Skip to main content

Full text of "Dictionnaire des sciences et des arts ..."

See other formats


Presented to the 


LIBRARY of the 


UNIVERSITY OF TORONTO 
by 
The Estate 
of 


Professor Kenneth May 


"= 


N 1 
EL - 
ÿ1 


s 
JAN 


Q 


= CE 


Re 


Fos t 
l 
LAN 


î 


NEAVN UE 


ja 


Digitized by the Internet Archive 
in 2010 with funding from 
University of Ottawa 


htip://www.archive.org/details/dictionnairedessO3luni 


DICTIONNAIRE 


DES 


SCIENCES ET DES ARTS, 


mp 

AE E “ 

LU re" 
(à 


A ET À 
LL 


À 
(a 
AU 
NT 
APS 


SA) na 
PEUT Dita 
; SEE Lu 
| en pra au, | 
ame ie ù NAT ‘Cd jy 
pal, ge 


AU ? 
De * LA 
\l 


DICTIONNAIRE 


DES 


SCIENCES ET DES ARTS. 


CONTENANT 


L'ErxxmozociE, LA DÉFINITION ET LES DIVERSES ACCEPTIONS DES TERMES TECHNIQUES 
usiTés dans l’Anatomie, la Physiologie, la Médecine , 12 Chirurgie, la Pharmacie, 
la Chimie, — la Zoologie, l’Ornithologie , l’Ychtiologie, l’Entomologie, etc. -- 
la Botanique, la Minéralogic; -- les Mathématiques, la Métrologie ou le système 
des nouveaux poids et mesures; -- l’Analyse, la Mécanique, l’Hydranlique, la 
Statique, l’'Hydrostatique, la Dynamique, l’Hydrodynamique, la Physique, l’Op- 
tique, l’Acoustique, la Pneumatique, l’Electricité, le Galvanisme; —l’Astronomie, 
la Gnomonique, la Géographie, l’Hydrographie, la Navigation; -- la Peinture, la 
Seulpture, la Gravure ou la Glyptique, l’Imprimerie, l’Architecture, la Marine, 
l’Art de la guerre; le Blazon, la Gymnastique , la Chorégraphie ; — la Pêche , la 
Chasse, -- les Arts et Métiers ou la Technologie ; -- l'Economie domestique, l’Agri- 
culture, le Jardinage, le Commerce ; — l'Economie politique, les Titres d'honneur, 
et de dignité, la Diplomatie; — la Lättérature, la Grammaire, la Rhétorique, la 
Poésie, l’Art dramatique; -- la Logique, la Morale, la Métaphysique, la Théo- 
logie; -- la Jurisprudence, la Pratique, la Bibliographie, l'Antiquité, la Diplo- 
matique, l’Histoire, la Chronologie, la Numismatique, etc. , etc., etc. 


On y a joint le Tableau historique de l’origine et des progrès de chaque 
branche des connoissances humaines, et une Description abrégée des 


machines, des instrumens et des procédés anciens et modernes employés 
dans les Arts. 


PAR M. LUNIER. 


BOMF.ATL 


A PARIS, 


h Ertexxe GIDE, Libraire, rue Christine, n.°3. 
Cke2} x. NICOLLE et Cie, rue des Petits-Augustins, n° 33, 


1809. 


nr ‘ w” 


ae fusées 344 3 TPE 


or 


J mi te hu er CE 


“4 


287 0 


DEC EO' NN A CR E 
DES 


SCIENCES ET DES ARTS. 


Oscravé, adj. du lat. obcla- 
walus , composé dob, autour, et 
de clava , massue. 

( Botan.) Terme de botanique, 
employé pour désigner les parties des 
plantes , qui ont la forme d’une 
massue renversée. 

OBCONIQUE , adj. du latin ob- 
Gonicus. 

( Botan. ) Qui a la forme d’un 
cone renversé, 

OBCORDE , adj. du latin obcor- 
datus, de cor, cordis, cœur. 

( Botan. ) Qui a la forme d’un 
tœur renversé. 

OBEDIENCE, s. f, du latin obe- 
dientia , obéissance. 

(Hist. ecclés.) Ce mot, dans sa 
signification primitive, est la même 
those qu’obéissance. On la employé 
ensuite pour exprimer la soumission 
que les religieux devoient à leur su- 
périeur. ? 

Dans le temis du grand schisme ,où 
disoit se ranger sous l’obédience (sous 
Vobéissance )}, d'U:bain VI, ou de 
Clément VIT; et on appeloit états 
d'obédience , les états qui reconnois- 
soient l’un ou l’autre pape , selon le 
parti qu'on avoit embrassé, 

On appelle encore aujourd’huipays 
d'obédiencé , les pays où le pape 
nomme aux bédéfices, ou dans les- 
quels il exerce une juridiction plus 
étendue que dans les autres. Dans 
cette acception on dit que PAllema- 

ne est un pays d’obédience. 

OBELISQUE , s. m. du grec 
GCehiTuoc (obeliskos), dérivé d’6£:h0% 

(obelos), aiguille : qui a la forme 
d’une aiguille. 

(Archit. ) Pyramide quadrangu- 
Jaire, menue, haute et perpendicu- 


Tome IT. 


lairement élevée en pointe pour servir 
d'ornement à quelque place, et qui 
est souvent chargée d'inscriptions où 
d’hiéroglyphes. 

(Hydraul.) On appelle obélisque 
d’eau , une sorte de pyramide à plu- 
sieurs faces, qui sont formées par des 
pappes d’eau, à divers étages. 

OBESITE, s. f. du lat. obesitas, 
d’obeso , engraisser. 

(éd. ) Embonpoint excessif oc- 
casionné par une abondance de graisse 
qui se fige dans le tissu cellulaire, le 
gorge , le distend et augmente prodi- 
gieusement À masse du corps. 

OBJECTIF ,adj.et s. dérivé d’ob- 
J'cere , mettre au-devant, 

(Dioptrique) verre chjectif; cest 
celui des verres d’une lunette où d’un 
microscope à plusieurs verres . qui est 
tourné vers l’objet, On Pappelle 2insi 
pour le distinguer de loculaire, qui 
est tourné vers l'œil, 77, MICROS- 
COPE , TELESCOPE. 

Dans le télescope, l'objectifdoit 
être d’un plus grand foyer que Pocu- 
lire, C’est le contraire dans un mi- 
croscope. 

Pour s’askurer de Ja régularité et 
de la bonté d’un verre oljectif, on 
décrira sur un papier deux cercles 
concentriques, tels que le diamètre 
de lun soit égal à la largeur du verre 
objectif, et le diamètre de l’autre 
égal à la moitié de cette largeur : on 
divisera la circonférence intérieure 
en six parties égales , et on y fera six 
petits trousavec une aiguille, Ensuite 
on couviira avec ce papicr une des 
faces du verre , et Pexpcsant au soleil 
on recevra les rayons qui passeront 
par chaque trou , sur un plan qui soit 
# une juste distance du vene:en recu- 

À 


e 


4 O0: BL 


lant où approchant le plan, on doit 
trouver un endroit où les six rayons 
qui passent par les six trous se réu- 
nissentexactement; s'ils se réunissent 
eu effet ainsi, c’est une marque que le 
verre objectifest bien fait,etle point 
de réunion est le foyer de ce verre, 

OBLIGATION , s. f. du latin 
obliso, liér autour. 

( Pratique ) Lien de droit naturel 
ou civil, qui nous oblige à faire où 
& donner quelque chose. 

OBLIGE, partie. d’obliger, obligo. 

( Musique) Partie obligée ; celle 
qu récite,quelquefois la pritie qu’on 
ñe sauroit refrancher sans gâter lhar- 
monie ou le chant. 

Récitatifoblise ; c’est un récitatif 
avec accompagnement , et coupé par 
des instrumens, 

OBLIQUANGLE , adj. du latin 
obliquo , poser de côté, de biais , et 
d’angulus, angle. 

( Géom.) 1 riangle obliquangle; 
c’est celui dont fous les angles sont 
obliques , c’est-à-dire, ou aigus ou 
obtus. 

Parallélogramme obliquangle ; 
c’est celui dont aucunangle n’estdroit, 

OBLIQUATICN , s. £. du latin 
çbliquo : Vaction, de placer obli- 
guement. 

( Catoptrique ) Terme en usige 
parmi les anciens auteurs de Catop- 
trique. 

Cathète d'obliquation ; c'estune 
ligne droite perpendiculaire au mi- 
soir, dans le point d'incidence jou de 
réflexion du rayon. #. CATHETE, 
MIROIR. 

OBLIQUE , adj. du lat. obliquo , 

oser de côté. 

( Géom. ) Il se dit de tout ce qui 
s’écarte de la situation droite ou per- 
peudiculaire, 

Angle oblique ; celui qui est ou 
aigu où obtus, c’est-à-dire, toutes 
sortes d’angles , excepté l’angie droit, 

Ligne oblique ; celle qui, tom- 
bant sur une autre, forme avec elle 
un angle oblique. 

(Gnomonique) Plans obliques ; 
ceux qui s’écartent du zénith , et qui 
sinclinent vers l'horizon. | 

CHER) Percussion oblique ; 
celle dans laquelle la direction du 
corps choquant n’est point perpen- 
diculaire au corps choqué, où west 


OBL 
point dans la ligne du centre dé 
gravité de ce dernier corps. 

Projection oblique ; celle par la- 
quelle un corps est jeté suivant une 
hiyne qui fait, avec lhorizon, un 
angle oblique. 

{ Géogr.) Sphère oblique ; c'est 
cette sifualion de la sphère , dans 
laquelle l'horizon coupe Péquateur 
obliquement , et dans laquelle Pun 
des poles est élevé au dessus de l'ho- 
rizon , d’un angle moindre que 00 d, : 
mais qui n’est pas zéro. }”, SPÉERE 
DROITE, 

(Astron,) Ascension oblique ; 
cest larc de léquateur , compris 
eutre le premier point d’artes et le 
point de l’équateur, qui se lève avec 
une étoile, etc. , dans la sphère ob/i- 
que. 

Descension oblique; c’est Varc de 
Péquateur, compris entre le premier 
point Parties et le point de l'équateur, 
qui se couche avec une étoile, etc. 
dans la sphère oblique. Cet arc se 
compte de l'occident vers lorient, 

OBLIQUITE , s. f.. même origine 
qu'OBLiQUE. Inclinaison dune li- 
ue. d’unesurface sui une aufre, 

(Physique) Obliquité des rayons 
solaires ; c’est la direction desrayons 
solaires qui s’écartent des perpendi- 
culairesaux points de la terre sur les- 
quels tombent ces rayons, Cette obli- 
quité est, selon la théorie de Mairan , 
la cause la plus générale du froïd ex 
hiver, 

Obliquité d'incidence ; c’est Vo- 
bliquité de diection d’un corps qui 


[ete] 


: tombe sur un autre. Cette obliquité 


est absolument essentielle pour qu'un 
corps soit réfracté, en passant d’un 
milieu dans un autre, 

(Astron.) Obliquité de l'éclip- 
tique ; c’est angle de Pécliptique st 
de l'équateur, .ou la plus grande dé- 
clinaison de Pécliptique. Elle est de 
23 degrés et demi. 

C’a été une grande question parmi 
les astronomes modernes, de savoir 
si l’oldiquité de Pécliptique est fixe 
ouvariable, : . 

D’après les observations les plus 
exactes faites par divers astronomes , 
en différenstems et en différens lieux, 
on peut regarder l’obliquité moyenne 
de 23 des, 28 m, 18 sec. pour l’année 
1750, comme démontrée. Quant à la 
diminution successive de celte quan- 


OBR 
Eté, l’on ne trouve qu'un tiers de 
Seconde par an. 

La diminution de Fobliquite de 
Pécliptique est une suite naturelle du 
déplacement de Pécliptique, ou du 
changement que Porbite de la terre 
éprouve par lattraction des planètes, 

OBLITERER , v. a. du latin ob- 
litlero , formé d’ob , autour , et de 
littero , effacer : effacer insensible- 
ment. 

(Diplomatique ) On dit d’un ma- 
puscrit, que les caractères sont obli- 
térés, c’est-à-dire , effacés. 

(Anatomie) Vaisseau oblitéré ; 
c'est un vaisseau dont le canal -est 
fermé, et dont les parois sont adhé- 
rentes lune à Pautre; de sorte qu’il 
ne paroit presque plus. 

OBLONG, adj. du lat. Longus , 
long, ét de la préposition ob, devant: 
plus long que large. 

Géom. ) Parallélogramme 
oblong; c’est un parallélogramme 
rectangle , dont les côtés sont iné- 
gaux. 

Sphéroïde oblong ; c’est un sphé- 
roïde alongé. 

(Botan.) Ollongse dit aussi des 
er des plantes qui sont manifes- 
ement plus longues que larges; dont 
les bords sur les cotés sont paralleles 
ctobtusuux deux bouts. 

OBOLE ,.s. f. du gréc Corte 

( obolos ), 
… (Wétrol,) Anciénne monnoie d’A- 
thènes ; la sixième pati: dune 
drachme, Aujourd’hui, en médecine , 
un poids de douze grains. 


OBOVAL, adj. du lat. Gvum , 
œuf : un oval renvérsé, 

( Botan. } I sé dit des parties des 
plantes qui ont la figure d’un ovale 
renversé, ou dont l'extrémité la plus 
étroite est en bas. 

OBOVE ; même origine qu’O- 
EOVAL. 

Cho) En forme d'œuf, dont 
le plus gro: bout est en haut, 

OBREPTION,s.f. du lat. obrepo, 
se glisser adroitement. 

(, Pratique ) C’est l’exposition 
faite sciemment de faits faux. 

L’obreption est opposée à la su- 
breption, qui est la réticence de faits 
véritables qui auroient pu faire obs- 
tacle à l’obténtion de li grâce de- 
mandée. 


OBS 5 
OBSCUR, RE ; adj. du lat. obscu- 


rus, sombre, ténébreux. 

(Physique) Chambre obscure. 

oy. CHAMBRE OBSCURE. 

( Peinture ). Clair obscur. Voyez 
CLAIR , OBSCUR. On dit aussi, en 
peinture, ce tableau eit trop obscur, 
de teintes obscures, un ton obs- 
cur, Un ton obseur convient à une 
composilion triste. Les teintes obs- 
curésdonnent de la valeur aux 
tons brillans. 

OBSEQUES, «. f. du lat. obsez 
quium , devoir. 

( Culle, cath.) Funérailles ac- 
compagnées de pompes et de céré- 
monies. Elles sont ainsi appelées, 
parce qu’elles sont les derniers de- 
voirs qu’on rend aux rnorts illustres, 

OBSERVATEUR, s. m. du lat; 
observo, garder, étre auprès ; con- 
server : Considérer avec application , 
observer; celui qui accomplit ce qui 
lui est prescrit par une règle ,nar une 
loi; celui qui s'applique à considérer 
les divers effets , les divers phéno- 
ménes de la nature. 

OBSERVATION , s. f. méme 
origine qu'OBSERVATEUR. 

( Physique) Observations. mé- 
téorologiques. F. METEÉORES, 

(-Astron. ) Observations astro: 
nornmiques ; ce sont les observations 
des phénomènes des corps célestes 
faites avec les instrumens d’astrono- 
mie, afin de déferminer les situations, 
155 distances, les mouvemens, etc, des 
corps célestes, 

Les observations astronomiques 
se font avecdifférens instrumens. Les 
principaux sont les lunettes ou téles- 
copes; le quart de cercle, instrument 
des passages , le secteur, la machine 
parallactique, les horloges à pendule. 

Les plus anciennes observations 
sont dans l’atmageste de Ptolémée : 
on y trouve des observations faites à 
Babylone et à Alexandrie , depuis 
Yannée 720 avant J. C., qui est la 
date de la plus ancienne échpse qu’on 
sache avoir été observée à Babylone, 
jusques vers l’année 140 de Père 
chrétienne, En 880, le Sarrasin Al- 
butégni se mit à observer. En 1457, 
Regiomontanus-se Jivra.à la, même 
occupation # Nuremberg J. Wer- 
nérus et Eer. Walthérius, ses élèves, 
continuèrent Cepuis 1475 jusqu’en 
1504. Copernic leur succéda ct à 


ANS 


’ Obs 


Copernie, le Landgrave de Hesse, se- 
condé de Rothman et de Biygius, 
Tycho vint ensuite, et fit des obrer- 
Vations immenses, depuis 1582 jus- 
qu'en 1601. Peu de tems après, Hé- 
vélius commença urte suile prodi- 
gieusa d'observations, avec des ins- 
trumens mieux imaginés et mieux 
faits que ceux qu’on avoit eus jus- 
qu’alors. 

Le plus grand recueil d’observa- 
tions est celui de Flamstead : 11 faut 
y ajouter celles de MM. Lemonnier , 
Maskelyne, Darquier , Tasino, La- 
lande, etc. 

Les observations que les actronc- 
mes font chaque jour, sont les pas- 
sages des planètes au méridien, pour 
déterminer leur longitude en les com- 
parant aux étoiles , spécialement dans 
ne conjonttions et oppositions; les 
échpses d’étoilespar la lune,pour per- 
fectionperles tables de cette plancte, 
et pour trouver Îles longitudesdes dif 6- 
sens pays de la terre où elles ont été 
observées; les éclipses des satellites de 
Jupiter, qui donnent aussi des ocra- 
sions fréquentes pour connoitre les 
longitudes des lieux , et en mène 
tems pour perfectionner la théorie 
des satellites dont les inésalités ne 
nr encore bien connues, etc. 

(Marine ) Observations se dit, 
parmi les navigateurs, de Paction de 
prendre, avec les instrumens à cet 
usage , les hauteurs et les distances 
des astres ,ou leurs positions à l'égard 
des principaux points de lhorizon , 
pour en déduire la latitude, Pheure 
et la longitude du vaisseau , et la 
déclinaison de l’aiouille atmantée ou 
la variation de la boussole. 

Les observations les plus fré- 

uentes sur mer, sont celles de la 
FH méridienne du soleil, pour en 
déduire la latitude (elle est Journa- 
lière quand le soleil se montre}, et 
celle de son amplitude oriive ou 
accase, pour en conclure la décli- 
waison de Paiouille. 

Pour les observalions qui servent 
À déterminer la longitude : 77, LON- 
GITUDE, MONTRE , HORLOGE, 
GARDE -TEMS , TABLES LU- 
NAIRES. 

OBSERVATOIRE, s. m. même 
origine qu'OBSERVATION. 

(_Æstron. ) Lieu destiné pour ob- 
scèver les mouvemens des astres , ct 


OBS 


placer les machines où insirumets 
hecessaires, 

Le plus ancien observatoire dont 
il soit fait mention, est celui de la 
Chine, Il y avoit à Pékin, lorsque le 
P. Verbiest y fut nommé président 
du tribunal des mathématiques, uu 
observatoire bâti depuis trois siècles, 
sur lés murs de la ville, qu’il surpas- 
soit de 12 pieds. 

Les premiers observaloires ail 
yaiteu en Europe ont éfé ceux dé 
T'ycho-Brahé , et du landgrave de 
Hesse-Cassel, 

L'observatoire d'Hévélius à Dant- 
zick a été lun des plus importans, 

La tour astronomique de Copen- 
hague est de 115 pieds du Rbin. 
Mais le plus bel observatoire quil 
y ait jamais eu , est celui de Paris, 
IE fut commencé en 1664. et achevé 
en 1672. Consultez, pour la descrip- 
tion de ce bâtiment , Parchiteclure 
francaise de Bélidor. 

L'observatoire royal de Green- 
wich , en Angleterre, fut bâfi peu de 
tems après celui de Paris. 

Depuis ce tems-là on a élevé des 
observatoires dans presque toutes les 
principales villes de PEurope, 

OBSIDIONAL, LE, adj. du lat, 
obsideo , assiéger : qui concerne les 
siéses, 

(Art milit.) Monnoie obsidionale; 
c’est celle qui a été frappée dans une 
place assiégée, où on lui donne cours 
durant le siége, pour une valeur beau- 
coup plus forte que sa valeur iütrin- 
sèque. 

OBSTACLE , s. f. du lat. obsia- 
culum ,formé d'obsto , se mettre au- 
devant: empèchement , opposition. 

( Mécan. ) On appelle obstacle, 
en mécanique , foul ce qui résisie à 
une puissance qui le presse ; l'effet 
d’une puissance qui presse un obsta. 
cle , limpulsion par laquelle cet 
obstacle passe dun lieu dans un 
autre , en cas qu’il puisse être ma 
par la puissance qui le presse, 

OBSTRUCTION, s. f. du latin 
obstruo , boucher, fermer. 

( Méd.) L’obstruction est une 
cbturation des vaisseaux, qui em- 
pêche la circulition du fluide vital, 
sain où morbifique , et qui à pour 
cause la disposition qui se trouve 
entre le volume du liquide et le dia- 
mire du vaisseau, Elle vient donc 


OCC 


de Pétroite capacité du vaisseau, ou 
de la grandeur de la masse qui doit 
y passer, ou du concours des deux. 
foy. EMPHRAXIE. 

OBTEMPERER , du lat. obtem- 
pero , obéir. c ! 

(Pratique) Terme de palais, qui 
signifie obéir. 

OBTURATEUR , s. m. du lat. 
obturare, fermer, boucher; ce qui 
bouche, ce qui ferme l'entrée d’un 
pissage. 

(Anat.) Muscles obturateurs ; 
c2 sont les muscles qui bouchent le 
trou ovalaire de los innominé. 

OBTUS, adj. du lat. oblusus, 
formé d’obtundo , émousser. 

(Géom.) Angle obtus ; c’est un 
angle de plus de 90 degrés ; c’est-à- 
dire qui contient plus d’un quart de 
cercle, ou qui est plus grand qu'un 
angle droit. 

OBTUSANGLE , adj. composé 
dobtus et d'angle. 

(Géom.) Triangle obtusangle ; 
cest celui qui a un angle oblus. 

OBTUSANGULE, adj. d'angle 
et d’obtus. 

(Botan.) Dont les angles sont ob- 
tus et émoussés, 

OBUS , s. m. de l’allemand hau- 
A Ë 

(Artillerie) Sorte de petite bombe 
sans anses , qui se jette avec une es- 
‘ pèce de mortier qu’on appelle obu- 
SICr. 

OCCASE , du lat, occasus , cou- 
chant , formé d’occido , tomber. 

(Astronoïn. naut.) Ce terme n’est 
usité qu’en parlant de Pamplitude. 

Amplitude occase; c’est la mème 
chose qu'amplitude occidentale, 77 
AMPLITULE. 

OCCIDENT,,s. m. du lat. occido, 
tomber, se coucher. 

(Æstron.) C’est la partie de Phori- 
zon uù le soleil se couche, 

Occident d'été ; c’est le point de 
Phorizon où le soleil se couche au 
solstice d'été, lorsqu'il entre dans le 
sigue de PEcrevisse , et que les j ous 
sont les plus longs. 

Oécident d'hiver ; c’est le point 
de lhcrizon où le soleil se couche, 
lorsqu'il entre dans le signe du Capri- 
corne, et que les jours sont les plus 
courts. 

Occident équinoral : c’est le 
point de Phorizon où le salcil se cou- 


OCE ) 


c'e, lorsqu'il entre dans le Bélier ou 
ans la Balance. 

L'Occident équinorial est pro- 
prement ce qu’on appelle couchant, 
parce que ce point est également 
éloigné du Midi et du Nord. 

OCCIDENTAL, LE, adj. d’ Occi- 
dent ; qui est placé ou tourné vers 
lPOccident, 

(Géogr.) Pays occidental, Peu- 
ples occidentaux , Indes occiden- 
tales. 

‘OCCIPUT , s. m.; ce mot pure- 
ment latin signifie le dernier os de la 
tete. 

(Ænat.) Nom donné par les Laïins 
à la région située entre la partie pos- 
térieure du sommet et le cou. Dérivé, 
occipital, pour ce quia rapport à 
l'occiput, 

OCCULTATION., s. f. du lat. 
occulto, cacher, tenir secret, cou- 
vrir: l’action de cacher, couvrir. 

(Æstron.) Oecultation est, en 
termes d'astronomie, le tems pen- 
dant lequel une étoile ou une pla- 
nète est cachée à notre vue, par Pin- 
terposition du corps de la lune ou de 
quelquautre planète. Ÿ. ECLIPSE. 

Cercle d'occultation perpétuelle. 
C’est dans la sphère oblique, un pa- 
rallele aussi éloigné du pole abaissé , 
que le pôle élevé est distant de lhori- 
zon. Toutesles étoiles renfermées en- 
tre ce cercle et le pole abaissé, ne se 
levent jamais sur Phorizon , mais 
demeurent toujours au dessous ; ainsi 
dans nos climats, toutes les étoiles 
qui sont à moins de 48 dex. 50 m, 
de distance du pole austral où méri- 
diona], ne peuvent jamais être vues 
sur notre horizon. Cest ce qui obli- 
gea Halley et Lacaille de se trans- 
porter dans Phémisphère méridional, 
pour donner un catalogue de ces 
étoiles. 

OCCULTE , adj. du lat. occulto, 
cacher, tenir secret, 

(Géom.) Ce mot se dit,en géomé- 
trie, d’une ligne qui s’apercoit à 
peine, et qui a été Lirée ou avec 1x 
poiate du compas ou au crayon. 

Les lignes occultes sont fort en 
usage dans différeufes opérations, 
comme quand on lève des plans, 
qu’on dessine un bîtiment, un mor- 
ceau de perspective. On efface ces 
lignes quand Pouvrage est fui. 

( Chirurgie ) Cancers occul- 


6 QC 


tes ; on appelle ainsi les cancers qui 
ne sont point ulcérés, 

(Philos.) Les anciens attribuërent 
à des causes occultes tous les effets 
dont ils ne pouvoient trouver la rai- 
son, et les qualités occultes étoient 
pour eux une grande ressource, 

Sciences occulles ; on appeloit 
ainsi la cabale, la magie, et toutes 
les espèces de divinations. 

OCEAN, s. m. du lat. Oceanus, 
du grec &xezxvos (okeanos). 

(Géogr.) La grande mer qui envi- 
ronne toute la terre. 

On distingue l'Océan ÆAtlanli- 
que , où celui qui baigne les cotes 
occidentales de PEurope ; et l'Océan 
Paeifique ; où mer du Sud; l'Océan 
Andien , ou mer des indes. 

Ports de l'Océan ; cette expres- 
sion est d’usage en France pour dé- 
signer les ports situés sur les cotes de 
l'Océan , par opposition à ceux 
de la Méditerranée. 

OCHLOCRATIE , s. f. du grec 
30e (ochlos), populace, multi- 
tude, ét de xparoc (Kratos), pou- 
voir : gouvernement de la multitude, 

(Econ. polit.) Gouvernement où 
Fautorité est entre les mains de la 
multitude; c’est abus du gouver- 
nement démocratique. 

OCRE ou OCHRE , s. f. du grec 
&yvoe (ochros), pâle. 

(/inéral.) Gn donnoit autrefois 
ce nom aux oxides métalliques, et 
surtout aux oxides de fer jaune et 
rouge, à cause de leur couleur pâle. 
C’est encore le nom sous lequel ces 
substances sont connues dans le com- 
merce, 

OCTACORDE ou OCTACHOR- 
DE , s. m. du grec oxr® (okto), huit, 
et de y:5dn (chordé) , corde : à huit 
cordes, 

(/Husique) Instrument ou systé- 
me de musique, composé de huit 
tans ou de sept degrés. Telle est l'oc- 
täcorde ou la lyre de Pythagore. 

OCTAEDRE, s. m. du grec 0x7 
(octo), huit, et d ‘#dpa(hedra), siése, 
base à à huit bases. A 

(Créom.) Nom que l’on donne , en 
géométrie, à Pun des cinq corps régu- 
Vers, qui consiste en huit triangles 
Caux , équilatéraux. 

On peut regarder l’octaëdre com- 
me composé de deux pyramides qua- 


axangulaires qui s’unissent par leurs 


OCT 


bases, Ainsi, on peut trouver la soli- 
dité de l’octaëdre, en multipliant la 
base carrée d’une de ces pyramides 
par le tiers de sa hauteur, ét en dou- 
blant ensuite le produit. 

Le carré du coté de Poctaëdre est 
la moitié du carré du diametre de l4 
sphere circonscrite. 

OCTAETERIDE , s. f. du grec 
oxlà (okto), huit, et d'éros (élos), 
année: huit années. 

( Chronologie) C’étoit , chez les 
Grecs, un cycle ou terme de huit 
ans, au bout desquels on ajoutoit trois 
mois lunaires. Ce cycle fut en usage 
jusqu’à l'invention de celui de dix- 
neut ans, par Méton. 

OCTAGYNIE ou OCTOGYNIE, 
s. F. du grec ezre (okt6), buit, et 
un (guné), femme : huit femmes. 

(Botan.) C’est le nom que donne 
Linnæus à la subdivision des classes 
des plantes dont la fleur huit parties 
femelles, ou hwitpistils , ou huit sty- 
les, ou huit stigmates sessiles. 

OCTANDRIE ,s.f, du orec exle 
(o%to), huit, et d'avdhoc (andras), 
génit, d’avnp (anér), mañ: huit 
inaris, 

(Botan.) C’est ainsi que Linnæus 
appelle, dans son systéme sexuel, la 
buitieme classe des plantes, qui ren- 
ferme celle dont la fleura huitparties 
mâles ou huit étamines. 

OCTANT , s. m. du grec oxl» 

D huit : huitième partie. 
. (Æstr.) Octant ou octèle se dit, en 
astronomie , d’une espèce d’aspect ou 
position de deux planètes, dans la- 
quelle elles sont distantes l’une de 
l'autre de la huititme partie d’un 
cercle, c’est-à-dire de Née 

On dit que la lune est dans ses 0c- 
Lans , lorsqu'elle est à 45, 138, 225, 
315 degrés du lieu du soleil; cest 
dans ces octans que l’irfoahté dé- 
couverte par Tycho est la plus grande 
quil est possible, * 

(Marine) Octant se dit aussà 
dun instrument d'astronomie, apr 
pelé autrement quartier de réflexion, 
ouoctant anglois. Cet instrumentsert 
en mer pour observer les hauteurs et 
les distances desastres, en regardant 
un des astres direciement ,,el Pautre 
par la réflexion de deux miroirs, en- 
sorte qu'on voie les deux astres se 
toucher. . SUN 
_ Ceite découverte est une époque. 


OCT 
1 


mémorable pour la navigation. Pile 
fut publiée en 1701, par S. Hadiey, 
vice-président de la société royale de 
Londres, 

Plusieurs autres matnématiciens 
avoient eu l’idée de cet instrament 
bien avant Hadiey, mais il est le 
prémier qui Vait fait construire et 
qui en ait fait voir lextrème uti- 
lité. 

On a appelé cet instrument oc- 
dant, dans l'origine , parce qu’il n’a- 
voit que la huitième partie d’un cer- 
cle ou 45 degrés. I] n’en falloit pas 
davantage pour prendre des hauteurs 
jusqu’à co degrés , et mème des dis- 
tances jusqu’à 180 deg., en obser- 
vant par derrière, au moyen dun 
troisième miroir ; mais depuis qu’on 
s’en sert pour prendre la distance de 
la lune aux étoiles, on en fait de 
Go degrés et on les a appelés sextantis; 
on en fait même de toute k cir- 
conférence du cercle. On trouvera la 
description de cet instrument dans le 
Guide du Navigateur, deM. Pierre 
l'Evéque , de Nantes. 

OCTAPLES , s. f. du grec oxT& 
(okto), huit, et d’&œnce (haplo6), 
expliquer. 

(Liltérat. sacrée) Les octaples 
étoient une espece de bible polyglote 
à huit colonnes. Origène étoit l’au- 
teur des octaples , aussi bien que des 
tétraples et des hexaples. 

OCTATEUQUE, s. m. du grec 
exro(okto), huit, et de <2z0oc(teu- 
chos), livre, ouvrage: huit livres. 

(Luttérat. sacrée) On appelle airs 
les huit premiers livres de Pancien 
Testament , qui sont la Genèse, l'E- 
xode, le Lévitique, les Nombres, 


le Deutéronome , Josué et les Juges. _ 


OCTAVE, s. f. du lat. octavus, 
huitième. 

(Musique) La premibre des con- 
sonnances daus l’ordre de leur géné- 
ration. 

L'octave est la plus parfaite des 
consonnances ; elle est, après l’unis- 
son, celui de tous les accords dont le 
rapport est le plus simple. L’unisson 
est en raison d'égalité, comme 1 est 
à 1; l'octave est en raison double 
comme 1 est à 2. Les harmoniques 
des deux sons dans l’un et dans l’au- 
tre s’accordent tous sans exception, 
ce qui n’a lieu dans aucun autre in- 
icyyalle. Eufin ces deux accords ont 


OC, 7 
tant de conformité , qu’ils se confon- 
dent souvent dans la mélodie , et que 
dans lharmonie même on Îles prend 
presque indifféremment lun poux 
l’autre. 

Cet intervalle s’appelle octave, 
parce que pour marcher diatonique 
ment d’un de ces termes à lauire, 
i{ faut passer par sept degrés et faire 
cotendre huit sons différens. 

(Poésie tal.) Octave se dit des 
stances de huit vers dans la poésie 
italienne. Les poèmes de l’Ariosis 
et du Tasse sont distribués par 
oclaves. 

(Relig. cathol.) En termes de bré- 
viaire, Octave signifie huitaine ou 
intervaile de buit jours , pendant 
lesquels l’église fait la fête, le service 
ou la commémoration dun saint, ou 
de quelque fete solennelle. 

On dit aussi d’un prédicateur qu’il 
a prèché l'octave, qu'ila fait impri- 
mer son Octave, pour dire qu'il a 
prèché pendant l’octave du Sf. Sa- 
crement , et qu'il a fait imprimer 
ses sermon£. 


Octavier, v. n. d'OCTAVE. 


(Musique) Quand on force le 
vent dans un instrument à vent, le 
son monte aussitôt à l'octave ; cest 
ce qu’on appelle octavicr. 

OCTAVO ou IN-OCTAVO, s. 
m. d'ociave, 

(Biblioth.) Lin - octavo est un 
format ou un livre dont la feuiile est 
pliée en huit et qui contient 16 pages. 
Î. FORMAT. 

On connoit un format £r-octavo , 
r. à la réclame, dans les livres où il 
yen a, ou au premier mot Ge la dix 
septieme page de chaque feuille, qui 
se trouve au bas de la seizieme page 
de la feuille qui précède. #7 RE- 
CLAME, ; : 

2. À la signature, ou lettres de 
Valpbabet que l'on met au bas des 
pages recto, c’est-à-dire qui sont à 
droite au dessous de la derniere ligne, 
Quelquefois à la lettre initiale, om 
trouve des chiffres ajoutés qui ne 
passent pas le mi‘ieu au cahier, et qui 
par leur rombre marquent le format 
de l'édition. Quelques imprimeurs 
emploient maintenant des chilfres 
au lieu de lettres ; et quant aux chif- 
fres qui indiquent Pordredes feuillets, 
Cas chaqne cahier, als les placent 


ñ 


8 OCT 


près de la marge interne, #. SIGNA- 
l'URE. 

3. Aux PONTUSCEAUX et aux 
VERGEURES , raies transparentes 
qui traversent le papier, et qui se 
coupent à angles droits, dont les pre- 
mières, beaucoup plus apparentes , 
sont peer nes Voy. PON- 
TUSCEAUX , VERGEURES, 

OCTIDI,s. m. du lat. octo , huit, 
et de dies , jour: huitième jour. 

(Calendr) C’étoit , avant le der- 
nier concordat, le nom du huitième 
jour de la décade dans le calendrier 
républicain, 

OCTIL , adj. 7. OCTANT. 

OCTOBRE , s. m. du lat. octo- 
der, formé d'octo , huit. 

(Calendrier) Nom du dixième 
mois de l’année v. s£. Il a 3x jours. 
Le nom d'octobre lui vient du nom- 
bre huit, exprimé par le mot octo- 
ber, parce qu’il étoit le huitième de 
Vannée romaine , qui commençoit 
par le mois de mars. 

OCTOGONE, s. m. du grec 
oxrw (okt6), huit, et de yo (go- 
ia), angle : à huit angles. 

(Géomét.) Figure de huit cotés 
et de huit angles. 

Quand tous les cotés et les angles 
de cette figure sont égaux , on l’ap- 
pelle octogone réanlier., 

" OCTOPETAEE ; EE, adj. du 
grec our (oflo), huit, et de æsrænov 
pétalon) , feuilie , pétale, 

(Botan.) E se dit des fleurs à huit 
pétales, V.PETAËÉES. 

OCTOPHYLE , adj. du grec 
exrœ (okto) , huit, et de gurror 
(phullon) . petite feuille ou foliole, 

(Bsian.) Ce qui a huit pièces où 
folioles. 

OCTOSTYPLE , s. m. du grec 
euro (octo), huit , et de euxoc (stu- 
los), colonne , à huit colonnes. 

RL Face ou ordonnance 
de huit colonnes. 

OCTROI, s. m. du lat. aucto- 
riare pour auclorisare , formé 
d’auctorilas, autorité, 

(Ædministr) Concession, droit, 
qui se lève à l'entrée de certaines 
villes sur les denrées. 

OCTFROITE, du grec wypoc 
(ochros) cere, ct de 182c (ithos}, 
pierre : pierre couleur d’ocre. 

(/Hinér,) Nouvelle terre découverte 
pe Klepreth f i 


Ft coi 1: Qu Sur 
t qui luia paru avoi 


12 


ODE 


des caractères particulierset différens 
de ceux des autres terres connues. 

OCTUPLE, adj. du lat, octuplus, 
contraction d'octuplicatus , redou- 
blé huit fois; formé d'octo, huit, 
et de plico , plier, redoubler, 

(Arithmét.) Qui est huit fois plus 
grand. ; 

OCULAIRE , s. m. du lat, ocu- 
larius , fait d’oculus, œil; qui a 
rapport à œil. 

(Dioptr.) C’est, dans une lunette, 
le verre qui est placé à coté de Pæœil, 
El est simple, te ou triple, sui- 
vant les diflérentes espèces de lu- 
nettes ; il est m10onocle ou binocle , 
suivant que Poh regarde avec un œil 
seulement, ou avec les deux yeux à 
la fois. Oculaire se dit par opposition 
à objectif, qui est le verre placé da 
coté de Pobjet. Ÿ, FOYER , OB- 
JECTIF: 

OCULISTE , s. m. du lat. ocula- 
rius , formé d'oculus, œil. 

(éd. chirur.) On donne ce nom 
aux médecins où aux chirurgiens qui 
ne s’attachent qu’à la guérison des 
maladies des yeux. 

ODALISQUE ou ODAEIQUE , 
s. f. du turc oda , chambre, 

(Hist. des Turcs) Cest ainsi 
qu’on nomme les simples favorites 
du Grand-Seigneur , renfermées dans 
le sérail pour servir à ses plaisirs. 
Elles y sont gardées par des eunu- 
ques , et occupent chacune une 
chambre où un appartement ( d’où 
vient leur nom), où elles sont ser- 
vies par des femmes. Celles qui n’ont 
euquedesfilles ont la liberté dese ma 
rier et de se marier à qui il leur plait; 
mais celles qui ont donné des fils au 
Grand-Seigneur , et sont arrivées, 
par-là au titre d'asekis, sont ren- 
voyées dans le vieux sérail, quand le 
Grand-Seigneur est dégouté d'elles ; 
et elles n’en sortent jamais , à moins, 
que leur fils ne monte sur le trone : 
pour lors on les nomme valide, 
ou sultane-mere. 

ODE. s. f. du grec gd ( Gdé), 
chaut, chanson, cantique. 6 

(Poésie anc. )Lode était ancien- 
nemeut une pièce de vers propre à 
étre chantée, et dont le chant était 
ordinairement accompagné de quel- 
que instrument, comme la lyre, 

( Poésie fr.) Dans la poésie fran 


case , l’ode est une nièce de vers, 
C 


O0DO 


en stances régulieres , et dont le ca- 
ractère propre est dans lélévation et 
la noblesse, ou dans Pélégance et la 
maiveté, 

Les figures et les grandes images, 
sont l’essence de la premiere espece. 

Les figures et les images naives 
sont lame de la seconde espèce, 
qu'on appelle communément ode 
unacréonlique. 


ODEUM , ou ODEON , ou 
ODEE , s. m. du grec @dsioy 
(odéion), dérivé dodn (odé), 
chant. 3 

(Archit. anc.) Edifice destiné chez 
les anciens, à la répétition de la mu- 
sique , qui devoit etre chantée sur le 
théâtre. 

Odéon se disoit aussi d’autres bâ- 
timers qui n’avoient point de rapport 
au théâtre. 

Péricles bâtit un odéon à Athènes 
pour y célébrer les combats de mu- 
sique. 

Hérode fit construire un magnifique 
odeum pour letombeau de sa femme. 

Ïi yavoit cinq bâtimens à Rome, 
qui portoient le nom d’Odeum. 
On y formoit les acteurs et les 
musiciens qui se destinoient au 
théâtre. 

( His. ecclés. ) Les écrivains ec- 
clésiastiques désignent aussi quel- 
quefois le chœur d’une église, par 
le mot odeum. 

ODEUR, s. f. du lat. odor. V. 
AROME, PARFUM. 

ODIN , s. m., nom propre. 

(Hist. de Danemarck) Principale 
divinité des anciens Danois; c’étoit 
le dieu de la guerre. 

ODOMÈTRE, s m. du grec 59e 
hodos ), chemin , et de p:rp0 

melron ), mesure. 

( Mécan.) Machine avec laquelle 
on mesure le chemin qu’on fait, soit 
à pied , soit en voiture. C’est une 
machine à rouage assez semblable 
à une montre, et qui sert à compter 
le nombre des pas qu'on fait en mar- 
chant à pied, ou le nombre des tems 
que fait la roue d’une voiture. 

ODONTFALGIE , s. f. du grec 
éd'ous(odous), dont le gén, est 5Jovroc 
(odontos), dent, etd’2rxyo s( alsos), 
douleur: douleur de dent. k 

1 Chirurg. ) Douleur de dents, 
aiguë, insupportable, 


ŒD'E d 

( Odontalgique ) , adj. mème ori- 
gine qu’odontalgie : qui appartient , 
qui est propre à la douieur de dents. 

(Méd. ï On donne cette épithete 
aux remedes propres à calmer les 
douleurs de dents. 

ODONTOÏDE adj. du grec sdous 
( odous), dent, et d’s96ç(éidos), 
forme, ressemblance : qui a la forme 
d’une dent, 

( AÆnat,) Nom que l’on donne à 
Vapophyse de la seconde vertebre du 
cou, parce qu’elle ressemble à une 
dent. 

ODONTOPHYE , s. f. du grec 
od'eus ( odous ), dent , et de que 
(phuo), croitre. 

( Ænat. ) Croissance des dents. #. 
DENTITION. 

ODONTOTECHNIE, s. f. du 
grec od'ovros (odontos),genit. d’éd'ous 
( odous) dent, et de reywn (techné) 
art, 

( Chirurgie) Patie de la chi- 
rurgie qui a pour objet la conser- 
vation des dents; autrement l’art du 
dentiste, ou encore l’art de faire des 
dents artificielles. 

ODORAT,, s. m. du lat, odor, 

( Physique) Organe qui reçoit 
les odeurs , qui les discerne. C’est 
dans le nez où réside cet organe. 

ODYSSEÉE, s. m. du grec od'uzsese 
(odusseia), formé d’odurede (odus- 
seus ) Ulisse : l'histoire d’Ulhisse, 

( Poésie gr.) Poëme épique d’Ho- 
mère , qui contient les aventures 
d'Ulisse, . 

ŒCUMENIQUE , adj. du grec 
srxoumevh(oïhoumené), formé d 01220 
(oëkeo) , habiter ; tout ce qui est ha- 
bitable : habitable, universel, gé- 
péral. 

(Hist. ecclés. ) Concile æcumé- 
nique 3 c’est un concile général, au- 
quel ont assisté tous les éveques de 
Pégiisecatholique. Patriarches æcu- 
méniques j'htres d'honneur qui ont 
été accordés, ou que se sont arrogés 
plusieurs patriarches de Constanti- 
nople : voulant dire par là qu’ils. 
avoient la primauté sur toute lé- 
glise. , 

ŒDEME,, s. m. du grec oif'uus 

oidéma) , tumeur , dérivé d’ord2is 
oidein ) être enflé. 

(/Héd. ) Les médecins entendent 
par ce mot , toutes sortes de tumeurs 
en général; mais ils s’en servent 


19 ŒNO 


pticulièrement pour désigner une 
tumeur flegmatique, molle, froide , 
qui cède à Pinpression du doigt et 
la retient pendant quelque tems, 
saus étre accompagnée d'aucune 
douleur. 

ŒDEMOSARQUE ; adj. du grec 
uiduua (oidéma ) tumeur, et de 
gapraue (sarkoma), exçroissance de 
char. 

( Chir, ) Espèce de tumeur d’une 
nature mitoyenne entre l’œdéme et 
la sarcome. 

ŒIL , s. m. du lat, oculus. 

(-Anat,) Partie double de la tête 
qui sert à recevoir les impressions de 
la lumiere, et à produire le senti- 
ment de la vue, 

( Optique) OEù artificiel; est 
une machine , en forme de petit 
«lobe, à peu près comme celui de 
Pœrl , et traversé dans sa longueur 
par un fuyau qui est garni d’un verre 
lenticulaire à son extrémité, À Pautre 
extrémité est adapté un papier huilé, 
don place à peu près au foyer du 
verre , €t sur lequel viennent se 
peindre dans Pobscurité les images 
renversées des objets extérieurs. Cet 
œil artificiel est une espèce de cham- 
bre obscure , ct il représente la ma- 
niere dont les images des objets ex- 
iérieurs se peignent au fond de l'œil, 
gui est lui-même une chambre obs- 
cure natureile, 

ŒIELLETON , s. m. diminutif 
à ŒIT.. 

( Asiron. mécan. ) Pièce ronde de 
euivré qui se met dans les télescopes, 
à l'extrémité du tuyau des oculaires, 
Elle est percée d’un trou fort petit, 
auquel Pœil s'applique immédiate- 
ment; par ce moyen 1l est contenu 
toujours dans l’axe optique ou sur le 
savon principal de la lunette, à la 
distance des oculaires , qui est néces- 
saire pour distinguer à la foiset nctte- 
ment tout le champ de la lunette, 

ŒNELEUM, s. m. du grec civos 
( oënos), vin, et d’énaser (élaion), 
huile, 

( Pharmacie ) Mélange de vin et 
. dhuile, On s’en sert pour faire des 
embrocations sur les parties, dans 
les fractures , les luxations et les in- 
flammations., 

ŒNOMETRE, s. m. du grec 
eivos (oiuos), vin, et de merpoy 
(mnetron), mesure, 


ΠU V 

CÆcon. dom.) Instrument què’ 
sert à mesurer la force du vin, c’est 
à-dire, à déterminer le moment au- 
quel le vin en fermentation dans Ja 
cuve à acquis toute la force et toute 
la qualité dont il est susceptible, 

ŒSOPHAGE, s. m. du grec of 
(oï0 ), futur c7w (oiso), porter, 
et de $eyo ( phagô), manger: porte- 
manger, 

(-Ænat.) Canal membraneux qui 
porte les alimens, depuis la Hate 
Jusques dans l'estomac. 

ŒSTHETIQUE , ou ESTETI- 
QUE, s. f. du grec &rchnrixoc 
tikos ), sensible, fait d’'arsdayopes 
( aisthanomai ), sentir. 

(Philos.) OEsthétique trans- 
condantale ; cest ainsi qu’on ap- 
pelle la théorie de Kant sur la sen- 
sibilité, 

ŒUVRE, s. f. du latin operts, gén, 
dopus : eflet produit par quelque 
agent et qui sub.iste après Paction. 

( Elocut.) Dans le style soutenu, 
œuvre est quelquefois masculin , au 
singulier : ce saint œuvre , Vœuvré 
de Dieu, Yœuvre du génie. 

( Zäitléral,) œuvre se dit des pro- 
ductions de Pesprit,des pièces.des ou- 
vrages en prose ou en vers. OEuvres 
mêlées, œuvres posthumes. 

(Beaux arts) OEuvre se disoit 
autrefois, au mosculin et au singu- 
lier, des productions des graveurs , 
des peintres, des musiciens, Ainsi 
Pon disoit, Pœuvre de Raphaël, 
Pœuvre de Rubens, pour la collec- 
tion des œuvres de Raphaël, de Ru- 
beus , etc. À Pégard des graveurs , ce 
mot exprimoit leurs ouvrages d’après 
leurs propres dessins, ou d’après dif- 
férens peintres ; C’est dans ce sens 
qu'on disoit l'œuvre de Callot , 
Vœuvre de Lebas. On disoit aussi 
l'œuvre premier, Vœuvre second 
de tel musicien ; mais ces expressions 
ne sont plus guère d’usage, si ce n’est 
à l’ésard de quelques peintres du 
premier ordre. y 

(Archi. ) Hors d'œuvre, dans 
œuvre, sous œuvre sont des expres- 
sions très-communes dans le langage 
des architectes : ainsi on dit qu'un 

etit cabinet, un escalier est 
bäti dans œuvre , pratiqué dans 
œuvre, pour dire qu’on Pa ménagé 
dans le corps du bâtiment , et l’on dif 


prE 


quil ect hors d'œuvre, lorsqu'il est 
pratiqué en saillie hors du bâtiment. 

Travailler sous œuvre, ou re- 
prendre sous œuvre ; C’est réparer 
les fondemens d’un mur sans labat- 
tre , et en ie soutenant. 

(Alchimie) OEËuvre, en termes 
d'alchimie , signifie la pierre philoso- 
phale. Le grand œuvre, travailler 
au grand œuvre. 

(Marine) OEuvres vives ; cette 
expression signifie , en ferme de mer, 
la partie de la carène, depuis la quilie 
jusqu’à la ligne d’eau en charge. 

OEuvres mortes ; C’est tout ce 
q''1 est au dessus de ja ligne de flot- 
taison. 

OEuvres de marée ; ce sont les 
travaux de radoah. de calfatage , ou 
de carène, qui se font pendant le 
fems de la marée basse. aux bâti- 
mens que l’on a échoués , à cet effet, 
dans certains ports marchands, et 
ports de marce. 

OFFICE , s. Me de lat. officium 
Four efficium , d'efficere , faire : 
devoir de la société civile. 

( Pralique ) Informer d'office ; 
c’est, de la part d’un juge, instruire 
une affaire sans en être requis. 

Experts nommés d'office ; ce 
sont des experts nommés par le juge, 

( Econ. polit. ) Office signifie 
aussi emploi. à 

Grands offices ; on nomme ainsi, 
en Allemasne , les fonctions que les 
électeurs remplissent à ]1 cour de 
empereur ; ces grands officiers ont 
sous eux des officiers, sub afficiales 
qui remplissent ces fonctions en leur 
1om. 

(Religion cathol.) Saint office, 
congrégalion du saint-o/ffice ; c'est 
ce quon appelle plus Simplement 
tribunal de l'inquisilion. V. IN- 
QUISITION. s$ 

Office se ditaussi du serrice de 
léglise ; des prières publiques avec 
iés cérémonies qu'on y fait. 

L'office divin , lo ffice de la 
Vierge, l'office des morts, ligre 
d'office.” 

(Econ.hdom.) Office se Gi 
encore du lieu où Fon prépare, où 
Von conserve tout ce qu’on sert sur 
table, et de lart de préparer Jes 
fruits, elc, 


» 


OK Y 11 
OFFICIEL, adj. d’officium. 

( Diplomai. et administr. ) W se 
dit de tout ce qui est déclaré, dit , 
proposé , publié par une autorité re- 
connue : déclaration officielle , 
nouvelle officielle. ‘ 

OFFICINAL, LE, adj. du lat. 
officina , boutique. 

(/Hatière médicale) Epithète que 
lon donne aux médicamens com- 
posés, qui se tiennent dans les bou- 
tiques, à la différence de ceux qui 
s’ordonrent sur-le-chemp pa: les 
médecins, et qu'on appelle compo- 
sitions extemporanées etmagistrales. 

( Botan. ) Plante officinele ; 
c'est celle qui se vend dans les bou- 
tiques , comme étant d’usage dans les 
arts, 

OFFRE, s. f. du lat. offero , of- 
frir: action d’offrir. 

(Pratique) Offres se dit des pro- 
positions que l’on fait de payer où 
acquitter ce qui est dû , ou ce qui 
paroît raisonnable ; eur objet est 
léteincre une action, ou de faire 
cesser des poursuites, 

Les offres sont verbales où par 
écrit. 

On appelle offres réelles celles 
qui sont réalisées , c’est-à-dire, celles 
qui se font à deniers découverts, 

OÏDE , du grec <90s (eidos), 
forme, ressemblance. 

{ Langue grecque } Ferminaison 
commune à plusieurs mots francois 
dérivés du grec, et qui marque un 
rapport , une conformité où une res- 
semblance avec la chose désignée pas 
la première partie du mot, comme 
cycloïde, élytroïde, etc. 

* OISEAU, s. m. du lat, aucellus. 

( Ornithologie ) Animal à deux 


pieds, ayant des plumes et deggiies. 
OISELEUR , s. m, du let. @wcel- 


larius ; celui qui fait métier de 
prendre des oiseaux , à la pipée , au 
1:let ou autrement. 

OKYGRAPHIE , s. f. du grec 
durée ( 6kus), rapide; et de yPaos 
Cgr'aphô), écrire: écriture rapide, 

( Diplomatique) C’estle titre d'un 
rourel ouvrage ou d’un nouveau sys- 
iouie d'écriiuye rapide, au moyen de 
trois caractères seulement . dont la 
valeur change suivant leur position 
sur quatre lignes parallèles , semble- 
bles à celles sur lesquelles on-écrit ka 
11 -mu-ique. 


12 O'L'T 


OLBERS { nouvelle planbte }. #7, 
HERCULE, 

OLEAGINEUX adj. du latin 
oleum , huile. 

(Mat. méd.) Qui est de subs- 
tance huileuse , semblable à Phuile. 

OLECRANE , s. m. du grec wxévn 
(oléné), coude, et de zp4yov (kra- 
non), tète:tète du coude, 

( Anat.) Apophyse qui termine 
Vos du coude, C’est cette éminence 
que l’on remarque lorsqu'on fléchit 
le coude. ï L 

OLERACE , EE, adj, du latin 
cleraceus , formé d’olus , oleris , 
herbes potagères, 

( Botan.) Xl se dit des plantes qui 
servent à la nourriture, comme les 
plantes vulgairement appelées pota- 
gères. 

OLFACTIF ou OLFALTOIRE, 
adj. du lat. o/factus, odorat ; com- 
posé doleo , sentir, flairer, et de 
Jacio , faire sentir: qui sert à l’o- 
dorat. 

(-Anaë) I se dit des nerfs qui 
servent au sens de Podorat, La pre- 
mibre paire de nerfs qui sort de la 
moëlle allongée, est l’o/factoire. On 
dit plus souvent ofactif. 

OLIGARCHIE,s. f, du grec Oxyos 
(oligos), peu, et d'agyn (arché), 
aulorité, puissance : gouvernement 
d’un petit nombre de personnes. 

( Æcon. polit ) Gouvernement 
politique où lautorité souveraine est 
entre les mains d’un petit nombre de 
personnes. L’aristocralie dégénère 
quelquefois en 0/7 garchie. 

OLIGOPHILLE , adj, du grec 
siÿae oligos), a , et de guaay 
(phullon), feuille , foliole. 

( Bgtan. ) Hse dit des plantes ou 
des pârties des plantes qui ont peu 
de feuilles, ou folioles, 

OLIGOSPERMIE , adj. du grec 
ériyos (oligos ), peu , et de rœpua 
{ sperma ), sperme , graine. 

( Botan: ) se dit des plantes qui 
renlerment où qui portent peu de 
graines. 

OLIGOTROPHIE , s. f. du grec 
érryas, (oligos), peu, et de rp:qu 
(trepho ) ,nourrir : petite nourriture, 

( Héd. diet.) Petite nutrition ,où 
diminution de nutrition, 

. OLIVAIRE , adj. du lat. oliva, 


CITATCA 


O M A 


( Botan, ) NW se dit des parties des 

lantes qui ont la forme d’une olive, 

(Anal. ) On donne encore ce nom 

à deux protubérances de la moëlle 

allongée, à cause qu’elles ressemblent 
à une olive, 

OLLAIRE , adj. du lat. o/La, pot, 
marmitte. 

( Minéral.) La pierre ollaire est 
d’une couleur grise, tirant sur le vert 
ou le noirâtre. Cette pierre ; Guoique 
brute et peu cassante, est si tendre 
sous le couteau qu’on la travaille au 
tour avec la pluë grande facilité , et 
on en fait des marmittes, ollas , d’où 
lui vient son nom, 

La pierre ollaire se tire princi- 
palement de la montagne qui domi- 
noit la malheureuse ville de Pleurs, 
et qu’on avoit excavée avec si peu de 
précaution qu’elle e’écroula tout à 
coup, et ensevelit totalement Pleurs 
sous ses ruines , le 25 août 1618. 

CELCGRAPHE, adj. du grec 5206 
( holos) , entier , et de yp2@9 ( gra- 
Frone écrire: écrit tout entier. 

( Pratique ) H se dit , en général, 
de ce qui est écrit entierement de la 
main de celui qui fait quelque dis- 
position. Mais on l’applique particu- 
litrement àuntestaisent entièrement 
écrit et signé du testateur. Quelques- 
uns écrivent hologrephe , confor- 
mément à l’étymologie, 

OLYMPIADE , s. f. du grec 
avmeac( olumpias ), dirivé de la 
ville d’ Olympie. 

( Chronol,) Révolution de quatre 
ans, qui servoit aux Grecs à compter 
leurs années, Cette maniere de sup- 

uter le tems firoit son origine de 
Fate tios des jeux olympiques 
que les Grecs célébroient, tous les 
quatre ans, pendant cinq jours , vers 
le solslice d’êté , sur les bords du 
fleuve Alphée , auprès d’Olympie , 
ville d'Elide |, où .étoit le fameux 
temple de Jupiter O/;-mpien. 

La premivre Oly mpiade com- 
menca au mois de juillet de Pannée 
3938 de la période Julienne, 776 ans 
avant J. C. 

OMAGRE , s. f. du grec &puoc 
( omos), épaule, et d’aypa (agra), 
prise, Us ; 

( Héd.) On appelle ainsi la goutte 
qui atraque l’épaule. 

OMASUM ou OMASUS, 5, nx 


mot latin qui signifie pause. 


OMS 


{ Zoologie ) Terme emprunté du 
Tatin pour désigner le ventricule des 
animaux qui ruminenf. 

OMBELLE , du latin wmbella , 

arasol. 

( Botan. ) Disposition de fleurs 
dont les pédoncules partent tous d’un 
méme point, d’où 1ls divergent en- 
suite comme les rayons d’un parasol. 


\ 

OMBELLIFERES , adj. du latin 
umbella, ombelle où parasol, et de 

fero , porter : porte-ombelles, 

( Botan. ) C’est ainsi que Jussieu 
dési gne une famille de plantes dont 
les fleurs sont portées sur des pédon- 
cules qui partent d’un même point , 
et qui s’évasent ensuite "comme les 
rayons d’un parasol, 


OMBILIC , s. m. du latin wm- 
bilicus , nombril. 

( Anat.) Nœud placé au milieu 
du ventre, et formé de la réunion 
des vaisseaux ombilicaux que lon 
coupe à l'enfant aussitôt qu’ilest né, 
parce qu’ils ne doivent plus servir à 
Pusage qu’ils avoient dans le feetus ; 
et alors ils dégénèrent en des liga- 
mens dont l’extrémité fait comme 
un nœud qu’on appelle ombilic ou 
nombril. 

Botan.) Ombilic se dit aussi 
de la cicatrice ou petite marquequ’on 
voit sur les graines des plantes, et 
qui est placée à l'endroit par où ces 
graines tenoient au péricarpe ou au 
placenta, 

L’enfoncement qui se trouve à 
l’une ou à l’autre extrémité de cer- 
tains fruits, et quelquefois à toutes 
les deux, porte aussi le nom d’om- 
bilic. 

( Conchyliol.) Ombilic est en- 
core le nom d’une cavité qui se 
trouve au centre de la face intérieure 
de quelques coquilles, et qui repré- 
sente l'axe vide autour duquel leur 
sphère tourne, 

OMBILICAL , LE , adj. d'OM- 
BILIC , qui a du rapport à l'ombilic. 

(nat.) Région ombilicalc , cor- 
don ombilical, vaisseaux ombili- 
cauz , artères ombilicales. V. AB- 
DOMEN , FŒTUS. 

OMBRE , s. f. du latin wmbra. 

( Optique ) Espace privé de lu- 
mire, où dans lequel la lumiere est 
Afoiblie par l'interposition d’un 
corps opaque, 


OMB 13 


L’ombreest toujours située derrière 
le corps, du côté opposé à la lumières 
Ombre droite ; si le corps opa- 
que , qui jette une ombre, est per- 
endiculaire à Phorizon , et que le 
ee sur lequel Pombre est jetée soit 
horizontal , cette ombre s'appelle 
ombre droite. Telle est l’ornbre des 
hommes, des arbres, des bâtimens. 


Ombre verse; si le corps opaqne 
est placé parallelement à Phorizon , 
Pombre qu’il jette sur un plan per- 
pendiculaire à Vhorizon se nomme 
ombre verse. 

ce rpentage )Les ombres droites 
et les ombres verses sont de quel- 
qu’utilité dans l’arpentage , en cè 
que par leur moyen on peut assez 
commodément mesurer les hauteurs , 
soif accessibles , soit inaccessibles, 


( Perspective ) On entend par 
ombre , en perspective , la représen- 
tation de Fombre dun corps sur un 
plan. Elle differe de l’omnbre réelle , 
comme la représentation ou la pers- 
pective du corps , differe du corps 
même. 

(Astron.) L'ombre , en astro- 
nomie , est le cone formé par les 
rayons qui, partant du soleil, tou- 
chent le globe lunaire , dans les 
éclipses du soleil, ou le globe ter- 
restre dans les éclipses de lune, 

( Peinture) L'ombre , en pein- 
ture , n’est pas l’obscurité des ténè- 
bres , mais seulement la privation 
de la lumière immédiate , parce que 
les parties ombrées sont encore éclai- 
rées par la lumière éparse dans l’air, 

Les parties obscures d’un tableau , 
comparées à celles qui sont frappées 
du soleil, sont si loin d’une obscur:t4 
absolue , que si Pon pouvoit faire 
abstraction des parties éclairées im- 
médiatement par le soleil, on ver- 
roit , dans la partie ombrée , des 
lumiëres, des ombres et des reflets, 
L'ombre n’est donc qu’un léger nuage 
qui couvre les corps et les prive seu- 
lement de la lumière la plus bril- 
lante , sans empêcher que, par le se- 
cours d’une autre lumière moins 
forte, on 1apercoive les formes et 
les couleurs. 

OMBROMETRE, s. m. du grec 
656 (ombros), pluie , et de perpov 
(r1etron) , mesure. 


(Physique) Machine qui sert à 


14 ONC 
niesurer Ja quantité de pluie qui tom- 
be chaque année, 

Cette machine consiste dans un 
entonnoir de Fer-blanc, dont la sur 
face est d’un pouce carré applatie , 
avec un tuyau de verre placé dans lé 
mieu. [élévation de Peau dans le 
tube, dont là capacité est marquée 
par degrés, montre la quantitédepluie 
qui tombe en différens tems. Dr. 
C'HRONHYOMETRE, HYETO- 
METRE. 

OMOCOTYLE , s. f. du grec 
“u06 (omos) , épaule, et de xoruan 
(kotule) y Cavité, à 

(Ænat.) Cavité de Pomoplate qui 
#ecoit la tete de Phumérus. 

OMOPLATE , sf. du grec œmoc 
(ômos), épaule, et æxarus(platus), 
liroe, 

(Ænat.) Os large , menu et trian- 
gulaire, qui forme la partie posté- 
rieure de l'épaule, 

OMPHACIN , adj. du grec oupaË 
(omphazx) , raisin vert. 

RAD dom.) On entend par ce 
mot tout fruit qui n'est pas encoré 
mûr, Les anciens appeloient huile 
omphacine, celle qu'on tivoit des 
olives vertes, AAA 

OMPHALOCELE, s. f. du gYec 
cuparoc (omphalos), nombril, et 
de x#an (kelé) , tumeur. 

(Chirurz) Hernie ombilicale » 
c’est la méme chose qu’exomphale, 

OMPHALOMANCIE ; s. f. du 
grec émaros (omphalos), nom- 
bril, et de wavresa (mmanteza), divi- 
nation. 

( Divin.) Espèce de divination pra- 
tiquée par quelques sages - femmes 
crédules , et qui consiste à prédire le 
nombre d’enfans qu’une femme doit 
avoir, en comptant le nombre des 
nœuds du cordon ombilhcal de Pen- 
fant qui vient de naïtre. 

ONCE, s. f. du lat. uncia ; chez 
les anciens Romains , la douzième 
jutie dun fout, ; À 

.… (Métrologie) Fa huitième partie 
du poids de marc, ei la seizième d’une 
Hvre (antienne mesure), 

Dans les nouvelles mesures de la 
République francçoise, once est le 
terme vulgaire par lequel on désigne 
PHECFTOGRAMME, #7 ce mot. 

ONCIALE . adj. du lat, rncra. 

( Diplomatique } On nomiboit 
hinsi les grandes Jéftres dont les an- 


ONE 
ciens se scrvoicnt pour les inscription 
ét les épitaphes ; et on les nommoit 
onciales , parce qu’elles étoient de 
Ja Hauteur d’une once ; Où la dou- 
zieme partie du pied romain, 

Les manuscrits où Pon trouve des 
onciales annoncent ‘une antiquité 
qui remonte au moins au septième 
siècle, tems où l’on a cessé d’en 
faire usage, 

ONCOTOMIE où ONKOTO: 
MIE, s. f. du grec éyxoc(ogkos), tu- 
meur , et de robin (tomé) ; INCIS1ONs 

(C hirargie) Opération de chirur- 
gie , qui consiste à ouviir une fu- 
meur , un abscës avéc tin instfument 
tranchant, 

ONDECAGONE , s. m. du latin 
undecim , onze, ét du grec yovx 
(gonia), angle, 

(Géom.) Figure géométrique qui 
a onze cotés et onze angles, 

ONDULATION, s. f. du lat. un= 
dula, dimin. d’undu, onde. | 

(Physique) Sorte de mouvement 
oscilatoire où de vibration qué Pon 
observe dans un liquide, ét qui le 
fait alternativement haussér et bais- 
ser comme les vagues de la mer : 
c’est ce que Newton et plusieurs au- 
tres après lui onf appelé onde. 

Ondulation se dit aussi d’un cer- 
tain mouvemeht par lequel les par- 
ties de l’air sont agitées de la même 
manière que les vagues de la mer: 
c’est ce que quelques aufeurs aiment 
nieux-appeler VIBRATION. 7, ce 
mot. ‘ : 

(Méd.) On donne aussi ce nom à 
une espèce de mouvement contre n&- 
ture, auquel le cœur est sujet. Lors- 
que le cœur est agité dohilEtons : 
il fait un bruit sénsiblé à l’exté- 
rieur, 

(Chiru re.) Ondulations se dit en- 
core , en fermes de chirurgie, d’un 
mouvement qui se fait dans la ma- 
tière contenue dans un abscès quand 
on le presse, 

On dit qu’une tueur est en état 
d’étre ouverte lorsqu'on sent Pondu- 
lation de la matiere, 

ONEIRODYNIE , = f. du grec 
Gvetpoc (onCiros) , songe , et d’cduvs 
(oduné), douleur. 

(Wed.) Sonce doulouretix. 

ONEIROCRITIE , où ONIRO- 
CRITIE , ou ONIROCRATIE , 5. : 


ONG 


[. du grec Gysr90c (oneiros) , songe, 
el de xprvw (kriz6), juger. i 

(Divin.) L'art prétendu d’inter- 
préter les songes. 

ONEIROGYNE , s. m. du grec 
èvespos (oneiros), songe, et de yurx 
(guné), femme. 

(/Hed.) Songe vénérien. 

ONÉRAIRE , adj. du lat, onera- 
rius , d'’onus, fardeau, 

(Pratiq.) se dit de celui qui est 
chargé des soins d’une administration 
dont un autre a les honneurs, 

L'uteur onéraire ; c’est celui qui , 
sous un tuteur honoraire, adminis- 
tre les biens d’un mineur, 

ONÉREUX , adj. du lat, onerd- 
sus ; d'onus ; fardeau, 

(Prat.) Ce qui est à charge, ce 
qui n’est point gratuit, Condition 
onéreuse , tutelle onéreuse; charge 
ornéreuse. 


ONGLE , s. m. du lat, unguis, 
fait du grec ovu£ (onux). 

(Anal) Petits corps blanchâtres, 
transparens, et d’une substance sem- 
blable à de la corne, qui viennent 
au bout des doigts de lPlhhomme et de 
plusienrs animaux. 


ONGLET , s. m. d'ONGLE. 

(MHéd.)Sorte de maladie des yeux, 
ou excroissance de chair qui s'étend 
et couvre quelquefois là cornée trans- 

arénte, 
” (Botan.) Onglet est aussi la par- 
tie inférieure «une pétale dans une 
corolle monopétale, Ce qui Fait Pof- 
£ce de l'onglet se nomme tube. 

(Géom.) Onglet se dit encore 
d'une tranche de cylindre terminée 

ar la base , la surface courbe du cy- 
Hide et son plan oblique , qui rén- 
contre la base avant d’avoir coupé 
Ja surface entière du cylindre. 

ONGUENT ; s. m. du lat. un- 
g'ientum ; Fait d'ungere, oindre, 

(Hist. anc.) Parmi les. anciens, 
onguent étoit un parfum liquide, 
dont on se frottoit par propreté, dont 
on se parfumoit , et qui servoit à em- 
baumer les morts. 

(Mat. méd.) Aujourd’hui le mot 
d'onguent n’est plus en usage dans 
le sens que lui donnoient les anciens ; 
c’est un médicament externe, onc- 
fueux , de consistance moyenne entre 
le liniment et lemplâtre, composé 
huile , de graisse, de cire, de muci- 


O P A 15 


lage, de suif, de moëlle, ou d’autres 
matières semblables auxquelles on 
ajoute souvent des plantes, des ani- 
maux, des mifiéraux, On a donné 
aux onguens différens noms, sui- 
vant leur vertu, leur base, leur 
couleur , ou leurs auteurs. 

. ONKOTOMIE. 7, ONCOTC- 

TIIE. 


ONOMATOPEE, s, f. du grec 
Povoux (onorna), nom, et de torsn 
(poieé), faire , former : formatica 
dun nom, 

(Elocut.) Figure de mots formé: 
sur-la ressemblance de la chose qu'iis 
signifient. 

Cliquetis (des armes) , trictrae, 
sont des mots formés par onomato- 
pée. 

‘ONTOECGIE. s. f. du grec ovroc 
(ontos), génit. d’ôy (ou), un être, 
et de xcyos (logos), discours: traité 
de l’être, ; 

(Metaph.) Cest la partie de 
métaphysique générale, qui à pour 
objet Petreen ginéral. 

ONYX , s. m. du grec ôvu£ (onuzx), 
ongle, 

(/Hincralog) Pierre qui ressem- 
ble à l’ongle ; espèce d’agathe très- 
fe, qui offre des bandes parallèles 
de différentes couleurs , dont les 
bords sont nettement tranchés .et 
dont la bande blanchâtre a quelque 
ressemblance avec celle de Pongle, 
où lui vient son nom. L'onyzx sert 
à faire des vases , des tabatières, des 
bijoux. ‘ 

OOMANTIE , s. f. du grec &22 
(oon), œuf, et de payrete (manteia), 
divination. 

(Divin.) Divination par le moyen 
des œufs, Livie, rière d’Auguste, 
désirant savoir si elle deviendroit 
mère d’un enfant mâle, échauttæ 
elle-même un œuf jusqu’à ce qu’elte 
eüt fait éclore un poulet qui avoit 
uve fort belle crète. 

OPALE, s. f. du lat. opalus , fait 
du grec wwanoc (opalos). 

(Ainér.) Pierre rangée parmi les 
AE M d’un blanc dejait 
un peu léger, où d’un gris bleuêtre 
qui a des reflets diversement colorés, 
suivant le point de vue où elle se 
présente, 

L’opale est rangée parmi les pier- 
res précieuses , et même parmi celles 


16 OPE 


du plus grand paix‘ quand elle a 
toute la perle tion doul elle est sus- 
ceptible , quoiqu’elle m’ait ni la du- 
reté ni le tissu lamelleux des gem- 
nes ou pierres précieuses propre- 
ment dites. 

Les plus belles op«les portent le 
mom d'opales orientales , suivant 
Pusage des joailliers de donner le 
nom de pierres orientales, à toutes 
celles qui sont de la plus grande per- 
fection , quoique toutes celles qui 
sont dans le commerce viennent de 
Saxe et de Hongrie, 


C’est sur-tout aux environs d'E- 
peries, dans la Haute-Hongrie, près 
des monts Krapak, que se trouvent 
les opales de la première qualité, 
dans une colline voisine du village 
de Czerniska ou Czervezina. 

OPAQUE , adj. du lat. opacus, 
fait d'opaco , couvrir , obscurcir. 

(Physiq.) Corps cpaques ; ce 
sont ceux qui ne transmettent pont 
la lumière. Cette propriété leur vient 
de ce qu’ils sont composés de parties 
qui sont entr’elles d’une différente 
densité, et de ce que ces parties lais- 
sent entr’elles des vides et des inters- 
tices irréguliers ou fortueux , et rem- 
plis d’une matière beaucoup moins 
dense que les particules qui consti- 
tuent les corps. Consultez l'optique 
de Newton. 

OPERA , s. m. ferme emprunté 
de l'italien opera ou opra ; ou- 
vrage, composition. 

(Art dramai.) Spectacle drama- 
tique et lyriqüe ; où l’on s’efforce de 
réunir tous les charmes des beaux- 
arts, dans la représentation d’une 
action passionnée , pour exciter, à 
aide des sensations agréables , lin- 
térèt et l'illusion. 

L'opéra étoit depuis long-tems 
connu à Venise, lorsque Balthaza- 
rini , surnommé le Beau - Joyeux, 
valet de chambre de Catherine de 
Médicis, donna en France quelques 
idées des représentations en musique, 
et dans lesquelles 11 se fit aider, pour 
La musique, par Beaulieu et Salo- 
mon, pour les paroles , par Lache- 
naye ,aumônier du prince , el pour 
les décorations, par le peintre Patin. 

A la naissance de l'opéra, les 1n- 
venteurs s’aviserent de transporter la 
scene aux Cieux et dans les Enfers, 


OPE 

et faute de savoir faire parler les hont2 
mes, dit Rousseau, ils aimérent 
mieux faire chanter les dieux et les 
diables, Ce spectacle fit long-tems 
Padmiration des confemporains; mais 
dés que la musique eut appris à pein- 
dre et à parler , le théâtre fut purgé 
du jargon de lamythologie, et l’inté- 
rêt fut substitué au merveilleux. 
Apostolo Zeno et Metastase firent 
parler les héros ; et Cyrus, César , 
Caton même, parurent sur là scène 
avecsuccès; Vinci, Leo , Pergolèse, 
se chargèrent d’exprimer eñn musique 
les accens de la colère, de la dou- 
leur , des menaces , au lieu des cris 
des Bacchantes, des conspirations 
dés sorciers , et de tout le fracas bar 
bare que faisoient entendre auparas 
vant de mauvais musiciens qui n’a- 
voient que la mécanique de leur art ; 
et qui étoient privés du feu de lin- 
vention et du don de l’imitation. 

Mis la perfection est un point où 
il est difficile de se maintenir; lamuz= 
sique , après avoir essayé et senti ses 
forces , s’est crue en état de marcher 
seule, ét elle a dèdaigné la poésie 
qu’elle devoit accompagner, 

Telest Pétat de l'opéra en Italie, 
En France, Quinault et Sully s’écar- 
tèrent , dès le principe , et du goût et 
de la forme ordinaire des opéra 1ita- 
liens, et en créerent un d’un nou- 
veau genre. Quinault , sur-tout, 
imagina des actions tragiques , liées 
à des danses, au mouvement des ma- 
chines et aux changemens de déco- 
rations, 

Lamotte enrichit l'opéra du ballet 
et de la pastorale; et depuis cette épo= 
que jusqu’à ce jour , la danse à été 
la partie la plus brillante de ce spec- 
tacle. , 

OPÉRATEUR, sub. m. du latin 
operator, fait d’operor, travailler, 

( Chirurgie) Opérateur se dit en 
général d’un chirurgien qui se sert 
de la main et des instrumens pour 
travailler sur le corps humain , et 
remédier aux désordres externes qui 
demandent ses secours. 

Comme la chirurgie renferme un 
grand nombre d'opérations, il est 
des chirurgiens qui se boruent plus 
particulièrement à quelques - unes 
d’entr’elles , et on leur donne une 
dénomination particubère , à raison 
de Popération qu'ils pratiquent. 

Opérateur 


OPH 


Opérateur lithatomiste ; celui 
qui pratique l’opération de ia taille, 

Opérateur oculisie ; celui quis at- 
tache aux maladies chirurgicales de 
l'œil. 

Opérateur dentiste ; celui qui a 
soin des dents. 

Opérateur herniaire ou banda- 
gisle ÿ celui qui se consacre aux 0pé- 
rations des hernies et à appliquer des 
bandages. 

(Æmpirisme) Opérateur se dit 
aussi d’un empirique , d’un charla- 
tan .qui vend ses drogues et ses re- 
medes en public et sur ie théâtre, 
qui annonce son logis et sa science 
par des billets qu’il distribue. 

OPES ,s, m. du grec ôma ( opé) 
+ {rou. 

(rchit.) On appelle ainsi les trous 
des boulins qui restent dans les murs, 
et de ceux où sont posés les bouts 
des solives. 

OPHIASE, s.f. du grec corse 
(ophiasis), Formé doque (ophis), 
serpent. 

( Méd.) Maladie qui fait tomber 
le poil et les cheveux en quelques 
endroits du corps , de sorte qu’il pa- 
roit moucheté comme celui d’un ser- 
pent. 


OPHIDIENS , s. m. du grec c@ss 
(ophis), serpent: de la familie, ce la 
nature des serpens. 

(Erpétologie) Ce mot, qui est 
synonyme de celui de serpent , a été 
donné par Alexandre Brongniard aux 
animaux du troisieme ordre des rep- 
tiles, dans sa méthode d’£rpélolo- 
gte. La +: 
OPHIOGENES , s, m. du grec 
gs (ophis), serpent , et de ysivopzas 
(gezicimnat), nauire : issus d’un ser- 
peut. 

(Antiquité) Les anciens don- 
noient ce nom à une race d’hommes 
qui se ilisoient issus d’un serpent. Ces 
hommes , qui habitoient l'ile de 
Paros, passoient, aussi bien que les 
Marses et les Psyiles, peuples de 


PAfrique, pour avoir la propriété de * 


guérir les piqûres venimeuses des ser- 
pens. 

OPHIOLATRIE, s. f, du grec ere 
(ophis), serpent , et de Aarpsia (la- 
treia), cuite. 

( Culte relig.) Religion de ceux 
qui adorent des serpens. Tel étoit le 
À ome IIL 


O PE 17 


cuite que les Bahyloniens rendoient 
au grand dragon que Daniel tua, L’o- 
pluotairie a encore lieu parmi quel- 
ques peuples de l’fnde, 

OPHIOLOGIE, s.f, du grec Gore 
(ophis), serpent, et de x0y25 (logos), 
discours. 

(ist. nat.) Partie de l’histoire 
naturelle qui a pour objet la descig- 
tion des serpens, : 

OPHIOPHAGES, s. m. du grec 
qis (ophis), serpent, et de $xy« 
(phago), manger : mangeurs de ser- 

ens. 

( Geogr.) Nom donné par Pline à 
des peuples d’Ethiopie qui se nour- 
rissoient de serpens. 

OPHITE, s. f. du grec o@re(ophis), 
serpent, et de a18oc (lithos), pierre : 
pierre de serpent , serpentip. 

(Minéral) Espèce de porphyre 
connu des artistes sous le nom de 
verf antique. 

OPHTHALMIE, s. f. du grec 
opOænauos (ophthalmos), œil , qui 
vient d’éœrouar, Voir. 

(ed, ) Ce mot signifie toute ma- 
ladie des yeux ; maïs on s’en sert par- 
ticulierement pour désigner Pinflam- 
mat on de cet organe, 

L’Ophthalmie est une inflamma- 
tion ou rougeur de la conjonctive, 
quelquefois avec tumeur ardente et 
écoulement de larmes, quelquefois 


sans lPun et l’autre, 


Ïl arrive aussi que cette inflamma- 
tion s'étend sur toutes les parties du 
globe et sur celles qui Penvironnent. 
Cette maladie est la plus fréquente 
de toutes celles dont les yeux se trou- 
vent affligés, puisqu'elle accompagne 
presqe toutes les autres maladies 
qui les attaquent. 

D’Ophithulrnie on a fait Ophthal- 
mique, pour désigner ce qui con- 
cerne Pœæii, ce qui a rapport à la vue, 
et les remedes qui sont propres aux 
maladies des yeux. 

OPHTHALMOGRAPHIE, s. f. 
du grec 249zaucs (ophthalmos), œil, 
et de yp29 ( grapho), décrire. 

(Anat.) Partie de anatomie qui 
a pour objet la description de l'œil. 

OPHTHALMOLOGIE , s.f, du 


grec 028aauos (ophthalmos), œil, 


et de xsyce (logos ), discours 
(Anat.) Partie de Panatomie qui 
a pour objet de faire connoitre les 


usages de Pœil, 


O'BI 


OPHTHALMOSCOPIE , s.f, dn 
grec og8aruos (ophthalmbs), œil, 
et de oxomiw ( shopéü ), considérer, 
contempler. 

(éd) L'art de connoitre le tem- 
pérament et le caractère d’une per- 
sonne par l’inspection de ses yeux, 

OBIAT,s. m. du grec os 
(opion), opium , le suc de pavot. 

( Hat. méd.) Les anciens méde- 
cins donnoient avec raison le nom 
d’opiat ou opiate, ou opialet, aux 
médicamens dans la composition 
desquels il entroit de lopium, ou 
tel autre ingrédient narcotique ; mais 
on le donne aujourd’hui aux remèdes 
préparés sans oplum , qui par leur 
consistance ressemblent aux élec- 
tuaires mous et aux confections. 


OPILATION, s, f, du latin op- 
pilare , boucher. 

( Méd.) Espèce d’obstruction forte 
et dure causée par des alimens qui 
ont la qualité de boucher, de rem- 
plir les vaisseaux et d’empècher le 
passage des humeurs, Les viandes 
qui se disèrent difficilement sont 
opilatives. 

OPISTHOCYPHOSE, s. f. du 
grec omsodoxupocic(opistokuphosis), 
formé omsbey (opisthen), par der- 
rivre, et de xu@oc ( huphos), bossu: 
Vélat de celui qui est bossu par der- 
ricre, 

.. (éd. ) La cambrure de lépine 
en arrière, la bosse, 

OPISTHOGRAPHIE , s. f, du 
grec om1c8:y (opisthen), par derrière, 
et deyp«@o ( grapho), écrire. 

(Diplomatique) Ce mot signifie 
écriture des deux côtés. Les anciens 
n’écrivoient que d’un côté, et le re- 
vers de la page étoit blanc. C’étoit 
tellement un usage de politesse, que 
Saint-Augustin , qui s’en écarte quel- 
quefois, en fait des excuses. Juics- 
César semble être le premier qui chez 
les Romains ait introduit Popistho- 
graphie, en écrivant aux généraux 
et aux gouverneurs. 

Les chartes qui ont plus de 450 ans 
d'ancienneté ne sont communément 
écrites que d’un côté. C’est un usage 
presqu’invariable en France. En An- 
gleterre , les chartes opisthographes 
sont un peu plus communes, On ne 
varle ici que du texte , et non pas &es 
notices faites dans le tems ou après 


13 


OPLO 


coup, pour indiquer le précis def 
actes, leur âge, le nom de leurs au- 
teurs, etc. , que lon voit sur le dos 
de presque toutes les chartes, 

OPISTHOTONOS, s. m. mot gree 
composé d’émso8er (opisthen), en ar- 
rière , et de royos( Lonos), tension. 

(Méd.) Espèce de convulsion dans 
laquelle le corpsest plié comme un arc 
en arrière ; par la contraction’ des 
muscles postérieurs de la téte et du 
dos. #’oy. CONVULSION. 

OPIUM,Ss. m. du grec Sr 
(opion) , formé d’oroc (opos),sue, 
liqueur ; comme qui diroit suc par 
excellence, 

( Botar. ) Suc concret, retiré par 
incision de la tête du pavot blanc ou 
du pavot des jardins, L’opium nous 
vient de la Natolie, de Egypte et 
des Indes, Les Orientaux en font un 
grand usage , et l’on sait que les Turcs 
en prennent une forte dose , toutes 
les fois qu’ils se préparent au combar. 

( Hat, méd.) L’opium est une 
substance très-singuliere, et sur la- 
quelle les médecins ont eu diflérentes 
opinions, L’opium augmente la vé- 
locité et la plénifude du pouls, la 
chaleur des tégumens , la transpira- 
tion insensible , le gonflement des 
veines... I diminue le sentiment, 
il détruit la douleur, ilaffoiblit toutes 
les facultés de lame ; il produit un 
sommeil qui approche d'autant plus 
de l’apoplexie que Paction de Poprune 
est plus vive. Sagemenf administré , 
Popium produit de bôns effets dans 
le plus grand nombre des maladies 
douloureuses et convulsives , dans un 
petit nombre de maladies évacua- 
foires, 

OPOBAESAMUM, s. m. du grec 
ômès ( opos), suc, et de Czazauor 
( balsarnon ) ; baume : suc de 
baume, 

( Mat. méd.) Sorte de résine li- 
quide ou de baume , que l’on retire 
par incision d’un arbre du Levant 
qu'on appelle baumier ; c’est la 
même chose que le baume de Judée 
ou d'Egypte. 

OPOPANAX , s. m. du grec oo: 
(opos), suc , et du latin panaz, 
panacée, dérivé du grec æ%r(pan), 
tout, et d’axtouxr ( akéomai), re- 
médier: baume umversel. 

(AZat, méd. ) Suc résineux-gom- 


G:R;P 


weux quon tire d’une plante du 
Levant , nommée grande-berce , ou 
panasée, à cause de ses propriétés. 
On lPemploie en médecine comme 
purgatif. : : | 

OPPOSE , EE, participe d’op- 
poser , du lat, opponere, pour ob- 
viam ponere , mettre au-devant, 

( Géom. ) Opposé est si fort en 
usage en géométrie et même en phy- 
sique qu’il en est devenu un terme. 

Angles opposés; ce sont ceux qui 
sont formés par deux lignes droites, 
qu se coupent en un point. 

Cünes opposés; ce sont deux cônes 
semblables opposés par le sommet, 
c’est-à-dire, qui ont un mème som- 
met commun , ainsi qu'un même 
axe, 

Sections opposées ; ce sont deux 
hyperboles produites par un même 
plan qui coupe deux cônes opposés. 

OPPOSITION , s. f, mème ori- 
gine qu'OPPOSE : empêchement, 
obstacle. 

(Astron.) Opposition se dit, en 
astronomie , de lPaspect ou de la 
situation de deux étoiles ou planètes 
lorsqu'elles sont diamétralement op- 
posées l’une à l’autre , c’est-à-dire, 
éloignées de 180 degrés, ou de lé- 
tendue d’un demi-cercle. 

Quand la lune est diamétralement 
opposée au soleil, en sorte qu’elle 
nous montre son disqueentier éclairé, 
elle est en opposition avec le soicil ; 
re qu'on exprime communément en 
- disint qu’elle est dans son plein ; elle 
brille alors toute la nuit. 

Les éclipses de lune mwarrivent 
jamais que quand cette planète est 
en opposition avec le soleil , et qu’elle 
se trouve outre cela proche desnœuds 
de lécliptique. . 

(Pratique ) Opposilion est en- 
core un acte qui se signifie à la requête 
de celui qui a des droits à conserver, 
ou des intérêts à discuter; c’est aussi 
un moyen ouvert , en certains cas, 
pour se pourvoir contre un jugement 
rendu par défaut. 

(Polit.) Parti de l'opposition ; 
c’est, dans une assemblée politique , 
un certain nombre de membres qui 
contrarient, par principe , et s’ef- 
forcent de LAiutes Popinion de Ja 
majorit :. 


e QPxT 19 

( EÆlocut.) Opposition, en xhe- 
torique, est une figure par laquelle 
on réunit deux idées qui paroïssent 
contradictoires, comme une folle sa- 
gesse , un poltron courageux. 

(Peinture) Opposition est d’un 
fréquent usage en peinture : on dit 
qu’on ne peut faire valoir une teinte 
ou un ton sans opposition ; cela 
signifie qu’en plaçant , par exemple, 
une teinte jaune à côté d’une teinte 
violette , on fait paroitre celle-ci plus 
violette encore. 

On dit d’un ton qu’il n’est pas 
absolument clair , et qu’il ne paroît 
tel que par l'obscurité de celui qui 
lui est oppose. 

Lesbrasdoivent être enopposilion 
lun avec l’autre, et ceux-ci avec les 
jambes, la tete avec le corps , et 
ainsi du reste, afin de conserver les 
règles de Péquilibre , et de suivre les 
principes reçus pour la grâce, la force, 
lexpression , etc. 

OBSIGONE , adj. du grec 544 
(opsé), tard, et de yeivomas ( géi- 
zomati), ètre produit : produit dans 
un tems postérieur, 

(Anal. ) On donne cette épithète 
aux dents molaires , parceque ce sont 
les dernières qui sortent , et qu’elless 
ne viennent que dans adolescence : 
on les appelle aussi dents de sagesse, 


OPSIMATHIE , s. f. du grec 54} 
Gr , tard , et de parÿave ( man- 
thano , apprendre ; envie tardive de 
s’instruire 

OPTIMISME , s. m. du lat, opui- 
mus , très-bon. 

( Philos. ) C’est le nom qu'on 
donne au système de ceux qui pré- 
tendent que tout est bien; de là on 
appelle optimistes les philosophestets 
que Leibnifz et TARN qui 
soutiennentque Dieu a fait les choses 
le mieux qu'il a pu et qu’il a su, 

OPTION , s. f. du latin optio, 
d’opto, choisir. F 

Pratique) Te pouvoir d'opter, 
ou le choix qu’on fait de quelque 
chose. 


OPTIQUE, s. £. du grec èxlume 
(optikos), visuel; qui concerne la 
vue, formé d’éxlouxs ( optomai), 
voir, 

( Mathémat. ) L’optique, dans 
le sens le plus étendu qu’on puisse 
dopuer à ce mot, FE science de le 

2 


20 OPT 


vision en général ; et dans ce sens 
il renferme la catoptrique , la diop- 
rique, et même la perspective, 

Dans un sens moins étendu, on 
appelle aussi oplique la partie de la 
physique qui traite des propriétés de 
lumiere et des couleurs , sans au- 
cun rapport à lu vision. C’est cette 
science que Newton a Lrailée dans 
son oplique. 

Optique , dans le sens le plus 
strict, est proprement la science qui 
a pour objet les eMets de la lumiere 
directe , et par conséquent ia science 
de la vision directe ; c’est-à-dire , de 
la vision des objets par des rayons 
qui viennent directement et immé- 
“iatement de ces objets à nos yeux, 
sans étre ni réfléchis niréfractés par 
quelque corps réfléchissant ou ré- 
fringent. 

I n’y a point de science sur la- 
quelle les philosophes soient tombés 
dans un plus grand nombre d’erreurs, 
etils’en laut méme beaucoup encore 
aujourd’hui que les principes géné- 
raux de Poplique, et ses lois fonda= 
mentales , Soient démontiées avec 
cette rigueur et cette clarté qu’on 
#emarque dans les autres parties des 
mathématiques ; Ja notice suivante 
des principaux ouvrages qui traitent 
de l'optique, servira à mettre au fait 
des progres de cette science, et du 
chemin qui lui reste à faire. 

Il est probable que les Platoniciens 
out eu connoissince de la propaga- 
tion de la fumitre en ligne droite, 
et de l'égalité des angles d'incidence 
et de réflexion; car, bientot après eux, 
on voit.ces vérités admises comme 
principes, 

JL est certain qu'Euchide a écrit 
sur l’optique ; mais on doute que 
les deux livres publiés sous sen nom 
soient véritablement de lui ; du 
moins a-t-on raison de croire qu’ils 
ant été fort allérés dans les siecles 
BuIVANS, 

Ptolémée nous avoit laissé un 0op- 
tique qui n'existe plus; mais, à en 
juger par louvrage d’Aidhusen , qui 
paroit étre üne copie de celui Pto- 
Jémée, il y a lieu de croire que celui- 
ci contenoit beaucoup de mauvaise 
physique, 

Maurolicus de Messine, en 1975, 
commença à dévoiler l'usage du crys- 


O'PT 


tallin, dans son livre de lumuine et 
urmbra. 


Porta , dans son livre de la Magie 
nalurelle , donna les principes de 
la chambre obscure; et cette décou- 
verte conduisit Kepler à la décou- 
verte de la manière dont se fait la 
vision : ce grand homme aperçut 
et démontra que Pœilétoit une cham- 
bre obscure, et expliqua en détail 
la maniere dont les objets venoient 
s’y peindre. 

Antoine de Dominis donna les 
premières idées de lPexplication de 
Varc-en-ciel ; Descartes la perfec- 
tionna , ét Newton y mit la derniere 
main, 

Jacques Gregory, dans son Optica 
promola , proposa plusieurs vues 
nouvelles et utiles pour la perfection 
des optiques, et sur les phénomènes 
de la vision par les miroirs ou par 
les verres. ù 

Barrow , dans ses Lectiones op- 
licæ, ajouta de nouvelles vérités à 
celles qui avoient déja été décou- 
vertes; mais le plus considérable et 
le plus complet de tous les ouvrages 
qui ont été faits sur loptique, est 
l’ouvrage anglois de M. Smith, inti- 
taté : À compleat System of op- 
lics , en deux vol. in-40, 

L’optique en générala principale- 
ment deux questions à résoudre : 
celle de la distance apparente de Pob= 
jet, où du lieu auquel on le voit. 
(#.DISTANCE ; APPARENCE), 
et celle de la grandeur apparente du 
même objet. #7 APPARENCE, 
VISION, MIROIR, CATOPTRI- 
QUE, DIOPTRIQUE. 

OPTIQUE, employé adjeëtive- 
ment, se dit de ce qui a rapport à 
la vision. 

Cone optique; c’est un faisceau 
de rayons qu’on ifagine partir d’un 
point quelconque d’un objet, ef ve- 


nirtomber sur ia prunelle pour entrer 
dans l’œil, 


Pinceau oplique ou pinceau de 
rayons ; c’est un assemblage de 
rayons par le moyen desquels on voit 
un point ou une partie d’un objet. 

Axe oplique; c’est un rayon qui 
passe par le centre de l'œil, et qui 
fait le milieu de la pyramide ou du 
cone oplique. 


OEYT 


Chambre optique. F. CHAM- 
BRE OBSCURE. 


lerres optiques ; ce.sont des ver- 
res convexes ou concayes, qui peu- 
vent réunir ou écarter les rayons, 
et par le moyen desquels la vue est 
rendue meilleure, ou conservée si 
elle est foible, 77 VERRE, LEN- 
TILLES, LUNETTES, MENIiS- 
QUE. 

Pyramide optique; c’est, en pers- 
pective, une pyramide dont la base 
est l’objet visible, et dout le som- 
met est dans l'œil, Cette pyramide 
est formée par les rayons qui vien- 
nent à l’œil des différens points de 
la circonférence de lobjet. 

Triangle optique; c’est un trian- 
gle dont la base est une des lignes 
droites de la surface de l’objet, et 
dont les cotés sont les rayons, 

Rayons optiques ; ce sont les 
rayons qui terminent uue pyramide 
ou un triangle optique. 

( Astron. ) Inégalité optique ; 
c’est une irrégularité apparenté dans 
le mouvement des planètes. On Fap- 
pelle apparente parce qu’elle n’est 
point dans le mouvement des corps, 
et qu’elle ne vient que de la situa- 
tion de l'œil du spectateur, qui fait 
qu'un mouvement qui seroit uni- 
forme ne paroît pas tel; cette illu- 
sion a lieu lorsqu'un corps se meut 
uniformément, dans un cercle dont 
Pœil n’occupe pas le centre, car alors 
le mouvement de ce corps ne paroit 
pas uniforme; au lieu que & l’œil 
étoit au centre du mouvement sille 
verroit toujours uniforme. 

On appelle cette inégalité , i1éga- 
lité optique, pour la distinguer de 
Vinégalilé réelle ; car les planètes 
ne décrivent pas un cercle comme 
on vient de le supposer, mais une 
ellipse dont elles ne parcourent pas 
des arcs égaux en tems égaux. Ainsi, 
eur mouvement n’est donc pas uni- 
forme, et il le seroit qu’il ne nous 
le paroîtroit pas. C’est pourquoi on 
distingue dans ce mouvement deux 
inégalités, l’une optique et l’autre 
réelle, 

Lieu optique d'une étoile ; c’est 
le point où il paroît à nos yeux 
qu’elle est. Ce lieu est vrai où ap- 
parent : vrai, quand l’œil est supposé 
an centre de la terre ou de la planvte 


Or 21 


de laquelle on suppose qu’il regarde : 
etapparente, quand Pœil est hors du 
centre de la terre ou’ de la planète, 
La différence du lieu vrai au lieu 
apparent , forme ce que lon appelle 
PARALLAXE. #, ce mot. 

(Physique) Ulusions optiques ; 
ce sont toutes lés erreurs où notre 
vue nous fait tomber sur la distance 
apparente des corps, sur leur figure , 
leur grandeur , leur couleur , ‘la quan- 
tité et la direction de leur mouve- 
ment, 

Machine. oplique ; c’est une 
boite dans laquelle des objets assez 
éclairés se font voir sous des images 
amplifiées et dans l'éloignement , par 
le moyen de miroirs et de verres con- 
vexes. 

(Physiol.) Optique se dit aussi 
de ce qui sert à la vue. 

ÎVerfs optiques ; les nerfs opli- 
ques semblent tirer leur origine des 
émivencés appelées Couches de 
nerfs optiques , qui, sortant du crâne 
par les trous nommés opliques , vont 
se perdre dans Pœil, où ils forment , 
par leur épanouissement , là rétine. 

Trous optiques ; ces trous sont 
creusés précisément à la base des 
apophyses à demeure de Pos sphé- 
roïde, et donnent passages aux z1erfs 
opliques. 

OPUSCULE,, s, m.dulatin opus- 
culum , dimin. dopus. 

( Littérat.,) Petit ouvrage de litté- 
rature, petit traité : les Opuscules 
de Plutarque, les Opuscules de 
Lamothe Levayer, 

OR, 5. m. du lat. «urum. 

(/Hinér.) Le plus parfait et le plus 
précieux de tousies métaux ; celui qui 
réunit le plus de propriétés utiles et 
agréables, sans mélange d’aucune 
qualité nuisible. 

La ductilité de Por est prodigieuse, 
Une once de ce métal peut former un 
fil de soixante et treize lieues de lon- 
gueur, On pourroit avec un seul ducat 
dorer une statue équestre grande 
comme nature, 

Sa tenacilé surpasse celle de tous 
les autres métaux : un fil de fer d’un 
dixième de pouce de diamètre, sup- 
porte un poids de 450 livres; un fl 
d’or de fa même grosseuren peut por- 
ter 5co. 


Sa densilé est également très-con= 


22 OR 

siiérable, et surpasse du double celle 
de Pargent. Un pouce cube de ce- 
lui-ci ne pèse que six onces ?, tandis 
qu’un pouce cube d’or pèse douze on- 
ces et demi, | 

L'or n’a ni odeur ni saveur; iln’est 
attaqué nipar l'air, ni par l’eau, ni 
par aucun des agens ordinaires de la 
nature; le feu lui-même ne sauroit 
Valtérer. 

Il n’en est pas de mème quand on 
soumet l’or à l’action des TayOns s0- 
laires concentrés : cette action est si 
prompte qu’elle le volatilise, pour 
ainsi dire, dès les premiers instans. 

La plupart desmétaux peuvent s’al- 
lier avec l'or; mais le mercure est 
celui de tous qui montre le plus daf- 
finité avec l'or, et leur alliage, qu’on 
nomme amalgame , se fait avec 
une si grande facilité , qu’on obtient 
même par la simple trituration de 
Vor en feuilles ou en poudre, avec 
le mercure coulant. C’est avec cette 
amalgame que s'exécute la dorure 
en or moulu : on létend sur le mé- 
tal quon veut dorer, on expose la 
pièce au feu, le mercure s’évapore, 
et l’or se trouve fixé sur la surface du 
cuivre ou de Pargent. 

C’est pareillement à la faveur de 
cette grande aflinité de Por avec le 
mercure, qu'on parvient à le retirer 
avec profit des minerais les plus pau- 
vres ; on les pulvérise ,on les pétrit 
avec de Peau salée, et lon y méle 
une quantité de mercure suffisante, 
On procède ensuite à des lavages 
réitérés de ce mélange, pour le dé- 
barrasser peu à peu de toutes les ma- 
tières ferreuses , jusqu'à ce qu’enfin 
il ne reste plus que l’arnalgame au- 
rilere dont on retire le mercure par la 
distillation, et l’on achève de puri- 
fer l'or par le moyen ordinaire de la 
coupelle. 

L’or n’est aïtaqué par aucun acide 
simple; mais il est facilement dis- 
sous par l'acide muiatique sur-oxi- 
géné , et par Pacide nitro-muriati- 
que, ou eau régale. 

Or fulminant ; quand on préci- 
pite l’or de sa dissolution par Pam- 
moniac ou alkali volatil, il ac- 
quiert une propriété qui lui est com- 
mupe avec Pargent et le mercure; 
c’est d’être fulminant. 


( Peinture ) La propriété que pos- 


OR 


sède l'or de fournir, dant de certaines 
circonstances, un oxide couleur de 
pORRe le rend très-précieux pour 
e peintre en émail; il fournit les 
plus belles nuances de violet , derose 
et de lilas. On appelle cet oxide pour 
pre de Cassius ; et on lobtient en 
versant peu à peu la dissolution d’or 
dans une dissolution d’étain par Peau 
régale, étendue dans l’eau distillée, 

Mines d'or; Vor a, comme les 
autres métaux , ses mines proprement 
dites , soiten filons , soit en couches, 

Les mines d’or les plus importantes 
qu’on exploite aujourd’hui en Euro- 
pe , sont celies de Hongrie et de Tran- 
silvanie ; maïs la véritable patrie de 
ce métal est placée entre les tropi- 
ques. Les terreins auriferes en PE 
horisontales , qui sont si fréquens 
dans les contrées de l'Afrique, ne 
pénètrent jamais à plus de deux toises 
de profondeur : il en est de même 
dans les pleines du Brésil et dans les 
vallées du Pérou, du Mexique, de 
la nouvelle Grenade et des autres 
contrées de l'Amérique équatoriale, 

Les filons d'or eux-mêmes plon- 
gent rarement au-delà de quelques 
toises. La tres-grande majorité de 
Por qui est dans le commerce pro- 
vient du lavage des sables auriferes, 

Ornatif ; cest celui qu’on décou- 
vre facilement à Pœil nu. On le trou- 
ve en paillettes, ou en petits grains 
comme Fc en masses pondé- 
rables séparément, depuis un grain 
jusqu’à plusieurs livres , en filets 
droits ou contournés, er lames, en 
dendrites, et en cristaux réguliers. 

Or de chat; voy. MICA. 

Or massif; voy. ETAIN. 

Or blanc ; voy. PLATINE, 

Or de départ; voy. ESSAI. 

Or de Mannheim ; voy. CUIVRE. 

Or d'Ulma ; c’est le nom que les 
batteurs d’or donnent à Por battu. 

Or frisé; or trés-fin, dont les 
brodeurs se servent pour enrichir les 
étofles. 

Or lis ; or moins fin, qu’on em- 
ploie au même usage de l'or frise. 

Or trait; c’est celui qui a été tiré 
à la filière. 

Titre de L'or; pour pouvoir ap- 
piécier la quantité d’or pa ou fin 
qu'il ÿ a daus un poids d’or, dans 


3 


‘ 


OR A 


en marc, par exemple, ila fallu dé-. 


signer cette quantité par une expres- 
sion générale, et qui rendit le rap- 
port de la quantité du métal fin au 
métal d’alliage. Pour cela, on a 
supposé le morceau d’or qu’on veut 
faire connoître , divisé en vingt-qua- 
tre parties égales , appelées karat, ou 
carat, et chacune de ces parties en 
trente-deux autres , qu’on appelle 
grains , ou seulement trente - deu- 
xièmes. 

Ainsi, lorsque, dans un morceau 
dor, il se trouve vingt parties d’or 
fin, et quatre parties ou karats d’un 
métal étranger , on dit que cet or 
est au titre de vingt karats. S'il y 
avoit vingt-deux karals et dix grains, 
ou dix trente - deuxièmes, et par 
conséquent un karat et vingt-deux 
grains, ou vingt-deux trente - deu- 
xiemes dalliage, on diroit que c’est 
de or à vingt-deux karats, dix tren- 
te-deuxièmes, 


On suit maintenant en Franceune 
autre division pour déterminer la 
quantité de fin que contiennent les 
matières d’or et d'argent. 


Au lieu de supposer un poids quel- 
conque d’or , divisé en vingt-quatre 
parties, on le suppose divisé en mille 

arties, et Pon exprime par des mil- 
lièmes la quantité de fin et d’alliage. 
Ainsi, pour exprimer Por qui con- 
tiendroit un quart d’alliage ou de 
métal étranger, on diroit qu’il con- 
tient sept cent cinquante millièmes 
en or fin, et deux cent cinquante 
millièmes en alliage ; et lon diroit , 
c’est de l’or au titre de sept cent 
cinquante millièmes. Ainsi l’or à 
vingt-deux karats dix trente-deuxie- 
mes, s’exprimeroit par de l’or au 
titre de neuf cent vingt milliemes, 
De lor où il n’y auroit point d’al- 
liage du tout, seroit de l’or à mille 
millièmes, foy. ARGENT , pour 
le titre de l’argent, = 


Or travaillé. Voy, ORFEVRE. 

ORAGE , s. m. du lat. auragiur, 
formé d’aura, vent, : 

(Physique)  Violente agitation 
de air , accompagnée de pluie, et 
quelquefois de grèlé, d’éclairs et de 
tonnerre, 

Plusieurs physiciens ont tenté de 
rendre raison de la formation des 
vrages ct des phéuamènes qui ça 


ORA 23 
dépendent ; mais la météorologie est 
et sera encore long-tems dans son 
enfance, parce que les météores sont 
produits hors de la sphère de notre 
activité, par des êtres que nous ne 
pouvons saisir, pour les soumettre à 
nos épreuves. 

Les orages étoient anciennement 
attribués à une vive fermentation, 
produite naturellement dans le sein 
de lPatmosphère, et à peu près sem- 
blable à celle que fait naître, dans. 
les laboratoires des chimistes, un 
mélange bien assorti de soufre, de 
charbon , et de nitrate de potasse, 
dont la présence d’un corps ignescent 
augmente la température, 


La plupart des physiciens ont par- 
tagé cette opinion , jusqu’à époque 
où Franklin , arrachant le fluide 
électrique aux nuages orageux, l’a fait 
servir à imiter , jusqu’à un certain 
point, les phénomènes qui accom- 
pagnent les orages. 

ORAISON , du lat. oratio , fait 
dorare, parler, formé d'os, oris, 
bouche. 

(Grammaire) Discouré , assem- 
blage de mots qui forment un sens 
complet, et qui sont consfruits sui- 
vant les règles grammaticales, 

Elocut.) Oraison se dit aussi 
dun ouvrage d’éloquence , composé 
pour être prononcé en public, 

Oraison funèbre ; discours pro- 
noncé à la louange des morts. 

L’usage des oraisons funth:es æ 
commencé chez les Grecs, après la 
bataille de Marathon. Thucydide est 
le plus ancien auteur qui en parle. 

Cette coutume avant passé de la 
Grèce à Rome, Valérius Publicola 
la pratiqua après la mort de Junius 
Brüutus , son collègue, qui étoit resté 
le jour précédent sur le champ de 
bataille . dans un combat contre les 
Etrusques. 

La plus ancienne oraison funè- 
bre qui ait été pronancéc en France, 
est celie du connétable Bertrand Du- 
guesclin, mort en 1389 , et enterré 
à Saint-Denis. 

ORALE , adj. du latinos, orts, 
bouche : qui passe de bouche ex 
bouche. 

I'radition orale: Lot orale. 


ORANGE, LE, adj. d'orange 


24 ORA 


frait, fait du lat, aurantia, d’ora- 
Lu, uureurn. 

( Physique ) Une des sept cou- 
leurs primitives dont la lumière est 
composée ; c’est la seconde en com- 
mençant, à compter par la plus forte, 
ou, ce qui est la mème chose , par 
Ja moins rélrangible. 

Les corps qui nous paroïissent oran- 
gés ne nous paroissent tels que parce 
que leur surface réfléchit les rayons 
orangés en beaucoup plus grande 
abondance que les autres, 

ORATEUR ,s. m. du lat, orator, 
fait d’orare, parler ; discourir, dé- 
rivé dos , orts , bouche. 

( Elocut.) Celui qui compose , qui 
prononce des harangues, 

(Hist. d'Angl.) Orateur est aussi 
le nom de celw qui, en Angleterre, 


} 


préside la chambre des communes, 
qui en est le prolocuteur, qui expose 
Jes affaires , et porte la parole au nom 
de la chambre, 

ORATORIO,s. m, terme emprunté 
£e l'italien. 

(Art. dramat. ) Pièce de poésie , 
divisée par scènes , mais qui roule 
toujours sur des sujets sacrés , que les 
Italiens mettent en musique, pour 
être exécutée dans quelque église du- 
xant le careme ou en d’autres tems, 


ORBE , s. m. du lat. orbis. 


(-Astron. anc.) Orbe se ‘disoit 
anciennement dun corps ou d’un 
espace sphérique terminé par deux 
surfaces , line convexe , qui ‘toit en 
dehors; l’autre concave , qui étoit 
en dedans. 

Les anciens astronomes regardoient 
les cieux comme composés de diffé- 
rens orbes tres- vastes , de couleur 
d'azur et transparens, qui étoient 
renfermés les uns dans les autres , où 
bien-comme un assemblage de grands 
cercles, au-dedans desquels étoient 
renfermés les corps des planetes, et 
dont les rayons s’étendoient , depuis 
le centre de la terre, qu’ils regar- 
doient comme le centre du monde , 
jusqu’à la plus grande distance où la 
planete pouvoit s’en éloigner, 

( Astron. mod.) Dans lastrono- 
mie moderne, Porbe d’une plante est 
Ja mme chose que son ORBITE. 
for. ce mot, 


( Chirurgie) Orbe se dit adjeeti- 


OR B 


vement des coups qui font des contu- 
sions qui ne viennent pas d’instru- 
mens tranchans qui entament la 
peau , mais d’instrumens confondans. 
On appelle ces coups orbes , parce 
que la meurtrissure qui en arrive est 
ordinairement ronde, exlensa ir 
orbem. 

ORBICULAIRE, adj., du latin 
orbicularis ; fait d'orbis , de figure 
ronde. 

(Physique) Epithète que Von 
donne à toute figure ronde , et à tout 
mouvement circulaire, 

(Physiol.) Ce terme est d’un 
grand usage en anatomie; les émi- 
nences orbiculaires du cerveau ; 
Le ligament orbiculaire du fémur; 
le muscle orbiculaire des lèvres, 
etc. AU 

ORBICULE, EE, du lat. orbi- 
culatres. 

( Botan.) T se dit de ce qui est 
plan et applati, et dont la circons- 
cription est circulaire. 

ORBITAIRE , adj. d'ORBITE, 
orbita. Voy. ce mot, 

(Anat.) Orbitaire se dit de toute 
éminence des os qui concourre à Ja 
formation de Porhite : apophyse or- 
bitaire de Pos maxillaire , ou lapo- 
physe molaire, À cause de sa con- 
nexion avec l'os molaire, ou de la 
pomette. 

Æpophyse orbituire de l'os pala- 
Lin ; c’est la partie supérieure de cet 
05. 

ORBITE , s. f. du lat, orbita, 
rond, roue, oxnière. 

( Astron.) Chemin d’une planète 
ou d’une comete , ou la ligne qu’elle 
décrit dans les cieux par son mou- 
vement propre. 

Orbite du soleil, ou plutot de la 
terre ; c’est la courbe que la terre 
décrit dans sa révolution annuelle, 
Le plan de cette orbile ; ou sa trace 
dans le ciel, est ce qu’on appelle or- 
dinairement ECLIPTIQUE. Foy. 
ce mot. 

L’Orbile de la terre et celles des 
planètes principales, sont des ellip- 
ses dont le soleil occupe le foyer com- 
mun. Chaque planète se meut dans 
son ellipse, de maniere.que son rayon 
vecteur, c’est-à-dire, le rayon qé'on 
peut tirer continuellement de la pla- 
pete au soleil, décrit des aires ou 


ORC 


secteurs proportionneis au tems, Tus- 
qu’à Kepler on avoit cru que les orbi- 
tes ou planètes étoient des cercles ; 
mais ce grand astronome a démontré 
le premier, d’après les observations 
de Tyghobrahé , que les mouvemens 
des planètes n’étoient point exempts 
dinégalité réelle. V. LOIX DE 

KEPLER, PLANETE , NŒUD, 
EXCENTRICITE, APSEDE , RE- 
VOLUTION. 

(-Anat.) Orbite se dit aussi d’une 
cavité osseuse de Ja tête, dont la 
figure approche assez de celle d’un 
cone , et dans laquelle l'œil est situé, 
Cette orbile sert à garantir l’œil des 
injures extérieures. 

ORCHESOGRAPHIE. s. f. du 
grec ôpynas(orchéses) , danse , et de 
voaps (grapho), décrire : descrip- 
tion de la danse. 

Danse ; description de la danse, 
ou Part d’en noter les pas comme 
la musique. Thernet Arbeaun a com- 
posé en 1588 un traité curieux, inti- 
talé Orchésographie. C’est le pre- 
mier qui a noté et figuré les pas de 
danse de son tems , de la même ma- 
nière qu’on note le chant et les airs. 
Il a été imité depuis par Bauchamp. 
On a aussi donné à cet art le nom de 
chorégraphie. V. ce mot. 

ORCHESTRE, sm. dugr. pynspæ 
orchéstra ), formé d’opysioquer 
orcheisthomai ), danser. 

(Art dramat. anc.) C’étoit chez 
les Grecs la partie inférieure du théà- 
tre. Elle étoit faite en demi-cercle ; 
il y avoit des siéges tout autour, On 
Vappeloit orchestre, parceque c’étoit 
là que s’exécutoient les danses. 

Chez les Romains orchestre étoit 
séparé du théâtre, et rempli de siéges 
destinés pour les sénateurs , les magis- 


trats, les vestales et les autres person- 


nes de distinction. 


(Artdramat. mod.) Aujourd’hui 
ce mot s'applique plus particulière- 
ment à la musique, et s'entend ;, tan- 
tôt du lieu où se trouvent ceux qui 
jouent des instramens, et tantot de 
la réunion de tous les symphonistes ; 
c’est dans ce dernier sens que Pon dit 
qu'un orchestre est bon ou mauvais, 
pour dire que les instrumens sont bien 
ou mal joués. 


ORCHOTOMIE , s. f. du grec 


ORD 25 


ëpris (orchis ), testicule, et de 
repve (lemno );, couper. 

( Chirurgie) Amputation des tes- 
ticules, castration. 


ORDA ou ORDE , ou HORDE, 


mot tartare. 


(Hist. des Tartares) Ce terme 
désigne une tribu tartare assemblée 
pour aller contrelesennemis, ou pour 
d’autresraisons particulieres, Chaque 
tribu, ou chaque ordaæ, a son chef 
particulier qu’on nomme ursa. 

ORDALIE, s. f. du saxon ordal, 
dont les Anglois ont fait ordeal , et 
dans la basse latinité ordalium , pur- 
galion. 

(Jurisprud, ) On appeloit ainsi, 
dans le moyen âge, les épreuves du 
feu, du fer chaud, de Peau, du 
duel, 

ORDINAL , LE , adject. da latin 
ordo , ordinis , qui regarde lordre. 

( Arith.) Ce mot se dit des nom- 
bres qui marquent l'ordre des choses, 
ou en quel rang elles sontplarées. Le 
premier, le di ‘ième, le centième , 
sont des nombres ordinaux. 

ORDONNANCE , s, f. dun latin 
ordinare , dont on a fait d’abord or- 
denner, et ensuite ordonner: dis- 
position , arrangemenf, 

(Pratique) Statut, où constitu- 
tion émanée du souverain. 

Ordonnance se dit aussi en par- 
lant dun juge commis à une audi- 
tion dé témoins. 

(Finances) Ordonnance, en 
termes de finances, est un mande- 
ment à un frésorier de payer certaine 
somme. 

(Méd.) Ordonnance se dit aussi 
de ce que prescrit le médecin, soit 
pour le régime de vivre , soit pour les 
remèdes, 

(Art mil.) Ordonnances ; ce sont 

des cavaliers ou sergens de chaque 
brigade, qui montent tout équipés 
chez le général, pour porter les -or- 
dres, chacun à leur corps. Ce sont 
aussi des cavaliers ou soldats que lon 
envoie dun poste au général, pour 
Jui donner avis des mouvemens de 
Pennemi , d'attaque, etc. 
L ee L'Ordonnance, dans 
le ‘langage des peintres, est le résul- 
tat de la disposition des objets qui 
on représentés dans les ouvrages de 
’art, A 


26 OR D 

L'ordonnance est confuse quand 
louvrageest surchargé d’objets qui se 
uuisent les uns aux autres, par leur 
disposition ou leur multiplicité, Elle 
est riche, non par le grand nombre 
des objets, mais quand Partiste a su 
la disposer de maniere que le champ 
ne semble pas réduit à une sorte de 
nudité qui annonce dans l’auteur un 
défaut de génie. Elle est pauvre, 
quand elle ne répond pas à la richesse 
du sujet. Elle est zelte , quand tous 
les objets, sans être isolés ou décou- 
pés, se distinguent cependant au pre- 
mier coup d'œil. Elle est embarras- 
sée, quand elle offre des parties que 
le spectateur ne démêle pas aisément, 

La belle ordonnance diffère de 
Pordonnanceriche , en ce que la pre- 
micre suppose de la simplicité, et 
Ja seconde de l'abondance. 

Les ordonnances de Paul Véro- 
nèse étoient ordinairement riches ; 
celles de Raphaël et des grands mai- 
ires de l’école romaine étoient ordi- 
nairement belles. Le caractère de 
celles de Rubens étoit imposant ; le 
caractère de celles de Coypel étoit 
théâtral. 

( Architecture) Ordonnance se 
dit aussi de la disposition des parties 
d’un bâtiment, et de larrangement 
des parties qui composent les cinq 
ordres d'architecture. La Jacade de 
ce batiment, cette disposition de 
colonnes est d’une belle ordonnance. 

ORDONNEE , adj. s. f. du latin 
ordinatim applicatæ (sous entendu 
Lineæ }. 


(Géom.) Lignes ordonnées; c’est 
le nom qu’on donne aux lignes tirées 
d’un point de la circonférence d’une 
courbe à une ligne droite, prise dans 
le plan de cette courbe, et qu'on 
prend pour l’axe ou pour la ligne des 
abscisses, 

On appelle aussi quelquefois or- 
données des lignes qui partent d’un 
point donné, et qui se terminent à 
une courbe, 

Raison où proportion ordonnée ; 
c’est une proportion qui résulte de 
deux ou plusieurs autres proportions , 
et qui est telle que l’antécédent du 
premier rapport de la première pro- 
portion est au conséquent du premier 
rapport de la seconde, comme l’anté- 
cédent du second rapport de la pre- 


OR D 


miète proportion est au conséquent 
du second rapport de la seconde. 

(Algèbre) Equation ordonnée; 
c’est une équation où l’inconnue 
monte à plusieurs dimensions , et 
dont les termes sont arrangés de 
telle sorte, que le terme où l’incon- 
nue monte à la plus haute puissance 
soit le premier ; qw'ensuite le terme 
où inconnue monte à la puissance 
immédiatement inférieure soit le 
second , etc. 

ORDRE, s. m. du latin ordo, 
arrangement : disposition des choses 
mises en leur rang, 

(Art milit.) Ordre se dit, en 
termes de guerre, du mot que l'on 
donne tous les jours aux différens 
corps pour distinguer les amis des 
ennemis , et du moment où il se 
donne ; de là ces expressions : aller 
à l'ordre, recevoir l'ordre. L'ordre 
se donne ordinairement sur les trois 
ou quatre heures après midi. 

Ordre de bataille ; c’est une dis- 
position des bataillons et des esca- 
drons d’une armée rangée sur une 
ligne , ou sur plusieurs, selon la 
nature du terrein. 

Ordre mince; c’est la disposition 
suivant laquelleune troupe estrangée 
sur un front fres-étendu , avec très- 
peu de profondeur. 

L’ordre mince est opposé à l’ordre 
profond. 

Ordre oblique ; c’est la disposi- 
tion d’après laquelle une armée ou 
un corps de troupes engage le combat 
par une de ses ailes , et refuse l’autre 
à l'ennemi. 


Ordre en quinconce ; cet ordre 
consiste à placer les bataillons de la 
seconde ligne vis-à-visles ouvertures 
ou intervalles laissés par les bataïl- 
lons de la première ligne. Ces ouver- 


‘tures sont faites pour que chaque ba- 


taillon puisse manœuvrer commodé- 
ment sans nuire à ceux dont il est 
flanqué, pour que la seconde ligne 
puisse passer en avant de la premiere , 
s’il en étoit besoin, et pour que les 
fuyards de cette première ligne puis- 
sent passer par les intervalles des ba- 
taillons de la seconde ligne, sans la 
rompre ni l’ébranler, 

(Marine) En termes de tactique 
nayale, ordre est la disposition dss 


OR D 


vaisseaux d’une armée navale, les 
uns par rapport aux autres. 

Il y a diflérens ordres, suivant 
les différentes circonstances ; mais 
tous ont pour objet de procurer à 
l'armée les moyens de se ranger plus 
facilement à l’ordre de bataille, 


Ordre de marche ; c’est celui sui- 
vant lequel une armée navale mar- 
che, ou fait sa route. Chaque géné- 
ral dispose son armée ; dans cette 
circonstance, comme il Pentend ; 
cependant , Pordre de marche le plus 
ordinaire, et celui qui est le plus 
exempt d’inconvéniens, est celuidans 
lequel Parmée est partagée en trois 
colonnes ; l’une formée de Pavant- 
garde, au vent; celle du corps de 
bataille , au milieu ; et celle de Par- 
rière-garde, sous le vent. De cet or- 
dre , on se range facilement à ordre 
de bataille. 


Ordre de convoi; c’est une dis- 
position de l’armée navale, la plus 
propre à escorter et protéger un con- 
voi. Cet ordre consiste à placer les 
vaisseaux en ligne, et dans les eaux 
les uns des autres , sur deux ou trois 
colonnes parallèles à la route que fait 
l'armée, 

Ordre naturel; cest celui dans 
lequel le commandant de chaque 
division est à la tête et en avant des 
vaisseaux de sa division, Pavant- 
garde au vent , et l’arrière-garde sous 
le vent. 

Ordre renversé ; c’est celui où les 
commandans se trouvent er arrière , 
ou à la queue de leurs divisions res- 
pectives, l’avant-garde sous le vent , 
et l’arrière-garde au vent. 

( Architecture ) Ordre se dit 

aussi de divers ornemens , mesures 
et proportions des colonnes et pilas- 
tres qui soutiennent ou qui parent 
les grands bâtimens. 77, TOSCAN, 
DORIQUE , IONIQUE , CORIN- 
THIEN , COMPOSITE , GOTHI- 
QUE. 
( Géom. ) Ordre se dit en par- 
lant des lignes courbes , ilest distin- 
gué par le différent degré de leur équa- 
tion. 

Les lignes droites dont l’équation 
ne monte quau premier degré , 
composent le premier ordre , les sec- 
tions coniques le second ordre , et 
#insi des autres, 


{ 
| 


ORD ; 
(Algèbre) Ordre s'emploie aussi 
en parlant des infinis et des infini- 
ment petits ; ainsi on dit : 21/êni du 
second ordre , pour dire une quan- 
tité infinie par rapport à une autre 
qui est déjà infiniment petite elle- 
mème ; infiniment petit du second 
ordre , pour dire une quantité in- 
finiment petite, par rapport à une 
autre qui est déjà infiniment petite 
elle-meme , et ainsi de suite. 


27 


On dit de même équation dif- 
Jférentielle du premier etdu second 
ordre , pour dire une équation où les 
différentielles sont du premier, du 
second ordre. 


( Commerce ) Ordre , sur les let- 
tres de change ou billets à ordre , est 
un écrit qui se met au dos des lettres 
de change ou des billets commerca- 
bles, et par lequel on transmet à un 
tiers la propriété de la lettre de 
change ou du billet de commerce, 
Voy. LETTRE DE CHANGE, 
BILLET À ORDRE. 


( Ordre des créanciers) C’est Vé- 
tat qu’on dresse de tous les créancieïs 
d’un homme , d’une succession , pour 
les payer suivant leur hypothèque. 


(Hist, nat.) Ordre, se dit d’un 
groupe ou d’une réunion de genres 
qui se ressemblent par un nombre 
déterminé de caracteres constans. 


La multitude des êtres rendroit 
Vhistoire naturelle incertaine et con- 
fuse ; il falloit un fil pour se conduire 
dans cet immense labyrinthe ; on a 
imaginé les méthodes. Ces distribu- 
tions , en groupant les êtres qui ent 
entre eux des rapports constans, ser- 
vent à les faire connoître avec plus 
de facilité. On nomme ces diflérens 
groupes , CLASSES, ORDRES, 
GENRES et ESPECES. ( foy. ces 
mots.) En passant de la classe à Por- 
dre et de l’ordre au genre , on arrive 
facilement à lespèce. 


(Ecorom. polit.) Ordre du jour ; 
maniere de parler empruntée de Pan- 
glois,pour exprimer, en parlant d’une 
assemblée délibérante , l’ordre de 
travail dont l'assemblée doit s’occu- 
per dans le jour. Ainsi , passer à 
l'ordre du jour, c’est déclarer quon 
ne veut pas s'occuper plus long -tems 
de Pobjet mis en discussion, et qu’on 


28 ORE 


passe à celui qui est le premier in- 
diqué dans Pordre du travail. 

Ordre signifie aussi une compa- 
gnie de certaines personnes qui font 
vœu où qui s’obligent par serment 
de vivre sous de certaines règles , avec 
quelque marque extérieure qui les 
distingue , tels que l’ordre de Ci- 
teaux, Vordre de Malte, l’ordre 
T'eutonique, V Ordre de la Toison- 
d'Or, Pordre de la Jarretière. 

(Culte cath.) Ordre est encoreun 
des septsicremensde l’église romaine, 
par lequel celui que l’évêque a or- 
donné reçoit la puissance d’exercer 
les fonctions ecclésiastiques. 

OREILLE ,.s. f, du lat. auricula, 
diminutif d’'auris, fait du grecoÿe, 
(ous). 

(-Anat.) L’organe de l’onïe. Les 
anatomistes divisent communément 
l'oreille en interne et en externe. 

Oreille externe ; ils entendent per 
là tout ce qui se trouve hors du fond 
du trou , où conduit auditif externe 
de l’6s des tempes. 


Par l'oreille externe, ils compren- 
nent ce qui est renfermé dans les ca- 
vités de cet os, et ce qui y a quelque 
rapport. 

(Musique) Ce mot s'emploie fi- 
gurément en termes de musique, et 
signifie la finesse , la perfection ét le 
jugement du sens de loue. 

Avoir de l'oreille, cest avoir 
Pouïe sensible , fine et juste ; en sorte 
qe, soit pour lintonation , soit pour 
l2 mesure , on soit choqué du moin- 
dre défaut , et qu’aussi l’on soit frappé 
des beautés de Part quand on les en- 
tend. 

Avoir l’oreille- fausse ; on a l’o- 
reille Fausse lorsqu'on chante cons- 
tamment faux , lorsqu'on ne distin- 
gue point les intonations justes des 
intonations fausses, ou lorsqu’on n’est 
point sensible À la précision de la 
mesure , qu'on la bat inégale et à 
contre-tems. 

( Danse) Avoir de l'oreille , en 
termes de danse, c’est avoir , comme 
en musique , Pouïe sensible et juste ; 
c’est être en état de sentir la mesure, 
et de se prèter avec facilité aux mou- 
vemens des airs les moins sensibles. 
Ce talent, peu commun parmi les 
danseurs , donne de Pesprit et de la 
valeur aux pas, etrépand sur tous Les 


OR G 


mouvemens un sel qui les anime et 
qui les vivifie. 

ORFEVRE ,s. m. corruption du 
latin auri faber, artisan en or. 

( T'echnol.) Ouvrier qui travaille 
les matières d’or et d’argent. 

Il y a deux titres légaux pour les 
matieres d’or fabriquées en bijoux , 
vaisselle, etc. Le premier est de 22 
karats 2 trente-deuxièmes : le second 
de 20 karats 5 trente - deuxièmes, 
T'out bijou au dessous de ce titre n’est 
point au titre de Por de bijou de 
France , et la loi ne reconnoît point 
celui que quelques fabricans ont 
voulu appeler or de brèloque. Foy. 
OR , KARAT. 

ORGANE, s. m. du grec 6plavov 
(organon), dont les Eatins ont fait 
organum , instrument. 

(-Anat.) Partie du corps servant 
aux sensations et aux opérations de 
Panimal. L’organe de l’ouïe , de la 
vue ; de l’odorat ; etc. Foy. ces 
mots à leur place. 

ORGANIQUE , adjectif d’organe, 
qui appartient à l’orsane. 

(Géom.) Géométrie organique ; 
c’est l’art de décrire les courbes par 
le moyen d’instrumens , et en géné- 
ral par un mouvement continu. 


ORGANISATION , s. f, d'OR- 
GANE : la manière dont un corps 
est organisé, 


( Hist. nat.) On le dit proprement 
de Phomme et des animaux, et, par 
extension, des plantes. 


( Botan.) Organisation des vé- 
gétaux. Les botanistes entendent 
par ce mot le jeu des organes , leurs 
rapports , leurs fonctions , leur naïs- 
sance ou destruction , etc. 


ORGASME, s. m. du grec ôpfaouoe 
(orgasmos ), fait d’épyaw (orsao), 
désirer avec ârdeur. 

( Méd. ) Mouvemeut impétueux 
des humeurs excrémentielles et su- 
perflues dans le corps humain qui 
cherchent à s’évacuer.Ce mouvement 
se fait particulièrement remarquer 
dans certains animaüx femelles , dans 
destems marqués de Pannée, 

ORGUE , s. m. du grec ôpyavor 
( orgauon ), instrument, comme 
qui diroit Pinstrumentpar excellence. 

(Musique), instrument de mu- 
sique à vent, composé de divers 
tuyaux de différentes grandeurs , d’un 


ORI 


eu de plusieurs claviers, et de souf- 
flets qui fournissent le vent. 

Cet instrument , le plus grand et 
le plus harmonieux de tous les ins- 
trumens de musique , paroïit elre 
venu dé Porient, mais on n’en con- 
voit pas l’inventeur ; ce qu’on sait de 
plus céftain , relativement à l’orgue , 
c’est que dans l’assembléede Compie- 
gne, tenue en 757, le roi Pepin recut 
des ambassadeurs de lempereur Cons- 
tantin Copronyme , qui, entrautres 

résens , lui apporterent des orgues. 
Fous les historiens conviennent que 
ce furent les premières que Pon vit 
en France, Constantin Michel en- 
voya aussi un orgue à Charlemagne, 

Orgue hydraulique ; c’est une 
machine qui joue par le moyen de 
Veau ; il y en a en Jtalie dans les 
grottes de quelques vignes, Ciésibius 
d'Alexandrie est l'inventeur de ces 
orgues ; on les fait jouer en com- 
pümant l'air par le moyen de l’eau ; 
Archimède et Vitruve en ont donné 
la description. 

Point d'orgue ; Cest un trait de 
chant arbitraire et recherché que les 
musiciens exécutent à la fin d’un air. 

( Foruficalion ) Orgues se dit 
aussi de longues pièces de bois déta- 
chées l’une de l’autre , et suspendues 
par des cordes au dessus des portes 
dune ville, afin qu'en cas de quel- 
qu’entreprise formée par l'ennemi on 
les puisse laisser tomber aplomb par 
le passage et le’ fermer, 

Û Arüllerie ) Orgues se dit encore 
de plusieurs canons de mousquet dis- 
posés de suite et l’un apres l’autre , 
en sorte que par une même trainée , 
on met le feu à tous les canons à 
Ja fois. u 

ORIENT , s. m. du latin oriens , 
d’oriri, se lever : quasi solis orienlis 

laga. : 

( Géogr. ) Le point de l’horizon 
qui. répond au levant ou à l’est ; il 
est ainsi nommé pars que c’est dans 
ce point que le soleil paroît se lever: 

Orient équinozial ; C’est le point 
de lhorizon où le soleil se lève quand 
il est dans l’équateur , c’est-à-dire, 
quand il entre dans le bélier ou la 
balance, 6 

Orient d'été; c’est le point où le 
soleil se lève au commercement de 
Yété » dans le tems des plus longs 
jours, 


ORI 29 

Orient d'hiver; c’est le point où 
le soleil se lève au solstice d’hiver , 
dans les tems des plus courts jours, 

Orientse prend aussi pour les pro- 
vinces de lAsie orientale, par op- 
position à celles qui sont situées à 
l'occident. 

(Æstron.) Orient apparent ; Cest 
le point ou le tems, où une étoile 
étant débarfassée des rayons du so- 
leil qui Penvironnoïent, commence 
à paroitre pendant qu'il fait nuit. 
On appelle aussi cet orient , orient 
héliaque. V: RELIAQUE,. 

Orient vrai ; c’est le lever achro- 
nique des étoiles. Yoy. ACHRO- 
NIQUE. 

ORIENTAL, LE, adjectif d’O- 
RIENT : qui appartient à lorient , 
qui concerne lorient. 

( Géogr.) Indes orientales ; on 
appelle ainsi la partie de PAs'e qui 
est entre la Perse et la Chine; on 
la nomme ainsi pour la distinguer 
de PAmérique, à qui on donne ars 
si souvent le nom d’/ndes occiden- 
tales. C’est dans ce sens qu’on dit 
encore langues orientales , pour les 
langues qui se parlent dans lorient. 

( Zstrond) On dit qu’une planète 
est orientale, lorsqu'elle paroït suivre 
ie soleil. ou qu’elle est plus à lorient 
que le soleil. 

(Joailliers) Les joailliers sont 
dans l’usige dappeler orientales , 
les pierres précieuses qui jouissent 
de toute la perfection dont elles sont 
susceptibles , sans avoir égard au pays 
d’où elles viennent ; ils appellent , 
par la même raison, occidentales, 
celles qui péchent par la couleur ou 
le défaut de dureté. #. GEMMES, 
PIERRES FRECIEUSES. 

ORIENTER , verbe act. du latin 
oriens ; Httéralement , mettre à 
Porient ; disposer une chose selon la 
situation qu’elle doit avoir par rap- 
port aux quatre parties du monde. 

( Gnomonique ) Orienter se dit 
principalement dun cadran mobile, 
que lon place dans la situation où il 
doit être , par rapport aux points car- 
dinaux , en sorte que la méridienne 
tracée sur ce cadran tombe dans le 
plan du méridien. 

( Astron.) S'orienter ; c’est exa- 
miner de quel côté on a l’orient, et 
par conséquent les trois autres pointe 


? 


bis) AR 


cardinaux. Mais on appelle aussi 
s'orienter, s'assurer précisément , 
soit surterre , soit sur mer, de l’en- 
droit où lon est. 

(Marine) Orienter; cest en 
parlant des voiles , les disposer d’une 
certaine façon pour faire route ; 
ainsi, on dit qu’un vaisseau est bren 
orienté, pour signifier que ses voiles 
sont amurées et rangées de la meil- 
leure manière pour recevoir le vent. 

Ondit qu'une voile est mal orien- 
lée, pour die quelle est mal ar- 
rangée, que quelqu’une de ses ma- 
nœuvres est trop ou trop peu tendue , 
ou que sa vergue n’a pas le degré 
obliquité nécessaire par rapport à 
la quille. 

On dit aussi qu'un vaisseau est 
orienté au plus prè$; qu'il est 
orienté vent arrière , ou vent lar- 
gue,. pour exprimer que les voiles 
sont disposées de facon à recevoir 
le vent de poupe ou le vent de tra- 
vers. 

ORIFICE, s. f, du lat. orificium, 
ouverture, 

(Hydraul.) Orifice d’un ajuta- 
ge, d’une jauge; c’est la surface 
de son ouverture circulaire, qui est 
comme le carré de son diamètre: 
ainsi , lorsqu'on dit qu’un jet a trois 
lignes, cela signifie trois lignes de 
diamètre. 

( Anal.) Orifice est Pouverture 
qui sert d'entrée ou de sortie à quel- 
awautre partie : les orifices de l’es- 
tomac ; les orifices des veines. 

ORIFLAMME, s. f, du lat, aurea 
Sflamma, flamme d’or, ou glaive 
d’or flamboyant. 

( Hist' de France) L’oriflamme 
n’étoit, dans son origine, qu’une 
bannière que les religieux de Saint- 
Denis portoient à leurs processions , 
et dans les guerres particulières qu’ils 
avoienf à soutenir contre ceux qui 
vouloient usurper les biens de leur 
église, Les comtes du Vexin, qu’ils 
avoient choisis pour leurs protecteurs, 
vidames, ou, selon la manière de 
parler de ce tems, leurs avoués , al- 
loient la prendre sur Pautel des saints 
martyrs, lorsqu’ils partoient pour 
quelqu’expédition militaire, et la 
rapporfoient en grande pompe, lors- 
que la campagne étoit finie, Phi- 
lppe L ayant réuni ce comté à la 


ORN 


couronne, les rois de France confrar- 
tévent, par cette réunion, les mêmes 
engagemens envers l’abbaye. Louis- 
le-Gros est le premier qui ait été 
prendre Poriflamme sur Vautel de 
Saint-Denis. Ses successeurs s’ac- 
coutumèrent insensiblement à s’en 
servir, et peu à peu 1l devint leur 
principal enseigne. 

On croit que Pori/lamme disparut 
à la bataille d’Azincourt , sous Char- 
les VT:; du moins, depuis cette épo- 
que, il n’en est plus mention dans 
nos historiens, 


ORIGINAL, LE , adj. du latin 
originale, fait d’origb , origine ; qui 
est la source et l’origine de ce qui 
a été publié, d’après quoi on a 
copié, emprunté, répété; qui a 
servi de modèle, et qui n’en a point 
eu. 

(Pratique) Original s'emploie 
au substantif, pour signifier la mi- 
nute ou la grosse d’un acte, sur 
laquelle on délivre aux parties inté- 
ressées les expéditions nécessaires, 

( Peinture , sculpture ) T'ableau 
original, slalue originale ; c’est un 
tableau, une statue pour lesquels 
Pauteur n’a eu d'autre modèle que 
la nature et son imagination. 

Original se prend aussi substanti- 
vement, et alors il est opposé au 
mot copie. Îl est quelquefois très- 
difficile de distinguer une copie 
de l’ORIGINAL. 

ORIGINE, s. f. du lt. org, 
PES te ou commencement de quel- 
que chose. ‘ 

(Géom.) Origine se dit du point 
par lequel on commence à décrire 
une courbe , lorsqu'on la décrit par 
un mouvement continu. 

Origine est aussi le nom qu’on 
donne quelquefois au sommet d’une 
courbe, c’est-à-dire, au point où 
Pon suppose que commencent les 
ordonnées et les abscisses; mais ce 
point s'appelle plus souvent lori- 
£ne des coordonnées, sur-tout quand 
la courbe ne passe pas par cette ori- 
gine ; ce qui arrive souvent. 

ORNEMENT , s. m. du lat. or- 
namentunt , parure, embellisse- 
ment; c’est dans ce sens qu’on dit 
ornemens roYaux , OrLENIENS SA 


cerdotaux. 
(Architect.) Les ornemens d’ar- 


en 


ORN 


éhitecture sont les pilastres , les co- 
Jonnes, les mouluresæt sculptures 
qui ornent et qui embellissent un 
bâtiment. | 

(Elocut.) Ornemens du dis- 
cours ; ce sont les figares qui servent 
à l’embellir. Ce discours est trop 
charge d’ornemens. 

( Peinture ) Ornemens se dit 
particulièrement des peintures d’une 
galerie qui servent d’accompagne- 
ment au sujet principal, au fableau 
principal, sans en faire cependant 
partie. 

ORNITHOLITES , "s. f, du grec 
vs (ornis), génit. 6oy8oc (or- 
nithos), oiseau, et de x1os ( Li- 
thos ) , pierre : oiseaux pierres. 

(Minér.) Pétrifications d’oiseaux. 

ORNITHOLOGIE, s. f. du grec 
èpvre ( ornis), oïseau, et de xcyos 
{ Logos), discours, traité. 

( HisL. nat.) Partie de Phistoire 
naturelle qui traite des oiseaux, ou 
la science qui a pour objet de faire 
connoitre les oiseaux. 

Aristote est le premier des auteurs 
anciens qui ait donné quelques no- 
tions générales sur lormithologie 
proprement dite. Il a décrit un assez 
grand nombre d'espèces d’oiseaux , 
maisil n’a mis aucune méthode dans 
ses écrits. 

Après lui, Pline multiplia les ob- 
servations , mais il ne fit pas faire un 
pas de plus à la science. 

Les naturalistes du 16me, siècle, 
Gonsard, Gessner et Pierre Bollen, 
publièrent chagun un ouvrage ac- 
compagné de frs gravées en bois, 
où les oïseaux sont distingués en 
Familles, d’après leurs mœurs ou leur 
habitation. 

Aldovrande, Jonston et Willougbhy 
firent paroitre,versle milieu du r7me, 
siècle, une orzilliologie où les oi- 
seaux sont rapprochés par groupes 
assez naturels; mais Cest à Jean 
Ray qu'on doit la première mé- 
thode ornithologique régulière. Ce 
savant Anglois, qui a été long-tems 
le guide des naturalistes métho- 
distes, publia , en 1713, un ouvrage 
où il range les oiseaux d’après des 
considérations prises de leurs habi- 
tudes, de la forme de leurs pattes 
os de celle de leur bec, c’est-à- 


OR P SE 


dire , sur des caractères souven 
vagues , mais en général si bien com- 
binés, que tous ses ordres sont na- 
turels, et que les groupes qu’ils con- 
tiennent forment souvent des genres 
assez précis pour qu'ils aient traversé 
sansaltération le tems qui s’est éconlé 
depuis leur publication jusqu’à pré- 
sent. 

La science des oiseaux étoit ar- 
rivée à ce point lorsque Linnæus pa- 
rut, Ce puissant génie , destiné à 
influer d’une manière si marquée sur 
toutes les parties de Phistoire natu- 
relle, a entièrement réformé l’or- 
nithologie. Chez lui, les caractères 
des ordres et des genres sont sévère- 
mentexacts, toujours pris des parties 
les plus essentielles des oiseaux , tou- 
jours comparables entreux. Aussi 
pourra-t-on perfectionner son travail, 
mais non en changer les bases. 

Dès que Linnæus eut donné l’im- 
pulsion, lPétude de Pornithologie 
fit des progrès rapides ; un grand 
uombre de naturalistes entrerent en 
même fems dans la lice, parmi les- 
quels il faut distinguer Buflon , La- 
tham, Cuvier et Lacépède. 

ORNITHOMANCIE, s. f. du gree 
dpvre (ornis), génit. Gpwdoc ( orni- 
thos ) , oiseau , et de payres ( man- 
téia ), divination. 

ivinat.) Sorte de divination 
qui se faisoit par le moyen du vol 
des oiseaux. L’ornithomancie étoit, 
chez les Grecs, la même chose que 
Paugure chez les Romains. On tiro:t 
des présages du chant des oiseaux, ou 
de leur vol, 

ORNITHOTROPHIE ,s. f. du 
grec Gp (ornis), oiseau, et dé 
Tespw (trepho), élever. 

(Econ. dom.) L’art de faire éclore 
et d’élever des oiseaux. Cet art est 
connu depuis long-tems des Egyp- 
tiens. à Ë ne 

ORPHELIN ,s. m. du grec ëp9z- 
vos (orphanos ) : qui a perdu son 
père et sa mère. On a dit autrefois 
orphenin, puis onentr » puis or/e- 
lin , et enfin orphelin. 

ORPHIQUE , adj. du grec op@ede 

Ornheus ) ,; Orphée, nom propre. 
Philos.. anc. ) Vie orphique ; 
on appeloit ainsi une vie sage et ré- 
glée par Pamour de la vertu , telle 
qu’on Pattribue au célèbre Orphée, 


32 ORT 


ORPIMENT , 5. m, dullat. auri 
pigmentum , couleur d'or. 

({Hinéral.) L’orpiment, où Puxide 
d’arsenic suiluré jaute , est une com- 
binaison d’asenic et de seutre qui 
se suphime dans les fissures des cra- 
tères volcaniques, L’orpiment est 
jaune , et ne diflere que par la cou- 
leur du réalgar qui est rouge. 

On se sert de lorpiment pour for- 
mer une des encres de sympathie ; 
on s’en sert aussi pour découvrir les 
fraudes des marchands de vin, qui 
sont dans Pabominable usage d’adou- 
cir les vins trop äâcres avec de la Ji- 
tharge ou quelque préparation de 
plomb. Si lon verse quelques gouttes 
dorpiment dissous dans de Feau de 
chaux dans des vins ainsi faisifiés , 
aussitôt ils se froubient et prennent 
une couleur de rouille, 


ORRERY , s. m. au lord Orrery. 


( Æstron.) C’est le nom d’un ins 
bument qui représente le mouve- 
ment des planètes. 

Le docteur Desaguiiliers, qui fai- 
soit construire des planétaires , les 
nommoit orrery, parce, que le lord 
Crrery étoit le premier qui en eût 
fait faire en Angieterre, On en trouve 
la description dans les Lerons de 
Physique de Yal bé Noñet, tome VL 
V üy PLANETAIRE. 

ORT HO DO X E., adj. du grec 
éphos (orihos ), droit, etide d'ofx 
(doza), opinion , saine opinion, 
saine doctrine : qui est contorme à 
ja saine doctrine. 

( Relig, caihol. ) Ce terme s’en- 
tend particulièrement de: ce qui est 
conforme à la doctrine de léglise. 
Touies Les propositions contenues 
dans cet auteur sont crihodozes. 

( Botan, ) Linnæus :ppelle bota- 
nistes orthodoxes ceux qii ont furmé 
leurs méthodes sur les fondemens de 
la nature, et ont pategé eu con- 
séquence les plantes en genres et en 
classes, conformément aux parties de 
la fructification. 

ORTHODROMIE , s. f. du grec 
opoc ( orlhos ), droit, et de doouoc 
( dromos ), course, route ; route en 
ligne droite. 

(Marine ), route directe, c’est-à- 
dire du nord au sui, ou du sud au 


4 


nord , ou de lest à l’ouest, ou de 


OR T 
l’ouest à l’est, sans dévier aucune= 
ment d’un coté ni de Pautre, ce 
qui n’est presque jamais le cas. 

Ce terme est opposé à celui de 
LOXODROMIE #7. ce mot. 

ORTHOGONAL, LE, adj. du 
grec opfos (orthos), droit, et de 
yœviæ (gonia) angle : qui forme 
des angies droits. 

( Géom.) 1 se dit de ce qui est 
perpendiculaire où à angles druits ; 
ainsi, une courbe qui a des données 
orhogonales, est une courbe dont 
Ics abscisses et les ordonnées font 
entre elles des angles droits. 


Orthogonale signifie aussi la 
meme chose que rectangle, ou qui 
a des angles droits. 

Quand ce mot se rapporte à une 
figure plane, il signifie qu'un des 
cotés de la figure est supposé perpen- 
diculaire à autre, Quand on Pappli- 
que aux solides, il signifie que leur 
axe est supposé perpendiculaire à 
l'horizon. 

ORTHOGRAPEE, s.f. du grec 
opdec (oNtae a droit, et.de pa 9e 
(grapho ), écrire : écriture correcte. 

( Gramm.) L'Orthographe est 
Pait d’écnire la parole suivant usage; 
c’est-à-dire, de la peindre par les 
caracteres établis et suivant ies lois 
prescrites. 

( Diplomatique ) Dis le sixième 
siecle, la langue latine n’étoibpres- 
que plûs parlée en Italie, du moins 
sa prononciation avoit extraordinai- 
rement souflert ; et une prononcia- 
tion vicieus> influe sur l’orthogra- 
phe, comme, à sotitour , l’ortho- 
graphe infiue sur la prenonciation et 
sur je style. 


Tous les grammañriens et fous Jes 
philologues s'accordent à dire que 
l'orthographe fut inconstante dans 
tous les siecles , syptout dans les pre- 
miers ; cela vientde ce que le meme 
mot, prononcé par des hommes de 
diflérentes nations et provinces, est 
susceptible d’une variété étonnante 
de sons , d’où naissent les différentes 
manieres d'écrire les mêmes noms. 

Depuis le troisième siècle jusqu’au 

ontificat de Grégoire ELLE, la barba- 
rie d'orthographe se manifeste sur 
les marbres et diplomes de France 
et ditalie, Depuis l'an 550 jusqu'à 
Charlemagoe , 


OT 


Charlemagne , on remarque beau- 
coup de fautes orthographe. De- 
puis Charlemagne jusqu’au commen- 
cement du onzieme siecle , lesmèmes 
fautes sont encore communes dans les 
chartes privées , mais plus rares dans 
les actes publics, et sur-tout dans les 
manuscrits du neuvième siècle qui 
sont corrects, 

ORTHOGRAPHIE, s.f. même 
origine qu'ORTHOGRAPHE, 

Architecture) On appelleaïnsi, 
en termes d’architecture, Part de 
représenter la partie antérieure d’un 
objet, comme la facade d’un bâti- 
ment, en marquant les hauteurs et 
les élévations de chaque partie par 
des lignes perpendiculaires au ta- 
bleau. 

Ortho graphie se dit aussi de Pélé- 
vation géométrale d’un bâtiment, 
profil, coupe verticale. . 

(Fortificat.) Orthographie est 
encore la représentation d’un ou- 
vrage selon ses largeurs, ses épais- 
seurs , ses hauteurs et ses profondeurs, 
tel qu’il paroitroit s’il étoit coupé 
aplomb depuis la plus haute jusqu’à 
la plus basse de ses parties. 

ORTHOGRAPHIQUE , adj. mê- 
me origine qu ORTHOGRAPHE 
(V. ce mot); ce qui a rapport à 
PORTHOGRAPHIE. 

(-Astron.) Projection orthogra- 
ph'que de la sphère ; c’est la repré- 
sentation des différens points de la 
surface de la sphère sur un plan, 
en supposant l'œil à une distance 
infinie, et dans une ligne perpen- 
diculaire au plan; c’est-à-dire, en 
supposant que chaque point de la 
surface de la sphère se projette sur 
le plan dont il s’agit, par une ligne 

erpendiculaire à ce plan. 

ORTHOPEDIE , s. f. du grec 
pos Sent droit, et de œuïs 

ais ),'enfant: enfant droit. 

(Hed.) Tel est le titre d’un ou- 
vrage publié par M. Andry, méde- 
cin de Paris, qui a pour objet de 
corriger dans les enfans les difformi- 
tés du corps, , 

ORTHOPNEE , s. f, du grec 
cp95e (orthos), droit, élevé, et de 
mu (pnéo ), respirer. 

( Héd.) Oppression si grande 
qu'on ne peul respirer que sur son 
séant, et en élevant les épaules : 
c’est le troisième degré de l'asthme. 

Lome LIL, 


DS 33 


ORTHOPTERES , s.m, du grec 
6pBos (orthos ), droit, et de 1epoy 
(pleron) , aile: ailes droites. 

(Entomologie) C’est le nom que 
les naturalistes modernes donnent 
au cinquieme ordre de la classe des 
insectes, qui comprend ceux dont 
les ailes sont pliées longitudinale- 
mn ; à peu près comme un éven- 
tail. 

ORTIVE , adj. du lat. ortivus , 
d’oriri , se lever. 

(Astron.) Amplitude ortive ou 
orientale d’une étoile ; c’est V’arc de 
Yhorizon compris entre le point où 
cette étoile s’éleve , et le vrai point 
dorient, c’est-à-dire, le point où 
horizon coupe Péquateur. #. AM- 
PLITUDE. 

ORVIETAN , s. m. de l'italien 
orvielano , d'Orviète. 

( éd. ) Contre-poison devenu 
fameux à Paris, et ainsi appelé parce 
qu’il a été distribué par un charlatan 
venu d'Orviète, 

ORYCHTOGRAPHIE , s. f. du 
grec GpuxrTes ( oruktos ) ,;'enfoui , fos- 
sile, et de yp209 ( graphô ), dé- 
crire : description des fossiles. 

( Hist. nat.) C’est le titre d’un 
ouvrage publié en 1755, par M. d’Ar- 
genvilliers ; qui a pour objet la con- 
noissance , la science des fossiles , et 
de tout ce que la terre renferme dans 
son sein. 

OS , s. m. du lat. os, ossrs. 

(Anal. ) Parties du corps les plus 
dures et les plus fermes qui servent 
d'appui aux parties molles. 

(eme ) L’os est composé de 
deux substances distinctes , indépen- 
damment du sang, de la moëlle, des 
membranes, etc. L’une de ces ma- 
tières est la gelée animale , ou la gé- 
latine qui en fait la base; l’autre 
est la substance terreuse , qui est une 
sorte de sel composé d’acide phos- 
phorique et de chaux , la terre ani- 


male des anciens chimistes. 


La gélatine s’obtient en brisant 
des os, en les mettant ensuite dans 
un pot sur le feu , pendant six heures, 
en faisant évaporer le bouillon jus- 
qu’à siccité ; le résultat est une ta- 
blette sèche, transparente, dont la 
saveur est douce et légérement salée, 

On se procure du phosphore avec 
la seconde substance par le procédé 
que voici: c 


34 oùsiC 


On caleine les os , on les pulvérise, 
on les délaie, on y verse de Pacide 
concentré; on ajoute à la mativre 
épaissie un quart de poussière de char- 
bon, on mèle bien le tout, on fait 
dessécher jusqu’à ce que la matière 
soit pulvérulente ; on distille le mé- 
lance , et le phosphore se réduit en 
Väpeurs ; passe dans le récipient, et 
se condense au, fond, 

OSCHEOCELE , s. f. du grec 
OTYeov ( oschéon )s le scrolum , les 
bourses , et de xhan (hëlé) , tumeur, 
bernie, 

( Chirurgie ) Hernie complète, 
qui consiste en ce que Pintestin seul, 
ou avec lPépiploon , descend jusques 
dans le scrotum. 

OSCILLATION , s. f. du latin 
oscillo , dont les latins se sont servi 
pour exprimer le mouvement de les- 
carpolette. 

(Mécan. ) Oscillation où vibra- 
lion est le mouvement d’un pendule 
en descendant et en montant , ou, 
si on peut parler ainsi, sa descente 
et sa remontée consécutives et prises 
ensemble, 

Axe d'oscillation ; c’est une ligne 
droite parallèle à horizon , qui passe 
on qui est supposée passer par le 
cenire ou point fixe autour duquel le 
pendule oscille, et qui est perpendi- 
claire au plan où se fait l’oseil- 
lation 

Si on suspend un pendule simple 
entre deux demi-cycloïdes dont les 
cercles générateurs aient leur dia- 
mètre égal à la moitié de la longueur 
du fil, toutes les oscillations de ce 
pendule, grandes et petites, seront 
isochrones , c’est-à-dire, qu’elles se 
feront en tems égal, 7, CYCLOIDE, 
ISOCHRONE. 

On appelle aussi en général oscil- 
lation le mouvement d’un corps qui 
va et vient alternativement en sens 
contraire comme un pendule, Aïnsi , 
un corps solide placé sur un fluide 
peut y faire des oscillations , lorsque 
ce solide n’est pas en repos parfait. 

(Anat.) Oscillation se dit aussi 
du mouvement de toutes les fibres 
du corps humain , au moyen duquel 
elles broyent , elles atténuent les li- 
quides, et accélèrent leur circulation 
ct leur sécrétion. 

OSCILLATOIRE , adj, même 
origine qu'OSCILLATION. 


055 


( Mécan. ) Qui est de la nature de 
Poscillation. 

OSCULATEUR , s. m. du latin 
osculor, baiser, 

( Géom. ) Fayon osculateur 
d'une courbe ; c’est le rayon de la 
développée de cette courbe, 

Cercle osculateur ; c’est le cercle 
qui a pour rayon le rayon de la dé- 
veloppée, On Pappelle ainsi, parce 
qu’il embrasse, pour ainsi dire, ia 
développée en la touchant ; car il Ia 
touche et il la coupe tout à la fois , 
étant d’un côté à la partie concave 
de la courbe , et de Pautre à la partie 
convexe. 

OSCULATION , 5. f. même origi- 
ne qu'OSCULATEUR : baisement, 

( Analyse ) Terme en usage dans 
la théorie des développées, 

Point d'osculation | ou poirt 
baisant ; c’est le point où un cercle 
décrit d’un des points de la déve- 
loppée comme centre , et du rayon le 
la développée, baise la développée, 

La théorie de Posculation est due 
à M. Leibnitz, qui a le premier en- 
seigné la maniere de se servir des 
développées de M. Huyghens pour 
mesurer la courbure des courbes. 

( Géom.) Osculation se dit aussi, 
en géométrie, du point d’attouche- 
ment de deux branches d’une courbe 
qui se touchent, 

Le point d’osculation différe €n 
point de rebroussement , en ce que. 
dans celui-ci les deux branches finis- 
sent au point de rebroussement , et 
ne passent point au delà , au lieu que 
dans le point d’osculation les deux 
branches existent de part et d'autre 
de ce point. 

OSSELET , s. m. diminutif d'os, 

(-Anat. ) Petit os : les osselets 
de Porgane de l’ouie, 

( Botan. ) Nom donné par Îles 
anciens botanistes à toute enveloppe 
extremement dure, et comme 6s- 
seuse ou ligneuse, dans laquelle les 
semences de quelques plantes sort 
renfermées, L’osselet a beaucoup de 
rapport avec le noyau; mais il est 
plus petit, et il ne peut pas, comme 
lui, étre séparé en valves par leffort 
du contenu; sa substance est moins 
épaisse et sa surface est lisse, 

OSSIFICATION , s. f. composé 
dos, ossis, os, et de format , 
formation : formation des os, 


OS 

( Anat.) Changement insensible 
des parties membraneuses et cartila- 
gineuses en os. L’ossificalion est 
naturelle, comme dans les enfans , 
au contre nature quand certaines par- 
ties qui doivent étre naturellement 
molles et flexibles deviennent os- 
seuses. 

OSTENSIBLE , adj. du lat, os- 
Lendo ; montrer. 

( Diplomatie ) Terme en usage 
parmi Les diplomates pour signifier la 
paitie de leurs instructions qui peut 
être montrée. On lui donna une 
instruction ostensible , et une ins- 
truction secrète. 

OSTENSOIRE , s. m. même ori- 
gine q OSTENSIBLE. 

( Culte catho. ) On appelle ainsi 
une pièce d’orfévrerie , dans laquelle 
les catholiques romains exposent 
Phostie ou les reliques qu'on y voit 
à travers une glace. 

OSTEOCOPE , s m. du grec 
osay (osléon), os , et de 26aTw 

koplo ), briser, rompre. 

( Médecine ) Douleur aiguë et 
profonde , avec un sentiment de las- 
situde , dans laquelle les muscles, qui 
sont le plus pres des os, les tendons 
et le périoste même souffrent si consi- 
dérablement , qu’il semble qu’on a 
les parties douloureuses brisées. C’est 
une maladie assez ordinaire dans la 
grosse véiole et le scorbut invétéré. 

£ re 

OSTEOGENESIE , ou OSTEO- 
GENIE, s. f. du grec 5s£oy (os{éon }, 
os, et de yéveac ( génésis ), géné- 
1afion. 

( Anat. ) Partie de Panatomie qui 
traite de la génération ou formation 
des os. , 

OSTEOGRAPHIE , s, f. du grec 
oséoy ( ostéon ), os, et de yp290 
( grapho ), décrire : description 
des os. 

(Ana. ) Partie de Panatomie qui 
e pour objet la description des os. 

OSTEOLOGIE , s. f. du grec 
üséoy ( osléon ), os, et de xcyoc 
( logos ), discours, traité : traité 
des os. 

(Anal, ) Partie de l'anatomie qui 
traite des os; qui enseigne à con- 
no tre leur nature , leurs noms, leur 
nombre , leur figure , leur grandeur , 
leur situation , leur connexion , leurs 
usaees, 


OT A 35 
OSTEOTOMIE , s. f. du grec 


üsioy ( ostéon ), os, et de xeuym 
({emno ), couper, disséquer : dis- 
section des os. 

(Anal. ) Patie de l’anatomie qui 
a pour objet la dissection des os. 

OSTRACE , EE, adj. du grec 
ôspanoy ( ostrakoir), écaille : cou- 
vert d’écaille, 

( Hist. nat.) I se dit des poissons 
qui sont couverts de deux ou de plu- 
sieurs écailles dures, à la différence 
des testacés qui n’en ont qu'une, La 
moule, V'huïtre sont du genre des 
ostracés, 


OSTRACISME , s. m. du grec 
éspaxiauvc ( ostrakismos ), dérivé 
d’éspaxoy( ostrakon ), coquille. 

( Hist, d'Athènes) Sorte de juge- 
ment à Athènes , par lequelon bannis- 
soit pour dix ans les citoyens que leur 
puissance ; leur mérite trop éclataut 
ou leurs services rendoient suspects à 
la jolousie républicaine. 

Les suffrages se donnoient par bul- 
letins , et ces bulletins avoient origi- 
nairement été des coquilles. 

OSTRACODERME , adj. du grec 
üspaoy ( ostrakon ) , écaile, co- 
quille , et de Joux (derma ), peau. 

(ist. nat, ) {se dit des animaux 
dont la peau est couverte d’écailles. 
Il est opposé à MALACODERME. 
Foy. ce mot. 

OSTROGOT , s. m. composé des 
deux mots suédois ostro , oriental ; 
et de goth, habitant de la Gothie, 
province de Suède, 

( Géogr. ) Nom de peuple qui 
signifie Goth oriental. 

OTACOUSTIQUE , du grec %c 
(ous), génit. 106 (6los ), oreille, 
et de zxoûw (akouo), entendre. 

( Chirurgie ) Nom que lon 
donne aux instrumens qui aident ou 
perfectionnent le sens de l’oute : c’est 
la mème chose qu'ACOUSTIQUE. 

OTAGE ,s. m, du lat. hostagium, 
diivé d’obses. 

( Droit des gens ) La personne 
qu'un général, un prince, un gou- 
verneur de place remet à ceux ayec 
qui il traite, pour la sûreté de lexé- 
cution d’un traité,d’une convention, 

OTALGIE,,s. f. du grec 28e (ous), 
génit. &ros (olos), oreille , et d’äxyce 

algos ) , douleur : douleur d'oreille. 

(Hé. ) C’est en général une dou- 


Cia 


36 OÙUE 

leur d'oreille, et en particulier celle 
qui se fait sentir dans le fond du 
méat auditif; delà otalgiques pour 
les remèdes propres à guérir les dou- 
leurs d'oreille, 

OTENCAYTE, s. f. du grec ëe 
(ous }, génit. &ros ( 6los), oreille, 
et de &yyve ( egchuo ), injecter, 

(Chirurgie) Instrument de chirur- 
gie; espèce de seringue avec laquelle 
on fait des injections dans Poreille, 

OTOGRAPHIE, sf. du grec Ÿe 
( ous ), génit. &ros (ôlos), oreille, 
et de ypaqu (grapho ), décrire : des- 
cription de l'oreille. 

( Anat.) Partie de Vanatomie qui 
a pour objet la description de loreille, 

OTOLOGIE , s. f. du grec ês 
(ous), génit. &ros ( 61os ), oreille, 
et de xoyos( logos} , discours ; traité, 

(_Anat. ) Partie de Panatomie qui 
traite des usages des oreilles. 

OTOTOMIE , s. f. du grec %s 
(ous }, génit. &ros ( dios ), oreille, 
et de +zuvœ (Lemno ), couper, dis- 
séquer. 

( Anal.) Partie de Panatomie qui 
a pour objet la dissection de l’oreilie. 

OTTOMAN , où OTHOMAN , 
$. m. 

Ç Géogr.) Nom du peuple turc. 
Les empereurs des Turcs ont été 
d'abord nommés Othomans, d O- 
thoman ou Osman, qui fut premier 
empereur des Turcs, dont tous les 
empereurs turcs descendent jusqu’ici. 

OUAICHE , s. f. corruption de 
Yanglois Æake. 

( Marine ) La traine ou sillage du 
vaisseau ; la trace qu’il laisse sur la 
mer. ‘ 

OUEST , s. m. du saxon, ou du 
teuton. West, la partie du monde 
qui est au soleil couchant. É 

(Marine) C’est Pun des points 
cardinaux du monde ou de la bous- 
sole ; c’est l’occident ou le couchant ; 
cest le point de l'horizon qui est 
coupé par Péquateur , du coté où les 
astres se couchent; c’est aussi le nom 
du vent qui souffle de ce côté-là. 

Ouëst-nord-ouestl; c’est le nom 
de la plage qui est placée au milieu 
de l’espace qui sépare l’ouesl du 
aord-ouest; c’est aussi le nom du 
vent qui souflle de cette plage. 

Ouest-quart-nord-ouest ;. c’est 
le nom de la plage qui occupe le 
milieu de l’espace qui sépare l’ouest 


OUR 
de l’ouest-nord-ouest ; c’est aussi le 
mom du vent qui souffle de cette 
plage. 

Ouest-quart-sud-ouest; cest le 
nom de la plage qui est placée au 
milieu de Pespace qui sépare Pouest 
de Pouest-sud-ouest ; c’est aussi le 
nom du vent qui souflle de ceate 
plage. 

Ouest-sud-ouesl; cest le nom 
de la plage qui est placée au milieu 
de l’espace qui sépare Pouest'äu sud- 
ouest; cest aussi le nom du vent 
qui souflle de cette plage. 

OUIE , s. f. du lat. audilus, de 


audio, entendre, ouir. 


(-Anat.) Un des organes des sens 
par le moyen duquel on aperçoit 
les sons; c’est une perception du 
son qui se fait dans lame, par le 
secours de tout l’organe nommé au- 
ditif, 

( Ichtyologie) Ouïes au plurier , 
se dit aussi de certaines parties de 
la tête des poissons , des crustacées ; 
des coquillages, et de beaucoup de 
vers, qui leur servent à séparer de 
Peau, l’air nécessaire à la conserva- 
tion de leur existence, 

OURAGAN , s. m. de lespagnol 
huracan, formé du mot indien 
orancan où uracan, qui signifie les 
quatre vents joints ensemble, et 
souflans Pun contre l’autre, 

( Physique ) Tempête violente, 
coup de vent très-dangereux, or- 
dinairement accompagné de pluies 
fortes et continuelles, qui, à cer- 
taines époques de l’année, se ma- 
nifeste dans certains pâfages, sur-tout 
dans ceux situés entre les tropiques , 
et aux environs des tropiques, Ces 
coups de vent, qui ne sont pas de 
longue durée, sont extrêmement 
dangereux pour les vaisseaux. 

OURANCGRAPHIE. . 77, URA- 
NOGRAPHIE. 

OURAQUE , s. m. du grec cupa- 
20e (ourachos) ; formé deëpoy (wri- 
ne), et d’êyw (écho) contenir : 

orte-urine. 

(Anat.) Ligament dépendant de 
la vessie, et qui est d’un usage par- 
ticulier dans le fœtus. C’est un cor- 
don qui s’élève de la partie moyenne 
et supérieure de la vessie, pour se 
rendre à l’ombilic, et se continue 
dans le cordon ombilical du fœtus, 


COUV 
OURONOLOGIE , s. f. du grec 


epoy (ouron), urine, et de x6yos 
logos ), discours. 

(Wéd.) Partie de la médecine ; 
qui traite des urines. 

OUTRE, EE, participe d’ou- 
trer, du lat. ultra ire , aller au-delà , 
excéder. 

(Ælocut.) Caractère outre ; c’est- 
à-dire, un caractère dans lequel on 
a passé les bornes de la raison. 

( Peinture) On dit , en peinture, 
le geste, l’action, les proportions 
de celte figure sont outrés ; le co- 
Loris de ce peintre est outré, pour 
exprimer qu'un peintre a passé les 
bornes de la vérité et de la raison 
dans ses imitations. 

OUVERTURE, s. f. du lat. aper- 
tura , fente, trou , espace vide , dans 
ce qui d’ailleurs est continu. 

(Art milit. ) Ouverture de la 
campagne ; ce sont les premières 
opérations de la campagne. 

Ouverture de La tranchée; c’est 
le commencement du travail d’une 
approche, et le premier mouvement 
des terres que fait l’assiégeant pour 
aller à couvert au corps de la place 
assiégée. 

(Pratique) Ouverture de re- 
quête civile ; c’est ce qui donne lieu 
à se pourvoir, par la voie de la-re- 
quèfe civile, contre un jugement. 

Ouverture de testament ; c’est 
le procès-verbal contenant la des- 
cription d'un testament cacheté. 

(Musique) Ouverture est aussi 
le nom d’une pièce de symphonie, 
qui sert de début aux opera et autres 
drames lyriques d’une certaine éten- 
due. 

( Géom.) Ouverture est éncore 
le nom qu’on donne à l’écartement 
ou l’inclinaison de deux lignes aroi- 
tes l’une sur lautre, qui, se ren- 
contrant en un point, forment en- 
semble un angie. 

(Dioptrique) Ouverture est la 
quantité plus où moins grande de 
surface que les verres de lunettes et 
des télescopes présentent aux rayons 
de lumière. Plus lobjectif d’une 
lunette a d'ouverture, plus lins- 
trument a de clarté ; et plus Pocu- 
laire a d'ouverture, plus linstru- 
ment a de champ, c’est-à-dire, qu'il 


v- 
o 


OVA , 


fait voir un plus grand espace à la 
fois. 

(Marine) Ouverture, étre à 
l'ouvert, ouvrir, sont des expres- 
sions à l’usage des marins, et qui 
signifient, lorsqu'on navigue près 
des côtes, qu’on est en vue de lou- 
verlure ; ou de l'entrée d’un port ou 
rade. 

Ouvrir une baie, ou une rade ; 
c’est en naviguant, à mesure qu’on 
s'approche et qu’on savance plus 
directement sur l’entrée d’une baie, 
en apercevoir, et mieux, et plus gran- 
dement louverture. 

OUVRAGE , s. m. du lat, operor, 
œuvrer, travailler : œuvre, ce qui 
est produit par Pouvrier. 

(Fortific.) Ouvrage se dit de 
toutes les pièces de fortification qui 
défendent une place contre les in- 
sultes de ennemi. | 

Ouvrage écharpe ; c’est celui qui 
est battu par un angle moindre de 
20 degrés. 

Ouvrage enfilé ; c’est celui dont 
on peut, d’un seul coup, raser la 
dedans ; depuis un bout jusqu’à 
Vautre, 

Ouvrage vu de revers ; c’est ce- 
lui qui est vu de dedans, sans être 
enfilé, 

Oufrage à corne; c’est un ou- 
vrage composé de deux demi-bas- 
tions qui se mettent ordinairement 
devant la courtine , et quelquefois à 
la pointe d’un bastion. 

Ouvrage à couronne ; c’est ce- 
lui qui est composé dun bastion, 
entre deux courtines, et deux demi- 
bastions avec ses ailes. 

Ouvrages détachés ; ce sont les 
ouvrages qui couvrent le corps de 
la place, du côté de la campagne, 
comme les ravelins , demi-lunes ; 
cornes , tenaïlles , couronnes , 
queues d’arondes , enveloppes, etc. 

OVAIRE ,. s. m. du lat, ova- 
rium, formé d'ovum, œuf.- 

(Hist. nat.) On a donné le nom 
d'ovaires à deux corps glanduleux 
placés près des reins de la femme , 
au dessus de la matrice, et qui com- 
muniquent avec l’intérieur de ce 
viscere par deux canaux quon ap- 
pelle trompes de fallope. 

On trouve les ovaires dans pres- 
que toutes les espèces d'animaux ; 


58 OVI 


ils sont plus à découvert chez les 
oiseaux que dans les quadrupèdes 
vivipares. Dans les poissons et les 
reptiles, les ovaires ne sont qu'une 
grappe d'œufs agglomérés ; il en est 
de même dans les insectes. 

( Botan.) Ovaire est encore le 
nom qu’on donne à l'embryon du 
fruit, ou c’est Le fruit mème avant 
la fécondation, Après la féconda- 
tion , l'ovaire perd ce nom , et sap- 

elle simplement fruit, si la plante 
est ANGIOSPERME ( F, ce mot ); 
semence ou graine, si la plante est 
GYMNOSPERME. #7 ce mot. 

OVALE , adj. et subst. du latin 
ovalis , fait d'ovunr, œuf; à cause 
de sa ressemblance à un œuf. 

(Géom.}Figure curviligne oblon- 
gue , dont les deux diamètres sont 
inégaux , ou une figure renfermée 
par une seule ligne courbe, d’une 
rondeur non uniforme, et qui est 
plus longue que large, à peu pres 
comme un œuf, d’où lui vient son 
nom. 

L’ovale , proprement dite , vrai- 
ment semblable à un œuf, est 
une figure irrégulitre, plus étroite 
par un bout que par l'autre ; en quoi 
elle diffère de Pellipse , qui est une 
ovale mathématique, également lar- 
ge à ses extrémités. Ÿ. ELIBIPSE. 
Les géomètres appellent lovale pro- 
piement dite, fausse ellinse. 

OVE , s. m. du lat. ovum. 

(Architect. ) Ornement taillé en 
forme d’un œuf. 

OVE, KE, adj. du lat. ovalus , 
fait d’ovum, œuf. 

(Botan.) H se dit de ce quia 
plus ou moins exactement la forme 
d’un œuf, 

OVICULE, s, m. du lat. ovica- 
tum , diminutif d’ovum. 

( Architect.) petit ove. F, OVE. 

OVIPARE , adj. du lat, ovum , 
œuf , et de parere , engendrer. 

(His. nat.) C’est le nom que 
les naturalistes donnent aux animaux 
qui sont produits par des œuis, pour 
les distinguer desanimaux vivipares 
qui sortent tout vivans du corps de la 
mère. 

Le nombre des animaux ovipares 
est très-considérable dans la nature, 
car iln’yaguère que les animaux à 
mammelles, tels que Phomme, les 


OX 


quadrupèdes et les cétacés , quisoient 
vivipares. À parler strictement , les 
vipères , les salamandres, les chiens 
de mer , les pucerons, les cloportes , 
quelques vers , etc, font aussi des pe- 
Us vivans; mais ces animaux sont 
réellement ovipares, chez lesquels 
les œufs éclosent au dedans du corps , 
au lieu d’éclore au dehors. 


OVULE , s. m. du lat, ovulum, 
diminut, d’ovum , œuf. 

(Botan.) Rudiment de la graine , 
renfermé dans la cavité ou dans les 
cavités de l’ovaire. 

OXALATE , s. m. du grec G£æxis 
oxalis ), osille, dérivé d’ofde 
oxu s) , aigre, acide. 

( Chimie ) Sel formé par la com- 
binaison de Pacide oxalique avec 
différentes bases; sa terminaison en 
ale, que hu ont donné les auteurs 
de la nouvelle nomenclature , indi- 
que que Pacide (oxalique), avec 
lequel il est combiné , est complette- 
ment saturé d’oxigène. 

OXALIQUE , adj., mêmeorigine 
q'OXALATE. 

( Chimie ) C’est le nom d’unacide 
vulgañenent appelé sel d'oseille , 
et que lon extrait du suc de cette 
plante; sa terminaison en ique in- 
dique que cet acide est de ceux com- 
plettement saturés d’oxigène. 

L’acide oxalique sert principale- 
ment à enlever les taches d'encre ou 
de rouille, sur les étoffes de fil et 
de coton. 

OXIDATION, s. f. du grec c£ve 
(oxus), acide, et du latin ago, 
agir. 

( Chimie) L’oxidation ou loxi- 
genation , est la combinaison de 
l’oxigène avec quelqu’auire subs- 
tance. Les chimistes la regardent 
comme une Véritable combustion. 
C’est en oxigénant un corps, c’est- 
à-dire, en lui fournissant une cer- 
taine quantité d’oxigène , qu'on par- 
vient à former les acides ou les 
oxides. 

OXIDE, ou mieux OXYDE , s. 
m. du grec é£üe (oxus), acide. 

(Chimie) Nom générique de 
tous les corps unis à une portion 
d’oxigène, trop foible pour les por- 
ter à l’état d'acide. Les substances 
inétalliques , combinées avec l’ox1- 
geue, où qui ont passé à Pétat 


g1 


O XT 

doxide, acquièrent plusieurs pro- 
priétés, dont la plus singulière est 
celle de pouvoir être convertis en 
verre, comme les matières purement 
salines ou terreuses, Cette propriété 
les rend propres à se combiner avec 
toutes sortes de matières terreuses et 
vituifiables ; et comme elles peuvent 
leur communiquer les couleurs les 
plus belles, et en méme tems les 
plus inaltérables, elles deviennent 
infiniment précieuses dans lesarts , 
et sur-tout dans les manufactures 
d'émaux , de faïences et de porce- 
liines. Toutes les couleurs qu’on y 
emploie , sont, sans exception , 
Lrées des oxides métalliques. 


i°Oxide d'or fournit les plus 


riches nuances purpurines, depuis 


le violet jusqu’au rose le plustendre, 

L’Oxride de Manganèse donne 
des teintes à peu près semblables. 

L’Ozride de fer, suivant sesdivers 
Cegrés d’oxidation , donne différen- 
les teintes de jaune et de brun. 

Le plomb fournit les plus belles 
nuances de jaune ; mais ce qui est 
pe important encore, c’est que 
e mélange d’oxide de plomb et 
de silex , donne ce beau verre connu 
sous le nom de FLINTGLASS (7. 
ce mot}, dont la découverte est si 
importante pour le perfectionnement 
des instrumens d'optique, et poux 
divers objets de luxe , tels que ces 
lustres étincelans de lumitre , et qui 
brillent de toutes les couleurs des 
pierres précieuses. 

L’Oxide de cobalt fournit tou- 
tes les teintes de bleu, depuis les 
plus foncées jusqu'aux plus légères, 

L’Oxide d'élain fournit la cou- 
verte blanche qui sert de fond à 
toutes les autres couleurs. 


(OXIGÈNE , où plutot OXY- 
GENE , s. m. du grec Ze (oxus) 


acide, etyeivouas ( gétuomai), nai- 


tre, ètre produit ; ce mot veut dire 
raturellement engendré par l'acide ; 
maisies chimistes modernes lui don- 
nent une signification active, et le 
traduisent par générateur de l'a- 
cide : ils ont fait la même chose à 
l'égard d'HYDROGEÉNE 7. ce mot. 

(Chimie) L’Ozxigène , connu ci- 
devant sous le nom dozxigine, air 
dévhlog'stiqué, base de L'air vi- 
LE, principe acidifiant > CMpy= 


OX Y 39 
rée, principe sorbile , est un prin- 
cipe universellement répandu dans 
la nature, et qui joue le plus grand 
role dans les trois règnes. Les deux 
fluides qui sont de premitre néces- 
sité, soit pour l’homme , soit pour 
tous les autres êtres organisés (l’arr 
et Veau) , sont essentiellement com 
posés d’oxigène. L'eau est formée 
de quatre-vingt-cinq parties d’oxi- 
gène, et de quinze parties d’'hydro- 
gene, le tout en poids. 

Dans Pair que nous respirons, 
Voxisène est à l’état de gaz, c’est 
ce qfon nomme proprement lair 
vital : il enfre pour près d’un tiers 
dans la composition de Patmosphère ; 
le surplus est du gaz azote mêlé d’un 
peu d’acide carbonique et de quel- 
ques autres fluides, 

On regarde Pozigene comme le 
principe acidifiant, et sa combinai- 
son avec d’autres substances les fait 
passer à l’état d'acide ; c’est ainsi 
que le carbone, le soufre, le phos- 
phore , etc, combinés avec Poxi- 
gène, donnent les acides carboni- 
que, sulfurique , phosphorique, etc. 

OXYCRAT , s. m. du grec &£upa- 
roy (oxukralon), composé d’5£5e 

oxus ), aigre, acide, d’où vient 
8£0s (oxos), vinaigre , et de x<paw 
érao), meler. 

(Mat. méd.) Mélange d’eau :t 
de vinaigre. C’est une boisson rafrai- 
chissante , tempérante, dont on se 
sert en gargarisme dans l’esquinancie 
et le mal de gorge, 

OXYGONE, adj. du grec 6£èe 
(oxus), aigu, et de ywvsa( gônia ), 
angle : à angle aigu, 

Géom.)Oxrygone est la même 
chose qu'ACUT ANGLE (/. ce mot). 
On dit qu’une figure est oxy gore 
quand elle n’est composée que d’an- 
gles aigus, ou d’angles plus petits 
que 90 degrés. 

Le mot oxygone se dit princi- 
palement ««s triangles où les trois 
angles sont tous aigus, c’est-à-dire, 
moindre chatun que co dégrés. 

OXYMEL , s. m. du grec 2£6s 
(ozos), vinaigre ; etde gérs( mel: ), 
miei, 

(Mat. med.) Mélange de miel 
et de vinaigre. 

OXYRECMIE , s. f. du grec 6£ès 
(oxus) ,acite , et d’ipstyo (éreugo), 
rofsr, 


PAC 
(Méd.) Indisposition de l’esto- 


mac, qui cause des rots et des rap- 
ports acides. 

OXYRRHODIN , s. m, du grec 
tés (orus), acide, aigre, et de 
pd doy (rhodon), rose. 

(/Mal. méd.) Espece de Hiniment 
dont on frotte les parties malades 
pour calmer lesdouleurs et les inflam- 
mations. 


OXYSACCHARUM, s. m. du 
grec c£us (oxœus}, acide, aigre , et 
de’ caxyapoy (sakcharon ), sucre. 

(Pharmac.) Mélange de sucre et 
de vinaigre. 

OZENE , s. m. du grec GQxivx 

ozaina) , ulcère, dérivé d’igæ 

ozo ), sentir mauvais. 

(Méd.) Ulcère_ putride au nez, 
qui exhale une odeur PA s 
et qui est causée par une humeur 
si âcre et si corrosive , qu’elle ronge 
quelquefois les cartilages des narines, 


P 


40 


ie la quinzième lettre de notre 
alphabet. 

P étoit une lettre numérale chez 
les Romains qui signifioit 100 , et 
qui, avec un tiré au dessus, signi- 
foit 400,000. 

PACAGE , s. m. du lat. barb. 
pascasium , fait de pascor, paitre. 

(Agricull.) Endroit où paissent 
les bestiaux. 7. PATURAGE. 

PACHA, s. m. #7. BACHA. 


PACHYDERMES , s. m. du grec 
mayus(pachus), épais, et de d'épua 
(derma) , peau: à peau épaisse. 

(Hist. nat.) Quadrüpèdes for- 
mant le septième ordre de la pre- 
mire classe du règne animal. On les 
appelle ainsi parce que leurs doigts, 
au lieu d’être armés d'ongles plats 
ou crochus et tranchans, sont en- 
veloppés à leur extrémité par un sa- 
bot de corne très-épais. 

PACIFIQUE, adj. du latin pa- 
cificus , fait de pax et de facio, 
faie la paix , établir la paix: qui 
aime la paix. 

(Pratique) Possesseurpacifique, 
celui qui n’est pointiroublé , inquiété 
dans sa possession. 

( Géogr.) Océan Pacifique ; on 
appelle ainsi la mer du Sud, parce 


PART 
quil y arrive moins de tempêtes que 
dans l'Océan Atlantique, 

PACOTILLE,, s. f, ou PACQUO- 
TILLE , diminutif de pacquet, ou 
paquet, de an ome fl pack, qui 
signifie la même chose. 

(Marine) Certaine quantité de 
marchandisesembarquée par un pas- 
sager ou telle autre personne pour 
en faire commerce pour son propre 
compte. 

Les marins se chargent de paco- 
tilles en faveur des conventions de 
port permis qu’ils font avec leurs 
armateurs , pour les vendre à moitié 
de bénéfice, le capital prélevé. 

PACTA CONVENTA , expression 
latine. 

(Diplomatie) Cette expression, 
empruntée du latin, est passée en 
usage pour signifier les conventions 
entre le souverain et le peuple dans 
plusieurs états, 

PADOUANE, s. f. de Padouan , 
nom d’un peintre célebre, 

(/Vumismat,) C’est un nom que 
Pon donne à un nombre de mé= 
dailles qui ont été parfaitement con- 
trelaites d’après Pantique par Louis 
Léon, snommé /e Padouan, parce 
qu’il étoit de Padoue, 

Il se dit aussi par extension de 
toutes les médailles modernes qui 
semblent avoir tous les caractères de 
Vantiquité. Ce cabinet de médailles 
est nombreux, mais il y a beau- 
coup de padouanes. 

PAGODE , s. f. du persan po- 
ghedag, temple d’idoles. 

( Culte relig ) Nom que les Por- 
tugais ont donné aux temples des 
Indiens. 

Pagode se dit aussi de idole qui 
est adorée dans le temple élevé à 
son honneur. 

( Honnoie ) Pa gode est aussi une 
monnoie réelle et de compte des 
Indes, qui vaut depuis 10 liv. 25. 
tournois jusqu’à 10 liv. 16 s. Quatre 
pagodes de ces dernières font la 
roupie d’or de 43 liv. 4 s. tournois. 

PAIR , adj. du latin par, égal, 
semblable, 

(Arith.) ÎVombre pair; c’est ce- 
lui qui se peut exactement diviser 
par deux. 


(Æcon. polit. ) Pair est aussi un 
titre de dignité, C’étoit l’un des ducs, 


PAL 


ou comtes qui avoient droit de séance 
ou de suffrage au parlement. 

En Angleterre , les pairs com- 
posent l’ordre de la noblesse ; et 
quoiqu'il y ait cinq degrés de no- 
blesse ; savoir : les dues, les comtes, 
les marquis , les vicomtes et les ba- 
rons, tous ceux qui en font partie 
sont appelés pairs (égaux), parce 
que les priviléges dont ils jouissent 
sont essentiellement les mêmes. 

PAIREMENT , adv. de par, 

ariler. 

(Arith.) Pairement pair; un 
nombre pairement pair est celui 
qu'un nombre pair mesure par un 
nombre pair; ainsi, 16 est un nombre 
pairement pair, parce que le nombre 
pair 8 le mesure par le nombre pair 
2: au contraire, wz nombre paire- 
ment impair, où impairemeitt pair, 
est celui qu’un nombre pair mesure 
par un nombre 2mpair.; tel est le 
nombre 18, que le nombre pair 2 
mesure par le nombre ämpair 9. 

PALAIS , s. m. du latin pala- 
lium, formé du mont palatin à Rome. 

(_Archit.) Maison des rois et des 
princes. Ce mot vient originaire- 
ment des empereurs romains , parce 
qu'Auguste faisoit sa demeure dans 
la maison de Romulus, quon ap- 
peloit proprement palatium à cause 
du mont Palatin où elle étoit bâtie. 
Depuis, on a appelé palais toutes 
les demeures des souverains. 

( Anat.) Palais se dit aussi de 
la voûte de la bouche. 

(Botan.) Palais de la corolle ; 
c’est dans les fleurs monopétales ou 
régulières , la partie supérieure du 
fond de la corolle, 

On dit que le palais est velu, 
ridé , comprimé, etc. 


PALANQUIN ,s. m. mot indien. 


( Hist. de l'Indost, ) Sorte de 
chaise portative dont les personnes 
considérables se servent dans les 
Fndes pour aller d’un lieu à un autre, 
en se faisant porter sur les épaules 
des hommes. 

PALATIN , s. rm. du latin pala- 


Liu. 


( Econ. polit. ) En général on 
donnoit le nom de palatin à tous 
ceux qui servoient dans le palais et 
auprès de la personne de l’empereur, 

Dans les vieux titres et coutumes , 


PAL 4x 
c’est un nom général et commun 
qu’on donnoit à tous ceux qui avoient 
quelque charge au palais d’un prince. 

Comte palatin ; c’étoit un titre 
d'honneur qu’on acqueroit par le 
service qu'on rendoit au prince en 
quelqu’état et charge de son palais. 

Depuis , on a donné le nom de 
palatin à ceux qui étoient délégués 
par le prince pour rendre la justice 
en quelque province. 

On a appelé aussi comtes pa- 
latins des seigneurs qui avoient un 
palais où lon rendoit la justice. Tes 
ont été les palalins de Champagre 
et. de Béarn. 

Aujourd’hui le mt de palalion 
signifie seulement un prince d’Ai- 
lemagne, qu’on appelle Pélecteur 
palatin du Rhin. 

En Hongrie, on appelle palatin 
le vice-roi , ou Padministrateur du 
royaume. Il est élu par les états Cu 
pays. 

(Anat.) Palalin se dit aussi des 
parties qui ont rapport au palais. 
Les nerfs palalins, les glandes 
palatines, etc. 

PALATO-PHARINGIEN , ad:. 
du latin palalum , palais, et du 
grec oapuyé (pharugr), le pharynx. 

( Anal. ) Ïl se dit de deux muscles 
qui s’attachent au palais et au ph2- 
Tynx. 

PALATO-STAPHYLIN , ac;. 
du latin palatum, palais, et du 
grec caguxi (staphulé), la luette. 

(-Anat.) On appelle ainsi deux 
muscles qui s’attachent au palais et 
à la luette. 

PALE ,s. f. du latin palus. 

( Architect. hydraul. ) Petite 
vanne qui sert à ouvrir ct fermer 
la chaussée d’un moulin où dun 
étang pour le mettre en cours. Quand 
on veut‘donner l’eau à la roue d’un 
moulin, on lève une pale qui est 
différente du déversoir d’un moulin. 

PALEOGRAPHIE, s. f. du grec 
maxac (palaios), ancien, et de 
ypage ( graphô ), écrire : écriture 
ancienne. 

(Diplomatique) Science des écri- 
tures anciennes. Montfaucon a pu- 
blié une Paléographie grecque , 
qui est pour le grec ce que la Di- 
plomatique de Mabillon est pour 


i 
le Jatin. L'abbé Barthelemy se pio- 


42 PAL 


osoit, lorsque la mort lenleva aux 
Ge de publier une Paléd gra- 
phie numismalique. 

PALESTRIQUE , s. f. du grec 
“anæispa ( palaisira ), lutte ou 
combat. 

(.Anliq. ) Lun des principaux 
genres de la gymnastique ancienne , 
lequel comprenoit neuf exercices ; 
savoir: la lutte, le pugilat, le pan- 
crace, la course, le saut , ledisque , 
et Poplomachie, On les appeloit pa- 
lestriques , parce qu'ils avoient tous 
pour scène cette partie des gymnases 
appelée palestre, qui tiroit son nom 
de palestre, luite, le plus ancien 
de ces exercices. 

PALETTE, s. f. du latin pa- 
leta. 

(Peinture ) Planche de bois de 
pommier ou de noyer sur laquelle le 
peintre place ses couleurs et fait ses 
teintes. 

Quand les couleurs ne sont pas 
fondues dans un ouvrage, quand 
elles rendent mal la nature, quand 
elles semblent avoir été placées sur 
le tableau comme elles l’étoient sur 
la palette, on dit que ce tableau 
sent la paletie. 

( Chirurgie) Palette se dit aussi 
d’un petit plat dans lequel on met 
le sang de ceux à qui on ouvre la 
veine, 

( Zechnol.) Palette, chez les 
imprimeurs, est ce qui leur sert à 
relever l'encre et à la rassembler en 
un tas sur leur encrier. Les relieurs 
appellent palettes plusieurs petits 
fers ou outils qui servent à dorer, 
Parmi les horlogers , palette est une 
petite aile que pousse la roue de ren- 
contre , et par laquelle elle entretient 
les vibrations du régulateur. Les 
facteurs de piano appellent palettes 
les touches du clavier autres que les 
feintes. 

PALIFICATION, s. f. du latin 
palus , pieu. 

(Archil. hydraul.) L'action de 
fortifier un sol avec des pilotis, 

PALINDROME , s. m, du grec 
ap ( palin ), de rechef, et de 
7 péæ (trécho ) > Cerner , dont on 
a lit ransvdpouen (paléindromein), 
12lourner, recourir, 

( Poésie) Sorte de vers qui se 
trouve toujours le même, soit qu'on 


PA D 


le lise de gauche à droite, ou de droite 
à gauche. 

PALINDROMIE , s. f, méme 
origine que PALINDROME, 

( Méd, ) Retour contre nature, 
oule reflux des humeurs peccantes 
vers les parties intérieures nobles du 
corps, spl 

PALINGENESIE , s. f. du grec 
manu (palin), de rechef, et de yé- 
veis ( génésis ), génération : régé- 
nération, 

(Chimie) Ce mot est employé pour 
exprimer une action que quelques 
chimistes prétendent avoir observée 
dans les cendres et dans d’autres pro- 
duits de Panalyse chimique des corps 
organisés , soit végétaux , soit ani- 
maux, par laquelle ces principes 
reproduisent un corps semblable à 
celui dont ils ont été retirés, ou du 
moins le fantome , image, la forme 
de ce corps. 

( Minéral.) Des naturalistes mo- 

dernes ont essayé d’introduire dans 
le regne minéral une espèce de pa- 
ingénésie, en supposant que les 
laves, qui ont de la ressemblance 
avec le granit , le trapp et le por- 
phyre, ont été formées par ces roches 
elles-mêmes qui, après avoir éprouvé 
dans le sein de la terre une fusion 
complete , ont repris ensuite une 
contexture parfaitement semblable à 
celle qu’elles avoient eue d’abord. 

PALINODIE, s. f. du grec 
œanv (palin), de rechef , de nou- 
veau, et d’œdi (odé), chant ; re- 
cantation ; rétractation de ce qu’on 
a dit, Chanter la palinodie, c’est 
dire le contraire de ce qu’on a dit. 

PALINTOCIE, s. f. du gree 
œaxu (palin), de rechef, et de réx0s 
(okos) , production ; enfantement : 
second enfantement , seconde naïs- 
sance, 

( Commerce) On appeloit ainsi 
la seconde naissance de Bacchus, 
sortant de la cuisse de Jupiter, OnPa 
ensuite appliqué à l’intérèt d’un ar- 
gentplacé, parce que C’est ce que cet 
argent produit, 

PALISSADE , s, f. de palis, en 
latin palicium, pieu, petit pal 

ointu. 

( Art milil. ) Palis, ou pieux 
plantés en terre sur les avenues des 
postes qui peuvent être emportés 
d'emblée , pour en assurer le terrein 


P'ACEX 


contre les surprises et mème contre 
les fortes attaques. 


Palissades de camp ; ce sont 
plusieurs pièces de boïs liées ensem- 
ble, avec lesquelles on enferme tout 
le terrein destiné au campement 
d’une armée. 

Palissades ferrées ; ce sont des 
palissades qu'on plante dans de pe- 
tiles riviéres et lieux marécageux, 
pour empêcher qu'on y passe facile- 
ment à pied ou avec des barques. 

PALLADIUM , s. m. de Pallas, 
déesse, fille de Jupiter. 

( Anliquit.) Statue de Pallas que 
Von conservoit à Troie, et de la- 
qelle dépendoit le sort de cette 
ville. 

On disoit autrefois à Rome que 
Von y conservoit , dans le temple de 
Vesta, une statue de Pallas, que 
l’on prétendoit être le Pailadium de 
Troie , apporté en Italie par Enéc. 
ILy ayoit aussi dans la citadeile d’A- 
thènes, un Palladium que Nicias 
y avoit placé et consacré. Enfin, 
Pantiquité païenne a désigné sous le 
nom de Palladium , les divers ob- 
jets auxquels les villes, les empires 
altachoïent leur durée, 

( Âinéral. ) Le nom de Palla- 
dium, ou nouvel argent, a été donné, 
il y a quelques années, à un prétendu 
nouveau métal noble , lequel n’est 
autre chose, à ce qu’on assure, qu’une 
combinaison artificielle, mais très 
remarquable da platine avec le imer- 
cure. 

PALLAS, nom d’une nouvelle 
planète découverte par d'OLBERS. 

PALLIATIF , adj. du latin pal- 
liare , palier, fait de pallium , man- 
feau; comme qui diroit couvrir de 
son manteau : qui pallie. 

Méd.) On entend par remède 
palliatif ou cure palliative , celle 
qui n’appaise et ne calme que les 
symptômes et les accidens des mala- 
aies, sans en détruire la cause. 

PALLIUM, s. m. Mot latin qui est 
passé en françois, et qui signifie man- 
ieau. 

(Hist Ecclés.) Ornement que 
les papes , les patriarches , lés primats 
ct les nitro hlitains portent par- 
dessus leurs habits pontificaux , en 
signe de jurisdiction. 

Lusage du pallium s'est in- 


PAL 4 


trodait dans l’église grecque au qua- 
trieme siècle, et environ deux cents 
ans plus tard dans église latine. 

Anciennement le pallium avoit la 
forme d’une chappe , et descendoit 
jusqu'aux talons ; mais il étoit fer- 
mé par devant. Présentement, ilcon- 
siste en une bande de laine blanche, 
large de trois doigts , qui entoure les 
épaules comme de petites bretelles, 
avant des pendans longs d’une palme, 
par devant et par derriere, avec de 
petites lames de plomb couvertes de 
soie noire , et quatre croix rouges. Ce 
sont deux agneaux élevés par les sou- 
diâcres apostoliques, et offerts tous 
les ans sur l’autel de l’église de Sainte- 
Agnès à Rome, qui fournissent la 
laine dont on fait les pallium. 


PALMAIRE , adj. du latin pal- 
maris , fait de palma , paume de la 
main. 

( Anal.) Ce qui a rapport à la 
paume de la main ; laponevrose 
pralmaire ; le muscle palmaire 
cutané; le Zigament palmaire ; le 
muscle palmaire, etc. 

PALME , s. f. du latin palma, 

aume, dedans, creux de la main, 

(Métrol.) Espèce de mesure com- 
mune en Italie, et qui est de Péten- 
due de la main. 

PALME,, EE , adj. du lat. pal- 
malus, de palma , paume de la 
main. # 

( Botan.) IL se dit des feuilles des 
plantes &ivisées profondément en 
plusieurs lanières allongées , de ma- 
nière à ressembler à une main ou- 
verte. La feuille palmée a toutes les 
nervures principales rayonpantes du 
sommet du pétiole. 

PALMIPEDE, s. et adj. du lat. 
palmipes, pied palmé, des pieds 
iarges comme des oiseaux aquatiques 
en manière de patte d’oie. 

( Ornithologie) C’est ainsi que 
quelques naturalistes désignent un 
ordre de la classe des oiseaux , dont 
un des principaux caractères est d’a- 
voir les doigts garnis dans lentre- 
deux , d’une peau où membrane qui 
les fait , en quelque sorte , ressembler 
à unerame. En effet, les oiseaux pal- 
mipèdes étant tous aquatiques, se 
servent de leurs pieds comme d’une 
rame pour nager. Tels sont les ca- 
nards, les oies ; les cygnes , e't. 


4! PYAUN 


PALPITATION , s. f. du latin 
palpilatio , fait de palpito , avoir 
ua mouvement déréglé et fréquent. 

Méd. ) Mouvement du cœur, 
violent, déréglé, fréquent , convul- 
sif, aecompagné d’oppression , de 
difficulté de respirer, d’abattement 
de force et de défaillance, Les grosses 
arières sont aussi sujettes à la pal- 
pilalion. ‘ 

PALUS, s. m. Mot latin dont le 
génit. est paludis, marais. 

( Géogr. ) Ce terme n’est plus 
d'usage que joint avec un nom pro- 

re de lieu, comme dans ces mots, 
NA méolide , les palus méo- 
lides. 

PAMPHLET, subs. m. Mot em- 
pruuté de Panglois; mais que John- 
son nous renvoie, en le regardant 
comme une contraction de ces mots 
francois, par un filet, dont les an- 
glois auroient d’abord fait paunflet, 
et ensuite pamphlet, c’est-à-dire, 
un livret attaché par un simple filet, 

( Bibliologie ) Petite brochure, I 
est ordinairement pris en mauvaise 
part. 

PAMPINIFORMES, adj. du lat. 
pampinus, pampre, et de forma, 
forme : qui a la forme du pampre, 

( Physiol.) On entend par corps, 
ou vaisseau pampiniforme , les 
veines et les artères spermatiques, 
contenues sous une enveloppe com- 
mune,) et entortillées corime les 
tendrons de la vigne. 

PANACEE , s. f. du grec x 
(pan), tout, et d’axéoueæs {akéomai) 
guérir: ce qui guérit tout , remède 
universel. 

(Méd.) Titre pompeux qu'on a 
donné à plusieurs remèdes qui con- 
viennent à différentes maladies, Re- 
mede universel avec lequel on se 
vante de guérir toutes les maladies. 

PANACHE , s. m. de Pital. pan- 
nachio, fait du lat. penna, penne, 
plume. 

( Costume milit. ) Panache est 
un assemblage de plusieurs plumes 
d’autruche dont on ombrage un cas- 
que ou un chapeau. 

( Jardin.) De panacke , les jar- 
diniers fleuristes ont fait panaché , 
pour exprimer les rayons de dilfé- 
rentes couleurs qui se mêlent à la 
couleur principale d’une fleur, et qui 


PAN 


font à peu près l’effet du pœnache. 
Cette tulipe a un beau panache, 

.PANARIS , s. m. du lat. panari- 
Liu où panarilius , que l’on croit 
dérivé du grec mapovuyse (paronu- 
chia), formé de rap (para), centre, 
et doyv£ ( onux ), ongle : proche de 
Pongle. 

( Chirurgie ) Tumeur flegmo- 
neuse qui Vient à lextrémité des 
doigts, ou à la racine et à coté des 
ongles. 

PANCARTE , s. f. du grec œ%y 
(pan), tout , et de y4prnç (chartés) 
papier : papier qui contient ou qui 
peut contenir toutes sortes de choses. 

( Administr. ) Placard affiché 
pour donner quelque avis au public, 

PANCHRESTE , s. m. du grec 
æ2v (pan), tout,'et de ypnsoc (chrés- 
tos), bon , utile: bon à tout. 

( Méd.) Epithète que Pon a don- 
née à certains médicamens que l’on 
croyoit propres à toutes sortes de 
maladies, l'y avoit des collyres qu’on 
appeloit panchresles , dont Galien 
et Paul Eginette font mention. 

PANCHYMAGOGUE , adj. du 
grec æxv ( pan ), tout, de yumbs 
(chumos), suc , et d’4y« (ag6),chas- 
ser , expulser : qui expulse tout. 

( Méd. ) On appelle ainsi cer- 
tains purgatifs qu'on croit propres à 
purger toutes les mauvaises humeurs 
du corps. 

PANCRACE , s. m. du grec æxy 
(pan), tout , et de rp4ros ( kratos), 
force: toutes les forces. 

( Gymnast. ) Nom dun des exer- 
cicesde l’ancienne PALESTRIQUE 
( #7 ce mot.); aïnsi appelé , parce 
que pour y réussir il falloit y déployer 
toutes les forces du corps. On pouvoit 
se servir des poings, des pieds, des 
dents et des ongles. On nommoit 
pancraliasles ceux qui se livroient 
à ce genre d’exercice, et pancratiales 
ceux qui avoient remporté le prix. 

PANCREAS , s. m. du grec æxv 
(pan), tout, et de zpsas (kréas), 
chair : tout de chair. 

(PhysioL.) Corps glanduleux long 
etplat, de espèce des glandes qwon 
appelle conglomérée#, placé dans 
Pestomac , entre le foie et la rate. Sa 
figure est à peu près comme celle 
d’une langue de chien. Son usage 


NET AUS 


est de fournir un suc qu’on appelle 
pancréalique destiné à perfec- 
tionner la digestion. 

PANDECTES ,s. f. du grec æäy 
(pan) tout, et de déxouar (dé- 
chomai), contenir, comprendre : ce 
qui comprend tout, livre contenant 
toutes choses. 

( Bibliol.) Compilation des prin- 
cipales décisions éparses dans les ou- 
vrages des jurisconsultes romains , et 
auxquelles l’empereur Justinien don- 
na force de loi. Ce recueil est ainsi ap- 
pelé parce qu’il embrasse tout ; il a 
aussi été appelé DIGESTE ( #. ce 
mot), parce que les matières y sont 
en quelque sorte digérées. 

PANDEMIE , s. f. du grec œxv 
(pan) , tout , et de diuos( démos), 
peuple : tout un peuple. 

( Med. ) Attaque générale ou po- 
pulaire de quelque maladie. On en- 
tend par maladies pandémiques , 
celles qui sont répandues dans un 
je on les subdivise en EPIDE- 

TIQUES et°en ENDEMIQUES. 
V. ces mots. 

PANDICULATION , s. f. du lat. 
pandiculari, s'étendre , dérivé de 
pando , courber , plier : faire plier. 

(Méd.) L'action de s'étendre , 
de s’allonger par lassitude ou par 
envie de dormir. 

PANEGYRIQUE , s. m. du grec 
æœavhyupse( panéguris ) ; composé de 
œùy (pan), tout et d'éyupss (agu- 
ris), assemblée : assemblée géné- 
rale , solennité. 

(Æloe:) Discours public, fait à 
la louange de quelqu'un ; ainsi ap- 
pelé, parce que chez les Grecs, ces 
sortes de discours étoient toujours 
prononcés dans des assemblées de 
tout le peuple , avec pompe et solen- 
nité. 

PANICULE ,s. m. du lat. pani- 


culus. 


(Bolan.) Espèce d’épi qui con- 


tient beaucoup de fleurs et de se- 
mences. Le panicule diffère de l’épi, 
en ce qu'il forme plusieurs corps 
séparés. Le millet porte ses fruits en 
panicule. 

Paniculé ; ce qui est disposé ou 
ramifié en panicule. 

PANIFICATION, s. f. du lat, 
panifez , boulanger ; laction de 


PAN 45 


faire le pain : conversion des ma- 
tières farmmeuses en pain. 

PANIQUE , adj. de Pan, nom 
d'homme, 

(Art milit.) Terreur panique ; 
terreur qui n’a aucun fondement, 
On en fait remonter l’origine à un 
capitaine de Bacchus, nommé Pan, 
qui mit en fuite une armée enne- 
mie en faisant pousser de’ grands 
cris à ses soldats dans une vallée 
remplie d’échos; ce qui effraya les 
autres, et leur fit croire qu’ilsavoient 
en tèle des forces supérieures aux 
leurs. 


PANNE, s. f. de l'italien panna. 

(Marine ) Mettre en panne, en 
italien , mneller in panna; cest 
avoir la moitié de ses voiles qui 
portent ou reçoivent le vent, et 
l’autre moitié coiffée ou sur le mât, 
de façon que les unes tendant à faire 
avancer le bâtiment, et les autres 
à le faire culer ou aller par lar- 
rivre, ilreste à peu pres à la même 
place. 

On met en panne dans tous les 
cas où on veut rester en place pour 
attendre un vaisseau, un convoi; 
ou dans le voisinage d’une côte , lors- 
qu'on fait venir un pilote, et dans 
d’autres circonstances semblables, 

PANNOMIE , s. f. du grec æiy 
(pan), tout , et de vowos(nomos), 
loi; recueil de toutes les lois. 

(Jurisprud.) C’est le titre du dé- 
cret qu’on atiribue à Ives de Char- 
tres. 

PANOPHOBIE, s. f. du grec ϊ9 
(pan), tout, et de 66605 (phobos), 
peur, frayeur. 

( Wéd.) Frayeur nocturne, espèce 
de maladie qui fait qu’on a peur 
de tout. Cette maladie ordinaire aux 
enfans, est accompagnée de sueurs 
et de convulsions. 

PANORAMA , s. m. du gree 
æàv (pan), tout, et d’épaux (ho- 
rama), Vue: vue du fout. 

(Perspect.) On appelle ainsi un 
grand tableau circulaire sans com- 
mencement et sans fin apparente ; du 
centre duquel :on voit de face et 
dans sa totalité , Pobjet qu’il repré- 
sente. 

PANSE , s. f, du latin panter, 
nom que Plaute a donné aux vais- 
seaux gréles, Ventre, 


PAN 


(Hist, nat.) H se dit proprement 
du premier des quatre ventricules des 
animaux qui ruminent. 

(Art de l'écriture) Panse d'A ; 
cest l’arrondissemient d’un A. Za 
panse de cet À est mal faite. D'au- 
jourd'hui il n'a fait une panse 
d'A, pour dire que quelqu'un n’a 
rien fait, 

PANSEMENT , s. m. même ori- 
gine que PANSE. 

( Chirurgie) Action de panser 
une plaie, une blessure ; d’y appli- 
quer un appareil propre à contenir 
les remèdes qui lui sont convena- 
bies. 4 

PANSELENE, s. m. du grec æäv 
( pan }, tout , et de œnvn (séléné), 
lune , pleine lune, 

(Æstron.) Terme dont les Grecs 
et quelques anciens astronomes se 
sont servi pour désigner la pleine 
lune ; parce que dans la pleine lune 
on voit toute la partie de cette pla- 
nète qui est tournée vers la terre, 

PANSOPBHIE , s. f. du grec æ4y 
(pan) ; tout, et de cogra (sophia), 
sagesse, 

(Philos.) Sagesse universelle, 

PANSPERMIE , s, f. du grec œ2v 
(pan), tout, et de cœspua (sper- 
ma) , sperme ,. semence. 

( His! naë,) Amas confus de subs- 
tances hétérogènes, 

PANSTEREONAMA , s. m. 
du grec æxy (par), tout, de s- 
peoc (sléréos), solide, et d’épagtæ 
(horama), vue : vue du touten relief, 

(Seulpt.) Représentation totale 
dun objet en relief, dans ses vé- 
sitables proportions. 

PANTAGOGUE, 
M AGOGUE. 

PANTHEISME, s. m. du grec 
æœày (pan), tout , et de 8:06 ({héos), 
dieu : fous les dieux. 

( Philos.) Nom donné au système 
de Spinosa, qui reconnoissoit pour 
L'ieu tout ce qui est le grand tout. 

PANTHEON, s. m. du grec @# 
(pan), tout, et de Beos ( theos), 
dieu : tous les dieux. 

(-Æntig.) On donnoit ce nom aux 
temples consacrés à tous les dieux à 
la fois; le plus célèbre est celui de 
Rome, bâti par Agrippa, et qui 
subsiste encore, 


46 


J. PANCiY- 


PAN 


( Bép. fr.) On a donné en France 
le nom de panthéon à un édifire 
destiné à recevoir les cendres des 
grands hommes, 

PANTAGONIE, s, f. du grec 
æv (pan), tout, et de yo: (gônia), 
angle, 

(réom.) Nom donné par M. Ber- 
notuili,à une espèce de trajectoire 
réciproque, qui, pour chaque dit- 
lérente position de son axe, se coupe 
toujours elle-même sous nn angle 
constant, 

PANTOGRAPHE , s, m. du grec 
æœxv (pan), tout, et de ypapm 
(grapho), décrire. 

(Dessin) Instrument avec lequel 
on peut copier les traits de toutes 
sortes de dessins ou tableaux, et les 
réduire à sa volonté, en grand ou 
en petit. L 

PANTOMETRE , s. m. du grec 
a (pan), tout, et de wsrpoy ( me- 
He mesure : qui mesure tout. 

( Géom. ) Hnstrament propre à 
mesurer toutes sortes d’angles , : de 
longueur et de hauteur.  // HOLO- 
METRE, mn, 

PANTOMIME, s. f. du grec y 
(pan), génit. œayros ( pontos ), 
tout , et de peruéouas (rmiméomai), 
imiter , contrefaire : ce qui imite 
tout, 

( Art dramat. ) Le langage de 
Paction, Part de parler aux yeux, 
Pexpression muette du visage etdes 
gestes, 

I se dit aussi, au masculin, de 
l'action ou du personnage qui re- 
présente , qui exprime toutes sortes 
de choses par des gestes ; par des 
attitudes et sans parler. 

Ce ne fut que dans le siècle d’Au- 
guste que Part de la pantomime fut 
porté à sa perfection ; ce n’est pas 
que les danses des Grecs n’eussent 
des mouvemens expressifs ; mais les 
Romains furent les HE qui ren- 
dirent , par les seuls gestes, le sens 


‘et toute la conduite d’une fable ré- 


gulière , et d’une certaine étendue. 
Après la mort d'Auguste, Part de 
la partomime xecut encore de nou- 
velles perfections; mais les débau- 
ches scandaleuses des acteurs, leur 
hardiesse ; produisirent un grand 
nombre d’événemens qui portèrent. 
les empereurs à traiter sévèrement de 


P AP 


lus en plus, etenfin de bannn de 
D les pantomimes. 

Leur regne se termine à celui de 
Trajan. Ce n’est pas qu’ils n'aient 
reparu par intervalles; mais on n’euts 
plus, à leur égard, ce respect reli- 
gieux qui avoit commencé sous Au- 
guste et Mécène , protecteurs de tous 
les talens. , 


( Danse ) Panlomime est aussi 
le nom d’un air sur lequel un ou 
plusieurs danseurs exécutent , en 
danse , une action qui porte aussi le 
nom de panltomime. 


Les ais des pantomimes ont 
pour lPordinaire , un couplet prin- 
cipal qui revient souvent dans le 
cours de la pièce, et qui doit être 
simple; mais ce couplet est entre- 
mélé d’autres plus saillans qui par- 
lent , pour ainsi dire , et font image 
dans les situations , où le danseur 
doit mettre une expression déter- 
terminée, #oy. MIME , ARCHI- 
MIME. 

PAPA ,Ss. m. du grec œum, 

appa ère. 

Ge de C’est le nom que 
différens peuples donnent aux prin- 
cipaux ministres de la religion. 

PAPE, s. m. méme origine que 
PAPA. 

( Culte cathol.) Le chef de lé- 
glise catholique romaine. 

Anciennement tous les prélats dis- 
tingués avoient la qualité de pape ; 
mais depuis le synode tenu à Rome 
en 1073, sous Grégoire VIT , elle ne 
se donne plus qu’au chef de l’église. 

Les empereurs , le clergé et tout 
le peuple firent Pélection des papes , 
jusqu'au huitième siècle. Etienne X 
Pota aux empereurs, et Innocent IE 
en exclut le clergé et le peuple de 
Rome. 

Néanmoins ce changement ne fut 
entièrement affermi que sous Alexan- 
die IIE, qui donna aux cardinaux 
seuls le droit d’élire le vicaire de 
Jésus-Christ. 

l’origine de la grandeur tempo- 
relle du pape duit étre rapportée au 
pontificat de Grégoire ILE, qui ex- 
ca, en 740, Charles Martel à se 
Soustraire à la domination de Pem- 
pereur , et lui proposa de le déclarer 
eansuil de Rome. 


PAPIER, s. m. du grec œaævpoc. 


P\'A#P 4 
( papuros ), papyrus, petit a- 
brisseau d'Egypte , dont l'écorce ir = 
térieure servoit autrefois à faire le 
papier. 

( Diplomatique ) Matitresubjec- 
tive de l'écriture, 

Quoique l’on entende par ce mot 
tout ce qui sert à recevoir par écrit 
les pensées des hommes, cependant 
on lapplique plus particulièrement 
au papyrus, ou papier d'Egypte , 
aux pellicules, à Pécorce , au Liber 
des arbres, au parchemin, au fe 
pier de coton, au papier de chif- 
fons , etc. 

Le papyrus , le plus ancien de 
tous les papiers, étoit fait avec ure 
espèce de jonc, nommé papyrus , 
qui croissoit sur les bords du Nil. On 
ne sait pas quandil a été découvert , 
mais voici comme on le fabriquoit : 

Après avoir retranché les racines 
et le sommet du papyrus, il restoit 
une tige que Pon coupoit exactement 
en deux : on séparoit légèrement les 
enveloppesdontelle étoit vétne, et qui 
pe passoient pas le nombre de vingt, 
Plus ces tuniques approchoïent du 
centre et plus elles avoient de finesse 
et de blancheur. On étendoit une 
enveloppe coupée régulièrement sur 
cette première feuille ainsi préparée, 
on en posoit une autre à contre-fibre, 
et on les couvroit d’eau trouble du 
Nil, qui, en Egypte, tenoit lieu de 
la colle qu’on employoit ailleurs, En 
continuant ainsi d’ouvrir plusieurs 
feuilles ensemble , on en formoit une 
pièce qu’on mettoit à la presse, qu’on 
faisoit sécher, qu’on frappoit avec le 
marteau , et que Pon polissoit par le 
moyen de Pivoire ou de la coquilie : 
lorsqu'on vouloit le transmettre à la 
postérité , où le frottoit d'huile de 
cèdre ,; qui lui communiquoit Fin- 
corruptibilité de ce bois. 

La longueur du pâpier d'Egypte 
n’avoit rien de fixe, maïselle n°ex- 
cédoit jamais 2 pieds (65 centi- 
mètres. ) 

Ce qu'on regardoit le plus dans 
le papier , c’étoit la finesse , le corps , 
la blancheur et le poli. 

On trouve , en France et en Ita- 
lie, des diplomes en papier d'Egypte, 
de toutes ies qualités. 

On croit que le papyrus a cessé 
d’être en usige dans ie r1me, ou 
12me, siècle, 


PAP 


Le papier de colon a élé dé- 
couvert, suivant Montfaucon , vers 
la fin du ge. siècle, où au com- 
imencement du 10€, On pourroit 
croire qu'il a remplacé le papyrus. 
il est infiniment meilleur, plus pro- 
pre à écrire , et peut se conserver 
plus long-tems. On l'appel charla 
bombycina, ou papier bombycien. 

Le papier de colon prit naissance 
chez les Orientaux, et s’y multiplia 
beaucoup , sur-tout depuis le com- 
mwencement du 12eme, siècle; mais 
Pusage n’en devint général que de- 
puis le commencement du 5eme, 
siècle, 

Le papier d'écorce est très ancien; 
mais on n’en connoiît pas l’origine. 
Les bois les plus propres à fournir 
les pellicules dont on fabriquoit ce 
papier, étoient l’érable, le plane, 
je hétre, lorme, et sur-tout le 
lilleul. Passé le rreme, siecle, on 
ne voit plus d'actes sur papier d’é- 
corce, 

Le papier de la Chine est tres- 
beau, plus doux, plus uni que ce- 
lui d'Europe , et d’une grandeur à 
Haquelle toute l’industrie européenne 
n’a encore pu atteindre, 

Chaque province de Ja Chine a 
son papier; celui de Se- Chewen 
est fait de chanvre ;. celui de Fokien 
est fait de jeune bambou; celui 
dont on se sert dans les provinces 
ceptenirionales , est fait d’écorce de 
imürier; celui de la province de 
Che-Kiang est de paille de bled ou 
ce riz ; celui de la province de Kian- 
am est d’une peau qu'on trouve 
cans les coques de vers-à-soie; én- 
fin, celui de la province de  Hu- 
Quang est fait de la peau intérieure 
de lécorce de Parbre nommé cha, 
ou ko-chu, ou chu-chu. 

On fabrique aussi du papier de soie 
à la Chine ; mais le plus beau pa- 
pier de soie qui se fabrique dans toute 
V'Asie, est celui qui se fait à Sa- 
marcande, principale ville de la 
Grande-'Fartarie, 

Le papier du Japon se faitavec 
Pécorce du morus papyrifera sali- 
va, ou véritable arbre à papier , 
que les Japonois appellent khaadsi. 
La Le de cette écorce est 
übs-longue pour la réduire en pâte 
rs à faire le papier, ; 

apier de linge. V. CHIFTOX, 


43 


P AP 


On fait du papier avec différentes 
matières; mais, jusqu’à présent , 
ce papier est plutôt un objet de 
curiosité que d'utilité, On a fait À 


sen Angleterre, du papier avec des 


orties, des navets, des panais, des 
feuilles de choux , du lin en herbe , 
et plusieurs autres végétaux fibreux ; 
on en à fait ayec de la laine blanche, 
qui n’étoit pas propre à écrire, mais 
qui pouvoit servir dans le commerce. 
Le marquis de Salisbury, en An- 
gleterre; et, en France , feu Anis- 
son Duperron, ont fabriqué du pa- 
pier de paille : on en a fait avec 
de ja guimauve, avec des orties, des 
roseaux , du chiendent , de la mous- 
se, du fusain, du outan, etc. 

On peut rendre une infinité de 
matières propres à faire du papier ; 
mais la difficulté est d’en faire qui 
coûte moins que le papier fait avec 
des chiffons. 

( Chimie) Papiers réactifs ; les 
chimistes appellent ainsi des papiers 
colorés en bleu par la teinture de 
tournesol, ou en jaune, parle cur- 
cuma. Ces papiers servent. à faire 
reconnoutre si les liqueurs sont aci- 
des ou alcalines. Les acides teignent 
le papier en bleu; les alcalines ver- 
dissent et jaunissent le papier. 

( Hifinéral.) Papier fossile; on 
appelle ainsi le tissu de Pasbeste , 
lorsqu'il est très-mince, et comme 
papiracé. 

( Commerce) On appelle papiers 
de commerce, ou simplement pa- 
piers , les lettres de change , les bil- 
iets de change, les billets au porteur, 
reconnoissances, mandats et autres 
effets de cette nature qui représentent 
l'argent comptant. ÿ 

(Æconom. polit. ) Papier-mon- 
noie ; c’est, le papier qui a cours de 
monnoie ; tels sont les assignats ; tels 
sont, en Angleterre et ailleurs, les 
billets debanque , etc. 

( Polit.) Papiers-nouvelles ; on 
appelle ainsi quelquefois les gazettes. 
Cette dénomination nous vient de 
l’anglois z2ews-papers. 

(Marine ) Papiers de bord; ce 
sont tous ceux dont le capitaine d’un 
navire armé en course doit être muni 
sur son navire méme ; à COMMENCET 
depuis le titre de propriété, le ser- 
ment, etc. jusqu’à ses. lettres. de 

marquæ 


PAP 


marques et son zôle d'équipage. Ils 
lui sont nécessaires d’abord pour 
n'être pas traité comme pirate par 
Pennemi, s’il tombe entre ses mains, 
et ensuite s’il faisoit quelque prise, 
et qu’il fût obligé de la conduire en 
pays étrangers, neutres, ou alliés. 

PAPILLAIRE , adj. du lar, pa- 
pillaris, fait de papilla, papille , 
bout de téton: mamelon. 

( Physiol.) On appelle procès 
papillaires les extrémités des nerfs 
olfactifs en forme de mamelons , in- 
sérés dans la membrane muqueuse 
du nez. 

PAPIBLE , s. f. du lat. papilla, 
mamelon. 

(-AÆnat. ) On a donné ce nom à 
de petites éminences où aboutissent 
les nerfs, à cause de leur ressemblan- 
ce à nn petit mamelon. 


2 à 


PAPILLONACE, EE, adj. du lat. 
papilio , papillon: qui ressemble au 
apillon. 


( Bolan. ) Tournefort , et après 
lui beaucoup de botanistes ont donné 
ce nom à la famille des plantes qu’on 
appelle aujourd’hui des légumineu- 
ses, parce que leurs fleurs ont une 
grossiere ressemblance avec un pa- 
pillon qui vole, 

PAPILLOTER , v. n. du latin 
papilio, papillon : faire comme les 
papillons. 

( Phys.) I se dit des yeux lors- 
qu'un mouvement incertain et invo- 
lontaire les empéche de se fixer sur 
les objets. Les yeux lui papillon- 
nent‘continuellement. 

( Peinture ) On dit qu’un tableau 
papillolte , quand les lumieres , au 
lieu dy étre établies par grandes 
masses, y sont dispersées par petites 
parties qui fatiguent l’æœil en lappe- 
lant de tous les cotés à la fois. Le 
papillotage est opposé à l’accord , à 
l’harmonie, 

(Sculpture) Un ouvrage de seulp- 
turé peut aussi papilloter quand il 
offre trop de petites parties qui re- 
çoivent des lumières étroites et por- 
tant de petitesombres. 

PAPISME , s. m. du latin papa, 
Paper us ; 

( Religion protestante ) Terme 
dont les protestans se servent quandils 
parlent de la communion de l’église 
éatbolique romaine, 


J'ome IIL, 


EAR 49 
PAPYRACEE, adj. du latin pa- 
PYrus , papier ; qui ressemble à du 
papier , qui est de la nature, de la 
forme du papier. 

( Botan. ) Il se dit des parties des 
plentes qui sont membraneuses et 
sèches comme du papier. 

PAPYRUS , s. m. du grec æxœv- 
pos ( papuros. ) « 

( Botan. ) C’est le nom spécifique 
du souchet qui croit en Egypte, et 
qui servoit aux anciens à faire le pa- 
pier sur lequel ils écrivoient. Por. 
PAPIER. 

PAQUE, s. f. du latin pascha, 
dérivé de lPhébreu ah saut , 
passage. 

( Religion juive ) Fète solennelle 
célébrée chez les juifs. Les anciens 
juifs ont appelé cette fète pascha, 
passage, parce qu’elle avoit pour 
but de rappeler le passage de l'ange 
exterminateur, qui mit à mort tous 
les premiers nés égyptiens, et épar- 
gna ceux des israéhtes, dans la nuit 
qui précéda leur sortie d'Egypte. 

( Religion cathol. ) Dans la nou- 
velle loi, la paque a été instituée en 
mémoire de la résiurection du Sau- 
veur. 

PAQUET BOT ou PAQUEBOT, 
s. m. Corruption de Panglois packet- 
boat , bateau-poste. 

(Marine) Nom des petits bâti- 
mens de mer établis pour le transport 
des lettres outre mer, et le service de 
la poste , etc. 

Ils servent aussi à transporter des 
passagers de Douvres à Calais, de la 
Brilie à Harwich, de Falmouth à la 
Corogne , etc. Les Anglois, qui sur- 
tout font usage de ce moyen de corres- 
pondance , avec beaucoup de régula- 
rité et d'activité , en envoient à des 
époques fixes à toutes leurs colonies. 

Ces bâtimens sont gréés de diffé- 
rentes manières , le plus souvent en 
sloops et goëlettes. [ls doivent être 
d’une marche supérieure ; leur port 
n’est guère au-delà de 86 tonneaux. 

PARABOLE , s. f. du grec œxpx- 
Cor (parabolé) , Comparaison , for- 
mé du verbe æapa Carre (paraballo), 
comparer, et aussi égaler: similitude, 
allégorie, 

( Ecriture sainte } I] n’est guère 
d'usage qu'en pariant . similitudes 


5o PYAE. 


employées dans Pécriture sainte. Les 
paraboles de l'évangile. 

( Géom. ) La parabole en géo- 
métrie, est une figure qui nait de la 
section du cone , quand il est coupé 
par un plan parallele à ses cotés. Elle 
a étéainsiappelée du grec ææpaCarrnw 
( paraballo), dans le sens d’égaler, 
parce que dans cette courbe, le carré 
de l’ordonnée est égal au rectangle du 
parametre par Pabscisse, au lieu que 
dans Pellipse il est moindre, et plus 
grand dans Phyperbole. 

PARABOLIQUE , adj. de PA- 
RABOLE. 

( Géom. ) I se dit en général de 
tout ce qui appartient à la parabole. 

Conoide parabolique ; e’est une 
figure solide engendrée par la rotation 
d’une parabole sur son axe. On dit 
aussi paraboloide. F. ce mot. 

Pyramide parabolique; c’est une 
figure sohide dont on peut facilement 
concevoir la génération, en imagi- 
maut tous les carrés des ordonnées 
dune parabole, plâcés d’une manière 
que Paxe passe par tous les angles à 
angles droits : en Ce Cas, la somme 
des carrés formera le pyramidoiïde 
parabolique. 

Espace parabolique ; cest Pes- 
pace ou l'aire contenue entre une or- 
donnée entière quelconque, et Parc 
soirespondant de la parabole. 

Hiroir parabolique ; c’est celui 
dont les rayons, partant de son foyer 
et tombant sur sa surface , sont rétlé- 
chis parallèlement à l'axe, et réci- 
prequeiment. , 

PBARABOLOIÏDE , du grec œapa- 
Carre (paraballo), égaler, et d’eifos 
( éidos ), forme , ressemblance : qui 
à la forme d’une parabole. 

( Géom.) C’est ainsi qu'on ap- 
peile quelquefois les paraboles de 
degrés ou de genres plus élevés que la 
parabole conique, ou apollonienne. 
Queiques auteurs appellent aussi pa- 
raboloïde , le sohde formé par la 
révolution de la parabole ordinaire 
autour de son axe. #. PARABO- 
LIQUE. 

( Paraboloïde demi - cubique. ) 
C’est le nom que quelques géometres 
ont donné à une courbe dans la- 
quelle les cubes des ordonnées sont 
comme les carrés des diamètres. On 
l'appelle plus ordinairement seconde 
garabole cubique. 


# 


PAR 

PARACENTLESE , s. f. du grec 
œapà (para), à coté, et de evrew, 
(keuleo), piquer : ponction. 

( Chirurgie ) Nom d’une opéra- 
tion chirurgicale, qui consiste à {ane 
une ouverture à lPabdomen avec un 
instrument piquant, dans Phydro- 
pisie ascite, pour donnér sortie aux 
caux. 

PARACENTRIQUE, adj. du 
grec œapx ( para), proche , ou au- 
delà, et de xeyrpoy (kentron), centre : 
proche ou au-delà du centre, 

( Géom. transcend.) 1sochrone 
paracentrique; c’est le nom que 
Von donne, dans la sublime géomé- 
bie, à une courbe , telle que si un 
corps pesant descend librement le 
long de cette courbe , il s'éloigne ou 
s'approche également, en tems égaux, 
d’un centre ou point donné. 

Le problème de lisochrone para- 
centrique est une généralisation de 
celui de la courbe isochrone , ou 
courbe, aux approches égales, dans 
laquelle un corps pesant s’approche 
également , en tems égaux, de Pho- 
rizon , OU, Ce qui revient au même, 
d’un point infiniment éloigné. Ces 
deux problèmes furent proposés par 
M. Léibnitz, comme une espèce de 
défi , aux partisans de lPancienne 
analyse , qui n’en purent venir à 
bout, MM. Bernouilli les résolurent 
Pun et Pautre; et M. Huyghens, 
peu de tems avant sa mort, a résolu 
celui de la courbe isochrone simple. 

PARACHRONISME , s. m. du 
grec æœapà (para ) , au-delà , et de 
xpovos (chronos), tems : reculement 
de tems ou de date. 

( Chronol. ) Espèce d’anachro- 
nisme , qui consiste à rapporter un 
fait à un tems postérieur à celui où 
il est réellement arrivé, Il est opposé 
à PROCHRONISME. #, ce mot. 


PARACLET,s m. du grec 
æœapaxrnres ( paraklélos ) ; conso- 
lateur, dérivé de aœapaxañio ( pa- 
rakaléô), consoler. 

( Hist. ecclés.) Nom qu'on a 
donné dans l’église au Saint-Esprit. 

PARACYNOMIE, s. m. du grec 
œapà ( para), préposition qui in- 
dique une comparaison , de xvær 
(kudn), chien, et de 4yxœ (agcho ), 
suffoquer : suffocation à la manitre 
de chiens, 


PAR 
(/Wéd.) Espèce de squinancie 


dans taquel€ les muscles externes 
du jar;ux sont tuméfés et entlam- 
més, de ieiie maniere que les ma- 
laes sont obligés de tenir la bouche 
ouverte pour respirer , et de tirer la 
langue comme ies chiens. 

PARADE , s. 1. du lat, parala , 
ornement , dont on à fait parada , 
et parade : montre , étalage, 

( {curnois ) Parade ; dans les 
tournois , signifioit la marche que 
les chevaliers faisoient en bel ordre à 
dans la lice , avant de commencer 
le combat. 


(Art nulil.) Parade , en termes 
de guerre, signifie la montre que 
font sur la place Îes troupes qui vont 
monter la garde. 

(Jeux scen. ) Parade est encore 
le nom d’une espèce de farce pré- 
parée pour amuser Le peuple, 

La parade parut pour la première 
fois , en France , dans je r5me, 
siecle. Les comédies saintes {ui don- 
nerent naissance , et les confrères de 
la passion disputèrent à la troupe 
du prince des sots, l’avantage de la 
former, Elle subsistoit encore sur le 
théâtre francois du tems de la mi- 
norité de Louis XiV; mais quand 
la décence eut épuré la comédie , et 
que le gout lui eut donné des regles, 
la parade ne se montra plus que 
dans les foires et sur les tréteaux des 
charlatans. 2 

PARADIASTON, s. m. du grec 
mapadiasonn (paradiastolé) distinc- 
tion , séparation , fait de œapadesxw 
(paradeiko), distinguer, comparer 
l’ün avec l’autre. 

(Didact.) Distinction précise des 
idées analogues. 

PARADOXE, s. m. du grec 
œapadoËoy (paradozon ) , formé de 
œapa (para), contre, et de d'o£x 
(doxa) , opinion : contre lPopinion. 

{Diction, ) Proposition contraire 
à l'opinion commune ; qui choque 
les opinions reçues : c’est une idée 
contradictoire ; ou fausse en appa- 
rence , quoique vraie quelqueltois 
dans ie fond. l - 

PARADYGME, ou PARA- 
DIGME, s. m. du grec Œap4- 
derym2( paradéigma), exemplaire, 
moucie, lormé de æapx (para DE 


PAR 5x 


prépos, qui indique comparaison , et 
d'aixvéw ( deiknuo ), montrer. 

( Grammaire ) Ce qui sert de mo- 
déle pour se régler : les paradymes 
des Conjugaisons et des déclinaisons. 

PARAFE , o@PARAPHE , s. m. 
contraction de PARAGRAPHE, 
ce mot. 

(Diplomatique) Marque qui est 
faite d’an ou plusieurs traits de 
plume méêlés ensemble, et qu’on 
met ordinairement après son nom, 
ou en place de son nom. 

Autrefois le signataire d’un acte 
mettoit après son nom le mot sub- 
scripsi, que souvent l’on rendoit 
en abrégé par deux SS liées et entor- 
tiilées. Il est présumable que le pu- 
rafe vient decesSS, et qu'à me- 
sure que lon s'est éloigné de Pori- 
give, on a substitué à ces lettres ; 
des traits de fantaisie adoptés par 
chaque signataire, 

PARAGE , s. m. du lat, parare : 
parer: l’action de parer, 

(Marine ) Espace ou étendre de 
mer déterminée , sous quelque lati- 
tude que ce puisse être. 

Les parages des pays chauds;ce 
corsaire eslen bon para ge pourren- 
contrer les vaisseuux marchands. 
Un vaisseau est mouillé en Lon 
parage pour. appareiller d'une 
rade ; pour dire > mue de endroit 
où il est mouillé, il pourra appareïller 
facilement quand il voudra. 

PARAGOGE ,s. m, du grec æ+- 
payayn ( paragngé), formé de 2: 
(para), au-delà , et d’3yx (ago ), 
mener: mener au-delà, accroitre. 

(Ælocul.) Figure de diction qui 
consiste dans l’addition d’une lettre 
ou d’une syllabe à la fin d’un mot ; 
comme egomel pour ego chez les 
Latins. : 

PARAGRAPHE , s. m. du grec 
aapaypagù ( paragraphé ), formé 

e œapa ( pura ), proche , et de 
ypagn (graphé), écriture: proche 
l'écriture. 

(Diplomatique ) Signe posé près 
de Pécriture, C’étoit autrefois l'usage 
de distinguer les divisions d’un ou- 
vrage par différentes couleurs ; ce 
signe est exprimé par le caractère f. 

Ensuite on a appelé paragraphe 
la division on la section méme de 
l'ouvrage , ainsi marquée : ce terme 


D 2 


52 PAR 


n’est guère d’usage que dans les 
Lvres de droit, 

PARALIPOMENES , s. m. du 
grec Moapansimopeve ( paraléipo- 
mena ), formé de æxpa (para), 
au-delà , outre”, et de xeœà (léipo), 
laisser ; passer outre, omettre: sup- 
plément à ce qui à été omis. . 

(Ecril. suinte ) C’est le titre de 
deux livres canoniques de Pécriture 
sainte, qui sont un supplément aux 
quatre livres des rois, dont les deux 
premiers s'appellent livre de S'amuël. 

( Liltérat. ) Quelques auteurs ont 
employé ce mot pour signifier un 
supplément. Les paralipomènes 
d'Homère , ou La guerre de Troie 
depuis la mort d'Hector jusqu'à 
La prise de celte ville , par Quintus 
de S5myrne. 

PARALIPSE , s. f. du grec œxpa 
(para), de côté , et de xesmœ ( léipo), 
laisser : laisser de coté, omettre. 

(Æloc.) Figure de rhétorique qui 
consiste à fixer Pattention sur un 
objet en feignant de le négliger. 

PARALLACTIQUE , adj. de 
PARALLAXE (x. ce mot ); ce qui 
appartient aux parallaxes. , 

(_Astron. ) Angle parallactique ; 
c’est un angle qui sert à calculer la 
parallaxe de longitude , de latitude, 
dascension droite et de déclinaison ; 
il est formé parle vertical et le cer- 
ele de latitude , ou par le vertical et 
le cerclé"de déclinaison. 

1riangle puarallactique ; c’est 
celui qui est formé par l'angle de la 
paralluxe , et par le rayon de la 
terre. 

Machine parallactique , ou pa- 
rallatique, où lunette parallatique; 
cest un instrument composé d’un 
axé dirigé vers le pole du monde, et 
d’üne lunette qui peut s’incliner sur 
cet axe , et suivre le mouvement 
diurne d’un astre , ou le parallele 
qu'ii décrit, 

PARALELAXE, s.f. du grec æxp4n- 
naËis ( parallaxis), dérivé de æx- 
parrarlw (parallatlo ), transposer, 
transmuer : différence , variation. 

( Astron, ) Diversité d'aspect. La 
parallaxe est la différence entre le 
lieu où un astre paroit, vu de la 
surface de la terne, et celui où ül 
nous paroitroit si nous ‘étions au 
cebtre de la terre, 


PAR 


Les mouvemens célestes doivent 
se rapporter au centre de la terre pour 
paroitre réguliers ; c’est au centre 
qu’il faut se transporter en idée , afin 
de voir tout à sa véritable place , et 
de trouver la véritable loi des mou- 
vemens célestes, 

Ainsi , les astronomes sont obligés 
de calculer sans cesse la parallaxe 
pour réduire le lieu d’une planète 
observée à celui que Pon auroit vu 
si Pon eût été au centre de la terre, 

Parallaze annuelle , ou paral- 
laxe du grand orhe ; cest la dif- 
férence entre le lieu d’une planète , 
vu du soleil, et son lieu, vu de la 
terre. On s’en sert pour calculer sa 
longitude géocentriqué, par le moyen 
de sa longitude héhiocentrique. 

Parullare menstruelle ; on a 
donné quelquefois ce nom à la petite 
inégalité que produit lattraction de 
la lune sur la terre, 

Paralluxe du soleil ; la paral- 
laxe du soleil seroit la plus intéres- 
sante à connoitre : elle nous appren- 
droit quelle est la vraie distance du 
soleil à la terre , et en conséquence 
quelles sont les distances de toutes 
les autres planètes au soleil et à la 
terre ; mais on ne la connoit pas 
avec une parfaite exactitude : les 
astronomes Pont supposée pendant 
long-tems de dix secondes , ce qui 
donnoit la distance du soleil à la 
terre d’environ 33,000,000 lieues ; 
mais le dernier passage de Vénus sur 
le disque du soleil , observé le 3 juin 
1769 , donne la parallaxe du soleil , 
dans ses moyennes distances, de huit 
secondes et demie ; d’après quoi lon 
conclut que la moyenne distance du 
soleil à la terre est de 34,761,680 
lieues , de 25 au degré chacune. 


Parallaxe des étoiles fixes ; les 
étoiles fixes n’ont point de parallaxe 
sensible, à cause de leur excessive 
distance, par rapport à laquelle le 
diamètre de la terre n’est qu'un 

oint. 

( Anal.) Les anatomistes enten- 
dent par parallaxe écart mutuel de 
deux parties d’un os rompu, dont 
l’une glisse à coté de l’autre. 

PARALLELE , adj. et s. du grec 
æœxparnunes ( parallélos ), égale- 
ment distant, 

{ Géo, ) Ilse dit des lignes et 


? 


P. AR 


des surfaces, qüi sont par-tout à égale 
distance l’une de Pautre , ou qui, 
prolongées à linfini , ne deviennent 
jamais ni plus proches , ni plus éloi- 
gnées lune de l’autre. 

Les lignes parallèles sont d’un 
frès-crand usage en géométrie , soit 
spéculative , soit pratique. 

{Astron.) Parallèles , en astro- 
nomie, s'entend des cercles parallèles 
à l’équateur , que l’on conçoit, dans 
la sphère , comme décrit par les as- 
tres, dans leur révolution journa- 
lière. 

On les appelle aussi parallèles de 
déclinaison. 

Parallèles de Latitude ; ce sont 
de petits cercles de la sphère , paral- 
lèles à léchiptique , que lon imagine 
passer par chaque degré et minute 
des colures , et qui indiquent les dif- 
férentes latitudes des astres, 

Parallèles de hauteur,ou a/mican- 
tarals; ce sont des cercles parallèles à 
Phorizon, que l’on imagine passer par 
chaque degré et minute du méridien, 
entre l'horizon et le zénith, et qui 
ont leur pole au zénith 

Sphère parallèle ; c’est cette si- 
tuation de la sphère dans laquelle 
Péquateur est parallèle à Phorizon, 
ou se confond avec l’horizon et les 

les, du moins avec le zénith et 
É nadir. Dans cette sphère , tous 
les parallèles à léquateur sont paral- 
lèles à lPhorizon ; et quand le so- 
leil est dans lPéquateur , il tourne 
autour de Phorizon pendant tout 
le jour. Après Péquinoxe, cet astre , 
parvenu au dessus de Phorizon, ne 
se couche plus pendant six mois; @t 
lorsqu'il est repassé de Pautre côté 
de la ligne, il est six mois sans se 
lever. 

La sphère est parallèle pour ceux 
qui habitent sous les Le ; ED cas 
qu’il y ait quelques habitans. Le 
soleil ne s'élève jamais au dessus de 
Vhorizon , que d’une quantité égale 
à l’obliquité de Pécliptique. 

(Art milit.) Lignes parallèles, 
ou simplement parallèles ; ce sont 
des lignes que lon tire d’une tran- 
chée à Pautre pour protéger les assié- 
geans contre he sorties que pourroit 
faire lassiégé. Tel est le but de 
la première parallèle. 

La seconde parallèle se cons- 
huit un peu plus ou moins , au des- 


PAR 53 


sus de la première, et la /roisième 
se fait contre le glacis | plus courte 
et moins circulaire que Les précé- 
dentes , afin d'approcher du chemin 
couvert autant qu’on peut, et d'évi- 
ter les enfilades, qui sont fort à crain- 
dre dans ces endroits-là. M. de Vau- 
ban est en quelque façon le pre- 
mier qui ait bien exécuté ces sor- 
tes de travaux, qu'on nomme pa- 
rallèles où place d'armes. 

Demi-parallèles ; ce sont des 
places d'armes qui sont des crochets 
de quarante où cinquante toises de 
long , propres à placer des détache- 
mens qui doivent soutenir les tra- 
vailleurs, 

( Marine) Moyen parallèle ; 
comme les degrés de longitude sont 
moindres, à mesure que l’on est 
par un parallèle où uve latitude 
plus élevée, c’est-à-dire, plus éloi- 
gnée de l'équateur; lorsqu'un vais- 
seau à fait une route oblique qui 
traverse plusieurs parallèles ; si on 
veut calculer la quantité de chemin 
qu’il a fait de Pest à l’ouest, ou sa 
différence en longitude, on prend 
la latitude moyenne entre celle de 
départ et celle d'arrivée , ou le 
moyen parallèle ; et sachant com- 
bien , par ce parallèle, vaut le de- 
gré de longitude , on réduit les lieues 
faites dans Pest ou dans louest, en 
parties de léquateur , ou degrés et 
minutes de longitude. 

( Botan.) Cloison parallèle ; 
c’est celle dont les deux faces répon- 
dent aux valves d’un fruit bilocu- 
laire., 

(Ælocul.) Parallèle est aussi le 
nom d’une figure de rhétorique pro- 
pre à orner le discours, C’est une 
comparaison que Pon fait de deux 
objets, en les rapprochant l’un de 
Pautre, pour mieux faire sentir leur 
valeur relative, leurs rapports, leurs 
oppositions, et meme leurs contra- 
riétés. : à 

PARALELLIPIPEDE, ou PA- 
RALLELEPIPEDE, s. m. du gree 
œapanannoc (parallélos), parallele, 
d’éoi (épi), sur, et de æidioy ( pe- 
dion), plaine, ou surface plane: 
formé de plans parallèles. 

( Géom.) Corps solides compris 
sous six parallélogrammes , dont les 
opposés sont semblables, parallèles 
et égaux. 


54 PAR 
Quelques-uns définissent le paral- 
lélipipède , un prisme dont ia base 
est un parallélogramme. 

PARALLELISME, s. m. du grec 
æxparnannos ( parallélos), parallèle, 

( Géom.) Le parallélisme est la 
propriété où l'état de deux lignes, 
deux surfaces, etc. également dis- 
tantes l’une de Pautre. 

( Perspective) Parallélisme des 
rangées d'arbres ; Yœil placé au 
bout d’une allée bordée de deux 
rangées d'arbres plantées en lignes 
parallèles, ne les voit jamais paral- 
liles, mais elles lui paroissent tou- 
jours inclinées Pune vers Pautre , 
et s’approcher à Pextrémité opposée. 

De là les mathémaliciens ont pris 
occasion de chercher sur quelle ligne 
il faudroit disposer les arbres , pour 
corriger cet eflet de la perspective, 
et faire que les rangs paroïissent tou- 
jours parallèles. Les uns ont pensé 
que ces deux lignes devoient être 
deux demi-hyperboles opposées. M. 
Varignon a prétendu que la pre- 
mière rangée devoit être une ligne 
droite, et la seconde une hyperbole, 
M. Bouguer et M. d’Alembert ont 
pensé depuis , que ces rangées de- 
voient être deux lignes droites diver- 
gentes; mais la solution de ce pro- 
blème dépend d’une question phy- 
sique encore contestée sur la gran- 
deur apparente des objets. Foyez 
VISION , APPARENT. 

(Astron.) Parallélisme de l'axe 
de la terre; c’est la situation cons- 
tante de l’axe de la terre, qui pro- 
duit le changement des saisons. 

Parallélisme de la lunette ; ce 
parallélisme est une précaution es- 
sentielle dans les insirumens d’as- 
tronomie. La lunette d’un mural ou 
d’un grand secteur, étant appliquée 
sur le limbe, est éloignée nécessai- 
rement de quelques pouces du plan , 
qui passe par le centre et par les 
divisions; si cette lunette n’est pas 
exactement parallèle à ce plan , elle 
ne sera pas dans le même vertical 
que ce plan, et le point qu’elle 
marquera sur le limbe ne sera pas 
celui de la hauteur de Pastre vers 
lequel la lunette est dirigée. Pour 
rendre la lunette parallèle au plan, 
on se sert de la lunette d’épreuve 
que lon place sur le centre et sur 
le plan du quart de cercle , de ma- 


PAR 


nière qu’on voie le même objet dans 
la lunette d’épreuve et dans la lunette 
du quart de cercle, placé hoxizonta- 
lement. 

PARALLELOGRAMME , s. m. 
du grec œæapærincs (parallélos), 
parallèle, et de ypauyà(grammé) , 
bone, 

( Géom. ) Figure rectiligne de 
quatre cotés, dont les côtés opposés 
sont parallèles et égaux. Voyez 
QUAPRILATERE. 

Le parallélogramme est formé, ou 
peut être censé formé par le mouve- 
ment uniforme d'une ligne droite 
toujours parallèle à elle-même. 

Ouen le parallélogramme a 
tous ses angles droits , et seulement 
ses cot{s opposés égaux , On lenomme 
rectangle où carré-long, Foyez 
RECT ANGLE. 

Quand les angles sont tous droits, 
et les cot’s fgaux, il s'appelle carré. 
V7. CARRE. 

Si tous les côtés sont égaux et les 
angles inégaux , on l’appelle RHOM- 
BE ou LOSANGE. 7. ces mots, 

S’il n’y a que les cotés opposés qui 
soient évaux , et les angles opposés 
aussi égaux , mais non droits, c’est 
un RHOMBCIDE. #, ce mot. 

Tout autre quadrilatére , dont les 
côtés opposés ne sont ni parallèles ni 
égaux , s'appelle TRAPÈZE. Voy. 
ce mot. ; 

PARALLELOGRAPHE , s. m. 
du grec æxpærannocs ( parallélos }, 
pœallèle, et de ypage (grapho ), dé- 
crire. 

( Géom. prat.) Instrument propre 
Pürer des lignes paralleles. 

PARALOGISME , s. m. du grec 
mapanoyiouos ( paralogismos ), lor- 
mé du grec rapà (para), mal, vicieu- 
sement, et de x5y{Louas (logizomai), 
raisonner : raisonnement faux. 

( Didact. ) Raisonnement faux 
ou erreur commise dans la démons- 
tration, quand la conséquence est 
tirée de principes qui sont faux, ou 
qui ne sont pas prouvés, ou bien 
quand on glisse sur une proposition 
qu’on auroit dû prouver, 

Le paralogisme differe du so- 
phisme , en ce que celui-ci se fait à 
dessein , et par subtilité, et le para- 
logisme par erreur et par défaut de 
lumière suffisante, et d'application, 


PAR 
PAPRALYSIE, s. f. du grec œupa- 


avai ( paralusis ), dérivé de xa- 
paaix (paraluo), résoudre , relâcher. 

( Méd. ) Les anciens définissoient 
la paralysie un relâchement des 
nerfs qui prive les parties du corps 
de mouvement et de sentiment. 

On peut définir plus exactement la 
paralysie , une privation , ou dimi- 
aution considérable du sentiment et 
du mouvement volontaire, ou de 
Fun des deux, en conséquence du 
relâchement des parties nerveuses et 
muscueuses, suivi quelquefois d’a- 
trophie, de débilité du pouls, et 
d’autres symptomes. f. PARAPLE- 
GIE, PARAPLEXIE. 

PARAMÈTRE , s. m. du grec 
Tapà (para), à coté, et de wirpov 
( Hélron), mesure : mesure de com- 
paraison, 

( Géom.) Ligne droite constante 
dans chacune des trois sections coni- 
ques : on l'appelle en latin /atus 
reclum. 

On appelle en général paramètre, 
la constante qui se trouve dans l’é- 
quation d’une courbe. 

 PARANGON, s. m. du grec æ2- 
paye (paragein) , mettre à côté 
VPun de Pautre , en comparaison : 
modèle, patron. 

(Joaillerie) Diamant parangon, 

rubis parangon ; c’est un diamant, 
un rubis d’une grosseur , d’un prix, 
et d’une beauté extraordinaire, 
. (Minéral.) Parangon noir, en 
italien parangone nigro ; c’est le 
Jaspe noir : on le trouveen Suède, en 
Saxe , et en Finlande. 

(Imprimerie) Parangon est aussi 
le nom dun caractère qui est entre la 
palestine et le gros romain. I ya 
le gros parangon et le petit paran- 
go. 

(Commerce du Levant) Paran- 
&on se dit encore des plus’ belles 
étoffes de soie qui y sont apportées de 
Venise, 

PARANOMASIE, s. f. du grec 
rapx (para), proche, et d’ivoux 
( onoma ), nom : proximité, ou 
ressemblance de nom. 

( Didactique ) Ressemblance 
entre des mots de différentes langues, 
qui pent marquer une origine com- 
uit, 


P AR 55 
PARANYMPHE, s. m. du grec 


mapà ( para), proche, et de yÜupn 
(rumphé), jeune épouse ; nouvelle 
mariée. 

(Hist. anc.)C’étoit chez lesGrees, 
et ensuite chez les Romains, celui qui 
faisoit les honneurs de la noce , et 
qui conduisoit l’épouse dans la mai- 
son deson mari. 

( Hist. du Bas-Empire) Dans les 
tems postérieurs, ce nom fut particu- 
lièrement affecté au seigneur nom 
mé pour conduire une princesse d’une 
cour à l’autre , et la remettre, au 
nom de son père, entre les mains du 
prince son époux. Cet usage avoit 
passé de la cour de Constantinople à 
celle des rois de France , sous la pre- 
miere race. 

( Ecoles publiques ) On appeloit 
encore paranymyphes, les éloges et 
les discours d’apparat qui se pronon- 
coient à certaines époques, dans les 
universités. Sixte V défendit qu’on 
fit son éloge en publie, et qu’on le 
paranymplhät , re le louät dans 
un paranymphe), à ouverture des 
thèses qui furent soutenues à un 
chapitre général de son ordre, 

PARAOS , 5. m. Mot chinois. 

( Marine ) Petits bâtimens des 
mers de la Chine , et des autres pays 
circonvoisins. Ils sont assez sem- 
blables aux jonques pour le grément, 
excepté que leurs voiles sont lacées 
lâchement au mât, par un de leurs 
cotés, au lieu d’être suspendues, 
comme dans les jonques, au quart de 
la vergue. 

Ces bâtimens sont quelquefois ar- 
més de pierriers, et les souverains de 
quelques contrées s’en servent pour 
lever les tributs qu’ils exigent des 
petites îles de leur dépendance. 

PARAPEGMES . s. m. dérivé du 
grec ærapamwyvugu (parapégnumi) , 
afficher. 

( Antiq. ) Tables de métal sur 
lesquelles les anciens inscrivoient les 
ordonnances et autres proclamations 
publiques. 

( Astron. anc.)C’étoit aussi, chez 
les Syriens et les Phéniciens;,une ma- 
chine astronomique qui servoit à 
montrer les levers et les couchers des 
astres. 

( Astrol.\ Les astrologues se ser- 
veut aussi de ce mot, en parlant des 


66 PAR 


tables sur lesquelles ils tracent leurs 
prétendues règles, 

PARAPET , s. m. de litalien 
parapello , ce sur quoi on appuie la 
poitrine. : 

(Art nulit.) Elévation dont la 
masse est ordinairement destinée à 
couvrir des soldats contre l'effet du 
canôdn. 

En général, on donne le nom 
de parapel à tout ce qui borde une 
ligne , pour se couvrir contre le feu 
de l’ennemi, 

PARAPHERNAUX , adj. du grec 
mapx (para), au-delà, et de @epv4 
(pherné), dot : qui ne fait pas 
partie de la dot. 

( Pratique ) Biens parapher- 
naux ; ce sont des biens qui ne font 
point patie de la dot d’une femme , 
et dont elle a non-seulement l’ad- 
ministration, mais encore la pleine 
et entière disposition. 

PARAPHIMOSIS , s. m,. du grec 
map ( para), trop, ou auprès , et 
de oruow ( phimoo ), serrer avec un 
cordon. 

( Méd.) Les Grecs ont entendu 
par ce mot, une maladie de la verge 
dans laquelle le prépuce se ramasse 
et se replie derrière la couronne du 
gland, et la serre si fort, qu’on 
ne peut, en aucune façon , Pame- 
ner en devant pour recouvrir le gland. 
Cet état est contraire au phimosis , 
et est souvent un symptome de ma- 
ladies vénériennes. 

PARAPHRASE , s. f. du grec 
æapagpasis ( paraphrasis ), expli- 
cation , interprétation. 

( Didact. ) Explication plus éten- 
due que le texte, ou que la sim- 
ple traduction littérale du texte, 

(Ecriture sainte) Paraphrase 
chaldaïque ; c’est une ancienne 
version de la bible, faite en chal- 
déen. 


PARAPHRENESIE, s. f. du 
grec œapàx ( para ), dans le sens de 
mal, d'une manière vicieuse , et 
de œpénec ( phrénes ), diaphragme ; 
vice du diaphragme, 

( Médec. ) Inflammation du dia- 
phragme, ou des parties adjacentes. 

PARAPHROSYNIE , s. f. du 
grec œapapposuyn (paraphrosuné ) , 


PAR 
démence, fait de œapagpovés ( pa- 
raphroneo ), être en délire, 
(/Méd.) Délire passager et fé- 
brile. É | 

PARAPLEGIE , ou PARAPLE- 
XIE , s. f. du grec œus4 (para), 
qui marque ici quelque chose de 
nuisible, et de œhñoow ( pléssü ), 
frapper. 

(cd. Paralysie de toutes les 
parties situées au-dessous du cou. 

PARAPLEURITIS , s. f. du grec 
œapà ( para), mal, vicieusement , 
et de aæxeupa (pleura ), plèvre 
vice de la plèvre. 

(/Hed. ) inflammation de la partie 
de la plèvre qui recouvre la surface 
supérieure du diaphragme, 

PARASANGE , 5. f. du grec œu- 

aTAYYAS arasaggés ). 

Ë ( % HA Men ei chez 
les anciens Perses, mais dont la 
longueur varie depuis 30 jusqu’à 
60 stades. 

PARASELENE , s. m. du grec 
œapà (para), proche, et de z:xnvs 

séléné), la lune. 

( Physique) Météore représen- 
tant une ou plusieurs images de la 
lune, Ce météore a la forme d’un 
anneau lumineux , dans lequel on 
aperçoit quelquefois une image ap- 
parente de la lune , et quelquefois 
deux. 

Les parasélènes se forment de la 
mème manière que lesPARHELIES. 
V. ce mot. 


PARASITE , s. et adj. du grec 
œapaoros ( parasilos ), formé de 
æœapà (para), proche, et de oiras 
(silos ), blé : qui est près du blé, 

(-Antiq.) C’étoit, dans Porigine, 
le nom que donnoient les Grecs à 
ceux qui avoient l’intendance des 
blés sacrés, c’est-à-dire, des blés 
qu’on recueilloit dans les terres con- 
sacrées à chaque temple, 

Mais, dans la suite, on le donna 
à ceux qui s’introduisoient dans les 
maisons opulentes , et qui faisoient 
métier d'aller manger à la table 
d'autrui. Des-lors, ce mot qui n’a- 
voit auparavant rien d’odieux , fut 
pris en mauvaise part. ; 

( Botan. ) Plante parasite ; c’est 
celle qui tire sa nourriture d’une 
autre plante , et vit à ses dépens. 

(Æntomologie) Parasiles est en- 


P AR 


core le nom que quelques naturalistes 
ont donné à des insectes qui vivent 
constamment sur des quadrupèdes , 
ou sur des oiseaux dont ils sucent 
le sang, comme les puces, les poux , 
les mites, etc. 

PARASTATE, s. m. du grec 
œ2pà (para ), auprès , et de isapæs 
( kistamaiï) , étre placé. 

(-Anat.) Petit corps rond qui est 
couché sur le dos de chaque testi- 
cule; c’est la même chose qu'EPT- 
DIDYME. F. ce mot. 

PARASYNANCIE , ou PARAS- 
QUINANCIE , s, f. du grec æxpà 
(para), beaucoup , de uv ( sun \ , 
avec, et de 4yyw ( agchô ), serrer, 
suffoquer. 

(Méd.) Espèce de squinancie , 
dans laquelle les muscles externes 
du pharynx sont enflammés. Wo yez 
SQUINANCIE, 

PARATITLES, s. f. du grec px 
(para), proche , et de riraos (kilos), 
titre : rapprochement de titres. 

( Jurisprud. ) Explication abré- 
gée de quelques titres ou livres du 
code ou du digeste ; parce que le but 
des paratitles est de rapprocher cer- 
tains objets dispersés sous différens 
titres, pour en faire connoitre la 
liaison. 

PARATONNERRE , s. m. de 
Vitalien parare, parer , empècher , 
éviter, et du francois {onnerre : qui 
pare, qui préserve du tonnerre. 

(Physique) Longue verge de 
métal terminée par une pointe très- 
déliée, que lon dresse sur un bà- 
timent , en le faisant communiquer 
avec la terre humide ou avec Peau , 
et qui est destinée à soutirer le fluide 
électrique des nuages orageux qui en 
approchent d’assez près. 

Franklin a remarqué le premier 
que, si à un conducteur fortement 
électrisé, on présente, mème d’as- 
sez loin ,; une pointe très-fine d’une 
substance anéiectrique , aussitôt les 
signes d'électricité que donne ce 
conducteur sont considérablement 
diminués ; et cette diminution est 
d'autant plus considérable, et a lieu 
d’une distance d’autant plus grande , 
que la pointe est plus déliée. C’est 
là ce qu'on appelle le pouvoir des 
pointes. C’est ce pouvoir des pointes 
qui à fait imaginer à Francklin de 


PAR 57 


soutirer , par le même moyen, l’é- 
lectricité d’un nuage orageux, Voila 
l'origine des paralonnerres. 

PARC, s. m. du saxon pearroc , 
ou du flamand peark, cloture. 

( Econ. rurale ) Grande étendue 
de terre , entourée le plus souvent de 
murailles, pour la conservation des 
bois, pour le plaisir de la chasse , ou 
pour la hberté de la promenade. 

Parc se dit aussi d’un pâtis entouré 
de fossés, où l’on met les bœufs pour 
les engraisser. 

Ïl signifie aussi une clôture faite 
de claies, où l’on enferme les mou- 
tons, quand ils coucher dans les 
champs. 

4 Art de la guerre ) Parc d'ar- 
tillerie ; c’est un puste qu’on choisit 
dans un camp, hors de la portée du 
canon de la place , et qu'on fortifie 
pour faire le magasin des munitions 
qui regardent le service des armes à 
feu, et des feux d’artifice. 

(Marine) Parc de marine ; c’est 
dan arsenal de marine, le lieu où 
les @gasins généraux et particuliers 
sont renfermés, et où l’on construit 
les vaisseaux de Pétat. 

PARCHEMIN , s. m. du latin 


ergamenum , dit pour pergarmend 
; PES 


charta, papier de Pergame , lieu où 


il a été inventé. 

( Diplomatique ) Peau de mou- 
ton ou de chèvre, préparée et polie 
avec la pierre-ponce , pour recevoir 
Pécriture. On attribue l'invention du 

archemin à Cumenès IL, roi de 
He ; d'où lui vient son nom. 

Ii y avoit trois sortes de parche- 
muns , le blanc, le jaune, et le 
pourpré. On écrit encore des livres 
entiers, et sur-tout des livres déslise;f 
entierement pourprés. 

Avant le sixième siècle, le par- 
chemin servoit pour les livres, et le 
papier d'Egypte pour les diplomes. En 
Allemagne et en Angleterre , on ne 
connoïssoit point le papier d'Egypte; 
on nes y servoit que de parchemin. 

C’est vers le huitième siècle qu’on 
prit la funeste habitude de racler du 
parchemin écrit, pour y écrire de 
nouveau, Cette méthode qui détruisit 
sans doute beaucoup de bons ou- 
vrages , dura jusqu'aux quatorzième 


-et quinzième siecles. On n’en étoit 


venu à cette extrémité que par la 


LL 


58 PAR 


rareté du parchemin. Depuis lan 
1000 jusqu’en 1400, le parchemin 
est épais, et d’un blanc sale ; depuis 
cette époque, Pépaisseur des feuilles 
est excessive, 

PAREATIS, s. m. Mot latin, qui 
signifie, obéissez. 

( Pratique ) I se dit de certaines 
lettres qu’on obtenoit en chancelle- 
rie, pour faire exécuter une sentence 
hors de la jurisdiction du tribunal où 
elle avoit été rendue. 

PAREGORIQUE , adj. du grec 
Tapnyopéw ( parégoréo ), calmer, 
adoucir. 

( Méda) Epithète que l’on donne 
aux remèdes qui calment, qui adou- 
cissent , qui appaisent les douleurs, 
Ce sont des espèces d’anodins. 

PARÉLIE, ou PARHELIE,, s. 
m. du grec ææpà (para), proche , et 
dinsoc ( hélios ), le soleil, 

(Physique) Métécre représentant 
une où plusieurs images du soleil, 
et qui est formé, dit-on, par la ré- 
flexion de ses rayons , sur un nuage 
qui lui est opposé d’une certai 
nière, 

Les parhélies sont ordinairement 
accompagrés de couronnes, où cer- 
cles lumineux ; leurs couleurs sont 
semblables à celles de Parc-en-ciel ; 
le rouge et le jaune du coté qui re- 
garde le soleïi, le bleu et le violet de 
Pautre côté. 

PARENCHYME, s. m. du grec 
œapéyyvua (paregchuma),effusion, 
du verbe œapsyyte (paregchu ), 
verser chemin faisant, 

( Wéd.) Terme introduit par Era- 
sistrate, pour désigner la propre sub- 
stance de chaque viscère qui est si- 
tué dans les intervalles des vaisseaux, 
prétendant qu’iln’y a que lasubstance 
des muscles qui doive être appelée 
chair, 

Quoique les modernes démontrent 
que le cœur est un véritable muscle , 
que le foie est composé de grains 
glanduleux | on n’a pas laissé de 
retenir le terme parenchyme, quand 
on parle de leur substance. Erasis- 
trate Sest servi de ce mot, parce 
qu’il croyoit que c’étoit un sang épan- 
ché , ou coagulé qui formoit la masse 
des viscères. 

(Botan.)Parenchyme se ditaussi 
du tissu cellulaire tendre et spon- 
gieux , qui remplit, dans lesieuilles 


14 


PAR 


et dans les jeunes tiges, les inter= 
valles qui se rencontrent entre les 
plus fines ramifications, 

PARENESE, s, f, du grec œapai- 
was (parainésis), avertissement , 
exhortation, 


( Didact.) Discours moral, exhor- 
tation à la vertu. 

PARENETIQUE , adj. même 
origine que parénèse; qui a rapport 
à la parenèse. 

( Bibliol.) Ouvrages parénéti- 
ques ; ce sont des ouvrages qui ren- 
ferment des exhortations à la piété et 
à la vertu. 

PARENTE, s.f. du latin parens, 
formé de parere , engendrer. 

( Pratique ) Lien de droit na- 
turel qui unit ceux qui descendent 
Pun de lPautre , ou d’une même 
souche, 

Degré de parenté; c’est la dis- 
lance qui se trouve entre ceux qui 
sont ainsi unis. 

Ligne de parenté ; c’est la suite 
des parens en divers degrés. 

PARENTHESES, s. f. du grec 
œapévb:oic ( purenthesis ), formé de 
aœa2px (para ), entre, et de fee 
(enthesis ) , position : interposition, 

(Ælocut.) Figure de construction, 
par laquelle on forme un sens à part, 
inséré dans un autre , dont il inter- 
rompt la suite, Il y a dans l’opéra 
dArmide une parenthèse célèbre, 
en ce que le musicien l’a observée 
aussi dans le chant. 

Le vainqueur de Renaud ( st 
quelqu'un : peut étre ) sera digne 
de moi. 

I faut faire en sorte que les paren- 
thèses ne rendent pas la phrase lou- 
che, et pour cela il faut qu’elles ne 
soient pas trop longues. 

( Imprimerie ) W se dit aussi des 
marques dont on se sert dans lim 
primerie , ou dans Pécriture , pour 
enfermer les paroles d’une parenthèse, 
Ces marques sont ( ). 

PARERE , s. m. Terme emprunté 
de Pitalien, qui signifie avis,opinion, 
sentiment, 

( Commerce) Avis ou conseil d’un 
ou plusieurs négocians, sur les ques- 
tions de fait qui sont en usage dans le 
commerce. 

PARFAIT, adj. du lat. perfectus, 
fait de perficio, parfaire, achever, 


PAR 

(Gramm.) Prétérit parfait; c’est 
le prétérit qui marque une chose 
faite, une chose arrivée dans un 
tems, qui n’est niprécis ni déterminé. 

(Arithinét. ) Nombre parfait ; 
c’est le nombre dont les parties ali 
quotes ajoutées ensemble font le 
mème nombre dont elles sont les 
parties. Ainsi, 6 ou 28 sont des 
nombres parfails , parce quer,2, 
et 3, qui sont les parties aliquotes du 
premier, font6; etque1,2,4,7; 
et 14, qui sont celles de 28, font 
aussi 28. 

( Musique ) Ce mot, dans la 
mus'que , a plusieurs sens. 


Accord parfait ; c’est un accord 
P ; 

qui comprend toutes les consonnances 
sans aucune dissonnance, 


Cadence parfaite ; c’est celle qui 
porte la note sensible ; et de la domi- 
nante tombe sur la finale. 


Consonnance parfaite; c’est un 
intervalle juste et déterminé, qui ne 
peut être ni majeur ni mineur: ainsi 
l’octave, la quinte et la quarte sont 
des consonnances parfaites, et ce sont 
les seules. 

Mode parfait ; c’est celui dont la 
mesure est à troistems. Les anciens 
auteurs divisoient le tems ou le mode 
en parfait et imparfait, et préten- 
dant que le nombre ternaire étoit 
plus parfait que le binaire , ils ap- 
peloient fems ou mode parfait celui 
dont la mesure étoit à trois tems. Le 
tems ou mode imparfait formoit une 
mesure à deux tems. 


PARFUM , s. m. du lat. per, au 
milieu, au travers, et de fumus, 
fumée : fumée , vapeur répandue. 

( Hist, nat.) Odeur aromatique, 
agréable , plus où moins forte, plus 
ou moins subtile et suave, qui s’ex- 
hale d’une substance quelconque , 
particulièrement des fleurs ; le par- 
fum de la rose , le parfum de 
l'encens. 

Parfum se dit aussi des corps 
même d’où s’exhalent les différentes 
odeurs qui excitent en nous une sen- 
sation de plaisir. Tels sont les par- 
fums de Porient. f’oy. ESSENCE , 
HUILE ESSENTIELLE,AROME, 
ESPRIT RECTEUR, DISTILLA- 
TION. 

Parfums simples ; ce sont ceux 
dont Là nature nous fait présent dans 


PAR 59 


un état tel qu’on peut les employer 
et les conserver sans y rien changer 
ni ajouter, comme lenceus , les 
baumes, ete, 

Parfums composés ; cest un 
mélange de plusieurs parfums sim- 
ples réunis. 

Parfums secs ; ceux qui sont 
friables, et peuvent etre facilement 
réduits en poudre comme toutes les 
résines odorantes, 

Parfums liquides ; ce sont les 
esprits, les essences de plantes très- 
odorantes, 

Vapeurs de parfums ; en mêlant 
ensemble les poudres d’iris, de storax, 
de benjoin , et d’autres aromates, et 
en les incorporant avec de Peau ‘le 
fleur d'orange on forme une pâte 
qu'on garde dans un petit vaisseau 
d'argent. Lorsqu'on veut en faire 
usage on met le vase sur un feu 
doux ou sur des cendres chaudes ; la 
pâte s’échauffe et se répand en va- 
peur d’une odeur tres-suave. 

Parfums en pastilles ; on rrend 
une demi-once de benjoin, quatre 
scrupuies de storax calamite, deux 
gros de baume sec du Pérou , quatre 
scrupules de cascarille ; demi-gros 
de girofle, une once et demie de 
charbon préparé, un gros de nitre, 
un demi-gros d'huile essentielle de 
fleurs d’orange , autant. de teinture 
d’ambre , et la quantité nécessaire 
de mucilage de gomme adragant, Ce 
mélange est mis dans un mortier ; 
on en fait une masse ou pâte qron 
pétrit ensuite en divers rouleaux , 
chacun de la grosseur d’un tuyau de 
plume. On divise ces rouleaux en 
petits cônes , de la longueur à peu 
près d’un pouce , qu’on fait sécher et 
qu'on enferme dans une bouteille, 
Quand on veut se servir d’une de ces 
pastilles, on la pose sur une table 
de pierre ou de marbre , et on Pal- 
lume par la pointe : elle brûle en 
sautillant , et répand une famée ou 
plutot un parfum agréable. 

PARIADE, 5. f. du lat. pariare , 
mettre ensemble des choses sem- 
blables, s’apparier. 

(Chasse) Un appelle ainsi l'époque 
à laquelle les perdrix s’appariegt. On 
défend la chasse devant la pariade. 

PARIETAL, adj. du lat, puries, 
Jarlelis , mur. 

(Anal, ) Les os pariétaux tirent 


Le] 


60 PAR 


leur dénomination de leur principal 
usage , Car ils forment les parois et 
le dessus de la voûte du crâne. On dit 
aussi /e conduit pariétal , les trous 
pariélaux, pour le conduit et les 
trous qui ontra pportaux partelaur. 

( Botan.) Pariétal se dit encore 
de ce qui est situé ou attaché sur la 
paroi interne d’un fruit ordinaire- 
ment uniloculaire. 

PARLEMENT , du latin barbare 
parliamentum , pourparler; collo- 
que, conférence, 

( Econ. polit. ) Les assemblées 
de la nation ,auxquellesles historiens 
ont donné dans la suite le nom de 
parlemens généraux , furent d’a- 
bord composées de tous les francs ou 
personnes libres ; mais vers la fin de 
la seconde race on n’y admit que les 
principaux seigneurs ou barons du 
royaume. Les évèques y assistèrent 
pour la première fois au mois de 
mai 751. 

C’étoit-là qu’on traitoit de la paix 
et de la guerre , des alliances, et de 
toutes les affaires de l’état, On y 
faisoit les lois et les réglemens con- 
venables pour remédier aux désordres 
passés > et prévenir ceux qui pour- 
roient arriver. On y jugeoit les dif- 
férens les plus graves entre les 
sujets, etc. 

Avant que le parlement eut été 
rendu sédentaire à Paris, le roi en- 
voyoit presque tous les ans dans les 
provinces des commissaires appelés 
mmissi dominict, lesquels rendoient 
Ja justice , et rapportoient au roi les 
affaires qui leur paroissoient le mé- 
riter, 

Ces missi dominici se rassem- 
bloient en eertain tems pour les af- 
faires majeures auprès du roi, avec 
ceux qui étoient demeurés près de sa 
personne, et cette réunion formoit 
ce qu'on appeloit alors la cour plé- 
nière , ou le plein parlement. 

Le parlement commença à être 
sédentaire en 1305; d’autres disent 
en 1204. 

À l’époque de la révolution , les 
parlemens étoient , en France, des 
compagn es supérieures de juges qui 
connaissorent en dernier ressort des 
affaires litigieuses, et par appel des 
bailliages , sénéchaussées, etc. , qui 
ressortissoieut immédiatement au 
parlement. 


PAR 
(Anglelerre ) On appelle parte- 


ment d'Angleterre le grand conseil 
de la nation , composé des trois états 
du royaume : le roi, la chambre 
haute et la chambre des communes. 

Le concours de ces trois pouvoirs 
est nécessaire pour l’établissément 
des loix nouvelles, ou la révocation 
des anciennes, 

Le roi convoque, proroge ou dis- 
sout le parlement à son gré. 

Le parlement d'Angleterre a eu 
à peu pres les mêmes commence- 
mens que les parlemens de France , et 
les parlemens des autres peuples du 
nord. Leur mickle-gemote, willena- 
&emole , où assemblée d’hommes- 
sages , étoit une espèce de parlement 
composé des seigneurs et des hommes 
francs, Lorsque le christianisme se 
fut introduit en Angleterre , les 
évêques furent admis au nombre 
des juges de la nation, 


PARLEMENT AIRE , adj. et s. 
de parliamentum , colloque , pour- 

arler. 

(Marine) Parlementaire , ou 
vaisseau parlementaire ; c’est un 
vaisseau qui est expédié en tems de 
guerre vers une puissance ennemie , 
soit pour échange de prisonniers, ou 
pour quelqu’autre expédition de dé- 
pêches, où propositions utiles aux 
deux ennemis. Un tel bâtiment est 
désigné par un pavillon ou signal 
convenu , qui est ordinairement le 
pavillon de sa propre nation à poupe, 
et celui de la nation chez la- 
quelle il est envoyé, à la tète du 
mât. Il ne doit point être armé en 
guerre; il ne doit porter aucune 
espèce de marchandise. En remplis- 
sant ces conditions, il est à l’abri 
d’être saisi, et fait librement son 
voyage. 

PARLEMENTER , v. n. même 
vrigine que parlement. 

Art milit. ) Parlementer se dit 
d’un officier commandant qui, étant 


, attaqué dans une place, fait des pro- 


positions au commandant des enne- 
mis de lui rendre la place à certaines 
conditions. 

On n’est admis à parlementer que 
lorsqu’il reste encore quelques dé- 
fenses et qu’on peut disputer quelque 
tems. Les propositions qui se font 
ordinairement par écrit, sont portées 
par un tambour ou trompette ; quel- 


e : 
PAR 


quefois elles sont faites de vive voix 
par un officier intelligent , mais tou- 
jours accompagné d’un tambour ou 
trompette. 

PARNASSE , s. m. du grec œap- 
vnagos (parnéssos). 

( Poésie) Célèbre montagne de 
la Phocide, qui étoit consacrée à 
Apollon et aux Muses. Ce mot se 
pee figurément pour les poëtes et 
a poésie; les nourrissons du Par- 
nasse , pour les poëtes ; Je Parnasse 
francois , pour la poésie françoise. 

PÂRODIE, s. f. du grec œupodix 
( parôdia ) ,formé de æapà , contre, 
et d’&dn (odé), chant: contre- 
chant. 

( Liltéral.) Sorte de poëme bur- 
lesque qui consiste à détourner le 
vrai sens de quelques pieces de vers, 
pour leur donner un sens malin, 
bouflon ou railleur, 

Les Grecs paroissent avoir été les 
inventeurs de la parodie ; du moins 
on cite parmi les premiers parodistes 
un certain Henri Etienne qui floris- 
soit vers la g®e, olympiade. 

Les premitres parodies modernes 
sont Ulysse et Circé, et Arlequin 
Phaélon, qui parurent en 1691 et 
1692. 

(Musique) Parodie , en termes 
de musique , s'entend d’un air de 
symphonie dont on fait un air chan- 
tant en y ajustant des paroles. Dans 
une musique bien faite , le chant est 
fait sur les paroles, et dans la paro- 
die, les paroles sont faites sur le 
chant. 

PARODIQUE , adj. du grec œa- 
poduxos (parodikos), qui marche, 
qui passe régulièrement, de rapà 
(para) , et de 690s (hodos) , chemin. 

( Géom.) Degrés parodiques ; 
c’est, en parlant d’une équation , le 
nom que quelques anciens auteurs 
d’algèbres donnent aux différens 
termes qui se suivent sans interrup- 
tion dans une équation ordonnée , 
du second, du troisième , du qua- 
trième degré, et dont les exposans 
croissent et décroissent en progression 
arithmétique. 

PARO!I ,s. f. du latin paries, 
muraille, 

(Hydraul.) T1 se dit de tous les 
côtés intérieurs, ou bords d’un tuyau 
ou d’un vase, 

( Anal.) Paroi se dit aussi des 


PAR 61 


clôtures et des membranes qui fer- 
ment les parties creuses du corps. 
Les parois de l'estomac, des in- 
testins , de la vessie , etc. 

PAROISSE , s. f. du grec rapoiniæ 
( paroïkia) , formé de œapà (para), 
proche , et d’ésxos ( oikos), maison, 
demeure : demeure voisine, voisi- 
nage. M 

( Hist, ecclés. ) Eglise desservie 
par un curé, ou certaine étendue de 
territoire sur lequel s’étend la juris- 
diction spirituelle du curé. 

PAROLE , s. f. du latin barbare 
parola , contraction de parabola , 
dont les Italiens ont fait parole, et 
les espagnols palabra. 

( Elocut. ) Mot prononcé; la 
faculté naturelle de parler. 

( Physique ) Les physiciens en- 
tendent par parole un son articulé, 
et qui est rendu tel par le moyen de 
la langue et des lèvres. 

(Musique ) Paroles est encore 
le nom qu’on donne au poëme que 
le compositeur met en musique. On 
dit de certains opera italiens, et 
même francois , que la musique en 
est bonne, mais que les paroies en 
sont détestables. 

PARONOMASE , s. f. du grec 
æupx (para), proche, et d’éyouæ 
(onoma ), nom : proximité , res- 
semblance de deux mots. 

( Elocut. ) Figure de réthorique , 
par laquelle on renverse le sens d’un 
mot par un autre dont le son est à 
peu près le mème , mais dont la 
signification est très-différente. 

PARONYME ,s. m. du grec &æ202 
(para), proche, et d’éveua (onoma), 
nom. 

( Gramm. ) Mot qui a de Paffinité 
avec un autre par son étymologie. 

PAROTIDE , s. f. du grec œapa 
(para), auprès, et d’oùs ( ous LE 
génit. æTes ( Glos ) , oreille : proche 
l'oreille, 

( Anat. ) On appelle parotides 
deux grosses glandes salivaires, blan- 
châtres , inégalement oblongues , et 
inégalement bosselées, situées cha- 
cune entre l’oreille externe et la 
branche postérieure ou ascendante 
de la mâchoire inférieure , et un peu 
avancées sur la portion voisine du 
masséter. 

( Chirurgie ) Les chirurgiens en- 


é2 PAR 


tendent par parotide une tumeur 
centre nalure qui occuye ces glandes, 
ct qu’on appelle vulgairement oreil- 
ion , ou orillon. 

FAROXYSME , s. m. du grec 
mapo£vsuos (f “rOxuSnios ee IXTI 
tatiou ,; iornié de œapæ (para), 
beaucoup, et d’'ogus ( Oxus ), aigu: 
ü:saigu. # 

(1Hed. ) Acces, invasion, redou- 
bleuent , tems le plus violent de la 
u alad.e , auquel la cause morbifique 
exerce je paus ses forces par des 
syn:plomes pius graves ou plus nonmi- 
PTreLlix. 

Les jaroxysmes sont périodiques, 
Icriqu’iis icvicunent par intervalles 
réglés, come les acces des fievres 
intérmuitentes , les redoubiemens des 
levres continues, où 1is n’observent 
aucune rgie, Comme linvasiou de 
Pépilepsie , de Papopiesie, de asth- 
me, de la passion hvstérique, les 
accés de la rage, de la folie, etc. 

PARQU£L'I , s. m. diminutif de 
PARC (voy.ce mot), cloture. 

( Pratique ) L’encios destiné pour 
les avocats dans les salles où se tient 
laudience. 

( Jeux scén. ) Parquet se dit 
encore de la piutie d’une salle de 
spectacle , plus i asse que le théâtre , 
et où l’en est assis. 

PARRICIDE,s. m. du latin parri- 
cidium pour palricidiun : ceiui qui 
iue son pere, et par extension ceiu] 
qui {ve sa mere , où son Here, ou sa 
sœur , ou ses eulans. 

PAR" ,s.m. du lat. parlus , ac- 
couchement , enfantement, 

( f’ruuque ) Accouchement. Il se 
dit aussi ue l’enfant doni uue femme 
est accoucuée, 

Suppression de part ; cest le 
aine de celui où celle qui met un 
obsiacie à la naissance d’un enfant , 
ou qui ote la connoissance de son 
existence ou de son état. 

dupposuion de part ; cest la 
supyosition d’un eutaut à la place 
d’un autre ; c’est encore le crime 
d’un homme ou d’une femme qui se 
disent pere et‘meie d’un enfant qu’ils 
savent bien ne pas leur appartenir, 

PART ,s. f. du jat. pars, partis, 
dérivé de parliri, séparer : portion 
de quelque chose qui se divise en 
plusieurs personnes. 


LI 
PAR 

( Pralique ) Part héréditaire ; 
c’est ce qui revient à quelqu'un dans 
une succession à titre d’héritier, 

(“Karine ) Etre à La part ; on se 
sert de cette expression, en parlant 
des équipages des bâtimens mar- 
chaxds , lorsque le capitaine et ies 
propriétaires sont convenus acc ies 
matelots de leur donner une part 
dans les profits du voyage , pour ieur 
servir de paiement au lieu de tant 
par mois. 

Les corsaires sont tous à la part, 
et les parts de prise sont réglées 
par la loi. 

: PARTANCE , s. f. du verbe par- 
ir, partit, se séparer. 

(/Harine ) C’est le tems du dé- 
pat, ou le départ même. 

Coup de pariance ; C’est un conp 
de canon tiré d’un vaisseau avant le 
départ , pour avertir ceux de léqui- 
page, qui sont à terre , de se rendre 
à bord, 

Signal de partance; ce signal se 
fait ordinairement en déferlant le 
petit hunier, et en tirant en méme 
tems un coup de canon. 

Point de partance ; C’est un point 
que lou fixe sur les cartes marines, 
au moment de perdre la vuedes terres 
du pays d’où lon part, afin de cal- 
culer la route à faire par le vaisseau , 
depuis ce point bien certain, et bien 
déterminé par des relevemens pris 
de difiérens points remarquables des 
cotes voisines. 

PARTI,s. m. dulat, pars, partis, 
dont on a fait particus, pour par- 
tisans, 

( Polit. ) Union de plusieurs per- 
sonnes contre d’autres, qui ont un 
intéret contraire. 

Homme de parti; celui qui se 
montre crédule et passionné pour 
tout ce qui intéresse son parli. 

Esprit de parti ; cest la disposi- 
tion d'esprit, qui porte un homme 
de parti à aitérer tous ses Jugemens 
et ses récits, en faveur du parti qu'il 
a embrassé. 

( Art muilit,) Parti se dit aussi 
d’un corps de cavalerie, où d’infan- 
trie, qui va dans le pays ennemi, à 
la découverte , et au pillage. 

On envoie des partis à la guerre, 
pour faire des priSonniers etavoir des 
nouvelles de l'ennemi.On commande 


PAR 


des partis, on détache des partis , 
on tombe dans des partis. 

PARTI, IE, adj. du lat. partilus, 
de partior, diviser. 

( Botan.) Il se dit des parties des 
plantes profondément divisées par des 
incisions aiguës, Ses composés sont 
biparti, tripartt , quadriparti, etc. 
selon le nombre des incisions ; et 
lorsqu'on ne détermine point ce 
nombre, on dit multiparti. 

PARTIBLE, adj. du lat. parti- 
bilis , de partior, diviser, séparer. 

( Botan. ) El se dit des parties des 
plantes susceptibles de divisions spon- 
tanées. Les valves des capsules min- 
ces sont souvent bipartibles ; le 
fruit des graines est quinquepar- 
Lible. 

PARTIBUS. Jr partibus, sous 
entendu , znfidelium. 

( Hist ecclés.) Phrase latine 
adoptée en françois, et qui se dit de 
celui qui a un titre d’évêché dans les 
pays occupés par les infidèles, Un 
évèque in partibus. 

PARTICULE , subst, f, du latin 
particulo , diminutif de pars, petite 
parhe. 

( Gramum. ) Petite partie du dis- 
cours, dont la fonction est d’énoncer 
une affection existante dans la per- 
sonne qui parle ; de facon que chaque 
particule soit une image de quelque 
mouvement intérieur , et qu'à la 
peinture de la pensée, elle ajoute 
celle de la situation, soit de l'ame 
qui sent , soit de Pesprit qui 
peint et qui voit. Delà la division 
en particules interjeclives , et les 
particules discursives. 

( Physiq. ) Les particules sont 
les petites parties dont on suppose 
que les corps naturels sont composés. 
Un les appelle aussi parties inté- 
granles d’un corps naturel. 

Les particules sont les élémens des 
corps; c’est leur arrangement diflé- 
rent, et leur contexture avec la dif- 
férence de cohésion , qui constitue 
les différentes sortes de corps, durs, 
mous , secs , liquides , pesans, ie- 
gers , etc. 

PARTIE , s. f. du latin pars, 
partis, portion d’un tout, 

( Grammaire) Partie d’oraison; 
ce sont les mots dont le discours est 
composé, comme larticie, le nom, 


FAR 63 
le pronom , le verbe, Pinterjection , 
la conjonction. 

(nat. ) Les anatomistes dis- 
tinguent les parties qui constituent 
le corps de l’homme, en parlies so- 
lides , ou fluides. 

Parties solides ; ce sont les subs- 
tances qui résistent au toucher, et 
dont l’usage est non-seulement de 
former le corps, mais de servir à 
contenir des fluides. 

Parties fluides ; ce sont les subs= 
tances contenues dans les différens 
vaisseaux du corps, et composées de 
petites molécules détachées les unes 
des autres , susceptibles de mouve- 
ment, et qui cèdent facilement au 
toucher. 

On divise encore les parties orga- 
niques du corps, par rapport à leurs 
usages, en parties nobles, lors 
qu’elles exécutent des fonctions né- 
cessaires à la vie, comme le cœur, le 
cerveau ; et en parties ministrantes 
ou auxiliaires , lorsqu'elles servent 
seulement à des usages ordinaires ; 
comme les bras , les jambes, etc, 

On dit encore les parties nalu- 
relles, pour les parties de la géné- 
ration. 

( Pratique) Partie signifie aussi 
celui qui plaide. 

Partie civile; cest en matière 
criminelle celui qui est accusateür. 

Pariie publique; c’est le procureur 
impérial, 

Prendre son juge à partie ; c’est 
Vaccuser d’avoir prévariqué. 

(Commerce ) Partie se dit encore 
d’une somme d’argent qui est due 5 
il avoit à recevoir une partie de 
mille francs. 

Parties simples, parties doubles; 
c’est, parmi les négocians et ban- 
quiers, différentes manières de tenir 
les livres de commerce et de dresser 
les comptes. 

En termes de compte et de finances, 
on appelle partie prenante celui qui, 
en vertu de son titre, a reçu ou doit 
recevoir une somme, 

(Ærith.) Parties aliquantes ; ce 
sont celles qui, étant répétées un 
certain nombre de fois, ne peuvent 
jamais mesurer exactement le tout ; 
5, par exemple, est une partie ali- 
quante de 12, #7, ALIQUANTES, 

Parties aliquotes; ce sont celles 
qui, étant répétées ua certain nombre 


64 PAR 
de fois, mesurent exactement le tout. 

( Calcul intégral) Difjérencier 
par parlies ; c’est, lorsqu'ayant une 
fraction de a, y z, par exemple, 
on la différencie en regardant x, y 
comme constant , et z comme va- 
riable ; ou y z comme constant et 
y comme variable. 

(Musique ) Partie est le nom de 
chaque voix ou mélodie séparée dont 
la réunion forme le concert. 

Comme un accord complet est 
composé de quatre sons, ilya aussi 
dans la musique quatre parlies prin- 
cipales, dont la plus aiguë s'appelle 
dessus , et se chante par des voix 
de femmes, d’enfans ,ou de musici ; 
les trois autres sont la Aaule-contre , 
la taille et la basse, qui toutes ap- 
partiennent à des voix d'hommes, 

Il y a aussi des parlies tinstru- 
mentales ; savoir : le dessus, la 
quinte, la taille et la basse; mais 
ordinairement le dessus se sépare en 
deux , et la quinte s’unitavec la taille 
sous le nom commun de vocale, 

Il ya des parties qui ne doivent 
être chantées que par une seule voix, 
ni jouées que par un seul instrument, 
et celles-là s'appellent récitantes, 
D’autres parlies s’'exécutent par plu- 
sieurs personnes chantant ou jouant 
à lunisson , et on les appelle parties 
concertantes , ou parties de chœur. 

PARTITION, s. f. du latin par- 
Hilio, de partior, diviser, séparer : 
division. 

( Husique) Collection de toutes 
les parties d’une pièce de musique, 
où lon voit, par la réunion des par- 
ties correspondantes , l'harmonie 
qu’elles forment entr’elles. 

(Facteur d'orgues ) Partition est 
aussi une ocfave, ou un peu plus , 
qu’ils accordent d'abord vers le mi- 
lieu du clavier, et sur laquelle ïls 
accordent ensuite tout le reste, 

(Météorol.) Partition du baro- 
mètre ; c’est la division en sept par- 
ties, entre le plus haut et le plus 
bas degré du mercure, pour marquer 
les variations de atmosphère. 

PARTOLOGIE , s. f. du latin 
partus, accouchement, enfantement, 
et du grec hoyos (logos), discours, 
traité. 

(Méd.) Patie de la médecine 


PAS 
qui a pour chjet de traiter de Pac- 
couchement, 

PARULIE , s. f, du grec œapx 
(para), proche, et d’oùaov ( hSS 
gencive, 

(/Méd.) Inflammation des gen- 
cives , qui vient quelquefois à suppu- 
ration, S'il y survient une excrois- 
sance de chair,on l'appelle EPULIE. 
Voy. ce mot. 

PAS, s. m, du latin passus. 

( Géom.) Le mouvement que fait 
un animal en mettant un pied Pun 
devant lautre ; cest aussi l’espace 
qui se trouve d’un pied à l’autre 
quand on marche ; dans ce dernier 
sens, on Pemploie pour signifier une 
mesure qui varie selon les lieux où 
elle est en usage. On distingue le 
pus en pas ordinaire , en pas com- 
mun, et en pas double, ou pas 
géométrique. Le premier est de 4 
pieds et demi Ge millimètres }, et 
le second de 5 pieds (1624 milli- 
mètres. ) 

(Mécan.) Pas de vis ; c’est la 
distance qui se trouve entre deux 
cordons où trois immédiatement con- 
sécutifs de la spirale qui forme la cir- 
conférence de la vis. 

(Art milit.) Pas se dit aussi de 
la diverse manière de marcher des 
troupes : pas ordinaire , pelil pas , 
pas redoublé, pas de charge. 

(Equitation) Pus se dit des al- 
lures naturelles d’un cheval : Bon 
pas, grand pas, pas rude,pas doux. 

(Danse) Pas, en termes de 
danse , s'entend des manières dif- 
férentes de conduire ses pieds en 
marchant, en sautant, en pirouet- 
tant. Pas droit, pas grave, pas 
battu, pas tourné , pas lortllé, pas 
relevé, pas balancé, pas coupé , 
pas dérobé, pas glissé, pas chassé, 
pas tombé, pas mignard. 

Pas se dit aussi de plusieurs pas, 
comme le pas de menuet , le pas 
de couranie , le pas de bourée , etc. 

Pas de deux , pas de trois , etc. ; 
c’est une entrée dansée par deux © 
trois acteurs. » 

( Géogr.) Pas se dit d’un passage 
étroit dans une vallée ; dans une 
montagne, dans une mer , ou d’une 
mer à lPautre : le Pas de Suze , le 
Pas des T'hermopyles, le Pas de 
Calais, pour le Détroit de Ca- 
las , etc, 


? 


( Chevalerie) 


PAS 
{ Chevalerie) Pas d'armes j c’e- 


toit une place que les anciens che- 
vahers entreprenoient de défendre , 
comme un pont , un chemin, etc., 
par lequel on ne pouvoit passer sans 
combattre la personne qui le gardoit, 

Les chevaliers qui défendoient le 
pas, pendoient leurs armes à des 
arbres, à des poleaux , à des co- 
lonnes, etc., élevés pour cet usage; 
et quiconque étoit disposé à disputer 
le passage, touchoit une de ces ar- 
moiries avec son épée, ce qui étoit 
un cartel que Pautre étoit obligé 
d’accepter : le vaincu donnoïit au 
vainqueur le prix dont ils étoient 
convenus avant le combat. 

PASIGRAPHIE, s. f. du grec æùc 
( pas ), tout, et de ypa (grapho), 
écrire : écriture universelle, 

( Diplomalique ) C’est le nom 
d’un systemed’écriture nouvellement 
inventé, au moyen duquel on peut 
être lu et entendu parmi toutes les 
nations, sans traduction, 

PASILALIE, s f. du grec æxé 
(pas), tout, et raw ( luleo), 
parler : Part de parler à tous. 

( Diplomatique) C’est Pécriture 
A co parlée, Dans cet art, 
es caracteres représentent non-seule- 
ment la pensée , mais encore les 
lettres de Palphabet, et ils expri- 
ment , par leur réunion, des termes 
nombreux qui n’ont aucun rapport 
avec ceux des idiômes connus. La 
puasigraphie et la pasilalie sont de 
l'invention de M. de Maimieux. 

PASQUINADE ,, s. f, de Pasqui- 
nus, nom propre. 

( ZLittéral. ) Placard satirique, 
ainsi appelé, parce qu’à Rome on 
Pattache à une statue de marbre, 
placée au coin du palais des Ursins, 
et qui reprécente un certain Pas- 
quin ,savetier, d’autres disent bar- 
bier, grand railleur , qui se plai- 
soit à donner des brocards à tous les 
passans, et dans la boutique duquel 
tous les rieurs de son tems avoient 
coutume de s’assembler, 

Pasquinade se dit aussi par ex- 
tension de toute satire, raillerie , ou 
bon mot, quoiqu’elles n’aient point 
été attachées à la statue de Pasquin, 
ou méme quand elles auroient été 
faites à Paris. Dans les satires qui 
sont attachées à la statue de Pas- 


Tome LIL, 


PAS 65 


quin, celui-ci s'adresse d'ordinaire 
à Warforio; autre statue de Rome, 
où /Hurforio à Pasquin , que l’on 
fait répliquer. 

La signora Camilla, sœur de 
Sixte-Quint, et qui avoit autrefois 
fait la lessive, étant devenue prin- 
cesse , on vit le lendemain Pasquin 
avec une chemise sale ; /Harforio 
lui demandant la raison d’une si 
grande négligence : c'est, répondit-il, 
que ma blanchisseuse est devenue 
princesse. 

PASSAGE ,s, m. du mot lat. barb, 
passare, passer, fait de passus , pas: 
action de passer, 

(Art militaire) Passage d’un 
défilé, passage d'une rivière ; une 
armée en marche peut avoïr besoin 
de s'emparer d’un défilé : on le fait 
avec un corps de dragons , afin de 
prévenir l’ennemi par la diligence de 
ia marche , ou avec de petites pieces 
de canon, et des charrettes d'outils, 

Passage d'une rivière ; il se fait 
ou de surprise, ou de vive force. Dans 
le premier cas, on engage, par ces 
mouvemens , l’ennemi à se porter 
dans les lieux éloignés de celui où 
Pon prétend passer, et alors il faut 
éviter de lui donner de la jalousie sur 
cet endroif , soit en lui dérobant ses 
contre-marches, soit en lui cachant 
soigneusenrent le transport de ses 
bateaux, 

Dans l’autre cas, il faut, par le 
choix du terrein, se rendre maitre 
de la rive opposée; pour y réussir, il 
faut que le terrein commande celui 
de lennemi, et choisir autant que 
Pon peut, un endroit où les barques 
et les bateaux puissent etre à couvert 
de quelques îles, etc. 

(Marine) Passage se dit en termes 
de navigation, de la somme que paie 
un passager, sur un vaisseau mar- 
chand, pour le transport de sa per- 
sonne et de ses effets, d’un port à 
un autre, sa nourriture ordinaire- 
ment comprise. 

Il se dit aussi de Paction de passer, 
et faire la traversée sur un bâtiment 
pour aller d’un lieu à un autre. 

( Astron. ) Passages sous le 
soleil ; les planètes inférieures, Mer- 
cure et Vénus, lorsqu'elles passent 
précisément entre le soleil et la tene, 
forment un phénomène très-remar= 


E 


66 P AS 

quable et très - important pour l’as- 
tronomie. On les voit comme une 
tache noire quitraverse, dans l’espace 
de quelques heures, le disque du 
soleil : e’est ce qu’on appelle pas- 
sage sur le soleil. 

Képler fut le premier qui en 1027, 
osa marquer le tems où Vénus et 

Zercure passèroient devant le soleil ; 
mais Képler n’avoit pu donner à ses 
tables un degré de perfection assez 
grand pour annoncer, d’une manitre 
exacte et infaillible, cesphénomènes 
qui tiennent à des quantités fort pe- 
tites, et fort difficiles à bien déter- 
miner, 

Halley calcula, en 1601, plusieurs 
passages de Mercure et de Vénus 
sur le Soleil ; mais il y en a plusieurs 
qui ne pourront avoir lieu , parce que 
Ja latitude sera plus grande qu’il n’a- 
voit cru. M. de Lambre a refait les 
calculs de Halley, avec un nouveau 
soin, et ila fait une table qui s’étend 
jusqu’à la fin du dix-neuvièmesiecle, 
et contient quarante passages. 

Passage au méridien , où cul- 
minalion ; C’est le tems où un astre 
est le plus élevé, et à distance égale 
de l’orient et de l'occident. 

Les astronomes observent sans ce*se 
les passages des astres au méridien , 
pour déterminer leurs ascensions 
droites , et cest le fondement de 
toute l’astronomie. 


Instrument des passages, où lu- 
nelle méridienne ; c’est une lunette 
qui tourne sur un axe, et qui sert à 
observer les ascensions droites des 
astres, par le moyen de leur passage 
au méridien. Elle peut servir aussi 

our régler les pendules, en obser- 
vant l’instant auquel le soleil passe 
au méridien. 

Roenier fut le premier qui, en 
1680, fit construire à Copenhague un 
pareil instrument ; mais il y man- 
quoit dans ce tems-là beaucoup de 
choses ; Pon peut dire que ce n’est 
que depuis 1735 , que M. Short a 
donné à cet instrument une entière 
pertection. 

( Musique ) Passage, en musi- 
que , se dit des ornemens dont on 
charge un trait de chant, pour Por- 
dinaire assez court, lequel est com- 
posé de plusieurs notes où diminu- 
tions qui se chantent ou se jouent 


PAS 


tres-Jégbrement, C’est ce que les Ita 
liens appellent aussi passo. Mais 
tout chanteur en Italie est obligé de 
savoir composer des passi.. 

( Peinture) Les passages , dans 
le langage des peintres , sent des 
nuances dégradées ou des tons mêlés, 
rompus, qui donnent à la couleur 
générale et au clair-obscur une bar- 
monie et une vérité dont on est 
frappé ; c’est la transition d’un ton 
à un autre, et des lumières aux 
ombres. #oy. DEMI-TEINTE, 
ACCORD, HARMONIE. 

PASSE, s, f. même origine que 
PASSAGE , PAS , etc. 

( Marine) Canal ou passage étroit 
et tortueux eniie des bancs et des 
rochers cachés sous Peau, à l’entrée 
d’un port, d’une rade, ou d’une ri- 
vitre. On balise, on marque avec 
des BALISES ( voy. ce mot), les 
passes au voisinage d’un port. 

PASSE -AVANT , ou PASSA- 
VANT ,s. m. 

( Commerce, finances ) Billet 
portant ordre de laisser passer libre- 
ment les marchandises , qui ont déjà 
payé le droit, ou celles qui en sont 
exemptes. 

( Marine ) Passe-avant se dit 
aussi de deux planchers établis , Fun 
à babord, Pautre à tribord, à la 
bauteur du plat-bord , pour commu- 
niquer du gaillard d’arrière à celui 
d'avant. 

PASSE-DEBOUT, s. m. se dit, 
en termes de finances, d’une per- 
mission de laisser passer des mar- 
chandises au travers d’une ville , 
d’une province , sans payer aucun 
droit. 

PASSEPORT , s. m. Pasquier 
dit que ce mot est une corruption 
de passe-partout. 


( Econ. polit. ) Ordre écrit donné 
par le souverain , ou en son nom, 
pour la liberté et la sûreté du pas- 
sage des personnes, des hardes, des 
marchandises, ete. 

{ Marine) Passeport , ou congé 
de bätiment marchand ; c’est une 
patente ou permission du souverain , 
quisautorise un bâtiment marchand 
de sa nation à faire le commerce, 
et le fait reconnoître par-tout où sa 
nation n’est pas en gucrre. Un bâti- 


PAS 


ment trouvé à la mer sans passe- 
port est réputé forban. 


PASSE-VIN, s. m. composé des 
mots passe, passer et vin. 

( Hydrost.) Instrument qui sert 
à faire traverser une liqueur plus 
pesante par une autre moins pesante, 
placée sous la première, en les fai- 
sant mutuellement changer de place. 
Ceite expérience se fait ordinaire- 
ment avec de l’eau et du vin , d’où 
vient le nom de passe-vin. 

PASSION , s. f. du latin passio , 
fait de patior, passus , souffrir : souf- 
france , mouvement de l’ame , affec- 
tion violente. 


( Elocut, ) Les passions sont 
comptées , en rhétorique , pour le 
troisieme moyen de persuader, 

On fait usage dfs passions , sur- 
tout dans la péroraison ; c’est propre- 
ment leur place. L'orateur se sert 
aussi des passions dans les autres 
parties du discours, mais avec bien 
plus de ménagement : il les piace 
apres chaque récit, ou apres la preuve 
de chaque fait. 

( Med.) Passion se prend aussi 

our souffrance , affection ou ma- 
Le 

Passion hystérique ; c'est le nom 
que lon donne à une maladie parti- 
culière aux femmes , et que l’on dé- 
signe encore sous le nom d’afféclions 
vaporeuses ; où simplement va- 
peurs. Voy. HYSTERIQUE. 

Passion iliaque ; voy.ILIAQUE, 

Passion cœliaque ; voyez CŒ- 
LIAQUE. 

( Peinture ) Les peintres désignent 

ar ce mot toutes les affections de 
EL , toutes ses modifications , 
même la tranquillité : ainsi, chez 
eux, le mot passion est synonyme 
de sentiment. Lebrun à composé un 
Trailé des Passions , dans lequel 
il s’est attaché à décrire les différens 
effets qu'elles produisent sur les par- 
ties extérieures. 

(Danse) Les danseurs définissent 
la passion , un mouvement du corps, 
accompagné de certains traits sur le 
visage qui marquent une agitation 
de VPame. 

Dans un habile danseur, les bhas, 
les mains , les regards, les tours de 
tète, tout doit exprimer le caractère 
de La passion quil vient Ge rendre. 


P'AS 67 


Cette expression paroit bien mieux 
dans les visages vus de profil que 
dans ceux qui sont vus de face. 


PASTEL , s. m. de l'italien pas- 
tello, fait du lat. pastillus | pas- 
tille , petit gâteau. 

( Peinture ) Sorte de crayon fait 
de couleurs pulvérisées, mêlées , soit 
avec du blanc de plomb , soit avec 
de la céruse ou du tale, et incerporées 
avec une eau de gomme. 

Dans la peinture au pastel, les 
crayons font l'office de pinceaux. 
C’est , de toutes les manières de 
peindre, celle qui passe pour la plus 
facile et la plus commode; mais elle 
a le désagrément de s’affoiblir aisé- 
ment et de se dégrader par divers ac- 
cidens inévitables. Lonot et Terfs- 
tein, peintres allemands, sont par- 
venus à donner de la solidité aux 
crayons , et à fixer d’une manière 
plus durable toutes les parties d’un 
tablean, 

( Botan. ) Pastel est aussi le nom 
d’une plante que l’on cuitive sur les 
borüs de la mer, et particulièrement 
dans les départemens méridionaux ; 
ainsi nommée parce qu’on réduit ses 
feuilles en pâte, et ersuite en petits 
géteauz, ou pastilles, qui four- 
uissent une excellente teinture bleue 
très-solide, et dont on peut varier 
les nuances. 

PASTICHE , s. m. de lifalien 
pashccio, pâté. 

(Peinture) On donne ce nom à 
des tableaux qui ne sont ni origi- 
naux , N1 COpIeS, Mais qui Soit COM 
posés de différentes parties prises 
dans d’autres tableaux , comme un 
pâté est ordinairement composé de 
différentes viandes. 

Pastiche se dit aussi par exten- 
sion des ouvrages qui sont bien en 
effet de Pinvention de celui qui les 
a faits, mais dans lesquels 1l s’est 
asservi à copier la maniere d’ordon- 
ner, de dessiner , de colorer, de 
peindre d’un autre maitre auquel il 
avoit dessein de les faire attribuer. 

David Teniers avoit un talent 
particulier à contrefaire les bossans. 

Luc Giordaro, peintre napolitair, 
que ses compatriotes appeloient 14 
fa presto (le dépêche besogne), 
étoit, apres ES un des plus 

2 


64 PAT 


grands faiseurs de pastiches qui aït 
tendu des embüûches aux curieux. 

( Musique) Pastiche est aussi le 
voya d’un opéra composé de morceaux 
&e différens maitres. 

PASTILLE, s. £. du latin pas- 
tillus, petit pâté. 

( Parfumeur ) Pastilles odo- 
rantes ; Cest un mélange de poudres 
d’inis, de storax , de benjoin, et 
autres aromates, dont on forme uné 
espèce de pâte et qu'on garde dans 
un petit vaisseau d’argent. Lorsqu’on 
veut en faire usage ; on met Je vase 
sur un feu doux ou sur des cendres 
chaudes, La pâte s’échauffe et se ré= 
pand en vapeur d'une odeur tres- 
suave, 

( Pharmacie ) Pastilles du Le- 
want; on donne ce nom aux flerres 
bolaires qu’on apporte des îles de 
l’Archipei, sous la forme de pas- 
tilles, qui portent Pempreinte d’un 
cachet ; on les nomme aussi terres si- 
gillées. Elles sont employées comme 
remédes astringens et absorbans, 

{ Confiseur ) On donne encore le 
nom de pastilles à une composition 
de sucre en poudre et d’un peu de 
mélange de gomme adragant que lou 
aromafise avec toutes sortes d'odeurs, 
et dont on forme une pâte, On coupe 
ensuite cette pâte avec des emporte- 
pe de fer blauc, pour lui donner 
les difitrentes formes qu’on désire. 

PASTORALE ,s. f. du lat, paus- 
sor, berger, pasteur. 

(Art dramat, ) Pastorale est le 
aom dun opéra champètre dont les 
personnages sont des bergers, et dont 
Ja musique doit être assortie à la siim- 
plicité du voût et des mœurs qu'on 
Jeur suppose, 

( Musique) Une pastorale est 
aussi une pièce de musique faite sur 
dés paroles relatives à l’état pastoral, 
ou un chant qui imite celui des ber- 
gers, qui en à la douceur, la ten- 
dresse et le naturel. L'air d’une danse 
composée dans le même caractere 
s'appelle aussi pastorale. 

PATACHE , s. f. de Pitalien pa- 
ÉASEIG: 

(Marine ) Bâtiment que lon tient 
dans un port , auprès du lieu de dé- 
barquement, et du l’on établit un 
curps-de-qarde pour reconnoitre tout 


FAT 


ce qui s’embarque et se débarque , 
et veiller à la tranquillité et à la 
sûreté du port, sur-tout pendant là 
nuit, [l'y a aussi des pataches pour 
le Service dés douanes. 

PATE ,s. f, du lafin barb. pasta , 
dont les Italiens et les Espagnols ont: 
aussi fait pasla ,et les Anglois paste. 


( Econ. dom.) Farine détrempée 
et pétrie pour faire‘du pain , ou quel- 
qu'autre chose de semblable, bon à 
manger. . 

Pätes d'Italie ; ce sont des pates 
de farine composées et travaillées de 
différentes formes pour les potages et 
les ragoûts. 

( Papeterie) Pâte se dit aussi des 
chiffons réduits en bouillie avec la- 
quelle on fabrique le papier. 

( Poterie) C’est encore le nom des 
matières broyées et mêlées dans les 
proportions convenables pour for- 
mer des pièces de poterie, de porce- 
laine , etc. 

( Peinture ) ‘Peindre dans la 
pâle; Cest ainsi qu'on exprime la 
maniere des peintres qui chargent 
leurs tableaux de beaucoup de cou- 
leurs, et ont encore Part de fondre 
les tons et de retrouver, au milien 
de cette quantité de couleurs, les 
formes de la nature. 

Un tableau tout d’une pâte ; 
c’est celui où les couleurs sont cou- 
chées abondamment dans toutes les 
paies , et dont le maniement du 
pinceau , qui appartient à cette ma- 
niere , est par-tout soutenu. 

(Sculpture) Bonne pâle ; on se 
sert de ce mot quand on sent que 
Partiste a usé, grassement , large- 
ment et aïsément de ses matériaux. 
Cet éloge s'applique plus particuliè- 
rement aux ouvrages que les sculp- 
teurs font en terre, et aux plâtres 
formés dans les moules qui se fa- 
briquent sur leurs modèles. Quelque 
moëlleux que soit le travail d’un 
marbre , 1l n’est pas d'usage de lui 
appliquer lé mot de pale. 

( Gravure) Belle pate ; cette 
expression s’applique à une estampe 
dans laquelle le graveur a su donner 
de la souplesse, de la largeur , du 
moëlleux et de la couleur à ses tailles, 
il faut cependant observer que cette 
expression est plutot employée par 


EP AT 


les amateurs de la gravure, ou par 
les peintres , que par les graveurs 
eux-mêmes ; ceux-ci disent plutot, 
pour exprimer la même idée , qu’une 
planche est d’un burin large, d’un 
travail nourri, d’un grain moël- 
leux. 

PATE, s. m. du latin pasta, 
päte ; fait de pate. 

(Econ. dom.) Sorte de mets fait 
de chair ou de poisson mis en pâte. 

(Art milit, ) Pälé , en termes 
de fortihication, est une espèce de 
fer - à - cheval , c'est- à- dire , une 
plate-forme, ou terre-plein, dune 
figure irrégulière et le plus souvent 
arrondie en ovale. Il est bordé d’un 
parapet, et n’a ordinairement que la 
simple défense de front sans aucunes 
parties qui le flanquent. On les cons- 
truit le plus souvent dans des lieux 
marécageux pour couvrir la porte 
d’une place, 

(Imprimerie) Püäté se dit aussi 
d’une quantité de caractères mèlés 
etconfondus sans aucun ordre, Ce qui 
arive quand une forme se rompt par 
quelqu’accident. 

PATENT , TE , adj\ du latin 
paleo, ètre ouvert, être évident ; 
manifeste, 


(Diplomatie) Articles patents ; 
on appelle ainsi les articles d’un 
traité, d’une convention , qui sont 
rendus publics ; par opposition aux 
articles secrets qu'on se réserve de 
publier dans certaines circonsiances 
prévues dans ces articles. 

PATENTE , s. f, même origine 
que PATENT. 


(Æcon. polit.) On appelle ainsi 
un brevet que toute personne qui 
veut faire un commerce où exercer 
une industrie quelconque en France, 
est fenue d'acheter du gouverne- 
ment. 

Patente nationale, ou brevet 
d'invention ; c’est un brevet ac- 
@ordé aux inventeurs, aux auteurs 
de nouvelles découvertes, pour leur 
en assurer la propriété, et Pexercice 
exclusif, pendant un certain tems. 

PATERE, s, f. du latin paiera , 
formé de paleo, être ouvert. 

(Antiquités ) Vase dont les Ro- 
mans se servoient dans les sacrifices, 
On Pappeloit palére , palera, parce 


PAT C9 


qu’il avoit une grande ouverture, à 
la différence des autres vases, qui 
n’avoient qu’un cou, ou dont Pou- 
verture étoit plus petite que le corps 
du vase, 

PÂTEUX , SE, adj. de PÂTE : 
qui ressemble à de la pate. 

( Peinture ) Chairs päleuses ; 
on se sert de cette expression pour 
faire entendre que les chairs sont 
peintes largement , moëlleusement , 
et dans la pâte. 

Touche pateuse; Cest opposé 
de la touche sèche, }, TOUCHE. 

PATHETIQUE , adj. et s. du 
grec m2nrimoc ( pathétikos ); formé 
de 490c (pathos ), passion , affec- 
tion : qui aflecte, Qui émeut les pas- 
sions, $ 

(-Ænat,) Épithète que l’on donre 
à la quatrième paire de nerfs, À cause 
qu'ils font mouvoir les yeux d’une 
manière qui exprime les passions de 
l'ame, 

( Elocut.) Le pathétique, dans 
l'art oratoire , est une peinture forte, 
qui émeut , qui touche, qui agite et 
transporte l'auditeur hors de lui- 
méme, 

( Musique ) Le pathétique est 
encore un genre de musique drama 
tique et théâtrale, qui tend à peindre 
et à émouvoir les grandes passions , 
ct plus particulièrement ja douleur et 
la fristesse, 

Le caractère du pathélique n’est 
ni dans le mouvement, ni dans le 
genre, ni dans le mode, ni dans 
l’harmonie; il est dans l’accent pès- 
sionné, qui ne se détermine point 
par les règles, mais que le génie 
trouve et que le cœur sent, sans que 
Part puisse, en aucune mavivre, en 
douner Ja loi. , 

PATHOGNOMONIQUE, ri. du 
grec 7480c { pathos ), affection, 
maladie, et de yvwmovixcc ( ga6m0o- 
nikos ), qui dénote, qui indique : 
qui indique les maladies. 

{Héd. ) Epithète que l’on donne 
aux signes qui sont propres et parti- 
culiers à la santé , ou à chaque ma- 
jadie, et qui en sont inséparables, 
Par exemple, Vissue de Purine par 
une plaie de Phypogastre, est un 
signe palhogrononique que La 
+eSie EST pes CE, 


“a PAT 


PATHOLOGIE , s. f. du grec 
rraBoc ( pathos ), affection , mala- 
die, et de A6yos ( logos ), discours, 
traité, 

( Méd.) Partie de la médecine qui 
traite des maladies, de leurs causes , 
de leurs signes, de leurs sympto- 
mes ou accidens : ce que les auteurs 
expriment par ces quatre termes, 
NOSOLOGIE , ŒTIOLOGIE , 
SEMEÏOTIQUE , et SYMPTO- 
MATOLOGIE. F7 ces mots. 

PATHOS, s. m. du grec æ40e, 
qui signifie mouvement, passion, 
affection. 

(Art orat.) I ne s’emploie qu’en 
mauvaise part, et pour exprimer une 
chaleur aflectée et ridicule, dans un 
discours , ou dans un ouvrage, 


PATINE, s. f. diminutif de pâte : 

couverte. 
. ( Æntiquaires ) Espèce de vernis 
peturel qui se forme sur la surface 
des médailles, des statues de bronze 
d’une haute antiquité, 

Ce vernis , d’une couleur notrâtre, 
tirant sur le vert, n’a pas plus d’un 
centième de ligne d'épaisseur ; mais 
il est d’une si grande dureté, qu’il 
résiste quelquefois à la pointe du 
burin. Comme il est très-difficile de 
limiter ; les antiquaires en font un 
frès-grand cas, parce qu’ils le regar- 
dent comme la meilleure preuve de 
Vantiquité des mopumens qui en 
sont revêtus, Aureste, cette patine 
n’est que du véritable carbonate de 
cuivre suroxigéné , fort analogue au 
vert de montagne. 

PATOIS, s. m. de pater, patren- 
sis sermo , langage paternel. 

(Langues ) Langage rustique, 
grossier. 

PATRIARCHE, s. m. du grec 
FTATRIAPYNE (patriarchés), formé de 
æartpià ( patria), famille, et dapyèc 
{ archos F chef : chef de famille. 

( Ecriture sainte ) Nom qu’on 
donne à plusieurs saints personnages 
de Pancien testament, 

(Religion chrélienne)[se dit aussi 
des évêques qui ont occupé les grands 
siéges indépendans de léglise ro- 
maine ; comme les patriarches de 
Constantinople, d’Antioche, d’A- 
lexandrie, et de Jérusalem. 

PATRIMOINE, s. rm. du latin 


patrinionium. 


BY AU 
Pratique ) Bien de famille, 
Géogr.) Palrimoine de S'aint- 
Pierre ; c’est une province de l’état 
de l'église, en italie. 

PATRON, s. m. du lat. patronus, 
formé de paler, père : protecteur, 

(Relig. chrét.) En parlant des 
saints, il se dit du saint dont on porte 
le nom , et de celui sous l’invocation 
duquel une église est dédiée, etc. 

(ist. ecclés.) On appelle patron, 
dans les pays où il y a des bénéfices, 
celui qui a fondé un bénéfice, ou qui 
a droit d’y nommer. 

(Marine) On nomme patron, 
sur la Méditerranée, le capitaine ou 
maitre d’un bâtiment marchand; 
mais ce nom est affecté sur-tout à 
ceux qui commande des barques, ou 
d’autres petits bâtimens. 

Patron de chaloupe ; cest un 
officier marinier qui sert sur un vais- 
seau , et qui est chargé de la conduite 
de la chaloupe, et d’en commander 
Péquipage : 1l se tient au gouvernail. 

Patron de canôt; c’est un offcier 
marinier qui a les mêmes fonctions 
dans le canot. 

PATRONYMIQUE , adj. du grec 
œarip ( palér), père, et. d’oyouæx 
( onoma ) , nom : nom paternel, 

( Grammaire ) Les grammairiens 
appellent ainsi, des noms formés sur 
ceux du père, dela mère, ou de quel- 
qu'autre d’entre les aïeux de celui qui 
les porte. 

PAUCIFLORE, adj. du lat. pau- 
ci, pauca , peu, et de flos, floris, 
fleur. 

( Bolan. ) Portant peu de fleurs : 
plante paucifiore. ; 

PAUCIRADIE. EE , adj. du lat. 
pauci, pauca , peu, et de radius, 
rayon. 

( Botan. ) Ayant peu de rayons. 

Ombelle pauciradiee; c'est une 
ombelle qui est. composée d’un petit 
nombre de pédoncules. 

PAUME, s. f. du lat. palma. 

( Ænat, ) Le dedans , ou la partie 
concave de la main. 

Jeu de Paume; sorte de jeu 
où jouent deux ou plusieurs per- 
sonnes qui chassent et qui seren- 
voient une balle avec une raquette 
ou avec un battoir, dans un lieu 
préparé exprès. Il est ainsi appelé, 


PAY 

parce qu’autrefois ôn y jouoit avec la 
paume de la main, toute nue, ou 
avec un gand. Quelques-uns mirent 
ensuite des cordes à leurs mains, 
pour renvoyer la balle avec plus de 
force; après quoi on imagiua les ra- 
quettes. 

PAUPIÈRE, s. f. du lat. pal- 
pebra. 

-( Ænat. ) La peau qui sert à cou- 
vrir les yeux, et à les défendre d’une 
trop vive lumière. 

* PAUSE, subst. f. du lat, pausa, 


repos , cessation, intermission. 


( Musique ) Intervalle de tems 
qui , dans exécution, doit se passer 
en silence par la partie où la pause 
est marquée. Ÿ.TACET,SILENCE, 
Il y a la pause et la demi-pause. 


PAUVRE , adj. et s. dn latin 
pauper, qui possède peu. 

( Peinture) Une léte pauvre est 
une tete ignoble : une draperie 
pauvre , est celle qui manque de 
l'apparence d’ampleur, 

Une composilion pauvre est celle 
qui n'offre pas la richesse que pro- 
mettoit le sujet, Un dessin pauvre, 
est le même qu'on apnelle petit, 
mesquin , celui qui manque de gran- 
deur dans les formes. Delà, on ap- 
pelle pauvretés toutes les petites for- 
mes que présente la nature, quandon 
Pexamine de fort près, et que Part 
doit négliger, parce qu’elles s’éva- 
nouissent dès que l’on se place à une 
juste distance. 

PAVE, s.m.du lat. pavimentum, 
fait de pavire, battre, frapper, con- 
solider. 

(Ærchitect.) Chemin, terrein, 
lieu couvert de pierres, de cailloux, 
etc. , que l’on a battu et: consolidé , 
pour le rendre ferme , et capable de 
porter ce qui doit reposer ou passer 
par-dessus, 

Il se dit aussi par extension de la 
pierre dure , du carreau, etc., dont 
on se sert pour paver. 

Carthage est la premibre ville qui 
ait.été pavée ; Romerne le fut que 
188 ans après l’expulsion des rois. 
On ne connoissoit pas le pavé en 
France avant Charlemagne , et ses 
successeurs le négligèrent, entière- 
ment. Philippe Auguste fit paver 
Paris en 1211, et dissipa, par ce 
moyen , les épaisses vapenrsqui, dans 


PA Y WE 


toutes les rues , obscurcissoient Pair, 
et le rendoient infect et dangereux, 

( ist. nat. ) Pavé des géans 
{ v. chaussée des géuns ); assem- 
blage prodigieux de colonnes basal- 
tiques qu'on voit dans le comté 
dAntrim, sur la côte septentrionale 
de l'Irlande. 


PAVILLON , s. m. du laf. papr- 
Lio, papillon, dont les Italiens ont 
fait pudiglione. 

(Art milit,) Pavillon, en termes 
de guerre , est une tente de toile ou 
de coutil, qu’on élève sur des mâts 
pour se loger en campagne et à la 
guerre. Ÿ. TENTE, MARQUISE, 

On désigne encore par ce mot les 
drapeaux, les enseignes, les éten- 
dards, etc, 

(Architect. ) Pavillon est aussi 
un Corps de bâtiment , appelé ainsi 
à cause de sa ressemblance avec les 
pavillons d'armée. 


( Blason ) On appelle pavillon, 
ce qui enveloppe les armoiries des 
souverains , et dont l’usage est venu 
des anciens tournois, où l'on ex- 
posoit les armes des chevaliers sur 
des tapis précieux , sous des tentes 
et des pavillons, que les chefs des 
quadrilles faisoient dresser , pour se 
tenir à couvert jusqu’à ce qu’ils en- 
trassent en lice, 

(Marine) Pavillon, en termes 
de marine, est une enséigne , ou 


. éfendard d’étoffe légère, toile ou éta- 


mine, que Von déploie au vent dans 
les vaisseaux, et sur laquelle sont 
les couleurs, le blason , les armoi- 
ries, le chiffre, ou les marques dis- 
tinctives dé la nation à laquelle ap 
partient le bâtiment, pour le faire 
connoitre de loin en mer pour cé 
qu'il est. 

Le. pavillon se déploie le long dn 
bâron de pavillon, immédiatement 
au dessus du milieu de la poupe du 
vaisseau. 

Les vaisseaux de guerre mettent , 
outre ce pavillon de poupe, un au- 
tre pavillon plus petit, en avant ; 
au dessus dû beau-pré, qu'on appelle 
pavillon de beau-pré, Ce pavillon 
a les mèmes couleurs et là même 
forme que le pavillon: de poupe; 
quelquefois il n’en a que le canton 
ou yacht, 


LE PAT 


Les vaisseaux commandans des 
armées navales , escadres et divi- 
sions, portent de plus , à la tète d’un 
des mats, un pavillon qui désigne 
le grade et le rang du commandant. 

Un amiral porte le pavillon à la 
tète du grand mat; un vice-amiral 
le porte à la tete du mât de misaine ; 
et le contre-amiral à la tete du mât 
d’artimon, 

[i y a d’autres pavillons de dif- 
férentes couleurs, bandes et façons, 
qui servent à faire des signaux, etc. 
J’, SIGNAUX. 

(Anal. ) On appelle pavillon de 
la trompe de la matrice, lPextré- 
mité de cette trompe qui se termine 
par une expansion membraneuse , 
frangée , et comme découpée. 

On nomme pavillon de l'oreille, 
sa partie extérieure, disposée en ma- 
niere de coquiile différemment re- 
pliée. 

PAVOIS , s. m. de l'italien pa- 
vese pavesala, dont on a fait en 
franchis pavesade ; quelques - uns 
dérivent ce mot de pavo, paon, 
à cause de ses riches couleurs. 

(Marine) Les pavois sont des 
bandes de drap ou autre étofle, ser- 
vant principalement à orner et à re- 
coùvrir les balustrades ou batayoles 
qui font le tour du vaisseau, de 
Pavant à l’arrière, soit pour la dé- 
coralion, soit pour le combat, 

Pavoiser ; c’est orner le vaisseau 


de tous ses pavois ; et de plus, gar- 


uir les bouts de ses vergues, ses mâts, 
ses haubans et galhaubans, et toutes 
les parties qui sont le plus en vue, 
dun nombre infini de toutes sortes 
de pavillons ; flammes et banderol- 
lus. On pavoise en signe de réjouis- 
sance. 

PAYSAGE, s. m. de pays, et ce- 
lui-ci du lat. pagus , village, dont 
on à fait payen, pour Phabitant 
d'un village. 

( L'opographie ) Etendue de pays 

ue lon voit d’un seul aspect. 

(Peinture) Paysage, en pein- 
ture , est la représentation d’un pays, 
une imitation de quelque aspect de 
la campagne, ou autrement de la 
nature champêtre, 

La représentation qu’en fait la 
peinture, s'appelle tableau de pay- 


22 
sage, 
: 


PE A 


Les aspects que lon imite fidé- 
lement, et tels qu'ils se présentent , 
s'appellent vues. Ainsi l’on dit de 
Partiste qui emploie ainsi son talent , 
qu’il dessine ou qu’il peint des vues. 

Les aspects champetres , imités en 
partie d’après la vature , eten par- 
tie imaginés, sont des paysages 
mixtes, ou des vues composées. 

Les paysages créés sans autre se- 
cours que les souvenirs et limagi- 
nation , sont des représentalions 
idéules de la nature chamypétre. 

PESGE , s. m. du latin barbare 
pedag'um , que l’on trouve dans les 
anciens titres. 

(Finances) I s’est dit autrefois 
en général de toutes sortes d’im- 
pots qui se payoient sur les marchan- 
di-es qu’on transportoit d’un lieu à 
un autie. Maintenant , il se dit d’un 
droit qu'on prend sur les marchan- 
dises qui passent par certains lieux , 
par certaines villes, ou par les ports 
etrivieres, pour l'entretien desgrands 
chemins. - 

Péage se dit aussi du lieu où l’on 
paye ce droit, 

PEAU, s.f. du lat. pellis. 


( Anal.) Tégument qui enve- 
loppe tout le corps. La peau est un 
corps composé de fibres tendineuses, 
différemment entrelacées les unes 
dans les autres. Ces fibres tendineu- 
ses sont parsemées de filets nerveux , 
de vaisieaux sanguins, et de vais- 
seaux lymphatiques. 

La partie extérieure de la peau 
est garnie de papilles, appelées 
houpes nerveuses. Ces mamelons 
ou papilles constituent organe du 
tact : aussi, sont-elles plus remar- 
quables dans les parties fort sensi- 
bles, et où le tact est plus délicat, 
comme à la plante des pieds , à la 
paume de la main, et surtout au 
bout des doigts. 

(Méd.) Maladies de la peau ; 
v. LEPRE , GALE, CROUTEL, 
ERUPTIONS , DARTRES , ERY- 
SIPELE , VEROLE ( petite }, 
CHARBON , CANCER, TACHES, 
TEIGNE, PEDICULAIRE ( ma- 
Hidie GOUTTE-ROSE, PUS- 
TULES , BOUTONS , VERRUES, 
CORS , POIREAUX, HEMOR- 
ROÏDES, etc. 

(Peinture) Faire trop sentir la 


Pre 


pean, ne pas faire assez senlir 
la peau, sont des locutions très- 
communes dans le langage des arts 
de dessin. 

Faire trop sentir la peau, est le 
déiaut où tombent certains dessina- 
teurs ou sculpteurs, qui, ne sa- 
chant pas lire sous la peau la cause 
des mouvemens, ne sont affectés 
que des détails que présente cette 
enveloppe ; d’où il résulte un ou- 
vrage mou, dont le défaut ne peut 
jamais etre racheté pai la manicre 
d’opérer la plus ragoütante, suivant 
Vexpression consacrée à ce genre 
dexécution. 

IVe pas faire assez sentir la 
peau, est le défaut de ces savans 
myologistes, qui, trop confians en 
leurs connoissances , ne copient pas 
assez la nature, et n’operent que 
d'apres le résultat de leurs études 
anatomiques, 

PECCANT , TE, adj. de pécher, 
en lat. peccare. 

(Méd.) Humeurs percantes ; on 
appelle ainsi les humeurs qui ont de 
la malignité ou de l'abondance. 

A 

PECHE,, s. f. de piscts , poisson ; 
piseor, prendre du poisson , péècher : 
art, exercice, action de pêcher. 

Pour ce qui concerne la péche , 
voy. MORUE, BALEINE , HA- 
RENG , CORAIL, THON, MA- 
QUEREAU, SARDINE , etc, 

PECH-STEIN , s. m. mot alle- 
mandl, qui signifie pierre de poix. 

(Mineral) Substance qui ressem- 
ble , par sa contexture et sa cas- 
sure, à une résine ou à un bitume ; 
sa couleur ordinairement jaune bru- 
nître, ajoute encore à cette res- 
semblance. 

Les parties de PEurope où le pech- 
slein est le plus abondant , sont la 
Hongrie, la Saxe, le Gépartement 
du Puy-de-Dome , le Padouan, On 
trouve dans les couches marneuses 
des environs de Paris, et notam- 
ment dans la colline de Menil-Mon- 
fant , de petits rognons détachés 
d’une substince qui a beaucoup de 
ressemblance avec le pech-stein. 

PECHYAGRE , s. f. du grec 
æûyus (péchus), coude, et d’2ypz 


( agra), prise, capture. 
(Méd.) Espèce de goutte qui oc- 


cupe le coude, 


PED 73 

PECTORAL , adj. et s. dn lat. 

pectoralis, Fait de pectus , peclo- 
ris , poitrine, 

( Histoire juive ) Pièce de bro- 
derie que le grand prêtre des Juifs 
mettoit sur ses habits devant sa poi- 
trine. Le pecloral du grand pretre 
étoit riche et magnifique. 

( Relig. cathol.) Croix pecto- 
rale ; test une petite croix d’or 
que les évèques portent pendue au 
cou, pour marque de leur dignité. 

(Anat.) Grand pectoral, pelit 
pectoral ; ce sont des muscles qui 
ont leurs attaches à la poitrine. 

(Med) Remèdes pectoraux ; ce 
sont les remèdes propres aux mala- 
dies de la poitrine et des poumons. 

(Ichtiologie) Poissons pecto- 
raux, ou {horaciques ; C’est ainsi 
qu’on désigne les poissons qui ont 
les nageoires ventrales placées sous 
les nageoires pectorales. #7. THO- 
RACIQUES. 

PECULAT , s. m.-du lat. pecu- 
nia, argent, fait de pecus, trou- 
peu, et d'ablatio, enlèvement ; 
contraction de pecuniæ abilatio, 
enlèvement d'argent. 

( Pratique) Crime dont se ren- 
dent coupables ceux qui s’appro- 
prient , détournent , ou font valoir 
à leur profit personnel, les deniers 
publics. 

PECULE , s. m. du lat. peculum. 

(Pratique) Bien que peut acqué- 
rir celui qui est en la puissance d’au- 
trui 

PEDAGOGUE, s. m. du grec 
raid'arywysc ( paidagôgos), formé 
de æaïs (pais), enfant, ét d'aye- 
y2s) (agogos ), conducteur. 

Didact) Les Grecs nommoient 
pédagogues, es esclaves à qui ils 
donnaient le soin de leurs enfans, 
pour les conduire, les garder, et 
mêine leur donner les premières ins- 
tructions, 

Aujourd’hui ce mot ne se prend 
guère qu’en mauvaise part, et par 
dérision : cet homme fait le pé- 
dagogue. 

PEDALE ; s. £, mot purement 
italien, dérivé du lat. pes, pedis, 
pied. 

(Musique) Gros tuyau d'orgue , 
ainsi appelé parce qu’on le fait jouer 
avec le pied, 


PED 
Pédale se dit aussi des toüches de 
plusieurs instrumens , qui , étant 
abaissées avec le pied , servent à 
modifier le son de Pinstrument. 

PÉDANT , s. m. de l'italien pe- 
danle, qui pourroit avoir la meme 
origine que PEDAGOGUE. #. ce 
mot. 

( Didact.) Terme injurieux, et 
dont on se sert pour parler avec mé- 
pris de ceux qui enseignent les enfans 
dans les coiléges. 

IL se dit aussi de celui qui affecte 
hors de propos de paroitre savant, 

PEDARTHOCACE , s. m. du 
grec mais ( pais ), génit. mærdoc 
( paidos ) , enfant , jeune personne , 
d’apOpoy ( arthron ), jointure, et de 


>] 


4 
+ 


xaxoy ( kakon ), mal: maladie des. 


jointures aux enfans, 

( Med.) Maladie à laquelle les 
entans sont particulièrement sujets ; 
leurs jointures sont enflées , et ils ont 
assez communément les os cariés. 

PEDERASTIE , s. f. du grec 
œaic( pats), jeune garçon , et d’épæn 
(érao ), aimer : amour, passion pour 
les jeunes garcons: amour honteux 
entre des hommes, 

Pédéraste est celui qui se livre à 
la pédérastie. 

PEDESTRE, adj. du lat, pedes- 
dris , formé de pes, pedis, pied: 
qui va à pied, qui est à pied. 

(Sculpture) I n’est guëre d’u- 
sage que dans cette phrase : S'fatue 
pédestre , par opposition à stalue 
équestre. 

PEDICELLE , s. m. du lat, pedi- 
cellus , diminut. de pedunculus, 
pédoncule , diminut, de pes, pedis, 

ied, 

(-Bolan. ) Petit pédoncule propre 
de chaque fleur ; division du pédon- 
cule, ou pédoncule partiel. 

PEDICULAIRE , adj, dn latin 
pediculus, dans la signification de 
pou : qui concerne les poux, 

( Méd, ) On désigne ainsi une 
maladie dans laquelle il s’engendre 
beaucoup de poux. #7 PITHIASIS. 

PEDICULE, s. m,. du lat. pedi- 
culus , diminut. de pes, pedis, pied : 
petit pied. 

( Botan.) Espèce de queue propre 
à certaines parties des plantes, comme 
aux aigrettes, aux glandes, aux nqc- 


r 
PED 

taires, etc, Il ne faut pas confondre 

le pédicule avec le pédoncule, qui 

désigne la queue des fleurs et des 

fruits lorsqu’ils sont apparens. 

On nomme pédicule la tige des 
champignons , et celles de plusieurs 
plantes dont les parties de la fructi- 
fication ne sont pas bien apparentes, 
comme dans les lichens, les moi 
sissures, 


PEDILURE, s. m,. formé du lat. 
pes, pedis, pied , et de luo, laver. 

(Méd. ) Lavement ou bain des 
pieds. ; 

PEDIMANES, s. m. composé de 
pes , pedis, pied, et de manus, 
main : littéralement les pieds con- 
formés comme des mains. 

(ist, nat.) On appelle pédimanes 
les mamuiferes carnassiers qui ont le 
pouce des pieds de derrière sans ongle 
et écartés, comme dans les singes. 

PEDOMETRE , s. m. du latin 
pes, pedis, pied , et du grec pérpor 
( mélron ), mesure : mesure des 
pieds, ou du chemin qu’on a fait; 
compte-pas. 

(-Arpent) Instrument de méca- 
nique fait en forme de montre ,0m- 
pue de plusieurs roues qui engrainent 
une dans l’autre, et qui sont dans 
un méme plan, lesquelles, par le 
moyen d’une chaine ou courroie, 
attachée au pied d’un homme ou à 
la roue d’un carrosse , avamcent d’un 
cran à chaque pas où tour de roue ; 
de sorte que, par le moyen de cet 
instrument , on peut savoir combien 
on a fait de pas , ou mesurer la dis- 
tance d’un endroit à un autre, #oy. 
ODOMETRE. 


PEDONCULE , s. m. du latin 
pedunculus, diminut, de pes, pedis, 
petit pied, petite tige. 

( Botan. ) Support commun de 
plusieurs fleurs ou d'une fleur soli- 
taire, ou le lien qui attache la fleur 
ou le fruit à la branche ou à la tige, 
ou ce qu'on nomme vulgairement la 
queue d’une fleur ou dun fruit, 

( Physiol.) Les physiologistes ont 
appelé pédoncules du cerveau, les 
branches de la moëlle allongée; ïls 
disent encore pédoncules de la 
glande pinéale, pour désigner deux 
petits corps médullaires qui partent 
de la face interne des couches des 


PEI 


nerfs optiques dans le cerveau, et 
vont se porter de chaque coté vers la 
glande pinéale qu’ils tiennent sus- 
endue. 

PEDOTROPHIE, s. f. du grec 
maidos (paidos), génit. de zic 
(pais), enfant , et de rpéw (trépho), 
mourrir : manière de nourrir les 
enfans, 

( Méd. ) C’est le titre d’un poème 
latin de Scévole de Sainte-Marthe, 
sur la manière de nourrir les enfans 
à la mamelle. 

- PEINE, s. f. du lat. pœna. 


Gmepr) Châtiment du crime, 
eine capitale; celle qui fait 
perdre la vie naturelle ou civile. 

Peines afflictives ; celles qui af- 
fhigent le corps du condamné , en le 
soumettant à quelque flétrissure, ou 
en le privant de sa liberté, 

Peine corporelle ; châtiment qui 
s’applique sur le corps du condamné. 
Toute peine corporelle est aflictive, 
mais toute peine afflictive n’est pas 
corporelle. PERS 

re infamante ; celle qui met 
le condamné au rang des infâmes. 

Peine pécuniaire ; celle qui em- 
porte condamnation de dommages 
et intéréfs, réparation civile , au- 
mône et autre peine qu’on peut ac- 
quitter avec de Pargent. 

Peine légale ; celle qui est pro- 
noncée par la loi. 

Peine arbitraire ; celle qui est 
laissée à la prudence du juge. 

Peine comminatoire ( de com- 
mminari), faire des menaces }; c’est 
une certaine clause pénale apposée 
dans les contrats, testamens et au- 
tres actes, contre ccux qui contre- 
viendroiïent à quelque disposition 
énoncée dans ces actes. 

PEINTURE, s.f. du lat. pictura, 
formé de pingo , piclum , peindre, 

Dans l’art de peindre ,le mot pein- 
Lure peut êtreenvisagé sous des points 
de vue différens. 

Prise pour l’art dans toute son 
étendue, là peinture est une mer- 
veilleuse invention qui donne , pour 
ainsi dire, la vie à la matière, qui 
tompe la vue en faisant croire de 
relief des représentations, qui, faite 
sur une surface plane, n’ont effec- 
tiÿement aucune saillie ; enfin, qui 
charme les yeux , intéresse l'esprit et 


P EI 75 


affecte le cœur par les impressions 
les plus douces et les pius fortes 
qu’elle y fait passer. 

Peinture devient aussi un terme 
générique , lorsqu’il signifie les ou- 
vrages peints, parce qu’il embrasse 
les coupoles , plafonds, etc. , soit 
qu’on les désigne par le nom de ta- 
bleaux ou non. 

Enfin , peinture exprime quelque- 

fois le matériel de la peziiture , les 
différens procédés de peindre , et ceux 
qui servent à appréter les couleurs ; 
on dit donc, la peinture à fresque , 
en détrempe, à la gouache, en mi- 
nialure , au pastel, à la cire, en 
mosaique ; en pierres de rappor£ 
ou marquetlerie , en tapisserte , qui 
est une espèce de mosaïque, sur le 
verre, en émail , et sur la porce- 
laine , par planches imprimées en 
enluminant. Voy. ces mots à leur 
place. 
. (Histoire de la peinture) Les 
recherches les plus exactes sur l’ori- 
gine de la peinture n’ont produit 
que des incertitudes. On ne sait ni 
les lieux où elle a pris naissance, ni 
ceux à qui on en est redevable. Les 
uns disent qu’elle a commencé à 
Sycione , et d’autres à Corinthe. Les 
Egyptiens prétendent qu’on s’y est 
exercé chez eux six mille ans avant 
qu’on s’en occupât dans la Grèce. 

Avapt le siége de Troye, la pein- 
ture grecque r’étoit autre chose que 
Part de représenter la figure d’un 
héros sur une surface égale et unie, 
et comme cette méthode du contour 
extérieur ne marquoit point les traits 
du visage , et ne rendoit pas la per- 
sonne reconnoissable , les peintres 
écrivoient sur leurs ouvrages le nom, 
de Ja personne représentée. 

Cléophante de Corinthe fut le pre- 
mier qui inventa la peinture pro- 
prement dite, la peinture coloriée , 
en employant , sur un fond de terre 
cuite et broyée, la couleur rouge , 
comme la plus approchante de la car- 
nation. 

Bulaschus , contemporain de Can- 
daule , introduisit l’usage de plusieurs 
couleurs dans un seul ouvrage de 
peinture ; ce qui amena bientôt la 
cannoissance des lumières et des 
ombres, Panœnus peignit.la bataille 
de Marathon avec la figure ressem 


F6 PEI 
blante des principau+ chefs des deux 
armées, Peu apres € startiste, parut 
Polygnote de Mrhason qui , le pre- 
mier, donna des draperies légères 
à ses figures de femmes, et quitta 
quelquefois le pinceau pour peindre 
en encaustique. 

Enfin, à la g4me. olympiade , Ap- 
pollodore d'Athènes ouvrit une nou- 
velle carrière , et fit naïtre le beau 
siècle de la peinture, H fut suivi par 
Zeuxis, Parrhasius , Timanthe et 
Eupompe, qui tous ont été ses con- 
temporains, On vit paroitre ensuite 
une foule d’excellens peintres qui, 
dans l’espace d’un siècle , se sont 
illustrés à jamais en différens genres 
d'ouvrages. 

Suivant le témoignage de Pline, 
les Romains honorèrent de bonne 
heure la peinture. Une branche de 
la famille de Fabius en a tiré le 
surnom de Pictor; et le premier qui 
le porta, peignit le temple de la 
déesse S'alus , an de Rome 450. 

Auguste orna les temples de Rome 
et les places publiques de ce que les 
anciens peintres de la Grèce avoient 
fait de plus précieux et de plus rare. 
Lucius, qu’on voit sous cet empe- 
reur, rétablit Pusage de la peinture 
à fresque, 

La mort d’Auguste fut bientot suivie 
de la décadence des arts. Celui de la 
peinture , apres avoir été long-tems 
enseveli en Occident sous les ruines 
de l'Empire romain , se réfugia, 
foible et languissant , chez les Orien- 
taux , et renaquit enfin vers lan 
1240 , à Florence, sous le pinceau 
de Cimabué. Cependant on ne 
peignit qu’à fresque et en détrempe 
jusqu’au quatorzième siècle, que 
Jean Vaneeik , natif de Maseyk, 
trouva , à Bruges , le secret de 
peindre à l'huile, Plusieurs peintres 
se rendirent célèbres dans iès deux 
siecles suivans; mais aucun n’excella 
dans son art. 

A la fin du r5me, siècle , la pein- 
ture marcha tout à coup à pas de 
géant ; et cet art commença à or- 
ner plusieurs édifices, dont les der- 
piers embellissemens sont les chefs- 
d'œuvres de Raphaël et de ses con- 
temporains. Le prodige qui arrivoit 
à Rome, se faisoit remarquer en 
même tems à Venise, à florence, 
et dans d’autres villes d'Italie. On 


PET 
vif paroïtre presqu’en même tems des 
hommes à jamais illustres dans leurs 
professions , des hommes sans pré- 
curseurs , et qui étoient les élèves de 
leur propre génie, 

Le nord reçut quelques rayons de 
lheureuse influence qui se répandoit 
alors sur la peinture. Albert Durer, 
Holbein et Lucas de Leyde,peignirent 
infiniment mieux qu’on né Pavoit 
encore fait dans leur payss 

Cependant , dans le même climat 
où la nature avoit produit libérale- 
ment les peintres fameux du siècle 
de Léon X , les encouragemens , la 
protection des souverains , ne purent 
donner une postérité à ces grands 
artistes, nés sans ancêtres. 

L’école de Venise et celle de Flo- 
rence dégénérerent en 60 ou 80 ans; 
et si la peinture se maintint à Rome 
en splendeur durant un plus grand 
nombre d’années, ce fut à des étran- 
gers , tels que le Poussin et les élèves 
des Carraches , qui vinrent faire va- 
loir à Rome les talens de Pécole de 
Boulogne et de Palerme , qu’elle en 
eut lobligation. 

La peinture , qui avoit commencé 
a naître en Flandre sous le pinceau 
de Jean Vaneeik, y resta dans un état 
de médiocrité jusqu’au tems de Ru- 
bens, qui, sur la fin du seizième 
siecle, en releva la gloire par ses ta- 
lens et par ses ouvrages. Si Rubens 
laissa des élèves comme Vandick, Jor- 
daens , Dispenleeck , Vanhelder , qui 
font honneur à sa réputation , ces éle- 
ves n’ont pas laissé de disciples qui les 
ait remplacés ; et l’école de Rubens 
a eu le sort des autres écoles. 

Il sembloit que la peinture , qui a 
passé en France plus tard qu'ailleurs, 
vouloit y fixer un empire plus du- 
rable. François Ier. n’épargna rien 
pour la faire fleurir : néanmoins ce 
n’est proprement que sous Louis XIV 
qu’elle a commencé à paroitre dans 
ce pays avec le Poussin. La France 
a eu, pendant ce long règne , des 
peintres excellens en tout genre. 

Lesueur n’eut d’aufre maïtre que 
lui-même; Lebrun égala les Italiens 
dans le dessin et la composition ; Le- 
moiue ne leur est guère inférieur ; 
vingi autres artistes françois ont laissé 
des morceaux-dignes d’être recherchés 
de tous les connoisseurs. On attribue 
la dégradation de la peinture en 


PEN 


France à la création d’an certain 
style national dont le goût ingé- 
mieux , et ce que les artistes françois 
appellent esprit, sont les qualités 
distinctives. 

« Les Françoss , dit Mengs, ont 
cessé de faire entrer dans leurs ta- 
bleaux des personnages égypliens, 
grecs , romains ou barbares, ainsi 
que le grand Poussin leur en avoit 
donné lPexemple ; et ils se sont bor- 
nés à prendre des figures francoises 
pour représenter histoire de quelque 
peuple que ce fût ». 

Au lieu de chercher à se former 
sur la belle simplicité de la nature , 
les peintres françois ont étudié les 
gestes et les attitudes des comédiens , 
les minauderies des femmes de la 
cour , les airs affectés des courtisans, 
le faste de Versailles et la magnifi- 
cence de Popéra. Mais l’école fran- 
coise change maintenant de prin- 
cipes, et deviendra , de toutes les 
écoles, la plus sévère obsertatrice 
des convenances et des lois que s’é- 
toient imposées les artistes de Pan- 
cienne Grèce. 

À Végard de la peinture des ha- 
bitans du nord, on n’en peut rien 
dire , sinon que cet art ne s’est pas 
approché du pôle plus près que la 
Hollande. 

Depuis plus de deux siècles, les 
Anglois aiment la peinture, mais, 
jusqu’à ces derniers tems, ils ont été 
réduits à payer très-cher les ouvrages 
des peintres étrangers, et à récom- 
penser magnifiquement ceux qui se 
sont établis chez eux ; mais enfin, 
la Grande-Bretagne peut se vanter 
aujourd’hui de posséder une école 
nationale qui mérite d'occuper une 
place dans lPhistoire et dans les épo- 
ques de l’art. 


L’école angloise, dont Josué Rey-. 


nolds est le iondateur , paroïit s’être 
formée sur les grands maitres de l’é- 
cole italienne et sur les peintres d’Ef- 
fets que la Flandre a produits, et Za 
mort du général Wolf, le départ 
de Regulus retournant à Carthage, 
l'arrivée d’'Agrippine à Brindes , 
et quelques autres sujets, sont des 
preuves qâûe les peintres de cette na- 
tion ont connu la grandeur du style, 
les fortes expressions et l’art d’ordan- 
ner les plus nombreuses composi- 
tions. Il ne leur mauque, pour sou- 


PEI 77 
tenir des commencemens si beaux , 
qu'une plus grande sévérité dans les 
formes , et moins d’'ambition pour les 
effets piquans. 

Procédés de la peinture : il est 
vraisemblable que le plus ancien des 
procédés employés pour la peinture 
étoit le simple mélange des couleurs, 
qui ne consistoit que dans quelques 
terres coloriées et imprégnées d’eau. 
On y a joint ensuite quelques gom= 
mes pour les-fixer. On irouve des 
traces de ces peintures sur les plus 
anciennes momies. C’est cette ma- 
nière d'employer la couleur quon 
appelle aujourd’hui DETREMPE. 
ce mot. 

La FRESQUE, la plus durable, 
la plus savante, et la plus prompte 
de toute, aura succédé à la peinture 
en détrempe. #, FRESQUE. 
Lesanciens peuplesont connu l’art de 
dissoudre la cire, de la mélanger avec 
les couleurs, et d’en faire des ta- 
bleaux;on prétend avoir retrouvé cette 
manière de peindre , appelée ercaus- 
tique ; mais il sera permis d’en 
douter jusqu’à ce que nos savans 
aient expliqué comment ce genre de 
peinture excluoit Pusage du pin- 
ceau ; car Pline nous apprend que les 
peintres à encauslique ne se ser- 
voient pas de pinceau , et il les dis- 
tingue plusieurs fois des peintres au 
pinceau. #, ENCAUSTIQUE. 

La peinture à l'huile a précécé de 
quelque tems la peinture sur verre, 
et celle en émail. Voy. VERRE, 
EMAIL. 

Les pastels sont des crayons colo- 
rés d’un usage peu durable, mais qui 
procurent l’avantage de rendre les 
chairs d’une maniere douce et moël- 
leuse. Foy. PASTEL. Voy.encore 
MOSAÏQUE , MARQUETERIE, 
TAPISSERIE. 

Ustensiles propres à la peinture; 
on sait que les anciens se sont servi 
d’éponges ; mais on n’a pas une con- 
noissance assez exacte de la manière 
dont ils préparoient et mettoient en 
usage ,; pour l’action de peindre, 
l'éponge qu’ils employoient. 

L’usage du pinceau qui a été subs- 
titué à l’éponge, a dû remplir mieux 
intention des peintres ; mais le 
pinceau favorable aux détails, de- 
voit paroître moins propre, lorsqu’ii 


78 PEL 


s’agissoit d'appliquer la couleur d’une 
maniere plus large, plus prompte, 
sur des surfaces vastes, ou pour re- 
présenter des objets qui n’exigeoient 
pas de détails; la brosse, plus grosse 
et moins pointue que le pinceau, 
a été employée pour cela, 

Les peintres avec la brosse et le 
a ont sans doute cru posséder 
à peu près tous les moyens qui con- 
viennent mieux au but qu’iis ont en 
peignant, et à Paction de peindre, 
du moins nont-ils rien inventé de 
us Depuis quelques siècles , la 

»rosse est ordinairement employée 
par les artistes qui peignent d’une 
maniere qu’on appelle large; ma- 
nière qui convient et aux grandes 
surfaces,et aux grandes compositions. 
F, BROSSE. 

Le pinceau est plus en usage pour 
les petits tableaux, et pour les ou- 
vrages dans lesquels on s’étudie à 
à rendre par une imitation exacte, 
fine, et quelquefois minutieuse, les 


petits détails. #. PINCEAU. 


Peinture au lait; c’est le nom dim 


procédé nouvellement publié es M. 
Cadet de Vaux, pour blanchir les 
murs. Il distingue la peinture au lait 
en détrempe, et la peunture uu lait 
résineuse. La première convient aux 


murs intérieurs, et la seconde aux - 


murs extérieurs : celle-là est un mé- 
lange de lait, de chaux éteinte, d'huile 
d’œillet, ou de lin, ou de noix, et de 
blanc d’Espagne; celle-ci ne diffère 
de la premitre que par les propor- 
tions de chaux et d'huile qui sont 
plus fortes, et par l'addition d’une 
certaine quantité de poix blanche de 
Bourgogne. 

La peinture au laila cet avantage, 
qu'on peut habiter un apparfement 
aussitot que la peinture est sèche, et 
qu’elle ne produit pas, comme l'huile, 
des odeurs et des émanations dange- 
reuses. ‘ 


PÉLADE, s. f. formé du françois 
peler, faire tomber le poil; en latin 
pilus. 

( Hédecine ) Espèce d’alopécie, 
ou chute des cheveux, occasionnée 


par une maladie. 7. ALOPECIE. 
PÉLAGE ; s. f. du latin peus, 


oil. 
( Hist. nat.) La couleur du poil 


PEM 
de certains animaux, L'hermiue, la 
marte, ont le pélage fin et soyeux; 
le cerf la de couleur fauve; le tigre 
Va marqué de larges bandes noi- 
res , etc. À 

PELECOÏDE, subst. m. du cree 
ménenuc ( pélékus), hache, et d’edoe 
( éidos ), forme ; ressemblance. 

( Géom.) Figure de géométrie qui 
a la forme d’une hache, 

Le pélécoïde est un composé 
de trois arcs, dont l’un est un demi- 
cercle, et les deux autres égaux ; 
chacun À la moitié du demi-cercle, 
sont opposés Pun à l’autre par leur 
partie convexe , et soutiennent le 
demi-cercle. En partageant ce demi- 
cercle én deux arcs égaux, on dé- 
montre que le pélécoïde a un carré 
fait des cordes de ces quatre arcs. 

. On peut encore trouver d’autres 
circulaires carrables, }: LUNULE. 

PELICAN ,s. m. du grec merexàv 
ne ), dérivé de œéasxuc (pe- 


0 


ékus ), hache. 


( Oruithol, ) Grand oiseau aqua- 
tique, dont le bec ressemble à une 
hache, d’où vient son nom. 

( Chirurg. ) Instrument de chi- 
rurgie , dont on se sert pour arracher 
les dents, et ainsi appelé , parce que 
la figure de son crochet est recourbéen 
manière de bec de pélican. 

PELISSE, s. f. de l'italien pe/li- 
cia, dérivé du latin pelliceum , 
formé de pellis, peau. 

( Costume orient.) Robe, man- 
teau , fourré de peau , fort en usage 
dans le Nord et dans l'Orient. 

PELLETERIE, s. f. dérivé de 
pellis, peau : commerce des peaux. 

PELLICULE, s. f, du lat. pelli- 
cula, diminutif de pellis, peau: 
petite peau. 

(Physiol.) Membrane fort mince, 
déliée , délicate. 

-PELOUSE,, s. f. de pelus, poil, 
dont l'italien a fait peluzzo, pour 
poil court et épais. 

( Jardin. ) Terrein couvert d’une 
herbe épaisse et courte, 

PEMPHIGODE, adj du grec 
mtuqi£ ( pemphix ), pustule, et 
d’eid'os ( éidos ), apparence : qui a 
l'apparence de pustules. - 

( MHéd, ) Epithète qui sert à dési- 


BEN 
gver une fibvre distingnée par des 
flatuosités et des enflures, et qui par 
la violence de sa chaleur, excite des 
pustuies dans Ja bouche. 


PENDANT , adj. et s. du latin 
pendentes , formé de pendeo , 
pendre. 

( Prat.) Un procès pendant à 
ur tribunal, où dont un tribunal est 
saisi, et pour lequel il ÿ a instance à 
ce tribunal. 

(Diplomatie ) On dit dans quel- 
ques traités de paix , ou de partage , le 
pendant des eaux , pour dire toutes 
les terres adjacentes aux eaux qui 
coulent d’un certain côté. 

( Peinture) On donve le nom de 
pendant à un tableau, à une es- 
tampe , qui , ayant le$mêmes dimen- 
sions qu’un autre, peut étre pendu , 
attaché à une place parallèle du même 
mur, et lui correspondre. 

Outre la conformité des dimen- 
sions, il faut encore que les tableaux 
pendans aient entr’eux quelque rap- 
port dans la composition, dans la 
couleur, et dans l'effet : un tableäu 
dont les ombres tendent au brun le 
plus vigoureux, fera mal perdant 
avec un tableau clair; un tableau 
d’uve composition triste, où même 
seulement austere, ne fera pas bien 
pendant avec un fableau gai, ni un 
paysage avec un sujet d'histoire. 

Pour que deux portraits soient 
pendans, il faut que les deux têtes 
soient tournées de deux cotés opposés, 
afin qu’elles se regardent en quelque 
sorte l’une l’autre. 

Les véritables amateurs ne recher- 
chent dans les tableaux que leur mé- 
rite ,et ne s’avisent guere d'exiger 

ue deux tableaux de grands maitres 
dant pèndans ; mais ceux qui ne 
s’occupent que de la décoration, sont 
peu difficiles sur le mérite des ou- 
vrages, et beaucoup sur leur corres- 
pondance : ils veulent ordinairement 
que deux tableaux pendans soient de 
la même main, et que la plus parfaite 
symmétrie règue dans toutes leurs 
parties, et s'ils n’ont pas le coup 
d'œil assez juste, un compas décide 
de leur véritable mérite. 


PENDULE,, s. f. du lat. pendu- 
lus, dérivé de pendeo, es: être 
suspendu , attaché. 


BAEUN 70 


( Mécan.) Corps pesant , suspendu 
de maniere à pouvoir faire des vibra- 
tions, en allant et verant d’un point 
fixe par la force de sa pesanteur. 

Les vibrations alternatives du pen- 
dule s'appellent aussi oscillations. 
J. OSCILLATION. 

Le point autour duquel le pendule 
fait ses vibrations, est appelé centre 
de suspension où de mouvement. 

Une ligne droite qui passe par le 
centre, parallèlement à lhorizon 
apparent , et perpendiculairement au 
plan dans lequel le pezdule oscille, 
est appelé axe d’oscillution. 

Galilée fut le premier qui imagina 
de suspendre un corps grave à un 
fil, et de mesurer le tems dans les 
observations astronomiques, et dans 
les expériences de physique, par ses 
vibrations, À cet égard , on peut le 
regarder comme l'inventeur des pen- 
dules ; mais ce fut Huyghens qui 
le £t servir le premier à la cons- 
traction des horloges, 

Les vibratians d’un pendule sont 
toutes sensiblement isochrones, c’est- 
à-dire, qu’elles se font toutes dans 
des espaces de tems sensiblement 
égaux ; c’est ce qui fait que le pen- 
dule est le plus exact chronomètre 
ou linstraoment le plus parfait pour 
la mesure du tems : c’est pour cela 
aussi que , lorsqu'il a été question 
de trouxer une mesure invariable et 
universelle des longueurs, on avoit 
songé à prendre un pendule dont 
une vibration seroit précisément 
égale à une seconde de tems, prisé sur 
le mouvement moyen du soleil, et 
dont la longueur seroit mesurée avec 
exactitude. C’est sur ce principe que 
M. Mouton, chanoine de Lyon, a 
composé un traité de mensura pos- 
Leris transmiltenda ; mais des ob- 
servations incontestables ont fait con- 
noître que l’action de la pesanteur est 
différente dans différens climats, et 
qu’il faut toujours allonger le pen- 
dule vers le pôle, et le raccourcir 
vers l’équateur. C’est ce qui a fait 
prendre le parti de mesurer le quaré 
du méridien terrestre, dont on a 
déduit le mètre, qui en est la dix- 
millième partie et létalon des me- 
sures nouvelles. 

On distingue deux sortes de pen- 
dules, le simple et le composé. Le 
pendule simple seroit celui dont le 


fo PEN 


£1 de Suspension n'auroit aucune pe- 
santeur, et dont le corps lourd ne 
peseroit que par un seul point, comme 
si, par exemple, toute sa pesanteur 
résidoit au centre, 

Le pendule composé est celui qui 
pèse par plusieurs points ; et c’est 
1à le cas ordinaire, puisque la verge 
de suspension est ordinairement de 
métal; et quand elle seroit de bois, 
ou de quelqu'aulre matiere, ce seroit 
le mème cas, car elle ne seroit pas 
sans pesanteur ; d'où lon doit coi- 
clure que tous les pendules sont 
COriposes. 


( Horlogerie ) Pendure , subst. f. 


Horloge à poids ou à ressorts à la- 
quelle on joint un pendule , dont 
les vibrations servent à en régler les 
mouvemens, Afin de connoitre tous 
les battemens ou vibrations du per- 
dule , on a imaginé un compleur, 
placé aupres de ce pendule : une roue 
dentée , portant une aiguille , en 
optre Peffet en entourant l’axe de 
celte roue , d’une corde à laquelle on 
suspend un poids. Cette roue, en- 
trainée par le poids, communique 
avec une piece portant deux bras 
qui est attachée au pendule ; de sorte 
qu’à chaque vibration, la roue avance 
d’une dent, et re titue en mème tems 
au pendule la force que la résistance 
de lair et la suspension lui font 
perdre à chaque vibration; c’est ce 
qui forme l’échappement de la ma- 
chine dont le perdule est le régula- 
teur, le poids, le moteurou &gent, 
et la roue le compteur, parce que 
son axe porte une aiguille qui mar- 
que les parties du tems sur un cercle 
gradué. 

. Pendule à équation ; voyez 
ÉQUATION , TEMS MOYEN. 

PENICELLE , EE, adj. du lat, 
penicillus, pinceau. 

Botan. ) Stigmate penicelle ; 
C’est celui qui est formé par des 
glandes délices , attachées sur un 
axe allongé , et rapprochées à peu 
près comme les crins d’un pinceau, 
ou d’un goupillon. 

PENIS, s. m. 

( Ana. ) Mot latin qu’on a re- 
tenu en françois, pour désigner la 
verge de l’homme. 

PÉNINSULE, s. f. du latin penè 


insula. 


PEN . 


( Géogr. ) Porlion de terre envi« 
ronnée de la mer de tous côtés, ex- 
cepté d’un seul, C’est la même chose 
que PRESQU'ISLE , et CHER- 
SONNESE. 77, ces mots, 

PENNAGE, sm. du latin penna, 

lume : plumage. 

( Ornithol.) H se dit en général 
des plumes qui recouvrent tout le 
corps d’un oiseau ; mais Pon sen 
sert plus particulièrement pour dési- 
goer le plumage des oïseaux de proié. 

PENNE , 5, f. du latin penna. 

( Orniüthol. ) Les pennes sont les 
grandes, plumes des ailes et de la 
queue des oiseaux de proie. Buffon 
est le premier qui ait employé cette 
expression dans son Histoire des 
oiseaux, 

PENNIFORME , adj. du latin 
penna , plume, et de forma, forme: 
qui a la forme d’une plume. 

( Physiol. ) On nomme ainsi les 
muscles composés , qui sont faits par 
la réunion de deux muscles simples 
à un seul tendon, et qui ressemblent 
par la disposition de leurs fibres aux 
le bes d’une plume, rangées sur une 
cote mitoyenne. 

PENNON, ou PENON, ou 
PANON, s. m. du lat, pannus. 

(Art. milit. ) Enseigne , ou éten- 
dard qui étoit d'usage en France, 

( Marine ) Sorte de girouette , 
composée d’un bâton au haut duquel 
est attaché un fil traversé, à distances 
égales, de petites tranches d’un bou- 
chon de hége ,sur la circonférence 
desquels sont plantées des plumes 
légeres. Cet instrument , qui tourne 
suivant le vent, sert au timonier , ef 
à l'officier de quart, à voir la situa- 
tion du vent, 

PEÉNOMBRE, s. f. du lit. penë , 
presque , et d’umbra , ombre. 

(Astron.) Ombre foible qu'on 
observe dans les éclipses avant Pobs- 
curcissement total, et avant la lu- 
mivre totale. 

La pénombre est principalement 
sensible dans les éclipses de lune. 

La pénombre vient de la grandeur 
du disque du soleil. 

Pour la théorie de la pénombre , 
consultez Les mémoires de l’académie 
des sciences années 1773 et 1777. 

PENTACORDE, s. m. du grec 
mivre (penté), cinq, et de xopdà 
(chordé), corde : à einq cordes. 


(Musique ) 


PEN 

(Musique ) C’étoit chez les Grecs 
tantot un instrument à cinq cordes, 
et tantot un ordre ou systéme formé 
de cinq sons ; c’est en ce dernicr sens 
gue la quinte ou diapente s’appeloit 
quelquefois pentacorde. 

PENTADACT Y LE , adj. du grec 
révre (penlé), cinq, et de d'éaruaos 
( daftulos ), doigt : à cinq doigts. 

{ Hist. nat. ) On appelle ainsi les 
mampiferes à quatre picds, terminés 
par cinq doigts, : 

PENTADECAGONE, s. m, du 
grec mévre (pente), cinq, de d'éxx 
( déka ), dix, et de yœvrx (gonia), 
angle : à quinze angles. 

( Géom. ) Figure qui a quirze 
angles et quinze cotés. 

PENTAEDRE , s. m. du grec 
mévre ( penté), cinq, et de £dpe 
( hédra) , siège , base. 

( Géom. ) Corps solide terminé 
par cinq faces. 

(/Minéral.) WU se dit aussi des 
cristaux à cinq faces. C’est la forme 
du carbonate de plomb. 

PENTAGLOTTE , adj. du grec 
mévre ( penté), cinq, et de yañrle 
(glotta ), jangue : à cinq langues. 

(Biëliogr.) Dictionnaire penta- 
glotle ; dictionnaire en cinq langues. 
Bible pentaglotte ; pseautier pen- 
olte. 

ENTAGONE , s. m. du grec 
“re (penté), cinq, et de yaviæ 
gônia), angle : à cinq angles, 

( Géoin. } Figure qui a cinq côtés 
et ciuq angies. 

Si les cina côtés sont égaux, et 
que les angles Le soient aussi, la 
figure s'appelle pentagoue régulier. 

PENTAGYNIE , s. f, du grec 
mévre ( penté), cinq , et de yuvà 
(guné), femme, femelle. 

( Botan.) C’est le nom que Lin- 
næus a donné au cinquieme ordre de 
son systeme sexuel, qui comprend les 
plantes qui ont cinq pistils , ou cinq 
parties femelles. 

PENTAMEÈTRE, s. m. du grec 
mévre (penité), cinq, et de pérpoy 
( métron ), mesure : à cinq mesures 
ou cinq pieds. 

(Poésie gr. et lat.) Sorte de vers 
en usage chez les Grecs et les Latins, 
composé de cinq pieds où mesures ; 


Tome LIL, . 


PEN -8x 


et qui ne se met ordinairement qu’a- 
vec les vers hexamètres, 

PENTANDRIE , s. f. du grec 
mévre ( penté ), cinq, et d’ärdpse 
(andros), gen. d’ævrp(anér), homme, 
mâle : à cinq parties mâles. 

( Botan.) C’est le nom que donne 
Linnæus à la cinquième classe de 
son système sexuel, qui comprend 
les plantes qui ont cinq étamines É 
ou cinq parties mâles. 

PENTAPARTE , ou PENTA- 
PASTE,s. f. du grec réyre( penté ), 
cinq, etdu lat. pars, pariis , partie : 
à cinq parties. 

( Mécan. ) Nom d’une machine 4 
cinq poulies, dont trois ‘sont à Ja 
partie supérieure, et deux à la partie 
inférieure, 

PENPAPETALE, EE, adj. du 
grec TÉVTE (pente), cinq, et de ré- 
TARGY (pétalon), feuille où pétale : 
à cinq pétales. 

( Bolan. ) Il se dit des fleurs qui 
ont cinq feuilles , ou pétales, 

PENTAPHYLLE, adj. du grec 
Tévre Ve cinq, et de garer 
(phullon), feuille ou foliole, 

( Bolan.) Plente dont la fleur a 
cinq fohioles. 


PENTAPTÈRE , adj. du mec 


æévre (perle), cinq, et de TTEpOY 
(pléron.) , aile : à cinq ailes, 

(Botan.) Qui a cinq ailes. 

PENTASPERME, adj. du grec 
mévre ( pente), cinq, et de crÉtua 
(sperma ) , graine ; à cinq graines. 

( Botan.) Qui a cinq graines , ou 
semences. 

PENTASTYLE , s. m. du grec 
mévre ( penté), cinq, et de guoc 
( stulos ), colonne : à cing co- 
lonnes. p 

(-Archit.) Edifice qui a cinq co- 
lonnes par devant, 

PENTATEUQUE, s. m. du grec 
mévre (penté), cinq, et de reÿyoc 
(teuchos ), hivre : cinq livres. 

(Æcrit. Sainte ) Nom des cinq 
livres de Moïse qui sont à la tête de 
PAncien Testament ; savoir: la Ge- 
nèse, PExode, les Nombres, le Lé- 
vitique et le Deutéronome. 

(Droit canon ) C’est aussi le nom 
que quelques canonistes ont donné 
aux Cinq uvres de Décrétales, pu- 


#2 PYENE 


bliées par Grégoire IX , qui font au- 
jourd’hui la seconde partie du Droit 
canonique. FR 

PENTECOTE, s. f. du grec 
mevruxosoc ( Pentékoslos ), cinquan- 
trie, 

( Kelig, chrél.) Fête solennelle 
céléhrée chez les chrétiens, en mé- 
moire de la descente du Saint-Esprit , 
le cinquantième jour après Pâques. 

PENULTIEME , adj. du latin 
penè , presque, et dultimus , der- 
gier : Pavant dernier, 

PENURIE , s. f. du latin penu- 
ria , disette. 

PEPASME, s. m. du grec 
Téraivw (pepaino ), cuire , mürir, 

( Héd. ) Concoction, ou assimi- 
lation des crudités non naturelles 
aux matières cuites , ou à notre subs- 
tance, 

PEPASTIQUE, ou PEPTIQUE, 
adj. même origine que PEPASME, 

( Héd, ) H se dit des remèdes qui 
sont propres à mürir les humeurs, 
les digérer et les disposer à une 
bonne supuration. 

On donne aussi ce nom aux mé- 
dicamens qui facilitent la digestion, 
où coction des alimens. 

PEPERINO , s. m. Mot italien 
formé de pepe , poivre, 

( Hinéral. ) Tuf volcanique de 
couleur grise, composé de cendres 
volcaniques et de pouzolane , et tout 
parsemé de leucites de la grosseur 
d’un grain de poivre, d’où lui vient 
son nom. Comme cette pierre est 
aussi solide que légère, elle est fort 
employée à Rome dans les construc- 
tions ; on la fait entrer aussi dans Pes- 
pèce de maconnerie dont on revêt les 
statues qu’on envoie au loin ; comme 
on Va pratiqué pour préserver de la 
fracture les chefs-d’œuvres de lanti- 
quité qui ont été transportés d'Italie 
à Paris. 

PEPIE, s. f. du latin barb. pi- 
pita, corruption de pituila. 

ÆEcon. rur. ) Maladie des vo- 
lailles et des oiseaux de vol. Le 
manque d’eau, l’eau sale ou bour- 
beuse, la chaire corrompue , en sont 
la cause ordinaire, Cette maladie se 
manifeste par une petite peau blanche 
qui couvre le bout de la langue des 
oiseaux, et elle se guérit en arra- 


PER 
chant cette peau ; on lave ensuite la 
langue avec du vin ou avec un peu 
d’eau et de sel, 

PEPIN,s. m. du latin pipinus , 
qu'on à dit d’abord du noyau d’un 
raisin, 

( Bolan. ) Semence recouverte 
d’une enveloppe coriace, qui setrouve 
dans certains fruits, comme la pon- 
me, les poires, le raisin , etc. 

PÉPINIERE, s. f. même origine 
que PEPIN. Terrein dans lequel on 
élève des arbres fruitiers , forestiers, 
ou d'agrément, soft de graines, soit 
de marcottes, soit de boutures, pour, 
apres qu’ils onf acquis une certaine 
grosseur, et qu’ils ont été greffés, être 
transplantés à demeure dans un 
autre endroit. 

PÉPITE, s. f. de l’espagnol pe- 
ile. 

( Minéral.) Morceaux d’or natif, 
détachés de leur gangue, et roulés par 
les eaux. On leur donne ce nom dès 
qu’ils ont à peu près la grosseur d’une 
lentille : au dessous ce sont des pail- 
leites, ou grains d’or, On 4 souvent 
trouvé au Mexique et au Pérou, des 
pépites du poids de plusieurs mares, 

PEPTIQUE, adj. 7. PEPAS- 
TIQUE. d 

PERCEE, 5, f., ou PERCE 
m., participe de percer, du 1 
pertuficare, faire une ouvertur 

( Archit. ) Percé se dit de 
distribution des portes et des fenêtres 
d'un bâtiment. Pour qu'un bâtiment 
soit bien percé , il faut que les jours 
soient bien proportionnésaux solides. 

( Peinture ) On dit d’un paysage, 
qu'ilest bien perce, quand il laisse 
découvrir des objets éloignés. C’est 
un mérite, dans ce genre , de laïsser 
apercevoir des lointains à perte de 
vue, où de les laisser soupçonner , 
quand on ne les montre pas. 

PERCHE , s.f, du latin pertica. 

(-Arpent.) Longue mesure dont 
on se sert dans Parpentage, ou la 
mesure des terreins. 

( Mesures nouvelles ) Perche, 
est le nom vulgaire qui correspond 
au décamitre ; elle est égale à dix 
mètres , et en mesures anciennes, à 
30 pieds. #7, DECAMETRE. 

PERCUSSION , subst. f. du latin 
percussio , fait de perculio, frapper. 


PER 


(Mécan. ) Impression qu’un éorps 
fait sur un autre qu’il rencontre et 
qu’il choque ; ou le choc et la colli- 
sion de deux corps qui se meuvent, 
et qui en se frappant Pun Pautre , al- 
térent mutuellement leur mouve- 
ment. 

Pour les lois de la percussion , 
consultez le traité de dynamique de 
M. d’Alembert. 

PERE, subst. m. du latin pater, 
parens. 

( Pre.) Celui qui a un ou plusieurs 
enfans. 

Père de famille; toute personne, 
soit majeure, soit mineure , qui jouit 
de ses droits, c’est-à-dire , qui n’est 
point en puissance d'autrui. 

(Hist.ecclés.) Pères de l'église, 
ou simplement les pères ; ce sont les 
saints docteurs dont l’église a recu et 
approuvé la doctrine et la décision 
sur les choses de la foi, ou sa morale 
et la discipline chrétienne, 


PEREMPTION , s. f. du latin 
peremptio, fait de perimo , tuer, 
anéantir, abolir. 

( Pratique) Soxte de prescription 
qui éteint et anéantit un procès lors- 
qu'on a été trois ans sans faire de 
poursuites, 

La péremption tire son origine de 
la loi properandum , au code de ju- 
diciis , suivant laquelle tous les pro- 
cès criminels doivent étre terminés 
dans deux ans, et les procès civils 
dans treis ans , à compter du jour de 
la contestation en cause, 

PEREMPTOIRE , adj. même 
origine que PEREMPTION. 

( Pratiq.) Exceptions péremp- 
Loires ; on appelle ainsi les défenses 
qui consistent dans la seule alléga- 
tion de la péremption. 

( Langage ) C’est de là que dans 
le langage ordinaire, on appelle rai- 
sons péremploires , réponses pé- 
remptoires, celles qui sont décisives, 
contre lesquelles il n’y à rien à ré- 
pliquer. Au 

PERFOLIE, EE, adj. du latin 
perfoliatum. 

( Botan. ) Feuille perfoliée ; 
celle dont le disque entoure la tige 

ar sa base non fendue. 

Plante perfoliée ; celle qui a de 
semblables feuilles, 


PER 83 


PERIANTHE , s. du grec soi 
(péri), autour, et d’2y80ç (anthos), 
fleur; nom donné par Linnæus, À 
une espèce de calice qui entoure la 
fleur, 

PERIBLEPSIE , s. f. du grec 
mepiChéme ( périblépto ), regarder de 
tous côtés, 

(Méd. ) La périblepsie est cette 
espèce de regard effaré et d’instabi- 
lité des yeux qu’on remarque dans 
ceux qui sont dans le délire, 

PERIBOLE, subst. f. du grec 
mspiConn ( péribolé ), tout ce qui en- 
vironne : habit, manteau, voile, 
couverture, 

(Héd. )T signifie aussi , par ana- 
logie , le transport des humeurs sur 
la surface du corps; comme lors- 
qu’une maladie est appaisée , au 
moyen dune éruption copieuse de 
pustules, sur toute la surface du 
corps. 

PERICARDE, s. m. du grec 
æspi (péri), autour, et de xapdiæ 
(kardia) , le cœur : autour du cœur. 

(Physique) Capsule membra- 
neuse qui sert d’enveloppe au cœur 
et le met à l’abri des épanchemers 
qui viennent à se faire dans la poi= 
trine , tels que ceux du sang, de la 
lymphe, etc. 

Delà viennent péricardin , pour 
ce qui a rapport au péricarde, et 
péricardines , pour certains vers 
qui s’engendrent dans le péricarde. 

PERICARPE , s. m. du grec ré} 
(péri), autour, et de xapmoc (kar- 
pos), fruit ou semence, poignet. 

(Botan.) La pellicule ou mem- 
brane qui enveloppe et renferme le 
fruit ou les semences d’une plante, 
à l’époque de leur maturité. Ainsi, 
la capsule, la baie, la pomme, le 
drupe , et le cône, sout autant de 
péricarpes. 

PERICONDRE, s. m. du grec 
mipi (péri), autour , et de y6vdpes 

chondros), cartilage. 

(Physiol.) Membrane qui revét 
immédiatement certains cartilages. 

PÉRICRÂNE, s. m. du grec es} 
(péri), autour, et de xpzvrov (kra- 
nion ), crane. 

(Physiol.) Membrane épaisse ap- 
pliquée extérieurement aux os du 
crâne; elle est au ie ce que 

N 2 


#1 PER 
périoste est aux autres os. Foyez, 
PERIOSTE. 

PERIDROME , 5. m. du grec 
%rapi (péri), autour, et de dpôgos 
(dromos ), course. 

(_Ærchit. anc.) Espace ou galerie 
qui règne entre les colonnes et le 
mur , dans un périptère. 

Les péridromes étoient des pro- 
menades chez les Grecs. 

PERIGEE, s. m. du grec tpi 

(péri), autour, et de yn, (gé): 
ja terre. 
(-Astron.) Le point de lorbite 
un astre, où il se trouve le plus 
près de la terre, ou, en général, 
le point de la plus petite distance à 
la terre, PERIGEE est opposé à 
APOGEE. 

PERIGYNE, adj. du grec ep} 
{ péri), autour , et de yuvà (guné), 
femme. 

( Botan, ) Nom que les botanistes 
donnent à la corolle et aux étamines 
des fleurs qui sont attachées autour 
de l’ovaire ou de lorgane femelle. 
Cette espèce d’insertion s'appelle 
périgynique. Voy. INSERTION , 
APOGYNIQUE, HYPOGY- 
NIQUE: 

PERIHELIE , s. m. du grec #eépi 
{ péri), autour , et d’ixsos (hélios), 
ie sole 

(-Astron.) Le point de Porbite 
d’une planète, dans lequel cette pla- 
nète est à sa plus petite distance du 
soleil. 

La terre est dans son périhélie, 
et par conséquent le soleil dans son 
périgée, au commencement de jan- 
vier, Le diamètre du soleil nous 
paroit alors le plus grand. 5 

PÉRIMER , verbe n. #.PE- 
REMPTION. 

PERIMETRE , s. m. du grec 
tpi (peri), autour, et de yxérpoy 
( métron), mesure : ligne qui me- 
sure tout autour. 

{ Géom.) Le contenu ou léten- 
due qui termine une figure ou ux 
corps. 

Les périmètres des surfaces ou 
figures sont des lignes; ceux des 
corps sont des surfaces. 

Dans les figures circulaires , etc. 
le périmetre est appelé périphérie, 


PER 


f r 
où circonférence, #7, PERI, PERI- 
PHÉRIE. . 

PERIiNEE , s. m. du grec æecoi- 
vascc ( périnaios ) , composé de repè 
(péri), autour , et de yaiæ, habi- 
ter. 

( Anal.) L'espace qui est entre 
Panus et les parties naturelles, 

PERIODE , s. m. du grec epio> 
d'os( périodos ), formé de spi ( pé- 
ri), autour, et d’ofes (hodos), 
chemin : chemin que lon fait en 
tournant. 

(Astron.) Tems qu’une planète 
met à faire sa révolution , ou la du- 
rée de son cours, depuis qu’elle part 
d’un certain point du ciel, jusqu’à 
ce qu’elle retourne à ce même point. 

La période du soleil, ou plutot 
de la terre, est de 365 jours 48 mi- 
nutes, 45 + secondes, 

La période de la lune est de 27 
jours, 7 heures, 43 minutes, 5 se- 
condes, 

La période de Mercure est de 
87 jours, 23 heures , 59 minutes , 
14 secondes, 

La période de Vénus est de 224 
jours, 16 heures, 39 minutes, 4 
secondes. ; 

La période de Zars est de 686 
jours, 22 heures, 18 minutes, 39 
secondes. 

La période de Jupiter est de 4330 
jours, 14 heures, 36 minutes. 

La période deS aturne est de 10747 
jours, 15 heures, 

La période d'Herschell est ds 
30445 jours, ro heures, #7, FIAZZE, 
OLBERS. 

Périodes des comètés ; elles sont 
presque toutes inconnues , excepté 
deux ou trois sur lesquelles on croit 
avoir des données assez exactes ; par 
exemple, celle qui a reparu en 1759, 
et dont on estimé la période de 75 à 
76 ans; une autre dont on suppose 
la période de 329 ans; celle de 1680 
dont on croit qüe la période est de 
575 ans. 

( Chronol.) Période, en termes 
de chronologie, est une suite d’an- 
nées après le cours desquelles cer- 
taine révolution finit et recom- 
mence dans le même ordre. #oy. 
CYCLE. 

Période Dionysienne ou Vic- 
torienne; c’est un intervalle de 533 
ans, formé par le produit de 19 ct 


PER 


de 28, ou du cycle lunaire par le 
cycle solaire. On Pa appelée le grand 
cycle paschal, parce que Fictori- 
nus ou fictorius lPavoit proposée 
dans le 5me, siecle , comme rame- 
nant les nouvelles lunes et la fête 
de Pâques au mème jour de Pannée 
Julienne. Denys le petit s’en est 
servi Pan 526; mais, depuis la ré- 
formation du calendrier, on n’en fait 
plus d'usage, #oy. CYCLE PAS- 
CHAL. 

Période julienne ; c’est le pro- 
duit des trois cycles solaire , lunaire, 
et d’indiction , ou de 28, 19, et 15, 
c'est-à-dire, un espace de 7,980 ans, 
dans lequel il ne peut y avoir deux 
années qui aient les mêmes nombres 
pour les tsois cycles, au bout de ce 
tems, les trois cycles reviennent en- 
semhle dans le même ordre. 

La période julienne a été proposée 
un 19583, par Joseph Scaliger, comme 
une mesure universelle en chronolo- 
gie. Le nom de julienne lui fut donné 
à cause du calendrier Julien, dont 
Scaliger faisoit usage. 

Période caldéenne ; elle est de 
18 ans, ou 223 lunaisons. Cette pé- 
riode est très-intéressante dans l’as- 
tronomie, parce qu’elle ramène la 
lune à la méme position, par rapport 
au soleil, à Papogée , et au nœud, 


Il y a plusieurs autres périodes qui , 


ont eu de la célébrité. 

La période caniculaire, cyni- 
que, ou sothiaque, qui comprend 
un espace de 1640 ans. 

La période de 8 ans, employée 
par Cleostrate et Harpalus. 

La période de 59 ans, proposée 
par Philolaus et Œnopides. 

La période Calipus-Cysenicus, 
astronome grec qui vivoit 330 ans 
avant J. C., et qui proposa le pre- 
mier la période de LA ans, quadru- 
ple du cycle lunaire de Méton, parce 
qu’en otant un jour de 4 cycles, il le 
rendoit plus exact. 

Les anciens parlent encore de la 
période de 82 ans, proposée par 
Democite; de celle de 247 ans, par 
Gamaliel; de celle de 304 ans, em- 
ployée par Hipparque , pour les 
années civiles. 

(Elocut.) Période se dit aussi 
d'un assemblage de plusieurs pensées 


PER 85 


séparées par des intervalles bien mé. 
nagés, et dont le sens est suspendu 
jusqu’à un dernier repos, où l'esprit 
et Voreille sont également satisfaits, 
Chacune de ces pensées, prise sépa- 
rément , se nomme membre de la 
période ; il peut y en avoir jusqu’à 
cinq. 

Période carrée; c’est proprement 
celle qui est composée de quatre mem- 
bres ; mais on ne laisse pas d’appeler 

ériode carrée , toute période nom- 
ue et concue en termes bien ar- 
rangés, 


(Med. ) Période se dit encore, 


. en parlant d’une maladie, du tems 


compris entre deux paroxismes, La 
période comprend Vétat, le déclin , 
lintermission ou remission. Dans 
quelques maladies , ces périodes sont 
souvent régulières et coustantes , 
dans les fièvres, par exemple ; mais 
dans les maladies chroniques, elles 
sont plus régulières et plus incer- 


‘ taines. 


PERIODIQUE , adj. même ori- 
gine que PERIODE ; qui a ses pe- 
riodes. Il se dit de toutes les choses 
qui reviennent dans un certain tems, 
de tout mouvement , cours où révo- 
lution qui se fait d’une manière 
régulière , et qui recommence tou- 
jours dans le même période ou dans 
le même espace de tems. 

Mouvement périodique de la 
terre , de la lune , etc. 

Mois périodique ; voy. MOIS. 

T'ems périodique ; voy. TEMS. 

Vents périodiques; voy.VENTS. 

Ouvrage périodique ; celui qui 
paroit dans des tems fixes et réglés. 

(Gram.) Style, discours pério- 
dique ; c’est un style ou un discouxs 
composé de périodes nombreuses. 


PERIŒCIENS ou PERIECIENS, 
s. m. du grec spi (péri); autour , et 
doixéw (oikéo ), habiter. 

( Géogr.) Ce sont les habitans du 
mème parallele terrestre qui sont op- 
posés en longitude, maïs qui ont une 
mème latitude ; ils ont les mêmes 
saisons, la même longueur des jours 
et des nuits; mais les uns ont midi 
quand les autres ont minuit. 

PERIOSTE , s. m. du grec xcpi 
(péri), autour, et d’iséoy ( os- 
Léon), os. 

(-Ænat.) Membrane fine et très » 


86 PER 


‘ sensible, qui couvre presque tous 
les os, A 

PERIPATETICIENS, 5. m. du 
grec æepi (péri), autour, et de æ4- 
ré (paleo ), se promener. 

( Philos.) Philosophes de la secte 
d’Aristote, ainsi appelés parce qu’ils 
disputoient dans le Lycée, en se 
p'omenarnl. d 

Delà est venu péripalélisme , 
pour la doctrine des péripatéliciens , 
Gu la philosophie d’Aristote. 

PERIPETIE, s. f. du grec æepi- 
mérsia ( péripeléia ) , formé'de x:p} 
(péri), contre, et de œiærw ( pip- 
10), tomber : changement subit, 
incident, renversement d’état. 

(Art dramat. ) Changement im- 
prévu qui forme le dénouement d’une 
pièce de théâtre. 

PERIPHERIE, s. f. du grec 
méci (péri), autour, et de otpo 
(phero), porter. 

(Géom.) Circonférence, ou li- 
gne qui termine un cercle, une el- 
lipse, une parabole, ou une autre 
figure curviligne. #7, CIRCONFE- 
RENCE , CERCLE. Ce mot est 


maintenant peu usité, 


PERIPHRASE , s. f. du grec 
épi (péri), autour, et de 9p440 
{phrasé ), parler, circonlocuter, 

(Ælocut.) Tour de ER qui 
consiste à exprimer en plusieurs mots 
ce qu’on ne veut pas dire en termes 
propres. 

PERIPLE, s. m. du grec xp) 
( péri), autour , et de æxtw (pléô ), 
naviger. 

(Géogr, anc.) Navigation autour 
d’une mer, ou autour des côtes d’un 
pays. Arrien a fait la description 
cle toutes Jes côtes de la mer Noire , 
sous le titre de Périple du Pont 
Eutin. 

PERIPNEUMONIE, s. f. du grec 
repi ( péri), autour, et de TVEU pue y 

neumon ), le poumon. 

(/Héd. ) Inflammation du pou- 
mon avec fièvre aiguë : oppression et 
difficulté de respirer, accompagnée 
souvent d’un crachement de sang. 

PERIPTERE , subst. m. du grec 
rep ( pert), autour , et de ærepèv 
( pléron), aile: avec des ailes tout 
autour. 

(Ærchit.) Edifice qui est envi- 


PER 
ronné de colonnes isolées. Lesanciens 
eppeloient arles, les colonnes qui 
étoient aux cotés des temples et des 
autres édifices, 

PERISCIENS, s. m. du grec ep) 
( péri), autour, et de zxsx (skia), 
ombre : ombre tournante, 

( Géogr. ) On appelle aïnsi les 
habitans des zones glaciales; pour 
qui les ombres font tout le tour de 
l'horizon. 

PERISPERME , s. m. du grec 
mepi ( péri), autour, et de orépuz 
( sperma ), semence. 

Botan. ) Corps épais qui enve- 
loppe la plantule, ou le germe dans 
les semences, #, EMBRYON. 


PERISSOLOGIE , s. f. du grec 
mepiorèc ( périssos ), superflu, et de 
aéyos ( logos ), discours: discours 
superflu. 

( Elocut. ) Répétition inutile en 
d’autres termes , d’une même pensée 
qu'on vient d'expliquer suffisam- 
ment. 

PERISTALTIQUE, adj. du grec 
mepisérau ( perislello ), contracter, 
retirer. 

( Héd. ) Mouvement propre et 
naturel aux intestins, par lequel leurs 
parties sont comprimées de haut en 
bas , successivement les unes après 
les autres, semblable à celui des vers 
qui rampent, d’où vient qu’on l’ap- 
pelle aussi monvement vermiculaire. 

PERISTYLE, subst. m. du grec 
ep} { péri ), autour, et de sv4os 
( stulos ), colonne. 

(-Archit. ) Edifice environné de 
colonnes isolées en son pourtour in- 
térieur, 

Le périslyle est différent du pé- 
ryplère, en ce que les colonnes du 
premier sont en dedans, et celles du 
second sont en dehors. Cependant, 
on entend aussi par péristy le , un 
rang de colonnes, tant au dedaus 
qu'au dehors d’un édifice. 

PERISYSTOLE , s. f. du grec 
épi tn, ,au dessus, au-delà, et 

e susorn ( sustolé ), contraction. 

(Méd. ) Intervalle, ou repos qui 
est entre la systole et la diastole 
des artères, c’est- à - dire, entre la 
contraction et la dilatation des ar- 
tères. « 


PÉRITOINE , s. m. du grec ri 


PER 
( péri) ,autour, et de rivw ( 4éin6)), 
tendre. 

( Physiol.) Enveloppe membra- 
neuse {rès-considérable , immédia- 
tement adhérente à la surface interne 
des muscles transverses, et à celle de 
tout le reste de la cavité du bas ventre, 
dont elle couvre et enveloppe les vis- 
ceres, comme une espèce de sac. 

PERITROCHON, s. m. du grec 
Ep} SR autour, et de rpoy£w 
( trochéo ), courir, rouler, 

( Mécan. ) Machine propre à en- 
lever de gros fradeau. 


PERLE, s. Î. du latin perulæ ou 
sphærula. 


( Hist. nat.) La perle est une 
matiere concrète formée dans plu- 
sieurs espèces de coquilles bivalves. 
On a enfanté des systèmes plus ab- 
surdes les uns que les autres pour 
rendre raison de la formation des 
perles. On sait aujourd’hui qu’elles 
ne sont qu'une extravasation contre 
pature, du suc lapidifique contenu 
dans les organes de l'animal, et filtré 
par ses glandes; que ce sont des glo- 
bules formés par des couches peu 
épaisses , qui, au lieu d’etre appla- 
ties, comme celles de la coquille , 
sont concentriques , avec plus ou 
moins de régularité. 

Les perles se trouvent dans toutes 
les mers, et dans les eaux douces; 
mais les plus belles se péchent dans 
les parties les plus chaudes de l'Inde 
et de PAmérique. 

Pour qu’une perle soit d’une grande 
valeur, il faut qu’à une grosseur con- 
sidérable, et une rondeur parfaite , 
elle joigne un poli fin, une blan- 
cheur éclatante , et un luisant qui la 
fasse paroitre transparente sans l'être. 
. Quand elle réunit ces qualités, on 
dit qu’elle est d’une belle eau. 


IVacre de perle ; on appelle ainsi 
la portion intérieure de [a coquille, 
dont le tissu fin et poli, offre à la vue 
différentes couleurs. 


Perles artificielles ; on fabrique 
lesperles artificiellesavecdesécailles 
de poisson. L’able , petit poisson de 
rivière, fournit, dans ses écailles 
minces et délicates, la matière colo- 
rante des perles. On prend ces pois- 

sons au filet, on les frotte les uns 
contre les autres dans des baquets; les 
écailles se détachent, et tombent au 


PER 57 
fond de l’eau : on les ramasse et on 
les dessèche légèrement ; on les met 
ensuite dans de lPammoniaque li- 
quide un peu étendue, où elles se 
ramollissent ; et on souffle cette !i- 
queur dans des perles de verre, sur 
les parois desquelles les écailles s’ap- 
pliquent et se collent. Cette liqueur 
s'appelle, dans le commerce, essence 
d'Orient. 


PERMEABILITE,, s. f. du latin 
permeabilitas , fait de permeo, 
composé de per, au travers, et de 
11100 , passer, passer au travers: qua- 
lité de ce qui est susceptible d’etre 
traversé , de ce qui est perméable. 

( Physique ) Propriété qu'ont 
certaines matibres de se laisser tra- 
verser par d’autres. Toutes les ma- 
tières, si l’on en excepte celle du feu , 
qui est absolument #mperiméable à 
toute autre substance, mais qui les 
pénètre toutes, sont permeéables à 
quelqu’autre matiere. 


PERMUTATION, s. f. formé du 
latin per, entre, et de mulo, chan- 
ger : échange. 

(Analyse) Les mathématiciens 
entendent par ce mot, la fransposi- 
tion qu’on fait des parties d’un meme 
tout, pour en tirer les divers ar- 
rangemens dont elles sont suscepii- 
bles entre elles. Comme si lon 
cherchoit en combien de façons dif- 
férentes on peut disposer les lettres 
d’un mot , les chiffres qui expriment 
un nombre, les personnes qui com- 
posent une assemblée, etc. 

PERNICITAS, mot latin fait de 
pernix , vite , léger. 

( Physique) Mot latin dont quel- 
ques auteurs se servent pour désigner 
une vitesse extraordinaire de mouve- 
ment; comme celle d’un boulet qui 
fend Pair. , 

PERONE , s. m. du grec æepivs 
( péroné), agrafle. 

( Anat. ) Le petit os long placé à 
la partieexterne de la jambe , à Pop- 
posite de l'angle externe du tibia. 

PERORAISON, s. f. du latin 
peroro , achever un discours, con- 
clure. 

( Elocut. ) On entend par péro- 
raison en réthorique, la quatrième 
et dernière partie d’un discours. 

Dans la péroraison, Vorateur re- 
prend d’une manière concise les prin— 


83 PER 


cipaux points qui ont été développés 
dans le discours, F1 les remet sous les 
yeux des auditeurs, dans un point de 
vue plus frappant, et leur donne un 
nouveau tour ; il les revèt des plus 
brillantes figures; enfin, ii étale tout 
ce que léloquence à de plus sédui- 
sant et de plus pathétique. 

PERPENDICLE, s. m. du latin 
perpendiculum, quisiguitie le plomb 
dont on se sert pour mettre de niveau, 
ou aplomb. 

( Géom.) C’est le nom qu'on a 
donné à une espèce de niveau à 
pendule, 

PERPENDICULAIRE, adj. et 
s. du latin perpendicularis, fait de 
perpendo, peser, examineravec soin. 

( Géom. ) Ligne qui tombe direc- 
tement sur une autre ligne, de facon 
quelle ne penche pas plus d’un coté 
que de Pautre, et fait par conséquent, 
de part et d’autre, des angles égaux. 

PERPENDICULE, s. m. du lat. 
perpendiculun. 

( Géom. ) Ligne verticale et per- 
pendiculaire, qui mesure la hauteur 
d’un objet, comme d’une montagne, 
d’uu clocher, d’une tour, 

PERPETUEL , ELLE, adj. du 
latin perpeluo, faire durer sans cesse : 
continuel, qui ne cesse point, qui 
dure toujours, 

(Mécan. ) Mouvement perpé- 
ducl ; mouvement qui se conserve et 
se renouvelie continuellement de 
lui-même, sans le secours d’aucune 
cause extérieure. 

Trouver le mouvement perpétuel, 
ou construire une machine qui ait 
uu tel mouvement, est un problème 
fameux , qui exerce les mathémati- 
ciens depuis deux mille ans, Ilexiste 
une infinité de dessins , de figures, de 
plans, de machines, de roues, etc. 

ui sont le fruit des eflorts qu'on a 
its pour résoudre ce problème, Fous 
ces projets ont avorté ; aussi, c’est 
plutot une insulte qu’un éloge , de 
dire de quelqu'un , qu’il cherche le 
InOuverLent perpétue 1. Consultez la 
Lettre XXII de M. Maupeituis, dans 
son ouvrage intitulé : Lettres sur 
différens sujels de philosophie. 

PERROQUET, s. m. diminutif 
de PERROT, diminutif de pierre, 
Oiseau de PAmérique, et de quel- 
ques contrées de l'Asie et de PA- 


FREIN 
viuus, 
3 


P'ER 


( Marine ) Le mât le plus élevé 
dun vaisseau, I] y à un mât de per- 
roquel, au dessus de chaque mat de 
hune, /, HUNIER,. 

Voile de perroquet, où simple- 
ment perroquet ; cest la voile que 
porte chaque mât de perroquel, 

PERRUCHE, subst, £, diminutif 
de PERROQUET.,. 

( Harine) C’est le nom distinctif 
de la voile lapluséle’ée de Partimon. 

PERSIQT'E, adj. du lat, persicus, 
qui est de Perse, 

@Archit. ) Ordre de cojonnes qui 
a élé pratiqué parmi les Grecs, qui, 
au lieu du fût de la colonne dorique , 
a des figures esclaves persans , pour 
porter un ent1blement. 

On en attribue Pinvention aux La- 
cédémoniens, qui, apr's la bataille 
de Platée , voulant humilier les 
Persans, à iserent non -seulement 
des trophées avec les armes de leurs 
ennemis, mais encore les représen- 
tèrent eux-memes sous la figure d’es- 
claves qui soutencient leurs porti- 
ques, leurs arches, leurs cloisons, etc. 

PERSISTANT, TE, adj. du lat. 
persislo, persévéier. 

(Bolan.) I se dit de toute partie 
accessoire où intégrante d’une fleur, 
lorsqu'elle subsiste totalement ou 
partiellement, avec ou sans défor- 
malion , après la f{condafion de 
l’ovaire, qu’elle accompagne pendant 
son accroissement, 

Feuilles persistantes ; ce sont 
celles qui restent vertes sur la plante 
jusqu’au développement des nou- 
velles, : 

Parties des fruits persistantes ; 


. lorsqu'elles restent encore fixées au 


pédoncule , après l’émission des 
graines. 

: PERSONNE, s. f. du latin per- 
sort, qui d'abord a signifié le masque 
dont se servoient les acteurs, puis le 
caractère de celui qui étoit censé par- 
ler, et enfin l’homme et la femme. 

ERSONNEL , LLE , adjec. de 
personne , qui est propre et particu- 
lier à chaque personne. 

(Pratique) Action personnelle ; 
c’est celle par laquelle nous agissons 
contre celui qui est obligé à nous 
donner ou à faire quelque chase pour 
notre utilité. Cette action est appelée 


personnelle, parce awelle est atta< 


PBUE 


chée à la personne obligée et Ja suit 
toujours, : 

PERSONNEE , adj. du latin per- 
sona , masque. 

( Potan.) C’est le nom d’une fa- 
mille de plantes dont la corclle re- 
présente un mufle d'animal, Le ru- 
Jier, la digitale , sont des plantes 
PÉTSOILIEES, 

PERSPECTIVE, s. f. du latin 
perspeclo , ou perspicio, considé- 
rer attentivement. 

( Optique ) La perspective est 
Part de représenter sur une surface 
plane les objets visibles, tels qu’ils 

aroissent à une distance ou à une 
Est donnée, à travers un plan 
{ransparent placé perpendiculaire 
ment à l'horizon , entre l’œil et 
Pobjet. 

La perspéclive est ou spécula- 
live où pruiique. 

La perspective spéculative est la 
théorie des différentes apparences 
ou représentations de certains ob- 
Jets, suivant les différentes positions 
de l’œil qui les regarde. 

La perspective pratique est la 
méthode de représenter ce qui pa- 
roit à nos yeux ou ce que notre ima- 
gination conçoit, et de le représenter 
sous une forme semblable aux objets 
que nous voyons. 

La perpective , soit spéculative , 
soit pralique , a deux parties ; lPich- 
nographie , qui est la représentation 
des surfaces, et la scénographie, qui 
est celle des solides. 77 ICHNO- 
GRAPAHIE et SCENOGRAPHIE. 

La perspective s'appelle plus par- 
ticulicrement perspective linéaire , 
à cause qu’elie considère la position , 
la grandeur , la forme, etc. des dit- 
férentes lignes ou des contours des 
objets. 

Perspective à vue d'oiseau ; c’est 
la représentation que Pon fait d’un 
objet, en supposant lPœil foit élevé 
au dessus du plan où cet objet est 
représenté , en sorte que Pœil en aper- 
coive un très-grand nombre de di- 
mensions à la fois; par exemple, le 
plan d’une ville avec ses rues et ses 
maisons, est un plan à vue d'oiseau. 

Persyective aérienne ; c’est celle 
qui représente les corps diminués et 
dans un moindre jour, à proportion 


PER 89 
de leur éloignement. Cette méthode 
est fondée sur ce principe : Plus est 
longue la colonne d'air à travers la- 
quelle on voit Pobjet , plus est foible 
le rayon visuel que lobjet envoie à 
Pœil. 

(Peinture) La perspective linéaire, 
considérée particulièrement sous le 
rapport de la peinture, enseigne de 
quelle manière les lignes qui circons- 
crivent les objets se présentent à œil 
du spectateur, suivant le point où 
cet œil est placé , et la distance des 
objets. 

Cette science étoit connue des an- 
ciens , et les peintures trouvées à 
Herculanum prouvent qu’ils la con- 
noissoient , du moins assez, pour lu- 
sage pratique. : 

Tant que la perspective a été mé- 
connue , art de la peinture est resté 
dans Penfance , puisqu'elle seule ap- 
prend à rendre avec exactitude Îles 
raccourcis, et qui trouve des rac- 
courcis dans les poses les plus simples. 

Rien ne trompe plus aisément que 
la vue : pour peu qu’il y ait de chan- 
gemens , où dans la position de l'œil 
du peintre, ou dans l’objet à peindre , 
il se trouvera une différence consi- 
dérable entre l'original et la copie ; 
mais la perspective est une règle 
sûre pour mesurer les ouvrages que 
l’on veut tracer , et donner la vraie 
forme des lignes qui doivent indiquer 
les contours. 

Perspective aérienne ; elle n’est 
pas soumise, comme la perspective 
linéaire , à des principes rigoureu- 
sement démontrés. Elle enseigne le 
degré de lumière que les objets ré- 
fléchissent vers le spectateur, À rai- 
son de leur éloignement. Fîle fait 
connoitre que ces objets se dégradent 
de ton en proportion de Pair inter- 
médiaire qui he sépare de l'œil qui 
les regarde; mais comme cet air peut 
ètre plus léger ou plus dense, plus 
pur ou plus chargé de vapeurs, on 
sent que cefte dégradation ne doit 
pas toujours ètre la même. C’est sur- 
tout par lobservation que le peinte 
peut apprendre les lois de la perspec- 
live aérienne : il s’apercevra qu’en 
dégradant les tons, elle rend aussi les 
contours plus indécis, qu’elle ef- 
face les angles et ne respecte que les 
formes qui terminent les objets, en 


Us P. ER 


les rendant cependant vagues et in- 
certaines. 


Perspective est aussi le nom qu’on 
donne à des peintures que Pon place 
au fond d’une allée ou d’une galerie 
pour en prolonger la longueur appa- 
rente, ou pour la terminer par des 
vues qui paroissent éloignées. 

On appelle encore perspectives, 
des tableaux ou des estampes qui re- 
présentent des places, des rues, des 
temples qui offrent une grande pro- 
fondeur. 

( Optique) Perspectives amu- 
santes ; ce sont des boites que l’on 
trouve chez les opticiens, dont Part 
consiste à placer obliquement un mi- 
roir pour rappeler les objets de bas 
en haut , et de perpendiculaires qu’ils 
sont les uns aux autres , les faire pa- 
roitre parallèles et plus éloignés qu’ils 
ne sont réellement, Pour y parvenir, 
il faut que les figures dont veut 
faire usage soient placées à la ren- 
verse , selon les proportions de la 
perspective , parce que le miroir les 
redresse, Ce miroir doit être incliné 
de 45 degrés à l’horizon. La boite 
doit étre garnie d’un objectif qui 
soit dirigé précisément vers le mi- 
lieu de la glace dans une ouverture 
faite exprès. Le foyer de cet objectif 
doit être de la longueur de la boite. 
Cette sorte de perspective représente 
les objets éloignés de deux ou trois 
pieds ,;comme s’ils étoient à plusieurs 
toises. 


PERSPIRATION, s. f, du latin 
perspiralio, composé de per, au tra- 
vers, et de spiro , exhaler, trans- 
pirer : transpiraiion. 

(Méd.) Les médecins ont donné 
ce no à l’insensible transpiration 
qui se fait continuellement par les 
pores de la pean , pour la distinguer 
de la transpiration visible, telle que 
la sueur. 

PERTUIS , s. m. du latin per- 
tusus , fait de perlundo, pertusum , 
pertuiser, perforer. . 

(Marine ) Passage étroit entre les 
écueils, par lequel on arrive à un 
pi , abri ou mouillage , comme 

e pertuis d'Antioche , le pertuis 
breton. 

(Hy dr.) Pertuis se dit aussi d’un 
passage étroit pratiqué daus une ri- 


PES 


viére, aux endroits où elle est basse , 
pour augmenter Peau de quelques 
pieds. : 

Pertuis est encore le nom d’un 
trou par lequel Peau passe d’une 
écluse dans un coursier pour faire 
mouvoir une roue, 

PERTURBATION, 5. f. du latin 
per, au travers, et de turbo , trou- 
bler: trouble , émotion. 

(Astron.) Perlurbalions ; ce sont 
les troubles et les dérangemens que 
les planètes se causent réciproque- 
ment par leur attraction en tous sens, 


Si chaque planète, en tournant au- 
tour d’un centre, n’éprouvoit d'autre 
force que celle qui la porte vers ce 
centre , elle décriroit un cercle ou une 
ellipse dont les aires seroient propor- 
tionnelles aux tems ; mais chaque 
planète étant attirée par toutes les 
autres, dans des directions différentes 
et avec des forces qui varient sans 
cesse , il en résulte des inégalités, des 
perlurbations continuelles. C'est le 
calcul de,ces arrangemens qui occupe 
depuis long-tems les géometres et les 
astronomes ; mais les calculs déjà 
faits ont besoin d’être perfectionnés , 
et l’on a besoin pour cela de con- 
noître avec plus de précision les don- 
nées sur lesquelles le calcul est fondé, 
et de rendre plus parfaites les mé- 
thodes analytiques par lesquelles on 
parvient au résultat. 

PERTUSE , adj. f. du latin per- 
tundere , pertusum, perforer, percer. 

( Botan.) Feuille pertuse ; c’est 
celle qui est parsemée de petits points 
transparens qui la font paroitre comme 
percée de mille petits trous. 

PERVERSION , s. f. du latin 
perversio , fait de perverto ; coxr- 
rompre , changer de bien en mal. 

(Méd.) Action par laquelle les 
liqueurs du corps sont corrompues , 
gàtées. 

PESANT, TE, adj. de peser, 
du latin barb. pesare , fait de pen- 
sare , examiner attentivement : qui 
pèse, qui est lourd. 

(Manége) Pesant à la main ; 
cela se dit d’un cheval qui porte sa 
tète basse et qui s'appuie sur le mors. 

( Murine ) Un grain pesant ; 
c’est un grain de vent tres-violent. 


Vey. GRAIN. 


PES 


( Peinture ) Figure pesanle ; 
c'est celle qui est d’une proportion 
courte , grosse , ramassée. 

Contour pesant ; c’est le con- 
traire d’un contour fin et léger. 

Tons pesans ; ce sont les tons 
mattes, parce qu’ils semblent à l'œil 
avoir de A pesanteur. 

Draperie pesante ; on n’entend 
point par-là une draperie d’une 
étoffe grossière : Raphaël n’a pas 
souvent employé les étoffes fines dans 
ses draperies ; et cependant elles sont 
loin d’être pesantes ; on entend par 
une draperie pesante celle qui est 
trop lourde pour la figurequi la porte, 
qui Penveloppe , au lieu de la vêtir, 
qui cache les formes, qui ne se dis- 
tribue pas en plis grands à la fois et 
légers ; en un mot , qui forme plutot 
ce qu’on appelle paqguel que de belles 
suites de plis dont on sente la cause , 
Vorigine et la fin. 

Ciel pesant ; un ciel peut être 
pesant par le ton et par la forme 
des nuages. Il est pesant par le ton, 
quand il n’a point cette couleur va- 
gue qui peint la légèreté de Pair , et 
cette clarté qui montre que les va- 
peurs aériennes sont toutes imbibées 
de lumière. Il est pesant par la 
forme , quand il est chargé de nuages 
qui n’ont pas de mouvement, et qui 
ressemblent plutôt à des corps solides 
qu’à des amas de vapeurs, que le vent 
chasse à son gré. 

Composition pesante ; c’est celle 
qui est surchargée d’objets, autour 
desquels on ne peut tourner, autour 
desquels on ne sent pas l'air circuler. 

Exécution pesante ; une exécu- 
tion est pesanle quand le pinceau 
est peiné , quand on sent que Partiste 
a peint d’une main lourde, quand 
ses touches manquent de netteté, 
quand, au lieu de fondre légèrement 
ses téintes, il les a maladroitement 
brouillées. 

PESANTEUR , s. f. du lat. pen- 
sare , examiner attentivement, dont 
on a fait pesare , pour peser : qualité 
de ce qui est pesant, 

( Mécan. \ La pesunteur , en 
mécanique , est cette force en vertu 
de laquelle tous les corps que nous 
connoissons tombent et s’approchent 
du centre de la terre lorsqu'ils ne 
sont pas soufenus, 

Pour les causes encore inconnues 


PES oi 
de la pesanteur, voy. GRAVITE , 
GRAVITATION. 

Quant aux lois de la pesanteur, 
voici ce que l’expérience a fait dé- 
couvrir à cet égard. 

10. La force qui fait tomber les 
corps est toujours uniforme, et ag't 
également sur eux à chaque instant. 

20, Les corps tombent vers la terre 
d’un mouvement uniformément ac- 
céléré, E 

30, Leurs vitesses sont comme les 
tems de leur mouvement. 

40, Les espaces qu’ils parcourent 
sont comme les carrés des fems, ou 
comme les carrés des vitesses ; et par 
conséquent les vitesses et les tems 
sont en raison sous-doublée des es- 
paces. 


50, L'espace que le corps parcourt 
en tombant pendant un tems quel- 
conque , est la moitié de celui qu’il 
parcourroit pendant le mème tems 
d’un mouvement uniforme avec la 
vitesse acquise ; et par conséquent cet 
espace est égal à celui que le corps 
parcourroit d’un mouvement uni- 
forme avec la moitié de cette vi- 
tesse, 

60, La force qui fait tomber les 
corps vers la terre est la seule cause 
de leur poids, Cependant comme la 
résistance de l’air se mêle toujours 
ici bas à l’action de la gravité dans 
la chute des corps, il suit de diverses 
expériences faites sur la chute des 
corps, dans le vide et dans Pair, 
10, que la force qui fait tomber les 
corps vers la terre est proportionnelle 
aux masses ; 20. que cette force agit 
également sur tous les corps, quelles 
que soient leur contexture, leur for- 
me, leur volume, ete.: 30. que tous les 
corps tomberoient également vite ici 
bas vers la terre, sans la résistance 
que Pair leur oppose, et que par con- 
séquent la résistance de Pair est la 
seule cause pour laquelle certains 
corps tombent plus vite que les au- 
tres , cette résistance étant plus sen- 
sible sur les corps qui ont pins de 
volume et moins de masse, 

Pesanteur spécifique ; c’est le 
poids que pèse un Corps sous un 
volume déterminé. Plus un corps 
quelconque a de poids sous ce volume 
donné , comme un pouce cube, un 
pied cube , plus sa pesanteur spéct- 


Jique est grande. 


CE PPS 

La pesanteur spécifique est ab- 
sole on relative. 

La pesanteur spécifique absolue 
est le poids d’un volume déterminé , 
d’une matiere quelconque pesée dans 
une balance or'inaire. 

La pesanteur spécifique relative 
est le rapport qui existe entre la den- 
sité ou Li pesanteur spécifique ab- 
solue de deux corps, dont Pun est 
pue pour terme de comparaison. C’est 

eau pure que les physiciens ont 
choisie à cet ellet , attendu qu’elle 
présente un moyen facile de con- 
noitre le rapport des pesanteurs des 
autres corps avec la sienne. 

Pour exprimer ce rapport d’une 
manicre facile , on suppose qu’un 
volume d'eau quelconque pese 1,000 
ou 10,000. 

Ainsi, quand on dit qu'une telle 
pierre pese 3,000 où 30,000, c’est la 
meme chose que si on disoit qu'un 
pied cube de cette pierre pese autant 
que trois pieds cubes d’eau ; c’est-à- 
dixe, que sa pesanteur absolue est 
de 210 jivres le pied cube. 

. Pour trouver la pesanteur speci- 
Jique dun corps, on se sert d’une 
balance ordinaire et de la balance 
hydrostatique , c’est-à-dire, qu’on 
pese d’abord à Pair libre le corps 
dont il s’agit , et qu'on le pèse de 
nouveau étant plongé dans Peau. La 
quantité de pesanteur qu’il perd dans 
cette seconde opération , équivaut au 
volume d’eau qu’il a déplacé , et fait 
connoitre le rapport de sa pesanteur 
spécifique absolue , où de sa den- 
sité avec celle de Peau ; et c’est ce 
rapport qu'on désigne simplement 
sous le nom de pesanteur spécifique. 

Ainsi un corps qui, dans l'air libre, 
peseroit deux livres, et qui, plongé 
dans Peau, peseroit encore une livre, 
seroit deux fois aussi pesant que l’eau 
à volume égal ; et sa pesanteur spé- 
cifique seroit exprimée par 20,000 , 
celle de l’eau étant supposée 10,000, 

A! 

PESE-LIQUEUR , s. m. com- 
posé de peser, pensure , et de 
liquor, liqueur, 

( Physique) Instrument à l’aide 
duquel on détermine le degré de 
pesanteur d’un liquide ; il y en a de 
plusieurs sortes : les plus en usage 
sont ceux qu’on plonge dans les 
liqueurs dont om veut connoitre jes 


PAT 


pesanteurs spécifiques; alors ils doi 
vent avoir la forme la plus conve- 
nable pour diviser facilement le 
fluide , et se maintenir dans une 
position verticale, Ils doivent étre 
aussi construits de manibre à indi- 
quer en meme tems la température 
de la liqueur, C’est la même chose 
quARIOMETRE. Voy. ce mot. 

PESON, s. m. du latin barbare 
pesum, qui a été dit d’abord pour 
le peson d’un fuseau. 

( Wétrol.) Soxte de balance ap- 
pelée autrement slalera romana ; 
balance romaine ; au moyen de 
laquelle on trouve la pesanteur des 
différens corps, en se servant d’un 
seul et même poids qu’on leur com- 
pare. Voy. BALANCE. “ 

PESSAIRE , s. m. du lat. pessa- 
rium , formé du grec miovoc( pessos ), 
petite pierre qui sert à jouer, à la- 
quelle le pessaire ressemble. 

( Chirurgie) Remède solide qu’on 
introduit dans les parties naturelles 
des femmes , pour la guérison de 
plusieurs maladies auxquelles la ma- 
trice est sujette, 

PESTE, s. f. du lat. peslis, ma- 


ladie, poison, mort. 


( ÆHéd. ) Maladie exanthéma- 
teuse , contagieuse et épidémique , 
qui tire ordinairement son origine 
d’un miasme vénéneux répandu dans 
Pair. 

PETALE , s. m. du grec æéraro 
(pétalon) , feuille , formé de rer4w 
(pétao ), ouvrir, étendre, éclore. 

(Ho) C’est le nom que l’on 
donne à chacune des pièces de la 
corolle, Quand la corolle est d’une 
seule pièce , il n’y a qu’un pétale ; 
le pélale et X1 corolle ne font alors 
qu’une seule et même chose, et cette 
sorte de corolle est appelée mono- 
pélale. 

On dit que la corolle est dipétale, 
tripétale , tétrapétale , pentapétale, 
polypétale, quand elle est composée 
de deux , de trois, de quatre, de cinq 
ou de plusieurs pétales. 

De pélale on à fait pélalé , poux 
ce qui est pourvu d’une corolle, et 
pétaloide pour désigner une chose 
semblable à une corolle où à um 
pélale. 


( Héd. ) Les médecins disent pé- 


PET 


Zalode , en yarlant du sédiment de 
Purine, pour signifier qu’il est écail- 
leux , ou semblable à des feuilles de 
fleurs. 


PETALISME , s m. du grec 
mérariomuoc ( pélalismos), formé de 
méranor ( pélalon), feuille. 

(Hist. anc.) Jugement populaire 
qe s’exerçoit à Syracuse contre ceux 

ont la trop grande puissance étoit 
suspecte, ou qui avoient un assez 
grand crédit chez le peuple pour 
faire craindre qu’ils attentassent à la 
liberté publique. Ce jugement étoit 
ainsi appelé parce que les suffrages se 
donnoient sur une feuille d’olivier , 
comme on disoit os/racisme à Athè- 
nes, par la raison que les bulletins 
étoient écrits sur une écaille. 

PETARD, s. m. de peter, pedi- 
Zare en latin. 

(Artillerie) Ynstrument à feu in- 
venté en France : c’est une machine 
de fer où de fonte qui a la forme d’un 
cone tronqué, quatre anses par les- 
quelles elle est fortement attachée à 
un madrier, lequel à aussi un fort 
crochet de fer, servant à l’attacher 
à l'endroit où le pétard doit étre pla- 
cé. L’usage du pélard est de rompre 
ou d’enfoncer des portes, des barriè- 
res , et ruême des murailles. 

PETECHIES , s. f. pl. de l’ital, 
pelechie , taches couleur de pourpre. 

(Méd,) Taches rouges ou pour- 
prées , semblables à des morsures de 
puces, qui s’élèvent souvent sur la 
peau dans les fièvres malignes , épidé- 
miques, pestilentielles, et qui sont 
toujours d’un tres-mauvais présage. 

PETIOLE,, s. m. du latin petio- 


lus. 


(Botan.) C’est le nom qu’on donne 
à cette partie de la plante qui sert de 
support aux feuilles seulement, Le 
péliole est la queue de la feuille, 
comme le pédoncule est la queue de 
la fleur ou ke fruit. 


Pétiole commun ; c’est celui qui 
dans la feuille composée porte toutes 
les folioles, 

Pétiole partiel ; celui de chaque 
foliole, = 

Pétiole secondaire ; a ramifica- 
tion du pétiole commun de la feuille 
surcomposée, 

l'euille pétliolée ; culle qui est 


. admise, consiste 


PET c3 


portée par un péliole ; elle est oppo- 
sée à SESSILE, Ÿ, ce mot, 

PETITION, s. f. du lat. petlio , 
fait de pelo, pelilum , demander : 
demande. 

(Poli.) Droit de pélition ; c'est 
en Angleterre un droit attribué au 
peuple de faire des demandes, soit 
individuellement , soit collective- 
ment . aux autorités constituées. 

(Logique) Petilion de principe ; 
cette expression qui n’est d'usage 
qu’en didactique, signifie Pallégation 
pour preuve de la chose même qui 
est en question. 

PETTTOIRE , adj.ets., mên- 
origine que pétition. 

(Pratique) Action pélitoire ; 
cest une demande faite en justice 
pour obtenir la propriété d’un héri- 
tage. 

Le pélitoire ; cest une instance 
faite en justice pour être maintene 
ou établi dans la propriété d’un héri- 
fage. On dit qu’un homme a gagné 
son procès au peliloire, pour dire que 
le jugement l’a déclaré légitime pro- 
priétaire de l’héritage en question. 
L'ordonnance défend de juger con- 
jointement le péliloire et le posses- 
soiré, 

PETREUX, adj. du grec r#rsoc 
(pétros), pierre : qui tient de la 

ierre, É 

(-Anat.) Los temporal, se nom- 
me Os pélreux, à cause de son apo- 
physe dure , qu’on appelle le rocher. 

On dit aussi les sinus pétreux 
de la dure-mère, et on les distingue 
en supérieur et en inférieur. 

PETRIFICATION, s. f, du grec 
æsrs0e (petros ), pierre, «t defio, 
devenir. \ 

( Minéral. ) Changement d'un 
ss organisé en matière pierreuse. 

omment la nature opere-t-ella 
cette métamorphose qui paroit avoir 
été faite quelquefois dans un tems 
fort court ? Cette question fait depuis 
long-tems le sujet des méditations des 
naturalistes ; mais les solutions qu’ils 
ont essayé d’en donner, sontencore 
loin d’être satisfaisantes. 

L’explication la plus générälement 
supposer que la 
matière pierreuse se substitue à la 
substance végétale, à mesure que 
celle-ci se décompose. Dans cette opé- 
ration, les parties pierreuses , en s’ar- 


94 PET 


rangeant dans les places restées vides 
par la retraite des parties ligneuses, 
et en se moulant dans les mêmes 
cavités, prennent lémpreintede l’or- 
ganisation végétale, et en copient 
exactement les traits, 

PETROLE , du grec erpénæioy 
( Pétrélaion), formé de rérpos( pé- 
tros }, pierre , et d’éxasoy (élaion ), 
en latin oleum, huile: huile de 
pierre, 

(Minéral.) Bitume liquide qui 
s’infiltre à travers les pierres et les 
terres dans quelques montagnes de la 
ei-devant Auvergne, de PEcosse , 
dans plusieurs endroits de lItalie, 
dans la Perse, etc. 

On distingue plusieurs variétés de 
pétrole , mais on ne désigne ordinai- 
rement sous ce nom, que deux éspè- 
ces, l’une blanche et transparente, 
connue sous la dénomination partieu- 
lière de naphte ; Vautre brune, rou- 
ge ou nojrâtre, dont l’odeur approche 
de celle de la férébentine. 

Au Japon et en Perse , on brûle le 

étrole dans les lampes: on vient de 
Pappliquer à Gênes à Pillumination 
journalière de la ville. 

Lesanciens le faisoient entrer dans 
la composition de leur ciment. Les 
médecins s’en servoient dans les ma- 
ladies des muscles, dans la paralysie. 
On en frictionne les membres gelés. 

PETRO-PHARYNGIEN , adj. et 
s. du grec érpos (pélros) pierre, 
et de o4puy£ (pharugx), le pha- 
rynx, l’entrée du gosier. 

(Anat.) C’est le nom de deux 
muscles du pharynx, quis’attachent à 
Papophyse pierreuse de Pos des tem- 
pes. 

PETRO-SALPINGO-STAPHY- 
LIN ,adj.ets. du grec æérpoc (pé- 
tros ), pierre , de oxnmryé Lursee 
trompe, et de saguai ( staphule ), la 
luette: qui a rapport à l’apophyse 

ierreuse , à Ja trompe et à la 
ne 

(nat) C’est le nom de deux 
muscles de la luette. 

PETRO-SILEX , s. m. composé 
des deux mots latins, petra, pierre, 
et silex , caillou ; substance qui par- 
ticipe de la nature de la pierre et du 
caillou. 


(Minéral.) Espèce de pierre de 


PHA 


nature silicée , d’une coftexture sim= 
ple et uniforme, mais d’un grain 
moins fin, d’une pâte moins pure, 
moins homogène, moins translucide 
que celle du silex , mais moins opaque 
que celle du jaspe, 

PETTO no) , terme italien, 

(Chancellerie romaine) Terme 
emprunté de Pitalien , et qui signiie, 
dans l’intérieur du cœur, en secret. 
Le pape a créé deux cardinaux , 
il en a réservé un in petlo. 

PETUN-ZE, s. m. Mot chinois: 

(Minéral.) Feld-spath laminaire 
blanchâtre, quientre dans la compo- 
sition de la porcelaine, #, FELD- 
SPATH. 

PHACOÏDE , adj. du grec oz» 
(phaké) où garoc, (phakos), len- 
fille , et d’7doc ( éidos ), forme: qui 
a la forme d’une lentille. 

(Physiol.) Epithète donnée à 
Phumeur crystalline de Pæil, à cause 
de sa forme. 

PHAGEDINIQUE, adj. du grec 
oxyéd'ave (phagéduina ), dérivé de 
pay (phagéin), manger. 

(/Wéd.) Ce mot qui dans Porigine 
servoit à exprimer la faim canine, a 
été appliqué ensuite aux ulcères ma- 
lins qui rongent et mangent les chairs 
voisines, et enfin aux remèdes qui 
consument les chairs baveuses, com- 
me l’eau de chaux , dans laquelle on 
a mêlé du sublimé corrosif, 


PHALANGE, s. f, du grec p4n47y£ 
(phalagx). 

(Art nulit.) La phalange étoit 
chez les Grecs toute une armée réu- 
nie en un seul corps. Les soldats qui 
composoient la phalange éloient ex- 
trèmement pressés et rangés sur qua- 
tre, huit, douze, et jusqu’à seize de 
hauteur. 

La phalange macédonienne étoit 
un gros d'hommes serrés dans leurs 
rangs, qui en présentant leurs saris- 
ses ou longues piques , formoientune 
barrière inaccessible, et dont le choc, 
lorsqu'elle en venoïii à la charge , ren- 
versoit tout cequise présentoit devant 
elle, 

(Anat.) C’est par comparaison 
que les anatomistes ont appelé pha- 
langes les os des doigts, parce qu’ils 
sont disposés en ordre de bataille , 
comme Ja phalange macédomenne, 


P HA 


PHALANGOSE , s. f. du grec 
our4yfanc (phalaggôsis) , dérivé 
de gahayé (phalasx), plalange. 

(/Héd.) Maladie de Pœil dans la- 
quelle les bords de k paupière sont 
tournés en dedans , et hérissés contre 
l’œil à la manière d’une phalange. 

PHALEUQUE où PHALEUCE, 
adj. de Phuleucus ; nom d'homme. 

(Poésie gr. et lat.) Terme de 
poésie grecque et latine, qni se dit 
d’une espece de vers composé de cinq 
pieds ; savoir: un spondé , un dactile 
et trois trochées, Par exemple : 
IVunquam divitias deo  rogavi. 
Le phaleuque convient à Pépigram- 
me ; il tire son nom de Phaleucus qui 
Pinventa. 

PHANTASMAGORIE, s. f. du 
grec gairaua (phantasma), fan- 
1ôme où phanlôme, ët d20pà( 490 
ra } , assemblée : ussemblée de 
äntomes. 

( Physique ) Sorte de nouveau 
spectacle physique , qui consiste à 
faire apparoître dans un lieu obscur, 
des images de corps humains , qui 
produisent de lillusion. 


PHANTOME , s. m. 7. FAN- 
TOME. 

PHARE, s.-m. du grec @apoc 
(pharos ), nom d’une ile située pres 
d'Alexandrie en Egypte, 

(Marine) Tour construite à l’en- 
trée des ports, où aux environs, la- 
quelle , par Le moyen des feux qu'on 
tient allumés dans sa partie la plus 
élevée, qui est à jour en forme de 
lanterne, sert à guider, pendent la 
nuit, les vaisseaux qui approchent 
des côtes, et qui veulent entrer dans 
les ports, 

Le plus ancien phare dont l’his- 
toire fasse mention , est celui du pro- 
montoire de Sigée. II y avoit de sem- 
blables tours dans le pirée d’Athènes : 
et dans la plupart des ports de la 
Grèce; mais le phare le plus fameux 
a été celui que Ptolomée Philadel- 
phe fit élever dans Pile de pharos, 
près de la rive d'Alexandrie en Egyp- 
te, et qui a mérité d’être compté 
parmi les merveilles de Punivers, Il 
fut élevé Fan 470 de la fondation 
de Rome ; on lui donna le nom de 
lile, et on Pappela le phare, nom 
qui depuis a été donné à toutes les 
wüutres tours servaut au méme usage, 


P'HA 95 


LesRomainsavoientfait construire 
un phare à Boulogne-sur-mei , qui 
subsistoif encore en 1643, 

PHARMACEUTIQUE, adj. et s. 
du grec qäpuaxor (pharmakon), 
médicament , remède : qui concerne 
les remèdes, les médicamehs, 

GE Partie de la médecine qui 
donné la description des remèdes, et 
qui enseigne la manière de les em- 
ployer à propos. 

harmaceutique se dit aussi ad- 
jectivement de ce qui concerne la 
pharmacie. 

PHARMACIE, s. f. du grec $46- 
pantiæ (pharmakeia) , action de 
préparer les remedes, les médica- 
mens. 

(-Héd.) Art qui enseigne la pré- 
paration et la mixtion des médica- 
mens, et qui donne la manière de 
les composer, 

On divise la pharmacie en gale- 
nique et en chimique. 

La pharmacie galénique , appelée 
ainsi de Galien' qui la cultiva, se 
contente de faire ses opérations sur 
les médicamens, sans en faire lana- 
lyse ni la décomposition. 

La pharmacie chimique qui pé- 
retre plus avant , énseigne à résoudre 
les corps mixtes dans leurs principes , 
à découvrir les parties infimes dont 
ils sont composés, à séparer les mau- 
vaises, à assembler les bonnes et en 
exalter les vertus, 

PHARMACIEN , ou PHARMA- 
COPE, s. m. du grec gzpraxeure 
(pharmakeutés) , médicamentaire, 
celui qui prépare les médicamens,. 

PHARMACOPEE, s.f, du grec 
papmaxomoisx (pharmakopoeia) , 
formé de @apuaxoy (pharmakon A 
remede, et de osé us ); mèé- 
ler , composer. | 

( Héd.) Titre que l’on donne ordi- 
nairement aux livres qui enseignent 
la manière de préparer les remèdes. 

PHARMACOPOSIE, s. f. du 
grec pépuaroy (pharmakon), xe- 
mède,, et de xosis ( posis), potion, 
boisson, 

(Héd.) On appelle ainsi en géné- 
ral tout remède liquide, et en parti- 
culier un cathartique liquide, 

PHARINGE,, EE, adj. 7. PHA- 
RYNX. 

(Physiol. ) Qui a rapport au pha- 


ryuz ; les arlères phary ngées. 


06 ’PHA 


PHARYNGOGRAPHIE , sf. du 
orec épvy£ (pharugr), pharynx, 
et de yp4po (srapho ), décrire : des- 
c'iption du pharynz. 

(Anat.) Paitie de Panatomie qui 
a pour objet la description du pha- 
FYRT. 

PHARYNGOLOGIE, 5, f. du gr. 
o4puyË (pharugx), le pharynz , et 
ue 606 | logos ) , discours. 

(Anat.) Partie de Panatomie qui 
traite des usages du pharynx. 

PHARYNGO-PALATIN , ad). 
du grec o4puy£ (pharugx ), le pha- 
rynx, et du latin palatuin , le palais. 

(Anat.) I se dit de deux muscles 
cui ont rapport au pharynx et au 
palais. 

PHARYNGO - STAPHYLIN, 
ndj. du grec sapuy£ (pharugx), le 
pharynx, et de saguan (staphulé), 
{a luette. 


(Anat.) Nom de deux muscles qui : 


ont rapport au pharynx et à la luette. 

PHARYNGOTOME , s. m. du 
grec æpuy£ (pharugzæ), le pharynx, 
et de réuvæ (lemno ), couper; in- 
ciser. 

(Chirurgie) Instrument qui sert 
à ouvrir le pharynx, à scaritier les 
emygdales lorsqu'elles sont gonfiées 
et enflammées au point de menacer 
de suffocation, et d'empêcher la dé- 
glutition ; ou encore à ouvrir les 
abces dans le fond de la gorge. Cet 
instrument est une lancette cachée 
dans une canule ou gaine d'argent 
légèrement courbée, longue et plate. 


PHARYNX, s. m. du grec gapuy£ 
(pharugx ). 


Anal.) Intervalle qui s’observe 
au fond de la bouche ou du gosier. 
C’est la partie supérieure de l’œso- 
phage qui se trouve dilatée à peu 
pres comme le pavillon d’un en- 
tonnoir. 

PHASES, s. f. du grec qéc 
{ phasis), dérivé de @xivo (phaino), 
paroitre , se montrer. 

(-Æstron. ) On appelle phases, 
en astronomie, les diverses appa- 
rences de la lune, de Vénus, de Mer- 
cure et des autres planctes, ou les 
difiérentes manières dont elles pa- 
roissent éclairées par le soleil, 

Les divesiés des phases de la 


PHA 


lune dépendent de sa différente po- 
sition par rapport à la terre, 

Cette planète a toujours une de 
ses moitiés éclairée par le soleil ; 
æins: , suivant qu'elle est située par 
rapport au spectateur, elle doit lui 
présenter plus ou moins de cette moi- 
tié éclairée. 

On peut représenter les différentes 
phases de la lune en exposant à la 
lumière d’un flambeau un corps 
sphérique qu’on place d’abord entre 
la lumiere et Pœil, et ce corps pa- 
roît dans lPobscurité : voilà la nou- 
velle lune, Si Pon recule un peu le 
corps sphérique , de quelque coté que 
ce soit, en sorte que le flambeau , 
Pœilet le corps sphérique soient dans 
le meme plan , alors œil aperce- 
vra une porfion de la partie de ce 
corps , qui est éclairée par le flam- 
beau : voilà le prenuer quartier, 
Enfin , la moitié éclairée se présen- 
tera toujours de plus en plus à œil, 
jusqu'au point de paroitre toute en- 
Uere : voilà la pleine lune. Alors 
Pœil se rencontrera entre le flam- 
beau et le corps illuminé. 


À Pégard des phases de Vénus, 
on n’y découvre aucune diversité à 
la vue simple, mais on y en re- 
marque avec le télescope. Copernic 
prédit que, dans les siècles à venir, 
on découvriroit que Vénus éprouvoit 
les mêmes changemens que la lune. 
Galilée fut le premier qui accomplit 
cette prédiction , en dirigeant son 
télescope sur Vénus ; et il en conclut 
la démonstration du mouvement de 
Vénus autour du soleil, 

Mercure fait voir les mêmes ap- 
parences ; mais elles sont difiiciles à 
observer, à cause de sa petitesse, 

Saturne a embarrassé long -fems 
les astronomes par son étrange diver- 
sité de phases : elles sont expliquées 
au mot ANNEAU. On observe aussi 
beaucoupdechangemens sur le disque 
de Jupiter. JY. BANDES. 

PHENIGMES, s. m. du grec 
ooiviË (phoinix ) ; rouge. 

(/Héd.) Remède qui excite la rou- 
geur et fait élever des vessies sur les 
parties du corps où on l’applique. 

PHENOMENE , s. m. du grec 
aivou:ts, apparoilre : apparence, 

(Philosophie) Phénomène se 
dif, dans Pusage ordinaire, de quelque 

chose 


PH 

chose d’extraordinaire qui paroît dans 
les cieux , comme l’aurore boréale, 
les comètes , etc, ; mais les phi- 
losophes appellent phénomènes tous 
les effets qu’on observe dans la na- 
ture , ou plutôt fout ce que nous dé- 
couvrons dans les corps à l’aide des 
sens. 

PHILANTROPE, s. m. du grec 
@inos (philos ), ami, et d’ävbpæmos 
(anthrôpos ), homme. 

(Philosophie) Ami de l’huma- 
nité. Delà vient aussi PHILAN- 
TROPIE , pour le caractère ou la 
vertu du philantrope, 

PHILARMONIQUE, adj. du gr. 
giacs (philos), ami, et d’épuoviæ 
(armonia \ , harmonie. 

(Musique) Ami de harmonie, 
ou amateur de musique, 

( Société philarmonique ); c’est 
le nom que l’on a donné à une 
société d'amateurs ou d'artistes mu- 
siciens qui se réunissent pour faire 
de la musique , pour leur plaisir ou 
pour de Pargent. 

PHILAUTIE , s. f. du grec grrau- 
Tia LE pere ): formé de @iros 
{philos), ami, et d'aurce ( autos ). 
soi-même: amour de soi-même ; 
amour-propre. 

PHILIPPIQUE , s. f. du grec 
œiuæmos ( Philippos), nom d’un 
roi de Macédoine, père d'Alexandre. 
Ce mot, dans sa décomposition, four- 
nit @Aoc (philos), ami, et immo 
( hippos ), cheval : amateur de che- 
Vaux. 

(Ærtoratoire) Philippique s’est 
dit d’abord des harangues de Démos- 
thènes contre Philippe, roi de Ma- 
cédoine ; Cicéron Pa ensuite donné 
aux quatorze oraisons qu’il prononca 
contre Marc-Antoine. Enfin , on l’a 
donné à une satire véhémente qui 
parut contre le duc d'Orléans, ré- 
gent. On s’en sert aussi dans le lan- 
gage familier pour signifier un dis- 
cours violent et satirique. 

PHILOLOGIE, s. f. du grec 
@éoc ( philos ), ami, et de x6y0s 
(logos), discours, raisonnement , 
traité. ; - 

( Bibliogr.) Partie de la biblio-- 
graphie qui comprend les ouvrages 
de critique relatifs à la littérature 
en général, c’est-à-dire, à la gram- 


Zome 1IL 


ECH'E 97 
maire, à la rhétorique, à la poé- 
tique , etc. 

La philologie est, en un mot, 
l'amour des belles-lettres. 

Les plus savans philologues sont 
Juste Lipse , Ange Politien , Cælius 
Rhodiginus, les Scaligers, Saumaise, 
Casaubon, Huet, Lamonnoye, Mo- 
réri, Bayle , Montfaucon, Guyet, etc. 


PHILOSOPHIE, s. f. du grec 
grrorgia ( philosophia ) , formé de 
ginoc (philos), ami, et de s@ix 
(sophia), sagesse : amour de la sa- 
gesse. 

Ce qu’on appelle aujourd’hui phi- 
losophie ; d’après Pythagore qui 
imagina cette dénomination , s'ap- 
peloit anciennement sophie , ou 
sagesse , et les premiers philo- 
soplies ont été décorés du titre de 
sages. 

L’ancienne philosophie consis- 
toit uniquement dans la morale, en- 
suite on y joignit la logique, et enfin 
la physique , qui traitoit alors, non- 
seulement de tous les objets qui en 
dépendent, mais aussi de tous les 
points de métaphysique , tels que 
existence de Dieu et l’immortalité 
de l’ame. 

Dans l’origine, les parties de la 
philosophie étoient divisées et dis- 
persées dans diverses écoles ; Platon 
est le premier qui en ait formé un 
corps entier. ' 

( Instruct, publ, ) Aujourd’hui, 
dans les écoles, on divise la philo- 
sophie en quatre parties : logique, 
morale, physique et métaphysique ; 
et on appelle cours de philosophie 
ces quatre parties qu’on enseigne dans 
les maisons consacrées à l’instruction 
publique. 

(Alchimie ) Les alchimistes, qui 
se prétendent les vrais philosophes, 
les vrais sages, décorent aussi leur 
vaine science du beau nom de phi- 
losophie. Delà l'huile des BASS 
ter l'or des philosophes, la 
poudre des philosophes, la pierre 
philosophale , etc. 

(Phys.) Philos. naturelle, ou les 
principes de La philosophie natu- 
relle ; tel est le titre que Newton 
a donné à l’ouvrage immortel dans 
lequel il expose les lois de la gra 
vitation universelle. # 


G 


PAH'L 
PHILOTECHNIQUE , adj. du 


grec @éinos (philos), ami, et de 
réyvn (lechné), art: qui aime les 
aits ; amateurs des aïts. 

PHILTRE , s. m. du grec @ixrpoy 
re dérivé de @rmneir (pht- 

ein ), aimer. 

(Méd. empyrique) Espèce de re- 
mède par lequel on prétend inspirer 
de l'amour. 

(Anat.)On donne encore ce nom 
à la cavité ou renfoncement de la 
Ièvre supérieure qui est située immé- 
diatement sous la cloison du nez. 

PHIMOSIS , s. m. du grec qucs 
{ phimos), ligature, ficeile. » 

(Méd. ) Maladie du prépuce, qui 
consiste dans un resserrement si con- 
sidérable , qu’il ne peut se renverser 
pour découvrir le glane. Cest un 
vice opposé au PARAPHIMOSIS. 
V. ce mot. 

PHITALITRE , s. f. du grec 
gusiy ( phulon ), plante, et de xÿc 
{ lithos ), pierre. 

(Minéral.) Nom générique donné 
par les naturalistes à toutes les pierres 
qui ont la forme ou qui portent lem- 
preinte de quelque corps du règne vé- 
gétal. 

PHLEBOGRAPHIE , s. f. du 
grec quid (phleps), génit. qacGic 
( phlebos), veine, et de yp49e 
{ grapho ), décrire : description des 
veines. 

(Physiol.) Partie de Panatomie 
qui a pour objet la description des 
veines. 


PHLÉBOLOGIE , s. f. du grec 

oxtp (phleps ), gén. çxeCès ( phle- 

“bos), veine , et de x6yos (logos); 
discours, traité. 

( Physiol.) Partie de Panatomie 
qui traite de lusage des veines. 

PHLEBOTOMIE , s. f. du grec 
ont (phleps) , génit. oxeCe (phle- 
bos), veine, et de roun (Lomé), 
incision , dérivé de réuye ( £emno ), 
couper ; inciser. 

( Chirurgie ) La saignée , ou Part 
de saigner. Ses dérivés sont phléLo- 
tomiser, pour saigner ; phlébolome , 
ou phlébotomiste, pour celui qui 
pratique la saignée. 

Phlébotomie est aussi le nom de 
la partie de d'anatomie qui a pour 
objet la dissection des veines. 


eo 
où 


PHL 


PHLEGMAGOGUE. S. FLEG- 
MAGOGUE. Ë 

PHLEGME. 7, FLEGME. 

PHLCGISTIQUE, s. m, du grec 
groyisos ( phlogisios ), brûlé, en- 
flammé , formé de ohoyiéw Per 
gizô ), brûler, enflammer, dont la 
iacine est gatye ( phléso ), brûler: 

( Chimie ) Les anciens chimistes 
avoient adopté, d’après Stabl , un feu 
fixé dans Je corps, qu’ils avoient 
nommé phlogistique , ou principe 
inflammable. Toutes les fois qu’une 
substance combustible brüloit, on 
disoit qu’elle perdoit son phlogis- 
ligue. 

Quand les métaux, par exemple, 
étoient brûlés et réduits en chaux , 
Von disoit qu’ils avoient- perdu leur 
principe inflammable ; et quand on 
les ramenoit à état métallique avec 
des matières grasses, ou du charbon, 
l’on disoit que dans cette opération, 
on leur avoit rendu le phlogistique , 
ou le principe inflammable qu'ils 
avoient perdu. ï 

En attribuant aux acides la pro- 
priété d'enlever ce principe aux com- 
bustibles , les anciens fe ex- 
pliquoient une foule de phénomènes, 
dont les chimistes, qui ont embrassé 
la doctrine pneumatique , rendent 
maintenant compte par Pattraction 
des corps pour loxigène ; maïs par 
un raisonnement absolument con- 
{raire, d’après l’ancienne doctrme, 
in corps en brûlant perdoit un prin- 
cipe essentiel, le ph ogislique: cette 
perte devoit nécessaiiement dimi- 
nuer sa pesanteur ; cependant on voit 
que tous les corps qui brülent aug- 
mentent de. pesanteur. Un métal 
oxidé est plus lourd qu'il ne Pétoit 
avant son oxidation , ou sa combus- 
tion, Loin d’avoir perdu , il a acquis 


-un principe d’oxigène ; et lorsqu'on 


réduit cet oxide, par le charbon , où 
par un autre combustible, on ne lui 
rend point un- de ses composans, on 
lui enleve Poxigène. : 

PHLOGOSE, subst. f. du grec 
orxéyæais ( phlogosis ), dérivé de 
gxéya ( phlégo ), bruler, enflam- 
iner, 

(Héd.) Inflammation interne, 
ou externe: ardeur, chaleur contre 
nature, sans fumeur. 


PHLOSCOPE, s. masc, du grec 


P'HO 


&xt£(phlox) , flamme, et de xomtr 
{shopéa), voir, regarder, considérer : 
flamme visible. 

(Physique) Nom dun poêle à 
flamme visible, de l’invention de 
M. Thilorier. 

C’est un autel portatif, dont le 
trépied est terminé , dans sa partie 
inférieure, par une portion de can- 
delabre , sous lequel est une base qui 
s’ajuste à un tuyau pratiqué dans le 
parquet. Un cylindre de verre, d’un 
demi- mètre de hauteur, servant de 
communication de l’antel au cande- 
libre , égaie le spectateur par la vue 
d’une flamme descendante, variable 
en couleur comme en intensité, et 
qui quelquefois remplit la capacité 
entière du cylindre. 

PELYCTENES, subst. f. du grec 
ex Le (phluzo), ou gxorw(phlus- 
£o ), bouillir , faire effervescence. 

( Chirurgie ) Pustules, ou petites 
vessies qui s’élévent sur la superficie 
de la peau, et qui sont occasionnées 
par une humeur chaude , ou acrimo- 
nieuse. 

PHONASCIE, subst. f. du grec 
cœvn ( phôné }, voix, et d’zcueiy 
( askéin ), exercer : exercice de la 
voix. 

( Gymnastique ) L’art de former 
la voix, pour le chant, ou pour la 
déclamation. Cet art étoit une partie 
de la gymnastique, et ceux qui exer- 
çoient se nommoient phonasques. 

PHONIQUE , subst. f. du grec 
œmvà ( phoné), voix : la doctrine 
ou la science des sons. /, ACOUS- 
TIQUE. 

PHOQUE, s. mas. du grec éd 
( phoké. ) 

( ist. nat.) Genre de quadru- 
pèdes de Pordre des amphibies. Le 
phoque habite en général les mers 
septentrionales. On donne aux pho- 
gues différens noms, établis d’après 
la ressemblance qu’on leur suppose 
avec quelque mammifére terrestre, 
Ainsi on distingue /e lion marin, 
l'ours marin , le loup marin, le 
veau mari, etc. 

PHORONOMIE , s. f. du grec 
çopx ( phora ), transport , action de 
porter, de mouvoir , et de véuoe 
({ zomos), loi : loi du mouvement. 

(Mécan.) C’est le titre d’un ou- 


PHO 99 


vrase publié par Herman, et qui 
traite de la science daumouvement des 
solides et des fluides; ce qui com- 
prend la statique, Fhydraulique, Phy- 
drostatique , et laérométrie. 

PHOSPHATE , s. m. de PHOS- 
PHORE. F. ce mot. 

( Chimie ) Sel formé par Punion 
de lacide PR nd avec difié- 
rentes bases. 

Pour entendre la signification de 
ce mot , il faut savoir que lesauteurs 
de la nouvelie romenclature chimi- 
que , donnent aux noms des sels deux 
terminaisons, Là terminaison en ate, 
indique que le sel dont il est question, 
appartient à un acide complettement 
saturé doxigene; et celle en ite , 
a un acide foible, et non saturé 
d’oxigène. Ainsi phosphate indique 
un sel formé par Punion de lacide 
PHOSPHORIQUE. ( F. ce mot), 
dont la terminaison en que annonce 
qu’il est complettement saturé d’oxi- 
gène. 

PHOSPHITE, subsf. m. même 
origine que PHOSPHATE. Foy. 
ce mot, 

( Chimie ) Sel formé par la 
combinaison de lacide PHOSPHO- 
REUX ( F. ce mot ), avec diffé- 
rentes bases. Sa terminaison en z£e, 
indique qu’il appartient à l’acide 
phosphoreux , dont la terminaison 
eu eux, annonce qu’il ne diffère du 
phosphorique que parce qu’il con- 
tient moins d’oxigène, 

PHOSPHORE, s. mas, du grec 

&s (phôs ), lumière, et de éopès 

phoros ), qui porte, dérivé de 
géow ( phérô), porter: porte - lu- 
mière. 

( Physique ) ‘On appelle phos- 
pores, les corps qui ont la propriété 
de luire dans Pobscurité, sans qu’on 
les allume avec un feu étranger. On 
distingue les hosp hores en naturels, 
et en artificiels. 

Phosphores naturels ; ce sont 
ceux qui luisent d’une lumière spon- 
tanée , sans préparation , ou au moins 
par des dispositions qu’ils acquierent 
d'eux-mêmes. Telle est la femelle 
d’une espece de cantharide, connue 
sous le nom de ver-luisant. 

Phosphores artificiels ; ce sont 
ceux qui ne le deviennent que par le 
secours de Part. : 


G 2 


PHO 


On rend les matières phospho- 
riques, 19, en les chauflant, ou les 
desséchant, ou en les faisant cuire 

ar un degré de feu modéré , ce qui 
fn subsister la plupart de leurs 
qualités sensibles, 20, Par une forte 
calcination ; ce qui cause des chan- 
gemens considérables jusque dans les 
parties Les plus intimes, sans défigurer 
la masse, °30. Par des dissolutions, 
des mélanges, et ensuite par l’action 
d’un feu violent. 

Les phosphores sont autant mul- 
tipliés aujourd’hui, qu’on les croyoit 
rares autrefois ; et on pourroit presque 
regarder comme un phénomène sin- 
gulier, qu'une matière ne püt ètre 
rèndue phosphorique, ni par cal- 
cination, ni par dissolution, 

Le posphore artificiel le plus 
connu, est le phosphore de Kun- 
kel ; substance qui ressemble à de 
k cire jaune, qui donne de la lu- 
mibre dans l’obscurité , et qui s’en- 
flamme par un frottement assez 
léger. 

PHOSPHORESCENCE,, subst. f, 
composé de PHOSPHORE ( #. ce 
mot}, et du latin essezlia, nature 
des choses , essence : ce qui est de la 
nature , de la nature du phosphore. 

( Chimie) On entend par ce mot 
la propriété qu’ont certains corps de 
dégager de la lumière dans Pobscu- 
rité, sans chaleur ni combustion 
seusible. Le sucre , le cristal de 
roche, la pierre de Bologne, frottés 
dans l'obscurité, le bois pourri, le 
résidu de la distillation de l’alkali 
volatil, ou ammoniac, ont cette 
propriété. 

PHOSPHOREUX , adjectif de 
PHOSPHORE. S. ce mot, 

(Chimie) I se dit d’un acide com- 
posé de phosphore et d’oxigène , 
unis par combustion rapide et com- 

lette, Il ne differe de l’acide PHOS- 
PHORIQUE ( Voy. ce mot), que 
parce qu’il contient moins d’oxigène , 
comme l’indique sa terminaison en 
eux. V. ACIDE , PHOSPHATE. 

PHOSPHORIQUE, adjectif de 
PHOSPHORE., #7, ce mot. 

( Chimie ) 1 se dit dun acide 
formé par la combustion lente du 
phosphore. Sa terminaison en 1que, 
indique que Pacide qui le compose 
est complettement saturé d’oxigène. 


#. ACIDE, PHOSPHATE,. 


100 


PHR 
( Archil.) Phosphorique se dit 
aussi, par extension , d’une colonne 
creuse à vis, élevée sur un écueil ou 
sur le bout d’un mole, pour servir 
de fanal à un port, eten général de 
toutes les colonnes qui portent des 

feux et des lanternes, 
PHOSPHURE, s. m. en latin 
phosphoretum, PHOSPHORE. 7. 


ce mot, 


( Chimie ) Les chimistes mo- 
dernes appellent ainsi une combi- 
naison du phosphore non oxigéné 
avec différentes bases, Le phosphure 
de fer, est ce qu'on appeloit aupa- 
ravant le syderum de Bergman , ou 
le syderotete de M. de Morveau. 

PHOTOPHORE, méme origine 
que PHOSPHORE, #, ce mot. 

( Optique) Espèce de cône tron- 
qué, de fer-blanc , poli en dedaws, 
qui, placé devant une méche allu- 
mée, répand à plusieurs pieds une 
lumivre vive et égale. 

PHRASE, subst. f, du grec gars 
( phrasis ), locution , maniere de 
parler, dérivé de gp4&æ ( phrazo ), 
parler. 

( Elocut. ) Assemblage de mots 
sous certaine construction, où qui 
servent à exprimer une idée quel- 
conque., 

( Musique) Phrase se dit aussi 
d’une suite de chant, ou d'harmonie, 
qui forme sans interruption un sens 
plus ou moins achevé, et qui se ter- 
mine sur un repos, par une cadence 
plus ou moins parfaite, 

C’est dans Pinvention des phrases 
musicales, dans leurs proportions , 
dans leur entrelacement, que con- 
sistent les véritables beautés de la 
musique, 


PHRENESIE. #7. FRENESIE. 

PHRENIQUE , adjectif du grec 
gnéves ( phrenes), diaphragme. 

(/Héd. ) Qui a rapport au dia- 

hragme, $ 

PHTHIRIASIS , s. f du orec 
98:50 ( phthéir), porc. 

(Héd. ) C’est le nom que les 
médecins donnent à la maladie pédi- 
culaire ( voy. PEDICULAIRE ), 
à laquelle les vieillards, mais sur- 
tout les enfans, sont particulière- 
ment sujets. 

PATAISIE, s, f. du grec o8éze 
( phthisis), corruption, amaigris- 


LE : 
sement , qui vient de @ÿiw (phthi), 
sécher, corrompre. 

(Méd. ) La phthisie , considérée 
en général, consiste dans un amai- 
grissement sensible du corps ou de 
quelqu’une de ses parties , dans Pap- 
pauvrissement de la masse des liqui- 
des, ét dans le désordre des, sécré- 
tions. Elle est occasionnée par quel- 
que vice des poumons ou du genre 
nerveux, et peut provenir de toutes 
les maladies qui affectent le corps 
humain, sur-tout de celles qui inté- 
ressent le genre nerveux ou la poi- 
trine , quand elles sont devenues 
chroniques. 

PHTHISIOLOGIE, s. f. du grec 
oBioic (Run ), phthisie , et de 
aëyoc (logos ), discours, traité. 

(/Héd. ) Traité sur la phthisie. 

PHTHISIQUE , adj. mème ori- 
gine que PH'T'HISIE. 

( Méd. ) Epithète que l’on donne 
à la maladie appelée phthisie , et 
aux malades qui en sont attaqués. 

PHYGETHLON , s. m. en grec 
ody:8a0v ( phugethlon) , pain. 

( Méd. ) Mot grec qu’on a retenu 
en françois pour désigner une tumeur 
inflammatoire, érysipélateuse, dure , 
tendue, large , peu élevée , garnie de 
nue pustules , qui la font ressem- 

ler à du pain, d’où lui vient son 
nom , accompagnée d’une douleur 
et d’une chaleur brülante, qui a 
son siége dans les glandes, parti- 
culièrement dans celles qui sont au- 
dessous de la peau, et qui ne vient 
presque jamais, à suppuration, 

PHYLACTEÈRE , s. m. du grec 
OURALRTHPIOV ( phulactérion ) , anti- 
dote , préservatif, dérivé de 124770 
(phulasso ), garder , conserver. 

(Hist. anc.) Ce mot désignoit 
chez les anciens toutes sortes d’amu- 
lettes ou de préservatifs qu’ils por- 
toient sur eux pour se garantir de 
quelque mal. 

(Histoire juive) Les philacières 
étoient, chez les Juifs, des mor- 
ceaux de peau ou de parchemin bien 
choisis, sur lesquels ils écrivoient 
avec soin des passages de la loi; ils 
les rouloïent ensuite et les attachoient 
soit au bras, soit au front. 

(Hist. ecclés.) Les premiers chré- 
tiens ont aussi appelé philacières , 
les châsses dans lesquelles ils enfer- 
motent les reliques des saints, 


PIE Ÿ 107 

PHYLLITE , s. m. du grec @{2- 

nov (phullon ), feuille , et de 13e 
(lithos ) , pierre. 

( Mineral. ) Feuille pétrifiée , où 
pierre qui porte des empreintes de 
feuilles. 

PHYMA, s. m. du grec qiuz 
(phuma) , dérivé de géoux: (phuo- 
mai), naitre de soi-même. 

( Chirurgie) Mot grec qu’on à 
retenu en françois pour signifier tou- 
tes sortes de tumeurs où tubercules 
qui s’élevent sur le corps , et sur-tout 
sur la superficie de la peau, sans 
cause externe, et qui s’engendrent, 
augmentent, s’enflamment , et sup- 
purent en peu de tems. 

PHYSCONIE, s, f. du grec oÿ7z# 
; jou , vessie, dérivé de qur4e 

phusao ), enfler. 

( Méd.) Espèce de maladie dans 
laquelle le ventre est dur et volu- 
mineux; enflure considérable du 
ventre. S 

PHYSICO-MATHEMATIQUE, 
adj. composé de physique et de ma- 
thématique. Foy. ces deux mots 
à leur place. 

(Physique ) On appelle ainsi 
les parties de la physique dans les- 
quelles on réunit lPobservation et 
Pexpérience au calcul mathémati- 
que, et où l’on applique ce calcul 
aux phénomènes de la nature, 

Les sciences physico-mathéma- 
tiques sont en aussi grand nombre 
qu'il y a de branches dans les m4a- 
thématiques mixtes. On peut donc 
mettre au nombre des sciences phy- 
sico - mathématiques , la mécani- 
que , la statique, l’hydrostatique , 
Poptique, la catoptrique, la diop- 
trique, l’aérométrie , la musique , 
Pacoustique , etc. 

Mais une des branches les plus 
brillantes et les plus utiles des scien- 
ces physico - mathémaliques , est 
Vastronomie physique; c’est-à-dire , 
Pexplication des phénomènes astro- 
nomiques par la théorie de la gra- 
vitation. 

PHYSIOGNOMONIE , ou PHY- 
SIONOMEE , s. f. du grec qüors 
(phusis(, nature, ou caractere , et 
de yvœumy (gnomon), indice, de 
rivé de yrécam (giuosko ) connoi- 
tre , juger. 


103 PH X*X 
(Morale) L’at de juger, par 


Vinspection des traits du visage, 
quelles sont les inclinations d’une 
personne. 


PHYSIOGRAPHIE , s. fém. du 
grec qais (phusis), nature, et de 
ypagn (grapho ), décrire. 

( Phys.) Description des produc- 
tions de la nature. 

PHYSIOLOGIE , s. f. du grec 

üois (phusis ) nature, et de xéyce 
Pose , discours, traité. 

La physiologie est définie une 
science pratique, qui a pour objet 
la connoissance des choses naturelles 
qui constituent le corps de Pomme, 
et qui dui sont nécessaires pour 
lexercice de ses fonctions. 

Son sujet est le corps humain ; son 
objet est la considération de Pétat 
naturel du corps, de la nature des 
fluides, et de l'exercice des fonctions. 
Cet objet ne se borne pas à lana- 
tomie raisonnée, 1l suppose encore 
des connoissances accessoires, fon- 
dées sur les connoïissances de toute 
la nature. On peut sentir par là 
quelle différence il y a entre la phy- 
siologie et l'anatomie, 

PHYSIONOMIE, s. f. même 
origine que PHYSIOGNOMONIE. 

On emploie ce mot dans le sens 
de physiognomonie 3 mais il se 
prend plus ordinairement pour l'air, 
les traits du visage. 

PHYSIONOMISTE , s. m. mê- 
me origine que PHYSIOGNOMO- 
NIE ; celui qui se connoit ou pré- 
tend se connoitie en physionomie. 


PHYSIONOTRACE , s. m.com- 
posé des deux mots physionomie 

voy. ce mot), et de {racer, du 
jat, tractus , dont nous avons fait 
trac are , tracer ; les Espagnols 4ra- 
gar, ei les ftaliens /racciare. 

( Mécan. opt) Instrument dont 
on se sert pour réduire et graver , 
avec la plus grande ressemblance , 
les destins des portraits, 

PHYSIQUE , s. £, du grec quxà 
{phusiké), dérivé de gas (phu- 
sis), nature. 

Science des choses naturelles ; 
on la divise en deux parties : la 
physique expérimentale ; et la 
physique systématique. 

Physique expérimentale ; c’est 


PHY 


la science des effets naturels, dés 
veloppés par lexpérience. 

Les ouviages d’Hypocrate sont 
les monunens les plus considérables 
qui nous restent de la physique des 
anciens; ceux-ci ne paroissent avoir 
cultivé la physique expérimentale, 
que pàr rappoit aux arts, et nulle- 
ment pour sxisfaire, comme nous, 
une curiosité purement philosophi- 
que. 

C’est peut-être dans Vhistoire des 
animaux d’Aristote, qu’il faut cher- 
cher le vrai goût de physique des 
anciens, plutot que dans ses ouvrages 
de physique ; où il est moins riche 
en laïts et plusabondamt en paroles, 
plas raisonneur et moins instruit, fl 
ue faut cependant pas mettre sur le 
compte d’Aristote l’abus que les mo- 
dernes ont fait de ses ouvrages de 
physique, ni les inepties que ses 
commentateurs ont voulu faire pren- 
dre pour les opinions de ce grand 
homme. 

Ce fut au sein de la plus profonde 
ignorance , dans ces tems de tént- 
bres, où la physique étoit en proie 
aux commentateurs d’Aristote, que 
parut le moine Bacon, cet anglois 
qui doit étre mis au nombre des 
hommes de génie du premier ordre , 
et sut, par la seule force de son gé- 
nie, s'élever au dessus de son siècle, 
et le laisser bien loin derriere lui. 

Le chancelier Bacon qui vint après 
lui, embrassa un champ plus vaste : 
il entrevit les principes généraux qui 
doivent servir de fondement à l’étude 
de la nature ; il proposa de les recon- 
noitre par la voie de l'expérience, et 
il annonça un grand nombre de dé- 
couvertes qui se sont faites depuis. 


Descartes ouvritquelques nouvelles 
routes dans la physique expérimen- 
tale; mais il la recommanda plus 
qu’il ne la pratiqua. 

Cependant l'esprit de la physique 
expérimentale, que Bacon et Des- 
cartesavoient introduit , s’étendit in- 
sensiblement, L’académie del ci- 
mento à Florence , Bayle et Ma- 
riotte, et plusieurs autres après eux , 
firent avec succès un grand nombre 
d'expériences. Peu à peu la physi- 
que de Descartes succéda dans les 
écoles à celle d’Aristote. 

Eafin Newton parut, et montra 


EN Y 


le premier ce que ses, prédécesseurs 
n’avoient fait qu’entrevoir, l’art d’in- 
troduire la géométrie dans la physi- 
que, et de former , en réunissant 
l'expérience au calcul, une science 
exacte , profonde , lumineuse et nou- 
velle. L’Angjieterre saisit ses vues ; 
la société royale les regarda comme 
siennes , dès le moment de leur nais- 
sance; les académies de France sy 
prêtèrent plus lentement et avec pins 
de peine , par la même raison que les 
universités avoient eue pour rejeter , 
durant plusieurs années , la physique 
de Descartes. Mais enfin, la lumiere 
a prévalu. La génération ennemie de 
ces grands hommes s’est éteinte dans 
les académies et les universités, 

Physique systématique ; cest 
l'art de former des systemes fondé 
sur la connoissance des effets prouvés 
par l'expérience, par le moyen des- 
quels systèmes on puisserendre raison 
de ces elfets. 

( Médec.) Physique a signifié 
autrefoisla médecine, et dans la plu- 
part des langues modernes, on appe- 
loit les médecins physiciens, parce 
que la médecine consiste principale- 
ment dans l'observation de la nature ; 
mais plus encore, parce que tous les 
genres de littérature étant concentrés 
dans les universités, et exercés par 
des ecclésiastiques , da théorie seule 
de la médecine étoït enseignée sous 
le nom de physique, tandis que la 
pratique des remedes étoit abandon- 
née aux laïques. 

Les Anglois appellent encore au- 
jourd’hui leurs médecins physiciens ; 
et physique se dit également , et de 
Part de guérir, et des remèdes pro- 
pres à guérir. 

PHYSOCELE , s. f. du grec gurz 

husa), air ou vent, et de xjan 

kélé), tumeur, hernie, 

( Méd.) Hernie venteuse du scro- 
tum. C’esf la même chose que PNEU- 
MATOCÉLE. 7. ce mot. 

PHYSOMETRE, s. f. du grec 
qgüsz (phusa), vent, air, et de 
pATpæ , ( mélra), matrice. 

( Physiol.) Tympanite de la ma- 
. frice. ; 

PHYTOLITHE , s. f. du grec 
qurov (phuton), plante, et de xios 

iios ), pierre: pierre plante. 

( Ainéral, ) H se dit des suhstan- 


ELA 103 
ces pétrifiées, ou qui portent lem- 
preinte de quelque plante. 

PHYTOLOGIE , s. f. du grec 

uroy (phulon), plante, et de 15425 
(Dee , discours , traité. 

(Botan.) Discours ou traité sur 
les plantes, 

PAYTOMORPHITE, s. f. du 
grec oursy ( phuton ), plante, et de 
posgù (morphé), forme. 

{Minéral.) On appelle ainsi les 
pierres figurées représentant des arbres 
ou des plantes. 

PHYIOTYPOLITHE, s. f, du 
grec ŒUTOy (po) , plante, de 
tÜros( lupos }, marque, empreinte, 
et de a190ç (ithos), pierre : plante 
empreinte sur une pierre. 

( Minéralogie ) Il se dit des 
plantes dont on trouve Pempreinte 
sur des pierres ou sur d’autres subs- 
tances du règne minéral. 

PIAN, Voy. EPIAN. 

PIANO , mot italien qui signifie 
doucement, à voix basse, 

(Musique) H se met dans les piè= 
ces dé musique aux endroits où lon 
adoucit le ton, e ! 

PIANO-FORTE , ou FORTE- 
PIANO. 

(Musique ) Terme italien que on 
a retenu en francois, pour désigner 
une espèce de clavecin dont la cons- 
truction est telle qu’on peut renforcer 
et adoucir le son à volonté. 


PIASTRE , 5, f. de Pitalien ou de 
Pespagnol piastra. 

(Monnoie) Monnoie de compte 
et réelle, dont on fait usage en Es- 
pagne , en Amérique, en Turquie. 
Les piastres d'Espagne ont différens 
titres : celles aux deux globes, celles 
dites mexico , et les sévillanes, sont 
au titre de 10 deniers 21 grains; et 
celles de la fabrication commencée 
en 1772, ne sont qu’à 10 deniers 17 
grains. 

PIAZZI, nom d'homme. 

(Astron.) Nouvelle planète dé- 
couverte le rer janvier 18071 , par 
Piazzi, astronome de Palerme; son 
diamètre apparent est , suivant Hers- 
chell, de 54 lieues , et sa grosseur 
comme une étoile de la 7e, ou 8e. 
grandeur. 

Piazzi avoit nommé sa planète 
Cérès Ferdinandea, du nom de la 


104 PUVE 


divinité de la Sicile, er de celui du 
roi de Naples. 

M. Bode, astronome de Berlin, 
auroit voulu la nommer Junon , à 
cause de sa proximité ‘de Jupiter ; 
mais M. Delalande , en sa qualité 
de doyen des astronomes , a voulu 
qu’elle fût appelée du nom de celui 
qui en a fait la découverte. 

PIC, s. m. de l’espagnol pico. 

( Géogr. ) Nom que lon a donné à 
quelques montagnes fort élevées, et 
qui se terminent en une seule pointe. 
Le Pic Ténériffe. 

PICA , s. m. du lat. pica, pie. 

( Méd.) Maladie qui consiste dans 
un appétit dépravé, qui fait désirer 
et manger des choses absurdes et in- 
capables de nourrir , comme de la 
terre, de la craie, de la chaux, etc.On 
étend qu'on a donné à cette maladie 
È nom latin de pica, pie, à cause 
que les couleurs opposées, le blanc et 
e noir , qu’on remarque à cet oiseau, 
répondent à la variété et à l’absurdité 
des alimens qu’on désire. 


PIECE, s. f. d’une originé incer-: 


taime; maison a dit, dans la basse 
latinité, pieca; les Italiens disent 
pezza , les Espagnols pieza, et les 
Anglois piece : partie , portion , mor- 
ceau d’un tout. 

(Art mili, ) On dit qu’un homme 
est armé de Zoules pièces, pour dire 
qu’il est armé de pied en cap. On dit 
qu’une armée a été laillée en pièces, 
pour dire qu’elle a été entierement 
défaite. 

Pièce se dit encore du canon, et 
Von dit une pièce d'artillerie, une 
pièce de 24, une pièce de batterie, 
une pièce de campagne. 

(Fortificat.) Pièces détachées ; 
ce sont les ouvrages qui couvrent le 
corps de la place, du coté de la cam- 
pague, comme les ravelins, demi-lu- 
nes, cornes, tenailles, couronnes, 
queues d’arondes , enveloppes, etc. 

(Musique) Pièce se dit aussi 
d’un ouvrage de musique d’une cer- 
taine étendue, quelquefois d’un seul 
morceau, et quelquefois de plusieurs, 
formant un ensemble et un tout par- 
fait pour être exécuté de suite, 

(Liutérat.) Pièce se dit encore 
des ouvrages d’esprit, en vers ou en 
prose, dont chacun fait un tout com- 


PTE 
plet. Pièce d'éloquence , pièces 
Jugitives. 

(Artdramat.) Pièce de théätre , 
ou absolument pièce ; c’est une tra- 
gédie ou une comédie, Dans la même 
acception on appelle petile pièce , 
une pièce comique d’un acte ou de 
trois actes , qu’on joue'après une pièce 
plus longue, qui pour lors est appelée 
la grande pièce. 

(Pratique) Pièces , s'emploie 
dans la pratique de tout ce qui est 
écrit et produit dans un procès, pour 
le remettre en état d’être jugé et justi- 
fier de son droit. Pièces invento- 
riées , pièces paraphées et cotées, 
pièces juslificalives , elc. 

PIED, s. m. du lat. pes, pedis. 

(-Anat.) La partie du corps de 
Panimal qui est jointe à l’extrémité 
de la jambe, et qui sert à marcher. 

(Métrol.) Pied est aussi une me- 
sure de longueur prise sur le pied hu- 
main , et qui est diflérente selon les 
lieux. 

On appelle aussi pied, un instru- 
ment en forme de petite règle , qui a 
la longueur de cette mesure , et sur 
laquelle ses parties sont gravées, 

( Possiei Pied , en termes de 
poésie grecque et latine, est la me- 
sure des vers; c’est un cerfain nom- 
bre de syllabes qui entrent dans la 
composition des vers , et qui en font 
la mesure. 

(Archi. ) Pied droit; c’est la 
partie du trumeau , ou jambage d’une 
pee ou d’une croisée, qui comprend 

e bandeau ou chambranle, le ta- 
bleau, la feuillure , Pembrasure et 
Pécoinçon. 

PIEDEST AL, s. m. composé du 
françois pied, et du teuton, s{al, 
base, ou du grec süaos (stulos), 
colonne. 

(Archit.) La partie qui soutient 
une colonne , un vase, une statue. 

PIE-MERE , s. f. du latin pra. 
maler, 

(Physiol.) Membrane très-fine 
et frès-déliée, et néanmoins dun 
tissu assez serré, qui enveloppe im- 
médiatement le cerveau, le cervelet 
et la moëlle allongée, aussi bien que 
celle qui est renfermée dans le canal 
de lPépine, et fournit en même-tems 
une gaine particulière à tous les filets 
qui composent chaque nef, 


PIERRE , s. f. du latin petra 


PIE 


( Minéral.) Les pierres sont des 
mélanges , plus ou moins multipliés, 
de matières terreuses ou alkalines, et 
quelquefois d’oxides métalliques. 

Les minéralogistes considerent , 
dans les pierres , trois espèces de 
caracteres ; savoir : leurs caracteres 
physiques , fondés sur la pesanteur 
spécifique , la dureté , la transparence 
ou Popacité, la réfraction , lPélec- 
tricité , le magnétisme, la couleur, 
la saveur et l’odeur. 

Leurs caractères géométriques ; 
savoir : la forme extérieure ou cis- 
tallisation apparente ; la forme in- 
térieure ou forme du noyau ; la forme 
des molécules primitives intégrantes, 
la cassure. 

Leurs caractères chroniques qui 
se manifestent, lorsque par un pro- 
cédé quelconque on altère la com- 
binaison naturelle des pierres. 

Les pierres sont partagées en qua- 
rante-six espèces. V. quartz, Ge : 
zircon, télésie, cymophane , rubis, 
Lopaze , émeraudle, euclase , gre- 
nat, leucite, idocrase , feldspath , 
pelro silex, corindon , ceylanite , 
axtnile, lourmaline, amphibole, 
aclinole , pyroxène , Slaurolide , 
thallite | sinuragdite ,. oisanite , 
dioptase, lazulite, zéolite, stilbite, 
prehnile ; chabasie , analcime, 
sommile ,; andréolite | péridot , 
mica , cianile , trémolite , lémolite, 
disyre, asbeste , lale, chlorite, 
macle, argile, yuerby. 

On divise encore les pierres en 
pierres calcaires, pierres vilrifia- 
bles, pierres réfractaires et pièrres 
composées ou roches. 

Pierres calcaires ; celles que l’ac- 
tiou du feu réduit en poussière , et 
qui , mélées ensuite avec de l’eau, 
ou quelqu’autre liqueur , reprennent 
une liaison et une dureté nouvelles. 

Pierres vitrifiables ; celles qui 
entrent en fusion au feu et s’y chan- 
gent en verre. 

Pierres réfractaires ; celles qui 
résistent au feu , c’est-à-dire, qui 
soutiennent Paction d’un feu tres 
violent, sans se changer ni en chaux 
ni en verre, 

Picrres composées , ou roches ; 
celles qui ne sent qu’un assemblage 
des diflérentes pierres dont on vient 


de Sr 
ierres tombées du ciel ; dès la 


PAIE 105 


plus haute antiquité, les historiens 
ont fait mention de la chute de 
diverses substances solides sur la sur- 
face de la terre. Les écrivains sacrés 
et profanes ont parlé de pluies de 
cendres, de soufre , de sable , et l’on 
a expliqué ces phénomènes, lors- 
qu’on a connu les éruptions volca- 
niques. 

Mais les savans ont long-tems 
douté qu’il tombât des nuages , des 
masses pierreuses d’un poids considé- 
rable; et les savans modernes, en 
recueillant les faits cités par Tite- 
Live, Pline, Gassendi , Muschen- 
broëck ; en recueillant sur-tout les 
pierres prétendues tombées du ciel, 
et les analysant , ont trouvé entr’elles 
une identité si parfaite , et ont re- 
connu un mélange si différent de tous 
les composés minéraux du globe , 
qu'ils croient maïiutenant que ces 
substances sont véritablement tom- 
bées de Patmosphère ; mais ils sont 
partagés d’opinion sur la formation 
de ces pierres. 

Les uns croient qu’elles ont été lan- 
cées dans l'atmosphère par les vol- 
cans , soutenues et portées au loin par 
les ouragans ; d’autres les regardent 
comme des substances minérales 
fondues par la foudre, à l’endroit 
mème où elles ont été trouvées. 
Quelques-uns veulent qu’elles soient 
des masses étrangères à notre pla- 
nète, et les font tomber de la lune ; 
plusieurs pensent quelles sont des 
concrétions formées dans lPatmos- 
phere. 

Ces diverses théories sur la for- 
mation des pierres tombées de l'at- 
mosphère Yont assez voir qu’on a 
besoin , pour asseoir son jugement , 
d'un plus grand nombre d’observa- 
tions , et sur-tout d’une plus grande 
exactitude dans la description des 
phénomènes météoriques , qui pré- 
cèdent et accompagnent la chute de 
ces corps solides. 

Pierres précieuses ; on appelle 
ainsi toutes les pierres dures , trans- 
parentes , cristallines , susceptibles 
d’étre taillées, ou de prendre un 
beau poli, sur-tout de bien refran- 
ger la lumiere. 

Autrefois on rangeoit les pierres 
précieuses dans l’ordre suivant : Le 
diamant, Vémeraude, la topase , 
l'améethyste, je rubis , le great, 


106 PIE 

la chrysoprase , le jade, Vaven- 
turine , la calcédoine , la chryso- 
lithe, le saphir, Vaigue-marine , 
l’Ayacinthe, Vopale, le péridot , 
le “girasol , lagale, le jaspe , le 
lapis lazuli, là turquoise , le bé- 
ril , etc. Mais les différences énor- 
mes qui existent entre toutes ces 
pierres , considérées sous leurs carac- 
tères physiques , géométriques et 
chimiques, ont fait abandonner cette 
classification. Ÿ7. GEMME. 

Pierres factices ; la base des 
pierres factices est l’oxide de plomb 
et le cristal de roche, ou toute autre 
pierre vitrifiable par l’intermèce des 
préparations de plomb. Le sable pur 
et la pierre à fusit, ainsi que les 
cailloux de rivières qui sont frans- 
parens, sont des matieres également 
propres à faire du verre. 

Les couleurs des pierres faclices 
sont dues à des oxides métalliques. 
C’est de leur préparation que dépend 
leur vivacité, Consultez les procédés 
de M. de Fontanier, pour l'imi- 
tation des pierres précicuses. 

(Alchimie) Pierre philosopale; 
les alchimistes croyoient que lorétoit 
un composé ou un Corps susceptible de 
plus ou de moins de perfection. Quel- 
ques-uns d’entr’eux regardoient tous 
les métaux blancs comme une seule 
et même substance , à différens de- 
srés de maturité,et les métaux jaunes, 
comme une matière identique plus 
ou moins pure. D’autres croyoient 
à la transmutation des métaux ou 
à la conversion des terres en subs- 
tances métalliques. Quelques xéduc- 
tions d’oxide , quelques propriétés de 
certains alliages , ont donné nais- 
sance à ces rèveries, et les enthou- 
siastes ou les fripons en ont profité 
pour assurer qu’ils avoient le talent 
de faire de l’or, Els ont appelé celte 
prétendue découverte La pierre phi- 
1>sophale. Consultez, pour les su- 
percheries employées par les alchi- 
mistes , pour tromper leurs dupes 
sur la transmufation des métaux , 
ouvrage publié par Geoffroy Painé, 
en 1722. 

( Glyptique) Pierres gravées ; 
Pour avoir des pierres gravées ex- 
quises en travail , il faut remonter 
jusqu’au tems des Grecs. Ce sont eux 
qui ont excellé en ce genre, dans la 
composition, dans la correction du 


PLG 


dessin, dans l’expression, dans limi- 
tation, dans la draperie, en un mot, 
dans toutes les parties de l’art ; mais 
Ja plus belle pierre gravée sortie de 
leurs mains , et qui nous soit restée , 
est la cornaline , connue sous le nom 
de cachet de Michel-Ange. Voy. 
GLYPTIQUE. 

({ied.) Pierre (maladie de la ) 
F. CALCUL , LITHIASIE, 

( Phurmacie) Pierre infernale ; 
on appelle ainsi le sel formé par Pu- 
nion de l’acide nitreux et de l'argent, 
dépouillé par la fusion, de son eau de 
cristallisation ; ou, dans le langage 
de la chimie moderne , c’est un ni- 
trate d’argent que Pon met dans un 
creuset d'argent ou de platine , qu'on 
fait entrer en fusion tranquille, et 
au’on coule ensuite dans une lingo- 
tière qu'on a eu soin d’huiler légere- 
ment.On conserve les cylindres qu’on 
obtient dans wn flacon au milieu de 
la graine de Lin. 

{ Orfévrerie ) Pierre de touche , 
autrement pierre de lydie, et chez 
les Italiens pretra di paragone; c’est 
une espèce de marbre noir, ou roche 
cornéenne , qui sert à éprouver lor et 
argent, en les y frottant. 

PIERRIER, s. mas. du françois 
pierre. 

(Art. mil. ) C’est un canon qui, 
au lieu de se charger par la bouche, 
se charge par la culasse, qui est ou- 
verte, pour recevoir les pierres ou 
cailloux, la balle, ou la cartouche, 
ou une boite de fer remplie de poudre 
fine , pour chasser la charge. Ces ca- 
nons ont été appelés pterriers , parce 
que le plus souvent on ne les chargeoïit 
que de pierres. 

( Marine ) Les pierriers en usage 
dans la marine, sont ordinairement 
d’une livre de balle, et établis sur 
des chandeliers posés dans le plat 
bord des vaisseaux. On en place aussi 
dans leschaloupes, felouques, et autres 
petits bâtimens qui ne portent pas de 
canons , lorsqu'on veut les armer en 
guerre. 

PIGNON, du latin pineun , 
püiniurn , fait de pinea, pomme de 
pin. 
( Mécan. ) On appelle ainsi, en 
mécanique, la plus petite de deux 
rouesquiengréhent Punedans Pautre; 
cependaut on donne ce nom plus par- 


PrE 
ticulièrement à la roue qui est menée, 

( Architect. ) Pignon se dit aussi 
de la partie des murs qui s'élève en 
triangle , et sur laquelle porte l’extré- 
mité de la couverture. 

PIGNORATIF , adjectif du latin 
Pignoro, mettre en gage, dérivé de 
pignus, gage. 5 

( Pratique ) Il se dit du contrat 
par lequel un débiteur vend son hé- 
ritage à son créancier, pour jouir des 
fruits et les compenser avec l'intérêt 
de la dette, jusqu’à l’exercice de la 
faculté de rachat. | 

PILASTRE, subst, m. de l’italien 
pilastro. 

( Archil. ) Sorte de pilier carré 
auquel on donne les mêmes propor- 
tions et les mêmes ornemens qu'aux 
colonnes, et qui entre ordinairement 
dans le mur , et est placé derrière les 
colonnes. 

PILE. de VOLTA, Voy. GAL- 
VANISME. 

PIiLORE. Por. PYLORE- 

PILOTE.s. m. de l'italien pilota, 
ou du flamand piloot, dont les An- 
glois ont fait pilot , et les Espagnols 
piloto. 

( Marine) Celui qui possède Part 
de diriger la route d’un vaisseau , et 
de le conduire à travers les mers. 

Le grade de pilole , sous Pancien 
gouvernement, étoit subordonné aux 
officiers de marine; mais ce titre a 
été supprimé, et ceux des pilotes 
qui ont été trouvés suffisamment ins- 
truits, ont été élevés au grade doff- 
cier, parce qu’on a senti que tout 
officier de marine doit être pilote ; 
de sorte qu’on ne connoît plus dans 
Ja marine francoise de distinction 
entre le pilote HAUTURIER (7. 
ce mot }, el le pilote cotier; on ne 
connoit plus que ce dernier. 

Pilote cotier, ou pilote lamaneur; 
c’est celui qui connoit les cotes, leur 
aspect, leur gisement , leur releve- 
ment, le brassiage, et la qualité de 
fond , les bancs, dangers et écueils, 
et les divers passages qu’il convient 
de suivre pour arriver sûrement, La 
connoissance du pilole cotier est 
purement locale ét pratique. ’oy. 
LAMANEUR, 

Chaque port à des pilotes fixés et 
domiciliés dans l’endroit , qui se 
rendent avec des bateaux > qu'iis out 


PAN 107 
tonjours prêts, à bord des vaisseaux 
qui ont besoin d’eux,pourentrer dans 
les ports et rades, 

PILO®TIS , s. m. de pilolicium, 
auymentatif de pila , pile. 

( Hydraul.) Gros pieux, grosse 
pièce de bois pointue, et ordinañe- 
ment ferrée par le bout, qu’on fait 
entrer avec force, pour asseoir les 
fondemens d’un édifice, ou de quel- 
qu'autre ouvrage, lorsqu'on veut bâtir 
dans l’eau, ou dans quelque lieu 
dont le fond n’est pas solide, 

PILULE ,s. f. du latin piluia, 
diminutif de pila. 

( Médec.) Médicament sec, en 
forme de petite boule, qu’on avale 
tout entier. Les pilules sont COmMpPO- 
sées de différentes poudresincorporées 
dans du syrop, du miel, du mucilage, 
de l'extrait , où de quelqu’autre corps 
liquide et visqueux, propre à en faire 
la liaison. 

PINCEAU, s. m. du lat, penicel- 
lus, dit pour pra 

( Peinture ) Instrument avec le- 
quel le peintre pose sa couleur. 

Le mot pinceau se prend aussi au 
figuré, pour le résultat du manie- 
ment du pinceau. C’est ainsi qu’on 
dit le pirceau aimable de P'Albane, 
du Parmesan ; le pinceau fier de 
Velasques, de Jouvenet ; le pinceau 
léger ef spirituel de Téniers, parce 
que la manière de peindre de ces ha- 
biles maitres, étoit aimable, fière, 
légère , ou spirituelle. 

Avant l’invention de la peinture à 
Phuile, on re mettoit pas. grand 
mérite dans le maniement du pin- 
ceau. S'il y en avoit un reconnu. il 
se réduisoit à la netteté, à la jus- 
tesse avec laquelle on devoit en user. 
Le mouvement du pinceau est pres- 
que perdu dans la détrempe, qui ne 
laisse guère voir que le trait et- les 
touches de brun. Le pinceau est 
encore plus absorbé dans la fresque. 

il y a autant de maniemens dè 
pinceari , que de mains qui en font 
usage; aussi les connoiïsseurs en t1- 
bleaux nomment-ils leurs auteurs par 
l'examen du caractère particulier de 
chaque pinceau, comme on nomme 
Pécrivain à l'inspection de son écri- 
ture. Cette habitude est d’une grande 
nécessité pour Ja distinction des ou- 
vrages de Part, parce qgwelle empèche 


PMIAN 


de prendre des copies pour des ou- 
vrages des maitres. Cette science 
étonne celui qui ne la possède pas; 
mais 1] ne faut pas croire que la con- 
noissance de la touche et du pin- 
ceau entraine toujours celle de l'art. 
Le mérite réel s'aperçoit de loin , et 
saisit lame ; celui de la touche ou du 
pinceau, n’est qu’un amusement de 
Pesprit ,et ne se voir que de près. Le 
véritable amateur jouit du premier , 
et le pinceau n’occupe que les ames 
froides, et les brocanteurs. 

( Optique ) Pinceau optique ; 
on appelle ainsi un assemblage de 
rayons de lumières, qui partent d’un 
certain point d’un objet, avec un 
certain degré de divergence , tombent 
sur l’œil, ou sur un verre convexe, 
et sont ensuite, par la réfraction, 
rassemblés en un point au-delà du 
verre, ou sur le fond de l’œil ; ou, 
pour parler plus généralement , le 
pinceau oplique est un double cône 
de rayons de lumière , les deux cônes 
qui le composent étant opposés par 
leurs bases, l’un d’eux ayant son 
sommet en quelque point de Pobjet 
d’où il part, et sa base appuyée sur 
un verre convexe, ou sur œil, tan- 
dis que l’autre a aussi sa base appuyée 
sur le coté opposé du même verre , 
et son sommet à un point de conver- 
gence , Ce qui fait deux cônes dont 
les bases se touchent dans l'œil ou 
dans le verre; la pointe de lun de 
ces cones est dans l’objet même, et 
celle de Pautre est au fond de Pœil, 
où au point où lobjet est peint. 

PINCE, s. m. de pincer, fait du 
Jat, pungere. 

( Musique ) .Sorte d'agrément 
propre à certains instrumens , et sur- 
tout au clavecin ; il se fait en battant 
alternativement le son de Ja note 
écrite avec le son de la note infé- 
rieure , et observant de commencer 
(13 finir par la note qui porte le 
pince. 

PINCER , v. ac. du latin pun- 
gere. 

( Musique \ C’et employer les 
doigts au lieu de larchet pour faire 
souner les cordes d’un instrument. 
Il y a des instrumens à cordes qui 
p’ont point d’archet , et dont on ne 
joue qu'en les pincant ; tels sont le 
cishe, le luth, la guitare; mais ou 


108 


PAM 


pince aussi quelquefois ceux où lon 
se sert ordinairement de Parchet, 
comme le violon et le ‘violoncelle ; 
cette manière de jouer se marque 
dans la musique italienne par le mot 
pizzicalo. 

(Marine) Pincer le vent ; cest 
naviguer au plus près du vent. oy. 
PRES, VENT, 

PINDARIQUE, adj. de pindare, 
poète lyrique. 

( Poésie ) Ce qui est dans le goût 
et à Pimitation de Pindare.Pindare 
étoit de ‘Fhtbes, et florissuit vers la 
70€. olympiade. On a de Jui quatre 
livres d’odes, toutes à la louange de 
ceux qui, de son tems, remportoient 
le prix aux jeux olympiques, pythiens, 
néméens, et isthmiques. Le style de 
Pindare est grand, élevé, plein de 
verve, de feu et de sentiment. 

PINDE, s. mas. du grec md 
( pindou ), montagne consacrée à 
Apollon et aux Muses. 

( Poésie ) Les poëtes emploient 
souvent le mot Piide , pour désigner 
les Muses, la poésie, Apollon, les 
poëtes; delà ces phrases poétiques : 
Les lauriers du Pinde , les nour- 
rissons du Pinde, les déesses du 
Pinde, les habitans du Pinde, 
les maitres, les héros du Pinde. 

PINEALE , adj. f. du lat, pinea- 
lis, fait de pina, pomme de pin : 
qui ressemble ou qui a du rapport à 
la pomme de pin. 

( Anal. ) C’est le nom que Des- 
cartes a donné à une glande du cer- 
veau, parce qu’elle ressemble à la 
pomme de pin. C’est dans cette glande 
qu’il établit le siége de l’ameraison- 
nable. La glande pinéale est la 
même chose que la CONOÏDE, #. 
ce mot. 

PINNATIFIDE, adj. composé de 
pinna, aileron , petite feuille, na- 
geoire, et de fida, corde, lanière. 

( Botan.) "Terme de botanique qui 
se dit des parties des plantes oblon- 
gues, dont les cotés sont divisées en 
plusieurs lanières ou lobes, par des 
incisions profondes, qui n’atteignent 
point le milieu longitudinal, ou la 
nervure médiaire, 

Loisque les lanières sont elles- 
mêmes ainsi divisées, la partie 9b- 
servée est alors dite bipinnatifide. 


INNE MAPINE. #. BYSSUS, 


EATEN 

PINNEE , adj. f, du lat, pinna, 
aileron, nageoire, petite feuille. 

( Botan. ) Feuille pinnée ; C’est 
celle qui est composée de plusieurs 
folioles rangées oppositivement ou 
alternativement des deux côtés d’u 
pétiole commun, dont l'extrémité 
est terminée, soit brusquement par 
une ou deux folioles latérales, soit 
par une foliole impaire véritablement 
terminale. 

PINNULE,, s. f. du lat, pinnula, 
dimioutif de pinna, plume , aile- 
ron : pefite plume. 

( Géom.) On appelle ainsi deux 
petites pièces de cuivre assez minces , 
et à peu près carrées, élevées per- 
pendiculairement aux deux extré- 
mités de Palidade, d’un demi-cercle , 
d’un graphomètre , d’une équerre 
d’arpenteur , ou de tout autre ins- 
‘trument semblable , dont chacune est 
percée dans le milieu, d’une fente 
qui règne de haut en bas. Quand on 
prend des distances, que l’on mesure 
des anglessur le ter:ein , ou que Pon 
fait toute autre observation, c’est 
par ces fentes, qui sont dans un 
même plan avec la ligne de foi, et 
qui est tracée sur lalidade,que passent 
les rayons visuels qui viennent des 
objets à l’œil. Foy. ALIDADE , 
LIGNE DE FOI. 


Les pinnules servent à mettre 
V’alidade dans la direction de Pobjet 
qu'on se propose d'observer, et les 
fentes servent à en faire discerner 
quelques parties d’une manière bien 
déterminée. Quand on veut voir les 
objets plus facilement , on tend dans 
le milieu un cheveu, qui, couvrant 
une paitie de Pobjet, le détermine 
plus précisément ; et quand on veut 
avoir quelque chose de plus exact, 
on fend un autre cheveu dans une 
seconde fente qui coupe horizontale- 
ment la première, alors l'intersection 
des deux cheveux détermine sur Pob- 
jet le point que cette intersection 
couvre. 

On met quelquefois des verres aux 
fentes de ces pinnules , et en ce cas 
elles font l'office de téiescopes. 

Autrefois , les instrumens de ma- 
thématique et d'astronomie , qui ser- 
voient à prendre des angles ou des 
hauteurs, étoient garnis depinnules; 
mais cinquante ans où environ, apres 


PAYE 109 


la découverte du télescope, quelques 
savans ayant pensé à le substituer 
aux pinnules, la chose réussit si 
bien , que depuis ce tems - là on ne 
fait aucun usage de celles- ci, si ce 
n’est dans le graphomètre, et dans 
quelques autres instrumens de certe 
espece. 

PINQUE , subst. m. de l'italien 

inco. 

(Marine) Bâtiment marchand 
de la Méditerranée, qui porte deux 
mâts à calcet, et sur chacun d’eux 
une antenne ou vergue latine, avec 
un très- petit artimon tout-à-fait à 
l'arrière. Ce bâtiment ressemble, par 
son grément, au chebec à voiles la- 
tines; mais sa construction differe , 
en ce que le pinque est beaucoup 
moins ras, que son avant esi plus 
renflé, et ses fonds moins fins, étant 
fait pour porter des marchandises. Les 
Espagnols et les Napolitains, dans 
leur navigation marchande , ont 
beaucoup de pinques, dont le port 
est quelquefois de deux cents, et 
jusqu’à trois cents tonneaux, 


PINTE , s. f. du latin barbare 
pinla , que quelques-uns font dériver 
du grec æivery ( pinéin ), boire, 

(MétroL.) Surte de mesure dont 
on se servoit pour mesurer le vin, et 
qui étoit de différentes grandeurs , 
selon les différens lieux. 

Dans le système des nouvelles me- 
sures, prrle est la dénomination vul- 
gaire du litre, qui ne différe en plus 
de Pancienne pinte de Paris, que de 
5 PV. LITRE. 

PIONNIERS, s. m. du latin barb, 
peonarii, fait de peones , corrup- 
tion de peditones , gens de pied. 

(Ari milit.) Travailleur dont on 
se sert dans une armée pour applanir 
les chemins , creuser des lignes et des 
tranchées , et faire tous les autres 
travaux où il est question de remuer 
la terre. Anciennement c’étoient les 
gens de pied qui étoient employés à 
ces sortes de travaux ; delà vient 
qu'on appelle aujourd’hui pionniers 
ceux qu'on emploie seulement à cet 
usage. | 

PIPEE , s. f. du saxon pipe, 
flûte. 

( Chasse) Sorte de chasse dans 
laquelle ; contrefaisant un certain 
chant , on attire les oiseaux dans un 


PT 


#10 PIR 


arbre dont les branches sont remplies 
de gluaux où ils se prennent. 

PIQUE , s. f. du latin spica. 

(Art muilil.) Sorte d'arme à long 
bois, dont le bout est garni d’un fer 
plat et pointu. 

L’usage de la pique nous est venu 
des Suisses, Avant Louis XI, on ne 
s’en servoit pas en France ; mais si 
le nom est moderne , l'arme est an- 
cienne, C’étoit la sarisse des Ma- 
cédoniens. L’usage en étoit le même 
que celui des piques de notre tems, 
pour éloigner la cavalerie. Sous Louis 
XIV, les piques ont été abolies : on 
y supplée par la baïonnette dont on a 
trouvé lPusage plus avantageux, 

PIQUET, s. m. diminutif de 
pique, en latin spica, dont on a 
fait spicare , pour piquer. 

(Art milit.) Sorte de petit pieu 
qu'on fiche en terre pour tenir une 
tente. : 

Un pieu plus grand et plus fort 
dont on se sert à la guerre pour tenir 
les chevaux à lattache. 

Del on a donné le nom de pi- 
guet à un détachement de cavalerie 
commandé pour monter à cheval au 
premier ordre ; et ensuite à un cer- 
tain nombre de fantassins toujours 
prèts àmarcher aux ordres des officiers 
commandés. 

(Jeux ) Piquet est aussi le nom 
d’un jeu de cartes assez connu. 


( Géom. pral. ) On nomme aussi 
piquets ou fiches ; de petites ba- 
guettes de fer longues de deux pieds, 
qui se terminent en pointe d’un 
coté, et de l’autre par un anneau. 
On s’en sert, en mesurant une ligne 
droite sur le terrein, pour marquer 
le point où aboutit une chaine bien 
tendue, et pour indiquer ensuite, 
par leur nombre, la quantité de fois 
que cette chaine a été appliquée sur 
la direction parcourue. 

PIRATE , s. m. du grec merparis 
(peiratés ), dérivé de zapo ( pet- 
rao ), s’eflorcer, tenter , attaquer. 

( Marine ) Celui qui court les mers 
pour piller et enlever les bârimens 
de toutes les nations indistincte- 
ment, sans autorisation ui COMMIS- 
sion d’aucun souverain. 

Un des plus fameux pirates dont 
l'histoire a consacré les noms, est 
Dionide , qui répondit à Alexandre 


PUIS 

qui lui reprochoit #1 condition de 
pirale : « Je suis ptrale , parce que 
je n'ai qu'un vaisseau; car si j’avois 
une armée navale, je séroïs un con- 
quérant », | 

PIRIFORME , adjectif du latin 
pirum , poire ,;et de forma, forme : 
qui a la forme d’une poire, : 

(Anat.) Le muscle piriforme est 


le premier des muscles adducteurs de 
la cuisse. 


_PIROGUE , s. f. de lespagnol 
puagia. 

(Marine) Canot ou barque fait 
d'un seul tronc d'arbre creusé , en 
usage chez les nègres d’Afrique et 
chezles nationssauvages du continent 
et des îles de P Amérique. 

Pirogues doubles ; ce sont des bâ- 
timens usités dans les diverses îles et 
archipels de la mer du Sud, composés 
de deux longues pirogues assemblées 
parallèlement à une certaine dis- 
tance VPune de Vautre, et portant 
une plate - forme qui les lie, pour 
former, par leur réunion , leffet d’ur 
seul grand bâtiment capable de por- 
ter beaucoup de monde et une charge 
considérable, 

PIROUETTE, s. f. du latin 
eo vrouetfa, diminut. de 2yrus , par 
je chan cement de 2 en Le ir 

(Mécan.) Sorie de jouet composé 
dun petit morceau de bois plat et 
rond traversé dans le milieu par un 
petit pivot sur lequel on le fait tour- 
ner avec les doigts. 

(Danse ) C’est par analogie qu’on 
a appelé pirouelte un ou plusiews 
tours entiers du corps qu’un danseur 
fait sur la pointe des pieds sans chan- 
ger de place. ï 

(Manége) Pirouelle se dit aussi 
d’une volte que fait le cheval, sur 
sa longueur, dans une seule et memé 
place. 

( Horlogerie) Pirouetle est en- 
core le nom du pendule circulaire. 

PISCINE , s. f. de piscis, pois- 
son. , 

(Econom. dom.) Vivier, résér- 
voi d’eau , réservoir où lon gardée 
du poisson. , 

PISE, s. m. du latin péiso , con- 
traction de pinso , piler dans un 
mortier, 

(Archit,) Bätir en pisé; c’est 
faire les murs d’une maison avec üné 


PUIS 


qualité particulière de terre que Fon 
rend dure et compacte en la pilant 
comme dans un mortier. 

PISIFORME , adj. du grec æioov 
( pison }), pois, et de forma , forme : 
qui à la forme d’un pois. 

(-Anat.) L'os pisiforme est le 
même que los orbiculaire , ou lenti- 
culaire , ou lentiforme du carpe. 

PISOLITHE ,s. f. du grec iroy 
( pison), pois , et de x180ç (lithos), 
pierre. 

(Minéral.) Carbonate de chaux 
globuliforme disposée par couche et 
assez semblable à des pois. 

PISSASPHALTE, s. m,. du grec 
ira (pissa), poix , et d’äspanros 
( asphaltos), bitume. 

( Minéral. ) Bitume glutineux 
noir, d’une consistance semblable à 
celle de la poix. On lappelle aussi 
malle, poix minérale. 

PISTACHE, s. f. du latin p's- 
tacenium , dont les Italiens ont fait 
pistacchio. 

( Botan.) Fruit du pistachier, 
ayant la forme d’une noisette, 

( Confiseur) Pistaches en sur- 
ioul; ce sont des pistaches mises à 
la prâline. 

PISTIL , s. m. du lat. pistillum , 

ilon. 

( Botan. ) Organe femelle de la 
fleur dont l'ovaire fait partie , et par 
lequel il reçoit lintromission fécon- 
dante de la poussiere des anthères, 

Le pistil se divise en trois parties : 
l'ovaire , qui contient les rudimens 
de la semence ; le style , qui est un 
tuyau qui surmonte lovaire ; et le 
stymate , qui est orifice de ce tuyau. 
L'esprit séminal , traversant le style, 
parvient jusqu’au germe pour fécon- 
der la semence. #7. ETAMINES, 
POLLEN. 

PISTOLE, s. f. de Pisloie , ville 
d'Italie. 

( /Honnoie) La pistole d’or d’'Es- 
pagne, qui contient près de 123 grains 
un quatrième d’or pur. 

La pislole d’or de Genève , fabri- 
quée au titre de 22 karats, vaut 10 
Livres argent courant de Genève, 

PISTOLET , s. m. de Pistoie, 
ville d'Italie. 

(Art milil.) Arme à feu beaucoup 
plus courte que toutes les autres, 


PTIT {15 


et qu’on porte ordinairement à l’ar- 
çon de la selle, et quelquefois à la 
ceinture; ces armes furent appelées 
pistoies , pistoiers et pisloies, et en- 
suite pislolels, parce que les pre- 
miers furent faits à Pistoie en T'os- 
cane. Les Allemands s’en servirent 
en France avant les Francois ; et les 
Réitres, qui le portérent du tems 
d’ienri 11, étoient appelés pistoliers. 
Il en est fait mention sous le règne 
de François Ler, 

(Physique) Pisto’ets de volta ; 
on appelle ainsi un vase ordinaire- 
ment de métal, garni d’une tige re- 
courbée , aussi de métal , qui enfile 
un tuyau de verre mastiqué dans le 
couvercle du vase , afin de lisoler, 
et au goulot duquel est adapté un 


petit canon capable de recevoir une 
balle, 


On fait passer dans le vase deux par- 
ties d’air atmosphérique et une partie 
de gaz hydrogène, Apresavoirplacé au 
goulot le petit canon chargé de sa 
balle , de manière que le tout soit 
bien bouché ; on présente à un corps 
actuellement électrisé la petite boule 
de métal. Il sexcite une étin- 
celle électrique entre cette boule 
et le corps électrisé ; il s’en excite 
une seconde entre cette boule et 
le bord du vase. C’est cette seconde 

— étincelle qui enflamme le gaz. La 
détonnation est très-violente SNOURIE 
balle est chassée avec assez de force 
pour, à la distance de 25 pas, pérccr 
une planche de chéne de 27 milli- 
mètres d'épaisseur. La détonnation 
seroit considérablement plus vic- 
lente si, au lieu d’air atmosphé- 
rique, on meftoit dans le vase une 
partie d’air pur et deux parties de gaz 
hydrogène. 

PISTON , s. m, de l'italien pre 
tone, canon , cylindre d’un gros ca- 
libre , augmentatif de pistillus , 
pilon. 

( Hydraul. ) Cylindre de bois ou 
de métal qui, étant levé et baissé 
par les tringles d’une manivelle dans 
Pintérieur d’un corps de pompe , as- 
pire ou pousse Peau en Pair , et sou- 
vent la comprime et la reloule, 

PITTORESQUE , adj. de lita- 
ken pitioresce , dérivé de pillore , 
peintre ; qui convient à la peinture, 

( Peinture ) On entend par ce mot 


P'TV 


ce qui convient à la peinture, et ce 
qui fait un bon eflet dans les ouvrages 
de cet art. 

Quand on dit cette physionomie 
est piltoresque , cet habillement est 
pilloresque , cette vue , ce paysage 
est pitloresque , on entend que ces 
choses convieunent à la peinture. 


r12 


Quand on dit que le dominicain 
a des coiffures pittoresques , que les 
bizarreries du Bénédette sont pilto- 
resques , cela signifie que ces coif- 
fures et ces bizarreries font un bon 
effét en peinture. 

Le goût pittoresque de la com- 
position consiste dans lPagencement 
agréable de tous les objets dont elle 
est formée, dans la disposition des 
groupes , dans leur enchainement , 
dans les contrastes heureux , dans 
Vaccord et Popposition des tons , dans 
la belle entente des masses d’ombre 
et de lumière. 

Le goût pittoresque , dans les dé- 
tails, comprend touf ce que l’art peut 
embrasser, {l se trouve dans un ar- 
rangement de cheveux ; dans le jet 
d’une draperie, dans le choix d’un 
ajustement, d’une parure, dans celui 
d’un accessoire, Un hasard heureux , 
la main dun artiste, rend pitlo- 
resque ce qui ne l’étoit pas. 

Le piltoresque d'exéculion con- 
siste dans un pinceau facile, badin, 
ragoûtant , quelquelois brutal ; dans 
ces touches spirituelles et piquantes ; 
dans des laissés intelligens , des ré- 
veillons de lumière, d’autres Iu- 
mieres éteintes à propos, des ombres 
profondément fouillées , etc. 

PITUITAIRE , adj. du latin pi- 
tuita , pituite: qui à rapport Ala 

ituite. 

( Anat.) La membrane pitui- 
taire est celle qui tapisse l’intérieur 
du nez. - 

Glande piluitaire ; F. GLAN- 
DE PINEALE. 

PITUITE , s,f. du lat. prtuila. 

( Physiologie ) Humeur aqueuse, 
lymphatique, visqueuse, qui existe 
dans le corps de Phomme et des ani- 
maux, et qui est fournie par les ali- 
mens humides. C’est la même chose 
que PRLEGME. [’. ce mot. 

PIVOT , s. m. du lat. pivolus, 
diminut, de piva. LesTtaliens disent 
pivolo., pour un piquet, 


P LA 


(Mécan.) Morceau de fer ou dau- 
tre métal, arrondi par le bout, qui 
soutient un corps solide, et qui sert à 
le faire tourner. 

PIVOTANT, TE, adj. de pivot. 

Botan. ) Racine pivotante ; 
celle qui a un tronc principal enfoncé 
perpendiculairement dans la terre. 

PLACARD, s. m. de plaque, et 
plaque du grec mn4£, maa£oc(plax, 
plazos) , petite lame de métal, 
mince. 

(Adrministr.) Ecrit ou imprimé 
qu’on affiche dans les places, dans les 
carrefours , afin d’informer le public 
de quelque chose, 

( Prat.) Placard se dit aussi d’un 
écrit injurieux qu’on publie en Paffi- 
chant au coin des rues, ou en le se- 
mant parmi le peuple, 

PLACE, s. f. du lat. platea , d’où 
les Allemands ont fait platz, Lieu, 
endroit , espace que peut occuper une 
personne , une chose, 

( Architect.) Place se dit aussi 
dun lieu public découvert et envi- 
ronné de bâtimens, soit pour l’em- 
bellissement d’une ville, soit pour la 
commodité du commerce, 

( Commerce) Place se dit encore 
absolument pour le lieu du change, 
de la banque: le lieu où les négo- 
cians, les banquiers, s’assemblent 
dans une ville, pour y fraiter des af- 
faires de leur commerce , de leur 
négoce. /Végocier un billet sur la 

lace , avoir du crédil sur lu place. 

Place médiate ; c’est une place 
sur laquelle un banquier ou un né- 
gociant , tire, en donnant ordre à son 
correspondant de tirer , pour se solder 
de pareille somme, sur uneplace avec 
laquelle elle a un change ouvert; ce 
qui suppose que la première place 
avoit besoin delirersur cette dernière, 
et que n’ayant point de change ouvert 
avec elle, elle a tiré sur une place 
médiale. 

Jours de place ; ce sont les jours 
où ds négocians dune ville ont 
coutume de s’assembler. 

(Art milit.) Place de guerre ; 
c'est une place fortifiée. 

Place régulière; celle qui a les 
parties relatives de son enceinte éga- 
les entre elles , et également for- 
tifiée. 

Place irrégulière ; celle ee a 

es 


PALTA 
les parties relatives inégales entre 
elles, etles angles aussi, de sorte que 
les lignes du dessin , formant une 
figu.e bizarre , ont besoin d’être iné- 
galement fortifiées. 

Place d'armes d'une attaque ou 
d'une tranchée ; c’est un poste bordé 
d’un parapet ou dun épaulement, 

our joger de la cavalerie et de Pin- 
fanterie, destinées à soutenir la tran- 
chée contre les sorties de la gar- 
nison. 

Place d'armes d’une ville de 
guerre; c’est un grand espace vide 
où Pon assemble les soldats pour rece- 
voir les ordres, ou pour leur faire faire 
Fexercice. 

- Place d'armes d’un camp ; c’est 

in grand texrein choisi à la tête ou 
sur les cotés d’un campement, pour 
ranger les troupes en bataille. 


PLACENTA, s. m. Mot latin qui 
signifie gâteau. 

(Anat.) Masse charnue et spon- 
gieuse, semblable en quelque facon à 
la substance de la rate, tissue et en- 
trelacée d'une infinité de veines et 
darlères , qui composent la plus 
grande partie de son corps, attachée 
au fond de lPutérus dans les femmes 
grosses , et faite pour recevoir le sang 
destiné à la nounituré de l’enfant 
dans la matrice. Elle est ainsi ap- 
pelée , parce qu’elle a la forme d’un 
gâteau. 

(Botan.) Placenta est aussi le 
nom de la partie interne du péri- 
carpe , à laquelle la graine est atta- 
chée. 

PLACET ,s. m. Corruption du 
latin placeat, qu'il plaise, plaise à. 

(Pratique) Supplique que Pon 
fait au prince, aux ministres ou aux 
juges, pour leur demander une grâce, 
justice ou faveur. Ce nom vient de 
ce qu'autrefois les suppliques com- 
mencoient par le mot placeat, 
plaise à. 

PLAFOND, s. m. composé de 
plat et de fond. On écrivoit autre- 
fois platfond. 

(Archi) Le dessus d’un plan- 
cher , qui est cintré ou plat, garni de 
plâtre ou de menuiserie, et souvent 
orné de peintures. 

(Peinture) Plufonnerune figu- 
re; L’est, dans le langage de la pein- 


J'ome LL. 


Par A 
ture, donner à une figure le raccourci 
nécessaire pour qu’elle fasse un bon 
effet , étant peinte sur le plafond, et 
vue de bas en haut. 

Une figure plafonne ; c’est-à-dire 
qu’elle est tellement conforme aux 
régles de la perspective, qu’elle parait 
telle qu’on à eu dessein de la repré- 
serter. 


113 


Les premiers maitres ne connois- 
soient guère Part de montrer leurs 
figures dans les plafonds, vues en 
dessous, ni toutes les hauteurs ten- 
dantes à des points de vue; c’est ce 
quon appelle faire plafonner les 
figures. Il ne paroit pas non plus que 
les Romains, ni par conséquent les 
Grecs, aient décelé les principes 
de ces raccourcis dans leurs Le 
fonds, leurs figures y sont placées 
comme sur un Champ qui paroit être 
vertical. Raphaël lui-même n’a pas 
fait d’autres efforts pour ses LL 
fonds ; on en peut juger par les ta- 
bieaux qui se voient aux voûtes des 
loges du vatican. Cependant, ce qui 
a pu n’être pas familier à Raphaël 
et à queïques-uns de son école, n’a 
pas taxdé à étre pratiqué tris-peu de 
tems apres. On voit quelques rac- 
courcis de Jules Romain. Rien re 
plafonne mieux que la coupole de 
Parme, ouvrage immortel du Cor- 
rège , et que les figures de Pellegrino 
Tibaldi , à linsfitat de Boloënce, 
Piusieurs des plafonds de la galerie 
de Diane à Fontainebleau , sont 
pleins de ce sentiment de perspective, 
et prouvent, ainsi que les ouvrages 
que lon vient de citer, que ces grands 
maîtres nousont laissé, dans ce genre 
savant et animé, des modèles que les 
modernes n’ont pas encore atteints, 


PLAGE, s. f. du latin plaga, 
dérivé du grec æx4xa ( plaka), ac- 
cusatif de 22Ë ( plax ), chose plate 
et unie. 

( Géogr.) Nom que lon donne à 
un point quelconque de horizon. il 
y a autant de plages que de points 
dans l'horizon ; et comme le nombre 
de ces points est infini, il y a aussi 
une infinité de plages; mais pour en 
limiter le nombre, on n’en compte 
que trente-deux , dont quatre sont les 
quetre principalesplages , desquelles 
toutes les autres prennent leur nom. 
Ces quatre sont le Seplenirion où le 

ki 


x14 PL A 

Nord ; le Midi ou le Sud; V Orient 
où FZs4; l Occident oul Ouest : 
on les appelle aussi les quaire points 
cardinaux. 

Les ving-huit autresplages ont des 
voms qui tiennent des deux plages 
cuhe lesquelles elles sont placees. 
F7, AIR-DE-VENT , et RHUMB- 
DE-VENT , NORD, SUD , EST, 
OUEST. 

( Silarine ) Les marins entendent 
par plage , une partie de la cote qui 
est plate et basse, et dont le rivage 
uni et plat s'étend en ligve droite, 
ou en arc fort allongé, sans au- 
cune rade ni port, ni aucun Cap 
apparent, où les vaisseaux puissent 
se mettre à abri. 

Vaisseau jeté sur la plage ; Cest 
un vaisseau échoné et perdu sur une 
plase de sable , sur laqueile ordinai- 
renicnt if y a facilité à Péquipage de 
ae SALUVET,. 

PLAGIAIRE, s. m. du lat. pla- 
g'arius ,; fait de plaga ; plaie, 
€oUp. 

( Jurisprud. ) Chez les Romains, 
on appeloit plagiaires, ceux qui 
vendoient un esclave qui ne leur 
appartenolt pas, ou qui retenoient , 
comme esclavê, un homme hbre, 
qui Pachetoient ou le veudoient, Ils 
tvtoient ainsi nommeés, parce que par 
la loi flavia, ceux qui s’étoient ren- 
cus coupables de ce crime, étoient 
condamnés au fouet, ad plagas 
damnabaniur, La loi meme s’appe- 
loit plagiaria, et le crime pla- 
gun 

(LiuéraL.) Cest par analogie qu’on 
a donné le nom üe plagiaires aux 
auteurs qui pilient les ouvrages ces 
autres ue se les attribuer. 

Le p agial est une sorte de crime 
littérane, pour lequel les envieux 
n’ont jamais manqué de faire le 
procès aux écrivains célebres, Lors- 
que Corneille, en donnant le Cid, 
étonna tout son siècle, et consterna 
tous ses rivaux, ceux-ci lui repro- 
cherent les larcins qu’il avoit faits au 
poëte espagnol; maisle public, naï- 
vement sensible et amoureux des 
belles choses, n’y attacha aucune 
iportance. L | 

Je prends mon bien où Je le 
trouve, disoit Molivre, et ilappeloit 
sen bien, tout ce qui appartenoït à 


P L A 

Ja comédie, Dans les découvertes im 
portantes ; le vol est sérieusement 
malhonnete , parce que la découverts 
apporte @e la gloire , quelquefois de 
Putilité à son auteur, et que Pun 
et Pautre est un bien : encore dans 
cette partie, celui qui profite des 
conjectures pour arriver à la certi- 
tude, a-t-il la gloire de la découverte; 
el Fontenelle à très-bien dit qu'une 
vérilé n'appartient pas à celui qui 
la louve, inais à celui qui la 
HOTILIILE, 

PLAID, $, m. du lat. placilum , 
formé de plucere , parce qu’autretois 
lorsque les juges prononcoient leurs ? 
jugemens, ils avoient coutume de se 
ser.ir de cette formule, placet, où 
videtur, 

( Pratique ) Plaid est un vieux 
mot qui signifie débat , question. 

Jours de plaids ; ce sont les jours 
où l’on plaice, 

L'euir les plaids ; c’est tenir 
Paudience. ? 

PLAIE , s. f. du lat. plaga. 

( Chirurgie ) La plaie est une 
solution de continuité , récente et 
sanglante dans une partie molle, 
faite par l’action d’un corps dur et 
aigu, qui vient la heurter, qui la 
presse ou qui lui résiste, On distingue 
plusieurs espèces de plaies, 

On appelle piqures, les plaies 
faites par des instrumens piquans ; 
incisions , celles faites par les ins- 
tiumens tranchans; plaies contuses, 
celles faites par les instrumens con- 
tondans ; plaies d’arquebuse , ceiles 
faites par des armes à feu; plaies 
r'enimeuses , celles faites par la 
morsure d'animaux venimeux, 

La solution de continuité, faite 
par le feu, par la poudre à canon, 
ou par quelque eau forte , se nomme 
brälure. 

( Jardin.) Les jardiniers appel- 
lent aussi plaies | une . ouverture 
dans l’écorce ou dans la partie li- 
gneuse des arbres, causée par quel- 
que accident, ou par la corruption 
des humeurs. 

\ PLAIN, NE, adj. du latin pla- 
nus, uni, égal: qui n’est point ra- 
boteux. 

(Art milit.) Plaine campagne; 
c’est-à-dire, rase campagne. La 


P 5 À 
bataille s'est donnée en plaine 
Cammpusie. 

(Manufuct.) Etoffe plaine; Cest 
une étoffe unie, et où il n’y à nulles 
figures, nulles facons. On dit, dans 
le mème sens, Luge plain, satin 
plain, velours plain. 

( Musique) Plain-chant; c’est 
le chant ordinaire de Péglise catho- 
lique. 

Saint Ambroise, archevêque de 
Milan , fut, à ce qu'on prétend, 
l'inventeur du plain-chant; le pape, 
Saint Giégoire , le perfectionna, et 
lui donna la forme qu’il conserve 
encore aujourd’hui à Rome , et dans 
les autres églises où se pratique le 
chant romain. L'église gallicane 
n’admit qu’en partie, avec beaucoup 
de peine, et presque par force, le 
chant grégorien. Ce chant, tel qu’il 
subsiste encure aujourd’hui, est un 
reste bien défiguré , mais bien 
précieux ,; de Pancienne musique 
grecque. 

(Marine) Plain ou plein, pris 
au substantif , signifie ,; dans Ja 
langue vulgaire des marins, le ri- 
vage, le bord de ia mer. Dans ce 
sens, ils disent qu'un vaisseau est 
allé au plain, pour dire qu’il est 
échoué sur le rivage. 

PLAINE ,s. f. au latin plana : 
plana camporum , la plaine des 
champs, plate campagne. 

( Lopogr. ) Grande étendue de 
terre dans un pays uni. Plaine Saint- 
Deuis. La Pologne est un pays 
de pleines. Les troupes éloient 
cumpées dans la plaine. 

PLAINTE, s. f. du lat. planctus, 
gémissement. 

( Pratique ) Déclaration qu’un 
particulier fait en justice, de Paf- 
iront ou du tort qu’il a souffert , afin 
d'en faire informer et en poursuivre 
la réparation par les voies de droit. 

PLAN , s. et adj. du lat. planus, 
uni, égal. 

( Géom. ) Surface à laquelle une 
ligne droite se peut appliquer en tout 
sens, de manière qu’elle coïncide 
toujours avec cettésurface. Voyez 
SURFACE. 

En géométrie, en astromomie, etc. 
on se sert fort souvent de plans, pour 
faire coucevoir des suxfaces imagi- 


P'LEA 115 


naires , qui sont supposées couper ou 
passer à travers des corps solides, et 
c’est de là que dépend toute la doc- 
trine de la sphere, et la formation 
des courbes appelées sections coni- 
ques; quand un plan conpe un cone 
parallelement à Pun de ses cotés, ja 
section est une parabole; s’il la coupe 
parallelement à sa base, c’est un 
cercle. (#7 CONIQUES.) Toute Ja 
sphere s'explique par des plans que 
Fon imagine passer par les corps 
célestes. #7, SPHRRE. 

(Mécan.) Plan horizontal; c’est 
en mécanique, un plan de niveau, 
ou parallele à l'horizon. Tout Part 
du nivelilement consiste à déterminer 
de combien un plan donné s'éloigne 
du plan horizontal. #. NIVELLE- 
MENT. 

Plan incliné; c'esten mécanique 
un plan qui fait un angle obliqua 
avec le plan horizontal. La théorie 
du mouvement des corps sur des 
plans inclinés est un des points 
principaux de la mécanique. 

Plan de gravilé où de gravila- 
tion ; C’est un plan que lon suppose 
passer par le centre de gravité d’un 
corps , et dans la direction de sa 
tendance. 

(/Vavigat. intér.) Plan incline ; 
c’est un plan sur lequel on fait glisser 
des bateaux , pour les élever d’un 
canal à l’autre , et qui est destiné à 
remplacer les écluses. 

Depuis une vingtaine d’années on 
s’occupe beaucoup des plans inclinés 
pour remplacer les écluses. On sait 
quen Chine les transports par eau 
sont beaucoup plus communs qu’en 
Europe ; mais ceux qui ont vu 
ces mécaniques dans le pays même 
avouent qu’elles sont loin detre 
pataites , et qu’elles exigent un 
uombre considérable de personnes 
pour la manœuvre. Plusieurs projets 
ont été présentés : on a publié sur 
cette matière des ouvrages pleins 
d'intérêts ; plusieurs plans inclinés 
ont été exécutés dans l'Amérique 
septentrionale ; mais l’ouvrage le 
plus étonnant en ce genre est celui 
qui à été achevé par le duc de 
Bridgewater, en Angleterre, pour 
établir uae communication entre ie6 
deux biefs de son canal souterrein. 

(Catoptrique) ee de réflexion; 

T'a 


P'L'A 

c’est un plan qui passe par le rayon 
de réflexion , et qui est perpendicu- 
laire au plan du nuroir ou à la sur- 
face du corps réfléchissant. # 

Plan de réfraction ; cest un 
plan qui passe par le rayon incident, 
et le rayon réfracté et rompu. 

(Perspective) Plan du tableau ; 
c’est une surface plane qu’on ima- 
gine comme transparente , ordinai- 
rement perpendiculaire à l’horizon , 
et placée entre l’œil du spectateur et 
Fobjet qu’il voit. On suppose que 
les rayons optiques qui viennent des 
différens points de lPobjet jusqu'à 
l’œil, passent à travers cette surface , 
et qu'ils laissent dans leur passage 
des marques qui les représentent sur 
3e plan, 

Plan géométral ; c’est un plan 
parallele à Phovizon, sur Re on 
suppose placé lobjet que lon se 
propose de mettre en perspective. Ce 
plan coupe ordinairement à angles 
droits le plan du tableau. 

Plan horizontal ; C’est un plan 
qui passe par l'œil du spectateur, 
parallèlement à lhorizon, coupant 
à angles droits le plan du tableau, 
quand celui-ci est perpendiculaire au 
p'an géométral. 

Plan vertical ; c’est un plan qui 
passe par l’œil du spectateur perpen- 
diculairement au plan géométral , et 
ordinairement par.llele au plan du 
tableau. 

( Géogr.) Plan de projection ; 
west, dans la projection stérCogra- 
phique de la sphère, le plan sur le- 
quei on sappose que les points de la 
sphère sont projetés , et que Ja 
sphère est représentée. 

( Arpentage ) Lever un plan ; 
c’est Part de décrire sur le papier 
les différens angles , et les différentes 
lignes dun terrein dont on a pris les 
mesures avecunGRAPHOMETRE. 
Foy. ce mot. 

Quand on lève un terrein avec la 
planchette on n’a point besoin d'en 
faire le plan, il est tout fait. ay. 
PLANCHETTE. 

PLAN seprend aussi adjectivewent, 

( Géom. ) Figure plane; c’est 
uue figure décrite sur un plan , où 
quon peutisupposer avoir été décrite 
sur un plan, c’est-à-dire, upe figure 


x16 


P L A 


telle que tous les points de sa surface 
sont dans un mème plan. : 
Angle plan; cest Vangle formé 
par deux plans qui se coupent. Cet 
angle est le mème que langle rec- 
tiligne formé par deux perpendicu- 
laives à un même point de la section 
commune , dirigées Pune daps uu 


au sommet d’une pyramide par ses 
faces. 

Triangle plan ; c’est un triangle 
renferme entre trois lignes droites ; 
on Pappelle ainsi par opposition au 
friangle sphérique , qui est renfermé 
pe des arcs de cercle, et dont tous 
es points ne sont pas dans le même 
plan. 

{rigonomélrie plane ; c’est la 
théorie des triangles plans , de leurs 
mesures , de leurs proportions, etc. 

(Optique) Verre où miroir plan ; 
c’est un verre ou un miroir dont la 
surface est plate ou unie, 

Verre plan-concave ; voy. CON- 
CAVE. 

V’erre plan-convexe ; voy. CON- 
VEXE. 

(Arcluit.) Plan , pris substantise- 
ment, signifie aussi la délinéation , 
le dessin d’un bâtiment, ou autre 
ouvrage darchitecture , tracé sur le 
papier, selon ses diffrentes mesures 
et ses différentes parties, 

Plan relevé, plan en relief; 
lorsque la représentation du trait fon- 
damental d’un édifice est tracée sur 
une carte , on représente tous, les 
dehors du mème édifice en élévation, 
on appelle Se AS l'élévation d'un 
plan, où le plan relevé ou Le plan 
en relief. X 

(farine) Carte plane; c’est une 
carte marine où les méridiens et les 
parallèles sont représentés par des 
lignes droites paraileles, et où par 
constquent les degrés de longitude 
sont les mêmes dans tous les parai- 
léies de latitude, 

IVavigation plane; c'est Vart de 
calculer , par oyen d’une carte 
plane, eu bien dereprésenter sur une 
pareille carte les différers cas et les 
dilftrentes circonstances du mouve- 
mentd’un vaisseau 


P LA 


La navigation plane est fondée 
sur la supposition que la terre est 
plate . quoique cette supposition soit 
manifestement fausse. Néanmoins, 
en plaçant sur une carte les lieux 
conformément à cette iaée, si l’on 
divise un long voyage en un grand 
nombre de petits, on pomra, avec 
une pareille carte, naviguer assez 
juste, 

(Arith.) INombre plan; Cest 
celui qui peut résuiter de la mul- 
tiplication de deux nombres Pun par 
Vautre ; ainsi, 20 est Re 
plan, produit par la multiplication 
de 5 par 4. 

(Hathém.) Probléme plan; cest 
un problème qui ne peut être résolu 
géométriquement que par l’intersec- 
tion d’une ligne droiteet d’un cercle, 
ou par lintersection des cireonté- 
rences de ces cercles, 

( Botan.) Plan se dit , en bota- 
uique , des parties des plantes qui 
présentent une surface plate, ou dont 
Pépaisseur est tres-petite, relative- 
ment aux deux autres dimensions, 

Plan se dit aussi de ce qui, com- 
parativement , n’a point de courbure, 
de rides, de plis, d’ondulations , etc, 

( Peinture) Plan à , dans les arts 
qui dépendent du dessin, deux ac- 
ceptions, l’une relative à la dispo- 
sition générale d’une composition , 
ct l’autre aux formes particulières 
d’un objet. 

Sous le premier de ces rapports, 
le mot plan sert à exprimer le résul- 
tat perspectif des divers points sur 
lesquels les objets qui entrent dans 
une scène sont placés; ainsi, on dit 
le premier, le second , le troisième , 
le quatrième plan d'un bas-relief 
ou d’un tableau, pour désigner le 
plus grand ou le moindre degré d’en- 
foncement sur lequel s'arrete telle 
ou telle partie d’une composition. 

De Pavantage de bien conncitre 
les plans d’une composition , nais- 
sent 10. la justesse des eficts pour 
la perspective aérienne; 20, les a 
teurs exactes à donner à chaque ob- 
jet, ce qui est relatif à la perspective 
linéale, sans parler de la valeur que 
cette connoissance donne à j’exécu- 
tion, qui doit aussi se différencier 
selon les plans. Dans sa seconde si- 
gnification , le mot plan s'entend 


» PE A *17 


du détail des formes et leurs diflé- 
rentes surfaces. Ainsi, quand on dit 
que les plans d’une tête sont bien 
sentis , on fait entendre que tous les 
mouvemens des détails qui la cem- 
posent sont bien exprimés et bien à 
leur place. ; 

PLANCHE , du latin planca 
ais, morceau de bois scié en long. 

(Gravure) Les graveurs en taille- 
douce , en manière noire ,en manivre 
pointiliée, etc. nomment planche 
la feuille ou lame de cuivre rouge 
sur laquelle iis gravent : ils se servent 
même du mot planche pour dési- 
gner le travail dont ils la couvrent. 
Ainsi, un graveur dit que sa planche 
n’est qu'ébauchée , ou qu’elle est Fort 
avancée. Quand les gavewrs disent 
une Lelle planche, ure bonne 
planche, ils n’entendent pas une la- 
me d’un belou bon cuivre, telle qu’elle 
est sertie des mains du chaudronnier, 
mais une planche couverte dan bon 
travail de gravure. Quand ils veulent 
désigner la planche elle-même, 
considérée indépendamment de leur 
travail, ils disent ordinairement un 
cuivre. 

( Commerce maritime ) Jours 
de planche ; on appelle ainsi le 
séjour que le maitre d’un bâtiment 
freté est vbligé de faire dans le poit 
de son arrivée, sans qu’il lui soit rien 
dû au-delà du fret, /, STARIE. 

(Jardin) Planche se dit encore 
d’un espace de terre plus long que 
large , qui ressemble à une plate- 
bande isulée. 

PLANCHETTE , s. f. diminutif 
de PLANCÉE , en latin planca. 

( Géom. pral.) Ynstrument don$ 
on se sert dans l’arpentage des terres, 
et avec lequel on a, sur le terrein 
même, le plan que lon demande, 
sans être obligé de le construire à 
part. 

Une planchetle est formée en 
carré parlait où en carré long , sui- 
vant lobjet que l’on se propose; la 
plus grande longueur de ses cotés ne 
passe pas ordinairement 24 pouces ; 
on la couvre le plus souvent d’un pa- 
pier vert qui s'étend sur toutes les 
parties où l’on ne travaille point. 

La planchette consiste ordinaire- 
ment en un parallélogramme de bois, 
entouré d’un chassis de buis; par 


118 PAL A 


le moyen duquel on attache une 
feuille de papier bien étendue, Sur 
chaque coté du chassis, et vers le 
bord intérieur, il y a des échelles 
de pouces subdivisés. Outre cela , 
on projette sur un des cotés les 360 
degrés d’un cercle, en partant d’un 
centre de cuivre qui est au milieu 
de la planchette. 

D'un coté est une boussole qui sert 
à placer linstrument, Le tout est 
attaché à un genou, par un bâton 
à trois branches, pour le soutenir. 
Enfin, la planchelte est accompa- 
gnée d’un zzdex, ordinairement 
garni d’échelles et de deux pinnules 
placées perpendiculairement sur ses 
extrémités. 

PLANETAIRE , adj. et s. de 
PLANETE. 7. ce mot. 

(Astron.) Il se dit en général 
de tout ce qui a rapport aux pla- 
nètes. 

S'ystéme planétaire ; C’est le sÿs- 
tème ou l’assemblage des planètes , 
fant premieres que secondaires , qui 
se meuvent chacune dans leur or- 
bite autour du soleil, comme centre 
commun. 


Heures planétaires antiques ou 
judaïques ; ce sont les heures iné- 
gales , dont douze étoient pour le 
(our , et douze pourla nuit. 

Jours planétaires ; chez les an- 
sens, les jours étoient partagés en- 
tre les sept planètes, et chaque pla- 
nèle avoit un jour. C’est pour cela 
que , dans plusieurs langues moder- 
nes , les jours de la semaine portent 
encore des noms'tirés de ceux des 
planètes, comme lundi, dies lune , 
mardi, dies nrarlis, elc. 

Années planétaires ; ce sont les 
périodes de tems que les planètes 
emploient à faire leurs révolutions 
autour du soleil ou de la terre. 

Carrés planétaires ; ce sont les 
cairés magiques des sept nombres, 
depuis trois jusqu’à neuf. 

Planétaire , pris substantivement , 
se dit d’un instrument qui repré- 
sente les mouvemens des planèles, 
soit par des cercles, comme dans 
les sphères mouvantes , soit par des 
aisiulles ct des cadrans. 

Un peut encore donner ce nom 
aux machines destinées àreprésenter 


P'L'A 
le mouvement de la terre autour 
du soleil, le parallélisme de son axe, 
et le changement des saisons qui en 
est une suite. 

On peut aussi mettre au nombre 
des planélaires, les sphères mou- 
vantes, et les pendules où sont re- 
présentées les révolutions des pla- 
nètes, Consultez le 'railé général 
des horloges du père Alexandre , 
et celui de M. Lepaule ; on y voit 
l'indication des auteurs qui ont parlé 
de ces sortes d'ouvrages. 

PLANETE, s. f, du grec maavr- 
The ( planétlés), errant, dérivé de 
rravh ( plané), erreur, égarement : 
étoile errante. 

( Æstron.) Corps céleste qui fait sa 
révolution autour du ciel, et change 
continuellement de position par 1ap- 
port aux autres étoiles, d’où lui vient 
le nom d'étoile errante , que lui ont 
donné les anciens. 


Les planètes se distinguent ordi- 
nairement en principales et secon- 
daires. 

Planètes principales ; ce sont 
celles qui tournent autour du soleil : 
telles sont les planètes de Mercure, 
Venus, Mars, Jupiter, Saturne, 
Herschell, Cérès ou Piazzi, Pal- 
las ou Olbers, et la Terre, sans 
compter les comètes. 

Planèles secondaires; ce sont 
celles qui tournent autour de quel- 
que planète principale , comme 
centre , de la mème manière que 
les planètes principales tournent au- 
tour du soleil : telles sont la lune qui 
tourne autour de notre terre , et ces 
autres planètes qui tournent autour 
de Saturne et de Jupiter , et que Pon 
appelle satellites, 

PLANIMETRIE , s. f. du latin 
planus, égal, uni, plan, et du grec 
pérpoy ( mélron), mesure : mesuré 
des surfaces planes. 

( Géom. ) Partie de la géométrie 
qui considere les lignes et les figures 
planes. 

La planimétrie est ordinairement 
bornée à la mesure des plans ou sur- 
faces ; elle est opposte à la STE- 
RÉOMETRIE.. Ÿ7 ce mot. 

La plantmétrie, .ou lart de me-+ 
surer les sfaces planes, s'exécute 
par Le moyen des cairés plys ou moins 


PL'A 


grands, comme pieds carrés, me- 
tres carrés, myriametre carré, etc. 
Aivsi, on connoit la valeur d’une 
surface proposée , quand on sait com- 
bien elle contient de pieds cariés, 
de mètres carrés , etc. 

PLANISPHERE , s. m. du latin 
planus, plan, et du grec rpxipz 
(sn je sphère , globe. 

Fi oies) Projection de la sphère 
et de ses différens cercles sur une 
surface plane, comme sur du papier , 
etc. 

Dans ce sens, les cartes célestes 
et terrestres , où sont représentés les 
méridiens et les autres cercles de la 
sphere, sont appelées planisphères. 

Dans les planisphères , on sup- 
pose que l’œil est un point quvoit 
tous les cercles de la sphère, et qui 
les rapporte au plan de projection 
sur lequel la masse de la sohvre est , 
pour ainsi dire, appiatie. 

Les cartes célestes où sont repré- 
sentées les constellations, sont des 
espèces de planisphères ; mais on 
appelle aussi planisphères la vepré- 
senfahon des cercles où orbites que 
les planètes décrivent, faite sur un 
plan , soit en dessin, soit en cer- 
tons concentriques où appliquées les 
uns sur les autres ; les cartes marines 
sontaussi appelées planisphères nau- 
tiques, 

Planisphère se dit sur-tout des 
cartes célestes qui représentent les 
constellations de tout le ciel, pro- 
jetées sur le plan de Pécliptique, 
où sur le plan de Péquateur. 

PLANT , s. m. du lat, plantare, 
planter. 

( Jardin.) Scion qu’on tire de cer- 
tains arbres pour planter. 

Plant se dit aussi des élèves qu’on 
fait des graines semées, afin de les 
replaater, 

Plant se prend encore pour le lieu 
où lon a planté de jeunes arbres , 
et même pour la chose plantée. C’est 
dans ce dernier sens, qu’on dit un 
plant dartichauts, de fraisiers, de 
poiriers, de tilleuls. 

PLANTAIRE, adj. de plante 
( des pieds). #7 ce mot; qui a rap- 
port à la plante du pied. 

(Anat.) Le muscle plantaire, les 
Tigamens plantaires , les arlères 
pianiaires , æic. 


PL 'A 119 
PLANTATION, s. f. du lat. plan 


Latio , dérivé de planto , plauter ; 
l’action de planter, 

( Jardin.) Plantation signifie en 
général un terrein d’une certain 
étendue, sur lequel on a fait venir 
des semences, où tfransplanté un 
grand nombre d'individus d’une m£- 
me espèce d'arbres, d’arbustes ou 
d'herbes. 

Il se dit aussi d’une réunion d’or- 
bres et d’arbrisseaux de toute es- 
pèce, de toute grandeur, et de tout 
pays, élevés à peu près en même 
tems dans quelque portion considé- 
rable-d’un domaine. C’est dans ce 
dernier sens qu'on dit plantalions 
d'ornement , plantations utiles, 
riches plantations , ete. ! 

Colonies de l'Amérique ; 1 se 
dif encore des établissemens que les 
colonies envoyées d'Europe , fort 
dans les terres qu’elles défrichent , 
et où elles plantent des cannes de 
sucre, du fabac, etc. 


PLANTE , s. f. du lat. p/anta. 

(Botan.) Corps organique , in- 
complet dans sa naissance , inca- 
pable de déplacement spontané , et 
se nourrissaut particulierement par 
sa partie fixante ou pénétrante, 

Sous le nom de plantes , les bo- 
fanistes comprennent les arbres, et 
toutes sortes de végétaux. 

Pour l'organisation des plantes, 
Voy. les mots RACINE, TIGE, 
FEUILLE, FLEUR, FRUIT .S£- 
MENCE , EMBRYON,, PERIS- 
PERME, COTYLEDONS, PLU- 
MULE, RADICULE, ANNUELLE, 
BISANNUELLE, EPIDERME, 
LIBER , AUBIER , FOLIATION, 
BOUTON , CALICE, COROLLE,, 
PETALE , ETAMINE, PISTIL, 
RECEPTACLE, GERME, STY- 
LE , STIGMATE , PERICARPE, 
CAPSULE , SILIQUE , GOUSSE, 
NOIX , BAIS, POMME, BRIN, 
FIBRES, UTRICULES, SUCS , 
MOELLE, BOIS, ECORCE, etc. 

Plantes alimentaires ; on com- 
prend sous ce nom les planies qui 
nounissent habituellement l’homme 
duns chaque pays; peut-être un jour 
qualifiera-f-on ainsi le plus grand 
rombre des plantes, puisqu'on sup 
pose que presque toutes contiennent 
de PAMIDON (woy. ce mot}, ou 


ns 


120 PLA 

une mativre végétale éminemment 
autritive, homogène dans sa nature , 
et toute formée, dit-on, dans les 
végétaux, d’où il ne s’agit que de 
#xoir la retirer. 

Plantes annuelles ; ce sont celles 
qui naissent , croissent et meurent 
entitrement dans l’année; lorsqu’el- 
les passent Phiver et durent deux 
aus, on les nomme bisannuelles. 

Plantes aquatiques ; cesont cel- 
Jes qui naissent dans l’eau: 

Plantes céréales ; on appelle aïusi 
le froment, le seigle, Porge, Pavoine, 
ét quelques autres plantes de la fa- 
mille des graminées, dont les se- 
mences servent à la nourriture de 
Fhomme et des animaux ; elles sont 
ainsi appelées du nom de Cérès, 
ui, suivant les poëtes, en a fait 
présent au genre humain, 

Plantes eryptogames ; +. CRYP- 
TOGAME. 

Plantes économiques; on désigne 
sous ce nom, les plantes qui $ont 
employées à la nourriture de Phom- 
me et des hestiaux, ou qui four- 
rissent des produits pour les arts. 

Plantes étiolées ; voy. ETIOLE- 
MENT, 

Plantes indigènes ; voy. INDI- 
GENE. 

Plantes exoliques ; voy. EXO- 
TIQUES. ) 

Plantes hybrides, ou hibrides ; 
voy. BIBRIDE. 

Plantes médicinales ; ce sont 
celles qu'on regarde comme propres 
à guérir quelque maladie. 

Plantes odorantes , ou odortfe- 
rantes.; ce sont celles qui exhaient 
une odeur. Ÿ’oy. AROME , ODO- 
RAT, PARFUMS. 

Plantes parasites ; voy. PARA- 
SITE. 

Plantes vivaces ; on appelle ain- 
si les plantes qui vivent plusieurs 
années, 

(Anat.) Plante se dit aussi, par 
métaphore, du dessous du pied de 
l’homme ; la plante du PE 

PLANTER, verbe act, du latin 
nlanlto. 

" { Agrie.) Mettre en terre les ra- 
cinés d’une plante, pour qu’elle s'y 


É M t 3 
fortife , et qu'elle y croisse. 


PLA 


Il se dit également de toutes les 
graines quon met en terre lune 
après Pautre avec la main ; par op- 
position à semer, On plante des pois , 
des fleurs, des ognons, des noyaux , 
un bois, un parterre, des allées. 

PLAN'FIGRADE , adj. ets. com- 
posé du lat, planta, plante du pied, 
et de gradior, marcher ; qui marche 
sur la plante de: jieus. 

( ist, nat.) C’est le nom qu’on à 
donné aux auimaux mamnitéres , 
carnagsiers , qui marchent comme 
nous sur la plante des pieds, c’est- 
à-die, qui ont la plante du pied 
entierement appuyée. L'ours , la 
taupe , le blaireau , sont des plantr- 


grades, | 


B NTULE, s. f. diminut. de 
plante, en latin planta, plantula. 

(Bolan.) Rudiment de la tige, 
placé dans la cavité des lobes sémi- 
nales, et qui se développe et sort 
de terre au moment de la germina- 
tion. 

PLAQU . f. du lat. placa, 
fait du grec æxx£ (plax), lame de 
métal peu épaisse et applatie. 

(Emailleur) Les émaillews ap- 
pelient plaque , un corps.de verre ou 
d’émail, façonné à la flamme de la 
lampe. 

(Orfévrerie) Vaisselle plaquée , 
bijoux plaqués ; c'est dela vaisselle, 
des bijoux de cuivre ou d’acier, qui 
sont recouverts d’une lame d’or ou 
d'argent, qu’on y applique et qu’on y 
rend adhérent, par un procédé parti- 
culier. Dans ce sens , on dit substan- 
tivement du plaque , voilà du beau 
plaqué. : : 

PLASTIQUE. s. f. du grec mazç- 
Tin à Gps dont les Latins ont 
fait plastice, et les Italiens plastico, 
Part du potier , du modeleur. 

(Sculpe.) Lart plastique , ou subs- 
tantivement la plastique, est une 
partie de la sculpture qui consiste à 
modeler toutes sortes de figures en 
plâtre, en terre, en stuc. C’est ce 
qu’on appelle plus ordinairement lart 
de modeler, À 

PLASTRON , s. m. de Pitalien 
piaslrone. - 

(Art milil.) Demi-cuirasse ou la 
piece de devant dé la cuirasse que les 
cavaliers portent à la guerre. 


+ A 


PLA 


(Escrime) 11 se dit aussi d’un 
euir rembourré dont les maitres d’ar- 
mes se servent pour recevoir les bottes 
qu’on leur porte. 

(Sculpture) Plastron est encore 
un ornement de sculpture , en ma- 
nière d’anse de panier, avec des en- 
roulemens. 

PLAT ,TE , adj. du grec maardc 
(platus), large, sans épaisseur, 
qui a la superficie unie. 

(Art milit.) Plat pays; les gens 
de guerre désigaent par-là la campa- 
gne , les villages, les bourgades, par 
ovposition aux villes, aux places 
fortes. 

(Marine) Vaisseau plat, vais- 
seau à fond plat, ou à varangue 
plate ; c’est un bâtiment dans lequel 
les varangues , ou la partie inférieure 
des membres , ont beaucoup de lon- 
gueur et peu de relèvement, ce qui 
forme à son fond une partie constrié- 
rable, large et presque horizontale. 
De tels vaisseaux ont de vastes capa- 
cités, ont la faculté de s’échouer avec 
moins de danger; mais ils sont ordi- 
nairement moins propres à la marche. 

Bateaux plats ; ce sont des ba- 
teaux ou barques dont le fond est ab- 
solument plat, et qui sont propres 
pour faire un débarquement de trou- 
pes, sur une plage ouverte, cù ils 
peuvent s’échouer et se mettre à 
terre. 

Plat-bord ; c’est une suite ou file 
de bordages, qaise mettent à plat sur 
les têtes de toutes les allonges, pour 
terminer le vaisseau dans sa partie 
supérieure ou œuvre-morte , et sur 
toute la longueur du bâtiment. 

_ Calme plat ; c’est Vétat de la mer 
lorsqu’il ne fait pas le moinûre vent. 

(Poésie) Vers à rimes plates ; 
ce sont des xers dont les rimes se sui- 
vent deux à deux, sans étre entre- 
mélées. 

PLATEAU, s. m., diminut. de 
plat , vaisselle: petit plat. 

(Art nilit, ) Il se dit aussi d’un 
#errein élevé, mais plat et uni , sur 
leque! on met du canon en batterie. 

( Physique ) * Plateau électri- 
que ; c’est un plan circulaire de verre, 
que l’on rend actuellement électrique 
en le faisant tourner entre des cous- 
sins. La meilleure matière pou faire 


P L A 


les plateaux électriques est le cristal 
d'Angleterre, connu sous le nom de 
FLINT-GLASS (7. ce mot). Vien- 
nent ensuite les glaces de Cherbourg 
et de St, Gobin. 

PLATE-BANDE, s. f. Ÿ. pour 
origine PLAT et BANDE. 

( Architect.) La plate-bande est 
la partie qui termine larchitecture de 
Vordre dorique : c’est, en général, la 
mème chose que la face. 

C'est aussi une moulure carrée, 
plus haute que siillante , comme sont 
Les faces d’un architrave, et la plate- 
bande des modillons d’une corniche. 

Plate-bande de parquet; c’est un 
assemblage étroit et long, avec com- 
partiment en losange, qui sert de 
bordure au parquet d’une pièce d’ap= 
partement. 

( Arüllerie) Plate-bandèe d'af- 
fut; c’est une bande de fer qu’on ap 
‘plique sur les touriilons d’un canon , 
pour le tenir ferme sur son aïfut quand 
on le pointe. 

(Jardin.) Plate - bande se dit 
aussi d’une bande de terre longue et 
étroite, destinée à élever des fleurs et 
des arbrisseaux odorans, 

PLATÉE , s. f., mème origine 
que PLAT. 

(Archi.) Massif de fondation qui 
comprend toute létendue du bäti- 
ment. 


PLATE-FORME,, s. f. de lita- 
lien pralla forma. 

(Art mulil.) Lieu préparé avec 
des madriers ou des planches de bois, 
pour recevoir et placer le canon que 
l’on veut mettre en batterie, soit sur 


‘127 


- des remparts, soit à un siége. 


( Archi.) Plate-forme se dit aussi 
des pièces de bois posées sur l'enta- 
blement, qui soutiennent les cie- 
vrons et la charpente en toute Péten- 
due d’un combie, d’une couverture. 


(Hÿdraul.) Lise dit encore d’un 
plancher fait de plusieurs gros ajs ou 
madriers, qu'on fait sur plusieurs 
rangs de pilotis,, pour asseoir la ma- 
connerie. 

( Jardin.) Plate-forme est encore 
le nom d’une espèce de terrasse pour 
découvrir une belle vue dans un 
jardin. 

(Marine) Plate-forme de l'épe- 
ron, ou de la poulaine; c’est un 
établissement ou espèce de plancher, 


22 PLYA 


jormé en caille botis, en avant du 
vaisseau , sur léperon , entre les deux 
lisses supérieures des herpes, pour 
servir aux matelots qui s’y tiennent 
ou qui y passent pour aller sur le beau- 
pré, à poser leurs pieds. 

PLATINE, s. f. même origine 
que plat ù platcar : petile plaque. 

(Arquebusier) La platine est la 
pièce à laquelle sont attachées toutes 
celles qui servent au ressort d’une 
arme à feu. 

(-Ærüllerie) Plaque de plomb en 
sable , qui sert à couvrir la lumivre 
du canon. 

(Jimprimerie) Platine est aussi la 
partie de Ja presse qui foule sur le 
timpan , celle qui est au dessous de 
Parbre , et qu'on fait hausser ou bais- 
ser par le moyen du barreau. 

PLATINE ,.s. m. de l'espagnol 
plalina, dimin. de plata, argent : 
petit argent. 

(Minéral.) Substance métallique, 
blanche comme de Pargent (d'où lui 
vient son nom), mais plus sombre , 
très-fixe au feu, et plus pesante que 
For. Jusqu'ici Por étoit de tous les 
corps, le plus dense et le plus pesant ; 
depuis la découverte du platine, Vox 
n’a pus dans ce genre-là , que le se- 
con Tang. 

La dureté du platine ne le cède 
qu’à celle du fer; et sa tenacité le 
place au troisième rang, entre le cui- 
vre et l’argent. C’est de tous les mé- 
taux le plus difficile à fondre, 

Le platine s'allie à plusieurs mé- 
faux; mais laliiage le plus utile est 
celui qui a leu entre le plutine et 
le cuivre, Très-dur et très-serré, cet 
aïliage prend un beau poli, et sert 
à faire des miroirs de télescope, dont 
la surface est inaltérable, 

L’mt de travailler le platine est 
encore trop imparfait pour qu’on 
puisse prévoir tous les services que ce 
métal inaltérable pourra rendre aux 
arts. Déja les chimistes en ont fait 
fabriquer des creusets précieux , des 
évaporatoires, des cornues. On s’en 
est servi avec avantage pour faire des 
étalons de mesures, des règles, des 
tvpes de poids invariables. Son peu de 
dilatabilité peut le rendre tres-utile 
dans les ouvrages d’horlogerie, Si 
quelque jour il devient plus commun 
ét plus facile à fondre, il sera sans 


Pr L A 


doute employé à la fabrication des 
monnoies , des médaïlles, ete, 

Le platine vient de P Amérique 
méridionale, où on le trouve toujours 
à Pétat natif, sous la forme de petits 
grains anguleux, de la grosseur de la 
poudre à tirer. 

PLATONIQUE , adj de Platon, 
philosophe grec: qui a rapport à Pla- 
ton , au systeme de Platon. 

(Morale) Amour platonique ; 
celui qui ne regarde qu'aux qualités 
de lame , sans aucun égard aux sens. 

(Chronol.) Année plalonique ; 
c’est la révolution à la fin de laquelle 
on suppose que tous les corps célestes 
seront dans le même état otilséfoient 
à lacréation., Le monde ases périodes, 
dit Platon; à la consommation de 
ces périodes, 1l revient à son état 
d’origine , et la grande année recom- 
mence, 

( Géom.) Corps platoniques ; 
ce sont ceux que l’on appelle autre- 
ment , et plus communément , 
«corps réguliers. On les appelle ainsi, 
parce qu'on croit que la première 
découverte de la propriété de ces 
corps est due à l’école de Platon. 

PLÂTRE, s. m. du grec mracès 
( plastos ), dérivé de rAx4rr® 
(plasso ), former . figurer. 

(Mineral) opte ou sulfate 
de chaux, ou platre calciné , ou 
gypse, ou sélénite, est une substance 
très-répandue dans la nature. Le 
platre se divise en lames, se décrépite 
sur les charbons, se fond au chalu- 
meuu en un émail blanc. Le platre 
pur est inaltérable à Pair ; mais il est 
rarement dans cet état; il est presque 
toujours mélangé : celui des environs 
de £’aris est toujours mêlé avec une 
portion considérable de RD cal- 
caire, ce qui paroit être la cause ce 
la supériorité qu’il a sur les platres 
les plus purs. 

(Sculpture) On donne dans les 
ateliers le nom de pldtres aux statues, 
aux bas-reliefs, aux parties moulées 
en platre , d’après les restes les plus 
précieux de l'antiquité, et les chefs- 
d'œuvres des statuaires modernes. On 
dit, par exemple que Pon a un beau 
plitre de la Vénus de Médicis, de 
la téte de Laocoon, etc. On dit aussi 
direr un platre sur quelqu'un, pont 
dire, prendre K fieurede-son visage 


PAL'E 
avec du plitre préparé pour cet effet, 

PLÂTRE-CIMENT , subst. m. 
compose de plätre propre à être fi- 
guré, faconné , et de CIMENT ( #7. 
ce mot), propre à lier, unir et faire 
tenir ensemble. 

( Ærchit. ) Production artificielle 
qui réunit les propriétés du platre 
que donne le gypse à celles du meil- 
lear ciment. Les échantillons de la 
pierre qui peut servir à la fabrication 
du plaitre-cimeut, se trouvent parmi 
les galets, qui garnissent les cotes de 
la mer, aux environs de Boulogne, 
Ïl suffit, poux la fabrication de cette 
malivre,de calciner les morceaux à un 
degré de chgleur semblable à celuiqui 
est nécessaire pour la calcination de 
la chaux. et de les pulvériser ensuite, 
en sâchant la poudre qui en résulte 
avec la quantité d’eau suffisante; il 
se dégage sensiblement de la chaleur, 
et il se forme une pâte qui ne tarde 
pas à se durcir, comme le fait le 
plätre proprement dit. La pierre qui 
en provient est inaltérable par Peau 
et par Pair, et elle devient assez 
compacte pour recevoir un certain 
poli. On peat en fabriquer des vases, 
parce qu’elle est imperméable à Peau ; 
on peut la faconner en ajutages, en 
robinets, en tuyaux de conduite. 

Le plétre - ciment peut être em- 
ployé dans toutes les constructions 
dans Peau, pour les fondations des 
jetées, des digues, des piles de ponts, 
dés radiers, etc. Dans Parchitecture 
ordinaire , il peut servir à faire des 
enduits, et sur-tout dans les lieux 
humides, 

Le plätre-ciment peut étre taillé 
comme la pierre , et employé dans 
tous les cas où lon fait usage du stue 
ef du märbre; il a toutes les condi- 
tions nécessaires pour être moulé en 

stitues. On peut faire du plitre- 
ciment, un pisé tres-solide, et des 
pierres de toute espèce, pour servir 
dans les constructions rurales. 

PLEBISCITE, s, m. composé du 
latin plebs, plebis, peuple, et de 
scilum , ordonnance : ordonnance du 
peuple. ; 

( Hisi. romaine ) Décret , ordon- 
nance émanée du peuple romain, 
séparé des sénateurs et des patrices, 
sur la réquisition d’un tribuu, 

Les pléhiscites ne difléièrent des 


123 
lois, que par le nom et la manière 
dont on les faisoitrecevoir. 

PLEIGE, s. m. du latin barbare 
plegius, dout les Allemands ont fait 
pilegen , et les Anglois, pleige. 

( Pratique ) Caution , d’où vient 
pleger , pour cautionner. 

LEIN, NE, adj. du lat. plenus. 

( Physique) H se dit d’un espace 
dans lequel on suppose qu'il n’y a 
aucun vide. 

( Blason ) Armes pleines; ce 
sont des armes sans brisures, et qui 
ne sont point écartelées. 

Ecu d'or plein, de gueule plein; 
cela signifie que dans l’écu il w’ya 
qu'une couleur, qu’un émail, 

{ Marine ) Porter plein ; cest 
gouverner de manitre à tenir l'avant 
du vaisseau plus élo‘gné de la direc- 
tion du vent, que la ligne du plus 
près, en faisant avec la direction du 
vent, un angle moins aigu, afin de 
faire bien enfler les voiles, et de faire 
du chemin, 

Pleine mer; c’est-à-dire, au large, 
au loin des cotes. 

Mer pleine ; cest le plein de 
Veau, la haute mer, la marée haute, 
F7. MAREE, 

(Astronomie) Pleine lune ; C’est 
celte phase ou état de la lune dans 
lequel elle nous présente fonte une 
moitié éclairée. La terre est alors 
entre le soleil et la lune, et celle-ci 
est en opposition ; elle est dans le 
signe du zodiaque, directement op- 
posé à celui qu'occupe le soleil. Les 
échipses de lune n'arrivent que dans 
les pleines lunes, lorsque la lune se 
frouve précisément en ligne droite 
entre la terreet le soleil ; de sorte que 
la terre empêche le soleil de Pé- 
clairer, 

(Jardinage) Plein vent, arbre 
en plein vent; c’est un arbre de 
tige autoux de laquelle il étend ses 
branches honzontalement. 

(Prat.) Plein possessioné ; c'est 
la pleine maintenue et garde qui 
s’adjuge en justice à celle des parties 
qu à fe droir le plus apparent. 

Plein pouvoir; c’est un pouvoir 
sans restriction, /7. POUVOIR. 

PLENIPOTENTIAIRE, s. m., 
et adj. du lat. plenus, plein, et de 
poientia, puisance : celui qui a une 
commission ou un plein pouvoir 
d'agir. 


124 PLE 
( Diplomalie ) 1 se dit particu- 


lièrement des ambassadeurs que les 
gouvernemens envoient pour traiter 
de paix , de mariages et autres aflaires 
importantes, 

PLEONASME, s. mas. du grec 
MREOVA TAC (pléonasmos ), dont la 
racine est œaéos (pléos) plein: 
abondance, superfluité. 

( Elocut.) Figure de construction 
opposée à Pellipse. 

On appelle pléonasmes , les ex- 
pressions superflues qui se trouvent 
dans une phrase, et dont la suppres- 
sion wempècheroit pas que le sens 
füt moins entendu ; et pius particu- 
lisrement encore les répétitions qui 
se trouvent dans les idées, quoique 
les expressions paroissent différentes. 

PLEROSE , s. m. du grec mañ- 
pans ( plérosis), véplétion, pléni- 
tude , dérivé de ramptw ( pléroo ), 
remplit. 

(Héd.) Réplétion , ou rétablisse- 
ment d’un corps que les maladies où 
des (A acualions trop Copieuses avoient 
épuisé, 

PLÉTHORE , s mas, dn grec 
man8@p2 (pléthora), xéplétion, plé- 
nitude , du verbe &a%æ, remplir, 
combler, 

(ed. ) La pléthore , dit Boër- 
rhave, esi une quantité de sang 
louable , plus grande qu’il ne faut, 
pour pouvoir supporter les change- 
mens qui sont inévitables dans la 
vie, Sûus occasionner des maladies. 

PLETHORIQUE , adj. méme 
origine que PLETHORE. 

( éd. ) On appelle ainsi ceux qui 
ont beaucoup de sang, ou qui ont une 
pléthore. À 

PLEURESIE , subst. f. du grec 
masvpiris ( pleuritis ), de æaspa 
( pleura ), plèvre. 

( Med. ) Douleur de côté, pi- 
quante et tres-violente, causée par 
Pinflammation de la plèvre, et sou- 
vent aussi de la partie interne du 
poumon, accompagnée de fièvre 
aiguë, de difficulté de respirer, et 
ordinairement de toux et de crachats 
sanguinolens, qui deviennent ensuite 
rouiilés et jaunes, 

Fausse pleurésie ; c’est une dou- 
leur de coté, sans fiévre, sans soif, 
ef souvent sans toux ,; causée par une 
Jymphe ou sérosité ècre , engagée 


1 5 Bai 
dans Va plèvre , où dans les muscles 
intercostaux. 

PLEURO-PNEUMONIE , s. f, 
du grec mxsvox ( pleura), plevre, 
et de wvebuuv ( pneumon ), le pou- 
mob, 

( éd.) Espèce de pleurésie, com- 
posée d’une vraie pleurésie et d’une 
péripneumonie, €’est-à-dire , dans 
laquelle la plèvre et les poumons sont 
enflanimés, 

PLÈVRE, s. f. du grec æasupa 
(pleura ), cote. 

(*Méd. ) C'est le nom de la mem- 
brane qui tapisse la parois intérieuie 
des côtes, 

PLEXUS , s, m. Mot ltin, parti- 
cipe de pleclo , entrelacer. 

(Anal, ) Espèce de filet, ou com- 
plication de vaisseaux. 

Plexus choroïde ; c’est un amas 
de vaisseaux dans le cerveau. 

Plexus de nerfs; ©’est ne union 
de nœuds , ou plusieurs nerfs qui 
forment une espèce de filet. 

‘PLI, s. m. du latin plica, pli, 
ou plico, plier: un ou plusiems 
doubles que Pon fait à une étoffe , à 
du linge. 

( Peinture, sculpture) Plis. Foy. 
DRAPERIS 

PLICATILE , adj. du latin pli- 
catilis, de plica, pli : susceptible 
de plissement, 

( Botan.) La corolle du Hseron est 
plicatile par le sommeil : elle sé- 
panouit pendant je jour, et se ferme 
avant la nuit. 

PLINTEE , s. m. ou f. du grec 
æxidoc ( plinthos), brique. 

(Architecture) Membre darchi- 
teciure carré et plat, que lon met 
aux bases et aux chapiteaux des co- 
lonnes ; il est ainsi appelé, parce 
qu’il a la figure d’une brique. 

PLIQUE , ou PLICA , s. Î. du lat. 
plice, pli. 

( /Héd. ) Maladie endémique, 
très-commune dans toute la Pologne; 
elie consiste dans un entaitillement 
ou entrelacement extraordinaire des 
cheveux , lesquels sont tellement 
collés ensemble, qu’ils forment un 
spectacle monstrueux, Lorsqu'on les 
coupe, ou qu’ils se rompent , ils ré- 
pandent du sang; le malade est at- 
taqué de maux de tête hormibles, sa 


AE) 
vue s’affoiblit , et il court souvent 
risque de la vie. Cette maladie at- 
taque sur-tout les juils qui vivent 
dans ces contrées, 

PLISSE , adj. du latin plicalus, 
fait de plica, pli : qui a des plis. 

( Botun. ) Les feuilles de beau- 
coup de plantes sont plissées avant 
leur développement , et leurs plis 
suivent les nervures, 

PLOMB , subst, m. du 
pluinbui. 

( Mineral. ) Métal gris, bleu ou 
livide, non acidifiable, ductile et 
facilement oxidable: le cinquième 
dans l’ordre de ja pesantenr, et le 
dernier dans celui de la dureté; le 
septième dans lordre de la dnctilité, 
et le sixième dans celui de la vola- 
tiité. 

On n’a point encore trouvé le 
plomb vatif pur et isolé; la nature le 
présente toujours mélé avec des subs- 
tances étrangères, 


latin 


Quand on veut essayer une mine 
de plomb ,on commence par la griller 
pour en dégager le soufre ou Par- 
senic , ensuite on la fond ; après 
quoi on coupelle le culot obtenu, afin 
de connoître la quantité d’argent 
qu’il contient. : 

Le plomb dans son état d’oxide, 
est le plus vitrifiable de tous les 
métaux. fl s'unit très-bien à la silice 
et aux autres terres. Il donne au 
verre une densité homogène, plus de 
pesanteur , et une sorte d’onctuosité 
qui le rend susceptible d’être taillé 
et poli plus aisément, Il augmente sa 
propriété réfringente, et constitue le 
FLINT-GLASS,. Por. ce mot. 

Les différens oxides de plomb ser- 
vent dans la peinture, parce qu’ils 
s’unissent très-bien aux huiles, 

On prépare avec Poxide de plomb, 
Pantimoineet le sel marin, un jaune 
fort beau , connu sous le nom de 
jaune de Naples. N 

Le plomb oxidé par les vapeurs 
du vinaigre forme ce qu’on appelle 
Le blanc de plomb. 

La litharge, qui est un oxide de 
plomb, sert à rendre les huiles, sicca- 
tives, en leur fournissant de l’oxigene. 

Le plomb uni à Pantimoine four- 
nit le métal des caractères d’im- 
prumerie, 

( /Héd. ) Les médecins ont donné 


PITLO 195 


le nom de plomb à une maladie 
dont les vidangeurs sont quelquefois 
attaqués. Elle consiste dans une suf- 
focation et une Hpothymie que la 
vapeur maligne des privés leur cause 
subitement , et qui les fait périr en 
peu de tems, si on ne les fait vomir 
avec une potion émétisée, 


( Marine ) Plomb : plomb de 
sonde, Voy. SONDE, 


( Géom.) Ligne à plomb , ou 
simplement plomb ; c’est un instru- 
ment qui sert aux macons et autres 
ouvriers À élever perpendicuülaire- 
ment leurs ouvrages , et ordinaire- 
ment composé d’une ficelle, à Ta 
quelle est attaché un morceau de 
plomb. 

PLOMBAGINE , s. f. du latin 
plumbaso, plumbaginis , parce que 
lies anciens prenoient cette substance 
pour une mine de plomb. 

(MWinéral.) Substance minérale 
qui a été long-tems confondue avec 
le molybdène : cette substance porte 
différens noms; on l'appelle carbone 
de fer, crayon noir, potelot, mine 
de plomb. Elle laisse sur le papier 
des traces noirâtres. Sa surface est 
grasse et onctueuse, 

On trouve la plombagine aux 
Pyrénées, en Espagne, en Allema- 
gne ; mais nulle part elle n’est aussi 
pure qu’en Angleterre, Aussi les An- 
giois en ménagent-ils Pexploitafion 
avec art : is n’en retirent. qu’une 
petite quantité à la fois, et ils fer- 
ment ensuite la mine. Monsieur 
Conté est parvenu à imiter la plom- 
bagine d'Arvgleterre, ou à la préparer 
artificiellement, de manière à rem- 
placer parfaitement les crayons an 
glois, 

PLONGER , v. n. du latin 
plumbiare, faive comme le plomb, 
enfoncer comme le plomb. 

(Physique ) C’est l’art où l'action 
de descendre dans l’eau jusqu’à une 
profondeur considérable, et d'y rester 
assez long-tems. 

Ona imeginé différentesméthodes 
et différens instrumens pour rendre 
Part de plonger plus sûr et plus aisé, 

Le grand point est de procurer au 
plongeur un aix frais, sans quoi il 
n’est pas possible qu'il reste long- 
terms dans l’eau , car il ÿ périvoit. 

La plus importante de ces inven- 


126 PLU 


tions est /a cloche du plonseur ; 
mais malgré les additions et es per- 
fectionnemens qu'on y à laits, elle 
n’est plus d’usagc ; parce qu'elle en- 
traine avec elle op: d’embarras et 
top d’inconvériens. 

Le plus grand de tous, el qui est 
inévitable , c’ést la grande densité 
que Pair acquiert dans la cloche, 
par la gande pression qu’il éprouve 
te Ja part de Peau, à une grande 
profondeur. Cet air, ainsi comprité, 
comprime à son tour toutes les parties 
du corps du plongeur, soit exté- 
riemement , suit intérieurement , et 
par cette pression fait rompre les 
vaisseaux sanguins , et occasionne 
des crachemens de sang. 

PLUIE, s. Ê. du latin pluvia. 

( Physique ) On appelle pluie 
Peau qui se détache des nuages, et 
qui tombe en fcrme de gouttes. 

Comme ja pluie west autre chose 
que les vapeurs qui se sont élevées 
dans latmosphère , et qui, en se 
condensant ensuite, se réunissent et 
tombent en fornie de gouttes, elle 
doit etre d'autant plus fréquente qu’il 
s'élève une plus grande quantité ce 
ccs vapeurs. il s’en élève davantage 
au dessus des mers et des granüs lacs 
qu’au dessus des terres qui fournis- 
sent moins à l’évaporation, Voiià 
pourquoi les pluies , toutes choses 
‘sales d’ailleurs, sont beaucoup plus 
fréquentes dans les vo'sinages des 
cotes , qu’elles ne le sont dans le 
mibeu des continens et des grandes 
äles. C’est encore la raison pour la- 
quelle le vent d’ouest et le vent de 
sud nous donnent souvent de la 
pluie ; car le vent d'ouest nous ap- 
porte les nuages formés par POcéan, 
et le vent de sud nous amtne ceux 
qui ont été formés sur la Méditer- 
ranée. Foy. MET EORES. 

PLUMAGE , s. m. de PLUME, 
voÿ. ce mot, 

( Ornuhol.) L'ensemble de toutes 
les plumes dont le corps des oiscaux 
#st revêtu. 

PLUMASSEAU, s. m. de PLU- 
ME. Voy. ce moi. 

( Chirur.) Lesplumasseaur sont 
plusieurs brins de churpie, unis les 
uns aux autres, repliés par leurs ex- 
trémités, et applatis enire le dos 
d'une muin et la jaune de l’anire. 


PLU 

Leur usage est d'arrêter les Wéior 
ragies lgeres ; de tenir les plaies et 
les ulceres ouverts, de peur qu'ils ne 
se recollent avant que le fond suit 
détergé ; de les consolider par le 
moyen des onguents , des digestifs ou 
du baume dont on les couvre , ete. : 

Le mot de plumasseuu vient de 
ce que les anciens, qui nmavoient 


“point l’usage de la charpie, se ser- 


voient de plumes cousues entre deux 
linges. 

PLUME, s. f. du latin pluma. 

( Oruithol. ) Ce qui couvre les 
oiseaux et sert à les soutenir en air. 

(Diplomatig.) Plumes à écrire ; 
pour tracer des caracteres sur le bois 
et sur les métaux, on se servit cu 
bürin , ( voy. BURIN ). Le style 
fut employé quand on voulut éoie 
sur des tablettes enduites Ce cire, 
( voy. STYLE). Le parchemin et 
le papier exigeant un instrument 
plus délicat ; on prit un yoseau , 
(voy: ROSLAU). Les Tuues, les 
Grecs et les F'ersaus se servent encore 
du roseau, 

On ne sait pas au juste à quelie 
date remonte lusage des plumes 
d'oiseaux ; on présume qu'il à com- 
mencé au cinquieme siecle; mais en 
sait qu’ii étoit généralement adopié 
en Europe , au dixième siècle. 

( Dessin) Dessin à la plume ; 
celte manikre de dessiner a été sou- 
vent praliquée par les anciens pein- 
tres. L'raitée avec facihté , elle n’est 
guère moins expéditive que celle de 
dessiner au crayon, el elie est suscep- 
tible de beaucoup d’esprit et de gout. 
On a un grand nombre d’études à ja 
plume , faites par le Titien. 

Quelques peintres ont dessiné c?urne 
plume fine et légère; d’aulres se sont 
servi d’une grosse plume comüuite 
avec feu ; et en apparence ;, sans 
aucun art ; prodiguant l’encre pat 
taches , l’étendant même quelque- 
fois avec le doigt. ils ont produit , 
dans cette manière brutale , des 
ouvrages justement admirés des con- 
noisseurs, 

La plume est aujourd’hui généra- 
lement abandonnée par les peintres ; 
ils ne l’empioient plus guere qu’à 
l'aire le trait de leurs dessins au lavis, 
Le lavis peint mieux que la plume, 
mais il ne dessine pas avec taut d’es- 


‘ PLU 
prit, et rend moins bien le caractere 
des différens objets. 

PLUMEAU , ou PLUMASSEAU, 
s. m. de PLUME. 

( Peinture ) Espèce de balai fait 
avec de fortes plumes de dindons , 
qui sert aux peintres pour oter la 
poussière avant d’appliquer la pein- 
iure, 

PLUMEUX , adj. de plume. 

( Bolun. ) Barbu comme une 
rlume ; c’est-à-dire, garni longitu- 
dinalement @é deux rangs opposés de 
poils longs ; ou bien composé de 
parties gréles , et ainsi garnies de 
poils. \ 

PLUMITIF , s. m. corruption‘de 
primitif. 

( Pratique ) Le papier original et 
primilifsux lequel le greffier de Pau- 
dience écrit sommairement et en 
abrégé le jugement, à mesure que 
le juge le prononce, 

Greffier plumitif, ou au plumitif; 
c’est celui qui tient la plume à l’au- 
dience. 

PLUMULE , s. f. du latin plu- 
mula, diminut. de pluma , petite 
plume. 

( Botan. ) La plumule est la 
partie supérieure de embryon. 

Dès que l@mbryon a acquis assez 
de force , Pépiderme de la semence 
se rompt, ses lobes s’écartent, la 
Farm di s’élève et lä radicule des- 
cend. La plumule , destinée à de- 
venir tige , sort de terre accompagnée 
de ses lobes changées en feuilles sé- 
minales, qui périssent aussitot, 

PLURALITE , s. f. du lat. p/u- 
ralis , plurier , de plusieurs : qui 
renferme plusieurs; plus grande quan- 
tité, plus grand nombre, 

( Bolt. ) Pluraliié, avoir la 
pluralité ; c’est en parlant d’une 
assemblée délibérante , avoir pour 
soi le plus grand nombre de suf- 
frages. 

Pluralilé absolue; c’est la moitié 
plus un au moins de la totalité des 
suffrages. 

Pluralité relative ; c’est celle qui 
ne se forme que de la supériorité da 
nombre des voix qu’a un concurrent, 
relativement aux autres concurrens, 

(Æstron,) Pluralité des mondes; 
la ressemblance que Pon trouve entre 
des plauttes et la terre nous conduit 


" PNE 127 
naturellement à pensér qu’elles sont 
destinées à recevoir et à nourrir des 
êtres vivans et infeiligens comme 
nous, et qu’elles sont habitées. Delà 
nait la plüralité des morales. Elle 
a Cté,soutenue par les plus anciens 
philosophes , et depuis par Huyghens 
et par Fontenelle, #. MONDÉ. 

PLURILOCULAIRE, adj. du lat, 
plures , plusieurs , et de loculi, 
loges. 

(Botan.) Qui a plusieurs loges, 
Foy. LOGES. 

PLUS , prépos. du latin plus, 
davantage. ; 

( Algèbre.) On se sert de ce mot 
en algebre pour signifier l'addition. 
Son caractère est +. Ainsi, l’expres- 
sion algébrique 4 + 10 = 14, signifie 
que quatre plus dix sont égaux à qua- 
torze. 

Toute quantité qui n’a point de 
signe et qui commence une phrase 
algébrique, est censée avoir le signe 
+. L'opposé du signe + est moins —, 
F. MOINS. 

PLÜVIOSE , s. m. du latin p/u- 
viosus , fait de pluvia, pluie; plu- 
vieux. 

(Calendrier françois) Cinquième 
mois de la république francoise. Ce 
mois ,; Qui a 30 jours comme les 
autres, commence le 20 janvier et 
finit le 18 février; mais dans l’année 
qui suit immédiatement l’année sex- 
tile, ce mois pluvidse commence le 
21 janvier et finit le x9 février, parce 
que lPannée sextile a six jours com- 
plémentaires , ce qui retarde d’uu 
jour le commencement de l’année 
suivante, On lui à donné le nom de 
pluviose , parce que dans ce mois-là 
1! tmbe ordinairement beaucoup de 

luie, 

PNEUMATIQUE, s. f. et adj, du 
grec œyeèuz (pneuma), air, vent. 

( Physique ) Science qui a pour 
objet les propriétés de l'air et les lois 
que suit ce fluide dans sa gravitation , 
s4 condensation , sa raréfaction , son 
élasticité, etc. * 

(Chimie) Chimie pneumatique; 
c’est la partie de la chimie qui traite 
des gaz. #7. AIR , ATMOSPHERE. 

Machinc preumalique. V. MA- 
CHINE. s 

PNEUMATOCELE , s. f, du grec 
mvsèpea, air, vent, et de xan (hélé), 
tumeur, 


128 PNE 

(C hirurgie) Fausse hernie du 
scrotum , causée par un amas d'air 
ou de vent qui le gonfle, 

PNEUMATO-CHIMIQUE, adj. 
du grec myeèpaa }CUMA), air, vent, 
et de yuusia (chumela ), chimie, 

( Chimie) Appareil chimique qui 
sert , au moyen de l’ean ou du mer- 
cure, à se rendre maire des suhs- 
tances aérilormes, #7. HYDRO- 
PNEUMATIQUE. 

PNEUMATOLOGIE , s. f. du gr. 
AFVEUUX (pneuma ) , ar, vent, €s- 
prit , et de aéycs (logos), discours, 
traité. 

( Philos.) Traité des substances 
.spirituelles. 

PNEUMATODE , adj. du grec 
myeèpua (prneuma } , air, vent. 

(/Héd.) Celui dont la respiration 
est courte et frquente , suivant By- 
pocrate. Galien dit quon s’en seit 
quelquefois pour signifier une per- 
sonne dont le ventre est distendu par 
des flatuosités. 

PNEUMATOMPHALE , s. f. du 
grec ævsèpsa (preuma ), air , vent, 
et d’ouparoe( omphalos ) , le nom- 
bril. 

( Chirurgie) Fausse hernie du 
nombiil causte par des vents, c’est- 
à-dre , par un amas d'air qui gonfle 
cette parlie. 

PNEUMATOSE , s. f, du grec 
myedua (preuma) air, vent. 

(/Héa. ) Enflure de l'estomac cau- 
sée par des flatuosités. Quelques-uns 
entendent encore par ce terme lélas 
boration des esprits dans le cerveau 
et dans les nerfs. 

PNEUMOGRAPHIE , s. f. du gr. 
Tea (pneumôn ), le poumon , 
et de ypagn (graphé ), description, 

(Anat.) Patie de Panatomie qui 
a pour objet la description du pou- 
mon. 

PNEUMOLOGIE , s. f. du grec 
mvetpuy (preumon), le poumon, 
et de xcyoc (logos), discours, traité. 

(Anal. ) Partie de l'anatomie qui 
traite des usages du poumon. 

PNEUMONIE , s. f. du grec æyei- 
pe ( pneumon \ poumon. 

Méd:) Maladie du poumon. 
PV. PRTAISIE, 


Dela on appelle preumoniques 


POE 
les remèdes qui sont propres 
PNEUMONIE. 

PNEUMOTOMIE , s. f. du grec 
aval (prieumon) , le poumon , et 
de réyavæ ( lemno ) couper , inciser. 

( Anal.) Partie de anatomie qui 
a pour objet la dissection du pou- 
mon, ; 
PODAGRE , s. et adj. du grec 
æoÿs (pous), génit. modos (podos), 
pied, et d'éypa (agra) ; prise , Cap- 
ture : pris par les pieds. 

(/Héd.) Goutte qui attaque les 
pieds. 

Il se dit aussi de celui qui a la 
goutte aux pieds. 

PODESTAT , s. m. Mot italien. 

(Econ. polit.) Titre d’un magis- 
trat, d’un officier de justice et de 
police dans plusiears villes d'Italie. 

PODOMETRE, s m. du grec 
moûc (pous), génit. rodoc (podos), 
pied, et de pérpoy (metron) , me- 
sure : Cconfe-pas. 

(Mécan.) Machine à rouage qu’on 
atfache dans une voiture: par sa cor- 
respondance avec les roues de la voi- 
ture, son aiguille fait un pas à chaque 
tour de roue, et la route se trouve 
mesurée. F. ODOMETRE. 

POËRLE ou POILES s. m. du lat. 
barb. pisale. 

(Æcon. dom.) Sorte de fourneau 
de terre ou de fonte, avec lequel on 
chauffe une chambre. 

Le meilleur des poéles seroit celui 
qui produiroit, dans un appartement, 
avec une quantité donnée de combus- 
tible, la plus grande chaleur possible, 

Les poéles de métal sont ceux qui 
produisent la chaleur la plus promypte 
et Ja plus vive; mais du moment que 
leur fempérature s’élève à un certain 
degré, ils dépouillent Pair de Pap- 
paitement d'une partie de son oxi- 
orne. Telle est la cause du malaise 
que les poêles de métal occasionnent 
aux personnes délicates, et qui fait 
généralement préférer les poëles de 
faïence, dont la chaleur est plus dou- 
ce, plus égale et plus saine. #7 


PHLOSCOPE, FUMIVORE. 


POËME , s. m.du grec moñnux 
(poiéma) ouvrage, dérivé de roréæ 
(poiéo), faire, composer, 

Poëme historique; celui qui n’ex- 
pose que des actions et des ME 0 

réels 


FAQ | 


POE 


réels, et tels qu’ils sont arrivés dans 
Pordre naturel. 

Poëme philosophique ; celui qui 
consiste à établir des principes de 
physique, de métaphysique et de mo- 
rale, à raisonner, prouver, citer des 
autorités et des exemples, et à tirer 
des conséquences. 

Poëme didactique; celui qui ne 
contient que des observations relati- 
ves à la pratique des préceptes propres 
à régler chaque opération dont le 
succes ne peut être bien assuré qu’en 
suivant certaines méthodes, comme 
sont les opérations des arts. 

Poëme épique ; voy, 

POESIE , s. f. du 
potésis ) , action , 

poiéô ) faire, composer. 

La poésie est le tableau de la belle 
nature peinte dans le discours, selon 
des règles , soit naturelles ; soit arbi- 
traires. 

Ondistingue trois sortesde poéste : 
celle des choses, celle des idéeset des 
sentimens , et celle du style. 

La première consiste dans le choix 
des objets, et de leurs attributs ou 
convenances. 

La seconde, dans la manière plus 
parfaite de saisir, combiner, rappro- 
cher ces objets, de se les approprier , 
d’en faire sortir l'intérêt, agrément 
ou le merveilleux. 

La troisième, dans nn style supé- 
rieur à celui de la prose , plus limé , 
a hardi , plus frappant par les mots, 
es tourset les constructions. 

On resserre quelquefois le sens du 
mot poésie; alors il ne signifie que 
le style poétique, ou bien les règles 
de la versification , qui n’en sont que 
les branches. 7. STYLE, VERS, 
VERSIFICATION, HARMONIE. 

(Peinture , Sculpture) La poésie 
de Vart consiste à voir son sujet et 
à lPexprimer. 

L'artiste est poëte quand il crée ; 
il n’est que peintre quand il copie 
ou qu’il imite. 

L'artiste est poële quand il voit 
son sujet tel qu’il a dû se passer, 
quand il s’en représente les personna- 
gesavec une beauté dont ils manquè- 
rent peut-etre, avec une expression 
peut-être plus vraie, plus vive, plus 

afaite que celles qu’ils eurent en 
effet. Il est poëte , quand après avoir 
\ créé ce tableau vivant dans son ima- 


Tome 111. + 


La 


EE. 


E moins 
de” moiéæ 


POE 129 


gination, il en conserve assez long 
tems, assez fortement l'empreinte, 
pour la porter également vive, égale- 
ment expressive sur la toile ou dans 
le marbre. 

Raphaël fut un poëte sublime, 
quand , ayant donné à l’archange 
Michel , une figure vraiment ansé- 
lique, il le présenta étouffant le dé- 
mon, sans avoir besoin de le tou- 
cher. Il fut un poëte noble et tran- 
quille dans son école d'Athènes : il 
fut un poëte impétueux dans legrou- 
pe inférieur de sa transfiguration. 

POETIQUE, s. f. du grec mosnrsxÿ 
Goes Part de faire les vers. 

0y: POESIE. 

( Poésie ) Ouvrage élémentaire 
où l’on trace les règles de la poésie. 

Dans le tems où la poésie étoit 
dans son enfance, les élémens qu’on 
en a donnésétoient faits pour des en- 
Pur À mesure que lart s’est élevé, 

idée s est agrandie , et les préceptes 
n’ont èté que les résultats des bons 
et des mauvais succès, 

Aristote a fait une poétique que 
lon admire, Horaæ, Castel Vetro, 
Vossius, Scaliger, ont aussi fait des 
poëliques en latin et en italien. La 
Menardière , Hedelin, Despréaux , 
en ont écrit en françois. Le premier 
qui a écrit de Part poétique francais, 
est un nommé Sibilet, qui a donné 
les règles de toutes les poésies qui 
étoient en usage du tems d'Henri If. 

Quoique la poétique d’Aristote ne 
procède que par induction, de l’exem- 
ple au précepte , elle ne laisse pas de 
remonter aux principes de la nature : 
c’est le sommaire d’un excellent 
traité; mais elle se borne à la tragé- 
die et à l’épopée; et soit qu’Aristote, 
en jetant ses premières idées, eût 
négligé de les éclaircir ; soit que l’obs- 
curité du texte vienne de l'erreur des 
copistes , ses interprètes les plus ha- 
biles sont forcés d’avouer quil est 
souvent malaisé de l’entendre. 

Le poème de da contient des 
détails pleins de justesse et de goût 
sur les études du poëte, sur son tra- 
vail, sur les modeles qu’il doit sui- 
vre; mais Ce poëme , ainsi que la 
poétique de Scaliger , est plutôt l’art 
d’imiter Virgile , que l'art d’imiter la 
nature. 

La poétique d’Horace est le modèle 
des poèmes didactiques , et Jamais cn 


POI 
n’a rénfermé tant de sens en si peu 
de vers. 

Lalienaye , imitateur d'Horace , 
à joint aux préceptes du poëte latin , 
quelques regles particulières à la poé- 
sie françoise , et son vieux style , 
dans sa naïveté, n’est pas dénué d’a- 
grément; mais le coloris, lharmo- 
nie, l'élégance des vers de Despréaux, 
Vont eflacé. Cet ouvrage excel- 
lent et vraiment classique , l’art poé- 
tique francois, est tout ce qu’on 
peut attendre d'un poëme : il 
donne une idée précise et lumineuse 
de tous les genres, mais il n’en ap- 

rofondit aucun. 

POIDS, s. m. du lat. pondus, 
ou du latin barbare pensunn. 

(Mécan.) Un corps sollicité par 
la pesanteur, est capable de faire 
équilibre à un certain obstacle qui 
s’opposeroit à son mouvement. Soit 
qu'il agisse sur cet obstacie par la 
percussion, soit qu’il agisse par la 
simpie pression. Le corps, considéré 
sous ce point de vue, est appelé poids. 
F. PESANTEUR. 

( Commerce) Poids se dit aussi 
des corps réglés et étalonnés , qui ser- 
vent à mesurer dans queile proportion 
un corps est à l’égard d’un autre. Les 
poids sont diflérens suivant les eux 
et lestems. 

Poids nouveaux; ce sont des 
poids ordonnés par décret de la con- 
vention nationale, du 18 germinal 
de l'an HI. Chacun de ces poids est 
une partie décimale du poids du 
mnètre cube d’eau distillée; en divi- 
sant ce poids toujours de dix en dix, 
on arrive à un pelit poids appelé 
gramme, et que l’on prend pour lPu- 
nité de poids. V, GRAMME£, DE- 
CIGRAMME, CENTIGRAMME , 
LECAGRAMME, HECTOGRAM- 
M£ , etc. 

POIGNET, s. m. du latin pugnus. 
F. CARPE. 


POIL , s. m, de Pital. pelo , fait 
du lat. pilus. 


1ÿo0 


( Anat.) Ce qui croît sur la peau 


de l'animal, en forme de filets déiiés. 
Les poils sont à peu pres de la meme 
nature que les cornes ; mais ils ne se 
dissolvent pas dans Peau. 

( Héd. ) Poil est aussi le nom 
d’une maladie des mamelles. #. 
TRICHASIS. 


POI 

(Botan.) Poils ; ce sont des fila= 
mens tres-déliés, cylindracés, et le 
plus souvent flexibles , qui naissent 
de l'écorce de diverses parties des 
végétaux. 

. POILU, adj. du latin pilosus ; 
fait de pilus, poil. 

( Botan. ) Garni de poils longs, 
mous et distincts. 

POINÇON, s. m. du lat, punctio, 
fait de pungere, poindre , piquer, 
percer. 

( Technol. ) Instrument de fer 
{tal , qui sert à percer, à 
mper , à imprimer, etc. 


, v. ac. et n. du latin 
pungere , piquer. 

(éd. ) Piquer, causer une dou- 
leur aiguë. La goutte ne commence 
qu'à poindre. Je sens une douleur 
qui me point dans le coté. 


POINT , s. m. du lat. punclum , 
fait de pungere , percer, piquer. 

( Méd. ) Point; c’est un élance- 
ment de douleur qui prend principa- 
lement au coté et au dos, qui fait 
une douleur porgnante. 


( Anat.) Point se dit de quelques 
parties du corps, et dans ce sens il 
signifie une petite marque ronde. On 
dit le point saillant , pour désigner 
les premiers élémens du cœur dans le 
fœtus. Les points lacrimaux, etc. 
pour deux ouvertures qui se trouvent 
dans le grand angle de l'œil, sur le 
bord des paupières. 

( Géom.) Euclide définit le point, 
une quantité qui n’a point de parties, 
ou qui est indivisible. WVoif dit que 
le point se termine soi - méme , 
de lous colés , ou n'a d’au- 
tres limites que soi-méme. D’A- 


Jlembert paroit avoir mieux rencontré, 


en disant que le point, la ligne, la 
surface, n’existent que par une abs- 
traction de esprit, parce qu’il n’y a 
réellement ni points, ni lignes, ni 
surfaces, tout Cé qui existeayant trois 
dimensions. Mais comme cette ex- 
plication ne fait pas une définition , 
il vaut mieux dire que le point est 
l'extrémité de la ligne, comme la 
ligne est Pextrémité de la surface, 
comme la surface est extrémité du 
solide. Ainsi, le point peut etre re- 
gardé comme, le lieu où une hgne 


PO 


droite ou courbe cesse d’être conti- 
puée. 

(/Hathémal, transcend.) Point 
simple d'une courbe ; c’est un point 
telque, quelque direction qu’on donne 
à ordonnée, elle n’aura jamais en ce 
poil, qu'une seule valeur, à moins 
qu’elle ne soit tengente, auquel cas, 
elle aura deux valeurs seulement. 

Point singulier; c’est un point 
où l’ordonnée étant supposée tou- 
chante , peut avoir plus de deux 
valeurs. ‘Tels sont les points d'in- 
flexion , de rebroussement, de ser- 
pentement, etc. 


Point double, triple, quadruple, 
multiple ; c’est un point commun, 
où deux, trois, quatre, etc., et en 
général, plusieurs bianches d’une 
courbe se coupent. 

(Hécan.) Point d'appui; c’est, 
dans une machine, la partie autour 
de iaqueile les autres se meuvent , et 
sur laquelle elles sont portées. Dans 
un levier, par exemple, c’est le point 
sur lequel le levier se meut; dans une 
balance, c’est le point de la chasse 
sur lequel repose Paxe du fléau. Le 
point d'appui peut être regardé 
comme une froisieme puissance qui 
fait équilibre à la force motrice et 
à la résistance, ou qui concourt avec 
l’une des deux pour porter Peffort de 
l’autre. 

( Hydraul.) Point de partage ; 
c’est le bassin où l’eau s’étant rendue, 
se distribue par plusieurs conduits, en 
différens endroits, tels que sont les 


châteaux d’eaux , ou bassins de dis-* 


tribution, 


Point de sujétion ; QE 


déterminé d’où part un ni emeft , 
et celui où 1l doit finir un nivel- 
lement en pente douce. Dans un 
autre nivellement, le point de su- 
Jélion est la hauteur déterminée d’où 
Von part, ou la hauteur du lieu où 
doit se rendre l’eau. 

( Perspective ) Point, dans la 
perpective , est un mot dont on fait 
usage pour marquer les différentes 
parties ou les différens endroits qui 
ont rapport au plau du tableau. /oy. 
PLAN DU TABLEAU. 

Point de vue ; c’est un point où 
le pian du tableau est coupé pax une 
ligue droite tirée de Pœil perpeudi- 


P'O:.1I 


culairement au plan. Ce point est 
dans Pintersection du plan horizon- 
tal avec le plan vertical. 

Quelques: auteurs appellent ce 
point, le point principal , et ils 
donnent le nom de point de vue, 
au point de division, au point où 
l'œil est actuellement placé, et où 
tous les rayons se terminent. 

Point accidentel; voy. ACCI- 
DENY'EL. 

(Catoptrique, dioptrique) Point 

e concours ; c'est celui où les 
rayons Cconvergens se rencontrent. On 
POS plus ordinairement le foyer. 

. FOYER, 

Point d'incidence ; C’est le point 
sur la surface d’un miroir, ou d’un 
autre corps où tombe un rayon. #7, 
INCIDENCE. e. 

Point de dispersion ; c’est celui 
où les rayons commencent à être 
divergens. On l'appelle ordinairement 
le foyer virtuel. 

Point objectif ; c’est un point 
géométral dont on demande la re- 
présentation sur le plan du tableau. 

Point radieux ; c’est le point 
qui renvoie, ou duquel partent les 
rayons. 

Point de réfraction; c’est le point 
où un rayon se rompt sur la surface 
d’un verre, ou sur toute autre surface 
réfringente. #7. REFRACTION. 

Point de réflexion ; c’est le point 
d’où un rayon est réfléchi sur la sur- 
face d’un miroir, ou de tout autre 
corps. 

( Electricité) Point lumineux ; 
c’est le nom que l’on a donné au 
petit point de lumière que l’on aper- 
çcoit à la pointe d’un conducteur, la 
plus éloignée du globe, lorsque ce 
conducteur a été électrisé par un 
globe de soufre, ou de cire d’Espagne, 
ou de toute matitre résineuse. On a 
aussi donné le mème nom au petit 
point de lumière que Pon apercoit à 
l'extrémité d’une pointe, que lon 
présente à une distance convendble 
d’un corps électrisé par un globe, un 
platean , ou un tube de verre. 

Points électriques ; on appelle 
ainsi les extréniités pointues des 
corps électrisabies par communica- 
tion, auxquels on attribue la pro- 
priété de tirer plus nié et 

2 


LE 
105 


1932 L'ONU 

de plus loin le feu électrique d’un 
corps actuellement électrisé , devant 
lequel on le présente, quand le feu 
vient des corps obtus. C’est cette pro- 
piété qu’on appelle pouvoir des 
pointes, etque Francklin aremarqué 
le premier. 

(Astron.) Points cardinaux ; 
ce sont les quatre points de Phorizon, 
appelés le Nord , le Sud , FOecident 
et l'Orient. 7. CARDINAUX. 

Points collatéraux ; ce sont: les 
quatre points de horizon placés 
entre les points cardinaux , et à égale 
distance de chacun des deux voisins. 
Par exemple , celui qui est placé 
entre le nord et l’est, s’appelle nord- 
esL etc. 

Points équinoxiaux ; ce sont les 
deux points deg'écliptique qui cou- 
pent l'équateur. F7. EÉQUINOXIAL. 

Points solsüciaux ; ce sont les 
deux points de Péchiptique les plus 
éloignés de l'équateur. #7, SOES- 
TICE. 

Point de la plus grande et de la 
plus petite distance ; voy. AP- 
SIDE, 

Point culminant; c’est le point 
de Pécliptique situé dans le méri- 
dien. 

( Harine ) Point se dit aussi du 
calcul du chemin qu'a fait le vais- 
seau pendant les vingt-quatre heures ; 
calcul que les ofliciers font chaque 
jour, ordinairement à midi , apres 
avoir fait Pobservation de la hauteur 
du soleil à son passage au méridien. 
D’après ce travail , ils doivent mar- 
quer sur la carte le point ou le lieu 
précis où ils estiment que se trouve 
je navire ; C’est ce qu’on appelle faire 
son pot. 

Point de partance; c’est le point 
que lon fixe sur les cartes marines 
au moment de perdre la vue des 
terres du pays d’où l’on part. #. 
PARTANCE. 

(Musique ) Point, en musique, 
signifie plusieurs choses différentes. 

Le point, pris comme valeur de 
note gaut toujours la moitié de celle 
qui la précede. Ainsi, après la ronde, 
le point vaut une blanche , apres la 
blanche une noire, etc. 

Point d'orgue où point de repos; 
c’est une espece de € renversé avec 


POI 


un point dans le milieu, que lon 
met sur la note finale d’une partie 
pour marquer qu'il faut continuer le 
son de cette note jusqu’à ce que les 
autres parties arrivent à leur conclu- 
sion naturelle, 


Points délachés ; ce sont des 
potats que lon place immédiate- 
ment au dessus ou au dessous de la 
tête des notes , ef qui avertissent que 
les notes ainsi ponctuées doivent étre 
marquées par des coups de langue ou 
d’archet , égaux, secs et détachés, 

(Manufact.) Point se dit encore 
des ouvrages de dentelles, faits à Pai- 
guille ; peint d'Alençon , point 
d'Angleterre, point d Argentan. 
Voy. DENTELLE. 

POINTE , s. f, mème origine que 
POINT. Bout piquant et aigu de 
queique chose que ce soit, 


Re Pointe se dit de la dé- 
fense dun cheval qui, pour résister 
au cavalier , s'élève et se plante sur 
les pieds de derrière. 

(Chasse) Pointe se dit encore du 
vol d’un oiseau qui s'élève vers le 
ciel. 


(Sculpture) Pointe est aussi un 
outil bien acéré dont les sculpteurs 
en marbre se servent pour ébaucher 
leurs ouvrages. 


( Gravure ) Pointe est encore un 
instrument dont on se sert pour gra- 
ver à leau-forte, Ainsi, on dit que 
Callot avoit une pointe ferme et spi- 
uituelle ; Rembrandt une pointe sa- 
vante et pittoresque; Labelle une 
pointe fine et badine. Op dit dans 
un autre sens ,potnle maigre, pointe 
timide. 


terres précieuses) Les lapidaires 
appellent@ointes naïves certains 
diamans bruts d’une forme extraor- 
dinaire. 

(/Harine) Pointe, dans le lan- 
gage des marins, signifie une langue 
de terre qui se prolonge dans Ja mer, 
moins avancée et moins élevée qu’un 
cap. 

Pointe se prend anssi pour aire 
de veut ou rhumb , d'après la forme 
eu pointe des trente-deux divisions 
de la boussole on rose des vents. 
Ainsi, on dit qu’un vaisseau navigue 
à six pointes pour dire qu’il tient 
le plus près du vent, sous un angle 


PiOTE 


de six fois onze degrés quinze mi- 
nultes. 

Pointe de bouline ; on dit qu’un 
vaisseau va à pointe de bouline pour 
dire qu’il tient bien exactement le 
plus pres du vent avec ses boulines 
bien roidies au vent. 

( Æloeut.) Pointe ; on appelle 
figurément pointe d'esprit, ou sim- 
plement poënte , une pensée qui sur- 
prend par quelque subtilité d’imagi- 
nation, par quelque jeu de mots ; et 
on appelle pornte d'épigramme, la 
fin d’une épigramme terminée par 
quelque pensée fine et brillante. 

POINTER , v. a. du lat. pungere, 
porter des coups de la pointe d’une 
épée, diriger quelque chose vers un 
point, 

(Ærtillerie) Pointer se dit d’une 
pièce de canon quand on la met en 
mire, et que l’on veut tirer à quelque 
chose, 

(Marine) Pointer la carte ; c’est 
désigner sur la carte marine le lieu 
où l’on estime que le navire est ar- 
rivé chaque jour à midi; ce qui se 
fait en prenant la latitude et la 
longitude du point d’arivée avec 
deux compas, et marquant le point 
de leur rencontre où Pintersection 
des deux lignes. /’oy. POINT, 

(Musique) Pointer, en termes 
de musique , c’est, au moyen du 
point, rendre alternativement lon- 
gues et brèves des suites de notes na- 
turellement égales. 

POINTILLER, v. a. dimin. de 
pointer , faire de petits points. 

(Peinture et grav.) C’est former 
un assemblage de traits séparés les 
uns des autres, 

Daus les ouvrages en miniature , 
on ne travaille ordinairement qu’en 
poinhllant. Delà pointillé ou poin- 
tillage , pour action de pointiller. 

( Botan.) Pointillé se dit de ce 
qui est marqué de très-petits pornts , 
tantôt concaves , tantot protubérans , 
quelquefois transparens. 

POISON, s. m. du latin potione, 
ablat. de potio, comme empoisonner 
vient d’smpolionare, Ce mot a été 
autrefois pris en bonne part. 

(Méd.) Poison se dit en général 
de tout ce qui, étant avalé ou ap- 
pliqué au corps, produit sur lui au 


PO 133 


changement tel qu'on a tout lieu 
de craindre des maladies cruelles ou 
Ja mort, ou des impressions qui sub- 
sistent toute la vie, 

Les médicamens diffèrent du poi- 
son en ce que les changemens qu’ils 
opèrent tendent à la santé, au lieu 
que le poison tend à la maladie ou à 
la mort, 

POISSON, s. m. du latin pis- 
cione , ablat. de prscio , augmentatif 
de piscis. 

({chtiologie ) Animal qui naît et 
qui vit dans l’eau. 

On connoit environ quinze cents es- 
pèces de poissons.On les distribueeu 
six ordres : les CHONDROPTERY- 
GIENS , les BRANCHIOSTEGES, 
les APODES , les JUGULAIRES, 
les THORACIQUES et les ABDO- 
MINAUX (F.ces mots.)#7, PECHE, 
BALEINE , HARENG, MAQUE- 
REAU , SARDINE , etc. 

POITRINE, s. m. du lat, pectus, 
pectoris. 

(Anat,) La partie du corps qui 
répond à étendue du sternum, des 
côtes et des vertèbres du dos , tant 
en dehors qu’en dedans. On la divise 
en partie antérieure, appelée cam- 
munément la poitrine ; partie pos- 
férieure , qu’on appelle le dos; et 
parties latérales, qu'on appelle les 
cotés droit et gauche. 

C’est dans la poitrine que se trou- 
vent renfermés les organes vitaux, 
qd sont Le cœur et les poumons. C’est 

elà que partent toutes les artères, et 
c’est là que viennent aboutir toutes 
les veines. Le canal de l’œsophage 
et la trachée-artère y sout aussi con- 
tenus, 


POIX , s. f. du lat, pis. 


(ist. nat.) Résine molle que l’ou 
retire des pins ou sapins. On en dis- 
tingue plusieurs espèces, quoique ve- 
nant souvent du mème arbre. On la 
nomme barros, pendant qu’elle di:- 
tille du bois; sipoe quand ses 
paities sont fines et claires: et harros 
marbré, quand elles sont grossières, 

Poix navale ; c’est celle qui est 
tirée des vieux pins, et qui ne sert 
qu’à enduire les vaisseaux. 

Poix grecque; c’est celle qu’on a 
fait bouillir, jusqu’à ce qu’on fui ait 
fait verdre son odeur, Fondue à un 


554 PUONr 


feu doux , on la nomme poir de Ja 
cote d'or; mélée avec du noir de 
fumée, elle est appelée poix noire ; 
elle sert aux cordonniers pour poisser 
leurs fils. Fondue avec du vinaigre, 
elle devient seche et brune, et forme 
la colophane, dont on se sert pour 
dégraisser l’archet des instrument: à 
cordes; brûlée dans un lieu fermé, 
on en oblient cette suie fine, connue 
sous le mom de noir de fumée. 7, 
GOUDRON , RESINE. 

POLACRE, s. f. de litalien po- 
lacre. 

( Marine) Bâtiment marchand de 
la Méditerranée , dont le grément 
consiste en deux mâts à pible, et un 
artimon qui porte une hune et un hu- 
nier ,avec un bout de beaupré. 

POLAIRE, adj. de pole. ( F. ce 
mot.) Quiest auprès des poles, qui 
appartient aux poles du monde, 

(Astron.) Cercles polaires ; ce 
sont deux petits cercles de la sphère, 
parallèles à l'équateur, éloignés de 
23 degrés 28 min. de chaque pole, 
On en fait usage pour marquer le 
commencement des zones froides. 

Cadrans polaires ; ce sont ceux 
dont les plans sont parallèles à quel- 
que grand cercle qui passe par les po- 
les , ou à quelqu'un des cercles lunaï- 
res, en sorte que le pole est dans le 
plan de ce cadran. 

Etoile polaire ; c’est l'étoile qui 
est la dernière de la queue de la petite 
ourse. Elle a été ainsi appelée par 
ceux qui l’observerent les premiers, 
parce qu’étant tres-peu éloignée du 
pole, ou du point sur lequel tout le 
ciel paroît tourner , elle décrit, autour 
du pole, un cercle si petit, qu’il est 
presque insensible ; en sorte qu’on la 
voit toujours vers le même point du 
ciel. é 

POLARITE, s. f. de pôle, F. 
ce mot. 

(Magnétisme) C’est la propriété 
qu'a l’aimant ou une aiguille aiman- 
tée, de se diriger vers les poles du 
monde. #7 AIMANT , POLES DE 
L’AIMANT. 

POLE , s. m. dugrec méxoc (po- 
los), dérivé de roxtw (poléo), 
tourner. 

{ Æstron.) WU se dit de chacune des 
extrémités de Paxesur lequel ia sphère 


PO 


du monde est censée faire sa révo- 
Jution. ; 

Ces deux poles, tloignésde l’'équa- 
teur de 90 degrés chacun , sont les p6- 
les du monde. Celui des deux qui est 
visible pour nous, c’est-à-dire, qui 
est élevé sur notre horizon, s’appelle 
le pole arctique ou septentrional ; 
ei celui qui lui est opposé , est appelé 
antarclique où méridional. 

Pôle, dans les sphériques, est un 
point également éloigné de toutes les 
parties de la circonférence d’un 
grand cercle de la sphère. 

Pôle se dit aussi du zénit et du na- 
dix de lhorizon. 

Pôles de l'équateur; ce sont les 
mêmes que ceux de la sphère et du 
globe. 

Pôles de l'écliptique ; ce sont 
deux points sur la surface de la sphe- 
re, éloignés des poles du monde de 
23 degrés 28 min., et de go de tous 
les points de Pécliptique. 


(Géom.) Pole est aussi le nom 
que quelques auteurs ont donné au 
point fixe, d’où partent les ordon- 
nées d’une courbe, parce qu’on peut 
la concevoir décrite par le mouve- 
ment d’un point qui glisse le long de 
l’ordonnée , tandis que Pordonnée 
tourne autour du pole. 

(Magnétisme) Poles de l'aimant; 
c’est le nom que l’on donne aux côtés 
de Paimant qui attirent le fer avec 
plus de force, et qui, lorsque Pai- 
mant a la liberté de se mouvoir, se 
dirigent vers les poles du monde. 

POLEMIQUE , adj. du grec ons 
paxbe (polémikos), dérivé de æ6re- 
pc (polémos), guerre : qui concer- 
ne la guerre; belliqueux , guerrier , 
qui appartient à la dispute. 

(Lilléral. ) M se dit des livres ou 
des ouvrages où lon entreprend la dé- 
fense ou la censure de quelque opi- 
nion. Ouvrage polémique, traité 
polémique, style polémique. 

POLEMOSCOPE, s. m. du grec 
réneuoc ( polémos), guerre, et de 
cxomtw (skopéo), considérer ; exa- 
miner , regarder. 

( Oplique ) Instrument par le 
moyen duquel on peut voir des objets 
cachés à nos regards dixects; ila été 
inventé par Hevelius , et ainsi NOM 
mé parce qu’on peut s’en servir à la 


POL 


suerre , dans les siéges, dans les ba- 
tailles , pour voir ce qui se passe dans 
le camp ennemi. 

C’est un instrument à deux ré- 
flexions et à deux réfractions. 

POLICE, s. f. du grec moxrsia 
( politéia }, dérivé de moxus (polis), 
ville : ordre, réglement établi dans 
une ville , pour tout ce qui regarde la 
sûreté et la commodité des habitans, 


(Æcon. polit.) I se dit aussi de 
Padministration qui exerce la police, 

(Jurisprud.) Police correction- 
nelle ; c’est ceile qui a pour objet la 
punition des délits connus autrefois 
sous le nom de petit criminel. 

( Commerce) Police d’assuran- 
ce; dans ce sens, police vient de 
Pespagnol policia, cédule, corrup- 
tion de l'italien polizza , qui vient 
probablement du latin pollicitalio , 
promesse. 

C’est un contrat ou convention, 
par lequel un particulier, que lon 
appelle assureur, se charge des ris- 
ques qui peuvent arriver à un vais- 
seau ou à sa cargaison, en tout ou 
ea pati&, suivant la convention 
faite avec l'assuré , et moyennant ia 
prime payée par celui-ci. #. ASSU- 
RANCE. 

Autrefois onfaisoit des polices sim- 
plement de parole, qu’on appeloit 
police de confiance ; maintenant on 
ne les fait plus que par écrit. 

Police de chargement; c’est un 
terme de commerce de mer , qui si- 
gnifie la même chose sur la Méditer- 
ranée que connoissement sur Océan ; 
c’est la reconnoissance des mar- 
chandises qui sont chargées sur un 
vaisseau. 7. CONNOISSEMENT. 

POLIMENT , s. m. du lat. polio , 
polir : l’action de polir, 

(Lapidaire) Poliment du dia- 
mant. Louis de Berquen, natif de 
Bruges, est le premier qui ait prati- 
qué Part de polir le diamant, il ya 
un peu plus de trois cents ans. Il 
avoit éprouvé que deux diamanss’en- 
tamoient si on les frottoit un peu for- 
tement Pun contre Pautre : c’en fut 
assez pour faire naïtre dans son es- 
prit industrieux des idées plus éten- 
dues. El prit deux dixmans, les monta 
sur du ciment , les égrisa Pun contre 
Pautre, et ramassa soigneusement la 


POL 135 


poudre qui en provint; ensuite, à 
l’aide de certaines roues qu’il monta , 
il parvint , par le moyen de cette pou- 
dre , à polir parfaitement les diamans, 
et à les tailler de la maniere quil 
le jugeoit à propos. 

Au moyen de linstrument dont 
Louis de Berquen a donné la pre- 
mire idée, le diamant obéit, malgré 
sa dureté , aux souhaits du lapidaire, 
qui suit le travail des jeux , sans y 
prendre d’autre part que celle de dé- 
placer le diamant , pour mordre sux 
une face nouvelle , et d’y jeter à pro- 
pos quelques gouttes d’huile et de la 
poudre de diamant , parce qu’il n°y 4 
de cette poudre qui ait prise sur le 
diamant. 

POLITIQUE , adj. et s. du grec 
rourios ( politikos ), qui concerne 
les villes, civil; fait de mouc(polis), 
ville : qui concerne le gouvernement 
d'un état, d’une république. 

I] se prend aussi au substantif pour 
Part de gouverner un état, une Tépu- 
blique, pour la connoissance du droit 
public. 

POLLEN , s. rm. Mot latin qui 
signifie fleur de farine. 

(Botan.) Poussière génitale ou 
séminale , réunion de corpuscules c:- 
dinairement jaunâtres, et souvent 
blanchâtres , contenus dans la partie 
de Pétamine appelée anthere. 

Le pollen se montre le plus sou- 
vent sous l'apparence d’une pous- 
siere, dont les molécules affectent 
constamment la mème forme dans 
tous les individus d’une mémeespèce, 
et assez ordinairement dans toutes les 
espèces d’un mème genre, 

Le pollen est la matiere de la cire 
des abeilles. 

POLLICITATION, s. f. du lat. 
pollicitatio, promesse. 

( Pratique ) Simple promesse de 
faire quelque chose. 

POLLUTION, s. f. du lat. polluo, 
profaner. 

( Héd. ) Profanation de la se- 
mence, par quelque attouchement 
impudique. 

POLY ACOUSTIQUE , adj. ets. 
du grec æondr ( polus), plusieurs, et 
d’axove ( akono ), entendre : qui fait 
entendre plusieurs fois. 

(Physique, acoustique) Instru- 


ment qui sert à multiplier les sons, 
comme les verres à facettes multi- 
plient les objets. 

POLYADELPHIE , s. f. du grec 
mods( polus), et d'adexgos (adel- 
phos ), frère : plusieurs freres. 

( Botan, ) C’est le nom de la dix- 
hiutième classe du systéme sexuel de 
Lionée , qui renferme les plantes qui 
ont plusieurs étamines réunies par 
Jeurs filets en trois corps, oa en plus 
de trois corps. 

POLYANDRIE , s. £ du grec 
onde (polus), plusieurs, et d’xvdsse 
( andros ), génitif d'au ( anér), 
mari : plusieurs maris. 

( Botan.) La polyandrie est la 
classe treizieme du système sexuel ; 
elle renferme les plantes qui ont de- 
puis vingt jusqu’à cent , où un nom- 
bre indéterminé d’étamines qui ne 
tiennent point au calice. 

POLYANTEHEA , s. m. du grec 
mods (polus ), plusieurs, et d’4y8os 

anthos ), fleur : amas de fleurs, 

(Bibliol.) C’est le titre d’un re- 
cueil fameux, par ordre alphabé- 
tique , de lieux communs, et de 
morceaux littéraires, à l’usage des 
auteurs. 

POLYANTHIE , adj. même ori- 
gine que le précédent : qui est à plu- 
sieurs fleurs. 

(Botan. ) Il se dit des plantes qui 
ont plusieurs fleurs : Poreille d'ours 
polyanthie. 

POLYCAMERATIQUE, adj. du 
grec æeaûc( polus ), plusieurs, et de 
xauapa ( fkamara ), voûte, dont 
les Latinsont fait camera, chambre, 

( Horlogerie ) Pendule polyca- 
méralique ; c’est le nom d’une pen- 
dule de lPinvention de M, Lepaute, 
qui, entr’autres avantages, peut ser- 
vir tout à la fois, à plusieurs appar- 
temens de divers étages, 

POLYCHRESTE , adj. du grec 
monde ( polus ), plusieurs, et de 
xpnsos( chréstos ), bon , utile : qui 
a plusieurs utilités. 

( Pharmacie) Epithète que Pon 
donne à plusieurs remèdes, pour dire 
qu’ils sont bons et utiles dans plu- 
sieurs maladies, 

POLYDIPSIE, s. f. du grec monde 
(polus ), plusiewus, et de d'iba 
( dipsa ) ; Soir. 

(éd, ) Soif excessive, 


Pi ONE 


POLYEDRE, s, in. du grec ronde 
(ages) » plusieurs , et de é4pa ( he- 
dra ), siége, base, 

( Géom.) Corps solides à plusieurs 
faces. à 

( Optique ) Verre à plusieurs fa- 
cettes, lequel est plan d’un coté et 
convexè de l’autre ; mais dont la 
convexité est composée de plusieurs 
plans droits, 

Ce verre multiplie Pimage d’un 
objet que Pon regarde au travers de 
sou épaisseur, I] sert aussi à rassem- 
bler les images de plusieurs objets 
dispersés , ou seulement les images 
de quelques parties de chacun de ces 
objets, pour en former une image 
unique. 

POLYGAMIE , s. f. du grec ronde 
de ), plusieurs , et de y4poc 

gamos) , mariage : multiplicité des 
mariages. 

(Jurisprud.) Etat d’un homme 
qui est marié à plusieurs femmes, 
ou d’une femme qui est mariée à 
plusieurs hommes en même tems, 

( Botan.) La poly gamie est la 
classe vingt -troisieme dt système 
sexuel de Linnée : elle renferme les 
plantes qui portent sur le même in- 
dividu des fleurs hermaphrodites , 
et des fleurs unisexuelles mâles et 
femelles; ou sur deux individus de 
la mémeespèce des fleurs hermaphro- 
dites et des fleurs mâles sur l’un, et 
des fleurs hermaphrodites avec des 
fleurs femelles sur Pautre ; ou bien 
encore , des-fleurs mâles sur un in- 
dividu , des fleurs femelles sur un 
autre , et des fleurs hermaphrodites 
sur un troisieme individu de la même 
espèce. 

POLYGARCHIE , s. f. du grec 
æondc ( polus), plusieurs , et d’&pyà 
( arché), pouvoir : plusieurs pou- 
voirs. 

( lon. polit. ) Forme de gou- 
vernement où l’autorité publique est 
entre les mains de plusieurs per- 
sonnes, 

POLYGLOTTE, adj. et s. du grec 
mods ( polus ), plusieurs, et de 
yAüsoa (glossa), ou yaëTla(glotta), 
langue : en plusieurs langues. 

( Littér. sacrée ) I se dit de tonte 
espèce d’ouvrage écrit en plusieurs 
langues ; mais plus particulière- 


POL 


ment de certaines bibles impri- 
mées en diverses langues. On en 
compte quatre principales ; celle de 
Ximènes, celle d’Aras-Montanus, 
celle de Legay, et celle de Walton. 
Ce sont les Hexaples d’Origène qui 
ont donné l’idée de composer des 
bibles poly glottes. Foy. HEXA- 
PLES. 

POLYGONE , adj. ets. du grec 
æonde ( polus ), plusieurs, et de 
yavia (gonia), angle : à plusieurs 
angles. 

(Géom.) Figure de plusieurs côtés, 
ou figure dont le périmètre ou con- 
tour a plus de quatre cotés et quatre 
angles. 

Si les côtés et les angles sont égaux, 
la figure est appelée polygone ré- 
gulier. 

Euclide démontre les propriétés 
suivantes des poly gones : 

10. Tout polygong peut être di- 
visé en autant de friangles qu’il a de 
cotés. /, TRIANGLE. 

20. Les angles d’un poly gone quel- 
conque pris ensemble , font deux fois 
autant d’angles droits, moins quatre, 
que la figure a de cotés. 

30. Tout polygone circonscrit à 
un cercle, est égal à un triangle rec- 
tangle , dont un des cotés est le rayon 
du cercle, et l’autre est le périmètre, 
ou la somme de tous les cotés du 
polygone. 

Ligne des poly gones ; c’est une 
ligne sur le compas de proportion, 
qui contient les cotés des neuf pre- 
miers polygones réguliers inscrits 
au même cercle, c’est-à-dire, depuis 
le triangle équilatéral , jusqu’au do- 
décagone. 

(Algèbre ) Nombre polygone ; 
c’est la somme d’une rangée de nom- 
bres en proportion arithmétique, qui 
commencent depuis Punité. On les 
appelle ainsi, à cause que les unités 
dont ils sont composés peuvent être 
disposées de manière à former une 
figure de plusieurs côtés, et de plu- 
sieurs angles égaux. 

(Art milit.) Poly-gone est aussi 
le nom du dessin, où trait principal, 

ui, sous un certain nombre de cotés 
es forme lPenceinte d’une 
place de guerre. 

Polygone extérieur ; celui qui 
aboutit aux pointes des bastiops. 


P'ONE 

Polygone intérieur ; celui qui 
aboutit à leur centre. 

POLYGRAPHE , s. m. du grec 
monde ( polus ), plusieurs, et de 
yr4pw ( grapho ), écrire. 

( Littérat. ) Titre que l’on donne 
à un auteur qui a écrit sur plusieurs 
matières, et sur-tout à ceux qui, dans 
un même ouvrage, ont traité difié- 
rens sujets, et en ont fait un tout 
qui exigeoit des connoissances va- 
riées, 

( Mécanique ) C'est aussi le nom 
d’un instrument au moyen duquel 
on peut faire à la fois plusieurs co- 
pies manuscrites, 

POLYGRAPHIE , s. f. du grec 
oxide ( polus ? plusieurs, et de 
yragà ( graphé ÿ, écriture. 

(Bibliologie ) Ce terme est em- 
ployé par quelques b bliographes , 
pan désigner une sous-division dars 
eur système bibliographique , celle 
qui comprend les ouvrages qui trai- 
tent de plusieurs matières, 

(Diplomatique) Poly graphie se 
dit encore de l’art d'écrire d’une ma- 
niere secrète, et de l’art de déchiffrer 
celte écriture. Trithème , Porta , 
Vignere et Niceron, ont écrit dé la 
pory graphie ou des chiffres. 

POLYGYNIE, subst. f. du grec 
monde ( polus ), plusieurs , et de 
yuvi ( guné), femme : à plusieurs 
femmes. 

( Botan. ) C’est le nom que Linnée 
a donné au septième ordre des treize 
premieres classes de son système 
sexuel, celui qui comprend les plantes 
dont chaque fleur a plusieurs organes 
femelles , plusieurs pistils. 

POLYREDRE. #.POLYEDRE. 

POLYMATHIE , s. f. du grec 
æoadc ( polus ), plusieurs , et de 
payBäve ( manthano ), apprendre : 
science variée, savoir universel, 

( Littérat. ) Vaste érudition, con- 
noissance dun grand nombre de 
choses que lon applique à propos, 
ét pour la nécessité seule du sujet 
que lon traite. Juste-Lipse, 6cali- 
ger, Saumaise, Petau , Kircher, 
étoient de grands polymathes. 

POLYNOME, s. m. du grec æo- 
ade ( polus), plusieurs, et de vouà 

nomé), part, division. 

(Algèbre) Quantité algébrique , 


197 


‘ 


133 PO L 


composée de plusieurs termes, dis- 
tingués par les signes + plus et — 
moins. 

POLYONYME, adj. du grec xo- 
ads (polus), plusieurs , et d’ovouæ 
(onoma), nom : qui a plusieurs 
noms. . 

POLYOPTRE, s. m. du grec 
æondc ( polus), plusieurs, et de 
ômrouar (oplomai), voir, consi- 
dérer. 

( Optique) Verre à travers lequel 
les objets paroissent multipliés, mais 
plus petits. 

Le polyoptre , tant dans sa struc- 
ture, que dans ses phénomenes, dif- 
fere des verres ordinaires qui mul- 
tiplient les objets, et que l’on ap- 
pelle POLYHEDRE. 

POLYPASTON , ou POLYS- 
PASTON , s. m. du grec moaus( po- 
lus) , plusieurs , et de +r4x ( spao }, 
tirer. 

(Mécan. ) C’est le nom que Vi- 
truve a donné à une machine com- 
posée de plusieurs poulies. On lap- 
pelle aujourd’hui poulie multiple, 
ou mouffle. V. POULIE, MOUF- 
FLE. 

On appelle encore ainsi une ma- 
chine composée de plus de quatre 
poulies. Celle qui a trois poulies , 
s'appelle tripaston ; celle de quatre, 
tétropaslon. 


POLYPE, s. m. du grec mods 
polus ), plusieurs, et de æoùe 
pous), pied : à plusieurs pieds. 
(Hist. natur.) Animal aquatique. 
Les polypes ont le corps mou, 
gélatineux ; ils sont dépourvus d’yeux 
et detète, sans organes respiratoires 
apparens , ni systéme de circulation ; 
is multiplient par la scission de 
leurs corps, et sont tous aquatiques. 
( Chirurgie) Excroissance char- 
nue, molle, ordinairement rouge, 
quelquefois livide, où blanchäire , 
à peu près de la figure d’une poire. 
Cette tumeur nait en différentes 
cavités du corps, comme dans les 
narines, le gosier, la matrice, le 
vagin, et autres lieux profonds. 
On a aussi donné le nom de po- 
lypes à des concrétions qui se for- 
ment dans les ventricules du cœur , 
dans ses oreillettes, et dans la ca- 
viié des gros vaisseaux. 


POLYPÉTALE, adj. du grec 


FOTL 


monde (polus), plusieurs, et de 
méranoy ( pétalon), feuille , ou pé- 
tale : à plusieurs feuilles ou pé- 
tales, 

( Botan. ) I se dit des fleurs qui 
ont plusieurs pétales ; une coxolle 
polypétale ; ou polypétalée, est 
celle qui est composée de plusieurs 
pièces distinctes jusqu’à leur inser- 
tion. 

L'usage a restreint la qualification 
de polypetales aux fleurs qui ont 
plus de six pétales, Les autres sont 
appelées dipétales , tripélales , pen- 
lapétales ,; hexapétales , selon 
qu’elles sont composées de deux , 
trois, quatre, cinq, ou six pélales. 

FOLYPHYLLE, adj. du grec 
monds (polus ), plusieurs, et de 
Ϟnroy (phullon), feuille, fo- 
liole. 

(Botan.) H se dit des parties des 
plantes composées de plusieurs pièces 
foliacées , de plusieurs folioles. 

POLYSARCIE, s. fém. du grec 
monù (polu) , beaucoup , et de 
où£ (sarx ), chair; excès de 
chair. 

( Héd. ) Gonflement graisseux du 
corps, ou corpulence excessive. 

POLYSCOPE , s. masc. du grec 
monde (polus), plusieurs, et de 
ouoméw (skopéo ), voir, considé- 
rer. 

( Optique) Verre qui multiplie 
les objets, c’est-à-dire, qui repré- 
sente un objet aux yeux, comme 
s’il y en avoit plusieurs. El est aussi 
appelé VERRE A FACETTES, 
et POLYHEDRE. Foy. ce mot. 


POLYSPERME, adject. du grec 
monde (polus), plusieurs, et de 
cmtpua (sperma), semence, graine. 


( Botan.) Renfermant ou portant 
plusieurs graines. Quand on déter- 
mine le nombre, on dit disperme , 
trisperme , lélrasperme ;  penla- 
sperme , etc. c’est-à-dire, à deux, 
trois , quatré, ou cinq graines. 

POLYSYLLABE , adj. du grec 
monde (polus), plusieurs, et de 
guxraÇà (sullabé), syllabe : à plu- 
sieurs syllabes. L 

( Grammaire ) A se äit d’un mot 
composé de plusieurs syllabes, ou 
de plus de trois syllabes. On appelle 


s PO 


disyllabes et trisyllabes , les mots 
composés de deux et de trois syl- 
labes. 

POLYSYNODIE, s. fém. du grec 
mods (pare) ,; piusieurs, et de 
gévod'os ( sunodos ) conseil, assem- 
blée : multiplicité de conseils. 

(Econ. polit.) Multiplicité de 
conseils. Les républiques se gou- 
vernent par la polysynodie. Après 
la mort de Louis XIV, le régent 
voulut établir la polysynodie en 
France, et bannir les premiers et 
demi-miñistres; mais cela ne dura 

as Jong-tems. On connoit la po- 
y sy nodie de l'abbé de St.-Pierre. 

POLYTECHNIQUE, adject. du 
grec ronds ( polus ), plusieurs, et 
de réyvn (techné), art : qui em- 
brasse plusieurs arts. 

(Zustruct. publ.) Ce nom a été 
donné à une école nouvellement éta- 
blie en France, où l’on forme des 
élèves destinés pour Partillerie , le 
génie, Parchiftecture militaire, etc. 

POLYTHEISME, s. masc. du 
grec ronde (polus), plusieurs, et 
de 6:56 (ihéos) dieu : plusieurs 
dieux. 

( Culte relig.) Système de reli- 
gion qui admet la pluralité des 
dieux. e 

POLYTBEISTE , celui qui pro- 
fesse le polythéismie. 

: POLYTROPBIE , s. f, du grec 
morde (polus), plusieurs, et de 
rpégw ( trépho ), nourrir. 

(Médec.) Abondance, excès de 
nourriture. 

POLYTYPAGE, s. m. du grec 
ads (polus), plusieurs, et de 
rûmoc (fupos), type, caractère : 
littéralement ; plusieurs types, ou 
multplication d’une feuille écrite. 

( Imprimerie) Ce mot a d’abord 
été employé pour désigner les pre- 
mières tentatives qui ont été faites 
dans Part , appelé aujourd’hui STE- 
REOTYPAGE (voy. ce mot ); il 
sigoifie maintenant, moyen de mul- 
tiplier une feuille écrite par des 
procédés qui appartiennent au genre 
de la gravure en taiile-douce. 

Le docteur Franklin et l'abbé Ro- 
chon paroissent être les premiers qui 
se soient occupés de cet art. Leur 
procédé se borgoit à écrire avec une 


POM 129 


composition dans laquelle il entre 
une poudre assez dure pour que le 
relief, formé par Pécriture, étant 
appuyé contre une planche de métal, 
y creuse des lignes qui font l'effet de 
la gravure, 

Hoffman de Strasbourg trouva , 
vers lan 1785, le moyen de faire 
des planches qui portoient en creux , 
comme une gravure, Vécriture ou 
les dessins faits sur une table de 
cuivre très — polie, Un métal cem- 
posé recevoit la moindre épaisseur 
quavoient laissée les traits qu’il 
avoit formés avec une couleur ter- 
restre , lorsqu’à l’instant du refroi- 
dissement , la planche de cuivre 
étoit pressée sur ce métal, 

Dans la suite, Gengembre , de so- 
ciété avec Herhan , se servit d’un 
procédé qui avoit pour objet d’ob- 
tenir d’un simple dessin, ou d’après 
une page d'écriture, une planche 
gravée que Pon püt employer à la 
inanière des planches gravées ea 
taille-douce, Mais ce fut en 1793, 
et dans les années suivantes, que 
le polytynage Yût porté à sa per- 
fection, par les artistes réunis pour 
la fabrication des assignats, #7 1M- 
PRESSION , STEREOTYPAGE. 

POMMADE,, s. fém. de l'italien 
pomeala, dérivé du lat. pomum , 
porame, 

(Wat. méd.) Espèce d’onguent 
fait avec des graisses et des pommes, 
où vient son nom. Aujourd’hui on 
en fait de différens ingrédiens. 


POMPE, s. £. du lat. pompa, 
fait du grec row (pompé), déri- 
vé de réuræ (pempo ), faire por- 
ter, conduire; appareil magnifique, 
somptuosité. 

( Funérailles) Pompe funèbre ; 
Pappareil d’un convoi. 

(Elocul. ) Pompe d’un discours; 
pompe de style : manière de s’ex- 
primer en termes recherchés , ma- 
gwfiques, et qui sonnent bien à 
Poreille, 

POMPE s. f. de l’allemand pum- 
pe, dont les Italiens ont fait pompa. 
les Anglois pump, et les Espagnols 
bomba. 

(Hydraul.) Machine qui sert à 
élever l’eau, et dans laquelie la pres- 
sion de latmosphère est un des prir- 
cipaux agens. 


POM 


Il y en a trois espèces principales : 

La pompe aspirante, la pompe 
foulante, et la pompe “ qui est tout 
à la fois aspirante et foulante. 


140 


… Les pompes en général sont com- 
posées de cylindres creux , intérieu- 
rement bien alaisés, et d’un dia- 
mètre égal dans toute leur longueur , 
que lon appelle corps de pompe ; 
dans ce cylindre , on fait glisser un 
piston, que Pon met en jeu par le 
moyen d’une tige de métal, à lex- 
trémité de laquelle on adapte le mo- 
teur , ou immédiatement, ou bien 
à l’aide d’un levier du premier genre, 
ou du second , ou de quelqu'autre 
machine : à cela on joint des tuyaux 
montans, pour conduire Peau à la 
hauteur qu’on désire. 

Pompe foulante ; c’est celle qui 
élève l’eau seulement en la foulant , 
soit que la colonne d’eau qu’on élève 
repose sur le piston que lon tire, 
soit qu’elle résiste au piston que lon 
pousse, 

Pompe aspirante ; Cest celle qui 
élève l’eau seulement en Paspirant, 

Comme c’est la pression de Pair 
qui fait monter l’eau dans la pompe 
asptrarile , et que cette pression ne 
peut soutenir une colonne d’eau que 
d’environ 10 mètres + ( 32 pieds }, 
ilest clair que le tuyau d'aspiration 
ne doit pas avoir plus de longueur ; 
et , dans l’usage ordinaire, on ne lui 
donne pas même plus de 7 + mètres 
(23 où 24 pieds), parce que , pour 
soutenir lea à 10 + mètres ( 32 
pieds ), la pompe aspirañte west 
jamais faite avec une exactitude suf- 
fisante , parce qu’elle n’est pas tou- 
jours placée au niveau de la mer, et 
parce que la pression de Pair west 
pas toujours la même. 

Si l’on a à élever l’eau à une plus 
grande hauteur , il faut se servir de 
la pompe foulante ; mais comme 
son usage est sujet à des inconvé- 
mens, ce qu’il y a à faire de mieux , 
c’est de rendre la pompe tout à la 
fois foulante et aspirante. 

Pompe d'incendie ; c’est une 
pompe qui est à la fois aspirante 
et foulante, mais dont le jet est 
continu , quoiqu’elle n'ait qu'un 
€ o1ps. 

La continuité du jet est nécessaire 
daus les incendies, On l’obtient eu 


F'OM.: 


employant le ressort de l’air dans le 
moment où l’on soulève le piston. Il 
faut seulement une force double pour 
faire jouer la pompe ; savoir : une 
force capable de pousser la colonne 
d’eau , et une force pareille pour 
comprimer Pair, 

Pompe à feu ; est une machine 
à vapeur propre à élever une grande 
quantité d’eau à une grande hauteur, 
el mise en jeu par l’action du feu. 

La plus belle découverte des mo- 
de en mécanique, est sans con- 
redit la machine à vapeur. La pre- 
mière idée de cette machine est ve- 
nue du marquis de Worcester, vers 
le milieu du r7me, siecle ; ce n’est 
qu'au commencement du 18me, que 
Savary songea à appliquer cette in- 
vention à quelqu’objet d'utilité, en 
proposant son usage pour élever l’eau 
des mines. Newcomen et Cowley ont 
imaginé le balancier et le méca- 
nisme , au moyen desquels l’action 
indirecte de la vapeur , moins forte 
que Patmosphère , ou plutot Paction 
directe de atmosphère agit avec cer- 
titude et effet contre la plus grande 
résistance, 

VVatt de Glascow et Bolton de 
Birmingham ont fait de nom- 
breuses améhorations à la machine 
de Newcomen; les plus remarquables 
sont d’avoir employé lélasticité de 
la vapeur comme puissance active, 
et de Pavoir condensée hors du cy- 
lindre, 

La pompe à feu de Watt w’étoit 
pas sans défauts, le vide étoit im- 
parlait , le frottement trop grand , le 
mécanisme trop compliqué. Cart- 
wright a travaillé à corriger ces im- 
periections , et particulièrement à 
obtenir un vide aussi parfait qu'il 
est |possible. 

M. Murdock a introduit dans la 
construction du cylindre une autre 
amélioration à la machine de Watt, 
en coulant d’une seule pièce une en- 
veloppe dans laquelle travaille le 
piston de la pompe à feu. 

Sadler est parvenu , de son coté, 
À combiner l’action directe de Ja va- 
peur et la pression de Patmosphère , 
et obtenir des effets plus puissans que 
ceux qu’on avoit obtenus jusqu'alors. 
Le plus grand avantage de sa nou- 
velle machine , est la suppression du 


PON 


balancier, dont il falloit continuelle- 
ment vaincre linertie, 

Il est une infinité d’autres amélio- 
rations qui ont été introduites dans 
les machines à vapeur, et dont on 
peut voir la description dans la nou- 
velle architecture hydraulique de 
M. Prony ; il suffit de dire ici qu’il 
n’ya point dinstrument dans la mé- 
canique qui ait rendu autant de ser- 
vices. 

C’est avec le secours des machines 
à vapeur qu’on exploite les mines à 
d'immenses profondeurs, qu’on fait 
mouvoir les filatures, les machines 
à navettes volantes, les machines à 
carder , à peigner , les moutures éco- 
nomiques, et qu’on est parvenu à 
établir avec une grande économie 
une infinité de manufactüres et d’u- 
sines pour lesquelles on a besoin d’une 
grande force motrice, 

Les machines à vapeur sont au- 
jourd’hui si communes en Angle- 
terre, qu’on peut s’en procurer de- 
puis la force d’un cheval, en ne 
consommant qu'un boisseau de char- 
bon par jour, jusqu’à la force de 
cent vingt chevaux , et qui brüle 
onze milliers de charbon en vingt- 
quatre heures. 

Ce sont ces machines qui ont peu- 
plé de filatures les rochers arides de 
P'Ecosse ; ce sont elles qui ont donné 
aux Anglois les moyens d’offrir les 
productions de leurs fabriques à meil- 
leur marché que les autres nations 
de l'Europe. Consultez la zouvelle 
architecture hydraulique de M. 
Prony. 

POMPHOLIX , s. m. du grec 
rou@iau£ ( pompholux ), petite 
vessie qui s'élève sur l’eau, 

(Chimie) Oxide de zinc sublimé 
par Pinflammation du métal. Les an- 
ciens chimistes lui avoient donné le 
nom de xihil album, laine philoso- 
phique. 

PONANT , s. m. de l'italien po- 
nente , fait de pono, se coucher: le 
couchant. 


(/Harine) C'est, dans le dialecte 
des ports de la Méditerranée , le coté 
de Pouest ou le soleil couchant, le 
vent d'ouest. 

On entend aussi par le ponant les 
etes maritimes et les ports de France 
qui sont situés sur POcéan, pour les 


P'ON 141 


distinguer de ceux de la Méditer- 
ranée, 

PONCE , s. f. Pierre-ponce , de 
Pitalien ponza , nom d’une des iles 
Lipari, d’où se tire presque toutes 
celles qui se trouvent dans le com- 
merce. 


(Mineral. ) Pierre spongieuse , 
poreuse , friable , ans de , qui 
a été calcinée par des feux souter- 
reins. M. Dolomieu croit que c’est 
du granit à demi-vitrifié. La pierre- 
pouce sert à polir le parchemin , la 
peau des pieds , les substances tendres, 

(Dessin) Ponce se dit aussi d’un 
petit sac rempli de charbon noir, ou 
de ponce pulvérisée qui sert aux des- 
sinateurs pour copier des dessins. 

PONCTION , s. m, du lat. purc- 
Lio , fait de pungo , piquer , percer. 

Chirurgie) Opération chirurgi- 
qui A ne une ouverture 
faite au bas - ventre des hydro- 
piques pour en vider les eaux. #7. 
PBARACENTESE. 

PONCTUATION, s. f. du latin 
punctum ; point, et de ago, faire , 
opérer. 

(Grammaire) L’art de ponctuer, 
c’est-h-dire, d'indiquer par certains 
signes la proportion des pauses qu’on 
doit faire en parlant, sert à distin- 
guer les périodes et les membres du 
discours , et à les rendre plus aisés à 
entendre, 


(Diplomatique) Montfaucon pense 
qu'Aristophane le grammairien , qui 
vivoit dans la r45me, olympiade , 
c’est-à-dire , 200 ans avant J. C., est 
Pinventeur des signes distinctifs des 
parties du discours. On se servit 
d’abord du seul point, qui, placé 
tantôt au bas, tantôt au haut et 
tantot au milieu de lépaisseur de la 
ligne , désignoit un repos plus ou 
moins long. 

Dans les 4, 5,6 et 7me, siècles, 
on se servit du point simple, de la 
virgule ou de quelqu’autre ornement 
fort simple, d 

Dans le moyen âge ; on figura par 
fois le point par 7 et les deux points 
par 77 ; on se servit aussi de points 
en triangle. 

Dans le rome, siècle, le discours 
est terminé par différens signes, tels 
que la virgule surmontée de deux 


PO“ 


points, lj avec un point dessus , le 
7, votre point d’admiration , deux 
guillemets, deux ou trois points lun 
sur l’autre , etc. 

Aurrme, siècle, au lieu du point, 
on se servit du chiffre arabe 5 et du 
point avec la virgule. 

La ponctuation du 12me, siècle 
varia beaucoup; les trois points l’un 
sur autre y furent en usage , ainsi 
que le trait - à la fin des lignes. - 

La ponctuation fut négligée dans 
le 13me, siècle et les suivans, 

En général, les différentes ma- 
nieres de ponctuer ont de tout tems 
servi à séparer les mots, ou les sy!- 
labes , ou les membres du discours , 
ou les phrases. Le point a encore 
marqué les abréviations de mots. Les 
Jetires numérales et les sigles étoient 
ordinairement distinguésparun point. 
Ce sigle mis au dessus, ou au dessous 
des lettres , servoit à marquêr les cor- 
rections ; placé à la marge, 1l servoit 
à noter des sentences ; au bas d’un 
acte , à suppléer la signature. 

PONDERATION ,s. f, de Pitalien 
ponderazione , fait du latin ponde- 
ratio, dérivé de pondero , peser : 
’actionde peser, de mettre en équi- 
libre, 

( Peinture) Les peintres enten- 
dent pax le mot poncération, le juste 
équilibre des corps. 

Léon-Baptiste Aïberti, qui a sa- 
vamment écrit de la peinture, dit, 
en parlant de la pondéralion ces 
corps, que pour bien représenter la 
situation des membres et leurs diffé 
rentes actions , il faut considérer ce 
que la nature nous apprend eile- 
xaème. 

PONT, s. m. du lat. pons , pontis, 
ouvrage d'architecture, en pierre cu 
en charpente , qu’on bâtit sur les 
rivieres pour les traverser, #’oy. BA- 
TARDEÉAUX , ENCAISSEMENT. 

(Archit. milil.) Pont à bascule; 
c’est un por qui, étant porté sur un 
essieu par son milieu, s'élève d’un 
coté et s’abaisse de l’autre, 

Pont à coulisse ; c’est un petit 
pont qui se glisse dans œuvre pour 
traverser un fossé. 

Pont-levis ; celui qui, étant fait 
en maniere de plaucher, s'élève ct 
se baisse devant la porte d’une ville, 
eu d’un château, par le moyen des 


142 


PON 


flèches ; des chaînes et d’une bas= 
cule. 

Pont dormant ; il ne differe du 
pont-levis qu’en ce quil est fixé et 
qu'au lieu de chaines pour garde- 
foux , il a des bras ou contre-vent de 
bois, 

Pont à flèche ; celui qui n’a 
qu’une flèche avec une anse de fer, 
qui porte deux chaînes pour enlever 
un petit pont au-devant d’un gui- 
chet, 

11 differe du pont à bascule , en 
ce qu’il s'élève tout entier, au lieu 
que Pautre , en s’élevant d’un coté 
s’abaisse de l’autre. 

Pont-lournant ; c'est celui qui 
tourne sur un pivot pour laisser 
passer les bateaux, 

Pont-volant ;. c’est un assem- 
blage de deux petits ponts, posés l’un 
sur l’autre, de telle façon , que celui 
de dessus s’alionge , et s’avance par 
ie moyen de quelques cordages passés 
à des poulies qui sont le long des 
bords du pont de dessus, et qui le 
font couier en avant, jusqu’à ce qu'il 
porte par le bout, sur l’endroit où 
on veut le jeter. On ne se sert du 
pont-volant que pour surprendie 
des dehors ou des postes, qui ont es 
fossés fort étroits. 

Pont de communicalion; c’est 
un pont qui communique d’un quar- 
tier à Pautre de l’armée. 

Aux places qui sont coupées par 
des rivieres , ou par des ruisseaux , il 
est nécessaire de construire quantité 
de ponts pour faciliter la communi- 
cation des quartiers. 

Pont- flottant , ou ponton, ou 
pont fait en redoule ; cest une 
machine à passer un bras d’eau. 
Elle est composée de deux grands 
bateaux , qui sont à quelque dis- 
tance l’un de Pautre, tous deux cou- 
verts de planches , aussi bien que 
l'intervalle qui est entr’eux’ avec des 
appuis et des garde-foux sur les cotés; 
tout cela d’une construction si solide 
que le ponton peut transporter de la 
cavalerie et du canon. #7. PONTON., 


( Archit. civile) Pont de pierre 
et de bois ; VPart de construire les 
ponts a avancé lentement comme les 
sciences exactes. Les Romains ouf 
construit des ponts célèbres ; Pun est 


PON 
le pont Adrien , aujourd'hui le 
pont d'Ange ; et Vautre le pout 
d'Auguste. 

Parmi les modernes, les François 
ont droit de revendiquer honneur 
d’avoir construit avec des pierres les 
ponts les plus hardis qui aient jamais 
été jetés par la main des hommes ; 
mais on voit encore dans ces beaux 
monumens un reste de timidité , 
puisqu'il a fa iu plusieurs arches pour 
traverser les fleuves. 

Les Suisses sont peut-etre les pre- 
miers qui aient donné dans la cons- 
traction de ieurs ponts en bois, l’idée 
de traverser d’un coup de tres-grandes 
rivieres. /’oy. pour lancienne et la 
nouvelle méinode de fonder les ports, 
les mots BATARDEAAU, ENCAIS- 
SÉEMENT , CAISSON. 

Pout-de-jer ; ie siecle dernier , 
si fertiie en inventions , s’est fait 
remaïquer par la construction des 
pouls eu fer. Le premier a été cons- 
truit en Angieterre, ii y a environ 
25 ans, à Coibrookedaie : il a été 
fabriqué en fer doux. Depuis cette 
époque, plusieurs artistes ont tra- 
vaillé, en divers endroits de PEu- 
rope, à former des projets de pareils 
ponts. Le fer avoit ses adversaires : sa 
ductilité n’opposoit pas la résistance 
nécessaire à la solidité qu’on recher- 
che dans ces sortes de constructions. 

Payne vainquit cette difficulté en 
faisant couler des blocs de fonte, 
qui, par leur incompressibilité , of- 
froient la résistance convenable ; et 
il fit, en 1790, le premier essai d’une 
FERME (voy. ce mot) de go pieds 
de rayon , exécutée à Rotherham en 
Angleterre. 

M. Burdon , profitant des idées 
de Payne, fit construire à VWVear- 
mouth un pont d’une seule arche en 
fonte de fer, dont la pesanteur étoit 
quinze fois moindre que celle d’un 
pont de pierre. L’arche de ce pont 
est le segment dun cercle dont Pou- 
verture est de 256 pieds. La hauteur 
depuis le niveau des basses eaux est 
de 60 pieds , et le sinus-verse de 34. 
L’arc est tres-surbaissé. et la hau- 
teur , depuis la clef jusqu’à la rivière, 
esi assez grande pour que des bâti- 
mens de deux à trois cents tonneaux 
puissent naviguer au-dessous, à cin- 
quante pieds de chaque culée , avec 


PON 143 


autant de facilité qu'au centre, où 
la hauteur est de 94 pieds à marée 
basse , sous ciel, et où il y a toujours 
assez d’eau pour la navigation. 

Un comité de la chambre des com- 
munes du par:ement d'Angleterre à 
adopté, en Pan 9, le projet de rem 
placer ie vieux pont, dit le pont de 
Londres, par un pont en fer fondu 
d’une seule aiche, La hauteur de 
Parc doit etre de 68 pieds au dessus 
des bautes eaux ; l’ouverture du pont 
aura 600 pieds. 

Depuis deux ans on a construit à 
Paris deux ponts en fer. L’un de 
ces ponts se trouve vis-à-vis Péglise 
Notre-Dame , et remplace lPancien 
pont Rouge, Il est composé de deux 
arches , ayant chacune une ouver- 
ture de 3x metres ( 97 pieds), et un 
metre 95 centimetres de fleche, 

L'autre pont , appelé pont des 
Aris, a été construit vis-à-vis le 
Louvre. Le systeme qu'on a adopté 
dans sa construction à l'avantage 
d'économiser singusierement la fonte 
en comparaison de la méthode donton 
fait usage en Angleterre. 

La longueur de ce pont , entre les 
culées , est de 167 metres (616 pieds), 
et sa largeur, entre les balcons, de 
10 metres ( 20 pies ). Il est composé 
de neuf arches; chaque arche est 
formée de cinq fermes. 

(Marine) Pont, davs les bâti- 
mens marchands ordinaires, est un 
fort plancher supporté par des poutres 
appelés BAUX (vor. ce mot) , qui 
recouvrent la totalité du vaisseau par 
en haut, sauf les ouvertures qu'on y 
laisse , pour communiquer avec la 
cale, 

Les vaisseaux de guerre destinés 
à porter sur plusieurs étages une 
nombreuse artillerie , ont plusieurs 
planchers les uns sur les autres, 
appelés également ponts, qui sont 
construits et liés avec la solidité 
nécessaire pour porter ces énormes 
poids. Les plus gros vaisseaux , de 
90 canons et au dessus , ont trois 
ponts, dont le plus bas et le plus 
fort se nomme le premier pont, et 
porte la grosse artiierie , ordinaire- 
ment du calibre de 36. À environ 
6 pieds au dessus de celui-là est ie 
second pont, qui porte des canons 
du calibre de 24. À pareille distance 


144 PON 


au dessus encore , est le troisième 
pont, qui porte des canons d’un 
moindre calibre , le plus souvent 
de 18. 


Faux pont; c’est, dans les vais- 
seaux et frégates, un plancher établi 
dans la cale, à quelques pieds au 
dessous du premier pont, construit en 
sapin, et qui n’occupe qu’une partie 
de l’espace du vaisseau : 1l sert pour 
Pétablissement de diverses soutes , 
pour le logement de quelques officiers, 
des malades, et pour la distribution 
des vivres. 

Pont coupé ; c’est celui qui n’oc- 
cupe qu’une partie de la longueur du 
vaisseau, et qui est interrompu au 
milieu ,; dans les vaisseaux mar- 
chands, flûtes , etc. 


PONTON,s. m.du lat. ponto,bac. 
(AÆrtmilit.) On appelle ainsi dans 
les armées des bateaux de cuivre , qui 
se portent sur des haquets faits exprès 
avec les madriers et les poutrelles né- 
cessaires pour la construction des 
onts et le passage des rivieres. Les 
eu se sont servi les premiers de 
ces pontons, mais on ignore le nom 
de l'inventeur. 

(Marine) Ponton , en termes de 
marive , est un grand bateau très-so- 
lide , plat par dessous, ayant fous ses 
côtés droits, et la forme d’un parallé- 
lipipède. Ii ne sert que dans Pinté- 
rieur d’un port, pour transporter et 
soutenir de gros fardeaux , à l’usage 
des armemens et désarmemens des 
vaisseaux; les pontons servent qnel- 
quefois à relever un vaisseau échoué 
ou coulé bas; et, en général, à four- 
pir uv point d'appui dans un endroit 
d’un port ou d’une rade, où l’on en 
a besoin, pour quelque opération qui 
demande une grande force mécani- 
que. À Rochefort, et dans certains 
ports d'Angleterre , la machine à mà- 
ter est établie sur un gros ponton, 
fait de la carcasse d’un vaisseau, 
Foy. MACHINE À MATER. 

ii y a de vastes ponlons , garnis de 
roues et de grandes cuillers , pour 
creuser le fond de la mer, fort usités 
dans les ports de la Méditerranée et 
autres, qu’on appelle porlons à creu- 
ser, machine à creuser. 

PONTUSCEAU, s. m. dimiputif 
de pont. j ‘ ; 

{ Papeterie) Verge de métal qui 


POR 


traverse les vexgeures dans les formes 
sur lesquelles dn coule le papier. 

( Bibliogr.) On appelle aussi pon- 
tusceaux où pontusseaux, lesraies 
que ces verges laissent sur le papier, 
et qui servent aux bibliogr nie à 
reconnoitre le format d’un livre, Z. 
FORMAT.+ ; 

POPLITE , EE; adj. du lat. po- 
pliteus, fait de poples , jaret; qui 
a rappott au Jarret, 

(Anat.) Le muscle poplité , l'ar- 
tère poplilée , etc. 

POEULACE , s. f. de l'italien 
popolazzo ou popolaccio , péjoratif 
de popolo, dérivé du lat. populus, 
peuple ; la populace, le menu peuple. 

POPULAIRE , ad). du lat. popu- 
lus : qui concerne le peuple, qui ap- 
partient au peuple, 

(Econ. DE Gouvernement 
populaire, celui où le gouvernement 
est entre les mains du peuple. 

POPULATION, s. f. terme nou- 
veau, dérivé du lat. populus , Pac- 
tion de peupler. El est opposé à depo- 
pulatio, et par syncope populalio, 
ravage, sacCagement. 

(Slalistique) Ce mot, dans son 
acception la plus générale, désigne 
Paction de peupler; mais en statisti- 
que, il signifie particulièrement le 
nombre des hommes considérés rela- 
tivement au terrein qu’ils occupent. 

Le moyen le plus facile et le plus 
généralement adopté pour estimer la 
population dun pays, est de s'assurer 
du nombre des mariages, des morts 
et des naïssances, et plus particuliè- 
rement de celui des naissances. 

D’après diverses observations qui 
ont été faites , on a trouvé que le 
nembre des naissances est à celui des 
habitans comme 1 est à 23 ou 24, 
dans les lieux contrariés par la na- 
ture , ou par des circonstances locales. 
Ce même rapport, dans la plus grande 
partie de la France, est, suivant M. 
Necker et M. Moreau, de 1 à 25 , 25° 
et demi, et 26. C’est aussi d’après ces 
bases que M. Necker estimoit la po- 
pulaton de la France, en 1784, à 
24,220,075 individus, 

PORCELAINE , s. f. de Pitalien 
porcellana, fait du latin porcel- 
lanæ, dans la signification de co- 
quilles de Vénus , à cause de leur res- 
semblance avec les vases de porce- 


laine. ÿ 1 
( Technol.) 


EOR 


( Technol.) La porcelaine est 
une espèce de poterie blanche et 
demi-transparente. Les Orientaux 
sont depuis très-long-tems en posses- 
sion de cet art ; les Chinois fabriquent 
le thsky (c’est le nom qu’ils don- 
nent à la porcelaine) depuis tant de 
siècles, qu’ils ignorent le nom de 
Pinventeur et l’époque de l’inven- 
tion ; les Japonois sont ceux qui 
paroissent avoir surpassé tous les au- 
tres dans cet art. 

Quoiquon ait travaillé long-tems 
en Europe pour imiter la porcelaine 
des Indes, ce n’a été que dans le 
siècle dernier que des Saxons en dé- 
couvrirent par hasard la composition ; 
peu après on fit à Paris, à Chantilly 
et à Villeroi, des essais qui, quoique 
malheureux, conduisnent à des décou- 
veñtes qui mettent aujourd’hui la ma- 
nufacture de Sèvres en état defournir à 
toute l’Europe, de la porcelaine qui 
surpasse, pour la qualité, l'élégance 
des formes, l’éclat des couleurs, le 
goût et le fini des peintures, la sévé- 
rité du style dans les ornemens, les 
porcelaines de Saxe, de la Chine et 
du Japon. 

La bonne porcelaine doit être 
composée avec peu de matières; celle 
qui se fait à la Chine, n’est composée 
que de deux substances, le KAOLIN 
ct le PETUNTSE, 7, ces mots, 

On trouve en France comme ail- 
leurs une espèce d’argille qui con- 
tient un sable fusible semblable au 
pelunisé, et qui, employée toute 
seule , peut faire de tres-bonne por- 
celaine. 

Les qualités de la porcelaine sont 
intérieures ou extérieures. Les pre- 
mières ne sont sensibles qu’au vrai 
connoïsseur. La porcelaine dont la 
cassure présente un grain très-fin, 
très-serré, tres-compact, qui s’éloigne 
autant du coup d'œil plätreux et ter- 
reux que de Papparence de Pémail 
fondu, est la plus estimée, 

Les qualités extérieures de la por- 
celaine sont une blancheur éclatante 
et agréable , une couverte nette ( #7, 
COUVERTE) , uniforme et bril- 
lante, des couleurs vives, fraiches 
et bien fondues, des formes nobles, 
bien proportionnées et agréablement 
variées ; enfin, de belles dorures, 
sculptures et gravures , et autres or- 
nemens de ce genre, 


Lome III, 


POR 145 


Toutes les porcelaines de France 
possèdent actuellement ;ces qualités 
extérieures dans un degré supérieur 
à toutes les porcelaines connues. 

La bonne porcelaine doit avoir 
une demi-transparence, sans cepen- 
dant être trop claire ; elle doit sou- 
tenir alternativement, sans se casser 
ni se feler , la fraicheur de l’eau prête 
à se geler, et le degré de chaleur 
de leau bouillante, du lait, du 
café, etc., bouillant ; qu’on y verse 
brusquement; elle doit rendre, quand 
on la frappe , un son net et timbré 
qui approche de celui du métal; ses 
fragmens doivent faire feu au bri- 
quet ; enfin , elle doit soutenir le de- 
gré de feu le plus violent , celui de 
réverbère , sans se fondre, sans se 
boursoufler, en un mot, sans être 
altérée d’une marière sensible, 

On fait à la Chine, au Japon et 
dans les autres parties des Indes , des 
porcelaines qui possèdent toutes ces 
bonnes qualités, mais qui, pour Por- 
dinaire , ne sont pas d’un très-grand 
blanc , au lieu qu’en Europe , et sur- 
tout en France, on fait des porce-. 
laines de la derniere beauté, et qui 
ont toutes les bonnes qualités de la 
porcelaine des Indes. Foy. MICA, 
COUVERTE, POTERIE FINE, 
etc. 

(HE) Porcelaines est aussi le 
nom que les médecins donnent à de 
petites pustules écailleuses appelées 
autrement ESSERES. 7. ce mot. 

PORE, s. m. du grec Hôpoc 
(poros), ouverture, conduit, pas- 
sage , dérivé de ticw (perd), 
passer. 

( Physique ) Interstices qui se 
trouvent entre les parties solides des 
corps , et qui sont vides de la propre 
substance de ces corps. Pour l’exis- 
tence et la nature des pores, con- 
sultez l'essai de physique de Muss- 
chenbroëck. 

(Physiol. ) Petit trou , ouverture 
presque imperceptible dans la peau 
de Panimal, par où sort la matière 
de linsensible transpiration. 

Pores exhalans; ce sont ceux qui 
répondent aux extrémités artérielles 
très-fines , et en travers desquels sort 
Vhumeur de la transpiration. 

Pores absorbans ; ce sont ceux 
qui laissent entrer les liqueurs qu’en 


Pi OMR 


applique au corps, et qui s’insinuent 
par les vaisseaux lymphatiques dans 
les veines. 

Pores se dit aussi des canaux des 
os, lorsqu'ils sont très-fins, ainsi que 
des ouvertures de ces canaux. 

PORISME, s. mm. du grec ôpos 
(poros), passage. Foy. PORE. 

(Géom. anc.) Les anciens géomè- 
tres appeloient ainsi une proposition 
dont on a besoin pour passer à une 
autre plus importante; c’est ce qu’on 
appelle aujourdhui LEMME. 7. 
ce mot. 

PORISTIQUE , adj. de PORIS- 
ME. . ce mot. 

( Mathémat. ) Quelques auteurs 
appellent méthode poristique , la 
maniere de déterminer par quels 
moyens, et de combien de différentes 
facons un problème peut etre résolu, 

POROCELE ,s. m. du grec hpoc 

oros ), calus, durillon , et de x#nn 
( kélé), tumeur, hernie, 

( Chirurgie ) Espèce de hernie 
calieuse. 

POROTIQUE , adjectif du grec 
ruwpéæ ( pOro0 ), endurcir. 

( IHédec.) H se dit des remèdes 
qui procurent la formation du calus. 

PORPHYRE, subst. m. du grec 
opoipa (porphura) Ne ,parce 
sque le plus beau porphyre est rouge. 

Minéral. ) Roche composée 
très-dure, et susceptible du plus beau 
poli. On compte plusieurs variétés de 
porphyre ; le porphyre rouge , le 
porphyre noir, vert, etc.; mais 
dans toutes ces variétés, lestaches qui 
sont du quartz ou du feld - spath , 
sont toujours blanches. L 

Le porph yre sert à faire des vases, 
descoionues, des statues : sa dureté le 
rend encore {res - propre à faire des 
iortiers, ou des tables pour broyer 
les couleurs, ce qui s’appelle POR- 
PHYRISER. 7. ce mot. 

PORPHYRISER, v. act. même 
origine que PORPHYRE. 

( Chimie) C’est Vaction de pul- 
vériser, broyer une substance sur du 
porphyre , pour la réduire en une 

oudre tres-fine. 

PORPHYROÏDE, adjec. du grec 
æmosqipa (porphura), pourpre, et 
deisos (cidos),lorme, ressemblance : 
gui ressemble au porphyre. 


146 


P'O'R 

( Mineral.) On donne ce nom à 
des pierres dans Jesquelles le feld- 
spath se trouve enveloppé dans d’au- 
ires substances que celles connues 
sous le nom de porphyre ; maïs qui 
en ont l’apparence. 

PORREAU , s. m. du grec mäpes 
( pôros), durillon , callosité. 

( Chirure.) Excroissance de chair, 
qui vient sur la peau. Ÿ. VERRUE. 

PORT, s. im. du latin porlus. 

( Marine ) Port de mer ; Cest un 
lieu, au voisinage des côtes, où la 
mer ’enfoncant entre les terres , offre 
un abri aux vaisseaux contre les 
vents, etc., et leur présente un en- 
droit où ils peuvent mouiller en 
sûreté: 

Port intérieur ; c'est un espace de 
mer plus étroitement enfermé ,foù 
sont les établissemens de cales, chan- 
tiers, bassins, magasins, quais, et 
machines nécessaires à la construc- 
tion, aux radoubs, carèenes, et ar- 
memens des vaisseaux. 

Port marchand; c’est celui où 
les établissemens sont uniquement 
destinés au commerce, et que les 
seuls vaisseaux marchands fréquen- 
tent d’habitude, 

Port de marée ; c’est un port où 
Von ne peut entrer, ni en sortir, 
qu'avec la pleine mer, et que la 
marée perdante laisse en partie à sec. 
F'els sont plusieurs de nos ports sur les 
côtes de la Manche, 

Port de rivière ; c’est celui qui est 
situé sur les bords d’une rivière, dans 
un endroit plus ou moins éloigné de 
la pleine mer, et où les vaisseaux 
trouvent assez d’eau pour être à 
flot, Tels sont Londres, Bordeaux, 
{Vantes, Saint-Pétersbourg. 

Port de barre ; c’est un port situé 
sur une riviere à l'embouchure de la- 
quelle, ou à son entrée, il y a une 
barre , ou passage moins profond, 
sur lequel on ne peut passer qu’à 
pleine mer. et avec un tems favo- 
rable. #. BARRE. 

Port franc; c’est un port où il 
est libre à tous marchands, de quel- 
que nation qu’ils soient , de décharger 
leurs marchandises, et de les en re- 
tirer lorsqu'ils n’ont pu les vendre, 
sans payer ancun droit d'entrée ni de 
sortig. 


| 


POR 


PORT , s. m. du verbe porter, en 
latin porto. 

( Commerce et marine ) Port se 
dit de différentes choses , par rapport 
à diverses significations du. verbe 
porler. 

Port d'un vaisseau ; c'est la dé- 
Sisgnation du nombre de tonneaux 
que le vaisseau peut porter; ce qui 
se counoit par lopération appelée 
JAUGEAGE. 7. ce mot. 

Port-permuis ; c’est la liberté que 
le propriétaire d’un navire accorde 
au capitaine , et à un certain nombre 
d'officiers, de charger une certaine 
quantité demarchandisesavecexemp- 
Lion de fret, soit pour l’aller seule- 
ment, soit pour laller et le retour 
ensemble. Ÿ7 PACOTILLE. 

Port se dit aussi du droit qu’on 
paie pour la voiture des effets que 
portent les rouliers ou les messagers, 
pour les lettres qu'on reçoit par la 
voie de la poste. 

( Bolan. ) Port se dit encore du 
maintien d’une personne et de la 
maniere dont elle porte sa teteet tout 
son corps; et c'est dans ce sens que 
les botanistes disent le port d'une 
plante , pour exprimer la facon d’etre 
qui lui est paticuliere, sa forme 
habituelle, et qui la distingue des 
autres plantes. 

(Musique) Port-de-voix ; c’est 
un agrément du chant, lequel se 
marque par une petite note appelée 
en italien appogsialura , et se pra- 
tique en montant diatoniquement 
d’une note à celle qui la suit, par un 
coup de gosier. 


PORTAGE , s. m, de porter: ac- 
tion de porter. 


( Commerce ) On appelle ainsi, 
‘au Canada, et dans l'Amérique sep- 
tentrionale , les trajets que les sau- 
vages, et ceux qui font la navigation 
des fleuves et des rivieres, sont obli- 
gés de faire à pied, lorsqu'ils trouvent 
des chutes d’eau, où d’autres en- 
droits difficiles qui interrompent la 
navigation. Ainsi, l’on dit que le 
fleuve Saint-Laurent a tant de por- 
tages depuis Québec jusqu'à Mont- 
réal. : 

Portage se dit aussi des petites 
distances qui se trouvent entre deux 
rivières, entre deux lacs; et dans ce 


PRO 147 


sens on dit, que le portage d’un 
lac à un autre lac, où d’un lac à 
telle riviere , n’est que d’un quart de 
lieue, d’une demi-lieue. 

PORTAIL, s. m. augmentatif de 
PORTE, ( voy. ce mot }; porte 
principale, porte majeure, 

( Architect.) La principale porte 
d’une église, Il se dit aussi de la 
facade entire d’une église. On a dit 
autrelois porlaux au plurier. 

PORTA! T, ou PORTE-POIDS, 
s. m. de PORTER. 77. ce mot. 


(Zagnéet.) Nom que lon donne 
à un mvrceau de fer que l’on met 
sous les pieds de Parmure d’un ai- 
mant, et auquel on suspend le 
poids que Paimant doit soulever. 

PORTE, s. f. du latin porta, la 
porte d’une ville : une gorge entre 
deux montagnes; ouverture faite 
pour entrer dans un lieu fermé ou 
pour en sortir. 

(rt milit.) La porte d’une place 
de guerre doit ètre au milieu d’une 
couitine , afin qu’elle puisse étre 
bien défendue des flancs et des 
faces. 

Porte de secours ; c'est une porte 
secrete, par où l’on introduit quel- 
qu’un au besoin, 

(Hydraul.) Porte d'écluse ; c’est 
une grande cloture de bois, qui ar- 
rète l’eau dans les écluses, 

Portes busquées ; ce sont des 
portes d’écluses , dont les vents 
s'arc-boutent réciproquement , Pun 
d’amont ou d’en haut, et l’autre 
d’aval ou d’en bas. 

( Marine ) Portes d’un Lassin ; 
ce sont des panneaux de charpente, 
fortement consolidés, qui servent à 
fermer l'entrée à l'eau dans un 
bassin ou forme , et que l’on ouvre 
pour laïsser entrer l’eau , et faire 
sortir le vaisseau , lorsqu'on a ache- 
vé de le construire ; ou de le ra- 
douber. . 


Bateau porte; espèce de bateau 
de l'invention d’un ingénieur sué- 
dois , destiné à faire l'office de porte 
au bassin de Carlscrone , et qui a 
été imité depuis au bassin de Tou- 
lon par M. Groignard, 

Ce baleau porie s'adapte aux deux 
cotés de la maconnerie de l’entrée 
du bassin par deux Si de char- 

g 


NY 


148 P'OMR 

pente du bateau, qui font saillie de 
chaque coté du baut en bas. Ces 
pieces entrent à coulisse dans deux 
rainures de la maçonnerie à mesure 
que le bateau, chargé de poids de 
fer et rempli d’eau, s’enfonce jus- 
qu’à toucher le fond ou radier. Deux 
espèces de quilles qui forment la char- 
pente du dessous du bateau g entrent 
également dans des rainures prati- 
quées à la pierre, sur le fond ou ra- 
diér du bassin ; au moyen de quoi le 
passage est exactement fermé à Peau, 
tant par les cotés que par le dessous. 

(ist. turque) Porte ottomane ; 
on appelle ainsi, ou simplement la 
porte, la cour du grand-seigneur , et 
cet usage nous vient des Turcs mé- 
mes , qui nomment ainsi la cour de 
leur empereur. 

Cette dénomination tire son origine 
des califes , successeurs de Mahomet, 
et particulièrement de Mostadhem , 
le dernier de la race des Abbassides, 
Ce calite fit enchâsser sur le seuil de 
la principale porte de son palais un 
morceau de la fameuse pierre noire 
du temple de la Mecque, pour rendre 
cette porte plus respectable à ses su- 
jets ; le seuil en étoit assez élevé , et 
on m’entroit qu'à genoux où pros- 
ferné , après avoir plusieurs fois ap- 
pliqué le front et la bouche sur cette 
pierre prétendue sacrée, 

Une porle si vénérable et si res- 
pectée fut bientôt appelée la porte 
par excellence, et par ce mot on en- 
tendit bientot , dans lusage ordi- 
naire, le palais, la cour, la demeure 
du prince. D’autres princes maho- 
imétans , inférieurs en dignité et en 

uissance , mais aussi ambitieux que 
de califes, affecterent la méme ex- 
pression en parlant de leur cour ou 
de leur palais , et cet usage ne man- 
qua pas detre suivi par les sultans 
turcs qui détronèrent les califes et 
succéaërent à leur autorité. 

( Physiol.) Feine - porte ; tronc 
de veine assez considérable , formé 
par deux branches principales , dont 
L'une reçoit le sang qui revient de la 
rate, du pancréas et d’une partie de 
estomac ; l’autre reçoit celui qui 
revient des intestins et du mésen- 
tère. 4 

PORTE -LUMIÈERE, s. m. du 
lat. porto, porter, et de lumen, lu- 
miière. 


PI OIR 


(Physique) Instrument dont on 
fait usage pour introduire dans une 
direction commode et convenable, 
un jet de lumière dans un lieu obs- 
cur, afin de faire, par son moyen, 
différentes expériences sur la lu- 
miere, soit en la réfléchissant , soit 
en la réfractant, Soit en en séparant 
les rayons, de manière à rendre ap- 
parentes, les couleurs qui la com- 
posent. 

PORTE-VOIX , du latin porto , 
porter, et de vox , voix. 

(Physique, acoustique) Instru- 
ment en forme de trompette , à l’aide 
duquel on augmente beaucoup Pin- 
tensité du son, et on le porte à une 
grande distance, 

On dit qu’Alexandre-le-Grand se 
servoit d’un porle-voix pour ras- 
sembler ses troupes et rallier son ar- 
mée , quelque nombreuse et quelque 
dispersée qu’elle pût ètre , et qu’il se 
faisoit entendre de tous ses soldats 
comme s’il eût parlé à chacun en 
particulier. 

Le porte - voir est composé d’une 
substance élastique, tel que du fer- 
blanc ou du laiton. 

Le chevalier Morland et quelques 
autres, ont semblé attribuer l’aug- 
mentation du son dans le porte-voix 
à la seule direction des rayons; aussi 
Huse , professeur à Witemberg, 
veut-il que le porte-voix soit formé 
de deux parties, Pune elliptique et 
autre parabolique, combinées de 
facon qu’un des foyers de Pellipse se 
trouve à l'embouchure , précisément 
à Pendroit où Von parle , et que 
l’autre foyer de Pellipse soit en même 
tems le foyer de la parabole. Mais ii 
y à une autre cause que la direction 
des rayons qui augmente le son dans 
le porte-voir , et cette cause est sans 
doute que, dans cet instrument , le 
mouvement est imprimé à une masse 
dair appuyée sur des parois élas- 
tiques Capables de le transmettre au 
dehors. C’est pour cette raison qu’on 
eutend mieux un homme qui parle 
dans une rue que s’il parloit en rase 
campagne ; ou Pentend encore mieux 
s’il parle dans une chambre fermée 
de toutes parts, et dont les parois 
soient dures et élastiques. 

PORTÉE, s. & du laiin porto, 
porter, 


P-O'R 


(Hist, nat.) Tous les petits que 
les femelles des animaux portent, 
font en une fois. 


(-Archit.) Portée se dit aussi de 
l'étendue d’une pièce de bois mise 
en place , et de la partie des pièces de 
charpente qui porte sur le mur ou sur 
le pilier. . 

(Musique) Portée se dit encore 
des cinq lignes sur lesquelles on pose 
les notes. 

(Artillerie) Portée se prend pour 
le chemin que peut parcou:ir un bou- 
let. Il y a ia portée à loule volée et 
la portée de but-en-blunc. 

Portée à toute volée ; c’est celle 
dans laquelle la pièce fait un angle 
de 45 degrés avec l’horizon ou le ni- 
veau de la campagne, Dans cette po- 
sition, le boulet va à la plus grande 
distance qu’il lui est possible. 

Portée de Lut-en-blanc ; c’est la 
la ligne sensiblement droite que dé- 
crit le boulet en sortant de la piece. 

Il y a encore une autre manière de 
tirer le canon , appelée ricochet , 
dont M. le maréchal de Vauban est 
Pinventeur. 77. RICOCHET. 

Delà encore les expressions 4 por- 
lée, portée de canons , portée de 
morliers , êlre à portée de canon, 
à demi-portée , & portée de fusil, 
à portée de pistolel, à portée de la 
VOIx. 

(Manuf.) Portée , en termes de 
fabrique , signifie un certain nombre 
de fils de chaine. Portée est employé 
au compte de l’étoffe. 

( Arpen£. ) Portée est encore une 
mesure de la longueur de la chaine 
de larpenteur, et qu'il porte d’un 
piquet à l’autre. 

PORTER, v. a. et n. du latin 


porto, soutenir un fardeau , trans- 


porter une chose d’un lieu à un au-. 


tre , pousser , faire aller. 


(Marine) En termes de naviga- 
tion, porter est synonyme de faire 
route , gouverner ; ainsi, on dif d’un 
vaisseau qu'il porte au nord-ouest , 
pour dire qu’il fait route au nord- 
ouest. 

Porter en roule ; c’est avoir le 
cap et gouverner en droiture sur le 
lieu où l’on veut aller, dans le cas 
où , par un vent contraire , on avoit 
été obligé de courir sur un autre 
rhumb que celui de la route, 


POR 149 


Les voiles portent; c’est-à-dire, 
que le vent les enfle, pour distinguer 
cet état de celui dans lequel les voiles 


fasient, ou bien de celui où elles sont 


coiffees. V.FASIER , COÏIFFER. 

Celte voile ne porte pas ; c’est- 
à-dire qu’elle ne reçoit pas l’impul- 
sion du vent, soit parce qu’elle est 
abritée par une autre, soit parce 
quelle est mal orientée. 

Ce vaisseau porte bien la voile; 
on exprime par-là qu'avec beaucoup 
de voiles déployées, et par un fort 
vent , il plie et incline peu , et est 
point en danger de chavirer où de 
se renverser, 

Ce vaisseau porte mal la voile ; 
cela signifie qu'avec peu de voiles 
dehors, il est sujet à incliner beau- 
coup , quoique par un vent modéré ; 
ce défaut essentiel résulte le plus sou- 
vent d’un vice de construction, Cela 
arrive aussi pour n’ètre pas suffisam- 
ment lesté , ou pour étre mal arrimé, 

PORTEREAU, s. m. composé dé 
porter et d’eau. 


( Hydraul.) Construction en bois 
que l’on fait sur certaines rivivres 
pour les rendre plus hautes, en re- 
tenant l’eau, afin défaciliter la na- 
vigation , d@ faire tourner les roues 
d’un moulifr, etc. 

PORTEUR. 7} LETTRE DE 
CHANGE. 

PORTIQUE , s. m. du laf. por- 
ticus , porche, galerie ouverte. 

( Archil. ) Galerie ouverte dont le 
comble est soutenu par des colonnes 
ou par des arcades, 

(Plhilos.) Doctrine du portique, 
ou le portique ; on appelle ainsi la 
secte, la doctrine , les disciples de 
Zénor. 


PORTOR, s. m. corruption de 
porte or. 


(inéral. ) Sorte de marbre noir, 
qui est traversé par des veines pyriteu- 
ses, et qui imitent l'or. 

PORTRAIT, subst. m. du latin 
protractus, fait de protrahere , tiver 
en longueur, prolonger. 

( Peinture ) {mage , ressemblance 
d’une personne,tirée par le moyen du 
pinceau, du burin , du crayon. 

Peindre le portrait; le talent dimi- 
ter une tête individuelle , et d’en ren- 
d?é fidèlement ia ressemblance carac- 


PLONR 


téristique , en sorte qu’elle puisse 
étre aisément reconnue pour celle de 
la personne dont on s’est proposé de 
rendre les traits, est ce qui constitue 
le genre du portrait, Les anciens ne 
connoissoient point cette division.Le 
plus célebre de leur peintre de por- 
traits lat Appelles ; mais il étoit en 
méme tems le plus célebre de leurs 
peintres d'histoire. Il paroit seule- 
ment que dans le dernier siecle de la 
république romaine , une artiste 
grecque, Lala de Cysique, se borna 
au genre du portrait. 

Apres la renaissance des arts 
chez les modernes, il se passa un 
tems fort long, sans que le portrait 
fût regardé comme une classe parti- 
culiere de Part; c’étoit les peintres 
d'histoire qui faisoient aussi le por- 
drail. Les peintres qui se distinguerent 
le plus dans cette partie, furent Ra- 
phaël, le Titien, Holbéen, Albert 
Durer, leTintoret,Paul Veronëze,etc, 
et c’éloit ces mêmes peintres qui se 
distinguoient aussi le plus dans la par- 
tie de l’histoire, Van-dyck lui-mème, 
si célebre par la beauté de ses por- 
traits, étoit l’un des meilleurs pein- 
tres d'histoire de son tems. 

Tant que leportrail fut traité par 
les peintres d'histoire M fut aussi 
de la meme maniere, efRAphaët!, le 
Titien , le Véronèze, ne se doutérent 
pas qu'il püt y avoir une maniére 
spécialement affectée à cette partie 
de Part. 

Aujourd’hui, le portrait est de- 
venu le partage d’artistes qui se des- 

à ce genre, des leur entrée 


150 


tinent à 
dans la caniere, Persuadés qu’ils n’ont 
pas besoin de toute la science qu’exige 
le genre historique, ils néglgent de 
se procurer une savante éducation : 
tout leur'savoir consiste à dessiner 
froidement une tete, en sarrétant 
principaiement à rendre les diffé 
rences individuelles, et Hs croient 
avoir atteint le but, quand, en ex- 
primaut ces différences, 1is.sont par- 
venus à la faire trivialemefft ressem- 
blante à celle du modèle. 

Le genre du portrait w’auroit pas 
dû être détaché de celui de Phistoire, 
puisqu'il n’en diffère qu’en ce qu'il 
exige une attention plus particulicre 
aux formes individuelles, Il est sou- 
mis d’ailleurs aux mêmes principes < 
et ne peut approcher dela periection, 


POS 
qu'autant qu’il est le résultat des 
memes étures, 

Portrait hislorié ; on. appelle 
ainsi un porirail dans lequel la per- 
sonne est représentée sous la figure 
d’un dieu de la Fable, ou d’un héros 
de Pantiqu'té. C’est un genre bâtard 
et vicieux; en eflet, si la perfection 
du porirail consiste à rendre naïve- 
ment la personne représentée dans la 
plus grande vérité de la nature, dans 
Pétat le plus ordinaire à sa physio- 
noie, dans uzé des attitudes qui 
lui sont les plus Ffamilitres, et avec le 
genre d’habillement quelle a cou- 
tume de vetir, on sent combien le 
portrait historié s'éloigne de cette 
perfection : il né représente plus une 
personne que nous avons coutume de 
voir, mais un comédien novice, qui, 
sous des habits empruntés, joue mal- 
adroitement le héros. 


(Ælocul. ) Portrait se prend , au 
figuré, pour la description de la figure 
ou du caractere d’une personne , quel- 
quefois de Pure et de l’autre. 

PORTULAN, s. m. de litalien 
portulano, ou portolano, qui sig- 
nifie guide, pilote, flambeau de la 
mer, 

( Marine) C’est lé titre de plu- 
sieurs ouvrages qui contiennent le 
gisement et la description des ports 
de mer, des cofes, et de tout ce qui y 
est relatif. Alogio da Masso à fait un 
poriulan en italien, quia été traduit 
en françois par Guillaume Girardin. 
Henri Michelot a fait le portulan de 
la Méditerranée, 

PORYDROSTERE , s. mas. du 
grec rép ( poro ), fournir, donner, 
d’uüJup (hudor), eau, et de sepeos 
(stéréos) , solide. 

(HétreL.) Lostrumentinventé par 
M. Paucton , et destiné à marquer la 
pesanteur spécifique d’un solide, 
c’est-à-dire, son poids, comparé à 
celui d’un égal volume d’eau distiiiée. 

POSE, s. f. du latin pono, posi- 


Lum , placer. 


( Peinture) Ce mot exprime, en 
peinture, l’aititude., la position dans 
laquelle lartiste pose le modele vi- 
vart, pour en faire Pétude. 

L'artiste qui cherche la grâce et la 
beauté doit toujours faire prendre à 
son modele la pose la plus naturelle, 
relelivemeut à l'action quil veut 


MOIS 


représenter. Si le modèle est gêné, si 
méme la pose quon lui prescrit ne 
lui est pas familière, il n'aura pas 
cette naïveté de mouvement qui 
constitue la grâce. Ce ne sera plus 
uve figure en action , mais une figure 
qui coutrefait une action, Il est cer- 
tain aussi qu’elle perdra la beauté , 
puisque la nature elle-même ne la 
conserve que dans les mouvemens 
faciles , et qu’elle la perd, dès qu’elle 
est obligée de faire des efforts. 

(Archi. ) Pose se dit aussi du 
travail qu’il y a à poser une pierre. 
On paie tant pour la taille d’une 
pierre, el tant pour la pose. 

(Art mili.) Grande pose ; on 
appelle ainsi, dans une ville de 
guerre, les sentinelles d’augmenta- 
tion, que les caporaux doivent aller 
poser dès que la retraite est battue, 
pour la nuit, dans les postes qui leur 
auront été marqués. 


POSITIF, VE, adj. du latin po= 


sitivus , fait de lat. pono, positum , 
placer, asseoir, établir : certain, 
constant, assuré. 

: ( Algèbre) Quantité posilive ; 
c'est une quantité qui a, on qui esf 
sensée avoir le signe + , plus. Elle est 
ainsi appelée par opposition à la 
quantité négative. 

(Pratique) Droit positif; c’est 
celui qui est établi par les lois des 
hommes ; il est ainsi appelé par op- 
position au droit naturel. 

POSITION, s. f, du lat. posilio , 
fait de pono , positum , asseoir, 
établir : point où un lieu est placé, 
situation. 

( Géom. ) C’est un mot dont on 
se sert en géomètrie, par une espèce 
de distinction du mot grandeur ; 
ainsi on dit qu'une ligne est donnée 
de position, quand sa situation ou sa 
direction est donnée par rapport à 
quelqu’autre ligne ; on dit, au con- 
traire,qu’une ligne est donnée degran- 
deur , quand c’est sa longueur qui 
est donnée , et non pas sa situation, 

( Ærithmét. ) Fausse position ; 
c’est le nom qu’on donne à une 
regle qui a pour base une fausse 
supposition. ; 

Une règle de fausse position se 
fait quand on calcule sur des nom- 
bres faux et supposés , et lorsque par 
les différences qui s’y rencontrent on 


POS 151 


trouve le vrai nombre inconnn qu'on 
cherchoit, l 

(Astron.) Angle de position ; 
c’est celui que forment au centre 
d’un axe le cercle de déclinaison et 
le cercle de latitude , ou le parallèle 
à l'équateur avec le parallele à lé 
cliptique, 

( Art mili, ) Position militaire ; 
c’est un tferrein choisi pour y placer 
un corps de troupes, dans l'intention 
de remplir quelqu’objet important. 
Prendre une position, une bonne 
Ou mauvuise position. 

(Musique) Posilion se dit aussi 
du lieu de la portée où est placée 
une note, pour fixer le degré d’éléva- 
tion qu’elle représente. 

On appelle aussi position , dans la 
mesure,le tems qui se marque en frap- 
pant , en baïssant ou posant la main , 
et qu’on nomme plus communément 
le frappé. 

Enfin l’on appelle position, dans 
le jeu des instrumens à manche , le 
lieu où la main se pose sur le man- 
che , selon le ton dans lequel on veut 
jouer. 


(Danse) Position , en termes 
de danse , est cette juste proportion 
dans la manière de poser ses pieds, 
en sorte que le corps soit daas son 
équilibre , sans se trouver géné , soit 
que Pon marche, soit que l’on danse, 
ou lorsqu'on est arrèté. 


POSSESSION, s. f. du lat. pos- 
sessio , fait de possideo | posséder : 
puissance, 

( Pratique ) Jouissance ou acte 
par lequel on possède une chose de 
droit ou de fait. \ 

Le dipit romain a distingué deux 
sortes de possession ; la possession 
naturelle et la possession civile ; 
la première est une simple détention 
de la chose, sans aucun dessein de 
la posséder en qualité de propriétaire ; 
telle est la possession du fermier , du 
locataire, de Vusufruitier. La pos- 
session civile est la détention ac- 
compagnée de l'intention de posséder 
comme propriétaire. 

POSSESSOIRE , s. et adj. mème 
origine que POSSESSION : qui re- 
garde la possession. 

( Pratique) Action possessoire ; 
c’est celle qui à lieu quand on agit 
pour le possessoire | c’est-à-dire , 


152 P'O'S 


pour être maintenu en possession. 
Ainsi, ellé ne regæde point la pro- 

riété, mais seulement la possession. 
Voy. PETITOIRE. 

POSSIBLE , adj, et s. du latin 
possibilis, fait de possum , pou- 
voir : qui peut étre, où qui peut se 
faire. 

( Calcul intégral) Equations 
possibles ; on appelle ainsi ies équa- 
ions différentielles , qui ont des in- 
tégrales finies ,ou d’un ordre moindre, 
par opposition aux équalions ab- 
surdes, ou qui ne sont pas possibles. 

POSTDATE, s. f, du latin post, 
après, et de dalum, donné , écrit, 
daté : date postérieure à la vraie. 

POSTE, s. f. du latin positio , 
disposition , placement , action de 
placer. 

( Econ. polit. ) Etablissement de 
chevaux , placé de distance en dis- 
tance pour le service des personnes 
qui veulent voyager diligemment, 

Hérodote nous apprend que les 
courses publiques, que nous appelons 
postes , furent inventées par les 
Perses. Xénophon nous enseigne que 
ce fut Cyrus qui, pour en rendre 
Pusage facile , établit des stations 
sur les grands chemins, assez vastes 
pour contenir un certain nombre 
d'hommes et de chevaux. 

11 n’est pas facile de fixer l’époque 
de l’établissement des postes chez 
les Romains. Selon quelques-uns, il 
y avoit, sous la république, des pos- 
tes, appelées staliones, et des por- 
teurs de paquets , séalores. 

Les empereurs , dit Procope , 
avoient établi des postes sur les 
grands chemins, à raison de cinq et 
quelquefois huit par journée. 

Les postes de France étoient bien 
peu de chose avant le règne de 
Louis XI, ce prince naturellement 
inquiet et défiant , les établit pour 
être plutot et plus sûrement instruit 
de tout ce qui se passoit dans son 
royaume et dans les états voisins. II 
fixa en divers endroits des gites, des 
stations , s/ationes positas , &’où est 
venu le nom de postes, où des che- 
vaux éloient éntretenus. Deux cents 
trente courriers à ses gages portoient 
ses ordres incessamment. 

Louis Horniek dit que ce fut le 
comte de Taxis qui établit le premier 


P0"S 


les postes en Allemagne , à ses dé- 
pens, el que pour récompense , lem- 
pereur Mathias , Van 1616, lui donra 
en fief la charge de général des postes, 
pour lui et pour ses descendans. 

POSTE, s. m. (terme de guerte), 
du lat, posilus , fait de pono , asseoir, 
étabhr. 

(Art milil.) Poste se dit de toute 
sorte de terrein , fortifié on non, et 
capable de loger des soldats. 


Poste avancé ; c’est un terrein 
dont on se saisit pour s’assurer des 
devans, et couvrir les posles qui sont 
derrière, 


Postes de campagne ; ce sont 
des églises, maisons , cassines , cen- 
ses , villages , grosses redoutes , où il 
y a assez de monde pour tenir bon, 
et attendre du secours. 


Postes intermédiaires ; ce sont des 
corps détachés de troupes , postés de 
facon entre d’autres corps, pour qu’ils 
puissent , en cas de besoin , courir au 
plus pressant , et soutenir effort d’un 
ennemi qui voudroit entamer quel- 
que poste exposé , et se faire jour de 
ce coté-là. 

(Marine) Poste, en termes de 
mer, signifie le logement fixé dans 
les vaisseaux pour chaque espèce 
d'hommes logés et vivant ensemble ; 
comme le poste des charpenters , 
le poste de chirurgiens, le poste 
des malades, etc. 


Poste d'un vaisseau; c’est, en 
parlant d’une escadre , ou armée na- 
vale, l’ordre et le rang dans lequel 
doit se placer un vaisseau dans sa 
division ou dans son escadre, d’après 
les dispositions faites par amiral ou 
commandant, 

Delà ces phrases, {cl vaisseau 
a quitté son posle ; tel vaisseau a 
rejoint son posle. 

POSTHUME , adj. du lat. post- 
humus, composé de post, après, 
et de humus , terre, dans la signi- 
fication de mort , enterrement : après 
la mort. 

( Pratique) Enfant posthume ; 
c’est celui qui est né après la mort 
de son père. Un enfant posthume 
rompt par sa naissance le testament 
de son père , dans lequel il étoit passé 
sous silence, 

(Litiéral. ) Posthume se dit aussi 


P,O'T 


des ouvrages d’un auteur qu’on ne 
metau jour qu'après sa mort, CEuvre 
posthume. 

POSTICHE , adj. de Pitalien pos- 
ticcio , ajouté après coup. 

( Archi.) Ornemens postiches ; 
ce sont des ornemens placés apres 
coup. ; 

( Littéral. ) Postiche se dit de 
tout ce qui est déplacé, de ce qui re 
vonvient point au lieu où il est placé. 
Ainsi , l’on dit qu’un épisode est pos- 
tiche , lorsqu'il est étranger au sujet, 

POSTLIMINIE, s. f. du lat. post- 
Ziminium , composé de post, après, 
et de limen, limite , seuil de la porte: 
Paction de rentrer dans sa maison. 

( Jurisprud.) La posiliminie est, 
pour les particuliers, ce quest pour 
lies souverains le stalu quo antè 
béllum ; c’est le retour au méme 
état d'où ils ont été violemment tirés 
par les ennemis. Les habitans des 
frontières des états sont souvent dans 
le cas d’user du droit de postliminie. 


POST-SCRAPTUM , s. m. Mot 
emprunté du latin , et composé de 
post, après, et de scriplum, écrit : 
écrit après coup. 

( Diplomatique ) I se dit de ce 
qu’on ajoute à une lettre apres la 
signature , et qu’on marque en abrégé 
par ces deux lettres P., 


POTAGER , s. m. état de potage, 
en lat. polagium , fait de potatum, 
boisson, 

(Jardin) Jardin potager ; portion 
de jardin où l’on cultive toutes sortes 
d’herbages, de légumes et de fruits. 

( Botan. ) Plantes potagères ; 
on appelle ainsi toutes celles que l’on 
cultive dans les jardins potagers , 
pour Pusagede la cuisine, On emploie 
assez indifféremment les mots pota- 
tagères et léguminaires ; comme 
synonymes. 

POTASSE , s. f. corruption de 
Pallemand pottash, cendre de pot , 
parce qu’on a long-tems fait brüler 
dans un pot les plantes dont on tire 
ce sel. 

(Chimie) La polasse est un des 
alkalis fixes; c’est l’alkali végétal, 
On peut extraire de différentes subs- 
tances : elle existe abondamment 
dans la nature, mais n’y est jamais 
pure : on obtient plus généralement 


par la combustion et l’incinération 


Pour 153 


des bois tendres, des herbes molles, 
et des enveloppes des fruits. 

Pour se procurer la potasse dans 
son état de pureté, c’est-à-dire , 
caustique , on lessive des cendres, 
on rapproche la dissolution dans une 
chaudiere de fonte , et l’on obtient 
un sel connu sous le nom de salin : 
c’est la polasse du commércé. En- 
suite, on méle parties égales de sain 
et de chaux , on fait fortement bouwil- 
lir ce mélange , on filtre, on éva- 
pore jusqu'à consistance de sirop, 
ou même jusqu'à siccité : on prend 
cette polasse, on la met dans un 
flacon , et Pon verse par-dessus de 
Palcohol, où bien on évapore dans 
une bassine d'argent. 

La potasse caustique ; fondue 
dans un creuset , et coulée en plaque 
sur un marbre, forme ce que les 
médecins appellent la pierre à cau- 
ère (voyez CAUTÉRE), parce 
qu’elle a la propriété de ronger la 
peau et les chairs, 

La polasse fondue avec la silice 
forme le verre. 

La polasse se combine aisément 
avec les substances graisseuses, et 
les rend solubles dans Peau : cela 
forme les savons. 77 oÿ. SOUDE, 
SAVON, ALKALI. 

POTEE, s. f. du lat, poto, 
boire; ce qui est contenu dans un 
pot, dans un vase à boire : malière 
dont on fait les pots. 

( Chimie) Potée d'élain ; oxide 
gris d’étain , qui se forme à la sur- 
face de ce métal, lorsqu'on le fond 
avec le contact de Pair libre. On 
s’en sert dans les arts pour polir le 
verre et d’autres corps durs. 

( Fondeur) Potée est aussi nne 
composition de terre préparée avec 
de la fiente de cheval, de Pärgile et 
de la bourre , laquelle s’applique sur 
les moules des pièces, avant que de 
former ce qu’on appelle la chape du 
moule , qui est faite de bien plus 
grosse terre. Cette potée est la terre 
qui conserve l’impression des traits 
et des ornémens du moule. 

POTERIE , s. f. du lat. poltm , 
vase à boire : toute sorte de vaisselle 
de terre. 

( Zechnol. ) Quatre choses peu- 
vent influer sur la qualité des pote- 
ries, 


154 PAOkE 

19, La nature ou la composition 
de la matière; 20, la préparation 
qu’on lui fait subir ; 30. les dimen- 
sions qu'on donne aux vases; 40. la 
cuissonqu'on fait subir à ceux-ci. 

La silice, ou quatz fait toujours 
les deux tiers ou les trois quarts de 
la plupart des poteries, L’alumine , 
depuis un cinquieme jusqu'à un 
tiers ; la chaux » depuis ;5; jusqu’à 
Se 3 et le fer! depuis 0 Musqu'à 
150° 

La silice donne de la dureté, de 
Pinfusibilité et de Pinaltérabilité, 

L’alumine communique du liant 
à la pâte, et donne la facilité de 
la pétri, de la mouler, et de la 
tourner à volonté. 

Jusqw ici expérience n’a pas prou- 
vé que la chaux fût nécessaire à la 
composition des poteries ; et si on 
y en rencontre souvent des fraces, 
c’ést qu’elle s’y trouve mêlée aux 
autres terres , dont les lavages et 
autres préparations re lont pas sé- 
parée. 

L’oxide de fer, outre Pinconvé- 
nient de colorer en rouge, ou en 
brun , suivant le degré de cuisson , 
les vases dans lequel il entre, a la 
propriété de les rendre très-fusibles, 
et même plus que la chaux. 

Poteries communes ; autant on 
peut concevoir de mixtes terreux, 
autant on peut inventer d'espèces de 
poteries de terre. 


Le tissu des poteries communes 
est plus ou moins grossier; ces po- 
Leries sont presque tou) ours b'op peu 
cuites ; elles soutiennent passable- 
ment les alternatives du chaud au 
froid; mais elles ne sont ni propres, 
ni solides, et elles ont le défaut 
de donner une mauvaise odeur et 
un mauvais goût anx alimens qu’on 
prépare. 

Poterie de grès ; on appelle ainsi 
une poterie plus ou moins grossière , 
dont la densité est ordinairement 
teile qu’elle fait feu avec Pacier. 

Ces poteries sont impénétrables 
aux graisseset aux acides, mais elles 
ne peuvent supporter les alternatives 
du chaud et dufroid. Ÿ. FATENCE, 
PORCELAINE , HYGIOCERA- 
MES, 

Poteries blanches, ou Lerres an- 
gloises ; ces poteries ne sont qu'une 


P'O:T 


variété un peu recherchée des pole- 
ries communes, Le vernis en est com- 
posé dans les mèmes principes ; elles 
sont minces et d’un prix très-mo- 
dique; elles manquent de solidité ; 
elles ne peuvent soutenir une grande 
chaleur. Leur durée est courte, par- 
ce que la prompte décomposition de 
leur vernis enlève 1 éclat qui en fait 
le seul mérite. | 

Poteries fines à pates de cou- 
leur; les anglois font un commerce 
assez considérable de différentes es- 
pèces de terres cuites en grès, et 
dont la pâte est colorée en bleu cé- 
leste , en noir, en jaune, en vert 
éten violet ; tous les objetstravaillés 
avec cespâtes, sont remarquables par 
un fini précieux, et sont ordinaire- 
ment décorés avec des bas-reliefs en 
pâte blanche, qui produisent un 
grand effet. Depuis long-tems, la 
manufacture de Sèvres avoit réussi à 
imiter les pâtes bleuesangloises; mais 
ce n’est qu’en lan 10 qu’elle a tenté 
les premiers essais en terre noire ; 
et aujourd’hui elle faWique des vases 
qui ne le cèdent en rien à la plus 
belle terre noire d’Angleterre. 

La terre noire de Sèvres , comme 
celle d'Angleterre , est dure comme 
du grès, et fait feu au briquet, Sa 
composition donne lieu d’espérer 
qu’elle ne peut jamais devenir chère : 
elle est composée d’argile d’Arcueil , 
et de fer oxidulé, c’est-à-dire, de 
fer qui n’est pas au dernier degré d’o- 
xidation, et qui est encore attirable 
à Paimant, d'argile de Montereau , 
où autre analogue, d’oxide de man- 
ganèse, et de fer oxidé rouge, 

L'opinion des Anglois est que le 
thé est meilleur dans une théière 
de terre noire que dans toute autre. 
Que ce soit un préjngé ou non, il 
est certain que la terre noïre, quoi- 
que cuite en grès, supporte bien les 
passages subits du froid au chaud; 
que quoiqu'elle ne soit pas enduite 
d’un vernis vitreux , elle ne com- 
munique point de mauvais goût aux 
alimens qu’on y conserve , et qw’elle 
est d’un excellent usage. #7. KAO- 
LIN , PETUNTSE, VERNIS , 
COUVER'TE. 

POTERNE , s. f. du lat. poste- 


rula , fausse porte. 
(Fortific. ) C’est ainsi qu’en ter- 


MO D 


mes de fortification , on nomme les 
fausses portes, placées ordinairement 
dans lPangle du flanc et de la cour- 
tine, pour faire des sorties secrètes 
par le fossé, 

POTION ,%. f. du lat. potio, fait 
de potare , boire. 

(Méd.) Médicament liquide, qui 
se prend en buvant. Les polions 
sont altérantes ou purgatives: il y 
en a de vulnévaires, d’hystériques , 
d’anodines , de carminatires, de 
diaphorétiques , d’emménagogues , 
de cathartiques , d'émétiques , etc, 

POUCE , s. m. du lat. pollez, 
fait de polleo, avoir de la force, 
de la vertu. 

(Anat.) Le plus gros des doigts 
de la main et du pied ; ilest ainsi 
appelé parce qu’il a plus de force 
que les autres. 

(MétroL.) Mesure qui est la dou- 
zième patie d’un pied, et qui a 
douze lignes. 

(Hydraul.) Pouce d'eau ; c’est, 
dans le langage des fontainiers, la 
quantité d’eau qui sort en une mi- 
nute de tems, horizontalement d’une 
vitesse égale, et par un trou cir- 
culuire d’un pouce de diamètre, faite 
dans une plaque verticale d’une ligne 
d'épaisseur, La partie supérieure de 
la circonférence étant couverte d’une 
ligne senlement de hauteur d’eau, 
ermsorte que ouverture aïf son centre 
de sept lignes au dessous de la su- 
perficie de l’eau. Il passe, en une 
minute de temps, par cette ouver- 
ture, 628 pouces cubes d’eau , fai- 
sant, en mesures nouvelles, 12 li- 
tres et demi cubes d’eau. 


POUDING , s. m. Corruption de 
Panglois pudding, que les étymolo- 
gistes de ce pays nous renvoient, en 
le faisant venir du francois bouding 
boyau , intestin. 

( Cuisine) Le pouding est un 
mets fort connu des Anglois, com- 
posé de divers ingrédiens, et autre- 
fois le premier plat d’un diner, 

(Minéral.) C'est par analogie 
que les Anglois ont donné le nom 
de’ Ré BrA: ou, comme nous di- 
sons, poudinguc , à un mélange de 
substances pierreuses, arrondies et 
agelutinées par un suc lapidifique, 
dont on fait des vases et des bijoux. 
Les plus beaux puddings se trouvent 


PO 155 
en Angleterre. On en à découvert 
dernièrement dans ja forèt de Chan- 
tilly. 

POUDRE , s.f. du lat. pulvis, 
pulvcris ; poussiere , terre dessé- 
chée, divisée et réduite en petites 
molécules. 

(Chimie) Poudre impalpable ; 
c’est ure poudre si déliée, qgwon ne 
la sent presque pas sous les doigts. 

Poudre d’algarath , ou mercure 
de vie; c’est oxide d’antimoine par 
Vacide muriatique. 

Poudre du comte de Palme ; 
aujoûrd’hui le carbonate de ma- 
gnésie. 

Poudre d'argent ou d'or; cest 
le mica. V. ce mot. 

Poudre de fusion ; Cest une 
composition faite de trois parties Ge 
salpetre, de deux parties de fleur 
de soufre , et de deux parties de 
sciures ou. rapures fines de quelque 
bois tendre, que lon broiïe et que 
Pon mele bien er une petite 
quantité de cette poudre embrâsée 
fait fondre , en bain parfait, une 
petite piece mince de métal, en un 
tems si court , que si pour creuset on 
se, sert d’une coquille de noix , elle 
na pas le tems d’etre percée, à moirs 
qu'on n’y laisse reposer le métal en 
fusion. 

( Pharmacie ) Poudre se dit aussi 
de diverses compositions servant à la 
médecine, lesquelles étant desséchées 
et broyéesressemblent à dela poudre. 

( Arüllerie ) Poudre à canon ; 
mélange de charbon . de soufre et de 
nitrate de potasse ( nitre ou salpètre). 

Quoique Pon dispute beaucoup sur 
l’origine de la poudre à canon , ïl 
est incontestable qu’elle étoit connue 


dans l’orient , et sur-tout en Chine, 


bien des siecles avant qu’on aif songé 
en Europe à lemployer dans l’art de 
la guerre. | 

L'introduction de la poudre à 
canon , en Europe, a été attribuée à 
Bacon, qui, vers la fin du treizième 
siecle, a publié quelques idées , au 
sujet de son emplui à la guerre. 
Schwartz (le moine) découvrit en 
Allemagne , en 1320, la poudre à 
canon ; en pilant dans un martier 
les matières dont on la compose, 
une étincelle qui tomba par hasard, 


156 POP: 


roduisit une explosion dont le génie 
inventif de Schwartz sut tirer le 
plus grand parti. 

Pour la fabrication de la poudre, 
cousultez la 3me, édition des Æle- 
mens de chimie, par Chaptal. 

L'objet le plus essentiel, dans la 
fabrication de la poudre à canon, 
est d'obtenir les matières premières 
extrèmement pures. 

On raffine le salpêtre par des dis- 
solutions, des filtrations, des éva- 
porations et des cristallisations, 


On purifie le soufre en le faisant 
fondre et en l’écumant , et quelque- 
fois en Île faisant sublimer. 


Autrefois on carbonisoit le bois 
dans des fosses : maïs depuis long- 
tems on a abandonné cette méthode 
qui diminuoit la force expansive de 
la poudre, La méthode actuelle des 
Anglois et des Suisses consiste à dis- 
tiller , pour ainsi dire, le bois dans 
des cylindres de fonte ou des four- 
neaux constiuis en plaques de mé- 
tal, au moyen desquels on le débar- 
rasse de lPacide pyro-ligneux. Le 
charbon pur est le résidu de la distil- 
lation. La différence entre la poudre 
faite avec des charbons carbonisés 
dans ces fours , ou avec des charbons 
carbonisés à Pair, est très-sensible ; 
delà la supériorité de la poudre an- 
gloise sur la poudre françoise. 

Ï1 y a plusieurs moyens d'essayer 
la force et la bonté de la poudre, 
tels que l’épronnette de Legnier, le 
mortier et le globe de cuivre de nos 
arsenaux . etc. 

Mais en voici un qui donnera une 
idée assez exacte de la pureté de la 
poudre , et même de sa force. 

Mettez deux ou trois petits tas de 
poudre , de 50 grains environ, sur 
différentes feuilles de papier à lettre 
très-blanc ; mettez-y le feu avec un 
morceau de fil d’archal rougi, si la 
flamme séleve promptement et avec 
explosion , laissant le papier sans 
tache blanche, et sans Pavoir brûlé 
à petits trous, on doit tirer un au- 
gure favorable de la qualité des in- 
grédiens et de la bonté dé la fabri- 
cation. Dans le cas contraire, la 
poudre doit être jugée mal faite, 
ou les ingrédiens impurs. 

La force expansive de la poudre 
dépend essentiellement de k pureté 


P'O'Ù 


du charbon employé dans s4 fabri- 
cation. 

La force explosive ne provient pas, 
comme on la @u pendant, long 
tems de la vaporisation de l’eau par 
la combustion ; mais elle est tôtale- 
ment l’effet de la quantité de gaz, 
générée pendant la combustion, et 
plus Ja combustion est rapide , plus 
il y a de gaz produit dans un tems 
donné, et plus par conséquent la 
force de la poudre est augmentée. 

Poudre blanche ; on donnoit au- 
trefois ce nom à l'effet produit par 
les fusils à vent. Voy. FUSIL , 
VENT. 

( Cosmétique) Poudre pour les 
cheveux ; c’est de lamidon réduit 
en poudre dans des mortiers et passé 
au famuis de soie. 

Poudre purgée à l'esprit-de-vin ; 
c’est le même amidon réduit, en 
poudre, mais qui a été auparavant 
humecté d’esprit-de-vin. 

Il n’y a pas fort long-tems que la 
poudre pour les cheveux est er 
usage, 

Les anciens se teignoient les che- 
veux en blond , et quelquefois ils 
les couvroient de poudre d’or; c’étoit- 
là leur coquetterie. Il n’est point 
parlé de la poudre dans le grand 
nombre d'auteurs grecs et latins qui 
nous sont restés. Les pères de Pé- 
glise, qui reprochent avec tant de 
force aux femmes chrétiènnes tous 
les moyens qu’elles employoient pour 
se donner des agrémens qu’elles n?a- 
voient pas, n’ont point fait mention 
de la poudre, Il n’en est point parlé 
dans nos vieux romans ; qui mar- 
quent dans un si grand détail les 
ajustemens de l’un et de l'autre sexe. 
L'Etoile est le premier de nos écri- 
vains qui ait parlé de la poudre ; ce 
fut, dit-il, vers la fin du seizième 
siècle que deux jolies religieuses se 
montrerent à Paris avec des che- 
veux poudrés ; on crut qu’elles de- 
voient à cette nouvelle parure une 
partie de leurs charmes ; il men 
fallut pas davantage pour déterminer 
les femmes à l’adopter. Les hom- 
mes, jaloux de leur plaire, ne tar- 
dèrent point à se conformer à leur 
goût ; et insensiblement la mode de se 

oudrer devint générale en France. 

POUDRETTE , s. f. diminuf. de 


poudre. 


POU 

(Agricult.) Nom que l’on donne 
au terreau que forme au bout de trois 
ou quatre ans la matière fécale. 

POULAINE , s. f. de litalien 
pulena. 

( Marine ) L'établissement de 
charpente qui termine lavant du 
vaisseau et qui supporte la figure. 

POULIE, s, f, du saxon pullian , 
tirer à sol. 

( Mécan. ) Une des principales 
machines dont on traite dans la sta- 
tique. Elle consiste en une petite 
roue , qui est creusée dans sa cir- 
conférence , et qui tourne autour 
d’un clou ou axe placé à.son centre ; 
on s’en sert pour élever des poids par 
le moyen d’une corde qu’on place et 
qu’on fait glisser dans [a rainure de 
k circonférence. 

L’axe sur lequel la poulie tourne 
se nomme goujon, ou boulon ; et la 
pièce fixe de bois ou de fer dans la- 
quelle on le met, l’écharpe ou la 
chape. Pour la théorie de la poulie, 
consultez l'ouvrage de F’arignon. 

POULPE, voy. PULPE. 

POULS , s. m. du lat. pulsus, 
fait de pulsare , battre , frapper. 

(Méd.) Battement de l'artère ; 
c’est dans la diastole ou dilatation 
des artères que consiste le pouls ; 
c’est alors qu’elles font sétir leurs 
pulsations aux doigts qui les touchent, 
Ce mouvement est opposé à leur sys- 
tole ou contraction. 


La cause du battement des artères 
est l'impulsion du sang qui est chassé 
avec violence dans laorte par le ven- 
tricule gauche du cœur, et delà dans 
toutes les branches qui s’en séparent, 


Le pouls est la mesure de la force 
que le cœur emploie pour porter le 
sang à toutes les parties ; ainsi, la 
connoissance de l’état du pouls et de 
ses variétés est propre à indiquer les 
changemens que laction des artères 
produit sur le sang , et elle peut servir 
de règle pour juger de l’état du sang, 
de la disposition du corps, de l’état 
de santé d'avec l’état de maladie, et 
de Pétat sain actuel d’avec la dispo- 
eition à des maladies différentes, 

Avant Hypocrate, le pouls étoit 
confondu avec les autres mouvemens 
du cœur et des artères, auxquels on 
avoit donné le nom de palpitation. 


P'OtU 157 

Hérophile , qui vivoit près de deux 
cents ans après lui, fut le premier qui 
s’adonna à lPétude du pouls. Galien 
en réduisit la connoissance en mé- 
thode au commencement du r7me, 
siecle ; dom Solano , de Lucques, 
ayant vu dans quelques modifications 
du pouls, des signes inconnns jus- 
qu’alors, qui annoncoiïent des crises 
prochaines , et faisoient connoitre 
d'avance le coulolr par lequel devoit 
se faire Pexcrétion critique, recueillit 
et publia des observations très-inté- 
ressantes à ce sujet, et depuis, mon- 
sieur Bordeu a confirmé et considéra- 
blement étendu la découveaite de 
Solano. Ca ces époques que doit 
être rapporté tout ce qui a été dit sur 
la doctrine du pouls, 

Les historiens qui ont voyagé à la 
Chine, assurent que les médecins 
chinois ont , sur le pouls, des con- 
noïssances particulières, bien éloi- 
gnées de ce qu’en ont écrit les méde- 
cins des autres pays, anciens et mo- 
dernes. 

POUMON , s, m. du lat. pulmo. 

( Anal,’ Viscère de la poitrine , et 
le principal organe de la respiration. 

Le poumon comprend deux gros- 
ses masses spongieuses , répandues 
dans toute la poitrine, de manière 
que Pune en coupe la cavité du coté 
droit, et l’autre celle du côté gauche, 
séparées VPune de Pautre par le mé- 
diastin et par le cœur. 

POUPE, s. f, du lat. puppis. 

(Marine) La partie du derrière 
d'un vaisseau. 

Dans les vaisseaux de ligne, Ja 
poupe est décorée d’une galerie pour 
les vaisseaux à deux ponts , et de deux 
galeries pour ceux à trois ponts. 

Poupe se prend aussi pour syno- 
nyme d’arrière : ainsi, passer à 
poupe d'un vaisseau, c’est passer 
aupres de lui , en se rangeant derrière 
sa poupe, pour lui parler, pour re- 
cevoir ses ordres, ou bien pour le ca- 
nonner avec avantage, si C’est un en- 
nemi. 

On passe toujours à poupe d’un 
vaisseau, dansune escadre ou armée 
navale, pour se ranger sous le vent à 
lui, et c'est un signe de déférence. 

Vent en poupe ; c’est la mème 
chose que vent arrière. 


PLoOt 
OURPRE Is, imeretfsdu lat. 
purpura , fait du grec ropotpa ( por- 
phura), porphyre. 

( Technol.) Couleur , soite de 
rougé foncé qui tire sur le violet, 

Pourpre se dit au féminin, de cette 
teinture précieuse qui se tiroit autre- 
fois d’un certain petit poisson à co- 
quille, nommé pourpre. 

On ne sait si l’invention de cette 
teinture si précieuse et si renommée 
chez les anciens, éfoit le fruit de 
Findustrie des hommes , ousi, com- 
me on Pa prétendu , elle étoit due au 
hasard, qui fit que le chien d’un ber- 
ge. , pressé par la faim , ayant brisé 
sur le bord de la mer M coquillige 

our le manger, le sang qui en sortit 
lui teiguit la gueule d’une couleur si 
belle , qu’elle ravit d’admiration 
ceux qui la virent, et qu’apres avoir 
cherché les moyens de se la procurer, 
on réussit à lappliquer sur les 
étoffes. 

On n’est pas mieux instruit sur le 
nom de celui qui, le premier, mit 
cette couleur en usage ; les uns en 
font honneur à Phénix , dixieme roi 
de Tyr; d’autres à Minos, premier 
roi de Crete; d’autres enfin en atfri- 
buent la gloire à Hercule le tyrien. 

Les Fyriens excellèrent dans Part 
de teindre en pourpre ; mais on 
ignoré queile étoit leur manicre de 
procéder, pour donner cette couleur 
à leurs étoffes, et ce que les auteurs 
anciens nous en apprennent ; n’est 
pas assez Circon:tancié pour nous 
éclairer beaucoup à ce sujet. 

Quelle qu'ait été leur facon d’opé- 
rer , cétte teinture n’est plus en usage 
depuis plusieurs siecles; mais nous 
devons étred’autan moinssensibles à 
cette perte , que cette couleurdonnoit 
une odeur forte et un coup-duil qui 
seroit d’autant moins agréable pour 
nous, que les anciens n’estimoient 
que les couleurs foncées, et que la 
pourpre dont ils faisoient le plus de 
cas , étoit celle qui approchoit le plus 
du sang de bœuf. Ajoutons à cela 
qu’elle étoit d’un prix exorbitant, et 
que notre pourpre moderne, qui se 
fait à beaucoup moins de frais, au 
moyen de la cochenille, est d’un 
éclat bien supérieur à l’ancienne, 

(Écon. polit.) Pourpre se prend 
aussi pour la dignité royale, dout 


258 
P 


PO 


elle étoit autrefois la marque, pour 
les premieres magistratures de lan 
cienne Rome, et pour la dignité des 
car inaux. 

(Méd.) Pourpre est encore le 
nom d’une maladie, ainsi appeléerà 
cause de la couleur pourpre de ses 
pustules. C’est une maladie exantlié- 
matique dans laquelle il pousse une 
grande quantité de pustules tres-pe- 
tites, de la grosseur d’un grain de 
millet, qui rident 14 peau, qui la 
rendent rude et sèche, et qui répan- 
dent une mauvaise odeur tout-à-fait 
paficuliere. $ 

POUSSE, s. f. du lat. pulsus , 
fait de pulso , battre , frapper , 
pousser, à 

(Jardin.) Jet d’un arbre, nou- 
velle production. La premiere et la 
seconde pousse désignent les jets 
qu'ont produits les arbres à la seve du 
printems et à celle d'automne. 

(ippiatrique) Pousse se dit aussi 
d’une maladie des chevaux qüiest 
caractérisée par un battement de 
flancs, et par un hâletement conti- 
nuel; par une pares:e excessive, et 
une suffocation tres-fatigante, suxr- 
tout quand lanimal est obligé de 
monter ou de hâter le pas. 

POUSSEE, s. f. mêmeorigine 
que PO@SSE , action de pousser, 

( Architect. ) Poussée d'une 
voile; C’est Peflort que son poids 
lui fait faire contre les murs sur les- 
quels elle est bâtie. 

Poussée se dit aussi de Peffort que 
fait un arc ou une voûte, pour écarter 
les pied-droits de Paplomb où on les 
a élevés, et qu’on retient par des con- 
treforts. 

Poussée se dit encore de l’effort 
que font lesterres d’un rempart , d’un 
quai ou d’une terrasse , contre Îe re- 
vètement de maçonnerie qui les sou- 
tient, ï 


POUSSER, v. a. du lat. pulsare, 
faire effort contre quelque chose. 
* Pousser est aussi verbe neutre. 

(Peinture) Ce tableau pousse 
au noir; cela signifie, en térmes de 
peinture, que le tems en noircit les 
couleurs. is disent encore, en parlant 
d’un tableau ou de quelques-unes de 
ses parties , qu’il faut pousser à la 
vigueur, à un ton plus vigoureux , 
qu’il faut pousser à l'effet. 


P QU 


x 

POUSSIÈRE, s. f. du lat. pulvis- 
culus, terre réduite en poudre fort 
menue. À 

(Botan.) Poussière séminale ; 
c’est la mème chose que le pollen, 
qui se montre le plus souvent sous 
l'apparence d’une poussiere, le plus 
ordivairement jaune , composée de 
petites vésiculessphériques ou ovales, 
qui contiennent esprit séminal, et 
se flétrissent après lavoir répandu. 

POUVOIR, s. m. du lat. polleo , 
avoir autorité, crédit, faculté de 
faire. 

Pouvoir paternel ; grand pou- 
voir, pouvoir absolu. 

(Pratique) Pouvoir se dit aussi 
de l’acte par lequel on donne pou- 
sorr à quelqu'un de nous représenter 
ou d’agir pour nous, suivant qu'il est 
porté par Pacte, 

( Diplomatie) Pouvoirs, au plu- 
rier , se dit aussi des lettres d’un 
prince à son ambassadeur, portant 
qu'on peut ajouter foi à ce qu’il dira, 
Les ambassadeurs ont communi- 
qué leurs pouvoirs. 

(Physique) Pouvoir des poin- 
Les ; c'est une propriété que lon at- 
tribue aux corps pointus et électrisa- 
bles par communication , de {irer et 
de pousser lefeu électrique , et d’agir 
en cela de plus loin et plus efficace- 
ment que les corps obtus. 

C’est Franklin qui, le premier, 
a remarqué ce pouvoir des pointes. 

Pouvoir expansif; c’estla faculté 
qu'ont certains corps de s'étendre 
toutes les fois qu’ils en ont la liberté, 
et qu'ils ne sont pas retenus par des 
obstacles invincibles. Tels sont les 
ressorts dans l’état de contraction : 
sitôt que la force qui les retient cesse 
d'agir, ils s'étendent et occupent un 
plus grand espace ; telle est encore la 
poudre à canon qui s’enflamme, si 
elle n’est retenue par des obstacles 
moindres que son pouvoir expansif: 
elle les brise souventavec une explo- 
sion considérable. 

Pouvoir réfringent des liqueurs ; 
c’est une puissance. qu'ont les diffi- 
rentesespèces de liqueurs , de réfrac- 
ter les rayons de lumière. En géné- 
ral, cette puissanceest d’autant plus 
grande que la liqueur a plus de 
densité. 


FOUZZOLARE , 5. f. de litalien 


PAR 


pozzolana , fait de pozzuolo, nou 
d’une ville du royaume de Naples, 

(Minéral.) Substance qu’on trouve 
dans le territoire de Pouzzole > d'où 
lui vient son nom. 


Les pouzzolanes sont des pierres 
que les minéralogistes ont 1angécs 
parmi les /hermantides, provenart 
de mativres plus argilleuses que celles 
qui ont formé les laves, et sur le: 
quelles le soufre a eu moins de prise ; 
ensorte qu’elles ont résisté à Ja scarifi- 
cation: Elles ne sont pas ces laves al- 
térées, mais des terres et des pierres 
argilleuses, calcinées, cuites dans 
l’intérieur du volcan, et rejetées en 
fragmens irréguliers. Les pouzzola- 
nes ont la propriété de faire un 
mortier excellent. et qui se durcit 
dans l’eau. 

PRAGMATIQUE, adj. ets. du 
grec mpayuarTimecs (pragimalikos), 
actif, qui concerne les affaires, dé- 
rivé de p&rou (prasso ), faire, pra- 
tiquer. , 

( Econ. polit. ) Pragmatique 
sanction; c’est le nom que lon donne 
à certaines ordonnances, 

Dars les trois premiers siècles de 
Ja troisième race des rois de France , 
on ne connoissoit pour véritables o1- 
donpances , que celles qu'on appeloit 
pragmaliques Sanclions ; on enter- 
doit par là une constitution faite par 
le prince, de concert avec les grancs 
de l’état; comme encore en Allema- 
gne ;-on n’admet pour pragmnalique 
sanclion, que les résolutions de la 
diète générale de l'empire. foyez 
SANCTION. 

On appelle absolument pragmati- 
que sanclion , Vordonnance faite à 
Passemblée de Bourges, en 1438. 
par le roi Charles VIT, pour recexoir 
ou modifier quelques décrets du con- 
cile de Bâle; et dans cette dernizre 
acception , pragmalique se prend 
aussi substantivement, La pragma- 
tique ordonne. 

(Mathémat.) Pragmaliq re est 
encore un terme dont quelques ar- 
ciens aufeurs se servent pour expri- 
mer la même chose que pratique, 
mécanique où problématique. 

Stevin , dans ses élémens d’hydros- 
tatique , donne le nom d'exemples 
pragmaliques ‘à certaines exp£rien- 
ces mécaniques ou pratiques. 


A 1959 


160 PRÈS 
PRAIRIAL, s. m.de PRAIRIE ; 


en lat. pralum. 

(Calendrier) Neuvième mois de 
Pannée de la république Francoise. 
Ce mois, qui a trente jours comme 
les onze autres, commence le 20 
mai, et finit le 18 juin. On lui a 
donné le nom de prairial , parce que 
c’est dans ce mois que lon fauche les 
prés et que l’on récolte les foins. 

Pruirial, adj. méme origine que 
le précédent, 

(Botan.) I se dit des plantes 
qui  croissent dans les prairies. 
Plante prairiale. 

PRAIRIE, s. £. du lat. pralum. 

(Agric.) Etendue de terre desti- 
née à produire de l’herbe. 

Prairies artificielles ; ce sont des 
terres labourables où l’on sème diffé- 
rentes sortes d'herbes propres à la 
nourriture des animaux ; comme 
trefle , sainfoin, luzerne , etc. 

PRAME, s.f. d’origine moscovite. 

(Marine) Bâtiment à fond plat 
et à trois quilles, tirant peu d’eau, 
et propre à naviguer sur les rivieres 
et lelong des côtes, aux endroits où 
la profondeur de l’eau n’est pas con- 
sidérable, 

On construit en France, sur ce 
principe, des espèces de bâtimens 
de guerre, qui portent vingt canons 
ou plus, du calibre de 24, et mème 
de 36. 

PRASE , s. f.. du grec Tp4Toy 
( prason ) , porreau : couleur de 
porreau. 

( Minéral.) Pierre précieuse d’un 
vert obscur, comme le porreau. C’est 
une variété du quartz agathe. 

PRATIQUE, s..f. du grec mpax- 
run (prakliké), exercice du pouvoir 
agir ; exercice habituel de certaines 
choses. 

( Didactique ) Ce qui se réduit en 
acte dans un art, dans une science ; 
dans cette acception , il est opposé à 
théorie, 

(Jurisprud.). Pratique , en termes 
de palais, est la connoissance de ce 
qui est prescrit par les ordonnances, 
pour lPinstruction des proces et les 
formalités de la procédure, 

Le praticien s'occupe de la forme, 

] E- 


et le jurisconsulte du fond, Le } 


PRE 
mier instruit le fait de la cause, le 
second en établit le droit, 

(Marine) Pratique se dit encore 
d’un pilote ou officier de mer, On dit 
qu'il est pralique d'un lieu, d'un 
port, d'une cote, elc. pour expri- 
mer qu’il a fait plusieurs voyages dans 
l'endroit , port ou parage dont il est 
question , et qu’il a connoïssance des 
fonds, des mouillages et des vents qui 
y règnent le plus ordinairement , de 
maniere à étre en état de diriger la 
route d’un vaisseau, pour éviter les 
dangers, On embarque quelquefois 
un de ces marins, sous le titre d’of- 

Jicier pratique. 

(Peinture) Pratique se prend, 
en peinture, pour cette facilité , cette 
habitude d'opérer qui s’acquiert par 
un long usage. 

On dit qu'un artiste a une belle 
pratique de dessin, de pinceau, de 
couleur , lorsque , par une grande ha- 
bitude de bien dessiner, de bien 
peindre , de bien colorer, il est par- 
venu à une exécution facile dans ces 
différentes parties de Part. Le mot 
pratique se prend ici en bonne part; 
mais, quand on dit qu'un peintre 
dessine, colore de pratique , alors on 
entend que, sans consulter la nature , 
il se livre à une pratique , à une ba- 
bitude qui ne s'accorde jamais parfai- 
tement avec la nature ; parce qu’on ne 
sauroit parvenir à la savoir EX cœur ; 
et , dans cette dernière locution , 
pralique se prend en mauvaise part. 

PRATIQUER , v. n., même ori- 
gine que PRATIQUE. 

(/Harine ) Pratiquer, en termes 
de marine, signifie communiquer , 
traiter, commercer, en parlant sur- 
tout des lieux soupçonnés de la peste. 
Quand on a pratiqué en quelqu’en- 
droit suspect, où avec quelque bâti- 
ment qui sort des pays soupçonnés 
de contagion , on ne doit pas le céler, 
afin de se soumettre à la quarantaine. 
V. SANTE. 

PRÉALABLE , adj. et s., com- 
posé de la syllabe pré, empruntée du 
latin præ, qui, jointe à plusieurs 
mots de notre langue, leur donne un 
sens d’antériorité où de supériorité , 
et d’allable , du verbe a/ler, qui pré- 
cède, qui va devant; en latin pre- 
vius, dont les Anglois ont fait pré 
vious , et les Italiens previo, dans le 
meme seus, 


( Pratique) 


PRÉ 
(Pratique) Préalable se dit de ce 


qui doit etre fait auparavant , ou 
avant que de passer outre. L’£struc- 
tion du fait, d'une cause , est préa- 
lable à létablissement da droit de 
cette même cause. 

Préalable s'emploie aussi subs- 
tantisement dans cette phrase : il est 
un préalable ; dans une collocation 
d'ordre, c’est d’établir son droit ou 
son privilége , avant de pouvoir se 
faire colloquer. 

(Diplomat. ) Dans les négocia- 
tions, lacommunication des pouvoirs 
est une chose préalable. 

( Polit. ) Dans les assemblées dé- 
libérantes, la question préalable est 
une formule exclusive de la délibé- 
ration. {nvoquer la question préa- 
able , c’est demander que la proposi- 
tion mise aux voix, soit rejettée, pour 
p’y plus revenir ; et en ceci , la ques- 
tion préalable differe de l'ordre du 
Jour, qui est aussi une formule exclu- 
sivedeladélibération, en cequecette 
dernière n’empèche pas que la mème 
proposition ne puisse être reproduite 
dans un autre moment. 

PREAMBULE , s. m. de la pré- 
pos. lat. præ, avant, au dessus, et 
d’ambulare, marcher: cequi marche 
devant, ce qui précède. 

( Elocul.) Espèce de préface, 
d’exorde, qu’on fait avant une nar- 
ration , ou avant que d'entrer en ma- 
fière. 

(Finances) Préambule se dit 
aussi du titre qu’on met à la tète d’un 
compte d’ordre. 

(Législation) Préambule est en- 
core la première partie d'un édit, 
d’une loi, dans laquelle le législateur 
rend compte des motifs qui Pont dé- 
terminé à faire publier la nouvelle 
loi , etc. 

PRECAIRE, adj. du lat. preca- 
rius , fait de precor, prier, supplier. 

( Pratique ) X1 se dit d’une chose 
qu’on exerce, ou dont on ne jouit que 
par tolérance , par permission ou par 
emprunt. La possession précaire est 
opposée à la possession civile. 

PRECEINTE, s.f. du lat, præ- 
cincta, fait de præcingo, entourer, 
environner. 

(Marine) Les préceintes sont de 


, longues files de bordages extérieurs , 
Z'ome IL 


PRÉ 167 


plus forts et plus épais queles autres, 
qui forment de distance en distance, 
des bandes ou ceintures, quientou- 
rent le vaisseau de l’avant à l’ar- 
rière, au dessus de la flottaison, et 
aux œuvres mortes. 


PRECESSION , s. f. du lat. præ- 
cedo, præcessum , précéder, aller 
devant. | 

(-Astron.) Terme dont on se sert 
en astronomie ; pour exprimer le 
mouvement insensible par lequel les 
équinoxes changent de place conti- 
nuellement , et se transportent d’o- 
rient en occident. Ce mouvement est 
indiqué par l’augmentation succes- 
sive des longitudes des étoiles qui 
croissent d’un degré en 72 ans. 

Newton a reconnu que ce phéno- 
mène étoit une suite de l’attraction 
du soleilet de la lune sur le sphéroïde 
applati de la terre, qui change la 
position de l’équateur , et par consé- 
quent celle des points équinoxiaux. 

La précession des équinoxes fait 
que le tems qui s’écoule depuis un 
équinoxe de printems et d’automne 
jusqu’à léquinoxe suivant de prin- 
tems ou d'automne, est plus court 
de 20 min. 22 sec. , que le tems que 
la terre met à faire sa révolution dans 
son orbite. 

Pour la théorie de la précession 
des équinoxes , consultez l’ouvrage 
de M. 4 Alembert, intitulé : Recher- 
ches sur la précession des équi- 
nozres etc. 1749. : 

PRECIEUX , SE , adj. du lat. 
preliosus, fait de prelium : de prix , 
de valeur. : 

( Peinture) Précieuxr , dans le 
langage de Part, signifie quelque 
chose faite avec le plus grand soin, 
avec le fini le plus AMOUREUX, 
( voy. ce mot.) < 

Un tableau précieux n’est pas tou- 
jours un tableau d’un très-grand prix. 
Un tableau de Gérard Douw, et sur- 
tout un tableau de Vanderwerf, est 
précieux ; la couleur, le pinceau , 
tout en est précieux ; des tableaux 
de Raphaël, du Corrège , du Ti- 
tien, etc., sont du plus grand éd 
mais on douneroit une bien fausse 
idée de leur mérite en disant qu'ils 
sont precieuz. 


PRÉCIPITÉ, s. m. du let. preæ- 
L 


PRE 
ceps , præcipilis, qui va en pente, 
qui est escarpé , qui se précipile. 

( Chimie ) Lorsqu'un corps séparé 
du milieu d’un liquide, et cessant 
d’y rester dissous, se dépose sous 
forme de poussière, on dit qu’il y a 
précipilation. 

On nomme précipilant la subs- 
tance employée pour produire cet 
eflet , et précipilé le dépôt qui se 
manifeste. 

Il y a deux sortes de précipiles : 

Précipilé pur ; Cest le corps sé- 
paré dans Pétat où il étoit avant sa 
solution , tel qu'un métal avec son 
brillant et sa couleur métallique. 

Précipilé impur ; c’est celui qui 
a des propriétés différentes de celles 
qu’il avoit avant sa solution. Il an- 
nonce qu’il est dans un état de com- 
binaison nouvelle, de maniere que 
ce west point une simple séparation , 
ce sont plusieurs eflets compliqués. 

Précipilé blanc ; on donnoit ce 
nom autrefois à une poussière blan- 
che cbtenue par la décomposition du 
nitrate de mercure par le sel marin ; 
on le prépare aujourd’hui de diffé- 
rentes manières. 

Précipilté de Cassius ; si dans 
une dissolution d’or on plonge une 
lame d’étain , la surface se colore 
tout-à-coup en violet ou en pourpre 
très-foncé , et on voit nager dans la 
liqueur une poussière de cette même 
couleur ; cest cette poudre qu’on 
nomme précipité de Cassius ; du 
nom de son inventeur. On le pré- 
pare en grand pour les arts. Il sert à 
peindre sur la porcelaine ou sur la 
fatence, On l’obtient en mêlant une 
dissolution d’étain dans l’acide nitro- 
muriatique , oa lacide muriatique , 
avec la dissolution d’or. 

Précipité jaune ; c’est un sulfate 
jaune de mercure ;, avec un excès 
d’oxide. 

Précipilé per se; Cest un oxide 
de mercure rouge qui se fait en met- 
tant du mercure dans un matras dont 
l'extrémité du col est très-rétrécie , 
de manière à ne laisser qu’un très- 
petit accès à l’air. On place ce ma- 
tas sur un fourneau dans un bain 
de sable; on ly laisse pendant plu- 
sieurs semaines à une chaleur de 
ëo deg. ; au bout d’un certain tems 
on s'aperçoit que le mercure est 
changé en une poudre rouge. 


+62 


PRE 

Précipilé rose; on l’obtient em 
versant une dissolution de nitrafe de 
mercure dans lurine, Ce précipité 
recueilli sur un filtre et séché offre 
des étincelles phosphorescentes, Lors- 
qu'on le frotte dans lobscurité. 
Chauffé dans un vaisseau fermé, 
une partie sélève en muriate de 
mercure ; une autre poussée forte- 
ment donne des vapeurs lumineuses. 

Précipité rouge ; on Pobtient eu 
faisant dissoudre le mercure par le 
moyen de Pacide nitrique : on met 
la dissolution dans des fioles à mé- 
decines , et l’on fait évaporer jusqu’à 
ce qu'on obtienne une masse rouge 
et brillante , composée de petites 
aiguilles. à j 

PRECIPUT ,s. m. du lat, præci- 
puum , sous-entendu jus ; part prin- 
cipale. 

( Pratique ) Objet déterminé par 
la loi ou par la convention que l’on 
prélève sur certains biens à parta- 
ger. Le préciput est un avantage, 
urre principale part qui revient à 
quelqu'un. 

Préciput s'entend aussi du droit 
de faire ce prélèvement. 


Prendre un préciput ; c’est dis- 
traire ue portion d’un tout à pa- 
tager. 

PRECOCE , adj. du lat, præcoz , 
composé de præ , avant, et coguo , 
cuire , müûrir : cuit, mur, avant la 
saison. 

( Jardin. ) I] se dit des fleurs, des 
fruits et des légumes qui devancent 
en maturité les autres de la même 
espèce. 

PRECOMPTER, v. a. composé 
de pré, qui signifie antériorité, et 
de compter : compter avant. 

( Commerce ) Prélever , déduire 
les sommes qu’on a recues, Un 
créancier doit précompler, où dé- 
duire sur sa créance ce qu’il a recu 
de son débiteur. 

PRECONISER , v. a. du latie 
præco , præconis, crieur public, 
dont on a fait præconium , pour cri 

ublic : proclamer. 

(Chancellerie romaine) Préconi- 
ser, où faire une préconisation ; C’est 
Pacte par lequel un cardmal , quel- 
quelois le pape , déclare en plein 
consistoire , qu’un tel sujet nommé 


PRE 


à un bénéfice par son souverain, a 
toutes les qualités requises, 

PRECORDIAL, LE, adj. du lat. 
præcordia, diaphragme , entrailles. 

(-ÆAnat, ) Qui a rapport au dia- 
phragme. 

PRECURSEUR, s. m. du latin 
præcursor, composé de præ ,avant, 
et de curro , courix : avant-coureur, 

( Méd. ) Signes précurseurs ; ce 
sont les signes qui annoncent une 
maladie prochaine. 

PREDIAL, LE, du latin præ- 
dium , fonds, héritage. 

( Pratique ) Il se dit de ce qui 
concerne les fonds de terre et les 
fruits qui en dépendent, 

Rente prédiale ; c’est une rente 
foncière. 

PREEMPTION, s. f. formé du 
lat. præ, avant, de préférence , et de 
emptio , achat, d 

( Commerce maritime ) Droit 
de préemption ; c’est ainsi qu’en 
Angleterre on appelle le droit d’a- 
cheter des marchandises de préfé- 
rence à ceux auxquels elles sont des- 
tinées. 

Ce prétendu droit, qui avoit été 

xercé sous le règne d’Edouard VI, 
puis ensuite abandonné, vient d’être 
renouvelé par le gouvernement an- 
glois, à Pégard des marchandises, 
dites munitions navales chargées sur 
des bâtimens neutres , et destinées 
pour des ports ennemis ou neutres. 


PREFACE, s. f. du latin præ- 
falio , fait de præ, avant, et de fari, 
païler : avant-propos. 

{ Lillérat, ) Avant-propos, dis- 
cours préliminaire que Pon met or- 
dinairement à la tête d’un livre pour 
avertir le lecteur de ce qui regarde 
l'ouvrage. 

PREFET , s. m. du latin præfec- 
lus, fait de præficio, commettre , 
préposer. 

Hist. rom.) Préfet de Rome ; 
c’étoit un magistrat qui avoit Pinten- 
dance des vivres, de la police, des 
bâtimens et de la navigation. On 
juycoit devant lui les causes des 
esclaves, des patrons, des affranchis 
et des citoyens turbulens, 

Les fonctions de préfet tombèrent 
lorsque la charge de prêteur fut 
créée ; et on ne fit de pre/fet à Rome 


PRÉ 163 


que pour la célébration sur le mont 
Alban, des fêtes latines, instituées 
par Tarquin le Superbe , en l’hon- 
neur de Jupiter. Mais cette charge 
reparut sous Auguste , avec de si 
grandes prérogatives, qu’elle absorba 
dans la suite l’autorité de toutes les 
autres magistrafures. 

Préfet du prétoire ; cette dignité 
étoit la plus éminente de tout PEm- 
pire romain : ce fut Auguste qui la 
créa. Séjan la posséda seul sous Ti- 
bère , mais Pempereur Commode en 
partagea le pouvoir entre trois de ses 
favoris. Constantin institua quatre 
préfets du prétoire. 

( fép. franc.) On appelle préfet, 
dans la constitution de l’an 8, ce- 
lui qui est chargé de lPadministra- 
tion d’un arrondissement départe- 
mental, maritime, etc. 

PREFIX , IXE, adj. du latin 
præfizus , fait de præ/figo, attacher 
devant : qui est déterminé. 

( Commerce ) jour préfiz, ter- 
me préfir : jours, termes fixés d’a- 
vance. 

(Pratique) Douaire préfix ; c’est 
un douaire qui consiste en une som- 
me marquée et déterminée par les 
conventions matrimoniales. 

PREFLEURAISON , s. fém. du 
lat. præfloratio , fait depræ , avant , 
et de /loresco, fleurir : avant la 
floraison. 

( Bolan.) On comprend sous ce 
titre , les diverses manieres d’être des 
parties d’une fleur avant son épa- 
nouissement, 

PREHNITE , s. f. de Prehn, 
nom d'homme : pierre de Prehn. 

(Minéral.) La prehnite, que 

uelques minéralogistes appellent 
chrysolithe du Cäp , a été apportée 
du Cap par le colonel Prehn, d’où 
lui vient son nom. Elle est nn peu 
nacrée , verdâtre ; quelques-uns Pap- 
pellent zéolithe verdâtre du Cap de 
Bonne - Espérance; mais d’autres 
ee qu’elle diffère de la zé0- 
ithe , parce qu’elle contient beau- 
coup moins d’eau. 

PREJUDICIEL, LE, adj. du 
lat. præjudicio , fait de præjudico , 
composé de præ, avant, et de ju- 
dico, juger ; porter un jugement 
par avance, 

L 2 


164 Pr 

( Pratique ) Action préjudi- 
cielle ; c’est une action dans la- 
quelle il s’agit de l’état de l’une des 
parties, comme de savoir si quel- 
qu'un est erifant de celui qu’il pré- 
tend étre son pére. Les actions pré- 
judicielles sout ainsi nommées, par- 
ce qu’elles doivent être discutées les 
premibres, et parce quelles sont 
préjugées à l’égard d’autres actions 
principales, dans lesquelles le juge 
doit suivre ce qui se trouvera décidé 
éans Paction préjudicielle. 

PRELAT , 5. m. du lat. præla- 
tus, formé de præ, avant, au 
dessus, et de lalus, porté : porté, 
placé, mis au dessus. 

( Hierarchie ecclés. ) Supérieur 
ecclésiastique ,; constitué dans une 
éminente dignité de Péglise. Les 
patriarches, primais, archevéques , 
évêques, généraux d'ordres, etc. , 
sont mis au rang des prélats. 

( Cour de Rome) A la cour de 
Rome, on donne généralement le 
nom de prélats à la plupart des 
ecclésiastiques qui ont droit de por- 
ter le violet. 

PRELATION, s. fém. du latin 
prælalio , préférence, formé de præ, 
avant, et de féro , latum | porter : 
porter avant , prétérer. 

( Pratique) Droit en vertu du- 
quel les enfans sont maintenus, par 
préférence, dans les charges que 
leurs pères ont possédées. 

PRÉLEGS, s. m. du lat. præle- 
gare, préléguer. ù 

( Pratique) Legs qui doit être 
prélevé sur la masse des biens d’une 
succession , avant de procéder au 
partage. 

PRELIMINAIRE , adj. et subst. 
de l'italien prelininare , formé du 
latin præ, avant, et de limen, 
poite, entrée ; qui précède, qui 
doit étre examiné avant que d’en- 
trer dans la matière principale. 

(Diplomatie ) A se dit des arti- 
cles généraux qui doivent être ré- 
glés avant que d’entrer dans la dis- 
cussion des intérèts particuliers , et 
moins importans des puissances 
contractantes. 

PRELIRE , verbe act. du latin 
prælego , fait de præ, avant , et de 
lego, re, parcourir, passer le 
Jong, 


Pr'Rem 

( Imprimerie ) Ce terme, qui 
n’est d'usage que parmi les impri- 
meurs , se dit de la première épreuve 
qu'on lit à Pimprimerie, avant que 
de envoyer à Pauteur. 4/7 faut pre- 
lire cette épreuve; celle feuille n'a 
point été prélue. 

PRELUDE, s. m.du lat. prælu- 
dium, composé de præ, avant, et 
de ludo , jouer ; préluder, 

(Musique) Morceau de sympho- 
nie qui sert d'introduction et de 
préparation à une pièce de musique ; 
ainsi, préluder, c’est, en général , 
chanter ou jouer quelque trait de 
fantaisie, irrégulier et assez court , 
mais passant par les cordes essen- 
tielles du ton, soit pour l’établir , 
soif pour disposer sa voix, ou bien 
poser sa main sur un instrument 
avant de commenter une pièce de 
musique. Mais sur l’orgue et sur le 
clavecin, Part de préluder est plus 
considérable ; c’est composer et jouer 
impromptu des pièces chargées de 
tout ce que la composition a de plus 
savant en dessein, en fugué, en 
imitation , en modulation , et en 
harmonie. 

PREMICES , s. f. du lat. primi- 
liæ. 

(Hisl. sacrée) Les premiers fruits 
de la terre ou du bétail; il étoit 
ordonné par la loi de Moïse d'offrir 
les prémices aux prétres , et elles se 
prenoient depuis la frentieme partie 
jusqu’à la cinquantième. 

( Hist. ecclés.) Dans les premiers 
siècles de Péglise, il n’y eut aucun 
pe pour les prémices, ni pour 
a dime ; les prêtres vivoient d’obla- 
tions ,et Alexandre IT fut le premier 
qui y ajouta les prémices. Quant à 


‘leur quotité, elle fut fixée dans le 


concile tenu à Bordeaux, en 1225, 
depuis le trentième jusqu'au qua- 
rantieme. 

(Littérat.) Prémices s'emploie 
aussi au figuré, pour signifier les 
productions de l’esprit. Je vous con- 
sacre les prémices de mes études, 
Les prémices de mon travail. 


\ 

PREMIER, ÊRE, adj. et subs. 
du lat. primus , dont on a fait prime, 
preme , primerain, premerain , et 
premier : qui précède, par rapport 
au tems, au lieu, à l’ordre, à la 
dignité, à la situation 


PRE 

( Arith.) Nombres premiers où 
simples ; ce sont les nombres qui 
n’ont point d’autres diviseurs qu'eux 
mêmes, ou que l’unité ; ainsi, 3 est 
un z0mbre premier, parcequ'il west 
divisible exactement que par lui- 
méme, ou par 1 ; le nombre 5, est 
aussi un nombre premier, 

( Géomét.) Figures premières ; 
ce sont celles qui née peuvent être 
divisées en d’autres figures plus sim- 
ples qu’elles. Telles sont le triangle 
parmi les figures planes, et la py- 
ramide parmi les solides; car toutes 
les figures planes sont composées de 
triangles, et toutes les figures solides 
sont composées de pyramides. 

(-Astron.) Premier méridien , 
ou longitude géographique ; C’est la 
distance d’un lieu de la terre à un 
méridien, qu’on est convenu de 
regarder comme le premier méri- 
dien. Le premier méridien a varié 
beaucoup , suivant les auteurs et les 
différens pays, Ÿoy. LONGITUDE. 

Premier mobile ; voy. MOBILE. 

Premier vertical ; voyez VER- 
TICAL. 

( Commerce ) Matières pre- 
mueres ; ce sont les productions na- 
tuxelles qui n’ont point encore passé 
par les mains de l’ouvrier. 

PREMISSES, s. f. du latin præ- 
nussæ, arum , fait de præ mitlo, 
envoyer avant. 

(Logique ) IL se dit des deux pre- 
mères propositions d’un syllogisme. 

PREPARATION, s. f. du lat, 
præparatio , fait de præ, avant, et 
de paro, arranger, disposer ; dis- 
poser d'avance, préparer. 

(Mathémat.) Préparation , en 
termes de mathématiques, est la 
partie préliminaire d’une démons- 
tation. \ 

Lorsqu'on veut démontrer une 
proposition de géométrie , la prépa- 
ration consiste à tirer certaines li- 
gues dans la figure. Si on veut dé- 
moutrer une proposition d’arithmé- 
tique , la préparation consiste en 
quelques calculs que Pon fait pour 
arriver plus aisément à la démons- 
fration. 

(Musique) Préparation se dit 
aussi de l’acte de préparer la dis- 
sonnance ; c’est-à-dire , de la traiter 
dans l’harmonie de maniere qu’à La 


PRE 165 


faveur de ce qui précède, elle soit 
moins dure à Pareille qu’elle ne se- 
xroit sans cette précaution. 

( Chimie pharmaceut. ) Prépa- 
ralion se dit encore d’une opération 
par laquelle on dispose toutes les 
substances à être employées. 

Les préparations principales con- 
sistent en LAVAGES, EXSIC- 
CATION , PULVERISATION , 
DISTILATION, FILTRATION, 
SUBLIMATION , SOLUTION, 
EVAPORATION, EXPRESSION, 
etc. loy. ces mots. 

PREPATOIRE, adj. même ort- 
gine que PREPARATION : qui 
prépare. 

Pratique) Ilse dit de ce qui 
sert à préparer la décision d’une 
affaire, Les enquêtes, visites , pro- 
ces-verbaux peuvent être regardés 
comme des actes préparaloires. 

PREPONDERANT, TE, 
adj. du lat, præpondero , composé 
de la préposition præ, qui marque 
antériorité ou supériorité , et de pon- 
dero , peser : qui pèse davantage, 
qui a plus de poids qu'un autre. 

(Mécan.) On appelle aimsi un 
poids qui, étant mis dans un bras 
de balance, l'emporte sur le poids 
opposé, ce qui arrive quand le mo- 
ment du poids prépondérant est 
plus grand que le moment du poids 
opposé, foy. MOMENT. 

PREPOSITION. s. f. du latin 
præpositio, fait de præ, avant , et 
de pono, mettre, placer ; placer 
avant , devant, 

( Gram.) Une des parties de l’o- 
raison ou du discours, et une par- 
ticule indéclinable , mais qui régit 
les noms qui la suivent. 

PREPUCE , s, m. du lat, præ- 
pulium , ainsi nommé, dit le dic- 
tionnaire de Trévoux, à putando, 
couper , retrancher. 

(-Anat,) Peau mince et dénuée 
de graisse qui couvre l'extrémité du 
membre viril : les Juits et les Maho- 
métans le coupent à leurs enfans par 
un principe de religion. 

PREROGATIVE , s. f. du lat. 
prærogativa ; le nom d'une centurie 
de Rome, qui avoit le privilége de 
donner son suffrage la premiere , 
composé de præ , avant, et de r050 ; 
dans le sens de demander le sut- 


frage, 


166 PRE 


Econom. poli.) Avantage at- 
taché à certaines fonctions, à cer- 
taimes dignités. On appelle en An- 
gleterre prérogalive royale, ou sim- 
mo prérogalive, les droits et 
es honneurs accordés au roi par la 
constitut.on, et inséparables de la 
royauté : prérogalive est encore , 
dans le même pays, le nom d’une 
jurisdiction attachée à l'archevêque 
de Cantorbéry, en vertu de ses pre- 
rogalives , et qui connoiît des tes- 
tamens et des tutelles, 

PRES, prépos. et adv. du lat. 
barb. pressum, qu’on à dit pour 
proximè , proche, 

(Marine) Près du vent, au plus 
près du vent ; ces phrases expri- 
ment la direction de la route d’un 
vaisseau , relativement à celle du 
vent, lorsque la ligne suivant la- 
quelle le vent soufiie, fait avec la 
quille du vaisseau , ou avec la ligne 
suivant laquelle il chemine, un an- 
gle aussi aigu que son grément et la 
position de ces vergues peuvent le 
permettre , pour recevoir Pimpulsion 
du vent sur la surface de ces voiles , 
et avancer à travers le fluide. Cet 
angle, dans les vaisseaux à trait- 
carré, est réputé être de six rumbs ou 
aires de vent, ou de 67 degrés 30 mi- 
nutes; d’autres, mieux construits, 
et mieux disposés dans leur grément 
et leur voilure, peuvent naviguer 
sous un angle de 5 aires de vent et 
demi , c’est-à-dire , d'environ 62 de- 
grés. Les voiles latines même, et 
quelques espèces de voiles auriques, 
naviguent, dit-on, à 4 aires de ventet 
demi, ou même à 4 de la ligne du 
vent : de là les expressions, Ligne du 
plus près, gouverner au plus près, 
ou faire roule au plus près, étre 
au plus près, tenir le plus près. 

PRESAGE , s. m. du lat, præsa- 
gtum, fait de præ , avant, d'avance, 
et de sagio, pénétrer : pénétrer, 
discerner d'avance, 

( Divinalion) Augure , signe par 
lequel on juge de lavenir, Les pre- 
sagesles plusfameux chezlesanciens, 
étoient fondés sur le vol des oiseaux, 
ou sur les entrailles des victimes. 

PRESBYOPIE , s. f. du grec 
mpéoCve. ( Presbus ), vieillard , 
d’àt (ps) , œil: œil de vieillard, 

(Optique) Disposition particu- 


P'R°'E 


lière de l'œil, dans laquelle on ve 
peut voir que les objets éloignés, Les 
vieillards , à qui cette vue est parti- 
culière, à cause de Papplatissement 
de leur cristallin, ne peuvent lire 
qu'en écartant le livre à deux ou 
trois pieds de distance, La raison de 
ce défaut de la vue est que quand 
les objets sont trop proches, les 
rayons qu’ils envoient apres s'être 
rompus dans l’œil, atteignent la ré- 
tine avant de se réunir, ce qui em- 
pèche la vue d’être distincte, On re- 
médie à ce défaut par des verres con- 
vexes ; ces verres font que les rayons 
entrent dans Pæœil moins divergens , 
d’où il arive qu’ils se réunissent 
plutot, et viennent se rassembler 
précisément sur la rétine. 

Si dans la jeunesse le cristallin 
est trop convexe , il arrive quelque- 
fois qu’en s’applatissant dans la vieil- 
lesse , il devient de la convexité né- 
cessaire pour recevoir précisément 
au fond de l’œil les rayons de lu- 
mière qu'ils réunissoient trop tot 
auparavant ; C’est pour cette raison 
qu’on dit que les vues courtes sont 
celles qui se conservent le mieux. On 
appelle preshytes ceux qui sont at- 
taqués de ce défaut de la vue , parce 
qu’'ordinairement c’est le défaut des 
vieillards : presbyle ; est opposé à 
MYOPE , f’oy. ce mot. 

PRESBYTERE, s. m. du grec mpo- 
CuTéprov. ( Presbulérion), de p#oÇus 
(presbus), vieillard ou prètre , assem- 
blée des vieillards, le lieu de Passem- 
blée des prètres , la demeure des pré- 
tres ou des vieillards. 

( His. ecclés.) Maison destinée 
pour loger le curé d’une paroisse, 
Anciennement, on appeloit pres- 
bytère le cœur des églises , parce que 
les prètres avoient seuls Le droit d’y 
entrer. ! L 

PRESBYTERIANISME, s. m. 
même origine que PRESBYTERE. 

( Relig. ) Secte ou doctrine des 
presbyiériens , où protestans calvi- 
nistes de la Grande-Bretagne, ainsi 
nommés, parce qu’ils gouvernent 
leurs églises par des anciens , tant ec- 
clésiastiques que laïques, [ls sont op- 
posés aux EPISCOPAUX (7. ce 
mot. ) Ceux qui suivent cette doc- 
hine sont appelés presbyteriens. 


PRESCRIPTION, s. f. du latin 


PRE 


prescriplio , fait de præ, avant, et 
de scribo , écrire , ordonner , statuer. 

(Pratique) Exception ou fin de 
non-recevoir, quirejette toute action 
après un certain tems fixé par la loi 

PRESEANCE, 5. f. du lat. præ, 
avant, au dessus, et de sedeo , s’as- 
soir: le droit de s’asseoir avant ou 
au dessus de quelqu'un. 

(Æcon. polit.) Droit de prendre 
place au dessus de quelqu'un , ou de 
le précéder. On a distingué la pré- 
séance dhonneur et la préséance de 
droit. La première est celle qui ap- 
Partient à l’âge; la seconde, celle 
qui est réglée par l'usage et la pos- 
session. : 

PRESENTATION , s. f. du lat. 
præsen£lo , rendre présent : action 
de présenter. 

(Pratique) Présentation se dit 
de l’acte que prend un avoué qui se 
présente pour sa partie. 

(Æcon. poli.) Présentation se 
dit aussi de l’action on du droit de 
présenter un ou plusieurs candidats, 
à une autorité chargée de nommer à 
quelque place. 

PRESERVATIF, IVE, adj. de 
Vilalien preservativo , formé du lat. 
præ , avant , en avance, et de servo , 
garder , défendre, garantir. 

(Méd.) 1 se dit des remèdes qui 
servent à se garantir d’un mal qui 
menace. 

PRESOMPTIF , IVE, adj. du 
lat. præsumplivus , fait de præ, 
devant , et de sumo, prendre ; pren- 
dre devant, s’attendre à ; présumer. 

(Pratique) X1 se dit d’un proche 
parent que l’on présume devoir, en 
cette qualité, hériter de quelqu'un. 

PRESOMPTION . s. f., même 
origine que PRESOMPTIF, 

( Pratique) Les présomptions, 
en jurisprudence , sont les consé- 
quences que Pon tire d'un fait connu, 


pour découvrir la vérité d’un fait in- 


certain dont on cherche la preuve. 

PRESSE, s. f. du lat. presso, 
presser. À 

(Mécan.) Machine de bois ou de 
fer qui sert à serrer étroitement 
quelque chose. 

Presse est encore le-nom d’une 
æachine par le moyen de laquelle on 


PRE 167 


imprime , soit des estampes , soit des 


- feuilles d’un livre. 


. (Imprimerie) Presse se dit aussi 

ar extension de limprimerie en 
général; c’est dans ce sens que cette 
phrase, liberté de la presse, signifie 
la liberté accordée par un gouverne- 
ment à chaque individu, de mettre 
au jour , par la voie de l'impression, 
ses idées, ses principes, sur toutes 
sortes de matières, sans être obligé 
de les soumettre à aucune espèce de 
censure préalable, 

(Hist. d'Angleterre) W Angle- 
terre, press signifie contraction , 
d’impress, fait du lat, impressio , 
violence: lenrôlement forcé des ma- 
telots. 

Lorsqu'il y a ordre d’armer, un 
lieutenant, avec un détachement 
(press -gang) composé de quelques 
officiers mariniers, matelots et soldats 
de marine, munis de sabres et de pis- 
tolets, parcourent tous les lieux où 
ils espèrent trouver des marins, les 
emmeévent de force, et les enferment 
dans la cale d’un bâtiment, servant 
dentrepôt, d’où on les distribue 
ensuite à bord des vaisseaux en arme- 
ment. 

Une espèce de correctif à ce mode 
arbitraire et violent , est que les ma- 
telots ainsi arrêtés, ont la faculté de 
faire résistance, et de repousser, sui 
vant le droit naturel, la force par la 
force. Si, en se défendant , ils bles- 
sent, ou même tuent le lieutenant 
qui commande le détachement, ou 
quelques-uns de sa bande , il ny a 
aucune poursuite ; s'ils désertent , 
c'est très-bien fait. Aussi ceux qu’on 
saisit , sont-ils traités en consé- 
quence. 

Les matelots qui se font inscrire , 
ont des priviléges sur ceux qui ont 
été pressés. On appelle ceux là ma- 
telots volontaires. 

PRESSION, s. £. du lat, pressio, 
fait de presso, presser. 

(Physique) Action dun corps 
qui fait eflort pour en mouvoir un 
autre. Telle est l’action d’un corps 
pesant, sur un support sur lequel il 
est appuyé : il presse ce support ; 
et si ce support pouvoit céder, il le 
pousseroit devant lui en descendant. 

La pression se rapporte également 
au corps qui presse , et à celui qui est 


168 PRE 


pressé , ct tous deux éprouvent Ja 
meme action de la part Pun de Pau- 
tre ; c’est pour cela qu’on dit que la 
réaction est égale à la pression ou à 
la compression. 

Beaucoup d'effets que les anciens 
attribuoïent à l’horreur du vide, sont 
aujourd’hui unanimement attribués 
à la pression et au poids de Pair. 

La pression de Pair sur la surface 
de la terre, est égale à la pression 
d’une colonne d’eau de même base, 
et d'environ 32 pieds ( 10 + metres) 
de haut, ou d’une colonne de mer- 
cure d’enkiron 28 pouces (757: mil- 
limetres. ) 

La pression de. Vair sur chaque 
pied carré de la surface de la terre, 
est d’environ 2240 livres, parce que 
le poids d’un pied cube d’eau est 
d'environ 70 livres. 

PRESSI ROSTRES , s. m. du 
lat, presso, presser , comprimer , et 
de rostrum, bec. 


( Ornythol. ) C’est le nom que 
plusieurs ormytbologistes donnent à 
queiques oiseaux de l’ordre des échas- 
siers, qui ont le bec médiocre et 
comprimé sur les cotés. Le alle, 
Phuitrier, sont des échassiers pressi- 
rosires, 

PRESTANT , s. m. du latin 
præslans , fait de præ, au dessus , 
et de stare , ètre placé: éminent, 
accompli. 

(Musique) Nom d’un des prin- 
cipaux jeux d’orgue , ainsi appelé 

arce qu’il sert à régler les tons de 
es à cause qu’il est proportionné 
à la voix de Phomme. 

PRESTATION , s. f. du latin 
præsto ; dans le sens de donner, 
fournir. 

(Pratique) Prestation annuelle; 
c’est une redevance qui se paie en 
fruits, ou animaux en nature. 

Prestation de serment ; c’est 
Paction de prèter serment. 

PRESTESSE , s. f. de l'italien 
prestezza , agilité, subtilité. 

Peinture) Ce terme, emprunté 
de Pitalien, signifie, dans la langue 
de l’art de la peinture, la facilité ct 
la promptitude de la manœuvre. 

La prestesse a l'avantage d’exci- 
ter l'admiration qu’inspire une dex- 
ténié peu commune ; maiselle en a 


PR'E 


encore une autre qui la fait recher- 
cher des peintres vénitiens ; c’est ce- 
lui d’être favorable à la couleur , qui 
m'est Jamais plus belle que quand 
elle n’est pas tourmentée ; que quand 
pe la pose largement, et avec 

acilté, sur la toile ou le panneau, 
pour ny plus revenir. 

PRESTO ,adv. emprunté de Pita- 
lien , vite, promptement, 

(Musique) Ce mot, écrit à la 
tète d’un morceau de musique , indi- 
que le plus prompt et le plus animé 
des cinq principaux mouvemens éta- 
blis dans la musique italienne. Quel- 
quelois on marque un mouvemen 
encore plus pressé, par le superlatif 
prestissimo. 

PRET, s. m. du lat. præslare, 
dans la signification de donner , 
fournir. 

(Pratique) Action par laquelle 
on communique à quelqu'un une 
chose dont il a besoin , à la charge 
de la rendre en un certain tems., 

Préte-nom, s.m.; v. PRET et 
NOM. 

(Pratique) Celui qui prête son 
nom dans un acte, et le signe à la 
place du véritable contractant, qui ne 
veut point paroitre. 

PRETERITION , s.f. du latin 

ræler , outre, et d’eo , aller, passer: 
l’action de passer outre, omission. 

( Pratique) C’est, en termes de 
droit écrit, lomission que fait un 
père de parler, dans son testament , 
d’un de ses enfans, ou autre héritier! 
nécessaire. 

Enfant prétérit ; c’est celui dont 
le père a omis de parler dans son 
testament. 

Prétermission, ou prélérilion, du 
lat. præler, outre, et de millo , mis- 
sum, jeter, lancer. 

(ÆElocut.) Figure de réthorique 
convenable à la preuve. Elle con- 
siste dans une feinte que l’on fait de 

asser légèrement sur une chose que 
Fon veut inculquer avec plus de 
force. 

PRÉTEUR, s. m. du lat. prælor, 
fait de præ essendo , ou de præ- 
eundo , suivant Tite-Live et Varron. 

(Hist. rom.) Magistrats fameux à 
Rome. Au commencement tous les 
magistrats étoient appelés préleurs ; 


PRE 

ensuite on appela préleurs tous les 
cnefs d'armée. Depuis, le nom de 
préleur demeura à un magistrat par- 
ticulier. Vers l’an 388 , le peuple 
ayant obtenu que l’un des consuls fût 
tiré du peuple, les sénateurs n’y con- 
sentirent qu’à condition que on éli- 
roit un magistrat, lequel ne pourroit 
être tiré que de l’ordre des patriciens. 
Sparius Furius fut le preruier pré- 
leur. 

PRETEXTE, s. f. du lat. pre- 
texta, fait de prælexo , pretexlum , 
couvrir. 

(ist. rom.) Robe longue, bordée 
de pourpre , que portoient les enfans 
de qualité à Rome , jusqu’à lPâge de 
dix-sept ans, et dont'les prêtres, les 
magistrats et les sénateurs romains, 
étoient revétus lorsqu’ils assistoient 
aux jeux publics. 

PRÊTRE, ss. m. dulat. presbyter, 
fait du grec æpe@ér:pos ( presbule- 
ros), dérivé de mpés@us (presbus), 
ancien. 

(Hist. ancienne) Celui qui fai- 
soit les sacrifices et les cérémonies 
sacrées. Les prêtres de Mars, d'I- 
SLSSNCLE 

(Relig. juive) Les Juifs ont eu 
un ordre de prétres et de lévites, qui 
servoient au temple , et le grand 
prélre qui étoit leur chef. 

(Eglise romaine) Dans Véglise 
romaine , les prêtres sont ceux qui 
ont recu Pordre et le caractère du 
sacerdoce. 

PREVALOIR , v. n. et pronom 
du lat. præ, devant, et de valere, 
ayoir l'avantage , tirer avantage. 

(Commerce) Se prévaloir; on 
se sert de ce terme pour exprimer que 
l’on tire sur quelqu'un pour êtrerem- 
boursé de ce qu’on a payé ou avancé 
pour son compte, ou pour compte 
d'autrui. 

PREVARICATION, s. f. du lat. 
prævaricalio , fait de præ , au des- 
sus, par-dessus, et de varico , écar- 
ter les jambes, enjamber ; passer par 
dessus son devoir, 

(Pratique) Abus commis dans 
l'exercice d’une charge , d’une fonc- 
tion, d’une commission; manque- 
ment par mauvaise foi contre le de- 
voir de sa charge, 


PREVENTION , s. f. du latin 


RRE 164 
præventio , fait de præ, avant ,et 
de venio, venir ; venir avant : préoc- 
cupation. 

( Pratique) En matière de droit , 
Vaction par laquelle on devance 
l'exercice du droit d’un autre. 

PREUVE, s. f. du lat. proba, 
pour probalio : ce qui établit la vé- 
rité d’une proposition , d’un fait, 

(-Arithmél.) Preuve, en sarith- 
métique, est une opération par la- 
quelle on examine et on s’assure de 
la vérité et de la justesse d’un calcul. 

(Pratique) Preuve, en jurispru- 
dence, est un moyen déterminé par 
la loi pour découvrir ou établir la vé- 
rité d’un fait contesté. 

Semi-preuve ; c’est une simple 
présomption. 

Preuve littérale, celle qui se tire 
des écrits. 

Commencement de preuve par 
écrit; c’est un écrit qui prouve seu- 
lement un fait préparatif, ou oxdi- 
nairement lié à la convention dont 
il s’agit, 

Preuve lestimoniale; celle que 
Von obtient de la confession ou du 
témoignage de plusieurs personnes 
dignes de foi. 

Preuve vocale, celle qui se tire 
de la déposition des témoins, c’est 
la même chose que la preuve Lesti- 
montale. 

Preuve muetle ; celle qui n’est ni 
littérale, ni testimoniale, mais qui 
résulte de quelques circonstancesd’où 
Von a lieu de juger qu’un homme est 
véritablement coupable. 

(Ælocut.) Preuve ; en rhéfori- 
que, est une raison probable qu’on 
propose pour se faire croire ; c’est 
ainsi que Cicéron la définit. 

La preuve , autrement l’enthy- 
même , est composée de deux propo- 
sitions , dont l’une vraie et certaine, 
appelée aussi principe , établit l’au- 
tre qui paroissoit douteuse, 

(Logique) Preuve, en logiqre, 
est un milieu, qui, par sa connexion 
avec deux extrêmes, prouve la liai- 
son que ces deux extrêmes ont entre 


eux. #7. SYLLOGISME,. 

( Science héraldique ) Faire 
preuve de noblesse ; c’est justifier, 
par des titres, qu’on est de noble 
extraction. Dans ce sens, on ditabso- 
lument faire ses preuves, 


170 PR 


(Histoire) Preuves se dit aussi 
des titres et des extraits que Pon met 
à la fin d’une histoire, pour prouver 
la vérité des faits qui y sont avancés, 

PRIAPISME , subs. masc. du grec 
Fhiamisuos (priapismos), dérivé de 
mpiamoe (priapos), dieu des jardins 
et membre viril, 

(Médec.) Erection continuelle 
el douloureuse de la verge, sans au- 
cun désir amoureux, C’est une con 
vulsion particulière de cette partie, 
ou une tension convulsive, qui dif- 
Îcre du satyriasis , en ce que: ce- 
lui-ci est accompagné d’un violent 
aiguillon de volupté. Cette maladie 
cit ainsi appelée du dieu ?riape, 
qu'on représente dans cet état. 

PRIMA INTENZIONE, terme 
italien, 

(Musique) K se dit d’ùn air, d’un 
morceau de musique qui s’est lormé 
tout d’un coup, tout entier, et avec 
toutes ses parties dans esprit du 
compositeur, 

Les morceaux di prima intenzione 
sont de ces rares coups de génie dont 
toutes les idées sont si étroitement 
liées, qu’elles n’en font, pour ainsi 
dire, qu'une seule, et n’ont pu se 
présenter à l'esprit Pune sans Pautre. 
Ils sont aussi les seuls qui puissent 
causer ces extases, ces ravissemens , 
ces élans de Pame qui transportent 
lesauditeurs hors d’eux-mêmes, Après 
un air di prima inlenzione , toute 
autre musique est sans effet. 

PRIMAT, s. m. du lat. prima- 
{us, premier rang, primauié. 

( Hist. ecclés.) Prélat dont la ju- 
risdiction est au dessus de celle des 
archevêques. L'origine des primats 
vient de ce que les grandes provinces 
ayant été subdivisées par les empe- 
reurs, les unes s’appelérent pre- 
mières, les autres secondes, les 
autres troisièmes, etc. et les métro- 
politains furent appelés primals. 
L’archevèque de Tolède se dit primat 
d’Espagne , comme larcheveque de 
Cantorbéry se dit primat d’Angle- 
terre, 

PRIME, s. f. du lat. primus, pre- 
mier. 

( Commerce maritime) Prime 
d'assurance ; c’est la somme qu’un 
marchand, qui fait assurer sa mar- 
chandise, paie à Passureur pour prix 


PR 
de Passurance, On lanomme prime , 
parce qu’elle se paie d’abord et par 
avance. 


e 

( Finances) Prime se dit aussi, 
dans le méme sens, d’une somme 
accordée par forme de bénéfice , pour 
encourager quelqu'opération de fi- 
nan ces. 

Le mot de prime est encore d’usa- 
ge dans le commerce dagiot et dans 
les loteries. En général, ce mot est 
employé pour exprimer un profit qui 
se perçoit d’abord. 

(Mineral. ) Primes des pierre- 
ries ; on donne en général ce nom 
aux pierres qu'on regarde comme 
servant de base où de matrice aux 
pierres précieuses ; mais on appelle 
particuhèrement prime d'améthys- 
Le , les parties sans couleur, ou légère- 
ment colorées du quartz-hyalin vio- 
let, et quelquefois la chaux fluatée 
violette. Prime d'émeraude , la 
chaux fluatie verte, et prime de 
rubis , le quartz-hyalin rose, 


( Géomélt.) Prime , en géomé- 
trie, signifie la soixantième partie 
d’un degré. #7. MINUTE. 

(-Arithm.) Prime se prend aussi 
quelquefois pour la dixième partie 
d’une unité. 

(Métro. ) En parlant des poids, 
prime se dit de la vingt - quatrième 
partie d’un grain. 

(-Astron.) Prime de la lune ; 
c’est la nouvelle lune, lorsqu'elle 
commence à paroître, deux ou trois 
jours après la conjonction. On dit 
que la lune est en prime , lorsque 
Von aperçoit pour la première fois 
le croissant, c’est-à-dire, lorsqu'on 
voit pour la première fois la lune 
se lever peu après le coucher du 
soleil, 


PRIMITIF, VE, adj. du latin 
prümitivus , dérivé de primus : qui 
vient des premiers. 

(Hist. ecclés.) Primitive église ; 
c’est l’église du tems des apotres, 
et des hommes apostoliques qui leur 
ont succédé. 

( Gramm.) Primilif se dit aussi 
du premier mot, du mot original 
dont se forment les noms qu’on ap- 
pelle dérives où composés. 


( Physique) Couleurs prinit- 


C4 


PRI 


ves ; ce sont celles qui sont pro- 
duites par la lumière homogène, 
ou par les rayons qui ont le même 
degré de rélrangibihité , et qui sont 
composés de parties de même vitesse 
et masse, telles que le rouge, l’oran- 
gé, le jaune, le vert, le bleu, lPin- 
digo , le violet. #7 COULEURS. 

( Peinture) Couleurs primiti- 
ves ; elles ne sont, dans l’art de la 

einture, qu'ausnombre de trois, 
f rouge, le jaune , et le bleu. Le 
jaune combiné avec le bleu, pro- 
duit le violet; le rouge combiné 
aussi avec le bleu, produit le violet, 
etavec le jaune, l’orangé. Le blanc 
et le noir ne sont pas comptés au 
nombre des couleurs. Le blanc re- 
présente la lumière, et le noir sa 
privation. On a calculé que les di- 
verses combinaisons de ces pre- 
mières couleurs montent à plus de 
800. On ne doit donc pas être surpris 
que les ,anciens aient pu peindre 
avec trois couleurs, en y joignant 
le noir et le blanc; il n’est pas 
même impossible qu'avec des secours 
si simples, il y ait eu parmi eux 
de bons coloristes. 

Les couleurs que les peintres em- 
ploient aujourd’hui, et qui sont les 
mêmes dont le Titien, Rubens, et 
les coloristes les plus célèbres ont 
fait usage, ne sont pas en fort grand 
nombre ; elles ne fournissent que 
des couleurs sales, mattes, ternes, 
fades, désagréables à ceux qui sa- 
veut mal les employer; mais elles 
procurent des teintes enchanteresses 
aux artistes qui possèdent la magie 
dont elles sont les instrumens ; im- 
puissantes par elles - memes, elles 
doivent tous leurs effets à la science 
du magicien. 

PRIMOGENITURE, s. fém. du 
lat. primus , premier, et de geni- 
tus, participe de gigno, engendré, 

( Pratique ) Droit d’aînesse. 

PRIMORDIAL , LE , adject. du 
lat. primus, premier, et dordium, 
commencement, dérivé d’ordirti, 
ourdir , faire une trame 

( Pratique) Titre primordial ; 
c’est le titre original. 

PRINCE, s. m. du lat, princeps, 
Je chef, le premier, 


(Econ. polit.) Nom de diguité : 


PR 


personne revêtue du suprème com- 
mandement sur un état > Sur un 
pays, roi, souverain. 

Il se dit aussi de ceux qui sont 
d’une famille impériale ou royale, 
ou qui sont issus des princes de 
cette famille. 


(Hist. romaine ) Prince du Se- 
nat; c’étoit, dans l’origine, un sé- 
nateur choisi par le fondateur de 
Rome , pour présider au sénat, dans 
son absence. Sous la République , il 
passa en usage de conférer le titre de 
prince du Sénat au plus ancien sé- 
nateur. 

Prince de la jeunesse ; Auguste, 
en renouvelant les jeux troyens, 
prit, pour les exécuter, les enfans 
des sénateurs qui avoient le rang 
de chevaliers, choisit un de sa fa- 
mille qu'il mit à leur tête, le nom- 
ma prince de la jeunesse, et le dé- 
signa son successeur, 

Princes étoit encore lenom d’une 
espèce de soldats romains, que l’on 
choïsissoit parmi les plus forts et les 
plus vigoureux de linfanterie. Hs 
étoient armés comme les hastaires , 
excepté qu'au lieu de piques, ils 
avoient des demi-piques, 

(Physiol.) Prince se dit en- 
core de l’intestin rectum. 

PRINCIPAL, LE , adj. et subst. 
le plus considérable , le plus remar- 
quable en son genre. 

(Pralique) Cause principale ; 
c’est la premiere instance. 

Production principale ; celle qui 
a été faite devant les premiers siéges, 

PRINCIPAL, subst. Le capital 
d'une somme due. 

Il signifie aussi ce qui est le plus 
important; et, dans ce sens, il est 
opposé à accessoire. 

Il est de règle que l'accessoire 
suive Le principal. 

( Géométrie) L'axe principal 
d'une ellipse ; cest son grandaxe, 
où celui qui la traverse dans sa plus 
grande longueur. 

L'axe principal d'une hyper- 
Lole ; c’est axe des foyers. 

( Peinture ) Objet principal ; 
c’est, en parlant d’un tableau, le 
foyer d’où tous les objets partent 
comme autant de rayons, celui dont 
ils émanent, celui auquel ils abou- 
tissent et sont subordonnés, 


171 


172 PART 
PRINCIPE, s. m. du lat. princi- 


pium , première cause. 

(Physique). On appelle principe 
toute vérité qu’on re peut révoquer 
en doute, 

On appelle encore principes, les 
Propositions desquelles part un au- 
feur pour expliquer un Systeme. Ain- 
#1, l’on dit : untel auteur, pour ex- 
pliquer son système » partde tels ou 
tels principes. 

( Chimie ) Les chimistes donnent 
aussi le nom de Principes à tout ce 
qu’ils imaginent entrer dans la com- 
>osition des mixtes; et là - dessus, 
fe anciens chimistes sont tombés 
dans de grandes erreurs. Outre les 
quatre élémens adoptés par les phi- 
losophes , on a vu Paracélse appeler 
principe mercuriel , tout ce qui 
étoit volatil ; soufre, tout ce qui 
étoit inflammable; Beccher > Imagi- 
ner une terre combustible, un prin- 
cipe de fixité; Stalh > inventer son 
phlogistique ; d’autres chimistes, dis- 
finguer des proies primilifs, des 
Principes secondaires , des princi- 
pes prochains , des principes éloi- 
g'1és , des Principes principiés , des 
Principes principiaux. 

Macquer a lui-même donné la dé- 
2omination de principes à des com- 
posés plus où moins m ultipliés. 

Mais les découvertes modernes ont 
fait sentir la nécessité de renoncer à 
la distinction des élémens, pui:que 
beaucoup de Corps indécomposés jus- 
qu’à ce jour, sont manifestement 
composés , et que le nombre des 
substances que l'analyse n’a pu ré- 
duire à leurs Principes primitifs, est 
trop considérable pour qu’on leur 
donne le nom d’élémens. 

rincipe est cependant employé 
en chimie pour désigner la cause 
dune propriété ; ainsi Pon dit, le 
principe acide, ou alcalin, ou as- 
tringent , etc, 

Principe se dit encore de certains 
produits indécomposés , quoique dé- 
composables, 

Principe sorbile (du lat. sorbeo , 
absorber ) ; c’est le nom que quelques 
chimistes anglois ont donné à Poxi- 
g°ne, 

Principe doux des huiles, Scheel 
à donné ce nom à Pespèce de muci- 
lage que les huiles laissent précipiter 
Par ie repos, ou tiennent en solution, 


PRI 


( Peinture ) Principe , dans le 
langage de la peinture, est ce qui 
constitue une ç ose, ce qui lui est 
essentiel ; c’est dans ce sens qu’on 
dit que les différens genres de pein- 
ture ont des principes différens ; le 
Principe de la peinture d’hisioire est 
l'expression ; celui du portrait , la 
ressemblance ; celui du paysage , 
Peflet ; celui de Ja nature morte , 
Pillusion. 

PRINTANNIER , RE , adj. de 
PRINTEMS (voy. ce mot ), qui est 
du printems. 

( Botan.) Ti se dit des plantes qui 
naissent , fleurissent ou produisent 
dans le printems, 


PRINTEMS, s. m. du lat. pri- 
muUm lempus ; premiere saison. On 
a dit long-tems prime Pour premier. 

( Cosmographie ) L’une des qua- 
tre saisons de l’année, Il commence 
lorsque le soleil , s’approchant de 
plus en plus du zénith Da atteint une 
hauteur méridienne moyenne entre 
sa plus grande et sa plus petite; c’est- 
à-dire, lorsqu'il est arrivé au point 
de Pécliptique qui coupe l'équateur ; 
et il finit lorsque le soleil , Continuant 
de s’approcher du zénith ; à atteint 
sa plus grande hauteur méridienne R 
c’est-à-dire , lorsqu'il est arrivé au 
point de Pécliptique qui coupe le 
colure des solstices, Le jour où le 
printems commence est égal à la 
nuit ; c’est-à-dire , que le soleil de- 
meure aussi long-tems au dessus 
qu’au dessous de l’horizon. 

PRIORITE, s. f. du lat, prior , 
premier, qui précède : antériorité à 
primauté, 

( Pratique) Priorité d'hypolhè- 
que ; c’est le droit qu'a un créancier 
hypothécaire , le premier inscrit , 
d'etre payé sur le prix d’un immeu- 
ble de son débiteur avant les créan- 
ciers inscrits après lui. ' 

(Assemblées délibérantes) Prio- 
rilé s'emploie aussi pour désigner 
Vavantage qu'obtient un projet, un 
discours, d’ètre entendu ou discuté 
avant un autre. , 

PRISE, s. f, du latin prensus , 
Participe de prendere , contraction 
de prehendere , dont on a fait pren- 
dre, prins et pris, 

(Art milit. ) Ce mot s'applique 
généralement à tout ce qu’on prend 


PRE 


à la guerre par la voie des armes. La 
prise une ville, dune place, de la 
contrescarpe , de Partillerie , des ba- 
gages. d’un général , etc. 

Prise d'armes ; ce terme est en 
usage pour exprimer la rébellion des 
sujets contre leur souverain, 

(Marine ) Prise se dit aussi des 
vaisseaux pris sur Pennemi , ou trou- 
vés en contravention aux lois de la 
neutralité. 

Faire une ou plusieurs prises ; 
cest prendre un ou plusieurs vais- 
seaux ennemis. 

Amariner une prise ; c’est pren- 
dre possession d’un vaisseau pris. 

Un bätiment est ou n'est pas de 
bonne prise ; cela signifie que le 
tribunal institué chez les différentes 
nations pour prononcer sur la vali- 
dité de la prise, a jugé en faveur 
des capteurs ou des capturés. 

Parts de prise ; C’est la partie du 
produit de la vente du vaisseau pris 
ét de sa cargaison, qui revient aux 
officiers et aux matelots des vaisseaux 

reueurs, selon leur grade , et d’après 
ke lois relatives aux prises. 


Conseil des prises ; c’est le nom 
d’un tribunal institué en France 
pour juger de la validité des prises. 

( Pratique) Prise à partie ; c’est 
un moyen extraordipaire accordé à 
une partie contre son juge, foutes 
les fois qu’il agit per fraudem , gra- 
liam , inimicilias aut sordes ; ainsi 
que s’expliquent les jurisconsultes. 

Prise d'eau ; c’est l’action de dé- 
tourner une certaine quantité d’eau 
d’une rivière, d’un ruisseau, d’un 
étang, etc. par des saignées ou autre- 
meut, soit pour arroser des terres , 
soit pour d’autres usages. Il n’y a 
que le propriétaire qui puisse faire 
une prise d'eau, ou un autre, de 
son consentement. 

( Pharmacie ) Prise se dit aussi , 
en parlant de médicamens et de 
drogues , de la dose qu’on prend en 
une fois. 

( Monnoies ) Prise d'essai; on 
eppelle ainsi dans le monnoyage le 
morceau de monnoie que l'officier 
des monnoies fait couper de quelques 
pièces nouvellement fabriquées, et 
d’autres pieces de mème valeur qui 
ont cours , pour juger leur titre , et si 
elles sont de bon aloi. 


PR A 173 


PRISMATIQUE , adj. de PRIS- 
ME. Voy. ce mot. 


( Physique ) I se dit de tout ce 
qui a la figure d’un prisme , ou de ce 
qui a quelque rapport au prisme. 

Verres prismatiques ; ce sont les 
solides de verre dont on se sert pour 
séparer les rayons de lumière, lurs- 
qu’on veut faire des expériences sur 
les couleurs. 

Couleurs prismatiques ; ce sont 
les rayons colorés que fait apercevoir 
un prisme , au travers duquel on fait 
passer un jet de lumière solaire. 

( Cristallographie) Cristal pris- 
malique ; c’est celui qui a la forme 
d’un prisme droit ou oblique , et 
dont les plans sont inclinés entr’eux 
de 120 deg. ; Le carbonate de chaux 
prismatique , le feld-spath pris- 
malique. 

PRISME , s. m. du grec mpiouz 
( prisma ) , dérivé de mpi£w ( prizo ), 
scier , Couper : ce qui.est coupé , 
sCié. 

( Géom. ) Solide engendré par le 
mouvement dune figure rectiligne , 
qui glisseroit toujours parallèle à elle- 
même le long d’une ligne droite, 

Si la figure décrivante est un trian- 
gle , le prisme s’appelle alors prisme 
triangulaire ; si la figure est un car- 
ré, le prisme s’appelle prisme qua- 
drangulaire. ‘ 

Par la génération du prisme, il 
est évident que ce solide a deux bases 
égales et parallèles, que son contoui 
est composé d’aufant de parallélo- 
grammes qu’il y a de côtés dans la 
figure décrivante ou la base ; qu'enfin 
toutes les sections du prisme paral- 
leles à sa base , sont égales, 

Tous les prismes sont entreux en 
raison composées de leurs bases et de 
leurs bauteurs. Les prismes dont les 
bases sont égales sont par conséquent 
entr’eux comme leurs hauteurs ; si 
ceux dont les hauteurs sont égales 
sont entr’eux comme leurs bases, les 
prismes semblables sont entreux 
comme les cubes de leurs côtés homo- 
logues, er aussi comme les cubes de 
leurs hauteurs. 

( Dioptrique) Prisme est aussi le 
nom d’un solide transparent , qui à 
la figure d’un prisme triangulaire ; 
c’est-à-dire , que ses deux extrémités 
sont deux triaugles égaux , parallèles 


174 PRO 
et semblablement situés, et les trois 
autres faces, qui en terminent le 
contour, sont des parallélogrammes 
tès-polis, qui s’étendent d’une ex- 
trémité à l’autre. 

à à SL 

Ce solide peut être de verre, 
d’eau , de glace , etc. , pourvu que la 
matière dont il est formé soit trans- 
parente ; il sera propre aux usages 
auxquels il est destiné. 

On se sert de prismes pour faire 
plusieurs expériences tres-curieuses 
sur la lumiere et sur les couleurs, et sur- 
tout pour démontrer que la iumiere 
est un corps hétérogène , composé de 
ylusieurs rayons colorés, tels que le 
rouge , l’orangé , le jaune , le vert, le 
bleu , Pindigo et le violet, avec tou- 
tes les couleurs intermédiaires. 

PRIVATIF, IVE , adj. du lat. 
privalivus, fait de privo , frustrer , 
dépouiller, priver: qui marque pri- 
vation, 

( Grammaire) La langue fran- 
coise a plusieurs particules, préposi- 
tions et additions qui sont privali- 
ves,commein,ir, dé, é et ex: tn- 
solvable , incorrigible, impratica- 
ble, irrévocable, décoloré, de- 
SUITIOIL, ÉNETVCF , ex-jésuile. 

LA fait souvent le même effet 
dans la langue grecque, comme dans 
athée , acéphale , sans dieu, sans 
tète. 

(Algèbre) Quantité privative est 
la meme chose que guanlilé néga- 
tive, par opposition à quanlilé posi- 
tive ou aflirmative. 

PRIVILEGE , s. m. du latin pri- 
vilegium , formé de privalus , parti- 
culier , et de lex, legis, loi ; loi par- 
ticulière. 

( Pratique) Avantage accordé à 
quelqu'un à l’exclusion des autres. 

Créanciers privilégiés ; ce sont 
ceux qui ont le droit d’étre payés 
avant d’autres. Ce droit leur est don- 
né par Ja loi, à cause de la nature 
de leur créance. D’où il résulte que 
Pordre des priviléges ne se règle point 

ar la date de Pobligation , mais par 
É faveur de la cause. T'els sont les 
frais d’enterrement, le paiement des 

impôts, les loyers. 

PROBABILITE , s. f. du lat. 
 r6babilitas , fait de proba , preuve, 
et d’habilitas, disposition, facilité 


PRO 


pour une chose : ce qui peut étre 
prouvé; vraisemblance, apparence 
de vérité. 

(/Hathémal.) La probalilité est 
définie par Locke, la convenance ou 
la disconvenance apparente de deux 
idées , appuyée sur des preuves qui 
ne sont pas susceptibles de démons- 
traüor mathématique , mais qui en 
onf ordinairement toute la force. 

Les séomètres modeines ont appli- 
qué leur calcul à évaluer les degrés 
de probabilité, et pour cela ils ont 
regudé la certitude comme un tout, 
et les probabilités comme les parties 
de ce tout. En conséquence, le juste 
degré de probabilité d’une proposi- 
tion, leur a été exactement connu, 
lorsqu'ils ont pu dire et prouver que 
cette probabilité valoit un demi, un 
tiers, un quart de la certitude. Dans 
Pusage ordinaire, on appelle pro- 
bable , ce qui a plus d’une demi-cer- 
üitude ; vraisemblable, ce qui a 
surpasse considérablement; cerlaine, 
qui touche à la certitude entière. 
Au dessous de la demi-certitude ou 
de Pincertain , se trouvent le soupçon 
et le doute, qui se terminent à la 
certitude de la fausseté d’une propo- 
sition. 

Les sources de probabilités sont 
de deux espèces : 10. les probabili- 
tés tirées de la considération de la 
nature même, et du nombre des 
causes ou des raisons qui peuvent 
influer sux la vérité de la proposition 
dont il s’agit; 20. les probabilités 
fondées sur lexpérience du passé, 
qui peut nous faire tirer avec con- 
fiance des conjectures pour Pavenir, 
lors du moins que nous sommes assu- 
rés que les mêmes causes qui ont 
produit le passé, existent encore, et 
sont prêtes à produire lavenir. 

A ces deux principes généraux de 
probabilité, on en peut joindre de 
plus particuliers , tels que légale pos- 
sibilité de plusieurs évèenemens, la 
connoissance des causes, le témoi- 
gnage , l’analogie et les hypothèses. 

Quand on est assuré qu'une cer- 
taine chose ne peut arriver qu’en un 
certain nombre déterminé de ma- 
nicres, ef qu’on sait, où qu'on sup 
pose que toutes ces’manières ont une 
égale possibilité, on peut dire avec 
assurance que la probabilité qwelle 


PRO 


arrivera d’une telle facon , vaut fant , 
ou est égale à autant de parties de la 
certitude, Lorsqu'on jette un dez au 
hasard , la possibilité est égale pour 
chacun des six points dont il est com- 
posé; il y a donc six probabilités 
égales, qui, toutes ensemble, font 
la certitude; ainsi, chacune estune 
sixième partie de cette certitude. Ce 
principe, tout simple qu’il paroit , 
est infiniment fécond ; c’est sur lui 
que sont formés tous les calculs que 
Von a fait et que lon peut faire sur 
les jeux de hasard , sur les loteries, 
sur les assurances , et en général sur 
toutes les probabilités susceptibles 
de calcul, C’est sur ce principe , joint 
à l’expérience, que lon détermine 
les probabilités de la vie humaine, 
ou du tems qu'une personne d’un 
certain âge, peut probablement se 
fatter de vivre, ce qui fait le fonde- 
ment du calcul des rentes viageres, 
des tontines, etc. Consultez Les es- 
sais sur les probabilités de la vie 
humaine ; de M. Desormaur ; 
l'analyse des jeux de hasard, de 
M. de Montmord , etc. 


PROBLEME, s. m. du grec æp6- 
£xnuz (probléma), proposition , 
fait de mpoÇarne on) , pro- 
poser, dérivé de Çzx1œ ( ballo), je- 
ter: proposition dont le pour et le 
contre se peuvent également sou- 
tenir. 


(Philosophie) Probléme se dit 
en philosophie , d’une proposition 
par laquelle on demande la raison 
d’une chose qui west pas conue. 
Probléme d’'Aristote. 


( Mathémat.) En mathématique, 
probléme est une proposition par la- 
quelle il est demandé qu’on fasse une 
certaine opération, suivant les règles 
des mathématiques, et qu’on démon- 
tre qu’elle a été faite. 

Probléme des trois corps ; on 
donne ce nom à un probléme fa- 
meux , fort agité, dans le siecle der- 
uier, par les géomètres, et dont voici 
l'énoncé : trois corps étant lancés 
dans Le vide, avec des vitesses et 
suivant des directions quelcon- 
ques, et s’altérant en raison du 
carré de leurs distances, trouver 
les courbes décrites par chacun de 
ces trois corps. On voit que la solu- 
ion de ce probléme sert à trouver 


PRO 175 
Peffet de l'attraction des planètes ies 
unes sur les autres. Si on pouvoit le 
résoudre rigoureusement, on avance 
roit beaucoup par ce moyen Pastrono- 
mie physique; mais jusqu’à présent , 
et dans l’état où l’on est aujourd’hui, 
il ne paroit possible de le résoudre 
que par approximation, en suppo- 
sant qu'un des corps attirans soit 
beaucoup plus gros que les deux 
autres, 

MM. D’Alembert, Euler et Clai- 
raut , ont trouvé une solution de ce 
probléme. 

( Géom.) Probléme plan ; cest 
un problème qui se réduit à une 
équation du deuxième degré, 


(Astron.) Probléme de Kepler ; 
c’est un problème qui consiste à 
trouver le lieu d’une planete dans 
un tems donné. Ilest ainsi appele, 
parce que Kepler est le premier qui 
Pait proposé. 

PROBOSCIDE , s. f. du grec 
mpoGosuic. ( proboskis ), la trompe 
d’un éléphant. Terme d’hist. nalu- 
relle , et de blason. 


PROCATARCTIQUE , adj. du 
grec mpoxarTaprixos (prokatarlikos), 
formés de æpo (pro), devant, de 
xatà (kala), au dessus, et d’3p- 
xomaæ (archomaiï), commencer : 
primitif, qui précède. ' 

(Héd.) On donne cette épithète 
aux causes manifestes des maladies 
qui agissent les premitres et qui mei- 
tent Les autres causes en mouvement. 


PROCÉDÉ, s. m. du lat. pro- 
cedo , aller au delà , s’avancer , 
fait de pro , au delà , et de cedo, 
passer , venir: manière d’agir. 

( Arts chimiques ) Procédé se 
dit de la méthode qu’il faut suivre 
pour faire quelque opération. 

PROCEDURE, s. f. même ori- 
gine que PROCEDER, 


( Pralique ) On comprend, sous 
la dénomination de procédure , tous 
les actes relatifs à l’instruction et à 
expédition d’un procès : procédure 
civile , procédure criminelle. 

PROCES, s. m. du lat. processus, 
fait de procedo , aller, se porter 
en avant, 

( Pralique ) Diflérend eu contes- 


176 PRO 


tation que dés particuliers ont entre 
eux sur des objets litigieux. 

Procès , dans un sens plus étroit , 
se dit au barreau , d’une contestation 
jugée en première instance, apres 
une instruction par écrit sur appoin- 
tement. Le procès, suivant cette 
derniere définition, dilfere de l’ins- 
tance. 

Procès - verbal; c’est un acte 
dressé et attesté par des officiers de 
justice, et dans lequel ils énoncent 
de circonstances et dépendances d’un 
fait , etc. 

( Anat.) Procès se dit en ana- 
tomie, de ce qui saille, de ce qui 
avance. Les procès ciliaires , etc. 

PROCELEUSMATIQUE, s. m. 
du grec mpoxéneuauarixos ( proké- 
leusmatikos ) , formé de æpo (6e) £ 
au-devant , et de xéaevoux ( kéleus- 
ma), génit. nenéuouarTos ( keleus- 
matos ), cri d'encouragement des 
matelots, dérivé de xeneüw (kéleud), 
exhorter. 

( Poésie gr. et lat. ) Pied de vers 
grec ou latin, composé de quatre 
brèves. Il étoit ainsi appelé, parce 
que le vers proceéleusmatique étoit 
employé, à cause de sa rapidité, à 
exhorter les matelots, 

PROCHRONISME, s. masc. du 
grec æpo (pro), auparavant , et de 
xpéves (chronos), tems : avance- 
ment de tems. 

(Chronologie) Erreur de chrono- 
logie, qui consiste à avancer la date 

un évenement, Il est opposé à PA- 


RACHRONISME. Foy. ce mot. 

PROCLAMATION, s.f, du lat. 
proclamatio , fait de pro , devant , 
en présence, et de clamo, publier: 
publication solennelle ; action par 
laquelle on proclame. 

PROCOMBANT, TE, adj. du 
lat. procumbo , se coucher. 

(Botan.) Tige procombante ; 
c’est une tige tombante sur terre , 
comme par débilité, de manière à 
ne la toucher qu’en partie. 

PROCONSUL ,s. m. du lat. pro- 
consul, fait de pro, pour, au lieu 
de, et de consul, consul. 

(Econ, polit.) Celui qui, chez 
les Romains, gouvernoit certaines 
grandes provinces avec l’autorité de 
consul. 


PRO 
PROCTALGIE , s.,f. du grec 


mpœxrec (proclos) , le fondement , 
et d’änyoc (algos), douleur, 
(Med. ) Douleur du fondement 


ou de l’anus, 


PROCURATION, s. f. du lat, 
procuralio , fait de pro, pour , et 
de curo , veiller, avoir soin. | 

(Pratique) Acte por lequel nous 
chargeons un autre de faire quelque 
affaire pour nous. 

PRODITOIREMENT , adv. du 
lat. proditor, traitre , de prodeo , 
divulguer. 

(Pratique) Proditoirement , ou 
trahison ; il n’est d’usage qu’en 
matiere criminelle , où il s’agit d’as- 
sassinat : il a tué prodiloirement. 

PRODROME , s. m. du grec #p3 
(pro) » devant , et de dpôuoc ( dro- 
71105 ), Course : avant-coureur. 

(Liliérat.) Les savans donnent 
le nom de prodrome à un écrit qui 
en précède un autre qui doit pa- 
roitre dans la suite ; qui est l’avant- 
coureur d’un ouvrage, l'essai et l’i- 
dée qu’un auteur donne d’avance à 
son entreprise, 

PRODUCTION, du lat. produc- 
lo ; fait de prodeo , divulguer, faire 
paroitre : ouvrage , ce qui est produit. 

( Lillérat. ) Production se dit 

es ouvrages de lart et de l’esprit, 
aussi bien que des ouvrages de la 
nature. s 

(Ænat.) Production, en anato- 
mie , se prend quelquefois pour pro- 
longement. 

Productions ciliaires ; le. mé- 
sentère est une production du pé- 
riulourie. 

( Pratique) Production se dit 
aussi de tous les titres, papiers ou 
procédures qu’une partie produit en 
Justice , pour appuyer sa demande ; 
mais plus particulièrement des pièces 
d’un procès qui sont mises au greffe 
ou entre les mains des rapporteurs 
quand les affaires sont appointées. 

PRODUIT , s. m. et adj. du lat. 
producere , produire , engendrer. 

(Agricult.) Produit d’une ferme, 
d’une terre ; C’est ce qu’elle rapporte 
en argent, en denrées, etc. 

Produit territorial ; c’est la va- 
leur de ce que produit un pays, an- 
pée commune, 


( Chimie) 


PRO 

(Chimie) Produit, en chimie, 
est le résultat d’une opération, Lors- 
qu’on est parvenu, par l'analyse, à 
séparer les composins d’une subs- 
tance quelconque, ces composans, 
isolés, s'appellent produits. 

(Ærithimét.) Produit est aussi le 
résultat de deux nombres multipliés 
Fun par Pautre, 

PROEGUMENE , adj. du grec 
mponyoumérac ( proégoumenos ), fait 
de rrponyoüpas ( proégoumat), de- 
vancer , précéder, 

(Méd.) On appelle ainsi la cause 
éloignée des maladies, appliquée au 
corps, comme le tempérament, la 
pléthore, la cacochimie. 

PROEMINENT , TE, adj. du 
lat. pro, devant, au dessus, et de 
emiueo , Sortir, s'élever; qui est plus 
en relief que ce qui l’environne. 

(-Æuat.) Le front est proémninent 
dans le visage de l’homme, 

PROËMPTOSE , s. f. du grec 
æpo (pro), devant , et d’eumimruw 
(empiplo), tomber, survenir : ce 
qui survient trop tot. 

(Æstronom. chronol.) On dit 
qu’il y a promptose en équation lu- 
naïre , quand la nouvelle lune arrive 
un jour plutot qu’elle ne devroit, 
suivant le cycle des épactes. On est 
alors obligé de changer d’un jour la 
suite des épactes d’un siècle ; comme 
les nouvelles lunes avancent d’envi- 
ron un jouren 312 ans, par rapport 
au cycle de 19 ans, ce changement 
d’épacte se fait de 300 ansen 300 ans, 
sept fois de suite ,et après cela au bout 
de 400 ans seulement. Il est opposé 
à métemptose ou équation solaire , 
qui fait arriver les nouvelles lunes 
un jour plus tarû, quand on sup- 
prime une bissextile. . 

PROFECTICE , ad). du lat. pro- 

fectitius , fait de proficiscor, venir 
de: qui vient de, qui tire son ori- 
gine de. 

(Pratique) Biens profectices; ce 
sont ceux qui viennent de la succes- 
sion directe du père, de la mère et 
des autres ascendans. Ils sont oppo- 
sés aux biens ADVENTICES. F. 
ce mot. 

PROFIL ,s. m. Les latins se sont 
servi du mot f?/urm à peu près dans 
Ja mème signification, On a dit au- 

dome IL. : 


PRO 177 


trefois porfil. Les Italiens disent pro- 
Jilo , et les Anglois profile. 

(Architect. ) Profil se dit de la 
figure d’un bâtiment , d’une fortifi- 
cation , ou d’une construction où l’on 
à marqué les hauteurs, largeurs et 
épaisseurs, c’est-à-dire , les lignes 
qui paroitroient, si on avoit coupé à 
angles droits le bâtiment, depuis le 
comble jusqu'aux fondemens. fo. 
SECTION , ORTHOGRAPHIE , 
COUPE. 

(Peinture) On appelle générale- 
ment profil, l'aspect que présentent 
les contours d’un objet vu de coté ; 
mais, dans l’art de la peinture, ce 
terme est plus particulièrement ap- 
pliqué à la tête, vue de manière À 
apercevoir la moitié du visage, Le 
mot profil emporte même tout seul 
cette signification , en sorte que lors- 
gw’on dit : Le profil de cet homme a 
un grand caraclère ; on entend par- 
ler du caractère de son visage où de 
sa tête, vue à moitié. 

. On peut penser que le profil appar- 
hent aux premiers essais de lart, 
parce que Pombre en présente le mo- 
dèle ; cependant , s’il en faut croire 
le témoignage de Pline, cette ma- 
nière de peindre fut inventée par 
Apelle, pour dérober une diflormité 
dAntigone, l’un des généraux d’A- 
lexandre qui n’avoit qu’un œil. 

PROFONDEUR, s. f, du lat. 
Profundum, gouffre, abime : ce qui 
est haut , élevé. 

( Physique ) L'étendue dune 
chose, depuis la surperficie jusqu’au 
fond. : 

La profondeur est la distance la 
plus courte d’un point de la surface 
inférieure, à un point de la surface 
supérieure , ou une ligne droite tirée 
perpendiculairement de la surface su- 
périeure à la surface inférieure, 

( Géom.) Profondeur est encore 
une des trois dimensions du corps 
géométrique. On lappelle autrement 
HAUTEUR. 7, ce mot. 

PROGNOSTIQUE , adj. et s. Z, 
PRONOSTIQUE. 

PROGRAMME , s. m. du grec 
æpo (pro), auparavant, et de ypauux 
(g'amma), écrit: ce quiest écrit 
auparavant. 

. (Zitiéral. Inctruction publique ) 
Ecit par lequel on FRaURes Le sujet 

L 


158 PRO 


d'un ouvrage, de quelque exercicé 
public, d'un spectacle , d’un bal 
let ,ete. qui en contient à peu près 
Je sujet, ou ce qui est nécessaire pour 
l'entendre. 

PROGRESSION, s. f. du lat. 
progressio ; fait de pro , en avan A 
et de gradior, marcher : mouvément 
en avant. 

(Mathémat.) Progression, en 
mathématiques ,; est une suite de 
termes en proüpoi tion continue, C’est- 
àa-dire , dont chacun est taoyen entre 
celui qui le précède et celui qui le 
suit, 7: PROPORTION. 

Progression arühmélique ; c’ést 
celle qui se connoit par la soustrac- 

tion , C'est-à-dire , celle dont chacun 
des termes surpasse celui qui le pré- 
cède ,où en ést surpassé d’une quan- 
tité constante, qui est la même pour 
tous , et que Pon appelle différence; 
par exemple, cette suite = 1,359, 
# , 9: où chaque ferme est Snrpassé 
“par la même quantité 2. La marque 
= quiprécède, est destinée à avertir 
qu'en énonçant la progression, on 
doit répéter chaque terine, ex cepté 
je premier et le dérnier; en cette Mar 
nière : r'ést À 3, commé 3 est à » , 
somme est à 7, Etc. 

Progression géomélrique ; c’est 
celle qui se connoit par la division ;, 
Cest-x-dire ,; cellé où chacun des 
iéxmes contient celui qui le précède , 
ou est contenu-en lui le même nom” 
bre de fois, par exemple = 5: 3 
guitar 2287 7 CRC. Ce nombre de 
Sois est cé qu'on appelle la raison de 
la progressioll, F. RAISON. 

Laindrque = à ici Ja mème signi- 
fication que dans la progression 
arithineliyjue. 

( Husique) Progression , eù fer- 
nes de musique , est une EE 
continue , prolongée au-delà de trois 
ferures. Les suites dintervalles égaux 
sont toutes En progressions ,et cest 
én identifiant les termes voisins des 
différentes progressions , qu’on par- 
s'ent à completter échelle diatonique 
et chromatique, au moyen du tem- 

érament. 

PROJECTILE , S m. du lat, 
pro, en avant, el de jacio, jeter : 
ce qui est jeté en avant. 

(Mécan.) Projectile se dit, en 
inécanique , d’un corps pesant, qui, 


PRO 


avant reçu un mouvement ot une 1m 
pression ; stivant une direction quel- 
conque , par quelque force exteine 
qui jui à élé imprimée, est aban- 
douné par cette force , et laissé à lui- 
ième pour continuer sa course: 
elle est une pierre jetée avec la 
main où avec une fronde ; une fleche 
qui part d’un arc, un boulet qui part 
d’un canon , etc. 

Les philosophes ent ëté fort em- 
batrassés sur la cause de la continua 
tion du mouvement des projectiles ; 
C'est-à-dire ;:sur la ratson pour la- 
quelle ils continuent x se MOUVOIT s 
après que la première cause à cessé 
dagir : c'est un principe avoué au 
jourd’hui qu'un projectile , mis 
en mouvement ;, continueroit à se 
mouvoir éternellement en ligne droi- 
te, et avec une vitesse toujours uni 
forme , si la résistance du milieu où 
il se meut, etl'action de la gravité s 
naltéroient son mouvement pri- 
mitif, 

La théorie du mouvément des 
projectiles , est le fondement de 
cette partie de l’art militaire, qu'on 
appelle LE JET DES BOMBES et 
BALISTIQUE. #7. ces mots. 

PROJECTION , 5. f. même on- 
gine que PROJECTILE. ’ 

(Mécan. ) L'action d imprimer du 
mouvement à un projectile. . 

Projection perpendiculaire; celle 
où la force met le projectile eu moi 
vement à une direction perpendicu- 
laire à l’horizon. 7 

Projection horizontale, celle où 
là force a uhe direction horizontale. 

Projection oblique, celle où la 
direction de la force fait un anglé 


- oblique avec l’horizon. 


Angle d'élévation du projeclile ; 
C’est l'angle que fait la ligne de pro- 
ection avec l'horizon. 

(Perspective) Projection se it 
aussi de la représentation ou l’appa- 
rence d’un objet sur le plan perspéc- 
tif ou le tableau. 

Projection d'un point; c’est là 

oint où le plan du tableau est cotipé 
par le rayon visuel qui va du point à 
l'œil, Par cette définition, on peut 
entendre aisément ce que c’est que 
la projection d’une ligne , d’une sux* 
face ou d’un solide: ; 


PRO 

{ Géographie ) Projection de fa 
sphère sur un plan; cest la repré- 
sentation des diftérens points de la 
surface de la sphère , et des cercles 
qui y sont décrits, telle qu’elle doit 
paroitre à un œil placé à une cer- 
taine distance , et qui verroit la 
sphère au travers d’un plan traus- 
parent , sur lequel il en rapporteroit 
tous les points. 

La projection de la sphère se di- 
vise ordinairement en o7thographi- 
que , et en stéréographique. 

Projection orthographique ; c’est 
celle où la surface de la sphère est 
représentée sur un plan qui la coupe 
par le milieu , Pœil étant placé ver- 
ticalement à une distance infinie 
des deux hémispheres, 

Projection, steréogruphique ; 
c’est ceile où la siiace de la sphere 
est représentée sur le plan d'un de 
ses grands cercles, l'œil étant supposé 
au pole de ce cercle. 

Ban guomonique ; cest 
celle où l’on suppose l’œ1i au centre 
de la Spkère, Tous les grinds cércies 
y sont pdr conséquent des lignes 
droites, et les petits cercles des lignes 
courbes. : 

PROLEGOMENES , s. m. du 
grec #po (pro ). auparavant, et .de 
xéye (lego), dire : ce qui est dit 
auparavaut, ce qui précède. 

(Didactique ) Discours ou traités, 
en forme de prélaces, qui sont placés 
à la tête d'un livre, et qui contien- 
nent les choses les pius nécessaires à 
intelligence des maticres qui y sont 
traitées, fs 

PROLEPSE , s. m. du grec #p6- 
anlre (prolépsis ), anticipation. 

(-Ælocut. ) Figure de rhétorique 
convenable à la preuve ; par laquelle 
cn prévient et on réfute d'avance les 
objections que l’on pou:roit essuyer. 

PROLEPTIQUE , adj. même 
origine que PROLEPSE. 

(Hé. ) Epithète que l’on donne 
à une fiëvre dont les paroxysmes re- 
viennent plus promptement qiils ne 
feroient s'ils étoient réguliers ; c’est- 
à-dire, dont chaque accès revient 
plutôt que le précédent. 

PROLETAIRES, sm. du latin 
proletarius, fait de proles , race , 
lignée : qui net propre qu’à faire 
dés enfans, 


P KR © 179 

(CHist. rom. ) On dofnoit ce nom 
à la sixième ét dernivre classe du 
peuple romain , laquelle comprénoit 
les pauvres citoyens de la république, 
On jes nommoit ainsi; comme n°’6- 
fant utiles à la république qué par 
les enfans qu’ils fournissoient 
la vuerre. 6 à 

PROLIFERE , adj. du lat, pro- 
lifer, fait de proles ; enfant, petit, 
produit ; et de fero , porter: qui porte 
un fruit. 

( Botan.) Fleur prolifère ; c’est 
une fleur du disque de laquel'e nais- 
sent une ou plusieurs autres fleurs. 

Lorsque le produit de la fructifi- 
cation, au lieu d’étre une fleur est 
seulement un pédoncule où rameau 
feuillu, la fleur prolifère est dite 

frondipare. 

PROLIFIQUE , adj. du lat, pro= 
lificus, Tait de proles , race, en- 
ant, et de facio, faire : qui a la 
force on la vertu d’engendrer, 

(Hed.) Il se dit des hommes, 
des animaux, de leur semence Let 
des remèdes qui fortifient les parties 
natureïles , qui augmentent la se- 
mence et l’animent, 

PROLIXE , adj. du lat. prolixus, 
allongé, 

( Art. oral.) Ilne se dit propre- 
ment que des discours, des harangues 
et de Ceux qui les font. Un discours 
prolixe éstun discours ennuyeux. 
Cet. homme écrit purement, mais 
il est prolixe dans ses discours. 

PROLOGUE, s. m. du grec 
(pro ); avant, et de x4yo ( légo,), 
dire : discours qui précède. 

(Art dramat.) Prologie se dit 
ordinairement &@’un ouvrage qui sert 
de prélude à une piece dramatique. 
Les anciens introduisoient dans leurs 
prologues, quelquefois un seul acteur, 
quelquelois plusieurs interlocuteurs. 

L'objet de cesprologues étoit &’ap- 
prendre aux spectateurs, on aux Lec- 
teurs , le sujet de la pièce, où de leur 
en faciliter Pintelligence ; ou quel- 
quefois de faire Papologie de l'auieur. 
On appeloit mème prologue Pacteur 
qui le récitoit, Le théâtre comique 
moderne fournit aussi quelques exem- 
ples de prolosues , dont le plus tugs- 
mieux est le prologue de l'Amphi- 
tion de Mokère ; mais Popéra fragre 

M 2 


po u£ 


180 PRO 


cois s’en est fait sous le régne de 
Louis XIV , un vestibule éclatant, 
dont le sujet est ordinairement élevé , 
merveilleux, ampoulé ; et la musique 
harmonieuse et brillante. 

Dans les opéra francois modernes, 
on a supprimé les prologues, parce 
qu'on a reconnu qu’ils nuisoient à 
l'intérêt de la pièce, et qu’ils ne fai- 
soient qu’ennuyer et impatienter les 
spectateurs qui ne les souffroient sou- 
vent que parce qu’ils n’osoient mur- 
murer contre les fadeurs dont ils 
ctoient pleins. 

( Poésie) L'usage des prologues 
s’est introduit dans le poëme didac- 
tique, et dans le poëme en récit : 
Lucrèce en a orné le frontispice de 
tous ses livres ; PArioste en à égayé 
ses chants ; Lafontaine joint très- 
sauvent de petits prologues à ses 
contes. 

PROLONGER,, v. act. du latin 
prolongo , étendre : faire durer plus 
fong-tems. 

( Géomélr. ) lrolonger, en ter- 
mes de géométrie, cest continuer 
une ligne , ou la rendre plus longue, 
jusqu’à ce qu’elle ait une longueur 
assignée, ou de manière qu’elle s’é- 
tende indéfiniment, 

( Marine) Prolonger une côte, 
ou une lerre ; Cest faire voile, et 
s’avancer ep mer, ensuivant, à une 
petite distance ; une route parallèle à 
une côte, où à une terre quelconque , 
qui court dans la même direction. 

Prolongerun vaisseau; prolon- 
er de long en long; c'est se ran- 
yer à côté de lui, et de très-près, 
dans un sens parallèle à la longueur 
de l’un de Pautre; ce qui a heu quel- 
auefois pour aborder un ennemi. 

PROMINENT , TE, adj. du lat. 
promineo , s'élever, être au dessus, 
s’'avancer, étre en saillie: qui s'élève. 

(Anat.) On a ainsi appelé lapo- 
physe épineuse de la dernière vertè- 
bre du col, parce qu’elle est longue, 
presque redressée, et fort saillante. 

PROMONTOIRE, s. m. du lat. 
gromontoriurn. 

( Géograph. anc.) Cap, pointe 
de terre élevée et avancée dans la 
mer, On dit plus ordinairement cap. 

PROMOTION, s. f, du lat. pro- 
rn0veo , fait de pro , en avaut, et de 


PRO 
moveo, pousser : l’action de pousser 
en avant, 


(Æ£conom. polit.) Action par la- 
quelie un prince élève, ou un parti- 
culier est élevé à une dignité, Le 
pape à faitune promotion de qua- 
dre cardinaux. Ces cardinaux , de- 
puis leur promotion. . ... 

PROMULGATION, s. f. du lat, 
promulgalio , fait de pro, en avant, 
à la tète, en face, en présence du 
peuple, etde mulgo , divulguer , pu- 
blier. 

(Econom. polit. ) Publicatiou 
des lois, faite avec les formalités 
requises. 

PRONATEUR, s. m. du latin 


pronus, penchant. 


(Anat.) Nom que Pon donné à 
deux muscles, dont action est de 
faire tourner la paume de la mair en 
bas; ils sont opposés aux SUPINA- 
TEURS. Foy. ce mot. 

PRONONCER, verb. act. du lat, 
pronuntiare , fait de pro. en face, 
devant , et dezunliare, proclamer: 
proférer hautement, 

(Peinture) Prononcer, dans le 
langage des arts d'imitation , c’est 
exprimer les apparences de la nature. 
Or prononce le trait, on prononce 
les formes, quand on rend le trait 
avec netteté , et les formes avec jus- 
tesse, et d’une manikre assurée. On 
dit aus:i que Pexpression , que l’eflet 
sont bien prononcés, quand lPex- 
pression est rendue sans équivoque, 
quand l’effet est fermement accusé, 
On dit encore qu’une touche est pro- 
noncée, lorsqu’elle donne aux imi- 
tations de l’art, le piquant, la vie, 
le caractère qu’elles doivent avoir. 

Un plafond, un tableau qui sera 

placé loin des yeux du spectateur, 
doit ètre prononce avec exagéra- 
tion, dans les formes , dans l’ex- 
pression, dans leflet. Un tableau 
qui doit être vu d’une distance 
moyeune, sera fièrement , fortement 
prononcé; un tableau de cabinet 
sera prononcé purement et avec pré 
cision. 
: PRONOSTIC, s. m. du grec æpo 
(pro), auparavant, d'avance , et de 
yswécaw (ginosko), juger, connoi- 
re : Jugement porté d'avance, 

(/Uéd,) Présage, prescience, ju- 


PRO 


gement qu'on fait de lévènement 
d’une maladie, par les signes qui 
Pont précédée , ou qui Paccompa- 
gnent. Il s'emploie aussi adjective- 
ment, et l’on appelle signes pro- 
nostlics, ceux qui dénotent et font 
conjecturer ce qui peut arriver de 
bon et de mauvais dans une mala- 
die, et mème dans la santé. 

PROPAGANDE, s.f. du lat. pro- 
pago , étendre , augmenter, répandre. 

(ist. ecclés.) On appelle ainsi , 
en sfyle de conversation, la congré- 
gation de propagandua fide, établie 
à Rome pour les affaires qui regar- 
dent la propagation de la foi. 

( Hist. d'Angleterre ) Sociélé 
de la propagande ; cette société Fat 
établie dans la Grande-Bretagne en 
1649, pour la propagation de la re- 
ligion chrétienne dans les pays du 
nouveau monde, qui appartiennent 
aux Anglois. Charles II la confirma 
en 1661, et Guillaume III lui don- 
pa, en 1701, une forme régulivre. 

-(Polit.) Propagande se dit aussi 
par extension de tonte espèce de 
doctrine, en mati-re de politique , 
qu'un gouvernement, où un parti 
cherche à répandre. à établir, 

PROPAGATION , 5. f. du latin 
propago, étendre, augmenter , ré- 
andre. 

{ Physique) Propagation de lu- 
nuère ; c’est ainsi que les physi- 
ciens appellent le moyen par lequel 
Ja lumière ou son action se propage , 
par lequel la lumière s’étend du lieu 
uù elle réside dans le lieu quelle 
éclaire. Soit qu'on pense avec Des- 
cartes et Huyghens, que la propa- 
sation de la lumière se fait par pres- 
sion; soit qu’on croie avec Newton 
quelle se fait par émission , il en 
résulte les mêmes phénomènes. 

Les deux opinions, il faut la- 
vouer, ne sont rien moins que dé- 
montrées; mais on peut resarder 
comme vraies lesassertions suivantes: 

La lumière se propage suivant une 
ligne droite , d’une maniere qui nous 
est inconnue, et les lignes droites , 
suivant lesquelles elle se propage , 
sont nommées ses rayons. Ce prin- 
cipe est le fondement de Poptique. 
Foy. OPTIQUE. 

Les rayonsde lumière se réfléchis- 
sut par un angle égal à Pangle d’in- 
cidence ; ce principe est le fondement 


PRO 187 


de toute la catoptrique. 7, CATOP- 
TRIQUE. 

Les rayons de lumière, qui pas- 
sent d’un milieu dans un autre, se 
rompent, de manière que le sinus 
d'incidence est, au sinus de réfrac- 
tion, en raison constante, Ce prin- 
cipe est le fondement de toute la 
dioptrique. #oy. DIOPTRIQUE. 

(Astron.) Propagution succes- 
sive de la lumière ; Cest ainsi que 
les astronomes désignent le tems que 
la lumière du soleil met à venir 
jusqu’à nous. Cet intervalle de tems 
est de 8’ 7’, dans les moyennes 
distances du soleil à la terre, 

Les éclipses des satellitesde Fupi- 
ter ont fait découvrir la propagalior 
successive de la lumière; celle-ci a 
fait découvrir à Bradley la cause 
de l’aberration, et aberration dé- 
terminée rigoureusement par les 0h- 
servations, a fait connoitre plus 
exactement l’effet qui devoit en ré- 
sulter pour les satellites de Jupiter. 

(Physiq.) Propagation du feu ; 
c’est le moyen par leqäel l’action du 
feu se propage, par lequel cette ac- 
tion s’étend dans le corps , soit pour 
les échauffer , soit pour les embrâser. 
(Foy. FEU.) Consultez le mémoire 
d’Euler, intitulé : Dissertalio de 
igne , 1738. 

Propagation du son : c’est le 
moyen par lequel le son se propage, 
par lequel le son s'étend du corps so- 
nore qui le produit dans le lieu où 
il se fait entendre, 

Le son emploie un tems tres-sen- 
sible à se propager, à se transmettre 
du lieu où il nait, dans le lieu où il 
se fait entendre, L'intervalle de ce 
tems est d’une seconde de tems poar 
173 toises (337 mètres). Consultez 
l2s mémoires de l’Académie des 
Sciences , année 1738. 

PROPAGINE ,s. f. du lat. pro- 
pago, propaginis ; provin de vigne. 

(Botan. ) Nom donné par quel- 
ques botanistes aux Corpuscules, par 
lesquels certaines plantes agames se 


reproduisent. 
PROPHETE . S. masc. du grec 
TPIDATHS ( prophétés), composé 


de mp0 (pro), d'avance, et de oaui 
( phémi) , dire : celxi qui prédit 
l'avenir, 

( Hist. juive) On appeloit pro- 
prement prophèles pumi les Hé- 


182 PrA.O 


breux , ceux qui, par inspiration di- 
vine , prédisoient l'avenir, où révé- 
Joient quelque vérité cachée aux 
hommes, 

(Hist. anc.) On appeloit aussi 
prophètes, parmi les peuples d’O- 
xient, certains devins attachés au 
culte des dieux, 

PROPHYLACTIQUE, subst, f. 
du grec mpoguaaxrTimoc (prophulak- 
tikos), fait de æpo ( pro ) devant k 
et de qguaxoce (phulasso ), garder, 
Conserver : qui préserve: 

( Hédec.) Partie de la médecine 
ui traite de la manière de conserver 
la santé, 

Prophy lactique est aussi adjec- 
tif, 

Indication prophy lactique ; c’est 
celle qui regarde la préservation de 
la santé. 

Cure prophylectique ; c’est celle 
qui préserve de certaines maladies 
ou qui en empêche le retour. 

Remèdes prophylactiques ; ce 
sont ceux qui entretiennent la santé 
et prévienuent les maladies. 

PROPLASTIQUE, adj. du grec 
mp0 (pro), qui marque antériorité , 
et de mrassucs (plaslikos), dérivé 
de æh&rsw (plasso), former: qui 
détermine, qui prépare les formes. 

( Zrchnol.) On appelle art pro- 
plastique , l’art de faire les moules 
dans lesquels on doit jeter quelque 
chose, 

PROPOLIS , s. f. du grec #pù 
(pro), devant , et de ré: (polis), 
ville : devant la ville. 

(Hisl, nat.) Terme emprunté du 
grec, qui sert à désigner une cire 
rouge dont les abeilles bouchent les 
fentes de leurs ruches, Il signifie lit- 
téralement , ce qui csl avant la 
ville, parce que les abeilles s’en ser- 
vent pour fermer Pentrée de leurs 
alvéoles, 

PROPORTION, s. f. du lat. pro- 

orlio, convenance et rapport des 
parties entre elles, et avec leur tout, 

( Peinture , sculpture ) Les pro- 
portions dansila peinture et dans la 
sculpture, sont établies sur les mesu- 
res observées et comparécs. Elles sont 
relatives à un objet considéré seul , 
et à ce même objet comparé à d’an- 
tres, Elles sont ençore relatives, dans 


’ 


PRO 


la peinture, à Péloignement où le 
peintre suppose l’objet qu'il imite ; 
c’est la perspective qui règle cette 
sorte de proportion. 

Pour faire connoitre les propor- 
tions de Fhomme , et pour leur don- 
ner une base fixe , on a choisi certai- 
ues parties du corps lui-même pour 
niesulres, 

La téte ou la fare, ont été celles 
que les artistes ont préférées, 

On mesure donc dans la peinture 
et dans la sculpture, toutes les di- 
mensions de la figure humaine , par 
longueurs de tèle ou par longueurs de 
face. 

La mesure appelée tête est la lon- 
gueur d’une ligne firée perpendicu- 
lairement du sommet de la tête au 
dessous du menton. 


La mesure appelée face, est une 
ligne perpendiculaire tirée de la 
sommiié du front seulement, au des- 
sous du menton. 

On partage la tète en cinq divi- 
sions, et la face en quatre, Comme 
ces divisions ne sont paségales entre 
elles, on se sert des plus petites pour 
mesurer les parties du corps et des 
membres qui forment de plus petites 
divisions. 

Par exemple, on mesure quelques 
parties subdivisées du corpshumain , 
par des longueurs de nez, 

La division ou mesure du corps en- 
tier, par faces, est plus favorable 
à l'exactitude géométrale, que la di- 
vision par tètes ; parce que la face 
étant une mesure moins grande, se 
prète davantage aux subdivisions 
dont on à besoin. 

Les anciens ont, pour l’ordinaire, 
donné huit fetes à leurs figures , quoi- 
que quelques-unes n’en aient que 
sept ; mais Pon divise ordinairement 
la figure en dix faces; savoir, depuis 
le sommet de la tête jusqu’à la plante 
des pieds. 

La face se divise en trois parties 
égales : la première contient le iront ; 
la seconde, le nez; la troisième, la 
bouche et le menton. 

L'homme étendant les bras,-est 
aussi large qu’il est long. 

Les deux bouts des mamelles et 
la fossette d’entre les clavicules de la 
femme, font un triangle équilatéral 
parfait, 


PROD 


(Archit. ) En architecture , C'est 
la justesse des membres de chaque 
partie d’un bâtiment , et la relation 
des parties au tout. 

(Haihiémal.) Proportion en ter- 
mes de mathématiques, est l'égalité 
de deux ou de plusieurs rapports. 
Comme on compare deux grandeurs 
d’où résulte un rapport ou une rai- 
son; aussi lon peut comparer deux 
rapports d’où résulte une proportion, 
lorsque les rapports comparés, ou ce 
qui est Ja même chose , leurs expo: 
sans se frouveut égaux. 


Chaque rapport ayant deux termes, 
la proportion en à nécessairement 
quatre. Le premier et le dernier sont 
nommés extrêmes; le second et le 
lroisième, moyens. La proportion, 
présentée sous cette forme, est dite 
discrelte. Si les deux moyens sont 
égaux, on peut supprimer l’un ou 
Jautre, et la proportion w’offie plus 
que trois termes ; mais alors celui du 
milieu est censé double et appartenir 
aux deux raisons, à la prémière 
comme conséquent , et à la seconde 
comme antécédent; en ce dernier 
cas , la proportion prend le nom de 
continue, et c’est une véritable PRO- 
GRESSION. 7, ce mot. 

Proportion arithmétique ; c’est 
celle dans laquelle on compare les 
termes des rapportss relativement à 
leur différence. Liane AT, 
15 , 16, forment une, proportion 
arithmétique , parce que la différence 
3 , des deux premitres, est la même 
que celle des deux dernières, 

Proportion géométrique ; c’est 
celle dans laquelle les rapports ont le 
méme quotient, Les quatre quantités 
3,0, 4, 12, forment uneproportion 
géométrique, parce que 3 est contenu 
dans 9 , autant de fois que 4 est con- 
tenu dans 12, c’est-à-dire, 3 fois. 

Proportion harmonique : cest 
une troisieme espèce de proportion , 
qui se forme des deux précédentes en 
cette sorte : si trois nombres sont 
tels que le premier soit au troisième, 
comme la différence du premier et 
du second est à la différence du se- 
cond et du troisième , cestrois nom 
bres-sont en proportion harmoni- 
que. Ainsi ,lesnombres 1,2,53,6, 
sont en proportion harmonique, 


parce que 2 : 6 : : 1: 9; de nwme 


PRO 183 


aussi, quatre nombres sont en pro- 
portion harmonique , quand le pre- 
mier est au quatrième, comme la dif- 
férence du premier et du second est à 
la différence du troisième et Eu qua- 
tième. Ainsi, 24, 16, 12,0, sont 
en proporiion harmonique , parce 
QUE: 24 SHOMELANS ES "8 

Compas de proportion ; voyez 
COMPAS, ï 

PROPORTIONALITE , s. £ 
mème origine que PROPORTION. 

(Mathém.) Terme dont on se sert 
pour signifier la proportion qui est 
entre des quantités. 

PROPORTIONNEL, ELIE, 
adj, même origine que PROPCR- 
TION. 

(Mathém.) A se dit de ce qui a 
rapport à une proporlion., Ainsi, 
on dit, des parties proportionnel- 
les , des échelles proportionneiles. 

( Géom.) Proportionnelles , où 
quantités proporlionnelles, en ter- 
mes de géométrie, sont des quantités, 
soit linéaires , soit numériques , qui 
ont entre elles le mème rapport. 

Les géometres cherchent cde— 
puis deux mille ans, une méthode 
pour lrouver géométriquement deux 
moyennesproportionneiles entredeux 
lignes données , c’est-à-dire , en 
n’employant que la ligne droite et le 
cercle; car on résout facilement ce 
problème en employant un cercle et 
une parabole. 

PROPOSITION , s. f. du lat, 
proposäio , fait de pro , en avant, 
et de pono , mettre : mettre em 
avant, 

(Logique, grammaire) Discours 
qui afirme ou qui nie quelque chose, 
sur queique sujet que ce soit. 

(Halñhémat.) En mathématiques, 
proposilion est un discours par le- 
quel on énonce une vérité à démen- 
trer, ou une question à résoucre, 
Dans le premier cas on lPappelle 
THEOREME ; Les Lrois anales 
d'un triangle sont égaux à deux 
angles droits ; voilà un FHEO- 
RÈME. (foy.ce mot):On lPappelle 
problème ; quand da: proposition 
énonce une questionsà-résoucre , 
commesfronver une \proportionnelie 
à deux quantités données. #7 PRO- 
BLEME, SOLUTIGNS DE MONS. 
TRATION SL asie ai 


a%4 PRO 


( Pratique ) Proposition d'er= 
reur : c’est un moyen de droit pour 
faire retracter un jugement rendu 
sur une erreur de fait, /. REQUETE 
CIVILE. 

(Elocut.) Proposition, en ter- 
mes d’éloquence ; est lexposition 
simple, courte et naturelle du sujet 
que l’on va traiter, 

( Poésie) Proposilion, en poé- 
sie, est proprement le début ou la 
première partie du poëme , dans la- 
quelle le poëte expose en général ce 
qu’il doit dire dans le cours de son 
ouvrage. 

PROPRE , adj. et s. du lat. pro- 
prius, propre ; particulier à ce dont 
on jouit, à l’exclusion detout autre, 
et qui ne peut être ôté; convenable, 
ce qui convient à, net, bienséant , 
bien arrangé. 

(Grammaire) Nom propre; c’est 
le uom de famille , le nom qui dis- 
tingue un homme desautreshommes. 

Propre , à égard des mots, se dit 
ce leur signification primitive, et 
qui leur est particulièrement affectée, 
ef cela par opposition aux expressions 
figurées et métaphoriques. #7, FI- 
GURE , METAPHORIQUE. 

(Pratique) Propres, en termes 
de palais, se dit des immeubles dont 
la propriété a appartenu à nos pa- 
rens , et qui nous sont échus par suc- 
cession. 

Propres naissans ; ce sont les 
propres recueillis, pour la première 
fois, dans la succession de celui qui 
les avoit acquis. 

Propres anciens; ce sont ceux 
qui ont fait souche, c’est-à-dire , qui 
ont passé par plusieurs degrés dans la 
famille. 

Propres de reversion, ceux que 
Phéritier avoit aliénés, et dans les- 
quels il est rentré. 

Propres de partage ; ce sont les 
immeubles de succession, échus à 
Jun des co-héritiers au delà de sa 

art héréditaire , par le partage ou la 
icitation faite avec ses co-héritiers. 

Propres réels, les héritages et les 
fonds de terre. 

Propres ficlifs, les biens qui ne 
sont propres que par fiction. Cette 
espèce de propre à principalement 
heu dans les contrats de mariage. 


PRO 


(Mathémal.) Fraction propre ; 
ou proprement dite; c’est celle dont 
le numérateur est moindre que le dé- 
nominateur, 

(Peinture) Propre, proprement, 
proprelé, sont des expressions qui 
supposent , dans la pratique de la 
peinture, un soin, et méme une re- 
cherche qui s'étend sur le choix des 
couleurset sur leur préparation. Cette 
propreté est recommandable dans un 
peintre ; mais lorsqu'elle est trop re- 
cherchée , et qu’elle devient habi- 
tuelle , elle ne peut manquer de re- 
froidir ses ouvrages. 

(Musique ) Propre, proprement, 
propreté , en termes de musique fran- 
coise , s'entendent de l’exécution du 
chant francois avec les ornemens qui 
lui sont propres, et qu’on appelle 
agrémens du chant, goût du chant. 

PROPRIETE, s. f. du lat. pro- 
priclas, 

( Pratique ) Le droit de jouir et 
de disposer d’une chose suivant la 
liberté accordée par la loi. 

( Physique ) Propriété se dit 
aussi de ce que l’on remarque dans 
les substances matérielles duniforme 
et de constant, et dont on n’apercoit 
pas les causes, 

Propriétés générales des corps ; 
ce sont celles qui appartiennent à 
tous ies corps gt sans aucune dis- 
tinction : telles sont PETENDUE , 
la DIVISIBILTTE , la FIGURA- 
BILITE,l'IMPENETRABILITE, 
la POROSITE,, la RAREFAC#I- 
BILITE , la CONDENSABILITE , 
la COMPRESSIBILITE, l'ELAS- 
TICITE, la DILATABILITE, la 
MOBILITÉ , et l'INERTIE. La 
DUCTILITE , la DURETE, la 
TENACITE , la CRISTALLI- 
SABILITE,, la SOLIDITE , la 
SONORITE , lELECTRICITE, 
le MAGNETISME , la CLARTE. 
Poy. ces mots. 

Propriétés chimiques ; ce sont 
PAFFINITE, la CALORICITE, la 
FUSIBILITE, la LIQUIDITE , la 
VOLATILITE , la GAZEITE , etc. 
La PYROLICETE, la COMBUS- 
TIBILITE , la DECOMBUSTI- 
BILITE, lHYGROMETRICITE, 
la METEORICITE , POXIDA- 
BITATÉ , PACIDITE , PALCA- 
LINITE , la SALINITIE, la LA- 


PARTO 


PIDICITÉ , la MÉTALLEITE, 
la VÉGETABILITE , la FER- 
MENTESCIBILITE , lPANIMA- 
LITÉ , la GALVANICITE , la 
KOSSILITE. Foy. ces mots. 

PROROGATION, s. f, du latin 
prorogo , prolonger : délai, remise. 

( Pratique) Accorderune proro- 
galion ; c’est accorder un délai, soit 
de payer, soit de faire une enquête 
ou procédure. 

( Hist. d’Angiet.) Prorogation, 
en parlant du parlement d’Angie- 
terre, se dit de Pinterruption de la 
session du parlement , par l'autorité 
royale. Le roi seul peut convoquer, 
proroger ou dissoudrele parlement, 
mais chaque chambre a le droit 
«de s'ajourner. 

PROS , s. m. Mot indien. 

(Marine ) Pivogue d’une espèce 
particulière , usitée aux ‘les Marian- 
nes. On appelle ces pirogues, pros 
volant, à cause de leur vitesse ex- 
traordinaire sous voile , qui excède 
souvent 20 nœuds par heure. 

PROSAÏQUE , adj. de PROSE , 
(voy. ce mot): qui sent la prose. 

( Poésie ) Vers prosuïques: ce 
sont des vers dénués d'harmonie et 
de couleur , foibles d'expression, lan- 
guissans ou timides dans les tours ou 
dans les figures. 

PROSATEUR, s. m. de l'italien 
prosalore. 

( Liltérat. ) Auteur qui écrit prin- 
cipalement en prose. 

PROSCENNIUM , terme latin 
fait de pro, avant, et de scena, 
scène : avant-scène. 

(Art dramat. anc.) C’étoit, parmi 
les anciens , un espace libre entre la 
scène proprement dite et l’orchestre, 
Cet espace représentoit une place pu- 
biique ou un endroit champetre, mais 
toujours un lieu à découve:t. 

PROSCRIPTION, s. f, du latin 
proscriplio , fait de pro, devant , en 
face du peuple , et de scribo , écrire : 
apposition d’affiches, placard. 

(ist. rom.) Püblication faite 
pa le gouvernement ou un chef de 
parti, par laquelle on décernoit une 
peine contre ceux qui y étoient dé- 
signés. Cette peine étoit quelquefois 
Vexil ou le bannissement ; mais le 
plus. souvenf une condamnation à 


PRO 185 


mot, sans aucune forme judiciaire , 
qui pouvoit être mise à exécution 
par quelque particulier que ce fat, 
auquel on donnoit une récompense, 

PROSE , s. £. du lat. prosa. 

(Elocut. ) Discours qui est point 
assujéti à une certaine mesure, à un 
certain nombre de pieds et de syl- 
labes, 

( Culle cathol. ) Prose se dit 
aussi d’un ouvrage latin en rimes, 
où , sans observer la quantité ,,on 
observe le nombre des syllabes, On 
chante à la messe, immédiatement 
avant l’évangile , quelques ouvrages 
de cette nature dans les grandes so- 
lernités. 


L4 

PROSELYTE , s. m. du grec 
mpossauros ( prosélulos ) , étranger , 
fait de l’ancien verbe moos:1e{9a(pro- 
seleutho ), accéder, approcher, venir, 

( Hisi. juive ) Les juifs donnoient 
ce nom à ceux qui avoient quitté le 
paganisme pour embrasser le ju- 
daïsme. 

( Hist. ecclés. ) Proselyte se dit 
aussi de ceux qui ont été convertis à 
la foi catholique. 

( Langage) I se dit encore 
par extension de ceux qu’on détache 
d’une religion , d’une opinion ou 
dun parti pour les attirer dans un 
autre. 

De proselyte on a fait prosely- 
lisme , pour exprimer la manie de 
faire des prosélyles. 

PROSODIE , s. f. du grec pe- 
gæd'ia (prosodia ), accent , formé 
de xpoç ( pros), à, selon , et d'&dà 
( odé ), chant : règle du chant. 

( Grammaire) Prononciation ré- 
gulière des mots, ou partie de la 
grammaire qui enseigne à prononcer 
les mots conformément à l’accent et 
à la quantité. 

PROSONOMASIE, s.f.du grec po 
govouacsa ( prosonomasia) ,ressem- 
blance de termes ,faitde æpoc( pros), 
près, et d’évoux (onoma), nom, 
proximité ou ressemblance de deux 
noms, 

{ Rheior, } Figure de rhétorique , 
qui consiste dans une ressemblance 
de son entre diflérens mots d'une 
même phrase. C’est à peu près ce 
qu’on appelle Jeu de mois. 

PROSOPOGRAPHAIE , s. f£, du 


186 P.R:0 


grec æpôsaæmroy ( prosopon ), (ace ex- 
térieure , physionomie, et de yp490 
( grapho), décrire : description de 
la physionomie, 

| Éhétor. ) Figure de rhétorique , 
qui consiste dans la description des 
traits extérieurs de la fisure et du 
Maintien d’une personne, 

PROSOPOPEE,s. f. du grec æpo- 
gmmooiix ( prosopopoiia }, tait de 
pô Tw ov (pPl'OSOpOR), personne, etde 
moréw (poicô), aire, supposer : sup- 
position de personne. 

(Rhétor.) Figure de rhétorique 
propre aux passions, par laquelle l’o- 
rateur introduit dans son discours 
une personne feinte, ou une chose 
inanimée qu’il fait parler où agir : 
c’est de toutes les figures la plus vive 
et la plus magnifique ; elle anime, 
elle personnilie tout; mais on re 
doit yavoir recours que pour faire dire 
aux personnages empruniésdes choses 
que Pon ne pourroit pas dire soi- 
mème avec dignilé, 

ROSPECTUS ,s. m. mot em- 
prunté du lat,, et qui s'gnifie exa- 
men . considération , fait de pros- 
picio, voir, considérer , avoir la vue 
sur. 

(Commerce) Ce mot a d’abord 
été introduit dans la librairie, pour 
signidier un programme qui se pu- 
blie quelquelois avant qu'un ou- 
vrage paroisse, et dans lequel on 
donne une idée de Pouviage , on 
annonce le format, le caractère , la 
quantité de volumes , et les condi- 
tions de la souscription , s’il y en a. 
Maintenant , il s’applique à tous les 
(tablissemens nouveaux que lon 
veut faire connoitre au public. 

PROSTAPHERESE, s. f. du grec 
péage ( prosthe), devant , et d’à- 
paipéc (phares ), ôter, retran- 
cher : soustraction : retranchement, 

(Æstron.) Ce mot signifie, par- 
mi Îles astronomes, la différence 
entre le mouvement vrai et le mou- 
Yement moyen d’une planète, ou 
entre son lieu vrai et son lieu moyen: 
on Fappelle aussi égualion de l'or- 
bite , ou équation du centre. 

Les anciens astronomes appeloient 
aussi prostaphérbse anomalie de 
1 lune , de‘ la latitude de la lune; 
is disoientencore prostapherèse des 
équinoxes, en parlant desinégalités 


PrRLO 


et des équations de ces divers mou- 
vemens. 

PROSTASE, s. f. du grec Thor 
mas (proistamai), présider, pré= 
dominer, 

(Med) Hypocrate entend par 
prostase d’une humeur, sa supé- 
riorité sur les. autres, 

PROSTATE, s. m. dugrec rp054- 
ans (proslalés ) dérivé de POS UE 
(proistémi ) préposer : qui est placé 
devant. 

(-Anat.) C’est le nom de deux 
glandes situées vers le colde la vessie, 
Elles séparent une humeur blan- 
châtre et glaireuse , qui se décharge 
dans la cavité de lPurètre par ple- 
sieurs petits tuyaux qui s’y vont ren 
dre. f’usage de cette humeur est 
d’humecter et d’enduire Vurètre , 
afin qu'il ne soit point offensé par 
Pacrimonie de l'urine qui y pass 
continueHement, et servir de vé- 
bicule à la semence dans le tems de 
Péjaculation. 

PROSTHESE , s. f. du grec x47- 
doc ( prosthesis), addition, de spc- 
cridnu , opposer, ajouter, 

(Rélhorique) Figure de rhétorique 
qui consiste dans l’addition d’une 
lettre au commencement d’un mot, 
sansen changer le sens, comme quand 
on dit gralus, pour nalus, fs, 
ghavus, pour napus. j 1 

(Chirurgie) Prosthèse est aussi 
ie nom dune opération de chirur- 
gie, par laquelle on ajoute au corps 
quelque instrument qui supplée à des 
parties qui lui manquent:unejambe 
de bois , un bras, un œil artificiel , 
un nez d'argent, et autres choses sem- 
blables, dépendent de la prosthèse. 

PROSTYLE, s. m. du grec po 
(pro), devant, et de sénoc(stulos), 
colonie: qui a des colonnes en avant, 

(Archit.) Ce mot se dit d’un 
édifice qui n’a des colonnes que par 
devant. 

PROTASE , s. f. du grec mp5 
Tæoic ( prolasis ), proposition. 

(Lüttérat. ) C’est lapremitre partie 
d'un 'poëme dramatique ; qui ron- 
tient Pexposition du sujet #7 PRO- 
POSTPION. , 

PROTEY,, s. 1m. du' grec mp@ros 
( prolos-}, premier. : 

( Hnprimefie ) C’est lénom da 
premier ouvrier d’une imprimerie » 


PEU 


de celui qui est chargé , sous Pordre 
du maitre, de la conduite et de la 
direction de tous les travaux , qui 
distribue les manuscrits, visite les 
ouvrages, lit les épreuves, etc. 

PROPECTEUR, s. m, du lat. 
pro , devant , et de /e20 , couvrir: 
celui, qui protège : défenseur. 

(Æcon. polit.) Cardinal pro- 
Lecleur ; on appelle ainsi à Rome, 
un cardinal qui est particulièrement 
chargé du soin des affaires consis- 
toriales de quelque puissance , ou de 
protéger certains ordres religieux. 

Protecteur est aussi le titre que 
prit Cromwel, lorsqu'après avoir fait 
périr Charles Ier. sur un échafaud , 
1l régna sur l’Angleterre. 

PROTESTANT , s. m. du lat. 

ro , devant, en face, et de £eslor, 
déclarer : qui déclare publiquement. 

(Relig.) Nom sous lequel on dé- 
signe les sectateurs de Luther, Ils 
furent ainsi nommés, parce qu'en 
effetils protestèrent, en 1529, contre 
un décret de l’empereur et de la 
diète de Spire , et déclarèrent qu’ils 
en appeloient à un concile géné- 
ral. Dans la suite, les Calvinistes 
ont adopté ce nom, et il est donné 
aujourd’hui à tous ceux qui ont em- 
brassé la réforme. 

PROTET , s. m. de l'italien pro- 
Lesto, fait du lat. protestor, déclarer 
publiquement. #. PROTESTANT. 

( Commerce) Acte de sommation 
qu’un porteur d’une lettre de change 
fait signifier à celui sur qui cette let- 
tre est tirée, lorsqu'il refuse de Pac- 
cepter ou de la payer dans le délai 
prescrit. 

PROTOCANONIQUE, adj. du 
grec æpäros (prôlos), premier, et 
de xævouxos (kanonikos), dérivé de 
ravay(kanôn), règle : premier cano- 
nique. 

( Hist. ecclés.) H se dit des livres 
sacrés qui étoient reconnus pour feis , 
avast mème qu’on eût fait lescanons, 
I. Dupin , dans ses prolégomè- 
nes sur La bible, en divise les livres 
en trois classes : les prolocanoni- 
ques, les deutérocanoniques et les 
apockryphes. 

PROTOCOLE , s. m. du grec 
mpæroc (prôlos ), premier , et de 
«nor, (kolon), peau, parchemin, 
role , feuille : prenuière feuille, 


PRO 187 


( Pratique ) Ce mot désisnoït 
chez les Romains. la premiere feuiile 
dun livre; il désigne parmi nous le 
registre des minutes, des actes que les 
pofaires recoivent : on entend aussi 
parce mot, un formulaire pour dres- 
ser des actes publics, 

PROTONOTAIRE , s. m. du 
grec moûrocs (prolos), premier, et 
du latin nofarius , qui a ensuite passé 
dans le grec du bas empire: no- 
taire , écrivain. 

( Chancell. romaine ) Officier de 
cour de Rome, qui a un degré de préé- 
minence sur tous les autres notaires 
de Ja même cour , et qui reçoit les 
actes des consistoises publics et les 
expédie en forme, Iyaun colltve 
de douze protonotaires partie i- 
pans , nom d’une prélature considé- 
rable à Rome. 

PROTOPATHIQUE , s. f. du 
grec æparToc ( protos), premier, et 
de 74%0c ( pathos ) , maladie : ma- 
ladieprennère , C'est-à-dire, qui nest 
précédée ni produite par une autre, 
Il est opposé à DEUTEROPATHI- 
QUE. , ce mot. 

PROTOTYPE , s. m. du 
mp@ros (protos) , premier , et de 
zûmoc (lupos ), modèle: premier 
modèle, 

(Fondeur de caractères) Pro- 
Lotype est, le nom d’un instru- 
ment qui règle la force de chaque ca- 
ractère, et lui donne une précision 
juste. 5 

PROTUBERANCE , s. f. du Jat. 
pro , devant , avant , et de {uber, tu- 
meur ; avance , éminences 

(Anat,) Elévation, éminence , a 
protubérance annullaire du cer- 
veau. 

(Conckhyliolo ie) Tise dit aussi ce 
l'allongement d’une partie testacée. 

PROUE, s. f. de espagnol proa , 
fait du latin ou de litalien prora, 
Les Anglois disent prow. 

(Marine ) La partie de Pavant du 
vaisseau , la face antérieure'qui se 
présente au spectateur qui est hors du 
vaisseau, et en avant de lui: cetle 
partie ‘est , dans! les vaïsseaux de 
guerre et autres, décorée de divers 
ornémens et sculptures, qui font 
saillie én° dehors de Pétrave, et qui, 
forment ce qu’on appelle Féperon da 
vaisseau, 


orTecC 
orec 


188 P'RAU 
PROVIGNER , v. a. du lat. pro- 


vineare , faire des provins , dérivé de 
pro , en avant, et de vinea , vigne.! 
( Ægric.) Coucher en terre des 
sarmens de vigne pour leur faire 
rendre racine, Ce terme s’est étendu 
à tous les arbres qu’on multiplie de 
cette facon. 


PROVISOIRE , s. m. du lat. pro- 
video , fait de pro, d'avance , et de 
video, voir, prévoir; ce qui doit 
êlre exécuté ou fait par provision. 

(Pratique) Action provisoire ; 
c’est une action par laquelle nous de- 
mandons qu’une chose, en laquelle 
nous avons droit, nous soit accordée 
provisionnellement. 

Jatières provisoires ; ce sont 
celles qui doivent être jugées d’abord 
et avant tout autre objet, parce 
qu’elles requièrent célérité. 

PROXENETE , s. m. du grec 
mpoËeverc (proxénétés ), formé de 
æpo (pro), pour, et de £évos (xe- 
nos ), bôte, étranger : qui procure 
quelque chose aux étrangers. 

(ÆHist. rom.) Les proxénètes 
étorent à Rome, des gens auxquels 
les pères s’adressoient pour sonder et 
pressentir lPesprit des jeunes gens 
äuxquels ils destinoient leurs filles, 

( Commerce) Proxénète s’est dit 
ensuite de ceux qui s’entremettoient 
«de quelque marché ou de quelqu’au- 
tre affaire ; aujourd’hui il ne s’em- 
ploie qu’en mauvaise part, et poar 
des marchés honteux. 

PRUD'HOMME , s. m. du lat. 
prudens homo , homme sage, ex- 
pert, vaillant , probe. 

(Pratique) On appelle ainsi les 
experts nommés en justice pour visi- 
ter et estimer des choses sur lesquel- 
les on est en contestation. 4{u dire de 
prud'hommes, ce qui signifie au dire 
d'experts. 

(Marine) Prud'hommes pé- 
cheurs ; on appelle ainsi à Marseille, 
et dans d’autres pays maritimes, des 
hômmes élus parmi les plus anciens 
ct les plus notables marins ou p5- 
cheurs, qui ont une sorte de jurisdic- 
tion paternelle et de paix, pour main- 
renir l’ordre et la concorde parmi ies 
marins, et pour terminer les différens, 
et décider dans leurs contestations re- 
latives à la péche, ou au métier de 
l2 mer. 


PRY 
PRUNELLE,, s. f. du laf, pru- 


nella, espèce de prune sauvage. 

(Anat.) Les anatomistes ont don- 
né ce nom à un trou rond, placé au 
milieu de Pœil , qui donne passage 
aux rayons de la lnmiière, pur aller se 
briser dans le cristallin , et se pein- 
dre sur la rétine. Cette ouverture est 
ainsi appelée, à cause de sa ressem- 
blance à une espèce de prune sau- 
vage. 

PRURIT , s. m. du lat. prurilus, 
dérivé de prurire, démanger. 

(Méd.) Démangeaison qu’on sent 
à la peau , ce qui est ordinaire dans 
la gale, les ébullitions, et les diffé- 
rentes pustules qui s’y élevent. 

PRUSSIATES, s. m. de prusse , 
ou plutot du bleu de Prusse. 

( Chimie ) Sels formés par Ia 
combinaison de lacide PRUSSI- 
QUE (voyez ce mot), ou ma- 
tière colorante du bleu de Prusse, 
avec différentes bases. Sa terminaison 
en ale, indique que l’acide dont il 
est composé, est complettement saturé 


d’oxigène. 7, ACIDE. 
PRUSSIQUE, adj. de Prusse , 


ou bleu de Prusse, 

(Chimie) Acide prussique ; c’est 
un acide particulier, obtenu par la 
distillation du sang, et qui, com- 
biné avec le fer, donne le bleu de 
Prusse, Sa terminaison en 2que in- 
dique qw’il est complettement saturé 
d’oxigène. #. ACIDE. 

PRYTANEE , s. m. du grec æpu- 
raveïioy ( prulanéion), édifice de la 
ville d'Athènes, où étoient nourris 
ceux qui avoient bien mérité de la 
république, dérivé de mpÜravie (pru- 
AL , chef, administrateur. 

( Hist. anc.) Le prylanée étoit 
un lieu à Athènes où s’assembloient 
les prytanes, les magistrats char- 
gés de rendre la justice, de mainte- 
nir la police dans l’état, etc. ; c’étoit 
aussi le lieu où l’on nourrissoit , aux 
dépens de la république , ceux qui 
avoient rendu quelques services à 
Pétat ; c’étoit aussi dans le prytanee 
qu'on entretenoit le feu sacré. 

(Anstruct. publ.) Prytanée est 
aujourd’hui le nom d’une maison 
d'éducation publique, où sont éle- 
vés, aux frais du gouvernement, les 
fils de ceux qui ont bien mérité de la 
patrie, 


PSE 


PSAUME , s. m. du grec Janus 
psalmos), cantique, fait de 44x10 
psallo), chanter. 

(Æcrit. sainte) Ce mot ne se dit 
que des cantiques sacrés, composés 
par David , et des pièces de mème 
nature , qu'ont fait les autres prophè- 
tes et patriarches. 

PSELLISME , s. m. du grec 4ea- 
acc ( psellos ), bégue. 

(Ænal.) Vice de la parole, qui 
cousiste à hésister en parlant, et à 
s’arrèter un moment sans pouvoir 
prononcer les mots. 

PSEPHORIE , s. f. du grec digos 

pséphos ), petite pierre, et de gépw 
phéro), porter. 

( Hist. anc.) Maniere de compter 
chez les Grecs avec de petites pierres 
pa , polies, arrondies, toutes de 

a mème couleur; est ce que les 
Romains appeloient calculi. 

Ces petites pierres servoient aussi 
pour donner les suffrages par la voie 
du scrutin, 

PSEUDAMANTES, 5. f, du grec 
Jeudis (pseudés), faux , et d’adx- 
gas ( adamas ), diamant , faux dia- 
mant. 

( Chimie ) Pierres factices ou 
fausses, qui ont l’apparence de 
Pierres précieuses naturelles, 

-PSEUDO-MORPHOSES, ad). du 
grec Leud's ( pseudés ) ; faux , et de 
popon (morphé), forme : forme , 
äpparence trompeuse. 

PSEUDONYME, adject. du grec 
deudis (pseudés), faux, et d’évoux 
(onoma), nom : faux nom, 

(Littérature) A se dit des au- 
teurs qui pubhient des ouvrages sous 
un faux vom. On le dit aussi de 
l'ouvrage. 

On qualifie quelquefois les pseu- 
donymes, dallonymes , ou d'hé- 
léronymes , du grec &anos (allos), 
ou de ére90c ( héiéros ), qui signifient 
tous deux autre, où mème de crip- 
tonymes , du grec xpümros (krup- 
Los ), caché; mais toutes ces dé- 
noinipations reviennent à peu près 
au même. Foy. CRYPTONYME. 

PSEUDOREXIE, s. f. deudüs 
(pseudés), faux , et d’opsfss (ore- 
zis), ‘aim , appétit. 

( Medec.) Fausse faim. 

PSiLOTHRE , s. m. du grec 45 
-aa550 | psilothron), dépilatoire, 


RC : 189 

(Médec. ) Remède propre à faire 
tomber le poil. 

PSOAS, s.m. dugrec Léa (psoa), 
lombe. 

(-Anatom.) Nom donné par les 
Grecs à deux muscles des lombes. 
Les modernes en distinguent deux 
paires, les grands et lespetitspsoas. 

PSORA, s. m. du grec L&pæ ( psô- 
ra), gale. 

lue.) Nom que les médecins 
donnent à une espèce depustules qui 
viennent sur la peau, et que l’on 
nomme vulgairement la gale, 

De psora on a fait psorique , pour 
désigner les remèdes pour la gale, 

PSOROPTHALMIE , s. f. du 
grec Lépa (psora), gale, et de 
599æauos (ophihalmos ), œil : gale 
des yeux. 

(/Hédec.) Espèce d’ophtalmie, 
accompagnée de yale et de déman- 
geaison aux paupieres, 

PSYCAGOGIQUE, du grec Luyà 
(psuché), ame, vie, et d'éye 
(ago ), amener, conduire : qui évo- 
que les ames, qui ramène à la vie 
les ames, 

(Héd.) On appeloitpsychagoges 
chez les Grecs, ceux qui faisoient 
métier d'évoquer les ames ou les 
ombres des morts, pour les consui- 
ter; et c’est par analogie que les 
médécinsappellent psychagog ques 
les remèdes qui rappellent à {à vie, 
dans la syncope où l’apoplexie. 

( Mineral.) On appelle ainsi des 
concrétionsordinaiement calcaires, 
quelquefois siliceuses, qui ont une 
formeimitative, et quireprésentent 
différens corps du règne végétal, ou 
animal, Teis sont les bois pétrifiés , 
les coquilles fossile: , les pisolithes, 
cunolithes, priapolithes , etc. 

PSYCHOLOGIE, s. f. du grec 
Luxù (psuché ) , ame, et de Acyos 

logos), discours. 

( Philos.) Partie de l’anthropo- 
logie qui traite de l'ame. Foyez 
ANTHROPOLOGIE. 

PSYCROMETRE, s. m. du grec 
duxpos (psuchros), froid, et de 
pérpoy (imeiron) . mesure : mesure 
du froid. 

(Physique) Instrument propre 
à mesurer le degré de froid. On l'ap- 
pelle plus ordinairement THER- 
MOMETRE. For. ce mot. 


190 DE 

PSYCHTIQUE , adjectif du grec 
dixe (psucho), rafraichir : ralrai- 
chissant.! us 

(/Héd.) Épithète que Pon donne 
aux remèdes rafraichissans. 

PTARMIQUE, adjectif du grec 
mæespuos (plarmos), éternument. 

(-Médee.) Médicament qui fait 
éternuer : sternutatoire, 

PTERYGION, s. masc. du grec 
@repÜys0v (pterugion), dimioutif 
de @ættpoy ( pleron), aïle: petite 
arte, 

( Chirurgie) Excroissance mem- 
braneuse qui se forme sur la con- 
jonctive; c’est aussi, selon Celse, 
une excroissance charnue qui vient 

aux ongles des pieds et des mains, 
«t qui les couvre en partie. 

PTERYGOIÏDE, adj. du grec 
æreptysev (plerugion), petite aile, 
et d’sidos ( éidos), forme, ressen- 
blance : qui a la forme œ’une petite 
aile. 

Anét.) Nom ce deux apophyses 
de Pos sphénoïde, ainsi appelées, 
parce qu’elles sont faites comme des 
“iles de chauve-souris. 

PTERYGOÏLIEN, adj. Même 
origine que PIERYGOIDE. 

(Anat.), Ce qui a rappoit à l’apo- 
rhyse s#terysoïde : le plerygoidien 
interne, de plerySoïdicn ecterne , 
les artèi?s .plery goïdiennes  ClCe 

PTÉERYGCPALATIN, adj. du 
gréc @repdauor (plerugion), petile 
aile, et du latin palaiun ; palais, 

( Anal.) Ce qui a rapport à l’apo- 
physe ptérygoïde , et à Pos palatin. 

PTERYGO-PHARYNGIEN, sû). 
da grec @rptysov (plerugion) , pe- 
tieaile. et de ospuy£ (pharuge), 
le pharynx, qui a rapport à l’apo- 
physe plersaoide, etiau pharynx. 

(Anat.) U se dit de deux mus- 
cles de la gorge qui appartiennent 
à l'apophyse pterigoïde , et au pha- 
Yynxe 

PTERYGO-SALPINGOÏDIEN L 
adj. de PTERYGCIÏDE (voy. ce 
mot), ctde atamyE (salpigx), 
trompe, 

(Anat.) Ce qui a rapport à Papo- 
physe pterivoïce ; et à la trompe 
diustache. 

TPTERYGOSTAPEYLIN, adj. 
de PTERTGOÏIDE (v0y. cemcüt }; 


PUG 


et de eægurà (staphulé Ÿ, la luette, 

(Ænat.) Nom de deux muscles 
de la luette, qui appartiennent à 
l’apophyse ptérygoide , et à la luette. 

P'TILOSE, s, f. du grec œlinwms 
(ptilüsis), chute des cils, 

( Médec,) Maladie de l'extrémité 
extérieure des paupières, dans la- 
quelle, outre la chute des cils, il 
y à callosité ét dureté des bords 
des paupières. 

PTISANE. foy. TISANE, 

PTIALAGOGIE , adj. du grec 
mivenoy (pluélon), salive, ou cra- 
chat, et d’äyw (ago), chasser, 
faire sortir : qui chasse la salive. 

(/Hédec.) 11 se dit des remèdes 
qui excitent la salivation. 

PTYALISME ,, subs, m. du grec 
mléeror (pluélon ), salive. 

(/Hédec.) On entend par ce mot 
la salivation excitée par le mercure, 

PUBERTE , s. f. du lat, puber- 
Las , dérivé de pubes , poil follet, 

(Pratique ) Age où Pon est réputé 
capable de contracter mariage. Le 
croit romain, et notre droit françois, 
ont fixé cet âge à quatorze ans pour 
les mâles, et à douze ans pour les 
filles. 

PUBESCENCE , s. f, du lat. pu 
Lesco , commencer à avoir du poil. 

( Botan.) On appelle a’nsien bo 
tanique , existence de poils quelcon= 
ques ou de particules analogues sur 
les surfaces des parties d’un végétal, 
l'oycez BARBU , CILIK,, DRA- 
PE, HIRTE , HIRSUTE. HISPI 
DE , LAINEUX y L'ANUGINEUX, 
POILU. PUDBESCENT, RUDE, 
SOYEUX., STIMULEUX. 

PUBIS. s. m. Mot latin qu'on à 
retenu en françois. 

( Anal.) C’est le nom dun des 
os innominés, et de la partie moyen 
re de la région hypogastrique, Cetos 
est ainsi appelé, parce que C’est à 
Pepdroit de cet os quele poil com 
mence à pousser dans l’êge de pu 
berté, L 

PÜUBLICISFE, s. m. du latin pu- 
blicus, qui cencerne le général, la 
société civile. 

(Polii.) On appelle ainsi celai 
qui écrit ou qui fit dés leçons sur le 
dyoit public, 

PUGILAT , s. m, du latin pig 


P-U I 
latus , dérivé de pugnus, poing: 
combal à coups de poing. 

(Gymnast.) Le pugilat étoit le 
combat où deux athlètes se battoient 
à coups de poing. : 

Les Grecs furent les premiers à 
cultiver le pugilat, et le perfection- 
mérent au point d'en former un aït 
particulier, qui avoit ses régles et ses 
finesses, dont on s’instruisoit sousdes 
maitres, Cet exercice étoit modéré 
lorsqu'il se faisoit avec le poiug na ; 
mais quelquefois lesathlètes tenoient 
dans leurs mains, ou une pierre, ou 
une grosse balle de plomb, et alors 
Pexercice devenoit plus dangereux ; 
il devint bien plus terribie encore, 
lorsque , chez les Romains, les com- 
battans couvrirent leurs poings ’ar- 
mes offensives, appelées cesies, et 
leur tête d’ane espèce de calotte des- 
tinée à garantir sur-tout les tempes 
et les oreilles. }. CESTE , LUTTE, 
PANCRACE. 

PUINE , adj. pour né depuis, 
traduction da latin barb. post na- 
dus. 

( Pratique. ) Terme relatif à 
celui d'AINE, c’est l'enfant né après 
lui, ou depuis lui. 

PUISSANCE , s: f.. du. lat, po- 
1culia, pouvoir, autorité. 
(ÆMécan.) Puissance, se dit en 


mécanique ; d’une force, laquelie 
étant appliquée à une machine , 
tend à produire du mouvement , soit 
qu’elle le produise actuellement ou 
non, Dans le premier cas , elle s’ap- 
pelle puissance mouvante où mo- 
bile ; et dans le second, elle est 
nommée puissance résistante, Si 
la puissance est un homme, où un 
animal , elle est dite puissance äni- 
mée. Si c’est l’atr, Peau, le feu, 
Ja pesanteur, lélasticité, ou le res- 
Sort, on ja nomme puissance ina- 
ninée. 

Puissance se dit aussi de six ma- 
chines simples, comme le levier, 
la vis, le plan incliné, le tour , le 
coin et la poulie, 

(Arithmét. algèbre) Puissance 
se dit encore du produit d’un nom- 
bre où d’une autre quantité multi- 
pliée parelle-même un certain nom- 
bre de fois. Ainsi, le prodnit da 
fombre, multiplié par lui-même, 
t'est-à-dire 9, est la seconde puis- 


MEN : 19x 
sance de 3, Le produit deo, mul- 
tiphé par 3, ou 27, est Ja froisièeme 
puissance , et Je produit de 27 en- 
core multiplié par 3, ou 8x, est 
la quatrième puissance, et ainsi à 
l'infini, 

( Géom.) Commensurable en 
puissance ; Cela signifie que deux 
quantités ne sont point commensura- 
bles, mais que leurs carrés, ou que! 
que autre puissance, le sont : ainsi , la 
diagonale d’un carré et son coté sont 
commensurables en puissance , 
parce que le carré de l’une est double 
du carré de lautre; cependant la 
diagonale et ie coté sont incommen- 
surables. 

Puissance de l'hyperbele ; c'est 
le quart de la somme des carrés des 
demi-axes, 

Puissances des lignes ; ce sont 
leurs carrés, cuhes, etc. 

Red Puissance pater- 
nelle ; c'est le droit que la loi ac- 
corde au pére sur la personne ét sur 
les biens de ss enfans. 

PUFFS , s m. du Jat. puleus. 

( Arch.) 'Frou profond , (creusé 
dans la terre, et fait exprès pour 
en tirer de l’eau, 

(Art milit,) Dans la guerre des 
siéges, on donne le nom de pruiils à 
des creux tres-profonds qu'on fait 
devant les lignes de circonvallation : 
cu au-devant de quelqu’autre retran: 
chement , et qu’on couvre erdinai- 
rement de branchages et de terre 
pour y faire tomber l’ennemi qui 
voudroit s’en approcher. 

Puils , se dit aussi des creux très - 
profonds pratiqués dans la terre pour 
conduire des galeries de mines sous 
le chemin couvert d’une place sou 
des autres ouvrages , soit de la part 
des assiégeans , ou de celle des: as- 
siégés. 

(Minéral.) Dans les travaux des 
rires on nomme puits où bures, des 
ouverturescairées, creuses perpendi- 
culairement dans la térre, et revêtues 
de charpenie, pour empécher les 
éboulemens. Ces puils servent au 
passage des ouvriers, à extraire les 
eaux ou le minerai, Où à changer 
Vair des souterrains, au moyen d’un 
fuyau qui monte depuis le fond de 
la mine jusqu'au jour, où un four- 
neau placé sui Pouverture, pompe 
l'air des souterrains, 


102 P ÜU L 


PULLULER , v. n. du lat. pul- 
lulare , fait de pullus, poulet, lit- 
térulement faire des poulets: multi- 
plier en abondance , et en peu de 
tems. 

{ Hist. mal.) Il se dit principa- 
lement de la reproduction des ani- 
maux, et par extension des plantes, 
des herbes, etc. 

PULMONIE, s. f. du lat. pulmo ; 
poumon. 

(Méd.) Maladie du poumon. #7. 
PHTERISIE. 

(Anat.) De poumon , les ana- 
tomistes ont fait pulmonaire, pour 
désigner ce qui appartient au pou- 
mon : les nerfs pulmonaires, l'ar- 
tère pulmonaire. 

PULPE, s. f. du lat. pulpa. 

(Botan.) Substance médullaire 
ou charoue des fruits. La pulpe est 
aux fruits ce que le parenchy me est 
aux feuilies et aux jeunes tiges, 

PULSATIF adj. de pulso, battre, 
{rapper. 

(/Hed.) se dit particulierement 
d’une deuteur qui survient ordinai- 
rement aux inflamimations, et qui 
se fait sentir par des battemens qui 
répondent aux pulsations des ar- 
tres, d’où vient que lon lappelle 
douleur pulsative. 

PULSILOGE , s. m. du lat. pul- 
sus, lepouls, et du grec héy0 (lego) ê 
hre , parler: qui marque le pouls. 

( Héd. ) C'est le nom qu’on a 
donné à un instrument propre à me- 
surer la vitesse du pouis et dont Sanc- 
torius passe pour être Pinventeur. 
On l’appelleencore PULSIMETRE, 
du grec usrpov (rnelron), mesure, 
et du lat. pulsus. 

PULSIMANTIF , s f. du lat. 
pulsus , le pouls, et du grec mar- 
reiæ ( manleia ), divination : pro- 
prement, divination par le pouls. 

(Méd.) Patie de la séméiotique 
qui tire ses signes des différentes n0- 
difications du pouls. #. SEMEIO- 
TIQUE. 

PULSION, s. f. du lat. pulso, 
battre , frapper. 

(Physique) Terme dont Newton 
s’est servi pour désigner la propaga- 
tion du mouvement dans un miieu 

luide et élastique comme Pair. 
Principes de Neivton ;liv. 11. pro- 
position 47 


PUN 

PULVERISATION, s. f, du laf, 
pulvis, pulveris, poussière, et 
d’ago, agir : action de pulvériser. 

( Chimie ) Opération à laide de 
laquelle on parvient à détruire l’ag- 
grégation des molécules des corps , 
et à réduire ces corps en une poudre 
trés-fine. On distingue plusieurs sor- 
tes de pulvérisations : la pulvéri- 
salion par CONTUSION , par TRI- 
TURATION , par PORPHYRI- 
SATION, par FROTTEMENT , 
par LAVAGE , par EROSION et 
par PREÉCIPITATION. Foy. ces 
mots. 

PULVERULENT , du’ lat. pul- 
vero , remplir de poussiere , dérivé 
de pulvis, poussière. 

( Botan.) Il se dit des parties des 
plantes chargées d’un duvet d’une 
telle ténuité, qu’il ressemble à une 
poussière. 

PULVINE , ÉE , adj. du lat. pul- 
vins ,Carreau, coussin , oreiller. 

( Bolan. ) On dit qu’une partie 
solide de plante, telle que l'ovaire, 
6 fruit, etc. est bipulvinée, tri- 
pulvinée, quadripulvinée, etc. lors- 
que sa surface est divisée par des sil- 
lons longitudinaux , en deux, trois, 
quatre aires convexes , et d’use lar- 
geur notable, relativement au vo- 
lume de la partie. 

PUNAIS , adj. du lat. inusité 
putinasus, fait de puleo ; puer ; 
et de asus, nez: nez puant. 

( Méd.) Qui a la nez puant , qui 
est attaqué d’un ulcère fétide dans le 
uez. #oy. OZENE. 

PUNCH, s. m. Mot indien.” 

( Econom. dom.) C’est le nom 
d’upe lidueur qui est un mélange de 
ru, où d’eau de vie, d’eau , de 
sucre et de jus de citron. - 

Le voyageur anglois Fryer dit que 
ce mot $iguifie dans la langue des 
naiurels du pays (des Caraïbes) , 
le nombre des ingrediens qui com- 
posent celte liqueur. $ 

PUNIQUE , adj. du laf. punious, 
de Carthage ; qui à rapport aux Car- 
thaginois. 

(His! anc.) Guerres puniques ; 
les trois guerres des Romains contre 
Carthage. 

Foi punique ; expression ironi- 
que, par laquelle les Romains dé- 

signoient 


FU R 
signoient la perfidie des Caïtha- 
ginois. 

PUPILLE , s. f, du lat. pupillus, 
orphelin qui est en minorité. 

( Pratique ) Impubere , qui est 
sous l’autorité d’un tuteur, 

PUR , RE, adj. du lat. purus, 
fait de puro , purifier, nettoyer, 
purger: qui est sans mélange , sans 
mixtion. 

( Physique ) X se dit en phy- 
sique , de tout ce qui n’est point al- 
téré par le mélange de quelque ma- 
fière étrangère et hétérogène. Foy. 
PURIFICATION. 

(Métaph.) L'esprit pur; cest 
esprit considéré sans égard avec 
son union avec la matiere, 

(ÆElocut.) Style pur, diction 
pure ; ces expressions s’emploient 
pour marquer la propriété des termes 
et la régularité de la construction. 

(Blason) d'argent pur, de gueules 
pur; cela se dit des armoiries qui 
ne consistent qu’au seul émail du 
champ de Vécu , sans aucune pièce 
héraldique. 

( Mathémat. ) Mathématiques 
pures ; ce sont les mathématiques 
qui considèrent en général les pro- 
priétés de la grandeur , sans appli- 
cation à la physique , telles que 
Parithmétique, Palgebre , analyse, 
la géométrie. 

( Peinture ) Pure ou pureté, 
dans le langage des arts d'imitation, 
se rapporte au dessin : c’est une 
qualité supérieure à la correction. 
Un dessin correct est un dessin sans 
faute; mais la pureté suppose Fé- 
légance et la beauté. C’est dans 
ce sens qu’on dit que l’antique est 
pur. 

PURGATION , s. f. du latin 
purso , purger, nettoyer. 

( Méd.Ÿ Evacuation , soit natu- 
relle, soit artificielle, de toute hu- 
meur peccante, par quelque voie que 
ce soit. 

On entend aussi par ce mot l’ac- 
tion des purgatifs , et souvent le 
pugatif même. 

PURGER, v. a. du latin purgo , 
nettoyer, purifier. 

( Pratique ) Ce mot est usité au 
palais dans plusieurs phrases. 

Purger les hypothèques ; c'est 
les éteindre, les anéantir, 


Tome 1/1. 


PUR 193 

Purger un décret d'ajournement, 
ou un mandat d'amener; c’est faire 
la comparution requise, 

Purger une contumace ; C’est se 
rendre dans les prisons du juge qui 
a instruit la contumace, à l’effet de 
faire mettre cette contumace au 
néant. 

Purger la mémoire d'un défunt ; 
c’est prouver qu’il m’étoit point cou- 
pable du crime dont il a été accusé 
ou pour lequel il a été condamné. 

PURIFICATION , s, f. du latin 
purifico , purger , nettoyer: action 
de purifier. 

( Chimie ) Opération par la- 
quelle on sépare d’une substance les 
matières hétérogènes qui y sont mé- 
langées. 

Les opérations de chimie sont, 
pour la plupart , des purifications. 

La sublimation du soufre et de 
l’arsenic dans le grillage des mines 
est un moyen de purificalion, Voy. 
SUBLIMATION. 

La rectification des matières spi- 
ritueuses est encore une purification 
dont le but est d’entever à ces li- 
queurs le principe aqueux qu’elles 
contiennent. #’oy. RECTIFICA- 
TION: 

Les différentes cristallisations , 
dissolutions et filtrations des subs- 
tances saines sout encore des moyens 
de purifier ceg sels en les privant des 
matières étrangères qu’ils contien- 
nent. /’oy. CRISTALLISATION, 
DISSOLUTION , FILTRATION. 

L'opération du départ est de 
méme une purification de Por (vo. 
DEPART );la coupellation, l'ai. 
nage , les différentes foutes des subs- 
tances métalliques, sont encore au- 
tant de moyens des PURIFICA- 
TION. Foy. COUPELLATION, 
AFFINAGE. 

( Relig: cathol.) Purification de 
la Sainte-Vierge; tète que l’église 
romaine célcbre le second jour de 
février, en mémoire de ce que la 
Sainte-Vierge , par humilité, se 
présenta au temple , quarante jours 
après la naissance de Jésus-Christ , 
pour satisfaire à la loi de Moise. 

La fête de la purification paroît 
avoir été instituée par Justinien, 
Jan 542, à l’occasion d’une mor- 
talité qui , cette année-là, dépeupla 


. 


194 PAU, 


presque toute la ville de Constan- 
tinople. 

PURISME , s. m. du lat. purus, 

( Gramm.) Défaut de celui qui 
aflecte la pureté du langage. 

PURITAIN , s. m. du lat, purus, 

Relig. ) Nom qui a été donné 
particulierement aux presbytériens 
rigides d'Angleterre, qui font pro- 
fession de suivre la parole pure de 
lévangile. i 

PURULENT , TE , adj. du latin 
purulentus ; fait de pus, PUris , 
pus : qui est melé de pus. 

(/Hed.) Hi se dit des matières 
qui tiennent de la nature du pus, 
comme les crachats des phthisiques, 
les sellesdes dyssentériques,les urines 
qui sortent de certains abcès ou 
ulcères , les urines de ceux qui ont 
des ulcères aux reins, à la vessie, 

PUSTULE,, s. f. du lat. pustula, 
dérivé du grec qùsa (phusa ), vessie, 
tumeur , enflure. 

( Med. ) On donne ce nom à 
toutes sortes de petites tumeurs qui 
s'élèvent sur la peau, soit qu’elles 
soient ulcérées ou non. 

lelles sont les pustules de la 
petite vérole , de la rougeole , de la 
gale , le pourpre, les tubercules vé- 
nériens : et tons les petits boutons 
cutanés. C’est la méme chose 
qu'EXANTHEME. Poy. ce mot. 

PUTRÉFACTION, s. f. du latin 
putrefaclio , ait de pulreo , pourrir, 
et d’ago, faire : action par laquelle 
un corps se pourrit. Ë 

( Chimie ) La putréfaction en 
chimie est définie le dernier degré 
&e la fermentation végétale ou ani- 
male ; c’est l'analyse naturelle et 
spontanée qui s'opere en vertu de 
Vattraction compliquéeexistante en- 
te les-principes nombreux des mäa- 
tisresanimales , l'hydrogène, l'azote, 
le carbone , l’oxigène , le soufre, le 


phosphore. Ces corps simples , com- 


binés en différentes proportions , 

forment les gaz , les acides, les sels, 

lammoniaque ; l’huile , le savon 

‘ammoniacal, enfin tous les composés 

ui résultent de la putréfaction. 

PUTRIDE , adj. du lat. putridus, 

fait de putreo ; pourrir. 

( Méd.) Pourri, corrompu : il 


se dit de la corruption des humeurs 


FAN T 


ef des chairs : humeurs putrides , 


Jièvres putrides. 


PYCNOSTYLE , s m. du grec 
muavos (pulinos ), épais, serré, et 
de süaos ( stulos ), colonne: colon- 
nes-pressées. 

(-Archit. ) Edifice où les colonnes 
sont fort pressées. Dans cette ordon- 
nance , les entre-colonnemens n’ont 
qu'un diamètre et demie de la co- 
lonne. 

PYCNOTIQUE , adj. du grec 
muxïéæ ( puknoo ), épaissir : qui 
épaissit , qui condense. 

( IHéd, ) On donne cette épithète 
aux remedes qui ont la vertu de 
condenser les humeurs, et de rafrai- 
chir en les épaississant : ils ne dif- 
férent guire des INCRASSANS, 
Foy. ce mot, 

PYGMÉE , s. m. du grec rvyuà 
( puginé ), coudée : qui n’a qu’une 
coudée de haut. 

( IMithol.) Les pygmées suivant 
la fable n’avoient qu’une coudée de 
hauteur, d’où vient leur nom. C’est 
dans ce sens qu’on dit d’un homme 
fort petit : c’est un pygmée. % 

PYLORE , s. m./ du grec mÜrn 
(pulé ) , porte, et d’àpéo ( oréo ), 
garder : garde-porte. ; 

( Anat. ) Cercle charnu qui ferme 
l'orifice inférieur de l’estomac, ainsi 
appelé parce qu’on le regarde comme 
le portier de l'estomac. 

PYRAMIDAL , LE , adj. de 
pyramide. (Voy. ce mot ) qui est 
en forme de pyramide. 

(Géom.) Pyramidal se dit d’une 
pièce de bois, ou d'autre matiére, 
large par un bout , et qui va en dimi- 
puant par gradation jusqu’à l’autre 
extrémité, où elle se termine en 
pointe, comme les cones et les py- 
ramides, 

(Arith.) IVombres pyramidaux; 
ce sont les sommes des nombres pu- 
lygones formés de la même manière 
que les nombres polygones eux- 
ruèmes sont formés des progressions 
arithmétiques. On les Dia 
culièrement premiers p rai aux. 
Les sommes des premiers pyranu- 
daux se nomment seconds pyra- 
midaux ; les sommes de ceux-ci, 
troisièmes pyramidau , ainsi de 
suite à l’infint. 


( Anal.) Pyramidal se dit da 


PYR 


plusieurs parties du corps humain : 

Muscles pyramidaux ; ce sont 
deux muscles propres du nez ; ce sont 
aussi deux muscles du ventre : la 
cuisse a aussi un muscle pyramidal, 

Vaisseaux pyramidauz ; c’estun 
faisceau de ramifications, formé par 
les veines spermat ques, qui descend 
des ouvertures ou anneaux des mus- 
cles du bas-ventre , et qui vaen s’é- 
largissant deplus en plus. 

Cn a aussi donné le nom de pyra- 
midales à des éminences de la moelle 
allongée ; enfin , on a nommé pyra- 
midal, Vostrapezoïde du carpe. 

PYRAMIDE , s. f. du grec rupa- 
pie (puramis), dérivé de #ÿp (pur), 
feu , parce que les pyramides se ter- 
minenten pointe comme la flamme. 


( Géom. ) Solide terminé par un 
polygone quelconque , qui lui sert de 
base , et par des plans triangulaires, 
qui s'élèvent sur les cotés de ce po- 
lygone, et qui vont tous se réunir en 
un mème point , qu’on appelle som- 
met de la pyramide. 

On dit qu'une p yramide est trian- 
gulaire ; quadrangulaire, pentago- 
nale , etc. , selon que le polygone 
qui lui sert de base , est un triangle, 
un quadrilatère , un pentagone, etc. ; 
en général, on emploie expression 
pyramide polygonale, pour désigner 
une pyramide dont la base est un 
polygone quelconque. 

Pyramide régulière ; celle dont 
la base est un polygone régulier, et 
du sommet de laquelle on peut abaïis- 
ser une perpendiculaire qui passe 
par le centre de ce polygone. 

( Optique) Pyramide de lu- 
mière ; on appelle ainsi un jet de 
lumière composé de rayons diver- 
gens , qui partant d'en point d’un 
objet éclairé ou éclairant , forme une 
pyrumide dont le sommet est à l’ob- 
jet , et la base sur le plan qui la re- 
çoit ou sur œil. C’est par le moyen 
de ces pyramides de lumière que 
nous apercevons chaque point d’un 
objet; pour cela , il faut que les 
rayons qui les composent , arrivent 
à notre œil avec un certain degré de 
divergence , ou l’on ne voit point du 
tout lobjet, ou du moins on ne le 
voit que confusément. 

( Peinture ) Pyramide pittores- 
que ; c’est aipsi qu'on appelle la 


PTE 195 


figure à laquelle les régles classiques 
de la peinture assujétissent la com- 
position destabieaux d'histoire, soit 
dans son ensemble, soit dans chaque 
groupe en particulier. 

La célébre peinture antique de la 
noce aldobrandine, celles qui ont été 
découvertes dans les fouilles d’Her- 
culanum , les écrits de Pausanias et 
de Pline ne prouvent pas que les 
Grecs aient connu le principe de la 
pyramide pittoresque , et depuis la 
renaissance de la peinture , on trouve 
de tres-beaux tableaux d'histoire ; 
de Raphaël et du Poussin , dans les- 
quels ce principe n’a pas été observé; 
mais aujourd’hui, la regle de faire 
pyramider les compositions pitto- 
résques est un des grands principes 
de Part , et Pon prononce hardiment 
que la forme droite ou circulaire fe- 
roit un effet monstrueux dans un ta- 
bleau, Antoine Coypelest de tous les 
peintres modernes , celui qui a le 
mieux entendu l’art de faire pyra- 
mider ses compositions. 

PYRAMIDOÏDE , s. m. du grec 
d'xvpauic (puramis), pyramide , et 
sidos( éidos }, forme , ressemblance : 
qui a la forme d’une pyramide. 

( Géom. ) Solide formé par la ré- 
volution d’une parabole autour d’une 
de ses ordonnées. On l’appelle aussi 

fuseau parabolique. 

PYRENE , s. f. du grec œusiy 
(purén), noyau , baie. 

(Botan.) Nom donné par quel- 
ques anciens , et par Goertner à cha- 
cune des petites noix dur péricarpe 
charnu , qui en contient plusieurs. 
Ce qu’on appelle vulgairement pe- 
pis dans la nèfle, sont despyrènes. 

PYRENOÏDE, adj. du grec up 
(purén) , noyau , et d’eidos(éidos), 
forme , figure , ressemblance : qui a 
la forme d’un noyau. 

(Anal. ) Cn donne cette épithète 
à l’apoph yse odontoïde de la seconde 


- vertebie du cou, à cause qu’elle res- 


semble à un noyau. 

PYRETIQUE, adj. et s. du grec 
TUPET OS LE Ce ), fièvre. 

(“Hed.) Epithète que l’on donne 
aux remèdes contre la fièvre; c’est 
un remède pyretique ; c’est un py- 
rélique. 

PYRETOLOGIE , s. f. du grec 
muperos ( purelos ), fievre ; et de 


/ 


N 2 


P'YR 
606 (logos ), discours: discours ou 
traité sur les fièvres. 

(Héd.) Partie de la pathologie qui 
brute des fièvres. 

PYREXIE , s. f. du grec rüpefis 
(purexis), état fiévreux. 

(/Méd.) Ce mot désigne toute 
Bevre symptomatique. 

PYRIFORME ; v. PIRIFORME. 
PYRIQUE , adj. du grec Tüp 
(pur), feu : qui concerne le feu. 

( Technol.) se dit de certains 
feux d'artifice qu’on fait jouer dans 
uu lieu clos et couvert. 

Spectacle pyrique. 

PYRITE,, s. f. du grec rüp(pur), 
feu, et de a590ç ( lithos), pierre: 
pierre à feu. 

( Chimie) Sulfures métalliques 
qui ont dans leur cassure le briliant 
des métaux ; pyrie de cuivre , ou 
sullure de cuivre, pyrile marliale , 
ou suifure de fer. On a aussi donné 
ce nom à quelques mines arsenicales. 

PYROBOLISTE, s. m. du grec 
mp (pur), feu , et de Carre (ballo), 
jeter , lancer : qui lance du feu. 

( Art rmilit. ) On donne ce nom 
aux æfificiersqui composent diverses 
sortes de feux pour la guerre. 

PYROLÂTRIE, s. f. du grec rèp 
(pur), feu, et de narpeia (latreia) , 
culte: cuite du feu. 


196 


. Pyro-lignites , adj. du grec #59 
( pur), feu , et dulat. lignum, bois. 
( Chimie) Sels formés par la com- 
binaison de l’acide pyrolignique , 
c’est-à-dire de l’acide tiré des bois 
par distillation , avec différentesba- 
ses. Ce genre de sels n’étoit point 
connu des anciens chimistes. PA 
PIRO-TART PUTE. 

PYROMETRE , s. f. adj. du 
grec #0 (pur), feu, et de pérpov 
(métron ), mesure. 

( Physique ) instrument destiné 
à mesurer l'action du feu sur les 
corps solides. Il à été imaginé par 
Musschenbroëck , corrigé par Desa- 
guiliers et l'abbé Nollet , et perfec- 
tionné par Weägewood. 

Le pyromètre de Wedgewood in- 
dique la progression du calorique 
jusqu’à la tusion des métaux les plus 
rétractaires, et sert à classer les subs- 
tances en raison de leur fusibilité. 


PVR 
PYRO-MUCITES, adj. du grec 


mp (pur), feu, et du lat, mucus, 
mucosité , humeur acqueuse, 

( Chimie ) Sels formés par la com- 
binaison de Pacide pyromucique , 
c’est-à-dire de Pacide formé par la 
distillation des gourmes , du sucre , 
des fécules , avec différentes bases. 
V. PYRO-TARTRITE. 

PYRONOMIE, s. f. du grec rüp 
(pur), feu, et de véuos (nomos), 
loi, 1ègie. 

( Chimie) Lart de régler le feu 
dans les opérations de chimie. 

PYROPHANE , adj. du grec mùp 
(pur), feu , et de guivw (phaino ), 
briller: qui brille au feu. 

( Minéral,) M se dit dune pierre 
qui change de couleur et devienttres- 
transparente , dès qu’elleressent Pim- 
pression d’un corps chaud ; elle re- 
prend sa couleur et son opacité en se 
refroidissant. 

PYROPHORE , adj. du grec rÿp 
(pur), feu, et de gépæ (phéro), 
porter : porte-feu. 

( Physique)On nomme ainsiune 
préparation chimique, qui a la pro- 
priété de s’embrâser, lorsqu'elle est ex- 
posée à un ai humide ou chargé de 
vapeurs. 

C’est Homberg qui a découvert le 
pyrophore , en travaillant la ma- 
üere fécale, 

PYROSCOPIE, s. f. du grec rüp 
(pur), feu, et de cxoméw (skopéo), 
considérer. 

( Divinat.) Divination par lins- 

ection du feu. C’est la même chose 
que PYROMANCIE , de ϝp (pur), 
feu, et de yuayreia (imanteta), di- 
vination. 

PYRO-TARTRITES , adj. du 
grec mèp (pur), feu, et du latin 
Lartarum, tartre. S 

( Chimie ) Sels formés par la com- 
binaison de l'acide pyro-tartareur, 
ou modification de l'acide tartareux , 
faite par le feu , avec différentes 
bases. 

11 résulte des dernières recherches 
de MM. Fourcroi et Vauquelin , que 
les acides pyro-muqueur , pyro- 
lisneux et pyro-larlareux ,ne sont 
que de Pacide nitreux , tenant en dis- 
solution une huile empyreumatique, 
d’où il suit que les pyro-liguites , 
les pyro-mucrles , et les pyro-tar- 


PUY ER 


érites, ou les combinaisons de ces 
trois acides avec différentes bases, 
doivent être regardées commede vrais 
acétites, 

PYROTECBNIE, s. f. du grec. 
rs (pur), feu , et de réyvn (1ech- 
ne ), at. 

Lechnol.) L'art du feu, Part de 
se servir du feu. Il s'entend commu 
nément de l’art de faire des feux 
d'artifice. 

( Chimie) Pyrotechnie des chi- 
mistes. Ÿ7 PYRONOMIE. 

(Art milit.) Pyrotechnie mili- 
taire. . PYROBOLOGIE. 

PYROTIQUE , adj. du grec æupse 
(puros) , gén. de-xüp (pur), feu. 

( Chirurgie) K se dit des prépara- 
tions qui ont la verta debrüler , de 
cautériser. Ÿ, CAUSTIQUE. 

PYROXENE, adj. et s, du grec 
rip (pur), feu , et de £iyoc (xénos), 
étranger : étranger au feu. 

(/Hinéral.) Nom donné à une 
pierre. qui n’est point un produit de 
volcan , quoiqu’elle se trouve souvent 
parmi des matières volcanisées. Elle 
est d’un vert plus ou moinsfoncé, 


PYRRHIQUE, adj. ets. de Pyr- 
rhus-, fils d'Achille, ou de Pyrrhi- 
que le cydonien. 

(Danse) Danse pyrrhique : est 
une danse militaire , inventée , dit- 
on , par Pyrrhus, laquelle se faisoit 
avec les armes, en frappant sur les 
boucliers en cadence , pour exprimer 
Vaction d’un combat. Elle étoit en 
usage chez les Grecs et chez les Ro- 
mains, et nous lisons dans Spartien, 
que l'empereur Adrien donna plu- 

sieurs fois au peuple, dans le grand 
cirque, le spectacle de cette sorte de 
danse. 

La Pyrrhique est aujourd’hui dan- 
sée par les Turcs et les Thraces, qui, 
armés de boucliers et d’épées fort 
courtes , sautent légèrement au son 
des flütes , et se portent ou parent des 
coups avec une vitesse et une agilité 
surprenante. 

{ Poésie) Pyrrhique se dit aussi 
d’un pied de vers gree ou latin, com- 
posé de deux breves, et ainsi appelé 
de la danse pyrrhique , où il domi- 
voit particuherement, 

PYRRHONISME , s. m. de Pyr- 
rhon , philosophe grec. 

+ (Philos.) Doctrine et sentiment 


PY X 197 
du philosophe Pyrrhon, et par exten- 
sion, habitude ou affectation de dou- 
ter de tout. 

PYTHAGORE, subst, m., nom 
d'homme. 

(Philos.) Systéme de Pytha- 
gore; c’est celui que Copernic a re- 
nouveié parmi nous, On l’appeile 
Systéme de Pyihagore, parce que 
ce philosophe le, gutint ; mais il 
étoit encore plus ancien. #7, CO- 
PERNIC. 

(Arithmét.) Table de pytha- 
gore; c’estle nom d’une table de 
multiplication, ou carré formé de 
cent autres petits carrés, contenant 
le produit des diflérens chiffres, ou 
nombres simples, multipliés les uns 
par les autres. 

PYTHIE, s. f. du grec iso 
(puthios), surnom donné à Apol- 
lon pouravoir tué le serpent python. 

( Antiquit.) Prètresse de loracle 
d’Apollon à Delphes. 

De là les jeux pythiens 
célébroient à Delphes, et 

Pythonisse, nom que lon don- 
noit à certaines devineresses de l’an- 
tiquité. : 

PYTHOMETRIQUE, ou plutôt 
PITHOMETRIQUE, adj. du grec 
mios (pithos) , tonneau , et de 
pérpov( métron ), mesure, 

(Jaugeage) Echelles pithome- 
triques ; ce sont celles qui indiquent 
les segmens des tonneaux dans le 
jaugeage, 

PYUIQUE , s. m. du grec æéov 
(puon), pus, et d’éaxw (helko), 
tirer , extraire. 

(Chirurgie ) Instrument de chi- 
rurgie, en forme de seringue, dont 
on se sert pour tirer les matières 
puruientes de difiérentes cavités du 
corps. 

PYURIE , s. f. du grec toy 
(puon), pus, et de äpéw (ouréo) , 

Isser. 

(/Héd. ) Pissement de pus. 

PYXIDULE, s. f. du grec rüfoc 
(puzos ), buis, dont les jatins ont 
fait pyris, pyridis, boîte, parce 
que l’on fait beaucoup de boites de 
buis. 

( Botan. ) Petite capsule des 
mousses , à laquelle les Linnéistes 
donnent le noni erroné d’anthère. 


qui se 
LE 


QUA 
(@) 


198 


Ouanraneze , & mm, du latin 
güedrinus, quatre, et d’angulus,, 
angle : qui a quatre angles. 

(Géom.) Terme autrefois usité 
pour signifier une figure qui a quatre 
cotes qu quatre angles. #7. QUADRI- 
LATERE. 

QUADRANGULAIRE, adj. 
même orivine que QUADRANGEE. 

( Géom.) Il se dit d’une figure 
qui a quatre angles. 

QUADRANGULE , adj., même 
origine que QUADRANGLE. 

( Botun.) I se dit des parties des 
plantes qui ont quatre angles. 

QUADRAT ,s. m. du lat. qua- 
dralus , carré, 

(Astrol. anc.) Aspect quadrat ; 
c’est l’aspect de deux planetes dis- 
tantes l’une de Pautre de la quatrienr e 
patie du zodiaque c’est-à-dire, de 
00 degrés, L'aspect quadral se 
nomme aussi QUADRATURE,. 7”. 
ce mot, 

( Jmprimerie ) Quadrat se dit 
aussi d’un petit morceau defonte plus 
bas que la lettre, et de la largeur de 
trois ou quatre chiffres au moins, 
aui sert à faire ur blanc en impri- 
mant, {l y a des quadratins et des 
demi-quadratins, c'est-à-dire, des 
quadrats qui sont de la largeur de 
deux ou d’un chiffre. On met les pre- 
miersau commencement des alinéa , 
et on emploie principalement lesau- 
tres pour les opérations d’arithmé- 
tique. 

QUADRATIQUE, adj., même 
origine que QUADRAT. 

(Algèbre) Equation. quadrati- 
que , où équalion du second degré ; 
c’est Péquation où la quantité incon- 
nu> monte à deux dimensions, c’esf- 
à-dire, une équation qui renferme le 
carré de la racine où du nombre 
cherché. Ù 

Les équalions quadratiques sont 
de deux espèces; les unes sont pures 
ou simples, et les autres sont aflec- 
tées, 

Les équalions quadratiques SET 
ples sont celles où ie carré de la ra- 
cine inconnue 5e trouve seul, et est 
égal à un nombre donné ou à une 


quantité connue, 


QU'A 


Les équations quadraliques af- 
fectées sont celles qui renferment 
quelque puissance intermédiaire du 
nombreinconnu , outre la plus haute 
puissance de cenombre, et lenombre 
absolu donné, 

QUADPA'FRICE , 
quadro , rendre carré. 

( Géom.) On donne ce nom à 
une courbe mécanique, par le moyen 
de laquelle on peut trouver des rectan- 
gles ou carrés égaux à des portions de 
cercles, ou en général à des portions 
d'espaces curvilignes. | 

La plus célèbre des quadratrices 
est celle de Dinostrate, pour le cer- 
cle ; elle sert à trouver la quadratwe 
du cercle, non point géométrique- 
ment, mais d’une maniere méCani- 
que ; elle est ainsi appelée de Dinos- 
trate qui en est l'inventeur, 

QUADRATURE , s. f, dulatin 
quadratura. 

( Géom.) Manitre de carrier, ou 
de réduire une figure en un earré, 
ou de trouver un carré égal à une 
figure proposée. 

Quadrature des figures recli- 
lignes ; cette opération est du res- 
sort de la géométrie élémentaire : 11 
ne s’agit que de trouver Pair on la 
saperficie de ces figures , et de la 
transformer en un parallélogramme 
rectangle. , 

Quadrature des courbes ; c’est- 
à-dire, la manivre de mesurer leur 
surface , ou de trouver un espace 
rectiligne égal à un ‘espace curvi- 
ligne. C-'te matière, d’une spécula- 
tion plus profonde, fait partie de la 
géométrie sublime, Archimède paroit 
etre le premier qui ait donné la 
quäadralure d’un espace curviligne , 
en trouvant la quadrature de la 
parabole. 

Quoique la quadrature des figu- 
res , et sur-tout de celle du cercle , 
ait été Pobjet de Papplication des 
plus fameux mathématiciens de l’an- 
tiquité , on peut dire qu’on n’a rien 
fait de considérable sur cette ma- 
tière que vers le milieu du 17e. 
siècle : savoir , en 1657 , que MM. 
Neil et Brownker, et après eux, 
M. Christophe Wren , ont trouvé 
les moyens de démontrer géométi1- 
quement légalité de quelques es= 
paces curviligues ; avec des espaces 


s. f dut: 


QU'A 


rectilignes. Quelque tems après, plu- 
sieurs géometres firent les mèmes 
tentatives sur d’autres courbes, et 
réduisirent le problème au calcul 
analytique, Mercatoren publia pour 
la première fois l’essai en. 1688 , 
dans une démonstration de la qua- 
drature de lhyperbole, du lord 
Broyvnker, dans laquelle il se servit 
de la méthode de Wallis, pour ré- 
duire une fraction en une suite in 
finie par le moyen de la division. 

MM. Christophe Wren et Huy- 
ghens se disputèrent la gloire d’avoir 
découvert la quadrature d'une por- 
tion de la cycluïde. M. Leïbnitz dé- 
couvrit celle d’une autre portion; et, 
en 1699, Bernouilli découvrit celle 
d’une infinité de segmens et de sec- 
teurs de cycloïde. 

Quadrature du cercle; cest la 
manière de trouver un carré égal à 
un cercle donné. Ce problème à oc- 
cupé inufilement les mathémati- 
ciens de tous les siècles. Il se réduit 
à déterminer le rapport du diamètre 
/ à la circonférence, ce qu’on n’a pu 

aire jusqu'ici avec précision. 

Plusieurs géomèetres ont appro- 
ché fort près de ce rapport ; Archi- 
mède paroit avoir été un des pre- 
muers qui a tenté de le découvrir, 
eta trouvé par le moyen des poly- 
gones réguliers de 96 côtés inscrits 
et circonscrits au cercle , que ce rap- 
port est comme 7 à 22. 

Quelques-uns des modernes ont 
approché beaucoup plus près, sur- 
tout Ludoïphe de Ceulen , qui a trou- 
vé, après des calculs immenses, 
qu'en supposant que ce diamètre 
soit 1 , la circonférence est plus pe- 
tite que 3, 14159265358970323846 
264338327050 ; mais plus grande que 
ce nombre en meftant l’unité pour 
dernier chiffre. M. de Lagny a étendu 
ce calcul. 

Les géomètres ont encore eu re- 
cours à d’autres moyens ; sur-tout 
à des espèces de courbes particu- 
lières qu'on appelle QUADRA- 
TÜREES ; mais comme ces cour- 
bes sont toutes mécaniques , ou 
transcendantes, et non point géo- 
métriques , elles ne satisfont point 
exactement à la solution du pro- 
bleme, et ce moyen n’est dans le 
fait qu'une pétition de principes. 

On a donc recouru à l’analyse , 


QU A 109 


et tenté de résourdre ce problème par 
plusieurs méthodes différentes, et 
principalement en employant cer- 
taines séries qui donnent la qua- 
drature du cercle par une progres- 
sion de termes. 

On a deux suites infinies qui ex- 
priment la raison de la circonté- 
rence au diametre , quoique d’une 
manière indéfinie. La première a été 
découverte par Newton, quia trouvé, 
en supposant + pour le rayon , que 
le quart de la circonférence est 1 -- 
ce ner 3 » Ctc. 

La seconde est de M. Leïbnitz , 
qui trouve de même que le rayon 
étant 1, l’arc de 45 degrés est la 
moitié de 15-541 5+41E, etc. 

Quadrature des lunules ; quoi: 
qu’on n’ait point encore trouvé jus- 
qu’ici la quadreture parfaite du cer- 
cle entier, on a cependant décou- 
vert les moyens de carrer plusieurs 
de ses portions. Hypocrate, de Chio, 
est le premier qui ait carré une por- 
tion au\cercle à qui sa figure a fait 
donner le nom de lunule. Yoy. 
LUNULE. 

Cette quadrature ne dépend point 
de celle du cercle ; mais aussi ne 
s’étend-elle que sur la /unule en- 
fière ou sa moitié, 

Quelques géomètres modernes ont 
cependant trouvé laquadratured une 
portion de la lunule à volonté , in- 
dépendamment de celle du cercle ; 
mais elle est toujours sujette à cer- 
taine restriction qui empêche que la 
quadrature ne soit parfaite, c’est 
à-dire, absolue et indéfinie. 

Quadrature de l'ellipse ; Yeï- 
lipse est une courbe dont on n’a point 
encore trouvé la quadrature exacte, 


ce qui oblige d’avoir recours à une 


série. 

(Astrom.) Quadrature de la 
lune ; c’est la situation de la lune 
lorsque sa distance au soleil est de 
90 degrés, ou qu’elle est dans un 
point de son orbite également dis- 
tant des points de conjonction et 
d'opposition, ce qui arrive deux fois 
dans chacune de ces révolutions. 
On appelle ces tems-là, premier 
quartier, dernier quartier. Voyez 
QUARTIER , SYSIGIES. 

(ÆHorlogcrie) Quadralure se dit 
aussi , en parlant d’une montre, de 
l'assemblage des pièces qui servent 


200 QU A 
à faire marcher les aiguilles du ca- 
dran, et à faire aller la répétition, 
quand la montre ou lhorloge est à 
répétition. ne 

QUADRIDENTE , EE , adj. du 
lat. quadrinus , quatre , et de dens, 
dentis , dent : à quatre dents. 

( Bolan.) I se dit des parties des 
plantes qui ont quatre dents. 

QUADRIENNIAL , LE, adj. du 
lat. quadrinus , quatre , et d’annus , 
an, année : qui dure quatre ans. 

{ Econ. polit. ) se dit de cer- 
tains offices divisés entre plusieurs 
titulaires, dont chacun n’exerce que 
de quatre ans en quatre ans. 

QUADRIFIDE , adj. du lat. qua- 
drinus, quatre, et de fidis ; corde : 
à quatre cordes. 

( Bolan. ) I se dit des parties des 
plantes divisées en quatre par des 
incisions aigues , moindres ou à 
peu près égales à la demi-longueur. 

QUADRIFLORE, adj. du lat. 
guadrinus , quatre, et de flos , flo- 
ris , fleur : à quatre fleurs. 

( Botan. ) Xl se dit des plantes 
qui portent quatre fleurs, ou qui 
ont leurs fleurs disposées quatre à 
quatre. 

QUADRIGE, s. m. du lat. qua- 
drinus , quatre , et de Jugum, joug, 
pris métaphoriquement pour le che- 
val attaché au joug. 

( Antiquité ) Char monté sur 
deux roues et attelé de quatre che- 
vaux de front. 

| jumismat. ) On appelle aussi 
quadriges , des médailles dont le 
revers porte une Victoire ou l’em- 
pereur dans un quadrige , tenant les 
rènes des chevaux. 

QUADRIJUGUEES , adj. du lat, 
guadrinus , quatre, et de Jugum, 
dans la signification de paire. 

( Botan. ) Il se dit d’une feuille 
pennée, dont les folioles opposées 
entr elles forment quatre paires. 

QUADRILATERE, adj.ets. du 
lat. quadrinus, quatre , et de latus, 
laleris , coté : qui a quatre cotés. 

( Géom. ) Figure comprise entre 
quatre lignes droites , qui forment 
quatre angles. 

Si les quatre côtés sont égaux , et 
tous les angles droits , c’est un carré. 
Foy. CARRE, 


QU A 


Si les quatre côtés sont égaux et 
les opposés aussi égaux, mais non 
droits, c’est un rhombe ou lozange. 
Voy. RHOMBE , LOZANGE. 

Sitousles cotés ne sont pas égaux , 
mais tous les angles droits, c’est un 
rectangle, ’oy. RECTANGLE. 

Si les cotésopposés seulement sont 
égaux, et les angles opposés aussi 
égaux, mais non droits, c’est un 


D 


rhomboïde. 7, RHOMBOÏDE. 

Tout autre quadrilatère , dont 
les côtés opposés ne sont ni paral- 
lèles ni égaux, s’appelle un trapèze. 
V. TRAPEZE. 4 

QUADRILLE, s. m. de l'italien 
squadriglia, diminutif de squadra, 
équerre , et par extension , troupe 
dressée à l’équerre. : " 

( Tournois ) Petite troupe de 
cavalerie , superbement montée et 
rangée pour faire des carrousels, des 
joûtes, des tournois. 

(Danse) Les maitres de ballets 
donnent le nom de quadrille à un 
certain nombre de danseurs vetus 
uniformément , qui forment des 
troupes particulières , lesquelles se 
succedent, et font ainsi succéder le 
cours de l’action. 


QUADRILLE c jeu )}, s. m. de 
Pespagnol quadrilla, qui exprime 
le nombre de quatre. 

(Jeux) Jeu de cartes qui se joue 
entre quatre personnes ; c’est une 
imitation du jeu de lhombre. 

QUADRINOME , s. m. du latin 

uadrinus, quatre , et du grec vou 
(anne }. part, division. 

( Algébre ) Grandeur composée 
de quatre termes, 

QUADRIPARTITION, s. f. du 
lat. quadrinus , quatre, et de partiri, 

Jarlior, diviser, distribuer. 

(Mathémal,) Le partage d’une 
chose en quatre. Ce mot est peu 
usité. 

QUADRIPHYLLE , adj. du lat. 
quadrinus , quatre , et du grec 
quéanor (phullon), feuille : à quatre 
leuilles, 

( Boian. ) TI se dit d’une plante 
qui a quatre feuilles, 

QUADRISYLLABE , s. m. du 
latin quadrinus, quatre, et du grec 
auanxaCù ( sullabé), syllabe. 

( Gramm. ) Mot composé de 
quatre syllabes. 


Q U A 

QUADRIVALVE , adj. du latin 
quadrinus , quatre , et de valvus , 
cosse , gousse. 

( Bolan. ) Qui a quatre valves ou 
panneaux. : 

QUADRIVALVE , adj, mème 
origine que QUADRIVALVE. 

( Botan. ) Qui s'ouvre en quatre 
valves. 

QUADRUMANE , s. m. du latin 
quadrinus , quatre, et de manus , 
imain : à quatre mains. 

(ist. nat.) On appelle quadru- 
manes les mamniferes qui ont le 
pouce écarté à chaque extrémité , ce 
qui les fait paroitre avoir quatre 
mains. Le singe est un quadru- 
mane. 


QUADRUPEDE , s. m. du lêtin 
quadrinus, quatre , et de pes, pedis, 
pied : à quatre pieds. 

(Hist. nat.) Animal qui a quatre 
pieds. On distingue les quadrupèdes 
vivipares , et les quadrupèdes ovt- 
pares. V. VIVIPARE , OVIPARE, 
REPTILE, 

uadruplum , fait de quadrinus, 
quatre , et de plico, plier. 

(Ærith.) Le même nombre compté 

uatre fois, ou multiplié par quatre, 

(ÆHonnoie ) Quadruple est aussi 
le nom d’une monnoie d’Espagne. 
Le quadruple ou once d’or vaut 320 
réaux de veillon ; il yen a8 et demie 
au marc de Castille, 


QUAI, s. m. Mot très-ancien 
dans la langue , que Scaliger dérive 
du latin caï, cancelli, mais qui 
pourroit venir du teuton ay, dont 
les Flamands ont fait kaye , les 
Anglois kay ou key, les Portugais 
caes. 

(Marine ) C’est dans une ville 
maritime , ou port marchand , un 
espace au bord de la mer, rendu 
commode par l’art pour le débar- 
quement et l’embarquement des 
marchandises. 

Un quai est ordinairement formé 
et terminé par une maconnerie fon- 
dée sur pilotis, et qui contient les 
eaux de la riviere ou les eaux du 
port , de manière à procurer une 
@ertaine profondeur d’eau pour l’ap- 
proche des vaisseaux. 

Droitdequai , ou quay age ; c’est 
une certaine rétribution qui revient 
à un homme chargé de faire la garde, 


Q U A 201 
pour empêcher que rien ne soit dé- 
tourné ou enlevé des effets mis em 
dépot sur le quai. 

QUAICHE ; v. KETCH. 

QUAKER , ou QUACRE , 5. m. 
de Panglois quaker, dérivé du verbe 
quake, trembler : proprement trem- 
bleiur. 

( Relig.) Nom de secte de reli- 
gion , dans PAngleterre; ces sec- 
taires ont été ainsi appelés, parce 
qu'ils sont dans une perpétuelle 
frayeur des jugemens de Dieu, et 
prennent à la letire ces paroles de 
St.Paul : operemini salutem cum 
limore et tremore. 

Les quakers s’élevèrent en Angle- 
terre, au milieu des guerres civiles 
du règne de Charles I. Georges Fox, 
né dans un village du comté de 
Leicester, et cordonnier de son état, 
précha , sans étude, la morale, la 
charité mutuelle, lamour de dieu, 
un culte simple , et la nécessité de 
Pinspiration du Saint-Esprit, pour 
mériter le salut. Cromwel le fit 
arrêter avec sa femme; mais cette 
persécution multiplia ses disciples 
et ses sectateurs, On les maltraita , 
on sévit contr’eux, on les joua sur 
le théâtre ; ils méprisèrent les mau- 
vais traitemens, les prisons et les 
satires. La secte fit les progrès les 
plus rapides. Cromwel fut obligé de 
la craindre et de la respecter. 

QUALITE , s. f. du lat. quali- 
Las ; ce qui fait qu’une chose est telle 
ou telle , bonne ou mauvaise , grande 
ou petite, chaude, froide , blanche, 
noire , etc. 

(Physique ) Qualité , en termes 
de physique , s’entend de la proprié- 
té ou affection d’un être quelcon- 
que, par laquelle il affecte nos sens , 
et nous démontre son existence. 

Qualités sensibles ; ce sont les 
objets que nos sens aperçoivent le 
plus immédiatement : telles sont la 
solidité, la fluidité, la dureté, la 
mollesse , la gravité, l’élasticité , 
etc. 

Qualités occultes ; les anciens 
appeloient ainsi celles dont ils ne 
pouvoient rendre raison. 

(Pratique) Qualité se dit au pa- 
lais, des titres que les parties pren- 
nent pour agir , ou pour établir eur 
droit en justice. 


202 Q U'A 

QUANTITE , s. f. du lat, quan- 
litas. A1 se dit de tout ce qui peut 
étre mesuré ou nombré. 

(Algèbre) Quanlités, en termes 
d’algèbre, sont des nombres indé- 
terminés, ou que l’on rapporte à 
Vunité en général. 

Les quantités algébriques sont 
positives ou négatives. 

Juantilé posilive; c’est celle qui 
est au dessus de zéro, et qui est pré- 
cédée, où que l’on suppose être pré- 
cédée du signe +. 7. POSITIF, 

Quantilés négatives; ce sont cel- 
les qui sont regardées comme moin- 
dres que rien, et qui sont précédées du 
signe —, /. NÉGATIF. 

(Grammaire) Quantité se dit 
aussi de la mesure du tems qu’on em- 
ploie à prononcer une syllabe; ily a 
des syllabes longues et des syllabes 
breves, c’est-à-dire, qu’il faut aux 
premières un tems double de celui 
que prennent les dernières. La mesu- 
re de cetemsn’est point absolue, elle 
m'est point d’une ou de deux secon- 
des , mais elle estrelative, et les syl- 
labes ne sont longues qu’en compa- 
raison des breves, comme celles-ci 
ne sont breves que relativement à 
celles-là,. 

(Musique) Quantité, en musi- 
que ; de même qu’en prosodie, ne 
signifie pas le nombre des notes ou 
des syllabes, mais la durée relative 
qu’elles doivent avoir. La quantité 
produit le rhythme, comme laccent 
produit l’intonation ; du rbythme et 
de Pintonation, résuite la mélodie. 


QUARANTAINE, s.f. de l'italien 
quarantana, fait de quarante, qua- 
xante. 

(Marine) Tems d’épreuve et de 
clôture , que l’on fait subir aux per- 
sonnes, aux marchandises et aux 
vaisseaux qui viennent des pays du 
Levant, ou autres, soupconnés de 
peste, pour prévenir la communica- 
tion de celte contagion. Ce tems est, 
à la rigueur, de quarante jours, mais 
selon le plus ou le moins de soupçon 


el de présomption de lexistence de. 


la peste, dans les lieux d’où vient le 
vaisseau, et d’après la parfaite santé 
de tout équipage, Ce temsest abrégé 
souvent de plus de moitié, d’après le 
zapport des médecins , el la décision 


QUA 
du bureau de santé, Foy. LAZA- 
RETS. 

QUART , s. m, du lat, quartus : 
Ja quatrième partie d’un tout. 

( Géom.) Quart de cercle; Cest 
un arc de cercle de 90 degrés, où la 
quatrième partie de toute la circon+ 
férence. 

(Astron.) Quart de cercle; est 
un instrument de cuivre , ordinaire- 
ment de t:ois pieds de rayon où 
plus, portant une lunette ou fixe, ou 
mobile. Cet instrument, le plus né- 
cessaire de tous, et le plus employé , 
sert à mesurer la hauteur d’un astre 
au dessus de l'horizon. 


L'usage du quart de cercle est 
frogancien; mais ce ne fut qu’en 
1667 , que Picard'et Auzout, y appli- 
querent des lunettes’, quoique Morin 
y eût pensé des 1634. Cette invention 
a procuré une nouvelle perfection à 
toute l’astronomie, 

Quart de cercle mural ; c’est ce- 
lui qui est fixé solidement à un mur 
dans le plan du méridien. 


Depuis long-tems les astronomes 
sont convenus de la grande utilité de 
cet instrument, pour les principaux 
objets de Pastronomie ; car il est clair 
que la latitude d’un lieu étant une 
fois déterminée , en observant labhau- 
teur méridienne d’un astre, on aura 
sa déclinaison ; et en observant au 
même instant , avec une bonne pen- 
dule , Pheure de son passage par le 
méridien ,; on aura son ascension 
droite. De sorte qu'avec un tel instru- 
ment, bien exécuté, on peut faireun 
catalogue des lieux des étoiles fixes, 
et une carte célesie, en bien moins 
detems et avec beaucoup plus d’exac- 
titude, qu'avec tout autre instru- 
ment. Tycho-Brahé fut le premier 
qui se servit d’un arc mural, pour 
prendre les hauteurs méridiennes ; 
mais n’ayant pas d’horloges aussi 
parfaites que celles dont on se sert 
aujoürd’hui , il n’en put retirer de 
grands avantages. Hévelius, Flams- 


tead, Lahire, et plusieurs autres as- 


tronomes, se sont servi de quaris de 
cercles muraux , dont on peut voi 
la description dans leurs ouvrages ; 
mais le premier qu’on ait fait avec 
une grande perfection , est celui de 
Pobservatoire royal de Greenwich , 
qui a servi de modèle à ceux que lon 


Fo 


* 


4 AQER? 
a faits depuis. On trouve des descrip- 
tions de ce quart de cercle, dans 
Loptique de Smith, dans les me- 
motres de Berlin poux 1753, dans 
l'astronomie de NT. Delalande, etc. 

Quart de cercle de l'urpenteur; 
il est plus simple que celui des astro- 
nomes: sonrayon est ordinairement 
de 12 à 15 pouces; sur la surface in- 
férieure de Pinstrumentest un genou, 
au moyen duquel on peut lui donner 
les situations dont on a besoin. 

Quart de cercle de Gunter; c’est 
une espèce de cadran, tracé sur un 
quart de cercle, dont les degrés 
marquent les hauteurs, au moyen 
dun fil à-plomb. 

Quart de cercle horodictique ; 
c’est un quart de cercle où sont les 
lignes horaires. 

uart de cercle de Sotten , ou 
de Collins ; c’est un quart de 
cercle sur lequel on peut voir 
la hauteur d’un astre , et en 
même tems l’heure du lever du so- 
leil , son amplitude , l’heure qu’il 
est, Pazimuth ,etc., pourvu qu’on 
ait rectifié, ou mis le grain sur le 
degré , ou sur le jour convenable ; 
c’est une projection stéréographique 
sur le plan de Péciiptique. 

Quart du méridien lLerrestre ; 
c’est la mème chose que la distance 
de l'équateur. au pole; c’est cette 
distance qui a fourni l’élément des 
nouvelles mesures. }. METRE. 

( Musique) Quart de soupir ; 
c’est la valeur du silence qui marque 
la quatrième partie d’un soupir, 
c’est-à-dire, Péquivalent d’une dou- 
ble croche. 

Quart de ton; Cest Pintervalle 
introduit dans le genre enharmo- 
nique, par Aristoxène , et duquel 
la raison est sourde. 

Les musiciens appellent aussi 
quart de ton Vintervalle qui, de 
deux notes à un ton de Pautre, se 
trouve entre le bémol de la supé- 
rieure, et le dièse de l’inférieure ; 
intervalle que le tempérament fait 
ouir , mais que le calcul peut 
déterminer. 

(Art nulit. ): Quart de conver- 
sion; c’est un mouvement en forme 
de quart de cercle qon fait faire 
à un bataillon pour en changer la 

osition. 

(Archit.) Quart de rond; on 


TT 


[8 £03 


QUA 


appelle ainsi une moulure qui a le 
quart d’un rond. 

(Marine) Quart ,sentendp-rmi 
les sens de mer, du temps qu une 
partie des officiers et de l’équipise 
emploient à veiller, pour fure le 
service et manœuvrer le vaisseau, 
tandis que lereste dort ou se repose, 

On partage l’équipage en deux 
parties ; dont lune s'appelle le 
quart de tribord , et l'autre le quart 
de babord. Chaque quart est com- 
mandé par un officier, qu'on 
pelle officier de quart. 

Quart de vent; c’est Pune des 
divisions . au nombre detrente-deux, 

ue l’on distingue dans la boussole. 
PV. BOUSSOLE ,ROSEDE VENT. 

Quart de nonante ; v. QUAR- 
TIÉR ANGLOIÏS. 

( Manége) Quarten quart; c’est 
une sorte de volte (v. VOLTE); tra- 
vailler un cheval de quarlen quart, 
c’est le conduire trois fois sur chaque 
ligne du carré. 

QUART , TE, adject. du latin 
quartus ; quairième. 

(Médec.) Fièvre quarte; on 
appelle ainsi la fièvre dont les accès 
prennent tous les quatre jours in- 
clusivement ; c’est-à-dire , qu'après 
le premier accès, on est deux jours 
consécutifs sans l’avoir, et le qua- 
trième jour elle revient. 

QUARTATION , s. f. du latin 
quarlo , partager en quatre : Pac- 
tion de partager en quatre. 

( Chimie ) Ce mot signifie, dans 
le langage des chimistes, réluction 
au quart : C’est une opération qui 
se pratique lorsqu'on a une masse 
d’or et d'argent alliés ensemble, et 
que l’on veut faire le départ de 
l'or; alors, pour favoriser l’action de 
l'acide nitrique , si cette masse ne 
contient pas trois quarts d'argent , 
on en ajoute jusqu’à cette quan- 
tité; on appelle ce procédé quar- 
laiion, parce que l'argent réduit 
l'or au quart de la masse. $ 

QUARTE, s. f. du lat. qguartus. 

( Géom.) On appelle quarte, la 
soixantième partie d’une an Pt ou 
la 21600€ partie d’une minute , soit 
d’une minute de degré, soit d’une 
minute d'heure. . 

(Astron.) Quartes se dit aussi 
des parties de Phémisphère visible 
ou supérieur , comprises entre le 


re 


204 QU A 

méridien et le premier “vertical. 
Quarte septentrionale ,  quarte 
orientale , etc, 


(Musique) Quarte est la troi- 
sième consonnance dans l’ordre de 
leur génération. La quarte est une 
consonnance parfaite; son rapport 
est de 3 à 4. Elle est composée de 
3 degrés diatoniques, formés par 
quatre sons, d’où lui vient le nom 
de quarie. Son intervalle est de deux 
tons et demi , savoir un ton majeur, 
un ton mineur, et un semi-ton 
majeur, 

(Escrime) Quarte se dit aussi 
de la manière de porter un coup 
d’épée ou de fleuret, en tournant 
le poignet en dehors. 

(Pratique) Quarte fulcidée ; 
c’est le quart des biens d’une suc- 
cession que les lois romaines réser- 
vent à l'héritier, sur les legs, no- 
nobstant les dispositions du testa- 
teur, Elle est ainsi appelée de Fal- 
cidius ,tribun du peuple, qui, chez 
les Romains, introduisit cette es- 
pèce de légitime, 

Quarte trébelliane ; c’est le quart 
qui doit demeurer à un héritier char- 
gé de rendre l’hérédité à un autre, 

QUARTIER, s. m. du lat. quar- 
farius : la quatrième partie de cer- 
taines choses, 

(Métrologie) Quartier de terre ; 
terme d’anciennes mesures , qui 
signifioit le quart d’un arpent. 

Quartier d'une pension, d'une 
rente ; c’est ce qui est échu pen- 
dant trois mois , ou le quart de 
Pannée. 

(Art mil.) Quartier, dans l'ait 
militaire , a plusieurs significa- 
tions. Quarlier se dit du traite- 
ment favorable que l’on fait à des 
troupes vaincues, quand elles met- 
tent les armes bas pour se rendre, 
Ce terme vient de ce que les Hollan- 


dois et les Espagnols étoient au- : 


trelois convenus que la rancon d’un 
officier ou d’un soldat se paieroit 
d’un quartier de sa paye ; de sorte 
que se battre sans quartier, ne point 
faire de quartier, c’est refuser le 
quartier des gages de son ennemi ; 
c’est user de tous les droits de la 
victoire; c’est le tuer. 

Quartier signifie aussi le cam- 
pement d’un corps de troupes, et 


QUA 


le corps de ces mêmes troupes ; ce 
quartier est bien retranché; ce 
quartier fut enlevé. 

Quartier d'un siége; Cest un 
campement sur quelqu’une des ave- 
nues d’une place. 

On établit des quartiers sur les 
plus grands passages de la place, 
pour empêcher les convois et les 
Secours. 

Disposer les quarliers du siége ; 
c’est distribuer les troupes dans tous 
les différens postes où elles doivent 
camper. 

Ajfoiblir des quartiers ; C’est en 
tirer des détachemens pour Pescorte 
des convois. 

Quaricr des vivres ; c’est celui 
où est logé l'équipage des munitions 
de bouche, et où l’on cuit le pain 
qui se distribue journellement aux 
soldats. 

Quartier d'hiver ; cest quelque- 
fois l'intervalle du tems compris en- 
tre deux campagnes, et quelquefois 
le lieu où on loge les troupes pen- 
dant l’hiver. 

Quartier général : c’est un lieu 
choisi, ordinairement au centre du 
camp, où est le logement -du gé- 
nérai. 

Quartier d'assemblée ; Cest un 
lieu choisi sur la frontière, ou davs 
l’intérieur , où les troupes se ren- 
dent pour y passer la revue, et pour 
de 1à, marcher à l’ennemi. 

(Astron.) Quartier de la lune ; 
c’est la portion de la partie éclairée 
de la lune. W. QUADRATURE, 
PHASES. 

Quartier anglois , où quart de 
nonante ; c’esi un instrument pour 
prendre hauteur en mer, dont se 
servent encore les navigateurs peu 
instruits. 

Quartier de réflexion , où oc- 
ani, ou instrument de Hudley, où 
octant anglois ; c’est un instrument 
dont on se sert en mer pour ob- 
server les hauteurset les distances des 
astres, en xegardant un des astres 
directement, et l’autre par la ré- 
flexion de deux miroirs, en sorte 
qu'on voie les deux astres se tou- 
cher. Cette découverte est une épo- 
que mémorable pour la navigation : 
elle fut donnée en 1731, dans les 
transactions philosophiques, par J. 
Hadley, vice-président de la Société 


QU'A 
royale de Londres. 7. OCTANT, 
SEXTANT, REFLEXION. 

Quartier de réduction ; c’est le 
nom d’un instrument de pilotage 
qui sert à résoudre plusieurs pro- 
blèmes nécessaires à cet art. C’est 
un carton de forme carrée, sur 
lequel est collé une carte ordinaire- 
ment gravée, contenant , dans l’es- 
pace d’un quart de cercle, un nom- 
bre de lignes droiïtes et parallèles 
entr’elles, à égales distances, cou- 
pées à angles droits par d’autres li- 
gnes aussi parallèles entr’elles. 

Cet instrument offre aux marins 
un moyen mécanique et prompt 
pour résoudre tous les problèmes 
de trigonométrie, usités dans le cal- 
cul des différentes routes du vais- 
seau, en une seule ligne ou direc- 
tion, qui est lPhypothénuse d’un 
triangle, et dont les deux autres 
cotés sont les chemins faits en la- 
titude et en longitude. 

Quartier sphérique ; Cest un 
instrument fait sur un carton, 
comme le quartier de réduction , 
mais différemment construit , et re- 
présentant le quart d’un astrolabe 
ou d’un méridien : au lieu des cer- 
cles concentriques que Pon voit au 
quartier de réduction , ce sont des 
courbes alongées qui vont toutes se 
réunir au même point, pour figurer 
les méridiens réunis au pole, 

L'usage du quartier sphérique 
est de résoudre mécaniquement quel- 
ques problemes d’astronomie , qui 
sont nécessaires dans l’art du pilo- 
tage, comme trouver le lieu du 
soleil, son ascension droite, son 
amplitude, sa déclinaison, l’heure 
de son lever ef de son coucher, son 
azimuth, mais par des approxima- 
tions qui ne peuvent satislaire au- 
tant que le calcul exact. 

Vent de quartier ; C’est un vent 
largue, souïflant dans la direction 
intermédiaire entre la perpendicu- 
laire, ou le travers du vaisseau et 
Varrière , ou soufflant par la hanche 
du vaisseau , qu’on appelle quel- 
quefois le quartier. 

QUARTILE , adj. du lat. quar- 
lus , quatrième. 


(strol.) C’est le nom que les 
astrologues donnent à laspect de 
deux planètes éloignées l’une de 


QUA 205 
Pautre de trois signes , ou d’un 
quart de la circontérence, On l’ap- 
pelle aussi ASPECT , QUADRAT, 
QUADRATURE, J.ces mots. 

QUARTO ; v. IN-QUARTO. 

QUARTZ, s. m. Mot emprunté 
de l’allemand. 

(/Hinéral.) Le quartz est une 
pierre dure, scintillante , rayant le 
verre, infusible au chalumeau, 
phosphorescente par le frottement. 
Le quar!z est censé faire la base 
principale des montagnes dites pri- 
mitives, et par conséquent de la 
masse du globe re C’est 
Pélément le plus abondant des 
granits ; on en fait la base des bri- 
ques employées fa construction des 
fours de verrerie, 

QUASI-CONTRAT , s. m. Con- 
traction du lat. quasi contractus. 


(Pratique ) Les quasi - contrats 
sont des engagemens qui dérivent 
de certains faits, et que néanmoins 
on ne peut nommer contrats, parce 
que la convention expresse ou ta- 
cite, l’essence du contrat, ne s'y 
rencontre point. 

Si quelqu'un , dans lintention 
d’être utile à un absent , prend soin 

e ses affaires, sans qu’il en ait éte 
chargé, il contracte l'obligation de 
rendre compte de sa gestion ; celui 
pour lequel ïl a géré est, de son 
coté, tenu des dépenses nécessaires 
ou utiles faites pour lui. 

QUASI-DELIT , s. m. du lat. 
quasi delictum. 

(Pratique) Dommage que l’on 
cause à quelqu'un sans avoir des- 
sein de nuire; lorsque , par exem- 
ple , on jette sur un chemin public 
quelque chose qui blesse un pas- 
sant. 

Le quasi-délit engendre une ac- 
tion en vertu de laquelle celui qui 
a occasionné le dommage est obligé 
de le réparer. 

QUATERNE , s, m. du lat. qua- 
lernt, à quatre : quatre de rang. 

(Loterie) Combinaison de quatre. 
numéros pris ensemble à la lote- 
rie, et sortis ensemble de la roue 
de fortune. 

QUATERNES , adj. du lat, gua- 
terni, à quatre : par quatre, 

(Botan.) On doune ce nom à 


2c6 ÇUGA 

toutes les parties des plantes’ qui 
sont dispostes quatre par quatre sur 
un même point, ou plan d’inser- 
tion. 

QUATRAIN, s. m. de quatre. 

(-Poësie) Petite pièce de poésie, 
stance , couplets de quatre vers, dont 
les rimes sont presque toujours croi- 
sées. 

Il signifie aussi quelquefois quatre 
vers qui font partie d’un sonnet, 

Le sonnet est composé de deux 
quatrains el de deux Lercets. 

QUATRIENNIAL, LE , adj. 7, 
QUADRIÆENNIAL. 

QUATUCR , s m. Terme em- 
prunié du lat. 

( Musique) C'&st le nom qu’on 
donne aux morceaux de musique vo- 
cale ou instrumentale, qui sont à 
quatre parties récitantes. 

QUATRINOME, s. m. ; v. QUA- 
DRINOME. 

QUAYAGE , s. m. de QUAI. 
F7. ce mot. 

( Commerce mari ) Droit que 
paient les marchands pour avoir la 
liberté de se servir du quai d'un 
port , et y placer leurs marchan- 
dises. 

QUERCITRON Same duflat. 
guercus, chène, et du françois ci- 
£ron : chène couleur de citron. 

(Chimie , teinture) C’est le nom 
de l’écorce d’un chêne jaune de la 
Nouvelle - Angleterre. L’emplei de 
cette écorce dans la teinture, est dû 
entièrement au docteur Barncroft ; 
la belle couleur produite par cette 
drogue , la fait rechercher générale- 
ment, et on la préfère à la gaude, 
pour l'impression destoiles, On fait 
infuser l’écorce dans l’eau tiede et 
en en fixe la couleur sur la laine avec 
l’alun ou le muriate d’étain , celui- 
ci lui donne beaucoup d'éclat. 

QUESTEUR ,s. m. du lat. ques- 
lor, dérivé de quæro , queslus , 
rechercher, recueillir. 

( Hist. rom. ) C’étoit à Rome, 
un magistrat chargé de la garde 
du trésor public. 

( Hist. mod.) Ce nom a été donné 
dans quelques universités, et dans 
plusieurs autres corps, à un ou plu- 
sieurs officiers chargés de recevoir 
les deniers communs, et de les dis- 
tribuer à ceux à qui ils étoient dus. 


QU'A 
. QUESTION, s. f. du lat. quæs- 
110 , fait de quæro , chercher, de- 
mander , s'informer : interrogation , 
proposition sur laquelle on dis- 
pute. te 

(Polit.) Question préalable ; 
c’est la question de savoir si une 
question , déjà proposée, sera dé- 
battue dans les débats des corps po- 
litiques ; c’est souvent la forme qu’on 
emploie pour rejetter une proposi- 
bon. 

(Pratique) Question se dit aussi 
d'un fait où d’un point de droit qui 
donne lieu à une contestation. 11 y 
a par conséquent des gueslions de 
fait, et des questions de droit. 

Question d'état; c’est celle qui 
regarde la naissance ou l’état d’une 
personne. 

Question ou Lorture ; c’est la gène 
ou tourment que les juges pronon- 
cent contre celui qui est accusé d’un 
crime grave, pour l’obliger à avouer 
son crime , ou à déclarer ses com- 
plices. 

QUEUE, s. f. du lat. cauda. 

(His. nat.) La partie qui ter- 
mine le corps de l'animal par der- 
rière, 

(Hist. orientale) Queue de che- 
val; c’est chez les T'artares et les Chi- 
nois, l’enseigne ou drapeau sous 
lequel 1ls vont à la guerre. Chez les 
Turcs, c’est un signal de bataille, 
quand il est sur la tente d’un général. 
C'est aussi l’étendaid qu’on porte 
devant le grand-visir, devant les 
pachas et les sangiacs. 

De la passion des Turcs pour les 
chevaux ; est ven leur usage de 
prendre une queue de cheval pour 
leur premier étendard, C’est un ou= 
vrage à la main, qu’ils font de plu- 
sieurs queues jointes ensemble, et 
teintes en rouge, qui est surmonté 
en tête de quelque tissu de crin, et 
d’une grosse’ boule de cuivre doré. 
Les beys font porter une de ces 
queues , les pachas deux, et quel- 
lois trois ; les grands beiglierbeis , 
trois; le grand-visir cinq, et le 
grand-seigneur en campagne , sept. 

(Astron.) Queue de comète; 
on appelle ainsi la partie la plus 
rare d’une comète : elle est toujours 
tournée du côté opposé au soleil et 


Q:'UA 
paroit quelquefois sétendre très- 
loin. 

Queue de lagrandeourse; c’estune 
étoile de la seconde grandeur , placée 
dans cette constellation , à l’ex- 
trémité de la queue. 

ueue de la petite ourse ; c’est 
une étoile de la seconde grandeur , 
qui se trouve placée dans cette cons- 
tellation, tout près du pôle septen- 
trional , et à laquelle ou a donné 
pour vela le nom d’étoile polaire. 
Foy. ETOILE POLAIRE. 

( Technol.) Queue d'arondk ; 
corruption de queue d'yronde où 
d'yrondelle ; c’est un ouvrage de 
menuiserie, qui consiste en un cer- 
tain tenon d’une certaine pièce de 
liaison taillée en queue d’hiron- 
rondelle. 

(Art milit.) Queue d'yronde se 
dit aussi d’un ouvrage détaché dont 
les ailes ou cotés s’élargissent vers 
la tête du côté de la campagme , et 
vont en s’étrécissant vers la gorge, 

Queue du camp ; c’est la ligne 
qui termine le camp du côté opposé 
à celui où le soldat fait face , qu'on 
appelle la tète du camp. 

Queue de la tranchée ; cest le 
premier travail que lassiéseant a 
fait en ouvrant la iranchée, et qui 
demeure derrière, à mesure qu’on 
pousse la tête de l'attaque vers la 
place. 

QUIETISME , s. m. du latin 
quies , quielis , repos. 

( Relig.) Système de certains mys- 
tiques qui font consister toute la 
perfection chrétienne dans le repos 
ou linaction entière de l’ame , et 
négligent entièrement les œuvres 
extérieures. 

QUILLE , s. f. du saxon coel, 
dont les Anglois ont fait keel, les 
Allemands kiel , et les Espagnols 
quilla. Wachter pense que tous ces 
mots viennent du grec xofnos (koi- 
los), cave , creux. 

(Marine) Pièce de charpente 
longue et droite , qui forme la base 
_et le fondement de toute la carcasse 
ou charpente du vaisseau. 

La quille a un peu plus de bau- 
teur que de largeur , afin de sou- 
tenir le vaisseau contre la dérive , 
en offrant d’autant plus de résis- 
tance au vaisseau à marcher sur le 


QUI 207 
côté, qu’elle oppose plus de sur- 
face au fluide. 

Fuusse quille ; c’est un bordage 
épais ou madrier, de la même lar- 
geur que la quille, qui recouvre toute 
sa surface inférieure ; elle est uti!e 
aux vaisseaux qui par leur forme et 
leur construction sont susceptibles 
de beaucoup dériver; elle est aussi 
utileour préserver la quille dans 
les cas d’échouage , et encore pour 
la garantir de la piqûre des vers, 
Mais cette pièce est rarement em- 
ployée dans les vaisseaux de guerre, 

QUINCAILLERIE , ou CLIN- 
CAILLERIE ; s. f. de l’allemand 
klingen , sonner ; ustenciles son- 
nants, 

( Commerce) Terme général sous 
lequel on désigne une infinité d’es- 
pèces différentes de marchandises 
dacier , de fer, et de cuivre ouvré, 

QUINCONCE , s. m. Corruption 
du lat. quinconx , qui signifie pro- 
prement cinq onces , et qui a été 
pris ensuite pour cinq douzièmes , 
ou cinq parties d’un tout divisé en 
douze. 

( Jardin.) Ce mot n’est guère 
employé que pour signifer un plant 
d’arbres disposés sur une ligne droite 
retournée d’équerre et formant trois 
allées d’une ézale largeur. 

(Astrol.) Quinconce se disoit 
autrefois de la position ou laspect 
de deuxsplanètes , distantes l’une de 
l'autre de 150 degrés , ou cinq dou- 
zièmes de 360. 


Le 

QUINDÉCAGONE , s. m. du lat. 
quinque, cinq, du grec d'éxa (déka), 
dix,etde yavix (gônia), angle: 
qui a quinze angles. 

( Géom. ) Figure plane qui à 
quinze angles et quinze cotés. 

QUINE, s. m. du lat. quént, cinq. 

(Loterie) Combinaison de cinq 
numéros pris ensemble à la loterie, 
et sortis ensemble de la roue de for- 
tune. L ï 

QUINES , ÉES , adj. même ori- 
gine que QUINE. x 

( Botan.) On donne ce nom à 
toutes les parties des plantes qui sont 
disposées par cinq, sur un même 
point ou plan d'insertion. 

QUINQUAGÉNAIRE , s. m. du 
lat. quinquasgenarius, de cinquante, 


208 QUE 

( Vumération ) Nom que lon 
donne à quelqu'un qui est âgé de 
cnquante ans, Va 

QUINQUANGULE , EE, du lat. 
quinque , cinq, eld'angulus , an- 
gle : qui a cinq angles. 

( Botan. ) H se dit des parties des 
plantes qui ont cinq angles. 

QUINDENTE, EE, adj.gu lat. 
quinque, cinq, et de dens , dentis : 
qui a cinq dents. 

( Botan. ) I se dit des parties des 
plantes qui ont cinq dents, 

QUINQUENNAL, LE , adj. du 
lat. quinque , cinq, et d’annus , an- 
née, qui dure cinq ans. 

( Hist, anc.) X se dit, en parlant 
des ânciens, des fetes et des jeux qui 
se célébroient tous les cinq ans, ou 
des magistratures qui duroient cinq 
ans. /Hagistrats quinquennaux, [E- 
1cs quinguennales, jeux quinquen- 
nauz, LE 

QUINQUÉREÈME , s. m. du lat. 
quinque, cinq , et de remnus, rame. 

(Hist. anc.) Galère qui a cinq 
rangs de rames. 

QUINQUINA , s. m. Corruption 
de lindien quina-quinu, où china- 
china. É 

(Méd.) Écorce d’un arbre qui 
croît au Pérou , et à Santa-Fé ; son 
nom botanique est chinhina ; il est 
de la famille des rubiacées. 

La vertu fébrifuge de ce remtde 
étoit connue depuis long-tems des 
Américains , lorsque les Européens 
arriverent dans leur pays; leur ma- 
nière de s’en servir étoit de le bioyer 
et de le faire infuser dans Peau com- 
mune pendant un jour. Mais depuis 
cette époque jusqu’en 1640, les In- 
diens conservant une haine impla- 
cable contre les Espagnols, avoient 
pris foutes les précautions imagina- 
bles pour empecher qu’ils ne pussent 
prendre connoissance des propriétés 
de cette écorce. Un Indien , pénétré 
de reconnoissance pour tous les ser- 
vices que lui avoit rendus un Espa- 
gnol.résolut enfin de Le lui découvrir, 

La contesse del Cinchen, vice- 
reine du Pérou, fut la première qui 
en fit usage; elle en fit &istribuer 
aux pauvres, et ce remède prit le 
nom de poudre de comtesse. 

Vers l’an 1649, le père provincial 


QUI 

des jésuites de P Amérique , revenant 
en italie, pour Passemblée géné- 
rale, apporta avec lui unetrès-yrande 
quantité de cette écorce, qu’il dis- 
tribua aux religieux de son ordre qui 
composoient assemblée, afin d’aug- 
menter leurs richesses, et les rendre 
nécessaires dans les différentes par- 
ties du monde où ils iroient ; en ef- 
Jet , ces ptres, de retour dans leur 
pays, guérissoient comme par en- 
chantement tous les malades atta- 
qués de fiévres intermittentes, et 
ddpnèrent ainsi, en très-peu de tems, 
une réputation prodigieuse à ce re- 
mede , ce qui lui fit donner le nom 
de poudre des pères, lequel lui est 
resté depuis, sur-tout en Angleterre , 
où il est appelé encore aujourd’hui 
Jesuil's powder , poudre des jé- 
SsuLLeS. 

Le quinquina sert aussi pour ar- 
rêter les effets de la gangrène dans 
les maladies putrides. 

QUINTAL ,s. m. Corruption de 
cental , fait de centum , cent. 

(Métrologie) Poids de cent livres. 

QUINTE , s. f. du lat. quintus, 
cinquième, 

( Géom.) La soixantième partie 
d’une quarte , ou la 12960000€ partie 
d’une minute, soit d’une minute de 
degré , soit d’une minute d’heure. 

(Musique) Quinte est aussi la 
seconde des consonnances , dans 
l’ordre de leur génération. La quinte 
est une consonnance parfaite ; son 
rapport est de 2 à 3. 

Il y a deux accords qui portent le 
nom de quinle ; Vaccord de quinte 
el sexle , et l'accord de quinée su- 
perflue. 

Quinte-fausse ; c’est une quinte 
réputée juste dans l'harmonie , mais 
qui , par la force de la modulation , 
se trouve afloiblie d’un semi-ton. 

Fausse-quinte; c’est un intervalle 
dissonant. /”, FAUSSE-QUINTE. 

Quinte est aussi le nom qu’on 
donne en France à cette partie ins- 
trumentale de remplissage , qu’en 
Italie on appelle wviola; le nom de 
cette partie a passé à linstrument 

ui la joue, 

(Méd.) Fièvre quinte; c’est lenom 
d'une fievre dont lesacces ne revien- 
nent que tous les cinq jours inclusi- 
vement ; elle est rare. 


QUINTESSENCE , 


} 


QUI 
QUINTESSENCE, s. f. du lat. 


quinta essentia, cinquième essence. 

(Philos. hermétique) Ce terme , 
dans la philosophie hermétique, si- 
gnifioit cinquième essence , ou cin- 
quième être d’une chose mixte. 

(Philos. ancienne) Dans la phi- 
losophie ancienne , ce mot sigmifioit 
la substance éthérée. Les anciens 
qui ne connoissoient rien de réel qui 
ne fût un corps, vouloient néan- 
moins que l’ame de l’homme fût 
d’un cinquieme élément , ou d’une 
espèce de quinlessence sans nom, 
inconnue ici bas , individuelle , im- 
muable, toute céleste et toute di- 
vine. 

( Chimie.) Dans la chimie an- 
cienne ,; quinlessence étoit les- 
prit-de-vin chargé des principes de 
quelques drogues. Les chimistes mo- 
dernes appellent quintessence , ce 
qu’il y a de plus subtil et de plus pur 
dans les corps naturels ; comme les 
huiles volatiles. ) 

Les charlatans vendent sous le 
nom d’essences etde quinlessences 
des liqueurs auxquelles ils attri- 
buent des propriétés merveilleuses. 

QUINTIL, LE , adj. du latin 
quinlilis , cinquième. 

(Astrologie ) X1 se disoit, en as- 
trologie , d’un aspect de deux plane- 
tes , distantes lune de l'autre de 72 
degrés , ou de la cinquième partie 


. du zodiaque. 


QUINTUPLE , adj. du lat. quin- 
lus , cinq, et de plico , plier; litté- 
ralement , plié en cinq. 

(-rithmét. ) M se dit d’une quan- 
tité cinq fois plus grande qu’une 
autre, 

QUINZAINE , s. f. du lat. quin- 
Lus et decimus. 

(Ærithmét.) Nombre collectif qui 
renferme quinze unités. Pris absolu- 
ment, il signifie une quinzaine de 
jours. 

QUINZE , ad. , contraction du 
lt. quindecim. 

( Arith.) Nombre contenant dix 


et cinq. . 
QUIPOS, s. m. Corruption de 
lindien quipou. 


(Diplomat. ) Les quipos sont des 
cordons de plusieurs couleurs, qui, 
mulfipliés et noués d’une manière 
différente , servoient d’écriture et 


Tome IIL. 
# 


QUO 209 
d’annales mémoratives aux Améri- 
cains , lors de la découverte de leur 
pays par les Espagnols. 

QUITTANCE, s. f. du lat. barb. 
quilantia, fait de quielo , acquieto , 
mettre en repos. 

( Pratique , commerce) Déclara- 
tion par écrit, que lon donne % 
quelqun, et par laquelle on letient 
güilie (on lelaisse en repos) de quel- 
que somme d’argent, d’une dette, ou 
de ce qu’il étoit obligé de faire, 

QUIFUS ; s5 me. 
que QUIT'TANCE. 

(Finance) Arrêté définitif d’ur 
compte, par lequel, après la correc- 
tion, le comptableest déclaré quille, 

QUOLIBET , s. m. Corruption 
du lat. guod libet. 

( Didact.) Les quolibets étoient 
autrefois des questions problémati- 
ques (queslions quodlibétaires) , 
que l’on proposoit dans les écoles, 
parce que le soutenant offroit à sou- 
tenir le pour et le contre. 

Aujourd’hui guolibet est une fa- 
çon de parler basse et triviale, qui 
renferme ordinairement une mau- 
vaise plaisanterie. 

QUOTE, adj. du lat. guot, com- 
bien. 

( Pral., commerce ) Quote- 
part; cest la part que chacun doit 
payer ou recevoir, dans la répartition 
d’une somme totale, 

QUOTIDIEN, NE, adj. du lat. 
quot , combien, autant que, et de 
dies , jour : qui arrive chaque jour, 

(Méd.) Fièvre quotidienne 
c’est celle dont les accès reviennent 
tous les joùrs. 


QUOTIENT , s..m. du lat. gu0- 
lies, contraction de quot vices, 
combien de fois. 

(Arith.) Le nombre qui résulte 
de la division d’un nombre par ux 
autre, et qui montre combien de 
fois le plus petit est contenu dans le 

lus grand , ou plutot combien de fois 
de diviseur est contenu dans le divi- 
dende. - ; 

QUOTITE , s. f. du lat. barb. 
quotitas, fait de quot, combien de 
fois. 

(Pralique) La somme fixe à la- 
quelle monte chaque quote-part. 

Légataire d'une Ca Vl ; c’est ce- 


même origine 


R AB 


lui auquel le défunt a légné un tiers, 
un quart , un dixième ; en un mot, 
une partie aliquote de sa succession. 


R 


210 


» 

Peavars , . m. du françois rabat- 
fre : diminution de prix et de va- 
leur, i 

( Pratique) Offre faite au dessous 
du prix qu'un autre a offert , par op- 
position à ENCHÈRE (#. ce ot) 
qui s’offre fort au dessus, 

Les entreprises de travaux pu- 
blics s'adjugent au rabaïs. 

(Monnoie) Rabais des mon- 
noies ; C’est la diminution du prix 
pour lequel la monnoie a cours. 

RABBIN,s. m.del’héhreu rabbi, 
maitre. 

(Hist. Juive) Docteur de Ja loi 
judaïque, | ” 

RABANS, s. m. Corruption de 
Vanglois rope - bands ; tresses de 
cordes, 

Marine) On nommeen général, 
rabans ou garcettes , destresses min- 
ces et longues, faites avec du fil ca- 
ret, du bitord, du merlin, ou des 
fils de vieux cables, et qui servent à 
plusieurs amarrages. 

RABDOLOGIE , s. f. du grec 
baCSos ae , baguette, et de 
A6yos ( ogos); discours, compte , 
supputation. 

(Arithmét.) Manitre d’exécuter 
facilement les deux opérations les 
plus compliquées de Paritkmétique, 
“a multiplication et la division , par 
les deux plus simples, Paddition et 
la soustraction ; et cela, au moyen 
de bâtons, verges ou baguettes , sé- 
parés et marqués de nombres. 

La rabdologie est une invention 
de /Veper , baron écossois. 

RABDOMANCIE, s. f. du grec 
facd'oc Lie , baguette , et de 
pavreia (inanteia), divination. 

( Divinat, ) Divivation qui se fait 
par le moyen de baguettes. 


) 


On peut rapporter à cette espèce 


de divination , la baguette divina- 
éoire, qui a fait tant de bruit dans 
les dix-septième et dix-huitième 
siècles. 

RABLURE, s. f. &e rable , du 
Jat. rulabulurn. Les Anglois disent 
abbits 


RAC 


(Marine) Cannelure où entaille 
angulaire, qu'on fait au long de la 
quille, de Pétrave et de l’étambot 
d’un vaisseau , pour y emboiter les 
gabions et les bouts de cordages et 
des préceintes , afin qu’ils joignent 
mieux , et soient établis plus solide- 
ment. 

RABOUGRI, IE, adj. Corrup- 
tion du lat, aborlus. 

( Agricull. ) I se dit des arbres et 
des plantes que la mauvaise planta- 
tion ou que la nature de la terre em- 
pèche de profiter. 

RACAGE, s. m. du suédois racka, 
courir. 

Marine ) Espèce de collier ou 
chapelet dont on entoure le mât, 
apres Pavoir assujéti sur le milieu de 
la vergue, afin de la tenir contre son 
mât , de façon qu’on puisse la monter 
et la descendre. Ce collier est ainsi 
appelé, parce qu’il sert à faire courir 
la vergue le long du mât. 

RACCORDERS# v. a. de la par- 
ticule itérative re, et de l'italien 
accordare , fait du latin corda , 
corde ; ce qui signifie proprement 
mettre en harmonie les cordes d’un 
instrument ; et par métaphore , ajus- 
ter, unir, mettre de niveau, etc. 

( Archit.) Raccorder , faire un 
raccordement ; c’est opérer la réu- 
nion de deux corps, de deux super- 
ficies à un même niveau , ou d’un 
vieil ouvrage à un neuf. 

( Peinture) Raccorder, en ter- 
mes de peinture, c’est retoucher, 
c’est, lorsqu'un peintre est mécon- 
tent de son ouvrage , reprendre la 
palette, les pinceaux , éteindre quel- 
ques lumières trop brillantes, adoucir 
quelques tons tranchans , rompre 
quelques couleurs trop crues, etc. 

Raccorder se dit aussi d’une es- 
pèce de mutilation que les raccom- 
modeurs et les brocanteurs#de ta- 
bleaux , font subir aux chefs-d’œu- 
vres de peinture les plus précienx , 
en les retouchant , en les excoriant 
sans pitié , et en substituant aux 
couleurs originales de nouvelles tein- 
tes , justes pour le moment, mais 
qui éprouvent le sort inévitable de 
devenir plus colorées, tandis que le 
reste de Pouvrage, qui depuis long- 
tems a éprouvé cet effet, garde Lo 
ton qu'il a acquis. 


R A € 
RACCOURCI , LE, participe de 


raccourcir, de l'italien raccorcio , 
dérivé du latin curtare , vendre 
cour*. 

Peinture ) Le raccourci est 
l'effet que produit un objet qui se 
présente à l’œil de face et longkudi- 
nalement ; en sorte qu’il y trace une 
image plus courte que celle qu'il y 
porteroit s’il se présentoit transver- 
salement. 

Les regles de la perspective don- 
nent les moyens de bien rendre les 
raccourcis , et les peintures de cer- 
tains plafonds offrent les plus savans 
TaCCOUrCIs. 

RACE, 5. f. du latin radice, ablat. 
de radixr, lignée. 

( Æcon. dom. ) I se dit aussi 
des anim domestiques , comme 
chiens , chevaux, etc. ; ce chien, 
ce cheval est de bonne race. 

RACHAT , s. m. composé de la 
particule itératire re, et du subs- 
tantif achat, fait de l'italien reac- 
Calo, ou du latin barbare reacca- 
pilum. 

( Pratique ) Action par laquelle 
nous rachetons une chose que nous 
ayons vendue. 

Rachat d'une rente , d’une pen- 
sion , d'un droit ; C’est le paiement 
d’une certaine somme , pour lPamor- 
tissement , pour lPextinction d’une 
rente , d’une pension , d’un droit, 

RACHIALGIE , s. f. du grec 
bass (rhachis ), lépine du dos, et 
d'anyos ( algos ), douleurs, 

( éd.) C’est la même maladie 

que la colique des peintres ; ou 
colique de Poitou. 
. Astruc lui à donné le nom de 
rachialgie , parce qu’il pense que le 
principe de la douleur est dans les 
nerfs de la moëlle épinière. #. CO- 
LIQUE DES PEINTRES. 

RACHISAGRE , s. f. du grec 
aus ( rhachis ), Vépine du dos, et 
d’àypz (agra ), prise , capture. 

(4Héd. ) Douleur de goutte qui 
attaque Pépine du dos; autrement 
rhumatisme goutteux de Fépine. 

RACHITIS , s. m. du grec paye 
( rhachis), l’épine ‘du dos. 

(/Héd. ) C’est le nom d’une ma- 
ladie chronique qui attaque ordinai- 
rement les enfans: elle consiste prir:- 
cipalement daus la courbure de Pé- 


R'A TC 211 


pine du dos, et de la plupart des os 
jongs , dans des nœuds qui se forment 
aux articulations, et dans le retré- 
cissement de la poitrine. 

RACHITISME , s. m, même oi- 
gine que RACHITIS. 

(Agricull.) Maladie du blé, ainsi 
nommée à cause de sa ressemblance 
avec le rachilis. 

RACHOSIS , s. m. du grec hrs 
( Ce 0 ,rompre. 

(-Héd.) Relâchement de la peau 
du scrotum ou des bourses. 

RACINE, s. f. du latin radir, 
radicis. 

( Botan. ) Partie d’un végétal la 
plus inférieure , qui, fixée sur, ou 
prolongée dans un corps , en tire 
paticulièrement sa nourriture , et 
celle des autres parties, en sens con- 
traire desquelles elle croit. 

( Ægric.) Racine se dit.aussi de 
certaines plantes dont on ne mange 
que là partie qui vient en terre ; les 
raves, lies navets, les carottes, les 
betteraves sont de ce nombre, 

(Anat.) Racine se dit encore 
des parties du corps qui y sont for- 
tèment attachées, ou qui ont un 
accroissement continuel. On dit la 
racine des dents’, des cheveux. 

(/Héd.)On dit d'un cancer, d’un 
squirre , d’un cors au pied, que ce 
sont des maux qui prennent racine , 
qwon a du mal à les guérir, On dit 
aussi qu'une saignée , une purgation 
guérit un. mal avant qu’il ait pris 
r'acirie. 

( Grammaire) Racine se dit des 
mots primitifs qui ont des com- 
posés et des dénivés. 


(-Aslron. ) Racine signifie aussi 
la premiere situation d’une planète, 
ou sa longitude pour l'instant duquel 
on commence à Compier ses mou- 
vemens. C’est ordinairement le com- 
mencement du siècle : par exemple, 
le premier janvier 1700 , en ajoëtant 
eusuifte le mouvement pour un an, 
pour deux ans, etc. , Fon a la lon- 
gitude pour 1701 ; 1702, ainsi de 
suite. Cette longitude primitive de 
laquelle on part, s'appelle aussi épo- 
que des moyens mouvemens. 

(Algèbre) Racine de l'équation ; 
c’est Ja valeurde la quantité inconnue 
de l'équation. . 

(/Hathémat.) Racine d'un nom: 

O 2 


“ 


RAD 


bre ; c’est le nombre qui, étant mul- 
tiplié par lui-même, rend le nombre 
dont ilest la racine ; en général , le 
mot racine signifie une quantité, 
considérée comme la base et le fon- 
dement d’une puissance plus élevée, 

Racine carrée ; celle dont la puis- 
sance est un carré. Ainsi la racine 
carrée de 4 est 2; parce que 2 mul- 
tipliés par 2 donnent 4. 

Racine cubique ; celle dont la 
puissance est un cube. Si un nombre 
carré comme 4 est multiplié par la 
racine 2, le produit 8 est appelé le 
cube , ou la troisième puissance de 
deux ; et le nombre 2. considéré par 
rapport au nombre 8 , en est la 
racine cubique. 

Racine binome, trinome, etc. ; 
e’ est une racine carrée , cubique , on 
d’une puissance plus élevée , qui est 
composée de deux, de trois par- 
ties , etc., comme 20 + 4, ou a + b, 
200 + 40 + 5. 

RACK , 5. m. 77. ARACK. 

RADE, s. f, du gaulois radis ; 
d’où provient aussi le nom de l'ile 
de Rhé. 

(Marine) Espace de mer à l'abri 
entre les terres et les contours des 
côtes , où les vaisseaux peuvent jeter 
Vancre et demeurer en sûreté, et où 
ils mouillent en arrivant, pour at- 
tendre le vent ou la marée propre 
pour entrer dans le port , qui est plus 
à l’abri encore, et plus intérieur que 
la rade; ou bien , en parlant du port, 
l’espace où les vaisseaux se mettenten 
mode pour attendre le vent et les cir- 
constances favorables pour appa- 
reiller. 

Grande rade ; on appelle ainsi 
dans certains endroits , comme à 
Toulon, la partie de la rade qui est 
la plus vaste et la plus voisine de la 
pleine mer ; et on appelle perle 
rade , celle qui se présente la pre- 
mière en sortant du port. 

Rade foraine; c’est un mouil- 
lage qui n’est pas renfermé entre des 
caps, qui n’est pas à l'abri des 
vents , et où l’on est à lancre loin 
de terre. 

RADEAU , s. m. probablement 
de ralis. 

(Marine) Réunion de plusieurs 
pièces de bois placées côte à côte , 
fortement liées ensemble ; et flottant 
sur Ja surface de l’eau, 


212 


RAD 


Fadeau, ras de carène, ou pont 
flottant ; c’est une plate-forme de 
lanches , de Ja forme d’un carré 
Eee flottant sur l’eau , qui seit , 
dans lintérieur des ports, à porter 
des ouvriers ou matelots qui tra- 
vaillént aux diversés opérations de 
carène et de radoub en dehors des 
vaisseaux, 

Radeau se dit encore d’une plate- 
forme flottante que l’on fait, en cas 
de naufrage, avec les mâts , vergues 
et autres débris du vaisseau, pour 
sauver les équipages. On y adapte, 
si on peut, quelque moyen de gou- 
verner et de faire voile. 

(Art nuilit.) Radeau est aussi un 
assemblage de pièces de bois dont on 
se sert, au lieu de bateaux, pour 
passer des fossés ;  quelgmefois pour 
aller attaquer le mineur au pied d’une 
muraille. : 

Annibal fit passer le Rhône à ses 
éléphans sur des radeaux ; et, selon 
Tite-Live, une partie de son infan- 

erie passa le même fleuve à la nage 
sur des peaux de boucenflées. 

Alexandre se servit du même 
moyen au passage de lHydaspe et 
de l’Acesine, 

Charles XII ne passa jamais Îes 
rivières que sur des radeaux , et ils 
étoient construits avec un tel art, 
que les soldats étoient rangés dessus, 
en bataille, sur dix de profondeur, 
et même avec du canon. 

RADIAIRE, adj. du latin radius, 
rayon. 

(Hist. nat.) C’est ainsi qu’on ap- 
pelle les animaux sans vertébres, 
dont le corps est libre , sans tête, 
sans yeux, sans pates articulées, et 
disposées en étoile. L’echinus ou 
l’oursin de mer, l’'asterie où l'étoile 
de mer, sont des invertebrés de 
l'ordre des radiaires. 

RADIAL, LE, adj. même ori- 
gine que RADIAIRE. 

( Géom.) Courbes radiales ; 
c’est le nom que quelques auteurs 
donnent aux courbes dont toutes les 
ordonnées vont se terminer eu un 
point, et sont comme autant de 
rayons partant d’un même centre : 
telle est la spirale , dont les ordon- 
nées partent toutes du centre du 
cercle qui la renferme ; telle est aussi 
la guadralure de Dinostrate. foyez 


SPIRALE, QUADRATURE. 


RAD 


(-Ænat.) Radial se dit aussi de 
ce qui a rapport au RADIUS (7. ce 
mot) : le radial interne , le radial 
externe, le nerf radial, Y'artère 
radiale. : 

RADIANT, TE, adj. du latin 
radio, envoyer des rayons, fait de 
radius , rayon. 

( Physique ) Qui envoie des 
rayons de lumière à l'œil. /, RA- 
DIATION. 

RADIATION ,s. f. du latin ra- 
dere , rado, rayer , effacer. 

( Prat.) Action de rayer. I] se dit 
de la rature ou de la suppression pro- 
noncée en justice. 

RADIATION , s. f. du latin ra- 
dius , rayon , et du verbe ago , agir : 
action d'envoyer des rayons. 

(Physique) L'émission des rayons 
qui partent d’un corps lumineux 
comme centre, 

RADICAL , LE, du latin radir, 
râcine. Û 

(Didact. ) Qui sert de base ou 
de fondement ; qui contient en soi 
le principe de quelque faculté , de 
quelque qualité physique. 

( Botan. ) T1 se dit de ce qui naît 
de la racine ou de ce qui lui appar- 
tient. 

( Anal. ) Humeur radicale ; 
c’est-à-dire , humeur innée. On dit 
qu’il y a dans tous les animaux un 
humide radical qui est le principe 
de la vie, dont l'épuisement cause 
le mort. 

(Algèbre) Quantités radicales ë 
on appelle ainsi les quantités qui sont 
aflectées-du signe radical , composé 
dun trait perpendiculaire , et d’un 
trait oblique, qui se joint au premier 
Par son extrémité inférieure. 

RADICANT ,TE , adj. du latin 
radicor, pousser des racines, fait de 
radir , xacine, * 

(Bolan.) Quigette des racines 
distinctes de la racine principale , ou 
qui fait fonction de racine. 

RADICATION, s. f. du lat radi- 
cor, pousser des racines, et dago , 

‘aire. : 

(Botan.) L'action par laquelle 
les plantes poussent leurs racines. 
Observation sur la radication des 
plantes. 


RADICULE , s. f, du lat. radi- 


RAD 213 


cula, diminut. de radix, racine : 
petite racine, 

{ Botan.) L'une des deux extré- 
mités de l'embryon, ainsi appelée 
parce qu’elle est le principe d’une 
racine que la germination peut dé- 
velopper. 

RADIE , EE , adj. du lat. radia- 
lus , fait de radius, rayon. 

(Botan.) Qui a des parties rayon- 
nantes où divergentes d’un centre 
commun sur le même plan. 

RADIER, s. m. du lat. radius 4 
rayon, construction fhite en forme 
de rayons. 

(Zrchil. hydraul.) Grille propre 
à porter les planches sur lesquelles 
on commence dans l’eau les fonda- 
tionsdes écluses, des batardeaux, etc. 

Radier est aussi le nom d’une 
plate-forme , soit en charpente, soit 
en maçonnerie, sur laquelle se fait 
le mouvement des portes, à l’entrée 
d’un bassin , pour la construction et 
le radoub des vaisseaux. 

Radier est encore l'ouverture et 
l'espace entre les piles et les culées 
d'un pont , qu’on appelle autrement 
raies ou bas-radier. 

RADIEUX , SE, adj. du latin 
radius , rayon rayonnant. 

( Optique ) I se dit du point d’un 
objet visible, d’où il part des rayons 
de lumière. F. POINT RADIEUX. 

RADIOMETRE , s. m. du latin 
radius , rayon, et du grec Pérpov 
(métron) ; mesure: mesuré des 
rayons. 

(/Vavigat.) Instrument astrono- 
mique qui sert sur mer à prendre des 
hauteurs. /. ARBALÉTE. 

RADIUS , s m. Mot latin qui 
signifie rayon. 1 

(Anat.') Les anatomistes ont con- 
servé ce mot en françois, pour dési- 
guer un des deux os de Pavant-bras, 

RADOUBER , s. m. d’origine peu 
connue, peut-être du latzbarb. ros- 
tuppare , ou de l'italien adobarex 

( Marine ) Réparer ou raccommo- 
der la carcasse et. charpente d’un 
vaisseau. 

Un radoub complet, où presque 
toutes les pièces sont à changer, 
s'appelle REFONTE. F ce mot. 

On radoube les vaïsseaux à flot, 
ou dans un bassin. La meilleure 
manière est de radouber dans un bas- 


214 R AG 


sin , parce qu’on évite aux vaisseaux 
les elforts-qu'il subit nécessairement 
en l’abattant, 77. ABAÏ TRE. 

RAFALE, s.f, de l'italien refolo. 

(Marine) On appelle rafales, 
certaines bouflées subites de vent, 
avec intermittences de calme ou de 
petit vent , ce qui est souvent occa- 
sionné par le voisinage de terres fort 
élevées , où le vent est momentané- 
ment retenu , four soulller ensuite 
avec violence , sur-tout entre les 
gorges des montagnes. 

RAFFINAGE, 5. m. de la parti- 
cule iférative re, et du lat, affingo , 
façonner, donner letour. #7, AFFTI- 

: NAGE : manière de rendre plus fin. 

( Technol.) Donner le rüffinage 
au salpétre, au sucre, c’est le puri- 
fer. 

RAFLE, s. f. du lat. barb. rie- 
Jtare . enlever de force, 

(Botan.) Rafle, ou, comme 
quelques-uns disent ; rape , est axe 
ou support commun de plusieurs 
fleurs disposées en longueur, et par- 
üiculièrement en épi. 

RAFRAICHISSANT, TE, adj. 
de rafraîchir , du lat. refrigerare. 

(/Méd.) On appelle rafraichis- 
sans, les remèdes qui calment l’a- 
gitation des humeurs, et l'éréthisme 
des fibres. , 

(Technol.) Cruches rafraichis- 
sarnlies. F. ALCARAZAS. 

RAFRAICHISSEMENS , s. m., 
même origine que RAFRAICHIS- 
SANT. 

(Art milit.) Quartiers de ra- 
fraichissemens ; ce sont des garni- 
sons où l’on envoie les troupes pour 
se refaire des fatigues d’une cam- 
pagne. 

: (Marine) À la mer, on entend 
por rafraichissemens , es vivres, 
frais que Pon prend dans le port » 
au moment du départ, on dans une 
relèche: à "+ 

. RAGE, s, f. du lat. rabies , dont 
on à fait rabia, rabja; et enfn 
rage: JU 

(Wéd.) Délire furieux , souvent 
sans fièvre, qui revient ordinaire- 
ment par accès, dans lesquels les 
inalades se jettent Sur toutes sortes 
de personnes , leur crachent au vi- 
sage. les mordent ; etc. fs sont 
tristes. et inquiets; ils ont presque 


RAI 


toujours une aversion pour l'eau, 
pour tous les liquides , et même pour 
le vent, les flots de la mer , le bruit 
des rivieres , les glaces de miroir , les 
couleurs blanches , et tout ce qui 
peut leur faire naitre l’idée de Peau, 

Cette maladie ne s’erfgendre point 
d'elle-même dans l’homme, comme 
dans les chiens , dans les loups, les 
renards, les chats, les fouines, les 
belettes , et autres animaux: elle lui 
est communiquée par leur morsure 
ou leur salive virulente, C’est la 
même chose que lEYDROPHO- 
BIE, 77 ce mot. 

RAGOUT., s. m. du lat. 1gzus- 
lus , qui remet en goût. 

( Cuisine) Mets apprêté pour irri- 
ter le goût, pour exciter Pappétif. 

( Peinture) Ragoüt,enpeinture, 
signifie quelque chôse de piquant, 
qui flatte la vue, Lorsqu'on dit qu’il 
y a du ragoût dans un tableau, dans 
un dessin , dans la couleur d’un pein- 
tre, on veut faire entendre par-là 
qu'on y trouve un agrémént qui pi- 
que, qui réveille Pattention ét plait 
à la vue. 

Le ragoûl s'applique tonjours à 
l'exécution; c’est une qualité de la 
main: c'est pourquoi l’on dit un pin 
ceau ra goutartt , UD Crayon ragoi- 
tan£,une poin te ragoülante. 

Le ragoët est une sorte de badi- 
nage ; il témoigne la facilité de ’ar- 
tiste, qui est capable de se joueravec 
l'outil , de badiner avec les plus 
grandes difficultès du métier, Cette 
partie de la manœuvre ne doit pas 
étre méprisée , mais il ne faut l’es- 
timer que ce qu’elle vaut. Raphaël 
ne se doutoit pas que l’on peindroit 
un jour avec ragoul, €t il n’en ect 
pas moins estimable ; les Carraches 
ont peint quelquefois avec ragout, 
et ils en sont plus aïmables. Le ra- 
goût est un des moyens de plaire, 
mais il ne doit être rangé qu'entre 
les ressources inférieures de l’art. 

RAISON , s. f. du latig ratio , 
puissance de lame , bon sens. 

( Commerce) Raison est aussi 
un termé de société générale , et si- 
anifie les noms des associés, rangés 
et énoncés de la manière que la so- 
ciété signe Les léttres missives, hil- 
lets et lettres dé change. 

Livre de raison ; c’est un livre de 
compte. /, LIVRE, « 


RAI 


Ave Raisons s'entend au 
salais, des titres et préten#ions que 
PSE peut avoir, Ce mot est principa- 
lement employé dans les actes de 
cession, où l’on stipule que le ces- 
sionnaire est subrogé en tous les 
droits, noms, raisons et actions de 
son cédant. 

A telle fin que de raison ; facon 
de parler , qui signifie qu’on fait 
une chose dans la pensée qu'elle 
pourra être utile, sans dire préci- 
sément à quoi. 

(Logique) On appelle étre de 
raison, ce qui west point réel, ce 
qui mexiste que dans lesprit. Les 
universaux sont des éLres de raison. 

( Politique) Raison d'état; c’est 
une maxime bonne ou mauvaise , 
qui estutile à l’état. La raison d’é- 
lat, dit Saint Evremond. l'em- 
porte non-seulement sur l'intérét 
des particuliers, mais bien sou- 
vent sur la justice même. 


( Arihinét. et géom.) Raison , 

en termes d’arithmétique et de géo- 
métrie, est le résultat de la com- 
paraison que lon fait entre deux 
grandeurs homogènes , soit en dé- 
terminant Pexcesde l’une sur l’autre, 
ou combien de fois l’une contient 
l’autre , ou y est contenue. 
Les quantités homogènes ainsi 
comparées , s'appellent les fermes 
de la raison , ou du rapport; la 
chose que l'on compare se nomme 
antécédent , et celle à laquelle on 
la compare , le conséquent. 

Raison arithmétique ; Cest la 
quantité dont deux grandeurs dif- 
férent entrelles ; c’est-à-dire , le 
nombre d'unités dont Pantécédent 
est plus grand que le conséquent. 
Ainsi, en comparant 5 et 7 , on 
trouve que leur raison arilhmeti- 
que est 2. 

Raison géomélrique. C'est le 
nombre de fois que l’antécédent con- 
tient ou est contenu dans le consi- 
quent. Foy. EXPOSANT , MUL- 
TIPLE , RATIONELLE , IRRA- 
TIONELLE, DIRECTE, INVER- 
SE , RAPPORT. 

RAISONNER , v.n. du lat. rr- 
liocinari, formé de ralio, raison , 
et de cano, dire , parler; discourir , 
se servir de raison. | 

( Îarine ) Rai.onner se dit 


de 


uc 


e 


R A L 215 


aussi de Pobligation où sont les\ca= 
pitaines , ét maitres des vaisseaux 
marchands, lorsqu'ilsentrent dansun 
port, de venir ou d'envoyer montrer 
leurs papiers ou leur congé, ou de 
rendre compte à l’officier qui com- 
mande à bord du vaisceau amiral , 
ou de la patache de garde à Pentrée 
du port ; comme aussi en pleine 
mer , lorsqu'ils rencontrent un vais- 
seau de guerre , de se rendre à son 
bord , ou de s'approcher pour lui 
parler , lorsqu'il lui en fait le si- 
gnal. 

RAJAH , s. m. Mot indien. 

( Econ. polit.) C’est ainsi que 
Von nomme, dans l’Indostan, des 
princes de la race des anciens sou- 
verains du pays, avant que les Tar- 
tares Monguls ou Mozols en eus- 
sent fait la conquête. 

RÂLE ,ou RALEMENT , s. m. 
C’est une onomatopie , ou un mot 
qui imite le son naturel de ce qu'il 
signifie. 

(Hed.) Bruit qu'on entend dans 
la gorge des moribonds, causé par 
la collision de l'air, à travers une 
pituite ou des flegmes, qui se ren- 
contrant dans la trachée-artère et 
dans les bronches , s’opposent à son 
passage , et rendent la respiratiox 
difficile. . 

RALLIEMENT ,s. m. de l’an- 
cien mot francois raler, pour re- 
tourner, 

(Art. milit. ) I se dit de l’ac- 
ton des troupes qui, après.avoir 
été rompuesou dispersées, se ras- 
semblent, 

Hot de ralliement ; c’est le mot 
que le général donne aux troupes. 
pour se rallier , en cas de déroute 
ou de séparation. 

Point de ralliement, ; c’est Ven- 
droit marqué aux troupes pour se 
rallier. cr 

(Marine) Rallienient se dit 
aus.i en parlant des vaisseaux d’une 
escadre, et de l’action de se réunir les 
uns aux aufres, 

Signal de ralliement ; c’est un 
signal fait par le commandant dure 
escadre , etc. à ses vaisseaux qui ‘2 
trouvent dispersés et éloignés ce 
se rapprocher et de prendre leurs 

ostes, s 

Rallier au vent ; c’est serrer le 


216 RAM 


vent , et gouverner au plus près, 
après s'être écarté de cette route , 
pour quelque cause passagère. 

RAMAGE , s. m. du lat, rama- 

tum , fait de ramus, rameau. 

(ist, nat.) Le chant des oiseaux, 
appelé ainsi à cause des rameaux 
sur lesquels les oiseaux chantent. 

RAMAIRE , adj. du lat. ramus, 
xameatL 

(Botan.) Atiaché ou apparte- 
nant aux rameaux, 

RAMAZAN , où RAMADAN, 
s. m. Mot turc. 

(Hist. des Mahomét.) Rama- 
zan est le nom de la lune ou du 
mois pendant lequel les Turcs font 
leur carème : ce jeûne a été ainsi 
appelé parce que Mahomet disoit 
que Palcoran Jui avoit été envoyé 
du ciel pendant ce tems-là, 

RAME, s. f. du lat. ramus. 

(Marine) Aviron, longue pièce 
de bois dont on se sert pour faire 
voguer un bateau , une galère. | 

( Manufacture ) Rame se dit 
aussi d’un châssis, ou d’une ma- 
chine qui sert à allonger ou élargir 
les draps, ou seulement pour les 
unir ou les dresser carrément. 

(-Agricul, ) Rame est encore une 
branche sèche que lon pique en 
terré, pour soutenir des plantes 
flexibles : de là est venue Pexpres- 
sion de pois ramés. 

RAME ( de papier), s. f. de lal- 
Temand rieme, dont les Anglois ent 
fait ream , lasse. 

( Librairie) Vingt mains dé pa- 
pier mises ensemble. 

Mettre un livre à la rame . Cest 
le vendreen feuilles aux beurrières, 
faute de débit, 

RAMEAU , s. m. du lat. rarmu- 
lus, diminut. dé ramus, petite 
branche. 

( Botan, ) Division latérale et 
cousubstantielle de la tige. 

( Jardin.) Rameau est Aussi une 
branche coupée, en été, pour en 
tirer des creffes et: des écussons, 

( Anal, ) Il se dit encore par ana- 
louie des ramifications des vaisseaux 
dans le corps , à cause qu’ils ressem- 
blent à des branches d'arbres, 

(Art. milit, ) Rameaux de la 
mine; ce sont les retours, con- 
duits, ou galeries de la mine, 


RAN 
RAMEUX , SE , adj. du lat, ra- 


mosus , fait de ramus, xameau. 

( Bolan.) Ayant un ou plusieurs 
rameaux , qui jette beaucoup de 
branches. 


RAMILLES , s. f. du lat. ra- 
mulus, ramunculus, petit rameau. 
Botan.) Division du rameau. 
Eaux et foréts) Branches dar- 
Pres qui restent dans les bois, après 
qu'on en atiré le bois de corde , et 
qui ne sont bonnes qu’à mettre dans 
les fagots. 

RAMPANT, TE, adj. du lat. 
repens , replans, participe de re- 
pere , ou de replare , se traîner sur 
le ventre, aller en pente douce. 

(Hist, nat.) I] se dit des ani- 
maux qui marchent en se trainant 
sur la terre, 


(Botan.) H se dit aussi des plantes 
étendues , et qui s’enracinent cà et 
là sur la terre, 

(Archi) I se dit encore de ce qui 
est en pente , de ce qui n’est pas de 
niveau. 

( Chirurgie) Bandage rampant ; 
c’est un bandage dont les circon- 
volutions entourent la partie en 
forme de spirale , et en laissant 
entr’elles des espaces découverts. 


RAMPE , s. f. même origine que 
RAMPANT. 

(Archil. ) La partie d’ur escalier 
à plusieurs noyaux, qui va en mon- 
tant le long d’un mur. 

(Art. nulit.) Rampe est aussi 
une pente extrèmement douce qu’on 
fait le long des talus des remparts, 

( Jardin.) C’est encore un plan 
incliné, qui tient lieu d’estalier 
dans les jardins. 

( Hydraul.) On appelle encore 
rampe , dans une cascade qui des- 
cenden pente douce, une suite de 
chandeliers qui accompagnent les 
cercles de la cascade. 

( Anal.) Rampes est encore le 
nom qwon a donné à chacune des 
moitiés de la cavité du conduit os- 
seux qui enveloppe le noyau du li- 


* maçon, et qui faitautour de lui deux 


tours et demi de spirale. 

RANCE , adj. du lat. rancens, 
puant , infecté, gui sent le moisi , le 
pourri. {1 se dit particulièrement des 
graisses et des substances huileuses 
qui , à la longue , contractent une 


RAN 
corruption désagréable que la cha- 
leur leur communique. 

RANCON, 5. f, de lallemand 
ranzion, composé de ran , rapine, 
pillage , et de süne, rachat, rédemp- 
tion. 

(Art de la guerre ) signifie pro- 
prement le rachat du pillage , et par 
extension le prix qu’on donne pour 
la délivrance d’un captif ou d’up 
prisonnier de guerre. 

(Marine) Rançon est aussi la 
composition en argent, moyennant 
laquelle un corsaire relâche un vais- 
seau marchand ennemi qu’il a pris ; 
ces rançons se paient ordinairement 
en lettres de change sur lesarmateurs 
du vaisseau ; et ces engagemens sont 
fidèlement acquittés. Le 

Un vaisseau ainsi ranconne ob- 
tient de son preneur un”passe-port 
ou certificat, au moyen duquel il 
peut se rendre à sa destination , sans 
courit les risques d’être pris une se- 
conde fois, ‘ 

RANG , s. m. de l’allemand 
ring , ordre , disposition de plusieurs 
choses ou de plusieurs personnes sur 
une même ligne. 


(Art milit.) Rang, en termes 
de guerre , signifie une suite de sol- 
dats placés à coté l’un de l’autre, 
soit qu’ils marchent ou qu’ils soient 
en bataille. 

Rang, se dit aussi de l’ordre éta- 
bli pour la marche et pour le com- 
mandement de différens corps de 
troupes, et des divers officiers qui 
sont en concurrence les uns avec les 
autres, Fa , 

( Marine) Rang des vaisseaux ; 
c’est une dénomination par laquelle 
on classe ensemble et on distingue 
les uns des autres , les vaisseaux de 
guerre , suivant leur grandeur , le 
nombre de leurs canons et de leur 
calibre. Cette dénomination est quel- 
quefois vague et suÿette à variation ; 
et plusieurs auteurs ont embrouilié 
la matière en voulant trop subti- 
liser sur ces distinctions. 

Cependant , on entend géntrale- 
ment par vaisseaux de premier rang, 
ceux à trois ponts, portant trois 
batteries complettes de gros canons, 
et le plus souvent encore des ca- 
nons de moindre calibre sur les gail- 


Jerds, 


RAN 217 


Les vaisseaux du second rangsont 
ceux ayant deux ponts et deux batte- 
ries complettes de fort calibre, et 
aussi quelques canons de moindre 
calibre sur les gaillards. Ils portent 
depuis 74 jusqu’à 80 et 84 canons. 

Les vaisseaux du‘troisième rang 
sont ceux depuis 50 jusqu'à 64 ca- 
nons, Ils portent du canon de moin- 
dre calibre que les vaisseaux du se- 
cond rang ; mais ils ont comme 
eux deux ponts et deux batteries com- 
plettes, et, le plus souvent encore , 
des canons sur les gaillards. On ne 
fait plus de cas de ces sortes de vais- 
seaux , parce qi’ils ne sont pas assez 
forts pour résister avec succès à ceux 
des rangs supérieurs. A 

Voilà quelle paroît être la distinc- 
tion la plus généralement recue en 
France entre les rangs des vaisseaux 
de guerre ou de ligie. .Chez les An- 
glois, c’est autre chose ; ils ont six 
rangs de bâtimens , dans lesquels 11 
y en a quatre de vaisseaux de ligne; 
les frégates formant le cinquième 
rang , et les corvettes et autres bà- 
timens semblables, le sixième rang. 

RANGER, v. a. même origine 
que rang : mettre dans un certain 
ordre. 

(Marin Ranger, en termes 
de marine} cest passer auprès de 
quelque ohose. Ranger la lerre, 
ranger la cote , c’est naviguer très- 
près de la terre, tres -près de la 


‘côte. 


Ranger le vent; c’est naviguer 
au plus près du venf. 

Le vent serange de l'arrière, de 
l'avant, au nord ; c’est lorsqu'il de- 
vient favorable à la route; lorsqu'il 
devient contraire à la route; lorsqu’il 
change et qu’il se met à souffler du 
côté du nord. 

RANINE , adj. du lat. rana ;-gre- 
mouille : qui ressemble à la gre- 
nouille, 

( Anal.) L'arière ranine est un 
rameau de la carotide externe qui 
se. distribue à la langue. 

La veine ranine reprend le sarg 
de la langue, et le porte dans la ju- 
gulaire.externe. 

RANULE, s. f. du lat. menula , 
diminutif de rana, grenouille. 

( Chirurgie) Tumeur œdéma- 


218 R A P 


teuse, molle, lâche, ronde , située 
sous la langue, auprès du filet, qui 
ote la liberté de la parole, et qui 
fait croasser comme des grenouilles, 
d’où vient son nom. 

RAPACE, adj. et subst, du latin 
rapaz, formé de rapio , enlever. 

(Ornythol.) Oiseaux rapaces ; 
c’est le nom d’un ordre des oïseaux 
qui renferme tous les oiseaux de 
proie, de jour et de nuit : le vau- 
tour, le faucon, Paigle, sont de 
ordre des rapaces. 

(Métallurgie) On appelle, en 
métallurgie , substances rapaces , 
celles qui non-seulement se dissipent 
elles-mêmes par Paction du feu, mais 
encore qui contribuent à enlever les 
autres, RE 

RAPACE, EE, adj, du lat, rayra, 
rave : qui tient de la rave. 

( Botan. ) Il se dit des racines 
qui sont de la forme et à peu près de 
la nature de la rave. 

RAPHE , s. m. du grec jai 
( raphé ), couture, 

( Anal, ) Il se dit de certaines 
lignes du corps qui ressemblent à 
une couture, Le raphé du scrolum, 
le raphé du corps calieux du cer- 
veau 

RAPIDE, adj. du latifrapidus, 
violent , impétueux , fait de rapio, 
enlever avec violence. 

( Elocut, ) Style rapide ; c'est 
un stylé qui entraine les lecteurs, 
les auditeurs. 

(/Vavigation) Rapides s'emploie 
aussi au substantif pour signifier cer- 
tains lieux d’un fleuve, comme du 
fleuve Saimt-Laurent où l’eau des- 
cend ‘avec une telle rapidité qu’on 
est obligé de faire portage, e’est-à- 
dire ,; de transporter par terre les 
marchandises , et souvent les ba“ 
‘teuux, 

Les rapides sont ce qu’on appelle 
autrement $auts et cascades: 

RAPPEL, s. m. Contraction de 
ré-appel , second appel (voy. AP- 
PEL ): action par laquelle on rap- 

elle, 

(Art milit, ) Manitre de battre le 
tambour pour faire revenir les soldats 
aux drapeaux. 

( Pratique ) Rappel à la succes- 
sion : c’est une disposition par la- 


HUE 


quelle on rappelle à sa succession 
celui qui n’auvoit pu hériter, parce 
qu'il se trouve plus éloigné en degré 
que les autres paréns habiles à suc- 
céder. 

Rappel de ban ; c’est la révoca- 
tion que fait le, prince de la peine 
du bannissement, 

( Peinture) Rappel de la lu- 
mire : lorsque dans un tableau un 
peintre s'occupe des effets de la lu- 
miere et des ombres, il ne se borne 
pas à y faire voir une’seule masse 
lumineuse , opposée à une seule 
masse ombrée; il use du principe 
indiqué par la nature, en observant 
une grande masse lumineuse princi- 
pale , sous laquelle se placent aussi 
les fighres principales; en rappelant 
la lumière comme par échos, sur 
des figures ou objets épisodiques ou 
accessoires ,; mais d’une maniere 
moins vive, moins large que sur la 
principale masse. Dans une vaste 
composition , ces rappels sont mul- 
tipliés et toujours placés sur les 
groupes intéressans. 

(Jardin. ) Rappel est encore un 
terme employé par les jardiniers de 
Montreuil, à Pégad des arbres , qui, 
après avoir été quelque tems laissés 
à eux-mêmes, à cause de leur trop 
de vigueur , sont par la suite tenus 
un peu plus de court. On les rap- 
Pelle alors, c’est-à-dire, on les sou- 
lage à la taille , en les mettant sur 
les bons bois inférieurs, les rabat- 
tant et les déchargeant. : 

RAPPORT , s. m. Ce mot a un 
grand nombre d’acceptions différen- 
tes, mais qui ont foutes pour origine 
la particule itérative re , et le verbe 
latin porlo , porter , transporter : 
revenu, produit, récit , témoignage, 
convenance , conformité , liaison , 
relation. 

( Pratique ) Rapport se dit du 
récit ou détail q@e fait un juge des 
pièces et de l’état d’un proces qu'il a 
été chargé d'examiner. Ë 

Rapport d'experts ; cest celui 
que font des personnes versées dans 
la connoissance d’un art, ou d'une 
certaine espèce de marchandises , en 
conséquence des ordres ou pouvoirs 
qu’elles ont reçus, j 

Rapport en fait de succession ; 
c’est ce qui est rapporté à la masse 


F R AP É jh 
d’une succession par les co-héritiers 
en ligne directe qui ont recu du défunt 
des sommes d'argent on autres eBets, 

Rapport se dit aussi du droit en 
vertu duquel cette remise est faite 
à la masse. 

Rapport de médecins, chirur- 
giens , etc. ; c’est le témoignage que 
rendent, par ordre de justice , les 
médecins et chirurgiens, de Pétat 
d’un malade, d’un blessé, d’une 
femme grosse , d’un cadavre, etc, 

( Med.) Rapport se dit aussi des 
vapeurs ou exhalaisons qui s'élèvent 
de l’estomec , pendant la digestion , 
ét reviennent à la bouche, à cause 
de quelque méchante qualité des 
viandes, ou des choses qu’of a man- 
gées, L’ail et l’ognon font de mau- 
vais rapports à la bouche; les viandes 
flatueuses sont sujettes à causer des 
vents, des rapports. 


( Chimie) Rapports. V. AFFI- 
nirÉSs nd 


_( Arithmét. et géom.) Rapport 
se dit encore du résultat de la com- 
pee de deux quantités l’une avec 

‘autre , relativement à leur gran- 
deur, On dit plus communément rai- 
sou. 7. RAISON, 


(Peinture) Rapport mutuel des 
clatrs , des denu-teintes et des 
ombres ; c’est l’aifide donner du 
brillant aux couleurs de toutes les 
masses ; et cet art consiste à associer 
au premier ton de chaque objet une 
nuance de demi-teinte plus considé- 
rable , c’est-à-dire , plus étendue que 
ce premier ton pe l’est lai-mëme , et 
à celle-ci pne masse de teintes infé- 
rieures en beauté et supérieures en 
volume. 

(Mosaïque) Ouvrages de rap- 
port; ce sont des ouvrages faits de 
plusieurs pièces demieire on de bois, 
de différentes couleurs dont oh forme 
des dessins, et des reméseñtations 
d'oiseaux, de feuiliages ef même de 
figures humaines. La mosaique, la 
marqueterie sont des ouvrages de 
èces de rapport. 

RAPPORTEUR , s. m. même 
gine que RAPPORT. 
 ( Pratique ) Juge où conseiller 

1 est chargé du rapport d’un procès. 

6 Géom.) Rapporteur est aussi le 
nom d’un instrument dont les ar- 
penteurs se servent, ei par le moyen 


FR. A P 210 


duquel ils rapportent et tracent sur 
le papier les angles qu’ils ont pris sur 
le terrein , avec le demi-cercle gra- 
phomètre ; ou Péquerre d’arpenteur, 
Cet instrument consiste en un limhe 
demi-circulaire, de cuivre , d'argent 
ou de corne, divisé en 180 degrés , 
et terminé par un diamètre au mi- 
lieu duquel il y a une petite entaille 
ou lèvre, appelée le centre du rap- 
porteur. 

RAPSODIE , ou plutot RHAP- 
SODIE #s. f. du grec 54710 (r'aplo), 
condre, ét d'édi (odé), piece de 
vers chantée : chants cousus en- 
semble. 

(Littéra. Les anciens appeloïent 
ainsi des espèces de pomes composés 
sur les évenemens remarquables, et 
que des rapsodes alloïent chanter de 
ville en ville pour gagner de Par- 
gent, On donna ensuitece nom aux 
morceaux détachés des poëmes d’Ho- 
mère , que les ransodes chantoïent en 
public, sur le th?ätre, dans les foires 
et les places publiques, et que les 
Grecs prenoient le plus grand plaisit 
à entendre. 

Parmi nous, le mot de rapsodie ve 
se prend qu’en mauvaise part et ne se 
dit que d’un mauvais ramas , soit de 
prose, soit de vers, 

RAPSODOMANTIE, s.f, du grec 
sadadia (rhapsédia ), assemblage 
ae vers, rapsodie, et de puavrsiæ 
( manteia ), divination : divination 
par le moÿen d’un assemblage de 
vers. 

( Divinat. ) Divination qui se 
faisoit en tirant au sort dans un 


-poëte, et prénant Pendroïit sur lequel 


on toimboit pour une prédiction de ce 

qu'on vouloit savoir. C’étoit ordinai- 

rement Homère où Virgile qu’on 

choisissoit pour cet effet; d’où Pon: 
a donné à cette sorte de divination , 

le nom de sortes Virgilianæ. 

RAPT,s. m. du lat. raplus , par- 
ticipe de rapio, enlever. 

( Pratique ) Enlèvement. Ce 
te:mese dit principglement des voies 
de faif, ou des moyens de séduction 
dont on se sert pour ravir une fille à 
sés parens, Anisson distingue le rap£ 
de vivlence du rapt de séduction. 

* RARE , adj. du lat. rarus, qui 
nest pas commun, qui n’est pas or- 
dinaire, qui se trouve difliciiement. 


220 RAS 
(Physique) X se dit d’un corps 


qui, pour un volume déterminé, 
contient moins de matière que n’en 
contient, sous le mème volume, un 
autre Corps auquel on le compare, 
Ainsi, quand un rayon de lumiere 
passe de l'air dans le verre, on dit 
que ce rayon passe d’un milieu rare 
dans un dense, parce qu’en effet, à 
volume égal, Pair contient moins 
de maticre que le verre. 

RAREFACTION , s. f. du latin 
rarus , et de facio, faire : faire 
rare , étendre davantage, éclaircir, 
dilater, 

(Physique) Action par laquelle 
un Corps acquiert un plus grand vo- 
lume sans augmenter en matière 
propre. : 

La principale cause de la raréfac- 
Lion des corps, est la chaleur ; mais 
les fluides élastiques se raréfient sans 
s’échauffer , et cela, toutes les fois 
qu’on leur permet d'occuper un plus 
grand espace, Ÿ7. DALAT'ATION. 


, A4 

RARIFEUILLÉ, ÉE, adj. du 
lat. rarts , et de folium , feuille. 

(Bolan.) Portant peu de feuilles , 
et éloignées les unes des autres. 

RARIFLORE, adj. du lat. rarus, 
et de floss floris, fleur. 

(Botan.) Ayant peu de fleurs, 
dispersées, 

RAS, SE, adj. du lat. rasus ; il 
est de même que rats, le participe de 
raire, qui a le poil tendu jusqu’à la 
peau. 

(ré milit.) Rase campagne ; 
c’est une campagne fort plate, fort 
unie, et qui n’est coupée ni d’émi- 
nences , ni de vallées, nide bois, ni 
derivières. Les deux armées se bat- 
tirent en rase campagne. 

(Marine) Vaisseau ras ; Cest 
celui dont Pencastillage est peuélevé. 

Ras se dit aussi d’une sorte d’écueil 
ou danger. C’est une sorte de bancs 
de rochers sous l’eau ; à fleur d’eau, 
ou au ras de Peau, qui occupe en 
mer, au voisinage des côtes, une 
certaine étendue, et qui présente des 
dangers aux vaisseaux qui naviguent 
dans ces parages; tel est le ras des 
saints, dans la côte du: Finistère. 

Ras de courans , où ras de ma- 
rée ; C’est un courant rapide des eaux 
de la mer, dans un passage étroit, 
eutre des lerres ou des îles, dans une 


: 


passe où dans un cb on et en pleine 
mer même, dans certains parages. 

as de marée se dit aussi d’une 
élévation et d’un mouvement subit 
etextraordinaire , qui arrive passagè= 
rement aux eaux de la mer, se pro= 
longeant le long des cotes, et y fai- 
sant quelquelois beaucoup de rava- 
ges, ce qui est occasionné par quel- 
que dérangement dans le tems, par 
les sysigies et les équinoxes, ou par 
des tremblemens de terre, 

RASE , adj. du lat. rasus. 

(Marine) Vaisseau rasé ; c’est 
un vaisseau dont on a retanché la 
batterie supérieure, et qui ng plus 
que sa batterie basse de gros calibre, 
et des canons de moindre force, sur 
ce qui étoit ci-devant son second 
pont, dont on a fait des gaillards. 
Cette opération ne se fait guère qu’à 
de vieux vaisseaux qui ne peuvent 
plus porter toute leur artillerié , et 
qui deviennent ainsi semblables à 
des frégates, mais portant du canon 
de 36; ils ont alors plus d’élévation 
de batterie , sont«plus légers sur l’eau, 
et meilleurs voiliers. 

RATAFIAT , s. m. Terme in- 
dien. 

(Chimie, pharmacie) On donne 
ce nom à une foule de liqueurs alco- 
holisées, sucrées , et chargées des 

principes odoris ou sapides de plu- 
sieurs végétaux. Les ralafias se pré- 
parent de trois manières, ou par le 
mélange de sucs avec l’alcohol, ou 
per linfusion et la macération des 
substances dont on veut extraire les 
principes solubles, où par la distil- 
lation de l’alcohol sur des matières 
odorantes, 

RA'FE , s. f. d’une origine diffi- 
cile; sûivant Ménage , de Jecus ; je- 
coris, jecorala , et suivant d’au- 
tres , de sa ressemflance avec le corps 
d'un raë 

Anat.) Un des viscres du bas- 
ventre , dont l’usage n’est pas encore 
bien connu. 

RATIFICATION, s. f. du latin, 
raius, approuvé , et dago ; faire: 
Paction d'approuver , approbation. 

(Pratique et diplomatie) Con- 
formation ou approbation de ce qui 
a été fait, ou de ce que l’on a fait en 
noire nom , où lapprobation d’tin 
traité. Signer la rulificalion d’un 

“contrat, d’un traité. 


RAU 


RATION , s. f. de l'espagnol ra- 
cion, fait du lat. ratio. 

(-Ært milit.) Portion de pain ou 
de fourrage qui se distribue à cha- 
que homme de guerre. 


(Marine) Ration de mer, ralion 
de bord; Cest la portion réglée de 
vivres et de boisson qu’on distribue 
tous les jours à chacun des matelots 
pour leur subsistance. 


RATIONAL, s. m. du lat. ratio. 

(Hist. juive) Morceau d’étofle 
carré, de la grandeur de la main, 
que le grand'prêtre des Juifs portoit 
sur la poitrine. Les Hébreux Pappe- 
loient hoséhen, et les Grecs x6y10y 
( logion ). 

(Hist. du bas-empire ) Rational 
est encore un nom*d’office, qui se 
trouve dans les inscriptions ancien- 
nes. C’est la même ehose que procu- 
reur. 


RATIONEL, ELLE, adj. du la- 
tn rationalis ,#ait de ratio. 


(Mathém.) Terme fort en usage 
dans plusieurs parties des mathéma- 
tiques, et qu’on emploie en plusieurs 
sens différens, 

(Astron.) Horizon rationel ou 
vrai; Cest celui dont le plan passe 
par le centre de la terre , et qui divise 
‘par conséquent le globe en deux hé- 
misphères ou portions égales. Il est 
ainsi appelé, parce qu’on ne le con- 
çoit que par l’entendement . par op- 
position à l’horizon sensible ou ap- 
parent, qui est sensible à la vue. 


(Arithmét.) IVombre entier ra- 
tionel; c’est celui dont lunité est 
une partie aliquote. Ÿ. NOMBRE, 
ALIQUOTE.  #. 

IVombre mixte rationel ; cest 
celui qui est composé d’un entier et 
d’une fraction , ou d’une unité et d’un 
nombre rompu. 

Quantité rationelle ; c’est une 
quantité commensurable avec son 
unité. 

Rapport rationel ; c’est celui dont 
les termes sont des quantités ratio- 
nelles. 

RAUCITE, s. f. du lat. raucilas, 
fait de raucus , enroué , rauque. 

(/Héd.) Rudesse, äpreté de la 
VOIx, 

Voix rauque ; c’est un son de 
voix altéré et désagréable, 


RAV 22r 
RAVALEMENT , s. m. de la 


particule réduplicative re, et du la- 
tin ad vallare, pour ad vallem 
ducere ; conduire dans la vallée, à 
val, en bas. 7. AVAIT. 

(Archit.) Ravalement se dit de la 
dernière façon qu’on fait à un mur, 
parce qu’on la commence par en 
haut , et qu’on la finit par en bas, 

Ravalement est encore, dans des 
pilastreset corps de maçonnerie et 
menuiserie , un petit renfoncement 
simple ou bordé d’une baguette c1 
dun talon. 

( Jardin.) Il se dit aussi d’une 
opération qui se pratique en recépant 
tout le vieux bois d’un arbre, dans le 
dessein de le rajeunir , en lui faisant 
pousser de nouveaux jets, ce qui les 
rend plus courts et plus bas, 


(_Agricull. ) Xl se dit encore d'une 
opération qui consiste à abaisser le 
cep de la vigne, et le coucher dans 
une fosse. 


(Musique instrument.) Les fac- 
teurs d'orgue et de clavecin’ ont 
adopté le mot de ravalement, pour 
désigner le clavier ou système, qui , 
au lieu de se borner à quatre octaves, 
comme le clavier ordinaire , s'étend 
à cinq. Ils appellent cela systéme à 
ravalement. 

(Marine) Ravalement se dit, en 
termes de marine, d’une partie du 
tillac ou pont supérieur, qui s’abaisse 
au dessous du niveau de lautre par- 
tie , afin de procurer aux chambres 
et aux logemens des officiers, une 
hauteur convenable, sans être obligé 
de relever autant les œuvres mortes. 

RAVELIN , s. m. de l’italien ri- 
vellino. 


(Art milit.) Ouvrage compris 
sous deux faces qui font un angle 
saillant. Il se met au devant d’une 
courtine ; pour couvrir les flancs op- 
posés des bastions voisins. Le mot de 
ravelin n’est en usage que parmi les 
ingénieurs. Les gens de guerre l’ap- 
pellent demi-lune. #oy. DEMI- 
LUNE. 

RAVIN , s. m. Corruption de 
Lavina. 

(Art milis.) Interruption de terre, 
faite par la chute d’un torrent, 

RAVINE , s. f., même origine 
que RAVIN. 


#5 


22 RAY 

(Art milit. ) Endroit cavé par des 
débordemens de pluie, moins pro- 
fonds que ceux que l’on désigne par 
ravins. #7. RAVIN. 

RAVITAILLER , v. a. de la par- 
ticule ilérative re, et d’avitailler, 
dérivé du lat, victualia, pour vic- 
lus, necessaria, victuailles, vivres. 

(Art milit.) Remettre des vivres 
et des munitions dans une place. 

RAY-GRSSS. Mot anglois qui 
signifie littéralement, plante radiée, 

(-Agricull.) C'est le nom que les 
Anglois donnent à toutes les espèces 
de plantes graminées, qui servent à 
la nourriture des bestiaux/ et sur- 
tout à celles qui se cultivent pour cet 
15age. 

Les agriculteurs francois ont res- 
treint l’usage de ce mot à l’avoine 
cievée et à l’ivraie vivace. 

RAYON , s. m. du lat. radio, 
radionis , augmentatif de radius. 

( Optique) Trait de lumière, ou 
ligne de lumière, qu’on imagine 
pa tir d’un corps lumineux. 

Newton définit les rayons, les 
moindres parties de la lumière, soit 
qu’elles soient successives dans la 
méme ligue, ou contemporaines 
dans plusieurs, c’est-à-dire, que, 
selon ce philcsophe , un rayon de 
Jumiere est une suite de plusieurs 
corpuscules. en très-grand nombre, 
qui s’échappent des corps lumineux, 
et qui se suivent, pour ainsi dire, à 
la file et en ligne droite. 

Rayon direct; cest celui dont 
toutes les parties comprises entre 
Veil et l’objet lumineux, sont en 
ligne droite. Ce sont les propriétés 
de cette espèce de rayons qui font 
le sujet de l’optique proprement 
dite. 

Rayon rompu ; cest celui qui 
s’écaite de cette direction, ou qui 
se détourne de sa route; en pas- 
sant d’un milieu dans un autre. #7, 
REFRACTION. : 

Rayon réfléchi ; c’est celui qui, 
aprés avoir frappé la surface d’un 
corps, retourne en aærière. #7, RE- 
FLEXION. 

Rayon incident, celui qui tombe 
sur Le point @e réflexion ou de réfrac- 
tion. #7. INCIDENCE. 

… Rayons parallèles, ceux qui par- 
tent de divers points de Pobjet, con- 


R À Y 


servent toujours une égale distarice 
les uns des autres. 
ayons convergens, ceux qui, 
partant de divers points, concou- 
rent ou tendent vers un même objet,’ 

Rayons divergens , ceux qui, 
patant d’un point de lobjet, sé- 
cartent et s’éloignent les uns des 
autres, : 

Rayon commun ; c'estune ligne 
droite, tirée du point de rencontre 
des deux axes optiques, pan le mi- 
lieu de la ligne droite qui joint le 
centre des prunelles des deux yeux. 

(Perspective) Rayon principal ; 
c’est la distance de l'œil au plan 
vertical, 

(Géom.) Rayon se dit aussi du 
demi-diamètre d’un cercle , ou la li- 
gne tirée du centre à la circonférence, 
Ce rayon s'appelle en trigonomé-" 
trie, sinus Lolal. F. SENUS. 

(Mécan.) Rayon se dit encore 
des rais d’une roue , parce qu’ils sor- 
tent du moyeu en fgrme de rayons. 

( Géom. prat.) Rayon visuel ; 
C’est, dans l’art de lever les plans, 
la ligne droite suivant laquelle l’œil 
se. dirige en visant sur un objet quel- 
conque, au travers des pinnules d’une 
alidade. La ligne de foi de cet ins- 
trument représente la direction du 
rayon sux une planchette ou sus‘un 
demi-cercle. 

(Vivellement) Rayon visuel 
se dit, dans l'opération d’un nivel- 
lement, quand, vous mettant à trois 
ou quatre pieds de distance du ni- 
veau, vous posez l’œil et vous vous 
alignez sur la surface de la liqueur 
colorée comprise dans lestrois fioles , 
ce qui dirige votre rayon visuel, 
et forme une Hgne de mire, pour 
poser an jalon ou une perche à quel- 
que distance. 

(Astron,) Rayon astronomique ; 
c’est le nom d’un instrument ancien 
nommé aussi ARBALETE, #7. ce 
mot. \ 

Rayon vecteur; Cest la ligne 
droite qui va du foyer d’une ellipse 
à un point de la circonférence, ou 
du centre du soleil au centre de la 
planète; on l’appelle vecteur parce 
au’on le conçoit comme portant la 
planète à une de ses extrémités, 
tandis qu’il tourne sur l’autre .ex- 
trémité, :en décrivant des aires éga- 
les, cn temsrégaux. \ 


REA" 
RE, s. m. 
(Musique) SyNabe par laquelle 


on solfie la seconde note de la gam- 

: 
me. Cette note, au naturel, Sex- 
prime par la lettre D. 


RÉACTIF, adj. composé de la 
particule itérative re, et de 450, 
agir : qui a de la réaction. #7, REAC- 
TION. 

( Chimie) Réactifs se dit des ma- 
titres que l’on emploie dans lana- 
° lyse, pour reconnoitre les principes 
du corps soumis à cette opération. 

RÉACTION , sf. de la particule 
itérative re, et du lat. ago, agir. 

(Physique) Action d'un corps 
sur en autre corps, qui le choque ou 
qui le comprime. Cette action con- 
somme toujours une partie de Îa 
force du corps qui choque ou qui 
comprime, et cette partie consommée 
est égale à la réaction. C’est pour 
cela que l’on dit que la réaction 
estégule à l'action ou à la com- 
pression, 


C’étoit un axiôme dans les écoles, 
qu’il ny a point d’action sans reac- 
L'on ; mais on ignoroit que la réac- 
lion est toujours égale à laction. 
C'est Newton qui a fait le premier 
cette remarque , et qui nous à appris 
que les actions de deux corps qui se 
heurtent l’un l’autre , sont exacte- 
ment égales, mais $’exercenten sens 
contraire, ou, ce quiest la même 
chose, que l’action et la réaction de 
deux corps lun sur l’autre, produi- 
sent des changemens égaux sur fous 
les deux, et que ces changemens 
sont dirigés en sens contraires. 

7 

REAJOURNEMENT , s. m. de 
la particule itérative re, et. d’A- 
JOURNEMENT. 7, ce mot. 

( Pratique ) Second ajournement 
que l’on donne à ceux qui n’ont 
point comparu sur le premier. 

REAL , LE, adj. et s. emprunté 
de Pespagnol. 

(Marine) Ce terme étoit d’usage 
anciennement pour désigner la print 
cipale des galères du roi. La galère 
réale , ou simplement la réale. 

(Monnoie ) Réal on réale se dit 
aussi d’une monnoie d’Espagne. Il y 
a le réal de veillon ou de cuivre. et 
le réal de la pluta ou d'argent, ” 


RE DB 225 

REALGAR ou REALGAL, S. In. 
Mot arabe, 3 

( Minéral.) Mine sulfureuse d’ar- 
senic, On Pappeloit autrefois or pi- 
ment. On le nomme maintenant 
oxide d’arsenic sulfuré rouge. 

Le réalzur est rouge, quelquefois 
orangé, translucide , électrique par 
frottement , volatil au feu, et répan- 
dant'une odeur d’ail et de soufre. Il 
sert quelquefois à la teinture, 


REALISER, v. a. du lat. barb. 
realitas , existence effective, chose 
réelle , par opposition à apparence; 
rendre réel , effectuer. 

(Pratique) Réaliser des offres 
en justice ; c’est faire des offres à 
deniers découverts, et à l’audience, 
partie présente ou dûment appelée , 
à l’etfet de constater le refus du créan- 
cier , et se faire adjuger les conclu- 
sions qu’on a prises. 

REATTRACTION, s. f, de la 
particule itérative re, et d'AT- 
TRACTION. Poy, ce mot. . 

(Physique) Réaltraction électri- 
que; cest l’action d’un corps ac- 
tuellement électrique , par laquelle 
il attire de nouveau un corps qu’il 
avoit déjà attiré, mais oi) avoit 
ensuite repoussé. 

REATUS. Mot latin formé "de 
reus, accusé, coupable. - 

«( Pralique) Reatu; in realu, ex- 
pression latine qui a passé dans no- 
tre langue, dans cette phrase : étre 
in realu , pour dire être accusé et 
prévenu d’un crime. 

REBELLION , s. f. du latin 
rebellium , fait de retro, en amitre ,# 
ei de bello ou Lellor, faire la guerre, 
se révolter : révolte , soulèvement. 

( Pratique ) Rébellion à Justice; 
c’est une opposition faite avec force 
et violence à l’exécution des mande- 
mens , jugemens , et autres actes 
émanés des tribunaux de la justice. 


REBROUSSEMENT , s. m. du 
latin barbare rebrossare ou rever- 
sare , corruption de revertere, re- 
tourner. 

( Géornétrie ) Rebroussement 
des courbes ; c’est la même chose 
que l’on appelle en latin //exus con- 
trarius , flexion contraire. Dans une 
ligne courbe , partie concave , partie 
convexe, le point qui sépare la par- 


RENE 

tie concave de la partie convexe , ou 
qui termine Pune et sert de commen- 
cement à l’autre, est appelé le point 
d'inflexion ; et l’on appelle point 
de rebroussement celui où la cour- 
be retourne en arrière. #’oy. IN- 
FLEXION. 

REBUS, s. m., ou rebus de Pi- 
cardie, de ce qu'anciennement en 
Picardie, les clercs de la basoche 
faisoient tous les ans, au carnaval , 
certains hbelles qu’ils appeloient de 
REBUS quæ geruntur, libelles de 
ce qui se passe dans la ville. 

(Lillérature) On entend mainte- 
nant par rebus un jeu d'esprit qui 
consiste en allusions, en équivoques, 
et qui exprime quelque chose par 
des mats et par des figures prises en 
un autre sens que celui qui leur est 
naturel, 


RECAPITULATION, s.f. de la 
particule itérative re , et de capilu- 
lum , chapitre. Répétition som- 
maire des principaux points , cha- 
pitres , etc. , d’un ouvrage. 

RECELER , v. a. du latin retro, 
en arrikre, et de celo, cacher. 

(Pratique) Garder une chose 
volée, ou la soustraire aux yeux de 
la justice. 


"RECENSEMENT , s. m. de la 
particule itéraiive re , et de censeo, 
dans le sens de compter, supputeg. 

Commerce ) Nouvelle vérifica- 
tion de marchandises, soit de leur 
qualité , soit de leur quantité, soit 
de leur poids. 

(Statistique ) Vérification des 
individus exisianst dans un pays, 
pour en connoifre la population. 

RÉCÉPER , v. a. dérigé de cip- 
pus, CEp, pieux. 

( Agricult. ) Tailler une vigne 
jusqu’au pied, en coupant tous les 
sarmens. 

Récéper se dit aussi des bois taillis 
qu’on coupe par le pied, afin qu'ils 

oussent mieux. 

(Architect. hgdraul.) Récéper 
Les pieux ; c'est les enfoncer dans la 
terre , et les mettre de niveau avec 
une scie, ; 

RÉCÉPISSE, s. m. Mot pure- 
ment latin qui signifie avoir recu , 
et quiest démeuré dans la pratique, 


224 


RE C 

parce qu'autrefois toutes les expé- 
ditions se faisoient en latin. 

(Pratique ) Acte sous seing privé 
par lequel un procureur , un avoué, 
reconnoit avoir reçu en communi- 
calion Jes titres et autres pièces 
énoncées dans sa reconnoissance. 

Récépissé se dit aussi d’une sim- 
ple reconnoissance qu'un trésorier 
ou caissier donne pour le moment 
des sommes qu’il reçoit. 


RÉCEPTACLE , s. m. du latin 
receplaculum , fait de receplo , ve- 
tirer, donner asyle : lieu où se ras- 
semblent plusieurs choses de divers 
endroits. 

(Hydraul, ) Réceptacle se dit 
d'un bassin où plusieurs canaux d’a- 
queducs ou tuyaux de conduits vien- 
nent se rendre, pour ètre ensuite 
distribués en d’autres conduits. On 
nomme aussi cette espèce de réser- : 
voir, conserve. 

( Botan. ) Réceptacle dans le 
système de Linné s'entend du fond 
du calice où est fixé Povaire, éta- 
mine, corolle insérée au récepla- 
cle. 

RECEPTION, s. f. du latin re- 
cipio, réceplum , recevoir: Paction 
de recevoir, et quelquefois la ma- 
nière de recevoir. 

( Pratique ) Réception de cau- 
Lion ; admission faite par le juge 
d’une caution ordonnée en juge- 
ment. 


RÉCESSUS , s. m. /. RECEZ. 
RECETTE, s. f. du latin recep- 


La, fait de recipio, recevoir: ce 
qui est reçu en argent ou autrement. 

( Finances ) Recelte se dit du re- 
couvrement , de l’action de recevoir, 
de recouvrer ce, qui est dû , soit en 
deniers, soit en denrée, 

I se dit aussi du lieu, du bureau 
où l’on recoit. ‘ 

Il se dit encore du chapitre d’un 
compte qui contient les sommes re- 
çues par le comptable, 

(Héd.) Recettese dit aussi de la 
composition de certaines drogues , 
ou de la description d’un remède , 
avec certaines règles pour les pré- 
parer selon l’art. . 

RECEZ , s. m. Corruption du la- 
tin recessus, fait de recedere, se 


retirer, 
; (Hist, 


REC 
(His. de l'empire d'Ailem.) 


Recueil ou cahier des délibérations 
d’une diète. À la fin des diètes, et 
avant que de se retirer, on ramasse 
toutes les délibérations qu’on y a 
prises, et on les rédige par écrit. Cet 
acte qui les contient est ce qui s’ap- 
pelle recez ou recessus , parce qu’il 
se fait lorsqu'on est sur le point de 
se retirer. 

RECHANGE , s. m. de la parti- 
cule itérative re, et de l'italien cam- 
bio , troc, mutation. 

( Commerce) Rechange est, en 
termes de commerce, le prix d’un 
nouveau change dû après le protét 
d’une lettre. s 

( Marine ) Rechanges se dit de 
toutes les manœuvres, voiles, ver- 
gues, cordages, poules, et autres 
effets et munitions qu’on met en 
réserve , et qu'on embarque de sur- 
plus pour servir à remplacer , en cas 


1 


d’accident , ceux qui sont en place. 

RECHERCHE , 5. f. de la parti- 
cule itérative re , et du latin crrcare, 
aller en tournant : action de xe- 
chercher, perquisition. 

( Musique) Espèce de prélude 
ou de fantaisie sur l’orgue ou sur le 
clavecin , dans laquelle le musicien 
affecte de rechercher et de 1assem- 
bler les principaux traits d’harmo- 
nie et de chant qui viennent d’etre 
exécutés où qui vont Pêtre dans un 
concert, Cela se fait ordinairement 
sur-le-champ , sans préparation , et 
demande, par conséquent, beau- 
coup d’habileté. 

Les Italiens appellent encore re- 
cherches ou cadences ces points 
d’orgues que le chanteur se donne la 
liberté de faire sur certaines notes 
de sa partie, suspendant la mesure, 
parcourant les diverses cordes du 
mode , et même en sortant quelque- 
fois selon les idées de son génie et 
les routes de son gosier, tandis que 
tout l’accompagnement s’arrête, jus- 
qu'à ce qu’il lui plaise de finir. 

RECHERCHE, part. de recher- 
cher , mème ovigine que RECHER- 
CHE. , 

(Peinture) Ce mot se prend or- 
dinairement en mauvaise part; et 
quand on dit qu'un artiste a des atti- 
tudes , des grâces , une couleur , des 
tons recherchés, on entend qu'il 


Tôme IL. 


REC 225 


s’est donné beaucoup de peine à 
trouver de belles attitudes, de la 
grâce, une bonne couleur , de beaux 
tons , et qu’il n’a que médiocrement 
réussi. 

RECHUTE, s, f. de la particule 
itérative re, et de cheoïr, en latin 
cadere , dont on a fait d’abord caër 
et choir : seconde chute, nouvelle 
chute, 

(Med. ) T1 se dit au figuré du 
retour d’une maladie dont on n’étoit 
pas bien guéri. 

( Art. nuit. ) Rechute, se dit 
aussi d’une élévation de rempart plus 
haute dans les endroits où il se trouve 
commandé, 


RECIPE, s. m. mot lat. qui si- 
gnifie prenez. 

(Heëd, ) Ordonnance ou formule 
qui contient le remède que doit pren- 
dre un malade ; on la nomme ainsi, 
parce qu’elle commence par ce mot 
latin , que les médecins abrègent et 
marquent par un R tranché ainsi H. 

RECIPIANGLE , s. m. du latin 
recipiangulur , formé de recipio , 
recevoir, retenir , et d’angulus : ce 
qui retient les angles. 

( Géom. prat. ) Instrument qui 
sert à prendre des angles, et qui est 
principalement d'usage pour lever 
des plans. 

Le récipiangle est fait ordinaire- 
ment en forme d’équerre et de beu- 
veau , et composé de deux branches 
qui se meuvent autour d’un clou qui 
les assemble, 

RECIPIENT , s. m. du lat. reci- 
pio , recevoir. 

( Chimie) Les récipiens sont des 
vases dont on se sert dans les distil- 
lations à la cornue pour en recevoir les 
gaz qui s’échappent, et les liquides 
qui distillent. 

Ces instramens sont , ou des bal- 
lons , ou des flacons , ordinairement 
adaptés au col ou au bec des cornues, 
alambics et autres vaisseaux distil- 
latoires, 

Les récipiens sont ordinairement 
de verre , afin que lon puisse voir si 
la distillation va comme elle doit 
aller, et s’il est besoin d'augmenter 
ou de diminuer le feu pour accélérer 
ou retarder Popération. 

Récipient florentin ; c’est un vase 
employé dans les distillations de 


1% 


226 REY C 
substances qui doivent fournir de 
l'huile volatil : telles sont les roses , 
la menthe, la fleur d'orange , etc. 
Ce vase est fait comme une poire, 
du bas duquel part un siphon qui 
remonte jusqu'à son ouverture sûpé- 
rieure , et làse courbe comme le cou 
d'un cygne. Quand ce vase est plein 
d’eau distillée fournie par Falambic, 
Vhuile essentielle se rassemble à sa 
surface , et toute Peau surabondänte 
one par le siphon dans un autre réci- 
ien£ sans entrainer l'huile avecelle, 

( Physique) On appelle récipient 
en termes de physique, un vase de 
verre fait en forme de voûte que l’on 
met sur la platine d’une machine 
vneumatique, afin d’en faire sortir 
Par qui y est contenu , et de faire 
par -là ce qu'on appelle le wide. 
On donne à ces vases la forme de 
voûte dans leur partie supérieure , 
ét celle de cylindre dans le reste de 
leur longueur , afin de les mettre à 
Vabri d’ètre écrasés par la pression 
extérieure de Vair , qui vient de son 
poids. 

RECIPROCATION, s. f. du lat. 
reciproco, renvoyer, faire retourner 
sur ses pas. 

( Physique ) Réciprocation de 
due à on appelle ainsi un petit 
mouvement presque insensible de 
libration ou d’oscillation , que doit 
avoir, suivant quelques philosophes, 
un Jong pendale attaché fixement à 
un plancher, et quon y laisse en 
repos ; ce mouvement n’a pas lieu 
suivant M. fouguer. 

RECIPROQUE , adj. même ori- 
gine que RECIPROCATION, 
(#f. ce mot) : MUTUEL. 

( Grammaire ) Verbes récipro- 
ques; ce sont ceux qui signifient 
l’action de deux ou plusieurs sujets 
qui agissent Pun sur l’autre, soit 
directement, comme quand on dit, 
ils se flattent mutuellement, soit 
indirectement, comme quand on 
dit, iis se donnent réciproquement 
des éloges peu mérites. 

( Logique ) Propositions réci- 
proques ; ce sont celles dans les- 
quelles le sujet de la première de- 
vient Pattribut de la seconde , -et ré- 
ciproquement. Ces deux propositions, 
L'homme estun animal raisonna- 
ble, l’ünimal raisonnable est un 
fomme , sont réciproques. 


RE C 
( Géom. ) Figures réciproques ; 


ce sont les figures dont les cotés se 
peuvent comparer de telle manitre 
que lPantécédent d’une raison et le 
conséquent de autre se trouvent 
dans li mème figure. Par exemple, 
si la base d’un rectangle est à ja 
base d’un autre rectangle, comme 
la hauteur du second est à la hauteur 
du premier, ces rectangles sont dits 
récIplOGUES , d'où il suit que les 
deux rectangles sont égaux, 

( Arithmét. ) Proportion réci- 
proque ; c’est ceile dont le qua- 
trième nombre est moindre que ie 
second, en même raison que le troi- 
sième est moindre que le premier, 
et vice versa. La proportion réci- 
proques'appeille plus communémert 
raison inverse. VW. RAISON, IN- 
VERSE. C’est là le fondement de 
la règle de trois inverse. . 

RECIT , s. m. du lat. recitare : 
relation, narration, 

( Art dramat. ) Récil, se dit en 
parlant d’une pièce de théâtre , de la 
narration détaillée d'un évenement 
important qui vient de se passer. Cet 
acteur est bon pour les récits. 

( Musique ) Récit se dit.en géné- 
ral de tout ce qui se chante à voix 
seule. On dit un récit de basse , un 
récit de haute-contre ; ce mot s’ap- 
plique même en ce sens aux instru- 
mens. On dit un récit. de violon, un 
récit de flûte, de haut-bois; en ua 
mot, réciler, c’est chanter ou jouer 
seul une partie quelconque, par op- 
position au chœur et à la symphon:e 
en général, où plusieurs chantent et 
jouent la même partie à l'unisson. 

Récit se dit encore de la partie où 
règne le sujet principal, et dont 
toutes les autres ne sont que Paccom- 
pésnement. 

C’est de ià qu’on appelle partie 
récilante , celle qui se chante par 
une seule voix ou qui se joie par un 
seul mstrument. 


RECITA'PEF , s. m. même ori- 


-gine.que RECIT , mais pris immé- 


diatement de l’italien recitalivo. 

( Musique ) Discours récité d’un 
ton musical ét harmonieux ; c’est 
une manière de chant qui approche 
beaucoup de la PAS te une déclama- 
tion en musique, dans laquelle le 


‘musicien doit imiter, autant qu’il 


REC 
est possible, les infiexions de voix 
du ééclamateur. Ce chant est appelé 
récitalif, parce qu'il s'applique à la 
narration , au reécil, et qu’on s’en 
sert dans le dialogue dramatique. 

Récitatif accompagné ; C'est ce- 
lui auquel, outre la basse-continue , 
on ajoute un accompagnement de 
violons. Cet accompagnement est or- 
dintirement formé de longues notes 
soutenues sur des mesures entières. 

Éiécitatif mesure ; cette expres- 
sion s'applique au récila!if dinaire, 
lorsqu’il se change tout-à-coup en 
chant , et prend de la mesure et de 
Ja mélodie ; ce qui se marqueen écri- 
vant sur les.parties à lempo ou 4 
battuta. 

Récitalif oblige; c’est celui qi, 
entremèlé de ritotnelles et de traits 
de symphonie, oblige pour ainsi dire 
le recitanit et l'orchestre l’un envers 
Pautre , en sorte qu’ils iviventgf 
attentifs et s'attendre mutuellement. 
Ces passages alterratifs de récitatif 
et de mélodie , revetus de tout l’é- 
clat de Porchestre , sont ce qu'il y 
a de plus touchant, de plus ravissant, 
de plus énergique dans la musique 
1noderne, 


RECLAMATION , s.f. du la- 
tin retro, en arriere , à rebours , con- 
tre, et de clamo , crier : Paction de 
crier contre , de remaiquer, de s’op- 
poser, de réclamer. 

( Pralique ) Réclumer contre 
un acte; c’est faire des protestations 
contre. 

RÉCLAME , sf. même origine 
que RECLAMATION. 

( Imprimerie) On appelle ainsi, 
en termes d'imprimerie , le mot qui 
se trouve au bas de la page verso, 
et qui est le mème que celui qui 
commence la page suivante. 

La réclame ne se place ordinaire- 
ment qu’à la fin de chaque cabier, 
quand Ja feuille est parlagée en plu- 
sieurs cahiers ; mais foujours au bas 
de la &ernière page de la feuille, 

La réclame facilite le travail du 
relieur , et sert à rectifer les erreurs 
qu pourroient se trouver par hasard 
dans les SIGNATURES. ( Foy. ce 
mot. ) 

La réclame a été en usage en 
Htalie , dès 1468 ; mais on ne s'en 


REC 227 


est servi en France que vers l’an 
1520. 

Les réclames datent du onzième 
siècle , dans les manuscrits. L'usage 
en est aujourd’hui assez générale- 
ment réformé. 

(Fauconnerie) Réclame est aussi 
un signe dont on se sert pour faire 
revenir loiseau. 

RECLINAISON , s. m. du latin 
reclino , pencher. 

( Gnomon.) Réclinaison d'un 
plan ; cest le nombre de degrés 
dont le plan dun cadran s’éloigne 
d’un plan exactement vertical, c’est- 
à-dne du zénith. La réclinaison 
est le complément de Pinclinaison, 

Cadran réclinant; c’est un ca- 
dran dont le plan s'éloigne de la 
ligne verticale perpendiculaire ou du 
zénith. 

Cadran réclinantet déclinant ; 
c’est un cadran qui n’est ni vertical, 
ni opposé directement au midi on 
aux points cardinaux, ni dans la 
düection d’aucen de ces points, 

Quand la réclinaison est égale à 
la hauteur du pole, et que le cadran 
ne décline point, le cadran se nom- 
ane équinoxial. s 

RECLINE, LE , adj. même ori- 
gine que RECLINAISON. 

( Bot. ) Ramean outige réclinée ; 
c’est un rameau ou tige dres:é et ré- 
ms, brusquement et roidenrent ëa 

auf, 


RECOLEMENT , s. m. de la 
particule lat. itérative 7e , et de 
colo , cultiver , examiner; cultiver, 
examiner une seconde fois. 

( Pratique ) Répétition de la dé- 
position d’un témoin, faite au té- 
moin même, pour savoir de lui et 
par sa bouche, si, après avoir en 
tendu la déposition qu’il a faite , 51 
veut y persister , y ajouter ou dimi- 
nué£r. | 

“Récolement d'inventaire ; C'est 
la vérification qu’on fait desmeubles, 
ou papiers qui sont ep,nature , sur 
Poriginal de lPinventaïe, qui en 
avoit été fait quelque teins aupara- 
vant, 

RECOMMANDARESSE, s. f. de 
la particule itérativere , et du latin 
commendo , confier , prier d’avoir 
soin ; recoguusüder. 

P 2 


228 ; HRYEAC 

(Economie polit. ) C’est le nom 
que l’on a donné , à Paris, à des 
femmes préposées pour tenir des 
bureaux d’adresse , où lon va cher- 
cher des nourrices. 

RECOMMANDATION , s.f. 
même origine que RECOMMAN- 
DARESSE : action de recom- 
mander. 

( Commerce ) Recommanda- 
tion , en termes de jurisprudence du 
commerce , signifie Pacte par le- 
quel un nouveau créancier fait con- 
noitre qu’un détenu pour dettes est 
aussi son débiteur. La recommanda- 
tion est l’image de l’incarcération ; 
et le créancier recommandaluire 
est obligé d'observer, à l’égard du 
débiteur recommandé , les mêmes 
formalités que celui à la requête du- 
quel il a été emprisonné. 

RECOMPENSE , s. f. de la par- 
ticule itérative re , et de compenso, 
égaler ; mettre dans la balance , 
compenser , récompenser ; traite- 
ment fait en compensation , en pro- 
portion du mérite d’une action. 

( Pratique ) I se dit du dédom- 
magement ou de l’indemnité qui est 
due à un des conjoints communs en 
biens, par celui qui a profité des 
deniers de la communauté, 

RECOMPOSER , v. ac. de la 
particule itérative re, et de con1- 
pono , composer ; composer une se- 
conde fois. 

( Chimie ) Recomposer ; c’est 
séunir les parties d’un corps qui 
avoient élé séparées par quelques 
opérations chimiques. 

( Botan.) Feuilles recomposées ; 
on appelle ainsi les feuilles qui sont 
composées deux fois, c'est-à-dire, 
qui ont 10, un étiole commun , 
20, des pétioles immédiats, et 50, des 
pétioles propres quand elles ne sont 
pas rétrécies en pétioles. Les feuilles 
surcomposées sont encore plus di- 
visées ; elles sont couiposées plus de 
deux fois. 


REÉCONDUCTION , s. f. de la 
articuleitérative re , et de conduco, 
ouer ; prendre à louage. 

Pratique ) Continuation ou re- 
nouvellement d’un louage ou d’un 
bail. 


RECONNOIÏSSANCE , s. f. de la 


R EC 


particule itérative re, et de cognosco, 
connoitre : connoitre une seconde 
fois, se remettre dans Pesprit ; action 
par laquelle en se remettant l’idée 
de quelque personne ou de quelque 
chose, on la reconnoit pour ce qw’elle 
est. 

( Pratique) Reconnoïssance se 
diten général d’un acte par lequel 
on reconnoit que lon doit quelque 
chose ou que l’on en est chargé. 

Reconnoissance d'écriture ; c’est 
la vérification qui se fait d’une écri- 
ture privée qui est déniée. 

(Art milit.) Faire la reconnois- 
sance dune place, d’un poste, d’un 
camp, des environs, etc., c’est en 
faire le tour, et remarquer avec soïn 
les avantages et les défauts de Pas- 
siette d’une place, d’un camp, et de 
sa fortification, 


( Marine) Reconnoiïssance, en 
: de mer , est l’action de recon- 
re un vaisseau ; c’est-à-dire , de 
s'en approcher pour l'examiner , et 
savoir de queile force il est, de quelle 
valeur, Dans une escadre ou armée 
navale , le commandant fait signal à 
une ou plusieurs frégates d’aller re- 
connoître les vaisseaux inconnus qui 
se trouvent à vue. 


Faire la reconnoissance d'une 
lerre ; c’est observer sa situation et 
ses formes , afin de savoir quelle elle 
est lorsqu'on revient de voyage. 


Reconncissance pris absolument, 
sedit d’un objet remarquable à terre 
par le moyen duquel on distingue ou 
reconnoît facilement le lieu où l’on 
se trouve sur une cote, lorsqu'on 
vient de la mer. Par exemple, la 
tour de Pile d'Ouessant est une belle 
reconnoëssance, lorsqu'on vient à 
Brest. 

Signaux de reconnoissance ; 
c’est une suite de signaux recipro- 
ques, donnés en fems de guerre à 
tous les vaisseaux d’une nation pour 
pouvoir , lorsqu'ils se rencontrent en 
mer, se reconnoitre pour amis , et 
ne pas se compromettre avec un 
ennemi de force supérieure. 

(Art dramal.) Keconnoissances 
dans la poësie dramatique , se dit, 
lorsque par quelqu’évenement ‘1m- 
prévu, on vient à reconnoitre une 
personne dont on avoit jusques-là 
ignoré le nom, où la fortune, ou la 


REC 


qualité. La plus belle de toutes les 
reconnoissances est celle qui se 
trouve avec la péripélie , c’est-à-dire, 
qui produit Re dans les 
principaux personnages le change- 
ment de fortune qui fait le dénoue- 
ment et lachèvement de la pivce. 
On n’a point mis sur le théâtre de 
plus belle reconnoissance que celle 
d'Œdipe dans Sophocle. 

( Commerce ) Reconnoissance 
est encore, parnui les négocians , une 
espèce d'inventaire qu’ils font une 
eu deux fois l’année de toutes leurs 
ailaires en général. 

RECONSTITUTION , s. £. de la 
particule itérative re , et du latin 
constituo , établir, mettre, poser. 

(Pratique ) Nouvelle constitution 
faite à prix d’argent avec déclaration 
d'emploi affecté par le mème acte. 

RECONVENTION , s. f. de la 
particule itérative re, et de con- 
ventio , traité , contrat : nouveau 
contrat. É 

( Pratique) Nouvelle convention, 
nouveau marché. 

Réconvention se dit aussi de l’ac- 
tion par laquelle on demande à celui 
qui demandoit. 


RECORDER , v. a. du latin re- 
cordart , se souvenir, être témoin. 

( Praiique) Ezxploils recordés ; 
on appelle ainsi les exploits dans les- 
quels l'huissier doit etre assisté de 
deux témoins, Une saisie doit étre 
précédée d'un commandement re- 
corde. 

De recorder on a fait recors pour 
désigner ceux qui assistent les ser- 
gens pour leur servir de témoins, ou 
pour leur prèter main-forte en cas de 
besoin. 


RECOURS, s. m. de recourir, 
formé de la particule itérative re : 
et de curro , courir. 

( Pratique ) Droit de reprise , 
action qu’on peut avoir en dédom- 
magement contre quelqu'un. 


RECOUSSE , s. f. de recourre , 
anciennement recourir , pour recou- 
vrer, délivrer : Paction de recouvrer 
quelque chose, de délivrer, de re- 
prendre des choses enlevées | emme- 
uées de force. 

( Marine ) I se dit, en termes de 
commerce maritime, d’un vaisseau 

4 . 


REC 220 


repris sur les ennemis, Lorsque la 
reprise est faite dans les 24 heures 
après le moment de ia prise, le vais- 
seau est restitué au propriétaire , 
moyennant un cerfain droit de re- 
cousse ou de reprise, qui est ordi- 
nairement d’un tiers de la valeur, 
S’il s’est écoulé plus de 24 heures, 
le bâtiment appartient aux preneurs 
comme une prise faite sur l'ennemi. 


RECREANCE, s. f, du latin re- 
credo, formé de la particule itéra- 
tive re ,et de credo , confier , prêter : 
Paction de confier de nouveau. 

( Pratique ) Action en récréan- 
ce ; cest une action possessoire 
par laquelle on demande que cette 
jouissance nous soit accordée pro- 
visionnellement, 

( Diplomatie \ Lettres de ré- 
crearice ; ce sont des lettres qu'un 
prince envoie à son ambassadeur, 
pour les présenter au prince d’auprès 
duquel il le rappelle ; ou des lettres 
que ce prince donne à un ambassa- 
deur , afin qu’il les rende à son retour 
a prince qui le rappelle; ou encore 
de nouvelles lettres qu’un prince en- 
voie à son ambassadeur, auprès d’un 
autre prince , lorsque des circons- 
tances particulières ,; comme des 
changémens dans la forme du gou- 
vernement, ont rendu les premières 
inconvenantes, 


RECREMENT , s, m. du latin 
recrementum , proprement les or- 
dures qui sortent du blé , lorsqu'on 
le nettoie, ) 


(/Héd.) Par récrémens on entend 
des sucs qui se s’parent de la masse 
du sang pour étre employés à quel- 
qu'usige , comme Ja bile, la semen- 
ce , etc., en quoi ils different des 
excrémens qui s’en séparent pour 
être expulsés. 

LA ’ 

RECREPIR , v. a, de la particule 
iférative re, et du latin crispire, 
enduire. 

(Archit.) Enduire de nouveau 
une muraille de chaux et de sable. 


RECRIMINATION, s. f. du lat, 
retro , contre , à rebours, et de cri- 
mirlor , aCCUSEr. 

( Pratique) Accuation intentée 
postérieurement pur l'accusé contre 
son accusateur , soit sur le même 
fait, soit sur un autre. 


230 RE C 

RECRUTER, v. a. Terme em- 
pruuté des. Hollandoiïs, 

(Arkmilit.) Vaire des levées de 
soldats pour fortifier des troupes qui 
sont sur pied. 

RECTANGLE, s. m. et adj. du 
lot. rectus, droit, et d'argulus , 
angle : à angle droit. 

( Geom.) Un rectangle que Yon 
appeleencore carré longet oblong, 
est une figure rectiligne de quatre 
cotés, dont les côtés opposés sont 
égaux , et dont tous les angles sont 
droits; 

Ou bien un rectangle est un pa- 
vallélogamme dont les cotés sont 
inésaux, mais quia tous ses angles 
droits. 

Rectangle se dit aussi adjective- 
ment. 

Triangle rectangle ; cest celui 
qui a un angle droit ou égal à 00 
degrés. Il ne peut y avoir qu’un angle 
droit dans un triangle rectiligne, 
ce qui fait qu’un triangle rectangle 
ne sauroit être équilatéral. 

RECTANGULAIRE, adj, même 
origine que RECT ANGLE. 

( Géom. ) Il se dit des figures et 
des solides qui ont un ou plusieurs 
angles droits. Tels sont les carrés , 
les rectangles , et les triangles rec- 
tangles ; parmi les figures planes , 
Jes cubes , les parallélipipèdes, etc. 
parmi les solides. 

Lesanciens entendoient par scc- 
iton rectangulaire du cone , ce que 
nous appelons aujourd’hui parabole, 
parce qu'avant Appollonius, on ne 
considéroit cette section conique que 
dans un cône, dont la section par 
Vaxe formoit un triangle rectangle 
au sommet du cône. Delà vient 
qu'Archimède a intitulé son livre 
de la quadrature de la parabole, de 
rectanguli coni sectione. 


RECTEUR , adj. et s. du lat. 
reclor, fait de rego , rectum, végir, 
gouverner, 

( Chimie ) Esprit recteur; cest 
ainsi que les anciens chimistes ap- 
peloient l’esprit volatil des plantes ; 


1e les chimistes modernes appel- 
lent AROME, #7, ce mot. 

RECTIFICATION , s, f. du lat. 
rectus, droit, éb de facio, fane:, 
rendre : action ae rendre droit, de 
redresser. 


RE €C 


( Geom. ) Rectification d'une 
courbe ; c’est lat de trouver une 
ligne droite égale en longueur à cette 
courbe, 

La rectificalion des courbes est 
une branche de la géométrie com 
posée, dans laquelle on appercoit 
sensiblement: l’usage du calcul in- 
tégral ou de la méthode inverse des 
fluxions ; car, puisqu'on peut re- 
garder une ligne courbe comme com- 
posée d'une infinité de lignes droites 
infiniment petites, en trouvant la 
valeur d’une de ces lignes par le 
calcul différentiel , leur somme trou- 
vée par le calcul intégral donnera la 
longueur de la courbe. 

( Chimie) Rectification, en ter- 
mes de chimie ,est une distillation 
réitérée , par le moyen de laquelie 
on purifie les liqueurs spiritueuses, 
telles que l’eau vulnéraire spiri- 
tueuse, l’alcohol, etc. 

La Rectlificalion est encore em- 
ployée dans la fabrication des diffé- 
rens éthers, et de certaines huiles 
végétales, pour les obtenir plus 
pures. 

RECTIFIER . v. a même ori- 
gine que RECTIFICATION : re- 
dresser. 

(Astronomie ) Rectifier le globe 
ou la sphère; Cest ajuster et dis- 
poser le globe ou la sphère pour la 
solution d’un probléme. 

La première opération consiste à 
élever le pole au dessus de l'horizon 
de la quantité convenable; par exem- 
ple, de 49 degrés à Paris: on cher- 
che ensuite le lieu du soleil dans 
l'écliptique , par le moyen du cercle 
des mois et du cercle des signes qui 
sont sur l’horizon ; ensuite on porte 
le lieu du soleil ainsi trouvé sous le 
méridien immobile du globe ; on 
place l'index des heures exactement 
sur midi, on dispose le quart de 
cercle de hauteur, sil le faut , de 
manière qu'une des extrémités de 
ce quart de cercle soit fixé au zénith, 
et que l’autre parvienne jusqu'à Pho- 
rizon , en sorte qu’on puisse le faire 
tourner par une de ses extrémités , 
tandis que l’autre demeure fixé au 
zénith. 

Toutes ces opérations sont com- 
prises dans le mot rectifier le glole ; 
quand cela est fait, le globe céleste 


REC 
représente la véritable position. des 
cieux pour le midi du jeur proposé, 
ou pour toute autre heure , si Pon 
fait tourner le globe jusqu’à ce que 
l'index soit sur l’heuxe donnée. 

RECTILIGNE . adj. du lat. rec- 
tus , droit , et de linea, ligne. 

( Géom. ) Il se dit des figures dont 
le périmètre est composé de lignes 
aroiïtes, 

RECTIUSCULE , adj. du lat. 
moderne recliusculus, diminutif de 
reclus , droit. à 

( Botan. ) Presque droit. 

RECTO , s. m. Terme émprunté 
du latin. 

(Imprimerie) Recto se dit de la 
première page d’un feuillet, celle 
qui se présente d’abord à la droite 
du lecteur : recto est opposé à verso, 
qui est la page qu’on trouve après 
avoir tourné le feuillet, Ces déno- 
minations viennent de ce qu’autre- 
fois chaque feuillet n’avoit qu’un 
chiffre à la première des deux pages ; 
aussi disoit-on , après avoir cité un 
passage de quelqu’ouvrage , qu’il se 
trouvoit à la page 3€., recto ou 
verso. 

RECTUM, s. m. Terme em- 
pruté du lat, qui signifie droit. 

( Anatomie ) Les anatomistes ont 
conservé ce mot en françois pour 
désigner le dernier de tous les in- 
testins, à cause de sa situation , se- 
lon laquelle étant vu de front ou 
directement en devant , il paroïît des- 
cendre tout droit depuis ke vertè- 
bres des lombes, devant la face in- 
terne ou antérieure de Pos sacrum , 
jusques vers l'extrémité dun coccyx , 
où 11 se termine et forme ce qu’on 
appelle anus. 

- RECUEIL, s. m. de la particule 
réduplicative re, et de colligo , 
cueillir. | 

(Litiérat.) Amas, assemblage de 
divers ouvrages, compilés ou reliés 
ensemble, Recueil ss poésie, de 
pièces d'éloquence. 

RECUIRE,, v. a. de la particule 
itérative re, et de coguo, cuire: 
cuire une seconde fois. 

( Technol,) Ilse dit dans un grand 
nombre darts dans lesquels on remet 
Fouvrage au feu, pour sa perfection 
et sa conservation, pour y donner 


REED 23% 


une plus grande solidité. On recuiF 
le verre soufflé et faconné , pour 
éviter qu’il ne se fende. 

On recuit les hmes , kes buw- 
xins , etc. après les avoir trempés, 

On recuit le fer forgé, pour la 
convertir en acier. 

RECUL , s. m. de reculer, com- 
posé de la particule re, en awitre, 
àrebours, et de culare, fait de eulus, 
cul : le mouvement d’une chose qui 
recule. 

(Ærtillerie) Recul du canon; 
c’est un mouvement en arrière, 
causé par l’action de la poudre , qui, 
en s’enflammant, agit d’abord éga- 
lement sur toutes les parties intérieu- 
res de la chambre, ce qw’elle ne peut 
faire sans donner un petit mouve- 
ment à la pièce, de tout sens. 

RECURRENT , TE, adj. du la- 
tin recurro , formé de la particule 
re , et de Curro , courir : courir une 
seconde fois, revenir sur ses pas en 
courant, 

( Anat.) Artères récurrentes ; 
ce sont des branches de la cubitale 
et de la radiale, qui se rendent de 
bas en haut , autour des condyles de 
lPhumérus. 

{Verfs récurrens : la huitième 
paire, parvenue dans la poitrine, 
produit de chaque coté un nerf très- 
remarquable , dont celui qui naît du 
coté droit, embrasse l’artère soucla- 
viere, en manière d’anse ou d’échar- 
pe, pendant que celui du coté gau- 
che fait la même chose à la crosse de 
Paorte. 

.( Mathémat. ) Récurrente ; +. 
SERIE. 

RECUSATION , s. f. du latin 
recuso , refuser , récuser. 

( Pratique ) Exception par la- 
quelle on refuse de reconnoitre, on 
récuse un juge, un expert, un 
témoin, un juré, etc. 

REDACTION , s. f. du latin 
redigo, reduclum , réduire. 

le ) Action par laquelle on 
rédige un ouvrage, c’est-à-dire , per 
laquelle on le réduit en ordre, sous 
une forme plus claireetplusabrégée, 

REDAN , ou REDENT , s. m. 
contraction du latin recedens, de 
de recedo , se retirer, rentrer. 

(Art milit.) Redans où ouvra- 
ges à scie ; ce sont des lignes ou des 
faces qui forment des angles ren- 


RE D | 
trans et sortans, pour se flanquer 
les unes les autres. D’ordiraire le 
parapet du chemin couvert est con- 
duit par redans ; Von fait aussi des 
redans du coté d’une place, qui re- 
gardent le bord d’un marais ou d’une 
rivière, 

Les lignes de circonvallation et de 
contrevallation, sont aussi flanquées 
de redans. 

(Archit.) Redans se dit aussi, 
en parlant d’un mur ou d’une fon- 
dation, de plusieurs ressauts qu'on 
fait d’espace en espace, lorsque le 
terrein est en pente, pour conserver 
le niveau: 

REDDITION, s. f. du latin red- 
do, redditum, vendre : l’action de 
rendre. 

(Finances) N se dit en parlant 
dun compte qu’on présente pour 
être arrété. La reddilion d'un 
comple. 

(Art milit.) Reddition d'une 
place ; quand Passiésé n’avoit plus 
d'apparence de pouvoir résister dans 
%es retranchemens qui lui restent, il 
fait battre la chamade sur toutes les 
attaques , pour avertir Passiégcant 
qu'il veut se rendre. #7. CAPITU- 
LATION. 

REDEVANCE, s. f. de la parti- 
cule re, et de debeo , debitum , de- 
vair, 

( Pratique) Dette, rente , ou au- 
tre charge que lon doit anuuelle- 
ment. 

REDHIBITION, s. f. du latin 
rechibitio, formé de reddo, ren- 
de, et d’habilio, état de posses- 
sion : l’action de rendre ce qu’on a, 
restitution. 

(Pratique) Action en redhibi- 
lion ou action redhibitorre ; Cest 
celle par laquelle Pacheteur conclut 
contre le vendeur , à la résolution et 
nullité du marché, et qu’en consé- 
quence le prix lui en soit rendu. 

BEDINGOTE , s. f. Corruption 
de Panglois riding - coat , habit, 
casaque pour monter à cheval. 

( Lechnol.) Espèce de casaque 
dont on se sert dans les tems de ge- 
lée , de pluie, et sur-tout à cheval. 

REDONDANCE, s. f. du latin 
redundo ,; déborder , fait de retro , 
en arrière , à rebours, et d’undo 
inonder , déhorder : déhordement. 


232 


RED 

(Didactique ) Superfluité de pa- 
rales dans un discours. /{ faut éviter 
les redondances dans ce qu'on 
écril. 

(/Héd.) TI se dit aussi en méde- 
cine pour signifier lexcès , la super- 
fluité, la trop grande abondance des 
humeurs, ete, 

( Géom.) Hyperboles redon- 
dantes ; est le nom que Newton a 
donné , dans son exumeéralio linea- 
run lerlit ordinis , à une epèce de 
courbes du troisième ordre, qui, 
ayant trois asymplotes droites, en 
ont par conséquent une de plus que 
lPhyperbole conique ou apellonienne. 


REDOTATION , s. f. de la par- 
ticule itérative re, et de dotalio. F. 
DOT , DOTATION : nouvelle dot, 
seconde dot, 

(Pralique) Nouvelle dot qu'un 
père, en pays de droit écrit, est 
obligé de donner à sa fille en la rema- 
riant, lorsqu’il la lui a retirée dans 
une circonstance de veuvage , ou en 
vertu de quelque cause du contrat 
de mariage. 

REDOUBLEMENT , s. m. de la 
particule itérative re, et du latin 
duplico , doubler : accroissement , 
augmentation. 

(Méd. I se dit de augmentation 
d’une fièvre continue , des acces qui 
reviennent périodiquement dans ces 
sortes de fièvies. 

REDOUTE, s. f. de l'italien r1- 
doito , réduit, retraite, réunion , 
assemblée. 

(Art milis.) Petit fort dun très- 
grand usage dans la fortification , et 
que l’on destine d’ordinaire à servir 
de corps-de-garde. Il yen a de plu- 
sieurs façons. 

Redoutes de terre, celles qui ser- 
vent aux tranchées, circonvallations, 
contrevallations , passages de riviè- 
res, hauteurs dont on se rend mai- 
tre , etc. 

Redoutes de maconnerie ; elles 
servent à garder quelques postes dont 
Pennemi se pourroit prévaloir. On 
en place de mème sur les angles 
saillans des glacis. 

_Redoules casematées ; ce sont 
celies qui sont voütées, à l’épreuve 
de la bombe, 

Redoutes à machicoulis ; ce sont 
des redoutes de maçonnerie qui ont 


RE D 


plusieurs étages, et dont Pétat su- 
périeur déborde le mur de la re- 
doute d'environ un pied. On prati- 
que dans cette saillie, des ouvertu- 
res par lesquelles on découvre le 
ied de la redoute, ce qui en faci- 
Ête la défense. 

(Danse) Redoute est aussi le 
nom d’un lieu public où Pon s’as- 
semble pour danser , jouer , etc. 

REDRESSER , v.a. de la parti- 
cule itérative re , et de l'italien driz- 
Zare , fait du latin directurm , droit : 
rendre droite une chose qui avoit 
été auparavant , ou qui devoit lêtre. 

(Botan.) Redressé se dit de ce 
qui déviant d’abord par sa partie 
inférieure, de son point d’origine, 
se releve ensuite par une courbure. 

REDUCTION, s. f. du latin re- 
duco , formé de retro , en æritre, 
et de duco, mener, conduire, en 
arrière, ramener, reconduire, ré- 
duire : action de réduire. 

( Commerce ) Réduction se dit 
de Paction par laquelle on évalue 
des pieces de monnoie, les grandes 
aux petites, ou les petites aux gran- 
des ; les espèces du pays aux étrangè- 
res, ou les étrangères à celles du 
pays. 

( Chimie) Réduction s'entend de 
toutes les opérations par lesquelles 
on rétablit un corps dans l’état qui 
lui est naturel; mais il est adopté 
principalement pour les substances 
métalliques , qui , de Pétat d’oxide, 
sont rappelées à l’état métallique. 
Le charbon , les graisses, et tou- 
tes les substances qui ont beaucoup 
d’affinité avec loxigène , peuvent 
être employées à la réduction des 
métaux. Les fondeurs de cuillers 
d’étain ne manquent jamais d’en- 
lever Poxide qui se forme à ia sur- 
face de Pétain fondu , et de le met- 
tre de coté comme une chose inu- 
tile. Lorsqu'ils en ont une grande 
quantité ; ils le fondent dans un 
creuset avec du suif, et ils trouvent 
le métal pur au fond du creuset. 

(Pratique) Réduction, en ter- 
mes de palais, se dit du retranche- 
ment ou diminution qui se fait d’une 
chose, aux termes de la loi, ou de 
la coutiune : réduction dun testa- 
ment, d’un legs , où autres disposi- 
tions de derniere volonté, 


RE D 233 


(Chirurgie) Réduction est parmi 
les chirurgiens , l'action de réduire, 
de ramener, de remettre , de faire 
rentrer dans leur place , les parties 
qui en étoient sorties. On se sert de 
ce terme dans les luxations , les 
fractures, les hernies, les chutes de 
Panus , etc. 

(-Arithmét. ) Réduction se dit 
des nombres, des poids, mesures , 
monnoies, lorsqu'on veut savoir le 
rapport qu’elles ont les unes aux au- 
tres. 

Réduction ascendante ; cest 
celle par laquelle on réduit une es- 
pèce de moindre valeur, en une au- 
tre de valeur plus grande. 

Réduction descendante ; celle 
par laquelle on réduit une grande 
quantité en une moindre. 

+ (Analyse) Réduction des ex- 
pressions analytiques ; c’est une 
opération dont l’objet est de simpli- 
fier ces expressions , soit en effaçant 
les termes qui se détruisent , soit en 
supprimant des facteurs communs, 
soi: en effectuant des additions nu- 
mériques. 

(Art du dessin) La réduction 
d’une figure, d’un dessin , c’est l’art 
d'en faire une copie plus petite que 
Voriginal , en conservant toujours sa 
forme et sa proportion. j 

(Géom.) Le principal usage du 
compas de proportion, c’est la réduc- 
tion des figures : c’est ce qui lui a fait 
aussi donner le nom de compas de 
réduction. On se sert aussi pour cela 
du pantographe. #27. PANTO- 
GRSPHE. - 

Echelle de réduction ; Cest ur 
morceau de bois large et mince , sur 
lequel sont marquées différentes li- 
gnes où échelles de parties égales, 
qui servent à transformer les lon- 
gueurs mesurées, en parties plus pe- 
tites, 

Réduction de l'angle au cen- 
tre ; C’est Popération du calcul que 
Pon emploie, lorsqu’après avoir ob- 
servé un angle d’un point pris sur la 
cifconférence d’une tour, on veut 
connoitre quelle auroit été l’ouver- 
ture de cet angle, si l’instrument 
qui a servi à la mesurer eût été placé 
au centre de la terre. 

( Astron. ) Réduction à l'éclip- 
tique ; c’est la différence enue la 


REE 

longitude d’une planète dans son or- 
bite, et sa longitude réduite à lé- 
chptique. 

Réduction à un grand cercle ; 
c’est une opération qui se faif conti 
nuellement dans l'astronomie , et 
qui consiste, par exemple , à diviser 
un petit arc de longitude par le co- 
sinus de la latitude d’un astre , pour 
avoir effet que ce petit are produit 
quand il est rapporté sur l’écliptique 
par deux cercles qui partent du pole 
de Pécliptique, et embrassant ce petit 
are, vont marquer la différence de 
longitude qui en résulte. On fait la 
mème chose pour les ascensions droi- 
tes, par rapport à lPéquateur; on le 
fait encore par rapport à l’horizon , 
quand on veut avoir une différence 
d’azimut réduit à lhorizon, par le 
moyen d’une petite distance hori- 
zontale , mesurée dans la révion de 
l'étoile , parallèlement à horizon. 

RBEDUIT, s. m. Traduction de 
italien de ridotto , fait du latin re- 
ductum, retraite. 

( Archil. ) Petit lieu retranché 
d’un grand, pour le proportionner, 
où pour quelqu’autre commodité, 

Réduit est aussi un lieu où s’as- 
semblent plusieurs personnes pour se 
divertir ou converser ensemble. 

(Ærtmilit.) Réduit se dit aussi 
dune espèce de bastion fortifié du 
côté de la ville , pour en contenir les 
habitans. 


Réduit se dit encore d’une petite 
demi-lune formée dans la grande, 
sux l’angle rentrant de la contres- 
carpe, et dans laquelle la garnison 
se retire, lorsque la grande a été 
emportce. 

REDUPEICATIF . VE , ad), de 
Ja particule itérative re, et du iat. 
duplico , doubler. 

( Gramun. ) Ïl ne se dit guère que 
des mots qui marquent la réitération 
des actions : particule "cduplica- 
live ; on dit aussi itérative. 

RÉEL , ELLE, adj. du lat. res, 
re, qui est véritablement. 

( Pralique ) Action réelle ; ©’est 
celie par laquelle on demande la 
possession d’une chose qui nous ap- 
partient, ou la jouissance de quel- 
que droit réel sur un héritage. 

Offres réelles ; celles qui se font 


234 


REF 
en arcent comptant, et à deniers 
découverts, 

S'aisie réelle ; c’est une saisie faite 
par justice, d’un fonds, d’un héri- 
tage , d’un immeuble, 

(Algebre) Quantité réelle ; ce 
sont les quantités qui ne contien- 
nent point de racines paires de 
quantités négatives, Elles sont op- 
posées aux quantités imaginaires qui 
contiennent de pareilles racines. #7, 
IMAGINAIRE. 

REÉFEND , s. m. de la particule 
iérative re , et de fendre, de Vital, 
Jendere, diviser. 

(Archit.) Mur de refend ; c’est 
un mur qui est dans œuvre, et qui 
sépare les pièces de dedans d’un bâ- 
timent, 

Bois de refend ; ce sont les bois 
qui out été sciés de long. 

REFERE, s. m. du latin refero, 
rapporter. 6 

( Pratique ) Rapport fait devant 
un magistrat, de l'incident survenu 
dans le cours d’un procesou d’un 
acte judiciaire , ou des difficultés 
qu'un ofiücier subaiterne a rencon- 
trées dans Pexécution des jugemens,. 

REFENDRE, v. a même ori- 
gine que REFEND. 

( Technol.) Machine à refendre 
Les peaux. Les divisions des peaux 
par trauches, dans leur épaisseur, 
sont des opérations qui ont été ten- 
tées en Angleterre eten France, avec 
plus ou moins de succès. Mais de 
tous les artistesqui s’en sont occupés, 
aucun n’a obtenu plus de succès 
que M. Buscarlet , tanneur à 
Nantua , département de PAin, et 
M. Choumert de Londres, Ces divi- 
sions sont plus.ou moins multipliées, 
suivant les usages qu’on se propose 
d’en faire. Les deux premières fran- 
ches des peaux de mouton, par 
exemple , peuvent être employées 
pour vélin ou pour éventails, ei ! les 
autres peuvent servir à la ganterie. 

REFERENDAIRE, s. m. mème 
origine que REFERE , en latin re- 

erendarius, rapporteur. h 

(Hist, de France) C’est ainsi qu’on 
appeloit le chancelier de France sous 
la premicre race. 

On a depuis donné ce nom à un 
officier créé dans les petites chancel- 


REF 

leries, pour faire Le rapport des let- 
tres à sceller devant le maitre des 
requêtes, qui tenoit le sceau, qui les 
faisoit sceller ou qui les rebutoit. 

(Chancellerie romaine) H y à 
des référendaires dans la chancellerie 
romaine : ce sont les douze plus an- 
ciens prélats, qui ont droit de rap- 
porter les suppliques des parties, 

REFLECHIL , LE, adj. du verbe 
réfléchir, fait du lat. retro, en ar- 
rire , àrebours , contre, et de //ecto, 


replier, rebrousser , renvoyer loin de 
? ) Ù 


soi. 

( Mécanique ) Mouvement re- 
Jfléchi ; c’est celui d'un corps qui 
rencontre un obstacle impénétrabie 
pour lui, lequel Poblige à rebrousser 
chemin, et le fait rejaillir après le 
choc. Tel est le mouvement d’une 
balle de paume qui, après avoir tou- 
ché le mur vers lequel on la lancée, 
rejaillit vers celui qui la lance, 
F. MOUVEMENT. 

(Optique ) Rayon réfléchi ; c’est 
un rayon de lumière qui à éprouvé 
un changement de direction par la 
rencontre d’un obstacte impénétra- 
ble pour lui , lequel Pa obligé à re- 
jaillir suivant une direction difé- 
rente de celle qu’elle avoit aupara- 
vanf. 

Vision réfléchie; c’est celle qui 
se fait par le moyen des rayons re- 
fléchis de la surface des objets, et 
qui parviennent à VPœil. La vision 
réfléchie est l’objet de la catoptri- 
que. 

( Botan. ) Réfléchi se dit aussi de 
ce qui est rabattu en dehors, non 
par une arcuation simpleet continue, 
mais par une courbure ou flexion 
subite, de manière à faire angle avec 
le support. 

( Gramm.) Réfléchi se dit encore 
de certains verbes dont Paction a 
pour objet ou pour terme la même 
personne où la même chose qui en 
est le sujet : ainsi, je me connois 
est un verbe réfléchi. 


REFLET , s. m. de REFLE- 
CHIR. F. ce mot. 

( Peinture) Lumière qui tombe 
sur un corps, rejaillit sur le corps 
voisin , privé par lui-meme de lu- 
mire , et lui prète une clarté plus 
sourde que celle quil recevroit de 
la lumière directe. 


REF 
La lumibre qui vient de frapper 

un co1\ps, ne rejailit qu'aprèess’étre 
chargée de la couleur de ce corps , et 
elle porte , en réjrullissant , des par- 
ties de cette couleur sur le corps 
voisin. El se fait alors sur ce dernier 
corps , un mélange de sa couleur 
propre , avec la couleur de celui dont 
il reçoit une lumière reffélée. Ainsi 
une draperie jaune où rouge porte 
quelques tons de sa couleur sur les 
chairs qu’elle avoisine. Les femmes, 
sans avoir aucune théorie des reflets, 
n'ignorent pas les avantages qu’elles 
en peuvent tirer , et elles ont soin de 
choisir pour leurs parures les couleurs 
qui peuvent le mieux sassocier à 
leur teint. Le peintre a la méme at- 
tention que les femmes, et il évite 
de donner aux draperies des couleuxs 
qui peuvent nuire aux çarnations. 


9. 
29 


C’est par les reflets qu'un objet 
peut être arrondi, et qu'il prend le 
plus parfait relief. Les reflels ne 
contribuent pas moins à la kégbreté, 
à la vaguesse , à l’harmonie du tout 
ensemble, qu'à leflet, au saillant 
de tous les détails. 

REFLEXIBILITE , s. f. du lat, 
retro, en arrière, de flectere, replier, 
et d’habililas , capacité , facilité : 
propriété d’un corps susceptible de 
réflexion, ÿ 

( Physique ) Propriété ou dis- 
position qu'ont certains corps àre- 
jaillir lorsqu'ils rencontrent un obs- 
tacle impénétrable pour eux , et qui 
les empêche de, passer outre. 

La reflexibilité n'appartient qu'aux 
corps élastiques : sansélasticité, iln?y 
a point de réfeiblité ; mais comme 
l’élasticité nest pas au même degré 
dans tous lescorps ,tous aussinejouis- 
sent pas également de la reflexi- 
bilite. 

Newton a découvert le premier 
que les rayons de lumière , qui sont 
de différentes couleurs , ont différens 
degrés de réflexibilite. 

RÉFLEXION , s. f. même ori- 
gine que REFLECHI. #, ce mot. 

( Mécan. ) Retour où mouve- 
ment rétrograde d’un mobile, occa- 
sionné par la résistance d’un corps 
qui Pempêche de suivre sa première 
direction. 

Les anciens philosophes ne sont 
pas d'accord sur les causes et les 1015 


256 REF 


de la réflexion ; mais les auteurs 
modernes les plus célèbres regar- 
“dent la réflexion comme un mou- 
vement propre aux corps élastiques , 
par lequel , après en avoir frappé 
d’autres qu’ils n’ont pu mouvoir de 
leur place, ils s’en éloignent en re- 
tournant en arrière par leur force 
élastique. 

( Catoptrique ) Réflexion se dit, 
en termes de catoptrique , du retour 
d’un rayon de lumière de la surface 
polie d’un miroir, d’où il est re- 
poussé. #’oy. MIROIR , CATOP- 
TRIQUE. 

Rayon de réflexion , ou réfle- 
chi ; c’est le rayon renvoyé de la 
surface polie dun miroir. 

Point de réflexion ; c’est le point 
du miroir où commence le retour du 
rayon. 


Cathèle de réflexion ; v. CA- 


THRETE. 

Angle de réflexion ; v. ANGLE. 

Lois générales de la réflexion ; 
1°. Quand un rayon de lumivre est 
réfléchi par un miroir de telle forme 
que ce soit, l’angle d’incidence est 
toujours égal à l’angle de réflexion. 

20, Chaque point d’un miroir ré- 
fléchit les rayons qui tombent sur 
lui de toutes les parties d’un objet. 
Delà vient que les rayons réfléchis 
d’un miroir représentent l’image des 
objets qui sont placés vis-à-vis. 

30. Si l’œil et le point lumineux 
changent mutuellement de place, 
le rayon se réfléchira vers l'œil, en 
prenant le méme chemin qu’aupa- 
ravant, Car le rayon qui étoit aupa- 
ravant le rayon de réf{erion, de- 


viendra celui d'incidence , et réci-. 


proquement. 

40. Le plan de réflexion, c’est- 
à-dire le plan où se trouvent les 
rayons incidens et réfléchis, est per- 
pendiculaire à la surface du miroir ; 
et dans les miroirs sphériques , 1l 
passe par le centre. Il suit de là que 
la cathète d’incidence et de reflexion 
se trouve dans le plan de réflexion. 
Foy. MIROIR. 

(Astron. ) Réflexion de la lune; 
voy. VARIATION. 

REFLUX , s. m. du lat. retro, 
en arriere, et de fluo , fluxum, 
couler. 

(Physique) Mouvement réglé 


REF 
de la mer qui se retire et qui s6- 
loigne. Il est opposé à FLUX. F7 
ce mot, 

REFONDER , v:a. de la parti- 
cule itérative re , et de fundo, 
verser , répandre; verser une seconde 
fois , rembourser. 

( Pratique ) Refonder les dé- 
pens ; c’est rembourser les frais d’un 
défaut , faute de comparoir, afin d’y 
être recu opposant. 

REFONDRE , v. a. même ori- 
gine que REFONDER. 

({Honnoie ) Refondre les mon- 
notes. VF. REFONTE. 

( Gravure ) Refondre le trail ; 
c’est faire réchaulter la planche sur 
laquelle on a calqué le dessin. 

( Marine ) Kefondre un vais- 
seau ; c’est faire entrer un vieux 
vaisseau dans un bassin , changer Îa 
presque totalité de ses pièces, et le 
refaire à neuf, de maniere à con- 
server sa forme primitive, 

REFONTE , s. f. même origine 
que REFONDRE et REFONDER. 

( Monnoie ) Il ne s’emploie 
guëre qu’en parlant de l’action de 
refondre les monnoies , pour en faire 
de nouvelles espèces. 


REFORME , 5. f. de la particule 
itérative re , et du lat. formo , for- 
mer , figurer, faconner: rétablisse- 
ment dans l’ordre de l’ancienne 

orme. 

(Art milit, ) Réforme se dit du 
licenciement dun corps entier de 
gens de guerre , ou de quelques-unes 
de ses parties. La réforme se fait en 
hommes comme en chevaux. 

Réforme se dit aussi du rang 
qu’obtiennent les officiers ou soldats 
réformés. {15 ont eu, ils ont obtenu 
leur réforme. 

( Religion chrét. ) On appelle 
aussi réforme le changement que 
les protestans du seizième siècle ont 
introduit dans la doctrine et dans la 
discipline de Péglise, Une telle 
ville embrasse La réforme. 

Les catholiques romains disent 
dans ce cus la prétendue réforme. 

REFOULER , v. a. de la parti- 
cule itérativere, et du lat. barb. 
fullare , fouler ; fait de fullo, fou- 
ion : fouler de nouveau. 

( Hydraul. ) Refouler , se dit des 
pompes foulantes , qui foxcent Peau 


REF 
à monter dans destuyaux et à sor- 
tir avec impéluosité. 

(Artillerie ) Refouler, c’est bour- 
rer le canon, presser la bourre et la 

oudre avec le refouloir. 

(Marine ) Refouler la marée ; 
c’est avancer et faire route contre la 
direction de la marée ou d’un cou- 
rant. Le chemin qu’on fait en pareil 
cas, est égal à la vitesse apparente , 
moins celle du courant ou de la 
marée. 

REFRACTAIRE , adj. du latin 
refragor , S’opposer , résister : re- 
belle, désobéissant. 

( Chimie ) I se dit des substances 
minérales qui ne peuvent point se 
fondre, ou qui ne se fondent que 
très-dificilement ; mine réfractaire, 
terre réfractaire, creuset réfrac- 
laire. 

REFRACTION, s. f. du latin 
refringo , refractum , briser, rom- 
pre, formé de relro , en arrière , à 
rebours, et de frango, rompre, 
changer de direction. 

( Mécanique ) Détour, change- 
ment de direction qui arrive à un 
mobile quand il tombe obliquement 
d’un milieu dans un autre, qu’il 
pénétre plus ou moins facilement , 
ce qui est cause que le mouvement 
de ce corps devient plus ou moins 
oblique qu'il n’étoit auparavant , 
et s’éloigne de sa rectitude. 

( Optique ) Réfraction de la lu- 
mière , en optique , est un détour ou 
changement de direction qui arrive 
à un rayon quand il passe d’an mi- 
lieu dans un autre qui le recoit plus 
ou moins facilement, ce qui est 
cause quil se détourne de sa direc- 
tion. Pour les lois de la réfraction 
dans les surfaces planes , convexes 
ou concaves , consultez les divers 
ouvrages de physique qui ont traité 
de cette matitre. 


( Astron. ) Réfraction astrona- 
mique, ou réfraction des astres ; 
c’est le détour ou le changement de 
direction qui arrive aux rayons de 
ces corps lumineux, quand ces rayons 
passent dans notre atmosphère, ce 
qui fait que les astres paroissent plus 
élevés au dessus de Phorizon qu’ils 
ve le sont en effet. 

Tables de réfraction ou tables 
anaclastiques ; ce sont des tables 


REF 237 
qui contiennent l’effet de la réfrac- 
tion , suivant lobliquité du rayon , 
ou suivant la hauteur de lastre, 

Varialions de la réfraction ; Va 
densité de Pair est la cause immé- 
diate de la réfraction ; il étoit donc 
naturel de croire que la réfraction 
diminueroit lorsque la densité de 
Pair deviendroit moindre , soit par 
l'expansion que produit la chaleur , 
soit par les causes qui en diminuent 
le poids. Les astronomes ont en effet 
reconnu dans les réfractions deux 
sortes de variétés très-sensibles, dont 
Pune dépend de la chaleur de Pair, 
et l’autre de son poids ; elles sont 
indiquées par le thermomètre et le 
baromètre, 

Effets des réfractions ; les astres 
paroissant plus élevés qu’ils ne sont 
réellement , et cela de 33”al’horizon, 
nous ne voyons jamais le véritable 
lever ou coucher du soleil, et nous 
n’en apercevons que le fantôme ou 
Pimage ; cet astre étant encore tout 
au dessous de Phorizon quand noes 
le voyons se lever : la différencé est 
de 47 16" de tems à Paris dans les 
solstices. La réfraction accourcit les 
distances des astres les uns par rap- 
port aux autres, et l’on est obligé 
d’en tenir compte dans lobservation 
des longitudes. 

C’est encore la réfraction qui fait 
que la lune paroïtquelquefois éclipsée 
et au dessus de l'horizon , le soleil 
étant aussi au dessus , quoiqu’ils 
soient réellement opposés dans les 
éclipses. La réfraction fait paroître 
le soleil et la lune d’une forme ovale, 
parce que le diamètre vertical est 
accourci par la réfraction , et que 
le diamètre horizontal ne l’est pas. 

( Vivellement ) Réfraction , en 
termes de nivellement, est la bri- 
sure du rayon de lumiere, lorsqu’il 
change de milieu. On s’apercoit en 
nivelant , de ces effets causés par la 
réfraction qui dérangent le rayon 
visuel , et on a fait des tables pour 
corriger lexcès du niveau apparent 
sur le vrai niveau qui est assez con- 
sidérabledans certains cas pour qu’on 
doive en tenir compte. 

REFRAIN , s. m. de espagnol 
refran, fait du lat. referaneus , et 
qui signifie proverbe , adage, parce 
que le refrain doit étre quelque chose 
de sentepcieux. 


238 REF 

( Poésie , musique ) On appelle 
refrain , un ou plusieurs mots qui 
se repètent à chaque couplet d'une 
chanson , d’une ballade , d’un ron- 
eau, etc, V 

REFRANGIBILITE, s, f dulat. 
refringere , rcbiousser , retouiner , 
et d’'habililas, capacité , facilité : 
disposition à la re/raclion. 

( Physique ) Propriété ou dispo- 
sition qu'ont les corps à se détour- 
ver de leur première direction, lors- 


qu’ils passent obliquement d’un mi-. 


heu dans un autre, d’une résistance 
diflérente. 

Les corps solides se réfractent or- 
dinairement en s’éloignant de la 
perpendiculaire au plan qui sépare 
les deux milieux , lorsqu'ils passent 
d’un milieu rare dans un plus dense ; 
et, au contraire , 1ls se réfractent en 
s’approchant de cette perpendicu- 
küre, lorsqu'ils passent d’un milieu 
dense dans un plus rare. 

Les rayons de lumiere font ordi- 
naïrement le contraire ; ils se réfrac- 
tenten s’approchant de la perpendi- 
culaire , lorsqu’ils passent d’un mi- 
Dieu rare dans un plns dense ; et en 
s’éloignant de cette perpendicrlaire 
lorsqu'ils passent d’un milieu dense 
dans un plus rare, 

L'expérience a appris que Îles dif- 
férens rayons de lumière n’ont pas 
tous le même degré de réfrangibi- 
lité ; que les rouges , par exemple, 
sont mois réfrangibles que les oran- 
gés, les jaunes, les verts, efc.:; et 
que les violets sont de tous les plus 
réfrangibles. 

Une plus grande ou moindre ré- 
frangibililé , est une disposition à 
etre plus ou moins rompu en passant 
sous le même angle d’incidence dans 
Je mème milieu. Toute la théorie 
de Newton sur la lumitre et les cou- 
leurs, est fondée sur les différentes 
réfrangibilités des rayons de Ju- 
mivre, 

La différente réfrangibilité des 
xayons de lumière , est encore, sui- 
vaut la remarque du même autetr, 
une des principales causes de lim- 
perfection des lunettes, car ces rayons 
étant difléremment ré/rangibles , 
sont d’abord différemment rompus 
par Ja lentille , et étant ensuite rap- 
proches, ils forment des foyers drf- 


REF 

férens par leur'réanion, C’est ce qui 
avoit engagé Newton à imaginer son 
télescope, où il substitua la réflexion 
à la réfraction , parce que tous les 
rayons de lumière , réfléchis par un 
miroir, concourent tous, au moins 
sensiblement au méme foyer ; ce qui 
n'arrive pas dans les lentilles, Foyez 
1 ELESCOPE. 

REFRIGERANT, TE, adj. du 
lat. refrigero, rafraichir : qui a la 
propriété de rafraichir, 

( Chimie) Le réfrigérant est une 
des pieces qui composent Palambic ; 
c’est ordinairement un vaisseau de 
cuivre qui entoure le chapiteau, 
et dans lequel on met de l’eau froide, 
pour presser Ja condensation des va- 
peurs des matibres que l’on a mises à 
dstiller dans la cucurbire, et qui 
s’élevent dans le chapiteau. Dans la 
partie inférieure du ré/rigérant est 
placé un robinet, par Jequel on fait 
écouler Peau qui est devenue trop 
chaude, pour én remettre de froide, 

Les refrisérans commencent À 
n’etre plus guère d’usage , parce 
qu’on a remarqué que pour qre la 
distillation aille bien , ii faut que 
le chapiteau de lalambic soit prec- 
qu’aus. i chaud que la cucurbite, 


REFRIGÉRATIF, VE, adijer. 
même orig. que REFRIGERANT. 

(Hédec.) H se dit deS alimens 
et médicamens, comme fisannes , 
lavemens, potions, etc, qui ont 
la proprièté de rafraichir les parties 
intérieures du corps, 

REÉFRINGENT , TE, adjec. du 


lat. refrinso , rebrousser. 


(Physique) A se dit des subs- 
tances qui occasionnent la réfrac- 
tion des corps. Lorsqu'un corps passe 
obliquement de l’air dans l’eau, on 
dit alors que l’eau est le milieu ré- 
fringent. (Foy. MILIEU, ) S'il 
passe de Peau dans Pair, on dit alors 
que Pair est le rnilieu réfringont. 
'outes les substances transparentes 
sont capables de réfracter les rayous 


de lumière, | 
REFUSER , v.a. dulat.rcfutaære, 
rejeler, ne pas accepter. l 
( Marine) Le vent refuse ; cela 
signifie, en pariant d’un vaitseau 
courant au plus pres, que le vent se 
range davantage de Pavant , ou qu’il 


REG 


souffle dans une direction qui faitun 
angle plus aigu avec la proue, et ne 
permet plus de suivre la mème route, 
mais oblige de s’en écarter de la mè- 
me quantité, où suivant un angle 
égal à celui dont le vent a refusé ; 
on dit, dans ce sens, que le vent re- 
fuse d’un, de deux quarts, etc. 

Refuser de virer; Cest, en par- 
lant d’an vaisseau, manquer Popé- 
ration de virer de bord vent devant , 
ou de tourner par le coté du vent, 

our changer de route. #7. VIRER 

£E BORD. 

Lorsqu'un vaisseau refuse de virer, 
sa proue, apres s’être mise presque 
dans la direction du vent, revient 
sur le même bord où elle étoït au- 
paravant. Cela arrive par deux cau- 
ses, ou par la faute de celui qui com- 
mande la manœuvre, ou par l’éfat de 
la mer, dont les lames ou vagues éle- 
vées repoussent la proue du vaisseau 
en sens contraire du seus de l’évo- 
lution qu’on veut lui faire faire, Les 
marins préviennent cet effet, en vi- 
sant de bord vent arrière, c’est-à- 
dire , ‘en faisant le toar par le coté, 
sous le vent. 

REGALE , adj. et subst. du latin 
regalis, fait de rex, regis, roi: 
royal, de roi. 

(Chimie) Eau régale ; voyez 
ACIDE NITRO-MURIATIQUE. 

(Musique) Régale, s. m. on 
jeu de régale; c’est un jeu dont les 
tuyaux sont fermés par le haut, ‘ét 
qui imitent la vaix humaine. 

( Pratique) Régale étoit aussi le 
nom d’un droit que le roi avoit de 
percevoir les fruits des évêchés va- 
cans, des abbayes vacantes® et de 
vue pendant cetems-là, aux 

énéfices qui étoient à la collation 
de Pévèque. 

REGALEMENT , s. m. de la 
particule re, et du verbe égaler, 
unir, applanir : l’action d’unir , d’ap- 
plarir, de dresser de nouveau, 

-( Frnances ) Répartition d’une 
taxe, d’une somme imposée, faite 
avec égalité ou avec proportion, sur 
plusieurs contribuables , afin que 
chacun en paie la part qu’il en peut 

orter. 

( Architect.) Réduction d’une 
aire, ou de toute autre superficie à 
- Lu méme niveau. On se sert de ce 


REG 239 


mot , lorsqw’après avoir enlevé des 
terres , on met de niveau , ou selon 
une pente réglée, le tarrein qu’on 
veut dresser. 


REGARD ,s. m. de regarder, de 
Vitalien riguardare : action de la 
vue , action par laquelle on regarde. 

(Archi. ) Regard se dit, au fi- 
guré , de l'endroit fait pour visiter 
un aqueduc, pour distribuer les jets 
d’eau , et pour voir s’il n’y a rien à 
faire aux tuyaux. 

(Peinture, gravure) Regard se 
dit de deux portraits, de deux es- 
tampes de méme grandeur, onu à 
peu prés, et dans le même goût, 
qu’on dispose de facon que les deux 
figures qui y sont représentées , se 
regardent mutuellement, Le mari et 
la femme, l’amantet la maitresse 
se sont faits peindre en regard. 

(Literature) Regard se dit aussi 
de ia traduction d’un ouvrage impri- 
mé à cote du texte: et Pon dit d’un 
pareil ouvrage que le texte est en 
regard de la traduction. 

L’on dit la même chose d’un ou- 
virage polémique, dont les réponses 
sont imprimées à coté, ou en regartl 
des objections, 

REGENCE , s. f. du lat. #39, 
gouverner, modérer. 


(£con. polit. ) Gouvernement 


d’un état pendant la minorité ou 


l’absence du roi. 


Régence se dit aussi en parlant 
du tems que la régence dure. 


REGIE, s, f. du lat. rego gouver- 
ner, modérer, 

( Finances ) Administration de 
biens, la charge d’en rendre compte. 
J1 se dit principalement de Padmi- 
nistration de ceux à qui est confiée 
la perception des droits, des impo- 
sitions, 

REGIME ,s. m.du lat. reginen, 
gouvernement , conduite, fait de 
rego , gouverner, modérer. 

( Med.) Manitre de vivre qui 
consiste dans usage sage et modéré , 
et dans ke choix prudent des choses 
nécessaires au rétablissement ou à 2 
conservation de la sinté. 

(Pratique) Régime signife, cn 
termes du palais, gouvernement . 
éGmmanistration. Ainsi, on dit que 18 


REG 

commissaire aux saisies réelles, est 
commis au régime et adininistra- 
tion des biens saisis, pour dire qu’il 
est chargé de gouverner, dadni- 
nistrer les biens saisis. 

(Chimie) Régime s’entend, par- 
mi les chimistes, de la maniere de 
conduire le feu. 

REGIMENT, s. m. Vieux 
mot francois, qui signifioit gouver- 
nement, dérivé du lat, regimen, 
gouvernement, administration , dont 
les Italiens ont fait reggimento. 

(Art mulit.) Corps de troupes 
composé cle plusieurs bataillons , si 
e’est infanterie, et de plusieurs com- 
pagnies , si c’est cavalerie, comman- 
dé par un colonel. 

L'institution desrégimens fut faite 
en France, sousleregne de Henri IF, 
vers 1558: mais ce nom pe commen- 
ça à devenir commun que sous Char- 
les IX. L’infanterie a été mise en 
corps de troupes plutot que la cava- 
lerie, qui ne fut erregimentée qu’en 
1635. 

REGION, s. f. du lat. regio, 
contrée, pays, situation. 

(Astron.) Réjion, en parlant 
du ciel, se dit des quatre parties 
cardinales du monde, qu’on appelle 
aussi PLAGES (F. ce mot.) ke- 
gions septentrionales ;  méridio- 
nales , orientales, occidentales. 

( Géographie ) À Végard de la 
terre, le mot région signifie une 
grande étendue deterre , habitée par 
plusieurs peuples contigus. Régions 
brülantes, régions glacées , hy- 
pcrborées. 

(Physique) Région se dit aussi 
de trois portions de Patmosphère , 
placées lesunes au dessus des autres , 
de sorte que lune s’appelle la basse 
région ; Vautre la moyenne région ; 
et la troisième la région supérieure. 

Basse région ; celle où nous res- 
pirons : elle se termine à la plus 
petite hauteur où se forment les 
nuages et les autres météores. 

Moyenne région ; celle où résident 
les nuages et où se forment les mé- 
téores ; elle s'étend depuis extrémité 
de la basse jusqu’au sommet des plus 
hautes montagnes. 

Région supérieure ; celle qui s’'é- 
tend depuis le sommet des plus bau- 
tes montagnes jusqu'aux limites de 
Patmosphère même. Dans la région 


240 


RE G 
supérieure règnent un calme , une 
pureté et une sérénité perpétuelles. 

(-Ænat,) C’est par analogie que 
les anatomistes ont appelé régions 
certains espaces déterminés de la 
surface du corps et des os, auxquelles 
répondent différentes parties ; ainsi 
on dit la région ombilicale , la ré- 
gion des hypochondres, etc. , pour 
dire, le nombril et les parties ad- 
jacentes , les hypoclongres et les 
parties adjacentes, 

REGISTRE, ou REGITRE,s. m. 
du af, barb. registrurn pour regisla # 
les livres où lon. écrivoit ce qui se 
passoit dans les tribunaux. 

( Pratique, conunerce. finances ) 
Livre où l’on inserit en entier ou 
par extrait les actes dont on veut 
garder la mémoire. 

Registre. des mariages ,"bapté- 
mes , sépullures , etc. 

( Marine espagnole) Vaisseau 
de registre ; Cest le nom quon 
donne en Espagne aux vaisseaux qui 
ont permission du roi d'Espagne, 
ou du conseil des Indes, de porter 
des marchandises dans les ports de 
P'Amérique espagnole, et d’en rap- 
porter de l'argent et de la cochenille. 

Ces vaisseaux sont ainsi appelés, 
parce qu'avant de mettre à la voile, 
la permission qu’ils ont obtenue doit 
être enregistrée. z 

( Chimie ) Registres, en latin 
registores , sont des ouvertures pra- 
tiquées dans les fourneaux des chi- 
mistes , à l’aide desquelles ils aug- 
mentent leur feu , en les bouchant 
ou les débouchant , selon le degré 
de chaleur qu’ils veulent donner. 

( Musique instrum.) Registre 
est aus8i un barreau que lorganiste 
fait mouvoir pour fermer ou ouvrit 
un passage au venf. | 

Registre est encore unepièce d’un 
clavecin qui est garnie de peaux 
pour empécheï le cliquetis des sau- 
tereaux. 

( Imprimerie) Registre signifie 
l'ordre ou la rencontre des lignes et 
des pages qui doivent être placées et 
rangées également les unes sur les 
autres. 

Registre étoit autrefois le nom 
que l’on donnoit à la série des signa 
tures d’un volume , et on le plaçoit 
quelquefois au commencement , et 
plus souveat à la fin du volume : 

ccia 


REG 


ecla ne se voitqne dans les anciennes 
éditions. 

RÈGLE, s. f. du latin regula, 
fait de regule, dérivé de rego ; gou- 
verner, modérer. 

( Mathémat. ) Instrument fort 
simple, ordinairement fait de bois 
fort dur, et qui est mince; étroit et 
droit. On sen sert pour tirer des 
ligues droites. 

( Arithmét.) Règle signifie, dans 
laritimétique , une opération que 
Von fait sur des nombres donnés 
pour trouver des sommes ou des 
ngmbres inconnus. Chaque règle 
d’arithmétique a son nom particulier. 
V’oy. ADDITION , SOUSTRAC- 
TION , MULTIPLICATION, DI- 
VISION. 

Règle de trois, ou règle d'or ; 
c’est une règle par laquelle on cher- 
che un nombre qui soit ea pro- 

ortion avec trois nombres donnés. 


Foy. PROPORTION. 
( Sciences et arts ) Règle, en 
arlant des sciences et des arts, se 
dit des préceptes qui les enseignent, 
des principes et des méthodes qui en 
rendent la connoissance plus facile 
et la pratique plus sûre. 

(Méd.) Règles se dit encore d’un 
écoulement périodique de sang par 
les parties de la génération auquel 
les femmes sont sujettes ordinaire- 
ment tous les mois. On a donné dif- 
férens noms à cet écoulement : on 
Va appelé MENSTRUES , flux 
menstruel , flux périodique , les 
mois , attribut lunaire ; en langage 
vulgaire, les ordinaires. 

REGLEMENT , s. m. de regulo, 
régier. 

( Pratique ) Ordre publié par des 
supérieurs pour servir de régle sur 
quelque matière, 

Réglement de juges ; demande 
qui se fait au tribunal de cassation , 
en cas de conflit de juridiction , à 
l'effet de faire ordonner que la cause 
soit renvoyée aux cours où juges qui 
en doivent connoitre. 

RÈGNE, s. m. du lat. reghum ; 
dérivé de rego , gouverner , modérer: 
gouvernement , administration d’un 
royaume par un roi. 

( Physique ) Règnes de La na- 
ture ; c’est uue anciepve division 


L'erne LIL. 


REG 247 


des naturalistes, qui partageeient 
tous les corps sublunaires en trois 
règnes j le règne animal , le 
règne végétal et le règne miné- 
ral; cette classification est recon- 
nue défectueuse , parce qu'il est im 
possible aux naturalistes de tracer 
une ligne de démarcation entre cha- 
que règne ; en effet, il ÿ a des corps, 
tels que les madrepores, les polypes 
marins, les lythophites qui semblent 
appartenir aux trois regnes. D’ail- 
leurs, aucun naturaliste n'a encore 
classé l’eau , Pair , la lumière, qui 
sont des corps comme les.autrescorps 
de la nature. La division des corps 
en substances organiques et inorga- 
niques est plus exacte et plus gé- 
néralement adoptée par les savans. 
REGNICOLES , s. m. du latin 


regnum ; règne, We À et de 
colo , dans le sens de 


lemeurer , 
habiter. S 

( Géogr. ) Il se dit des habitans 
naturels d’un royaume, pour les dis- 


tinguer des étrangers. 

REGULATEUR , s. m. du latin 
regula , règle, et d’ago , agir : celui 
qui conduit , qui modére. 

( Hécan. ) C’est en mécanique 
une pièce particulière qui sert à mo- 
dérer le mouvement d’une machine. 
Le régulateur d’une montre est le 
ressort spiral; Le régulateur d'une 
horloge est le le 

Les chimistes appellent régula- 
teur du feu, une machine qui sert 
à procurer aux objets auxquels on 
L'applique un degré de chaleur de- 
terminé ; les pompes à feu ou ma- 
chines à vapeur ont leur régula- 
eur, etc. 


REÉGULE , s. m. dulat. regulus, 
diminut. de rex , regis, roi : petit 
roi. 

( Chimie) Mot employé par les 
ancienschimistespoui désigner l’état 
métallique. Ce nom vient des alchi- 
mistes qui croyant toujours trouver 
de l’or dans le culot métallique qu’ils 
retiroient de la fonte, l’appeloient 
régule , petit roi, c’est-à-dire, l’en- 
fant premier né du sang royal mé- 
tallique , qui n’étoit pas encore vrai 
métal, mais qui pouvoit le devenir 
avec le temset la nourriture con- 
venable ; ce mot n’est plus d'usage. 


RÉGULIER, ÈRE, adj. de regulo, 
Q 


242 RE H 
régler, qui est suivaut une certaine 
régularité. 

( Aris.et sciences ) Régulier se 

it des choses qui sont faites dans 
une certaine symétrie; place régu- 
livre , batiment régulier. 

N éom.) Figure régulière ; C’est 
celle dont tous les côtés et fous les 
angles sont égrux éntreux. Le trian- 
gle équilatéral et le carré sont deux 
figures régulières. 

Corps régulier on corps plato- 
nique ; Cest un solide terminé de 
tous côtés par des plans réguhers et 
égaux, et dont tous les angles solides 
sont égaux. 1 n’y a que cinq Corps 
réSUILerS : À 

L’ercèdre ou le cube, qui est 
composé de six carrés ÉgAUX ; le Le- 
trabdre, de quatre triangles équiria- 
abraux : Loctaëdre, de huit; le do- 
décaèd de douze pentagones ; et 
Vicosaèdre, de vingt triangles équi- 
Jajéraux. #7. ces mots. 

( Gramm. ) Verbes réguliers ; 
ce sont ceux qui suivent , pour la 
formation de leurs modes, tems, 
nombres et personnes ; les conjugai- 
suns générales ; ils sont opposés aux 
verbes irréguliers , qui s’écartent de 
ces règles communes. 

RÉBABILITATION, s. f. de la 

articule itérativere , d’habilis, ca- 
pable, et d’ago, faire, rendre , ren- 
dre capable une seconde fois : réta- 
blissement dans le premier état. 

( Pratique) Acte par lequel celui 
qui a été condamné à quelque peine 
ou qui a dérogé, est remis dans 
Pétat où il étoit avant la condam- 
nation ou la dérogeance. Jugement 

ui réhabilite un négociant failli. 

REHAUSSER , v. a. de la parti- 
cule itérative re , et du lat. allus , 
haut : hausser une seconde fois, 
hausser davantage, augmenter de 
valeur. 

(Honnoie) Rehausser les mon- 
noïes ; c’esten augmenter la valeur. 

Finances ) Rehausser les con- 
éributions ; c’est les augmenter. 

( Peinture ) Rehausser ; cest 
frapper sur des parties lumineuses, 
des parties plus lumineuses encore ; 
ces dernieres se nomment rehauls. 

( Manufact. ) Rehausser d'or 
el Le soie, en parlaut des ouvrages 


RE J 


de tapisserie ; cest en relever la 
beauté en ÿ mélant de l'or et de 
la soie. ' 

REIMPOSITION , s. f. de la 
particule itérative re, et d'IMPO- 
SER. #, ce mot. 

(Impression ) L'action de réim- 
poser, de faire une nouvelle t71p0- 
siion (F7. ce mot); soit parce que 
les ages de la feuille ou de la forme 
étoient mal placées, soit pour chan- 
ger les bois de garnitures ; afin d’ob- 
tenir des marges plus grandes ou plus 
régulières, 

RÉIMPRESSION , s. f. de la 
paiticule itérative re , et d'IM- 
PRESSION. 7. ce mot. 

( Imprimerie ) Nouvelle impres- 
sion d’un ouvrage. 


REIN , s. m. du lat. ren, remis. 


( Anat. ) Les reins sont deux 
viscères , deux corps glanduleux , 
un peu fermes , placés dans la partie 
postérieure de la cavité du bas-ven- 
tre, leur fonction est de séparer 
Purive du sang. 


(Archit.) Rein se dit aussi des 
cotés d’une voûte où la courbure 
commence. 

RÉINTÉGRER, v. a. de la par- 
ticule itérativere, et du latin énlegro, 
renouveler , réparer, rétablir, 

( Pratique Remettre, rétablir 
quelqu'un dans la possession d’une 
chose dont il avoit été dépouillé ; 
Paction par laquelle le possesseur ex- 
pulsé conclut à être réintégré , se 
nomme réintégrande. 

REIS-EFFENDI, s. m. de l’ara- 
be rets, qui signifie chef, et du turc 
effendi, maitre: chef des maitres. 
ÿ. EFFENDI. 

( Hist. L'urque ) Officier de jus- 
tice de la cour du grand-seigneur ; 
c’est le chancelier de l'Empire Otto- 
man ; il a séance au divan, et est 
pour l'ordinaire secrétaire d’état. 

REJET , s. m. du lat. retro , en 
arrivre , dehors , et de jacio , jeter: 
Vaction de jeter dehors, de rejeter, 

( Pratique ) X se dit d’une pivce 
de procès que lon rebute ou que lon 
écarte, lorsque l’on ne doit pas Y 
avoir égard. 

( Finances) Rejet s’entend aussi 
du renvoi d’une partie d’un compte, 
sur une autre partie du même compte. 


REL 
REJETON , 5. m. mème origine 
que REJET. 


( Botan. ) Les rejetons ou rejets 
sout les nouvelles pousses produites 
par le tronc ou la tige d’une plante , 
et non pas par la racine ; C’est par-là 
qu’elles différent des drageons. 

RELÂCHE,, s. f. du lat, relaxo, 
étendre , donner du repos, relâcher : 
interruption , discontinuation de 
quelque travail, de quelque exer- 
cice. 

(Jeux scéniques ) Reläche au 
theätre ; expression employée sur 
les affiches pour signifier que tel 
jour il n’g aura pas de représenta- 
tion. 

( Marine ) Reläche se dit aussi 
de l'action de relâcher dans un port , 
lorsqu'on est obligé par le mauvais 
temps de chercher un abri , ou pour 
se procurer les choses dont on a be- 
soin, ou pour faire quelque répara- 
lion au vaisseau. 

On appelle aussi reläche , le tems 
pendant lequel on séjourne dans un 
port. /Vous avons fait une reliche 
de quinze jours duns un tel pori. 

Il se dit aussi du port lui-mème , 
où il est question de relicher; le 
cap de Bonne-Espérance est une 
bonne relaäche. 

RELAIS, s. m. de l’ancien fran- 
çais reléer, fait de lée, chemin, es- 
pace pratiqué dans une foret, et qui 
signifie poster des chiens dans les 
lées , et en changer. 

(C4 Hi) Chiens de relais , che- 
vaux de relais ; ce sont des chiens, 
des chevaux , qu’on poste dans des 
lieux désignés à la chasse du cerf et 
du sanglier , pour relever ceux qui 
ont couru et qui sont fatigués. 
Relais se dit aussi du lieu où l’on 
met les relais. 

(Fortifical.) Relais est encore 
un espace de quelques pieds de lar- 
geur , que lon réserve entre le pied 
du rempart et l’escarpe du fossé, 

our recevoir les terres qui s’ébou- 
Ebe 

RELANCER, v. 2. de la parti- 
cule itérative re, et de lancinare, 
fait de lança ; lance: lancer de nou- 
veau. 

( Fénerie ) X se dit des bêtes fau- 
ves, quand , après avoir été /uncées, 


REL 243 
elles se reposent, et qu’ensuite on 


les fait partir une seconde fois du 
lieu de leur repos. 


RELAPS, SE ; adjectif de la par- 
ticule itérative re, et de Japsus, 
participe de labor, tomber. 

( Pratique ) Celui qui est retombé 
dans un crime qui lui avoit été 
remis. 

(Hit. ecclés.) On appeloit relaps 
dans lPancienne discipline de l’é- 
glise , les pécheurs qui retomboient 
dans le mème péché pour lequel ils 
avoient déja fait pénitence pu- 
blique, 


RELATION, s. f. du latin re- 


Jfero , relalum , rapporter : rapport 


d’une chose à une autre, 

(Philosophie) Rapport qui est 
entre deux personnes , entre deux 
choses qui ne peuvent être conçues 
Pune sans Pautre , et dont l’une sup- 
pose l’autre. La relation du père 
au fils, et du fils au père. 

{ Géom.) Quand on connoît une 
courbe par l’équation entre ces co- 
ordonnées, on dit queignefois que 
la relation entre ces co-vrdonnées, 
est donnée, Un peut dire encore que 
Féqua 4 d’une courbe exprime la 
relation Entre ces co-ordonnées. 

( Commerce) Relation signifie 
encore intelligence, correspondance, 
commerce qui est entre deux ou plu- 
sieurs négocians. 

(Musique ) Relation se dit aussi 
du rapport qu'ont entr'eux les deux 
sons qui forment un intervalle, con- 
sidéré par le genre de cet intervalle, 

. La relation est juste quand lin- 
tervalle est juste, majeur ou mineur. 
La relalion est fausse quand il est 
superflu ou diminué. 

Relation en harmonique; cest , 
entre deux cordes qui sont à un ton 
d'intervalle , le rapport qui se trouve 
entre le dièse de l’inférieure, et le 
bémol de la supérieure, 

RELAXATION , 5. f. même ori- 
gine que RELACHE ( 7. ce mot); 
action de relächer , relächement. 

(Pratique) Délivrance d’un pri- 
sonnier , du consentement de celui 

ui l’a fait écrouer, 

(Héd.) Relachement, état dans 
lequel uue partie Fo pas sa tension 

4 


44 REL 

ordinaire , ce qui arrive lorsqu'il #est 
fait une extension de quelque partie 
du corps, soit par sa foiblesse ou par 
violence. 

RELEGATION, s. f. du latin 
relego , exiler , bannir. 

(Pratique } Exil d’une personne 
dans un lieu , de Pautorité du 
prince. à 

RELEVE , s. m. de relever, fait 
du latin relevare , alléger, remettre 
debout. 

(Finances) Relevé d'un compte ; 
c'est l'extrait de tous les articles 
d’un compte qui regardent le même 
” éhjet. 

( Vénerie ) Relevé d'une béte 
fauve ; c’est le tems où Ja bête sort 
‘du lieu où elle a passé le jour pour 
aller repaitre. 


RELEVEE., s. f. même origine 
que RELEVE. 

(Pratique ) Terme de palais qui 
signifie le tems de laprès-dinée. 
Cette facon de parler vient de la 
coutume ancienne de se coucher 
après diné, sur un lit de repos, d'où 
on se levoit ensuite pour vaquer à 
ses affaires. Audience de relevée. 


RELEVER , v. a. même origine 

ue RELEVE,, remettre debout. 

(Pratique) Relever, en termes de 
jurisdiction, c’est ressortir ; être 
‘dans le ressort d’un tribunal. 

Relever son appel ; c’est obtenir 
un jugement pour faire intimer une 
patie sur Pappel interjeté d’un au- 
re jugement. 

(Murine) ÆRclever une terre, 
une côle, un vaisseau, un objet 
guélconque; c’est observer à quelle 
aire de vent la boussole reste, ou 
quelle est la direction du rayon 
visuel qui s’y porte. Lorsqu'il s’agit 
d'une terre , on y joint quelquefois 
un dessin ou représentation de son 
aspect , et des formes de ses monta- 
gnes, etc. Relever un vaisseau 
échoue, c’est le remettre à flot. 

Belever une ancre ; c’est lever 
une ancre qui étoit mal placée, et 
la placer en meilleur parage , pour 
le mouillage du vaisseau, C’est aussi 
lever et tirer du fond, une ancre 
qu’on avoit perdue ou abandonnée. 

Relever( se) d’une cote ; Cest se 
retirer et s'éloigner d’une cote sur 
laquelle on étoit aflalé, en se rap- 


REL 
prochant de la source ou origine du 
vent. Îl faut pour cela faire force 
de voiles au plus près du vent, #. 
AFFALE, 

( Peinture) Relever se dit des 
parties claires et lumineuses d’un 
dessin ou d’un tableau, parce que 
ce sont ces parties qui donnent sur- 
tout du relief aux objets. 

Ainsi , l’on dit ces jours, ces lu- 
mières ont besoin d’être relevés. Il 
faut relever ces masses de lumiere, 
On dit aussi un dessin relevé de 
blancs. Relever, dans ce sens, est 
opposé à éteindre, assourdir, ren- 
dre sourd. 

RELEVEUR , s. m. et adjectif. 
même origine que RELEVE, qui 
relève, qui tire en haut. 

(-Anat.) Nom que l’on donne à 
différens muscles dont Paction con- 
siste à relever ou porter en haut les 
parties auxquelles ils sont attachés. 
Le releveur du voile du palais, le 
releveurde la paupière supérieure, 
le releveur de l'omoplate, etc. 

RELIEF , s. m. du latin relevare 
hausser, porter en haut. 

(Féodal.) C’étoit un droit féodal 
qui se payoit pour relever le fief, 
pour le racheter des mains du sei- 
gneur. Ce droit avoit été substitué à 
l'ancienne reversion des fiefs, lors- 

u’ils n’étoient possédés qu’à vie. 

(Sculpt.) Relief, en termes de 
sculpture , se dit des figures en saillie 
et en bosse , ou élevées , soit qu’elles 
soient taillées au ciseau , fondues ou 
moulées. 

Figure de relief ou de ronde 
bosse ; c’est celle qui est isolée et 
terminée en toutes ses vues, 

Haut relief ou plein relief; c’est 
la figure taillée d’après nature, 

Bas-relief; Cest un ouvrage de 
sculpture qui a peu de saillie, et qui 
est attaché sur un fond. 

Demi-bosses ; ce sont des bas- 
reliefs dans lesquels il ÿ a des parties 
saillantes et détachées. 

Demi-relief ; c’est une représen- 
tation sortant à demi-corps du plan 
sur lequel elle est posée. 

(Peinture ) On dit aussi en pein- 
ture qu'une figure a bien du relief, 
qu’elle paroit de relief, quand elle 
est si bien ombrée et relevée de cou- 


REL 


leur , qu’il semble qu’elle sort du ta- 
bleau, 


RELIEUR ,s. m. du verbe relier, 
formé de la particule itérative re, et 
de lier, du latin ligare. 

( Bibliologie) Celui dont le mé- 
tier est de relier les livres, ou de 
coudre ensemble les feuillets des li- 
vres, et y mettre une couverture. 
On relie en parchemin , en vélin, en 
basane, en veau, en maroquin, en 
cuir de truie, en chagrin , etc. 

Relier à la corde ; c’est se servir 
de ficelle qu’on met au dos du livre, 
de distance en distance , pour tenir 
les cahiers unis , sans pourtant y 
ajouter de couverture. 


Relier en nerfs; cest relier de 
manière que les nervures paroissent , 
et forment sur le dos de petites élé- 
vations de la grosseur de la ficelle. 


Relier à la grecque ; c’est faire en 
sorte que les nervures ne paroissent 
point , et que le dos soit tout uni. 

Relier à l'allemande où à dos 
brisé; c’est disposer tellement la 
partie.de la couverture qui est au 
dos du livre, qu’elle ne soit point 
collée contre les nervures , de sorte 
qu'en ouvrant le livre relié on 
aperçoive un espace vide entre la cou- 
verture et le livre , dans toute la lon- 
gueur du dos. 


L’art du relieur n’est guère connu 
que depuis l’invention de l’imprime- 
rie : auparavant on ne faisoit que 
rouler le parchemin et les feuilles 
ou écorces sur lesquelles les livres 
étoient écrits. Depuis ce tems, cet 
art s’est bien perfectionné : on es- 
time sur-tout le travaildes Desemble, 
des Padeloux, des Derome, des Bo- 
zérian de Paris, etc. Mais tout ce 
qu'ont fait ces habiles relieurs doit 
le céder au travail d’un nommé 
Roger-Paper de Londres, qui a fait 
payer au lord Spencer quinze guinées 
pour la reliure d’un Eschyle. 

A la Chine, on couvre les livres 
ordinaires d’un carton gris assez pro- 
pre; et quand on veut relier avec 
soin, on emploie un satin fin, ou 
une espèce de petit taffetas à fleurs, 
qui est de grand prix, et destiné 
seulement à cet usage. 


RELIGION, s. f. du lat, religio, 
de religo, lier, relier , attacher, 


; 


REM 245 


Croyance que l’on a dans la divinité, 
et le culte qu’on lui rend en consé- 
quence. 

Religion réformée ; la croyance 
des Calvinistes. 

(Econ. polit. ) Religion se dit 
absolument de ordre de Malte ; 
ainsi Pon dit le pavillon de la re- 
ligion , les galères de la religion , 
pour le pavillon de Malte, les ga- 
lères de Malte. 


RELIQUAT , s. m. du latin reli- 
quiæ, restes. 

( Pratique, commerce ) Reste de 
compte ou débet dont le rendant 
compte se trouve redevable par la 
cloture ou l'arrêté de son compte. 
On appelle reliqualaire celui qui 
doit ce reliquat. 

REMANIEMENT ou REM:- 
NIMENT , s. m. de la particule ité- 
rative re, et du latin manicare, 
pour snanu traclare , manier. 

(Imprimerie) X1 se dit du travail 
que fait le compositeur, quand les 
changemens et les corrections qu'un 
auteur a faits sur une épreuve obligent 
de remanier toutes les lignes d’une 
page ou d’un alinéa ; ce qui se fait 
en retirant quelques mots d’une ligne 
pour les faire entrer dans la suivante, 
et ainsi de suite , jusqu’à lPalinéa. 

REMEDE., s. m. du latin reme- 
dior, fait de medicor, guérir, ap- 
porter remède, 

(Méd.) Ise dit de tout ce qui 
sert à guérir quelque mal, quelque 
maladie ; à ce qui est capable d’opérer 
un changement salutaire, et de ré- 
tablir une constitution dérangée. 

Remèdes moraux, remèdes phy- 
siques, remèdes alimenteux , ete. 

Remède se dit particulierement 
d’un lavement. 

Grand remède ; c’est le mercure 
qui se donne pour la guérison ces 
maux vénériens. 

( Monnoïe ) Remède est aussi 
un terme de fabrique des monnoies , 
et il signifie premièrement la quan- 
tité de grains d’alliage que les mon- 
noyeurs peuvent employer dans la 
fabrication des espèces d’or et d’ar- 
gent . au-delà de ce que la loi a ré- 
glé ; et secondement , la quantité de 
grains de poids dont les monnoyeurs 
peuvent faire les espèces plus lézères 
que la loi ne l’a prescrit : delà deux 


246 REM 


espèces de remède : le remède d'alor 
ou de loi, et le remède de poids. 

Le remède de loi sur l'argent est 
de trois deniers, et de douze trente- 
deuxiemes sur lor, 

Le remède de poids est de quinze 
g &ins sur Por, et de trente-six grains 
sur l’aigent , par marc. 

( Orfévrerie) L’or, dans les ou- 
vrases d’orfévrerie, doit être à vingt- 
deux karats, au remède d'un quart 
de karal; c’est-à-dire, que s’il ne s’y 
trouve de moins, par chaque marc, 
qu'un quart de karat de fin, l’ouvrage 
est censé être au titre prescrit. 

L’orest permis à vingt karats dans 
les ouvrages de bijouterie. Il se fa- 
brique cependant des bijoux à un 
titre plus haut , sur-tout pour PEspa- 
gue, où les bijoux ne plaisentpoint, 
s'ils n’ont l’œil jaune. 

L’argenterie doit se fabriquer à 
onze deniers douze grains de fin , au 
remède de deux gruins ; c’est-à- 
dire qu’elle est censée être au titre , 
quand il n’y a que deux grains de fin 
de moins par chaque marc. 


REMÈRE , s. m. du lat. barb. 


redimerare , pour redimere, ra- 
cheter. 


( Pratique) Réméré , faculté de 
remére ; rachat, faculté de racheter 
l'héritage qu’on a vendu. Celui qui 
vend un héritage peut se réserver la 
faculté de le racheter. Par cette 
clause , Pacheteur contracte l’obliga- 
{ion de rendre au vendeur la chose 
vendue, lorsqu'il lui plaira de la ra- 
cheter, et qu’il aura satisfait aux 
conditions du rachat. 


REMISE , s. f. du lat. remitlo , 
FeNLSSUID , renvoyer , remettre , 
pardonner , accorder, 

( Pratique ) X1 se dit de la dimi- 
pufion ou du rabaïs qun créancier 
fait à son débiteur d’une partie de la 
dette. 

( Commerce ) Remise signifie la 
jettre de change qu’un négociant ou 
banquier envoie à son correspon- 
dant, pour qu’il secoive la somme 
pôriée par la lettre. 

Dans ce sens, remise est opposé 
à traite , qui est une lettre de change 
que le banquier fait tenir à son 
correspondant , pour qu'il aït à la 
séldetr, La remiseest un mandement 


REM 


de recévoir , et la traite est un mañ- 
dement de payer. Foy. TRAITE. 

Bemise se dit encore de l'argent 
qwon fait passer d’une place à un 
autre , soit en espèces sonnantes , 
soit en papiers. 

Remise se prend aussi pour le 
droit qu’on accorde au banquier ;, 
ainsi que pour lescompte d’un billet. 


( Chasse) On appelle encore re- 
rise Pendroit où une perdrix se 
remet après avoir fait son vol. 

Remise est encore un taillis @e 
peu d’étendue , planté dans une 
campagne , pour servir de retraite 
aux lièvres , aux perdrix , etc. 

(Architecture ) Remise est aussi 
un lieu pratiqué dans une maison , 


poux y meitre des voitures à cou- 
vert. 


( /Harine ) Remise est dans un 
arsenal de marine, un grand hangar, 
dont la couverture est supportée par 
des rangs de piliers, où lon tient à 
flot séparément les vaisseaux désar- 
més , à l’abri des injures du tems. 
Il y a plusieurs remises de cette es- 

èce à Brest , à Rochefort , etc. On 
Fo appelle aussi dans ces ports for- 
mes couverles. 

( Musique ) Remise se dit des 
sons qui ont peu de force, de ceux 
qui étant fort graves ne peuvent ètre 
rendus que par des cordes extrème- 
ment lâches, ni entendus que de 
fort près. 

REMISSION , s. f. du lat. re 
milto ; dans le sens de détendre, 
pardonner, pardon. 

( Méd. ) Modification, relâche- 
ment d’une fièvre confinue ; qui 
arrive entre le redoublement. On 
dit qu'il ya remussion, lorsque la 
maladie diminue considérablement, 
mais subsiste toujours ; on dit qu'il 
y à intermission , lorsqu'elle cesse 
entierement, 


( Pratique Ÿ Rémission se dit 


aussi de la grâce accordée à un cri- 
minel. 


REMONTE, s. f. de REMON- 
TER. foy. ce mot. 


(Art milit.) Remonte d'un ca- 
valier; c’est le secours qu’on lui 
donne en lui fournissant un cheval, 
quand il est démonté, On a acheté 


REM 


tant de chevaux pour la remonte de 
la cavalerie. 

REMONTER , v. n. et a. de la 
particule itérative re , et du lat. 
montare , fait de mons, monts, 
aller à mont, monter: monter une 
seconde fois. 

(Marine) Remonter une rivière ; 
c'est surmonter son cours à Paide du 
la marée. 

Remonter au vent; cest dans 
les parages des vents alizés, des 
moussons et vents réguliers, aller 
d’un pays à un autre qui est : tué au 
vent. Ainsi, quaud on va de Saint- 
Domingue à ia Martinique , on re- 
monte. Cette sorte de navigation qui 
se fait à la pointe de la bouline exige 
des bâtimens qui tiennent bien le 
plus pres du vent. 

Remonter une côte ; c’est aller 
vers le haut de la côte, ou vers le 
coté qui est le plus au vent , ou 
vers celui qui est le plusenfoncé dans 
les terres. Ainsi, on remonte la côte 
de Coromandel, quand on va de 
l'ile de Ceylan au Bengale. 

REMORQUER, v. a. du lat, re- 
mulco , remulcare , serrer. 


( Marine ) Remorquer un vaïs- 
seau ; c’est le trainer après soi, pour 
le faire avancer , à l’aide d’un cor- 
dage appelé remorque ou cable de 
remorque. 


Un vaisseau se fait quelquefois re- 
morquer par ses chaloupes et canots, 
pour avancer en tems de calme , 
pour se retirer du voisinage d’un 
danger, ou d’une côte sur laquelle il 
se trouve porté par les courans , etc. 
Les frégates remorquent les vais- 
seaux désemparés dans les combats, 

REMOUS, s. m. d’une origine 
inconnue , mais qui pourroit venir 
de remuer , en lat. removere. 

( Marine ) Tournoïiement et agi- 
tation partielle des eaux , occasionné 
par un choc, par le passage d’un 
vaisseau , où par qnelques disposi- 
tions du fond , des rochers ou des 
courans. 

REMPART ,s. m. de l'espagnol 
amparo , défense, ou de Pitalien re- 
paro , qui signifie la même chuse. 

(Art milit. ) Rempart est la bau- 
teur des terres qui couvrent le corps 
d’une place, ou le terre-plein d’un 


REN 247 


ouvrage ,et qui porte le parapet &a 
coté de la campagne. 

L'usage du rempart est d'empè- 
cher Pennemi d'entrer dans la place, 
de couvrir la ville et les places d’ar- 
mes, les magasins et les logeméns 
des gens de guerre ; du canon de 
l'ennemi ; de commander au dehors 
de lagplace, et dans les travaux de 
VPennémi. Le rempart sert encore à 
mettre les canons en batterie, à ran- 
ger les troupes pour la défense en cas 
de brèche, à faire des retranchemens, 
souterrains où logemens à épreuve 
de la bombe. 

REMPLOI, s. m. de la particule 
itérative re, et d'emploi, fait d’em- 
ployer, du latin #nplicare : second 
emploi , remplacement. 

( Pratique ) Remploi des biens 
aliénés de l'un des conjoints par 
mariage ; c’est un acte par lequel il 
est donné à celui auquel est dû le 
remploi, ou à ses héritiers , des biens 
de a communauté , ou nième des 
propres de Pautre conjoint pour ser- 
vir de remplacement. 

REMUNERATOIRE, adj. de la 
particule itérative re, et de mureror, 
faire présent : faire un présent en 
retour d’un autre présent , récom- 

enser. * 

(Pratique) Qui tient lieu de ré- 
compense ; il se dit des contrats, des 
donations , des legs, qui ont pour 
objet de récompenser, de reconnaitre 
des services rendus: contrat, dona- 
tion , legs rémunératoire. 

RENAL, LE, adj. de REIN ; +. 
ce mot. 

(Anal. ) Qui a du rapport aux 
reins, qui appartient aux reins : le 
nerf rénal, les artères rénales. 

RENARD , s. m. de l’allemand 
rein , fin, rusé : animal À quatre 

ieds, efc. 

(Marine) On ne sait par quelle 
analogie les marins appellent de ce 
nom un instrument de pilotage, ou 
un morceau de planche coupé en 
rond , avec un petit manche, sur 
lequel on figure les trente-deux aires- 
de-vent de la boussole. Sur chaque 
rhbumb sont percés huit petits trous, 
pour représenter les huit demi-heures 
que durent chaque quart; à chaque 
demi-heure le timonier met une 
cheville dans l’un des trous qui sont 


248 REN 
percés sur le rhumb où ila gouverné. 

Ce renard sert à l'officier de quart 
à écrire sur le journal la route que 
le vaisseau a faite ; et ensuite tous y 
prennent les renseignemens néces- 
saires pour calculer cette route , ou 
faire leur point, ayant égurd à la 
dérive, à la variation de la boussole, 
et autres circonstances. 

RENCONTRE , s. f. pu en- 
contre, vieux mot francois, fait du 
lat. contra : hasard, aventure par 
laquelle on trouve fortuitement une 
chose. 

(Art nulil. ) On donne ce nom , 
en termes de guerre, au combat de 
deux corps de troupes ennemis, lors- 
que n’ayant pas été prévu il se fait 
tumultuairement , ou du moins sans 
qu’on puisse y employer toutes les 
régles militaires. 

( Chimie) Vaisscaux de ren- 
contre ; ce sont deux vaisseaux ou 
cucurbites joints de manière que le 
col de l’un entre dans le col de Pau- 
tre ; de sorte que les vapeurs qui 
montent dans la distillation sont for- 
cées de retomber à l’endroit d’où 
elles sont parties. 

( Horlogerie ) Roue de rencon- 
tre ; celle dont les denfs engrènent 
dans les palettes d’une montre. 

RENDEZ-VOUS, s. m. du verbe 
rendre ( se), dans le sens de se 
transporter : lieu où l’on doit se 
trouver à certain jour et heure assi- 
gnée, 

( Grammaire ) Ce mot a été 
trouvé si commode, que la plupart 
des nations l’ont adopté en francois, 
leur langue manquant de cette ex- 
pression ; les Anglois lPemploient 
comme substantif et comme verbe : 
£o rendez-vous , se trouver à un 
lieu indiqué. 

(Art nulit.) Rendez-vous , en 
termes de guerre, se dit du lieu in- 
diqué pour Passemblée des troupes 
destinées pour quelqu’entreprise con- 
certée. 

(Marine) On donne uv rendez- 
vous aux vaisseaux d’une flotte, 
c'est-à-dire , qu’on convient d’un 
lieu où ils doivent se réunir , en cas 
qwils viennent à être dispersés. 

RENDRE,, v. a. du latin reddo, 
reddere , restituer , représenter , 
traduire, 


REN 


( Littérat. ) Rendre se dit en 
parlant de la traduction d’un auteur 
ancien où étranger: Ce traducteur 
a bien rendu son auteur ; il faut 
tâcher de rendre le sens plutot que 
les paroles. 

(Art du dessin) Rendre se dit 
quelquefois dans le sens de repré- 
senter. Ce objet est bien rendu ; 
c’est-à-dire, qu’il est représenté aussi 
habilement, aussi parfaitement qu’on 
l'exige. 

(Art pur br Cetacteurrend 
bien son role; cela veut dire qu'il 
le représente tel que l’auteur la 
conçu. 

( Manége) Rendre la bride à 
un cheval; c’est la tenir moins 
haute, moins ferme. On dit aussi 
dans le mème cas, rendre la main. 

RENFLEMENT',s. m. de la par- 
ticule itérative re , de la préposition 
in , dedans , et de flo , souffler : 
souffler dedans une seconde fois , 
renfler. 

( Archit.) Petite augmentation 
du fût d’une colonne qui diminue 
insensiblement jusqu'à ses extré- 
mités. 

Le renflement des colonnes est une 
monstruosité qui n’a point d'exemple 
dans l’antique. Néanmoins cet usage 
a tellement prévalu chez les moder- 
nes qu’on ne voit presque point de 
colonnes qui re soient renflées, C’est 
pourquoi on a cherché plusieurs ma- 
nières de rendre ce renflement agréa- 
ble. Vignole est le premier qui ait 
donné des règles du trait du renfte- 
ment des colonnes. 

RENIFORME , adj. de REIN et 
de FORME. Foy. ces mots, 

( Botan. ) Ayant la forme dun 
rein. Ce mot ne s'applique qu'aux 
solides. 

RENONCIATION , s. f, du latin 
retro , en arrière , à rebours, contre, 
de nuntio, faire savoir, et d'ago, 
agir : l’action de se dédire de ce 
qu'on à dit. 

( Pratique ) Acte par lequel on 
renonce à un droit acquis. On re- 
monce À une communauté , à un 
legs, à une succession échue. On 
renonce aussi à des successions à 
ééthoir. 

RENOVATION , s. f. de la par- 


ticule itéraiive re, du latin novo, 


REN 
rendre nouveau , et d’ago , agir : 
l’action de renouveler. 

( Chimie ) La restitution dun 
corps minéral, d’un état imparfait 
où il est, dans un état parfait. 

RENTE, s. f. du latin rendila , 
qui a été dit pour reddita, redditus , 
sous-entendu aLiuus ; Yevenu an- 
nuel. 

Fente foncière ; c’est une rede- 
vance imposée à perpétui é sur un 
héritage , et qui le suit par-tout en 
quelque main qu’il passe. 

Rente personnelle ; c’est celle qui 
est constituée directement et prin- 
cipalement sur la personne. 


Rente constituée ; c’est la rente 
personnelle constituée à prix d'ar- 
gent, et qui peut s’éteindre à la 
volonté du débiteur, par le rem- 
boursement de la somme principale, 
avec les arrérages échus. 


Renle viagère ou à fonds per- 
du ; c’est celle qui s'éteint par la 
mort de celui au profit de qui elle 
_acté créée. 

RENTREE , s. f. de la particule 
itérative re , et du latin zairare , en- 
trer; entrer une seconde fois: ac- 
tion de rentrer. 


( Commerce) Rentrée de fonds; 
c’est la même chose que recouvre- 
ment. 


( Pratique) Rentrée en posses- 
sion d'immeubles ; c’est le retour de 
biens immeubles dans la main de 
celui qui en avoit été dépossédé, 

( Musique ) Rentrée se dit aussi 
du retour du sujet , sur-tout après 
quelques pauses de silence , dans 
une fugue, une imitation, ou dans 
quelqw'autre dessein. 


(Marine) Rentrée d'un vais- 
seau; c’est la courbure rentrante en 
dedans de la partie supérieure des 
membres et cotés du vaisseau. On 
prétend que la rentrée a été inven- 
tée par les Anglois, pour éviter les 
abordages , qui, par leffet de l’im- 
pétuosité Françoise, leur étoient sou- 
vent défavorables, et que les Fran- 
cois ont été assez maiadroïits pour 
les imiter, et même renchérir sur 
les constructeurs anglois” 

Cette assertion paroit hasardée, T1 
est bien difficile de se figurer des 
vaisseaux à deux et trois batteries. 


REN 24% 
sans aucune rerrée ; on aborde quel- 
quefois , et on peut abcrder malgré 
la rentrée. 

On sait que la manière d’aborder 
la plus avantageuse , est d'engager 
dans les grands haubans, le beaupré 
du vaisseau ennemi, dont la batterie 
devient alors inutile , tandis que 
celle du vaisseau abordant le canon- 
ne et le balaie de long en long. Les 
assaillans entrent par le beaupré du 
vaisseau altaqué, lorsque ses gaillards 
ont été neltoyés par la mousquet- 
terie, 

RENVERSANT , adj. de VER- 
SER (#.ce mot}, et de la préposi- 
tion 22, dans : en latin, ésvertere, 
PF. RENVERSER. 

(Algèbre) Renversant, ou plu- 
tot er renversanl ; c’est une expres- 
sion dont on se sert pour marquer 
un certain changement que l’on fait 
dans la disposition des termes d’une 
proportion, en mettant les aniëcé- 
dans à Ja place des conséquens, et 
les conséquens à la place des anté- 
cédens. 

RENVERSE , adj. 77 REN- 
VERSER. 

(Mathémat.) Raison renversée; 
c’est la même chose que RAISGN 
RECIPROQUE. 77. ce mot. 

( Musique) Intervalle renversé ; 
c’est l’oppost d'intervalle direct. #. 
INTERVALLE. 

Accord renversé ; c’est opposé 
des accords fond mentaux. 7? FON- 
DAMENT AL. 

( Marine) Ordre renversé ; voy. 
ORDRE. 

Compas renversé ; voy. COM- 
PAS. 

(Potan.) Renversé se dit aussi 
en botanique, de ce qui est dirigé 
en sens confraire du corps portant 
ou renfermant. 

RENVERSEMENT , s. m. 7 
RENVERSER : action de renverser. 

( Musique) Changement d'ordre 
dans les sons qui composent les ac- 
cords, et AP ES parties qui compo- 
sent Pharmonie. 

(Astron. ) Maniëre de vérifier les 
quarts. de cercle , en mettant en bas 
la partie supérieure pour observer 
la hauteur du méme objet, dans les 
deux sens différens. 


RENVOI, $. m. de la particule 


REP 


itérative re, et d'envoi, fait du latin 
tnviare , pour {n vion millere , en- 
voi d’une chose déja envoyée à la 
mème personne, au même lieu, 

Ro phie ) envoi, dans 
un livre , se dit d’une certaine mar- 
que qui renvoie le lecteur à une 
moe marque hors du texte, sous 

aquelle il doittrouver une citation , 
une remarque, une explication, 

Renvoi est aussi un avertisiement 
qi enseigne qu'on trouvera à une 
autre page du même livre, la suite 
de ce qui estinterrompu. 

( Pratique) Renvoi se dit, en ter- 
mes de palais, d’un jugement par 
lequel ure partie est renvoyée de- 
vant un autre tribunal que celui où 
elle a été assignée. 5 

(Musique) Renvoi est encore un 
signe figuré à volonté, placé com- 
munément au dessus de la portée, 
lequel correspondant à un autre si- 
gne semblable , marque qu'il faut , 
d’où est le second, retourner où est 
le prémier, de là suivre jusqu’à ce 
qu’on trouve le point final. 

REPARTITION, 5. f. du latin 
partlior, diviser, distribuer, et de 
la particule iterative re : nouvelle 
division, distribution. 

(Finances , pratique) Faire la 
réparlilion des impots dans un dé- 
parlement, faire la répurtition des 
effets d'une succession. 

REPENTIR, s. m. de la particule 
itérative re, et du lat. pœnileo, se 
repentir ,; avoir du regret d’avoir 
fait ou de n’avoir pas fait quelque 
chose, 

( Peinture) L'usage de ce tèrme 
dans la peinture , est d’exprimer 
quelque changement visible, qu'un 
auteur a fait dans son tableau. Il 
arrive quelquefois que le premier ob- 
jet qu'il a peint , et qu’il s’est repenti 
d'avoir fait, n'étant recouvert que 
d’une couleur légère, pousse, au 
bout d’un certain tems, ou, pour 
parler en d’autres termes, que la 
première couleur qui exprimoit cet 
objet, venant à percer au travers de 
la seconde couleur dont elle a été 
couverte, se laisse apercevoir par 
des yeux exercés : en ce cas-là, on 
dit, c’esl un repenlir, voici un re- 
pentir. 


RÉPERCUSSIF, IVE, adj. du 


250 


REP 


lat. repercutio , pour retro perculio, 
frapper , pousser en arrière , réper- 
cuter, 

( Med.) I se dit des remèdes qui 
répercutent, he réfléchissent, qui 
repoussent les humeurs en les chas- 
sant d’une partie, pour les obliger de 
se porter ailleurs. On doit être très- 
circonspect dans l’emploi de ces 
remédes, 

REPERCUSSION , s, f. même 
origine que REPERCUSSIF. 

(Hécan.). C’est la même chose 
que REFLEXION. F7 ce mot. 

(Musique) Répercussion se dit 
aussi de la répétition fréquente des 
mêmes sons. C’est ce qui arrive dans 
toute modulation bien déterminée, 
où les cordes essentielles du mode; 
celles qui composent la triade har- 
monique, doivent être rebattues plus 
souvent qu'aucune des autres. Entre 
les trois cordes de cette triade, les 
deux extrêmes, c’est-à-dire, la finale 
et la dominante, qui sont propre- 
ment la répercussion du ton, doi- 
vent être plus souvent rebatrues que 
celle du milieu, qui n’est que la ré- 
percussion du mode. 

REPERE , s. m. du lat. reperire , 
trouver. 

( L'echnologie) Terme commun 
à beaucoup d’arts et métiers; trait ou 
marque que l’on fait à diverses pie- 
ces d’assemblage , pour les reconnoi- 
tre. T'elles sont les marquesdestuyaux 
d’une lunette. 

REPERTOIRE , s. m. du latin 
reperio , repertum , trouver : inven- 
taire, table, recueil, où les choses, 
les matières, sont rangées dans un 
ordre qui fait qu’on les trouve faci- 
lement. & 

( Pratique) K se dit de linven- 
taire sommaire qu'unnotaire est tenu 
de faire de tous les contrats et actes 
qu’il recoit. 

(Art dramatique) Répertoire se dit 
encore de la liste des pièces restées 
au théâtre, et de la liste des pièces 
que les comédiens de tel théâtre doi- 
vent donner chaque semaine. 

RÉPÉTITEUR, s m. du latin 
repeto , lait de la paticule itérative 
re , et de peto, demander, dire , re- 
dire, répéter : celui qui répète, 

(lnstruct, publ.) Celui qui ex- 


RE P 
plique en particulier les leçons du 
maitre, 

( Marine ) Frégate répétiteur ; 
c’est une frégate ou un bâtiment 
quirépète aux autres vaisseaux d’une 
escadre , les signaux faits par le com- 
mandant. 

REPETITION , s, f, même ori- 
gine que REPETITEUR : redite. 

(£locut. ) On appelle ainsi une 
figure de diction. Les rétheurs lui ont 
donné différens noms. 

On nomme anaphore, la répéli- 
tion d’un même motquirecommence 
une phrase. #. ANAPHORE. 

On appelle épistrophe , ou com- 
plexion , la répélitionr dans laquelle 
on finit par les mêmes paroles. oy. 
EPISTROPHE. 

La conduplication est la répéti- 
lion d’un mot, soit au commence- 
ment , soit à la fin de la phrase, 

La conjonction est la répétition 
de la méme conjonction qui lie tous 
les membres où incises d’une pé- 
riode, 

On égorge à la fois les enfans, 
les vieillards, 

Et la sœur et le frère, 
Et la fille et la mère. 
Racine dons Esther. 

La disjonction est la suppression 
de ces liaisons. 

( Peinture) Répétition des mé- 
mes gestes, des mêmes attiludes , 
etc. ; c’est un défaut en peinture, 
contre lequel les élèves et les artistes 
doivent être en garde. Il est cepen- 
dant des répélilions qui produisent 
des effets merveilleux, quand elles 
sont adaptées à des personnages qui 
ont une même intention , un même 
intérêt, et qui sont agités de la même 
passion. C’est ainsi que Raphaël a 
représenté, dans son Æ/éliodore , un 
groupe de plusieurs femmes, qui, 
par des démonstrations uniformes, 
tendent à lexpression d’un même 
sentiment. 

( Horlogerie) Pendule à répéti- 
Lion, montre à répélition ; c’est une 

endule , une montre qui répète 
Pheure qu’elle marque , où qwelle a 
sonnée, quand on tire une petite 
corde , ou qu’on pousse un petit res- 
sort, 

( Pralique ) Répétition se dit d’un 
acte par lequel on répète, redemande 
quelque chose, Képétition de dot, 


REP 251 

REPIT,s. m. corruptiot de respit, 
fait du lat. respectus , délai accordé 
aux créanciers, pour quelque grande 
considération , où respect. 

( Pratique ) Surséance où délai 
que le prince accorde aux débiteurs 
de bonne foi, pour les mettre à cou 
vert des poursuites de leurs créan- 
ciers, 

R£ÉPLIQUE, s. f, du lat. replico, 
répliquer , renvoyer. * 

( Pratique ) Les répliques sont 
des écritures que le demandeur fait 
signifier pour servir de réponses dux 
défenses fournies À sa demande, 

( Musique ) Réplique , en musi- 
que, signifie la mème chose qu’oc- 
tave. Quelquefois, en composition , 
on appeile aussi réplique VPunisson 
de la mème note, dans deux parties 
différentes, 

REPONDRE, v. a. ( dans le sens 
de satisfaire à une question), du latin 
reponere, formé de la particule ité- 
raiive re, et de poriere , mettre: re- 
mettre, répartir à quelqu'un sur ce 
qu’il a dit, ou demandé. 

REPONDRE, v. a. ( dans le sens 
d’être caution }, du lat. respondere , ‘ 
dérivé de spondere , répondre pour 
un autre, être caution. 

( Pratique ) Qui répond paie ; 
c’est-à-dire, que la caution est tenué 
de linsolvabilité du cautionné. 

REPOS, s. m. du lat. reponerc, 
poser de nouveau : quitter, laisser, 
abandonner , privation, cessation du 
mouvement, 

( Physique ) L'état dun corps 
qui demeure toujours dans la même 
place ,ou son application continuelle, 
ou sa contiguité avec les mèmes par- 
ties de Pespace qui Penvironnent. 

Le repos est absolu ou relatif, de 
même que le lieu, On définit encore 
le repos, Vétat d’une chose sans 
mouvement ; ainsi le repos est ah- 
solu, ou relatif, de mème que le 
mouvement, 

( Archi.) Repos se dit des mar- 
ches d’un escalier plus grandes que les 
autres, qui servent comme de repos. 

( Poésie ) Repos se dit aussi de 4 
césure qui se fait dans les grands vers 
à la sixieme syllabe, et dans les vers 
de dix à onze, à la quatrieme syllabe. 

(Musique) Repos, en musique, 
est la terminaison de la phrase, sur 


252 RE P 


laquelle terminaison le chant se re- 
pose plus où moins RATE Le 
æpos ne peut s’établirque par une ca- 
dence pleine : si la cadence est évitée, 


1l ne peut y avoir de vrai repos ; car 


il est impossible à l’oreille de se 
reposer sur une dissonnance. 

Il ne faut pas confondre le repos 
avec le silence. Ÿ. SILENCE. 


(Peinture) Repos, lorsqu'on parle 
dg peinture , désigne certaine partie 
de la composition d’un tableau , qui 
semble tranquilliser la vue. Lorsque 
le peintre dispose, dans sa composi- 
tion , des parties sur lesquelles les 
regards et laitention se trouvent 
moins occupés , on dit qu’il a mé- 
nagé des repos. On donne du repos 
à un ouvrage de peinture, en éten- 
dant les masses, en éloignant les lu- 
mitres trop pétillantes, en salissant 
des couleurs qui ont trop d’éclat. 
Quand un tableau est bien d'accord, 
quand il est harmonieux , il a le 
ICpOS nécessaire. 

REPOUSSOIR , s. m. du latin 
repulso , formé de la paticule ité- 
rative re, et de pulso, pousser de 
. nouveau , rejeter, repousser. 

{ Zechnol.) C’est un nom em- 
ployé dans un grand nombre darts et 
métiers, pour désigner plusieurs de 
leurs outils. 

(Peinture ) Les repoussoirs , en 
peinture, étoient des masses d’ombres 
obscures que les peintres affectoient 
de placer sur le premier plan , parce 
qu'ils les croyoient nécessaires pour 
repousser les objets des autres plans. 
Cet usage est passé d&"mode. 

REPRESAILLE, s. f. de l'italien 
represaglix, formé , comme l’anglois 
reprisal , du lat. barbare repræsalia, 
dérivé du lat. reprehendo , reprendre 
ce qui a été pris. 

( Droit des gens) On entend par 
ce mot, employé plus ordinairement 
au plurier, ces actes d’hostilité que 
les souverains exercent les uns contre 
les autres, quand ils ne sont pasen 
guerre ouverte ,en reprenant ce qu’on 
leur a enlevé, ou des choses équiva- 
lentes, pour s’indemniser du dom- 
mage qu’ils ont reçu. 

Leitres de représailles ; voyez 
LETTRES DE MARQUE. 

(Art milit.) En termes de guerre, 
on donne encore ce nom à tout ce 


REP 


qui se fait contre l’ennemi, pour 
tirer satisfaction de quelqu’injure , 
ou de quelque violence. Les repré- 
sailles s’exercent ordinairement dans 
les choses de meme nature, On brüle 
des villages en représailles , c’est-à- 
dire, parce que l’ennemi en 4 brûlé, 

REPRESENTATION, s. f. du 
lat. repræsentalio , pour rei Præ- 
sentalio , image, peinture de quel- 
que chose. 

( Pratique) Représentation se dit 
au palais, de exhibition de quelque 
chose. On fait la représentation 
d’une pièce arguée de faux. Représen- 
lation, en matiere de succession se 
dit du droit en vertu duquel les en- 
fans ou petits-enfans d’une personne 
décédée , se présentent à sa née pour 
recueillir une succession échue, de 
Ja même manière, et avec les mêmes 
priviléges que si la personne repré- 
sentée étoit encore vivante, 

( Optique ) On dit, en optique, 
que la représentalion de l’objet se 
peint sur la rétine, pour dire l’image 
de l’objet. 

(Art d'imitation ) C’est dans le 
même sens qu’on dit qu’une sfatue, 
un tableau , une estampe, sont des 
représentations. 

( Art dramat. ) Représentation 
est aussi le récit d’un poëme drama- 
tique sur un théâtre, avec tous ses 
accompagnemens, la déclamation, 
le geste, les machines, le chant , les 
instrumens , etc.; et l’on dit qu’une 
tragédie , qu’un opéra, qu’une comé- 
die à eu quinze, vingt représenta- 
lions. 

REPRISE, s. f. du lat. reprehen- 
dere , prendre une seconde fois, re- 

rendre. 

( Pratique) Reprise d'instance ; 
c’est l’acte par lequel on reprend un 
procès contre une nouvelle partie. 

Reprises de la femme ; c’est tout 
ce que la femme qui a renoncé à la 
communauté, a droit de reprendre en 
vertu de son contrat de mariage, sur 
les biens communs, ou sur les biens 
de son mari prédécédé. ÿ 

( Musique ) Reprise se dit de 
toute partie d’un air , laquelle se ré- 
pète deux fois, sans étre écrite deux 
fois. Quelquefois aussi lon n’entend 
par reprise que Ja seconde partie 
d’un air. 


REP 


Dans la note, on appelle reprise 
un signe qui marque que l’on doit 
répéter la partie de Pair qui le pré- 
cède, ce qui évite la peine de la noter 
deux fois. 

(Hydraul.) On dit que Peau va 
par reprise fMorsqu’élevée dans une 
machine hydraulique, elle se rend 
dans un puisard , ou dans unebâche, 
d’où une autre pompe l'élève encore 
plus haut. C’est aussi dans le cours 
d’une conduite, l’eau qui sort d’un 
regard pour reprendre sa route dans 
une autre pierrée. , dl 

REPROCHE, subst. m. du latin 
reprobare. 

(Pratique) Reproches contre des 
témoins ; ce sont des faits allégués 
contre des témoins, pour empêcher 
qu'il ne soit ajouté foi à leur dépo- 
sition, 

REPRODUCTION, s. f. de la 
particule itérative lat. re , et de 
produco, conduire, allonger. 

( Botun!) On comprend en gé- 


néral, sous cette dénomination, tous * 


les moyens que la nature et l’art em- 
ploient pour perpétuer les espèces. Les 
semences, ies caieux, les drageons , 
les boutures, la grefe, sont autant de 
moyens de reproduclion. 

REPTILE , adj. et subst. du lat. 
replare , se trainer en rampant. 

( Hist. nat. ) Lesnaturalistes sont 
convenus d'imposer ce nom aux ani- 
maux pourvus d’un squelette, dun 
sang rouge et froid , de de:x systèmes 
nerveux, qui se tramnent plutot qi’ ils 
ne marchent. Ces animaux soat les 
quadrupèdes ovipares et les serpens. 
Le nom de reptile a été donné aux 
premiers, bjen qu’ils aient des pieds, 
parce qu’ils s’en aident moins pour 
marcher que pour ramper,. 

REPUBLIQUE , s.-f. du latin 
respublica, littéralement la chose 

ublique, . 
. ( Polit. ) Etat gouverné par plu- 
sieurs. {1 se prend aussi quelquefois 
pour toute sorte d'état, de gouverne- 
ment. 


REÉPUDIATION , s. m. du latin 
repudiare , rejeter, vépudier : Pac- 
tion de répudier , de refuser, de re- 
jeter. 


( Pratique ) En droit , répudia- 


lion , est synonyme de renoncia- 


üon. 


RES 253 


( Jurisprudence) La répudiation 
est l’action par laquelle on congédie 
une femme , on fait divorce avec 
elle. 

REPULSION. s.f. du lat. re- 
pulsio, fait de repulso, pour retro 
pulso , pousser en arrière, 

(Physique) Puissance par la- 
quelle les corps se repoussent mu- 
tuellement. 

La répulsion , comme fait, ne 
peut etre contestée de personne ; à 
égard de la cause qui pent la pro- 
duire , c’est un mystère encore ca- 
ché pour les philosophes. 

Répulsion de l’aimant; c'est la 
propriété qu'a l’aimant de repousser 
un autre aimant, lorsqu’on les pré- 
sente l’un à Pautre par les poles de 
meme nom. 

Éépulsion électrique ; c’est V’ac- 
tion dun corps actueilement élec- 
trisé , ou plui Et du fluide qui sort 
de ce corps , sur les corps légers 
qu'on lui présente à une certaine 
distance. ” 

REQUETE, s. f. du lat. requi- 
sila . fait de requiro , chercher, de- 
mander. 

( Pratique ) Demande que l’on 
forme en justice : rl se dit aussi de 
Pacte qui contient la demande. Il y 
a autant de sortes de requêtes que l’on 
peut former de demandes : requête 
d'intervention , requéle d'upure- 
rent, requêle civile, ctc. 

REQUISITION, s. f. du lat, re- 
quiro, requisitum, chercher, de- 
mander, 

(Pratique, administrat.) Action 
de requérir , demande faite par au- 
torité publique. Levée d’hommes ; 
ceux qui la composent. 

REQUISITOIRE, s m. même 
origine que REQUISITION. 

(Pratique ) I se dit de la réqui- 
sition que font les commissaires, 
procureurs-généraux , etc. près les 
tribunaux , pour l'intérêt du rince 
ou pour celui du public. 

RESCISION , s. f. du lat. resciu- 
do , pour retro scindo ; retrancher, 
casser, annuller. 

(Pratique ) Cassation d’un acte, 
d’une obligation : rescision de par- 
age; rescision pour lésion. 


RESCRIPTION, s. f. du latin 


254 RES 

rescribo , rescriplurn, récrire, don- 
ner une rescription pour recevoir de 
Pargent. 

( Pratique ) Mandement qu'on 
donne à un débiteur, à un corres- 
pondant, pour payer une certaine 
somme au porteur du billet. 


RESCRIT,, s.m. même origiue que 
RESCRIPTION. 

( Jurisprud. ) C'est en géñéral 
une 1éponse par écrit à une demande 
aussi par écrit. On donne particu- 
liëérement ce rom aux lettres ou ré- 
ponses des empereurs Romains, con- 
suités sur quelques difficultés ou 
questions de droit, pour servir de 
décision et de loi. 

A l'exemple des empereurs Ro- 
mains , les empereurs d'Allemagne 
appellent aussi rescrils leurs déci- 
sions sur les matières soumises à la 
diète. 

(Chancellerie romaine) On dor- 
ne à Rome le nom de rescrils à des 
sortes de bulles des papes qui com- 
mencent par ces mofs : significavil 
nobis dilectus filius , ete. Les res- 
crils ont pour objet d'accorder quel- 
que grâce ou dispense. 

RÉSEAU , s. m. du lat. retio- 
Jum , diminutif de rete. On a dit 
longt-tems réseul , petits rets; ou- 
vrage de fil d’or ou d'argent, tissu 
de manière qu’il,y a des mailles et 
des ouvertures en forme de rets. 

( Anut.) I se dit per analogie du 
lacis de quelques vaisseaux , ou de 
quelques fibres qui forment une es- 
pèce de rets. 

RESECTE , s. f. du lat. reseco , 

our retro seco , retrancher. 

( Geom. ) Pertion de l’axe d’une 
courbe entie son sommet et une 
fangente. 

RÉSERVE, s. f. du lat. reservo , 
pour reiro Servo ; garder ; Conserver 
en arrière , à part, pour un autre 
tems : action de réserver. 

{ Pratique) Exception, restric- 
&ion au moyen de laquelie une chose 
n’est pas comprise dans un acte à 
dans un jugement, etc. Al se dit 
aussi des choses réservées, 

(Art mili.) Corps de réserve ; 
cest un corvs de troupes destiné ou 
à se jeter promptement dans le camp 
et en sugmenter la garde, en cas de 


RES 


besoin , on à empêcher l'ennemi 
d'approcher ce camp par les der- 
rivres, 

Un corps de réserve sert encore 
à venir charger en flanc l’armée 
ennemie , en se déployant subite- 
ment d’un coté ou Hire. 

On doit linvention des corps de 
réserve, dit Vegece, aux Lacéaé- 
moniens ; les Carthaginoïs les imi- 
terenL, et les Romains ensuite ; mais 
Pinventiou en est plus ancienne. 
Cyrus avoit une réserve composte 
de chameaux portant chacun des ar- 
chers, et dont la vue et l’odeur com- 
mencerent à ébranler les cavaliers 
Lydiens. 

RESERVOIR , 6. m. même ori- 
gine que RESERVE. 

(Archit.) Lieux où l’on réserve 
les eaux pour les faire couler , ou 
jaillir en quelque lieu. 

( Péche \ I se dit aussi d’un en- 
droit où lon met le poisson qu’on a 
péché, pour le prendre quand on en 
a besoin. 

(Physiol.) se dit encore d’une 
vessie où 11 s'amasse quelque fluide : 
le réservoir du chyle, le réservoir 
de pecquet. Voy. CHYLE , PEC- 
QUET. 


RESIDENT ; s. m. du lat. re- 
sido , se rasseoir, demeurer , ré- 
sider. 

( Diplomatie ) Ministre public, 
moins considérable en dignité que 
les ambassadeurs et les envoyés ; 
mais au dessus des agens, et, comme 
les uns et les autres, sous la protec- 
tion du droit des gens. 


A 

RÉSIDU , s. m. du lat. residuus 
fait de resido, s'asseoir , déposer sa 
lie: ce qui reste. 

( Conunerce ) Reste de compte, 

Arithmét, ) Le reste d’une divi- 
sion arithmétique. 

(Pratique) A s'entend aussi des 

ieces inutiles d’une affaire. 

( Chumie) On appelle résidu , 
ce qui reste d’une substance qui a 
passé par queiqu’opération, 

RÉSILIATION , s. f. du latin 
resilio, pour relro salio , sauter en 
arriere, se dédire. 

( Fratique ) Acte par lequel , 
d’un mutuel consenteinent , on an- 
nulle un autre acte, pendant que 


RES 


les choses sont encore entibres. La 
résilialion n’est pas la même chose 
que la RESOLUTION. Foy. ce 


not. 


RÉSINE , s. m. du lat. resina. , 


( Hist, nat.) On appelle re- 
sine en général, une huile volatile 
épaissie à Pair. La nature offre une 
foule de substancesrésineuses qui ont 
chacune des propriétés particulières. 
F. BAUME, MASTIC, TERE- 
BENTHINE , GALIBOT , POIX , 
BRAI, GOUDRON. 


LA 

RESISTANCE, s. f. du lat. re- 
sisto , pour retro sislo, demeurer 
derrière, résister. 

(/Hécan.) Force ou puissance qui 
agit contre une autre , de sorte qu’elle 
détruit ou diminue son effet. 

Il y a deux sortes de résistances, 
celle des solides et celle ces fluides. 

Bésistance des solides ; Cest la 
force avec laquelle les parties des 
corps solides, qui sont en repos, 
s’opposent au mouvement des autres 
parties qui leur sont contiguës. 

Résistance des fluides ; cest la 
force par laquelle les corps qui se 
meuvent dans des milieux fluides 
sont retardés dans leursmouvemens. 
Pour la théorie de la résistance 
des fluides, consultez le traité des 
fluides de d’Alembert. 


RÉSOLUTIF , VE , adj. du lat, 
resolvo , resolutum , délier , déta- 
cher , ouvrir. 


(HMéd.) On donne ce nom aux 
médicamens qui divisent etatténuent 
les fluides épaissis et arrêtés , leur 
donnent du mouvement , et aug- 
mentent le ressort des solides, 


RESOLUTION, s. f. même ori- 
gine que RESOLUTIF : cessation 
totale de consistance, solution , dé- 
cision , fermeté, courage, parti pris. 

( Pratique ) Résolution est, en 
termes de palais, un jugement qui 
casse et annulle un acte, 

Il y a aussi des résolutions volon- 
taires ou conventionnelles : ce sont 
celles qui font cesser à l’avenir, l’ef- 
fet d’une convention précédente , 
de la cause résolutoire, pour la 
cause qui emporte la résolution d’un 
acte. 

( Mathémat, ) Résolution ou 
plus communément solution, se 


RES 255 


dit de l’exposé et du développement 
des procédés qu’on emploie pour ob- 
tenir ce qu'on demande dans un 
problème. 

( Méd.) Résolution , en_méde- 
cine signifie plusieurs choses : 10, [1 
se prend pour un relâchement des 
neris et de muscles, et il répond à la 
paralysie ; 20, pour la dissolution des 
mixtes, et leur réduction en princi- 
pes, ce qui revient à l’analyse totale 
ou partielle : 39. pour l’atténuation 
et la dissipation des humeurs qui, 
par leur séjour , forment quelque 
tumeur , laquelle disparoît et se 
touve guérie, quand sa cause con- 
jointe s’est fondue , qu’elle est dissi- 
pée par la transpiration, ou qu’elle 
est rentrée dans les veines. 

( Polit. ) Dans certains états , on 
appelle résolutions , les ordonna: 
ces concernant la police, la poli- 
tique et le commerce, 

( Peinture) Résolution , en ter- 
mes de peinture et de dessin, signi- 
fie fermeté, parti pris, ce que les 
Italiens appellent partito. La réso- 
lution s'applique le plus ordinaire 
ment aux effets du ciair-obscur , à 
l'expression des formes , au choix 
des attitudes , et enfin au mécanis- 
me de Part. 

RESONNANCE , s. f. du latin 
resono pour lerum sono, rendre un 
son , résonner, 

( Musique ) Prolongement ou 
réflexion du son , fait par les vibra- 
tions continuées des cordes d’un ins 
trument , soit par les parois d’un 
corps sonore , soit par la collision de 
Pair , renfermé dans un instrument 
à vent. 

RESPIRATION , s. f. du lat. 
respiro pour iterurn spiro , respirer, 

( Physiol. ) Mouvement de la 
poitrine par lequel l’air entre daus 
les poumons et en sort alternative- 
ment. Ÿ. ASPIRATION , EXPI- 
RATION. 

RESSEMBLANCE , s. f. du lat, 
barb. simulare , fait de sémilis , 
semblable : rapport , conformité, 

( Peinture ) On dit d’un peintre 
qu’il attrape bien la ressemblance ; 
c’est ordinairement le talent des 
peintres médiocres, 

RESSENTI, IE , participe de 
ressentir, de Ja particule itéralive 


256 RES 


re , et de sentire, sentir de nou- 
veau , sentir vivement. 

( Arts d'imilation ) On dit, ce 
modèle a des formes ressenties ; 
le dessin d'Annibal Carrache est 
ressenti , etc. La nature montre par- 
tout desformes, mais elles ne sont pas 
toujours ressenlies. Parmi les chets- 
d'œuvres de Pantiquité, Hercule 
Farnèse , les lutteurs ont des formes 
ressenties; les formesde lPAntinoüs, 
de l’Apollon du Belvédère sont au cor - 
taire douces et fines ; enfin, celles 
de la Vénus de Médiciset de l'her- 
maphrodite n’offrent que des transi- 
iious presque imperceptibles. 

RESSIF ou RECIF , s. m. de 
l'espagnol arrectfe , mot tiré de Pa- 
xabe. 

= ( AMWarine) On appelle ainsi un 
banc de,roches dures sous Peau ou à 
fleur d’eau, qui se prolonge le long 
d’une cote, d’une ile , etc. , et où la 
mer brise et écume sans cesse. 

RESSORT , 8. m. du vieux mot 
françois sourdre , fait du lätin sur- 
gere , d’où sont dérivés source et 
ressource, 

Gin a dit autrefois resort et resor- 
ment pour Paction de s’élever , de 
sxlir apres être entré. 

(Physique } Efforts que font cer- 
tains cor! s pour se rétablir dans leur 
état naturel, lorsqu’ils ont été con- 
truints d’en sortir par une puissance 
qui les a comprimés ou tendus, 


( Mécan. ) Ressort se dit aussi 
de tout ce qui est la cause du mou- 
vement dans les machines et sui- 
tout dans les automates. 

( Peinture ) Ressort, est employée 
ntétaphoriquement ; en peinture , 
pour exprimer Paction , le mouve- 
ment d’une compositior: pittoresque. 
Ainsi, Pon dit qu’une composition 
a du ressort, pour signifier qu’elle 
a de l’action. Si elle est froide et 
sans vie, on dit qu’elle manque de 
ressort. 

Un ne pense pas que Michel-Ange, 
Raphaël , etc. , aient connu le 
mot de ressort comme terme de 
leur art, quoique le premiereüt dans 
lame un terrible ressort, et que 
tous aient traité ce qu’on appreile 
des sujets de grande machine, Ces 
expressions Sont nées avec les rr4- 
chinisies , les peintres de machine, 


RES 
les Cortone , les Solomène, les Cor- 
rado , etc. 

( Pratique ) Ressort est aussi un 
terme de palais, qui signifie éten- 
due ou district d’une juridiction , ei 
qui a pour origine l’usage où étoient 
es Romains de partager aux soldats , 
et de diviser par le sort les ferres et 
les champs qu'ils avoient conquis, 
et d'appeler ces champs sortes. 

RESSUAGE , s. m. du lat. ex- 
sudare , poug retro sudare , ven- 
dre ou faire sortir la sueur, l’hu- 
midité intérieure, 

( Métallurgie ) Le ressuage est 
une opération que Von fait subir 
dans la liquation , à la masse ré- 
sullante du cuivre et de largent 
allié avec le plomb. 

RESSUT, s. m. même origine 
que RESSUAGE., 

( V’énerie ) On appelle ainsi le 
lieu où la bête se réfugie pour se re- 
poser et sécher sa sueur ou la rosée. 

RESTAUR, s. m. du lat. restaurv 
rétablir, restituer. 

( Commerce ) Ressource ou dé- 
dommagement querles assureurs onf 
les uns contre les autres , suivant la 
date de leurs assurances ; ou contre 
le maitre , si l’avarie provient de 
son faif. 

RESTAURATION , 5. f. du lat. 
reslauro , xétablir. 

(Med. ) 1 se dit du rétablisse- 
ment des forces perdues d’un ma- 
lade ou d’un homme fatigué. 


Peinture ) Restauration des 
tab eaux ; . ENLEVAGE. 

( Bibliogr. ) Restauration des 
livres imprimés ; voy. BIBLIU- 
GUIANCIE. 

RESTE ., s. m. du lat. restare, 
rester, qu'on a dit pourpermanere , 
demeurer : ce qui demeure de quei- 
que chose. 

( Mathémat. ) C’est la différence 
que lon trouve entre deux gran- 
deurs, apres avoir ôté la plus pe- 
tite de la plus grande. 

RESTER , v.n. du lat, restarz 
demeurer. 

( Marine ) On dit qu’une terre 
ou un vaisseau résle à tel rhumb , à 
tel aire-de-vent, lorsqu'il se trouve 
dans la direction de cet aire-dGe-vents 
par rapport au lieu dont on parle, 

ANS) , 


RET 
Ainsi, l’on dit: le cap Fimistére 
hous restoit au sud-ouest du compas. 

RESTITUTION , s. f. du latin 
restiluere , action de restituer, de 
rétablir. 

( Pratique ) Restitulion en en- 
Lier; c’est un moyen de se faire ré- 
tablir contre un engagement injuste. 

Restlilution de Jp ; c’est celle 
qui a dieu lorsque le possesseur d’un 
héritage ou autre immeuble produi- 
sant des fruits, est condamné à se 
désaisir de cet immeuble, 

( Littérat. ) Reslitution d’un 
lexle, d'un passage ; c’est le réta- 
blissement d’un texte ,; d’un passage 
corrompu. - 

( Vumismat. ) Reslitution se dit 
par les médaillistes, pour médaille 
restiluée, et les médailles resti- 
luées sont les médailles , soit consu- 
laires, soit impériales, sur lesquelles, 
outre le type et la légende qu’elles ont 
eus dans la premiere fabrication , 
on voit de plus, le nom de Fempe- 
reur qui les a fat frapper une seconde 
fois, suivi du mot restiluil, en en- 
tier, ou en abrégé. 

(ÆAstron. ) Resiitution se dit quel- 
quefois du retou: d’une planète à son 
apside ; c’est la révolution anoma- 
lstique. 

Restilution se dit aussi de la pé- 
riode qu’on croyoit ramener tous les 
évènemens dans le même ordre. 


RETARDATION, s. f. du latin 
relardo , pour retrù tardo, appor- 
ter du déiai, du ralentissement. 


( Physique) Relardation se dit 
du ralentissement du mouvement 
d’un corps, en tant que ce ralentis- 
sement cest l’effet d’une cause ou 
force retardatrice ; il est peu usité. 
J/. RESISTANCE , ACCELERA- 
TION, PROJECTION , PESAN- 


TEUR, GRAVITE. 

RETARDATRICE , adj. même 
origine que RETARDATION, 

(Phys.) Force retardatrice ; c’est 
la force qui retarde le mouvement 
d’un corps. Telle est la pesanteur d’un 
corps que l’on jette de bas en haut et 
dont le mouvement est continuelle- 
ment retardé par action que sa pe- 
santeur exerce sur lui dans une direc- 
tion contraire, c’est-à-dire , de haut 
en bas. 


RÉTENTION, sf, du lat. rgli- 


Tome II, 


RET 25% 


ne0, pour relr Leneo, tenir en 
arrière , xetenir : action de retenir, 
réserve, réservation. 

(Pratique) Droit de rétention ; 
c’est la faculté accordée à la femme 
par son contrat de mariage , de rete- 
nir en cas qu’elle survive, la jouis- 
sance des biens de son mari, jusqu’au 
remboursement effectif de sa dot, et 
de toutes ses reprises matrimoniales, 

Rélention de cause ; c’est un 
jugement par lequel les juges ex- 
tracrdinaires où commis retiennent 
Ja cause devant eux. 

Relention d'usufruit ; c’est la 
clause par laquelle celui qui cède un 
héritage s’en réserve Pusufruit. 

(Méd.) Rétention s'emploie par- 
ticulièrement en parlant de lurine 
arrêtée dans la vessie, et qui n’en 
peut pobat sortir. 

li se dit aussi des excrémens ou 
mauvaises humeurs qui ne peuvent 
sortir du corps. 

RETENTUM, s. m. participe de 
relirieo , retenir. 

( Pratique ) Ferme purement la- 
tin, conservé dans le langage du pa- 
lis, pour signifier une réserve que 
faisoit une cour souveraine, et qui 
portoit ordinairement modération de 
Ja peine proroncée contre un cri- 
minel, ou quelqwantre intention de 
juges” 

RETICENCE , s. f. du latin reci- 
ceo, pour relr Laceo, retenir, céler, 
taire quelque chose. 

(Diction ) Figure de rhétorique 
propre aux passions, par laquelle 
Porateur s’interrompt lui-meme au 
milieu de son discours , et passe su- 
bitement à d’autres choses ; en sorte - 
que ce qu'il a dit, laisse suffisam- 
ment entrevoir ce qu’il affecte de 
supprimer, 3 


RETICULAIRE, ad). ,pour l’ori- 
“gine, Ÿ. RETICULE, qui a la for- 
me d’un rets, d’un réseau. 

( Anatom. ) I se dit de plusieurs 
parties qui ont la forme d’un réseau, 
La membrane réticulaire, le tissu 
réticulaire. V. RESEAU. 

RETICULE , s. m. du lat. reti- 
culum , dimivutif de rete, rets, pe- 
tit rets. 

(Astron. ) Les astronomes ap- 
pellent ainsi un instrument composé 
de plusieurs fils, et DE place au 


258 R ET 


foyer d’une lunette pour mesurer les 
diamètres des astres , où pour obser- 
ver les différences de leurs passages. 
Il y en a de deux sortes principales : 
le réticule de 45 degrés, et le réticule 
rhomboïde, Le champ d’une lunette 
simple est ordinairement garni d’un 
châssis dans lequel il y a quatre fils 
tendus; un de ces fils est destiné à 
représenter le parallèle à Péquateur 
ou la direction du mouvement diurne 
des astres. Le fil horaire qui lui est 
perpendiculaire , représente un mé- 
ridien ou cercle de déclinaison, et les 
fils obliques font des angles de 45 
degrés avec les deux premiers. 

Le réticule rhomboïde , aujour- 
d'hui le plus usité parmi les astro- 
nomes , est formé d’un rhomboïde 
dans lequel nne des diagonales est 
double de l'autre. 

On se servoit autrefois pour obser- 
ver les éclipses d’un réticule com- 

osé de 13 fils de soie tres-fins , pa- 
rallèles , également éloignés les uns 
des autres, et placés au foyer du 
verre objectif; on avoit par ce 
moyen le diamètre du soleil où de 
la lune, divisé en douze parties 
égales ou doigts; de sorte que pour 
{rouver la quantité d’une éclipse , il 
ve falloit que compter le nombre 
des parties lumineuses et des parties 
obscures, par les fils du reticule, 


RETICULE , EE, adj. de RE- 
TICULE. F7. ce mot, 

( Bolan. ) H se dit des parties des 
plantes qui sont marquées de nervu- 
res anastomosées en réseau. 

( Archit. anc.) Réliculé se disoit 
aussi, dans l’architecture ancienne, 
d’une espèce de maçonnerie de caii- 
loutage en carrés longs. 

RETIFORME , adj. du lat. rete, 
rets, et de forma, forme : quia la 
forme dun rets ou d’un réseau , c’est 
un terme de botanique et d’anato- 
mie , qui signifie la même chose que 
réliculaire. 

RETINE , s. f. du latin retina , 
formé de rete, rets. 

(-Anat.) Membrane formée par 
l'expansion du nerf optique, qui 
tapisse la surface intérieure de l’œil, 
et qui est le siége de la vision ; 
elle est ainsi appelée parce qu’elle 
ressemble en quelque sorte à un rets, 


RETIRATION, s. f, de retirer , 


RET 
en latin retrahcre | pour iterum 
trahere , tirer une seconde foi. : 
l’action de tirer une seconde fois. 

( Imprimerie ) C’est, en termes 
d'imprimerie, Paction d'imprimer 
le versd , nu le côté opposé à celui 
qui vient d’étre imprimé. 

RETORTE , s. f. du latin rétor- 
tunr, participe de relorqueo , pour 
retro torqueo, tourner en arrière. 

( Chimie ) Vaissedu de verre ou 
de terre, qui a un bec reconrbé 
pour se joindre au récipient ; les 
François disent CORNUE. F7, ce 
mot, 

RETOUCHER, v. a. de la par- : 
ticule itérative re , et du gothique 
tckan, dont les Italiens ont fait 
toccare ; les Espagnols tocar ; et 
les Anglois touch : toucher une se- 
conde fois, de nouveau. 

( Peinture) Lorsqu'on dit qu'un 
müitre a retouché son tableau , on 
veut faire entendre qu’il y a donné 
des forces , des finesses , qu’il y a mis 
la dernière main ; mais, en général, 
on entend par tableau retouché , 
un tableau raccommodé; c’est-à- 
dire ; qu'un bomme dont la profes- 
sion est de réparer les tableaux en- 
dommagés, a placé de la coulear 
où il en manquoit, et quelqueluis 
même où il n’en manquoit pas. 

( Gravure) On appelle épreuve 
relouc héeune épreuve d’une planche 
non terminée, et qu’au moyen du 
crayon et du lavis, on a conduit à 
Velfet que doit produire la planche 
finie. Mais on entend toujours par 
planche retouchée ,une planche usée 
dont on a réveillé les travaux, 

RETOUR , s. m. de la particule 
itérativé re, et de l’hébreu £hor ou 
tour, rang, ordre, série: tour mul- 
tiplié et contraire. 

(Pratique ) Droit de retour, ou 
droit de reversion; Cest un droit 
en vertu duquel les immeubles don- 
nés par les père et mère, ou autres 
ascendans, retournent aux donateurs, 
lorsque les enfans donätaires décè- 
dent sans hoirs. à 

Retour de partage ; cest une 
somme ou rente que le co-partageant 
qui a le plus reçu paie à celui qui a 
moins reçu, pour Pégaliser, 

( WMathém.) Reiour des suites ; 
terne en usage dans l'analyse su- 


RET 


&lime , et qui consiste en ceci : on 
a l’expression d’une quantité comme 
T, par une suite composée de cons- 
tantes, et d’une autre quantité y; 1l 
s’agit de tirer de cette première suife 
une autre suite qui exprime la valeur 
de y en x et en constantes. La mé- 
thode pour résoudre ce problème est 
expliquée dans le 7e. livre de lAna- 
lyse démontrée du P, Reyneau. 

RETOURNEMENT,, s. m. méme 
origine que RETOUR. 

(Astron.) Opération par laquelle 
on vérifie un quart de cercle, en ob- 
servant une étoile près du zénith, le 
Himbe tourné vers l’orient et vers 
Poccident alternativement. 

RETRAIT, s. m.dulatinretraho, 
pour relrù traho , tirer à soi, en ar- 
rière , retirer. 

( Pratique ) Yxercice du droit de 
retirer ou de retraire un héritage 
aliéné, en remboursant à l’acqué- 
reur tout ce qu’il a payé, et en le 
garantissant de toutes les obligations 
quil avoit contractées. #7. RA- 
CHAT. 

RETRAITE , s. f. même origine 
que RETRAIT : l’action de se re- 
tirer. 

(Ærchit.) Retraite se dit de Ja 
diminution d’épaisseur qu’on donne 
à un mur, à mesure qu’on l'élève, 

( Poterie) Retraïle est aussi la 
diminution de volume dans un corps 
humide desséché au feu. £n mode- 
lant la terre , il faut estimer la re- 
traite qu'elle fera par la cuisson, 

(Art milit.) Retraite, en termes 
de guerre, est le mouvement que 
fait un corps qui plie devant un autre, 

Retraite est aussi le signal qu’on 
donne dans les villes de guerre et bien 

olicées , pour faire retirer chez eux 
É soldats et les bourgeois. 

Retraite est encore une pension , 
une place , une récompense que lon 
accorde à des militaires, après un 
long service. Il se dit par extension 
de la pension que l’on accorde, dans 
les administrations, à celui qui se 
retire dun emploi qu'il a occupé 


Le d 
pendant un certain nombre d'années, 


(Marine) Ordre de retraite ; c’est 
Pordre ou ja disposition dans laquelle 
les vaisseaux d’une armée navale ou 
escadre se retirent de devant un en- 


RE T 259 
nemi Supérieur, ou après un com- 
bat, 

Canons de retraite ; ce sont les 
canons qui sont placés en arriere on 
à la poupe d’un vaisseau , et qni ser- 
vent , lorsqu’on se retire, à se battie 
en retraite, 

Coup de canon de retraite ; c’est 
le coup de canon que l’on tire tous 
les soirs , à bord du vaisseau com- 

ancant , dans une rade ou mouil- 
lage , pour annoncer aux marins le 
moment de leur retraite À bord, 

RETRANCHEMENT , s. m, du 
latin truncare, trancher : on a dit 
anciennement /ranchés. 


(Art milil.) Retranchemens . en 
termes de fortifcation, se dit de toute 
sorte de travail qui foitifie un poste 
contre lattaque de ennemi. Ainsi, 
on dit qu’une armée se retranche sous 
le canon d’une place, quand elle est 
moins forte que celle de l'ennemi, 
On se retranche dans son camp, 
quand on attend du renfort ; on se 
retranche dans un poste pour s'y 
défendre, quand on craint d'y être 
insulré ou attaqué. 

RETROACTION , s. f. du latin 
retro , en arriere, et de ago , agir; 
ce qui agit sur le passé, 

( Législat. ) NH ne s'emploie guère 
qu'avec le mot effet, et en parlant 

‘des lois. Les lois ne doivent point 
avoir d'effet rélroaclif. 

RETROCESSION, s. m. du lat, 
relro , en arrière, et de cedo , céder , 
quitter , laisser. 

( Pralique) Acte par lequel le ces- 
sionnaire cède à son cédant ce qu'il 
en avoit recu. 

RETROGRADATION, s. f, du 
latin retro, en arrière, et de gradior, 
marcher : action par laquelle un corps 
se meut en arriere, 

(-Astron.) Bétrogradation se dif, 
en termes d'astronomie, d’un mou- 
vement apparent des planètes, par 
lequel elles semblent quelquefuis re- 
culer dans Fécliptique , et se mou- 
voir dan un sens opposé à l’ordre 
ou à la succession des signes ; c’est- 
à-dire . aller vers l’occident. Ce mou- 
vemerñt n’est qu’apparent ; car , si les 
planètes étoient vues du centre du 
système, c'est-à-dire, du soleil, leurs 
mouvemens paroitroient toujours 
réguliers; c’est-à dire, dirigés d’occi- 


k 2 


260 REV 

dent en orient. Les inégalités qu’on 
y observe , en les voyant de la terre, 
naissent du mouvement et de la po- 
sition de la terre, 77, STATION- 
NAIRE, DIRECT. 

Rétrogradalion des nœuds de la 
Zune ; c’est un mouvement de la ligne 
des nœuds de Porbite lunaire, par le- 
quel cette ligne change sans cesse, en 
se mouvant d’orient en occident, con- 
tre l'ordre des signes ; elle achève son 
cours rélrngrade en dix-neuf ans, 
après quoi chacun des nœuds revient 
au même point d’où il étoit parti. 
Ce mouvement est commun à toutes 
les orbites planétaires; mais il est 
plus sensible pour la lune. 

RETROGRADE, adj, même 
origine que RETROGRADATION. 

(Art milil.) Mouvement rétro- 
grade ; c’est une expression qu’on 

- emploie dans certaines circenstances, 
au lieu de retraite, fuite. L'armée 
ennemie est er pleine relraile ; 110- 
ire armée fait, en ce moment, un 
mouvement rétrograde. 

RETUS, SE, adj. du latin re- 
£usus, participe de refundo, émous- 
ser. 

( Botan. ) I se dit des parties des 
plantes tres-obtuses, avec sinus ou 
dépression plus ou moins sensible, 

REVANCHE, s. f, du latin revin- 
dicäre, composé de la particule ité- 
rative re , et de vindico, venger, 
se revancher: action par laquelle on 
se revanche du mal qu’on a reçu. 

( Jeux) Revanche se dit au jeu de 
la seconde partie que joue le perdant, 
pour se racquitter de la première. 

REVENDICATION, s. f. même 
origine que REV ANCHE. 

(Pratique) Action réelle par la- 
quelle nous demandons une chose qui 
nous appartient , et qui est entre les 
mains d'autrui. 

REVEILLON , s. m. de réveiller, 
pour tirer quelqu'un d’un assoupisse- 
ment, dérivé du lat. vigilare, veiller. 

(Peinture ) On appelle ainsi en 
peinture des moyens mécaniques de 
réveiller lattention, Il y a des re- 

eillons de lumière , des réveillons 
de couleur, des réveillons de tou- 
che. 

Les réveillons de lumière sont des 
effets ou accidens produits ordinaire- 
ment par l’éclat quirejaillit des corps 


REV 
qui ont une certaine dureté, et qui 
sont polis comme les métaux. 

Les réveillons de couleur sont 
des effets de couleurs brillantes, pi- 
quantes, qu’autorisent des disposi- 
tions bien ménagées dans le clair- 
obscur, 

Les réveillons de touche sont de 
légeres exagérations qu’on excuse par 
effet qu’elles produisent, en atta- 
chant où excitant l’attention sur des 
objets intéressans. 

REVERBERATION,, s. f. du laf, 
reverbero , pour retrù verbero, 
frapper en arrière , à rebours. 

(Physique) Action d’un corps qui 
enrepousse', ouenréfléchitunautre , 
après en avoir été frappé. C’est la 
même chose que REFLEXION. 7. 
ce mot. É 

Les lanternes appelées réverbères, 
consistent dans une mêche de lampe 
placée devant un miroir de fer-blance 
étamé, qui réfléchit, réverbère au 
loin la lumière, 

(Métallurgie) Dansles fourneaux 
dits à réverbère , la flamme est ré- 
fléchie, reverbérée sur elle-même, 
de facon qu’elle mine toute la ma- 
tière d’alentour, ; 

REVISION , s. f. de la particule 
itérative re , et de wideo, voir, con- 
sidérer : laction par laquelle on re- 
voit, on examine de nouveau, 

(Pratique) Révision de procès ; 
c’est, en matière criminelle , lenou- 
vel examen qui se fait d’un procès 
jugé en dernier ressort, 


REVOCATION , s. f, du lat. re- 
voco , pour retro voco, appeler ex 
arrière, rappeler : l’action de rap- 
peller , de révoquer. 

( Pratique) Acte par lequelon en 
révoque ün autre. 

Révocalion de donation ; c’est 
un acte par lequel une donation est 
révoquée, 

Bévocalion de procureur; c’est 
Pacte par lequel un procureur est ré- 
voqué par la partie qui Pavoit char- 
gé d’occuper pour elle. 

Révocation de testamens ; c’est 
un acte par lequel un testament est 
révoqué. ; 

REVOLUTE , adj. du lat. revol- 
vo, revolutum, formé de la parti- 
cule itérative re, et de volvo ; rou- 
ler, tourner. 


REV 

( Bolan.) I se dit des parties des 
plantes roulées en dehors, ou sur la 
face extérieure. 

REVOLUTION, s. f. même ori- 
gine que le précédent. 

( Géom.) Révolution , en termes 
de géométrie , est le mouvement 
d’une figure plane qui tourne autour 
d’une axe immobile. Un triangle 
rectangle, tournant autour d’un de 
ses côtés, engendre un cône par sa 
révolution. Un demi-cercle, qui 
tourne sur son diamètre, engendre 
une sphère par sa révolution. 

(Astron.) Révolution, en as- 
tronomie, se dit de la durée du tems 
qwune planète emploie à faire le 
tour du ciel; ainsi, lPon dit que la 
révolution du soleil est d’un an ; que 
celle de Saturne est de trente ans. 

Révolution vraie d'une planète; 
c’est son vrai retour à un mème point 


du ciel. Cette révolution est trop 
inégale pour qu’on en fasse des 
tables. La révolution moyenne ,la 


seule que Pon calcule , est celle que 
Pon a dégagée de l’effetde toutes les 
inégalités de la planète, en prenant 
le milieu entreles plus et les moins , 
par un grand nombre de révolutions 
fondues en une somme totale, 

Hévolution tropique ; c’est celle 
qui se compte par le retour d’une pla- 
pète au point équinoxial. 

Révolution sydérale ; c’est le re- 
tour de la planète à une même étoile 
fixe. 

Révolution anomalistique ; c’est 
le retour à lapside, soit apogée, 
soit aphélie. 

Æévolulion synodique ; c’est le 
retour à la conjonction au soleil, 
vue de la terre; et s’il s’agit des sa- 
tellites, c’est le retour à la conjonc- 
tion, vu de la planète principale. La 
révolution synodique de la lune est 
de 29 jours, 12h. 44 m. 3 s. : elle 
difiere de la révolution , ou du mois 
périodique, c’est-à-dire, du tems 
que la lune met à parcourir le zo- 
diaque , ce dernier mois étant de 27 
jours 7 h. 43 m. 4 s. La raison de 
cette différence , est que EST 
uxe révolution de la lune, le soleil 
fait environ 27 degrés dans le même 
sens ; il faut donc, pour que la lune 
se retrouve en conjonction avec le 
soleil, qu’elle fasse encore tout ce 


RHA 267 


chemin , et elle emploie environ 2 
jours à parcourir ces 27 degrés. 

La révolulion des étoiles , ou des 
points équinoxiaux, est de 25750 
ans. 

( éd.) On appelle révolutions 
d'humeurs , un mouvement extraor- 
dinaire dans les humeurs. 


(Polis.) Révolution , pris dans 
le sens figuré , désigne un change- 
ment considérable dans le gouver- 
nement d’un état; et employé ab- 
solument , il désigne la révolution 
la plus considérable, celle qui a 
amené un autre ordre de choses. 
Aünsi, en parlant de PAngleterre 
la révolution désigne celle de 1688 ; 
en parlant de la Suede, celle de 3772 ; 
en parlant de la France, celle de 
1789. 

. REVUE, 
REVISION. 

(Art milit.) Revue se dit de Pas 
semblée d’un corps , ou de plusieurs 
corps de troupes soûs les armes À 
pour voir si elles sont complettes , 
ou en bon état. 

REVULSION , s. f. du lat, re- 
vello, pour retro vello, arracher, 
faire revenir, détourner, 

(MHed.) Retour d’humeurs, cours 
qu'on leur fait prendre vers la partie 
opposée à celle sur laquelle elles se 
jetoient. 


‘REZ , préposition du lat, rasum , 
de rado, tendre , raser : rez-terre , 
rez-de-chaussée, 

RHABDOÏDE, ou RABDOÏDE, 
adj. dugrec 5460 (rhabdos), ver- 
ge , et d’eidos ( éidos ), forme , res- 
semblance : qui a la forme d’une 
verge. 7 

(Anal) Épithète que quelques 
anatomistes ont donné à la sutare du 
crâne , parce qu’elle a la figure 
d’une verge; on l’appelle autrement 
suture sagitale. 

RHACHISAGRE , s. f. F. RA- 
CHISAGRE. 

RHACEBITIS, subst. masc. 7. 
RACHITIS. 

RHACEOSIS, subst. fém. #7, 
RACHOSIS. 

RHAGODES , s. f. du grec Pæyàs 

rhagas ), rupture. « 

(Hédec.) On appelle ainsi des 
fentes ou crevasses ulcérées qui se 


s. f. même origine que 


262 


RHE 


font aux lèvres, aux mains , au fon- 
dement, elc., accompagnées sou- 
vent d’une rugosité et d’une con- 
traction de la peau , qui les rend 
foit douloureuses et fort incommodes. 

RHAGOÏDE , adj. du grec j࣠
(rhax), génit. jayos (rhagos), 
grain de raisin, et d’eid'os (eidos), 
forme, ressemblance : qui à la fi- 
gure d’un grain de rai:in. 

( Anal.) C’est le nom d’une tu- 
nique de l'œil, qu’on appelle autre- 
ment uvée, du lat. upa, qui signi- 
fie également grain de raisin ; parce 
awelle ressemble à un grain de rai- 
sin, dont on a oté la petite queue. 


RHAPHÉ, s. m. Ÿ. RAPHÉ, 


RHAPSODIE , sf. #. RAP- 
SODIE. 


RHETORIQUE s. f. du grec 
furopsxh (rhéloriké ), sous-entendu 
ætyvn (lechné), art, dérivé de 540 
(rhéo ), parler : Part de parler. 

La rhélorique est la théorie de Part 
de persuader. La rhétorique n'est 
pas la mème chose que l’éloquence. 
L'une est la théorie, et l’autre est 
la pratique; l’une trace la méthode, 
et l’autre la suit; Pune indique les 
sources , et l’autre y va puiser; Pune 
enseigne les moyens, et l’autre les 
emploie. 

Pour découvrir l’origine de la rñé- 
lorique , il faut remonter jusqu’au 
tems où les peuples policés com- 
mencerent à cultiver leur langue, 
et à faire cas des talens de Pesprit. 
Elle subsistoit certainement chez les 
Grecs, dans la guerre de Troÿe ; 
car Hésiode assure que, des-lors, on 
avoit établi des régles et une mé- 
thode pour bien parler. Aïnsi, on 
pe peut douter que du tems d’'Ho- 
mère, qui vivoit apres le siéze de 
Troye, la rhétorique n’eût déjà été 
réduite en art, et mème que cet art 
n’eût toute son étendue et sa perfec- 
tion, parce que les rhéteurs ont tiré 
de ce poëte plus d'exemples pour 
appuyer leurs préceptes , que de tous 
les orateurs ensemble , et que l'étude 
d’Homère a toujours fait la base de 
Vinstruction que les maitres don- 
noient à leurs disciples. 

Le talent de la parole fut, dans 
Athènes, le plus puissant moyen 
d'acquérir du crédit, de la consi- 
déyraiion et des honneurs. À Rome, 


RHO 


on ne éonnut, pendant quatre ou 
cinq cents ans, dit Cicéron , d'autre 
éloquence que celle qui vient de la 
nature et d’un génie eciei Mais 
enfin, lorsque les Romains eurent 
vaincu les Grecs, ceux-ci y portérent 
les sciences, et y enscignèrent la 
rhélorique , dont Cicéron donna , 
dans la suite, des préceptes. Les Ro- 
mains, de leur coté , alltrent enten- 
dre, dans la Grèce, ce qu’il ÿ res- 
toit d’orateurs, et s’adonnèrent à 
Pétude de Péloquence avec une ar- 
deur incroyable. Aristote, Quinti- 
lien , Cicéron ont écrit excellem- 
ment de la rhétorique. La première 
rhélorique rançoise qui ait paru , 
estintitulée : Le grand et vrai Art 
de pleine rhétorique, par Pierre 
Fabri, natif de Rouen. Année 
159T. 

Figure de rhétorique ; on appelle 
ainsi un certain four de pensées et 
de paroles qui donne de la force 
ou de la grâce au discours. #7. FI- 
GURE. 

Fleurs de rhétorique ; ce sont 
les grâces. les ornemens, les em- 
bellissemens du discours. 

RHINGRAVE , s. m. composé 
du latin barb, Rhenus, Rhin, et de 
gravius où graphius , comte, juge : 
juge du Rhin. j 

(Æcon. polit.) C’étoit ainsi qu'on 
appeloit les juges, les gouverneurs 
des villes situées le long du Rhin. 

RHINOPTE , adj. du grec pir 
« rhin), le nez ou les narines, et 

e omropas (oplomai), voir: qui 
voit par les narines,. 

( Med.) H se dit de celui qui, 
en conséquence d’une maladie au 
grand angle de Pœil, qui a ouvert 
un passage dans le nez, peut voir par 
les narines. 

On appelle rhinoplie, Vétat de 
celui qui voit par les narines. 

RHISAGRE , s, m. du grec fix 
(rhiza), racine, et d’àypx (agra), 
prise , Chasse. 

( Chirurg.) Fnstrument propre à 
arracher les racines des dents. 

RHIZOPHAGE , s. m. du grec 
bi£x ( rhisa) , racine, et de ç4y 
(phago ), manger. te 

( Hist. nal.) On appelle ainsi 
ceux qui ne vivent que de racines. 


RHODITE, s. £ dugrec p5dev 


RHY 


(rhodon) , rose, et de 180 (lithos), 
ierre, 

( Winéral. ) Pierre qui par sa 
couleur et sa forme ressemble à une 
rose, À 

RHOGME,, «. f. du grec puy 
( rhogrné), fente, felure, de 25 , 
briser, rompre. 

( Chirurgie ) Fracture du crâne , 


qui consiste dans une fente superfi- , 


cielle , étroite et longue. 

RHOMBE , s. m. du grec jou£os 
(rhombos), de jéu£w (rhembo ), 
eutourer. 

( Géom. ) Parallélogamme dont 
Jes cotés sont égaux , mais dont les 
angles sont inégaux , deux des an- 
gles opposés étant obtus et les deux 
autres aigus. 

Rhombe solide ; on appelle ainsi 
deux cones égaux et droits, joints 
ensemble par leurs bases, 

RHOMBOÏDAL, LE, adj. Foy. 
RHOMBOÏDE. 

( Botan. anal.) À quatre angles ; 
deux opposés plus aigus, 

RHOMBOÏDE , s. m. du grec 
Pém£es (rhombos }, rhombe , et 
d’erdos (éidos ) , forme , ressem- 
blance, 

( Géom. ) Parallélogramme dont 
les cotés et les angles sont inégaux , 
mais dont les cotés opposés sont 
égaux , ainsi que les angles op- 
posés. 

Autrement le r1omboïde est une 
figure de quatre cotés, dont les cotés 
opposés sont égaux ; mais qui n’est 
ni équilatérale, ni équiangle, 

RHUM, s. m. /, RUM. 

RAUMATISME ,s. m. de peux 

rheurna ) , cours , fluxion. #7, 
RHUME. 

(Méd.) Douleur qu'on sent dans 
les muscles, dans les membranes , 
et souvent dans le périoste même, 
accompagné de pésanteur, de diffi- 
culté de se mouvoir, et quelquefois 
d'une fièvre irrégulivre. 

RAUMB , s. m. Ÿ. RUMB. 

RHUME , s. m. de Su ( rheu- 
na), cours , fluxion, de fx , couler, 

( Méd. ) Espèce de fluxion sur la 
gorge et sur la trachée-artère , qui 
fait tousser , moucher et cracher. 

RHYAS , s. m. Mot purement 
grec pÜac ( rhuas ) , cours , fluxion , 
fait de jéw ou de péx (red), couler. 


RHY 

( Med.) Ecoulement des yeux 
occasionné par la diminution de la 
chair dans F grand canthus ou le 
grand angle de Pœil. 

RHYPOGRAPHE, s. m. du grec 
puroc( rhupos }, ordure, chose basse, 
et de yp4qu ( grapho ), décrire, 
tracer. 

( Peinture ) Quelques écrivains 
ont ainsi désigné les peintres qui 
s'occupent de représenter la basse 
nature; ceux qu’on appelle autre- 
ment peintres de BAMBOCHA- 
DES. 7. ce mot. 

RHYPTIQUE , adj. dugr. fé 

rhuplo), nettoyer, dérivé de fÿmoc 
Rise ), ordure. 

(Méd.) Epithète que l’on donne 
aux médicamens propres à détacher 
et à entrainer les humeurs visqueuses 
et corrompues , adhérentes à quelque 
partie du corps. On les appelle autre- 
ment DETERSIFS. 7. ce mot. 

REYTHME, s. m. du gr. fvôuve 
( ruthmos ), nombre ; cadence, 
mesure. 

(Beaux arts) Dans son acception 
la plus générale, le rhythme est la 
proportion qu’ont entr’elles les par- 
ties d’un même tout. Aristide Quin- 
tilien divise le rhy£hme en trois 
espèces ; savoir: le rhylhme des 
corps immobiles , lequel résulte de Ja 
juste proportion de leurs parties, 
comme «dans une statue bien faite ; 
le rhythime du mouvement local, 
come dans la danse, la démarche 
bien composée, les attitudes des 
pantomimes ; et le rhÿihme des 
mouvemens de la voix. 

Le rhythme appliqué à la voix, 
peut s’eniendre de la parole où du 
chant. Dans le premier sens, Cest 
du rhythme que naissent le nombre 
et l'harmonie dans l’éloquence; la 
mesure et la cadence dans la poésie; 
davs le second, le rhythme s’appli- 
que à la valeur des notes, et s'appelle 
aujourd’hui MESURE. #. ce mot. 

l’ossius , dans son livre de poë- 
matum cantu, et viribus rhythmi, 
relève beaucoup le rhÿ1hme ancien, 
et il lui attribue toute la force de 
Pancienne musique. Il dit qu'un 
rhythme détaché comme le notre, 
qui ne représente aucune image des 
choses , ne peut avoir aucun effet, 
et que lesanciens nombres poétiques 
n'avoient été inventés que pour cette 


263 


264 RIC 


fin que nous négligeons. Il ajoute 
que le langage et la poésie moderne 
sont peu propres pour la musique , 
et que nous n’aurons jamais de bonne 
musique vocale jusqu’à ce que nous 
fassions des vers favorables pour le 
chant ; c’est-à-dire, jusqu'àce que 
nous réformions notre langage, et 
que nous lui donnions, à l'exemple 
des anciens, la quantité et les pieds 
mesurés, en proscrivant pour ja- 
mais l’invention barbare-de la rime, 

(Méd.) Les médecins ont -em- 
prunté de la langue des beaux arts, 
le mot rhythme, pour exprimer ia 
cadence où l’harmonie du pouls, ou 
Ja proportion convenable entre une 
pulsation et celles qui suivent. 

REYTHMIQUE., 5.1, Por. 
REYTHME,. 

(Musique) La rhythmique étoit, 
chez les anciens, la partie de l’art 
musical qui enseignoit à pratiquer 
les règles du mouvement et du 
rhyiluine , selon les lois de la 
RHYTHMOPEE. 

(Danse) Rhythmique est aussi 
le nom que les auteurs donnent à 
l’ancienne danse des Grecs, laquelle 
répond à ce qu'on pratique mainte- 
paut dans nos airs de ballet. 

REYTHMOPEE, s. f, du grec 
subuomoiiæ (rhuthmopoiia ). : 

(Musique) Partie de la science 
musicale qui prescrivoit à l’art 
rhy thmique , les lois du r 1 thme , 
et tout ce qui lui appartient. 

RICHESSE, adj. d’origine teu- 
tonique et celtique. Les Anglo-Saxons 
on dit ryca, rice, dont les Anglois 
ont fait rich, les Suédois ryk , les 
Allemands reich, lesItaliens ricco, et 
les Espagnols rico, tous dans la signi- 
fication d'homme puissant, opuient,. 

(Métallurgie) Riche, en paxlant 
d'une mine d’or, d'argent, de cui- 
vre, etc., s'entend d’une mine abon- 
dante en métal. 

(Peinture) Composition riche ; 
c’est une composition dans laquelle 
on remarque ure sage abondance, 
exempte de profusion. 

Tout ce qui est beau est toujours 
riche , dans lesouvrages de Part. Une 
composilion riche wa souvent rien 
de ce qu’on entend par ce mot, dans 
le langage ordinaire, Des vétémens 


Bt EC 


simples, des toits rustiques, un site 
sauvage,, peuvent être aussi riches 
que des brocards, des édifices somp- 
lueux. 

GP) Langue riche ; c’est 
celle qui abonde en mots et en tours, 

Sujetriche, matière riche ; c’est 
un sujet fécond en idées, en ima- 
, etc. 

Rimes riches ; ce sont celles qui 
sont les plus exactes, et qui satis- 
font davantage l'oreille. 

Comparaison riche , celle qui est 
heureusement ameute , et qui ap- 
porte une grande clarté dans le sujet. 

RICOCHET , s. m. d’une origine 
inconnue ; mais on appeloit autrefois 
ricochet, un petit oiseau qui répète 
continuellement son ramage, d’où 
Poa à appelé ricochet , la répétition 
du mème discours. 

(Mécanique) Ricochet est une 
espece de mouvement par saut, que 
fait un corps jeté obliquement sur 
la surface de Peau, et dont la cause 
est la résistance de leau. On dit 
qu'un corps fait des ricochets, lors- 
qu'ayant été jeté obliquement sur 
la surface de l’eau, 11 se réfléchit 
au lieu de la pénétrer, et y retombe 
ensuite pour se réfléchir de nouveau. 

(Artillerie) Battre en ricochet ; 
c’est charger des pièces d’une quan- 
tité de poudre suilisante pour por- 
ter leurs volées dans les ouvrages 
qu’elles enfilent, On place ordina:= 
rement ces batteries sur la ligne 
d’une face ou d’un flanc, afin que 
le boulet enfile et nettoie toute la 
longueur. 

Les propriétés des batteries à r1co- 
chet, sont 10. de démonter promp- 
tement les batteries et toutes les au- 
tres pièces montées le long des faces 
des bastions et demi-lunes; 20. de 
chasser l'ennemi des défenses de la 
place, quisont opposées aux attaques; 
30, de plonger les fossés, ÿ couper 
les communications de la place aux 
demi-lunes ; 40. de tourmenter len- 
nemi dans le chemin couvert, au 
point de le forcer de lPabandonner ; 
50. de prendre le derrière des flancs 
et des courtines, et rendre leur com 
munication inutile, 

C’est M. le maréchal de Vauban 
qui est lPinventeur du ricochet. Il 
commepta à en faire usage au s1680 


ces 
[a 


RIM 


d'Ath , en 1679. « Ce ne fut pas sans 
peine, dit l’auteur des mémoires sur 
ce siége, que M. de Vauban parvint 
à réduire l'artillerie à battre à rico- 
chet, à petites charges, dont l’effet 
ne paroissoit point aux yeux ; mais 


enfin, à force de se donner de la, 


peine, il en vint à bout. Le grand 
éclat’, le fracas et la promptitude du 
service, avoient fait jusqu'alors tout 
le mérite dans les sitges; on chan- 
gea ici de manière, car il nes’en 
est jamais fait où il y ait eu si peu 
de bruit, et où cependant on ait 
tiré si bon parti du canon que lon 
fit dans ce siége-ci. » 

RIDE , s. f. du grec furie, furid'os 
(rhuus, rhutidos), plis qui se font 
sur la peau, de fiw , tirer. 

(_Anat. ) Espèce de sillon qui se 
forme sur la peau des animaux, et 
particulièrement sur le front et le vi- 
sage des hommes. 

RIDE , ÉE , adj. de RIDE. 7. 
ce mot. x 

(Botan.) On appelle ainsi tout 
ce qui a une surface inégale, etremar- 
quable par des enfoncemens et des 
élévations alternatifs. 

RIDEAU , s. m. de ride. Ona dit 
ridellum , dans la basse latinité. 

(Ari mili.) Rideau se dit, en 
termes de guerre, d’une petite émi- 
pence qui règne en longueur sur une 
plaine, et qui est quelquefois comme 
parallele au front d’une place. On 
dit se cacher , et cacher l’infanterie 
derrière un rideau. 


RIGOLE , s. f. du latin rivola, 
diminutif de rivus, ruisseau, cou- 
rant, petit fossé pour faire couler 
les eaux, 

( Jardin. ) Petite tranchée fouillée 
en terre , pour conduire l’eau, ou 
es planter des bordures, des ar- 

ustes ou des palissades. # 

RIME , s. f. du saxon rima, bord, 
terminaison, ou du teutonique ri , 
nombre, mètre. ‘ à 

( Poésie) Uniformité de son placé 
à la fin des mots qui terminent les 
vers. ; 

_ On a beaucoup discuté si la rime 
est une source de beautés ou de dé- 
fauts dans les vers; les uns préten- 
dent que c’est une pratique barbare 
qui entraine, avec elle une mono- 
torie insoutenable; les autres n’y 


RIM 265 


trouvent qu’une consonnance qui 
charme l'oreille. 

Voici ce qu’on raconte sur l’origine 
de la rime : Les orateurs grecs qui 
cherchoïient à chatouiller les orviiles 
du peuple, affectoient une ceaitaine 
cadence de périodes composées, qui 
finissoient par une même conson- 
nance et une même terminaison. Ils 
les appeloient omésolensvrz (opoio- 
tcleuta). Les Latins, qui les imi- 
tèrent, commèrent ces phrases ainsi 
mesurées, similiter desinenlia,Ceite 
affectation augmenta dans le déclin 
de la langue latine , et la langue gau- 
loise conserva cétte cadence de ri- 
nes , qui parut plus douce et plus 
agréable que les vers mesurés des 
Grecset des Romains.Ilarriva même 


que les poëtes qui composoient en 


latin , ajoutérent la rime à la me- 
sure ancienne des vers, qu'ils appe— 
lèrent Zéonins , du nom d’un certain 
Leonius qui excella dans ces sortes 
de vers, 

La rime fut d’abord la seule règle 
que les poëtesobservassent. Ils ne son- 
gèrent point à l’arrangement des ri- 
mes , et bien loin deles diversifier , 
c’étoit une espèce de heauté que de 
faire un grand nombre de vers sur 
les mêmes rimes. Ce ne fut que du 
tems de St.-Louis , que la versifica- 
tion . devenant plusexacte, lon mêla 
régulièrement les rimes masculines 
et féminines, 

On distingue la rime masculineet 
l rime féminine : 

Rime masculine ; celle dont la 
dernière voyelle est autre qu'un e. 
muet. 

Rime féminine ; celle dont la 
dernière voyelle des mots qui la com- 
posent est un € muet. 

Les rimes, tant masculines que 
féminines, peuvent être ou riches ou 
suffisantes. 

Rime riche ou heureuse ; celle 
qui est formée par la plus grande 
uniformité entre les sons. 

Fime suffisante ; celle qui n’a 
rien de plus que les sons essentiels, 

Les rimes , soit riches ou suffi- 
santes, soit masculines ou féminines, 
prennent quelquefois des noms dif- 
férens , selon leur arrangement. 

Rimes' suivies ou plates ; celles 
de deux veïs de suite, terminés de 
même ; c’est-à-dire, de deux mascu- 


266 RAS 


lius et deux féminins, toujours con- 
tiuués de même. On s’en sert dans la 
haute poésie. 

Rimes croisées ; lorsqu'on entre- 
lace les vers des deux espèces, un 
masculin après un féminin ; ou deux 
masculins de mème rime entre deux 
féminins qui rimentensemble, telles 
qu'on en voit dans lode, le ron- 
deau, le sonnet, etc. 

Rimes mélées ; lorsque, dans le 
mélange des vers, on ne garde d’au- 
tre règle que celle de ne pas mettre 
de suite plus de deux vers masculins 
ou féminins : comme dans les ma- 
drigaux , les chansons, quelques idil- 
les , opéra , cantates, etc. 

Le bon goût a banni la gêne et 
Taffectation puérile des mêmes sons 
répétés plusieurs fois, sans autre mé- 
vite que la difficulté. T'elles étoient 
Les vieilles rimes, qui étoient au- 
trefois en usage, et dont les plus 
connues sont : la irielle , la bate- 
lée, la fraternisée, la sénée, la 
brisée | V'empéritre , Vannexée , 
l'enchainée , Véquivoque, la cou- 
ronnée. On trouve des exemples de 
ces rimes dans Marot. 

RINCEAU , s. m. autrefois rain- 
seau , et plus anciennement rain et 
rains, du laïin ramus , rameau , 
branche d'arbre. 

(rchit.) On nomme ainsi des 
branches feuillues dont on charge 
les frises, et dont on fait d’autres 
ornemens. 

RIPUAIRE , adj. du latin bar- 
bare ripuarii, ribuarit, ribuerii , 
fous mois corrompus du lat, rpart , 
et qui servoient , dans le moyen âge, 
à désigner un peuple distingué des 
Fraucs , des Bourguignons , des Gau- 
lois, des Allemands, des Frisons, des 
Saxons, etc. , et qui vint s’établir en 
deçà du Rhin et sur ses bords. 

(Jurispr.) Loi ripuaire ; C’étoit 
le nom d’une fameuse loi donnée par 
Clovis, et qui ordonne entre autres 
choses, que le ripuaire sera traité 
comme le francois. Cette loi a beau- 
coup de ressemblance avec la loi Sa- 
lique. 

RIS, s. m. Corruption de l’anglois 
recf. 

Vtarine) Les ris des voiles sont 


une partie de la surface des voiles 
qui est destinée à être repliée, quand 


RIV 


le vent est trop fort. A cet effet , on 
y pratique un rang d’œillets en ligne 
droite, pour former chacun de ces 
ris. On passe des garcettes ou de pe- 
tites cordes dans chacun de ces œil- 
lets, où elles sont arrêtées par un 
nœud de chaque coté de Pæillet. 

Les basses voiles n’ont chacune 
qu'un ris; mais les buniers en ont 
trois ; delà ces expressions : étre au 
bas ris, pour avoir tous les ris pris 
lorsque la violence du vent aug- 
mente, Larguer les ris , pour déta- 
cher les garcettes qui tiennent cette 
partie de la voile repliée sur la ver- 
gue , lorsque le vent devient plus 
modéré. 

RIS ou RIRE , s. m. du lat, risus, 

( Med.) Mouvement irrégulier de 
la poitrine et du diaphragme, qui se 
manifeste aux lèvres et aux autres 
parties du visage. 

Ris sardonique, de sardon, nom 
d’une herbe venimeuse qui croît en 
Sardaigne. C’est un mouvement con- 
vulsif du diaphragme et des muscles 
de la face, qui ne diffère du ris sim- 
ple qu’en ce qu’il est accompagné du 
délire, de la cardialgie, des nausées, 
du vomissement, et des autres symp- 
tômes qui sont les suites ordinaires 
d’un poison qui corrode le ventricule. 
Le nom de cette maladie est tiré 
d’une plante que Dioscoride nomme 
sardon, fort commune er Sardaigne : 
ceux qui en mangent meurent en 
rianf. 

RITOURNELLE, s. f. de lital. 
ritornello, diminutif de rilorno , 
retour : petit retour. 

( Musique) Traït de symphonie 
qui s'emploie en manière de prélude 
à la tète d’un air, dont ordinaire- 
ment il annonce le chant ; ou à la fin, 
pour imiter et assurer la fin du même 
chant; ou dans le milieu, es re- 
poser la voix, pour renforcer Pexpres- 
sion, ou simplement pour embellir 
la pièce. Aujourd’hui que la sympho- 
nie a pris un caractère presqu’indé- 
pendant de la vocale, on ne s’en tient 
plus guère à de simples répétitions ; 
aussi le mot ritournelle a-t-il vieilli, 

RIVIÈRE , s. Î. du latin barbare 
riparia où rivaria, avgmentatif de 
rivuS , TUISSEAU. 

( Créogr. ) Assemblage d'eaux qui 
couient daus up lit d’une largeur et 


ROC 


d’une étendue considérable, Les eaux 


de pluie font les sources, les sources” 


font les fontaines, les fontaines font 
les ruisseaux , les ruisseaux forment 
les rivières , les rivières qui ont un 
long cows, qui reçoivent beaucoup 
d’eau dans leur cours, et qui se 
rendent à la mer sans perdre leur 
nom, s'appellent fleuves. F. ce mot. 

( Botan. ) De rivière les botanis- 
tes ont fait riveraines , pour désigner 
les plantes qui croissent habituelle- 
ment au bord des rivières ou des 
fleuves; et rivulaires, pour celles 
qui habitent les ruisseaux d’eau cou- 
rante. 

(Pratique) Riverains est encore 
Je nom que les réglemens concernant 
les eaux et foréts donnent à ceux 
qui habitent ou qui ont des terres 
sur la rive d’un fleuve, d’une rivière 
où d’une forèt, 

RIZ , s. m. du grec ôpu7x (orusa), 
d’où les Italiens ont fait 7120 , le 
premier © s’étant perdu. 

( Agricull.) Piante de la famille 

es graminées, 

RIZIERE, s. f. de RIZ. 

_(4gricult. ) Campagne semée de 
Ti. 

ROB, s.m. Mot arabe. 

( Pharmacie) Mot arabe qu’on a 
retenu en latin et en francois, et qui 
signifie proprement le suc de quel- 
que fruit que ce soit , cuit en consis- 
tance de miel ou de syrop. 

ROBE, s. f. du lat. barb. raba 
ou roba, d’où Pon a fait dérober, 
pour enlever la robe. 

( Coslume ) Vètement long à 
manches. 

(Jardin. ) Enveloppe de certains 
légumes où de certains fruits. 


( Equit. ) Robe, en termes de 
manège, se dit pour le poil: deux 
chevaux de méme robe, pour deux 
chevaux de méme poil. 

ROBORATIF , VE , adj. du lat, 
roborare , fortifier. 

(Méd. ) Epithète que l’on donne 
aux remèdes qui fortifient le corps , 
qui augmentent les forces. 

Corroborant est plus en usage. 

ROC, s. m. du grec 5a£ ( rhox ), 
fente, rocher escarpé , de j477w, 
(raésso), briser , rompre, 


HVO'C 267 
( Géologie) Plusieurs naturalistes 
ont spécialement donné ce nom aux 
grandes masses pierreuses qui ont un 
coup-d’œil vitreux, et qui sont dures, 
aigres , et vraiment scintillantes sous 
le choc de Pacier ; telles que les ro- 
ches quartzeuses, où à base de pétro- 
silex. 
ROCAILLE , s. f. diminutif de 
ROC. 


( Archilect. ) Assemblage de plu- 
sieurs coquillages avec des pierres 
inégales et mal polies , qui se trou- 
vent autour des rochers, et qui les 
imitent. C’est une espèce d’archi- 
tecture rustique qui imite les ro- 
chers naturels, et qui se fait de pier- 
res trouées , de coquillages et de 
pétrifications de diverses couleurs , 
comme on en voit aux groftes et 
bassins de fontaine. 


Colonne de rocaille ; Cest une 
colonne dont le noyau de tuf , de 
pierre ou de moellon , est revêtu de 
pétiifications et de coquillages. 

ROCHE, s. f. même origine, et 
même signification que ROC. 

( Géologie ) Les géologues fran- 
çcois n’entendent ordinairement sous 
le nom de roches , que les grandes 
masses plerreuses prinilives, c’est- 
à-dire , qui sont d’une formation 
aussi ancienre que la terre elle- 
même, 


A > S& m. même origine 
que ROC. 


( Géologie ) On donne ce nom 
aux grandes masses pierreuses qui 
sont saillantes hors dugol, quelle 
que soit leur nature. 

ROCOU , ou ROUCOU , s m. 
Corruption de Vindien ourucu , 
qu’ils prononcent ouroucou. 

( Peinture) Matiere colorante ex- 
traite des graines de l’ourucu, arbre 
qui croit dans l'Amérique méridio- 
nale , et dont on fait un grand usage 
dans la teinture du petit teint. 


Pour être d’une bonne qualité, le 
ourucu doit être couleur de feu ; 
plus vif en dedans qu’en dehors , 
doux au toucher. Celui qui a été 
séché au soleil est noir, Celui qui , 
n'ayant pas été bien desséché , a 
moisi, est d’un rouge pâle, Celui 
qui a été frelaté ne se dissout pas 
complétement dans l’eau. 


268 ROM 
ROGATOIRE, adj. du lat. rogo , 


rogulum, demander, prier. 

( Pratique ) Terme de palais, 
qui se dil des commissions qu'un 
juge adresse à un autre juge, son 
égal, pour faire quelqu’acte de pro- 
cédure , d'instruction dans l’étendue 
de son ressort, et éviter aux parties 
les frais de transport. 

RO, s. m. du lat. rex , formé de 
regere , gouverner. 

(ÆEcon. polit, ) Monarque, prince 
du premier ordre. 

Rot des Romains ; c'est un titre 
que lon donne dans Pempire à celui 
qui est désigné par les électeurs pour 
succéder à la dignité de Pempereur, 

( Ecriture sainte) Les livres des 
rois ; ce sont des livres qui contien- 
nent l’histoire du peuple de Dieu, 
depuis Samuël jusqu’à la captivité 
de Babylone, 

ROLE , ou ROLLE , s. m, du lat. 
rolutum , rouleau ; parce qw’ancien- 
nement, les arrêts du parlement 
étoient écrits sur des peaux de par- 
chemin que l’on rouloit : delà enro- 
lulare, dont nous avons fait enroler, 
pour inscrire au role. 

( Pratique ) Role des causes ; 
c’est la liste sur laquelle on met les 
causes susceptibles d'audience pour 
qu’elles soient plaidées chacune à 
son tour, \ 

( Diplomaiique) Catalogue des 
roles gascons, normands el fran- 
cois déposés à La tour de Londres ; 
ce sont des volumes de charte, qui 
concernent les parties de la France, 
autrefois @cupées par les Anglois, 

( Ari dramat. ) Role se dit, dans 
les pièces de théâtre, d’un papier ou 
cahier roulé, contenant une certaine 
quantité d'écriture de vers ou de 
prose que doit réciter un acteur. 

Role s’est ditensuite du personnage 
même qui est représenté : delà ces 
expressions : Le role de Cinna, le 
role de Pompée,premiers ou grands 
rôles ; seconds, troisièmes roles. 

ROMAIN , NE, adj. du letin 
romanus, fait de Roma, Rome : 
qui appartient à Rome. Le peuple 
romuin , la république romaine. 

( Cour de Rome,) On dit pontife 
romain, cour romaine, pour le pape 
æt s2 cour; la pourpre romatne, pour 
la dignité de cardinal ; ja foudre 


d 
ROM 

romaine , pour Jlés condamnations 
que fait le pape: dés erreurs et des 
hérésies ; réulise romaine ; pour 
l’église catholique , apostolique et 
romaine, par opposition à l'église 
réformée ou protestante ; bréviaire 
romain , pour le bréviaire à l’usage 
de Rome, 

( Jurisprudence) Droit romain ; 
c’est le droit écrit compilé par Pordre 
de Justinien. #7. DROIT. 

( Arithmét.) Chiffre romain ; 
ce sont les lettres majuscules de 
Palphabet auxquelles on a donné 
des valeurs déterminées, soit qu’on 
les prenne séparément , soit quon 
les considère relativement à la place 
qu’elles occupent avec d’autres let- 
es, Le chiffre romain est fort en 
usage dans les inscriptions, sur les 
cactrans, etc. J 

(Imprimerie) Caractère romain. 
Voy. CARACTERE. 

ROMAINE, s. f. 7. BALANCE. 

(Econ. polit. ) Romaine est le 
nom quon donne , dans ceitaines 
villes, au bureau qu’on appelle , à 
Paris, la Douane ; probablement de 
la balance de ce nom, dont on s’est 
servi, dans l’origine, pour peser les 
marchandises, 

ROMAN , s. m. ou ROMANE, 
ou ROMANCE, s. f. du latin ro- 
INanNUuSs. 

( Bibliologie ) Roman sisnifioit 
autrefois le beau langage ÿ il étoit 
opposé à wallon, qui étoit le vieux 
et originaire gaulois. Ce langage étoit 
composé de la languedes conquérans, 
qui étoit la romaine, el de celle du 
peuple conquis. C’étoit une corrup- 
tion de la langue latine. C’est pour- 
quoi un vieux auteur l'appelle rusii- 
que roman. 

Le roman, ou la langue romance , 
étoit la langue dominante en France, 
avant le huitième siècle ; et tous les 
ouvrages en prose ou en vers, les 
histoires feintes ou vraies, étoient 
écrits en langue romance : cétoit 
la langue que lon parloit à la cour 
des princes. Les Francois et les Pro- 
vencaux ont écrit l’histoire en cette 
langue. L 

Roman , aujourd’hui, signifie les 
livres qui contiennent des histoires 
ou des aventures d'amour et de che- 
valerie , inventées pour amuser et 
divertir agréablement les lecteurs, 


RON 


Ce fut sous le règne de Charle- 
magne que les romans de chevalerie 
prirent naissance. C’est à Turpin À 
archevèque de Reims, qu’on attri- 
bue la vie romanesque de ce prince. 

( Musique) Romance se dit dun 
air sur lequel on chante un petit 
poème du même nom, divisé par 
couplets, duquel le sujet est pour 
l'ordinaire quelqu’histoire amoureuse 
et souvent tragique. 

ROMANTIQUE , adj. de RO- 
MANCE. 

( Peinture) Terme emprunté de 
Vanglois(romantick), pour signifier 
ce qui convient, ou ce qui a lair 
d’apparienir au roman, dans le sens 
d'histoire feinte ; d’agréables Lizar- 
reries dans les ajustemens, des pa- 
rures fantasques, d’ingénieuses sin- 
gularités dans le site, dans la dispo- 
sition de la scène , ont quelque chose 
de romantique. 


ROMPRE , v.a. du lat. rumpere. 


( Peinture) Rompre les couleurs; 
Cest varier les couleurs sur le ta- 
bleau. Ainsi , des couleurs rompues, 
ou des leintes rompues , sont un 
changement de teintes sur un même 
uDjEt ue 

RONDE, s.f. de l’espagnol ronda, 
pour roionda. 

( Art milit.) Ronde est chez les 
Espagnols un espace vide, qui est 
eutour des murailles d’une ville, 
Nous appelons ronde, un guet de 
nuit , qu'un officier va faire le long 
du rempart d’une place de ouerre, 

our observer si les sentinelles font 
Es devoir avec vigilance et fidélité. 

(Musique ) Ronde est aussi une 
note blanche et ronde , sans queue, 
laquelle vaut une mesure entière à 
quatre tems , c’est-à-dire , deux 
blanches , ou quatre noires. 

RONDEAU , s. m. de rond. En 
lat. rolundus. 

( Poésie) Le rondeau , ainsi 
nommé à cause de sa forme, est 
une pièce de vers roulant sur deux 
rimes seulement, et ayant un re- 
frein dont la place est marquée, Le 
rondeau est né gaulois, et ne s'est 
pas encore assujéti aux regles exactes 
de la versification francoise. Vil- 
lon, qui débrouilla l’art confus de 
uos vieux romanciers , est le pre- 


« 


ROS3 269 
mier qui ait imaginé les refreins ré- 
glés des rondeaux. 

( Musique ) On a aussi donné le 
nom de rondeau à une sorte d’air 
à deux ou plusieurs reprises, et dont 
la forme est telle, qu'apres avoir 
fini la seconde reprise , on reprend 
la première, et ainsi de suite , re- 
vevant toujours et finissant par cette 
mème première reprise par laquelle 
on à commencé. 

ROSACE, s. f. de ROSE. Foy. 
ce mot. 

( Archit.) Ornement d’architec- 
ture en forme de rose dont on rem- 
plit les compartimens des voñtes. 

ROSACE , EE, adj. de ROSE. 
F. ce mot. 

(Botan.) Fleurs rosacées ; on 
appelle ainsi les fleurs dont les pé- 
tales sont disposés comme ceux de 
la rose. 

ROSAIRE, s. m. de l'italien ; 
ou de l’espagnol rosario , fait du lat. 
ros« , rose. 

( Culte catholique) Ce mot si- 
gnifie proprement une guirlande de 
roses, où un chapeau de roses : 
on l’a ensuite employé pour signifier 
un chapclel, ou petit chapeau , à 
cause de sa ressemblance à un cha- 
peau de roses. 


ROSAT ,s. m. de ROSE. 


( Pharmacie ) Il se dit de quel- 
ques compositions dans lesquelles il 
entre des roses : onguent rosal , 
miel rosat, etc. 


ROSBIF , s. m. Corruption de 
Vanglois roasl beef, bœuf roti. 

Terme emprunté de l’anglois , et 
qui signifie originairement bœuf 
rôti; mais que les cuisiniers fran- 
cois appliquent également à la 
partie de derrière d’un agneau, d’un 
mouton , d’un chevreuil , etc. qu'on 
sert rôti. 

ROSE, s. f. du lat. rosa , la plus 
belle des fleurs, qui croît sur un ar- 
brisseau épineux , etc. 

( Cour de Rome) Rose d'or ; 
c’est une rose artificielle avec des 
feuilles d’or que le pape a coutume ce 
bénir à la messe du 4e. dimanche de 
carême , qu’il porte, après la messe, 
en procession , et qu’il envoie en- 
suite à quelque prince ou princesse, 
Cet usage date du 12°, siècle. 


270 RO 
(Hist. d'Anglet.) Rose Llanche 


et rose rouge ; C’est ainsi que l’on 
a désigné les maisons d’Yorck et de 
Lancastre, ou plutot les deux fac- 
tions qui ont divisé l’Angleterre , 
depuis le règne d'Henri VI, jusqu'à 
celui d'Henri VIE, qui réunit ces 
deux branches. 

(Joaillerie) Rose de diamans; 
ce sont des joyaux composés de plu- 
sieurs diamans ou d’autres pierreries 
disposées en forme de rose. 

( Archit.) Rose de comparti- 
ment ; est tout compartiment for- 
mé en rayons par des plates-bandes 
en guillochis, entrelacs, étoiles , ete, 
et renfermés dans une figure cir- 
culaire. 

( Marine) Rose des vents, ou 
de compas ; c’est un cercle sur le- 
quel on trace trente - deux divisions 
pour représenter les trente - deux 
rumbs , ou aires de vents, dans les- 
quels les marins partagent tout lho- 
rison. #’oy. COMPAS, BOUS- 
SOLE. 

ROSÉE , s. f. du lat. ros, roris. 

( Physique) On appelle ainsi les 

etites gouttes d’eau qu’on remarque 
Fe matin, vers le lever du soleil, sur 
les plantes, sur les toits des maisons, 
et sur tous les corps qui sont exposés 
à Pair,etqui ne sont pas suscep- 
4ibles de se laisser pénétrer par l’eau. 
Ces petites gouttes sont produifes en 
artie par la chute des vapeurs qui 
en le serein , et qui se ramas- 
senten souttes sur les planteset autres 
corps qui sont à la surface de la terre. 
Lorsque la rosée est abondante , et 
qu’elle passe de nouveau dans l'air 
en assez grande quantité , elle trou- 
ble la transparence de la région 
basse de Patmosphère, et y produit 
ce qu'on appelle BROUILLARD. 
#. ce mot. 

ROSETTE . s. f. de ROSE. 

( Métallurgie) Cuivre de ro- 
selie. Voy. CUIVRE. 

ROSTRALE , adj. du lat. ros- 
frum ,bec d'oiseau, éperon , à cause 
de sa ressemblance à un bec d’oi- 
seau. ; 

( Antiquité ) Épithète que les 
Bomains donnoient à des couronnes 
relevées de proues et de poupes 
de navires, dont on honoroït un 
capitaine ou nn soldat qui le pre- 


RO T 


mier avoit accroché un vaisseau en- 
nemi, ou sauté dedans. On les appel- 
loit couronnes rostrales. 

( Architect.) Colonne rostrale ; 
c'est une colonne ornée de poupes 
et de proues, élevée en mémoire 
d’une victoire navale. 

ROT, s. m, du lat, ructus. 

(Méd.) Eruption des ventosités 
de l’estomac, avec un bruit désa- 
gréable. 

ROTACE , adj. du lat. rolalus , 
fait de roto , tourner en rond. 

( Botan. ) I se dit de ce qui est 
étalé en rond sur un même plan et 
sans tube. 


ROTATEUR , s. m. du lat. ro- 
lator , fait de rolo, tourner en 
rond. 

(Anat.) Quelques anatomistes 
ont donné le nom de rotaleurs aux 
muscles obliques de Pœil, qu'on ap- 
pelle autrement TROCHANTER. 
F. ce mot. 

ROTATION , s. f. du lat. ro- 
Latio , fait de rolo , tourner en rond, 
et d’ago, agit : l'action de tourner 
en rond ,mouvement circulaire, 

( Géom. ) Révolution d’une sur- 
face autour d’une ligne fmmobile, 
qu'on appelle l'axe de rolation. 

Les surfaces planes engendrent ou 
forment des solides par leur r0- 
talion. 

( Mécan.) Rotation est aussi en 
usage dans la mécanique pour ex- 
primer le mouvement d’un corps qui 
roule ou qui tourne. 

(Astron.) Æota!lion se dit du 
mouvement d’une planète autour de 
son axe. Les observations ont prouvé 
d’une manière incontestable, que le 
Soleil, Vénus, la Terre , la Lune, 
Mars et Jupiter tournent sur leur 
axe d'Occident en GOrienf; mais 
comme ce sont les taches qu’on a 
observées sur la surface du soleil et 
des planétes, qui , en changeant de 
situation, ont fait connoitye ce mou- 
vement de rolalion, ainsi que sa 
durée , il ne s’est rien trouvé qui ait 
donné lieu de déterminer ce mou- 
vement, ni dans Mercure, ni dans 
Saturne, ni dans Herschell, parce 
que le premier est si près du soleil, 
et si fortement illuminé, et les deux 
autres , au contraire , à cause de leur 
grand éloignement du soleil, sont 


ROU 


si peu éclanés, que leurs taches, 
#ils en ont, échappent aux obser- 
vateurs , ou ne se montrent point 
assez pour les mettre en état de vé- 
rifier leur mouvement de rotalion. 
On peut cependant conclure , par 
analogie, qu’ils en ont un comme 
les autres planètes. 

ROT-DE-BIF , s. m. 77 ROS- 
BIF. 

ROTE , s. f. du latin rota . roue. 

( Cour de Rome) Tribunal de 


Rome , composé de douze docteurs 
ecclésiastiques nommés audileurs 
de rote , et pris dans les quatre na- 
tions d'Italie, France. Espagne et 
Allemagne. Ce tribunal est ainsi ap- 
pelé, parce que, suivant Ducange, 
il est pavé de carreaux dont l’ordre 
représente des roues, et, suivant 
Ménage , parce que ses membres ser- 
vent {our à tour. Le tribunal de la 
role fut établi vers le commence- 
ment du 142. siècle, par le pape 
Jean XXÏT, pour connoitre detoutes 
les causes ecclésiastiques et civiles, 
tant de Rome que des provinces de 
FEtat ecclésiastique, en cas d’a 
pel , et de tous les procès des Etats 
du pape, au dessus de cinq cents 
écus. 

ROTONDE , subst. f, du latin 
rolundum , fait de rotare , tourner 
en rond. 


( Ærchit. ) On donne ce nom à 
tout bâtiment rond par dedans et 
par dehors , d’après la fameuse ro- 
tonde de Rome, appelée aujourd’hui 
INoire-Dame de Le Rotonde, autre- 
fois le Panthéon , dédié à Cybèle, 
et à tous les dieux. 

ROTULE , s. f. du lat, rotula, 
diminutif de rola, roue : petite roue, 
roulette, 


(nat. ) La rotule est un petit 
os plat et rond, situé à la partie an- 
térieure de Particulation du genou, 
ainsi appelé parce qu’il ressemble à 
une roulelle ou petite roue. 


ROUAGE , s. m. du latin rota, 
roue : toutes les roues d’une machine, 
un assemblage de roues. 

( Mécan.) Ce mot signifie en gé- 
néral une machine composée de 
plusieurs roues destinées à produire 
un effet quelconque , par leur com- 
bivaison, 


ROU 

ROUBLE, s. m. Mot russe, 

( Monnote ) Monnoie d’argent, 
qui est frappée et à cours en Russie; 
sa valeur est de 5 livres 4 sous , argent 
de France. 

ROUCOU ; v. ROCOU. 

ROUE, s. f. dû lat, rota. 

( Mécan.) Machine simple , con- 
sistant en une pièce ronde de bois - 
de métal , ou d'autre matière qui 
tourne autour d’un essieu, où axe. 

La roue est une des principales 
puissances employées dans la méca- 
nique. On distingue deux espèces de 
roues : les roues simples et les 
roues dentées. 

La roue simple, ou la roue pro- 
prement dite, est celle dont la cir- 
conférence est uniforme, ainsi que 
celle de son essieu , ou arbre , et qui 
n’est point combinée avec d’autres 
roues. Telles sont les roues de voi- 
ture. à 

Les roues dentées sont celles dont 
les circonférences ou les essieux sont 
partagés en dents, afin qu’elles puis- 
sent agir les unes sur les autres, et se 
combiner. L’usage de ces roues est 
visible dans les horloges, les tuurne- 
broches, etc. 

On donne le nom de pignon aux 
petites roues qui engrerent dans les 
grandes. On les appelle aussi quelque- 
fois lanternes ; et ces petites roues 
servent beaucoup à accélérer le mou- 
vement, 

ROUGE, s. et adj. du lat. rubius, 
robus , ou ruber. 


( Physique) L'une des sept cou- 
eurs primitives dont la lumiere est 
compusée. C’est la premiere detoutes, 
c’est-à-dire, la plus forte et la moins 
réfrangible, C’est pouuquoi lorsque 
Pair est chargé de brouillards , le so- 
leilet la lune nous paroissent rouges x 
car, de tous les rayons de lumiere 
qui nous viennent de ces deux as res, 
il n’y a alors que les pius fortes, sa- 
voir, les rouges, et peut-etre Îes 
orangés , qui peuvent arriver jusqu'à 
nous. Tous ies autres sont réfléchis. 

ROUGEOLE , subst. f, du latin 
rubiule. L 

(ZHéd. ) Eruptions de petits bou 
tons, semblables à des piqü:es ce 
puces, rudes au toucher, et qui tom- 
bent en écailles farineuses. Cette ma- 
ladie est ainsi nommée, parce qu'elie 


274 


ROU 
cause des rougeurs au visage , et par- 
tout le corps. 

ROUILLE , s, f, du lat. rubigilla, 
diminutif de rubigo. 

( Chimie \ Oxide qui se forme à 
la surface des métaux qui sont sus- 
ceptibles d’etre attaqués par lhumi- 
dité de l’air, comme le sont sur-tout 
le fer et le cuivre. L’oxide qui se 
forme sur le fer conserve le nom de 
rouille ; celui du cuivre prend le nom 
de vert-de-gris. La rouille de fer 
n’est nullement contraire à la santé ; 
eile a méme d'excellentes propriétés 
médicinales : le vert-de-gris, au con- 
traire, est un poison des plus fu- 
nestes. 

( Botan.) Rouille est aussi le nom 
d'une maladie qui attaque lestiges et 
les feuilles de plusieurs plantes: elle 
est ainsi appelée à cause des taches 
rousses et livides de couieur de fer 
rouillé qui couvrent les feuilles et 
les tiges. Le froment et les autres 
plautes graminées, le lin, le luüpin y 
sont sujets. On en attribue la cause 
aux brouillards et aux passages ra- 
pides du chaud au froïd, et récipro- 
quement, 

ROUISSAGE, subst. m. du latin 
barbare rohiare , dérivé de rivus : 
ruisseau , ou de ros , rosée. 

( Manuf.) L’actior ce faire rouir 
le lin, c’est-à-dire , de l’exposer dans 
un ruisseau, ou à la rosée, poux le 
faire macérer : C’est une opération 
que lon fait subir au chanvre afin 
de le réduire en filasse, c’est-à-üire 
afin de séparer le /rber ou les filets de 
la partie ligneuse. 

ROULADE, subst. f, de rouler, 
contraction du latin rotulare : action 
de rouler. 

(Musique) Roulade se dit, en 
parlant du chant , du passage de 
plusieurs notes sur une même syl- 
labe, 

La roulade est une invention de 
la musique moderne. Il ne paroît pas 
que les anciens en aient fait usage, 
ni jamais battu plus de deux notes 
sur la même syllabe. Cette différence 
est un effet de celle des deux mu- 
siques, dont l’une étoit asservie à la 
langue, et dont l’autre lui donne la 
loi, 

C’est un préjugé populaire de pen- 
ser qu'une roulade soit toujours hors 


ROU 


de place dans un chant triste et pa= 
thétique. Au contraire , quand le 
cœur est le plus vivement ému, la 
voix trouve plus aisément des accens 
que l’esprit ne peut trouver des pa- 
roles, ét delà vient l’usage des inter- 
jections dans foutés les langues, 

ROULIS , s, m. de ROULER, 7, 
ce mot. 

(Marine ) C’est le balancement 
du vaisseau dans le sens de sa largeur, 
c’est-à-dire, lorsqu'il penche tantôt 
sur babord , tantôt sur tribord, mou- 
vement oceasionné par le souleve- 
ment et abaissement alternatif des 
lames, ou vagues qui le prennent 
par le côté. 

ROUPIE, s, f. Mot indien que les 
Anglois écrivent rupee. 

( Aonnoie ) Monnoie d’argent de 
Vinde, qui est en général de la va- 
leur d'environ 48 à 50 sous tournois. 
Il y a dans chaque royaume et éra- 
blissement de l'Inde, des roupies de 
différentes valeurs. Une lack de 
roupies fait 12,500 louis, où 12,500 
livres sterhngs, à peu près. 

ROUTE , 5. f. du lat. rupta. On a 
dit d’abord ruplarit , pour désigner 
les gens de guerre levés parmi les 
agriculteurs, ceux qui rompoient , 
labouroient la terre. Ensuite, on a 
donné le nom de rofa aux chemins 
fréquentés par les gens dé guerre. 

(Archit. civile ) Chemin public, 
connu et fréquenté. 

(Ært milit. ) Chemin ou logement 
au’on marque aux gens de guerre 
qu’on fait marcher par étape. 

(Marine) Roule se dit, en termes 
de marine, de la direction du vais- 
seau , suivant un Certain rumb ; 
ainsi, faire route, c’est suivre.la di- 
rection qui doit conduire le vaisseau 
à sa destination , ou qui est ordonné 
par le commandant; porleren roule, 
c’est gouverner au rumb qui mène 
en droiture au lieu de sa destination. 

Fausse roule, faire fausse roule; 
c’est lorsqu'un vaisseau est apercu 
par un vaisseau ennemi supérieur en 
force, faire, la nuit suivante, une 
roue différente de celle qu’il faisoit , 
afin de s'éloigner, autant qu'on le 
peut, du point de la mer où l’ennemi 
croit qu’il pourra le trouver. 

Compas de route; c’est une bous- 
sole , de celles qu’on met à droite et 


à 


RUB 
à gauche dans l'habitacle, pour ser- 
vir au timonier à diriger et gouverner 
le vaisseau, 

ROUTIER, s. m. de roule. 

(Harine) On appelle ainsi cer- 
tains ouvrages de pilotage, qui con- 
tiennent des cartes marines, des vues 
D des observations sur les 
hêures des marées, sur les routes à 
suivre, sur les dangers à éviter, et 
nombre d’autres renseignemens né- 
cessaires aux marins pour naviguer 
dans certains parages. 

RUBANNÉ,, EE, adj. de ruban, 
en lat, rubeus, parce que les plus 
beaux rubans étoient couleur de 
feu. 


( Bolan.) I se dit des parties des 
plantes marquées de bandes longitu- 
dineles de diverses couleurs. 


RUBIACEES, s. f. du lat. rubia, 
nom donné par les anciens à la ga- 
rance , parce qu’elle fournit une 
teinture rougeâtre : qui a rapport 9 
qui est de la nature de la garance. 

( Botan. ) C’est dans le système 
naturel de Jussieu , le nom d’une fa- 
mille de plantes dont le caractère 
consiste en un calice simple, mono- 
phylle , etc., qui ont des propriétés 
analogues à celles &e la garance. 

RUBIS, s. m. du lat, rubius, de 
couleur rouge: 

( Minéral. ) Rubis est le nom 
d’une pierre précieuse, transparente, 
et d’une couleur plus où moins rouge, 
On en distingue de quatre sortes : le 
rubis oriental, le rubis spinelle, le 
rubis balais ,-et le rubis du Brésil. 


Le rubis oriental èst d’un rouge de 
cochenille, ou purpurin ; il est d’une 
dureté à peu pres égale à celle du 
saphir oriental! , et assez approchante 
de celle du diamant, Ii paroit inalté- 
rable * il résiste à la violence du feu 
sazs se fondre ; il y conserve sa cou- 
leur, son poli. et tout son poids; cest 
pourquoi les Grecs Pavoient nommé 
amupuros ( apurotos ), qui résiste au 
feu. 

Le rubis spinelle est d’un rouge 
qui, vu dans un certain sens , pa- 
roit mélé d’une légère nuance d’o- 
rangé. Il est bien moins dur que le 
rubis oriental. 

Le rubis balais est d’un rouge 
clair. 


J'ume IIT. 


RU G 

Le rubis du Brésil est d’un rouge 
tirant sur le jaune, 

Le rubis oriental, lorsqu'il est 
gros, est du même prix que le dia- 
want ; il est même plus cher, lors- 
qu’il est beau et bien taillé. 

Le rubis spinelle , quand il pése 
au dessus de 4 Karats , et quand ik 
est parfait, vaut la moitié du prix 
du diamant. 

RUBRIQUE , s. m. du latin rs 
ber, rouge : ce qui est écrit en rouge. 

( Jurisprudence ) Rubrique ser- 
voit autrefois à désigner les titres des 
livrgs du corps de droit: ainsi, on 
disoit , cette loi est sous telle rubri- 

ue, au lieu de sous tel titre. Ce 
mot vient de ce que les copistes 
avoient pris l’habitude d’écrire les 
titres du code en lettres rouges. 

( Lithurgie ) C’est par la même 
raison qu’on a appelé rubriques, l’or- 
dre et les règles contenus dans la 
préface du bréviaire, pour bien cé- 
lébrer Poffice divin , et certaines pe- 
tites règles imprimées ordinairement 
en rouge dans le corps du bréviaire , 
et qui marquent ce qu’il faut dire 
dans les divers tems de l’année, à 
chacune des heures canoniales, 

RÜDE , adj. du lat. rudis, âpre 
au toucher, 

( Botan. }U sedit des parties dés 
plantes dont la surface a sous le tact 
une aspérité qui, insensible en quel- 
que sorte à la vue , est due à de très- 
peiits poils courts , roides , et ordi- 
nairement inclinés ou recourbés. 
Lorsque cette recourbure de poiis se 
fait du côté de la base de la partie, 
celle-ci est dite obrude, dress 

RUDENTURE , s. f. du lat. ru- 
dens, rudentis, cable, cordage. 

( Archi.) Espèce de biton , dont 
la cannelure d’une colonne cu pi- 
lastre est remplie par sa partie in- 
férieure. 

RUDERAL , LE , adj. du latin 
rudus , ruderis , décombres, pla- 
tras , masures. 

( Botan. ) Il se dit des plantes 
qui habitent sur les masures ou au- 
tour des masures. 

RUGINE , s. f. du lat, runc'nare, 
raboter. 

( Chirurgie ) Instrument propre à 
xatisser. à enlever la carie des os. 


S 


273 


274 RUM 

RUGOSITE , s. f. du lat. ruga, 
ride. 

( Physique ) Il se dit de l’espèce 
de rides qu'on voit sur une surface 
raboteuse. 

RUGISSEMENT , s. m. du lat. 
ru20 , rugir, ’ 

( Hist. ÎVat.) Cri du lion, du 
tigre. , 

RUINE , s. f. du lat. ruina, fait 
de ruo , tomber en ruine : dépéris- 
sement , destruction d'un bâtiment, 

(Art milit. ) Battre en ruine ; 
Cesten parlant d’une place de gucire, 
la battre à coups de canon, if de- 
truire, 

( Mineral.) Picrre de ruines ; 
on appelle ainsi une espèce de mar- 
bre de Florence. parce qu’il parait 
offrir des dessins de ruines d’édifices, 
On en emploie beaucoup dans ja 
mosaïque de Florence. 

( Peinture ) Ruine se dit de la 
représentation d’un palais, d’un édi- 
fice ruiné. Cette ruine est un des 
meilleurs tableaux de ce peintre. 

RUM ou RAUM, s. m. d’une ori- 
gine inconnue. 

Chimie ) Nom donné par les 
Angjlois à l’eau de vie qu'ils retirent 
du-sucre , et que les habitans des co- 
donies françoises appellent £a/fa. 

L'esprit ardent, connu dans le 
commerce sovs le nom de rum , ne 
differe du tafia de nos colonies que 
par les circonstances qui accom- 
pagnent la fermentation et la dis- 
dillation. 

Les tafies ont un goût empyreu- 
matique qui répugne au goût du con- 
sommateur uu peu délicat; el Pobjet 
principal des distillateurs anglois est 
de débarrasser cette liqueur spiri- 
tueuse des parties huileuses ; âcres 
et désagréables qui déprécient sa 
valeur. 

RUMB ou RHUMB, s. m. du 
grec éaCoc ( rhombos ). 

Marine ) On appelle rumbs , 
les trente-deux pointes ou divisions 
qui sont marquées sur la rose de la 
boussole , pour indiquer les difié- 
rens points de lhorizon, et la direc- 
tion des routes, des vents, etc. #7, 
BOUSSOLE , ROSE DES VENTS. 

RUMINANT , adj.et s. du lat. 
ruminare , ruminer , fait de rumen , 
mom que les anatomistes donnent au 


RUN 


premier estomac des animaux ru 
INLIIANS. 

(ist. IVar.) On a donné ce nom 
à une famille de quadrupédes vivi- 
pares, qui ont un estomac conformé 
dune maniere particuliére , et qui 
font remonter les alimens qui y sont 
descendus , pour les mâcher une dr 
conde fois, 

Les chameaux , les dromadaires , 
les vigognes, les cerfs, les daims, 
les bœufs, les buflles , etc. sont des 
animaux FUNITLANS. 


RUNCINE, EE, adj. du lat. run- 
cinalum , fait de runco, arracher, 
ôter, découper, 

( Bolan. ) I se dit des feuilles 
découpées en lobes profonds et lar- 
ges, comme celles du pisseniit. 


RUNES , s. f. du teutonique run , 
rune où runa , qui signifie secret , 
mystère , et selon d’autres de rennieæ 
ou rinriut , Qui, dans tous les idio- 
mes du nord, signifie courir , cou- 
ler rapidement , abréger. 

( Philologie ) Les runes , ou ca- 
ractères ruriques , sont des espèces 
d’hiéroglyphes dont on se servoit 
dans le Nord, et qui ont précécé 
l'invention des lettres grecques. 

Quelques-uns prétendent que lPé- 
vêéque Ulphilas, qui vivoit vers 
l'an 370, de l’ère chrétienne, fut 
l'inventeur des lett:es runiques ; 
mais Woimius, Eric PS brulerne ; 
Rudbeck, Verelius, ete., ont dé- 
montré fort au long que ceite opi- 
nion étoit mal fondée , et CR UR LE. 
las, ne fit qu'ajouter à l'alphabet 
runique quelques caractères grecs , 
pour suppléer à ce qui manquoit à 
sa langue naturelle, et forma un 
nouvel alphabet composé de vingi- 
six lettres qu’il classa dans un nou- 
vel ordre. Verelius attribue l’inven- 
tion des runes aux scaldes et aux 
spekinges, nom que lon donnoït 
aux conseillers des rois. Odin, qui 
vivoit à ce que l’on croit, au com- 
mencement de l'ère chrétienne, ap- 
prit la magie aux Scandinaves et fit 
usage des ruries , pour en exprimer 
les mystères. £ 

Ce fut vers l’an 1000, que ces 
caractères cesskrent d’être en usage 
chez les peuples du Nord : Olaüs, 
roi de Suède attribuant aux runes, 
la difficulté qu’éprouveit la religion 


RU'S 
chrétienne à s'établir dans ses Etats; 
leur substitua les lettres romaines, 
et fit brûler tous les livres relatifs à 
Vidolâtrie, [usage des runes se per- 
dit donc insensiblement , et ce ne 
fut qu’en 1598, que Jean Burée, 
célèbre antiquaire suédois , les re- 
trouva dans divers monumens d’as- 
tronomieet d'architecture, en Suède, 
en Dannemark et en Norwège. Sans 
ses innombrables recherches, les 
runes seroient encore une écriture 
aussi obscure et aussi mystérieuse 
que les hiéroglyphes d'Egypte. On 
trouvera l’histoire complète desrunes 
dans les ouvrages de Burée, de Vere- 
lius , et de Visiandois Snorro. 
RUPERSTRAL , LE , ourupes- 
rat, adj. du latin rupes, rocher, 
et de s£erno , stralunr , être couché, 
( Bolan. ) Il s> dit des plantes 
qui croissent sur les rochers. 


RUPTILE , adj. du lat, rumpo, 
ruplum , xompre, s'ouvrir. 

( Batan.) I se dit des parties des 
plantes qui s’ouvrent par une rup- 
ture spontanée, et non par une su- 
ture déterminée. La stipule vagi- 
pante des polygonies est ruptile par 
la gemmation. 

RUPTOIRE, s. m, du lat, rumpo, 
Tuplum, rompre. 

( Chirurgie) Nom donné à un 
cautere potentiel , parce qu’il cor- 
rode , brûle et fait escarre. 

RUPTURE, 5. £. du lat, rumpo, 
ruplum , rompre: fracture, action 
par laquelle une chose estrompue, 

( Chirurgie ) X se dit particuliè- 
rement d’une descente où hernie, 

RURAL , LE , adj. du latin rus, 
ruris , campagne , les champs: qui 


appartient aux champs, qui con- : 


cerne les champs. 

_ (Pratique) On dit hérilages et 
biens ruraux , pour les héritages et 
biens situés à la campagne ; écono- 
mie rurale , pour la science de l’a- 
griculture ; code rural, pour le re- 
cueil des lois qui cencernent la cul- 
turé des champs. 

RUSTIQUE, adj. même origine 
que RURAL, qui appartient à la 
campagne, 

( Agricult. ) La maison rusti- 
que ; c'est le titre d’un livre qui 


SAB 275 


traite du ménage, de la campagne , 
ou de l’économie rurale, 

(Ærchil) Ouvrages rustiques ; 
on appelle ainsi, les ouvrages com- 
posés de pierres brutes , ou de pierres 
taillées à limitation des pierres 
brutes, 

Ordre rustique ; c’est un crére 
darchitecture ie plus simple de tous, 
et le plus dénué d’ornemens, 

RUT ,s. m. du lat. rugitus , fait 
de rugio , rugir. 

( lenerie ) F1 se dit du tems où 
les cerfs ‘et autres bètes fauves sont 
en amour. Ce mot se dit par allu- 
sion au cri du hon , lorsqu'il est en 
chaleur. à 

RUTACEES , adj. du lat. ruta , 
rue : qui ont rapport à la rue. 

(Bolan.) C’est le nom d’une famille 
de plantes qui ont quelque ressem- 
blance avec celle appelée rue, T'elles 
sont la herse, la fraxinelie , la mé- 
lante, etc. 


S 


S aBAISME ou SABÉISME, s. 
m. de lhébreu {zaba, milice, ar- 
mée, armée des astres, 


(Culte religieux) Nom d’une an- 
cienne secte qui adoroit les astres, 
et qui étoit répandue en Orient, 

SABBAT , s. m. Mot d’origine 
hébraïque , qui signifie jour de 
repos. 

Culle judaïque ) Nom que 
portoit chez les Juifs le dernier jour 
de la semaine : il étoit consacré au 
Seigneur , ct toute œuvre servile y 
étoit interdite par la loi. 

(Magie) Les chrétiens qui avoient 
en horreur tout ce qui appartenoit 
aux Juifs, ont donné le nom de 
sabbat à ces prétendues assemblées 
nocturnes de sorciers ; non -seule- 
ment parce qu'ils croyoient qu’elles 
avoient lieu le samedi , ou jour du 
sabbat , mais encore parce qu’ils 
s’imaginoient qu’elles devoient ê!re 
aussi tumultueuses que celles des 
Juifs, qui, dans leurs synagogues, 
chantent les psanmes tous ensem- 
ble, à voix haute, et sans aucun 
chant réglé. C’est delà encore qu’on 
a appelé sabbal, un bruit qui se fait 
avec désordre, avec confusion, 


S'2 


276 S À B 
SABBATIQUE, adj. de sabbat. 
onde ) On appeloit année 

sa balique, chez les Juifs, chaque 

septième année , pendant laquelle 

ils étoient obligés de donner la li- 

beité à leursesclaves, et de laisser 

reposer la terre. L’année sabbuii- 
que commencçoit et finissoit au mois 
de septembre. 

SABLE ,s.m. du lat. sablum, 
contraction de sabulurm. 

(Hist. nat,) Les naturalistes don- 
ent ce nom à un amas de molécules 
pierreuses d’un si petit volume à 
qu’elles peuvent étre facilement 
transportées par les eaux et par les 
verts, 

(Minéral.) On donne le nom de 
sable à toute matière minérale, en 
petites parcelles détachées. Ainsi, 
on nomme sable ferrugineux, la 
purelte , qui est un amas de petits 
grains de fer spéculaire , détachés des 
mativres volcaniques balotées par les 
eaux. 

Sables volcaniques; ce sont les 
laves scorifiées arénacées, comme les 
pouzzolanes, la thermantide pulvé- 
rulenté. 

(Chinue) Bain de sable ; voyez 
BAIN. 

(Archit.) Le sable quartzeux 
ordinaire , mêlé avec la chaux vive, 
forme le mortier qu’on emploie dans 
les constructions auxquelles on veut 
donner une solidité supérieure à 
celle du mortier de plâtre, 

( Poterie) Le sable quartzeux 
entre aussi dans la fabrication des 
poteries, mélé avec une certaine 
quantité d’argile. 

(Verrerie) Le sable quartzeux 
est encore une des matières premiè- 
res qu'on emploie dans les verreries ; 
et quand il est bien pur, il forme la 
base des plus beaux verres, et notam- 
inent de celui qu'on nomme crystal, 

(Fondeur) S'able des fondeurs ; 
c’est ua mélange d’argile et de sable 
quartzeux, que la nature prend quel- 
quefois plaisir à opérer; tel eit le 
sable argileux de Fontenay-aux- 
Roses, pres Paris, appelé sable 
des fondeurs, parce qu’il a la pro- 
priété de former d’excellens moules 
à jeter en fonte les métaux. 


SABLIER , s.m., ou SABLE. 
(“Harine) C’est une horloge de 


S À C 


verre , composée de deux fioles, où le 
sable, en tombant de lune dans 

autre , mesure un certain espace de 
tems. 

Il y a des sabliers qui mesurent le 
tems depuis une heure jusqu’à une 
niüuute , et mêmé une demi-minute, 
Les plus gros sont placés dans l’ha- 
bitacle , pour régler les quarts, etc. 
Les plus petits servent à mesurer la 
ligne de loc. 7. LOC. 

SABLON , s. m., diminutif de 
SABLE, 

( Hist. nat, ) Espèce de sa- 
ble très-menu, qu’on emploie ordi- 
nairement pour donner du lustre aux 
vases de mélal , et pour polir le 
marbre. 

SABRE , s. m. de l’allemand 
saebcl, épée courte. 

{ Art milit.) Longue et pesante 
épée que les cavaliers , dragons et 
grenadiers, portent au côté. 

Il y en a de droits et de courbes: 
ceux des cavaliers et dragons sont 
droifs, ceux des grenadiers d’infan- 
terie sont courbes, 

SABURES , s. f. du latin sabur- 
ra , augmentatif de sabulum, gros 
sable, 

(Wëd.) S'aburres se dit, par ana- 
logie, des ordures renfermées dans 
les premières voies. ; 

SABORD , s. m. de Pespagnol 
sabordo. 

(/Harine) Les sabords sont des 
trous ou embräsures , qu’on pratique 
dans les cotés d’un vaisseau , pour 
y faire passer la volée d’un canon. 

SAC, s. m. du lat. saccus, fait 
de lhébreu sak , d’où il a passé 
dans toutes les autres langues : sorte 
de poche. 

( Pratique) Sac se dit d’une po- 
che où lon met les pièces d’un 
proces. 

(Anat.) Sac lacry mal; Cest une 
poche située du coté du grand angle 
de Pœil, dans une petite fosse creu- 
sée au bord de Porbite, et dont l’u- 
sage est de recevoir la lymphe répan- 
due sur le globe de Pœil par la glande 
lacrymale, et de la faire passer en- 
suite de là dans le nez, 

(Art milit.) Sac de ville; sec, 
en ce sens, vient, suivant quelques 
étymologistes du teudesque 54, qui 
siguifie poignard , d’où saxman, 


S AC 


pour meurtrier, et saxon, pour dé- 
signer un peuple habile à se servir 
du poignard. Le sac d'une ville 
a donc lieu lorsqu'elle est prise d’as- 
saut , et que la garnison est passée au 
fil de l'épée. 

SACCHOLACTIQUE , adj. du I. 
saccharum , sucre, et de lac, lac- 
dis , lait: sucre de lai, 

( Chimie) Acide saccholac- 
tique ; c’est un acide formé avec 
le sucre du lait. Sa terminaison 
en ique, indique le second état 
des acides, celui où ils sont com- 
plétement saturés d’oxigène. 

SACCHOLATES, même origine 
que Saccholactique. 

( Chimie } Sels lormés par la com- 
binaison de acide saccholactique 
avec différentes bases. Leur termi- 
naison en dles indique qu’ils appar- 
tienuent à la elasse des acides com- 
plétement saturés d’oxigène , et dont 
la terminaison est en ique, Ce genre 
ce sel n’avoit point été nommé dans 
Pancienne nomenclature : il est très- 
peu connu. 


SACERDOCE , s. m. du lat. sa- 
cerdolium , de sacerdos , sacerdo- 
dis, prètre. 

(Culle religieux) Ordre et carac- 
tère de prêtrise. 

( Hist.) Le sacerdoce appartenoit 
anciennement aux chefs de famille, 
d’où il a passé aux chefs des peuples, 
aux souverains, qui s’en sont dé- 
chargés en tout ou en partie sur des 
ministres inférieurs. 

._. SACRE, s. m. du lat. sacro, con- 
sacrer, dédier, vouer. 

(Culte religieux) Cérémonie reli- 
gieuse et solennelle qui se pratique 
à l'égard de quelques souverains. Cet 
usage en lui-même est très-ancien : 
Saül et David furent sacrés par Sa- 
muel. Les rois de Juda furent aussi 
sacrés par des prophètes ou par le 
grand-prêétre, 

Sous la loi nouvelle, les princes 
chrétiens ont suivi cet exemple. 

SACRE , EE, adj. même origine 
que SACRE : qui a reçu l’onction 
sainte , respectable, inviolable, l’op- 
posé de profane. 

(Bibliolog.) Livres sacrés ; on 
appelle ainsi P£criture sainte, l’an- 
cien et le nouveau Testament. 

( Hist. eccles.) Sacré collége ; 


S A C 277 


c’est le collége des Cardinaux. 77 
CARDINAL , COLLEGE. , 

(-Héd.) Feu sacre; v. ÉRESI- 
PELE. ü 

Mal sacré ; v. ÉPILEPSIE. 

(Anal.) Sacré se dit de ce qui a 
rapport à los sacrum : les nerfs sa- 
cres , les artères sacrées, etc. 

( Chorégraphie ) Danse sacrée ; 
on a donné ce nom à toutes les danses 
qui, dans les différentes religions , 
faisoient partie du culte recu, et 
qu’on exécutoit dans les temples. 

SACRIFICE, s. m. du latin sa- 
crificium , fait de sacrifico , poux 
sacrum facio, faire une chose sainte. 

(Culte relig.) Action par laquelie 
on offre quelque chose à Dieu , avec 
certaines cérémonies, pour rendre 
hommage à une souveraine puis- 
sance. 

(Peinture) Sacrifice signifie aussi 
abandon, renoncement que l’on fait 
de quelque chose de considérable , 
dagréable ; pour amour de quel- 
qu'un , ou par d’autres motifs puis- 
sans. C’est dans ce sens qu’on appelle 
sacrifice en peinture certaines beau- 
iés partielles que Partiste sacrifie à 
la beauté, à la perfection du tout 
ensemble. 

Il y a des sacrifices de composi- 
tion et des sacrifices d’eflet : les 
premiers consistent à supprimer des 
figures où des accessoires qui nui- 
roient à limpression que doivent 
faire les objets capitaux ; les autres 
consistent à éteindre léclat des ob- 
jets qui doivent céder à d’autres, 
etne pas arrêter et distraire la vue, 


SACRILEGE , s. m. du latin sa- 
crilegium, fait de sacrilego , pour 
sacrum lego, dérober une chose 
sacrée, 

( Pratique ) Sacrilége signifie 
proprement vol ou larcin d’une chose 
sacrée; il se dit néanmoins, par ex- 
tension , de toute profanation des 
choses consacrées à Dieu et à son 
culte. 


SACRUM, s. m. Mot latin qui 
signifie sacré. 

( Anal.) Mot latin que les ana- 
tomistes ont retenu en françois pour 
désigner los qui termine lPépine du 
dos. Il est ainsi appelé parce que les 
anciens Poffroient en sacrifice aux 
dieux, ou parce que les parkies de la 


27 S AE 
génération de Ja femme sappuient 
sur cet 08, 

SADDER , s. m. Mot persan. 

( Bibliologie ) Livre sacré des 
Paisis ou Guebres. 

_ SAFRE , 5 m. de saphir, ce 
ui est de la couleur du saphir. 

( linéral.) On donne ce nom à 
Voxide de cobalt, après que la mine 
a été grillée dans'les fourneaux de 
reverbere , pour la dépouiller de Par- 
senic qu'elle contient. Cet oxide mé- 
tallique a la propriété de se conver- 
tir au feu en un verre bleu, dont 
la" couleur est telle, qu’on s'en est 
servi à contrefaire les saphirs, d’où 
lui vient son nom. 

SAGITTAIRE , s m. du latin 
sagillarius , fait de sagilla, flèche. 

(Astron.) Nom du neuvième si- 
gne du zodiaque, de même que de 
la neuvième partie de Péclipiique, 
dans laquelle le soleil nous paroit 
eutrer le 22 novembre (2 frimaire ds 
Lorsque le soleil nous paroit arriver 
au dernier point de ce signe, l’au- 
tomne finit pour les habitans de l'hé- 
misphère septentrional. Les astro- 
nomes caractérisent le sagtitaire par 
Ja figuie d’une flèche. 

SAGITTALE, adj. du lat. sagitta, 
flèche, qui a du rapport à une fleche. 

(_Anat.) On désigne ainsi la se- 
concde des sutures vraies du crâne, 
qui s’étend le long de la tète, et joint 
les deux pariétaux. Elie est ainsi 
nommée, parce qu’elle est droite 
comme une flèche. 

SAGITTÉE, ÉE, adj. du lâtin 
sagtila , fleche. 

( Botan. ) H se dit des parties des 
plantes qui ont la figure d’un fer de 
fleche. \ 

SAIGNEE , s. f. du laf, sangui- 
nare , saigner , fait de sanguis, 
sang. 

( Chirurgie ) Saignée se dit de 
opération qui consiste à ouvrir la 
veine, pour en tirer du sang, et de 
Vécoulement du sang, qui est la suite 
de cette opération. Li y a deux sortes 
de vaisseaux quon peut ouvrir : les 
arteres et les veines, L'ouverture des 
artéres s'appelle arlériotonue, celle 
des veines, phléboltomie. 

Plise prétend que nous sommes 
redevables de la susguée à liustinct 


SAI 


de Vhyppopotame, où cheval marin, 
qui sé frotte les jambes contre les 
joncs du Nil, pour en faire sortir le 
sang, Le premier exemple que nous 
ayons de la saignée, remonte à la 
guerre de Troie, Podalire , frère de 
Machaon , fut jeté, en revenant, sur 
les côtes de Carie, où il guérit Syrna, 
file du roi Damathus, tombée du 
baut d’une maison , en la saignant 
des deux bras. Le roi, par reconnois- 
sance, lui donna cette princesse en 
mariage, et la Chersonnèse pour dot. 

Hippocrate, qui vivoit sept siècles 
après le siége de Troie , en parle 
comme d’une ancienne pratique, et 
il la prescrit dans un grand nombre 
de circonstances. Gallien répétoit 
souvent la saignée, et il est le pre- 
mier qui ait déterminé la quantité 
de sang qu’il avoit tiré. 

Il est peu de remède dont on faste 
un plus grand usage que de la saigriée; 
il en est peu sur lesquels les médecins 
aient autant varié. 

( Agriculi.) Saignée est aussi une 
rigolle , un petit fossé qu’on fait dans 
un pré, pour y amener de l’eau, et y 
entretenir de la fraicheur. 

(Art milit. ) Saignée du fossé ; 
c’est l’écoulement des eaux qui le 
remplissent. 

SAIN, ad). du latin sano , guérir: 
de bonne constitution, salubre. 

( Méd.) I se dit de celui qui a le 
corps bien constitué, qui fait bien 
ses fonctions , de celui dont les hu- 
meurs sont dans un juste tempéra- 
ment. L'homme sain, dit Boërrhave, 
est celui qui peut faire les fonctions 
propres à homme, constamment , 
avec facilité et plaisir : Pétat où il se 
trouve alors s’appelle santé. 

Sain se dit aussi de ce qui contri- 
bue à la santé. La promenade est 
saine après le repas. Il y a des pays 
où l'air est malsain. 

(/Harine ) Sain se dit des côtes et 
endroits de la mer qui sont sûrs. 

Cote saine; cest celle où les 
vaisseaux peuvent approcher par-tout 
sans crainte de dangers, d’écueils , 
de rochers, hi-de bancs de sable, 

SAINT, TE, adj. du lat. sanc- 
lus : essentiellement pur, souvérai- 
nement parfait. 

( Culte cathol.)S aint se dit aussi 

es choses qui appurtienneut à la re- 


SAI 
ligion : l’ecrilure sainte, les saints 
canons, le saint père, le saint siège, 

SAINT-AUGUSTIN, s. m. 

( Imprimerie ) Sorte de caractère 
d'imprimerie , ainsi appelé du livre 
de saint Augustin, intitulé : de La 
Cilé de Dieu , imprimé à Rome, 
en ce caractère-là, sous le pontificat 
de Paul IE, en 1467. . CARAC- 
TÈRE. 

SAINTE BARBE, s. f. 

( Marine ) Endroit où l’on met la 
poudre dans les vaisseaux ; elle est 
ainsi nommée , parce que les canon- 
uiers regardent et fêtent sainte 
Barbe, comme leur patrone. 

SAINTETE, s. f. même origine 
que SAINT, 

(Æcon. polit. ) Titre d'honneur et 
de respect que lon donne au pape. 
Les papes, dans les premiers siècles, 
Pont donné à des évêques, ou à des 
archevéques ; il y a eu même des 
abbés, jusqu’au tems de saint Ber- 
pard , à qui lon a attribué le titre 
de sainteté. On a aussi donné ce 
titre aux rois. L’empereur Louis-le- 
Débonnaire, et Bela , roi de Hongrie, 
furent traités de votre saintelé : le 
premier, par le prétre Attola, et le 
second, par Etienne de Tournai ; 
mais depuis environ quatre siècles , 
les papes jouissent seuls de ce titre. 

SAÏÎQUE , s. f. du turc saïca. 

(-Warine) Sorte de bâtiment grec 
ou turc, dont le corps est fort chargé 
de bois , qui porte , à peu près, la mä- 
ture et le gréement d’un ketch. Les 
Turcs s’en servent dans leurs navi- 
gations, dans l’archipel du Levant, 
et aux côtes d'Afrique , sur la Médi- 
terranée. 

SAISIE , s. f. du latin saccire, 
suspendre une enseigne , un bran- 
don; action de saisir, prendre tout 
d’uu coup et avec effort. 

( Pratique ) Acte de justice, ou 
un exploit de sergent, par lequel 
les meubles, immeubles et autres 
effets d’un particulier, sont mis sous 
la main de la justice. 

Saisie-annotalion ; cest celle 
qui se fait des biens de personnes 
décrétées de prise-de-corps , lorsque , 
perquisition faite de leur personne , 
il n’a pas été possible de les arrèter, 

S'aisie-arrét ; c'est un exploit par 
lequel un créancier fait arrêter entre 


SAL 279 


les mains de ceux sur qui la saisie 
est faite , ce qu’ils doivent à son 
débiteur. 

S'aisie-brandon ; c’est une saisie 
de fruits pendans par les racines ; 
elle est ainsi appelée à cause du 
flambeau de paille ou brandon que 
Von met pour marque de la saisie. 

Saisie-exéculion; cest un ex- 
ploit par lequel un sergent saisit, à 
la requête du créancier, les meubles 
qui se trouvent en la possession de 
son débiteur, etc. 

S'aisie-gagerie ; c’est une saisie 
et arrèt de meubles sans déplace- 
ment ni transport. 

S'aisie-réelle ; c’est un exploit de 
sergent par lequel les biens immeu- 
bles d’un débiteur sont, à la requête 
de son créancier mis, sousla main 
de ja justice pour être vendus, etc. 

SAISINE , s. f. de SAISIR. 

( Pratique ) Possession actuelle 
dans laquelle le vendeur d’un kéri- 
tage met l’acquéreur par une tradi- 
tion réelle, 

SAISON , s. f. du latin slatio , 
dont les Italiens ont fait s{agione , 
les Latins {empestales anni, pour 
Lemporis staliones. 

( Cosmographie ) On entend 
communément par Saisons , cer- 
taines portions de l’année qui sont 
distinguées par la chaleur et le froid, 
et désignées par les signes dans les- 
quels entre le soleil, Les noms des 
quatre saisons sont : le printems , 
l'été, l'automne et lhiver. Pour la 
différence et l'inégalité des saisons , 
dans les différens lieux de la terre, 
consultez la géographie de Varénius. 

SALAIRE , s. m. du latin sala- 


riunr , dérivé de sel: prix on récom- 


‘peuse d’un travail ou service rendu. 


SALAISONS , s. f, du latin sa], 
sel. 

( Marine) On appelle ainsi toutes 
les viandes et poissons qui sont salés 
pour pouvoir être gardés et conservés 
pour la nourriture des marins, 

Les salaiscns les plus estimées 
sont celles d'Irlande. 

SALIFIABLE , adj. du latin sal, 
sel, et de facere , facio , faire : faire, 
rendre. 

( Chimie) I se dit des substances 
qui peuvent ètre aisément converties 
en sel, 


280 SAL 


SALINES , s. f. du latin sal, sel. 

( Minéral.) On donve ce nom 
aux usines établies près des fon- 
taines salées, et où lon retire, par 
évaporation, le sel marin que con- 
tiennent les eaux de ces fontaines. 

Quand ces eaux sont à 10 où 19 
degrés de laréomètre des salines, 
c’est-à-dire , qu’elles contiennent de 
10 à 15 livres de sel par cent livres 
d’eau , on les fait immédiatement 
évaporer par le feu dans de grandes 
chaudières où elles déposent la sé- 
lénite qu'elles tiennent en dissolu- 
tion , et l’on en retire le sel marin, 
à mesure qu’il se précipite, en se 
cristallisant par l'effet de Pévapo a- 
Hion. Mais quand les eaux sont au 
dessous de 10 degrés { quelquefois 
elles ne sont qu’à 2 ouà 3),ona 
trouvé le moven de les concentrer 
par le’‘seul contact de Pair, muiti- 
plié , pour ainsi dire, à l'infini. 
f. GRADUATIGN, BATIMENT 
DE GRADUATION. 

SALIQUE , adj. Il y a diversité 
d'opinions sur l’origine de ce mot ; 
la plus probable est que cette loi a 
été ainsi appelée des Francois nom- 
més Saliens. 

(Jurisprudence) On donne cette 
épithète à une ancienne loi fonda- 
mentale de la France , qu’on pré- 
tend avoir été faite par Pharamond 
ou par Clovis. Elle ordonnoit, en- 
trautres dispositions , qu’en /a terre 
salique , aucune portion d’héritage 
revient à la femelle, ainsi que le 
sexe viril acquiert La possession, 
Ainsi, c’est une erreur de craire 
que la loi salique fut établie par- 
ticulièrement pour la succession 
royale , car elle étoit faite également 
pour tous les particuliers. } 

SALIVE , s. f. du lat, saliva , de 
sal, sel, parce que la salive con- 
tient ue sel volatii. 

( Médecine) Humeur aqueuse , 
claire, limpide, savoneuse , et dé- 
tersive, qui coule dans la bouche 
par les conduits salivaires, etc. 

SALPETRE , s. m. Corruption 
du latin sa7 petræ, sel de pierre. 

( Chimie) Nitrate ce potasse na- 
turel ou artificiel , ainsi appelé , par- 
re qu'il se trouve quelquefois en 
€eHorescence sur les pierres calcaires 
ces vieux bâtimens; 1l détopne avec 


‘luette, 


SAL 


wn corps combustible, 7. NITRE , 
NITRIERE, 

SALPINGO - PHARYNGIEN , 
adject. du grec s4amyË (salpigx ), 
trompe, et de 4pvy£ (pharugx ), 
le pharynx : qui a du rapport à la 
trompe et au pharynx. 

(Anat.) Nom d’un muscle de la 
dont une des origines est 
située à la partie osseuse de la 
trompe d’ Eustache, 

SALPINGO-STAPHYLIN, adj. 
du grec canmryé (salpigx ), trom- 
pe, et de çxguan (staphulé), la 
luette : qui a rapport à la trompe et 
à la luette, 

(Anat.) Nom dun muscle de la 
luette, dont une des origines est si- 
tuée à la partie osseuse de la trompe 
d'Eustache. u 

SALSE , 5. f. terme italien dérivé 
du lat, sal , sel. 

( Hist. INat. ) Espèce de petit 
volcan qui ne vomit que de la vase 
et du gaz hydrogéne, et ainsi nom- 
mé à cause de la quantité de sel 
marin qu’il contient. 

Les salses ont, comme les grands 
volcans, leurs paroxysmes ; ils oc- 
casionnent même des tremblemens 
de terre. Spallanzani a décrit les 
salses du Modénois ; Dolomieu , 
celles du Macalouba , en Sicile ; et 
Pallas, celle de la Crimée, 

SALT ATION ,.s. f. du latin sal= 
tatio, fait de sallo , danser : Paction 
de danser , ou l’art de la danse, 

( Antiquités ) La saltation chez 
les Romains, comprenoit non-seu- 
lement l’art de notre danses , mais 
elle apprenoit encore à régler les 
gestes tant des actions de théâtre que 
des orateurs et mème des panto- 
mimes. 

SALUBRE , adj. du lat. saluber. 

(Med. ) San, qui contribue à 
la santé. 

SALURE , s. f. du lat. sul, sel. 

( Physique ) Qualité que le sel 
comminique, 

Salure de la mer : les physiciens 
s’exercent depuis long-tems sur la 
cause la plus probable de la salure 
de IOcéan, et sur la manière de dé- 
saler Peau de la mer. Halley croit 
avoir résolu la premiere question ; 
Hook a inventé un instrument pour 


SAL 


découvrir quelle est la salure de la 
mer, à quelque profondeur que ce 
soit ; et Hanton est le premier qui 
ait trouvé le secret de rendre douce 
Peau de la mer. 

SALUT , s. m. du lat. salus , sa- 
lutis , santé , salut. : 

( Pblit.) Salut s'entend en poli- 
tique , de la conservation du réta- 
blissement dans un état heureux et 
convenable. Le salut du peuple ; 
le salut public. 

( Hist. ecclés. ) Salut signifie, 
chez les chrétiens, la félicité éter- 
nelle. 

( Usages civils) Salut est en- 
core l’action de saluer ceux qu’on 
rencontre. 


( Art milit.) Le salut militaire 
est un témoignage de soumission cet 
de respect , ou une honneur que les 
troupes rendent au souverain , aux 
princes et généraux. On salue du 
drapeau , de Pépée , de la mousque- 
terie , du canon, etc. 

( Marine ) Le salut, en termes 
de marine , est un honneur que l’on 
rend au pavillon d’une nation , ar- 
boré et déployé sur ses vaisseaux ou 
sur ses forteresses, 

Il y a plusieurs manières de saluer 
à la mer; la plus fréquente est celle 
du canon : elle consiste à tirer un 
certain nombre de coups de canon , 
à distances égales , suivant le rang de 
celui qui donne le salut, et de celui 
qui le recoit. 

Salut de La voir ; il consiste en 
un cerfain nombre de cris adoptés 
par chaque nation, et qui se font 
par une quantité de gens de léqui- 

age , que Von fait monter sur les 
aubans à cet effet , en agitant leurs 
chapeaux ou leurs bonnets. 
alut des voiles ; il se fait en 
amenant les perroquets, s'ils sont 
bordés, ou les huniers, s’il n’y a pas 
de perroquets, jusques sur le ton du 
mât, pendant quelques minutes. Ce 
salut est plus humble que celui du 
Ganon ; il marque une déférence de 
Y'inférieur au supérieur. qui ne rend 
pas cette espèce de salu. 

Salut du pavillon ; le salut du 
pavillon se fait en amenant le pa- 
villôn de poupe ; il est de la plus 
grande humilité, et ne se rend pas 
non plus par le supérieur. 


SAN 287 


SALVAGE , s. m. ou SAUVE- 
TAGE , du lat. salvo, sauver. 

( Jurisprud. marit. Action de 
sanver d’un naufrage les marchan- 
dises ou effets quelconques. Ce terme 
s’entend plus ordinairement de la 
récompense ou du droit dû à ceux 
qui ont contribué à sauver quelque 
effet du naufrage ; on leur accorde 
ordinairement le dixième de la va- 
leur. 


SALVATELLE , s. m. du laf. 
salvatella, diinut. de salvator , 
fait de salvo , sauver. 

ÆAnat. ) Nom d’une veine située 
sur le dos de la main , entre le doigt 
auriculaire et le doigt du milieu. 
Quelques médecins ont cru qu’il 
étoit très-salutaire d’ouvrir cette 
veine dans la mélaucolie:, ce qui 
lui a fait donner le nom qu’elle porte, 

SALVATION, s. f. du lat. salvo, 
sanver. ; 

( Pratique ) Ecritures que Pon 
signifie dans un proces , pour servir 
de réponse aux contredits et objec- 
tions de la partie adverse. 


SALVE , s.f. de l’italien sa/va , 
contraction du latin salutatio, salut. 

( Art milil. ) On appelle ainsi 
une décharge de la mousqueterie et 
de Partillerie , qui se fait , ou com- 
me un témoignage d'honneur quon 
défere à quelque personne d’une qua- 
lité extraordinaire, ou comme une 
marque de la joie de quelque grande 
occasions 

Tirer en salve ; c’est tirer en 
même tems plusieurs pièces de 
canon. 

SAMEDI , s. m. du lat. sahbati 
dies. . 

( Chronol.) Nom du septième ou 
dernier jour de la semaine. On lap- 
peloit chez les juifs, sabbat, et 
chez les anciens le jour de Saturne, 
d’où les Anglois disent encore sa- 
turday. 

SAN-BENITO.s.m. contraction 
de sacco benito , sac béni. 

( Hist. de l'inquisilion ) C’est le 
nom qu’on doune vulgairement en 
Espagne et en Portugal, à Phabit 
dont on revêt les hérétiques con- 
damnés par l’inquisition, à lPexem- 
ple de la primitive église, où l'on 
revétoit les criminels d’un sac qu’on 
appeloit bénit. 


292 S A N 


SANCIR , v. n. d’une origine in- 
counue : couler bas. 

( Harine ) Un vaisseau sancit, 
lorsqu'environné de fortes lames , 
par un très-mauvais tems, il en est 
enveloppé, couvert et sabmergé, jus- 
qu'à le faire couler au fond. Le 
vaisseau peut sazcirà ancre comme 
sous voiles. 

La différence de sancir à chavi- 
rer, sombrer, ou faire capot, est 
que le vaisseau qui sancil coule au 
fond l’eau , pour s’ètre rempli, sans 
se renverser , comme dans les autres 
cas, par la force du vent. 

. SANCTION, s. f. du lat. sanc- 
io , décret, ordonnance, fait de 
sancio, sanclium, où sancltum , 
décréter, ordonner, 

( ist, ecclés. ) Prigmalique 
sanclion. Voy. PRAGMATIQUE. 

SANCTUAIRE, s.m. du lat, sanc- 
Luarium , peut-être une contraction 
de sanclus , sanctorum. 

(ist. Juive) Le lieu le plus 
reculé , le plus saint du temple de 
Jérusilem , où lon conservoit l’ar- 
che alliance, et où il n’étoit per- 
mis d'entrer qu'au grand prêtre. 

(ist. ecclés.) Sanctuaire se dit 
aussi du lieu du chœur ferré par 
le cancel, où est de tabernacle, et 
où repose le saint sacrement. 

SANDALE , s. f. du lat. sanda- 
dium. 

( Costume ) C’étoit une espèce 
de pantoufle fort riche , que portoient 
les dames grecques et romaines, et 
qui consistoit en une semelle dont 
Vextrémité postérieure étoit creusée 
our recevoir la cheville du pied, 
je partie supérieure du pied restant 
décoùverte. 

On appelle aussi sandales les pan- 
toufles que mettent* le pape et les 
autres prélats, quand ils officient , 
et qui sont, à ce que lon croit, 
semblables à la chaussure de saint 
Bathélemi. 

SANG , s. m. du lat. sanguis. 

(Physiol.) Humeur alimentaire, 
rouge, grasse, visqueuse, douce , 
d’une odeur un peu urineuse, d’une 
consistance médiocre , renfermée 
dans les ventricules et les oreillettes 
du cœur, dans les artères et dans les 
veines , continuellement agitée pen- 
dant la vice, et poussée du cœur aux 


S A N 


artères, de celles-ci aux veines, et 
des veines au cœur , produite et re- 
nouveiée immédiatement par le 
chyle, qui est la source de toutes 
les autres humeurs; et le principal 
instrument de l’économie animale. 

SANGIAC, s. m, Mot turc qui si- 
gnilie étendard, . 

(ist. lurque) Les sangiacs ou 
sangiaks , sont les gouverneurs par- 
ticuliers sous le begliesbey, qui est 
le gouverneur-général de la province, 
Les sangiacs ne peuvent faire porter 
devant eux qu'une queue de cheval, 

SANGUIFICATION, s. f. du lat. 
sanguis, et de facio , faire : l’ac- 
tion de faire du sang. 

( Physiol. ) Action ou fonction 
naiurelle par laquelle le chyle se 
convertit en sang. #oy. BEMA- 
TOSE. é 

SANGUIN, NE, adj. 

uis. 

( /Méd.) Plein de sang rouve. 

SANGUINE , s. f. du lat. san- 
guis , couleur de sang. 

( Hinéral. ) On appelle ainsi le 
fer hématite de couleur rougeâtre, 
Cette substance sert à polir certains 
corps, et particulierement les mé- 
taux. x 

SANHEDRIN , s. m. Mot hébreu, 
mais corrompu du grec ouvédpsoy (su- 
nédrion) , formé de oùv (sun), en- 
semble, et de ?dya ( hedra) siège : 
conseil , assemblée. 

( Hist. juive ) Grand conseil des 
Juifs, dans lequel se décidoient les 
affaires d’État et de religion. 

SANIE , s. f. du lat. santes, sang 
corrompu. 

( IHéd.) Pus séreux qui sort des 
ulcères , particulièrement de ceux 
des jointures , parce quelles sont 
abreuvées d’une synovie qui se con- 
vertit facilement en sérosité puru- 
lente et âcre. 


SANTAL, s. m. Mot arabe dont 
les Lat. ont fait santalum. 

( Botan.) Bois de teinture. On 
en distingue de trois sortes, le blanc, 
le citrin et le rouge. On apporte le 
blanc des îles de Timor et de Solor ; 
le citrin vient de la Chine et de 
Siam , il est d’un goût aromatique ;, 
un peu amer, d’une odeur douce ;, 
qui se rapproche d’un mélange de 


de san- 


S'A'P 


muse, de citron et de rose ; le rouge 
eroit dans les Indes Orientales , en 
dec\ du Gange. 

SANTÉ, s. f. du lat. sanitas , fait 
dé sano , guérir. 

( /Héd. ) Bonne disposition de 
toutes les parties du corps qui le met 
en état de bien faire ses fonctions, 
PV="SAIN. 

(Marine) Santé ou bureaux de 
santé ; c’est un établissement fait 
dans les ports, sur-tout de la Médi- 
terranée , pour empêcher le débar- 
quewment et la communication , soit 
des hommes, soit des marchandises , 
venant par mer, du pays du Levant 
et autres, sujets à la peste, pour les 
soumettre à une quarantaine, c’est-à- 
dire, à un séjour de quarante jours 
qu’on abrège où qu'on augmente se- 
lon les circonstances , dans un lieu 
isolé , nommé lazuret, sans pou- 
vgir communiquer avec le pays, 
q#avec certaines précautions , et 
après des fumigations, où parfums , 
pour chasser le mauvais air, #7, LA- 
ZARET , QUARANTAINE. 

SAPE ; s. f. du latin sapa, 
dans le sens de liso, hoyau. 

( Art milit ) Autrefois le mot 


sape Signifioit un trou qu'on faisoit- 


sous un édifice pour le démolir ; au- 
jourd’hui, €est un enfoncement ou 
descente que l’on fait sous les terres 
en les taillant par échelles de haut 
en bas, en sorte qu’on y est à cou- 
vert de coté. 

On distingue cinq sortes de sapes; 
la sape entière , la demi-sape, la 
sape volante , la double sape, et 
la sape couverte, 


La sape entièrese faisoit autrefois 
par un seul homme qui , après avoir 
fait un trou de trois pieds de profon- 
deur sur trois de largeur , où il se trou- 
voil à couvert, continuoït ainsi, sur 
Valynement qu'on lui prescrivoit , 
en jetant toujours les terres du côté 
de la place. Ce travail étoit extrê- 
mement long, et quand on vouloit 
s’en servir , on employoit des an- 
uées entières pour un siége. 

Aujourd’hui, la sape entière se 
fait par dessapeurs qui posent à cou- 
vert les sabions, dont ils lorment les 
entre-deux avec des sacs à terre, fui 
sant une tranchée de trois pieds de 


SAP 283 
profondeur , sur autant de largeur, 
que les travailleurs viennent eusuite 
agrandir, 

La demi-sape consiste à poser à 
découvert une certaine quantité de 
gabions sur un alignement donné, 
à former les entre-deux avec des sacs 
à terre. et à les remplir ensuite. 

La sape volante se fait en tra- 
cant tout l'ouvrage avec des gabions, 
et en formant la tranchée, sans y 
avoir mis les sapeur$ pour les rem- 
plir. 

Cette manibre re peut guère se 
pratiquer que la nuit, et lorsqu'on 
est encore loin de la place. 

La double sape est ainsi appelée, 
parce qu’on est obligé de se couvrir 
des deux côtés, pour éviter d’être vu 
des ennemis. 

La sape couverte est un Fhemin 
qu’on fait sous terre , pour mettre les 
sapeurs à couvert des grenades, à 
Papproche des ouvrages qu’on veut 
attaquer. Cette sape , qu'on ne met 
guère en pratique, peut ètre très- 
utile dans certaines occasions, où il 
est nécessaire de cacher son dessein 
aux ennemis. 

. SAPHÈNE, s. f. du grec oxgnrès 
(saphénés), dérivé de orgie (sa- 
phés), manifeste. 

(And) Nom dune veine cuta- 


.née de l’Extrémité inférieure, qui se 


porte le long de la malléole interne 
de la jambe et de la cuisse, Elle est 
ainsi appelée, parce qu’elle est à nu, 
et qu’elle se mnanifesle à la vueet au 
toucher. 

SAPHIQUE , adj. dé Sapho , nom 
propre, 

( Poésie) Vers saphiques ; c’est 
une espèce de vers, inventée, à ce 
qu'on prétend, par Sapho, et dont 
les Grecs et les Latins ont fait un 
grand usage. Ces vers sont de onze 
syllabes ou de cinq pieds, dont le 
premier, le quatrième et le cin- 
quieme , sont trochées, le second un 
ps et Le troisième un dactyle. 
Il y a dans Horace des odes en vers 
saphiques: | 

Vivilur parvo bene cui pater- 

run, etc. 


SAPHIR ,5. m. du grec cxm@tpoc 
(sapphéiros), dont les Latins ont 


fait sapphirus , dérivés l’un et Pautre 
de lhéhreu ou du chaldéen sappir, 


SAR 


qui signifie couleur d’azur , où quel- 
que chose de brillant, 

(Minéral.) On entend commu- 
nément sous le nom de saphir, une 
pierre précieuse, d’une belle couleur 
bleue veloutée ; mais les naturalistes 
reconnoissent des saphirs de toutes 
les couleurs, et, même des saphirs 
sains couleur. 

Les couleurs les plus ordinaires du 
saphir, sont le bleu, le rouge ou 
rubis d’orient , et le jaune ou topaze 
orientale. On en trouve aussi de verts 
et de pourpres :ce sont ceux qu'on dé- 
signe sous le nom d’émerauce et 
d'améthyste orientales. Quand le sa- 
phirest parfaitement blanc et lim- 
pide , 11 a presque autant de feu que 
Je diamant , et on l’a quelquefois fait 
passer pour tel. On trouve, maïs fort 
sarement, des saphirs qui réunissent 

1 foi urs bien distinc- 


284 


LES ON 5€ € race COIMIHE GES mOr- 
ceat O u eu 

L Sai ù 
es: viro! te 
pienr pr p 
le plus [ue l’on connois il 
n’est essentiellement composé que 


d’alumire. 
Le saphir se trouve dans le sable 

des torrens , et on ne l’a jamais 

rencontré dans son gite même. 


SAPONACE , EE, adj. du latin 
Sapo, savon: qui participe de la na- 
ture du savon. 

hole) C’est le nom d’une fa- 
miile de plantes, parmi lesquelles 
le savonnier, la paulinie, etc. 

SAPFONAÏRE , adj. même origine 
que SAPONACE. 

(-Ænqt. ) Nom d’un genre de plan- 
tes qui ont Ja propriété d’enlever les 
taches comme le savon. 

SAPONIFICATION , s. f. du lat, 
sapo , savon, et de facio , faire. 

( Technol.) Formation du savon. 

SAPORIFIQUE , adj. du latin 
sapor, saveur, goût, et de facio , 
jaire. 

(Aéd.) W se dit des substances 
qui ont la force d’agir sur la langue , 
et dy produire la sensation que nous 
appelons goût ou saveur. 

SARANGOUSTI, s.m. Mot in- 
dien. . 

({Warine ) C’est le nom d’une es- 
pèce de maslic, pratiqué aux Indes, 


SAR 
pour recouvrir les coutures des cor- 
dages des vaisseaux ; on regarde ce 
vastic comme supérieur à tous les 
autres connus : c’est un composé de 
chaux vive, nouvellement éteinte, 
sèche et tamisée, pétrie avec du 
brai gras fondu avec un peu d’huile. 

Les vaisseaux de Suratte , et la plu- 
part de ceux que lon construit aux 
Indes orientales, sont enduits, savoir: 
les coutures, les tètes de clous, che- 
villes, etc., de sarangousli, qui se 
lie tellement avec le bois, qu’il fait 
presque corps avec lui; aussi ces vais- 
seaux naviguent presque foujours 
sans faire d’eau , et durent des tems 
infinis, On en a connu de plus de 100 
ans, sans refonte, 

SARCASME, s. m. du grec o2pzaç- 
pos(sarkasmos), dérivé de zapraleiv 
(sarkazein ), décharner , et, par ex- 
tension, montrer les dents, rire au 
nez de quelqu'un. : 

(Diction) Ironie amère et pi- 
quante , par laquelle un orateur 
aille où insulie son adversaire. Dé- 
mosthène emploie souvent le sar- 
casrne, pour reprocher aux Athé- 
riens leur paresse. 

SARCITE , s. f, du grec op£ 
(sarx), chair, et de x8os (lithos), 
pierre : pierre couleur de chair. 

( Minéral. ) Pierre igurée qui 
imite la chair du bœuf, et dont la 
couleur tire sur le noix. 

SARCOCELE , s. m. du grec 2£ 
(sarx ), gen. capaèc (sarkos) chair, 
et de xhan (kélé), tuméêur, 

( Chirurgie) Tumeur charnue, 
dure , ordinairement indolente , atta- 
chée aux testicules ou aux vaisseaux 
spermatiques , ou à la surface interne 
du dartos, et qui croit peu à peu. 
C’est une fausse hernie. 

SARCOCOLLE, s. f. du grec >xp£ 
(sarx), gen. sxpuoc, chair, etjüe 
xéxnz ( kollu), colle : colie-chair. 

(Bolan.) Sorte de gomme qui 
transsude des rameaux du sarco col- 
lier ; elle étoit autrefois d’un grand 
usage en médecine , parce qu’elle est 
astringente , digestive , détersive ;, 
aglutinante et consolidante, On s’en 
sert aujourdhui pour consolider et 
déterger lesplaies.  , 

SARCO-EPIPLOCELE , s. m. 

: CV AEe2 
du grec oxp£ (sarx), chair, et d’ési- 


SAR 


mrocv ( épiploon), l’épiploon , et de 
HAN (Q élé) , tumeur. 

( Chirurgie) Hernie complète, 
causée par la chute de Pépiploon 
dans le scrotum, accompagnée d’ad- 
hérence et d’excroissance charnue. 


SARCO-ÉPIPLOMPHALE , s. 
m. du grec ox0vË (sarr), chair, 
d’émimnoey ( épiploon), Pépiploon, 
et d'euros ( omphalos ), le nom- 
bril. 

( Chirurgie) C’est au nombril la 
même hernie que le sarco-épiplo- 
cèle , au scrotum. , 

SARCO-HYDROCELE , s. m. 
du grec #2p£ (saræ), chair , d’üdwp 
(hudor), eau, et de xan (kélé), 
tumeur. 

(Chirurgie) C’est un sarcocèle 
accompagné de l’hydrocèle , ce qui 
arrive souvent par la compression et 
la rupture des vaisseaux Iympha- 
tiques. 

SARCOLOGIE , s. f. du grec 
eùp£ (sarx) , chair, et de Aéyos 
(logos) , discours. * . 

(Ænar.) Partie de l'anatomie qui 
traite des chairs ou des parties 
molles, 

SARCOME,, s. m. du grec c4e- 
#wysa ( sarkoma) , dérivé de oùs£ 
(sarx ), chan. 

( Chirurgie) Tumeur charnue, 
dure , ronde, indolente, qui a sa 
base large , ét qui se forme au bas de 
la cavité des narines, quelquefois au 
fondement , aux parties naturelies 
des femmes, ou en d’autres parties. 
Quand le sarcome devient doulou- 
reux et livide, il se change facile- 
ment en cancer. 

De sarcome on a fait sarcoma- 
Leur, pour désigner ce qui est de la 
naiure du surcome. 

SARCOMPHALE , s. m. du grec 
cap£ (sarr), chair, et d'oparos 
( omphalos), le nombril. 

(Chirurg.) Excroissance charnue 
qui se forme au nombril. 

SARCOPHAGE , s. m. du grec 
expé ( sarx ), chan, et de 64yx 
(phago), manger, qui mange la 
chair, 

( Antiquit. ) On appeloit ainsi 
chez les anciens un tombeau où l’on 
meftoit les morts qu’on ne vouloit 
pas brûler , pazce que l’on y mettoit 


SAR 285 


une sorte de pierre caustiqne qui 
avoit la propriété de brûler les corps 
dans l’espace de quarante jours. 

( Hist. mod.) On appelle aujour- 
d'hui sarcophage le cercueil. ou sa 
représentation , dans les grandes cé- 
rémonies funèbres, 

(/Héd. ) Ce mot se prend quel- 
quefois en médecine pour €athére- 
lique , C'est-à-dire , médicament qui 
brule les chairs. 

SARCOTIQUE, adj. du grec 
gaptôw ( sarkoû ), rendre charnu. 

( Chirurg. ) I se dit des médica- 
mens qui facilitent la régénération 
des chaïrs, dans une plaie, un ul- 
cère; cest la même chose qu’IN- 
CARNATIF. W. ce mot. 

SARDINE , s. f. du latin sardi- 
na, du syriaque sar, sorte de petit 
poisson qui a donné:son nom à la ville 
de Saren Syrie, atffourd’hui Tyr. 

(Péche ) Poisson plus petit que le 
bareng, mais qui a les plus grands 
rapports de forme , de mœurs et de 
qualités avec lui. 

On ne peut se faire une idée de 
Pénorme quantité de sardines que 
Von prend sur toutes les côtes des 
mers de l’Europe , principalement 
sur celles de France et d'Angleterre. 

Ee mode de cette pêche est le 
même que celui du HARENG. 7. 
ce mot. 

On prépare les sardines de la mé&- 
me maniere que le hareng; mais 
leur chair est beaucoup plus agréa- 
ble, 

SARDOINE , s. f. du grec z1pd6- 
vuË (sardonuzx ), composé de capd'oc 
(sardios }, sarde , et d’oyv£ (orux), 
ongle , onyx: onyx de Sardaigne. 

(/Hinéral.) La sardoine est un 
caillou demi-transparent , ou espèce 
d’agathe de couleur orangée , plus ou 
moins foncée : elle est ondulée com- 
me la calcédoine. 

SARDONIEN ,’ ou SARDONI- 
QUE , adj. du lat. sardonia, nom 
d’une plante. 

(Héd.) Ris sardonien ou sardo- 
nique ; c’est une espèce de convul- 
sion ou spasme convulsif ; causé par 
une contraction des muscles du vi- 
sage , qui arrive à ceux qui ont man- 
g£ d’une herbe abondante en Sardai- 
gne, appelée sardon ou sardonia : 
c’est de là que vient l'expression pro- 


286 SAT 
vaibiale ris sardonien ; pour ris 
Jorce. 


SARRASIN , s. m. du lat. barb. 
S'arrecenus , nom de peuple, 

( Botan. ) Le sarrasin est la se- 
mence d’une plante originaire d’A- 
sie, transportée en Afrique, et in- 
troduite en Europe par les Maures 
«dispagne ou Sarrasins, d’où Jui 
vient son nom. On Pappelle autre- 
went blé noir. 

SATELLITE, s. m. dulatin sa- 
telles, satellitis : garde d’un prince. 

(Hist.) Un satellite étoit origi- 
aarement celui qui en accompa- 
ÿmoit up autre pour sa sûreté, ou 
pour exécuter ses commandemens, 

Chez lès empereurs d’orient, c’é- 
toit une dignité ou charge d’un cäpi- 
faine des gardes du corps. On a don- 
né ensuite ce nom à des vassaux , et 
enfin à ceux tenoient des fiefs 
qu'on appeloit sergenteries. On ne 
le dit plus qu’en mauvaise part, pour 
désigner un homme qui est aux gages 
d’un autre, 

(Astron.) Satellites , en termés 
dastronomie, se dit des plantes se- 
condaires qui se meuvent autour 
d'une’ planète première ,; comme la 
lune fait par rapport à la terre. On 
les appelle aïusi, parce qu’eiles ac- 
compagnent toujours leur planète 
premiere, et font avec elle leur ré- 
volution autour du soleil, 

Les satellites ont été inconnus 
jusqu’à ces derniers siècles , parce 
qu’on avoit besoin du secours des lu- 
nettes pour les apercevoir, 

Les satellites de Jupiter, au nom- 
bre de quatre , furent découverts par 
Galilée, le 16 janvier 1610, peu après 
la découverte des lunettes, À 

Les satellites de Saturne sont 
au nombre de sept; les cinq pre- 
miers sont nommés suivant l’ordre 
de leur distance à Saturne. Le 6e. et 
le 7e., quoique les deux plus proches, 
ont été ainsi désignés par les astro- 
nomes, pour ne pas déranger leurs 
tables ; ilsont été découverts en 1789, 
par Herschell, au moyen de son 
grand télescope ; le qnatrième a été 
découvert par Huyghens, en Pannée 
1655 set les quatre autres par Cas- 
sini, savoir : le troisièmeen 1671, 
le cinquième en 1672, et les deux 
premiers en 1084. 


SUATE 


Les satellites d’Herscheli sont aw 
nombre de huit, 

Sclipses des satellites de Jupiter. 
JV. ECLIPSE , JUPIPER, -* 

( Physiol.) Satellites Lbrachia- 
les, satellites libiales ; on appelle 
ainsi les veines du bras et de la jam- 
be qui accompagnent les arteres, 
qui communiquent entr'elles par de 
fréquentes anasfomoses, et embras- 
sent pour ainsi dire artère. 

SATIETE, s. f. du lat. satielas , 
fait de salio , rassasier , souler. 

(-Héd.) Répiétion d’aliment qui 
va jusqu’au dégoût. 

SATIRE , sf JU SATYRE. 

SATRAPE , s. m. Mot persan. 

( Æcon. polit.) Ce mot, persan 
d'origine , a d’abord signifié amiral , 
général d'armée navale ; ensuite, 1! 
fut étendu à tous les gouverneurs de 
province , et même aux principaux 
ministres des rois de Perse, 

Des Persans, il passa chez les 
Grecs, qui dirent sarpäænc ( saira- 
pés ) dans la mème signification. Les 
Latins l’employÿèrent aussi dans le 
méme sens: il se trouve même des 
chartes d'Angleterre , sous le roi 
Ethelrede , où les seigneurs qui si- 
gnent après les ducs prennent le titre 
de sairapes du roi. 

SATURATION , s: f. du-lat. sa- 
turo , souler, rassasier , remplir, 

( Chimie ) On appelle saturation 
Punion complète de deux matières, 
de manière que lune des deux sub- 
stances ne domine pas sur l’autre, 
Ainsi, dans union d’un acide avec 
une base , il faut, pour qu'il y aÿt 
saturalion, que lacide ne domive 
pas sur la base, ni la base sur l’acide, 
Alors, ce sel est véritablement nev- 
tre, etil n’altère pas la couleur dn 
sitop de violette. Quand un acide 
refuse de dissoudre une terre ou un 
métal, on dit qu’il en est saturé. 

SATURNE , s: m. du lat. salor, 
semeur, planteur, ou du celtique 
sadoin, Vaillant, belliqueux. 

Saturne avoit enseigné le premier 
Pagriculture aux Européens; ilavoit 
été aussi le plus puissant et le plus 
belliqueux des Titans. Saturne étoit 
une des divinités du paganisme. 

(-Astron. ) Saturne ; en astro- 
nomie , est le nom d’une des sept 


S AT 
planètes prémieres, qui tourne en 
29 ans £ , et qui est éloignée du soleil 
de 328 millions de lieues. 

Les phases de Saturne sont fort 
variées et fort singulières, à cause 
de son anneau, #7, ANNEAU DE 
SATURNE. 

( Chimie ) Les alchimistes ont 
donné le nom de saturre au plomb: 
ils ont appelé sucre de saturne , 
Pacétate de plomb; blanc de sa- 
turne , lc carbonate de plomb , etc. 

SATYRE , s. m. ( pièce de poé- 
sie ) du grec cxrupor ( saluroi ), les 
Satyres, compagnons de Bacchus , 
lesquels attaquoient par des raille- 
ries et des paroles piquantes tous 
ceux qu’ils rencontroïent. 

( Poésie ) La satyre n’a pas tou- 
jours eu le mème fonds ni la même 
forme dans tous les tems. Chez les 
Grecs, dans sa première crigine, la 
salyre consistoit en des jeux cham- 
pêtres, des raiïlleries grossières, des 
postures grotesques , des vers faits à 
la hâte et récités en dansant. 

Comme ces spectacles étoient con- 
sacrés à Bacchus , on crut qu'il éfoit 
convenable d’y introduire des saty- 
res, ses compagnons de débauche , 
et de leur faire jouer un rôle égale- 
raent comique , par leur équipage , 
par leurs actions et par leurs dis- 
cours. 

Si dans les commencemens les 
pièces salyriques wavoient pour 
acteurs que des S'alyres ou des Si- 
lines, les choses changèrent ensuite, 
Les Cyclopes d’Eurypide, les titres 
des anciennes pièces satyriques et 
plusieurs auteurs nous apprennent 
que les dieux ou demi-dieux , et des 
héroïnes, comme Omphale, y trou- 
voient place , et en faisoient le 
principal sujet. 

Chez les Romains, la salyre, in- 
troduite par les Toscans, ne fut d’a- 
bord qu’une espèce de chanson dia- 
loguée , dont la force et la vivacité 
des reparties faisoient tout le mérite, 

Livius Andronicus, qui étoit Grec 
d’origine, ayant donné à Rome des 
spectacles en règle , la salyre chan- 
gea de forme et de nom, et parut sur 
le théâtre, soit avant , soit après la 
grande pièce , quelquefois même au 
milieu. Peu de tems après, elle reprit 
tou à sous Ennius et Paucrius. 


SAU 287 


Terentius Varron fit une satyre, 
qu'il intitula Herippée , À cause de 
sa ressemblance avec celle de Me- 
nippe, cynique grec. Enfin arriva 
Lucilins, qui fixa l’état de la satyre, 
et la présenta telle que nous Pont 
donnée Horace , Perse , Juvénal, et 
telle que nous la connoissons au- 
jourd’hui. 

Regnier fut le premier en France 
qui écrivit des salyres. Son cardc- 
tere est aisé, coulant, vigoureux ; 
mais il est quelquefois long et diffus; 
il n’a point attaqué de gens en place. 

Boileau fleurit environ 60 ans 
après Regnier, et fut plus retenu que 
lui ; il a plus d'art, plus d'élégance, 
plus de coloris, mais moins de verve, 
de naturel et de mordant. 

Un jeune poëte moderne, Gil- 
bert , s’est essayé dans le genre de 
la satyre. Il en a fait une contre le 
luxe, et il a fait voir de quel style 
brûlant un homme profondément 
blessé des vices de son siècle 
sait les peindre et les attaquer ; 
ila montré quon pouvoit avoir la 
vigueur d’Aristophane, sans impu- 
dence et sans noiceur; la véhémence 
de Juvénal, sans déclamation ; V’a- 
grément , la gaieté d’Horace , avec 
plus d’éloquence, de force, d’éner- 
gie; et une tournure de vers aussi 
correcte que Boileau , avec plus de 
chaleur. 

SATYRIASIS , s. du grec gxru- 
piasis ( saluriasis ), dérivé de 
garupos ( saluroi ), les satyres qui, 
selon la fable , étoient fort lubriques. 

( Méd, } Erection continuelle de 
la verge, accompagnée d’un désir 
insatiable pour les femmes ; il re 
diffère du priapisme que par cet 
aiguillon de volupté. 

SAUCEE , adj. f. du lat. sa/lo, 
salsum , saler, donner un tour, 
uue couleur agréable, fine , spiri- 
tuelle. 

(Vumismat. ) Médailles sau- 
cées ; ce sont des médailles baitues 
sur le seul cuivre , et ensuite cou- 
vertes d’une feuille d’étain, 

SAUCISSE , s. f. du lat. salcisio, 
dit pour salcisium : boyau de porc 
ou d'autre animal , rempli de viande 
crue , hachée et assaisonnée. 

( Art milit,) La saucisse, em 
termes de guerre , est une longue 


288 S AU 


charge de poudre mise en rouleau 
dans de la toile goudronnée , arron- 
die et cousue en longueur, qui règne 
depuis le fourneau ou chambre de la 
mine, jusqu’à lendroit où se tent 
l'ingénieur pour y mettre le feu , et 
faire jouer le fourneau. 

SAUCISSON, s. m. diminut. de 
SAUCISSE. 

(Art milit. ) Les saucissons sont 
dès fagots faits de troncs d’arbris- 
seaux , ou de grosses branches d’ar- 
bres , qui servent à se couvrir, et à 
faire des épaulemens. 

SAUF-CONDUIT , s. m. de lita- 
lien salvo condotto. 

( Pratique ) Espèce d'assurance 
oudesauve-garde donnée par le prince 
ou l'autorité publique à quelqu'un : 
pour la sûreté de sa personne, pen- 
dant un tems. 

Des créanciers qui ont une con- 
trainte par corps contre leur débi- 
teur, lui accordent quelquefois une 
surséance ou délai, par un acte qui 
lui tient lieu de sauf-conduit. 

( Artmilit. ) Sauf-conduit se 
dit aussi de la permission qu'un gé- 
néral accorde à un des ennemis 
qui, pour affaire , ou pour sa santé , 
demande à passer sur le terrein qu’il 
occupe. 


SAUVAGE , adj. ets. du lat, barb. 
salvaticus, pour silvaticus , fait de 
silva , forêt ; qui est dans les bois. 

( Hist. Nat. ) N se dit des ani- 
maux qui ne sont pas apprivoisés , 
et des végétaux qui croissent natu- 
rellement dans les champs, par op- 
position à ceux que lon’cultive. 

SAUVE-GARDE, s.f. de l’italien 
salva guardia. 

( Art de la guerre ) Protection 
que le prince ou le général de l’armée 
accorde à quelques teires ennemies , 
qu’il veut garantir des insultes et des 
logemens de ses troupes. Les sauve- 
gordes appatiennent au général ; 
s'il est intéressé, il peut les étendre 
autant qu’il veut. 

SAUVETAGE, s. m. v. de sau- 
ver. 

( Marine) Terme de jurispru- 
dence maritime , synonyme de sal- 
vage. : 
Bouée de sauvetage ; x. BOULE. 

SAVANNE, s. f,. de Pespagnol 
suvalia, prairies, 


SAU 


( Agricull.) On donne ce nom, 
dans les 1les francoises et éspagnoles 
de PAmérique , à de grandes prai- 
ries , entretenues avec soin, el en- 
tourées de haies , où l’on mène pai- 
tre les bestiaux. 

SAVEUR , s. f. du lat. sapor. 

( Physique-Chimie ) Sensation 
produite sur l’organe du goût, par 
les différentes substances. 

Les physiciens et les chimistes out 
long-tems cru que les corps salins 
étoient les seuies qui eussent de la 
saveur : delà une foule d’erreursdans 
lesquelles ils sont tombés ; car, quoi- 
qu’on ne connoisse qu’un petit nom 
bre de sels différens, la variété des 
saveurs est prodigieuse. 

La saveur sert sux chimistes à 
distinguer beaucoup de substances ; 
mais ce caracttre n’est jamais sufli- 
sant pour prononcer. 

SAVON , s. m. du lat. sapo, 
Saponis. 


( Chimie ) Combinaison d’une 
huile grasse avec un aikali caustique. 

M. Pelletier a publié sur la fa- 
brication du savon, un mémoire 
très-détaillé , imprimé dans les an- 
pales de chimie, tome XIX ; et 
M. Chaptal a donné un moyen pour 
préparer en tous tems, par-tout , et 
à peu des frais, des liqueurs savo- 
neuses ; propres à blanchir. Le 
voici : 

On prend des cendres provenant 
de ia combustion de bois non flottés. 
On fait une lessive par les procédés 
vrdinaires , en mêlant aux cendres 
une ou deux poignées de chaux vive , 
bien pilée, ou récemment éteinte 
à l’eau; on laisse reposer ou puri- 
fier l’eau de la lessive, pour que tous 
les corps étrangers se précipitent où 
surnagent ; on la verse alors dans un 
autre vase, et on ly conserve pour 
s’en servir au besoin, 

SAXATILE , adj. du lat. sazuwm, 
rocher : qui habite les rochers. 


( Hist. nat. ) On donne généra- 
lement ce nom à tous les animaux, 
et à toutes les plantes qui habitent 
de preférence parmi les rochers , 
dans- les lieux pierreux ; mais on 
lapplique plus particulièrement aux 
poissons de mer qu’on prend vare- 
eut au filet, parce qu'ils se tienr 

“ment 


SCA 


nent constamment cachés dans les 
trous desrochers, sur des pierres , etc. 

SAXIFRAGE , adj. du latin 
sazum, pierre , et de frango , frac- 
dm , rompre : brise-pierre. 

( Méd. ) Les médecins ont donné 
ce nom aux médicamens qu’ils 
croient capables de briser la pierre 


dans les reins et la vessie. 77 LI- 
THONTRIPTIQUE. 


SBIRRE , s. m. de Pitalien sbérro, 
archer, sergent de justice. 

( Pratique ) C’est le nom qu'on 
donne aux archers et sergens, en 
Italie , et principalement à Rome. 

SCABELLON, s. m. du latin 
scabellum , banc, escabeeu. 

( Archit. ) Espèce de piédestal 
ordinairement carré , ou à pans , 
haut et menu, le plus souvent en 
gaine de therme , ou profilé en ma- 
nivre de balustre, peux porter un 
buste, une pendule , ete, 

Gaine SA scebellon ; cest la 
partie rallongée , qui est entre la hace 
et le chapiteau ou scabellon , qui va 
ordinairement du baut en bas, et qui 
a la forme d’une gaine. Les statues 
n'ont souvent qu’une gaine pour tout 
piédestal, . 

.SCABIEUX , SE , adj. du latin 
scabies, gale : qui ressemble à la 

ale. ; 

( Méd.) Eraplions scabieuses ; 
on appelle ainsi des éruptions qui 
sont de la natuie , ou qui ont j’ap- 
parence de ka gale. 6 
. SCAGE , s. f, ou ESCALE, ou 
ECHELLE, du lat. scala, échelle, 


( Commerce ) Poit ou lieu de 
trafic. On appelle scales ou échelles 
du Levant , ies villes maritimes de 
VEmphe ottoman, où les Œuro- 
péens font le commerce, ont des 
commissaires de commerce ou con- 
suls, des facteurs et des commis- 
sionnaires. 

SCALENE, s. m. du grec cranuvos 

( skalénos ), boiteux , dérivé de 
sx2Ëw ( skazo ), boiter. 
. ( Géom. ) Triangle scalène se 
dit, cn géométrie, d’un triangle 
dont tous les cotés et les angles sont 
inégaux. \ i 

Scalène se dit aussi d’un cylindre 
ou d’un cône , dont l'axe est incliné 
sur la base. 


Z'ome LIL, 


SCA 289 


( Anat. ) Scalène se dit’ encore 
par comparaison de quelques muscles 
qui concourent à la flexion et à Pex- 
tension du cou. 

SCALME , s. m. du grec oxaruèie 
( skalmos ) , saut. 

( Marine ) Scalme , où , comme 
on le prononce dans la Méditerranée , 
escauine, est un terme tiré de la 
marine des anciens, qui signifie une 
espèce de cheville qui sert d'appui 
aux rames, pour se mouvoir sur le 
plat-bord d'un bâtiment à rames. 
On l'appelle aussi oller. 

SCALPEL , s. m. du latin scal- 
pellum , diminutif de scalper, cou- 
teau. F 

( Chirurgie ) Instrument tran- 
chant dont on se sert principale- 
ment pour les dissections anato- 
miques, 


SCANDALE , s. m. du grec 
cxavd'anov (skandalon ), qui signi- 
fie piége , chose qu’on rencontre en 
son chemin , et qui peut faire tom- 
ber, pierre d’achoppement, dérivé 
de cx46w ( skazo ) , boiter : ce qui 
est occasion de tomber dans l'erreur. 

( Commerce ) Pierre de scan- 
dale ; c’étoit une pierre élevée de- 
vant le portail du Capitole de l’an- 
cienne Rome, sur laquelle étoit 
gravée la figure dun hon , et où al- 
loient s'asseoir À nu ceux qui fai 
soient banqueroute , et qui cédoient 
leurs biens à leurs créanciers 5 
ils étoient obligés de crier à haute 
voix : cedo bona , j’abandonne mes 
biens , et de frapper ensuite avec 
leur derrière, trois fois sur la 
pierre. Cette forme de cession fut, 
dit-on , substituée par Jules-César 
à Particle de la loi des douze tables, 
qui autorisoit les créanciers à tuer 
ou à faire esclaves leurs débiteurs, 

SCANDER , v. a. du lat, scando ; 
contraction dascendo , iuonter , 
s'élever. 

( Poésie gr. et lat. ), Terme de 
poésie grecque et latine , qui signifie 
mesurer un vers, voir s'1i a le nom- 
bre de syilabe qu’il doit avoir, 
avec l’observatlion des longues et des 
brèves, 

SCAPHA, s. m. du grec 5491 
( skaphé ) , esquif , vase opiong. 

(Anar. ) On ee nom à la 


SCA 
circonférence de Poreille , opposée à 
lhélix ou au bord, 

SCAPHANDRE , s. m,. du grec 
exaon ( skaphé), esquif, bateau , 
et d’'asySpoce (andros ), génitif d'avip 
(auér), homme : bateau de l'homme. 

(Mécan.) Espèce de vetement 
qui sert à se soutenir à la surface de 
l'eau. . 

Depuis long-tems on s’est occupé 
en France , en Allemagne et en An- 
gleterre , de trouver un appareil qui 
pût, non-seulement sauver des nau- 
frgés, mais encore facilifer aux 
soldats le passage des rivières les 
plus larges , sans les exposer au dan- 
ger de se noyer. 

Le chevalier de Lanquer est le 
premier qui paroit avoir imaginé le 
scay handre, Le sien étoit composé, 
à ce qu'on présume , d'espèces de 
vessies remplies d'air, puisqu’il a pu 
mettre son appareil dans sa poche, 
Louis XIV récompensa le chevalier 
de son invention. 

Le docteur Bachstrom , grand- 
chancelier de Lithuanie, impxrima , 
en 1641, la description d’une cui- 
rasse en liége, propre à facilter aux 
soldats le passage d’une rivière ; ces 
cuirasses , compostes de quatre pla- 
ques de liége , appliquées sur le dos 
ei sur la poitrine ; ne pesoient que 
dix livres, 

Après M. Bachstrom, M. Boral 
de Digne imagina une soubreveste de 
liége , dont on fit l’essai vers lan 
2659. 

En 1751, M. Gelaci proposa une 
espèce de gilet composé de plusieurs 
morceaux _de liéve , placés comme 
des écailles de ps. _< 

M. VVilkinson, en Angleterre , 
ft construire des gilets garnis de 
Fége, dont le célebre navigateur 
Biron s’est servi dans quelques cir- 
constances , pendant son voyage au- 
tour du monde, en 1765, 

M. le comte de Puységurimagina, 
en 1796 , une ceinture de liége, avec 
laquelle il fit des expériences dans 
la rade de Granville, où il se jeta à 
la mer, et se laissa ramener par les 
flots au rivage sans peine et sans 
fatigue, 

M. Ozanam , professeur de phy- 
aique , a décrit, dans ses récréations, 


250 


SCA 


une machine à nager, sans employer 
de liége ; mais qui est peu commode 
et d'une exécution difficile. 

M. l'abbé de la Chapelle à renous 
velé le premier scaphandre de M, 
Bachstrom , qu'il a beaucoup per- 
fectionné. 

M. Knight Spencer , de Londres, 
a imaginé, en 1802, une espece de 
ceinture, composée de 800 bou- 
chons de liége , enfilés, réunis en- 
semble et recouverts d’une enveloppe 
de toile cirée. Cette invention , pro- 
pre à sauver la vie des naufragés, 
lui a valu la médaille d'argent de la 
sociéré philantropique de Londres , 
pour les secouis aux noyés. 

L’été dernier (an 12), M. Man- 
gin a fait une expériencesur la Seine 
avec des scaphandres de liége , et a 
obtenu un succès très-brillant. 40 
scaphandriers ont passé et repassé 
plusieurs fois, de l’une à Pautre rive , 
40 hommes, avec armes et bagages, 
les entrainant derrière eux. Après 
avoir déposé ces hommes à terre , 
les scaphandriers ont exécuté sur 
l’eau exercice à feu , tant du mous- 
queton que des pistolets, ont fait des 
évolutions militaires, et sont reve- 
nus à bord en bon ordre , sans le 
moindre accident. 


SCAPHE, s. m. du grec 40» 
( skaphé) , esquif , bateau , auge. 

(Astron. ) C’étoit le nom d’un 
des premiers instrumens dont lesan- 
ciens se sont servi pour les obser- 
vations solaires, C’étoit probable- 
ment un petit gnomon , -dont le 
sommet atteignoit au centre d’un 
segment sphérique. Erastotene s’en 
servit , dit-on , pour mesurer la 
grandeur de la terre , et l’inclinai- 
son de l’écliptique à l’équateur. 

SCAPHOÏLE , adj. du grec o49n 

skaphé), esquif, nacelle et d’eido: 
ee ), forme , ressemblance : 
qui ressemble à une nacelle. 

( Anat, ) Los scaphoïde du 
carpe, qu’on appelle aussi zuvicu- 
laire , est un os de la premiere ran- 
gée du carpe, qui répond au pouce, 

L’os scaphoïde du tarse, égale- 
ment appelé naviculaire , est placé 
devant l’astragale. : 

SCAPULAIRE, s. m. et adjectif 
du lat. scapula, épaule : qui con 
cerne l’épaule. j 


SCE 


( Cost. relig.) Partie du vètement 
de plusieurs religieux, qui se met 
par dessus la robe , autrefois sur les 
épaules , et qui étoit destiné à con- 
server les habits pendant le travail 
des mains. 

( Analom,) Scapulaire se dit de 
deux ateres et de deux veines : la 
scapulaire interne et la scapulaire 
exterre. - 

(Chirurgie) Scapalaire est aussi 
le nom d’une espèce de bandage dont 
on se sert pour soutenir la serviette 
ou les bandages du bas-ventre. 

SCARIFICATION , s. f, da grec 
crapiqsüess ( skaripheuein ) , dé- 
couper , rayer : l’action de découper. 

( Chirurg.) Scarifier signifie pro- 
prement raÿer, comme faisoient au- 
trefois les anciens, en écrivant sur 
des tablettes de cire. 

Les chirurgiens Pemploient main- 
tenant pour exprimer l’incision qu’ils 
font à la peau avec uve lancette ou 
un bistouri, pour en faire sortir le 
sang, ou quelqu’autre humeur. 

(Jardin.) Les jardiniers se ser- 
vent aussi de ce mot, pour désigner 
une opération par laquelle ils font 
du haut vers le bas, plusieurs inci- 
sions à l’écorce des arbres, jusqu’à 
leur partie ligneuse , afin d’attirer la 
sève par ces différentes plaies, et 
Yempècher de s’emporter en pure 
perte par-tout où elle est lancée im- 
pétueusement. s 

SCARLATINE , adj. d'ÉCAR- 
LATE. 7. ce mot. 

(Médec.) Ii se dit d’une fièvre 
continue , accompagnée de taches 
rouges comme de l’écarlale, d’où 
lui vient son nom. 

SCAZON , s.m. du grec c:4/% 
(skazo), boiter. 

(Poësie latine) Espèce de vers 
latin, qui ne differe de l'iambique 
qu’en ce que son cinquieme pied 
est un ïambe, et le sixième un 
spondée , ce qui Pavoit fait nommer 
iambe boiteux. 

SCEAU, s. m. du lat. sigellum , 
pour sigillum , et dont on a d’abord 
fait scel, par contraction : grand 
cachet. 

: 

(Æconom. polit.) Lame de métal, 
qui a une face plate, ordinairement 
de figure ronde ou ovale, dans la- 


SCE 29t 


quelle sont gravées en creux la fi- 
gure, les armoiries, la devise d’un 
roi, d’un prince d’un état, d’un 
corps, d’un seigneur particulier, et 
dont on fait des empreintes avec de 
la cire, sur des lettres en papier ou 
en parchemin , pour les rendre au- 
thentiques. 

L'usage des sceaux esttrès-ancien. 
Il en est fait mention dans la Gene- 
se ;ilest dit, en Daniel chap. 14, 
que Darius fit mettre son sceau sur 
le temple de Bel. Les sceaux des 
Egypfhens étoient d'ordinaire gravés 
sur des pierres précieuses. Souvent 
Ja figure du prince y étoit représentée, 
quelquefois des symboles. Pline dit 
que; de son tems, on musoit point 
de sceaux dans le reste du monde À 
et hors de Pempire; cependant il ne 
paroit pas que les Romains eussent 
des sceaux publics: les empereurs 
signoient seulement les rescrits avec 
use encre particulière, dont leurs 
sujets ne pouvoient se servir, sans 
encourir la peine du crime de leze- 
majesté , au second chef, 

Les rois de France de la première 
race, à l'exception de Childéric], 
et de Childéric HI, avoient pour 
sceaux des anneaux: orbiculaires : 
Charlemagne n’en avoit point d’au- 
tres que le pommeau de son épée, où 
son sceau étoit gravé, 

Le sceau, sous Philippe-Auguste , 
tenoit encore lieu de signature , par- 
ce qu’il n’y avoit que les clercs qui 
sussent écrire. 

On n’a commencé à mettre les 
armes sur les sceaux, que vers l’an 
1306. Les empereurs commencerent 
au dixieme siècle à marquer sur leurs 
sceaux le nombre qui distingue les 
princes du même nom. François I 
est le premier roi de France qui ait 
suivi cet usage. 

Les empereurs ont scellé d’un sceau 
d'or les actes d'importance : ainsi, 
la bulle d’or de Charles IV, pour 
Pélection de l’empereur, a pris son 
nom du sceau dor qui y pend, et 
qu’on appeloit BULLE. #. ce mot. 

Le pape a deux sortes de sceaux : 
le premier dont il se sert pour les brefs 
apostoliques, les lettres secrètes , 
s'appelle l'anneau du pécheur ; 
c’est un gros anneau où l'on voit la 
figure de saint Pierre qui tire ses fi- 
lets pleins de poissons : l’autre, dont 

14 


S'CFE 

it se sert pour les bulles, a la tête de 
de saint Pierre à droite, et celle de 
saint Paul à gauche, avec une croix 
entre deux; et, de l’autre côté, le 
nom du pape, quelquelois avec ses 
armes, mais rarement. Le sceau des 
brefs s’imprime sur de la cire rouge, 
et celui des bulles, sur du ploinb, 

SCHÉDULE, s. f. du lat. sche- 
dula , diminut. de scheda, feuille : 
petite feuille, billet. 7, CHDULE. 

SCELLE, s. m. de sceuu , en 
lt. sigillum. 

( Pralique) Scellé se dit de l’ap- 
position d’un sceau faite d'autorité 
de justice, sur les armoires et au- 
tres licux où sont renfermés les 
meubles et eftets d’un défunt, d’un 
débiteur en faillite, ou d’un homme 
prévenu d’un crime. 

SCÉLITE, s. f. du grec oxfr0c 
{ skélos), jambe, et de ao ( Li- 
1hos), pierre. 

( Minéral.) Nom d’une pierre fi- 
gurée qui représente la jambe hu- 
maine, 

SCÈNE , subst. f. du grec cxnyà 
{skéné), tente, cabane, berceau 
de ieuillage, 

( Art dramatique ) Scène signi- 
foit , dans Porigine , le lieu où Pon 
représentoit les pièces dramatiques ; 
et ce lieu étoit ordinairement une 
tente , un berceau , une ramée , etc. 

Scène se prend plus particulière 
ment aujourd’hui pour décoration , 
tout ce qui sert au théâtre. 

Seène se dit aussi de la représen- 
tation du lien où lon feint que s'est 
passée l’action qu’on expose sur le 
théâtre, C’est dans ce sens qu’on dit 
que la scène est à Rome ; à Londres, 
etc. 

Scène se dit encore de chaque 
partie d’un acte du poëme drama- 
tique, où Pentretien des acteurs n’est 
interrompu, ni par l’arrivée d’un 
nouvel acteur, ni par la retraite d’un 
de ceux qui sont sur le théâtre. 

SCÉNIQUE, adj. de SCENE. 
( P. ce mot) : qui appartient à la 
scèiie. 

(4rt dramatique ) Jeux scéni- 

ues ; on à beaucoup vanté les re- 
présentations scéniques des anciens, 
Les Romains ont passé quatre cents 
ans sans aucuns jeux scéniques,, et 


202 
# L 


SCE 


ils furent fort peu de chose dans les 
commencemens. On fit venir des co- 
médiens d'Etrurie , qui , sansrien ré- 
citer, dansoient seulement au son 
des instrumens; ensuite on y ajouta 
des récits de vers; peu à peu ils se 
perfectionnerent , et la représenta- 
tion s’en fit avec une dépense et une 
magnificence extraordinaire. Yo. 
1HEATRE, 

SCENITE , s. m. de SCENE. 
F. ce mot, 

(Géographie) H se dit de certains 
peuples qui n’ont point de demeures 
fixes ; et qui habitent sous des tentes ; 
on le dit sur-tout des Arabes de 
PArabie-Pétrée. 

SCENOGRAPHIE , s. f. du grec 
œunv ( skéné ), scène, et de yp4ge 
(grapho), décrire : description de 
scene, 

( Perspective ) Scénographie, en 
termes de perspective , est la repré- 
sentation d’un corps en perspective 
sur un plan ; c’est-à-dire, la repré- 
sentation de ce corps dans toutes ses 
dimensions, tel qu’il paroît à Pœil. 

La scénographie differe de l’ich- 
nographie el de l'orthographie. S'il 
est question de la représentation d’un 
bâtiment, l’ichnographie de ce bâ- 
timent est le plan où sa coupe par 
en bas ; Porthographie est la repré- 
sentation de la façade du bâtiment 
ou d’une de ses faces; enfin, la sce- 
nographie est la représentation du 
bâtiment en son entier, c’est-à-dire, 
de ses faces, de sa hauteur , et de 
toutes ses dimensions, 

( Peinture ) Les peintres décora- 
teurs appellent particulièrement scé- 
nograplhie , lait de peindre les théâ- 
tres , et de faire des décorations. 

( Art, muilit. ) Les ingénieurs.en- 
tendent par ce mot Paspect d’une 
place de guerre , ou sa représentation 
naturelle, telle que la place se re= 
présente à l'œil, quand on regarde 
par dehors quelqu’une de ses faces , 
et que l’on considère son assiette, la 
forme de son enceinte, le nombre et 
la figure de ses clochers , et le sommet 
de ses bâtimens. ; 

SCÉNOPÉGIE, s. f. du grec œunv 
( shéné ) , tente, et de mryvu 
( pégnuo ), fixer, établir : Paction 
de dresser des tentes, des tabernacles. 

( isL. juive ) Nom que les Giçes 


SCH 


donmoient à la fete des tabernacles 
que les juifs célébroient tous les ans. 
Cette fête duroit sept jours, pendant 
lesquels ils habitoient des tentes et 
des berceaux de feuillage, en mé- 
moire de ce que leurs pères avoient 
demeuré long-tems sous des tentes , 
dans le désert. 


SCEPTICISME . s. m. du grec 


sxénrouar ( skeptomai ), considé- 
rer, contempler. 


( Philos. anc. ) On appelle ainsi 
la doctrine ou le sentiment d’une 
secte de philosophes anciens, dis- 
ciples de Pyrrhon , qui faisoient pro- 
fession de douter de tout , c’est-à- 
dire, quiexaminoient tout, sans rien 
décider. On dit aussi la philosophie 
sceptique, pour la philosophie qui 
consiste à douter de tout ; et philo- 
sophe sceptique , ou simplement 
sceplique , pour celui qui fait pro- 
fession de douter de tout. 

SCEPTRE , s. m. du grec &:##7pov 
( sképtron), bâton ,dérivé de 5:#77% 
(sképto ), s'appuyer: bâton d'appui. 

( Hist. ) Le sceptre ne fut d’abord 
qu'une canne ou bâton dont les rois 
et les généraux se servoient pour 
marcher ; ou plutôt c’étoit une pi- 
que sans fer , ainsi qu’on peut s’en 
convaincre par d'anciennes médail- 
les représentant des souverains et 
des dieux , et par le passage de Jus- 
tin , qui donne le nom de lance ou 
sceptre, kasla pura, à une pique 
saus fer, qu’on voit à la main des 
divinités et des rois. Dans la suite , 
le sceptre devint le symbole du pou- 
voir. Agamemnon, Ulisse, Achille 
avoient des sceptres d'or. Rome vit 
pour la première fois Tarquin l’an- 
cien ajouter cet ornement à la 
royauté. Le sceptre releva la pourpre 
des consuls , sous le nom de bâton 
de commandement. Les empereurs 
Vont conservé jusque dans les der- 
niers tems, et les rois le portent 
dans les grandes cérémonies. 

Sous la première race des rois de 
France, le sceptre ou bâton royal , 
étoit une verge d’or, recourbée par 
le bout en forme de crosse , et pres- 
que toujours de la hauteur du roi. 


SCHACH cu SCHAH, , s. m. 
Mot persan qui signifie roi , seigneur, 
(Hist. Persane) Les rois de Pérse 
prennent toujours ce titre, qui est 


SCH 29% 

L2 
au dessus de celui de kan. Ainsi, 
dans l’histoire, Schah- Abbas , 
signifie le roi Abbas, Schah-Hus- 
sein, le roi Hussein. À 

SCHEIK ou CHEIK , mot arabe 
qui signifie vieillard, 

( Hist. turque ) C’est le nom que 
les Turcs donnent à leurs prélats, 
dans la religion mahométane. Les 
scheiks se distinguent des autres 
musulmans par un turban vert. Le 
muphli est qualifié de scherk-ulis- 
mani, ce qui-signifie prélat des 
élus. El y a des scheiks à qui on donne 
le titre de scherif, c’est-à-dire de 
saint; ce titre se donne sur-toutaux 
prélats des jamis ou grandes mos- 
quées. 

SCHELLING ,; s. m. du saxon 
sylling, dont les Anglois ont fait 
shelling, 1es allemands schelling. 

( Monnoïe) Monnoie d’argenf , 
qui a cours en Angleterre, en Al- 
lemagne , en Hollande , en Flan- 
dre , et dont la valeur est différente 
selon les différens pays. 

SCHEMA ou SCHEME , s. mm. 
du grec cyïuæ ( schéma ), forme, 
figure, 

( Géom. }) Vieux mot qui signifie 
la même chose que figure ou plan. 
C’est la représentation que l’on fait 
de quelque chose dans l'astronomie 
et dans la géométrie , par des lignes 
sensibles à l'œil. En astronomie, 
c’est la représentation des planètes 
chacune en son lieu , pour un instant 
donné. 

SCHENOBATE , s. m. du grec 
oxoivos (schoïnos ) , corde de jonc, 
et de €xivo ( baënd ), marcher : dan- 
seur de corde. 

(Jeux scén.) Espèce de dan- 
seurs de corde qui voltigeoient au- 
tour d’use corde , comme une. roue 
autour de son essieu , et qui se sus- 
pendoïent par les pieds et par le cou, 

De schenobates , les modernes 
ont fait schénobalée , pour Part de 
danser sur la corde, 

SCHISME , s. m. du grec syfcux 
( schisma ) , coupure , dérivé de 
oxi£w ( schizo ) couper, diviser : di- 
vision , séparation. 

( Culle relig. ) Ce mot n’est 
guère d'usage qu’en parlant de la 
séparation qui rive à cause de la 


204 SCH 


diversité opinions entre gens de la 
même religion, d’une même créan- 
ce. Le schisme des dix tribus d’Y#- 
raël, d'avec la tribu de Juda et de 
Benjamin. Le schisme des Persans 
davec les autres mahométans. Le 
grand schisme d'Occident , qui ar- 
riva entre Clément VII et Urbain VI; 
Le schisme des Grecs, commencé 
par Photius , l’an 868, et consommé 
dans le onzième siècle par Michel 
Cérulaius; le schisme d’ Angleterre, 
formé sous Henri VIII, et consom- 
mé sous Elisabeth. 

SCHISTE, s. m. du grec cyiaw 

schiso ), fendre, diviser, et de 
X40oc ( lithos ), pierre : pierre divi- 
sée , pierre feuilletée. 

( Minéral. ) On donne ce nom 
aux roches qui se divisent en grands 
feuillets parallèles entreux , et au 
plan des couches principales. Les 
schistes se trouvent parmi les ro- 
chesprimitives, et on leur donne 
le nom général de roches feuilletées. 


SCHOLASTIQUE ,; ou comme 
Pécrit l'académie SCOLASTIQUE, 
adj. et s, du grec yon ( scholé }, 
loisir ou école ; l'étude exigeant que 
pour s’y appliquer on soit libre de 
tout soin : appartenant à l’école. 

( Hist. anc. ) Le titre de scho- 
lastique a été long-tems un titre 
d’bonneur ; dés le siecle d’Auguste, 
on le donna à ceux qui se distin- 
guoient par lPéloquence et la décla- 
mation. Sous Néxon , on l’appliqua 
à ceux qui étudioient le droit et se 
disposoient à la plaidoirie ; de là il 
pre aux avocats qui plaidoient dans 

e barreau. 

Dans le moyen âge, lorsque Char- 
lemagne eut concu le dessein de faire 
refleurir les études ecclésiastiques , 
on nomma scholasliques les pre- 
miers maitres des écoles où lon en- 
seignoit aux clercs les lettres, la 
théologie et la philosophie. 

( Didact.) Théologie scholas- 
d'que , ou simplement scholastique; 
c’est Pat de traiter les matières de 
théologie, selon la méthode scho- 
lastique. x 

C’est dans le douzième siècle que 
commenca cette manitre d’enseigner 
Ja théologie ; c’est-à-dire, à l’époque 
où la philosophie d’Aristote s’intro- 
duisit dans les écoles, sous la forme 


S C'H 


sèche et décharnée que lui avoient 
donnée les Arabes, et que les théo- 
logiens adoptèérent. Roscelin et An- 
selme, auxquels succédèrent Abai- 
lard et Gilbert de la Poirée, lintro- 
duisirent dans les écoles de Paris. 

Dans le quinzième siècle, la mé- 
thode scholustique commença à 
perdre de son crédit; les bons au- 
teurs s’en défirent peu à peu , et au= 
jourd’hui elle et entièrement ban- 
pie des écoles, 

SCHOLIASTE ou SCOLIASTE, 
s. m. de SCHOLIE, ( #, ce mot ): 
commentateur, 

( Bibliogr. ) M se dit particulie- 
rement de ceux qui ont fait des com- 
mentaires , des notes ou des obser- 
vations sur les poëtes et auteurs grecs. 

SCHOLIE , s. f. du grec zyéor 
(scholion), note, observation courte 
sur diflérens passages d’un auteur, 
pour en faciliter intelligence, 

( Gramm.) Note grammaticale, 
ou critique pour servir à l’explica- 
tion , à l'intelligence des auteurs 
clas iques. 

(Mathématiques ) Ce mot, em- 
ployé au masculin , est foit en usage 
dans la géométrie et les autres par- 
ties des mathématiques. Souvent , 
après avoir démontré une proposi- 
tion , on enseigne dans une scholie 
une aufre maniere de la démontrer; 
ou bien on donne quelqu’avis néces- 
saire pour tenir le lecteur en garde 
contre Îles méprises; ou enfin, on fait 
voir quelque usage ou application de 
la proposition qu’on vient de démon- 
trer. M. Wolf a donné, par forme 
de scholie , dans ses élémens de ma- 
thématiques, beaucoup de méthodes 
ütiles, de discussions historiques, 
des descriptions d’instrumens, etc. 

SCHORL , s. m. Corruption du 
suédois scoerl : on prononce cheurl. 

( Minéral.) Ce nom a été donné 
aux cristaux noirs qui se trouvent 
fréquemment dans les granits etau- 
tres roches primitives. 

Divers auteurs ont donné le nom 
de schorl à plusieurs substances qui 
portent aujourd’hui des noms difié- 
rens, tels que la ceylanite, V'ari- 
uile, la tourmaline, Vamphibole, 
le pyroxène , la slaurotile, la thal- 
lite’, Voisauite , Ja sommile, la cy'a- 
nie, la thémoluhe, le tilane. 


SCI 


SCIAGRAPHIE ou SCIOGRA- 
PHIE, s. f. du grec #x12(skia), ombre, 
el de yp29w (grapho), décrire, tracer. 

( Æstron.) Quelques auteurs ont 
fait usage de ce terme pour exprimer 
Vart de trouver l'heure du jour ou 
de la nuit , par Pombre du soleil, de 
la lune ou des étoiles, 


(Archit.) Ce mot sert aussi en 
architecture à désigner la représen- 
tation de l’intérieur ou la coupe d’un 
bâtiment , et alors il signifie litté- 
ralement description avec les om- 
bres. 

( Peinture) Les Grecsemployoient 
le mot sciagraphie, ou peinture des 
ombres , dans le mème sens que nous 
donnons au mot clair-obscur, que 
nous avons emprunté de l'italien 
schiaro-scuro. Appollodore fut le 
premier des peintres grecs qui sut 
rompre les couleurs, et exprimer la 
privation de toute couleur dans les 
ombres. Les succès d’Appollodore 
lui méritèrent de la part des Grecs 
le surnom de sciagraphe , peintre 
des ombres. 

SCIAMOCHIE, s. f. du grec zx 
( skia ) ombre, et de pæyouxs ( nra- 
chomat ), combattre : combat avec 
son ombre, 

( Médec. préservative ) Espèce 
Pexercice pratiqué par les anciens , et 
mis au rang des gymnastiques médi- 
cinaux, qui ronsiste à lutter, à se 
battre contre son ombre, ou à faire les 
mêmes mouvemens qu'on fait dans 
un combat réel. Quelquefois, au lieu 
d'une ombre simple, on sexerçoit 
contre un poteau.s 

SCIAMANCIE, ou SCIOMAN- 
CIE, s.f, du grec ua (skia), om- 
bre, et de gavrérx ( manleia ), di- 
vination : divination par le moyen 
des ombres. 

( Divinat. ) Cette divination con- 
sistoit à évoquer les ames des morts 
pour en apprendre l'avenir. Ce fut 
par la sciamancie que la Pytho- 
nisse d'Endor évoqua l’ombre de 
Samuel , lorsque Saül vint la con- 
sulter sur l’événement de la bataille 
qu'il alloit livrer aux Philistins. 

SCIATERIQUE , s, f. du grec 
eu (skia ), ombre, et de ænpeïy 
(téréin ), observer. 

( Astron. ) Quelques auteurs ont 
donné ce nom à la science des ca- 


\ 


SCT 205 
drans solaïres. /7. GNOMONIQUE. 
Scialérique ou SCOÉTAUES pris 
adjectivement , est aussi l’épithète 
que Molineux a donnée à une espèce 
de télescope, ou cadran horizontal, 
garni d’une lunette pour observer le 
tems vrai , soit pendant le jour, soit 
pendant la nuit, et pour régler les 
horloges. 

SCIATIQUE , adj. et s. f. du grec 
ioxiov (ischion) , la hanche, le haut 
de la cuisse. 

( Méd, ) Espèce de goutte qui a 
principalement son siége dans l’arti- 
culation du fémur avec los ischion : 
elle est très-douloureuse, Là doeleur 
occupe nor-eulement la jointure , 
mais aussi la hanche , les lombes, 
Pos sicrum , la cuisse , le Jarret, la 
jambe , et s'étend quelquelois jus- 
qu’à l'extrémité du pied. Quand elle 
est invétérée , elle rend ordinaire- 
ment boiteux ceux qui en sont afta- 
qués, parce que la tite du fémur sort 
de sa cavité, par le relàchement de 
son Jigament. | 

(Anat.) On ditaussi le nerf scia- 
tique , les artères scialiques ; pour 
le nerf ou les artères qui appartien- 
nent à la hanche. 

SCINTILLATION , s. f. du lat. 
scintillo , étinceler. 

( Æstron.) Mouvement de lumière 
qu’on aperçoit dans les étoiles de la 
première grandeur , comme si elles 
lancoient à chaque instant des rayons 
qui fussent remplacés par d’autres , 
avec une espèce de vibration. Les 
planètes, quoique souvent plus bril- 
lantes . n’ont point ce mouvement de 
scinlillation , excepté peut-être Vé- 
nus dans certains tems : cela’ sert 
même à distinguer les étoiles des 
planètes, 

SCION , s. m. du lat. scind , scis- 
sum , retranché , coupé , séparé. 

( Agricult.) Petit rejeton d’un 
arbre où d’un arbrisseau. 

SCIOPTIQUE , adj. du grec ou 
( skia), ombre, et d’émrouas ( op- 
lomai}), voir: comme qui diroit , 
qui fait voir dans l'ombre. 

( Optique ) H se dit d’une sphère 
ou d’un globe de bois, dans lequel 
il y a un trou circulaire où est passe 
une lentiile. Cet instrument est tel, 
qu'il peut étre tourné et placé dans 


296 SCO 

tous les sens, comme lœil d’un ani- 
mal, On s’en sert dans les expérien- 
ces de la chambre obscure. ‘ 

SCIOTERIQUE ; v. SCIATE- 
RIQUE. 

SCISSION , s. f. du lat. scissio, 
fait de scindo , fendre, diviser. 

(Polit.) Séparation, division dans 
un Etat, dans une assemblée poli- 
tique. 

SCISSURE , s. f. même origine 
que SCISSION. 

( Anal.) On nomme ainsi tout 
eufoncement des os, qui loge des 
vaisseaux sanguins et des nerfs , com- 
me on l’chserve aux cotes, 

( Hist. nat.) Scissure se dit aussi, 
parmi les minéralogistes , de la fente 
des rochers, des montagnes, occa- 
sionnée par des tremblemens de terre 
ou autres accidens. 

SCIE ERIASIS, s. f. du grec oxxu- 
piscse ( sklériasis ), dureté, callosité, 

(/Méd.) Callosité des cartilages, 
tarses des paupières. 

SCLEROME ,s, m. du grec axx- 

sua ( sklérôma ) ; dureté. 

(Hé. ) ‘Fumeur renitente qui se 
forme dans quelque partie de lu- 
térus. 

SCLÉEROPTHALMIE ,s. f. du 
grec axnupoc ( skléros ) , dur, et 
d'égharues ( ophthalmos ) ; œil : 
düreté de l'œil. 

(-ZHéd. ) Maladie des yeux ac- 
compagnée de dureté et de diMiculté 
de mouvement , de douleur et de 
xougeur. 

SCLEROSARCOME , s. m. du 
grec oxampos ( skléros ) ;, dur , et 
de oùp£ ( sarx ), chair. 

(CMea. ) Tumeur dure et char- 
nue qui aflecte les gencives, et qui 
r:ssemble quelquefois à une créte de 
coq, et quelquefois à la chair d’un 
animal à coquille. 

SCLEROTIQUE , adj. du grec 
cerupoc ( skléros ), dur. 

( Anal, ) C’est le nom qu’on a 
donné À l’une des tuniques de lœil , 
parce qu'’eile est la plus’ dure. On 

’appelle a ass1 cornée opaque. 

SCOBIFORME , adj. du latin 
seobs , scobis , limaille, sciure , 
et de forma , forme : qui ressemble 
à de la limalle , ou à de la sciure 
de bois. 


SCo 


( Botan. ) Graines scobiformies; 
on appelle ainsi les graines qui res 
semblent au premier coup-dœil à 
de la sciure de bois : telles sont celles 
de plusiéurs orchidées, 

SCOLASTIQUE ; v. SCHO- 
LASTIQUE, 

SCOLIASTE ; voy. SCHO- 
LIASTE, 

SCOLIE ; voy. SCHOLIE. 

SCORBUT, s. m. Mot emprunté 
des Hollandoïs, qui lent eux-mé- 
mes pris du danois crobuth , ventre 
rompu. 

( Méd. ) Maladie familière sur 
mer et dans les pays septentrionaux. 
Ses symptômes les plus ordinaires , 
sont le relächement, le gonfiement, 
la lividité et le saignement des gen- 
cives; la noirceur , l’ébranlement 
et la chute des dents ; les ulcères et 
la puanteur de la bouche; les taches 
et les vergetures rouges, livides, 
quelquefois jaunes, sur la peau, etc. 

SCORIE , s. f, du lat. scoria , 
écume, crasse. 

( Métallurgie ) On appelle sco- 
ries, dans les fontes métalliques , 
les substances salino-terreuses qui 
viennent nager à la surface du mé- 
tal , et former une espèce d’écume 
ou de matière vitreuse. Ces matières 
varient suivant les différentes mines 
ou les diflérens métaux que l’on fait : 
passer à la fonte ; elles sont pro- 
duites par les pierres qui forment la 
gançue , le soufre , Parsenic conte- 
nus dans la mine. 

Les scories contiennent souvent 
une partie du métal ; de là vient le 
nom de scortes pures et scories im- 
pures, Lorsque les scories sont bien 
vitrifiées, elles fournissent un ex- 
cellent fondant pour le traitement 
des mines : elles font la fonction du 
verre, et facilitent la fusion. 

De scorie , on a fait scorification 
pour l’art de séparer des métaux en 
fusion les substances qui leur sont 
étrangères. Les matières employées 
pour cela sont le borax , la litharge, 
Le flux, etc. 

(Aineral.) Scories volcaniques 
on donne ce nom en général à tou- 
tes les matieres volcaniques qui sont 
boursoufflées , à peu près comme le 
machefer : telles sont les masses 
isolées lancées par le volcan dans 


S CR 


ses explosions , et qu’on voit rouler 
sur les flancs des montagnes. 

SCORPION , s. m. du grec ox0p- 
æios ( skorpios ). 

( Hist. nat.) Insecte venimeux 
qui a la figure d’une écrevisse. 

(_Astron. )Scorpionou la grande 
béte est le nom du huitième signe 
du zodiaque et d’une constellation. 
El est appelé dans Cicéron , nepa ; 
dans Manilius, rnartis sidus ; dans 
Aratus, fera magna, parce qu’il 
occupoit deux signes entiers. 

SCOTIE , s. f. du grec oxôros 
( skotos ), ténèbres, obscurité. 

( Archit. ) Moulure ronde et 
creuse , qui se place entre les tirets 
de la base d’une colonne; elle est 
ainsi appelée à cause de lPombre 
qu’elle recoit dans son creux. 

SEOTOMIE, sf, du grec ox5- 
toux ( skoloma ) , vertige avec of- 
fuscation de la vue, dérivé de zt6roc 
(skotos ), obscurité , ténèbres, 


( Héd. ) C’est le nom d’une ma- 
ladie qui cause des éblonissemens, 
qui proviennent de ce que les yeux 
sont couverts de nuages. On nomme 
aussi cette maladie vertige téne- 
breux , parce que c’est un vertige 
qui procède de l'obscurité de la vue, 
dans lequel les objets extérieurs pa- 
roissent tourner comme en rond. 

SCRIBE, s. m. du latin scriba , 
fait de scribo , écrire : celui qui 
écrit. 

( Hist. anc. ) Scribe, dans la loi 
des juifs , étoit un principal officier 
qui écrivoit ou qui interprétoit l’é- 
criture, 

IL est parlé souvent dans la bible 
des scribes , des pharisiens ; 1l n’en 
est point parlé avant Esdras , c’est 
pourquoi quelques savans conjec- 
turent que le nom et la fonction sont 
venus de Chaldée et d’Assyrie, et 
qu'ils s'établirent chez les juifs, au 
retour de la captivité de Babylone. 
Ils acquirent une grande réputation 
parmi les juifs ; ils étoient au des- 
sus des sacrificateurs, 


Le titre de scribe étoit également 


un nom de magistrature chez les 
Grecs, qui les appeloient seribes du 
peuple. Les Romains donnoient 
ausst le nom de scribes à des offi- 
eiers subalternes de justice, 


SCR 297 


Aujourd’hui on n’entend plus par 
le mot de scribe , qu’un homme qui 
gagne sa vie à écrire; et dans ce cas, 
c’ést un terme de mépris, 

. SCRIPTEUR , s. m. du latin 
scribo , scriplum, écrire : celui qui 
écrit. 

( Chancellerie rom. }) C’est à 
Rome , un officier du premier banc, 
qui écri4 les bulles qui s’expédient 
en original gothique : ils sont au 
nombre de cent. 

SCROBICULEUX , SE , adj. du 
lat. scrobicula , diminutif de scro- 
bis, scrobis , fosse parsemée de pe- 
tits trous concaves. 

( Botan.) H se dit des parties des 
plantes dont la surface est parsemée 
de petits trous concaves , creusés 
dans la subsiance même du corps. 
Le réceptacle commun de quelques 
composées, le placenta de plusieurs 
anagallidées , etc., sont scrobicu- 
leux. 

SCROFULES , s. f. du lat. scro- 
phulæ , écrouelles , formé de scro- 
pha, truie. 


(Meëd.) Les scrofules, dont on 
a fait, par corruption , ECROUEL- 
LES ( 7. ce mot. ) , sont des tumeurs 
froides qui se forment dans les glan= 
des conglobées du cou, etc. Elles 
sont ainsi appelées du latin scro- 
pha, truie, parce que cet animal 
passe pour être sujet à la même ma- 
ladie, 

SCROTOCELE, s. m. du latin 
scrolum , le scrotum, les bourses, 
et du grec x#xn (kélé), tumeur, 
hernie : hernie du scrotum. 

(/Héd.) Hernie complète qui des- 
cend jusqu’au scrolumn. 

SCROTUM, s. m, du latin scro- 
Lum, ou scorlum , sac de cuir ou de 

eau. 

(Anal. ) Enveloppe cutanée qui 
renferme les testicules, et qu’on ap- 
pelle vulgairement bourse. Elle à 
été ainsi nommée par les anciens, 
parce qu’elle ressemble à un sac ou 
bourse de cuir, qu’ils appeloient 
scortea , bourse de cuir ou de peau, 

SCRUPULE, s. m. du latin scru- 
pulus , diminut. de scrupus , gra 
vier, petite pierre qui entre dans le 
soulier, quand on marche dessus. 


(Métrof,) Le plus petit des poids 


258 S-C'U 


dont se servoient les anciens, et, 
parmi les médecins modernes, un 
poids égal à 20 grains. \ 

(ÆAstron.) Scrupules, en termes 
d’astionomie , signifient des parties, 
des minutes. . 

Scrupules éclipsés ; c’est la partie 
du diamètre de la lune qui entre 
dans l'ombre. 


Serupules de la deñi-urée ; 
Cest un arc de l'orbite de la lune, 
que le centre de cette planète décrit 
depuis le commencement de P'éclipse 
jusqu’à son milieu. 

SCRUTIN, s. m. du lat. scrulor, 
rechercher. 

(Poli.) Manitre dont les assem- 
blées politiques ,ou les compagnies, 
procedent dans les élections qui se 
‘ont par suffrages secrets, que l’on 
donne par billets pliés ou par petites 
boules, qu'on appelle Lallotes ( F. 
BALLOTAGE). Il y a plusieurs 
éortes de scrulin : 

Scrutin individuel ; Cest celui 
auquel on procède en faisant , par 
chaque votant, un bulletin particu- 
Lier pour chaque sujet à élire, et sur 
lequel on n’écrit qu’un seul nom. 

Serutin de liste ; cest celui par 
Jequtl on vote à la fois sur tous les 
sujets à élire, en écrivant dans le 
mème billet autant de noms qu’il y 
a de nominations à faire. 

Scrulin de liste double ; cest 
celui par lequel, non-s:ulement cha- 
que électeur vote À la fois sur tous 
les sujets à élire, mais encore dési- 
gne un nombre de sujets, double de 
celui des places à remplir, en écri- 
vant dans le même billet un nom- 
bre de noms, double de celui des no- 
minations à faire. 

Au premier tour du scrulin ; on 
obtient la pluralité relative des suf- 
frâges, mais il faut quelquelois trois 
tours pour obtenir la pluralité ab- 
sclue, à 

De scrulin ou scruler, on a fait 
SCrulaleurs, pour désigner ceux qui 
sont appelés à assister à la vérifica- 
tion‘du scrutin. Dans l'élection des 
papes , il y a toujours trois cardi- 
Naux sCrulaleurs. 

SCULPTURE , s. f. du latin 
sculpo, sculplum , graver, tailler 
au CISEAU. 


SCU 


L'art de peindre et de sculpter, 
est né par-tout ; chez l'hommeencore 
sauvage, par-tout il a voulu imiter 
Ja forme humaine : on n’a donc tardé 
nulle part à paitrir de la terre, à 
tailler du bois, et l’on n’a pas tardé 
par-tout à vouloir représenter à peu 
pres l4 meme figure humaine par des 
traits grossiers de couleur. Telle à 
été l'origine de la sculpture et de la 
peinture , et ces deux arts se sont ar- 
rétés à ces premiers rudimens, sur 
une grande partie de la terre. Moïse 
nous montre des ouvrages de sculp- 
Lure dans des siècles bien antérieurs 
à ceux où il écrivoit, 

Dans la Genèse , lorsque Jacob se 
disposoit à quitter en secret Laban, 
et à retourner dans le pays où ïl 
avoit prisnaissance, Rachel parvint 
à dérober les idoles de son beau-père. 

)n voif encore que Part dejeter 
en fonte les métaux , et de les faire 
servir à des imitations dé la nature, 
fat connu des Israélites, dans des 
tems fort reculés , puisqu'ils fon- 
dirent ‘un veau d’or dans le dé- 
sert, L 

Les Egyptiens inventèxent de 
bonne heure la sculpture ; mais deux 
obstacles s’opposerent à ce qu’:lspus- 
sent la porter à la perfection; le pre- 
nuer étoit invincible ; c’est qu'ils 
n’étoient pas beaux eux-mêmes; 
le second, cest que les lois leur 
p'escrivoient une continuité de prin- 
cipes et de pratique , qui ne permet- 
toit pas aux artistes de rien ajouter 
à ce qu’avoient fait leurs prédéces- 
seurs, Les Egyptiens ne pounvoient 
d’ailleurs connoitre Panatomie, puis- 
que celui même qui ouvroit les 
corps pour les embaumer , étoit 
obligé de se soustraire par la fuite, à 
la fureur du peuple. 

Les grands ouvrages des Phéni- 
ciensont été détruits; mais Homtre 
rend hommage à leur habileté dans 
les arts, en parlant du cratère de Pé- 
lée , qui Pemportoit ; ditil, en 
beauté, sur tous les ouvrages de la 
terre entivre, car e’étoit les Sido- 
niens, ces hommes habiles, qui 
lavoient travaillé. 

Les conjectures que lon peut faire 
sur l’habileté des Perses, dans lesarts 
qui tiennent au dessin, ne sont pas 
favorables à ce peuple. Comme la 
décence àe leur permettoit pas de se 


SCU 

montrer nus, ils ne purent faire de 
grands progrès dans le dessin de la 
figure , puisqu'ils n’en connoissoient 
pas les formes, et ne durent guère 
connoitre d'autre beauté que celle 
destêtes , et la hauteur majestueuse 
de la taille. 


Pline et Winkelman , regardent 
comme probable , que les Etrusques 
avoient conduit avant les Grecs, 
l’art de la sculplure à une certaine 
perfection; ce qui est certain, c’est 
que, long-tems avant le siége de 
Troie, un artiste, nommé Dédale, 
fuyant la colere de Minos, se æéfu- 
gia en Sicile, où il travailla, et 
d’où il passa en Italie, où il laissa 
des monumens de son art. Pausa- 
uias et Diodore dé Sicile, assurent 
que l’on voyoit encore, de leur tems, 
des ouvrages attribués à cet artiste 
célebre , et qui étoient imposans par 
la grandeur de leur caractère. ‘ 

Si les Grecs entrèrent plus tard 
que d’autres peuples, dansla cafrière 
des arts, ils surent, en les devan- 
çant , faire servir ce désavantage à 
leur gloire. Dès qu'ils eurent fait 
les premiers pas , les encouragemens, 
les récompenses, la gloire , les exci- 
tèrent à en faire de nouveaux, et au 
moment où ils sarréterentenfin , sil 
leur restoit quelques découvertes à 
faire, ce m’étoit du moins que dans 
quelques parties inférieures de Part , 
qui nuisent souvent à l’étude des 
pres capitales. D’ailleurs, jamais 

es statuaires n’eurent d’aussi fré- 
quentes occasions que dans la Grèce, 
de développer leurs talens, et d’en 
recueillir la récompense. Tout hom- 
me qui méritoit la reconnoissance de 
ses concitoyens , tout homme qui 
parvenoit à se distinguer, avoit les 
borneurs d’une statue, Quelquefois, 
dit Winkelman, on s’en érigeoit à 
soi-même; on avoit la permission 
de placer dans les temples les statues 
de ses enfans. 


Cn connoît l’amour des Grecs 
pour la beauté; on saît que leurs 
ouvrages sont remplis des éloges de 
cette qualité extérieure; chez un pa- 
reil peuple, les artistes devoient se la 
proposer pour premier objet de leur 
art: ils devoient surpasser, en sui- 
yant cet objet, tous les peuples qui 
ävoient cultivé la sculpture, et leurs 


SCU #co 
ouvrages devoient être les modèles de 
tous les peuples à venir, 

Comme les honneurs des statues 
furent principalement accordés aux 
hommesquiexcellèrent dans les jeux 
publics, les artistes durent avoir de 
beaux modèles , car des athlètes, 
vainqueurs à la course, au pugi- 
lat , etc. , devoient être deshommes 
bien conformés, ct offrir, par le 
genre de leurs exercices, différentes 
espèces de beauté. 

Jusqu'au règne d'Alexandre, lesarts 
s’'avancèrent dans la Grèce de plus en 
plus, vers la perfection ; maïs , après 
la mort de ce prince , quoique la 
peinture et la sculpture fussent tou- 
jours plus cultivées, elles ne firent 
plus de progres dans les parties capi- 
tales. Après la chute des républiques 
grecques, les beaux artsfurent trans- 
portés de la Grèce à Rome ; mais ils 
ne paroissent pas avoir eu beaucoup 
d'éclat avant le règne de Néron; il 
est même probable que les beaux 
ouvrages faits du tems de ce prince, 
ainsi que sous les règnesde Trajan et 
d'Adrien , ont été exécutés par des 
Grecs. 

Lorsque la Grèce fut tombée sous 
la domination de Rome , les artistes, 
privés de l’espérance de s’attirer’ de 
la considération de la part d’un gou- 
vernement qui nestimoit que les 
gens de guerre , tombèrent dans ie 
découragement ; dès lors ils renonce= 
rent à l’étude de Part, qui devint 
une sorte de métier, et qui futenfin 
plongé dans un abandon total. 

L'art ne faisant plus de progres, 
déchut rapidement; s'il se releva 
quelque tems sous les princes qui 
Vaimoient , les révolutions de l'em- 
pire, les guerres successives, le chan- 
gement de religion , l'abolition des 
images , l’invasion des barbares , 
porterent les derniers coups au bon 
goût , en détruisant ce qui restoit en- 
core des chefs-d’œuvres des anciens. 

C’est dans le quinzième siècle que 
la sculpture est sortie du néant, 
soutenue par Michel-Ange. Tandis 
qu’elle florissoit en Italie, Jean Gou- 
jon lui préparoit en France une nou- 
velle gloire ; mais cette gloire se per- 
dit dans les guerres civiles qui déso- 
lërent le royaume. Le siècle de 
Louis XEV,, si fécond en mer- 
veilles , vit naitre Puget , Girardon, 


SE B 


Coustou , etc. Ces hommes de génie 
en ont créé d’autres, parmi lesquels 
on est obligé de citer Bouchardon , 
qui a rassemblé toutes les perfections 
de Vart , et les beautés de l'antique, 
dans ses nombreux ouvrages, 

Pour lhistoire de la sculpture, la 
tritique des monumensanciens , etc. 
consultez l’histoire de l’art , de ZZ/in- 
kelmann, les ouvrages de Mengs, 
Reynolds, Falconnet , etc, 

SCUTIFORME , adj. du lat, seu 
tum, écu , bouclier, et de forma, 
forme , ressemblance : qui a la forme 
d’un bouclier, 

(Ænat.) Y se dit d’un des carti- 
lages du larynx, ainsi appelé parce 
qu'il a la forme d’un bouclier, 

SCYTALE , s. f. du grec cxur4an 
{shkutalé) , fouet de cuir, 

(Stéganographie) Ce terme désigne 
une invention dontse servoient les 
Lacédémoniens pour écrire d’une ma- 
nière secrète, Les deux correspon- 
dans avoient chacun un rouleau de 
même dimension et de même lon- 
gueur ; celui qui écrivoit tournoit au- 
tour du rouleau une bande de par- 
chemin , et ensuite il traçoit ses ca- 
ractères sur ce parchemin ainsi roulé, 
Cette bande déroulée présentoit des 
lettres sans suite , et indéchiffrables 
Pour celui qui m’étoit point au fait 
de cette manière d'écrire. Le corres- 
pondant, à qui l’on adressoit la bande 
de parchemin , la rouloit à son tour 
sur le rouleau pareil à celui dont s’6- 
toit servi la personne qui avoit écrit, 
et le contenu de la missive se pré- 
sentoit d’une maniere facile à lire. 
Cette invention , assez grossiere , est 
la première dont parle Porta , dans 
son livrede Ciferis. 

SEBACE , ÊE,, adj. du lat. seba- 
ceus , fait de sebum , suif : qui res- 
semble à du suif, 

(-ÆAnat. ) H se dit de certaines 
glaptles qui séparent une bumeur sern- 
blable à du suif, Ces glandes sont r6- 
pandues par toute la peau ; elles sont 
remarquables sur-tout aux envi- 
xons du nez, aux aines et aux ais= 
selles, 

SEBATES , s. m. même origine 
que SEBACE, 

(Chimie) Sels formés par la com- 
binaison de Pacide s‘bacique , ou de 
la graisse , avec différentes bases, 


500 


SEC 


Leur terminaison en afé , indiqus 
qu'ils appartiennent à la classe des 
acides qui sont complétement saturés 
d'oxigène , et dont la terminaison est 
cn ique, | 

SEC, SECHE , adj. du lat. sieeus , 
l'opposé de Phumide , etau figuré, 
dépourvu d’agrément, 

( Architect.) En maconnerie, on 
dit un mur de pierres sèches, pour 
uv mur faif de pierres arrangées sim 
plement, sans plâtre ni mortier, 


( Fortificat, ) On dit un fossé 
sec, pour un fossé où 11 n’y a point 
d’eau 

(Métallurgie )Sec se dit aussi des 
métaux qui sont cassans et difficiles 
à mettre en œuvre, On dit plus com- 
munémernt aigre. 

(Diction) On dit d’un auteur, 
d'un orateur, d’un poëte, qu’il est 
sec lorsqu'il n’est ni abondant er 
peffées, ni riche en expressions. 

Un st désec est un style dépourvu 
d'aggémens , d’ornemens , etc. 

(Arts du dessin) Un dessin sec 
est un dessin fait avec un trait amai- 
gri, qui n’a point de moëlleux, dont 
les contours ne sont point préparés , 
la touche épargnée, 

Un peintre sec est celui dont les 
teintes sont sans passages, et mal 
fondues, 

Un ouvrage sec , en sculpture , est 
celui dont les contours sont durs Ê 
qui n’a pas cette tendresse qui se 
fait sentir dans le marbre bien tra- 
vaillé, 

(Marine) Courir à sec ; cest ; 
dans un gros coup de vent, avoir 
toutes ses voiles serrées , afin de pré- 
senter moins de surface au vent, 

Un vaisseau met aussi à sec, dans 
certains cas , en tems de guerre , lors- 
qu’on est à portée de quelques vais- 
seaux ennemis , en force supérieure, 
pour éviter d’en être appercu. 

SECABLE , adjec. du lat, seco 3 
couper. 

(Didacl.) Qui peut être coupé. 

SECANTE, s. f. mème origine que 
SECABLE. 

(Géom.) Ligne qui en coupe une 
auire , où qui la divise en deux par- 
Lies, 

( Jrigonométre ) Sécante , en 
termes de trigonométirie, signifie une 


S'E C 


Bgne droite , tirée du centre d'un 
cercle, laquelle coupant la circonfé- 
rence , est prolongée jusqu’à ce qu’elle 
se rencontre avec une tangente au 
ème cercle. 

SECHE , ou SEICHE , ou SEP- 
PIE, du lat. seppia. 

({chtyologie) Genre de vers mol- 
lusques nus, ayant le corps charnu , 
contenu dans un sac également char- 
pu, terminé en haut par deux ten- 
tacules et huit bras verruqueux. 

La baleine se nourrit beaucoup de 
cette sorte de poissen. 

L’ambre gris ( 7. AMBRE }, pa- 
roît être le résultat de sa digestion. 

( Peinture ) L’encre de la Chine, 
dont les dessinateurs font un grand 
usage , paroiît aussi fournie par une 
espèce de sèche , et les habitans de 
Vinde recueillent également d’une 
autre espèce de seche , une liqueur 
brune, dont on se sert à Paris pour 
la peinture en détrempe , dite à La 
Sépia. 

SECHES, s. f. du lat. siecus, 
sec. 


( Marine ) Les marins appellent 
ainsi des sables que la mer eouvre 
quand elle est haute ; et qu’elle laisse 
À découvert et à sec quandelle est 
basse ; ils donnent aussi quelquefois 
le nom de sèches à des bancs de ro- 
chers , ou écueils près des cotes, que 
la mer découvre en tout ou en partie, 
comme les sèches de Babarie, etc. 

SECOND, DE , adj. du lat. se- 
cundus , fait de secondo , aider, 
favoriser : deuxième , qui est immé- 
. diatement après le premier. 

(Algèbre) Second terme; c’est 
celui où la quantité inconnue monte 
à un degré on une puissance plus 
petite d’une unité que celle du 
terme où elle est élevée au plus haut 
degré. 

L’art de chasser les seconds ter- 
mes d’une équation , c’est-à-dire , de 
former une nouvelle équation , où 
les seconds termes w’aient pas lieu, 
est une des inventions les plus ingé- 
nieuses , et dont on fait le plus grand 
usage en algebre, , 

( Chimie ) Eau seconde; Cest 
l’eau forte étendue d’eau, 

(Art dramatique) Seconds r6- 
les ; ce sont ceux qui sont suhordog- 


SEC 307 


nés aux rôles principaux : cet acteur 
ne joue que les seconds rôles. 

SECONDAIRE , adj. même ori- 
gine que SECOND : accessoire , qui 
ne vieut qu’en second. 

(Astro. ) Cercles secondaires 
de l’écliptique; ce sont, dans les 
livres anglois les cercles de latitudes, 
ou les cercles qui, passant par les 
polesde Pécliptique , coupent Péclip- 
tique à angles droits, et servent à 
marquer la distance des étoiles ow 
des planètes à l’écliptique , et le 
point de lécliptique où elles ré- 
pondent. 

En général, on peut appeler cer- 
cles secondaires, tous les cercles 
qui coupent à angles droits un des six 
grands cercles : tels sont les cercles 
azymutaux ou verticaux, par 1ap- 
port à l’horizon , etc. ; les méridiens 
par rapport à l'équateur, 

Planètes secondaires ; on ap 
pelle ainsi les planètes qui tournent 
autour d’autres planètes | comme 
centres de leur mouvement , et avec 
lesquelles elles sont emportées au- 
toux du soleil, 

Cadrans secondaires ou ca- 
drans de la seconde espèce ; ce sent 
les cadrans inéguliersou-déclinans , 
c’est-à-dire , qui me sont ni horizon- 
taux, ni équinoxiaux, ni septen- 
trionaux , ni orientaux , ni occi- 
dentaux, 

SECONDE , s. f. même origine 
que les précédens. 

( Géom. astron. ) La soixan- 
tième partie d’une minute ou d’une 
prime , soit dans la divisiän des cer- 
cles , soit dans la mesure du tems. 

Une seconde de tems, dans le 
mouvement diurne de la terre . 
équivaut à 15 secondes de degré. 

SECONDINES, s. f. du latin se- 
cundinæ , fait de secundo , aider, 

(Anuat, ) EH se dit du placenta et 
des membranes qui enveloppent le 
fœtus dans le ventre de la mère 
parce que ces parties sortent les der 
nières dans l'accouchement. Les ma- 
trones disent larrière-faix. 

SECRET adj.et s. dulatin secre- 
tum ; fait de secerno, pour secus 
cerno ; distinguer , mettre à part : 
lieu à l'écart, lieu secret . chote 
secrète. 

( Economie polit. ) Conseil se- 
crét ; on appelle ainsi dans quei- 


p] 


302 SEC 


: ques élats , le conseil où l’on agite 

les affaires importantes. 

( Diplomatie ) Articles secrets ; 
il se fait peu de traités où il n’y ait 
quelques articles secrets , Cest-à- 
dire, des articles dont la publication 
est retardée jusqu’au moment de 
leur exécution ; ils sont ainsi appe- 
lés par opposition aux articles pa- 
Lens ou publiés dansle traité. 

( Technol. ) On appelle secrets , 
dans quelques arts mécaniques, Cer- 
tains ressorts particuliers qui ser- 
vent à divers usages. 


SECRETAGE , s. m. du lat: se- 
cerno, secrelum, mettre à part, 

( Technol.) C’est le nom d’une 
opération par laquelle on rend pro- 
pres au feutrage les poils de lièvre , 
de lapin et de castor. Cette opéra- 
tion consiste à frotter ces poils avant 
le dépouillement , avec une brosse 
imprégnée d’une dissolution de mer- 
cure dans l’acide nitrique. 

SECRETAIRE, s. m. même oxri- 
gine que SECRET : celui qui écrit 
les lettres, qui récige les actes pour 
celui ou ceux dont il dépend. 

(Econ.polit.) Secrétaire d'état; 
au commencement de la troisième 
race des rois de France, le chan- 
celier réunissoit toutes les fonctions 
des secrétaires et des notaires. Frère 
Guerin, évèque de Senlis , étant 
devenu chancelier de France , et 
ayant infiniment relevé cette char- 
ge , le secrélartat fut abandonné 
aux notaires et secrélaires du roi. 


Les secrélaires qui approchoïent du 
roi, s'étant à leur tour rendus plus 


considérables ,1l y en eut quelques- 
uns que le roi distingua des autres , 
et qui furent nommés clercs du se- 
crel ; c’est la première origine des 
secrétaires d'état ; mais ce n’est que 
depuis Charles IX que les secrélat- 
res d’élat ont signé pour le roi. Ce 
prince étoit fort vif dans ses pas- 
sions: et Villeroi lui ayant présenté 
plusieurs fois desdépèches à signer, 
dans letems qu’il vouloit aller jouer 
à la paume: signez; mon père ; 
Jui dit-il , signez pour mor. Eh 
bien mon martre ! reprit Vileroi, 
puisque vous me le commandez, 


je signerai. 


SÉCRÉTEUR , ou SÉCRÉ- 


S EC 
TOIRE, s. m. du lat, secerno ; 
secrelum ; mettre à part, distin- 
guer, separer. 

(Physiol.) On donne ce nom à 
de petits vaisseaux qui séparent 
quelque humeur de la masse du 
sang, comme la salive, la bile, la 
semence, urine, et plusieurs au- 
tres. 

f LA 

SÉCREÉTION, s. f. même ori- 
gine que SECRETEUR. 

(Physiologie) La sécrélion est 
la séparation de quelque liqueur mé- 
lée avec le sang. 

S'écrélion se dit aussi deshumeurs 
mème sépartes de la masse du sang. 

Il y a diverses opinions sur la ma- 
nivre dont la nature opère les sécré- 
tions. Tous les physiologistes con- 
viennent qu’ily a desfiltrations dans 
toute Phabitude du corps; tous ont 
remarqué que la nature en opère 
beaucoup par les extrémités des vais- 
seaux seulement ; mais comme il y 
en a d’autres qu’elle n’exécute qu’a- 
vec un appareil plus composé, on a 
cru de là qu’elle employoit différens 
moyens; on lui en a méme supposés, 
et c’est ce qui a donné lieu à di- 
verses opinions. 

SECTE, s. f. du lat. secta, fait 
du verbe sector, employé par Cicé- 
ron dans le sens de suivre, accom- 
pagner, imiter. 

( Didactique) I se dit de plu- 
sieurs personnes qui suivent les mé- 
mes opinions, qui font profession 
d’une mème doctrine. De là, sec- 
taire, pour désigner celui qui est 
d’une secte quelconque, ou qui 
adopte une opinion condamnée pat 
l'église : sectaleur, pour celui qui 
fait profession de suivre lPopinion 
de quelque philosophe, de quelqne 
docteur, de quelque chef de secte 
religieuse. 


SECTEUR , s. m. du lat. sector, 
fait de seco , sectum , couper, tran- 
cher. : 

( Géom.) Partie d’un cercle com- 
prise entre deux rayons, et l'arc ren- 
fermé entre ces rayons. 

Les Anglois donnent aussi le nom 
de secteur, à ce qu’on appelle en 
France compas de proporlion. 

(_Astron.) Secteur est, en termes 
d'astronomie, le nom d’un instru- 
ment qui sert à mesurer la distaucs 


SEC 


dun astre au zénith, ainsi que le 
quart de cercle; mais le secteur a 
moins de degrés , et un rayon de 
plus. 

Secteur astronomique où équa- 
torial; c’est le nom qu’a donné le cé- 
lèbre Graham, de la société royale 
de Londres, à un instrument de sa 
composition , qui sert à prendre avec 
facilité les différences d’ascension 
droite et de déclinaison de deux as- 
tres, quand elles sont trop grandes 

our étre observées par une lunette 
immobile, Cet instrument est une 
perfection de la machiné parallac- 
tique. 

SECTION, s. f. du lat. seco , 
seclum , couper, trancher, diviser : 
division. 

( Bibliol, ) Une des divisions dans 
lesquelles se partage un ouvrage , un 
livre, un t aité , etc. 

( Géom.) L'endroit où des lignes 
des plans s’entrecoupent. 

Or appelle aussi seclion la ligne 
ou la surface formée par la rencon- 
tre dé deux lignes, ou de deux sur- 
faces, ou d’une ligne et d’une sur- 
face, ou d’une surface et d’un so- 
lide , etc, 

Sections coniques ; on appelle 
ainsi les différentes figures qui nais- 
sent des différentes coupes d’un cône. 
Elles sont au nombre de cinq : le 
TRIANGLE , le CERCLE, la PA- 
RABOLE , l'ELLIPSE et l’HY- 
PERBOLE. #, ces mots. #. CO- 
NIQUE. 

(-Astron. ) Section awtomnale ; 
cest le point de l’échiptique où ce 
cercle est coupé par l'équateur, et 
où le soleil e trouve au commence- 
ment de l’automne. 

SECULAIRE , adj. du lat. secu- 
laris, fait de seculum, siècle: de 
siecle , séculaire, qui se fait de siècle 
en siècle. 1 

( Hist. anc. ) Jeux séculaires ; 
c’étoient des jeux qui se célébroient 
upe fois en 100 ans où en 110 ans: 
ils duroïent trois jours et trois nuits. 
Le premier qui les céléb:a à Rome 
fut Valerius Publicola, le premier 
consul créé après qu’on eut chassé 
les rois, Pan 245 de la fondation de 
Rome. Quelques auteurs prétendent 
gwun siècle étoit «composé de cent 
dix aus, d’autres, de cent ans: mais 


SED 303 


ilest certain que plusieurs empereurs 
n'ont pas attendu ni la cent dixieme, 
ni la centième année, Auguste avoit 
fait célébrer les jeux séculaires Pan 
de Rome 736 ; Caligula en fit re- 
présenter é ans après, el moins de 
tems encore apres; Douitien en fit 
faire, auxquels Facite assista en qua- 
lité de quindécemvir. Septime Sée- 
vere fut de de nier qui les célébra, 

Poëme séculaire ; est une pièce 
de vers qui se chantoit ou se réci- 
toit aux jeux séculaires. 

L'ode saphique d’Horace, qui est 
à la fin du livre des Epodes , est un 
fort beau poëme séculaire. Plusieurs 
éditions donnent encore le titre de 
poëme séculaire à la vingt-unieme 
ode du premier, 

Année séculaire ; c’est l’année 
qui termine chaque siècle. 

SECULIER , ERE, adj. du latin 
secularis, fait de seculum, siecle, 
pris dans le sens de vie temporelle, 
vie profane, vie mondaine : profane, 
qui vit dans le monde, qui appar- 
tient au monde, 

(Hist. ecclés.) Séculier s'ex dit 
d’abord de tout ce qui est temporel, 
par opposition à ecclésiastique. De 
là les puissances séculières compa- 
rées aux puissances ecclésiastiques. 
Ce mot s’est ensuite étendu aux ou-. 
vrages profanes, par opposition aux 
ouvrages sacrés ; Où qui avoient rap 
port à la religion. La Légende sacrée 
rapporte que saint Jérôme ayant éié 
sévérement repris pour avoir lu avec 
trop de plaisir et d’attachement Ci- 
céron et Platon, fut obligé, pour 
faire cesser les coups qu’il recevoit à 
ce sujet, de promettre à Dieu qu'il 
ne liroit plus de livres séculiers. 

SEDATIF , IVE , adj. du latin 
sedo, sedalum, appaiser, calmer, 

( Méd. ) Epithète que l’on donne 
aux remèdes qui calment les tou- 
leurs : c’est la même chose qu’ANO- 
DIN. 7. ce mot. 

SEDENT AIRE , adj. du lat, se- 
deo , s’asseoir : qui demeure ordi- 
pairement assis. 

(Æcon. polit. ) Parlemens se- 
dentaires : cette expression a été 
mise en usage lorsque le parlement 
de Paris, d’ambulaloire qu'il étoit, 
fut rendu sédentaire sous Philippe 
de Valoïs. Depuis, ce mot à élé ap- 


304 SE G 


pliqué à tous les emplois qui s’exer- 
cent dans un même lieu, et par ex- 
tension, aux personnes qui se Lien- 
nent presque toujours chez elles, 

SEDIMENT , s. m. du latin se- 
dimen ou sedimentum , dépôt d’une 
liqueur, fait de sedeo , s’asseoir. 

( Chimie) M se dit du dépot, de 
1a lie ou des fèces des sucs et des au- 
tres liquides qui tombent au fond du 
vaisseau par leur pesanteur, 

( Héd.) Sédiment des urines ; 
on appelle ainsi cette matière tan- 
tot blanche , fantot jaunälre, rou- 
geâtre ou briquetée , tantot brune, 
et que les urines d’un malade dépo- 
sent au fond du vase dans lequel on 
Îes laisse reposer. Ce sédiment, dans 
les maladies aiguës, joint aux autres 
signes propres, fournit aux médecins 
les moyens de prédire Pévènement 
de la maladie. 

SEDUCTION, s. f. du lat. seduco, 

‘pour secus duco , conduire à part , 
hors du chemin. 

( Pratique) On qualifie ainsi le 
crime de celui qui abuse de la sim- 
plicité d’une jeune fille, pour usurper 
ce qu’elle ne doit pas accorder. #7, 
RAPT. 4 

SEGETAL,, adj. du lat. seges, 
segelis , grains sur pied ; moisson : 
qui appartient, qui à rapport à la 
moisson. 

( Botan. ) I se dit de ce qui croit 
dans les champs, parmi les plantes 
cultivées, pour moisson. 

SEGMENT , s. m. du latin seg- 
men ou segmentum , Yetaille , mor- 
ceau coupé. 

( Géom.) Segment d'un cercle ; 
c’est la partie du cercle comprise en- 
tre un arc et sa corde; ou bien, 
c’est une partie d’un cercle comprise 
entre une ligne droite plus petite que 
de diamètre, et une partie de sa cir- 
conférence, 

Segmént d'une sphère ; c’est une 
partie d’une sphère terminée par une 
portion de sa surface, et un plan qui 
le coupe par un endroit quelconque, 

Segment se dit aussi par exten- 
sion des parties de l’eilipse, ou d’au- 
tres figures curviligues, 

SÉGRÉGATION, s. f. du latinse- 
gregalie, fait de segrego.pour secus 
greso, dont la racine esigrez, Sregis, 
troupeau : Jittéyalement l’action de 


SET 
désattrouper, de séparer ce qui étoit 
en troupeau, 

( Didact.) Action par laquelle 
on met quelqu'un ou quelque chose 
à part : séparation. 

SEIGLE , s. m. du lat. secale, 
dont on a fait d’abord sigele, et en- 
suite seigle, 

(Agricult,) Genre de plante gra- 
minée dont la fleur ressemble à celle 
du froment, 

Les anciens faisoient peu de cas 
de ce grain; car, excepté Pline, 
aucun auteur n’en a parlé avec quel- 
que détail ; mais il est cultivé au- 
jourd’hui dans toute l'Europe , sur- 
tout dans les pays froids et élevés. 

Le seigle est exposé à une maladie 
paticulière appelée ergot, et les 
personnes qui mangent du pain de 
seigle ergoté sont attaquées d’une 
gaugrene seche qui leur fait quel- 
quefois tomber toutes les extrémités, 
presque sans douleur et sans hémor- 
ragie. 

Si les anciens faisoient peu de cas 
du seigle comme grain , ils em- 
ployoient beaucoup de terre à le cul- 
tiver comme fourrage ; ils l’em- 
ployoient même à fumer les terres. 
Pline parle d’une espèce de seigle 
que l’on enterroit à l’époque de la 
floraison, pour servir d'engrais. Cette 
pratique mériteroit d’etre adoptée. 

SEIGNEUR, s. m. Corruption du 
latio senior, ancien, plus ancien. 

( Hist. rom. ) Chez les Romains, 
le sénat fut ainsi nommé , parce 
qu’il étoit composé de vieillards. 

( ist. de Fr.) Grégoire de Fours, 
et quelques auteurs anciens ; appel- 
lent seuiores, les gentilshommes et 
les homines puissans, Philippe-le- 
Bel a porté le premier le titre de 
seigneur trés-redouté, : 

( Hist. d'Angleterre) On appelle 
en Angleterre la chambre haute, la 
chambre des seigneurs , the house 
of Lords. 

( Hist. Turque ) On donne à 
l’empereur turc la qualité de grand 
seigneur. 

SEIN , s. m. du lat. sinus. 

( Anal.) Sein, se dit paticuliè- 
rement à lPégard des femmes, de 
leurs mamelles. 

( Géographie) Sein , se dit quel- 
quefois a’une ouverture de la terre 


qui 


SE L 


qui recoit la mer dans sa capacité : 
tels sont le sein arabiqne ou la mer 
Rouge ; le sein persique, qui s’étend 
depuis Ormus jusqu’à Bassora. 

SEINE ou SENNE, s.f. du latin 
sagena , vets à pècher , fait du grec 
tyhvn (sagéné) , mot lacédémonien 
de méme signification. 

( Pêche} Sorte de filet À petites 
mailles, On regarde ce filet comme 
nuisible , parce que pour s’en servir 
on le charge de plomb , et qu’on le 
traine le long de la cote, ce qui 
donne lieu à la destruction du frai. 

SEING , s. m. du lat. sionum. 

( Diplomatique ) Le seing étoit 
anciennement un signe, une marque 
que lon faisoit au bas d’un acte, et 
ce signe étoit ordinairement une 
croix , symbole du serment qu'on 
faisoit d'observer ce à quoil’on s’en- 
gagcoit. Depuis ,  onfa substitué au 
signe de da croix, des monogrammes 
qui servoient fout ensemble de signa- 
ture et de sceau. Aujourd’hui , c’est 
encore pour ceux qui ne savent pas 
écrire , une simple croix, et pour les 
autres, leur nom écrit au bas d’une 
lettre, d’un acte, d’une promesse , 
pour le certifier , pour le confirmer, 
et pour le rendre valable. 

Seing privé ; c’est une signature 
qui n’a point été faite devant un of- 
ficier public, 

Blanc seing; c’est un papiersigné 
que l’on donne à quelqu'un pour le 
remplir à sa volonté. 

SEJOUR , s. m. du lat. subdiur- 
nare , dont les Italiens ont fait s0g- 
g'ornare , pour séjourner : on a dit 
anciennement sejorrum regis, pour 
le lieu où l’on noturissoit les chevanx 
du roi : le tems pendant lequel on 
demeure dans un même lieu. 

(Art. milit.) Séjour est un jour 
de repos que les troupes ont quand 
elles sont en marche. 

(Marine ) Séjour, en termes de 
marine, est le tems qu’un vaisseau 
reste dans un port ou dans une rade 
étrangère. On dit aussi RELACHE, 
V. ce mot. ' 

SEL , s. m. du lat. sal, salis. 

(Mineral, ) On entend ordinaire- 
ment par sel, une substance qui a 
de la saveur et qui est soluble dans 
Peau. 


- Tome I!I. 


SE L 305 

Les sels sont en général composés 
d’une base alcaline , terreuse ou mé- 
tallique , et d’un acide. 

Les minéralogistes d’après Berg- 
mann, classent les sels par leurs 
bases ; ainsi, ils disent : chaux sul- 
fatée, baryte carbonatée. Les chi- 
mistes , au contraire , forment les 
genres, de’sels par les acides, et 
disent : sulfate de chaux, carbonate 
de baryle ; nutrate de potasse, etc. 

Sel marin ou sel commun, ou 
sel de cuisine, ou muriale de soude; 
c’est un sel neutre partait, qui ne 
contient ni excès de base, ni excès 
d'acide. Il est composé d’environ 
moitié de son poids de soude ou 
alcali minéral, de 0,33 d’acide ma- 
rin où muriatique , et de 0,17 d’eau 
de cristallisation. 

La nature offre le sel marin dans 
les eaux de la mer; à la surface du 
sol dans les climats chauds ; dans des 
lacs peu profonds; dans les sources 
ou fontaines : dans le sein de la terre, 
en très-grandes masses et en couches 
compacteset solides comme des bancs 
de pierre ; celui-ci s’appelle sel fos- 
sile. 

( Chimie ) Les chimistes, comme 
on Pa dit plus haut, forment les 
genres de sels par les acides. Les 
acides dont les noms se terminent 
en ique , forment des sels dont la 
terminaison est en ale ; ceux qui 
se terminent en eux, forment les 
sels en ite. Ÿ. ACIDE, NOMEN- 
CLATURE CHIMIQUE, 

On compte environ cent trente- 
quatre sels connus. 

Pour reconnoître un sel, il fant 
examiner ses propriétés et détermi- 
ner d’abord son acide, ensuite sa 
base, 

Un chimiste auquel on remettra 


une substance saline inconnue , ob- 


servera d’abord sa forme, sa saveur, sa 
pesanteur; si ces propriétés ne lui 
donnent pas un caractere assez tran- 
chauf, ilexaminera si le sel est dé- 
liquescent , éflorescent ou inaltéra- 
ble à Pair, 

Si lorsqu'on le chauffe avec du 
charbon, il donne du soufre, c’est 
un sulfate ; si au goût il présente la 
saveur sulfureuse , et qu’en contact 
avec un acide , il dégage l’odeur du 


“soufre, c’est un sulfite ; si, jeté sur 
4 


306 S E L 

les charbons , 1l brûle avec une 
flamme blanche, vive et rapide, en 
le décomposant , et en meitant à nu 
sa base, c’est un nitrate; si, mis 
en contact avec un acide, il laisse 
exhaler une vapeur rouge nitreuse , 
Cest un zitrile ; s’il Aécrépite sur les 
chatbons , si acide sulfurique en 
dégage une vapeur blanche, suflo- 
cante , épaisse, et ayant lodeur de 
pomme & reinette, c’est un mu- 
riate ; s’il allume les corps combus- 
tibles à une température moindre 
que les nitrates , et qu’après la com- 
bustion , il reste dans létat de 
muriate, c’est un muriate suroxi- 
géné, etc. #7. DECREPITATION, 
CRISTALLISATION, VOLATIÏI- 
LISATION , EFFLORESCENCE , 
DELIQUESCENCE. 

Sel essentiel des plantes ; parmi 
les matériaux immédiats des plan- 
tes, on trouve le sel essentiel : on 
Vobtient en faisant macérer les 
plantes dans l’eau , et en faisant éva- 
porer et refroidir les sucs qui les 
tiennent en dissolution. 

Les sels des plantes sont dun 
grand usage dans les arts et en mé- 
decine. 

(Lütérat.)Selattique ; es anciens 
appeloient selultique, ce qu’il y a de 
plus vif et de plus piquant dans un 
ouvrage , où un trait de raïllerie in- 
génieux, Le sel attique étoit le plus 
estimé ; et par sel altique, on en- 
tend la finesse, la délicatesse et la 
manière fine de penser et de s’expri- 
mer des Athéniens. 

SÉLECTION, s. f. du latin seli- 
go , trier, séparer. 

( Didact.) ‘Terme nouveau dont 
on se sert quelquefois pour exprimer 
un triage, un choix fait avec exa- 
men. . 

SÉLENIQUE , adj. du grec o:fvn 
rl , lune : qui concerne la 

une, 

( Astron.) On donne cette épi- 
thète aux discours que fait un physi- 
cien ou.un astronome, sur les mou- 
vemens de la lune. M. de Cassini a 
fait un ouvrage intitulé fastruc- 
tions séléniques. 

SELENITE, s. f. du grec oirñyn 
(séléné), lune, et de x80ç (lithos), 

ierre : pierre de lune. 

(Minéral.) La sélénite est une 
variété de la chaux sulfatée; c’est 


SEL 
autrement le gypse!cristallisé ( 1 4 
GYPSE ) : elie est ainsi appelée , 
parce que les lames brillantes de 
ses cristaux réfléchissent l’image 
de Ja lune, 

Les anciens avoient donné le nom 
de sélénite , à une sorte de gomme , 
sur laquelle la superstition avoit 
peint une image de la lune, qui 
croissoit et décroissoit, en suivant 
les phases de cet astre. 

SELENITEUX , SE, adj. même 
origine que SELENITE : qui a rap- 
port à la sélénite. 

( Chimie ) Les chimistes donnent 
cette épithète aux matières, aux 
sels, aux eaux qui ont quelque rap- 
port avec la sélénile , ou qui con- 
tiennent de la sélénite. 

SELENOGR APBHIE , s. f. du grec 
acnhyn ( séléné), lune, et de yp4ow 
(grapho), décrire : description de 
la lune. . 

(Astron.) La sélénographie est 
la description de la lune, et des ta- 
ches ou points remarquables qu’on y 
distingue. 

Aussitôt que Galilée eut fait des 
lunettes d'approche , en 1609, il vit 
que la lune avoit des montagnes et 
des cavités, dont l’aspect n’étoit pas 
toujours le même, par rapport à 
nous, et qui lui firent apercevoir sa 
libration. Dès lorslesastronomesont 
fait une étude particulière de la des- 
cription des taches de la lune, et He- 
velius en a fait le sujet dun grand 
ouvrage, intitulé Selenographia , 
imprimé en 1647 , où la lune est re- 
présentée dans toutes ses phases, et 
sous tous les points de vue. Cassini, 
Lahire, Mayer, Lambert, et plu- 
sieurs autres astronomes, ont aussi 
publié des figures de la lune ; mais 
la carte de la lune, qui passe pour la 
plus, exacte , est celle publiée à Got- 
tingue en 1775, dans le premier vo- 
lume des œuvres de Mayer. 

SÉLENOSTATE, s. m. du grec 
œixhvn (séléné), lune, et de çs4cs 
( stasis), station , l’action de s’arre- 
ter, fait d’isnues ( hislémi), s’arrè- 
ter : qui arrête , qui fixe la lune. 

(Astron. ) C’est le nom que Pon 
a donné à un instrument dont se ser- 
vent les astronomes, pour faire cer 
taines observations sur la lune. 


SEM 


SÉLEUCIDE ,s. m. de S'eleucus, 
Pun des énéraux d'Alexandre. 

{Chronol.) L'ère des Séleuci- 
des; c’est une tre ou comput et 
calcul chronologique, qui commence 
à l'établissement des Seleucides, 
c'est-à-dire, desrois qi ontrégné en 
Syrie après S'eleucus /Vicator, ’un 
des principaux généraux d’Alexan- 
dre , et qui cemmenca le royaume de 
Syrie , douze ans après la mort 
d'Alexandre. 

La première année de cette tre 
<ommence lan 311 avant J.C., 
au mois de septembre. 

SELLE , s. f. du lat. sella, petit 
siége. 

CARRE Sorte de siége qu’on 
met sur le dos d’un cheval , d’uné 
mule , pour la commodité de la per- 
sonne qui monte dessus, 

L'invention des selles est assez 
moderne ; les anciens Romains n’en 
connoissoient point lusage ; ils se 
servoient simplement de grands pan- 
neaux carrés, comme on en voit à la 
statue d’Antonin, au Capitole, La 
première fois qu’il fut parlé de 
selle dans l’histoire, c’esten l’année 
340: il y est dit que Constance, qui 
combattoit contre son frère Constan- 
Un , pour lui ôter l'empire, pénétra 
jusqu’à Pescadron où il étoit en per- 
sonne , et le renversa de dessus sa 
selle. 

Etre bien en selle ; c’est ètre bien 
à cheval. 

(-Ænal.) On appelle selles, les 
apophyses de Pos sphénoïde, parce 
qu’elles forment comme une selle à 
cheval. 

(Méd.) Selle se dit d’un siége 
propre à mettre un bassin de cham- 
bre, où l’on se décharge le ventre , 
et, par extension, de la décharge 
elle-mème. Les médecins jugent des 
maladies par les selles. 

SEMAILLES , s. f. du lat, semen, 
semence. 

(-Agricull.) Ce mot se dit égale- 
ment de Popération de semer les 
grains, et de la sa son de les semer ; 
il signifi: aussi les grains semés, 

SEMAINE, s, f. du latin septi- 
mana , durée composée de sept jours. 

( Chrouol.) Sept jours naturels 
ou astronomiques composent une 
Semaine, 


SEM 307 


Suivant le rapport de Moïse, les 
semaines doivent leur origine À la 
création du monde, parce que Dieu 
l’a achevée en six jours, ét s’est re- 
posé le septième. ÿ 

Dion Cassius prétendque les Egyp- 
tiens ont été les premiers qui aient 
divisé le tems en semaines, que les 
sept planètes leur avoient fourni 
cette idée , et qu’ils en avoient tiré 
les noms des sept joursdela semaine. 

On ne voit nulle part que lesGrecs 
et les Romains aient fait usage de 
cetre manière de mesurer le terms. 
Les Grecs comptoient leurs jours par 
décades, et les Romains par neu- 
Vaings. 

L'usage de diviser le tems en se- 
maines, ne s’est établi en Occident 
qu'avec le christianisme, à l’imita- 
tion des juis. #7, pour les noms des 
jours de la semaine, LUNDI, 
MARDI. etc. 

SEMALE ou SEMAQUE , s. m. 
Corruption de l’anglois smack. 

(Marine) Soxte de bâtiment de 
pèche et de cabotage , des mers 
d’Ecosse et d'Angleterre, dont le 
gréement est semblable à celui des 
sloops, ou bateaux bermudiens, mais 
dont la construction est plus ren- 
forcée. 

SEMBLABLE , adj. du lat. si- 
milis , fait du latin barbare simu- 
laure, où similare ; qu’on a dit pour 
sembler : de même nature, pareil. 


( Géom. ) Semmblables se dit des 
figures et des angles entre lesquels 
il y a similitude. 

Les angles semblables sont des 
angles égaux. Dans les angles soli- 
des, lorsque les plans sous lesquels 
ils sont contenus sont égaux en nom- 
bre et en grandeur, et sont arrangés 
dans le même ordre, les angles s0- 
lides sont semblables , et par consé- 
quent égaux. 

Rectangles semblables ; ce sont 
ceux dont les cotés qui forment des 
angles égaux sont proportionuels. 

lriangles semblables ; ce sont 
ceux qui ont trois angles respecti : 
ment égaux, chacun à chacun. 

Polygoucs semblables ; ce sont 
ceux dont les anglessont égaux , ch = 
cun- à charun , et dont les cotés au= 
tour des angles égaux sont propors 
tionnels, 

V 2 


SE M L 

11 en est de même de toutes les 
figures réctilignes semblables. 

” Ares semblables ; ce sont ceux 
qui contiennent des parties sermbla- 
bles, ou égales de leurs circonté- 
rences respectives, 

Segmens semblables ; ce sont 
ceux qui contiennent des angles 
égaux. s 

Sections coniques semblables ; 
ce sont celles dont les ordonnées à 
un diametre , dans Fune ; sont pro- 
portionnelles aux ordonnées COITes- 
pondantes à un diambire semblable 
dans autre, et dont les parties de 
diamètres semblables, qui sbatentre 
le sommet et les ordonnées dans 
chaque section, Sont semblables. 

Polyèdres semblables ; ce sont 
ceux qui sont composés d’un même 
nombre de pyramides sembla bles et 
semblablement disposées. 

Arithmét.)/Vombres, plans sem- 
blables ; ce sontceux qu’on peut dis- 
poser en rectanglessemblables; c’est- 
à-dire, en rectangles dont les cotés 
sont proportionnels, comme 6 mul- 
tiphié par 2,et 12par 4; le produit 
&e Pun, qui est 12, et celui de Pautre, 
qui est 48, sunt des nombres sem- 
Llables. 

(Algèbre ) uantités sembla- 
Lles; ce sont celles qui contiennent 
les mêmes lettres, et précisément le 
ième nombre de lettres, 

Signes semblables ; on dit, en 
algebre, que deux quantités ont des 
signes semblables, quand elles sont 
toutes deux affirmatives, ou toutes 
deux négatives. 

SÉMÉIÏOLOGIE , s. f. du grec 
ohpaerov ( sémeion ) , Signe , et de x6- 
y2e ( logos ), discours : discours, 
traité des signes. Ÿ'oy. SEMIEO- 
TIQUE. 

SÉMÉÏOTIQUE , s. f. du grec 
chpsioTix os ( sémeiotikos ), fait de 
musïor ( séméion ), Signe. 

(AMéd.) Patie dela médecine qui 
traite des signes et des indices , tant 
de la santé que des maladies, de lPu- 
sage qu’on en doit faire. 

SEMELLE , s. f. du lat. barbare 
sapella , diminutif de sapa , cuir: 
pièce de cuir qui fait le dessous du 
soulier. 

(Archit.) Espèce de tirant fait 
d’une plate-forme ; où sont assemblés 


308 


SEM 


les pieds de la forme d’un comble, 
pour en empêcher lécartement. 

(Métrol.) Semelle est une me- 
sure de la grandeur du pied, comme 
palme , à l'égard de la main. 

(Monnoie ) Semelle ; en termes 
de monnoyeur, est une portion du 
lingot d’or ou d'argent, pesée au poids 
d'essai, et que Pessayeur bat, sur le 
sas, plat et mince comme une s€- 
melle. 


(Ariil'erie\ Semelle est aussi une 
planche de bois un peu épaisse qui se 
place entre les deux flasques d’un af- 
fût , et sur laquelle la piece de canon 
repose. 

(Marine) Semelles de dérive ; ou 
ailes de dérive; on appelle ainsi un 
assemblage de planches mises à plat 
Pune contre l’autre, de la forme d’une 
ovale renflée par un bout, et dont 
quelques bâtimens hollandois font 
usage pour alier à la bouline. Ils ont 
à cetelet une semelle de chaque côté 
du bâtiment , où ellecst mobile au- 
tour d’une cheville , qui est fixée dans 
la partie la plus étroite de ovale. His 
font enfoncer dans l’eau la semelle 
de dessous le vent, afin de soutenir 
par son moyen le bâtiment contre la 
dérive ,et pour faire porter la voile. 
Le but de cette pratique est de sou- 
tenir contre leflort de la voile les 
bâtimens tels que ceux des Hollan- 
dois, qui , étant dans le cas d’entrer 
dans tous leurs ports , ef dans les 

asses où il y a peu d’eau, sont cons- 
truits avec très-peu de creux , et sont 
en même tems faits pour porter beau- 
coup de marchandises , et mal calcu- 
lés par conséquent , pour seutenir Pet- 
fort de la voile. . 

SEMENCE , s. f. du lat: barbare 
sementia , fait de semen, graine. 

( AgriculL. )S'emence , en termes 
d'agriculture , se dit des grains qu’on 
répand dans une terre préparée , 
afin de les faire produire et multi- 

lier. 

(Jardin.) Les jardiniers entendent 
par ce mot , la graine que la plante 
contient, et qui n’est autre chose 
qu'une plantule que la rencontre 
dune matrice convenable fait déve- 
lopper. 

(Physiologie) Semence se cit de 
cette humeur blanche , destinée par 
la nature à la réproduction de les- 


SE M 


LA 
pce. Elle est située entre les testi- 
cules ; de là, portée par les vaisseaux 
déférens aux vésicules séminales, où 
elle est réservée, jusqu’à ce qu’elle 
aille consommer le grand ouvrage de 
la génération , ou bien, jusqu’à c 
qu’elle soit repompée, et retourne 
dans la masse du sang. Les femmes 
ont-elles àne vraie semence proli- 
fique ? La semence de l'homme en- 
tre-t-elle dans la matrice par son ori- 
fice, ou bien entre-t-elle simplement 
dans le tissu de ce viscère : ces ques- 
tions, et bien d’autres , occupent de- 
puis long-tems ; et occuperont long- 
tems encoxe les physiologis'es. 

(Joaillier) Semence de perles ; 
on appelle ainsi de très-petites per- 
les, dont ordinairement quatre ou 
cinq ne pésent qu’un grain. 

Semences se dit aussi de très pe- 
tites parcelles de diamans dont on 
orne un bijou pour lui donner de 
Féclat. 

(Pharmacie) Semences froides; 
ce sont des graines dépouillées de 
leur écorce , qu’on emploie pour ap- 
paiser les coliques, les douleurs de 
reins, etc. On distingue les semences 
froides majeures , et les semences 
froides mineures ;les premières sont 
les graines des melons, des courges, 
des pastèqueset des concombres; les 
autres sont les graines de laitue, 
de chicorée , d’endive et de pour- 
pier. 

SEMESTRE, adj. ets. du latin 
semeslris, composé de ser , six , et 
de mensis, mois: durée de six mois; 
ou de semt, moitié ,et de mensis , 
mois : la moitié d'un mois, quinze 
jours; on a dit semnestris lurra, pour 
12 lune au milieu de sont cours. 


(Æcon. polit.) Durée de six mois, 
Il se dit des compagnies qui ne ser- 
vent qu’une demi-année , et des of- 
ficiers qui ne servent que six mois 
dans une compagnie, 

(Art milit.) Semestre se dit aussi 
d’un congé de six mois accordé aux 
militaires, et par extension, dun 
congé de quatre, trois , et mème de 
deux mois, 

SEMI, mot latin qui signifie de- 
mi,et qui n’est en usage que lors- 
qu'il est joint à un autre mot. 


SEMI-BRÈVE , s. £. du latin 


SEM 309 


semi, pour semis, moitié, et de 
brevis, court : moitié d’une brève. 

(Musique ) Semi-brève est dans 
nos anciennes musiques, une valeur 
de note ou une mesure de tems qui 
comprend Pespace de deux mini- 
mes ou blanches. La semt- brève 
s'appelle maintenant ronde, parce 
qu’elle à cette figure ;. mais autre- 
fois elle étoit en lasange, 

SEMI-CUBIQUE , adj. du latin 
semi, moitié,et de cubus, carré, 
solide. 

( Géom.) Parabole semi-cubi- 
que, on seconde parabole ; est 
une courbe du second ordre, daus 
laquelle les cubes des ordonnées 
sont comme les carrés des abscisses, 

SEMI - DIURKE , adj, du latin 
semi, moitié ;et de diurnus , d’un 
Jour. 

d Aston.) Arc semi-diurne. V. 
ARC..# 

EMI-PREUVE, s. f. du latin 
semi, moitié, et de proba, pour 
probalio, preuve. 

( Pratique) Prenve imparfaite , 
appelée autrement présomption sim- 
ple. #. PRÉSOMPTPION. 

SEMEF-QUADRAT , adj. du lat. 
semi, moitié . et de quadralus , 
carré : de figure carrée. 

( Astron. ) Semi-quadrat ou se- 
mi-quarlle ; c’est Vaspect des pla- 
nètes, lorsqu'elles sont distantes 
Fune de l’autre de ka moitié de la 
quatrième partie ou de la huitieme 
paitie du zodiaque; c’est-à-dire , de 
quarante-cinqg degrés, 

Semi-quintile, lorsqu'elles sont 
distantes de la dixième partie, ou 
de trente-six degrés; et serni-sextile 
lorsqu'elles sont distantes de }a dou- 
zième partie, ou de trente degrés. 

SEMI-TON ,5. m. du lat. serni, 
moitié, et de tonus, ton. 

(Musique ) Le moindre de tous 
les intervalles admis dans la musique 
moderne ; il équivaut à peu près à 
la moitié d’un ton. 

"On distingue dans la pratique deux 
espèces de semi-lons , le semi-ton 
majeur et le semi-ton mineur. Trois 
aufres sont connus dans les calculs 
harmoniques ; savoir : le 5e/ni-torr 
maxime, le minime et le moyen. 


SEMI-TOPOGRAPHIE, sf. du 


210 SEM 


lat. semi, moitié, et du grec rémos 
{topos ), lieu , et de yp4ow (gra- 
zho), décrire: description imparlaite 
dun lieu. 

( Gravure) On appelle ainsi, en 
termes de graveur, une gravure qui 
n'offre que quelques détails d’un 
lieu, d’un pays. 

SEMINAIRE ,s. m. du lat. semi- 
narium, fait de semen, graine, 
pepin. 

(Agricull.) Séminaire est un an- 
cien terme dagriculture qu'on a dit 
pour semis, Cest-à-dire un endroit 
où l’on sème des graines de différens 
arbres, soit pour les lever, soit pour 
foimer des pépinières. 

( Culte cathol.) Séminaire s'em- 
ploie aussi , au figuré , pour désigner 
un lieu propre à élever, insiruire 
former les jeunes gens qui se desti- 
nent à l’état ecclésiastique , et où ils 
se préparent à recevoir les ordres. 

SEMINAL , LE, adj. du lat, se- 
men, graine, semence : qui à rap- 
port à la graine , à la semence. 

(Physiol.) Séminaäles se dit de 
deux vésicules ou réservoirs mem- 
braneux et cellulaires, situés der- 
iière la vessie, entre le rectum et la 
partie intérieure de ce viscere, et 
dont l’usage est de recevoir ia se- 
mence que les vaisseaux déférens y 
déchargent , et de l’y conserver jus- 
qu’au tems du coït. 

{ Botan. ) Réceptacle séminal. 
V. PLACENTA. 

SEMINATION ,s. f. du lat. se- 
mino, semer, et de agv, faire : l'ac- 
tion de semer. / 

( Bolan.) Dispersion des semences 
ou des graines des plantes, 

SEMNIFERE, adj. du lat. semen, 
semence , et de fero, porter : porte- 
semence. 

(Physiol.) H se dit d’un vais- 

seau qui fait partie des testicules, et 
qui est destiné à porter la semence, 
x SEMIS, s. m. du latin semen, 
graine. 
à. (-Ægricull.) Endroit où l’on sème 
des graines d'arbre pour les lever et 
les mettre en pépinière au bout de 
trois ou quatre ans. 

Les semis sont Pobjet le plus im- 
portant de Pagriculture, parce qu'ils 
assurent la permanence et Pintégrilé 
des espèces , fandis que Îles autres 


0 SEN 


modes de reproduction dégradent et 
modifient les végétaux. Il importe 
donc beaucoup de multiplier les vé- 
gélaux par semences, et sur-tout par 
celles provenues de plantes et arbres 
adultes et vigoureux. 

SEMONCE , s. f. du latin barb. 
submonilia, fait de submoneo, com- 
posé de sub, sous-entendu manu , 
main , et de moneo, avertir: aver- 
tissement secret, 

( Pratique ) Ce mot se disoit au- 
trefois de toutes sortes de convoca- 
tions de personnes et d’assemblées , 
qui se faisoient à cri public. 

Il se dit maintenant d’un avertis- 
sement fait par quelqu'un qui a quel- 
que autorité, | 

(Marine) Coup de canon de se- 
monce; c’est, en termes de police de 
mer, un coup de canon qu'un navire 
armé en guerre tire à poudre à la vue 
du navire qu'il rencontre, pour lui 
faire amener ses voiles, et justifier 
de sa neutralité et de la nature de 
son chargement et de sa destination, 

SENAT , s. m. du latin seratus, 
fait de senex, vieillard : conseil des 
vieillards , assemblée des plus nota- 
bles d’une république, qui ont part 
au gouvernement, : 

(ist. rom.) Le sénat romain 
fut créé par Romulus, et composé 
de cent sénateurs, dont il laissa l’6- 
lection au peuple, à la réserve du 
président, Ce nombre fut doublé de- 
puis l'alliance faite entre Romulus 
et Tatius, roi des Sabins, Quand 
Albe fut démolie sous le règne de 
Tullius Bostilius, six familles de 
cette ville Turent inscrites dans le 
sénat, pour y remplir les places va- 
cantes, Farquin Fancien crut devoir 
ajouter au sénat cent nouveaux 
membres tirés des plébéïens, et cette 
augmentation fut la dernière du 
tems des rois. 

Le sénat, sous la république et 
pendant sa splendeur , ne s’occupoit 
point d’affaires confentieuses ; il 
nommoit des juges tires du seal ou 
d'entre les chevaliers; il ordonnoit 
des affaires de la guerre , nommoïit 
ceux qui devoient commander les 
armées , envoyoit des gouverneurs 
dans les provinces, mamioit les fi- 
pauces, et disposoit des revenus de 
l'Empre. 


SEN 


Le sénat, avili par César, tomba, 
sous ‘libère, dans un état de bas- 
sesse dont il ne lui fut plus possible 
de se relever. : 

( Hist. mod.) On a depuis donné 
le nom de sénat à des assemblées 
revetues d’une autorité à peu pres 
pareille à celle du sénat de Rome, 
comme le sezat de Venise, le sénat 
de Gènes, le sérat de Polosme, etc. 

Sénat conservateur. Dansla cons- 
tiution de l’an 8 de la république 
françoïise , on appelle ainsi un corps 
politique composé de membres ina- 
movibies et à vie, quiélit dans la 
liste nationale les législateurs, les 
lribuns , ete. , et quisest aussi chargé 
d’annuller tous les actes qui lui sont 
déféiés comme inconstitutionnels 
par le tribunat , etc. 


SENATUS-CONSULTE , s. m, 
du latin senalus , et de consulia , 
orum , ordonnance , arrêt, résolu- 
tion : décret , résolution du sénat. 

( Hist, rom.) Décret par lequel 
le sénat romain ordonnuit ou éta- 
blissoit quelque chose : c’est la dé- 
finition qu’en donne Justinien. 

(ist. de Fr.) Sénatus-consulte 
esi employé, en France , depuis la 
constitution de Van 8, pour signi- 
lier une décision du corps politi- 
que, appelé sénal conservateur ; 
c'est par un sénalus-consulte que 
IVapoléon a élé déclaré empereur 
héréditaire de La république fran- 
coise. 

SENAU, s. m. Corruption de Fan- 

pe 
glois snow. 

(Marine) Sorte de bâtiment dont 
le gréement consiste en un grand 
mât, ou mât de misaine , et un beau- 
pré , gréés comme ceux des vaisseaux, 
et en un mâtereau placé un peu 
arrière du grand mât, qui tient 
lieu d’artimon , et qui porte une 
voile à corne , qu’on appelle Za voile 
de senau. 

SENECHAL , s. m. du lat. barb. 
seuiscalcus, pour præféectus ser- 
vorum , chef , intendant de la 
maison. 

(Hist. de France) Sénéchal est 
u: officier dont les fonctions ont été 
différentes selon les tems; il paroit 
ge dans Porigine cétoit le plus 
äncien officier d’une maison. il y 


SEN 31Yx 


en avoit non-seulement chez les rois 
et les grands, mais même chez les 
paiticuliers. 

Sous ja première race des rois de 
France , les séréchaux étoient du 
nombre des grands du royaume; its 
assistoient aux plaids du roi , et sous- 
crivoient les chartes qu’il donnoit, 
Il y en avoit aussi sous la seconde et 
la troisième race ; ils sont nommés 
dans les actes après le comte ou 
maire du palais, et avant tous les 
autres grands offiriers, 

La dignité de maire du palais 
ayant été éteinte, celle de grand 
sénéchal prit la place; le dernier 
qui remplit la place de grand séné- 
chal , fat Thibaut, dit le Bon, comte 
de Blois et de Chartres , sous 
Louis VII. Celle de grand maitre de 
la maïson paroit lui avoir succédé, 

L'une des principales fonctions 
du grand séneéchal étoit celle de 
rendre la justice ; les souverains qui 
possédoient les provinces de droit 
écrit, avoient chacun leur sézéchal, 
et lorsque ces provinces furent réu- 
nies à la couronne ; leur premier 
officier de justice a conservé le titre 
de sénéchal. 

SENESTRE, adj, et s. du latin 
sinisler , gauche. 

{ Blason) En termes de blason , 
on dit sézestre , pour la gauche, par 
opposition à dexire , qui signifie sa 
droite, 

)n dit d’une pièce de Pécu qw’elie 
est sénestree , c’est-à-dire, accompa- 
gnée à gauche où à sénestre, d’une 
autre pièce. , 

SENESTROCHERE , s. m. du 
latin sinister, gauche ; et du grec 
ai (cheir ) main : main gauche. 

( Blason ) I se dit, en termes de 
blason , de la figure d’un bras gau- 
che qiv’on représente sur l’écu, IL est 
opposé à DEXTROCHERE, qui 
signifie le bras droit. 

SENNE, s. f. 7. SEINE. 

SENS, s. m. du lat. sensus. 

( Physiol.) Faculté de l’animal, 
par laquelle il reçoit impression des 
objets extérieurs et corporels. 

On distingue communément cinq 
sortes de sers ; savoir: le {oucher, 
l'ouie , le goût ; Podorat et la vue. 

hacun de ces sens a son siége Pau- 
ticulier placé dans quelque putie du 


812 SEN 


corps qui, à cet égard , se nomme 
son organe, 

( Diction ) Sens se prend aussi 
pour la signification d’un discours, 
dun écrit. On distingue diverses 
sortes de sers. 

Sens absolu ; c’est celui qui est 
achevé, complet; qui a toutes'ses 
parties. La lerre est opaque: cette 
phrase est dans le sers absolu. 

Sens relalif ou respectif; c'est 
celui qui a rapport relation à quel- 
que chose ; dans cette phrase : l'esprit 
es! préférabie à la beauté: le sens 
est relalif ou respeclif, parce qu’on 
considere l'esprit relativement à la 
beauté, 

Vens abstrait : considérer une 
chose dans Le sens abstrait ; c’est 
Pexaminer sans songer à ses pro- 
priétés ,; sans s'occuper ni de la 
chose en elle-mème mi de ses autres 
propriétés, 

Sens concret : considérer. une 
chose duns le sens concret, c’est 
la considérer avec une ou plusieurs 
de ses qualités. 

Sens adapté; c’est une applica- 
lion plus ou moins précise d’un texte 
connu à une circonstance paiticu- 
Jicre, 

Sens composé ; c’est celui qui 

/ » jui 
résulte de tous les termes d’une pro- 
position, pris selon la liaïson qu'ils 
ont ensemble ; parce qu’alors tous 
ces termes conservent leur signifi- 
cation propre dans toute Fétendue de 
la proposition. 

Sens divisé ; Cest le sens d’une 
proposition dont on prend séparé- 
ment les termes. 

Sens indétcrminé ; il a licu lors- 
que dans une phrase le subjectif n’est 
point exprimé nommément ; alors 
le sens de ceite phrase est vague, 
indéfini, indéterminé ; comme ici : 
Qui a beaucoup d'ambiion goûte 
peu la vie tranquille. 

Sens détermine ; Cest lorsqu'il y 
a dans la phrase un subjectif dé- 
nommé ; comme si lon dit : La 
bonne compagnie est une école 
qui dristruilimicux que le collége. 

Sens litiéral ; Cest cel qui ré- 
sulte de {a force naturelle des termes ; 
il se divise en sens propre et en 
sens figuré, où metaphorique. 

Sens propre ; le sens propre du 
mot est sa premivre siguification, 


SEN 
Un feu qui brille, la lumière qui 


s'obscurcil ; ces expressions sont 
employées dans le sens propre. 

Sens figuré ; c'est lorsqu’on change 

la signification d’un mot ‘pour lui 
en donner une qui est empruntée : 
Une imagination qui brille, l'es- 
pril qui s'obscurcil; ces mots briller, 
s'obscurcit , sont ici dans le sens 
Jiguré, parce qu’on semble donner 
aux facultés invisibles de lame, la 
propriété physique du feu et de la 
lumiere. 

Sens par extension : outre le 
sens propre et le sens figuré, d’A- 
lembert, dans des éclaircissemens 
sur les élémens de philosophie , 
admet un autre sens qu'il appelle 
sens par extension, et qui tienten 
quelque sorte le milieu entre ces 
deux-là. Voici un exemple simple , 
qui, dans trois différentes phrases , 
montrera d’une maniere bien claire 
ces troist différens sens : marcher 
après quelqu'un ; arriver ,après 
l'heure fixée ; courir après Les hon- 
neurs ; voilà après, d’abord dans 
son sens propre, qui est celui de 
suivré un COTPS en mouvement ; en- 
ste dans son sens par exlension , 
parce que l’on regarde le tems com- 
me marchant'et fuyant , poürainsi 
dire , devant nous; enfin dans le sens 

quré , courir après les hon- 
neurs ; parce qu’on regarde aussi les 
honneurs, qui sont un être abstrait : 
comme un être physique fuyant de- 
vant celui qui le désire , et cherchant 
à lui échapper. 

Sens spiriluel ; c’est celui qui est 
caché sous l'écorce du sens litléral. 
Il se divise en sens allégorique , 
en séns moral, et en sens anago- 
gique. 

Le sens allégorique est celui qui 
résulte des termes bi , pris à la 
lettre , signifient toute autre chose 
que ce qu’on veut leur faire sigri- 
fier. 7. ALLEGORIE. 

Le sens moral est celui qui a pour 
objet quelque vérité qui intéresse 
les mœurs etla conduite. .:, 

Le sens anagogique a pour objet 
les choses célestes et la vie éternelle, 
loy. ANAGOGIE, 

SENSATION , s. f. du lat. sen- 
salio , lait de seulio, sensum ; 
sentir. 


SEN 

(Métaphysique) Impréssion que 
lame recoit des objets par les seus. 

SENSIBILITE , s. f. du latin 
barbare sensibililas , fait de senio , 
sensun. 

( Physique } Qualité par laquelle 
un gujet est sensible aux ie - 
sions des‘objets : ilest d’une grande 
sensibilité à Loutes les impressions 
de l'air. La sensibililé d'une ba- 
lance , ®an thermométre. 

( Musique ) Sensibilité se dit en 
termes de musique , de la disposi- 
tion de Pame qui inspire au compo- 
siteur les idées vives dont il a be- 
soin , à Pexécutant la vive expres- 
sion de ces mêmes idées, et à l’au- 
diteur la vive impression des beautés 
et des défauts de la musique qu'on lui 
fait entendre. 

SENSIBLE , adj. dulat. sensibi- 
Lis , fait de sentio , sensum , sentir. 

(Physique ) Sensible ssedit de 
ce qui se fait sentir, qui fait impres- 
sion sur les sens. Un objet sensible , 
l'horizon sensible. F. HORIZON. 

( Musique ) Accord sensible ; 
c’est celui qu’on appelle autrement 
accord dominant. Voy. ACCORD. 

Il se pratique uniquement sur la 
dominante duton ; de là lui vient le 
nom d'accord dominant , et 
porte toujours la note seusible pour 
tierce de cette dominante, d’où lui 
vient le rom d’accord sensible. 

SENSORIUM , mot latin, 

( Didact. ) Terme emprunté du 
latin , pour signifier le siége de ame, 
du sentiment. Le sezsorim est une 
partie du corps qui recoit les impres- 
sions des objets sensibles , que lui 
apportent les nerfs de chaque 6rgane 
des sens, et qui est par conséquent 
la cause immédiate de la percep- 
tion. Willis attribue cette fonction 
au corps canelé du cerveau , et Des- 
cartes à 1 nde pinéale, 

SENTE , s. f. du latin sen- 
tentia , fait de seutio , penser, jn- 
ger : avis, sentiment, jugement , 
ditmémorable,apophihegme, maxi- 
me qui à un grand sens. 

__ { Pratique ) Jugement svjet à 
Vappel, rendu sur les contestations 
portées en justice. 

SENTIMENT , s. m. du latin 
seniio, señtir, penser , juger: fa- 


SEN 213 
culté de sentir, sensation , percep- 
tion , sensibilité, affection, 

( Métaphfsique) Sentinient .en 
métaphysique , signifie fantot la fie 
culté que lame a de recevoir Fim- 
pression des objets par les sens, tan- 
tot la perception mème qu’elle a des 
objetspar le moyen des organes des 
sens. 

Sentiment intime ; c’est la con- 
noissance que nous avons de tout ce 
que nous éprouvons en nous-mêmes, 
la persuasion que nous sentons in- 
térieurement , sans pouvoir en ren- 
dre raison aux autres, ni les ep con- 
vaincre. 

( Physique ) Sentiment se dit 
aussi de la sensibihté physique , 
c’est-à-dire, de la fonction des es- 
prits animaux qui portent avec eux 
la chaleur et la vie. Ainsi , Pon dit 
qu'un homme a perdu la vie et le 
sentiment, qu'il n’y a plus de sern- 
liment dans une partie du corps, 
dans un bras, dans une jambe. 

( lénerie )Sentiment , en termes 
de chasse , est synonyme dodorat ; 
ainsi l’on dit qu’un chien a le serr- 
timent fin , subtil. Un chien a du 
sentiment, lorsqu'il recoit Je vent 
de la voie ; il n’a plus de sentiment, 
lorsqw’ilest en défäut. 

( Diction) Sentiment, en ma- 
tière d’éloquence , s'entend des mou- 
vemens pathétiques, de ces pensies 
vives et animées, suivies ef poussées 
par une sorte de transport, et pro- 
noncées avec un accent plusappuyé, 
plus vif et plus véhément. 

( Beaux-Arts ) Sentiment, dans 
le langage des artistes , a une signi- 
fication particulière, et qui sappli- 
que à une partie de Part, qui tient à 
Pexécution. On dit d'un contour, 
aw’il y a du sentiment , ou de quei- 
que pariie d’une figure , qu’elle est 
faite avec sentiment, etc. pour dire 
que l'artiste a employé les moyens 
de son art pour appuyer , 0n quelque 
sorte, davantage , pour accuser avec 
plus de force, pour rendre d’une ma- 
piere plus frappante , les traits qui 
caractérisent principalement Fob;et 
de la nature qu'il a voulu imiter, 
L’indécision, la mollesse, . sont le 
contraire de ce que dans l'art on ex- 
prime par le mot sentiment. 

SENTINELLE , s, {, de Pitalien 


?14 SEP 


senlinella , fait de sentire , sentir , 
entendre , crier. 

( Art milit. ) Terméemprunté de 
l'italien , et qui signifie un soldat 
tiré du corps de garde, posé sur quel- 
que ferrein , pour rassurer par sa vi- 
gilance et par sa fidélité , un corps 
de troupes ou un poste , contre les 
surprises de ennemi. 

Sent'nelle perdue ; on appelle 
ainsi un soldat placé en sentinelle, 
dans un lieu fort près de ennemi , 
c’est-à-dire, dans une situation fort 
haserdée. 

SEPARATION , s. f. du lat. se- 
paro , pour secs paro , disposer , 
mettre à part, et de ago , agir : Pac- 
tion de mettre à part , disposer au- 
bement, séparer. 

( Pratique Séparation de biens; 
c’est un jugement qui rompt la com- 
munauté de biens, entre mari et 
femme. 

( Chimie ) Séparation des mé- 
taux ; c’est une opération par la- 
quelle on sépare des métaux qui 
étoient mélés ensemble, 

SEPARATOIRE , s. m. mème 
origine que SEPARATION. 

( Chimie) Sorte de vaisseau in- 
venié pour séparer les liqueurs. 

( Chirurgie) C’est aussi le nom 
d’un instrument qui sert à séparer le 
péricrâne, 

SEPTANTE , adj. et s, du latin 
sépluaginlæ , sept dixaines ou 
so'xante-dix. 

( Hist. sacrée ) On appelle ainsi 
les auteurs d’une fameuse version 
grecque de Pécriture , que Ptolémée 
Philadelphe , roi d'Egypte, fit faire 
par soixante-dix Juifs que lui avoit 
envoyés le grand-prêtre Eléazar, 
277 ans avant J. C. 

SEPTEMBRE , s. m. du latin 
september, fait de septem , sept. 

( Calendrier) Nom du neuvième 
mois de Pannée, ainsi nommé par- 
ce qu'il étoit le septième de Pannée 
romaine , qui commencoit par le 
mois de mars, C’est dans ce mois que 
Fété finit et que Pautomne com- 
mence, le soleil entrant dans le 
s'gne de la balance , le 22 ou le 23 
( :e 1er. ou 2 vendémiaire ), Le mo- 
ment où cela arrive s’appelle l’équi- 
xoxe d'automne, 

SEPTENAIRE,, adj. du latin 


SE P 


seplenarius , fait de septem, sept, 
et d’'annus , année : de sept années, 

SEPTENNAL, adj. même ori- 
gine que SEPTENAIRE, de sept 
années. 

( Hist. d'Anglelerre ) Les as- 
semblées du pariement d'Angleterre 
sont maintenant septennales ; elles 


. étoient auparavant triennales , et 


plus anciennement annuelles. 
SEPTENTRION, s. m. du latin 

seplem, sept, et de triones, pour 

lerram arentes , labourant la terre. 


(Æstron. ) Les anciens laboureurs 
romains donneérent ce nom aux sept 
étoiles qui composent la grande et la 
petite Ourse , parce qu'ils regardoient 
l’une et l’autre de ces constellations, 
comme sept bœufs attelés à une 
charrue, C’est l’un des quatre points 
cardinaux qui divisent l'horizon en 
quatre parties égales ; ou le point 
de Phorizon qui est coupé par le mé- 
ridien du côté du pole nord ; c’est 
pourquoi Pon donne encore à ce point 
le nom de /Vord, F. NORD , BO- 
REAL. 

SEPTICIDE , adj. du lat. septz- 
cidum , fait de seplum , cloison , et 
de cædo , tailler couper. 

( Botan. ) Il se dit d’un péricarpe 
qui s’ouvre par des sutures correspon- 
dantes aux cloisons. 

SEPTIEME , adj. et s. du latin 
seplimus , fait de seplem, sept. 

(Arilhmét.) Nombre ordinal, qui 
suit immédiatement le sixième, 

( Musique ) Septième, au subs- 
tantif , se dit d’un intervalle disson- 
nant , renversé de la seconde, et 
appelé par les Grecs Acptacordon , 
parce qu'il est formé de sept sons 
ou de six degrés diatoniques. I] y 
en a de quatre sortes, #7. le Diction- 
naire de musique de J. 3. Rousseau. 

SEPTIER , s. m. #7. SETIER. 

SEPTIFERE , adj. du lat. sep- 
tum , cloison , et de féro , porter : 
porte-cloison. 

( Botan.) Columelle septifère ; 
c’est une columelle à laquelle les 
cloisons restent attachées, après la 
déhiscence et l’écartement, ou la 
chute des valves. 

SEPTIQUE, ad]. du grec THTTIRÈC 
( séplikos), dérivé de re (sépo ), 
faire pourrir: putréfiant. 

( Hé. ) H se dit des remèdes 


L 
SE Q 
topiques, qui corrodent les chaixs 
en les fondant et les faisant pourrir, 
sans causer beaucoup de douleur. 

SEPTON, s. m. même origine 
que SEPTIQUE. 

( Chimie ) C’est le nom que quel- 
ques chimistes étrangers ont proposé 
de donner à lazote, parce qu'il 
rappelle sa principale propriété, celle 
de déterminer les premiers phéno- 
mènes de la putréfaction. 

SEPTUM, s. m. Mot latin qui 
signifie cloison , fait de seplo , sep- 
Lu , enclore, 

(Ænat.) Les anatomistes donnent 
ce nom à quelques parties du corps, 


qui en séparent d’autres les unes 


d'avec les autres, 

Le sepluim lucidum est la mem- 
brane qui sépare l'un de Pautre les 
deux ventricules antérieurs du cer- 
veau, ainsi appelée, parce quelle 
est transparente, 

Le seplum mediem est la cloi- 
son qui sépare les deux ventricules 
du cœur, 

Le seplum naricum est la cloi- 
son qui sépare les naines, 

Le seplum transversum est le 
diaphragme, parce qu’il sépare trans- 
versalement la capacité de la poi- 
rine d’avec celle du bas-ventre. 

SAQUENCE , s. f. du latin se- 
quenla , fait de sequor, suivre. 

( Jeux ) C’est , en termes de cer- 
tains jeux de cartes, une suite de 

plusieurs carfes de même couleur, 
daus le rang que le jeu leur donne. 

SÉQUESTRE , s. m. du lat. se- 
questrum , dépôt. 

( Pratique ) :Séquestre se dit du 
dépôt d’une chose litigieuse , et de 
celui qui est commis par autorité de 
justice, à la régie ou administration 
de la chose litigieuse. 

SEQUIN, s. m. de l'italien zec- 

. chino , fait de zeccha, le lieu où 
Von fait la monnoie, 

( Déonnoie ) Monnoie d’or. T1 se 
fanrique des sequins à Vénise et 
dans ies Etats du grand-seigneur, 
à Constantinople, Salomique , Alep 
ei dans tonte la Syrie. À Tunis, en 
Euypte et à Candie, le sequin est 
estimé trois piastres et trente-buit 
paras: on les évalue à la Mecque, à 
Linq piastres furques, 


SPENE 3:15 


SÉRAIL , corruption da turc, 
SERA ïj ou SERAY, maison, palais, | 

( Hist, Turque } C’est le nom 
du palais du grand-seigneur ; : les 
palais des souverains orientaux, des 
bachas, et des autres grands de la 
Porte , portent aussi le nom de serai, 
que nous appelons improprement 
sérail. Le: hotelleries publiques où 
vont lover les caravanes, sont ap- 
pelées caravan-serai ,palais, mai- 
son des caravanes, 

SÉRAPHIN , « m. Mot hébreu, 
qui signifie ardent, enflanume d'a- 
mour. 

( Hiérarchie céleste ) Ange de la 
première hiérarchie des chœurs ou 
des esprits célestes. b 

SÉRASQUIER ou SÉRASKIER, 
s. m. Mot turc composé du persan 
ser, qui signile chef, et de Parabe 
askier, armée : chef d'armée. 

( ist. lurque ) C’est le nom que 
les Turcs donnent à leurs généraux 
ou à ceux qui commandent en chef 
Jeur armée. 

SEREIN, s. m. de l'italien scro- 
tino , fait du latin serolinus, sous- 
éntendu aer: l'air du soir, 

(Physique) On appelle ainsi ure 
humidité qui se manifeste dans l'ai 
mosphere pendant les soirées d'été, 
une heure ou deux après le coucher 
du soleil, Cette humidité provient 
des vapeurs qui s’étoient élevées par 
l'effet de la chaleur, et qui se trou- 
vant condensées par le refroidisse- 
ment de Pair, retombent sur la terre 
en goutelettes imperceptibles , mais 
quelquefois assez abondantes pour 
bumecter les vêtemens. 

A Rome, où , pendant les grandes 
chaleurs , atmosphère est remplie 
des exhalaisons empestées qui s’éie- 
vent des marais Pontins, 1l est ex- 
trèmement dangereux de s’exposer 
an serein. 

SEREIN , adj. du latin serenus , 
beau, clair, doux et calme. 
qi, Physique ) Epithète que Von 
donne au ciel, lorsqu'il n’est couvert 
d'aucun nage. 

( Aéd.\ Goulle-sereine ; 
GOUTT £ , AMAUROSE. 

SERENADE, s. f. de l’italion <e- 
rence . fait du latin serz2:72, le soir: 
cozceit de nt. 

(Musique) Où aprelle sinsi, à 


vor, 
J 


316 SERA 
limitation des Italiens, un concert 
ui se donne la nuit sous les fenêtres 
de quelqu'un. Il n’est ordinairement 
composé que de musique instrumen- 
tale; quelquefois cependant on y 
ajoute des voix. Quand le concert 
se fait le matin , ou à lPaube du 
jour , il s'appelle AUBADE. F7, ce 
mot, 

S'érénades se ditaussi des pièces 
que l’on compose ou que l’on exécute 
dans ces occasions. 

SERENISSIME, adj. du lat. sere- 
nissimus, superl, de serenus, serein, 
pur, sans nuages, 

(Eco. polit, ) Sérénissime , sé- 
renilé ; c’est un titre d'honneur pris 
autrefois par les rois mème et par 
les évèques ; mais depuis que le titre 
de majesté est devenu commun aux 
têtes couronnées, celui de sérénis- 
sime est resté aux souverains qui ne 
sont pas rois. 

Les princes allemands étoient au 
trefois tres-jaloux de ce titre, et le 
mettoient au dessus de celui d’al- 
Lesse ; mais Pusage contraire a pré- 
valu, et l’on dit aujourd’hui , sur- 
tout aux électeurs, votre altesse élec- 
torale, à 

SEREUX , adj. du lat. serum , 
Jait clair, petit lait aqueux. 

(Zied.) Ise dit du sang, des 
humeurs, du pus liquide et sanieux. 
F. SEROSIT E. 

SERF, s: m. du latin serv 
esclave. 

( Féodalité) On entend par serf, 
un homme de condition servile, sou- 
mis à certaines redevances et à cer- 
fains droits envers son seigneur, Jus- 
qu’au commencement de la troi- 
sième race, tout le bas peuple en 
France étoit serf, Louis le Gros, 
aidé des conseils de l’abbé Suger , et 
dans le dessein d’abaisser les sei- 
gneurs, prit le parti d’affranchir les 
serfs, Louis VIII, suivit les mémes 
maximes êt signala le commence- 
ment de son règne par laffranchisse- 
ment des serfs, dont il y avoit encore* 
grand nombre en France. S. Louis et 
ses successeurs, abolirent aussi le plus 
qu'ils purent, toutes les servitudes 
personnelles ; cependant il y avoit 
encore quelques serfs en France sur 
la fin du treizième siècle ; mais les 
seisneursayant bientôt suivi Pexem- 


SER 


ple du monarque, la servitude fut 
enfin abolie, S’il restoit des traces 
de cette servitude dans la province 
de Bourgogne , la révolution les a 
fait entierement disparoitre, 

SERGENT, s. m. du lat. serviens, 
serviteur, par le changement du vw 
eng; on a dit autrefuis sergienL. 

( Pratique) Officier établi pour 
faire toutes sortes d’exploits judi- 
ciaires et extrajudiciaires , et pour 
mettre à exécution les jugemens et 
mandemens de justice, 

Le tire de sergent étoit ancien- 
nement celui de tous les nobles qui 
servoient à la guerre sous les cheva- 
liers. Il y avoit aussi des sergens de 
l’épee et du plaid de l'épée, qui 
étoient singulierement établis pour 
exécuter, par les armes, les mande- 
mens de Justice, 

On appelle encore en Angleterre 
sergent ès-lois, sergeant at law, 
un jurisconsulte du premier ordre , 
qui est attaché au principal juge , et 
qui Passiste pour le droit commun, 
comme un docteur ès-lois l’assiste 
pour le droit civil, 

( Art milit. ) Sergent , est un 
oflicier d’une compagnie d’infante- 
rie; il commande souvent de petits 
détachemens , et, entr’autres fonc- 
tions , il fait garder les distances et 
dresser les files et les rangs. 

Sergent de balaille ; ceite charge 
étoit tres-considérable dans les ar- 
mées de France ; mais dans la suite 
on à mis au dessus de Jui un officier 
à qui on a donné le ritre de maré- 
chal de bataille, Y'y à eu du tems : 
de François 1er. , des sergens géne- 
raux de bataille, dont Pemploi 
étoit le même que celui de major 
général daujourd'hui. 

SERIE, s. f, du latin series, 
suite , train, continuité. 

(Algèbre) Séries se dit d’un or- 
dre ou d’une progression de quantités 
qui croissent où décroissent suivant 
quelque loi. 

La théorie et l'usage des séries ou 
suites infinies, à été cultivée dans 
le siècle dernier avec beaucoup de 
succès ; on en attribue commuué- 
ment l'invention à Mercato: ce 
Holstein, qui paroît néanmoins en 
avoir pris la première idée de Parith- 
métique des imfinis de VVallis 


SER 


Les series ou suites sont d’un 
grand usage, prineipalement pour 
la quadrature des courbes, parce que 
cette quadrature dépend souvent de 
Pexpression de certaines quantités 
qui ne peuvent être représentées par 
aucun nombre précis et déterminé ; 
tel est le rapport du diamètre d’un 
cercle à sacirconférence ; et c’est un 
très-grand avantage de pouvoir expri- 
mer ces quantités par une suite, la- 
quelle, étant continuée à Pinfini, 
exprime la valeur de la «juantité re- 
quise. 

SERINGUE , s. f. du grec cpry£ 
(surisx), flûte, où corps cylin- 
drique. 

( Physique) Petite pompe qui 
sertaaltirer ét à repousser air et les 
liqueurs. 

( Chirurgie ; pharmacie) Ins- 
trument dont se servent les apothi- 
caires et les chirurgiens pour donner 
des lavemens , ou pour injecter quel- 
que liqueur dans les plaies, les ulce- 
res , les fistules, lurètre, la vessie, 
Ja poitrine, etc. 

SERINGUER , v. à. même ori- 
gine que SERINGUE, 

(Chirurgie) Pousser une liqueur 
avec une seringue. 

(Marine) Seringuer un vais- 
seau ; c’est le battre. à coups de ca- 
nongpar son arrière , de manière que 
les boulets l’enfilent dans toute sa 
longueur, 

SERMENT , s. m., contraction 
de sacrament, comme on disoit an- 
ciennement, fait du latin sacra- 
mentum, affirmation d’une chose, 
en prenant à témoin Dieu, ou ce que 
Von regarde comme saint, comme 
divin. 

( ist.) Les sermens prirent nais- 
sance au tems où les hommes com- 
mencèrent à tromper ; c’est dire as- 


sez qu’ils sont fort anciens. Abraham 


jura par le Dieu véritable. Les 
Perses , les Grecs et les Romains, 
prenoient à témoin le soleil, Les 
Scythes juroient par Pair et par leur 
cimeterre. À Athènes, on juroit le 
plus souvent par Minerve, déesse 
tutélaire de cette ville; à Lacédé- 
mone , par les fils de Jupiter, Castor 
et Pollux , descendus ; par leur 
mère, des rois du pays; en Sicile , 
par Proserpine, Les vestales jurvient 


SER 317 
par la déesse à laquelle elles étoient 
consacrées; les femmes mariées , par 
Junon, qui présidoit à la paix et au 
bonheur des ménages ; les labou- 
reurs, par Cérès; les vendangeurs , 
par Bacchus; les chasseurs , par 
Diane; les amans, par Vénus et 
par son fils , etc. 

Les Francois juroient communé- 
ment sur l’évangile , sur la croix ou 
sur les reliques des saints. 

Serment de fidélité ; c’estune pro- 
messe solennelle qu: fait le sujet à 
son prince, d’être toute sa vie son 
fidèle sujet et serviteur. 

L'établissement des fiefs, sous la 
seconde race, fit naître les sermens 
féodaux , dont aucun ordre de l’état 
ne fut exempt; mais cequi multiplia 
les sermens de fidélité, fut le besoin 
qu’eurent Clovis et Charlemagne 
de s'assurer de la fidélité de leurs 
nouveaux sujets; besoin qui donna 
lieu à tant de lois, de canons, de 
formules, etc., qu’on voit répan- 
dus dans les capitulaires de Charle- 
magne, ou dans les conciles tenus 
sous son règne. 

( Pratique) Serment judiciarre ; 
c’est celui qui est prété par autorité 
de justice. on distingue le serment 
déiéré par le juge même, d’avec le 
serment qu’une des! parties exige de 
Pautre, De ces deux sermerrs, il n'y 
a que le dernier qui soit décisif ou 
décisoire , parce que c’est une espèce 
de transaction entre les parties ; qui 
a plus de force qu'un simple juge- 
ment, et qui éteint totalement l’ac- 
tion. 

Serment ile calornie; on a donné 
ce nom au serment que les plaideurs 
prêtoient chez les Romains, pour 
attester à la justice qu'ils étoient de 
bonne foi, et qw’ils croyoient être 
bien fondés, un dans sa demande, 
Pautre dans sa défense. Celui qui 
refusoit de prêter ce sernrent perdoït 
sa cause, 

Ce serment a étérecu parle droit 
canonique ; en conséquence , il a été 
introduit en France; mais il y'a 
long-tems que Pusage’en a étéaboli. 
Il n’en reste qu’une seule trace ; c’est 
le serment que les avocats et les 
avoués prètent à leur réception, 
et qu’ils réitèrent chaque année ; on 
le leur faisoit prêter autrefois au 


commencement de chaque cause ; 


o18 SER 

mais ; comme celæ prenoit trép de 
items , on s’est contenté de l’exiger à 
leur réception, et à chaque rentrée 
du tribunal. 

SERMONNAIRES , adj. et s. du 
latin semonarius, fait de serno , 
discours, sCrmon. 

(Bibiiogr.) il se dit d’un recueil 
désermons. [l y a des sermonraires 
pour J'avent , pour le careme , etc. 

On donne quelquefois ce nom à 
celui qui à fait imprimer ses ser- 
mons. Fiéchier. Wassillon, Bour- 
daloue, soui de grands SCrn101L- 
JiALTCS « 

SÉROSITE, s. f. du latin serum, 
Jait clair. 

( Ph; siol. ) La partie la plus 
aqueute, la pius claire et la plus 
transparente de la masse du sang et 
du lait, dont elle fait la plus grande 
partie. 

La sérosilé se sépare du sang et de 
la is mphe dans les reins, à la peau 
et en plusicurs autres endroits au 
corps , pour faire la matière de 
Yurine, de la sueur, de la transpi- 
ration , de la salive , et d’autres hu- 
ineurs excrémentielles séreuses, 

SERPENT , s. m. du lat. serpens. 

( ist. nat. ) Tout le monde 
connoit la forme extérieure des ser- 
peus. Leur squelette est formé d'un 
très-grand nombre de vertebres tres- 
mobiles, et de cotes. Leur gueule est 
grande et leur mâchoire inférieure 
est susceptible de soitir de son arti- 
culation, pour éonner plus d’am- 
pleur à Fœsvophage, lorsqu’il engiou- 
tit de gros animaux. Les dents des 
serpens sont petites et pointecs, 
mais les especes venimeuses portent, 
en outre, de chaque coté de leur mäü- 
chone supérieure, des dents cro- 
chues, creusts en dedans, fort poin- 
tues, et percées au bout, mobiles à 
volonté, et posées sur une vésicuie 
pieine Ge veuin. Lorsque l'animal 
rilé mord sa victime, ces crochets 
venimeux se redicssent , pénetrent 
dans la chair, et y déposént ie poi- 
son fatal. L'animal , atteint d’un 
trait mortel, se débat en vain dans 
1: angoisses de la douieur, i! peite 
dins son sein le germe de sa destruc- 
ton. 

Les serpens à sonnelies ont en 
particulier un orgine uisez remiai- 


a 


SER 

quable au bout de leur queue ; ce sont 
des anneaux coniques ,; emboutés et 
adbhérens ; qui sont formés d’uue 
membrane seche et dure comme le 
parckemin , et qui fait du bruit lors- 
qu'ils rampent. Cette sorte de cli- 
auetis décele leur approche, que 
l’homme redoute beaucoup ; puce 
qu’ils sont armés d’un venin extrè- 
iement dangereux. 

(Musique) Serpent est aussi le 
nom d’un instrument de musique à 
vent , dont on se sert dans les chœurs 
de musique d’église, pour soutenir 
les voix, et qui est fait à peu près 
en forme d'un gros serpenl. 

(.Astron.) Serpent est encore le 
nom d’une constellation boréale , 
qui contient soixante-quatre étoiles, 
suivant le catalogue britannique. 

SERPENTEMENT ,s. m. de ser- 
peut ; action de serpenter ou d’imi- 
ter la forme ou les mouvemens dt 
serpent. 

( Géom. ) Partie d’une courbe qui 
va’ en serpentant. Le caractère du 
serpentement est que la courbe peut 
étre coupée en quatre points, par 
une même ligne droite; ainsi, les 
serpentemcens ne peuvent se trouver 
que dans les ligues du quatrième 
ordre. . 

SERPENTIN, s. m. de serpent, 
qui a du rapport avec le serpent,” 

(Minéral.) Serpentin ou ophite, 
ouporphyre vert antique ; Cest une 
roche cornéenne dure, noire, ver- 
dûtre. 

( Chimie ) Serpentin est aussi 
le nom dun tuyau de cuivre ou 
d’étain, qui mon'e en serpentant 
depuis le bas de Palambic jusquà 
son chapiteau. Ÿ. ALAMBIC. 

(Minéral.) Serpentine estle nom 
d’une pierre d’une couleur verte , as- 
sez obscure, taclietée de différentes 
nuanres , à peu près comme la peau 
d’un serpert, É 

SÉRRAIL, s. m. Æ SERAÏ. 

SERRE, s. f. du latin serrare, 
serrer , que les italiens ont conservé 
en entier. 

( Jardin.) Lieu couvert où l’on 
renierme, pendant l'hiver, lesarbres 
et les plantes élevés dans des cais- 
ses, et qui craignent Je froid. 

Serre chaude; c’est un édifice 
destiré À élever &splantes exotiques, 


N SER 


par le moyen d’une chaleur artifi- 
cielle. L'invention des serres chau- 
des est due aux Anglois et anx Hol- 
Jlandois , à qui la température ingrate 
de leur climat en a donné l’idée. 

On entretient constamment dans 
les serres chaudes une chaleur su- 
périeure à celle de dix degrés du ther- 
mométre de Réaumur. Pour la cons- 
truction et l’économie des serres 
chaudes, consultez le nouveau /a 
Quintinie. 

SERRES, s, f. du latin barbare 
serro, qui signifie crochu , ou du 
lat. serrare , serrer. 

( Ornytologie ) Ce sont les ongles 
acérés , ou les griffes des oiseaux de 
proie , arme puissante et souvent ter- 
rible, qui sert également à latta- 
que et à la défense. 

SERRE-FILE , s. m. de serrer, 
et de FILE. Foy. ce mot. 

(Art milit, ) Dernier rang d’un 
bataillon qui en termine la hauteur , 
et en forme la queue. 

( Marine) Serre- file est, en 
termes d’évolutions navales, le der- 
nier vaisseau de la ligne. 

SERRE , adj. du lat. serrare. 

( Botan. ) Serré se dit de ce qui 
dans les plantes est rapproché jus- 
qu’à contact. 

SERRER, v. a. du lat. serrare, 
élreindre, presser. 

(Marine) Serrer Les voïles ; est 
les plier contre les vergues , lors 
qu'eiles ne doivent plus, de quel- 
que tems, ètre déployées au vent. 

Serrer Le vent ; cest la mème 
chose que pince: le vent, aller au 
plus près du vent. 77, PRES. 

Serrer La lcrre ou la cête ; C’est 
en navigant, se tenir près de la cote, 
et ne pas s'en écarter. 

Serrer la ligne ; c’est, dans une 
escadre , ou, armée navale, formée 
en ligne, rapprocher les vaisseaux 
les uns des sutres, et les tenir à une 
distance bornée et réglée , au lien 

u’ils se trou’oient trop écartés. 

SERRETE, adj. du lat. serratus. 

( Botan.) Denté en scie. 

SERRUTE , adj. diminutif de 
SERRETE. 

(Botan.) Il s'emploie lorsque les 
dents sont très-petites, relativement 
à la partie qui les a, 

SERTIR , v. a. du latin énser- 
Lare, 


SER, 319 

(Joaillerie ) Enchässer une pierre 
précieuse dans un chaton : de là 
sertie, etserlissure , pour une pierre 
enchâssée , ou pour l’action d’en- 
châsser, 

SERTULE , s. f. du lat. sert:- 
lum, diminutif de serum, bouquet, 
petit bouquet. 

( Botan.) Assemblage de plu- 
sieurs pédicelles uniflores, naïssans 
tous d’un même point, à peu pres 
comme dans Pombellule. Les fleurs 
de la primevère officinale sont dispo- 
sées en sertule. 

SERUM , s. m. Motemprunté du 
latin , et qui signifie petit lait, hu= 
meur aqueuse; c’est la même chose 


que SEROSITE, 77 ce mot. 


SERVAGE, s. m. du lat. servus, 
esclave, x 

(Æcon. poli.) Etat de celui qui 
est ser! ou esclave. 

SERVICE , s. m. du lat. servio , 
servir , étre esclave. 

( Culte cathol.) Service se dit 
du cuite extérieur qu’on rend à Dier. 
I] se dit aussi des prières publiques 
que lon dit pour un mort. 

Se consacrer au service divin ; 
c’est embrasser la prolession ecclé- 
siasiique. 

(rt milit.) Service, pris dans un 
sens absolu, s’entend du service mi 
lilaire. 

Faire son servi ou étre de 
service; C’est, dans le langage des 
gens de guerre, ou rnonter la garde , 
ou êfre commandé d'un. défache- 
ment, où.pour la tranghée, etc. : 
service des places , service de cam- 
pagne. 

SERVITUDE , s. f. du lat. ser- 
vio , sérvir, être esclave, 

( Féodal. ) Condition de celui qui 
demeure dans la dépendanced’autiui. 

ZISERE. 

(Pratique) Servitudes se dit aussi 
des souilrances ou sujétions imposées 
sur un héritage pour la commodité et 
Vutilité d’un autre héritage. 

On distingue les servitudes rura- 
les , les servitudes urbaines . les ser- 
viludes contractuelles , et les ser- 
viludes légales. 

S'ervilules rurales ; ce sont les 
droits de passage sur l'héritage s-1- 
vant, d'y puiser de l’eau , d'y faire 
abreuver les bestiiux, etc. 


CAT 


320 SES 


Servitudes urbaines ; te sont 
celles établies sur un bâtiment pour 
la commodité d’un autre bâtiment 
voisin, comme le droit d'appuyer 
ses poutres contre le mur du voisin , 
d'avancer un toit sur son fonds , etc. 

Servitudes contractuelles ; ce 
sont celles qui dépendent de la con- 
vention des parties. 

Servitudes légales; ce sont celles 
qui ont lieu sens titre, et qui sont 
fondées sur des régiemens. 

SESAMOÏDE , adj. du grec #- 
caun ( sésamé), sésame, sorte de 
plante , et d’eidoc ( éidos }. forme , 
ressemblance : qui ressemble à la 
graine de sésame. 

(Anat.) On donne ce nom à des 
os en général fort petits, qui se trou- 
vent ordinairement aux jointures des 
orteils et des doigts. On les a ainsi 
nommés parce qu’ils ont de la res- 
semblance avec la graine de la sé- 
Sarre. ; 

SESQUI-ALTERE , adj. du lat, 
sesqui-alterus , une fois et demi 

( Géom. arith.) A se dit d’un 
rapport entre deux lignes, deux nom- 
bres , etc. , dans lequel une de ces 
grandeurs contient Pautre une fois 
etune demi-fois; ainsi, les nombres 
9 et 6, sontentr’eux en raison ses- 
qur-allère, car 9 contient 6 , une 
fois et une demi-lois. 

SESQUI-DOUBLE , adj. du lat, 
sesqui-duplez , deux fois et demi, 

( Mathémat.) On dit qu’une rai- 
son est sesqui-double ; quand le plus 
grand de ses deux termes contient le 
plus petit deux fois . et une demi- 
fois. Telle’est la raison de 15 à 6, de 
50 à 20. 

SESQUI-QUADRAT , du lat. 
sesqui-quadralus , quatre fois et 
demi. 

Astron. ) Aspect sesqui-qua- 
drat; c’est Paspect de deux planètes 
qui sont éloignées Vune de Pautre de 
quatre signes et demi , où 1355 de- 
grés, x 

SESQUI-TIERCE , adj. du lat. 
sesqui-tertius ; ure fois et un tiers. 

(« Géom. ) On dit qu'une quantité 
est en raison sesqui-lierce d’une au- 
tre quantité , quand la première con- 
tient la deuxieme une fois-etun tiers 
de fois; telle est la raison de8 à 6, 
vu-de 4 à 3. 

SESSILE , adj. du lat, sessilis , 


SET 
fait de sedeo, sessum , s'asseoir: 
qui est assis, qui n’a pas de pied, 

(Botan.) Il se dit des parties des 
plantes qui sont privées d’un support 
propre, où immédiaitement assises , 
ou- fixées sur la partie donnant naïs- 
sance, Ainsi, une feuille dénuée de 
pélioles , une fleur sans pédoncules, 
une anthère sans filet, un stygmate 
sans slyle , sont sessiles. 

SESSION, s. f. du lat. sessio, 
fait de sedeo , sessum , être assis : 
Paction d’étre assis. 

(ÆEcon. polil.) Tems pendant le- 
quel un corpsdélibérantest assemblé, 

En parlant des conciles, session 
se dit de chaque séance ou assemblée 
d’un concile, et même de Particle 
qui renferme les décisions publiées 
dans la séance du concile; quand ïl 
s’agit des corps politiques, session 
s'entend du tems pendant lequel ils 
sont assemblés : ainsi, la session 
d’un corps délibérant se compose de 
toutes les séances qui ont lieu depuis 
Vinstant où il est convoqué et réu- 
ni, jusqu’à celui où ilest prorogé, 
ou dissous. 

SESTERCE, s. m. du lat. ses- 
Lertius, qui signifioit deux aset demi. 

( Monnoie) Monnoie de Rome 
encienne, Mille petits seslerces va- 
loient 20c livres de France d’aujour- 
d'hui; et ces mille petits ses/erces 
faisoient le grand sesterce , qui n’é- 
toit qu’une monnoie de compte. 

SETACEE , adj. du latin sela- 
ceus, fait de selum , long poil. 

( Bolan.) Il se dit des parties des 
plantés qui sont menues, roides el 
anguleuses, comme les soies de co- 
chon. 

SÉTEUX , SE, adj. du lat. se- 
Losus , fait de selum, long poil. 

(Bolan, ) On appelle réceptacle 
commun séleux, celui qui est garmi 
de petites paillettes sèches et rigi- 
dules. ou sétacées. 

SETIER ou SEPTIER , s. m. au 
lat, sexlarium , mesure romaine. 

( Métrol.) Mesure de grains, de 
liqueur, de terre. 

Dans le système des nouvelles me- 
sures, selier est la traduction vul- 
gaire d’une mesure de continence, 
pour les matières sèches, appelée 


HECTOLITRE {Y. ce mot), égale 
à 


S'EV 


à dix décalitres ou boisseaux, et en 
mesures anciennes , 77 boisseaux de 
Pass. 

SETON, s. m. du lat, setum, log 
poil ou méche, 

( Chirurgie) Espèce de cautère à 
deux émissaires, qu’on l'ait à la peau 
avec une aiguille suivie d’une mè- 
che de coton ou dure bandelette, 
qui passe d’une ouverture à Pautre, 
et qui reste dans Pulcère, pour servir 
d'égoût aux mauvaises humeurs, et 
détourner les fluxions. Ce mot se dit 
aussi de la mèche mème. 


SEUIL, s. m. du lat. solium, pour 
limen , fait de solur , sol, terre. 

(Archit.) Pièce de bois ou de 
pierre, qui est au bas de l’ouverture 
de la porte. 

SEVE ,s. f. du lat. sapa. 

( Botan. ) On comprend assez or- 
dinairement sous cette dénomimation 
toutes les liqueurs nécessaires à l’ac- 
croissement et à l'entretien des plan- 
tes ; mais on ne doit pas confondre la 
sève avec le suc propre , ni avec 
cette liqueur huileuse, gommeuse 
ou résineuse, qui est filtrée par des 
glandes destinées à cet usage. 

La sève, dont les fonctions peu- 
vent être comparées à celles que 
remplit le sang dans les animaux, est 
une liqueur limpide , sans couleur , 
sans saveur et sans odeur, qui ne sert 
uniquement qu’à Paccroissement du 
végétal, et qui n’influe en rien sur 
ses qualités. 

SEVICES, s. m, du lat. sœvilies, 
cruauté, rigueur. . 

( Pialique ), Outrages et mauvais 
traitement dont un supérieur, ou 
celui qui a autorité sur un autre, use 
envers lui. 

SEVRER ; v. a; du lat. separare. 
En vieux langage, sevrer signifioit 
seulement separer, 

( Héd. ) Empécher un enfant de 

etter , lui ôter l'usage du lait, pour 
1e faire passer à une nourriture plus 
solide. 

( Jardin.) Sevrer, en termes de 
jardinage , c’est priver une “plante 
d’un rameau qui en. émane, 

S'evrer une branche greffée en 
approche ; c'est la séparer de l'arbre 
auquel elle tenoit. = 

FA une marcotte ; C’est la së- 
parer de la plante mere, après qu'elle 

L'oie LIL, 


SE: X 327 


est enracinée , pour la replanter ail= 
leurs. : | 

SEXAGENAIRE, adj. et s. du 
latin sexagenarius, de soixante : ce- 
lui qui a soixante ans. 

SEXAGESIMAL, LE, adj.du lat. 
serugesimus ,; Soixantième : qui 
appartient, qui a rapport au nombre 
soixante. 

(Æstron. ) Ce mot n’est guère em- 
ployé qu’en astronomie , pour expri- 
mer des fractions dont le dénomina- 
teur est soixante, ou pour désigner 
ün ouvrage de Taïlor. intitulé Sera- 
gésimal table , ou Table sexagési- 
male. 

SEXE , 5. f. du lat. sexzus. 

( Hist. nat.) Différence physique 
et constitutive du mâle et de la fe- 
melle. Ÿ, HERMAPHRODITE, 

( Bolan. ) Comme les animaux, 
les végétaux ont des organes sexuels, 
par l’action réciproque desquelssils se 
reproduisent ; ces organes sont Péta- 
mine et le pistil. 

La plupart des plantes réunissent 
les deux sexes dans toutes leurs 
fieurs , et sont , par cette raison, ap- 
pelées kersaphrodites. 

Celles dont toutes les fleurs n’ont 
que des étamines sans pistil, sont 
dites mâles ; et celles qui, au con- 
traire, n’ont que des fleurs à pistil, 
prennent le nom de femelles. Une 
plante qui porte tout à la fois des 
fleurs mâles et des fleurs femelles , 
est nommée ANDROGYNE ou MO- 
NOÏQUE. 7. ces mots. 

Une plante qui a toutes fleurs mâ- 
les sur un individu, et toutes fleurs 
femelles sur un autre individu , est 
appelee DIOÏQUE. F#. ce mot. 

Celle qui a des fleurs biserées et 
unisexees, soit sur le même indivi- 
du, soit sur divers individus, est dits 
POLYGAME. 7. ce mot. 

SEXTANT, s.m. du lat. sertans, 
la sixième partie d’un tout, 

(_Astron. ) Sextant signifie, en 
gécéral;, Ja sixieme partie d’un cer- 
cle, ou un arc de soixante degrés ; 
mais on s’en sert plus particulivre- 
ment pour signifier un instrument 
d'astronomie qui ressemble à un 
quart de cercle, excepté que$on éten- 
due ne comprend que 60 degrés. #, 
QUART DE CERCLE. 

(Marine ) Sexlunt est aussi le 


3.22 Sr Pt 

nom du quartier de réflexion , ou 
de loctant d'Hadley , quand au 
lieu de contenir 45 degrés, il en ren- 
ferme 60. 

SEXTE ,1s. £ du lat.»sexius,, 
sixième. 

( Lithurcie) Sexte est la troisième 
des petites heures canoniales, 

On divisoit anciennement le jour 
artificiel en quatre parties, qu’on 
apoeloit prime , tierce , sexte el 
none. Sexte alloit depuis midi jus- 
qu'à trois heures ; et la partie de Pot- 
ice qui se récitoit à l'heure de sexte 
fui appelée sexte. ; 

(Droit canon) Sexte , au mascu- 
lin, est aussi le nom de la collec- 
tion des décrétales, faites sous les 
erdres du pape Boniface VIT, pour 
servir de continuation aux décrétales 
publiées par Grégoire XI; et comme 
les décrétales de Grégoire XI étoient 
divisées en cinq livres, ce nouveau 
recueil fut nommé le Serte, quoi- 
qu’il soit lui-même divisé en cinq. 

SEXTIL , LE , adj. du latin sex- 
dilis, sixième. 

( Astron. ) Sexlile se dit de la po- 
sition ou Paspect de deux planètes, 
lorsqu'elles sont éloignées l’une de 
Vautre de la sixième partie du z0o- 
diaque ; c’est-à-dire , de soixante de- 
grés, où de la distance de deux 
signes, 

SEXTUPLE,. du lat. sextuplus , 
pour series duplicatus, qui contient 
six fois. 

( Musique ) Nom donné anx me- 
sures à deux temps, composées de 
six notes égales, trois pour chaque 
tems. 

SEXUEL , ELLE , adj. du latin 
sexus ; qui caractérise le sexe, qui 
tient au sexe. 

(-Botan.) Sysléme sexuel ; c’est 
le titre d’un ouvrage de Linnée , ap- 
pelé ainsi parce qu'il est fondé sur le 
sexe des plantes. #7. SYSTEME , 
LINNEE, METHODE. 

SFUMATO, adiject, italien pris 
substäntivement, et qui signifie erz- 

ume, 

( Peinture) Peindre sfumato ; 
c'est une manière de peindre extre- 
mement moëlleuse, aui lisse une 
certaine incertitude sur la terminai- 
du contour, et sur les détails 
dis-forinés, quand ‘on regacde Pon- 


EQn 


sa 


vrage de près, mais qui n’occasionne 
aucune indécision , quand on se place 
à une juste distance. 

Cependant ; quoique le mor sfu- 
malo signifie proprement enfumé , 
il ne faut pas croire que, pour at- 
teindre à la qualité agréable de pe- 
dre sfiumato , il faille représenter les 
objels commessi on ne les apercevoit 
qu'au travers d’une fumée; c’est alors 
l’excès de cette qualité, et elle de- 
vient vicieuse, Le Guerchin a bien 
saisi le point juste de sfumalo ; Gri- 
moux à quelquefois approché de 
excès. Le s/umato exclu la qua- 
lité exprimée par ce qu'on appelle 
le SENTIMENT, #, ce mot. 

SGRAFITTO, adj.et s Terme 
emprunté de italien, et qui signifie 
égratigné, 

( Peinture) Peinture al grufitto ; 
c’est unc manière de peindre mtro- 
duite par le Polilore , et quiaété 
abandonnée après lui : le procédé 
en fenoit plutot de la gravure que 
de la peinture. #7. EGRATIGKE. 

SHERIF, s. m. Mot anglois com- 
posé de shire, comté, province , et 
de reève, gouverneur : gouverneur 
d’un comté. 

(Hist. d' Anglet.) Officier chargé , 
dans chaque comté, de faire exé- 
cuter les ordres du roi. Il y en a deux 
pour le comté de Middelessex , qui 
sont nommés par les habitans de 
Londres : pour les autres comtés, 
le roi choisit sur trois candidats qui 
lui sont présentés par les habitans du 
comté. 

SE, conjonction , du lat. s£, qu 
signifie en cas que. 

( Musique) Si. s. m.; c’estune 
des sept syllabes dont on se sert en 
France pour solfier les notes. Guy 
ÂAretin , en composant sa gamme , 
n’inventa que six de ces syllabes , 
parce qu’il ne fit que changer en 
hexacordes les tétracordes des Grecs, 
quoiqu’au fond sa gamme fût, ainsi 

ue la notre, composée de sept notes. 
1! arriva delà que, pour nommer la 
septieme , 1] falloit à chaque instant 
changer les noms des’ autres et les 
oinmer de diverses manicres; em- 
barras que l’on n’a plus depuis Pin- 
vention du si. 

Brossard, et ceax qui Pont suivi, 
attribuent l’iuvention du 55, à un 


C 


SIB 


nommé Lemaire , entre le milieu 
ei la fin du dix-septieme siecle ; 
d’autres en font honneur à un cer- 
tin l’ander Pullen ; d’autres re- 
Lioutent jusqu'à Jean de Muris, 
vers lan 1330 ; et le cardinal Bona 
dit que, des le onzième siccle, qui 
étoit celui de l'Aretin , Ericius Du- 
puisajouta une note aux six de Guy, 
pour éviter les difficultés des muan- 
ces , et faciliter l'étude du chant. Ce 
qu'il y a de certain, c’est què la 
Le des auteurs qui ont écrit sur 
a musique, comme le père Mer- 
senne , Banchière , etc., ont reconnu 
la nécessité de cette septième syl- 
abe, pour éviter les muances ; que 
les uns ont nommé cette syllabe ci, 
d’autres di , d’autres ni, d’autres si, 
d’autres za, etc. Du reste, usage 
du si n’est connu qu’en France. 

SIAGONAGRE,, s. f. du grec 
crxyèvy (siagon), mâchoire, et de 
&yrz (agra), prise, capture. 

(Medecine) La goutte aux mâ- 
choires. 

SIALAGOGUE , ou SIJALOGO- 
GUE , adj. dugréc ciænov( sialon), 
salive, et d’äyx (ago), chasser. 

(Médec.) Il se dit des remedes 
qui provoquent l'évacuation de Ja 
salive. 

SIALISME, s. m. du grec 4x0y 
(sialon) , salive. 

({Heédec.} Evacuation abondante 
de salive par la bouthe. #7. SALI- 
VATION, PTYALISME. 

SIALOLOGIE , subst, f. du grec 
dianov Cr salive, et de x5- 
y2e (logos), discours , traité. 

(Ænat.) Partie de Panatomie qui 
traite de la salive. 

SIBERITE , s. £, du lat. siberia ; 
nom d'un fort grand pays de la ‘lar- 
farie Moscovite, et du grec af00c 


(lithos) pierre : pierre de Sibérie. 
(Minéral.) Substance appelé 


autrement schorl rouge de Sibérie , 
qui se trouve daus-les monts Cural, 
et occupe les fissures d’un sillon , 
composé de feid-spatlr rougeätre +de 
quatz , derschorknoir, et de mica, 
qui coupe les bancs d’uñe roche 
granitique.. “ 
Les échantillons €e sibérile qw'on 
voit à Paris, sont: d’une belle cou- 
leur rose foncée , et queiquelvis rou- 
ge purpurine, à peu pres comme le 
gregat syiien. On voit au Muséum 


69 323 
pational du jardin des plantes de 
Paris, un magnifique morceau de 
sibérile, qui est presque de la gres- 
seur du poing. Cette substance est , 
jusqu’à présent, d’une ext:ème ra- 
reté. 


SIBYLLE , s. f. du grec c£uarx 


y sibella) , que quelques-uns croient 


un nom propre, que d’autres pré- 
tendent etre un composé de rose 
(sios ); employé pour 8:05 (4héos), 
dieu , et de Ecuxn (boulé), conseil : 
comme qui dioit conseil divin. 

(Antiquités) Prephètesse. Le nom 
de Sibylle fut d’abord donné, à ce 
qu'on croit, à la prophètesse de 
Delphes, qui vivoit tres - long-tems 
avant le siége de ‘Froie; mais il est 
devenu commun à toutes les filles 
qui rendoient des oracles. 

SIBYLLIN , adj. de sibylle : 
qui appartient aux sibylles. Foy 
SIBYLLE. 

(Bibliogr.) Livres ou vers sibyl- 
lins ; on appelle ainsi les livres qui 
contenoient les prédictions des si- 
bylles. Ces livresavoient une grande 
autorité parmi lesRomains; ils furent 
brülés avec la capitale, en l’an 67a 
de Rome, 

Les livres sibyllins d'aujourd'hui 
sont au numlbie de huit, qui çon- 
tiennent plusieurs vers grecs prophé-" 
tiques; mais tous les savans con- 
viennent que C’est Un ouvrage süp- 
posé, qui fut fabriqué sous Pempire 
d’Antonin, ou au commencement 
du regne de Marc-Aurèle. 

SICAIRE , s. m. du lat, sicarius, 
fait de sica, poignard. MN 

( Édisioire juive) Les sicaires 
étoient , avant ie siège de Jérusaiem , 
des voleurs de Palestine , répandus 
dans le pays, quiexritoient 1e ffeu- 
pie à la révuite, et pilloient ies mai- 


sons dé ceux qui resfoient üans 1o- 


béissance des Romains. Ces voleurs 
étuiçnt armés de |pell!s poignards, 
courbés comime les cimeterres: des 
Perses, et comme.ies Romains ap- 
peloient s10& un puigüard, lis nom- 
imereil Ces 4ssassins siCaril. 

SICCITE , ‘s. f. du lat. siccites , 
fait de s1eco , desshcher. 

( Chimie) Quatité dece qui est 
$ec); finre ébaporer jusqu'à Szcellé, 

SIDERAL, LE, adj. du lat. st- 


44 


324 SITE 
dus, sideris, astre: qui a rapport 
aux astres. 

(Astronam.) On a appelé année 
sidérale , ou sidériale , de tems de 
la révolution de la terre, d’un point 
de sn orbite au mémepoint ; elle est 
plus longue de 20 minutes que lan- 
née tropique, où leretourdessaisons, 
à cause de la prèécession des équi- 
noxes. 

( Médecine) Observations sidé- 
rales ; ce sant les Arabes, dit Guy- 
Pat, qui ont fourré dans la méde- 
cine les scrupuleuses et superstifieuses 
observations, tant lunaires et side- 
sales « que d autre pature, 

SIBERATION, s. f. du lat. si- 

deralio, fait de sidus, astre, et 
qui, selon Pline, signifie une ma- 
ladie des arbres, causée par une mau- 
vaise influence, 
LT Chirurgie) Ce terme signifie, ou 
une apoplexie et paralysie subite, 
comme: l’on étoit frappé tout à coup 
de quelque mauvaise influence, ou 
il dénote une gangrèrie parfaite , ap- 
pelée autrement SPHACELE. 7. 
ce mot. 

SIDERITE, s. f. du grec sidupos 
(sidéros ), fer. 

(Hinéral, ) On a donné ce nom à 
uue substance qui se trouve combi- 
siée avec ceitaines espèces de fer, et 
qui rend ce métal aigre et cassant. 
lieyer a reconnu que c’étoit un phos- 
plate de fer; c’est-à-dire, du fer com- 
Diné avec l’acide phosphorique. 

Pline a donné le nom de sidérite 
à l’une des six espèces de diamans, 
connués de son tems ; mais que 
quelques minéralogisies modernes 
croient r’étre autre chose que la 
«murcassile blanche, 

SIDÉERCMANTIE, s. f. du grec 
cid'upos (sidéros }, fer ; et de payréiæ 
( mantéia ), divination. 

( Divinal. ) Divination qui se 
faisoit avec un fer rouge. On tiroit 
un bon où mauvais auoure de la ma- 
nière dont les paillettes brüloient , 
et dont les étincelles eh sortoient. 

SIECLE , s. m. du latin seculurn. 

( Chronol, ) Durée de cent ans. 

Les anciens ont divisé les tems en 
quatre âges. 

Siècle d'or; cétoit le règne de 
Satiune. 


SIE 


Siècle d'argent ; c’étoit celui de 


Jupiter. 


S'iècles d’airain et de fer; ce sont 
les siècles qui ont succédé à ces heu- 
reux tems, 

Les modernes ont appelé siècles 
de féret de plomb, les 10e. etre, 
siècles, parce que c’étoient des siè- 
cles d’ignorance et de grossièreté. 

Siècle se dit encore d’un tems cé- 
lèbre par le règne de quelque grand 
prince , par les actions, les ouvrages 
de quelque grand homme, ou par 
quelqu’autre chose de très -remar- 
quable, Le siècle d'Auguste ; Je 
siecle de Louis-le- Grand, le siècle 
d'Homère, le siècle de Firgile et 
d'Horacc, etc. 

SiEGE , s. m. dulat. sedes, dont 
on a fait sedia , puis sieda. 

( Econ. dom. ) Meuble fait pour 
s'asseoir. 

( Pratique ) La place où le juge 
s’assied pour rendre la justice ; et 
par extension, le corps et la ju- 
ridiction des juges et la salle où 
ils s’assemblent,. 

( Hist. ecclés.) Siége se dit aussi 
d’un évéché, de sa juridiction ; ainsi 
on dit le saint-siége , un sicge pa- 
triarchal, un siége é piscopal. 

( Géographie ) Siege se dit en- 
core de la ville capitale d’un em- 
pire. Rome éloil le siége de l'Em- 
pire romain. Paris es le siége de 
l'Empire francois. 

( éd.) Siége, en termes de mé- 
decine, est la partie du corps hu- 
main sur laquelle on sassied , et 
particulièrement le fondement , Pa 
nus. 

(Art milit,) Siège est le campe- 
ment d’une armée autour d’une place 
quelle veut attaquer. 

Les François sous la premibre et 
seconde race ; suivoient dans plu- 
sieurs choses , soit pour Pattaque , 
soit pour la défense ; l’ancienne ma- 
micre des Romains. 

On suivit encore la même mé- 
thode sous les premiers rois de: la 
troisième race; mais l’art militaire 
tomba en décadence , depuis Louis- 
le-Débonnaire jusqu’à Philippe- 
Arguste,, qui en fut le restaurateur. 

aLes premiers François , à Pexem- 
ple des Romains , pour emporter 
brusquement une place , ne faisotent 
point de circonvallation, mais pat- 


SIG 


fageoient leur armée en trois corps 
qui formoient chacun un cercle tout 
à Pentour , et investissoient la ville. 
En se préparant à un assaut, ou se 
présentant à une escalade , ils 
étoiént soutenus par leurs archers et 
frondeurs | qui tiroient contre les 
soldats des remparts , et montant à 
l'escalade , ils se couvroient de leurs 
boucliers. 

IL n’est point fait mention dans 
l'histoirequeles Francois aient avant 
Püilippe-Auguste, mis en usage 
les lignes de circonvallation. On se 
servoit de tours de bois, et de forts 
construits de distance en distance, 
dans les lignes, et ces redoutes 
se nommoient bastides ; et sons 
Charles VIT, on disoit assiéger par 
bastides. C’est aussi sous le règne de 
ce prince que les François ont aban- 
donné lusage des anciennes ma- 
chines de guerre , et que l’on com- 
mença à voir distinctement l’usage 
des tranchées. 

SIENITE , adj. de la ville de 
Sienne , dans la Haute-Egypte. 

( Minéral. À Roche primitive 
composée de feld-spath et de horn- 
blende, dont le premier est ordi- 
nairement blanc, et la seconde de 
couleur noire ; ce qui forme une 
roche grisâtre ; elle a été ainsi ap- 
pelée par Werner , parce qu’il reste 
beaucoup de monumens antiques 
formés de cette pierre, qu’on tiroit 
de Sienne. dans la Haute-Esypte. 

SIGILLAIRE , s. f. ou terre s1- 
gillée , du lat. sigillare , sceller. 

( Me. ) C’est le non d’une terre 
bolaire qu’on employoit autrefois en 
médecine , et qu’on tiroit de Pile 
de Lemnosou Sfalimène , dans PAr- 
chipel. Cette terre est en pastilles où 
petites tablettes, sur laquelle est 
lempreinte d’un cachet ,; qui lui 
donne des vertusimaginaires, et d’où 
elle tire son nom. #oy. ARGILE. 

SIGLE , s. m. du grec gyrai( si- 
glai), chiflre, note abrégée. 

(Sténographie) Les sigles sont 
des lettres uniques , isolées , desti- 
nées à exprimer un mot, ou du moins 
une syllabe , sans le secours d’au- 
tres lettres, Ainsi N P signifie n0- 
bilissimus puer; quelquefois les 
sigles sont composés de plusieurs let- 
tres, NAT. ECC, ROM. natarius 
ecclesie Romane ; d'autres fois les 


SP 355 


sigles répétés indiquent le nombre 
des personnes CCESS. AUGG. Cæ- 
sares , Augusli duo; AAA, frors 
Auguste. Les sigles renversés dé- 
signent le féminin -yj ‘D ‘1 Maria 
con liberta. 

L'écriture par sigles a été en 
usage chez les Hébreux, chez les 
Grecs, qui les tiroient des Phéni- 
ciens; chez les Romains , avant les 
notes de Tyron, etc. ; mais la con- 
fusion que la multiplicité des siznes 
occasionna , les fit proscrire des 
actes publics. Ils furent bannis des 
livres de droit par une loi de Justi- 
nien ; l’empereur Basile rendit un 
pareil édit. Malgré cela , on s’en sert 
encore de nos jours, sur-tout dans 
les noms propres, Les lettres de Pal 
phabet orec et latin, qui servent 
de chiffres, sont des sigles numé- 
riques, 

SIGMOÏDE ou SIGMOÏDAL, 
ad;. du grec sryux ( signa ), nom 
de la dix-huitième leftre de lal- 
phabet des Grecs ç, et d'edos ( éi- 
dos }, forme, ressemblance : qui ala: 
forme de la lettre ç. 

( Ænat. ) C’est. le nom qu'on 
donne à certaines parties du corps 
qui ont la forme de la lettre grecque 
ce, ou la forme semri-lunaire : telles 
sont les valvules sigmoïdes , Papo= 
physe sigmoïde. 

SIGNAL, s. m. du lat. siontm , 
signe que l’on donne pour servir d’a- 
verfissemènt. 

( Art de la guerre ) Les Grecs, 
au défaut de couriers, employoiert 
les signaux , pour avoir en peu de 
tems des avis de ce qui se passoit au 
loin. Ds en avoient de deux sortes, 
les uns par des feux , et les autréspar 
dés flambeaux, On placoit sur jes 
hauteurs ces sigaur , de distan een 
distance , et à portée d’être vis 
uns des autres. Cet art fut'pousss 
très-loin chez les Grecs, et ensuite 
chez les Romains , puisque Polyhbe 
parle d’une méthode par laquelle on 
pouvoit composer des lettres et des 
mots, en élevant à droiteet à gauche 
ün certain nombre de flambeaux. 
Un nommé Cleoxène passoit pour 
être l’inventcur de cette méthode, 

L'art des sisnaux, par le feu où 
les lambeaux , se soutint jusque dans 
le moyen âge, où lon ft usage du 


826 


SiG 

son où du bruit, qui fut lui-même 
abandonné à l’époque de l'invention 
de la poudre à canon. 

Cependant il manquoit toujours à 
ces cHorts de Pesprit humain , quel- 
que moyen de se faire entendre de 
proche en proche .avec une prompti- 
tude dans Paction , et un mystère 
dans la méthode. C’est ce qu’on a 
obtenu parle moyen du TELEGRA- 
PHE. 7 ce mot. 

(/arine) On entend par signaux, 
en termes de marine , des pavillons, 
des flammes, ou autres objets remar- 
quables et visibles de loin, que lon 
hisse À la tête d’un mât, au bout 
d’une vergue, etc.. pour être aper- 
çus à une gande distance , et com- 
munjiquer quelque ordre ou intelli- 
gence : ce sont les signaux de jour. 

Les signaux de nuit se font avec 
des coups de canon, des fusées et des 
Fanaux, hissés à la tète des mâts, en 
rombre et distance variés, maïs qui 
otfrent des combinaisons moins éten- 
dues que les s2#r1aux de jour. 

Dans les tems de brume ou de 
brouillard , on n’a pour ressource 
que les coups de cancn, le bruit du 
tambour et le son des cloches. 

L'industrie des sisraux est dure 
grande utilité . sur-tout dans lesesca- 
areset armées uavaies, pour commu 
niquer à tous les vaisseaux , en même 
tems, les ordres du général, relatifs 
aux évolutions, mouvemens et opé- 
rations qu’ils doivent exécuter en- 
semble et de concert, 

On a imaginé et employé diverses 
méthodes et combinaisons pour ob- 
tenir le plus grand nombte possible 
de signaux, avec un nombre linuité 
de pavillons. La méthode la plus fé- 
‘conde, avec une très grande simpli- 
cité dans les moyens, est celle dans 
laquelle on donneà chaque pavillon 
le caractère d’un chifire ; et de la 
réunion de deux ou de trois pavillons 
qui figurent , l’un comme unité, un 
autre comme dixaine, et un troisième 
comme centaine, on peut composer 
tous les nombres possibles, depuis 1 
jusqu’à 099. 

… Chacun de cesnombres;ayantune 
phrase ou une idée qui ui corres 
pond , est inscriten conséquence sur 
une table de signaux, au moyen de 
quoi on a un langage assez étendu , et 
tout aussi étendu que les besoins du 


SIG 


service des armées navales peuvent 
l'exiger. 

SIGNATURE , s. f, du lat. signa- 
tura , fait de signum , sceau, cachet { 
apposition du sceau , du cachet. 

( Pratique ) Anciennement on né 
signoit point les actes; le sceau où 
cachet tenoit lieu de signature ; la 
forme a changé , mais l’ancien nom 
est resté. On entend maintenant pat 
signature, la souscriptioh , Papposi- 
tion de son nom au bas d’un acte, 
mise de sa propre main. 

Il y a deux sortes de sisnalures , 
les signatures authentiques, et es 
signalures privées ; eelles-ci se font 
par les particuliers, au bas des enga- 
semens qu’ils prennent ensemble ; 
les autres sont celles que donnent les 
officiers publics, et ayant caractère 
à cet effet. 


( Cour de Rome) On appelle si- 
grature en cour de Rome, la mi- 
nute originale d’un acte par lequel le 
pape accorde un bénéfice, ou quel- 
qu'autre grace, 

On appelle aussi à Rome, signa- 
ture de justice , signature de grace, 
deux tribunaux où l’on décide diffé- 
rentes sortes d’affaires contentieuses, 

({mprimerie) Signatures, en ter- 
mes d'imprimerie , se dit des lettres 
de l'alphabet qu’on met au bas des 
pages reclo, c’est-à-dire, qui sont à 
droite, au dessous de la dernière li- 
gne, pour faire connoitre Pordre des 
cahiers et des pages qui les compa- 
sent, et par conséquent faciliter le 
travail du relieur, S'il y a plus de ca- 
hiers que de lettres, on multiplie 
Valphabet par minuscules ensuite 
de la majuscule, autant de fois qu’il 
est nécessaire. Pour indiquer l’ordre 
des feuillets qui composent chaque 
cahier, on ajoute àla lettre initiaie, 
quelques chiffres qui ne passent pas 
le milieu du cahier, etqui, par leur 
nombre, marquent le format de Pédi« 
tion. 

Quelques imprimeurs emploient 
maintenant pour signalures, des 
chiffres au lieu de lettres; et quant 
aux chiffres qui indiquent ordre des 
feuillets dans chaque cahier, ils les 
placent près de la marge interne. 
Au reste, le mode des signatures va- 
rie beaucoup depuis quelques an= 
nées, 


SIG 


SIGNE , s. m. du latin ségrum ; 
indice : ce qui est la marque d’une 
chose , signal, présage , prodige, en- 
seigne , drapeau , sceau , cachet ,etc. 

(Médec. sémeéïotique ) Sigue se 
dit, en termes de médecine , de tout 
effet apparent par le moyen auquel 
on parvient à la connoissance d'un 
effet plus caché, dérobé au témoi- 
guage des sens. 

Le signe d’une maladie est ce qui 
fait distinguer les causes de son ap- 
proche , sa nature, sa durée et son 
Issue. 

On distingue en général trois es- 
pèces de signes:les commeémoralifs, 
les diagnostics et les prognoslcs. 
Voy. ces mots. 

C’est à Hypporrate que la science 
des sines a le plus d'obligation. Le 

remier séméioticien ( voy. SE- 
MEÏOTIQUE ) a été le plus grand, 
Aucun médecin, depuis lui, ne l’a 
surpassé ni même égalé , c’est-à- 
dire , qu'aucun n’a su mettre en 
usage tous les signes qu’il avoit 
établis. 

( Musique ) Les signes , en 
musique , sont en général tous les 
divers caractères dont on se sert pour 
noter la musique ; mais ce mot s’en- 
tend plus particulièrementdesdièses, 
bëmols , béquarres, points , reprises, 
pauses, guidons et autres petits ca- 
ractères détachés, qui, sans être de 
véritables notes, sont des modifica- 
tions des notes , et de la manière de 
les exécuter. 

(Algèbre ) Signes, en algèbre , 
se dit des caracteres + et —, plus 
ef moins , qu’on met au devant des 
quantités algébriques. 

Signes semblables ; ce sont ceux 
qui indiquent des quantités toutes 
deux négatives ou toutes deux affir- 
matives. 

Signe radical ; est le signe 
qu’on met au devant d’une quantité 
radicale. 

(-Astron. ) Signe, en astronomie, 
est la douzième partie de Pécliptique 
ou du zodiaque , on une portion qui 
contient 30 degrés de ce cercle. 
Voy. ZODIAQUE. - 

-_ La division des signes commence 
par le point équinoxial, ou inter- 
section de Pécliptique avec l’équa- 
teur. Ces signes furent désignés par 
les douze constellations qui occu- 


SIG 


poient les douze portions da zodiaque 
1i y a deux mille ans, Mais, depins 
ce tems-là , ces constellations ont te'- 
lement changé de place, parla pré- 
cession de lPéquinoxe, que la cons- 
tellation du bélier est maintenant 
dans le signe du taureau , la cons- 
tellation du taureau dans le signe 
desémeaux. Ÿ. PRECESSION. 

Voici les noms de ces douze signes : 
Le bélier, le taureau, les gémeauz, 
lécrevisse ou le cancer, Le lion, la 
vierge. la balance, le scorpion , le 
sagitlaire, le verseau , les poissons. 
V. ZODIAQUE. 

On distingue encore les signes 
p* rapport à la saison de l’année où 
e soleil y séjourne , en signes de 
printems , d'été, d'automne et d’h:- 
ver. Les signes du printems et ceux 
d’été sont aussi nommés sigyies se;r- 
tentrionaux ; et ceux d'automne ef 
d'hiver sont appelés signes méri- 
dionaux. 

On dit aussi les signes ascendans 
et descendans ; les premiers sont 
ceux de l’hiver et du printems, et 
les autres ceux de l’été et de Pau- 
tomne. 

( Astrologie ) Les astrologues 
connoissent des signes chauds et 
froids , gras et maigres, masculins 
et féminins, féconds et stériles, des 
siges vicieux, des signes d’infir- 
mité , de beauté, etc. Consultez 


Pzanam. 


SIGNIFICATEUR, s. m. du laf. 
significalor, fait de significo ; pour 
sigrum facio ; signifier , faire 
savoir. 

( Astrol. ) T1 se dit de Pun des 
points de écliptique dont se servent 
les astrologues , pour signifier quel- 
ques évènemens par rapport au pro- 
metteur. Par exemple , si la lune est 
prise pour significaleur de quelques 
évènemens , par rapport à une autré 
planète, le point où est cette planète 
se nomme prometteur ; le point où 
est la lune se nomme significateur. 
Le tems qu’il faut pour que le pro- 
melleur arrive dans le cercle de po- 
sition où se trouve Le significateur , 
est mesuré par l’arc de direction. Les 
dixections sont le principal fonde- 
ment des prédictions astrologiques. 

SIGNIFICATION , s. f. de s/gra- 

ice , signifier : l’action de sigaiker. 


32% 


328 SE 
( Pratique ) IVotificalion d’une 


procédure, d’un exploit ou d’un acte 
à une partie adverse, ou à un pro- 
cureur. 

SILENCE , s. m. du lat, silen- 
tium , fait de sileo , se taire; état 
d’une personne qui se tait. 

( Musique) Silences se dit en, 
musique des Signes répondans ‘aux 
diverses valeurs des notes, lesquels, 
mis à la place de ces notes, mar- 
quent que tout le tems de leur valeur 
doit être passé en silence. 

(Peinture ) On diten parlant d’un 
tableau qu’il y a un grand silence, 
un beau silence , pour exprimer que 
la composition est sage, ainsi que 
l'effet; que le tout ensemble met 
l’ame du specta eur dans un état de 
calme dont 1l se plaît à jouir. Silence 
est opposé à £apage : l'on dit qu'il y 
a du apage dans un tableau, pour 
exprimer qu’il y a beaucoup de mou- 
vement. 


SILEX , s. m. Mot purement la- 
lin, qui signifie caillou. 

_( Minéral.) Le silex, ou pierre 
à fusil, ou pierre à briquet. Cette 
pierre a la demi-transparence de la 
corne ; elle en a aussi les différentes 
teintes; ce qui lui a fait donner, par 
les allemands, le nom de Lorn-stein, 
pierre de corne. 

_ La Franceest la contrée de lEu- 
rope qui possède le plus grand nom- 
bre de carrières à silex. Quand om 
tire les pierres à silex de leurgite, 
elles sont pénétrées d’une sorte d’hu- 
midité à laquelle on donne le nom 
d’eau de carrivre. Il faut profiter du 
tems où cette humidité subsiste, pour 
pouvoir tailler ces silex , et les fa- 
conner en pierre à fusil; une fois 
dissipée, la pierre ne peut plus se 
casser d’une manière convenable. 

SILICE, s. £. du latin silex, cail- 
Jou. 

( Minéral.) La silice, ou terre 
silicée , ou siliceuse, où terre quart- 
zeuse, est une des neuf terres que 
Von connoit aujourd’hui, et que, 
dans l’état actuel de la science , on 
considère comme des substances sim- 
ples. 

La silice est la terre la plus abon- 
dante qu’il,y ait dans la nature. Elle 
entre pour les trois quarts dans la 
eomposition du granit et de plusieurs 


S IL 

autres roches primitives; ellé est in* 
fusible et apyre, indissoluble dans 
Peau et dans la plupart des acides ; 
elle est soluble pour les alkahis à un 
grand feu , et elle forme le vérre avec 
ces sels, Elle n’a pu être ni décom- 
pu ni imitée par la synthèse, On 
’a regardée comme la terre la plus 
simple, l’élément ferreux , Porigine 
de toutes les autres terres ; mais riéme 
de tout cela n’a été démontré par 
l'expérience. Elle sert à une foule 
d'usages, et sur-tout au moulage, à 
la verrerie, aux cimens, aux pote- 
ries, etc. | 

De silice les naturalistes ont fait 
siliceix, pour désigner ce qui est 
de la nature du silex. 

SILICULE,, s.f. du lat. silicula, 
diminutif de siliqua , gousse : petite 
gousse, 

(Botan.) La silicule ve diffère 
pas essentiellement de la silique, 
dont on la distingue particulièrement 
par sa forme courte et méme raccour- 
cie. Elle a cependant quelquefois des 
caractères que celle-ci ne présente 
point ; tels que la forte compression 
en sens contraire de la cloison , lé- 
chancrure du sommet , lunité de 
graine , etc. 

SILIQUE, s. f. du lat. siliqua, 
gousse. 

( Botan.) Fruit solitaire, simple, 
sec, alongé, équilatere, marqué de 
deux sutures longitudinales opposées, 
plus ou moins exprimées, auxquelles 
ou vers lesquelles les graines sont 
attachées, 

SILLAGE , s. m. de SILLON. 7, 
ce mot. 

(Harine) Trace que le vaisseau 
laisse derrière lui sur la surface des 
eaux, à mesure qu’elles se sont sé- 
parées à droite et à gauche , pour lui 
laisser passage , et se rejoignent en- 
suite en tourbillounant. Ceite trace 
est ainsi nommée parce qu'elle à 
quelque analogie avec le sillon que 
fait dans la terre une charrue. 

Comme le sillage indique la vraïe 
ligne qu’a suivie le vaisseau, on s’en 
sert utilement pour déterminer la 
dérive du vaisseau. Pour cela, on 
établit sur la galerie du vaisseau, où 
sur tel autre endroit de lParrière , uu 
demi-cercle dont la ligne du milieu 
représente la direction de la quille, 


DUR 
Les divisions qui sont pratiquées sur 
tout le demi-cercle servent à indi- 
quer l’angle que fait la route -réeile 
du vaisseau, ou son silluge, avec la 
quille ; et par conséquest l'angle de 
la dérive. 

Sillage se dit aussi, mais impro- 
prement,.de la vitesse du vaïsseav. 
De là, faire un bon sillage, ou 
grand sullage, pour marcher avec 
vitesss. 

SILLE , s m. du grec Ace 
( silos ). 

(Poésie grecque) Poëme mordant 
en usage chez les Grecs, 

SILLOMEÈTRE, s. m. de si{/age, 
sillon, et du grec wérpoy ( métron), 
mesure. 

(Marine ) InStrument propre à 
mesurer le sillage d’un vaisseau. 
V. SILLAGE. 

SILLON , s. m. du lat. sulcus , 
ou peut-être du saxon sy/h, qui 
signifie charrue. 

( Agricull. ) Longue trace que le 
soc , le coutre de la charrue fait dans 
Ja terre qu’on laboure. 

(-Anat.) Sillon se dit aussi par 
analogie de différentes traces des os 
et des parties molles, 


SIMARRE , autrefois CIMARRE, 
de l'italien zémarra, emprunté de 
l'espagnol camarra. 

( Costume ) Habillement long et 
trainant, dont les fenimes se servoient 
autrefois. . 

{1 se dit présentement d’une robe 
que les chefs de la magistrature por- 
tent en public ou dans les jours de 
cérémonie, 

SIMILAIRE , adj. du lat. sémi- 
laris , semblable , de mème nature, 
bhomogene. ! 

(Physique) Corps similaires ; 
on appelle ainsi les corps qui , com- 
parés l’un à l’autre, ont ou sont 
‘censés avoir des particules de même 
espèce, de méme nature. 

S'imilaire se dit aussi en par- 
lant d’un mème corps dont les par- 
lies sont aussi toutes de la meme 
nature. 

Lumière similuire ;:c’estsuivant 
Newton, celle dont les rayons sont 
également réfrangibles. 11 l’appellé 
encore lurnière simple et homo- 
gène. Telle est, par exemple, la 
hunicre rouge prinutive , quiest un 


S'TM 
faisceau de rayous {vus également 
réfrangibles ; au contraire, la lu- 
mière blanche est un composé de 
rayons de diverses couleurs , dont les 
réfrangibilités sont différentes, 

(Arithmél.) Nombre similaire ; 
c’est la même chose que le nombre 
proportionnel. : 

Nombres plans similaires ; ce 
sont ceux qui font desrectangles pro- 
portionnels. Par exemple, 6 multi- 
plié par 2, et 12 multiplié par4, 
dont Pun produit 12 et Pautre 48 , 
sont des zombres similaires. 

IVombres solides similaires ; ce 
sont ceux qui font des parallélipipèdes 
rectangles similaires. 

(-Ænat, ) Les anciens apatomistes 
regardoient comme parties sénrilui- 
res, c’est-à-dire, homogènes, de 
même nature , les os, les cartiliges ,) 
les Ligamens , les tendons , les nerfs, 
les artères, les veines, les vaisseaux, 
etc. , parce qu’à la vue , elles parois- 
sent chacune en particulier de mème 
nature ; mais pour parler exacte- 
ment , il n’y a que la fibre sunple 
qui puisse porter le nom de parie 
similaire | parce que toutes les au- 
tres sont organiques et le résultat 
d’un tissu de fibres. 


SIMILITUDE , s. f. du lat. simi- 
Litudo , ressemblance, comparaison. 

( Diction ) La similitude est un 
des lieux communs de la rhétorique 
propre à la preuve. On entend par ce 
terme la convenance que deux ou 
plusieurs choses ont ensemble. 


SIMILOR , s. m. du fr. or, et du 
latin similis : semblable à l’or. 

( Hétallurgie ) Alliage du zinc et 
du cuivre. 

SIMONIE , .s. f. de Simon le 
magicien, qui, voulut acheter de 
S. Pierre, le don de faire des mi- 
racles. 

( Hist. ecclés. ) Crime qu’on com- 
met, quand on trafique des choses 
saintes. 

SIMPLE , adj. ets. du lat. sim- 
plexz, nom composé , seul , unique, 
facile à faire, à comprendre. 

( Botan.) Simple se dit en bota- 


51e 


-nique , de ee qui ne se ramifie point 


ou n’est pas formé de diverses pièces 


-distinctes, 


Calice. simple ; c’est celui qui 
west point calculé; ou environné 


SIM 


comme par un second calice exté- 
rIeur, 

Simple , employé au substantif , 
est un nom générique sous lequel 
sont comprises toutes les herbes et 
toutes les plantes dont on fait usage en 
médecine; elles sont ainsi nommées, 
parce qu’elles ont chacune leur vertu 
particulière pour former un remède 
simple, 

(Ærithmét. ) Multiplication et 
division simples ; ce sont des opéra- 
Hons où il n'entre point de diflérente 
espèce; on les appelle ainsi, pour 
les distinguer de la multiplication 
et de la division composées où il s’a- 
g't de calculer des grandeurs de dif- 
férenfes espèces, 

(Æléèbre) Equation simple ; 
c’est celle où la quantité inconnue n’a 
LE 4+b 


L 
830 


qu’une dimension, comme 


2 

(Diclion) Simple est encore 
l'un des trois genres d'éloquence que 
les rhéteurs ont distingué : le sim 
ple , le sublime, et le lempére. 

Le simple désigneune manière de 
exprimer pure, facile, sans orne- 
ment, où l’art ne paroit point. 

(Musique ) Simple se dit, dans 
les doubles et dans les variations, du 
premier couplet ou air original, tel 
quil est d’abord noté, 

( Peinture ) Style simple est op- 
posé, en peinture, au style d’appa- 
rat ; il exclut ce qui est brillant , vi- 
che, et fastueux. Le grand style sup - 
pose la simplicité dans toutesles par- 
ties,dansle sujet, danslesformes, dans 
les attitudes, dans les ajustemens , 
dans la composition, dans l’ordon- 
nance, dans les accessoires, dans les 
cttets, dans la couleur, 

À Rome, dit Mengs. où l’on a 
conservé le woût antique, on mé- 
prise cette variété d'objets qui font, 
par leurs différentes coulenrs, le char- 
me des tableaux da Titien , et Pon 
cherche au contraire à rendre les 
compositions aussi sémples qu’il est 

ossible, 

SIMULATION, s. f. du lat. si- 
mulo , pour similem facio, rendre 
semblable : Paction de rendre sem- 
blable , feindre. 

( Pratique ) Déguisement intro- 
duit dans un acte. Il y a de la simu- 
lation dans un contrat , dans une 


SIM 


vente, etc. lorsqu'on veut frustres 
les créanciers légitimes, 

SINAPISME , s.m. du grec s4y4 ri 
( sinapi), sénevé ou moutarde. 

( Pharmacie \ Cataplasme de 
graine de moutarde pulvérisée, in- 
corporée avec la pulpe de figues, du 
levain ou autres choses semblables ; 
appliqué pour exciter la chaleur et 
de la rougeur à la peau, 

SINCIPUT , s. m. Terme lat. qui 
siguifie le devant de la tite, 

(-ÆAnat.) Le partie antérieure de 
la tête au dessus du front. Voy. 
BREGMA, 

De sinciput, les anatomistes ont 
fait sincipital , pour désigner ce qui 
a rapport au sincipul. 

SINDON , s° m. du grec ciyd y 
(sindon), drap, linge. 

( Culte cathol.\ On nomme quel- 
queloïs sindon le finceul dans léquel 
Jésus-Christ fut enseveli. 

( Chirurgie) Sindon se dit aussi, 
par analogie , d’un petit morceau de 
toile, coupé en rond, où un petit 
plumasseau de charpie , applati et 
arrondi, pour mettre dans le trou du 
trépan quand on le panse. 

SINE CURE, s. m. Corruption du 
latin sine cura , sans soin , sans 
charge. 

( Hist. ecclés. ) I se dit d’un 
bénéfice , ou d’une dignité qui n’o- 
blige à aucune fonction. C’est ce 
qu’@n appelle autrement un bénéfice 
simple. 

SINGLER , ou CINGLER , v. n. 
de l’allemand segeln , naviguer à 
)leines voiles. 

(Marine) Singler vers le nord ; 
c’est naviguer, faire route au Nord. 

SINGULIER , ERE , adj. du latin 
singularis , unique, particulier. 

( Gramm. ) IVombre singulier ; 
c’est une unité de personnes ou dé 
choses ; il est opposé à nombre 
pluriel. Mt 

( Jurisprudence) Loi singulière ; 
c’est une loi qui est seule dans ün, 
tire , ou en un chapitre à part. 

Combat singulier; est un com- 
bat d'homme à homme. Ancienne- 
ment on permettoit les combats sx 
guliers pour découvrir la vérité. 


SINOPLE ;,:s, m. della villeude 
Sirope en Asie, 


SIN 

(Blason) C'est ainsi qu'on ap- 
pelle le ver! , ou la couleur prasine, 
dans les armoiries, 

Les anciens hérauts Pappeloient 
ainsi, quoique , suivant Pline et 
Strabon , la terre apportée de Sinope 
est d’un rouge brun. 

La couleur verte, ou le sizople ; 
signifie jeunesse, amour, beauté, 
jouissance ; et sur-tout liberté ; 
d’où vient qu’on scelle en cire verte 
les lettres de rémission , d’abolition 
et de légitimation, 

Les villes franches et les univer- 
sités ont la plupart des sceaux de 
mème couleur, Les évêques ont pris 
la couleur verte à leur chapeau pour 
marque de leur exemption, et l’on 
fait porter le bonnet vert aux 
banqueroutiers cessionnaires , parce 
qu'ils sont libérés de toutes leurs 
deftes. , | x 

( Minéral. ) On donve le nom 
de sizople, dans les mines de Hon- 
grie, à une mine d’or, ordinairement 
mélée de galène et de blende, qu à 
pour gaugue un jaspe rouge tres- 
ferrugineux. 

SINUE , EE, adj. du latin suuus, 
pli. 

( Bolan. ) Qui a un sinus ou 
échancrure arrondie , ou bien un 
nombre déterminé de sinus. 

SINUEUX , SE, du lat. siuus, 
plis. 

( Bolan.) Dont le bord a des 
échancrures et des saillies également 
arrondies ; par une courbure ou 
flexuosité continue ; c’est-à-dire , 
non-interrompue par des angles. 

SINUOLE,, E£, adj. diminutif 
de sinueux. 

(Botan.) Qui à les bords légè- 
rement flexueux, 

SINUOSITE, 5. f. du latin sims, 
ph, cavité : qualité d’une chose 
Sinrteuse, 

( Chirurgie ) A1 se dit des tours 
ét détours que fait un ulcère dans 
les chairs. 

(Anat.) Sinuosité se dit, en 
général , des énfoncemens des os 
qui donnent passage à des tendons, 
comme au haut de lhuntérus. 

SINUS , s. m. Mot purément la- 
fin, qui signifie cavité, pli, golle, 
détour. er 
. (Anal) Efpèce de cavité dont 
Pentrée est plus étroite et le fond plus 


S1iP 391 


évasé. Les sinus maxillaires; les 
struts frontaux, etc. 

Sinus se dit aussi des endroits où 
plusieurs vaisseaux viennent aboutir. 
Le sinus de la veine coronaire; le 
sinus de la veine-porte. 

(Chirurgi:) Sinus se dit aussi, 
en termes de chirurgie, d’un sac, d’un 
clapier, d’une cavité détournée qui 
se forme dans le fond d’un ulcère , et 
où il se ramasse du pus, qu’on a bien 
de la peine à faire sortir sans incision. 

( Géom.) Sinus dun are où d’an 
angle; onappelle ainsi une perpen- 
diculaire abaissée de l'extrémité d’un 
arc sur le rayon ou le diamètre qui 
passe par l’autre extrémité de cet 
arc. 

Sinus tolal: c’est le sinus d’un 
arc ou d’an angle de 09 demiés. Ca 
sinus est égal au rayon, ou, pour 
mieux dire, c’est Le rayon lui-même ; 
il est appelé sinus total, parcequ'il 
est le plus grand de tous les sis. 

Sinus-verse; cest la partie du 
ryon interceptée entrele siuus droit 
et Pextrémité de l’arc. 

SIPSILIS, s. f, Mot latin dont 
l’origine est incertaine, maisqui sert 
à désigner la grosse vérole. Suivant 
le Lexicon medic. castell. Brun. 
Siphilis pourroit venir dugrec H9n8s 

siphlos), contraction de moxx5c 
siphalos ) ; vilain , sale, difforme, 
honteux ; Comme qui diroit maladie 
honteuse. Foy. VEROLE (grosse). 

SIPHON, s. m. du grec our 
(siphon), tuyau. 

(Physique) Tuyau eourbé de 
vere ou de métal, et dont une 
branche est plus courte que l’autre, 
On se sert du siphon poux vider la 
liqueur d’un vase, sans incliner le 
vase ; pour cela , on place l’extrémité 
de la courte branche. dansile vase qui 
contient la liqueur , on ôte Pair du 
sipho, en suçant par l'extrémité 
de la longue-branche; alors Pécou- 
lement commence et ne finit que 


ælorsque la courte branche ne plonge 


plus du tout dans ia liqueur, 

Le jeu du siphon dépend de !4 
pression de laix sur la surface de la 
liqueur dans le vase, car tous les 
points de cette surface sont également 
pressés par la colonne d'air; si à 
queique endroit de cette surface , ot 
supprime cetle pression, la liqueux 


332 SIR 

doit s’écouler par-là, puisqueile y 
trouve moins de résistance. C’est 
pourquoi le siphon se remplit en 
entier, lorsqu'on suce l'air par l’ex- 
témité de la longue branche. Pour 
le surplus de la théorie du siphon a 
consultez le dictionnaire de physi- 
que de Brisson, 

Siphon double, ou de labora- 
Loire ; c’est un siphon qui ne difitre 
du précédent, qu’en ce qu’on adapte 
à sa longue branche, un tube qui 
sert à sucer les liqueurs qu’il seroit 
dangereux de faire venir à la bouche, 
On fait usage de ce siphon dans les 
laboratoires de chimie, par sûreté, 
et dans les offices, par propreté. 

Le siphon, dit de Wirtemberg, 
fut inventé en 1683, par Jean Jor- 
dan, natif de Stutgard, et présenté 
au prince Frédéric Charles, duc de 
Wirtemberg , qui le donna à Salo- 
mon Reisel, son médecin, pour en 
éprouver les effets. Ces effets ayant 
été renduspublics, le fameux navi- 
gateur Jean Davis imagina la ma- 
chine qui les avoit produits, et en 
donna la description dans les tran- 
sactions philosophiques de 1685. M. 
Denis Papin fit aussi la même an- 
née, un siphon dont les propriétés 
ne le cédoient point à celles du si- 
phon de Wirtemberg. Reisel recon- 
nut alors que ce seroit en vain qu’il 
gaderoit plus long-tems le mystère 
sur Pinvention de Jordan, et il le 
publia. 

SIPPAGE , s. m. du saxon si», 


abreuver, saturer. 


(Z'annage des cuirs) C’est le nom 
que les Danois donnent à un procédé 
paiticulier, pour tanner les peaux en 
deux mois de tems. 


SIRE, s. m. Les étymolagistesne 
sont pas d’accord sur lPorigine de ce 
mot. Les uns le font venir du latin 
herus , dont les Allemands ont fait 
her; les autres, du latin senior, dont 
on auroit fait par contraction siore , 
et ensuite sire; d’autres enfin, le 


dérivent du grec moderne xüpos® 


(kuros ). 

( Hist. ) Le titre de sire fut donné 
par les Grecs à leurs empereurs ; dans 
la suite, ce titre fut usurpé par tous 

; PER 
les seigneurs, soit justiciers, soit 
féodaux, Dans le treizième siècle, 
il fut donné à Dieu même, et depuis 


SIR 


le seizième , il est réservé aux rois 
seuls, en leur parlant ou en leur 
écrivant. 

SIRIASE, s. f., du grec spams 
(seiriasis) , inflammation causée 

ar l’ardeur du soleil. 

(/Héd.) Inflammation du cerveau 
et de ses membranes, oceasionnée 
par une violente ardeur du soleil. 
C'est une maladie à laquelle les en- 
fans sont sujets. 

SIRIUS , s. m. du grec oipros ( sei- 
rios) , fait de œ:péw (seiroo ) , dessé- 
cher. 

(Astron.) C’est le nom dune 
étoile de la constellation du grand 
chien, Les Latins Pappeloient cani- 
cula. 

SIROC , s. m. de l'italien sirocco, 
qui vient lui-même de l’arabe scho- 
rouk , qui signifie le lever du soleil , 
lorient : qui vient de lorienf. 

® (Météorol. ) C’est le nom qu'on 
donne sur la Méditerranée , au vent 
que lon nomme sud-est sur océan. 

Ce vent est tellement brûlant dans 
les parties de PAfrique, voisines de 
l1 Méditerranée, qu’il tue quelque- 
fois les animaux dans l’espace d’une 
demi-heure. Les iles de Malte et de 
Sicile, sont aussi tourmentées par 
ce terrible vent, qui, malgré qu'il 
ait traversé la mer, conserve encore 
assez de chaleur pour faire monter le 
thermomètre jusqu’à 40 degrés (de 
Réaumur). A Naples, et dans plu- 
sieurs autres endroits d’Italie, où 
ilest beaucoup moins violent qu’en 
Sicile, mais où il dure plusieurs 
jours, et même plusieurs semaines , 
il produit un abattement total dans 
la machine, et cause souvent des ma- 
ladies putrides, 

SIROP , s. m. du latin barbare 
syruppus , fait de Varabe schorab , 
qui signifie potion , breuvage. 

(Matière méd.) Médicament li- 
quide, doux et agréable, dont Ja 
consistance est telle, que si lon en 
fait tomber une goutte sur un mar- 
bre, elle ne s’étendra point; fait de 
sucs, d’infusions, de décoctions, de 
teintures, ou d'eaux distillées avec 
du sucre , quelquefois avec du miel. 

Les sirops n’étoient point en usage 
du tems d’'Hippocrate; ils étoient 
inconnus aux Grecs. Ce sont les Ara- 
bes qui Les ont inventés, 


SYT 


SIRVENTE,,s. m., ou SERVAN- 
TESE , on SERVANTOISE , s. £. 
que Ménage fait dériver de silva, 
qui signifie une sorte de poésie, , 

(Poésie) Sorte de poésie ancienne, 
en langue francoise ou provençale, 
ordinairement consacrée à la satyre, 
et quelquefois à Pamour et à la 
louange, Le sirvente étoit aussi une 
sorte de poésie lyrique connue chez 
les Italiens. 

SISTRE , s, m. du grec siorpoy 
joe ), fait de,ciæ (seio), 
rapper , agifer. 

(Musique instru.) {Instrument 
de musique ancien , de métal, à 
jour, et à peu près semblable à une 
de nos raquettes. Ses branches, per- 
cées de trous à égales distances , re- 
cevoient trois où quatre petites ba- 
guettes mobiles de mème métal, qui 
passoient au travers ,; ef qui étant 
agitées, rendoient un son fort aigu. 

Cet instrument fut inventé en 
Egypte , et yservoit dansles cérémo- 
uies religieuses. Les Hébreux en fai- 
soient également usage dans leurs 
fètes, et les Grecs l'employoient pour 
marquer la mesure dans exécution 
de divers morceaux de musique. 

SITE , s. m.de l’italien silo, fait 
du latin silus, assiette , position , 
situation. 


(Peinture) Site , en termes de 
peinture, signifie la même chose 
que siluation dun lieu, dans le lan- 
gage ordinaire. Ce mot appartient 
particulièrement à la peinture du 
paysage , et l’on dit un site piltores- 
que, piquant, romantique , etc. . 
‘ces mots. 

SITIOLOGIE,, s. f. du grec irioy 
(silion ), aliment, et de x6yo0c ( lo- 
205 } , discours, traité. 

(/Héd.) Partie de la médecine, 
qui traite des alimens, 

SITUATION , s. f, du latin situs, 
assiette, position. 

(Archit.) Belle situation , situa- 
Lion avantageuse; cette expression 
s'applique à un bâtiment élevé sur 
un espace de terrein, dont le fonds 
est bon, l'exposition heureuse, et les 
vues belles. ÿ 

( Gramm.) Situation se dit aussi 
de f’arrangement des parties d’un dis- 
“ours. 1e premier vice opposé à la 


SL O 333 


netteté du style, cest la mauvaise 
situation des mots, 

( Géom. alg.) Situation , en ter- 
mes de séométrie et d’algèbre, signi- 
fie la position respective des lignes, 
surfaces, etc. 

Leibnitz parle, dans les actes de 
Leipsick , d’une espèce particulière 
d'analyse, qu’il appelle analyse de 
silualion, sur laquelle on pourroit 
établir une sorte de calcul.  # 

Dans le tome VII des mémoires de 
Pacadémie de Pétersbourg, on trouve 
un mémoire de M. Euler, qui a pour 
titre : Solution d'un probléme qui 
a rapport à la géométrie des situa- 
Lions. 

SIX , adj. du latin sex. 

(Arilhmét.) Nombre pair , com- 
pose de deux foistrois ; le chiffre 6. 

SIXIEME , adj. de six. 

(Arithmél.) La partie d’un tout 
divisé en six parties égales. 

SIXTE ; s.f. de sir. 

(Musique) La seconde des deux 
consonnances imparfaites, appelées 
par les Grecs hexacorde, parce que 
son infervalle est formé de six sons 
ou de cinq degrés dittoniques. 

SLOOP , ou SLOUPE , s. m. 
pris de l’anglois s/00p. 

(Marine) Le _. est un bâti- 
ment fort usité parmi les Anglois et 
les Américains, et dans les colonies 
des Antilles. 

Sa construction est fort arrondie, 
sa largeur considérable, et son avant 
renflé et sans rentrée. Les s/00ps 
portent depuis vingt jusqu’à cent 
tonneaux, Il y en a cependant de plus 
forts, et qui portent quelques ca- 
mons. 

Le gréement des sloops consiste 
en uv seul mât portant une grande 
voile à gui, un beaupré fort alongé 
et peu relevé, sur lequel on amare 
trois où quatre focs. 

Cette sorte de voilure très-simple, 
rend ces bâtimens. propres à courir 
au plus pres du vent: aussi poitent- 
ils à quatre res de vent, et mème 
encore plus près; ils virent aussi de 
bord fort lestement. 

(Marine angloise) Sloops o 
war, ou sloops de guerre ; c’est le 
nom que les Anglois donnent aux 
frégates au dessous de vingt canons , 
et que dans là marine françoise on 


234 SOC 


appelle corveltes. Ce nom leur vient 
de ce que dans l’origine on se servoit 
de sloops, ou bâtimers à un seul 
mât , pour porter des avis, aller à la 
découverte, et faire le service que 
font aujourd’hui les petites frégates 
ou corvettes. Les mots of war ( de 
guerre), servent à les distinguer des 
sloops de commerce. 

Dans la suite , ces bâtimens ayant 
paru pêu propres aux usages auxquels 
11$ étoient destinés, on a changé 
leur construction et leur gréement, 
mais on a oubliéde changer leurnom. 
}”, CORVETTE. 

SMALT , subst. masc. du teuton 
schmalle. 

{ Minéral.) Verre bleu fait avec 
l'oxide de cobalt fondu , jusqu’à par- 
faite vitrification , avec une fritte de 
verre ou de cristal. Le smalt, lors- 
qu'ilest broyé. forme ce qu'on ap- 
pelle azur, ou bleu d’émail. 

SMARAGDITE , s. f. du grec 
cuapayd'oc (smaragdos), émeraude, 
et de M8oç (lithos), pierre. 

(Minéral.) Substance pierreuse , 
ainsi appelée parceque sa couleur est 
le plus souvent d’un beau vert d’éme- 
raude, 

La smaragdile paroît être la subs- 
tance généralement désignée sous le 
nom de prime d’émeraude; et c’est 

robablement un morceau de sma- 
ragdite qu'on montroit comme une 
émeraude prodigieuse du poids de 
vinet-neuf livres, dans le trésor du 
couvent de Reichenau ,; pres de 
Constance. 

SMECTITE , s. f. du grec cuhx 0 

(smécho y, nettoyer. 
. ( Mineral.) Terre argileuse qui 
mousse et se dissout dans l’eau com 
me le savon; ainsi appelée parce 
qu’elle a le propt icté de dégraisser les 
&tofles de laine. C’est la terre à fou- 
ion, 

SMOGLEUR ,s. m. Corruption de 
Vanglois smuggler, contrebancier. 

( Commerce ) NH se dit de ceux 
qui, au mépris des lois, introd uisent 
ou exportent des marchandises sas 
payer les droits ; on l’applique aussi, 
par extension , aux petits batimens À 
evmme sloops et cullers, qui servent 
à la contrebande. 

SOC , s m, du lat. barb, soccus, 


SOC 


fait de Vallemand scege, qui signifie 
couteau, 

(Agricull. ) Grosse pièce de fer 
pointue, qui fait la principale partie 
de la charrue, qui sert à ouvrir et à 
fendre Ja terre quand on laboure, 

SOCIETE , s. f. du lat, socielas ; 
fait de socio , allier, joindre , unir : 
alliance , confédération, association, 
union. 

( Commerce) Acte, contrat ou 
traité par lequel plusieurs personnes 
conviennent de mettre certaines cho- 
ses en commun , pour en partager le 
profit ou la perte. 

Il y a deux sortes de sociétés entre 


* marchands, négocians où banquiers: 


la société générale et la société en 
commandite, 

La société générale est celle que 
contractent plusieurs personnes pour 
agir également , et faire le commerce 
sous leurs noms collectifs, Souvent 
celui qui est le principal agent met 
son nom le premier : les autres sont 
compris sous le nom de compagnie. 

La sociélé en commandile est 
celle où l’un des associés ne fait que 
mettre son argent dans la société, 
sans faire aucune fonction d'associé, 
ni être nommé dans la raison du 
commerce ; et l’autre donne, quel- 
quefois son argent , mais fournit tou- 
jours son industrie et son nom. Le 
premier est appelé ‘croupicr, le se- 
cond , le complimentaire de la so- 
ciété,. 

Le croupier n’éfant point dénom- 
mé dans la raison ou signature. de 
cette sociélé, n’est engagé solidai- 
rement avec les autres intéressés que 
jusqu’à concurrence de la. somme 
portée dans Pacte. C’est cette restric- 
tion qui forme la commandite ; c’est 
ce qui la distingue de toute autre 50- 
ciété où il pourroit y avoir également 
communauté de pertesou de profits, 
sans que les noms de tous les co-as- 
sociés parussent. Cette sociéle a pris 
le nom de commandite, de l'ancien 
terme de coutume command: qui 
désigne celui qui à donné charge à 
un autre d'acquérir pour lui. 

Société anonyme ; c’est celle où 
tous Les associés b'avaiilent sous leurs 
noms particuièrs, sans que le publie 
soit informé de leur soczélé, Comme 
il en peut résulter des monopoles ou 


so 


L7 


G 


d’autres abus pernicieux au com- 
merce , elle est proscrite par les lois, 

Société léonine ; cest celle où 
Pon convient qu’on fera deux masses 
séparées, l’une du gain, l'autre des 
frais ou pertes , et qu’un des associés 
aura telle part au gain sans en avoir 
à la perte. Une pareille sociélé est 
rejetée par les lois; elle a été appe- 
lée par les jurisconsultes romains 
socielas léonina ; par allusion à 
Papologue de Phèdre qui commence 
par ce vers remarquable : 

Nunquam est fidelis , cum potente 
socielas. 

(Littérature) Société littéraire ; 
c’est Passociation de plusieurs per- 
sonnes qui se réunissent pour cultiver 
les arts. /, LYCEE , ATHEÉNÉE. 

Société de gens de lettres. On dit 
quelquefois d’un ouvrage qu’il a été 
composé , exécuté par une sociélé de 
gens de leitres; on entend par-là que 
plusieurs gens de lettres ont formé 
entreux une association passagère 
pour l’exécution d’un ouvrage. 

Société royale de Londres ; c’est 
une association de savans établie à 
Londres, pour la culture des arts et 
des sciences. Elle doit son origine à 
quelques philosophes anglois qui, 
sous la sombre administration de 
Cromwel, s’assembloient une fois 

ar semaine chez le docteur VVil- 
Lins , à Oxford, pour chercher en 
paix des vérités, tandis que le fana- 
tisme opprimoit toute vérité. Le roi 
Charles IT confirma cet établisse- 
ment en 1663. Le nombre des mem- 
bres qui composent cette société n’est 
pas fixé ; il y a un président qui con- 
voque les assemblées, et propose les 
questions, un trésorierqui reçoit et 
débourse Pargent , et deux secrétaires 
qui tiennent des registres des expé- 
riences , des découvertes, et de tout 
ce qui se passe de plus remarquable, 
C’est d'ordinaire l’un des deux se- 
crétaires qui a la direction et le soin 
des Transactions philosophiques 
qui se publient tous les mois, par 
ordre de la société. 

SOCLE , s. m. de l’ital. zoccola. 

(Archit.) Membre carré plus large 
que haat, et qui sert de base à tou- 
tes décorations d'architecture et d’é- 
difice. 

Il se dit aussi d’une sorte de petit 


SOI 325 


piédestal sur lequel on pose desvases 


; 
des bustes. 


SODA, s. m. Mot arabe qui signi- 
fie douleur de tête, 


(/Héd.) Ce mot signifie mal de 
-tète ou céphalalgie, Quelques-uns 
entendent encore par ce terme un 
sentiment de chaleur et d’érosion 
dans la gorge , auquel les bilieux ct 
les hypocondriaques sont sujets. Sui- 
vant Blancard, soda est une ardeur 
d'estomac. 


SOFFITE , s.f. de l’ital, soffilo , 
plafond , lambris, 


( Archil.) Ce mot se dit particuw= 
lièrement de tout plafond ou lambris 
de menuiserie, formé par des poutres 
croisées ou des corniches voiantes , 
dont les compartimens par renfon- 
cement carrés sont enrichis de SCUIP+ 
ture , de peinture et de dorure, 


SOFI ou SOPHT, s. m. Mot per- 
san qui signifie prudent, sage ou phi- 
losophe, 

( Hist. des Perses } Titre qu’on 
donnoit anciennement au roi de 
Perse, mais qu’on ne lui donne plus, 

SOIE , s. f. du latin sericum , fait 
de ser, nom dune araignée , com- 
mune chez les Seres, peuples de 
Scythie, et dont les anciens croyoient 
que la sorte étoit louvrage. 

( Hist. nat.) La soie est un fil 
mou, fin, délicat et léger, qui est 
louvrage d’une espèce de chenille 
qu’on nomme ver-à-soie, bombyx. 

Les anciensne connoissoient ni les 
usages de la soie, ni la manière de 
la travailler, Pamphilie, habitanie 
de Pile de Cos fut la premibre, sui- 
vant Aristote et Pline, qui invenia 
Part de la faconner, Cette découverte 
passa.bientot chez les Romains, qui 
r’en retirérent des avantages certains 
que bien long-tems après. Lesétoffes 
de sote furent si rares chez eux pen- 
dant plusieurs siècles , qu’on les ven- 
doit au poids de l'or; ce qui déter- 
mina l'empereur Aurélien à refuser 
à sa femme une robe de soie qu’elle 
lui demaudoit avec beaucoup d’ins- 
tance. 

En 555, deux moines revenant 
des Indes à Constantinople , appor- 
térent avec eux des œufs de ver-à- 
soie, avec les instructions nécessaires 
pour les faire éclore, élever et nour- 


336 SOI 
rir les vers, en tirer la sore, la filer 
et la travailler. 

Ces instructions donnérent nais- 
sance à l'établissement de plusieurs 
manufactures à Athènes, à Thèbes 
ét à Corinihe, 

En 1130, Roger, roi de Sicile, ayant 
pillé Athènes et Corinthe , trans- 
porta à Palerme et en Calabre plu- 
sieurs ouvriers en soie, au moyen 
desquels il établit des manufactures. 

L'Italie et l'Espagne profiterent 
bientot de l’industrie des Calabrois ; 
us les François ne commencèrent 
à les imiter que peu de fems avant le 
règne de Françoisi; et ce ne fut 
que sous Henri IV que furent établies 
les premières pépinières de müriers, 
Aujourd’hüi l’art de nourrir, élever 
les vers-à-soie , de filer, mouliner 
et apprêter les soies, forme, une des 
plus riches branches de notre com- 
imerce. 

( Minéral.) Soie minérale; on 
a quelquefois donné ce nom à la 
belle amianthe de la Tarentaise, qui, 
par la blancheur, Péclat, la finesse 
et la flexibilité de ses fibres , ressem- 
ble assez bien à de la sote. 

SOIE,, s. f. (poil) du latin seta. 

(Hist, naturelle) se dit des poils 
durs et roides qui croissent sur le corps 
ou sur quelques parties des quadrupè- 
des. Les cochons et les sangliers sont 
couverts de soies. Ce sont des soies 
qui forment les moustaches de plu- 
sieurs espèces de quadrupèdes, 

Botan. ) Soie se dit en général 
d’un filament quelconque , resséfh- 
blant à une soie de cochon; mais 
c'est particulièrement le nom donné 
au pédoncule de la capsule ou pyxi- 
dule des mousses. 

SOIGNÉE , participe de soigner , 
fait de soin, dérivé du lat. sexiurm, 
soin, chagrin : traité avec beaucoup 
de soin. 

(Peinture) Soigne se dit d’un 
ouvrage à qui l’on à donné des soins 
cürieux et recherchés. L'idée du soi- 
grié emporte avec elle celle de la pe- 
tüitesse de l’ouvrage, et.de la médio- 
crité dans Pesprit de l’ouvrier, et 
par conséquent , elle exclut ceile du 
grand. 

Quand on voit un petit tableau 
dont le sujet est indifférent par lui- 
mème, tels que sont, en général, 


S O'L 


les sujets traités par les maîtres hol- 
landoïs ; quand on reconnoît que les 
soins de lartiste ont donné du prix 
à ce sujet trivial, on peut diveque 
c’est un ouvrage soigné ; tels sont les 
ouvrages des Gérard - Dow , des 
Mieris, des Vander Werf ; etc, 

SOIR , s m. du lat. serum, ce 
qui vient tard. 

( Chronol.) Dernitre partie du 
jour, tems composé de la fin du jour 
et du commencement de la nuit. 

SOIXANTE , adj. du latin seza- 
gtnla. 

{ Arithmét.) Nombre pair com- 
posé de six dixaines,. 

De soiranie on a fait soixantaine, 
pour un nombre de soixanle ou en- 
viron ; et soirantième pour la 
sorranlieme pertie d’un tout. 

SOL, s. m. du latin solwm , terre, 
fonds de terre. À 

(Agricult. et architect. ) L’aire, 
la superficie de la terre que l’on eul- 
tive, sur laquelle on bâtit. 

( Botan. ) Sol, en termes de bo- 
tanique ,.est le terroir considéré sui- 
vant sa qualité. Les plantes varient 
suivant la nature du sol, 

(Minéral.) Sol se prend parmi 
beaucoup de minéralogistes, pour le 
terrein relativement à sa nature. Ur 
sol granilique, un sol calcaire sun 
sol argileux , etc. Ceux qui ont l’ha-: 
bitude d'observer le règne minéral , 
peuvent à la seule inspection du 
sol, jointe à la disposition du local, 
juger de la nature des substances mi- 
nérales qu’on peut rencontrer à quel- 

ue profondeur. 

(Prat.) Sol se dit du fondssur lequel 
un édifice est élevé. Ilest de règle 
que lédificec ède au fonds dont il n’est, 
en quelque -sorte .que. l’accessoire. 

(Blason) Sol se dit quelquefois 
du champ de l’écu qui porte les pièces 
honorables et les meubles. 

SOL (sou), s m. Contraction du, 
latin solidus. Les,ëcus d’or solis’ap-) 
pelvient autrefois gallici , solidr. 

( Honnoie) Pièce demenuemon: 
noie qui vaut douze deniers. 

On s’est servi en, France, sonsla 
premiere race , de sos, de demissols 
et de tiers de sols d’or, Les sols pe- 
soient.85 grains un tiers, poids de) 
mare, et valoiëent 40 deniers ) 

Duatre ce s0/ d’or, semblable à 

$ ceux 


SOL 
ceux des empereurs romains , il y 
avoit un- sol d'argent valant douze 
deniers. 

Avant la réforme de tous les sols 
en France , il s’en trouvoit plusieurs 
qu'on distinguoit par les rois sous 
lesquels ils avoient été frappés : com- 
me les douzains de Henri II, les sols 
de Charles IX , et ceux de Henri IV; 
d’autres avoient les noms des pro- 
yinces où ils avoient été fabriqués, 
comme les sols de Dauphiné. 

Le sol est présentement une mon- 
noie de compte dans plusieurs Etats. 

SOL, s. m. - 

(Vote de musique) La cinquième 
des six syllabes inventées par lPAré- 
tin pour prononcer les notes de la 
gamme , et tirées de hymne de St. 
Jean-Baptiste: 

Ut queant laxis resonare fibris 

Mira gestorum, etc. , 

SOLAIRE, adj. du lat. solaris, 
fait de sol, solis , soleil : qui appar- 
tient au soleil. 

{ Astron.) Solaire se dit en as- 
fronomie de ce qui a rapport au so- 
leil. 

Systême solaire ; c’est Vordre et 
la disposition des différens corps cé- 
lestes qui font leurs révolutions au- 
tour du soleil, comme centre de leur 
mouvement. 

Année solaire ; elle est composée 
de 365 jours 5 heures 49 minutes , 
et elle se dit par opposition à annee 
lunaire , qui n’est que de 354 jours. 

Cycle solaire ; voy. CYCLE. 

Microscope solaire; v. MICROS- 
COPE: 

Cadran solaire ; x. CADRAN. 

(Botan.) Fleurs solaires ; Linnée 
appelle ainsi les fleurs qui s’épa- 
nouissent et se ferment pendant que 
le soleil est sur l’horizon, Il les dis- 
tingue en équinoxiales, en tropi- 
queseten météoriques. Les premivres 
sont celles qui ont une heure fixe 
pour s’ouvrir; les secondes, celles 
qui s'ouvrent le matin et se ferment 
le soir ; et les troisièmes, celles dont 
le moment de l’épanouissement est 
dérangé par la température de Pat- 
inosphère , et qui neuvent nous indiz 
quer le tems qu’il fera, 

( Chirurgie) Bandage soluire ÿ 
c’est ainsi qu'on appelle use sorte 
de bandege pour la saignée de lartère 


Zome I, * 


temporale, parce que ses circonvolu- 
sions font des rayons sur la tète. 

SCLDAN ou SOUDAN , ou SUL- 
TAN, s. m. Mot arabe qui signifie 
roi, empereur. | 

( ist. turque ) C’étoit le nom 
quon donnoit autrefois aux lieute- 
nans des califes, dans leurs provin- 
ces et dans leurs armées; mais la 
puissince des califes étant déchue, 
ces lientenans s’érigerent en souve- 
rains. Saladin , général des troupes 
de Noradin, prit ce titre, et fut le 
premier soudan d'Egypte. Les sou- 
dans fondèrent plusieurs dynasties 
dans l’Asie mineure , mais elles fu- 
rent détruites par les Empereurs 
Turcs : celle d'Egypte le fut en 1576. 
V. SULTAN. 


( Chancellerie rom.) Soldan ou 
soudan est aussi le nom d’un officier 
de la cour de Rome, quon appelle 
autrement Juge de la tour de Nove, 
ou maréchal de Rome à la cour de 
S'avelles ; c'est une espèce de prévot 
qui a la garde des prisons. Pendant 
la vacance du saint siége, on lui con- 
fie quelquefois la garde du conclave. 

SOLDAT, s. m. de l’italien sof- 
dato , fait du lat. solidatus , dérivé 
de solidum , solide ( monnoie } : 
comme qui diroif payé avecun SO- 
LIDE ou SOL. ( F. ces mots). 

( Art milit. ) Ce mot est nouveau 
dans notre langue ; on disoit autre- 
fois soudar, qui, au reste, avoit la 
même origine , étant fait de so/ida- 
rius , dérivé de solidum , solide, 
sol, sou. 

Soldat signifie généralement un 
homme de guerre ; mais on le donne 
particulierement à l’homme de pied. 


SOLDE , s. f. de solidum, solide, 
( monnaie). #7. SOL. 

( Art milit.) La paye qu’on donne 
à ceux qui portent les armes pour le 
service d’un prince, d’un Etat. 

( HR MANS) Solde si- 
gnifie aussi le paiement qui se fait 
pour demeurer quitte d’un reste de 
compte. in ce sens, il est masctwlin ; 
de là, solder un comple, pour dire 
clore un compte, en payer le reliquat. 

SOLE, 5. f, (terme d'agriculture), 
du latin soleo , avoix coutume : coù- 
tume , saison. 

I se dit d’une éterdue de terrs 


1 


SOL 
certaine culture. 


338 


destinée à une 
F. DESSOL£ÆR. 

SOLE , s.f. de solea , semelle. 

( Hist. nat.) Le dessous du pied 
d’un cheval, d’un mulet, d’un âne, 
dun cerf. 

(Archit.) Sole se dit par analo- 
gie des pièces de bois qui se cou- 
chent à terre, et posées de plat, 
dans les constructions et dans les 
machines. 

SOLÉAIRE , adj. du latin solea- 
ris, fait de solea , semelle : qui 
concerne les semelles. 

(-Anat. ) H se dit d’un muscle de 
la jambe, fort charnu , d’une figure 
presque ovale , applati , plus épais 
daus le milieu que vers les bords, et 
ressemblant à une semelle , d’où lui 
vient son Dom. 


SOLECISME , s. m. du grec 
SON OIL TAGS ( soloikismos }, formé 
de aonoxos | solotkoi ), nom des 
habitans de la ville de Soles , et de 
la terminaison sue ( isimos ), qui 
marque imitation : littéralement la 
manière des habitans de Soles. 

(Grammaire) Les Grecs appeloient 
solécisme , les fautes que les habi- 
tans de Soles faisoient contre la pu- 
reté dela langue, Ceshabitans étoient 
des peuples de PAttique, qui, étant 
venus s'établir à Soles, ville de Ci- 
licie, perdirent la pureté de la langue 
grecque, dans leur commerce avec ies 
auciens habitansde cette ville. Parmi 
nous, ce mot désigne particulière- 
ment une faute contre la langue, dans 
les nombres, les conjugaisons, la 
constraction ou la syntaxe. 

Le mot solécisme a aussi une si- 
gnification plus étendue , 1l désigne 
en général une faute quelconque. 
Un acteur ayant fait un faux geste 
sur Je théâtre ;on lui cria qu'il avoit 
{ait un soléeisme de la main. 

SOLEIL , s. f. du lat. (sol, solis. 

( Physique ) Le grand astre qui 
éclaire le monde. % 

}l y a eu différentes opinions sur la 
rature du soleil, Lesanciens tels que 
Platon , Zenon, Pythagore, etc. 
ont cru que c’étoit un globe de feu. 
Parmi les modernes, Kepler, Kir- 
cher, Reita , Scheiner et Fticciohi ont 
été du même sentiment; mais Des- 
cuites et quelques autres après lui , 
ent pensé qu’il étoit composé d’une 


SOL 


maticre extrèmement subtile, capa- 
ble d’exciter en nous la sensation de 
lumière et de chaleur. Ce dernier 
sentiment n’a pas été adopté par les 
physiciens modernes, qui pensent 
que le soleil est composé de la ma- 
tière du feu et de la lumière, qu’ils re- 
gardent comme la même, mais diffé 
remment modifiée. 

Néanmoins, Herschell a fait un 
grand nombre d’observations qui 
semblent se réunir pour disputer 
à cet astre le privilége de la lucidité. 
Herschell pense que le soleil est 
opaque comme les planètes, et qu’il 

eut être habité; ilya vu ce qu'il 
appelle des ouverlures ; des bus- 
fonds, des chaines, des nodules , 
des corrugalions ; des dentelures et 
des pores. Mais ces différentes dé- 
couvertes ne doivent être regardées 
que éomme des conjectures qui mé- 
ritent d’être appuyées par de nou- 
velles observations. 

ÆAstron. )On met ordinairement 
le soleil au nombre des planètes, 
mais on devroit plutot le mettre au 
nombre des étoiles fixes. 

Suivant le système de Copernic , 
qui est à présent généralement recu, 
et même démontré , le soleil est le 
centre du système des planètes et des 
comètes , autour duquel toutes Îles 
planètes et les comètes, et entr’autres 
notre terre, font leurs révolutions , 
en des tems différens , suivant leurs 
différentes distances au soleil ; ilest 
au foyer de toutes les orbites ellipti- 
ques des planètes et des comètes. 

Le soleil étant l'objet le plus frap- 
pant de la nature, son mouvement 
sert À mesurer tous les autres ; les 
années, les jours, les heures , les 
minutes se comptent par les révo- 
lutions annuelles ou diurnes du s0- 
leil. Les points équinoxiaux que le 
soleil marque dans le ciel, en tra- 
versant l’équateur, servent à compter 
les longitudes etlesascensions droites. 
La trace qu’il nous marque par S4 
révolution , est l’écliptique, à la- 
quelle on rapporte toutes les autres 
orbites planétaires. 

Les astronomes observent sans cesse 
les hauteurs correspondantes du soleil 
jour avoir l'heure de leurs observa- 
En : ils se servent de son diamètre 
pour évaluer les parties de leurs mi 
cromètres ; leséclipses du soleil leur 


S OL 


servent À trouver les lorgitudes géo- 
graphiques, et les lieux de la lune 
au tems de ses éclipses, Les passages 
de Vénus sur le so/eil servent à trou- 
vér la parallaxe du soleil ; et de à, 
toutes les parallaxes des planètes. On 
repporte au centre‘du soleil, toutes 
les observations faitessur les planètes 
et les comètes, Sa distance sert d’é- 
chelle pour mesurer toutes les autres 
distances , leur rapport étant donné 
par la loi de Kepler. Pour le surplus 
de la théorie du soleil, F. les ouvra- 
ges d'astronomie de M, Lalande. 

( Ælchimie) Soleil est le nom de 
Por, dans le langage desalchimistes. 

SOLENNEL , adj. du latin so- 
lemnis , composé de solüm , une 
fois, et d’'unnnus , année ; comme 
qui diroit une fois chaque année. 

( Cull. relig. et poli.) Ce mot 
s'emploie pour signifier tout ce qui 
est extraordinaire par sa majesté, sa 
maguificence , ses formalités, etc. , 
mais plus particulierement pour ce 
qui est accompagné de cérémonies 

publiques et extraordinaires de reli- 

gion : processions solennelles, fête 
solennelle, obsèques solennelles , 
acte solennel, testament solennel, 
entrée solennelle. 

SOLFATARE , s. f. de litalien 
solfatara , qui signifie soufrière. 

( Minéral,) Ce mot veut dire en 
général une soufrière ; mais on dé- 
signe particulierement sous ce nom 
un ancien cratère de volcan, voisi 
de Pouzzole, près de Naples , qui 
jouit encore d’un reste d'activité , 
et d'où il séleve des vapeurs char- 
gées de soufre, qui s’altachent anx 
laves à travers lesquelles passent ces 
vapeurs, Pline nous apprend que 
déjà de son tems, on faisoit l’extrac- 
tion du soufre à la solfatare. 

SOLFEGE , s. m. de Pitalien 
soljeggi. 

( Musique ) Assemblage des notes 
de musique , étude de cet assem- 
blage , composition musicale pour y 
exercer. Léo à composé un solfège 
pour lusage des commencaus , qui 
est très-estimé. 

SOLFIER , v. a. de sol, note de 
musique, et de fucere , faire, 

(-Wusique )Solfier, c’est, en en- 


tonnant des sons , prononcer en 


SOL 339 


mème tems les syllables de la gamme 
qui leur correspondent. 

Aristide Quintilien nous apprend 
que les Grecs avoient pour so/fier, 
quatre syllables ou dénominations de 
notes qu’ils répétoient à chaque té- 
tracorde, comme nous en répétons 
sept à chaque octave. 

Guy d’Arezzo ayant substitué son 
héxacorde au tétracordeancien, subs- 
tilua aussi pour le solfier, six anfres 
syllables , aux quatre que les Grecs 
employoient autrefois, Ces syllables 
sontul,re, mi, fa, sol, lu, ti- 
rés de lhymne de saint Jean-Bap- 
tiste, 

Il paroit que Pusage des six syl- 
labies de Guy l’Aretin ne s’étendit 
pas bien promptement hors de lfta- 
lie, mais enfin ses notes l’empor- 
térent sur celles des autres nations, 
et eiles fürent admises généralement 
en France , comme dans le reste de 
l'Europe. 

Il y a diverses manières de sol- 
fier; savoir: par muances, par trans- 
position, et au vaturel. La première 
méthode est la plus ancienne , la 
seconde est la meilleure, la troisie- 
me est la plus commune en France. 

Plusieurs nations ont gardé dans 
les muances , les six syllabes de 
lArétin , d’autres en ont encore re- 
tranché , comme les Anglois, qui 
solfient sur ces quatre syllables seu- 
lement, mé, fu, sol, la. Les Fran- 
Cors, au contraire , ont ajouté une 
syllabe , pour renfermer sous des 
noms diflérens tous les sept tons dia- 
toniques de l’octave. 

SOLIDAIRE , adj. du lat. solido, 
dans le sens de rendre entier, par- 
fait, 

(Pratique ) Action solidaire ; 
c’est celle par laquelle nous agissons 
contre un seul coobligé pour la to- 
talité de ce qui nous est dû ; elle est 
appelée en droit actio solidi per- 
seculoria. 

Obligation solidaire ; c’est celle 
en vertu de laquelle des coobligés 
peuvent être poursuivis, un d'eux 
seuls pour tous, 

SOLIDARITÉ, s. f. même ori- 
gine que SOLIDAIRE. 

- ( Pratique, commerce ) Qua- 

Lté dune obligation où plusieurs dé- 

biteurs s’eugisent de payer uue 
D 2 


= 


SOL 


somme qu'ils empruntent où qu’ils 
doivent , en sorte que la somme to- 
tale soit exigible contre chacun 
d'eux, sans que celui au profit du- 
quel l'obligation est faite , soit obligé 
de discuter les autres, et Pun plutot 
que Pautre, 

SOLIDE , s. m. et adj. du lat. so- 
lidiss. 

{ Physique ) Nom que Von donne 
à un corps dont les parties ont en- 
telles une adhérence telle, qu’elles 
ne peuvent pas se mouvoir indépen- 
damment les unes des autres. Solide 
est opposé à fluide, parce que les 
parties dun fluide ont une mobilité 
respective, 

( Géom. } Solide se dit d’une por- 
tion d’étendue qui a les trois dimen- 
sions, c'est-à-dire, longueur, lar- 
geur et profondeur. 

Solides réguliers ; ce sont ceux 
qui sont terminés par des surfaces 
régulières et égales. Sous cette classe 
sont compris le tétrahèdre ,V'hexa- 
hèdre ou cube, l’octahèdre , le do- 
décahèdre , et Vicosahèdre. 

Solides irréguliers ; ce sont ceux 
auxquels on ne peut pas appliquer la 
définition des solides réguliers ; tels 
sont le cylindre, lecône , leprisme, 
la pyramide , le parallélipipè- 
de, etc. 

Angle solide ; cest celui qui est 
composé de trois angles plans ou da- 
vantoge , qui se rencontrent en un 

oint. 

( Arithmét. ) Nombres solides ; 
ce sont ceux qui naissent de la mul- 
tiplication d’un rombre plan par un 
autre nombre quelconque ; ainsi 18 
est un nombre solide , formé du 
nombre plan 6, multiplié par 3, ou 
de 9 multiplié par 2. 

( Algèbre ) Probléme solide ; 
c’est un problème où léquation 
monte au troisieme degré ; il est 
ainsi appelé, parce que lPinconnue 
ÿ est élevée à la troisieme puissance, 
laquelle représente nn prod uit detrois 
dimensions. 

(/Honnoie) Solide. Voy. SOL, 
SOY. 

(Anat. méd.) Parties solides , 
ou solides ; ce sont toutes les parties 
du corps, tant simples qu’organiques 
qui ont une certaine consistance g 
uue figure permanente , et une cir- 


240 


SOL 


conscription, comme les fibres , leg 
os, les cartilages, les muscles, les 
tendons, les nerfs, les vaisseaux , les 
membranes, les ligamens, etc, 

SOLIDIFIER , v. a. du lat, solë 
dus, etde fario, faire: rendre solide, 

( Chimie ) Terme créé par Buf- 
fon , pour exprimer Paction de ren- 
dre sofides les matières qui sont dans 
un état de fluidité, comme l’eau , le 
mercure , etc. 

SOLIDITE,, s. f. dulat. soliditas, 
qualité de ce qui est solide. 

( Géom. ) La solidité; en gto- 
métrie , est la quantité d'espace con- 
tenue sous un corps solide, 

On a la solidité d’un cube , d’un 
prisme , d’un cylindre, ou d’un pa- 
railéipipede, en multipliant la base 
par la hauteur. 

La solidité d’une pyramide ou 
d’un cône, se détermine en multi- 
pliant ou la base entière par la troi- 
sième partie de la hauteur, ou la hau- 
teur entière par la troisième partie 
de la base, 

Pour trouver la solidité &e tout 
corps irrégulier, mettez le corps dans 
un vase prismatique droit; versez 
de l’eax dans le vase , jusqu’à ce que 
le corps soit entièrement couvert , et 
observez la hauteur de l’eau dans le 
vase ; ôtez le corps. et observez de 
nouveau Ja hauteur de Peau, le corps 
sera égal en solidilé à un prisme dont 
la hauteur seroit la différence de 
ces hauteurs et la base , celle même 
du vase. 

( de de Les physiciens en- 
tendent par solidité la quantité de 
parties matérielles qui sont liées en- 
semble sous le volume d’un corps ; 
ainsi, la solidité d'un corps, prise 
dans ce sens-là, n’est autre Dés 
que la quantité de matiere liée en- 
semble sous le +otume de ce corps, 
laquelle quantité de matière est tou- 
jours proportionnelle au poids du 
corps. Îl suit de cette définition , bien 
différente de celle des géomètres, 
qu'il n’y a point de corps qui ne scit 
solide ; puisqu'il n’y a point de 
corps qui ne soit composé de parties 
matérielles ; la solidité est donc une 
propriété essentielle à tous les corps. 

SOLILOQUE , s. m. du lat. so/i- 
loquium , ait de solus , seul, et de 
loquor, parler : parler seul. 

( Liction) Discours d’un homme 


SGL 
qui s’entretient avec lui-mème. Les 
soliloques de S. Augustin. #. MO- 
NOLOGUE. 

SOLIPEDE , adj. du lat. solus , 
seul, et de pes , pedis , pied : doigt, 
sabot unique, 

( Hist. nat.) On appelle ainsi un 
ordre de mamniferes qui n’ort qu’un 
seul sabot et un doigt unique. Le 
cheval, le mulet, sont des soli- 
pèdes. 

SOLITAIRE ; adj. du lat. soli- 
Larius , fait de solus , seul: qui vit 
seul , qui aime à vivre seul. 

(Méd.) Ver solitaire ; on donne 
ce nom à un ver plat, fort long, 
blanc, articulé ou annelé , qui s’en- 
sendre seul de son espèce dans les 
intestins. On lappelle en lat. {ænta, 
qui signifie ruban , cordon plat et 
loug, parce qu’il en a la figure. 

( Anal.) Solilaires est aussi le 
now que l’on donre à des glandes 
des intestins. 


( Botan. ) Solitaire se dit en bo- 
tanique, de ce qui n’est associé à 
aucun autre semblable par son point 
d’origine. 

(Archit.) Colonne solitaire ; 
on appelle ainsi une colonne qui est 
seule dans quelque place publique , 
comme la colonne trajanne. 

(Joaillerie ) Diamant solitaire; 
c’est un diamant détaché, monté 
seul, sans enfourage, sans accom- 
pagnement d’autres pierres fines; il 
a achelé un beau solitaire. 

SOLIVE , s. f. du lat. soliva, fait 
de solum , sol. 

( Archit. ) Sorte de charpente qui 
sert à former et à soutenir le plan- 
cher d’une chambre, etc. 


SOLO , s. m. Terme emprunté de 
Vitalien, 

( Musique ) Ce mot italien s’est 
francisé dansla musiqueet s’applique 
à une pièce ou à un morceau qui se 
chante à voix seule, ou qui se joue 
sur un seul instrument avec un sim- 
pie accompagnement de basse ou de 
clavecin ; et C’est ce qui distingue 
le solo du récit, qui peut être ac- 
compagné de tout l’orchestre. Dans 
les pièces appelées concerto, on écrit 
toujours le mot s0/0 sur la partie prin. 
cipale quand elle récite. 


SOLSTICE, s. m. du ht. so/si- 


S'OE 84% 
Hum, quasi a sole stante: soleil 
stationnaire. 

( Astron. ) Le tems où le soleäl : 
est dans un des points solslitiaux, 
c’est-à-dire, où il est x la plus grande 
distance de l'équateur , qui est d’en- 
viron vingt-trois degrés et demi ; on 
Pappelle ainsi, parce que le soleil , 
quand ii est proche du solslice , pa- 
roit, durant queïques jours, avoir 
à peu près la mème hauteur méri- 
dienne ; et que les jours avant et 
après le sofstice , sont sensiblement 
de li méme grandeur, comme si le 
soleil restoit dans le même parallele 
à l’équateur. Cela vient de ce que la 
portion de Pécliptique que le soleïl 
décrit alors pendant quelques jours, 
est presque parallèle à équateur. 

Il y a deux solstices chaque année, 
le so/stice d'été, et le solstice d'hi- 
ver, Le premier arrive quand le soleil 
est dans le tropique du cancer, au- 
quel tems les jours sont les plus 
longs de l’année , dans nos régions 
septentrionales. Le second aærïive 
quand le soleil entre dans le premier 
degré du capricorne ; il commence 
alors à revenir vers nous, et les jours 
sont les plus courts de l’année. 

SOLUBLE , adj. du lat. solubilis 
fait de so/vo, solulum , dans le sens 
de dissoudre , fondre, refondre : qui 
peut ètre résoln, 

(Chimie) I] se dit des substances 
qui ont la propriété de se joindre et 
de s’unir à un liquide ; {es sels Sont 
solubles dans l'eau. 


(Botan.) signifie en botanique 
ce qui est composé de plusieurs piè- 
ces articulées bout à bout et suscep- 
tibles de se détacher spontanément. 
Piusieurs gousses, quelques siliques 
sont solubles en articles monos- 
permes, 


SOLUTIF , VE , adj. du latin 
solvo , solulr:m , dissoudre , fondre, 

( éd. ) Epithète que Pon'donne 
aux remèdes qui lâchent le ventre, 
V. LAXATIE. 

SOLUTION, s. f. du lat. solutio, 
fait de so/vo , solutum , délier, ré- 
soudre , dissoudre , fondre : dénoue- 
ment d’une difficulté, 

( Mathémat.) Solulion en ma- 
thématiques . est la réponse à une 
question , ou la résolution de quel- 
que problème proposé, 


342 SOM 


( pie) Les chimistes enten- 
dent par solution, une opération 
en quelque sorte mécanique , dans 
Jaquelle un corps solide disparoît 
dans un fluide et partage sa fluidité. 
Ai ne faut pas confondre la solution 
avec la dissolution ; dans celle-ci , 
les corps sont décomposés, au lieu 
que dans celle-là, ils sont toujours 
entiers : du sucre ou du sel fondu 
dans l’eau, forme une solution, 
parce qu’en distillant l’eau on re- 
Irouve le sel ou le sucre, tel qu'il 
étoit avant. 

(Méd. ) Solution, en medécine, 
signifie la terminaison d’une mala- 
die, par exemple, dune inflamma- 
tion par résolution. Il signifie encore 
relâchement du ventre. 

( Chirurgie) Solution de conti- 
nuile ; c’est en chirurgie, la divi- 
sion , la désunion , la séparation des 
parties continues, c’est-à-dire, des 
parties solides du corps, comme il 
arrive dans les plaies, lesulcères, les 
fractures et les fortes contusions. 

SOMATOLOGIE , s, f, du grec 
ca ( soma), génit. rouaroc 
(somalos ) ; corps, et de àa6yos 
( 40305), discours, traité. 

( Méd. ) Partie de la médecine 
qui traite des parties solides du corps. 

SOMBRER , v. n. de l’italien 
sossopra, où de Pespagnol zozobrar, 
tourner sens dessus dessous. 

@Zarine ) On dit qu'un vaisseau 
a sombré sous voile, lorsqu’ila été 
renversé par un effort inetiendu et 
tres-violent du vent qui la fait in- 
cliner au point de tourner sens des- 
sus dessous, les mâts sous Peau, la 
carcasse et la quille du bâtiment en 
“haut , et d’être par conséquent sub- 
meérgé sans ressource. 

Sombrer, est synonyme de faire 
capot ; cet accident n'arrive qu’à un 
mauvais bâtiment qui n’est pas lesté 
ou dont larrimage s’est dérangé, et 
par une grande inattention, 

SOMMAIRE , s. m, du lat. sum- 
mmariurn , abrégé, fait de summa , 
somme : le principal, l'essentiel. 

(Lititérat.) Sommaire d'un livre; 
c’est lextrait, l’abrégé d’un livre, 
dun discours , etc, 

( Pratique) Sommaire, employé 
adjectivement, se dit d’une cause, 
d’une aflaie qui üoit ètre jugée pro- 


SOM 


vitoirement et avec peu de for 
malités. 

SOMMATION , s. f. du latin 
sub monitig, Fait de sub moneo, 
sommer. d 

( Pratique ) Acte ou commande- 
ment par lequel on somme ef inter- 
pelle quelqu'un de faire quelque 
chose. 

Les somimations sont souvent né- 
cessaires pour constituer en demeure 
dés personnes obligées, et faire pro- 
noncer contr'elles des condamna- 
tions. 

SOMMATION , s. f. du latin 
summa , somme, principal, 

(Analyse ) Sommation est le 
nom dupe opération par laquelle on 
cherche la somme de plusieurs ter- 
mes dont la loi est donnée. ; 


SOMME, s. f. du lat. summa.. 

( Fathémat, ) La quantité qui 
résulie de deux ou plusieurs gran- 
deurs , nombres ou quantités jointes 
ensemble. Cn l’appelle quelquefois 
total, et en algèbre , on l’exprime 
quelquefois per Ja lettre S, qui si- 
gnifie sonune ; de là somumer , pour 
prendre lasomme deplusieurs termes. 


SOMMEIL , s. m. diminutif de 
somme , fait du lat. sommnus. 

(Physiol.) Repos de lanimal, 
causé par lassoupissement de tous 
les sens; diminution ou suspension 
des actes de la vie extérieure, dans 
les corps organisés. Sorimerl est op- 
posé à veille. 

Sommeil se dit aussi pour l’envis 
de dormir, et pour le dormir mème. 
Sonuneil tranquille, doux , paisible, 
sommeil inquiet, fâcheux , inter- 
rompu. /7, SONGE. 

SOMME , s. m. du lat. summi- 
Las , le haut, la partie la plus élevée; 
le sommet d’une montegne. 

( Géométrie) Sonumet se dit. en 
général, en géométrie, du point le 
plusélevé d’un corps où @une figure, 
comme d’un triangle, d’une pyra- 
mide. 

Sommet d’un angle; Cest lepoint 
où viennent se réunir les deux ligues 
qui forment cet angle. 

On dit que deux angles sont oppo- 
sésau sorminetl, quand Pun est formé 
par le prolongement des côtés dé 
Pautre, 

Scmmet d'une figure; € 


SOM 


sommet et l'angle opposé à la base. 

S'omimnet d'une courbe ; c’est l’ex- 
trémité de l’axe d’une courbe qui a 
deux parties égales et semblables éga- 
lement , et semblablement situées 
par rapport à son axe. Sommet, en 
sénéral, est le point où une courbe 
est coupée par Son axe où son dia- 
mètre. Ainsi, une courbe a autant 
de sommets sur le méme axe ou le 
même diamètre, qu’il y a de points 
où elle est coupée par cet axe ou ce 
diamètre, 

(Astrol.) Sommet du ciel; c’est 
le point culminant de l’écliptique , 
opposé au fond au ciel, Pun et l'autre 
étant dans le méridien. 

(Botan.) Sommet se dit, en gé- 
néral , de l’extrémité d’une tige, 
d’une feuille , ou de tout autre organe 
du végétal ; mais on donne particu- 
lièrement ce nom aux anthères. 

(Hénéral.) On dit aussi le som- 
inet d’un cristal, quand il est ter- 
miré en forme de coin. 

( Anat. ) Sommet est, en termes 
d'anatomie, la partie la plus élevée 
de ia tête, celle qui est entre le sin- 
ciput et Pocciput. 

SOMMITE,, s.f. du mont Som- 
ma&, qui fait partie du Vésuve , et du 
grec ai8os (lithos) , pierre. 

( Minéral.) On appelle sinsi un 
cristal volcanique qui se trauve dans 
les laves du mont Sornma.Ce cristal 
est d’une couleur blanche grisâtre ; 
il est éclatant, un peu translucide, 
et d’une dureté peu considérable. 

SOMMITE , ss f. du latin sum- 
milas, le petit bout, la pointe. 

(Botan.) Les botanistes désignent 
par ce mot la pointe des herbes, et 

lus communément les extrémités 
des tiges fleuries de quelques plantes, 
dont les fleurs sont trop petites pour 
être conservées séparémeut : ainsi, 
on dit sommilés d'absynihe, de 
lavande , de centaurée , etc. 

SOMNAMBULE , s. m. etf. du 
lat. somnus , sommeil, et d'ambu- 
lare, se promener : qui se promène 
en dormant. 

(éd. ) Les somnambules sont 
des gens dont les organes ne s’assou- 
p'ssent pas complétement : leurs sens 
dorment , mais leurs muscles , leur 
cerveau , retiennent encore une por- 
tion de vitalité, L’ivresse, la bonne 


SON 342 


chère, les alimens venteux et durs, 
sont les causes ordinaires du somi- 
nambulisme. Un régime de vie so- 
bre et frugal, des alimens de facile 
digestion , l’abstinence de vin , un 
exercice modéré en sont le remède, 

SOMNIFERE , adj. du lat, som- 
nus, Sommeil, et de fero , porter : 
qui provoque le sommeil. 

(Méd. ) Epithète que l’on donne 
aux remèdes qui assoupissent, qui 
font dormir ; tels que l’opium , le 
laudanum , le sirop de diacode , etc. 

SOMPTUAIRE, adj. du latin 
sompluartius , fait de sumplus , dé- 
pense : qui concerne la dépense, 

(Æcon. polil.) Lois sompluaires; 
ce sont les lois qui réforment le luxe, 
qui règlent la dépense dans les fes- 
tins , dans les habits, dans les bâti- 
mens, etc. 

SON, ( farine } s. m. du lat. sum- 
ma, sous-entendu farina, la grosse 
farine, dont les Espagnols ont fait 
soma ; dans la mème signification. 

(Botan.)On appelle ainsi Pécorce 
des graines céréales, lorsqu'elle a 
été brisée et séparée de la farine 
qu’elle renfermoit, pour la mouture 
et le hlutage, 

SON ,(bruit }s. m. du lat. sonus. 

(Physique ) Mouvement de vi- 
bration imprimé à un corps, com- 
muniqué par ce corps au fluide qui 
lenvironne, et transmis par ce fluide 
jusqu’à l’oreille, qui est organe des: 
tiné à en recevoir l'impression. 

Pour produire le son, il faut, 
10, Hey ait nécessairement du 
mouvement dans le corps sonore ; 
que ce mouvement se communique 
à l’air, et de Là aux parties qui sont 
les instrumens propres et immédiats 
de l’ouie: 

Plusieurs physiciens ont cherché 
à connoitre la vitesse avec laquelle 
le son se propage. Les expériences 
faites avec le plus d’exactitude ont 
prouvé que le soz foit ou foible pa- 
court 173 toises ( 337 mètres) par 
seconde de tems , et que sa vitesse 
est uniforme. 

Quand l£ son rencontre des obs- 
tacies. il change de direction et se 
réfléchit; et son angle de réflexion 
est parfaitement égal à celui de som 
incidence, C’est là ce qui forme les 
échos, 


844 SON 

Son articulé ; on appelle ainsi la 
Toix humaine , en tant qu’elle pro- 
duit des paroles. 

( Musique ) Le son absolu ou 
Pagitation communiquée à Pair par 
la collision d’un corps frappé par un 
autre, et parvenue jusqu’à l’organe 
auditif, appartient au physicien ; le 
musicien n’examine que le so rela- 
tif, ou le bruit résonnant et appré- 
ciable, et il lexamine seulement 
par ses modifications sensibles, 

11 y a trois objets principaux à 
considérer dans le son : le ton, la 
force et le timbre. 

Sur chacun de ces rapports, le son 
se concoit comme modifiable: #9, du 
grave à l’aigu; 20, du fort au foible ; 
30, de l’aigre au doux , ou du sourd 
à lPéclatant, et réciproquement. 

10, Theon de Smyrne, dit que 
Eaius d'Idermione . de même que le 
pythagoricien Hyppase , de Meta- 
pe , s'étoient servi, pour calculer 

es rapports des consonnances , de 
deux vases semblables et résonnans 
à l'unisson; que laissant vide l’un des 
deux , et remplissant l'autre jusqu’au 
quart, la percussion de lun et de 
l'autre avoit fait entendre la corson- 
nance de la quarte ; que remplissant 
ensuite le second jusqu'autiers, puis 
jusqu’à la moitié, la percussion des 
ceux avoit produit la consonnance de 
la quaïte ; puis de l’octave. 

Pythagore , au rapport de Nicoma- 
queetde Censorin ,s y étoit pris d’une 
autre maniere pour calculer les mêè- 
mesrapports, Flsuspendit aux mêmes 
cordes sonores différeus poids, et 
détermina les rapports des divers 
sons sur ceux qu’il trouva entre les 
poids tendans. Mais les calculs de 
Pythagore sont trop justes pour avoir 
été faits de ceite manitre, puisque 
chacun siitaujourd’hin , sur les ex- 
péviences de Vincent Galilée, que 
les sons sont entr'eux, non comme 
les poids tendans, mais en raïon 
des sous-double de ces mêmes poids. 

Enfin, l’on invenia le monocorde, 
eppelé par les anciens canon har- 
monicus , parce qu'il donnoit la rè= 
gle des divisions harmoniques. Deux 
cordes de mème métal ,évales et éga- 
lement tendues forment un unisson 
parlait en tous seus, Si les longueurs 
sont inévales, La plus courte donnera 
un son plus aigu, et fera aussi plus 


SON 

de vibrations dans un tems donné 
d’où Pon conclut que la différence des 
sons, du grave à Paigu , ne procède 
que de celle des vibrations faites dans 
un même espace de tems par les cor- 
des ou corps sonores qui les font en- 
tendre ; ainsi l’on exprime les rap- 
ports des sons par le nombre des vi- 
brations qui les donnent. 

Onsaitencore, par des expériences 
non moins certaines, que les vibra- 
tions des cordes, toutes choses éga- 
les d’ailleurs, sont toujours récipro- 
&uesaux longueurs, Ainsi, une corde 
double d’une autre ne fera , dans le 
même tems; que la moitié du nom- 
bre des vibrations de celle-ci, et le 
rapport des sons qu’elles feront en- 
tendre s’appelle octave. C’est sur ces 
principes qu'est fondée la construc- 
tion des instrumens à cordes, tels 


.que le clavecin , le tympanon , et le 


jeu des violons et basses, qui, par 
les différens accroissemens des cordes 
sous les doigts ou chevalets mobiles, 
proëuit la diversité des sons qu'on 
tre de ces instrumens. 

20, La force du son dépend de celle 
des vibrations du corps sonore ; plus 
ces vibrations sont grandes et fortes , 
plus le son est fort et vigoureux , et 
s’entend de loin. : 

30, Quant à la différence qui se 
trouve entre les sons par la qualité 
du timbre , ilest évident qu’elle ne 
tient ni au degré d’élévation, ni 
même à celui de la force. Un haut- 
bois aura beau se mettre à Punis-on 
d’une flûte, il aura beau radoucir le 
son au même degré, le son de 
flûte aura toujours quelque chose de 
moëlleux et de doux, celui du haut- 
bois , quelque chose de rude et d’aigré 
qui empêchera que Poreille ne les 
confo#de ; cependant on est encore à 
trouver la cause de cette troisième 
qualité du son et ses différences. 

Sons harmoniques où sons flé- 
Lés ; ce sont des espècesde sons qu’on 
tire de certains instrumens, tels que 
le violon et le violoncelle par un 
mouvement particulier de Parchet 
qu'on approche davantage du che 
valet, et en posant légérement le 
doigt sur certaines divisions de la 
corde : en glissant légèrement le doigt 
de Paigu-au grave depuis Je milieu 
d’une corde qu'on touche en même 
tems de l’archet, en la manière sus- 


SON 
dite, on entend distinctement une 
succession de 50715 harmoniques du 
grave à laigu , qui étonnent fort ceux 
qui n’en connoissent pas la théorie. 
Le principe sur lequel cette théorie 
est fondée, est qu’une corde étant 
divisée en deux parties commensu- 
rables entrelles, et par conséquent 
avec la corde entière, si l’obstacle 
qu’on met au point de division n’em- 
peche qu'imparfaitement la commu- 
pication des vibrations d’une partie à 
lautre,toutesles fois qu’on fera sonner 
la corde dans cet état, ellerendra non 
le son de la corde entière, ni celui 
de sa grande partie, mais celui de sa 
plus petite partie, si elle mesure exac- 
tement l’autre; ou, si elle ne la me- 
sure pas, le son. de la plus grande 
aliquote commune à ces deux pariies. 

SONATE , s. f. de Pitalien so- 
al, 

(Musique }Pièce de musique ins- 
trumentale, composée de trois ou 
quatre morceaux consécutifs de ca- 
racteres différens, 

. Ja sonate est à peu près, pour les 
instrumens, ce qu'est la cantate pour 
les voix. 


SONDE , s. f. Corruption de fun- 
da, fait de fundus , fond. 

( Marine) Sonde se dit, en ter- 
mes de marine , de l’action de son- 
der, et du plomb aveclequelon sonde , 
appelé plomb de sonde. 

Le plomb de sonde est un gros 
plomb oblong, en forme de prisme 
on de pyramide tronquée, auquel on 
attache une longue corde appelée 
ligne de sonde ,etque Von jette dans 
la mer pour en connoitre la profon- 
deur. La base du plomb est cave, 
pour recevoir une boulette de suil', 
äfin qu’ils y attache quelque partie 
du fond pour en connoitre la couleur 
et la qualité; s’il ne s’yattache rien, 
le suif reste net et pointillé , et alors 
on connoit que le fond est de roche ; 
le nombre des brasses du fond et sa 
qualité servent pour déterminer le 
parage où on se trouve. 

Aller à La sonde ; c’est naviguer 
en sondant de tems en tems, pour 
connoitre lé fond , et se guider par 
celte connoissance. 

Sondes, au pluriel, se dit des 
profondeurs du fond de la mer, qui 
ent été observées, et qui sont mar- 


SON 345 
quées sur les cartes marines, ordinai: 
rement par brasses; et étre sur les 
sondes, c’est être dans les parages 
dont les sondes sont connues par les 
cartes, 

(Chirurgie) Sonde est anssi le 
nom d’un insfrument de chirurgie de 
plusieurs formes et figures, suivant 
ses différens usages. On introduit la 
sonde dans la verge , pour savoir s’il 
y à une pierre dans la vessie; on 
Pintroduit dans les plaies pour les 
examiner et en connoitre la profon- 
deur. 

(Art milit. ) Sonde du mineur ; 
c’est un instrument propre à enfoncer 
dans les terres , et découvrir les gale- 
ries de Passiégé. 

SONNA, s. in. Mot arabe qui si- 
gnifie seconde loi. 

(Culiemahomélan) C’est le nom 
que les Mahométans donnent à un 
recueil de traditions contenant les 
faits et les paroles remarquables de 
Mahomet. C’est, aprèsle £oran, le 
livre qui a le plus d'autorité parmi 
eux : le sonna est, pour ainsi dire, 
un supplément à cet ouvrage ; il con- 
tient, outre les traditions, les régle- 
mens et les décisions des premiers 
califes ou successeurs de Mahomet , 
ce qui constitue un corps de théologie 
dontiln’est point permis de s’écarter. 

SONNER , v. a. du lat. sono , so- 
nare , rendre un son, faire rendre 
un son. 

(Musique) On dit en composi- 
tion , qu’une note sonne sur la basse, 
lorsqu’elle entre dansl’accord , et Fait 
harmonie ; à la différence des notes 
qui pe sont que de goût . et ne servent 
qu’à figurer lorsqu'elles ne sonnent 
point. 

On dit aussi sonner une note, un 
accord , pour dire, frapper ou faire 
entendre le son, l’harmonie de cette 
note ou de cet accord. 


SONNET , s. m. du lat. sonellus, 
diminut, de sonus , dans la\signifi- 
cation de chanson : chansonette. 

( Poësie) Le sonnet est un poëme 
de quatorze vers, divisés en deut 


- quatrains qui marchent sur deux ri- 


mes, et en deux tercets, Les deux 
rimes , Pune masculine et l’autre fé+ 
minine , qui remplissent les deux 
guatrains, doivent garder, dans le 


S'O:rP 
second quatrain , le méme ordre que 
dans le premier. 

On AR que l’arrangement 
des rimes dans le sixain , ne soit pas, 
s’ilest possible, le: même que dans 
les qualrains. Il ne faut pas que dans 
out le sornnet un même mot soit 
répété. 

Tous les vers d’un sornet doivent 
avoir Ja même élendue; les pensées 
y doivent être nobles, lesexpressions 
vives, et lon n’y souflre rien qui 
m’ait un rapport essentiel À ce qui 
en fait le sujet. 

Le sonnet doit finir par une pen- 
sée ingénieuse , et 1l faut que la chute 
en soit belle et heureuse, 

Li est probable que cette pièce de 
poésie a élé inventée par les trouba- 
dours; ce qu’il y a de certain, c’est 
qwelle étoit connue du tems de saint 
Louis, Pétrarque la mit en vogue en 
Italie vers Van 1525, et Jean Du 
Bellay Pa fait revivre parmi nous, au 
milieu du seizieme siecle, 

Les plus beaux sonncels que nous 
ayons, sont le sonnet de Benserade 
sur l'incendie de Londres; celui de 
Desbarreaux, 

Grand Dieu, Les jugemens ; etc. 
et celui de Hennault sur lPavorton. 

« F 

SONOMETRE , s. m. du latin 
sonus , son, et du grec pérTpoy (ré- 
tron), mesure. 

(Physique) Instrument propre à 
mesurer ef à comparer les sons. 

SONORE , adj. du latin souorus, 
fait de souor, son éclatant, retentis- 
sint. : 

(Physique) Epithète que Pon 
donbe aux corps capables de rendre 
des sons : Corps sonores. 

Lés corps ne peuvent être capables 
de reudre des sons, qu'autant quiis 
sont élastiques; car il n’y a qu'un 
corps élastique qui puisse se prèter 
au mouvement de vibration qui cons- 
titue le son. El faut donc qu'un corps 
soit élastique pour être souore; et 
cette propriété est en lui relative à 
son degré de ressort. 


346 


(Husique) Sonore, en musique, 
se dit particulierement de tout ce qui 
rend des sons moëlleux, forts, nets, 
justes et bien timbrés : une cloche 
sonore ; UNE VOIX SOLOrE. 

SOPEHSME , s. m. du grec oo- 


qinux (sophisma), ce qui est fait 


SOR 
avec sagesse , fait de cogéx (sophia), 
sagesse. 

(Didacl.) Ce mot, dans origine, 
emportoit une idée honnête : il si- 
gnifioit un chef-d'œuvre de sagesse 
ou de science; maintenant il signifie 
un raisonnement captieux, quiin- 
duit en erreur, qui n’a que l’appa- 
rence , et point de solidité, Il en est 
de même de ses dérivés. 

SOPHISTE , s. m. même origine 
que SOPHISME, 

(Didact.) Ce mot signifioit, du 
tems méme de saint Augustin, un 
philosophe ou un professeur délo- 
quence; maintenant ce n’est plus 
qu’un homnie captieux, un décla- 
mateur , qui ne cherche que de vaines 
subtilités, 

SOPSISTIQUER, v. à. du grec 
cogilw (sophizo), vendre sage, et 
dans la suite , tromper. 

( Commerce) Sophistiquer; c’est 
faire un mélange de différentes dro- 
gues simples dé mauvaise qualité, 
que l'os méle avec des drogues choi- 
sies , pour augmenter leur poids et 
diminuer leur prix. 

(Diction) Sophistiquer signifie 
aussi subfiliser avec excès, 

SOPORATIF,SOPORIFIQUE, 
SOPORIFERE , du latin sopor, 
sommeil , et de fero , porter. 

( Head.) A se dit des remèdes as- 
soupissans, qui endorment , qui cau- 
sent le sommeil, 

SOPOREUX , SE , adj. du latin 
sopor, sommeil. 

( Med.) Affection soporeuse ; 
c’est une maladie léthargique, qui 
cause un sommeil dangereux. 


SORA , s. m. 7. ESSÈRE. 

SORBET , s m. Mot arabe qui 
signifie boire. 

(Econ. dom.) Svrte de breuvage 
fait de citron , de sucre , dam- 
bre, etc. , très-commun en Tur- 
quie. 

SORBONNE , s. f. de Sorbone, 
confesseur de saint Louis. 

( L'héol,) Maison ou collége de 
théologie, Cette célèbre école de 
théologie fut fondée en 1250, par 
Robert Sorbone , natif du village de 
Sorbonne , diocèse de Reims, dont 
il avoit pris le nom, suivant Pusage 


‘des gens de lettres de ce tems-là 


SOR 
SORCIER , s. m. du latin barbare 


sortiarius , fait de sorlior, jeter le 
sort, tirer au sort : jetteur de sort, #7, 
MAGIE. 

SORISSAGE , s. m. de litalien 
sauro , couleur roussâtre, 

(Péche) Le sorissuge ou sauris- 
sage, est l’art de faire sécher les ha- 
reugs à la fumée. /7. HARENG. 

SORORIANT, TE, adj. du latin 
sororio, s’enfler à Penvi. 

_(Physiol.) On dit des mamel- 
les des filles , qw’elles sont sororian- 
Les, lorsqu'elles sont à l’âge où on 
leur voit grossir la gorge. 

SORT ;s. m. du latin sors, sortis. 

(Divinat.) Ce mot, dans le sens 
des anciens, signifie la destinée, Il 
est maintenant communément em- 
ployé comme synonyme de hasard , 
ou la maniere de décider quelque 
chose par ie hasard, 

SORTIE , s. f, du lat, barb. sor- 
lire , fait de sorelus , pour surrec- 


tus , levé, droit; ce mot s’est dit de 


ceux qui étant assis , se lèvent pour 
soiti : action de sortir. 

( Ærtmilit.) Sortie, en termes 
de guerre, est la marche de quelques 
troupes assiégées , qui viennent in- 


sulter le travail des assiégans , et 


quelquefois un quartier du camp ;- 
lorsque les lignes de circonvallation 
ve sont pas en défense. Zenterune 
sortie , repousser une soriie , COu- 
perune sortie , en prenant à dos les 
troupes qui Pont faite. 

Les sorties ont pour objet d’abattre 
la tranchée en tout ou en partie , de 
raser quelque bout considérable et 
mal protégé de ses logemens ; de re- 
tarder le progrès des attaques ; d’at- 
tirer l’assiégeant sous le feu de la 
place , pour lors bien préparé; de 
xéprendre quelque partie du chemin 
couvert, où l’assiégeant n’est pas 
encore établi; de le chasser d’une 
brèche ; où il est mal affcrmi ; de 
chicaner le passage du fossé , et enfin 
de tuer où de chasser le mineur de 
son trou. , 

(Hydraul.) Sortie , en hydrau- 
Jique , est l’orifice d’un ajustage par 
où l'eau s’élance en l'air, et forme 
un jet d’eau. 

(Jardin, ) Les jardiniersappellent 
sorties , les boutons à bois ou à fruit, 
qui émanent du bas de la tige des ar-- 
bres nains, 


SD: 937 1 

SORTIR ; v, n. même origine 
que SORTIE , passer du dedans au 
dehors. , 

SORTIR, v.a. du lat. sortior, ob- 
tenir, avoir par le sort. 

( Pratique ) Ceterme estemployé 
dans la pratique pour avoir. Les ju- 
gemens qui en confirment un autre, 
disent que celui-ci sortira , aura son 
plein et entier effet. 

En style de notaire, on dit qu'une 
somme de denier sortira nature de 
propre, pour sera réputée propre. 

SOTHIAQUE ou SOTHIA- 
CALE , adj. de solhis, nom que 
les Egyptiens donnoient ancienne- 
ment à la constellation du grand 
chien , appelé autrement $yrius. 

( Chronol. ) Sothiaque se dit 
d’uug période de 1460 ans, autre- 
ment appelée période caniculaire, 
qui, suivant les anciens , ramenoit 
les saisons aux mêmes jours de Pan- 
née civile des Egyptiens , qui étoit 
de 365 jours. 

SOÏFIE , s.f. Vieux mot françois 
qui signifie solise , bélise, balour- 
dise. 

( Art dramatique ) Espèce de 

drame qui, sur la fin du quinzième 
siècle , et au commencement du 
seizième, faisoit chez nous la sa- 
tyre des mœur& La sofie répondoit à 
la comédie grecque du moyen âge ; 
non qu’elle fûtune satyre personnelle, 
mais elle attaquoit les étais, et plus 
expressément l’église. La plus ingé- 
nieuse deces pieces est sans contre- 
dit celle où l’ancie: monde , déjà 
vieux. s’étantendormi de fatigue , 
Abus s’'avise d'en créer un nouveau, 
dans lequel il distribue à, chaque 
vice et à chaque passion son do- 
maine , en sorte que la guerre s’al- 
lume entreux , et détruit le monde 
qu’AÆAbus a créé ; alors le vieux 
monde se réveille et reprend son 
train. - 
Dans cette satyre ; le clergé n’est 
point épargné ; 1l est encore moins 
dans la solie du nouveau monde ; 
mais la plus célèbre de toutes les 
solies est celle de mère sole com- 
posée et représentée par ordre de 
Louis XII. 

SOTTO-VOCE , adv. Terme 
italien. 

( Musique ) Ce terme annonce 


SOU 

dans les lieux où ilest écrit, qu'il 
ne faut chanter qu’à demi-voix, ou 
jouer qu'à demi-jeu. 11 signifie la 
mème choseque mezzo-forle et mez- 
$a-voce. 

SOU , s. m. 7. SOL. 

SOUBAB , s. m. Mot indien. 

{ Econ. polit.) C’est ainsi qu'on 
nomme daus lIndostan les souver- 
#eurs particuliers des provinces com- 
prises dans une nababie, ou sou- 
mise À un NABAB. Foy. ce mot. 

SOUBASSEMENT , s. m, de l’i- 
talien sotto basamento. 

(-Archit. ) Espèce de piédestal 
continu , qui sert de base à un édi- 
fce. 

SOUCHÉ , s. f. de l’allemand 
sloc. 

( Agricult. ) La partie d’en bas 
du tronc d’un arbre, accompagnée de 
ses racines, et séparée du reste de 
l'arbre 

( Hydraul. ) Souche est aussi le 
nom d’un tuyau qui s'élève au mi- 
lieu d’une bassine , et d’où sort le 
jet. 

( Pratique ) Souche se dit en- 
core, au figuré, de celui dont plu- 
Sieurs descendans ont tiré leur ori- 
gine. 

SOUDAN, si m. 7. SOLDAN. 


SOUDE, s. f. de Pallemand sude 
ou de soda , nom d’une plante dont 
on retire la soude. 


( Minéral. ) La soude ou alkali 
minéral est une substance saline, 
l’une des plus répandues qu'il y ait 
dans la nature ; elle est la base du 
sel marin , où elle entre pour envi- 
von les trois quarts de son poids ; 
mais la plus grande partie de la 
soude qui est dans le commerce, 
provient de la combustion des plan- 
tes qui croissent sur les bords de la 
mer, On forme des amas de ces 
plantes salées, on creuse à côté une 
fosse ronde , qui sélugit vers le 
fond , et qui a trois ou quatre pieds 
de profondeur. C’est dans cette es- 
pèce de four qu'on brûle ces végé- 
taux ; la combustion se continue 
pendant plusieurs jours sans inter- 
ruption , et lorsque toutes les plan- 
tes sont brülées ,; on trouve une 
masse de sel alkali , qu’on brise en 
morceaux , pour en faciliter le trans- 
bat et le débit. 


848 


SOU 


Les divers usages de la soude sünt 
importans dans les arts , et sur-tout 
dans les fabriques de verres et de 
savons ; et dans les pays où les cen- 
dres des foyers ne peuvent être em- 
ployées pour les lessives , telles que 
les cendres de tourbes, de charbon 
de terre, on même de bois flotté,; 
on leur substitue la soude; qui est 
moins caustique , et altère moins lé 
linge que la potasse. 

Indépendamment des usages aux- 
quels la soude est employée dans 
les arts et dans les manufactures, 
elle est un des plus puissans instru- 
mens de la chimie , et la médecine 
en retire des remèdes dont lexcel- 
lence est prouvée par lusage habi- 
tuel qu’elle en fait ; tel que le sul- 
fate de soude: ou de sel de Glauber; 
le tarlrile de soude ou sel de 
seignette ; Vacélite de soude où 
terre foliée cristallisée , ete. 

SOUDURE, s.f. du lat. solidare, 
rendre solide. 

( Technol.) Alliage métallique 
au moyen duquel on joint d’une ma- 
nière solide , des pièces métalliques 
les unes avec les autres. 

SOUFFLAGE , s. m. du lat. suf= 
flo , souffler : l’action de soufiler. 

( l’errerie ) L’action de souffler 
le verre. 

( Marine ) Opération que l’on 
fait à un vaisseau dont la construc- 
tion est manquée , ef qui ne peut 
porter la voile. Cette opération con- 
siste dans urnrenflement ou augmen= 
tation de largeur ét de grosseur , que 
l’on procure au vaisseau , au moyen 
de nouveaux bordages cloués par- 
dessus ceux du franc-bord. 

SOUFFLE, s. m. du latin s4f/la- 
ts : vent que Pon fait en poussant 
de l’air par la bouche avec force. 

( Physiol. ) Souffle se dit quel- 
quefois de la simple haleine ou res- 
piration qui est un vent pressé par 
les poumons , que les animaux 
exhalent par le nez et la bouche, 
pour conserver leur vie. 

SOUFFLET , s. m. du latin suf- 
flatus. 

Technol. ) Instrument qui sert 
à souffler, en tirant le vent, et puis 
en le comprimant pour le faire sortir 
par un tiou avec violence. 


SOU 

Soufflet de forxes ; voy. MA- 
CHINE SOUFFLANTE. 

Strabon attribue l’invention de 
cet instrument au Scythe Anachar- 
sis , qui se rendit recommandable à 
Athènes par son savoir , son désin- 
téressement , sa prudence, et par 
laustérité de ses mœurs. 

SOUFFLURE , s. f. même ori- 
gineque SOUFFLET. 

( Lechnol.) Cavité qui se trouve 
dans l’épaisseur d’un ouvrage de 
fonte. 

( Dioptrique ) Ou appelle aussi 
soufflure, dans le verre, et en par- 
ticulier dans les vitres, certains dé- 
fauts où la matière du verre a pris 
dans la fusion une figure courbe au 
lieu dune figure plane. 

SOUFFRANCE , s. f. du latin 
barb. sufferentia, douleur, peine. 

( Pratique ) I] se dit de la tolé- 
xance qu’on a pour certaines choses 
que l’on pourroit empêcher. 

Souffrance est aussi une suspen- 
sion par laquelle on differe d’allouer 
ou de rejeter une partie mise en 
compte, jusqu’à ce qu’on rapporte 
les pièces justificatives. Cet article 
£st en souffrance. 

SOUFRE, s. m. du lat. sulphur, 

( Minéral.) Substance éminem- 
ment inflammable qui se trouve en 
abondance dans ce qu’on appelle 
les trois règnes de la nature. Le 
soufre se présente dans diflérens 
états, 

Le soufre natif pur est une belle 
couleur jaune de citron , translucide, 
et presque diaphane. 

Le soufre est électrique par le 
frottement ; il acquiert l’élasticité 
résineuse ou négafive. 

Le De dé est un des ingrédiens 
de la poudre à canon, dans laquelle 
il entre pour une partie , contre sept 
parties de nitre, et une mi-partie de 
charbon. 

Lorsqu'on brûle le soufre lente- 
ment il s’en dégage un gaz acide 
sulfureux que sa qualité suffocante 
rend utile pour la destruction desani- 
maux nuisibles et des insectes de toute 
espèce. 

La médecine emploie le soufre 
comme un remède tresefficace, sur- 
fout pour le traitement des maux de 
poitrine et des affections cutanées. 

La chimie et les arts trouvent dans 


SOU 249 


Pacide sulfurique et dans ses diflé- 
rentes combinaisons, des matériaux 
qui leur sontd’uneutilité journalière. 

Les beaux arts emploient le soufre 
combiné avec le mercure qui lui 
donne une très-belle couleur rouce, 
pour lever des empreintes parfaite- 
ment fidelles des pierres gravées les 
plus précieuses , et multiplier ainsi à 
nos yeux ces chefs-d’œuvres d’anti- 
quité. 7. SULFATE , SULFURE, 
SULFUREUX , SULFURIQUE. 

SOULIER , s. m. du lat. barbare 
sotolaris. V. CHAUSSURE. 

SOUPAPE, s. f. de la préposition 
sub, sous, et de Pallemand pappe, 
ou du latin papilla, mamelle : la 
soupape faisant office d’une ma- 
melle. 

( THécan. ) Petit cône tronqué de 
laiton ou de cuir, qui se loge dans 
une cavité correspondante à sa figure, 
et qui est garni d’une pélite queue 
destiné à le retenir dans sa place. 

Les soupapes sont des parties es- 
sentielles d’une pompe, et sont des- 
tinées, en s’ouvrant, à permettre à 
l’eau de passer dans un sens, et, en 
se fermant , à empêcher l’eau de 
retourner d’où elle vient, 

SOUPENTE , s. f. du latin sus- 
perdeo , suspendre. 

( ÆHécan. ) Pièce de His qui , 
retenue aplomb par le haut , est 
suspendue pour retenir le treuil et 
la roue d'une machine. 


SOUPIR, s. m, du lat. suspire , 
exhaler, pousser des vapeurs, dé- 
sirer ardemment : respiration plus 
forte et plus longue qu’à l'ordinaire, 

(Musique) Soupir se dit dun 
silence équivalent à une noire, et 
qui se marque par un trait courbe 
approchant de la figure du 7 de chif- 
fre, mais tourné en sens contraire, 
#. SILENCE. 

SOUPLESSE, s. f. du lat. szp- 
plez, dont on a fait souple, flexi- 
biité du corps, facilité à mouvuir 
son corps, à se plier comme on veut, 
à imiter la posture d’un suppliant. 

( Peinture ) Souplesse, dans le 
Jangase des peintres, est opposé à 
la roideur. La souplesse doit se 
trouver dans les contours, dans les 
attitudes , dans les ajustemens et 
dans toute la composition. Les con- 
tours doiveut ètre sinueux , coulars ; 


350 S'O'U 


les attitudes faciles, les ajustemens 
naturels, la composition variée ; si 
toutes ces lois sont observées dans 
un ouvrage , on y trouvera toute la 
souplesse que lon est en droit 
d'exiger. 

SOURCE , 5. f. du lat. barbare 
surgilia , fait de surgere, dont on a 
fait sourdre et sourcer , pour sortir, 

( Physique ) On appelle ainsi 
Veau vive qui sort de terre en quan- 
tité plus ou moins grande , et qui de- 
vient l’origine des puits, des fon- 
taines, des rivières, etc. 

L'origine des sources a fait long- 
tems un grand sujet de dispute entre 
les savans. L’un des systèmes qui a 
fait le plus de fortune est celui de 
Descates : il supposoit que les eaux 
de la mer se rendoient par des con- 
duits secrets dans des réservoirs pla- 
cés sous les montagnes; que là elles 
étoient réduites en vapeurs par Te 
feu central , et que ces vapeurs , 
élevées dans l’intérieur des monta- 
gues , se condensoient en eau contre 
leurs parois, et que’cette eau s’écou- 
loit par les fentes des rochers comme 
Peau distiilée coule par le bec d’un 
alembic. 

Voici comme les physiciens mo- 
dernes représentent l'opération de 
la vatuf#e dans la formation des 
sources : 

Lorsque l'air est d’une température 
chaude ; il se charge des vapeurs 
aqueuses qui s'élèvent de la surface 
des eaux. Ces vapeurs montent dans 
Patmosphère où elles $’étendent de 
tous les cotés, et lorsqu'elles rencon- 
trent le sommet des montagnes elles 
se condensent aussiiot par le contact 
de ces corps froids, elles se conver- 
tissent en eau , et coulent le long 
«les rochers. 

Lorsque les vapeurs se sont con- 
densées en eau courante contre les 
rochers, cétte eau pénètre dans les 
feuillets presque verticaux dont ils 
sont composés ; elle s’y fraie des rou- 
tes qui s’élargissent avec le tems; 
peu à peu les feuillets de la roche se 
détachent , ils tombent ; voilà le 
commencement dun petit ravin qui 
s’'approfondit insensiblement ; les 
aux qui découlent des rochers voi- 
sins s’y rendent , el pénètrent dans 
les fissures verticales qui sont au fond 


SOU 


du ravin , elles descendent à des pro- 
fondeurs plus ou moins considérables, 
et finissent par paroitre au jour sur le 
flanc ou vers la base de la montagne. 

Quant à la recherche des sources 
cachées dans le sein de la terre, si 
l’on est Sur un sol primitif composé 
de roches feuilletées, on est presque 
assuré de trouver par-tout au moins 
quelques petits filets d’eau. Si Von 
est dans un pays secondaire où le sol 
est composé de couches horizontales, 
il faut examiner, soit par l’inspection 
des ravins les plus profonds, soit par 
le moyen de la tarrière, s’il nexiste 
point de couche d’argile; si Pon en 
découvre, on est assuré de trouver 
une nappe d’eau dans toute l'étendue 
de cette couche. 

Si le terrein étoit graveleux ou 
sablonneux jusqu à la profondeur 
des puits ordinaires, il seroit inu- 
tile d’y chercher de Peau. 


SOURCIL ; s. m. du lat. super- 
ciliuin, ce qui est au dessus des cils. 


( Anat. ) Les sourcils sont les_ 
deux arcades de poils, situées au bas 
du front , entre le haut du nez et les 
tempes , dans la même direction que 
celles des arcades osseuses, qui for- 
ment le bord supérieur des orbites. 
Ils sont ainsi appelés à cause qu’ils 
sont au dessus des cils. 

SOURD, DE, adj. du lat. surdus, 
qui ne peut ouir, entendre. 

( Peinture ) On appelle sourd en 
peinture, les couleurs où les fonds 
dont le ton a quelque chose de doux 
et de vague: les tons sourds font 
briller les objets peints de couleurs 
brillantes, comme les accords adou- 
cis font valoir les voix sonores qu’ils 
accompagnent. 

(Arithmét.) IVombre sourd; c’est 
celui qui ne peut être exprimé ou 
qui n’a point de mesure commune 
avée l’unité., C’est ce qu’on appelle 
autrement #ombre irralionnel ou 
incommensuruble. 

SOURDINE , s. f. de sourd ,en 
latin surdus. 

(Musique) Petit instrument fe 
cuivre où d'argent. qu'on applique 
au chevalet du violon ou du violon- 
celle, pour rendre les sons plus sourds 
et plus foibles, en interceptant et 
senant les vibrations du corps entier 
de l'instrument, \ 


SOU 


* I y a des sourdines aussi pour les 
cors de chasse , pour le clavecin, etc. 
SOUS , prépos. du lat. sub. 
( Gramm.) Préposition qui sert 
à marquer la situation au dessous, 
la subordinatiow,. le tems, etc. 


SOUS - ARBRISSEAU , s. m. P- 
ARBRISSEAU. 


( Botan. ) Plante distinguée des 
arbrisseaux en ce qu’elle n’a point 
de bourgeons ; et des herbes, en ce 
que ses tiges sont, ligneuses, 

SOUS - AXILLAIRE , adj. 7. 
AXILLAIRE. 

(Botan.) Gn donne ce nom aux 
parties des plantes qui ont leur point 
d'insertion au dessous de celles qui 
sont axilaires, Une tige qui porte des 
rameaux au dessous desquéis des feuil- 
les ont leur point d’insertion , les ra- 
meaux et fout ce qui naît entre les 
feuilles et la tige sont axillaires , 
et les feuilles sont sous-axillaires. 

SOUS-BAIL, s. m. /. BAIL. 

: (Pratique ) Baïl que le preneur 
fait à un autre, d’une partie de ce 
qui lui a été donné à ferme. 

SOUS-CLAVIER , IERE, adj. 
du lat. sub clavius, qui est sous la 
clavicule. 

( Anat.) Arières sous-clavières; 
celles qui naissent de la convexité de 
la crosse de Paorte ; elles sont au 
nombre de deux , la droite et la gau- 
che, 

Muscle sous-clavier; celui qui a 
des attaches fixes antérieurement à 
la première côte, dans l’endroit où 
elle se joint à la portion cartilagi- 
neuse, etse glissant sous la clavicule, 
va se terminer le long de sa partie 
inférieure et externe. Ce muscle seit 
à abaisser la clavicule. 

Veines sous-clavières ; elles sont 
produites par la veine-cavesupéiieure, 

SOUS - CONTRAIRE , adj, #7. 
CONTRAIRE. 

( Géom.) Lorsque deux triangles 
semblables sont placés de façon qu’ils 
ont un angle commun au sommet ë 
saus que leurs bases soient parallèles, 
or dit qu'ils ont une position sous- 
contraire. 1 
® SOUS- COSTAL, LE, adj. 7. 
COTE : qui est sons Les cotes, 

(Anat.) Muscles Sous-coslaurx; 
se sont dès muscles qui servent à 


SOU 35x 
abaisser les côtes , et par-Ià à Pexpi- 
ration, 

SOUSCRIPTION, s. f. de la pré- 
position sub, sous, et de scriplio , 
Signature : signature qu’on fait au 
bas d’un acte, pour approuver. 

( Pratique) Souscription s'entend 
principalement de Pengagement que 
contracte celui qui souscrit un billet, 
detre Ja caution de celui qui doit , 
et de payer pour Jui les sommes y 
contenues, dans le'cas où ïl ne les 
paiercit pas lui - même à leur 
échéance. 

Souscription se dit aussi de Fin- 
térèt que des particuliers ont dans 
une entreprise, en souscrivant dans 
un registre pour la somme qu'ils 
s'engagent de fournir. ‘ 

( Commerce de livres ; gravu- 
res, ete.) On appelle de ce nom, 
dans le commerce de la Bbrairie , la 
consignation qu'on fait d’une cer- 
faine somme d'argent que lon avance 
pour lédition d’un hyre , d’une es- 
tampe , ou d’une collection de gra- 
vures, à la charge-d’en avoir un ou 
plusieurs exemplaires. 

Souscription se dit aussi de Pobli- 
gation réciproque de la qe du li- 
braire 6u de l’éditeur de délivrer ces 
exemplaires dans un certain fems, 

Les souscriptions commencèrent 
en Angleterre, au milieu du dix-sen- 
tième siècle, à Poccasion de l'édition 
de la Bible polrglotte de Waïlton. Cet 
usage passa d'Angleterre en Hollance, 
et fut introduit en France en 1717, 
pour la collection des Antiquités de 
Montfaucon. LME 

SOUS-CUTANE , LE, adj. 7, 
CUTANE, = 

(-Anat. ) I se dit de ce qui est 
sous la peau: les nerfs sous-culanés. 
les arlères sous-cutanées. 

SOUS - DOMINANTE ;: adj. 7° 
EOMINANTE,. 

(Musique) Nom donné par M. Ra- 
meau à la quat#ème note du ton’, 
laquelle est, par conséquent , au 
meme-intervalle de la tonique en 
descendant , qu’est la dominante en 
montant. 

SOUS-DOUBLE , adj. 7. DOU- 
BLE. 

( Mathémat..) On dit qu'une 
quantité est sous-double , ou en rai- 
son sous-double d’une autre quan- 


852 SOU 


tité, quand la premiere est contenue 
deux fois dans la seconde : ainsi, 3 
est sous-double de 6, comme 6 est 
double de 3. ; 

SOUS-DOUBLE , adj. #. DOU- 
BLE. 

( Mathémat. ) Deux grandeurs 
sont en raison sous-doublée de deux 
autres, quand elles sont dans le rap- 
port ou la raison des racines carrées 
de ces deux autres. 

. SOUS-EPINEUX , SE, adj. 77. 
ÉPINE : qui est sous lépine. 

Anat, ) La cavité ou fosse sous- 
épizeuse de Pomoplate ; le muscle 
sous-épirieux qui occupe toute la 
cavité ou fosse de Pomoplate. 

SOUS-MEDIANTE, adj. du lat. 
medium, milieu. 

( Musique) C’est, dans le voca- 
bulaire de M. Rameau, le nom de la 
sixième note du ton. 

SOUS - MULTIPLE , adj. 7. 
MULTIPLE. 

(Mathémat.) Une quantité sous- 
multiple est celle qui est contenue 
dans une autre un certain nombre de 
fois, et qui, par conséquent, étant 
répétée un certain nombre de fois, 
lui devient exactement égale ; ainsi, 
3estun sous-mulliple de 21. Dans 
ce sens, sous-mulliple est la même 
chose que partie aliquote. 

Raison sous-multiple ; c’est celle 
qui est entre la quantité sous-mul- 
liple et latquantité qui la contient : 
ainsi, la raison de 3 à 21 est une 
raison sous-mulliple. 

SOUS-NORMALE , adj. composé 
de la prépos. sub, sous , et de z0rma, 
règle ; Cest la même chose que 
SOUS - PERPENDICULAIRE. F. 
ce mot. 

SOUS-OCCIPITAL, LE, adj. 
. OCCIPITAL , qui est situé sous 
Poccipul. Fay 

(Anat.) Les nerfs sous-occipilaux 
tirent leur origine de la moëlle allon- 
gée , entre los occipital et la pre- 
mière vertébre du col. 

SOUS-ORBITAIRE , adj. Voy. 
ORBITAIRE, qui est situésous 
Porbite. 

( Anat. ) I se dit des vaisseaux 
gne parcourent le dessous de Porbile. 

SOUS-ORDRE , s. m. 7. CR- 
DRE À 

(Pratique) Ordre ou distribution 


SOU 
de T1 somme qui a été adjugée à y 
créancier dans un ordre, laquelle 
est répartie entre les créanciais de 
ce créancier, opposaus sur lui. 

Opposans en sous-ordre, créans 
ciers en sous-ordre; ce sont ceux 
qui sont opposans sur un. créancier 
de la partie saisie. 

SOUS - PERPENDICULAIRE, 
adj. /. PERPENDICULAIRE. 

( Géom. ) C’est une portion de 
Paxe d’une courbe, inferceptée en- 
tre l’extiémité de Pordonnée et le 
point, où la perpendiculaire à la 
tangente coupe, tirée de Pautre ex- 
trémité de lPordonnée coupe lPaxe 
de cette courbe, 

La sous-perpendiculaire est la 
même chose que la sous-normale. 

SOUS-SCAPULAIRE, adj. Foy, 
SCAPULAIRE : ce qui est sous 
l'épaule. 

( Anal, ) fafesse SOUS-SCApu- 
laire, le muscle sous-scapulaire. 

SOUS-TANGENTE , sf. foy. 
TANGENTE, 


(Géom.) La sous-tangente d’une 
courbe est une portion de son axe, 
interceptée entre Pextrémité d’une 
ordonnée et lintersection de la tan- 
gente avec l'axe ; cette ligne déter- 
mine Je point où la tangente coupe 
l'axe prolongé. 

SOUS-TENDANTE , s, f. du lat. 
sub , sous, et de teydo , tendre. 

( Géom.) La sous-tendante est 
une ligne droite opposée à un angle, 
et que Pon suppose tirée entre les 
deux extrémités de Parc qui mesure 
cet angle. 

Dans tout triangle rectangle, le 
carré de la sous-tendante de Van- 
gle droit , est égal aux sous-ler- 
dantes des deux autres angles, par 
la 47€. proposition d’Euclide. Cette 
merveilleuse propriété du triangle a 
été découverte par Pythagore. Foy. 
HYPOTHENUSE, 

SOUSTRACTION, s. f. du latin 
sub , sous, dessous , et de /rahere, 
traire, oter, enlever : l’action de 
tirer en dessous, de soustraire. 

(Arithmét.) La soustraction est 
la seconde regle, ou pour mieux dire, 
la seconde opération de larithméti- 
que. Elle consiste à ôter un nombre 
d’un autre nombre plus grand, et à 

trouver 


SOÛ 


trouver exactement l'excès de celui- 
ci sur celui-là. 

En un mot, la soustraction est 
upe opération par laqueile on trouve 
un nombre qui, ajouté au plus petit 
de deux nombres homogenes, fait 
avec lui une somme égale au plus 
grand de ces nombres. 


(Algèbre ) La soustraction en à 


algebre, quand il s’agit de monomes, 
cousiste à écrire ces quantités de 
suite, en changeant sinfplement le 
signe de la grandeur à soustraire , et 
à faire ensuite la réduction, si ces 
quantités sont semblables. 


S'il est question de polynomes , 
on disposera les termes de la gran- 
deur à soustraire , sous ceux de la 
grandeur dont on soustrait , c’est-à- 
dire, les termes de l’un, sous les 
termes semblables de Vautre, en 
changeant simplement tous les signes 
de la grandeur à soustraire, en des 
signes contraires. Cette préparation 
faite, on réduira les termes à leur 
plus simple expression. Quand il n’y 
a point de termes semblables, on 
écrit simplement la quantité à sous- 
trure , dont on change les signes à 
la suite du polynome, dont on fait 
la soustraction. 


SOUS-TRIPLE , adj. 7. TRI- 
PLE. 


(Mathémat.) Deux quantités sont 
en raison sous-triple, quand lune 
est contenue dans l’autre trois fois. 
Ainsi 2 est sous-triple de 6, ou en 
raison sous-lriple de 6, de mème 
que 6 est triple de 2, ou en raison 
triple de 3. ; 

SOUS-TRIPLEE, adj. #. TRI- 
PLE. 

(Mathémat.) Raison sous-tri- 
plée ; c’est le rapport des racines 
cübiques. #. RAISON. 

SOUSTYLAIRE, s. et adj. Foy. 
STYLE. 


(Gnomonique) La ligne sou- 
stylaire , ou la soustylaire en gno- 
monique, est une ligne droite, sur 
laquelle le style ou gnomon d’un ca- 
dran est très-élevé, et à laquelle il 
répond perpendiculairement. 

Dans les cadrans polaires , équi- 
poxiaux , horizontaux , méridionaux 
et septentrionaux, la ligne sous-s£ty= 
laire-est la méridienne , ou ligne de 


Tome LI. 


S'OY 253 
douze heures ou lintersection du plan 
sur lequel le cadran est tracé, avec 
celui du méridien du lieu, parce que 
le méridien du lieu se confond alors 
avec le méridien du plan ; mais dans 
dans les autres cas, la méridienne 
differe presque toujours de la sou- 
stylaire. VF, GNOMON. 

OUTE , s.f. de l’italien solta , 
fait du latin subtus, 

( Harine ) H se dit de comparti- 
meps formés avec des cloisons, fai- 
sant des logemens ou cabinets qui 
ferment à clefs placés au dessous 
du pont, pour enfermer et mettre à 
Pabri et en particulier , divers effets, 
vivres et munitions. 

SOUTE, s. f. du latin solvo, 
solutum ; souldre , payer. 


( Pratique ) Somme qui se doit 
payer par Pun des co-partageans , 
pour rendre les lots ou partage égaux 
en valeur. 

Il se dit aussi du paiement fait 
pour demeurer quitte du reste du 
compte. ! 

SOUTENEMENT , s. m. du lat. 
suslinere , soutenir. 

( Pratique) Ecritures que fournit 
un rendant compte pour soutenir les 
articles de son compte qui ont été dé- 
battus. 

SOUTENIR , v. a. du lat. susli- 
nere , pour sub tenere , tenir en 
dessous, soutenir. 

( Musique ) Soutenir, pris en 
sens neutre , signifie faire exacte- 
ment durer les sons, toute leur va- 
leur , sans les laisser éteindre avant 
la fin , comme font très-souvent les 
musiciens ; et sur-tout les sympho- 
nistes, 

SOUTENU , UE, adj. de SOU- 
TENIR. 7. ce mot. 

(Diction ) Style soutenu ; c’est 


_un style noble et continuellement 


soigné. 

SOUS-TERRAIN , NE, ad). du 
latin sublerraneus, composé de sub, 
sous , et de £erra , terre: qui est pra- 
tiqué sous terre. 

( Archit. ) I se dit d’un lieu 
voûté, pratiqué sous le rez-de-chaus- 
sée, pour difiérens usages, 

SOUTERRE , ÉE , adj. mème 
origine que SOUTERR AIN. 

( Botan. ) Il se du fruit de 


354 SPA 

quelques, plantes qui cherche À se 
cacher, ou se cache plus ou moins 
dans la terre. 

SOUVERAIN , NE, 5. et adj. du 
latin supra ou superior, dont les 
Italiens ont fait sovrano. 

( Econ. poli. ) On appeloit au- 
tretois souverain, le premier en 
quelque chose , où celui qui étoit 
supérieur aux autres. Sous le roi 
Jean , et Charles VI, on appeloit 
souverain maitre-d’hôtel, souve- 
rain maitre des eaux etforêts, sou- 
verain du trésor, ceux qui avoient 
Vintendance ou la supériorité de ces 
choses. On trouve mème dans les 
vieilles ordonnances , et encore dans 
celle de 1386 , sous Charles VE, que 
le titre de souverain est donné aux 
baillis et sénéchaux , par rapport à 
leurs supériorités sur les prévots et 
châtelains ; et en général à tons juges 
qui connoissoient des appellations 
des juges inférieurs. 

Souverain ne se dit mainte- 
nant que des rois ou princes qui sont 
absolus et indépendans. 

( Monnoie ) Souverain est aussi 
le nom d’une monnoie frappée dans 
les Pays-Bas, vers le milieu du dix- 
septième siecle, par un édit de la 
reine de Hongrie ; elle étoit au titre 
de vingt-deux karats, et de la taille 
de quarante - quaire, quatre-vingt 
peuvièmes au marc, poids de Troy; 
elle pèse cent quatre grains ; poids 
de France, et vaut seize livres huit 
sous neuf deniers de France, en- 
viron. 

SOYEUX , SE, adj. de SOIE, 
(F. ce mot); fin et doux au toucher 
comme de la SOIE, 

(Botan.) H se dit des parties des 
plantes couvertes de poils mous , 
seniés , couchés et luisans comme de 
la soie. 

SPAGIRIE, s. f. du grec or 
(spao), extraire, et d’aysipe (ageiro), 
rassembler ; ce qui sépare et ras- 
semble. 

(Chimie) On a appelé la chimie 
spagirie , ou Part spagirique , parce 
que cet art enseigne le moyen de sé- 
parer les substances Les plus pures des 
mixtes, d'avec les impures et inu- 
tiles, et de les rassembler. 

SPAHIS , s. m. Mot turc. 

(His, Turque) Nom des soldats 
Turcs qui servent à cheval. 


SPA 


Les principales forces du grand 
seigneur sont composées de janissai- 
res qui font la meilleure partie des 
gens de pied , et de spahis qui sont 
les gens de cheval, 

Les armes des spahis sont un sa- 
bre et une lance , et un dard long de 
quatre à cinq pieds, et ferré par un 
de sesbouts, qu’ilsdardent avec beau- 
“coup d'adresse. Il y en a aussi qui 
portent une épée attachée à côté de la 
selle de leyrs chevaux. 

SPARIES , s. f. du grec orcipe 
(spéiro ), disperser. 

( Harine ) Tout ce que la mer re- 
jette sur ses bords. 


SPARSILE , adj. du lat. spargo , 


sparsunt , répandre. 


(Astron. ) Les étoiles sparsiles , 
sporades ou informes, sont celles qui 
ne sont point comprises dans les gran- 
des constellations auxquelles les as- 
tronomes ont donné des noms. 

SPARTERIE , s. f. de sparte, 
nom d’une plante graminée. 

(Manufacture ) Sparterie est le 
nom qu'on donne à une manufacture 
de tissus de sparte, plante qui croit 
principalement en Espagne. 

Le sparle est connu et employé 
depuis un grand nombre de siècles ; 
la Grèce, Rome, Carthage, PEurope 
et Afrique en ont fait un usage cons- 
tant et journalier. Les anciens fa- 
briquoient avec ce végétal, non-seu- 
lement des cordages , mais des nalies, 
des paniers ; des chaussures , etc. 

M. de Gavoty, de Berthe, quia 
résidé long-tems en Espagne, avoit 
établi, il y a plusieurs années, à Pa- 
ris ,une manufacture de sparte, dans 
laquelle on exécutoit presque tous les 
ouvrages qui se font dans le pays mème 
où cette plante croit. 

Ji se fait à Paris, une grande con- 
sommation de tapis de sparterie , 
auxquels on donne différentes con- 
leurs. Îls sont communément verts, 
et imitent le gazon; c’est sans doute 
ce qui a fait imaginer d’en envelopper 
les pots de fleurs qu’on place dans les 
appartemens sur les consoles et les 
cheminées, 

SPASME , s.m. du grec oræzios 
(spasmos ), contraction, fait de 
cran ( spao ), contracter, tirer. 

(Héd, ) Convulsion , contraction 


S P A 


violente et involontaire des muscles 
qui servent au mouvement local. 

SPASMODIQUE, adj, de 
SPASME. 

( Méd.) 1 se dit des mouvemens 
convulsifs, et quelquefois des remèdes 
contre les spasmes ou les convul- 
sions; alors c’est la même chose 
qu'ANTI-SPASMODIQUE. 

SPASMOLOGIE , s. f. du grec 
gmæasuoc (spasmos), spasme, et de 
a6yos ( logos), discours, traité. 

(MHéd.) Patie de la médecine 
qui traite des spasmes ou convul- 
sions. 


SPATH ,s. m. Mot allemand qui 


signifie pierre lamelleuse. 


(Minéral.)S path estune dénomi- 
nation sous laquelle on comprend un 
grand nombre de substances pier- 
reuses qui ont une structure lamel- 
leuse. 11 y a différentes espèces de 
spath. 

Spath adamantin (Voy. ADA- 
MANTIN) ; cest une pierre dont la 
couleur est différente , suivant les lo- 
calités : à la Chine , elle est brune ; 
an Bengale et ailleurs , elle est grise 
ou verdâtre ; sa dureté est très-consi- 
dérable , elle raie le cristal de roche , 
et même la topase. 

La poudre de cette pierre est de- 
puis très-long-tems employée par les 
Chinois pour scier et polir les pierres 
dures. 

Spath calcaire , ou carbonate de 
chaux cristallisé ; la couleur la plus 
ordinaire de cette substance est le 
blanc ; mais on en trouve acciden- 
tellement de plusieurs autres cou- 
leurs. 

Nulle substance minérale n’est sus- 
ceptible d’une division mécanique 
aussi nette que le spath calcaire : le 
clivage est triple, et ses fragmens 
sont rhomboïdaux. Il est ordinaire- 
ment translucide et quelquefois dia- 
phane ; alors ses fragmens rhomboï- 
daux rendent, d’une manière tres- 
sensible , la double image, ainsi qu'on 
l’observe dans le spath d’Islande. 

Spath fluor , spath fusible , 
spath vitreuxr , chaux ‘fluorée , 
chaux fluatée, fluate de chaux ; 
c’est une substance minérale , for- 
mée par la combinaison de l'acide 


fluorique avec la chaux, Cette subs- 


tance se présente sous les couleurs 


SPA 355 
aussi brillantes que variées des diffé 
rentes pierres précieuses. On la voit 
revêtir tour à tour le vert velouté de 
l’émeraude', ou le vert tendre de la 
crysolite, le bleu profond du siphir, 
ou le bleu léger du bé:il, le jaune 
doré de la tpaze, le riche pourpre 
de l’améthyste , ou la douce couleur 
de rose de rubisbalais, le vert bleuä- 
tre de l’aigue-marine , ou enfin, le 
blanc limpide du cristal de roche. 

C’est le célebre chimiste Schéele 
qui a découvert que lacide qui entre 
dans la composition du spalh fluor, 
étoit un acide particulier, quon a 
nommé cie Régie le seul jus- 
qu’à présent dans lequel on ait re- 
connu la propriété de dissoudre la 
silice. 

( Sr Tout le monde con- 
noit aujourd’hui la propriété qu’a 
Pacide fluorique decorroder le verre. 
M. Puymorin a su tirer parti de cette 
propriété; il a employé l’acide fluo- 
rique, à graver sur le verre , en sui- 
vant le même procédé dont on se 
sert pour graver sur le cuivre avec 
leau forte; mais on a ensuite perfec- 
tionné ce procédé : au lieu de verser 
Vacide sur la glaceenduite de vernis, 
où le dessin est tracé à la pointe, on 
lexpose à Paction de cet acide , ré 
duit à l’état de gaz. A cet effét, l’om 
met dans un vase de plomb ou d’é- 
tain , du spath fluor en poudre, on 
y verse de l’acide sulfurique , et l’on 
couvre bien exactement le vase avec 
la glace même qu’on veut graver; le 
gaz fluorique mord sur le verre plus 
vivement que n’eût fait l’acide li- 
quide, nécessairement afloibli par 
l’eau qui s'y trouve melée, 

(Sculpture) La Saxe, la Bohème, 
le Fiartz, la Suede, plusieurspartiesde 
la France, abondent en spaih fluor, 
mais aucune contrée n’en ést aussi 
richement pourvueque l'Argleterre ; 
aussi l’industrie angloise a-t-elle su 
tirer un parti frès-avantaget:x des ro- 
gnons de sputh fluor; on les travaille 
à Derby , à Matiock, à Ashfort. où 
Von eu fait une immense quantité 
de vases et autres ornerneus qu’on 
envoie à Birmingham, où ils sont 
montés sur métaux. 

SPATHE , s. f. du grec cr4bn 
( spathé), lance ou pique. 

( Botans) Sorte de calice men— 
braneux qui sert d’enveloppe aux 

2 


556 SPÉE 

fleurs avant leur épanouissement , et 
se déchire pour leur ouvrir passage 
aux approches de la fécondation ; il 
est ainsi appelé, parce qu’il se ter- 
mine en pointe. 

La spathe est caractéristique dans 
la famille des palmiers, et dans « elle 
des liliacées On dit dune fleur 
qu’elle est spathacée ; pour dire 
qu’elle est envoloppée d’une spathe. 

SPATHILLE , s. f. diminutif de 
spathe. 

( Botan. ) Petite spathe  par- 
tielle ou propre de chacune des fleurs 
enveloppées d’une spathe commune, 

SPATULE , s. f. du grec oran 
({ spathé), lance. 

( Pharmacie ) Instrument en fer, 
en buis, en bois , en ivoire , en 
verre , en agent, ou autre métal, 
de forme plate , allongée, et dont 
une des extrémités est plus large et 
arrondie : on s’en sert dans les phar- 
macies pour prendre les onguens et 
les électuaires dans les pots, et pour 
agiter sur le feu les mélanges vis- 
queux. CS 

SPATULÉ , ÉE , adj. de SPA- 
TULE. 

( Botan. ) I se dit des parties des 
plantes qui ont la forme d’une spa- 
tule. 

SPÉCIAL, LE , adj. du latin 
specialis, particulier, fait de spe- 
cies , forme, figure. 

( Pratique ) K se dit de ce qui est 
déterminé à quelque chose de par- 
ticulier : procuralion spéciale, hy- 
pothèque spéciale. 

SPÉCIEUX , SE , adj. du latin 
speciosus, fait de speciosilas , aug- 
mentatif de species , beau , remar- 
quable, de belle figure , de belle 
apparence. 

Diction ) I se dit ordinaire- 
ment de ce qui a l'apparence de vé- 
rité et de justice. 

( Algèbre) Arithméthique spé- 
cieuse ; Cest cette espèce d’arith- 
métique qui enseigne à calculer les 
quantités exprimées par les lettres de 
Valphabet , que les premiers algé- 
bristes appeloient species , espèces, 
apparemment parce que ces lettres 
servent à exprimer généralement 
toutes les quantités, et en marquent 
ainsi l'espèce générale, pour ainsi 


S'PE 


dire. On ‘appelle cette arithmétique, 
speécieuse , pour la distinguer de 
celle où les quantités sont expri- 
mées par des nombres, qu’on ap- 
pelle arithmétique numéraire. 

L’arithmétique spécieuse est ce 
qu'on appelle communément AL- 
GEBRE. foy. ce mot. 

SPECIFIQUE , adj. du lat. spe- 
cifico , pour speciem facio , spéci- 
fier : propre spécialement à quelque 
chose, 

( Méd, ) I se dit des médicamens 
dont la vertu est telle qu’ils sont plus 
avantageux et plus efficaces contre 
certaines maladies déterminées. C’est 
ce qui a fait donner le nom de spé- 
cifique au quinquina , parce qu’il 
arrete les accès des fièvres intermit- 
tentes; au mercure, parce qu’il gué- 
rit les maladies vénériennes. 

(Mécan. ) Pesanteur spécifique; 
voy. PESANTEUR. 

( Botan. ) Les botanistes enten- 
dent par specifique , ce qui appar- 
tient ou est relatif à lespèce ; ainsi 
série spécifique est une série com- 
posée d’individus de la même espèce. 

SPECTACLE , s. m. du latin 
spectaculum , fait de speclo , voir, 
considérer , regarder : objet qui at- 
tire les regards , qui arrête la vue. 

( Jeux scéniques ) Spectacle se 
dit particulièrement d’une représen- 
tation théâtrale que lon donne en 
public. W. course, lutte, pugilat, 
disque, ceste , jeux olympiques , 
isthmiques, phy tiques étnéméens; 
tragédie ; comédie, cirque, am- 
phithéaätre, athlète, gladiateur, 
satyre, alellane , pantomime , 
joûle , tournois , histrion , trouba- 
dour, mystère, folie , moralité , 
farce, opéra ; drame, mélodra- 
me , etc. 

SPECTRE , s. m. du latin spec- 
trum , fantome, figure surprenante 

ue Pon voit ou que l’on croit voir. 

( Physique ) Spectre coloré ; 
c’est le nom que l’on donne à li- 
mage oblongue et colorée du soleil , 
dont les rayons passent par langle 
d’un prisme dans une chambre obs- 
cure. ; 

SPECULAIRE , adj. du lat, spe- 
culum , miroir : qui appartient au 
miroir. / 

(Minéral. ) Pierre spéculairei 


SPE 


c’est le nom vulgaire donné aux lames 
‘ transparentes d’une espèce de gypse 
en fer de lance. 

La pierre spéculaire servoit chez 
les Romains à garnir les fenêtres, 
les litières et les ruches. L'usage s’en 
est introduit au tems de Sénèque, 
et il étoit si général, qu’il y avoit 
des ouvriers dont l’unique profession 
étoit de la travailler et de la poser. 


SPECULUM, s.m. Mot latin qui 
signifie miroir. 
( Chirurgie ) On a donné ce nom 


à plusieurs instrumens servant à di- 


later les passages ou les cavités na- 
turelles , parce qu’ils font voir ce‘qui 


se trouve de contre nature danS les 


cavités qu’ils dilatent ; tels sont le 
speculum ani, ou le dilatateur du 
fondement ; le speculum oculi, ou 
le dilatateur de læil, etc. 

SPERMA-CETI, s. m. Mot lat. 
et grec ( 7. SPERME ), qui signifie 
semence ou blanc de baleine. 

(Hist. IVat. ) Nom improprement 
donné à une huile concrète , blan- 
che , demi-opaque, qui se trouve li- 
quide dans le crâne et l’épine dor- 
sale des cachalots ( espèce de céta- 
cés ), et qui prend de la consistance 
à Pair ; on s’en sert en médecine et 
dans la toilette ; aujourd’hui on en 
prépare de belles bougies. 

SPERMATIQUE , adj. du grec 
cripuartixos ( spermatikos ), fait de 
amépux ( sperma ), semence : qui 
concerne le sperme , la semence. 

( Ænat, ) Epithète qui s’applique 
aux organes de la génération ; et à 
toutes les parties qui y répondent. 

SPERMATOCELE , s. m. du 

_grec œœoua ( sperma), semence, 
et de x#an ( kélé ), hernie, tumeur. 

( Chirurgie ) Espèce de hernie, 
causée par lenflure des vaisseaux 
spermatiques , et qui est souvent la 
suite d’une hernie humorale , ou 
d’une enflure des testicules, pro- 
venant de causes vénériennes. 


SPERMATOLOGIE , s. f. du 
grec sæipuz ( sperma), semence, 
et de x6yoe ( logos ), discours. 

( Physiol.) Dissertation ou traité 
sur la semence. : 

SPERMATOSE , s. f. du grec 
emipua ( sperma ), semence. 


‘( Physiol. ) Production de la se- 


SPH 357 
mente , coction de la semence dans 
les testicules et les vésicules sémi- 
paires, 


SPERME ,s. m. du grec omipuæ 


( sperma ), semence. 


( Physiol. ) Liqueur préparée et 
séparée du sang , dans les testicules, 
JV. SEMENCE. 

. SPHACÈLE , s. m, du grec +94- 
xenoc ( sphakélos ), mortification. 

( Chirurgie ) Le sphacèle est ure 
mortification compiète et entièr 
d’une partie du corps, causée par 
Vinterception de la circulation du 
sangou des autres humeurs. 

” Lesphacèle differe de la gaugrène 
en ce que celle-ci n’affecte pour lor- 
dinaire que le pannicule adipeux , 
au lieu que le sphacèle affecte tou- 
tes les parties, sans en excepter les 
os. #. NECROSE , SIDERATON. 

SPHENE, s. m. du grec coûv 
(sphén), coin à fendre du bois. 

( Minéral,) Nom donné par Haüi 
à une pierre cristallisée en forme de 
coin. Quelques naturalistes Pappel- 
lent schorl violet. 

SPHENOÏDE , adj. et s. m. du 
grec coùv (sphén), coin à fewlre 
du bois , et d’eidos ( éidos ) , forme, 
ressemblance : qui a la forme d’un 
coin. 

(Ænat.) Nom que lon donne 4 
un os situé à la partie inférieure et 
un peu antérieure du crâne : on Pap- 
pelle sphénoïde où cunéiforme , 
parce qu'il est engagé et comme en- 
clavé entre les autres os, en forme de 
coin. 

De sphénoïde on a fait sphénoï- 
dal, pour désigner ce qui a rapport 
à l’os sphénoïde : la fente sphenoï- 
dale. 

SPHENO-MAXILLAIRE , adj, 
cemposé du grec sgùv (sphén\, coin, 
et du lat. mazilla , mâchoire. 

(Anat. ? fl se dit de’ ce qui a du 
rapport à Pos sphénoïde et à l'os 
mazxillaire : a fente sphénoïdo- 
mazrillaire. 

SPHENO-PALATIN , adj. et s. 
m. du grec zpàv (sphén), coin, et 
du lat. palatus, palais. 

(Anat. ) I se dit de ce qui a rap- 

ort à l’os sphénoïde et au palais, 
C’est le nom d’un muscle de la iuette. 


SPHÉNO-PTERYGO - PALA- 


358 S PE 


MIN, adj. et s. m. composé du grec 
co (sphén ), coin, de mrépu£ (ple- 
rux ), aile, et du lat. palalus , 
palais, 

(-Anat, ) Qui a du rapport à l'os 
sphénoïde , à lPapophyse ptérigoïde 
et au palais Nom d’un muscle du 
voile du palais ou de la luette. 

SPHÉNO - SALPINGO - STA- 
PHYLIN , adj. ets. du grec spiy 
(sphén), coin, de g&rmryË (salpigr), 
trompe, et de sapuri ur ' 
luette. 

(-Anat.) Qui a du rapport à los 
sphénoïde , à la trompe d’Eustache 
et h la luette : nom d’un muscie de 
la luctte, 

SPHÈRE , s. f. du grec oœxipa 
( sphaira ) , globe, 

( Géom. ) Sphère, en termes de 
géométrie, est un corps solide con- 
tenu sous une seule surface, et qui a 
dans le milieu un point qu’on appelle 
centre, d’où toutes les lignes tirées à 
la surface sont égales. 

On peut supposer que la sphère 
est engendrée par la révolution d’un 
demi-cercle autour de son diametre, 
qu’on appelle aussi l’axe de la sphère. 

Projection de la sphère ; voyez 
PROJECTION. 

(Physique) Sphère d'activité ; 
la sphère d'activiié dun corps est 
un espace déterminé et étendu au- 
tour de lui, au delà duquel les éma- 
nations qui sortent du corps n’ont 
pius d'action sensible. 

Ainsi, l’aimant a de certaines bor- 
nesau delà desquelles cette pierre ne 
peut point attirer une aiguille , mais 
par-tout où Paignille peut être mise 
en mouvement par Paimant, on dit 
qu’elle est dans la sphère d'activité 
de l’aimant. #7, ACFIVITE,. 

(Astron. ) Sphère , en astrono- 
mie , est cet orbe ou étendue ronde 
et concave du ciel qui entoure notre 
globe , et auquel les corps célestes , 
le soleil, les étoiles, les planètes, 
les comètes, semblent étre attachés. 
On l'appelle aussi la sphère du mon- 
de , et elle est Pobjet de l'astronomie 
sphérique. 

Cicéron attribue l'invention de 
la sphère à Archimède de Syracuse. 
Diogéne de Laërce en fait honneur 
à Musée , et Pline dit qu'on en est 
redevable à Anaximandre, 


S PH 


Cercles de la sphère; le diamètre 
du globe de la terre est si petit, quand 
on le compare au diamètre de la 
sphère du monde , que , quoique 
Vobservateur se place souvent dans 
les différens points de la terre, le 
centre de la sphère dn monde ne 
souffre point de changement sensible; 
c’est-à-dire , que les étoiles fixes pa- 
roissent cccuper le même point dans 
la sarface de la sphère ; afin donc de 
déterminer mieux les lieux que ces 
corps occupent dans la sphère ; on a 
imaginé différens cercles sur sa sur- 
face, et qu’on appelle, par cette 
raison , cercles de La sphère, y en 
a quelques-uns qu’on appelle grands 
cercles, comme l’écliptique , le iné- 
ridien , l'équateur , etc. ; les autres, 
petits cercles, comme les tropiques, 
les parallèles , etc. 

Ces cercles se rapportent naturelle- 
ment à la surface de la sphère, où 
on les conçoit tracés directement sous 
ceux de la sphère, et dans les mêmes 
plans ; de manière que si les plans 
des cercles de la terre étoient conti- 
nués jusqu’à la sphere, ils coïncide- 
roient avec les cercles respectifs qui 
y sont placés. 

Sphère se dit aussi de la disposi- 
tion de ces cercles, par rapport aux 
différens pays de la terre. 

Sphère droile ; c’est celle dans la- 
quelle l’équateur est droit sur lhori- 
zon , ou coupe lhorizon du lieu à 
angles droits. Dans cette situation, 
tous les cercles parallèles à l'équateur 
doivent couper directement lPhori- 
zon, sans s’incliner d’un côté plus 
que de l’autre. 

Sous la sphère droile, les jours 
sontégaux aux nuits, et le soleil des- 
cendant directement sous l’horizon , 
s’en éloigne plus vite que s’il s’y plon- 
geoit obliquement ; ainsi , le crépus- 
cule est le plus court. 

Sphère parallèle ; c’est celle dans 
Jaquelle l'équateur est parallèle à 
horizon : elle a lieu pour deux points 
de la terre, qui sont les poles, : 

Sous la sphère parallèle , le soleil 
est six mois en-decà de l’équateur, 
et six mois au delà. 

Sphère oblique ; c’est celle dans 
laquelle Péquateur coupe l'horizon 
obliquement. Dans cette position , 
l'horizon et Péquateur se coupent 
obliquement, faisant un angle aigu 


SP 


dun côté et obtusde l’autre; de sorte 
que les révolutions de la sphère se 
font obliquement par rapport à l’ho- 
rizon; l’un des pôles du monde est tou- 
jours élevé au dessus de l'horizon , et 
toujours visible ; mais l’autre est per- 
pétuellement au dessous, et invisible. 

Sphère armillaire où artificielle; 
c’est un instrument qui représente 
les différens cercles de la sphère, 
dans leur ordre naturel, et qui sert à 
donner une idée de l’usage et de la 
position de chacun d'eux, et à ré- 
soudre différens problèmes qui y ont 
rapport. On lappelle ainsi parce 
qu’elle est composée d’un nombre de 
bandes ou anneaux de cuivre ou de 
carton , appelés armilleæ , à cause de 
leur ressemblance avec les bracelets 
ou anneaux. /. ARMILLAIRE. 

I y a des sphères armillaires de 
deux sortes, suivant l’endroit où la 
terre est placée : la sphère de Pto- 
lémée, la sphère de Copernic. 

Sphère de Piolémée ; c’est celle 
dont on se sert communément , et au 
milieu de laquelle est une boule qui 
représente la terre. - 

Fous les problèmes qui ont rapport 
aux phénomènes du soleil et de la 
terre, peuvent se résoudre au moyen 
de cette sphère. 

Sphère de Copernic ; dans cette 
sphère, le soleil occupe le centre, et 
autour de cet astre, sont placées , à 
différentes distances, les planètes, 
au nombre desquelles est la terre; 
cet instrument est de peu d'usage, 


Sphère se dit quelquefois de Pan- 
cienne disposition des cercles de la 
sphère , par rapport aux étoiles ; ainsi 
Von appelle sphère d’Eudoxe, celle 

ui aveit lieu © ou 1300 ans avant 
. C., tems où le point équinoxial 
répondoit aux étoiles du taureau. 

On dit aussi sphère persique, 
sphère indienne , pour désigner les 
noms et les figures de consteila- 
tions que les anciens Orientaux em- 
ployoient dans leurs globes. 

Sphère mouvante ; c’est un ins- 
trument d'astronomie qui représente 
les mouvemens des planètes, confor- 
mément aux observations : c’est, à 
proprement parler, la sphère de 
Copernic, mise en mouvement par 
Le ROUREE } Œui est mené par une pen- 

ue, 


SP H 359 

SPRERICITE, s. £. même ori- 

gine que SPHÈRE : qualité de ce 
qui est sphérique. 

(Physique) Les physiciens ne sont 
pas d'accord sur les causes qui font 
prendre à des cailloux , à des fruits, 
à des graines , aux gouttes d’eau , de 
vil argent, etc., etaux bulles d’air 
dans l’eau, la figure sphérique. Sui- 
vant Hooke, leur sphéricilé vient 
du peu de convenance de leurs par- 
ties avec celle du fluide environnant; 
ce fluide, selon lui, les empêche 
de se méler , et les contraint de 
prendre une forme ronde, en les 
pressant également de toutes parts, 

Les Newtoniens expliquent cette 
sphéricité par leur grand principe 
de lattraction , suivant lequel les 
paties de la même goutte fluide, ete, 
se rangent naturellement le plus pro- 
che du centre de cette goutte qu'il 
est possible, ce qui occasionne né- 
cessairement une figure ronde. 

SPHERIQUE , adjectif du grec 
Tozipaxos (sphatrakos ), dérivé 
de spxipz (sphaira), sphère : qui 
a rapport à la sphère, qui est rond 
comme une sphère. 

( Géométrie) Angle sphérique ; 
c’est l’inclinaison mutuelle de deux 
plans qui coupent une sphère. 

Triangle sphérique ; c’est un 
triangle compris entre trois ares de 
grands cercles d’une sphère, qui se 
coupent l’un l’autre. 

Ce sphérique ; v. COM- 
PAS. 

Géométrie sphérique ; c’est la 
doctrine de la sphère, et particulie- 
rement des cercles qui sont décrits 
sur la surface, avec ia méthode de 
les tracer sur um plan, et d’en me- 
surer les arcs et les angles quand on 
les a tracés. 

( Astronom.) Astronomie sphe- 
rique; on appelle ainsi la partie 
de Pastronomie qui considère Puni- 
vers dans l’état où l'œil Paperçoit, 

L’astronomie sphérique com- 
prend tous les phénomènes et les 
apparences des cieux et des corps c£- 
lestes, telles que nous les aperce- 
vons, sans en chercher lesraisons et 
la théorie ; en quoi elle-est distinguée 
de l'astronomie théorique , qui con- 
sidère la structure de Punivers, et 
les causes de ses phénomènes, 


860 S P'H 

SPHÉRIQUES, s. f. même ori- 
gine que SPHERIQUE. 

( Géométrie) Les sphériques de 
T'héodose ; c’est le titre d’un ou- 
vrage de Théodose qui contient la 
doctrine des propriétés de la sphère, 
considérée comme un corps géomé- 
tique, et particulièrement des dif- 
férens cercles qui sont décrits sur sa 
surface, 

SPHÉRISTIQUE, s. f. du grec 
roaupisiès (sphairisticos ), le jeu 
de la balle. 

( Gynmastique ) Nom générique 
qui comprenoit, chez les anciens, 
tous les exercices où l’on se servoit 
de balles. On appeloit SPHERIS- 
TERE, opæspishproy (sphairisté- 
rion), le lieu destiné à ces exer- 

cices. 

La sphéristique faisoit l’amuse- 
ment des héros d’Homère ; mais elle 
étoit fort simple du tems de ce 
poëte. Dans les siècles suivans, les 
Grecs, et sur-tout les Athéniens la 
portèrent au plus haut degré de per- 
fection. 

SPHEROÏDAL, adj. du grec 
cp2i92 (sphaira), sphère, et de 
eid'os (éidos) , figure , ressemblance : 
qui a lapparence, la figure d’une 
sphere. 

(Minéralog.) Nom imposé par 
Haüi, au diamant à 45 faces bom- 
bées. 

SPHÉROÏDE , adj. même ori- 
gine que SPHEROÏDAL. 

( Géomét.) C'est le nom qu’Ar- 
chimede a donné à un solide qui 
approche de la figure d’une sphère , 
quoiqu'il ne soit pas exactement 
rond, mais oblong, parce qu’il a 
un diamètre plus grand que lautre , 
et qu’il est engendré par la révolu- 
üon d’une demi-ellipse sur son axe. 

On appelle aujourd’hui assez gé- 
néralement sphéroïde , tout solide 
engendré par la révolution d’une 
courbe ovale autour de son axe, soit 
que cette courbe ovale soit une el- 
lipse ou non. 

(Astronormie) La terre est un 
sphéroïde, Voy. TERRE, 

SPHEROMACHIE , s. f. du grec 
goxisa ( sphaira ), sphère, et de 
pexn (maché, combat. 

( Grymnask) deu, exercice de la 


SPI 


balle, de la paume ou du ballon. On 
prétend que ce jeu nétoit pas le 
même que la sphéristique, mais on 
pe sait trop en quoi 1l difléroit. 

SPHEROMETRE, s. m. du grec 
gpxipæ ( sphaira ), sphere, et de 
perpoy (melron), mesure. 

( Optique ) Instrument d'optique 
destiné à mesurer la courbure des 
verres. 

SPHINCTER , s. m. du grec 
cpilyw ( sphiged ), lier, serrer. 

( Anat. \ Nom que l’on donne à 
plusieurs muscles qui ferment les 
passages naturels; tels sont le sphire- 
ler de l'anus, le sphincter de la 
vessie, 

SPHINX , s. m. du grec c@iy£ , 
dérivé de ilye ( sphiggo ), serrer, 

resser. 

( Mythol. ) Monstre fabuleux 
qui embharrassoit les passans par 
des énigmes ; il avoit la tete d’une 
femme , des ailes d'oiseau, les griffes 
d’un lion, et le reste du corps fait en 
forme de chien. 


( Archit.) Sphinx est aussi le 
nom d’un ouvrage de sculpture, re- 
présentant les anciens sphinx, dont 
les architectes ornent les rampes de 
terrasse dans les jardins. 

SPICA, s. m. du latin spica , 
épi. 

( Chirure. ) Mot latin conservé 
en françois pour désigner une espèce 
de bandage, ainsi appelé parce qu'il 
représente , par ses tours de bande et 
de doioires, les rangs d’un épi de 
blé. 

SPICCATO, adj. Mot italien qui 
signifie détaché. 

( Musique ) Ce mot, écrit sur la 
musique , indique des sons secs et 
bien détachés. 

SPICILEGE,, s. m. du latin spi- 
cilegium , composé de spica, épi, et 
de {ego , choisir, cueillir : l’action de 
ramasser , de glaner des épis. 

( Didact.) Ce mot a été employé, 
pour la première fois, par le P. d'A- 
cheri, pour servir de titre à un re- 
cueil de pieces , d’actes et de monu- 
mens qui n’avoient pas été imprimés, 
Fabricius a aussi donné un spicilésa 
de quelques-uns des Pères, 

SPINAL, LE , adj. du lat. spina, 
épiue : qui appartient à l'épiue, 

+ 


SIBTE 
( Anat.) Le nerf spinal , la 


moëlle spinale ; le premier est ainsi 
nommé , parce qu’il tire son origine 
de la moëlle de lépine, 

SPINA VENTOSA , s. m. Mots 
latins qui signifient littéralement 
épine venteuse, 

( Med.) C’est le nom d’une ma- 
ladie dans laquelle il y a carie causée 
par quelque vice de la moëlle, 

Rbasis, médecin arabe , Pa ainsi 

nommée, parce que Ja corrosion et 
_ Ja corruption de los sont ordinaire- 
ment accompagnées dune douleur 
vive et piquante , comme si l’on 
étoit percé par une epine ; et parce 
que cette maladie n’a pas plutot cor- 
rodé Pos, que les tégumens s’enflent 
considérablement, et que cette en- 
flure semble remplie d'humeur ven- 
teuse ou flatueuse. 


SPINELLE ; s.m. 7. RUBIS. 
SPINISCENT , TE, adj. du let, 


spina, épine : terminé en forme 
d’épine. 

( Bolan. ) I se dit des parties des 
plantes, dont le sommet s’amincit en 
pointegrèle ,roideet piquante comme 
unc épine. 

SPINOSISME, s. m. de Spinosa, 
nom d'homme. 

( Philos. ) Doctrine, secte de 
Spinosa. Le principe du spinosisme 
est qu'il n’y a absolument que la 
matière et la modification de la 
matière. 

SPINTHERE , s. m. du grec 
gævbio ( spinthér), étincelle. 

( Winéral. ) Nom donné à une 
espèce de minéral peu connu, dont 
les cristaux ont un tissu lamelleux 
d'une couleur verdâtre, et jettent des 
reflets.si vifs, qu'ils brillent comme 
des étincelles , où lui vient son 
nom, s c 

SPINTHEROMETRE, s. m. du 

grec cævänp ( spinthér), étincelle , 
et de pmérpoy ( mélron ), mesure : 
mesure-étincelle, 
. ( Physique ) Nom donné par 
M. Leroy , de Pacadémie des scien- 
ces, à un instrument qu’il a imaginé 
pour mesurer la force des étincetles 
électriques. 

SPIRALE , s. f. du grec omeioz 
(spéira ), tour, entortillement. 

( Géom. ) Une spirale est en 


LI 
P'LTA 361 
général une ligne courbe, qui va 
toujours en s’éloignant de son cen- 
tre ,et en faisant autour de ce centre 
plusieurs révolutions. 

Mais on appelle plus proprement 
et plus particulièrement sprrale , en 
géométrie, une ligne courbe , dont 
ÂArchimède est l'inventeur, et qu’on 
nomme pour cette raison spirale 
d'Archimède. 

SPIRALE, EE, adj. même ori- 
gine que SPIRALE. 

( Botan.) Il se dit de ce qui est 
tors ou roulé en spirale; où bien 
tellement tordu , que les bords ou 
côtés décrivent une spirale, 

SPIRIQUES , adj. de SPIRALF, 

( Géom.) Lignes spiriques ; es- 
pèces de courbes inventées par Per- 
seus , et qu’il ne faut pas confondre 
avec les spirales. Les lignes spiriques 
étoient des courbes qui se formoient 
en coupant un solide fait par la 
circonvolution d’un cercle autour 
d’une ccrde , ou d’une tangente , ou 
d’une ligne extérieure. De là nais- 
soit un corps en forme d’anneu 
ouvert ou fermé, ou en forme c'e 
bouriet. Ce corps étant coupé per 
un plan, donnoit, suivant les cir- 
constances , des courbes d’une forme 
singulière ; tantot allongées en fournie 
delhipses , tantot applaties et ren- 
trantes dans leur milieu, tantot se 
coupant en forme de nœud ou de 
lacet. Perseus considéra ces courbes, 
et crut avoir fait une découverte si 
intéressante qu’il sacrifia à son bon 
génie. Consultez Montucla, Hist, 
des Halhémat. 

SPLANCHNOGRAPHIE , s. f. 
du grec omaæyzyvor (splagchnon), 
viscère , et de p49 Cons ), dé- 
ciire. 

( Anat.) Partie de l'anatomie qui 
a pour objet la description des vis- 
cères. 

SPLANCHNOLOGIE, s. f. du 
grec æ4yyor (splagchnon), vis- 
cère, et-de x5yac (logos ), discours. 

(Ana. ) Partie de anatomie qui 
traite des viscères, 

SPLANCHNOTOMIE , s. f. du 
grce smnsyyvor ( splagchnon), vis. 
cere, et de réuro ( £emno), inciser, 
couper, 

( Anat.) Partie de lanatomie , 
qui a pour objet ia dissciion des 
VISCeTES, 


362 SPL 
SPLEEN , «. m. Mot anglois, 


corruption du latin splen , splenis , 
fait du grec œnñy ( splén ) , vale. 

(Méd. ) Ce mot signifie propre- 
ment la rule ; mais, comme ce vis- 
cère est supposé etre le siége de la 
colère, de la joie et de la mélan- 
colie, on dit quelquefois qu’un hom- 
me a le spleen , qu'il est devoré de 
spleen ,; pour dire qu’il est mélanco- 
Jique, qu'ii est dévoré de consomp- 
ton. On dit de méme en anglois, 
qu’un homme a eu un accesde spleen, 
one fit of spleen, poux dire qu’ii a eu 
un accès de colere, 

SPLENALGIE, s. £. du gr. cœxàv 
(splén) , la rate, et d’äxyes (algos), 
douleur, 

(Héd.) Douleur de la rate. 

SPLENIQUE où SPLENETI- 
QUE , adj. dn grec aænàv ( splén), 
Ja rate : qui concerne la rate. 

(-Anat.) On appelle spléniques , 
les parties qui ont rapport à la rate, 
Le nerf spléuique, l'artère splé- 
rique , etc. 

( Med.) Splénique se dit aussi 
des médicamens apéritifs , propres 
pour les maladies de la rate. Quel- 
ques- uns prétendent que splénique 
doit s'entendre particulièrement des 
maladies de la rate, et splénétique , 
des remèdes qui conviennent à leur 
guérison, 

On dit aussi splénique ou rate- 
deux, pour celui qui est malade de 
la rate, 

SPLENITIS ou SPLENITIE , s. 
f. du grec zœnir ( splén ), la rate. 

(-Héd. ) Inflammation de la rate, 

SPLENIUS , adj. et s. Mot latin 
dérivé de splen , la rate. 

( Anat. ) Mot latin retenu en 
françois pour désigner quelques mus- 
cles qui ressemblent à une rate: le 
splenius de la tète, le splenius du 
cou, etc. : 

SPLENOCELE, s. f. du grec sænàv 
( splén), la rate, et de xéan (Kélé), 
hernie, 

( Méd. ) Hernie de la rate. 

SPLENOGRAPHIE , s. f. du 
grec oænày ( splén ), la rate, et de 
vrépe (graphô), décrire. 

Anal. ) Partie de lPanatomie 
qui à pour objet la description de la 
raie, 


S PO 


SPLENOLOGIE , s. f. du grec 
æœany (splén ), la rate , et de A6yos 
( logos ), discours. ÿ 

( Anal, ) Patie de l'anatomie 
qui traite des usages de la rate. 

SPLENOTOMIE , s. f. du grec 
cænir ( splén), la rate , et de réuvw 
( emno ), couper, inciser. 

(Anal. ) Partie de lanatomie 
qui à pour objet la dissection de la 
rate. 

SPODE , s. f. du grec cæodos 
(spodos ), cendre. 

(Chimie) Les chimistesont donné 
ce nom à la cendre du zinc calciné, 
appelée autrement TUTIE. 7, ce 
mot. 

SPODOMANCIE , s. f. du grec 
cæod'oc ( spodos ), cendre , et de 
pavreix (nantéia ), divination. 

( Divinat, ) Espèce de divination 
par la cendre du feu qui avoit con- 
sumé les victimes dans les sacrifices. 
Cest la même chose que TEPHRA- 
MANCIE. #7. ce mot. 

SPOLIATION , s, f. du latin 
spolio , dépouiller : action de dé- 
pouiller, 

( Pratique ) Action par laquelle 
on dépossede quelqu'un d’un bien, 
par violence ou par fraude. 

Spolier ane succession ; c’est la 
dépouiller de ses effets, 

(/Héd.) Quesnay emploie le mot 
de spolialion, pour exprimer la di- 
minution de quelques-unes des hu- 
meurs , qui à proportion sont enle- 
vées par la saignée, en plus grande 
quantité que les autres. Ainsi, la 
saignée spolialive est celle où lon 
se propose de diminuer la quantité 
proportionnelle de la partie rouge du 
sang. Les saignées fréquentes pro- 
duisent cet effet, parce que la partie 
blanche se répare beaucoup plus 
promptement que la partie rouge. 

SPONDAULES , s. m. du grec 
cwoyd'n ( spondé), libation , et de 
aÿnoc ( aulos ), flûte. 

(ist, anc. ) C’étoit chez les an- 
cicos un joueur de flûte, ou autre 
instrument semblable, qui, pen- 
dant qu’on offroit le sacrifice, jouoit 
à l'oreille du prètre quelque air con- 
venable , pour l’empècher de rien 
écouter qui püt le distraire. 


SPONDÉE, s, m, du gr, xæovdios 


S PO 


spondeios ) , dérivé de æœovd 
c spondé ), libation : qui concerne 
les libations, ce qu’on emploie dans 
les libations. 

( Poésie gr. et lat. ) Sorte de 
mesure ou de pied dans les vers 
grecs et dans les vers latins, com- 
posé de deux syllabes longues; il 
est ainsi appelé parce qu’on l’em- 
ployoit ordinairement dansles hym- 
nes qui se chantoient pendant les 
sacrilices, à cause de sa mesure grave 
et convenable à la dignité imposante 
d’un culte majestueux. 

De spondée on a fait spondaïque, 
pour désigner les vers tout composés 
de spondees , ou du moins qui ont 
deux spondées à la fin. 

SPONDILLE , s. m. du grec 
œméydunos ( spondulos ), vertebre. 

( Ænat.) C’est en général le 
nom de toute sorte de vertèbres, et 
en particulier de la seconde vertebre 
du cou. 

SPONDYLOÏTES , s. f. du grec 
amv unes ( spondulos ), vertebre, 
et de xi9oc ( lithos }, pierre: vertè- 
bre pétrifiée. ; 

(Mineral) Pétrifications formées 
par des moules intérieurs de co- 
quilles. 

SPONGIEUX, SE , adj. du latin 
spongia ; éponge: qui tient de 
l'éponge. 

Anal.) {1 se dit des parties du 
corps qui tiennent de la nature de 
Péponge. Le tissu spongieur de 
l'urètre ; les lames spongieuses 
inférieures du nez. L’os éthmoide 
est aussi appelé Pos spongieux à 
raison de sa substance sporgieuse. 

(Botan.) Spongieux se dit aussi 
des parties des plantes qui ont le tissu 
lâche et compressible, à peu pres 
comme une éponge. 

SPONGITE, s. f. du lat. sponsta, 
éponge, et du grec x8oç(/1thos), pier- 
re: pierre qui imite l’éponge. 

(Minéral.) Nom donné par quel- 
ques naturalistes à des incrustations 
formées par les eaux sur des végé- 
taux. we 

SPONTANE , EE , adj. du latin 
spontaneus , lait de sponte , volon- 
tairement , librement : volontaire , 
qui est fait de plein gré. 

(Méd. ) TI se dit de tous les mou- 
vemens naturels du corps qui se 


SQU 363 
font d'eux-mêmes, sans la partici- 
pation de lame, comme le mouve- 
ment du cœur, des artères, du cer- 
veau. 

On appelle aussi lassitude spon- 
tanée , celle qui survient sans cause 
manifeste , et sans qu’elle ait été 
précédée d’aucune fatigue. 

Evacuation spontanée ; celle qui 
se fait d’elle-méme , sans avoir été 
excitée par aucun remède, 

( Botan. ) Spontané se dit aussi 
des plantes qui naissent sans le se- 
cours de l’art. 

SPORADES, s.f. du gr. sœcipæ 
( speiro ) , semer , répandre. 

(Astron. ) C’est un nom que les 
anciens donnoient aux étoiles qui 
ne faisoient partie d'aucune constel- 
lation ; c’est la même chose que 
SPARSILE. 7. ce mot. 

( Géogr.) On donne aussi le nom 
de sporades , aux îles éparses dans 
PArchipel, pour les distinguer des 
Cyclades. 

: SPORADIQUE, adj, même ori- 
gine que SPORADES : dispersé , 
épars. x 

(ed. ) Epithète que l’on donne 
aux maladies qui règnent indiflé- 
remment par-touùt , en tout tems , ek 
qui attaquent chaque personne sépa- 
rément par des causes particulières , 
sans contagion , comme lPérésypèle 
à l’un , et le phlegmon à l’autre; à 
la différence des maladies épidémi- 
ques, qui sont communes à foutes 
sortes de personnes en même tems, 
et dans un même lieu, et qui dépen- 
dent d’une cause générale. 

SPUMOSITE, s.f. dulat. spuma, 
écume. 

( Didact. ) Qualité de ce qui est 
rempli d’écume. Les philosophes se 
servent de ce terme pour parler 
de différentes écumes que produisent 
les corps. 

SPUTATION, s. f. du lat. sputo, 
cracher. 

(Meéd.) L'action de cracher. 

SQUADRONISTE, s. m. de l’ita- 
lien squadronista , fait de squa- 
drone , escadron : qui appartient à 
un escadron. 

( Cour de Rome) C’est le nom 
qu’on donne aux cardinaux qui, dans 
les conclaves , sont de l’escadron va- 


364 ‘S QU 

lant , c’est-à-dire, qui ne sont d’au- 
cune faction , et qui se jettent dans 
le parti qu'ils trouvent le plus rai- 
sonnable. 

SQUALE, s. m. du lat. squalus, 
chien de mer, 

( chtyol.) Genre de poisson dont 
le caractère consiste à avoir cinq , 
six ou sept ouvertures branchiales de 
chaque coté du corps. Ce genre est 
connu sous la dénomination vul- 
gaire de chiens de mer. 

SQUAMMEUX , SE, ad). du lat. 
squamma, écaille, écailleux, ou 
qui a du rapport à l’écalle, 

(Anal. ) On donne lépithète de 
squammeuse à une suture du crâne 
qui est faite en manière d’écaille ; 
laquelle joint les temporaux avec 
les pariétaux. 

SQUARREUX, SE , adj. du lat. 
squarrosus , rude. 

( Botan. ) Il se dit des plantes 
qui sont fournies ou garnies de par- 
ties rapprochées et roidement re- 
courbées, 

SQUELETTE , s. m. du grec 
gusxeros ( skelelos), desséché , fait 
de gxéxro ( skello ), dessécher. 

( Anat. ) On entend par sque- 
lelle , tous les os d’un animal dé- 
pouillés des tégumens, des muscles, 
des vaisseaux, des glandes et des 
viscères, et rangés dans leur situation 
naturelle. 

Les-anatomistes distinguent deux 
sortes de squelelles : le squelette 
nalurel , dans lequel les os tiennent 
ensemble par leurs ligamens ; le 
squelelie artificiel, où ils sont atta- 
chts avec du fil darchal, ou quel- 
qu'autre substance, qui ne faisoit 
point partie de Panimal à qui les os 
appartiennent. 

( Hist. nat.) Squelette, dans le 
langage des naturalistes s’entend de 
cette charpente ou cet assemblage 
d'os qui s’articulent ensemble , et 
qui sont recouverts par les muscles 
et la peau ; mais dans ce sens, fous 
les animaux n’ont pas de squelette 
OSSeux la matiere cutanée des 
zoophytes n’a pas de véritables a ti- 
eulations ; le fourreau corné qui en- 
velobpe les insectes, et'anque leurs 
muscles sontattachés, ne forme point 
tn vrai Squu Lette : la coque des ëcre- 
visses et des crabes, ressemble au 


ST A 


fourreau des insectes, et les coquilles 
des testacés sont extérieures et sans 
articulations, 

Le squelelle n’existe que dans les 
animaux pourvus d’un cœur et d’un 
sang rouge ; c’est cette différence de 
conformation qui a fourni aux na- 
luralistes modernes un excellent ca 
ractere pour diviser le règne animal 
en deux portions : la première com- 
prend les animaux qui ont un sque- 
lette, et la seconde , ceux qui n’en 
ont pas un véritable : de là les ex- 
pressions d'animaux VERTEBRES 
et INVERTEBRES (77. ces mots) ; 
parce que les vertébres ou Pépine 
dorsale estun caractere très-constant 
dans les espèces qui sont pourvues 
d’un squelette. 

SQUINANCIE, s. f, 7. ESQUI- 
NANCIE.,  , 

SQUIRRE ,'s. m. du grec oxipjos 
( skirrhos ), tumeur dure ; dérivé 
de oxipos ( skiros ), moellon. 

( Héd.) Tumeur dure, Indolente, 
circonscrite , sans douleur, sans cha- 
leur et sans changement de couleur 
à la peau; ainsi appelée, parce 
qu’elle se pétrifie quelquefois ou de- 
vient dure comme du moellon, du 
gravier ou du plâtre. 

Les glandes sont ordinairement le 
siége du squirre, et la lymphe trop 
épaisse , trop visqueuse, arrétée dans 
les vaisseaux de ces corps et capabie 
de s’endurcir comme du plâtre, en 
est la cause prochaine. 

STABILITE, s.f. du lat. stabi- 
lilas, fait de stabilio, rendre solide : 
qualité de ce qui est stable, 

( Mécan. ) Où dit dun corps 
qu'il a de la stabilité, lorsqu’ayant 
été un peu écarté d’un plan horizon- 
tal, où il étoit en équilibre, il peut 
reprendre le même équilibre sur le 
champ, ou après quelques osciila- 
tions, 

S’il se renverse pour prendre un 
autre équilibre, il est dit n’avoir 
point de stabilité. 

STADE, s. m. du grec s4dios 
{ stadiss ). 

( Métrol. ) Mesure de chemin , 
quia cent vingt-cinq pas géométri= 
ques de long. 

( Gymnast.) C’étoit aussi une 
carrière, d'à-peu-près li même 


STA 


longueur , où les Grecs s'exercoient 
à la course. 

STAGE, s. m. du lat. barbare 
s'agium , formé de stare, ètre sur 
ses pieds. 

( Hist. ecclés. ) Résidence ac- 
tuelle et exacte que doit faire un 
chanoine dans son église quand il a 
pris possession d’une chanoinie. 

( Pratique ) Stage indiquoit au- 
trelois le tems pendant lequel les 
jeunes avocats étoient obligés de fré- 
quenter le barreau avant d’être ins- 
crits sur le tableau. 

STAGNATION , s. f. da latin 
slagnatio , fait de slagnumt, étang : 
étaf des eaux stagnantes, qui ne cou- 
lent point, qui forment une espece 
d’élang. L 

( Méd.) Stagnation se dit d’un 
épanchement de quelque fluide dans 
une des cavités du corps. #oy. 
STASE. 

STALACTITE , 's. f. du grec 
ç27.4%w ( stalazo ), distiller, et de 
z190s ( lithos ), pierre : pierre dis- 
tilliée, pierre formée par stillation. 

(Minéral.) Substances pierreuses, 
ordinairement de nature calcaire et 
d’une forme cylindrique qu’on voit 
pendre à la voûte des grottes, et qui 
descendent quelquefois jusqu’au sol, 
de manière à représenter des espèces 
de colonnes ; ces substances sont 
ainsi appelées, parce qu’elles se 
forment par la slillation des eaux 
chargées de molécules calcaires , etc. 

STALAGMITES , s. f. mème 
origine que STALACTITES. 


( Minéral.) Plusieurs naturalistes 
confondent les stalagmites avec les 
slalactiles , mais d’autres préten- 
dent que ces deux substances diife- 
rent l’une de l’autre , en ce que les 
stalactites pendent aux voûtes des 
souterrains , au lieu que les s/alag- 
miles paroissent ètre le produit d’un 
simple dépôt confusément cristailisé, 
qui s’élève successivement sous la fi- 
gure d’une borne. 

STALLE , s. m. au sinz.et f. au 
pluriel, de l'allemand stall, siége ; 
Pallemand stal] a été formé du latin 
barbare gtallus ; de là installare, 
pour installer, placer dans le stall. 

( Hist. ecclés. ) Les stalles sont 
les siéges de bois qui sont autour du 


SYT' A 


chœur, dans une église, dont le 
fond s’élève et se baisse. 

STALTIQUE , adj. et s. du grec 
siane ( stello ), resserrer , réprimer. 

( Méd. ) Epithete que lon donre 
aux médicamens répulsifs, ou qui 
rendent les lèvres des plaies égales. 

STAMINAL , LE , adj. du latin 
slamina, un, filamens. 

( Botan. }) Ilse dit de ce qui ap- 
païlient ou qui est relatif à lETA- 
MINE. 7. ce mot. 

STAMINEUX , SE, adj. du lat. 
slaminosus , dérivé de stämina, 
filamens. 

( Botan. ) H se dit des plantes, 
dont les élamines sont Re 

STAMINIFÈRE , adj. du latin 
slamina, filamens, et de f&ro , por- 
fer. 

( Botan. ) Use dit des plantes ou 
des fleurs qui portént une ou plu- 
sieurs éfamines. 

STAMPE, s.f. F. ESTAMPE, 

( Hinéral) Ce mot sert à dé:i- 
gner dans une mine, l'intervalle 
d’une mine à lautre. 

STANCE, s. f. de l'italien stanza, 
fait du latin sto, s'arrêter, de- 
meurer. 

( Poësie ) Nombre réglé de vers 
comprenant un sens parfait , et 
ais: appelé , parce qu’à la fin de 
chaque stance , il faut qu’il y ait 
un sens complet ef un repos. 

On distingue deux sortes de s{an- 
ces : 

Slances régulières, celles qui 
sont formées par un même nombre 
de vers arrangés de la même ma- 
nière, quant à la disposition des 
rimes, et au nombre des syllabes. 

Stances irrégulières ; celles qui 
different les unes des autres, ou par 
le nombre des vers, ou par le mé- 
lange des rimes, ou par le nombre 
des syllabes de chaque vers. 

Une certaine suite de vers arran- 
gés d’une maniere particulière, et 
formant un sens complet, n’est point 
appelée s{ance , quand elle n’est pas 
suivie ou précédée de quelques au- 
tres ; sielle est seule, on lui donne 
le nom de QUATRAIN , MADRI- 
GAL , EPIGRAMME,, etc. #. ces 
mots. | 

Les stances n’ont été introluites 
daps la poésie françrise, que sous le 


à 
305 


266 S TA 


règne de Henri III, en 1580. Jean 
de Lingendes, natif de Moulins, est 
le premier poëte françois qui ait fait 
des slances ; on y trouve de la dou- 
ceur et de la facilité. 

SFANGUE, s. f. du saxon s{äeng, 
dont les Anglois ont fait slang, et 
les italiens stanga , barre. 

(Blason) C’est la tige droite d’une 
ancre, L 

STANTE , adj. de Pitalien sten- 
{alto , peiné , fait de stentare pâtir. 

( Peinture ) Ce terme appartient 
exclusivement à la peinture, et si- 
gnifie peiné, fatigué. On dit d’un 
tableau qu’il est stanté, lorsque le 
travail se fait trop sentir. Quand on 
a bien travaillé pour finir un tableau, 
il reste souvent un travail à faire, 
pour empècher quil ne paroisse 
slanté. 

STAPEDIEN, adj. ets. du latin 
slapia , élrier ; qui a rapport à Pé- 
trier. 

(Anat.) C’est le nom d’un petit 
muscle de létrier. 


STAPHYLE, s. f. du grec saurà 
(staphulé) , la luette, fait de sagic 
(staphis), raisin , parce qu'elle pend 
au palais comme une grappe de rai- 
ëin. 

STAPHYLIN.adj.du grec saguai 
(staphulé) , la luette. 

(Anat.) Nom des muscles qui font 
mouvoir la luette. 

STAPHYLOME , s. m. du grec 
sagic (staphis) , raisin. 

(/Héd.) Maladie de Pæil, qui con- 
siste en une tumeur formée par Pu- 
vée qui passe au travers d’une ouver- 
ture faite à la cornée par quelque 
cause que ce soit ; elle est ainsi ap- 
pelée , parce que cette tumeur a la 
forme dun grain de raisin. 

STARIE , s. f, du latin stare , de- 
meurer, 

({Harine) Terme de commerce de 
mer, usité particulièrement par les 
Hollandois , et qui signifie le tems 
que ceux qui commandent les escor- 
tes accordées aux Convois qui vont 
au Levant, ont permission de sé- 
journer à Smyrne , ou. dans tel autre 
pert, 

Les capitaines de vaisseaux mar- 
chands nomment de mème sursta- 
rie, le temsqu’ils ont été retenus dans 


S T A 


un port , au delà du tems convenu ; et 
les marchands qui ont freté le vais- 
seau sont obligés de payer tant par 
jour de sur-slarie , suivant le contrat 
qui a été passé. 

STASE , s. f. du grec s4xs (sta- 
sis), repos, station. 

(/Héd.) Séjour du sang on des hu- 
meurs dans quelques parties du corps, 
où elles sont si engagées et si arré- 
tées , jusque dans les plus petits 
vaisseaux , qu’elles y perdent leur 
mouvement progressif ; en quoi le 
stase diffère de la stagnation , dans 
laquelle il reste un peu de mouve- 
ment , quoique très-lent. 

STATERE, s. f. du latin séater, 
eris. 

(Antig.) Pièce de monnoie an- 
cienne, qui pesoit quatre drachmes 
attiques, et qui valoit environ vingt- 
cinq ou trente sous de France. 

STATHOUDER, s. m. de lhol- 
landois stede | ou de lPallemand 
stadi, lieu , place , et de Phollandois 
houder, où de l’allemand haller, 
tenant : lieutenant. 

(Econ. polit.) Titre de Pancien 
chef des Provinces-Unies. 

Cette dignité fut créée en 1576, 
par la république des Provinces- 
Unies des Pays-bas, en faveur de 
Guillaume de Nassau-Dillembourg , 
prince d'Orange. En 1674 , elle fut 
déclarée héréditaire; en 1794, elle 
fut abolie lors de l'invasion des Fran- 
çois , et de la révolution qui en fut 
la suite. 

STATION , s. f. du lat. statio, 
fait de sto , stalum , demeurer, s’ar- 
rêter: demeure, lieu de repos, sé- 
jour. 

( Hist.) Les Hébreux donnoient 
ce nom au rang de ceux qui assis- 
toient aux sacrifices , et les Romains 
à l'endroit où les avocats se te- 
voient pour répondre aux consulta- 
tions ; dans la primitive église, 
station désignoit le jour que les chré- 
tiens consacroient à la prière, et dans 
lequel ils jeûnoient jusqu’à l’heure 
de nones. Présentement on entend 
par station , les églises où le clergé 
et le peuple vont en procession pour 
y gagner les indulgences. Les anciens 
Romains en usoient de même dans 
les occasions de réjouissance ou de 
deuil ; ils alloient faire des stations 


SATA! 


dans les principaux temples des 
dieux. 

( Métrol. ) En orient, on appelle 
station , stance ou journée , un che- 
min de trente milles, Lesgéographes 
persans font la station de vingt- 
quatre milles , ou de huit parasanges, 
dont chacune contient trois milles, 

( Géom. ) lation en géométrie, 
est un lieu qu’on choisit pour faire 
une observation , prendre un angie, 
owautre chose semblable. 


On ne peut mesurer une hauteur 
ou une distartce inaccessible, qu'on 
ne fasse deux s/alions dans deux en- 
droits dont la distance est connue. 
Quand on fait des cartes géométri- 
ques d’une portion de pays, on fixe 
les stations sur plusieurs éminences 
du pays , et de là on prend les angles 
aux différentes villes, villages , etc. 

Dans larpentage , on mesure la 
distance qu’il y a d’une station à 
une autre, et on prend l’angle que 
Vendroit où on se trouve forme avec 
Ja station suivante. 


(Astron. ) Station | en astrono- 
mie , est la position ou l'apparence 
dune planète au même point du 
zodiaque , lorsque son mouvement 
paroit nul. 


Comme la terre d’où nous aper- 
cevons les mouvemens des planètes, 
est placée hors du centre de leurs or- 
bites , Les planètes, vues de la terre, 
ont un cours irrégulier : quelquefois 
on les voit aller en avant, c’est-à- 
dire, d’occident en orient , c’est ce 
qu’on appelle étre directes ; quel- 
quefois on les voit aller en arrière , 
c’est-à-dire , d’orient en occident, 
c’est ce qu’on appelle étre rétrogra- 
des , et dans l'intervalle , elles sont 
siationnaires. Voy. RETROGRA- 
DATION, 


(Marine) Station a encore parmi 
les gens de mer , une signification 
empruntée de Pusage anglois, et 
suivant laquelle ils entendent par ce 
mot un parage de mer, ou la partie 
des possessions lointaines où un cer- 
tain nombre de vaisseaux ou frégates 
ont ordre de se tenir, de naviguer , 
de croiser , et se diviser selon les 
besoins du service , pour la protec- 
tion du commerce , honneur du pa- 
villon, et la sûreté et défense des 
possessions de la mère patrie ; c’est 


SÉFA 367 
dans ce sens qu’on dit, la s/ation des 
îles du vent , la station de l'ile de 
France, la stalion du Levant. 

Felever la station ; c’est changer 
les bâtimens qui la composent , et 
les remplacer par d’autres, 

STATIONNAIRE, adj. du latin 
stationnarius , fait de statio , sta- 
tion : qui semble n’avancer ni nere- 
culer ; qui semble rester dans le mé- 
me lieu, 

( Æstron. ) Planète stationnaire; 
une planète est dite ‘stalionnaire 
pendant le tems qui s'écoule entre 
le moment où elle cesse d’être di- 
recte, et celui où elle devient rétro- 
grade. Foy. STATION. 

(Héd.) Fièvres stationnatres ; 
cest ainsi que Sydenham appelle 
des espèces particulières de fièvre , 
apportées par des constitutions de 
latmosphere qui produisent sur les 
corps des animaux des effets perni- 
cieux. 

STATIQUE , s.f. du latin stare, 
slo, s’arrèter, être en repos, du 
grec saros ( slalos }), repos , station. 

(Mécan. ) La statique est une 
partie de la mécanique qui a pour 
objet les lois de Péquilibre des corps 
ou des puissances qui agissent Les 
unes sur les autres. 

La mécanique en général a pour 
objet les lois de Péquilibre et du 
mouvement des corps; mais on donne 
particulièrement le nom de méca- 
nique statique ou simplement sta- 
tique , à la partie qui traite de l’é- 
quilibre , et ce nom lui vient de ce 
que leffet de l’équilibre est de pro- 
duire le repos. 

La statique se divise en deux par- 
ties : une, qui est la statique pro- 
prement dite, a pour objet l’équili- 
bre des solides ; Pautre partie qu’on 
appelle Aydrostatique , enseigne les 
lois de l'équilibre des fluides. 


( Botan. ) Statique des végé- 
laux ; c’est le titre d’un ouvrage de 
Halës; il enseigne Part de faire des 
expériences par lesquelles on puisse 
déterminer les mouvemens des flui- 
des qui coulent dans les vaisseaux 
des plantes. 

STATISTIQUE, s. f. Mot em- 
prunté de Pallemand s/atistick, qui 
pourroit avoir été fait du grec 5477 
(stasis), dontles latinsontiait status, 


858 S'T A 

dans le sens d’état, constitution, gou- 
vernement , et de réyyn ( techné), 
art, science ; Ce qui voudroit dire 
Vart , la science du gouvernement , 
comme on dit arithmetique , diplo- 
rralique , pour la science des nom 
bres, la science des diplomes. Peut- 
être aussi que l'allemand statistick 
est tout simplement un emprunt fait 
à la langue tralienne, 6à l’on trouve 
les mots stalista et stalislico : le pre- 
mier, pour Lomme d'élatl, et le 
second pour ce qui apparlient à ur 
liomme d’élal, 

Shakespear et Milton s’étoient 
déjà emparés du stalista des Lialieus, 
pour en faire stalist, dans la même 
signification. 

( Econ. Polit. ) La statistique 
est la partie de l’économie politique 
qui a pour objet defaire connoitre 
Jes richesses et les forces d’un état, 
en présentant le tableau de son éten- 
dae territoriale , de sa population , 
de ses productions , de ses fabriques 
et de son commerce. 

Si les Allemands ne sont pas les 
créateurs du mot stalislique, c’est à 
eux, du moins, qu'appartient l’hon- 
neur d’avoir fourni les premiers et 
les meilleurs tableaux s/alisliques. 

La France, l’Angleterre etles autres 
grandes puissances de PEurope n’a- 
voient que des idées confuses sur lé 
tendue de leur territoire , et leur po- 
pulation , lorsque les plus petits états 
de PEmpire d'Allemagne possédoient 
des tableaux exacts et méthodiques, 
contenant, outre les bases principales 
de la stalislique , leurs revenus , 
leurs manufactures , leur commerce, 
l’état de leur agriculture , et jus- 
qu'aux quantités de ierre employées 
dans les divers genres de culture, 
Mais enfip une noble émulation s’est 
tout-h-coup emparée de Pesprit des 
gouvernemens des grands états de 

Europe : l’Angleterre à déjà une 

très-bonne slalislique de l'Écosse , 
et elle rassemble , en ce moment, les 
élémens des autres provinces. 

La France , après des travaux 
longs, pénibles , et souvent inter- 
rompus, est enfin parvenue , sinon 
à avoir une sialistique complète , 
du moins à en connoitre les élémens, 
et à composer les cadres et les ta- 
bleaux , dont il ne s’agit plus que de 
remplir les colonnes, pour fournir 


$ T A 


les matériaux complets de l'an des 
plus beaux monumens du siecle sur 
cette matiere. Ces havaux commen- 
cts sous Louis XIV, et dont le comte 
de Boulainvilliers a publié Pextrait , 
sous le titre d’éfat de la France, 
lurent abandonnés par le gouverne- 
ment jusqu’à lPépoque du ministère 
ce M. Necker, qui , profitant du zèle 
des assemblées provinciales et des 
sociétés d'agriculture , en obtint plu- 
sieurs exCellens mémoires , dont il} 
composa la notice slatistique de la 
France, qui fait partie de son trailé 
de l’administralion des finances. 

Depuis ce tems-là , assemblée des 
notables, l'assemblée constituante , 
l'assemblée législative et la conven- 
tion se sont successivement occupées 
de cette grande entreprise. La division 
départementale fut d’abord un grand 
pas fait vers son exécution ; le savant 
Lavoisier ft, pour l’assemblée légis- 
lative , un travail immense , et qui 
contient les bases économiques les 
plus sûres pour parvenir à la con- 
noissance de la richesse nationale ; 
la commission du commerce et des 
arts de la convention nationale, re- 
cut des administrateurs de dis- 
trict quelques matériaux utiles sur 
la statistique de la France. 

Mais ce ne fut que sous le minis= 
tère de M. François-de-Neufchateau 
que Pon commenca à s'occuper sé- 
rieusement et avec succès du projet 
d’une statistique françoise. Ce pro- 
jet a été suivi avec zèle et activité 
par ses successeurs ; l’institut et les 
savans en général ont été invités à 
les seconder ; et déjà les préfets d’un 
grand nombre de départemens ont 
répondu au vœu du gouvernement ; 
le travail se continue , les données 
positives sur Vlétat des -départe- 
mens se multiplient, et bientot 
lon aura une salistique complète 
de l'Empire francois. 

STATUAIRE , s. m. du lat. sta- 
luarius , fait de sture , sto , être 
debout. 

( Sculplure )Le sculpteur qui fait 
des statues. Les Latins employoient 
le mot staluarius , pour signifier 
Partiste qui faisoit des statues en 
bronze. C’est dans ce sens que Pline 
en fait usage ; il appeloit Partiste 
qui travailloit en marbre, sculptor 

UIGTINOTUTE 


| 


ST A 


marmorum sculplor; cette dis 
tinction avoit beaucoup de justesse , 
l'artiste qui fait un ouvrage que l’on 
doit couler en bronze ne sculpte pas, 
il modèle, 

S'éatuaire s'emploie aussi comme 
substantif féminin, pour désigner 
l’art de faire des statues. Socrate 
exerca la staluaire avant de se li- 
vrer à Ja philosophie. 

STATUE, s. f. du lat. stare , être 
debout. 

( Sculpture ) Figure fondue en 
bronze , ou sculptée en marbre, en 
pierre, en bois. 

Si lon vouloit avoir égard à léty- 
mologie , on ne devroit appeler sta- 
tues que des figures droites , et laisser 
le nom générique de figures à celles 
qui sont assises ou couchées ; mais 
Pusage veut qu'on appelle s/alue , 
toute ficure sculptée , debout ou as- 
sise , d’une proportion approchante 
de la proportion naturelle, et au 
dessus , et figure , toute figure sculp- 
tée dans la proportion de demi-nature 
et au dessous, 

Slatue pédestre ; c’est une statue 
en pied ou debout. #oy. PÉDES- 
TRE. 

Statue équestre ; Cest celle qui 
représente un homme à cheval. #7 
EQUESTRE. 

Slatue de fonte ; voy. FONTE. 

Statue curule ; c’est celle qui re- 
présente un bomme dans un char, 
comme on en a vu dans les cirques 
et dans les hippodromes anciens. #7 
CURULE. 

Statue allégorique ; c'est celle 
qui, sous le symbole de la figure hu- 
maine, représente des fleuves , des di- 
vinités, etc. /. ALLEGORIE. 

Statue hydraulique ; c’est celle 
qui sert d’ornement à une fontaine , 
et qui fait l’office de jet ou de robi- 
net par quelqu’une de ses parties. 

Statue colossale ; c’est celle qui 
est beaucoup plus haute que nature, 
comme le colosse de Rhodes, et lan- 
cienne salue de Néron. 

S'lalue persique ; c’est toute figure 
d'homme qui fait l'oflice de colonne 
sous un entablement., #7, PERSI- 
QUE. 

S'latue cariatide ; c’est la statue 
d’une femme qui fait également Pof- 
fice d’une colonne. /. CARIATIDE. 
Statue grecque ; cette expression 

Lome III. 


ST A 369 


signifie, en termes d’antiquaire , une 
stalue rue et antique, comme les 
Grecs représentoient leurs divinités, 
leurs héros , leurs athlètes. 

Statue romaine ; les savans don- 
peut ce nom aux s{alues qui sont 
vêfues, et qui recoivent diflirens 
noms, suivant le genre de leurs habil- 
lemens. 

Les premières statues furent éle- 
véesen Bgypte,et ellesfurent un hom- 
mage rendu à la religion. Des sphynx 
décoroient lentrée des temples du 
Soleil et de la Lune , et dans l’in- 
térieur il y avoit aussi des slatues de 
lion , à cause de lentrée du soleil 
dans le signe du lion , au tems des 
débordemens du Nil, principe de la 
fertilité des terres que ce fleuve arro- 
soit, Osiris fut honoré , apres sa mort, 
sous la forme d’une génisse , pour 
avoir enseigné l’agriculture, Les Is- 
raélites élevèrent le serpent d’airain. | 

Les Grecs et les Romains eurent 
de bonne heure le goût des statues, 
et ils en remplirent les édifices sacrés. 
Dans lesuns étoient placées les images 
des dieux et des demi-dieux, et dans 
les autres on voyoit celles des héros , 
des législateurs et des bienfaiteurs de 
la patrie; les femmes mèmes qui lui 
avoient rendu quelques services, en 
éprouvoient la mémereconnoïissance. 

Dans la suite, le nombre des st4- 
lues s’accrut à un degré qui paroîtroit 
incroyable, s’il n’étoit attesté par 
tous les historiens de antiquité. Sans 
parler de PAttiqueet de la ville même 
d'Athènes, qui fourmilloient en ce 
genre d'ouvrages , la seule ville da 
Millet en Ionie en rassembla une 
si grande quantité , que, lorsqu’ Ale 
xandre s'en rendit maitre , il ne 
put sempècher de demander où 
étoient les bras de ces grands hom- 
mes, quand les Perses les subju= 
guëerent. 

À Rome, la multitude des s/atues 
étoit si grande, qu’en lan 596 de sa 
fondation , les censeurs P, Cornélius 
Scipio et M. Pompilius, se crurent 
obligés de faire ôter des marchés pu- 
blics les séatues des particuliers qui 


. les remplissoient, attendu qu’il en 


restoit encore assez pour lesembellir, 
en laissant subsister celles des ci- 
toyens qui en avoient obtenu le pri- 
vilége par des decrets du peuple et du 
sénat, 


À a 


579 STE 

Cette passion pour les statues s’ac- 
crut encore sur la fin de la républi- 
que, ainsi que sous le règne d'Au- 
guste et de ses successeurs. L’Empe- 
reur Claude fit des lois inutiles pour 
la modérer. Les slalues de prix 
étoient si nombreuses qu’il fallut des 
officiers pour garder nuit et jour ce 
peuple de statues et ces troupeaux de 
chevaux dispersés dans toutes lesrues, 
palais et places publiques de la ville. 

En France, sous les première , se- 
conde et troisième races, jusqu’au 
sbyme de Louis XIE, si l’on faisoit 
la statue d’un roi, ce n’étoit que pour 
la placer sur son tombeau, ou au por- 
tail de quelque grand édifice, ou dans 
quelque maison royale. La statue 
équestre de Henri JV est le premier 
monument publie de cette espèce 
qu’on ait élevé à la gloire des rois de 
#rance. 

STATUT, s. m. du lat. s{alulum, 
fait de statuo , établir, ordonner , 
slatuer. 

( Pratique) Axrèt, ordonnance , 
réglement , droit particulier suivant 
lequel sont régis et gouvernés les 
personues et les biens d’une même 
province , les membres d’une même 
association. 


STAUROTIDE, s. f. du grec sau- 
pos (stauros), croix. 

(Minéralogie) Nom donné par 
Haüi à la pierre appelée croisette, 
ou staurolite, et pierre de chaux par 
d’autres naturalistes. On la trouve 
dans le département du Morbihan, 
sur-tout aux environs de Quimper. 


STÉATITE , s. f. du grec séxp 
( stéar), génit. séaros (stéatos), 
suif. 

( Minéral.) Sorte de pierre, ainsi 
nommée parce qu’elle est d’une subs- 
tance molle et onctueuse , à peu près 
comme le suif. On la nomme aussi 
pierre de lard. Elle sert à faire des 
vases. On en trouve de différentes 
couleurs. 


STÉATOCELE , s. m. du grec 
ciap (stéar), suif, et de xhan (kélé), 
fumeur, hernie. 

( Chirurgie ) Espèce de hernie 
sausée par la masse d’une substance 
gemblable à du suif dans le scrolum. 


STÉALÔME , s, m. du grec step 


STE 
É dont le génitif est siares 


sléalos ), suif. 

( Chirurgie ) Espèce de tumeur 
enkystée, indolente ; sans change- 
meut de couleur à la peau, qui ren- 
ferme une substance semblable à du 
suif. 

Je stéalôme on a fait sléaloma- 
teux , pour désigner ce qui ressemble 
à du suif, 

STEGANOGRAPHIE , s. £ du 
grec seyav2c ( stéganos ), couvert, 
caché, et de 7p49œ ( graphô ), 
écrire : écriture cachée. 

( Diplomatique ) L'art d'écrire 
d’une maniere obscure, soit en chif- 
fres, soit en signes, de sorte qu’on 
ne puisse être entendu que de son 
correspondant. 

Polybe rapporte qu'un nommé 
Œnéas le tacticien , avoit inventé 
vingt manières d'écrire en stégano- 
graphie. Trithème a travaillé sur ce 
sujet ; Jean-Baptiste Porta, Vige- 
nete, le P. Niceron , Gaspard Schot , 
Volfand , Ernest Eidel se sont éga- 
lement exercés sur art stésano gra- 
phique. S’gravesande a fait un petit 
traité dans lequel, après avoir donné 
les règles générales de la méthode 
analytique , et de la manière de faire 
usage des hypothèses, il applique 
avec beaucoup de clarté ces regles à 
l’art de déchiffrer. 

STEGNOTIQUE, s.m. et adj. 
du grec seyvos (slegnos ), serré , 
dérivé de 5/y« ( slégo ), resserrer. 

(Héd. ) I se dit des remedes que 
l’on donne pour resserrer les fibres et 
les orifices des vaisseaux, 


STEÉLECHITE, s. f. du grec séxs- 

os (stélechos), tronc d’arbre. 

( Mineral. ) Pierre de couleur 
grise, appelée ainsi parce qu’elle 
ressemble à un petit tronc d’arbre 
dont on a rompu les branches. 


STELLIONAT , s. m. du latin 
stellionatus , fait de stellio , espèce 
de lézard dont le corps est marbré, 
fascié, couvert de taches, stellæ : 
symbole des artifices d’un faux ven- 
deur. 


( Pratique ) On comprend sous ce 
nom toute fraude qui n’a point de 
nom, et qui est employée pour se 
faire confier de l'argent. Ainsi, celui 
qui vend deux fois le mème effet à 


STE 

deux différentes personnes, ou qui 
vend comme sien, ou qui hypothèque 
ce qui appartient à autrui; celui qui 
présente comme libres des biens hy- 
pothéqués , ou qui déclare des hypo- 
thèques moindres que celles dont ses 
biens sont chargés ; celui qui donne 
en gage des effets qui ne jui appar- 
tiennent pas; celui qui emprunte 
avec promesse de faure tel emploi , 
et qui ne le fait pas, se rend coupa- 
ble de stellionat. Le stellionat 
est, comme on voit , un abus de con- 
fiance, La peine du stellionat est 
la prison , et la contrainte par corps 
a lieu, en matiere civile, pour le 
stellionat. 

De stellionat, on a fait stellio- 
nalaire, pour désigner celui qui se 
rend coupable de stellionat. 


STENOCHORIE , s. f. de arevés 
FrreL étroit , serré , et de yüpos 

chôros), lieu. 

( Héd.) Retrécissement des vais- 
seaux, à l’occasion de quelque tu- 
meur dans la propre substance de la 
membrane qui forme la cavité, et in- 
tercepte le passage. 

STENOGRAPHIE, s. f. du grec 
sevos ( slénos) , étroit, serié , et de 
yr4çm (graphô), écrire : écriture 
serrée , réduite. 

(Diplomatique) L'art d'écrire en 
abrégé, ou de réduire l’écriture dans 
un plus petit espace , ou Part d'écrire 
en signes ou caractères abrévia- 
teurs, 

La sténographie étoit pratiquée 
chez les Grecs, et Plutarque décrit 
la forme des signes dont Xénophon 
faisoit usage pour suivre la parole de 
Socrate. Cet art passa de la Grèce à 
Rome. Cicéron avoit un affranchi, 
nommé Tyron , qui y étoit très-ha- 
bile, Lorsque Caton prononça son 
discours pour combattre lavis de 
Jules-César , au sujet de la conjura- 
tion de Catilina, Cicéron, alors con- 
su], posta en divers endroits du sénat, 
des nolarit, c’est-à-dire, des écrivains 
en notes, pour copier la harangue, 
Suétone dit que Tibère écrivoit par 
abréviations , aussi vite que l’on pou- 
voit parler. Properce et Ausone ont 
célébré dans leurs vers, les talens 
de plusieurs stérographes de leur 
tems. 

La sténographie, ou les notes ti- 


STE 371 
roniennes, furent d’un usage très- 
étendu en Occident ; les empereurs 
s’en servirenf , ainsi que les derniers 
de leurs sujets : on lesenseignoit dans 
les écoles publiques ; on s’en servoit 
dans les interrogatoires des criminels 
et dans les sentences des juges; c’est 
en notes tironiennes qu'ont été re- 
cueillis les actes sincères des mar- 
tyres , les homélies de plusieurs pères 
de l’église; on en usoit généralement 
pour former des diplômes, où plutot 
des protocoles ou formules, 

L’usage des notes de Tyron cessa 
en France, vers la fin du oe, siècle, 
et en Allemagne, vers la fin du 10e, 
Il n’en reste presqu’aucun vestige 
dans les monumens, depuis le con- 
mencement du 10€, siècle, 

Les notes de T yron ont donné lieu 
à la sténographie que l’on pratique 
aujourd’hui en Angleterre et en 
France , et à d’autres écritures abré- 
gées connues sous les noms de Lac hy- 
graphie, ou écriture rapide ; bra- 
Chygraphie, ou écriture abrégée ; 
de sémygraphie , ou écriture par 
signes ; cryplographie , où écriture 
cachée ; radiographie , ou écriture 
radiée, Foy. ces mots. 

STENTOREE , adj. de Stentor, 
dont parle Hombre , au 5e, livre de 
Viliade , qui faisoit entendre sa voix 
au dessus de celle de cinquante 
hommes. 


ÆEpithète que l’on donne quelque- 
fois à une voix extraordinairement 
forte, 

STERCORAIRE , adj. du latin 
stercorarius , fait de stércus , ster- 
coris , fumier , excrément d’ani- 
aux. 

( Hist. ecclés. ) Chaire sterco- 
raire; on appeloit ainsi une chaire 
sur laquelle ou faisoit asseoir le pape 
le jour de sa consécration, en mé- 
moire de ces paroles tirées du psaume 
123 : susciluns de lerra inopent , 
et de stercore erigens pauperem. 

( Entomol.) Stercoraire sert à 
désigner les insectes qui font leur de- 
meure dans la fiente des animaux, 

STERCORATION, s. f. du lat. 
slercus ; stercorts, fiente , et d’ago, 


agir. 


(Agriculture) L'action de fumer 
les terres avec la fente des ani- 


maux, 
À a 2 


872 STE 

STÈRE ,5. m. du grec stpeos (ste- 
ré0s) + solide. 

(-Métrol.) Mesure de solidité : 
daus le nouveau système métrique , 
le stère est égal au mètre cube; en 
mesures anciennes, sa capacité est de 
29 p. c. 202690 ; un peu plus grande 
que la voie de bois, car le stére est à 
la voie de bois, à peu près comme 
12 est à 23, Voyez DECASTÈRE, 
DECISTÈRE. 

STÉRÉOBATE, s. m. du grec 
esosdc (stéréos) , solide, et de €xivæ 
( bainô ), marcher ; comme qui di- 
voit lieu solide sur lequel on marche. 


{ Architecture ) Soubassement , 
partie saillante de la basé d’une co- 
lonne., 


STÉRÉOGRAPHIE, s. f. du 
crec ezptac ( stéréos ), solide , et de 
sezoù ( graphé) , écriture, descrip- 
tion: littéralement, description des 
solides. 

( Perspeclive) L’art de dessiner 
la ferme ou la figure des solides sur 
un plan. j 

La stéréographie est une bran- 
che de la perspective, ou plutôt c’est 
la perspective m°me des corps so- 
lides. Joy. PERSPECTIVE, SCE- 
NOGRAPHIE, PROJECTION. 

STÉRÉOGRAPHIQUE , adj. 
mème origine que stéréographie , 
qui appartient à la sléréographie. 

(-Astron. perspect. ) Projection 
stéréographique de la sphère ; c’est 
celle dans laquelle on SPP que 
l’œil est placé sur la surface de la 
aphèfe. its £ 

La projection stéréographique 
est la projection des cercles de la 
sphère sur le plan de quelque grand 
cercle, V’œil étant placé au pole de 


ce cercle. #oy. PROJECTION. 


STÉRÉOMETRIE, s. f. du grec 
sepeoe (stéréos ), solide , et de pérpov 
( métron) , mesure : mesure des so- 
lides. 

( Géom.) Patie de la géométrie 
qui enseigne la maniere de mesurer 
les corps solides; c’est-à-dire, de 
trouver la solidité ou le contenu des 
corps, comme des globes, des cy- 
indres, des cubes, des vases, des 
vaisseaux , etc. #oy. SOLIDE, SO- 
LIDITE. 


STÉRÉOTOMIE , s. f, du grec 


STE 


cepcoc ( sléréos ), solide , et de réuys 
(lemno ), couper, inciser : coupe 
des solides. 

( Archit. ) L'art de couper les 
pierres pour les différens usages aux- 
quels elles peuvent être employées 
dans l’architecture. 

STEREOTYPAGE , s. m. ou 
STEREOTYPIE , s. f. du grec 
sepoc (sléréos ), solide , et de réaæoc 
(tupos ), type, figure originale , 
forme , caractère : littéralement , 
iype solide , ou multiplication de 
Pécriture avec des planches solides, 

( Imprimerie ) On parle beaucoup 
depuis quelques années de poly!y- 
page, de stéréotypage, pour dési- 
gner divers moyens de répandre des 
ouvrages par la voie de Pimprimerie. 
On a d’abord appliqué ces mots, 
tantôt x des procédés du même 
genre , tantôt à des procédés de genre 
différent ; mais on est aujourd’hui 
convenu d'entendre par polytypage , 
la multiplication de Pécriture ou du 
dessin , par des procédés qui ont plus 
ou moins d’affinité avec ceux de la 
gravure en faille-douce ; et par slé- 
réolypage la multiplication d’une 
feuille écrite ou d’un livre, par des 
moyens qui ont des rapports avec 
ceux de l’imprimerie. Foy. POLY- 
TYPAGE. 

Les premiers essais du sléréoly- 
page datent de l’invention de Pim- 
primerie. On sait que cet art con- 
sistoit alors dans lPimpression de 
planches d’une seule pièce de bois, 
sur laquelle on gravoit en relief le 
discours dont on se proposoit de 
multiplier les exemplaires. Ce pro- 
cédé avoit un grand avantage : on 
n’étoit pas obligé de tirer un grand 
nombre d'exemplaires ; les planches 
subsistant entibres , on ne tiroit qu’à 
proportion du débit ; mais cet avan- 
tage étoit accompagné de graves 
inconvénieps : il falloit préparer au- 
tant de planches que ie livre avoit 
de pages ; graver autant de lettres 
qu'il y en avoit dans le discours ; 
les planches de bois alternativement 
mouillées et séchées , se tourmen- 
toient ,se fendoient , et ne pouvoient 
pas être d’un long service. Aussi, 
on en abandonna lusage dès que 
l’on eut trouvé la manière de com- 
poser les pages avec des caracteres 
mobiles , et de parfaire l'édition d’un 


CS" E 


volume de cent feuilles avec une 
quantité de caracteres suffisante pour 
quatre ou cinq feuilles. 

Dans la suite on regretta la facilité 
de tirer les exemplaires , seulement 
à mesure du débit, et c’est le besoin 
de réunir çet avantage à ceux des 
caracteres mobiles , qui a donné 
naissance à l’art renouvelé du s1e- 
réolypage , tel qu’il existe aujour- 
d’'hui. 

Ceux qui les premiers s’occupèrent 
de ce projet, imaginerent de com- 
poser des pages avec les caractères 
mobiles en usage dans P’imprimerie, 
d’enfoncer cette planche dans de l’ar- 
gile ou du plâtre , et de former ajusi 
une planche creuse, ou ùn moule, 
dans lequel on couloit du métal qui 
donnoit une planche solide propre 
à être imprimée. 

Ce procédé avoit l'avantage de 
conserver les planches duu livre, 
pendant tout le tems qu’on voudroit, 
et sans une grande dépense, parce 
que les planches coulées n’avoient 
pas besoin de épaisseur considérable 
des planches composées de caractères 
mobiles ; il n’avoit pas l’inconvé- 
nient d’occuper une grande quantité 
de caractères , puisqu’il en falloit 
une moindre provision que pour Pim- 
pression ordinaire. 

Le plus ancien essai en ce genre 
est le jet en moule de planches pour 
imprimer les calendriers qu’on glace 
à la tête des livres d’église, Lottin 
assure que ce procédé fut mis en 
p'atique, en France, dès la fin du 
dix-septième siècle, ‘et que dans le 
dix-huitieme on se servoit de ces 
planches chez l’imprimeur Valieyre. 

Vers 1725, un orfèvre d’Edim- 
bours, nommé V'illiam Ged, con- 
cut aussi l’idée d’imprimer des livres 
avec des planches moules : après 
avoir formé sa planche de caractères 
mobiles, il couloït dessus une com- 
position de plâtre , qui devenoit un 
moule où il versoit de la matière, 
d’où résultoit une planche solide 
avec laquelle il imprimoit. Des livres 
publiés par Ged , on ne connoit que 
son S'alluste , format petit in-12, 
portant la date de 1739. 

D’après le titre d’un ouvrage pu- 
he à Erfort , en 1740 , par un im- 
primeur-libraire, nommé Funckter, 
il paroit que les Allemands sout de- 


STE 373 
puis ce tems en possession de certains 
procédés pour cuire le plâtre , prépa- 
rer des moules de ASE pour couler 
les lettres, vignettes, medailles, et, 

. Depuis 1784 jusqu’en 1789, plu- 
sieurs personnes, entre lesquelles o17 
distingue Hoffman de Strasbourg , 
Carez de Toul, etc. , firent plusieurs 
essais dans le même genre ; mais c’est 
paticulièrement à la création des 
assignats que l’art du stéréolypage 
est redevable des progrès et des per- 
fectionnemens auxqueisilest parvenu 
depuis. Toutes les tentatives qui 
avoient eu lieu jusqu’à cette époque 
vinrent se réunir dans la grande en- 
treprise &e la fabrication de ce papier- 
monnole : quiconque 1Magipoit ur 
moyen nouveau étoit entendu, et ses 
propositions mises à l’essai. 

La fabrication des assignats a donc 
été Poccasion dun grand nombre 
d'expériences heureuses sur le méca- 
nisme de Pimprimerie, et notam- 
ment sur le polyly page et le siéréo- 
typage. Un des proeédés dont on at- 
teignit le plutot la perfection, fut le 
polytypage des planches à graver , 
opération qui fut confiée à M. Hersan; 
mais le stéréolypage des planches 
ou formes en caractères saillans, pour 
imprimer avec les procédés ordinai- 
res de l'imprimerie en lettres, éprou- 
va plus de difficultés. Les procédés 
suivis jusqu'alors n’éfoient pas sans 
inconvéniens., Il étoit rare qu'un 
moule en sable, terre ou argile, qui 
avoit recu des impressions peu pro- 
fondes , étroites et anguleuses , telles 
que celles de nos caractères d’impri- 
merie , n’éprouvât pas, lors de la 
dessication , une retraite qui altéroit 
la forme des caractères ; :pres cela, 
il étoit extremement difécie d'y faire 
pénétrer la matière en fusion , ce qui 
rendoit les angles obtus et les carae- 
tères flou. 

Le moyen qui parut le plus propre 
à vaincre ses difficultés, et vers le- 
quel les artistes dirigèrent toutes leurs 
recherches , fut de réuni les matrices 
isolées de toutes les parties de Passi- 
gnat , pour en former un seul tout, 
une matrice unique ; ensuite, il fallut 
trouver une puissance pour porter la 
matrice sur la matière en fusion, 
ce qui donna naissance à la m14a- 
chine à clicher. 

Clicher est un terme nouveau que 


274 STE 


l'on croit venir de l’allemand /ats- 
chen , frapper, mais qui signifie, en 
termes de s{éréolypage, faire tomber 
perpendiculairement , subitement et 
avec force, une matrice sur du métal 
en fusion, pour retirer empreinte 
de la matrice. La machine à clicher 
est composée d’une table sur le der- 
rière de laquelle s'élèvent , à une han- 
teur convenable , deux pièces de bois 
qui laissent entrelles une raioure, et 
le long desquelles une masse de bois 
garnie d’une languette, et disposée 
comme un mouton à enfoncer les 
pilotis, peut monter et descendre. 
A la partie inférieure de la masse 
de bois, perpendiculairement à son 
axe , est implantée une vis. La boite 
qui renferme la matrice porte sur le 
dos un écrou; et bientôt , en appro- 
chant l’écrou de la vis, la matrice 
adhère fermement à la masse du bois 
ou mouton. Le creux de la matrice 
est tourné vers la table au dessus de 
laquelle le mouton se meut. On en- 
lève le mouton au moyen d’un cric 
et d’une manivelle ; on pose sur la 
table une caisse de papier fort, dans 
laquelle on a versé du métal fondu. 
Au moment où le métal commence 
à se figer, une détente dégage le mou- 
ton ; celui-ci glisse dans sa rainure, 
tombe de tout son poids sur le métal 
qui se figeau même instant. Le mou- 
ton relevé, on détache le métal, et 
l’on a ure planche, un format qui 
porte l’empreinte de la matrice. 

Le 3 nivose an 6, M. Herhan, im- 
primeur et fondeur , dont les talens 
et les lumières avoient contribué 

uissamment à la perfection des as- 
sigoats, obtint un brevet d’invention 
dont le préambule énonce la des- 
eription détaillée d’une nouvelle 
méthode de fondre des formats soli- 
des, inventée et exécutée par lui 
dans le courant du mois de messidor 
an 5, et dans lequel il déclare avoir 
inventé un autre procédé, qui con- 
siste À faire des caractères mobiles 
gravés en creux , au lieu de Pètre en 
relief ; à composer avec ces carac- 
tères des pages qui forment une ma- 
trice ; à tirer de cette matrice une 
empreinte nette et sans défaut. 

Le procédé de M. Herhan réunit le 
triple avantage, x0. d'éviter deux des 
trois opérations suivies jusqu'alors, 
pavoir : Ja composition d’une plan- 


SPIRE 


che avec les caracières mobiles 
en relief , l’enfoncement de cette 
planche dans une masse solide, pour 
former la planche creuse où matrice; 
20, d’obtenix des caracteres creux 
ou matrices formés un à un, et 
plus parfaits que les matrices en 
argile ou en plomb ; 39, d’em- 
ployer un métal plus dur et plus pro- 
pre à former un cliché net et parfait, 

Depuis cette époque, M. Herhan 
n’a cessé de suivre ses travaux. Ses 
machines destinées à frapper les ma- 
trices mobiles en cuivre sont regar- 
dées comme des productions recher- 
chées, finies et précieuses, Sa table 
à clicher a été également perfec- 
tionnée , et il a pleinement justifié 
l'éloge que la commission de Pinsti- 
tut a fait de ses procédés, dans son 
rapport du 3 vendémiaire ang, en 
déclarant : « Que le citoyen Herbhan 
avoit perfectionné l’art et les opéra- 
tions de la stéréoty pie, et que c’étoit 
par des moyens autant précis qu’in- 
génieux , qu’il obtenoit les résultats 
qu’il avoit annoncés. » 

M. Firmin Didot a aussi obtenu, le 


” 6 nivose an 6 , un brevet d'invention 


pour la composition des formats s1é- 
réolypes et des éditions en résultant, 
Son premier procédé consistoit à 
composer une page d'impression , à 
la renverser sur une table de pierre, 
à souder les pieds de toutes les Lettres 
en une plaque métallique. Mainte- 
nant M. Firmin Didot fait fondre 
des caractères mobiles d’un métal 
particulier, fait composer avec ce 
caractère la page qu’il veut stéréo- 
typer ; fait enfoncer cette page dans 
une masse de plomb pur, pour en 
obtenir une matrice paginaire; et 
de cette matrice il obtient une 
empreinte en relief, par le moyen 
de la machine à clicher décrite ci- 
dessus. 

Parmi les avantages qui doivent 
résulter de l'invention du sléréoly- 
fier , avantages qui intéressent éga- 
ement et le public et les imprimeurs- 
libraires , on remarque principale 
ment ceux qui suivent : 

10. Les caractères fixés en une 
planche solide ne peuvent ni couler 
ni étre transportés, et la correction , 
une fois obtenue , ne peut plus être 
altérée, 

2°, La diminution da prix de la 


STE 
vente des auteurs françois et étran- 
gers: prix qui doit ètre environ un 
tiers au dessous de celui des autres 
éditions, 

30, La certitude de remplacer un 
volume perdu , au prix partiel de la 
valeur totale de Pouvrage. 

49. Pour le lbraire-imprimeur, 
l'avantage inappréciable de ne tirer 
des exemplaires qu’à mesure du dé- 
bit, et d'éviter par-là des avances 
immenses de papier et de frais de 
magasin. 

STÉRILE , adj. du lat. sterilis ; 
qui ne porte point de fruit. 

( Botan. ) EH se dit des plantes qui 
ne fructifient point, ou des parties 
des plantes qui sont inaptes à la 
fécondation. 

(-Anal.) Il se dit d’une femme 
qui ne peut avoir d’enfans, soit par 
accident, soit par le vice des organes 
propres à la fécondation. 

STERNO - CLAVICULAIRE, 
adj. du grec céovor (slernon), le 
sternum , et du latin clavicula, la 
clavicule. 

(Anat.) I se dit des parties qui 
s’étendent du sternum à la clavicule, 
C’est le nom d’un ligament qui unit 
cet os. 

STERNO-CLEIDO-HYOÏDIEN, 
du grec séovey (sternon), le sternum , 
de xacic (kleis), la clavicule, et de 
vouds (huoeidés , Vos hyoide. 

(Analom.) Qui a du rapport au 
sternum , à la clavicule, et à Pos 
hyoïde : c’est le nom d’un muscle 
de los hyoïde, 

ST£ERNO-COSTAL, adject. du 
grec sépvoy (slernon), le sternum , 
et du lat. costa, côte. 

(-Analom.) Qui a du rapport au 
sternum et aux côtes. Nom ce plu- 
sieurs muscles appelés s/erno-cos- 
laux , où triangnlaires du sternum. 

STERNO-HYOÏDIEN , adjectif 
du grec sépyay, (sternon), le ster- 
num , et d’uosrdus ( huoeïdés }, los 
hyoïde. 

(-Anatom.) Qui a du rapport au 
sternum et à los hyoïde : Ze muscle 
sterno hyoïdien. 

STERNO-MASTOÏDIEN, adj. 
du grec sépvoy (sternon), le ster- 
num, de pacs (mastos), ma- 
nelle , et d’éidos ( éidos ), forme, 
figure, 


STI 375 


(-Analom.) Qui a du rapport au 
sternum etau mastoïde : c’est le nom 
d’un muscle situé obliquement entre 
le derriere de l'oreille et le bas de la 
gorge , et qui sert à fléchir la tête. 

STERNO-THYROÏDIEN, adj. 
du grec sésvoy (slernon), le ster- 
num, €t de Oup:èe ( hureos) , bou- 
clier, ou pomme d'Adam, 

(Aualom.) Qui a du rapport au 
sternum et au cartilage thyroïde : 
c’est le nom d’un muscle du larynx. 

STERNÜM , s.m. Mot lat. tiré 
du grec cépyov (s'ernon), qui signi- 
fie la partie antérieure de la poitrine, 

(Anatom.) On appelle sternum ; 
toute la partie osseuse de la poitrine, 
entre les sept cotes supérieures de: 
chaque rôté, et à laquelle elles vont 
se joindre par leurs extrémités car- 
tilagineuses dans ies enfans. Dans 
la suite, la plupart de ces cartilages. 
s’ossifent. et alors ie sfernum ne: 
reulerme plus que deux pieces , et 
quelquefois qu’une seule, 

STERNUTATOIRE, adj. et s. 
m. du latin slernulatorium , fait de 
sternuo, ou slernulo , éternuer : 
qui fait éternuer. 

(Médec.) On donne ce nom à 
tous les médicamers qui excitent 
Péternuement. La membrane pitui- 
taire qui tapisse tout l’intérieur des 
narines , est tellement susceptible 
d'imitation, à cause des ramifica- 
tions du nerf olfactique et de l’oph- 
thalmique , qui rampent sur toute sx 
surface, qu'aucun corps ne sauroit la 
toucher , sans produire cet effet. Ce- 
pendant ii y a des remèdes qui pos- 
sèdent spécialement cette vertu. 

STIBIE, RE, adj, du latin st:- 
bin, antimoine. 

(Médec.) T'artre stibié ; c’est le 
nom sous lequel les médecins dé- 
signent le tartre émétique , qi 
n’est qu’une composition de tartre et 
d'antimoine, pour ne pas choquer 
ceux qui ont de la répugnance pour 
l'antimoine. 

STICHOMANCIE, s. f. du grec 
giyos(stichos), vers, et de pavreiæ 
(mantéia), divination. 

( Divina.) L’art de deviner par le 
moyen des vers; c’est-à-dire; en fi- 
rant au sort des billets sur lesqueis 
étoient écrits des vers. 

Les vers des Sybilles et les poésics 


375 S'TYE 


d’Hiomère où de Virgile, servoient 
ordinairement à cet usage. Lampri- 
dius rapporte, dans la vie d’Alexan- 
dre Sévère, que l'élévation de ce 
prince avoit élé marquée par ce vers 
de Virgile, qui s’oilrit à l'ouverture 
du livre : (ÆÆneid. liv. 6, v. 851.) 

Lu regere imperio populos, Ro- 

mane, memento. 

« Romain, ta destinée est de ré- 
» gner sur les peuples, et de les 
» gouverner », 

Les chrétiens se servoient du psau- 
tier et de la bible, et prenoient pour 
signe de la volonté de Dieu, le pre- 
mier endroit sur lequel ils tomboient, 

STICHOMETRIE, s.f. du grec 
sixec (stichos), vers, et de uérpov 
(rnelron ), mesure. 

( Bibliogr. ) Ce mot sert à dési- 
guer la division d’un ouvrage par 
versets, lorsque l’on met chaque 
phrase, ou chaque demi-phrase à 
Valinéa. Ainsi on dit que saint 
Jéiome introduisit la stichométrie 
dans les manuscrits de lécriture 
sainte , d’où quelques savans inferent 
he Pintroduction des sliques, ou 

ivisions en versets, dans les livres 
prosaïques de lancien testament , 
étant due à saint Jérome, les ma- 
nuscrits latins, ainsi divisés, ne 
doivent pas être estimés antérieurs à 
ce docteur. Cependant, il dit lui- 
même que l’on observoit déjà quel- 
ques divisions de versets avant lui, 
saint Jérome est mort en 420. 

STIGMATESouSTYGMATES, 
s. m. du grec siyuara (sligmala), 
dérivé de s:Ëw (slizo ) , piquer , mar- 
quer par des points : marques de 
plaies, flétrissure faite avec un fer 
chaud. 

(Botan.) Stigmate, en termesde 
botanique, est le sommet du pistil , 
qui s’ouvre au moment de la fécon- 
dation , pour donner passage à la 
poussière prolifique. C’est dans une 
fleur , prète à s'épanouir, que lon 
peut plus facilement observer le stig- 
anale, 

De stigmale, les botanistes ont 
fait shigrialique, pour ce qui appar- 
tient au stgrmale ; et sligmalise , 
pour ce qui porte des sligniales. 

STIGMITE ou STIGNITE, s. 
f. du grec sryu (shigmé), point ;, 
fait de siéw( slizo ), piquer. 


STI 


( Minéral.) Nom donné par quel- 
ques naturalistes, À toutes sortes de 
pierres qui présentent de petites ta- 
ches. Pline appeloit sugnile, un 
granit rouge avec des taches de horn- 
blende noire , qui venoit des environs 
de Siène en Thébaïde, 

STILBITE , s. f. du grec ct2€w 
(stuilbo), luire, étreresplendissant; 
et de oc (Lithos ), pierre : pierre 
luisante, 

( finéral, ) Nom imposé par 
Haui à la substance que les minéra- 
logistes nonument vulgairement zéo- 
lithe lamelleuse , ou nacrée. 

STILLATION, s. f. du latin stil- 
latio , fait de stillo , tomber goutte à 
goutte , et d’ago , faire : l’action de 
tomber goutte à goutte, de dé- 
goutter. 

(Physique) Filtration de Veau 
à travers les terres, On dit aussi stil- 
latoire, pour ce qui tombe goutte à 
goutte , ce qui distille, et distilli- 
cide, en parlant de l’eau qui tombe 
d’un toit, da latin stillicidium , 
gouttiere. 

STIMULANT , TE, adj. du latin 
stimulus , aiguillon. k 

( Méd.) se dit des rembdes qui 
aiguillonnent , qui excitent , qui ani- 
ment ; on l’applique aussi à certains 
médicamens énergiques, Conjoints 
à d’autres qui ont moins de vertu, 
pour augmenter Paction de ceux-ci. 

STIMULEUX , SE, adj. du latin 
stimulus, aiguillon, 

( Bolan.) I se dit de ce qui , dans 
les plantes , est garni de poils roides, 
dont la piqûre est brûlante. 

STIPENDIAIÏRE , adj. du latin 
slipendiurius, fait de slipendium , 
solde , paye, appointemens de gens 
de guerre. 

(Art milit. anc.) Les Romains 
appeloient ainsi les troupes que les 
tributaires étoient obligés de fournir 
et d'entretenir, Il se dit maintenant 
de tous ceux qui sont à la solde de 
quelqu'un. 

STIPITE , EE , adj. du latin s4r- 
pes, slipilis, pieu, souche : qui à 
la forme d’un pieu , d’une souche, 

(Botan.) Il se dit de ce qui est 
subitement rétréci par la bnse,, 
comme en une espèce de support plus 
ou moius prolongé. 


SO 
STIPULE, s. f. du latin stpula, 


paille , fétu. 

(Botan.) Appendice membraneux 
ou foliacé , qui nait à la base du pé- 
tiole, du pédoncule ou de la bran- 
che, ou qui fait corps avec eux. 

STIPULE , EE , adj. de stipula, 
paille, fétu. 

( Botan. ) Pourvu de stipules. 

STIPULEUX , SE , adj. du lat, 
stipula, paille, fétu , stipule. 

( Bolan. ) Ayant des stipules ex- 
trèmement grandes ou longues , re- 

lativement aux feuilles où à celles 
d’autres plantes congénères ou af- 
fines. 


STIPULER , v. a. du latin sti- 
pulare , fait de stipulu, paille, 
fétu : bittéralement, donner, délivrer 
un fétu , un stipule. 

( Pratique ) Demander , exiger , 
fane promettre ; faire convenir des 
clauses et conditions que chacune 
des parties veut qu’on insère dans 
un contrat, et quelles s'obligent 
d’exécuter. L'origine de cette ex- 
pression vient de ce qu’ancienune- 
ment on avoit coutume, quand on 
faisoit une vente, de donner un fé/u 
à l’acquéreur ;, en signe de réelle 
tradition ; et quand on faisoit quel- 
que obligation , de rompre une paille 
où un felu , dont chacun des con- 
fractansemportoit un morceau, qu’ils 
joignotent après, pour reconnoifre 
leur promesse, 

STOCKFISH, s. m. mot anglois, 
emprunté de lhollandois stoeke- 
visch , poisson séché sur des bâtons. 

( Péche ) Ce mot signifie en gé- 
néral toute espèce de poisson salé et 
séché sur des perches ; mais il s’ap- 
plique plus paiticulièrement à la 
morue sèche. 

STOECHOLOGIE , s. f. du grec 
gosxeioy ( stoicheion )., élément , 
principe , et de x6yos ( Pa , dis- 
cours ; discours ou traité sur les élé- 
mens. 

( Physique) Patie de la phy- 
sique générale, qui a pour objet la 
recherche et l'explication de la na- 
ture et des propriétés des, élémens., 
ou des principes. 

STOÏCISME , s. m. du grec sox 
( sloa ), galerie, portique. 

(Philos.) Opinion. doctrine des 
stoiciens , disciples de Zénon , ainsi 


STO 377 


nommée parce que Zénon rassem- 
bloit ses disciples sous un portique , 
pour s’entretenir avec eux. 

Sloïcisme se dit aussi de la fer- 
meté, de l’austérité, de la cons- 
tance dans les douleurs, dans l’ad- 
versité , telle qu’étoit celle des stot- 
ciens. 

Le stoïcisme est sorti de l’école 
cyuique. Zénon qui avoit étudié la 
morale sous Crates, en fut le fon- 
cateur; cependant Zénon rendit sa 
philosophie plus étendue et plus in- 
téressante que celle de Dicgène. Il 
ne s’en tint pas à traiter les devoirs 
de la vie, il composa un système de 
philosophie universelle, d’après les 
maitres qu'il dvoit entendus, et il 
donna aux exercices de Pécole une 
face nouvelle. 

La secte des stoïciens s’étendit et 
s’accrédita dans l’Empire romain, 
sous le premier Antonin ; des fem- 
mes eurent le courage d’einbrasser le 
stoïcisime et de se distinguer par la 
pratique de ses vertus ausières. 

La philosophie stoicienne eut des 
restaurateurs dans le quinzième siè- 
cle , entr'autres Juste-Lipse, Sciop- 
pus, Heinsius et Gataker. 

STOLONIFERE , adj. du latin 
slolo , stolonis , rejetton inutile , 
et de fero , porter. 

( Botan. ) Il se dit des plantes 
dont la tige pousse du pied comme 
de petites tiges latérales , grèles , 
stériles , susceptibles de radication 
ou propres à la transplantation. 

STOMACACE, s.. m. du grec 
çôua ( stoma), bouche, et de xæxix 
(kakia }, mal, vice, maladie. 

(/Héd.) Espèce de sccrbut, ou 
maladie de la bouche, qui rend l’ha- 
leine et la salive fétides. 

STOMACAL , LE , adj. du 
grec çouaxes ( stomachos ), 
tomac. 

( MHéd. ) Epithète que Pon donne 
aux remèdes qui facilitent la diges- 
tion , qui fortifient l'estomac. 

STOMACHIQUE , adj. mème 
origine que STOMACAL, qui ap- 
patient à l'estomac. 

( Anal.) Artère stomachique 
coronaire ;. artères stomacliques : 
glandes slomachiques , Suc tva 
chique , veines stomuciuques, 


ST O 

( Med. ) Outre sa signification 
anatomique , slomachique s’'ap- 
plique encore aux médicamens pro? 
pres à fortifier le ton de Pestomac , 
et à faciliter la digestion , et dans 
ce sens , c’est la meme chose que slo- 
macal. 

STOMATIQUE , adj. du grec 
sôuz ( sloma ), bouche: qui con- 
cerne la bouche. 

( Méd. ) Epithète que l’on donne 
aux remèdes pour les maux de bou- 
che et de gorge, 

STOMOMATIQUE , adj. du grec 
couwux (slomôma ), acier , qui est 
fait d'acier. 

{ IMéd. ) Terme employé par 
quelques médecins pour désigner une 
menue écaille d'acier qui a une qua- 
lité fort astringente. 

STOMPER , v. a. Voy. ES- 
TOMPER. ; 

STONE , s.m. Mot anglois dérivé 


du saxon stone , pierre. 


(Métrol.) Le mot stone a plu- 
sieurs significations dans la langue 
angloise : il se prend généralement 
pour pierre , et tout ce qui est com- 
posé de pierres ; pour pierre ( gem- 
me ) ; pour pierre ( calcul de la 
vessie ); pour testicule ; et enfin pour 
un poids. 

Lorsqu'il est question de laine , de 
fer , etc. , c’est un poids de r4 livres, 
avoir du poids, S’il s’agit de foin , il 
est de 7 livres, avoir du poids; si 
Von parle de viande , il est égal à 
7 livres , avoir du poids. 

Lorsqu’en parlant des courses de 
chevaux , on dit que tel cheval a 
porté huit, neuf, dix siones , on 
entend que le jockey qui le montoit 
pesoit huit , neuf, dix stones, ou 
huit, neuf, dix fois quatorze livres. 

STORAX ou STYRAX , s. m. 
du grec sûpaË ( slurax ), astringent : 
nom donné à un arbre de Syrie, 
d’où découle une sorte de résine as- 
tringente. 

( Botan. ) Espèce de résine qu’on 
retire du liquidambar oriental , ou 
dun arbre qui croit en Syrie, et qui 
a la forme d’un cognassier. 

( Chimie ) Le storaz à une 
odeur très-forte ; il donne par l’ana- 
lyse une huile volatile , un sel acide, 
concret, et une huile épaisse ; on 
Pemploie dans différentes prépara- 


878 


STR 


tions. Les parfumeurs préparent avec 
sa dissolution alcoholique, un très- 
beau lait virginal. 

STORE , s. m. du lat. slorea , 
dont les Italiens ont fait stoja , ou 
stuoja ; natte de jonc. 

( L'echnol.) Espèce de rideau de 
jonc, de coutil ou de taffetas, qui 
s'élève et se baisse par un ressort, 
et qu’on met devant une fenêtre , ow 
à une portière de carrosse, pour se 
garantir du soleil, 


STRABISME, s. m. dugrec çp1- 
Cos cs , louche; du verbe 
spégw ( strépho ) , détourner. 

(Anar. ) Distorsion des yeux , ou 
défaut de cet organe , qui fait lou- 
cher, qui fait regarder de travers , 
soit en haut, soit en bas, soit sur les 
cotés, tantot d’un œil, tantôt des 
deux. 

Les médecins et les physiciens ne 
sont pas d’accord sur les causes du 
strabisme ; ceux-ci prétendent que 
le strabisme est causé par la contrac- 
tion de quelques muscles de l’œil , et 
par le relâchement de leurs antago- 
nistes; les autres , parmi lesquels 
Antoine Maitre Jean, fameux chi- 
rurgien et oculiste, prétendent que 
le strabisme dépend d’une mauvaise 
conformation de la cornée transpa- 
rente, plus tournée d’un côté que 
de Pautre; que c’est un vice naturel 
et an. et que tous les moyens 
proposés Er rendre la vue droite à 
ceux qui l’avoient de travers, ont été 
sans effet. 


STRANGULATION, s. f. du lit. 
strangulare , étrangler , suffoquer. 

(féd. ) Etranglement , suffoca- 
tion; c’est une sensation ordinaire 
dans les maladies hystériques. 


STRANGURIE , s. f, du grec 
cpayË ( stragx ) goutte, d’oûpor 

ouron), urine ; goutte d'urine , 
ou l’action d’uriner goutte à goutte, 

(Med. ) Evacuation d’urine qui 
se fait goutte à goutte , avec ardeur, 
douleuret de grandsefforts. La bière 
nouvelle , le moût , et plusieurs 
autres liqueurs mal fermentées, ont 
coutume de causer la sranguric. 

STRAPASSER , v. a. de l'italien 
strapazzare , tourmenter. 

( Peinture ) Les peintres stra- 
passent , ou tombent dans le séra- 
passé, en voulant outrer le gran- 


ST. R 
deur de caractère et de mouvement , 
eten voulant joindre à ces qualités, 
le charme d’une extrème facilité. 

De strapasser on a fait srapas- 
son, pour désigner l’artiste qui stra- 

passe des figures. à 

Sirapasser est un défaut, mais 
dans lequel ne peut tomber un pein- 
tre médiocre, car il suppose de la 

facilité et de la grandiosité, 

STRAS , s. m. Nom d’homme. 

( Lapidaire ) Espère de pierre 
fausse , ou de composition, ainsi 
appelée du nom d’un joaillier, qui 
qui en a été l'inventeur. 

STRATAGEME , s. m. du grec 
coarhynux (stralégéma), fait de 
coarnyérw ( slralégéo), commander 
une armée, dérivé de spæroc f stra- 

Los), armée , et de #ysopas ( hégéo- 
mai), conduire. 

(Art milit.) Ce mot signifioit an- 
ciennement la conduite , les exploits 
d’un général d'armée, Il a été étendu 
depuis à toutes les ruses et adresies 
dont on se sert pour réussir à ia 
guerre. 

STRATIFICATION , s. f. du 
latin stratum, lit, etde facio , faire: 
Vaction de mettre lit sur lit; ce 
que les Latins appellent s/ralum su- 
perstralum, 

( Chimie) Manière de disposer 
par lits , dans un creuset ou dans un 
fourneau , différentes matières. Ily a 
plusieurs opérations en chimie, dans 
lesquelles on se sert de cette manipu- 
lation. Lorsqu'on veut, par exemple, 
convertir le fer en acier fondu, on 
met alternativement une couche de 
ciment, qui est du charbon, et une 
couche de barreaux de fer. 

( Jardin.) La strat'fication se 
ratique aussi, dit M. Thouin, à 

‘égard des semences qui perdent 

promptement leurs propriétés ger- 
minatives : on les place lits par lits, 
dans du sable ou avec de la terre , et 
dans des vases, jusqu’au printems 
où on les retire pour les mettie en 
terré. 

STRATOCRATIE , s. f. du grec 
sparde (stratos), armée , et de xp4- 
ras ( kratos ), puissance , gouverne- 
ment. à 

(Zconom. polit.) Gouvernement 
milituire. 


STRATOGRAPHIE, s. f, dugrec 


S'EUR 374 


soërbs ( stralos ), armée, et de ypæ- 
go (grapho }, décrire. 

(Art nerlit, ) Description de tout 
ce qui compose une armée, des dif- 
férentes armes, de la manitre de 
camper, ete. V’égèce a donné la 
stralographie des Romains. 

STRELETZ , s. m., au plurier, 
strelilz, mot russe qui vient de s/re- 
lai, flèche ou trait, 

( Hist. russe) C’étoit lenom d’une 
milice russienne, d’ancienne inst 
tution, et entretenue en tems re 
paix comme en tems de guerre. Eile 
servoit à pied, et sesarmes primiti- 
ves étoient , comme l'indique son 
nom, des ares et des flèches. : 

Ces strelilz-étoient, dans lestems 
reculés, la seule troupe réglée de la 
Russie; ils étoient au nombre de 
vingt à vingt-quatre mille homines. 
Ts ressémbloient assez, quant à leur 
licence, aux milices prétoriennes de 
Rome, sous les premiers empereurs, 
etaux janissaires de Constantinopie. 
Ils se mutinoient souvent comme ces 
derniers, et se méloient quelqueïois 
du gouvernement. Leur dernière r‘- 
volte , en 1698 ; lorsque le czar 
Pierre étoit hors du pays, leur fat 
funeste, et causa leur ruine totale. 
Le czar, à son retour, en extirpa 
jusqu’au nom, et mit ses troupes sur 
le pied des autres nations de PEu- 
rope. 

STRIBORD, s. m. Contraction 
de dextrebord , ou le bord à-droite, 

(Marine) C’est le côté droit du 
vaisseau , en regardant de la poupe à 
la proue. 

STRIES , s. f. du latin s/ria, le 
plein qui est entre les cavités des 
cannelures des colonnes cannelées,. 

(Ærchil.)Xse dit, en architecture, 
des cannelures descolonnes. Colon- 
nes striées ou cannclées , pilastres 
striés ou cannelés. 

(Conchyliologie) Il se dit aussi 
des filets en fornie d’aiguilles qu’on 
voit sur certaines coquilles, partant 
d’un centre commun. 

(Minéral. ) M se dit encore de pe- 
tits filets scillans et parallèles entre 
eux, qu’on voit àla surface de presque 
tous les cristaux. 

(Auat. } On appelle corps s{riés , 
ou corps cannelés,. deux éminences 


STR 


du cerveau, placées sur les branches 
de la moëlle allongée. 

STROBILE ,s. m. du latin stro- 
bilus , pin, pomme d’artichaut. 

( Botan.) Assemblage arrondi ou 
ovoidal, d’écuilles coriaces ou ligneu- 
ses, imbriquées en fout sens autour 
d’un axe commun allongé et caché 
par elles, #7, CONE. : 

STRONGLE , s. m. du grec spof= 
yünos (stroggulos) , cylindrique. 

(Héd.) On donne ce nom aux 
vérs longs et ronds qui s’engendrent 
dans les intestins grèles, principale- 
ment dans le duodenum. C’est l’es- 
pece de vers la plus fréquente. 

STRONTIANE , s. f. ‘de Séron- 
Lan , nom d’une ville d'Ecosse. 

(Minéral.) La strontiane est 
une des neuf terres simples qui sont 
maintenant connues. Elle est aïiusi 
nommée parce qu’elle a, été décou- 
verte à Strontian , en Ecosse. 

La strontiane, de mème que la 
barÿte, se trouve beaucoup plus sou- 
vent combinée avee l’acide sulfuri- 
que , qu’à l’état de carbonate, et ses 
formes cristallisées se rapprochent 
si fort de celles de la barÿte, que 
les plus célèbres czistallographes les 
avoient réunies. 

Suivant Panalyse faite par Kla- 
proth, d’un sulfate de s!rontiane 
bleuâtre fibreux , trouvé près de 
Frauckston , en Pensilvanie, il con- 
tient 58 parties sur 100 de s{rozliane, 
ét 42 d’acide suliurique. 

STROPHE , s. {. du grec soogà 
(strophé), conversion , relour, dé- 
rivé de spiow (sérépho(, tourner. 


830 


( Poésie) Couplet ou stance d’une 
ode. Ce mot vient de ce que, dans 
la tragédie grecque, les personnages 
qui composoient le chœur, exécu- 
toient une espèce de marche, d’a- 
bord à droite, et puis à gauche. 

La partie du chant qui répondoit 
au mouvement du chœur allant à 
droite , s’appeloit strophe, et la 
partie du chant qui répondoit à son 
retour , s’appeloit anli-strophe. 

C’est de là que la poésie lyrique 
a pris le nom de strophe , qu’elle a 
donné à ces couplets de vers, dont 
Vode ancienne étoit le plus souvent 
composée, coinme on le voit dans 
celles de Pindare , et dans les deux 
qui restent de Supho. 


STU 


Dans la poésie moderne , strophe 
se dit d’un certain sombre de versau 
bout duquel on finit un sens, On enr 
recommence ensuite une autre qui a 
méme nombre et mesure de vers, 
avec une même disposition de rimes. 

STRUCTURE, s. f. du lat. stuc- 
tura, construction, fait de struo , 
bâtir, construire. 

( AÆrchit. ) La manière dont un 
édifice est bâti. Ce bätiment est 
d'une structure solide, légère, agréa- 
ble ou magnifique. 

(Ænat.) Structure du corps hu- 
matriz; celte expression signifie la 
manière dont le corps humain est 
composé, dont les parties du corps 
humain sont arranyées entr’elles. 

(Dictiorr ) On dit aussi la struc- 
ture d'un discours, pour dire Pordre, 
la disposition, ’arrangement despar- 
ties d’un discours. 

( Poësie) Structure du vers ; C’est 
Vobservation de toutes les lois impo- 
sées aux poëtes pour le nombre, la 
qualité et Parrangement des syllabes 
qui composent un vers. 

STRUMOSITE , s. f. du lat. stru- 
mostlas, fait de strumæ, écrouelles. 

(Héd.) Entlure du gosier. 

STUC, s. m. de litalien s{ucco. 

(Archit. sculpt.) Espèce de mor- 
tier qui est fait de marbre blanc pul- 
vérisé et mêlé avec de la chaux, et 
dont on fait quelquefois des enduits 
de murailles, des ornemens d’archi- 
tecture et des figures. De stuc on a 
fait stucateur, pour désigner un ou- 
vrier qui travaille en s4uc. 

STUPEFACTION, s. f. du latin 
stupefacio , étonner ; étourdir : éton- 
nement extraordinaire. 

( /Héd. ) Engourdissement d’une 
partie du corps qui la rend incapable 
de mouvement et de sentimeut. C’est 
la même chose que s/upeur. On dit 
stupéfiant, stupéfactif, pour exprimer 
ce qui assoupit , qui endort, qui en- 
gourdit, qui ote le sentiment, pour 
désigner les remèdes appelés autre- 
ment NARCOTIQUES. #7, ce mot. 

STUPIDITE, s. f. du lat. stupi- 
dilas , fait de stupeo , être étonné. 

( Méd. ) Espèce de délire qui con- 
siste dans la perte de raison et de mé- 
moire, sans fièvre et sans fureur. La 

lupart des gens regardent cetre ma- 
Le come inctuüble. Cependant, 


ST Y 


les médecins les plus fameux assurent 
qu'on peut la guérir parfaitement, on 
du moins en partie, au moyen des 
remèdes convenables. 

STYLE, s.m. du grec orÿaoe (stu- 
Los), sorte de poincon, grosse aiguille. 

( Diplomatique ) Le style étoit 
un instrument dont se servoient les 
anciens pour écrire sur des tablettes 
de cuivre, de plomb ou ivoire, 
enduites de cire, en y gravant des 
lettres. 7. TABLETTES. 

Les styles avoient à peu près la 
grandeur de cinq à six pouces ( treize 
à seize centimptres environ ); l’une 
des extrémités se terminant en 
pointe , servoit à écrire ; et l’autre 


étant applatie , servoit à effacer ce : 


que l’on vouloit raturer ; de là, l’ex- 
pression latine vertere stylum, pour 
signifier corriger un ou7rage. 

( Gromonique ) Style signifie 
aussi l'aiguille d’un cadran solaire. 

( Botan. ) Style est la partie du 
pistil qui tient le stygmate au dessus 
de l’ovaire, #7. PISTIL. 

( Chirurgie ) Style ou styletest 
aussi le nom d’un instrument de 
chirurgie; c’est une espèce de sonde 
tres-mince, de la grosseur d’une 
aiguille à tricoter. 

( Chronol. ) Style signifie fign- 
rément , par extension , la manière 
de compter : l’on appelle zouveau 
slyle toutes les dates, suivant le 
calendrier corrigé par Grégoire XIII, 
ou lecalendrier Grégorien ; et vieux 
style , toutes les dates selon Pan- 
cien calendrier , ou le calendrier de 
Jules-César. 

On dit actuellement en France, 
vieux style, par opposition au 
style établi par le nouveau calen- 
drier françois. 

( Pratique ) Style signifie, en 
termes de pratique , les termes dont 
on se sert au palais, ou la manière 
de procéder en justice. Style de 
pralique , style du palais, style 
de chancellerie, style de finan- 
COSIELC: 

(Driction) Style se prend aussi pour 
la manicre de composer, d'écrire, 

Le style en matière de belles- 
lettres et d’éloquence . est une façon 
de s'exprimer , portant un carac- 
tère émané , tant de la qualité de 
l'ouvrage , que dun goût personnel de 
l’auteur. Ce caractère résulte des 


SRE 38? 


pensées , des sentimens qui font le 
détail de ouvrage, des expressions 
qui rendent ces sentimens et ces 
pensées, et de l’arrangement respectif 
de toutes ces parties. 

On distingue assez ordinairement 
trois sortes de styles : le sublime, 
ou élevé , le tempéré et le simple , 
F’, ces mots. 

Le style exige la correction, la 
claté, la facilité, l'harmonie , la 
propriété des termes , la précision, 
l'élégance et l’énergie. 

On distingue encore beaucoup 
d’autres sortes de styles , comme le 
style attique ou le style délicat, 
spirituel à la manière des Athéniens. 

Le style laconique ou le style 
concis, comme celui des Larëdé- 
moniens. 

Le siyle oraloïire est celui qui 
compreud tout ce qu’on a dit plus 
haut du style en général. 

.Le style prosaïque , le style poé- 
Lique ; la différence de Pun à l'au- 
tre n’est que du plus au moins. La 
prose admet des inversions comme 
la poésie : il n’est point de figures 
que lon ne puisse employer dans 
Jun comme dans l’autre de ces deux 
styles ; seulement tout cela est d’un 
usage plus fréquent dans la poésie 
que dans la prose. 

( Beaux arts ) Le style en pein- 
ture est la réunion de toutes les par- 
ties qui concourent à la conception, 
à la composition et à l’exécution 
d’un ouvrage de Part. Il y a une in- 
finité de styles, mais les principaux 
et ceux dont les autres ne sont que 
des nuances, peuvent être réduits à 
un nombre déterminé : le sublime , 
le beau, Pexpressif et le naturel. 

Le style sublime est la manisre 
propre à exécution des plus srandes 
idées, de celles qui nous rendent 
sensibles quantité d'objets qui sont 
d’une nature supérieure à ceux que 
nous connoissons par les sens, ‘l'es 
sont , dans notre religion, Dieu <t 
les anges ; tels sont dans l'antique 
mythologie, les divinités et les per- 
sonnages héroïques qui tiennent je 
milieu entre la nature des dieux et 
celle de Phomme. 

La magie de ce s/yle est de porter 
les formes connues jusqu’à une per- 
fection qui ne se trouve que dans la 
pensée , et dont la nature n’oliie 


SET 

point de modèles. [’Apollon du 
Belvédère est le plus grand exemple 
que nous ayons de ce s/yle. 

Le beau style est celui qui rend 
sensible Pidée de la perfection dans 
la nature humaine. [1 doit être plus 
individuel, moins fier, moins aus- 
tère, plus suave que le style sublime. 
Tel est le style du Laocoon. 

Le style gracieux consiste à don- 
per aux figures des mouvemens aisés , 
modérés, délicats, plus modestes que 
fiers. Apelles, suivant le témoignage 
des Grecs, avoit porté cette partie à 
un degré supérieur. Les modèles les 
plus parfaits que les Grecs nous aient 
donné de ce s{yLe, sont la Vénus de 
Médicis, l’hermaphrodite, ete, 

Le style expressifest celui d’un 
artiste qui fait de l’expression le 
principal but de son travail, On peut 
proposer Raphaël comme un parfait 
modèle dece s4y le. 

Le style naturel est celui par le- 
quel l’aitiste ne cherche qu’à rendre 
la nature même , saus la coïriger et 
sans lembellir. Quelques peintres 
flimands et hollandois, tels que 
Rembrandt, Gerard Dow , Teniers, 
etc., ont porté ce style à un haut 
degré de perfection. 

(Musique) Style en musique, 
est le caractcre «istinctif de compo- 
sition ou d'exécution. Ce caractère 
varie beaucoup selon les pays, le 
goût des peuples, le génie desauteurs; 
selon les maticres, les lieux, les 
tems, les sujets, les expressions, etc, 
On dit en France, le s{yle de Lully, 
de Rameau ; en Ailemagne , le 
style de Gluck, de Hayden, etc. ; 
en Italie , le style de Léo , de Per- 
golese , de Jomelli, de Piccini, de 
Sachini, de Paesiello . de Cimarosa, 

Le style des musiques l’église n’est 
pas celui des mu-iques pour lethéâtre. 

Le style dramaiique où ünitalif 
ect un style propre à imiter ou à 
peindre les passions, 

Le style d'église est un style 
sérieux, majestueux, grave, 

Comme chaque instrument a sa 
touche , son doigter, son caractere 

articulier, il a aussi son s£;'le. 

STYLOBATE , s. m. «u grec 
cluaoÇarus (stulobalés), piédestal, 
appui, soutien d’une coionne , fait 
de slénoc(stulos), colonne. et de Çai- 
10 (baino), marcher, étre appuyé, 


1, 
292 


S U A 
( Archil.) La base, le pied d'un 


édilice, ou le soubassement de l’avant- 
corps d’un édifice, 

STYLOCERATO-HYOÏDIEN , 
adj. du grec a7üx0c ( stulos ) , stylet, 
de xépac (kéras ), corne , et d’ucerdà: 
( uoeidés), Fos hyoïde, 

(Anal. ) Qui a rapport à l’apo- 
physe styloïde , à la corne et à los 
byotde, C’est le nom d’un muscle, 

STYLO-GLOSSE , adj. du grec 
olénoc( siulos), stylet , et de yx&arx 
( glossa), langue. 

(Anal. ) I se dit d’un muscle 
qui appartient à l’apophyse styloïde 
et à la langue. 

STYLO-HYOÏDIEN, adj. du 
grec olünoc ( stulos ), stylet, et 
duossSce ( huoeidés ), l'os hyoïde. 

(Anal. ) C’est le nom d’un mus- 
cle qui appartient à l’apophyse sty- 
loïde , et à los hyoïde. : 

STYLOIDE , adj. du grec s1ÿn0e 
(stulos) , siylet , et d’eifos( éidos }, 
jorme , figure : qui a la forme d’un 
stylet. 

(Anat.) Nom donné à une apo- 
physe de Pos temporal , parce qu’il 
ressemble à une sonde ou stylet. 

STYLO-MASTOIDIEN , adj. 
Voy.STYLOIDE , MASTOIDE. 

Con Qui a rapport aux apo- 
physes styloïde et mastoïde. 

Le trou stylo - mastoïdien , ou 
l’aqueduc de Fallope ; l'artère stylo- 
masloïdien. 

àSTYLOMETRIE , s. f. du grec 
glüros ( stulos ), colonne, et de 
pérpov ( mélron ), mesure. 

(-Archit. ) L'art de mesurer une 
colonne dans toutes ses parties pour 
en connoitre les proportions. 

STYLO-PHARYNGIEN , adj. 
F. STYLOIDE , PHARYNGIEN, 

( Anat. ) Qui appartient à l’upo- 
physe styloïde. 

STYPTIQUE, adj. et sm. du 
grec sugw Cape ), resserrer , as- 
treindre : qui a la vertu d’astreindre , 
de resserrer. 

(Méd. ) Epithète que lon donne 
aux remedes qui arrêtent les hémor- 
ragies , en crispant les vaisseaux, 
sans faire d’escarre , et en coagulant- 
le sang qui y est contenu. 

STYRAX ,s. m. 7. STORAX. 

SUAVE , adj. du latin suayis, 
doux , charmant, agréable. 


SUN 

( Physique) I se dit principa- 
lement des odeurs : Une odeur 
suave , un parfum suave. 

( Peinture) On dit, en termes de 
peinture , un effet, une couleur, 
une composilion suave. Une com- 

osition suave est célle dont toutes 
É. parties et l’effet général inspire- 
roient un sentiment à la fois doux 
et agréable, Les mêmes idées s’ap- 
pliquent à Peffet et à la couleur. 

Si lon rapproche l'un de l’autre 
deux extrèmes de couleur ou d’effet, 
leur choc sera brusque , et aura quel- 
que chose de dur. Si l’on ne parvient 
d’un extrème à l’autre que par des 
passages insensibles , l’effet sera 
save, parce que l'œil sera conduit 
doucement de Pun à l’autre extreme. 


SUBALTERNE,, adj. et s. du lat. 
sub, sous ,et dalter, un autre : sous 
le ressort , sous le commandement 
d’un autre. 

( Pratique ) Juge subalterne , 
juridiction subalterne; c’est un juge, 
une juridiction qui est au dessous 
d’une autre. 

(Artmilit.) Officier subalterne ; 
c’est un officier qui est sous un autre 
officier, comme un lieutenant, un 
sous-lieutenant sous un capitaine. 


SUBAUDITION , s. f. du latin 
sub , sous, et d’audire , entendre, 

( Gramm. ) Partie d’une expres- 
sion dont le reste est sous-entendu. 


SUBDELEGATION, s. f, dulatin 
sub, sous, et de delego , dont la 
racine est /eso, envoyer, députer , 
commettre, 

(Æcon. polit. ) Commission par 
laquelle un officier supérieur commet 
un particulier pour agir sous ses 
ordres et en son absence. 


SUBDIVISION , s. f, du latin 
sub, sous, et de divido, partager , 
diviser. 

(-Ærithm:1) Division d’une des 
parties d’un tout déjà divisé. 

SUBER , s. m. Mot latin qui si- 
gnifie liége, 

( Botan. ) Matière végétale ana- 
logue au liége , c’est une membrane 
sèche, cassante, demi-transparente , 
insipide , indissoluble dans l’eau, 
Cette matière recouvre tous les végé- 
taux, et en forme lépiderme, 

SUBEREUX , SE, adjectif de 
suber, 


SUB 38 

(Botan.) C’est la même chose 
que LIEGEUX., foy. ce mot, 

SUBERATES , s. m. du latin 
suber , liége. 

(Chimie) Union de lacide sw- 
bérique avec les bases terreuses al- 
kalines et métalliques. 

SUBERIQUE, adj. du lat, suber, 
liége. 

(Chim.) Acide subérique ; c’est 
un acide préparé avec le liége -et 
Pacide nitrique. 

SUBHASTATION, s. f, du latin 
sub hastatio, formé de sub, sous, 
et de hasta , pique : sous une pique. 

( Pratique ) Action de mettre 
quelque chose à l’encan. Ce nom 
vient de l’usage où étoient les Ro 
mains d’enfoncer une pique en terre 
dans l’endroit où ils exposoient un 
effet à l’encan, 

SUBINTRANTE, adj. f, du lat. 


sub intrare, entrer un peu. 
(Med. ) Ine se dit que des fièvres 


intermittentes dans lesquelles lac- 
cès recommence avant que le pré- 
cédent soit fini, ce qui les rend con- 
tinues. 


SUBLIMATION, s. f. du lat. su- 
blimatio ; fait de sublimis, haut, 
élevé, et de facio, faire, rendre ; 
Paction d’élever en haut, 

( Chimie ) Opération À l’aide de 
laquelle on fait élever au haut d’un 
vaisseau mis sur le feu, les parties 
les plus subtiles et les plus légeres 
d’un corps sec. La sublimation est 
une espèce de distillation , mais elle 
en diffère en ce que dans celle-ci, il 
n’y a que les parties fluides des corps 
qui s'élèvent, au lieu que, dans celle- 
là , ce sont les parties solides et sèches 
qui s'élèvent et s’attachent aux parois 
des vaisseaux dans lesquels on fait 
Popération, 

SUBLIME , adj. et s. du latin 
sublimis , haut, élevé. 

(ÆAnatom.) Sublime se dit, en 
anatomie, pour ce qui est dmsus , 
ce qui est placé au dessus d’un autre. 
Le muscle sublime, Les liramens 
sublimes. # 

(Æloculion) Sublime signifie , en 
matiere d’éloquence , ce qu’il y a de 
grand, d’extraordinaire, de mer- 
veilleux dans les images, dans les 
scutimens, ou dans le style, 


Le 


384 SUB 

Une image sublime est celle qui 
frappe l'esprit d'étonnement, en lui 
présentant un objet grand et extraor- 
dinaire ; telle est celle qu'emploie 
Horace en parlant de la constance du 
sage , que le choc des débris de 
l'univers n’ébranleroit pas. 

Si fractus illabatur orbis , 

Impavidum ferient ruiricæ. 


Le sublime des sentimens sé fait 
remarquer dans une tranquillité 
d’ame , une intrépidité héroïque, au 
milieu des revers et des événemens 
qui feroient entrer lesames vulgaires 
dans lPemportement et la fureur, où 
qui és jeteroient dans Vabattement. 
C’est ainsi qu'Auguste, après avoir 
rappelé à Cinna qui conspiroit con= 
tre ses jours, les bienfaits dont il 
Pa comblé ; apres lui avoir fait, avec 
un air de bonté inconcevable, le ré- 
cit de la conspiration, telle qu’elle 
devoit s’exécuter , lui dit : 

Soyons amis, Cinna, c’est moi qui 
t'en convie... 

Le stylesublime consiste à rendre 
d’une imanière convenable les pen- 
sées, les images et les sentimens qui 
élèvent l’ame au dessus des idées or- 
dinaires de grandeur. Consultez le 
traité du sublime de Longin, de 
Burke. 

( Peinture) Le sublime , enpein- 
ture , est la plus haute perlection. 

Dansles arts d'imitation, le s4hli- 
me est toujours simple. Une seule 
intention prédominante dans une 
composition, dans laquelle iout se 
montre l’eflet de cette intention, a 
quelque chose d’imposant qui appar- 
tient au sublime. 

Peu d’objets dans un tableau, 
. nulle complication dans la disposi- 
tion de ces objets; une seule lu- 
mière, un coloris sans recherche , 
un accord simpleet général, tendant 
à un effet unique, etc., voilà quels 
sont, pour tendre au sublime, les 
moyens de Part. L’heureux choix 
qu’en fait l’artiste de génie , le con- 
duit au sublime d'imitation. 

Mathém. transcend.) Géomé- 
trie sublime ou transcendante; é’est 
le nom qu’on donne puticilièrement 
à la géométrie infinitésimale, ou des 
infinimens petits. Ces expressions 
vieiilssent, 


P SUB 
SUBLIME , adj. du lat. sublimo, 


élever, 

(Mat. méd.) Sublimé corrosif,ou 
muriale suroxigéné de mercure su- 
blimé; c’est une combinaison d’acide 
muriatique oxigénéavec le mercure 
coulant, Ji y a plusieurs procédés plus 
simpies et plus prompts les uns que 
les autres, pour faire cette combi- 
naison. 

On emploie le. sublimé corrosif 
en médecine, dans les maladies de 
peau et les affections syphillitiques. 
On s’en sert aussi pour conserver des 
préparations anatomiques. 

Sublimé doux , où muriate de 
mercure doux ; c’est une combinai- 
son de Pacidemuriatique avec Poxide 
de mercure. On l’emploie dans les 
mêmes cas que le sublime corrosif; 
celui-ci comme un puissant escharo- 
tique , et celui-là comme un cathar- 
tique fondant. 

SUBLINGUAL, LE , adj. du laf. 
sub, sous, et de lingua, langue : 
qui est sous la langue. 

(Anat.) Les glandes sublingua- 
les , les artères sublinguales, ou les 
glandes: les artères situées sous la 
langue. 

SUBLUNAIRE , adj. du lat. sub, 
sous, et de luna , lune : qui est sous 
la lune. 

(Physique) Corps sublunaires ; 
on appelle ainsi tous les corps situés 
entie la terre et la lune. 


SUBMERGÉ , adj. du lat. sub, 
sous, et de mnergo, plonger, enton- 
cer dans l’eau. 

(Botan.) X se dit des plantes en- 
tierement plongées dans Peau. 

Un trèspetit nombre de plantes 
fructitient dans un état constant de 
submersion ; mais la plupart desplan- 
tesaquatiles, d’abord submergées, éle- 
ventieurssommitésou leurspédoncu- 
les , à la surface ou au dessusde Peau. 

SUBMERSIBLE, adj. mème ori- 
gine que SUBMERGE. 

( Botan.) I se dit de plusieurs 
plantes aquatiles, qui ont leur fructi- 
fication submersible, c’est-à-dire , 
dont les pédoncules, qui élevoient: 
abord les fleurs hors de l’eau pour: 
la fécondation , replongent ensuite 
les ovaires fécondés, dont Pémer- 
sion auroit empêché ou gêné lac- 


croissement, 
SUBMERSION, 


SUB 
SUBMERSION , s. f. même ori- 


gine que les prérédens. 

(Physique) Grande et forte inon- 
dafion qui couvre totalement le ter- 
rein inondé, 

SUBORDINATION, s. f. du lat, 
sub, sous, et d’ordio, ordonner. 

(Econ. polit. ) Certain ordre éta- 
bli entre les personnes, et qui fait 
que les unes dépendent des autres. 

SUBORNATION , s. f. du latin 
suborno , faire honneur , louer outre 
mesure, 

(Pratique) Action par laquelle 
on corrompt quelqu'un par adresse, 
par crédit, par promesse. Suborna- 
tion de témoins ,subornation d'une 

fille. NE 

SUBRECARGUE, s. m. Corrup- 
tion de l'espagnol solrecarco. 

(Commerce marit.) On donne 
ce nom particulierement en Suède et 
en Angleterre, à celui qui est chargé 
de inspection et du soin de la car- 
guison d’un vaïsseau marchand, 

« SUBREPTICE , adj. du lat. sub, 
sous, et de repo , ramper. 

( Pratique ) H se dit des lettres ob- 
feuues par surprise, d’une manitre 
furtive et illicite (7. OBREPTI- 
CE) : il y a cette différence entre les 
lettres obreptices et subreplices, 
que les premières ont été obtenues 
sur un exposé faux. 

SUBROGATION , s, f. du latin 
subrogo , mettre à la place, substi- 
tuer. 

(Pralique) Substitution d’une 
chose à une autre, ou d’une personne 
à une autre. 

SUBSIDE, s. m. du latin subsi- 
do, pour subsedeo , s’arrèter, se- 
courir. 

(Finances) Impôt , levée de de- 
niers qu’on fait pour le peuple , pour 
les nécessités de l'Etat. [1 s2 dit aussi 
de tous les secours d'argent que des 
sujets donnent à leur souverain. 

(Diplomatie) S'ubside se prend 
encore pour un secours d’argent qu’un 
prince donne à un autre prince, son 
allié ,en conséquence des traités faits 
entr’eux. 

SUBSIDIAIRE, adj. même ori- 
gine que SUBSIDE. 

( Pratique ) Al se dit de ce qui 
vient au secours, qui est secondaire. 


L'ome LIL 


L 
SUB 285 

Moyens subsidiaires ; ce sont 
des moyens surabondans qu’on allé 
gue pour fortifer une cause ou des 
conclusions incidentes, qui ont été 
prises au cas que les premières souf- 
frent quelque difficulté. 

Hypothèque subsidiaire ; cest 
une seconde hypothèque qui sert à 
assurer davantage la premiere, et 
qui re Pest qu’au défaut de l’autre, 

SUBSISTANCE , s. f. du latin 
subsistantia, {ait de subsislo, se 
soutenir, subsister : nourriture, en 
tretien. 

(Art milit.) On appelle subsistan- 
ces , au pluriel, tout ce qui est né 
cessaire à la subsistance d’une armée. 

SUBSTANCE, s. f. du lat. substo, 
être , exister, avoir de la réalité, 

( Philos.) Les philosophes enter- 
dent par substance, un être qui sub- 
siste par lui-même, à la différence 
de Paccident, qui ne subsiste qu’étant 
adhérent À un sujet, 

(Physique ) Ce mot, en physi- 
que; est synonyme de matière. Il y a 
des substances gazeuses, salines 
Lerreuses , inflammables, métalli- 
ques , etc. 

SUBSTITUTION, s. f, du latin 
substiluio, subslitutum , pour subs- 
Laluo , mettre à la place. 

( Pratique) Seconde disposition 
par laquelle un testateur >apresavoir 
fait une premieie institution d’héri- 
tier ou de légataire, nomme une au- 
tre personne ou plusieurs, pour re- 
cueillir les biens au défaut du pre- 
mier légataire ou héritier, ou après 
lui. Les substilutions sont prohibées 
en France, : 

(Algèbre) Substitution, en al- 
gèbre, se dit d’une opération qu 
consiste à mettre À la place d’une 
quantitéqui est dans une équation à 
quelquautre quantité qui lui est 
égale , quoiqu’exprimée d’une ma- 
nière différente. 

(Calcul intégral) Méthode des 
subslitulions ; cette méthode con 
siste, en général , à substituer dang 
une équation diflérentielle proposte 
à la place des variablesqui y entrent, 
d’autres fariables égales à des fonc 
tions des premières, et telles qu'après 
la subslitulion, la propagée devienne 
d’une forme donnée, et pour laquelle 

Bb 


386 SU C 


on ait une méthode particulière d’in- 
légrer, 

SUBTERFUGE , s. m. du latin 
sublerfugium , fait de subler , des- 
sous, en dessous, et de /ug10, s'échap- 

er . se déruber , éviter. 

( Pratique ) Fuite et échappatoire 
en matiere de chicane. Poursuivre 
l'adversaire dans ses subterfuges. 

SUBTIL , LE, adj. du lat, sub- 
tilis . fin, délié , délicat, pénétrant. 

(Physique ) Il se dit des corps 
dont les parties sont extremement pe- 
tites, fines et déliées; telles sont 
les émanations des corps colorans ; 
tel est encore ce fluide que les Car- 
tésiens prennent pour leur premier 
élément , et qu'ils appellent matière 
subiile. 

( Fauconnerie) Mal subtil; on 
appelle ainsi une maladie des o1- 
seaux de vol, qui est une espèce de 
boulimie, et dans laquelle ils sont 
toujours aframés. L 

SUBULEÉE , EE, adj. du latin 
subulu, alène : fait en forme &a- 
lene. 

( Botan. ) Else dit des parties des 
plantes qui sont faites en alène , 
c’est-à-dire, planes, allongées, 
étroites et rélrécies de bas en haut, 
ée manière à se terminer insensible- 
ment en pointe. 


SUBURBICAIRE , adj. du latin: 


suburbicarius ; composé de sub , 
sous , et d’urbs , urbis, ville : qui 
est sous la ville. 

{ Hisi. ecclés.) Nom qu’on don- 
moit aux provinces d'Italie qui com- 
posoient le diocèse de Rome. 

SUBVENTION, s. f. du lat. sub- 
venlio , fait de sub, et de venio, 
venir au seCOUrSs , survenir, 

(Finances ) Secours d'argent , es- 
pèce desubside extraordinairepour les 
besoins de l'Etat, 

SUBVERSION, s. f. dulat. sb, et 
de verto , mettre sens dessus dessous, 
zetourner : renversement. 

( Polit.) Il ne s'emploie guère 
qu’au figuré, pour signifier la ruine , 
le renversement d’un Etat, des lois. 

( Héd.) Les médecins disent au 
presre subversion d'estomac ; pour 
bouleversement d'estomac, ou vomis- 
sement violent, 

SUC , s. m. du lat. succus. 


( Physiol, ) On appelle ses cer 


SUC 


taines liqueurs qui se trouvent dans 
le corps des animaux. 

Suc gastrique ; c’est une humeur 
lymphatique , un peu visqueuse , 
presque analogue à la salive. El se 
filtie par les glandes ou les tuyaux 
excrétoires de læsophage et du ven- 
ticule , pour lubréfier ces parties, et 
pour aider à la digestion. #7 GAS- 
TRIQUE, 

Suc nourricier; cest une hu- 
meur lymphatique un peu visqueuse, 
douce, balsamique, fournie par les 
arteres lymphatiques à toutes les par- 
ties du corps, pour les nourrir , et ré- 
parer la perte qu’elles font continuel- 
lement, tant par la transpiration que 
par les autres sécrétions. 

S'uc pancréalique ; C’est une li- 
queur qui se filtre dans le P A N- 
CREAS (#7: ce mot )\,'et qui est 
portée dans le duodénum par un ca- 
nal excrétoire. Il est de la nature de 
la salive, et sert à perfectionner le 
chyle, 

Suc nerveux; c’est la même chose 
qu'ESPRITS ANIMAUX. 77 ç 
mot. 

Suc se dit aussi du jus ou liquide 
qui découle des viandes ou des chairs 
des animaux; lorsqu'ils sont tués ou 
cuits, 

{ Botan.) Suc des plantes. On 
distingue les sucs propres des plan- 
tes , et les sucs lymphatiques. 

Dans tous les végétaux, les vais- 
seaux lymphatiques contiennent Ja 
même humeur; les vaisseaux pro- 
pres, au contraire, charrient dans 
chaque végétal, ou au moins dans 
chaque famille de plantes, une li- 
queur particuliere, 

Les vaisseaux propres du sapin con- 
tiennent de la térébenthine ; ceux de 
Ja tithy male renferment un fluidé 
blanc corrosif; ceux @e la chélidoine 
répandent un suc, jaune , etc. 

Sue des végélaux. On appelle 
ainsi un produit in:médiat quon re- 
tre des végétaux frais, par Les moyens 
mécaniques, tels que la presse, le 
pilon , etc. Ces sucs , épaissis par le 
moyen de la chaleur , forment ce 
qu’on appelle extraits en pharmacie, 

SUCCEDANEE , adj. du lat. sxc= 
cedanes , qu'on met à la place, tait 
de succedo , prendre la place. 

(Méd. ) On donne cette épithète 
aux ingrédiens qu'on substitue à la 


S U € 


place de ceux qui ont été prescrits ; 
quand ceux-—t( i manquent. 

SUCCENTURIAUX , adj. du lat: 
Succcnturiare , remplacer. 

(-Auat.) I se dit de deux corps 
gianduleux situés au dessus des reins. 
Leurs usages ne sont pas encore dé- 
montrés ; ils sont dans le fœtus 
exbrèemement gros, et diminuent en 
volume avec l’âge, 

SUCCESSION, s. f. du lat succes- 
so , lait de succedo ; prendre la 
place : hérédité. 

( Pratique ) Matation occasionnée 
par la mort naturelle ou civile d’une 
personne , et qui fait passer ses biens 
entre les mains de celui qui est ap- 
pelée pour lui succéder. 

Succession se dit aussi des biens 
qu’un défunt a laissés à son héritier. 

Succession directe ; celle qui est 
ouverte en faveur des enfans ou pe- 
tits-enfans dé la personne décédée, 

Succession collatérale ; celle qui, 
au défautdeshéritiers en lignedirecte, 
passe aux parens coliatéraux, 

(ÆEcon. poli.) Succession à la 
couronne ; Pordre des successions 
est fondé , dans les monarchies , sur 
le bien de PEtat, qui demande que 
cet ordre soit fixé, pour éviter les 
malheurs qui résulteroient d’un ordre. 
incertain et arbitraire, 

Ce n’est pas pour la famille ré- 
guante que pe de succession est 
établi , mais parce qu’il est de l’inté- 
rèt de l’État qu’il y ait une famille 
régnante. WE 

(Astron.) Succession des signes; 
c’est l’ordre dans lequel ils se suivent, 
ct suivant lequel le soleil y entre 
successivement. On appelle aussi 
cette succession ordre des signes , et 
en latin consequentia. Quand une 
planète est directe, on dit qu’elle va 
suivant Pordre et la succession des 
signes, où in consequentiu, C’est-à- 
dire d’aries en taurus, etc. Quand elle 
est rétrograde, on dit qu’elle va contre 
Pordre et la succession des signes, ou 
12 antecedentia, c’est-à-dire, de ge- 
ntnien Laurus, ensuite en aries, etc. 

SU CCIN , s. m. du lat. succinum, 
fait de succus , suc; comme qui di- 
roit produit d’un suc. 

{ Hist. nat. ) Subetance bitumi- 
neuse concrète, que la mer rejette 
Sux certaines côtes, où qu’on trouve 


S'U GC 387 


enfouie dans des terreins d’alluvion : 
d’une couleur jaune plus ou moins 
foncée , quelquefois blanche ou ti- 
rant sur le rouge ou le vert, tantot 
diaphane , tantôt translucide OU 
même à peu près opaque. 

Quoique peu dur et facile à casser, 
le succin est susceptible d’un beau 
poli, et l’on en fait de la bijouterie 
estimée en Perse , en Chine, et dans 
d’autres contrées de PAsie. 

Quand on frotte le succin , il ac- 
quiert comme les corpsrésineux, mais 
plus énergiquement encore, la pro- 
priété d’attirer les corps légers, pro- 
priété que les physiciens modernes 
ont nommée électricité, d’electrum, 
nom que les Grecs donnoient à cette 
substance, Les Latins l’ont appelée 
succinum , parce qu’ils pensoient , 
suivant Pline, qu’elle étoit formée 
d’un suc résineux. Les Arabes Pap- 
pellent farabé, L'origine du succin 
est un problème sur lequel les natu- 
rabstes s’exercent depuis long-tems , 
et qu'ils n’ont pu encore résoudre, 
Les uns disent que c’est un suc bitu- 
mineux qui sort de la terre , et qui se 
durcit ensuite ; d’autres prétendent 
que c’est la résine du pin ; d’autres, 
que c’est une gomme. Les poëtes 
nous apprennent que lorsque Phaé- 
ton fut précipité sur les bords de l’'E- 
ridan, ses sœurs pleurèrent sa mort 
siamèrement , que les Dieux touchés 
de pitié les changtrent en peupliers ; 
que ces peupliers toujours sensibles, 
versent tous les ans de nouvelles 
larmes, et que ces larmes sont du 
SUCELIL. 

Quand on jette le succin en pou- 
dre sur de la braiïse’, il répand une 
épaisse fumée d’une odeur assez pé- 
nétrante , et qu’on à reconnu comme 
très-propre à purifier le mauvais air. 
Dans les pays du nord , on en fait de 
fréquentes fumigations. Ces famiga- 
tions ‘sont aussi regardées comme 
très-salntaires dans les rhumatismes ; 
les paralysies, en les dirigeant d’une 
manière convenable sur les parties 
affectées. 

( Chimie) Acide succinique ; 
c’est une substance, un sel concret 
que la chimie retire du succin , et 
qu'on emploie en médecine comme 
un remède incisif, cordial et apti- 
putride. 

Où retire encore du succin 


Bb 2 


une 


288 


SU. € 


huile bitumineuse, qui, combinée 
avec le soufre, forme uu baume qu’on 
emploie avec succès dans les affec- 
tions pifuiteuses. Cette même huile 
bien rectifiée et meélée avec lPalkali 
volatil caustique, forme une espèce 
de savon liquide connu sous le nom 
d’eau de luce, qui possède éminem- 
ment la propriété de rappeler les es- 
prits des personnes évanouies ou as- 
phyxiées. 

SUCCINATES ,s. m. de succin. 

( Chimie) On appelle ainsi des 
sels formés par lacide succinique 
avec différentes bases. Leur terninai- 
son en ale indique qu’ils appartien- 
nent à un acide complétement saturé 
d’oxigène, et dont la terminaison , 
en conséquence , est en zque. Voy. 
ACIDE. 

SUCCION, s. f. du latin sugere , 
dont les Anglois ont fait suck, les 
Italiens succhiare. 


(Physique ) Action de sucer ou 
attirer un fluide , comme Pair, 
l’eau , etc., par la bouche et les pou- 
mons. On suce Pair par la bouche, 
par le moyen du thorax et de l’abdo- 
men, qui étendent Ja capacité des 

oumons et de l’abdomen, Ainsi, 
Pair qui , renfermé est raréfié, 
cesse d’être en équilibre avec Pair 
extérieur qui, par ronséquent pressé 
par Patmosphère , est poussé dans la 
bouche et les narines. 


SUCCUBE, s. m. du lat. sub, sous, 
et de cubure, coucher dessous. 

( Démonographie) C’est le nom 
que lesdémonographes donnent à une 
espèce de démon qui, selon eux, 
prend Ja figure d’une femme pour 
avoir commerce avec un homme. 
Suceube est Vopposé d’incube , dé- 
mon qui prend la figure d’un homme, 
et qui a commerce avec une femme. 

SUCRE, s. m. de Pitalien zuc- 
chero , dérivé de l’arabe sucar. 

Botan. ) Substance concrète, 
fiable , douce et alimentaire, qu’on 
retire d’un grand nombre de subs- 
tfances. 

Le sucre est une matière homo- 
gène dans les végétaux ; il est regardé 
comme un de leurs principes immé- 
diats. L’érable , le bouleau , la ca- 
rotte, le‘panais, la bette-rave , le 
raisin , le maïs, et une foule d’autres 
plantes, contiennent du sucre; mais 


SUC 


parmistoutes les plantes connues , 
il w’en est pas une qui en contienne 
une plus grande quantité que le ro- 
seau cultivé dans les deux Indes sous 
le nom de canne à sucre. 

La canne à sucre est, dit-on, ovi- 
ginaire des Indes orientales. Les chi- 
nois ont connu Part de la cultiver et 
den extraire le sucre , près de deux 
mille ans avant que cette plante füt 
connue en Europe. Les anciens Egyp- 
tiens, les Phéniciens , les Juifs, les 
Grecs et les Latins ne l’ont poirt 
connue, Elle fut transportée en Are- 
bie à la fin dutreizieme siècle ; de là 
elle passa en Nubie, en Egypte, en 
Ethiopie, où l’on fit du sucre en 
abondance. 

Vers la fin du XIVe. siecle , on 
la porta en Syrie, en Chypre , en Si- 
cile; le sucre qu’on en tiroit étoit , 
comme celui d'Arabie, gras et noir, 
Dom Henri, régent de Portugal, 
ayant fait la découverte de Madére , 
en 1420 , y fit transporter des cannes 
de Sicile, où on les avoit introduites 
depuis peu. Elles y furent cultivées 
avec succès, ainsi qu'aux Canaries : 
et bientot le sucre qu’elles y produi- 
sirent fut préféré, dans le commerce, 
à tous les sucres de ce tems-là, Les 
Portugais portérent la canne à sucre 
à V’ile St. Thomas, aussitot que cette 
ile leur fut connue ; et en 1520, il y 
avoit plus de soixante manufactures 
à sucre. On essaya de planter ce ro- 
seau en Provence, mais il ne put y 
réussir, à cause de la température de 
l'hiver. { ace cependant en Es- 
pagne , où on le cultive encore dans 
quelques parties de ce royaume. 

Après la découverte de PAmé- 
rique , cette belle plante fut trans- 
portée à St.-Domingue , où elle se 
reproduit de boutures , et se multi- 
plie ainsi avec une merveilleuse ié- 
condité. 

S'ucre brut ; C’est le produit du 
vin de canne, après qu’il a été les- 
sivé, cuit et cristallisé: c’est de tous 
les sucres le plus agréable à man- 
ger, le plus nourrissant , le plus sain , 
et celui qui contient le plus de par- 
ties balsamiques. Sa saveur est plus 
douce que sucrée; il contient encore 
beaucoup de mucilage. 


Sucre lerré ; on donne ce nom au 
sucre qui, aprèsavoirété purgé , a 


U C 
encore été dépouillé de la surabon- 
dance de son sirop par le terrage. 

L’objet du terrage est d’enlever , à 
la faveur de Peau , la portion de si- 
rop qui reste à la surface des petits 
cristaux de sucre , réunis et aggrégés 
dans une masse conique nommée 
pain. Pour cet effet, on verse dessus 
une terre argileuse délayée dans Peau 
à consistance de bouillie; cette terre 
fait fonction d’éponge ; emportée par 
son propre poids, l’eau dissout le 
sirop qui, devenu plus fluide, est 
entrainé vers la partie inférieure de 
la lorme , et découle dans un pot sur 
lequel elle est placée. 

Sucre raffiné ; Vart de raffiner 
consiste dans l’extraction des parties 
muqueuses, mucilagineuses, et de 
l'huile empyreumatique , que con- 
tient le sucre brut ; mais il est dé- 
montré par lanalyse du sucre , que 
ses qualités balsamiques et bienfai- 
santes consistent principalementdans 
son sel, son huile et sa substance 
mucilagineuse ; par conséquent . plus 
le sucre aura été cuit, recuit et 
épuré , moins il aura de ces quali- 
tés , et plus il en faudra pour édul- 
corer une certaine quantité d’eau. 

( con. dom.) Dans quelqu'état 
qu'on considère le sucre, et quel- 
que purification qu’il ait subi, ilcon- 
serve toujours une portion de gomme 
ou de mucilage qui ne peut s’en sé- 

arer , etc’est à cette qualité qu’il 

oit une partie de ses propriétés sa- 
lutaires et balsamiques ; aussi, de 
toutes les substances qu’on retire des 
végétaux , il n’en est point qui soit 
d’un usage plus étendu que le sucre : 
1] entre dans tous nos repas , assai- 
sonne tous les mets agréables ; tan- 
tôt fusible ou solide, ilprend, dans 
Vart du confiseur, les formes les 
plus variées ; il se prête à toutes les 
combinaisons dans celui du liquo- 
riste ; il est la base de toutes Les bois- 
sons préparées par le limonadier ; 
enfin il est regardé, depuis Rouelles, 
comme une substance alimentaire ; 
il se digère facilement, il convient à 
tous les âges, dans toutes les cir- 
constances, au malade comme à 
homme sain, au vieillard comme 
à l’enfant qui vient de naitre. On 
peut en tirer un grand parti dans 
Part de faire fermenter les vins ; il 
peut ètre employé dans la confection 


SUE 389 
de la bière , et suppléer aux décoc- 
tions de houblon. 

( Méd. ) Le sucre est très-em- 
ployé en médecine ; 1l fait la base 
des sirops , entre dans les pâtes , 
dans les tablettes et dans la plupart 
des remèdes adoucissans composés 
par le pharmacien. Tronchin recom- 
mande l’eau sucrée à presque tous 
les malades. L'usage du sucre est 
conseillé par tous les médecins dans 
les maladies de poitrine et de pou- 
mons. Les boissons édulcorées par 
le sucre, purgent et détergent la 
poitrine et les ulcères des poumons. 
Enfin le sucre est incisif, apéritif , 
tonique et stimulant. 

( Chirurgie ) On peut encore faire 
un emploi du sucre dans Part chi- 
rurgical : il est préférable aux em- 
plâtres et aux onguens , parce que 
ne rancissant pas ainsi qu'eux , il ve 
cause point d’irritation comme les 
huiles et les graisses, Il peut priver 
les plaies du contact de l’air , et ser- 
vir d’excipient aux remèdes actifs, 
Les Turcs guérissent toutes les plaies 
récentes en les lavant avec le vin, 
et les couvrant de sucre en poudre. 

SUD, s. m. du saxon suth, dont 
les Anglois ont fait south. 

( Æstron. geogr. ) L’un desquatre 
points cardinaux qui divisent lhori- 
zon en quatre parties égales; c’est 
la même chose que le midi. 

C’est aussi le nom que Pon donne 
à l’un des poles du monde; savoir, 
celui qui est situé dans la partie mé- 
ridionale du ciel, et qui est diamé- 
tralement opposé au nord. 

C’est encore le nom d’une des 
quatre principales plages. 

(Marine) Sud est le nom d’un 
des quatre points cardinaux de Pho- 
rizon , et celui du vent qui souffle de 
ce coté-là. 

Le mot sud se compose avec cenx 
d'est et d'ouest, pour désigner tous 
les points ou aires de vent inter- 
médiaires sur la boussole ou rose des 
vents. 

SUDORIFIQUE ou SUDORI- 
FÊRE , adj. du lat. sudor, sueur , 
et de facio , faire ; provoquer , ou de 
Jero , porter. 

( Méd.) Epithète que l’on donne 
aux remèdes qui provoquent la sueur. 


SUETTE , s. f, Corruption de 


SUF 


Panglois sweat , dérivé du lat. su- 
dor, sueur. 

( Med.) Maladie grave et meur- 
trière , dont l'Angleterre fut aftiigée 
en 1482, et qui reparut jusqu’à cinq 
fois dans l’espace de 66 ans. Ceux 
qui en étoient attaqués périssoient 
eu vingt-quatre heures, et quelque- 
foisen six. 

Cette maladie étoit ainsi appelée 
à cause des sueurs continuelles qui 
Vaccompagnoient dès le commence- 
ment. 

SUEUR , 5. f. du lat, sudor. 


(Physiol. ) Evacuation sensible 
qui se sépare du sang par les glandes 
miliaires , qui sort par-les petits 
tuyaux excrétoires de la peau, et 

uw’on voit l’été, ou après un exercice 
violent se répandre sur la peau en 
petites gouttes. 

SUFFETE , s. m. Mot punique 
qui , comme l’hébreu schofet, signi- 
fie juge. 

Hist. anc. ) On appeloit ainsi, 
chez les Carthaginois , les deux prin- 
cipaux magistrats de la République 
qui étoient élus parmi les sénateurs 
les plus distingués par la naissance , 
par la richesse et par les talens. Leur 
autorité ne duroit qu’un an, comme 
celle des consuls romains ; leurs 
fonctions étoient purement civiles , 
et il ne paroit pas que les suffeles 
fussent chargés du commandement 
des armées , pendant leur magistra- 
ture ; cependant Annibal , Himil- 
con et Magon ont commandé les ar- 
mées des Carthaginois , dans le tems 
même qu’ils étoient revêtus de la 
dignité de su/ffcle. 

SUFFOCATION, s. f. du latin 
suffocare , fait de sub , et de focus, 
mettre sous le foyer. 

( Méd. ) Etouffement, oppres- 
sion , grande difficulté de respirer. 

Suffocalion hyslérique ; voy. 
HYS1ERIQUE. 

SUFFRAGE , s. m. du lat. suf- 
frago, suffraginis , le pli du jar- 
ret de derrière, en parlant d’un ani- 
mail à quatre pieds. 

(Econ. polit.) Déclaration qu’on 
fait de son sentiment, de sa volonté, 
et qu'on donne, soit de vive voix, 
soit par écrit où autrement, dans 
Voccasion d’une élection , d’une dé- 
libération. 


590 


SUF 
(His. anc.) Le peuple à Lacé- 


démone avoit une manière toute par- 
ticulière de donnerses suffrages. Pour 
autoriser une proposition , il faisoit 
de grandes acclamations, et pour la 
rejeter, il gardoit le silence ; mais 
en même tems, afin de lever tous 
les doutes en fait d’acclamations ou 
de silence , la loi crdonnoit à ceux 
qui étoient d’un avis de se placer 
d’un côté , et ceux de opinion con- 
traire de se ranger de l’autre ; ainsi, 
le plus grand nombre élant connu , 
décidoit la pluralité dessuffrages sans 
équivoque et sans erreur. Chez les 
Athéniens le peuple opinoit de la 
main dans les affaires d'Etat, et par 
suffrage secret ou par scrutin dans les 
affaires criminelles, 

Les Romains donnèrent d’abord 
leurs suffrages de vive voix dans les 
affaires de la république, et le suf- 
frage de chacun étoit écrit par un 
greffier à la porte du clos fait en parce, 
et qui se nommoit ovrle. Cet usage 
dura jusqu’en l’année 615 de la fon- 
dation de Rome. Alors, le peuple 
jeta dans l’urne son bulletin où étoit 
écrit le nom de celui quil vouloit 
élire. 

(Hist. moderne) Les Anglois don- 
vent leurs sffrages aveclamain dans 
les assemblées populaires ; au parle- 
ment par oui ou par non, et dans les 
circonstances équivoques, en faisant 
sortir de la salle ceux qui sont contre 
le bill; deux membres sont chargés 
de compter ceux qui sortent et ceux 
qui restent. 

En France, on a généralement 
opiné dans les assemblées délibéran- 
tes par levé et par assis ; aujourd'hui 
on donne son suffrage par la voie xiu 
scrutin secret. 

Les Américains ont une manisre 
particulièrede donner leurs suffrages; 
chaque membre est muni d’un écran, 
dont une surface est blanche et l’au- 
tre noire ; la diflérence des écrans 
blancs et des écrans noirs décide la 

luralité, 

SUFFUMIGATION , s. f. du lat. 
suffumigare , fait de sub, sous , et 
de fumigo, fumer: faire de la fumée 

ar dessous. 

( Méd. ) Nse dit de tous les remè- 
des qu’on fait entrer dans le corps 
par le moyen de la fumée ou en 
parfuin. 


SUI 


SUFFUSION, s. f. du lat, suffun- 
dere, fait de sub, sous, et de fundo, 
répandre : répandre sous. 

( Héd. ) Epanchement des hu- 
meurs qui se remarquent sur la peau. 
T1 se dit particulièrement du sang et 
de la bile; cette rougeur qui vient 
de la honte, est une suffusion de 
sang, qui paroit sur les joues. La 
jaunisse est une su/fusion de bile 
par-tout le corps. Les anciens avoient 
donné le nom de suffusion à la ca- 
faracte , parce qu’ils n’avoient pas 
ure idée particulière de cette ma- 
ladie. 

SUGGESTION , s. f. du latin 
sugscre , suggestum , formé de sub, 
sous, et de géro, mettre : l’action 
de mettre sous, à la place, de subs- 
tituer: instigation, persuasion. 

( Pratiqte ) Persuasion artifi- 
cieuse , fausseté adroitement dégui- 
sée, à la faveur de laquelle le séduc- 
teur trouve le moyen de substituer 
sa volonté à la place de celle de la 
personne séduite. 

La suggestion ainsi que la vio- 
lence , annulle les actes, parce qu’il 
n’y a point d’engagement où il n’y 
a point de Hberté. : 

SUGILLATION , s. f. du latin 
sugsillo , meurtrir. 

(-Héëd.) Sugillation est la même 
chose que meurtrissure. Il se dit 
aussi des vergetures, des flétrissures, 
et des taches rouges, livides, purpu- 
rines qui surviennent à la peau dans 
le scorbut, la rougeole , les fièvres 
rouges et les fièvres malignes. 


SUICIDE, s. m. du latin suici- 
dium , pour sui cædes, le meurtre 
de soi-même. 

( Jurisprud. \ La loi romaine dis- 
tingue les différentes causes qui por- 
tent l’homme à se donner la mort. 
Elle ne punissoit point cette action 
lorsqu’elle avoit éfé faite par ennui 
de la vie, par foiblesse d’ame, ou 
par impuissance de souffrir la dou- 
leur; mais celui qui s’étoit tué par 
désespoir du crime, étoit coupable. 
Cette distinction de la loi tenoit à 
la manière de penser des Romains, 
à leur coutume. Du tems de la ré- 
publique , cette action chez les his- 
toriens , est toujours prise en bonne 
part; du tems des premiers empe- 
zeurs , les grandes familles de Rome 


SUI 391 


furent sans cesse exterminées par des 
jugemers, et la coutume s’'introduisi£ 
de prévenir la condamnation par une 
mort volontaire, Parmi les causes de 
cette coutume , on peut remarquer , 
dit Montesquieu, le progres de la 
secte stoïque, qui portoit au suicide ; 
Pétablissement des triomphes et de 
Pesclavage, qui firent penser à plu- 
sieurs grands hommes qu’il ne falloit 
pas survivre à une défaite; l’avan- 
tage que les accusés avoient de sa 
donner la mort plutot que de subie 
un jugement, par lequel leur mé- 
moire devoit étrefiétrie et leurs biens 
confiqués. 

SUIE , s. f. du latin fuliso. 

( Histoire nat. ) Matière noïrâtre 
et fuligineuse que la famée dépose 
contre les parois dés cheminées, 

Comme les principes contenus. 
dans la suie dépendent de la nature 
des maïieres qu’on brüle ou qu’on 
expose à l’action du feu, il ya des 
suies qui renferment des substances 
particulières, 

La suie de toutes les cheminées 
des fonderies métalliques , renferme 
toutes sortes de métaux, même de 
Por et de l'argent , qui, malgré leur 
fixité, sont entrainés avec les matie- 
xes volatiles. 

Dans les cheminées où l’on brüte 
beaucoup de matières animales , 
comme en Egypte, la suie contient 
une prodigieuse quantité de sel am- 
moniac. 

La suie ordinaire de nos chemi- 
nées sert aux teinturiers à faire une: 
couieur brune. Les peintres en tirent 
aussi la couleur connue sous le nom 
de bistre , qui est employée dans les 
dessins des plus grands maitres, 

UIF ,s, m. du latin barb. sue- 
bum , corruption de seburm. 

(Hist. nat.) Espèce de graisse 
dure , et qui est fournie p r les seuls 
quadrupèdes ruminans. 

(Marine) On appelle surf, un 
mélange dans lequel le suif entre 
pour la plus grande partie , et dont on 
enduit la carene ou partie submergée 
du vaisseau. Cet enduit se nomme 
plus proprement corroie. 

SUINT , s. m. du latin sudare, 
dont on a fait succidunr, succi- 
dinum. 


( ist, nat. ) Espèce d'huile dont 


S UL 


la laine des moutons est imprégnée 
naturellement, et qui la rend grasse. 

SUJET , s. m. du lat. subjeclus , 
soumis , qui est dans la dépendance: 
cause, raison, la matière sur laquelle 
on compose, on travaille; Pobjet 
d’une scène. 

( Liliérat.) Sujet se dit de la ma- 
tiére sur laquelle on écrit, sur la- 
quelle on parle, Le sujet d'un livre ; 
un sujel de comédie; sujel stérile. 

(Anal) Sujet se dit aussi de lob- 
jet d’un art ou d’une science, Le 
corps humain est le sujet de la mé- 
decine et de la chirurgie; et c’est 
ainsique les anatomistes appellent 
sujet, un corps qu’ils disséquent , et 
sur lequel ils font des leçons. 

(Musique) Sujet est, en termes 
de composition , la partie principale 
du dessin, l’idée qui sert de fonde- 
ment à toutes les autres, 

( Jardin.) Sujet se dit encore d’un 
arbre ou siuvageon, sur lequel on ap- 
plique une grefle ou une branche 
d’uu autre arbre que l’on veut multi- 

lier, 


SULFATE , s. m. du latin sul- 
phur, soufre. 

( Chimie ) Sels formés par la com- 
binaison de l’acide sulfurique avec 
différentes bases. Sa terminaison en 
ale , indique qu’il appartient à un 
acide complétement saturé d’oxi- 
gène , et dont la terminaison est en 
ique. 

SULFITE, s. m. même origine 
que SULFATE. 

( Chimie ) Sel formé par la com- 
binaison de l'acide sulfureux avec 
différentes bases. Sa terminaison en 
ile, indique qu’il appartient à un 
acide foible, et non saturé d’oxigène, 
et dont la terminaison est en eux. 

SULFURE , s. m. mème origine 
que SULFATE. 

(Chimie) Combinaison du sou- 
fre en nature, et non porté à l’état 
d'acide , avec une base métallique , 
saline ou terreuse. Cette dénomina- 
tion remplace, dans la nouvelle no- 
menclature, le fore de soufre , Vhe- 
par, le baume de soufre, etc. 

SULFUREUX , adj. même ori- 
gine que SULFATE. 

(Chimie) Acide sulfureux ; C’est 
un acide formé par la combinaison 
du soufre. Sa terminaison en eux , 


392 


SU P 


indique le premier état des acides, 
celui où ils tiennent le moins d’oxi- 
gene possible pour être acides, 

SULFURIQUE , adj, même ori- 
gine que les précédens. 

( Chimie) Acide sulfurique ; 
c’est un acide formé par la combinai- 
son rapide et complète du soufre. Sa 
terminaison en ique , indique le se- 
cond état des acides , celui où ils 
sont complétement saturés d’oxigene. 

SULTAN , mot arabe. syriaque et 
chaldéen , qui signifie puissance , do- 
mination, 

(ist, d'Orient) Ce mot désigne 
Pempereur des Turcs, 7, SOLDAN, 
SOUDAN. 

On donne aussi le titre de sultan 
au fils du kan dela Tartarie-Crimée. 

Sullan-chérif; c'est le titre du 

rince qui gouverne la Mecque. 

Sullane ; Cest la maitresse du 
grand-seigneur. 

Sullane favorile ; c’est celle des 
femmes du sérail que le sultan ho- 
nore de ses faveurs. 

S'ultane régnante; Cest la pre- 
mière de toutes qui donne un enfant 
mâle au grand-seigneur. 

Sultane validé ; c’est la mère de 
l’empereur régnant. 

SULTANNIN , s. m. de SUL- 
TAN. 

( Monnoie) Monnoiïe de Turquie, 
valant 200 aspres , et ayant cours en 
Egypte , au Caire, à Alexandrie. 

SUPERATION, s. f. du lat. su- 
perare, surpasser. © 

(Astron.) Différence entre les 
mouvemens de deux planètes qu’on 
appeloit aussi autrefois ELONGA- 
TION. 7. ce mot. 

SUPERBE , ad), du latin super- 
bus, orgueilleux., 

( Physiol. ) Épithète que Pon 
donne à un des muscles droits de 
l'œil. On le nome aussi le rele- 
veur. 

SUPERE , adj. du latin superus, 
d’en haut: qui est en haut. 

(Botan.) Ovaire supère; cest 
celui qui est libre au fond de la 
fleur , ou distinct de toutes ses autres 
parties. 

Fleur supère ; Cest celle dont 
l'ovaire infère porte les autres par- 
Lies. 


#SU P 
SUPERFETATION, s.f. du lat. 


super; en sus, et de fæto, conce- 
voir: l’action de concevoir de nou- 
veau. 

(Anat.)_ On entend par ce mot 
la conception d’un nouveau fœtus, 
après qu’un autre est déja concu, de 
manière que deux œufs fécondés 
prennent racine dans la matrice. Les 
physiologistes ent disputé long-tems 
sur cette matiere. 

SUPERFICIE , s. f. du latin su- 
perficies , longueur et largeur. 

( Géométrie) Superficie est la 
mème chose que SURFACE. 7. ce 
mot. 

SUPERPATIENT , du latin su- 
per paliens, qui soufre, qui sup- 
porte au delà. 

( Arithmél. géom.) On dit que 
deux nombres ou deux lignes sont 
superpalientes , lorsqu'une des deux 
contient l’autre un certain nombre 
de fois avec un reste , et que ce reste 
est une de ses aliquotes. 


SUPERPOSITION, s. f. du latin 
super, sur, dessus , et de pono, po- 
silum , mettre : l’action de poser sur. 

(Géom.) C’est, en géométrie , 
une maniere de démontrer, qui con- 
siste à appliquer une figure sur une 
autre. 

SUPERPURGATION , s. f. du 
lat. super, sur, au dessus, et de 

uIZ0 , purger. 
ë CHA, ) Purgation immodérée ou 
excessive, qui est l’effet ordinaire des 
remèdes colliquatifs, corrosifs et irri- 
fans. 9 

SUPERSEDER, du latin super 
sedeo, littéralement s’asseoir dessus. 

(Pratique) Surseoir, différer pour 
un tems. On supersède aux poursui- 
tes, à l’exécution d’un jugement. 
Surseoir est plus usité. 

SUPINATEUR, s. m. du latin 
supino , renverser en arrière. 

(Ænat.) On donne ce nom à deux 
muscles, dont action est de renver- 
-ser en dessus la paume de la main. 

SUPPLEER , v. a. et n. du latin 
suppleo , pour super impleo , par- 
faire, fournir de nouveau, mettre à 
la place de ce qui manque. 

(Æconom. polit. ) Suppléant ; 
c’est celui qui est nommé pour rem- 
placer ua fonctionnaire public, en 


{ 


SUP 393 


cas d'absence , de mort ou de démus- 
sion, L 

SUPPLEMENT , s. m. mème ori- 
gine que SUPPLEER : ce qu’on 
donne pour suppléer. 

(Liltérat.) Supplément d'un au- 
leur; cest ce qu’on a ajouté à un 
livre, pour suppléer à ce qui man- 
quoit. 

( Gramm.) Supplément se dit 
aussi de ce qu’on ajoute à un ou plu- 
sieurs mots, pour rendre le sens com- 
plet. À la saint Martin, pour à la 


Jjéte de la saint Mariin. 


( Géom.) Supplément d'un arc ; 
c’est le nombre de degrés qui man- 
quent à un arc pour faire le demi- 
cereleentier, ou 180 degrés. Ainsi, 
le supplément d’un arc ou angle de 
30 degrés, est de 150 degrés. #. 
COMPLEMENT. 

SUPPORT , s. m. du latin sup- 
porlo, pour sub porto, porter, tenir 
par dessous, soutenir: ce qui soutient 
quelque chose, sur quoi elle pose. 

(Physique) On appelle support, 
en termes d'électricité, tout corps 
pere à en soutenir un autre, que 

’on veut électriser par communica- 
tion. Ces corps sont le verre, la soie, 
le crin, le soufre, la résine, la poix, 
la cire d’Espagne, la cire d’abeil- 
les, etc. /. GATEAU, CONDUC- 
TEUR , ISOLER. 

SUPPOSITION , s. £. du lat. sup- 
pono , pour sub pono, mettre des- 
sous. » 

( Didact.) Proposition que l’on 
suppose comme vraie ou COMME pos- 
sible , afin d’en tirer ensuite quelque 
induction. 

(Pratique ) Production ou alléga- 
tion d’une pièce fausse, La supposi- 
tion d'un contrat, 11 supposition 
d'un Lestament. On dit dans le mê- 
me sens supposilion d'un enfant, 
supposition de part, V.SUPPRES- 
SION , PART. 

(Musique) IVotes par supposi- 
tion. On appelle ainsi des notes 
étrangères à l’harmonie , et que l’on 
compte pour rien; cela arrive lors- 
que plusieurs notes montent ou des- 
cendent diatoniquement dans une 
partie, sur une même nofe d’une 
autre partie; alors ces notes diatoni- 
ques ne sauroient toutes faire harmo- 
nie, ni entrer dans le meme accord ; 


304 SUP 
ce sont ces notes qu’on appelle notes 
par supposuion. 

Accords par supposilion; ce sont 
ceux où la basse-continue ajoute ou 
suppose un nouveau son au dessous 
de la basse fondamentale ; ce qui fait 
que de tels accords excèdent toujours 
Pétendue de lPoctave, 

SUPPOSITOIRE , s. m. même 
origine que SUPPOSITION. 

(Héd. ) Soite de préparation mé- 
dicinale, solide, faite en pyramide 
arrondie , longue et grosse comme le 
petit doigt, qu’on introduit dans le 
fondement , pour faire aller à la selle 
et tenir lieu de lavement. 

SUPPRESSION, s. f. du lat. sup- 
primo, suppressum , pour sub pre- 
mo , cacher dessous, supprimer: ac- 
tion de supprimer. 

(Pratique) Suppression d'un 
contrat; c’est Vaction par laquelle 
on céle frauduleusement un contrat, 

(Méëd.) Suppression s'entend, en 
médecine , du défaut d'évacuation 
de quelque humeur excrémentitielle, 
gui devroit sortir et être chasste hors 
du corps. Ce terme se dit des ordinai- 
res des femmes, qui ne coulent pas, 
ou qui cessent de couler. On distin- 
gue la suppression desrègles de leur 
rélention : la premitre se dit des rè- 
gles qui coulant actuellement , vien- 
uent à s’arrèter tout-à-coup ; et l’au- 
tre , des regles qui ne paroissent 
point, et qui devroient cependant 
paraitre. 

Suppression emploie aussi en 
parlant de Purine, et on distingue de 
même la suppression de la rétention; 
la premiére ayant lieu quand un vice 
de l'organe , ou quelque corps étran- 
ger, empèche l’urine de se séparer de 
la niasse du sang , et l’autre , lorsque 
V’arine filtrée par les reins, s’arrète 
dans la vessie. 

SUPPURATIF , VE, adj. du lat. 
suppuro ; fait de sub, sous, et de 
pus, puris, pus: jeter du pus. 

(/Héd.) Epithète que l’on donne 
aux médicamens qui, étantappliqués 
sur le corps vivant , changent en pus 
les humeurs arrêtées. 


SUPPUTATION , s. f. du latin 
suppulo , fait de sub , sous, cà et Là, 
et de pulo , couper, retrancher : lit- 
téralement Paction de couper, tail- 
ler, retrancher cà el la, 


SUR 


(Arithmél. ) C’est action de 
compter, calculer, ou d’examiner 
par voied’arithmétique, en addition 
nant, soustrayant, multipliant , cu 
divisant certaines sommes ou nom- 
bres, ; 

SUPREMATIE , s. f. Corruption 
de l’anglois supremacy, fait du lat. 
supremus , le plus haut : la première 
autorité. 

(Hist. d'Anglel. )Ce mot signife 
en général le premier degré de puis 
sance et d'autorité; maisil sert parti- 
culiérement à désigner le droit que 
les rois d'Angleterre, et meme les 
reines qui le sont de leur chef, se sont 
attribué, d’être chefs de la religion 
anglicane, 

On appelle serment de supréma- 
lie, ou test, le serment par lequel les 
anglicans reconnoissent leur roi pour 
chef de l’église. 

La suprématie fut établie par 
Henri VIII , en 1534. 

SURALE , s. f. et adj. du latin 
sura , los postérieur de la janibe, 

(Anal.) La surale, ou la veine 
surale ; artère surale , le nerf su- 
ral. V. TIBIAL POST ERIEUR. 

SURANNE , EE , adj. du lat. su- 
per ,au dessus , au delà , et d’annus, 
année: qui a plus d’un an de date. 

( Pratique) {s’est dit d’abord de 
certains actes publics qui n’avoient 
d’effet que pour une année, et qu’on 
étoit obligé de faire renouveler , 
lorsque l’année étoit expirée, pour 
leur rendre leur force et leur vali- 
dité. 

Il se dit maintenant de tout acte 
public , lorsque l’année , au delà de 
laquelle ils ne peuvent avoir d'effet ,. 
est expirée. Ce terme vient de ce 
qu’autrefois, chez les Romains, tou- 
teslescommissionsétoientannuelles, 

(Langage) Dans le langage ordi- 
naire , il se dit des personnes et des 
choses qu’on regarde comme vieilles. 

SURARBITRE , s. m. du latin 
super, au dessus, et d’arbiler, ar- 
bitre : arbitre supérieur. 

(Pratique ) T'ierce personne dont 
on convient, pour juger à amiable 
un différend , quaud les deux arbitres. 
qu’on a nommés, sont partagés. 

SURBAISSE, EE, adj. du latin 
suprä, au delà, et de Pital. basso, 
bas. 

(Archit, ) I se dit d’une voûte, 


SUR 
d’une arcade qui s’abaisse par le mi- 
lieu, et qui n’est pasen plein ceintre. 

SURCILLIER, ou SOURCIE- 
LIER , du latin super ciliaris, aa 
dessus des sourcils. 

(Anat.) Le premier des seize 
trous externes de la tête. 

SURCOMPOSE , adj. du latin 
suprà, sur , au delà , et decompono, 
composer. 

(Grammaire) H se dit des tems 
des verbes, dans la conjugaison des- 
quels on redouble l’auxiliaire avoir. 
J'aurois eu fait, vous auriez eu 
dit , sont des tems surcomposés. 


( Botan. ) I se dit de ce qui est 
composé ou divisé plus de deux fois. 

( Chimie) Surcomposé s'emploie 
substantivement, en chimie, pour 
désigner un corps qui résulte de la 
combinaison des corps que l’on ap- 
pelle composés. 

SURCOSTAUX , adj. du lat, su- 

rà costales. 

(Anat. ) NH se dit des muscles pla- 
cés sur les parties postérieures des 
côtes. 

SURCULEUX , SE , adj. du lat. 
surculus , branche. 

( Bolan.) Il se dit de ce qui est 

arni de nouvelles branches. 

SURDENT, s. f, du latin suprä, 
au dessus, et de dens , dent. 

(Anal, ) C’est une dent qui vient 
hors de rang , et entre deux autres 
dents. ; 

SURDITE,, s. f. du lat. surditas, 
fait de surdus , sourd. 

( Méd.) Perte ou diminution con- 
sidérable du sens de Poute. Il y a des 
sourds de naissance, et d’autres qui 
le deviennent par accident. Les pre- 
miers sont muets , les autres Le de- 
viennent ordinairement. #7, à l’art, 
MUET , l'art de faire parler tes 
muets. 

(Joaillerie) Surdilé, en termes 
de joaillerie , est un défaut qui se 
trouve dans quelques pierreries, quand 
elles sont obscures ou mal nettes , 
quand elles ont quelques pailles ou 
glaces qui diminuent de leur prix. 


SURENCHÈRE,, s. f, augmenta- 


tif d'ENCHERE. F,ce mot, 
SUREROGATION , s, f. du lafia 


super, sur, au dessus, et deroso , 
donuer , distrihuer ; largesss exces- 


SUR 305 
sive, ce qu’on fait de bien au delà de 
ce qu'on est obligé de faire , ou au 
de!à de ce qu’on a promis. 

SURFACE , s. f. du larin super, 
et de facies : superficie, extérieur, 
le dehors d’un corps. 

( Gécm.) Surface , en géométrie . 
est une grandeur qui n’a que deux 
dimensions, longueur et largeur, sans 
aucune épaisseur. 

Dans les corps, la surfaceest tout 
ce qui se présente #l’œil. Onconsidere 

la surface comme la limite ou la par- 
tie extérieure d’un solide, Quand on 
parle simpiement d’une surface,sins 
avoir égard au corps ou an solide au- 
quel elle appartient, on l'appelle or- 
dinsirement figure. 

Surface rectiligne ; celle qui est 
comprise entre des lignes droites. 

Surface curviligne ; celle qui est 
comprise entre des lignes courbes. 

Surface plane ; voy. PLAN. 

SURGEON, s. m. du lat. surculus, 
fait de surgo, s'élever. 

( Botan. ) Jeune branche qui part 
du bas dela tige, #7 BOURGEON, 
SCION, REJETON. 

SURNAGER , v. n. du lat. super, 
sur, et de nalare, nager : nager 
dessus, 

( Hydrostatique Action par la- 
quelle un corps se soutient sur un li- 
quide. Un corps qui pèse moins qu’un 
volumeégal au sien de la liqueur dans 
laquelle il est plongé, surnagec en 
partie; maisils’y enfonce jusqu’à ce 
qu’il ait déplacé un volume de cette 
liqueur aussi pesant que lui. 

SURPATIENT ; voy. SUPER- 
PATIENT. L 

SURPEAU ; voy. EPIDERME. 

SURPLOMB , s. m. pour hors 
d'aplomb. 

(Archit.) Défaut de ce qui n’est 
pas aplomb, 

SURPOSE , EE, adj. du latin su- 
per, sur, et de pono , mettre : mis, 
placé dessus. 

( Bolan.) Graines surposées ; ce 
sont des graines posées l’une sur Pau- 
tre . en série longitudinale, 

SURPRISE , s. f. du latin super, 
sur, et de prehendere , prendre : l'ac- 
tion de prendre inopinément, 

(Art milit.) On prend une place 
par surprise , quand, pour s’en ren- 


396 SUS 


dre maître, on se sert du pétard, de 
V’escalade , des embûches, de Pin- 
troduction par quelque trou du rem- 
pat, dégoût ou de riviere , ou par 
le moyen des fossés glacés , on par 
une intelligence secrete, ou enfin par 
quelque stratagème que ce soit, qui 
n’ablige pas aux longueurs et aux 
autres formalités accoutumées des 
sièges. 

SURSEANCE, s. f. du lat. super, 
sur, dessus , et de sedeo, s'asseoir : 
litféralement l’action de s’asseoir des- 
sus, de surseoir, 

( Pratique, commerce ) Délai , 
suspension , tems pendant lequel une 
affaire est sursise ; grâce, terme qu’on 
accorde à ceux qui sont obligés de 
payer quelque dette. 

SURSIS, participe de surseoir, 
els. m. même origine que SU R- 
SEANCE. 

(Pratique ) Délai. Ordonner un 
sursis, obtenir un sursis. 

SURSOLIDE , s. m. du latin su- 
per solidum. 

( Arithmétique ) La cinquième 
puissance d’un nombre, ou la qua- 
trième multiplication d’un nombre 
considéré comme racine, 


(Géométrie ) Problème sursoli- 
de ; c’est celui qui ne peut être résolu 
que par des courbes plus élevées que 
les sections coniques, 

SUSCEPTION, s. f. du lat. sus- 
cipio, susceplum , s’attirer, prendre 
sur soi : action par laquelle ôn recoit. 
F. INTUS-SUSCEPTION. 

SUSCRIPTION , s. f. du lat. su- 
per, sur, et de scribo, scriplum , 
écrire : l’action d'écrire sur. 

(Pratique) Titre, adresse, ce qui 
est écrit au dessus d’un acte, d’une 
lettre , etc. 


SUSPENSION, s. f. dulatin sus- 
pendo , pour super pendo , attacher 
en haut : suspendre. 

(Mécan.) Le point de suspen- 
sion d’une balance est le point où la 
balance est arrétée et suspendue, Les 
points de suspension des poids de la 
balance sont les points où sont atta- 
chés ces poids. 

( Rhélor.) La Suspension est une 
figure de rhétorique propre aux pas- 
sions , à réveiller l'attention des au- 
diteurs. Elle se fait lorsqu'on com- 


S'U S 


mence un discours de telle sorte que 
l'auditeur ne sait pas ce que va dire 
celui qui Re et que Pattente de 
quelque chose de grand le rend at- 
tentif, 

( Musique) On dit, en musique, 
qu'il y a suspension dans tout ac- 
cord sur la base duquel on soutient 
un ou plusieurs sons de l'accord pré- 
cédent , avant que de passer à ceux 
qui lui appartiennent, Il y a des sus- 
pensions qui se chiffrent et entrent 
dans Pharmonie ; d’autres suspen- 
sions ne sont que de goût. 

(Æcon. polit. ) Suspension se dit 
aussi de l’action d’interdire un fonc- 
tionnaire public de ses fonctions. 

SUSPENSOIRE, s. m. méme ori- 
gine que SUSPENSION. 

(Anal. ) I se dit de plusieurs li- 
gamens. Le ligament suspensoire du 
Joie ; le ligament suspensoire de la 
verge; le ligament suspensoire de la 
vessie. 

(Chirurgie) Suspensoire est aussi 
le nom d’une espèce de bandage dont 
on se sert pour soutenir le scrotum, 
dans les descentes et les autres ma- 
ladies de cette partie, 


SUTURAL , LE, adj. du latin 
sulura, couture. 

{ Botan. ) Qui naît ou dépend 
d’une suture ; les graines ou les 
placenta , de certains fruits sont 
suturales. Le style des légamineuses, 
de quelques renonculées, etc. est 
sulural, 


SUTURE , s. f, du lat. sulura. 

(Anal. ) Articulation particulière 
aux os de la tête, dans laquelle les 
pièces sont engrénées de manière que 
les dents , par lesquelles elles se tien 
nent , représentent à l’extérieur une 
grosse couture. 

( Chirurgie ) Suture , en termes 
de chirurgie , est la réunion qui se 
fait des lèvres d’une plaie en les 
cousant. 

On distingue deux espèces de su- 
dure : 

La suture sanglante, celle qui 
se fait avec une aiguille. 

Suture sèche où suture fausse , 
celle qui se fait en appliquant sur la 
plaie des emplâtresadhésiis. 

( Botun. ) Suture, en botanique, 
est uue impression longitudinale : 
plus où mois warquée, indiquant 


SYL 


comme la soudure ou la commissure 
de deux parties. 

SVELTE, adj. de l'italien svelte, 
délié, 

( Peinture ) Svelle, dans toute 
l'étendue que lui donnent lesartistes, 
répond aux mots élégant , délicat, 
léger. 

Le svelle s'applique plutôt à l’en- 
semble, qu'à de moindres parties, 
On ne dit pas des bras, des Jambes 
svelles;maison dit une taille svelte, 
en pariant de celle d’une nymphe 
ou de celle d’un jeune homme, 

SYBERITE , sf. de Siberie, 
nom de pays, etdu grec afos(lilhos), 

ierre : picrre de Sibérie. 

(Hinéral.) Nom donné par quel- 
ques naturalistes au schorl rouge de 
Sibérie, 


SYCOMANTIE, s. f. du grec 


cüxoy ( sukon ), figuier , et de uav- 


Tiia ( manteia), divination. 
(Divinalion ) Svrte de divination 
en usage chez les arciens par le 
moyen de feuilles de figuier sur les 
queiles on écrivoit les questions dont 
on vouloit avoir la solution. 
SYCOPHANTE , s. m. du grec 
cuxog4vrns ( sukophantés ), formé 
de cÿ:ov ( sukon), figuier, et de 
@zivw ( phatr16 ), dénoncer ; litté- 
ralement, dénonciateur de figuiers. 
( Hist. anc. ) On appelait syco- 
phantes, chez les Athéniens , les 
dénonciateurs de ceux qui transpor- 
tuient des figuiers hors de l’Attique ; 
et la raison de cette dénomination, 
venoit de ce que le territoire d’Athè- 
nes, sec et aride, ne produisant 
guère que des olives et des figues , 
une lot défendoit Pexportation des 
figuiers, et autorisoit la dénoncia- 
tion de ceux qui Penfreignoient ; 
mais comme souvent ces sortes de 
dénonciations étoient de pures ca- 
lomnies, le mot de sycophante , 
devint bientôt synonyme de calom- 
niateur ; et, depuis, on a continué 
d’appeler de ce: nom les délateurs , 
les faiseurs de faux rapports, sur-tout 
dans les maisons des princes. 
SYLLABE , s. f. du grec suaa2C 
sullabé) , dérivé de rarau£ave 
sullambanë ), comprendre; parce 
que la syllabe est comprise dans une 
seule émission de voix. 
( Gramm. ) Son simple ou com- 


SOY'E 307 


posé, prononcé avec toutes ses arti- 
culalions, par une seule émission 
de voix. 

De Sy/labe on a fait syllabaire , 
pour désiwner un petit livre élémen- 
taire, où les Ddbes sont rangées 
par ordre , pour apprendre à lire ; et 
sy Üabique pour ce qui à rapport aux 
syllabes ; sy lluber, pour assembler 
des lettres , sy Ilabiser, pour ranger 
pe syllabes ; syllabisation poux 

‘action de former, de prononcer des 
syllabes. 

SYLLEPSE , s. f. du grec ca- 
amie (sullépsis), prise, acception. 

(Gramm.) La syllepse est une 
figure de srarumaire , par laquelle le 
discours répond plutot à notre pen- 
sée qu'aux règles grarnmaticales. 1 
est six heures . au lieu de dire, 11 est 
lu sixième heure , est une syl- 
lepse. 

( Diction) D ya syliepse quand 
le même mot est pris au propre et au 
figuré dans la meme phrase, Qu:nd 
le berger Coridon, dans une éslogue 
de Virgile, dit que sa Galathée et 
pour lui plus douce que le thim du 
mont Ida; ce mot douce est pris en 
même temsau propre et au figuré : 
au propre par rapport au thym ,et au 
figuré, par rapport à Pimpression que 
la bergere fait sur lui. 

SYLLOGISME , s. m. da grec 
runnoyieuos (sullosismos) , raison- 
nement, dérivé de sùv, avec, et de 
Ayo, dire. ‘ 

{ Logique ) Le syllogisme est un 
raisonnement composé de trois prope- 
sitions-dépendantes l'une de lautre : 
la première gontient la seconde; la 
seconde fait voir qu’elle est contenue 
dans la première, et toutes les deux 
démontrent mutuellement qu’elles 
contiennent la troisième. 

SYLPHE , IDE, s. du grec 7195 
(silphé), nom d’une espèce d’in- 
secte qui ne vieiliissoit jamais. 

(Cabale) Nom que les cabalistes 
dounent aux prétendus génies élé- 
mentaires de l’air. 

SYLVANE,, s. f. de Transylvanie, 
nom de pays. 

Minéral, ) C’est le nom que 
WV einer et les minéralogistes alle- 
mands donnent au nouveau métal, 
que nous appelons TELLURE. (7. 
ce mot.) VVerner la nommé atpai 


3,3 S YWM 
parce que c’eslen Transylvanie qu’on 
l’a découvert, 

SYLVATIQUE , adj. du latin 
sylva ou silva , forêt. 

( Botan.) H se dit des plantes qui 
croissent dans les forêts. 

SYLVESTRE, adj. du lat. syl- 
vestris, lait de sylva, forèt : “de 
bois , sauvage. 

( Botan. ) I se dit en général, des 
plantes qui viennent sans culture ; 
mais il est paticulièrement employé 
par opposition à quelque plante ana- 
logue cultivée, 

SYMBOLE, s. m. du gr. p£orov 
( sumbolon ), dérivé de supCarre 
(sumballo ), comparer , conférer : 
signe , marque, caractère, image ou 
feure , qui sert à désigner , à repré- 
senter quelque chose. 

( Relig. cathol.') En termes de 
religion catholique, or appelle sym- 
boles ou symboles sacrés, les signes 
extérieurs des sacremens, 

Symbole se dit aussi du formu- 
aire qui contient les principaux ar- 
ticlés de la foi. Lestrois symboles 
de la foi sont le 53 mbole des apôtres, 
le symbole de Nicée, et le symbole 
attribué à saint Athanase, 

(Anliquit.) Chez les anciens peu- 
ples, le sy mbole éloit une espèce 
d’emblème oureprésentalion dequel- 
que chose morale , par les images ou 
propriétés des choses naturelles. Le 
Lion étoit le symbole de la valeur ; 
la boule , de l'inconstance ; le péli- 
can, de Paniour paternel. Chez les 
Égyptiens , les s) -mboles étoient 
fort estimés et couvroient le plupart 
ces mysières de morale. Les lettres 
ces Chinois sont des symboles signi- 
ficatifs. 

Symbole a produit symbolique, 
pour exprimer ce qui se t de syrn- 
bole , et symboliser , pour aver du 
rapport, de la confcrmité. 

Les alchimistes disent dans ce 
sens , que les planètes sy mbolisent 
avec Les métaux. 

SYMBOLOGIE , s. f. du grec 
edporoy (sumbolon) , symbole, et 
de 16yoc ( logos ), discours, traité, 

( IMéd.) Partie ce la pathologie 
qui traite des signes «1 des sympto- 
mes des maladies, 

SYMETRIE , s. {. du grec oœuu- 
psrpia ( summelria), ra; port , pro- 


SYM 

portion ou régularité des parties né 
cessaires pour former un beau touf ; 
dérivé de cùy (sun) , avec , ensemble, 
et de wérpoy (métron ), mesure : 
mesure commune, proportion d’éga- 
lité ou de ressemblance. 

(Archit, ) Symétrie est en ar- 
chriecture, la disposition régulière 


de toutes les parties d’un bâtiment ; 


le parfait rapport qu'ont entr’elles 
les parties correspondantes , comme 
les deux ailes d’un bâtiment. 

SYMPATRIE , s. f. du grec cuu- 
méôe;x ( sumpalhéia ), convenance 
daffections et d’inclinations , com- 
posé de oùv (sun), avec,et de æ4los 
( pathos), affection , passion : tor- 
respondance des qualités que les 
anciens imaginoient entre certains 
Corps. 

(Physiol. ) Syÿmpathie s'entend 
parmi les physiologistes, du consen- 
tement, de la convenance, de la rela- 
tion , du rapport d’une partie avec 
une autfe. La sympathie qui se 
trouve entre certaines parties du 
corps humain , déperd de la com- 
munication quelles ont ensemble 
par le moyen des artères, des veines, 
des vaisseaux .lymphatiques , des 
tuyaux secrétoires et excrétoires, dés 
nerfs, des membranes, des muscles, 


des tendons ou d’autres parties qui! 


leur sent communes. C’est par quel- 
ques-unes de ces voies , qu'une ma- 
ladie arrive à une partie du corps 
per le vice d’une autre qui lui a 
communiqué la cause ; ce qu’on 
appelle par sympathie ou par con- 
sentement. 

(Peinture) Lespeintres emploient 
le mot sympathie pour désigner 
l'amitié, l’accord des couleurs en- 
telles. Il y a des couleurs dont le 
voisinage est dur, et d’autres qui 
s’approchent doucement , qui sem- 
blent se complaire à s’avoisimer. 

Li y a des couleurs qui sont natu- 
rellement antipathiques; telles sont 
deux couleurs qui, belles par elies- 
mêmes, et capables de s’avoisiner 
avec douceur, ne produisent, par leux 
mélange, qu’une troisieme couleur 
désagréable. 

( Méd. empyrique) Poudre de 
sympathie ; c'est une poudre pré- 
parée que l’on applique sur le sang 
sorti une blessuré, ct quelon! pré- 


 thiitiotstts 


SY M 


tend qui agit sur la personne blessée, 
quoiqu’elle soit éloignée. 

SYMPATHIQUE , adj. deSYM- 
PATHIE. ( . ce mot), qui a dela 
sympathie, 

( Méd. ) On donne cette épithète 
aux maladies qui ont deux causes, 
uneéloignée ou primitive, etunepro- 
chaine, et qui tirent par conséquent 
leur cause primitive d’une autre partie 
que de celle qui est aflligée. Il est 
opposé à IDIOPATHIQUE ( Foy. 
ce mot.) Ilse dit aussi des causes 
mêmes des maladies, 

( Lechnol.) Encre sympathi- 
que. Voy. ENCRE. 

SYMPETALIQUE , adj. du grec 
ed ( sur ), qui marque réunion, et 
de aæiranoy ( pétalon ) , feuille , pé- 
tale ; comme qui diroit réunion de 
pétales. F 

( Botan. ) Il se dit des étamines 
qui réunissent les pétales, de ma- 
nicre à donner à une corolle vérita- 
blement polypétalée, l'apparence de 
monopétaléité ; la plupart des mal- 
vacées. quelques guyanacées, etc. 
ont des étamines sympélaliques. 

SYMPiHISE ou SYMPHYSE, s. f. 
du grec séuçquas ( sumphusis }, lait 
de oùr ( sun), avec, et de 65w 
(phuo), naitre : adhérence, union. 

(Anal. ) Union ou liaison natu- 
relie des os. ‘Toutes les pièces qui 
composent le squelette sont naturel- 
lement liées ou unies ensemble ; 
c’est cette union ou liaison que les 
anciens ont nommée syimphise. 

( Chirurgie ) Symphise se dit 
encore, en termes de chirurgie , de 
la réunion des passages naturels , 
tels que l'anus, le vagin, les na- 
rines, etc, 

SYMPHONIE, s.f, du grec ouu- 
œuviz ( sumphonia ) , fait de où 
(sun), aver , et de qwrà (phoné), 
son, Voix. 

( Musique ) Ce mot signifie dans 
la musique ancienne, cette union 
des sons qui forme un concert, fl 
paroit démontré que les Grecs ne 
connoissolent pas l’harmonie dans 
le sens qu’on donne aujourd'hui à ce 
mot. Ainsi leur symphonie ne for- 
moit pas des accords, mais elle ré- 
suitoit du concour: de plusieurs voix 
ou de plusieurs instrumens , ou 


S'Y M 299 
d'instrumens mélés aux voix, chan- 
tant ou jouant la même partie ; cela 
se faisoit de deux manivres : ou fout 
concertoit à l’unisson , et alors la 
symphonie s'appeioit plus particu- 
lerement homophonie ; ou la moi- 
tié des concertans étoit à loctave, 
ou à la double octave de l’autre, et 
cela se nommoit antiphonte. 

Aujourd’hui le mot symphonie 
s'applique à toute musique instru- 
mentale , tant des pieces qui ne sont 
destinées que pour les instrumens , 
comme les sonates et les concerto, 
que de celles où les instramens se 
trouvent melés avec les voix , com- 
me dans nos opéra, et dans plu- 
sieurs autres sortes de musique, 

SYMPTOMATIQUE , adj. du 
grec cÜpaoToux ( Ssumploma Je 
symptomes; qui tient du symptôme. 

( Hédec. ) On appelle maladies 
symptomaliques, celles qui dépen- 
dent du vice de quelqu’autre partie 
que celles où elles se manitestent , 
et dont elles ne sont que le sy mp- 
Lome : telle est linflammation de la 
conjonction à la suite des plaies du 
cerveau; car elle vient de la lésion de 
la dure-mère. 


Evacuations symplomatiques $ 
ce sont celles qui ne se font pas par 
la coction des humeurs , comme les 
critiques, mais par leur irritation , 
ou par la foiblesse des parties, sans 
terminer les maladies : telles sont les 
sueurs et les diarrhées qui viennent 
dans le commencement des mala- 
dies, 

SYMPTOMATOLOGIE , s. f, 
du grec suaæroux ( sumploma ), 
symptôme , et de n6yos ( logos ps 
discours , traité. j 

( /Héd. ) Partie de la médecine 
qui traite des symptomes des mala- 
diss, < 

SYMPTOME , s. m. du grec 
chuæroux ( sumploma ), fait de 
oùv ( sun ), avec, et de æier : {pip- 
Lo ), tomber, arriver : ce qui tombe, 
ce qui arrive avec quelqu’autre chose. 

( Méd.) Symptome signifie en 
général , tout ce qui arrive contre 
pature dans l'animal , la maladie , 
la cause morbifique , et touies ies 
suites: dans un sens plus strict , il 
ne s’eutend que des suites des ma- 
ladies et de leurs causes , à l’exciu : 


400 SYN 
sion des maladies et des causes mê- 
nes, 

SYMPTOSE , s. f, du grec cûuæ- 
rwié ( sumplôsis ) , fait de oùy 
( sun), avéc, et de œiære( piplo ), 
tomber ensemble, 

( Méd. ) On appelle ainsi lalFais- 
sement et la contraction des vais- 
seaux , comme il en arrive après des 


évacuations. Il est opposé à DION- 


COSE, Foy. ce mot, 

SYNAGELASTIQUE , adj. du 
grec oùv (sun), avec , et d’éysr2êe 
( agélazo ), assembler : qui se ras- 
seinble en troupeau. 

( lethiologie ) Epithëte qu’on 
donne aux poissons qui nageut en 
bandes. 

SYNAGOGUE, s. f, du grec œuva- 
yoyù ( sunagogé), fait de cv (sun ), 
avec , ensemble , et d’äyx (ag0 ), 
conduire , presser : congrégalion , 
assemblée, 

( Religion juive ) L'assemblée 
des fideles sous l’ancienne loi, et 
aussi le lieu destiné chez les Juifs au 
culte public. 

Quelques-uns croient que Pusage 
des synugogues n’est pas fort ancien 
parmi les J uifs, etquece ne fut qu’a- 
près le retour de la captivité de Ba- 
bylone qu’on crut que ie service de 
Dieu n’étoit pas tellement attaché 
au temple de Jérusalem , qu'il ne 
püt être célébré aïlleurs, D’autres 
disent qu’il y avoit des sy agogues , 
mème du tems de David. Quoi qu’il 
ensoit, les Juifs en érigoient par- 
tout. On en comptoit 480 dans la 
seule ville de Jérusalem. 

SYNALEPHE , s. m. du grec 
guvansipo ( sunaleiph6 ) ; joindre 
ensemble, confondre. 

( Gramm. ) Elision d’une voyelle 
devant une autre, ou réunion de 
deux mots en un seul dans la pro- 
nonciation. 

SYNALLAGMATIQUE . adj. du 
grec ouvanræymatimos ( sunailag- 
matikos }, fait de av (sun ),avec, 
et d'anrx4TT (allatio) , changer , 
changer avec, échanger : qui con- 
cerne les échanges. 

( Pralique ) Ël se dit d’un contrat 
qui contient des engagemens réci- 
proques entre les contractans ; et qui 
par conséquent est obligatoire de 
part et d'autre. 


SYN 

SYNANCIE ou SYNANCHIE ; 
8. +. du grec oùy (suxm), avec, et 
d'äyxes (agchein ) | suffoquer, 
étrangier. 

(Chirurgie) Espèce de squinancie, 
dans laquelle les muscles internes du 
pharinx se trouvent enflammés. 

ë SYNANTHEÈRIQUE , adj. du grec 
rùv cu > Qui marque réunion , et 
d’évbnpos ( antheros ), anthère, à 
anthère : à anthères réunies. 

( Bolan. ) X se dit des étamines 
dont les anthères sont réunies entre 
elles. 

SYNAPHE , 5. f. du grec cuvaon 
(sunaphé ) , liaison, connexion , 
adhérence. 

(Husique ) Conjonction de deux 
tétracordes, où , plus précisément , 
résonnance de quarte ou aiatessaron , 
qui se fait entre les cordes homo- 
logues de deux tétracordes conjoints. 

SYNARTHROSE , s. f. du grec 
où ( sun ) , avec , éusemble , et 
d’'xspov ( arthron ), æticulation : 
co-articulation, 

( Anal, ) Esnèce d’articulation 
par laquelle les os sont arrétés en- 
semble , pour demeurer fermes dans 
leur situation , telle est celle des os 
du carpe et du métacarpe. : 

SYNATROÏSME , s. m. du grec 
cuy#préw ( sunartaô ), mettre en- 
semble, 

(héioriqne)Figure-de rhétorique 
qui consiste à faire un amas de plu- 
sieurs choses ou d'espèce d’une chose, 
au lieu de nommer la chose même. 
{Vihil ex ista lande centurio , nihil 
præfectus, nihilcohors, nilul tur- 
ma decerpil. 

SYNAULEE, sf. du grec cuvaurte 
(sunaulia), fait de oùdy (sun), avec, 
ensemble , et de d’aiai (aulé), ha- 
bitation : proprement co-habitation, 
et par extension conrert de flûte. 

( Musique) Concert de plusieurs 
musiciens, qui, dans la mnsique an- 
cienne , jouvient et se répondoient 
alternativement sur des flûtes , sans 
aucun mélange de voix. 

SYNAXARION, s. m. du gréc ou- 
vafaproy ( sunazarion ), fait de cû- 
vais (sunazis ), recueil. 

( Culie religieux } Les Grecs ap- 
pellent ainsi un recueil abrégé de la 


vie des saints, 
SYNAXE 


ST N 
SYNAXE, s. f, du grec zÜva fe (su- 


nazis ), assemblée, de ouyæyw, 
réunir. 

(Relig. catho.) C’étoit le nom de 
Vassemblée des premiers chrétiens , 
où l’on chantoit les psaumes, et où 
Jon faisoit les prières en commun. 

SYNCARPE, s. m. du grec cùv 
(sun), avec.ensemble, et de xæpæèc 
(karpos ), fruit, semence. 

( Botan.”) Fruit composé de plu- 
sieurs petits fruits, comme soudés 
les uns aux autres, ef provenant d’une 
seule fleur polygynique. 

SYNCHISE, s. f. du grec sèy (sun), 
avec , et de y ÿw (chuo ), répandre: 
désordre, confusion. 

( Gramm.) Transposition de mots 
qui trouble Parrangement d’une pé- 
riode. 5 

SYNCHONDROSE,, s. f. du grec 
eùr(sun ), avec, et de y 51dpos (chou- 
dros ), cartilage. 

(Ænat, ) Union de deux os , faite 
par Pinterposition dun carlilage. 
C’est ainsi que les cotes sont attachées 
au sternum. 

SYNCHRONE, adj. du grec sy 
(sun) , avec, ensemble, et de ypôvos 
(chronos), tems : en mème tems. 

(Physique , mécanique) Ce mot 
est d'usage en mécanique et en phy- 
sique , pour marquer les mouvemens 
ou effets qui se font dans le même 
tems. Il ne faut pas confondre sy 7- 
chrone avec isochrone ; celui - ci 
marque des effets qui se font en tems 
égaux ,et celui-là , des effets qui se 
font non -seulement dans des ‘tems 
égaux, mais en même tems. 

SYNCRHONISME , s. m. même 
origine que SYNCHRONE, idertité 
du tems. 

( Didact.) Le synchronisme est 
Videntité du tems, comme l’isocro- 
nisme en est l'égalité. On dit Le sy7- 
chronisme de deux personnes ; de 
deux choses, pour la co-existence de 
ces deux personnes, de ces deux cho- 
ses dans le même tems, 

Deläaondit synchroniste pour con- 
temporain , qui a vécu dans le même 
tems. : î 
SYNCOPE ,s. f. du grec sfx5œ70 
( sugkopto ), couper , retrancher. 

(“Hed.) Défaillance subite et ron- 
sidérable : abattement de toutes les 
forces et des fonctions animales et 
vitales. 

J'ome IL, 


SEEN 407 


(Gramm. )Syncope est aussi une 
figure de grammaire, qui copsiste dans 
le retranchement dune lettre ou 
d’une syllabe au milieu d’un mot. 

(Husique)S yncope se dit en mu- 
sique du prolongement sur le tems 
fort d’une note commencée sur le 
tems foible, 

SYNCRESE,, s. f. du grec oufxpiye 
( sughrino ), épaissir , caiiler , figer. 

( Chimie ) Concrétion ou coagu- 
lation opérée par la réduction spon- 
tanée ou violente d’une substance li- 
quide en une solide, par le retranche- 
ment de l’humide. | 

SYNCRETISME , s. m. du grec 
où (sun), qui exprime réunion , et 
de ypnrs705 (krétismos), manière 
des Crétois : réunion à la manière 
des Crétois. 

( Didact.) Quelque division qwil 
y eût dans le sein de la république 
de Crète, on se réunissoit toujours 
contre l’ennemi commun, ét cette 
vertu politique étoit si bien établie, 
qu’elle passa en proverbe dans toute 
la Grèce, et qu’on appela commu- 
nément syncrélisme toute espece de 
réunion , soit en matière de religion, 
soit en matière civile ou politique , 
des sectes, des opinions ou des par- 
tis les plus opposés et les plus con- 
tradictoires, [1 s'entend maintenant, 
en parlant de religion, de la conci- 
lation , du rapprochement de diver- 
ses sectes, de différentes commu- 
niops. 

SYNCRITIQUE, adj. même ori- 

ine que SYNCRESE. 

(ed.) Ep:thète que donnoient les 
médecins méthodiques aux remèdes 
qin étoient d’une nature coercitive et 
astringen'e, 

SYNDERESE, s. F. du grec cuy- 
Thpeme ( suntéresis ), ait de or 
(sun), ensembie, et de rnséw(léreo), 
observer: observation. 

(Religion) Remords de conscieu- 
ce , reproche secret que fait la cons- 
cience de queique crime qu'on à 
commis, et qui tourmente sans cesse. 
La conscience, a été appelée ae la 
soïte , parce qu'elle est comme une 
sentinelle qui observe tout, et qu’elle 
nous reproche le mal que neus cam- 
Ipettons. 

SYNDESMOGRAPHIE, s.f. du 
grec cérd'ecuos RER ), lien , 

ç 


SYN 
ligament, et de yp4pw ( graphô ), 


décrire, 

(-Anat.) Partie de l'anatomie qui 
a pour objet la description des liga- 
mens, 

SYNDESMOLOGIE , s. f, du grec 
gvdecuos (sundesmos), lien, liga- 
ment , et de xéyos ( logos), discours, 
traité. 

(Anat.) Partie de anatomie qui 
traite de l'usage des ligamens. k 

SYNDESMOSE, s. f, V,SYNNE- 
VROSE. 

SYNDESMATOMIE, s. f. du grec 
ctvd'ecuoc (sundesmos) , lien , liga- 
ment , et de réa (lemino ), couper, 
disséquer. 

(Anat.) Partie de Panatomie qui 
a pour objet la dissection des liga- 
mens. 

SYNDIC , s. m. du grec sùv(sun), 
avec, et de d'sun( diké ), cause, jus- 
üce, procès. 

( Commerce) Les anciens appe- 
loient syndics ceux quitétoient élus 
pour prendre soin des affaires d’une 
même communauté, d’un corps dont 
ils étoient membres. 

SYNECDOQUE ou SYNECDO- 
CHE , s. f. du grec ouyexdoyà ( su- 
nekdoché ) , fait de cùv (sun), en- 
semble , et de déyouas(déchomai 
prendre, recevoir : compréhension , 
conception. 

(Diction ) On appelle ainsi une 
figure de diction qui fait concevoir à 
Pesprit plus ou moins que le mot 
dont on se sert ne signifie dans le 
sens propre. C’est une espèce de mé- 
tonymie , avec cette différence pour- 
tant que la métonymie prend simple- 
ment un mot pour un autre, au lieu 
que la synecdoque prend le moins 
pour le plus ou le plus pour le moins. 

SYNÈRESE, s.f. du grec y(sun), 
avec , et d’érpéw ( haireo ), prendre. 

( Gramm. gr. ou lat.) Contrac- 
tion, réunion de deux syllabes en une 
seule dans un même mot. 

SYNEVROSE ou SYNNEVROSE, 
s. {. du grec av ( sun), avec, et de 
veüpoy ( neuron ), nerf : liaison par 
les nerfs. 

( Anal.) Union de deux os, faite 
par linterposition d’un ligament : 
elle se trouve particulièrement dans 
toutes les articulations mobiles, et 
sert Ales affermir, 


402 


SYN 

SYNGENESIE, s. f. du grec dr 
(sun), avec , et de ysivoues ( géino- 
mai), naître: naître ensemble. 

{Botan.) Linnæus a ainsi appelé 
la dix-neuvieme classe de son sys- 
tème des végétaux, celle qui com- 
prend les plantes dont les anthères 
des étamines sont réunies en un tu- 
be, à travers lequel passe le pistil. 
Elle renferme les plantes que ‘f'our- 
nefort avoit appelées composées , 
parce que leurs fleurs sont réunies en 
plus ou moins grand nombre, dans 
un calice commun, 

SYNGRAPHE , s. m. du grec 
gèy (sun), ensemble, et de yp4çr 
(grapho ), écrire: écrire ensemble. 

(Jurisprud. anc.) Syngraphe 
étoit le nom qu’on donnoit autrefois 
à un acte souscrit de la main du dé- 
biteur et du créancier, et gardé par 
tous les deux. 

SYNODE , s. m. du grec cüvad oc 
(sunodos), fait de av(sun),avec, 
ensemble , et d’éfos ( hodos ), voie , 
chemin : assemblée publique où Pon 
se rend de tous cotés. 

( Hist. ecclés.) C’est, en géné- 
ral, une assemblée de l’église. On a 
employé quelquefois le mot synode, 
pour désigner une assemblée géné- 
rale de'tous les évêques, et las- 
semblée des évêques d’une nation ou 
d’une province, Dansce cas , on dit 
mieux CONCILE. 7. ce mot. 

Synode se dit aujourd’hui d’une 
assemblée des curés et autres ec- 
clésiastiques d’un diocèse, convoqués 
par évêque , pour y faire quelques 
réglemens, quelques corrections , 
pour conserver la pureté des mœurs 
dans son diocèse. 

( Relig. réf.) Les églises préten- 
dues rétormées , Péglise anglica- 
ne, etc., ont aussi leurs synodes , 
pour entretenir chez elles la réfor- 
me et la discipline. 

SYNODIQUE , adj. de SYNODE. 
F. ce mot. 

Hist. ecclés.) Qui est émané du 
synode. Lettres synodiques. 

Astron.) On donne aussi ce nom 
aux révolutions des planètes, consi- 
dérées relativement à leur conjonc- 
tion au soleil , que lon appeloit au- 
trefois synode ; de sorte que le tems 
qui s’écoule entre une conjonction 


ST 


Moyenne et la suivante, s'appelle ré- 
volution synodique. 

Mois synodique ; c’est la révolu- 
tion synodique de la lune , ou Pin- 
tervalle entre deux conjonctions suc- 
cessives de la lune au soleil. 

SYNONYME , s m. et adj. du 
grec auvévuuos (sunonumos), fait 
de aùv (sun), avec, et d’évoux (ono- 
14) , nom, même nom : quia même 
non ou mème signification qu’un 
autre. 


( Diclion) On appelle synony- 
mes , les mots qui se ressemblant 
par une idée commune, sont néan- 
moins distingués l’un de Pautre, par 
une idée accessoire et particulière à 
chacun d’eux , d'où nait, dans beau- 
coup d'occasions, une nécessité de 
choix pour les placer à propos, et 
parler avec justesse, 

La ressemblance que produit l’idée 
générale , fait les mots syonymes, 
et la différence qui vient de l’idée 
particulière qui accompagne la géné- 
rale, fait qu’ils ne le sont pasparfai- 
tement , et qu’on les distingue com- 
me les diverses nuances d’une mème 
couleur. 

SYNONYMIE, s, f. même origine 
que SYNONYME, #”, ce mot. 

(Rhét.) La synonymie est une 
figure de rhétorique, qui exprime 
la mème chose par des mots que l’on 
regarde comme synonymes, comme 
per exemple, abut, excessit , eva- 
sil, erupuk - 

(Hist. nat.) Synonymie est par- 
mi les naturalistes, l’art de rassem= 
bler les nomsdifférensque les miné- 
raux , les végétaux etles animaux, 
ont reçu des différens auteurs qui les 
ont décrits, et de les rapprocher de 
l'individu , de Pespèce , ou du genre 
auxquels ils appartiennent exclusi- 
vement, 

L'histoire naturelle ne peut faire 
de progrès qu’autant que Le divers 
objetsqu’elle embrasse, ont des noms 
particuliers , qui servent à les faire 
reconnoitre, Mais l’étude et l’obser- 
vation des productions immenses de 
la nature, n’ont pu être l’ouvrage 
d’ün seulhomme. De là les différens 
noms (donnés à une mème chose ou 
le mème nom donné à différentes 
choses ; de là ces nombreuses no- 
menclatures qui embrouillent les 


SYN 403 


sciences naturelles ; de là la nécessité 
des synonymes. 

L'ouvrage le plus parfait qué l’on 
connoisse en ce genre , est le species 
plantarum de Linnæus , dans lequel 
Pauteur rapporte tous les noms , tou- 
tes les phrases des plus célèbres au 
teurs qui ont écrit sur la botanique. 

J ne faut pas confondre la nomen- 
clature avec la synony mie : la pre- 
mière a pour objet d’assigner à cha- 
que individu, à chaque espèce, à 
chaque genre , le nom qui lui est pro- 
pre; au lieu que Pautre est l’art de 
rapporter à un individu, etc. , tous 
les noms que lui ont donné ceux qui 
l’ont décrit. 

SYNOPTE,, s. m. 7. SINOPLE. 

SYNOPTIQUE , adj. du grec oùy 
(sun), ensemble, et d'évlouæs (op- 
tomaï) , voir : que l’on voit dans son 
ensemble, dans sa totalité. 

(Didact.) Tableaux synopti- 
ques ; ce sont des tableaux qui repré- 
sentent sous un seul point de vue, 
des classifications , des principes fon- 
damentaux , des résultats , des 
faits, etc., qui ont été décrits en dé- 
tail, dans le cours d’un ouvrage. 

SYNOQUE, adj. du grec CUVE Y de 
(sunéchés ), continu , formé de 
a (sun), ensemble, et d'y 
(écho), tenir, tenir ensemble, en- 
tretenir. 

(/Méd.) Epithète que l’on donne 
à une espèce de fièvre continue , qui 
persiste jusqu’à la fin , sans redou- 
blement, 

SYNOSTEOGRAPHIE, s. fém. 
du grec ùv (sun), avec, ensemble, 
dosior (ostéon), os, et de yp490 
(grapho), décrire. 

(-Ænal.) Partie de lanatomie 
qui a pour objet la description des 
jointures, des articulations des os. 

SYNOSTEOLOGIE, s. f. du 
grec ouv (sun), avec, d’éséoy( os- 
téon ) , os, et de x6y0s (logos }, dis- 
cours, traité. 

(Anat.) Partie de lanatomie 
qui traite de l’usage des articulations 
des os. 4 

SYNOSTEOTOMIE, s. fémin, 
du grec cv (sun), avec, ensemble, 
d’éséoy (ostéon), os, et de réuvw 
(temno), inciser, couper. 

(Anat.) Partie de l'anatomie 
qui a pour objet La dissection, ou la 


(CRE 


404 S Y:N 
piéparation anatomique des articula- 
tions des 05, 

SYNOVIE, s. f, du grec cv (sun), 
avec, ensemble, et d'wsy (oo), 
œuf, 

( Physiol. ) Terme créé par Para- 
celse, pour désigner une liqueur vis- 
queuse, mucilagineuse, semblable 
à un blanc d’œuf battu ; elle se trou- 
ve dans toutes les articulations mo- 
biles , où elle est renfermée par des 
capsules ligamenteuses qui l’empè- 
chent de s’écouler. Elle sert à hu- 
mecter et lubrifier les articulations 
entre lesquelles elle se répand. 

SYNTAXE, s. f. du grec oévraære 
(suniaxis), Formé de sy (sun), 
ensemble, et de rar ( {asso}, 
construire ,; arranger. 

( Gramm.) La synlaze est cette 
partie de la grammanñe qui règle, 
d’après l'usage, la forme sous la- 
quelle un mot doit paroitre dans le 
discours, en conséquence des Hai- 
sons qu’il a avec d'autres mots. 

, Syntaxe signifie aussi les règles 
de la construction des mots et des 
phrases; il se dit encore du livre qui 
comprend ces règles. 

SYNTEXIS, s. f. du grec sv#n£re 
( suntézis), colliquation , forméde 
où (sur), avec, ensemble, etde 
Thxw (léko), fondre, dissoudre, 

(/Héd.) Abattement de forces , 
épuisement : exténuation ou coili- 
quation des parties solides d’un corps. 

SYNTHESE , subst. fémin. du 
grec oùvherre (sunthesis), composi= 
tion , formé de où Fra ensemble, 
et de rilnus (tithémi) , placer, 
meltre, mettre ensemble : Part de 
mettre ensemble, 

(Didact.) On appelle synthèse, 
dans les sciences, la méthode par 
laquelle, en partant des premiers 

principes, des axiomes, des défini- 
tions, on‘parvienf, par un enchai- 
pement de propositions démontrées, 


à la connoissance des vérités les plus 
éloignées. Dans ce sens , la synthèse 


est opposée à l'analyse , qui com- 
mence par les propositions générales 
pour descendre aux premiers prinCi- 
pes. L'anal) se est la décomposition 
du tout; la syzuhèse est sa recom- 
po ition, # OV. ANALYSE. 

De synthese on à fait synthé- 
ligue, pour ce qui arapport à ia SY- 


SsS 


thèse , et synthétiquement, pour cœ 
qui est fait d’une manière syrthe- 
lique. 

( Chimie) La synthèse , en chi- 
mie, est synonyme derecomposition . 
C’est un moyen qu’elle emploie pour 
connoitre l’action intime et récipro- 
que des corps de la nature, 

La synthèse sert de preuve à l’a- 
nalyse; c’est par elle qu’on parvient 
à réformer le corps soumis à cette 
dernière opération ,; en réunissant 
tous les principes qu’on avoit sé- 
parés. 4 

( Chirurgie) Les chirurgiens em- 
ploient le mot syathèse dansle sens 
de liaison , réunion, jonction. 

La synthèse est une des quatre 
opérations de la chirurgie ; c’est par 
elle qu’on réunit et remet les parties 
divisées ou déplacées contre Pordre 
naturel. On distingue la synthèse de 
continuité , et la synthèse de con- 
tiguité ; la première réunit ce qui a 
été divisé; la seconde remet dans sa 
situation naturelle ce qui a été dé- 
placé. De là, on appelle synthé- 
lisine l’ensemble des opérations de 
la synthèse, comme Pextension , 
la coaptation, la remise et le ban- 


dage d’une fracture, 


(Mathématiques) On dit ,en ma- 
thématiques, que l’on procède par 
sy thèse, quand on démontre le ré- 
sultat dun problème, de maniere à 
ne pas laisser apercevoir la chaine 
des propositions qui ont conduit à ce 
résultat ; et l'on dit que Pon procède 
par analyse, lorsque l’on développe 
12 suite ou la liaison des proposi- 
tions qui ont conduit à la solution 
du problème, 

SYPHON, s. m. Voy. SIPHON. 

SYRINGOTOME ,s. m. du grec 
copyE (surigx ) ; tuyau, flûte, et 
par métaphore, une fistule, et de 
Téva (lemno ), couper, tailler. 

( Chirurgie ) Nom d'un instru- 
ment de chirurgie , propre pour lPo- 
pération de la fistule ; syringolonue 
est le nom de l’opération mème, 

SYROP ,s. m. foy. SIROP. 

SYSSARCOSE, s. f. du grec cùv 
(sun), avec, et de 7xp£ (sanx), 
au génit. cæpxoc (sarkos), chair. 

( Anat.) Union de deux os, faite 
par l’interposition des chairs : telle 


SYS 
esi la liaison de l’omoplaté avec les 
cotes, 

SYSTALTIQUE , adj. du grec 
austrnw (sustell) , resserrer , con- 
tracter, 

(Phisiol.) On donne cette épi- 
thète au mouvement du cœur, des 
artères, des nerfs, et de toutes les 
fibres nerveuses, qui par leur vertu 
élastique, se contractent, se resser- 
rent continuellement et alternative- 
ment, broient les liquident, et en 
accélèrent le mouvement progressif. 

SYSTEME, s. m. du grec csnux 
(susiémma), assemblage , formé de 
gr (sun) ensemble, et d'icus 
(histémi), placer. 

( Didactique) Système signifie, 
en général, un arrangement de 
principes et de conclusions, un en- 
chainement, un tout de doctrine, 
dont toutes les parties sont liées en- 
semble, et suivent ou dépendent 
les unes des autres, 

(Astronomie) Syslème , en ter- 
mes d'astronomie, est la supposition 
d’un certain arrangement des diffé- 
reptes parties qui composent luni- 
vers, d’après lesquelles les astro- 
nomes expliquent tous les phénomè- 
nes ou apparences des corps célestes, 

I ya dass Pastronomie trois sys- 
ièmes principaux , sur lesquels les 
philosophes ont été partagés. 

Les anciens philosophes qui con- 

noissoient tres-peu les circonstances 
du mouvement des planètes, variè- 
tent beaucoup sur ce sujet. Pythagore 
et quelques-uns de ses disciples, sap- 
posbrent d’abord la terre immobile 
au ceñtre du monde. Dans la suite , 
plusieurs disciples de Pythagore sé- 
cartérent de ce sentiment, firent de 
la terre une planète, et placèrent 
le soleil immobile au centre du 
monde. Platon fit revivre le système 
de Pimmobilité de la terre ; plusieurs 
philosophes suivirent ce sentiment : 
c’est ce qui à donné lieu au système 
de Ptolémée. 
_ Ptolémée, qui écrivoit vers l’an 
140 de J, C., à donné son nom à ce 
système, parce que son Æ/mageste 
est le seul Livre détaillé qui nous soit 
parvenu de lPancienme astronomie. 

Copernic, vers l’an 1350, com- 
mepca d’abord par admettre le mou- 
vement diurne de ja terre, ou son 


SYS 45 


mouvement de rotation sur son axe , 
ce qui simplifia beaucoup le système. 
Ce mouvement une fois admis, il 
devenoit bien simple d’admettre un 
second mouvement de la " dans 
Vécliptique. Celui-ci explique avec 
la plus grande facilité , le phénomène 
des stations et des rétrogradations des 
planètes. 

Tycho-Brahé, regardant le té- 
moignage de quelques passages de 
VEcriture - Sainte comme un très- 
grand obstacle au systéme de Coper- 
nic, proposa , vers la fin du seizième 
siecle , de placer la terre immobile 
au centre du monde , et de faire tour- 
ner autour d'elle la lune , le soleilet 
les étoiles fixes; les cinq autres pla- 
nètes tournant autour du soleil, dans 
des orbites qui sont emportées avec 
lui dans sa révolution aufour de la 
terre. Mais comme ce système exige 
la même rapidité de mouvement que 
celui de Ptolémée , il n’est pas plus 
recevable, Aussi Longomontanus, 
astronome célèbre, qui vécut dix ans 
chez Tycho-Brahé, ne put se résou- 
dre à admettre en entier le système 
de Tycho ; il admit le mouvement 
diurne de la terre, ou son mouve- 
ment de wotation sur son axe, pour 
éviter de donner à toute la RE 
céleste, cette vitesse inconcevable 
du mouvement diurne. ; 

Quoiqu'il y ait moins de difficul- 
tés à proposer à Longomontanus, que 
contre T'ycho-Brahé, il est aujour- 
d’hui démontré que le mouvement 
annuel de la terre est aussi évident 
que son mouvement diurne. Ainsi, 
le système de Copernic , corrigé par 
Képler, demeure vrai dans tous ses 
points. 

(Analom.) Système, en° ana- 
tomie, signifie un assemblage des 
parties d’un tout; c’est ainsi qu’en 
parlant de tous les nerfs, on dit le 
système des nerfs, ou le système 
HLerveuT. 

( Bibliogr.) Système bibliogra- 
phique ; on appelle ainsi l’ordre ob- 
servé dans une classification quel- 
conque d'ouvrages , soit imprimés , 
soit manuscrits, pour former une 
bibliothèque on un catalogue de li- 
vres. Jusqu’à ce moment, on ne con- 
noît aucun système bibliographi- 
que parfait, et peut-être est-il im- 
possible d'atteindre à cette perlection 


406 sys" 


désirée; car ce système consiste à 
diviser et sous-diviser en diverses 
classes, tout ce qui fait l’objet de 
nos connoissances; et la difficulté 
à surmonter pour établir entre toutes 
ces Dies Pordre qui leur convient , 
est 10. de fixer le rang que les classes 
primitives doivent tenir entrelles ; 
20, de rapporter à chacune d’elles la 
quantité immense de branches, de 
rameaux, et de feuilles qui lui ap- 
partiennent, Or, sera-t-on jamais 
d'accord sur les divisions et sur les 
sous-divisions. 

Les anciens ne nousont rien laissé 
sur l’ordre qu'ils observoient dans 
leurs bibliothèques. Le premier qui 
a écrit sur cettematièreest un nommé 
Florian Trefler, qui a donné une 
méthode de classer les livres impri- 
més à Augsbourg en 1560. Cette 
méthode est plus que médiocre, On 
fut un peu plus satisfait des ouvrages 
de Cardona , en 1587, et de Scholt, 
en 1608 , sur le mêémeobjet. En 1627 
Naudé publia son Ævis pour dresser 
une bibliothèque. 

Louis Jacob de Saint-Charles pu- 
bliaun Zraité des plus belles bi- 
bliothèques publiques ct parlicu- 
lières. Ces deux derniers ouvrages 
Srent oublier les précédens. Un des 
systèmes les plus recommandables 
est celui où Pon expose Pordre et la 
disposition des livres du collége de 
Clermont, tenu par les jésuites à 
Paris, 1678. La collection entiere 
est séparée en quatre grandes parties : 
Théologie, philosophie, histoire, 
droit. 

Les Allemands ont beaucoup tra- 
vaillé sur la bibliographie ; et parmi 
les nombreux traités qu’ils onf pu- 
bliés, il s’en trouve de scriplis et 
bibliothecis ante-diluvianis. Mor- 
hoff , dans son Polyhistor, à parlé 
de la disposition des livres dans une 
bibliotheque. Leibnitz à aussi tra- 
vaillé sur ce sujet. 

Parmi les auteurs françois qui ont 
écrit sur cette matière , on distingue, 
outre Naudé et Louis Jacob , dont il 
a été parlé plus baut, Le Gallois, 
Baillet , Girard , Martin, Barrois et 
Debure, Formey , Bruzen de la 
Matillière , Ameilhon , Camus, 
Grégoire, etc. 

( Musique) Ge mot a plusieurs 


acceptions en musique : dans son 


SYZ 


sens propre et technique, sys/ème 
signifie tout intervalle composé ou 
conçu comme composé d’autres in- 
tervalles plus petits , lesquels, consi- 
dérés comme les élémens dy sys- 
time , sappellent diastème. 

Système est encore, où une mé- 
thode de calcul pour déterminer les 
rapports des sons admis dans la 
musique , ou un ordre de signes éta- 
blis pour les exprimer. 

Système , enfin, est l'assemblage 
des règles de l’harmonie , tirées de 
quelques principes connus qui les 
rassemblent, quiforment leur haison, 
desquels elles découlent , et par les- 
queis on en rend raison. 


SYSTILE , s. m. du grec 7 
(sun), avec, ensemble, et de sinos 
( stulos), colonne. 


( Archit. anc. ) Edifices où les. 
colonnes sont éloignées de deux de 
leurs diamétres. Dans cette ordon- 
nance elles sont moins serrées que 
dans le PYCNOSTYLE. Foy. ce 
mot. 


SYSTOLE , s. f. du grec uso 
( suslolé ), contraction , fait de 
zuséraw ( sustello ) , contracter, 
resserrer. 

(Physiol.) Mouvement du cœur, 
des arteres, et de toutes les fibres 
nerveuses , qui se fait par contraction 
ou resserrement pour chasser en avant 
les liquides , les broyer , les atténuer 
ct faciliter les sécrétions : ce mou- 
vement est opposé à celui de diastole 
avec lequel il est alternatif, oy. 
DIASTOLE. 

SYZYGIE, s. f. du grec suvyix 
( suzugia ), conjonction , formé de 
nv (sun), ensemble , et de £evyvüs 
( zeugnuo ), joindre : joindre en- 
semble, 

( Astron.) Ce terme sert à in- 
diquer la conjonction et Popposition 
d’une planète avec le soleil ; il s’'em- 
ploie sur-tout en parlant de la lune. 

Les éclipses n’arrivent que dans 
les syzygies. 

Quand la lune est dans les syzy- 
gies, les apsides sont rétrogrades ; 
les nœuds se meuvent plus vite contre 
l’ordre des signes , ensuite leur mou- 
vement se ralentit. 

Quand les nœuds arrivent dans la 
ligne des syzygies, l'inéliuaison de 
l'orbite est la plus petite, 


TAB 


Ces différentes inégalités ne sont 
pas égales à chaque syzygie , mais 
toutes un peu plus grandes dans la 
conjonction que dans lopposition. 

C’est à Newton que l’on doit l’ex- 
plication de toutes ces inégalités que 
les astronomes avoient observées , 
sans en pouvoir pénétrer la cause, 
Il a fait voir qu’elles étoient la suite 
de Paction du soleil. 


* T 


à si s. m. la vingtième lettre ; et 
seizime consonne de lalphabet 
françois. 

(ist. anc. ) Le T étoit chez les 
anciens une lettre numérale qui si- 
gnifioit 160 ; avec un trait dessus , 
dans cette forme T, elle signifioit 
160,000. 

( Monnoie) T est le caractère de 
Ja monnoie qui se fabrique à Nantes, 

( Chirurgie ) T est le nom d’un 
bandage , ainsi appelé à cause de sa 
forme qui ressemble à celle de cette 
lettre ; il sert pour soutenir l'appareil 
de la taille de la fistule à Fanus, 
des plaies, des abcèes, et des ulcères 
aux fesses et au périné. 

(-Ært de la guerre ) T se dit d’un 
arrangement en forme de T , et d’une 
disposition de fourneaux ; chambres 
et logemens qui se font sous une 
pièce de fortification pour la faire 
sauter. 

(Musique) La lettre T s'écrit 
quelquefois dans les partitions pour 
désigner la partie de la taille, lors- 
que cette taille prend la place de la 
basse , et qu’elle est écrite sur la 
même portée; la basse gardant le 
{acet. 

Quelquefois dans les parties de 
symphonie le T signifie tout ou tutti, 
et est opposé à la lettre S ou au mot 
seul ou solo. 


TABAC, s. m. de Tabago, ou 
Tobago , Vune des petites Antilles. 

( Bot.) Plante annuelle originaire 
de PAmérique, et qui, depuis deux 
siècles et demi, s’est répandue dans 
les quatre parties da monde où on 
la cultive, non pour les arts où pour 
servir d’aliment, mais comme une 
plante de fantaisie qui se mâche, se 
ame ,et se prend en poudre par le 
nez, 


À B 407 


Tabac se dit indifféremment o4 
de la plante même, ou de sa poudre, 
ou de ses feuilles entières ou séchées, 

C’est vers l’an 1560 que cette 
plante fut introduite en Europe. 
Elle y porta d’abord divers noms : 
On lPappela /Vicotiane, herbe du 
Grand-Prieur, herbe à la Reine, 
parce que M. /Vicot, ambassadeur 
de France à la cour de Portugal, 
Payant recue d’un marchand ila- 
mand, la présenta, à son arrivée À 
Lisbonne , au grand-prieur, etpuis, 
à son retour en France, à la reins 
Catherine de Médicis. Elle fut aussi 
appelée herbe de Suinte - Croix, 
herbe de Torra-Buona , des noms 
des cardinaux de Sainte-Croix et de 
Torna-Buona, qui, les premiers , 
la mirent en réputation dans l’ftalie, 
Aux [ndes occidentales, au Bésil, 
et dans la Floride, elle portoit le 
nom de pélun, qu’elle y conserve 
encore; mais les Espagnols lui don- 
nerent le nom de {obaccn, dont 
nous avons fait £abac, parce qu'ils 
la connurent premièrement à 7'4- 
bago , Vune des petites Antilles. 
C’est de cette mème ile de L'abus, 
que Sir Francis Drake Papporta en 
Angleterre, en 1585. 

Les Espagnols et les autres Euro- 
péens ayant fait usage du tabac, à 
Pimitation des [ndiens , le porterent 
bientot par-tout où s’étendoit leur 
commerce. Ainsi, cette plante, qui 
n’étoit qu'une simple production sau- 
vage d’une petite ile de PAmérique, 
se répandit en peu de tems dans un 
tres-grand nombre de climats diffé- 
rens. Les lieux les plus renommé: 
où elle croît, et où on la cultive au- 
jourd’hui, sont le Brésil, Borneo, 
la Virginie, le Maryland, le Mexi- 
que, l'Italie, Espagne, la Hol- 
lande , l’Angleterre, et quelques 
contrées de la France, telle que la 
ci-devant Bourgogne, la Frauche- 
Comté, l'Alsace, le Dauphiné ile 
Languedoc, le Béarn. 

( Commerce) Les Indes orien- 
tales et l'Afrique cultivent le £abac 
pour leur usage; elles n’en vendent 
ni n’en achètent. ; 

Dans le Levant, Salonique est le 
grand marché du tabac ; la Syrie, 
ja Morée, PEgypte, y versent tout 
leur superflu. 

Les labucs de Dalmatie et da 


r 0 


Croatie sont de très-bonne qualité , 
mais si forts, qu’on ne peut les pren- 
dre sans les tempérer par des tabacs 
plus doux. 

Les Labacs de Hongrie seroient 
assez bons, s’ils n’avoient générale- 
ment une odeur de fumée quien dé- 
goûte, 


403 


L’Ukraine, la Livonie, la Prusse, 
la Pomérauie ,! récoltent une assez 
grande quantité de £abäcs, mais il 
n'a ni saveur, ni consistance. 

Le tabac du Palatinat est médio- 
cre, mais il a la propriété de s’amal- 
gamer très-bien avec des tabacs de 
meilleure qualité, et d’en prendre 
le goût. 

La province d’'Utrecht, en Hol- 
lande , produit des tabacs d’une ex- 
cellente qualité, et qui ont.le rare 
avantage de communiquer leur par- 
Lam aux Labacs inférieurs. 

Dans l’origine, les iles du Nou- 
veau-Monde s’occuperent beaucoup 
de la culture du fabac ; mais le su- 
cre , le café et lindigo la firent 
bientot abandonner , excepté à Cu- 
ba, qui fournit de tabac en poudre 
les possessions espagnoles des deux 
hémisphtres. Son parfum est exquis, 
mais trop fort. 

Le tabac du Brésil seroit impre- 
nable, à raison de son àcreté, si on 
ne le tempéroit par une décoction de 
tabac et de gomme de Copal. 

Mais les meilleurs {abacs du globe 
croissent dans PAmérique septen- 
tionale, paiticulièrement dans la 
Virginieet le Maryland. 

Les Américains ont des lois pour 
la préparation de leur tabac, des 
officiers publics pour en faire lins- 
pection. Ce sont ces officiers qui en 
déterminent la qualité. Tout {æbac 
mal préparé , qui a été mouillé en 
chemin, ou qui a fermenté dans les 
boucauts ; est condamné au feu, et 
perdu pour le propriétaire. C’est par 
la stricte observation de ces lois que 
le tabac s’est perfectionné, et que 
le commerce qu’ils en font s’est 
étendu au point où on le voit. 


(Médecine) Le tabac a eu ses 
détracteurs et ses panégyristes. Amu- 
rat IV, empereur des Turcs, un 
czar, et un roi de Perse, en défen- 
dirent l'usage à leurs sujets, sous 


TAB" 


peine de Ja vie, ou d’avoir le nez 
coupe. 

Jacques Stuart, roi d'Angleterre, 
et Simon Pauili, ont fait un traité 
sur le mauvais usage du tabac. On 
trouve une bulle d’'Urbain VIIT, par 
laquelle il excommunie ceux qui 
prennent du tabac dans les églises, 
Le pére Labat dit que le tabac fut 
comme une pomme de discorde, qui 
alluima une guerre très-vive entre les 
savans, 

Cette plante est en général âcre, 
iritante ,et ceux qui commencent 
à le prendre en poudre, éternuenf , 
ont des nausées , quelquefois des ver- 
tiges ; une humeur ténue s'écoule de 
leurs narines ; mais Pusage constant 
ou immodéré de cette poudre dimi- 
nue la sensibilité de Podorat , af- 
foiblit la mémoire, dispose à lapo- 
plexie sanguine. Il est cependant 
utile d’en user modérément , et 
comme d’un remède, toutes les fois 
que la tête se trouve embarrassée 
d’une abondance d’humeurs séreuses 
ou pituiteuses, 

Les feutiles sèches mâchées ren- 
dent lo sécrétion de la salive plus 
abondante, et en déterminent lex- 
crétion : elles conviennent sous cette 
forme dans la paralysie pituiteuse , 
dans celle de la langue , dans Pim- 
puissance de parler ou la difficulté 
d’ouir, causées par des humeurs sé- 
reuses , dans l’enchifrenement, dans 
la surdité catarrhale , la douleur 
rhumatismale des dents, la goutte 
séreuse produite par la suppression 
d’un écoulement naturel ou habituel ; 
mais la mastication de ses feuilles, 
constante où habituelle fait rejeter 
une grande quantité de salive utite 
pour la digestion , rend la bouche 
sèche et fétide, et diminue la sensi- 
bilité des organes du goût. La fumi- 
gation des feuilles , reçie dans la 
bouche, a les mêmes avantages et 
les mèmes inconvéniens que la mas- 
tication. 

. . - 

L'usage intérieur du tabac purge 
toujours avec violeñce par haut et 
par bas; cependant manié par des 
mains adroites, il peut produire des 
guéfisons désespérées. | 

L'usage externe du tabac, pour 
la guérison des dartres, de la gale , 
des ulcères, est confirmé chaque jour 
par l’expérience, 


TAB 


L'huile distillée de tabac est un 
poison, même tres-violent. 

TABELLION, s. m. du latin £a- 
bula, table, dont on a fait tabularti. 

( Pratique) C’étoit, avant la ré- 
volution , lenom d’un officier public 
créé pour recevoir des actes et con- 
trats, ou seulement pour en délivrer 
des expéditions sur les minutes qui 
lui étoient remises par le notaire qui 
avoit fait les actes. 

Anciennement les notaires n’é- 
toient que les clercs des tabellions, 
et écrivoient sous eux. Chez les Ro- 
mains ils s’assembloient tous dans 
la place publique; c’étoit meme une 
loi de ne pouvoir instrumenter qu’en 
public. Il y avoit dans cette place 
des bancs destinés pour eux. Les 
pauties s’adressvient à lun de ces 
bancs, le clerc où notaire mettoit par 
écrit les intentions des contractans, 
ou le projet d'acte, et c’étoit le ta- 
bellion qui lui donnoit la forme au- 
thentique ; ceci se pratiquoit égale- 
ment en France. Par la suite, les 
clercs se séparèrent de leurs maitres, 
et les notaires furent érigés en titre 
d'office. Leurs fonctions demeurèrent 
cependant long-tems séparées ; les 
notaires dressoient les minutes des 
actes, et les remettoient aux {abel- 
lions pour en délivrer les expédi- 
Lions aux parties; mais un édit de 
Eëén:11V du mois de maï 1597 réunit 
les fonctions des {abellioris à celles 
des notaires royaux. 

TABERNACLE , s. m. du latin 
labernaculum , tente, pavillon, di- 


mivutif de taberna, loge. 


(ist. des Juifs ) Lieu où repo- 
soit Parche d’alliance chez les Juifs, 
soit lorsqu'elle étoit sous des tentes, 
soit lorsqu'elle fut posée dans le 
temple. 

Féle des labernacles ; cette fête 
fut instituée par le peuple d’fsraël , 
après qu'il eut pris possession de la 
terre de Chanaae, en mémoire de 
ce qu’il avoit habité sous des tentes 
dans le désert. Elle commencoit le 
15 septembre et duroit huit jours. 
Le dernier étoit le plus solennel : 
c’est de lui que parle St. Jérome , 
quand il dit que J, C. vint à la fête 
des labernacles , le dernier et le 
plus grand jour. . 


( Culie cathol.) Tabernacle se 


, B 409 


dit aussi d’un petit temple de bois 
doré ou de matiere précieuse qu'on 
met sur un autel, pour renfermer le 
S. Sacrement. 


TABÈS , s. m. Mot latin. 


( ed. ) Ce mot emprunté da 
tn signifie rne maladie de con- 
somption , langueur qui desseche , 
phthisie, atrophie , étisie, ma- 
rasme. Îl signifie encore sanie, sang 
corrompu, où humeur claire et pu- 
tride qui coule des ulcères malins ou 
des parties mortifiées. 

De labes on à fait tabide, pour 
désigner celui qui est attaqué d’une 
maladie de consomption , ou une 
fièvre lente , accompagnée d’une 
grande maigreur , et {abifique pour 
exprimer ce qui cause la phthisie ; 
c’est-à-dire, ce qui fait mourir de 
langueur et de consomption ; ce qui 
consume, qui desseche , qui fait sé- 
cher, qui rend sec et languissant, 
qui fait fomber en langueur. 

TABLATURE, s. f. du jat. La- 
bula, table. 


( Musique ) Ce mot signifioit au- 
trefois la totalité des signes de la 
musique. Aujourd’hui il sedit d’une 
certaine maniere de noter par lettres, 
qu’on emploie pour les instrumens 


à cordes qui se touchent avec les 
doigts. 


Comme les instrumens pour les- 
quels on employoit la £ablature sont 
la plupart hors d’usage , et que pour 
ceux dont on joue encore on trouve 
la note ordinaire plus ‘commode, 
la tablalire est presqu’entièrement 
abandonnée, ou ne sert qu'aux pre- 
mieres lecons des écoliers. 

TABLE , s. f. du lat, tabula, 
meuble de ménage propre à recevoir 
et à soutenir ce qu’on veut poser 
dessus, . 


La 

( Econ. dom.) Table à man- 
ger; les Grecs se servoient autretois 
de tables de bois ordinaire, sans le 
moindre ornement ; mais quand le 
luxe asiatique eut altéré la simpli- 
cité de leurs mœurs , ils eurent des 
tables de cèdre, de citronnier , or- 
nées de bandes d’ébène ou de nacre 
de perles. 

Les Romains, perpétuels imita- 
teurs des Grecs , les surpassèrent 
bientot dans la maguificence des 


470 ÆE À pe 


tables. Xs ne se contentoient pas 
dune seule table , ils en avoient 
communément deux : Pune pour le 
service de chair et de poisson , et 
Pautre pour le fruit ; elles étoient 
nues etsans nappes ; on les nettoyoit 
à chaque service avec une éponge, 
et les conviés se lavoient les mains, 

Dans la suite il y eut des nappes 
de toiles peintes avec des raies de 
pourpre , et quelquefois de drap d’or, 

Ce n’étoit point Pusage de fournir 
des serviettes aux convives ; chacun 
apportoit la sienne: cet usage sub- 
sista long-tems après le regne d’Au- 
guste. 

Les hommes étoient couchés sur 
des lits, à la manière des Asiatiques, 
et les femmes étoient placées et as- 
sises sur le bord des lits où étoient 
leurs maris; Cétoit aussi la place 
des enfans et des jeunes gens qui 
n’avoient point encore pris la robe 
virile, Ce ne fut que vers le tems 
des derniers empereurs que les dames 
romaines mangerent couchées à ta- 
ble , à Pexemple des hommes. 


( Culte cathol. ) Sainte-table : 
comme l’eucharistie a été instituée 
sur le symbole d’un repas, on Pap- 
pelle la sainte-table | la table de 
l’agneau ; c’est dans ce sens qu’on 
dit : s'approcher de la sainte-table, 
pour recevoir Peucharistie, 

( Blason ) ‘L'able d'allente ; on 
appelle ainsi des écus ou armes qui 
ne sont composés que du seul émail 
du champ ; sans être chargés d’au- 
cune pièce ; ni meuble. 

( Hist. des Juifs ) T'ables de la 
loz ; ce sont les deux tables des com- 
mandemens gravés sur la pierre\ de 
la main de Dieu , donnés à Moïse 
sur la montagne , qu’il enferma de- 
puis dans l’arche. 

T'able des pains de proposition; 
c’étoit une grande table d’or, placée 
dans le temple de Jérusalem , sur la- 
quelle on mettoit les douze pains de 
proposition en face , six à droite. et 
six à gauche. Il falloit que cette ta- 
ble fut très-prérieuse , car elle. fut 
portée à Rome, lors de la prise de 
Jérusalem , et parut au triomphe de 
‘Fitus, avec d’autres richesses du 


temple. 
rom. ) Les douze 


( Jurisprud. 
7 


; J EU PS Een AE 
iuules ou la loi des douze: tables. ; 


TA B 

on appeloit ainsi les premitres lois 
romaines , parce qu’elles étoient 
écrites avec un style , sur une table 
de bois fort mince, enduite de cire, 
ou gravées sur des tables de cuivre , 
et expostes dans le lieu le plus émi- 
nent de la place publique, 

Après l’expulsion des rois , les 
Romains n’ayant point de lois fixes 
et certaines, ni assez amples pour 
régler les affaires qui pouvoient nai- 
tre entre les particuliers , on résolut 
de choisir les lois les plus sages des 
Grecs. Ces lois furent rédigées sur 
dix tables par les décemvirs , aidés 
d’un certain Hermadorus, et confir- 
mées Pan 303 de Rome , par le sénat 
et par Passemblée du peuple, L'année 
suivante , on reconnut qu’il mar- 
quoit encore quelque chose à cette 
compilation , et on y suppléa par 
quelques lois faites par les rois de 
Rome , par des coutumes que Pusage 
avoit autorisées , et on les fit graver 
sur deux autres tables. C’étoit-là la 
loi des douze tables , s1 fameuses 
dans la jurisprudence romaine. 

(Jurisprud. fr.) Table de mar- 
bre ; il y avoit sous lancienrégine 
trois siéges différens , connus sous ie 
litre général de sitge de la table de 
marbre du palais, à Paris; savoir: la 
connétablie , Pamirautéet leseaux et 
forèts. Leur dénomination commune 
venoit de ce qu’autrefois ces juri- 
dictions tenoient leurs séances sur la 
table de marbre, qui étoit en la 
grande salle du palais, et qui fut dé- 
truite lors de l'incendie arrivé en 
1618. 

Chevalerie ) Table ronde ; la 
table ronde r’étoit point le nom 
d’un ordre , mais bien d’un exercice: 
de chevalerie , une sorte de joûte ou 
combat singulier, ainsi nommé par- 
ce que ceux qui y avoient combattu, 
venoient , au retour , chez celui qui 
avoit proposé la joûte , où ils étoient 
assis à une table ronde , pour éviter 
les disputes de la préséance. On 
west pas d'accord sur Pancienneti 
de cet usage; mais 1l paroit qu'il 
date du sixième siècle. 

( Anat, ) On donne le nom de 
able à la partie composée des os du 
crâne ; on la distingue en externe et 
interne ; celle-ci appelle aussi vi- 
trée , parce qu’elle est plus cassanta 
que Pautre. , 


EL AR 

( Antiquités) T'able is'aque; v. 
ISIAQUE. 

( Archit. ) Table se dit dun 
membresimple, ordinairement carré 
long , sans sculpture, sans mou- 
lure. 

T'able en saillie ; c’est celle qui 
est détachée du parement nu d’une 
muraille , d’un piédestal , etc. 

T'able fouillée ; c’est celle qui, 
au lieu d’etre en saillie , est au con- 
traire enfoncée ; elle est ordinaire- 
ment bordée d’une moulure. 


T'able d'attente ; c’est un bos- 
sage qu'on ménage dans une façade 
au dessus de la porte , des fenêtres , 
etc. , soit pour y tailler des têtes de 
sculpture , soit pour y mettre une 
inscription. 

( Marine) Table de loch ; c’est 
un tableau servant à marquer les di- 
verses circonstances nécessaires à 
connoïitre , pour le calcul de la route 
du vaisseau , et principalement la 
direction de la route , et la quantité 
de chemin indiqué par le LOCH. F7, 
ce mot. 

(Astron. ) Tables astronomi- 
gues ; on appelle aisi les suites des 
nombres qui indiquent les situations 
et les mouvemens des astres, ou qui 
servent à les calculer. 

Les plus anciennes £ables dont on 
ait connaissance , sont contenues 
dans Palmageste de Ptolomée ; on 
y trouve des tables de sinus, des ta- 
bles du mouvement du soleil, de la 
lune et des cinq planètes. 

Alphonse , roi de Castille , fut le 
premier qui rectifia les tables astro- 
nomiques de Ptolomée, vers Pan 
1252 ; les tables alphonsines ont 
été imprimées à Venise en 1492, et 
à Paris en 1545. 

Copernic , le premier restaurateur 
de Pastronomie , publia de nouvelles 
tables des mouvemens célestes, en 
1543, fruit de 30 ans d’observations. 

Mais Tycho-Brahé surpassa infi- 
niment tous ceux qui lavoient pré- 
cédé, par lenombre prodigieux d’ob- 
servations qu’il fit dans son île 
d’'Huène , sur la fin du 16e. siècle, 
etil fournit la matière d’une nouvelle 
suite de tables plus parfaite que les 
anciennes. 

Képler , qui fit dans lastrouomie 
de si belles découvertes, par le se- 


T A B 4x4 


cours des observations de Z’ycho, 
est aussi celui auquel nous ‘devons 
les fameuses {ables rudolphines , 
imprimées à Lintz, en 1627. 

La publication de ces tables fut 
une époque pour le renouvellement 
de Pastronomie , et elies donnèrent 
lieu à un grand nombre d’autres ta- 
bles publiées depuis, dans lesquelles 
on s’est eHorcé d’en rendre la forme 
plus commode. 

Il n’y a maintenant aucun article 
de Pastronomie qui ne renferme des 
tables plus ou moirs étendues. On 
les distingue en tables auxiliaires 
et en tables d'observations. Les 
premières servent dans les tables ces 
calculs, comme les tables de loga- 
rithmes , de parties proportionnel.es ; 
les tables de logarithmes de Caliet, 
publiées en 1783 , sont tres-com- 
modes. Pour les parties proportion- 
nelles, cn a ouvrage intitulé Sex- 
cenlenary table, Bernoulli, 1779; 
et un aufre ayant pour titre : Seza- 
gésimal table, Taylor, 1780. 

Les tables d'observations sont 
les plus importantes de toutes pour 
les astronomes : mais ce ne sont pas 
des tables proprement dites , ce sont 
plutot des recueils. Les plus consi- 
dérables sont ceux de Tycho-Brahé, 
Hévélius, Flamstead, Halley, Brad- 
ley , Maskelyne, Lemonnier , Dar- 

ujer, etc. 

{ Bibliogr.) Table se dit aussi 
d’un index fait ordinairement par 
ordre alphabétique, pour trouver les 
matières ou les mots qui sont dans 
un livre. Table des matières ; La- 
ble des chapitres. 

TABLEAU , s. m. du lat. {abula, 
dont on a fait tabulellum , sous-en- 
tendu piclum. 


( Peinture ) On donne ce nom à 
tout ouvrage de peinture qui peut 
se déplacer , à la différence des ou- 
vrages peints sur les voñtes et sur Les 
murs. H y a des tableaux peints sur 
bois, sur toile , sur cuivre | sur 
étain , etc. 

( Husique ) Tableau se dit sou- 
vent en musique, pour désigner la 
reunion de plusieurs objets formant 
un tout par la musique imitative, 
Le tableau de cet air est bien des- 
siné; cel opéra est plein de lu- 
bleaux ednuirables. 


… 


# 


412 TAB 


Ænlevement des tableaux ; voy. 
ENLEVEMENT, 

Restauration des lableaux ; voy. 
RESTAURATION. 

L'ableau votif; chez les Romains, 
ceux qui s’étoient sauvés du nau- 
frage, faisoient représenter leur aven- 
ture en un tableau qu'ils consa- 
croient dans le temple du dieu à qui 
ils croyoient devoir leur salut , ou 
ils le portoient pendu à leur cou , 
pour exciter la compassion du pu- 
blic. Les avocats employoient aussi 
ce moyen pour toucher les juges en 
exposant aux yeux la misère de leurs 
parties et la cruauté de leurs enne- 
mis. Enfin, ceux qui relevoient de 
quelque fâcheuse maladie ; consa- 
croient souvent un tableau au dieu 
à qui ils attribuoient leur guérison. 

(Lilléral. ) Tableaux synopli- 
ques ; ce sont destables, cartes ou 
feuilles, sur lesquelles sont digérées 
et réduites méthodiquement en rac- 
courci, et sous un seul point de vue, 
des matières dogmatiques , histori- 
ques , etc. 77 SYNOPTIQUE. 

( Perspect.) T'ableau , en pers- 
pentes est une surface plane , que 

’on suppose perpendiculaire à l'ho- 
vizon. On y représente Pobjet par le 
moyen des rayons visuels qui vien- 
nent de chacun des points de Pobjet 
à un œil, en passant à travers le £a- 
bleau qu'on imagine à une certaine 
distance entre l'œil et Pobjet. 

(Archit.) L'ableau se dit de la base 
d’une porte ou d’une fenêtre, du 
pied droit ou d’un jambage d'arcade 
sans fermeture. 

( Marine ) On appelle tableau 
dans les vaisseaux de guerre françois, 
un corps plat de la partie supérieure 
de la coupe , au dessus du tendelet de 
la galerie, sur lequel on place des 
ornemens, des attributs, etc. , ayant 
rapport au nom du vaisseau. 

(Physique) Tableau magique ; 
c’est un tableau préparé de façon à 
pouvoir donner la commotion élec- 
trique. Francklin est l'inventeur de 
ces tableaux. 

Tableaux électriques ; ce sont 
des bandes de verre sur lesquelles 
sont collées de petites pièces de 
métal, raugées de manière à repré- 
senter des dessins qui paroissent 
racés par des points de lumière très- 


T AD 


vifs, Jorsqu’on se sért de ces /a- 
bleaux pour tirer des étincelles d'un 
corps électrisé, 

TABLETTES, s. f. du latin 
labuletiæ, diminutif de tabulæ. 


( Diplomalique ) C’étoit le nom 
de la matière subjective de l'écriture 
chez lesanciens. Lestablettesétoient 
composées de petites planches en- 
duites de cire sux lesquelles on écri- 
voit, Ordinairement les bords des 
tablettes étoient relevés de tous les 
côtés, de manitre à laisser un es- 
pace creux dans le milieu pour y 
placer une cire préparée , laquelle 
élevant un peu la page , rendoit une 
face toute unie et de niveau avec les 
bords : on nommoit ces tablettes, 
ceralæ Labellæ. On écrivoit , ou, 
pour mieux dire, on gravoit sur cette 
cire préparée ce que l’on vouloit, et 
Von effacoit ce qu’on avoitécrif, soit 
en pressant avec la tête du style, 
quand la cire étoit encore molle , 
soit en la raclant quand elle étoit 
sèche. 

On appelle encore tableties', des 
feuilles d'ivoire, de parchemin , de 
papier préparé ,#iqui sont attachées 
ensemble, et qu'on porte ordinaire 
ment dans la poche pour écrire avec 
un crayon ou avec une aiguille dort 
ou dargent, les choses dont onveut 

e ressouvenir. 

(Pharmacie) Tablette est lenont 
dun électuaire solide, composé de. 
poudres, de condits, de confections, 
de pulpes où autres semblables, in- 
corporés dans du sucre cuit à la 
plume ou avec du mucilage de gom- 
me adragant et du sucre en poudre.! 
Cette composition se divise ensuite 
en petites tables carrées, rondes , en 
lozenge , etc. d’où lui vient som 
nom. 

On donne aussi ce nom à certai- 
nes autres compositions : éublcltes 
de chocolat, tablettes de bouil- 
lon. 

TACET, s. m. Mot latin qui 
signifie 4/ garde le silence. 

(Musique) Mot latin employé 
dans la musique pour indiquer le 
silence d’une partie. Quand dans le 
cours d’un morceau de musique , on 
veut marquer un silenee dun certain 
tems, on l’écrit avec un bâton ou 
des pauses ; mais quand quelque 


M :A1G 


partie doit garder le silence, un mor- 
ceau entier, on exprime cela par le 
mot tacel écrit dans cette partie , au 
dessus du nom de Pair ou des pre- 
mières notes du chant. 


TACBE, s.f. Vieux mot francois 
qu'on a prononcé £eiche et taiche , 
et qui se prenoit indifféremment 
en bonne comme en mauvaise part, 
c’est-à-dire , dans le sens de bonne 
ou de mauvaise qualité ; aujourd’hui 
souillure , marque naturelle, 

( Méd. ) Marque, impression ou 
eforescence à la peau , qui change 
la couleur de Pépiderme ; il y a des 
taches ou etilorescences pestilen- 
tielles ; des Laches ou efflorescences 
hépatiques qui proviennent de la 
sérosité du sang, tendant à la coa- 
gulation des taches volantes, ou Œui 
disparoissent promptement , aux- 
quelles les enians sont sujets ; des 
taches originelles imprimées sur le 
fœtus par accident, par nature où 
par maladie; des taches aux yeux, 
comme la cataracte; des /aches 
blanches qui affectent la cornée. 

(Peinture ) On appelle taches en 
peinture des parties de couleur qui 
ne sont ;pas d'accord avec celles qui 
les avoisinent. 

(-Astron.) Tuches où macule , 
en astronomie, sont des endroits obs- 
curs qu’on remarque sur les surfaces 
luminèuses du soleil et de la lune , 
et même de quelques planètes ; en ce 
sens, Laches est opposé à facules, 
qui est le nonr qu’on donne aux par- 
ties les plus obscures. 

Les taches du soleil sont des en- 
droits obscurs, d’une figure irrégu- 
lière et changeante , qu’on observe 
sur la surface du soleil. Elles furent 
apercues en 1611 , peu après la décou- 
verte des lunettes, et observées en 
même tems par Galilée, Scheiner et 
Fabricius. 

Les astronomes ne sont pas d’ac- 
cord sur la nature de ces taches , et 
mème sur leur mouvement ; on sait 
seulement que ces Laches sont très- 
variables et pour le nombre et pour 
la grandeur, On en voit aussi fantot 
plus ; tantôt moins ; on en voit aussi 
changer de forme, croître, diminuer, 
se convertir en ombre, disparoitre 
totalement , et reparoitre quelquetois 
loug-tems après au mème endroit, 


TAC 413 


On prétend que les {aches ne sont 
que des éminences d’une masse so 
lide , opaque, irrégulière, recouverte 
ordinairement par le fluide igné , et 
qui, par le flux et reflux de ce fluide, 
se montre quelquefois sur la surface 
du soleil, et fait voir quelques-unes 
de ses éminences, L 

Pour les taches de la lune , v. SE. 
LENOGRAPHIE. 

Les satellitesmémes ont destaches, 
à en juger par les variations qu’on 
apercoit dans leur lumière, sur-tout 
daus les satellites de Saturne , dont 
un disparoit totalement ; mais ces 
taches ne peuvent s’observer , et les 
satellites sont trop petits pour qu'on 
puisse y rien distinguer, non plus 
que dans Mercure et dans la planète 
d'Herschell. 

TACHE , adj. 7: TACHE. 

( Botan. ) I se dit des parties des 
planètes marquées d’une ou plusieurs 
taches , dont on détermine le nom- 
bre, Ainsi, on dit unilaché, bita. 
ché, tritaghé , etc. 

TACEHETE, adj. de TACHE. 

( Botun.) I se dit des parties des 
plantes marquées de taches, dont 
on ne détermine pas le nombre. 

TACEYGRAPHIE ,s. f. du grec 
ray ds (lachus), vite, et de yp200 
( gro écrire : l’art d’écrire vite. 

( Diplomatique ) C’est l'art d’é- 
crire aussi vite que l’on parle, en 
employant certaines figures qui ont 
des significations particulieres. #7 
STENOGRAPHIE. 

TACITE, adj. du lat, £aceo , se 
taire. 

( Pratique ) Qui n’est point. for- 
mellement exprimé , mais qui est 
sous-entendu et qui peut se sous en- 
tendre. 

Condition tacile ; convention ta- 
cite, consentement facite. 

Réconduclion tacile; c’est la con- 
tinuation d’un baïl qui n’a point été 
renouvelé à son expiration, et en 
vertu duquel on ne laisse pas de jouir 
d’une ferme, d’une maison , etc. 

TDACT,, du latin Lactus ; fait de 
tanso , toucher. 

( Physiol:) On appelle tact ou 
toucher, non ce sens universel dont 
il n’est presqu’aucune partie du corps 
qui soit parfaitement dépourvue ; 
mais ce sens particulier qui se fait 


4T 4 THANG 


au bout des doigts. 7. TOUCHER. 

TACTICIEN , s. m. #, TACTI- 
QUE. 

TACTILE , adj. du lat. /aetilis, 
fait de Largo, toucher : qu’on peut 
toucher. 4 

( Physique ) Epithète que l’on 
donne à ce qui peut tomber sous le 
sens du toucher, Tout ce qui est ma- 
tière est Lac ile de sa nature ; cepen- 
dant il y a des parties du corps qui 
sont tellement déliées, qu’elles ne 
sont ni tactiles ni visibles pour nous, 
soit à cause de leur petitesse, soit à 
cause du défaut de délicatesse, de 
sensibilité dans nos organes, 

TACTIQUE, s. f. du grec r4srw 
(tasso ), dont le participeest raxros 
(taklos), ranger , mettre en ordre , et 
de éyn (lechné ), art : Part de 
ranger. 

(Art muilit.) La lactique est la 
science des ordres dans les différentes 
occasions de la guerre. 

La lactique générale est une com- 
binaison des premiers ogdres, pour 
en former de plus grands et de plus 
composés, suivant les genres de com- 
bats qu’on doit livrer et soutenir. 

La lactique n'est pas la même 
chose que l’évolution : la première 
est l’ordre et la disposition , et la se- 
conde est le mouvement qui conduit 
à l’ordre. La grande £actique est ab- 
solument nécessaire aux officiers gé- 
néraux , et fous les officiers et les sol- 
dats ne sont obligés que de savoir les 
évolutions. 

En vain un général aura formé des 
projets magnifiques, si le terrein lui 
manque, si dans les mouvemens gé- 
néraux les corps particuliers de son 
armée s’embarrassent, s'ils s’entre- 
choquent ou se séparent, si la lenteur 
de la manœuvre donne le tems à 
l'ennemi d’en faire une plusprompte, 
c’est à quoi un général doit pourvoir, 
et Cest ce qui s'appelle posséder la 
science de la Laclique. 

(Marine) T'actique navale; c’est 
la connoissance de l’exécution des 
différens ordres de marche ou de ba- 
taille, et des positions que peuvent 
prendre les vaiss-aux en corps d’ar- 
mée navale ou en escadre, manœu- 
vrant tous ensembhie où successive- 
ment, pour parvenir à la combinai- 
son ordonnée par ie commandant, 


J. ÉVOLUTION. 


JUAN 
TAFIA , s. m. Mot créole. On 


nomme aiusi à Saint-Domingue, 
et dans les autres îles françoises de 
PAmérique , l’eau de vie qu’on re- 
tire des écumes et des gros sirops du 
sucre de canne. Les Anglois don- 
nent à celte liqueur le nom de RUM 
ou RHUM. #, ce mot. 


TAIE, s. f. du lat. tega, fait de 
Lego , couvrir, 

( Chirurgie ) On appelle taie une 
pellicule ou tache blanchâtre qui se 
forme sur la cornée transparente , qui 
s’obscurcit et fait qu’on voit les ob- 
jets comme au travers d’un nuage, 
J. ALBUGO et LEUCOMA. 

On donne encore le nom de /aie à 
plusieurs membranes qui sont dans 
le corps, comme au chorion , à Pam- 
niôs, qui sont les enveloppes du fœ- 
tus, etc. 

(Art vélérin. ) Taie est aussi un 
mal qui vient aux yeux des che- 
vaux , des bœufs , des brebis. 

TAILLE, s. f, du latin £alio ou 
lalea, division , coupure , fait de 
taliare , pour sundere , couper, di- 
viser : la coupe , la manière dont on 
coupe certaines choses. 


(Jardin.) Tale est Vart de dis- 
poser et de conduire les arbres frui- 
tiers pour en tirer plus d'utilité et 
d'agrément. Elle consiste dans la 
suppression sage et réfléchie de leurs 
rameaux superflus , et le raccourcis- 
sement de ceux quisont nécessaires, 

(Monnoie ) L'aille est employé 
dans les monnoies pour exprimer la 
quantité d’espèces que produit ou 
doit produire un marc d’or ou d’ar- 
gent. On dit que telle pièce &’or est 
à la tarlle de 30 au marc , pour faire 
connoitre qu’il en faut trente pour 
composer un marc. 


(Archit.) Taille se dit de la ma- 
nière dont on coupe les pierres dures 
pour un bâtiment; et on appelle 
pierres de laïlle , pierres propres à 
être taillées pour un bâtiment. 

(Lapidaire) Taille signifie , en 
termes de lapidaire, les diverses figu- 
res et facettes qu’ils donnent aux 
pierres précieuses en les sœant , én 
les limant, en les faisant passer 
sous Ja roue. 

( Glyptique ) Taille douce ; 
voy. GRAVURE, 

( Chirurgie) Taille est aussi le 


T AI 
mom qu’on donne à l’opération qu’on 
fait pour tirer la pierre de la vessie. 

Cette opération est une des plus 
anciennes de la chirurgie ; on voit, 
par le serment d'Hyppocrate , qu’on 
la pratiquoit de son tems: mais ôn 
ignore absolument la manière dont 
elle se faisoit. Aucun auteur n’en a 
>arlé depuis lui jusqu'à Celse, qui 
Pa décrite exactement. L’usige s’en 
perdit dans les siècles suivans ; et au 
commencement du 16e, siècle, il 
n'y avoit personne qui osÂt la prati- 
quer, du moins sur les grands sujets. 

C’est en France qu'on a d’abord 
essayé d'étendre ce secours sur tous les 
ages. Germain Collot, sous Louis XH, 
imagina une opération nouvelle , et 
la pratiqua sur un archer de Bagno- 
let, condamné à mort; le malade 
fut parfaitement rétabli en quinze 
jours et eut sa grâce. 

Cette opération, malgré de si heu- 
reux commencemens, est restée long- 
tems dans l’oubli, Jean Desromains 
rechercha la route qu’on pouvoit ou- 
vrir à la pierre , et enfin par ses tra- 
vaux, Part de la tirer dans tous les 
âges devint un art éclairé. Marianus 
Sanctus, son disciple , publia cette 
méthode en 1524. Elle a souffert en 
différens temset chez différentes na- 
tions des changemens notables , et 
principaleraent dans l’usage des ins- 
trumens. 7. LITHOTOMIE , LI- 
THOTOME. 


(Finances) Taillé se disoit avant 
la révolution , d’une certaine impo- 
sition de deniers qui se levoit sur le 
peuple, et dont quantité de privi- 
légiés étoient exempts; son nom 
veuoit d’un bâton fendu en deux 
parties, dont Pune restoit à celui qui 
recevoit la taille, et l’autre à celui 
qui la payoit : en rapprochant ces 
deux parties, on connoissoit les som- 
mes payées, au moyen des petites 
coupures qui s’y trouvoient, et qui 
s’appeloient tarlles. Les boulangers, 
les bouchers, et quelques autres mar- 
chands , conservent encore aujour- 
d'hui cet usage. 

(Musique ) Taille, ancienne- 
ment {eror, est la seconde des qua- 
tre parties de la musique , en comp- 
tant du grave à l’aigu. C’est la par- 
tie qui convient le mieux à la voix 
dacmme la plus commune ; ce qui 


T'AAAT: AT5 
fait qu’on Pappelle aussi voix par 
excellence, 

La taille se divise quelquefois en 
deux autres parties, lune plus éie- 
vée qu’on appelle première ou haute 
taille, Vautre plus basse qu’on ap- 
pelle seconde ou basse Laille ; cette 
dernière est en quelque manière une 
partie mitoyenne ou commune entre 
la taille et la basse, et s’appelle aussi, 
à cause de cela, concordant. 

On n’emploie presque aucun rôle 
de taille dans les opéra francois; 
au contraire, les Italiens préfèrent 
dans les leurs, le £eror à la basse . 
comme une voix plus flexible, aussi 
sonore et beaucoup moins dure. 


TAILLIS , s. m. de TAILLE , 
propre à être taillé, coupé. 

(Econ. dom. ) On appelle ainsi 
une certaine étendue de terrein coù- 
vert de bois, que l’on coupe par le 
pied , ou de tems en tems, ou à des 
époques fixées au dessous de l’âge de 
quarante ans. 

Tout bois un peu considérable 
doit être divisé en certaines portions, 
et on n'en peut couper chaque an- 
née qu’une quantité; cest ce qu'on 
appelle mettre en coupe réglée. 

Lorsque l’on veut faire une futaie, 
on laisse croître le bois sans le cou- 
per, pendant trente ans, ou du moins 
vingt-sept ans, et jusqu'alors on Pap- 
pelle tarllis. 

Suivant l’ordonnance de 166 
les bois taillis ne peuvent être cou- 
pés que de dix en dix ans au moins, 
avec réserve de seize baliveaux par 
arpent. 


TAIN, s. m. contraction d'É- 
TAIN, 

€ Z'echnol.) Feuille ou lame d’é- 
tain fort mince, que l’on met der- 
rière des glaces, pour en faire des 
miroirs, 

TALC , s. m. de l’allemand Lalk, 
qui pourroit venir lui-même de l’a- 
rabe £elk ou tolk. 

( Minéral.) Pierre magnésienne 
extrèmement onctueuse sous le doigt. 

Les fragmens du £ale passés avec 
frottement sur une étoffe, y laissent 
souvent des taches blanchîtres : les 
variétés du Lalc les plus pures ont le 
faculté de communiquer à la cire 
d'Espagne , l'électricité vitrée par de 
frottement. 


416 TAL 


TALENT , 5. m. du gr, réxævrov 


(lalanton ), dont les Latins ont fait 
lalentum. 


( onnoie ) Monnoie en usage 
chez les différens peuples de lanti- 
quité. 

be £alent étoit une monnoie de 
compte, à peu près comme. le lack 
de roupies dans l’{nde. 

Le tulent étoit d’or ou d’argent et 
de différente valeur, 

Le talent d'argent en poids chez 
les Hébreux , pesoit trois mille 
sicles. 

Le talent d’or hébraïque valoit 
seize Lalens d'argent, 

Le talentattique valoit cinquante 
mines attiques. 

Le talent de Vile d’'Egine valoit 
le double du talent attique. 

Le talent euboïque ou de Pile 
d’'Eubée, qu'on appelle aujourd’hui 
Négrepont , valoit plus de cinquante 
mines atfiques,. 

Le talent babylonien et celui de 
Perse, valoient soixante-dix mines 
attiques ; et celui de Syrie en valoit 
vingt-cinq. 

(Arts libéraux) Talent se dit figu- 
rément des dons de la nature, de la 
disposition et aptitude naturelle pour 
certaines choses ; et l’on appelle gens 
à Lalens , ceux qui professent les arts 
libéraux ou les arts qui demandent 

uù talent: 


N( Peinture ) On appelle particu- 
lièrement peintre à talent, le pein- 
tre qui réussit dans plusieurs genres, 
sans avoir dans aucun des succès 
émincns, 

TALION , s, m. du lafin talio, 
talionis, fait de talis, tel, pareil, 
semblable. 

( Jurisprud, ) Punition pareille 
à l’offense. Cette loi tire son origine 
des lois des Eébreux ; elle fut preti- 
quée chez les Grecs, adoptée par les 
Romains dans le cas seulement où on 
ne pouvoit appaiser celui quise plai- 
gnoit, 

Les meilleurs jurisconsultes la re- 
gardent comme contraire au droit 
naturel; néanmoins, les Etats despo- 
tiques, comme le remarque Montes- 
quieu , lobservent risoureusement ; 
et elle est meme recue quelquefois , 
mais avec des tempéramens, dans 
les états modérés, 


TAL 
TALISMAN , s. m. Les éfymo- 


Jogistes ne sont pas d'accord sur 
Porigine de ce mot; mais on crvit 
généralement qu'il peut venir du 
grec Threcue (télesma)}; OÙ THAEÇUULY 
(télesman), conservation. 

( Astrol. ) Certaines figures gra- 
vées , où taillées avec plusieurs ob- 
servations sur les caractereset sur les 
dispositions du ciel, et auxquelles 
on attribue des propriétés merveil- 
leuses, 


Les anciens avoient la plus haute 
confiance en la vertu des talismans. 
Suivant l’opinion commune , Milon 
de Crotone, ne devoit ses victoires 
qu’à ces sortes de pierres, 


Elien dit qu'en Egypte, les gens 
de guerre portoient des scarabées 
pour fortifier leur courage. A Rome, 
la bulle d’or que les généraux ou 
consuls portoient au cou dans la cé- 
rémonie du triomphe , renfermoit 
des tulismians. On pendoit de pa- 
reilles belles au cou des enfans pour 
les défendre des génies malfaisans et 
les garantir de tous dangers. Les Ara- 
bes répandirent les £alismans dans 
toute PEurope , après l'invasion des 
Maures en Espagne: on y croyoit en 
France , sous les rois de la première 
race. Il ny à guère plus de deux 
cents ans que, sous lenom de figures 
constellées , ils faisoient encore 
illusion à la plupart de ceux même, 
qui aurojient rougi d’etre confondus 
avec le peuple, et leur crédit se sou- 
tient toujours en Orient. 

TALMUD ou THALMUD , s. m. 
Mot hébreu qui signifie ce qui est 
enseigné ; quelques auteurs le tra- 
duisent par le mot doctrinale. 


A 


( Bibliogr.) C’est ainsi que s’ap- 
pelle le livre qui est Le plus en con- 
sidération parmi les juifs. [renlerme 
tout ce qui regarde l’explication de 
leur loi. Le talrrud est composé de 
deux parties ; l’une est appelée la 
nuschna , où seconde.loi, qui com- 
prend le texte, et Pautre la gentare, 
ou complément , perection, qui 
renterme je commentaire du texte 
Les Juifs distinguent la lof , en lez 
écrite ; ce sont les livres de Moïse, 
et en loi non écrite ; test laglose 
et l'explication de ancienne loi par 
les anciens docteurs, Ainsi le tal- 
mix y 


AE 


mud contient la tradition des Juifs, 
leur police, leur doctrine et leurs 
cérémonies. 

Ce n’est qu'après la destruction de 
Jérusalem , que les Juifs mirent par 
écrit le talmud. Ouen compte deux : 
Pun compilé par le rabbin Johanan 
à Jérusalem , environ 300 ans après 
J. C. ; et Me L que les Juifs pré- 
tendent compilé par le rabbin Juda, 
surnommé le saint, n’a été terminé 
à Babylone qu’en l’an 506 de J, C. 
C’est ce dernier que les Juifs regar- 
dent comme le meilleur , et celui 
qu’ils estiment le plus. De t4lmud, 
on a fait {almudique ; pour ce qui 
appartient au {almud; et tulmu- 

iste , pour celui qui est attaché aux 
opinions du Lalmud. 

TALON ,s. m. du latin alus. 

(-Ænat.) Ba partie postérieure du 

ied, 

(Manége) T'alon se dit de l’épe- 
ron dont on arme les talons d’un ca- 
valier, On dit qu'un cheval entend 
les talons , connoit les talons , obéit 
aux £alons , pour dire qu’ilest sensi- 
ble à Péperon , qu’il y obéit , qu’il le 


craint. On dit encore, promener un : 


cheval dans la main et dans les 4a- 
lons, pour dire, le gouverner avec 
la bride et Péperon. 

( l’énerie) Talon est le derrière 
du pied des animaux. La connois- 
sance du {alon donne celle de lâge 
de la bète. D ns le cerf, par exem- 
pile, plus le talon est rapproché des 
os ou des ergots, plus Panimal est 
vieux; tandis que dans les jeunes 
cerfs, il y a entre eux un espace de 
quatre doigts. 

(Archit.) Talon est aussi le nom 
d’une espèce d’astragale où de mou- 
lure concave par le bas, et convexe 
par le haut , qui fait l'effet contraire 
de la doucine. 

TALUS, ou TALUT , ou TA- 
LUD, s. m. Mot purement latin, 
qui signifie talon, ou tout ce qui va 
en pente comme le talon: 

(Archil.) On nomme ainsi l’in- 
clinaison sensible, ou la pente que 
l’on donne aux ouvrages ou aux de- 
hors des murailles, pour les faire te- 
nir plus ferme. 

(Jardin. ) Talus, en termes de 
jardinage, estune pente de terreinre- 
vêtue de gazon, qui sert à soutenir 


Z'ome IL, 
4 


TAM 417 


une terrasse, les bords d’un boulin- 
grin. Le talus est plus roide que le 
glacis. 

TAMBOUR, s. m. de l'espagnol 
Lambor, qui vient de l'arabe altam- 
bor. 

(Art milil.) Instrument militaire 
qui sert particulièrement dans lin- 
fanterie , tant pour assembler les 
soldats que pour les faire marcher, 
combattre , et en d’autres occasions 
de service. Z'ambour se dit aussi du 
soldat destiné à battre la caisse, 

Le tambour, dont l'usage est au 
jourd’hui commun à presque toutes 
les nations de luniveis, est moins 
ancien que la trompette; les Grecs 
ne Pont point connu, et l’on ne voit 
pas non plus que les Romains s’en 
soient servi à la guerre, Quelques- 
uns croient qu'il vient originaire- 
ment des Sarrasins. Le £ambour n’a 
été connu en France que le 3 août 
1347, sous Philippe de Valois, lors- 
qu'Edouard TTL entra dans Calais, 
après onze mois et quelques jours de 
siége. 

(Mcan.) Tambour est le nom 
d’une machine, composée de deux 
roues d’égale grandeur , et ayant mê- 
me arbre, couvertes par des lattes 
contiguës , clouées à leur circonfé- 
rence. Le tambour s'applique très- 
souvent à la grue : un ou plusieurs 
hommes, introduits dans l’intérieur, 
la font tourner, et monter le poids 
qu’on veut élever. 


( Archit. ) Tambour est une 
avance de maçonnerie ou de menui- 
serie, dans un bâtiment où l’on veut 
faire une double porte, comme l’on 
voit aux églises. 

On appelle aussi {ambour, une 
assise de pierre ronde, selon son lit 
de carrière, ou une hauteur de mar- 
bre, dont plusieurs forment le fût 
d’une colonne, et sont plus bas qué 
son diamètre. On appelle encore 
tambour, chaque pierre pleine où 
percée , dont le noyau d’un escalier 
à vis est composé. 

(Architect. milit.) T'émbourest 
une traverse dont on se sert pour em 
pècher les communications des che- 
mins couverts aux redoutes et lunetz 
tes d’être enfilées. 

(Anat.) Membrane du tam- 
bour; c’est une pellicule mince , 


4:8 T'AN 

étendue, qui fait partie de l'organe 
de l’ouïe ; on Pappelle autrement 
tympan de Voreille. V,TYMPAN. 

TAN, s. m. Vieux mot françois 
qui signifie Pécorce verte de la noix 
avec laquelle on tanne. Quelques- 
uns veulent que ce mot soitune con- 
traction du latin castaneus , couleur 
de châtaigne. 

(Botan.) On donne ce nom, 
dans les fabriques de cuir, à l’écorce 
de chène , ou l'écorce concassée dont 
on se sert pour préparer les peaux. 

TANGAGE, s. m. de {anguer, 
vieux mot françois qui signifie plon- 
ger , enfoncer dans l’eau. 

( Marine ) Balancement où mou- 
vement alternatif qu'éprouve un 
vaisseau en mer, lorsque ses extré- 
mités de proue et de pouppe sont 
tour à tour élevées par Peflet des la 
mes ou vagues de la mer, et retom- 
bent tour à tour, lorsque les lames 
abandonnent ces extrémités du bâti- 
ment à l’action de leur propre pe- 
santeur , augmentée ou accélérée par 
la réaction de la partie opposée. 

Les mouvemens du langage sont 
fatigans, tant pour le corpset la Fiai- 
son de la charpente et pour la mâ- 
ture, que pour les hommes, 


TANGENTE , s. f. de {ango, 
toucher. ; 

(Géom.) C’est le nom d’une ligne 
droite qui touche la circonférence 
d’une courbe. Une langente ne peut 
rencontrer la circonférence du cercle 
qu’en un seul point; car, si elle la 
zencontroit en deux points, elle en- 
ireroit dans le cercle, et seroit alors 
une sécante, et non pas une Lan- 
gente. 

C’est par des lignes de cette es- 
pèce que s’en vont les corps qui circu- 
lent dans le moment où la force 
centripète cesse d'agir. 

On appelle aussi tangenle d’un 
arc ou d’un angle, la partie de la 
perpendiculaire à lextrémité du 
rayon , interceptée entre ce rayon et 
le rayon prolongé qui passe par lau- 
âre extrémité de Parc. 

TANNAGE , s. m. Mot nouveau 
dérivé de TAN, , ce mot. 

( Technol.) La préparation des 
peaux et des cuirs, à laquelle on a 
slonné le nom de {annaze, n’estau- 


TAN 


tre chose que le moyen de les impré- 
gner, de les saturer avec le principe 
obtenu du tan, pour leur donner de 
la force et du nerf, tout en leur 
conservant assez de flexibilité pour 
Pusage habituel et pour les rendre 
indissolubles et incorruptibles dans 
Peau. 

Les opérations préliminaires du 
lannage sont le lavage, le déchar- 
nement et le débourrement, c’est-à- 
dire , que l’on doit commencer par 
priver la peau , de Pépiderme, des 
poils, de la lymphe, de la graisse 
et du sang; le reste de l'opération, ou 
le tannage proprement dit , consiste 
à former de la peau une matière du- 
rable , imputrescible et insoluble 
dans l’eau. Pour cet effet, on a eu 
recours à des réactifs, et les écorces 
des arbres , et plusieurs liqueurs 
styptiques ont été employées; mais 
l'expérience a démontré que l’écorce 
du chêne et d’autres plantes, con- 
tient un acide téuni à un principe 
jusqu’à présent inconnu , et qui a le 
pouvoir de changer une matière ani- 
male simple, en une substance vé- 
géto-animale. C’est l’emploi et l’ap- 
plication de ces principes qui font 
la base de l’art du tanneur. 

Pour qu'une peau soit suffisam- 
ment tannée , elle doit être péné- 
trée et combinée avec la quantité 
de {annin nécessaire à sa satura- 
tion ; or, qu’elle absorbe cette quan- 
tité en 30 jours ou en 18 mois, 
cela est absolument indifférent pour 
la qualité des cuirs, mais non pour 
la bourse des tanneurs , et ceux-ci 
commencent à s’apercevoir quelepro- 
cédé grossierqu’ils ont suivijusqu’ici, 
et le tems considérable qwil exige , 
tenoïent uniquement à l’ignorance 
des principes de lopération. 

L'objet du procédé nouveau est , 
10, de déterminer par un moyen 
aussi sûr que simple , les substances 
qui contiennent le principe appelé 
Lannin ;:20, de Fextraire de ces subs- 
tances, de le séparer de tout autre 
principe qui pourroit empêcher ou 
contrarier son effet, et ensuite de 
donner à ce principe tannant le de- 
gré de force nécessaire à l’opération 
du tannage ; 30. de disposer les cuirs 
et les peaux , de manière à intro- 
duire complétement ce principe dans 
leur tissu ; 40, enfin, denles im- 


TL AE 


frègner et de les saturer avec ce 
même principe, dans un tems dix 
fois plus court que celui qu’on em- 
ploie ordinairement. Consultez le 
travail de MM. le Lièvre et Pelletier, 
sur les nouveaux moyens detannerles 
cuirs, proposés par M. Séguin. 

TANNEE , s. f. de TAN. 

( Jardin.) On appelle ainsi le tan 
qui a servi à préparer les cuirs. La 
tannée placée d’un pied d’épais sur 
du fumier chaud , sert à faire croître 
des ananas et autres plantes curieu- 
ses , qui ne peuvent supporter la va- 
peur du fumier de cheval. 

TANTALE ,s.m. Nom d'homme. 

( Minéral.) Nouveau métal qui 
se trouve dans le tantalite et lys- 
triotantale , ainsi nommé parce 
qu'il ne se combine point avec les 
acides , et que plongé au milieu 
d’eux , il ne peut s’en saturer. 

TAPAGE , s.m. de {aper, dans 

le sens de frapper, fait dé ape, 
qu’on croit être une onomatopée : 
désordre accompagné d’un grand 
bruit. 
_ ( Peinture ) Ce mot s’est intro- 
duit dans lidiome des peintres, 
pour caractériser les figures d’un ta- 
bleau auxquelles Partiste a affecté 
de donner un mouvement désor- 
donné , et qui feroient un grand /a- 
page, si elles pouvoient être ani- 
mées. Les batailles , les bacchanales 
sont des sujets à £apage. 


TAPER , v. a. même origine que 
TAPAGE: frapper , donner un 
coup. 

( Peinture ) On appelle un tableau 
tapé celui qui est d’une exécution si 
facile et si prompte, qu’il semble 
que Partiste n’ait fait, pour le pro- 
duire, que Laper la toile de quel- 
ques coups de brosse. On dit d’un 
tableau qui fait son effet à une cer- 
taine distance , et qui, de près n’of- 
fre que des coups de pinceau donnés 
librement , qu’il nest que tapé. Les 
premieres esquisses ne sont ordinai- 
rement que {apées: Quand les coups 
de crayon et de pinceau, que le vul- 
gaire croiroit avoir été donnés pres- 
qéau hasard, dévoilent aux con- 
noisseurs la science de l'artiste, on 
dit que louvrage est savamment 
tapé. Quand lartiste indique beau- 
coup avec peu de travail, on dit 


TAR 419 
que son ouvrage est spirituellement 
Lapé. | 

TAPISSERIE, s. f. du lat. tapes 
ou fapeliurm , dont on à fait Lapis. 


( Technol. ) Ouvrage fait à Pai- 
guille sur du cannevas, avec de la 
laine , de la soie , de l'or , etc. 

L'histoire nous apprend que les 
Babyloniens ont excellé dans cette 
sorte d'ouvrage, Les {apis de Tur- 
quie et de Perse ont eu autrefois 
beaucoup de vogue en Europe. Dans 
le tems que les Sarrasins firent ane 
irruption en France , sous le règne 
de Charles-Martel , quelques-uns de 
leurs ouvriers s’y établirent , et y 
fabriquèrent des £apis à la manière 
de leur pays. 

Cette fabrique de Lapis facon du 
Levant, se perfectionna sous lerègne 
d'Henri 1. 

Les tapisseries peuvent se faire 
detoute espèce d’étofles (}. LICE }. 
Cette sorte d'ameublement a une 
o1igine très-ancienne, Attale, roi 
de Pergame , qui institua le peuple 
romain pour son héritier , avoit son 
palais meublé de fapisseries magni- 
fiques , brodées d’or. Les Grecs et 
les Romains en eurent aussi de très- 
riches. Cet art.s’est répandu peu à 
peu chez divers peuples ; mais les 

rançois sont ceux qui ont fait le 
plus de progrès par leurs établisse- 
mens des manufactures des gobelins, 
F. GOBELIN. 

TARDIGRADE , s. m. du latin 
tard'gradus ; fait de tardo , tarder, 
et de gradior, marcher : ce qui 
marche lentement. 

(Hist. nat.) Ordre de quadrupè- 
des dont la marche est extrèmement 
lente ; on les nomme communément 
paresseux. 

TAR , s. m. Mot emprunté de 
Vanglois, qui signifie goudron, ou 
poix liquide. 

( Marine } Ce mot en usage dans 
les ports de la Manche , signifie ce 
qu’on appelle ailleurs goudron. Les 
Anglois se servent quelquefois de ce 
mot pour désigner un matelot ou un 
marin, lorsqu'ils veulent faire en- 
tendre qu’il a toute la simplicité et 
la rudesse de son état. 

TARE, s. f. de larabe (harah, 
qui siguifie rejeter, rebuter. 

( Commerce ) Expression de coms 

d 2 


420 T AR 


merce en usage dans k pesée des 
marchandises. 

L'are , dans l’origine , a signifié un 
défaut dans la marchandise , ce que 
Von avoit droit de rejeter , de rebu- 
ter: ce n’est que dans la suite qu'on 
Va appliqué à un déchet ou à une 
diminution sur la quantité. 

Sur une caisse , un tonneau, etc. 
de marchandises, il yatant de livres 
de Lare, à raison du poids de la 
caisse , tonneau , etc. qui dimi- 
nuent d'autant la quantité des mar- 
chandises qui y sont contenues, 

TARENTISME , s. m. du latin 
£arentismus , fait de tarentula , ta- 
rentule, uom d’une grosse espèce d’a- 
raisnée , ainsi appelée de Farente, 
ville d'Italie, dans la Pouille , où 
elle est plus commune. 

( Méd. ) C’est le nom d’une ma- 
ladie vraie ou feinte , que l’on atitri- 
buoit à la piqüre de la arentule ; 
on est bien revenu aujourd’hui de 
Ja frayeur qu’inspiroit là morsure 
prétendue mortelle de la £aren- 
tule. Plusieurs auteurs , et particu- 
lièrement Baglivi, ont beaucoup 
écrit sur les morsures de la {aren- 
tule , et sur-tout de la {arentule 
uvée , qui occasionnoient selon eux, 
des maladies dont les symptomes ef 
frayans ne pouvoient se calmer que 
par le pouvoir merveilleux de la 
musique. Mais on sait aujourd’hui 
que ces maladies étoient simulées , 
et que la tarehtule n’a jamais été 
venimeuse ; aussi ne craint-on plus 
autant d’en être mordu. 

TARIF, s. m. Mot arabe , qui 
signifie connoissance, série, suite 
de choses, 

( Commerce, finances ) Rôle 
qui marque le prix de certaines den- 
rées , ou les droits d’entrée , de sor- 
tie, de passage, etc. que chaque 
sorte de marchandise doit payer, 

Tarif des glaces ; c’est la table 
qui marque le prix des glaces pro- 
portionnellement à leur grandeur. 

TARSE , s. m. du grec Taposc 
(tarsos ), qui signifie une claie sur 
laquelle on fait sécher quelque chose. 

( Anat. ) La partie du pied qui 
tient à la jambe immédiatement , 
laquelle s'étend depuis la malléole, 
jusqu'aux os qui forment le méta- 
tase. Elle est ainsi appelée parce 


TL AT 


que les huit os dont elle est coma 
posée forment une espèce de claie où 
de grillage. 

C’est pour la même raison qu'on 
a donné le nom de {arse à un carti- 
lage qui borde les paupières, et qui 
se trouve percé d’une infinité de pe- 
tits pores , dont les uns sont destinés 
pour le passage de la chassie , et les 
autres pour la sortie des poils qui 
sont implantés dans cette partie ; et 
qu'on nomme cils. 


TARTANE , s. f. de l'italien Lar- 
tana, que l’on croit venir du grec 
rapides (tarides ) , sorte de bâti- 
ment de mer. 

Marine) Bâtiment de charge 
de la Méditerranée , portant un seul 
mât à calcet , avec une voile latine 
semblable à celle des galcres. I y a 
des Larlanes qui font des navigations 
de long cours ; mais le plus grand 
nombre est employé au commerce 
de la Méditerranée. 

TARTRE , s. m. du latin barb. 
Larlarum , dont les Italiens ont fait 
tartaro , les Anglois tartar. 

( Minéral. ) Substance saline qui 
s’aitache aux parois des tonneaux , 
sous la forme d’une croûte. fl y a 
du turtre blanc et du tartre rouge , 
suivant la couleur du vin; ils ne 
different lun de Pautre que par la 
matibre colorante , qui est étrangère 
au Laïtre. 

(Med. Pour lemployer en mé- 
decine, on le purifie par Pébullition 
dans Peau , la filtration et la cristal- 
lisation : on lui donne alors le nom 
de créme de tartre ou de cristaux 
de lartre ; c’est l’acidule tartareu.z 
des chimistes. 


TARTRITES, s. m. de TAR- 
TRE. 7. ce mot. 


( Chimie ) Sels formés par la com- 
binaison de Pacide tartareux avec 
différentes bases. Leur terminaison 
en tte désigne les acides foibles et 
non saturés d’oxigène , terminés en 
eux. 

TATER ou TATONNER , v. a. 
du lat. {ractare , pour Langere, tou- 
cher , manier doucement, essayer, 
éprouver. 

( Peinture ) Félibien s’est servi 
de ce mot pour désigner un astiste 
qui manque de science el de pratique, 


Æ AU 


di est incertain de ce qu'il doit 
mettre sur la toile, qui n’opère qu’à 
tâtons , comme s’il étoit dans les té- 
nébres. 

TATOUER, v. a. du mot indien 
Lalou. 

( Hist. de l'Amer. ) Barioler le 
corps avec des couleurs imprégnées 
dans la peau. 

TAUPE, s. f. du lat. talpa. 

(Chirurgie ) Espèce d’athérôme 
qui se forme sous le tégument de la 
tete, C’est une tumeur molle, de fi- 
gure irrégulière, et qui contient un 
pus blanc etépais comme de la bouil- 
lie , et qui devient quelquefois si 
âcre, qu’il carie le crâne , et fait des 
sillons sous le cuir chevelu , comme 
l taupe en fait dans la terre, d’où 
vient le nom de cet abcès. 

TAUTOCHRONE , adj. du grec 
Taüro ( laulo), le mème , et de yp6- 
vos (chronos), tems : en même tems, 
en tems égaux. 

(Mécan. ) WU se dit des effets qui 
se font dans le mémetems, c’est-à- 
dire qui commencent et qui finissent 
en tems égaux. Les vibrations d’un 
pendule, lorsqu'elles wont pas beau- 
coup d’étendue, sont sensiblement 
laulochrones. 

Courbe ,tautochrone ; c’est une 
courbe dont la propriété est telle, 
que si on laisse tomber un corps pe- 
sant le long de la cavité de cettecour- 
be, il arrivera toujours dans le mème 
tems au point le plus bas, de quelque 
point qu’il commence à partir. De 
tautochrone on à fait tautochronis- 
me, pour désigner la propriété par la- 
quelle une courbe est {autochrone ; 
ainsi, on dit le {autochronisme des 
vibrations d’un pendule , le £aulo- 
chronisme de la cycloïde, 

TAUTOGRAMME , s. m. de grec 
Tadro (Laulo), le même , et de ypau- 
pe (gramma), lettre. 

( Poésie) On appelle un poëme 
laulogranune , et des vers {auto- 
grammes , ceux dont tous les mots 
commencent par une même lettre. 
Un allemand a composé un poëme 
de pres de 1200 vers sur J.-C. cruci- 
fié, dont tous les mots commencent 
per un C. Il y aÿplusieurs de ceschels- 
d'œuvres de patience et de mauvais 
goût. Stullum est difficiles habere 
HUSaS, 


T'AIX 41 
TAUTOLOGIE , s. f. du grec 


Tadro (lauto },le même , et de à 57e: 
(logos), discours. 

( Gramm.) Vice du discours qui 
consiste à répéter deux fois la mème 
chose , ou à dire deux mots qui ent 
tout-à-fait la même signification. 


TAUTOLOGIQUE , adj. même 
origine que T AUTOLOGIE , qui ré- 
pète plusieurs fois la même chose, 

(Physique, acoustique) Echos 
tautologiques ; on appelle ainsi les 
échos qui répetent plusieurs fois le 
mème ton ,la même syllabe ou les 
mémes mots, 


TAUTOMETRIE , s. f. du grec 
rairs (laulo), le même, et de pérpov 
( métron ), mesure: même mesure. 

( Didact. ) Répétition exacte et 
servile des mêmes mesures, La {au 
Lométrie est l'excès de la symétrie, et 
dégénère en vice, en excluant la 
variété, 

TAUX, s. m. Corruption de taxe, 
taxer , du lat. taxare , dont on a fait 
Laxer et taux. 

( Commerce ) Le prix étabh pour 
la vente des denrées. Le denier au- 
quel les intérèts de largent sont 
réglés. 

TAXE , s. f. même origine que 
TAUX. F. ce mot. 

( Commerce , finances) Régle- 
ment fait par autorité publique, pour 
le prix des denrées ; imposition en 
deniers sur des personnes en certains 
cas ; la somme portée par le régle- 
ment d'imposition. 

Taxe d'entretien des routes; c'est 
uné imposition établie en Pan s, 
pour réparer et entretenir les grandes 
routes. 

( Pratique) Liquidation qui se fait 
des dépens auxquels une partie ad- 
verse a été condamnée. 

( Hist. d'Angleterre) Taxe ter- 
ritoriale ou land-laxr ; C’est une im- 
position établie en Angleterre, en 
1692, sur les fonds territoriaux , on 
les revenus que les propriétaires en 
retirent. 

La axe sur les terres a été accor- 
dée par le parlement, pendant 135 
années de suite, et chaque fois pour 
une année seulement ; mais elle fut 
rendue perpétuelle en 1798. 


TAXIDERMIE , s. fém, du grec 


423 TAX 


rats (taxis), arrangement ; disposi- 
tion , fait de roc (Lasso), ranger, 
mettre en ordre , et de d'épux ( der- 
ma ), peau. 

(Hist. nat.) Terme nouvellement 
créé , pour exprimer l’art de prépa- 
rer , monter et conserver les ani- 
maux. 

Réaumur paroît être le premier 
qui ait publié quelques principes sur 
Part de garantir de la corruption les 
peaux des oiseaux. Ces moyens con- 
sistoient à les mettre dans l’esprit- 
de-vin , pour les conserver pendant 
le voyage et la traversée , et à les 
monter ensuite sur un-fil d’archal, 
Les plus gros animaux éfoient bour- 
rés avec de la paille, d’où est venu 
le mot empaillé, que les naturalistes 
modernes ont réformé pour y substi- 
tuer celui de monter. 


Schæffer qui vintapres, se contenta 
de couper les oiseaux en deux parties, 
après les avoir dépouillés, et de les 
remplir de plâtre. C’est cette méthode 
perfectionnée qu’on suit encore en 
Allemagne. 

Il parnt à Lyon, en 1758, un ou- 
vrage qui avoit pour titre: /Hémoire 
instructif sur la manière de ras- 
sembler el de préparer les diverses 
curiosilés d'histoire naturelle, dans 
lequel l’auteur pose quelques prin- 
cipes utiles à la taxidermie. En 1786, 
l'abbé Manesse publia un 7Yraité 
sur la manière d'empuiller et de 
conserver les animaux et les pelle- 
teries. Cet ouvrage contient des avis 
fort utiles, Les alkalis sont les moyens 
qu’il emploie ; mais cette substance 
qui attire puissamment lPhumidité 
de l'air, se dissout dans les tems de 
dégel , et couvre les plumes et les 
pattes d’une liqueur salée qui fixe la 
poussière, et ternit les plumes, [] n’en 
est pas de mème des grands quadru- 
pèdes, on ne connoit pas encore de 
moyens préférables à ceux qu’il in- 
dique. 

Mauduyt à donné un mémoire sur 
la manière de préparer ies oiseaux 
morts, inséré dans la cinquième Li- 
vraison de l'Encyclopédie métho- 
dique, hist. nat. des oiseaux, v.xre. 
et 2e partie. Mauduyt n’indique au- 
cun moyen de conservation; et les 
fumigations suliureuses qu'il fit 
adopter à M. Daubenton, lui paru- 


Tr x 


rent le nec plus ultrà, poux faire 
périr les insectes destructeurs. 

Les Hollandois, qui sont grands 
amateurs d'oiseaux rares, suppléent 
à tous autres moyens de conserva- 
tion, en fixant l'animal qu’ils ont 
monté , dans une boite proportion- 
née à son volume, garnie en dedans 
de papier blanc, et ayant sur le de- 
vant un verre assujéti et mastiqué 
avec soin. 

Les Anglois emploient les mêmes 
moyens pour conserver les animaux ; 
mais cette manière de les enfermer 
se refuse à un arrangement méthodi- 
que, et l’œil et la science y perdent 
également. 

En Pan X, il parut presque eu 
même tems, deux ouvrages sur la 
taxidermie ; Vun par M. Nicolas, 
l’autre par M. Henon. Le premier 
emploie une pommade savonneuse et 
une liqueur tannante , avec lesquel- 
les il prétend que les animaux mon- 
tés se conservent très-long-tems. 
Quant à M. Henon , l’essence de té- 
rébenthine est à peu près le seul pré- 
servatif qu’il indique; mais l’essence 
detérébenthine a l’inconvénientd’ab- 
sorber et de ternir les couleurs , mê- 
me les plus brillantes, 

Les moyens qu’on emploie main- 
tenant au muséum national de Pa- 
ris, sont le savon arsenical de Be- 
cœur, apothicaire de Metz, et le 
créateur de Part de la taxidernue, 
une colle de gomme et du coton 
gommé. S 

Pour la description des procédés , 
consultez Particle L'axidernue du 
nouveau dictionnaire d’histoire na- 
turelle, tome xxr, rédigé par M. Du- 
fresne , employé au muséum d’his- 
toire naturelle de Paris. 

TAXIS, s. m. du grec réfie 
( taxis ), ordre, arrangement, posi- 
tion, situation, fait de réoow ( tas- 
so), arranger, placer. 

(Chirurgie) Terme grec qu’on a 
retenu en françois pour désigner la 
réduction de quelque partie du corps, 
dans sa place naturelle : telle est dans 
les hernies, la réduction de l'intestin 
ou de Pépiploon, qu’on fait rentrer 
dans la capacité du bas-ventre; telie 
est aussi la rédaction des os dans les 
luxations ; celle de la matrice , du 
vagin et de l’anus, lorsque ces par 
ües sont déplacées, 


TE T 

TECHNIQUE , adject. du pfee 
regime (lechnikos), dérivé de réyvn 
(dechné), at: ce qui appartient à 
un art. 

( Lechnol.) H se dit principale- 
ment des mots affectés aux arts. 
Mot technique , expression techni- 
que, langage technique. 

TECHNOLOGIE , s. f. du grec 
réyvn (techné), art, et de 26y06 
( Logos ), discours, traité : traité des 
arts en général. 

TEGUMENT , s. m. du latin £e- 
gumentum , fait de tego, couvrir : 
ce qui sert à couvrir, couverture , En- 
veloppe. 

(Anat.) On a donné le nom de 
Légurment à la peau ou au derme , à 
l’épiderme et à la membrane cellu- 
laire, parce que ces parties servent à 
couvrir et à envelopper tout le corps. 

( Botan. ) Tégument propre ; 
c’est le nom que Gærtner a donné à 
la pellicule ou enveloppe immédiate 
de amande d’une graine. 


TEIGNE, s. f. du lat. {inea. 


( Entomol.) Genre d’insectes con- 
nus par les dégâts qu’ils font en ron- 
geant , détruisant les étoffes de laine 
et-les pellereries. 

(/Méd.) Les médecins appellent 
teigne , une espèce de dartre corro- 
sive, parce que, comme les {eignes 
qui mangent les étoffes, elle ronge 
les tésumens dela tête, et les bulbes 
- des cheveux. 

(Arl'uétérin.) T'eigne est aussi 
le nom d’une maladie qui attaque 
les chevaux , et qui consiste dans la 
pourriture de la fourchette du pied 
du cheval, 


TEINT , s. m. 7. TEINTURE. 


TEINTE, s. f. du latin fingere, 
dinclum. 

(Peinture) On entend par £ein- 
tes , en peinture , des couleurs mê- 
lées entrelles, dans des proportions 
différentes, suivant les nuancés dont 
on a besoin. . 

Ainsi on dit: avant que de pein- 
dre , il faut faire ses {einles ; 

Les teintes doivent être posées 
avec bien de la justesse ; 

Noyez les teintes les unes dans les 
autres , sans cependant les salir, 

Fel peintre varioit infiniment ses 


TEL 423 


teintes, tel autre lesemployoit d’une 
manière fort simple. 

Les teintes de Rubens sont vives, 

Les teintes du Guide sont frai- 
ches. 

Le Corrègefondoit bien ses eintes. 


TEINTURE, s. f. du latin 4n- 

ere , tinclium , teindre. 

( Lechnol. ) Liqueur préparée 

our teindre , et l'impression de cou- 
Lu que cette liqueur laisse sur les 
étoffes et sur les autres choses que lon 
teint. 

Les couleurs dont on se sert pour 
teindre, sont, pour la plupart, tirées 
du règne végétal ou animal. Appli- 
quées sur les étoffes, elles sont fixées 
par un mordant. 

Les couleurs sont en général tirées 
desracines, des hoïs, des fleurs, des 
fruits ou des fécules. 

Les mordans sont de diverses na- 
tures , selon celle de la couleur, car 
elles en demandent toutes un parti- 
culier. Les plus communs sont les 
sulfates d’alumine et de fer, lPace- 
tate d’alumine , le muriate d’étain. 
Le tannin est aussi une espèce de 
mordant qui s’unit aux couleurs, ct 
les rend plus solides. Les teinturcs 
sont la combinaison d’un mordant 
avec l’étoffe et une couleur. 

(Chimie) ‘Leinture se dit,en chi- 
mie, de la couleur d’un minéral où 
d'un végétal , tirée par le moyen de 
quelque liqueur que’ ce soit. 

(Méd.) Teinture est , en méde- 
cine, un extrait liquide des mixtes ; 
chargé de leur couleur et de leur ver- 
tu, et séparé de leurs parties grossi :- 
res , fait par le moyen d’un menstrue 
convenable. 


TEINTURIEN , NE, adj. du lat. 
tinctorius, fait de tingerc, tinc- 
lum , teindre. 

( Botan. ) I se dit des parties des 
plantes qui sont ou peuvent étre en 
usage dans Ja teinture. 


TELEGRAPHE , s. m. du grec 
rüne (télé), loin , et de yp4pa (gra- 
pho), écrire : ce qui sert à écrire au 
loin. 

(Art des signaux ) Le télégraphe 
est destiné à transmettre au loin, et 
en très-peu de tems, la pensée, et 
tout ce qui peut intéresser Île gouver - 
nement, au moyen de différens si- 
gnaux convenus , variables à l’infina 


424 TET 


pour la signification , et transmis à 
des instrumens pareils, placés de 
distance en distance, sur des lieux 
élevés, d’où ils peuvent s’apercevoir 
avec des télescopes. 

Les anciens ont connu l’art des 
signaux (voy. SIGNAL ); ils ont 
employé les feux , les phares , les 
lorches , les pavillons , les éten- 
dards, etc. pour annoncer prompte- 
ment et au loin des avis ou des évé- 
hemens prévus d’avance. Polybe 
fait particulièrement mention d’un 
certain Cléoxène qui avoit inventé 
une méthode par laquelle on pouvoit 
faire lire à un observateur ce qu'il 
étoit intéressant d'apprendre; mais 
quelques simples que fussent ces pro- 
cédés, le défaut de lunettes devoit 
rendre tres-courtes les distancesentre 
les stations,et la plupart des signaux 
n'étoient visibles que de nuit. 

Parmi les modernes, les premiers 
essais télégraphiques connus sont 
ceux de Kircher, de Kesler ,d’Amon- 
tons, de Rob-Hook, de Gauthey , de 
Guyot et de Pauliau. Mais leurs mé- 
thodes, plus ou moins ingénieuses, 
n'auroient jamais pu présenter tous 
les avantages que M. Chappe a su 
réunir dans le télégraphe de son in- 
vention. 

Ce télégraphe est composé d’un 
long châssis, garni de lames, à la 
mauicre des persiennes, tournant 
autour d’un axe, et fixé sur un mât, 
qui lui-même roule sur un pivot , et 
est maintenu, à la hauteur de dix 
pieds, par des jambes de force, de 
maniere À rendre visibles tous les 
mouvemens de la machine. 

Aux deux extrémités du châssis , 
sont deux ailes mouvantes, moitié 
moins longues, et dont le dévelop- 
pement s’effectue en divers sens, par 
l'analyse des différentes imclinaisons 
de ces trois branches sur l'horizon , 
ou sur le mât vertical, et des posi- 
tions où elles se trouvent les unes à 
Végard des autres. On a cent signaux 
parfaitement prononcés , qui repré- 
sentent des figures ou lettres dont on 
détermine la valeur. Le mécanisme 
du télégraphe est tel, que la ma- 
nœuvre se faitsans peine et avec cé- 
lérité ; c’est à l’aide de bons téles- 
copes et de pendules à secondes, que 
se font les observations, et que se 
communiquent les avis d’une extré- 


TEL 


mifé à Vantre, souvent sans qué les 
observateurs intermédiaires puissent 
pénétrer le sens de la missive, 

Cette découverte date de 1793 : ce 
fut le 12 juillet de cette année , que 
le comité d'instruction publique de 
la convention nationale en fit faire 
l'expérience, Le succès fut complet; 
et il futreconnu qu’en treize minutes 
quarante secondes , la transmission 
dune dépêche pouvoit se faire à la 
distance de quarante-huit lieues, La 
premitre nouvelle importante trans- 
mise à Paris par le télégraphe Ut 
la prise de Condé. On lut à la séancé 
de la convention nationale, du 13 
fructidor an 2, la dépèche télégra- 
phique ainsi conçue : 

Condé est au pouvoir de fe ré- 
publique , et la garnison pFison- 
nicre de guerre. La convention ré- 
pondit par la même voie. 


L'invention du {elégraphe a passé 
chez les diflérens peuples de lEu- 
rope ; d’autres ont cherché à étendre 
et à perfectionner ces éfablissemens, 

On trouve dans la bibliothèque 
britannique , janvier 1706, des dé- 
tails sur un télégraphe inventé par 
deux Irlandois. M. Édelvrantz , sué- 
dois, a fait un trailé du lélégraphe, 
dans lequel 11 propose différens pro- 
cédés aussi simples qu'ingénieux. 
MM. Breguet et Britancourt ont 
présenté, en l’an 6, à l’Institut, 
un teélégraphe de leur invention. 
M. Peytes - Montcabrier a imaginé 
un /élégraphe marin, qu’il appelle 
vigisraphe , fait de vigie, senti- 
nelle, et du grec yp&ga (grapho), 
écrire, que l’on peut établir en 24 
heures , et avec lequel on peut exé- 
cuter grand nombre de signaux avec 
exactitude et célérité. L'épreuve en 
a été faite avec succès à Rochefort. 

TÉLÉPHIEN , adj. da grec rmé- 
P:106 ( télépheios ) n Téléphe 5 nom 
d'homme. 

( Chirurgie ) Epithète que l’on 
donne à un ulcère malin, très-dif- 
ficile à guérir , ainsi appelé de Félè- 
phe, qui avoit été blessé par Achilie, 
et dont la plaie dégénéra en un pa- 
reil ulcère : on lui donne aussi lc 
nom de CHIRONIEN. 7. ce mot. 


TÉLESCOPE , s. m.du gr. rñns 
( télé), loin, et de axoméu (skopeo), 


TEL 


regarder : ce qui sert à regarder de 
loin. 

( Optique , astronomie ) T'éles- 
cope, au commencement du dix- 
septième siècle, ne signifioit qu’une 
kinette d'approche, un instrument 
formé de différens verres ajustés dans 
un tube pour voir les objets fort dis- 
tans. Aujourd’hui, il se dit en France 
plus spécialement d’un instrument 
fait avec deux miroirs; mais les 
étrangers comprennent sous Ce nom, 
ou ces deux especes d’instrumens, 
ou en général tout ce qui sert à 
voir des objets très-éloignés, soit di- 
rectement au travers de plusieurs 
verres, soit par réflexion , au moyen 
de plusieurs miroirs. 

L'invention du {élescope est une 
des plus belles dont les modernes 
puissent se vanter. 

Quelques savans ont cru que les 
anciens avoient eu l’usage des téles- 
copes, et que d’une tour fort élevée 
de la ville d'Alexandrie , on décou- 


vroit les vaisseaux qui en étoient: 


éloignés de six cents milles; maïs 
cela est impossible , puisque la ron- 
deur de la terre empêche de voir de 
dessus une tour de cent cinquante 
pieds , un objet situé sur Phorizon 
à une plus grande distance que douze 
ou quatorze milles d'Hollande , et 
un vaisseau à la distance de vingt 
milles, 

Jean-Baptiste Porta, noble napo- 
litain , est le premier qui ait fait un 
télescope , comme il paroit par un 
passage assez obscur de sa magie 
naturelle , imprimée en 1529. 

Soixante ans apres, on présenta 
au prince Maurice de Nassau, un 
télescope de douze pouces de long ; 
( 3 + décimètres ); et fait par un 
Innetier de Middelbourg; mais les 
auteurs ne sont point d'accord sur le 
nom de cet artiste : Jean Sitturus, 
veut que ce soit Jean Lipperson , 
luretier de Middelbourg ; mais 
Pierre Borel, dans un volume com- 
posé exprès sur l'invention du £e/es- 
cope, fait voirque Zacharie Jansen, 
ou Hansen , en est le véritable in- 
venteur. Voici de quelle manière on 
raconte que se fit cette découverte : 

Des enfans en se jouant dans la 
boutique de leur père , lui firent re- 
marquer que quand ils tenoient en- 
tre leurs doigts deux verres de lunet- 


TEL 


tes, et qu’ils mettoient les verres 
Pun devant l’autre, à quelque dis- 
tance , ils voyoient le coq de leur 
clocher , beaucoup plus gros que de 
coutume , et comme sil étoit tout 
près d'eux, maïs dans une situation 
renversée. Le père frappé de cette 
singularité ; s’avisa d'ajuster deux 
verres sur une planche, en les y 
tenant debout à l’aide de deux cer- 
cles de laiton qu’on pouvoit appro- 
cher ou éloigner à volonté : avec ce 
secours on voyoit mieux et plus loin. 
D’autres ouvriers de la même ville 
firent usage à l’envi de cette même 
découverte, et par la nouvelle forme 
qu’ils lui donnérent , ils s’en appro- 
prierent tout l'honneur. 

En 1620, Jacques Métius , frère 
d’Adrien Métius, professeur de ma- 
thématiques à Franker, se rendit à 
Middelbourgavec Diebel, et y acheta 
des télescopes des enfans de Zacha- 
rie; mais Simon Marius, en Alle- 
magne , et Galilée en Italie, sont 
les premiers qui aient fait de longs 
télescopes , propres pour les obser- 
vations astronomiques. 

Le Rossi raconte que Galilée étant 
à Venise, apprit que l’on avoit fait 
en Hollande une espèce de verre op- 
tique , propre à rapprocher les ob- 
jets ; sur quoi s’étant mis à réfléchir 
sur la maniere dont cela pouvoit se 
faire, il tailla deux morceaux de 
verre du mieux qu’il lui fut possible, 
et les ajusta aux deux bouts d’un 
tuyau d’orgue , ce qui lui réussit au 
point qu'immédiatement après , il fit 
voir à toute la noblesse vénitienne , 
toutes les merveilles de son inven- 
tion , au sommet de la tour de Saint- 
Marc. Le Rossi ajoute que depuis ce 
tems-là, Galilée se donna tout en- 
tier à perfectionner le £élescope , et 
que c’est par-là qu’il se rendit digne 
de l’honneur qu’on lui fit de Ven 
croire l'inventeur, et d'appeler cet 
instrument /e tube de Galilée. Ce 
fut par ce moyen que Galilée ap- 
perçut des taches sur le soleil ; 51 vit 
ensuite cet astre se mouvoir sur son 
axe , etc. 

Divers savans , tels que Galilée, 
Kepler, Descartes, Grégory, Huy- 
ghens , Newton, etc., ont contribué 
successivement à porter le £é/escope 
au point de perlection où il est au- 
jourd'hui. 


425 


426 TEL 


I y a différentes sortes de /eles- 
copes qui se distinguent par le nom- 
bre et par la forme de leurs verres , 
et qui reçoivent leurs noms de leurs 
diflérens usages. 

Tel est le premier télescope , ou 
le télescope hollandois; celui de 
Galilée qui n’en diffère que par sa 
longueur ; le télescope céleste ou 
astronomique ; le télescope terrestre, 
et le télescope aérien ; 1l y a encore 
le télescope composé de miroirs, ou 
à réflexion , et qu’en France on ap- 
pelle plus particulièrement /eles- 
cope. 

Le télescope de Galilée, ou alle- 
mand,est composé d’un tuyau, à lun 
des bouts duquel est un verre objectif, 
convexe , et à l’autre un verre ocu- 
laire concave ; c’est la plus ancienne 
de toutes les formes des £é/escopes, 
et la seule qui ait été pratiquée avant 
Huyghens. 

Le télescope ‘ou lunette astrono- 
mique , diffère du télescope de Ga- 
lilée , en ce que l’oculaire y est con- 
vexe, comme lobjectif. On lui a 
donné ce nom parce qu’on ne s’en 
sert que pour les observations astro- 
nomiques , à cause qu’il renverse les 
objets : Kepler en donna l'idée, et 
J. Scheiner l’exécuta. 


Le télescope aérien est une espbce 
de télescope.astronomique, dont les 
verres ne sont point renfermés dans 
un long tuyau. Ce west, à propre- 
ment parler,qu’une facon particulière 
de monter des verres objectifs, dont 
je foyer est tres-long, et leurs ocu- 
laires, de façon qu’on puisse les di- 
riger avec facilité pour observer les 
corps célestes pendant la nuit , et 
éviter les embarras des tuyaux qui 
deviennent fort incommodes lors- 
qu'ils sont très-longs. C’est au cé- 


ièbre Huyghens que lon est redeva-, 


ble de cette invention. 


Le télescope terrestre, ou le té- 
lescope de jour, que lon doit au père 
Rheïta, est un télescope composé 
de quatre verres convexes , ou plans 
convexes, dont l’un sert d'objectif, 
et les trois autres d’oculaires, C’est 
le telescope astronomique auquel on 
a ajusté deux oculaires, afin de re- 
dresser l’image : au lieu q'ilest in- 
différent de voir les astres droits ou 
renversés, à cause de leur figure 


TEL 


ronde. }, LUNETTES ASTRO- 
NOMIQUES. 

On fait quelquefois des {élescopes 
à trois verres ; on en fait encore À 
cinq oculaires, et jusqu'ici il avoit 
paru qu’ilsne devoient représenter les 
objets que d’une manibre plusfoible, 
à cause des rayons qui doivent étre 
interceptés en passant par chacun 
de ces verres. Cependant Dolond, cé- 
lèbre opticien anglois, fit voir, vers 
1760, par d’excellentes lunettes à six 
verres , que linterception de ces 
rayons mwétoit point, autant qu’on 
Pimaginoit ,un obstacle à la perfec- 
tion des télescopes. Enfin , on a fait 
voir versle même temsen Angleterre, 
des lunettes de nuit quiservent princi- 
palement surmer, poursuivre un vais- 
seau dans lobscurité , reconnoitre 
uve côte, entrée d’un port. Ces lu- 
nettes, dont la premitre idée est due 
au docteur Hook, sont composées 
d’un objectif d’un grand diamètre , 
afin qu’il puisse recevoir beaucoup 
de rayons, et d’un ou plusieurs ocu- 
laïres. S'il n’y en a qu'un, on voit 
les objets renversés; mais cet incor- 
vénient est de peu de conséquence , 
parce qu’il suffit, dans le cas où on 
s’en sert, de pouvoir distinguer les 
masses. 

Le télescope, celui qu’en France 
on appelle proprement {élescope , et 
ailleurs télescope à réflexion, catop- 
trique, où cata-dioptrique, est prin- 
cipalement composé de miroirs en 
place de verres; et au lieu de repré- 
senter lesobjets par réfraction comme 
les autres, il les représente par ré- 
flexion. 

On attribue ordinairement lin- 
vention de ce télescope à Newton ; 
cependant, s’il Pexécuta lepremier, il 
ne fut pas celui qui en conçut la pre- 
mitre idée, Il ne songea à ce £éles- 
cope, comme il le dit lui-même, 
qu’eu 1666 ; et trois ans auparavant, 
Jacques Grégory , savant géomètre 
écossois, avoit donné , dansson Op- 
tica promola, la description dun 
télescope de cette espèce. Casse- 
grain ,en France, avoit eu aussi , à 
peu près dans le même tems, une 
idée semblable ; mais la première 1n- 
vention de ce télescope appartient 
véritablement au père Mersenne, 
qui y avoit pensé plus de 20 ans au- 
paæravant, et qui l’auroit probable 


TEL 


ment exécuté, si Descartes , dont il 
avoit apparemment demandé le sen- 
timent , touchant ces nouveaux 1éles- 
copes, ne l’en avoit détourné. 

Le premier essai de Newton fut 
un télescope de six pouces de long , 
avec lequel il pouvoit lire de plus 
loin qu'avec une bonne lunette de 
quatre pieds. Cependant, il se passa 
un long tems avant que personne 
tenta de limiter. Ce ne fut qu’en 
1719 que Halley parvint à en faire 
deux de cinq pieds trois pouces d’An- 
gleterre , avec lesquels il voyoit les 
satellites de Saturne aussi distincte- 
ment qu'avec un télescope ordinaire 
de 123 pieds. Depuis ce tems-là, ces 
télescopes sont devenus communs de 
plus en: plus. On en fait non-senle- 
ment en Angleterre, mais encore en 
France et en Hollande, 

Dès 1773, Pâris et Gonichon, et 
trois ans après Passement, avoient 
fait à Paris des télescopes à ré- 
flexion. 

Le télescope hréflexion de Grégo- 
ry'est composé d’un tube, dans le fond 
duquel est un miroir concave , percé 
à son centre d’une ouverture; à l’au- 
tre extrémité est un autre miroir con- 
cave beaucoup plus petit, et dont la 
concavité fait partie d’une plus pe- 
tite sphere que le grand miroir; il 
est placé de facon que son foyer se 
trouve un peu au delà du foyer du 
grand miroir. 

L'objet y est grossi dans la raison 
composée de la distance du foyer du 
grand miroir à celle du foyer du pe- 
tit, et de la distance du foyer du pe- 
tit miroir au lieu de Pimage , apres 
la seconde réflexion ; à la longueur 
du foyer de Poculaire. 

Le télescope de Cassegrain ne dif- 
fère de celui de Grégory que par la 
forme du petit miroir qui est convexe 
au lieu d’être concave. Il résulte de 
cette forme deux choses: 1°. qu’on 
peut le faire plus court que celui de 
Grégory ; 30. qu’au lieu de représen- 
ter comme celui-ci les objets dans 
leur situation naturelle , il les ren- 
verse. 

Le télescope de Newton diffère de 
celui de Grégory et de Cassegrain en 
ce que le grand miroir concave n’est 
point percé ; le petit miroir n’est ni 
convexeniconcave, mais simplement 
plan, elliptique et incliné à Faxe 


Ü 


du télescope de 45 degrés. L’oculaire 
convexe est placé sur le coté du téles- 
cope , dans la perpendiculaire à cet 
axe, tirée du centre du petit miroir. 
Ainsi, dans ce télescope, le grand 
miroir réfléchit les rayons qui vien- 
nent de Pobjet sur le petit qui les 
réfléchit à son tour sur Poculaire 
doù ils sortent parallèles, 

Par la position de l’œil dans ce Le- 
lescope , ilest assez difficile de le di- 
riger vers un objet ; c’est pourquoi , 
pour y parvenir avec plus de facilité, 
onplace dessusunepetite lunette diop- 
trique dont Paxe est parallèle à celui 
du télescope. Les Anglois lappellent 
un /rouveur; nous Pappelons cher- 
cheur. M. Herschell, qui a surpassé 
tous les autres dans la construction 
des télescoges, les fait à la manitre 
de Newton. Consultez l Optique de 
Sith, pour la théorie, la const uc- 
tion et les usages des divers Léles- 
copes. aie 

TELESCOPIQUE , adj. de TE- 
LESCOPE, ( F7. ce mot) : qui ap- 
patient au {élescope. 

(Astron.) Les astronomes appel- 
lent étoiles télescopiques les étoiles 
qui sont invisibles à la vue simple, 
et qu’on ne peut découvrir que par 
le secours dure lunette ou d’un £é- 
lescope. Toutes les étoiles au dessous 
de la sixième grandeur sont télescopi- 
ques -pour des yeux ordinaires , et le 
nombre de ces étoiles £élescopiques 
est immense. 

TELESIE, s. f. du grec renforce 
(télésios) , parfait. 

( MHinéral. ) Nom imposé par 
Hauï à la pierre précieuse vulgai- 


rement appelée SAPHIR. Foy. ce 


.mot. ‘ 


TELLURE,s. m. du latin tellus, 
telluris , la terre. 
. (Minéral.) Nouveau métal trouvé 
en 1782 dans ies mines d’or de Tran- 
sylvanie, par M. Muller de Reichen- 
Stein. M: Klaproth, qui en a fait 
l'analyse, lui a donné le nom de 
tellurium, en l'honneur de la terre , 
sellus, à Vexemple des anciens, qui 
donnèrent aux autres métaux les 
noms des différentes planetes. 

Werner l’a nommé sylvane , 
parce que c’esten Transylvanie qu’en 
la découvert. 

Le icllurien, tellure ou sylyane, 


425 PEN 

est un blanc d’étain; il est très- 
fusible, volatil et fragile. Il est le 
moins dense de tous les métaux ; sa 
pesanteur spécifique n’étant que de 
Gr15. 

TEMOIN , s. m. du latin £esti- 
monture, qui se trouve dans la signi- 
fication de £estis dans les anciens 
auteurs latins. 

( Pratique ) Celui qui est appelé 
eu justice pour déposer ce qu’il sait 
de la vérité d’un fait contesté, 

Témoins nécessaires ; ce sont 
des témoins qui ne sont reçus que 
parce que la chose dont il s’agit n’a 
pu être connue que d’eux, 

T'émoin muet ; c’est une chose 
qui peut servir d'indice, ou d’une 
surte de preuve, ordinairement dans 
les affaires criminelles. 

L'émoins se dit encore de petits 
morceaux de tuile, dardoise , etc, 
quon enterre sous les bornes d’un 
champ , d’un héritage, afin de con- 
noïtré dans la suite si ces bornes 
wont point été dérangées. 

(Manufact.) Témoins, en termes 
de fabrique de draps, sont des parties 
de draps qui restent intondues. 

(Ærchit, civile etmilit.) Témoins 
se dit de certaines hauteurs faites de 
la même terre qu’on transporte, aux- 
quelles on ne touche point, On les 
laisse dans les fondemens et lieux 
qu'on vide, afin de savoir au juste 
combien on a tiré de terre, en toises 
ou en pieds cubiques. 

TEMPE, s. f. du latin tempora. 

(Anal. ) Les tempes sont deux 
régions de la tête situéessur les côtés 
de Ja partie chevelue, et se terminant 
en bas par les oreilles, On prétend 
qu’on a appelé cette partie de la tête 
Lempora , parce qu’elle montre le 
tems ou l'âge de l’homme, à cause 
que c’est le poil de cet endroit-là qui 
blanchit Le premier. 

TEMPÉRAMENT , s. m. du lat, 
leriperamentum , fait de £empero , 
régler, modérer, tempérer. 

(Wed. ) Les médecins entendent 
par tempérament une disposition 
paiticulière du corps, qui est pro- 
duite parla combinaison particulière 
des principes dont il est composé : 

“cest une union et accord de ces 
principes, tant solides que liquides, 


TEM 


qui se répriment et temptrent mu 
tuellement. 

On distingue ordinairement quatre 
espèces de Lempéramens , savoir : 
19. le sanguin et chaud ; 20, le pi- 
tuiieux, flegmatique et froid ; 30, le 
mélancolique et atrabilaire; 40, le 
bilieux et sec, 

( Diplomatie) Tempérament se 


- dif au figuré , en matière de négocia- 


tion , des expédiens, des adoucisse- 
mens qu’on propose pour accommo- 
der les affaires, raccorder les différens, 
concilier les esprits. 

(Musique ) Le tempérament , 
en musique , est une opération par 
laquelle au moyen d’une légère al- 
tération dans les intervalles , fai- 
sant évanouir la différence de deux 
sons voisins , on les confond en un : 
qui , sans choquer Poreille , forme 
les intervallesrespectifs de lun et de 
Vautre, 


TEMPERANT, TE, adjec. du 
latin £empero , modérer , tempérer. 

( Méd.) Epithete que l’on donne 
aux remedes qui ont la vertu de mo- 
dérer l’érétisme des solides, et cal- 
mer l’eflervescence des fluides. 


TEMPERATURE, s.f. du latin 
temperalura, fait de tempero , vé- 
gler, modérer, tempérer. 

( Physique ) Nom que l’on donve 
au degré de chaleur qui règne dans 
un Jieu ou dans un corps. On dit : 
tel lieu ou tel corps est à telle tem- 
pérature , en exprimant le degré de 
chaleur qui y règne. 

On s'occupe depuis quelque tems 
de la connoissance de la tempéra- 


.ture du globe terrestre dans diffé- 


rentes saisons , et à diflérens degrés 
d’élévation. Saussure a déjà fait d’ex- 
cellentes observations en ce genre , 
qui engageront sans doute d’autres 
naturalistes à les continuer dans les 
souterreins les plus profonds des mi- 
nes, où les circonstances ne lui ont 
pas permis de descendre. 
TEMPERE, EE , adj. du latin 
temperatus , participe de £empero , 
modérer, nd 
( Elocut. ) Style tempéré; voisin 
du simple et du sublime, où pour 
mieux dire également éloigné des 
deux, il n’a ni toute la finesse et la 
naïveté du premier , ni la véhémence 
du second ; mais sa marche deuce et 


LA 


TEM 


coulante a heureuse facilité de un, 


et quelquefois la noblesse de Pautre. : 


Il tire son principal mérite des ri- 
chesses de Part , c’est-à-dire , que 
l'agrément des expressions, les tours 
nombreux et périodiques , et encore 
plus que tout cela les pensées fines 
et délicates, ingénieuses , forment 
son caractère. 

( Géogr. ) Zones lempérées ; ce 
sont celles qui sont placées entre la 
zone torride et les zones glaciales, #, 
ZONE. , 

TEMPETE’, s. f. du latin tem- 
pestas, pour {emporis æslas, agi- 
tation du tems. 

( Physique ) Orage , violente agi- 
tation de Pair causée par l’impétuo- 
sité des vents , et souvent mêlée de 
pluie , de grêle , d’éclairs, de ton- 
erre, efc. 

TEMPLE, s. m.du lat. £emplum, 
dérivé, suivant quelques-uns, du grec 
répevos ( léménos ) , qui signifie la 
même chose. 

( Culte relig. ) Edifice public 
consacré à Dieu , ou à ce qu’on ré- 
vère comme Dieu. 

Dans des tems où l’on ne connois- 
soïtni l'architecture, ni lasculpture , 
on choisit pour le culte religieux des 
bois plantés sur des hauteurs , et ces 
bois devintent sacrés. 

Les temples de pierre et de mar- 
bre s’élevèrent quand Parchitecture 
eut fait des progrès. 

C’est en Egypte que l’on a com- 
mencé à bâtir des temples. Le goût 
de cette construction fut porté de 
là chez les Assyriens, les Phéni- 
cieus , les Syriens ; ensuite il passa 
dans la Grèce avec les colonies, et 
de la Grèce il vint à Rome. Il n’y 
eut que quelques peuples , tels que 
les Perses, les Indiens, les Gètes et 
les Daces , qui persistèrent dans l’o- 
pren qu’on ne devoit pas enfermer 

es dieux dans aucun édifice de la 
main des hommes, quelque magni- 
fique qu’il pût être. 

TEMPORAL , LE, adj. du lat. 
tempora ; tempes, ce qui a rapport 
aux tempes. 

( Anat. ) LEE temporal , la 
fosse temporale, le muscle Lempo- 
ral, le nerf temporal, los tem- 

oral. 

TEMPOREL, ELLE, adj. du 
latin temporalis , fait de £empus, 


TEM 429 
tems : qui passe avec le tems, péris- 
sable. {l'est opposé à éternel , spi- 
rituel. 

Hist, ecclés. ) Temporel est 
aussi substantif , et signifie le revenu 
qu'un ecclésiastique tire de son bé- 
néfice. 

TEMPS ou TEMS, s. m. du lat, 
Lempus : la mesure de la durée des 
choses. 

( Astron. ) Le Lems se mesure par 
le mouvement du soleil; sa révolu- 
tion d’orient en occident forme un 
jour ; sa révolution d’occident en 
orient forme l’année ; leurs subdi- 
visions forment les mois, les heu- 
res,,.etc. 

Quelques auteurs distinguent le 
Lems en astronomique et en civil. 

Le tems astronomique se compte 
d’un midi à Pautre, par larévolution 
diurne du soleil, 

Le tems civil n’est autre chose 
que le £ems astronomique , accom- 
modé aux usages de la société civile , 
et divisé en années, mois et jours, 
que lPon compte d’un minuit à 
Vautre. 

On distingue aussi dans Pastrono- 
mie, le Lems vrai ou apparent, et 
le tems moyen ou uniforme, Voy. 
EQUATION DU TEMS. 

(Marine ) Le mot tems signifie , 
en fermes de marine’, comme dans 
le langage ordinaire , l’état actuel 
de Patmosphère, de la mer et dæ 
vent. 

Beau tems ; Cest un vent frais, 
favorable à la route. 

Grand tems ; c’est un grand vent, 
favorable à la route , et qui fait faire 
beaucoup de chemin. 

Gros lems ; c’est un mauvais 
lems ; avec gros vent et grosse mer, 

Petit tems ; c’est un tems où le 
vent souftle modérément, et fait faire 
peu de chemin. 

T'ems fait ; c’est un vent qui souf- 
fle depuis plusieurs jours , qui est fa- 
vorable à la route , et qui promet de 
durer; il est opposé à £emns incertain. 

T'ems maniable ; c’esf celui par 
lequel on peut faire faire toutes les 
évolutions que l’on veut , sans qu’on 
soit fatigué n1 retardé par une grosse 
mer. 

(Musique) T'ems se diten mu- 
sique, de La mesure du son, quant à 
la durée, 


AJo TEN 

On considère le Lems , en mu- 
sique , ou par rapport au mouve- 
snent général d’un air, et, dans ce 
seps, on dit qu’ilest lent ou vite, 
ou, selon les parties aliquotes de 
chaque mesure , et qu’on appelle 
particulièrement Lemis ; ou, enfin, 
selon la valeur propre de chaque 
note. 

( Danse , escrime ) Tems se dit 
dans la danse , dans Pescrime, dans 
les exercices militaires, de certains 
momens, pendant lesquels il faut 
faire certains mouvemens qui sont 
distingués et séparés par des pauses. 

( Gramm.) TLems se dit aussi en 
termes degramimaire, des différentes 
inflexions qui marquent dans les 
verbes, le Lems où se passent les ac- 
tions dont on parle. 

( Vénerie) Revoir de bon tems ; 
cette expression signifie trouver une 
voie fraiche et de la nuit, Si la voie 
est d’un jour ou deux, on dit qu’elle 
est de vieux lems. 

TENABLE , adj. de tenir , en la- 
fin éenco. 

{ Art muilit.) Cette place n'est 
pas tenable ; cela signilie, en ter- 
mes militanes , qu’elle est trop foi- 
bie pour étre défendue. 

TENACE , adj. du lat, £eneo , te- 
Dir : qui tient fortement. 

( Physique ) On désigne par ce 
mot, ou par {enacile, cette qualité 
des corps par laquelle ils peuvent 
soutenir une pression, une force , 
un tiraillement considérable sans se 
rompre. La qualité qui lui est oppo- 
sée est fragilité. 

( Botan. ) I se dit de ce qui, au 
anoyen de petites pointes hameçon- 
nées , ou de petits poils crochus, 
s’accroche à ce qui le touche, et s’en 
détache difficilement. Le calice com- 
mun de la bardane , la gousse de 
beaucoup d'espèces d'hédysare sont 
tenaces. 

TENAILLE , s. f. du latin {ena- 
cula , fait de Lenax , qui tient forte- 
ment, dérivé de {eneo , tenir. 

( Zechnol. ) Instrument de fer 
composé de deux yièces attachées 
l’une à l’autre, par une goupille, 
autour de laquelle eiles s’ouvrent et 
se resserrent pour tenir ou pour ar- 
racher quelque chose, 


À hr: OI, 1 oz FA 
( Chirurgie) Les chirurgiens ap 


AE N 
pellent fenailles un instrument dont 
ils se servent pour couper des esquil- 
les ou cartilages. Ce sont des espèces 
de pinces dont lextrémité de chaque 
branche est un demi-croissant ter- 
miné par un tranchant. 

( Archit.) En architecture , on 
appelle tenailles de fer ce que les 
ouvriers appellenteut ah E TN 0 

(Art milit.) ‘L'enaille, en termes 
de fortification , est un ouvrage ex- 
térieur placé devant la courtine, en- 
tre les deux bastions , construit sur 
les lignes de défense. 

TENAILLON, s. m. diminutif de 
Lenaille. 

(Art nulit.) C’est le même ou- 
vrage que celui qu’on appelle grande 
lunette, Il est composé de deux par- 
ties, dont chacune couvre les faces de 
Ja demi-lune , devant laquelle :il est 
construit, 

TENDANCE, s. f. du latin tendo, 
tendre , se diriger vers. 

(Physique) Effort que fait un 
corps pour se porter veis un point 
quelconque. Fous les corpspesans ont 
une lendance vers le centre des 
graves. La tendance d’un corps mü 
circulairement , est de s'échapper 
per une langente, 

FENDON, s. m. du latin £endo, 
tendinis, fait de tendo , tendre. 

( Anal.) Le tendon est une partie 
solide, glacé de bleu, qui termine 
ordinairement le muscle, et qui est 
de même composé de filets étroite- 
ment unis les uns avec les autres. 

TENDRE, adj. du lat. tener : 
qui peut être aisément divisé, in- 
cisé. 

(Peinture) Couleurs tendres ; ce 
sont celles qui font sur les yeux le 
méme effet que des choses délicates 
operent sur le tact. Des couleurs {er- 
des sont opposées à des couleurs 
dures.  : 

TENDREMENT , adverb. même 
origine que tendre : avec tendresse, 

(Peinture) Peindretendrement ; 
ou avec tendresse ; c’est peindre’ 
d’une manière suave et moëlleuse. 
On dit de même en gravure, burin 
tendre. Le burin de Drevet avoit de 
Ja tendresse; celui de Balechon en 
manquoit. 

(Musique ) Tendrement ,; écrit 
à la tète d’un air, indique un mou- 
vement lent et doux, des sons filés 


TEN 
gracieusement , et animés d’une ex- 
ression tendre ettouchante. Les Ita- 
ip se servent du mot 4/70r050 , 
dans le meme sens; mais le carac- 
tère de l'amoroso a plus d’accent ; 
il est moins fade et plus passionné, 

FENESME, s. m. du grec ænveç- 
pos (iénesmos) , tension , dérivé 
de reiyæ | {ein0 ), tendre, 

(Medec.) Le ténesme est une 
envie fiéquente, pour ne pas dire 
continuelle, mais inutile, d'aller à 
la selle, sans rendre tout au plus 
qu’une petite quantité de matière 
visqueuse , mucilagineuse, sangui- 
nolente où purulerte, 

Le ténesmeaccompagne souvent la 
dyssenterie, la diarrhée , les hémor- 
roïdes et là pierre : il est ainsi ap- 
pelé, parceque, dans cette maladie , 
on sent une continuelle tension au 
fondement. 

TENETTE , s. f. du lat. {ena- 
cula , fait de teneo , tenir. 

( Chirurgie ) Instrument de chi- 
rurgie fait en pince, propre à saisir 
et à fixer en embrassant. On s’en sert 

articulierement pour saisir et tirer 
É pierre de la vessie, dans l’opéra- 
tion de la taille, 

TENEUR, s. f. du latin £enor, 
suite, continuation. 

( Pratique ) H se dit des disposi- 
tions contenues dans un acte , dans 
un contrat, dans un jugement, 

Les arréts confirmatifs des sen- 
tences portent qu’elles seront exécu- 
tées he leur forme et teneur, 

TENOR , s. m. Terme italien 
qui signifie TAILLE. Foy. ce mot. 

TENSIF , VE , adj. du lat. en- 
do, Lensum , tendre , étendre : ac- 
compagné de tension. 

(-Héd. ) Douleur tensive ; c’est 
une douleur accompagnée de ten- 
sion, 

TENSION , s.f. du lat. tensio , 
fait de tendo , Lensum , tendre : état 
d’une chose tendue. 

( Musique ) Les différens tons 
que peut rendre la méme corde , qui 
demeure toujours de la mème lon- 
gueur, dépendent des différens de- 
grés de tension. V. TON. 

TENTACULE , s. f, diminutif 
du lat. Lula , tente, fait de {endo , 
densum ou lentum , tendre, 


TE P 431 

( Hist. nat.) Les tentacules sont 
des cornes mobiles, placées à l’ex- 
trémité antérieure des mollusques, 
au nombre de deux ou de quatre, et 
qui s’allongent et se raccourcissent à 
volonté, 

TENTE, s. f. du lat. £entorium , 
fait de £endo , tendre. 

( Art. milit.) Espèce de pavillon 
fait ordinairement de toile de coutil, 
etc. , dont on se sert à la guerre, 

our se mettre à couvert. 

( Chirurgie) Tente se dit aussi 
d’un petit morceau de charpie, roulé, 
figuré comme un clou à tete ronde , 
qu'on introduit dans les plaies et les 
ulcères , pour porter les médicamens 
dans leur fond, pour donner issue à 
la matière , et pour les empêcher de 
se refermer avant que le fond soit 
rempli. 

TENTIPELLE, s. m, du latin 
tendo , tensum ou lentum , tendre, 
et de pellis, peau : ce qui tend la 

eau. 

( Cosmét.) Remède pour dérider, 
pour effacer les rides de la peau. 

TENU,UE, adj. du lat. enuis, 
fait de £nuo, aménuiser, afloiblir, 
amoiudrir. 

(Didactique) Terme didactique 
signifie menu , mince , m1em- 
rane tenue , particules lcnues. 

TENUE, s. f. du latin £eneo , te- 
nir : état d’une chose ferme, stable 
et constante, 

(Musique) Tenue, en termes de 
musique, est un son soutenu par 
une partie durant deux ou plusieurs 
mesures ; tandis que d’autres parties 
travaillent. 

(Marine ) On dit en termes de 
marine , que la tenue est bonne , 
qu’un fond est de bonne tenue, lors 
que les ancres mordent bien au fond 
et ne sont pas sujettes à y chasser par 
de gros vents; et l’on dit qu’un fond 
est de mauvaise tenue, lorsqu’il est 
mou, que les ancres le labourent 
facilement , ou bien lorsqu'il est 
composé de roches dures où l’ancre 
ne s’accroche pas suffisamment. 

TEOREE , s. m. 7. TUORBE. 

TEPHRAMANCIE , s. f. du grec 
mégpa ( tephra ), cendre , et de pay= 
Fiiz CES , divination. 

( Divinat.) Espèce de divination 
dans laquelle on se servoit de la cen- 


432 TER 


dre du feu qui avoit consumé les 
victimes dans les sacrifices, pour 
tirer des présages, c’est la même 
chose que SPODOMANCIE. #”. ce 
ruot. 

TERATOSCOPIE , s. f. du grec 
Tépac (léras ), génit. répæroc (téra- 
£os), prodige, et de xomte (skopéo), 
voir, considérer, 

( Divinul. ) Espèce de divination 
qui consiste à tirer des augures de 
Papparition et la vue des monstres, 
des prodiges , des fantomes ; comme 
accouchemens monstrueux , pluies 
de pierre , de sang, combats d’ar- 
mées aériennes, etc. 

TÉRÉBENTHINE , s. f. du grec 
a'épéCivBoc ( térébinthos ), arbre rési- 
neux du Levant. 

( Botan.) Résine liquide qui dé- 
coule naturellement ou par incision 
des térébinthes. 

Le térébinthe où pistachier tére- 
binthe est originaire de lile de 
Chio , et se trouve aussi dans quel- 
ques contrées méridionales de la 
France. 


TÉRÉBRATION , s. f. du latin 


terebra , taxrière , et d’ago , agir, 
faire : Paction de percer avec une 
farrière. 

( Agricull. ) Terme d’agriculture 
par lequel on exprime Paction de 

ercer un arbre , pour en tirer la 
gomme , la résine. 

TÉRET , ÊTE , adj. du latin 
teres , Lerelis , rond , long et cylin- 
drique. 

( Botan. ) Il se dit des parties des 
plantes qui sont solides, sans au- 
gles , soit rentrans , soit saillans. 

TEÉRETIUSCULE , adj. dimin. 
de téret, 

( Botan. ) Presque teret. 

TERGEMINE , EE, adj. du latin 
Lergeminus , triple , composé de £er, 
trois fois, et de gernino , accouplé , 
composé trois fois. 

( Botan. ) Feuille iergéminée ; 
c’est une feuille composée , dont le 
pétiole commun se fourche au som- 
met en deux pétioles secondaires , 
dont chacun est muni de trois folio- 
les , l’une à la base externe, et les 
deux autres terminales. 

TERGIVERSATION , s.-f. du 
latin tergiversaltio, fail de dergum., 


TER 


le dos, et de versor, étre dans l’ha- 
bitude de faire , de tourner : l’ac- 
tion de faire voir le dos, de montrer 
le derrière. 

( Pratique) V’action de tergiver- 
ser , ou faire des fuites, des chica- 
nes, des obstacles, des difficultés 
pour empêcher la conclusion d’une 
affaire, ou pour ne pas faire de ré6- 
ponses positives. 

TERME, s. m. du grec répuæ 
(terma ), borne, limite, dont les 
Latins ont fait {erminus , dans le 
même sens. - 


Archit.) Termes se dit, en ar- 
chitecture, des statues dont la partie 
inférieure se termine dans la forme 
d’un obélisque renversé, ce qui s’ap- 
pelle gaîne. Le ferme marin est celui 
qui se termine en queue de poisson. 

( Pratique ) Terme se prend au 
palais, pour l'échéance du délai, du 
jour auquel on doit payer ou faire ce 
qui est dû. 

( Géom. ) Terme, en géométrie, 
se prend quelquefois pour un point , 
pour une ligne , etc. Un point est le 
terne d’une ligne, une ligne est le 
terme d’une surface, et la surface est 
le Zerme d’un solide, 

( Algèbre ) Termes d'une équa- 
tion ; ce sont les différens monomes 
dont elle est composée. 

( Arithmét. ) L'ermes de propor- 
lion ; ce sont les nombres ou quan- 
tités que lon veut comparer les unes 
aux autres. Par exemple, 4:8:: 
6 :12; alors 4,8 , 6, 12, sont ap- 
pelés les termes de La proportion. 

(_Astron. ) Termes éclipliques ; 
ce sont les limites des distances de 
la lune à son nœud , nécessaires 
pour qu’il y ait éclipse. 

( Gramm.) Terme signifie aussi 
mot, diction. 

Terme propre , terme figuré , 
Lerme chaque. F. PROPRE, 
FIGURE , TECHNIQUE. 

TERMINAL, LE , adj. du lat. 
terminalis, fait de terminus, TER- 
ME. #, ce mot. 

( Botan. ) Qui occupe ou forme 
le sommet même d’une partie quel- 
conque. 

TERMINTHE , s m. du grec 
Tippuydoc ( terminthos ) , fruit du 
térébinthe. 

( Méd. ) Espèce de pustule on de 

tubercule 


TER 


tubercule inflammatoire , rond, noi- 
râtre ou verdâtre, sur lequel il se 
forme une pustule noire et ronde , 
qui ,ense desséchant, dégénere en 
bouton écailleux, semblable en 
quelque manière au fruit du téré- 
binthe , en grec Lerminthos, d’où 
lui vient son nom. 

TERNAIRE , adj. du lat. £erna- 
rius, nombre de trois, 

( Arithméel. anc.) Nombre ter- 
naire ; Cest un nombre parfait , 
selon Plutarque ; le nombre lernaire 
étoit fort en estime chez la plupart 
des peuples anciens, 

TERNE, adj. de ternir, fait, sui- 
vant quelques-uns, du latin £errenire 
rendre semblable à de la terre ; qui 
n’a point d'éclat, ou qui en a peu. 

TERNES,EES, adj. du lat. ter- 
nus, du nombre de trois. 

(Bolan.) TH se dit des parties des 
plantes qui sont au nombre de trois, 
sur un support commu , ou fixées 
trois à trois, soit au même point, 
soit sur le même plan d’un axe ou 
réceptacle commun. 


TERRAGE, s. m. de TERRE, 
( F.ce mot), et dago, faire , agir: 
Paction de terrer. 

(Raffinerie) Terrage est le nom 
que les cultivateurs de la canne à 
sucre ont donné à une opération 
dont l’objet est d’eulever, à la faveur 
de l'eau et d’une terre argileuse , la 
portion de sirop qui reste à la surface 
des petits cristaux de sucre , réunis et 
agrégés en une masse conique, appe- 
lée pain. Pour cet effet , on verse sur 
la base du pain , une terre argileuse, 
délayée dans l’eau , à consistance de 
bouillie, Cette terre fait fonction 
d’éponge. Emportée par son propre 
poids, l’eau dissout le sirop, qui, 
devenu plus fluide , est entrainé vers 
la partie inférieure de la forme , et 
découle dans le potsur lequel elle est 
placée. Telle est lopération qu’on 
appelle terrage. 

TERRAIN, s. m. du lat. barbare 
terraniurm , fait de terra , terre : es- 
pace de terre. - 

(Art milit.) On dit, en parlant 
dun siége, que les assiégeans ont 
gegné du £errein peu à peu. On dit 
d’un fort, qu’il est dans une situa- 
tion merveilleuse, mais sur un mau- 
vais Lerrarr. 


‘Tome LIL 


T ER 433 

TERRAQUE, EE, adj. formé 

du lat, £erra, terre , et d’agua , eau : 
composé de terre et d’eau. 

( Cosmologie ) I n’est guère d’n- 
sage que dans cette phrase : Le globe 
Lerruque. s 

TERRASSE, s..f. du lat. barbare 
terracia , fait de Lerra, dont les Ita- 
liens ont fait {errazo. 

(_Archit.) Levée de terre dans un 
jardin , dans un parc , faite de main 
d'homme , pour la commodité de la 
promenade ; ou pour le plaisir de la 
vue. 

On dit d’un jardin, qu'il est en 
Lerrasse , pour dire qw’il est élevé en 
orme de terrasse, 

Lerrasse se dit aussi d’un ouvrage 
de maçonnerie , en forme de balcon 
et de galerie découverte, 

Terrasse se dit encore du toit 
d’une maison, lorsqu’il est en plate- 
forme et à découvert. 

(Sculpture) Les sculpteurs ap- 
pelient ferrasse, certains défauts 
qui se trouvent dans le marbre, et 
quiempèchentde lui donner un beau 
pol. f 

TERRASSE, EE, adj. même 
origine que TERRASSE. 

(Blason) On dit, en termes da 
blason, qu'un arbre est {errassé, 
pour dire qu'on voit autour de l’arbre, 
la motte de ferre dans laquelle sont 
ses racines. Un tel porte d'argent à 
l'arbre de S'inople , lerrassé de 
ntéme. 


TERRE, s. f, du latin £erra. 


(Astron.) La terre est, suivant 
le système de Copernic, lune des 
planetes qu’on appelle premières. 

Dans lhypothese de Ptolémée, la 
Lerre est le centre du systeme solaire. 
F. SYSTEME. 

La Lerre est applatie vers les pôles. 
F. FIGURES DE LA TERRE ; 7. 
aussi, PRECESSION , SAISONS, 
SPHERE, ZONE, GLOBE, AXE, 
DEGRE , POLE, etc. 

( Géogr. ) Terre se dit des diver- 


ses portions de la terre. Terres aus- 


trales , Lerres inconnues , lerre fer- 
me , ou continent, par opposition 
aux iles. 

(Marine) Le mot terre, accom- 
pagné de différens verbes, forme, 
dans le langage des gens de mer, dif 

Le 


254 T'EUR 
férentes expressions dont voici les 
principales: 

Terre! terre! (interjection) ; 
c'est un cri que fait l’homme qui 
apercoit le premier la*terre , après 
une longue traversée , où l’on n’a pas 
en la vue de la Lerre depuis long- 
eme, 

Etre à terre ; c’est être près de 
lerre dans un vaisseau. 

Courir à terre; Cest gouverner 
droit sur la £erre. 

Avoir le bord à terre ; Cest, lors- 
qu’on louvoie le long des côtes, être 
sur celui des deux bords qui vous 
snène vers la {erre. 


Etre mangé par la terre ; Cest, 
en parlant d'un bâtiment, lorsqu'é- 
tant vu de loin, il semble collé con- 
tre une ferre, et se distingue à peine , 
parce que ses mâtset ses voiles se 
confondent avec les différens objets 
de la cote. 

Noyer laterre ; voy. NOYER. 

Brise de terre ; voy. BRISE. 

(Minéral.) Terres ; on appelle 
ainsi les substances qui forment la 
base de toutes les pierres, et dont 
quelques-unes entrent dans la com- 
position des corps organisés. 

On les regarde comme des subs- 
tances simples, parce que l’art n’est 
as encore parvenu à les composer ni 
à les décomposer. On en connoit au- 
jourd’hui neuf : 

19. La silice, qui forme la base 
<es roches primitives, et de toutes 
les pierres quartzeuses et silicées. 

20, L’alumine , qui entre pour 
beaucoup dans la composition des 
schistes, des ardoises , des argi- 
les , etc. 

30, La chaux ou terre calcaire, 
gui fait la base des marbres, 

49, La magnésie , qui entre com- 
me partie essentielle dans la compo- 
sition des serpentines , des stéatites , 
des tales, et autres pierres connues 
sous le nom de magnésiennes. 

50, La zircone, qui fait la base 
du zircon, appelé par corruption 
jargon, et de l’hyacinthe. 

60. La baryte ou terre pesante, 
qui est la base du sulfate de baryte 
où spalh pesant. De très-habiles na- 
furalistes la regardent comme un oxi- 
de méfallique. 


TER 
70, La stronliane , qui est la base 
de la stronlianile ou la caxborate de 
stronliane ,et de la célestine ou sul- 
fate de strontiane. I paroit aussi que 
c’est une Lerre qui éprouve un com- 
mencement de métallisation., 


80. La glucine, découverte par 
Vauquelin dans Paigue-marine, ou 
émeraude de Sibérie, et dans l’éme- 
raude du Pérou, 


00. L’ytlria, découverte dans le 
minéral nommé gadolinite. 


Les quatre premières de ces terres 
sont anciennement connues ; les cinq 
autres sont des découvertes de la chi- 
mie moderne. 

Tromsdorff a cru avoir découvert 
dans le béril de Saxe, une dixième 
Lerre , qu’il a nommée AGUSTINE, 
(. ce mot) ; mais cette découverte 
n’a pas été confirmée. 

Terre absorbante ; on donnoit 
autrefois ce nom à une substance 
qu'on regarduit comme le principe 
Lerreux par excellence ; mais la chi- 
mie moderne ayant reconnu neufes- 
pècesdeterres simples, il ne peut plus 
y avoir de principe lerreux unique. 

(éd.) On donne , en médecine , 
le nom de terres absorbantes à dif- 
férentes sortes de Lerres auxquelles 
on attribue la propriété d’absorber 
les humeurs viciées de Pestomac. 
Telles sont la magnésie, les yeux 
d’écrevisse, les coquilles d’œnf, les 
bols de terres bolaires. 

(Minéral.) ‘Terre adamique ; 
c’est le nom que les anciens natura- 
listes donnoient à diverses substances 
terreuses, et même à des oxides mé- 
talliques , tels que Pocre rouge. 


TL'erre alkaline ; c’est une terre 
qui possède plusieurs propriétés des 
alkalis, et notamment celle de se 
combiner avec tous les acides, com- 
me la chaux , la magnésie , la ba- 
ryle , la strontiane. 


J'erre alumineuse ; voy. ALU- 
MINE. 

L'erre animale ; quand on donne 
ce nom au résidu de la putréfaction 
des cadavres, c’est uu terreau composé 
d’un grand nombre de substances 
diflérentes. La terre animale obte- 
nue par la combustion, est un phos- 
phate de chaux. 


Terre argileuse ; v. ARGILE, 


TER 

Lerre arsénicale ; c’est l’oxide 
d’arsenic. 

L'erre bleue ; on a donné ce nom, 
tantôt à du prussiate de fer natif, 
tantot à des terresargileuses colorées 
par le cuivre , tantôt aux cendres 
bleues natives, qui sont un carbo- 
nate de cuivre pulvérulent, 

L'errebitumineuse;v. HOUÏLLE. 
T'erre bolaire , ou bel , ou terre st- 
gillée ; voy. BOL. 
* Terre calcaire ; voy. CHAUX. 

L'erre forte ; on donne ce nom aux 
terres mélanges où largile domine. 

Terre à foulon ; voy. FOULON. 

L'erre jaune ; voy. OCRE. 

Terre métallique ; on donnoit 
autrefois ce nom aux oxides des mé- 
taux. 

Terre novale ; les agriculteurs 
donnent ce nom à une terre zouvel- 
leinent défrichée. 

L'erre d'ombre ; c’est une matitre 
terreuse , d’une couleur brune assez 
obscure, qu’on emploie principale- 
ment en peinture. IL y a deux subs- 
tances tres-différentes qui portent le 
mème nom : la Lerre d'ombre , pro- 
prement dite, que l’on a d’abord ti- 
rée desenvirons de la ville de Nocéra, 
ville d'Ombrie , d’où lui vient son 
nom, ét qu’on tire aujourd’hui de 
l'ile de Chypre. La seconde est la 
terre d'ombre végétale ; c’est un bois 
fossile converti en une espèce de tan- 
née, de couleur brune, qui se réduit 
facilement en poudre. On emploie 
en peinture, soit à l’huile, soit en 
détrempe. 

Terre pesante ; voy. BARYTE. 

Terre à pipe ; C’est une argile 
blanche et fine, qu’on trouve aux 
environs de Rouen, et qu’on trans- 
porte en Hollande , où Pon en fabri- 
que ne immense quantité de pipes. 

T'erre à porcelaine ; voy. KAO- 
LIN , PETUN-TSE. 

TERRE A POTIER ; voy. AR- 
GILE, 

TERRE QUARTZEUSE ; voy. 
SILICE. L 

: TERRE VEGETALE , ou Au- 
rmus, ou Lerreau ; Cest la couche su- 
perficielle qui presque par-tout cou- 
vre le sol, et qui est communément 
composée de trois sortes de terre : 
l'argile , la terre calcaire et la terre 
quurizeuse, mêlées du débris des 


TER 435 


corps organisés, et sur-tout des végé- 
taux , qui, tous les ans, l’embellis- 
sent de leur verdure, et tous les ans 
y laissent leurs dépouilles. 

L'erre vierge; on appelle ainsi la 
lerre qui n’a Jamais été soumise à la 
culture. 

TERREAU , s. m. dimiputif de 
TERRE. 

(Ægricult., jardin.) On donne ce 
nom à la terre produite par la décom- 
position des végétaux et des animaux 
de toute espèce, mais particulière- 
ment à celle si éminemment noire, 
légère , substantielle, et ,en général 
si recherchée des cultivateurs et des 
fleuristes en particulier , qui provient 
des couches des jardins. 

Les jardiniers s’en servent pour 
garnir les couches, afin d’avancer la 
végétation des planteset des légumes, 
Afin de le rendre gras et vif, ils ont 
soin de Pamonceler en brisant les 
vieilles couches. Toutes sortes d’her- 
bages entassés depuis long-tems , et 
réduits en terre, forment un excel- 
lent terreau. 

TERRE-PLEIN, ou TERRE- 
PLAIN ,s. m. du lat, /erra , terre, et 
de planus, plat, uni. 


Archit) Terre-plein se dit en 
architecture, de toute terre rapportée 
entre deux murs de maconnerie, 
pour servir de terrasse ou de chemin 
pour communiquer d'un lieu à un 
autre. 

(Fortificat.) Terre-plein est aussi 
Ja superficie horizontale du rempart, 
c’est-à-dire, la partie supérieure du 
rempart, qui est à peu pres parallèle 
an rez-de-chaussée , et qui , du côté 
de la campagne, est terminée par 
un pærapet , et du coté de la place 
par le talus extérieur. 

TERREUR , s. f. du lat. error, 
effroi, épouvante. 

Art milit.) Terreur panique ; 
us PANIQUE. LT 

On expliqueroit difficilement les 
Lerreurs paniques qui arrivent dans 
les armées , tant la cause en est ca- 
chée et inconnue. Elles arrivent or- 
dinairement lorsque les armées sont 
proches ou en présence, ou après 
quelque échec ou quelque renfort ar- 
rivé à l’ennemi. Alors, peu de chose 
est capable de jeter l’armée dans 
l’épouvauteet la EU ei sur-tout 

e 2 


Fa 


426 T Æ01$5 

dans le silence et les téntbres de la 
nuit. Xénophon , qui est un maitre 
dans Ja science des armes, dit qu’il 
est avantageux, lorsqu'il arrive une 
erreur panique dans une armée , de 
ia tourner en plaisanter ie. 

TERRIER , s. m. du latin barb. 
terrarium. 

( Chasse) Trou, cavité dans la 
terre, où certains animaux se reti- 
rent. J'errier de lapin, terrier de 
renard. 

L'errier se dit aussi d’un chien 
propre à chasser le lapin, le blai- 
reau, etc. 

(Rég. féodal) Papier terrier ; c’é- 
toit, avant la révolution, un registre 
contenant le dénombrement des par- 
ticuliers qui relevoient d’une sei- 
aneurie, et le détail des droits, cens 
ec rentes qui y étoient dus. 

TERRITOIRE, s. f, du lat. Ler- 
rilorium , dtrivé de £erra, terre : 
étendue de terre. 

(Æcon. polit.) Etendue de pays 
occupée par une puissince où un 
élat politique. 

Il se dit aussi de l’espace de terre 
qui dépend d’une juridiction, 

TERROIR ,s. m. du lat. terra. 

(Agricult.) Terre considérée par 
rappoït à l’agriculture, “L'erroir fer- 
uile , terroir aride. 

TERSET ou TERCET , s. m. 
du grec rusixoc (trislichos), qui 
procède de trois en trois. 

(Poësie) I se dit de trois vers 
qui sont liés ou qui marchent en- 
semble. 

Le sonnet est composé de deux 
quatrains et de deux tercets. En Ita- 
lie, plusieurs poëmes sont faits par 
dercets. À 

TERTRE , s. m. du celtique 
tertr, colline. . 

( Lopogr.) Eminence de terre , 
monticulé quis’'élève au milieu d’une 
plaine , et qui est détachée des côtes 
voisines, Quelques naturalistes ont 
remarqué que ces plaines. sont les 
vastes litsdes anciens fleuves, et que 
les tertres sont des petites iles queces 
fleuves avoient formées par laccu- 
mulation de leurs dépots. 

TEST ou TET, s. m. du latin 
Lesla, coquille. 

( Conchyliologie) On appelle 


TAE\S 


ainsi la substance de enveloppe des 
mollusques conquiliferes, des tortues, 
des crustacés et des oursins, 

(Mélallurg.) L'estou tétest encore 
une espèce de coupelle dont on se sert 
dans l’aflinage ou dans opération de 
la coupelle en grand. Le Lé1 sert ordi- 
nairement à rolir, à griller la mine 
dans les essais docimastiques. 

(Hist. d'Anglet.) Serment du 
Lest, ou serment d’épreuve, On doune 
ce nom, en Angleterre, à l’acte de 
soumission , ou ‘un formulaire de 
serment, établi par acte du parle- 
ment , au préjudice des catholiques 
romains , par lequel on reconnoit la 
suprématie du roi, et l’on renonce à 
la primauté du pape. Ce serment est 
ainsi appelé, parce qu’on le regarde 
comme l'épreuve, la pierre de tou- 
che, et la plusgrande marque de fidé- 
lité pour le gouvernement étabh, et 
Von ne peut obtenir aucun emploi 
sans cette condition, 

TESTACE, ÉE, adj. du lat. tes- 
La, coquille, écaille ;: garni d’é- 
cailles. 

( Hist. nat.) Ce nom a été appli- 
qué anciennement à tous les ani- 
maux qui avoient une enveloppe so- 
lide. Aujourd’hui on n’applique plus 
ce mot qu'aux coquillages. 

(Minéral.) De testacés , les mi- 
néralogistes ont fait £estacites , pour 
désigner les coquilles pétrifiées. 
T'estacite vient du latin {esta, co- 
quille, et du grec x8oc ( lithos ) , co- 
quille, pierre , ou coquille pétrifiée. 

TESTAMENT , s. m. du lat. tes- 
Lamentum , fait de Lestor, témoi- 
gner , assurer , déclarer. 

Le Lestamentest un acte parlequel 
le testateur dispose, pour le tems où 
il n’existera plus, de tout ou partie 
de ses biens, et qu’il peut révoquer, 

L'estument olographe ; c’est celui 
qui est écrit en entier, daté et signé 
de la main du testateur. Il n’est assu- 
jéti à aucune forme. 

J'estament authentique ou par 
acte publie ; c’est celui qui est recu 
par deux notaires , qui leur es! dicté 
par le testateur, et qui est écrit par 
Fun de ces notaires, tel qu'il est 
dicté. 

Testament mystique; c’est cehu 
quiest caché au notaire où aux té- 
moins qui lerecoivent. Ce testament 


ET 


est enfibrement écrit, daté et signé 
dé la main du testateur; mais il est 
tenu de le présenter aux notaires et 
aux témoins, et d'écrire en leur 
présence, que le papier qu’il pré- 
sente est son testament. 

Testament mutucl; cest celui 
qui est fait réciproquement entre 
conjoints ou autres, au profit du sur- 
Vivant. 

L'estament nuncupatif; c’est ce- 
lui qui est fait de vive voix , et sans 
écrit. 7, NUNCUPATIF, 

TESTICULE, s. m. du lat. Lesti- 
culus , diminutif detestis , témoin : 
petit témoin. 

(Anat.) C'est le nom de deux 
glandes destinées à sécréter du sang 
lhumeur séminale. Elles sont ainsi 
appelées, parce que les anatomistes 
les ont regardées comme deux petits 
témoins dont la présence est nêces- 
saire pour constater la virilité. 

Il paroïît cependant que le témoi- 
gnage d’un seul suffit en cette matib- 
re, puisqu'on à vu des hummes f6- 
conds , qui n'étoient cependant 
pourvus que d’un seul £esticule, 
comme le dictateur Sylla , et le con- 
quérant tartare Famerlan. 

Il y a des hommes qui paroissent 
à lextérieur , mavoir point de Lesti- 
cules ; mais c’est parce que ces or- 
ganes sont demeurês dans la cavité 
du bas-ventre; loin que ces indivi- 
dus soient impuissans , on les dit 
beaucoup plus ardens que les autres, 
à cause de la chaleur continuelle dont 
leurs £esticules sont pénétrés. C’est 
pour cela que plusieurs animaux, 
ayant teurs £esticules toujours atta- 
chés près desreins , sont d’un tem- 
pérament tres-porté à amour, té- 
moin parmi les oiseaux , les coqs, les 
moineaux ; et, parmi les quadru= 
pèdes, les rats, Les lapins, les liè- 
vres,.vetc. 

TESTUDO, s. Mot latin qui si- 
gnifie Loriue. 

(Med. ) Tumeur enkistée, ana- 
logueé au meliceris, large et ronde 
comme une écaille de £ortue, d’où 
lui vient son nom. Elle se forme à la 
tète , et cause quelquelois, par sa 
suppuration , autant d’accidens que 
Je talpa, 

TETANOS, s. m, du grec rerairæ 
( tétaino ), tendre. 


ENT 437 


(Wéd.) Sorte de spasme ; ou con 
vulsion universelle qui saisit tout le 
corps à la fois. Le /élanos est rare 
dans les climats tempérés : il est 
beaucoup plus commun dans les pas 
chauds. 

YETE , s. f. de {esta , coquille. 
écaille. 

( Anat,) L'une des trois princi- 
pales cavités du tronc; c’est cetfe 
pætie ronde et oblongue située au 
dessus du tronc, qui renferme non- 
seulement le cerveau généralement 
pris, mais encore les principaux or- 
ganes des sens, 

(f'enerie) Téle se dit des boisouw 
cornes des bêtes fauves : elles quit- 
tent tous les ans leurs tétes, et on 
connoit leur âge par leur tete. 

Zéle bien née ; cette expression 
sert À désigner la belle venue et la 
régularité du bois, 

T'éle portant brochure ; c’est celle 
qui a trois ou quatre chevilles, an- 
douillers où épois , à la sommité 
du bois. 

L'éle enfourchée ou bien chevil- 
lée ; c’est celle dont les dards du som- 
met font la fourche. 

L'éle pommeée ; c’est celle qui re- 
présente à sa sommité une main ou- 
verte, 

L'éte couronnée ; c’est celle qni 
forme avec ses cors une espèce de- 
couronne : c’est la plus rare. 

T'éte faux marquée ; c’est celle 
dont les cors ne sont pas égaux en 
nombre de chaque côté : par exem- 
ple, quand il y en a six d’un côté et 
cinq de Pautre, le cerf porte alors, 
dans le langage de la vénerie, qua- 
torze faux marques , le plus empor- 
tant le moins, 

(Fauconuerie) Faire La tête d'un 
oiseau dé vol; c’est l’'accoutumer 
au chaperon. 

(Arts du dessin) ‘L'éte se dit de 
la représentation ,; de Fimitation 
d’une téle humaine par un peintre, 
un sculpteur, etc. Téte grecque , 
lêle antique ; c'est une tele ‘du 
Carrache , c'estune téte du ‘1iien. 

({Vumismat.) T'éte, en parlant de 
médailles , est le coté de l'effigie. 

(Artinilit.) L'éte du camp; c’est 
le terrein du campement qui fait face 
vers la campagne : c’est à la £éle du 
camp que l’on monte le bivouac. 


438 ET 


L'éte de la sape , tête de la tran- 
chée ; c’est la partie la plusavancée, 
la plus proche de l'ennemi. 

T'éte d'ouvrage à corne ; ce sont 


Jes deux demi-bastions et sa cour- 
line, 

T'éte d'un ouvrage à couronne ; 
c’est un espace qui comprend un bas- 
tion, deux demi-bastions avec leur 
courtine et leurs flancs. 


(Archit.) Téle de chevalement; 
c’est une pièce de bois qui porte sur 
deux étais, pour soutenir quelque 
pan de mur ou quelqu’encoignure , 
pendant qu’on fait une reprise par 
sous-œuvre. 

Tête de mur; c’est ce qui paroît 
de l'épaisseur d’un mur dans une ou- 
verture , qui est le plus souvent re- 
vêtu d’une chaîne de pierre ou d’une 
jambe étrière. 

Téte de voussoir; c’est la partie 
du devant ou du derrière d’un vous- 
soir d’arc. 

( Marine ) L'éle est un terme de 
construction. 

Longueur du vaisseau de téle en 
tete ; cette phrase, dans laquelle on 
sous-entend de la téle de l'estambot 
a celle de l'étrave, signifie la dimen- 
sion de ia longueur d’un vaisseau. 

Téte se dit quelquefois de la partie 
la plus en avant du vaisseau, et ce qui 
est le plus en avant dans une esradre, 
une armée navale où un convoi. 

Vaisseau de tête ; c’est celui qui 
ouvre la marche, et qui se trouve 

osté le plus en avant de la ligne, ou 
à la tête de la ligne. 

Fuire téte, on sous-entend au vent; 
c’est faire roidir le cable apres avoir 
mouillé, afin de faire euloncer les 
pattes de ancre. 

(Manëge) On dit qu'un cheval 
place bien sa {éte, pour dire qu'il 
porte en beau lieu , en parlant de son 
action etde son encolure, Ou dit qu’il 
a la téte dedans , quand il manie sur 
les voltes de biais, et en pliant un 
peu la tete. 

Courir les tétes ; on appelle ainsi 
un exercice de manége où le cava- 
lier perce plusieurs Léles de carton 
qui sont à terre , avec diverses sortes 
d'armes , tandis que le chevai ga- 
lope. 4 


FETF 

TETRA, du grec rérox (lé, 
tra), contraction de rérl2pa (letra- 
ru ), qui signifie quatre, Ce mot entre 
dans la composition de plusieurs mots 
grecs et françois. 

TETRACORDE , s. m. du grec 
Térpa (lélra), quatre, et de y6pdà 
( chordé ), corde : à quatre cordes, 

( Musique ancienne } C’étoit » 
dans la musique ancienne , un ordre 
ou système particulier de sons , dont 
les cordes extrémes sonnoient la quar- 
te, Ce système s’appeloit tétracorde, 
parce que les sons qui le composoient 
étoient ordinairement au nombre de 
quatre, ce qui pourtant n'étoit pas 
toujours vrai. 

TETRADACTYLE, adj. du grec 
Térpa (lélra ), quatre, et de d'axrunce 
(daktulos), doigt : à quatre doigts. 

(Hist, nat.) I! se dit des animaux 
qui ont quatre doigts à chaque pied. 
L'Ayppopolame est de ee nombre. 


TETRADYNAMIE , s. f. du grec 
Tétpa (Lelra) , et de de d'évapusc ( du- 
narnis ), puissance : à quatre puis- 
sances génératrices. 

(Botan.) C'est le nom que Lin- 
næus a donné à la classe XV de son 
Système sexuel, celle qui renferme 
les plantes qui ont quatre grandes 
étamines et deux plus courtes et oj- 
posées, et dont le fruit est ou une si- 
lique ou une silicule. Les plantes qui 
la composent ont été appelées cruci- 
fères par Tournefort , à raison de la 
disposition de leurs pétales. 


TETRAEDRE, s. m. du grec 
rérpa (lélra ), quatre, et d'édox (lié 
dra) , siége, base : à quatre bases. 

( Géom.) C'est ainsi que les géo- 
mètres appellent l’un des cinq corps 
réguliers, celui qui est composé de 
quatre triapgles équilatéraux ; c'est- 
a-dire, qui ont les faces et les angles 
égaux. 

( Cristallographie) M. Haui a 
aussi donné ce nom à un cristal, 
Re présente la forme de té- 
traèdre régulier, comme forme se 
conduire , tel que le sulfure de zinc 
tétraëdre. 

TETRAGONE, adj. dugrec 76- 
rpx (létra), quatre, et de yœviæ 
(gonid ), angle : à quatre angles. 

(Géom.) Figure de quatre angles. 
Ainsi, le quarré, le parallélogramme, 


TET 


lexhombe , le trapèse, sont des figu- 
res {#lragones. 

TETRAGONISME , s. f. même 
origine que TETRAGONE. 

( Géom.) C'est un terme dont 
quelques auteurs font usage pour 
exprimer la quadrature du cercle. 

TETRAGINIE, s. f. du grec 
Térpa (lélra), quatre, et de yurà 
(guné) , femme : à quatre parties , 

emelles. 

( Bolan.) C’est le nom du qua- 
trième ordre des treize premieres 
classes du Système sexuel de Lin- 
næus, celui qui comprend les plantes 
qui ont quatre parties femelles ou 
quatre pistils. 

TETRALOGIE, s. f. du grec 
rérpa ( létra ), quatre , et de à6y0e 
( logos }, discours ; ce qui est com- 
posé de quatre discours. 

(Hist. anc.) C’étoit le nom d’une 
sorte de combat littéraire, qi avoit 
lieu chez les Grecs, et qui consistoit 
à disputer le prix par quatre pièces 
dramatiques. 

TETRAMETRE, s. m. du grec 
sérpa ( létra ) , quatre, et de pirsoy 
{ metron ), mesure , pied : à quatre 
mesures, à quatre pieds. 

( Poésie gr. et lat.) Sorte de vers 
grecoulatin composé de quatre pieds. 
On ne trouve de ces sortes de vers, 
que dans les comiques , comme Té- 
rence. 

TETRANDRIE , s. f. du grec 
Tétpx ( lélra ), quatre, et d’zvfs5e 
( andros ), génitif d’avip ( anér), 
bomme , mari : à quatre maris, 

( Botan. ) Nem donné per Lin- 
næus à la quatrième classe de son 
Système sexuel , celle qui comprerd 
les plantes qui ont quatre parties 
mâles ou quatre étamines égales en 
hauteur. : 

TETRAPASTE ou TETRA- 
PASTON ,.s. m. du grec rérpæ 


(tétra) , quatre , et de &m4w (spao), 


tirer : à quatre poulies. 
( Méean. ) C’est le nom d’une 
machine composée de quatre poulies, 
TETRAPETALE, adj. du grec 
rérpa ( Létra ), quatre, et de mérarov 
( pétalon ) , pétale : feuille à quatre 
étales, 
( Botan. ) N se dit des fleurs com- 
posées de quatre feuilles ou pétales. 


e 


TET 433 
TETRAPHYLLE , adj. du grec 
Tétpz ( lélre ), quatre , et de éanor 
( phullon ), feuille : à quatre 
feuilles, 

( Botan.) Qui est composé de 
quatre folioles. k 

TETRAPLES, s. m. pl. du grec 
Térox (létra), quatre, et d’émrou 
(Laploo) , développer : à quatre ver- 
Sions. ; 

( Littéraë, sacrée) C’étoit le nom 
d’une bible rangée par Origène sux 
quatre colonnes. Dans chaque co- 
lonne étoit une version différente : 
celle d'Aquila , de Symmaque , des 
Septante et de Théodoston; cet ou- 
vrage fut composé après les HEXA- 
PLES (7. ce mot), pour l2 commo- 
dité de ceux qui ne pouvoient avoir 
les hexaples. 

TETRAPODE , adj. du grec 
Térpa ( Lélra ), quatre, et de æoÿe 
(pous) , génit. æ:d05 (podos), pied : 
à quatre pieds. 

( Hist, nat, ) Animal à quatre 
pieds: quadrupède, 

TETRAPODOLOGIE , s. f, du 
grec rétoa ( tétra), quatre, de œoÿs 
( pous ), génit. æodc ( podos), 
pied , et de xéyos ( logos), discours, 
traité, 

(Hist. nat.) Partie de la zoolosi3 
qui traite des animaux à quatre pie {5 
ou des quadrupèdes. 

TETRAPTERE , adj. du grec 
rérpa ( tétra }, quatre , et de æripsy 
( pléron ) , aile : à quatre ailes. 

( Botan. ) Qui est composé de 
quatre ailes. 

TETRARQUE ,s m. du grec 
rérrz (létræ ), quatre, et d'y 
( arché ), empire, gouvernement. 

(Æcon. polit.) Titre par lequel 
on désignoit des princes du second 


-ordre , subordonnés à une puissance 


supérieure; et ainsi nommés, parce 
que leurs Etats étoient censés faire 
à peu près la quatriéme portion d’un 
royaume dérmembré. 

On appeloit {étrarchat ou létrar- 
chie . la principauté dun {étrarque. 

TETRASPERME , adj. du grec 
réxpa ( létra ), quatre , et de satpuz 
( sperma ), semence : à quatre 
graines, 

( Botan. ) Portant ou renfermant 


uatre sémenres- ; 
TÉTRASTILE ou TETRAS- 


440 TI E Ü 

TYLE , 8. m. du grec rérpz (/élra), 
quatre , et de sÿaoc (stulos ), co- 
lonne : à quatre colonnes. 

(Archit. ) Bâtiment soutenu par 
quatre colonnes de front, 

TEÉTRASTIQUE , s. m. du grec 
rérpa (lélra ), quatre, et de sy 06 
( stichos ), vers. 

( Poésie ) Quatrain , stance, cou- 
plet de quatre vérs. 

TETRASYLLABE, s. m. du grec 
TéTpa (lélra ) , quatre , et de auxxa€ 
( sullabé), sylabe. 

( Gramm. ) Mot composé de qua- 
tre syllabes. 

TEUTONIQUE , adj. du latin 
leutones où teulont , theolilci, teu- 
LiSCL , teuifisci , uom d’un ancien 
peuple de Germanie : qui appartient 
aux Teutons. | 

(Chevalerie) Ordre teutonique ; 
cet ordre prit naissance lan 1190, 
au camp des Croisés, devant la ville 
de Saint-Jean-d’Acre. Quelques ci- 
toyens de Lubeck et de Bréme, tou- 
chés de compassion pour le grand 
nombre de malades et de blessés, 
qui se trouvoit dans l’armée des 
Croisés , consacrèrent leurs biens et 
leurs personnes au soulagement de 
ces infortunés. Pour cet effet, ils 
dressèrent une tente avec la voile 
d’un certain vaisseau Teutonique, 
nmoimmé Cocka , y reçurent tous les 
infirmes et les blessés de leur na- 
tion , et les traiterent avec tout le 
soin qu'inspire la plus tendre cha- 
rité. Le roi et le patriarche de Jé- 
rusalem engagtrent Frédéric, duc de 
Souabe, qui commandoit le corps des 
Croisés allemands, à écrire au roi 
de Germanie, Htenri, son frère, 

our demander au pape Célestin HE, 
F confirmation de cetétablissement. 
Henri fit la demande , et obtint une 
bulle datée du 12 février 1191, par 
laquelle Célestin confirmoit l'institut 
des Frères-Hospitaliers {euloniques, 
de Notre-Dame de Sion ; leur ordon- 
nant de porter une croix noire sur un 
manteau blanc, et de vivre sous la 
règle de saint Augustin,avec tous les 
priviléges accordés aux hospitaliers 
de Saint-Jean, et aux chevaliers du 
Temple. Bientot les hospitaliers teu- 
1oniques devinrent militaires, sur le 
modele des deux ordres qui les avoient 
précédés, Ils posséderent en toute 


TA 


souveraineté la Prusse, la Livonie, les 
duchés de Courlande et de Sémigal ; 
mais la discorde s étant introduite 
parmi eux, les princes voisins em 
profiterent pour enlever à lordre une 
partie de ses possessions, Le luthéra- 
nisme acheva sa ruine. Les cheva- 
liers qui persistérent dans Ja religion 
catholique , furent obligés de quitter 
la Prusse , oùétoit le siége de Pordre, 
et de le transférer à Mariendal , en 
Franconie. EI ne leur reste de leur 
puissance et de leurs richesses, qu’un 
petit nombre de commanderies di- 
visées en différentes provinces. 

TEXTE , s. m. du latin £exlus, 
fait de {éxo, Lexlum, faire un tissu, 
composer un ouvrage : ouvrage COM- 
posé, ou tissu d’un ouvrage, d’un 
discours. \ 

( Litiérat.) Discours original, ou 
les propres paroles d’un auteur, con- 
sidérées par rapport aux notes, aux 
commentaires , aux gloses qu’on à 
faites dessus le texte de l’écrilure 
sainte , letexie hébreu. 

(Imprimerie ) Gros texte, petit 
texte ; ce sont deux caracteres dim 
primérie, 

TEXTILE , adj. de lexo, Llex- 
Lu, Usser. 

(Minéral.) Il se dit des substances 
minciales qui peuvent étre em- 
ployées à faire un tissu. L'amiante 
esl une pierre lextile. 

TEXTUEL.,: LE adÿ. même. 
origine que TEXTE. 

( Pratique) Qui est dans le texte 
d’une loi, d’un arrèté, d’un règle- 
ment, De là, texluellement, pour, 
phrases pour phrases , ImoÉ pour 
not. 

TEXTURE , s. f. du latin £exo , 
textum , faire un tissu : la maniere 
dont une chose est tissue. 

(Physique) On nomme ainsi la 
disposition particulière des molécu- 
les d’un corps, de ses parties consti- 
tuantes; c’est cette disposition qui 
fait que ce corps est de telle ou telle 
nature, qu’il à telles ou telles pro- 
priétés , telles ou telles qualités, 

THALASSARCHIE , où THA- 
LASSARQUIE, s. f. du grec Baaæs- 
ox (thalassa), la mer, et dapxà 
( arché), empire, gouvernement : 
empire de la mer. 

(Histoire) C’est lempire des 

LL 


THE 

mers. M. de Fénélon attribue , dans 
son Télémaque, la thalassarquie , 
aux Phéniciens. Jusqu'au tems de 
Justinien, les lois romaines permet- 
toient dagir contre ceux qui trou- 
bloient la navigation, ou s’oppo- 
soient à la peche de la mer. L’em- 
pereur Léon est le premier qui ait 
accordé aux personnes qui avoient 
des terres , le privilége de pecher de- 
vant leurs domaives respectifs, ex- 
clusivement aux autres. Il permit 
meme à plusieurs particuliers de se 

artager entr’eux le Bosphore de 

hrace. 

D’autres puissances ont fait, dans 
la suite, diverses tentatives pour 
s'emparer de la mer , et en interdire 
l'usage public. La république de 
Venise semhloit publier, quand son 
doge épousoit la mer, qu’elle étoit 
maitresse du golfe Adriatique. 

Aujourd’hui, les Anglois préten- 
dent à l’empire des mers. La {halas- 
sarquie n'appartient à personne : 
toutes les puissances ont chacune 
leur droit sur la mer, 

THALASSOMETRE, s. m. du 
grec Bérxosx (lhalassa), la mer, 
et de wérpoy (rmmelron), mesure : 
mesure<le la mer. 

(/Harine) C’est un nom qu’on a 
donné à la sonde de mer, dont on se 
sert pour connoitre la profondeur de 
Peau, et la qualité du fond. 

THARGOUM, 5. m. Mot chal- 
déen , qui signifie interprétation. 

(Littérature sacrée ) C’est le nom 
que lon donne aux paraphrases 
chaldaïques de la bible. On compte 
buit thargourns. 

THAUMATURGE , s. masc. du 
grec ape (thauma }, génit. 6ai- 
paros (lhaumalos ), merveille, et 
d’épyoy (ergon), ouvrage : faiseur 
de miracles. 

( Histoire ecclésiastique) On a 
donné ce nom à quelques saints qui 
se sont rendus célèbres par le nombre 
et l’éclat de leurs miracles. Saint 
Grégoire thaumaturge, saint Léon 
thaumalurge. Dans les derniers 
siècles, saint François de Paule, 
saint Francois Xavier ont été de 
grands {haumalurges. 

THE, s. m. Corruption du chi- 
nois {heh. 

(Botau,) C’est le nom d’un ar- 


THE 44x 
brisseau qui croit spontanément à 
la Chine et au Japon. Les Chinois le 
nomment /Lelh, et les Japonois{siaa. 
Il est foujours vert, et se plait dans 
les plaines basses, et sur les collines 
et les reveis des montagnes qui jouis- 
sent d'une température douce. 

Les différentes sortes de {hé qui 
sont connues dans le commerce , pro- 
viennent toutes de la mème plante. 
Les différences que Pon y remarque, 
résultent des divers sols où croit l’ar- 
brisseau du {hé, de l’âge auquel on 
récolte les feuilles, et des diverses 
pr'éparations qu’elles subissent. 

Le thé est naturellement sans 
odeur; celie qu’il répand lui est 
communiquée par plusieurs plantes 
avec lesquelles on le mèle, sur-tout 
par Polivier odorant. Les auteursdes 
Lettres édifiantes disent que les Chi- 
nois gardent pour eux le meilleur 
thé, et que celui que les Européens 
exportent, a souvent bouilli plus 
dune fois dans les théyères de ce 
pays. 

De tous les {heës consommés en 
Europe, le plus agréable est celui 
qui nous vient de la Chine, par 
terre, et que la cararanne apporle 
à Pétersbourg. 

On fait, à ia Chine et au Japon, 
deux ou trois récoltes de £hé : la pre- 
mière a lieu à la fin de février, ou 
au commencement de mars. L'ar- 
brisseau ne porte alors que peu de 
feuilles ; à peine développées , et 
n'ayant guère plus de deux ou trois 
Jours de crue ; elles sont gluantes, 
petites, tendres, et réputées les 
meilleures de toutes : aussi les ré- 
serve-t-on pour l’empereur et les 
grands de sa cour ; elles portent, par 
cette raison ; le nom de hé impérial. 
On les appelle aussi quelquefois la 
fleur du 1hé. 

La seconde récolte , qui est la pre-, 
miere de ceux qui n’en font que deux 
par an, commence à la fin de mars, 


ou dans les premiers jours d'avril. 


Les feuilles alors sont beaucoup plus 
grandes, et n’ont pas perdu leur sa- 
veur, Quelques-unes sont parvenues 
à leur perfection, d’autres ne sont 
qu'à moitié venues; on les cueille 
indifféremment ; mais , dans la 
suite, avant de leur donner la pré- 
paration ordinaire, on les range dans 
leurs diverses classes, selon leur 


449 THE 

grendeur et leur bonté. Les feuilles 
de celle récolte, qui n’ont pas encore 
toute leur crue , approchent de celles 
de la première, et on les vend sur le 
même pied; c’est par cette raison 
qu’on les trie avec soin , et qu’on les 
sépare des plus grandes et des plus 
grossières, 

Enfin , la troisième récolte, qui 
est la dernière et la plus abondante , 
se fait un mois après la seconde, et 
lorsque les feuilles ont acquis toute 
leur dimension et leur épaisseur. On 
en compose trois classes ; la troisième 
comprend les feuilles les plus gros- 
sières, et qui composent le {hé que 
le simple peuple boit ordinairement. 

I'ya, àlaChine, plusieurs ma- 
nières de préparer les feuilles de {hé 
Voici la préparation qu’elles reçoi- 
vent communément. 

Aussitot qu’elles sont cueillies , on 
les fait sécher ou rotir sur le feu, 
dans une platine de fer , et lorsqu’el- 
les sont chaudes, on les roule avec la 
paume de la main, sur une natte, 
jusqu’à ce qu’elles deviennent com- 
me frisées. Le but de cette opéra- 
tion est de les dépouiller de Peau sur- 
abondante; aussi la répète-t-on jus- 
qu’à ce qu’elles aient perdu tout leur 
jus : deux ou trois fois suffisent or- 
dinairement, mais il y a des gens 
délicats qui la répètent jusqu’à cinq 
fois, et même jusqu’à sept, si le 
tems ne leur manque pas. 

Le thé, après avoir été gardé pen- 
dant quelque tems, doit être tiré 
des vases où on le tient , et rôti en- 
core sur un feu tres-doux , afin de lui 
laire perdre toute lPhumidité qu’il 
peut contenir, ou qu'il a attirée de 
nouveau ; après cela il devient pro- 
pre pour Pusage , et peut étre conser- 
vé fort long-tems sans se gâter, en 
_ ayant soin de le garantir du contact 
de Pair, qui , lorsqu'il est chaud , en 
dissipe les parties volatiles, 

THEANDRIQUE, adj. du grec 
Beoc (théos), Dieu, et d’avñp (aner), 
génit. ævd'pos ( andros ), homme. 

( T'héol.) Terme dogmat'que , 
employé par St. Denis , évêque d’A- 
thènes , pour exprimer les denx opé- 
rations divine et humaine de J. C. 

THEANTROPE, s. m. du grec 
cos (ihcos), Dieu, et d’äsfosos 


THE 


( anthrôpos ), homme : 
dieu. 

(L'héol.) On se sert quelquefois 
de ce mot dans le dogmatique , pour 
signifier la personne de Jésus-Christ, 
qui est véritablement homme-dieu. 

THEATRE, s. m. du grec Déa- 
Tpov (théatron), dérivé de Beéopus 
(theaomaï) , regarder : lieu d’où 
l’on regarde. 

(Art dramat.) Le thédtre des 
anciens, c’est-à-dire , tout le corps 
de Pédifice où lon s’assembloit pour 
voir Îles représentations tragiques, 
étoit composé d’un amphithéâtre en 
demi-cercle, entouré de portiques, 
et garni de siéges de pierres qui en- 
vironnoient un espace appelé or- 
chestre. 

Au devant étoit le plancher du 
théatre, qu’on nommoit le proscen- 
nium où pulpilum, avec la scène 
qui était une grande façade , décorée 
de frois ordres d’architecture , der- 
rière laquelle étoit le lieu où les ac- 
teurs se préparoient. Ce {héätre avoit 
trois sortes de scènes mobiles depers- 
pectives peintes ; savoir : la tragique, 
la comique et la satyrique. 

Dans la Grèce, jusqu’à Craterus, 
les thédtres, ainsi que les amphi- 
théâtres , n’étoient que de charpente; 
maisun jour que ce poète faisoit 
jouer une de ses pièces, Pamphithéâ- 
tre trop chargé , se rompit et fondit 
tout à coup. Cet accident engagea 
les Athéniens à élever des fhéatres 
plus solides, et ils en firent construire 
qui ne le cédoienf en magnificence à 
aucun édifice public , pas même aux 
temples des dieux. 


À Rome, les thédtres ne se bâtis- 
soient anciennement que de bois , et 
ne servoient que pendant quelques 
jours. Lucins Mummius fut le pre- 
mier qui rendit ces {héälres de bois 
plus splendides , en enrichissant les 
jeux qu'on fit à son triomphe, des 
débris du théâtre de Corinthe. En- 
suite Scaurus éleva le sien avec une 
telle magnificence , que la descrip- 
tion du théâtre paroit appartenir à 
l’histoire des fées. Le thédtre suspen- 
du et brisé de Scribonius Curion, 
fit voir une machine merveillense , 
quoique d’un autre genre. Pompée 
bâtit Le premier un magnifique /héd- 
tre de pierres et de marbre, à l’imita- 


homme 


THE 


tion de celui de Mitylène , dont il 
rapporta le plan. Marcellusen cons- 
truisit un autre. dans la neuvième 
région de Rome, et ce fut Auguste 
qui le consacra. 

Les theätres de pierres se multi- 

hièrent bientot ; on en comptoit jus- 

qu'à quatre dans le seul camp de Fla- 
minius. Trajan en éleva un des plus 
superbes, qu’Adrien fit ruiner. 

Caïus Pulcher fut un des premiers 
qui à la diversité des colonnes et des 
statues, joignit les peintures pour en 
orner la scène. Catulus la revêtit d’é- 
bène; Antoine alla plus loin, il la 
fit argenter; et Néron, pour fèter Ti- 
ridate , fit dorer tout le théâtre. 

Entre les rideaux, tapisseries ou 
voiles du fhéätre. des Romains, les 
uns servoient à orner la scène, d’au- 
ires à la spécifier, et d’autres à la 
commodité des spectateurs, Ceux qui 
servoient d’ornement , étoient les 
plusriches, et ceux qui spécifioient 
la scène , représentoient toujours 
quelque chose de la pièce qu’on 
jouoit, La décoration versatile étoit 
un triangle suspendu, facile à tour- 
ner, et portant des rideaux où étoient 
peintes différentes choses qui se trou 
voient avoir du rapport au sujet de la 
fable, ou du chœur, ou des inter- 
mèdes. 

Les voiles tenoient lieu de couver- 
ture, et on s’en servoit pour la seule 
commodité des spectateurs. Catulus 
imagina le premier cette commodité, 
car u fit couvrir tout l’espace du /héa- 
tre et de l’amphithéâtre , de voiles 
étendues sur des cordages qui étoient 
attachés à des mâts de navires ou à 
des troncs d’arbres enfoncés dans les 
murs, Lentulus Spinther en fit de lin, 
d'une finesse jusqu'alors inconnue, 
Néron, non-seulement les fit teindre 
en pourpre , mais y ajouta encore des 
étoiles dor, au milieu desquelles il 
éloit peint sur un char; le tout tra- 
vaillé à Paigüille ,avec tant d'adresse 
et d'intelligence , qu’il paroissoit 
comme un Phæœbus, qui, modérant 
ses rayons dans un jour serein, ne 
laissoit briller que le jour agréable 
d’une belle nuit, 

Le plus célèbre £hédtre qui reste 
de Pantiquité , est celui de Marcellus 
à Rome. 

Parmi les modernes, les Espagnols 


sout les premiers qui aiént composé. 
AC | 


THE 443 


des poëmes dramatiques où l’on re- 
marque quelque méthode, Leurs 
théâtres sont presque carrés, et on 
trois étages, avec des loges au pre- 
rier et au second rang. On est assis 
aux deux côtés du parterre, sur des 
gradins, comme dans lesanciens am- 
phithéâtres, entourés d’une balus- 
trade, Il y a encore un autre endroit 
du thédtre , appelé pacio , qui est de 
toute la largeur du {héatre, et où ïl 
y a des bancs. Cette forme de {héd- 
tre, qui diffère tant de celle des au- 
tres {héaätres de l'Europe, est une 
preuve de l’antiquité du thédtre es- 
pagnol. 

Chez les Anglois , tout le parterre 
est en amphithéâtre, Il n’y a qu'an 
rang de loges; et au dessus, deux ga- 
leries avec des gradins, où le peuple 
va se placer. 

En Italie, les {héätres ont com- 
munément quatres rangs de loges, 
oufre unautrerang quifait l’enceinte 
du parterre. l'y a même à Venise un 
théâtre à sept rangs de loges. Dans 
toute Pftalie, on est assis au parterre; 
le théctre de Parme, comme chez 
les anciens Romains, wa poini de 
loges, mais seulement des gradins en 
amphithéâtre, 

L'héätre se prend aussi pour les 
règles de la poésie dramatique, ou 
pour la poésie dramatique elle-mê- 
me. C’est dans ce sens qu'on dit le 
théâtre grec, le théälrë anglois, 
le théatre italien. F'FRAGEDIS, 
COMEDIE , etc. 

Coup «de théälre ; c’est, dans ure 
pièce dramatique , un événement 
LMprévu , quoique préparé, comme 
les reconnoissances, 

J'héätre se dit encore des recueils 
de toutes les pièces d’un auteur. Le 
théäitre de Corneille, Le theatre de 
Holière. 

(Liitérat.) Thédtre a aussi servi 
de titre à plusieurs livres. Le théa- 
tre d'agriculture, le th£ätre de La 
vie humaine de Lycosthène. 

(Anat.) Theatre, en parlant 
d'une école de médecine et de chirur- 
gie, est le nom d’une salleavec plu- 
sieurs rangs-de siége, en amphithéà- 
tre circulaire , et une table posée sur 
un pivot, au milieu, pour la dissec- 
tion et la démonstration des radn- 
vres. 


444 THE 

THEIFORME , adj. composé de 
the, et de forme : qui a la forme du 
dhé , en guise de thé. 

(Med. ) Il se dit des infusions 
d'herbes, qu’on prépare comme le 
thé. Zrfusions ihéiformes, 

THEISME, s. m. du grec Bee 
(/héos), Dieu. 

( L'héologic) Terme dogmatique 
par lequel on désigne le sentiment de 
ceux qui admettent l’existence d’un 
Dieu ,d’un Etre-Supréme. C’est Pop- 
posé de Pathéisme. De là , theïste, 
Pour celui qui reconnoit l’existence 
d’un Dieu. 

THEME , s. m. du orec Diux 
(théma), position , dérivé de + 
(lithérmt) , poser, établir. 

(Gramin.) On appelle théme d'un 
verbe, le radical primitif d’où il a 
été tiré par diverses formations; 
mais, en grec, on appelle ainsi le 
per dun verbe, parce que c’est 
e premier tems qu’on pose pour for- 
mer les autres. 

(Didact.) Dans le didactique, on 
entend par {hémes, la matiere d’un 
discours, le sujet qu’on entreprend 
de traiter, la proposition qu’on veut 
établir, éclaircir ou prouver. 

T'héme se dit, dans les classes, 
de ce qu’on donne aux écoliers à tra- 
duixe de la langue qu’ils savent, dans 
celle qu’on veut leur apprendre. 

(Astrol.) T'héme céleste ; Cest, 
en termes dastrologie, la position 
où se trouvent les astres, par rapport 
au moment de la naissance de quel- 
qu’un, et au lieu ôù ilestné , et sur 
lequel les astrologues tirent des con- 
jectures, qu’ils appellent Aoros- 
cope, 

THENAR , s. m. du grec Bévæp 
( thénar) , la paume de la main ou 
la plante du pied. 

(uat.) MotgrecquelPonaconservé 
en françois, qui signifie proprement 
la paume de la main, ou la plante du 
pied, mais qui sert, dans notre lan- 
gue , à désigner un musele de la main 
ou du pied. 

TEEOCRATIE , s. f. du grec 
êscc (théos), Dieu, et de xpéror 
(hratos), pouvoir, puissance. 

(con. polit.) Espèce de gouver- 
nement où les chefs de la nation ne 
sont regardés que comme des minis- 
tresde Dieu, 


THE 


THEOMDICEE, s. f. du grec fée 
(théos) , Dieu, ct de dix (diké) , 
Justice : justice de Dieu. 

( Litiérat.) C’est le titre d’un ou- 
vrage de Leibnitz , qui traite des at- 
Uibuts de Dieu, 

THEODOLITE, s. m. du grec 
000 qneo ), preudre , et de d'ouyos 
(dolichos) , longueur, étendue , 
espace : instrument propre à mesurer 
les espaces. 

(-Arpentage) Instrumenten usage 
dans l’arpentage, pour prendre les 
hauteurs et les distances. Pour la des- 
cription de cet instrument, consul- 
tez l'ouvrage de M. Gardner, inti- 
tulé : practical surveying impro- 

AS QUES ; 
ved, c’est-à-dire, l’arpentage per- 
Jectlionne. à 

THEOGONIE, s. f. du grec 8ece 
(théos), Dieu , et de y6106 (gonos), 
race , génération , dérivé de ysfvouær 
(géinomai), naitre: naissance des 
dieux. 


(Culie relig ) Ce mot, dans son 
acception générale et commune, 
s'applique à tout système religieux , 
imaginé dans le paganisme. On dit 
dans cesens, la théogonie des E gyp- 
tiens , la théogonie des Grecs, La 
théogonie des Perses. 

T1 se dit aussi, par extension, de 
quelques ouvrages particuliers sur la 
méme matière. La Lhéogonie d'He- 
siode. 

THÉOLOGIE, s. f. du grec Bee 
(théos), Dieu , et de x6yoc ( logos), 
discours, traité. 

( L'héol.) Science qui traite de 
Dieu et des choses divines, on quia 
pour objet Dieu et les choses qu’il a 
révélées, 

1'éologie se dit aussi de la science 
qui, chez les anciens païens, avoit 
pour objet les choses de leur reli- 
g1on. 

De théologie, on a fait théologal, 
pour désigner un chanoine qui ensei- 
gue la théologie. 

1 héologales, pour distinguer les 
vertus qui ont principalement Dieu 
pour objet. Ces vertus sont la foi, 
l'espérance et la charité. 

L'héologicn , pour exprimer celui 
qui écrit sur les matières de la heo- 
logie. Le premier à qui lon a donné. 
le titre de /hgologien par excellence, 


THE 


a été St. Jean l’évangéliste; le se- 
cond , St. Grégoire de Naziance. On 
Va aussi donné à quelques docteurs 
modernes, comme à un Anglois, 
nommé Richard , chanoine de St. 
Victor ; à Jean Taulere, qu’on a sur- 
nommé le théologien illuminé. 

On dit aussi des poëtes, qu'ils 
étoient les {héologiens du paga- 
nisme, | j à 

Théologique , pour désigner ce 
qui appartient à la théologie. Ce 
docteur est profond sur les matiè- 
res théologiques. Cela n'est pas de 
Jet, c'est une opinion théologique. 

THEOLOGIUM, s. m. du grec 
Beoc (théos ), Dieu, et de 69e (lo- 
gos ), discours, fait de x£yw ( lego), 

arler. 

(Art dramat.) On donnoit ce 
om, chez les anciens, au lieu du 
théâtre d’où parloient les dieux, ! 

THEOMANCIE , s. f. du grec 
9:05 ( théos), Dieu, et de payréiæ 
(mnantéia), divination. 

(Divinat, ) Espèce de divination 
pratiquée par des imposteurs qui 
se disoient inspirés par quelque divi- 
nité, 

LA 

THEOMAQUE , s m. du grec 
8:c:(thcos), Dieu, et de payouas 
{ rmachomai), combattre: celui qui 
combat Dieu ou les dieux. 

( ist. anc.) On donnoit ce nom 
aux géants que lPon disoit avoir com- 
battu les dieux; il s’est dit depuis, 
par extension , de tout ennemi de 
Dieu. 

THEOPHANIE , s. f. du grec 
Gsoparsix (thédphanéia), fait de 
Bsoc (theds) , Dieu , et de gaie 
(phaind), apparoitre. 

{ Culie cathol.) On a donné au- 

treiois ce nom à l’Epiphanie ou à la 
fête des roïs. 
- (ÆHist. anc.) T'héophanie étoit, 
chez les païens, le nom d’une fete 
qui se célébroit à Delphes, en mé- 
moire de la première apparition 
d’Apollon dans cette viile. 

THEOPHILANTHROPE ,s.m. 
du grec 6e5ç ( théos ), Dieu, de @ia0c 
( philos ); ami, et d'avswaæse (an- 
thropos ) , homme : ami de Dieu et 
des hommes. 

( Culte relig. ) Mot nouveau qui 
désigne certains sectaires qui, dans 
di cerniererévolution, s'anuonçoient 


THE 445 


pour n'avoir d'autre culte que celui 
qui consiste dans des disçours de 
morale et des hymnes à l'Étre-Su- 
prème et aux vertus , et dont ja 
croyance se bornoit à l'existence 
d'unDieu et à l’inimortalité de l'ame. 

THEOPTIE , s. f. du grec 8:5e 
(théos ), Dieu , et d'imrouxs (op- 
lomai ), voir : apparition des dieux, 

( Hist. anc. ) Ce mot signifie la 
meme chose que théophanie 'ap- 
paition des dieux. Les anciens 
étoient persuadés qne les dieux se 
manifestoient quelquefois , et appa- 
roissoient à quelques personnes, et 
que cela arrivoit ordinairement «ux 
jours où l’on célébroit quelque fete 
en leur honneur. Cicéron , Plutar- 
que, Arnobe et Dion Chrysostome , 
font mention de ces sortes d'appari- 
tion. + 

THEORBE ou TUORBE, de 
l'italien Z7orba, nom d'homme. 

(Musique instrum. ) Instrument 
de musique qui diffère peu du luth ; 
ainsi apvelé du nom de son inven- 
teur, à ce qu'on croit. 

THEOREME , s. m. du grec 
Bswonur (thé oréma ), dérivé de bem 
péæ ( théoreô ), contempler. 

({ Mathémat.) Théorème est une 
proposition qui énonce et qui dé- 
montre une vérité. Ainsi, si l’on 
compare un triangle à un parallé- 
logramme appuyé sur la mème base, 
et de meme hauteur, en faisant at- 
tention à leurs définitions immédia- 
tes, aussi bien qu'à quelques-unes 
de leurs propriétés préalablement 
déterminées , on en infere que le 
parallélogranrmeest double du tiian- 
gle. Cette proposition est un {héo- 
rène. 

Le {héorème est différent du pro- 
blème , eu ce que le premier est de 
pure spéculation , et que le second a 
pour objet quelque pratique. 

On distingue plusieurs espèces ce 
théorèmes : le théorème général, 
le théorème particulier, et le théo- 
rème réciproque. 

THEORIE , s. f. du grec B:opiæ 
( théoria ), fait de 9ewpiw ( théoreo), 
contempler : contemplation. 

( Didact.) On donne ce nom à 
la partie contemplative d'un at ou 
d'une science ; qui s'occupe plutot 


4,6 QE: 5 1 2 
de Ia démonstration que de la prati- 
ue des vérités. 

( Muihémat, ) Ce mot s'emploie 
en mathématiques , pour désigner un 
certain assemblage de propositions , 
dont la combinaison mène à la dé- 
couverte d’une nouvelle , où à la so- 
lution de quelque problème. 

( Méd.) T'héorie , en médecine, 
est la partie qui donne la connois- 
sance de l'anatomie , des maladies et 
des moyens de les guérir. Elle ex- 
piique tous les phénomènes qui se 
pussent dans le corps vivant, soit 
sain , soit malade ; de là théorique , 
peur ce qui appartient à la théorie ; 
iéoricien, pour celui qui connoît 
les principes d’un art , sans le prati- 
quer: théorisle , pour l’auteur d’une 
théorie, 

LA 
THEOSOPHE , s. m. du grec 
8:05 (1605 ), Dieu , et de ægis ( so- 
phos ), savant : savant dans les cho- 
ses divines, F ; 

( Hist. ecclés.)On trouve ce mot 
dans quelques écrivains ecclésiasti- 

‘ques, pour désigner un homme versé 
dans les mativres théologiques. Le 
roi Robert , second roi de la troi- 
sième race, est surnommé 7 héoso- 
phe, par Hugues de Flavigni. 

THECSOPHISME, s. m. même 
origine que {héosophe. 

( Métaphysique ) C'est le nom 
qu’on donne au système de ceux qui, 
comme Mallebranche , pensent que 
nous voyons, nous senfons, nous 
pensons en Dieu. 

THERAPEUTES, s. m. du grec 
b:pxmeuu ( 1hérapeud ), servir ; être 
au service de quelqu'un , prendre 
soin de quelqu'un. 

( Hist. juive ) On à donné ce nom 
à une secte de juifs esséniens qui se 
livroient à la contemplation et à la 
prière. Quelques écrivains ecclésias- 
tiques ont prétendu que ces juifs 
étoient des moines chrétiens. 

THERAPEUTIQUE , s. f. du 
grec space ( thérapeuo), waitcr, 
prendre soin, 

( Héd, ) La thérapeutique est 
proprement la médecine curative, 
ou ja partie de la médecine qui donne 
ia connoïssance des régies générales 
qu'ilfaut observer, et des moyens 
qu'on doit employer dans 1: cure des 
draladies, 


THE 

THERIAQUE, s. f.du grec 6%» 
( thér), bête venimeuse}, et d'axéo- 
pas ( akéomai ) , guérir : remède 
contre la morsuré des bêtes veni- 
meuses. 

( Hed.) Nom que les anciens ont 
donné à diverses compositions médi- 
cimales , qu'ils croyoïent propres 
contre les poisons. On n'estimoit 
autrefois que la hériaque de Vénise ; 

jais celle que font les apothicaires 
de Paris et de Montpellier ne lui est 
point inférieure. 

Andromaque le père , médecin de 
Néron , est l'inventeur de ce remède, 
Gallien prétend que la thériaque est 
un frès-noble et très-ancien remè- 
de; que plusieurs médecins célèbres 
avoient travaillé à le perfectionner , 
et qu'Andromaque y mit la dernière 
main en y ajoutant les vipères. 


TBERIOTOMIE, s. f. du grec 
8% (thér), ou Onpioy (thérion) , 
bete, bete venimeuse , et de réeves 
( lemno ), cuuper , inciser. 

(Anat.) On entend par ce mot 
Panatomie des brutes, 

THERMAL , LE, adj. du grec 
Bcpuoc ( thermos ) , chaud. 

(-Winéral. méd. ) Epithète que 
l'on donne aux eaux minérales qui 
sont chaudes, et qu’on appelle pour 
cela eaux thermales ; telles sont en 
France les eaux de Bourbonne , de 
Balaruc, de Parège , de Plombières, 
de Saint-Amand, etc. 

THERMANTIDES , du grec 

Oepmayros ( thermantos ), qui a été 
chauffé , ou qui ést susceptible de 
l'être. 
( Minéral. ) Nom imposé par M. 
Bauï aux matières qui ont été expo- 
sées à l’action des feux souterreins 
volcaniques et non volcaniques , et 
qui, suivant lui , n’offrent que des 
indices de cuisson ; il place dans ce 
nombre les cendres de volcans, la 
pouzzolane , etc. Foy. ce mot. 

THERMANTIQUE , adj. dugrec 
Bepmavrinds ( thermantikos ), qui a 
la propriété d’échaufler ; dérivé de 
bepuzivo ( thermaïno ), échauffer. 

( Méd. ) H se dit des remèdes qui 
échaufient ou qui ont la vertu d’aug- 
mevter la chaleur naturelle. 

THERMES ,s. m. de Bepmai (ther- 
mai), de Bépw , échauffer ; en latin 
dierncæ , bains d’eau chaude, 


THE 

( Hisi. anc. ) Bâtimens qui chez 
les anciens étoient destinés à se 
baigner. 

L'usage des bains est venu des 
Orientaux auxquels ils étoient né- 
cessaires. Il a passé chez les Grecs, 
qui y ont trouvé un genre de volupté, 
et s’est introduit chez les Romains 
qui en ont fait un objet de luxe et de 
magnificence. Si l’on en croit Pline, 
les bains publics ne furent établis à 
Rome que du tems de Pompée ; les 
édiles furent alors chargés d’en mul- 
tipher le nombre et les agrémens. Le 
seul Agrippa en fit construire 170 
pour le public; et sous les premiers 
empereurs , on en compfoit jusqu’à 
800 ; il ÿ en avoit douze très-magni- 
fiques, entre lesquels on distinguoit 
sur-tout celui d'Alexandre Sévere , 
celui de Titus et celui de Caracalla. 
On voit à Paris le lieu où étoient 
les thermes de Julien, à ce qu’on 

rétend. 

THERMIDOR , s. m. du grec 
Beppaoc (thermos) , chaud. 

( Calendrier francois ) C’est le 
nom du onzieme mois de l’année de 
la république françoise. Mois qui a 
trente jours comme les onze autres, 
ét qui commence le 19 juillet, 
et finit le 17 août. On lui a donné 
Le nom de thermidor. à cause de la 
grande chaleur qui se fait ordinai- 
rement sentir dans ce mois. Aussi 
est-il composé presque en entier des 
jours caniculaires. 

THERMOLAMPE, s. m. du grec 
Bepmos ( thermos), chaud , et de 
aauæxc (lampas ), lampe : comme 
qui diroit lumière qui échauffe , ou 

‘ chaleur qui éclaire. 

( Technol. ) C’est le nom que 
M. Lebon, ingénieur, a donné à un 
poele de son invention qui a pour 
objet de convertir le bois en char- 
bon , de faire servir le calorique dé- 
gagé de la combustion du bois, qui 
a opéré la carbonisation , à cuire 
des metset à chauffer Pemplacement 
d’une cuisine, d'employer l’hydro- 
gène dégagé du bois carbonisé , soit 
à chauffer des poeles dans un nom- 
bre de chambres , et à éclairer par la 
combustion de cet hydrogene, soit 
dans les poèles, soit dans les lam- 
pes, dans lesquels il arrive par des 
tuyaux. 

Ce poèle à eucore la propriété, 


THE 447 
après qu'on a chauffé et éclairé les 
appartemens , de fournir, en valeur 
réelle, du goudron et de l'acide pyro- 
ligneux , pour environ le double de 
ce qu'a coûté le bois. 

THERMOMETRE, s. m. du gree 
Béouëc ( thermos ), chaud, et de 
uerpoy ( métron ), mesure : mesure 
du chaud ou de la chaleur. 

( Physique ) Instrument destiné 

indiquer les différens degrés de 
chaleur ou de froid dans les diffé- 
rentes substances qu'on éprouve par 
sou moyen. 


Le therrnomètre fut inventé au 
commencement du dix-septième siè- 
cle , par Corneille-Drebbel, paysan 
de la Nord-Hollande , qui employa 
Pair, comme le fluide le plus suscep- 
iible de se raréfier ou de se condenser 
à un foible degré de chaleur ou de 
froid ; ce thermomètre étoit très- 
imparfait, parce que ses degrés ne 
se rapportoient à aucun terme connu; 
parce que lPascension et la descente 
de la liqueur ne dépendoient pas seu- 
lement du froid et du chaud, mais 
encore de la pression de Pair , et 
qu’il y avoit par conséquent deux 
causes qui agissoient quelquelois 
dans le même sens, quelquefois en 
sens contraires. 


Après Drebbel , l'académie de 
Florence fit un /hermometre au 
moyen duquel elle se flattoit de 
mesurer les degrés de chaleur et de 
froid de Pair, par la raréfaction et la 
condensation de Pesprit de vin ; mais, 
de même que celui.de Drebbel, il 
avoit le défaut de ne se rapporter à 
aucun terme connu , et de plus le 
même degré de chaleur le faisoit 
varier d’un nombre de degrés plus ou 
moins grand, suivant le rapport de 
capacité de la boule au tube. 

Amontons , au commencement de 
ce siècle, concut enfin l’idée d’un 
thermomètre comparable , c’est-à- 
dire , qui fut tel que plusieurs de ces 
thermomètres faits suivant les mé- 
mes principes, même en ditiérens 
tems et en différens lieux , marquas- 
sent tous le même degré dans la mê- 
me température , ou dans des tempé- 
ratures semblables. Pour remplir cet 
objet , 1l fit usage de deux décou- 
vertes qu’il venoit de faire : la pre- 
mière que le ressort ou la force élas- 


448 TRE 

tique de l'air, s’augmente d'autant 
plus par le même degré de chaleur , 
que ce fluide est chargé d’un plus 
grand poids ; la seconde , que l’eau 
qui a une fois acquis assez de chaleur 
pour bouillir, ne devient pas plus 
chaude , quoiqu’elle continue de 
bouillir plus long-tems. Ï] avoit 
donc d’une part un terme de chaleur 
aisé à saisir, et qui vrenfermoit au 
dessous de lui tous les degrés de froid 
et de chaud qu’on pouvoit éprouver 
dans les différens climats ; et d'autre 
part, il employoit le poids d’une 
colunne de mercure pour charger et 
comprimer une.masse d’air contenue 
dans une boule de verre creuse, à 
laquelle étoitadapté un tube de verre 
recourbé. Ce thermomètre étoit en- 
core sujet à des inconvéniens dont 
le plus grave, étoit que pour etre sûr 
que plusieurs instrumens de la même 
espèce eussent tous la même mar- 
che , il falloit que les masses d’air 
fussent de la mème qualité; ce dont 
il étoit difficile de s'assurer. C’est 
pourquoi lon ne fait plus gutre 
usue du thermomètre d'Amontons. 

Le thermomètre de Réaumur est 
celui de tous qui a eu le plus de vogue, 
parce que ses degrés sont relatifs à 
des termes connus de froid et de 
chaud, 

La graduation commence au terme 
de la congélation de l’eau, marquée 
par zéro. Le degré de dilatation que 
recoit la liqueur par la température 
des caves profondes est marquée par 
101: celui quelle recoit par la 
chaleur animale est de 82 + : et celui 
qu’elle recoit dans un vaisseau ou- 
vert par la chaleur de l’eau distillée 
bouillante , est marquée par 80. 

Réaumur a fait usage de Pesprit- 
de-vin plutôt que du mercure, qui 
est susceptible d’un plus baut degré 
de chaleur, parce que lesprit-de-vin 
étant beaucoup plus expausible que 
le mercure , chaque degré occupe un 
plus grand espace ; et cette liqueur 
pouvant étre coloriée autant qu’on 
veut, on l’aperçoit plus aisément 
que le mercure. 

Il faut avouer cependant, que les 
“iermomètres à lesprit-de-vin ne 
peuvent etre employés à éprouver de 
wrands degrés de chaleur, et que 
ceux de mercure y sont plus propres. 
Aussi plusieurs physiciens , tels que 


THE 


Fareinheit, Delisle, de Luc, ont- 
ils employé ce dernier fluide, Dans le 
thermomètre de mercure de de Luc , 
la graduation commence comme 
dans celui de Réaumur, à la congé- 
lation de l'eau , et est marquée par 
0 : la température des caves profon- 
des, par 9, 6 : la chaleur animale , 
par 29, 9 : la chaleur de Peau bouil- 
lante par 80. \ 

Dans le thermomètre de Farein- 
beit, qui est de mercure , le o de 
sa graduation répond à 143 degrés au 
dessous de la congélation de Peau du 
thermomètre de mercure de de Luc. 
La congélation de l’eau y est mar- 
quée par 32 : la température des 
caves profondes , par 53. 6 : la cha- 
leur animale, par 09,225 : la cha- 
leur de l'eau houiliante, par 212. 

La graduation du thermomètre de 
Delisle , n°,5, qui est de mercure, 
commence au terme de l’eau bouil- 
Jante, qui est marqué o : la chaleur 
animale , par 03.037 : la tempéra- 
ture des caves profondes, par 132: 
la congélation de Peau , par 150. 

Pour les diverses autres sortes de 
thermomiètres, l'espèce de substance 
qui convient le mieux au {hermo- 
mètre, et la manière dont les corps 
sont affectés par la chaleur , consul- 
tez l’ouvrage de de Luc , sur les mo- 
difications de l'atmosphère. 

"THERMOSCOPE , s. m. du grec 
Bepuèds ( thermos ), chaud, et de 
guoæéu ( skopeo ), considérer, ob- 
server. 

( Physique ) Instrument destiné 
à faire connoître les changemens qui 
arrivent dans lair, par rapport au 
froid et au chaud. Il y a cette diffé- 
rence entre un {hermomètre et un 
thermoscope , que le premier me- 
sure les changemens du froid et du 
chaud , et que Pautre ne fait que les 
indiquer. 

THESAURISER, v. n. du grec 
Bnravpioe (lhésaurisein), dérivé de 
Bioæupec( hesauros ), trésor : amas- 
ser des trésors, 

THESE , s.f. du grec Déc (thesis), 
position , fait de rinus ( lilhémi), 
poser , établir. 

( Didact.) On appelle générale- 
ment {hèse toute proposition , toute 
question qui entre dans le discours 
ordinaire ; mais on appelle particu- 
litrement {hèse , une suite de propo- + 

sitions 


THO 
sitions de mathématique , de droit, 
de théologie, de philosophie , de mé- 
decine, etc. qu'on soutient publi- 
quement dans les écoles. 

T'hèse se dit aussi de la feuille 
imprimée qui contient ces propo- 
sitions, 4 

THEURGIE , où THEOURGIE, 
s. f. du grec 8:56: (théos), Dieu, et 
d’épyoy (ego). ouvrage : ouvrage 
divin. 

( Magie) Nom que les anciens 
donnoient à la partie de la magie 
que nous appelons magie blanche. 
Ce nom signifie Part de faire des 
choses divines , ou que Dieu seul 
peut faire. 

Aristophane et Pausanias aftri- 
buent linvention de la {héurgie à 
Orphée, 

Les formules {héurgiques , selon 
Jamblique, avoient d’abord été com- 

osées en langue égyptienne ou en 
Lea chaldéenne. Les Grecs et les 
Romains conservérent beaucoup de 
mots des langues originales, qui, 
mélés avec des mots grecs et latins, 
formoient un langage barbare , inin- 
telligible aux hommes, mais que 
l’on supposoit clair pour les dieux. 
Au reste, il falloit prononcer tous 
ces termes sans en omettre , sans 
hésiter, sans bégayer ; le plus léger 
défaut d’articulation étant capahle 
de faire manquer toute Popération 
théursique. 

THLIPSIE,s. f. de afluie ( thlip- 
sis) , fait de 6à/£w, serrer, comprimer, 

(Méd.) On entend par ce mot 
la compression des parois mobiles 
d’un vaisseau qui se fait , lorsqu’une 
cause externe, approchant les mem- 
branes du vaisseau lesunesdesautres, 
diminue sa cavité par degrés, et enfin 
la détruit totalement. 

THOLUS , s. m. 86noc ( tholos }, 
voûte, ou chambre voûtée, 

(Archi, ) La clef ou la pièce de 
bois du milieu dans laquelle s’as- 


semblent toutes les courbes d’une 


voûte de charpente. 

THON, s. m. du latin {hynnus, 
ou {unnus. 

( Pêche) Espèce de poisson du 
genre scombre , qu'on trouve dans 
toutes les mers, qui parvient À uue 
grandeur trés-considésable , dont la 

domcç JUL. | 


RH 449 


chair est d’un excellent goût , et qui 
fait sur quelques rivages objet d’une 
pêche de première importance. 

La pêche du £hon se fait ordinai- 
rement à la {honnaire, ou à la 
madra gue. 

La thonnaire est une enceinte de 
filets qu'on forme rapidement sur la 
cote pour arrèter une bande de £hons, 


que des sentinelles, placés au sommet 


d’un rocher ou d’une tour, ont vu 
s’approcher de la terre. 

L'intérieur de cette enceinte est 
successivement rétréci par de nou- 
veaux filets flottés ; et lorsqu'elle est 
devenue trës-petite on amène à terre 
les hons qui s’y trouvent renfermés 
avec un autre filet qu’on appelle bou- 
clicr, qui porte une grande poche, 
dans laquelle ils s'accumulent. 

La madrague est un grand parc qui 
reste construit dans la mer pendant 
toute la saison de la pèche , et dont 
l'enceinte est distribuée en plusieurs 
chambres, dont la grandeur diminue 
à mesure qu’elles s’éloignent de l’ou- 
veiture. 

L'ouverture de la madrague est 
fort élargie par deux filets divergens ; 
et un autre filet qui va jusqu’à terre 
lui est perpendiculaire. 

Les thons qui , pendant leur mi- 
gration annuelle ; suivent presque 
toujours le rivage, trouvant leur 
chemin barré par ce dernier filet , 
descendent en le cotoyant dans la 
première chambre de la madrague , 
que lon ferme da coté extérieur des 
qu’on s’apercoit qu’il yen a un cer- 
tain nombre ; alors , en lesépouvan- 
tant d’une manière quelconque , on 
les fait passer de chambre en cham- 
bre,ayant soin d'ouvrir la porte exté- 
rieure de chaque chambre dès qu’ils 
sontentrés dans la suivante:le poisson 
arrive enfin dans la dernière , qu’on 
appelle chæmbre de mort, corpon 
ou corpou. Là ils sont accumulés 
dans un espace très-érroit , au dessus 
d’un filet horizontal , qu’on soulève 
lorsqu'on veut terminer la pèche : 
de maniere qu’on les prend tres-aisé- 
ment à la main . lorsqu'ils sont 
petits, et avec des crochets et des 
cordes lorsqu'ils sont très-gros. 

La pêche de la chambre de mort, 
qui ne se fait que de loin en loin, 
attire souvent, sur-tout daûs les com- 
ILENCÇILEUS ; UL ee nombre de 

"TE 


450 TX 

spectateurs autour de la madrague. 
C'est une véritable fête , souvent 
animée par de la musique, et tou- 
jours suivie de scènes actives et 
divertissantes qui laissent de longs 
souvenirs, 

On appelle thonine la chair de 
lion marine. 

THORACHIQUE , adj. de THO- 
RAX (/’oy. ce mot), qui a rapport 
à la poitrine. à 

(Héd.) On appelle ainsi les mé- 
dicamens propres à guérir les ma- 
ladies de la poitrine et des poumons, 

THORACIQUE, adj. de THO- 
RAX, poilriné, pectorale. 

(lchtyol. Y C’est le nom da cin- 
quième ordre des poissons , qui ren- 
ferme ceux qui ont des aisselles , et 
dont les nageoires ventrales sont pla- 
cées sous les pectorales, 

La limande , le turbot, la sole, 
sont des {orachiques. 

THORAX , s.m. de OxpaË (1ho- 
rex ), poitrine, dérivé de Bopeir, 
sauter. 

(Anal. ) La seconde partie du 
tronc du corps humain qui forme la 
capacité de la poitrine où sont en- 
fermés le cœur et.le poumon. 

TAHRUMEBUS, ou TROMBUS, 
ou THROMBE , s. m. du grec Op 
os ( troimbos },grumau de sang , ou 
sang caillé. 

( Chirurgie ) Tumeur formée par 
un sang épanché et grumelé aux en- 
virons de l’ouverture de la veine dans 
une saignée. Cet accident arrive 
quand Pouverture de la veine ne ré- 
pond pas à celle de la peau, où qu’il 
s’y présente un morceau de graisse , 
ou que le vaisseau est percé de part 
en part : alors une petite portion de 
sang qui ne peut sortir librement, se 
glisse dans les cellules du corps grais- 
seux , etfaitéleverla tumeur dont il 
s’agit. 

THYMUS, s. m. du grec ôÿmoe 
{ thumos), thym, espèce de fleurs. 

( Chirurgie) Espèce de grosse 
verrue rougcâire ou blanchâtre , or- 
dinairement indolente , qui a des as- 
pérités, des rugositéset des crevasses 
semblables à la tète du 47m , d’où 
vieut son nom. 

(Anal.) Le thy mus , en anatomie, 
est la partie qu'on appelle ris dansles 
veaux, les agneaux, et d’autres petits 


TIY 


animaux: danslesenfansilest blanc ct 
quelquefois mélé de rouge ; mais dans 
les personnes formées, il est ordinai- 
rement brun: la plus grande partie 
du 4hymus est située entre la dupli- 
cature de la portion supérieure et an- 
térieure du médiastin et les gros vais- 
seaux du cœur, d’où 11 monte un peu 
au dessus des deux plevres; sa struc- 
ture interne , et les sécrétions aux- 
quelles il est destiné, ne sont pas en- 
core assez connues pour qu’on puisse 
déterminer ses usages; il semble ce- 
pendant qu’il sert plus dans les en- 
fans que dans les adultes. 

THYRO-ARY'T ENOÏDIEN, adj: 
du grec Oupeoe ( thuréos ), bouclier , 
d’äpéraiya (arulaina), aiguiere, et 
d’edoc (éidos), forme , ressemblance: 
qui est de la nature , qui appartient 
aux cartilages thyroïde et aryté- 
noïde. 

(Anat.) Les muscles thyro-ary- 
lénoïdiens. 3 

THYRO - EPIGLOTIQUE , adj. 
Voy. pour Porigine THYROÏDE , 
EPIGLOTTE. 

(Anat.) Qui a du rapport au car- 
tilage thyroïde et à l’épiglotte. Les 
muscles thyro-épiglotiques. 

THYRO-HYOÏDIEN , adj. 77 
pour lorigine FHYROIDE et 
HYOIDE. 

(_Anat. ) Qui a du rapport au car- 
tilage thyroïde et à l’os Ayoïde. Les 
muscles thyroïdiens. 

THYROÏDE , adj. du grec Oupièe 

thuréos), bouclier, et d’eidoc(éidos), 
figure , forme, ressemblance : qui a 
la forme d’un bouclier. 

(Anal. ) C’est le nom d’un carti- 
Jage du larynx. Les anciens lui ont 
donné ce nom, parce qu'ils ont cru 
trouver dans sa configuration de la 
ressemblance avec un bouclier. 

L'hyroïde est aussi le nom de deux 
glandes lymphatiques , situées à la 
partie inférieure du larynx. 

‘: THYRO-PALATIN, adj. du grec 
Bupsoe ( Lhuréos), bouclier, du latin 
palatum, palais. 

( Anat. ) C’est le nom d’un petit 
muscle, qui, du cartilage thyroïde 
aboutit au palais. 

THYRO-PHARYNGIEN, adj° 
du grec Ousecc ( thuréos ), bouclier , 
et de oapuy£ (pharuex), le pha- 
iynx. 


11 EU Ce. À 


( Anal.) Il se dit de deux petits 
muscles qui s’attachent au cartilage 
thyroïde et au pharynx. 

TAYRO - PHARINGO - STA- 
PHYLIN, adj. Z7: pour Porigine, 
THYROÏDE, PHARYNX etSTA- 
PHYLIN. 

( Anat.) I se dit de deux mus- 
cles qui appartiennent au cartilage 
thyroïde , au pharynx et à la luette, 
nommée en grec staphylin. 

THYRO-STAPHYLIN , adj. 7. 
TYROIDE et STAPHYLIN. 


(Anat.) C’est le nom de deux 
muscles qui s’attachent au cartilage 
thyroïde et à la luette. 

THYRSE, s. m. du grec Ovpzoç 
( thursos ), javelot entouré de 
pampre. 

( Poësie ) Terme employé par les 
poëies pour désigner le sceptre de 
Bacchus. C’étoit un dard ou une 
lance enveloppée de pampre et de 
feuilles de vigne. On dit que Bacchus 
et son armée le portèrent dans leurs 
guerres des Indes pour tromper les 
esprits grossiers des ‘Indiens, et peu 
faits à la guerre , et que c’est de là 
qu’on s’en servoit pour les sacrifices 
et les fètes de ce dieu. 


TIARE, s. f. du grec riépa (liara), 
ornement de tête autrefois en usage 
chez les Perses. 

( Hist.) La tiare étoit un ornement 
de tête chez les Perses ; elle couvroit 
le front des rois de Pont et d’Armé- 
nie ; les prêtres juifs la portoient aussi 
en forme de petite couronne faite de 
bysses ; mais le grand prêtre en avoit 
une d'hyacinthe , entourée d’une tri- 
ple couronne d’or, garnie sur le de- 
vant d'une lame d'or, sur laquelle 
étoit gravé le nom de Jehova. 

( Histecclés.) La tiare du pape 
est uneespèce de bonnet rond et assez 
élevé, environné de trois couronnes 
d'or, enrichies de pierreries, posées 
en trois rangs l’une sur l’autre , qui 
se termineen pointe , et soutient un 
globe surmonté d’une croix. Le pape 
Ilormisdas , élu en l’an 514 , n’avoit 
sur ce bonnet que la couronne royale 
d'or, dont l'empereur de Constanti- 
nople avoit fait présent à Clovis, roi 
de France, et que ce monarque avoit 
envoyée à Saint-Jean de Latran, Le 
pape Boniface VIT, élu en 1204, y 
ajouia la seconde ; et le pape Jean 


FLE 45: 


XXIT , morten 1334, y mit la troi= 
sième Couronne, pour marquer la ju= 
ridiction spirituelle du chef de l'E- 
glise sur les trois paies du monde 
qui étoient alors connues. 

Les papes ne portoient au com 
mencement qu’un simple bonnet 
d’une forme semblable aux ymitres 
phrygiennes dont se servoient autre 
fois les sacrificateurs de Cybèle, 

TIBÏIA, s. m. Mot latin qui signi- 
fie flûte ; il est féminin en cette lan- 
gue, mais lesanatomistes l’emploient 
au masculin, parce qu'ils sous-enten- 
dent os. 

(Ænat.) C’est le nom d’un os long, 
gros, et d’une forme à peu près trian- 
gulaire , situé à la partie antérieure 
interne de la jambe. {1 est ainsi ap- 
pelé parce qu’il ressemble à une flûte, 

De tibia on a fait tbial, pour dé- 
signer l’un des muscles extenseurs de 
la jambe, On dit aussi les artères 4- 
biales. 


TIC, s. m, Onomatopée, où mot 
qui est une imitation de la chose qu’il 
signifie. 

(Æyppiatrique ) Sorte de maladie 
qui vient aux chevaux , et qui fait 
que de tems en tems ils ont un mou- 
vement convulsif, et prennent la 
mangeoire avec les dents et la ron- 
gent. Ce mot vient de ce qu’en frap- 
pant de sa tète sur la mangeoire, le 
cheval représente le son de ic. 


TIERCE , s. f. du lat. terlius. 


( Géom. ) On appelle Herce la 
soixantième partie d’une seconde , 
ou la 3600€, partie d’une minute, soit 
d'une minute de degré, soit d’une 
minute d'heure, 

Les lierces , dans l’une et l’autre 
significations , Se marquent par trois 
petits traits placés un peu plus haut 
que le chiffre qui en exprime le 
nombre, 

(Musique ) La lierce, en musi- 
que, est la dernière des consonnances 
simples et directes dans l’ordre de 
leur génération , et la première des 
deux consonnances imparfaites. Elle 
est appelée Lierce parce que son in- 
tervalle est toujours composé de deux 
degrés ou de trois sons diatoniques, 
Il y a deux sortes de {erce , savoir , 
la majeure et la mineure. 


(Culte cathol.) Tierce est, chez 
les catholiques, une des heures cano< 


452 TI 


piales, laquelle, dans son institution, 
se chantoit à la troisième heure du 
jour. selon la manière de compter 
desanciens. Y@PRIME, QUARTE, 
NONE. 

( mprimerie) T'ierce , en termes 
d'imprimerie, est la dernière épreuve 
que le prote confère avec la précé- 
denite, pour être sûr que toutes les 
corrections sont exécutées. 

(Blason) Tierces , en termes de 
blason , ou Lierches, se dit des fasces 
ou devises qui se mettent trois à 
trois. 

( Escrime) T'ierce est un coup 
d'épée qu'on allonge à l'ennemi, 
dehors et sur les armes, le poignet 
tourné en dedans, dans une situation 
horizontale. 

TIERCER , v. a. du lat. Lertiare. 

(Agriculi.) C’est donner aux terres 
le troisieme labour, la troisième fa- 
con , comme on dit biner de la se- 
conde. 

TIERS,, TIERCE, adj. du latin 
terlius , troisième. 

(Méd.) Fièvre lierce ; c'est une 

fièvre dont les accès reprennent tous 
les trois jours inclusivement ; c'est-à- 
dire, qu'il y a un jour d'intervalle 
entre les deux. 

(Pratique) Tiers opposant, tierce 
opposition ; c'est une opposition for- 
mée à un jugement, par une personne 
quin’yest point dénommée comme 
partie. 

L'objet du tiers opposant à un ju- 
sement , est d’y faire changer une dis- 
position qui peut lui être préjudi- 
ciable, 

J'iers-aequéreur ; Cest, vis-à-vis 
lescréanciers hypothécaires d'un ven- 
deur, celui qui à acquis Pimmeuble 
hypothéqué. 

"L'iers détenterrr; c’est celui qui le 

ossede. 

( Perspective) Tiers-point ; c’est 
un point qu’on prend à discrétion sur 
44 ligne de vue, où aboutissent toutes 
dés diagonales qu’on tire pour rac- 
coureir les figures, 

(Archit.) Tiers-point, en archi- 
tecture , est le point de section qui se 
fait au sommet d’un triangle équila- 
téral, ou au dessus ou au dessous. Une 
voûte en Lers-point est une voûte 
élevée au dessus du plein-ceintre. 

TIGE , s. f. du saxon lwi2. 

Ç Botan.) Corps principal d’une 


TIM 


plante, qui s’allongeant en sens con- 
traire de la racine à laquelle il est 
continu, produit et porte toutes les 
autres parties. 

(Archit,) Tige se dit aussi du 
füt d’une colonne. 

(Pralique) Tige se dit figurément, 
en termes de généalogie , de la bran- 
che principale à Pégard des branches 
cadettes qui en sont sorties. Pour 
compter les degrés d’une parenté, ïl 
faut remonter jusqu’à la Lige. 

TILLAC, s.f. du latin tegula., 
fait de {ego , couvrir. 

( Marine) Ancien terme de ma- 
rine peu usité aujourd’hui, et qui si- 
guifie PONT. . ce mot. 

TIMBALE , s. f. Mot dérivé du 
persien ou de Parabe : espèce de tam- 
bour à Pusage de la cavalerie, dont la 
caisse est de cuivre, faite en demi- 
globe , et couverte d’une peau cor- 
royée sur laquelle on bat dans la mar- 
che de la cavalerie, 

(Art milit.) Les timbales passent 
pour avoirété inventées par lesPerses. 
Les Sarrasins s’en servirent dès les 
premieres croisades. Les troupes alle- 
mandes sont les premières qui en 
aient eues en Europe, et on ne les 
connoissoit pas encore en France, 
lorsque Ladislas, roi de Hongrie, en- 
voya desambassadeurs à Charles VIE, 
pour demander en mariage Magde- 
leine sa fille, qui épousa Gaston, comte 
de Foix. 

Sous le règne de Louis XIV , on 
prit des 4imbales aux Allemands ; 
depuis ce tems elles sont à l’usage de 
noire cavalerie ; mais au Commence- 
ment , on ne lui en vit pas d’autres 
que celles qu’elle avoit su enlever aux 
ennemis. 

TIMBRE, s. m. du lat. {ympa- 
mum , cloche sans battanten dedans, 
et frappée en dehors avec un mar- 
teau. 

(Blason) T'imbre s’est dit par ana- 
logie de ce qui se metsur lécu, comme 
bonnets, mortiers, casques , etc. , à 
cause de leur ressemblance avec les 
timbres d’une horloge. De là ces ex- 
pressions des armes timbrées pour 
desarmes dont Pécu porte un tnbre, 
est marqué d’un timbre. 

(Finances) Timbre $est dit en- 
suite de toute espèce de marque im 
primée qui fixe l'usage du papier sur 


Tir 


- Jequel elle est apposée, et à laquelle 
sont attachés certains droits. 

TIMON , s. m. du latin emo, 
temonss, flèche de char, fait de £eneo, 
tenir , parce qu’il tient et gouverne le 
char. 

(Marine) Ce mot signifie la barre 
du gouvernail. Æ{re au limon , c’est 
gouverner le vaisseau, ou conduire et 
diriger la barre du gouvernail, De là 
Limonerie pour un espace situé sur le 
gaillard d'arrière , où est placé lha- 
bitacle avec les boussoles , etc. ; 4i- 
monier pour désigner une classe 
d'hommes de mer dont l'emploi, à 
bord des vaisseaux , ect de diriger le 
Limon. 


TINKAL, s. m. Mot indien. 

( Minéral.) Nom que les Indiens 
donnent au borax brut. On ne sait 
point encore d’une maniere certaine 
si le tnkal est une production natu- 
relle , ou si l’industrie humaine doit 
concourir à sa formation, 7. BO- 
RAX. 

TINTEMENT , s. m. du latin 
tinnilus , le bruit, le son d’une clo- 
che , qui va toujours en diminuant 
dans Pair, après que le coup a 
frappé. 

(Méd.) Dépravation de la sensa- 
tion de l’ouïe ; elle consiste dans la 
perception que l'oreille fait de bruits 
qui n'existent pas réellement, ou du 
moins qui ne sont pas extérieurs. 
Cette perception est causée par le 
battement de quelque artère, qui est 
dans Poreille, par lPinflammation 
et Pabcès de la caisse et du laby- 
rinthe, etc. 


TIR , s. m. du latin truhere, 

tirer. 
(Art milit, ) Tir se dit de la 
ligne suivant laquelle on tire une 
piece d'artillerie ou arme à feu; ce 
mot vieillit. 

TIRADE, s. m. du latin {rahere, 
tirer. 

(Musique) On appelle ainsi le 
passage que fait la voix ou Pinstru- 
ment dans l'intervalle d’une note à 
une autre , par les notes diatoniques 
de cet intervalle distinctement arti- 
culées, 

(Lillérat, ) Tirade se dit aussi 
de quelques endroits suivis d’un ou- 
Yrage en prose Où em vers, qui sont 


TI5 453 


sur le même sujet. Il y a de belles 
Lirades dans cet ouvrage. 


TIRAGE ,s. m. du latin érahere, 
tirer : l’action de tirer. 

( Technol. ) Tirage se dit de 
Vaction de faire passer Por , largent 
ou d’autres métaux par la filière; de 
faire passer le fil du cocon de la soie 
sur le dévidoir., 

({mprimerie) Tirage, dans les im- 
primeries de livres ou de taille-douce, 
signifie l’impression de chaqueforme 
ou de chaque planche, 

TIRONIEN, NE, adj. de Tiron, 
nom d'homme, 

(Sténographie) On nomme ainsi 
des espèce: de signes stén ographiques, 
par le moyen desqueis les Latins 
écrivoient d’une manière tiès-rapide 
et tres-abrégte. 

Selon saint Isidore , c’est Ennius, 
qui inventa je premier onze cents 
notes. Tiron, affranchi de Cicéron, 
en inventa un plus grand nombre, et 
régla le premier , comment les écri- 
vains en notes devoient se partager , 
et quel ordre ils devoient observer 
pour écrire les discours qu'on pro- 
noncoit en public. Persannius fut 
le troisième inventeur des notes, mais 
seulement de celles qui exprimoient 
les prépositions. Philargirus et Aqui- 
la, affranchi de Mécène, en augmen- 
tèrent le nombre ; Sénèque en ajonta 
d’autres, en sorte qu’il en forma un 
recueil de cinq mille. Saint Cyprien 
mit en notes les expressions particu- 
lières aux chrétiens. Quelques au- 
teurs attribuent Pinvention des notes 
sténographiques aux Egyptiens, d’où 
elles seroient passées chez les Grecs, 
et ensuite chez les Romains. 

TISANE ,. s. f, du grec œrros4y4 
(plissané) , fait de œrizre ( plisso), 
piler, écorcer , dont nous avons fait 
ptisane, et ensuite tisane, 

(Mat, méd. ) Breuvage fait ordi- 
nairement d’orge et de racine de 
réglisse bouillis à l’eau, 

La tisane chez les anciens, étoit 
faiteavec de lorge pelé ou dépouillé 
de son enveloppe , bouiili, réduit en 
pâte que.l’on conservoit pour l’usage. 
Aujourd’hui, lon entend par tisane, 
une boisson fiite avec des semen- 
ces, des racines, des fleurs, des 
fruits, des bois, ou quelquefois des 


454 ANT D 


médicamens tirés desanimaux et des 
minéraux. 


TISSU , s. f. du latin Lexlus, fait 
de tex0 , tresser, faire un tissu. 

(Hanuf.) Etofle ou toile formée 
par lPentrelacement de différens fils, 
dont les uns étendus en longüeur 
s'appellent la chaine , et les autres en 
travers, se nomment la trame de 
Pouvrage. 

( Anal.) Tissu se dit aussi d’un 
lacis de quelques parties d’une même 
nature en forme detoile, Tissu vas- 
culaire . réticulaire , cellulaire 
spongieux , etc. F, ces mots. 

TITANE, s. m. du latin 4ilanes, 
Lilanum ,; titans, nom des enfans 
de la ‘'erre, 

(Minéral.) Substance métallique 
appelée par les Anglois et les Alle- 
mands menakanile, où maëénak , 
découverte en 1701, par Williams 
Gregor, dans le sable d’un ruisseau 
qui traverse la vallée de Ménakan 
en Cornouaille ; ce sable est noir et 
ressemble à de la poudre à tirer : ce 
naturaliste a fait sur ce minéral un 
grand nombre d'expériences , et il a 
reconnu qu'il contenoit un nouveau 
métal auquel il a donné le nom de 
mélranile. 

En 1795, Klaproth, analysa le 
minéral connu sous le nom de schorl 
rouge de Hongrie, et y découvrit une 
substance métallique qui est la mè- 
me que celle que contient le sable de 
Ménakan , et il crut devoir donner 
à ce nouveau métal le nom de {ila- 
nium , tiane , en lhonneur des 

T'ilans , enfans de la Terre, comme 
il a donné à d’autres métaux les 
noms d’urane et de tellure, en 
l'honneur d’ÜUranus et de T'ellus, 
à l'exemple des fondateurs de la chi- 
mie, qui consacrérent aux divinités 
des planètes les principaux métaux 
connus de leur tems. 

Les chimistes francois ont adopté 
le nom de litane , imposé par le cé- 
Jèbre chimiste de Berlin. Les miné- 
ralogisies allemands ont conservé 
(au moins à Pégard du sable de Mé- 
nakan), le nom qui lui avoit été 
donné par Grégor. 

TITILLATION , s. f. du latin 
titillo , chatauiller : Paction de cha- 
touiller, 

(Physique) Sensation du chatouil- 


p] 


LATE 
lement, sentiment qu'éprouve celui 
que Pon chatouille, 


( OEnologie) K se dit aussi du 
mouvement sautillant et doux de 


certains vins, et particulièrement du 


vin de Champagne. 

TITRE , s.m. du lat. titulus. 

(Liliérat. ) Inscription qui est au 
commencement ou à la premiere 
page dun livre, qui contient le nom 
de l’auteur ou la matière dont il 
traite. 

(Econ. polit.) Titre est aussi un 
nom de dignité, de distinction qu'on 
donne aux personnes ; il se dit en- 
core de certaines qualités qu’on 
donne par honneur à quelques 
princes. 

(Pratique) Titre est un acte qui 
constate un droit,une propriété, une 
jouissance, 

Titre primordial ; c’est celui qui 
contient l’époque, Porigine d’un 
droit qui nous est dü. 

L'iütre clérical ou sacerdotal ; 
c’est le litre qui prouve que Paspi- 
rant à Pordre de prétrise., jouit d’un 
cerlain revenu temporel qui peut lui 
assurer sa subsistance. 

Titre nouvel; cest l’acte que 
passe le débiteur d’une rente en fa« 
veur du créancier , portant nouvelle 
reconnoissance de la rente et des 
biens qui y sont aflectés et hypo- 
théqués. 

(/Honnoiïe , orfévrerie) Titre se 
dit de la quantité de métal fin , que 
contient un marc ou toute autre 
quantité d’or ou d'argent, en com- 
paraison de ce qu’il contient de mé- 
tal étranger. Û : 

El y a deux sortes de litres légaux , 
celui qu’on observe dans la fabrica- 
tion des monnoies, et celui quesont 
obligés de suivre lesouvriers qui em- 
ploient l’or et l’argent dans leurs 
ouvrages. #7. ESSAI, KARAT: 

Le titre des, nouvelles monnoies 
est: savoir, pour les monnoies d’or, 
à 900 millièmes, au remède de 3 
millièmes, ce qui réduit le titre 
réel à 897 millièmes ou 21 karats 19 
trente-deuzièmes ; celles d'argent , à 
goo millièmes, au remède de7 mil 
lièmes , ce qui réduit le titre réel de 
de la pièce à 89r millièmes ou 19 
deniers 19 grains 1 cinquième, 


FO 


Aujourd'hui il y a trois Litres lé- 
gaux pour lesouvrages d'or en France; 
savoir:le premier de 22 karatsr trente- 
deuxièmeet demi, oug2o millièmes, 

Le second de 29 karats 5 trente- 
deuxièmes, plus 1 huitième de trente- 
deuxieme, ou 840 millièmes, 

Le troisième de 18 karats , ou 750 
millièmes. 

TITUBATION , s. f. du latin 
Lilubo, chanceler : l’action de chan- 
eeler. 

(Astron. anc. \ Balancement ou 
mouvement que le roi Alphonse , et 
autres anciens astronomes, ont attri- 
bué à des cieux cristallins qu’ils ont 
inventés pour expliquer certaines 
inégalités qu’ilsobservoient au mou- 
vement des planètes. #7. TREPI- 
DATION , LIBRATION. 

TOGE, s. f. du latin £0ga. 

( ist. rom. ) La toge est le pre- 
mier habit dont se soient servi les 
Romains; et il leur étoit tellement 
propre, que Virgile lui-meme les ap- 
pelle gens togala ; par opposition 
aux Grecs appelés gens palliata. 

Les pieces de théatre même, dont 
le sujet étoit romain , étoient ap- 
pelées togalæ , à la différence de 
celles des Grecs qui étoient appelées 
pallialæ. 

Pallium étoit chez les Grecs ce 
que {o ga étoit chez les Romains. 


TOILE, s. f. du latin £ela. 


( MHanufact. ) Tissu de fils entre- 
lacés. Ovide et Ausone disent que 
c’est à Minerve qu’on est redevable 
de la toile. Pline assure que les 
Égyptiens en sont les inventeurs. 

Par toiles on ertend tous les tissus 
unis ou croisés de lin, de chanvre 
ou de coton, depuis la batiste ou le 
linon jusqu’à la toile d'emballage. 

Les toiles se distinguent par les 
matières qui les composent, par les 
usages qu'on en fait, par les lieux 
d’où on les tire. Toiles de lin, toiles 

e colon. Loiles à voiles; toiles des 
Jndes , toiles de Hollande. 

(Jeux scéniques ) Toile. se dit 
d’un grand rideau qui borde nos 
théâtres. Celle des anciens ditféroit 
de la nôtre ,en ce qu’elle étoit atta- 
chée par le bas ; de sorte qu’au com- 
mencement de la piece ils la bais- 
soient , la laïssoient tomber sous le 
théâtre ,et quand la pièce étoit finie, 


l 


TOL 455 


et même après chaque acte, on la 
relevoit pour les changemens de dé- 
corations, au lieu que nous la bais- 
sons. De là vient qu’on disoit en latin 
tollere aulæa , lever la toile, quand 
on fermoit la scène, et que les ac- 
teursse retiroient,et premereaulæsn, 
baisser la toile , quand on découvroit 
le théâtre pour commencer action. 

( Peinture) On n’a pas de preuve 
que les artistes de Pantiquité aient 
peint sur toile, avant le règne de 
Néron.Depuis la renaissance des arts, 
on a long-tems peint sur le bois on 
e cuivre; la torle enfin a été plus 
généralement adoptée. 

Certains peintres ont préféré les 
loiles fines; d’autres des torles fort 
grossières ou des coutils. Le choix , 
à cet égard, doit être subordonné au 
goût de l'artiste et à sa manirre 
d'opérer. 

TOISE , s. f. du latin {esa, fait 
de tensus , participe de £endo, ten- 
dre , étendre. 

(Hétrol. ) Mesure qui varie selon 
les lieux où elle’est en usage , et dont 
on se sert pour mesurer différentes 
dimensions. On appelle aussi torse, 
un instrument en forme de-règle , 
qui a la longueur de cette mesure , 
et sur laquelle ses parties sont gra- 
vées. La toise dont on faisoit usage 
à Paris, avant l’établissement du 
nouveau système métrique, étoit de 


six pieds de roi. #7. METRE. 


TOISON , s. f. du latin {onsio , 
fait de tondeo , tondre : Paction de 
tondre , et le résultat de cette-actior… 

( Econ. dom. ) La laine que Pon 
tond sur les brebis et sur les mou- 
tons, 


TOLERANCE , s. f. du latin 
Lolero , supporter, tolérer : condes- 
cendance , indulgence pour ce qu'on 
ne peut empêcher ,; où qu’on croit ne 
devoir pas empècher. 

(lZonnoie) Tolérance , en ter- 
mes de fabrication des monnoies, 
signifie la quantité de poids en moins 
que l’on tolère dans un marc d’or ou 
d'argent fabriqué en espèces. Ainsi, 
quoique les écus de six livres dussent 
être à la tailie de 8 trois dixiewes au 
marc, cependant. s'il manquoit 36 
grains sur le poids des 8 trois dixiè - 
mes d’écus, frappés pour faire un 


456 TOM 


marc ,; Ja fabrication est estimée 
bonne quant au poids. 

On exprime cela en disant que les 
étus de six francs sont à la faille de 
8 trois dixièmes au marc, à la 1olé- 
rance de 36 grains de poids. 

TOMBAC , s. m. du persan {am- 
bac. 

( Melallurgie) On appelle tom- 
b&c, dans l'Orient, une espèce de 
métal, composé d’or, d'argent et de 
cuivre. La couleur de cet alliage est 
jaune, tirant sur la couleur d’or : le 
cuivre en est la base. On en fait des 
boucles, des boutons, et plusieurs 
autres ouvrages et ornemens, 

Les métallurgistes françois appel- 
lent Lombac, un alliage de cuivre et 
de zinc, formé par la fusion directe 
et simultanée des deux métaux. 
Quand cet alliage se fait par la cé- 
mentation du cuivre, avec la cala- 
mine ou oxide de zinc, on obtient 
du laiton qui a l'avantage d’étre aussi 
ductile que le cuivre pur , au lieu que 
de Lormbac est cassant; nrais la cou- 
leur de ce dernier est beaucoup plus 
agréable, et il est susceptible d’un 
beau poli. On appelle aussi cet al- 
liage similor, métal de prince, et 
or de Manheim. 

_ TOMBE, s. f. du grec süu£os 
(lumbos), sépulcre, grande table de 
pierre dont on couvre une sépulture, 

TOMBEAU, s. m, même origine 
que TOMBE. 


(Hist.) Le désir de survivre à eux- 

mêmes, porta les rois d'Egypte à 
construire des pyramides, pour y être 
déposés après leur mort, 
_ Les Grecs eurent d’abord des sé- 
puicresaussi simplesque leursmœurs; 
mais à mesure que leurs mœurs s’alfé- 
dérent, leurs {ombeaux s'embelli- 
rent; il fallut même une loi expresse 
pour en arreter la magniticence. 

Les Romains avoisnt trois sortes 
de tombeaux : le sépu lcre , le monu- 
ment et le cénotaphe. 

Le sépulcre ttoit le tombeau or- 
dinaire où Pon avoit mis le corps en- 
tier du défunt. 

Le monument offroit aux yeux 
quelque chose de plus magnifique: 
c’étoit l'édifice construit pour conser- 
ver la mémoire d’une personne, sans 
aucune solenuité funébre, 

Lorsqu'après avoir construit un 


TOM 

tombeau, on y célébroit lesfané- 
tailles avec Pappareil ordinaire, sans 
mettre néanmoins le corps du mort 
dans ce tombeau, on l'appeloit cé- 
notaphe (V. ce mot.) L'idée des 
cénotaphes vint de Fopinion des PLo- 
mains, qui croyoient que les ames de 
ceux qui n’étoient point enterrés, er- 
roient pendant un siècle, le long des 
fleuves de l'enfer, sans pouvoir passer 
dans les Champs-Elysées, 

Dans les premiers tems de la mo- 
narchie francoise, un champ de ba- 
taille devenoit le tombeau des sou- 
verainset des guerriers. Sous les deux 
premieresraces , il étoit défendu d’en- 
terrer dans les villes ; mais les person- 
nes opulentes avoient leurs {om- 
beaux autour de leur enceinte, et 
elles y étoient enfermées avec leurs 
habits, leurs armes, un épervier, et 
quelques-uns de leurs bijoux les plus 
precieux. 

À l'égard des monarques, depuis 
la fin du cinquième siecle, jusqu’au 
milieu du huitième, ils avoïent des 
lombeaux de pierre , sur lesquels 
étoit bâtie une voûte, sans ornement 
ni inscriptions. L'usage des épita- 
phesne s’introduisit que sous Pepin; 
et de tous les rois de la troisieme race, 
Louis XI est le seul qui n’ait pas sa 
sépulture à Saint-Denis. 

TOME , s. m. du grec +éoc (1o- 
mos ), de réuvo (temn6), couper, 
diviser: division, partie d’un tout ; 
division, partie d’un ouvrage im- 

rimé, 

( Bibliogr.) Volume d’un ouvrage 
qui fait partie d’un plus grand ou- 
vrage. 

L'ome et volume se prennent sou- 
vent l’un pour l’autre, quoiqu'à la 
rigueur ils ne soient pas synonymes, 
Le volume peut contenir plusieurs 
Lomes ,et le tome peut faire plusieurs 
volumes ; mais la reliure sépare les 
volumes, et la division de Pouvrage 
distingue les {omes. 


TOMIE, 5.1. du grec row ( Lo- 
mé), action de couper, fait de réuyes 
(Lemno ), coupér, Ce mot entre dans 
la composition de plusieurs mots 
francois, tels qu'analomie , lithoto- 
mie, phlébotomie. 

TOMOTOCIE, se, f. du grec rouà 
Gr incision, et de réxoc ( Lo- 

os ), accouchement ; comme qui di- 


TON 


roit incision que l’on fait pour facili- 
ter un accouchement laborieux. 

(Chirurgie) Nom que quelques 
auteurs ont donné à l'opération césa- 
rienne, 

TON, s. m. du grec révos (tonos), 
tension, fait de r:iy« (léino), tendre. 

(Musique) Ton a plusieurs sens 
en musique: il se prend d’abord pour 
un intervalle qui caractérise le syÿs- 
téme et le genre diatonique. Dans 
cette acception, il y a deux sortes 
de tons : le ton majeur, dont le rap- 
port est de 8 à 9, et le (on mineur, 
dont le rapport est de 9 à 10. 

On appelleaussi L02, le degré d’é- 
lévation que prennent les voix, ou 
sur lequel sont montéslesinstrumens 
pour exécuter la musique. C’est, 
en ce sens, qu’on dit, dans un ton- 
cert, que le {on est trop haut ou trop 
bas. 

T'on se prend encore pour une rè- 
gle de modulation relative à uue no- 
te ou corde principale, qu'on appelle 
tonique. 

Enfin, on donne le nom de {on 
à un instrument qui sert à donner le 
1on de l'accord à tout un orchestre. 


(Physiol.) On entend par ton, 
en physiologie, l’état de tension et 
de fermeté naturelle de chaque par- 
te du corps. C’est dans la fibre un 
certain degré de tension ; et le mou- 
vement par lequel cette tension aug- 
mwente, est le mouvement fonique. 

(Peinture) Ton a, dans les arts 
du dessin , un sens généralet un sens 
spécial, 

On dit généralement : celle es- 
Lampe est d'un beau ton, d'un ton 
vigoureux, suave, chaud, aïrgen- 
tin, sourd, lourd , etc. Ce lableau 
est d'un lon ferme, clair, brun , 
rouge , gris, etc., etc. Ou dit : il faut 
hausser le ton de cet ouvrage, pour 
exprimer la nécessité d’en rendre les 
couleurs plus vives, ef encore mieux, 
celle d’en rendre les masses plus dé- 
cidées , et les objets plus saillans. 

L'emploi spécial du mot ton, est 
d'exprimer les degrés de clair ou de 
brun. Couleur du même ton, c’est- 
à-dire, couleur qui n'est ni plus 
claire ni plus brune. 

Dans les teintes d’un objet, il doit 
donc y en avoir qui soient de diffé- 
rens {ons , pour lesdifiérens degrés de 


_ 


TON 457 
clair ou de brun, C’est la connois- 
sance des tons , ou l’art de les ména- 
ger, qui fait que l’on peut mettre 
chaque partie d’un ouvrage à sa vraie 
place, donner du corps aux objets, et 
faire avancer ou fuir ceux qui doivent 
paroitre près ou loin de la vue. 

(Ælocution) Dans le langage, on 
appelle ton, le caractère de noblesse, 
de familiarité, de popularité , le de- 
gré d’élévation ou dabaissement 
qu’on peut donner à l’élocution, de- 
puis le bas jusqu’au sublime, Ainsi, 
lon dit que le ton de la tragédie et de 
l'épopée est majestueux; que celui 
de l’histoire est noble et simple; que 
celui de la comédie est familier, quel- 
quelois populaire. 

T'on se ditaussi des autres caracte- 
res que Pexpression reçoit de la pen- 
sée , de l’image , du sentiment. Le 
ton triste de l'élégie , le lon galant 

. LE . 
du madrigal, le ton légerde la plai- 
santerie , le ton pathétique , Le ton 
sérieux , etc, 

TONDRE, v. a. du lat, tondeo , 
tondre, raser. 

(Econ. dom.) Tondre se dit des 
brebis, des barbetsetautresanimaux 
dont on peut tirer de la laine , de la 
bourre, ou du poil propre à faire des 
chapeaux, des camelots, et autres 
étoifes. 

(Agricull.) Tondre , en agricul- 
ture et en jardinage , c’est raccourcir 
les pousses nouvelles des arbres, ar- 
bustes et arbrisséaux destinés à figu- 
rer dans un jardin, pour leur faire 
prendre certainésformesparticulières, 

TONICITE, s. f. de TON. F. ce 
mot. 

(Méd.) L'une des quatre forces 
vives des solides, 

TONIQUE , adj. de TON. 7. ce 
mot, 

( Med.) 1 se ait des remedes,, soit 
intérieurs, soit extérieurs, qui sont 
capables de fortifier, c’est-à-dire, de 
maintenir, de rétablir, ou d’augmen- 
ter le Lon ou la tension naturelle, 
soit du système général des solides, 
soit de quelque organe en particu- 
lier. 

TONNAGE , s. m. de l’allemand 
Lorrrie. 

Commerce marit.) T'onnage se 
dit du droit que l’on paie par chaque 
tonneau de mer que contient un va- 


458 T'ON 


vire, Ce droit concerne le bâtiment 
et non les marchandises; il est perçu 
sur les bitimiens étrangerset françois 
entrant dans un port de l’empire 
françois. 

T'onnage désigne aussi la quantité 
de tonneaux employés à la navigation 
d’un pays. 

En Angleterre, tonnage est un 
droit qui se paie au roi d’À ngleterre, 
pour les marchandises qui entrent ou 
qui sortent par la navisation. 

TONNEAU, s. m. de l’allemand 
TONNE. 


( Commerce) Mesure de liqueurs, 
qui a différentes valeurs, et est sou- 
vent une mesure de compte. En ter- 
mes de marine, {onneau estle poids 
de deux mille livres. 


TONNERRE , s. m. du lat. /oni- 
truum , bruit qui accompagne la fou- 
dre, et qui est le plus souvent pré- 
cédé par un éclair, 

(Electricité) De tout tems les 
physiciens se sont étudiés à connoître 
la cause du tonnerre; mais leurs la- 
borieuses recherches ont été stériles, 
jusqu’à l’époque où Franklin a fait 
voir qu’il existe une véritable analo- 
gie entre la foudre , le tonnerre , les 
éclairs et les phénomènes électri- 
ques ; dès-lors les physiciens ont pu- 
blié que le tonnerre n’est autre chose 
qu'une grande électricité, prodnite 
par la nature dans le sein de l’atmos- 


phère. /. ECLAIR , FOUDRE 


ÉLECTRICITÉ PARATON 
NERR£, POINTE, POUVOIR 
DES POINTES. 


TONOTECBNIE, s. f. du grec 
rôvos (lonos), ton , et.de riyvn 
(techné), art. 

(Musique) Art de noter les cy- 
lindres de certains instrumens de 
musique. 


TONSILLAIRE , adj. du latin 
tonsillaris , fait de tonsillæ , amye- 
dales : qui a du rapport aux amyg- 
dales. 

(.Anal.) Les artères tonsillaires. 
On appelle ainsi les artères qui se 
jettent dans les glandes ou les amyg- 
dales, 

TONTE, s. f. du lat. {onsio, fait 
de tondeo , tondre. : 

(Æ£con. dom.) L'action de tondre 


F:O0E 


la laine de dessus les agneaux ; Ia 
saison où l’on tond, 


(Manufact.) Fonte ou tonture , 
se dit aussi de lune des dernières 
opérations de la fabrique des draps. 
EtHe consiste à raser le poil du drap, 
pour le rendre parfaitement uni, 
plus doux, et pour qu’il réfléchisse 
les couleurs le plus vivement pos- 
sible. 

TONTINE,, s. f. de T'onti, nom 


d'homme. 


( Finances) C’est le nom qu’on a 
donné à une espèce de rente viagère, 
qui differe des autres en ce qu’elle 
ne s'éteint point par le décès d’un 
seul , mais seulement par le décès de 
tous les actionnaires compris dans 
une même classe ou même division . 

Cette rente , appelée Lontine , du 
nom de Laurent Tonti,napolitain, 
son inventeur, futétablie en France, 
pour la première fois, par édit du 
mois de novembre 1653. 

TOPARCHIE , s.f. du grec réme 
(topos), lieu, et d’apyà ( arché), 
commandement, 

( Econ. polit. ) Gouvernement 


dun lieu, d’un canton. Delà £opar- 


que, pour le chef d'une toparchie. 

TOPAZE , s. f, du grec roæ4éov 
(lopazion ). 

(Minéral,) Pierre précieuse qui 
se trouve de différentes couleurs, 
comme toutes les autres gemmes, 
mais qui , dans le commerce, ne 
porte ce nom que lorsqu'elle est 
d’une couleur jaune. Les joailliers 
donnent même le nom de {opaze à 
des pierres d’une nature différente , 
par la seule raison qu’elles sont de 
cette couleur. 


On nomme topaze orientale ,une 


 gemme lort supérieure à la fopaze 


proprement dite , et qui est une sim- 
ple variété du saphir et du rubis 
d'Orient, Dans le commerce, sa va- 
leur est à peu près la même. 

La iopaze de Bohème, n’est autre 
chose qu’un cristal de roche , de cou- 
leur jaune. Le cristal de couleur 
brune, est le roucl-lopas des Alle- 
mands, c’est-à-dire, {opaze enfu-= 
rec, 

Quelques autres cristaux pierreux, 
tels que l'émeraude jaune de Sibérie, 
et ceriaines variétés de péridots ont 


TOLE 


aussi porté quelquefois le nom de £0- 
paze. 

On distingue trois principales va- 
riétés de Lopazes proprement dites : 
la topaze du Brésil , La topaze de 
Saxe , et la topaze de Sibérie. 

La 1opaze du Brésil est la plus 
dure, la plus brillante et la plus 
estimée ; sa couleur ordinaire est 
dun rouge orangé plus ou moins 
foncé. 

Parmi les topazes du Brésil, il 
s’en trouve qui sont parlaitement 
blanches, et d’une assez belle eau 
pour jouer à un certain point le dia- 
mant ; et l’on soupçonne que le pré- 
tendu diamant du poids de douze 
onces, qu’on voit dans le trésor du 
roi de Portugal , est une de ces topa- 
zes blanches. | 

La topaze de Saxe est d’un jaune 
léger ou jaune de paille. Elle est sou- 
vent tout-à-fait incolore, et quelque- 
fois d’une teinte bleuâtre et ver- 
dâtre, 

La Lopaze de Sibérie est incolore 
et limpide comme le cristal de roche. 

TOPIQUE , s. m. et adj. du grec 
zômus ( Lopos ) lieu : local, 

(éd. ) 1 se dit particulièrement 
des remedes externes qu’on applique 

sur les parties malades. Tels sont les 
emplâtres, les onguens, les cataplas- 
mes, etc. 

. TOPIQUE , s. f. du grec roæxà 
(topiké), l’art de trouver les argu- 
mens. 

(Rhét.) Partie de la rhétorique 
qui enseigne l’art de trouver les ar- 
gumens. k 

TOPOGRAPHIE , s. f. du grec 
rémæoc ( Lopos ), lieu, et de ys49œ 
{ graphô), décrire : description d’un 

ieu. | 

(-Æipent.) Description ou plan de 
quelque lieu particulier, où d’une 
petite étendue de terre, comme celle 
d’une ville, d’uve terre, d'une ferme, 
d’un champ , d’un jardin , etc. 

_ La topographie diffère de la cho- 
rographie, comme le moins étendu 
difiere du plus étenda ; la chorogra- 
plie étant la description d’une con- 
irée , d’un diocèse, d’une province , 
d’un département, ou de quelqu'autre 
étendue considérable, 


(locution) Topographie est une 
figure de rhétorique propre à orner 


TOR 459 
et embellir le discours ; c’est la des- 
cription d’un lieu , comme d’un tem- 
ple , d’un,bois, d’un ruisseau , etc. 

TOQUE, s. f. du celtique ou du 
bas breton /0c , qui signifie chapeau, 

(Costume ) Habillement de tête 
en forme de chapeau, plat par des- 
sus, à petits bords plissés tout autour. 

STORE, s. m. du grec rôpos (loros), 
fait de zepéw ( Léré0 ), tourner autour, 

( Archit.) Gros anneau ou grosse 
moulure ronde des bases des colonnes, 
ainsi appelé parce que ces anneaux 
représentent les cercles ou liens qu'on 
meitoit originairement aux troncs 
d'arbres qui servoient de colonnes, 
pour les empêcher de s’éclater. 

TOREUMATOGRAPHIE , s. f. 
du grec répsumæ (loreuma ), génif. 
Topsuuaroc ( loreumalos ), tout ce 
qui est taillé en rond, tout ce qui est 
sculpté, et de yp49w ( grapho), dé- 
crire, 

(Seulpt.) L'art de décrire, de con- 
noitre les bas-reliefs antiques. On doit” 
l'invention de la toreumatographie 
à Phidias. : 

TORI ou FORY ,s. m. Mot irlan- 
dois qui signifie brigand, bandit. 

(Hist. d’Anglet.) Fameux nom 
de parti, en Angleterre, opposé à 
celui de WHIG ( 7. ce mot ). Ce 
nom fut d’abord donné aux catholi- 
ques d'Irlande qui, sous le règne de 
Charles EL , avoient pris un grand as- 
cendant sur les protestans , et en 
fent un massacre presque général. 

Ensuite il fut appliqué aux parti- 
sans de l’autorité royale en Angle- 
terre, que l’on accusoit de favoriser 
la rébellion d'Irlande. Ceux-ci , pour 
se venger, donnèrent à ceux de Popi- 
nion contraire le nom de Ɣhigs, qui 
étoit celui qu’on donnoit en Ecosse 
à une semblable espèce de bandits 
ou de favatiques. 

TORREFACTION, s. f, du latin 
torreo , rôtir, et de facio, faire : 
Paction de rôtfir. 

( Chimie ) Opération que l’on fait 
subir au minéral, pour le priver du 
soufre qu’il contient , avant d’en faire 
Pessaï. 

( Pharmacie ) La torréfaction, 
en pharmacie, est une combustion 
lente , ou platot un léger grillage que 
l’on fait éprouver à différentes suu- 


460 TOR 


stances , telles que la rhubarbe , le 
cacao, le café, etc. , afin d’en séparer 
une portion d'huile ou de résine 
qu’elles contiennent. 

TORRENT ,s.m. du lat, Lorrens, 
impétueux, brûlant, précipité. 

( ist. nal.) Courant d’eau très- 
#apide qui descend des montagnes, et 
qui provient ordinairement où d’une 
piuie d’orage , ou de la fonte des nei- 
ges. Ce sont les £orrens qui sont une 
des principales causes de la dégrada- 
tion des montagnes, et de leur affais- 
sement continuel, occasionné par ces 
éboulemens journaliers , si souvent 
observés par les géologues ; et ce sont 
des affaissemens semblables qui ont 
donné naissance à presque tous les 
lacs. 

TORPIDE , adj. du latin Lorreo, 
brûler : brûlant. 

( Géogr.) £ône torride ; la sur- 
face de la sphère est divisée en cinq 
ZONES ( F. ce mot}. De ces cinq 
zones, lune s'étend à 23 degrés et 
demi de chaque côté de Péquateur ; 
elle comprend tous les pays situés 
entre les deux tropiques, et dans les- 
quels on peut voir le soleil au zénith. 
C’est pour cela qu’elle est nommée 
torride. 

TORS, TORSE , adj. de Lortum , 
participe de Lorgueo , tordre : qui est 
tordu, qui en a la figure. 

(Botan.) I se dit des parties des 
plantes dont les bords, où cotés cor- 
respondans , tournent ou tendent ma- 
nilestement à tourner obliquement 
autour de leur axe. 

TORSE ,s.m. de litalien 4orso , 
trognon. 

(Sculp£) C’est le nom que les ar- 
Ustes donnent à des statues mutilées 
dont il ne reste que le tronc. On con- 
noît le fameux Lorse antique, déposé 
au Musée Napoléon , et que lon re- 
garde comme un précieux fragment 
de la figure d’un Hercule. 

TORTICOLIS , s. m. Corruption 
du lat. tortum collum , cou tordu. 

( Med.) Maladie qui fait pencher 
la tête d’un coté. Elle arrive lorsque 
le muscle mastoïdien et les inuscles 
de la tête agissent plus fortement d’un 
côté que de l’autre, 


TORTILE, adj. du lat, fortilis, 
fait de torqueo , tordre, 


T O6 
(Botan.) Susceptible de torsion 
spontanée. Plusieurs parties des 


plantes, qui sont d’abord droites , 
deviennent ensuite {orses, et sont 
par conséquent Lorliles. 

TORTUE, s. f. de l’espagnol tor- 
Luga , fait, suivant Ménage, du latin 
lorius, 

(Æis£. nat.) Genre de reptiles dont 
le corps est renfermé dans une boite 
osseuse recouverte de cuir où de pla- 
ques écailleuses. 

(Ari de la guerre anc.) Tortue 
d'hommes ; cette lortue étoit une 
espèce d’abri que les soldats romains 
se faisoient de leurs boucliers , en 
les élevant sur leurs tètes, et en les 
serrant les uns contre les autres. 

J'ortue étoit encore le nom d’une 
machine de guerre dont se servoient 
les anciens , quelquefois pour Pesca- 
lade , plus souvent pour mettre les 
travailleurs à couverts des traits , des 
pierres , etc. , que les assiégés pou- 
voient jeter d’en haut. On employoit 
sur-toùt la £ortue quaud on appro- 
choit des murailles poux la sappe. 


TORTUEUX , SE, adj. du lat, 
tortuosus , fait de torqueo , tordre : 
qui fait plusieurs tours et retours. 

( Botan. ) M se dit des parties des 
plantes courbées inégalement en di- 
vers sens. 

TORULEUX , SE, adj. du lat. 
torulus , petit cordon. 

( Botan. ) Oblong, solide, alter- 
nativement renflé et contracté sans 
articulation. 

TORY, s. m. 7. TORI. 

TOSCAN , adj. du lat. luscus ou 
toscus , de Zoscane ,; nom d’une 
grande contrée d’Italie. 

( Archit. ) Ordre toscan ; le plus 
simple et le plus solide de tous les 
ordres d'architecture. Il est ainsi ap- 
pelé parce que d’anciens peuples de 
Lydie étant venus habiter dans la 
Toscane , y bâtixent les premiers des 
temples de cet ordre. 

TOSTE , s. f. Corruption de l’an- 
glois /oast, santé. 

( Gastronomie ) Proposition de 
boire à la santé de quelqu'un , à Pac- 
complissement d’un vœu ; au souve- 
nir d’un événement. 


TOUAGE, s. m. du saxon {on y 


TOU 


ou de l'allemand 1oghen , dont les 
Anglois ont fait Low. | 

( Marine ) L’action de touer un 
vaisseau , ou de le tirer et le faire 
avancer par le moyen d’une haussière 
ou d’un cordage appelé toué’, qui est 
attaché par un bout à un point fixe, 
pour le changer de position. 


TOUCHAUX , s. m. de toucher. 
F. ce mot. 


( Monnoie ) Petits cylindres 
composés avec un alliage de cuivre, 
d’or et d'argent en différentes pro- 
portions , afin d'établir des titres 
différens. 

On trace avec ces touchaux quel- 
ques lignes sur uve pierre de {ouche ; 
on verse sur ces lignes un acide ca- 
pable de dissoudre le cuivre , sans 
toucher à l'or; on compare ensuite 
les traces ainsi éprouvées avec celies 
qu’on a faites en se servant du métal 
qu’on veut essayer : la dégradation 
des tons indique à peu près le titre 
du métal, Ce moyen n’est jamais que 
provisoire et approximatif. 

TOUCHE, s. f. de TOUCHER. 
( 77. ce mot.) Ce qui sert à toucher. 

( Monnoie } Touche se dit de 
l'opération par laquelle on essaie le 
titre de l'or et de Pargent , sur la 
pierre qu’on appelle pierre de touche, 
f’oy. PIERRE ,; TOUCHAUX, 
ESSAI. 

(Musique ) Touche , en termes 
de musique, se dit des divisions d’un 
clavier , ou du manche Œun luth, 
ou autre instrument , sur lesquelles 
appliquant les doigts, on en tire 
des sons différens pour en faire des 
accords. 

( Peinture ) Touche se dit aussi 
d'un coup de pinceau , par lequel le 
peintre , apres avoir fondu suflisam- 
ment les couleurs convenables, pour 
représenter les objets qu’il s’est pro- 

osé d’imiter, en applique de nou- 
velles pour faire sentir davantage le 
caractère de ces objets; touche forte, 
gracieuse , légère, par opposition à 
1ouche molle , incertaine, timide, 
Joible , mesquine , sans esprit, 
dure , pesante. 

TOUCHER ,s, m. du lat. {actio , 
-tactus ; fait de £ango , dont les Fta- 
lieus ont fait loccare. 

( Physiol,) Le sens par lequel 
pous apercevons les objets paipa- 


T'OU 46: 


bles. Il tient le premier rang parmi 
les sens ; ilest le plus grossier , mais 
aussi le plus sûr de tous. L’ouïe , la 
vue ne nous tromper , mais le 
toucher est infaillible, Les nerfs sont 
le véritable organe du toucher , et 
commeilss’étendent par-tout le corps, 
ce sens en occupe toute l'habitude : 
l’objet du toucher est toute la ma 
tière qui a assez de consistance ou de 
solidité pour ébranler la surface de 
notre peau. Le sens du Loucher nous 
fait connoître le volume et la figure 
des corps , leur repos, leur mouve- 
ment , leur dureté , leur mollesse 
leur liquidité ; le chaud , le froid ; 
le sec , l'hamide , etc. ce sont là ses 
objets propres. 

( Chirurgie ) Le toucher, dans 
Part des acconchemens , est l’ex2 
men de l’état de la matrice , de la 
situation du fœtus , et de tout ce qui 
est contenu dans l’utérus. 

( Marine ) Toucher, v.u., en 
termes de marine , c'est heurter con 
tre le fond , faute d’avoir assez d’eau 
sous le vaisseau , pour le tenir à flot, 

TOUR, s. f. du lat. {urris. 

(Ærchit, milit. ) Sorte de bâti- 
ment élevé , rond , carré , dont on 
fortifioit anciennement les murailles 
des villes, des châteaux. 

Tours mobiles ; c’étoit un as 
semblage de poutres et de grosses so 
lives ; capables de résister contre 
l'effort des masses lancées par les ba- 
listes et les catapultes des assiégés, 
Cet assemblage de montans et de 
traverses éfoit couvert de forts ma 
driers mis en travers, 

Les fours ont été en usage jusqu'à 
invention de la poudre. 

( Marine ) Tour est aussi le nom 
d’un édifice ordinairement en forme 
de tour élevée que l’on établit sur 
un Cap avancé en mer, ou un point 
remarquable d’une côte. On mc 
sur sow-sommet, pendant la nuit, 
des feux qui servent de renseigne- 
mens aux vaisseaux qui se trouveut 
sur les côtes, où qui cherchent À 
aborder un port ou une embouchure; 
tels sont la tour de Cordouan , à 
l'entrée de la rivière de Bordeaux , 
la tour: &Eddystone , au larve de 
Plymouth ; la tour de Schogen , à 
leutrée du Categat, pour auviver 
dans la mer Baitique. , 


462 TOU 


TOUR, s. m. ( mouvement en 
rond }, du lat. {orzo , tourner, 

(Mécan.) Tour, en mécanique, 
est une roue ou cercle concentrique 
à la base d’un cylindre , avec lequel 
il peut se mouvoir autour d’un mé- 
me axe. 

1’axe, la roue et les leviers qui y 
sont attachés pour se mouvoir en 
méine lems, forment la puissance 
mécanique appelée axis tn pertlro- 
chio , axe dans le tambour , ou 
simplement tour. 

Cette machine sappelle propre- 
ment {our ou treuil , lorsque Paxe 
eu arbre est parallele à l'horizon ; 
ei vindas où cabestan , lorsque Par- 
bre est perpendiculaire à horizon, 

Ces deux machinessont employées 
fréquemment aux puits, aux carriè- 
res, aux bâtimens, pour élever 
les pierres et les autres matériaux , 
sur les vaisseaux et dans les ports 
pour lever les ancres, etc. Quand on 
y fait attention, on les retrouve en 
petit dans une infinité d’autres en- 
droits, où elles ne sont diflérentes 
que par la facon où par la matière 
dont elles sont faites ; les tambours, 
les fusées, les bobines, sur lesquelles 
on enveloppe les cordes , ou les chai- 
nes, pour remonter le poids ou les 
ressorts des horloges, des pendules, 
des montres même , doivent être 
régardés comme autant de petits 
treuils ou de petits cabestans. 


TOURBE, s. f. du saxon turfe, 
dont les Anglois ont fait £urf', les 
Allemands zor/ff ou surb ; ou peut- 
être de l'arabe orb ou torbak , qui 
signifie Lerre. 

( Minéral, ) Substance végétale , 
notre , onctueuse, combustible, for- 
mée de débris de plantes. 

TOURBILLON, s. m. du lat. 
turbo , turbints. 

( Physique) Mouvement cireu- 
Jaire et violent que prennent l’eau ou 
le vent en certaines circonstances. 

Un fleuve qui coule rapidement, 
venant à rencontrer une masse de xo- 
chers qui lui fait faire brusquement 
un coude, éprouve dans cette sinuoz 
sité des remous qui upriment à l’eau 
un mouvement de .ctation qui se 
manifeste à sa surface, 

Cet effet se manileste d’une ma- 
aièye bien plus frappaute dans cer- 


T'OÙ 


fains parages maritimes, notamment 
dans le fameux passage des côtes de 
Norwege, le Maclstrom, et le de-, 
toit de Messine , connu sous le nom 
de Carybde et Scylla. 

Les tourbillons de vent sont des 
mouvemens de fermentation qui so- 
pérent dans atmosphère par la réac- 
tion des fluides gazeux qui s’échap- 
pent quelquefois du sein de la terre , 
et dont le mélange avec les fluides 
atmosphériques produit en grand les 
mêmes effets que l’on observe dans 
les expériences chimiques. 

Système des tourbillons ; c’est le 
nom que Descartes a donné à un sys- 
tème qu’il a imaginé et quil a déve- 
loppé fort au long dans la troisième 
partie de ses principes. 

Z'ourbillon magnétique ; C’est un 
nom que quelques physiciens ont 
donné à‘ la matière magnétique en 
mouvement autour etau dedans d’un 
‘aimant. Ces physiciens prétendent 
que la matière magnétique entre dans 
un aimant par un de ses pôles, et 
qu’elle en sort par l’autre , et qu’en- 
suite ne trouvant nulle part un accès 
aussi libre que dans l’aimant lui- 
même , elle retourne en glissant le 
long de sa surface , pour entrer de 
nouveau dans le pole de aimant par 
lequelelle étoitentrée d’abord, Si cela 
-est ainsi, cette circulation muette de 
la matière magnétique doit former 
autour de l’aimant une espèce de 
tourbillon , et c’est ce qu’on appelle 
tourbillon magnétique. 

TOURMALINE,s. f. Mot indien. 

(/Minéral.) Nom donné par les 
habitans de Pile de Ceylan , à une 
substance pierreuse cristallisée, qui 
devint célébre dans le siècle dernier 
par la propriété qu’on lui reconnut 
d'être pyro-électrique , c’est-à-dire , 
de devenir électrique par la chaleur, 
et d'attirer les cendreset autres corps 
légers : propriété que Pline avoit re- 
marquée 1600 ans auparavant, et 
que la ourmaline partage avec beau- 
coup d’autres minéraux cristallisés. 

La couleur des {ourmalines varie 
suivant les localités : celles de Cey- 
lan sont rougeñtres ou verdâtres ; on 
donnoit à ces dernières le nom ce 
péridot : celles du Brésil sont com- 
miunément d’un vert foncé, quelques 
fois bleuatres, Les vertes ont été nom 
mées émeraudes du Brésil. 


_ 


T'OU 

Celles du Tyrol paroissent d’une 
eouleur brune, quand les morceaux 
sont épais ; celles d'Espagne sont 
d’une couleur orangée, quelquefois 
tres-loncée. On trouve en Corse une 
tourmaline blanche. 

TOURMENTER , v. a. du latin 
Lormentum , torture : faire souffrir 
quelque tourment de corps. 

( Peinture) T'ourmenter un mo- 
dèle-; c’est lui faire tenir une pose à 
laquelle se prètent difficilement la 
structure et les efforts du corps hu- 
main , el qui par conséquent le met 
à la gène, 

Z'ourinenter une figure ; c’est lui 
donner une attitude, un mouvement 
qui n'est pas dans la nature, et qu’on 
ue pourroit faire prendre à un mo- 
dèle vivant. 

Tourmenter la couleur ; cest 
l’employer avec incertitude , brouil- 
ler les teintes au lieu de les fondre : 
les fatiguer par des mouvemens de 
pinceau maladroïitement répétés. 

Composilion lourmentée ; c’est 
celle à laquelle on affecte de donner 
beaucoup plus de mouvement que 
le sujet n’en exige, et même qu’il 
n’en permet, 

Coniours lourmentés ; ce sont 
ceux auxquels on fait décrire des li- 
gnes exagérées que la nature dé- 
sävoue. 

TOURNIQUET, s. m. du latin 


{orno, tourner. 


( Chirurgie ) Instrument de chi- 
ruryie qui sert à comprimer les vais- 
seaux sanguins d’un membre, et à y 
suspendre quelque tems la circulation 
du sang, pour faciliter les opérations 
qu’on doit faire, Cette espèce de ban- 
dage sert particulièrement dans les 
amputations des membres. 

TOURNOY , ou TOURNOI, 
mot purement hançÇvis, qui vient de 
tourner. P: s 

( Chevalerie ) Exercice et diver- 
tissement de guerre et de galanterie 
que faisoient les anciens chevaliers 
pour montrer leur adresse et leur bra- 
voure. Ces exercices étoient ainsi 
nommés parce qu’ils avoient lieu en 
tournoyant avec des cannes en guise 
de lances, 

Les exercices guerriers commen- 
cèrent à prendre n1-sance en Italie, 
vers 18 reyne de Théodaric , qui ve- 


T'OU 463 
noit de supprimer les combats dés 
gladiateurs. [1 y eut ensuite, en Ita 
lie, et sur-tout dans le royaume de 
Lombardie, des jeux militaires, ce 
petits combats qu’on appeloit Li- 
Laillole. 

Cet usage passa bientôt chez les 
autres nations, En 870, lesenfans de 
Louis le débonnure signalerent leur 
réconciliation par une de ces joutes 
solennelles , qu’on appela depuis 
L'ournois ; parce que, ditiNitrard , 
ex utraque parte alter in alterurm 
veloci cursu ruebant. 

L’empereur Henri Poiseleur, pour 
célébrer son couronnement en 920, 
donna une de ces fêtes militaires ; 
on y combattit à cheval. 

L'usage s’en perpétua en France, 
en Angleterre, chez les Espagnols et 
chez les Maures. Geoffroi de Preuilli 
fit quelques lois pour la célébraticn 
de ces jeux, qui furent renouvelées 
dans la suite par Réné d'Anjou , roi 
de Sicile er de Jérusalem. 

Les lournois donnerent naissance 
aux ARMOIRIES. 7. ce mot. 

L'empire grec n’adopta que très-tard 
les tournois; toutes les coutumes de 
Poccident étoient mépriséesdesGrecs; 
ils dédaignoient les armoiries ,et la 
science du blason leur parut ridicu!e; 
ce ne fut qu’en 1326, que quelques 
jeunes Savoyards donnèrent à Cons- 
tantinople Le spectacle d’un tournois, 
à l’occasion du mariage du jeune 
empereur Andronic avec une prin- 
cesse de Savoie. 

L'usage des tournois se conserva 
dans toute l'Europe. Un des plus so- 
lennels fut celui de Boulogne - sur- 
mer , en 1309 , au mariage d'Isabelle 
de Franceavec Édouard IF, roi d'An- 
gleterre. Edouard EE enfit deux beaux 
a Londres, Le nombre en fut ensuite 
tres-grand jusques vers le tems qui 
suivit la mort du roi de France, 
Henri IL, tué dans un {ournois au 
palais des Tourvelles, en 1559. 

Cet accident sembloit devoir les 
abolir pour toujours ; cependant telle 
étoit la force de l’habitude , et la vie 


désoccupée des grands , qu’on en fit un 


autre, un an après, à Orléans , dont 
le prince Henri de Bourbon Mont- 
pensier fut encore la victime ; une 
chute de cheval le fit périr. Les {our- 
nois cesserentalorsabsolument ; ilen 
resta une image dan; les pas-d’armes 


464 T OU 


dont Charles EX et Henri HI furent 
les tenans un an après la Saint-Bar- 
thelemi. Il n’y eut point de tournois 
au mariage du duc de Joyeuse, en 
158: : le terme de Lournois est em- 
loyé mal à propos à ce sujet dans 
4 journal de PEtoile, Les seigneurs 
pe combattirent point ; ce ne fut 
qu'une espèce de ballet guerrier re- 
présenté dans le jardin du Louvre , 
par des mercenaires. C’étoit un spec- 
tacle donné à la cour, nrais non pas 
un spectacle que la cour donnoit 
elle-même. Les jeux que l’on conti- 
nua depuis d'appeler tournois ne 
furent que des carrousels. 
FL’abolition des tournois est donc 
de lPannée 1560 , et avec eux périt 
l’ancien esprit de la chevalerie, qui 
ne parut plus guère que dans les 
romans, 


TOURNOIS, adj. ( monnaie), 
du latin turonensis, de la ville de 
Tours. 

(Monnoïc) L'ournoiïs était le nom 
d’une petite monnoie bordée de 
fleurs de lys, et ainsi nommée de 
la ville de Tours, cù on la fabri- 
quoi. 

Il y avoit des livres tournots , des 
sols tournois, des petits lournois , 
des doubles deniers{ournois que Pon 

-d'stinguoit en lournois blancs ou 
d'argent, eten {ournois noirs où bil- 
lons. Ce n’est plus aujourd’hui qu’une 
monnoie de compte qui est opposée 
à celle qu’on nomme Parisis, et qui 
étoit plus forte d’un quart que la 
monnoie £Ourr1Ois. 

TOUSSAINT , s. f, Contraction 
de tous les saints. 

( Hist. ecclés. ) La Toussaint , 
ou ia fete de Lous Les saints, étoit 
originairement la dédicace de l’an- 
cien Panthéon de Rome , appelé la 
Rotonde , qui fut converti en église, 
le 13 mai 613 , par ie pape Boniface 
EV , et consacré avec la permission 
de l’empereur Phocas, sous je titre 
de Sainle-/Harie-aux-lfarty:rs. 

En 835. Grégoire IV, étendit 
ceite fete à toute r’église, et la trans- 
porta au 127, novembre. 


TOUT , s. adj. et adv, du latin 


tolus ; chose considérée en son en- 
tier , le tout est plus grand que sa 
parlie ; SQuHue 4e; pour Sornug 


TR A 


lotale ; tout à vous , pour entibre- 
ment à vous, 

( Peinture ) Tout ensemble ; ca 
mot se dit de la composition entière; 
on sacrifie les détails qui seroient 
capables de nuire au tout ensemble. 

Il ne suffit pas d’étudier chaque 
partie de son sujet, il faut en em- 
brasser le tout ensemble. 

TOUX , s. f. du lat. tussis. 

(Héd,) Expiration violente, su- 
bite, fréquente, inégale et avec bruit, 
qui se fait pax la bouche pour se déli- 
vrer , pax l’expectoration, de ce qui 
ivrite la gorge et la trachée-artère, 
Dans la Loux, les muscles du larynx, 
la trachée-artère , les muscles de la 
poitrine, destinés à lexpiration et 
ceux de l'abdomen , entrent dans 
des mouvemeus spasmodiques. 

TOXIQUE , s. m. du grec rofrmo 
( toxikon ), venin, dérivé de ré£ov 
(toxon ), arc ou carquois. 

( Méd,) Nom générique donné 
par les Grecs à toute sorte de poi- 
sons , d’après Popinion qu’ils avoient 
que les Barbares se servoient de flè- 
ches empoisonnées. 

TRABE , du lat. trabs , poutre, 

(Physique ) On donne ce nom 
à un météore enflammé, qui paroit 
en forme de poutre ou de cylindre, 

(Blason) ‘Trabe est aussi la par- 
tie de Pancre qui traverse la stangue 
par le haut. PUS ' 

Il se dit encore du bâton qui sup- 
porte la bannière ; il porte une ban- 
nière semée de franc, à la /rabe 
d'argent, : 

TRACHÉE-ARTÈRE , s. f. du 
grec pay vs ( trachus ), rude, âpre, 
el d’aprupia ( arlériu ), vaisseau 
aérien. 

(-Anat, ) Canal en partie cartila- 
gineux , et en partie membraneux , 
qui s’étend de la bouche dans le pou- 
mon, dont l’usage est de conduire 
l’air dans cette dernière partie. Ga 
lien l'appelle ainsi, à cause qu'il 
est rude et raboteux. 

(Botanique) Trachée des plan- 
Les ; ce sont , suivant Malpighi, cex= 
taius vaisseaux formés par les con= 
tours spiraux d’une lame mince, 
piate et assez large, qui se roulant 
et contournant ainsi en tire-bourre , 
forlue un tuyau ébanglé, et comme 

divisé 


BURYA 


divisé en sa longueur en plusieurs 
cellules. 

TRACHÉLO - MASTOÏDIEN, 
NE , adj. du grec Tpæynnoc ( tra- 
chélos ), le cou, et de uasès( mas- 
tos), mamelle , et d’'aifos ( éidos), 
forme , figure. 


(Anat. ) Nom dun muscle qui 4 


du rapport au cou et à Papophyse 
mastoïde. 

TRACHEOTOMIE, s. f. du grec 
Thæy de (trachus ), rude, raboteux, 
et de réuvw (temné), couper, in- 
ciser, ; 

( Chirurgie ) Incision faite à la 
trachée-arière ; C'est la même chose 
que BRONCHOTOMIE etLARYN- 
GOTOMIE. 7”. ces mots. 

TRACHOMA où TRACHOME, 
s. m. du grec rpay ès (trachus), âpre. 
rude. 

( Chirurgie) Mot grec retenu en 
françois pour signifier une espèce de 
dartre des paupières accompagnée 
d’âpreté ou de rudesse , sur-tout des 
parties internes. 

TRACTION, s. f, du lat. traho : 
fraclum , tirer. 

(Hécan.) Action d’une puissance 
mouvaute , par laquelle un corps 
mobile est attiré vers celui qui le 
tire. Ainsi, le mouvement d’un 
chariot firé par un cheval est un 
mouvement de traction... 

Traction diffère d'attraction ,en 
ce que le premier se dit des puis- 
sances qui tirent un corps par le 
moyen dun fil, d’une corde , d’une 
verge, etc., et que le second se dit 
de Paction qu'un Corps exerce sur un 
autre pour lattirer à lui, sans qu'il 
Paroisse un corps visible inter/né- 
diaire, par le moyen duquel cette 
action s’exerce, 

TRACTOIRE ou TRACTRICE, 
s. f. du lat. raho , tractum , tiicr. 

(Géom.) Nom d'une courbe dont 
la tangente est égale à une ligne 
constante; elle est ainsi nommée À 
parce qu’on peut Fimaginer comme 

ormée par l’extrémité d’un fil que 
Von tire par son autre extrémité , le 
1ong d’une ligne droite. 

TRADITION, s. f. du lat. trado, 
trad:turn , donner , livrer. 

(Pratique) Délivrance de la chose 

ounée où vendue. 

Tradition réelle ; Cest celle où 

Zome LU, 


TRA 465 
le preneur est mis en possession 
réelle de la chose. 

Tradition feinte ; lorsque le pre- 
peur est réputé s'être mis en posses- 
sion de cette chose, quoiqu’elle reste 
entre les mains du vendeur, 

Tradition symbolique ; on ap- 
pelle ainsi la éradition qui s'opère 
par le moyen de quelque symbole ; 
telle est , par exemple, la remise des 
clefs d’une: maison par le vendeur à 
Pacheteur. Telle étoit encore ancien- 
nement la tradition, per annulum , 
en mettant un anneau au doigt de 
celui à qui on remettoit la possession 
d’une église , d’un héritage ; la tra 
dition , per baculum , quand on re- 
mettoit un bâton entre les mains du 
nouveau possesseur; la tradition, per 
culiellum, quand on lui remettoit 
un couteau plié; la tradition, per 

feslucam , quand on lui remettoit 
un fétu.en main. 

( Hist. ecclés. ) Tradition se dit 
aussi de la voie par laquelle ia con- 
noissance des choses qui concernent 
Ja religion, et qui ne sont point dans 
Pécriture-sainte, se transmet de main 
en main, et de siècle en siecle, fl 
8e dit aussi des choses même que Pon 
connoit par la voie de la tradition. 

(Hist.) Tradition se dit encore | 
des faits purement historiques , qui 
ont passé d'âge en âge, et auw’on ne 
sait que parce qu’ils se sont transmis 
de main en main. il se dit aussi de 
ces faits memes, 

TRADUCTION , s. f. du latin 
traduco | pour transduco , trans- 
mettie. 

(Littérat. ) Version d’un ouvrage 
daus une langue différente de celle 
où 1l a été écrit. 

TRAGEDIE 5 S2 0e QT. Tpayoc 
(tragos ), bouc, et dadà ( odé ), 
thant ; fittéralement le chant du 
bouc, parce que chez les Grecs, le 
prix de ce poëme fut d’abord un bouc 
ou un chevreau, 

( Littéral.) La tragédie est ainsi 
que Pépopée, limitation dune ac- 
ton grande, entiere et vraisembia- 
ble , qui se passe pärmi des person 
nages jameux , dont le merveilleux 
est exclu , et dont la durée ne peut 
étre que de vingt-quatre heures. 

La trasédie dut sa naissance chez 
les Grecs aux fêtes de Bacchus. La 

G g 


466 AURA 

partie de ces fêtes qui se célébroit 
dans les temples , consistant en 
chœurs, c’est-à-dire, en chants 
graves et monotomes , étoit nécessai- 
rement triste, Thespis essaya d’in- 
troduire dans ces chœurs un person- 
nage qui récitàt quelqu'un des ex- 
ploits de Bacchus ; ce qui fit un épi- 
zode, c’est-à-dire, un morceau éfran- 
ger dans le chœur. A ce personnage, 
Eschyle en ajouta un second qui 
forma un dialogue avec le premier. 
Sophocle y en ajouta un troisième ; 
c’étoit tout ce qu’il en falloit pour 
composer une action dramatique. 

L'épisode étoit donc dans Porigine 
une sorte de dialogue inséré dans les 
chœurs religieux, pour y jeter quel- 
que variété. 

Eschyle , Sophocle et Euripide , 
furent chez les Grecs les poëtes qui 
portèrent la tragédie au plus haut 
point de perfection. 

La tragédie ne fut connue des 
Pomains qu'environ Pan de Rome 
514, c’est-à-dire, 160 ans après So- 
phocle et Euripide. Les premiers 
poëtes tragiques se contenterent de 
traduire les pièces des Grecs. 

Livius Andronicus, fut le premier 
qui mit des tragédies sur le théâtre, 
à limitation de celles de Sophocle. 
Accius et Pacuvius se distinguèrent 
ensuite à Rome par leurs tragédies. 

Jules-César et Asinius Pollion, en 
avoient composé qui étoient fort es- 
timées de leurs tems. Quintilien 
rapporte que Pon vantoit la Médée 
d’'Ovide, comme une pièce parfaite; 
mais malheureusement 1l ne nous 
reste pour juger du goût des Romains 
pour la iragédie, que quelques pièces 
de Sénèque. 

Les poëtes qui ont fait en France 
des premiers pas dans la carrière dra- 
matique , sont Etienne Jodelle, Ro- 
bert Garnier , et Alexandre Hardi ; 
mais chez le premier tout est décla- 
mation , sans action, sans règles et 
sans jeu. Le second met plus d’élé- 
vation dans ses pensées et d'énergie 
dans son style ; néanmoins ses pièces 
sont languissantes. Le troisième 
connoissoit mallesreglesde la scène, 
et n’observoit pas ordinairement 
J’unité de lieu. 

Le théâtre françois ne prit pais- 
sance que sous Pierre Corneille. Ce 
génie sublime franchit presque tout 


TR À 


à coup les espaces immenses qu'il ÿ 
avoit entre les essais informes de son 
siècle et les productions les plus ac- 
complies de Part. 

Quand Corneille commençant à 
vieillir cessa denoustransporter d’ad- 
miration , Racine vint, qui fit cou- 
ler des larmes délicieuses ; ensuite , 
on vit Crébillon , dont le pinceau 
mâle et sombre nous attendrit et 
nous épouvante. Enfin parut Vol- 
taire qui a réuni tous les genres, le 
tendre, le touchant, le terrible, le 
grand et le sublime, 

L’Angleterre a produit un petit 
nombre d’auteurs tragiques, parmi 
lesquels on distingue Shakespeare , 
qui offre des étincelles de génie , 
mais brut et inculte ; et Addison qui 
est plus correct et plus astreint aux 
règles dramatiques. 

Les Allemands font desefforts pour 
se mettre au niveau de la scène tra- 
gique françoise, mais on ne connoît 
encore rien qui approche de nos 
grands maitres, , 

L'Italie se glorifie avec raison de 
la Mérope du marquis Maffei; mais 
les bonnes tragédies qu’elle a pro- 
duites sont encore bien rares. 


Autant l'Espagne est féconde en 
comédies , autant elle est stérile en 
tragédies, à moins quon ne veuille 
donner ce titre à des pièces qu'ils 
appellent tragi-comédies , où à tra- 
vais quelques bouflonneries ; on 
trouve des situations tres-touchantes. 


TRAGI-COMEDIE, s. f. Foy. 
pour lorigine TRAGEDIE et CU- 
MEDIE. 

( Lillérat.) Pièce de théâtre dans 
laquelle on représente une action 
considérable, qui se passe entre des 
personnes illustres, qui est mélée 
d’incidens comiques , et qui ne finit 
point par un événement tragique. 

On appelle aussi tragi-comédie 
une pièce de théâtre dont Paction , 
sans ètre meèlée de personnages co- 
miques, se passe entre des personnes 
illustres, et ne finit par aucun évé- 
ement tragique. 

La tragi-comédie fut inconnue 
aux anciens : leur génie et leur goût 
leur faisoient une loi de ne pas placct 
dans les drames le sérieux à coté du 
comique, et, pour ainsi dre, de les 


+ 


LE R A 


ÿ confondre ; maïs ce monstrueux 
mélauge fut long-tems goûié en 
Angleterre. Garnier essaya de Pin- 
troduire parmi nous ; Corneille tra- 
vailla aussi dans ce genre ; mais il 
eut beau le déguiser sous le nom de 
comédie héroïque , il ne put réussir 
à lui donnér des partisans. 
TRAGUS, s. m. Mot latin qui 


signifie une espèce de blé. 


( Anal.) Nom donné au petit 
bouton antérieur qui est au dessous 
de Pextrémité antérieure du pli de 
Voreille , et qui . avec Pâge. devient 
couvert de poil. Il est ainsi nommé , 
à cause de sa ressemblance au grain 
d’une espèce de blé, appelé tragum 
ou {ragus. 

TRAIT ,s. m. du latin traclus, 
tracts , Vaction de tirer, ou la chose 
tirée. 

(Peinture) Le trait , en peinture, 
est la ligne qui termine une figure 

_quelconque ; faire un ait, cest 
tracer les lignes que décrit une figure 
sur ce qui lui sert de fond. 


( Liliérat.) Trail, en matière de 


Littérature , signifie pensée, saillie , 
beau morceau d’un discours, ce qu'il 
y a de plus vif, de plus brillant. 

TRAITE,, s. f, du latin fracta, 
formé de traclum , dont les Italiens 
ont fait {ralla , et les Anglois trade. 

( Commerce ) T'raile signifie pro- 
prement distance d’un lieu à un 
autre, étendue de chemin qu’on fait 
d’un lieu à un autre sans se reposer; 
de là on a appelé traite le commerce 
des esclaves , des dents d’éléphant , 
de la poudre d’or, de la gomme que 
l’on fait en Afrique , et des peaux de 
castors et pelleteries que l’on fait au 
Canada et dans le nord de lAmé- 
rique. 

T'raile , en termes de banque, 
signifie une lettre de change qu’un 
banquier tire sur son correspondant , 
et que ce dernier a commission d’ac- 
quitter. 

TRAITE ,s. m. du lat. tracialus, 
fait de traclo, manier, traiter. 

( Pratique ) Contrat, marché, 
accord , convention. 

( Polit.) Négociation et conclu- 
sion de paix , de confédération , de 
mariage , de capitulation, 

(Lutlérat.) Traité se dit aussi 
d’un ouvrage, dun'écrit sur quelque 


TRA 46% 


art, quelque science, quelqu’objet 
que ce soit. 

TRAJECTOIRE, s. f. du latin 
lrajicio , traverser. 

( Géom.) On appelle ainsi les 
courbes qui coupent, sons un angle 
donné, une famille de courbes du 
mème genre, dont les individus ré- 
sultent de Ja variation d’un para- 
mèlre, 4 

Trajectoire réciproque ; c’est le 
nom qe Jean Bermouilli a donné 
à une courbe décrite sur un axe, dont 
la propriété est telle, que si on la 
place dans une situation opposée, et 
si on la fait glisser parallelement à 
elle-même, elle coupe toujours sa 
premiere position. 

(Mécan. ) Trajecloire , en mé- 
canique, se dit de la courbe que dé- 
crit un corps animé par une pesanteur 
quelconque, et jeté suivant une di- 
rection donnée , soit dans le vide , 
soit dans un milieu résisfant. 

Galilée 2 le premier démontré que 
dans le vide, et dans la supposition 
d’une pesanteur uniforme , foujours 
dirigée suivant les lignes parallèles , 
la trajectoire des corps pesant étoit 
une parabole, 

Newton a fait voir dans ses 
principes , que les trajectoires des 
planètes , ou, ce qui revient au 
même , leurs orbites, sont des el- 
Kpses. 

TRAMONTANE ,s f. de l'italien 
tramontana , fait du latin trans- 
mmonIes ; Où lransmonlanus ; au 
delà des monts. 


(Marine ) C’est le nom que les 
navigateurs de la mer Méditerranée 
donnent au venf du nord, qui, en 
Italie, vient d’au-delà des montagnes, 
et par suite ils l’appellent l’aire-de- 
vent du nord ,et même l'étoile du 
nord, ou la petite ourse; d’où est 
venue expression populaire. perdre 
la tramontane, pour perdre la raison, 
le jugement , son point de direction , 
être désorienté , avoir perdu l’étoile 
du nord. 

TRANCHE, s.f. du lat. {runcare, 
couper, dont les Italiens ont fait 
trunciare : morceau coupé un peu 
mince, . 

(Archit. ) Tranche de marbre ; 
c’est un morceau de marbre mince , 
qu'on incruste dans un comparti- 

Gy2 


468 TRA 


ment , où qui sert de table pour rece- 
voir une inscription, 

Librairie) Tranche se dit aussi 
de Pextrémité de tous les feuillets 
d’un livre, le coté par lequel ils ont 
été coupés. Un livre doré ou mar- 
bré sur tranche. 

( Monnoie) Tranche signifie, en 
termes de monnoie, la circonlérence 
des espèces, autour de laquelle on 
imprime une légende ou un cordon- 
net, afin qu’on puisse voir quand ils 
ont été rognés, 

( Géom. ) Quand on concoit qu’un 
cylindre, un prisme, un cône, etc. 
sont coupés par des plans paralléles à 
la base, les sections qui en naissent 
s'appellent des irehes : on donne 
méme quelquefois ce nom aux por- 
tions solides, comprises entre deux 
coupes. ! 

TRANCHEÉE, s. f. du verbe tran- 
cher, en latin truncare, dont les 
Italiens ont fait érincea. 

( Archi. ) Ouverture faite en 
terre , creusée en long et carrément , 
pour fonder un bâti unent, ou pour 
poser et réparer des conduits, 

(Art milit,) Tranchée est , en 
termes de guerre, une ligne d’appro- 
che, ou ligne d’attaque, qui se fait 
par l’assiégeant ; pour gagner à cou- 
vert le fossé et le corps de la place. 

I est incontestable que non-seu- 
lement les anciens peuples alloient 
par lignes obliques ou par lignes 
creusées en terre, mais encore que 
nos sappes couvertes et nos parallèles 
ou places d'armes, 5e sont pas une 
invention moderne , et que les an 
ciens les ont pratiquées avant nous : 
d’abord les peuples de l’Asie, après 
eux les Grecs, et après ceux-ci les 
Romains. 

Il y a des tranchées doubles , des 
tranchées à crochet, des tranchées 
droites , et des tranchées tournantes. 

11 ne doit pas y avoir un point 
dans une tranchée, qui puisse étrevu 


d’aucun endroit que ce soit de la place. 


attaquée. 

I faut qu'il n’y ait aucun endroit 
dans la tranchée, d’où lon ne puisse 
commodément sortir par les revers, 
afin que les troupes ne soient pas con- 
traintesde défiler, en cas d’une sor- 
tie de la part des assiégés. 

(/Méd.) Lranchees se dit aussi 


TR A 
des douleurs de colique, on douleurs 
aiguës dans les intestins, occa- 
sionnéés par des vents, ou des hu- 
meurs àâcres et piquantes. 

TRANCHER , v. a. du lat. trun- 
care, couper , séparer en coupant. 

(Peinture ÿ On dit que des cou- 
leurstranchent les unessur lesaut res y 
quand Partiste ne conduit pas des 
unes aux autres par des nuances. 

Les lumivres 4ranchent sur les 
ombres, et les ombres sur les lumiè- 
res, quand on néglige de conduire 
des unesaux autres par des passages 
doux et imperceptibles. 

TRANSACTION, s. f. du latin 
transigo, percer d’outre en outre, 
finir, achever, 

(Pratique) Acte par lequel deux 
ou plusieurs personnes terminent à 
Pamiable leurs différends, ou pré- 
viennent des contestations prètes à 
naitre, 

(Littérat.) Transactions philo- 
sophiques ; nom d’une espèce de 
journal des expériences, des décou- 
vertes et des observations faites par 
les membres de la société royale de 
Londres, ou qui viennent à leur 
connoissance. Ce journal a été d’a- 
bord publié chaque mois , ensuite 
tous les deux on trois mois: il parait 
maintenant deux fois par an. 

TRANSCENDANT ,TE , adj. du 
lat. transcendo , pour {rans scar:do, 
monter au delà , passer outre en 
montant : élevé, sublime, qui ex- 
celle en son genre. 

(Métaphys.) Transcendant s’est 
dit d’abord de l’objet de la métaphy- 
sique qui considere l'être en général : 
les élres transcendans ; comme 
Dieu, les anges et les vérités qui ne 
consistent qu’en pure spéculation. 

(Logique) On Pa appliqué ensuite 
aux attributs et aux qualités qui con- 
viennent à toutes sortes d'êtres , sans 
exception, comme 4, vrai, bon. 

(/Hathémat.) Géométrie lrans- 
cendante ; c’est la partie de la géo- 
métrie qui a pour objet toutes les 
courbesdifférentes du cercle, comme 
les sections coniques, et les courbes 
d’un genre plus élevé. 

Equations transcendantes ; ce 
sont celles qui ne renferment point , 
comnie leséquations algébriques, des 
quavtités finies, mais des ditléren- 


TRA 


tielles ou fluxions de quantités 
finies. d 

Courbe transcendante ; c’est 
celle que l’on ne savroit déterminer 
par aucune équation algébrique , 
mais seulement par une équation 
Lranscendante. F. GEOMETRIE, 
COURBE, 

( Philos.) Philosophie transcen- 
dantale; c’est aiisi que lon désigne 
le système philosophique de Kant, 
autrement appelé étude du sujet, 
en tant qu'il observe, ou étude du 
subjectif, ou TRANSCENDATA- 
LISME. 

TRANSCOLATION, s, f. du lat. 
trans , au travers, et de colalus, 
filtré : l’action de filtrer au tra- 
vers de, ... 

(Chimie) C’est la même chose 
que FILTRATION. F7. ce mot. 
F, aussi COLATURE. 

TRANSCRIPTION, s. f, du lat. 
trans , au delà, et de scribo, serip- 
lum, écrire : laction d'écrire une 
seconde fois. 

( Pralique , commerce ) Il se dit 
de Paction d’écrire une seconde fois, 
de trausporter sur un autre papier, 
sur un autre livre, un article, un 
compte , etc. ; d'insérer dans un acte, 
uu autre acte, uu arrêt, un juge- 
ment, efc. 

TRANSFERT , s. m. du lat. 
trans, au delà, et de fero, porter : 
transport. 


(Finances) Terme nouveau qui 
signifie le transport de la propriété 
d'une rente , etc. 

TRANSFIGURATION, 5. f. du 
lat. trans, au delà, et de fizuror, 
figurer : Vaction de changer de for- 
me , de prendre une autre figure. 

(Lithurgie) 1 ne se dit que pour 
désigner une fete qu’on célèbre en 
Péslise , le sixième d’août, en mé- 
moire de Paction et du miracle que 
fit Jésus-Christ quand ils transfi- 
gra devant sesapotres, saint Pierre, 
saint Jacques et saint Jeau, et qu'il 
fut vu avec Moïse et Elie. 

La fete de la T'ransfiguration est 
ancienne dans l’église ; puisqu’au 
sme, siècle, saint Léon à fait un 
sermon sur ce sujet. 

TRANSFORMATION, s. f. du 
lat. trans, au delà, de forma, ct 


d’ago , faire : l’action de changer de 
forme, métamorphose, 

( Géom.) Transformation sedir, 
en géométrie, du changement ou de 
la réduction d’une figure où d’ur 
corps, en un autre de même aire ou 
de méine solidité , mais d’une forme 
différente. Par exemple, on trans- 
forme un triangle en carré , une py- 
ramide en parallélipipède etc. 

Transformation des axes ; C’est 
Popération par laquelle on change la 
position des axes d’une courbe. 

(Algèbre) Transformation se 
dit encore de Popération qui consiste 
à substituer, dans une équation dé- 
terminée, au lieu de Pinconnue, une 
fonction d’une nouvelle inconnue. 
Le résultat de cette opération s’ap- 
pelle équation transformée, où plus 
simplement la {rans/orinee. 

TRANSEUGE,, sm. du latin 
transfu ga, formé de trans ,au delà, 
et de fugio, fuir. 

(Art de la guerre) Celui qui 
abandonne son parti, pour se retirer 
chez lesennemis. 

TRANSFUSION, s. f. du latin 
trans, au delà, au travers, et de 

fundo , fusun, couler: action par 
laquelle on fait couler une liqueur 
d’un vaisseau dans un autre, 

(Chirurgie) Ce mota été parti- 
culièrement consacré à désigner une 
opération qui consiste à faire passer 
le sang d’une personne ou d’un ani- 
mal vivant, däns les veines d’un 
autre. À 

Cette opération qui a eu une grande 
célébrité versle milieu du 17e. siècle, 
et qui est aujouid’hui tombée dans 
Poubli, a été inventée ou renouvelée 
par un médecinauglois , nommé Ri- 
chard Loyer ; car quelques-uns la 
font remonter jusqu'aux tems les plus 

reculés , et prétendent en trouver des 
descriptions dans des ouvrages très- 
anciens, et particulièrement dans les 
métamorphoses d'Ovide, où on la 
trouve décrite parmi Les moyens dont 
se servit Médée pour rajeunir Œson, 
et qu’elle promit d'employer pou 
Pélias. 

TRANSIT ,s. m. Contraction du 
lat. transilus , participe de £rauseo, 
aller au delà: passage. 

( Commerce) Acquit de transit; 


470 TR AA 


C’estun acte que les commis des doua- 
nes délivrent aux marchands, voitu- 
riers ou autres, pour cértaines mar- 
chandises qui doivent passer sans être 

- visitées , ou sans y payer les droits, à 
la charge néanmoins par les proprié- 
taires ou voituriers desditesmarchan- 
dises, de donner caution de rappor- 
ter, dans un tems marqué dans l’ac- 
quit, un certificat, qu’au bureau 
d'arrivée elles auront été trouvées en 
nombre, poids,quantitéetqualité,etc. 
conformément à l’acquit. C’est la 
même chose que PASSAVENT. 7. 
ce mot. 

TRANSITIF, IVE, adj. même 
origine que TRANSIT. 

( Gramm.) Il se dit des verbes 
qui signifient une action qui passe du 
sujet qui la fait , à un sujet, ou sur un 
sujet qui la reçoit. Tous Les verbes 
aclifs sont transitifs. 

TRANSITION, s. f. même ori- 
gine que TRANSIT : liaison, pas- 
sage. 

( Grammaire) Les transitions, 
en termes de grammaire; sont des 

conjonctions qui servent à lier ‘les 
différentes parties du discours. 

(Rhétorique) Transition estaussi 
une figure de rhétorique , par laquelle 
un orateur parlant de quelqu'un, se 
met subitement à sa place, eten joue 
le personnage. \ 

( Musique) Transition, en par- 
Jant du chant , est une manière d’a- 
doucir le saut d’un intervalle disjoint, 
en insérant des sons diatoniques en- 
tre ceux qui forment cet intervalle. 

Transilion, dans harmonie, est 
une marche fondamentale , propre à 
changer de genre ou de ton, d’une 
manière sensible ; régulière , et quel- 
quefois par des intermédiaires. 

TRANSITOIRE, du lat. éransi- 
lorius, fait de transeo , transilum, 
passer outre, traverser: passager, qui 
dure peu, 

(Didact,) Ce mot a d’abord été 
employé pour exprimer les choses de 
ce monde , par comparaison avec cel- 
les de l'éternité ; il a été appliqué en- 
suite à tout ce qui est passager , 
changeant ; et Montesquieu a dit : El 
y a des Etats où les lois ne sont rien, 
ou nesont qu’une volonté capricieuse 
et trans'loire du souverain, 

TRANSLATER , v. a. du latin 
&rans , «tu delà ; et de latus , parti- 


TRA 


cipe de fero, porter : transporter, frà- 
duire, 

(Littérat.) Vieux mot qui siyni- 
fioit autrelois traduire : les Anglois 
disent encore 10 translate , pour tra- 
duire, et translalor, pour traduc- 
teur. 

TRANSLATION , s. f. du latin 
trans, au delà, et de Zatus, parti- 
cipe de fero ; porter: l’action de 
porter au delà, de transporter. 

(Æcon. poli.) I se dit au lieu 
de transport, en parlant d’un évèque, 
ou du siége d’un évéché , d’un siége 
de justice , etc. 

TRANSLUCIDE , adj. du latin 
trans , en travers, et de Zucidus, 
lucide , transparent. 

( Minéral,)Terme adopté par les 
minéralogistes , pour désigner les 
minéraux qui ont une sorte dé trans- 
parence. 


TRANSMIGRATION, s. f. du 
latin trans ; au delà, et de migro’, 
changer de séjour. 

( Polit. ) Transport d’une nation 
entière en un autre pays par la vio- 
lence d’un conquérant. 

(Philos. ) I se dit aussi du pas- 
sage d’une ame d’un corps dans un 
autre, Pythagoreenseignoit la #rarrs- 
migrationdesames, #, METEMP- 
SYCOSE. ART OP r 

TRANSMISSION , saf. du latin 
trans , au delà, et de müillo, mis- 
sun ; envoyer : action de trans- 
meltre, 

( Optique ) Propriété pardaquelle 
un corps transparent laisse passer les 
rayons de lumière à travers sa subs- 
tance. , al "7 

Transmission se dit aussi dans 
le même sens que réfraction, parce 
que la plupart des corps, en trans- 
mettant les rayons de lumière , leur 
font subir aussi des réfractions! Foy. 
REFRACTION. 9 

Newton prétend que les rayonS/de 
lumière , sont susceptibles de £rurr$- 
mission et de réflexion. Il appélle 
cette vicissitude, à laquelle lesrayons 
de lumière sont sujets, des-acces de 


ficile réflexion et de facile /rénsmmis- 


sion ; et 1l sé sért de cette propriéfé 
pour expliquer dans son optique, des 
phénomènes curieux ‘et singuliers 
que ce philosophe expose dans un 
assez grand détarl. 


TR A 


TRANSMUTATION , s. f. du 
latin frans , au delà, et de mulo, 
changer : l’action de changer une 
chose en une autre. 

( Philos. hermél.) Ce terme est 
fort usité dans le grand art pour si- 
gmifier le changement des métaux 
imparfaits, en or ou argent, par 
le moyen de Pélixir ou poudre de 
projection. 

( Géom. sublime ) Transmuta- 
tion se dit du changement d’une 
courbe en une autre, de même genre 
ou de méme ordre. 

Newton a donné dans le pre- 
mier livre de ses principes , une mé- 
thode pour la transmutation d’une 
courbe en une autre, et se sert de 
ceite transmulalion pour résoudre 
diflérens problèmes qui ont rap- 
port aux sections coniques. 

TRANSPARENCE, s.f. de lita- 
lien trasparenza , fait du lat, trans, 
au travers , et d’appareo , paroitre : 
qualité de ce qui est transparent , au 
travers de quoi lon voit les objets. 

( Physique) Propriété en vertu 
de laquelle un corps donne passage 
aux rayons de lumière. 

Les physiciens ont beaucoup écrit 
sur la cause de la transparence des 
corps, mais il paroit que Newton 
a mieux vu qu'aucun autre , en attri- 
buant cette transparence à l’égalité 
de densité des parties constituantes 
du corps transparent. 

TRANSPARENT , TE, adj. mè- 
me origine que {ransparence : dia- 
phane , au travers de quoi l’on voit 
les objets. 

(Peinture) Ce mot , dans la pein- 
ture, s'applique aux couleurs natu- 
relles et aux couleurs artificielles. 
Par rapport aux premieres , il sert à 
distinguer les couleurs lourdes et ter- 
restres de celles qui sont légères et 
aériennes. Ainsi, on dit fa laque, 
les stils de grain, sont des couleurs 
transparentes. Les ocres , les bruns 


rouges , la terre d’ombre ne sont pas 


lransparens. 

A l’égard des couleurs artificielles, 
le mot /ransparent s'applique aux 
couleurs fines, légères , qui laissent 
voir les premières teimies que le 
peintre a placées sous les glaces. Dans 
ce sens, il n’exprime que l’eflet dont 
Pusage des glaces est le moyen, com- 
me dans cette phrase ; c’est par des 


TR A7 


olaces que Rubens rend ses cou- 
eurs transparentes. C’est dans les 
tableaux des écoles vénitienne et 
flamande , qu'on peut admirer les 
charmes de la transparence des 
teintes dans Part de colorier. 

TRANSPIRATION, s. f. du lat. 
trans , au travers, et de spiro , exha- 
ler , sortir. 

(Physiol.) La transpiration est 
une des plus importantes sécrétions 
de tout le corps, par laquelle une hu- 
meur séreuse est continuellement 
poussée hors du corps par le moyen 
de la peau. 

J y à deux sortes de /ranspira- 
tions : Pune pæticulière à la peau ; 
Pautre qui se fait par toute la surface 
intérieure des vésicules du poumon , 
des bronches de la trachée-artère, de 
la bouche et du nez. 

Transpiration insensible ; cest 
l'évacuation insensible de cette hu- 
meur subtile, déliée, qui s’exhale 
en forme de vapeur de toute la su- 
perficie du corps et de toutes les ca- 
vités. Cette. évacuation est appelée 
insensible , parce que les yeux ne 
peuvent l’apercevoir sensiblement , 
quoique cependant elle soit la plus 
abondante de toutes les évacuations ; 
car Sanctorius a observé que de huit 
livres d’alimens il s’en dissipe cinq 
par la transpnation insensible, 

(Botan.) Transpiration se dit 
aussi , en botanique , de la perte que 
font les végétaux, d’une humeur ou 
suc quelconque qui s’échappe de leur 
intérieur à travers leur surface, d’une 
manière sensible ou non apparente. 

TRANSPLANTATION, s. f. du 
latin trans, au delà, de planto, plan- 
ter, et d’ago, faire. L'action de plan- 
ter des arbres dans un lieu différent 
de celui où ils éfoient auparavant. 

( Agricul. , jardiz. ) Pour trans- 
planter les grands arbres, on fait avant 
les gelées des tranchées autour de 
leurs racines, et on prépare les trous 
qui doivent les recevoir. Quand Ja 
gelée a suffisamment durci la terre , 
on les lève avec desléviers, sans rom- 
pre leur motte , et on les plante, Au 
dègel , on remplit les trous de nou- 
velle terre , et on garnit Les racines. 

(Méd.) Transplantation est aussi 
le nom d’ue manière de guérir les 
maladies eu les faisant passer d’un 
sujet à un auire, soit végétal, soit 


TuRIA 


animal, C’est une rêverie de Para- 
celse, qui recommande la transplan- 
dalion dans son traité de la phthisie. 


TRANSPORT , s. m. du latin 
trans, au delà , et de porto, porter : 
action de porter au delà, de trans- 
porter une chose d’un lieu dans un 
autre, 

(Pratique) Cession faite à un tiers, 
d'un droit, d’une créance, sans Pin- 
tervention du débiteur. 

Transport de droits litigieux ; 
Cest celui par lequel Pévénement 
inrertain d’un proces entrepris où à 
entreprendre, est cédé pour un prix 
certain, 

(Med. ) Transport se dit aussi de 
quelques accidens qui arrivent au 
cerveau dans certaines maladies. Ces 
accidens consistent dans une violente 
douleur de téte, dans un délire ou 
dans un assoupissement. ls viennent 
de ce que la matière morbifique, qui 
est mélée avecle sang, ou qui se je- 
toit sur les parties inférieures, est 
retenue dans le cerveau. 

(Marine) Batiment de transport; 
c’est un vaisseau desliné uniquement 
à porter des vivres, des troupes, mu- 
nitions, et divers eflets, pour le ser- 
vice de l'Etat, ordinairement à la 
suite d’une escadre ou armée navale ; 
et, le plus souvent, les vaisseaux de 
trunsport sont des vaisseaux frétés, 

TRANSPOSITION , s. f. du lat. 
irans, au delà, et de porno, position , 
ietire , placer : l’action de mettre 
quelque chose hors de l’ordre où elle 
devoit être. 

(Gramm.) Transposition se dit, 
en termes de grammaire , du renver- 
sement de l’ordre naturel ou ordinaire 
des mots: {oule lransposilion qui 
rend le discours embarrasse est 
picieuse, 

( Musique ) Transposition est 
aussi un changement par lequel on 
transporte un air, où une pièce de 
musique d’un ton à un autre, 

(Algtbre) Transposition se dit 
æncore de Popération qu'of fait en 
fransposant , dans une équation, un 
terme d’un coté à Pautre, Cette opé- 
ration n° produit aucun changement 
dans un2 équation, pourvu qu’en 
transposant les termes d’un membre 
daus l’autre, on observe de Jeux don- 
ner des sunes coptraiies, 


472 


TRA 
TRANSSUBSTANTIATION, s. f. 


du lat, 4rars ,äu delà, de subslan- 
La, substance, et d'ago, aclumi, faire : 
l’action de changer une substance en 
une autre, 

( Culte cathol.)Ce mot ne se dit 
que du changement miracuieux de 
la substance du pain et du vin ,en la 
substance du sang et du corps de Jé- 
sus-Christ, 

TRANSSUDATION ,, s. f. du lat, 
trans , au travers, de sudo , suer, et 
d’ago, faire : l’action de passer au 
travers, de transsuder. 

(Physique \ A se dit de certains 
vases qui ont la propriété de rafrai- 
chir Peau, ou les autres liqueurs, 
c’est-à-dire, dont les pores ouverts 
facilitent l’évaporation. #7 CRU- 
CHES RAFRAICHISSANTES , 
ALCARRAZAS. 

TRANSVERSAIRE , adj. du lat. 
trans, au delà, et de verlo, ver- 
Sur, tourner: tourné, fixé d’un 
autre coté. * 

(Anal. ) C’est le nom d’un mus- 
cle épineux du cou , eten général de 
ce qui a rapportaux apophyses trans- 
verses des vertébres, 

TRANSVERSAL, LE, adj. mème 
origine que le précédent : qui est si- 
tué transversalement. 

(Anat.) Le muscle transversal 
de l’urètre, le ligament {ransversal 
du troisieme os du métafarse, etc. 

(Géorn.) Transversal, où trans- 
verse , se dit en général de quelque 
chose qui passe dessus une autre , 
c’est-à-dire, qui la croise et la coupe. 
On dit l'axe transverse dune hy- 
perbole , pour désigner le premier axe 
de cette courbe, 

(Astron.) Lignes transversales ; 
ce sont des lignes que l’on trace sur 
le timbre d’un quart de cercle entre 
deux circonférences concentriques , 
et qui servent à subdiviser lés de- 
grés. 

( Botan.) Transversal signifie 
eu botanique, dirigé ou fixé , paralle- 
lement à la base , ou dans le sens de 
l'épaisseur ou largeur du corps au- 
quel on apporte la direction ob- 
servée. 

TRAPÈZE , s m. du grec rp4- 
meËx (lrapéz«) , contraction de 
rerpameËx ( lélrapéza ), formé de 
gerpas ( létras ), quatre, et de œièa 


* TTHFAA 
(péza ), pied : à quatre pieds ; ta- 
bie à quatre pieds. 

( Géom. ) Trapèze est un qua- 
drilaitère , ou figure terminée par 
quatre cotés, dont les cotés ne sont 
ni égaux ni paralleles, ou du moins 
dont deux cotés opposés étant pa- 
ralleles, ils ne Sont pas égaux, ou 
dont deux des cotés opposés étant 
égaux, ils ne sont pas paralleles, 

( Anal.) C’est par comparaison 
que les anatomisies appellent tra- 
pèze le muscle supérieur de lomo- 
plaie, et le second des quatre os du 
second rang du corps. 

TRAPEZOÏDE , du grec rp4æs la 
(trapéza). trapèse , et d'a9oc (éidos), 
forme , ressemblance : qui à la fi- 
gure . la forme d'un trapèze. 

( Geoni. ) A se dit don quadrila- 
tère , ou figure terminée par quatre 
cotés, et dans laquelle il n’y a au- 
cun coté parallele à Pautre. 

(Auat.) Trapazoïde est aussi le 
nom dun Jigament qui vient de la 
‘partie supérieure et moyenne de la- 
pRRIse concoïde sur laquelle porte 

a clavicule. 

C’est aussi le nom du second os 
de ia seconde rang£e des os du carpe. 

TRAPP,s. m. Mot suédois. 

(Mineral, ) Mot suédois qui a été 
adopté par Îles minéralogistes des 
autres nations , pour désigrer une 
roche dont la couleur est le plus sou- 
vent d’une teinte grise obscure ou 
bleuêtre , tirant sur le noir. 

Le Lrapp se rapproche beaucoup 
de la roche de corne et du ba- 
salte. 

TRAPPE, s. f. du lat. barbare 
trappa, dont on a fait attraper ,et en- 
traper ; pour tromper , faire tomber 
dans un piége. 

( l’énerie ) I se dit d’une sorte 
de piége pour prendre des bêtes dans 
un trou que l’on fait en terre, et que 
lon couvre d’une bascule, ou de 
branches et de feuillages , afin que 
la bète venant à passer sur la bas- 
cale, ou sur les branchages, tombe 
dans le trou. 

TRASS , s. m. Corruption de 
Vhollandois 4ras , qui signifie ci- 
ment. 

( Mineral.) Tuf volcanique qu’on 
louve aux environs d’Andernach, 


sur la rive gauche du Rhin, entre 
Coblentz et Bonn. Il est beaucoup 
employé en Hollande pour les cons- 
tructions hydrauliques, et il a la 
mème propriété que la pouzzolane. 

Pour employer le {rass , on le ré- 
duit en poudre dans des moulins qui 
sont uniquement destinés à cef nsage, 
et qui portent le nom de moulins-à- 
trass. C’est en cet état qu’on le trans- 
porte en Hollande. 

TRAUMATIQUE , adj. du grec 
Tpadux (trauma), blessure : propre 
aux blessures. 

( Med, ) I se dit des remèdes qui 
sont propres pour les plaies, C'est la 
même chose que VULNERAIRE. 
V. ce mot. 

TRAVAIL ,s. m. de l’italien {ra- 
vaglio ; peine, douleur , labeur , 
fatigue. 

( Venerie) J'ravail est Vendroit 
où le sanglier a tourné et fouillé la 
terre. 

(Fauconnerie) Oiseau de gra nd 
travail ; c’est celui qui a beaucoup 
de vigueur et de courage dans son 
vol. 

(Arts du dessin) T'ravailse prend 
pour touies les parties de l'exécution. 
En peinture, un beau travail est un 
beau maniement de pinceau;de burim; 
dans la gravure, un beau maniement 
de pointe ou de bnrin ; dans le des- 
sin , un beau maniement de crayon. 
On dit que le travail d'un ouvrage 
est facile , spirituel, peiné, lourd, 
léger, gracieux, agréable , grand, fier, 
petit, mesquin. 

Le mot travail s'emploie souvent 
au plurier quand il est question de 
gravure, On dit : les travaux de cette 
estampe sont maigres, nourris, MOUS , 
fermes, égratignés, moëlleux. {1 y a 
de beaux et savans travaux dans la 
fameuse tête de l’homme à la grande 
barbe , par Corneille WVisscher. | 

Les travaux de Masson ont sou- 
vent de la bizærerie. 

TRAVAILLER , v. n. même ori- 
gine que TRAVAIF. 


(Peinture) On dit, en parlant d’un 
tableau, que les couleurs travaillent; 
cela signifie qu'avec le tems elles 
changent de ton , que les bleus noir- 
cissent , que les blancs jannissent, 
que certaines couleurs s’évapoient. 
Àl arrivé encore que le peintre, en 


474 TRA 

changeant souvent d'idée, recouvre 
la couleur qu’il a d’abord établie par 
une couleur diflérente ; les couleurs 
de dessous percent avec le tems à 
travers celles dont il les a couvertes, 
et détruisent le dernier effet auquel 
il s’étoit déterminé. Un peintre qui 
veut éviter ces inconvéniens, doif 
avoir une pratique sûre et facile, et 
bien connoîlre les matériaux qu’il 
emploie , et l’effet de lhuile et du 
tems sur les différentes couleurs. 

( Musique ) On dit qu'une partie 
travaille quand elle fait beaucoup 
de notes et de diminutions, tandis 
que d’autres parties font des tenues , 
et marchent plus posément. 

TRAVAUX ,s. m. plurier de 
TRAVAIL. #, ce mot. 

(Artmilit.) Travaux militaires; 
ce sont le remuement dés terres, le 
transport et larrangement des ga- 
Lions , des sacs à terre, des briques, 
des fascines et de tout ce que l’on 
fit pour se loger et se couvrir. 

Si l’on réfléchit sur ce qui s’est 
passé dans les siéges les plus mémo- 
rables que nous offre Phistoire an- 
cienne , tels que ceux de Syracuse , 
où se trouva Archimède de Lilybée, 
soutenu par les Carthaginois, de 
Numance qui dura quatorze ans, de 
Jérusalem pris par Titus, et d’ Amida 
en Perse, défendu par les Romains, 
on verra que les {ravaux mulitaires 
anciens étoient admirables, et que ce 
que Pon appelle aujourd’hui grands 
Lravaux à été su et pratiqué dans les 
tems les plus réculés, En effet, on 
voyoit des lignes de circonvallation 
et de contrevallation, des tranchées, 
des mines, des sapes; on consfrui- 
soit sous terre des blindes, ou longues 
galeries de bois, qui conduisoient les 
soldats en sûreté, jusqu’au pied d’une 
muraille qu’il falloit saper ou esca- 
lader, 

On construisoit encore d’autres ga- 
leries souterraines qui alloient du 
camp des assiégeans, jusque dans la 
ville assiégée ; et ces secondes gale- 
ries étoient assez larges pour que 
plusieurs hommes pussent y combat- 
tre de front. ! 

On sapoit une four où un mur, 
et à mesure que Pouvrage avancçoit , 
on soutenoit la chose minée avec des 
pieux, et ensuite , en olaut tous ces 


T'RYA 


pieux à la fois, la tour ou la muraille 
tomboit toute entière avec un fracas 
efl'oyable, 

On avoit Part de faire des tours 
roulantes pour s'approcher du rem- 
part d’une ville assiégée et y entrer 
de plein pied. Enfin , si on joint à 
cela Peffet des machines propres à 
battre les places, telles que le bélier 
et la catapulte, habileté qu’on avoit 
à faire former aux soldats des tortues 
convenables à l’escalade et à l’assaut, 
lesquelles étoient différentes des tor- 
tues de bataille , il faudra bien con- 
venir que les travaux anciens va- 
loient pour le moins autant que ceux 
qui sont actuellement en usage, Foy. 
DEHORS , APPROCHES, OÙ- 
VRAGES. 


TRAVÉE , sf. du latin /rans- 
versus , de travers. 


( Archit. ) Espace qui est entre 
deux poutres, ou entre une poutre 
et la muraille qui lui est parallèle , 
ou entre deux murs. 

Travée de balustres ; c’est un 
rang de balustres entre deux colon- 
nes ou piédestaux. 

T'ravée de grille ; c’est un rang 
de barreaux entre deux pilastres, 

TRAVERS, s. m. du lat. {rans- 
versus ; l'étendue d’un corps consi- 
déré selon sa largeur. 

(Warine) Travers , en parlant 
d’un vaisseau , s’entend d’une ligne 
perpendiculaire à celle de sa lon- 
gueur , où à la quille du vaisseau, 
vers le milieu. 


Etre par le travers d'un vais- 
seau ; c’est le voir, c’est le relever 
sur un rayon visuel qui fait un angle 
droit avec la quille. 

Avoir le vent par le travers ; 
c’est avoir un vent qui souffle per- 
pendiculairement à la quille du vais- 
seau , ou à sa ligne de longueur. 

Netlre en travers ; c’est gouver- 
ner ét manœuvrer le vaisseau, de 
manière à le mettre sur une digne 
perpendiculaire , ou à peu près, à la 
route qu’il faisoit, et à lui fanre pré-, 
senter le coté au vent et à la route 
qu'il suivoit , pour suspendre et 
arrèter momentanément sa marche. 
J7, PANNE. 

Présenter le travers & un vais- 
seau ; Cest se meltre paralltiement 


TRE 


à lui, et lui montrer le côté prêt à 
le canonner. 

TRAVERSE , s. f. du lat. frans- 
versus, pièce de hoïs mise en tra- 
vers pour servir de support. 

(Art milit. ) Traverses , en ter- 
mes de fortification , se dit de para- 
pets de terre qui traversent le che- 
inin couvert d'espace en espace. 

On se sert de semblables traverses 
pour mettre à couvent les ouvrages 
du dehors, et ceux même de la place, 
de quelque commandement ou bat- 
terie à ricochet, 

TRAVERSEE, s. f. dulat. trans- 
verto , aller au delà : passage. 

( Marine ) On appelle ainsi le 
trajet et le tems que dure le voyage 
qu'on fait par mer dun pays à un 
autre. Ainsi on dit, ce vaisseau a 
fait une belle {raversée, une longue 
traversée. ; 

TRAVERSIER, ERE, adj. du 
latin éransversus. 

( Marine) V'ent traversier d'un 
port ou d'une côle; on appelle 
ainsi un vent fréquent dans ce parage 
et qui fait angle droit avec la direo- 
tion qu’il faut suivre pour y entrer 
ou pour y naviguer, de manière que 

_ce même vent peut servir pour aller 
et venir , pour entrer et sortir. 


TRAVERTIN, s. m. de litalien 


Lravertino ou liburtino. 


( Minéral.) Pierre calcaire for- 
mée par les eaux du Zeverone ou 
ÆAnio ; qui descend des Apennips, 
et passe à Tivoli. Cette pierre d’un 
blanc jaunâtre et d’une assez grande 
dureté , étoit fort À ré pa: les 
anciens, et est encore aujourd’hui 
d’un grand usage à Rome dans l’ar- 
chitecture. à 

On trouve aussi du /ravertin en 
“Toscane ,; et on lemploie comme 
pierre de taille à Sienne, à Lucques 
et à Pise. 

TREBELLIANIQUE, adj. Foy. 
QUARTE-TREBELELIANIQUE. 

TREFLE , s. m. du latin #r1fo- 
Tim , plante à trois feuilles, dérivé 
du grec rphouxao ( triphullon ). 

(Agricull.) Fous les bons agrono- 
mes apprécient les nombreux avan- 
tages de la culture du trèfle. Cette 
culture n’est ni pénible ni dispen- 
dieuse ; elle rapporte beaucoup et 


TRE 475 
met en valeur des terres qu’on eût 
laissées en jachtres. 

Le trèfle est une plante frisan- 
nuelle, qui peut être: coupée deux 
où trois fois, et dont le bétail est 
tres-friand, 

Le trèfle purge entièrement de 
mauvaises herbes le sol où on le cul- 


3 


tive , il rend la terre plus meuble, 
et il améliore par les sels végitatifs 
qu’il y dépose ; mais lun des plus 
grands avantages de la culture du 
trefle est son accroissement rapide : 
quelques mois après qu’il est semé, 
iloffre déjà au cultivateur une coupe 
qui le dédommage de ses peines et 
de ses avances. Il vient pa-tout, 
excepté dans les terreins secs. 

(Blason) Trèfle, en termes de 
blason , se dit de la figure du trèfle 
posée sur un écu, ou aux extrémités 
dune croix. 17 porte d'argent avec 
une croix treflée de synople. 

{ Sculpture ) Trèfle est un orne- 
ment qui se taille sur les moulures. 

( Technologie) Trèfle est aussi 
dans plusieurs arts , le nom dun 
instrument qui a plus ou moins le 
figure d’un trefle. 

( Artmilit.) Trèfle est encore un 
terme de mine : le trèfle simple n’a 
que deux legemens , le double wè/le 
quatre, le triple £rèfle six. 

TREFLE , ÊE , adj. de TRE- 
FLE. . ce mot. 

( Botan.) 1 se dit des plantes ou 
pérties des plantes composéés de 
trois folioles disposées comme celles 
du trèfle. 

TREMA , adj. du grec rpiuz 
( tréma ), trou. | 

(Granim.) H se dit d’une voyelle 
accentuée de deux points qui avertis- 
sent que cette voyelle forme seule 
une syllabe , et ne doit pas s’unir 
avec une autre. On dit un étréma, 
un 2 {réma. 


TREMBLANT , s. m. et adj. du 
latin tremulus. 

( Musique ) X\ se dit d’une cer- 
taine modification des jeux de Por- 
gue , qui fait qu’ils paroissent trem- 
bler. 

TREMBLEMENT , s. m. du 
latin {remor, agitation de ce qui 
tremble, 


TRE 
T'remblement; voy. 


876 

(Musique) 
CADENCE, 

(-Héd.) Mouvement alternatif, 
involontaire , lâche et désordonné 
dans un de nos organes particuliers, 
on dans plusieurs en$emble. On dis- 
tingue le tremblement passif et le 
tremblement actif. Le premier ap- 
proche des affections demi-paraly- 
tiques , et le second arrive dans les 
violentes passions, comme la colère. 

(Physique ) Tremblement de 
terre ; c’est une secousse plus ou 
moins violente par laquelle des por- 
tions considérables de notre globe , 
sont ébranlées d’une facon plus ou 
moins sensible. Pour la théorie et 
les effets des tremblemens de terre , 
consultez les ouvrages de physique , 
et notamment le dictionnaire de 
physique de Brisson. 

TREMIE , s. f. du latin tre- 
mendo. 

( Econ. dom.) Vaïsseau de bois 
failen forme de pyramide renversée, 
qui sert au moulin pour faire écou- 
ler peu à peu par un auget , le blé 
sur les meules pour en faire la farine. 

TRÉMOLTTE , s. f. de tremola, 
nom d’une vallée au mont Saint- 
Gothard, 

{ Mineral.) Nom d’une substance 
minérale découverte par Pini, au 
m'ont Saint-Gothard , dans la vailée 
de ‘Zremola, dont il lui a donné 
le nom. 

La trémolile est d'une couleur 
blanche ; elle est inaltaquable aux 
acides, et sa pesanteur spécifique 
est de 3,200. Exposée au chalumeau, 
elie se fond en un émail blanc bul- 
leux. 

TREMPE, s. f. du lat. {empero, 
tempérer, DS 

(Miétallurgie) T'rempe de l'acier; 
c’est le passage subit du métal d’une 
température élevée où il a acquis une 
couleur rouge, à la température d’un 
fluide dans lequei on le plonge. De 
cette opération dérive le nom Lech- 
nique lrempe et tremper Foyez 
ACIER. 

TREPAN, s. m. de rpéæayor 
( trüpanon ), tarrière ; fait de rpr= 
percer. 

( Chirurgie ) Instrument de chi- 
ruigie: c’est une espèce de vilebre- 
quin , lait eu lorine de scie ronde , 


TO) « 


TRE 


qu’on tourne pour enlever une pièce 
d'os, principalement du crâne où 
cette opération se fait plus particu- 
lierement, ; 

J'répan se dit aussi de l’opé- 
ration que lon fait en perçant le 
crâne , ou les autres os avec l’ins- 
trument appelé 4répan, afin déva- 
cuer le sang , la matiere ou les frag- 
mens d'os. 


TREPIDATION , s.f. du latin 
trepido, trembler, et d’'ago , actum, 
faire: Paction de trembler. 

( Wed, ) Fremblement , agitation 
du corps, qui remue doucement , 
qui frétille. 

(Astron.) Trépidalion, ou titu- 
bation ou Libration ; c’est un terme 
de l’ancienne astronomie, qui signi- 
fie une espèce de balancement que 
les anciens astronomes attribuoient 
aux différens cieux qu’ils avoient 
imaginés , pour expliquer les mou 
vemens célestes, Par cette trépida- 
tion, ils expliquoient quelques mou- 
vemens et quelques irrégularités 
qu'on croyoil avoir lieu dans la pré- 
cession des équinoxes, et dans Pobli- 


-quité de Pécliptique ; mais ils ont 


varié de beaucoup à ce sujet. 


TREUIL , s. m. du latin {rusa- 
tilis, sous-entendu 104, qu’on a 
dit pour pressoir: meule qui se 
tourne à bras. 

(Aécan.) Le treuil est ce qu’on 
appelle en latin, azxs in peritro- 
chio , dont Paxe est situé paralike- 
lement à horizon ; dans cette ma- 
chine la puigsance appliquée à l’ex- 
trémité th C0 est au poids , 
comme le rayon de l'axe estau rayon 
de la roue. 


TRÈVE, s. f du latin barbare 
Lreuga, que quelques-uns supposent 
venir de l’allemand 4rew. 

(Art. milit.) Suspension d’armes, 
cessation d’hostilités entre deux par- 
tis ennemis, en vertu dune con- 
vention verbale ou par écrit. 

Comme l’état de guerre subsiste 
toujours malgré cette convention, 
la trève expuée, il n’est pas né- 
cessaire d’une nouvelle déclaration 
de guerre, 

(Commerce) Trève marchande; 
Cest une crève durant laquelle le 


TR: 


commerce est permis entre deux 
Etats qui sont en guerre. 


TRIANDRIE, s. f. du grec rpeïc 
(tréis ), trois, et d’avñ, génitif 
avdpos ( andros ), mari : à trois 
maris. 

( Botan.) C’est le nom que 
Linnæus a donné à la troisième 
classe de son Système sexuel , celle 
qui renferme les plantes à trois 
étamines,. 6 

_TRIANGLE, s. m. du latin trian- 
gulum, fait detres, trium, trois, 
et dangulus, angle : composé de 
trois angles. 

( Geom. ) Figure comprise entre 
trois cotés ou trois lignes, et qui 
par conséquent a trois angles. On 
distingue le triangle rectiligne et le 
triangle sphérique. V. RECTILI- 
GNE , SPHERIQUE. 

TRIANGULAIRE, 
TRIANGLE. 


( Géom.) TN se dit de tout ce qui 
a rapport au triangle. 

TRIBADE, s. f. du grec +u£xe 
Ctribas), génit. rÇ4doe ( triba-, 
dos), frotteuse | dérivé de +piCo 
( tribo ), frotter. 

(-Anat.) Une tribade est une 
femme qui abuse de son sexe. Quoi- 
que le clitoris soit ordinairement 
caché au dedans des lèvres des par- 
ties naturelles des femmes , on en 
trouve néanmoins certaines dans les- 
quelles il déborde si fort, que les 
personnes ignorantes croient qu’elles 
ont été transformées en hommes ; 
celles qui abusent de cette confor- 
mation avec d’autres femmes, sont 
appelées par les Grecs tribades , et 
par les Latins coufricatrices, frica- 
drices , en francois, frotteuses. 

On prétend que cette conforma- 
tion vicieuse est si commune en 
Orient, qu'il y a des femmes qui 
font métier d’amputer cette partie 
aux jeunes filles. Mais indépen- 
damment de cette cause , il n’est 
que trop vrai que, dans les pays où 
la polygamie est permise, les ha- 
rems ou sérails sont pour des jeunes 
femmes destinées à y finir leurs jours, 
uné vraie école de libertinage et 
d’impudicité , où ces malheureuses 
esclaves cherchent à se dédommazer 
eulrelles de la contrainte et de la 


adjectif de 


TARN 477 


privation des plaisirs où elles lan- 
guissent. 

Au resfe ce vice n’est ni nou- 
veau ni particulier aux pays où la 
polygamie est permise : la fameuse 
Sapbo , si connue par ses poé- 
sies passionnées , ses amours in- 
fortunées et sa fin malheureuse, 
fut une tribade très - renommée. 
Saint Paul n’a pas craint d’at- 
taquer publignement ce vice dans 
son épitre aux Romains, ch. x, vers. 
26. Saint Jerome, avec sa véhémence 
ordinaire , adresse aux {ribades des 
reproches encore plus amers , de 
mème que Sénèque le philosophe et 
le mordant Juvenal. 

TRIBOMETRE , s. m. du gree 
TpiGw ( tribo ), frotter, et de pérsoy 
( métron ), mesure : mesure du 
frottement. 

(Mécan. ) Machine propre à me- 
surer les frottemens inventés par 
M. Muschenbroeck, célèbre physi- 
cien hollandois , mort à Leyde, 
en 1761. 

TRIBORD , s. m. 7. STRI- 
BORD. 


TRIBRAQUE, s. m. du grec 
Tpeis ( lrêis ), trois, et de Gaz de 
( brachus ), bref, 

( Poésie gr. et lat.) Pied de vers 
composé de trois syllabes brèves, 

TRIBUN , s. m. du latin #ri- 
bunus. 

( ist. rom. ) C’est le nom que 
portoient à Rome certains magistrats 
chargés de défendre les droits et les 
intérêts du peuple contre les entre- 

rises des praticiens. 

Tribun militaire ; on appeloit 
ainsi des magistrats qui, durant un 
tems, ont eu dans Rome toute l’au- 
torité des consuls, 

(Républ. fr.) Tribun, est,un 
membre du tribunat , où d’un corps 
politique , chargé, suivant la cons- 
fHitufion de lan 8 , de discuter les 
lois. 

TRIBUNAL , s. m. du latin /ri- 
bunal, nom que lon donnoit à 
Rome au siége élevé où le tribun 
se mettoit pour rendre la justice. 

( Pratique ) Ce mot a d’abord 
signifié les siéges et les bancsoù sont 
assis les juges ; il s’est dit ensuite du 
corps des juges qui rendent la jus- 
tice, et de la juridiction méme. 


453 TRI 

TRIBUT ,s, m. du latin 4ribuo, 
tribulum ; donner. 

( finances ) Contribution per- 
sonnelle que les princes lèvent sur 
leurs sujets pour les dépenses de 
l'état. 

TRICABPSULAIRE , adj. du lat. 
tres, trois, et de capsula, petite 
cassette, capsule : à trois ÉTÉMTA 

(Botan.) Fruit tricapsulaire ; 
c’est celui qui est comme composé de 
trois capsules. 

TRICEPS, s. m. Mot latin qui 
signifie ce qui a trois tetes. 

( Anal. ) Ise dit des muscles qui 
ont trois têtes. 

F'RICHIASIS, où TRICHIASE, 
du grec Opi£ (thrix ), génit. Ouyès 
(thrichos Ÿ, poil ou cheveu. 

( Méd. ) Maladie des paupières 
qui consiste dans un dérangement 
ces cils, de manière qu’ils entrent 
dans Fœil et ie piquent. 

Trichiasis est encore une affec- 
tion des reins dans laquelle on rend 
des espèces de poils qui flottent dans 
les urines. 

TRICHISME , s. m. du grec +pi£ 
(trix ), cheveu : ce qui gst fin, dé- 
lié comme un cheveu. 

( Chirurgie ) Nom par lequel on 
a uné re es os Sète. si 
fine qu’elle est presqu’impercepti- 
bie. On l’appelle aussi fente capil- 
laire. 

TRICHITES , s. f. du grec rpi£ 
(trir), cheveu, etde 180c (Zithos), 
picrre. 

( Hinéral.) Nom donné au vi- 
triol concret en cristaux capillaires À 
ou fins et déliés comme des che- 
veux. 

TRICLINE , s. m. du grec æpeis 
(tréis ), trois, et de xxtn (Aliné), 
dit”: à trois lits , ou litpour trois per- 
sonnes. 

(Antiquités) 1riclineétoit le nom 
du lieu où mangcoient les Romains ; 
on lui donnoïit ce nom à cause des 
trois lits qui y étoient dressés , ou 
parce que ces lits servoient pour trois 
<onvives. 

On montre encore à Rome le {r1- 
céinium sur lequel Jésus-Christ étoit 
couché, dans la cèn qu'il fit à ses 
apotres, 


TRICTRAC, s. m, Not formé 


AU 


par onomatopée, ou amitation du 
bruit que font les dés quand on les 
pousse sur le tablier, 

(Jeux ) Jeu qui se joue avec deux 
dés , suivant le jet desquels chaque 
joueur ayant quinze dames, les dis- 
pose artistement sur des pointes mar- 
quées dans le fablier,et, selon les ren 
contres, gagne ou perd plusieurs 
points, dont douze font gagner ure 
partie ou un trou , et les douze par- 
ties, le tout ou le jeu. 

J'rictrac se dit aussi du tablier 
sur lequel on joue. 

TRICUSPIDE , adj. du lat. fris, 
pourtres, trois, et de Cuspis, pointe : 
& trois pointes, 

(-Anat, ) On donne ce nom aux 
trois valvules placées à Porifice du 
ventricule droit du cœur , dans len- 
droit où il se joint à l’oreillette. On 
les nomme ainsi, parce qu’elles sont 
de figure triangulaire, 

TRIDACTYLE , adj. du grec 
æpsis ( éréis) , trois, et de d'axrunos 
( daktulos ) , doigt : qui à trois 
doigts. \ 

( ist. nat.) Il se dit des ani- 
“maux qui ont trois doigts à chaque 
pied. 

TRIDENT ,s. m. du lat. tridens, 
formé ce tres, et de dens , à trois 
dents : fourche à trois dents ou 
pointes. 

( Poésie) Sceptre que les poëtes 
mettent à la main de Neptune, qui 
est en forme d’une fourche à trois 
dents. 

( Péche) C’est aussi le nom d’une 
espèce de fourchette dont les dents 
sont barbelées , et avec lesquelles les ‘ 
pêcheurs prennent des poissons, em 

“les piquant dans l’eau , lorsqu'ils les 
voient passer; on donne aussi à cet 
instrument le nom de foëne, 


( Geom. ) Trident est encore le 
nom d’une courbe qu’on appelle au- 
trement parabole de Descartes ; elle 
est ainsi nommée, parce qu’elle a 
à peu près la figure d’un #ident. 
Elle forme une des quatre divisions 
générales des lignes du troisième or- 
dre, suivant Newton. 

TRIDENTE, EE , adj. de TRI- 
DENT. 

(Bolan. ) {se dit des feuilles et 
autres} æties des plantes qui onttrois 


dents, ’ 


TTRIEÉ 
TRIENNAL, LE , adj. du latin 


tres , trois , et d’annus , années : qui 
dure trois ans, 4 

(Econ. polit.) X se dit des em- 
plois qu’on exerce tous les trois 
ans , et des personnes qui les exer- 
cent, 

En Angleterre , on disoit avant 
1717 , parlement triennal , parce 
qu’alors les membres devoient étre 
élus de nouveau tous les trois ans ; 
mais depuis cette époque , le parle- 
ment est seplennal, c’est-à-dire , 
qu’il se renouvelle tous les sept 
ans. 

TRIFIDE , adj. du lat. trifidus , 
formé de tres, trois, et de fidus, 
Pour fissus, participe de findo , fen- 
dre : fendu en trois. 

( Botan.) Qui est d’une seule 
pièce, mais divisée ou fendue en 
trois , à peu près jusqu’à moitié ou 
moins, | 

TRIGLOCHINE , adj. du grec 
Tosïe (treis), trois, et de yhwyiv 
(glochin), pointe : à trois pointes. 

(Anal. ) C’est la même chose 
que TRICUSPIDE. Voyez ce 
mot. 

TRIGLOTTISME, s. m. du grec 
rpeic ( tres ), trois, et de yaüTra 
(glotia), langue. 

( Grammaire ) Phrase composée 
de trois langues , ou mot composé de 
trois mots tirés de trois différentes 
langues. 

TRIGLYPHE , s. m. du grec 
rpele (iris), trois , et de yauçà (glu- 
phé), gravure. 

( Archit.) C’est par intervalles 
égaux, dans la frise dorique , une 
espèce de bossage, qui a deux gra- 
vures-entières en anglet , appelées 
glyplhes, ou canaux , et séparées par 
trois cuisses ou cotés d'avec les deux 
demi-canaux des côtés. 


TRIGONE, adj. du grec +péyuvoy 
(Trigonon) triangle, formé de +peig 
(4réis ) , trois , et de yævia (gonia ), 
angle. 

(Astron.) Trigone se dit de l’as- 
pect de deux planetes , lorsqu'elles 
sont éloignées l’une de l’autre de la 
troisième partie du zodiaque, c’est- 
à-dire, de 120 degrés. On appelle 
plus communément cet aspect {rine. 

Arigone des signes; cest un 
iustrement dont on se sert en gno- 


HS 479 
monique , pour tracer les arcs des si- 
gnes. 

( Botan.) ‘Trizone se dit encore 
de ce qui, dans les plantes , a trois 
angles et trois cotés, où trois faces 
distinctes. 

( Musique anc.) Trigone étoit 
chez les anciens , le nom d’une lyre 
qui avoit la forme triangulaire, 

TRIGONOMETRIE, s. f. +25- 
yevoy (trigônon ), triangle , et de 
pérpov (mélron) , mesure : art de me- 
surer les triangles. 

( Géom.) La trigonométrie est 
une partie de la géométrie ; qui a 
pour objet de trouver les parties in- 
connues d’un triangle , par le moyen 
de celles qu’on connoit. 

On distingue deux espèces de 1ri- 
gonomélrie : 

Trigonométrie recliligne , ou 
plane ; Cest celle qui a pour objet 
les triangles rectilignes. 

T'rigonométrie sphérique; c’est 
celle qui a pour objet les triangles 
sphériques formés sur la surfare de 
la sphère par des arcs de grands 
cercles, 

TRIGYNIE , s. f. du grec æpeis 
(tréis) , trois, et de yurà (guné), 
femme : à trois femmes. 

(Botan.) C’est le nom que Linnée 
donne au troisiome ordre des classes 
des plantes dont la fleur a trois par- 
ties femelles ou trois pistils. Lorsque, 
par le nombre, la forme, l’insertion 
oulagrandeurrespective desétamines, 
on a déterminé la classe d’une plante, 
cette mème plante est du troisième 
ordre de sa classe, si elle est pourvue 
de trois pistils. 

TRIUGUE, EE, adj. du latin 
tres, trois, et de Jugo , jugalum, 
lier, attacher. 

( Botan. ) Il se dit d’une feuille 
conjugée à trois fois. 

TRILATERE,s. m. du lat. tres. 
trois , et de laius , laleris, coté : à 
trois cotés. 

( Géom.) Figure qui a trois côtés. 
On dit plus communément TRIAN- 
GLE. foy. ce mot. 

TRILOBE,, EE , adj. du lat.tres, 
trois , et de lobus , lobe , loge ; cosse. 

( Botan.) Sligmate trilobé ; c'e.t 


un stismate qui a trois loges. 


TRI 
TRILOCULAIRE , adj. du lat. 


tres , trois, et de loculi , réduit. 

(Botan.) K se dit d’une capsule 
à trois loges. 

TRIMESTRE, s. m. du latin 
tres, trois, et de mensis, mois. 

( Chronologie) Espace de trois 
Mois. 

TRIMÈTRE , adj. du grec scie 
(tréis), trois, et de mérpor (ré- 
Lron) , mesures : à trois mesures. 

( Poëesie lat.) Vers composé de 
trois pieds. On a donné ce nom aux 
versiambiques , quoiqu’ils soient de 
six pieds , parce qu’en les scandant, 
on à joint deux pieds ensemble. 

TRINERVE , EE , adj. du lat. 
tres , trois, et de nervus ; nerf. 

( Botan. Il se dit de ce quiatrois 
pervures. 

TRINITE, s.f, du lat. trinilas, 
pour trium unilas , unité de trois. 

( T'héologie) C’est le nom d’un 
mystère que la foi nous enseigne : la 
croyance d’un seul Dieu en trois per- 
sonnes; père, fils, et saint esprit. 

(Lithurgie \ Fête de la Trinité ; 
c’est une tete qui se célèbre dans l’é- 
glise catholique , à l'honneur de Ja 
Tres - Sainte - Trinité. Le concile 
ŒAïles, tenu en 1260, ordonne la 
célébration de l’otfice de la Sainte- 
Jrinité, le jour de Poctave de la 
Pentecôte. 

TRINOME , s. m. du grec rpsic 
(treis), trois , et de vou (nommé), 
part . division. 

( Maithémat. ) C’est assemblage 
de trois termes où monoemes, Joints 
les uns avec les autres par les signes 
+ OU —. 

TRIO ,s. m. du latin res, lrium, 
trois. J À \ 

( Musique) Musique à trois par- 
ties principales ou récitautes. Cette 
espece de« omposition passe pour la 
plus excellente ; et doit ètre aussi la 
plus régulière de toutes. 

TRIŒCIE, s. fem. du grec Tpeis 
{ tréis ) ; trois , et d’oixiæ ( otkia ), 
pnaison , habitalion. 

/ Botan.) C’est, dans le Système 
sexuelde binnée, le nom du troisie- 
me ordre de la vingt-troisieme classe, 
celui qui renierme les plantes qui, 
sur trois iudividus de li meme es- 


480 


TÆR'E 


pèce, portent sur l’un, des fleurs her- 
maphrodites; sur le second, des fleurs 
mâles; et sur le troisième , des fleurs 
femelles, 

TRIOLET , s. m. Dininutif de 
Lr10 , trois : trois fois, 

( Poésie ) Le triolet est une sorte 
de poésie ancienne , renouvelée pen- 
dant le blocus de Paris. Chaque trio- 
let consiste en huit vers; le premier 
desquels, le- quatrième et le sep- 
tième ne sont qu’un seul et méme 
vers: et c’est de cette triple répéti- 
tion que vient le mot triolet. 

Le caractere du 1riolet est essen- 
tiellement plaisant et badin : c’est 
pourquoi on l’emploie ordinairement : 
pour un trait de satyre et de raillerie. 

TRIOMPHE, s. m. du lat. {riurn- 

hus. ; 

(Hist. anc.) Cérémonie pompeuse 
et solennelle qui se faisoit chez les 
anciens , lorsqu'un général d'armée ,. 
qui avoit remporté quelque grande 
victoire, rentroit dans la capitale de 
l'Empire, 

Le sénat de Rome décernoit les 
honneurs du triomphe à ceux qui 
avoient conquis une province, ou 
gagné quelque grande bataille. Le 
triomphateur, précédé du sénat, 
paroissoit élevé sur un char, cou- 
ronné de lauriers ; après lui, mar- 
choient les captifs. 

TRIPARTIBLE, adj. du latin 
tres, trois, etde parlior, diviser : 
diviser en trois parties. 

( Botan. ) 1 se dit de ce qui est 
susceptible de division en trois par- 
ties. Les valves des capsules sont 
souvent tripartibles. 


TRIPARTITION , s. f. même 
origine que TRIPAR'TIBLE. 

(Arithmét. et géom. ) Action de 
diviser une grandeur quelconque en 
trois parties égales, ou d’en prendre 
la troisieme partie. : 

TRIPETALE , adj. du grec æpeïe 
RAQDE trois, et de ώraa:y (pela- 

on), feuille oupétale. 
Botan. ) Kleur composée de trois : 

feuilles ou de trois pétales, 

TRIPHTONGUE , s. f. du grec 
pets ( tréis ), trois, et de pélyoc 
(phthoggos ), son : qui a trois sons. 

( Grarun.) Syllabe composée de 


trois voyelles, 
TRIPHRYLLE, 


TRI 

TRIPHYLLE , adj. du grec pete 
(/réis) trois , et de g{ac (phullon), 
feuille : qui a trois feuilles. 

(-Botan. Il se dit des plantes 
composées de trois pieces distinctes, 
ou de trois feuilles : calice à trois 
feuilles, 

TRIPLE , adj. du lat. {riplico, 
plier en trois: qui contient trois fois 
le simple. 

(Mathémat.) Rapport triplé ; 
cest aivsi qu'on appelle le rap- 
port que les cubes ont entr’eux. Les 
solides semblales sont en raison 
triplée de leurs cotés homologues, 
c'est-à-dire , comme les cubes de ces 
côtés, I ne faut pasconfonäre une rai- 
son ripléeaxec une raison riple. La 
raison /riple est le rapport d’une 
grandeur à une autre grandeur qu'elle 
contient, ou dans laquelle eile est 
contenue trois fois : or, il est évi- 
dent que le rapport des cubes, qui 
est la raison 4riplée, est fort dif- 
férent. = : 

TRIPLINERVEE, adj. du latin 
triplico , plier en trois et de 1crvus, 
nerf, 

(Botan.) Feuille triplinervée ; 
c’est une feuille qui a cinq pervures 
principales lorgitudinales, deux nais- 
santes de la base de la nervure mé- 
diaire, et deux autres au dessus, et 
à une distance plus ou moins grande 
&es premières. 

TRIBOLL sm, 
ville de Syrie. 

( Minéralogie ) Substance argi- 
leuse, ferrugineuse, calcinée par 
l'action lente, et long-tems conti- 
nuce, des feux souterrains. 

Cette terre tire son nom, dit Buf- 
fon, de Tripoli en Barbarie; mais 
d’autres naturalistes prétendent que 
c’est de Tripoli en Syrie, pays en- 
tièrement volcanisé, et d'oùellenous 
étoit envoyée , avant qu’on l’eût dé- 
couvert, en Europe. 

Le hipoli sert à polir les glaces , 
les pierres dures, les métaux et sur- 
tout le cuivre et ses diflérens al- 
liages. L2 

TRIPTÈRE , adj. du grec Tpeic 
(tréis) , trois , et de ærtpoy (pté- 
ron) , aile : À trois ailes. 

(Botan.) H se dit des parties des 
plantes qui ont trois ailes. 

Zome LIL. 


de Tripoli . 


F'EUE 4Bi 

TRIQUETRE, adj. du lat, tri 
queter, triangle. : 

(Botan.) Prismatique, À trois an- 
gles vifs, et trois faces très-planes. 

TRIREME, s. f. suivant l’Acadé- 
mie, ets. m, suivant l'Encyclopédie 
et le dictionn. de Trévoux ; du latin 
triremis ,; composé de tres , trois, et 
de remus, rame. 

(Marine anc.) Espèce de galère 
à trois rangs de rames. « 

I! y a long-tems que l’on regarde 
comme une chimère ces trois, quatre, 
cinq et jusqu’à huit rangs de rames A 
les uns sur les autres , par lesquels les 
savans qui n’étoient pas marins ont 
vouluexpliquer les trirèmes, les quu- 
drirèmes, etc. 

E! suffit d’avoir la moindre idée de 
la marine pour sentir l'impossibilité 
des quatre rangs de rames les uns sur 
les autres. 

Ceux qui ont cru résoudre la ques- 
tion en supposant que les avirons des 
galeres antiques étoient disposés en 
échiquier, et non les uns sur les au- 
tres, auroient dû sentir qu’une telle 
disposition n’est pas possible dans 
la distribution des étages et des ponts 
d'un bâtiment , soit pour leur soli- 
dité , soit pour la communication de 
toutes les parties. 

Une troisième solution , quoique 
plus raisonnable et moins contradic- 
toire à ce que l’on sait de la mer, 
n’est guère plus satisfaisante, On veut 
que les birèmies aient eu deux hom- 
mes pour mener chaque aviron , les 
liirèmes trois, les quirquerèmes 
cinq, et ainsi de suite, Cette explica- 
tion séduit d’abord; mais il n’est pas 
difficile d’en faire sentir le vide. Les 
galeasses qu’on voyoit encore der- 
nièrement à Venise , et qui n’appro- 
chent pas de ces galères immenses de 
l'antiquité , ont neuf r2meurs à cha- 
que aviron ; de plus, ces expressions 
remorum ordines , remigum gra- 
dus, que l’on trouve dans les des- 
criptions qui nous restent, ne signi- 
fient pas le nombre d'hommes qui 
sont à chaque rame. 

Les auteurs anciens, en petit nom- 
bre , qui ont traité de la marine, dis- 
tinguent dans les grandes galères trois 
étages les uns sur les autres, mais 
jamais davantage ; ils distinguent 
aussi différentes classes. différens or- 


H k 


482 ARE 

dres de rameurs : ceux qui ramoient 
à la poupe, à la proue et an milieu 
du bâtiment ; ainsi, quand on parle 
des valères au dessus des 4rirèmes , il 
faut entendre par quatrième , Cin- 
quibme, etc. rang de rames, les 
rangs de la poupe et de la proue qui 
étoient doubles dans les quadrirèntes 
et triples dans les octirèmes. 

Au reste, de quelque manière qu ‘on 
arrange ces rangs de rames Ou ces o1- 
dres de rameurs , soit en lignes per- 
pendiculaires, soit en files obliques, 
soit en forme de rampes, on n’en con- 
coit guère la possibilité pratique. Les 
anciens n’ont rien laissé par écrit sur 
leurs principes dans Parchitecture na- 
vale. On voit, ilest vrai, quelques 
fisuresdenavires , conservées dans des 
debrisde sculpturesantiques, entrau- 
tres dans les bas-reliefs de la colonne 
trajane, et une barque antique posée 
en rebief sur un piédestal qu’on voit 
encore en son entier à Rome, aupres 
de la Filla Mfaltei, au mont Célio. 
Maïs on ne peut pas mieux décider 
par là de la construction des anciens, 
qu'on ne pourroit juger de la nôtre à 
l'inspechon des armes de la ville de 
Paris, représentées en relief sur les 
édifices de cette capitale. 

TRISANNUEL , ELLE, adj. du 
Jatin tres , trois , et d’annus, annte. 

( Botan.) Ilse dit des plantes qui 
durent trois ans, d 

TRISARCHIE , s. £. du grec osïe, 
(urérs), trois, et d'apyà (arché), 
pouvoir, commandement, 

( Econ. polis. ) Gouvernement 
commun à trois diverses personnes } 
C’est la même. chose que 'LRIU MVI- 
RAT. 

TRISECTION , s. f. du lat. tres, 
trois, eb de seco, seclum, couper : 
division dune chose en trois parties. 

( Géom.) Ce terme est principa- 
lement employé en géométrie, pour 
Ja division d’un angle en trois parties 
égales, 

La. triseclion géométrique des an- 
gles, telle que les anciens la deman- 
doient , c’est-à-dire, en n’employant 
que la seule règle et lecompas, est un 
de ces prolilèmes qu'on a cherché en 
vain.depuis plus de deux mille ans, et 
qui, à cet égard , ainsi que la dupli- 
cation du cube, peut étre comparée 
à lu quadrature du cercle. Ea solution 


LR. I 


de ce problème dépend d’une équa- 
tion du troisième degré. 

TRISMEGISTE , s. m. du grec 
rpsic (éréis), trois , et de péyas (mé- 
gas ), grand : trois fois grand. 

(Hy1L0o8.) Surnom donné par les 
anciens à un prince d'Egyptenommé 
Hermès . qu'on regarde comme lin- 
venteur de plusieursaits. 

TRISPASTE, s. f., où TRIS- 
PASTON, s. m. du grec rpeie (treis), 
trois, et de sϊw (spao), tirer. 

(Mécan.) Machine à trois pou- 
lies, ou un assemblage de trois pou- 
lies pour soulever de grands fardeaux. 

TRISPERME , adj. du grec æpeic 
[tréis), trois, et de œæépua ( sper- 
ma), graine, semence. 

(Botan.) Portant ou renfermant 
trois oraines, 

TRISSYELLABE, adj. du grec rpee 
tréis } , trois , et de ouxn4Çù (suila- 
&}), syllabe : à troissyllabes. 

( Gramm.) Mot composé de trois 
syllabes, On l’emploie aussi substan- 
tivement : c’est un trissyllabe. 

FRITERNE, EE , adj. du latin 
tres , trois, et de Lernus , du nombre 
de trois. 


( Botan. ) Feuille triternée ; C’est 
une feuille composée, dont le pétiole 
commun se divise et subdivise trois 
fois en trois. 

TRITON , S m. du grec This. 
(tréis ), trois , et de révos (lonos ), 
ton : à trois fons. 

( Musique ) Intervalle dissonnant 
composé de trois tons , deux majeurs 
etun mineur, et qu’on peut appeler 
quarte superflue. 

TRITURATION, s. f. du latin 
trilturatio , fait de triluro , broyer, 
et d'ago , faire : Paction de broyer. 

(Chimie pharmaceut. ) La tri- 
turalion est un moyen que l’on em- 
ploie pour pulvériser les corps. Dans 
la trituralion on ne frappe point avec 
le pilon , mais on le promène en rou- 
lant sur la matière qu’on veut di- 
viser. 

( Physiol.) Triuration se dit 
aussi de lPaction de Pestomac qui 
broie les alimens pour en faciüter la 
digestion. On attribue aussi un mou- 
vement de trituration à tous lesxais- 
seaux arttiiels qui , par leur vertu 


RO 


systaltique , broient et atfénuent 
continuellement les humeurs. 


TRIUMVIRAT, s, m. du latin 
1res, trium, trois, et de vir, homme : 
gouvernement de trois personnes. 


(ist. rom.) C’est sous ce nom 
que l'histoire a consacré Passociation 
faite par trois personnes , pour chan- 
ger le gouvernement de la républi- 
que et s’en emparer. 

Rome vit naître deux fois cette 
usurpation. César, Pompée et Cras- 
sus s’unirent d’intérêts, et c’est ce 
qu'on appelle le premier /riumvirat ; 
Octave, Antoine et Lépide furent les 
seconds ériumvirs. Dans la suite, 
Auguste vainquit Lépide et Marc 
Antoine, et demeura seul le maitre de 
l'Empire. 

TRIVIAL, LE, adj. du lat. 4ri- 
vium , place, carrefour où aboutis- 
senf trois chemins ; composé de tres, 
trois , et de via, chemin. 

(Laitiérat. ) IL se dit, en parlant 
des expressions, de ce qui est extrè- 
mement commun, usé et rebaftu. 

TROCAR, s. m. Contraction de 
rois quarts, pour trois angles. 

( Chirurgie }instrument de chi- 
rurgie ; poincon d'acier terminé en 
pointe triangulaire, et renfermé dans 
une cannule d'argent dont on se sert 
pour faire la ponction ou Popération 
de la parencetèse et autres. 

TROCHAIQUE , adj. du grec 
rpsxatoc (trochaïos), trochée : com- 
posé de trochées. 

( Poësie ) Terme de poésie grec- 
que et latine ; espèce de vers qui ont 
des trochées aux pieds pairs, comme 
les vers fambes ont une jambe. 

TROCHANTER , s..m. du grec 
Tpox 4» (trochaG ), tourner : qui fait 
tourner. 

(Anar, ) C’est le nom de deux apo- 
physes situées à la partie supérieure 
de l’os de la cuisse. Elles sont ainsi 
appelées, parce que les muscles qui 
s’y aftachent sont les principaux ins- 
frumens qui agissent lorsqu'on court, 
et font mouvoir la cuisse en rond. 

TROCHISQUES, s. m. du grec 
tpogos ( trochos), roue. 

(Pharmacie } On entend par 
trochisques une forme de médica- 
meus secset solides, composée de dif- 
férentes poudres incorporées dans 
quelques liqueurs convenables NE 


TRO 483 


réduites en une masse dont on forme 
de petits pains ronds, plats, triangu- 
laires, etc., et qu’on fait ensuite s£- 
cher à l’ombre, 

TROCHITE, sub. masc. du grec 
Tpex os ( trochos ), roue , et de xigcc 
( lihos ), pierre : pierre en forma 
de roue. 

( Minéral. ) On donne ce nom 
aux coquilles fossiles. 

TROCHLEATEUR ou TRO- 
CLEATEUR , s. m. de trochlea , 
poulie , fait du grec +poy 4x ( Lro- 
chaô Ÿ, tourner autour. 

( Ænat.) Nom d’un muscle de 
Pœil, ainsi appelé, parce qu’il passe 
par un petit anneau cartilagineux, 
comme autour d’une poulie. 

FROCHOÏDE ; voy. CY- 
CLOIDE. 

TROGLODYTE , s. m. du grec 
Tpéyrn ( trôglé ), trou , caverne , 
et de déyw ( dun ), entrer, péné- 
trer : qui habite les cavernes. 

( Géogr. ) Nom d’un ancien peu- 
ple d'Abyssinie , ainsi nommé, par- 
ce qu’il hahitoit, dit-on, dans les 
cavernes, 

( Métallurgie ) C’est par compa- 
raison qu'on donne aujourd’hui le 
nom de troglodytes à ceux qui 
vivent sous terre , tels que les mi- 
neurs de Suède , de Pologne , etc. 

TROMBE , s. f. de l'allemand 
drumbon , ou de l'italien £romba. 

( Physique ) Méléore aqueux , 
où amas de vapeurs ressemblant à 
une grosse nuée , fort épaisse , qui 
s’allosge de haut en bas ou de basen 
baut , en forme de colonne cylin- 
drique , ou de cône renversé ; qui 
fait entendre un bruit assez sem- 
blable à celui d’une mer fortement 
agitée , qui jette souventaatsür d'elle 
beaucoup de pluie ou de grele, qui 
est capable de submerger les vais. 
seaux ,; de renverser les arbres et les 
maisons, et tout ce qui se trouve ex 
posé à son choc, 

Les. irombes sont très -rares sur 
terre s mais assez fréquentes SUr mer : 
et comme jes marins conrent de 
très-grands risques lorsqu'ils s’y 
trouvent exposés , ils font tous Jess 
ef'orts pour s’en éloigner , et lors- 
qu'ils ne peuvent pas éviter d’en ap- 
procher, ils tâchent de les rompre à 
coups de canon ; avant que d’être 
dessous, 

Wh2 


TROMPE , s. f. même origine 
que TROMBE.. 

( Ænat, ) On entend par trom- 
pes, en anatomie , certaines parties 
du corpsquiont quelque rapport à une 
trompette. La trompe d'Eustache , 
les trompes de Fallope, etc. 

TROMPETTE , s. f. diminutif 
de TROMPE, en italien trornba. 

( Art milit. ) Instrument mili- 
taire qui sert dans la cavalerie pour 
Pavertir du service. Il signifie aussi 
Fhomme qui sonne de l’instrument. 

Cet instrument , aussi ancien que 
la guerre, fut inventé en Egypte, 
et connu des Israélites du tems de 
Moïse. Les Grecs en ignoroient en- 
core l'usage , lors du siége de Troie, 
mais ils s’en servirent trois cents ans 
après, comme il paroit par le poëme 
d’'Homere sur le combat des rats et 
êes grenouilles. 

Les Romains avoient trois sortes 
de {rompelles, une pour Pinfante- 
rie, une pour la cavalerie , et une 
pour la cérémonie des triomphes, et 
pour la célébration des sacrifices et 
des jeux. 

On est redevable aux modernes de 
la perfection des différentes 4rom- 
pelles , non-seulement quant à leur 
mécanique et à leur forme, mais 
aussi pour ce qui est de Palliage qui 
leur convient , et de la théorie de 

leurs sons. 

La forme actuelle de la trompette 
vient d’un François nommé /au- 
rice , qui vivoit sous Louis XI. 

TRONC, s. m, du lat. {runcus. 

( Botan. ) Corps principal d’une 
tige branchue ou ramifiée. 

Anat,) ronc se dit aussi du 
buste du corps humain , dontona 
séparé la tête, les bras et les cuisses. 

Archi.) Tronc se dit encore 

du fût de la colonne , et aussi de la 

artie du piédestal, qui est entre la 

bee et la corniche , qu’on appelle 
aussi le de. 

( Pratique ) Tronc se dit au fi- 
suré , en généalogie, de la souche 
dont on est descendu. C’est la ligne 
directe d'où partent les lignes ou 
branches collatérales, 

Cult. cathol. ) Tronc est aussi 
un coffre de bois, posé dans une 
lise, avec une petite ouverture 


TR'O 
pour recevoir les aumônes, L'usige 
des troncs fut établi par Joas, roi 
de Juda, quien fitplacer un dans le 
temple de Jérusalem , pour y rece- 
voir les aumônes destinées à réparer 
les outrages que Jui avoit faits Atha- 
lie. Néanmoins ,on n’a commencé à 
en voir en France qu'à la fin du 
douzieme siècle, sous le pontificat 
dInnocent LEE. | j 

TRONE ou THRONE, s. m.dn 
grec Op6vos ( thronos ), dérivé de 
boæu ( thrao ), s'asseoir. 

( Econ. polit. ) Siége élevé où 
les rois sont assis dans les fonctions 
solennelles de la royauté. 

Trône se dit aussi du siége élevé 
où le pape se met dans certaines cé- 
rémonies. 

( Hiérarchie céleste ) Trônes , 
au pluriel, est le nom d’un des neufs 
chœurs des anges. Anges, archan- 
ges , trones , dominations. 

TRONQUE , EE , adj. du latin 
truncalus, fait de truncus , tronc. 

( Botan. ) Il se dit de ce qui est 
terminé brusquement , comme s 
on Pavoit coupé transversalement, 

( Géom. ) Pyramide tronquée ; 
on appelle ainsi une pyramide dont 
on a retranché la partie supérieure 
par un plan, soit parallele à Ja base , 
soit incliné d’une manière quel- 
conque. 

Il en est de même d’un prisme 
tronqué. \ 

TROPE , s. m. du grec rpôæur 
( tropos ), tour, dérivé de pére 
( trépo ), tourner. 

( Zihélorique ) Emploi d’une ex- 
pression dans un sens figuré. Lors- 
qu’en parlant d’une flotte, on dit 
une flotte de cent voiles , voile se 
dit pour vaisseau, quoique voile ne 
signifie point vaisseau. | 

Les grammairiens ont beaucoup 
disputé entr’eux , pour savoir dans 
combien de ciasses on devoit ranger 
les tropés ; quelles espèces chaque 
classe renfermeroit ; enfin quel or- 
dre on devoit observer entre ces clas- 
ses et ses espèces. : 

Sans s’arrèter à ces discussions, 
on peut compter autant de £ropes 
qu’il y a de manières différentes ds 
donner à un mot une signification 
qui n’est pas sa signification propre. 


TRIO 


On trouvera les différens {ropes cha- 
cun à leur place, 

TROPHÉE, s. m. du lat. {ro- 
pœum, fait du grec rpoæzxtoy ( (ro- 
païon), dérivé de rpéæw ( trép6 ), 
meftre en fuite, 

(Art milit. ) Monument élevé 
pour avoir mis les ennemis en fuite, 
Les trophées n’étoient dans lori- 
gine que des troncs d'arbres revètus 
des d‘pouiiles ou des armes des vain- 
cus. Les Grecs, dans les tems hé- 
roiques , les dressoient sur le champ 
de bataille , immédiatement après 
la victoire , et n’y mettoient pour 
inscription que le nom des vain- 
queurs et celui des vaincus. 

Les Romains , dont la politique 
se proposoit d’accoutumer au joug 
les peuples qu'ils avoient soumis , et 
den faire des sujets fidèles, furent 
long-tems sans reprocher aux enne- 
mis leur défaite par des trophées. 
Le premier dont l’histoire romaine 
fasse mention , est celui que Caïus 
Flaminius fit mettre l’an 530, dans 
le Capitole, en Phonneur de Jupi- 
ter , après avoir défait les Insubriens. 

Les plus célèbres £rophées qu’il y 
ait eu à Rome du tes de la répu- 
blique , sont ceux que placa Marius, 
en mémoire de ses deux victoires , 
Pune remportée sur Juguwitha, et 
l’autre sur les Cimbres et les Teu- 
fous 


TROPIQUES , s. m. du grec rpo- 
æxoi (tropikoi), dérivé de rp£ow 
( trépo ), retourner; comme qui 
diroit cercles d’où retourne le soleil, 

( AÆstron.) On appelle ainsi deux 
petits cercles de la sphère, parallèles 
à l’équateur, et passant par les points 
solsticiaux; c’est-à-dire, par les points 
éloignés de Péquateur de 23 degrés 
28 minutes, Ce sont les parallèles 
yue le soleil atteint et décrit , lors- 
qu'il est dans la plus grande décli- 
naïson , soit septentrionale , soit mé- 
ridionale, 

Celui des deux cercles qui passe 
par le premier point du cancer, 
s’appelle tropique du Cancer; celui 
qui passe par le soistice d’hiver , ou 
pau le premier point du capricorne , 
est le tropique au Capricorne. 

Les tropiques sont ainsi appelés 
parce que le soleil, après s'être écarté 
continuellement de léquateur, sem- 


T RO 455 
ble retourner sur ses pas , pour s'en 
rapprocher dès qu’il atteint le /ro- 
pique. 

TROPOLOGIE, s. f. du gr. +s5- 
æos ({ropos ), trope ou figure , et 
de x6y0c (logos ), discours. 

( Rhétor, ) Le sens tropologique 
d'un embléme ; cest le sens figrré. 

TROT , s. m. de l'allemand 
{roller , secouer. 

( Equilat. ) Allure du cheval en- 
tre le pas et le galop. 

TROTTOIR , s. m. de TROT. 

(Ærchit. civile) Chemin élevé que 
l’on pratique quelquefois le long des 
quais , des ponts et des rues , pour l& 
commodité des gens qui vont à pied. 

TROU, s. m. du latin raugus , 
dans la signification de foramen : 
sorte d'ouverture dans quelque chose. 

(Art. milit ) Trou du mineur ; 
anciennement on mettoit au pied du 
mur où l’on vouloit faire brêche , de 
gros madriers sous lesquelsle mineur 
se mettoit à couvert pour faire son 
lrou. 

Aujourd’hui on fait le £rou à coups 
de canon , dans lequel le mineur 
s'étant glissé , peut facilement éloi- 
guer avec une fourche tous les feux 
qu’on jette d’en haut. 

{ Peinture) Trou s'emploie en 
peinture, relativement à la compo- 
sition , et relativement à l’eflet, On 
dit qu’il y a des trous dans la com- 
position ,; lorsque les objets étant 
mal groupés, leurs parties laissent 
voir le fond comme au travers de 
plusieurs £rous. Il y a des trous re- 
lativement à l'effet, quand certaines 
parties d’un objet qui est sur les pre- 
miers plans , sont du même ton que 
des objets qui se trouvent sur des 
plaus reculés. Alors les tons des ob- 
jets avancés étant les mêmes que 
ceux des cbjetsreculés, percent avec 
eux, comme disent les peintres , et 
font des {rous. 

TROUBADOUR , on TROM- 
BADOUR , ou TROUVEOUR, ou 
TROUVEUR , ou TROUVERE, 
s. m, de {rombe où trompe , instru- 
ment dont ces poëtes s’accompa- 
gnoient, ou du verbe {rouver, inven- 
ler, parce qu'ils avoient beaucoup 
d'invention. 

( Poësie) C'est le nom que Pon 
donnoit autrefois, et que l’on donne 


486 TRO 


encore aujourd’hui aux anciens poë- 
tes provençaux. Les /roubadours 
parurent au commencement du 72€, 
siecle , et lon peut les regarder com- 
ie les premiers poëtes françois. 

Un troubadour étoit toujours 
suivi de ses chanteurs et de ses mé- 
vestriers; les premiers chantoient 
des vers composés par leux chef; et 
les seconds les accompagnoient sur 
leurs instrnmens. 

Louis VII, vers l’an 1144, com- 
bla de présens les troubadours; Icus 
les seigneurs de Provence se faisoient 
gloire d’en avoir aupres d’eux. 

La fin du XIVe, siecle vit s'éclip- 
ser la gloire des troubadours. Les 
jongleurs et les joueurs, connus 
sou$ le nom Joczlatores leur succé- 
dérent. 

Les poésies des {roubadours con- 
sistoient en sonnets, pastoraies , 
chants , satyres , tensons ou dis- 
putes d'amour, et en sirventes où 
poëmes mélés dé louanges et de sa- 
fyres. 

TROUBLER, +v. a, du lat. barb. 
turbulure, fait de turbare , troubler, 
rendre trouble , inquiéter. 

( Mathémat. } On dit que des 
grandeurs sont en raison troublée , 
quand é:ant proportionnelles , elles 
ne le sont pas dans le même ordre 
où eiles sont écrites. 


TROUPE, s. f, du latin {urba , 
dont on a fait éruba, par métathese, 
et ensuite {rupa. 

(Art. milit.) Assemblée d'hommes 

ortant les armes pour le service de 
Lu prince et de la pätrie. 

Les troupes qui composent pré- 
sentement les armées, sont l’infan- 
terie , la cavalerie et Les dragons. 

Aroupes légères; ce sont des 
hommes de guerre lestement habillés 
et armés, mis en corps de régimens 
composés de fantassins, de dragons 
et de hussards. 

TROUSSEAU , s. m. de l’alle- 
mand /ross, bagage , trousse, ce 
qu’un cavalier porte derriere lui, On 
a dit anciennement troussel, 

(Pratique) L'rousseau se dit des 
habits, linges, hardes, qu’une fille 
reçoit de ses parens, lorsqu'elle se 
marie. 

( Anal.) Trousseau se dit anssi 
d’un petit jaisceau de paities d'une 


2 HR 


mêmeespèceuniesensemble. 7 rous- 
seau musculaire et ligamenteux. 

TROUVEUR, s. m. de trouver. 

_ ( Optique ) Nom que l’on donne 
à une petite lunette dioptrique que 
Fon place sur le corps d’un téles- 
cope , et sur-tout d’un téleseope 
newtonien. 

TRUSION, s. f. du lat. rudere, 
{rusuim ; pousser avec violence. 

( Physiol.) Mouvement du sang 

u cœur à toutes les parties du 
corps par les artères, efsup retour 
de ces parties au cœur par les veines. 

TUBE , s. m. du latin {ubus, 
tuyau, conduit, canal. 

( Physique) Cylindre creux ou 
de verre , ou de métal, ou de quel- 
qu'autre matière solide, 

Tube de Toricelli ; c’est le ba- 
romètre ; on lappelle ainsi, parce 
que cest Zoricelli qui le premier a 
fait l'expérience de mettre une co- 
lonne de mercure en équilibre avec 
une colonne d'air de mème base. 

Tube capillaire ; voy. CAPIL- 
LAIRE. 

Tube électrique ; Cest un tube 
de verre, qui étant électrisé par 
frottement , est par là mis en état 
de communiquer Pélectricité à d’au- 
tres corps. 

( _Astron. ) Tube se dit quelque- 
fois au lieu d’une lunette d’appro- 
che; mais on appelle ordinairement 
tube, celte partie de la lunette, 
dans laquelle on met les verres len- 
Hculaires, et par laquelle on les 
met en œuvre. 

(Chimie) Tube de W'elter ; 
c'est un fube de verre , recourbé 
en S, garni à sa parlie supérieure 
d’une espèce d’entonnoir. C’est avec 
cet instrument qu’on introduit les 
liquides, et sur-tout les acides dans 
les connues ; il sert principalement 
dans la fabrication des acides nitri- 
que , muriatique , etc. 

( Bolan.) Tube est aussi lenom 
de la partie inférieure, indivise et 
non étalée d’un calice monophylle, 
ou d’une corolle monopétalée. 

TUBERCULE , s. m. du latin 
tuberculum, diminutif de Luber, 
truffe : petite tumeur. 


k du Tumeur, bosse, nœud, 
I se prend ordinairement pour une 


TUM@ 


tumeur médiocre, plus considérable 
que la pustule, 

(ÆAual.) Il se dit aussi de quel- 
ques petites éminences. Les tuber- 
cules quadrijumeaux du cerveau ; 
le tbercule situé dans le concours 
de la veine-cave supérieure avec 
Pinférieure. 

( Botan. } Il se dit, en termes de 
botanique , de toute excroissance en 
forme de bosse ou de grains de cha- 
pelet, que lon rencontre sur les 
feuilles, les tiges, les racines , et 
particulièrement sur les racines tu- 
béreuses, 

De tubercule on a fait tubereu- 
leux, pour exprimer ce qui est 
garni de tubercules ; et tubéreuses , 
pour désigner les racines renfiées et 
plus ou moins charnues. 

TUBEROSITE , & L du latin 
luver, trufte ; et par analogie , tu 
meur, grosseur, 

(Méd. ) 11 se dit d’une bosse 
ou tumeur qui vient naturellement. 

( Anat. } H se dit aussi de cer- 
taines éminences des os, où s’atta- 
chent les muscles. 

TUBULURE , s. f. du lat. tubus 
tube; vase garni d’un tube, où tu- 
bulé. 

( Chimie) Une cornue tubulee; 
c’est une cornue garnie d’un tube. 

TUF , s. m. du lat. tophus. 

(Minéral.) Matitre pierreuse , 
ordinairement de nature calcaire, 
poreuse, légère, tendre, sans être 
fragile , facile à tailler , très-propre 
à la construction des voûtes. 

( Agriculture ) On donne, en 
agriculture , le nom de {uf, au sol, 
de quelque nature qu’il soit, que re- 
couvre la terre végétale. 


TUMEFACTION, s. £. du latin 
tumeo, ètre enflé , et d'ago , actum, 
faire : Paction de s'enfler. 

( Médecine) Tumeur , enflure, 
causée extraordinairement en quel- 
que partie du corps. 


TUMEUR, s. f. du latin {tumor , 
fait de Lumeo , être enflé. 

(ZHéd.) On entend, en général , 
par le terme de {umeur, toute par- 
tie du corps grossie ou enflée contre 
nature; ainsi, ce terme s'étend, 
pon-seulement aux tumeurs produi- 
tes par des humeurs arrétées dans 
quelques parties molles, mais aussi 


TUN 487 
à celles qui sont causées par le dépla- 
cement de quelques parties organi- 
ques, comme dans les vraies hernies 
et dans les luxations, à celles qui 
viennent du gonflement des os , 
comme dans les exostoses; enfin À 
celles qui ne reconnoissent pour cau- 
se que la présence de quelque corps 
étranger, 

En paticulier, on entend par 
tumeurs , celles qui naisseut par le 
séjour et accumulation de quelque 
hameur, et qu’on appelle tumeurs 
humorales , eu égard à leur cause. 
Ces espèces de lumneurs sont connues 
ordinairement sous le nom d’apos- 
lère. : 

TUNG-STEXNE , s. m. Mot suë- 
dois, qui signifie terre pesante. 

(Minéral.) Métal découvert par 
Schéèle, en 178r. : 

Le métal), où plutôt le minéral qui 
le renferme , est d’une couleur blan- 
che jaunâtre, demi-transparent, ten- 
dre et facile à casser. Sa pesanteur 
spécifique est de 6,055. 

TUNIQUE , s. f. du lat, f@nica. 

( Costumes ) Espèce dhabit de 
dessous que portoient autrefois les 
anciens, tant à Rome qu’en Grient, 

Les tuniques ont eu vogue ex 
France au tems des croisades, et la 
inode en vint des Sarrasins qui en 
portoient communément sur leurs 
armes, Les Francois, revenus des 
croisades , se fixent honneur au re- 
tour, de paroitre avec ce qui déno- 
toit Les lieux où 1lsavoient été sisna- 
ler leur valeur; et ils parurent avec 
des {uniques uniformes, qu’ilsnom- 
mèrent suladines , à cause du sul- 
tan S'aladin ; ce qui fit prendre le 
nom de salade , non-seulement à 
Parmure qui se trouva couverte de Ia 
tunique ou saladine , mais encore 
à un casque sans créète, plus léger 
que celui qui étoit en usage. 

(Anat.) Tunique se dit aussi 
des peaux ou membranes qui enve- 
loppent les vaisseaux et diverses au- 
tres parties du corps moins solides. 
L’œil est composé de plusieurs t- 
niques ou membranes. 

louer) Tunique se dit encore 
de toute espèce de productions mem- 
braneuses qui servent d’enveloppe 
aux différentes parties des plantes, 
et qui sout susceptibles detre déta- 


483 TUR 

chées les unes des autres. JT y a des 
tiges, des racmes , qui ue sont com- 
osées que de {uniques appliquées 
É upes sur les autres, et d’autres 
qui sont renfermées dans une /uni- 
que , comme dansune bourse. 

TUNSTATE, s. m. dérivé de 
TÜNG-STENE. 7. ce met. 

( Chimie ) Sel formé par la com- 
binaison de l'acide tunstique avec 
différentes bases. Sa terminaison en 
ate, indique qu’il appartient à un 
acide complétement saturé d’oxti- 
sene, ef dont par conséquent la 
terminaison esl en ique. 

TUNSTIQUE , adj. de TUNG- 
STÈNE. 7. ce mot. 

(Chimie) Acide lunstique ; C’est 
un acide composé du métal appelé 
tuns-stène et d’oxigene, Sa terminai- 
son en ique indique le second état 
des acides , celui où ils sont complé- 
tement saturés d’oxigene. 

TUORBE , s. m. #7 TEORBE. 

TURBAN , où DULBAND , ou 
TULBENT , s. m. de l'arabe, dul, 
et band ou bent, quisignifie éten- 
die , environner ; comme qui diroit 
écharpe entourée. 

(Costume oriental) Le lurban 
est l’ancienne coiflure des peuples 
d'Asie, et ceile qui distingue encore 
aujourd’hui la plupart des orientaux 
et des musulmans. 

Les Emires qui se prétendent de 
la race de Mahomet, portent un 
lurban veait, et eux seuls parmi les 
Turcs, ont le privilége de lavoir 
entierement de cette couleur, qui 
est celle du prophète. Ceux des au- 
tres Turcs sont ordinairement rouges, 
avec un bourrelet blanc. 

Les Persans ont des turbans de 
laine rouge ou de taffetas blanc rayé 
de rouge ; ce sont les marques dis- 
Unctives de la religion de ces deux 
peuples , lesquelles out été établies 
vers Pan 1370 , par Sophi, rei de 
Perse , qui se glorifioit d’être de la 
secte d'Al. 

TURBINE, adj. du lat. {urbi- 
nalus, fait de turbo, turbinis, 
en forme de toupie. 

( Botan.) I se dit de ce qui est 
eouit et d’une forme conoïdale renu- 
versée, où qui à quelque ressem- 
blance avec une toupie ou une poire, 


DUR 

TURCIE ;"s.f., ou TURGIE ; 
comme on disoit anciennement du 
latin {ursere, enfler, gonfler: 

( Archi, hydraul, ) Levée ou 
chaussée de pierre , en forme de 
digue , pour empècher Pinondation 
et le gouflement des rivières, 

TURGESCENCE , s. f. du latin 
turgescere , ’enfler, devenir enflé. 

Méd. ) C’est la même chose 
qu'ORGASME, #7, ce mot. 

TURION, s. m. du lat. {urio , 
tendron , extrémité des branches 
d'arbres. : 

( Bolan.) Bourgeon radical des 
plantes vivaces ; Paspeige que lon 
mange est le {urion de la plante du 
mème nom, 

TURNEP , s. m. Corruption de 
Panglois , {urnip , composé du saxon 
Lurn , xond, et de nϾpe, fait du 
latin zapus, navet : le navet rond, 
pour le distinguer du navet ordi- 
paire , qui est long et d’une forme 
conique. 

(-Agricult. ) C’est legom d'une 
espèce particulitre de gros zavet, 
dont les agronomes modernes con- 
seïllent ja cuiture, comme étant 
tres-avantageuse au bétail pour le- 
quel elle est une nowritüre aussi 
saine qu'abondante, et. à la terre 
qu’elle rend meuble, fertile , et pro- 
pre à donner une abondante récoite 
de blé. 


TURQUOISE , 5. f, de Turquie, 
nom de pays. 

({Hinéral.) Pierre précieuse ainsi 
appelée de sa couleur bleue , qui est 
la couleur favorite des Turcs. 

On distingue deux especes de {ur- 
quoises : la turquoise orientale , 
ou de roche , qui se trouve en Fur 
quiet en Perse, dont la couleur 
tire sur le bleu; et la turquoise 
occidentale ; qui est d’une couleur 
verdâtre. La lurquoise orientale est 
plus dure, et reçoit un plus beau 
poli. 

On donne encore ce nom à des 
dents fossiles de différens animaux 
qui ont été colorés en vert ou en 
bleu par des oxides métalliques , 
et sur-lout par le cuivre. 

Swedenborg a fait graver la figure 
dun squelette de quadrupède qui 
avoit été coloré par ce métal. 

Op voit au muséum d'histoirg 


ÆAU.:Y 

naturelle une main. de femme, dont 
le bout des doigts est vert , et dont 
les muscles desséchés comme ceux 
d’une momie, sont aussi d’une cou- 
leur verdâtre. à 

Les environs de Simore , dans le 
Bas-Languedoc ont offert beaucoup 
d’ossemens colorés par ce métal, 
parmi lesquels étoient quelques-unex 
de ces énormes dents qu’on trouve 
aussi sur les bords de l'Ohio, et qui 
ont appartenu à un quadrupède de 
la taille de l’éléphant , dont l'espèce 
ne subsiste plus. 

TUSCULANE, s. f. de tuscu- 
lun , nom d’une maison de Cicéron, 
près Frascati. 


(Liltérat.) Questions tusculanes, 


ou tusculanes ; on appelle ainsi 
certains ouvrages de Cicéron, pour 
les distinguer des autres. Les Z'uscu- 
lanes sont au nombre de cinq. On 
les nomme ainsi , parce que Cicéron 
les composa à sa maison de 7 uscu- 
lu , et parce qu’il les a nommées 
lui-même queslions tusculanes. 

TUTELLE , s. f. du lat. tutela, 
défense, protection, fait de {utor, 
protéger. 

(Pratique) Protection ou défense 
qu'un tuteur doit à la personne et 
aux biens des mineurs que la loi a 
mis sons son autorité, 

L'utelle se dit aussi de la charge 
publique imposée à quelqu'un de 
veiller à la conservation de la per- 
sonne et des biens d’un mineur. 

TUTIE , s. f, du chinois {ula- 
nag , vom que lon donne dans ce 

ays au zinc, 

(Mineral.) Oxide métallique dur, 
chagriné , garni d’un grand nombre 
d’aspérités qui semblent Iui donner 
un aspect poreux : cet oxide parti- 
cipe du zinc, du cuivre et de l’étain ; 
on le retire en exploitant les mines 
de plomb dans lesquelles le zinc 
existe. 


TUYAU , s. m. du Ar tubéllus, 
diminut, de {ubus, tube : petit tube: 
tube ou canal de fer , de plomb , de 
fex-blanc , de cuivre , de bois, de 
terre cuite , efc. 

(Physique) On emploie souvent 
en physique des tuyaux de verre, 
préférablement à ceux qui sont faits 
de quelqu’autre matière, à cause de 
leur transparence , qui permet au 


TAy’ P 489 
physicien de voir ce qui se passe iu- 
térieurement, 

(Hécan. hydraul.) On emploie 
aussi dans bien des machines, sur- 
tout dans les machines hydrauliques, 
des tuyaux , soit de métal , soit de 
bois , soit de terre cuite, pour con- 
duire ou élever les eaux. 

TUYAU CAPILLAIRE; voy. 
CAPILLAIRE, 

TUYERE , s. f. augmentatif de 
TUYAU, #, ce mot. 

( Mélallurgie ) On nomme ainsi 
dans les fonderies une espèce de 
tuyau conique de cuivre, de fer fondu 
ou de tôle ; dans lequel on ajuste le 
bec des soufflets qui doivent animer 
le feu dans les fourneaux où l’on 
traite les mines et les métaux. 

TYMPAN , s. m. du grec rüu- 
æavoy (éuwmpanon), qui signifie 1ns- 
trument que lon frappe avec des 
baguettes , dérivé de réæro (luplo), 
frapper. 

(Anat.) Membrane sèche, déliée, 
transparente, qui ferme l'extrémité 
du canal auditif, et qui est tendue 
à peu pres comme la peau dun 
tambour. 

TYMPANITE, s. f. même ori- 
gine que TYMPAN. 

(-Héëd. ) Enflure du bas-ventre , 
ainsi appelée, parce que la peau du 
ventre est tendue et résonne comme 
un tambour , lorsqu'on le frappe. 

TYMSANON , s. m. du gree 
TÜümæayov (lumpanon). F. TYM- 
PAN. 

(Musique ) Instrument de musi- 
que monté avec des cordes de laiton, 
et qu'on touche avec deux petites 
baguettes, 

TYPE ,.s. m. du grec réa 
(tu os) , de sûre, frapper. 

ACROSS Modèle, figure 
originale , signe ou marque fait en 
fiappant. 

TLYPHODE, adj. du grec ris 
(lupho ), ailumer, enilammer. 

(-HMéd, ) Epithète que lon donne 
à une fièvre ardente et continue. 

TYPHOMANIE , s, f. du grec 
tps ( tuphos ), fumée, et de 
maviz , manie, folie. 

(Hé. ) Maladie composée d’une 

hrénésie et d’une léthargie, dans 

Ré les malaies sont dans la 
réverie , et afiligés d’un COMA- 
VYIGIL, 7, ce mot, 


490 TIME 

TYPTION, s. m. du grec ris 
(tupho), senfler, s’enflammer , 
exciter de la fumée. 

(Physique) Ouragan d’une vio- 
lence extreme qui agit en tourbillon 
nant, el qui cause quelquefois des 
ravages affreux sur les cotes et sur les 
imers de l’Inde, 

TYPOGRAPHIE, s. f. du grec 
rÜæoc ( lupos ), modèle , marque 
frappée, et de yp4gw (grapho), 
décrire. 

La typographie ou Vart typogra- 
pique, comprend tout ce qui est 
relatif à Pimpression des livres. Elle 
à su-tout pour objet fa gravure ou 
faille des poinçons, la fonte des 
caracteres et l’impression. 

Trois villes se disputent Phonneur 
d'avoir donné le jour à Part Lypo- 
graphique ; ces trois villes Sont : 
iulem , Strasbourg et Mayence. 

Voici sur quel fait Harlem fonde 
ses préteutions : Jean-Laurent Cos- 
ler, Se promenant un jour dans un 
bois près de Harlem, détacha des 
évorces de hêtre, et s’amusa à en 
lormer des lettres ; il les imprimoit 
séparément l’une après l’autre sur du 
papier, et en faisoit des lignes en 
sens inverse, pour servir d'exemple 
et de lecon à ses neveux. Il fit avec 
son gendre Thomas - Pierre , une 
encre plus tenace et plus glutineuse 
que lPencre ordinaire ; puis il tira 
des épreuvesdes caractères qu'ilavoit 
réunis , et comme il n’imprimoit 
que sur un coté du papier , 1! colloit 
deux feuillets ensemble pour faire 
disparoître le blanc qui se trouvoit 
entre les pages imprimées. Ensuite , 
Laurent changea ses types de hêtre 
en types de plomb , puis en types 
d’étain. Il fit de sa découverte une 
branche de commerce fort lucrative, 
et prit un domestique qu’il s’assucia. 
Ce domestique, nommé Jean , et 
qu’on suppose être lust, étant au fait 
de l'imprimerie , déroba pendant la 
nuit de Noël, les types et tous les 
ustensiles de son maitre ; il prit la 
fuite, en dirigeant sa marche par 
Amsterdam et Cologne , et se réfu- 
gia à Mayence, où il retira des fruits 
ubondans de son vol, C'est là que, 
vers Pan 1442, il à imprimé avec 
les caractires de Jean-Laurent Cos- 
LC, Su maitre, uné grammaire 


TYrP 


fort en usage, appelée Doctrinale 
Alexandri Galli. 

T'els sont les titres de Harlem. Ce 
qui fait douter de leur authenticité , 
c’est qu’ils n’ont été publiés qu'u 
siecle après la découverte de HET 
merie. En général, on regarde lPhis- 
toire de ce Coster comme une fable, 

Les droits de Strasbourg à l’hon- 
neur de la découverte , sont plus fon- 
dés. Jean Guttemberg, que l’on croit 
né à Mayence vers Pan 1400, vint à 
Strasbourg des 1424, et peut-être 
avant ; en 1435, il forma une société 
avec André DrizchenniusouDryschn, 

ean Rift ,et André Heilman , bour- 
geois de Strasbourg , et s’engagea à 
leur découvrir des secrets importans, 
qui devoient assurer Jeur fortune. 

André Drischénnius, chez qui 
étoit le laboratoire, mourut. Gut- 
temberg envoya dire au frère de cet 
André, de ne laisser entrer personne 
dans le laboratoire , de peur qu’on ne 
vint à découvrir le secret , et à enle- 
ver les pages et les formes qui sy 
trouvoient; mais elles étoient déjà 
disparues, Cette fraude devint la ma 
tieie d’un proces dont le résultat fut 
Ja rupture de la société. Guttemberg 
s’en retourna à Mayence en 1449 ,et 
s’y occupa de nouveau d'impression. 
C’est laqu’il s’associa avec Jean Fust. 
Parmi les premiers ouviages impri- 
més pareux, on cite: 10. Éapranse 
gravé surune planche, à l'usage 
des écoles; 20. Alexandri Galli 
doctrinale , et Petri Hispani trac- 
talus logicales ; 39. un vocabulaire 
latin intitulé catholicon, c’est-à- 
dire, universel, ou bien Donatus 
seu grammalica brevis br usune 
scholarum conscripta. 

Plusieurs bibliographes assurent 
que ces ouvrages ont été imprimés 
en caractères fixes, gravés sur des ta- 
bles de bois. On fit succéder à cette 
impression fabellaire, des essais de 
caractères détachés, et gravés sur des 
tiges mobiles de boi: ou de cuivre ; 
c’est avec ces caractères que la plu- 
part des bibliographes pensent qu'a 
été imprimée la première bible en 
1450 jusqu’en 1495, Cette opinion 
est combattue par d’autres bibliogra- 
phes, qui ne croient point à l’exis- 
tence de cette bible. {1 devoit être 
long , très-difficile et très-pénible de 
scuipter à la main ces lettres de bois 


TE 

ou de métal; aussi, après bien des 
tentatives, Guttemberget Fust trou- 
vérent la méthode de fondre dans des 
matrices, les formes de toutes les 
lettres de l'alphabet latin. Ils virent 
alors Ja possibilité d’imprimer la 
bible, et Fust fournit les premiers 
fonds nécessaires à cette entreprise , 
le 22 août 1450. On peut dater de 
cette époque l'acte de société de Fust 
et de Guttemberg, et la véritable in- 
vention de Pimprimerie. 

À peine ces deux associés étoient- 
ils parvenus au troisième quaternion 
de la bible, qu’ils avoient déjà dé- 
pensé un capital de quatre mille flo- 
rins d’or. Mille obstacles , outre l’ex- 
cessive dépense , entravoient la mar- 
che de leurs opérations. L’impertec- 
tion des moules, du métal, de l’en- 
cre , du papier , de la presse ; l’inéga- 
lité et la disproportion des lettres fon- 
dues , tout concouroit à les retarder 
et à les arrêter dans leur entreprise , 
quand Pierre Schæfer , l'un des ou- 
vriers de Fust, homme ingénieux et 
réfléchi, imagina une méthode plus 
facile de composer des caractères, et 
de leur donner une mesure et une 
forme plusrégulière et mieux propor- 
tionnée ; il trouva la taille des poin- 
çons; il fit de nouvelles matrices abé- 
cédaires, et d’autres instrumens qui 
élevèrent Part typographique au plus 
baut degré de pertection. En 1452, 
Fust, par reconnoissance et par at- 
tachement, lui donna sa fille Chris- 
tine en mariage, et 1l Passocia À son 
entreprise. Guttemberg ; Fust et 
Schæfler s’engagèrent à garder le se- 
cret de leur invention , et ouvrirent 
leur carrière Lypographique par 
l'impression de la bible , en 1452. 

En 1455, la société fut dissoute 
par suite d’un procès que Guttemberg 
perdit avec Fust, à qui il fut obligé 
de céder son attirail d'imprimerie ; 
mais il y a apparence qu’il monta 
une autre imprimerie à part, et que 
Fust et Schæffer restèrent toujours 
unis. Ces derniers donnèrent , en 
1457, uneédition du psautier, qui 
passe pour le plus beau monument 
de limprimerie naissante, et qui 
fera, dans tous les siècles, l’'admira- 
tion des connoisseurs. 

Depuis 1457 , jusqu’en 1460, Fast 
et Schæffer imprimerent plusieurs 
ouvrages, et notamment les Offices 


U K A 497 
de Cicéron , qui passent pour un de 
leurs chefs-d’œuvres. C’est à cette 
époque que Fust vint à ÉQs , Sans 
doute pour y vendre les livres qu’il 
avoit imprimés. Gabriel Naudé ra- 
conte que Fust apporta à Paris un 
grand nombre d'exemplaires de la 
bible de 1462 ; qu’il les véndoit d’a- 
bord comme manuscrits, 60 couron- 
nes l’exemplaire (environ 550 li- 
vres); qu’ensuite 1l les passoit à 40 
couronnes, puis à 20; qu’enfin la 
fraude ayant été découverte , Fust 
fut poursuivi en justice; qu’il s’en- 
fuit de Paris ; qu'il revint à Mayence, 
et que ne s’y trouvant pas en sûreté, 
il se retira à Strasbowg pendant 
quelque tems. 

La prise de la ville de Mayence en 
octobre 1462, par Adolphe, comte 
de Nassau , endommagea l'atelier de 
l'imprimerie de Fust et de Schæffer ; 
Ja plupart de leurs ouvriers et de leurs 
coopérateurs, se disperserent, et se 
réfugièrent à Rome , à Naples, à 
Milan ,à Paris, et bientot Part typo- 
graphique s'établit dans les princi- 
pales villes de l'Europe. 

Pour la description des procédés 
de l'imprimerie, Ÿ.CARACTERE, 
GRAVÜURE,FONTE , COMPOSI- 
TION , JUSTIFICATION , IM- 
POSITION , IMPRESSION 
PRESSE , etc. 

TYPOLITHE , s. f. du grec réæoc 
tupos ), type, image, et de 2/90 
Lithos ), pierre : pierre figurée. 

(Mineral. ) Impressions de plan- 
tes et d’autres corps organisés dans 
les couches pierreuses. 

TYRAN,s. m. du grec répayvos 
(lurannos), qui signifioit dans Po- 
rigine roi Où Souverain qui à usurpé 
Pautorité supreme , et aujourd’hui 
un prince injuste, violent et cruel. 

TYRO-MORPHITE , s. f. du 

grec Tupos (turos), fromage , et de 
pmapeù ( morÿheé), forme, figure. 
: (Mineral. ) Nom donné par quel- 
ques naturalistes à des pierres qui 
leur ont paru ressembler à un mur- 
ceau de fromage, 


2 


U 


UÜxass > S m., mot russe. 
(Econ. polit. ) Terme de la lan- 


402, U NI 

gue russe adopté dans la nôtre, pour 
exprimer un édit, une signification 
de la lonté du souverain en 
Russie, 

ULCÈR 
ulcerts. 

( Chirurgie) Solution de conti- 
nuité de ies molles , produite ou 
entretenue par un vice ‘intérieur ou 
par un vice local, avec perte de subs- 
tance et écoulement de pus. 

ULIGINAIRE , du latin uligina- 
rius , fait d’'uligo , ulisinis , humi- 
dité naturelle d’une terre. 

( Botan. ) I se ditdes plantes qui 
croissent dans les lieux uligineux , 
humides ou marécageux. 

ULTIMATUM, s. m,. du latin 


ullimus , dernier. 


( Diplomatie) Mot latin adopté 
en françois, pour exprimer les der- 
uières conditions que lon met à un 
naité, et auxquelles on tient irrévo- 
cablement. 

UNGUIS, s. m. Mot latin qui si- 
gnifie ongle. 

( Anat,) On donne ce nom à deux 
os , dont chacun est situé dans l’or- 
bile, au bas de l’angle interne. ils 
sont ainsi appelés à cause de leur 
ressemblance à un ongle de doigt. 
(Chirurgie) Ungriis est aussi le 
nom d'une maladie de Pœil, qu’on 
appelle autrement PTERYGIEN, 
ONGLE, ou ONGLET. F. ces 


mots. 


UNICAPSULAIRE , adj. du lat. 
unus , et de capsula , capsule, 

(Bolun. ) H se dit d’un fruit qui 
n’a qu'une capsule. 

UNIFLORE, adj. du lat. unus, 
et de flos, floris. 

( Botan. ) El se dit des plantes qui 
ne produisent qu'une seule fleur , ou 
dont les fleurs sont solitaires. 

UNIFORME , adj. du latin unus, 
un, et de forma, forme fisurée, 
semblable, égal: qui a la même 
forme, 

( Mécan.) Mouvement unifor- 
me; cest celui d’un corps qui par- 
court des espaces égaux en tems 
égaux ; telle est, au moins sensible- 
ment , le mouvement d’une aiguille 
de montre ou de pendule, 

(Art milit,) Uniforme se dit ab- 
solument et substantivement, d’un 


:,s.m. du latin wlcus, 


UNE 
habit fait suivant le modèle prescrit, 
à une compagnie, un régiment, etc, 

Le tems où les gens de guerre oût 
commencé à porter lPuniforme est 
assez incertain, Ce n’est pas dans les 
tems que les Grecs et Les Romains 
combatioient, revêtus seulement de 
cops d'armes de fer ou de cuir 
bouilli, si juste et si bien pris, qu’ils 
sembloient être moulés sur la pe:- 
sonne, qu’il faut aller chercher des 
h:bits uniformes. 

À Végard des premiers Francois, 
le sayon de peau fut leur uniforme , 
et leur unique armure défensive, jus- 
qu’au cinquième siècle, qu’ils s’armè- 
rent à la romaine. [ls conservèrent 
cette mode jusqu’à Charlemagne, 
qu'ils reprirent leur ancien sayon dé 
cuir, auquel on ajouta le hautbert, 
autre sayon composé de mailles de 
fer, pour être mis sur le premier. 

Le hautbert, ou Vhabit maillé, 
squammala veslis, fut d'usage jus- 
qu'au tems du roi Charles VI, qu'on 
le quitta pour reprendre Parmure de 
fer battu, qui, pour former un arme- 
ment complet, consistoit en un cas- 
que et une cuirasse , à laquelle se joi- 
gnoient des brassards, des cuissards 
et des grèves, 

Le hauthert céda sa place à la cotte 
d'armes, qui, sous Charles VIT, fut 
comme un wniforme de guerre, pro- 
pre, par sa forme, à la distinction 
générale de tous les gendarmes, et, 
par sa couleur, à la distinction par- 
ticulière de chaque compagnie de ces 
gendarmes. Un commandant com- 
muniquoit la couleur de sa cotte à 
tous les hommes d'armes de son com- 
mandement. En sorte que toutes les 
cottes d’une même compagnie, se 
trouvant de la même couleur, cela. 
commença à former ce qui s'appelle 
aujourd’hui un wniforme. 

A la cotte succéda le boqueton, 


“espèce de mantille, qui bientot , de- 


venue casaque parce qu’on en lerma 
les manches et quon Pouvrif par 
devant, fat un habillement plus lé- 
ger et plus commode que la cotte. 

L'usage des casaques a été aboli 
sous le règne de Henri IE, ou peu de 
temsaprès, et à sa place on choisit , 
pour servir duniforme aux troupes, 
l’écharpe qui avoit été d’usage dès le 
tems de St. Louis , où elle se mettoit 
alo:s sous la colte d’armes, Il y avoit 


UNE 

deux écharpes, lune pour la livrée de 
la nation, et l’autre pour Funilorme 
des troupes. Ceile de cesécharpesqui 
ne servoit qu'à Puniforme , étoit de 
la couleur qu’il plaisoit au comman- 
dant actuel d’une troupe de lui don- 
ner, 

Les gens de guerre conservèrent 
lPécharpe d'ordonnance, jusqu'à ce 
que lPuniformité des habits fût éta- 
blie, etmême après, L’écharpe d'uni- 
forrze particulière des troupes a duré 
jusqu’à la bataille de Steinkerque, 
après laquelle il n’a plus été question 
d'écharpe pour le militaire. Après 
qu’elle fut passée , ce fut dans lesai- 
guillettes ou nϞds dՎpaules , que 
chaque commandant eut occasion de 
continuer de donner sa livrée à ses 
soldats. 

L’uniforme complet dans lha- 
Billement n’a commencé que sous 
Louis XIII, et il se passa encore 
bien du tems avantqu’il fût observé 
avecrégularité : c’est sous Louis XEV 
que les premiers uniformes des of- 
ciers et de toutes les troupes du roi , 
ont commencé à être portés régulièe- 
rement. Auparavant, les officiers 
n’en avoient pas , et les soldats, ca- 
valiers et dragons , portoient des ha- 
bits de différentes couleurs. 

UNILABIE , EE, adj. du latin 
unus , un, et de labium, lèvre. 

( Botan.) Dont le tube se prolonge 
d'un seul coté, en une seule lèvre : 
telle est celle delacanthe. 

UNILATERMAL , LE, adj. du 
latin unus , un, et de latus , laleris, 
coté. 

( Botan. ) Dont toutes les fleurs 
naissent d’un seul côté de la râfle 
commune, 

Plusieurs parties semblables sont 
dites unilatérales, lorsqu'elles nais- 
sent toutes du même coté, sur le 
corps qui les porte. 

UNILOCULAIRE , adj. du latin 
unus , un, et de loculi, orum , 
loges, 

(Botan.) À une seule loge, c’est- 
à-dire, dont la cavité intérieure n’est 
divisée par aucune cloison com- 
plète. 


UNION , s. f. du latin unio , 


jonction de deux ou plusieurs choses. 


( Pratique ) Contrat d'union ; 
c’est un acte par lequel les créan- 


UNI 4ç3 
ciers d’ust débiteur insolvable se réu- 
xissent pour éviter la contrariété des 
procédures, et parvenir plus facile- 
ment au recouvrement de ce qui leur 
est dû 

(Politique) Union se dit des ligues 
offensives et défensives que font en- 
semble des princes , des républiques, 

La femeuse ligue qui se forma en 
France, sous le règne d'Henri II : 
porta souvent dans l’histoire le nom 
d'union. On appelle union d U- 
trecht , la célebre confédération qui 
se fit à Utrecht , en 1579, entre 
les provinces qu’on a appelées depuis 
les Provinces-Unies , et aujourd’hui 
la république Batave. , 

UNIPETALE , KE, adj. du lat, 
unus, un, et du grec ώranor ( pe- 
lalen ), pétale. 

( Botan. ) Corolle unipétalee ; 
c’est une corolle À une seule pétale, 
dont la position latérale, relative- 
ment aux organes sexuels, indique 
cependant la polypétaléité, Plu- 
sieurs genres des légumineuses of2 
frent des exemples de cette sorte de 
corolle, k : 

UNISEXE, EE, adj. du latin 
unus , un, et de sezus , sexe : d’un 
seul sexe. 

( Botan.) Fleurunisexée ; c’est 
celle qui est pourvue d’un seul 
sexe. 


UNISSANT, TE, adj. du latin 


uniens. 


( Chirurgie ) On donne ce nom 
à un bandange qui procure la réu-* 
nion des plaies longitudinales, et 
de la rotule fracturée en long, 

UNISSON , s. m. du latin aus : 
up , et de sonus , son. 


(/Husique ) Union de deux sons 
qui sont au mème degré, dont lun, 
n’est ni plus grave ni plus aigu que 
l’autre , et dont l’intervaile étant 
nul, ne donne qu’un rapport d’é- 
galité. 

UNISSONT , motitalien. 

( Musique ) Ce mot écrit dans 
une partition sur la portée vide du 
second violon, marque qu'il doit 
jouer à l'unisson sur la partie du 
premier ; el ce même mot, écrit sur 
la partie vide du premier violon , 
marque qu’il doit jo:er à l’unrssor 
sur la partie du chaut. 


494 UNI 


UNITE , s. f, du latin unilas, 
principe des nombres , ef qui est 
opposé à pluralité. 

(Mathémat.) Unité, est ce qui 
exprime une seule chose où une 
partie individuelle d’une quantité 
quelconque. 

Quand un nombre a quatre ou 
cinq chiffres , celui qui est le plus 
à la droite, c’est-à-dire, le premier 
en allant de droite à gauche , ex- 
prime ou occupe la place des wrrites. 

(Liliérat. ) Où dit, en parlant 
de poëmes dramatiques, qu’il y 
faut observer les trois zrités : l'unité 
d'action , l'unité de licu, et l'unité 
de terms. 

UNIVALVE , adj. du lat. nus, 
un, et de valvæ , battans. 

( Botan, ) Péricarpe univalve ; 
cest celui qui s'ouvre d’un seul coté 
ou bord par une suture longitu- 
dinale. L 

( Conchyliologie } On appelle 


univalve, une classe de testacés 


dont la coquille west composée que 


d’une seule pièce. 


UNIVERS , s. m. du latin uni- 
versus ; sous-entendu riundus , le 
ivoude entier. 

( Géographie) Univers se prend 
aussi dans un sens particulier pour 
Ja terre. 

UNIVERSITE ,s. f. du lat. wni- 
gersilas, totalité , toute l'étendue: 

( Austruct. publ. ) Nom collectif 
qui se dit d’un assemblage de plu- 
sieurs colléges établis dans une ville 
où il y a des professeurs en divers 
sciences, appointés pour les ensei- 
gner. Ces établissemens ont été ap- 
pelés universités ,à cause des quatre 
facultés de théologie , de droit , de 
médecine et des arts, dont ils sont 

rdinairemént composés, et qui font 
venue des études. 

UNIVOQUE , adj. du latin uni- 
vocus, fait de unus , un, et de vox, 
mot, nom. 

( Logique ) Il se dit des noms 
. qui s'appliquent dans le méme sens 
a plusieurs choses , soit de même 
espèce , soif d’espèce différente. 

Gramm. ) Univogre se dit 
aussi des mofs qui ont le même 
son. 

( Musique ) Consonnances uni- 
voques ; ce sont Poctave et ses ré 


URC 
pliques, parce que toutes portent 
le méme nom. Ptolémée fut le pre- 
mier qui les appela ainsi. 

( Séméiologie) Univoque se dit 
encore des signes des maladies. Les 
signes univoques sont ceux qui ne 
se rencontrent que dans une espèce 
de maladie , et qui par conséquent 
Ja caractérisent. Par exemple , si en 
portant la sonde dans la vessie , on 
y rencontre un Corps dur, c’est un 
signe univoque que le malade est 
attaqué de la pierre. 

URANE ou URANITE , s. m. du 
grec oipævos (ouranos), le ciel. 

(Minéral.) Substance métallique 
découveite en 1789, par Klaproth , 
dans un minéral qui se trouvoit assez 
abondamment dans les mines d’£i- 
benstock et de Joan-Georgen-Stadt, 
en Saxe, et de Joachim-Sthal en 
Bohème; on le désignoit sous le nom 
de pech-blende, ou de pech-ertz. 
Klaproth décora ce nouveau métal 
du nom d'uranium, le ciel, comme 
il a depuis consacré le te/lure à la 
terre (Gilles ). 

L’Ürane noir ou pech-ertz est 
d’une couleur tout-à-fait noire , ou 
brune noiñâtre , ou noire, mêlée 
de bleu. Il a Péclat demi-métallique; 
il est opaque, demi dur, aigre et 
cassant ; sa pesanteur spécifique est 
de 7,500. 

URANIE , s.f. du grec oùpaves 
( ouranos ), le ciel 

(Mythol. ) Nom de la Vénvs cé- 
leste, fille du Ciel et de la Lumière, 

( Liltérat, ) Uranie est aussi le 
nom d’une des neuf muses. On la 
représente couronnée d'étoiles, et 
soutenant un globe des deux mains, 
ou bien ayant près d’elle un globe 
posé sur un trépied, 

URANOGRAPHIE, s. f. du grec 
oùpavèc ( ouranos ), le ciel , et de 
ypéow ( grapho ), décrire : deseri- 
ption du ciel. 

(-Asiron. ) Description du ciel 
ou des constellations ; c’est le titre 
des cartes célestes de Boyer. 

URATES, s. m. d'URANE. 7. ce 
mot. 

(Chimie) Sels formés par la com- 
binaison de lacide wrique avec dif= 
{érentes bases, 


URCÉOLÉ , ÉE , adj. du latin 


UR KX 


urccolus, diminutif d’urceus, outre, 
vase : petit vase , petite outre. 

(Bolan.) Retflé comme une pe- 
tite oufre, et rétréci vers l’orifice. 
La corolle de la scrophulaire, de 
beaucoup de bruyeres, etc. est wr- 
céolée. 

UREE, s. f. Terme nouveau for- 
mé du grec oÿpov ( ouron ), urine. 

( Chimie) Substance nouvelle- 
ment découverte dans Purine, et qui 
lui donne s1 couleur , son odeur et 
une partie de sa saveur. 

URETÈRE, s. m. du grec oûp43pæ 
(ouréthra) , dérivé d'oùpey (ouron) 
urine. 

(Ænal.) On donne ce nom à deux 
canaux qui portent urine des reins 
à la vessie, 

URETRE ,s. m. du grec oùpnrp 
( ouréter). 

( Anaë, ) Canal de la verge par où 
sort Purine. 

URETIQUE , adj. du grec oùpn- 
rraoc ( ourélikos ), fait d’oûpoy (ou- 
ron), urine. 

( Ænat. et med.) Urétique se dit 
quelquefois des passages urinaires, 
et en ce sens, il signifie les wrétères. 
Quelquefois il se dit des remèdes , 
et alorsilest synonyme à diurétique; 
d'autres fois des malades mêmes, et 
signifie alors qu’ils urinent facile- 
ment ; il se dit enfin d’une maia- 
die , et particulièrement d’une fièvre 
symptomatique ; et ainsi fièvre ure- 
lique , est une fièvre compliquée 
avec un diabète. 

URINE , s. f. du grec oùpoy 
( Ro 

( Physiol. ) L’urine est l’excré- 
ment que les glandes de la substance 
verticale des reins séparent du sang, 

URIQUE, adj. du grec oùpoy 
( ouron ), urine. 

( Chimie) Acide urique ; c’est 
un acide que Pon retire de l’urine 
humaine et qui forme la pierre de 
la vessie. On l’avoit nommé aupa- 
ravant acide Uthique , du grec xi8ce 
( lithos ), pierre. Sa terminaison en 
zque ; indique le ‘second état des 
acides , celui où ils sont compléte- 
ment saturés d’oxigene. 

URNE , s. f. du latin urna. 

( Æntiquilé ) Les antiquaires dé- 
signent principalement sous ce. nom 


US 405 
les vases cinéraires où l’on conser- 
voit les cendres des morts. Les Ro- 
mains enfermoient dans des wrres 
les cendres des morts qu’ils se tai 
soient un devoir de brûler. Fls se ser- 
voient aussi de ces vases pour jeter 
Jes bulietins de suffrage dans les ju- 
gemens, et dans les assemblées des 
citoyens pour lélection des magis- 
trats, Els les employoiïent encore pour 
la divination. Enfin, on conservoit 
le vin dans des urnes. 

Les urnes étoient faites de diffé- 
rentes matières, Leswrnes cinéraires 
de Trajan , de Démétrius et de Sé- 
vèere, étoient d’or. Marcellus , qui 
prit Syracuse , avoit une wrne d’ar- 
gent, Les gens du commun usoient 
durnes de terre ; quelques - unes 
étoient d’une forme élégante et dé- 
corées de divers orremens, 

UROCRISE , s. f. du grec oÿpoy 
(ouron) , urine, et de xpixs (krisis), 
jugement, 4 

( Méd.) Jugement qu'on porte 
des maiadies par Pinspection de l’u- 
rine, 

UROMANCIE , s. f. du grec oÿp2v 
(ouron), urine, et de wavreix (man- 
léta), divination. ÿ 

( Méd.) L'art de prédire et de 
connoitre les maladies par linspec- 
tion de Purire. De là on a appelé 
uromantes ceux qui font profession 
de deviner les maladies par la seule 
inspection des urines, 


URTICATION, s. f. du latin ur- 
tica , ortie , et d’ago , faire, agir. 

( Chirurgie) Espèce d’opération 
de chirurgie , employée dans la scia- 
tique , la paralysie, la léthargie, qui 
consiste à fouetter la partie malade 
avec des orties, et laver la chair de- 
venue rouge avec du vin chaud, afin 
d’y rappeler la chaleur naturelle. 

US , s. m. du latin usus, usage, 
coutume. 

(Pratique ) Us se disoit autrefois 
pour usage coutumier. 

Us et coutumes de la mer; ce 
sont les maximes, lois ou usages qui 
servent comme de base à la juri- 
diction maritime. Les us el coulu- 
mes de la mer consistent en tiois 
sortes de réglemens. Les premiers 
s'appellent jugemens d'Oleron. Vs 
furent faits du tems de la reineEléo- 
nore , duchesse de Guienne , qui ex 


UMSYE 

fit faire les premiers projets à son 
retour de la Terre-Sainte, sur les 
mémoires qu’elle rapporta des cou- 
tumes du Levant, où le commerce 
ctoit alors fort en vogue. Elle les 
nomma roles d'Oleron , price 
œielle vésidoit alors dans cette île, 
Es furent augmentés par Richard, roi 
d ugleterre, son fils, vers l’an 1266, 
Les seconds furent faits par les mar- 
hands ce la ville de Wisby, en 
lie de Gothland, qui fut autrefois 
la ville la plus célèbre par le com- 
mirce, où toutes les nations de PEx 
rope avoient leurs quartiers , bor- 
tiques , fondiques ou magasins. Ces 
2èuiemens furent dressés en langue 
teutonique ; ils sont enrore observés 
rer tovi le nord. On n’en sait pas la 
date, maïs on les croit postérieurs à 
Pan :256. 

Les iroisiemes furent faits par 
les députés des villes anstatiques , 
vers lan 1997, à Lubeck. Ces trois 
pièces ont servi de modèle pour faire 
les oronnances et reglemens pour 
la marine, tant en France qu’en Es- 
pie , et elles ont été compilées et 
commentées par Etienne Clérac, 
avorat de Bordeaux, sous le titre 
d Us et coutumes de la mer. 


496 


USANCE,, s. f. du lat. usus, cou- 
tume : usage recu. 

(Pratique) Usance s'entend de 
l'usage recu.Les juges doivent avoir 
cgard à l'usance des lieux. 

_{ Commerce marit.) Usance du 
négoce, usance de la mer; ce sont 
les usages reçus et pratiqués dans le 
négoc [e et le commerce de mer. 

( Panque, commerce) Usance 
est, en matibre de change et de con- 
merce, le temsque lo. à coutume 
accorder pour le paiement des let- 
tres de change. Ce tems, qui com- 
mence à courir ou du jour de Pac- 
reptation des lettres, ou du jour de 
Jeu: date, est plus ou moins long 
suivant l’usage de la place. 

L’'Üsance, pour une lettre de 
change tirée de France sur la Hol- 
Jande, est d’un mo s courant du jour 
de la date de la ettre de change. 
Mais l’usance de la tiollande sur ja 
irance n’est que de tite jours. 

USINE , s. f£. Vieux mot françois 
qui siguifie iwmanière de vivre, genre 
de vie, 


USU 
( Manufacture ) Usine se dit 


maintenant dun établissement fait 
pour une forge, un@ verrerie, un 
moulin , et pour l’ensemble de tou- 
tes les machines, 

USTENSILE, s, m. du lat. us- 
tns:le, fait d'utor, user. 

(Æcon. dom.) 1] se dit de toutes 
soites de petits meubles servant au 
méiage, et principalement de ceux 
qui servent à l’usage de la cuisine, 

USTION, s. f, du latin wro , us- 
luin . brûler : Paction de brûler, 

(Chirurgie ) Opération de chi- 
rurgie qui consiste à toucher quel- 
que partie avec le rautère actuel, 
pour détruire la carie des os, ou la 
malignité et la callosité des plaies et 
des ulcères, 

(Pharmacie) Ustion est aussi le 
nom dure opération pharmaceuti- 
que, qui consiste à calciner certains 
médicamens, pour les récuire en 
cendre et en tirer le sel, ou à les des- 
sécher pour ‘es récuire en poudre, 


‘ La torréfaction de la rhubarbe, la 


calcination ce la corne de cerf, sont 
des espèces duslion. 

USTULLATION ,'s. f. du latin 

uslulo , diminutif d'uro,, faire brû- 
ler, faire griller : l’action de faire 
giller, 
_ (Pharmacie ) L'action de faire 
griller ou rotir une substance hu- 
mide , à dessein de la dessécher, Ce 
mot se dit aussi du vin qu’on a fait 
chauffer ou brûler. 

USUCAPION, s. f. du lat usuca- 
pio, onis, composé d’usus, usage , 
et de capio , prendre: N à dac- 
quérir per Pusage, 

( Pratique) Acquisition de la pro- 
priété d’une chose , par la possession 
et une jouissance non interrompue 
pendant un certain tems. C'est la 
méme chose que PRESCRIPTION. 

7, ce mot, 

USUFRUIT , s. m. du lat. ælor, 
usum, user, et de fruclus, fruit. 

(Pratique ) Jouissance pleine et 
entière d’une chose dont nous ne 
sommes pas propriétaires, et de tous 
les fruits, revenus que cette chose 
peut produire, sans la détériorer nt 
la diminuer, ï 

USURE . «, f. du lat. usura. 

(fratique) Prix d’un argentpré'é. 
Il s'entend principalement d’un in- 

téret 


V A7C 
térèt illicite ou d’un prix exhorbi- 
tant et non autorisé par les lois, 
qu'exige un particulier, pour le loyer 
de son argent. 

UTERIN, NE, adj. du lat. uleri- 
nus , fait d’'ulerus, matrice. 

( Pratique) Frères utérins ; on 
appelle ainsi Les frères qui sont nés 
de mème mère, mais de pères diffé- 
rens, 

(/MHéd.) Fureur uiérine ; ©est 
une espèce de délire mélancolique 
qui provient d’un désir déréglé du 
coït, 

UTOPIE , s. f. du grec z(ow), 
non, et de Téœos ( lopos), lieu : 
lieu qui n'existe pas. 

(Littérature) C’est le titre d’un 
ouvrage du chancelier Thomas Mo- 
rus. {l se dit quelquefois du plan 

un gouvernément imaginaire, à 
l'exemple de la république de Platon. 

UTRICULAIRE ; s ef àdj. du 
latin utricularius, diminutif d’uler, 
uiris , outre : petite outre. 

(Musique ) A se dit substantive- 
ment de celui qui joue ce, la corne- 
muse. 

(Botan.) Employé adjectivement, 
il sert à désigner un genre de plante 
dont le fruit est une capsule globu- 
leuse et uniloculaire. 

UVEE , s. f. du latin uva, grain 

"de raisin. 

(Anal. ) L’uve desttuniques de 
l'œil, ainsi appelée À cause de sa 
ressemblance à un grain de raisin 
noir. 


y 


V'acarron, s. f. dulat, vacatio, 
dispense , relâche, 

Pratique) K se dit du tems qu’un 
juge ou un officier de justice emploie 
à remplir certains devoirs de sa 
charge. 

F'acalion désigne aussi, par ex- 
tension, lhonoraire ou la rétribution 
qui revient à l’officier-pour ce tems ; 
ainsi employé. Il se dit encore des 
vacances ou cessation des séances 
d'en tribunal. 

Chambre des vacations ; C’étoit 
le nom d’une chambre du parlement 
de Paris , qui ne tenoit que pendant 

Tome I. 


VAC 497 


les vacations ou vacances des autres 
chambres. 


VACCINE, s. f. du lat, vaccinus, 
fait de vacca, vache : ce qui con- 
cerne la vache. 

(/Meéd.) C’est le nom que l’on 
donne, depuis quelques années, à 
une espèce dinoculation avec le 
vaccin, où vifus' pris des pustules 
du pis d’une vach® ; découverte nou- 
velle qui a pour objet de préserver 
de la petite vérole. 

Dass plusieurs provinces de l’An- 
gleterre , renommées par la fertilité 
de leurs paturages , les vaches sont 
sujettes à une éruption de boutons ou 
puëtules irrégulières, qui se manifes- 
tent au pisdé ces animaux, On avoit 
remarqué que ces boutons se comnmiu- 
niquoient aux filles de basse-cour , 
chaïgées de traire les vaches qui en 
étoient infectées, et l’on avoit ob- 
servé que les personnes qui les 


-avoient contractés, étoient inacces- 


sibles à la contagion de la petite vé- 
role; maiscette croyance n’avoit été 
long-temsqu’unetradition populaire, 
quismême ne s'éfoit pas répandue au 
loin. Le docteur Jenner, instruit de 
Popinion vulgaire sur la vertu pré- 
servative de cette affection , crut de- 
voir recourir à l’expérience pour en 
reconnoitre la valeur. 

Un grand nombre d’individus , 
qui, plus ou moins long-tems aupara- 
vant ; avoient pris la vaccine en soi- 
gnant des vaches, furent soumis par 
lui à l’inoculation variolique ordi- 


naire, étaucun d’eux ne put en con- 


tracter ki contagion, La bénignité de 
la maladie, dans les personnes qui 
Vavoient reçue ainsi de l'animal 
même, le détermina À l’inoculer à 
différens sujets qui ne l’avoient ja- 
mais éprouvée ; et ces individus sou- 
mis ensuite à l’inoculation varioli- 
que ordinaire, n’en éprouverent 
comme les premiers, aucun eflet 
sensible, ; 

Ces expériences furent répétées à 
Londres ; de nombreuses inocula- 
tions de vaccine {urent faites sur 
des sujets de différens âges, et furent 
couronnées d’un succès complet. 

À peive ces succès furent-ils con- 
nus à Paris, que l’école de médecine 
nomma des commissaires pour faire 
des expériences, PRRRURE vaccin 

i 


408 VAD 


ayant été apporté à Paris, des essais 
fureut tentés par le docteur Pinel, 
à la Salpétritre. Un jeune médecin, 
M. Aubert , passa en Angleterre pour 
suivre les inoculations de VacciILe 
que Pony pratiquoit; enfin une sous- 
cription fut ouverte, et un comité 
fut chargé de faire des expériences 
publiques, dans;;un hospice qui 
reçut le nom d'Hospice Central de 
la vaccine. 
Dans le mème tems, des relations 
étoient établies avec les médecins 
des départemens ef des, gouverne- 
mens étrangers, afin dy répandre 
la nouvelle pratique ; et dans l’es- 
pace de trois ou quatre ans , c’est-à- 
dire; depuis 1798 , jusqu'en 1802, 
toute l’Europe et. une patie de 
l'Asie avoient été témoins des pro- 
grès et de efficacité de la Vaecirie. 

On reconnoît généralement dans 
cette affection singulière, une érnp- 
tion nouvelle , entièrement dis- 
tincte de toutes celles qui sont con- 
nues; qui paroissant particulière à 
June des espèces les plus utiles et 
les plus nombreuses de nos‘animaux 
domestiques, peut cependant se 
transmettre à l’homme; qui, lors- 
qu’elle lui a été inoculée et qu’elle 
se développe , offre la nmtarche la 
plus bénigne , n’est accompagnée 
d'aucune autre apparition de, pus- 
tules, que celles qui surviennent à 
chacune des piqüres, et se termine 
sans trouble en un petit nombre de 
jours. 

Dans cette action si calme et si 
douce, on n’a pas moins reconnu 
un grand pouvoir : celui de modifier 
Véconomie animale, d’anéantir en 
nous cette disposition si universelle, 
si constante, qui nous rend suscepti- 
bles d’être atteints par la contagion 
de la petite vérole ; et, ce qui est en- 
core plus important , de bannir cette 
espèce de contagion, et d’anéantir 
ce fléau destructeur. 

VADE - MECUM, s. m. terme 
composé de deux mots latins, qui 
signifient viens avec mot. 

( Liltéral. ) I se dit en parlant 
des choses que l’on a souvent à la 
main , et qu'on porte avec soi ; on le 
dit particulièrement d’un livre qu’on 
aime. Ilyena qui font leur vade- 
mecum d'un Vugile, d’un Hora- 


VAG 


ce, etc. C’est quelquefois aussi letitre 
d’un livreélémentaire, qu’on nomme 
autrement manuel, 

VAGIN , s. m. du lat, vagina , 
fourreau , gaine. 

(-Analom.) On appelle ainsi le 
conduit qui aboutit depuis l’orifice 
externe des parties naturelles de la 
femme, jusqu’à celui de la matrice. 

VAGINAL, LE, adj. de vagin : 
qui a du rapport à une gaine, à un 
fourreau, 

(-Anatom. ) I se dit de la tunique 
qui embrasse les testicules; celle de 
'œsophage et celle de la moëlle spi- 
nale. On donne aussi cette épithète 
à différens ligamens qui enveloppent 
certaines parties en forme de gaine. 

VAGINANT, TE, adj. de VA- 
GIN. 7. ce mot, 

(.Botan. ) I se dit des parties des 
plantes qui font loffice de gaine. 

VAGUE, s. f, du saxon wæge , 
dont les Allemands ont fait waegk, 
les Anglois wave. 

( /Harine ) Grandes ondes que 
forme la mer, quand elle est forte- 
ment agitée par les vents. Les ma- 
rins leur donnent aussi le nom ce 
lames. On remarque que ces lames 
sont d'autant plus longues, que [a 
mer à plus d’étendue. La mer du Sud 
a des lames tres-longues ; celles de 
la mer Noire sont brusques et courtes. 

VAGUE , adj. du latin vagus, 
errant, incertain, peu constant, 
fait de vagor, être vagabond , errer 
ch et là. 

(Anat.) Vague se dit de la hui- 
tième paire de nerfs, parce qu’elle 
se distribue cà et là, principalement 
dans la poitrine et dans le bas- 
ventre. 

( Agricult.) Vague se dit pour 
inculie ; des terres vaines et va- 
gues , c’est-à-dire, qui ne rappor- 
tent rien. Il signifie aussi, en parlant 
d’une forêt, d'un espace dégarni de 
bois et d'arbres, 

(Peinture) F'ague se dit en pein- 
ture, de la couleur, et plus parti- 
culitrement de celle du ciel. On dit 
la couleur de ce tableau est vague ; 
ce ciel est d’un ton, d’une teinte, 
d’une couleur vague. Vague dans 
cette acception signifie indécis. 

VAGUËESSE, s. f. Corru ption , 
ou imitation de l'italien vaghezzn. 


æ 


VAI 
{ Peinture ) On emploie quel- 


quefois ce mot pour exprimer ce ton 
aérien et une certaine légrreté ou 
finesse de teintes, qui appütient à 
d’heureuses ruptures où mélanges 
de tups, dont la pratique , l’obser- 
Yafion de la nature, et étude des 
maitres qui sontrécommandables par 
cette partie, peuvent seuls instruire 
Partiste. 

VAISSEAU, s. m. du latin vas, 
dout on a fait ensuite vascellum , 
pour petit vaisseau. à 

( Econ. dom.) Vase, ustensile 
destiné à contenir des liqueurs. 

(Archil.) Vaisseau se dit dun 
grand vâtiment , conme une église, 
un salion , une bibliotheque , ou 
autres grandes pièces d’un bâtiment 
considé:ées en dedans. 

(Ænat.) Les anatomistes donnent 
le nom de vaisseau à toutes les par- 
ties qui contiennent un fluide, aux 
veines, aux arteres et aux conduits 
Jlymphatiques. 

(Marine) Vaisseau ; qu'on a dit 
autrefois basellus. Fait de phasellus, 
est le nom générique de tous grands 
bâtimens qui vont sur la mer, mâtés 
de trois mâts verticaux, ef portant 
sur chacun d’eux plusieurs étages de 
voiles. 

Vuisseau de ligne ; les vais- 
seaux de ligne sont distingués les 
uns des aütres, en différens rangs, 
d’après leur grandeur , le nombre de 
leurs canons, etc. /7. RANG. 

Vaisseau de compagnie ; Cest 
un vaisseau qui marche assez bien 
pour se tenir railié avec les autres, 
faisant méme route , sans les obliger 
à diminuer de voiles. où à mettre 
en panne par intervalles pour lat- 
tendre . comme cela a lieu à l'égard 
des mauvais marcheurs, 

Vaisseuu de la compagnie ou 
de la compagnie des hutes ; c’est 
un vaisseau appartenant à une 
compagnie de commerce comme 
celle des Indes orientales d’Angle- 
terre , ou autre nation. 

Vaisseau de charge; cest un 
Vaisseau domt les capacités sont 
considérables , et qui est construit à 
fonds larges , et à gros ventre ; pour 
porter beaucoup. 

Vaisseau de transport ; c’est un 
Vaisseau ordinairement frété pour 


VAL 459 


le compte de l'Etat, pour porter des 
effets, vivres et munitions, à la 
suite d’une expédition. 

Vaisseau fir ; c’est un vaisseau 
taillé pour la marche. #7, FIN. 

F'aisseau de haut bord ; on en- 
tend communément par cette déno- 
mination , un vaisseau üe ligne. 

( Chimie ) Vaisseau s'applique 
aux vases qui se:vent dans les opé- 
rations chimiques, comme les ma- 
tras , cornues, pélicans, balons, etc. 

Vaisseau de rencontre ; ce sont 
les vases qui communiquent par 
leurs ouvertures et qu’on lutte en- 
semble. C’est ainsi qu'on unit une 
cornue à une allonge, à un balon 
ou ä un récipient. 


VALETUDINAIRE , adj. du lat. 
valetudinarius , fait de valetudo , 
état de la santé bonne ou mau- 
vaise. 

( Med.) I se dit dun homme 
infirme, sujet aux maladies , qui 
est d’une foible constitution , qui a 
une foible santé. 

VALEUR , s. f. du latin valor, 
ce que vaut une chose. 


Commerce ) 1 se dit des lettres 
et billets de change, de la chose 
qu’on donne pour la lettre que l’on 
achète , et qui est faite en notre 
faveur ou passée à notre ordre. 

Valeur recue comptant, est une 
valeur en argent comptant , en ban- 
que ou en versemens. 

Valeur en compte ; cette expres- 
sion est employée dans les lettres 
qu'un négociant tire ou cede en fa- 
veur de ses co::espondans, auxquels 
1] les envoie, ou à des négocians de 
la même ville, avec lesquels il a 
des comptes ouverts. Dans ce cas, 
on les débite du montant de ces 
remises, 

Valeur en marchandises ; celle 
faite en marchandises. 

Valeur en moi- méme; cette 
valeur est exprimée dans une lettre 
lorsque le tireur la fait à son ordre; 
ce qui arrive lorsqu'un banquier 
recoit ordre de tirer pour le compte 
de ses correspondans, et qu’il lefait 
en sa faveur pour céder ensuite sa 
propre lettre. Alors il fait mention 
dans son endossement de la valeur 
qu'il reçoit de celui à qui il cède 
Ja letire, 

L AE QE 


Lao VAN 


( THusique ) Valeur des notes; 
outre la position des notes qui en 
imarque le ton, elles ont toutes quel- 
que figure déterminée qui en mar- 
que la durée ou le tems, c’est-à- 
dire, qui détermine la valeur de 
la note, 

C’est à Jean de Muris qu'on 
attribue l'invention de ces figues , 
vers lan 1330 ; car les Grecs n’a- 
voient point d'autre z'aleur de note 
que Ja quantité des syllabes, ce 
qui seul prouveroit qu’ils n’avoient 
pas de musique purement instru- 
mentale, 

VALVE , s. f. du latin valvæ, 
battans de porte ou de fenétre, 

( Conchyhologie:) On donne ce 
nom aux paities dont les coquilles 
‘sont composées ; ainsi, il y à des 
coquilles univalves, bivalveset mul- 
livaves. 

Botan.) Valves se dit aussi des 
pieces de la capsule qui se séparent 
plus ou moins profondément , et qui 
se détachent presque toujours éntie- 
rement, lorsque cé péricarpe s'ouvre. 

VAIVULE., s. f. du lat. valvula, 
diminutif de valvcæ : petite porte. 

( Anat.) Espèce de petite porte 
ou membrane qui se trouve dans 
plusieurs cavités du Corps, qui donne 
passage à une humeur, ou à quel- 
qu'autre matière qui y doit passer, 
et qui empêche qu’elle ne retourne 
d’où elle est venue, Les veines et lés 
vaisseaux lymphatiques ont des val- 
vules situées d'espace en espace, qui 
s’ouvrent du côté du cœur et qui fer- 
ment du côté des extrémités, c’est- 
à-dire, qu’elles laissent passer le 
sang et la lymphe qui vont vers le 
cœur , et les empèchent de retourner 
vers les parties d’où ils viennent. 

Mécan. ) V'alvule est la mème 
chose que SOUPAPE. #. ce mot. 

VANILLE , s. f. de Pespagnol 
vaynilles. 

en } C’est le nom d’une 
plante qui croît en Améiique ; son 
fruit que l’on nomme aussi vanille, 
ressemble à une espèce de silique de 
six ou sept pouces de long, renfer- 
mant une pulpe roussälre et remplie 
d'une ipfinité de petits grains noirs 
Auisans; cest ce fruit qu’on nous 
apporte du Mexique et du Pérou, et 
qui sert à parfumer le chocolat, 


| 

Dans le commerce , on distingue 
trois sortes de vanille, La premiére 
est appelée par les Espagno!s pom- 
prona où bova, c’est-à-dire enflée 
ou bouffe; ses siliques sont grosses 
et courtes. La seconde ou celle du 
Leg, qui est la légitime ou la mar- 
chande, a ses siliques plus longues 
et plus déliées. Enfin, les siliques de 
la troisieme, qu’on appelle s‘marona 
ou bâtarde, sont les plus petites en 
tout sens, 

La seule vanille du Leg ést la 
bonne.Elle doît être d’un rouge brun 
foncé , ni trop noire , ni trop rousse, 
ni trop gluante, ni trop desséchée: il 
faut que ses siliques paroissent plei- 
mes, ef qu'un paquet de cinquante 
pèse plus de cinqonces. Celle qui en 
qe huit est la sobre buena, ou 

’excellente ; l’odeur en doit étre pé- 
pétrante, agréable. 

Cextainsmarchands du Mexique, 
dit Bomare , connoissant le prix 
qu'on attache en Europe à la vanille, 
ouvrent les gousses après les avoir 
cueillies, en retirent la pulpe aro- 
matique, y substituent de petites 
pailles ou d’autres corps étrangers , 
en bouchent les ouvertures avec un 
peu de colle, etles.en tre-mêlent en- 
suite avec la bonne vanille. D’au- 
tres, lorsque la vauille est trop des- 
séchée, la mettent dans une huile 
qu’ils tirent des cerneaux de la noix 
d’acajou, mélée avec du storax et 
du baume du Pérou. Cette fabrica- 
tion qui la rajeunit, et lui donne 
une bonne odeur, est assez difficile 
à reconnoîitre. 


VANNE , s. f. du lat. barbare 
venna ou benna. 

( Archit. hydraul.) Les vannes 
sont de gros ventaux dé bois de chêne 
que l’on hausse ou que Pon baisse 
dans des coulisses, pour lâcher ou 
retenir les eaux d’une écluse , d’un 
étang, d’un canal. On appelle en- 
core vannes les deux cloisons d’ais 
soutenues d’une foule de pieux dans 
un batardeau. 

(Fuuconn.) Vannes se dit aussi 
des pennes des ailes des oiseaux de 
vol. L 

VAPEUR, s. f. dulatin vapor, 
qui a produit wvaporo ; exhaler ;, 
pousser des vapeurs. 


(Physique) Les physiciens don- 


VAE 


nent le nom de vapeurs aux parti- 
cules aqueuses les plus déliées, qui 
abandonnent les masses auxquelles 
elles appartiennent , passent dans 
Vatmosphère terrestre sous la forme 
de fluides élastiques. 

( Héd.) On donne vulgairement 
le nom de vapeurs aux affections 
hypochondriaques et hystériques , 
parce qu'on croyoit qu’elles étoient 
causées par des vapeurs qui s’'éle- 
voient des entrailles ou de la matrice 
jusqu’au cerveau, et causoient tous 
les accidens détaillés dans ces mala- 
dies ; mais elles dépendent plutôt 
des mouvemens spasmodiques des 
nerfs et de leurs plexus , qui sont ir- 
rités dans le bas-ventre et dans la 
poitrine. L’irritation des fibres ner- 
veuses des viscères contenues dans le 
bas-ventre , du foie, de la rate, de la 
matrice, affecte sympathiquement 
le cerveau, par la communication de 
la huitième paire de nerfs avec le 
grand intercostal, et cette commu- 
nication est la cause unique de ce 
qu’on appelle vapeurs, et des symp- 
tomes étranges qui les accompa- 
gnent. 

( Hécan. ) Machine à vapeur 
ou pompe à feu ; on peut voir à 
article POMPE A FEU, lorigine 
et les progrès de cette précieuse dé- 
couverte ; on se contentera de parler 
ici d’un perfectionnement remar- 
quable imaginé par an anglois nom- 
mé Woulf. Ce perfectionnement est 
fondé sur la découverte importante 
qu’il a faite relativement à l’expan- 
sibilité de la vapeur de Peau bouil- 
lante. Déjà M. Wat avoit trouvé 
que la vapeur de l’eau bouillante, 
agissant avec une force expansive de 
quatre livres par pouce carré, contre 
une soupape ou valvule exposée à 
Pair atmosphérique , est capable de 
se dilater jusqu’à occuper un espace 
quatre fois aussi grand que celui 
qu’elle occupoit d’abord , et qu’elle 
conserve , dans ce nouvel éfat, assez 
d’élasticité pour faire équilibre à la 
pression de latmosphère, pourvu 
toutefois que la température de la 
vapeur , demeure toujours la mème. 

M. Woulf a continué ces expé- 
riences , et il a trouvé que la vapeur 
ayant une force expansive de cinq 
livres par pouce carré , peut occuper 
cinq fois plus d’espace ; et demeurer 


VAE 5or 


en équilibre avec l’air atmosphéri- 
que ; d’où il a conclu que cette va- 
peur ainsi dilatée, est encore capa- 
ble d’exercer une action assez forte 
contre le piston de l’asrcienne ma- 
chine de Newcomen, ou qu’elle peut 
être portée dans Fespace vide du 
cylindre de la machine perfection 
née que MM. Boulton et VVat 
ont les premiers exécutée, 

M. Woalf a obtenu pour cette 
découverte une patente du gouverne- 
ment anglois. 

( Econ. dom. ) Blanchiment à 
la vapeur. Denuis que Berthollet à 
indiqué Pemploi de Pacide muria- 
tique oxigéné pour remplacer dans 
le blanchiment des fils et des toiles , 
les longu:s expositions sur le pré, 
Chaptal s’est occupé particulière- 
ment du perfectionnement des lessi- 
ves, et il est parvenu à tirer de l’obs- 
curité une pratique grossière d’ou- 
vriers ignorans, et à deviner les 
nombreuses applications dont elle 
étoit susceptible; cette pratique est 
ce qu’il appelle le blanchiment à 
la vapeur. #. BLANCHIMENT. 

Parmi les applications dont le 
blanchiment à la vapeur est sus- 
ceptible , la plus importante c’estle 

lanchissage domestique, Cette opé- 
ration dont on peut voir les détails 
dans le traité du blanchissage do- 
mestique , publié par M. Cadet-de- 
Vaux , consiste à échanger le linge à * 
Veau de rivière ou de fontaine , à le 
passer une lessive composée de douze 
livres de sel de soude crystallisé , sur 
cent livres ou cent pintes d’eau, et à 
le placer ensuite dans un cuvier à 
vapeur. 

Le cuvier rempli, on le couvre, 
on aliume le feu; la lessive qui 
égoutte dans la chaudière, ne tarce 
pas à bouillir, et la vapeur se ré- 
pand dans le cuvier et parvient à 
inonder la masse entière. 

Après quelques heures de séjour 
dans le cufÿier, on retire le linge, 
on le lave à petite eau, et on le dé- 
gorge ensuite à grande eau ; apres 
quoi on le laisse égoutter. 

Le linge ainsi blanchi, est net 
clair , bien odorant , et d’une blan- 
cheur éclatante de lait ; ce procédé 
n’exige ni chaux, ni potasse caus- 
tique, ni battoirs, ni brosses, et 11 
est, comparativement à la méthode 


502 VAR 


ordinaire, d’une économie dans le 
rapport de quatre à sept. 

VARIABLE , adj. du lat. vario, 
varier, diversifier : sujet à varier. 

(Algèbre et géom.) Quantités 
variables ; ion appelle ainsi, en 
géométrie, les quantités qui varient 
suivant une loi quelconque. T'elles 
sont les abscisses et les ordonnées 
des courbes, leurs rayons oscula- 
teurs, etc. On les appelle ainsi par 
opposition aux quantités constantes, 
qui sont celles qui ne changent 
point, comme le diamètre d'un 
cercle , le paramètre d’une para- 
bole, etc. 

On exprime communément les 
variables par les dernières lettres 
de lalphabet x, y, z. 

Quelques auteurs, et principale- 
ment les auteurs anglois, au lieu de 
se servir de l’expression de quantités 
variables, disent des fluentes. Foy. 
FLUXION. 

VARIANTES , s. f. même ori- 
gine que VARIABLE, F7. ce mot. 

( Liltérat,) Variantes se dit des 
diverses lecons d’un même texte. 
Les variantes de la bible. les va- 
riantes d'un auteur ; on a recueilli 
les variantes. 


VARIATION , s. f. même ori- 
gine que VARIABLE. (F7. ce mot.) 
Changement. 

(Mathémal. transcend.) F'aria- 
ion , dans le calcul intégral, se dit 
d’une manière de différencier , ima- 
ginée par M. de Lagrange. Voici à 
quelle occasion : 

Jean Bernouilli proposa , à la fin 
du siècle avant dernier, de trouver 
entre toutes les courbes qu’on peut 
faire passer par deux points donnés , 
situés dans un même plan vertical, 
celle, ie long de laquelle un corps 
descendant arriveroit du point le plus 
baut , au point le plus bas, dans le 
moins de tems possible. Plusieurs 
géomètres , et particulièrement mor- 
sieur Euler et M. de Lagrange , trai- 
térent celte question , et c’est la ma- 
nière de diflérencier, proposée par 
M. de Lagrange , qu’on est convenu 
d'appeler varialion. Consultez les 
mémoires de ‘Furin , pour les années 
1760 et 17671, et le {roisième vo- 
lume du calcul intégral de mon- 
sieur Euler, 


VAR 


(Astron.) farialion est aussi le 
nom que les astronomes donnent à 
la troisième inégalité de la lune dé- 
couverte par T ycho-Brabé, en 1607. 

(Hamel Variation de La bous- 
sole ; les marins appellent ainsi le 
changement de direction de lai- 
guilie aimantée, ce que les physi- 
ciens nomment plus proprement 
DECLINAISON DE L’'AIMANT. 
F. ce mot. 

La variation où la déclinaison 
de Paiguille est proprement l’angle 
que Paiguille magnétique, suspen- 
due librement , fait avec la ligne 
méridienne dans le plan de Phori- 
zon ; où un arc de l'horizon compris 
entre le vrai méridien et le mériüien 
magnétique. 

li est infiniment important anx 
marins de connoitre la déclinaison 
de l’aiguille , qui varie dans chaque 
pauage, et d'y avoir égard daps le 
calcul de la route ‘du vaisseau. 

On observe la déclinaison chaque 
jour, autant qu'on le peut , audever 
ou au coucher du soleil, lorrque 
Pastre montre clairement son disque 
dégagé de nuages ou de vapeurs à 
Phorizon. 

On observe encore la déclinaison 
par les azimuths , et cette méthode 
est la plus exacte. #oy. AMPLI- 
TUDE , AZIMUTH. 

On a imaginé différentes hypo- 
thèses pour expliquer le phénomene 
extraordinaire de la variation dans 
la déclinaison de l’aiguil'eaimantée. 
Quelques savans ont pensé que-les 
terres attiroient Païouille, et ils pré- 
tendoient que laiguille avoit une 
déviation plus ou moins grande, sui- 
vant qu'elle étoit plus ou moins 
éloiwnée de quelque grand continent. 
D’autres ont eu recours à la contex- 
ture de lintérieur de la terre, qui 
étant pleine de mines, de rochers,etc. 
placés en plus grand nombre vers 
les pôles qu'ailleurs, maïs rarement 
dans la direction du méridien , obli- 
gent l’aiguille à tendre, en général, 
vers les poles, mais avec des varta- 
Lions. 

Plusieurs attribuent la déclinai- 
son aux mines d’aimant et de fer, 
qui, ayant plus de vertu magné- 
tique que le reste de la terre, at- 
ürent l'aiguille avec plus de force, 

Enûn ,1l y a des physiciens qui 


VAR 


ont imaginé que les tremblemens de 
terre , ou les grandes marées, ont pu 
déranger plusieurs parties considé- 
rables de la terre, et en changer 
Paxe magnétique qui étoit originai- 
rement le meme que laxe de la 
terre. 


Mais toutes ces hypothèses sont 
détruites par la varialion de la va- 
rialion , c’est-à-dire, par le change- 
ment continuel de la déclinaison 
dans le même lieu , phénomène sin- 
gulier, et cependant démontré par 
toutes les observations modernes. 

C’est ce qui a engagé Halley à 
donner un nouveau système, qui 
est le résultat d’une infinité d’obser- 
vationset de plusieursgrands voyages 
ordonnés à ce sujet par la nation an- 
gloise, 

Des observations qu’il a recueil- 
lies, Halley a imaginé cette hypo- 
thèse , que tout le globe entier de 
la terre est un grand aimant ayant 
quatre poles magnétiques ou points 
attraction, deux voisins du pole 
artique du monde , deux voisins du 
pôle antarctique , et que l'aiguille, 
en quelque lieu qu’elle soit, éprouve 
Vaction de chacun de ces quatre 
pôles , mais toujours une action plus 
forte du pole dont elle est plus voi- 
sine que des autres, 


C’est sur ces principes que Halley 
a fait dresser une carte du globe où 
toutes les déclinaisons de l'aiguille 
aimantée sur tous les parages du 
globe , sont marquées par des lignes 
courbes prolongées sur tous les points 
de la terre où on a rencontré la même 
déclinaison ; mais cette carte ne peut 
être d'aucun usage pour les naviga- 
teurs, parce que la déclinaison a 
changé et varié dans les diflérens 
parages,. 

(Musique ) On entend par va- 
rlalions en musique , toutes les ma- 
nières de broder et doubler un air, 
soit par des dimivutions, soit par 
des passages ou autres agrémens qui 
ornent et figurent cet air. A quelque 
degré qu’on multiplie et charge les 
varialions ; il faut toujours qu’à 
travers ces broderies on reconnoisse 
le fond de Pair que l’on appelle le 
simple , et il faut en méme temns 
que le caractèrede chaque variation 
soit marqué par des différences qui 


V'A'R 
soutiennent l'attention et prévien- 
nent l’ennui. 

VARICE , s. f. du latin varixz, 
qui s'anifie dilatation d’une veine, 

( Chirurgie) On donne le nom 
de varices à ces tumeurs molles, 
inégales, noueuses ou forfueuses , 
indolentes , livides ou noirâtres, 
causées par la dilatation de quelque 
veine engorgée d’un sang épais ou 
gèné qui s’y rallentit. 

VARICOCELE , s. m. du latin 
variz , dilatation de veine ou veine 
dilatée , et du grec x#an ( kélé) , tu- 
meur , hernie. 

(Chirurgie) Fausse hernie, ou 
tumeur du scrotum , causée par des 
varices qui se forment autour des tes- 
ticules et des vaisseaux spermati- 
ques. C’est la même chose que CIR- 
SOCELE. #, ce mot. 

VARICOMPHALE , s.m. du lat. 
varix , veine dilatée , et du grec 6 
g2h6s (omphalos) , nombril. 

( Chirurgie) Tumeur variqueuse 
de quelques vaisseaux du nombril. 

VARIETE, s. f. du latin vurie- 
Les , fait de vario , changer, varier: 
diversité. 

( Hist. nat.) En minéralogie , 
v'ariélés et espèces sont des termes 
synonymes , ou plutot les parietés 
tiennent lieu d'espèces ; mais en bo- 
tique, varielé se dit d’une plante 
qui differe de l'espèce par certaines 
notes évanescibles ou variabies, soit 
par une culture continuée, soit par 
la reproduction par grain. 

( Liliérat. ) Varielés se dit au 
pluriel pour mélange : variétés 
morales , variétés lilléraires, va- 
riélés philosophiques. 

VARI£ETUR çne), expression la- 
tine usitée principalement au palais, 
pour dire, de peur qu'une chose ne 
soil changée. Quand une putie re- 
présente quelque pièce , ou quel- 
qu'acte dont on veut tirer des induc- 
lions , soit par inscription en faux, 
ou autrement , on ordonne que, par 
chacune des parties et par le juge, 
elle sera paraphée ne varietur, pour 
prévenir les changemens qu’on pour- 
roit y faire. 

VARIOLEUX , EUSE , ou VA- 
RIOLIQUE , adjectif du latin va- 
riolæ. 


T7 


(/Héd, ) LH se dit de ce qui a rap 


503$ 


504 V AS 

port à la petite vérole : la malière 
varioleuse , Ll'inoculation vario- 
lique. ? 

VARIOLEE, s. f, du latin vario- 
læ, la petite vérole , et du grec 11006 
lithos), pierre : pierre variolée. 

(Mineral. ) On a donné ce nom 
à des pierres roulées qui présentent à 
leur surface de petites protubérances 
circulaires de deux ou trois lignes de 
diamètre, d’une couleur plus claire 
que le fond de la pierre, et auxquelles 
on a trouvé quelque ressemblance 
avec les grains de la petite vérole , 
d’où vient leur nom. 

VARIORUM (cum nolis ). 

( Bibliogr. ) Expression latine 
en usage parmi les littérateurs et 
les bibliographes, et qui sert à dé- 
signer une collection d'auteurs an- 
ciens et modernes latins , imprimée 
avec les notes d’un grand nombre de 
commentateurs, cui nolis vario- 
ru, où cum seleclis variorum 
observationibus. Cette collection 
monte à 397 volumes. Consultez la 
bibliographie de Debure, pag. 680 
du tome 7. 

VARIQUEUX, SE , adj. du lat. 
varicosus , qui signifie celui qui a 
des varices aux jambes. 

( Chirurgie) On donne ce nom 
aux tumeurs causées par des varices , 
et aux vaisseaux veineux trop di- 
latés, 

VASCULEUX, SE, ou VASCU- 
LAIRF, adj. du lat. vasculum, di- 
minutif de vas, petit vase: qui est 
rempli de petits vaisseaux. 

(-Anat.) L'œsophage est composé 
de plusieurs membranes dont il y en 
à une appelée vasculeuse, parce 
qu’elle est composée d’une infinité 
de vaisseaux. ) 

VASE ( coupe) ,'s. m. du latin 
VAS, V'ASIS. 

(Architecture , sculpture) Vais- 
seau qui est lait pour contenir des l- 
quides, mais qui, d'ordinaire, est 
plus de parade que d'usage ; c’est 
quelquefois un ornement de sculp- 
ture isolé et creux’, qui posé sur un 
socle, ou sur un piédestal, sert pour 
décorer les batimens et les jardins, 
En architecture , vase est le corps 
du chapiteau corinthien et de com- 
posité. 


VASE, (bourbe), dusaxon fes, 


VAU 
humidité; chose humectée : bourbe 
qui estau fond de Ja mer , des fleuves, 
des étangs, des marais. 

(Hist. nat.) Vase de mer ; c’est 
un limon gras et onctueux que la mer 
rejette sur ses bords , ou qu’elle ac- 
cumule dans les anses , les golfes et 
autres endroits où ses eaux sont tran- 
quilles. 

Quelques naturalistes prétendent 
qhe cetie vase est principalement 
formée des débris d'animaux ma- 
rins. 

VATICAN, s. m. du dieu Fa- 
lican, 

( Topographie) Vatican est le 
nom d’une des sept collines de la viile 
de Rome, ainsi appelée à cause des 
oracles et des prédictions quiavoient 
coutume de s’y faire par l'inspiration 
du dieu #alican ; d’où l’on a fait 
valicinivm , et valicinalor, pour 
exprimer les prédictions , et ceux qui 
les font. 

On voit actuellement sur le Va- 
lican, le magnifique palais des pa- 
pes, et l’église de Saint-Pierre , 
qui passe pour la plus grance et la 
plus belle du monde; c’est de jà 
qu’on dit les foudres du Falican , 
pour dire les anathèmes de Rome ; 
la bibliothèque du Fatican ; des 
manuscrits du Vatican. 

VAUDEVILLE,, s. m. Corruption 
de vau-de-vire. 

( Poésie) Sorte de chanson à cou- 
plets, qui roule ordinairement sur 
des sujets badins ou satyriques. Quel- 
ques-uns font remonter l’origine du 
vaudeville jusqu’au règne de Char- 
lemagne , mais. selon la plus com- 
mune opinion, il fut inventé par 
Olivier Basselin , foulon de Vire en 
Normandie; et comme pour danser 
sur ces chants on s’assembloit dans 
le val de Vire, ils furent appelés 
vaux-de-vire, puis par corruption, 
vaudevilles. 

L'air des vaudevilles est commu- 
nément peu musical; on n’y sent, 
pour ordinaire , ni goût, nichant, ni 
mesure; mais comme on n’y fait at- 
tention qu'aux paroles, lair sert à 
rendre la récitation plus appuyée. 

Le vaudeville appartient exclu- 
sivementaux François, et 1ls en ont 
de très-piquant et de très-plaisant. 

Boileau, dans son Art poétique & 


VE G 
consacré quelques vers à exprimer le 
caractère libre , enjoué et badin de ce 
petit poème. Voici comme il en 
parle, après avoir peint lesprit du 
poëme satyrique : 


D'un trait de cepoëme, en bons mots si fertile, 

Le françois né malin créa le Vaudeville ; 

Agréable, indiseret, qui, conduit parlechant, 

Passe de bouehe en bouche et s'accroît en 
marchant. 

La liberté francoise en ses vers se déploie ; 

Cet enfant du plaisir veut naître dans la joie. 


VECTEUR, s. m. du latin velo, 


veclum , porter, transporter. 


(Astron.) Rayon vecleur; c’est 
la distance d’une planète, ou une 
ligne qu’on suppose tirée d’une pla- 
nète qui se meut autour d’un centre 
ou du foyer d’une ellipse , à ce cen- 
tre ou à ce foyer. Cette ligne est ainsi 
appelée, parce que c’est celle par la 
quelle la planète paroît, pour ainsi 
dire , être portée, et avec laquelle 
elle décrit des dires proportionnelles 
au tems , autour du foyer de son or- 
bite que le soleil occupe. 


VEDETTE, s. f. de l’italien ve- 
dette. 

(Art milit. ) C’est le nom d’une 
sentinelle de cavalerie ; c’est un ca- 
valier qui fait le guet pour la garde 
d’un camp , d’une place, etc. /et- 
lre en vedette , étre en vedette. 


VÉGÉTAL, VÉGÉTAUX ,:. m. 
du latin vegelo, donner, prendre 
de la vigueur. 


( Botan. ) On appelle végétaux 
ou plantes tout ce qui vient d’une 
graine , qui se développe et vit sans 
avoir la faculté de se mouvoir volon- 
fairement, et qui perpétue son es- 
pèce au moyen de ses graines, ou 
par quelques moyens équivalens , 
comme par les caïeux, les boutu- 
res, etc. 

Règne végétal ; c’est une expres- 
sion par laquelle on désigne l’en- 
semble des végétaux. Le règne vé- 
gélal formoit une des trois grandes 
divisions des corps naturels, divi- 
sions que les naturalistes modernes 
ont réduites à deux, attendu, di- 
sent-ils, qu’il n’est pas possible de 
déterminer d’une manière précise 
les limites de ces trois prétendus 
regnes; c’est-à-dire , de déterminer 


VEI 505 
exactement où cesse l'animal, où 
commence le végétal, et où finit le 
minéral, Mais, comme une distance 
infinie semble séparer le végétal et 
Panimal de la pierre la plus parfuite 
et du fossile le plus travaillé , ils ont 
cru qu'il étoit plus raisonnable de 
diviser les corps naturels en deux 
principaux règnes, savoir : le règne 
inorganique ou minéral, et le règne 
organisé, végétal ou animal. Foy. 
REGNE. 

VEGETATION , s. f. du latin 
vesgelalio, fait de vegeto , donner , 
prendre de la vigueur. 

( Botan. ) La végétation est le 
développement successif des parties 
qui concourent à la perfection du 
végétal. 

VEHICULE, s. m. du letin vehi- 
culum , fait de veho , porter. 

( Aéd.) TH se dit de ce qui sert à 
conduire, chasser , pousser, à faire 
passer plus facilement. Les purga- 
tions servent de véhicule aux hu- 
meurs peccantes, pour les .porter 
hors du corps. Les artères sont les 
véhicules du sang et desesprits, 

VEILLE, s. f. du latin vigilia Ÿ 
fait de vigilo , veiller: privation du 
sommeil de la nuit. d 

( Med, ÿ On appelle veille cet 
état du corps humain dans lequel 
les actions des sens internes et ex- 
ternes et des muscles peuvent se faire 
facilement , sans trouver aucune ré- 
sistance, et ‘recevoir avec la même 
facilité impression des objets. 

(Botan.) Veilles des plantes ; 
c’est la détermination des heures du 
jour auxquelles les fleurs des plantes 
s'ouvrent , restent épanouies et se 
ferment. 

(Marine) Veille, à la veille ; 
les marins entendent par cette ex- 
pression , un objet qui paroit hoxs 
de l’eau et surnage, sur-tout en par- 
lant des bouées, 

Bouée à la veille ; c’est celle qui 
flotte sur l’eau verticalement au 
dessus de lancre mouillée au fond, 
à laquelle elle est liée par son orin. 

Ancre de verlle ou ancre à la 
veille ; c’est celle qui est suspendue 
au bossoir, dégagée de tout ce qui 
pouvoit la retenir, et prète à être 
mouillée, 


506 VEL 


(Antiquités) Veille , suivant les 
anciens, étoit uve partie de la nuit 
qui étoit divisée en quatre veilles. 

( Lithurgie ) Veille se dit du jour 
qui précede une fete, Autrefois, on 
passoit la nuit en oraison pour se 
préparer à la célébration d’une fête, 
Depuis on a donné ce nom aux au- 
tres Jours remarquables , et l’on dit, 
dans le langage ordinaire , la veille 
de l'entrée du roi, La veille de 
mordépart. 

VEINE, s. f. du lat. vena. 

( Anal, ) Les veines sont des 
vaisseaux destinés à recevoir de tou- 
tes les parties du corps le sang qui y 
a été porté par les artères. Leur struc- 
ture est à peu près la même, avec 
cette différence que leurs parois sont 
plus minces, et que le sang qui y 
circule y est soutenu par des valvu- 
les qui entre-coupent leur cavité 
d'espace en espare, 

(Minéral.) Veines métalliques; 

. FILONS, MINES. j 

( Zechnol, ) Veines de bois ; on 
donne ce nom, dans Part de l’ébé- 
nisterie , aux bandes ou rayures co- 
lorées, droites ou courbes, plus ou 
moins larges, plus ou moins claires, 
qu’on aperçoit à la surface d’un bois 
poli, et qui tranchent avec le fond 
de sa couieur. 

VEINE, EE , ou VEINEUX, SE, 

‘adj. de ce qui est plein de veines, 

VELIN, s. m. du latin vitellina, 
en sous-entendant pellis, peau de 
veau, 

({ Technol. ) Peau de veau pré- 
parée. Un emploie pour le vélin des 
veaux depuis l’âge de huit jours jus- 
qu’à six semaines, Les veaux qui ont 
le poil blanc font le plus beau velin. 

Le vélin le plus beau et le plus 
recherché est celui qui est fait de 
la peau d’un fœtus, lorsqu’à la bou- 
cherie on a tué une vache qui étoit 
pleine : on les appelle des velots. 

Saint Jérome , et après lui la plu- 
art des savans, font honneur de 
linvention du vélin à Crates le 
grammairien , contemporain d’Atta- 
lus, et son ambassadeur à Rome. 

Papier vélin; ou appelle ainsi 
un päpier uoitant la blancheur et 
Pan du vélin, où il ne paroit au- 
cune des marques nommées pontu- 
dcaux et vergenres. 


VEL 
VEÉLITES, s. m. du latin veles, 


velilis, soldat armé à la légère. 

(Art. milu, ) Les véliles étoient 
des soldats romains choisis entre les 
plus jeunes et les moinsriches. {ls 
étoient armés d’une épée, d’un ja- 
velot et dun bouclier assez grand 
pour mettre son homme à couvert. 
Leur javelot étoit une espece de dard 
dont le bois avoit pour l'ordinaire 
deux coudées de long et un doigt ce 
grosseur, La pointe étoit longue d’une 
grande palme, et si amenuisée qu’au 
premier coup elle se faussoit, de 
sorte que les ennemis ne pouvoient 
pas la renvoyer, c’est ce qui la distin-. 
guoit des autres traits. 

il y a dans Parmée françoise un 
corps de vélites, composé des cons- 
crits que l'ur petite taille n'a pu 


faire admettre dans les autres corps. 


VELOCITE , s. f. du latin velo- 
cilas , fait de velox, vite, qui 
va vite; cest la même chose que 
VITESSE, ”, ce mot. 

VELOURS, s. m. du latin vi/lo- 
sur , dont on a fait d’abord velueil, 
veluyau, puis velous , et enfin 
velours. 

(Manuf.) Le velours est une 
étoffe de soie couverte à l’endroit, 
dun poil épais, court , serré , très- 
doux, et dont l'envers est une espèce 
de tissu extrémement fort et pressé, 

Le velours fut inventé à Gênes 
sous Louis XIL; et en 1536, les 
sieurs Etienne Turquetti, et Bar- 
thelemi Norris, génois, en, établi- 
rent une manufacture à Lyon. 

Velours de colon ; la fabrique 
de ce velours a été imaginée en 
Angleterre en 1747. 

VELOUTE adj. de VELOURS. 
V. ce mot. 

(Anal) On appelle dars l’homme 
et les animaux, le velouté de les- 
tomac, des intestins, de la vessie 
et de la vésicule du fiel, la surface 
intérieure de ces parties, qui est 
comme hérissée d’un nombre infini 
de petits filets, comme du velours , 
qui sert à défendre ces parties de 
l'impression. trop vive des corps qui 
les touchent. 

VELTE , s. f. ou VERGE, s. f. 

( /Héirol, ) Mesure de liqueur 
en usage dans plusieussgays. 

La velte de Paris, que l’on ap- 


VEN 


peloit aussi septier, dans quelques 
endroits, contient huit pintes de 
Paris. 

Dans le système des nouvelles 
mesures , velle est le terme vulgaire 
employé concurremment avec le 
nom de DECALITRE. F. cemot. 

ELU, UE, adj. du lat. villosus. 

( Botan. ) H se dit en botanique, 
de ce qui est garni de poils longs , 
mous, très-sertés : et c’est particu- 


liszrement par ce dernier caractere. 


que vélu diffère de poilu. 


VENDEMIAIRE , s. m. du lat. 


vindemia , la vendange. 


( Chronol. ) Premier mois de 
Vannée de la République francoise. 
Ce mois qui a trente jours comme 
les autres , commence le 22 septem- 
bre , et finit le 21 octobre ; mais 
dans l’année qui suitimmédiatement 
l’année sextile , ce mois commence 
le 23 septembre , et finit le 22 oc- 
tobre , parce que l’année sextiie a 
six jours complémentaires. Ce mois 
est ainsi appelé, parce que c’est 
communément le tems des ven- 
danges. 


VENDREDI, s. m. composé du 
Jatin dies, jour, et de Venus, Ve- 
neris , la déesse l’énus. 

( Chronol.) Sixième jour de la 
semaine, consacré autrefois à eus, 
dont il a conservé le nom. Il est ap- 
pelé dans l’église Z'eria - Sexta ; 
c’est. le jour consacré à Dieu chez 
les Turcs, comme le dimanche chez 
les chrétiens. 

VENENEUX , SE, adj. du latin 
venenifer, fait de venenum, poison; 
qui à du venin. 

( Botan. ) Il se dit ordinairement 
des plantes ; C’est la même chose 
que venimeux; mais celui-ci se dit 
plus particulièrement des animaux, 


VENERIE, s. f. du latin venart, 
chasser : l’art de chasser avec des 
chiens courans à toutes sortes de 
bêtes, particulierement aux bêtes 
fauves. 

L’équipage particulier à la chasse 
du sanglier se nomme vautrait, et 
celui qui sert pour le loup, prend 
la dénomination de louvelerie. 

L'art de la chasse fat en honneur 
dès les tems les plus anciens; la my- 
thologie le consacra en lui donnant 


VEN 507 
des dieux pour inventeurs et pour 
protecteurs. 

Apollon et Diane l’enseignbrent 
à Chiron, pour récompenser s1 jus- 
tice : et Diane fut considérée comme 
la déesse des chasseurs. C’étoit pour 
les Grecs une occupation à liquelle 
ils attachoient beaucoup d’impor- 
tance ; Persée passoit chez eux pour 
le plus ancien des chasseurs; Ale- 
xandre , Cyrus, et d’autres grands 
hommes de la Grèce , firent de la 
chasse un exercice favori , et Xéuo- 
phon, exilé ap:ès sa fameuse retraite 
des dix mille, composa les Cyeége- 
liques ou traité de la chasse, sur 
les bords de la Sélenonte, non loin 
du mont Pholoë, dont les forèts 
nourrissoient une quantité de cerfs et 
de sangliers. Les Romains s'adonnè- 
rent aussi à la chasse et en firent 
une affaire importante : c'étoit l’a- 
musement de la jeunesse de Rome. 
Emilius donna au jeune Stipion, 
un équipage de chasse, semblable à 
ceux des rois de Macédoine. Jules- 
Césir, Pompée, étoient de grands 
chasseurs. Piusieurs auteurs, tant 
Grecs que Romains, ont fait l’éloge 
de la chasse ; Pline y voit Porigine 
des Etats monarchiques. 

En France, les rois de la premibre 
race se sontréservés de grandes forêts, 
et ils y passoient des saisons entières 
pour chasser. Gontran, roi d'Orléans 
et de Bourgogne, étoit si jaloux de la 
chasse , qu’il en coûta la vie à trois 
de ses courtisans pour avoir tué ua 
cerf dans les Vauges , sans sa permis- 
sion, Charlemagne et ses successeurs 
wavoient point de séjour fixe, tant 
étoit grande leur passion pour la 
chasse ; ils alloient successivement 
dAix-la-Chapelle, dans P Aquitaine, 
et du palais de Casenveil, dans celui 
de Verberie. Toutes les assemblées 
générales de la nation se terminoient 
par une chasse. Cet amusement a 
toujours plu aux Francois : il doit 
succéder dux fatigues de la guerre ; 
il doit même les précéder. Savoir 
manier les chevaux et les armes sont 
des talens communs au chasseur et 
au guerrier. La chasse est l’école 
aëréable d’un art nécessaire. L’ha- 
bitude au mouvement, à la fatigue ; 
l'adresse , la légèreté du corps, si 
nécessaires pour soutenir et mème 
pour seconder le courage, se pren- 


508 VEN 
nent à la chasse et se portent à la 
guerre. . 

VENERIEN , NE, adj. du latin 
venereus , fait de Vénus, Veneris, 
f'enus : qui concerne ’enus. 

(/Héd.) On appelle mal vénérien 
ou maladie vénerienne , la grosse 
vérole et tous les accidens qui re- 
connoissent pour cause un virus con- 
tracté originairement par un com- 
merce impur; cette ai est ainsi 
appelée de Fénus , que les anciens 
regardoient comme la déesse de la 
beauté et de la volupté. 

VENIMEUX , SE , adj. du latin 
venenalus , fait de venenum , 
venin : qui a du venin. 

(/Heéd.) Ce mot signifie la même 
chose que vénéneux ; mais il s’'ap- 
plique particulièrement aux ani- 
maux ; au lieu que vénéneux se dit 
des plantes et des minéraux. Les ser- 
pens , les vipères, sont des animaux 
Venimeur. 

VENIN , s. m. du lat. venenum. 

(éd. ) Qualité maligne qui est 
en quelques animaux, qui est dan- 
gereuse aux autres, qui les tue. 

V'enin se dit aussi de certaines 
qualités qui se trouvent dans quel- 
ques maladies malignes. 1 ÿ a 
du venin dans celle fivvre; le 
venin de la peste. 

VENT ,s. m. du latin ventus. 

( Physique ) Météore aérien ; 
mouvement de translation de Pair, 
par lequel une portion assez consi- 
dérable de Patmosphère est poussée 
d’un lieu dans un autre, avec une 
vitesse plus ou moins grande , et 
dans une direction déterminée. , 

Les vents prennent différensnoms 
relativement à leur direction, rela- 
tivement aux différens points de 
Vhorizon où ils souttient. 

Celui qui soufile du nord vers le 
sud , s'appelle vent de nord. 

Celui qui soullle dans une direc- 
lion contraire, s’appelle veut de 
sud. 

Celui qui souffle du couchant au 
levant , s'appelle vent d'ouest. 

Celui qui souffle du levant au 
couchant, s’appelle vent d'est. * 

Les vents sont divisés en généraux 
ou constans , en périodiques ou 
réglés , et en variables. 

Les vents généraux ou constans , 
sont ceux qui soufilent toujours du 


VEN 


même côté. Tels sont les vents 
alizés ( V. ce mot), qu'on remar- 
que entre les deux tropiques , et qui 
soufilent constamment de Pest à 
l’ouest , avec seulement quelques 
variations périodiques , suivant les 
différentes déclinaisons du soleil, 
Les vents réglés ou périodiques 
sont ceux qui soufflent périodique- 
ment d’un point dans un certain 
tems , et d’un autre 3 dans un autre 


.tems. Tels sont les moussons, qui 


soulflent du sud-est, depuis le 
mois d’octobre jusqu'au mois de 
mai jet du nord-ouest, depuis 
le mois de mai jusqu’au mois d’oc- 
tobre , entre la cote de Zanguebar 
et l'ile de Madagascar. Tels sont 
encore les vents de terre et de mer 
qui soufflent de la mer à la terre le 
matin , et de la tetre à la mer sur le 
soir. 

Les vents variables sont ceux 
qui souftient tantot d’un côté, tantot 
d’un autre, et qui commencent ou 
cessent sans aucune règle, soit par 
rapport aux lieux, soit par rapport 
aux tems, et qui sont par conséquent 
variables , soit par la direction, soit 
par la durée, soit par la vitesse. Pour 
la cause physique des vents, con- 
sultez les ouvrages de physique. 


( Med.) Vents se dit aussi d’un 
air renfermé dans le corps des ani- 
maux, quand il sort par haut ou 

ar bas: c’est la même chose que 
FLATUOSITE. F. ce mot. 

( Marine) Les marins considèrent 
les vents sous différens rapports, re- 
lativement à lusage qu’ils en font. 
Le premier de ces rapports est la di- 
rection. Pour désigner et connoître 
la direction du vent , on se sert des 
rumbs ou divisions de la boussole, 
tracés sur un carton que les marins 
appellent rose des vents. Voyez 
RUMB , BOUSSOLE. 


Le second rapport du vent est sa 
vitesse ou sa force : ils en distinguent 
les différens degrés ou la rapidité, 
per les expressions ci-après : petit 
vent, vent foible ou vent mou, 
grand vent, gros vent, frais, petit 
frais, grand frais, coup de vent , 
grain de vent, bon vent. 

Un troisieme rapport du vent est 
celui du plus ou moins de faveur 
qu’il présente à la route. 


V'EN 


Vent de bout, celui qui souffle 


du point même de l’horizon où l’on 
voudroit se diriger. 

Vent maniable, cehu qui permet 
toutes les manœuvres. 

l’ent forcé, celui qui ne permet- 
tant pas de faire route au plus près , 
oblige de mettre à la cape. 

Vent étale ou vent fait, celui 
quisoufile régulièrement et qui paroiît 
devoir durer. 

Vent arrière ou vent en poupe. 

Vent larsue , celui qui fait un 
angle obtus avec la route du vais- 
seau. 

lent de quartier, celui qui est 
perpendiculaire à la route du vais- 
sean. 

Vent de bouline, celui dont la 
direction fait avec la route du vais- 
seau un angle aigu, et oblige pour 
faire route, de s'orienter au plus pres. 
Il est ainsi nommé , parce qu’on est 
obligé de faire usage des boulines, 


Vent au plus près, celui qui fait 
avec la quille du vaisseau un angle 
le plus aigu possible. 

: Vent devant ,: c’est lorsque le 
vent vient droit de Pavant du vais- 
seau ; ce qui arrive sous voile en 
plusieurs cas, ou malgré soi, si le 
timonier a mal souverné ; ou si le 
vent a sauté tout à coup et s’est 
rangé «de lavant ;. ou enfin par la 
force des courans ; c’est, ce qu’on 
appelle prendre vent devant ou 

faire chapelle. Ou bien cela a lieu 

volontairement lorsqu'on veut virer 
de bord: dans ce, cas on émploie 
l'expression donner vent devant, 
pour, désigner le, moment où par le 
moyeu du gouverpail , on fait pré- 
senter la proue du vaisseau droit au 
vent, pour l'avoir ensuite sur lau- 
itre bord , en continuant de tourner, 
et en changeant de coté les. armures 
des voiles. V. firer de bord vent 
devant. 

Un’ quatrième rapport sous lequel 
les marins cousiderent le vent, 
est celui de sa direction par rapport 
à la terre ou aux cotes, Ainsi le vent 
de terre , appelé dans quelques en- 
droits vent d’amont,(F. AMONT.) 
est celui qui vient du coté de la terre, 
ou qui souffle de la côte vers la pleine 
mer. On Pappelle brise de terre, dans 
les parages des pays chaud:, où ces 


VEN £e9 

vents ont une régularité journalitie, 

V’ent du large, ou brise du large, 

ou vent d'aval ( V7. AVAL); c’est 

celui qui souffle du côté de la pleine 
mer et se dirige sur la terre. 

Vent traversier ; v. TRAVER- 
SIER. 

Si l’on considère le vent quant à 
la situation des objets, et sur-toutf des 
vaisseaux ; comparée à la direction 
d’où le vent souffle , il en résulte 
un cinquième rapport : 

Au vent, cette expression indi- 
que Ja situation de l’objet qui est 
plus près de la source ou de Porigine 
du went que Vautre objet, vais- 
seau , etc. avec lequel on le com- 
pare , et qui par rapportau premier 
se trouve sous le vent, c’est-à-dire, 
plus éloigné de la source ou origine 
du ventque Pautre. 

Sous ce rapport, par lequel on 
considère le vent comme un cou- 
rant d'air, dont la partie supérieure 
est vers la source, le dessus du 
vent ou Pavantage du went; qui 
se dit quelquefois le veut ,1veut dire 
toujours le côté qui est le plus près 
de Porigine du vent 

Par exemple, lorsque deux esca- 
dres sont en présence , Pescadre du 
vent est celle: qui est le plus près de 
la source du vent ou vers le haut de 
ce courant d'air, relativement” à 
l’autre ‘escadre ; à laquellé on la 
compare : la première a le dessus 
du vent ou Pävantasge du vent , 
et Vautre est l’escadre sous le 
vent. De: là cette distinction em- 
ployée dans toufes choses:: le côté 
du vent , et le côté sous le vent. 

“Avoir le vent sur un vaisseau ; 
c’est être au vent à lui; c’est avoir 
l'avantage du vent sur Jui. 

Gagner le vent ; c'est à force de 
courir des bords et &e louvoyer, ordi- 
nairement en compétition avec un 
vaisseau ennemi, parvenir à être 
plus.élevé dans le vent que lui; ce 
quiiest regardé comme un grand 
ayxanfage pour combattre avec succes. 

Tomber sous le vent ; c’est lors- 
quétant désemparé, un vaisseau est 
hors d'état de se maintenir dans sa 
direction et qu’il a dérivé , ou qu’il 
est entrainé hors de sa route , loin 
de la source du vent. 

Vent dessus ; on dit qu’une voile 
a Je vent dessus, ou que le vent est 


VEN 

sur la voile. lorsqu'il frappe sur la 
surface antérieure de cette voile, ce 
qui s'appelle une voile coilfée, 


510 


On dit au contrane , qu'une 
voile a le ver dedans, ou que Île 
vent est dans la voile, lorsqu'il 
frappe la surlace postérieure de cette 
voile, 

On dit qu'un vaisseau est vent 
dessus, vent dedans , lorsqu'un 
de ses huniers ou les voiles Œun 
des mâts sont coiliées, et l’autre 
hunier ou ies voiles de l’autre mât 
sont enflées par le vent comme à 
Pordinaire ; ce qui s'appelle plus 
projiement être en panne. 

VENTE , s.f. du latin vendo, 
vendre. 

(Pratique ) Aliénation à prix 
’argent. 

Contrat de vente ; cest un acte 
par lequel un ces contractans qui est 
le senceur, s'oblige envers un autre 
qui est l'acquéreur de lui livrer la 
propriété et la jouissance de la chose 
“onvenue, moyennant un certain 
prix, 

lente forcée ; Cest celle qui est 
faite- pour caure d'utilité publique 
ou par autorité de justice; c'est 
aussi unervente faite par celui qui 
avoit contracté Pohligation de ven- 
‘dre; 
© Vente se dit aussi; en parlant 
d'eaux et forts, de la partie d’une 
forêt, d’un bois, qui vient d'etre 
coupé, C’est dans ce sens qu’on dit 
vider, nettoyer les ventes ; pour 
dire ; enlever le Lois qui est coupé. 
C'est de là encore qu’on appelle 
jeunes ventes, les ventes où le Pois 
coupé commence à revenir. 

VENTILATEUR , s. m. du Jatin 
ventilo , faive du vent, #xposer au 
vent: ce qui sert à donner du ‘vent. 

(Phys.) Machine par le moyen de 
Jaquelie on peut renouveler l'air dans 
Jesénéroitsoücerenouvellementpeut 
devenir utile ou nécessaire. T'els sont 
les vaisseaux , les chambres dés ma- 
lades , les hôpitaux, jes salles de 
spectacle, et en gén{ral tous les en- 
droits où il s’assembie beaucoup de 
monde. 

Le premier projet 
machine fct lu dan 
de la société royale de Lorcres, au 
mois dé mai 1741. Au mois de no- 


ire semblable 


are rscemblée 


VEN 

vembre suivant , M. Triewald, in- 
génieur du roi de Suède, éenvit à 
M. Mortimer, secrétaire de la société 
royale, qu’il avoit inventé une ma- 
chine propre à renouveler Pair des 
entreponts les plus bas des vaisteaux. 
Le célébre Halès a inventé un ver- 
tilateur dont on fait maintenant un 
usage universel dans la marine. Con- 
sultez la description du ventilateur 
de|\ Halès, par Demours, médecin 
de Paxis, Ja-12, 1744. 

VENTOSE , s. m. du lat. ven- 
Losus, venteux. 


( Chronol. ) Sixième mois de 
année de la République françoise : 
ce mois qui a trente jours comme 
les onze autres, commence le 19 
février, et finit le 20 mars; mais 
dans année quisuit immédiatement 
l’année sextile , ce mois v'enlôse 
commence le 20 février et finit le 20 
mars ; parcé que l’année sextile a 
six jours complémentaires ; ce qui 
retarde d’un jour le commencement 
de l’année suivante, On a donné à 
ce nouveau mois le nom de verlôse, 
à cause des grands vents qui souf- 
flent ordinairement dans ce mois. 

VENTOUSE , s. f. du latin ver- 
losus ; plein de vent. 

( Chirurgie } Instrument de chi- 
rurgie, petit vaisseau ordinairement 
de verre, fait en poire, qu'on ap- 
plique sur la peau pour attirer avec 
violence les humeurs du dedans a 
dehors, 

( Hydraul.) Ventouse se dit de 
l'ouverture d’un petit soupirail qu’on 
laisse dans les iuyaux, dans des cou- 
duits de fontaine pour faciliter Pé- 
chappée des vents, ou pour leur 
donner de l’aïr quand il est besoin, 

(Archit.) Fentouse de clemi- 
née ; ©’est une espèce de soupirail 
pratiqué sous la tablette, ou aux 
deux angles de lâtre d’une chemi- 
née, pour chasser la fumée. 

( Jardin. ) Fentouse est encore 
une branche surnuméraire et même 
défectueuse qu’on laisse à certains 
arbres , afin de consumer leur sève , 
et qu’on supprime peu à peu, quand 
ils deviennent sages, Sans cette in- 
dustrie , les arbres fruitiers four- 
miilleroient incessammert de bran- 
ches gourmandes et de faux bois: 


VENTRE, s. m. dulat, 


verler. 


VAEIR 

{ Anat.) Ce mot se prend en dif- 
férens sens, Chez les anatomistes 
modernes, il veut dire , dans sa si- 
gnification la plus étendue, une 
cavité remarquable où sont contenus 
quelques-uns des principaux viscères. 
À prendre ce terme en ce sens, tout 
le corps est divisé en trois ventres , 
dont le plus bas s'appelle communé- 
ment Pabdomen ; celui du milieu, 
le thorax ; celui d’en haut, la ca- 
vité de la tête. Mais on prend ordi- 
pairement le terme de ventre dans 
-un sens plus déterminé, pour l’ab- 
domen et la région d’entre le dia- 
phragme et les parties naturelles. 

VENTRICULE ; s. m. du latin 
ventriculus , diminutif de venter, 
ventre: petit ventre. 

(nat. ) On donne ce nom à 
Pestomac. Il se dit aussi de différen- 
les cavités : 

Les ventricules du cerveau, les 
veutricules du cœur, les ventricules 
du larynx. 

VENTRILOQUE, s. m. et adj. du 
latin venter, ventre, et de loquor, 
parler : qui parle du ‘ventre. Por. 
GASTRILOQUE , ENGASTRI- 
MYTHE. 

VENUS , s. f. du latin Yenus, 
Veneris, nom d’une des divinités 
des anciens, 

(-Astron. ) Vénus est aussi le 
nom dune des planètes inférieures 
qui ‘tourne autour du soleil en 224 
jours , à une distance de 25 millions 
de lieues, 

Vénus est aisée à reconnoître par 
son éclat et sa blancheur, qui sur- 
‘passent celles de toutes les autres 
pianètes, 

Les passages de Vénus sur le soleil 
en 1761, ont fait connoître aux as- 
ironomes les véritables distances du 
soleil, et de tou es les planètes au 
soleil, 

(Hinéral.) Vénus , en termes 
de chimie , signifie le cuivre. 

VEPRE, s, f. du latin vesper ou 
hesperus , Vétoile du berger ou l’é- 
toile de Vénus , qui paroit le soir, 
quand elle est occidentale. 

( Lithurgie ) Partie de loffice 
divin, ainsi appelé, parce qu’on 
Je disoit autrefois sur le soir, 

VERBE, s, m, du latin verbum. 


VER St 


( Gramm. ) Patie de Poraison 
dont le principal usage est de signi- 
lier l'affirmation. 

VERBERATION, dulatin ver- 
bero , battre , et d’ago , agir : l'ac- 
tion de battre, 

( Physique ) Les physiciens se 
servent de ce terme pour expliquer la 
cause du son, qui ne provient que 
de la werbération de l'air choqué et 
frappé en plusieurs manières qui font 
les sons différens, 

VERGE , s. f. du latin viroa, 
sorte de petite baguette longue et 
flexible, 

(Métrol.) Verge est en certains 
pays, une mesure dont on se sert 
pour mesurer les terres. On donne 
aussi ce nom à une mesure pour les 
étoffes. 

( Anat. ) Verge est le nom dan 
organe destiné par la nature à léjec- 
tion de la semence et l'émission de 
l'urine. à 

(Physique) Verges au plurier , 
se dit d’un météore lumineux que 
Pon appelle autrement colimellæ 
el fines lenlorii : c'est un assm- 
blage de plusieurs rayons de lumière 
qui représentent comme des cordes 
tendues, 

VERGER, s. m. du lat. vrr#4u- 
riunr, d’où les Italiens ont fait ver- 
ziere, et les Espagnols v'éfgel. 

( Jardin. ) Lieu planté d'arbres 
fruitiers en plein vent} SA SE 

VERGLAS , s, m. du Jat. véidis 

lacies , glace verté, 

( Physique) On donne ce nom 
à la glace qu s'étend ‘et s'attache 
sur les pavés, én prenant une fide 
très lisse : ce qui rend lé marcher 
très-diflicile pour Les hommes ; les 
chevaux, etc. ; 

VERGUE , s. f. anciennement 
VERGE, du latin virga. 

( Marine) Pièce de bois légère , 
ordinairement de sapin , longue , 
arrondie; qui sert À supporter les 
voiles des vaisseaux, en y attachant 
le côté supérieur de la voile. À 

VERMEIL, LE , adj. du latin 
vermiculus, espèce de petit ver qni 
contient une humeur rouge , dont 
on teignoit autrefois les draps de 
soie : couleur vermeille, 

VERMEIL, s. m, même origine 
que le précédent, 


&xs VER 

( Orfévrerie) V’ermeilest le nom 
qu’on donne à l’argent doré ; c’est 
de l’or amalgamé avec du mercure. 

VERMEILLE, s. £. même origine 
que VERMEIL, 

( Minéral.) On donne ce nom 
dans le commerce de la bijouterie, 
tantôt à un rubis spinelle , d’une 
couleur rouge écarlate ; tantôt à nm 
grenat dont la couleur rouge tire un 
peu sur lorangé : 

La première de ces gemmes est 
appelée vermeille orientale ; 

La seconde , vermerlle commune 
ou occidentale. 

VERMICELLE, s. m.de l'italien 
vermicello, petit ver , vermisseau. 

(Econ. dom.) Nom d’une pâte 
faite avec du gruau de froment, pâte 
que l’on pétrit fort dure, que lon 
sale ‘égérément, et à. laquelle on 
ajoute quelquefois quelques pincées 
dé safran en poudre , ef qi'ensuite 
on. transforme en. cylindres contour- 
nés , plus 6u moins gtos, ou en. ru 
bans , par le moyen d’une presse 

- percée de trous. 

Le macaroni, le kagne, le lasä- 

gne et le patre, me sont que des 
“éspètes devermicelle. 

: VERMICULAIRE , adj. du latin 
vermiculus , verimisseau : qui à du 
rapport aux petits vers. 

(Anal), On dit l’appendice 
vermiculaire. du cæcum ; les émi- 
nences vermiculaires du cervelet ; 

le mouvement. vermiculaire des 
intestins, 

VERMICULANT , TE , adj. du 

lat. vermiculus, petit ver. 

(Med) H se dit d’une espèce de 

pouls semblable au mouvement on- 

doyant des vers qui rämpent. 

VERMIFUGE,, adj. et $. m. du 

lat. vernis, ver, et de fxg6, chas- 

ser : qui chasse les vers, ; ÿ 

(Hed. JA se dit des remèdes qui 

font mourir les vers et les chassent 

hors du corps. C’est la mème chose 
qwANTHELMENTIQUE. V7, ce 
mot. 

VERMINEUX , SE , adj. du lat. 

vermis , VET: 

( Méd. ) Epithète que Pon donne 

aux substances ou aux corps dans 

lesquels se sont engendrés des vers. 


VERMOULU , UE , adj. -du lat. 


V: En 

vernis, ver, ei de malo, mouire, 
quasi vermibus molutus, moulu 
par les vers; qui est rongé par les 
vers ; qui est plein de vers. 

VERNIER ,s. m. nom d'homme, 

(Æstron. ) Espèce de division que 
Pon emploie dans les instrumens , 
pour subdiviser les degrés et distin- 
guer facilement les minutes et les 
secondes. Elle est ainsi appelée du 
nom de son inventeur. Pierre Ver- 
nier, châtelain de Dornans, en 
Franche-Comté qui la publia dans 
un petit ouvrage imprimé à Bru- 
xelles en 1631 , intitulé la construc- 
tion, l'usage et les prepriélés du 
cadran nouveau. On l’appeloit ci- 
devant nonius, quoique Nonius , 
n’en soit pas lPinventeur ; mais ïl 
en avoit imaginé une autre qui eut 
beauconp de célébrité dans le tems. 


VERNIS, s. m. du latin barbare 
vernix, la gomme du genièvre. 

( Technol, ) On donne ce nom 
dans les arts, à toute matitre liquide, 
appliquée par ‘couches à la surface 
des corps , et qui a la propriété, après 
sa dessication ; de les garantir des 


-influences.de l'air et de l’eau , et de 


les rendre luisans , sans détruire leur 
poli et sans masquer m1 altérer leurs 
couleurs. 

Les Chinoïs et les Japonois, ont 
fait usage du vernis très-long-tems 
avant nous. Les missionnaires en- 
voyés en Chine , fürent les premiers 
qui, dans le 15e. siècle , donnèrent 
une connoissance confuse du vernis 
dont on se servoit en ce pays. 

Dans le dix-septième siècle , les 
pères Martino, Martini et Kircher , 
en parlèrent avec plus de détaïl, et 
le premier françois qui mit à profit 
les notions encore vagues de ces mis- 
sionnäires , fut le père Jamart , her- 
mite, qui Composa un vernis diflé- 
rent, il est vrai de celui de la Chine 
mais qui passa pour tel et fut très- 
recherché, Dès qi'il en eut publié 
la composition , beaucoup de parti 
culiers chercherent à le perfection 
ner et À en compôsér de nouveaux , 
au moyen des différentes combinai- 
sons des gommes , dés résines, des 
bitumes, etc. Enfin le père d’Incar- 
ville, nous apprit que levernis em- 
ployé par les Chinois, à couvrir les 
jambnis, les planchers de leurs mai- 

sons, 


VER 


sons, et la plupart de leurs meubles, 
étoit produit par un arbre qu’ils ap- 
peloient £sichou ou {si-chu, ce qui 
signifie arbre du vernis. Les bota- 
nistes n’ont pas su d’abord à quel 
genre de plantes appartenoit cet 
arbre, mais il est aujourd’hui re- 
connu que cest l’augie ou une es- 
pèce de badanier. Le vernis du 
Japon provient d’un sumac. 

Le vernis doit être inattaquable 
par l’eau, transparent et durable ; 
il doit s’étendre facilement , sécher 
de même , et ne laisser, lorsqu'il est 
sec , ni aucun pore, ni écaille. Gr, 
les résines et les bitumes réunissent 
ces propriétés ; ce sont ces matières 
aussi qui font la base des vernis ; 
mais il faut les disposer à ces usages 
en les dissolvant, en les divisant le 
plus qu’il est possible, eten les com- 
binant de manière que les vices de 
celles qui sont sujettes à s’écailler, 
soient corrigés par d’autres. 1 

On peut, dit Chaptal, dissoudre 
les résines par trois agens : par l’huile 
fixe, par l’huile volatile, et par 
Valcohol. 

On distingue en général deux 
sortes de vernis ; les uns qu’on ap- 
pelle vernis dessicatifs, parce qu’ils 
se sèchent promptement ; et les au- 
tres qu'on nomme vernis gras. 


Les vernis dessicatifs sont com- 
posés de matières résineuses tenues 
en dissolution par Palcohol. Lors- 
qu’on applique ces vernis, l’alcohol 
s’évapore promptement, et laisse les 
substances résineuses sous la forme 
dun enduit brillant comme une 
glace ; mais ces vernis se dessèchent 
considérablement à Pair, et se fen- 
dert ou se gercent, inconvénient 
auquel ne sout point exposés les 
veriLis gras. 

Les vernis gras se font en dissol- 
vant dans des huiles, à laide du 
feu , les bitumes ou résines sur les- 
quels Palcohol wa point d’action. 
Ces veruis ne sont pas sujets à être 
altérés par Peau , comme le sont les 
vernis à Palcohol, mais le plus or- 
dinairement ils sont colorés, et se 
sechent plus difficilement, 

VEROLE , s. f. du latin barbare 
variola , formé de varius , tacheté, 
moucheté, marqueté, ou de vari, 
mot employé par les Latins pour si- 
* Tome IIL, 


VER 518 


gnifier les taches, les boutons qui 
viennent au visage, 

( Méd.) Now qui sert à désigner 
deux sortes de maladies bien diffé 
rentes : la pelile vérole et la grosse 
vérole. 

La petile vérole est un genre de 
maladie inflammatoire , exanthé- 
mateuse , le plus souvent épidémi- 
que, dont l’éruption consiste en 
pustules plilegmoneuses, qui tendent 
à la suppuration ; et qui acquièrent 
la grandeur d’un poids. 

On a tout lieu de présumer que 
la pelite vérole à été inconnue aux 
Grecs et aux Romains, puisqu’au- 
cun médecin de ce tems-ià ne 
nous. en à laissé la description , à 
moins qu’ils m’aient regardé ces 
éruptions comme un vice accessoire 
à la fievre, et qu’ils ne les aient con- 
fondues avec d’autres fivvres érupti- 
ves ; dont ils nous parlent. Ce quil 
y a de certain, c’est que les Arabes 
sont les premiers qui nous en aient 
donné une histoire distincte et dé- 
taillée, Rhasès est celui d’entreux 
qui en a-le mieux traité. Il ne parle 
jamais que d’après l’observation de 
la nature : la description qu’il donne 
de la petite vérole est si fidelle, que 
depuis le tems de ce fameux méde- 
cin jusqu’à ce moment, on n’a 
presque rien découvert de nouveau 
à ajouter à la bonne pratique des 
Arabes. 

On croit que cette maladie a eu 
son origine en Ethiopie ; qu’elle 
parut pour la première fois en Ara- 
bie, l’année de la naissance de 
Mahomet; qu’elle fut transportée 
d'Asie en Europe du tems des croi- 
sades , et qu’elle a passé d'Europe 
en Amérique , lors de la conquête 
du Pérou par Fernand Cortez, Por. 
INOCULATION , VACCINE. 

Grosse vérole, ou maladie ve- 
nérienne, où mal napolituin, ou 
mal françois ; c’est une maladie 
contagieuse , transmise par voie de 
génération , ou qui vient à la suite 
d’un commerce impur, et dont la 
présence se manifeste par des ex- 
croissances, des boutons, des exco- 
riations ou des ulcères, aux parties 
qui ont été exposées au contact im- 
médiat du virus. 

L'origine de la vérole n’est pas 
fort connue. C’est une tradition com- 

K k 


Sr4 VER 


mune que la maladie vénérienne 
pes , pour la première fois, dans 
‘armée francoise qui éfoit campée 
devant Naples ; de là vient que 
les Francois l’appellent maladie de 
ÎVaples , et les ftaliens, mal fran- 
cois ; mais l’opinion la plus géné- 
ralement reçue des plus habiles mé- 
decins , est que la maladie véné- 
rienne vient originairement des In- 
des occidentales, et que les Espa- 
gnols l’appertèrent desiles de l'Amé- 
rique , où elle étoit fort commune 
avant que ces peuples y eussent 
jamais mis le pied. 

La nature du virus vénérien n’est 
pas plus connue que son origine ; ce 
qu’il y a de mieux connu, c’est que 
la verole est une maladie conta- 
gieuse , entretenue et propagée par 
un virus où un venin qui gâte la 
masse des humeurs, et leur fait 
prendre son même caractère. 

La véritable méthode de guérir 
la vérole fut long-tems ignorée, 

Enfin l’analogie de plusieurs sym- 
ptomes de ce mal, avec, ceux de 
beaucoup de maladies de la peau , 
Pefficacité du mercure dans ces der- 
nivres, firent soupçonner aux mé- 
decins que ce minéral pourroit bien 
convenir à la maladie vénérienne. 
Bérenger de Carpi, fut, à ce qu’on 
croit , le premier qui lemploya ; 
?l eut un grand nombre d’imitateurs. 
On ne lPadministra d’abord qu’exté- 
rieurement sous la forme de fric- 
tons ; mais bientot les lumières de 
la chimie firent découvrir de nou- 
elles routes. ‘ 

VERRE , s. m. du lat. vitrum 

( T'echnol. ) Composition dure, 
fragile , entrant en fusion au feu, 
brillante et unie dans la fracture, 
et préparée par la fusion de sable, 
de pierres vitrifiables, et de sel alkali 
eu d’oxides métalliques. 

L'usage du verre est de la plus 
haute antiquité ; il en est parlé dans 

es livres de Moïse et de Job; mais 
il avoit différens noms que les tra- 
ducteurs et les commentateurs ont 
rendus par les mots de pierre pré- 
cieuse, pierre transparente, crys- 
tal, miroir , diamant, verre dia- 
phane et glace , à cause de sa res- 
semblance avec Peau congelée,. 

Aristote demande pourquoi nous 
voyons au travers du verre, et poux- 


VER 


quoi le verre ne peut se plier. Ces 
problèmes sont un des monumens 
les plus anciens de lexistence du 
verre. On peut en placer la décou- 
verte au tems de l’invention des 
briques et de la poterie ; car lors- 
qu'on met le feu à un fourneau à 
briques où à poterie , il y a presque 
toujours quelques endroits qui sont 
convertis en verre. 

Lucrèce est le premier poëte latin 
qui ait parlé du verre et de sa trans- 
parence ; et Pline prétend que Sidon 
est la première ville qui ait été fa- 
meuse par sa verrerie. Suivant le 
même auteur, ce fut sous Tibère, 
que lon commenca à faire du verre 
à Rome. Un des trois ordres qui 
composoient le théâtre de PEdile 
Scaurus , étoit de verre, ainsi que 
plusieurs colonnes d’un temple situé 
dans Vile d’Aradus , et le globe cé- 
leste inventé par Archimede. Sous 
Néron , on trouva le secret de faire 
des vases et des coupes de verre 
aussi transparent que le crystal de 
roche ; enfin , les anciens savoient 
peindre le verre, et ils en forme- 
rent les urnes dans lesquelles ils re- 
cueilloient les larmes que la douleur 
leur faisoit répandre, 

On de peut révoquer en doute la 
plupart de ces faits; mais ils ne 
prouvent pasque le verre ait atteint 
dans ces tems reculés, le degré de 
perfection qu’il a présentement. 

Il nappartenoit qu’à la chimie de 
soumettre sa composition et sa fu- 
sion à des règles constantes , d’éten- 
dre son usage, de multiplier ses 
formes , de doubler sa valeur et 
d'augmenter son éclat. 

L’art de faire le verre est un des 
plus beaux présens que la chimie 
ait fait aux hommes, Il nous fournit 
les vases les plus propres, les plus 
commodes et les plus agréables ; il 
nous procure les moyens de nous 
mettre à l’abri des injures de Pair, 
sans nous priver des avantages de la 
lumière. La conservation d’une in- 
finité de liqueurs lui est due. C’est 
par son secours que nous remédions 
aux défauts de ‘notre vue , ou que 
nous réparons les ravages que le 
nombre des années y produit. L?as- 
tronomie doit au verre ses plus 
grands progrès ; l'usage des grandes 
lunettes a perfectionné la connois- 


VER 

since du ciel, fait découvrir de 
nouvelles planètes, de nouvelles 
étoiles, de nouveaux mondes entiè- 
rement inconnus à l’antiquité. Les 
lunettes sont également utiles pour 
la navigation, pour la guerre, et 
dans tous les cas où il est bon de 
découvrir les objets de fort loin. 

La physique expérimentale ne doit 
pas moins à l’invention du verre. 
Sans le verre on ignoreroit peut-être 
encore une infinité de phénomènes. 

( Optique ) Verre à faceites ; 
c’est un verre plan d’un côté et 
composé, de Pautre côté, de plusieurs 
surfaces planes ; inclinées les unes 
aux autres ; ce verre fait voir l’image 
d’un objet qu’on regarde au travers , 
autant de fois qu’il y a de surfaces 
planes sur son côté taillé à facettes. 

Verre ardent ; c’est un verre con- 
vexe des deux côtés et qui a la pro- 
priété de. rassembler les rayons du 
soleil en un petit espace, que lon 
appelle foyer. 

ous les verres convexes sont ca- 
pables de produire cet effet et beau- 
coup d’autres , en tout ou en partie ; 
mais strictement parlant, on ne 
donne ce nom qu’à ceux qui sont 
capables de le produire et mème en 
g:and. 

Verre concave ; c’est un verre 
creusé en portion de sphère. Ces 
sortes de verres sontou concaves des 
deux côtés, ou concaves d’un côté et 
plans de l'autre. Les verres conca- 
ves ont la propriété de disperser les 
rayons de lumière, c’est-à-dire, de 
rendre divergens, les rayons qui sont 
parallèles , d'augmenter la diver- 
gence des rayons déjà divergens, et 
de diminuer pour le moins la con- 
vergence des rayons convergens; aussi 
ces verres produisent-ils trois effets 
remarquables : 

10. Îls font voir les objets plus 
petits qu’ils ne sont ; 

20, Ils font voir Pobjet plus près 
qu’à la vue simple. ; 

30. Ils font voir l’objet avec moins 
de clarté. 

Verre convexe; c’est un verre 
formé de deux segmens de sphère, 
appliqués l’un à l’autre par leur plan. 

Les verres convexes ont la pro- 
priété de réunir les rayons de lumiere 
qui les traversent, c’est-à.dire, qu’ils 
reudent convergeus les corps paral- 


VER 515 
lèles, qu’ils augmentent la conver- 
gence des rayons déjà convergens, 
et que pour le moins, ils diminuent 
la divergence des rayons divergens. 
Un verre convexe est la même chose 
qu'une lentille, et produit les mêmes 
effets. 

Verre lenticulaire ; C’est un verre 
qui a la forme d’une lentille. C’est 
la même chose qu’un verre convexe 
ou une lentille, Les verresde lunettes 
sont de cette espèce. 

Verre plan concave; c’est un 
verre creusé en portion de sphère, 
mais d’un côté seulement, et plan de 
l'autre, Les verres plans concaves 
produisent les mêmes effets que les 
verres concaves des deux côtés, 
mais à courbures égales, leurs effets 
sont moitié moindres que ceux des 
verres COnCaves. 

Verres plan-convexes ; c’est un 
verre formé d’un segment de sphère : 
ce verre est donc convexe d’un côté 
et plan de lautre, ce qui Pa fait 
nommer plan-convexe. 

Lesverres plan-convexes produi- 
sent les mêmes effets que les verres 
convexes des deux cotés; mais À 
courbures égales, leurs effets sont 
moitié moindres que ceux des verres 
convexes. 

(Minéral.) Verre de Moscovie ; 
on a donné ce nom au mica en 
grandes lames , qu’on trouve dans 
quelques montagnes granitiques de 
la Russie septentrionale et sur-tout 
en Sibérie. Cette dénomination très- 
impropre, quant à la nature de cette 
substance minérale , vient de ce 
qu'elle est employée au lieu de 
verre pour les carreaux de fenêtres, 

On a beaucoup exagéré leur gran- 
deur ; ceux qu’on emploie n’ont 
gutre plus de neuf pouces sur six ; 
on en fait usage pour les fenêtres des 
vaisseaux de guerre , parce qu’ils ont 
Pavantage de ne pas se briser par 
Pexplosion du canen. 

erre de volcan; cest une ma- 
tière complétement vitrifiée que re- 
jetent plusieurs volcans, C’est com- 
munément une espèce d’émail noi- 
râtre ou vert, ou de différentes cou- 
leurs , il est plus dur que l’émail ar- 
tificiel, et communément il fait feu 
eontre Pacier. 

(Musique) Musique de verres ; 
cette musique qui c’est conque en 


Kk2 


5rÔ VER 


France que depuis 1765, est de 
l'invention du docteur Franklin ; 
et l'instrument nommé harmonica, 
est une boite carrée, dans laquelle 
sont attachés plusieurs verres ronds 
de différens diamètres , et dans les- 
quels on met de Peau en différentes 
quantités, En passant ledoigt mouillé 
sur les bords de ces verres, on en 
tire des sons mélodieux , et sembla- 
bles à ceux que les Persans produi- 
sent en frappant sur sept coupes de 

orcelaine remplies d’eau , avec des 
Pruettes d'ivoire ou d’ébène. Foy. 
HARMONICA. 

( Peinture ) Peinture sur verre ; 
c’est une idée assez généralement 
répandue que art de peindre sur 
verre , tel qu’on l’exerca dans le 
moyen âge, est entièrement perdu ; 
et malgré le traité de Leviel , il y a 
encore des personnes qui persistent 
à croire que les procédés employés 
de nos jours , sont des procédés mo- 
dernes, et nullement ceux usités, 
il ya quatre ou cinq cents ans, 

Les François prétendent que ce fut 
d’un peintre de Marseille, qui tra- 
vailloit à Rome vers l’an 1509, sous 
Jules ET, que les Italiens apprirent 
cette peinture, Quoi qu’il en soit de 
son origine, cet art est fort déchu de 
l'estime dont il jouissoit en France, 
vers le onzième siècle, tems où il 
étoit au plus haut degré de splendeur, 
A présent l'Angleterre est la seule 
partie de l’Europe où la peinture sur 
verre soit pratiquée avec succès, 
parce que le goût de architecture 
gothique sy est conservé au point 
qu'il y a des particuliers qui sacri- 
fient des sommes énormes pour éri- 
ger des fabriques dignes du quator- 
zieme siècle. 

Jarvis a fait de très-beaux vitraux, 
“d’après les dessins de feu le chevalier 
Reynolds, pour la chapelle de Wind- 
sor. Cet habile artiste a suivi les pro- 
cédés de Leviel; mais Pexpérience 
lui a suggéré plusieurs changemens 
et modifications de ses procédés. Les 
bases de toutes les couleurs em- 
ployées à peindre sur verre sont des 
substances métalliques oxidées ; et 
toutes les modifications , les mélan- 
ges, les calcinations, etc. que lon 
conseilla jadis comme indispensa- 
bles pour le succes des couleurs’, ne 
doivent être attribuées qu’à l’état de 


VER 


la science à l’époque où les anciens 
auteurs ont publié leurs ouvrages ; 
aujourd’hui, il faut une marche plus 
claire et moins mystérieuse, 

Les ouvrages déjà publiés, et sur- 
tout le traité de Leviel, donnent 
d’excellens conseils pour le travail 
du peirtre et les précautions qu’il 
doit prendre, Rien ne ressemble plus 
à la gravure en manière noire , que 
l'opération du peintre sur verre. Con- 
sultez , pour les détails , le traité de 
Leviel, et leno. 34 des Annales des 
arts et manuf. d’Oreilly. 


VERRUE, s. f. du lat. verruca. 


( Héd. ) On donne ce nom à une 
petite excroissance charnue, dure , 
indolente, élevée sur la peau comme 
un petit pois. 

VERS , s. m. du latin versus, 
Versus. 

( Poésie ) Paroles mesurées et 
cadencées , d’après des règles fixes, 

Par le mot vers, on entend le 
style poétique astreint aux règles de 
la versilication. Si vous n'avez que 
la première de ces deux parties, votre 
discours sera élevé, nombreux, plein 
d'images, vous serez poëte si vous le 
voulez, mais vous ne ferez pas des 
vers. 

Si vous soumettez un style pro- 
saïque aux règles de la versification , 
vous nous donnerez des lignes qui 
auront tous les compartimens du 
vers; mais qui ne seront que de la 
prose. 

Mais on voit des vers qui ont la 
rime, l’hémistiche, le nombre de 
pieds, certaines figures, certains 
tours poétiques, de la noblesse même 
et de la douceur , et qui cependant 
n'ont point cette saveur que l’on 
goûte dans les bons vers, Quel est 
donc le principe qui établitle carac- 
tere général du vers ? On a cru que 
c’étoit l’inversion , et lon s’est 
trompé : linversion est un assaison- 
nement qu'on donne à la prose aussi 
bien qu’à la poésie. Prenez toutes 
les qualités qui peuvent rendre une 
phrase prosaïque plus parfaite dans 
quelque genre que ce soit, portez-les 
à un point plus élevé, ajoutez-y 
quelques traits qui fassent sortir le 
style du ton ordinaire, même le 
plus accompli ; joignez-y les mesu- 
res, les rimes, des figures éclatantes 


VER 


et lumineuses, des inversions pré- 
parées et menagées dans un juste 
désré de liberté : en un mot , que la 
phrase cesse d’être commune dans 
son genre , et qu'elle soit soumise 
aux règles de la versification, vous 
aurez des vers. C’est par le goût 
qu’on juge de la bonté des vers : ce 
goût quand il est exercé, ne s’y 
trompe jamais, et il be 
quiconque lit ou fait des vers, Foy. 
POESIE , RIME. 


VERSE,, adj. du lat. verto , ver- 
sum, ou de verso , versalum, tour- 
ner, retourner. 


( Géom.) Sinus-verse ; le sinws- 
verse dun arc est la partie du dia- 
mètre qui passe par une extrémité 
de l'arc, comprise entre cette extré- 
mité et la perpendiculaire,qui tombe 
sur le diamètre de autre extrémité 
de l’arc. Le sinus-verse d’un arc est 
donc l’excès du rayon sur le co-sinus. 


VERSEAU , s. m. contraction de 
verseur d'eau , où verse eau, en 
latin aquarius , ou aquarium , ai- 
guière , réservoir d’eau. 

( Æstron. ) Onzième signe du 
zodiaque, ainsi appelé de la saison 
des pluies qui ont lieu dans l'Europe 
à l'entrée de l'hiver. 

(Æydraul.) Le verseau, dit le 
poëte Manilius , est un signe qui, 
penché sur son urne, en fait sortir 
des torrens impétueux , et influe sur 
les avantages que nous procure la 
conduite des eaux. C’est à lui que 
nous devons l’art de connoitre les 
sources cachées dans le sein de la 
terre , et c’est lui qui nous apprend à 
les élever à sa surface, et à les élancer 
vers les cieux où elles semblent se 
mêler avec les astres. Ainsi, lPhy- 
draulique étoit connue des an- 
ciens, et ce n’est point au siècle de 
Louis XIV qu’on doit Part des eaux 
jaillissantes , comme M. Perrault l’a 
imaginé. 

VERSET , s. m. diminutif de 
vers, en lat. versus , versiculus. 

( Bibliologie ) Les cinq livres de 
la loi furent anciennement partagés 
en cinquante-quatre sections, et cha- 
que section fut divisée en versets. 
Ésdras passe pour être l’auteur de 
cette division, qui vraisemblable- 
ment fut imaginée pour Pusage des 
interprètes chaldéens. En eïlet, 


VER Lio 


quand lhébreu cessa d’être la langue 
vulgaire des Juifs, et que le chaldéerr 
eut pris sa place, ce qui arriva au 
retour de la captivité de Babylone , 
on lisoit d’abord au peuple Poriginak 
hébreux, ensuite un interprète le 
traduisoit en chaldéen , afin que tout 
le monde lentendit parfaitement , et 
cela se faisoit à chaque période, ou 
verset. 

VERSIFICATION , du lat. ver- 
sus, vers, et de facio , faire : Pac- 
tion de faire des vers, manière de 
tourner les vers. 

(Poésie) La versificalion va 
pour objet que le mécanisme des 
vers; c’est l’art de les construire , 
relativement à la qualité et à la 
place des sons; et la versificalion 
francoise est l’art de la structure et 
de l’arrangement des vers françois. 

Il semble que les poëtes de tous 
les pays devroient être assujettis à des 
règles communes, puisqu'ils pei- 
gnent tous un même objet, qui est 
la belle nature; que cet -objet se 
ressemble par-tout , et que les cou- 
leurs du tableau doivent toujours 
être conformes à celles de Poriginal ; 
mais les différences qui se trouvent 
entre le génie, la marche, Pordre de 
construction et les propriétés des idio- 
mes dont les peuples se servent, ont 
dû donner des caractères bien variés 
aux expressions de nos idées et de 
nos sentimens. Certains peuples ont 
dû avoir dans leur langue des beautés 
dont d’autres langues r’étoient pas 
susceptibles. Ici, la continuité des 
sons a quelque chose de plus rapide 
et de plus coulant ; là , on trouve plus 
de force et plus de nerf; ailleurs, 
plus de noblesse et d'harmonie, ou 
plus d’aisance et de variété. Les uns 
auront racheté certains agrémens qui 
leur manquoient par d’autres qu’on 
ne retrouve point chez leurs sui: ins. 
Peut-être meme l'habitude nous au- 
ra-t-elle fait prendre pour des beau- 
tés ce qui ne devroit être considéré 
que comme des vices. La rigueur de 
certaines regies aura peut-être donné 
un air de prix et d’importance à leur 
objet. La versification à donc des 
principes généraux, qui sont com- 
muns à toutes les langues, et des 
regles qui sont particulières à cha- 
cune, La peinture vraie de l’objet , 
Pexpression et la force des termes ; 


518 VER 


Vapplication des figures, la clarté, 
V’aisance, lPharmonie , le nombre , 
tout cela est de tous les pays et de 
toutes les langues ; mais ceux-ci y 
pan par une route, et ceux- 
à par une autre, parce que les entra- 
ves et la gène auxquelles on est assu- 
jetti par Pidiome dont on se sert, 
varient autant que ces idiômes eux- 
mêmes. Les Latins avoient , pour le 
mécanisme de leurs vers, lespèce , 
le nombre et la disposition de leurs 
pieds. Les François ont ordonné, 
pour leurs vers, le nombre des syl- 
fabes, mais sans rien statuer pour la 
quantité ; seulemert ils y ont ajouté 
lirime, que les Latins n’avoient pas ; 
comme :’ils avoient voulu par là 
compenser une beauté par une autre. 
Chez les anciens la rime n’étoit 
connue que dans la prose. [ls avoient 
fait un ornement du style, de donner 
uelquefoiïs la mème désinence à 
ne membres de période, et on ap- 
peloit cette figure de mots, simuliter 
cadens, sinuliter desinens. Ils se 
plaisoient aussi quelquefois à faire 
rimer les deux hémisliches du vers 
pentamètre et de Pasclépiade. 


Dans la basse latinité , lorsqu’on 
abandonna le vers métrique, c’est- 
à-dire, le versrégulitrement mesuré, 
pour le vers rhythmique , beaucoup 
plus facile, parce que la prosodie n?y 
étoit pas observée , et qu’il suffisoit 
d’en compter les syllabes sans nul 
égard à leur valeur, les poëtes sen- 
tirent que des vers privés de nombre 
avoient besoin d’étre relevés par l’a- 
grément des consonnances : de là, 
l’usage de la rime introduit dans les 
langues modernes, adopté par les 
Provencaux, les Italiens, les Fran- 
çois, et par-tout le reste de l’Eu- 
rope. #7 RIME , CESURE. 

VERSO, s. m. Terme emprunté 
da latin, fait de vertere , tourner. 

(Bibliogr.) La seconde page d’un 
feuillet, celle qu’on trouve après 
avoir tourné le feuillet. El est op- 
posé à reclo, sous-entendu folio , 
qui est la page qui se présente d’a- 
bord. 

VERT ou VERD, VERTE, adj. 
du latin véridis , qui est de la couleur 
des herbes et de la feuille des 
arbres. 


( Physique ) L’une des sept cou- 


VER 


leurs primitives dont la lumibre esf 
composée , Cest la quatrième en 
commencant à compter par la plus 
forte, ou ,ce qui est la meme chose, 
par la moins réfrangible. #oyez 
COULEURS. 

Les corps qui nous paroïissent 
verts , ne nous paroissent tels que 
parce que leur surface réfléchit les 
rayons veris en beaucoup plus grande 
abondance que les autres. 

(Minéral.) Vert de Brunswick ; 
c’est une couleur dont la préparation 
est due à M. Kasteleyn. Ce vert dont 
la consommation est tres-considéra- 
ble, tant pour la peinture à l’huile , 
que pour l’impression des papiers à 
meubles, se prépare en arrosant des 
coupures de cuivre d’une solution de 
muriate d’ammoniac dans des vases 
fermés. 

Trois parties de muriate d’ammo- 
niac dissolvent deux parties de cui- 
vre, et il en provient six parties de 
couleur. Ce beau vert porte en Hol- 
lande le nom de vert de Pise. On 
le falsifie presque toujours avec de 1a 
céruse. à 

Vert-de-gris ; c’est un oxide de 
cuivre formé par l’acide acéteux. On 
le préparoit autrefois en très-grande 
quantité à Montpellier; mais au- 
jourd’hui on le prépare dans beau- 
coup de pays vignobles. Pour cela , 
on dispose des lames de cuivre d’une 
largeur proportionnée au vase dans 
lequel on opère ; on les recouvre de 
marc de raisin ; le tout arrangé cou- 
che par couche , on l’arrose avee de 
la vinasse ou du mauvais vin fait 
avec le marc de raisin fermenté. 
Lorsque le cuivre est suffisamment 
oxidé par la décomposition de Pacide 
acéteux , on le ratisse et on le met 
dans des vessies, pour le livrer au 
commerce, x 

Vert de montagne ; C’est du cui- 
vre carbonnaté, vert natif, mélansé 
de matières terreuses qui lui don- 
nent une couleur pâle. 

Vert antique ou vert d'Egypte ; 
c’est un marbre brèche, composé de 
petites masses d’une belle couleur 
vert d'émeruude. Les quatre saper- 
bes colonnes qai décorent le salon du 
Laocoon , dans k musée Napoléon , 
sont des colonnes de marbre de verf 
antique. 

On trouve un marbre semblable 


VER 


dans les montagnes des environs de 
Carare , sur la cote de Toscane, près 
de la côte de Gênes. 

Vert d'azur ; quelques naturalistes 
ont donné ce nom au vert de mon- 
tagne ou carbonate de cuivre vert, 
lorsqu'il se trouve mêlé avec Pazur 
de cuivre compacte ou pierre d’Ar- 
ménie, qui est un carbonate de cui- 
vre bleu. 

Vert campan; cest un marbre 
primitif qu’on tire de la vallée de 
Campan , dans les Pyrénées. 

Vert de Corse , en italien verde 
di Corsica; c’est une roche primi- 
tive formée d’un mélange de sma- 
ragdite et de jade limanite. Cette 
roche se trouve daps les montagnes 
de Serpentine , et d’autres pierres 
magnésiennes de l’île de Corse; on 
en fait des tables de la plus grande 
beauté. 

VERTEBRE, s. f. du lat. ver- 
tebra, fait du latin vertere, tourner, 
à cause que c'est par le moyen des 
vertèbres que le corps tourne. 

{ Anat. ) Les vertèbres sont les 
osqui composent la colonne de l’é- 
pine dorsale chez Phomme , les qua- 
drupèdes, les cétacés , les oiseaux , 
les reptiles les serpens et les poissons. 
C'est aussi à cause de ce caractère 
que plusieurs naturalistes les ont 
nommés animaux vertébrés, pour 
les distinguer des mollusques , des 
coquillages , des insectes, des vers 
et des zoophytes qui , n’ayant point 
de colonne vertébrule et de squelette 
osseux intérieur , sont appelés pour 
cela animaux invertébrés. 

De vertèbre, les anatomistes ont 
fait vertébrales , pour désigner tout 
ce qui appartient aux vertèbres : les 
artères verlébrales ; les ligamens 
vertébraux. 

VERTEBRITES, s. f. du latin 
vertebra , vertebre , et du grec 2190e 
(lithos), pierre : vertèbre pétrifiée. 

( Minéral. ) On a quelquefois 
donné ce nom aux vertèbres fos- 
siles. 

Les vertèbres fossiles se trouvent 
plus fréquemment que les autres 
parties des animaux , parce que leur 
forme raccourcie les rend moins 
sujettes à étre brisées. On a trouvé 
plusieurs fois en Sibérie des vertè- 
bres déléphans. On voit beaucoup 


VER 519 


de vertébres de crocodiles dans la 
montagne de Saint-Pierre de Maës- 
tricht, 

VERTEX , s. m. Mot latin qui 
signifie haut , sommet, faite. 

( Anat.) 1 se dit du sommet de 
la tête. 


VERTICAL, LE, adj. du latin 
verlex , sommet : qui a rapport au 
sommet, 

( Géom.) Vertical se dit en gé- 
néral de ce qui est perpendiculaire 
à l'horizon, parce qu'une ligue tirée 
par le sommet de notre tete et par la 
plante de nos pieds , est toujours 
perpendiculaire à horizon. 

(Astron.) Cercle vertical ; c’est 
un grand cercle de la sphere passant 
par le zénith, par le nadir, et per 
un autre point de la surface de la 
sphère, 

L'usage des cercles verticaux est 
de mesurer la hauteur des asties et 
leur distance au zénith, etde mesurer 
les azimuths et les amplitudes orti- 
ves et occases. par la distance de ces 
cercles au méridien, etc. L 

Premier vertical ; Cest celui qui 
coupe perpendiculairement le méri- 
dien ; il passe par les points d’orient 
et d’occident. 

Ligne verticale ou ligne aplomb ; 
c’est celle qui va du zénith au nadir, 
et qui se dirige ver$ le centre de\ la 
terre ou: perpendiculairement à ja 
surface, Elle est marquée par un 
fil auquel on suspend un poids. 

Cadran vertical ; c’est un cadran 
solaire fait sur un plan vertical ou 
pere ione si à l'horizon, 

ornt vertical ; c’est le zénith. 

Astre vertical; c'est celui qui 
passe au zénith d’un lieu. 

VERTICALITE, s. f. du latüus 
verlex , verlicis, sommet, et d’Aa- 
bilitus, habileté, propriété. 

(/Hécan. ) Situation d’une chose 
placée verticalement, 

VERTIQTE, s. f. du lat. vertex, 
verlicts , sommet. 

(Physique) Faculté qu’a un corps 
de tendre vers un côté plutot que 
vers un autre. La verticilé de lai- 
guifle aimantée est la faculté qu’elle 
a de tendre du nord au sud. 

VERTICILLE , s. m. du latin 
verticillus , espèce d’anneau qui eus 
toure les branches des arbres, 


520 VAEus 


( Bolan.) Assemblage de feuilles 
ou de fleurs disposées autour d’une 
tige, à la manière des vertebres , 
d’où il tire son nom. 

VERTIGE , s. m. du lat, vertigo, 
fait de vertere, tourner. 


( Méd. ) Maladie du cerveau, 
dans laquelle il semble que tous les 
objets tournent , et qu’on tourne so1- 
même, Il y a deux espèces ou deux 
degrés de vertige , l'un simple, l’au- 
tre ténébreux. Le simple ne consiste 
que dans un tournoiement apparent 
des objets externes, sans que la vue 
en soit obscurcie. Le ténébreux , 
appelé autrement SCOTOMIE , est 
celui dans lequel, non-seulement le 
malade s’imagine que tout ce qu’il 
voit autour de lui tourne, mais aussi 
ses yeux s’obscurcissent, comme s’ils 
étoient couverts de nuages, et il 
tombe par terreavec des palpitations 
de cœur. Ce vertige est ordinaire- 
ment l’avant-coureur de l’épilepsie 
ou de l’apoplexie, 


VESICATION , s. f. du latin 
vesica, vessie, et dago, faire: 
laction de produire des vessies. 

( Chirurgie ) Naïssance des clo- 
ches ou vésicules qui se forment 
après une brülure de feu ou d’eau 
chaude, 

Vesication se dit aussi de l’effet 
des rémèdes vésicatoires. 


VÉSICATOIRE , s. m. du latin 
vesicatorium, fait de vesica, vessie. 

( Chirurgie ) Remède topique qui 
ülcère la peau et fait élever des ves- 
sies pleines de sérosités. On l’appeile 
ausssi EPIPASTIQUE. Les cantha- 
rides sont ordinairement la base des 
vésicatoires. 


VÉSICULE., 5. f. du latin vesi- 
cula , diminut. de vesica , vessie : 
petite vessie. 


(Anat.) Vésicule se dit souvent 
de la poche qui contient le fiel, 
qu’on appelle vésicule dû fiel. 

Ï1 se dit aussi des vésicules sémi- 
nales, qui sont des corps mous, 
blanchâtres, noueux, situés obli- 
quement entre le rectum et la partie 
inférieure de la vessie. 

(Ichtyologie) Vésicule aérienne; 
c’est un organe placé sous la colonne 
vertébrale de la plupart des poissons, 
et qui contient de l'air destiné à les 


VES 


rendre plus ou moins légers, selow 
qu’ils veulent monter ou descendre, 


VESSIE , s. f, du lat. vesica. 


(Anat.) Réservoir membraneux 
dans lequel se dépose l'urine. La 
vessie est une espèce de poche ou 
bouteille membraneuse et charnue, 
capable de dilatation ct de resserre- 
ment, située au bas de l'abdomen , 
immédiatement derrière lasymphyse 
des os pubis, vis-à-vis lintestin 
rectum, 

VESTALE, s. f. de ’esla, nom 


d’une divinité des anciens. 


(Hist. rom. ) Les Romains don- 
noient ce nom à des vierges consa- 
crées à la déesse esta. 

Ces prètresses, dont l’ordre venoïit 
originairement d’Albe, furent éta- 
blies à Rome par Numa Pompilius. 
Ce législateur n’en avoit d’abord ivs- 
titué que quatre : Servius Tullius, 
suivant Plutarque , ou Farquin lPan- 
cien , suivant Valere Maxime, et 
Denis d’Halicarnasse,enajouta deux. 

L’occupation la plus importante 
des vestales, étoit la garde du feu 
sacré. Ce feu devoit être entretenu 
jour et nuit; la superstition avoit 
attaché les conséquences les plus ter- 
ribles à son extinction, et la vestale 
qui Pavoit occasionnée , étoit punie 
du fouet par le souverain pontife,. 

Les veslales qui avoient violé la 
virginité , recevoient un châtiment 
bien plussévère quecellesquiavoient 
laissé éteindre le feu sacré. Numa les 
condamna à être lapidécs. Festus 
rapporte une autre loi postérieure , 
qui ordonnoit qu’on leur tranchât la 
tète. On croit que Tarquin l’ancien 
est le premier qui établit usage de 
les enterrer toutes vives; du moins 
c’est sous son règne que ce supplice 
a eu lieu pour la première fois, et 
c’a été depuis la punition des v'esla- 
les infidelles à leurs vœux. 

L'ordre des vestales dura environ 
onze cents ans. Il se maintint long- 
tems dans un état de lustre et de 
splendeur, Du tems des empereurs , 
il étoit à son plus haut degré d’éiéva- 
tion, Il subsista encore quelque tems 
sous les princes chrétiens, et paroit 
n'avoir été aboli qu’en 589, lorsque 
Théodose fit fermer tous les temples 
des faux dieux, 


VESTIAIRE, s. m. du lat. ves- 


V EX 

Liarium, dérivé de vestis, habit. 
(Hist. anc.) C’étoit, dans l’em- 
ire grec, celui qui avoit soin des 
Eabits de l’empereur , le maitre de la 
garde-robe, Mais vestiaire, chez les 
Romains, n’étoit qu'un marchand 

d’habits, on un tailleur, 

Vesliaire se ditaujourd’hui du lieu 
où sont les habits. 

VESTIBULE , s.m. du latin ves- 
Libulum, composé, suivant Marti- 
nius, de vesta et de stabulum , par- 
ce que le devant d’une maison étoit 
dédiée à la déesse l’esta . et, suivant 
Daviler, de vestis et d’'ambulo , par- 
ce que C’étoit dans le vestibule que 
lon commencoïit à laisser trainer les 
robes. 

(Architecture ) Entrée dans un 
bâtiment, espace, lieu couvert qui 
est au devant des salles, et au bas de 
l'escalier, pièce qui se présente la 
première à celui qui entre, et qui 
sert de passage pour aller aux autres. 

(Anatomie) Vestibule se dit 
aussi, par analogie, de l’une des trois 
parties qui composent la portion la 
plusenfoncée de Poreille interne , la- 
quelle est connue sous le nom de la- 
byrinthe; c’est celle de ces trois par- 
ties qui est située au milieu. 

VESUVIENNE , s. f. du mont 
Vésuve. 


(Minéral.) Substance minérale, 
ainsi nommée par VVerner, parce 
qu’elle se trouve fréquemment dans 
les produits du mont Vésuve. La vé- 
suvienne est d’une couleur brunâtre, 
tirant tantot sur le rouge, et tantôt 
sur le vert. Elle est quelquefoistrans- 
perente , mais plus souvent translu- 
cide sur les bords, et même tout-à- 
fait onaque. 

VETERAN, s. m. du latin vete- 
ranus , augmentatif de vetus, ve- 
leris, ancien : vieux soldat. 

(Hist. romaine) Un vétéran, 
dans la milice romaine, étoit un sol- 
dat qui avoit vieilli dans le service , 
qui avoit fait un certain nombre de 
campagnes , et qui avoit obtenu 
son congé et les récompenses dues 
à son service, Tous les Romains 
étant obligés de servir, on appeloit 
dirones ou novicii ceux qui faisoient 
leur première campagne; veteres , 
ceux qu avoient servi quelques an- 


VI1B 52x 


nées, et velerani, ceux qui avoient 
servi vingf ans, 

(Art milit.) Vétéran se dit au- 
jourd’hui des militaires qui, en 
considération de leurs années de ser- 
vice, ou pour quelqu’autre cause, ont 
été admis dans des compagnies sé- 
dentaires, nommées compagnies de 
vélérans. 

VETERINAIRE , adj. et subst. 
du latin velerinarius ; qui a soin 
des bêtes de somme, qui cencerne 
les bêtes de somme , fait de veterina , 
velcrinorum, bêtes de somme. 

Art vétérinaire; cest l’art de 
connoïître la structure de tous les 
animaux utiles, comme chevaux, 
bœufs, vaches, moutonset brebis, 
leursdiverses maladies, etlesmoyens 
de lesguérir. 

Cette occupation, digne autrefois 
des plus grands hommes, ne fut pas 
inconnue aux Aristole, aux Varïon, 
aux Columelle, etc. ; mais les au- 
teurs qui sont venus après eux au- 
roient cru s'avilir, en consignant 
dans leurs écrits la pratique d’un art 
aussi intéressant ; ils Pont abandon- 
né à la tradition , et cette tradition 
s’est si fort altérée dans le décours . 
qu’au bout de quelques siècles, elle 
r’étoitplusreconnoissable; l’art étoit 
tombé dans le mépris. et paroissoit 
entièrement oublié. Pour en faire 
revivre les préceptes, des magistrats 
ont obtenu Pétablissement de plu- 
sieurs écoles vétérinaires; d’abord à 
Lyon, en 1762, etensuite à Alfort, 
près Paris, en 1767. Foy. ECOLE 
VETERINAIRE. 

VIAGER, ÊRE , adj. du vieux 
terme de coutume v'age, qui signi- 
fie vie , en latin vita : qui dure pen- 
dant la vie ; pension viagtre. 

VIBRATION, s. f. du latin v;- 
bro, lancer, darder, et d’ago, 
agir : l’action de lancer. 

(Physique) Mouvement alterna- 
tif d’aliée et de venue, Il n’y a que les 
corps élastiques qui soient suscepti- 
bies de vibrations. Ilest de la nature 
de ces vibrations , soit qu’elles soient 
grandes , soit qu’elles soient petites, 
d’être achevées toutes dans des tems 
égaux, et elles seroient en effet par- 
faitement isochrones, si le ressort 
étoit parfait, et qu’il n’y eùt nifrot- 
tement, ni résistance de milieu, 


Le] 


22 VIC 


Vibration est aussi employé pour 
exprimerdifférensautresmouvemens 
réguliers et alternatifs, On suppose 
que les sensations sefont par le moyen 
du mouvement de vibralion des 
perfs, qui part des objets extérieurs, 
et est continué jusqu'au cerveau. 
Newton suppose que les différens 
rayons de lumière font des vibra- 
Lions de différentes vitesses, qui ex- 
citent les sensations des différentes 
couleurs , à proportion de leurs vi- 
tesses, 

Suivant le même auteur, la cha- 
Ieur n’est qu’un accident de lumière 
occasionné par les rayons qui exci- 
tent un mouvement de vibration 
dans un milieu subtil et éthéré , dont 
tous les corps sont pénétrés. 

(Musique) Fibration se dit, en 
musique, des ébranlemens légers 
mais sensibles, fréquenset successifs, 
qu’éprouve un corps sonore, lors- 
qu’il est en action et qu’il est sorti de 
son état de repos. Ces vibrations , 
communiquées à Pair, portent à 
l’oreille , par ce véhicule , la sensa- 
tion du son; et ce son est grave ou 
aigu, selon que les vibrations sont 
plus ou moins fréquentes dans le 
méme fems. 

VICAIRE, s. m. du latin pica- 
rius , qui alterius vices gerit : celui 
qui fait les fonctions d’un autre. 

(ist. rom.) Vicaire , dans l’em- 
pire romain, étoit un lieutenant que 
l’empereur envoyoit dans les provin- 
ces où il n’y avoit pas de gouverneur. 
L'Italie fut gouvernée par deux vi- 
caires. L’un étoit le vicaire d'Italie, 
qui résidoit à Milan, et l’autre étoit 
le vicaire de la ville, qui résidoit à 
Rome. 

(Æmpire d'Allem.) Le comte 
palatin du Rhin, ou le duc de Ba- 
vivre et le duc de Saxe, sont les wi- 
caires de l'Empire ; mais ils ne font 
leurs fonctions qu'après la mort ou 
la démission de l’empereur . pendant 
Vinterrègne, et en cas qu'il n’y ait 
point de roi des Romains, 

(Hist. ecclés.) Le pape a aussi 
un grand-vicaire dans Rome, qui 
est un cardinal, depuis Pie IV. 

Vicaire apostolique ; c’est un 
titre que le pape confère à un ecclé- 
siastique dans des pays infidèles ou 
hérétiques, pour veiller sux la reli- 
gion. 


VID 

V’icaire se dit particulièrement de 
ceux qui soulagent les évêques et les 
curés dans leurs fonctions, 

VICE - VERSA (et) expression 
latine retenue en françois , et qui si- 
gnige réciproquement. 

VICE-AMIRAL, s. m,. 7. AMI- 
RAL. 

VICOMTE, s. m. du lat. vice 
conulis, gen. de comes, qui remplace 
un comte. 

(Æconom. politig.) Le mot vi- 
comte, comme titre d'office, est 
très-ancien : cette institution remon- 
te jusqu’au tems de la première race. 
Le titre de vicomle fut d’abord don- 
né aux Jlieutenans ou vicaires des 
comtes , qui, chargés en même tems 
du commandement des armées et de 
l'administration de la justice ; aban- 
donnèrent cette dernière partie aux 
soins des vicomtes. Dans la suite, 
les ducs et les comtes s'étant appro- 
priés leurs gouvernemens , qui n’é- 
toient auparavant que de simples 
commissions , les pzcomles ne tar- 
dèrent point à suivre cet exemple , 
et leurs offices furent interdits de mè- 
me que ceux desducs et des comtes. 

À l’époque de la révolution, les 
vicomles étoient des seigneurs dont 
les terres étoient érigées en vicomtés, 
mais sans autorité m1 juridiction. 

(Hist. d'Anglet.) Les anciens 
vicomtes d'Angleterre étoient , 
comme en France, des officiers; leurs 
fonctionsétoient lesmèmes que celles 
des shérifs, avec cette seule difié- 
rence que ceux-ci avoient une ori- 
gine saxonne , et que ceux-là étoient 
upe institution normande, 

Les vicomles, tels qu’ils existent 
aujourd’hui , datent du tems d’'Hen- 
ri VI; ils ont rang dans la chambre 
des pairs, après les comtes et avant 
les barons. 

VIDE , s. m. et adj. de l’allemend 
ode , dont nous avons d’abord fait 
woide, ensuite vuide , et vide , es- 
pace qui n’est pas rempli de ce qui 
a coutume d’y être. 

(Physique) Les physiciens en- 
tendent par vide, un espace dans 
lequel ils supposent qu'il n’y a 
aucun corps, mi solide, ni fluide , 
ce qui seroit un vide absolu. Il est 
impossible qu’il n’y ait pas quelques 
espaces vides dè cette nature; les 
déplacemens nécessaires pour toutes. 


VID 

les espèces de mouvement semblent 
l’exiger. Mais ces espaces vides doi- 
vent être peu considérables: tous ces 
grands espaces que nous voyons, ain- 
si que tous ceux que des causes phy- 
siques nous empêchent de voir, sont 
en grande partie remplis de la ma- 
tière de la lumière et de Péther, ou 
matière subtile; mais ces matières 
sont si prodigieusement rares, qu’el- 
les résistent infiniment peu aux corps 
qui se meuvent dans leur sein, de 
sorte que ces corps paroissent se mou- 
voir avec autant de liberté que s'ils 
exercoient leur mouvemeut dans le 
vide. 

Vide de Boyle ; on appelle ainsi 
lespèce de vide que l’on produit 
sous un récipient appliqué à la ma- 
chine pneumatique , lorsqu'il en 
Pa Pair. Ce vide a pris le nom 
de Boyle , parce que ce physicien, 
aidé par Papin , a beaucoup perfec- 
tionné la machine pneumatique, in- 
ventée par Otto de Guerike. 

Les principaux phénomènes ob- 
servés dans le side, sont que les 
corps les plus pesans et les plus légers 
y tombent également vite. Toute 
espèce de feu et de lumière s'éteint 
dans le vide. 

La collision d’un caillou et de 
Pacier, ne donne point d’étincelle. 

Le son ne se propage point. 

Une fiole remplie d'air commun 
se brise. 

Derham a trouvé que les animaux 
qui avoient deux ventricules et qui 
r’avoient point de trou ovale , mou- 
roient en moins d’une demi-minute, 
dès la première exhaustion ; une 
taupe y meurt en une minute ; une 
chauve-souris en sept ou huit. 

Les insectes comme les guêpes, 
abeilles, sauterelles, semblent morts 
au bout de deux minutes; mais apres 
avoir été même vingt-quatre heures 
dans le vide , ils revivent lorsqu’on 
les remet dans Pair libre. 

La petite bière s’évente ‘et perd 
son goût dans le vide; l’eau tiède 
ÿ bout très-violemment. 

VIDIAN , NE, adj. du lat. vidia- 
nus, fait de Ÿidus Vidius, nom 
d’un médecin de Florence. 

( Æuat. } I se dit de ce qui a du 
rapport au conduit yidius ou ptéry- 
goidien, 


V1G 523 


L’artére vidianne est une petite 
artère qui enfile ce conduit, et le 
nerf vidian est un rameau de la 
seconde branche de la cinquième 
paire. 

VIERGE, -d f. et adj. du letin 
virgo , virginis , fille qui n’a jamais 
eu commerce avec un homme. 

( Æstron. ) Vierge est le nom da 
sixième signe du zodiaque, dans le- 
quel le soleil nous paroït entrer le 
22 ou le 23 août. 

( Peinture) T'einte vierge ; lors- 
que le peintre a empâté une partie 
de son tableau , il fond ou noie les 
teintes les unes dans les autres, pour 
en faire perdre à l’œil les différences, 
et en rendre les degrés insensibles ; 
mais ce travail fait perdre aux tein- 
tes de leur fraicheur ; c’est alors que 
le peintre qui a la pratique du colo- 
ris, place de côté et d'autre des 
teintes, qu’on nomme VLeTgEs, parce 
qu'il ne les mélange plus sur son 
tableau. Il atteint à la perfection de 
cette pratique, si cette teinte, toute 
fraiche qu’elle est, n’est point dure , 
crue, tranchante , et si elle est du 
ten convenable à son plan, et à 
l’elfet de la partie qu’elle enrichit 
par sa fraicheur et par sa pureté. 

Dans ce sens, les {eintes vierges 
sont opposées aux teintes sales. 

(Agricull. ) Vierge se dit aussi 
d’une terre neuve et qui n’a point 
rapporté, comme celle des terrains 
où lon fouille profondément. 

VIGIE , s. f. de l’espagnol pisia, 
qui signifie sentinelle, 


( Marine ) On appelle vigies ou 


roches qui veillent, des sommets, 


des rochers ou des bancs de roches, 
ou de rocailles, isolés au milieu de 
la mer , et quelquefois même hors 
de vue des terres , à des distance: 
considérables des côtes. Ces dangers 
sont d’autant plus à craindre pour les 
vaisseaux, que leur peu d’étendue , 
et leur médiocre élévation , ne per- 
mettent pas de les apercevoir de 
loin. 

Les vigies sont marquées sur les 
cartes par une ou plusieurs croix. 

On appelle vigie ou l’homme en 
vigie, un marin qui est monté sur 
la tête d’un mât ou sur une vergue 
de perroquet, pour découvrir au loin, 
en mer® sil y a des vaisseaux à vue 


h34 VIG 


et en faire le rapport , ou pour cher- 
cher la vue de terre. 

Il se dit aussi dans les colonies 
d'Amérique , des sentinelles établies 
dans différens postes, sur les bau- 
teurs le long des côtes, pour décou- 
vrir les vaisseaux qui passent en mer 
ten faire les signaux. 

C'est aussi le nom de l'endroit ou 
sommet de montagne, où est établie 
une pareille sentinelle, 

VIGILE , s. 
veille, 

( Lithurgie ) Les vigiles sont les 
Jours qui précèdent immédiatement 
les fêtes les plus solennelles. Leur 
origine est attribuée à une coutume 
de ancienne église, suivant laquelle 
les fidèles s’assembloient la veille de 
Pâque , pour prier et veiller ensem- 
ble , en attendant loffice que l’on 
faisoit de grand matin, en mémoire 
de la résurrection de J, C. Par la 
suite , les Chrétiens firent la même 
chose à d’autres fêtes ; mais comme 
il s’y étoit glissé des abus, ces vigiles 
furent défendues par un conciletenu 
en 1322; et à leur place, on institua 
les jeûnes, qui jusqu’à présent ont 
retenu le nom de vigiles. 

VIGNETTE , s. f. diminutif de 
vigne , en latin vinea. 

( Bibliogr.) On a d’abord donné 
re nom aux ornemens que les minia- 
turistes peignoient autrefois au haut 
des pages des manuscrits , parce que 
souvent ils représentoient des pam- 
preset des raisins, Après l'invention 
de Pimprimerie , ces miniatures fu- 
rent remplacées par des gravures en 
bois, et dans la suite par des gra- 
vures en taille-douce qui conservè- 
sent le nom de vignettes , quoique 
ces ouvrages n’eussent plus rien de 
commun avec lornement nommé 
vignelle ; que d’occuper la même 
place. Enfin , d'extension en exten- 
Sion , on a appliqué le mot de 
vignelle, aux gravures qui servent 
de frontispices aux livres , ou qui 
sont répandues dans le corps de Pou- 
vrage, 

VIGOGNE , s. f. Corruption de 
espagnol vicuna. 

( Manufact.) Nom d’un quadru- 
pède du genre du lama ; il se dit 
aussi de la Jaine qui couvre cet 
animal, 


f. du latin vigilia, 


VIN 
La vigogne est célèbre par λ 
beauté et la finesse de sa toison. 
C’est un animal particulier à la par- 
tie haute du Pérou, 

La chasse de la v/gogne est la plus 
pénible de toutes les chasses ; elle 
ne se fait que sur des cimes glacées 
où il n’y à aucune habitation, et 
dure quelquefois des mois entiers. 

VIGUEUR , s. f. du latin YIg0r ; 
force pour agir, 

( Lillérat. ) On dit quelquefois 
vigueur de style, pour dire la force, 
Pénergie du style. Le meilleur 


“style perd sa vigueur, à mesure 


quon le lime et qu’on le polit, On 
dit encore, remeltre Les Lettres en 
vigueur, pour dire, les faire revivre, 
les remettre dans un état florissant. 

(Peinture) Vigueur, vigoureux 
sont des expressions souvent em- 
ployées en peinture , et qui servent 
à caractériser les formes et le coloris. 
On dit le dessin vigoureux de Mi- 
chel Ange, les formes vigoureuses 
de l’Hercule Farnèse; on dit aussi , 
la première manière du Guide, fut 
mâle et vigoureuse , et la seconde 
fut douce et aimable ; le Georgien , 
est un peintre vigoureux. 


VIN , s. f, du latin vinum. 


( Agricult. ) Ce nom convient à 
tous les sucs sucrés des végétaux, qui 
par l’effet d’un mouvement intestin 
qu’on nomme fermentation, de doux 
et opaques qu’ils étoient, sont trans- 
formés en une liqueur transparente , 
agréable , plus ou moins piquante ; 
mais on le donne plus particulière 
ment au suc exprimé des fruits de la 
vigne qui a subi cette fermentation , 
et produit le vin proprement dit , la 
meilleure de toutes les liqueurs fer- 
mentées. 

La vigne ou l’arbrisseau sarmen- 
teux qui produit le vin, est origi- 
paire de Perse, 

Les Phéniciens qui parcouroient 
souvent les côtes de la Méditerranée, 
introduisirent sa culture dans la 
Grèce , dans les îles de lArchipel , 
dans la Sicile, enfin en Italie, et 
dans le territoire de Marseille. Cette 
culture , une fois parvenue en Pro- 
vence , s'étendit bientôt sur les cô- 
teaux du Rhône , de la Saône , de la 
Garonne , de la Dordogne, dans les 
territoires de Dijon, vers les rives de 


VIN 

Ja Marne et mème de la Moselle, 
Son succès ne fut pas égal par-tout , 
comme en Bourgogne , dont les pre- 
miers ducs se flattoient d’être quali- 
fiés seigneurs des meilleurs vins 
de la chrélienté, à cause de leur 
bonpays de Bourgogne, plus famé 
que lout autre en croit de bons 
bins. 

L’art de faire le vin se perd dans 
la nuit des tems : les anciens Egyp- 
tiens en connoissoient les procédés ; 
ils existent encore sculptés sur les 
murs de leurs temples les plus an- 
tiques, 


Les Grecs et les Romains les 
avoient recueillis, et préparoient 
une multitude de vins dont les noms 
et la célébrité sont passés jusqu’à 
nous. Ils en avoient de légers qu’ils 
pouvoient boire de suite ; ils en 
avoient d’autres qui n’étoient pota- 
bles qu'après un tems très-long ; 
enfin ils en avoient dont la conser- 
valion se prolongeoïit au delà d’un 
siècle. Ils mettoient aussi en réserve 
du moût plus ou moins concentré 
par lPévapgration, et qu’on délayoit 
avec de Peu pour en préparer des 
boissons. Les habitans de l’Archipel 
ont continué à faire de ce raisiné , 
et il est employé aujourd’hui en 
Egypte, à faire une espèce de 
sorbet. 

En Grèce on cueilloit le raisin 
avant sa maturité; on le séchoit à 
un soleil ardent , pendant trois jours, 
et le quatrième on l’exprimoit. 

On suit encore ce procédé dans 
plusieurs vignobles de l'Espagne, de 
litalie ,et sur-tout de Pile de Chypre. 
Dans ce dernier pays, la vendange se 
fait pendant les mois d'août et de 
septembre; les vignes sont basses, 
les raisins sont rouges ; le moût se 
met à fermenter dans de grands 
vases de terre goudronnés intérieu- 
rement. Le vin fe plus commun dure 
huit à dix ans, mais on en fait de 
bien plus durable , puisqu’à la naiïs- 
sance d’un enfant le père fait placer 
dans la terre une grande jarre remplie 
de vin, bouchée hermétiquement , 
et qu’il conserve jusqu’au jour où il 
marie cet enfant. Les plus riches des- 
tinent sur-tout à cet usage l'excellent 
vin de commanderte. 


Dazs quelques endroits d'Espagne 


"4 Ù. Vd 528 


on fait évaporer le suc des raisins 
blancs sur un feu doux, jusqu’à une 
consistance convenue , avant de le 
faire fermenter. 

En Toscane on prépare le vin dit 
vino sanlo, avec un moût si rap- 
proché , qu’il faut la plus forte cha- 
leur d’un soleil ardent pour lui faire 
subir la fermentation. 

Les anciens connoïssoient aussi 
Part de cuire et rapprocher le moût. 
Les Lacédémoniens le réduisoient 
d’un cinquième, et buvoient leur 
vin après la quatrième année, 

À Rome, pour préparer certains 
vins, on poussoit l’évaporation du 
moût jusqu’à le réduire à moitié ou 
aux deux tiers, et quelquefois même 
aux trois quarts. Ainsi concentré , 
il falloit qu’on y excitât la fermen- 
tation par la chaleur du soleil, et 
qu'on continuât de ly tenir exposé 
pendant une longue suite d'années ; 
mais enfin, quand ces pins avoient 
achevé leur fermentation , ils étoient 
si généreux, ou plutôt si forts, si 
spiritueux, qu’on ne pouvoit pas les 
boire purs. 

Galien parle d’un vin qu’on met- 
toit aussi au soleil, sur le toit des 
maisons. 

Enfin, Pline en annonce un au- 
tre qui se préparoit spécialement 
avec des raisins appiens, dont on 
différoit la récolte, et dont le suc 
étoit diminué de moitié pan la cuis- 
son, 

En Espagne, il est quelques vi- 
gnerons qui, après avoir évaporé le 
suc de raisin , y mettent un quart ou 
cinquième de plâtre nouveau. Ces 
vignerons savent, on ne sait com- 
mert, que le plâtre est avide d’eau ; 
quil s’empare de la portion d’humi- 
dité qui est encore surabondantedans 
le moût; qu’il a la propriété de dé- 
composer le tartre , et qu’il diminue 
la quantité de celui qui y existe, et 
qui y nuiroit, 

Les anciens paroissent n’avoir pas 
ignoré cette double propriété du plä- 
tre, et les Asiatiques avoient aussi 
reconnu que cette substance saline 
étoit utile dans la préparation de 
quelques vins. Nous voyons en effet 
qu'en Perse, on prépare le vin de 
Schéras dans des cuves spécialement 
enduites de plâtre. 

Le vin de L'yckaï se prépare avec 


L 
5:6 VIN 


le raisin le plus sucré de la Hongrie ; 
on le laisse sur le cep , si la saison 
est favorable , ou.on le sèche dans 
des fours, si la saison est pluvieuse 
et le menace de pourriture, Pour les 
procédés suivis en France, dans la 
fabrication des vins, consultez %e 
Y'raité de M. Chaptal. Ce savant 
a examiné avec le plus grand soin la 
nature des raisins; il a calculé avec 
précision l’infiuence qw’exercent sur 
eux les variétés du sol, du climat, 
des saisons et de la culture, celle 
que produisent sur leurs sucs, sur 
les différens procédés de la vinifica- 
tion, les degrés de température; et 
ensuite : appuyé sur des principes 
certains, il propose aux fabricans de 
vins les méthodes les plus appro- 
priées à leurs différens pays. 

VINAIGRE , s. masc, pour pin 
aigre. 

( Chimie) Le vinaigre est le se- 
cond produit de la fermentation que 
subit le moüût du raisin, et qu’on 
appelle fermentation acéteuse. Plu- 
sieurs conditions sont nécessaires 
pour obtenir la fermentation acé- 
teuse. La premitre est le contact de 
l'air extérieur. Il s’agit, pour la 
seconde, d’une température supé- 
rieure à celle de l'atmosphère; ilne 
faut pas qu’elle passe 18 à 20 degrés. 
La troisième consiste dans l’addition 
des matières étrangkres aux liquides 
qu’on veut conveïtir en vinaigre , et 
qui, dans ces cas, exercent les fonc- 
tions de levain. Ce sont les lies de 
tous les vins acides et des vinaigres , 
le tartre rouge et blanc, les rejetons 
des vignes et les rafles de grappes de 
raisins , de groseilles, d’épine - vi- 
nette, le levain du froment et de 
seigle, la levüre, toutes les subs- 
tances animales et leurs débris. En- 
fin, la quatrième et principale con- 
dition, est que les liqueurs vineuses, 
destinées à étre transformées en pi- 
naïgre, soient les plus abondantes en 
spitueux; car ce sont les vins les 
plus généreux qui produisent cons- 
tamment les meilleurs ViLaigres. 
Consultez le rot. volume du Cours 
complet d'agriculture de Rozicr. 

VINDAS, s. m. Co:rrvplion de 
l'anglois wirdlass , littéiaiement, 
corde tournante. 


( Mécan. y Espèce de treuil bori- 


Vo 


zontal, qui fait l'office de cabestan , 
soit pour lever les ancres, soit pour 
d’autres fortes manœuvres et opéra- 
tons, dans la plupart des vaisseaux 
marchands anglois et autres, On en 
retire l’avantage de faire la manœu- 
vre avec moins de monde ; mais on 
perd en tems ce que l’on gagne en 
force. 

VINOMETRE, s. m. du latin 
vinum , et du grec mérpov (métron), 
mesure. 

( Chimie) Instrument propre à 
mesurer la force du vin. C’est la 
mème chose que ŒNOMETRE: 
PV. ce mot. 


VIOLE , s. masc. de l’espagnol 
biola. 

( Musique ) C’est ainsi qu’on ap- 
pelle, dans la musique italienne , 
cette partie de remplissage qu’on ap- 
pelle, dans la musique françoise , 
quinte, ou taille ; car les François 
doublent souvent cette partie , c’est- 
à-dire , en font deux pour une; ce 
que ne font jamais les Italiens. 

La viole sert à lier les dessus aux 
basses, et à remplir , d’un manière 
harmonieuse, le trop grand vide qui 
resteroit entre deux. C’est pourquoi 
la viole est toujours nécessaire pour 
Vaccord du tout, même quand elle 
ne fait que jouer la basse à l’octave, 
comme il arrive souvent dans la mu- 
sique italienne. 


VIOLET , TE , adjectif du latin 
viola, nom d’une fleur appelée en 
francois violette : qui ressemble à la 
violelte. 

(Phfsique) L’une des sept cou- 
leurs primitives, dont la lumière 
est composée. C’est;la septième et la 
dernière , en commençant à compter 
par la plus forte, ou, ce qui est la 
méme chose , par la moins réfrangi- 
ble. Les corps qui nous paroissent 
violels ne nous paraissent tels, que 
parce que leur surface réfléchit les 
rayons violets en beaucoup plus 
grande abondance que les autres. 

VIOLON, subs. m. de l'espagnol 
biolone. 

( Musique) Instrument de musi- 
que à quatre cordes, et dont on joue 
avec un archet, 

Il se dit aussi d’un symphoniste 
qui joue du violon dans un orches- 
ue. Les violons, dans ce dernier 


VIR 
sens, se divisent ordinairement en 
premiers , qui jouent le "Premier 
dessus, et en seconds, qui jouent le 
second dessus. 


VIRELAI , s. m. composé de pi- 
rer, qu'on à dit pour fourner, etde 
lai, qui vient de l’allemand Led, 
chanson. 

( Poésie ) Petite pièce de poésie , 
pour ordinaire comique et plaisante, 
dont on aftribue l’invention aux Pi- 
cards. 

Le virelai moderne est un peu dif- 
férent de l'ancien ; il tourne sur deux 
rimes seulement, dont la première 
doit dominer dans toute la pièce ; 
Pautre ne vient que de tems en tems, 
pour faire un peu de variété. 

Le premier, ou même les deux 
premiers vers du virelai se répètent 
dans la suite, ou tous deux, ou 
séparément , par manière derefrain , 
autant de fois qu’ils tombent à pro- 
pos; ef ces vers, ainsi repris, doi- 
vent encore former le yirelar. 

VIREMENT , s. m. de l’ancien 
verbe virer, pour tourner. 

( Banque et commerce) VWire- 
Mient de parties ; c’est une manie- 
re de s’acquitter sans rien débourser , 
ce qui se fait en donnant en paie- 
ment un billet, une lettre de change 
ou autre effet, ou en cédant à un 
tiers la créance qui est due par un 
autre. Par cette opération . on chan- 
ge de débiteur et de créancier. 

Cette facilité de s'acquitter sans 
bourse délier, se pratique dans tou- 
tes les banques de commerce, éta- 
blies dans les principales villes de 
l'Europe. 

VIRER , du lat. gyrare, tourner 
en rond. On à dit anciennement #y- 
rer, 

(Marine) Ce mot, d’un grand 
usage dans la marine, est synonyme 
de tourner. , 

Virer au cabestan; cest faire 
tourner le cabestan par le moyen de 
ses barres, 

Virer à pic; c’est virer jusqu’à 
ce que le cable soit perpendiculaire 
sur l’ancre qui est au fond. On vire 
à pic pour se préparer à appareiïller. 

irer uUIL Vaisseau el Carène ; 
c'est abaitre un vaisseau , ou le 
coucher.s: le coté, afin de le ca- 


zéner. 7, CARENE, 


VIR 227 


Vaisseau viré en quille ; c’est un 
vaisseau abattu ou couché sur le côté 
pour le caréner , jusqu’à avoir dé- 
couverte la quille entièrement hors de 
l’eau, 

V'irer de bord ; c’est, lorsqu'on a 
le vent contraire et qu’on louvoie, 
faire tourner le vaisseau pour chan- 
ger de route, et lui faire prendre le 
venf de l’autre côté. Ce mouvement 
s'exécute de deux facons, ou en fai- 
sant faire le tour à la proue du vais- 
seau par le coté du vent, ce qui 
s’appelle virer de bord vent devant; 
ou en lui faisant faire le four par le 
coté sous le vent, ce qw’on appelle 
virer de bord vent arrière, ou virer 
lof pour lof. La première facon est 
la plus commune et la plus avanta- 
geuse, parce que le vaisseau ne perd 
point de chemin pendant cette ma- 
nœuvre , et gagne au confraire au 
vent, quand elle est faite vivement. 


VIRGULE,, s. f. du lat, vireula, 
diminutif de virga , verge : petite 
verge. 

( Grammaire ) Marque faite en 
forme de petit € renversé, qui fait 
partie de la ponctuation , et qui sert 
à marquer le plus foible repos, et la 
moindre des séparations qui peuvent 
se trouver, quant au sens, entre les 
mots qui concourent à former une 
même phrase. or 

VIRIL, LE , adj. du lat. virilis , 
fait de vir, homme : qui appartient 
à l’homme. 

(Physiologie) Age viril; cest 
la force de l’âge de l’homme, depuis 
30 ans jusqu’à 45. 

(Ænalomie) Membre viril ; c’est 
la verge de homme. 

(Pratique) Portion virile ; Cest 
la portion en propriété qu'ont les 
père et mère qui succèdent à l’un de 
leurs enfans avec ses frères, ou la 
portion en usufruit qui appartient 
au père, en récompense de Péman- 
cipation. 

VIRTUEL, LE, adjectif du lat. 
virlus , dansle sens de force ou pou- 
voir. 

( Didactique ) X] se dit des choses 
jui ont la puissance de produire tel 
ou tel effet, mais qui ne le produi- 
sent pas actuellement, 11 est oppos: 
à actuel. 


528 VIS 
VIRTUOSE, s. des deux genres, 


‘de l'italien vrirtuoso. 

(Beaux-arts) Mot emprunté de 
Pitalien , pour signifier un homme 
ou une femme qui a des talens pour 
les beaux-arts. Il ne s'entend, en 
italie, que de ceux qui excellent dans 
la musique ou la danse. 


VIRUS , s. m. Mot latin qui si- 
guifie poison , venin, 

{Médecine ) Onentend par virus 
une qualité maligne, peruicieuse , 
venimeuse , ennemie de la nature. 
Tel est le virus de la vérole, du 
scorbut , des écrouelles, de la gale, 
de la lépre , de la rage, etc. 

De virus , les médecins ont fait 
virulent, pour désigner certaines 
maladies qui ont un inauvais carac- 
tère, leurs causes et leurs symptômes, 
ainsi que les odeurs et les saveurs for- 
tes et désagréahles. 

VIS, s. f. du lat. gyrus, tour, 
rond, 

(Mécanique) Une des six machi- 
nes simples employées en mécani- 
que. C’est un cylindre droit aufour 
duquel senveloppe ou s’entortille 
spiralement un solide quia, suivant 
sa grosseur, la forme d’un prisme 
parallélogrammique ,; ou triangn- 
laire. L'une des faces paraliélogram- 
imiques de ce solide s’applique sur la 
surface convexe du cylindre; et si 
Jon conçoit que ce même solide est 
composé ; dans le sens de sa longueur, 
d’une infinité de filets parallèles 
entr’eux, tous ces filets, en s’entor- 
tillant autour du cylindre, à dif- 
férentés distances de l’axe, forment 
des angles aigus et égaux entr’eux , 
avec des droites qui les rencontre- 
roient, et qui seroient parallèles à 
l'axe. 

Vis d'Archimède, ou pompe 
spirale; machine propre à l'éléva- 
tion des eaux, inventée par Archi- 
mède. C’est un tube, ou canal creux 
qui tourne autour dun cylindre , de 
mème que le cordon spiral dans ja 
vis ordinaire. Le cylindre est incliné 
à l'horizon , sous un angle d’environ 
45 degrés. Un orifice du canal est 
piongé dans Veau. Si, par le moyen 
d'une manivelle, on fait tourner la 
vis , l'eau s'élevera dans le tube spi- 
ral, et se déchargera par Pautre ori- 
fce. L'invention de cette machine 


VS 

est-si simple et si heureuse, que 
Peau remonte dans le tube spiral par 
sa seule pesanteur. En effet, lors- 
qu'on tourne le cylindre , - Peau des- 
cend le long du tuyau , parce qu’elle 
s’y trouve comme sur un plan in- 
cliné. 

Cette machine est fort propre à 
élever une grande quantité d'eau avec 
uue trèes-petite force. 

M. Daniel Bernouilli, dans la 
section neuvième de son Hydrody- 
naïmique , a donné une théorie assez 
étendue de la vis d'Archimède, et 
des effets qu’elle peut produire 


Vis sans fin; c’est une vis dont 
l’action est continue du même sens. 
C’est principalement en quoi elle 
differe des vis ordinaires qui se meu- 
vent dans un écrou, et qui cessent 
de tourner quand elles ont avancé 
de toute leur longueur. 


VISAGE, s. m. du latin barbare 
visagium , fait de visus. 

(Anatomie) Le visage est l’as- 
semblage des parties qui composent 
le devant de la tête, lefront, les 
sourcils, les paupières, les yeux , le 
uez , les oreilles, les lèvres, le men 
ton, et la peau dont ces parties sont 
recouvertes, 

VISCÈRE , s. m. du lat. viscus , 
au pluriel viscera, entrailles, fait 
de vesci, manger. 

(Anatomie) Viscère se dit du 
cœur, du foie, des poumons, de 
l'estomac, des intestins et autres 
parties intérieures de l’homme. On 
se sert particulièrement de ce mot, 
quand on veut parler de quelque par- 
tie des entrailles en paiticulier, par- 
ce que le mot d’enirailles n’a poiat 
de singulier. 

Les anciens ont appelé ces par- 
Ues , viscères, à cause que les ali- 
mens, en latin vesca , y reçoivent 
diverses préparations. 

VISCOSITE , s. m. du lat. vis- 
cus , glu : qualité de ce qui est vis- 
queux, ou gluant. 

( Hisl. nat.) Propriété des corps 
dont les molécules ont entr’elles une 
certaine adhésion, et adhèrent aisé- 
ment à d’autres corps. L'huile a une 
assez grande viscosité. L'huile de 
térébenthine récente en a tres-peu; 
elle est presqu'aussi fluide que Peau ; 

wais, 


VEILT 
mais, en vieillissant , elle en acquiert 
beaucoup. \ 

VISIBILITE, s. f. du lat, vrsus, 
participe de video, voir, et d’habi- 
lilas, disposition, habileté, 

(Ph#sique) Propriété qu'ont les 
curps de pouvoir être aperçus par le 
moyen du sens de la vue. 


VISIBLE , adj. méme origine que 


VISIBILITE. :. 

(Physique), Epithète que Pon 
donne à La de qui est l’objet de 
la vue ou de la vision, À tout ce 
qui transmet, anime ou réfléchit as- 
sez de lumière pour affecter l'œil de 
manière à produire la sensation de la 
vue. | 

VISION , s. f. du latin visio, 
visionts , fait de video, voir : action 
de voir. 

( Physique) Les physiciens défi- 
nissent la yision, lidée que nous 
concevons des objets, en conséquen- 
te des impressions qu’ils font sur 
Fæil, par le moyen de la lumière. 

Les phénomènes de la piston , ses 
causes, la manière dont elle s’exé- 
cute, sont un des points les plus im- 
portans de la physique. 

Tout ce que Newton et d’autres 
ort découvert sur la nature de la lu- 
mière et des couleurs, les lois de 
Pinflexion , de la réflexion, et de la 
réfraction des rayons, la structure de 
l'œil, particulierement celle de la 
rétine et des nerfs, se rapportent à 
cet'e théorie. 

VISIR;; sm. 7. VIZIR. 

VISUEL, adj. même origine que 
les précédens, ? 

(Physique) Epithète que l’on 
donne à ce qui appartient à la vue, 
ou à la faculté de voir. 

Rayons visuels; ce sont des li- 
gses de lumière qu’on imagine venir 
äe l’objet jusque dans l'œil. 

(Perspective) Pornt visuel ; c’est 
un point sur la ligne horizontale , 
dans lequel les rayons visuels s’u- 
nissenf, 


VITAL, LE, adjectif du latin 
vilalis, fait de vita; vie : qui sou- 
tient , qui entretient la vie. 

( Physiologie ) Vital se dit de ce 
qu sert à la conservation de la vie , 
et sans quoi Panimal ne sauroit vi- 
yie. 

4'ome ZX, 


VMIE 
Les parlies vitales sont le cœur , 
le foie, le poumon , le cerveau. 
Les fonctions vilales sont la res- 
pration et la circulation du sang. 
VITESSE, s. f. Ménage dérive 
ce mot du lat. vegelus ; selon d’au- 
tres , il viendroit de festus, pour 


529 


festinus : célérité, grande prompti- 


tude, : 1 
S'Æ Ey Affection da mouve- 
ment, par lequel un corps est ca- 


pable de parcourir ün certain espace 
en un certain tems. 

La vitesse d'un corps est donc le 
rapport qu'il y a entre l’espace qu’il 
parcourt , et le tems qu’il emploie 
à le parcourir, 

Pour connoitre cette vilesse, il ne 
s’agit, que de diviser lespace par le 
tems. 

On distingue la vitesse en vitesse 
uniforme vilesse accélérée, et 
vilesse relardée. On la distinzue 
aussi en vilesse absolue, vitesse 
relative , et vitesse respective, 


Vitesse absolue ;' cest celle d’un 
corps, considérée en elle-même, et 
sans aucun rapport avec la vitesse 
d’un autre corps ; comme lorsqu'on 
considère la vitesse d’un cheval qui 
fait dix lieues en cinq heures. Sa 
vilesse est de deux lieues par heure, 


Vitesse accélérée; c’est celle d’un 
corps qui , pendant des tems égaux et 
successifs, parcourt des espaces qui 
vont toujours en augmentant de p'us 
en plus; ou celle d’un corps qui par- 
court des espaces tous égaux entre 
eux , mais dans des tems qui décrois- 
sent de plus en plus. Telle est la vz- 
£esse dun corps quitombe librement, 
et qui va plus vite vers la fin de sa 
chute qu’au commencement. 

Vitesse relative ; c’est la vitesse 
d’un corps, comparée avec celle d’un 
autre corps, comme lorsqu'on com- 
pare la vitesse de deux chevaux qui 
parcourent le même nombre de 
lieues, mais dont l’un met plus de 
tems que n’en met l’autre à parcou- 
rir cet espace. Leurs p/lesses sont 
entr’elles, en raison inverse des tems 
employés. Si ces deux chevaux mar- 
choïent pendant le méme tems, mais 
que Pun des deux fit plus de chemin 
que l’autre, leurs vitesses seroieut 
alors en raison directe des espaces 
parcourus, 

L 1 


Bo VTT 

P'itesse respective; C’est la vriesse 
avec laquelle Pespace quisépare deux 
corps est parcourue, où par Pun des 
deux entièrement, où en partie par 
Fun, et en partie par Pautre. 

On appelle aussi, dans le même 
sens, viléssé respeclive , celle avec 
laquelle deux corps s’éloignent Pun 
de l'autre d’un certain espace, dans 
un téems déterminé, quellesque soient 
leurs vitesses absolues. » 

Vitesse retardée ; est celledun 
corps qui, dans des tems égaux et 
successifs, partourt des espaces qui 
vont toujours en décroissant de plus 
en plus: ou celle d’un corps qui par 
court des espaces tous égaux entr'eux ; 
mais dans des tems qui augmentent 
de plus en plus. Tele est la vilesse 
“dune boule qu'on roule sur le ter- 
rain, et qui se ralentit peu à peu , 
jusqu’à ce que la boule soit réduite/ 
au repos. 

Vitesse uniforme; c’est celle d'un 
corps qui parcourt des espaces égaux 
en tems égaux. Cette uniformité de 
vitesse est possible, mais elle est 
tr>s-rare dans l'état naturel, à cause 
des obstacles inévitables qui appor- 
tent à chaque instant quelque chan- 
gement au mouvement des Corps. 

Vilesse des corps parcourans des 
lignes courbes; suivant le système de 
Galilée sur la chute des coïps, syste- 
ie reçu aujourd’hui de tout le mon- 
de, la vilesse d’um corps qui tombe 
verticalement , est à chaque moment 
de sa chute, proportionnelle à la raci- 
re de la hauteur d’où il est tombé, 
Après queGalilée eut découveit cette 
proposition, il reconnut qe, si le 
corps tomboit le long d’un plan in- 
cliné, la pitesse seroit la même que 
s’il étoit tombé par la verticale qui 
inesure sa hauteur, et il étendit la 
même conclusion jusqu'à Passem- 
blage de plusieurs plans inclinés qui 
feroient entr’eux des angles quelcon- 
ques, en prétendant toujours que la 
vilesse, à la fin de la chute faite le 
long de ces différens plans, devoit 
étre lamème que s’ilétoit tombé ver- 
ticalément de la méme hauteur. 

Cette dernitre conclusion a été ad- 
inise jusqu’en 1693, que M. Varignon 
en démontra la fausseté, en faisant 
remarquer que le corps qui vient de 
parcourir le premier plan incliné, et 
qui ærive sur le second, le frappe 


VAI 

avec une partie de la vitesse qui se 
trouve perdue ,- et Pempéche par 
conséquent d'etre dans le même cas 
que sil étoit tombé par un seul plan 
incliné ; qui wauroit point eu de 
pli. . 

VITRE , s. f. du lat. vitria, em 
ployé par les auteurs de la basse la 
tinité , pour.exprimer les fenêtres 
décorées de vitraux, ou assemblage 
de plusieurs pièces de verre, pour 


donner du jour à un __—: 
VITRÉ, EE, adj. dulat. vitreus , 


transparent \ 

(Physiol.) Humeur vitrée ; c’est 
une liqueur gélatirguse tres-clare et 
très-liquide , renferniée dans ane 
capsüle membraneuse très - fine: et 
transparente , qu’on appelle ‘unique 
vitrée , et avec laquelle elle forme 
une masse à peu pres de la consi:- 
tance d'œuf, Elle occupe la plus 
grande partie de la capacité du glo- 
be de l'œil ;:savoir , presque tout 
l’espaice:qui répond à l'étendue dé 
la rétine, excepté.un petit endroit 
derribre  l'uvée, où ile forme. une 
fossette dans laquelie ie crystailin 
est logé. 

VITREUX, SE, adj. du latin 
vilreus, transparent. 

( Chimie ) {se dit de ce quia de 
la ressemblance avec le verre, ou de 
ce qui est de Ja nature du verre :! 
Wine d'argent vitreuse, subsluncè 
vilreuse. 

VITRIFIABLE , ou VIFRES- 
CIBLE, adj. du lat.witreus ; tians- 
parent, d’habilis, habile, propre , 
et ce facio, faire. 

( Chimie) Propre à étre changé 
en. verre. 

VITRIFICATION , s. f. auilat, 
vitrum, verre, et de facio, faire : 
action de vitrifier. 

( Chimie) Opération par laquelle 
on parvient à faire le verre pour nos 
usages domestiques ;. ou par laquelle 
on réduit en verte des substances 
terreuses. | 

Il y a beaucoup de précautions 
à prendre dans la fabrication du 
verie : il faut d’abord faire choix 
d’excellens creusets, ensuite de 
terres pures, et de bons fonéans, 
savoir régler la proportion de ces 
dérniers , savoir encore proportionner 
ou waduer le degré de chaleur , ete. 


VIV 

Les fondans les plus communssont 
Je borax, la polasse, les oxides mé- 
talliques, sur-tout ceux du plomb. 

VITRIOL, s. m. du lat. vitreo- 
lum , couleur de verre. 

( Chimie) Nom vulgaire des sul- 
fates métalliques : ce sont des subs- 
tances saines, formées par la com- 
binaison d’un métal avec l'acide sul- 
furique. 

L’art peut opérer celte combinai- 
son avec la plupart des métaux ; 
mais jusqu'ici Pon n’a trouvé dans 
la nature que quatre métaux com- 
binés avec cet acide; savoir : le 
fer, le cuivre, le zincet le plomb. 

VITRIOLISATION , s. £ da 
lat, vitreolum, et d’ago, faire : for- 
mation du vitriol. 

( Chimie) Opération par laquelle 
J2s sulfures métalliques passent à 
l’état de sulfate par la décomposition 
de la pyrite. On accélère cette dé- 
composition en exposant les pyrites 
à l'air, et en les arrosant de tems en 


tems pour les faire efHeurir après les: 


avoir concassées. 


VIVACE, adj. du lat. vivaz, qui 
vif long-tems , qui a en soi les prin- 
cipes d’une longue vie. 

( Botan.) On dit qu’une plante 
est vivace, quand la durée de sa vie 
\a au delà de trois ans. Parmi les 
plantes vivaces , il y en a qui 
perdent leurs tiges tous les hivers, 
mais dont la racine reproduit , tous 
le ans, une tige nouvelle , et d’au- 
fes qui conservent leurs tiges en 
Eiver, 

VIVIER , s. m. du lat. vivarium , 
fut de vivo , vivre: parc où l’o 
nourrit des bêtes. 1 

(Æcon. domest.) Anciennement 
le mot vivier signifioit indifftrem- 
rient les lieux où toutes sortes d’ani- 
tnaux , tant terrestres qu’aquatiques, 
étoient réservés en vie ; aujourd’hui 
ce mot est particulièrement employé 
pour exprimer un réservoir d’eau 
ou un très-petit étang, attenant à 
l'habitation , et dans lequel on con- 
serve les poissons pris dans les rivières 
ou les étangs, afin de les trouver au 
besoin. 

On fait aussi des viviers sur le 
Bord de la mer. 

Les Romains avoient des yiviers 


vo € L3r 
eau douce et d’ean salée; où ils 
nourrissoient beaucoup d'espèces, de 
poissons de mer dans lés uns et daus 
Jes autres , pour améliorer leur chdir, 
pratique qui.est actuellement totale 
ment négligée, quoiqu'on sache g4- 
néralement que, les poissons de mer 
qui remontent les rivières acqui-- 
rent de la délicatesse pendant leurs 
Voyages. TS Ho 
VIVIPARE, adj. et s. du latin 
pious, Vivant,.et de pario., èngen- 
drer , produire : qui produit des petits 
tout vivans. { 
(ist. nat.) On donne ce, nom 
aux animaux qui mettent bas. des 
petits vivans , par opposition à ceux 
- qui poudent! des œufs. 5 
On distingue déux sortes de pré = 
pares , les wrais et les faux; 18 
‘prémiers allaitent leurs petits , ds 
derniers n’ont point de mamélles , 
et prennent peu de soin de leur pro2 
géniture, à 
On donne aussi ce nom à plusieurs 
poissons dont les petits éclosent dans 
le veñtié de leur mere , etentr”autreg 


à la blennie ovovipare. 


( Botan.) V'ivipare se dit encore 
des plantes qui, au lieu de fleurs 
produisent de petits rejetons feuillés, 

VIZIR, s. m. Corruption de l’arabe 
wezir, fait du verbewwazara , porter: 
celui qui porte , qui est chargé. 

(ist. turque ) C'est la première 
charge ou dignité dans l'empire otto- 
man. On l'appelle vizir-azem , c’est- 
à-dire, grand vizir. Ce fut Amurat 
qui, en 1370, établit la charge ce 
grand vizir ; pour se décharger des 
plus importantes affaires : c’est Je 
premier ministre de l’état qui com- 
mande l’armée, et préside au divan, 
Il ÿ a six autres vizirs qui sont au 
dessous de lui ,et conseillers du divan, 
dont le grand vizirest le chef. On 
les appelie vizitrs du banc où du 
conseil, pachas à trois queues. 

VOCABULAIRE, s. m. du latin 
vocabulum , vocable , mot, terme, 
parole, 

( Gramm. ) I] se dit de la collec- 
tion des mots d’une langue; c’est ce 
qu'on nomme autrement dclion- 
naire ,; mais on lui suppose moins 
détendue. 

VOCAL, LE, dl: de lat, vocalis, 

2 


ss 


V'O' 
œui a Ja voix bonne , résonnant , 
Bruyant. 

( Musique ) Musique vocale ; 
c’est celle qui est destinée pour les 
voix!, par opposition à rI4S1que tns- 
trumentale. 

Vocale se prend substantivement 
pour exprimer la partie de la mu- 
sique qui ‘s'exécute par des voix; 
et l’on dit: les symphonies d'un 
tl opéra sont assez bien faites, 
mais la vocaAzE est mauvaise. 

VOIE , s. f." du lat. via, chémin, 

route par où l’on va d’un lieu à un 
autre. 
- (Ecriture) Voie étroite ; on ap- 
pelle ainsi, en termes d'écriture, la 
voie , le chemin du salut, par oppo- 
sition à voie large, pour le chemin 
de la perdition. 

Voie signifie aussi les lois, les 
commandemens de Dieu : Seigneur, 
enseignez:moi vos voies, 

( Architect. civile ) Ce mot , con- 
sidéré comme synonyme,de route et 
chemin, ne se dit plus au propre 
qu’en pariant des grands chemins des 
anciens Romains;,c’est ainsi qu’on 
dit: La voie appienne , la voie 
Jtaminienne. Hors de là , le mot de 
voie nest employé que dans quel- 
ques phrases pros erbiales où popu- 
laires : Embarrasser La voie publi- 
que; cet homme est loujours par 
voie et parchemin. 

On dit encore : La voie des car- 
rosses , la voie des charreltes ; pour 
exprimer l’espace qui est entre les 
deux roues. 

( Chasse) On appelle voie, en 
termes de vénerie, Pendroit par où 
le gibier a passé , quand on le suit à 
la piste ,ou par Podeurou Pimpression 

wil a laissée dans l’aïr : On a remis 
Les chiens sur les voies. 

( Technol.)On appelle vote Vou- 
verture que fait la scie dans le bois 
qu'on coupe où qu'on fend avec la 
scie. 

On appelle une porte à claires 
voies , celle qui est faite en treillis 
dé barreaux de fer, ou de bois, à 
à travers laquelle le jour passe. 

Voie se dit aussi de ce quon 
transporte à chaque voyage qu’on 
fait; une soie de moellons , de car- 
reaux , de pierres de taille, de plâtre, 
de charbon , d’eau, etc, 


532 


VOLE 
( Manufact.) Voie de calandre; 


on dit qu'on à donné une voïe de 
calandre à une étoffe ou à une toile , 
és faire entendre qwelles ont passé 
auit fois de suite sous la calandre, 

( Pratique) Voie signifie figuré- 
ment, moyen dont on se sert, con- 
duite que lon tient pour arriver à 
quelque fin. C’est dans ce sens qu’on 
dit qu’il faut se pourvoir par les voies 
de droil, pour dire qu’il faut avoir 
recours à la justice, suivant les for- 
mes prescrites par les ordonnances ; 
et on appelle voies de fait les actes 
de violence qu'on fait sans avoir re- 
cours à la justice. 

( MHéd.) Premières voies; cette 
expression s'applique , en médecine, 
aux premiers vaisseaux ou conduits 
qui reçoivent les sucs alimenteux , 
avant qu’ils soient changés en sang, 
tels que estomac , les intestins , etc. 

( Chimie) Woie humide, voie 
sèche ; ce sont deux moyens que lo 
chimie emploie pour parvenir à dis- 
soudre les supstances terreuses et mé- 
talliques. La voie sèche emploie le 
feu ; la voie humide , les dissolvans. 

On a un exemple de la dissolution 
par la voie sèche, dans la vitrifica- 
tion et la fusion des métaux ou des 
terres, soit isolément, soit avec ad- 
dition de fondans. Si Pon met ces 
mèmes substances dans un acide ou 
un autre réactif liquide, et qu’il y 
ait dissolution , on les traitera par la 
voie humide. Ces expressions sont 
principalement d’usage en docimasie. 

( Marine) Voie d'eau; c'est une 
fente, un trou ou ouverture acci- 
dgnteile qui se trouve dans le bois 
de la carene extérieure d’un vais- 
seau , au dessous ou au niveau à peu 

rès de la flottaison , par où Peau de 
hi mer peut s’introduire dans lPinté- 
rieure du vaisseau. De là ces expres- 
sions : Boucher une voie d’eau, 
découvrir une voie d'eau , faire 
une voie d’eau, aveugler une voie 
d’eau. 

(-Astron.) Voie lactée; C’est une 
espèce de bande lumiueuse qui fait 
le tour du ciel, coupe l’échiptique 
vers les deux solstices, et s’en écarte 
de 60 deg. environ. 

Suivant Ovide , la voie lactée est 
le chemin qui conduit à lempireet 
au palais de Jupiter. 


V O 

D’autres poëtes en rapportent Pori- 
gine à l’embrâsement que Phacton 
avoit causé; au lait de Junon qu'Her- 
cule avoit laissé tomber de sabouche. 
I yen à qui en font le séjour des 
amis des héros, comme on le peut 
voir dans Manilius, qui décrit fort 
au long la situation et la trace de la 
voie lactée. 

Aristote regardoit la voie lactée’, 
comme un météore placé dans la 
moyenne région ; mais Démocrite 
bien plus ancien, jugea que cette 
blancheur céleste devoit être pro- 
duite par une multitude détoiles , 
trop petites pour être appercues dis- 
tinctement, C’étoit aussi le senti- 
ment de Manilius, qui , après avoir 
raconté les fables des anciens, ajoute 
plus philosophiquement : 


An major stellarum turba corona 
Contexit flammas et crasso lumine candet 
Et fulgore nitet collato claridr orvis. 


mais, quoiqu'il soit certain que la 
voie lactée tire une partie de son 
éclat et de sa blançheur de la lumière 
des petites étoiles qui s’y trouvent par 
millions, on ne distinguoit pas un 
sasez grand nombre de ces étoiles, 
pour que lon püût attribuer unique- 
ment à cellesqu'ondistingue, la blan- 
cheur de la voie lactée , qui est si sen- 
sible à la vue simple : telle a été pen- 
dant plusieurs siècles , et telle étoit 
encore l'opinion de la plupart des as- 
tronomes sur les causes de la blan- 
cheur de la vote lactée , lorsque les 
observations de M. Herschell , sont 
venues dissiper tous les doutes à cet 
égard. La multitade immense des 
étoiles quisont dansla voie lactéene 
permet plus de chercher ailleurs la 
cause de cette blancheur, 

VOIERIE,, s.f. du lat, viaria. 

(Æcon. polit.) Voierie quisigni- 
fioit autrefois grand chemin , on cer- 
taines places publiques adjacentes 
aux chemins, se dit aujourd’hui de 
la police des chemins et de la juri- 
diction qui exerce cette police. 

Cette partie de la police a été 
connue des Romains; c’est d’eux 
que nous avons emprunté le mème 
terme, On distingue la grande et pe- 
tite vorerie. 


VOILE, s, f, du latin velum. 


V-OoT 523 

(Marine ) Assemblage de plu- 
sieurs lés ou bandes de toile , ou au- 
tre tissu flexible , formant une sur- 
face étendue proportionnée au bâti- 
ment, et que l’on déploie et présente 
à P’impulsion du vent, peur procurer 
une vitesse au vaisseau à travers le 
fluide, a 

I y a des voiles de différentes for- 
mes; les quarrées, les trapésoïdes, 
et les triangulaires , où latines, 
Dans un bâtiment à trois mäts, on 
distingue : 

La grand'voile, tenue sur la 
grand’yergue et au grand mât, 

La voile de misaine ou La mi- 
saine , tenue sur la vergue de mi- 


saine et au mât de ce nom. 


Le grand hunier, le petit hunier, 
tenus au grand et au petit mât de 
hune sur leurs vergues. 

Le perroquet de fougue, qu'on 
pourroit appeler Aunier d'arlimon. 

Grand perroquet, pelit perro- 
quet, tenus sur.leurs vergues aux 
mäts de grand et petit perroquet. 

Grand perroquet volant et petrs 
perroquel volant, appelésaussi par 
quelques-uns grand et petit cata- 
couas, tenus aussi sur des vergues 
au même mât, au dessus du perro- 
quef, 

La civadière et la contre-civa- 
dière, enverguées lune sous le mât 
de beaupré , et l’autre plus haut et 
en avant de lui, 

Voile d'artimon ; cette voile est 
de Vespèce des voiles AURIQUES. 
F. ce mot. 

Il ya outre cela, les voiles d’étai, 
les BONNETTES et les FOCS, 
V’, ces mots. 

On distingue encore les voiles en 
hautes et passes, 

Les basses voiles sont la grande 
voile et la misaine , et aussi quel- 
quefois l’artimon. 

Les voiles hautes sont les huniers 
et les perroquets. 

L'outes voiles dehors ; cela se dit 
dun vaisseau lorsqu'il a déployé aa 
vent ‘toutes les voiles qu’il peut 
porter. 

Faire force de voiles ; Cest dé- 
ployer toutes les voiles que le vais- 
seau peut porter, pour marcher avec 
plus de vitesse ; ce qui ne se fuit que 
dans un cas très-pressant, et nest 
pas sans danger. 


52% VOI 

VOILIER , 5. m. de VOILE, 

(Marine ) Ce mot joint à bon 
où mauvais, exprime la marche d’un 
vaisseau £ous Voile , ét indique celui 
qui marche avec vitesse et porte bien 
la voilé , ou celui qui n’avance pas 
beaucoup sous voile, 

VOILURE , s. f. de VOIÉE. 

( Marine ) Nom collectif qui si- 
guifie toutes les voiles d’un vaisseau. 
C’est tout lappareil et Passortiment 
des voiles d’un vaisseau, 

Voilure se dit aussi de la facon 
particulière d'orienter les voiles et 
de les porter pour naviguer , suivant 
Jes différens vents, ou suivant la 
force du vent où l’état de la mer : 
dans différentes circonstances. 

Régler la voilure ; c’est fixer, 
par un ordre du commandant ou par 
des signaux convenus , les voiles que 
les vaisseaux qui font route ensemble 
dans une armée navale, escadre ou 
convoi, doivent porter, pour se main- 
teuir ensemble, et ne pas se séparer, 
Cet ordre est sur-tout pour la nuit. 

Voilure se dit encore de l'espèce , 
forme et genre distinctifs des voiles 
de différens bâtimens. La voilure 
des galiotes, la voilure des cutters. 

VOITURE, s. f. du latin vectura, 
fait de veho , porter. 

(Mécan.) Ce mot se dit en gé- 
véral de tout ce qui sert à porter les 
choses ou les personnes qu'on veut 
faire passer d’un lieu à un autre. 

Les anciens avoient' comme nous 
des voilures roulantes ; elles étoient 
à deux ou à quatre roues. Les chars 
qui servoient à porier les images 
dés dieux dans Îles pompes et les 
cérémonies publiques, n’avoient que 
deux roues. Le carpentum fut d'a- 
bord la voiture des dtes de qualité 
et des vestales : on y afteloit des 
chevaux ou des mulets blancs. La 
carruque, carruca , et Île pilentum 
étoient des voitures couvertes à qua 
tre roues qui ne servoient qu'aux pet- 
sonnes de qualité. Celles que les Ro- 
muus appeloient essedæ, vehicula, 
étoient à peu près les mèmes que le 
piuentum , et servoient aux memes 
us ges. 

Outre les voitures roulantes , les 
anciens avoient des litiéres et des 
chaises à porteurs, dont on ne con- 
noit point la forme. La basterne fut 
inveaice à Rome , sous les consuls. 


V'O'I 
La litière étoit portée sur les épaules 
des esclaves , au lieu que la basterne 
étoit portée par des hètes. 

La mode des basternes passa 
d'Italie dans les Gaules. Grégoire de 
Tours, dit que Deuterie, femme 
de Théodebert Ier, , roi de Metz, 
voyant sa fille nubile , et craignant 
que le roi ne lenlevât, la mit dans 
une basterne et y fit atteler deux 
taureaux indomptés , qui la préci- 
pitérent du baut du pont de Verdun. 
Le P, Daniel, dans son histoire de 
France , prétend que la basterne 
étoit une éspèce de charriot tiré par 
des bœufs, et que ce fut dans une 
pareille voiture que Clotilde se mit 
en route en 493, pour aller célébrer 
son mariage à Soissons avec Clovis. 

Les derniers rois de [a premiére 
race se servoient d’une voiture nom- 
mée carpenlon attelée de quatre 
bœufs , et s’y faisoient traîner d’or- 
dinaire , lorsqu'ils alloient se mon- 
trer au peupie et recevoir ses pré- 
sens, 

Telle étoit la simplicité de nos 
ancètres, qu’ils w’avoient pour leur 
commodité , ni chars, ni carrosses ; 
ils ne se servoient que de chevaux 
ou de litières, même dans les céré- 
mories les plus pompeuses. Les prin- 
cesses et les dames assistoient aux 
joûtes, aux tournois et autres fêtes , 
ou sur un palefroi, mêné par deux 
palefreniers, où derrière leurs écuyers 
sur un cheval de croupe. 

Anne de Bretagne, Marie d’An- 
gleterre , la reine Claude, la reine 
iléonore , Catherine de Médicis et 
Elisabeth d'Autriche, firent lewrsen- 
trées dans de riches litières décou- 
vertes, 

L'usage d’aller à cheval dans Paris, 
et de monter en croupe , a duré jus- 
qu’au règne de Louis XILE. 

Les légats faisoient leurs entrées 
dans Paris, montés sur une mule ; 
les présidens et les conseillers alloient 
aussi au parlement sur des mules ; 
mais les dames qualifiées usoient 
quelquefois de charriots et de coches 
ronds , à deux personnes, faits, dit 
Favin , de même que les gondoles, 
qui ont la poupe et la proue décou- 
vertes et le milieu couvert. 7. CAR- 
ROSSE , COCHE , LITIERE. 

VOIX , s.f. du latin vox, son 
qui sort de la bouche de l’homme, 


V OL 

{ Physiol. ) Il y a des voix arti- 
eulées, comme celles de l’homme ; 
il ya des voix non articulées, comme 
l'aboiement des chiens, le sifflement 
des serpens , ie rugissement du lion. 

(Musique) Les musiciens distin- 
guent généralement les vozx en deux 
classes ; savoir, les voix aiguës et 
les voix graves. La duférence com- 
mune des unes aux autres, est à peu 
près d’une octave. 

VOL, s. m. du latin volo, voler, 
passer vite. 

(Ornythologie) L'action par Ja- 
quelle les oiseaux et les insectes ailés 
se transportent dans les airs. 

Pour le mécanisme du vol des 
oiseaux , consultez les observations 
de M. Hubert, de Genève , sur le 
vol des oiseaux de proie ; ainsi 
que le traité de Borelit, de motu 
animaliumr, et l'ouvrage de M. Bar- 
thez , sur la statique des animaux. 

{ Fuuconnerie ) Chasse du vol ; 
c'est la chasse avec les oiseaux de 
proie. 

Æquipasge du vol ; c’est la réu- 
pion des chiens et des oïscaux pro- 
pres à cette espèce de chasse, 

Bon vol ; on dit d’un oiseau qwil 
fait bon vol, quand il chasse bien. 

Vol à la toise ; il a eu, lorsque 
Poiseau part du poing à tire d’aile, 
pour poursuivre ue perdrix à la 
course. 

‘Vol à la course ou à lève-cul ; 
c’est quand le gibier part. 

Vol'à lu renverse ; celui qui a 
Lieu lorsque ia perdrix se renverse à 
vau-le-vent, 

Vol à la couverte ; c’est lorsqu'on 
approche du gibier qui est à couvert 
derrière une haie, 

VOL , (laxcin ), s. m. du latin 
vola, pauine de la main, donton a 
fait izvolare et volare , ponr déro- 
ber avec la paume de la main. 

( Pralique ) On comprend sous 
ce nom, toutes les manières de pren- 
die, soit en cachette, soit par fi- 
nesse, soil avec ädresse, soit de 
force et avec violence. 

Vol se dit aussi de la chose volée. 


VOLATIL, E , adj. du lat. volo, 


passer vite, 


(Chimie) I se dit des parties des 
corps, les plus subtiles et les plus 


VOL 535 


légtres, que l’action du feu fait éle- 
ver et dissiper. Il est apposé à ire. 
Le mercure , le soufre, lars-nic, 
sont des substances tres-voiatiles, 

VOLATILE,, s, f. du lat. volo., 
passer vite. 

( Ornythol. ) On appelle ainsi 
tout animal qui sole. Son usage le 
plus ordinaire est au pluriel. 

VOLCANISTES ou VOLCA- 
NIENS, s. m. de VOLCAN. 7. plus 
bas. 

( ist. nat.) On donne ce nom 
aux naturalistes qui pensent que les 
basaites sout des produits de volcans; 
ils sont ains1 appelés pour les distin- 
guer des zeplunisles où nepluniens, 
qui soutiennent que ce sont des pro- 
duits de la voie humide, #7, N£EP- 
TUNIENS , BASALTE. 

VOLCAN , s. m. du latin vulca- 
nus, nom d’une divinité du pagi- 
nisme , que les anciens ont pris pour 
Je dieu du feu, ou pour le feu même. 

( Hist. nal.) On appelle ainsi les 
montagnes qui vomissent , en cer- 
tains tems, de la famée, des flam- 
mes, des cendres , des pierres et des 
torrens embrasés de malières fon- 
dues et vitrifiées. 

Les éruptions de ces matières 
solides ne se font que par inter- 
valles plus où moins éivignés , 
et sont précédées de divers ph:- 
nomènes : on entend des mugiss = 
mens souterrains ; la terre tremoie 
par secousses redoublées , et Pon voit 
sortir de la vaste bouche du volcan , 
une coionne de fumée épaisse et 
noire , semblable à une masse so- 
hide et qui s'élève jusqu'au dessus 
des nue:. 

Le sable noir, et les cendres dont 
elle est composée , tombent comme 
une grèle . et couvrent laterre d’une 
couche épaisse. 

Apres ia sortie de ces matières pul- 
vérulentes, rommence Féruption de 
Ja lave, qui, comme un fleuve de 
feu”, sort tantot par le cratere, et 
tanfot par une ouverture latérale 
qu'elle se fraie elle-mème dans ie 
sein de ia montagne. 2lie coule. eile 
s'’avance, et daus sx marohe terrible, 
elle renverse, brûle et déhruit tout 
ce qui se trouve sur son 
Des vilies entières ont été dévorées 
par ce torrenf destructeur. 

Tei fut ce vaste cowrant.de lave , 


D SALE. 


536 V O L 

sorti du sein de l’Etna , qui tér mina 
son cours en couvrant la ville de 
Catane , avant de se précipiter dans 
la mer. Tel fut encore celui qui sor- 
titen 1794, des flancs du Vésuve, 
et qui consuma la ville de la Torre. 

C’est un fait connu depuis long- 
tems, qu'il n’y a de volcans en 
activité que dans les îles où sur les 
bords de la mer. On n’en voit pas 
un seul dans l’intérieur des conti- 
nens, ou même à quelque distance 
un peu considérable des côtes. 

Le nombre des volcans actuelle- 
ment brülans , s’élève à plusieurs 
centaines ; mais celui des volcans 
éteints, surpasse de beaucoup celui 
des volcans en activité. 

Buflon disoit qu'on pouvoit 
compter cent fois plus de volcans 
éteints que de volcuns en activité ; 
et si on jugeoit d’après l’Italie, cette 
proposition n’auroit rien d’exagére. 

Les phénomènes que présentent 
les volcans , ont de tout tems fixé 
l'attention des hommes; et en même 
teins qu’ils répandoient autour d'eux 
une épouvante universelle , ils ins- 
pir ent aux observateurs de la na- 
tur:, le plus vif désir de pénétrer la 
ciuse de ces effrayantes convulsions 
d'la terre; mais toujours un voile 
épais semble Pavoir dérobée à leurs 
regards. Pour les diverses théories 
des volcans, consultez les ouvrages 
de physique et d’histoire naturelle. 


VOLÉE, s. f. du latin volo, 


passer vite : le vol d’un oiseau. 


( Fauconnerie ) Volée se dit de 
l’espace que parcourt un oiseau sans 
s’arrèter. 

( Artillerie) Volée se dit anssi 
en parlant d’une pièce de canon , de 
cette partie qui prend depuis les 
tourillons jusqu’à la bouche. 

L'irer à toule volée ; c’est élever 
Ja pièce et la tirer en rase campagne 
sans lui donner d’objet ni de but, 


V’olée est encore un nombre de 
ecups de canon , tirés à la fois. Ce 
te me employé dans ce dernier sens, 
est particulièrement d'usage à la 
mer. 

VOLER , v. n. du latin volo, 
pesser vite: se contenir, se mou- 
veir en l'air par le moyen ces ailes. 


VOL 


( Fauconnerie ) Voler sismifie 
chasser avec les oiseaux de proie. 

Voler de poing ; c'est jeter les 
oiseaux de poing à la poursuite du 
gibier. 

V'oler d'amour ; cest laisser 
voler les oiseaux en liberté. 

VOLTE , s. f. de l'italien volla , 
tour. 

( Manège) Certain mouvement 
que le cavalier fait faire au cheval , 
en le menant en rond, 

On dit, faire les six voltes d'une 
haleine , manier un cheval sur les 
quatre coins de la volle , le mettre 
sur les volles , embrasser toute la 
volle, passager sur les volles, serrer 
la volle, en parlant des divers exer- 
cices qu’on fait au manège. 

(Art. milit. ) Pole face , faire 
le volte face à une troupe devant 
l'ennemi, c’est la faire présenter 
devant ; c’est tourner le visage à 
l'ennemi qui poursuit, 

VOLUME , s. m. du latin volvo, 
volulunm , rouler , tourner. 

( Bibliographie ) Livre relié ou 
broché; les livres étoient ainsi ap- 
pelés chez les anciens, parce qu'ils 
étoient composés d’une ou plusieurs 
feuilles attachées les unes aux au- 
tres et roulées autour d’un bâton ap- 
pelé cylindrus , dont lesextrémités 
ou boutons étoient nommés wmbi- 
lici ou cornua. Les deux cotés ex- 
térieurs des feuilles ou les tranches 
s’appeloient fronles, et les extré- 
milés du bâton étaient ordinaire- 
ment décorées de petits morceaux 
d'ivoire , quelquefois enrichis d’or 
et de pierres précieuses : c’est sur 
ces extrémités que l’ou meïtoit le 
titre de l’ouvrage. 

Les feuillets qui composoient les 
volumes ou rouleaux ,; se nom- 
moient pages , paginæ, du mot 
pangcre , lier ensemble. Foyez 
TOME , LIVRE. 


(Physique) Volume se dit aussi 
de la grandeur ou lPétendue d’un 
corps. Cette étendue est foujours 
limitée par des surfaces ; et c’est le 
plus ou le moins de surface non 
interrompue qui détermine le vo- 
lume. Le volume d'un corps est 
donc la quantité de matière , consi- 
dérée en tant qu’elle occupe une teile 
quantité d'espace, 


VOM 


Un centimètre cube d’or et un 
centimètre cube de bois, sont égaux 
en volume, mais non en pesanteur 
ni en densité; parce qu'entre les 
parties des corps, il y a des espaces 
vides de leur propre substance ; aussi 
s’en faut-il de beaucoup que la ma- 
tière propre ou les parties dun corps 
remplissent exactement tout le #o- 
lusne de ce corps. 

( Musique ) Folume se dit en- 
coxe en pariant de la voix, de l’éten- 
due ou Pintervalle qui est entre le 
son le plus aigu et le son le plus 
grave qu’elle peut rendre. Le volume 
des voix les plus ordinaires est d’en- 
viron huit à neuf tons: les plus 
grandes voix ne passent guère les 
deux octaves en sons bien justes et 
bien pleins. 

VOLUTE , s. f. du latin voluta, 
fait de volulo , rouler, tourner en 
rond, 

( Ærchil. ) Entoirement en ligne 
spirale qui fait le principal orne- 
ment des chapiteaux de la colonne 
ionique et de la colonne com- 
pesite. 

VOLVE, s. f. du latin vo/va , 
fait de volvo , entourer. 

( Botan. ) C'est le nom qu'on 
donne à l’enveloppe radicale de tou- 
tes les espèces de champignons: 

On dit d’un champignon qu’il est 
volvé, quand il est pourvu d’une 
volve. È 

VOLVULUS , s. m. mot latin, 
fait de volvo , tourner. 

(Méd.) Mot latin qu’on a con- 
servé en françois pour désigner une 
espèce de maladie qui ressemble à 
Ja passion iliaque , et qui est ainsi 
appelée , parce que les’ intestins de 
ceux qui en meurent, paroissent en 
g'ielque sorte entortillés Les uns avec 
les autres, 

VOMER , s. m. Mot latin qui 
signifie suc de charrue. 

( Ænal. ) Nom d’un os qui forme 
Ja partie postérieure de la cloison du 
nez; il est ainsi nommé, parce que 
sa figure approche d’un carré obli- 
que , etressemble assez à un soc de 
charrue , renversé de bas en haut. 

VOMIQUE, s. f, du lat. vornica, 
abcès , apostume. | 

( Méd. ) Ce terme signifie pro- 
pement un abcès enkisié dans Je 


VAONT. 537 
poumon ; c’est-à-dire, un amas de 
pus enveloppé d’ane membrane, 
dans la substance du poumon. Il 
peut s'en formeraussi dans les autres 
viscères, comme dans le mésentbre, 
dans les reins, dans le foie, etc. 
Quand Pabcès se crève , et que le 
pus s’évacue par quelque voie natu- 
relle, le malade peut guérir. 

VOMISSEMENT , s. m. du lat. 
vomilus ou vonutio , fait de vomo, 
vomir : l’action de vomir. 

(Méd. ) Contraction spasmodi- 
que et rétrograde des fibres muscu- 
laires de Pæsophage , de lestomac 
et des intestins, accompagnée de 
fortes convulsions des muscles de 
l'abdomen et du diaphragme , dans 
laquelle contraction les matieres 
contenues dans l’estomac sont ex- 
pulsées par baut , et sont mème 
quelquefois suivies de cellesque con- 
tiennent les intestins. 

VOMITIF , VE, adj. du latin 
vornilivus , fait de vomo , vomir. 

(/Héd.) Epithète que lon donne 
aux remedes qui font vomir. C’est 
la même chose qu'émétique. 

VOMITOIRE, s. m. du latin 
vomilorium, fait de vomo , vomir: 
ce qui vomif. 

( Jeux scéniques ) On appeloit 
vorniloires , chez les Romains, les 
issues par où le peuple sortoit du 
théâtre, à la fin du spectacle. 


VORACE, adj. du latin vorax , 
fait de voro , dévorer : qui dévore. 

(Hist. nat.) H se dit des animaux 
carnassiers, qui dévorent, qui man- 
gent sans mâcher , avec avidité. Les 
lions et autres bêtes farouches , sont 
des animaux voraces ; les brochets 
dans les rivieres sont des poissons 
voraces, 

VOTE , s. m. du latin volum , 
fait de voveo , volum , vouer, faire 
un vœu. 

(Æcon. polit.) Vœu émis, suf- 
frage donne, En parlant des affaires 
d'Angleterre, c’est un arrêté, une 
décision de la chambre des com- 
munes du parlement, Le parlement 
a volé vingt mille livres sterling, 
pour les depenses de l'année cou- 


‘ralile. 


VOTIF , VE, adj. du latin vo&- 
vus, qui a rapport à un vœu, 


538 VOU 

(Hist. anc.) Boucliers votifs : 
les anciens appeloient ainsi les bou- 
cliers qu'on appendoit quelquefois 
dans les temples ou ailleurs , pour 
des occasions particulières. 

(ist. mod.) Tableau votif ; 
c'est un tableau qui est offert pour 
acquitter un vœu. 

Messe volive; c’est une messe 
que Pon dit à dévotion, pour quel- 
guintention particulière , comme 
pour les malades, pour les voya- 
geurs, pour les défunts, et qui n’est 
point de l'office du jour, 


VOUSSOIR , subs. m. dérivé de 
VOUTE. 77. ce mot. 


( Architect.) Courbure , éléva- 
tion d’une voûte, ce qui en forme le 
cintre, On le dit aussi des portes et 
des fenêtres en arc. C’est encore le 
nom d’une pierre propre à former 
le cintre. ; 

VOUTE , 5. f. du latin barbare 
voluta, fait de volvo, tourner. 

( Architect.) Toit rond, bâti en 
arcade, de telle sorte que les pierres 
se soutiennent l’une lautre par la 
disposition de leur coupe. 

Les anciens ne connoïissoient que 
trois sortes de voute : la vote ap- 
pelée fornix, parce qu’elle étoit 
faite en forme de berceau ; celle ap- 
pelée testudo , faite en forme de 
tortue, et ce que nous appelons cul- 
de-four ; la votte nommée conche , 
faite en forme de coquille. 

Les medernes ont inventé plu- 
sieurs autres voûles , auxquelles ils 
ont donné différens noms, suivant 
leurs figures et leurs usages. 

Yl y a des foules en plein cintre , 
en hémi-cycle, ou demi-cercle, ou 
en berceau; d’autres en anse de pa- 
nier, qu'on appelle surbaissees ; 
d’autres dorft la hauteur excede le 
demi - diamètre, qu’on appelle en 
berceau surhaussé ; autres qui 
sont toutes plates, mais qui sont de 
petite étendue, et qui sont faites 
avec des claveaux. l'y a aussi des 
voûtes à la gothique, à croisettes, 
etavec des nerfs saillans et des ogi- 
res, dont les traits ou arêtes sont en 
diagonales, etc. , etc. 

L'art de construire les votes a été 
inconnu à tous les peuples de la haute 
antiquité. Le pont de Babylone, 


VOY 


que Jes anciens ont mis au nombre 
des plus merveilleux ouvrages de 
POrient, n’étoit point voûté: ik 
avoit cependant près de cent toises 
de long, sur à peu près quatre de 
large. On est redevable à M. de là 
Hire, de la proportion dans laquelle 
les pesanteursdes pierres d’une voute 
demi - circulaire doivent être aug- 
mentées pour étre en équilibre, ou 
tendre en en bas avec une force 
égale ; ce qui est la disposition la 
plus ferme qu’une voule puisse avoir. 

(Physique) Voûte acoustique ÿ 
c’est une voûte construite de façon 
que la voix de quelqu'un qui parle , 
méme fort bas, d’un certain point , 
est eutendue, à un autrepoint , aussi 
distinctement que si Poreille qui 
écoute étoit placée devant la bouche 
qui parle. 

Ces sortes de voûtes doivent être: 
elliptiques ou paraboliques. 

Dans le premier cas, si quelqu'un 
parle, même fort bas, à l’un des 
foyers de leilipse, une autre per- 
sonne , placée à l’autre loyer , l’en- 
tendra tres - distinctement, et les 
autres personnes placées çà et là, 
n’entendront rien. Si la voüte est 
parabolique ; quelqu'un placé au 
foyer de la parabole, entendra dis- 
tinctement tous ceux qui parleront 
dans une direction parallèle à l'axe 
de la parabole. ‘La raison de cela est 
que tous les rayons sonores, partant 
d’un des foyers d’une ellipse, sont 
réfléchis à Pautre foyer par les parois 
intérieures de Peilipse; et, dans la 
parabole , tous les rayons paralleles 
à axe sont réfléchis au foyer de la 
parabole. 

VOYAGE , s. m. du latin ia, 
chemin, dontonafait viagium, pour 
Paction de cheminer , d'aller d’un 
lieu à un autre. 


(Littérature) Lesgrandshommes 
de l'antiquité ont jugé qu’il n’y avoit 
point de meilleure écoie de la vie 
que celle des voyages. Les beaux 
génies de la Grèce et de Rome em- 
ployèrent plusieurs années à voyager. 
Diodore de Sicile met à la tète de sa 
liste des voyageurs illustres, Ho- 
mere , Licurgue, Solon , Pythagore, 
Démocrite, Eudoxe et Platon, 

Strabon nous apprend qu’on mon- 
tra lopg-tems en Égypte la maison 


VUE 
eù ces deux derniers demeurèrent 
ensemble pour profiter de la con- 
versalion desprètres &e cette contrée, 
qui possédoient seuls les sciences 
contemplatives. 

Aristote, voyagea avec son disciple 
Alexandre, dans toute la Perse, et 
dans une partie de l'Asie, jusques 
chez les Brachmanes. Cicéron met 
Xénocrate . Crantor ; , Arcésilas, 
Cuirnéade ,  Panétius, Chitomaque , 
Piulon, Possidonius, etc. au rang 
des hommes célèbres qui iilustrerent 
leur patrie par les lumières qu’ils 
avoient acquises en visitant les pays 
étrangers. 

Parmi les modernes, Magellan 
est le premier qui ait fait un voyage 
autour du monde ; en l’année 1519, 
e' dans l’espace de 1124 jours. Fran- 
çois Drake fit le second en 1577, 
et en 1086 jours ; ensuite, en 1586, 
Thomas Cavendish fit ce même 
voyage en 1777 jours. Depuis cette 
époque, jusqu’au milieu du dix- 
huitième siècie , le goût des voyages 
s’est un peu ralenti; maisaujour- 
d’hui , ii n’est point de puissance un 
peu considérable qui ne fasse des 
expéditions lointaines, et qui n°’en- 
iretienne des voyageurs par terre et 
par mer, dont l’avancement des 
connoissances humaiues est Pobjet 
principal. 

(Marine) Voyages de long 
cours ; on appelle ainsi, en parlant 
des campagnes, des vaisseaux, des 
voyages, qui engagent daus de lon- 
gues traversées, et hors de la vue des 


côtes, pour les distinguer des poy-a- 


ges de CABOTAGE. #7, ce mot. 


VOYELLES , s.f. du lat. voca- 
les, faitdevox, vocis, voix. 

( Gramm. } On appelle voyelles 
les caracteres destinés à peindre dans 
l'écriture, ce qu’on appelle voix dans 
la parole, c’est-à-dire , les sons qui 
ne sont pointarticulés, #7. ECRI- 
TURE, CARACTERE, 

VUE, s.f. du latin visus. 

(Physiol.) L'un des sens exter- 
nes, par lequel nous jugeons des cou- 
leurs , de la grandeur, de ja figure , 
de la distance ét de la situation des 
corps sensibles, 

Les rayons de lumière qui partent 
de chaque point des objets exté- 
rieurs, passent au travers des par- 


VUE 
ties transparentes de l'œil, et souf- 
frent diverses réfractions dans lhu- 
meur aqueuse, dans le cristailin , 
et dans l’humeur vitrée; ils se ras- 
semblent sur la rétine, qui est Por- 
gane immédiat de la vue, et forment 
image de Pobjet, qui est transmise 
à lame par le moyen du ferf op- 
tique, dont la rétine n’est que l’épa- 
nouissement. Quand, par le moyen 
de ces réfractions, faites à propos , 
tous les points de lumière se rassem- 
blent sur la rétine , sans confusion , 
et dans l’ordre dans lequel ils sont 
partis, l’on voit nettement et dis- 
tinctement les objets qui sonten une 
moyenne distance; quand, au con- 
traire, les rayons ne se rassemblent 
pas à propos, c’est-à-dire, que le 
point de leur réunion ne se fait pas 
en decà ou au delà de la rétine, l’on 
voit les objets conlusément et sans 
distinction. C’est ce qui arrivequand 
Pœil n’est pas bien conformé. f’oy. 
HEMERALOPIE , NYCTALO- 
P1£, MYOPIE, et PRESBYO- 
PIE. 

( Commerce ) Vue, à vue; c’est 
un terme de banque qui signifie 
d’abord, ou dès la présentation. Une 
lettre de change payable & vue doit 
être payée aussitot qu’elle est pré- 
sentée à celui sur fequel elle est 
tirée, sans quoi le porteur la fait 
protester, faute de paiement, Une 
lettre de change à un mois de pue , 
ou à 10 à 12 jours de vue, est paya- 
ble un mois après, où ro ou 12 jours 
après le jour où elle a été acceptée , 
c’est-à-dire, exclusivement, ou 
sans le compter. 

( Peinture ) On appelle vue le 
portrait d’un site qu'on a fait d’après 
la nature. On dit dessinerdes vues, 
peindre des vues, saisir une vue. 

Le genre des vues s'étend à une 
infinité d’objets particuliers ; une 
marine, une chaumière ,; un tertain 
singulier , des roches, tout ln 
lorsque l’étude en est faite sur la 
nature , S’appeile des vues. 

( Pratique } Vue. ou droit de vue 
sur l'héritage voisin ; la plupart des 
anciennes coutumes , et le nouyeau 
code civil, assujettissent celui qui & 
un droit de vue sw héritage voisin, 
à uve certaine hauteur de-plancher, 
et fermée à barreaux de fer et verre 
dormant, 


559 


540 VAUNE 
VUIDANGES , ou VIDANGES, 
sf. Foy. VIDE. 
( Chirurgie ) C’est la même chose 
que LOCHIES. Voy. ce mot, 


VULGAIRE, adj. du lat. vul- 
garts , fait de vulaus ; peuple, mul- 
titude ,: ce qui est commun, ordi- 
paire , trivial. 

(Liliérat.) Langues vulgaires ; 
on appelle ainsi les différentes lan- 
gues que les peuples parlent aujour- 
d'hui, et se dit par opposition à 
langues savantes. 

VULGATE, s. f. du lat. vulgata, 
fait de vulgus, peuple , commun. 


( Hist. eccles. ) C’est le nom 
d’une version latine de la Bible, 
déclarée authentique par le concile 
de Trente, L'ancienne vulgate de 
Fancien Testament avoit été tra- 
duite mot pour mot sur le grec des 
Septante ; on ne connoit point l’au- 
teur de cette vulgate, qu’on appeloit 
italique où vieille version ; elle a 
été commune ou vulgaire jusqu’à la 
nouvelle version que publia saint 
Jérome , et dans laquelle il corrigea 
Pancienne, C’est donc le mélange de 
Panecienne version italique , et de 
quelques corrections de $S. Jérome, 
que lon nomme aujourd’hui vul- 
gale, et que le concile de Trente a 
sanctionnée. 

On ne se sert dans l’église que de 
celte vulgate, excepté quelques pas- 
sages de la version italique, qu’on 
a laissés dans le Missel, ainsi que 
les psaumes que l’on y chante encore 
selon la vieille version. 

On dit aussi la vulgate, en par- 
lant de l’ancienne version du nou- 
veau Testament. 


VULNERAIRE , adj.ets. du lat. 
vulnus, vulneris, blessure : qui est 
propre aux blessures. 

( Chirurgie ) On donne cette épi- 
thète aux médicamens qui sont pro- 
pres pour la guérison des, plaies et 
des ulcères. C’est la mème chose 
que TRAUTMATIQUE. foy. ce 
mot. 


VULVE , s. f. du lat. vulva, qui 
signifie matrice, dans les écrits des 
anciens médecins, 

( Anal. ) Porte, ou orifice du 
vagin, où parties naturelles de la 

eme. 


VW. 


\ \ ALLON , 5. et adj, même ori- 
gine que GAULOIS. / oy. ce mot, 


( Gramm.) Wallon, ou langue 
wallone ; on prétend que c’est l'an- 
cien langage des Gaulois. Les Ro- 
mains ayant subjugué quelques pro- 
vinces de la Gaule, y établirent des 
préteurs ou proconsuls , qui admi- 
nistroient la justice en latin. Ainsi, 
les Gaulois s’appliquèreut à appren- 
dre là langue latine , et ils emprun- 
tèrent un grand nombre de mots 
latins , qu’ils mêlèrent avec leur 
langage ; et de ce mélange se forma 
un nouveau langage que lon appela 
roman. Mais le vieux gaulois , qui 
n’étoit point confondu avec le latin, 
s’appela wallon. 

Cette distinction s’est transmise 
jusqu’à nous; car les habitans de 
quelques cantons de l'ancienne Flan- 
dre disent qu’en France l’on parle 
roman , au lieu qu'ils parlent 1w42- 
lon , lequel approche plus de la naï- 
veté du vieux gaulois. 

( Hist. d'Espagne ) Gardes- 
wallones ; c’est un corps de troupes 
dans les armées d’Espagne. Ce corps 
fait partie de la maison militaire de 
Sa Majesté catholique. Ce corps est 
ainsi appelé, parce que, dans son 
origine , il avoit été levé en Flandre. 

MARRANT , s. m. mot anglois, 
dérivé du vieux fançois warandir, 
dont nous avonsfait garantir. 

( Hist. d'Angleterre ) Ce mot se 
trouve fréquemment dans les récits 
des affaires d’Angleterre,où il signifie 
généralement garantie , sécurité, sû- 
reté, et particulièrement un ordre , 
unécrit, en vertu duquel le porteur 
agit par autorité, et est par-là ga- 
ranti de toute poursuite qui pourroit 
être faite contre lui , à l’occasion de 
l’exécution de cet ordre. 


WETZLAR , nom d’une ville 
d'Allemagne, à dix lieues de Franc- 
fort. 

( Econ. polit. ) Chambre de 
W etzlar, où chambre impériale ; 
C’est une juridiction où lon juge les 
différens des princes et villes de lem- 

ire d'Allemagne. 

Cette chambre étoit au commen- 


WW HI 


cement ambulatoire. Elle fut formée 
l'an 1473 à Augsbourg , par Fré- 
déric IV. 

Après avoir été transportée en di- 
vers lieux, comme à Nuremberg, à 
Patisbonne , à Worms, à Franctort, 
à Spire , elle a été enfin transférée 
dans la ville de Æ’etzlar. 

Cette chambre a le pouvoir de 
juger en dernier ressort de toutes les 
affaires civiles de tous les sujets de 
l'empire, de mème que le conseil 
aulique qui réside à la cour de Pem- 
pereur, 

WHIG ,s. m. Nom de parti en 
Angleterre , dont Burnet rapporte 
ainsi l’origine : 

Les habitans de la partie occiden- 
tale de PEcosse, dont le terrain est 
peu fertile en blé, sont dans l’usage 
d'aller tous les ans, à Leith , où ils 
trouvent dans des magasins toujours 
approvisionnés par le nord de PE- 
co: se de quoi fournir à leurs besoins ; 
e! parce que les voituriers qui font ce 
commerce se servent ordinairement 
du mot whiggam, pour animer leurs 
chevaux , on les appelle whigga- 
mors , et par abréviation whigs. 

Or, il arriva qu’à Pépoque de la 
défaite du duc d’Hamilton , mais 
ayant que la nouvelle en fütrépandue 
dans le pays, les ministres presbyté- 
riens excitérent leurs paroissiens à 
la révolte, se mirent à leur tête, et 
marchèrent sûr la ville d'Edimbourg 
sous le commandement du duc d’Ar- 
gyle, qui se joignit à eux avec son 

arti. Cette incursion fut appelée 
VPincursion des whigs , et dans la 
suite ce nom fut étendu à tous ceux 
qui avoient pris les armes contre la 
cour, où mème qui entretenolent 
une opinion contraire aux intérêts 
de la cour. De l’Ecosse, cette déno- 
mination est passée en Angleterre , 
où elle sert encore aujourd’hui à dé- 
signer le parti contraire à celui de la 
cour , ou le parti des TORYS. Foy. 


ce mot, 


WHIST, ou, par corruption, 
WISK , s. m. interjection angloise , 
ui sert à commander le silence. 
(Jeux) C’est un jeu de cartes, 
partie de hasard ; partie descience , 
qui se joue avec toutes les cartes, 
entre quat, personnes, deux contre 
deux, Ce jeu à été emprunté des 


XER 547 
Angjlois, qui Pont ainsi nommé , 
pace qu’il exige de lattention et 
du silence. 

MWVOLFRAM , s. m. Mot suédois 
qui signifie mine ferrugineuse. 

( Minéralogie) Substance miné- 
rale ferrugineuse | remarquable sui- 
tout en ce qu’elle contient le nou- 
veau métal découvert par Schéèle 


dans le Tungstène , dont il a conser- 
vé le noms. 


Le wolfram a la couleur et la 
pesanteur du fer; il n’est pas très- 
commun : on ne le trouve ordinai- 
rement que dans les mines d’étain 
de Saxe, de Bohême, et sur-tout 
dans celles de Cornouaïlles. 


X 


XX ENÉLASIE » S. F. du grec ££y0e 
(æénos), étranger, et d’ix4w (éla6), 
éloigner: interdiction faiteaux étran- 
gers. 

( Jurisprud. 7) C’étoit le nom 
dune loi établie à Lacédémone , 
par Lycurgue , et qui défendoit aux 
étrangers le séjour d’une ville, et 
mème la libre entrée en Laconie, 

XERASIE , s. f, du grec £nproia 
vu sécheresse , fait de £rece 

æéros ), sec. 7 

(Méd.) Maladie des cheveux, 
espèce d’alopecie , dans laquelle les 
cheveux tombent séchés par défaut 
de nourriture. hi 

XEROPHAGIE , s. f. du grec 
£npos ( xéros ), sec, ‘et de paye 
(phago ), manger : usage des vian- 
des s:ches. 

( Hist. ecclés. ) On donnoit ce 
nom dans la primitive église À nne 
sorte d’abstinence des chrétiens qui 
ajoutoient au jeûne ,; l’usage des 
viandes sèches. Tertuilien, dans son 
traité des Jeûnes, marque la xéro- 
phagie, comme recommandée en 
tems de persécution pour se préparer 
au combat, Dans la suite, l’église 
condamna les Montanistes qui vou- 
loient assujettir tout le monde à la 
Térophagie. 

(Gymnastique) La xérophagie 
étoit quelquelois prat ,uée par es 
athlètes ; mais uniquement par prin- 


542 XYS 
cipe de santé, et pour entretenir 
leurs forces. 

XERGPHTALMIE, 5. f. du grec 
Enpoc (xéros), sec, et d’égüaapoc 
(ophthalmos ), œil : sécheresse de 
l'œil. 

(Med. ) Ophtalmie sèche, qui 
copsiste dans une cuisson , une dé- 
mangeaison et une rougeur des yeux, 
sans enflure et sans écoulement de 
larmes. Cette maladie diffère peu de 
la SCLEROPHTALMIE. 7. ce 
mot, 

XEROTRIBIE., s. f. du.avec 
Enpos, ( xéros,), sec ; et. de xsiCo 
( 41b6 ), frotter : friction seche. 

( Chirurgie ) Friction seche faite 
avec la main, ou autrement sur une 
partie malade, pour y rappeler la 
chaleur et le mouvement. 

XIPHOIDE , adj. du gret Éioce 
(ziphos) , épée, et d’eides (éidos), 
orme, figure : qui a la forme d’une 
épée. 

(-Anal.) Carlilage xiphoïde ; 
c’est le nom donné au cartilage qui 
est au bas du sternum, parce qu’il 
est aigu.et qu’il ressemble un peu à 
la pointe d’une épée. On Pappelle 
vuloairement le brechet. 

XYLOBALSAME, s, m, du grec 
£ünoy (œulon.), bois, et:de Céncz- 
po ( balsañhon), baume: bois de 
baume. : 

( Botan. } C’est le nom qu’on 
donne aux petites branches de l’ar- 
bre qui porte. le baume de Judée, 

XYLOGRAPHIE, s. f. du grec 
£tnov (rulon), bois, et de yp4ow 
( graphô'), écrire : imprimé en 
planches. 

( Imprimerie ) La xylographie 
est le nom que l’on a douné à l’on 
des premiers procédés de Pimpri- 
merie , celui qui consistoit à impri- 
mer en planclies de bois fixes. 

XYSTE ,:s. m. du grec £usby 
( zuston), fait de £ÿw ( xuo }, 
applanir : lieu applani. 

( Antiquilé i Lieu d’exercice , 
consacré À divers usages. Chez Îles 
Grecs, le ryste étort un portique 
couvert ou à découvt où les athlè- 
tes s’exerçoient à la course ou à la 
lutte. Chez les Romain: , les æystes 
m'étoient autre chose que des allées 
d'arbres qui servoient à la pro- 
mepade. 


Ÿ A W 
Y 


T 
Ÿ ACHT, s. m. Mot d'origine 
teutonique ; adopté par les Hollan- 
dois, et ensuite par les Anglois : 
bâtiment léger servant À la pro 
menade, 

( Marine ) Les yachls sont en 
général , des bâtimens légers, faits 
pour la marche , et servant À faire 
de petites traversées et des prome- 
nades. Le gréement distinctif des 
jachts proprement dits, consiste 
en un grand mât, un mât darti- 
mon. et un mât de beaupré’, avec 
les mêmes voiles que le kezch. 

Le roi et la reine d'Angleterre , 
ont chacun un yacht; mais ces 
bâtimens sont gréés à! froïs mâts , 
avec toutes les mêmes voiles qu’un 
vaisseau , dont ils ne diffèrent que 
parce que leur mâture et leurs ver- 
gues sont plus déliées; que leur 
gréement est plus léger, et qu’ils 
sont décorés de sculpture, de dorure, 
et fournis de Jlogemens très-com- 
modes. ‘ : 

Les Holländois et les Anglois qui 
sont aisés ont des’ yachts pour le 
seul plaisir de la promenade. Il y en 
a aussi en Hollande pour le‘trans- 
port des personnes constituées en 
autorité. Mr 

YACK, s. m. Corruption de lan- 
glois Jack. 

(arine ) C’est le canton où 
quartier d’un pavillon. /, JACK. 

YEOMAN , s. m. Mot anglois , 
que Junius fait dériver de geman , 
qui signifie un habitent.de la cam- 
pagne , un fermier propriétaire. 

( Hist. d'Angleterre ) On ren- 
contre souvent dans les livres an- . 
gloïs , cesexpressions : le corps des 
Feomen , de la garde du roi ; la 
Feormanne ; cela signifie dans le 
premier cas, un corps particulier de 
la garde du roi, au nombre de cent, 
etdont l’habillementressembleassez 
à celui des Cent-Suissesde Pancienne 
maison des rois de France. Dans le 
second cas , c’est la partie de la mi- 
lice ixlandoise , composée de pro- 
priétaires. 

YAWS, s. m. Mot en usage à la 
cote de guinée. 


YT:F 

( Méd. ) Maladie endémique 
dans la Guinée et autres climats 
chauds d'Afrique , qui est caracté- 
risée par des éruptions fougueuses 
sur les différentes parties du corps. 

YEUX , s. m. pluriel d'ŒIL. 
7. ce mot. 

(Mat. méd.) Feu d’écrevisses ; 
c’est un nom impropre donné à des 
concrétions demi-sphériques qui se 
trouvent au nombre de deux aux 
cotés de lestomac des écrevisses 
d’eau douce, Elles s’y rencontrent à 
l’époque où ces crustacées changent 
de tete, et ne sy trouvent plus quand 
J’enveloppe extérieure est solide. Les 
anciens leur attribuoient des vertus 
cordiales et diurétiques qu’elles n’ont 
point. On s’en sert en pharmacie et 
en médecine comme matiere absor- 
bante. 

( Peinture ) On appelle yeux , 
en parlant de draperies , les points 
où se casseut les plis. \ 

C'est dans les yeux des plis des 
étoftes que les peintes ont occasion 
d'exprimer la forme la plus sentie 
de Jeurs draperies, par la touche , 
et par Vetiet des lumières et des 
ombres, C’est par les yeux que les 
étoffes se caractérisent : ils sont 
aigus dans le taffetas et le satin ; 
plus ronds dans la serge où le:drap, 
plus fins dans les linges et autres 
étoftes molles et très-légères. 

YOLE , s. f. Corruption de l’an- 

glois YA WL, 
* (Marine) C’est le nom dun très- 
petit canot fort léger , ordinairement 
bordé à clin, et qui set à passer 
d'un vaisseau à l’autre, 

YTYRIA, s. f, d'Ftterby nom 
dellieu en Suède. 

( Minéral.) C’est le nom d’une 
nouxeîïle terre découverte par le pro- 
fesseur Gadolin . dans le minéral, 
aug: le chimiste Ekebert a donné 
Le nom de GADOLINITE. 

Le nom d’F{ria vient de celui 
d'Flerby , qui est le lieu de la 
Suède , où la gadolinite à été dé- 
couverte, L’y{#r1a a plusieurs pro- 

priétés qui la rapprochent de la 
glucine ; mais elle en a d’autres 
qui Ven distinguent essentielle- 


ment : c’est Ja neuvieme des terres 
simples, 


ZEN 
Z 


Lacare , & f. de l’espagnol aza- 
SUV. 

(Art de la guerre) Espèce d’irme 
en forme de grand dard , dont les 
Maures $e servent dans les combats, 
et qu’ils lancent avec beaucoup 
d'adresse, 

ZAIN , adj. de l'italien zaino, 


( Manége ) X se dit d’un cheval 
qui n’est ni gris ni blanc, et qui 
n’a aucune marque blanche sur le 
Corps ; qui est tout noir et tout bai, 
sans aucune marque de blanc. Les 
chevaux zains sont , dit-on ; tout 
bons ou out mauvais, 

ZELATEUR , TRICE , s. du 
grec Sanoc ( zélos ), zèle, émula= 
tion , ardeur pôur quelque chose : 
celui ou celle qui agit avec zèle pour 
quelque chose. 

( Gramm. ) Ce terme n’est venn 
dans notre langue que parce qu'on 
la trouvé dans quefques traduction 
de PEcriture. Les prédicateurs s’en 
sont servi dans les chaires ; on Va 
ensuite employé dans les Rvrés spi- 
rituels, et enfin on l’a étendu par 
métaphore à divers usages. 

(Hist. juive) On appelle =élateurs 
une faction qui s’'éle;a parmi les 
Juifs contre Titus et Vespasien, Ils 
furent ainsi appelés à cause du zèle 
qu'alsavoient pour la liberté de leur 
patrie : les Romains les appeloient 
SICARIT , SICAIRES. F. ce mot, 

ZENITH , s. m. Corruption de 
Varabe semt oùsemlarras, qui si- 
gnifie point vertical, ae 

(Æstron. ) C’est le point du ciel 
qui répond verticalement au dessus 
de notre tête. 

Le zénith est appelé le pôle de 
l'horizon | parce qu’ilest distant de 
09 dégrés de chacun des points de ce 
grand cercle. 

Le point diamétralement opposé 
au zénith est le nadir. Le nadir se- 
roit le zénith de nos antipodes , si 
la terre étoit exactement sphérique ; 
mais il s’en faut un peu qu’elle ne 
le soit; ainsi, cette ligne perpendi- 
culaire à la surface de la terre, ne 
passe par le centre que lorsqu'on est 
sous l’équateur qu aux pôles; dans 


tous les autres endroits, elle n’y 
passe pas. 

ZENONISME , s. m. du philo- 
sophe Zénon, à 

( Philosophie) Secte de Zénon. 
Y1 se dit aussi de la doctrine de 
Zénon. 

ZÉOLITHE , s. f. du, grec 4e 
{ zéo bouillir, ètre échaulié, 
et de a48os ( lithos ), pierre: pierre 
échaulifée. À » 

(Minéral. ) Substance minérale 
qi ne se trouve ordinairement que 
dans les’ anciennes matières volcani- 
ques dont elle occupe les soufliures , 
où elle s’est formée après le refroi- 
dissement , de la même,manière que 
les agathes et les calcédoines. 

ZEÉPHIR , s m.dugrec ééqupoc 
(céphuros), composé de €uà (zoë), 
vie, et de oépæ (phero ): porter: 
qui porte la vie. 

( Physique ) Vent, d’occident , 
vent doux et agréable. 

ZÉRO ,s. m. Corruptionde sifra, 
employé pour chifre et pour auf. 

(_Arithmet.) Caractère d’arithmé- 
tique formé comme uno, qui ne 
vaut rie seul,.mais qui augmente 
la valeur du nombre. qui le précède 
d'autant de dixaines qu’il renfermoit 
auparavant d'unités. , ‘ 

ZÉTETIQUE , adj. du grec énréo 
(zéléo ), chercher: 

(MathémaL.) M1 ethodezélétique; 
c°est une méthode donton se sertipoux 
xésoudre un problème de mathéma- 
tiques, parce qu’on y cherche là na- 
ture.et: la raison d’une chose. © 

(Philosophie) On a appelé aussi 
zététiques , d'anciens phuiosophes , 
qui , comme les Pyrrhonens, fai- 
soient profession de chercher la vérité, 
mais qui ne la trouvoient poiut, parce 
qu'ils doutoient de tout, 

à ZINC, s.m, Mot allemand. 

( Hinéral. ) Métal blanc, lamel- 

leux, qu'il est aisé, au premier as- 
pect, de confondre avec le bismuih 
ou l’antimoine, mais qu’on recon- 
noit à un reflet ble: âtre que n'ont 
point ces mélaux. 
- Si l’on.en croit Bergman , les an- 
ciens ne connoissoient pas le zinc. 
Paacelse est le pre niei auteur qui 
en ait palé , et qui Jui ail copné le 
nom de zéic. ; 


Er 

Jungius écrivoit, en 1674, que 
depuis long-tems on savoit, dans Les 
Judes orientales, extraire le zinc de 
ses mines, 

Les :Andiens lPappellent Loule- 
RAGE, 4 

Le zinc a, depuis quelques an- 
nées, acquis,une soite de célébrité , 
par l'usage qu’on en fait dans les 
expériences galvaniques, à cause de 
Vafinité particulière qu’il montre 
avec le fluide galvanique. | 

Les Chinois exploitent les mines 
de zinc pour en retirer le métal ; 
maisen France on le retire par subli- 
mation , en exploitant des mines dé 
plomb qui contiennent du sulfure de 
ZEILC. l 

Le zinc Sunit au cuivre, et dans 
différentes proportions, il forme ce 
qu’on cobnoit sous le nom de tom- 
bac , similor , lailon , cuivre 
jaurie , etc", 

Les artifieiers mêlent de la Himaille 
de zinc à leur poudre pour faire des 
étoiles blanches et brillantes. 

On a proposé le zic pour étamer 
les armes. 

Le sulfate de zinc est employé 
dans la- teinture pour fixer les cou- 
leurs , et:dans le feutrage des cha- 
peliers, , | 
 Lesmédecinsen font usage comme 
astringentou comme vomitif. 

ZARCON , 5. m. Foy. JARGON: 

ZIRCONE , s. f. de ZIRCON , on 
comme mous disons par corruption 
JARGON. AUIs 
. (Mineral. ) Une des neuf terres 
simples ; qui tive son nom du z/rcon 
ou jargon, dontelle fait la base: 

ZAZANIE js. f. dugrec &£&rov 
( zizanion )aivraie : mauvaise herbe 
qui vient parmi le blé. 

( Morale ) ilse dit Égurément ;\en 
morale, pour discorde, division, mé- 
sintelligence. | Ÿ 

ZOLIACAL, adj. #. LUMIERE 
ZODIACALE. 

ZODIAQUE, s. m. du. grec €w- 
diauve, (:odiakos ), fait de ver 
(soon), animal; parce que les s)- 
gnes du. sodiaque sont ious repré- 
sentés sous des noms et des figures 
d'animaux. 

( Aston.) Bande ou zône sphé- 
rique d’enyiron 18 degrés de largeur, 
jarta,te en deux parties égales par 

léchiptique , 


2: 0 0 
écliptique , et terminée par deux 
«ercles, que les planètes ne passent 
jamais dans leurs plus grandes lati- 
iudes, 

Le zodiaque ést divisé en douze 
parties appelées signes ; et ces si- 
gnes ont les noms de douze cons- 
tellations qui y répondoient autre- 
fois; mais le mouvement des étoiles 
d’occident en orient, fait que Îles 
étoiles ne répondent plus aux mêmes 
parties du zodiaque. l. PRECES- 
SION DES EQUINOXES. 

ZOÏLE , s. m. Nom propre. 

{ Littérat. ) Zoïle étoit un ancien 
oitique qui entreprit de critiquer 
#lomère, et à qui cetté hberté réussit 
mal, Son nom a passé comme en 
p’overbe parmi les savans, qui ap- 
p« Hent un mauvais critique , un en- 
vieux, un Zoile. 

ZÔNE,, s. f, du grec Sévyn (zôné), 
bande, ceinture. 

( Astron. Géogr.) Portion du 
globe terrestre comprise entre deux 
purallèles et Péquateur. 

La terre est partagée en cinq 
ZOIL1ES : 

Zone torride ; c’est une bande 
ou partie de la surface de la terre , 
terminée par les deux tropiques, et 
Pres en deux parties égales par 

équateur. 

ii0nes tempérées ; ce sont deux 
bandes de la surface de la terre, ter- 
minées chacune par un tropique et 
par un cercle polaire. 

Zônes glaciales ; ce sont les sez- 
mens de la surface de la terre , ter- 
minés, lun par le cercle polaire 
arctique, l’autre par le cercle polaire 
antarctique.., 

ZOOGLYPHITES , s. f. du grec 
E&av ( zoon ) , animal , et de yatgw 
(glupho ), graver. 

(Minéral.) Nom donné par quel- 
ques naturalistes aux pierres schis- 
teuses qui présentent des empreintes 
d'animaux. 

ZOOGRAPHIE , s. f. du grec 
Exoy (zoon ), animal, et de yp49w 
(snpis ), décrire. ; 

(ist. nat.) Description des ani- 
maux. 

ZOOLATRIE, s. f. dugr. é&oy 
(zôon), animal, et de xarpsta (la- 
re , culte, adoration. 

agan. ) Culte d’adoration des 
Jome II, 


RON 
animaux. La zoolatrie étoit fort en 
usage chez les anciens Egyptieñs. 

ZOOLITHE , s. f. du grec £&ov 
(zoon), animal, et de 199 (lithos), 
pierre : aniruaux pétrifiés, 

( Mineral. ) On donne ce nom 
aux animaux où à quelques-uns ile 
leurs débris qui ont été enfouis par 
les eaux , et convertis en pierre. 

ZOOLOGIE , s. f. du grec £%oy 
( zoon), animal, et de x6ÿ06 (lo- 
gos), discours, traité. 

(Hist. nat.) Partie de l’histcire 
naturelle qui traite des animaux. 

ZOOMORPHITES , s. f. du gr. 
£woy (zoon), animal, et de wossn 

morphé). forme, 

(/Hinéral. ) Nom donné par quel- 
ques naturalistes à des pierres, qui, 
soit par leurs couleurs, soit en re- 
lief , présentent accidentellement ces 
figures d'animaux , ou de quelques- 
upes de leurs parties. 

Les cailloux d'Egypte offrent quei- 
quefois les accidens de la première 
espèce , et les concrétions pierreuses 
ceux de la seconde, 

ZOONATES , s. masc. du grec 
Eüoy (zéon ), animal. 

( Chimie) Sels formés par union 
de l’acide zoonique avec différentes 
bases. 

ZOONIQUE, adj. du grec &%ey 

zôon), animal. 

( Chimie) Acide zoonique ; 
acide tiré des matières animales, 
et particulièrement des muscles. 

ZOOPHAGE , adj. du grec €: 
(zoon), animal , et de g4yw ( pha- 
go), manger. - 

( His. naë.) On donne cette épi- 
thète aux races d'animaux qui dé- 
vorent d’autres animaux. 

ZOOPHORE, s. masc. du 
E%oy (zoon), animal, et de 
(phérô), porter. 

(Architecture ) C’est le nom de 
la frise d’un bâtiment, ainsi nom- 
mée, parce qu’on la chargeoït autre- 
fois de figures d'animaux, pour lui 
servir d'ornement. 

ZOOPHYTES, s. masc. du grec 
£moy (zôon ), animal , et de ouroy 
(phuton), plante : animal plante. 

( Hist. naturelle) C’es* ainsi que 
Linnæus a appelé généralement les 
substances polypeuses, c’est-à-dire , 

M m 


543 


21 OR 


les coraux , Îles 


546 
Jes madrépores, 
gorgones, etc. 

ZOOPHYTOLITRHES, s. f. du 
grec Cmsogurey ( Z6ophulon), ZOO- 
PHYTE (Joy. ce mot), et de xf8oc 
(lithos ), pierre, 

( Mineral.) On a donné ce nom 
aux zoophytes fossiles, dont la forme 
approche de celle des végétaux, tels 
que le palmier marin et autres sem- 
blables. 

ZOCTOMIE, s. f, du grec éGov 
(zôon), animal , et de réuvæ (lem- 
no), couper, disséquer. 

Anatontiie)Patie de l'anatomie 
gui a pour objet la dissection des ani- 
maux. | 

ZOOTYPOLITEE, s. f. du grec 
£@oy (zoon), animal, de rümoc 
(tupos), empreinte, forme, et de 
Rte ), pierre. 

(Mineral) On appelle ainsi les 
pierres qui portent l’empreinte de 
quelques animaux ou portions d’ani- 

aaux fossiles. 

ZOPISSA, s. fém. du grec € 
{zeo) , bouillir, et de misox (pissa), 
J01X. 

(Mat. médic.) Poix navale, ou 


ZYM 


goudron que lon détache des vienx 
navires. On lui attribue une vertn 
astringente , et propre à cicatriser les 
ulcères, 

ZYGOMA, s.m. Mot grec, dé- 
rivé de £evyyÜw (zeugnu6) , joindre , 
assembler. 

( Analornie) Nom d’un osappelé 
par quelques anatomistes, os Jugal. 
Le zygoma w’est point un os parti- 
culier, mais une union de deux émi- 
pences d'os, dont l’une vient de l’os 
temporal , l’autre de la pommette. 

ZYMOLOGIE , s. fém. du grec 
Ebun (zumé), levain , ou ferment , 
et de xéycc (logos) , discours, traité. 

(Chimie) Discours , .ou traité 
sur la fermentation. 

ZYMOSIMETRE , s. m. du grec 
£bmn (zumé), levain, ferment, 
et de pérpoy (métron ), mesure. 

(Chimie) Nom d’un instrument 
propre à la mesurede la fermentation. 

ZYMOTECHNIE , s. f. du grec 
£iun (zumé), levain, ferment, 
et de réyvn(lechné), art. 

( Chimie) Partie de la chimie 
qui traite de la fermentation. 


FIN DU TOME Ile, ET DERNIER, 


£ 


UE 


PNR ES 
DURE 


se HE 


#,.0p CS 


Le 


Ce 
ne 
veu 


C4 rZ 
Fo. Sr > 
AA SS PRE 


A