Presented to the
LIBRARY of the
UNIVERSITY OF TORONTO
by
The Estate
of
Professor Kenneth May
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in 2010 with funding from
University of Ottawa
htip://www.archive.org/details/dictionnairedessO3luni
DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES ET DES ARTS,
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DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES ET DES ARTS.
CONTENANT
L'ErxxmozociE, LA DÉFINITION ET LES DIVERSES ACCEPTIONS DES TERMES TECHNIQUES
usiTés dans l’Anatomie, la Physiologie, la Médecine , 12 Chirurgie, la Pharmacie,
la Chimie, — la Zoologie, l’Ornithologie , l’Ychtiologie, l’Entomologie, etc. --
la Botanique, la Minéralogic; -- les Mathématiques, la Métrologie ou le système
des nouveaux poids et mesures; -- l’Analyse, la Mécanique, l’Hydranlique, la
Statique, l’'Hydrostatique, la Dynamique, l’Hydrodynamique, la Physique, l’Op-
tique, l’Acoustique, la Pneumatique, l’Electricité, le Galvanisme; —l’Astronomie,
la Gnomonique, la Géographie, l’Hydrographie, la Navigation; -- la Peinture, la
Seulpture, la Gravure ou la Glyptique, l’Imprimerie, l’Architecture, la Marine,
l’Art de la guerre; le Blazon, la Gymnastique , la Chorégraphie ; — la Pêche , la
Chasse, -- les Arts et Métiers ou la Technologie ; -- l'Economie domestique, l’Agri-
culture, le Jardinage, le Commerce ; — l'Economie politique, les Titres d'honneur,
et de dignité, la Diplomatie; — la Lättérature, la Grammaire, la Rhétorique, la
Poésie, l’Art dramatique; -- la Logique, la Morale, la Métaphysique, la Théo-
logie; -- la Jurisprudence, la Pratique, la Bibliographie, l'Antiquité, la Diplo-
matique, l’Histoire, la Chronologie, la Numismatique, etc. , etc., etc.
On y a joint le Tableau historique de l’origine et des progrès de chaque
branche des connoissances humaines, et une Description abrégée des
machines, des instrumens et des procédés anciens et modernes employés
dans les Arts.
PAR M. LUNIER.
BOMF.ATL
A PARIS,
h Ertexxe GIDE, Libraire, rue Christine, n.°3.
Cke2} x. NICOLLE et Cie, rue des Petits-Augustins, n° 33,
1809.
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DEC EO' NN A CR E
DES
SCIENCES ET DES ARTS.
Oscravé, adj. du lat. obcla-
walus , composé dob, autour, et
de clava , massue.
( Botan.) Terme de botanique,
employé pour désigner les parties des
plantes , qui ont la forme d’une
massue renversée.
OBCONIQUE , adj. du latin ob-
Gonicus.
( Botan. ) Qui a la forme d’un
cone renversé,
OBCORDE , adj. du latin obcor-
datus, de cor, cordis, cœur.
( Botan. ) Qui a la forme d’un
tœur renversé.
OBEDIENCE, s. f, du latin obe-
dientia , obéissance.
(Hist. ecclés.) Ce mot, dans sa
signification primitive, est la même
those qu’obéissance. On la employé
ensuite pour exprimer la soumission
que les religieux devoient à leur su-
périeur. ?
Dans le temis du grand schisme ,où
disoit se ranger sous l’obédience (sous
Vobéissance )}, d'U:bain VI, ou de
Clément VIT; et on appeloit états
d'obédience , les états qui reconnois-
soient l’un ou l’autre pape , selon le
parti qu'on avoit embrassé,
On appelle encore aujourd’huipays
d'obédiencé , les pays où le pape
nomme aux bédéfices, ou dans les-
quels il exerce une juridiction plus
étendue que dans les autres. Dans
cette acception on dit que PAllema-
ne est un pays d’obédience.
OBELISQUE , s. m. du grec
GCehiTuoc (obeliskos), dérivé d’6£:h0%
(obelos), aiguille : qui a la forme
d’une aiguille.
(Archit. ) Pyramide quadrangu-
Jaire, menue, haute et perpendicu-
Tome IT.
lairement élevée en pointe pour servir
d'ornement à quelque place, et qui
est souvent chargée d'inscriptions où
d’hiéroglyphes.
(Hydraul.) On appelle obélisque
d’eau , une sorte de pyramide à plu-
sieurs faces, qui sont formées par des
pappes d’eau, à divers étages.
OBESITE, s. f. du lat. obesitas,
d’obeso , engraisser.
(éd. ) Embonpoint excessif oc-
casionné par une abondance de graisse
qui se fige dans le tissu cellulaire, le
gorge , le distend et augmente prodi-
gieusement À masse du corps.
OBJECTIF ,adj.et s. dérivé d’ob-
J'cere , mettre au-devant,
(Dioptrique) verre chjectif; cest
celui des verres d’une lunette où d’un
microscope à plusieurs verres . qui est
tourné vers l’objet, On Pappelle 2insi
pour le distinguer de loculaire, qui
est tourné vers l'œil, 77, MICROS-
COPE , TELESCOPE.
Dans le télescope, l'objectifdoit
être d’un plus grand foyer que Pocu-
lire, C’est le contraire dans un mi-
croscope.
Pour s’askurer de Ja régularité et
de la bonté d’un verre oljectif, on
décrira sur un papier deux cercles
concentriques, tels que le diamètre
de lun soit égal à la largeur du verre
objectif, et le diamètre de l’autre
égal à la moitié de cette largeur : on
divisera la circonférence intérieure
en six parties égales , et on y fera six
petits trousavec une aiguille, Ensuite
on couviira avec ce papicr une des
faces du verre , et Pexpcsant au soleil
on recevra les rayons qui passeront
par chaque trou , sur un plan qui soit
# une juste distance du vene:en recu-
À
e
4 O0: BL
lant où approchant le plan, on doit
trouver un endroit où les six rayons
qui passent par les six trous se réu-
nissentexactement; s'ils se réunissent
eu effet ainsi, c’est une marque que le
verre objectifest bien fait,etle point
de réunion est le foyer de ce verre,
OBLIGATION , s. f. du latin
obliso, liér autour.
( Pratique ) Lien de droit naturel
ou civil, qui nous oblige à faire où
& donner quelque chose.
OBLIGE, partie. d’obliger, obligo.
( Musique) Partie obligée ; celle
qu récite,quelquefois la pritie qu’on
ñe sauroit refrancher sans gâter lhar-
monie ou le chant.
Récitatifoblise ; c’est un récitatif
avec accompagnement , et coupé par
des instrumens,
OBLIQUANGLE , adj. du latin
obliquo , poser de côté, de biais , et
d’angulus, angle.
( Géom.) 1 riangle obliquangle;
c’est celui dont fous les angles sont
obliques , c’est-à-dire, ou aigus ou
obtus.
Parallélogramme obliquangle ;
c’est celui dont aucunangle n’estdroit,
OBLIQUATICN , s. £. du latin
çbliquo : Vaction, de placer obli-
guement.
( Catoptrique ) Terme en usige
parmi les anciens auteurs de Catop-
trique.
Cathète d'obliquation ; c'estune
ligne droite perpendiculaire au mi-
soir, dans le point d'incidence jou de
réflexion du rayon. #. CATHETE,
MIROIR.
OBLIQUE , adj. du lat. obliquo ,
oser de côté.
( Géom. ) Il se dit de tout ce qui
s’écarte de la situation droite ou per-
peudiculaire,
Angle oblique ; celui qui est ou
aigu où obtus, c’est-à-dire, toutes
sortes d’angles , excepté l’angie droit,
Ligne oblique ; celle qui, tom-
bant sur une autre, forme avec elle
un angle oblique.
(Gnomonique) Plans obliques ;
ceux qui s’écartent du zénith , et qui
sinclinent vers l'horizon. |
CHER) Percussion oblique ;
celle dans laquelle la direction du
corps choquant n’est point perpen-
diculaire au corps choqué, où west
OBL
point dans la ligne du centre dé
gravité de ce dernier corps.
Projection oblique ; celle par la-
quelle un corps est jeté suivant une
hiyne qui fait, avec lhorizon, un
angle oblique.
{ Géogr.) Sphère oblique ; c'est
cette sifualion de la sphère , dans
laquelle l'horizon coupe Péquateur
obliquement , et dans laquelle Pun
des poles est élevé au dessus de l'ho-
rizon , d’un angle moindre que 00 d, :
mais qui n’est pas zéro. }”, SPÉERE
DROITE,
(Astron,) Ascension oblique ;
cest larc de léquateur , compris
eutre le premier point d’artes et le
point de l’équateur, qui se lève avec
une étoile, etc. , dans la sphère ob/i-
que.
Descension oblique; c’est Varc de
Péquateur, compris entre le premier
point Parties et le point de l'équateur,
qui se couche avec une étoile, etc.
dans la sphère oblique. Cet arc se
compte de l'occident vers lorient,
OBLIQUITE , s. f.. même origine
qu'OBLiQUE. Inclinaison dune li-
ue. d’unesurface sui une aufre,
(Physique) Obliquité des rayons
solaires ; c’est la direction desrayons
solaires qui s’écartent des perpendi-
culairesaux points de la terre sur les-
quels tombent ces rayons, Cette obli-
quité est, selon la théorie de Mairan ,
la cause la plus générale du froïd ex
hiver,
Obliquité d'incidence ; c’est Vo-
bliquité de diection d’un corps qui
[ete]
: tombe sur un autre. Cette obliquité
est absolument essentielle pour qu'un
corps soit réfracté, en passant d’un
milieu dans un autre,
(Astron.) Obliquité de l'éclip-
tique ; c’est angle de Pécliptique st
de l'équateur, .ou la plus grande dé-
clinaison de Pécliptique. Elle est de
23 degrés et demi.
C’a été une grande question parmi
les astronomes modernes, de savoir
si l’oldiquité de Pécliptique est fixe
ouvariable, : .
D’après les observations les plus
exactes faites par divers astronomes ,
en différenstems et en différens lieux,
on peut regarder l’obliquité moyenne
de 23 des, 28 m, 18 sec. pour l’année
1750, comme démontrée. Quant à la
diminution successive de celte quan-
OBR
Eté, l’on ne trouve qu'un tiers de
Seconde par an.
La diminution de Fobliquite de
Pécliptique est une suite naturelle du
déplacement de Pécliptique, ou du
changement que Porbite de la terre
éprouve par lattraction des planètes,
OBLITERER , v. a. du latin ob-
litlero , formé d’ob , autour , et de
littero , effacer : effacer insensible-
ment.
(Diplomatique ) On dit d’un ma-
puscrit, que les caractères sont obli-
térés, c’est-à-dire , effacés.
(Anatomie) Vaisseau oblitéré ;
c'est un vaisseau dont le canal -est
fermé, et dont les parois sont adhé-
rentes lune à Pautre; de sorte qu’il
ne paroit presque plus.
OBLONG, adj. du lat. Longus ,
long, ét de la préposition ob, devant:
plus long que large.
Géom. ) Parallélogramme
oblong; c’est un parallélogramme
rectangle , dont les côtés sont iné-
gaux.
Sphéroïde oblong ; c’est un sphé-
roïde alongé.
(Botan.) Ollongse dit aussi des
er des plantes qui sont manifes-
ement plus longues que larges; dont
les bords sur les cotés sont paralleles
ctobtusuux deux bouts.
OBOLE ,.s. f. du gréc Corte
( obolos ),
… (Wétrol,) Anciénne monnoie d’A-
thènes ; la sixième pati: dune
drachme, Aujourd’hui, en médecine ,
un poids de douze grains.
OBOVAL, adj. du lat. Gvum ,
œuf : un oval renvérsé,
( Botan. } I sé dit des parties des
plantes qui ont la figure d’un ovale
renversé, ou dont l'extrémité la plus
étroite est en bas.
OBOVE ; même origine qu’O-
EOVAL.
Cho) En forme d'œuf, dont
le plus gro: bout est en haut,
OBREPTION,s.f. du lat. obrepo,
se glisser adroitement.
(, Pratique ) C’est l’exposition
faite sciemment de faits faux.
L’obreption est opposée à la su-
breption, qui est la réticence de faits
véritables qui auroient pu faire obs-
tacle à l’obténtion de li grâce de-
mandée.
OBS 5
OBSCUR, RE ; adj. du lat. obscu-
rus, sombre, ténébreux.
(Physique) Chambre obscure.
oy. CHAMBRE OBSCURE.
( Peinture ). Clair obscur. Voyez
CLAIR , OBSCUR. On dit aussi, en
peinture, ce tableau eit trop obscur,
de teintes obscures, un ton obs-
cur, Un ton obseur convient à une
composilion triste. Les teintes obs-
curésdonnent de la valeur aux
tons brillans.
OBSEQUES, «. f. du lat. obsez
quium , devoir.
( Culle, cath.) Funérailles ac-
compagnées de pompes et de céré-
monies. Elles sont ainsi appelées,
parce qu’elles sont les derniers de-
voirs qu’on rend aux rnorts illustres,
OBSERVATEUR, s. m. du lat;
observo, garder, étre auprès ; con-
server : Considérer avec application ,
observer; celui qui accomplit ce qui
lui est prescrit par une règle ,nar une
loi; celui qui s'applique à considérer
les divers effets , les divers phéno-
ménes de la nature.
OBSERVATION , s. f. méme
origine qu'OBSERVATEUR.
( Physique) Observations. mé-
téorologiques. F. METEÉORES,
(-Astron. ) Observations astro:
nornmiques ; ce sont les observations
des phénomènes des corps célestes
faites avec les instrumens d’astrono-
mie, afin de déferminer les situations,
155 distances, les mouvemens, etc, des
corps célestes,
Les observations astronomiques
se font avecdifférens instrumens. Les
principaux sont les lunettes ou téles-
copes; le quart de cercle, instrument
des passages , le secteur, la machine
parallactique, les horloges à pendule.
Les plus anciennes observations
sont dans l’atmageste de Ptolémée :
on y trouve des observations faites à
Babylone et à Alexandrie , depuis
Yannée 720 avant J. C., qui est la
date de la plus ancienne échpse qu’on
sache avoir été observée à Babylone,
jusques vers l’année 140 de Père
chrétienne, En 880, le Sarrasin Al-
butégni se mit à observer. En 1457,
Regiomontanus-se Jivra.à la, même
occupation # Nuremberg J. Wer-
nérus et Eer. Walthérius, ses élèves,
continuèrent Cepuis 1475 jusqu’en
1504. Copernic leur succéda ct à
ANS
’ Obs
Copernie, le Landgrave de Hesse, se-
condé de Rothman et de Biygius,
Tycho vint ensuite, et fit des obrer-
Vations immenses, depuis 1582 jus-
qu'en 1601. Peu de tems après, Hé-
vélius commença urte suile prodi-
gieusa d'observations, avec des ins-
trumens mieux imaginés et mieux
faits que ceux qu’on avoit eus jus-
qu’alors.
Le plus grand recueil d’observa-
tions est celui de Flamstead : 11 faut
y ajouter celles de MM. Lemonnier ,
Maskelyne, Darquier , Tasino, La-
lande, etc.
Les observations que les actronc-
mes font chaque jour, sont les pas-
sages des planètes au méridien, pour
déterminer leur longitude en les com-
parant aux étoiles , spécialement dans
ne conjonttions et oppositions; les
échpses d’étoilespar la lune,pour per-
fectionperles tables de cette plancte,
et pour trouver Îles longitudesdes dif 6-
sens pays de la terre où elles ont été
observées; les éclipses des satellites de
Jupiter, qui donnent aussi des ocra-
sions fréquentes pour connoitre les
longitudes des lieux , et en mène
tems pour perfectionner la théorie
des satellites dont les inésalités ne
nr encore bien connues, etc.
(Marine ) Observations se dit,
parmi les navigateurs, de Paction de
prendre, avec les instrumens à cet
usage , les hauteurs et les distances
des astres ,ou leurs positions à l'égard
des principaux points de lhorizon ,
pour en déduire la latitude, Pheure
et la longitude du vaisseau , et la
déclinaison de l’aiouille atmantée ou
la variation de la boussole.
Les observations les plus fré-
uentes sur mer, sont celles de la
FH méridienne du soleil, pour en
déduire la latitude (elle est Journa-
lière quand le soleil se montre}, et
celle de son amplitude oriive ou
accase, pour en conclure la décli-
waison de Paiouille.
Pour les observalions qui servent
À déterminer la longitude : 77, LON-
GITUDE, MONTRE , HORLOGE,
GARDE -TEMS , TABLES LU-
NAIRES.
OBSERVATOIRE, s. m. même
origine qu'OBSERVATION.
(_Æstron. ) Lieu destiné pour ob-
scèver les mouvemens des astres , ct
OBS
placer les machines où insirumets
hecessaires,
Le plus ancien observatoire dont
il soit fait mention, est celui de la
Chine, Il y avoit à Pékin, lorsque le
P. Verbiest y fut nommé président
du tribunal des mathématiques, uu
observatoire bâti depuis trois siècles,
sur lés murs de la ville, qu’il surpas-
soit de 12 pieds.
Les premiers observaloires ail
yaiteu en Europe ont éfé ceux dé
T'ycho-Brahé , et du landgrave de
Hesse-Cassel,
L'observatoire d'Hévélius à Dant-
zick a été lun des plus importans,
La tour astronomique de Copen-
hague est de 115 pieds du Rbin.
Mais le plus bel observatoire quil
y ait jamais eu , est celui de Paris,
IE fut commencé en 1664. et achevé
en 1672. Consultez, pour la descrip-
tion de ce bâtiment , Parchiteclure
francaise de Bélidor.
L'observatoire royal de Green-
wich , en Angleterre, fut bâfi peu de
tems après celui de Paris.
Depuis ce tems-là on a élevé des
observatoires dans presque toutes les
principales villes de PEurope,
OBSIDIONAL, LE, adj. du lat,
obsideo , assiéger : qui concerne les
siéses,
(Art milit.) Monnoie obsidionale;
c’est celle qui a été frappée dans une
place assiégée, où on lui donne cours
durant le siége, pour une valeur beau-
coup plus forte que sa valeur iütrin-
sèque.
OBSTACLE , s. f. du lat. obsia-
culum ,formé d'obsto , se mettre au-
devant: empèchement , opposition.
( Mécan. ) On appelle obstacle,
en mécanique , foul ce qui résisie à
une puissance qui le presse ; l'effet
d’une puissance qui presse un obsta.
cle , limpulsion par laquelle cet
obstacle passe dun lieu dans un
autre , en cas qu’il puisse être ma
par la puissance qui le presse,
OBSTRUCTION, s. f. du latin
obstruo , boucher, fermer.
( Méd.) L’obstruction est une
cbturation des vaisseaux, qui em-
pêche la circulition du fluide vital,
sain où morbifique , et qui à pour
cause la disposition qui se trouve
entre le volume du liquide et le dia-
mire du vaisseau, Elle vient donc
OCC
de Pétroite capacité du vaisseau, ou
de la grandeur de la masse qui doit
y passer, ou du concours des deux.
foy. EMPHRAXIE.
OBTEMPERER , du lat. obtem-
pero , obéir. c !
(Pratique) Terme de palais, qui
signifie obéir.
OBTURATEUR , s. m. du lat.
obturare, fermer, boucher; ce qui
bouche, ce qui ferme l'entrée d’un
pissage.
(Anat.) Muscles obturateurs ;
c2 sont les muscles qui bouchent le
trou ovalaire de los innominé.
OBTUS, adj. du lat. oblusus,
formé d’obtundo , émousser.
(Géom.) Angle obtus ; c’est un
angle de plus de 90 degrés ; c’est-à-
dire qui contient plus d’un quart de
cercle, ou qui est plus grand qu'un
angle droit.
OBTUSANGLE , adj. composé
dobtus et d'angle.
(Géom.) Triangle obtusangle ;
cest celui qui a un angle oblus.
OBTUSANGULE, adj. d'angle
et d’obtus.
(Botan.) Dont les angles sont ob-
tus et émoussés,
OBUS , s. m. de l’allemand hau-
A Ë
(Artillerie) Sorte de petite bombe
sans anses , qui se jette avec une es-
‘ pèce de mortier qu’on appelle obu-
SICr.
OCCASE , du lat, occasus , cou-
chant , formé d’occido , tomber.
(Astronoïn. naut.) Ce terme n’est
usité qu’en parlant de Pamplitude.
Amplitude occase; c’est la mème
chose qu'amplitude occidentale, 77
AMPLITULE.
OCCIDENT,,s. m. du lat. occido,
tomber, se coucher.
(Æstron.) C’est la partie de Phori-
zon uù le soleil se couche,
Occident d'été ; c’est le point de
Phorizon où le soleil se couche au
solstice d'été, lorsqu'il entre dans le
sigue de PEcrevisse , et que les j ous
sont les plus longs.
Oécident d'hiver ; c’est le point
de lhcrizon où le soleil se couche,
lorsqu'il entre dans le signe du Capri-
corne, et que les jours sont les plus
courts.
Occident équinoral : c’est le
point de Phorizon où le salcil se cou-
OCE )
c'e, lorsqu'il entre dans le Bélier ou
ans la Balance.
L'Occident équinorial est pro-
prement ce qu’on appelle couchant,
parce que ce point est également
éloigné du Midi et du Nord.
OCCIDENTAL, LE, adj. d’ Occi-
dent ; qui est placé ou tourné vers
lPOccident,
(Géogr.) Pays occidental, Peu-
ples occidentaux , Indes occiden-
tales.
‘OCCIPUT , s. m.; ce mot pure-
ment latin signifie le dernier os de la
tete.
(Ænat.) Nom donné par les Laïins
à la région située entre la partie pos-
térieure du sommet et le cou. Dérivé,
occipital, pour ce quia rapport à
l'occiput,
OCCULTATION., s. f. du lat.
occulto, cacher, tenir secret, cou-
vrir: l’action de cacher, couvrir.
(Æstron.) Oecultation est, en
termes d'astronomie, le tems pen-
dant lequel une étoile ou une pla-
nète est cachée à notre vue, par Pin-
terposition du corps de la lune ou de
quelquautre planète. Ÿ. ECLIPSE.
Cercle d'occultation perpétuelle.
C’est dans la sphère oblique, un pa-
rallele aussi éloigné du pole abaissé ,
que le pôle élevé est distant de lhori-
zon. Toutesles étoiles renfermées en-
tre ce cercle et le pole abaissé, ne se
levent jamais sur Phorizon , mais
demeurent toujours au dessous ; ainsi
dans nos climats, toutes les étoiles
qui sont à moins de 48 dex. 50 m,
de distance du pole austral où méri-
diona], ne peuvent jamais être vues
sur notre horizon. Cest ce qui obli-
gea Halley et Lacaille de se trans-
porter dans Phémisphère méridional,
pour donner un catalogue de ces
étoiles.
OCCULTE , adj. du lat. occulto,
cacher, tenir secret,
(Géom.) Ce mot se dit,en géomé-
trie, d’une ligne qui s’apercoit à
peine, et qui a été Lirée ou avec 1x
poiate du compas ou au crayon.
Les lignes occultes sont fort en
usage dans différeufes opérations,
comme quand on lève des plans,
qu’on dessine un bîtiment, un mor-
ceau de perspective. On efface ces
lignes quand Pouvrage est fui.
( Chirurgie ) Cancers occul-
6 QC
tes ; on appelle ainsi les cancers qui
ne sont point ulcérés,
(Philos.) Les anciens attribuërent
à des causes occultes tous les effets
dont ils ne pouvoient trouver la rai-
son, et les qualités occultes étoient
pour eux une grande ressource,
Sciences occulles ; on appeloit
ainsi la cabale, la magie, et toutes
les espèces de divinations.
OCEAN, s. m. du lat. Oceanus,
du grec &xezxvos (okeanos).
(Géogr.) La grande mer qui envi-
ronne toute la terre.
On distingue l'Océan ÆAtlanli-
que , où celui qui baigne les cotes
occidentales de PEurope ; et l'Océan
Paeifique ; où mer du Sud; l'Océan
Andien , ou mer des indes.
Ports de l'Océan ; cette expres-
sion est d’usage en France pour dé-
signer les ports situés sur les cotes de
l'Océan , par opposition à ceux
de la Méditerranée.
OCHLOCRATIE , s. f. du grec
30e (ochlos), populace, multi-
tude, ét de xparoc (Kratos), pou-
voir : gouvernement de la multitude,
(Econ. polit.) Gouvernement où
Fautorité est entre les mains de la
multitude; c’est abus du gouver-
nement démocratique.
OCRE ou OCHRE , s. f. du grec
&yvoe (ochros), pâle.
(/inéral.) Gn donnoit autrefois
ce nom aux oxides métalliques, et
surtout aux oxides de fer jaune et
rouge, à cause de leur couleur pâle.
C’est encore le nom sous lequel ces
substances sont connues dans le com-
merce,
OCTACORDE ou OCTACHOR-
DE , s. m. du grec oxr® (okto), huit,
et de y:5dn (chordé) , corde : à huit
cordes,
(/Husique) Instrument ou systé-
me de musique, composé de huit
tans ou de sept degrés. Telle est l'oc-
täcorde ou la lyre de Pythagore.
OCTAEDRE, s. m. du grec 0x7
(octo), huit, et d ‘#dpa(hedra), siése,
base à à huit bases. A
(Créom.) Nom que l’on donne , en
géométrie, à Pun des cinq corps régu-
Vers, qui consiste en huit triangles
Caux , équilatéraux.
On peut regarder l’octaëdre com-
me composé de deux pyramides qua-
axangulaires qui s’unissent par leurs
OCT
bases, Ainsi, on peut trouver la soli-
dité de l’octaëdre, en multipliant la
base carrée d’une de ces pyramides
par le tiers de sa hauteur, ét en dou-
blant ensuite le produit.
Le carré du coté de Poctaëdre est
la moitié du carré du diametre de l4
sphere circonscrite.
OCTAETERIDE , s. f. du grec
oxlà (okto), huit, et d'éros (élos),
année: huit années.
( Chronologie) C’étoit , chez les
Grecs, un cycle ou terme de huit
ans, au bout desquels on ajoutoit trois
mois lunaires. Ce cycle fut en usage
jusqu’à l'invention de celui de dix-
neut ans, par Méton.
OCTAGYNIE ou OCTOGYNIE,
s. F. du grec ezre (okt6), buit, et
un (guné), femme : huit femmes.
(Botan.) C’est le nom que donne
Linnæus à la subdivision des classes
des plantes dont la fleur huit parties
femelles, ou hwitpistils , ou huit sty-
les, ou huit stigmates sessiles.
OCTANDRIE ,s.f, du orec exle
(o%to), huit, et d'avdhoc (andras),
génit, d’avnp (anér), mañ: huit
inaris,
(Botan.) C’est ainsi que Linnæus
appelle, dans son systéme sexuel, la
buitieme classe des plantes, qui ren-
ferme celle dont la fleura huitparties
mâles ou huit étamines.
OCTANT , s. m. du grec oxl»
D huit : huitième partie.
. (Æstr.) Octant ou octèle se dit, en
astronomie , d’une espèce d’aspect ou
position de deux planètes, dans la-
quelle elles sont distantes l’une de
l'autre de la huititme partie d’un
cercle, c’est-à-dire de Née
On dit que la lune est dans ses 0c-
Lans , lorsqu'elle est à 45, 138, 225,
315 degrés du lieu du soleil; cest
dans ces octans que l’irfoahté dé-
couverte par Tycho est la plus grande
quil est possible, *
(Marine) Octant se dit aussà
dun instrument d'astronomie, apr
pelé autrement quartier de réflexion,
ouoctant anglois. Cet instrumentsert
en mer pour observer les hauteurs et
les distances desastres, en regardant
un des astres direciement ,,el Pautre
par la réflexion de deux miroirs, en-
sorte qu'on voie les deux astres se
toucher. . SUN
_ Ceite découverte est une époque.
OCT
1
mémorable pour la navigation. Pile
fut publiée en 1701, par S. Hadiey,
vice-président de la société royale de
Londres,
Plusieurs autres matnématiciens
avoient eu l’idée de cet instrament
bien avant Hadiey, mais il est le
prémier qui Vait fait construire et
qui en ait fait voir lextrème uti-
lité.
On a appelé cet instrument oc-
dant, dans l'origine , parce qu’il n’a-
voit que la huitième partie d’un cer-
cle ou 45 degrés. I] n’en falloit pas
davantage pour prendre des hauteurs
jusqu’à co degrés , et mème des dis-
tances jusqu’à 180 deg., en obser-
vant par derrière, au moyen dun
troisième miroir ; mais depuis qu’on
s’en sert pour prendre la distance de
la lune aux étoiles, on en fait de
Go degrés et on les a appelés sextantis;
on en fait même de toute k cir-
conférence du cercle. On trouvera la
description de cet instrument dans le
Guide du Navigateur, deM. Pierre
l'Evéque , de Nantes.
OCTAPLES , s. f. du grec oxT&
(okto), huit, et d’&œnce (haplo6),
expliquer.
(Liltérat. sacrée) Les octaples
étoient une espece de bible polyglote
à huit colonnes. Origène étoit l’au-
teur des octaples , aussi bien que des
tétraples et des hexaples.
OCTATEUQUE, s. m. du grec
exro(okto), huit, et de <2z0oc(teu-
chos), livre, ouvrage: huit livres.
(Luttérat. sacrée) On appelle airs
les huit premiers livres de Pancien
Testament , qui sont la Genèse, l'E-
xode, le Lévitique, les Nombres,
le Deutéronome , Josué et les Juges. _
OCTAVE, s. f. du lat. octavus,
huitième.
(Musique) La premibre des con-
sonnances daus l’ordre de leur géné-
ration.
L'octave est la plus parfaite des
consonnances ; elle est, après l’unis-
son, celui de tous les accords dont le
rapport est le plus simple. L’unisson
est en raison d'égalité, comme 1 est
à 1; l'octave est en raison double
comme 1 est à 2. Les harmoniques
des deux sons dans l’un et dans l’au-
tre s’accordent tous sans exception,
ce qui n’a lieu dans aucun autre in-
icyyalle. Eufin ces deux accords ont
OC, 7
tant de conformité , qu’ils se confon-
dent souvent dans la mélodie , et que
dans lharmonie même on Îles prend
presque indifféremment lun poux
l’autre.
Cet intervalle s’appelle octave,
parce que pour marcher diatonique
ment d’un de ces termes à lauire,
i{ faut passer par sept degrés et faire
cotendre huit sons différens.
(Poésie tal.) Octave se dit des
stances de huit vers dans la poésie
italienne. Les poèmes de l’Ariosis
et du Tasse sont distribués par
oclaves.
(Relig. cathol.) En termes de bré-
viaire, Octave signifie huitaine ou
intervaile de buit jours , pendant
lesquels l’église fait la fête, le service
ou la commémoration dun saint, ou
de quelque fete solennelle.
On dit aussi d’un prédicateur qu’il
a prèché l'octave, qu'ila fait impri-
mer son Octave, pour dire qu'il a
prèché pendant l’octave du Sf. Sa-
crement , et qu'il a fait imprimer
ses sermon£.
Octavier, v. n. d'OCTAVE.
(Musique) Quand on force le
vent dans un instrument à vent, le
son monte aussitôt à l'octave ; cest
ce qu’on appelle octavicr.
OCTAVO ou IN-OCTAVO, s.
m. d'ociave,
(Biblioth.) Lin - octavo est un
format ou un livre dont la feuiile est
pliée en huit et qui contient 16 pages.
Î. FORMAT.
On connoit un format £r-octavo ,
r. à la réclame, dans les livres où il
yen a, ou au premier mot Ge la dix
septieme page de chaque feuille, qui
se trouve au bas de la seizieme page
de la feuille qui précède. #7 RE-
CLAME, ; :
2. À la signature, ou lettres de
Valpbabet que l'on met au bas des
pages recto, c’est-à-dire qui sont à
droite au dessous de la derniere ligne,
Quelquefois à la lettre initiale, om
trouve des chiffres ajoutés qui ne
passent pas le mi‘ieu au cahier, et qui
par leur rombre marquent le format
de l'édition. Quelques imprimeurs
emploient maintenant des chilfres
au lieu de lettres ; et quant aux chif-
fres qui indiquent Pordredes feuillets,
Cas chaqne cahier, als les placent
ñ
8 OCT
près de la marge interne, #. SIGNA-
l'URE.
3. Aux PONTUSCEAUX et aux
VERGEURES , raies transparentes
qui traversent le papier, et qui se
coupent à angles droits, dont les pre-
mières, beaucoup plus apparentes ,
sont peer nes Voy. PON-
TUSCEAUX , VERGEURES,
OCTIDI,s. m. du lat. octo , huit,
et de dies , jour: huitième jour.
(Calendr) C’étoit , avant le der-
nier concordat, le nom du huitième
jour de la décade dans le calendrier
républicain,
OCTIL , adj. 7. OCTANT.
OCTOBRE , s. m. du lat. octo-
der, formé d'octo , huit.
(Calendrier) Nom du dixième
mois de l’année v. s£. Il a 3x jours.
Le nom d'octobre lui vient du nom-
bre huit, exprimé par le mot octo-
ber, parce qu’il étoit le huitième de
Vannée romaine , qui commençoit
par le mois de mars.
OCTOGONE, s. m. du grec
oxrw (okt6), huit, et de yo (go-
ia), angle : à huit angles.
(Géomét.) Figure de huit cotés
et de huit angles.
Quand tous les cotés et les angles
de cette figure sont égaux , on l’ap-
pelle octogone réanlier.,
" OCTOPETAEE ; EE, adj. du
grec our (oflo), huit, et de æsrænov
pétalon) , feuilie , pétale,
(Botan.) E se dit des fleurs à huit
pétales, V.PETAËÉES.
OCTOPHYLE , adj. du grec
exrœ (okto) , huit, et de gurror
(phullon) . petite feuille ou foliole,
(Bsian.) Ce qui a huit pièces où
folioles.
OCTOSTYPLE , s. m. du grec
euro (octo), huit , et de euxoc (stu-
los), colonne , à huit colonnes.
RL Face ou ordonnance
de huit colonnes.
OCTROI, s. m. du lat. aucto-
riare pour auclorisare , formé
d’auctorilas, autorité,
(Ædministr) Concession, droit,
qui se lève à l'entrée de certaines
villes sur les denrées.
OCTFROITE, du grec wypoc
(ochros) cere, ct de 182c (ithos},
pierre : pierre couleur d’ocre.
(/Hinér,) Nouvelle terre découverte
pe Klepreth f i
Ft coi 1: Qu Sur
t qui luia paru avoi
12
ODE
des caractères particulierset différens
de ceux des autres terres connues.
OCTUPLE, adj. du lat, octuplus,
contraction d'octuplicatus , redou-
blé huit fois; formé d'octo, huit,
et de plico , plier, redoubler,
(Arithmét.) Qui est huit fois plus
grand. ;
OCULAIRE , s. m. du lat, ocu-
larius , fait d’oculus, œil; qui a
rapport à œil.
(Dioptr.) C’est, dans une lunette,
le verre qui est placé à coté de Pæœil,
El est simple, te ou triple, sui-
vant les diflérentes espèces de lu-
nettes ; il est m10onocle ou binocle ,
suivant que Poh regarde avec un œil
seulement, ou avec les deux yeux à
la fois. Oculaire se dit par opposition
à objectif, qui est le verre placé da
coté de Pobjet. Ÿ, FOYER , OB-
JECTIF:
OCULISTE , s. m. du lat. ocula-
rius , formé d'oculus, œil.
(éd. chirur.) On donne ce nom
aux médecins où aux chirurgiens qui
ne s’attachent qu’à la guérison des
maladies des yeux.
ODALISQUE ou ODAEIQUE ,
s. f. du turc oda , chambre,
(Hist. des Turcs) Cest ainsi
qu’on nomme les simples favorites
du Grand-Seigneur , renfermées dans
le sérail pour servir à ses plaisirs.
Elles y sont gardées par des eunu-
ques , et occupent chacune une
chambre où un appartement ( d’où
vient leur nom), où elles sont ser-
vies par des femmes. Celles qui n’ont
euquedesfilles ont la liberté dese ma
rier et de se marier à qui il leur plait;
mais celles qui ont donné des fils au
Grand-Seigneur , et sont arrivées,
par-là au titre d'asekis, sont ren-
voyées dans le vieux sérail, quand le
Grand-Seigneur est dégouté d'elles ;
et elles n’en sortent jamais , à moins,
que leur fils ne monte sur le trone :
pour lors on les nomme valide,
ou sultane-mere.
ODE. s. f. du grec gd ( Gdé),
chaut, chanson, cantique. 6
(Poésie anc. )Lode était ancien-
nemeut une pièce de vers propre à
étre chantée, et dont le chant était
ordinairement accompagné de quel-
que instrument, comme la lyre,
( Poésie fr.) Dans la poésie fran
case , l’ode est une nièce de vers,
C
O0DO
en stances régulieres , et dont le ca-
ractère propre est dans lélévation et
la noblesse, ou dans Pélégance et la
maiveté,
Les figures et les grandes images,
sont l’essence de la premiere espece.
Les figures et les images naives
sont lame de la seconde espèce,
qu'on appelle communément ode
unacréonlique.
ODEUM , ou ODEON , ou
ODEE , s. m. du grec @dsioy
(odéion), dérivé dodn (odé),
chant. 3
(Archit. anc.) Edifice destiné chez
les anciens, à la répétition de la mu-
sique , qui devoit etre chantée sur le
théâtre.
Odéon se disoit aussi d’autres bâ-
timers qui n’avoient point de rapport
au théâtre.
Péricles bâtit un odéon à Athènes
pour y célébrer les combats de mu-
sique.
Hérode fit construire un magnifique
odeum pour letombeau de sa femme.
Ïi yavoit cinq bâtimens à Rome,
qui portoient le nom d’Odeum.
On y formoit les acteurs et les
musiciens qui se destinoient au
théâtre.
( His. ecclés. ) Les écrivains ec-
clésiastiques désignent aussi quel-
quefois le chœur d’une église, par
le mot odeum.
ODEUR, s. f. du lat. odor. V.
AROME, PARFUM.
ODIN , s. m., nom propre.
(Hist. de Danemarck) Principale
divinité des anciens Danois; c’étoit
le dieu de la guerre.
ODOMÈTRE, s m. du grec 59e
hodos ), chemin , et de p:rp0
melron ), mesure.
( Mécan.) Machine avec laquelle
on mesure le chemin qu’on fait, soit
à pied , soit en voiture. C’est une
machine à rouage assez semblable
à une montre, et qui sert à compter
le nombre des pas qu'on fait en mar-
chant à pied, ou le nombre des tems
que fait la roue d’une voiture.
ODONTFALGIE , s. f. du grec
éd'ous(odous), dont le gén, est 5Jovroc
(odontos), dent, etd’2rxyo s( alsos),
douleur: douleur de dent. k
1 Chirurg. ) Douleur de dents,
aiguë, insupportable,
ŒD'E d
( Odontalgique ) , adj. mème ori-
gine qu’odontalgie : qui appartient ,
qui est propre à la douieur de dents.
(Méd. ï On donne cette épithete
aux remedes propres à calmer les
douleurs de dents.
ODONTOÏDE adj. du grec sdous
( odous), dent, et d’s96ç(éidos),
forme, ressemblance : qui a la forme
d’une dent,
( AÆnat,) Nom que l’on donne à
Vapophyse de la seconde vertebre du
cou, parce qu’elle ressemble à une
dent.
ODONTOPHYE , s. f. du grec
od'eus ( odous ), dent , et de que
(phuo), croitre.
( Ænat. ) Croissance des dents. #.
DENTITION.
ODONTOTECHNIE, s. f. du
grec od'ovros (odontos),genit. d’éd'ous
( odous) dent, et de reywn (techné)
art,
( Chirurgie) Patie de la chi-
rurgie qui a pour objet la conser-
vation des dents; autrement l’art du
dentiste, ou encore l’art de faire des
dents artificielles.
ODORAT,, s. m. du lat, odor,
( Physique) Organe qui reçoit
les odeurs , qui les discerne. C’est
dans le nez où réside cet organe.
ODYSSEÉE, s. m. du grec od'uzsese
(odusseia), formé d’odurede (odus-
seus ) Ulisse : l'histoire d’Ulhisse,
( Poésie gr.) Poëme épique d’Ho-
mère , qui contient les aventures
d'Ulisse, .
ŒCUMENIQUE , adj. du grec
srxoumevh(oïhoumené), formé d 01220
(oëkeo) , habiter ; tout ce qui est ha-
bitable : habitable, universel, gé-
péral.
(Hist. ecclés. ) Concile æcumé-
nique 3 c’est un concile général, au-
quel ont assisté tous les éveques de
Pégiisecatholique. Patriarches æcu-
méniques j'htres d'honneur qui ont
été accordés, ou que se sont arrogés
plusieurs patriarches de Constanti-
nople : voulant dire par là qu’ils.
avoient la primauté sur toute lé-
glise. ,
ŒDEME,, s. m. du grec oif'uus
oidéma) , tumeur , dérivé d’ord2is
oidein ) être enflé.
(/Héd. ) Les médecins entendent
par ce mot , toutes sortes de tumeurs
en général; mais ils s’en servent
19 ŒNO
pticulièrement pour désigner une
tumeur flegmatique, molle, froide ,
qui cède à Pinpression du doigt et
la retient pendant quelque tems,
saus étre accompagnée d'aucune
douleur.
ŒDEMOSARQUE ; adj. du grec
uiduua (oidéma ) tumeur, et de
gapraue (sarkoma), exçroissance de
char.
( Chir, ) Espèce de tumeur d’une
nature mitoyenne entre l’œdéme et
la sarcome.
ŒIL , s. m. du lat, oculus.
(-Anat,) Partie double de la tête
qui sert à recevoir les impressions de
la lumiere, et à produire le senti-
ment de la vue,
( Optique) OEù artificiel; est
une machine , en forme de petit
«lobe, à peu près comme celui de
Pœrl , et traversé dans sa longueur
par un fuyau qui est garni d’un verre
lenticulaire à son extrémité, À Pautre
extrémité est adapté un papier huilé,
don place à peu près au foyer du
verre , €t sur lequel viennent se
peindre dans Pobscurité les images
renversées des objets extérieurs. Cet
œil artificiel est une espèce de cham-
bre obscure , ct il représente la ma-
niere dont les images des objets ex-
iérieurs se peignent au fond de l'œil,
gui est lui-même une chambre obs-
cure natureile,
ŒIELLETON , s. m. diminutif
à ŒIT..
( Asiron. mécan. ) Pièce ronde de
euivré qui se met dans les télescopes,
à l'extrémité du tuyau des oculaires,
Elle est percée d’un trou fort petit,
auquel Pœil s'applique immédiate-
ment; par ce moyen 1l est contenu
toujours dans l’axe optique ou sur le
savon principal de la lunette, à la
distance des oculaires , qui est néces-
saire pour distinguer à la foiset nctte-
ment tout le champ de la lunette,
ŒNELEUM, s. m. du grec civos
( oënos), vin, et d’énaser (élaion),
huile,
( Pharmacie ) Mélange de vin et
. dhuile, On s’en sert pour faire des
embrocations sur les parties, dans
les fractures , les luxations et les in-
flammations.,
ŒNOMETRE, s. m. du grec
eivos (oiuos), vin, et de merpoy
(mnetron), mesure,
Œ U V
CÆcon. dom.) Instrument què’
sert à mesurer la force du vin, c’est
à-dire, à déterminer le moment au-
quel le vin en fermentation dans Ja
cuve à acquis toute la force et toute
la qualité dont il est susceptible,
ŒSOPHAGE, s. m. du grec of
(oï0 ), futur c7w (oiso), porter,
et de $eyo ( phagô), manger: porte-
manger,
(-Ænat.) Canal membraneux qui
porte les alimens, depuis la Hate
Jusques dans l'estomac.
ŒSTHETIQUE , ou ESTETI-
QUE, s. f. du grec &rchnrixoc
tikos ), sensible, fait d’'arsdayopes
( aisthanomai ), sentir.
(Philos.) OEsthétique trans-
condantale ; cest ainsi qu’on ap-
pelle la théorie de Kant sur la sen-
sibilité,
ŒUVRE, s. f. du latin operts, gén,
dopus : eflet produit par quelque
agent et qui sub.iste après Paction.
( Elocut.) Dans le style soutenu,
œuvre est quelquefois masculin , au
singulier : ce saint œuvre , Vœuvré
de Dieu, Yœuvre du génie.
( Zäitléral,) œuvre se dit des pro-
ductions de Pesprit,des pièces.des ou-
vrages en prose ou en vers. OEuvres
mêlées, œuvres posthumes.
(Beaux arts) OEuvre se disoit
autrefois, au mosculin et au singu-
lier, des productions des graveurs ,
des peintres, des musiciens, Ainsi
Pon disoit, Pœuvre de Raphaël,
Pœuvre de Rubens, pour la collec-
tion des œuvres de Raphaël, de Ru-
beus , etc. À Pégard des graveurs , ce
mot exprimoit leurs ouvrages d’après
leurs propres dessins, ou d’après dif-
férens peintres ; C’est dans ce sens
qu'on disoit l'œuvre de Callot ,
Vœuvre de Lebas. On disoit aussi
l'œuvre premier, Vœuvre second
de tel musicien ; mais ces expressions
ne sont plus guère d’usage, si ce n’est
à l’ésard de quelques peintres du
premier ordre. y
(Archi. ) Hors d'œuvre, dans
œuvre, sous œuvre sont des expres-
sions très-communes dans le langage
des architectes : ainsi on dit qu'un
etit cabinet, un escalier est
bäti dans œuvre , pratiqué dans
œuvre, pour dire qu’on Pa ménagé
dans le corps du bâtiment , et l’on dif
prE
quil ect hors d'œuvre, lorsqu'il est
pratiqué en saillie hors du bâtiment.
Travailler sous œuvre, ou re-
prendre sous œuvre ; C’est réparer
les fondemens d’un mur sans labat-
tre , et en ie soutenant.
(Alchimie) OEËuvre, en termes
d'alchimie , signifie la pierre philoso-
phale. Le grand œuvre, travailler
au grand œuvre.
(Marine) OEuvres vives ; cette
expression signifie , en ferme de mer,
la partie de la carène, depuis la quilie
jusqu’à la ligne d’eau en charge.
OEuvres mortes ; C’est tout ce
q''1 est au dessus de ja ligne de flot-
taison.
OEuvres de marée ; ce sont les
travaux de radoah. de calfatage , ou
de carène, qui se font pendant le
fems de la marée basse. aux bâti-
mens que l’on a échoués , à cet effet,
dans certains ports marchands, et
ports de marce.
OFFICE , s. Me de lat. officium
Four efficium , d'efficere , faire :
devoir de la société civile.
( Pralique ) Informer d'office ;
c’est, de la part d’un juge, instruire
une affaire sans en être requis.
Experts nommés d'office ; ce
sont des experts nommés par le juge,
( Econ. polit. ) Office signifie
aussi emploi. à
Grands offices ; on nomme ainsi,
en Allemasne , les fonctions que les
électeurs remplissent à ]1 cour de
empereur ; ces grands officiers ont
sous eux des officiers, sub afficiales
qui remplissent ces fonctions en leur
1om.
(Religion cathol.) Saint office,
congrégalion du saint-o/ffice ; c'est
ce quon appelle plus Simplement
tribunal de l'inquisilion. V. IN-
QUISITION. s$
Office se ditaussi du serrice de
léglise ; des prières publiques avec
iés cérémonies qu'on y fait.
L'office divin , lo ffice de la
Vierge, l'office des morts, ligre
d'office.”
(Econ.hdom.) Office se Gi
encore du lieu où Fon prépare, où
Von conserve tout ce qu’on sert sur
table, et de lart de préparer Jes
fruits, elc,
»
OK Y 11
OFFICIEL, adj. d’officium.
( Diplomai. et administr. ) W se
dit de tout ce qui est déclaré, dit ,
proposé , publié par une autorité re-
connue : déclaration officielle ,
nouvelle officielle. ‘
OFFICINAL, LE, adj. du lat.
officina , boutique.
(/Hatière médicale) Epithète que
lon donne aux médicamens com-
posés, qui se tiennent dans les bou-
tiques, à la différence de ceux qui
s’ordonrent sur-le-chemp pa: les
médecins, et qu'on appelle compo-
sitions extemporanées etmagistrales.
( Botan. ) Plante officinele ;
c'est celle qui se vend dans les bou-
tiques , comme étant d’usage dans les
arts,
OFFRE, s. f. du lat. offero , of-
frir: action d’offrir.
(Pratique) Offres se dit des pro-
positions que l’on fait de payer où
acquitter ce qui est dû , ou ce qui
paroît raisonnable ; eur objet est
léteincre une action, ou de faire
cesser des poursuites,
Les offres sont verbales où par
écrit.
On appelle offres réelles celles
qui sont réalisées , c’est-à-dire, celles
qui se font à deniers découverts,
OÏDE , du grec <90s (eidos),
forme, ressemblance.
{ Langue grecque } Ferminaison
commune à plusieurs mots francois
dérivés du grec, et qui marque un
rapport , une conformité où une res-
semblance avec la chose désignée pas
la première partie du mot, comme
cycloïde, élytroïde, etc.
* OISEAU, s. m. du lat, aucellus.
( Ornithologie ) Animal à deux
pieds, ayant des plumes et deggiies.
OISELEUR , s. m, du let. @wcel-
larius ; celui qui fait métier de
prendre des oiseaux , à la pipée , au
1:let ou autrement.
OKYGRAPHIE , s. f. du grec
durée ( 6kus), rapide; et de yPaos
Cgr'aphô), écrire: écriture rapide,
( Diplomatique) C’estle titre d'un
rourel ouvrage ou d’un nouveau sys-
iouie d'écriiuye rapide, au moyen de
trois caractères seulement . dont la
valeur change suivant leur position
sur quatre lignes parallèles , semble-
bles à celles sur lesquelles on-écrit ka
11 -mu-ique.
12 O'L'T
OLBERS { nouvelle planbte }. #7,
HERCULE,
OLEAGINEUX adj. du latin
oleum , huile.
(Mat. méd.) Qui est de subs-
tance huileuse , semblable à Phuile.
OLECRANE , s. m. du grec wxévn
(oléné), coude, et de zp4yov (kra-
non), tète:tète du coude,
( Anat.) Apophyse qui termine
Vos du coude, C’est cette éminence
que l’on remarque lorsqu'on fléchit
le coude. ï L
OLERACE , EE, adj, du latin
cleraceus , formé d’olus , oleris ,
herbes potagères,
( Botan.) Xl se dit des plantes qui
servent à la nourriture, comme les
plantes vulgairement appelées pota-
gères.
OLFACTIF ou OLFALTOIRE,
adj. du lat. o/factus, odorat ; com-
posé doleo , sentir, flairer, et de
Jacio , faire sentir: qui sert à l’o-
dorat.
(-Anaë) I se dit des nerfs qui
servent au sens de Podorat, La pre-
mibre paire de nerfs qui sort de la
moëlle allongée, est l’o/factoire. On
dit plus souvent ofactif.
OLIGARCHIE,s. f, du grec Oxyos
(oligos), peu, et d'agyn (arché),
aulorité, puissance : gouvernement
d’un petit nombre de personnes.
( Æcon. polit ) Gouvernement
politique où lautorité souveraine est
entre les mains d’un petit nombre de
personnes. L’aristocralie dégénère
quelquefois en 0/7 garchie.
OLIGOPHILLE , adj, du grec
siÿae oligos), a , et de guaay
(phullon), feuille , foliole.
( Bgtan. ) Hse dit des plantes ou
des pârties des plantes qui ont peu
de feuilles, ou folioles,
OLIGOSPERMIE , adj. du grec
ériyos (oligos ), peu , et de rœpua
{ sperma ), sperme , graine.
( Botan: ) se dit des plantes qui
renlerment où qui portent peu de
graines.
OLIGOTROPHIE , s. f. du grec
érryas, (oligos), peu, et de rp:qu
(trepho ) ,nourrir : petite nourriture,
( Héd. diet.) Petite nutrition ,où
diminution de nutrition,
. OLIVAIRE , adj. du lat. oliva,
CITATCA
O M A
( Botan, ) NW se dit des parties des
lantes qui ont la forme d’une olive,
(Anal. ) On donne encore ce nom
à deux protubérances de la moëlle
allongée, à cause qu’elles ressemblent
à une olive,
OLLAIRE , adj. du lat. o/La, pot,
marmitte.
( Minéral.) La pierre ollaire est
d’une couleur grise, tirant sur le vert
ou le noirâtre. Cette pierre ; Guoique
brute et peu cassante, est si tendre
sous le couteau qu’on la travaille au
tour avec la pluë grande facilité , et
on en fait des marmittes, ollas , d’où
lui vient son nom,
La pierre ollaire se tire princi-
palement de la montagne qui domi-
noit la malheureuse ville de Pleurs,
et qu’on avoit excavée avec si peu de
précaution qu’elle e’écroula tout à
coup, et ensevelit totalement Pleurs
sous ses ruines , le 25 août 1618.
CELCGRAPHE, adj. du grec 5206
( holos) , entier , et de yp2@9 ( gra-
Frone écrire: écrit tout entier.
( Pratique ) H se dit , en général,
de ce qui est écrit entierement de la
main de celui qui fait quelque dis-
position. Mais on l’applique particu-
litrement àuntestaisent entièrement
écrit et signé du testateur. Quelques-
uns écrivent hologrephe , confor-
mément à l’étymologie,
OLYMPIADE , s. f. du grec
avmeac( olumpias ), dirivé de la
ville d’ Olympie.
( Chronol,) Révolution de quatre
ans, qui servoit aux Grecs à compter
leurs années, Cette maniere de sup-
uter le tems firoit son origine de
Fate tios des jeux olympiques
que les Grecs célébroient, tous les
quatre ans, pendant cinq jours , vers
le solslice d’êté , sur les bords du
fleuve Alphée , auprès d’Olympie ,
ville d'Elide |, où .étoit le fameux
temple de Jupiter O/;-mpien.
La premivre Oly mpiade com-
menca au mois de juillet de Pannée
3938 de la période Julienne, 776 ans
avant J. C.
OMAGRE , s. f. du grec &puoc
( omos), épaule, et d’aypa (agra),
prise, Us ;
( Héd.) On appelle ainsi la goutte
qui atraque l’épaule.
OMASUM ou OMASUS, 5, nx
mot latin qui signifie pause.
OMS
{ Zoologie ) Terme emprunté du
Tatin pour désigner le ventricule des
animaux qui ruminenf.
OMBELLE , du latin wmbella ,
arasol.
( Botan. ) Disposition de fleurs
dont les pédoncules partent tous d’un
méme point, d’où 1ls divergent en-
suite comme les rayons d’un parasol.
\
OMBELLIFERES , adj. du latin
umbella, ombelle où parasol, et de
fero , porter : porte-ombelles,
( Botan. ) C’est ainsi que Jussieu
dési gne une famille de plantes dont
les fleurs sont portées sur des pédon-
cules qui partent d’un même point ,
et qui s’évasent ensuite "comme les
rayons d’un parasol,
OMBILIC , s. m. du latin wm-
bilicus , nombril.
( Anat.) Nœud placé au milieu
du ventre, et formé de la réunion
des vaisseaux ombilicaux que lon
coupe à l'enfant aussitôt qu’ilest né,
parce qu’ils ne doivent plus servir à
Pusage qu’ils avoient dans le feetus ;
et alors ils dégénèrent en des liga-
mens dont l’extrémité fait comme
un nœud qu’on appelle ombilic ou
nombril.
Botan.) Ombilic se dit aussi
de la cicatrice ou petite marquequ’on
voit sur les graines des plantes, et
qui est placée à l'endroit par où ces
graines tenoient au péricarpe ou au
placenta,
L’enfoncement qui se trouve à
l’une ou à l’autre extrémité de cer-
tains fruits, et quelquefois à toutes
les deux, porte aussi le nom d’om-
bilic.
( Conchyliol.) Ombilic est en-
core le nom d’une cavité qui se
trouve au centre de la face intérieure
de quelques coquilles, et qui repré-
sente l'axe vide autour duquel leur
sphère tourne,
OMBILICAL , LE , adj. d'OM-
BILIC , qui a du rapport à l'ombilic.
(nat.) Région ombilicalc , cor-
don ombilical, vaisseaux ombili-
cauz , artères ombilicales. V. AB-
DOMEN , FŒTUS.
OMBRE , s. f. du latin wmbra.
( Optique ) Espace privé de lu-
mire, où dans lequel la lumiere est
Afoiblie par l'interposition d’un
corps opaque,
OMB 13
L’ombreest toujours située derrière
le corps, du côté opposé à la lumières
Ombre droite ; si le corps opa-
que , qui jette une ombre, est per-
endiculaire à Phorizon , et que le
ee sur lequel Pombre est jetée soit
horizontal , cette ombre s'appelle
ombre droite. Telle est l’ornbre des
hommes, des arbres, des bâtimens.
Ombre verse; si le corps opaqne
est placé parallelement à Phorizon ,
Pombre qu’il jette sur un plan per-
pendiculaire à Vhorizon se nomme
ombre verse.
ce rpentage )Les ombres droites
et les ombres verses sont de quel-
qu’utilité dans l’arpentage , en cè
que par leur moyen on peut assez
commodément mesurer les hauteurs ,
soif accessibles , soit inaccessibles,
( Perspective ) On entend par
ombre , en perspective , la représen-
tation de Fombre dun corps sur un
plan. Elle differe de l’omnbre réelle ,
comme la représentation ou la pers-
pective du corps , differe du corps
même.
(Astron.) L'ombre , en astro-
nomie , est le cone formé par les
rayons qui, partant du soleil, tou-
chent le globe lunaire , dans les
éclipses du soleil, ou le globe ter-
restre dans les éclipses de lune,
( Peinture) L'ombre , en pein-
ture , n’est pas l’obscurité des ténè-
bres , mais seulement la privation
de la lumière immédiate , parce que
les parties ombrées sont encore éclai-
rées par la lumière éparse dans l’air,
Les parties obscures d’un tableau ,
comparées à celles qui sont frappées
du soleil, sont si loin d’une obscur:t4
absolue , que si Pon pouvoit faire
abstraction des parties éclairées im-
médiatement par le soleil, on ver-
roit , dans la partie ombrée , des
lumiëres, des ombres et des reflets,
L'ombre n’est donc qu’un léger nuage
qui couvre les corps et les prive seu-
lement de la lumière la plus bril-
lante , sans empêcher que, par le se-
cours d’une autre lumière moins
forte, on 1apercoive les formes et
les couleurs.
OMBROMETRE, s. m. du grec
656 (ombros), pluie , et de perpov
(r1etron) , mesure.
(Physique) Machine qui sert à
14 ONC
niesurer Ja quantité de pluie qui tom-
be chaque année,
Cette machine consiste dans un
entonnoir de Fer-blanc, dont la sur
face est d’un pouce carré applatie ,
avec un tuyau de verre placé dans lé
mieu. [élévation de Peau dans le
tube, dont là capacité est marquée
par degrés, montre la quantitédepluie
qui tombe en différens tems. Dr.
C'HRONHYOMETRE, HYETO-
METRE.
OMOCOTYLE , s. f. du grec
“u06 (omos) , épaule, et de xoruan
(kotule) y Cavité, à
(Ænat.) Cavité de Pomoplate qui
#ecoit la tete de Phumérus.
OMOPLATE , sf. du grec œmoc
(ômos), épaule, et æxarus(platus),
liroe,
(Ænat.) Os large , menu et trian-
gulaire, qui forme la partie posté-
rieure de l'épaule,
OMPHACIN , adj. du grec oupaË
(omphazx) , raisin vert.
RAD dom.) On entend par ce
mot tout fruit qui n'est pas encoré
mûr, Les anciens appeloient huile
omphacine, celle qu'on tivoit des
olives vertes, AAA
OMPHALOCELE, s. f. du gYec
cuparoc (omphalos), nombril, et
de x#an (kelé) , tumeur.
(Chirurz) Hernie ombilicale »
c’est la méme chose qu’exomphale,
OMPHALOMANCIE ; s. f. du
grec émaros (omphalos), nom-
bril, et de wavresa (mmanteza), divi-
nation.
( Divin.) Espèce de divination pra-
tiquée par quelques sages - femmes
crédules , et qui consiste à prédire le
nombre d’enfans qu’une femme doit
avoir, en comptant le nombre des
nœuds du cordon ombilhcal de Pen-
fant qui vient de naïtre.
ONCE, s. f. du lat. uncia ; chez
les anciens Romains , la douzième
jutie dun fout, ; À
.… (Métrologie) Fa huitième partie
du poids de marc, ei la seizième d’une
Hvre (antienne mesure),
Dans les nouvelles mesures de la
République francçoise, once est le
terme vulgaire par lequel on désigne
PHECFTOGRAMME, #7 ce mot.
ONCIALE . adj. du lat, rncra.
( Diplomatique } On nomiboit
hinsi les grandes Jéftres dont les an-
ONE
ciens se scrvoicnt pour les inscription
ét les épitaphes ; et on les nommoit
onciales , parce qu’elles étoient de
Ja Hauteur d’une once ; Où la dou-
zieme partie du pied romain,
Les manuscrits où Pon trouve des
onciales annoncent ‘une antiquité
qui remonte au moins au septième
siècle, tems où l’on a cessé d’en
faire usage,
ONCOTOMIE où ONKOTO:
MIE, s. f. du grec éyxoc(ogkos), tu-
meur , et de robin (tomé) ; INCIS1ONs
(C hirargie) Opération de chirur-
gie , qui consiste à ouviir une fu-
meur , un abscës avéc tin instfument
tranchant,
ONDECAGONE , s. m. du latin
undecim , onze, ét du grec yovx
(gonia), angle,
(Géom.) Figure géométrique qui
a onze cotés et onze angles,
ONDULATION, s. f. du lat. un=
dula, dimin. d’undu, onde. |
(Physique) Sorte de mouvement
oscilatoire où de vibration qué Pon
observe dans un liquide, ét qui le
fait alternativement haussér et bais-
ser comme les vagues de la mer :
c’est ce que Newton et plusieurs au-
tres après lui onf appelé onde.
Ondulation se dit aussi d’un cer-
tain mouvemeht par lequel les par-
ties de l’air sont agitées de la même
manière que les vagues de la mer:
c’est ce que quelques aufeurs aiment
nieux-appeler VIBRATION. 7, ce
mot. ‘ :
(Méd.) On donne aussi ce nom à
une espèce de mouvement contre n&-
ture, auquel le cœur est sujet. Lors-
que le cœur est agité dohilEtons :
il fait un bruit sénsiblé à l’exté-
rieur,
(Chiru re.) Ondulations se dit en-
core , en fermes de chirurgie, d’un
mouvement qui se fait dans la ma-
tière contenue dans un abscès quand
on le presse,
On dit qu’une tueur est en état
d’étre ouverte lorsqu'on sent Pondu-
lation de la matiere,
ONEIRODYNIE , = f. du grec
Gvetpoc (onCiros) , songe , et d’cduvs
(oduné), douleur.
(Wed.) Sonce doulouretix.
ONEIROCRITIE , où ONIRO-
CRITIE , ou ONIROCRATIE , 5. :
ONG
[. du grec Gysr90c (oneiros) , songe,
el de xprvw (kriz6), juger. i
(Divin.) L'art prétendu d’inter-
préter les songes.
ONEIROGYNE , s. m. du grec
èvespos (oneiros), songe, et de yurx
(guné), femme.
(/Hed.) Songe vénérien.
ONÉRAIRE , adj. du lat, onera-
rius , d'’onus, fardeau,
(Pratiq.) se dit de celui qui est
chargé des soins d’une administration
dont un autre a les honneurs,
L'uteur onéraire ; c’est celui qui ,
sous un tuteur honoraire, adminis-
tre les biens d’un mineur,
ONÉREUX , adj. du lat, onerd-
sus ; d'onus ; fardeau,
(Prat.) Ce qui est à charge, ce
qui n’est point gratuit, Condition
onéreuse , tutelle onéreuse; charge
ornéreuse.
ONGLE , s. m. du lat, unguis,
fait du grec ovu£ (onux).
(Anal) Petits corps blanchâtres,
transparens, et d’une substance sem-
blable à de la corne, qui viennent
au bout des doigts de lPlhhomme et de
plusienrs animaux.
ONGLET , s. m. d'ONGLE.
(MHéd.)Sorte de maladie des yeux,
ou excroissance de chair qui s'étend
et couvre quelquefois là cornée trans-
arénte,
” (Botan.) Onglet est aussi la par-
tie inférieure «une pétale dans une
corolle monopétale, Ce qui Fait Pof-
£ce de l'onglet se nomme tube.
(Géom.) Onglet se dit encore
d'une tranche de cylindre terminée
ar la base , la surface courbe du cy-
Hide et son plan oblique , qui rén-
contre la base avant d’avoir coupé
Ja surface entière du cylindre.
ONGUENT ; s. m. du lat. un-
g'ientum ; Fait d'ungere, oindre,
(Hist. anc.) Parmi les. anciens,
onguent étoit un parfum liquide,
dont on se frottoit par propreté, dont
on se parfumoit , et qui servoit à em-
baumer les morts.
(Mat. méd.) Aujourd’hui le mot
d'onguent n’est plus en usage dans
le sens que lui donnoient les anciens ;
c’est un médicament externe, onc-
fueux , de consistance moyenne entre
le liniment et lemplâtre, composé
huile , de graisse, de cire, de muci-
O P A 15
lage, de suif, de moëlle, ou d’autres
matières semblables auxquelles on
ajoute souvent des plantes, des ani-
maux, des mifiéraux, On a donné
aux onguens différens noms, sui-
vant leur vertu, leur base, leur
couleur , ou leurs auteurs.
. ONKOTOMIE. 7, ONCOTC-
TIIE.
ONOMATOPEE, s, f. du grec
Povoux (onorna), nom, et de torsn
(poieé), faire , former : formatica
dun nom,
(Elocut.) Figure de mots formé:
sur-la ressemblance de la chose qu'iis
signifient.
Cliquetis (des armes) , trictrae,
sont des mots formés par onomato-
pée.
‘ONTOECGIE. s. f. du grec ovroc
(ontos), génit. d’ôy (ou), un être,
et de xcyos (logos), discours: traité
de l’être, ;
(Metaph.) Cest la partie de
métaphysique générale, qui à pour
objet Petreen ginéral.
ONYX , s. m. du grec ôvu£ (onuzx),
ongle,
(/Hincralog) Pierre qui ressem-
ble à l’ongle ; espèce d’agathe très-
fe, qui offre des bandes parallèles
de différentes couleurs , dont les
bords sont nettement tranchés .et
dont la bande blanchâtre a quelque
ressemblance avec celle de Pongle,
où lui vient son nom. L'onyzx sert
à faire des vases , des tabatières, des
bijoux. ‘
OOMANTIE , s. f. du grec &22
(oon), œuf, et de payrete (manteia),
divination.
(Divin.) Divination par le moyen
des œufs, Livie, rière d’Auguste,
désirant savoir si elle deviendroit
mère d’un enfant mâle, échauttæ
elle-même un œuf jusqu’à ce qu’elte
eüt fait éclore un poulet qui avoit
uve fort belle crète.
OPALE, s. f. du lat. opalus , fait
du grec wwanoc (opalos).
(Ainér.) Pierre rangée parmi les
AE M d’un blanc dejait
un peu léger, où d’un gris bleuêtre
qui a des reflets diversement colorés,
suivant le point de vue où elle se
présente,
L’opale est rangée parmi les pier-
res précieuses , et même parmi celles
16 OPE
du plus grand paix‘ quand elle a
toute la perle tion doul elle est sus-
ceptible , quoiqu’elle m’ait ni la du-
reté ni le tissu lamelleux des gem-
nes ou pierres précieuses propre-
ment dites.
Les plus belles op«les portent le
mom d'opales orientales , suivant
Pusage des joailliers de donner le
nom de pierres orientales, à toutes
celles qui sont de la plus grande per-
fection , quoique toutes celles qui
sont dans le commerce viennent de
Saxe et de Hongrie,
C’est sur-tout aux environs d'E-
peries, dans la Haute-Hongrie, près
des monts Krapak, que se trouvent
les opales de la première qualité,
dans une colline voisine du village
de Czerniska ou Czervezina.
OPAQUE , adj. du lat. opacus,
fait d'opaco , couvrir , obscurcir.
(Physiq.) Corps cpaques ; ce
sont ceux qui ne transmettent pont
la lumière. Cette propriété leur vient
de ce qu’ils sont composés de parties
qui sont entr’elles d’une différente
densité, et de ce que ces parties lais-
sent entr’elles des vides et des inters-
tices irréguliers ou fortueux , et rem-
plis d’une matière beaucoup moins
dense que les particules qui consti-
tuent les corps. Consultez l'optique
de Newton.
OPERA , s. m. ferme emprunté
de l'italien opera ou opra ; ou-
vrage, composition.
(Art dramai.) Spectacle drama-
tique et lyriqüe ; où l’on s’efforce de
réunir tous les charmes des beaux-
arts, dans la représentation d’une
action passionnée , pour exciter, à
aide des sensations agréables , lin-
térèt et l'illusion.
L'opéra étoit depuis long-tems
connu à Venise, lorsque Balthaza-
rini , surnommé le Beau - Joyeux,
valet de chambre de Catherine de
Médicis, donna en France quelques
idées des représentations en musique,
et dans lesquelles 11 se fit aider, pour
La musique, par Beaulieu et Salo-
mon, pour les paroles , par Lache-
naye ,aumônier du prince , el pour
les décorations, par le peintre Patin.
A la naissance de l'opéra, les 1n-
venteurs s’aviserent de transporter la
scene aux Cieux et dans les Enfers,
OPE
et faute de savoir faire parler les hont2
mes, dit Rousseau, ils aimérent
mieux faire chanter les dieux et les
diables, Ce spectacle fit long-tems
Padmiration des confemporains; mais
dés que la musique eut appris à pein-
dre et à parler , le théâtre fut purgé
du jargon de lamythologie, et l’inté-
rêt fut substitué au merveilleux.
Apostolo Zeno et Metastase firent
parler les héros ; et Cyrus, César ,
Caton même, parurent sur là scène
avecsuccès; Vinci, Leo , Pergolèse,
se chargèrent d’exprimer eñn musique
les accens de la colère, de la dou-
leur , des menaces , au lieu des cris
des Bacchantes, des conspirations
dés sorciers , et de tout le fracas bar
bare que faisoient entendre auparas
vant de mauvais musiciens qui n’a-
voient que la mécanique de leur art ;
et qui étoient privés du feu de lin-
vention et du don de l’imitation.
Mis la perfection est un point où
il est difficile de se maintenir; lamuz=
sique , après avoir essayé et senti ses
forces , s’est crue en état de marcher
seule, ét elle a dèdaigné la poésie
qu’elle devoit accompagner,
Telest Pétat de l'opéra en Italie,
En France, Quinault et Sully s’écar-
tèrent , dès le principe , et du goût et
de la forme ordinaire des opéra 1ita-
liens, et en créerent un d’un nou-
veau genre. Quinault , sur-tout,
imagina des actions tragiques , liées
à des danses, au mouvement des ma-
chines et aux changemens de déco-
rations,
Lamotte enrichit l'opéra du ballet
et de la pastorale; et depuis cette épo=
que jusqu’à ce jour , la danse à été
la partie la plus brillante de ce spec-
tacle. ,
OPÉRATEUR, sub. m. du latin
operator, fait d’operor, travailler,
( Chirurgie) Opérateur se dit en
général d’un chirurgien qui se sert
de la main et des instrumens pour
travailler sur le corps humain , et
remédier aux désordres externes qui
demandent ses secours.
Comme la chirurgie renferme un
grand nombre d'opérations, il est
des chirurgiens qui se boruent plus
particulièrement à quelques - unes
d’entr’elles , et on leur donne une
dénomination particubère , à raison
de Popération qu'ils pratiquent.
Opérateur
OPH
Opérateur lithatomiste ; celui
qui pratique l’opération de ia taille,
Opérateur oculisie ; celui quis at-
tache aux maladies chirurgicales de
l'œil.
Opérateur dentiste ; celui qui a
soin des dents.
Opérateur herniaire ou banda-
gisle ÿ celui qui se consacre aux 0pé-
rations des hernies et à appliquer des
bandages.
(Æmpirisme) Opérateur se dit
aussi d’un empirique , d’un charla-
tan .qui vend ses drogues et ses re-
medes en public et sur ie théâtre,
qui annonce son logis et sa science
par des billets qu’il distribue.
OPES ,s, m. du grec ôma ( opé)
+ {rou.
(rchit.) On appelle ainsi les trous
des boulins qui restent dans les murs,
et de ceux où sont posés les bouts
des solives.
OPHIASE, s.f. du grec corse
(ophiasis), Formé doque (ophis),
serpent.
( Méd.) Maladie qui fait tomber
le poil et les cheveux en quelques
endroits du corps , de sorte qu’il pa-
roit moucheté comme celui d’un ser-
pent.
OPHIDIENS , s. m. du grec c@ss
(ophis), serpent: de la familie, ce la
nature des serpens.
(Erpétologie) Ce mot, qui est
synonyme de celui de serpent , a été
donné par Alexandre Brongniard aux
animaux du troisieme ordre des rep-
tiles, dans sa méthode d’£rpélolo-
gte. La +:
OPHIOGENES , s, m. du grec
gs (ophis), serpent , et de ysivopzas
(gezicimnat), nauire : issus d’un ser-
peut.
(Antiquité) Les anciens don-
noient ce nom à une race d’hommes
qui se ilisoient issus d’un serpent. Ces
hommes , qui habitoient l'ile de
Paros, passoient, aussi bien que les
Marses et les Psyiles, peuples de
PAfrique, pour avoir la propriété de *
guérir les piqûres venimeuses des ser-
pens.
OPHIOLATRIE, s. f, du grec ere
(ophis), serpent , et de Aarpsia (la-
treia), cuite.
( Culte relig.) Religion de ceux
qui adorent des serpens. Tel étoit le
À ome IIL
O PE 17
cuite que les Bahyloniens rendoient
au grand dragon que Daniel tua, L’o-
pluotairie a encore lieu parmi quel-
ques peuples de l’fnde,
OPHIOLOGIE, s.f, du grec Gore
(ophis), serpent, et de x0y25 (logos),
discours.
(ist. nat.) Partie de l’histoire
naturelle qui a pour objet la descig-
tion des serpens, :
OPHIOPHAGES, s. m. du grec
qis (ophis), serpent, et de $xy«
(phago), manger : mangeurs de ser-
ens.
( Geogr.) Nom donné par Pline à
des peuples d’Ethiopie qui se nour-
rissoient de serpens.
OPHITE, s. f. du grec o@re(ophis),
serpent, et de a18oc (lithos), pierre :
pierre de serpent , serpentip.
(Minéral) Espèce de porphyre
connu des artistes sous le nom de
verf antique.
OPHTHALMIE, s. f. du grec
opOænauos (ophthalmos), œil , qui
vient d’éœrouar, Voir.
(ed, ) Ce mot signifie toute ma-
ladie des yeux ; maïs on s’en sert par-
ticulierement pour désigner Pinflam-
mat on de cet organe,
L’Ophthalmie est une inflamma-
tion ou rougeur de la conjonctive,
quelquefois avec tumeur ardente et
écoulement de larmes, quelquefois
sans lPun et l’autre,
Ïl arrive aussi que cette inflamma-
tion s'étend sur toutes les parties du
globe et sur celles qui Penvironnent.
Cette maladie est la plus fréquente
de toutes celles dont les yeux se trou-
vent affligés, puisqu'elle accompagne
presqe toutes les autres maladies
qui les attaquent.
D’Ophithulrnie on a fait Ophthal-
mique, pour désigner ce qui con-
cerne Pœæii, ce qui a rapport à la vue,
et les remedes qui sont propres aux
maladies des yeux.
OPHTHALMOGRAPHIE, s. f.
du grec 249zaucs (ophthalmos), œil,
et de yp29 ( grapho), décrire.
(Anat.) Partie de anatomie qui
a pour objet la description de l'œil.
OPHTHALMOLOGIE , s.f, du
grec 028aauos (ophthalmos), œil,
et de xsyce (logos ), discours
(Anat.) Partie de Panatomie qui
a pour objet de faire connoitre les
usages de Pœil,
O'BI
OPHTHALMOSCOPIE , s.f, dn
grec og8aruos (ophthalmbs), œil,
et de oxomiw ( shopéü ), considérer,
contempler.
(éd) L'art de connoitre le tem-
pérament et le caractère d’une per-
sonne par l’inspection de ses yeux,
OBIAT,s. m. du grec os
(opion), opium , le suc de pavot.
( Hat. méd.) Les anciens méde-
cins donnoient avec raison le nom
d’opiat ou opiate, ou opialet, aux
médicamens dans la composition
desquels il entroit de lopium, ou
tel autre ingrédient narcotique ; mais
on le donne aujourd’hui aux remèdes
préparés sans oplum , qui par leur
consistance ressemblent aux élec-
tuaires mous et aux confections.
OPILATION, s, f, du latin op-
pilare , boucher.
( Méd.) Espèce d’obstruction forte
et dure causée par des alimens qui
ont la qualité de boucher, de rem-
plir les vaisseaux et d’empècher le
passage des humeurs, Les viandes
qui se disèrent difficilement sont
opilatives.
OPISTHOCYPHOSE, s. f. du
grec omsodoxupocic(opistokuphosis),
formé omsbey (opisthen), par der-
rivre, et de xu@oc ( huphos), bossu:
Vélat de celui qui est bossu par der-
ricre,
.. (éd. ) La cambrure de lépine
en arrière, la bosse,
OPISTHOGRAPHIE , s. f, du
grec om1c8:y (opisthen), par derrière,
et deyp«@o ( grapho), écrire.
(Diplomatique) Ce mot signifie
écriture des deux côtés. Les anciens
n’écrivoient que d’un côté, et le re-
vers de la page étoit blanc. C’étoit
tellement un usage de politesse, que
Saint-Augustin , qui s’en écarte quel-
quefois, en fait des excuses. Juics-
César semble être le premier qui chez
les Romains ait introduit Popistho-
graphie, en écrivant aux généraux
et aux gouverneurs.
Les chartes qui ont plus de 450 ans
d'ancienneté ne sont communément
écrites que d’un côté. C’est un usage
presqu’invariable en France. En An-
gleterre , les chartes opisthographes
sont un peu plus communes, On ne
varle ici que du texte , et non pas &es
notices faites dans le tems ou après
13
OPLO
coup, pour indiquer le précis def
actes, leur âge, le nom de leurs au-
teurs, etc. , que lon voit sur le dos
de presque toutes les chartes,
OPISTHOTONOS, s. m. mot gree
composé d’émso8er (opisthen), en ar-
rière , et de royos( Lonos), tension.
(Méd.) Espèce de convulsion dans
laquelle le corpsest plié comme un arc
en arrière ; par la contraction’ des
muscles postérieurs de la téte et du
dos. #’oy. CONVULSION.
OPIUM,Ss. m. du grec Sr
(opion) , formé d’oroc (opos),sue,
liqueur ; comme qui diroit suc par
excellence,
( Botar. ) Suc concret, retiré par
incision de la tête du pavot blanc ou
du pavot des jardins, L’opium nous
vient de la Natolie, de Egypte et
des Indes, Les Orientaux en font un
grand usage , et l’on sait que les Turcs
en prennent une forte dose , toutes
les fois qu’ils se préparent au combar.
( Hat, méd.) L’opium est une
substance très-singuliere, et sur la-
quelle les médecins ont eu diflérentes
opinions, L’opium augmente la vé-
locité et la plénifude du pouls, la
chaleur des tégumens , la transpira-
tion insensible , le gonflement des
veines... I diminue le sentiment,
il détruit la douleur, ilaffoiblit toutes
les facultés de lame ; il produit un
sommeil qui approche d'autant plus
de l’apoplexie que Paction de Poprune
est plus vive. Sagemenf administré ,
Popium produit de bôns effets dans
le plus grand nombre des maladies
douloureuses et convulsives , dans un
petit nombre de maladies évacua-
foires,
OPOBAESAMUM, s. m. du grec
ômès ( opos), suc, et de Czazauor
( balsarnon ) ; baume : suc de
baume,
( Mat. méd.) Sorte de résine li-
quide ou de baume , que l’on retire
par incision d’un arbre du Levant
qu'on appelle baumier ; c’est la
même chose que le baume de Judée
ou d'Egypte.
OPOPANAX , s. m. du grec oo:
(opos), suc , et du latin panaz,
panacée, dérivé du grec æ%r(pan),
tout, et d’axtouxr ( akéomai), re-
médier: baume umversel.
(AZat, méd. ) Suc résineux-gom-
G:R;P
weux quon tire d’une plante du
Levant , nommée grande-berce , ou
panasée, à cause de ses propriétés.
On lPemploie en médecine comme
purgatif. : : |
OPPOSE , EE, participe d’op-
poser , du lat, opponere, pour ob-
viam ponere , mettre au-devant,
( Géom. ) Opposé est si fort en
usage en géométrie et même en phy-
sique qu’il en est devenu un terme.
Angles opposés; ce sont ceux qui
sont formés par deux lignes droites,
qu se coupent en un point.
Cünes opposés; ce sont deux cônes
semblables opposés par le sommet,
c’est-à-dire, qui ont un mème som-
met commun , ainsi qu'un même
axe,
Sections opposées ; ce sont deux
hyperboles produites par un même
plan qui coupe deux cônes opposés.
OPPOSITION , s. f, mème ori-
gine qu'OPPOSE : empêchement,
obstacle.
(Astron.) Opposition se dit, en
astronomie , de lPaspect ou de la
situation de deux étoiles ou planètes
lorsqu'elles sont diamétralement op-
posées l’une à l’autre , c’est-à-dire,
éloignées de 180 degrés, ou de lé-
tendue d’un demi-cercle.
Quand la lune est diamétralement
opposée au soleil, en sorte qu’elle
nous montre son disqueentier éclairé,
elle est en opposition avec le soicil ;
re qu'on exprime communément en
- disint qu’elle est dans son plein ; elle
brille alors toute la nuit.
Les éclipses de lune mwarrivent
jamais que quand cette planète est
en opposition avec le soleil , et qu’elle
se trouve outre cela proche desnœuds
de lécliptique. .
(Pratique ) Opposilion est en-
core un acte qui se signifie à la requête
de celui qui a des droits à conserver,
ou des intérêts à discuter; c’est aussi
un moyen ouvert , en certains cas,
pour se pourvoir contre un jugement
rendu par défaut.
(Polit.) Parti de l'opposition ;
c’est, dans une assemblée politique ,
un certain nombre de membres qui
contrarient, par principe , et s’ef-
forcent de LAiutes Popinion de Ja
majorit :.
e QPxT 19
( EÆlocut.) Opposition, en xhe-
torique, est une figure par laquelle
on réunit deux idées qui paroïssent
contradictoires, comme une folle sa-
gesse , un poltron courageux.
(Peinture) Opposition est d’un
fréquent usage en peinture : on dit
qu’on ne peut faire valoir une teinte
ou un ton sans opposition ; cela
signifie qu’en plaçant , par exemple,
une teinte jaune à côté d’une teinte
violette , on fait paroitre celle-ci plus
violette encore.
On dit d’un ton qu’il n’est pas
absolument clair , et qu’il ne paroît
tel que par l'obscurité de celui qui
lui est oppose.
Lesbrasdoivent être enopposilion
lun avec l’autre, et ceux-ci avec les
jambes, la tete avec le corps , et
ainsi du reste, afin de conserver les
règles de Péquilibre , et de suivre les
principes reçus pour la grâce, la force,
lexpression , etc.
OBSIGONE , adj. du grec 544
(opsé), tard, et de yeivomas ( géi-
zomati), ètre produit : produit dans
un tems postérieur,
(Anal. ) On donne cette épithète
aux dents molaires , parceque ce sont
les dernières qui sortent , et qu’elless
ne viennent que dans adolescence :
on les appelle aussi dents de sagesse,
OPSIMATHIE , s. f. du grec 54}
Gr , tard , et de parÿave ( man-
thano , apprendre ; envie tardive de
s’instruire
OPTIMISME , s. m. du lat, opui-
mus , très-bon.
( Philos. ) C’est le nom qu'on
donne au système de ceux qui pré-
tendent que tout est bien; de là on
appelle optimistes les philosophestets
que Leibnifz et TARN qui
soutiennentque Dieu a fait les choses
le mieux qu'il a pu et qu’il a su,
OPTION , s. f. du latin optio,
d’opto, choisir. F
Pratique) Te pouvoir d'opter,
ou le choix qu’on fait de quelque
chose.
OPTIQUE, s. £. du grec èxlume
(optikos), visuel; qui concerne la
vue, formé d’éxlouxs ( optomai),
voir,
( Mathémat. ) L’optique, dans
le sens le plus étendu qu’on puisse
dopuer à ce mot, FE science de le
2
20 OPT
vision en général ; et dans ce sens
il renferme la catoptrique , la diop-
rique, et même la perspective,
Dans un sens moins étendu, on
appelle aussi oplique la partie de la
physique qui traite des propriétés de
lumiere et des couleurs , sans au-
cun rapport à lu vision. C’est cette
science que Newton a Lrailée dans
son oplique.
Optique , dans le sens le plus
strict, est proprement la science qui
a pour objet les eMets de la lumiere
directe , et par conséquent ia science
de la vision directe ; c’est-à-dire , de
la vision des objets par des rayons
qui viennent directement et immé-
“iatement de ces objets à nos yeux,
sans étre ni réfléchis niréfractés par
quelque corps réfléchissant ou ré-
fringent.
I n’y a point de science sur la-
quelle les philosophes soient tombés
dans un plus grand nombre d’erreurs,
etils’en laut méme beaucoup encore
aujourd’hui que les principes géné-
raux de Poplique, et ses lois fonda=
mentales , Soient démontiées avec
cette rigueur et cette clarté qu’on
#emarque dans les autres parties des
mathématiques ; Ja notice suivante
des principaux ouvrages qui traitent
de l'optique, servira à mettre au fait
des progres de cette science, et du
chemin qui lui reste à faire.
Il est probable que les Platoniciens
out eu connoissince de la propaga-
tion de la fumitre en ligne droite,
et de l'égalité des angles d'incidence
et de réflexion; car, bientot après eux,
on voit.ces vérités admises comme
principes,
JL est certain qu'Euchide a écrit
sur l’optique ; mais on doute que
les deux livres publiés sous sen nom
soient véritablement de lui ; du
moins a-t-on raison de croire qu’ils
ant été fort allérés dans les siecles
BuIVANS,
Ptolémée nous avoit laissé un 0op-
tique qui n'existe plus; mais, à en
juger par louvrage d’Aidhusen , qui
paroit étre üne copie de celui Pto-
Jémée, il y a lieu de croire que celui-
ci contenoit beaucoup de mauvaise
physique,
Maurolicus de Messine, en 1975,
commença à dévoiler l'usage du crys-
O'PT
tallin, dans son livre de lumuine et
urmbra.
Porta , dans son livre de la Magie
nalurelle , donna les principes de
la chambre obscure; et cette décou-
verte conduisit Kepler à la décou-
verte de la manière dont se fait la
vision : ce grand homme aperçut
et démontra que Pœilétoit une cham-
bre obscure, et expliqua en détail
la maniere dont les objets venoient
s’y peindre.
Antoine de Dominis donna les
premières idées de lPexplication de
Varc-en-ciel ; Descartes la perfec-
tionna , ét Newton y mit la derniere
main,
Jacques Gregory, dans son Optica
promola , proposa plusieurs vues
nouvelles et utiles pour la perfection
des optiques, et sur les phénomènes
de la vision par les miroirs ou par
les verres. ù
Barrow , dans ses Lectiones op-
licæ, ajouta de nouvelles vérités à
celles qui avoient déja été décou-
vertes; mais le plus considérable et
le plus complet de tous les ouvrages
qui ont été faits sur loptique, est
l’ouvrage anglois de M. Smith, inti-
taté : À compleat System of op-
lics , en deux vol. in-40,
L’optique en générala principale-
ment deux questions à résoudre :
celle de la distance apparente de Pob=
jet, où du lieu auquel on le voit.
(#.DISTANCE ; APPARENCE),
et celle de la grandeur apparente du
même objet. #7 APPARENCE,
VISION, MIROIR, CATOPTRI-
QUE, DIOPTRIQUE.
OPTIQUE, employé adjeëtive-
ment, se dit de ce qui a rapport à
la vision.
Cone optique; c’est un faisceau
de rayons qu’on ifagine partir d’un
point quelconque d’un objet, ef ve-
nirtomber sur ia prunelle pour entrer
dans l’œil,
Pinceau oplique ou pinceau de
rayons ; c’est un assemblage de
rayons par le moyen desquels on voit
un point ou une partie d’un objet.
Axe oplique; c’est un rayon qui
passe par le centre de l'œil, et qui
fait le milieu de la pyramide ou du
cone oplique.
OEYT
Chambre optique. F. CHAM-
BRE OBSCURE.
lerres optiques ; ce.sont des ver-
res convexes ou concayes, qui peu-
vent réunir ou écarter les rayons,
et par le moyen desquels la vue est
rendue meilleure, ou conservée si
elle est foible, 77 VERRE, LEN-
TILLES, LUNETTES, MENIiS-
QUE.
Pyramide optique; c’est, en pers-
pective, une pyramide dont la base
est l’objet visible, et dout le som-
met est dans l'œil, Cette pyramide
est formée par les rayons qui vien-
nent à l’œil des différens points de
la circonférence de lobjet.
Triangle optique; c’est un trian-
gle dont la base est une des lignes
droites de la surface de l’objet, et
dont les cotés sont les rayons,
Rayons optiques ; ce sont les
rayons qui terminent uue pyramide
ou un triangle optique.
( Astron. ) Inégalité optique ;
c’est une irrégularité apparenté dans
le mouvement des planètes. On Fap-
pelle apparente parce qu’elle n’est
point dans le mouvement des corps,
et qu’elle ne vient que de la situa-
tion de l'œil du spectateur, qui fait
qu'un mouvement qui seroit uni-
forme ne paroît pas tel; cette illu-
sion a lieu lorsqu'un corps se meut
uniformément, dans un cercle dont
Pœil n’occupe pas le centre, car alors
le mouvement de ce corps ne paroit
pas uniforme; au lieu que & l’œil
étoit au centre du mouvement sille
verroit toujours uniforme.
On appelle cette inégalité , i1éga-
lité optique, pour la distinguer de
Vinégalilé réelle ; car les planètes
ne décrivent pas un cercle comme
on vient de le supposer, mais une
ellipse dont elles ne parcourent pas
des arcs égaux en tems égaux. Ainsi,
eur mouvement n’est donc pas uni-
forme, et il le seroit qu’il ne nous
le paroîtroit pas. C’est pourquoi on
distingue dans ce mouvement deux
inégalités, l’une optique et l’autre
réelle,
Lieu optique d'une étoile ; c’est
le point où il paroît à nos yeux
qu’elle est. Ce lieu est vrai où ap-
parent : vrai, quand l’œil est supposé
an centre de la terre ou de la planvte
Or 21
de laquelle on suppose qu’il regarde :
etapparente, quand Pœil est hors du
centre de la terre ou’ de la planète,
La différence du lieu vrai au lieu
apparent , forme ce que lon appelle
PARALLAXE. #, ce mot.
(Physique) Ulusions optiques ;
ce sont toutes lés erreurs où notre
vue nous fait tomber sur la distance
apparente des corps, sur leur figure ,
leur grandeur , leur couleur , ‘la quan-
tité et la direction de leur mouve-
ment,
Machine. oplique ; c’est une
boite dans laquelle des objets assez
éclairés se font voir sous des images
amplifiées et dans l'éloignement , par
le moyen de miroirs et de verres con-
vexes.
(Physiol.) Optique se dit aussi
de ce qui sert à la vue.
ÎVerfs optiques ; les nerfs opli-
ques semblent tirer leur origine des
émivencés appelées Couches de
nerfs optiques , qui, sortant du crâne
par les trous nommés opliques , vont
se perdre dans Pœil, où ils forment ,
par leur épanouissement , là rétine.
Trous optiques ; ces trous sont
creusés précisément à la base des
apophyses à demeure de Pos sphé-
roïde, et donnent passages aux z1erfs
opliques.
OPUSCULE,, s, m.dulatin opus-
culum , dimin. dopus.
( Littérat.,) Petit ouvrage de litté-
rature, petit traité : les Opuscules
de Plutarque, les Opuscules de
Lamothe Levayer,
OR, 5. m. du lat. «urum.
(/Hinér.) Le plus parfait et le plus
précieux de tousies métaux ; celui qui
réunit le plus de propriétés utiles et
agréables, sans mélange d’aucune
qualité nuisible.
La ductilité de Por est prodigieuse,
Une once de ce métal peut former un
fil de soixante et treize lieues de lon-
gueur, On pourroit avec un seul ducat
dorer une statue équestre grande
comme nature,
Sa tenacilé surpasse celle de tous
les autres métaux : un fil de fer d’un
dixième de pouce de diamètre, sup-
porte un poids de 450 livres; un fl
d’or de fa même grosseuren peut por-
ter 5co.
Sa densilé est également très-con=
22 OR
siiérable, et surpasse du double celle
de Pargent. Un pouce cube de ce-
lui-ci ne pèse que six onces ?, tandis
qu’un pouce cube d’or pèse douze on-
ces et demi, |
L'or n’a ni odeur ni saveur; iln’est
attaqué nipar l'air, ni par l’eau, ni
par aucun des agens ordinaires de la
nature; le feu lui-même ne sauroit
Valtérer.
Il n’en est pas de mème quand on
soumet l’or à l’action des TayOns s0-
laires concentrés : cette action est si
prompte qu’elle le volatilise, pour
ainsi dire, dès les premiers instans.
La plupart desmétaux peuvent s’al-
lier avec l'or; mais le mercure est
celui de tous qui montre le plus daf-
finité avec l'or, et leur alliage, qu’on
nomme amalgame , se fait avec
une si grande facilité , qu’on obtient
même par la simple trituration de
Vor en feuilles ou en poudre, avec
le mercure coulant. C’est avec cette
amalgame que s'exécute la dorure
en or moulu : on létend sur le mé-
tal quon veut dorer, on expose la
pièce au feu, le mercure s’évapore,
et l’or se trouve fixé sur la surface du
cuivre ou de Pargent.
C’est pareillement à la faveur de
cette grande aflinité de Por avec le
mercure, qu'on parvient à le retirer
avec profit des minerais les plus pau-
vres ; on les pulvérise ,on les pétrit
avec de Peau salée, et lon y méle
une quantité de mercure suffisante,
On procède ensuite à des lavages
réitérés de ce mélange, pour le dé-
barrasser peu à peu de toutes les ma-
tières ferreuses , jusqu'à ce qu’enfin
il ne reste plus que l’arnalgame au-
rilere dont on retire le mercure par la
distillation, et l’on achève de puri-
fer l'or par le moyen ordinaire de la
coupelle.
L’or n’est aïtaqué par aucun acide
simple; mais il est facilement dis-
sous par l'acide muiatique sur-oxi-
géné , et par Pacide nitro-muriati-
que, ou eau régale.
Or fulminant ; quand on préci-
pite l’or de sa dissolution par Pam-
moniac ou alkali volatil, il ac-
quiert une propriété qui lui est com-
mupe avec Pargent et le mercure;
c’est d’être fulminant.
( Peinture ) La propriété que pos-
OR
sède l'or de fournir, dant de certaines
circonstances, un oxide couleur de
pORRe le rend très-précieux pour
e peintre en émail; il fournit les
plus belles nuances de violet , derose
et de lilas. On appelle cet oxide pour
pre de Cassius ; et on lobtient en
versant peu à peu la dissolution d’or
dans une dissolution d’étain par Peau
régale, étendue dans l’eau distillée,
Mines d'or; Vor a, comme les
autres métaux , ses mines proprement
dites , soiten filons , soit en couches,
Les mines d’or les plus importantes
qu’on exploite aujourd’hui en Euro-
pe , sont celies de Hongrie et de Tran-
silvanie ; maïs la véritable patrie de
ce métal est placée entre les tropi-
ques. Les terreins auriferes en PE
horisontales , qui sont si fréquens
dans les contrées de l'Afrique, ne
pénètrent jamais à plus de deux toises
de profondeur : il en est de même
dans les pleines du Brésil et dans les
vallées du Pérou, du Mexique, de
la nouvelle Grenade et des autres
contrées de l'Amérique équatoriale,
Les filons d'or eux-mêmes plon-
gent rarement au-delà de quelques
toises. La tres-grande majorité de
Por qui est dans le commerce pro-
vient du lavage des sables auriferes,
Ornatif ; cest celui qu’on décou-
vre facilement à Pœil nu. On le trou-
ve en paillettes, ou en petits grains
comme Fc en masses pondé-
rables séparément, depuis un grain
jusqu’à plusieurs livres , en filets
droits ou contournés, er lames, en
dendrites, et en cristaux réguliers.
Or de chat; voy. MICA.
Or massif; voy. ETAIN.
Or blanc ; voy. PLATINE,
Or de départ; voy. ESSAI.
Or de Mannheim ; voy. CUIVRE.
Or d'Ulma ; c’est le nom que les
batteurs d’or donnent à Por battu.
Or frisé; or trés-fin, dont les
brodeurs se servent pour enrichir les
étofles.
Or lis ; or moins fin, qu’on em-
ploie au même usage de l'or frise.
Or trait; c’est celui qui a été tiré
à la filière.
Titre de L'or; pour pouvoir ap-
piécier la quantité d’or pa ou fin
qu'il ÿ a daus un poids d’or, dans
3
‘
OR A
en marc, par exemple, ila fallu dé-.
signer cette quantité par une expres-
sion générale, et qui rendit le rap-
port de la quantité du métal fin au
métal d’alliage. Pour cela, on a
supposé le morceau d’or qu’on veut
faire connoître , divisé en vingt-qua-
tre parties égales , appelées karat, ou
carat, et chacune de ces parties en
trente-deux autres , qu’on appelle
grains , ou seulement trente - deu-
xièmes.
Ainsi, lorsque, dans un morceau
dor, il se trouve vingt parties d’or
fin, et quatre parties ou karats d’un
métal étranger , on dit que cet or
est au titre de vingt karats. S'il y
avoit vingt-deux karals et dix grains,
ou dix trente - deuxièmes, et par
conséquent un karat et vingt-deux
grains, ou vingt-deux trente - deu-
xiemes dalliage, on diroit que c’est
de or à vingt-deux karats, dix tren-
te-deuxièmes,
On suit maintenant en Franceune
autre division pour déterminer la
quantité de fin que contiennent les
matières d’or et d'argent.
Au lieu de supposer un poids quel-
conque d’or , divisé en vingt-quatre
parties, on le suppose divisé en mille
arties, et Pon exprime par des mil-
lièmes la quantité de fin et d’alliage.
Ainsi, pour exprimer Por qui con-
tiendroit un quart d’alliage ou de
métal étranger, on diroit qu’il con-
tient sept cent cinquante millièmes
en or fin, et deux cent cinquante
millièmes en alliage ; et lon diroit ,
c’est de l’or au titre de sept cent
cinquante millièmes. Ainsi l’or à
vingt-deux karats dix trente-deuxie-
mes, s’exprimeroit par de l’or au
titre de neuf cent vingt milliemes,
De lor où il n’y auroit point d’al-
liage du tout, seroit de l’or à mille
millièmes, foy. ARGENT , pour
le titre de l’argent, =
Or travaillé. Voy, ORFEVRE.
ORAGE , s. m. du lat. auragiur,
formé d’aura, vent, :
(Physique) Violente agitation
de air , accompagnée de pluie, et
quelquefois de grèlé, d’éclairs et de
tonnerre,
Plusieurs physiciens ont tenté de
rendre raison de la formation des
vrages ct des phéuamènes qui ça
ORA 23
dépendent ; mais la météorologie est
et sera encore long-tems dans son
enfance, parce que les météores sont
produits hors de la sphère de notre
activité, par des êtres que nous ne
pouvons saisir, pour les soumettre à
nos épreuves.
Les orages étoient anciennement
attribués à une vive fermentation,
produite naturellement dans le sein
de lPatmosphère, et à peu près sem-
blable à celle que fait naître, dans.
les laboratoires des chimistes, un
mélange bien assorti de soufre, de
charbon , et de nitrate de potasse,
dont la présence d’un corps ignescent
augmente la température,
La plupart des physiciens ont par-
tagé cette opinion , jusqu’à époque
où Franklin , arrachant le fluide
électrique aux nuages orageux, l’a fait
servir à imiter , jusqu’à un certain
point, les phénomènes qui accom-
pagnent les orages.
ORAISON , du lat. oratio , fait
dorare, parler, formé d'os, oris,
bouche.
(Grammaire) Discouré , assem-
blage de mots qui forment un sens
complet, et qui sont consfruits sui-
vant les règles grammaticales,
Elocut.) Oraison se dit aussi
dun ouvrage d’éloquence , composé
pour être prononcé en public,
Oraison funèbre ; discours pro-
noncé à la louange des morts.
L’usage des oraisons funth:es æ
commencé chez les Grecs, après la
bataille de Marathon. Thucydide est
le plus ancien auteur qui en parle.
Cette coutume avant passé de la
Grèce à Rome, Valérius Publicola
la pratiqua après la mort de Junius
Brüutus , son collègue, qui étoit resté
le jour précédent sur le champ de
bataille . dans un combat contre les
Etrusques.
La plus ancienne oraison funè-
bre qui ait été pronancéc en France,
est celie du connétable Bertrand Du-
guesclin, mort en 1389 , et enterré
à Saint-Denis.
ORALE , adj. du latinos, orts,
bouche : qui passe de bouche ex
bouche.
I'radition orale: Lot orale.
ORANGE, LE, adj. d'orange
24 ORA
frait, fait du lat, aurantia, d’ora-
Lu, uureurn.
( Physique ) Une des sept cou-
leurs primitives dont la lumière est
composée ; c’est la seconde en com-
mençant, à compter par la plus forte,
ou, ce qui est la mème chose , par
Ja moins rélrangible.
Les corps qui nous paroïissent oran-
gés ne nous paroissent tels que parce
que leur surface réfléchit les rayons
orangés en beaucoup plus grande
abondance que les autres,
ORATEUR ,s. m. du lat, orator,
fait d’orare, parler ; discourir, dé-
rivé dos , orts , bouche.
( Elocut.) Celui qui compose , qui
prononce des harangues,
(Hist. d'Angl.) Orateur est aussi
le nom de celw qui, en Angleterre,
}
préside la chambre des communes,
qui en est le prolocuteur, qui expose
Jes affaires , et porte la parole au nom
de la chambre,
ORATORIO,s. m, terme emprunté
£e l'italien.
(Art. dramat. ) Pièce de poésie ,
divisée par scènes , mais qui roule
toujours sur des sujets sacrés , que les
Italiens mettent en musique, pour
être exécutée dans quelque église du-
xant le careme ou en d’autres tems,
ORBE , s. m. du lat. orbis.
(-Astron. anc.) Orbe se ‘disoit
anciennement dun corps ou d’un
espace sphérique terminé par deux
surfaces , line convexe , qui ‘toit en
dehors; l’autre concave , qui étoit
en dedans.
Les anciens astronomes regardoient
les cieux comme composés de diffé-
rens orbes tres- vastes , de couleur
d'azur et transparens, qui étoient
renfermés les uns dans les autres , où
bien-comme un assemblage de grands
cercles, au-dedans desquels étoient
renfermés les corps des planetes, et
dont les rayons s’étendoient , depuis
le centre de la terre, qu’ils regar-
doient comme le centre du monde ,
jusqu’à la plus grande distance où la
planete pouvoit s’en éloigner,
( Astron. mod.) Dans lastrono-
mie moderne, Porbe d’une plante est
Ja mme chose que son ORBITE.
for. ce mot,
( Chirurgie) Orbe se dit adjeeti-
OR B
vement des coups qui font des contu-
sions qui ne viennent pas d’instru-
mens tranchans qui entament la
peau , mais d’instrumens confondans.
On appelle ces coups orbes , parce
que la meurtrissure qui en arrive est
ordinairement ronde, exlensa ir
orbem.
ORBICULAIRE, adj., du latin
orbicularis ; fait d'orbis , de figure
ronde.
(Physique) Epithète que Von
donne à toute figure ronde , et à tout
mouvement circulaire,
(Physiol.) Ce terme est d’un
grand usage en anatomie; les émi-
nences orbiculaires du cerveau ;
Le ligament orbiculaire du fémur;
le muscle orbiculaire des lèvres,
etc. AU
ORBICULE, EE, du lat. orbi-
culatres.
( Botan.) T se dit de ce qui est
plan et applati, et dont la circons-
cription est circulaire.
ORBITAIRE , adj. d'ORBITE,
orbita. Voy. ce mot,
(Anat.) Orbitaire se dit de toute
éminence des os qui concourre à Ja
formation de Porhite : apophyse or-
bitaire de Pos maxillaire , ou lapo-
physe molaire, À cause de sa con-
nexion avec l'os molaire, ou de la
pomette.
Æpophyse orbituire de l'os pala-
Lin ; c’est la partie supérieure de cet
05.
ORBITE , s. f. du lat, orbita,
rond, roue, oxnière.
( Astron.) Chemin d’une planète
ou d’une comete , ou la ligne qu’elle
décrit dans les cieux par son mou-
vement propre.
Orbite du soleil, ou plutot de la
terre ; c’est la courbe que la terre
décrit dans sa révolution annuelle,
Le plan de cette orbile ; ou sa trace
dans le ciel, est ce qu’on appelle or-
dinairement ECLIPTIQUE. Foy.
ce mot.
L’Orbile de la terre et celles des
planètes principales, sont des ellip-
ses dont le soleil occupe le foyer com-
mun. Chaque planète se meut dans
son ellipse, de maniere.que son rayon
vecteur, c’est-à-dire, le rayon qé'on
peut tirer continuellement de la pla-
pete au soleil, décrit des aires ou
ORC
secteurs proportionneis au tems, Tus-
qu’à Kepler on avoit cru que les orbi-
tes ou planètes étoient des cercles ;
mais ce grand astronome a démontré
le premier, d’après les observations
de Tyghobrahé , que les mouvemens
des planètes n’étoient point exempts
dinégalité réelle. V. LOIX DE
KEPLER, PLANETE , NŒUD,
EXCENTRICITE, APSEDE , RE-
VOLUTION.
(-Anat.) Orbite se dit aussi d’une
cavité osseuse de Ja tête, dont la
figure approche assez de celle d’un
cone , et dans laquelle l'œil est situé,
Cette orbile sert à garantir l’œil des
injures extérieures.
ORCHESOGRAPHIE. s. f. du
grec ôpynas(orchéses) , danse , et de
voaps (grapho), décrire : descrip-
tion de la danse.
Danse ; description de la danse,
ou Part d’en noter les pas comme
la musique. Thernet Arbeaun a com-
posé en 1588 un traité curieux, inti-
talé Orchésographie. C’est le pre-
mier qui a noté et figuré les pas de
danse de son tems , de la même ma-
nière qu’on note le chant et les airs.
Il a été imité depuis par Bauchamp.
On a aussi donné à cet art le nom de
chorégraphie. V. ce mot.
ORCHESTRE, sm. dugr. pynspæ
orchéstra ), formé d’opysioquer
orcheisthomai ), danser.
(Art dramat. anc.) C’étoit chez
les Grecs la partie inférieure du théà-
tre. Elle étoit faite en demi-cercle ;
il y avoit des siéges tout autour, On
Vappeloit orchestre, parceque c’étoit
là que s’exécutoient les danses.
Chez les Romains orchestre étoit
séparé du théâtre, et rempli de siéges
destinés pour les sénateurs , les magis-
trats, les vestales et les autres person-
nes de distinction.
(Artdramat. mod.) Aujourd’hui
ce mot s'applique plus particulière-
ment à la musique, et s'entend ;, tan-
tôt du lieu où se trouvent ceux qui
jouent des instramens, et tantot de
la réunion de tous les symphonistes ;
c’est dans ce dernier sens que Pon dit
qu'un orchestre est bon ou mauvais,
pour dire que les instrumens sont bien
ou mal joués.
ORCHOTOMIE , s. f. du grec
ORD 25
ëpris (orchis ), testicule, et de
repve (lemno );, couper.
( Chirurgie) Amputation des tes-
ticules, castration.
ORDA ou ORDE , ou HORDE,
mot tartare.
(Hist. des Tartares) Ce terme
désigne une tribu tartare assemblée
pour aller contrelesennemis, ou pour
d’autresraisons particulieres, Chaque
tribu, ou chaque ordaæ, a son chef
particulier qu’on nomme ursa.
ORDALIE, s. f. du saxon ordal,
dont les Anglois ont fait ordeal , et
dans la basse latinité ordalium , pur-
galion.
(Jurisprud, ) On appeloit ainsi,
dans le moyen âge, les épreuves du
feu, du fer chaud, de Peau, du
duel,
ORDINAL , LE , adject. da latin
ordo , ordinis , qui regarde lordre.
( Arith.) Ce mot se dit des nom-
bres qui marquent l'ordre des choses,
ou en quel rang elles sontplarées. Le
premier, le di ‘ième, le centième ,
sont des nombres ordinaux.
ORDONNANCE , s, f. dun latin
ordinare , dont on a fait d’abord or-
denner, et ensuite ordonner: dis-
position , arrangemenf,
(Pratique) Statut, où constitu-
tion émanée du souverain.
Ordonnance se dit aussi en par-
lant dun juge commis à une audi-
tion dé témoins.
(Finances) Ordonnance, en
termes de finances, est un mande-
ment à un frésorier de payer certaine
somme.
(Méd.) Ordonnance se dit aussi
de ce que prescrit le médecin, soit
pour le régime de vivre , soit pour les
remèdes,
(Art mil.) Ordonnances ; ce sont
des cavaliers ou sergens de chaque
brigade, qui montent tout équipés
chez le général, pour porter les -or-
dres, chacun à leur corps. Ce sont
aussi des cavaliers ou soldats que lon
envoie dun poste au général, pour
Jui donner avis des mouvemens de
Pennemi , d'attaque, etc.
L ee L'Ordonnance, dans
le ‘langage des peintres, est le résul-
tat de la disposition des objets qui
on représentés dans les ouvrages de
’art, A
26 OR D
L'ordonnance est confuse quand
louvrageest surchargé d’objets qui se
uuisent les uns aux autres, par leur
disposition ou leur multiplicité, Elle
est riche, non par le grand nombre
des objets, mais quand Partiste a su
la disposer de maniere que le champ
ne semble pas réduit à une sorte de
nudité qui annonce dans l’auteur un
défaut de génie. Elle est pauvre,
quand elle ne répond pas à la richesse
du sujet. Elle est zelte , quand tous
les objets, sans être isolés ou décou-
pés, se distinguent cependant au pre-
mier coup d'œil. Elle est embarras-
sée, quand elle offre des parties que
le spectateur ne démêle pas aisément,
La belle ordonnance diffère de
Pordonnanceriche , en ce que la pre-
micre suppose de la simplicité, et
Ja seconde de l'abondance.
Les ordonnances de Paul Véro-
nèse étoient ordinairement riches ;
celles de Raphaël et des grands mai-
ires de l’école romaine étoient ordi-
nairement belles. Le caractère de
celles de Rubens étoit imposant ; le
caractère de celles de Coypel étoit
théâtral.
( Architecture) Ordonnance se
dit aussi de la disposition des parties
d’un bâtiment, et de larrangement
des parties qui composent les cinq
ordres d'architecture. La Jacade de
ce batiment, cette disposition de
colonnes est d’une belle ordonnance.
ORDONNEE , adj. s. f. du latin
ordinatim applicatæ (sous entendu
Lineæ }.
(Géom.) Lignes ordonnées; c’est
le nom qu’on donne aux lignes tirées
d’un point de la circonférence d’une
courbe à une ligne droite, prise dans
le plan de cette courbe, et qu'on
prend pour l’axe ou pour la ligne des
abscisses,
On appelle aussi quelquefois or-
données des lignes qui partent d’un
point donné, et qui se terminent à
une courbe,
Raison où proportion ordonnée ;
c’est une proportion qui résulte de
deux ou plusieurs autres proportions ,
et qui est telle que l’antécédent du
premier rapport de la première pro-
portion est au conséquent du premier
rapport de la seconde, comme l’anté-
cédent du second rapport de la pre-
OR D
miète proportion est au conséquent
du second rapport de la seconde.
(Algèbre) Equation ordonnée;
c’est une équation où l’inconnue
monte à plusieurs dimensions , et
dont les termes sont arrangés de
telle sorte, que le terme où l’incon-
nue monte à la plus haute puissance
soit le premier ; qw'ensuite le terme
où inconnue monte à la puissance
immédiatement inférieure soit le
second , etc.
ORDRE, s. m. du latin ordo,
arrangement : disposition des choses
mises en leur rang,
(Art milit.) Ordre se dit, en
termes de guerre, du mot que l'on
donne tous les jours aux différens
corps pour distinguer les amis des
ennemis , et du moment où il se
donne ; de là ces expressions : aller
à l'ordre, recevoir l'ordre. L'ordre
se donne ordinairement sur les trois
ou quatre heures après midi.
Ordre de bataille ; c’est une dis-
position des bataillons et des esca-
drons d’une armée rangée sur une
ligne , ou sur plusieurs, selon la
nature du terrein.
Ordre mince; c’est la disposition
suivant laquelleune troupe estrangée
sur un front fres-étendu , avec très-
peu de profondeur.
L’ordre mince est opposé à l’ordre
profond.
Ordre oblique ; c’est la disposi-
tion d’après laquelle une armée ou
un corps de troupes engage le combat
par une de ses ailes , et refuse l’autre
à l'ennemi.
Ordre en quinconce ; cet ordre
consiste à placer les bataillons de la
seconde ligne vis-à-visles ouvertures
ou intervalles laissés par les bataïl-
lons de la première ligne. Ces ouver-
‘tures sont faites pour que chaque ba-
taillon puisse manœuvrer commodé-
ment sans nuire à ceux dont il est
flanqué, pour que la seconde ligne
puisse passer en avant de la premiere ,
s’il en étoit besoin, et pour que les
fuyards de cette première ligne puis-
sent passer par les intervalles des ba-
taillons de la seconde ligne, sans la
rompre ni l’ébranler,
(Marine) En termes de tactique
nayale, ordre est la disposition dss
OR D
vaisseaux d’une armée navale, les
uns par rapport aux autres.
Il y a diflérens ordres, suivant
les différentes circonstances ; mais
tous ont pour objet de procurer à
l'armée les moyens de se ranger plus
facilement à l’ordre de bataille,
Ordre de marche ; c’est celui sui-
vant lequel une armée navale mar-
che, ou fait sa route. Chaque géné-
ral dispose son armée ; dans cette
circonstance, comme il Pentend ;
cependant , Pordre de marche le plus
ordinaire, et celui qui est le plus
exempt d’inconvéniens, est celuidans
lequel Parmée est partagée en trois
colonnes ; l’une formée de Pavant-
garde, au vent; celle du corps de
bataille , au milieu ; et celle de Par-
rière-garde, sous le vent. De cet or-
dre , on se range facilement à ordre
de bataille.
Ordre de convoi; c’est une dis-
position de l’armée navale, la plus
propre à escorter et protéger un con-
voi. Cet ordre consiste à placer les
vaisseaux en ligne, et dans les eaux
les uns des autres , sur deux ou trois
colonnes parallèles à la route que fait
l'armée,
Ordre naturel; cest celui dans
lequel le commandant de chaque
division est à la tête et en avant des
vaisseaux de sa division, Pavant-
garde au vent , et l’arrière-garde sous
le vent.
Ordre renversé ; c’est celui où les
commandans se trouvent er arrière ,
ou à la queue de leurs divisions res-
pectives, l’avant-garde sous le vent ,
et l’arrière-garde au vent.
( Architecture ) Ordre se dit
aussi de divers ornemens , mesures
et proportions des colonnes et pilas-
tres qui soutiennent ou qui parent
les grands bâtimens. 77, TOSCAN,
DORIQUE , IONIQUE , CORIN-
THIEN , COMPOSITE , GOTHI-
QUE.
( Géom. ) Ordre se dit en par-
lant des lignes courbes , ilest distin-
gué par le différent degré de leur équa-
tion.
Les lignes droites dont l’équation
ne monte quau premier degré ,
composent le premier ordre , les sec-
tions coniques le second ordre , et
#insi des autres,
{
|
ORD ;
(Algèbre) Ordre s'emploie aussi
en parlant des infinis et des infini-
ment petits ; ainsi on dit : 21/êni du
second ordre , pour dire une quan-
tité infinie par rapport à une autre
qui est déjà infiniment petite elle-
mème ; infiniment petit du second
ordre , pour dire une quantité in-
finiment petite, par rapport à une
autre qui est déjà infiniment petite
elle-meme , et ainsi de suite.
27
On dit de même équation dif-
Jférentielle du premier etdu second
ordre , pour dire une équation où les
différentielles sont du premier, du
second ordre.
( Commerce ) Ordre , sur les let-
tres de change ou billets à ordre , est
un écrit qui se met au dos des lettres
de change ou des billets commerca-
bles, et par lequel on transmet à un
tiers la propriété de la lettre de
change ou du billet de commerce,
Voy. LETTRE DE CHANGE,
BILLET À ORDRE.
( Ordre des créanciers) C’est Vé-
tat qu’on dresse de tous les créancieïs
d’un homme , d’une succession , pour
les payer suivant leur hypothèque.
(Hist, nat.) Ordre, se dit d’un
groupe ou d’une réunion de genres
qui se ressemblent par un nombre
déterminé de caracteres constans.
La multitude des êtres rendroit
Vhistoire naturelle incertaine et con-
fuse ; il falloit un fil pour se conduire
dans cet immense labyrinthe ; on a
imaginé les méthodes. Ces distribu-
tions , en groupant les êtres qui ent
entre eux des rapports constans, ser-
vent à les faire connoître avec plus
de facilité. On nomme ces diflérens
groupes , CLASSES, ORDRES,
GENRES et ESPECES. ( foy. ces
mots.) En passant de la classe à Por-
dre et de l’ordre au genre , on arrive
facilement à lespèce.
(Ecorom. polit.) Ordre du jour ;
maniere de parler empruntée de Pan-
glois,pour exprimer, en parlant d’une
assemblée délibérante , l’ordre de
travail dont l'assemblée doit s’occu-
per dans le jour. Ainsi , passer à
l'ordre du jour, c’est déclarer quon
ne veut pas s'occuper plus long -tems
de Pobjet mis en discussion, et qu’on
28 ORE
passe à celui qui est le premier in-
diqué dans Pordre du travail.
Ordre signifie aussi une compa-
gnie de certaines personnes qui font
vœu où qui s’obligent par serment
de vivre sous de certaines règles , avec
quelque marque extérieure qui les
distingue , tels que l’ordre de Ci-
teaux, Vordre de Malte, l’ordre
T'eutonique, V Ordre de la Toison-
d'Or, Pordre de la Jarretière.
(Culte cath.) Ordre est encoreun
des septsicremensde l’église romaine,
par lequel celui que l’évêque a or-
donné reçoit la puissance d’exercer
les fonctions ecclésiastiques.
OREILLE ,.s. f, du lat. auricula,
diminutif d’'auris, fait du grecoÿe,
(ous).
(-Anat.) L’organe de l’onïe. Les
anatomistes divisent communément
l'oreille en interne et en externe.
Oreille externe ; ils entendent per
là tout ce qui se trouve hors du fond
du trou , où conduit auditif externe
de l’6s des tempes.
Par l'oreille externe, ils compren-
nent ce qui est renfermé dans les ca-
vités de cet os, et ce qui y a quelque
rapport.
(Musique) Ce mot s'emploie fi-
gurément en termes de musique, et
signifie la finesse , la perfection ét le
jugement du sens de loue.
Avoir de l'oreille, cest avoir
Pouïe sensible , fine et juste ; en sorte
qe, soit pour lintonation , soit pour
l2 mesure , on soit choqué du moin-
dre défaut , et qu’aussi l’on soit frappé
des beautés de Part quand on les en-
tend.
Avoir l’oreille- fausse ; on a l’o-
reille Fausse lorsqu'on chante cons-
tamment faux , lorsqu'on ne distin-
gue point les intonations justes des
intonations fausses, ou lorsqu’on n’est
point sensible À la précision de la
mesure , qu'on la bat inégale et à
contre-tems.
( Danse) Avoir de l'oreille , en
termes de danse, c’est avoir , comme
en musique , Pouïe sensible et juste ;
c’est être en état de sentir la mesure,
et de se prèter avec facilité aux mou-
vemens des airs les moins sensibles.
Ce talent, peu commun parmi les
danseurs , donne de Pesprit et de la
valeur aux pas, etrépand sur tous Les
OR G
mouvemens un sel qui les anime et
qui les vivifie.
ORFEVRE ,s. m. corruption du
latin auri faber, artisan en or.
( T'echnol.) Ouvrier qui travaille
les matières d’or et d’argent.
Il y a deux titres légaux pour les
matieres d’or fabriquées en bijoux ,
vaisselle, etc. Le premier est de 22
karats 2 trente-deuxièmes : le second
de 20 karats 5 trente - deuxièmes,
T'out bijou au dessous de ce titre n’est
point au titre de Por de bijou de
France , et la loi ne reconnoît point
celui que quelques fabricans ont
voulu appeler or de brèloque. Foy.
OR , KARAT.
ORGANE, s. m. du grec 6plavov
(organon), dont les Eatins ont fait
organum , instrument.
(-Anat.) Partie du corps servant
aux sensations et aux opérations de
Panimal. L’organe de l’ouïe , de la
vue ; de l’odorat ; etc. Foy. ces
mots à leur place.
ORGANIQUE , adjectif d’organe,
qui appartient à l’orsane.
(Géom.) Géométrie organique ;
c’est l’art de décrire les courbes par
le moyen d’instrumens , et en géné-
ral par un mouvement continu.
ORGANISATION , s. f, d'OR-
GANE : la manière dont un corps
est organisé,
( Hist. nat.) On le dit proprement
de Phomme et des animaux, et, par
extension, des plantes.
( Botan.) Organisation des vé-
gétaux. Les botanistes entendent
par ce mot le jeu des organes , leurs
rapports , leurs fonctions , leur naïs-
sance ou destruction , etc.
ORGASME, s. m. du grec ôpfaouoe
(orgasmos ), fait d’épyaw (orsao),
désirer avec ârdeur.
( Méd. ) Mouvemeut impétueux
des humeurs excrémentielles et su-
perflues dans le corps humain qui
cherchent à s’évacuer.Ce mouvement
se fait particulièrement remarquer
dans certains animaüx femelles , dans
destems marqués de Pannée,
ORGUE , s. m. du grec ôpyavor
( orgauon ), instrument, comme
qui diroit Pinstrumentpar excellence.
(Musique), instrument de mu-
sique à vent, composé de divers
tuyaux de différentes grandeurs , d’un
ORI
eu de plusieurs claviers, et de souf-
flets qui fournissent le vent.
Cet instrument , le plus grand et
le plus harmonieux de tous les ins-
trumens de musique , paroïit elre
venu dé Porient, mais on n’en con-
voit pas l’inventeur ; ce qu’on sait de
plus céftain , relativement à l’orgue ,
c’est que dans l’assembléede Compie-
gne, tenue en 757, le roi Pepin recut
des ambassadeurs de lempereur Cons-
tantin Copronyme , qui, entrautres
résens , lui apporterent des orgues.
Fous les historiens conviennent que
ce furent les premières que Pon vit
en France, Constantin Michel en-
voya aussi un orgue à Charlemagne,
Orgue hydraulique ; c’est une
machine qui joue par le moyen de
Veau ; il y en a en Jtalie dans les
grottes de quelques vignes, Ciésibius
d'Alexandrie est l'inventeur de ces
orgues ; on les fait jouer en com-
pümant l'air par le moyen de l’eau ;
Archimède et Vitruve en ont donné
la description.
Point d'orgue ; Cest un trait de
chant arbitraire et recherché que les
musiciens exécutent à la fin d’un air.
( Foruficalion ) Orgues se dit
aussi de longues pièces de bois déta-
chées l’une de l’autre , et suspendues
par des cordes au dessus des portes
dune ville, afin qu'en cas de quel-
qu’entreprise formée par l'ennemi on
les puisse laisser tomber aplomb par
le passage et le’ fermer,
Û Arüllerie ) Orgues se dit encore
de plusieurs canons de mousquet dis-
posés de suite et l’un apres l’autre ,
en sorte que par une même trainée ,
on met le feu à tous les canons à
Ja fois. u
ORIENT , s. m. du latin oriens ,
d’oriri, se lever : quasi solis orienlis
laga. :
( Géogr. ) Le point de l’horizon
qui. répond au levant ou à l’est ; il
est ainsi nommé pars que c’est dans
ce point que le soleil paroît se lever:
Orient équinozial ; C’est le point
de lhorizon où le soleil se lève quand
il est dans l’équateur , c’est-à-dire,
quand il entre dans le bélier ou la
balance, 6
Orient d'été; c’est le point où le
soleil se lève au commercement de
Yété » dans le tems des plus longs
jours,
ORI 29
Orient d'hiver; c’est le point où
le soleil se lève au solstice d’hiver ,
dans les tems des plus courts jours,
Orientse prend aussi pour les pro-
vinces de lAsie orientale, par op-
position à celles qui sont situées à
l'occident.
(Æstron.) Orient apparent ; Cest
le point ou le tems, où une étoile
étant débarfassée des rayons du so-
leil qui Penvironnoïent, commence
à paroitre pendant qu'il fait nuit.
On appelle aussi cet orient , orient
héliaque. V: RELIAQUE,.
Orient vrai ; c’est le lever achro-
nique des étoiles. Yoy. ACHRO-
NIQUE.
ORIENTAL, LE, adjectif d’O-
RIENT : qui appartient à lorient ,
qui concerne lorient.
( Géogr.) Indes orientales ; on
appelle ainsi la partie de PAs'e qui
est entre la Perse et la Chine; on
la nomme ainsi pour la distinguer
de PAmérique, à qui on donne ars
si souvent le nom d’/ndes occiden-
tales. C’est dans ce sens qu’on dit
encore langues orientales , pour les
langues qui se parlent dans lorient.
( Zstrond) On dit qu’une planète
est orientale, lorsqu'elle paroït suivre
ie soleil. ou qu’elle est plus à lorient
que le soleil.
(Joailliers) Les joailliers sont
dans l’usige dappeler orientales ,
les pierres précieuses qui jouissent
de toute la perfection dont elles sont
susceptibles , sans avoir égard au pays
d’où elles viennent ; ils appellent ,
par la même raison, occidentales,
celles qui péchent par la couleur ou
le défaut de dureté. #. GEMMES,
PIERRES FRECIEUSES.
ORIENTER , verbe act. du latin
oriens ; Httéralement , mettre à
Porient ; disposer une chose selon la
situation qu’elle doit avoir par rap-
port aux quatre parties du monde.
( Gnomonique ) Orienter se dit
principalement dun cadran mobile,
que lon place dans la situation où il
doit être , par rapport aux points car-
dinaux , en sorte que la méridienne
tracée sur ce cadran tombe dans le
plan du méridien.
( Astron.) S'orienter ; c’est exa-
miner de quel côté on a l’orient, et
par conséquent les trois autres pointe
?
bis) AR
cardinaux. Mais on appelle aussi
s'orienter, s'assurer précisément ,
soit surterre , soit sur mer, de l’en-
droit où lon est.
(Marine) Orienter; cest en
parlant des voiles , les disposer d’une
certaine façon pour faire route ;
ainsi, on dit qu’un vaisseau est bren
orienté, pour signifier que ses voiles
sont amurées et rangées de la meil-
leure manière pour recevoir le vent.
Ondit qu'une voile est mal orien-
lée, pour die quelle est mal ar-
rangée, que quelqu’une de ses ma-
nœuvres est trop ou trop peu tendue ,
ou que sa vergue n’a pas le degré
obliquité nécessaire par rapport à
la quille.
On dit aussi qu'un vaisseau est
orienté au plus prè$; qu'il est
orienté vent arrière , ou vent lar-
gue,. pour exprimer que les voiles
sont disposées de facon à recevoir
le vent de poupe ou le vent de tra-
vers.
ORIFICE, s. f, du lat. orificium,
ouverture,
(Hydraul.) Orifice d’un ajuta-
ge, d’une jauge; c’est la surface
de son ouverture circulaire, qui est
comme le carré de son diamètre:
ainsi , lorsqu'on dit qu’un jet a trois
lignes, cela signifie trois lignes de
diamètre.
( Anal.) Orifice est Pouverture
qui sert d'entrée ou de sortie à quel-
awautre partie : les orifices de l’es-
tomac ; les orifices des veines.
ORIFLAMME, s. f, du lat, aurea
Sflamma, flamme d’or, ou glaive
d’or flamboyant.
( Hist' de France) L’oriflamme
n’étoit, dans son origine, qu’une
bannière que les religieux de Saint-
Denis portoient à leurs processions ,
et dans les guerres particulières qu’ils
avoienf à soutenir contre ceux qui
vouloient usurper les biens de leur
église, Les comtes du Vexin, qu’ils
avoient choisis pour leurs protecteurs,
vidames, ou, selon la manière de
parler de ce tems, leurs avoués , al-
loient la prendre sur Pautel des saints
martyrs, lorsqu’ils partoient pour
quelqu’expédition militaire, et la
rapporfoient en grande pompe, lors-
que la campagne étoit finie, Phi-
lppe L ayant réuni ce comté à la
ORN
couronne, les rois de France confrar-
tévent, par cette réunion, les mêmes
engagemens envers l’abbaye. Louis-
le-Gros est le premier qui ait été
prendre Poriflamme sur Vautel de
Saint-Denis. Ses successeurs s’ac-
coutumèrent insensiblement à s’en
servir, et peu à peu 1l devint leur
principal enseigne.
On croit que Pori/lamme disparut
à la bataille d’Azincourt , sous Char-
les VT:; du moins, depuis cette épo-
que, il n’en est plus mention dans
nos historiens,
ORIGINAL, LE , adj. du latin
originale, fait d’origb , origine ; qui
est la source et l’origine de ce qui
a été publié, d’après quoi on a
copié, emprunté, répété; qui a
servi de modèle, et qui n’en a point
eu.
(Pratique) Original s'emploie
au substantif, pour signifier la mi-
nute ou la grosse d’un acte, sur
laquelle on délivre aux parties inté-
ressées les expéditions nécessaires,
( Peinture , sculpture ) T'ableau
original, slalue originale ; c’est un
tableau, une statue pour lesquels
Pauteur n’a eu d'autre modèle que
la nature et son imagination.
Original se prend aussi substanti-
vement, et alors il est opposé au
mot copie. Îl est quelquefois très-
difficile de distinguer une copie
de l’ORIGINAL.
ORIGINE, s. f. du lt. org,
PES te ou commencement de quel-
que chose. ‘
(Géom.) Origine se dit du point
par lequel on commence à décrire
une courbe , lorsqu'on la décrit par
un mouvement continu.
Origine est aussi le nom qu’on
donne quelquefois au sommet d’une
courbe, c’est-à-dire, au point où
Pon suppose que commencent les
ordonnées et les abscisses; mais ce
point s'appelle plus souvent lori-
£ne des coordonnées, sur-tout quand
la courbe ne passe pas par cette ori-
gine ; ce qui arrive souvent.
ORNEMENT , s. m. du lat. or-
namentunt , parure, embellisse-
ment; c’est dans ce sens qu’on dit
ornemens roYaux , OrLENIENS SA
cerdotaux.
(Architect.) Les ornemens d’ar-
en
ORN
éhitecture sont les pilastres , les co-
Jonnes, les mouluresæt sculptures
qui ornent et qui embellissent un
bâtiment. |
(Elocut.) Ornemens du dis-
cours ; ce sont les figares qui servent
à l’embellir. Ce discours est trop
charge d’ornemens.
( Peinture ) Ornemens se dit
particulièrement des peintures d’une
galerie qui servent d’accompagne-
ment au sujet principal, au fableau
principal, sans en faire cependant
partie.
ORNITHOLITES , "s. f, du grec
vs (ornis), génit. 6oy8oc (or-
nithos), oiseau, et de x1os ( Li-
thos ) , pierre : oiseaux pierres.
(Minér.) Pétrifications d’oiseaux.
ORNITHOLOGIE, s. f. du grec
èpvre ( ornis), oïseau, et de xcyos
{ Logos), discours, traité.
( HisL. nat.) Partie de Phistoire
naturelle qui traite des oiseaux, ou
la science qui a pour objet de faire
connoitre les oiseaux.
Aristote est le premier des auteurs
anciens qui ait donné quelques no-
tions générales sur lormithologie
proprement dite. Il a décrit un assez
grand nombre d'espèces d’oiseaux ,
maisil n’a mis aucune méthode dans
ses écrits.
Après lui, Pline multiplia les ob-
servations , mais il ne fit pas faire un
pas de plus à la science.
Les naturalistes du 16me, siècle,
Gonsard, Gessner et Pierre Bollen,
publièrent chagun un ouvrage ac-
compagné de frs gravées en bois,
où les oïseaux sont distingués en
Familles, d’après leurs mœurs ou leur
habitation.
Aldovrande, Jonston et Willougbhy
firent paroitre,versle milieu du r7me,
siècle, une orzilliologie où les oi-
seaux sont rapprochés par groupes
assez naturels; mais Cest à Jean
Ray qu'on doit la première mé-
thode ornithologique régulière. Ce
savant Anglois, qui a été long-tems
le guide des naturalistes métho-
distes, publia , en 1713, un ouvrage
où il range les oiseaux d’après des
considérations prises de leurs habi-
tudes, de la forme de leurs pattes
os de celle de leur bec, c’est-à-
OR P SE
dire , sur des caractères souven
vagues , mais en général si bien com-
binés, que tous ses ordres sont na-
turels, et que les groupes qu’ils con-
tiennent forment souvent des genres
assez précis pour qu'ils aient traversé
sansaltération le tems qui s’est éconlé
depuis leur publication jusqu’à pré-
sent.
La science des oiseaux étoit ar-
rivée à ce point lorsque Linnæus pa-
rut, Ce puissant génie , destiné à
influer d’une manière si marquée sur
toutes les parties de Phistoire natu-
relle, a entièrement réformé l’or-
nithologie. Chez lui, les caractères
des ordres et des genres sont sévère-
mentexacts, toujours pris des parties
les plus essentielles des oiseaux , tou-
jours comparables entreux. Aussi
pourra-t-on perfectionner son travail,
mais non en changer les bases.
Dès que Linnæus eut donné l’im-
pulsion, lPétude de Pornithologie
fit des progrès rapides ; un grand
uombre de naturalistes entrerent en
même fems dans la lice, parmi les-
quels il faut distinguer Buflon , La-
tham, Cuvier et Lacépède.
ORNITHOMANCIE, s. f. du gree
dpvre (ornis), génit. Gpwdoc ( orni-
thos ) , oiseau , et de payres ( man-
téia ), divination.
ivinat.) Sorte de divination
qui se faisoit par le moyen du vol
des oiseaux. L’ornithomancie étoit,
chez les Grecs, la même chose que
Paugure chez les Romains. On tiro:t
des présages du chant des oiseaux, ou
de leur vol,
ORNITHOTROPHIE ,s. f. du
grec Gp (ornis), oiseau, et dé
Tespw (trepho), élever.
(Econ. dom.) L’art de faire éclore
et d’élever des oiseaux. Cet art est
connu depuis long-tems des Egyp-
tiens. à Ë ne
ORPHELIN ,s. m. du grec ëp9z-
vos (orphanos ) : qui a perdu son
père et sa mère. On a dit autrefois
orphenin, puis onentr » puis or/e-
lin , et enfin orphelin.
ORPHIQUE , adj. du grec op@ede
Ornheus ) ,; Orphée, nom propre.
Philos.. anc. ) Vie orphique ;
on appeloit ainsi une vie sage et ré-
glée par Pamour de la vertu , telle
qu’on Pattribue au célèbre Orphée,
32 ORT
ORPIMENT , 5. m, dullat. auri
pigmentum , couleur d'or.
({Hinéral.) L’orpiment, où Puxide
d’arsenic suiluré jaute , est une com-
binaison d’asenic et de seutre qui
se suphime dans les fissures des cra-
tères volcaniques, L’orpiment est
jaune , et ne diflere que par la cou-
leur du réalgar qui est rouge.
On se sert de lorpiment pour for-
mer une des encres de sympathie ;
on s’en sert aussi pour découvrir les
fraudes des marchands de vin, qui
sont dans Pabominable usage d’adou-
cir les vins trop äâcres avec de la Ji-
tharge ou quelque préparation de
plomb. Si lon verse quelques gouttes
dorpiment dissous dans de Feau de
chaux dans des vins ainsi faisifiés ,
aussitôt ils se froubient et prennent
une couleur de rouille,
ORRERY , s. m. au lord Orrery.
( Æstron.) C’est le nom d’un ins
bument qui représente le mouve-
ment des planètes.
Le docteur Desaguiiliers, qui fai-
soit construire des planétaires , les
nommoit orrery, parce, que le lord
Crrery étoit le premier qui en eût
fait faire en Angieterre, On en trouve
la description dans les Lerons de
Physique de Yal bé Noñet, tome VL
V üy PLANETAIRE.
ORT HO DO X E., adj. du grec
éphos (orihos ), droit, etide d'ofx
(doza), opinion , saine opinion,
saine doctrine : qui est contorme à
ja saine doctrine.
( Relig, caihol. ) Ce terme s’en-
tend particulièrement de: ce qui est
conforme à la doctrine de léglise.
Touies Les propositions contenues
dans cet auteur sont crihodozes.
( Botan, ) Linnæus :ppelle bota-
nistes orthodoxes ceux qii ont furmé
leurs méthodes sur les fondemens de
la nature, et ont pategé eu con-
séquence les plantes en genres et en
classes, conformément aux parties de
la fructification.
ORTHODROMIE , s. f. du grec
opoc ( orlhos ), droit, et de doouoc
( dromos ), course, route ; route en
ligne droite.
(Marine ), route directe, c’est-à-
dire du nord au sui, ou du sud au
4
nord , ou de lest à l’ouest, ou de
OR T
l’ouest à l’est, sans dévier aucune=
ment d’un coté ni de Pautre, ce
qui n’est presque jamais le cas.
Ce terme est opposé à celui de
LOXODROMIE #7. ce mot.
ORTHOGONAL, LE, adj. du
grec opfos (orthos), droit, et de
yœviæ (gonia) angle : qui forme
des angies droits.
( Géom.) 1 se dit de ce qui est
perpendiculaire où à angles druits ;
ainsi, une courbe qui a des données
orhogonales, est une courbe dont
Ics abscisses et les ordonnées font
entre elles des angles droits.
Orthogonale signifie aussi la
meme chose que rectangle, ou qui
a des angles droits.
Quand ce mot se rapporte à une
figure plane, il signifie qu'un des
cotés de la figure est supposé perpen-
diculaire à autre, Quand on Pappli-
que aux solides, il signifie que leur
axe est supposé perpendiculaire à
l'horizon.
ORTHOGRAPEE, s.f. du grec
opdec (oNtae a droit, et.de pa 9e
(grapho ), écrire : écriture correcte.
( Gramm.) L'Orthographe est
Pait d’écnire la parole suivant usage;
c’est-à-dire, de la peindre par les
caracteres établis et suivant ies lois
prescrites.
( Diplomatique ) Dis le sixième
siecle, la langue latine n’étoibpres-
que plûs parlée en Italie, du moins
sa prononciation avoit extraordinai-
rement souflert ; et une prononcia-
tion vicieus> influe sur l’orthogra-
phe, comme, à sotitour , l’ortho-
graphe infiue sur la prenonciation et
sur je style.
Tous les grammañriens et fous Jes
philologues s'accordent à dire que
l'orthographe fut inconstante dans
tous les siecles , syptout dans les pre-
miers ; cela vientde ce que le meme
mot, prononcé par des hommes de
diflérentes nations et provinces, est
susceptible d’une variété étonnante
de sons , d’où naissent les différentes
manieres d'écrire les mêmes noms.
Depuis le troisième siècle jusqu’au
ontificat de Grégoire ELLE, la barba-
rie d'orthographe se manifeste sur
les marbres et diplomes de France
et ditalie, Depuis l'an 550 jusqu'à
Charlemagoe ,
OT
Charlemagne , on remarque beau-
coup de fautes orthographe. De-
puis Charlemagne jusqu’au commen-
cement du onzieme siecle , lesmèmes
fautes sont encore communes dans les
chartes privées , mais plus rares dans
les actes publics, et sur-tout dans les
manuscrits du neuvième siècle qui
sont corrects,
ORTHOGRAPHIE, s.f. même
origine qu'ORTHOGRAPHE,
Architecture) On appelleaïnsi,
en termes d’architecture, Part de
représenter la partie antérieure d’un
objet, comme la facade d’un bâti-
ment, en marquant les hauteurs et
les élévations de chaque partie par
des lignes perpendiculaires au ta-
bleau.
Ortho graphie se dit aussi de Pélé-
vation géométrale d’un bâtiment,
profil, coupe verticale. .
(Fortificat.) Orthographie est
encore la représentation d’un ou-
vrage selon ses largeurs, ses épais-
seurs , ses hauteurs et ses profondeurs,
tel qu’il paroitroit s’il étoit coupé
aplomb depuis la plus haute jusqu’à
la plus basse de ses parties.
ORTHOGRAPHIQUE , adj. mê-
me origine qu ORTHOGRAPHE
(V. ce mot); ce qui a rapport à
PORTHOGRAPHIE.
(-Astron.) Projection orthogra-
ph'que de la sphère ; c’est la repré-
sentation des différens points de la
surface de la sphère sur un plan,
en supposant l'œil à une distance
infinie, et dans une ligne perpen-
diculaire au plan; c’est-à-dire, en
supposant que chaque point de la
surface de la sphère se projette sur
le plan dont il s’agit, par une ligne
erpendiculaire à ce plan.
ORTHOPEDIE , s. f. du grec
pos Sent droit, et de œuïs
ais ),'enfant: enfant droit.
(Hed.) Tel est le titre d’un ou-
vrage publié par M. Andry, méde-
cin de Paris, qui a pour objet de
corriger dans les enfans les difformi-
tés du corps, ,
ORTHOPNEE , s. f, du grec
cp95e (orthos), droit, élevé, et de
mu (pnéo ), respirer.
( Héd.) Oppression si grande
qu'on ne peul respirer que sur son
séant, et en élevant les épaules :
c’est le troisième degré de l'asthme.
Lome LIL,
DS 33
ORTHOPTERES , s.m, du grec
6pBos (orthos ), droit, et de 1epoy
(pleron) , aile: ailes droites.
(Entomologie) C’est le nom que
les naturalistes modernes donnent
au cinquieme ordre de la classe des
insectes, qui comprend ceux dont
les ailes sont pliées longitudinale-
mn ; à peu près comme un éven-
tail.
ORTIVE , adj. du lat. ortivus ,
d’oriri , se lever.
(Astron.) Amplitude ortive ou
orientale d’une étoile ; c’est V’arc de
Yhorizon compris entre le point où
cette étoile s’éleve , et le vrai point
dorient, c’est-à-dire, le point où
horizon coupe Péquateur. #. AM-
PLITUDE.
ORVIETAN , s. m. de l'italien
orvielano , d'Orviète.
( éd. ) Contre-poison devenu
fameux à Paris, et ainsi appelé parce
qu’il a été distribué par un charlatan
venu d'Orviète,
ORYCHTOGRAPHIE , s. f. du
grec GpuxrTes ( oruktos ) ,;'enfoui , fos-
sile, et de yp209 ( graphô ), dé-
crire : description des fossiles.
( Hist. nat.) C’est le titre d’un
ouvrage publié en 1755, par M. d’Ar-
genvilliers ; qui a pour objet la con-
noissance , la science des fossiles , et
de tout ce que la terre renferme dans
son sein.
OS , s. m. du lat. os, ossrs.
(Anal. ) Parties du corps les plus
dures et les plus fermes qui servent
d'appui aux parties molles.
(eme ) L’os est composé de
deux substances distinctes , indépen-
damment du sang, de la moëlle, des
membranes, etc. L’une de ces ma-
tières est la gelée animale , ou la gé-
latine qui en fait la base; l’autre
est la substance terreuse , qui est une
sorte de sel composé d’acide phos-
phorique et de chaux , la terre ani-
male des anciens chimistes.
La gélatine s’obtient en brisant
des os, en les mettant ensuite dans
un pot sur le feu , pendant six heures,
en faisant évaporer le bouillon jus-
qu’à siccité ; le résultat est une ta-
blette sèche, transparente, dont la
saveur est douce et légérement salée,
On se procure du phosphore avec
la seconde substance par le procédé
que voici: c
34 oùsiC
On caleine les os , on les pulvérise,
on les délaie, on y verse de Pacide
concentré; on ajoute à la mativre
épaissie un quart de poussière de char-
bon, on mèle bien le tout, on fait
dessécher jusqu’à ce que la matière
soit pulvérulente ; on distille le mé-
lance , et le phosphore se réduit en
Väpeurs ; passe dans le récipient, et
se condense au, fond,
OSCHEOCELE , s. f. du grec
OTYeov ( oschéon )s le scrolum , les
bourses , et de xhan (hëlé) , tumeur,
bernie,
( Chirurgie ) Hernie complète,
qui consiste en ce que Pintestin seul,
ou avec lPépiploon , descend jusques
dans le scrotum.
OSCILLATION , s. f. du latin
oscillo , dont les latins se sont servi
pour exprimer le mouvement de les-
carpolette.
(Mécan. ) Oscillation où vibra-
lion est le mouvement d’un pendule
en descendant et en montant , ou,
si on peut parler ainsi, sa descente
et sa remontée consécutives et prises
ensemble,
Axe d'oscillation ; c’est une ligne
droite parallèle à horizon , qui passe
on qui est supposée passer par le
cenire ou point fixe autour duquel le
pendule oscille, et qui est perpendi-
claire au plan où se fait l’oseil-
lation
Si on suspend un pendule simple
entre deux demi-cycloïdes dont les
cercles générateurs aient leur dia-
mètre égal à la moitié de la longueur
du fil, toutes les oscillations de ce
pendule, grandes et petites, seront
isochrones , c’est-à-dire, qu’elles se
feront en tems égal, 7, CYCLOIDE,
ISOCHRONE.
On appelle aussi en général oscil-
lation le mouvement d’un corps qui
va et vient alternativement en sens
contraire comme un pendule, Aïnsi ,
un corps solide placé sur un fluide
peut y faire des oscillations , lorsque
ce solide n’est pas en repos parfait.
(Anat.) Oscillation se dit aussi
du mouvement de toutes les fibres
du corps humain , au moyen duquel
elles broyent , elles atténuent les li-
quides, et accélèrent leur circulation
ct leur sécrétion.
OSCILLATOIRE , adj, même
origine qu'OSCILLATION.
055
( Mécan. ) Qui est de la nature de
Poscillation.
OSCULATEUR , s. m. du latin
osculor, baiser,
( Géom. ) Fayon osculateur
d'une courbe ; c’est le rayon de la
développée de cette courbe,
Cercle osculateur ; c’est le cercle
qui a pour rayon le rayon de la dé-
veloppée, On Pappelle ainsi, parce
qu’il embrasse, pour ainsi dire, ia
développée en la touchant ; car il Ia
touche et il la coupe tout à la fois ,
étant d’un côté à la partie concave
de la courbe , et de Pautre à la partie
convexe.
OSCULATION , 5. f. même origi-
ne qu'OSCULATEUR : baisement,
( Analyse ) Terme en usage dans
la théorie des développées,
Point d'osculation | ou poirt
baisant ; c’est le point où un cercle
décrit d’un des points de la déve-
loppée comme centre , et du rayon le
la développée, baise la développée,
La théorie de Posculation est due
à M. Leibnitz, qui a le premier en-
seigné la maniere de se servir des
développées de M. Huyghens pour
mesurer la courbure des courbes.
( Géom.) Osculation se dit aussi,
en géométrie, du point d’attouche-
ment de deux branches d’une courbe
qui se touchent,
Le point d’osculation différe €n
point de rebroussement , en ce que.
dans celui-ci les deux branches finis-
sent au point de rebroussement , et
ne passent point au delà , au lieu que
dans le point d’osculation les deux
branches existent de part et d'autre
de ce point.
OSSELET , s. m. diminutif d'os,
(-Anat. ) Petit os : les osselets
de Porgane de l’ouie,
( Botan. ) Nom donné par Îles
anciens botanistes à toute enveloppe
extremement dure, et comme 6s-
seuse ou ligneuse, dans laquelle les
semences de quelques plantes sort
renfermées, L’osselet a beaucoup de
rapport avec le noyau; mais il est
plus petit, et il ne peut pas, comme
lui, étre séparé en valves par leffort
du contenu; sa substance est moins
épaisse et sa surface est lisse,
OSSIFICATION , s. f. composé
dos, ossis, os, et de format ,
formation : formation des os,
OS
( Anat.) Changement insensible
des parties membraneuses et cartila-
gineuses en os. L’ossificalion est
naturelle, comme dans les enfans ,
au contre nature quand certaines par-
ties qui doivent étre naturellement
molles et flexibles deviennent os-
seuses.
OSTENSIBLE , adj. du lat, os-
Lendo ; montrer.
( Diplomatie ) Terme en usage
parmi Les diplomates pour signifier la
paitie de leurs instructions qui peut
être montrée. On lui donna une
instruction ostensible , et une ins-
truction secrète.
OSTENSOIRE , s. m. même ori-
gine q OSTENSIBLE.
( Culte catho. ) On appelle ainsi
une pièce d’orfévrerie , dans laquelle
les catholiques romains exposent
Phostie ou les reliques qu'on y voit
à travers une glace.
OSTEOCOPE , s m. du grec
osay (osléon), os , et de 26aTw
koplo ), briser, rompre.
( Médecine ) Douleur aiguë et
profonde , avec un sentiment de las-
situde , dans laquelle les muscles, qui
sont le plus pres des os, les tendons
et le périoste même souffrent si consi-
dérablement , qu’il semble qu’on a
les parties douloureuses brisées. C’est
une maladie assez ordinaire dans la
grosse véiole et le scorbut invétéré.
£ re
OSTEOGENESIE , ou OSTEO-
GENIE, s. f. du grec 5s£oy (os{éon },
os, et de yéveac ( génésis ), géné-
1afion.
( Anat. ) Partie de Panatomie qui
traite de la génération ou formation
des os. ,
OSTEOGRAPHIE , s, f. du grec
oséoy ( ostéon ), os, et de yp290
( grapho ), décrire : description
des os.
(Ana. ) Partie de Panatomie qui
e pour objet la description des os.
OSTEOLOGIE , s. f. du grec
üséoy ( osléon ), os, et de xcyoc
( logos ), discours, traité : traité
des os.
(Anal, ) Partie de l'anatomie qui
traite des os; qui enseigne à con-
no tre leur nature , leurs noms, leur
nombre , leur figure , leur grandeur ,
leur situation , leur connexion , leurs
usaees,
OT A 35
OSTEOTOMIE , s. f. du grec
üsioy ( ostéon ), os, et de xeuym
({emno ), couper, disséquer : dis-
section des os.
(Anal. ) Patie de l’anatomie qui
a pour objet la dissection des os.
OSTRACE , EE, adj. du grec
ôspanoy ( ostrakoir), écaille : cou-
vert d’écaille,
( Hist. nat.) I se dit des poissons
qui sont couverts de deux ou de plu-
sieurs écailles dures, à la différence
des testacés qui n’en ont qu'une, La
moule, V'huïtre sont du genre des
ostracés,
OSTRACISME , s. m. du grec
éspaxiauvc ( ostrakismos ), dérivé
d’éspaxoy( ostrakon ), coquille.
( Hist, d'Athènes) Sorte de juge-
ment à Athènes , par lequelon bannis-
soit pour dix ans les citoyens que leur
puissance ; leur mérite trop éclataut
ou leurs services rendoient suspects à
la jolousie républicaine.
Les suffrages se donnoient par bul-
letins , et ces bulletins avoient origi-
nairement été des coquilles.
OSTRACODERME , adj. du grec
üspaoy ( ostrakon ) , écaile, co-
quille , et de Joux (derma ), peau.
(ist. nat, ) {se dit des animaux
dont la peau est couverte d’écailles.
Il est opposé à MALACODERME.
Foy. ce mot.
OSTROGOT , s. m. composé des
deux mots suédois ostro , oriental ;
et de goth, habitant de la Gothie,
province de Suède,
( Géogr. ) Nom de peuple qui
signifie Goth oriental.
OTACOUSTIQUE , du grec %c
(ous), génit. 106 (6los ), oreille,
et de zxoûw (akouo), entendre.
( Chirurgie ) Nom que lon
donne aux instrumens qui aident ou
perfectionnent le sens de l’oute : c’est
la mème chose qu'ACOUSTIQUE.
OTAGE ,s. m, du lat. hostagium,
diivé d’obses.
( Droit des gens ) La personne
qu'un général, un prince, un gou-
verneur de place remet à ceux ayec
qui il traite, pour la sûreté de lexé-
cution d’un traité,d’une convention,
OTALGIE,,s. f. du grec 28e (ous),
génit. &ros (olos), oreille , et d’äxyce
algos ) , douleur : douleur d'oreille.
(Hé. ) C’est en général une dou-
Cia
36 OÙUE
leur d'oreille, et en particulier celle
qui se fait sentir dans le fond du
méat auditif; delà otalgiques pour
les remèdes propres à guérir les dou-
leurs d'oreille,
OTENCAYTE, s. f. du grec ëe
(ous }, génit. &ros ( 6los), oreille,
et de &yyve ( egchuo ), injecter,
(Chirurgie) Instrument de chirur-
gie; espèce de seringue avec laquelle
on fait des injections dans Poreille,
OTOGRAPHIE, sf. du grec Ÿe
( ous ), génit. &ros (ôlos), oreille,
et de ypaqu (grapho ), décrire : des-
cription de l'oreille.
( Anat.) Partie de Vanatomie qui
a pour objet la description de loreille,
OTOLOGIE , s. f. du grec ês
(ous), génit. &ros ( 61os ), oreille,
et de xoyos( logos} , discours ; traité,
(_Anat. ) Partie de Panatomie qui
traite des usages des oreilles.
OTOTOMIE , s. f. du grec %s
(ous }, génit. &ros ( dios ), oreille,
et de +zuvœ (Lemno ), couper, dis-
séquer.
( Anal.) Partie de Panatomie qui
a pour objet la dissection de l’oreilie.
OTTOMAN , où OTHOMAN ,
$. m.
Ç Géogr.) Nom du peuple turc.
Les empereurs des Turcs ont été
d'abord nommés Othomans, d O-
thoman ou Osman, qui fut premier
empereur des Turcs, dont tous les
empereurs turcs descendent jusqu’ici.
OUAICHE , s. f. corruption de
Yanglois Æake.
( Marine ) La traine ou sillage du
vaisseau ; la trace qu’il laisse sur la
mer. ‘
OUEST , s. m. du saxon, ou du
teuton. West, la partie du monde
qui est au soleil couchant. É
(Marine) C’est Pun des points
cardinaux du monde ou de la bous-
sole ; c’est l’occident ou le couchant ;
cest le point de l'horizon qui est
coupé par Péquateur , du coté où les
astres se couchent; c’est aussi le nom
du vent qui souffle de ce côté-là.
Ouëst-nord-ouestl; c’est le nom
de la plage qui est placée au milieu
de l’espace qui sépare l’ouesl du
aord-ouest; c’est aussi le nom du
vent qui souflle de cette plage.
Ouest-quart-nord-ouest ;. c’est
le nom de la plage qui occupe le
milieu de l’espace qui sépare l’ouest
OUR
de l’ouest-nord-ouest ; c’est aussi le
mom du vent qui souffle de cette
plage.
Ouest-quart-sud-ouest; cest le
nom de la plage qui est placée au
milieu de Pespace qui sépare Pouest
de Pouest-sud-ouest ; c’est aussi le
nom du vent qui souflle de ceate
plage.
Ouest-sud-ouesl; cest le nom
de la plage qui est placée au milieu
de l’espace qui sépare Pouest'äu sud-
ouest; cest aussi le nom du vent
qui souflle de cette plage.
OUIE , s. f. du lat. audilus, de
audio, entendre, ouir.
(-Anat.) Un des organes des sens
par le moyen duquel on aperçoit
les sons; c’est une perception du
son qui se fait dans lame, par le
secours de tout l’organe nommé au-
ditif,
( Ichtyologie) Ouïes au plurier ,
se dit aussi de certaines parties de
la tête des poissons , des crustacées ;
des coquillages, et de beaucoup de
vers, qui leur servent à séparer de
Peau, l’air nécessaire à la conserva-
tion de leur existence,
OURAGAN , s. m. de lespagnol
huracan, formé du mot indien
orancan où uracan, qui signifie les
quatre vents joints ensemble, et
souflans Pun contre l’autre,
( Physique ) Tempête violente,
coup de vent très-dangereux, or-
dinairement accompagné de pluies
fortes et continuelles, qui, à cer-
taines époques de l’année, se ma-
nifeste dans certains pâfages, sur-tout
dans ceux situés entre les tropiques ,
et aux environs des tropiques, Ces
coups de vent, qui ne sont pas de
longue durée, sont extrêmement
dangereux pour les vaisseaux.
OURANCGRAPHIE. . 77, URA-
NOGRAPHIE.
OURAQUE , s. m. du grec cupa-
20e (ourachos) ; formé deëpoy (wri-
ne), et d’êyw (écho) contenir :
orte-urine.
(Anat.) Ligament dépendant de
la vessie, et qui est d’un usage par-
ticulier dans le fœtus. C’est un cor-
don qui s’élève de la partie moyenne
et supérieure de la vessie, pour se
rendre à l’ombilic, et se continue
dans le cordon ombilical du fœtus,
COUV
OURONOLOGIE , s. f. du grec
epoy (ouron), urine, et de x6yos
logos ), discours.
(Wéd.) Partie de la médecine ;
qui traite des urines.
OUTRE, EE, participe d’ou-
trer, du lat. ultra ire , aller au-delà ,
excéder.
(Ælocut.) Caractère outre ; c’est-
à-dire, un caractère dans lequel on
a passé les bornes de la raison.
( Peinture) On dit , en peinture,
le geste, l’action, les proportions
de celte figure sont outrés ; le co-
Loris de ce peintre est outré, pour
exprimer qu'un peintre a passé les
bornes de la vérité et de la raison
dans ses imitations.
OUVERTURE, s. f. du lat. aper-
tura , fente, trou , espace vide , dans
ce qui d’ailleurs est continu.
(Art milit. ) Ouverture de la
campagne ; ce sont les premières
opérations de la campagne.
Ouverture de La tranchée; c’est
le commencement du travail d’une
approche, et le premier mouvement
des terres que fait l’assiégeant pour
aller à couvert au corps de la place
assiégée.
(Pratique) Ouverture de re-
quête civile ; c’est ce qui donne lieu
à se pourvoir, par la voie de la-re-
quèfe civile, contre un jugement.
Ouverture de testament ; c’est
le procès-verbal contenant la des-
cription d'un testament cacheté.
(Musique) Ouverture est aussi
le nom d’une pièce de symphonie,
qui sert de début aux opera et autres
drames lyriques d’une certaine éten-
due.
( Géom.) Ouverture est éncore
le nom qu’on donne à l’écartement
ou l’inclinaison de deux lignes aroi-
tes l’une sur lautre, qui, se ren-
contrant en un point, forment en-
semble un angie.
(Dioptrique) Ouverture est la
quantité plus où moins grande de
surface que les verres de lunettes et
des télescopes présentent aux rayons
de lumière. Plus lobjectif d’une
lunette a d'ouverture, plus lins-
trument a de clarté ; et plus Pocu-
laire a d'ouverture, plus linstru-
ment a de champ, c’est-à-dire, qu'il
v-
o
OVA ,
fait voir un plus grand espace à la
fois.
(Marine) Ouverture, étre à
l'ouvert, ouvrir, sont des expres-
sions à l’usage des marins, et qui
signifient, lorsqu'on navigue près
des côtes, qu’on est en vue de lou-
verlure ; ou de l'entrée d’un port ou
rade.
Ouvrir une baie, ou une rade ;
c’est en naviguant, à mesure qu’on
s'approche et qu’on savance plus
directement sur l’entrée d’une baie,
en apercevoir, et mieux, et plus gran-
dement louverture.
OUVRAGE , s. m. du lat, operor,
œuvrer, travailler : œuvre, ce qui
est produit par Pouvrier.
(Fortific.) Ouvrage se dit de
toutes les pièces de fortification qui
défendent une place contre les in-
sultes de ennemi. |
Ouvrage écharpe ; c’est celui qui
est battu par un angle moindre de
20 degrés.
Ouvrage enfilé ; c’est celui dont
on peut, d’un seul coup, raser la
dedans ; depuis un bout jusqu’à
Vautre,
Ouvrage vu de revers ; c’est ce-
lui qui est vu de dedans, sans être
enfilé,
Oufrage à corne; c’est un ou-
vrage composé de deux demi-bas-
tions qui se mettent ordinairement
devant la courtine , et quelquefois à
la pointe d’un bastion.
Ouvrage à couronne ; c’est ce-
lui qui est composé dun bastion,
entre deux courtines, et deux demi-
bastions avec ses ailes.
Ouvrages détachés ; ce sont les
ouvrages qui couvrent le corps de
la place, du côté de la campagne,
comme les ravelins , demi-lunes ;
cornes , tenaïlles , couronnes ,
queues d’arondes , enveloppes, etc.
OVAIRE ,. s. m. du lat, ova-
rium, formé d'ovum, œuf.-
(Hist. nat.) On a donné le nom
d'ovaires à deux corps glanduleux
placés près des reins de la femme ,
au dessus de la matrice, et qui com-
muniquent avec l’intérieur de ce
viscere par deux canaux quon ap-
pelle trompes de fallope.
On trouve les ovaires dans pres-
que toutes les espèces d'animaux ;
58 OVI
ils sont plus à découvert chez les
oiseaux que dans les quadrupèdes
vivipares. Dans les poissons et les
reptiles, les ovaires ne sont qu'une
grappe d'œufs agglomérés ; il en est
de même dans les insectes.
( Botan.) Ovaire est encore le
nom qu’on donne à l'embryon du
fruit, ou c’est Le fruit mème avant
la fécondation, Après la féconda-
tion , l'ovaire perd ce nom , et sap-
elle simplement fruit, si la plante
est ANGIOSPERME ( F, ce mot );
semence ou graine, si la plante est
GYMNOSPERME. #7 ce mot.
OVALE , adj. et subst. du latin
ovalis , fait d'ovunr, œuf; à cause
de sa ressemblance à un œuf.
(Géom.}Figure curviligne oblon-
gue , dont les deux diamètres sont
inégaux , ou une figure renfermée
par une seule ligne courbe, d’une
rondeur non uniforme, et qui est
plus longue que large, à peu pres
comme un œuf, d’où lui vient son
nom.
L’ovale , proprement dite , vrai-
ment semblable à un œuf, est
une figure irrégulitre, plus étroite
par un bout que par l'autre ; en quoi
elle diffère de Pellipse , qui est une
ovale mathématique, également lar-
ge à ses extrémités. Ÿ. ELIBIPSE.
Les géomètres appellent lovale pro-
piement dite, fausse ellinse.
OVE , s. m. du lat. ovum.
(Architect. ) Ornement taillé en
forme d’un œuf.
OVE, KE, adj. du lat. ovalus ,
fait d’ovum, œuf.
(Botan.) H se dit de ce quia
plus ou moins exactement la forme
d’un œuf,
OVICULE, s, m. du lat. ovica-
tum , diminutif d’ovum.
( Architect.) petit ove. F, OVE.
OVIPARE , adj. du lat, ovum ,
œuf , et de parere , engendrer.
(His. nat.) C’est le nom que
les naturalistes donnent aux animaux
qui sont produits par des œuis, pour
les distinguer desanimaux vivipares
qui sortent tout vivans du corps de la
mère.
Le nombre des animaux ovipares
est très-considérable dans la nature,
car iln’yaguère que les animaux à
mammelles, tels que Phomme, les
OX
quadrupèdes et les cétacés , quisoient
vivipares. À parler strictement , les
vipères , les salamandres, les chiens
de mer , les pucerons, les cloportes ,
quelques vers , etc, font aussi des pe-
Us vivans; mais ces animaux sont
réellement ovipares, chez lesquels
les œufs éclosent au dedans du corps ,
au lieu d’éclore au dehors.
OVULE , s. m. du lat, ovulum,
diminut, d’ovum , œuf.
(Botan.) Rudiment de la graine ,
renfermé dans la cavité ou dans les
cavités de l’ovaire.
OXALATE , s. m. du grec G£æxis
oxalis ), osille, dérivé d’ofde
oxu s) , aigre, acide.
( Chimie ) Sel formé par la com-
binaison de Pacide oxalique avec
différentes bases; sa terminaison en
ale, que hu ont donné les auteurs
de la nouvelle nomenclature , indi-
que que Pacide (oxalique), avec
lequel il est combiné , est complette-
ment saturé d’oxigène.
OXALIQUE , adj., mêmeorigine
q'OXALATE.
( Chimie ) C’est le nom d’unacide
vulgañenent appelé sel d'oseille ,
et que lon extrait du suc de cette
plante; sa terminaison en ique in-
dique que cet acide est de ceux com-
plettement saturés d’oxigène.
L’acide oxalique sert principale-
ment à enlever les taches d'encre ou
de rouille, sur les étoffes de fil et
de coton.
OXIDATION, s. f. du grec c£ve
(oxus), acide, et du latin ago,
agir.
( Chimie) L’oxidation ou loxi-
genation , est la combinaison de
l’oxigène avec quelqu’auire subs-
tance. Les chimistes la regardent
comme une Véritable combustion.
C’est en oxigénant un corps, c’est-
à-dire, en lui fournissant une cer-
taine quantité d’oxigène , qu'on par-
vient à former les acides ou les
oxides.
OXIDE, ou mieux OXYDE , s.
m. du grec é£üe (oxus), acide.
(Chimie) Nom générique de
tous les corps unis à une portion
d’oxigène, trop foible pour les por-
ter à l’état d'acide. Les substances
inétalliques , combinées avec l’ox1-
geue, où qui ont passé à Pétat
g1
O XT
doxide, acquièrent plusieurs pro-
priétés, dont la plus singulière est
celle de pouvoir être convertis en
verre, comme les matières purement
salines ou terreuses, Cette propriété
les rend propres à se combiner avec
toutes sortes de matières terreuses et
vituifiables ; et comme elles peuvent
leur communiquer les couleurs les
plus belles, et en méme tems les
plus inaltérables, elles deviennent
infiniment précieuses dans lesarts ,
et sur-tout dans les manufactures
d'émaux , de faïences et de porce-
liines. Toutes les couleurs qu’on y
emploie , sont, sans exception ,
Lrées des oxides métalliques.
i°Oxide d'or fournit les plus
riches nuances purpurines, depuis
le violet jusqu’au rose le plustendre,
L’Oxride de Manganèse donne
des teintes à peu près semblables.
L’Ozride de fer, suivant sesdivers
Cegrés d’oxidation , donne différen-
les teintes de jaune et de brun.
Le plomb fournit les plus belles
nuances de jaune ; mais ce qui est
pe important encore, c’est que
e mélange d’oxide de plomb et
de silex , donne ce beau verre connu
sous le nom de FLINTGLASS (7.
ce mot}, dont la découverte est si
importante pour le perfectionnement
des instrumens d'optique, et poux
divers objets de luxe , tels que ces
lustres étincelans de lumitre , et qui
brillent de toutes les couleurs des
pierres précieuses.
L’Oxide de cobalt fournit tou-
tes les teintes de bleu, depuis les
plus foncées jusqu'aux plus légères,
L’Oxide d'élain fournit la cou-
verte blanche qui sert de fond à
toutes les autres couleurs.
(OXIGÈNE , où plutot OXY-
GENE , s. m. du grec Ze (oxus)
acide, etyeivouas ( gétuomai), nai-
tre, ètre produit ; ce mot veut dire
raturellement engendré par l'acide ;
maisies chimistes modernes lui don-
nent une signification active, et le
traduisent par générateur de l'a-
cide : ils ont fait la même chose à
l'égard d'HYDROGEÉNE 7. ce mot.
(Chimie) L’Ozxigène , connu ci-
devant sous le nom dozxigine, air
dévhlog'stiqué, base de L'air vi-
LE, principe acidifiant > CMpy=
OX Y 39
rée, principe sorbile , est un prin-
cipe universellement répandu dans
la nature, et qui joue le plus grand
role dans les trois règnes. Les deux
fluides qui sont de premitre néces-
sité, soit pour l’homme , soit pour
tous les autres êtres organisés (l’arr
et Veau) , sont essentiellement com
posés d’oxigène. L'eau est formée
de quatre-vingt-cinq parties d’oxi-
gène, et de quinze parties d’'hydro-
gene, le tout en poids.
Dans Pair que nous respirons,
Voxisène est à l’état de gaz, c’est
ce qfon nomme proprement lair
vital : il enfre pour près d’un tiers
dans la composition de Patmosphère ;
le surplus est du gaz azote mêlé d’un
peu d’acide carbonique et de quel-
ques autres fluides,
On regarde Pozigene comme le
principe acidifiant, et sa combinai-
son avec d’autres substances les fait
passer à l’état d'acide ; c’est ainsi
que le carbone, le soufre, le phos-
phore , etc, combinés avec Poxi-
gène, donnent les acides carboni-
que, sulfurique , phosphorique, etc.
OXYCRAT , s. m. du grec &£upa-
roy (oxukralon), composé d’5£5e
oxus ), aigre, acide, d’où vient
8£0s (oxos), vinaigre , et de x<paw
érao), meler.
(Mat. méd.) Mélange d’eau :t
de vinaigre. C’est une boisson rafrai-
chissante , tempérante, dont on se
sert en gargarisme dans l’esquinancie
et le mal de gorge,
OXYGONE, adj. du grec 6£èe
(oxus), aigu, et de ywvsa( gônia ),
angle : à angle aigu,
Géom.)Oxrygone est la même
chose qu'ACUT ANGLE (/. ce mot).
On dit qu’une figure est oxy gore
quand elle n’est composée que d’an-
gles aigus, ou d’angles plus petits
que 90 degrés.
Le mot oxygone se dit princi-
palement ««s triangles où les trois
angles sont tous aigus, c’est-à-dire,
moindre chatun que co dégrés.
OXYMEL , s. m. du grec 2£6s
(ozos), vinaigre ; etde gérs( mel: ),
miei,
(Mat. med.) Mélange de miel
et de vinaigre.
OXYRECMIE , s. f. du grec 6£ès
(oxus) ,acite , et d’ipstyo (éreugo),
rofsr,
PAC
(Méd.) Indisposition de l’esto-
mac, qui cause des rots et des rap-
ports acides.
OXYRRHODIN , s. m, du grec
tés (orus), acide, aigre, et de
pd doy (rhodon), rose.
(/Mal. méd.) Espece de Hiniment
dont on frotte les parties malades
pour calmer lesdouleurs et les inflam-
mations.
OXYSACCHARUM, s. m. du
grec c£us (oxœus}, acide, aigre , et
de’ caxyapoy (sakcharon ), sucre.
(Pharmac.) Mélange de sucre et
de vinaigre.
OZENE , s. m. du grec GQxivx
ozaina) , ulcère, dérivé d’igæ
ozo ), sentir mauvais.
(Méd.) Ulcère_ putride au nez,
qui exhale une odeur PA s
et qui est causée par une humeur
si âcre et si corrosive , qu’elle ronge
quelquefois les cartilages des narines,
P
40
ie la quinzième lettre de notre
alphabet.
P étoit une lettre numérale chez
les Romains qui signifioit 100 , et
qui, avec un tiré au dessus, signi-
foit 400,000.
PACAGE , s. m. du lat. barb.
pascasium , fait de pascor, paitre.
(Agricull.) Endroit où paissent
les bestiaux. 7. PATURAGE.
PACHA, s. m. #7. BACHA.
PACHYDERMES , s. m. du grec
mayus(pachus), épais, et de d'épua
(derma) , peau: à peau épaisse.
(Hist. nat.) Quadrüpèdes for-
mant le septième ordre de la pre-
mire classe du règne animal. On les
appelle ainsi parce que leurs doigts,
au lieu d’être armés d'ongles plats
ou crochus et tranchans, sont en-
veloppés à leur extrémité par un sa-
bot de corne très-épais.
PACIFIQUE, adj. du latin pa-
cificus , fait de pax et de facio,
faie la paix , établir la paix: qui
aime la paix.
(Pratique) Possesseurpacifique,
celui qui n’est pointiroublé , inquiété
dans sa possession.
( Géogr.) Océan Pacifique ; on
appelle ainsi la mer du Sud, parce
PART
quil y arrive moins de tempêtes que
dans l'Océan Atlantique,
PACOTILLE,, s. f, ou PACQUO-
TILLE , diminutif de pacquet, ou
paquet, de an ome fl pack, qui
signifie la même chose.
(Marine) Certaine quantité de
marchandisesembarquée par un pas-
sager ou telle autre personne pour
en faire commerce pour son propre
compte.
Les marins se chargent de paco-
tilles en faveur des conventions de
port permis qu’ils font avec leurs
armateurs , pour les vendre à moitié
de bénéfice, le capital prélevé.
PACTA CONVENTA , expression
latine.
(Diplomatie) Cette expression,
empruntée du latin, est passée en
usage pour signifier les conventions
entre le souverain et le peuple dans
plusieurs états,
PADOUANE, s. f. de Padouan ,
nom d’un peintre célebre,
(/Vumismat,) C’est un nom que
Pon donne à un nombre de mé=
dailles qui ont été parfaitement con-
trelaites d’après Pantique par Louis
Léon, snommé /e Padouan, parce
qu’il étoit de Padoue,
Il se dit aussi par extension de
toutes les médailles modernes qui
semblent avoir tous les caractères de
Vantiquité. Ce cabinet de médailles
est nombreux, mais il y a beau-
coup de padouanes.
PAGODE , s. f. du persan po-
ghedag, temple d’idoles.
( Culte relig ) Nom que les Por-
tugais ont donné aux temples des
Indiens.
Pagode se dit aussi de idole qui
est adorée dans le temple élevé à
son honneur.
( Honnoie ) Pa gode est aussi une
monnoie réelle et de compte des
Indes, qui vaut depuis 10 liv. 25.
tournois jusqu’à 10 liv. 16 s. Quatre
pagodes de ces dernières font la
roupie d’or de 43 liv. 4 s. tournois.
PAIR , adj. du latin par, égal,
semblable,
(Arith.) ÎVombre pair; c’est ce-
lui qui se peut exactement diviser
par deux.
(Æcon. polit. ) Pair est aussi un
titre de dignité, C’étoit l’un des ducs,
PAL
ou comtes qui avoient droit de séance
ou de suffrage au parlement.
En Angleterre , les pairs com-
posent l’ordre de la noblesse ; et
quoiqu'il y ait cinq degrés de no-
blesse ; savoir : les dues, les comtes,
les marquis , les vicomtes et les ba-
rons, tous ceux qui en font partie
sont appelés pairs (égaux), parce
que les priviléges dont ils jouissent
sont essentiellement les mêmes.
PAIREMENT , adv. de par,
ariler.
(Arith.) Pairement pair; un
nombre pairement pair est celui
qu'un nombre pair mesure par un
nombre pair; ainsi, 16 est un nombre
pairement pair, parce que le nombre
pair 8 le mesure par le nombre pair
2: au contraire, wz nombre paire-
ment impair, où impairemeitt pair,
est celui qu’un nombre pair mesure
par un nombre 2mpair.; tel est le
nombre 18, que le nombre pair 2
mesure par le nombre ämpair 9.
PALAIS , s. m. du latin pala-
lium, formé du mont palatin à Rome.
(_Archit.) Maison des rois et des
princes. Ce mot vient originaire-
ment des empereurs romains , parce
qu'Auguste faisoit sa demeure dans
la maison de Romulus, quon ap-
peloit proprement palatium à cause
du mont Palatin où elle étoit bâtie.
Depuis, on a appelé palais toutes
les demeures des souverains.
( Anat.) Palais se dit aussi de
la voûte de la bouche.
(Botan.) Palais de la corolle ;
c’est dans les fleurs monopétales ou
régulières , la partie supérieure du
fond de la corolle,
On dit que le palais est velu,
ridé , comprimé, etc.
PALANQUIN ,s. m. mot indien.
( Hist. de l'Indost, ) Sorte de
chaise portative dont les personnes
considérables se servent dans les
Fndes pour aller d’un lieu à un autre,
en se faisant porter sur les épaules
des hommes.
PALATIN , s. rm. du latin pala-
Liu.
( Econ. polit. ) En général on
donnoit le nom de palatin à tous
ceux qui servoient dans le palais et
auprès de la personne de l’empereur,
Dans les vieux titres et coutumes ,
PAL 4x
c’est un nom général et commun
qu’on donnoit à tous ceux qui avoient
quelque charge au palais d’un prince.
Comte palatin ; c’étoit un titre
d'honneur qu’on acqueroit par le
service qu'on rendoit au prince en
quelqu’état et charge de son palais.
Depuis , on a donné le nom de
palatin à ceux qui étoient délégués
par le prince pour rendre la justice
en quelque province.
On a appelé aussi comtes pa-
latins des seigneurs qui avoient un
palais où lon rendoit la justice. Tes
ont été les palalins de Champagre
et. de Béarn.
Aujourd’hui le mt de palalion
signifie seulement un prince d’Ai-
lemagne, qu’on appelle Pélecteur
palatin du Rhin.
En Hongrie, on appelle palatin
le vice-roi , ou Padministrateur du
royaume. Il est élu par les états Cu
pays.
(Anat.) Palalin se dit aussi des
parties qui ont rapport au palais.
Les nerfs palalins, les glandes
palatines, etc.
PALATO-PHARINGIEN , ad:.
du latin palalum , palais, et du
grec oapuyé (pharugr), le pharynx.
( Anal. ) Ïl se dit de deux muscles
qui s’attachent au palais et au ph2-
Tynx.
PALATO-STAPHYLIN , ac;.
du latin palatum, palais, et du
grec caguxi (staphulé), la luette.
(-Anat.) On appelle ainsi deux
muscles qui s’attachent au palais et
à la luette.
PALE ,s. f. du latin palus.
( Architect. hydraul. ) Petite
vanne qui sert à ouvrir ct fermer
la chaussée d’un moulin où dun
étang pour le mettre en cours. Quand
on veut‘donner l’eau à la roue d’un
moulin, on lève une pale qui est
différente du déversoir d’un moulin.
PALEOGRAPHIE, s. f. du grec
maxac (palaios), ancien, et de
ypage ( graphô ), écrire : écriture
ancienne.
(Diplomatique) Science des écri-
tures anciennes. Montfaucon a pu-
blié une Paléographie grecque ,
qui est pour le grec ce que la Di-
plomatique de Mabillon est pour
i
le Jatin. L'abbé Barthelemy se pio-
42 PAL
osoit, lorsque la mort lenleva aux
Ge de publier une Paléd gra-
phie numismalique.
PALESTRIQUE , s. f. du grec
“anæispa ( palaisira ), lutte ou
combat.
(.Anliq. ) Lun des principaux
genres de la gymnastique ancienne ,
lequel comprenoit neuf exercices ;
savoir: la lutte, le pugilat, le pan-
crace, la course, le saut , ledisque ,
et Poplomachie, On les appeloit pa-
lestriques , parce qu'ils avoient tous
pour scène cette partie des gymnases
appelée palestre, qui tiroit son nom
de palestre, luite, le plus ancien
de ces exercices.
PALETTE, s. f. du latin pa-
leta.
(Peinture ) Planche de bois de
pommier ou de noyer sur laquelle le
peintre place ses couleurs et fait ses
teintes.
Quand les couleurs ne sont pas
fondues dans un ouvrage, quand
elles rendent mal la nature, quand
elles semblent avoir été placées sur
le tableau comme elles l’étoient sur
la palette, on dit que ce tableau
sent la paletie.
( Chirurgie) Palette se dit aussi
d’un petit plat dans lequel on met
le sang de ceux à qui on ouvre la
veine,
( Zechnol.) Palette, chez les
imprimeurs, est ce qui leur sert à
relever l'encre et à la rassembler en
un tas sur leur encrier. Les relieurs
appellent palettes plusieurs petits
fers ou outils qui servent à dorer,
Parmi les horlogers , palette est une
petite aile que pousse la roue de ren-
contre , et par laquelle elle entretient
les vibrations du régulateur. Les
facteurs de piano appellent palettes
les touches du clavier autres que les
feintes.
PALIFICATION, s. f. du latin
palus , pieu.
(Archil. hydraul.) L'action de
fortifier un sol avec des pilotis,
PALINDROME , s. m, du grec
ap ( palin ), de rechef, et de
7 péæ (trécho ) > Cerner , dont on
a lit ransvdpouen (paléindromein),
12lourner, recourir,
( Poésie) Sorte de vers qui se
trouve toujours le même, soit qu'on
PA D
le lise de gauche à droite, ou de droite
à gauche.
PALINDROMIE , s. f, méme
origine que PALINDROME,
( Méd, ) Retour contre nature,
oule reflux des humeurs peccantes
vers les parties intérieures nobles du
corps, spl
PALINGENESIE , s. f. du grec
manu (palin), de rechef, et de yé-
veis ( génésis ), génération : régé-
nération,
(Chimie) Ce mot est employé pour
exprimer une action que quelques
chimistes prétendent avoir observée
dans les cendres et dans d’autres pro-
duits de Panalyse chimique des corps
organisés , soit végétaux , soit ani-
maux, par laquelle ces principes
reproduisent un corps semblable à
celui dont ils ont été retirés, ou du
moins le fantome , image, la forme
de ce corps.
( Minéral.) Des naturalistes mo-
dernes ont essayé d’introduire dans
le regne minéral une espèce de pa-
ingénésie, en supposant que les
laves, qui ont de la ressemblance
avec le granit , le trapp et le por-
phyre, ont été formées par ces roches
elles-mêmes qui, après avoir éprouvé
dans le sein de la terre une fusion
complete , ont repris ensuite une
contexture parfaitement semblable à
celle qu’elles avoient eue d’abord.
PALINODIE, s. f. du grec
œanv (palin), de rechef , de nou-
veau, et d’œdi (odé), chant ; re-
cantation ; rétractation de ce qu’on
a dit, Chanter la palinodie, c’est
dire le contraire de ce qu’on a dit.
PALINTOCIE, s. f. du gree
œaxu (palin), de rechef, et de réx0s
(okos) , production ; enfantement :
second enfantement , seconde naïs-
sance,
( Commerce) On appeloit ainsi
la seconde naissance de Bacchus,
sortant de la cuisse de Jupiter, OnPa
ensuite appliqué à l’intérèt d’un ar-
gentplacé, parce que C’est ce que cet
argent produit,
PALISSADE , s, f. de palis, en
latin palicium, pieu, petit pal
ointu.
( Art milil. ) Palis, ou pieux
plantés en terre sur les avenues des
postes qui peuvent être emportés
d'emblée , pour en assurer le terrein
P'ACEX
contre les surprises et mème contre
les fortes attaques.
Palissades de camp ; ce sont
plusieurs pièces de boïs liées ensem-
ble, avec lesquelles on enferme tout
le terrein destiné au campement
d’une armée.
Palissades ferrées ; ce sont des
palissades qu'on plante dans de pe-
tiles riviéres et lieux marécageux,
pour empêcher qu'on y passe facile-
ment à pied ou avec des barques.
PALLADIUM , s. m. de Pallas,
déesse, fille de Jupiter.
( Anliquit.) Statue de Pallas que
Von conservoit à Troie, et de la-
qelle dépendoit le sort de cette
ville.
On disoit autrefois à Rome que
Von y conservoit , dans le temple de
Vesta, une statue de Pallas, que
l’on prétendoit être le Pailadium de
Troie , apporté en Italie par Enéc.
ILy ayoit aussi dans la citadeile d’A-
thènes, un Palladium que Nicias
y avoit placé et consacré. Enfin,
Pantiquité païenne a désigné sous le
nom de Palladium , les divers ob-
jets auxquels les villes, les empires
altachoïent leur durée,
( Âinéral. ) Le nom de Palla-
dium, ou nouvel argent, a été donné,
il y a quelques années, à un prétendu
nouveau métal noble , lequel n’est
autre chose, à ce qu’on assure, qu’une
combinaison artificielle, mais très
remarquable da platine avec le imer-
cure.
PALLAS, nom d’une nouvelle
planète découverte par d'OLBERS.
PALLIATIF , adj. du latin pal-
liare , palier, fait de pallium , man-
feau; comme qui diroit couvrir de
son manteau : qui pallie.
Méd.) On entend par remède
palliatif ou cure palliative , celle
qui n’appaise et ne calme que les
symptômes et les accidens des mala-
aies, sans en détruire la cause.
PALLIUM, s. m. Mot latin qui est
passé en françois, et qui signifie man-
ieau.
(Hist Ecclés.) Ornement que
les papes , les patriarches , lés primats
ct les nitro hlitains portent par-
dessus leurs habits pontificaux , en
signe de jurisdiction.
Lusage du pallium s'est in-
PAL 4
trodait dans l’église grecque au qua-
trieme siècle, et environ deux cents
ans plus tard dans église latine.
Anciennement le pallium avoit la
forme d’une chappe , et descendoit
jusqu'aux talons ; mais il étoit fer-
mé par devant. Présentement, ilcon-
siste en une bande de laine blanche,
large de trois doigts , qui entoure les
épaules comme de petites bretelles,
avant des pendans longs d’une palme,
par devant et par derriere, avec de
petites lames de plomb couvertes de
soie noire , et quatre croix rouges. Ce
sont deux agneaux élevés par les sou-
diâcres apostoliques, et offerts tous
les ans sur l’autel de l’église de Sainte-
Agnès à Rome, qui fournissent la
laine dont on fait les pallium.
PALMAIRE , adj. du latin pal-
maris , fait de palma , paume de la
main.
( Anal.) Ce qui a rapport à la
paume de la main ; laponevrose
pralmaire ; le muscle palmaire
cutané; le Zigament palmaire ; le
muscle palmaire, etc.
PALME , s. f. du latin palma,
aume, dedans, creux de la main,
(Métrol.) Espèce de mesure com-
mune en Italie, et qui est de Péten-
due de la main.
PALME,, EE , adj. du lat. pal-
malus, de palma , paume de la
main. #
( Botan.) IL se dit des feuilles des
plantes &ivisées profondément en
plusieurs lanières allongées , de ma-
nière à ressembler à une main ou-
verte. La feuille palmée a toutes les
nervures principales rayonpantes du
sommet du pétiole.
PALMIPEDE, s. et adj. du lat.
palmipes, pied palmé, des pieds
iarges comme des oiseaux aquatiques
en manière de patte d’oie.
( Ornithologie) C’est ainsi que
quelques naturalistes désignent un
ordre de la classe des oiseaux , dont
un des principaux caractères est d’a-
voir les doigts garnis dans lentre-
deux , d’une peau où membrane qui
les fait , en quelque sorte , ressembler
à unerame. En effet, les oiseaux pal-
mipèdes étant tous aquatiques, se
servent de leurs pieds comme d’une
rame pour nager. Tels sont les ca-
nards, les oies ; les cygnes , e't.
4! PYAUN
PALPITATION , s. f. du latin
palpilatio , fait de palpito , avoir
ua mouvement déréglé et fréquent.
Méd. ) Mouvement du cœur,
violent, déréglé, fréquent , convul-
sif, aecompagné d’oppression , de
difficulté de respirer, d’abattement
de force et de défaillance, Les grosses
arières sont aussi sujettes à la pal-
pilalion. ‘
PALUS, s. m. Mot latin dont le
génit. est paludis, marais.
( Géogr. ) Ce terme n’est plus
d'usage que joint avec un nom pro-
re de lieu, comme dans ces mots,
NA méolide , les palus méo-
lides.
PAMPHLET, subs. m. Mot em-
pruuté de Panglois; mais que John-
son nous renvoie, en le regardant
comme une contraction de ces mots
francois, par un filet, dont les an-
glois auroient d’abord fait paunflet,
et ensuite pamphlet, c’est-à-dire,
un livret attaché par un simple filet,
( Bibliologie ) Petite brochure, I
est ordinairement pris en mauvaise
part.
PAMPINIFORMES, adj. du lat.
pampinus, pampre, et de forma,
forme : qui a la forme du pampre,
( Physiol.) On entend par corps,
ou vaisseau pampiniforme , les
veines et les artères spermatiques,
contenues sous une enveloppe com-
mune,) et entortillées corime les
tendrons de la vigne.
PANACEE , s. f. du grec x
(pan), tout, et d’axéoueæs {akéomai)
guérir: ce qui guérit tout , remède
universel.
(Méd.) Titre pompeux qu'on a
donné à plusieurs remèdes qui con-
viennent à différentes maladies, Re-
mede universel avec lequel on se
vante de guérir toutes les maladies.
PANACHE , s. m. de Pital. pan-
nachio, fait du lat. penna, penne,
plume.
( Costume milit. ) Panache est
un assemblage de plusieurs plumes
d’autruche dont on ombrage un cas-
que ou un chapeau.
( Jardin.) De panacke , les jar-
diniers fleuristes ont fait panaché ,
pour exprimer les rayons de dilfé-
rentes couleurs qui se mêlent à la
couleur principale d’une fleur, et qui
PAN
font à peu près l’effet du pœnache.
Cette tulipe a un beau panache,
.PANARIS , s. m. du lat. panari-
Liu où panarilius , que l’on croit
dérivé du grec mapovuyse (paronu-
chia), formé de rap (para), centre,
et doyv£ ( onux ), ongle : proche de
Pongle.
( Chirurgie ) Tumeur flegmo-
neuse qui Vient à lextrémité des
doigts, ou à la racine et à coté des
ongles.
PANCARTE , s. f. du grec œ%y
(pan), tout , et de y4prnç (chartés)
papier : papier qui contient ou qui
peut contenir toutes sortes de choses.
( Administr. ) Placard affiché
pour donner quelque avis au public,
PANCHRESTE , s. m. du grec
æ2v (pan), tout,'et de ypnsoc (chrés-
tos), bon , utile: bon à tout.
( Méd.) Epithète que Pon a don-
née à certains médicamens que l’on
croyoit propres à toutes sortes de
maladies, l'y avoit des collyres qu’on
appeloit panchresles , dont Galien
et Paul Eginette font mention.
PANCHYMAGOGUE , adj. du
grec æxv ( pan ), tout, de yumbs
(chumos), suc , et d’4y« (ag6),chas-
ser , expulser : qui expulse tout.
( Méd. ) On appelle ainsi cer-
tains purgatifs qu'on croit propres à
purger toutes les mauvaises humeurs
du corps.
PANCRACE , s. m. du grec æxy
(pan), tout , et de rp4ros ( kratos),
force: toutes les forces.
( Gymnast. ) Nom dun des exer-
cicesde l’ancienne PALESTRIQUE
( #7 ce mot.); aïnsi appelé , parce
que pour y réussir il falloit y déployer
toutes les forces du corps. On pouvoit
se servir des poings, des pieds, des
dents et des ongles. On nommoit
pancraliasles ceux qui se livroient
à ce genre d’exercice, et pancratiales
ceux qui avoient remporté le prix.
PANCREAS , s. m. du grec æxv
(pan), tout, et de zpsas (kréas),
chair : tout de chair.
(PhysioL.) Corps glanduleux long
etplat, de espèce des glandes qwon
appelle conglomérée#, placé dans
Pestomac , entre le foie et la rate. Sa
figure est à peu près comme celle
d’une langue de chien. Son usage
NET AUS
est de fournir un suc qu’on appelle
pancréalique destiné à perfec-
tionner la digestion.
PANDECTES ,s. f. du grec æäy
(pan) tout, et de déxouar (dé-
chomai), contenir, comprendre : ce
qui comprend tout, livre contenant
toutes choses.
( Bibliol.) Compilation des prin-
cipales décisions éparses dans les ou-
vrages des jurisconsultes romains , et
auxquelles l’empereur Justinien don-
na force de loi. Ce recueil est ainsi ap-
pelé parce qu’il embrasse tout ; il a
aussi été appelé DIGESTE ( #. ce
mot), parce que les matières y sont
en quelque sorte digérées.
PANDEMIE , s. f. du grec œxv
(pan) , tout , et de diuos( démos),
peuple : tout un peuple.
( Med. ) Attaque générale ou po-
pulaire de quelque maladie. On en-
tend par maladies pandémiques ,
celles qui sont répandues dans un
je on les subdivise en EPIDE-
TIQUES et°en ENDEMIQUES.
V. ces mots.
PANDICULATION , s. f. du lat.
pandiculari, s'étendre , dérivé de
pando , courber , plier : faire plier.
(Méd.) L'action de s'étendre ,
de s’allonger par lassitude ou par
envie de dormir.
PANEGYRIQUE , s. m. du grec
æœavhyupse( panéguris ) ; composé de
œùy (pan), tout et d'éyupss (agu-
ris), assemblée : assemblée géné-
rale , solennité.
(Æloe:) Discours public, fait à
la louange de quelqu'un ; ainsi ap-
pelé, parce que chez les Grecs, ces
sortes de discours étoient toujours
prononcés dans des assemblées de
tout le peuple , avec pompe et solen-
nité.
PANICULE ,s. m. du lat. pani-
culus.
(Bolan.) Espèce d’épi qui con-
tient beaucoup de fleurs et de se-
mences. Le panicule diffère de l’épi,
en ce qu'il forme plusieurs corps
séparés. Le millet porte ses fruits en
panicule.
Paniculé ; ce qui est disposé ou
ramifié en panicule.
PANIFICATION, s. f. du lat,
panifez , boulanger ; laction de
PAN 45
faire le pain : conversion des ma-
tières farmmeuses en pain.
PANIQUE , adj. de Pan, nom
d'homme,
(Art milit.) Terreur panique ;
terreur qui n’a aucun fondement,
On en fait remonter l’origine à un
capitaine de Bacchus, nommé Pan,
qui mit en fuite une armée enne-
mie en faisant pousser de’ grands
cris à ses soldats dans une vallée
remplie d’échos; ce qui effraya les
autres, et leur fit croire qu’ilsavoient
en tèle des forces supérieures aux
leurs.
PANNE, s. f. de l'italien panna.
(Marine ) Mettre en panne, en
italien , mneller in panna; cest
avoir la moitié de ses voiles qui
portent ou reçoivent le vent, et
l’autre moitié coiffée ou sur le mât,
de façon que les unes tendant à faire
avancer le bâtiment, et les autres
à le faire culer ou aller par lar-
rivre, ilreste à peu pres à la même
place.
On met en panne dans tous les
cas où on veut rester en place pour
attendre un vaisseau, un convoi;
ou dans le voisinage d’une côte , lors-
qu'on fait venir un pilote, et dans
d’autres circonstances semblables,
PANNOMIE , s. f. du grec æiy
(pan), tout , et de vowos(nomos),
loi; recueil de toutes les lois.
(Jurisprud.) C’est le titre du dé-
cret qu’on atiribue à Ives de Char-
tres.
PANOPHOBIE, s. f. du grec ϊ9
(pan), tout, et de 66605 (phobos),
peur, frayeur.
( Wéd.) Frayeur nocturne, espèce
de maladie qui fait qu’on a peur
de tout. Cette maladie ordinaire aux
enfans, est accompagnée de sueurs
et de convulsions.
PANORAMA , s. m. du gree
æàv (pan), tout, et d’épaux (ho-
rama), Vue: vue du fout.
(Perspect.) On appelle ainsi un
grand tableau circulaire sans com-
mencement et sans fin apparente ; du
centre duquel :on voit de face et
dans sa totalité , Pobjet qu’il repré-
sente.
PANSE , s. f, du latin panter,
nom que Plaute a donné aux vais-
seaux gréles, Ventre,
PAN
(Hist, nat.) H se dit proprement
du premier des quatre ventricules des
animaux qui ruminent.
(Art de l'écriture) Panse d'A ;
cest l’arrondissemient d’un A. Za
panse de cet À est mal faite. D'au-
jourd'hui il n'a fait une panse
d'A, pour dire que quelqu'un n’a
rien fait,
PANSEMENT , s. m. même ori-
gine que PANSE.
( Chirurgie) Action de panser
une plaie, une blessure ; d’y appli-
quer un appareil propre à contenir
les remèdes qui lui sont convena-
bies. 4
PANSELENE, s. m. du grec æäv
( pan }, tout , et de œnvn (séléné),
lune , pleine lune,
(Æstron.) Terme dont les Grecs
et quelques anciens astronomes se
sont servi pour désigner la pleine
lune ; parce que dans la pleine lune
on voit toute la partie de cette pla-
nète qui est tournée vers la terre,
PANSOPBHIE , s. f. du grec æ4y
(pan) ; tout, et de cogra (sophia),
sagesse,
(Philos.) Sagesse universelle,
PANSPERMIE , s, f. du grec œ2v
(pan), tout, et de cœspua (sper-
ma) , sperme ,. semence.
( His! naë,) Amas confus de subs-
tances hétérogènes,
PANSTEREONAMA , s. m.
du grec æxy (par), tout, de s-
peoc (sléréos), solide, et d’épagtæ
(horama), vue : vue du touten relief,
(Seulpt.) Représentation totale
dun objet en relief, dans ses vé-
sitables proportions.
PANTAGOGUE,
M AGOGUE.
PANTHEISME, s. m. du grec
æœày (pan), tout , et de 8:06 ({héos),
dieu : fous les dieux.
( Philos.) Nom donné au système
de Spinosa, qui reconnoissoit pour
L'ieu tout ce qui est le grand tout.
PANTHEON, s. m. du grec @#
(pan), tout, et de Beos ( theos),
dieu : tous les dieux.
(-Æntig.) On donnoit ce nom aux
temples consacrés à tous les dieux à
la fois; le plus célèbre est celui de
Rome, bâti par Agrippa, et qui
subsiste encore,
46
J. PANCiY-
PAN
( Bép. fr.) On a donné en France
le nom de panthéon à un édifire
destiné à recevoir les cendres des
grands hommes,
PANTAGONIE, s, f. du grec
æv (pan), tout, et de yo: (gônia),
angle,
(réom.) Nom donné par M. Ber-
notuili,à une espèce de trajectoire
réciproque, qui, pour chaque dit-
lérente position de son axe, se coupe
toujours elle-même sous nn angle
constant,
PANTOGRAPHE , s, m. du grec
æœxv (pan), tout, et de ypapm
(grapho), décrire.
(Dessin) Instrument avec lequel
on peut copier les traits de toutes
sortes de dessins ou tableaux, et les
réduire à sa volonté, en grand ou
en petit. L
PANTOMETRE , s. m. du grec
a (pan), tout, et de wsrpoy ( me-
He mesure : qui mesure tout.
( Géom. ) Hnstrament propre à
mesurer toutes sortes d’angles , : de
longueur et de hauteur. // HOLO-
METRE, mn,
PANTOMIME, s. f. du grec y
(pan), génit. œayros ( pontos ),
tout , et de peruéouas (rmiméomai),
imiter , contrefaire : ce qui imite
tout,
( Art dramat. ) Le langage de
Paction, Part de parler aux yeux,
Pexpression muette du visage etdes
gestes,
I se dit aussi, au masculin, de
l'action ou du personnage qui re-
présente , qui exprime toutes sortes
de choses par des gestes ; par des
attitudes et sans parler.
Ce ne fut que dans le siècle d’Au-
guste que Part de la pantomime fut
porté à sa perfection ; ce n’est pas
que les danses des Grecs n’eussent
des mouvemens expressifs ; mais les
Romains furent les HE qui ren-
dirent , par les seuls gestes, le sens
‘et toute la conduite d’une fable ré-
gulière , et d’une certaine étendue.
Après la mort d'Auguste, Part de
la partomime xecut encore de nou-
velles perfections; mais les débau-
ches scandaleuses des acteurs, leur
hardiesse ; produisirent un grand
nombre d’événemens qui portèrent.
les empereurs à traiter sévèrement de
P AP
lus en plus, etenfin de bannn de
D les pantomimes.
Leur regne se termine à celui de
Trajan. Ce n’est pas qu’ils n'aient
reparu par intervalles; mais on n’euts
plus, à leur égard, ce respect reli-
gieux qui avoit commencé sous Au-
guste et Mécène , protecteurs de tous
les talens. ,
( Danse ) Panlomime est aussi
le nom d’un air sur lequel un ou
plusieurs danseurs exécutent , en
danse , une action qui porte aussi le
nom de panltomime.
Les ais des pantomimes ont
pour lPordinaire , un couplet prin-
cipal qui revient souvent dans le
cours de la pièce, et qui doit être
simple; mais ce couplet est entre-
mélé d’autres plus saillans qui par-
lent , pour ainsi dire , et font image
dans les situations , où le danseur
doit mettre une expression déter-
terminée, #oy. MIME , ARCHI-
MIME.
PAPA ,Ss. m. du grec œum,
appa ère.
Ge de C’est le nom que
différens peuples donnent aux prin-
cipaux ministres de la religion.
PAPE, s. m. méme origine que
PAPA.
( Culte cathol.) Le chef de lé-
glise catholique romaine.
Anciennement tous les prélats dis-
tingués avoient la qualité de pape ;
mais depuis le synode tenu à Rome
en 1073, sous Grégoire VIT , elle ne
se donne plus qu’au chef de l’église.
Les empereurs , le clergé et tout
le peuple firent Pélection des papes ,
jusqu'au huitième siècle. Etienne X
Pota aux empereurs, et Innocent IE
en exclut le clergé et le peuple de
Rome.
Néanmoins ce changement ne fut
entièrement affermi que sous Alexan-
die IIE, qui donna aux cardinaux
seuls le droit d’élire le vicaire de
Jésus-Christ.
l’origine de la grandeur tempo-
relle du pape duit étre rapportée au
pontificat de Grégoire ILE, qui ex-
ca, en 740, Charles Martel à se
Soustraire à la domination de Pem-
pereur , et lui proposa de le déclarer
eansuil de Rome.
PAPIER, s. m. du grec œaævpoc.
P\'A#P 4
( papuros ), papyrus, petit a-
brisseau d'Egypte , dont l'écorce ir =
térieure servoit autrefois à faire le
papier.
( Diplomatique ) Matitresubjec-
tive de l'écriture,
Quoique l’on entende par ce mot
tout ce qui sert à recevoir par écrit
les pensées des hommes, cependant
on lapplique plus particulièrement
au papyrus, ou papier d'Egypte ,
aux pellicules, à Pécorce , au Liber
des arbres, au parchemin, au fe
pier de coton, au papier de chif-
fons , etc.
Le papyrus , le plus ancien de
tous les papiers, étoit fait avec ure
espèce de jonc, nommé papyrus ,
qui croissoit sur les bords du Nil. On
ne sait pas quandil a été découvert ,
mais voici comme on le fabriquoit :
Après avoir retranché les racines
et le sommet du papyrus, il restoit
une tige que Pon coupoit exactement
en deux : on séparoit légèrement les
enveloppesdontelle étoit vétne, et qui
pe passoient pas le nombre de vingt,
Plus ces tuniques approchoïent du
centre et plus elles avoient de finesse
et de blancheur. On étendoit une
enveloppe coupée régulièrement sur
cette première feuille ainsi préparée,
on en posoit une autre à contre-fibre,
et on les couvroit d’eau trouble du
Nil, qui, en Egypte, tenoit lieu de
la colle qu’on employoit ailleurs, En
continuant ainsi d’ouvrir plusieurs
feuilles ensemble , on en formoit une
pièce qu’on mettoit à la presse, qu’on
faisoit sécher, qu’on frappoit avec le
marteau , et que Pon polissoit par le
moyen de Pivoire ou de la coquilie :
lorsqu'on vouloit le transmettre à la
postérité , où le frottoit d'huile de
cèdre ,; qui lui communiquoit Fin-
corruptibilité de ce bois.
La longueur du pâpier d'Egypte
n’avoit rien de fixe, maïselle n°ex-
cédoit jamais 2 pieds (65 centi-
mètres. )
Ce qu'on regardoit le plus dans
le papier , c’étoit la finesse , le corps ,
la blancheur et le poli.
On trouve , en France et en Ita-
lie, des diplomes en papier d'Egypte,
de toutes ies qualités.
On croit que le papyrus a cessé
d’être en usige dans ie r1me, ou
12me, siècle,
PAP
Le papier de colon a élé dé-
couvert, suivant Montfaucon , vers
la fin du ge. siècle, où au com-
imencement du 10€, On pourroit
croire qu'il a remplacé le papyrus.
il est infiniment meilleur, plus pro-
pre à écrire , et peut se conserver
plus long-tems. On l'appel charla
bombycina, ou papier bombycien.
Le papier de colon prit naissance
chez les Orientaux, et s’y multiplia
beaucoup , sur-tout depuis le com-
mwencement du 12eme, siècle; mais
Pusage n’en devint général que de-
puis le commencement du 5eme,
siècle,
Le papier d'écorce est très ancien;
mais on n’en connoiît pas l’origine.
Les bois les plus propres à fournir
les pellicules dont on fabriquoit ce
papier, étoient l’érable, le plane,
je hétre, lorme, et sur-tout le
lilleul. Passé le rreme, siecle, on
ne voit plus d'actes sur papier d’é-
corce,
Le papier de la Chine est tres-
beau, plus doux, plus uni que ce-
lui d'Europe , et d’une grandeur à
Haquelle toute l’industrie européenne
n’a encore pu atteindre,
Chaque province de Ja Chine a
son papier; celui de Se- Chewen
est fait de chanvre ;. celui de Fokien
est fait de jeune bambou; celui
dont on se sert dans les provinces
ceptenirionales , est fait d’écorce de
imürier; celui de la province de
Che-Kiang est de paille de bled ou
ce riz ; celui de la province de Kian-
am est d’une peau qu'on trouve
cans les coques de vers-à-soie; én-
fin, celui de la province de Hu-
Quang est fait de la peau intérieure
de lécorce de Parbre nommé cha,
ou ko-chu, ou chu-chu.
On fabrique aussi du papier de soie
à la Chine ; mais le plus beau pa-
pier de soie qui se fabrique dans toute
V'Asie, est celui qui se fait à Sa-
marcande, principale ville de la
Grande-'Fartarie,
Le papier du Japon se faitavec
Pécorce du morus papyrifera sali-
va, ou véritable arbre à papier ,
que les Japonois appellent khaadsi.
La Le de cette écorce est
übs-longue pour la réduire en pâte
rs à faire le papier, ;
apier de linge. V. CHIFTOX,
43
P AP
On fait du papier avec différentes
matières; mais, jusqu’à présent ,
ce papier est plutôt un objet de
curiosité que d'utilité, On a fait À
sen Angleterre, du papier avec des
orties, des navets, des panais, des
feuilles de choux , du lin en herbe ,
et plusieurs autres végétaux fibreux ;
on en à fait ayec de la laine blanche,
qui n’étoit pas propre à écrire, mais
qui pouvoit servir dans le commerce.
Le marquis de Salisbury, en An-
gleterre; et, en France , feu Anis-
son Duperron, ont fabriqué du pa-
pier de paille : on en a fait avec
de ja guimauve, avec des orties, des
roseaux , du chiendent , de la mous-
se, du fusain, du outan, etc.
On peut rendre une infinité de
matières propres à faire du papier ;
mais la difficulté est d’en faire qui
coûte moins que le papier fait avec
des chiffons.
( Chimie) Papiers réactifs ; les
chimistes appellent ainsi des papiers
colorés en bleu par la teinture de
tournesol, ou en jaune, parle cur-
cuma. Ces papiers servent. à faire
reconnoutre si les liqueurs sont aci-
des ou alcalines. Les acides teignent
le papier en bleu; les alcalines ver-
dissent et jaunissent le papier.
( Hifinéral.) Papier fossile; on
appelle ainsi le tissu de Pasbeste ,
lorsqu'il est très-mince, et comme
papiracé.
( Commerce) On appelle papiers
de commerce, ou simplement pa-
piers , les lettres de change , les bil-
iets de change, les billets au porteur,
reconnoissances, mandats et autres
effets de cette nature qui représentent
l'argent comptant. ÿ
(Æconom. polit. ) Papier-mon-
noie ; c’est, le papier qui a cours de
monnoie ; tels sont les assignats ; tels
sont, en Angleterre et ailleurs, les
billets debanque , etc.
( Polit.) Papiers-nouvelles ; on
appelle ainsi quelquefois les gazettes.
Cette dénomination nous vient de
l’anglois z2ews-papers.
(Marine ) Papiers de bord; ce
sont tous ceux dont le capitaine d’un
navire armé en course doit être muni
sur son navire méme ; à COMMENCET
depuis le titre de propriété, le ser-
ment, etc. jusqu’à ses. lettres. de
marquæ
PAP
marques et son zôle d'équipage. Ils
lui sont nécessaires d’abord pour
n'être pas traité comme pirate par
Pennemi, s’il tombe entre ses mains,
et ensuite s’il faisoit quelque prise,
et qu’il fût obligé de la conduire en
pays étrangers, neutres, ou alliés.
PAPILLAIRE , adj. du lar, pa-
pillaris, fait de papilla, papille ,
bout de téton: mamelon.
( Physiol.) On appelle procès
papillaires les extrémités des nerfs
olfactifs en forme de mamelons , in-
sérés dans la membrane muqueuse
du nez.
PAPIBLE , s. f. du lat. papilla,
mamelon.
(-AÆnat. ) On a donné ce nom à
de petites éminences où aboutissent
les nerfs, à cause de leur ressemblan-
ce à nn petit mamelon.
2 à
PAPILLONACE, EE, adj. du lat.
papilio , papillon: qui ressemble au
apillon.
( Bolan. ) Tournefort , et après
lui beaucoup de botanistes ont donné
ce nom à la famille des plantes qu’on
appelle aujourd’hui des légumineu-
ses, parce que leurs fleurs ont une
grossiere ressemblance avec un pa-
pillon qui vole,
PAPILLOTER , v. n. du latin
papilio, papillon : faire comme les
papillons.
( Phys.) I se dit des yeux lors-
qu'un mouvement incertain et invo-
lontaire les empéche de se fixer sur
les objets. Les yeux lui papillon-
nent‘continuellement.
( Peinture ) On dit qu’un tableau
papillolte , quand les lumieres , au
lieu dy étre établies par grandes
masses, y sont dispersées par petites
parties qui fatiguent l’æœil en lappe-
lant de tous les cotés à la fois. Le
papillotage est opposé à l’accord , à
l’harmonie,
(Sculpture) Un ouvrage de seulp-
turé peut aussi papilloter quand il
offre trop de petites parties qui re-
çoivent des lumières étroites et por-
tant de petitesombres.
PAPISME , s. m. du latin papa,
Paper us ;
( Religion protestante ) Terme
dont les protestans se servent quandils
parlent de la communion de l’église
éatbolique romaine,
J'ome IIL,
EAR 49
PAPYRACEE, adj. du latin pa-
PYrus , papier ; qui ressemble à du
papier , qui est de la nature, de la
forme du papier.
( Botan. ) Il se dit des parties des
plentes qui sont membraneuses et
sèches comme du papier.
PAPYRUS , s. m. du grec æxœv-
pos ( papuros. ) «
( Botan. ) C’est le nom spécifique
du souchet qui croit en Egypte, et
qui servoit aux anciens à faire le pa-
pier sur lequel ils écrivoient. Por.
PAPIER.
PAQUE, s. f. du latin pascha,
dérivé de lPhébreu ah saut ,
passage.
( Religion juive ) Fète solennelle
célébrée chez les juifs. Les anciens
juifs ont appelé cette fète pascha,
passage, parce qu’elle avoit pour
but de rappeler le passage de l'ange
exterminateur, qui mit à mort tous
les premiers nés égyptiens, et épar-
gna ceux des israéhtes, dans la nuit
qui précéda leur sortie d'Egypte.
( Religion cathol. ) Dans la nou-
velle loi, la paque a été instituée en
mémoire de la résiurection du Sau-
veur.
PAQUET BOT ou PAQUEBOT,
s. m. Corruption de Panglois packet-
boat , bateau-poste.
(Marine) Nom des petits bâti-
mens de mer établis pour le transport
des lettres outre mer, et le service de
la poste , etc.
Ils servent aussi à transporter des
passagers de Douvres à Calais, de la
Brilie à Harwich, de Falmouth à la
Corogne , etc. Les Anglois, qui sur-
tout font usage de ce moyen de corres-
pondance , avec beaucoup de régula-
rité et d'activité , en envoient à des
époques fixes à toutes leurs colonies.
Ces bâtimens sont gréés de diffé-
rentes manières , le plus souvent en
sloops et goëlettes. [ls doivent être
d’une marche supérieure ; leur port
n’est guère au-delà de 86 tonneaux.
PARABOLE , s. f. du grec œxpx-
Cor (parabolé) , Comparaison , for-
mé du verbe æapa Carre (paraballo),
comparer, et aussi égaler: similitude,
allégorie,
( Ecriture sainte } I] n’est guère
d'usage qu'en pariant . similitudes
5o PYAE.
employées dans Pécriture sainte. Les
paraboles de l'évangile.
( Géom. ) La parabole en géo-
métrie, est une figure qui nait de la
section du cone , quand il est coupé
par un plan parallele à ses cotés. Elle
a étéainsiappelée du grec ææpaCarrnw
( paraballo), dans le sens d’égaler,
parce que dans cette courbe, le carré
de l’ordonnée est égal au rectangle du
parametre par Pabscisse, au lieu que
dans Pellipse il est moindre, et plus
grand dans Phyperbole.
PARABOLIQUE , adj. de PA-
RABOLE.
( Géom. ) I se dit en général de
tout ce qui appartient à la parabole.
Conoide parabolique ; e’est une
figure solide engendrée par la rotation
d’une parabole sur son axe. On dit
aussi paraboloide. F. ce mot.
Pyramide parabolique; c’est une
figure sohide dont on peut facilement
concevoir la génération, en imagi-
maut tous les carrés des ordonnées
dune parabole, plâcés d’une manière
que Paxe passe par tous les angles à
angles droits : en Ce Cas, la somme
des carrés formera le pyramidoiïde
parabolique.
Espace parabolique ; cest Pes-
pace ou l'aire contenue entre une or-
donnée entière quelconque, et Parc
soirespondant de la parabole.
Hiroir parabolique ; c’est celui
dont les rayons, partant de son foyer
et tombant sur sa surface , sont rétlé-
chis parallèlement à l'axe, et réci-
prequeiment. ,
PBARABOLOIÏDE , du grec œapa-
Carre (paraballo), égaler, et d’eifos
( éidos ), forme , ressemblance : qui
à la forme d’une parabole.
( Géom.) C’est ainsi qu'on ap-
peile quelquefois les paraboles de
degrés ou de genres plus élevés que la
parabole conique, ou apollonienne.
Queiques auteurs appellent aussi pa-
raboloïde , le sohde formé par la
révolution de la parabole ordinaire
autour de son axe. #. PARABO-
LIQUE.
( Paraboloïde demi - cubique. )
C’est le nom que quelques géometres
ont donné à une courbe dans la-
quelle les cubes des ordonnées sont
comme les carrés des diamètres. On
l'appelle plus ordinairement seconde
garabole cubique.
#
PAR
PARACENTLESE , s. f. du grec
œapà (para), à coté, et de evrew,
(keuleo), piquer : ponction.
( Chirurgie ) Nom d’une opéra-
tion chirurgicale, qui consiste à {ane
une ouverture à lPabdomen avec un
instrument piquant, dans Phydro-
pisie ascite, pour donnér sortie aux
caux.
PARACENTRIQUE, adj. du
grec œapx ( para), proche , ou au-
delà, et de xeyrpoy (kentron), centre :
proche ou au-delà du centre,
( Géom. transcend.) 1sochrone
paracentrique; c’est le nom que
Von donne, dans la sublime géomé-
bie, à une courbe , telle que si un
corps pesant descend librement le
long de cette courbe , il s'éloigne ou
s'approche également, en tems égaux,
d’un centre ou point donné.
Le problème de lisochrone para-
centrique est une généralisation de
celui de la courbe isochrone , ou
courbe, aux approches égales, dans
laquelle un corps pesant s’approche
également , en tems égaux, de Pho-
rizon , OU, Ce qui revient au même,
d’un point infiniment éloigné. Ces
deux problèmes furent proposés par
M. Léibnitz, comme une espèce de
défi , aux partisans de lPancienne
analyse , qui n’en purent venir à
bout, MM. Bernouilli les résolurent
Pun et Pautre; et M. Huyghens,
peu de tems avant sa mort, a résolu
celui de la courbe isochrone simple.
PARACHRONISME , s. m. du
grec æœapà (para ) , au-delà , et de
xpovos (chronos), tems : reculement
de tems ou de date.
( Chronol. ) Espèce d’anachro-
nisme , qui consiste à rapporter un
fait à un tems postérieur à celui où
il est réellement arrivé, Il est opposé
à PROCHRONISME. #, ce mot.
PARACLET,s m. du grec
æœapaxrnres ( paraklélos ) ; conso-
lateur, dérivé de aœapaxañio ( pa-
rakaléô), consoler.
( Hist. ecclés.) Nom qu'on a
donné dans l’église au Saint-Esprit.
PARACYNOMIE, s. m. du grec
œapà ( para), préposition qui in-
dique une comparaison , de xvær
(kudn), chien, et de 4yxœ (agcho ),
suffoquer : suffocation à la manitre
de chiens,
PAR
(/Wéd.) Espèce de squinancie
dans taquel€ les muscles externes
du jar;ux sont tuméfés et entlam-
més, de ieiie maniere que les ma-
laes sont obligés de tenir la bouche
ouverte pour respirer , et de tirer la
langue comme ies chiens.
PARADE , s. 1. du lat, parala ,
ornement , dont on à fait parada ,
et parade : montre , étalage,
( {curnois ) Parade ; dans les
tournois , signifioit la marche que
les chevaliers faisoient en bel ordre à
dans la lice , avant de commencer
le combat.
(Art nulil.) Parade , en termes
de guerre, signifie la montre que
font sur la place Îes troupes qui vont
monter la garde.
(Jeux scen. ) Parade est encore
le nom d’une espèce de farce pré-
parée pour amuser Le peuple,
La parade parut pour la première
fois , en France , dans je r5me,
siecle. Les comédies saintes {ui don-
nerent naissance , et les confrères de
la passion disputèrent à la troupe
du prince des sots, l’avantage de la
former, Elle subsistoit encore sur le
théâtre francois du tems de la mi-
norité de Louis XiV; mais quand
la décence eut épuré la comédie , et
que le gout lui eut donné des regles,
la parade ne se montra plus que
dans les foires et sur les tréteaux des
charlatans. 2
PARADIASTON, s. m. du grec
mapadiasonn (paradiastolé) distinc-
tion , séparation , fait de œapadesxw
(paradeiko), distinguer, comparer
l’ün avec l’autre.
(Didact.) Distinction précise des
idées analogues.
PARADOXE, s. m. du grec
œapadoËoy (paradozon ) , formé de
œapa (para), contre, et de d'o£x
(doxa) , opinion : contre lPopinion.
{Diction, ) Proposition contraire
à l'opinion commune ; qui choque
les opinions reçues : c’est une idée
contradictoire ; ou fausse en appa-
rence , quoique vraie quelqueltois
dans ie fond. l -
PARADYGME, ou PARA-
DIGME, s. m. du grec Œap4-
derym2( paradéigma), exemplaire,
moucie, lormé de æapx (para DE
PAR 5x
prépos, qui indique comparaison , et
d'aixvéw ( deiknuo ), montrer.
( Grammaire ) Ce qui sert de mo-
déle pour se régler : les paradymes
des Conjugaisons et des déclinaisons.
PARAFE , o@PARAPHE , s. m.
contraction de PARAGRAPHE,
ce mot.
(Diplomatique) Marque qui est
faite d’an ou plusieurs traits de
plume méêlés ensemble, et qu’on
met ordinairement après son nom,
ou en place de son nom.
Autrefois le signataire d’un acte
mettoit après son nom le mot sub-
scripsi, que souvent l’on rendoit
en abrégé par deux SS liées et entor-
tiilées. Il est présumable que le pu-
rafe vient decesSS, et qu'à me-
sure que lon s'est éloigné de Pori-
give, on a substitué à ces lettres ;
des traits de fantaisie adoptés par
chaque signataire,
PARAGE , s. m. du lat, parare :
parer: l’action de parer,
(Marine ) Espace ou étendre de
mer déterminée , sous quelque lati-
tude que ce puisse être.
Les parages des pays chauds;ce
corsaire eslen bon para ge pourren-
contrer les vaisseuux marchands.
Un vaisseau est mouillé en Lon
parage pour. appareiller d'une
rade ; pour dire > mue de endroit
où il est mouillé, il pourra appareïller
facilement quand il voudra.
PARAGOGE ,s. m, du grec æ+-
payayn ( paragngé), formé de 2:
(para), au-delà , et d’3yx (ago ),
mener: mener au-delà, accroitre.
(Ælocul.) Figure de diction qui
consiste dans l’addition d’une lettre
ou d’une syllabe à la fin d’un mot ;
comme egomel pour ego chez les
Latins. :
PARAGRAPHE , s. m. du grec
aapaypagù ( paragraphé ), formé
e œapa ( pura ), proche , et de
ypagn (graphé), écriture: proche
l'écriture.
(Diplomatique ) Signe posé près
de Pécriture, C’étoit autrefois l'usage
de distinguer les divisions d’un ou-
vrage par différentes couleurs ; ce
signe est exprimé par le caractère f.
Ensuite on a appelé paragraphe
la division on la section méme de
l'ouvrage , ainsi marquée : ce terme
D 2
52 PAR
n’est guère d’usage que dans les
Lvres de droit,
PARALIPOMENES , s. m. du
grec Moapansimopeve ( paraléipo-
mena ), formé de æxpa (para),
au-delà , outre”, et de xeœà (léipo),
laisser ; passer outre, omettre: sup-
plément à ce qui à été omis. .
(Ecril. suinte ) C’est le titre de
deux livres canoniques de Pécriture
sainte, qui sont un supplément aux
quatre livres des rois, dont les deux
premiers s'appellent livre de S'amuël.
( Liltérat. ) Quelques auteurs ont
employé ce mot pour signifier un
supplément. Les paralipomènes
d'Homère , ou La guerre de Troie
depuis la mort d'Hector jusqu'à
La prise de celte ville , par Quintus
de S5myrne.
PARALIPSE , s. f. du grec œxpa
(para), de côté , et de xesmœ ( léipo),
laisser : laisser de coté, omettre.
(Æloc.) Figure de rhétorique qui
consiste à fixer Pattention sur un
objet en feignant de le négliger.
PARALLACTIQUE , adj. de
PARALLAXE (x. ce mot ); ce qui
appartient aux parallaxes. ,
(_Astron. ) Angle parallactique ;
c’est un angle qui sert à calculer la
parallaxe de longitude , de latitude,
dascension droite et de déclinaison ;
il est formé parle vertical et le cer-
ele de latitude , ou par le vertical et
le cerclé"de déclinaison.
1riangle puarallactique ; c’est
celui qui est formé par l'angle de la
paralluxe , et par le rayon de la
terre.
Machine parallactique , ou pa-
rallatique, où lunette parallatique;
cest un instrument composé d’un
axé dirigé vers le pole du monde, et
d’üne lunette qui peut s’incliner sur
cet axe , et suivre le mouvement
diurne d’un astre , ou le parallele
qu'ii décrit,
PARALELAXE, s.f. du grec æxp4n-
naËis ( parallaxis), dérivé de æx-
parrarlw (parallatlo ), transposer,
transmuer : différence , variation.
( Astron, ) Diversité d'aspect. La
parallaxe est la différence entre le
lieu où un astre paroit, vu de la
surface de la terne, et celui où ül
nous paroitroit si nous ‘étions au
cebtre de la terre,
PAR
Les mouvemens célestes doivent
se rapporter au centre de la terre pour
paroitre réguliers ; c’est au centre
qu’il faut se transporter en idée , afin
de voir tout à sa véritable place , et
de trouver la véritable loi des mou-
vemens célestes,
Ainsi , les astronomes sont obligés
de calculer sans cesse la parallaxe
pour réduire le lieu d’une planète
observée à celui que Pon auroit vu
si Pon eût été au centre de la terre,
Parallaze annuelle , ou paral-
laxe du grand orhe ; cest la dif-
férence entre le lieu d’une planète ,
vu du soleil, et son lieu, vu de la
terre. On s’en sert pour calculer sa
longitude géocentriqué, par le moyen
de sa longitude héhiocentrique.
Parullare menstruelle ; on a
donné quelquefois ce nom à la petite
inégalité que produit lattraction de
la lune sur la terre,
Paralluxe du soleil ; la paral-
laxe du soleil seroit la plus intéres-
sante à connoitre : elle nous appren-
droit quelle est la vraie distance du
soleil à la terre , et en conséquence
quelles sont les distances de toutes
les autres planètes au soleil et à la
terre ; mais on ne la connoit pas
avec une parfaite exactitude : les
astronomes Pont supposée pendant
long-tems de dix secondes , ce qui
donnoit la distance du soleil à la
terre d’environ 33,000,000 lieues ;
mais le dernier passage de Vénus sur
le disque du soleil , observé le 3 juin
1769 , donne la parallaxe du soleil ,
dans ses moyennes distances, de huit
secondes et demie ; d’après quoi lon
conclut que la moyenne distance du
soleil à la terre est de 34,761,680
lieues , de 25 au degré chacune.
Parallaxe des étoiles fixes ; les
étoiles fixes n’ont point de parallaxe
sensible, à cause de leur excessive
distance, par rapport à laquelle le
diamètre de la terre n’est qu'un
oint.
( Anal.) Les anatomistes enten-
dent par parallaxe écart mutuel de
deux parties d’un os rompu, dont
l’une glisse à coté de l’autre.
PARALLELE , adj. et s. du grec
æœxparnunes ( parallélos ), égale-
ment distant,
{ Géo, ) Ilse dit des lignes et
?
P. AR
des surfaces, qüi sont par-tout à égale
distance l’une de Pautre , ou qui,
prolongées à linfini , ne deviennent
jamais ni plus proches , ni plus éloi-
gnées lune de l’autre.
Les lignes parallèles sont d’un
frès-crand usage en géométrie , soit
spéculative , soit pratique.
{Astron.) Parallèles , en astro-
nomie, s'entend des cercles parallèles
à l’équateur , que l’on conçoit, dans
la sphère , comme décrit par les as-
tres, dans leur révolution journa-
lière.
On les appelle aussi parallèles de
déclinaison.
Parallèles de Latitude ; ce sont
de petits cercles de la sphère , paral-
lèles à léchiptique , que lon imagine
passer par chaque degré et minute
des colures , et qui indiquent les dif-
férentes latitudes des astres,
Parallèles de hauteur,ou a/mican-
tarals; ce sont des cercles parallèles à
Phorizon, que l’on imagine passer par
chaque degré et minute du méridien,
entre l'horizon et le zénith, et qui
ont leur pole au zénith
Sphère parallèle ; c’est cette si-
tuation de la sphère dans laquelle
Péquateur est parallèle à Phorizon,
ou se confond avec l’horizon et les
les, du moins avec le zénith et
É nadir. Dans cette sphère , tous
les parallèles à léquateur sont paral-
lèles à lPhorizon ; et quand le so-
leil est dans lPéquateur , il tourne
autour de Phorizon pendant tout
le jour. Après Péquinoxe, cet astre ,
parvenu au dessus de Phorizon, ne
se couche plus pendant six mois; @t
lorsqu'il est repassé de Pautre côté
de la ligne, il est six mois sans se
lever.
La sphère est parallèle pour ceux
qui habitent sous les Le ; ED cas
qu’il y ait quelques habitans. Le
soleil ne s'élève jamais au dessus de
Vhorizon , que d’une quantité égale
à l’obliquité de Pécliptique.
(Art milit.) Lignes parallèles,
ou simplement parallèles ; ce sont
des lignes que lon tire d’une tran-
chée à Pautre pour protéger les assié-
geans contre he sorties que pourroit
faire lassiégé. Tel est le but de
la première parallèle.
La seconde parallèle se cons-
huit un peu plus ou moins , au des-
PAR 53
sus de la première, et la /roisième
se fait contre le glacis | plus courte
et moins circulaire que Les précé-
dentes , afin d'approcher du chemin
couvert autant qu’on peut, et d'évi-
ter les enfilades, qui sont fort à crain-
dre dans ces endroits-là. M. de Vau-
ban est en quelque façon le pre-
mier qui ait bien exécuté ces sor-
tes de travaux, qu'on nomme pa-
rallèles où place d'armes.
Demi-parallèles ; ce sont des
places d'armes qui sont des crochets
de quarante où cinquante toises de
long , propres à placer des détache-
mens qui doivent soutenir les tra-
vailleurs,
( Marine) Moyen parallèle ;
comme les degrés de longitude sont
moindres, à mesure que l’on est
par un parallèle où uve latitude
plus élevée, c’est-à-dire, plus éloi-
gnée de l'équateur; lorsqu'un vais-
seau à fait une route oblique qui
traverse plusieurs parallèles ; si on
veut calculer la quantité de chemin
qu’il a fait de Pest à l’ouest, ou sa
différence en longitude, on prend
la latitude moyenne entre celle de
départ et celle d'arrivée , ou le
moyen parallèle ; et sachant com-
bien , par ce parallèle, vaut le de-
gré de longitude , on réduit les lieues
faites dans Pest ou dans louest, en
parties de léquateur , ou degrés et
minutes de longitude.
( Botan.) Cloison parallèle ;
c’est celle dont les deux faces répon-
dent aux valves d’un fruit bilocu-
laire.,
(Ælocul.) Parallèle est aussi le
nom d’une figure de rhétorique pro-
pre à orner le discours, C’est une
comparaison que Pon fait de deux
objets, en les rapprochant l’un de
Pautre, pour mieux faire sentir leur
valeur relative, leurs rapports, leurs
oppositions, et meme leurs contra-
riétés. : à
PARALELLIPIPEDE, ou PA-
RALLELEPIPEDE, s. m. du gree
œapanannoc (parallélos), parallele,
d’éoi (épi), sur, et de æidioy ( pe-
dion), plaine, ou surface plane:
formé de plans parallèles.
( Géom.) Corps solides compris
sous six parallélogrammes , dont les
opposés sont semblables, parallèles
et égaux.
54 PAR
Quelques-uns définissent le paral-
lélipipède , un prisme dont ia base
est un parallélogramme.
PARALLELISME, s. m. du grec
æxparnannos ( parallélos), parallèle,
( Géom.) Le parallélisme est la
propriété où l'état de deux lignes,
deux surfaces, etc. également dis-
tantes l’une de Pautre.
( Perspective) Parallélisme des
rangées d'arbres ; Yœil placé au
bout d’une allée bordée de deux
rangées d'arbres plantées en lignes
parallèles, ne les voit jamais paral-
liles, mais elles lui paroissent tou-
jours inclinées Pune vers Pautre ,
et s’approcher à Pextrémité opposée.
De là les mathémaliciens ont pris
occasion de chercher sur quelle ligne
il faudroit disposer les arbres , pour
corriger cet eflet de la perspective,
et faire que les rangs paroïissent tou-
jours parallèles. Les uns ont pensé
que ces deux lignes devoient être
deux demi-hyperboles opposées. M.
Varignon a prétendu que la pre-
mière rangée devoit être une ligne
droite, et la seconde une hyperbole,
M. Bouguer et M. d’Alembert ont
pensé depuis , que ces rangées de-
voient être deux lignes droites diver-
gentes; mais la solution de ce pro-
blème dépend d’une question phy-
sique encore contestée sur la gran-
deur apparente des objets. Foyez
VISION , APPARENT.
(Astron.) Parallélisme de l'axe
de la terre; c’est la situation cons-
tante de l’axe de la terre, qui pro-
duit le changement des saisons.
Parallélisme de la lunette ; ce
parallélisme est une précaution es-
sentielle dans les insirumens d’as-
tronomie. La lunette d’un mural ou
d’un grand secteur, étant appliquée
sur le limbe, est éloignée nécessai-
rement de quelques pouces du plan ,
qui passe par le centre et par les
divisions; si cette lunette n’est pas
exactement parallèle à ce plan , elle
ne sera pas dans le même vertical
que ce plan, et le point qu’elle
marquera sur le limbe ne sera pas
celui de la hauteur de Pastre vers
lequel la lunette est dirigée. Pour
rendre la lunette parallèle au plan,
on se sert de la lunette d’épreuve
que lon place sur le centre et sur
le plan du quart de cercle , de ma-
PAR
nière qu’on voie le même objet dans
la lunette d’épreuve et dans la lunette
du quart de cercle, placé hoxizonta-
lement.
PARALLELOGRAMME , s. m.
du grec œæapærincs (parallélos),
parallèle, et de ypauyà(grammé) ,
bone,
( Géom. ) Figure rectiligne de
quatre cotés, dont les côtés opposés
sont parallèles et égaux. Voyez
QUAPRILATERE.
Le parallélogramme est formé, ou
peut être censé formé par le mouve-
ment uniforme d'une ligne droite
toujours parallèle à elle-même.
Ouen le parallélogramme a
tous ses angles droits , et seulement
ses cot{s opposés égaux , On lenomme
rectangle où carré-long, Foyez
RECT ANGLE.
Quand les angles sont tous droits,
et les cot’s fgaux, il s'appelle carré.
V7. CARRE.
Si tous les côtés sont égaux et les
angles inégaux , on l’appelle RHOM-
BE ou LOSANGE. 7. ces mots,
S’il n’y a que les cotés opposés qui
soient évaux , et les angles opposés
aussi égaux , mais non droits, c’est
un RHOMBCIDE. #, ce mot.
Tout autre quadrilatére , dont les
côtés opposés ne sont ni parallèles ni
égaux , s'appelle TRAPÈZE. Voy.
ce mot. ;
PARALLELOGRAPHE , s. m.
du grec æxpærannocs ( parallélos },
pœallèle, et de ypage (grapho ), dé-
crire.
( Géom. prat.) Instrument propre
Pürer des lignes paralleles.
PARALOGISME , s. m. du grec
mapanoyiouos ( paralogismos ), lor-
mé du grec rapà (para), mal, vicieu-
sement, et de x5y{Louas (logizomai),
raisonner : raisonnement faux.
( Didact. ) Raisonnement faux
ou erreur commise dans la démons-
tration, quand la conséquence est
tirée de principes qui sont faux, ou
qui ne sont pas prouvés, ou bien
quand on glisse sur une proposition
qu’on auroit dû prouver,
Le paralogisme differe du so-
phisme , en ce que celui-ci se fait à
dessein , et par subtilité, et le para-
logisme par erreur et par défaut de
lumière suffisante, et d'application,
PAR
PAPRALYSIE, s. f. du grec œupa-
avai ( paralusis ), dérivé de xa-
paaix (paraluo), résoudre , relâcher.
( Méd. ) Les anciens définissoient
la paralysie un relâchement des
nerfs qui prive les parties du corps
de mouvement et de sentiment.
On peut définir plus exactement la
paralysie , une privation , ou dimi-
aution considérable du sentiment et
du mouvement volontaire, ou de
Fun des deux, en conséquence du
relâchement des parties nerveuses et
muscueuses, suivi quelquefois d’a-
trophie, de débilité du pouls, et
d’autres symptomes. f. PARAPLE-
GIE, PARAPLEXIE.
PARAMÈTRE , s. m. du grec
Tapà (para), à coté, et de wirpov
( Hélron), mesure : mesure de com-
paraison,
( Géom.) Ligne droite constante
dans chacune des trois sections coni-
ques : on l'appelle en latin /atus
reclum.
On appelle en général paramètre,
la constante qui se trouve dans l’é-
quation d’une courbe.
PARANGON, s. m. du grec æ2-
paye (paragein) , mettre à côté
VPun de Pautre , en comparaison :
modèle, patron.
(Joaillerie) Diamant parangon,
rubis parangon ; c’est un diamant,
un rubis d’une grosseur , d’un prix,
et d’une beauté extraordinaire,
. (Minéral.) Parangon noir, en
italien parangone nigro ; c’est le
Jaspe noir : on le trouveen Suède, en
Saxe , et en Finlande.
(Imprimerie) Parangon est aussi
le nom dun caractère qui est entre la
palestine et le gros romain. I ya
le gros parangon et le petit paran-
go.
(Commerce du Levant) Paran-
&on se dit encore des plus’ belles
étoffes de soie qui y sont apportées de
Venise,
PARANOMASIE, s. f. du grec
rapx (para), proche, et d’ivoux
( onoma ), nom : proximité, ou
ressemblance de nom.
( Didactique ) Ressemblance
entre des mots de différentes langues,
qui pent marquer une origine com-
uit,
P AR 55
PARANYMPHE, s. m. du grec
mapà ( para), proche, et de yÜupn
(rumphé), jeune épouse ; nouvelle
mariée.
(Hist. anc.)C’étoit chez lesGrees,
et ensuite chez les Romains, celui qui
faisoit les honneurs de la noce , et
qui conduisoit l’épouse dans la mai-
son deson mari.
( Hist. du Bas-Empire) Dans les
tems postérieurs, ce nom fut particu-
lièrement affecté au seigneur nom
mé pour conduire une princesse d’une
cour à l’autre , et la remettre, au
nom de son père, entre les mains du
prince son époux. Cet usage avoit
passé de la cour de Constantinople à
celle des rois de France , sous la pre-
miere race.
( Ecoles publiques ) On appeloit
encore paranymyphes, les éloges et
les discours d’apparat qui se pronon-
coient à certaines époques, dans les
universités. Sixte V défendit qu’on
fit son éloge en publie, et qu’on le
paranymplhät , re le louät dans
un paranymphe), à ouverture des
thèses qui furent soutenues à un
chapitre général de son ordre,
PARAOS , 5. m. Mot chinois.
( Marine ) Petits bâtimens des
mers de la Chine , et des autres pays
circonvoisins. Ils sont assez sem-
blables aux jonques pour le grément,
excepté que leurs voiles sont lacées
lâchement au mât, par un de leurs
cotés, au lieu d’être suspendues,
comme dans les jonques, au quart de
la vergue.
Ces bâtimens sont quelquefois ar-
més de pierriers, et les souverains de
quelques contrées s’en servent pour
lever les tributs qu’ils exigent des
petites îles de leur dépendance.
PARAPEGMES . s. m. dérivé du
grec ærapamwyvugu (parapégnumi) ,
afficher.
( Antiq. ) Tables de métal sur
lesquelles les anciens inscrivoient les
ordonnances et autres proclamations
publiques.
( Astron. anc.)C’étoit aussi, chez
les Syriens et les Phéniciens;,une ma-
chine astronomique qui servoit à
montrer les levers et les couchers des
astres.
( Astrol.\ Les astrologues se ser-
veut aussi de ce mot, en parlant des
66 PAR
tables sur lesquelles ils tracent leurs
prétendues règles,
PARAPET , s. m. de litalien
parapello , ce sur quoi on appuie la
poitrine. :
(Art nulit.) Elévation dont la
masse est ordinairement destinée à
couvrir des soldats contre l'effet du
canôdn.
En général, on donne le nom
de parapel à tout ce qui borde une
ligne , pour se couvrir contre le feu
de l’ennemi,
PARAPHERNAUX , adj. du grec
mapx (para), au-delà, et de @epv4
(pherné), dot : qui ne fait pas
partie de la dot.
( Pratique ) Biens parapher-
naux ; ce sont des biens qui ne font
point patie de la dot d’une femme ,
et dont elle a non-seulement l’ad-
ministration, mais encore la pleine
et entière disposition.
PARAPHIMOSIS , s. m,. du grec
map ( para), trop, ou auprès , et
de oruow ( phimoo ), serrer avec un
cordon.
( Méd.) Les Grecs ont entendu
par ce mot, une maladie de la verge
dans laquelle le prépuce se ramasse
et se replie derrière la couronne du
gland, et la serre si fort, qu’on
ne peut, en aucune façon , Pame-
ner en devant pour recouvrir le gland.
Cet état est contraire au phimosis ,
et est souvent un symptome de ma-
ladies vénériennes.
PARAPHRASE , s. f. du grec
æapagpasis ( paraphrasis ), expli-
cation , interprétation.
( Didact. ) Explication plus éten-
due que le texte, ou que la sim-
ple traduction littérale du texte,
(Ecriture sainte) Paraphrase
chaldaïque ; c’est une ancienne
version de la bible, faite en chal-
déen.
PARAPHRENESIE, s. f. du
grec œapàx ( para ), dans le sens de
mal, d'une manière vicieuse , et
de œpénec ( phrénes ), diaphragme ;
vice du diaphragme,
( Médec. ) Inflammation du dia-
phragme, ou des parties adjacentes.
PARAPHROSYNIE , s. f. du
grec œapapposuyn (paraphrosuné ) ,
PAR
démence, fait de œapagpovés ( pa-
raphroneo ), être en délire,
(/Méd.) Délire passager et fé-
brile. É |
PARAPLEGIE , ou PARAPLE-
XIE , s. f. du grec œus4 (para),
qui marque ici quelque chose de
nuisible, et de œhñoow ( pléssü ),
frapper.
(cd. Paralysie de toutes les
parties situées au-dessous du cou.
PARAPLEURITIS , s. f. du grec
œapà ( para), mal, vicieusement ,
et de aæxeupa (pleura ), plèvre
vice de la plèvre.
(/Hed. ) inflammation de la partie
de la plèvre qui recouvre la surface
supérieure du diaphragme,
PARASANGE , 5. f. du grec œu-
aTAYYAS arasaggés ).
Ë ( % HA Men ei chez
les anciens Perses, mais dont la
longueur varie depuis 30 jusqu’à
60 stades.
PARASELENE , s. m. du grec
œapà (para), proche, et de z:xnvs
séléné), la lune.
( Physique) Météore représen-
tant une ou plusieurs images de la
lune, Ce météore a la forme d’un
anneau lumineux , dans lequel on
aperçoit quelquefois une image ap-
parente de la lune , et quelquefois
deux.
Les parasélènes se forment de la
mème manière que lesPARHELIES.
V. ce mot.
PARASITE , s. et adj. du grec
œapaoros ( parasilos ), formé de
æœapà (para), proche, et de oiras
(silos ), blé : qui est près du blé,
(-Antiq.) C’étoit, dans Porigine,
le nom que donnoient les Grecs à
ceux qui avoient l’intendance des
blés sacrés, c’est-à-dire, des blés
qu’on recueilloit dans les terres con-
sacrées à chaque temple,
Mais, dans la suite, on le donna
à ceux qui s’introduisoient dans les
maisons opulentes , et qui faisoient
métier d'aller manger à la table
d'autrui. Des-lors, ce mot qui n’a-
voit auparavant rien d’odieux , fut
pris en mauvaise part. ;
( Botan. ) Plante parasite ; c’est
celle qui tire sa nourriture d’une
autre plante , et vit à ses dépens.
(Æntomologie) Parasiles est en-
P AR
core le nom que quelques naturalistes
ont donné à des insectes qui vivent
constamment sur des quadrupèdes ,
ou sur des oiseaux dont ils sucent
le sang, comme les puces, les poux ,
les mites, etc.
PARASTATE, s. m. du grec
œ2pà (para ), auprès , et de isapæs
( kistamaiï) , étre placé.
(-Anat.) Petit corps rond qui est
couché sur le dos de chaque testi-
cule; c’est la même chose qu'EPT-
DIDYME. F. ce mot.
PARASYNANCIE , ou PARAS-
QUINANCIE , s, f. du grec æxpà
(para), beaucoup , de uv ( sun \ ,
avec, et de 4yyw ( agchô ), serrer,
suffoquer.
(Méd.) Espèce de squinancie ,
dans laquelle les muscles externes
du pharynx sont enflammés. Wo yez
SQUINANCIE,
PARATITLES, s. f. du grec px
(para), proche , et de riraos (kilos),
titre : rapprochement de titres.
( Jurisprud. ) Explication abré-
gée de quelques titres ou livres du
code ou du digeste ; parce que le but
des paratitles est de rapprocher cer-
tains objets dispersés sous différens
titres, pour en faire connoitre la
liaison.
PARATONNERRE , s. m. de
Vitalien parare, parer , empècher ,
éviter, et du francois {onnerre : qui
pare, qui préserve du tonnerre.
(Physique) Longue verge de
métal terminée par une pointe très-
déliée, que lon dresse sur un bà-
timent , en le faisant communiquer
avec la terre humide ou avec Peau ,
et qui est destinée à soutirer le fluide
électrique des nuages orageux qui en
approchent d’assez près.
Franklin a remarqué le premier
que, si à un conducteur fortement
électrisé, on présente, mème d’as-
sez loin ,; une pointe très-fine d’une
substance anéiectrique , aussitôt les
signes d'électricité que donne ce
conducteur sont considérablement
diminués ; et cette diminution est
d'autant plus considérable, et a lieu
d’une distance d’autant plus grande ,
que la pointe est plus déliée. C’est
là ce qu'on appelle le pouvoir des
pointes. C’est ce pouvoir des pointes
qui à fait imaginer à Francklin de
PAR 57
soutirer , par le même moyen, l’é-
lectricité d’un nuage orageux, Voila
l'origine des paralonnerres.
PARC, s. m. du saxon pearroc ,
ou du flamand peark, cloture.
( Econ. rurale ) Grande étendue
de terre , entourée le plus souvent de
murailles, pour la conservation des
bois, pour le plaisir de la chasse , ou
pour la hberté de la promenade.
Parc se dit aussi d’un pâtis entouré
de fossés, où l’on met les bœufs pour
les engraisser.
Ïl signifie aussi une clôture faite
de claies, où l’on enferme les mou-
tons, quand ils coucher dans les
champs.
4 Art de la guerre ) Parc d'ar-
tillerie ; c’est un puste qu’on choisit
dans un camp, hors de la portée du
canon de la place , et qu'on fortifie
pour faire le magasin des munitions
qui regardent le service des armes à
feu, et des feux d’artifice.
(Marine) Parc de marine ; c’est
dan arsenal de marine, le lieu où
les @gasins généraux et particuliers
sont renfermés, et où l’on construit
les vaisseaux de Pétat.
PARCHEMIN , s. m. du latin
ergamenum , dit pour pergarmend
; PES
charta, papier de Pergame , lieu où
il a été inventé.
( Diplomatique ) Peau de mou-
ton ou de chèvre, préparée et polie
avec la pierre-ponce , pour recevoir
Pécriture. On attribue l'invention du
archemin à Cumenès IL, roi de
He ; d'où lui vient son nom.
Ii y avoit trois sortes de parche-
muns , le blanc, le jaune, et le
pourpré. On écrit encore des livres
entiers, et sur-tout des livres déslise;f
entierement pourprés.
Avant le sixième siècle, le par-
chemin servoit pour les livres, et le
papier d'Egypte pour les diplomes. En
Allemagne et en Angleterre , on ne
connoïssoit point le papier d'Egypte;
on nes y servoit que de parchemin.
C’est vers le huitième siècle qu’on
prit la funeste habitude de racler du
parchemin écrit, pour y écrire de
nouveau, Cette méthode qui détruisit
sans doute beaucoup de bons ou-
vrages , dura jusqu'aux quatorzième
-et quinzième siecles. On n’en étoit
venu à cette extrémité que par la
LL
58 PAR
rareté du parchemin. Depuis lan
1000 jusqu’en 1400, le parchemin
est épais, et d’un blanc sale ; depuis
cette époque, Pépaisseur des feuilles
est excessive,
PAREATIS, s. m. Mot latin, qui
signifie, obéissez.
( Pratique ) I se dit de certaines
lettres qu’on obtenoit en chancelle-
rie, pour faire exécuter une sentence
hors de la jurisdiction du tribunal où
elle avoit été rendue.
PAREGORIQUE , adj. du grec
Tapnyopéw ( parégoréo ), calmer,
adoucir.
( Méda) Epithète que l’on donne
aux remèdes qui calment, qui adou-
cissent , qui appaisent les douleurs,
Ce sont des espèces d’anodins.
PARÉLIE, ou PARHELIE,, s.
m. du grec ææpà (para), proche , et
dinsoc ( hélios ), le soleil,
(Physique) Métécre représentant
une où plusieurs images du soleil,
et qui est formé, dit-on, par la ré-
flexion de ses rayons , sur un nuage
qui lui est opposé d’une certai
nière,
Les parhélies sont ordinairement
accompagrés de couronnes, où cer-
cles lumineux ; leurs couleurs sont
semblables à celles de Parc-en-ciel ;
le rouge et le jaune du coté qui re-
garde le soleïi, le bleu et le violet de
Pautre côté.
PARENCHYME, s. m. du grec
œapéyyvua (paregchuma),effusion,
du verbe œapsyyte (paregchu ),
verser chemin faisant,
( Wéd.) Terme introduit par Era-
sistrate, pour désigner la propre sub-
stance de chaque viscère qui est si-
tué dans les intervalles des vaisseaux,
prétendant qu’iln’y a que lasubstance
des muscles qui doive être appelée
chair,
Quoique les modernes démontrent
que le cœur est un véritable muscle ,
que le foie est composé de grains
glanduleux | on n’a pas laissé de
retenir le terme parenchyme, quand
on parle de leur substance. Erasis-
trate Sest servi de ce mot, parce
qu’il croyoit que c’étoit un sang épan-
ché , ou coagulé qui formoit la masse
des viscères.
(Botan.)Parenchyme se ditaussi
du tissu cellulaire tendre et spon-
gieux , qui remplit, dans lesieuilles
14
PAR
et dans les jeunes tiges, les inter=
valles qui se rencontrent entre les
plus fines ramifications,
PARENESE, s, f, du grec œapai-
was (parainésis), avertissement ,
exhortation,
( Didact.) Discours moral, exhor-
tation à la vertu.
PARENETIQUE , adj. même
origine que parénèse; qui a rapport
à la parenèse.
( Bibliol.) Ouvrages parénéti-
ques ; ce sont des ouvrages qui ren-
ferment des exhortations à la piété et
à la vertu.
PARENTE, s.f. du latin parens,
formé de parere , engendrer.
( Pratique ) Lien de droit na-
turel qui unit ceux qui descendent
Pun de lPautre , ou d’une même
souche,
Degré de parenté; c’est la dis-
lance qui se trouve entre ceux qui
sont ainsi unis.
Ligne de parenté ; c’est la suite
des parens en divers degrés.
PARENTHESES, s. f. du grec
œapévb:oic ( purenthesis ), formé de
aœa2px (para ), entre, et de fee
(enthesis ) , position : interposition,
(Ælocut.) Figure de construction,
par laquelle on forme un sens à part,
inséré dans un autre , dont il inter-
rompt la suite, Il y a dans l’opéra
dArmide une parenthèse célèbre,
en ce que le musicien l’a observée
aussi dans le chant.
Le vainqueur de Renaud ( st
quelqu'un : peut étre ) sera digne
de moi.
I faut faire en sorte que les paren-
thèses ne rendent pas la phrase lou-
che, et pour cela il faut qu’elles ne
soient pas trop longues.
( Imprimerie ) W se dit aussi des
marques dont on se sert dans lim
primerie , ou dans Pécriture , pour
enfermer les paroles d’une parenthèse,
Ces marques sont ( ).
PARERE , s. m. Terme emprunté
de Pitalien, qui signifie avis,opinion,
sentiment,
( Commerce) Avis ou conseil d’un
ou plusieurs négocians, sur les ques-
tions de fait qui sont en usage dans le
commerce.
PARFAIT, adj. du lat. perfectus,
fait de perficio, parfaire, achever,
PAR
(Gramm.) Prétérit parfait; c’est
le prétérit qui marque une chose
faite, une chose arrivée dans un
tems, qui n’est niprécis ni déterminé.
(Arithinét. ) Nombre parfait ;
c’est le nombre dont les parties ali
quotes ajoutées ensemble font le
mème nombre dont elles sont les
parties. Ainsi, 6 ou 28 sont des
nombres parfails , parce quer,2,
et 3, qui sont les parties aliquotes du
premier, font6; etque1,2,4,7;
et 14, qui sont celles de 28, font
aussi 28.
( Musique ) Ce mot, dans la
mus'que , a plusieurs sens.
Accord parfait ; c’est un accord
P ;
qui comprend toutes les consonnances
sans aucune dissonnance,
Cadence parfaite ; c’est celle qui
porte la note sensible ; et de la domi-
nante tombe sur la finale.
Consonnance parfaite; c’est un
intervalle juste et déterminé, qui ne
peut être ni majeur ni mineur: ainsi
l’octave, la quinte et la quarte sont
des consonnances parfaites, et ce sont
les seules.
Mode parfait ; c’est celui dont la
mesure est à troistems. Les anciens
auteurs divisoient le tems ou le mode
en parfait et imparfait, et préten-
dant que le nombre ternaire étoit
plus parfait que le binaire , ils ap-
peloient fems ou mode parfait celui
dont la mesure étoit à trois tems. Le
tems ou mode imparfait formoit une
mesure à deux tems.
PARFUM , s. m. du lat. per, au
milieu, au travers, et de fumus,
fumée : fumée , vapeur répandue.
( Hist, nat.) Odeur aromatique,
agréable , plus où moins forte, plus
ou moins subtile et suave, qui s’ex-
hale d’une substance quelconque ,
particulièrement des fleurs ; le par-
fum de la rose , le parfum de
l'encens.
Parfum se dit aussi des corps
même d’où s’exhalent les différentes
odeurs qui excitent en nous une sen-
sation de plaisir. Tels sont les par-
fums de Porient. f’oy. ESSENCE ,
HUILE ESSENTIELLE,AROME,
ESPRIT RECTEUR, DISTILLA-
TION.
Parfums simples ; ce sont ceux
dont Là nature nous fait présent dans
PAR 59
un état tel qu’on peut les employer
et les conserver sans y rien changer
ni ajouter, comme lenceus , les
baumes, ete,
Parfums composés ; cest un
mélange de plusieurs parfums sim-
ples réunis.
Parfums secs ; ceux qui sont
friables, et peuvent etre facilement
réduits en poudre comme toutes les
résines odorantes,
Parfums liquides ; ce sont les
esprits, les essences de plantes très-
odorantes,
Vapeurs de parfums ; en mêlant
ensemble les poudres d’iris, de storax,
de benjoin , et d’autres aromates, et
en les incorporant avec de Peau ‘le
fleur d'orange on forme une pâte
qu'on garde dans un petit vaisseau
d'argent. Lorsqu'on veut en faire
usage on met le vase sur un feu
doux ou sur des cendres chaudes ; la
pâte s’échauffe et se répand en va-
peur d’une odeur tres-suave.
Parfums en pastilles ; on rrend
une demi-once de benjoin, quatre
scrupuies de storax calamite, deux
gros de baume sec du Pérou , quatre
scrupules de cascarille ; demi-gros
de girofle, une once et demie de
charbon préparé, un gros de nitre,
un demi-gros d'huile essentielle de
fleurs d’orange , autant. de teinture
d’ambre , et la quantité nécessaire
de mucilage de gomme adragant, Ce
mélange est mis dans un mortier ;
on en fait une masse ou pâte qron
pétrit ensuite en divers rouleaux ,
chacun de la grosseur d’un tuyau de
plume. On divise ces rouleaux en
petits cônes , de la longueur à peu
près d’un pouce , qu’on fait sécher et
qu'on enferme dans une bouteille,
Quand on veut se servir d’une de ces
pastilles, on la pose sur une table
de pierre ou de marbre , et on Pal-
lume par la pointe : elle brûle en
sautillant , et répand une famée ou
plutot un parfum agréable.
PARIADE, 5. f. du lat. pariare ,
mettre ensemble des choses sem-
blables, s’apparier.
(Chasse) Un appelle ainsi l'époque
à laquelle les perdrix s’appariegt. On
défend la chasse devant la pariade.
PARIETAL, adj. du lat, puries,
Jarlelis , mur.
(Anal, ) Les os pariétaux tirent
Le]
60 PAR
leur dénomination de leur principal
usage , Car ils forment les parois et
le dessus de la voûte du crâne. On dit
aussi /e conduit pariétal , les trous
pariélaux, pour le conduit et les
trous qui ontra pportaux partelaur.
( Botan.) Pariétal se dit encore
de ce qui est situé ou attaché sur la
paroi interne d’un fruit ordinaire-
ment uniloculaire.
PARLEMENT , du latin barbare
parliamentum , pourparler; collo-
que, conférence,
( Econ. polit. ) Les assemblées
de la nation ,auxquellesles historiens
ont donné dans la suite le nom de
parlemens généraux , furent d’a-
bord composées de tous les francs ou
personnes libres ; mais vers la fin de
la seconde race on n’y admit que les
principaux seigneurs ou barons du
royaume. Les évèques y assistèrent
pour la première fois au mois de
mai 751.
C’étoit-là qu’on traitoit de la paix
et de la guerre , des alliances, et de
toutes les affaires de l’état, On y
faisoit les lois et les réglemens con-
venables pour remédier aux désordres
passés > et prévenir ceux qui pour-
roient arriver. On y jugeoit les dif-
férens les plus graves entre les
sujets, etc.
Avant que le parlement eut été
rendu sédentaire à Paris, le roi en-
voyoit presque tous les ans dans les
provinces des commissaires appelés
mmissi dominict, lesquels rendoient
Ja justice , et rapportoient au roi les
affaires qui leur paroissoient le mé-
riter,
Ces missi dominici se rassem-
bloient en eertain tems pour les af-
faires majeures auprès du roi, avec
ceux qui étoient demeurés près de sa
personne, et cette réunion formoit
ce qu'on appeloit alors la cour plé-
nière , ou le plein parlement.
Le parlement commença à être
sédentaire en 1305; d’autres disent
en 1204.
À l’époque de la révolution , les
parlemens étoient , en France, des
compagn es supérieures de juges qui
connaissorent en dernier ressort des
affaires litigieuses, et par appel des
bailliages , sénéchaussées, etc. , qui
ressortissoieut immédiatement au
parlement.
PAR
(Anglelerre ) On appelle parte-
ment d'Angleterre le grand conseil
de la nation , composé des trois états
du royaume : le roi, la chambre
haute et la chambre des communes.
Le concours de ces trois pouvoirs
est nécessaire pour l’établissément
des loix nouvelles, ou la révocation
des anciennes,
Le roi convoque, proroge ou dis-
sout le parlement à son gré.
Le parlement d'Angleterre a eu
à peu pres les mêmes commence-
mens que les parlemens de France , et
les parlemens des autres peuples du
nord. Leur mickle-gemote, willena-
&emole , où assemblée d’hommes-
sages , étoit une espèce de parlement
composé des seigneurs et des hommes
francs, Lorsque le christianisme se
fut introduit en Angleterre , les
évêques furent admis au nombre
des juges de la nation,
PARLEMENT AIRE , adj. et s.
de parliamentum , colloque , pour-
arler.
(Marine) Parlementaire , ou
vaisseau parlementaire ; c’est un
vaisseau qui est expédié en tems de
guerre vers une puissance ennemie ,
soit pour échange de prisonniers, ou
pour quelqu’autre expédition de dé-
pêches, où propositions utiles aux
deux ennemis. Un tel bâtiment est
désigné par un pavillon ou signal
convenu , qui est ordinairement le
pavillon de sa propre nation à poupe,
et celui de la nation chez la-
quelle il est envoyé, à la tète du
mât. Il ne doit point être armé en
guerre; il ne doit porter aucune
espèce de marchandise. En remplis-
sant ces conditions, il est à l’abri
d’être saisi, et fait librement son
voyage.
PARLEMENTER , v. n. même
vrigine que parlement.
Art milit. ) Parlementer se dit
d’un officier commandant qui, étant
, attaqué dans une place, fait des pro-
positions au commandant des enne-
mis de lui rendre la place à certaines
conditions.
On n’est admis à parlementer que
lorsqu’il reste encore quelques dé-
fenses et qu’on peut disputer quelque
tems. Les propositions qui se font
ordinairement par écrit, sont portées
par un tambour ou trompette ; quel-
e :
PAR
quefois elles sont faites de vive voix
par un officier intelligent , mais tou-
jours accompagné d’un tambour ou
trompette.
PARNASSE , s. m. du grec œap-
vnagos (parnéssos).
( Poésie) Célèbre montagne de
la Phocide, qui étoit consacrée à
Apollon et aux Muses. Ce mot se
pee figurément pour les poëtes et
a poésie; les nourrissons du Par-
nasse , pour les poëtes ; Je Parnasse
francois , pour la poésie françoise.
PÂRODIE, s. f. du grec œupodix
( parôdia ) ,formé de æapà , contre,
et d’&dn (odé), chant: contre-
chant.
( Liltéral.) Sorte de poëme bur-
lesque qui consiste à détourner le
vrai sens de quelques pieces de vers,
pour leur donner un sens malin,
bouflon ou railleur,
Les Grecs paroissent avoir été les
inventeurs de la parodie ; du moins
on cite parmi les premiers parodistes
un certain Henri Etienne qui floris-
soit vers la g®e, olympiade.
Les premitres parodies modernes
sont Ulysse et Circé, et Arlequin
Phaélon, qui parurent en 1691 et
1692.
(Musique) Parodie , en termes
de musique , s'entend d’un air de
symphonie dont on fait un air chan-
tant en y ajustant des paroles. Dans
une musique bien faite , le chant est
fait sur les paroles, et dans la paro-
die, les paroles sont faites sur le
chant.
PARODIQUE , adj. du grec œa-
poduxos (parodikos), qui marche,
qui passe régulièrement, de rapà
(para) , et de 690s (hodos) , chemin.
( Géom.) Degrés parodiques ;
c’est, en parlant d’une équation , le
nom que quelques anciens auteurs
d’algèbres donnent aux différens
termes qui se suivent sans interrup-
tion dans une équation ordonnée ,
du second, du troisième , du qua-
trième degré, et dont les exposans
croissent et décroissent en progression
arithmétique.
PARO!I ,s. f. du latin paries,
muraille,
(Hydraul.) T1 se dit de tous les
côtés intérieurs, ou bords d’un tuyau
ou d’un vase,
( Anal.) Paroi se dit aussi des
PAR 61
clôtures et des membranes qui fer-
ment les parties creuses du corps.
Les parois de l'estomac, des in-
testins , de la vessie , etc.
PAROISSE , s. f. du grec rapoiniæ
( paroïkia) , formé de œapà (para),
proche , et d’ésxos ( oikos), maison,
demeure : demeure voisine, voisi-
nage. M
( Hist, ecclés. ) Eglise desservie
par un curé, ou certaine étendue de
territoire sur lequel s’étend la juris-
diction spirituelle du curé.
PAROLE , s. f. du latin barbare
parola , contraction de parabola ,
dont les Italiens ont fait parole, et
les espagnols palabra.
( Elocut. ) Mot prononcé; la
faculté naturelle de parler.
( Physique ) Les physiciens en-
tendent par parole un son articulé,
et qui est rendu tel par le moyen de
la langue et des lèvres.
(Musique ) Paroles est encore
le nom qu’on donne au poëme que
le compositeur met en musique. On
dit de certains opera italiens, et
même francois , que la musique en
est bonne, mais que les paroies en
sont détestables.
PARONOMASE , s. f. du grec
æupx (para), proche, et d’éyouæ
(onoma ), nom : proximité , res-
semblance de deux mots.
( Elocut. ) Figure de réthorique ,
par laquelle on renverse le sens d’un
mot par un autre dont le son est à
peu près le mème , mais dont la
signification est très-différente.
PARONYME ,s. m. du grec &æ202
(para), proche, et d’éveua (onoma),
nom.
( Gramm. ) Mot qui a de Paffinité
avec un autre par son étymologie.
PAROTIDE , s. f. du grec œapa
(para), auprès, et d’oùs ( ous LE
génit. æTes ( Glos ) , oreille : proche
l'oreille,
( Anat. ) On appelle parotides
deux grosses glandes salivaires, blan-
châtres , inégalement oblongues , et
inégalement bosselées, situées cha-
cune entre l’oreille externe et la
branche postérieure ou ascendante
de la mâchoire inférieure , et un peu
avancées sur la portion voisine du
masséter.
( Chirurgie ) Les chirurgiens en-
é2 PAR
tendent par parotide une tumeur
centre nalure qui occuye ces glandes,
ct qu’on appelle vulgairement oreil-
ion , ou orillon.
FAROXYSME , s. m. du grec
mapo£vsuos (f “rOxuSnios ee IXTI
tatiou ,; iornié de œapæ (para),
beaucoup, et d’'ogus ( Oxus ), aigu:
ü:saigu. #
(1Hed. ) Acces, invasion, redou-
bleuent , tems le plus violent de la
u alad.e , auquel la cause morbifique
exerce je paus ses forces par des
syn:plomes pius graves ou plus nonmi-
PTreLlix.
Les jaroxysmes sont périodiques,
Icriqu’iis icvicunent par intervalles
réglés, come les acces des fievres
intérmuitentes , les redoubiemens des
levres continues, où 1is n’observent
aucune rgie, Comme linvasiou de
Pépilepsie , de Papopiesie, de asth-
me, de la passion hvstérique, les
accés de la rage, de la folie, etc.
PARQU£L'I , s. m. diminutif de
PARC (voy.ce mot), cloture.
( Pratique ) L’encios destiné pour
les avocats dans les salles où se tient
laudience.
( Jeux scén. ) Parquet se dit
encore de la piutie d’une salle de
spectacle , plus i asse que le théâtre ,
et où l’en est assis.
PARRICIDE,s. m. du latin parri-
cidium pour palricidiun : ceiui qui
iue son pere, et par extension ceiu]
qui {ve sa mere , où son Here, ou sa
sœur , ou ses eulans.
PAR" ,s.m. du lat. parlus , ac-
couchement , enfantement,
( f’ruuque ) Accouchement. Il se
dit aussi ue l’enfant doni uue femme
est accoucuée,
Suppression de part ; cest le
aine de celui où celle qui met un
obsiacie à la naissance d’un enfant ,
ou qui ote la connoissance de son
existence ou de son état.
dupposuion de part ; cest la
supyosition d’un eutaut à la place
d’un autre ; c’est encore le crime
d’un homme ou d’une femme qui se
disent pere et‘meie d’un enfant qu’ils
savent bien ne pas leur appartenir,
PART ,s. f. du jat. pars, partis,
dérivé de parliri, séparer : portion
de quelque chose qui se divise en
plusieurs personnes.
LI
PAR
( Pralique ) Part héréditaire ;
c’est ce qui revient à quelqu'un dans
une succession à titre d’héritier,
(“Karine ) Etre à La part ; on se
sert de cette expression, en parlant
des équipages des bâtimens mar-
chaxds , lorsque le capitaine et ies
propriétaires sont convenus acc ies
matelots de leur donner une part
dans les profits du voyage , pour ieur
servir de paiement au lieu de tant
par mois.
Les corsaires sont tous à la part,
et les parts de prise sont réglées
par la loi.
: PARTANCE , s. f. du verbe par-
ir, partit, se séparer.
(/Harine ) C’est le tems du dé-
pat, ou le départ même.
Coup de pariance ; C’est un conp
de canon tiré d’un vaisseau avant le
départ , pour avertir ceux de léqui-
page, qui sont à terre , de se rendre
à bord,
Signal de partance; ce signal se
fait ordinairement en déferlant le
petit hunier, et en tirant en méme
tems un coup de canon.
Point de partance ; C’est un point
que lou fixe sur les cartes marines,
au moment de perdre la vuedes terres
du pays d’où lon part, afin de cal-
culer la route à faire par le vaisseau ,
depuis ce point bien certain, et bien
déterminé par des relevemens pris
de difiérens points remarquables des
cotes voisines.
PARTI,s. m. dulat, pars, partis,
dont on a fait particus, pour par-
tisans,
( Polit. ) Union de plusieurs per-
sonnes contre d’autres, qui ont un
intéret contraire.
Homme de parti; celui qui se
montre crédule et passionné pour
tout ce qui intéresse son parli.
Esprit de parti ; cest la disposi-
tion d'esprit, qui porte un homme
de parti à aitérer tous ses Jugemens
et ses récits, en faveur du parti qu'il
a embrassé.
( Art muilit,) Parti se dit aussi
d’un corps de cavalerie, où d’infan-
trie, qui va dans le pays ennemi, à
la découverte , et au pillage.
On envoie des partis à la guerre,
pour faire des priSonniers etavoir des
nouvelles de l'ennemi.On commande
PAR
des partis, on détache des partis ,
on tombe dans des partis.
PARTI, IE, adj. du lat. partilus,
de partior, diviser.
( Botan.) Il se dit des parties des
plantes profondément divisées par des
incisions aiguës, Ses composés sont
biparti, tripartt , quadriparti, etc.
selon le nombre des incisions ; et
lorsqu'on ne détermine point ce
nombre, on dit multiparti.
PARTIBLE, adj. du lat. parti-
bilis , de partior, diviser, séparer.
( Botan. ) El se dit des parties des
plantes susceptibles de divisions spon-
tanées. Les valves des capsules min-
ces sont souvent bipartibles ; le
fruit des graines est quinquepar-
Lible.
PARTIBUS. Jr partibus, sous
entendu , znfidelium.
( Hist ecclés.) Phrase latine
adoptée en françois, et qui se dit de
celui qui a un titre d’évêché dans les
pays occupés par les infidèles, Un
évèque in partibus.
PARTICULE , subst, f, du latin
particulo , diminutif de pars, petite
parhe.
( Gramum. ) Petite partie du dis-
cours, dont la fonction est d’énoncer
une affection existante dans la per-
sonne qui parle ; de facon que chaque
particule soit une image de quelque
mouvement intérieur , et qu'à la
peinture de la pensée, elle ajoute
celle de la situation, soit de l'ame
qui sent , soit de Pesprit qui
peint et qui voit. Delà la division
en particules interjeclives , et les
particules discursives.
( Physiq. ) Les particules sont
les petites parties dont on suppose
que les corps naturels sont composés.
Un les appelle aussi parties inté-
granles d’un corps naturel.
Les particules sont les élémens des
corps; c’est leur arrangement diflé-
rent, et leur contexture avec la dif-
férence de cohésion , qui constitue
les différentes sortes de corps, durs,
mous , secs , liquides , pesans, ie-
gers , etc.
PARTIE , s. f. du latin pars,
partis, portion d’un tout,
( Grammaire) Partie d’oraison;
ce sont les mots dont le discours est
composé, comme larticie, le nom,
FAR 63
le pronom , le verbe, Pinterjection ,
la conjonction.
(nat. ) Les anatomistes dis-
tinguent les parties qui constituent
le corps de l’homme, en parlies so-
lides , ou fluides.
Parties solides ; ce sont les subs-
tances qui résistent au toucher, et
dont l’usage est non-seulement de
former le corps, mais de servir à
contenir des fluides.
Parties fluides ; ce sont les subs=
tances contenues dans les différens
vaisseaux du corps, et composées de
petites molécules détachées les unes
des autres , susceptibles de mouve-
ment, et qui cèdent facilement au
toucher.
On divise encore les parties orga-
niques du corps, par rapport à leurs
usages, en parties nobles, lors
qu’elles exécutent des fonctions né-
cessaires à la vie, comme le cœur, le
cerveau ; et en parties ministrantes
ou auxiliaires , lorsqu'elles servent
seulement à des usages ordinaires ;
comme les bras , les jambes, etc,
On dit encore les parties nalu-
relles, pour les parties de la géné-
ration.
( Pratique) Partie signifie aussi
celui qui plaide.
Partie civile; cest en matière
criminelle celui qui est accusateür.
Pariie publique; c’est le procureur
impérial,
Prendre son juge à partie ; c’est
Vaccuser d’avoir prévariqué.
(Commerce ) Partie se dit encore
d’une somme d’argent qui est due 5
il avoit à recevoir une partie de
mille francs.
Parties simples, parties doubles;
c’est, parmi les négocians et ban-
quiers, différentes manières de tenir
les livres de commerce et de dresser
les comptes.
En termes de compte et de finances,
on appelle partie prenante celui qui,
en vertu de son titre, a reçu ou doit
recevoir une somme,
(Ærith.) Parties aliquantes ; ce
sont celles qui, étant répétées un
certain nombre de fois, ne peuvent
jamais mesurer exactement le tout ;
5, par exemple, est une partie ali-
quante de 12, #7, ALIQUANTES,
Parties aliquotes; ce sont celles
qui, étant répétées ua certain nombre
64 PAR
de fois, mesurent exactement le tout.
( Calcul intégral) Difjérencier
par parlies ; c’est, lorsqu'ayant une
fraction de a, y z, par exemple,
on la différencie en regardant x, y
comme constant , et z comme va-
riable ; ou y z comme constant et
y comme variable.
(Musique ) Partie est le nom de
chaque voix ou mélodie séparée dont
la réunion forme le concert.
Comme un accord complet est
composé de quatre sons, ilya aussi
dans la musique quatre parlies prin-
cipales, dont la plus aiguë s'appelle
dessus , et se chante par des voix
de femmes, d’enfans ,ou de musici ;
les trois autres sont la Aaule-contre ,
la taille et la basse, qui toutes ap-
partiennent à des voix d'hommes,
Il y a aussi des parlies tinstru-
mentales ; savoir : le dessus, la
quinte, la taille et la basse; mais
ordinairement le dessus se sépare en
deux , et la quinte s’unitavec la taille
sous le nom commun de vocale,
Il ya des parties qui ne doivent
être chantées que par une seule voix,
ni jouées que par un seul instrument,
et celles-là s'appellent récitantes,
D’autres parlies s’'exécutent par plu-
sieurs personnes chantant ou jouant
à lunisson , et on les appelle parties
concertantes , ou parties de chœur.
PARTITION, s. f. du latin par-
Hilio, de partior, diviser, séparer :
division.
( Husique) Collection de toutes
les parties d’une pièce de musique,
où lon voit, par la réunion des par-
ties correspondantes , l'harmonie
qu’elles forment entr’elles.
(Facteur d'orgues ) Partition est
aussi une ocfave, ou un peu plus ,
qu’ils accordent d'abord vers le mi-
lieu du clavier, et sur laquelle ïls
accordent ensuite tout le reste,
(Météorol.) Partition du baro-
mètre ; c’est la division en sept par-
ties, entre le plus haut et le plus
bas degré du mercure, pour marquer
les variations de atmosphère.
PARTOLOGIE , s. f. du latin
partus, accouchement, enfantement,
et du grec hoyos (logos), discours,
traité.
(Méd.) Patie de la médecine
PAS
qui a pour chjet de traiter de Pac-
couchement,
PARULIE , s. f, du grec œapx
(para), proche, et d’oùaov ( hSS
gencive,
(/Méd.) Inflammation des gen-
cives , qui vient quelquefois à suppu-
ration, S'il y survient une excrois-
sance de chair,on l'appelle EPULIE.
Voy. ce mot.
PAS, s. m, du latin passus.
( Géom.) Le mouvement que fait
un animal en mettant un pied Pun
devant lautre ; cest aussi l’espace
qui se trouve d’un pied à l’autre
quand on marche ; dans ce dernier
sens, on Pemploie pour signifier une
mesure qui varie selon les lieux où
elle est en usage. On distingue le
pus en pas ordinaire , en pas com-
mun, et en pas double, ou pas
géométrique. Le premier est de 4
pieds et demi Ge millimètres }, et
le second de 5 pieds (1624 milli-
mètres. )
(Mécan.) Pas de vis ; c’est la
distance qui se trouve entre deux
cordons où trois immédiatement con-
sécutifs de la spirale qui forme la cir-
conférence de la vis.
(Art milit.) Pas se dit aussi de
la diverse manière de marcher des
troupes : pas ordinaire , pelil pas ,
pas redoublé, pas de charge.
(Equitation) Pus se dit des al-
lures naturelles d’un cheval : Bon
pas, grand pas, pas rude,pas doux.
(Danse) Pas, en termes de
danse , s'entend des manières dif-
férentes de conduire ses pieds en
marchant, en sautant, en pirouet-
tant. Pas droit, pas grave, pas
battu, pas tourné , pas lortllé, pas
relevé, pas balancé, pas coupé ,
pas dérobé, pas glissé, pas chassé,
pas tombé, pas mignard.
Pas se dit aussi de plusieurs pas,
comme le pas de menuet , le pas
de couranie , le pas de bourée , etc.
Pas de deux , pas de trois , etc. ;
c’est une entrée dansée par deux ©
trois acteurs. »
( Géogr.) Pas se dit d’un passage
étroit dans une vallée ; dans une
montagne, dans une mer , ou d’une
mer à lPautre : le Pas de Suze , le
Pas des T'hermopyles, le Pas de
Calais, pour le Détroit de Ca-
las , etc,
?
( Chevalerie)
PAS
{ Chevalerie) Pas d'armes j c’e-
toit une place que les anciens che-
vahers entreprenoient de défendre ,
comme un pont , un chemin, etc.,
par lequel on ne pouvoit passer sans
combattre la personne qui le gardoit,
Les chevaliers qui défendoient le
pas, pendoient leurs armes à des
arbres, à des poleaux , à des co-
lonnes, etc., élevés pour cet usage;
et quiconque étoit disposé à disputer
le passage, touchoit une de ces ar-
moiries avec son épée, ce qui étoit
un cartel que Pautre étoit obligé
d’accepter : le vaincu donnoïit au
vainqueur le prix dont ils étoient
convenus avant le combat.
PASIGRAPHIE, s. f. du grec æùc
( pas ), tout, et de ypa (grapho),
écrire : écriture universelle,
( Diplomalique ) C’est le nom
d’un systemed’écriture nouvellement
inventé, au moyen duquel on peut
être lu et entendu parmi toutes les
nations, sans traduction,
PASILALIE, s f. du grec æxé
(pas), tout, et raw ( luleo),
parler : Part de parler à tous.
( Diplomatique) C’est Pécriture
A co parlée, Dans cet art,
es caracteres représentent non-seule-
ment la pensée , mais encore les
lettres de Palphabet, et ils expri-
ment , par leur réunion, des termes
nombreux qui n’ont aucun rapport
avec ceux des idiômes connus. La
puasigraphie et la pasilalie sont de
l'invention de M. de Maimieux.
PASQUINADE ,, s. f, de Pasqui-
nus, nom propre.
( ZLittéral. ) Placard satirique,
ainsi appelé, parce qu’à Rome on
Pattache à une statue de marbre,
placée au coin du palais des Ursins,
et qui reprécente un certain Pas-
quin ,savetier, d’autres disent bar-
bier, grand railleur , qui se plai-
soit à donner des brocards à tous les
passans, et dans la boutique duquel
tous les rieurs de son tems avoient
coutume de s’assembler,
Pasquinade se dit aussi par ex-
tension de toute satire, raillerie , ou
bon mot, quoiqu’elles n’aient point
été attachées à la statue de Pasquin,
ou méme quand elles auroient été
faites à Paris. Dans les satires qui
sont attachées à la statue de Pas-
Tome LIL,
PAS 65
quin, celui-ci s'adresse d'ordinaire
à Warforio; autre statue de Rome,
où /Hurforio à Pasquin , que l’on
fait répliquer.
La signora Camilla, sœur de
Sixte-Quint, et qui avoit autrefois
fait la lessive, étant devenue prin-
cesse , on vit le lendemain Pasquin
avec une chemise sale ; /Harforio
lui demandant la raison d’une si
grande négligence : c'est, répondit-il,
que ma blanchisseuse est devenue
princesse.
PASSAGE ,s, m. du mot lat. barb,
passare, passer, fait de passus , pas:
action de passer,
(Art militaire) Passage d’un
défilé, passage d'une rivière ; une
armée en marche peut avoïr besoin
de s'emparer d’un défilé : on le fait
avec un corps de dragons , afin de
prévenir l’ennemi par la diligence de
ia marche , ou avec de petites pieces
de canon, et des charrettes d'outils,
Passage d'une rivière ; il se fait
ou de surprise, ou de vive force. Dans
le premier cas, on engage, par ces
mouvemens , l’ennemi à se porter
dans les lieux éloignés de celui où
Pon prétend passer, et alors il faut
éviter de lui donner de la jalousie sur
cet endroif , soit en lui dérobant ses
contre-marches, soit en lui cachant
soigneusenrent le transport de ses
bateaux,
Dans l’autre cas, il faut, par le
choix du terrein, se rendre maitre
de la rive opposée; pour y réussir, il
faut que le terrein commande celui
de lennemi, et choisir autant que
Pon peut, un endroit où les barques
et les bateaux puissent etre à couvert
de quelques îles, etc.
(Marine) Passage se dit en termes
de navigation, de la somme que paie
un passager, sur un vaisseau mar-
chand, pour le transport de sa per-
sonne et de ses effets, d’un port à
un autre, sa nourriture ordinaire-
ment comprise.
Il se dit aussi de Paction de passer,
et faire la traversée sur un bâtiment
pour aller d’un lieu à un autre.
( Astron. ) Passages sous le
soleil ; les planètes inférieures, Mer-
cure et Vénus, lorsqu'elles passent
précisément entre le soleil et la tene,
forment un phénomène très-remar=
E
66 P AS
quable et très - important pour l’as-
tronomie. On les voit comme une
tache noire quitraverse, dans l’espace
de quelques heures, le disque du
soleil : e’est ce qu’on appelle pas-
sage sur le soleil.
Képler fut le premier qui en 1027,
osa marquer le tems où Vénus et
Zercure passèroient devant le soleil ;
mais Képler n’avoit pu donner à ses
tables un degré de perfection assez
grand pour annoncer, d’une manitre
exacte et infaillible, cesphénomènes
qui tiennent à des quantités fort pe-
tites, et fort difficiles à bien déter-
miner,
Halley calcula, en 1601, plusieurs
passages de Mercure et de Vénus
sur le Soleil ; mais il y en a plusieurs
qui ne pourront avoir lieu , parce que
Ja latitude sera plus grande qu’il n’a-
voit cru. M. de Lambre a refait les
calculs de Halley, avec un nouveau
soin, et ila fait une table qui s’étend
jusqu’à la fin du dix-neuvièmesiecle,
et contient quarante passages.
Passage au méridien , où cul-
minalion ; C’est le tems où un astre
est le plus élevé, et à distance égale
de l’orient et de l'occident.
Les astronomes observent sans ce*se
les passages des astres au méridien ,
pour déterminer leurs ascensions
droites , et cest le fondement de
toute l’astronomie.
Instrument des passages, où lu-
nelle méridienne ; c’est une lunette
qui tourne sur un axe, et qui sert à
observer les ascensions droites des
astres, par le moyen de leur passage
au méridien. Elle peut servir aussi
our régler les pendules, en obser-
vant l’instant auquel le soleil passe
au méridien.
Roenier fut le premier qui, en
1680, fit construire à Copenhague un
pareil instrument ; mais il y man-
quoit dans ce tems-là beaucoup de
choses ; Pon peut dire que ce n’est
que depuis 1735 , que M. Short a
donné à cet instrument une entière
pertection.
( Musique ) Passage, en musi-
que , se dit des ornemens dont on
charge un trait de chant, pour Por-
dinaire assez court, lequel est com-
posé de plusieurs notes où diminu-
tions qui se chantent ou se jouent
PAS
tres-Jégbrement, C’est ce que les Ita
liens appellent aussi passo. Mais
tout chanteur en Italie est obligé de
savoir composer des passi..
( Peinture) Les passages , dans
le langage des peintres , sent des
nuances dégradées ou des tons mêlés,
rompus, qui donnent à la couleur
générale et au clair-obscur une bar-
monie et une vérité dont on est
frappé ; c’est la transition d’un ton
à un autre, et des lumières aux
ombres. #oy. DEMI-TEINTE,
ACCORD, HARMONIE.
PASSE, s, f. même origine que
PASSAGE , PAS , etc.
( Marine) Canal ou passage étroit
et tortueux eniie des bancs et des
rochers cachés sous Peau, à l’entrée
d’un port, d’une rade, ou d’une ri-
vitre. On balise, on marque avec
des BALISES ( voy. ce mot), les
passes au voisinage d’un port.
PASSE -AVANT , ou PASSA-
VANT ,s. m.
( Commerce, finances ) Billet
portant ordre de laisser passer libre-
ment les marchandises , qui ont déjà
payé le droit, ou celles qui en sont
exemptes.
( Marine ) Passe-avant se dit
aussi de deux planchers établis , Fun
à babord, Pautre à tribord, à la
bauteur du plat-bord , pour commu-
niquer du gaillard d’arrière à celui
d'avant.
PASSE-DEBOUT, s. m. se dit,
en termes de finances, d’une per-
mission de laisser passer des mar-
chandises au travers d’une ville ,
d’une province , sans payer aucun
droit.
PASSEPORT , s. m. Pasquier
dit que ce mot est une corruption
de passe-partout.
( Econ. polit. ) Ordre écrit donné
par le souverain , ou en son nom,
pour la liberté et la sûreté du pas-
sage des personnes, des hardes, des
marchandises, ete.
{ Marine) Passeport , ou congé
de bätiment marchand ; c’est une
patente ou permission du souverain ,
quisautorise un bâtiment marchand
de sa nation à faire le commerce,
et le fait reconnoître par-tout où sa
nation n’est pas en gucrre. Un bâti-
PAS
ment trouvé à la mer sans passe-
port est réputé forban.
PASSE-VIN, s. m. composé des
mots passe, passer et vin.
( Hydrost.) Instrument qui sert
à faire traverser une liqueur plus
pesante par une autre moins pesante,
placée sous la première, en les fai-
sant mutuellement changer de place.
Ceite expérience se fait ordinaire-
ment avec de l’eau et du vin , d’où
vient le nom de passe-vin.
PASSION , s. f. du latin passio ,
fait de patior, passus , souffrir : souf-
france , mouvement de l’ame , affec-
tion violente.
( Elocut, ) Les passions sont
comptées , en rhétorique , pour le
troisieme moyen de persuader,
On fait usage dfs passions , sur-
tout dans la péroraison ; c’est propre-
ment leur place. L'orateur se sert
aussi des passions dans les autres
parties du discours, mais avec bien
plus de ménagement : il les piace
apres chaque récit, ou apres la preuve
de chaque fait.
( Med.) Passion se prend aussi
our souffrance , affection ou ma-
Le
Passion hystérique ; c'est le nom
que lon donne à une maladie parti-
culière aux femmes , et que l’on dé-
signe encore sous le nom d’afféclions
vaporeuses ; où simplement va-
peurs. Voy. HYSTERIQUE.
Passion iliaque ; voy.ILIAQUE,
Passion cœliaque ; voyez CŒ-
LIAQUE.
( Peinture ) Les peintres désignent
ar ce mot toutes les affections de
EL , toutes ses modifications ,
même la tranquillité : ainsi, chez
eux, le mot passion est synonyme
de sentiment. Lebrun à composé un
Trailé des Passions , dans lequel
il s’est attaché à décrire les différens
effets qu'elles produisent sur les par-
ties extérieures.
(Danse) Les danseurs définissent
la passion , un mouvement du corps,
accompagné de certains traits sur le
visage qui marquent une agitation
de VPame.
Dans un habile danseur, les bhas,
les mains , les regards, les tours de
tète, tout doit exprimer le caractère
de La passion quil vient Ge rendre.
P'AS 67
Cette expression paroit bien mieux
dans les visages vus de profil que
dans ceux qui sont vus de face.
PASTEL , s. m. de l'italien pas-
tello, fait du lat. pastillus | pas-
tille , petit gâteau.
( Peinture ) Sorte de crayon fait
de couleurs pulvérisées, mêlées , soit
avec du blanc de plomb , soit avec
de la céruse ou du tale, et incerporées
avec une eau de gomme.
Dans la peinture au pastel, les
crayons font l'office de pinceaux.
C’est , de toutes les manières de
peindre, celle qui passe pour la plus
facile et la plus commode; mais elle
a le désagrément de s’affoiblir aisé-
ment et de se dégrader par divers ac-
cidens inévitables. Lonot et Terfs-
tein, peintres allemands, sont par-
venus à donner de la solidité aux
crayons , et à fixer d’une manière
plus durable toutes les parties d’un
tablean,
( Botan. ) Pastel est aussi le nom
d’une plante que l’on cuitive sur les
borüs de la mer, et particulièrement
dans les départemens méridionaux ;
ainsi nommée parce qu’on réduit ses
feuilles en pâte, et ersuite en petits
géteauz, ou pastilles, qui four-
uissent une excellente teinture bleue
très-solide, et dont on peut varier
les nuances.
PASTICHE , s. m. de lifalien
pashccio, pâté.
(Peinture) On donne ce nom à
des tableaux qui ne sont ni origi-
naux , N1 COpIeS, Mais qui Soit COM
posés de différentes parties prises
dans d’autres tableaux , comme un
pâté est ordinairement composé de
différentes viandes.
Pastiche se dit aussi par exten-
sion des ouvrages qui sont bien en
effet de Pinvention de celui qui les
a faits, mais dans lesquels 1l s’est
asservi à copier la maniere d’ordon-
ner, de dessiner , de colorer, de
peindre d’un autre maitre auquel il
avoit dessein de les faire attribuer.
David Teniers avoit un talent
particulier à contrefaire les bossans.
Luc Giordaro, peintre napolitair,
que ses compatriotes appeloient 14
fa presto (le dépêche besogne),
étoit, apres ES un des plus
2
64 PAT
grands faiseurs de pastiches qui aït
tendu des embüûches aux curieux.
( Musique) Pastiche est aussi le
voya d’un opéra composé de morceaux
&e différens maitres.
PASTILLE, s. £. du latin pas-
tillus, petit pâté.
( Parfumeur ) Pastilles odo-
rantes ; Cest un mélange de poudres
d’inis, de storax , de benjoin, et
autres aromates, dont on forme uné
espèce de pâte et qu'on garde dans
un petit vaisseau d’argent. Lorsqu’on
veut en faire usage ; on met Je vase
sur un feu doux ou sur des cendres
chaudes, La pâte s’échauffe et se ré=
pand en vapeur d'une odeur tres-
suave,
( Pharmacie ) Pastilles du Le-
want; on donne ce nom aux flerres
bolaires qu’on apporte des îles de
l’Archipei, sous la forme de pas-
tilles, qui portent Pempreinte d’un
cachet ; on les nomme aussi terres si-
gillées. Elles sont employées comme
remédes astringens et absorbans,
{ Confiseur ) On donne encore le
nom de pastilles à une composition
de sucre en poudre et d’un peu de
mélange de gomme adragant que lou
aromafise avec toutes sortes d'odeurs,
et dont on forme une pâte, On coupe
ensuite cette pâte avec des emporte-
pe de fer blauc, pour lui donner
les difitrentes formes qu’on désire.
PASTORALE ,s. f. du lat, paus-
sor, berger, pasteur.
(Art dramat, ) Pastorale est le
aom dun opéra champètre dont les
personnages sont des bergers, et dont
Ja musique doit être assortie à la siim-
plicité du voût et des mœurs qu'on
Jeur suppose,
( Musique) Une pastorale est
aussi une pièce de musique faite sur
dés paroles relatives à l’état pastoral,
ou un chant qui imite celui des ber-
gers, qui en à la douceur, la ten-
dresse et le naturel. L'air d’une danse
composée dans le même caractere
s'appelle aussi pastorale.
PATACHE , s. f. de Pitalien pa-
ÉASEIG:
(Marine ) Bâtiment que lon tient
dans un port , auprès du lieu de dé-
barquement, et du l’on établit un
curps-de-qarde pour reconnoitre tout
FAT
ce qui s’embarque et se débarque ,
et veiller à la tranquillité et à la
sûreté du port, sur-tout pendant là
nuit, [l'y a aussi des pataches pour
le Service dés douanes.
PATE ,s. f, du lafin barb. pasta ,
dont les Italiens et les Espagnols ont:
aussi fait pasla ,et les Anglois paste.
( Econ. dom.) Farine détrempée
et pétrie pour faire‘du pain , ou quel-
qu'autre chose de semblable, bon à
manger. .
Pätes d'Italie ; ce sont des pates
de farine composées et travaillées de
différentes formes pour les potages et
les ragoûts.
( Papeterie) Pâte se dit aussi des
chiffons réduits en bouillie avec la-
quelle on fabrique le papier.
( Poterie) C’est encore le nom des
matières broyées et mêlées dans les
proportions convenables pour for-
mer des pièces de poterie, de porce-
laine , etc.
( Peinture ) ‘Peindre dans la
pâle; Cest ainsi qu'on exprime la
maniere des peintres qui chargent
leurs tableaux de beaucoup de cou-
leurs, et ont encore Part de fondre
les tons et de retrouver, au milien
de cette quantité de couleurs, les
formes de la nature.
Un tableau tout d’une pâte ;
c’est celui où les couleurs sont cou-
chées abondamment dans toutes les
paies , et dont le maniement du
pinceau , qui appartient à cette ma-
niere , est par-tout soutenu.
(Sculpture) Bonne pâle ; on se
sert de ce mot quand on sent que
Partiste a usé, grassement , large-
ment et aïsément de ses matériaux.
Cet éloge s'applique plus particuliè-
rement aux ouvrages que les sculp-
teurs font en terre, et aux plâtres
formés dans les moules qui se fa-
briquent sur leurs modèles. Quelque
moëlleux que soit le travail d’un
marbre , 1l n’est pas d'usage de lui
appliquer lé mot de pale.
( Gravure) Belle pate ; cette
expression s’applique à une estampe
dans laquelle le graveur a su donner
de la souplesse, de la largeur , du
moëlleux et de la couleur à ses tailles,
il faut cependant observer que cette
expression est plutot employée par
EP AT
les amateurs de la gravure, ou par
les peintres , que par les graveurs
eux-mêmes ; ceux-ci disent plutot,
pour exprimer la même idée , qu’une
planche est d’un burin large, d’un
travail nourri, d’un grain moël-
leux.
PATE, s. m. du latin pasta,
päte ; fait de pate.
(Econ. dom.) Sorte de mets fait
de chair ou de poisson mis en pâte.
(Art milit, ) Pälé , en termes
de fortihication, est une espèce de
fer - à - cheval , c'est- à- dire , une
plate-forme, ou terre-plein, dune
figure irrégulière et le plus souvent
arrondie en ovale. Il est bordé d’un
parapet, et n’a ordinairement que la
simple défense de front sans aucunes
parties qui le flanquent. On les cons-
truit le plus souvent dans des lieux
marécageux pour couvrir la porte
d’une place,
(Imprimerie) Püäté se dit aussi
d’une quantité de caractères mèlés
etconfondus sans aucun ordre, Ce qui
arive quand une forme se rompt par
quelqu’accident.
PATENT , TE , adj\ du latin
paleo, ètre ouvert, être évident ;
manifeste,
(Diplomatie) Articles patents ;
on appelle ainsi les articles d’un
traité, d’une convention , qui sont
rendus publics ; par opposition aux
articles secrets qu'on se réserve de
publier dans certaines circonsiances
prévues dans ces articles.
PATENTE , s. f, même origine
que PATENT.
(Æcon. polit.) On appelle ainsi
un brevet que toute personne qui
veut faire un commerce où exercer
une industrie quelconque en France,
est fenue d'acheter du gouverne-
ment.
Patente nationale, ou brevet
d'invention ; c’est un brevet ac-
@ordé aux inventeurs, aux auteurs
de nouvelles découvertes, pour leur
en assurer la propriété, et Pexercice
exclusif, pendant un certain tems.
PATERE, s, f. du latin paiera ,
formé de paleo, être ouvert.
(Antiquités ) Vase dont les Ro-
mans se servoient dans les sacrifices,
On Pappeloit palére , palera, parce
PAT C9
qu’il avoit une grande ouverture, à
la différence des autres vases, qui
n’avoient qu’un cou, ou dont Pou-
verture étoit plus petite que le corps
du vase,
PÂTEUX , SE, adj. de PÂTE :
qui ressemble à de la pate.
( Peinture ) Chairs päleuses ;
on se sert de cette expression pour
faire entendre que les chairs sont
peintes largement , moëlleusement ,
et dans la pâte.
Touche pateuse; Cest opposé
de la touche sèche, }, TOUCHE.
PATHETIQUE , adj. et s. du
grec m2nrimoc ( pathétikos ); formé
de 490c (pathos ), passion , affec-
tion : qui aflecte, Qui émeut les pas-
sions, $
(-Ænat,) Épithète que l’on donre
à la quatrième paire de nerfs, À cause
qu'ils font mouvoir les yeux d’une
manière qui exprime les passions de
l'ame,
( Elocut.) Le pathétique, dans
l'art oratoire , est une peinture forte,
qui émeut , qui touche, qui agite et
transporte l'auditeur hors de lui-
méme,
( Musique ) Le pathétique est
encore un genre de musique drama
tique et théâtrale, qui tend à peindre
et à émouvoir les grandes passions ,
ct plus particulièrement ja douleur et
la fristesse,
Le caractère du pathélique n’est
ni dans le mouvement, ni dans le
genre, ni dans le mode, ni dans
l’harmonie; il est dans l’accent pès-
sionné, qui ne se détermine point
par les règles, mais que le génie
trouve et que le cœur sent, sans que
Part puisse, en aucune mavivre, en
douner Ja loi. ,
PATHOGNOMONIQUE, ri. du
grec 7480c { pathos ), affection,
maladie, et de yvwmovixcc ( ga6m0o-
nikos ), qui dénote, qui indique :
qui indique les maladies.
{Héd. ) Epithète que l’on donne
aux signes qui sont propres et parti-
culiers à la santé , ou à chaque ma-
jadie, et qui en sont inséparables,
Par exemple, Vissue de Purine par
une plaie de Phypogastre, est un
signe palhogrononique que La
+eSie EST pes CE,
“a PAT
PATHOLOGIE , s. f. du grec
rraBoc ( pathos ), affection , mala-
die, et de A6yos ( logos ), discours,
traité,
( Méd.) Partie de la médecine qui
traite des maladies, de leurs causes ,
de leurs signes, de leurs sympto-
mes ou accidens : ce que les auteurs
expriment par ces quatre termes,
NOSOLOGIE , ŒTIOLOGIE ,
SEMEÏOTIQUE , et SYMPTO-
MATOLOGIE. F7 ces mots.
PATHOS, s. m. du grec æ40e,
qui signifie mouvement, passion,
affection.
(Art orat.) I ne s’emploie qu’en
mauvaise part, et pour exprimer une
chaleur aflectée et ridicule, dans un
discours , ou dans un ouvrage,
PATINE, s. f. diminutif de pâte :
couverte.
. ( Æntiquaires ) Espèce de vernis
peturel qui se forme sur la surface
des médailles, des statues de bronze
d’une haute antiquité,
Ce vernis , d’une couleur notrâtre,
tirant sur le vert, n’a pas plus d’un
centième de ligne d'épaisseur ; mais
il est d’une si grande dureté, qu’il
résiste quelquefois à la pointe du
burin. Comme il est très-difficile de
limiter ; les antiquaires en font un
frès-grand cas, parce qu’ils le regar-
dent comme la meilleure preuve de
Vantiquité des mopumens qui en
sont revêtus, Aureste, cette patine
n’est que du véritable carbonate de
cuivre suroxigéné , fort analogue au
vert de montagne.
PATOIS, s. m. de pater, patren-
sis sermo , langage paternel.
(Langues ) Langage rustique,
grossier.
PATRIARCHE, s. m. du grec
FTATRIAPYNE (patriarchés), formé de
æartpià ( patria), famille, et dapyèc
{ archos F chef : chef de famille.
( Ecriture sainte ) Nom qu’on
donne à plusieurs saints personnages
de Pancien testament,
(Religion chrélienne)[se dit aussi
des évêques qui ont occupé les grands
siéges indépendans de léglise ro-
maine ; comme les patriarches de
Constantinople, d’Antioche, d’A-
lexandrie, et de Jérusalem.
PATRIMOINE, s. rm. du latin
patrinionium.
BY AU
Pratique ) Bien de famille,
Géogr.) Palrimoine de S'aint-
Pierre ; c’est une province de l’état
de l'église, en italie.
PATRON, s. m. du lat. patronus,
formé de paler, père : protecteur,
(Relig. chrét.) En parlant des
saints, il se dit du saint dont on porte
le nom , et de celui sous l’invocation
duquel une église est dédiée, etc.
(ist. ecclés.) On appelle patron,
dans les pays où il y a des bénéfices,
celui qui a fondé un bénéfice, ou qui
a droit d’y nommer.
(Marine) On nomme patron,
sur la Méditerranée, le capitaine ou
maitre d’un bâtiment marchand;
mais ce nom est affecté sur-tout à
ceux qui commande des barques, ou
d’autres petits bâtimens.
Patron de chaloupe ; cest un
officier marinier qui sert sur un vais-
seau , et qui est chargé de la conduite
de la chaloupe, et d’en commander
Péquipage : 1l se tient au gouvernail.
Patron de canôt; c’est un offcier
marinier qui a les mêmes fonctions
dans le canot.
PATRONYMIQUE , adj. du grec
œarip ( palér), père, et. d’oyouæx
( onoma ) , nom : nom paternel,
( Grammaire ) Les grammairiens
appellent ainsi, des noms formés sur
ceux du père, dela mère, ou de quel-
qu'autre d’entre les aïeux de celui qui
les porte.
PAUCIFLORE, adj. du lat. pau-
ci, pauca , peu, et de flos, floris,
fleur.
( Bolan. ) Portant peu de fleurs :
plante paucifiore. ;
PAUCIRADIE. EE , adj. du lat.
pauci, pauca , peu, et de radius,
rayon.
( Botan. ) Ayant peu de rayons.
Ombelle pauciradiee; c'est une
ombelle qui est. composée d’un petit
nombre de pédoncules.
PAUME, s. f. du lat. palma.
( Ænat, ) Le dedans , ou la partie
concave de la main.
Jeu de Paume; sorte de jeu
où jouent deux ou plusieurs per-
sonnes qui chassent et qui seren-
voient une balle avec une raquette
ou avec un battoir, dans un lieu
préparé exprès. Il est ainsi appelé,
PAY
parce qu’autrefois ôn y jouoit avec la
paume de la main, toute nue, ou
avec un gand. Quelques-uns mirent
ensuite des cordes à leurs mains,
pour renvoyer la balle avec plus de
force; après quoi on imagiua les ra-
quettes.
PAUPIÈRE, s. f. du lat. pal-
pebra.
-( Ænat. ) La peau qui sert à cou-
vrir les yeux, et à les défendre d’une
trop vive lumière.
* PAUSE, subst. f. du lat, pausa,
repos , cessation, intermission.
( Musique ) Intervalle de tems
qui , dans exécution, doit se passer
en silence par la partie où la pause
est marquée. Ÿ.TACET,SILENCE,
Il y a la pause et la demi-pause.
PAUVRE , adj. et s. dn latin
pauper, qui possède peu.
( Peinture) Une léte pauvre est
une tete ignoble : une draperie
pauvre , est celle qui manque de
l'apparence d’ampleur,
Une composilion pauvre est celle
qui n'offre pas la richesse que pro-
mettoit le sujet, Un dessin pauvre,
est le même qu'on apnelle petit,
mesquin , celui qui manque de gran-
deur dans les formes. Delà, on ap-
pelle pauvretés toutes les petites for-
mes que présente la nature, quandon
Pexamine de fort près, et que Part
doit négliger, parce qu’elles s’éva-
nouissent dès que l’on se place à une
juste distance.
PAVE, s.m.du lat. pavimentum,
fait de pavire, battre, frapper, con-
solider.
(Ærchitect.) Chemin, terrein,
lieu couvert de pierres, de cailloux,
etc. , que l’on a battu et: consolidé ,
pour le rendre ferme , et capable de
porter ce qui doit reposer ou passer
par-dessus,
Il se dit aussi par extension de la
pierre dure , du carreau, etc., dont
on se sert pour paver.
Carthage est la premibre ville qui
ait.été pavée ; Romerne le fut que
188 ans après l’expulsion des rois.
On ne connoissoit pas le pavé en
France avant Charlemagne , et ses
successeurs le négligèrent, entière-
ment. Philippe Auguste fit paver
Paris en 1211, et dissipa, par ce
moyen , les épaisses vapenrsqui, dans
PA Y WE
toutes les rues , obscurcissoient Pair,
et le rendoient infect et dangereux,
( ist. nat. ) Pavé des géans
{ v. chaussée des géuns ); assem-
blage prodigieux de colonnes basal-
tiques qu'on voit dans le comté
dAntrim, sur la côte septentrionale
de l'Irlande.
PAVILLON , s. m. du laf. papr-
Lio, papillon, dont les Italiens ont
fait pudiglione.
(Art milit,) Pavillon, en termes
de guerre , est une tente de toile ou
de coutil, qu’on élève sur des mâts
pour se loger en campagne et à la
guerre. Ÿ. TENTE, MARQUISE,
On désigne encore par ce mot les
drapeaux, les enseignes, les éten-
dards, etc,
(Architect. ) Pavillon est aussi
un Corps de bâtiment , appelé ainsi
à cause de sa ressemblance avec les
pavillons d'armée.
( Blason ) On appelle pavillon,
ce qui enveloppe les armoiries des
souverains , et dont l’usage est venu
des anciens tournois, où l'on ex-
posoit les armes des chevaliers sur
des tapis précieux , sous des tentes
et des pavillons, que les chefs des
quadrilles faisoient dresser , pour se
tenir à couvert jusqu’à ce qu’ils en-
trassent en lice,
(Marine) Pavillon, en termes
de marine, est une enséigne , ou
. éfendard d’étoffe légère, toile ou éta-
mine, que Von déploie au vent dans
les vaisseaux, et sur laquelle sont
les couleurs, le blason , les armoi-
ries, le chiffre, ou les marques dis-
tinctives dé la nation à laquelle ap
partient le bâtiment, pour le faire
connoitre de loin en mer pour cé
qu'il est.
Le. pavillon se déploie le long dn
bâron de pavillon, immédiatement
au dessus du milieu de la poupe du
vaisseau.
Les vaisseaux de guerre mettent ,
outre ce pavillon de poupe, un au-
tre pavillon plus petit, en avant ;
au dessus dû beau-pré, qu'on appelle
pavillon de beau-pré, Ce pavillon
a les mèmes couleurs et là même
forme que le pavillon: de poupe;
quelquefois il n’en a que le canton
ou yacht,
LE PAT
Les vaisseaux commandans des
armées navales , escadres et divi-
sions, portent de plus , à la tète d’un
des mats, un pavillon qui désigne
le grade et le rang du commandant.
Un amiral porte le pavillon à la
tète du grand mat; un vice-amiral
le porte à la tete du mât de misaine ;
et le contre-amiral à la tete du mât
d’artimon,
[i y a d’autres pavillons de dif-
férentes couleurs, bandes et façons,
qui servent à faire des signaux, etc.
J’, SIGNAUX.
(Anal. ) On appelle pavillon de
la trompe de la matrice, lPextré-
mité de cette trompe qui se termine
par une expansion membraneuse ,
frangée , et comme découpée.
On nomme pavillon de l'oreille,
sa partie extérieure, disposée en ma-
niere de coquiile différemment re-
pliée.
PAVOIS , s. m. de l'italien pa-
vese pavesala, dont on a fait en
franchis pavesade ; quelques - uns
dérivent ce mot de pavo, paon,
à cause de ses riches couleurs.
(Marine) Les pavois sont des
bandes de drap ou autre étofle, ser-
vant principalement à orner et à re-
coùvrir les balustrades ou batayoles
qui font le tour du vaisseau, de
Pavant à l’arrière, soit pour la dé-
coralion, soit pour le combat,
Pavoiser ; c’est orner le vaisseau
de tous ses pavois ; et de plus, gar-
uir les bouts de ses vergues, ses mâts,
ses haubans et galhaubans, et toutes
les parties qui sont le plus en vue,
dun nombre infini de toutes sortes
de pavillons ; flammes et banderol-
lus. On pavoise en signe de réjouis-
sance.
PAYSAGE, s. m. de pays, et ce-
lui-ci du lat. pagus , village, dont
on à fait payen, pour Phabitant
d'un village.
( L'opographie ) Etendue de pays
ue lon voit d’un seul aspect.
(Peinture) Paysage, en pein-
ture , est la représentation d’un pays,
une imitation de quelque aspect de
la campagne, ou autrement de la
nature champêtre,
La représentation qu’en fait la
peinture, s'appelle tableau de pay-
22
sage,
:
PE A
Les aspects que lon imite fidé-
lement, et tels qu'ils se présentent ,
s'appellent vues. Ainsi l’on dit de
Partiste qui emploie ainsi son talent ,
qu’il dessine ou qu’il peint des vues.
Les aspects champetres , imités en
partie d’après la vature , eten par-
tie imaginés, sont des paysages
mixtes, ou des vues composées.
Les paysages créés sans autre se-
cours que les souvenirs et limagi-
nation , sont des représentalions
idéules de la nature chamypétre.
PESGE , s. m. du latin barbare
pedag'um , que l’on trouve dans les
anciens titres.
(Finances) I s’est dit autrefois
en général de toutes sortes d’im-
pots qui se payoient sur les marchan-
di-es qu’on transportoit d’un lieu à
un autie. Maintenant , il se dit d’un
droit qu'on prend sur les marchan-
dises qui passent par certains lieux ,
par certaines villes, ou par les ports
etrivieres, pour l'entretien desgrands
chemins. -
Péage se dit aussi du lieu où l’on
paye ce droit,
PEAU, s.f. du lat. pellis.
( Anal.) Tégument qui enve-
loppe tout le corps. La peau est un
corps composé de fibres tendineuses,
différemment entrelacées les unes
dans les autres. Ces fibres tendineu-
ses sont parsemées de filets nerveux ,
de vaisieaux sanguins, et de vais-
seaux lymphatiques.
La partie extérieure de la peau
est garnie de papilles, appelées
houpes nerveuses. Ces mamelons
ou papilles constituent organe du
tact : aussi, sont-elles plus remar-
quables dans les parties fort sensi-
bles, et où le tact est plus délicat,
comme à la plante des pieds , à la
paume de la main, et surtout au
bout des doigts.
(Méd.) Maladies de la peau ;
v. LEPRE , GALE, CROUTEL,
ERUPTIONS , DARTRES , ERY-
SIPELE , VEROLE ( petite },
CHARBON , CANCER, TACHES,
TEIGNE, PEDICULAIRE ( ma-
Hidie GOUTTE-ROSE, PUS-
TULES , BOUTONS , VERRUES,
CORS , POIREAUX, HEMOR-
ROÏDES, etc.
(Peinture) Faire trop sentir la
Pre
pean, ne pas faire assez senlir
la peau, sont des locutions très-
communes dans le langage des arts
de dessin.
Faire trop sentir la peau, est le
déiaut où tombent certains dessina-
teurs ou sculpteurs, qui, ne sa-
chant pas lire sous la peau la cause
des mouvemens, ne sont affectés
que des détails que présente cette
enveloppe ; d’où il résulte un ou-
vrage mou, dont le défaut ne peut
jamais etre racheté pai la manicre
d’opérer la plus ragoütante, suivant
Vexpression consacrée à ce genre
dexécution.
IVe pas faire assez sentir la
peau, est le défaut de ces savans
myologistes, qui, trop confians en
leurs connoissances , ne copient pas
assez la nature, et n’operent que
d'apres le résultat de leurs études
anatomiques,
PECCANT , TE, adj. de pécher,
en lat. peccare.
(Méd.) Humeurs percantes ; on
appelle ainsi les humeurs qui ont de
la malignité ou de l'abondance.
A
PECHE,, s. f. de piscts , poisson ;
piseor, prendre du poisson , péècher :
art, exercice, action de pêcher.
Pour ce qui concerne la péche ,
voy. MORUE, BALEINE , HA-
RENG , CORAIL, THON, MA-
QUEREAU, SARDINE , etc,
PECH-STEIN , s. m. mot alle-
mandl, qui signifie pierre de poix.
(Mineral) Substance qui ressem-
ble , par sa contexture et sa cas-
sure, à une résine ou à un bitume ;
sa couleur ordinairement jaune bru-
nître, ajoute encore à cette res-
semblance.
Les parties de PEurope où le pech-
slein est le plus abondant , sont la
Hongrie, la Saxe, le Gépartement
du Puy-de-Dome , le Padouan, On
trouve dans les couches marneuses
des environs de Paris, et notam-
ment dans la colline de Menil-Mon-
fant , de petits rognons détachés
d’une substince qui a beaucoup de
ressemblance avec le pech-stein.
PECHYAGRE , s. f. du grec
æûyus (péchus), coude, et d’2ypz
( agra), prise, capture.
(Méd.) Espèce de goutte qui oc-
cupe le coude,
PED 73
PECTORAL , adj. et s. dn lat.
pectoralis, Fait de pectus , peclo-
ris , poitrine,
( Histoire juive ) Pièce de bro-
derie que le grand prêtre des Juifs
mettoit sur ses habits devant sa poi-
trine. Le pecloral du grand pretre
étoit riche et magnifique.
( Relig. cathol.) Croix pecto-
rale ; test une petite croix d’or
que les évèques portent pendue au
cou, pour marque de leur dignité.
(Anat.) Grand pectoral, pelit
pectoral ; ce sont des muscles qui
ont leurs attaches à la poitrine.
(Med) Remèdes pectoraux ; ce
sont les remèdes propres aux mala-
dies de la poitrine et des poumons.
(Ichtiologie) Poissons pecto-
raux, ou {horaciques ; C’est ainsi
qu’on désigne les poissons qui ont
les nageoires ventrales placées sous
les nageoires pectorales. #7. THO-
RACIQUES.
PECULAT , s. m.-du lat. pecu-
nia, argent, fait de pecus, trou-
peu, et d'ablatio, enlèvement ;
contraction de pecuniæ abilatio,
enlèvement d'argent.
( Pratique) Crime dont se ren-
dent coupables ceux qui s’appro-
prient , détournent , ou font valoir
à leur profit personnel, les deniers
publics.
PECULE , s. m. du lat. peculum.
(Pratique) Bien que peut acqué-
rir celui qui est en la puissance d’au-
trui
PEDAGOGUE, s. m. du grec
raid'arywysc ( paidagôgos), formé
de æaïs (pais), enfant, ét d'aye-
y2s) (agogos ), conducteur.
Didact) Les Grecs nommoient
pédagogues, es esclaves à qui ils
donnaient le soin de leurs enfans,
pour les conduire, les garder, et
mêine leur donner les premières ins-
tructions,
Aujourd’hui ce mot ne se prend
guère qu’en mauvaise part, et par
dérision : cet homme fait le pé-
dagogue.
PEDALE ; s. £, mot purement
italien, dérivé du lat. pes, pedis,
pied.
(Musique) Gros tuyau d'orgue ,
ainsi appelé parce qu’on le fait jouer
avec le pied,
PED
Pédale se dit aussi des toüches de
plusieurs instrumens , qui , étant
abaissées avec le pied , servent à
modifier le son de Pinstrument.
PÉDANT , s. m. de l'italien pe-
danle, qui pourroit avoir la meme
origine que PEDAGOGUE. #. ce
mot.
( Didact.) Terme injurieux, et
dont on se sert pour parler avec mé-
pris de ceux qui enseignent les enfans
dans les coiléges.
IL se dit aussi de celui qui affecte
hors de propos de paroitre savant,
PEDARTHOCACE , s. m. du
grec mais ( pais ), génit. mærdoc
( paidos ) , enfant , jeune personne ,
d’apOpoy ( arthron ), jointure, et de
>]
4
+
xaxoy ( kakon ), mal: maladie des.
jointures aux enfans,
( Med.) Maladie à laquelle les
entans sont particulièrement sujets ;
leurs jointures sont enflées , et ils ont
assez communément les os cariés.
PEDERASTIE , s. f. du grec
œaic( pats), jeune garçon , et d’épæn
(érao ), aimer : amour, passion pour
les jeunes garcons: amour honteux
entre des hommes,
Pédéraste est celui qui se livre à
la pédérastie.
PEDESTRE, adj. du lat, pedes-
dris , formé de pes, pedis, pied:
qui va à pied, qui est à pied.
(Sculpture) I n’est guëre d’u-
sage que dans cette phrase : S'fatue
pédestre , par opposition à stalue
équestre.
PEDICELLE , s. m. du lat, pedi-
cellus , diminut. de pedunculus,
pédoncule , diminut, de pes, pedis,
ied,
(-Bolan. ) Petit pédoncule propre
de chaque fleur ; division du pédon-
cule, ou pédoncule partiel.
PEDICULAIRE , adj, dn latin
pediculus, dans la signification de
pou : qui concerne les poux,
( Méd, ) On désigne ainsi une
maladie dans laquelle il s’engendre
beaucoup de poux. #7 PITHIASIS.
PEDICULE, s. m,. du lat. pedi-
culus , diminut. de pes, pedis, pied :
petit pied.
( Botan.) Espèce de queue propre
à certaines parties des plantes, comme
aux aigrettes, aux glandes, aux nqc-
r
PED
taires, etc, Il ne faut pas confondre
le pédicule avec le pédoncule, qui
désigne la queue des fleurs et des
fruits lorsqu’ils sont apparens.
On nomme pédicule la tige des
champignons , et celles de plusieurs
plantes dont les parties de la fructi-
fication ne sont pas bien apparentes,
comme dans les lichens, les moi
sissures,
PEDILURE, s. m,. formé du lat.
pes, pedis, pied , et de luo, laver.
(Méd. ) Lavement ou bain des
pieds. ;
PEDIMANES, s. m. composé de
pes , pedis, pied, et de manus,
main : littéralement les pieds con-
formés comme des mains.
(ist, nat.) On appelle pédimanes
les mamuiferes carnassiers qui ont le
pouce des pieds de derrière sans ongle
et écartés, comme dans les singes.
PEDOMETRE , s. m. du latin
pes, pedis, pied , et du grec pérpor
( mélron ), mesure : mesure des
pieds, ou du chemin qu’on a fait;
compte-pas.
(-Arpent) Instrument de méca-
nique fait en forme de montre ,0m-
pue de plusieurs roues qui engrainent
une dans l’autre, et qui sont dans
un méme plan, lesquelles, par le
moyen d’une chaine ou courroie,
attachée au pied d’un homme ou à
la roue d’un carrosse , avamcent d’un
cran à chaque pas où tour de roue ;
de sorte que, par le moyen de cet
instrument , on peut savoir combien
on a fait de pas , ou mesurer la dis-
tance d’un endroit à un autre, #oy.
ODOMETRE.
PEDONCULE , s. m. du latin
pedunculus, diminut, de pes, pedis,
petit pied, petite tige.
( Botan. ) Support commun de
plusieurs fleurs ou d'une fleur soli-
taire, ou le lien qui attache la fleur
ou le fruit à la branche ou à la tige,
ou ce qu'on nomme vulgairement la
queue d’une fleur ou dun fruit,
( Physiol.) Les physiologistes ont
appelé pédoncules du cerveau, les
branches de la moëlle allongée; ïls
disent encore pédoncules de la
glande pinéale, pour désigner deux
petits corps médullaires qui partent
de la face interne des couches des
PEI
nerfs optiques dans le cerveau, et
vont se porter de chaque coté vers la
glande pinéale qu’ils tiennent sus-
endue.
PEDOTROPHIE, s. f. du grec
maidos (paidos), génit. de zic
(pais), enfant , et de rpéw (trépho),
mourrir : manière de nourrir les
enfans,
( Méd. ) C’est le titre d’un poème
latin de Scévole de Sainte-Marthe,
sur la manière de nourrir les enfans
à la mamelle.
- PEINE, s. f. du lat. pœna.
Gmepr) Châtiment du crime,
eine capitale; celle qui fait
perdre la vie naturelle ou civile.
Peines afflictives ; celles qui af-
fhigent le corps du condamné , en le
soumettant à quelque flétrissure, ou
en le privant de sa liberté,
Peine corporelle ; châtiment qui
s’applique sur le corps du condamné.
Toute peine corporelle est aflictive,
mais toute peine afflictive n’est pas
corporelle. PERS
re infamante ; celle qui met
le condamné au rang des infâmes.
Peine pécuniaire ; celle qui em-
porte condamnation de dommages
et intéréfs, réparation civile , au-
mône et autre peine qu’on peut ac-
quitter avec de Pargent.
Peine légale ; celle qui est pro-
noncée par la loi.
Peine arbitraire ; celle qui est
laissée à la prudence du juge.
Peine comminatoire ( de com-
mminari), faire des menaces }; c’est
une certaine clause pénale apposée
dans les contrats, testamens et au-
tres actes, contre ccux qui contre-
viendroiïent à quelque disposition
énoncée dans ces actes.
PEINTURE, s.f. du lat. pictura,
formé de pingo , piclum , peindre,
Dans l’art de peindre ,le mot pein-
Lure peut êtreenvisagé sous des points
de vue différens.
Prise pour l’art dans toute son
étendue, là peinture est une mer-
veilleuse invention qui donne , pour
ainsi dire, la vie à la matière, qui
tompe la vue en faisant croire de
relief des représentations, qui, faite
sur une surface plane, n’ont effec-
tiÿement aucune saillie ; enfin, qui
charme les yeux , intéresse l'esprit et
P EI 75
affecte le cœur par les impressions
les plus douces et les pius fortes
qu’elle y fait passer.
Peinture devient aussi un terme
générique , lorsqu’il signifie les ou-
vrages peints, parce qu’il embrasse
les coupoles , plafonds, etc. , soit
qu’on les désigne par le nom de ta-
bleaux ou non.
Enfin , peinture exprime quelque-
fois le matériel de la peziiture , les
différens procédés de peindre , et ceux
qui servent à appréter les couleurs ;
on dit donc, la peinture à fresque ,
en détrempe, à la gouache, en mi-
nialure , au pastel, à la cire, en
mosaique ; en pierres de rappor£
ou marquetlerie , en tapisserte , qui
est une espèce de mosaïque, sur le
verre, en émail , et sur la porce-
laine , par planches imprimées en
enluminant. Voy. ces mots à leur
place.
. (Histoire de la peinture) Les
recherches les plus exactes sur l’ori-
gine de la peinture n’ont produit
que des incertitudes. On ne sait ni
les lieux où elle a pris naissance, ni
ceux à qui on en est redevable. Les
uns disent qu’elle a commencé à
Sycione , et d’autres à Corinthe. Les
Egyptiens prétendent qu’on s’y est
exercé chez eux six mille ans avant
qu’on s’en occupât dans la Grèce.
Avapt le siége de Troye, la pein-
ture grecque r’étoit autre chose que
Part de représenter la figure d’un
héros sur une surface égale et unie,
et comme cette méthode du contour
extérieur ne marquoit point les traits
du visage , et ne rendoit pas la per-
sonne reconnoissable , les peintres
écrivoient sur leurs ouvrages le nom,
de Ja personne représentée.
Cléophante de Corinthe fut le pre-
mier qui inventa la peinture pro-
prement dite, la peinture coloriée ,
en employant , sur un fond de terre
cuite et broyée, la couleur rouge ,
comme la plus approchante de la car-
nation.
Bulaschus , contemporain de Can-
daule , introduisit l’usage de plusieurs
couleurs dans un seul ouvrage de
peinture ; ce qui amena bientôt la
cannoissance des lumières et des
ombres, Panœnus peignit.la bataille
de Marathon avec la figure ressem
F6 PEI
blante des principau+ chefs des deux
armées, Peu apres € startiste, parut
Polygnote de Mrhason qui , le pre-
mier, donna des draperies légères
à ses figures de femmes, et quitta
quelquefois le pinceau pour peindre
en encaustique.
Enfin, à la g4me. olympiade , Ap-
pollodore d'Athènes ouvrit une nou-
velle carrière , et fit naïtre le beau
siècle de la peinture, H fut suivi par
Zeuxis, Parrhasius , Timanthe et
Eupompe, qui tous ont été ses con-
temporains, On vit paroitre ensuite
une foule d’excellens peintres qui,
dans l’espace d’un siècle , se sont
illustrés à jamais en différens genres
d'ouvrages.
Suivant le témoignage de Pline,
les Romains honorèrent de bonne
heure la peinture. Une branche de
la famille de Fabius en a tiré le
surnom de Pictor; et le premier qui
le porta, peignit le temple de la
déesse S'alus , an de Rome 450.
Auguste orna les temples de Rome
et les places publiques de ce que les
anciens peintres de la Grèce avoient
fait de plus précieux et de plus rare.
Lucius, qu’on voit sous cet empe-
reur, rétablit Pusage de la peinture
à fresque,
La mort d’Auguste fut bientot suivie
de la décadence des arts. Celui de la
peinture , apres avoir été long-tems
enseveli en Occident sous les ruines
de l'Empire romain , se réfugia,
foible et languissant , chez les Orien-
taux , et renaquit enfin vers lan
1240 , à Florence, sous le pinceau
de Cimabué. Cependant on ne
peignit qu’à fresque et en détrempe
jusqu’au quatorzième siècle, que
Jean Vaneeik , natif de Maseyk,
trouva , à Bruges , le secret de
peindre à l'huile, Plusieurs peintres
se rendirent célèbres dans iès deux
siecles suivans; mais aucun n’excella
dans son art.
A la fin du r5me, siècle , la pein-
ture marcha tout à coup à pas de
géant ; et cet art commença à or-
ner plusieurs édifices, dont les der-
piers embellissemens sont les chefs-
d'œuvres de Raphaël et de ses con-
temporains. Le prodige qui arrivoit
à Rome, se faisoit remarquer en
même tems à Venise, à florence,
et dans d’autres villes d'Italie. On
PET
vif paroïtre presqu’en même tems des
hommes à jamais illustres dans leurs
professions , des hommes sans pré-
curseurs , et qui étoient les élèves de
leur propre génie,
Le nord reçut quelques rayons de
lheureuse influence qui se répandoit
alors sur la peinture. Albert Durer,
Holbein et Lucas de Leyde,peignirent
infiniment mieux qu’on né Pavoit
encore fait dans leur payss
Cependant , dans le même climat
où la nature avoit produit libérale-
ment les peintres fameux du siècle
de Léon X , les encouragemens , la
protection des souverains , ne purent
donner une postérité à ces grands
artistes, nés sans ancêtres.
L’école de Venise et celle de Flo-
rence dégénérerent en 60 ou 80 ans;
et si la peinture se maintint à Rome
en splendeur durant un plus grand
nombre d’années, ce fut à des étran-
gers , tels que le Poussin et les élèves
des Carraches , qui vinrent faire va-
loir à Rome les talens de Pécole de
Boulogne et de Palerme , qu’elle en
eut lobligation.
La peinture , qui avoit commencé
a naître en Flandre sous le pinceau
de Jean Vaneeik, y resta dans un état
de médiocrité jusqu’au tems de Ru-
bens, qui, sur la fin du seizième
siecle, en releva la gloire par ses ta-
lens et par ses ouvrages. Si Rubens
laissa des élèves comme Vandick, Jor-
daens , Dispenleeck , Vanhelder , qui
font honneur à sa réputation , ces éle-
ves n’ont pas laissé de disciples qui les
ait remplacés ; et l’école de Rubens
a eu le sort des autres écoles.
Il sembloit que la peinture , qui a
passé en France plus tard qu'ailleurs,
vouloit y fixer un empire plus du-
rable. François Ier. n’épargna rien
pour la faire fleurir : néanmoins ce
n’est proprement que sous Louis XIV
qu’elle a commencé à paroitre dans
ce pays avec le Poussin. La France
a eu, pendant ce long règne , des
peintres excellens en tout genre.
Lesueur n’eut d’aufre maïtre que
lui-même; Lebrun égala les Italiens
dans le dessin et la composition ; Le-
moiue ne leur est guère inférieur ;
vingi autres artistes françois ont laissé
des morceaux-dignes d’être recherchés
de tous les connoisseurs. On attribue
la dégradation de la peinture en
PEN
France à la création d’an certain
style national dont le goût ingé-
mieux , et ce que les artistes françois
appellent esprit, sont les qualités
distinctives.
« Les Françoss , dit Mengs, ont
cessé de faire entrer dans leurs ta-
bleaux des personnages égypliens,
grecs , romains ou barbares, ainsi
que le grand Poussin leur en avoit
donné lPexemple ; et ils se sont bor-
nés à prendre des figures francoises
pour représenter histoire de quelque
peuple que ce fût ».
Au lieu de chercher à se former
sur la belle simplicité de la nature ,
les peintres françois ont étudié les
gestes et les attitudes des comédiens ,
les minauderies des femmes de la
cour , les airs affectés des courtisans,
le faste de Versailles et la magnifi-
cence de Popéra. Mais l’école fran-
coise change maintenant de prin-
cipes, et deviendra , de toutes les
écoles, la plus sévère obsertatrice
des convenances et des lois que s’é-
toient imposées les artistes de Pan-
cienne Grèce.
À Végard de la peinture des ha-
bitans du nord, on n’en peut rien
dire , sinon que cet art ne s’est pas
approché du pôle plus près que la
Hollande.
Depuis plus de deux siècles, les
Anglois aiment la peinture, mais,
jusqu’à ces derniers tems, ils ont été
réduits à payer très-cher les ouvrages
des peintres étrangers, et à récom-
penser magnifiquement ceux qui se
sont établis chez eux ; mais enfin,
la Grande-Bretagne peut se vanter
aujourd’hui de posséder une école
nationale qui mérite d'occuper une
place dans lPhistoire et dans les épo-
ques de l’art.
L’école angloise, dont Josué Rey-.
nolds est le iondateur , paroïit s’être
formée sur les grands maitres de l’é-
cole italienne et sur les peintres d’Ef-
fets que la Flandre a produits, et Za
mort du général Wolf, le départ
de Regulus retournant à Carthage,
l'arrivée d’'Agrippine à Brindes ,
et quelques autres sujets, sont des
preuves qâûe les peintres de cette na-
tion ont connu la grandeur du style,
les fortes expressions et l’art d’ordan-
ner les plus nombreuses composi-
tions. Il ne leur mauque, pour sou-
PEI 77
tenir des commencemens si beaux ,
qu'une plus grande sévérité dans les
formes , et moins d’'ambition pour les
effets piquans.
Procédés de la peinture : il est
vraisemblable que le plus ancien des
procédés employés pour la peinture
étoit le simple mélange des couleurs,
qui ne consistoit que dans quelques
terres coloriées et imprégnées d’eau.
On y a joint ensuite quelques gom=
mes pour les-fixer. On irouve des
traces de ces peintures sur les plus
anciennes momies. C’est cette ma-
nière d'employer la couleur quon
appelle aujourd’hui DETREMPE.
ce mot.
La FRESQUE, la plus durable,
la plus savante, et la plus prompte
de toute, aura succédé à la peinture
en détrempe. #, FRESQUE.
Lesanciens peuplesont connu l’art de
dissoudre la cire, de la mélanger avec
les couleurs, et d’en faire des ta-
bleaux;on prétend avoir retrouvé cette
manière de peindre , appelée ercaus-
tique ; mais il sera permis d’en
douter jusqu’à ce que nos savans
aient expliqué comment ce genre de
peinture excluoit Pusage du pin-
ceau ; car Pline nous apprend que les
peintres à encauslique ne se ser-
voient pas de pinceau , et il les dis-
tingue plusieurs fois des peintres au
pinceau. #, ENCAUSTIQUE.
La peinture à l'huile a précécé de
quelque tems la peinture sur verre,
et celle en émail. Voy. VERRE,
EMAIL.
Les pastels sont des crayons colo-
rés d’un usage peu durable, mais qui
procurent l’avantage de rendre les
chairs d’une maniere douce et moël-
leuse. Foy. PASTEL. Voy.encore
MOSAÏQUE , MARQUETERIE,
TAPISSERIE.
Ustensiles propres à la peinture;
on sait que les anciens se sont servi
d’éponges ; mais on n’a pas une con-
noissance assez exacte de la manière
dont ils préparoient et mettoient en
usage ,; pour l’action de peindre,
l'éponge qu’ils employoient.
L’usage du pinceau qui a été subs-
titué à l’éponge, a dû remplir mieux
intention des peintres ; mais le
pinceau favorable aux détails, de-
voit paroître moins propre, lorsqu’ii
78 PEL
s’agissoit d'appliquer la couleur d’une
maniere plus large, plus prompte,
sur des surfaces vastes, ou pour re-
présenter des objets qui n’exigeoient
pas de détails; la brosse, plus grosse
et moins pointue que le pinceau,
a été employée pour cela,
Les peintres avec la brosse et le
a ont sans doute cru posséder
à peu près tous les moyens qui con-
viennent mieux au but qu’iis ont en
peignant, et à Paction de peindre,
du moins nont-ils rien inventé de
us Depuis quelques siècles , la
»rosse est ordinairement employée
par les artistes qui peignent d’une
maniere qu’on appelle large; ma-
nière qui convient et aux grandes
surfaces,et aux grandes compositions.
F, BROSSE.
Le pinceau est plus en usage pour
les petits tableaux, et pour les ou-
vrages dans lesquels on s’étudie à
à rendre par une imitation exacte,
fine, et quelquefois minutieuse, les
petits détails. #. PINCEAU.
Peinture au lait; c’est le nom dim
procédé nouvellement publié es M.
Cadet de Vaux, pour blanchir les
murs. Il distingue la peinture au lait
en détrempe, et la peunture uu lait
résineuse. La première convient aux
murs intérieurs, et la seconde aux -
murs extérieurs : celle-là est un mé-
lange de lait, de chaux éteinte, d'huile
d’œillet, ou de lin, ou de noix, et de
blanc d’Espagne; celle-ci ne diffère
de la premitre que par les propor-
tions de chaux et d'huile qui sont
plus fortes, et par l'addition d’une
certaine quantité de poix blanche de
Bourgogne.
La peinture au laila cet avantage,
qu'on peut habiter un apparfement
aussitot que la peinture est sèche, et
qu’elle ne produit pas, comme l'huile,
des odeurs et des émanations dange-
reuses. ‘
PÉLADE, s. f. formé du françois
peler, faire tomber le poil; en latin
pilus.
( Hédecine ) Espèce d’alopécie,
ou chute des cheveux, occasionnée
par une maladie. 7. ALOPECIE.
PÉLAGE ; s. f. du latin peus,
oil.
( Hist. nat.) La couleur du poil
PEM
de certains animaux, L'hermiue, la
marte, ont le pélage fin et soyeux;
le cerf la de couleur fauve; le tigre
Va marqué de larges bandes noi-
res , etc. À
PELECOÏDE, subst. m. du cree
ménenuc ( pélékus), hache, et d’edoe
( éidos ), forme ; ressemblance.
( Géom.) Figure de géométrie qui
a la forme d’une hache,
Le pélécoïde est un composé
de trois arcs, dont l’un est un demi-
cercle, et les deux autres égaux ;
chacun À la moitié du demi-cercle,
sont opposés Pun à l’autre par leur
partie convexe , et soutiennent le
demi-cercle. En partageant ce demi-
cercle én deux arcs égaux, on dé-
montre que le pélécoïde a un carré
fait des cordes de ces quatre arcs.
. On peut encore trouver d’autres
circulaires carrables, }: LUNULE.
PELICAN ,s. m. du grec merexàv
ne ), dérivé de œéasxuc (pe-
0
ékus ), hache.
( Oruithol, ) Grand oiseau aqua-
tique, dont le bec ressemble à une
hache, d’où vient son nom.
( Chirurg. ) Instrument de chi-
rurgie , dont on se sert pour arracher
les dents, et ainsi appelé , parce que
la figure de son crochet est recourbéen
manière de bec de pélican.
PELISSE, s. f. de l'italien pe/li-
cia, dérivé du latin pelliceum ,
formé de pellis, peau.
( Costume orient.) Robe, man-
teau , fourré de peau , fort en usage
dans le Nord et dans l'Orient.
PELLETERIE, s. f. dérivé de
pellis, peau : commerce des peaux.
PELLICULE, s. f, du lat. pelli-
cula, diminutif de pellis, peau:
petite peau.
(Physiol.) Membrane fort mince,
déliée , délicate.
-PELOUSE,, s. f. de pelus, poil,
dont l'italien a fait peluzzo, pour
poil court et épais.
( Jardin. ) Terrein couvert d’une
herbe épaisse et courte,
PEMPHIGODE, adj du grec
mtuqi£ ( pemphix ), pustule, et
d’eid'os ( éidos ), apparence : qui a
l'apparence de pustules. -
( MHéd, ) Epithète qui sert à dési-
BEN
gver une fibvre distingnée par des
flatuosités et des enflures, et qui par
la violence de sa chaleur, excite des
pustuies dans Ja bouche.
PENDANT , adj. et s. du latin
pendentes , formé de pendeo ,
pendre.
( Prat.) Un procès pendant à
ur tribunal, où dont un tribunal est
saisi, et pour lequel il ÿ a instance à
ce tribunal.
(Diplomatie ) On dit dans quel-
ques traités de paix , ou de partage , le
pendant des eaux , pour dire toutes
les terres adjacentes aux eaux qui
coulent d’un certain côté.
( Peinture) On donve le nom de
pendant à un tableau, à une es-
tampe , qui , ayant le$mêmes dimen-
sions qu’un autre, peut étre pendu ,
attaché à une place parallèle du même
mur, et lui correspondre.
Outre la conformité des dimen-
sions, il faut encore que les tableaux
pendans aient entr’eux quelque rap-
port dans la composition, dans la
couleur, et dans l'effet : un tableäu
dont les ombres tendent au brun le
plus vigoureux, fera mal perdant
avec un tableau clair; un tableau
d’uve composition triste, où même
seulement austere, ne fera pas bien
pendant avec un fableau gai, ni un
paysage avec un sujet d'histoire.
Pour que deux portraits soient
pendans, il faut que les deux têtes
soient tournées de deux cotés opposés,
afin qu’elles se regardent en quelque
sorte l’une l’autre.
Les véritables amateurs ne recher-
chent dans les tableaux que leur mé-
rite ,et ne s’avisent guere d'exiger
ue deux tableaux de grands maitres
dant pèndans ; mais ceux qui ne
s’occupent que de la décoration, sont
peu difficiles sur le mérite des ou-
vrages, et beaucoup sur leur corres-
pondance : ils veulent ordinairement
que deux tableaux pendans soient de
la même main, et que la plus parfaite
symmétrie règue dans toutes leurs
parties, et s'ils n’ont pas le coup
d'œil assez juste, un compas décide
de leur véritable mérite.
PENDULE,, s. f. du lat. pendu-
lus, dérivé de pendeo, es: être
suspendu , attaché.
BAEUN 70
( Mécan.) Corps pesant , suspendu
de maniere à pouvoir faire des vibra-
tions, en allant et verant d’un point
fixe par la force de sa pesanteur.
Les vibrations alternatives du pen-
dule s'appellent aussi oscillations.
J. OSCILLATION.
Le point autour duquel le pendule
fait ses vibrations, est appelé centre
de suspension où de mouvement.
Une ligne droite qui passe par le
centre, parallèlement à lhorizon
apparent , et perpendiculairement au
plan dans lequel le pezdule oscille,
est appelé axe d’oscillution.
Galilée fut le premier qui imagina
de suspendre un corps grave à un
fil, et de mesurer le tems dans les
observations astronomiques, et dans
les expériences de physique, par ses
vibrations, À cet égard , on peut le
regarder comme l'inventeur des pen-
dules ; mais ce fut Huyghens qui
le £t servir le premier à la cons-
traction des horloges,
Les vibratians d’un pendule sont
toutes sensiblement isochrones, c’est-
à-dire, qu’elles se font toutes dans
des espaces de tems sensiblement
égaux ; c’est ce qui fait que le pen-
dule est le plus exact chronomètre
ou linstraoment le plus parfait pour
la mesure du tems : c’est pour cela
aussi que , lorsqu'il a été question
de trouxer une mesure invariable et
universelle des longueurs, on avoit
songé à prendre un pendule dont
une vibration seroit précisément
égale à une seconde de tems, prisé sur
le mouvement moyen du soleil, et
dont la longueur seroit mesurée avec
exactitude. C’est sur ce principe que
M. Mouton, chanoine de Lyon, a
composé un traité de mensura pos-
Leris transmiltenda ; mais des ob-
servations incontestables ont fait con-
noître que l’action de la pesanteur est
différente dans différens climats, et
qu’il faut toujours allonger le pen-
dule vers le pôle, et le raccourcir
vers l’équateur. C’est ce qui a fait
prendre le parti de mesurer le quaré
du méridien terrestre, dont on a
déduit le mètre, qui en est la dix-
millième partie et létalon des me-
sures nouvelles.
On distingue deux sortes de pen-
dules, le simple et le composé. Le
pendule simple seroit celui dont le
fo PEN
£1 de Suspension n'auroit aucune pe-
santeur, et dont le corps lourd ne
peseroit que par un seul point, comme
si, par exemple, toute sa pesanteur
résidoit au centre,
Le pendule composé est celui qui
pèse par plusieurs points ; et c’est
1à le cas ordinaire, puisque la verge
de suspension est ordinairement de
métal; et quand elle seroit de bois,
ou de quelqu'aulre matiere, ce seroit
le mème cas, car elle ne seroit pas
sans pesanteur ; d'où lon doit coi-
clure que tous les pendules sont
COriposes.
( Horlogerie ) Pendure , subst. f.
Horloge à poids ou à ressorts à la-
quelle on joint un pendule , dont
les vibrations servent à en régler les
mouvemens, Afin de connoitre tous
les battemens ou vibrations du per-
dule , on a imaginé un compleur,
placé aupres de ce pendule : une roue
dentée , portant une aiguille , en
optre Peffet en entourant l’axe de
celte roue , d’une corde à laquelle on
suspend un poids. Cette roue, en-
trainée par le poids, communique
avec une piece portant deux bras
qui est attachée au pendule ; de sorte
qu’à chaque vibration, la roue avance
d’une dent, et re titue en mème tems
au pendule la force que la résistance
de lair et la suspension lui font
perdre à chaque vibration; c’est ce
qui forme l’échappement de la ma-
chine dont le perdule est le régula-
teur, le poids, le moteurou &gent,
et la roue le compteur, parce que
son axe porte une aiguille qui mar-
que les parties du tems sur un cercle
gradué.
. Pendule à équation ; voyez
ÉQUATION , TEMS MOYEN.
PENICELLE , EE, adj. du lat,
penicillus, pinceau.
Botan. ) Stigmate penicelle ;
C’est celui qui est formé par des
glandes délices , attachées sur un
axe allongé , et rapprochées à peu
près comme les crins d’un pinceau,
ou d’un goupillon.
PENIS, s. m.
( Ana. ) Mot latin qu’on a re-
tenu en françois, pour désigner la
verge de l’homme.
PÉNINSULE, s. f. du latin penè
insula.
PEN .
( Géogr. ) Porlion de terre envi«
ronnée de la mer de tous côtés, ex-
cepté d’un seul, C’est la même chose
que PRESQU'ISLE , et CHER-
SONNESE. 77, ces mots,
PENNAGE, sm. du latin penna,
lume : plumage.
( Ornithol.) H se dit en général
des plumes qui recouvrent tout le
corps d’un oiseau ; mais Pon sen
sert plus particulièrement pour dési-
goer le plumage des oïseaux de proié.
PENNE , 5, f. du latin penna.
( Orniüthol. ) Les pennes sont les
grandes, plumes des ailes et de la
queue des oiseaux de proie. Buffon
est le premier qui ait employé cette
expression dans son Histoire des
oiseaux,
PENNIFORME , adj. du latin
penna , plume, et de forma, forme:
qui a la forme d’une plume.
( Physiol. ) On nomme ainsi les
muscles composés , qui sont faits par
la réunion de deux muscles simples
à un seul tendon, et qui ressemblent
par la disposition de leurs fibres aux
le bes d’une plume, rangées sur une
cote mitoyenne.
PENNON, ou PENON, ou
PANON, s. m. du lat, pannus.
(Art. milit. ) Enseigne , ou éten-
dard qui étoit d'usage en France,
( Marine ) Sorte de girouette ,
composée d’un bâton au haut duquel
est attaché un fil traversé, à distances
égales, de petites tranches d’un bou-
chon de hége ,sur la circonférence
desquels sont plantées des plumes
légeres. Cet instrument , qui tourne
suivant le vent, sert au timonier , ef
à l'officier de quart, à voir la situa-
tion du vent,
PEÉNOMBRE, s. f. du lit. penë ,
presque , et d’umbra , ombre.
(Astron.) Ombre foible qu'on
observe dans les éclipses avant Pobs-
curcissement total, et avant la lu-
mivre totale.
La pénombre est principalement
sensible dans les éclipses de lune.
La pénombre vient de la grandeur
du disque du soleil.
Pour la théorie de la pénombre ,
consultez Les mémoires de l’académie
des sciences années 1773 et 1777.
PENTACORDE, s. m. du grec
mivre (penté), cinq, et de xopdà
(chordé), corde : à einq cordes.
(Musique )
PEN
(Musique ) C’étoit chez les Grecs
tantot un instrument à cinq cordes,
et tantot un ordre ou systéme formé
de cinq sons ; c’est en ce dernicr sens
gue la quinte ou diapente s’appeloit
quelquefois pentacorde.
PENTADACT Y LE , adj. du grec
révre (penlé), cinq, et de d'éaruaos
( daftulos ), doigt : à cinq doigts.
{ Hist. nat. ) On appelle ainsi les
mampiferes à quatre picds, terminés
par cinq doigts, :
PENTADECAGONE, s. m, du
grec mévre (pente), cinq, de d'éxx
( déka ), dix, et de yœvrx (gonia),
angle : à quinze angles.
( Géom. ) Figure qui a quirze
angles et quinze cotés.
PENTAEDRE , s. m. du grec
mévre ( penté), cinq, et de £dpe
( hédra) , siège , base.
( Géom. ) Corps solide terminé
par cinq faces.
(/Minéral.) WU se dit aussi des
cristaux à cinq faces. C’est la forme
du carbonate de plomb.
PENTAGLOTTE , adj. du grec
mévre ( penté), cinq, et de yañrle
(glotta ), jangue : à cinq langues.
(Biëliogr.) Dictionnaire penta-
glotle ; dictionnaire en cinq langues.
Bible pentaglotte ; pseautier pen-
olte.
ENTAGONE , s. m. du grec
“re (penté), cinq, et de yaviæ
gônia), angle : à cinq angles,
( Géoin. } Figure qui a cinq côtés
et ciuq angies.
Si les cina côtés sont égaux, et
que les angles Le soient aussi, la
figure s'appelle pentagoue régulier.
PENTAGYNIE , s. f, du grec
mévre ( penté), cinq , et de yuvà
(guné), femme, femelle.
( Botan.) C’est le nom que Lin-
næus a donné au cinquieme ordre de
son systeme sexuel, qui comprend les
plantes qui ont cinq pistils , ou cinq
parties femelles.
PENTAMEÈTRE, s. m. du grec
mévre (penité), cinq, et de pérpoy
( métron ), mesure : à cinq mesures
ou cinq pieds.
(Poésie gr. et lat.) Sorte de vers
en usage chez les Grecs et les Latins,
composé de cinq pieds où mesures ;
Tome LIL, .
PEN -8x
et qui ne se met ordinairement qu’a-
vec les vers hexamètres,
PENTANDRIE , s. f. du grec
mévre ( penté ), cinq, et d’ärdpse
(andros), gen. d’ævrp(anér), homme,
mâle : à cinq parties mâles.
( Botan.) C’est le nom que donne
Linnæus à la cinquième classe de
son système sexuel, qui comprend
les plantes qui ont cinq étamines É
ou cinq parties mâles.
PENTAPARTE , ou PENTA-
PASTE,s. f. du grec réyre( penté ),
cinq, etdu lat. pars, pariis , partie :
à cinq parties.
( Mécan. ) Nom d’une machine 4
cinq poulies, dont trois ‘sont à Ja
partie supérieure, et deux à la partie
inférieure,
PENPAPETALE, EE, adj. du
grec TÉVTE (pente), cinq, et de ré-
TARGY (pétalon), feuille où pétale :
à cinq pétales.
( Bolan. ) Il se dit des fleurs qui
ont cinq feuilles , ou pétales,
PENTAPHYLLE, adj. du grec
Tévre Ve cinq, et de garer
(phullon), feuille ou foliole,
( Bolan.) Plente dont la fleur a
cinq fohioles.
PENTAPTÈRE , adj. du mec
æévre (perle), cinq, et de TTEpOY
(pléron.) , aile : à cinq ailes,
(Botan.) Qui a cinq ailes.
PENTASPERME, adj. du grec
mévre ( pente), cinq, et de crÉtua
(sperma ) , graine ; à cinq graines.
( Botan.) Qui a cinq graines , ou
semences.
PENTASTYLE , s. m. du grec
mévre ( penté), cinq, et de guoc
( stulos ), colonne : à cing co-
lonnes. p
(-Archit.) Edifice qui a cinq co-
lonnes par devant,
PENTATEUQUE, s. m. du grec
mévre (penté), cinq, et de reÿyoc
(teuchos ), hivre : cinq livres.
(Æcrit. Sainte ) Nom des cinq
livres de Moïse qui sont à la tête de
PAncien Testament ; savoir: la Ge-
nèse, PExode, les Nombres, le Lé-
vitique et le Deutéronome.
(Droit canon ) C’est aussi le nom
que quelques canonistes ont donné
aux Cinq uvres de Décrétales, pu-
#2 PYENE
bliées par Grégoire IX , qui font au-
jourd’hui la seconde partie du Droit
canonique. FR
PENTECOTE, s. f. du grec
mevruxosoc ( Pentékoslos ), cinquan-
trie,
( Kelig, chrél.) Fête solennelle
céléhrée chez les chrétiens, en mé-
moire de la descente du Saint-Esprit ,
le cinquantième jour après Pâques.
PENULTIEME , adj. du latin
penè , presque, et dultimus , der-
gier : Pavant dernier,
PENURIE , s. f. du latin penu-
ria , disette.
PEPASME, s. m. du grec
Téraivw (pepaino ), cuire , mürir,
( Héd. ) Concoction, ou assimi-
lation des crudités non naturelles
aux matières cuites , ou à notre subs-
tance,
PEPASTIQUE, ou PEPTIQUE,
adj. même origine que PEPASME,
( Héd, ) H se dit des remèdes qui
sont propres à mürir les humeurs,
les digérer et les disposer à une
bonne supuration.
On donne aussi ce nom aux mé-
dicamens qui facilitent la digestion,
où coction des alimens.
PEPERINO , s. m. Mot italien
formé de pepe , poivre,
( Hinéral. ) Tuf volcanique de
couleur grise, composé de cendres
volcaniques et de pouzolane , et tout
parsemé de leucites de la grosseur
d’un grain de poivre, d’où lui vient
son nom. Comme cette pierre est
aussi solide que légère, elle est fort
employée à Rome dans les construc-
tions ; on la fait entrer aussi dans Pes-
pèce de maconnerie dont on revêt les
statues qu’on envoie au loin ; comme
on Va pratiqué pour préserver de la
fracture les chefs-d’œuvres de lanti-
quité qui ont été transportés d'Italie
à Paris.
PEPIE, s. f. du latin barb. pi-
pita, corruption de pituila.
ÆEcon. rur. ) Maladie des vo-
lailles et des oiseaux de vol. Le
manque d’eau, l’eau sale ou bour-
beuse, la chaire corrompue , en sont
la cause ordinaire, Cette maladie se
manifeste par une petite peau blanche
qui couvre le bout de la langue des
oiseaux, et elle se guérit en arra-
PER
chant cette peau ; on lave ensuite la
langue avec du vin ou avec un peu
d’eau et de sel,
PEPIN,s. m. du latin pipinus ,
qu'on à dit d’abord du noyau d’un
raisin,
( Bolan. ) Semence recouverte
d’une enveloppe coriace, qui setrouve
dans certains fruits, comme la pon-
me, les poires, le raisin , etc.
PÉPINIERE, s. f. même origine
que PEPIN. Terrein dans lequel on
élève des arbres fruitiers , forestiers,
ou d'agrément, soft de graines, soit
de marcottes, soit de boutures, pour,
apres qu’ils onf acquis une certaine
grosseur, et qu’ils ont été greffés, être
transplantés à demeure dans un
autre endroit.
PÉPITE, s. f. de l’espagnol pe-
ile.
( Minéral.) Morceaux d’or natif,
détachés de leur gangue, et roulés par
les eaux. On leur donne ce nom dès
qu’ils ont à peu près la grosseur d’une
lentille : au dessous ce sont des pail-
leites, ou grains d’or, On 4 souvent
trouvé au Mexique et au Pérou, des
pépites du poids de plusieurs mares,
PEPTIQUE, adj. 7. PEPAS-
TIQUE. d
PERCEE, 5, f., ou PERCE
m., participe de percer, du 1
pertuficare, faire une ouvertur
( Archit. ) Percé se dit de
distribution des portes et des fenêtres
d'un bâtiment. Pour qu'un bâtiment
soit bien percé , il faut que les jours
soient bien proportionnésaux solides.
( Peinture ) On dit d’un paysage,
qu'ilest bien perce, quand il laisse
découvrir des objets éloignés. C’est
un mérite, dans ce genre , de laïsser
apercevoir des lointains à perte de
vue, où de les laisser soupçonner ,
quand on ne les montre pas.
PERCHE , s.f, du latin pertica.
(-Arpent.) Longue mesure dont
on se sert dans Parpentage, ou la
mesure des terreins.
( Mesures nouvelles ) Perche,
est le nom vulgaire qui correspond
au décamitre ; elle est égale à dix
mètres , et en mesures anciennes, à
30 pieds. #7, DECAMETRE.
PERCUSSION , subst. f. du latin
percussio , fait de perculio, frapper.
PER
(Mécan. ) Impression qu’un éorps
fait sur un autre qu’il rencontre et
qu’il choque ; ou le choc et la colli-
sion de deux corps qui se meuvent,
et qui en se frappant Pun Pautre , al-
térent mutuellement leur mouve-
ment.
Pour les lois de la percussion ,
consultez le traité de dynamique de
M. d’Alembert.
PERE, subst. m. du latin pater,
parens.
( Pre.) Celui qui a un ou plusieurs
enfans.
Père de famille; toute personne,
soit majeure, soit mineure , qui jouit
de ses droits, c’est-à-dire , qui n’est
point en puissance d'autrui.
(Hist.ecclés.) Pères de l'église,
ou simplement les pères ; ce sont les
saints docteurs dont l’église a recu et
approuvé la doctrine et la décision
sur les choses de la foi, ou sa morale
et la discipline chrétienne,
PEREMPTION , s. f. du latin
peremptio, fait de perimo , tuer,
anéantir, abolir.
( Pratique) Soxte de prescription
qui éteint et anéantit un procès lors-
qu'on a été trois ans sans faire de
poursuites,
La péremption tire son origine de
la loi properandum , au code de ju-
diciis , suivant laquelle tous les pro-
cès criminels doivent étre terminés
dans deux ans, et les procès civils
dans treis ans , à compter du jour de
la contestation en cause,
PEREMPTOIRE , adj. même
origine que PEREMPTION.
( Pratiq.) Exceptions péremp-
Loires ; on appelle ainsi les défenses
qui consistent dans la seule alléga-
tion de la péremption.
( Langage ) C’est de là que dans
le langage ordinaire, on appelle rai-
sons péremploires , réponses pé-
remptoires, celles qui sont décisives,
contre lesquelles il n’y à rien à ré-
pliquer. Au
PERFOLIE, EE, adj. du latin
perfoliatum.
( Botan. ) Feuille perfoliée ;
celle dont le disque entoure la tige
ar sa base non fendue.
Plante perfoliée ; celle qui a de
semblables feuilles,
PER 83
PERIANTHE , s. du grec soi
(péri), autour, et d’2y80ç (anthos),
fleur; nom donné par Linnæus, À
une espèce de calice qui entoure la
fleur,
PERIBLEPSIE , s. f. du grec
mepiChéme ( périblépto ), regarder de
tous côtés,
(Méd. ) La périblepsie est cette
espèce de regard effaré et d’instabi-
lité des yeux qu’on remarque dans
ceux qui sont dans le délire,
PERIBOLE, subst. f. du grec
mspiConn ( péribolé ), tout ce qui en-
vironne : habit, manteau, voile,
couverture,
(Héd. )T signifie aussi , par ana-
logie , le transport des humeurs sur
la surface du corps; comme lors-
qu’une maladie est appaisée , au
moyen dune éruption copieuse de
pustules, sur toute la surface du
corps.
PERICARDE, s. m. du grec
æspi (péri), autour, et de xapdiæ
(kardia) , le cœur : autour du cœur.
(Physique) Capsule membra-
neuse qui sert d’enveloppe au cœur
et le met à l’abri des épanchemers
qui viennent à se faire dans la poi=
trine , tels que ceux du sang, de la
lymphe, etc.
Delà viennent péricardin , pour
ce qui a rapport au péricarde, et
péricardines , pour certains vers
qui s’engendrent dans le péricarde.
PERICARPE , s. m. du grec ré}
(péri), autour, et de xapmoc (kar-
pos), fruit ou semence, poignet.
(Botan.) La pellicule ou mem-
brane qui enveloppe et renferme le
fruit ou les semences d’une plante,
à l’époque de leur maturité. Ainsi,
la capsule, la baie, la pomme, le
drupe , et le cône, sout autant de
péricarpes.
PERICONDRE, s. m. du grec
mipi (péri), autour , et de y6vdpes
chondros), cartilage.
(Physiol.) Membrane qui revét
immédiatement certains cartilages.
PÉRICRÂNE, s. m. du grec es}
(péri), autour, et de xpzvrov (kra-
nion ), crane.
(Physiol.) Membrane épaisse ap-
pliquée extérieurement aux os du
crâne; elle est au ie ce que
N 2
#1 PER
périoste est aux autres os. Foyez,
PERIOSTE.
PERIDROME , 5. m. du grec
%rapi (péri), autour, et de dpôgos
(dromos ), course.
(_Ærchit. anc.) Espace ou galerie
qui règne entre les colonnes et le
mur , dans un périptère.
Les péridromes étoient des pro-
menades chez les Grecs.
PERIGEE, s. m. du grec tpi
(péri), autour, et de yn, (gé):
ja terre.
(-Astron.) Le point de lorbite
un astre, où il se trouve le plus
près de la terre, ou, en général,
le point de la plus petite distance à
la terre, PERIGEE est opposé à
APOGEE.
PERIGYNE, adj. du grec ep}
{ péri), autour , et de yuvà (guné),
femme.
( Botan, ) Nom que les botanistes
donnent à la corolle et aux étamines
des fleurs qui sont attachées autour
de l’ovaire ou de lorgane femelle.
Cette espèce d’insertion s'appelle
périgynique. Voy. INSERTION ,
APOGYNIQUE, HYPOGY-
NIQUE:
PERIHELIE , s. m. du grec #eépi
{ péri), autour , et d’ixsos (hélios),
ie sole
(-Astron.) Le point de Porbite
d’une planète, dans lequel cette pla-
nète est à sa plus petite distance du
soleil.
La terre est dans son périhélie,
et par conséquent le soleil dans son
périgée, au commencement de jan-
vier, Le diamètre du soleil nous
paroit alors le plus grand. 5
PÉRIMER , verbe n. #.PE-
REMPTION.
PERIMETRE , s. m. du grec
tpi (peri), autour, et de yxérpoy
( métron), mesure : ligne qui me-
sure tout autour.
{ Géom.) Le contenu ou léten-
due qui termine une figure ou ux
corps.
Les périmètres des surfaces ou
figures sont des lignes; ceux des
corps sont des surfaces.
Dans les figures circulaires , etc.
le périmetre est appelé périphérie,
PER
f r
où circonférence, #7, PERI, PERI-
PHÉRIE. .
PERIiNEE , s. m. du grec æecoi-
vascc ( périnaios ) , composé de repè
(péri), autour , et de yaiæ, habi-
ter.
( Anal.) L'espace qui est entre
Panus et les parties naturelles,
PERIODE , s. m. du grec epio>
d'os( périodos ), formé de spi ( pé-
ri), autour, et d’ofes (hodos),
chemin : chemin que lon fait en
tournant.
(Astron.) Tems qu’une planète
met à faire sa révolution , ou la du-
rée de son cours, depuis qu’elle part
d’un certain point du ciel, jusqu’à
ce qu’elle retourne à ce même point.
La période du soleil, ou plutot
de la terre, est de 365 jours 48 mi-
nutes, 45 + secondes,
La période de la lune est de 27
jours, 7 heures, 43 minutes, 5 se-
condes,
La période de Mercure est de
87 jours, 23 heures , 59 minutes ,
14 secondes,
La période de Vénus est de 224
jours, 16 heures, 39 minutes, 4
secondes. ;
La période de Zars est de 686
jours, 22 heures, 18 minutes, 39
secondes.
La période de Jupiter est de 4330
jours, 14 heures, 36 minutes.
La période deS aturne est de 10747
jours, 15 heures,
La période d'Herschell est ds
30445 jours, ro heures, #7, FIAZZE,
OLBERS.
Périodes des comètés ; elles sont
presque toutes inconnues , excepté
deux ou trois sur lesquelles on croit
avoir des données assez exactes ; par
exemple, celle qui a reparu en 1759,
et dont on estimé la période de 75 à
76 ans; une autre dont on suppose
la période de 329 ans; celle de 1680
dont on croit qüe la période est de
575 ans.
( Chronol.) Période, en termes
de chronologie, est une suite d’an-
nées après le cours desquelles cer-
taine révolution finit et recom-
mence dans le même ordre. #oy.
CYCLE.
Période Dionysienne ou Vic-
torienne; c’est un intervalle de 533
ans, formé par le produit de 19 ct
PER
de 28, ou du cycle lunaire par le
cycle solaire. On Pa appelée le grand
cycle paschal, parce que Fictori-
nus ou fictorius lPavoit proposée
dans le 5me, siecle , comme rame-
nant les nouvelles lunes et la fête
de Pâques au mème jour de Pannée
Julienne. Denys le petit s’en est
servi Pan 526; mais, depuis la ré-
formation du calendrier, on n’en fait
plus d'usage, #oy. CYCLE PAS-
CHAL.
Période julienne ; c’est le pro-
duit des trois cycles solaire , lunaire,
et d’indiction , ou de 28, 19, et 15,
c'est-à-dire, un espace de 7,980 ans,
dans lequel il ne peut y avoir deux
années qui aient les mêmes nombres
pour les tsois cycles, au bout de ce
tems, les trois cycles reviennent en-
semhle dans le même ordre.
La période julienne a été proposée
un 19583, par Joseph Scaliger, comme
une mesure universelle en chronolo-
gie. Le nom de julienne lui fut donné
à cause du calendrier Julien, dont
Scaliger faisoit usage.
Période caldéenne ; elle est de
18 ans, ou 223 lunaisons. Cette pé-
riode est très-intéressante dans l’as-
tronomie, parce qu’elle ramène la
lune à la méme position, par rapport
au soleil, à Papogée , et au nœud,
Il y a plusieurs autres périodes qui ,
ont eu de la célébrité.
La période caniculaire, cyni-
que, ou sothiaque, qui comprend
un espace de 1640 ans.
La période de 8 ans, employée
par Cleostrate et Harpalus.
La période de 59 ans, proposée
par Philolaus et Œnopides.
La période Calipus-Cysenicus,
astronome grec qui vivoit 330 ans
avant J. C., et qui proposa le pre-
mier la période de LA ans, quadru-
ple du cycle lunaire de Méton, parce
qu’en otant un jour de 4 cycles, il le
rendoit plus exact.
Les anciens parlent encore de la
période de 82 ans, proposée par
Democite; de celle de 247 ans, par
Gamaliel; de celle de 304 ans, em-
ployée par Hipparque , pour les
années civiles.
(Elocut.) Période se dit aussi
d'un assemblage de plusieurs pensées
PER 85
séparées par des intervalles bien mé.
nagés, et dont le sens est suspendu
jusqu’à un dernier repos, où l'esprit
et Voreille sont également satisfaits,
Chacune de ces pensées, prise sépa-
rément , se nomme membre de la
période ; il peut y en avoir jusqu’à
cinq.
Période carrée; c’est proprement
celle qui est composée de quatre mem-
bres ; mais on ne laisse pas d’appeler
ériode carrée , toute période nom-
ue et concue en termes bien ar-
rangés,
(Med. ) Période se dit encore,
. en parlant d’une maladie, du tems
compris entre deux paroxismes, La
période comprend Vétat, le déclin ,
lintermission ou remission. Dans
quelques maladies , ces périodes sont
souvent régulières et coustantes ,
dans les fièvres, par exemple ; mais
dans les maladies chroniques, elles
sont plus régulières et plus incer-
‘ taines.
PERIODIQUE , adj. même ori-
gine que PERIODE ; qui a ses pe-
riodes. Il se dit de toutes les choses
qui reviennent dans un certain tems,
de tout mouvement , cours où révo-
lution qui se fait d’une manière
régulière , et qui recommence tou-
jours dans le même période ou dans
le même espace de tems.
Mouvement périodique de la
terre , de la lune , etc.
Mois périodique ; voy. MOIS.
T'ems périodique ; voy. TEMS.
Vents périodiques; voy.VENTS.
Ouvrage périodique ; celui qui
paroit dans des tems fixes et réglés.
(Gram.) Style, discours pério-
dique ; c’est un style ou un discouxs
composé de périodes nombreuses.
PERIŒCIENS ou PERIECIENS,
s. m. du grec spi (péri); autour , et
doixéw (oikéo ), habiter.
( Géogr.) Ce sont les habitans du
mème parallele terrestre qui sont op-
posés en longitude, maïs qui ont une
mème latitude ; ils ont les mêmes
saisons, la même longueur des jours
et des nuits; mais les uns ont midi
quand les autres ont minuit.
PERIOSTE , s. m. du grec xcpi
(péri), autour, et d’iséoy ( os-
Léon), os.
(-Ænat.) Membrane fine et très »
86 PER
‘ sensible, qui couvre presque tous
les os, A
PERIPATETICIENS, 5. m. du
grec æepi (péri), autour, et de æ4-
ré (paleo ), se promener.
( Philos.) Philosophes de la secte
d’Aristote, ainsi appelés parce qu’ils
disputoient dans le Lycée, en se
p'omenarnl. d
Delà est venu péripalélisme ,
pour la doctrine des péripatéliciens ,
Gu la philosophie d’Aristote.
PERIPETIE, s. f. du grec æepi-
mérsia ( péripeléia ) , formé'de x:p}
(péri), contre, et de œiærw ( pip-
10), tomber : changement subit,
incident, renversement d’état.
(Art dramat. ) Changement im-
prévu qui forme le dénouement d’une
pièce de théâtre.
PERIPHERIE, s. f. du grec
méci (péri), autour, et de otpo
(phero), porter.
(Géom.) Circonférence, ou li-
gne qui termine un cercle, une el-
lipse, une parabole, ou une autre
figure curviligne. #7, CIRCONFE-
RENCE , CERCLE. Ce mot est
maintenant peu usité,
PERIPHRASE , s. f. du grec
épi (péri), autour, et de 9p440
{phrasé ), parler, circonlocuter,
(Ælocut.) Tour de ER qui
consiste à exprimer en plusieurs mots
ce qu’on ne veut pas dire en termes
propres.
PERIPLE, s. m. du grec xp)
( péri), autour , et de æxtw (pléô ),
naviger.
(Géogr, anc.) Navigation autour
d’une mer, ou autour des côtes d’un
pays. Arrien a fait la description
cle toutes Jes côtes de la mer Noire ,
sous le titre de Périple du Pont
Eutin.
PERIPNEUMONIE, s. f. du grec
repi ( péri), autour, et de TVEU pue y
neumon ), le poumon.
(/Héd. ) Inflammation du pou-
mon avec fièvre aiguë : oppression et
difficulté de respirer, accompagnée
souvent d’un crachement de sang.
PERIPTERE , subst. m. du grec
rep ( pert), autour , et de ærepèv
( pléron), aile: avec des ailes tout
autour.
(Ærchit.) Edifice qui est envi-
PER
ronné de colonnes isolées. Lesanciens
eppeloient arles, les colonnes qui
étoient aux cotés des temples et des
autres édifices,
PERISCIENS, s. m. du grec ep)
( péri), autour, et de zxsx (skia),
ombre : ombre tournante,
( Géogr. ) On appelle aïnsi les
habitans des zones glaciales; pour
qui les ombres font tout le tour de
l'horizon.
PERISPERME , s. m. du grec
mepi ( péri), autour, et de orépuz
( sperma ), semence.
Botan. ) Corps épais qui enve-
loppe la plantule, ou le germe dans
les semences, #, EMBRYON.
PERISSOLOGIE , s. f. du grec
mepiorèc ( périssos ), superflu, et de
aéyos ( logos ), discours: discours
superflu.
( Elocut. ) Répétition inutile en
d’autres termes , d’une même pensée
qu'on vient d'expliquer suffisam-
ment.
PERISTALTIQUE, adj. du grec
mepisérau ( perislello ), contracter,
retirer.
( Héd. ) Mouvement propre et
naturel aux intestins, par lequel leurs
parties sont comprimées de haut en
bas , successivement les unes après
les autres, semblable à celui des vers
qui rampent, d’où vient qu’on l’ap-
pelle aussi monvement vermiculaire.
PERISTYLE, subst. m. du grec
ep} { péri ), autour, et de sv4os
( stulos ), colonne.
(-Archit. ) Edifice environné de
colonnes isolées en son pourtour in-
térieur,
Le périslyle est différent du pé-
ryplère, en ce que les colonnes du
premier sont en dedans, et celles du
second sont en dehors. Cependant,
on entend aussi par péristy le , un
rang de colonnes, tant au dedaus
qu'au dehors d’un édifice.
PERISYSTOLE , s. f. du grec
épi tn, ,au dessus, au-delà, et
e susorn ( sustolé ), contraction.
(Méd. ) Intervalle, ou repos qui
est entre la systole et la diastole
des artères, c’est- à - dire, entre la
contraction et la dilatation des ar-
tères. «
PÉRITOINE , s. m. du grec ri
PER
( péri) ,autour, et de rivw ( 4éin6)),
tendre.
( Physiol.) Enveloppe membra-
neuse {rès-considérable , immédia-
tement adhérente à la surface interne
des muscles transverses, et à celle de
tout le reste de la cavité du bas ventre,
dont elle couvre et enveloppe les vis-
ceres, comme une espèce de sac.
PERITROCHON, s. m. du grec
Ep} SR autour, et de rpoy£w
( trochéo ), courir, rouler,
( Mécan. ) Machine propre à en-
lever de gros fradeau.
PERLE, s. Î. du latin perulæ ou
sphærula.
( Hist. nat.) La perle est une
matiere concrète formée dans plu-
sieurs espèces de coquilles bivalves.
On a enfanté des systèmes plus ab-
surdes les uns que les autres pour
rendre raison de la formation des
perles. On sait aujourd’hui qu’elles
ne sont qu'une extravasation contre
pature, du suc lapidifique contenu
dans les organes de l'animal, et filtré
par ses glandes; que ce sont des glo-
bules formés par des couches peu
épaisses , qui, au lieu d’etre appla-
ties, comme celles de la coquille ,
sont concentriques , avec plus ou
moins de régularité.
Les perles se trouvent dans toutes
les mers, et dans les eaux douces;
mais les plus belles se péchent dans
les parties les plus chaudes de l'Inde
et de PAmérique.
Pour qu’une perle soit d’une grande
valeur, il faut qu’à une grosseur con-
sidérable, et une rondeur parfaite ,
elle joigne un poli fin, une blan-
cheur éclatante , et un luisant qui la
fasse paroitre transparente sans l'être.
. Quand elle réunit ces qualités, on
dit qu’elle est d’une belle eau.
IVacre de perle ; on appelle ainsi
la portion intérieure de [a coquille,
dont le tissu fin et poli, offre à la vue
différentes couleurs.
Perles artificielles ; on fabrique
lesperles artificiellesavecdesécailles
de poisson. L’able , petit poisson de
rivière, fournit, dans ses écailles
minces et délicates, la matière colo-
rante des perles. On prend ces pois-
sons au filet, on les frotte les uns
contre les autres dans des baquets; les
écailles se détachent, et tombent au
PER 57
fond de l’eau : on les ramasse et on
les dessèche légèrement ; on les met
ensuite dans de lPammoniaque li-
quide un peu étendue, où elles se
ramollissent ; et on souffle cette !i-
queur dans des perles de verre, sur
les parois desquelles les écailles s’ap-
pliquent et se collent. Cette liqueur
s'appelle, dans le commerce, essence
d'Orient.
PERMEABILITE,, s. f. du latin
permeabilitas , fait de permeo,
composé de per, au travers, et de
11100 , passer, passer au travers: qua-
lité de ce qui est susceptible d’etre
traversé , de ce qui est perméable.
( Physique ) Propriété qu'ont
certaines matibres de se laisser tra-
verser par d’autres. Toutes les ma-
tières, si l’on en excepte celle du feu ,
qui est absolument #mperiméable à
toute autre substance, mais qui les
pénètre toutes, sont permeéables à
quelqu’autre matiere.
PERMUTATION, s. f. formé du
latin per, entre, et de mulo, chan-
ger : échange.
(Analyse) Les mathématiciens
entendent par ce mot, la fransposi-
tion qu’on fait des parties d’un meme
tout, pour en tirer les divers ar-
rangemens dont elles sont suscepii-
bles entre elles. Comme si lon
cherchoit en combien de façons dif-
férentes on peut disposer les lettres
d’un mot , les chiffres qui expriment
un nombre, les personnes qui com-
posent une assemblée, etc.
PERNICITAS, mot latin fait de
pernix , vite , léger.
( Physique) Mot latin dont quel-
ques auteurs se servent pour désigner
une vitesse extraordinaire de mouve-
ment; comme celle d’un boulet qui
fend Pair. ,
PERONE , s. m. du grec æepivs
( péroné), agrafle.
( Anat. ) Le petit os long placé à
la partieexterne de la jambe , à Pop-
posite de l'angle externe du tibia.
PERORAISON, s. f. du latin
peroro , achever un discours, con-
clure.
( Elocut. ) On entend par péro-
raison en réthorique, la quatrième
et dernière partie d’un discours.
Dans la péroraison, Vorateur re-
prend d’une manière concise les prin—
83 PER
cipaux points qui ont été développés
dans le discours, F1 les remet sous les
yeux des auditeurs, dans un point de
vue plus frappant, et leur donne un
nouveau tour ; il les revèt des plus
brillantes figures; enfin, ii étale tout
ce que léloquence à de plus sédui-
sant et de plus pathétique.
PERPENDICLE, s. m. du latin
perpendiculum, quisiguitie le plomb
dont on se sert pour mettre de niveau,
ou aplomb.
( Géom.) C’est le nom qu'on a
donné à une espèce de niveau à
pendule,
PERPENDICULAIRE, adj. et
s. du latin perpendicularis, fait de
perpendo, peser, examineravec soin.
( Géom. ) Ligne qui tombe direc-
tement sur une autre ligne, de facon
quelle ne penche pas plus d’un coté
que de Pautre, et fait par conséquent,
de part et d’autre, des angles égaux.
PERPENDICULE, s. m. du lat.
perpendiculun.
( Géom. ) Ligne verticale et per-
pendiculaire, qui mesure la hauteur
d’un objet, comme d’une montagne,
d’uu clocher, d’une tour,
PERPETUEL , ELLE, adj. du
latin perpeluo, faire durer sans cesse :
continuel, qui ne cesse point, qui
dure toujours,
(Mécan. ) Mouvement perpé-
ducl ; mouvement qui se conserve et
se renouvelie continuellement de
lui-même, sans le secours d’aucune
cause extérieure.
Trouver le mouvement perpétuel,
ou construire une machine qui ait
uu tel mouvement, est un problème
fameux , qui exerce les mathémati-
ciens depuis deux mille ans, Ilexiste
une infinité de dessins , de figures, de
plans, de machines, de roues, etc.
ui sont le fruit des eflorts qu'on a
its pour résoudre ce problème, Fous
ces projets ont avorté ; aussi, c’est
plutot une insulte qu’un éloge , de
dire de quelqu'un , qu’il cherche le
InOuverLent perpétue 1. Consultez la
Lettre XXII de M. Maupeituis, dans
son ouvrage intitulé : Lettres sur
différens sujels de philosophie.
PERROQUET, s. m. diminutif
de PERROT, diminutif de pierre,
Oiseau de PAmérique, et de quel-
ques contrées de l'Asie et de PA-
FREIN
viuus,
3
P'ER
( Marine ) Le mât le plus élevé
dun vaisseau, I] y à un mât de per-
roquel, au dessus de chaque mat de
hune, /, HUNIER,.
Voile de perroquet, où simple-
ment perroquet ; cest la voile que
porte chaque mât de perroquel,
PERRUCHE, subst, £, diminutif
de PERROQUET.,.
( Harine) C’est le nom distinctif
de la voile lapluséle’ée de Partimon.
PERSIQT'E, adj. du lat, persicus,
qui est de Perse,
@Archit. ) Ordre de cojonnes qui
a élé pratiqué parmi les Grecs, qui,
au lieu du fût de la colonne dorique ,
a des figures esclaves persans , pour
porter un ent1blement.
On en attribue Pinvention aux La-
cédémoniens, qui, apr's la bataille
de Platée , voulant humilier les
Persans, à iserent non -seulement
des trophées avec les armes de leurs
ennemis, mais encore les représen-
tèrent eux-memes sous la figure d’es-
claves qui soutencient leurs porti-
ques, leurs arches, leurs cloisons, etc.
PERSISTANT, TE, adj. du lat.
persislo, persévéier.
(Bolan.) I se dit de toute partie
accessoire où intégrante d’une fleur,
lorsqu'elle subsiste totalement ou
partiellement, avec ou sans défor-
malion , après la f{condafion de
l’ovaire, qu’elle accompagne pendant
son accroissement,
Feuilles persistantes ; ce sont
celles qui restent vertes sur la plante
jusqu’au développement des nou-
velles, :
Parties des fruits persistantes ;
. lorsqu'elles restent encore fixées au
pédoncule , après l’émission des
graines.
: PERSONNE, s. f. du latin per-
sort, qui d'abord a signifié le masque
dont se servoient les acteurs, puis le
caractère de celui qui étoit censé par-
ler, et enfin l’homme et la femme.
ERSONNEL , LLE , adjec. de
personne , qui est propre et particu-
lier à chaque personne.
(Pratique) Action personnelle ;
c’est celle par laquelle nous agissons
contre celui qui est obligé à nous
donner ou à faire quelque chase pour
notre utilité. Cette action est appelée
personnelle, parce awelle est atta<
PBUE
chée à la personne obligée et Ja suit
toujours, :
PERSONNEE , adj. du latin per-
sona , masque.
( Potan.) C’est le nom d’une fa-
mille de plantes dont la corclle re-
présente un mufle d'animal, Le ru-
Jier, la digitale , sont des plantes
PÉTSOILIEES,
PERSPECTIVE, s. f. du latin
perspeclo , ou perspicio, considé-
rer attentivement.
( Optique ) La perspective est
Part de représenter sur une surface
plane les objets visibles, tels qu’ils
aroissent à une distance ou à une
Est donnée, à travers un plan
{ransparent placé perpendiculaire
ment à l'horizon , entre l’œil et
Pobjet.
La perspéclive est ou spécula-
live où pruiique.
La perspective spéculative est la
théorie des différentes apparences
ou représentations de certains ob-
Jets, suivant les différentes positions
de l’œil qui les regarde.
La perspective pratique est la
méthode de représenter ce qui pa-
roit à nos yeux ou ce que notre ima-
gination conçoit, et de le représenter
sous une forme semblable aux objets
que nous voyons.
La perpective , soit spéculative ,
soit pralique , a deux parties ; lPich-
nographie , qui est la représentation
des surfaces, et la scénographie, qui
est celle des solides. 77 ICHNO-
GRAPAHIE et SCENOGRAPHIE.
La perspective s'appelle plus par-
ticulicrement perspective linéaire ,
à cause qu’elie considère la position ,
la grandeur , la forme, etc. des dit-
férentes lignes ou des contours des
objets.
Perspective à vue d'oiseau ; c’est
la représentation que Pon fait d’un
objet, en supposant lPœil foit élevé
au dessus du plan où cet objet est
représenté , en sorte que Pœil en aper-
coive un très-grand nombre de di-
mensions à la fois; par exemple, le
plan d’une ville avec ses rues et ses
maisons, est un plan à vue d'oiseau.
Persyective aérienne ; c’est celle
qui représente les corps diminués et
dans un moindre jour, à proportion
PER 89
de leur éloignement. Cette méthode
est fondée sur ce principe : Plus est
longue la colonne d'air à travers la-
quelle on voit Pobjet , plus est foible
le rayon visuel que lobjet envoie à
Pœil.
(Peinture) La perspective linéaire,
considérée particulièrement sous le
rapport de la peinture, enseigne de
quelle manière les lignes qui circons-
crivent les objets se présentent à œil
du spectateur, suivant le point où
cet œil est placé , et la distance des
objets.
Cette science étoit connue des an-
ciens , et les peintures trouvées à
Herculanum prouvent qu’ils la con-
noissoient , du moins assez, pour lu-
sage pratique. :
Tant que la perspective a été mé-
connue , art de la peinture est resté
dans Penfance , puisqu'elle seule ap-
prend à rendre avec exactitude Îles
raccourcis, et qui trouve des rac-
courcis dans les poses les plus simples.
Rien ne trompe plus aisément que
la vue : pour peu qu’il y ait de chan-
gemens , où dans la position de l'œil
du peintre, ou dans l’objet à peindre ,
il se trouvera une différence consi-
dérable entre l'original et la copie ;
mais la perspective est une règle
sûre pour mesurer les ouvrages que
l’on veut tracer , et donner la vraie
forme des lignes qui doivent indiquer
les contours.
Perspective aérienne ; elle n’est
pas soumise, comme la perspective
linéaire , à des principes rigoureu-
sement démontrés. Elle enseigne le
degré de lumière que les objets ré-
fléchissent vers le spectateur, À rai-
son de leur éloignement. Fîle fait
connoitre que ces objets se dégradent
de ton en proportion de Pair inter-
médiaire qui he sépare de l'œil qui
les regarde; mais comme cet air peut
ètre plus léger ou plus dense, plus
pur ou plus chargé de vapeurs, on
sent que cefte dégradation ne doit
pas toujours ètre la même. C’est sur-
tout par lobservation que le peinte
peut apprendre les lois de la perspec-
live aérienne : il s’apercevra qu’en
dégradant les tons, elle rend aussi les
contours plus indécis, qu’elle ef-
face les angles et ne respecte que les
formes qui terminent les objets, en
Us P. ER
les rendant cependant vagues et in-
certaines.
Perspective est aussi le nom qu’on
donne à des peintures que Pon place
au fond d’une allée ou d’une galerie
pour en prolonger la longueur appa-
rente, ou pour la terminer par des
vues qui paroissent éloignées.
On appelle encore perspectives,
des tableaux ou des estampes qui re-
présentent des places, des rues, des
temples qui offrent une grande pro-
fondeur.
( Optique) Perspectives amu-
santes ; ce sont des boites que l’on
trouve chez les opticiens, dont Part
consiste à placer obliquement un mi-
roir pour rappeler les objets de bas
en haut , et de perpendiculaires qu’ils
sont les uns aux autres , les faire pa-
roitre parallèles et plus éloignés qu’ils
ne sont réellement, Pour y parvenir,
il faut que les figures dont veut
faire usage soient placées à la ren-
verse , selon les proportions de la
perspective , parce que le miroir les
redresse, Ce miroir doit être incliné
de 45 degrés à l’horizon. La boite
doit étre garnie d’un objectif qui
soit dirigé précisément vers le mi-
lieu de la glace dans une ouverture
faite exprès. Le foyer de cet objectif
doit être de la longueur de la boite.
Cette sorte de perspective représente
les objets éloignés de deux ou trois
pieds ,;comme s’ils étoient à plusieurs
toises.
PERSPIRATION, s. f, du latin
perspiralio, composé de per, au tra-
vers, et de spiro , exhaler, trans-
pirer : transpiraiion.
(Méd.) Les médecins ont donné
ce no à l’insensible transpiration
qui se fait continuellement par les
pores de la pean , pour la distinguer
de la transpiration visible, telle que
la sueur.
PERTUIS , s. m. du latin per-
tusus , fait de perlundo, pertusum ,
pertuiser, perforer. .
(Marine ) Passage étroit entre les
écueils, par lequel on arrive à un
pi , abri ou mouillage , comme
e pertuis d'Antioche , le pertuis
breton.
(Hy dr.) Pertuis se dit aussi d’un
passage étroit pratiqué daus une ri-
PES
viére, aux endroits où elle est basse ,
pour augmenter Peau de quelques
pieds. :
Pertuis est encore le nom d’un
trou par lequel Peau passe d’une
écluse dans un coursier pour faire
mouvoir une roue,
PERTURBATION, 5. f. du latin
per, au travers, et de turbo , trou-
bler: trouble , émotion.
(Astron.) Perlurbalions ; ce sont
les troubles et les dérangemens que
les planètes se causent réciproque-
ment par leur attraction en tous sens,
Si chaque planète, en tournant au-
tour d’un centre, n’éprouvoit d'autre
force que celle qui la porte vers ce
centre , elle décriroit un cercle ou une
ellipse dont les aires seroient propor-
tionnelles aux tems ; mais chaque
planète étant attirée par toutes les
autres, dans des directions différentes
et avec des forces qui varient sans
cesse , il en résulte des inégalités, des
perlurbations continuelles. C'est le
calcul de,ces arrangemens qui occupe
depuis long-tems les géometres et les
astronomes ; mais les calculs déjà
faits ont besoin d’être perfectionnés ,
et l’on a besoin pour cela de con-
noître avec plus de précision les don-
nées sur lesquelles le calcul est fondé,
et de rendre plus parfaites les mé-
thodes analytiques par lesquelles on
parvient au résultat.
PERTUSE , adj. f. du latin per-
tundere , pertusum, perforer, percer.
( Botan.) Feuille pertuse ; c’est
celle qui est parsemée de petits points
transparens qui la font paroitre comme
percée de mille petits trous.
PERVERSION , s. f. du latin
perversio , fait de perverto ; coxr-
rompre , changer de bien en mal.
(Méd.) Action par laquelle les
liqueurs du corps sont corrompues ,
gàtées.
PESANT, TE, adj. de peser,
du latin barb. pesare , fait de pen-
sare , examiner attentivement : qui
pèse, qui est lourd.
(Manége) Pesant à la main ;
cela se dit d’un cheval qui porte sa
tète basse et qui s'appuie sur le mors.
( Murine ) Un grain pesant ;
c’est un grain de vent tres-violent.
Vey. GRAIN.
PES
( Peinture ) Figure pesanle ;
c'est celle qui est d’une proportion
courte , grosse , ramassée.
Contour pesant ; c’est le con-
traire d’un contour fin et léger.
Tons pesans ; ce sont les tons
mattes, parce qu’ils semblent à l'œil
avoir de A pesanteur.
Draperie pesante ; on n’entend
point par-là une draperie d’une
étoffe grossière : Raphaël n’a pas
souvent employé les étoffes fines dans
ses draperies ; et cependant elles sont
loin d’être pesantes ; on entend par
une draperie pesante celle qui est
trop lourde pour la figurequi la porte,
qui Penveloppe , au lieu de la vêtir,
qui cache les formes, qui ne se dis-
tribue pas en plis grands à la fois et
légers ; en un mot , qui forme plutot
ce qu’on appelle paqguel que de belles
suites de plis dont on sente la cause ,
Vorigine et la fin.
Ciel pesant ; un ciel peut être
pesant par le ton et par la forme
des nuages. Il est pesant par le ton,
quand il n’a point cette couleur va-
gue qui peint la légèreté de Pair , et
cette clarté qui montre que les va-
peurs aériennes sont toutes imbibées
de lumière. Il est pesant par la
forme , quand il est chargé de nuages
qui n’ont pas de mouvement, et qui
ressemblent plutôt à des corps solides
qu’à des amas de vapeurs, que le vent
chasse à son gré.
Composition pesante ; c’est celle
qui est surchargée d’objets, autour
desquels on ne peut tourner, autour
desquels on ne sent pas l'air circuler.
Exécution pesante ; une exécu-
tion est pesanle quand le pinceau
est peiné , quand on sent que Partiste
a peint d’une main lourde, quand
ses touches manquent de netteté,
quand, au lieu de fondre légèrement
ses téintes, il les a maladroitement
brouillées.
PESANTEUR , s. f. du lat. pen-
sare , examiner attentivement, dont
on a fait pesare , pour peser : qualité
de ce qui est pesant,
( Mécan. \ La pesunteur , en
mécanique , est cette force en vertu
de laquelle tous les corps que nous
connoissons tombent et s’approchent
du centre de la terre lorsqu'ils ne
sont pas soufenus,
Pour les causes encore inconnues
PES oi
de la pesanteur, voy. GRAVITE ,
GRAVITATION.
Quant aux lois de la pesanteur,
voici ce que l’expérience a fait dé-
couvrir à cet égard.
10. La force qui fait tomber les
corps est toujours uniforme, et ag't
également sur eux à chaque instant.
20, Les corps tombent vers la terre
d’un mouvement uniformément ac-
céléré, E
30, Leurs vitesses sont comme les
tems de leur mouvement.
40, Les espaces qu’ils parcourent
sont comme les carrés des fems, ou
comme les carrés des vitesses ; et par
conséquent les vitesses et les tems
sont en raison sous-doublée des es-
paces.
50, L'espace que le corps parcourt
en tombant pendant un tems quel-
conque , est la moitié de celui qu’il
parcourroit pendant le mème tems
d’un mouvement uniforme avec la
vitesse acquise ; et par conséquent cet
espace est égal à celui que le corps
parcourroit d’un mouvement uni-
forme avec la moitié de cette vi-
tesse,
60, La force qui fait tomber les
corps vers la terre est la seule cause
de leur poids, Cependant comme la
résistance de l’air se mêle toujours
ici bas à l’action de la gravité dans
la chute des corps, il suit de diverses
expériences faites sur la chute des
corps, dans le vide et dans Pair,
10, que la force qui fait tomber les
corps vers la terre est proportionnelle
aux masses ; 20. que cette force agit
également sur tous les corps, quelles
que soient leur contexture, leur for-
me, leur volume, ete.: 30. que tous les
corps tomberoient également vite ici
bas vers la terre, sans la résistance
que Pair leur oppose, et que par con-
séquent la résistance de Pair est la
seule cause pour laquelle certains
corps tombent plus vite que les au-
tres , cette résistance étant plus sen-
sible sur les corps qui ont pins de
volume et moins de masse,
Pesanteur spécifique ; c’est le
poids que pèse un Corps sous un
volume déterminé. Plus un corps
quelconque a de poids sous ce volume
donné , comme un pouce cube, un
pied cube , plus sa pesanteur spéct-
Jique est grande.
CE PPS
La pesanteur spécifique est ab-
sole on relative.
La pesanteur spécifique absolue
est le poids d’un volume déterminé ,
d’une matiere quelconque pesée dans
une balance or'inaire.
La pesanteur spécifique relative
est le rapport qui existe entre la den-
sité ou Li pesanteur spécifique ab-
solue de deux corps, dont Pun est
pue pour terme de comparaison. C’est
eau pure que les physiciens ont
choisie à cet ellet , attendu qu’elle
présente un moyen facile de con-
noitre le rapport des pesanteurs des
autres corps avec la sienne.
Pour exprimer ce rapport d’une
manicre facile , on suppose qu’un
volume d'eau quelconque pese 1,000
ou 10,000.
Ainsi, quand on dit qu'une telle
pierre pese 3,000 où 30,000, c’est la
meme chose que si on disoit qu'un
pied cube de cette pierre pese autant
que trois pieds cubes d’eau ; c’est-à-
dixe, que sa pesanteur absolue est
de 210 jivres le pied cube.
. Pour trouver la pesanteur speci-
Jique dun corps, on se sert d’une
balance ordinaire et de la balance
hydrostatique , c’est-à-dire, qu’on
pese d’abord à Pair libre le corps
dont il s’agit , et qu'on le pèse de
nouveau étant plongé dans Peau. La
quantité de pesanteur qu’il perd dans
cette seconde opération , équivaut au
volume d’eau qu’il a déplacé , et fait
connoitre le rapport de sa pesanteur
spécifique absolue , où de sa den-
sité avec celle de Peau ; et c’est ce
rapport qu'on désigne simplement
sous le nom de pesanteur spécifique.
Ainsi un corps qui, dans l'air libre,
peseroit deux livres, et qui, plongé
dans Peau, peseroit encore une livre,
seroit deux fois aussi pesant que l’eau
à volume égal ; et sa pesanteur spé-
cifique seroit exprimée par 20,000 ,
celle de l’eau étant supposée 10,000,
A!
PESE-LIQUEUR , s. m. com-
posé de peser, pensure , et de
liquor, liqueur,
( Physique) Instrument à l’aide
duquel on détermine le degré de
pesanteur d’un liquide ; il y en a de
plusieurs sortes : les plus en usage
sont ceux qu’on plonge dans les
liqueurs dont om veut connoitre jes
PAT
pesanteurs spécifiques; alors ils doi
vent avoir la forme la plus conve-
nable pour diviser facilement le
fluide , et se maintenir dans une
position verticale, Ils doivent étre
aussi construits de manibre à indi-
quer en meme tems la température
de la liqueur, C’est la même chose
quARIOMETRE. Voy. ce mot.
PESON, s. m. du latin barbare
pesum, qui a été dit d’abord pour
le peson d’un fuseau.
( Wétrol.) Soxte de balance ap-
pelée autrement slalera romana ;
balance romaine ; au moyen de
laquelle on trouve la pesanteur des
différens corps, en se servant d’un
seul et même poids qu’on leur com-
pare. Voy. BALANCE. “
PESSAIRE , s. m. du lat. pessa-
rium , formé du grec miovoc( pessos ),
petite pierre qui sert à jouer, à la-
quelle le pessaire ressemble.
( Chirurgie) Remède solide qu’on
introduit dans les parties naturelles
des femmes , pour la guérison de
plusieurs maladies auxquelles la ma-
trice est sujette,
PESTE, s. f. du lat. peslis, ma-
ladie, poison, mort.
( ÆHéd. ) Maladie exanthéma-
teuse , contagieuse et épidémique ,
qui tire ordinairement son origine
d’un miasme vénéneux répandu dans
Pair.
PETALE , s. m. du grec æéraro
(pétalon) , feuille , formé de rer4w
(pétao ), ouvrir, étendre, éclore.
(Ho) C’est le nom que l’on
donne à chacune des pièces de la
corolle, Quand la corolle est d’une
seule pièce , il n’y a qu’un pétale ;
le pélale et X1 corolle ne font alors
qu’une seule et même chose, et cette
sorte de corolle est appelée mono-
pélale.
On dit que la corolle est dipétale,
tripétale , tétrapétale , pentapétale,
polypétale, quand elle est composée
de deux , de trois, de quatre, de cinq
ou de plusieurs pétales.
De pélale on à fait pélalé , poux
ce qui est pourvu d’une corolle, et
pétaloide pour désigner une chose
semblable à une corolle où à um
pélale.
( Héd. ) Les médecins disent pé-
PET
Zalode , en yarlant du sédiment de
Purine, pour signifier qu’il est écail-
leux , ou semblable à des feuilles de
fleurs.
PETALISME , s m. du grec
mérariomuoc ( pélalismos), formé de
méranor ( pélalon), feuille.
(Hist. anc.) Jugement populaire
qe s’exerçoit à Syracuse contre ceux
ont la trop grande puissance étoit
suspecte, ou qui avoient un assez
grand crédit chez le peuple pour
faire craindre qu’ils attentassent à la
liberté publique. Ce jugement étoit
ainsi appelé parce que les suffrages se
donnoient sur une feuille d’olivier ,
comme on disoit os/racisme à Athè-
nes, par la raison que les bulletins
étoient écrits sur une écaille.
PETARD, s. m. de peter, pedi-
Zare en latin.
(Artillerie) Ynstrument à feu in-
venté en France : c’est une machine
de fer où de fonte qui a la forme d’un
cone tronqué, quatre anses par les-
quelles elle est fortement attachée à
un madrier, lequel à aussi un fort
crochet de fer, servant à l’attacher
à l'endroit où le pétard doit étre pla-
cé. L’usage du pélard est de rompre
ou d’enfoncer des portes, des barriè-
res , et ruême des murailles.
PETECHIES , s. f. pl. de l’ital,
pelechie , taches couleur de pourpre.
(Méd,) Taches rouges ou pour-
prées , semblables à des morsures de
puces, qui s’élèvent souvent sur la
peau dans les fièvres malignes , épidé-
miques, pestilentielles, et qui sont
toujours d’un tres-mauvais présage.
PETIOLE,, s. m. du latin petio-
lus.
(Botan.) C’est le nom qu’on donne
à cette partie de la plante qui sert de
support aux feuilles seulement, Le
péliole est la queue de la feuille,
comme le pédoncule est la queue de
la fleur ou ke fruit.
Pétiole commun ; c’est celui qui
dans la feuille composée porte toutes
les folioles,
Pétiole partiel ; celui de chaque
foliole, =
Pétiole secondaire ; a ramifica-
tion du pétiole commun de la feuille
surcomposée,
l'euille pétliolée ; culle qui est
. admise, consiste
PET c3
portée par un péliole ; elle est oppo-
sée à SESSILE, Ÿ, ce mot,
PETITION, s. f. du lat. petlio ,
fait de pelo, pelilum , demander :
demande.
(Poli.) Droit de pélition ; c'est
en Angleterre un droit attribué au
peuple de faire des demandes, soit
individuellement , soit collective-
ment . aux autorités constituées.
(Logique) Petilion de principe ;
cette expression qui n’est d'usage
qu’en didactique, signifie Pallégation
pour preuve de la chose même qui
est en question.
PETTTOIRE , adj.ets., mên-
origine que pétition.
(Pratique) Action pélitoire ;
cest une demande faite en justice
pour obtenir la propriété d’un héri-
tage.
Le pélitoire ; cest une instance
faite en justice pour être maintene
ou établi dans la propriété d’un héri-
fage. On dit qu’un homme a gagné
son procès au peliloire, pour dire que
le jugement l’a déclaré légitime pro-
priétaire de l’héritage en question.
L'ordonnance défend de juger con-
jointement le péliloire et le posses-
soiré,
PETREUX, adj. du grec r#rsoc
(pétros), pierre : qui tient de la
ierre, É
(-Anat.) Los temporal, se nom-
me Os pélreux, à cause de son apo-
physe dure , qu’on appelle le rocher.
On dit aussi les sinus pétreux
de la dure-mère, et on les distingue
en supérieur et en inférieur.
PETRIFICATION, s. f, du grec
æsrs0e (petros ), pierre, «t defio,
devenir. \
( Minéral. ) Changement d'un
ss organisé en matière pierreuse.
omment la nature opere-t-ella
cette métamorphose qui paroit avoir
été faite quelquefois dans un tems
fort court ? Cette question fait depuis
long-tems le sujet des méditations des
naturalistes ; mais les solutions qu’ils
ont essayé d’en donner, sontencore
loin d’être satisfaisantes.
L’explication la plus générälement
supposer que la
matière pierreuse se substitue à la
substance végétale, à mesure que
celle-ci se décompose. Dans cette opé-
ration, les parties pierreuses , en s’ar-
94 PET
rangeant dans les places restées vides
par la retraite des parties ligneuses,
et en se moulant dans les mêmes
cavités, prennent lémpreintede l’or-
ganisation végétale, et en copient
exactement les traits,
PETROLE , du grec erpénæioy
( Pétrélaion), formé de rérpos( pé-
tros }, pierre , et d’éxasoy (élaion ),
en latin oleum, huile: huile de
pierre,
(Minéral.) Bitume liquide qui
s’infiltre à travers les pierres et les
terres dans quelques montagnes de la
ei-devant Auvergne, de PEcosse ,
dans plusieurs endroits de lItalie,
dans la Perse, etc.
On distingue plusieurs variétés de
pétrole , mais on ne désigne ordinai-
rement sous ce nom, que deux éspè-
ces, l’une blanche et transparente,
connue sous la dénomination partieu-
lière de naphte ; Vautre brune, rou-
ge ou nojrâtre, dont l’odeur approche
de celle de la férébentine.
Au Japon et en Perse , on brûle le
étrole dans les lampes: on vient de
Pappliquer à Gênes à Pillumination
journalière de la ville.
Lesanciens le faisoient entrer dans
la composition de leur ciment. Les
médecins s’en servoient dans les ma-
ladies des muscles, dans la paralysie.
On en frictionne les membres gelés.
PETRO-PHARYNGIEN , adj. et
s. du grec érpos (pélros) pierre,
et de o4puy£ (pharugx), le pha-
rynx, l’entrée du gosier.
(Anat.) C’est le nom de deux
muscles du pharynx, quis’attachent à
Papophyse pierreuse de Pos des tem-
pes.
PETRO-SALPINGO-STAPHY-
LIN ,adj.ets. du grec æérpoc (pé-
tros ), pierre , de oxnmryé Lursee
trompe, et de saguai ( staphule ), la
luette: qui a rapport à l’apophyse
ierreuse , à Ja trompe et à la
ne
(nat) C’est le nom de deux
muscles de la luette.
PETRO-SILEX , s. m. composé
des deux mots latins, petra, pierre,
et silex , caillou ; substance qui par-
ticipe de la nature de la pierre et du
caillou.
(Minéral.) Espèce de pierre de
PHA
nature silicée , d’une coftexture sim=
ple et uniforme, mais d’un grain
moins fin, d’une pâte moins pure,
moins homogène, moins translucide
que celle du silex , mais moins opaque
que celle du jaspe,
PETTO no) , terme italien,
(Chancellerie romaine) Terme
emprunté de Pitalien , et qui signiie,
dans l’intérieur du cœur, en secret.
Le pape a créé deux cardinaux ,
il en a réservé un in petlo.
PETUN-ZE, s. m. Mot chinois:
(Minéral.) Feld-spath laminaire
blanchâtre, quientre dans la compo-
sition de la porcelaine, #, FELD-
SPATH.
PHACOÏDE , adj. du grec oz»
(phaké) où garoc, (phakos), len-
fille , et d’7doc ( éidos ), forme: qui
a la forme d’une lentille.
(Physiol.) Epithète donnée à
Phumeur crystalline de Pæil, à cause
de sa forme.
PHAGEDINIQUE, adj. du grec
oxyéd'ave (phagéduina ), dérivé de
pay (phagéin), manger.
(/Wéd.) Ce mot qui dans Porigine
servoit à exprimer la faim canine, a
été appliqué ensuite aux ulcères ma-
lins qui rongent et mangent les chairs
voisines, et enfin aux remèdes qui
consument les chairs baveuses, com-
me l’eau de chaux , dans laquelle on
a mêlé du sublimé corrosif,
PHALANGE, s. f, du grec p4n47y£
(phalagx).
(Art nulit.) La phalange étoit
chez les Grecs toute une armée réu-
nie en un seul corps. Les soldats qui
composoient la phalange éloient ex-
trèmement pressés et rangés sur qua-
tre, huit, douze, et jusqu’à seize de
hauteur.
La phalange macédonienne étoit
un gros d'hommes serrés dans leurs
rangs, qui en présentant leurs saris-
ses ou longues piques , formoientune
barrière inaccessible, et dont le choc,
lorsqu'elle en venoïii à la charge , ren-
versoit tout cequise présentoit devant
elle,
(Anat.) C’est par comparaison
que les anatomistes ont appelé pha-
langes les os des doigts, parce qu’ils
sont disposés en ordre de bataille ,
comme Ja phalange macédomenne,
P HA
PHALANGOSE , s. f. du grec
our4yfanc (phalaggôsis) , dérivé
de gahayé (phalasx), plalange.
(/Héd.) Maladie de Pœil dans la-
quelle les bords de k paupière sont
tournés en dedans , et hérissés contre
l’œil à la manière d’une phalange.
PHALEUQUE où PHALEUCE,
adj. de Phuleucus ; nom d'homme.
(Poésie gr. et lat.) Terme de
poésie grecque et latine, qni se dit
d’une espece de vers composé de cinq
pieds ; savoir: un spondé , un dactile
et trois trochées, Par exemple :
IVunquam divitias deo rogavi.
Le phaleuque convient à Pépigram-
me ; il tire son nom de Phaleucus qui
Pinventa.
PHANTASMAGORIE, s. f. du
grec gairaua (phantasma), fan-
1ôme où phanlôme, ët d20pà( 490
ra } , assemblée : ussemblée de
äntomes.
( Physique ) Sorte de nouveau
spectacle physique , qui consiste à
faire apparoître dans un lieu obscur,
des images de corps humains , qui
produisent de lillusion.
PHANTOME , s. m. 7. FAN-
TOME.
PHARE, s.-m. du grec @apoc
(pharos ), nom d’une ile située pres
d'Alexandrie en Egypte,
(Marine) Tour construite à l’en-
trée des ports, où aux environs, la-
quelle , par Le moyen des feux qu'on
tient allumés dans sa partie la plus
élevée, qui est à jour en forme de
lanterne, sert à guider, pendent la
nuit, les vaisseaux qui approchent
des côtes, et qui veulent entrer dans
les ports,
Le plus ancien phare dont l’his-
toire fasse mention , est celui du pro-
montoire de Sigée. II y avoit de sem-
blables tours dans le pirée d’Athènes :
et dans la plupart des ports de la
Grèce; mais le phare le plus fameux
a été celui que Ptolomée Philadel-
phe fit élever dans Pile de pharos,
près de la rive d'Alexandrie en Egyp-
te, et qui a mérité d’être compté
parmi les merveilles de Punivers, Il
fut élevé Fan 470 de la fondation
de Rome ; on lui donna le nom de
lile, et on Pappela le phare, nom
qui depuis a été donné à toutes les
wüutres tours servaut au méme usage,
P'HA 95
LesRomainsavoientfait construire
un phare à Boulogne-sur-mei , qui
subsistoif encore en 1643,
PHARMACEUTIQUE, adj. et s.
du grec qäpuaxor (pharmakon),
médicament , remède : qui concerne
les remèdes, les médicamehs,
GE Partie de la médecine qui
donné la description des remèdes, et
qui enseigne la manière de les em-
ployer à propos.
harmaceutique se dit aussi ad-
jectivement de ce qui concerne la
pharmacie.
PHARMACIE, s. f. du grec $46-
pantiæ (pharmakeia) , action de
préparer les remedes, les médica-
mens.
(-Héd.) Art qui enseigne la pré-
paration et la mixtion des médica-
mens, et qui donne la manière de
les composer,
On divise la pharmacie en gale-
nique et en chimique.
La pharmacie galénique , appelée
ainsi de Galien' qui la cultiva, se
contente de faire ses opérations sur
les médicamens, sans en faire lana-
lyse ni la décomposition.
La pharmacie chimique qui pé-
retre plus avant , énseigne à résoudre
les corps mixtes dans leurs principes ,
à découvrir les parties infimes dont
ils sont composés, à séparer les mau-
vaises, à assembler les bonnes et en
exalter les vertus,
PHARMACIEN , ou PHARMA-
COPE, s. m. du grec gzpraxeure
(pharmakeutés) , médicamentaire,
celui qui prépare les médicamens,.
PHARMACOPEE, s.f, du grec
papmaxomoisx (pharmakopoeia) ,
formé de @apuaxoy (pharmakon A
remede, et de osé us ); mèé-
ler , composer. |
( Héd.) Titre que l’on donne ordi-
nairement aux livres qui enseignent
la manière de préparer les remèdes.
PHARMACOPOSIE, s. f. du
grec pépuaroy (pharmakon), xe-
mède,, et de xosis ( posis), potion,
boisson,
(Héd.) On appelle ainsi en géné-
ral tout remède liquide, et en parti-
culier un cathartique liquide,
PHARINGE,, EE, adj. 7. PHA-
RYNX.
(Physiol. ) Qui a rapport au pha-
ryuz ; les arlères phary ngées.
06 ’PHA
PHARYNGOGRAPHIE , sf. du
orec épvy£ (pharugr), pharynx,
et de yp4po (srapho ), décrire : des-
c'iption du pharynz.
(Anat.) Paitie de Panatomie qui
a pour objet la description du pha-
FYRT.
PHARYNGOLOGIE, 5, f. du gr.
o4puyË (pharugx), le pharynz , et
ue 606 | logos ) , discours.
(Anat.) Partie de Panatomie qui
traite des usages du pharynx.
PHARYNGO-PALATIN , ad).
du grec o4puy£ (pharugx ), le pha-
rynx, et du latin palatuin , le palais.
(Anat.) I se dit de deux muscles
cui ont rapport au pharynx et au
palais.
PHARYNGO - STAPHYLIN,
ndj. du grec sapuy£ (pharugx), le
pharynx, et de saguan (staphulé),
{a luette.
(Anat.) Nom de deux muscles qui :
ont rapport au pharynx et à la luette.
PHARYNGOTOME , s. m. du
grec æpuy£ (pharugzæ), le pharynx,
et de réuvæ (lemno ), couper; in-
ciser.
(Chirurgie) Instrument qui sert
à ouvrir le pharynx, à scaritier les
emygdales lorsqu'elles sont gonfiées
et enflammées au point de menacer
de suffocation, et d'empêcher la dé-
glutition ; ou encore à ouvrir les
abces dans le fond de la gorge. Cet
instrument est une lancette cachée
dans une canule ou gaine d'argent
légèrement courbée, longue et plate.
PHARYNX, s. m. du grec gapuy£
(pharugx ).
Anal.) Intervalle qui s’observe
au fond de la bouche ou du gosier.
C’est la partie supérieure de l’œso-
phage qui se trouve dilatée à peu
pres comme le pavillon d’un en-
tonnoir.
PHASES, s. f. du grec qéc
{ phasis), dérivé de @xivo (phaino),
paroitre , se montrer.
(-Æstron. ) On appelle phases,
en astronomie, les diverses appa-
rences de la lune, de Vénus, de Mer-
cure et des autres planctes, ou les
difiérentes manières dont elles pa-
roissent éclairées par le soleil,
Les divesiés des phases de la
PHA
lune dépendent de sa différente po-
sition par rapport à la terre,
Cette planète a toujours une de
ses moitiés éclairée par le soleil ;
æins: , suivant qu'elle est située par
rapport au spectateur, elle doit lui
présenter plus ou moins de cette moi-
tié éclairée.
On peut représenter les différentes
phases de la lune en exposant à la
lumière d’un flambeau un corps
sphérique qu’on place d’abord entre
la lumiere et Pœil, et ce corps pa-
roît dans lPobscurité : voilà la nou-
velle lune, Si Pon recule un peu le
corps sphérique , de quelque coté que
ce soit, en sorte que le flambeau ,
Pœilet le corps sphérique soient dans
le meme plan , alors œil aperce-
vra une porfion de la partie de ce
corps , qui est éclairée par le flam-
beau : voilà le prenuer quartier,
Enfin , la moitié éclairée se présen-
tera toujours de plus en plus à œil,
jusqu'au point de paroitre toute en-
Uere : voilà la pleine lune. Alors
Pœil se rencontrera entre le flam-
beau et le corps illuminé.
À Pégard des phases de Vénus,
on n’y découvre aucune diversité à
la vue simple, mais on y en re-
marque avec le télescope. Copernic
prédit que, dans les siècles à venir,
on découvriroit que Vénus éprouvoit
les mêmes changemens que la lune.
Galilée fut le premier qui accomplit
cette prédiction , en dirigeant son
télescope sur Vénus ; et il en conclut
la démonstration du mouvement de
Vénus autour du soleil,
Mercure fait voir les mêmes ap-
parences ; mais elles sont difiiciles à
observer, à cause de sa petitesse,
Saturne a embarrassé long -fems
les astronomes par son étrange diver-
sité de phases : elles sont expliquées
au mot ANNEAU. On observe aussi
beaucoupdechangemens sur le disque
de Jupiter. JY. BANDES.
PHENIGMES, s. m. du grec
ooiviË (phoinix ) ; rouge.
(/Héd.) Remède qui excite la rou-
geur et fait élever des vessies sur les
parties du corps où on l’applique.
PHENOMENE , s. m. du grec
aivou:ts, apparoilre : apparence,
(Philosophie) Phénomène se
dif, dans Pusage ordinaire, de quelque
chose
PH
chose d’extraordinaire qui paroît dans
les cieux , comme l’aurore boréale,
les comètes , etc, ; mais les phi-
losophes appellent phénomènes tous
les effets qu’on observe dans la na-
ture , ou plutôt fout ce que nous dé-
couvrons dans les corps à l’aide des
sens.
PHILANTROPE, s. m. du grec
@inos (philos ), ami, et d’ävbpæmos
(anthrôpos ), homme.
(Philosophie) Ami de l’huma-
nité. Delà vient aussi PHILAN-
TROPIE , pour le caractère ou la
vertu du philantrope,
PHILARMONIQUE, adj. du gr.
giacs (philos), ami, et d’épuoviæ
(armonia \ , harmonie.
(Musique) Ami de harmonie,
ou amateur de musique,
( Société philarmonique ); c’est
le nom que l’on a donné à une
société d'amateurs ou d'artistes mu-
siciens qui se réunissent pour faire
de la musique , pour leur plaisir ou
pour de Pargent.
PHILAUTIE , s. f. du grec grrau-
Tia LE pere ): formé de @iros
{philos), ami, et d'aurce ( autos ).
soi-même: amour de soi-même ;
amour-propre.
PHILIPPIQUE , s. f. du grec
œiuæmos ( Philippos), nom d’un
roi de Macédoine, père d'Alexandre.
Ce mot, dans sa décomposition, four-
nit @Aoc (philos), ami, et immo
( hippos ), cheval : amateur de che-
Vaux.
(Ærtoratoire) Philippique s’est
dit d’abord des harangues de Démos-
thènes contre Philippe, roi de Ma-
cédoine ; Cicéron Pa ensuite donné
aux quatorze oraisons qu’il prononca
contre Marc-Antoine. Enfin , on l’a
donné à une satire véhémente qui
parut contre le duc d'Orléans, ré-
gent. On s’en sert aussi dans le lan-
gage familier pour signifier un dis-
cours violent et satirique.
PHILOLOGIE, s. f. du grec
@éoc ( philos ), ami, et de x6y0s
(logos), discours, raisonnement ,
traité. ; -
( Bibliogr.) Partie de la biblio--
graphie qui comprend les ouvrages
de critique relatifs à la littérature
en général, c’est-à-dire, à la gram-
Zome 1IL
ECH'E 97
maire, à la rhétorique, à la poé-
tique , etc.
La philologie est, en un mot,
l'amour des belles-lettres.
Les plus savans philologues sont
Juste Lipse , Ange Politien , Cælius
Rhodiginus, les Scaligers, Saumaise,
Casaubon, Huet, Lamonnoye, Mo-
réri, Bayle , Montfaucon, Guyet, etc.
PHILOSOPHIE, s. f. du grec
grrorgia ( philosophia ) , formé de
ginoc (philos), ami, et de s@ix
(sophia), sagesse : amour de la sa-
gesse.
Ce qu’on appelle aujourd’hui phi-
losophie ; d’après Pythagore qui
imagina cette dénomination , s'ap-
peloit anciennement sophie , ou
sagesse , et les premiers philo-
soplies ont été décorés du titre de
sages.
L’ancienne philosophie consis-
toit uniquement dans la morale, en-
suite on y joignit la logique, et enfin
la physique , qui traitoit alors, non-
seulement de tous les objets qui en
dépendent, mais aussi de tous les
points de métaphysique , tels que
existence de Dieu et l’immortalité
de l’ame.
Dans l’origine, les parties de la
philosophie étoient divisées et dis-
persées dans diverses écoles ; Platon
est le premier qui en ait formé un
corps entier. '
( Instruct, publ, ) Aujourd’hui,
dans les écoles, on divise la philo-
sophie en quatre parties : logique,
morale, physique et métaphysique ;
et on appelle cours de philosophie
ces quatre parties qu’on enseigne dans
les maisons consacrées à l’instruction
publique.
(Alchimie ) Les alchimistes, qui
se prétendent les vrais philosophes,
les vrais sages, décorent aussi leur
vaine science du beau nom de phi-
losophie. Delà l'huile des BASS
ter l'or des philosophes, la
poudre des philosophes, la pierre
philosophale , etc.
(Phys.) Philos. naturelle, ou les
principes de La philosophie natu-
relle ; tel est le titre que Newton
a donné à l’ouvrage immortel dans
lequel il expose les lois de la gra
vitation universelle. #
G
PAH'L
PHILOTECHNIQUE , adj. du
grec @éinos (philos), ami, et de
réyvn (lechné), art: qui aime les
aits ; amateurs des aïts.
PHILTRE , s. m. du grec @ixrpoy
re dérivé de @rmneir (pht-
ein ), aimer.
(Méd. empyrique) Espèce de re-
mède par lequel on prétend inspirer
de l'amour.
(Anat.)On donne encore ce nom
à la cavité ou renfoncement de la
Ièvre supérieure qui est située immé-
diatement sous la cloison du nez.
PHIMOSIS , s. m. du grec qucs
{ phimos), ligature, ficeile. »
(Méd. ) Maladie du prépuce, qui
consiste dans un resserrement si con-
sidérable , qu’il ne peut se renverser
pour découvrir le glane. Cest un
vice opposé au PARAPHIMOSIS.
V. ce mot.
PHITALITRE , s. f. du grec
gusiy ( phulon ), plante, et de xÿc
{ lithos ), pierre.
(Minéral.) Nom générique donné
par les naturalistes à toutes les pierres
qui ont la forme ou qui portent lem-
preinte de quelque corps du règne vé-
gétal.
PHLEBOGRAPHIE , s. f. du
grec quid (phleps), génit. qacGic
( phlebos), veine, et de yp49e
{ grapho ), décrire : description des
veines.
(Physiol.) Partie de Panatomie
qui a pour objet la description des
veines.
PHLÉBOLOGIE , s. f. du grec
oxtp (phleps ), gén. çxeCès ( phle-
“bos), veine , et de x6yos (logos);
discours, traité.
( Physiol.) Partie de Panatomie
qui traite de lusage des veines.
PHLEBOTOMIE , s. f. du grec
ont (phleps) , génit. oxeCe (phle-
bos), veine, et de roun (Lomé),
incision , dérivé de réuye ( £emno ),
couper ; inciser.
( Chirurgie ) La saignée , ou Part
de saigner. Ses dérivés sont phléLo-
tomiser, pour saigner ; phlébolome ,
ou phlébotomiste, pour celui qui
pratique la saignée.
Phlébotomie est aussi le nom de
la partie de d'anatomie qui a pour
objet la dissection des veines.
eo
où
PHL
PHLEGMAGOGUE. S. FLEG-
MAGOGUE. Ë
PHLEGME. 7, FLEGME.
PHLCGISTIQUE, s. m, du grec
groyisos ( phlogisios ), brûlé, en-
flammé , formé de ohoyiéw Per
gizô ), brûler, enflammer, dont la
iacine est gatye ( phléso ), brûler:
( Chimie ) Les anciens chimistes
avoient adopté, d’après Stabl , un feu
fixé dans Je corps, qu’ils avoient
nommé phlogistique , ou principe
inflammable. Toutes les fois qu’une
substance combustible brüloit, on
disoit qu’elle perdoit son phlogis-
ligue.
Quand les métaux, par exemple,
étoient brûlés et réduits en chaux ,
Von disoit qu’ils avoient- perdu leur
principe inflammable ; et quand on
les ramenoit à état métallique avec
des matières grasses, ou du charbon,
l’on disoit que dans cette opération,
on leur avoit rendu le phlogistique ,
ou le principe inflammable qu'ils
avoient perdu. ï
En attribuant aux acides la pro-
priété d'enlever ce principe aux com-
bustibles , les anciens fe ex-
pliquoient une foule de phénomènes,
dont les chimistes, qui ont embrassé
la doctrine pneumatique , rendent
maintenant compte par Pattraction
des corps pour loxigène ; maïs par
un raisonnement absolument con-
{raire, d’après l’ancienne doctrme,
in corps en brûlant perdoit un prin-
cipe essentiel, le ph ogislique: cette
perte devoit nécessaiiement dimi-
nuer sa pesanteur ; cependant on voit
que tous les corps qui brülent aug-
mentent de. pesanteur. Un métal
oxidé est plus lourd qu'il ne Pétoit
avant son oxidation , ou sa combus-
tion, Loin d’avoir perdu , il a acquis
-un principe d’oxigène ; et lorsqu'on
réduit cet oxide, par le charbon , où
par un autre combustible, on ne lui
rend point un- de ses composans, on
lui enleve Poxigène. :
PHLOGOSE, subst. f. du grec
orxéyæais ( phlogosis ), dérivé de
gxéya ( phlégo ), bruler, enflam-
iner,
(Héd.) Inflammation interne,
ou externe: ardeur, chaleur contre
nature, sans fumeur.
PHLOSCOPE, s. masc, du grec
P'HO
&xt£(phlox) , flamme, et de xomtr
{shopéa), voir, regarder, considérer :
flamme visible.
(Physique) Nom dun poêle à
flamme visible, de l’invention de
M. Thilorier.
C’est un autel portatif, dont le
trépied est terminé , dans sa partie
inférieure, par une portion de can-
delabre , sous lequel est une base qui
s’ajuste à un tuyau pratiqué dans le
parquet. Un cylindre de verre, d’un
demi- mètre de hauteur, servant de
communication de l’antel au cande-
libre , égaie le spectateur par la vue
d’une flamme descendante, variable
en couleur comme en intensité, et
qui quelquefois remplit la capacité
entière du cylindre.
PELYCTENES, subst. f. du grec
ex Le (phluzo), ou gxorw(phlus-
£o ), bouillir , faire effervescence.
( Chirurgie ) Pustules, ou petites
vessies qui s’élévent sur la superficie
de la peau, et qui sont occasionnées
par une humeur chaude , ou acrimo-
nieuse.
PHONASCIE, subst. f. du grec
cœvn ( phôné }, voix, et d’zcueiy
( askéin ), exercer : exercice de la
voix.
( Gymnastique ) L’art de former
la voix, pour le chant, ou pour la
déclamation. Cet art étoit une partie
de la gymnastique, et ceux qui exer-
çoient se nommoient phonasques.
PHONIQUE , subst. f. du grec
œmvà ( phoné), voix : la doctrine
ou la science des sons. /, ACOUS-
TIQUE.
PHOQUE, s. mas. du grec éd
( phoké. )
( ist. nat.) Genre de quadru-
pèdes de Pordre des amphibies. Le
phoque habite en général les mers
septentrionales. On donne aux pho-
gues différens noms, établis d’après
la ressemblance qu’on leur suppose
avec quelque mammifére terrestre,
Ainsi on distingue /e lion marin,
l'ours marin , le loup marin, le
veau mari, etc.
PHORONOMIE , s. f. du grec
çopx ( phora ), transport , action de
porter, de mouvoir , et de véuoe
({ zomos), loi : loi du mouvement.
(Mécan.) C’est le titre d’un ou-
PHO 99
vrase publié par Herman, et qui
traite de la science daumouvement des
solides et des fluides; ce qui com-
prend la statique, Fhydraulique, Phy-
drostatique , et laérométrie.
PHOSPHATE , s. m. de PHOS-
PHORE. F. ce mot.
( Chimie ) Sel formé par Punion
de lacide PR nd avec difié-
rentes bases.
Pour entendre la signification de
ce mot , il faut savoir que lesauteurs
de la nouvelie romenclature chimi-
que , donnent aux noms des sels deux
terminaisons, Là terminaison en ate,
indique que le sel dont il est question,
appartient à un acide complettement
saturé doxigene; et celle en ite ,
a un acide foible, et non saturé
d’oxigène. Ainsi phosphate indique
un sel formé par Punion de lacide
PHOSPHORIQUE. ( F. ce mot),
dont la terminaison en que annonce
qu’il est complettement saturé d’oxi-
gène.
PHOSPHITE, subsf. m. même
origine que PHOSPHATE. Foy.
ce mot,
( Chimie ) Sel formé par la
combinaison de lacide PHOSPHO-
REUX ( F. ce mot ), avec diffé-
rentes bases. Sa terminaison en z£e,
indique qu’il appartient à l’acide
phosphoreux , dont la terminaison
eu eux, annonce qu’il ne diffère du
phosphorique que parce qu’il con-
tient moins d’oxigène,
PHOSPHORE, s. mas, du grec
&s (phôs ), lumière, et de éopès
phoros ), qui porte, dérivé de
géow ( phérô), porter: porte - lu-
mière.
( Physique ) ‘On appelle phos-
pores, les corps qui ont la propriété
de luire dans Pobscurité, sans qu’on
les allume avec un feu étranger. On
distingue les hosp hores en naturels,
et en artificiels.
Phosphores naturels ; ce sont
ceux qui luisent d’une lumière spon-
tanée , sans préparation , ou au moins
par des dispositions qu’ils acquierent
d'eux-mêmes. Telle est la femelle
d’une espece de cantharide, connue
sous le nom de ver-luisant.
Phosphores artificiels ; ce sont
ceux qui ne le deviennent que par le
secours de Part. :
G 2
PHO
On rend les matières phospho-
riques, 19, en les chauflant, ou les
desséchant, ou en les faisant cuire
ar un degré de feu modéré , ce qui
fn subsister la plupart de leurs
qualités sensibles, 20, Par une forte
calcination ; ce qui cause des chan-
gemens considérables jusque dans les
parties Les plus intimes, sans défigurer
la masse, °30. Par des dissolutions,
des mélanges, et ensuite par l’action
d’un feu violent.
Les phosphores sont autant mul-
tipliés aujourd’hui, qu’on les croyoit
rares autrefois ; et on pourroit presque
regarder comme un phénomène sin-
gulier, qu'une matière ne püt ètre
rèndue phosphorique, ni par cal-
cination, ni par dissolution,
Le posphore artificiel le plus
connu, est le phosphore de Kun-
kel ; substance qui ressemble à de
k cire jaune, qui donne de la lu-
mibre dans l’obscurité , et qui s’en-
flamme par un frottement assez
léger.
PHOSPHORESCENCE,, subst. f,
composé de PHOSPHORE ( #. ce
mot}, et du latin essezlia, nature
des choses , essence : ce qui est de la
nature , de la nature du phosphore.
( Chimie) On entend par ce mot
la propriété qu’ont certains corps de
dégager de la lumière dans Pobscu-
rité, sans chaleur ni combustion
seusible. Le sucre , le cristal de
roche, la pierre de Bologne, frottés
dans l'obscurité, le bois pourri, le
résidu de la distillation de l’alkali
volatil, ou ammoniac, ont cette
propriété.
PHOSPHOREUX , adjectif de
PHOSPHORE. S. ce mot,
(Chimie) I se dit d’un acide com-
posé de phosphore et d’oxigène ,
unis par combustion rapide et com-
lette, Il ne differe de l’acide PHOS-
PHORIQUE ( Voy. ce mot), que
parce qu’il contient moins d’oxigène ,
comme l’indique sa terminaison en
eux. V. ACIDE , PHOSPHATE.
PHOSPHORIQUE, adjectif de
PHOSPHORE., #7, ce mot.
( Chimie ) 1 se dit dun acide
formé par la combustion lente du
phosphore. Sa terminaison en 1que,
indique que Pacide qui le compose
est complettement saturé d’oxigène.
#. ACIDE, PHOSPHATE,.
100
PHR
( Archil.) Phosphorique se dit
aussi, par extension , d’une colonne
creuse à vis, élevée sur un écueil ou
sur le bout d’un mole, pour servir
de fanal à un port, eten général de
toutes les colonnes qui portent des
feux et des lanternes,
PHOSPHURE, s. m. en latin
phosphoretum, PHOSPHORE. 7.
ce mot,
( Chimie ) Les chimistes mo-
dernes appellent ainsi une combi-
naison du phosphore non oxigéné
avec différentes bases, Le phosphure
de fer, est ce qu'on appeloit aupa-
ravant le syderum de Bergman , ou
le syderotete de M. de Morveau.
PHOTOPHORE, méme origine
que PHOSPHORE, #, ce mot.
( Optique) Espèce de cône tron-
qué, de fer-blanc , poli en dedaws,
qui, placé devant une méche allu-
mée, répand à plusieurs pieds une
lumivre vive et égale.
PHRASE, subst. f, du grec gars
( phrasis ), locution , maniere de
parler, dérivé de gp4&æ ( phrazo ),
parler.
( Elocut. ) Assemblage de mots
sous certaine construction, où qui
servent à exprimer une idée quel-
conque.,
( Musique) Phrase se dit aussi
d’une suite de chant, ou d'harmonie,
qui forme sans interruption un sens
plus ou moins achevé, et qui se ter-
mine sur un repos, par une cadence
plus ou moins parfaite,
C’est dans Pinvention des phrases
musicales, dans leurs proportions ,
dans leur entrelacement, que con-
sistent les véritables beautés de la
musique,
PHRENESIE. #7. FRENESIE.
PHRENIQUE , adjectif du grec
gnéves ( phrenes), diaphragme.
(/Héd. ) Qui a rapport au dia-
hragme, $
PHTHIRIASIS , s. f du orec
98:50 ( phthéir), porc.
(Héd. ) C’est le nom que les
médecins donnent à la maladie pédi-
culaire ( voy. PEDICULAIRE ),
à laquelle les vieillards, mais sur-
tout les enfans, sont particulière-
ment sujets.
PATAISIE, s, f. du grec o8éze
( phthisis), corruption, amaigris-
LE :
sement , qui vient de @ÿiw (phthi),
sécher, corrompre.
(Méd. ) La phthisie , considérée
en général, consiste dans un amai-
grissement sensible du corps ou de
quelqu’une de ses parties , dans Pap-
pauvrissement de la masse des liqui-
des, ét dans le désordre des, sécré-
tions. Elle est occasionnée par quel-
que vice des poumons ou du genre
nerveux, et peut provenir de toutes
les maladies qui affectent le corps
humain, sur-tout de celles qui inté-
ressent le genre nerveux ou la poi-
trine , quand elles sont devenues
chroniques.
PHTHISIOLOGIE, s. f. du grec
oBioic (Run ), phthisie , et de
aëyoc (logos ), discours, traité.
(/Héd. ) Traité sur la phthisie.
PHTHISIQUE , adj. mème ori-
gine que PH'T'HISIE.
( Méd. ) Epithète que l’on donne
à la maladie appelée phthisie , et
aux malades qui en sont attaqués.
PHYGETHLON , s. m. en grec
ody:8a0v ( phugethlon) , pain.
( Méd. ) Mot grec qu’on a retenu
en françois pour désigner une tumeur
inflammatoire, érysipélateuse, dure ,
tendue, large , peu élevée , garnie de
nue pustules , qui la font ressem-
ler à du pain, d’où lui vient son
nom , accompagnée d’une douleur
et d’une chaleur brülante, qui a
son siége dans les glandes, parti-
culièrement dans celles qui sont au-
dessous de la peau, et qui ne vient
presque jamais, à suppuration,
PHYLACTEÈRE , s. m. du grec
OURALRTHPIOV ( phulactérion ) , anti-
dote , préservatif, dérivé de 124770
(phulasso ), garder , conserver.
(Hist. anc.) Ce mot désignoit
chez les anciens toutes sortes d’amu-
lettes ou de préservatifs qu’ils por-
toient sur eux pour se garantir de
quelque mal.
(Histoire juive) Les philacières
étoient, chez les Juifs, des mor-
ceaux de peau ou de parchemin bien
choisis, sur lesquels ils écrivoient
avec soin des passages de la loi; ils
les rouloïent ensuite et les attachoient
soit au bras, soit au front.
(Hist. ecclés.) Les premiers chré-
tiens ont aussi appelé philacières ,
les châsses dans lesquelles ils enfer-
motent les reliques des saints,
PIE Ÿ 107
PHYLLITE , s. m. du grec @{2-
nov (phullon ), feuille , et de 13e
(lithos ) , pierre.
( Mineral. ) Feuille pétrifiée , où
pierre qui porte des empreintes de
feuilles.
PHYMA, s. m. du grec qiuz
(phuma) , dérivé de géoux: (phuo-
mai), naitre de soi-même.
( Chirurgie) Mot grec qu’on à
retenu en françois pour signifier tou-
tes sortes de tumeurs où tubercules
qui s’élevent sur le corps , et sur-tout
sur la superficie de la peau, sans
cause externe, et qui s’engendrent,
augmentent, s’enflamment , et sup-
purent en peu de tems.
PHYSCONIE, s, f. du grec oÿ7z#
; jou , vessie, dérivé de qur4e
phusao ), enfler.
( Méd.) Espèce de maladie dans
laquelle le ventre est dur et volu-
mineux; enflure considérable du
ventre. S
PHYSICO-MATHEMATIQUE,
adj. composé de physique et de ma-
thématique. Foy. ces deux mots
à leur place.
(Physique ) On appelle ainsi
les parties de la physique dans les-
quelles on réunit lPobservation et
Pexpérience au calcul mathémati-
que, et où l’on applique ce calcul
aux phénomènes de la nature,
Les sciences physico-mathéma-
tiques sont en aussi grand nombre
qu'il y a de branches dans les m4a-
thématiques mixtes. On peut donc
mettre au nombre des sciences phy-
sico - mathématiques , la mécani-
que , la statique, l’hydrostatique ,
Poptique, la catoptrique, la diop-
trique, l’aérométrie , la musique ,
Pacoustique , etc.
Mais une des branches les plus
brillantes et les plus utiles des scien-
ces physico - mathémaliques , est
Vastronomie physique; c’est-à-dire ,
Pexplication des phénomènes astro-
nomiques par la théorie de la gra-
vitation.
PHYSIOGNOMONIE , ou PHY-
SIONOMEE , s. f. du grec qüors
(phusis(, nature, ou caractere , et
de yvœumy (gnomon), indice, de
rivé de yrécam (giuosko ) connoi-
tre , juger.
103 PH X*X
(Morale) L’at de juger, par
Vinspection des traits du visage,
quelles sont les inclinations d’une
personne.
PHYSIOGRAPHIE , s. fém. du
grec qais (phusis), nature, et de
ypagn (grapho ), décrire.
( Phys.) Description des produc-
tions de la nature.
PHYSIOLOGIE , s. f. du grec
üois (phusis ) nature, et de xéyce
Pose , discours, traité.
La physiologie est définie une
science pratique, qui a pour objet
la connoissance des choses naturelles
qui constituent le corps de Pomme,
et qui dui sont nécessaires pour
lexercice de ses fonctions.
Son sujet est le corps humain ; son
objet est la considération de Pétat
naturel du corps, de la nature des
fluides, et de l'exercice des fonctions.
Cet objet ne se borne pas à lana-
tomie raisonnée, 1l suppose encore
des connoissances accessoires, fon-
dées sur les connoïissances de toute
la nature. On peut sentir par là
quelle différence il y a entre la phy-
siologie et l'anatomie,
PHYSIONOMIE, s. f. même
origine que PHYSIOGNOMONIE.
On emploie ce mot dans le sens
de physiognomonie 3 mais il se
prend plus ordinairement pour l'air,
les traits du visage.
PHYSIONOMISTE , s. m. mê-
me origine que PHYSIOGNOMO-
NIE ; celui qui se connoit ou pré-
tend se connoitie en physionomie.
PHYSIONOTRACE , s. m.com-
posé des deux mots physionomie
voy. ce mot), et de {racer, du
jat, tractus , dont nous avons fait
trac are , tracer ; les Espagnols 4ra-
gar, ei les ftaliens /racciare.
( Mécan. opt) Instrument dont
on se sert pour réduire et graver ,
avec la plus grande ressemblance ,
les destins des portraits,
PHYSIQUE , s. £, du grec quxà
{phusiké), dérivé de gas (phu-
sis), nature.
Science des choses naturelles ;
on la divise en deux parties : la
physique expérimentale ; et la
physique systématique.
Physique expérimentale ; c’est
PHY
la science des effets naturels, dés
veloppés par lexpérience.
Les ouviages d’Hypocrate sont
les monunens les plus considérables
qui nous restent de la physique des
anciens; ceux-ci ne paroissent avoir
cultivé la physique expérimentale,
que pàr rappoit aux arts, et nulle-
ment pour sxisfaire, comme nous,
une curiosité purement philosophi-
que.
C’est peut-être dans Vhistoire des
animaux d’Aristote, qu’il faut cher-
cher le vrai goût de physique des
anciens, plutot que dans ses ouvrages
de physique ; où il est moins riche
en laïts et plusabondamt en paroles,
plas raisonneur et moins instruit, fl
ue faut cependant pas mettre sur le
compte d’Aristote l’abus que les mo-
dernes ont fait de ses ouvrages de
physique, ni les inepties que ses
commentateurs ont voulu faire pren-
dre pour les opinions de ce grand
homme.
Ce fut au sein de la plus profonde
ignorance , dans ces tems de tént-
bres, où la physique étoit en proie
aux commentateurs d’Aristote, que
parut le moine Bacon, cet anglois
qui doit étre mis au nombre des
hommes de génie du premier ordre ,
et sut, par la seule force de son gé-
nie, s'élever au dessus de son siècle,
et le laisser bien loin derriere lui.
Le chancelier Bacon qui vint après
lui, embrassa un champ plus vaste :
il entrevit les principes généraux qui
doivent servir de fondement à l’étude
de la nature ; il proposa de les recon-
noitre par la voie de l'expérience, et
il annonça un grand nombre de dé-
couvertes qui se sont faites depuis.
Descartes ouvritquelques nouvelles
routes dans la physique expérimen-
tale; mais il la recommanda plus
qu’il ne la pratiqua.
Cependant l'esprit de la physique
expérimentale, que Bacon et Des-
cartesavoient introduit , s’étendit in-
sensiblement, L’académie del ci-
mento à Florence , Bayle et Ma-
riotte, et plusieurs autres après eux ,
firent avec succès un grand nombre
d'expériences. Peu à peu la physi-
que de Descartes succéda dans les
écoles à celle d’Aristote.
Eafin Newton parut, et montra
EN Y
le premier ce que ses, prédécesseurs
n’avoient fait qu’entrevoir, l’art d’in-
troduire la géométrie dans la physi-
que, et de former , en réunissant
l'expérience au calcul, une science
exacte , profonde , lumineuse et nou-
velle. L’Angjieterre saisit ses vues ;
la société royale les regarda comme
siennes , dès le moment de leur nais-
sance; les académies de France sy
prêtèrent plus lentement et avec pins
de peine , par la même raison que les
universités avoient eue pour rejeter ,
durant plusieurs années , la physique
de Descartes. Mais enfin, la lumiere
a prévalu. La génération ennemie de
ces grands hommes s’est éteinte dans
les académies et les universités,
Physique systématique ; cest
l'art de former des systemes fondé
sur la connoissance des effets prouvés
par l'expérience, par le moyen des-
quels systèmes on puisserendre raison
de ces elfets.
( Médec.) Physique a signifié
autrefoisla médecine, et dans la plu-
part des langues modernes, on appe-
loit les médecins physiciens, parce
que la médecine consiste principale-
ment dans l'observation de la nature ;
mais plus encore, parce que tous les
genres de littérature étant concentrés
dans les universités, et exercés par
des ecclésiastiques , da théorie seule
de la médecine étoït enseignée sous
le nom de physique, tandis que la
pratique des remedes étoit abandon-
née aux laïques.
Les Anglois appellent encore au-
jourd’hui leurs médecins physiciens ;
et physique se dit également , et de
Part de guérir, et des remèdes pro-
pres à guérir.
PHYSOCELE , s. f. du grec gurz
husa), air ou vent, et de xjan
kélé), tumeur, hernie,
( Méd.) Hernie venteuse du scro-
tum. C’esf la même chose que PNEU-
MATOCÉLE. 7. ce mot.
PHYSOMETRE, s. f. du grec
qgüsz (phusa), vent, air, et de
pATpæ , ( mélra), matrice.
( Physiol.) Tympanite de la ma-
. frice. ;
PHYTOLITHE , s. f. du grec
qurov (phuton), plante, et de xios
iios ), pierre: pierre plante.
( Ainéral, ) H se dit des suhstan-
ELA 103
ces pétrifiées, ou qui portent lem-
preinte de quelque plante.
PHYTOLOGIE , s. f. du grec
uroy (phulon), plante, et de 15425
(Dee , discours , traité.
(Botan.) Discours ou traité sur
les plantes,
PAYTOMORPHITE, s. f. du
grec oursy ( phuton ), plante, et de
posgù (morphé), forme.
{Minéral.) On appelle ainsi les
pierres figurées représentant des arbres
ou des plantes.
PHYIOTYPOLITHE, s. f, du
grec ŒUTOy (po) , plante, de
tÜros( lupos }, marque, empreinte,
et de a190ç (ithos), pierre : plante
empreinte sur une pierre.
( Minéralogie ) Il se dit des
plantes dont on trouve Pempreinte
sur des pierres ou sur d’autres subs-
tances du règne minéral.
PIAN, Voy. EPIAN.
PIANO , mot italien qui signifie
doucement, à voix basse,
(Musique) H se met dans les piè=
ces dé musique aux endroits où lon
adoucit le ton, e !
PIANO-FORTE , ou FORTE-
PIANO.
(Musique ) Terme italien que on
a retenu en francois, pour désigner
une espèce de clavecin dont la cons-
truction est telle qu’on peut renforcer
et adoucir le son à volonté.
PIASTRE , 5, f. de Pitalien ou de
Pespagnol piastra.
(Monnoie) Monnoie de compte
et réelle, dont on fait usage en Es-
pagne , en Amérique, en Turquie.
Les piastres d'Espagne ont différens
titres : celles aux deux globes, celles
dites mexico , et les sévillanes, sont
au titre de 10 deniers 21 grains; et
celles de la fabrication commencée
en 1772, ne sont qu’à 10 deniers 17
grains.
PIAZZI, nom d'homme.
(Astron.) Nouvelle planète dé-
couverte le rer janvier 18071 , par
Piazzi, astronome de Palerme; son
diamètre apparent est , suivant Hers-
chell, de 54 lieues , et sa grosseur
comme une étoile de la 7e, ou 8e.
grandeur.
Piazzi avoit nommé sa planète
Cérès Ferdinandea, du nom de la
104 PUVE
divinité de la Sicile, er de celui du
roi de Naples.
M. Bode, astronome de Berlin,
auroit voulu la nommer Junon , à
cause de sa proximité ‘de Jupiter ;
mais M. Delalande , en sa qualité
de doyen des astronomes , a voulu
qu’elle fût appelée du nom de celui
qui en a fait la découverte.
PIC, s. m. de l’espagnol pico.
( Géogr. ) Nom que lon a donné à
quelques montagnes fort élevées, et
qui se terminent en une seule pointe.
Le Pic Ténériffe.
PICA , s. m. du lat. pica, pie.
( Méd.) Maladie qui consiste dans
un appétit dépravé, qui fait désirer
et manger des choses absurdes et in-
capables de nourrir , comme de la
terre, de la craie, de la chaux, etc.On
étend qu'on a donné à cette maladie
È nom latin de pica, pie, à cause
que les couleurs opposées, le blanc et
e noir , qu’on remarque à cet oiseau,
répondent à la variété et à l’absurdité
des alimens qu’on désire.
PIECE, s. f. d’une originé incer-:
taime; maison a dit, dans la basse
latinité, pieca; les Italiens disent
pezza , les Espagnols pieza, et les
Anglois piece : partie , portion , mor-
ceau d’un tout.
(Art mili, ) On dit qu’un homme
est armé de Zoules pièces, pour dire
qu’il est armé de pied en cap. On dit
qu’une armée a été laillée en pièces,
pour dire qu’elle a été entierement
défaite.
Pièce se dit encore du canon, et
Von dit une pièce d'artillerie, une
pièce de 24, une pièce de batterie,
une pièce de campagne.
(Fortificat.) Pièces détachées ;
ce sont les ouvrages qui couvrent le
corps de la place, du coté de la cam-
pague, comme les ravelins, demi-lu-
nes, cornes, tenailles, couronnes,
queues d’arondes , enveloppes, etc.
(Musique) Pièce se dit aussi
d’un ouvrage de musique d’une cer-
taine étendue, quelquefois d’un seul
morceau, et quelquefois de plusieurs,
formant un ensemble et un tout par-
fait pour être exécuté de suite,
(Liutérat.) Pièce se dit encore
des ouvrages d’esprit, en vers ou en
prose, dont chacun fait un tout com-
PTE
plet. Pièce d'éloquence , pièces
Jugitives.
(Artdramat.) Pièce de théätre ,
ou absolument pièce ; c’est une tra-
gédie ou une comédie, Dans la même
acception on appelle petile pièce ,
une pièce comique d’un acte ou de
trois actes , qu’on joue'après une pièce
plus longue, qui pour lors est appelée
la grande pièce.
(Pratique) Pièces , s'emploie
dans la pratique de tout ce qui est
écrit et produit dans un procès, pour
le remettre en état d’être jugé et justi-
fier de son droit. Pièces invento-
riées , pièces paraphées et cotées,
pièces juslificalives , elc.
PIED, s. m. du lat. pes, pedis.
(-Anat.) La partie du corps de
Panimal qui est jointe à l’extrémité
de la jambe, et qui sert à marcher.
(Métrol.) Pied est aussi une me-
sure de longueur prise sur le pied hu-
main , et qui est diflérente selon les
lieux.
On appelle aussi pied, un instru-
ment en forme de petite règle , qui a
la longueur de cette mesure , et sur
laquelle ses parties sont gravées,
( Possiei Pied , en termes de
poésie grecque et latine, est la me-
sure des vers; c’est un cerfain nom-
bre de syllabes qui entrent dans la
composition des vers , et qui en font
la mesure.
(Archi. ) Pied droit; c’est la
partie du trumeau , ou jambage d’une
pee ou d’une croisée, qui comprend
e bandeau ou chambranle, le ta-
bleau, la feuillure , Pembrasure et
Pécoinçon.
PIEDEST AL, s. m. composé du
françois pied, et du teuton, s{al,
base, ou du grec süaos (stulos),
colonne.
(Archit.) La partie qui soutient
une colonne , un vase, une statue.
PIE-MERE , s. f. du latin pra.
maler,
(Physiol.) Membrane très-fine
et frès-déliée, et néanmoins dun
tissu assez serré, qui enveloppe im-
médiatement le cerveau, le cervelet
et la moëlle allongée, aussi bien que
celle qui est renfermée dans le canal
de lPépine, et fournit en même-tems
une gaine particulière à tous les filets
qui composent chaque nef,
PIERRE , s. f. du latin petra
PIE
( Minéral.) Les pierres sont des
mélanges , plus ou moins multipliés,
de matières terreuses ou alkalines, et
quelquefois d’oxides métalliques.
Les minéralogistes considerent ,
dans les pierres , trois espèces de
caracteres ; savoir : leurs caracteres
physiques , fondés sur la pesanteur
spécifique , la dureté , la transparence
ou Popacité, la réfraction , lPélec-
tricité , le magnétisme, la couleur,
la saveur et l’odeur.
Leurs caractères géométriques ;
savoir : la forme extérieure ou cis-
tallisation apparente ; la forme in-
térieure ou forme du noyau ; la forme
des molécules primitives intégrantes,
la cassure.
Leurs caractères chroniques qui
se manifestent, lorsque par un pro-
cédé quelconque on altère la com-
binaison naturelle des pierres.
Les pierres sont partagées en qua-
rante-six espèces. V. quartz, Ge :
zircon, télésie, cymophane , rubis,
Lopaze , émeraudle, euclase , gre-
nat, leucite, idocrase , feldspath ,
pelro silex, corindon , ceylanite ,
axtnile, lourmaline, amphibole,
aclinole , pyroxène , Slaurolide ,
thallite | sinuragdite ,. oisanite ,
dioptase, lazulite, zéolite, stilbite,
prehnile ; chabasie , analcime,
sommile ,; andréolite | péridot ,
mica , cianile , trémolite , lémolite,
disyre, asbeste , lale, chlorite,
macle, argile, yuerby.
On divise encore les pierres en
pierres calcaires, pierres vilrifia-
bles, pierres réfractaires et pièrres
composées ou roches.
Pierres calcaires ; celles que l’ac-
tiou du feu réduit en poussière , et
qui , mélées ensuite avec de l’eau,
ou quelqu’autre liqueur , reprennent
une liaison et une dureté nouvelles.
Pierres vitrifiables ; celles qui
entrent en fusion au feu et s’y chan-
gent en verre.
Pierres réfractaires ; celles qui
résistent au feu , c’est-à-dire, qui
soutiennent Paction d’un feu tres
violent, sans se changer ni en chaux
ni en verre,
Picrres composées , ou roches ;
celles qui ne sent qu’un assemblage
des diflérentes pierres dont on vient
de Sr
ierres tombées du ciel ; dès la
PAIE 105
plus haute antiquité, les historiens
ont fait mention de la chute de
diverses substances solides sur la sur-
face de la terre. Les écrivains sacrés
et profanes ont parlé de pluies de
cendres, de soufre , de sable , et l’on
a expliqué ces phénomènes, lors-
qu’on a connu les éruptions volca-
niques.
Mais les savans ont long-tems
douté qu’il tombât des nuages , des
masses pierreuses d’un poids considé-
rable; et les savans modernes, en
recueillant les faits cités par Tite-
Live, Pline, Gassendi , Muschen-
broëck ; en recueillant sur-tout les
pierres prétendues tombées du ciel,
et les analysant , ont trouvé entr’elles
une identité si parfaite , et ont re-
connu un mélange si différent de tous
les composés minéraux du globe ,
qu'ils croient maïiutenant que ces
substances sont véritablement tom-
bées de Patmosphère ; mais ils sont
partagés d’opinion sur la formation
de ces pierres.
Les uns croient qu’elles ont été lan-
cées dans l'atmosphère par les vol-
cans , soutenues et portées au loin par
les ouragans ; d’autres les regardent
comme des substances minérales
fondues par la foudre, à l’endroit
mème où elles ont été trouvées.
Quelques-uns veulent qu’elles soient
des masses étrangères à notre pla-
nète, et les font tomber de la lune ;
plusieurs pensent quelles sont des
concrétions formées dans lPatmos-
phere.
Ces diverses théories sur la for-
mation des pierres tombées de l'at-
mosphère Yont assez voir qu’on a
besoin , pour asseoir son jugement ,
d'un plus grand nombre d’observa-
tions , et sur-tout d’une plus grande
exactitude dans la description des
phénomènes météoriques , qui pré-
cèdent et accompagnent la chute de
ces corps solides.
Pierres précieuses ; on appelle
ainsi toutes les pierres dures , trans-
parentes , cristallines , susceptibles
d’étre taillées, ou de prendre un
beau poli, sur-tout de bien refran-
ger la lumiere.
Autrefois on rangeoit les pierres
précieuses dans l’ordre suivant : Le
diamant, Vémeraude, la topase ,
l'améethyste, je rubis , le great,
106 PIE
la chrysoprase , le jade, Vaven-
turine , la calcédoine , la chryso-
lithe, le saphir, Vaigue-marine ,
l’Ayacinthe, Vopale, le péridot ,
le “girasol , lagale, le jaspe , le
lapis lazuli, là turquoise , le bé-
ril , etc. Mais les différences énor-
mes qui existent entre toutes ces
pierres , considérées sous leurs carac-
tères physiques , géométriques et
chimiques, ont fait abandonner cette
classification. Ÿ7. GEMME.
Pierres factices ; la base des
pierres factices est l’oxide de plomb
et le cristal de roche, ou toute autre
pierre vitrifiable par l’intermèce des
préparations de plomb. Le sable pur
et la pierre à fusit, ainsi que les
cailloux de rivières qui sont frans-
parens, sont des matieres également
propres à faire du verre.
Les couleurs des pierres faclices
sont dues à des oxides métalliques.
C’est de leur préparation que dépend
leur vivacité, Consultez les procédés
de M. de Fontanier, pour l'imi-
tation des pierres précicuses.
(Alchimie) Pierre philosopale;
les alchimistes croyoient que lorétoit
un composé ou un Corps susceptible de
plus ou de moins de perfection. Quel-
ques-uns d’entr’eux regardoient tous
les métaux blancs comme une seule
et même substance , à différens de-
srés de maturité,et les métaux jaunes,
comme une matière identique plus
ou moins pure. D’autres croyoient
à la transmutation des métaux ou
à la conversion des terres en subs-
tances métalliques. Quelques xéduc-
tions d’oxide , quelques propriétés de
certains alliages , ont donné nais-
sance à ces rèveries, et les enthou-
siastes ou les fripons en ont profité
pour assurer qu’ils avoient le talent
de faire de l’or, Els ont appelé celte
prétendue découverte La pierre phi-
1>sophale. Consultez, pour les su-
percheries employées par les alchi-
mistes , pour tromper leurs dupes
sur la transmufation des métaux ,
ouvrage publié par Geoffroy Painé,
en 1722.
( Glyptique) Pierres gravées ;
Pour avoir des pierres gravées ex-
quises en travail , il faut remonter
jusqu’au tems des Grecs. Ce sont eux
qui ont excellé en ce genre, dans la
composition, dans la correction du
PLG
dessin, dans l’expression, dans limi-
tation, dans la draperie, en un mot,
dans toutes les parties de l’art ; mais
Ja plus belle pierre gravée sortie de
leurs mains , et qui nous soit restée ,
est la cornaline , connue sous le nom
de cachet de Michel-Ange. Voy.
GLYPTIQUE.
({ied.) Pierre (maladie de la )
F. CALCUL , LITHIASIE,
( Phurmacie) Pierre infernale ;
on appelle ainsi le sel formé par Pu-
nion de l’acide nitreux et de l'argent,
dépouillé par la fusion, de son eau de
cristallisation ; ou, dans le langage
de la chimie moderne , c’est un ni-
trate d’argent que Pon met dans un
creuset d'argent ou de platine , qu'on
fait entrer en fusion tranquille, et
au’on coule ensuite dans une lingo-
tière qu'on a eu soin d’huiler légere-
ment.On conserve les cylindres qu’on
obtient dans wn flacon au milieu de
la graine de Lin.
{ Orfévrerie ) Pierre de touche ,
autrement pierre de lydie, et chez
les Italiens pretra di paragone; c’est
une espèce de marbre noir, ou roche
cornéenne , qui sert à éprouver lor et
argent, en les y frottant.
PIERRIER, s. mas. du françois
pierre.
(Art. mil. ) C’est un canon qui,
au lieu de se charger par la bouche,
se charge par la culasse, qui est ou-
verte, pour recevoir les pierres ou
cailloux, la balle, ou la cartouche,
ou une boite de fer remplie de poudre
fine , pour chasser la charge. Ces ca-
nons ont été appelés pterriers , parce
que le plus souvent on ne les chargeoïit
que de pierres.
( Marine ) Les pierriers en usage
dans la marine, sont ordinairement
d’une livre de balle, et établis sur
des chandeliers posés dans le plat
bord des vaisseaux. On en place aussi
dans leschaloupes, felouques, et autres
petits bâtimens qui ne portent pas de
canons , lorsqu'on veut les armer en
guerre.
PIGNON, du latin pineun ,
püiniurn , fait de pinea, pomme de
pin.
( Mécan. ) On appelle ainsi, en
mécanique, la plus petite de deux
rouesquiengréhent Punedans Pautre;
cependaut on donne ce nom plus par-
PrE
ticulièrement à la roue qui est menée,
( Architect. ) Pignon se dit aussi
de la partie des murs qui s'élève en
triangle , et sur laquelle porte l’extré-
mité de la couverture.
PIGNORATIF , adjectif du latin
Pignoro, mettre en gage, dérivé de
pignus, gage. 5
( Pratique ) Il se dit du contrat
par lequel un débiteur vend son hé-
ritage à son créancier, pour jouir des
fruits et les compenser avec l'intérêt
de la dette, jusqu’à l’exercice de la
faculté de rachat. |
PILASTRE, subst, m. de l’italien
pilastro.
( Archil. ) Sorte de pilier carré
auquel on donne les mêmes propor-
tions et les mêmes ornemens qu'aux
colonnes, et qui entre ordinairement
dans le mur , et est placé derrière les
colonnes.
PILE. de VOLTA, Voy. GAL-
VANISME.
PIiLORE. Por. PYLORE-
PILOTE.s. m. de l'italien pilota,
ou du flamand piloot, dont les An-
glois ont fait pilot , et les Espagnols
piloto.
( Marine) Celui qui possède Part
de diriger la route d’un vaisseau , et
de le conduire à travers les mers.
Le grade de pilole , sous Pancien
gouvernement, étoit subordonné aux
officiers de marine; mais ce titre a
été supprimé, et ceux des pilotes
qui ont été trouvés suffisamment ins-
truits, ont été élevés au grade doff-
cier, parce qu’on a senti que tout
officier de marine doit être pilote ;
de sorte qu’on ne connoît plus dans
Ja marine francoise de distinction
entre le pilote HAUTURIER (7.
ce mot }, el le pilote cotier; on ne
connoit plus que ce dernier.
Pilote cotier, ou pilote lamaneur;
c’est celui qui connoit les cotes, leur
aspect, leur gisement , leur releve-
ment, le brassiage, et la qualité de
fond , les bancs, dangers et écueils,
et les divers passages qu’il convient
de suivre pour arriver sûrement, La
connoissance du pilole cotier est
purement locale ét pratique. ’oy.
LAMANEUR,
Chaque port à des pilotes fixés et
domiciliés dans l’endroit , qui se
rendent avec des bateaux > qu'iis out
PAN 107
tonjours prêts, à bord des vaisseaux
qui ont besoin d’eux,pourentrer dans
les ports et rades,
PILO®TIS , s. m. de pilolicium,
auymentatif de pila , pile.
( Hydraul.) Gros pieux, grosse
pièce de bois pointue, et ordinañe-
ment ferrée par le bout, qu’on fait
entrer avec force, pour asseoir les
fondemens d’un édifice, ou de quel-
qu'autre ouvrage, lorsqu'on veut bâtir
dans l’eau, ou dans quelque lieu
dont le fond n’est pas solide,
PILULE ,s. f. du latin piluia,
diminutif de pila.
( Médec.) Médicament sec, en
forme de petite boule, qu’on avale
tout entier. Les pilules sont COmMpPO-
sées de différentes poudresincorporées
dans du syrop, du miel, du mucilage,
de l'extrait , où de quelqu’autre corps
liquide et visqueux, propre à en faire
la liaison.
PINCEAU, s. m. du lat, penicel-
lus, dit pour pra
( Peinture ) Instrument avec le-
quel le peintre pose sa couleur.
Le mot pinceau se prend aussi au
figuré, pour le résultat du manie-
ment du pinceau. C’est ainsi qu’on
dit le pirceau aimable de P'Albane,
du Parmesan ; le pinceau fier de
Velasques, de Jouvenet ; le pinceau
léger ef spirituel de Téniers, parce
que la manière de peindre de ces ha-
biles maitres, étoit aimable, fière,
légère , ou spirituelle.
Avant l’invention de la peinture à
Phuile, on re mettoit pas. grand
mérite dans le maniement du pin-
ceau. S'il y en avoit un reconnu. il
se réduisoit à la netteté, à la jus-
tesse avec laquelle on devoit en user.
Le mouvement du pinceau est pres-
que perdu dans la détrempe, qui ne
laisse guère voir que le trait et- les
touches de brun. Le pinceau est
encore plus absorbé dans la fresque.
il y a autant de maniemens dè
pinceari , que de mains qui en font
usage; aussi les connoiïsseurs en t1-
bleaux nomment-ils leurs auteurs par
l'examen du caractère particulier de
chaque pinceau, comme on nomme
Pécrivain à l'inspection de son écri-
ture. Cette habitude est d’une grande
nécessité pour Ja distinction des ou-
vrages de Part, parce qgwelle empèche
PMIAN
de prendre des copies pour des ou-
vrages des maitres. Cette science
étonne celui qui ne la possède pas;
mais 1] ne faut pas croire que la con-
noissance de la touche et du pin-
ceau entraine toujours celle de l'art.
Le mérite réel s'aperçoit de loin , et
saisit lame ; celui de la touche ou du
pinceau, n’est qu’un amusement de
Pesprit ,et ne se voir que de près. Le
véritable amateur jouit du premier ,
et le pinceau n’occupe que les ames
froides, et les brocanteurs.
( Optique ) Pinceau optique ;
on appelle ainsi un assemblage de
rayons de lumières, qui partent d’un
certain point d’un objet, avec un
certain degré de divergence , tombent
sur l’œil, ou sur un verre convexe,
et sont ensuite, par la réfraction,
rassemblés en un point au-delà du
verre, ou sur le fond de l’œil ; ou,
pour parler plus généralement , le
pinceau oplique est un double cône
de rayons de lumière , les deux cônes
qui le composent étant opposés par
leurs bases, l’un d’eux ayant son
sommet en quelque point de Pobjet
d’où il part, et sa base appuyée sur
un verre convexe, ou sur œil, tan-
dis que l’autre a aussi sa base appuyée
sur le coté opposé du même verre ,
et son sommet à un point de conver-
gence , Ce qui fait deux cônes dont
les bases se touchent dans l'œil ou
dans le verre; la pointe de lun de
ces cones est dans l’objet même, et
celle de Pautre est au fond de Pœil,
où au point où lobjet est peint.
PINCE, s. m. de pincer, fait du
Jat, pungere.
( Musique ) .Sorte d'agrément
propre à certains instrumens , et sur-
tout au clavecin ; il se fait en battant
alternativement le son de Ja note
écrite avec le son de la note infé-
rieure , et observant de commencer
(13 finir par la note qui porte le
pince.
PINCER , v. ac. du latin pun-
gere.
( Musique \ C’et employer les
doigts au lieu de larchet pour faire
souner les cordes d’un instrument.
Il y a des instrumens à cordes qui
p’ont point d’archet , et dont on ne
joue qu'en les pincant ; tels sont le
cishe, le luth, la guitare; mais ou
108
PAM
pince aussi quelquefois ceux où lon
se sert ordinairement de Parchet,
comme le violon et le ‘violoncelle ;
cette manière de jouer se marque
dans la musique italienne par le mot
pizzicalo.
(Marine) Pincer le vent ; cest
naviguer au plus près du vent. oy.
PRES, VENT,
PINDARIQUE, adj. de pindare,
poète lyrique.
( Poésie ) Ce qui est dans le goût
et à Pimitation de Pindare.Pindare
étoit de ‘Fhtbes, et florissuit vers la
70€. olympiade. On a de Jui quatre
livres d’odes, toutes à la louange de
ceux qui, de son tems, remportoient
le prix aux jeux olympiques, pythiens,
néméens, et isthmiques. Le style de
Pindare est grand, élevé, plein de
verve, de feu et de sentiment.
PINDE, s. mas. du grec md
( pindou ), montagne consacrée à
Apollon et aux Muses.
( Poésie ) Les poëtes emploient
souvent le mot Piide , pour désigner
les Muses, la poésie, Apollon, les
poëtes; delà ces phrases poétiques :
Les lauriers du Pinde , les nour-
rissons du Pinde, les déesses du
Pinde, les habitans du Pinde,
les maitres, les héros du Pinde.
PINEALE , adj. f. du lat, pinea-
lis, fait de pina, pomme de pin :
qui ressemble ou qui a du rapport à
la pomme de pin.
( Anal. ) C’est le nom que Des-
cartes a donné à une glande du cer-
veau, parce qu’elle ressemble à la
pomme de pin. C’est dans cette glande
qu’il établit le siége de l’ameraison-
nable. La glande pinéale est la
même chose que la CONOÏDE, #.
ce mot.
PINNATIFIDE, adj. composé de
pinna, aileron , petite feuille, na-
geoire, et de fida, corde, lanière.
( Botan.) "Terme de botanique qui
se dit des parties des plantes oblon-
gues, dont les cotés sont divisées en
plusieurs lanières ou lobes, par des
incisions profondes, qui n’atteignent
point le milieu longitudinal, ou la
nervure médiaire,
Loisque les lanières sont elles-
mêmes ainsi divisées, la partie 9b-
servée est alors dite bipinnatifide.
INNE MAPINE. #. BYSSUS,
EATEN
PINNEE , adj. f, du lat, pinna,
aileron, nageoire, petite feuille.
( Botan. ) Feuille pinnée ; C’est
celle qui est composée de plusieurs
folioles rangées oppositivement ou
alternativement des deux côtés d’u
pétiole commun, dont l'extrémité
est terminée, soit brusquement par
une ou deux folioles latérales, soit
par une foliole impaire véritablement
terminale.
PINNULE,, s. f. du lat, pinnula,
dimioutif de pinna, plume , aile-
ron : pefite plume.
( Géom.) On appelle ainsi deux
petites pièces de cuivre assez minces ,
et à peu près carrées, élevées per-
pendiculairement aux deux extré-
mités de Palidade, d’un demi-cercle ,
d’un graphomètre , d’une équerre
d’arpenteur , ou de tout autre ins-
‘trument semblable , dont chacune est
percée dans le milieu, d’une fente
qui règne de haut en bas. Quand on
prend des distances, que l’on mesure
des anglessur le ter:ein , ou que Pon
fait toute autre observation, c’est
par ces fentes, qui sont dans un
même plan avec la ligne de foi, et
qui est tracée sur lalidade,que passent
les rayons visuels qui viennent des
objets à l’œil. Foy. ALIDADE ,
LIGNE DE FOI.
Les pinnules servent à mettre
V’alidade dans la direction de Pobjet
qu'on se propose d'observer, et les
fentes servent à en faire discerner
quelques parties d’une manière bien
déterminée. Quand on veut voir les
objets plus facilement , on tend dans
le milieu un cheveu, qui, couvrant
une paitie de Pobjet, le détermine
plus précisément ; et quand on veut
avoir quelque chose de plus exact,
on fend un autre cheveu dans une
seconde fente qui coupe horizontale-
ment la première, alors l'intersection
des deux cheveux détermine sur Pob-
jet le point que cette intersection
couvre.
On met quelquefois des verres aux
fentes de ces pinnules , et en ce cas
elles font l'office de téiescopes.
Autrefois , les instrumens de ma-
thématique et d'astronomie , qui ser-
voient à prendre des angles ou des
hauteurs, étoient garnis depinnules;
mais cinquante ans où environ, apres
PAYE 109
la découverte du télescope, quelques
savans ayant pensé à le substituer
aux pinnules, la chose réussit si
bien , que depuis ce tems - là on ne
fait aucun usage de celles- ci, si ce
n’est dans le graphomètre, et dans
quelques autres instrumens de certe
espece.
PINQUE , subst. m. de l'italien
inco.
(Marine) Bâtiment marchand
de la Méditerranée, qui porte deux
mâts à calcet, et sur chacun d’eux
une antenne ou vergue latine, avec
un très- petit artimon tout-à-fait à
l'arrière. Ce bâtiment ressemble, par
son grément, au chebec à voiles la-
tines; mais sa construction differe ,
en ce que le pinque est beaucoup
moins ras, que son avant esi plus
renflé, et ses fonds moins fins, étant
fait pour porter des marchandises. Les
Espagnols et les Napolitains, dans
leur navigation marchande , ont
beaucoup de pinques, dont le port
est quelquefois de deux cents, et
jusqu’à trois cents tonneaux,
PINTE , s. f. du latin barbare
pinla , que quelques-uns font dériver
du grec æivery ( pinéin ), boire,
(MétroL.) Surte de mesure dont
on se servoit pour mesurer le vin, et
qui étoit de différentes grandeurs ,
selon les différens lieux.
Dans le système des nouvelles me-
sures, prrle est la dénomination vul-
gaire du litre, qui ne différe en plus
de Pancienne pinte de Paris, que de
5 PV. LITRE.
PIONNIERS, s. m. du latin barb,
peonarii, fait de peones , corrup-
tion de peditones , gens de pied.
(Ari milit.) Travailleur dont on
se sert dans une armée pour applanir
les chemins , creuser des lignes et des
tranchées , et faire tous les autres
travaux où il est question de remuer
la terre. Anciennement c’étoient les
gens de pied qui étoient employés à
ces sortes de travaux ; delà vient
qu'on appelle aujourd’hui pionniers
ceux qu'on emploie seulement à cet
usage. |
PIPEE , s. f. du saxon pipe,
flûte.
( Chasse) Sorte de chasse dans
laquelle ; contrefaisant un certain
chant , on attire les oiseaux dans un
PT
#10 PIR
arbre dont les branches sont remplies
de gluaux où ils se prennent.
PIQUE , s. f. du latin spica.
(Art muilil.) Sorte d'arme à long
bois, dont le bout est garni d’un fer
plat et pointu.
L’usage de la pique nous est venu
des Suisses, Avant Louis XI, on ne
s’en servoit pas en France ; mais si
le nom est moderne , l'arme est an-
cienne, C’étoit la sarisse des Ma-
cédoniens. L’usage en étoit le même
que celui des piques de notre tems,
pour éloigner la cavalerie. Sous Louis
XIV, les piques ont été abolies : on
y supplée par la baïonnette dont on a
trouvé lPusage plus avantageux,
PIQUET, s. m. diminutif de
pique, en latin spica, dont on a
fait spicare , pour piquer.
(Art milit.) Sorte de petit pieu
qu'on fiche en terre pour tenir une
tente. :
Un pieu plus grand et plus fort
dont on se sert à la guerre pour tenir
les chevaux à lattache.
Del on a donné le nom de pi-
guet à un détachement de cavalerie
commandé pour monter à cheval au
premier ordre ; et ensuite à un cer-
tain nombre de fantassins toujours
prèts àmarcher aux ordres des officiers
commandés.
(Jeux ) Piquet est aussi le nom
d’un jeu de cartes assez connu.
( Géom. pral. ) On nomme aussi
piquets ou fiches ; de petites ba-
guettes de fer longues de deux pieds,
qui se terminent en pointe d’un
coté, et de l’autre par un anneau.
On s’en sert, en mesurant une ligne
droite sur le terrein, pour marquer
le point où aboutit une chaine bien
tendue, et pour indiquer ensuite,
par leur nombre, la quantité de fois
que cette chaine a été appliquée sur
la direction parcourue.
PIRATE , s. m. du grec merparis
(peiratés ), dérivé de zapo ( pet-
rao ), s’eflorcer, tenter , attaquer.
( Marine ) Celui qui court les mers
pour piller et enlever les bârimens
de toutes les nations indistincte-
ment, sans autorisation ui COMMIS-
sion d’aucun souverain.
Un des plus fameux pirates dont
l'histoire a consacré les noms, est
Dionide , qui répondit à Alexandre
PUIS
qui lui reprochoit #1 condition de
pirale : « Je suis ptrale , parce que
je n'ai qu'un vaisseau; car si j’avois
une armée navale, je séroïs un con-
quérant », |
PIRIFORME , adjectif du latin
pirum , poire ,;et de forma, forme :
qui a la forme d’une poire, :
(Anat.) Le muscle piriforme est
le premier des muscles adducteurs de
la cuisse.
_PIROGUE , s. f. de lespagnol
puagia.
(Marine) Canot ou barque fait
d'un seul tronc d'arbre creusé , en
usage chez les nègres d’Afrique et
chezles nationssauvages du continent
et des îles de P Amérique.
Pirogues doubles ; ce sont des bâ-
timens usités dans les diverses îles et
archipels de la mer du Sud, composés
de deux longues pirogues assemblées
parallèlement à une certaine dis-
tance VPune de Vautre, et portant
une plate - forme qui les lie, pour
former, par leur réunion , leffet d’ur
seul grand bâtiment capable de por-
ter beaucoup de monde et une charge
considérable,
PIROUETTE, s. f. du latin
eo vrouetfa, diminut. de 2yrus , par
je chan cement de 2 en Le ir
(Mécan.) Sorie de jouet composé
dun petit morceau de bois plat et
rond traversé dans le milieu par un
petit pivot sur lequel on le fait tour-
ner avec les doigts.
(Danse ) C’est par analogie qu’on
a appelé pirouelte un ou plusiews
tours entiers du corps qu’un danseur
fait sur la pointe des pieds sans chan-
ger de place. ï
(Manége) Pirouelle se dit aussi
d’une volte que fait le cheval, sur
sa longueur, dans une seule et memé
place.
( Horlogerie) Pirouetle est en-
core le nom du pendule circulaire.
PISCINE , s. f. de piscis, pois-
son. ,
(Econom. dom.) Vivier, résér-
voi d’eau , réservoir où lon gardée
du poisson. ,
PISE, s. m. du latin péiso , con-
traction de pinso , piler dans un
mortier,
(Archit,) Bätir en pisé; c’est
faire les murs d’une maison avec üné
PUIS
qualité particulière de terre que Fon
rend dure et compacte en la pilant
comme dans un mortier.
PISIFORME , adj. du grec æioov
( pison }), pois, et de forma , forme :
qui à la forme d’un pois.
(-Anat.) L'os pisiforme est le
même que los orbiculaire , ou lenti-
culaire , ou lentiforme du carpe.
PISOLITHE ,s. f. du grec iroy
( pison), pois , et de x180ç (lithos),
pierre.
(Minéral.) Carbonate de chaux
globuliforme disposée par couche et
assez semblable à des pois.
PISSASPHALTE, s. m,. du grec
ira (pissa), poix , et d’äspanros
( asphaltos), bitume.
( Minéral. ) Bitume glutineux
noir, d’une consistance semblable à
celle de la poix. On lappelle aussi
malle, poix minérale.
PISTACHE, s. f. du latin p's-
tacenium , dont les Italiens ont fait
pistacchio.
( Botan.) Fruit du pistachier,
ayant la forme d’une noisette,
( Confiseur) Pistaches en sur-
ioul; ce sont des pistaches mises à
la prâline.
PISTIL , s. m. du lat. pistillum ,
ilon.
( Botan. ) Organe femelle de la
fleur dont l'ovaire fait partie , et par
lequel il reçoit lintromission fécon-
dante de la poussiere des anthères,
Le pistil se divise en trois parties :
l'ovaire , qui contient les rudimens
de la semence ; le style , qui est un
tuyau qui surmonte lovaire ; et le
stymate , qui est orifice de ce tuyau.
L'esprit séminal , traversant le style,
parvient jusqu’au germe pour fécon-
der la semence. #7. ETAMINES,
POLLEN.
PISTOLE, s. f. de Pisloie , ville
d'Italie.
( /Honnoie) La pistole d’or d’'Es-
pagne, qui contient près de 123 grains
un quatrième d’or pur.
La pislole d’or de Genève , fabri-
quée au titre de 22 karats, vaut 10
Livres argent courant de Genève,
PISTOLET , s. m. de Pistoie,
ville d'Italie.
(Art milil.) Arme à feu beaucoup
plus courte que toutes les autres,
PTIT {15
et qu’on porte ordinairement à l’ar-
çon de la selle, et quelquefois à la
ceinture; ces armes furent appelées
pistoies , pistoiers et pisloies, et en-
suite pislolels, parce que les pre-
miers furent faits à Pistoie en T'os-
cane. Les Allemands s’en servirent
en France avant les Francois ; et les
Réitres, qui le portérent du tems
d’ienri 11, étoient appelés pistoliers.
Il en est fait mention sous le règne
de François Ler,
(Physique) Pisto’ets de volta ;
on appelle ainsi un vase ordinaire-
ment de métal, garni d’une tige re-
courbée , aussi de métal , qui enfile
un tuyau de verre mastiqué dans le
couvercle du vase , afin de lisoler,
et au goulot duquel est adapté un
petit canon capable de recevoir une
balle,
On fait passer dans le vase deux par-
ties d’air atmosphérique et une partie
de gaz hydrogène, Apresavoirplacé au
goulot le petit canon chargé de sa
balle , de manière que le tout soit
bien bouché ; on présente à un corps
actuellement électrisé la petite boule
de métal. Il sexcite une étin-
celle électrique entre cette boule
et le corps électrisé ; il s’en excite
une seconde entre cette boule et
le bord du vase. C’est cette seconde
— étincelle qui enflamme le gaz. La
détonnation est très-violente SNOURIE
balle est chassée avec assez de force
pour, à la distance de 25 pas, pérccr
une planche de chéne de 27 milli-
mètres d'épaisseur. La détonnation
seroit considérablement plus vic-
lente si, au lieu d’air atmosphé-
rique, on meftoit dans le vase une
partie d’air pur et deux parties de gaz
hydrogène.
PISTON , s. m, de l'italien pre
tone, canon , cylindre d’un gros ca-
libre , augmentatif de pistillus ,
pilon.
( Hydraul. ) Cylindre de bois ou
de métal qui, étant levé et baissé
par les tringles d’une manivelle dans
Pintérieur d’un corps de pompe , as-
pire ou pousse Peau en Pair , et sou-
vent la comprime et la reloule,
PITTORESQUE , adj. de lita-
ken pitioresce , dérivé de pillore ,
peintre ; qui convient à la peinture,
( Peinture ) On entend par ce mot
P'TV
ce qui convient à la peinture, et ce
qui fait un bon eflet dans les ouvrages
de cet art.
Quand on dit cette physionomie
est piltoresque , cet habillement est
pilloresque , cette vue , ce paysage
est pitloresque , on entend que ces
choses convieunent à la peinture.
r12
Quand on dit que le dominicain
a des coiffures pittoresques , que les
bizarreries du Bénédette sont pilto-
resques , cela signifie que ces coif-
fures et ces bizarreries font un bon
effét en peinture.
Le goût pittoresque de la com-
position consiste dans lPagencement
agréable de tous les objets dont elle
est formée, dans la disposition des
groupes , dans leur enchainement ,
dans les contrastes heureux , dans
Vaccord et Popposition des tons , dans
la belle entente des masses d’ombre
et de lumière.
Le goût pittoresque , dans les dé-
tails, comprend touf ce que l’art peut
embrasser, {l se trouve dans un ar-
rangement de cheveux ; dans le jet
d’une draperie, dans le choix d’un
ajustement, d’une parure, dans celui
d’un accessoire, Un hasard heureux ,
la main dun artiste, rend pitlo-
resque ce qui ne l’étoit pas.
Le piltoresque d'exéculion con-
siste dans un pinceau facile, badin,
ragoûtant , quelquelois brutal ; dans
ces touches spirituelles et piquantes ;
dans des laissés intelligens , des ré-
veillons de lumière, d’autres Iu-
mieres éteintes à propos, des ombres
profondément fouillées , etc.
PITUITAIRE , adj. du latin pi-
tuita , pituite: qui à rapport Ala
ituite.
( Anat.) La membrane pitui-
taire est celle qui tapisse l’intérieur
du nez. -
Glande piluitaire ; F. GLAN-
DE PINEALE.
PITUITE , s,f. du lat. prtuila.
( Physiologie ) Humeur aqueuse,
lymphatique, visqueuse, qui existe
dans le corps de Phomme et des ani-
maux, et qui est fournie par les ali-
mens humides. C’est la même chose
que PRLEGME. [’. ce mot.
PIVOT , s. m. du lat. pivolus,
diminut, de piva. LesTtaliens disent
pivolo., pour un piquet,
P LA
(Mécan.) Morceau de fer ou dau-
tre métal, arrondi par le bout, qui
soutient un corps solide, et qui sert à
le faire tourner.
PIVOTANT, TE, adj. de pivot.
Botan. ) Racine pivotante ;
celle qui a un tronc principal enfoncé
perpendiculairement dans la terre.
PLACARD, s. m. de plaque, et
plaque du grec mn4£, maa£oc(plax,
plazos) , petite lame de métal,
mince.
(Adrministr.) Ecrit ou imprimé
qu’on affiche dans les places, dans les
carrefours , afin d’informer le public
de quelque chose,
( Prat.) Placard se dit aussi d’un
écrit injurieux qu’on publie en Paffi-
chant au coin des rues, ou en le se-
mant parmi le peuple,
PLACE, s. f. du lat. platea , d’où
les Allemands ont fait platz, Lieu,
endroit , espace que peut occuper une
personne , une chose,
( Architect.) Place se dit aussi
dun lieu public découvert et envi-
ronné de bâtimens, soit pour l’em-
bellissement d’une ville, soit pour la
commodité du commerce,
( Commerce) Place se dit encore
absolument pour le lieu du change,
de la banque: le lieu où les négo-
cians, les banquiers, s’assemblent
dans une ville, pour y fraiter des af-
faires de leur commerce , de leur
négoce. /Végocier un billet sur la
lace , avoir du crédil sur lu place.
Place médiate ; c’est une place
sur laquelle un banquier ou un né-
gociant , tire, en donnant ordre à son
correspondant de tirer , pour se solder
de pareille somme, sur uneplace avec
laquelle elle a un change ouvert; ce
qui suppose que la première place
avoit besoin delirersur cette dernière,
et que n’ayant point de change ouvert
avec elle, elle a tiré sur une place
médiale.
Jours de place ; ce sont les jours
où ds négocians dune ville ont
coutume de s’assembler.
(Art milit.) Place de guerre ;
c'est une place fortifiée.
Place régulière; celle qui a les
parties relatives de son enceinte éga-
les entre elles , et également for-
tifiée.
Place irrégulière ; celle ee a
es
PALTA
les parties relatives inégales entre
elles, etles angles aussi, de sorte que
les lignes du dessin , formant une
figu.e bizarre , ont besoin d’être iné-
galement fortifiées.
Place d'armes d'une attaque ou
d'une tranchée ; c’est un poste bordé
d’un parapet ou dun épaulement,
our joger de la cavalerie et de Pin-
fanterie, destinées à soutenir la tran-
chée contre les sorties de la gar-
nison.
Place d'armes d’une ville de
guerre; c’est un grand espace vide
où Pon assemble les soldats pour rece-
voir les ordres, ou pour leur faire faire
Fexercice.
- Place d'armes d’un camp ; c’est
in grand texrein choisi à la tête ou
sur les cotés d’un campement, pour
ranger les troupes en bataille.
PLACENTA, s. m. Mot latin qui
signifie gâteau.
(Anat.) Masse charnue et spon-
gieuse, semblable en quelque facon à
la substance de la rate, tissue et en-
trelacée d'une infinité de veines et
darlères , qui composent la plus
grande partie de son corps, attachée
au fond de lPutérus dans les femmes
grosses , et faite pour recevoir le sang
destiné à la nounituré de l’enfant
dans la matrice. Elle est ainsi ap-
pelée , parce qu’elle a la forme d’un
gâteau.
(Botan.) Placenta est aussi le
nom de la partie interne du péri-
carpe , à laquelle la graine est atta-
chée.
PLACET ,s. m. Corruption du
latin placeat, qu'il plaise, plaise à.
(Pratique) Supplique que Pon
fait au prince, aux ministres ou aux
juges, pour leur demander une grâce,
justice ou faveur. Ce nom vient de
ce qu'autrefois les suppliques com-
mencoient par le mot placeat,
plaise à.
PLAFOND, s. m. composé de
plat et de fond. On écrivoit autre-
fois platfond.
(Archi) Le dessus d’un plan-
cher , qui est cintré ou plat, garni de
plâtre ou de menuiserie, et souvent
orné de peintures.
(Peinture) Plufonnerune figu-
re; L’est, dans le langage de la pein-
J'ome LL.
Par A
ture, donner à une figure le raccourci
nécessaire pour qu’elle fasse un bon
effet , étant peinte sur le plafond, et
vue de bas en haut.
Une figure plafonne ; c’est-à-dire
qu’elle est tellement conforme aux
régles de la perspective, qu’elle parait
telle qu’on à eu dessein de la repré-
serter.
113
Les premiers maitres ne connois-
soient guère Part de montrer leurs
figures dans les plafonds, vues en
dessous, ni toutes les hauteurs ten-
dantes à des points de vue; c’est ce
quon appelle faire plafonner les
figures. Il ne paroit pas non plus que
les Romains, ni par conséquent les
Grecs, aient décelé les principes
de ces raccourcis dans leurs Le
fonds, leurs figures y sont placées
comme sur un Champ qui paroit être
vertical. Raphaël lui-même n’a pas
fait d’autres efforts pour ses LL
fonds ; on en peut juger par les ta-
bieaux qui se voient aux voûtes des
loges du vatican. Cependant, ce qui
a pu n’être pas familier à Raphaël
et à queïques-uns de son école, n’a
pas taxdé à étre pratiqué tris-peu de
tems apres. On voit quelques rac-
courcis de Jules Romain. Rien re
plafonne mieux que la coupole de
Parme, ouvrage immortel du Cor-
rège , et que les figures de Pellegrino
Tibaldi , à linsfitat de Boloënce,
Piusieurs des plafonds de la galerie
de Diane à Fontainebleau , sont
pleins de ce sentiment de perspective,
et prouvent, ainsi que les ouvrages
que lon vient de citer, que ces grands
maîtres nousont laissé, dans ce genre
savant et animé, des modèles que les
modernes n’ont pas encore atteints,
PLAGE, s. f. du latin plaga,
dérivé du grec æx4xa ( plaka), ac-
cusatif de 22Ë ( plax ), chose plate
et unie.
( Géogr.) Nom que lon donne à
un point quelconque de horizon. il
y a autant de plages que de points
dans l'horizon ; et comme le nombre
de ces points est infini, il y a aussi
une infinité de plages; mais pour en
limiter le nombre, on n’en compte
que trente-deux , dont quatre sont les
quetre principalesplages , desquelles
toutes les autres prennent leur nom.
Ces quatre sont le Seplenirion où le
ki
x14 PL A
Nord ; le Midi ou le Sud; V Orient
où FZs4; l Occident oul Ouest :
on les appelle aussi les quaire points
cardinaux.
Les ving-huit autresplages ont des
voms qui tiennent des deux plages
cuhe lesquelles elles sont placees.
F7, AIR-DE-VENT , et RHUMB-
DE-VENT , NORD, SUD , EST,
OUEST.
( Silarine ) Les marins entendent
par plage , une partie de la cote qui
est plate et basse, et dont le rivage
uni et plat s'étend en ligve droite,
ou en arc fort allongé, sans au-
cune rade ni port, ni aucun Cap
apparent, où les vaisseaux puissent
se mettre à abri.
Vaisseau jeté sur la plage ; Cest
un vaisseau échoné et perdu sur une
plase de sable , sur laqueile ordinai-
renicnt if y a facilité à Péquipage de
ae SALUVET,.
PLAGIAIRE, s. m. du lat. pla-
g'arius ,; fait de plaga ; plaie,
€oUp.
( Jurisprud. ) Chez les Romains,
on appeloit plagiaires, ceux qui
vendoient un esclave qui ne leur
appartenolt pas, ou qui retenoient ,
comme esclavê, un homme hbre,
qui Pachetoient ou le veudoient, Ils
tvtoient ainsi nommeés, parce que par
la loi flavia, ceux qui s’étoient ren-
cus coupables de ce crime, étoient
condamnés au fouet, ad plagas
damnabaniur, La loi meme s’appe-
loit plagiaria, et le crime pla-
gun
(LiuéraL.) Cest par analogie qu’on
a donné le nom üe plagiaires aux
auteurs qui pilient les ouvrages ces
autres ue se les attribuer.
Le p agial est une sorte de crime
littérane, pour lequel les envieux
n’ont jamais manqué de faire le
procès aux écrivains célebres, Lors-
que Corneille, en donnant le Cid,
étonna tout son siècle, et consterna
tous ses rivaux, ceux-ci lui repro-
cherent les larcins qu’il avoit faits au
poëte espagnol; maisle public, naï-
vement sensible et amoureux des
belles choses, n’y attacha aucune
iportance. L |
Je prends mon bien où Je le
trouve, disoit Molivre, et ilappeloit
sen bien, tout ce qui appartenoït à
P L A
Ja comédie, Dans les découvertes im
portantes ; le vol est sérieusement
malhonnete , parce que la découverts
apporte @e la gloire , quelquefois de
Putilité à son auteur, et que Pun
et Pautre est un bien : encore dans
cette partie, celui qui profite des
conjectures pour arriver à la certi-
tude, a-t-il la gloire de la découverte;
el Fontenelle à très-bien dit qu'une
vérilé n'appartient pas à celui qui
la louve, inais à celui qui la
HOTILIILE,
PLAID, $, m. du lat. placilum ,
formé de plucere , parce qu’autretois
lorsque les juges prononcoient leurs ?
jugemens, ils avoient coutume de se
ser.ir de cette formule, placet, où
videtur,
( Pratique ) Plaid est un vieux
mot qui signifie débat , question.
Jours de plaids ; ce sont les jours
où l’on plaice,
L'euir les plaids ; c’est tenir
Paudience. ?
PLAIE , s. f. du lat. plaga.
( Chirurgie ) La plaie est une
solution de continuité , récente et
sanglante dans une partie molle,
faite par l’action d’un corps dur et
aigu, qui vient la heurter, qui la
presse ou qui lui résiste, On distingue
plusieurs espèces de plaies,
On appelle piqures, les plaies
faites par des instrumens piquans ;
incisions , celles faites par les ins-
tiumens tranchans; plaies contuses,
celles faites par les instrumens con-
tondans ; plaies d’arquebuse , ceiles
faites par des armes à feu; plaies
r'enimeuses , celles faites par la
morsure d'animaux venimeux,
La solution de continuité, faite
par le feu, par la poudre à canon,
ou par quelque eau forte , se nomme
brälure.
( Jardin.) Les jardiniers appel-
lent aussi plaies | une . ouverture
dans l’écorce ou dans la partie li-
gneuse des arbres, causée par quel-
que accident, ou par la corruption
des humeurs.
\ PLAIN, NE, adj. du latin pla-
nus, uni, égal: qui n’est point ra-
boteux.
(Art milit.) Plaine campagne;
c’est-à-dire, rase campagne. La
P 5 À
bataille s'est donnée en plaine
Cammpusie.
(Manufuct.) Etoffe plaine; Cest
une étoffe unie, et où il n’y à nulles
figures, nulles facons. On dit, dans
le mème sens, Luge plain, satin
plain, velours plain.
( Musique) Plain-chant; c’est
le chant ordinaire de Péglise catho-
lique.
Saint Ambroise, archevêque de
Milan , fut, à ce qu'on prétend,
l'inventeur du plain-chant; le pape,
Saint Giégoire , le perfectionna, et
lui donna la forme qu’il conserve
encore aujourd’hui à Rome , et dans
les autres églises où se pratique le
chant romain. L'église gallicane
n’admit qu’en partie, avec beaucoup
de peine, et presque par force, le
chant grégorien. Ce chant, tel qu’il
subsiste encure aujourd’hui, est un
reste bien défiguré , mais bien
précieux ,; de Pancienne musique
grecque.
(Marine) Plain ou plein, pris
au substantif , signifie ,; dans Ja
langue vulgaire des marins, le ri-
vage, le bord de ia mer. Dans ce
sens, ils disent qu'un vaisseau est
allé au plain, pour dire qu’il est
échoué sur le rivage.
PLAINE ,s. f. au latin plana :
plana camporum , la plaine des
champs, plate campagne.
( Lopogr. ) Grande étendue de
terre dans un pays uni. Plaine Saint-
Deuis. La Pologne est un pays
de pleines. Les troupes éloient
cumpées dans la plaine.
PLAINTE, s. f. du lat. planctus,
gémissement.
( Pratique ) Déclaration qu’un
particulier fait en justice, de Paf-
iront ou du tort qu’il a souffert , afin
d'en faire informer et en poursuivre
la réparation par les voies de droit.
PLAN , s. et adj. du lat. planus,
uni, égal.
( Géom. ) Surface à laquelle une
ligne droite se peut appliquer en tout
sens, de manière qu’elle coïncide
toujours avec cettésurface. Voyez
SURFACE.
En géométrie, en astromomie, etc.
on se sert fort souvent de plans, pour
faire coucevoir des suxfaces imagi-
P'LEA 115
naires , qui sont supposées couper ou
passer à travers des corps solides, et
c’est de là que dépend toute la doc-
trine de la sphere, et la formation
des courbes appelées sections coni-
ques; quand un plan conpe un cone
parallelement à Pun de ses cotés, ja
section est une parabole; s’il la coupe
parallelement à sa base, c’est un
cercle. (#7 CONIQUES.) Toute Ja
sphere s'explique par des plans que
Fon imagine passer par les corps
célestes. #7, SPHRRE.
(Mécan.) Plan horizontal; c’est
en mécanique, un plan de niveau,
ou parallele à l'horizon. Tout Part
du nivelilement consiste à déterminer
de combien un plan donné s'éloigne
du plan horizontal. #. NIVELLE-
MENT.
Plan incliné; c'esten mécanique
un plan qui fait un angle obliqua
avec le plan horizontal. La théorie
du mouvement des corps sur des
plans inclinés est un des points
principaux de la mécanique.
Plan de gravilé où de gravila-
tion ; C’est un plan que lon suppose
passer par le centre de gravité d’un
corps , et dans la direction de sa
tendance.
(/Vavigat. intér.) Plan incline ;
c’est un plan sur lequel on fait glisser
des bateaux , pour les élever d’un
canal à l’autre , et qui est destiné à
remplacer les écluses.
Depuis une vingtaine d’années on
s’occupe beaucoup des plans inclinés
pour remplacer les écluses. On sait
quen Chine les transports par eau
sont beaucoup plus communs qu’en
Europe ; mais ceux qui ont vu
ces mécaniques dans le pays même
avouent qu’elles sont loin detre
pataites , et qu’elles exigent un
uombre considérable de personnes
pour la manœuvre. Plusieurs projets
ont été présentés : on a publié sur
cette matière des ouvrages pleins
d'intérêts ; plusieurs plans inclinés
ont été exécutés dans l'Amérique
septentrionale ; mais l’ouvrage le
plus étonnant en ce genre est celui
qui à été achevé par le duc de
Bridgewater, en Angleterre, pour
établir uae communication entre ie6
deux biefs de son canal souterrein.
(Catoptrique) ee de réflexion;
T'a
P'L'A
c’est un plan qui passe par le rayon
de réflexion , et qui est perpendicu-
laire au plan du nuroir ou à la sur-
face du corps réfléchissant. #
Plan de réfraction ; cest un
plan qui passe par le rayon incident,
et le rayon réfracté et rompu.
(Perspective) Plan du tableau ;
c’est une surface plane qu’on ima-
gine comme transparente , ordinai-
rement perpendiculaire à l’horizon ,
et placée entre l’œil du spectateur et
Fobjet qu’il voit. On suppose que
les rayons optiques qui viennent des
différens points de lPobjet jusqu'à
l’œil, passent à travers cette surface ,
et qu'ils laissent dans leur passage
des marques qui les représentent sur
3e plan,
Plan géométral ; c’est un plan
parallele à Phovizon, sur Re on
suppose placé lobjet que lon se
propose de mettre en perspective. Ce
plan coupe ordinairement à angles
droits le plan du tableau.
Plan horizontal ; C’est un plan
qui passe par l'œil du spectateur,
parallèlement à lhorizon, coupant
à angles droits le plan du tableau,
quand celui-ci est perpendiculaire au
p'an géométral.
Plan vertical ; c’est un plan qui
passe par l’œil du spectateur perpen-
diculairement au plan géométral , et
ordinairement par.llele au plan du
tableau.
( Géogr.) Plan de projection ;
west, dans la projection stérCogra-
phique de la sphère, le plan sur le-
quei on sappose que les points de la
sphère sont projetés , et que Ja
sphère est représentée.
( Arpentage ) Lever un plan ;
c’est Part de décrire sur le papier
les différens angles , et les différentes
lignes dun terrein dont on a pris les
mesures avecunGRAPHOMETRE.
Foy. ce mot.
Quand on lève un terrein avec la
planchette on n’a point besoin d'en
faire le plan, il est tout fait. ay.
PLANCHETTE.
PLAN seprend aussi adjectivewent,
( Géom. ) Figure plane; c’est
uue figure décrite sur un plan , où
quon peutisupposer avoir été décrite
sur un plan, c’est-à-dire, upe figure
x16
P L A
telle que tous les points de sa surface
sont dans un mème plan. :
Angle plan; cest Vangle formé
par deux plans qui se coupent. Cet
angle est le mème que langle rec-
tiligne formé par deux perpendicu-
laives à un même point de la section
commune , dirigées Pune daps uu
au sommet d’une pyramide par ses
faces.
Triangle plan ; c’est un triangle
renferme entre trois lignes droites ;
on Pappelle ainsi par opposition au
friangle sphérique , qui est renfermé
pe des arcs de cercle, et dont tous
es points ne sont pas dans le même
plan.
{rigonomélrie plane ; c’est la
théorie des triangles plans , de leurs
mesures , de leurs proportions, etc.
(Optique) Verre où miroir plan ;
c’est un verre ou un miroir dont la
surface est plate ou unie,
Verre plan-concave ; voy. CON-
CAVE.
V’erre plan-convexe ; voy. CON-
VEXE.
(Arcluit.) Plan , pris substantise-
ment, signifie aussi la délinéation ,
le dessin d’un bâtiment, ou autre
ouvrage darchitecture , tracé sur le
papier, selon ses diffrentes mesures
et ses différentes parties,
Plan relevé, plan en relief;
lorsque la représentation du trait fon-
damental d’un édifice est tracée sur
une carte , on représente tous, les
dehors du mème édifice en élévation,
on appelle Se AS l'élévation d'un
plan, où le plan relevé ou Le plan
en relief. X
(farine) Carte plane; c’est une
carte marine où les méridiens et les
parallèles sont représentés par des
lignes droites paraileles, et où par
constquent les degrés de longitude
sont les mêmes dans tous les parai-
léies de latitude,
IVavigation plane; c'est Vart de
calculer , par oyen d’une carte
plane, eu bien dereprésenter sur une
pareille carte les différers cas et les
dilftrentes circonstances du mouve-
mentd’un vaisseau
P LA
La navigation plane est fondée
sur la supposition que la terre est
plate . quoique cette supposition soit
manifestement fausse. Néanmoins,
en plaçant sur une carte les lieux
conformément à cette iaée, si l’on
divise un long voyage en un grand
nombre de petits, on pomra, avec
une pareille carte, naviguer assez
juste,
(Arith.) INombre plan; Cest
celui qui peut résuiter de la mul-
tiplication de deux nombres Pun par
Vautre ; ainsi, 20 est Re
plan, produit par la multiplication
de 5 par 4.
(Hathém.) Probléme plan; cest
un problème qui ne peut être résolu
géométriquement que par l’intersec-
tion d’une ligne droiteet d’un cercle,
ou par lintersection des cireonté-
rences de ces cercles,
( Botan.) Plan se dit , en bota-
uique , des parties des plantes qui
présentent une surface plate, ou dont
Pépaisseur est tres-petite, relative-
ment aux deux autres dimensions,
Plan se dit aussi de ce qui, com-
parativement , n’a point de courbure,
de rides, de plis, d’ondulations , etc,
( Peinture) Plan à , dans les arts
qui dépendent du dessin, deux ac-
ceptions, l’une relative à la dispo-
sition générale d’une composition ,
ct l’autre aux formes particulières
d’un objet.
Sous le premier de ces rapports,
le mot plan sert à exprimer le résul-
tat perspectif des divers points sur
lesquels les objets qui entrent dans
une scène sont placés; ainsi, on dit
le premier, le second , le troisième ,
le quatrième plan d'un bas-relief
ou d’un tableau, pour désigner le
plus grand ou le moindre degré d’en-
foncement sur lequel s'arrete telle
ou telle partie d’une composition.
De Pavantage de bien conncitre
les plans d’une composition , nais-
sent 10. la justesse des eficts pour
la perspective aérienne; 20, les a
teurs exactes à donner à chaque ob-
jet, ce qui est relatif à la perspective
linéale, sans parler de la valeur que
cette connoissance donne à j’exécu-
tion, qui doit aussi se différencier
selon les plans. Dans sa seconde si-
gnification , le mot plan s'entend
» PE A *17
du détail des formes et leurs diflé-
rentes surfaces. Ainsi, quand on dit
que les plans d’une tête sont bien
sentis , on fait entendre que tous les
mouvemens des détails qui la cem-
posent sont bien exprimés et bien à
leur place. ;
PLANCHE , du latin planca
ais, morceau de bois scié en long.
(Gravure) Les graveurs en taille-
douce , en manière noire ,en manivre
pointiliée, etc. nomment planche
la feuille ou lame de cuivre rouge
sur laquelle iis gravent : ils se servent
même du mot planche pour dési-
gner le travail dont ils la couvrent.
Ainsi, un graveur dit que sa planche
n’est qu'ébauchée , ou qu’elle est Fort
avancée. Quand les gavewrs disent
une Lelle planche, ure bonne
planche, ils n’entendent pas une la-
me d’un belou bon cuivre, telle qu’elle
est sertie des mains du chaudronnier,
mais une planche couverte dan bon
travail de gravure. Quand ils veulent
désigner la planche elle-même,
considérée indépendamment de leur
travail, ils disent ordinairement un
cuivre.
( Commerce maritime ) Jours
de planche ; on appelle ainsi le
séjour que le maitre d’un bâtiment
freté est vbligé de faire dans le poit
de son arrivée, sans qu’il lui soit rien
dû au-delà du fret, /, STARIE.
(Jardin) Planche se dit encore
d’un espace de terre plus long que
large , qui ressemble à une plate-
bande isulée.
PLANCHETTE , s. f. diminutif
de PLANCÉE , en latin planca.
( Géom. pral.) Ynstrument don$
on se sert dans l’arpentage des terres,
et avec lequel on a, sur le terrein
même, le plan que lon demande,
sans être obligé de le construire à
part.
Une planchetle est formée en
carré parlait où en carré long , sui-
vant lobjet que l’on se propose; la
plus grande longueur de ses cotés ne
passe pas ordinairement 24 pouces ;
on la couvre le plus souvent d’un pa-
pier vert qui s'étend sur toutes les
parties où l’on ne travaille point.
La planchette consiste ordinaire-
ment en un parallélogramme de bois,
entouré d’un chassis de buis; par
118 PAL A
le moyen duquel on attache une
feuille de papier bien étendue, Sur
chaque coté du chassis, et vers le
bord intérieur, il y a des échelles
de pouces subdivisés. Outre cela ,
on projette sur un des cotés les 360
degrés d’un cercle, en partant d’un
centre de cuivre qui est au milieu
de la planchette.
D'un coté est une boussole qui sert
à placer linstrument, Le tout est
attaché à un genou, par un bâton
à trois branches, pour le soutenir.
Enfin, la planchelte est accompa-
gnée d’un zzdex, ordinairement
garni d’échelles et de deux pinnules
placées perpendiculairement sur ses
extrémités.
PLANETAIRE , adj. et s. de
PLANETE. 7. ce mot.
(Astron.) Il se dit en général
de tout ce qui a rapport aux pla-
nètes.
S'ystéme planétaire ; C’est le sÿs-
tème ou l’assemblage des planètes ,
fant premieres que secondaires , qui
se meuvent chacune dans leur or-
bite autour du soleil, comme centre
commun.
Heures planétaires antiques ou
judaïques ; ce sont les heures iné-
gales , dont douze étoient pour le
(our , et douze pourla nuit.
Jours planétaires ; chez les an-
sens, les jours étoient partagés en-
tre les sept planètes, et chaque pla-
nèle avoit un jour. C’est pour cela
que , dans plusieurs langues moder-
nes , les jours de la semaine portent
encore des noms'tirés de ceux des
planètes, comme lundi, dies lune ,
mardi, dies nrarlis, elc.
Années planétaires ; ce sont les
périodes de tems que les planètes
emploient à faire leurs révolutions
autour du soleil ou de la terre.
Carrés planétaires ; ce sont les
cairés magiques des sept nombres,
depuis trois jusqu’à neuf.
Planétaire , pris substantivement ,
se dit d’un instrument qui repré-
sente les mouvemens des planèles,
soit par des cercles, comme dans
les sphères mouvantes , soit par des
aisiulles ct des cadrans.
Un peut encore donner ce nom
aux machines destinées àreprésenter
P'L'A
le mouvement de la terre autour
du soleil, le parallélisme de son axe,
et le changement des saisons qui en
est une suite.
On peut aussi mettre au nombre
des planélaires, les sphères mou-
vantes, et les pendules où sont re-
présentées les révolutions des pla-
nètes, Consultez le 'railé général
des horloges du père Alexandre ,
et celui de M. Lepaule ; on y voit
l'indication des auteurs qui ont parlé
de ces sortes d'ouvrages.
PLANETE, s. f, du grec maavr-
The ( planétlés), errant, dérivé de
rravh ( plané), erreur, égarement :
étoile errante.
( Æstron.) Corps céleste qui fait sa
révolution autour du ciel, et change
continuellement de position par 1ap-
port aux autres étoiles, d’où lui vient
le nom d'étoile errante , que lui ont
donné les anciens.
Les planètes se distinguent ordi-
nairement en principales et secon-
daires.
Planètes principales ; ce sont
celles qui tournent autour du soleil :
telles sont les planètes de Mercure,
Venus, Mars, Jupiter, Saturne,
Herschell, Cérès ou Piazzi, Pal-
las ou Olbers, et la Terre, sans
compter les comètes.
Planèles secondaires; ce sont
celles qui tournent autour de quel-
que planète principale , comme
centre , de la mème manière que
les planètes principales tournent au-
tour du soleil : telles sont la lune qui
tourne autour de notre terre , et ces
autres planètes qui tournent autour
de Saturne et de Jupiter , et que Pon
appelle satellites,
PLANIMETRIE , s. f. du latin
planus, égal, uni, plan, et du grec
pérpoy ( mélron), mesure : mesuré
des surfaces planes.
( Géom. ) Partie de la géométrie
qui considere les lignes et les figures
planes.
La planimétrie est ordinairement
bornée à la mesure des plans ou sur-
faces ; elle est opposte à la STE-
RÉOMETRIE.. Ÿ7 ce mot.
La plantmétrie, .ou lart de me-+
surer les sfaces planes, s'exécute
par Le moyen des cairés plys ou moins
PL'A
grands, comme pieds carrés, me-
tres carrés, myriametre carré, etc.
Aivsi, on connoit la valeur d’une
surface proposée , quand on sait com-
bien elle contient de pieds cariés,
de mètres carrés , etc.
PLANISPHERE , s. m. du latin
planus, plan, et du grec rpxipz
(sn je sphère , globe.
Fi oies) Projection de la sphère
et de ses différens cercles sur une
surface plane, comme sur du papier ,
etc.
Dans ce sens, les cartes célestes
et terrestres , où sont représentés les
méridiens et les autres cercles de la
sphere, sont appelées planisphères.
Dans les planisphères , on sup-
pose que l’œil est un point quvoit
tous les cercles de la sphère, et qui
les rapporte au plan de projection
sur lequel la masse de la sohvre est ,
pour ainsi dire, appiatie.
Les cartes célestes où sont repré-
sentées les constellations, sont des
espèces de planisphères ; mais on
appelle aussi planisphères la vepré-
senfahon des cercles où orbites que
les planètes décrivent, faite sur un
plan , soit en dessin, soit en cer-
tons concentriques où appliquées les
uns sur les autres ; les cartes marines
sontaussi appelées planisphères nau-
tiques,
Planisphère se dit sur-tout des
cartes célestes qui représentent les
constellations de tout le ciel, pro-
jetées sur le plan de Pécliptique,
où sur le plan de Péquateur.
PLANT , s. m. du lat, plantare,
planter.
( Jardin.) Scion qu’on tire de cer-
tains arbres pour planter.
Plant se dit aussi des élèves qu’on
fait des graines semées, afin de les
replaater,
Plant se prend encore pour le lieu
où lon a planté de jeunes arbres ,
et même pour la chose plantée. C’est
dans ce dernier sens, qu’on dit un
plant dartichauts, de fraisiers, de
poiriers, de tilleuls.
PLANTAIRE, adj. de plante
( des pieds). #7 ce mot; qui a rap-
port à la plante du pied.
(Anat.) Le muscle plantaire, les
Tigamens plantaires , les arlères
pianiaires , æic.
PL 'A 119
PLANTATION, s. f. du lat. plan
Latio , dérivé de planto , plauter ;
l’action de planter,
( Jardin.) Plantation signifie en
général un terrein d’une certainÂ
étendue, sur lequel on a fait venir
des semences, où tfransplanté un
grand nombre d'individus d’une m£-
me espèce d'arbres, d’arbustes ou
d'herbes.
Il se dit aussi d’une réunion d’or-
bres et d’arbrisseaux de toute es-
pèce, de toute grandeur, et de tout
pays, élevés à peu près en même
tems dans quelque portion considé-
rable-d’un domaine. C’est dans ce
dernier sens qu'on dit plantalions
d'ornement , plantations utiles,
riches plantations , ete. !
Colonies de l'Amérique ; 1 se
dif encore des établissemens que les
colonies envoyées d'Europe , fort
dans les terres qu’elles défrichent ,
et où elles plantent des cannes de
sucre, du fabac, etc.
PLANTE , s. f. du lat. p/anta.
(Botan.) Corps organique , in-
complet dans sa naissance , inca-
pable de déplacement spontané , et
se nourrissaut particulierement par
sa partie fixante ou pénétrante,
Sous le nom de plantes , les bo-
fanistes comprennent les arbres, et
toutes sortes de végétaux.
Pour l'organisation des plantes,
Voy. les mots RACINE, TIGE,
FEUILLE, FLEUR, FRUIT .S£-
MENCE , EMBRYON,, PERIS-
PERME, COTYLEDONS, PLU-
MULE, RADICULE, ANNUELLE,
BISANNUELLE, EPIDERME,
LIBER , AUBIER , FOLIATION,
BOUTON , CALICE, COROLLE,,
PETALE , ETAMINE, PISTIL,
RECEPTACLE, GERME, STY-
LE , STIGMATE , PERICARPE,
CAPSULE , SILIQUE , GOUSSE,
NOIX , BAIS, POMME, BRIN,
FIBRES, UTRICULES, SUCS ,
MOELLE, BOIS, ECORCE, etc.
Plantes alimentaires ; on com-
prend sous ce nom les planies qui
nounissent habituellement l’homme
duns chaque pays; peut-être un jour
qualifiera-f-on ainsi le plus grand
rombre des plantes, puisqu'on sup
pose que presque toutes contiennent
de PAMIDON (woy. ce mot}, ou
ns
120 PLA
une mativre végétale éminemment
autritive, homogène dans sa nature ,
et toute formée, dit-on, dans les
végétaux, d’où il ne s’agit que de
#xoir la retirer.
Plantes annuelles ; ce sont celles
qui naissent , croissent et meurent
entitrement dans l’année; lorsqu’el-
les passent Phiver et durent deux
aus, on les nomme bisannuelles.
Plantes aquatiques ; cesont cel-
Jes qui naissent dans l’eau:
Plantes céréales ; on appelle aïusi
le froment, le seigle, Porge, Pavoine,
ét quelques autres plantes de la fa-
mille des graminées, dont les se-
mences servent à la nourriture de
Fhomme et des animaux ; elles sont
ainsi appelées du nom de Cérès,
ui, suivant les poëtes, en a fait
présent au genre humain,
Plantes eryptogames ; +. CRYP-
TOGAME.
Plantes économiques; on désigne
sous ce nom, les plantes qui $ont
employées à la nourriture de Phom-
me et des hestiaux, ou qui four-
rissent des produits pour les arts.
Plantes étiolées ; voy. ETIOLE-
MENT,
Plantes indigènes ; voy. INDI-
GENE.
Plantes exoliques ; voy. EXO-
TIQUES. )
Plantes hybrides, ou hibrides ;
voy. BIBRIDE.
Plantes médicinales ; ce sont
celles qu'on regarde comme propres
à guérir quelque maladie.
Plantes odorantes , ou odortfe-
rantes.; ce sont celles qui exhaient
une odeur. Ÿ’oy. AROME , ODO-
RAT, PARFUMS.
Plantes parasites ; voy. PARA-
SITE.
Plantes vivaces ; on appelle ain-
si les plantes qui vivent plusieurs
années,
(Anat.) Plante se dit aussi, par
métaphore, du dessous du pied de
l’homme ; la plante du PE
PLANTER, verbe act, du latin
nlanlto.
" { Agrie.) Mettre en terre les ra-
cinés d’une plante, pour qu’elle s'y
É M t 3
fortife , et qu'elle y croisse.
PLA
Il se dit également de toutes les
graines quon met en terre lune
après Pautre avec la main ; par op-
position à semer, On plante des pois ,
des fleurs, des ognons, des noyaux ,
un bois, un parterre, des allées.
PLAN'FIGRADE , adj. ets. com-
posé du lat, planta, plante du pied,
et de gradior, marcher ; qui marche
sur la plante de: jieus.
( ist, nat.) C’est le nom qu’on à
donné aux auimaux mamnitéres ,
carnagsiers , qui marchent comme
nous sur la plante des pieds, c’est-
à-die, qui ont la plante du pied
entierement appuyée. L'ours , la
taupe , le blaireau , sont des plantr-
grades, |
B NTULE, s. f. diminut. de
plante, en latin planta, plantula.
(Bolan.) Rudiment de la tige,
placé dans la cavité des lobes sémi-
nales, et qui se développe et sort
de terre au moment de la germina-
tion.
PLAQU . f. du lat. placa,
fait du grec æxx£ (plax), lame de
métal peu épaisse et applatie.
(Emailleur) Les émaillews ap-
pelient plaque , un corps.de verre ou
d’émail, façonné à la flamme de la
lampe.
(Orfévrerie) Vaisselle plaquée ,
bijoux plaqués ; c'est dela vaisselle,
des bijoux de cuivre ou d’acier, qui
sont recouverts d’une lame d’or ou
d'argent, qu’on y applique et qu’on y
rend adhérent, par un procédé parti-
culier. Dans ce sens , on dit substan-
tivement du plaque , voilà du beau
plaqué. : :
PLASTIQUE. s. f. du grec mazç-
Tin à Gps dont les Latins ont
fait plastice, et les Italiens plastico,
Part du potier , du modeleur.
(Sculpe.) Lart plastique , ou subs-
tantivement la plastique, est une
partie de la sculpture qui consiste à
modeler toutes sortes de figures en
plâtre, en terre, en stuc. C’est ce
qu’on appelle plus ordinairement lart
de modeler, À
PLASTRON , s. m. de Pitalien
piaslrone. -
(Art milil.) Demi-cuirasse ou la
piece de devant dé la cuirasse que les
cavaliers portent à la guerre.
+ A
PLA
(Escrime) 11 se dit aussi d’un
euir rembourré dont les maitres d’ar-
mes se servent pour recevoir les bottes
qu’on leur porte.
(Sculpture) Plastron est encore
un ornement de sculpture , en ma-
nière d’anse de panier, avec des en-
roulemens.
PLAT ,TE , adj. du grec maardc
(platus), large, sans épaisseur,
qui a la superficie unie.
(Art milit.) Plat pays; les gens
de guerre désigaent par-là la campa-
gne , les villages, les bourgades, par
ovposition aux villes, aux places
fortes.
(Marine) Vaisseau plat, vais-
seau à fond plat, ou à varangue
plate ; c’est un bâtiment dans lequel
les varangues , ou la partie inférieure
des membres , ont beaucoup de lon-
gueur et peu de relèvement, ce qui
forme à son fond une partie constrié-
rable, large et presque horizontale.
De tels vaisseaux ont de vastes capa-
cités, ont la faculté de s’échouer avec
moins de danger; mais ils sont ordi-
nairement moins propres à la marche.
Bateaux plats ; ce sont des ba-
teaux ou barques dont le fond est ab-
solument plat, et qui sont propres
pour faire un débarquement de trou-
pes, sur une plage ouverte, cù ils
peuvent s’échouer et se mettre à
terre.
Plat-bord ; c’est une suite ou file
de bordages, qaise mettent à plat sur
les têtes de toutes les allonges, pour
terminer le vaisseau dans sa partie
supérieure ou œuvre-morte , et sur
toute la longueur du bâtiment.
_ Calme plat ; c’est Vétat de la mer
lorsqu’il ne fait pas le moinûre vent.
(Poésie) Vers à rimes plates ;
ce sont des xers dont les rimes se sui-
vent deux à deux, sans étre entre-
mélées.
PLATEAU, s. m., diminut. de
plat , vaisselle: petit plat.
(Art nilit, ) Il se dit aussi d’un
#errein élevé, mais plat et uni , sur
leque! on met du canon en batterie.
( Physique ) * Plateau électri-
que ; c’est un plan circulaire de verre,
que l’on rend actuellement électrique
en le faisant tourner entre des cous-
sins. La meilleure matière pou faire
P L A
les plateaux électriques est le cristal
d'Angleterre, connu sous le nom de
FLINT-GLASS (7. ce mot). Vien-
nent ensuite les glaces de Cherbourg
et de St, Gobin.
PLATE-BANDE, s. f. Ÿ. pour
origine PLAT et BANDE.
( Architect.) La plate-bande est
la partie qui termine larchitecture de
Vordre dorique : c’est, en général, la
mème chose que la face.
C'est aussi une moulure carrée,
plus haute que siillante , comme sont
Les faces d’un architrave, et la plate-
bande des modillons d’une corniche.
Plate-bande de parquet; c’est un
assemblage étroit et long, avec com-
partiment en losange, qui sert de
bordure au parquet d’une pièce d’ap=
partement.
( Arüllerie) Plate-bandèe d'af-
fut; c’est une bande de fer qu’on ap
‘plique sur les touriilons d’un canon ,
pour le tenir ferme sur son aïfut quand
on le pointe.
(Jardin.) Plate - bande se dit
aussi d’une bande de terre longue et
étroite, destinée à élever des fleurs et
des arbrisseaux odorans,
PLATÉE , s. f., mème origine
que PLAT.
(Archi.) Massif de fondation qui
comprend toute létendue du bäti-
ment.
PLATE-FORME,, s. f. de lita-
lien pralla forma.
(Art mulil.) Lieu préparé avec
des madriers ou des planches de bois,
pour recevoir et placer le canon que
l’on veut mettre en batterie, soit sur
‘127
- des remparts, soit à un siége.
( Archi.) Plate-forme se dit aussi
des pièces de bois posées sur l'enta-
blement, qui soutiennent les cie-
vrons et la charpente en toute Péten-
due d’un combie, d’une couverture.
(Hÿdraul.) Lise dit encore d’un
plancher fait de plusieurs gros ajs ou
madriers, qu'on fait sur plusieurs
rangs de pilotis,, pour asseoir la ma-
connerie.
( Jardin.) Plate-forme est encore
le nom d’une espèce de terrasse pour
découvrir une belle vue dans un
jardin.
(Marine) Plate-forme de l'épe-
ron, ou de la poulaine; c’est un
établissement ou espèce de plancher,
22 PLYA
jormé en caille botis, en avant du
vaisseau , sur léperon , entre les deux
lisses supérieures des herpes, pour
servir aux matelots qui s’y tiennent
ou qui y passent pour aller sur le beau-
pré, à poser leurs pieds.
PLATINE, s. f. même origine
que plat ù platcar : petile plaque.
(Arquebusier) La platine est la
pièce à laquelle sont attachées toutes
celles qui servent au ressort d’une
arme à feu.
(-Ærüllerie) Plaque de plomb en
sable , qui sert à couvrir la lumivre
du canon.
(Jimprimerie) Platine est aussi la
partie de Ja presse qui foule sur le
timpan , celle qui est au dessous de
Parbre , et qu'on fait hausser ou bais-
ser par le moyen du barreau.
PLATINE ,.s. m. de l'espagnol
plalina, dimin. de plata, argent :
petit argent.
(Minéral.) Substance métallique,
blanche comme de Pargent (d'où lui
vient son nom), mais plus sombre ,
très-fixe au feu, et plus pesante que
For. Jusqu'ici Por étoit de tous les
corps, le plus dense et le plus pesant ;
depuis la découverte du platine, Vox
n’a pus dans ce genre-là , que le se-
con Tang.
La dureté du platine ne le cède
qu’à celle du fer; et sa tenacité le
place au troisième rang, entre le cui-
vre et l’argent. C’est de tous les mé-
taux le plus difficile à fondre,
Le platine s'allie à plusieurs mé-
faux; mais laliiage le plus utile est
celui qui a leu entre le plutine et
le cuivre, Très-dur et très-serré, cet
aïliage prend un beau poli, et sert
à faire des miroirs de télescope, dont
la surface est inaltérable,
L’mt de travailler le platine est
encore trop imparfait pour qu’on
puisse prévoir tous les services que ce
métal inaltérable pourra rendre aux
arts. Déja les chimistes en ont fait
fabriquer des creusets précieux , des
évaporatoires, des cornues. On s’en
est servi avec avantage pour faire des
étalons de mesures, des règles, des
tvpes de poids invariables. Son peu de
dilatabilité peut le rendre tres-utile
dans les ouvrages d’horlogerie, Si
quelque jour il devient plus commun
ét plus facile à fondre, il sera sans
Pr L A
doute employé à la fabrication des
monnoies , des médaïlles, ete,
Le platine vient de P Amérique
méridionale, où on le trouve toujours
à Pétat natif, sous la forme de petits
grains anguleux, de la grosseur de la
poudre à tirer.
PLATONIQUE , adj de Platon,
philosophe grec: qui a rapport à Pla-
ton , au systeme de Platon.
(Morale) Amour platonique ;
celui qui ne regarde qu'aux qualités
de lame , sans aucun égard aux sens.
(Chronol.) Année plalonique ;
c’est la révolution à la fin de laquelle
on suppose que tous les corps célestes
seront dans le même état otilséfoient
à lacréation., Le monde ases périodes,
dit Platon; à la consommation de
ces périodes, 1l revient à son état
d’origine , et la grande année recom-
mence,
( Géom.) Corps platoniques ;
ce sont ceux que l’on appelle autre-
ment , et plus communément ,
«corps réguliers. On les appelle ainsi,
parce qu'on croit que la première
découverte de la propriété de ces
corps est due à l’école de Platon.
PLÂTRE, s. m. du grec mracès
( plastos ), dérivé de rAx4rr®
(plasso ), former . figurer.
(Mineral) opte ou sulfate
de chaux, ou platre calciné , ou
gypse, ou sélénite, est une substance
très-répandue dans la nature. Le
platre se divise en lames, se décrépite
sur les charbons, se fond au chalu-
meuu en un émail blanc. Le platre
pur est inaltérable à Pair ; mais il est
rarement dans cet état; il est presque
toujours mélangé : celui des environs
de £’aris est toujours mêlé avec une
portion considérable de RD cal-
caire, ce qui paroit être la cause ce
la supériorité qu’il a sur les platres
les plus purs.
(Sculpture) On donne dans les
ateliers le nom de pldtres aux statues,
aux bas-reliefs, aux parties moulées
en platre , d’après les restes les plus
précieux de l'antiquité, et les chefs-
d'œuvres des statuaires modernes. On
dit, par exemple que Pon a un beau
plitre de la Vénus de Médicis, de
la téte de Laocoon, etc. On dit aussi
direr un platre sur quelqu'un, pont
dire, prendre K fieurede-son visage
PAL'E
avec du plitre préparé pour cet effet,
PLÂTRE-CIMENT , subst. m.
compose de plätre propre à être fi-
guré, faconné , et de CIMENT ( #7.
ce mot), propre à lier, unir et faire
tenir ensemble.
( Ærchit. ) Production artificielle
qui réunit les propriétés du platre
que donne le gypse à celles du meil-
lear ciment. Les échantillons de la
pierre qui peut servir à la fabrication
du plaitre-cimeut, se trouvent parmi
les galets, qui garnissent les cotes de
la mer, aux environs de Boulogne,
Ïl suffit, poux la fabrication de cette
malivre,de calciner les morceaux à un
degré de chgleur semblable à celuiqui
est nécessaire pour la calcination de
la chaux. et de les pulvériser ensuite,
en sâchant la poudre qui en résulte
avec la quantité d’eau suffisante; il
se dégage sensiblement de la chaleur,
et il se forme une pâte qui ne tarde
pas à se durcir, comme le fait le
plätre proprement dit. La pierre qui
en provient est inaltérable par Peau
et par Pair, et elle devient assez
compacte pour recevoir un certain
poli. On peat en fabriquer des vases,
parce qu’elle est imperméable à Peau ;
on peut la faconner en ajutages, en
robinets, en tuyaux de conduite.
Le plétre - ciment peut être em-
ployé dans toutes les constructions
dans Peau, pour les fondations des
jetées, des digues, des piles de ponts,
dés radiers, etc. Dans Parchitecture
ordinaire , il peut servir à faire des
enduits, et sur-tout dans les lieux
humides,
Le plätre-ciment peut étre taillé
comme la pierre , et employé dans
tous les cas où lon fait usage du stue
ef du märbre; il a toutes les condi-
tions nécessaires pour être moulé en
stitues. On peut faire du plitre-
ciment, un pisé tres-solide, et des
pierres de toute espèce, pour servir
dans les constructions rurales.
PLEBISCITE, s, m. composé du
latin plebs, plebis, peuple, et de
scilum , ordonnance : ordonnance du
peuple. ;
( Hisi. romaine ) Décret , ordon-
nance émanée du peuple romain,
séparé des sénateurs et des patrices,
sur la réquisition d’un tribuu,
Les pléhiscites ne difléièrent des
123
lois, que par le nom et la manière
dont on les faisoitrecevoir.
PLEIGE, s. m. du latin barbare
plegius, dout les Allemands ont fait
pilegen , et les Anglois, pleige.
( Pratique ) Caution , d’où vient
pleger , pour cautionner.
LEIN, NE, adj. du lat. plenus.
( Physique) H se dit d’un espace
dans lequel on suppose qu'il n’y a
aucun vide.
( Blason ) Armes pleines; ce
sont des armes sans brisures, et qui
ne sont point écartelées.
Ecu d'or plein, de gueule plein;
cela signifie que dans l’écu il w’ya
qu'une couleur, qu’un émail,
{ Marine ) Porter plein ; cest
gouverner de manitre à tenir l'avant
du vaisseau plus élo‘gné de la direc-
tion du vent, que la ligne du plus
près, en faisant avec la direction du
vent, un angle moins aigu, afin de
faire bien enfler les voiles, et de faire
du chemin,
Pleine mer; c’est-à-dire, au large,
au loin des cotes.
Mer pleine ; cest le plein de
Veau, la haute mer, la marée haute,
F7. MAREE,
(Astronomie) Pleine lune ; C’est
celte phase ou état de la lune dans
lequel elle nous présente fonte une
moitié éclairée. La terre est alors
entre le soleil et la lune, et celle-ci
est en opposition ; elle est dans le
signe du zodiaque, directement op-
posé à celui qu'occupe le soleil. Les
échipses de lune n'arrivent que dans
les pleines lunes, lorsque la lune se
frouve précisément en ligne droite
entre la terreet le soleil ; de sorte que
la terre empêche le soleil de Pé-
clairer,
(Jardinage) Plein vent, arbre
en plein vent; c’est un arbre de
tige autoux de laquelle il étend ses
branches honzontalement.
(Prat.) Plein possessioné ; c'est
la pleine maintenue et garde qui
s’adjuge en justice à celle des parties
qu à fe droir le plus apparent.
Plein pouvoir; c’est un pouvoir
sans restriction, /7. POUVOIR.
PLENIPOTENTIAIRE, s. m.,
et adj. du lat. plenus, plein, et de
poientia, puisance : celui qui a une
commission ou un plein pouvoir
d'agir.
124 PLE
( Diplomalie ) 1 se dit particu-
lièrement des ambassadeurs que les
gouvernemens envoient pour traiter
de paix , de mariages et autres aflaires
importantes,
PLEONASME, s. mas. du grec
MREOVA TAC (pléonasmos ), dont la
racine est œaéos (pléos) plein:
abondance, superfluité.
( Elocut.) Figure de construction
opposée à Pellipse.
On appelle pléonasmes , les ex-
pressions superflues qui se trouvent
dans une phrase, et dont la suppres-
sion wempècheroit pas que le sens
füt moins entendu ; et pius particu-
lisrement encore les répétitions qui
se trouvent dans les idées, quoique
les expressions paroissent différentes.
PLEROSE , s. m. du grec mañ-
pans ( plérosis), véplétion, pléni-
tude , dérivé de ramptw ( pléroo ),
remplit.
(Héd.) Réplétion , ou rétablisse-
ment d’un corps que les maladies où
des (A acualions trop Copieuses avoient
épuisé,
PLÉTHORE , s mas, dn grec
man8@p2 (pléthora), xéplétion, plé-
nitude , du verbe &a%æ, remplir,
combler,
(ed. ) La pléthore , dit Boër-
rhave, esi une quantité de sang
louable , plus grande qu’il ne faut,
pour pouvoir supporter les change-
mens qui sont inévitables dans la
vie, Sûus occasionner des maladies.
PLETHORIQUE , adj. méme
origine que PLETHORE.
( éd. ) On appelle ainsi ceux qui
ont beaucoup de sang, ou qui ont une
pléthore. À
PLEURESIE , subst. f. du grec
masvpiris ( pleuritis ), de æaspa
( pleura ), plèvre.
( Med. ) Douleur de côté, pi-
quante et tres-violente, causée par
Pinflammation de la plèvre, et sou-
vent aussi de la partie interne du
poumon, accompagnée de fièvre
aiguë, de difficulté de respirer, et
ordinairement de toux et de crachats
sanguinolens, qui deviennent ensuite
rouiilés et jaunes,
Fausse pleurésie ; c’est une dou-
leur de coté, sans fiévre, sans soif,
ef souvent sans toux ,; causée par une
Jymphe ou sérosité ècre , engagée
1 5 Bai
dans Va plèvre , où dans les muscles
intercostaux.
PLEURO-PNEUMONIE , s. f,
du grec mxsvox ( pleura), plevre,
et de wvebuuv ( pneumon ), le pou-
mob,
( éd.) Espèce de pleurésie, com-
posée d’une vraie pleurésie et d’une
péripneumonie, €’est-à-dire , dans
laquelle la plèvre et les poumons sont
enflanimés,
PLÈVRE, s. f. du grec æasupa
(pleura ), cote.
(*Méd. ) C'est le nom de la mem-
brane qui tapisse la parois intérieuie
des côtes,
PLEXUS , s, m. Mot ltin, parti-
cipe de pleclo , entrelacer.
(Anal, ) Espèce de filet, ou com-
plication de vaisseaux.
Plexus choroïde ; c’est un amas
de vaisseaux dans le cerveau.
Plexus de nerfs; ©’est ne union
de nœuds , ou plusieurs nerfs qui
forment une espèce de filet.
‘PLI, s. m. du latin plica, pli,
ou plico, plier: un ou plusiems
doubles que Pon fait à une étoffe , à
du linge.
( Peinture, sculpture) Plis. Foy.
DRAPERIS
PLICATILE , adj. du latin pli-
catilis, de plica, pli : susceptible
de plissement,
( Botan.) La corolle du Hseron est
plicatile par le sommeil : elle sé-
panouit pendant je jour, et se ferme
avant la nuit.
PLINTEE , s. m. ou f. du grec
æxidoc ( plinthos), brique.
(Architecture) Membre darchi-
teciure carré et plat, que lon met
aux bases et aux chapiteaux des co-
lonnes ; il est ainsi appelé, parce
qu’il a la figure d’une brique.
PLIQUE , ou PLICA , s. Î. du lat.
plice, pli.
( /Héd. ) Maladie endémique,
très-commune dans toute la Pologne;
elie consiste dans un entaitillement
ou entrelacement extraordinaire des
cheveux , lesquels sont tellement
collés ensemble, qu’ils forment un
spectacle monstrueux, Lorsqu'on les
coupe, ou qu’ils se rompent , ils ré-
pandent du sang; le malade est at-
taqué de maux de tête hormibles, sa
AE)
vue s’affoiblit , et il court souvent
risque de la vie. Cette maladie at-
taque sur-tout les juils qui vivent
dans ces contrées,
PLISSE , adj. du latin plicalus,
fait de plica, pli : qui a des plis.
( Botun. ) Les feuilles de beau-
coup de plantes sont plissées avant
leur développement , et leurs plis
suivent les nervures,
PLOMB , subst, m. du
pluinbui.
( Mineral. ) Métal gris, bleu ou
livide, non acidifiable, ductile et
facilement oxidable: le cinquième
dans l’ordre de ja pesantenr, et le
dernier dans celui de la dureté; le
septième dans lordre de la dnctilité,
et le sixième dans celui de la vola-
tiité.
On n’a point encore trouvé le
plomb vatif pur et isolé; la nature le
présente toujours mélé avec des subs-
tances étrangères,
latin
Quand on veut essayer une mine
de plomb ,on commence par la griller
pour en dégager le soufre ou Par-
senic , ensuite on la fond ; après
quoi on coupelle le culot obtenu, afin
de connoître la quantité d’argent
qu’il contient. :
Le plomb dans son état d’oxide,
est le plus vitrifiable de tous les
métaux. fl s'unit très-bien à la silice
et aux autres terres. Il donne au
verre une densité homogène, plus de
pesanteur , et une sorte d’onctuosité
qui le rend susceptible d’être taillé
et poli plus aisément, Il augmente sa
propriété réfringente, et constitue le
FLINT-GLASS,. Por. ce mot.
Les différens oxides de plomb ser-
vent dans la peinture, parce qu’ils
s’unissent très-bien aux huiles,
On prépare avec Poxide de plomb,
Pantimoineet le sel marin, un jaune
fort beau , connu sous le nom de
jaune de Naples. N
Le plomb oxidé par les vapeurs
du vinaigre forme ce qu’on appelle
Le blanc de plomb.
La litharge, qui est un oxide de
plomb, sert à rendre les huiles, sicca-
tives, en leur fournissant de l’oxigene.
Le plomb uni à Pantimoine four-
nit le métal des caractères d’im-
prumerie,
( /Héd. ) Les médecins ont donné
PITLO 195
le nom de plomb à une maladie
dont les vidangeurs sont quelquefois
attaqués. Elle consiste dans une suf-
focation et une Hpothymie que la
vapeur maligne des privés leur cause
subitement , et qui les fait périr en
peu de tems, si on ne les fait vomir
avec une potion émétisée,
( Marine ) Plomb : plomb de
sonde, Voy. SONDE,
( Géom.) Ligne à plomb , ou
simplement plomb ; c’est un instru-
ment qui sert aux macons et autres
ouvriers À élever perpendicuülaire-
ment leurs ouvrages , et ordinaire-
ment composé d’une ficelle, à Ta
quelle est attaché un morceau de
plomb.
PLOMBAGINE , s. f. du latin
plumbaso, plumbaginis , parce que
lies anciens prenoient cette substance
pour une mine de plomb.
(MWinéral.) Substance minérale
qui a été long-tems confondue avec
le molybdène : cette substance porte
différens noms; on l'appelle carbone
de fer, crayon noir, potelot, mine
de plomb. Elle laisse sur le papier
des traces noirâtres. Sa surface est
grasse et onctueuse,
On trouve la plombagine aux
Pyrénées, en Espagne, en Allema-
gne ; mais nulle part elle n’est aussi
pure qu’en Angleterre, Aussi les An-
giois en ménagent-ils Pexploitafion
avec art : is n’en retirent. qu’une
petite quantité à la fois, et ils fer-
ment ensuite la mine. Monsieur
Conté est parvenu à imiter la plom-
bagine d'Arvgleterre, ou à la préparer
artificiellement, de manière à rem-
placer parfaitement les crayons an
glois,
PLONGER , v. n. du latin
plumbiare, faive comme le plomb,
enfoncer comme le plomb.
(Physique ) C’est l’art où l'action
de descendre dans l’eau jusqu’à une
profondeur considérable, et d'y rester
assez long-tems.
Ona imeginé différentesméthodes
et différens instrumens pour rendre
Part de plonger plus sûr et plus aisé,
Le grand point est de procurer au
plongeur un aix frais, sans quoi il
n’est pas possible qu'il reste long-
terms dans l’eau , car il ÿ périvoit.
La plus importante de ces inven-
126 PLU
tions est /a cloche du plonseur ;
mais malgré les additions et es per-
fectionnemens qu'on y à laits, elle
n’est plus d’usagc ; parce qu'elle en-
traine avec elle op: d’embarras et
top d’inconvériens.
Le plus grand de tous, el qui est
inévitable , c’ést la grande densité
que Pair acquiert dans la cloche,
par la gande pression qu’il éprouve
te Ja part de Peau, à une grande
profondeur. Cet air, ainsi comprité,
comprime à son tour toutes les parties
du corps du plongeur, soit exté-
riemement , suit intérieurement , et
par cette pression fait rompre les
vaisseaux sanguins , et occasionne
des crachemens de sang.
PLUIE, s. Ê. du latin pluvia.
( Physique ) On appelle pluie
Peau qui se détache des nuages, et
qui tombe en fcrme de gouttes.
Comme ja pluie west autre chose
que les vapeurs qui se sont élevées
dans latmosphère , et qui, en se
condensant ensuite, se réunissent et
tombent en fornie de gouttes, elle
doit etre d'autant plus fréquente qu’il
s'élève une plus grande quantité ce
ccs vapeurs. il s’en élève davantage
au dessus des mers et des granüs lacs
qu’au dessus des terres qui fournis-
sent moins à l’évaporation, Voiià
pourquoi les pluies , toutes choses
‘sales d’ailleurs, sont beaucoup plus
fréquentes dans les vo'sinages des
cotes , qu’elles ne le sont dans le
mibeu des continens et des grandes
äles. C’est encore la raison pour la-
quelle le vent d’ouest et le vent de
sud nous donnent souvent de la
pluie ; car le vent d'ouest nous ap-
porte les nuages formés par POcéan,
et le vent de sud nous amtne ceux
qui ont été formés sur la Méditer-
ranée. Foy. MET EORES.
PLUMAGE , s. m. de PLUME,
voÿ. ce mot,
( Ornuhol.) L'ensemble de toutes
les plumes dont le corps des oiscaux
#st revêtu.
PLUMASSEAU, s. m. de PLU-
ME. Voy. ce moi.
( Chirur.) Lesplumasseaur sont
plusieurs brins de churpie, unis les
uns aux autres, repliés par leurs ex-
trémités, et applatis enire le dos
d'une muin et la jaune de l’anire.
PLU
Leur usage est d'arrêter les Wéior
ragies lgeres ; de tenir les plaies et
les ulceres ouverts, de peur qu'ils ne
se recollent avant que le fond suit
détergé ; de les consolider par le
moyen des onguents , des digestifs ou
du baume dont on les couvre , ete. :
Le mot de plumasseuu vient de
ce que les anciens, qui nmavoient
“point l’usage de la charpie, se ser-
voient de plumes cousues entre deux
linges.
PLUME, s. f. du latin pluma.
( Oruithol. ) Ce qui couvre les
oiseaux et sert à les soutenir en air.
(Diplomatig.) Plumes à écrire ;
pour tracer des caracteres sur le bois
et sur les métaux, on se servit cu
bürin , ( voy. BURIN ). Le style
fut employé quand on voulut éoie
sur des tablettes enduites Ce cire,
( voy. STYLE). Le parchemin et
le papier exigeant un instrument
plus délicat ; on prit un yoseau ,
(voy: ROSLAU). Les Tuues, les
Grecs et les F'ersaus se servent encore
du roseau,
On ne sait pas au juste à quelie
date remonte lusage des plumes
d'oiseaux ; on présume qu'il à com-
mencé au cinquieme siecle; mais en
sait qu’ii étoit généralement adopié
en Europe , au dixième siècle.
( Dessin) Dessin à la plume ;
celte manikre de dessiner a été sou-
vent praliquée par les anciens pein-
tres. L'raitée avec facihté , elle n’est
guère moins expéditive que celle de
dessiner au crayon, el elie est suscep-
tible de beaucoup d’esprit et de gout.
On a un grand nombre d’études à ja
plume , faites par le Titien.
Quelques peintres ont dessiné c?urne
plume fine et légère; d’aulres se sont
servi d’une grosse plume comüuite
avec feu ; et en apparence ;, sans
aucun art ; prodiguant l’encre pat
taches , l’étendant même quelque-
fois avec le doigt. ils ont produit ,
dans cette manière brutale , des
ouvrages justement admirés des con-
noisseurs,
La plume est aujourd’hui généra-
lement abandonnée par les peintres ;
ils ne l’empioient plus guere qu’à
l'aire le trait de leurs dessins au lavis,
Le lavis peint mieux que la plume,
mais il ne dessine pas avec taut d’es-
‘ PLU
prit, et rend moins bien le caractere
des différens objets.
PLUMEAU , ou PLUMASSEAU,
s. m. de PLUME.
( Peinture ) Espèce de balai fait
avec de fortes plumes de dindons ,
qui sert aux peintres pour oter la
poussière avant d’appliquer la pein-
iure,
PLUMEUX , adj. de plume.
( Bolun. ) Barbu comme une
rlume ; c’est-à-dire, garni longitu-
dinalement @é deux rangs opposés de
poils longs ; ou bien composé de
parties gréles , et ainsi garnies de
poils. \
PLUMITIF , s. m. corruption‘de
primitif.
( Pratique ) Le papier original et
primilifsux lequel le greffier de Pau-
dience écrit sommairement et en
abrégé le jugement, à mesure que
le juge le prononce,
Greffier plumitif, ou au plumitif;
c’est celui qui tient la plume à l’au-
dience.
PLUMULE , s. f. du latin plu-
mula, diminut. de pluma , petite
plume.
( Botan. ) La plumule est la
partie supérieure de embryon.
Dès que l@mbryon a acquis assez
de force , Pépiderme de la semence
se rompt, ses lobes s’écartent, la
Farm di s’élève et lä radicule des-
cend. La plumule , destinée à de-
venir tige , sort de terre accompagnée
de ses lobes changées en feuilles sé-
minales, qui périssent aussitot,
PLURALITE , s. f. du lat. p/u-
ralis , plurier , de plusieurs : qui
renferme plusieurs; plus grande quan-
tité, plus grand nombre,
( Bolt. ) Pluraliié, avoir la
pluralité ; c’est en parlant d’une
assemblée délibérante , avoir pour
soi le plus grand nombre de suf-
frages.
Pluralilé absolue; c’est la moitié
plus un au moins de la totalité des
suffrages.
Pluralité relative ; c’est celle qui
ne se forme que de la supériorité da
nombre des voix qu’a un concurrent,
relativement aux autres concurrens,
(Æstron,) Pluralité des mondes;
la ressemblance que Pon trouve entre
des plauttes et la terre nous conduit
" PNE 127
naturellement à pensér qu’elles sont
destinées à recevoir et à nourrir des
êtres vivans et infeiligens comme
nous, et qu’elles sont habitées. Delà
nait la plüralité des morales. Elle
a Cté,soutenue par les plus anciens
philosophes , et depuis par Huyghens
et par Fontenelle, #. MONDÉ.
PLURILOCULAIRE, adj. du lat,
plures , plusieurs , et de loculi,
loges.
(Botan.) Qui a plusieurs loges,
Foy. LOGES.
PLUS , prépos. du latin plus,
davantage. ;
( Algèbre.) On se sert de ce mot
en algebre pour signifier l'addition.
Son caractère est +. Ainsi, l’expres-
sion algébrique 4 + 10 = 14, signifie
que quatre plus dix sont égaux à qua-
torze.
Toute quantité qui n’a point de
signe et qui commence une phrase
algébrique, est censée avoir le signe
+. L'opposé du signe + est moins —,
F. MOINS.
PLÜVIOSE , s. m. du latin p/u-
viosus , fait de pluvia, pluie; plu-
vieux.
(Calendrier françois) Cinquième
mois de la république francoise. Ce
mois ,; Qui a 30 jours comme les
autres, commence le 20 janvier et
finit le 18 février; mais dans l’année
qui suit immédiatement l’année sex-
tile, ce mois pluvidse commence le
21 janvier et finit le x9 février, parce
que lPannée sextile a six jours com-
plémentaires , ce qui retarde d’uu
jour le commencement de l’année
suivante, On lui à donné le nom de
pluviose , parce que dans ce mois-là
1! tmbe ordinairement beaucoup de
luie,
PNEUMATIQUE, s. f. et adj, du
grec œyeèuz (pneuma), air, vent.
( Physique ) Science qui a pour
objet les propriétés de l'air et les lois
que suit ce fluide dans sa gravitation ,
s4 condensation , sa raréfaction , son
élasticité, etc. *
(Chimie) Chimie pneumatique;
c’est la partie de la chimie qui traite
des gaz. #7. AIR , ATMOSPHERE.
Machinc preumalique. V. MA-
CHINE. s
PNEUMATOCELE , s. f, du grec
mvsèpea, air, vent, et de xan (hélé),
tumeur,
128 PNE
(C hirurgie) Fausse hernie du
scrotum , causée par un amas d'air
ou de vent qui le gonfle,
PNEUMATO-CHIMIQUE, adj.
du grec myeèpaa }CUMA), air, vent,
et de yuusia (chumela ), chimie,
( Chimie) Appareil chimique qui
sert , au moyen de l’ean ou du mer-
cure, à se rendre maire des suhs-
tances aérilormes, #7. HYDRO-
PNEUMATIQUE.
PNEUMATOLOGIE , s. f. du gr.
AFVEUUX (pneuma ) , ar, vent, €s-
prit , et de aéycs (logos), discours,
traité.
( Philos.) Traité des substances
.spirituelles.
PNEUMATODE , adj. du grec
myeèpua (prneuma } , air, vent.
(/Héd.) Celui dont la respiration
est courte et frquente , suivant By-
pocrate. Galien dit quon s’en seit
quelquefois pour signifier une per-
sonne dont le ventre est distendu par
des flatuosités.
PNEUMATOMPHALE , s. f. du
grec ævsèpsa (preuma ), air , vent,
et d’ouparoe( omphalos ) , le nom-
bril.
( Chirurgie) Fausse hernie du
nombiil causte par des vents, c’est-
à-dre , par un amas d'air qui gonfle
cette parlie.
PNEUMATOSE , s. f, du grec
myedua (preuma) air, vent.
(/Héa. ) Enflure de l'estomac cau-
sée par des flatuosités. Quelques-uns
entendent encore par ce terme lélas
boration des esprits dans le cerveau
et dans les nerfs.
PNEUMOGRAPHIE , s. f. du gr.
Tea (pneumôn ), le poumon ,
et de ypagn (graphé ), description,
(Anat.) Patie de Panatomie qui
a pour objet la description du pou-
mon.
PNEUMOLOGIE , s. f. du grec
mvetpuy (preumon), le poumon,
et de xcyoc (logos), discours, traité.
(Anal. ) Partie de l'anatomie qui
traite des usages du poumon.
PNEUMONIE , s. f. du grec æyei-
pe ( pneumon \ poumon.
Méd:) Maladie du poumon.
PV. PRTAISIE,
Dela on appelle preumoniques
POE
les remèdes qui sont propres
PNEUMONIE.
PNEUMOTOMIE , s. f. du grec
aval (prieumon) , le poumon , et
de réyavæ ( lemno ) couper , inciser.
( Anal.) Partie de anatomie qui
a pour objet la dissection du pou-
mon, ;
PODAGRE , s. et adj. du grec
æoÿs (pous), génit. modos (podos),
pied, et d'éypa (agra) ; prise , Cap-
ture : pris par les pieds.
(/Héd.) Goutte qui attaque les
pieds.
Il se dit aussi de celui qui a la
goutte aux pieds.
PODESTAT , s. m. Mot italien.
(Econ. polit.) Titre d’un magis-
trat, d’un officier de justice et de
police dans plusiears villes d'Italie.
PODOMETRE, s m. du grec
moûc (pous), génit. rodoc (podos),
pied, et de pérpoy (metron) , me-
sure : Cconfe-pas.
(Mécan.) Machine à rouage qu’on
atfache dans une voiture: par sa cor-
respondance avec les roues de la voi-
ture, son aiguille fait un pas à chaque
tour de roue, et la route se trouve
mesurée. F. ODOMETRE.
POËRLE ou POILES s. m. du lat.
barb. pisale.
(Æcon. dom.) Sorte de fourneau
de terre ou de fonte, avec lequel on
chauffe une chambre.
Le meilleur des poéles seroit celui
qui produiroit, dans un appartement,
avec une quantité donnée de combus-
tible, la plus grande chaleur possible,
Les poéles de métal sont ceux qui
produisent la chaleur la plus promypte
et Ja plus vive; mais du moment que
leur fempérature s’élève à un certain
degré, ils dépouillent Pair de Pap-
paitement d'une partie de son oxi-
orne. Telle est la cause du malaise
que les poêles de métal occasionnent
aux personnes délicates, et qui fait
généralement préférer les poëles de
faïence, dont la chaleur est plus dou-
ce, plus égale et plus saine. #7
PHLOSCOPE, FUMIVORE.
POËME , s. m.du grec moñnux
(poiéma) ouvrage, dérivé de roréæ
(poiéo), faire, composer,
Poëme historique; celui qui n’ex-
pose que des actions et des ME 0
réels
FAQ |
POE
réels, et tels qu’ils sont arrivés dans
Pordre naturel.
Poëme philosophique ; celui qui
consiste à établir des principes de
physique, de métaphysique et de mo-
rale, à raisonner, prouver, citer des
autorités et des exemples, et à tirer
des conséquences.
Poëme didactique; celui qui ne
contient que des observations relati-
ves à la pratique des préceptes propres
à régler chaque opération dont le
succes ne peut être bien assuré qu’en
suivant certaines méthodes, comme
sont les opérations des arts.
Poëme épique ; voy,
POESIE , s. f. du
potésis ) , action ,
poiéô ) faire, composer.
La poésie est le tableau de la belle
nature peinte dans le discours, selon
des règles , soit naturelles ; soit arbi-
traires.
Ondistingue trois sortesde poéste :
celle des choses, celle des idéeset des
sentimens , et celle du style.
La première consiste dans le choix
des objets, et de leurs attributs ou
convenances.
La seconde, dans la manière plus
parfaite de saisir, combiner, rappro-
cher ces objets, de se les approprier ,
d’en faire sortir l'intérêt, agrément
ou le merveilleux.
La troisième, dans nn style supé-
rieur à celui de la prose , plus limé ,
a hardi , plus frappant par les mots,
es tourset les constructions.
On resserre quelquefois le sens du
mot poésie; alors il ne signifie que
le style poétique, ou bien les règles
de la versification , qui n’en sont que
les branches. 7. STYLE, VERS,
VERSIFICATION, HARMONIE.
(Peinture , Sculpture) La poésie
de Vart consiste à voir son sujet et
à lPexprimer.
L'artiste est poëte quand il crée ;
il n’est que peintre quand il copie
ou qu’il imite.
L'artiste est poële quand il voit
son sujet tel qu’il a dû se passer,
quand il s’en représente les personna-
gesavec une beauté dont ils manquè-
rent peut-etre, avec une expression
peut-être plus vraie, plus vive, plus
afaite que celles qu’ils eurent en
effet. Il est poëte , quand après avoir
\ créé ce tableau vivant dans son ima-
Tome 111. +
La
EE.
E moins
de” moiéæ
POE 129
gination, il en conserve assez long
tems, assez fortement l'empreinte,
pour la porter également vive, égale-
ment expressive sur la toile ou dans
le marbre.
Raphaël fut un poëte sublime,
quand , ayant donné à l’archange
Michel , une figure vraiment ansé-
lique, il le présenta étouffant le dé-
mon, sans avoir besoin de le tou-
cher. Il fut un poëte noble et tran-
quille dans son école d'Athènes : il
fut un poëte impétueux dans legrou-
pe inférieur de sa transfiguration.
POETIQUE, s. f. du grec mosnrsxÿ
Goes Part de faire les vers.
0y: POESIE.
( Poésie ) Ouvrage élémentaire
où l’on trace les règles de la poésie.
Dans le tems où la poésie étoit
dans son enfance, les élémens qu’on
en a donnésétoient faits pour des en-
Pur À mesure que lart s’est élevé,
idée s est agrandie , et les préceptes
n’ont èté que les résultats des bons
et des mauvais succès,
Aristote a fait une poétique que
lon admire, Horaæ, Castel Vetro,
Vossius, Scaliger, ont aussi fait des
poëliques en latin et en italien. La
Menardière , Hedelin, Despréaux ,
en ont écrit en françois. Le premier
qui a écrit de Part poétique francais,
est un nommé Sibilet, qui a donné
les règles de toutes les poésies qui
étoient en usage du tems d'Henri If.
Quoique la poétique d’Aristote ne
procède que par induction, de l’exem-
ple au précepte , elle ne laisse pas de
remonter aux principes de la nature :
c’est le sommaire d’un excellent
traité; mais elle se borne à la tragé-
die et à l’épopée; et soit qu’Aristote,
en jetant ses premières idées, eût
négligé de les éclaircir ; soit que l’obs-
curité du texte vienne de l'erreur des
copistes , ses interprètes les plus ha-
biles sont forcés d’avouer quil est
souvent malaisé de l’entendre.
Le poème de da contient des
détails pleins de justesse et de goût
sur les études du poëte, sur son tra-
vail, sur les modeles qu’il doit sui-
vre; mais Ce poëme , ainsi que la
poétique de Scaliger , est plutôt l’art
d’imiter Virgile , que l'art d’imiter la
nature.
La poétique d’Horace est le modèle
des poèmes didactiques , et Jamais cn
POI
n’a rénfermé tant de sens en si peu
de vers.
Lalienaye , imitateur d'Horace ,
à joint aux préceptes du poëte latin ,
quelques regles particulières à la poé-
sie françoise , et son vieux style ,
dans sa naïveté, n’est pas dénué d’a-
grément; mais le coloris, lharmo-
nie, l'élégance des vers de Despréaux,
Vont eflacé. Cet ouvrage excel-
lent et vraiment classique , l’art poé-
tique francois, est tout ce qu’on
peut attendre d'un poëme : il
donne une idée précise et lumineuse
de tous les genres, mais il n’en ap-
rofondit aucun.
POIDS, s. m. du lat. pondus,
ou du latin barbare pensunn.
(Mécan.) Un corps sollicité par
la pesanteur, est capable de faire
équilibre à un certain obstacle qui
s’opposeroit à son mouvement. Soit
qu'il agisse sur cet obstacie par la
percussion, soit qu’il agisse par la
simpie pression. Le corps, considéré
sous ce point de vue, est appelé poids.
F. PESANTEUR.
( Commerce) Poids se dit aussi
des corps réglés et étalonnés , qui ser-
vent à mesurer dans queile proportion
un corps est à l’égard d’un autre. Les
poids sont diflérens suivant les eux
et lestems.
Poids nouveaux; ce sont des
poids ordonnés par décret de la con-
vention nationale, du 18 germinal
de l'an HI. Chacun de ces poids est
une partie décimale du poids du
mnètre cube d’eau distillée; en divi-
sant ce poids toujours de dix en dix,
on arrive à un pelit poids appelé
gramme, et que l’on prend pour lPu-
nité de poids. V, GRAMME£, DE-
CIGRAMME, CENTIGRAMME ,
LECAGRAMME, HECTOGRAM-
M£ , etc.
POIGNET, s. m. du latin pugnus.
F. CARPE.
POIL , s. m, de Pital. pelo , fait
du lat. pilus.
1ÿo0
( Anat.) Ce qui croît sur la peau
de l'animal, en forme de filets déiiés.
Les poils sont à peu pres de la meme
nature que les cornes ; mais ils ne se
dissolvent pas dans Peau.
( Héd. ) Poil est aussi le nom
d’une maladie des mamelles. #.
TRICHASIS.
POI
(Botan.) Poils ; ce sont des fila=
mens tres-déliés, cylindracés, et le
plus souvent flexibles , qui naissent
de l'écorce de diverses parties des
végétaux.
. POILU, adj. du latin pilosus ;
fait de pilus, poil.
( Botan. ) Garni de poils longs,
mous et distincts.
POINÇON, s. m. du lat, punctio,
fait de pungere, poindre , piquer,
percer.
( Technol. ) Instrument de fer
{tal , qui sert à percer, à
mper , à imprimer, etc.
, v. ac. et n. du latin
pungere , piquer.
(éd. ) Piquer, causer une dou-
leur aiguë. La goutte ne commence
qu'à poindre. Je sens une douleur
qui me point dans le coté.
POINT , s. m. du lat. punclum ,
fait de pungere , percer, piquer.
( Méd. ) Point; c’est un élance-
ment de douleur qui prend principa-
lement au coté et au dos, qui fait
une douleur porgnante.
( Anat.) Point se dit de quelques
parties du corps, et dans ce sens il
signifie une petite marque ronde. On
dit le point saillant , pour désigner
les premiers élémens du cœur dans le
fœtus. Les points lacrimaux, etc.
pour deux ouvertures qui se trouvent
dans le grand angle de l'œil, sur le
bord des paupières.
( Géom.) Euclide définit le point,
une quantité qui n’a point de parties,
ou qui est indivisible. WVoif dit que
le point se termine soi - méme ,
de lous colés , ou n'a d’au-
tres limites que soi-méme. D’A-
Jlembert paroit avoir mieux rencontré,
en disant que le point, la ligne, la
surface, n’existent que par une abs-
traction de esprit, parce qu’il n’y a
réellement ni points, ni lignes, ni
surfaces, tout Cé qui existeayant trois
dimensions. Mais comme cette ex-
plication ne fait pas une définition ,
il vaut mieux dire que le point est
l'extrémité de la ligne, comme la
ligne est Pextrémité de la surface,
comme la surface est extrémité du
solide. Ainsi, le point peut etre re-
gardé comme, le lieu où une hgne
PO
droite ou courbe cesse d’être conti-
puée.
(/Hathémal, transcend.) Point
simple d'une courbe ; c’est un point
telque, quelque direction qu’on donne
à ordonnée, elle n’aura jamais en ce
poil, qu'une seule valeur, à moins
qu’elle ne soit tengente, auquel cas,
elle aura deux valeurs seulement.
Point singulier; c’est un point
où l’ordonnée étant supposée tou-
chante , peut avoir plus de deux
valeurs. ‘Tels sont les points d'in-
flexion , de rebroussement, de ser-
pentement, etc.
Point double, triple, quadruple,
multiple ; c’est un point commun,
où deux, trois, quatre, etc., et en
général, plusieurs bianches d’une
courbe se coupent.
(Hécan.) Point d'appui; c’est,
dans une machine, la partie autour
de iaqueile les autres se meuvent , et
sur laquelle elles sont portées. Dans
un levier, par exemple, c’est le point
sur lequel le levier se meut; dans une
balance, c’est le point de la chasse
sur lequel repose Paxe du fléau. Le
point d'appui peut être regardé
comme une froisieme puissance qui
fait équilibre à la force motrice et
à la résistance, ou qui concourt avec
l’une des deux pour porter Peffort de
l’autre.
( Hydraul.) Point de partage ;
c’est le bassin où l’eau s’étant rendue,
se distribue par plusieurs conduits, en
différens endroits, tels que sont les
châteaux d’eaux , ou bassins de dis-*
tribution,
Point de sujétion ; QE
déterminé d’où part un ni emeft ,
et celui où 1l doit finir un nivel-
lement en pente douce. Dans un
autre nivellement, le point de su-
Jélion est la hauteur déterminée d’où
Von part, ou la hauteur du lieu où
doit se rendre l’eau.
( Perspective ) Point, dans la
perpective , est un mot dont on fait
usage pour marquer les différentes
parties ou les différens endroits qui
ont rapport au plau du tableau. /oy.
PLAN DU TABLEAU.
Point de vue ; c’est un point où
le pian du tableau est coupé pax une
ligue droite tirée de Pœil perpeudi-
P'O:.1I
culairement au plan. Ce point est
dans Pintersection du plan horizon-
tal avec le plan vertical.
Quelques: auteurs appellent ce
point, le point principal , et ils
donnent le nom de point de vue,
au point de division, au point où
l'œil est actuellement placé, et où
tous les rayons se terminent.
Point accidentel; voy. ACCI-
DENY'EL.
(Catoptrique, dioptrique) Point
e concours ; c'est celui où les
rayons Cconvergens se rencontrent. On
POS plus ordinairement le foyer.
. FOYER,
Point d'incidence ; C’est le point
sur la surface d’un miroir, ou d’un
autre corps où tombe un rayon. #7,
INCIDENCE. e.
Point de dispersion ; c’est celui
où les rayons commencent à être
divergens. On l'appelle ordinairement
le foyer virtuel.
Point objectif ; c’est un point
géométral dont on demande la re-
présentation sur le plan du tableau.
Point radieux ; c’est le point
qui renvoie, ou duquel partent les
rayons.
Point de réfraction; c’est le point
où un rayon se rompt sur la surface
d’un verre, ou sur toute autre surface
réfringente. #7. REFRACTION.
Point de réflexion ; c’est le point
d’où un rayon est réfléchi sur la sur-
face d’un miroir, ou de tout autre
corps.
( Electricité) Point lumineux ;
c’est le nom que l’on a donné au
petit point de lumière que l’on aper-
çcoit à la pointe d’un conducteur, la
plus éloignée du globe, lorsque ce
conducteur a été électrisé par un
globe de soufre, ou de cire d’Espagne,
ou de toute matitre résineuse. On a
aussi donné le mème nom au petit
point de lumière que Pon apercoit à
l'extrémité d’une pointe, que lon
présente à une distance convendble
d’un corps électrisé par un globe, un
platean , ou un tube de verre.
Points électriques ; on appelle
ainsi les extréniités pointues des
corps électrisabies par communica-
tion, auxquels on attribue la pro-
priété de tirer plus nié et
2
LE
105
1932 L'ONU
de plus loin le feu électrique d’un
corps actuellement électrisé , devant
lequel on le présente, quand le feu
vient des corps obtus. C’est cette pro-
piété qu’on appelle pouvoir des
pointes, etque Francklin aremarqué
le premier.
(Astron.) Points cardinaux ;
ce sont les quatre points de Phorizon,
appelés le Nord , le Sud , FOecident
et l'Orient. 7. CARDINAUX.
Points collatéraux ; ce sont: les
quatre points de horizon placés
entre les points cardinaux , et à égale
distance de chacun des deux voisins.
Par exemple , celui qui est placé
entre le nord et l’est, s’appelle nord-
esL etc.
Points équinoxiaux ; ce sont les
deux points deg'écliptique qui cou-
pent l'équateur. F7. EÉQUINOXIAL.
Points solsüciaux ; ce sont les
deux points de Péchiptique les plus
éloignés de l'équateur. #7, SOES-
TICE.
Point de la plus grande et de la
plus petite distance ; voy. AP-
SIDE,
Point culminant; c’est le point
de Pécliptique situé dans le méri-
dien.
( Harine ) Point se dit aussi du
calcul du chemin qu'a fait le vais-
seau pendant les vingt-quatre heures ;
calcul que les ofliciers font chaque
jour, ordinairement à midi , apres
avoir fait Pobservation de la hauteur
du soleil à son passage au méridien.
D’après ce travail , ils doivent mar-
quer sur la carte le point ou le lieu
précis où ils estiment que se trouve
je navire ; C’est ce qu’on appelle faire
son pot.
Point de partance; c’est le point
que lon fixe sur les cartes marines
au moment de perdre la vue des
terres du pays d’où l’on part. #.
PARTANCE.
(Musique ) Point, en musique,
signifie plusieurs choses différentes.
Le point, pris comme valeur de
note gaut toujours la moitié de celle
qui la précede. Ainsi, après la ronde,
le point vaut une blanche , apres la
blanche une noire, etc.
Point d'orgue où point de repos;
c’est une espece de € renversé avec
POI
un point dans le milieu, que lon
met sur la note finale d’une partie
pour marquer qu'il faut continuer le
son de cette note jusqu’à ce que les
autres parties arrivent à leur conclu-
sion naturelle,
Points délachés ; ce sont des
potats que lon place immédiate-
ment au dessus ou au dessous de la
tête des notes , ef qui avertissent que
les notes ainsi ponctuées doivent étre
marquées par des coups de langue ou
d’archet , égaux, secs et détachés,
(Manufact.) Point se dit encore
des ouvrages de dentelles, faits à Pai-
guille ; peint d'Alençon , point
d'Angleterre, point d Argentan.
Voy. DENTELLE.
POINTE , s. f, mème origine que
POINT. Bout piquant et aigu de
queique chose que ce soit,
Re Pointe se dit de la dé-
fense dun cheval qui, pour résister
au cavalier , s'élève et se plante sur
les pieds de derrière.
(Chasse) Pointe se dit encore du
vol d’un oiseau qui s'élève vers le
ciel.
(Sculpture) Pointe est aussi un
outil bien acéré dont les sculpteurs
en marbre se servent pour ébaucher
leurs ouvrages.
( Gravure ) Pointe est encore un
instrument dont on se sert pour gra-
ver à leau-forte, Ainsi, on dit que
Callot avoit une pointe ferme et spi-
uituelle ; Rembrandt une pointe sa-
vante et pittoresque; Labelle une
pointe fine et badine. Op dit dans
un autre sens ,potnle maigre, pointe
timide.
terres précieuses) Les lapidaires
appellent@ointes naïves certains
diamans bruts d’une forme extraor-
dinaire.
(/Harine) Pointe, dans le lan-
gage des marins, signifie une langue
de terre qui se prolonge dans Ja mer,
moins avancée et moins élevée qu’un
cap.
Pointe se prend anssi pour aire
de veut ou rhumb , d'après la forme
eu pointe des trente-deux divisions
de la boussole on rose des vents.
Ainsi, on dit qu’un vaisseau navigue
à six pointes pour dire qu’il tient
le plus près du vent, sous un angle
PiOTE
de six fois onze degrés quinze mi-
nultes.
Pointe de bouline ; on dit qu’un
vaisseau va à pointe de bouline pour
dire qu’il tient bien exactement le
plus pres du vent avec ses boulines
bien roidies au vent.
( Æloeut.) Pointe ; on appelle
figurément pointe d'esprit, ou sim-
plement poënte , une pensée qui sur-
prend par quelque subtilité d’imagi-
nation, par quelque jeu de mots ; et
on appelle pornte d'épigramme, la
fin d’une épigramme terminée par
quelque pensée fine et brillante.
POINTER , v. a. du lat. pungere,
porter des coups de la pointe d’une
épée, diriger quelque chose vers un
point,
(Ærtillerie) Pointer se dit d’une
pièce de canon quand on la met en
mire, et que l’on veut tirer à quelque
chose,
(Marine) Pointer la carte ; c’est
désigner sur la carte marine le lieu
où l’on estime que le navire est ar-
rivé chaque jour à midi; ce qui se
fait en prenant la latitude et la
longitude du point d’arivée avec
deux compas, et marquant le point
de leur rencontre où Pintersection
des deux lignes. /’oy. POINT,
(Musique) Pointer, en termes
de musique , c’est, au moyen du
point, rendre alternativement lon-
gues et brèves des suites de notes na-
turellement égales.
POINTILLER, v. a. dimin. de
pointer , faire de petits points.
(Peinture et grav.) C’est former
un assemblage de traits séparés les
uns des autres,
Daus les ouvrages en miniature ,
on ne travaille ordinairement qu’en
poinhllant. Delà pointillé ou poin-
tillage , pour action de pointiller.
( Botan.) Pointillé se dit de ce
qui est marqué de très-petits pornts ,
tantôt concaves , tantot protubérans ,
quelquefois transparens.
POISON, s. m. du latin potione,
ablat. de potio, comme empoisonner
vient d’smpolionare, Ce mot a été
autrefois pris en bonne part.
(Méd.) Poison se dit en général
de tout ce qui, étant avalé ou ap-
pliqué au corps, produit sur lui au
PO 133
changement tel qu'on a tout lieu
de craindre des maladies cruelles ou
Ja mort, ou des impressions qui sub-
sistent toute la vie,
Les médicamens diffèrent du poi-
son en ce que les changemens qu’ils
opèrent tendent à la santé, au lieu
que le poison tend à la maladie ou à
la mort,
POISSON, s. m. du latin pis-
cione , ablat. de prscio , augmentatif
de piscis.
({chtiologie ) Animal qui naît et
qui vit dans l’eau.
On connoit environ quinze cents es-
pèces de poissons.On les distribueeu
six ordres : les CHONDROPTERY-
GIENS , les BRANCHIOSTEGES,
les APODES , les JUGULAIRES,
les THORACIQUES et les ABDO-
MINAUX (F.ces mots.)#7, PECHE,
BALEINE , HARENG, MAQUE-
REAU , SARDINE , etc.
POITRINE, s. m. du lat, pectus,
pectoris.
(Anat,) La partie du corps qui
répond à étendue du sternum, des
côtes et des vertèbres du dos , tant
en dehors qu’en dedans. On la divise
en partie antérieure, appelée cam-
munément la poitrine ; partie pos-
férieure , qu’on appelle le dos; et
parties latérales, qu'on appelle les
cotés droit et gauche.
C’est dans la poitrine que se trou-
vent renfermés les organes vitaux,
qd sont Le cœur et les poumons. C’est
elà que partent toutes les artères, et
c’est là que viennent aboutir toutes
les veines. Le canal de l’œsophage
et la trachée-artère y sout aussi con-
tenus,
POIX , s. f. du lat, pis.
(ist. nat.) Résine molle que l’ou
retire des pins ou sapins. On en dis-
tingue plusieurs espèces, quoique ve-
nant souvent du mème arbre. On la
nomme barros, pendant qu’elle di:-
tille du bois; sipoe quand ses
paities sont fines et claires: et harros
marbré, quand elles sont grossières,
Poix navale ; c’est celle qui est
tirée des vieux pins, et qui ne sert
qu’à enduire les vaisseaux.
Poix grecque; c’est celle qu’on a
fait bouillir, jusqu’à ce qu’on fui ait
fait verdre son odeur, Fondue à un
554 PUONr
feu doux , on la nomme poir de Ja
cote d'or; mélée avec du noir de
fumée, elle est appelée poix noire ;
elle sert aux cordonniers pour poisser
leurs fils. Fondue avec du vinaigre,
elle devient seche et brune, et forme
la colophane, dont on se sert pour
dégraisser l’archet des instrument: à
cordes; brûlée dans un lieu fermé,
on en oblient cette suie fine, connue
sous le mom de noir de fumée. 7,
GOUDRON , RESINE.
POLACRE, s. f. de litalien po-
lacre.
( Marine) Bâtiment marchand de
la Méditerranée , dont le grément
consiste en deux mâts à pible, et un
artimon qui porte une hune et un hu-
nier ,avec un bout de beaupré.
POLAIRE, adj. de pole. ( F. ce
mot.) Quiest auprès des poles, qui
appartient aux poles du monde,
(Astron.) Cercles polaires ; ce
sont deux petits cercles de la sphère,
parallèles à l'équateur, éloignés de
23 degrés 28 min. de chaque pole,
On en fait usage pour marquer le
commencement des zones froides.
Cadrans polaires ; ce sont ceux
dont les plans sont parallèles à quel-
que grand cercle qui passe par les po-
les , ou à quelqu'un des cercles lunaï-
res, en sorte que le pole est dans le
plan de ce cadran.
Etoile polaire ; c’est l'étoile qui
est la dernière de la queue de la petite
ourse. Elle a été ainsi appelée par
ceux qui l’observerent les premiers,
parce qu’étant tres-peu éloignée du
pole, ou du point sur lequel tout le
ciel paroît tourner , elle décrit, autour
du pole, un cercle si petit, qu’il est
presque insensible ; en sorte qu’on la
voit toujours vers le même point du
ciel. é
POLARITE, s. f. de pôle, F.
ce mot.
(Magnétisme) C’est la propriété
qu'a l’aimant ou une aiguille aiman-
tée, de se diriger vers les poles du
monde. #7 AIMANT , POLES DE
L’AIMANT.
POLE , s. m. dugrec méxoc (po-
los), dérivé de roxtw (poléo),
tourner.
{ Æstron.) WU se dit de chacune des
extrémités de Paxesur lequel ia sphère
PO
du monde est censée faire sa révo-
Jution. ;
Ces deux poles, tloignésde l’'équa-
teur de 90 degrés chacun , sont les p6-
les du monde. Celui des deux qui est
visible pour nous, c’est-à-dire, qui
est élevé sur notre horizon, s’appelle
le pole arctique ou septentrional ;
ei celui qui lui est opposé , est appelé
antarclique où méridional.
Pôle, dans les sphériques, est un
point également éloigné de toutes les
parties de la circonférence d’un
grand cercle de la sphère.
Pôle se dit aussi du zénit et du na-
dix de lhorizon.
Pôles de l'équateur; ce sont les
mêmes que ceux de la sphère et du
globe.
Pôles de l'écliptique ; ce sont
deux points sur la surface de la sphe-
re, éloignés des poles du monde de
23 degrés 28 min., et de go de tous
les points de Pécliptique.
(Géom.) Pole est aussi le nom
que quelques auteurs ont donné au
point fixe, d’où partent les ordon-
nées d’une courbe, parce qu’on peut
la concevoir décrite par le mouve-
ment d’un point qui glisse le long de
l’ordonnée , tandis que Pordonnée
tourne autour du pole.
(Magnétisme) Poles de l'aimant;
c’est le nom que l’on donne aux côtés
de Paimant qui attirent le fer avec
plus de force, et qui, lorsque Pai-
mant a la liberté de se mouvoir, se
dirigent vers les poles du monde.
POLEMIQUE , adj. du grec ons
paxbe (polémikos), dérivé de æ6re-
pc (polémos), guerre : qui concer-
ne la guerre; belliqueux , guerrier ,
qui appartient à la dispute.
(Lilléral. ) M se dit des livres ou
des ouvrages où lon entreprend la dé-
fense ou la censure de quelque opi-
nion. Ouvrage polémique, traité
polémique, style polémique.
POLEMOSCOPE, s. m. du grec
réneuoc ( polémos), guerre, et de
cxomtw (skopéo), considérer ; exa-
miner , regarder.
( Oplique ) Instrument par le
moyen duquel on peut voir des objets
cachés à nos regards dixects; ila été
inventé par Hevelius , et ainsi NOM
mé parce qu’on peut s’en servir à la
POL
suerre , dans les siéges, dans les ba-
tailles , pour voir ce qui se passe dans
le camp ennemi.
C’est un instrument à deux ré-
flexions et à deux réfractions.
POLICE, s. f. du grec moxrsia
( politéia }, dérivé de moxus (polis),
ville : ordre, réglement établi dans
une ville , pour tout ce qui regarde la
sûreté et la commodité des habitans,
(Æcon. polit.) I se dit aussi de
Padministration qui exerce la police,
(Jurisprud.) Police correction-
nelle ; c’est ceile qui a pour objet la
punition des délits connus autrefois
sous le nom de petit criminel.
( Commerce) Police d’assuran-
ce; dans ce sens, police vient de
Pespagnol policia, cédule, corrup-
tion de l'italien polizza , qui vient
probablement du latin pollicitalio ,
promesse.
C’est un contrat ou convention,
par lequel un particulier, que lon
appelle assureur, se charge des ris-
ques qui peuvent arriver à un vais-
seau ou à sa cargaison, en tout ou
ea pati&, suivant la convention
faite avec l'assuré , et moyennant ia
prime payée par celui-ci. #. ASSU-
RANCE.
Autrefois onfaisoit des polices sim-
plement de parole, qu’on appeloit
police de confiance ; maintenant on
ne les fait plus que par écrit.
Police de chargement; c’est un
terme de commerce de mer , qui si-
gnifie la même chose sur la Méditer-
ranée que connoissement sur Océan ;
c’est la reconnoissance des mar-
chandises qui sont chargées sur un
vaisseau. 7. CONNOISSEMENT.
POLIMENT , s. m. du lat. polio ,
polir : l’action de polir,
(Lapidaire) Poliment du dia-
mant. Louis de Berquen, natif de
Bruges, est le premier qui ait prati-
qué Part de polir le diamant, il ya
un peu plus de trois cents ans. Il
avoit éprouvé que deux diamanss’en-
tamoient si on les frottoit un peu for-
tement Pun contre Pautre : c’en fut
assez pour faire naïtre dans son es-
prit industrieux des idées plus éten-
dues. El prit deux dixmans, les monta
sur du ciment , les égrisa Pun contre
Pautre, et ramassa soigneusement la
POL 135
poudre qui en provint; ensuite, à
l’aide de certaines roues qu’il monta ,
il parvint , par le moyen de cette pou-
dre , à polir parfaitement les diamans,
et à les tailler de la maniere quil
le jugeoit à propos.
Au moyen de linstrument dont
Louis de Berquen a donné la pre-
mire idée, le diamant obéit, malgré
sa dureté , aux souhaits du lapidaire,
qui suit le travail des jeux , sans y
prendre d’autre part que celle de dé-
placer le diamant , pour mordre sux
une face nouvelle , et d’y jeter à pro-
pos quelques gouttes d’huile et de la
poudre de diamant , parce qu’il n°y 4
de cette poudre qui ait prise sur le
diamant.
POLITIQUE , adj. et s. du grec
rourios ( politikos ), qui concerne
les villes, civil; fait de mouc(polis),
ville : qui concerne le gouvernement
d'un état, d’une république.
I] se prend aussi au substantif pour
Part de gouverner un état, une Tépu-
blique, pour la connoissance du droit
public.
POLLEN , s. rm. Mot latin qui
signifie fleur de farine.
(Botan.) Poussière génitale ou
séminale , réunion de corpuscules c:-
dinairement jaunâtres, et souvent
blanchâtres , contenus dans la partie
de Pétamine appelée anthere.
Le pollen se montre le plus sou-
vent sous l'apparence d’une pous-
siere, dont les molécules affectent
constamment la mème forme dans
tous les individus d’une mémeespèce,
et assez ordinairement dans toutes les
espèces d’un mème genre,
Le pollen est la matiere de la cire
des abeilles.
POLLICITATION, s. f. du lat.
pollicitatio, promesse.
( Pratique ) Simple promesse de
faire quelque chose.
POLLUTION, s. f. du lat. polluo,
profaner.
( Héd. ) Profanation de la se-
mence, par quelque attouchement
impudique.
POLY ACOUSTIQUE , adj. ets.
du grec æondr ( polus), plusieurs, et
d’axove ( akono ), entendre : qui fait
entendre plusieurs fois.
(Physique, acoustique) Instru-
ment qui sert à multiplier les sons,
comme les verres à facettes multi-
plient les objets.
POLYADELPHIE , s. f. du grec
mods( polus), et d'adexgos (adel-
phos ), frère : plusieurs freres.
( Botan, ) C’est le nom de la dix-
hiutième classe du systéme sexuel de
Lionée , qui renferme les plantes qui
ont plusieurs étamines réunies par
Jeurs filets en trois corps, oa en plus
de trois corps.
POLYANDRIE , s. £ du grec
onde (polus), plusieurs, et d’xvdsse
( andros ), génitif d'au ( anér),
mari : plusieurs maris.
( Botan.) La polyandrie est la
classe treizieme du système sexuel ;
elle renferme les plantes qui ont de-
puis vingt jusqu’à cent , où un nom-
bre indéterminé d’étamines qui ne
tiennent point au calice.
POLYANTEHEA , s. m. du grec
mods (polus ), plusieurs, et d’4y8os
anthos ), fleur : amas de fleurs,
(Bibliol.) C’est le titre d’un re-
cueil fameux, par ordre alphabé-
tique , de lieux communs, et de
morceaux littéraires, à l’usage des
auteurs.
POLYANTHIE , adj. même ori-
gine que le précédent : qui est à plu-
sieurs fleurs.
(Botan. ) Il se dit des plantes qui
ont plusieurs fleurs : Poreille d'ours
polyanthie.
POLYCAMERATIQUE, adj. du
grec æeaûc( polus ), plusieurs, et de
xauapa ( fkamara ), voûte, dont
les Latinsont fait camera, chambre,
( Horlogerie ) Pendule polyca-
méralique ; c’est le nom d’une pen-
dule de lPinvention de M, Lepaute,
qui, entr’autres avantages, peut ser-
vir tout à la fois, à plusieurs appar-
temens de divers étages,
POLYCHRESTE , adj. du grec
monde ( polus ), plusieurs, et de
xpnsos( chréstos ), bon , utile : qui
a plusieurs utilités.
( Pharmacie) Epithète que Pon
donne à plusieurs remèdes, pour dire
qu’ils sont bons et utiles dans plu-
sieurs maladies,
POLYDIPSIE, s. f. du grec monde
(polus ), plusiewus, et de d'iba
( dipsa ) ; Soir.
(éd, ) Soif excessive,
Pi ONE
POLYEDRE, s, in. du grec ronde
(ages) » plusieurs , et de é4pa ( he-
dra ), siége, base,
( Géom.) Corps solides à plusieurs
faces. à
( Optique ) Verre à plusieurs fa-
cettes, lequel est plan d’un coté et
convexè de l’autre ; mais dont la
convexité est composée de plusieurs
plans droits,
Ce verre multiplie Pimage d’un
objet que Pon regarde au travers de
sou épaisseur, I] sert aussi à rassem-
bler les images de plusieurs objets
dispersés , ou seulement les images
de quelques parties de chacun de ces
objets, pour en former une image
unique.
POLYGAMIE , s. f. du grec ronde
de ), plusieurs , et de y4poc
gamos) , mariage : multiplicité des
mariages.
(Jurisprud.) Etat d’un homme
qui est marié à plusieurs femmes,
ou d’une femme qui est mariée à
plusieurs hommes en même tems,
( Botan.) La poly gamie est la
classe vingt -troisieme dt système
sexuel de Linnée : elle renferme les
plantes qui portent sur le même in-
dividu des fleurs hermaphrodites ,
et des fleurs unisexuelles mâles et
femelles; ou sur deux individus de
la mémeespèce des fleurs hermaphro-
dites et des fleurs mâles sur l’un, et
des fleurs hermaphrodites avec des
fleurs femelles sur Pautre ; ou bien
encore , des-fleurs mâles sur un in-
dividu , des fleurs femelles sur un
autre , et des fleurs hermaphrodites
sur un troisieme individu de la même
espèce.
POLYGARCHIE , s. f. du grec
æondc ( polus), plusieurs , et d’&pyà
( arché), pouvoir : plusieurs pou-
voirs.
( lon. polit. ) Forme de gou-
vernement où l’autorité publique est
entre les mains de plusieurs per-
sonnes,
POLYGLOTTE, adj. et s. du grec
mods ( polus ), plusieurs, et de
yAüsoa (glossa), ou yaëTla(glotta),
langue : en plusieurs langues.
( Littér. sacrée ) I se dit de tonte
espèce d’ouvrage écrit en plusieurs
langues ; mais plus particulière-
POL
ment de certaines bibles impri-
mées en diverses langues. On en
compte quatre principales ; celle de
Ximènes, celle d’Aras-Montanus,
celle de Legay, et celle de Walton.
Ce sont les Hexaples d’Origène qui
ont donné l’idée de composer des
bibles poly glottes. Foy. HEXA-
PLES.
POLYGONE , adj. ets. du grec
æonde ( polus ), plusieurs, et de
yavia (gonia), angle : à plusieurs
angles.
(Géom.) Figure de plusieurs côtés,
ou figure dont le périmètre ou con-
tour a plus de quatre cotés et quatre
angles.
Si les côtés et les angles sont égaux,
la figure est appelée polygone ré-
gulier.
Euclide démontre les propriétés
suivantes des poly gones :
10. Tout polygong peut être di-
visé en autant de friangles qu’il a de
cotés. /, TRIANGLE.
20. Les angles d’un poly gone quel-
conque pris ensemble , font deux fois
autant d’angles droits, moins quatre,
que la figure a de cotés.
30. Tout polygone circonscrit à
un cercle, est égal à un triangle rec-
tangle , dont un des cotés est le rayon
du cercle, et l’autre est le périmètre,
ou la somme de tous les cotés du
polygone.
Ligne des poly gones ; c’est une
ligne sur le compas de proportion,
qui contient les cotés des neuf pre-
miers polygones réguliers inscrits
au même cercle, c’est-à-dire, depuis
le triangle équilatéral , jusqu’au do-
décagone.
(Algèbre ) Nombre polygone ;
c’est la somme d’une rangée de nom-
bres en proportion arithmétique, qui
commencent depuis Punité. On les
appelle ainsi, à cause que les unités
dont ils sont composés peuvent être
disposées de manière à former une
figure de plusieurs côtés, et de plu-
sieurs angles égaux.
(Art milit.) Poly-gone est aussi
le nom du dessin, où trait principal,
ui, sous un certain nombre de cotés
es forme lPenceinte d’une
place de guerre.
Polygone extérieur ; celui qui
aboutit aux pointes des bastiops.
P'ONE
Polygone intérieur ; celui qui
aboutit à leur centre.
POLYGRAPHE , s. m. du grec
monde ( polus ), plusieurs, et de
yr4pw ( grapho ), écrire.
( Littérat. ) Titre que l’on donne
à un auteur qui a écrit sur plusieurs
matières, et sur-tout à ceux qui, dans
un même ouvrage, ont traité difié-
rens sujets, et en ont fait un tout
qui exigeoit des connoissances va-
riées,
( Mécanique ) C'est aussi le nom
d’un instrument au moyen duquel
on peut faire à la fois plusieurs co-
pies manuscrites,
POLYGRAPHIE , s. f. du grec
oxide ( polus ? plusieurs, et de
yragà ( graphé ÿ, écriture.
(Bibliologie ) Ce terme est em-
ployé par quelques b bliographes ,
pan désigner une sous-division dars
eur système bibliographique , celle
qui comprend les ouvrages qui trai-
tent de plusieurs matières,
(Diplomatique) Poly graphie se
dit encore de l’art d'écrire d’une ma-
niere secrète, et de l’art de déchiffrer
celte écriture. Trithème , Porta ,
Vignere et Niceron, ont écrit dé la
pory graphie ou des chiffres.
POLYGYNIE, subst. f. du grec
monde ( polus ), plusieurs , et de
yuvi ( guné), femme : à plusieurs
femmes.
( Botan. ) C’est le nom que Linnée
a donné au septième ordre des treize
premieres classes de son système
sexuel, celui qui comprend les plantes
dont chaque fleur a plusieurs organes
femelles , plusieurs pistils.
POLYREDRE. #.POLYEDRE.
POLYMATHIE , s. f. du grec
æoadc ( polus ), plusieurs , et de
payBäve ( manthano ), apprendre :
science variée, savoir universel,
( Littérat. ) Vaste érudition, con-
noissance dun grand nombre de
choses que lon applique à propos,
ét pour la nécessité seule du sujet
que lon traite. Juste-Lipse, 6cali-
ger, Saumaise, Petau , Kircher,
étoient de grands polymathes.
POLYNOME, s. m. du grec æo-
ade ( polus), plusieurs, et de vouà
nomé), part, division.
(Algèbre) Quantité algébrique ,
197
‘
133 PO L
composée de plusieurs termes, dis-
tingués par les signes + plus et —
moins.
POLYONYME, adj. du grec xo-
ads (polus), plusieurs , et d’ovouæ
(onoma), nom : qui a plusieurs
noms. .
POLYOPTRE, s. m. du grec
æondc ( polus), plusieurs, et de
ômrouar (oplomai), voir, consi-
dérer.
( Optique) Verre à travers lequel
les objets paroissent multipliés, mais
plus petits.
Le polyoptre , tant dans sa struc-
ture, que dans ses phénomenes, dif-
fere des verres ordinaires qui mul-
tiplient les objets, et que l’on ap-
pelle POLYHEDRE.
POLYPASTON , ou POLYS-
PASTON , s. m. du grec moaus( po-
lus) , plusieurs , et de +r4x ( spao },
tirer.
(Mécan. ) C’est le nom que Vi-
truve a donné à une machine com-
posée de plusieurs poulies. On lap-
pelle aujourd’hui poulie multiple,
ou mouffle. V. POULIE, MOUF-
FLE.
On appelle encore ainsi une ma-
chine composée de plus de quatre
poulies. Celle qui a trois poulies ,
s'appelle tripaston ; celle de quatre,
tétropaslon.
POLYPE, s. m. du grec mods
polus ), plusieurs, et de æoùe
pous), pied : à plusieurs pieds.
(Hist. natur.) Animal aquatique.
Les polypes ont le corps mou,
gélatineux ; ils sont dépourvus d’yeux
et detète, sans organes respiratoires
apparens , ni systéme de circulation ;
is multiplient par la scission de
leurs corps, et sont tous aquatiques.
( Chirurgie) Excroissance char-
nue, molle, ordinairement rouge,
quelquefois livide, où blanchäire ,
à peu près de la figure d’une poire.
Cette tumeur nait en différentes
cavités du corps, comme dans les
narines, le gosier, la matrice, le
vagin, et autres lieux profonds.
On a aussi donné le nom de po-
lypes à des concrétions qui se for-
ment dans les ventricules du cœur ,
dans ses oreillettes, et dans la ca-
viié des gros vaisseaux.
POLYPÉTALE, adj. du grec
FOTL
monde (polus), plusieurs, et de
méranoy ( pétalon), feuille , ou pé-
tale : à plusieurs feuilles ou pé-
tales,
( Botan. ) I se dit des fleurs qui
ont plusieurs pétales ; une coxolle
polypétale ; ou polypétalée, est
celle qui est composée de plusieurs
pièces distinctes jusqu’à leur inser-
tion.
L'usage a restreint la qualification
de polypetales aux fleurs qui ont
plus de six pétales, Les autres sont
appelées dipétales , tripélales , pen-
lapétales ,; hexapétales , selon
qu’elles sont composées de deux ,
trois, quatre, cinq, ou six pélales.
FOLYPHYLLE, adj. du grec
monds (polus ), plusieurs, et de
Ϟnroy (phullon), feuille, fo-
liole.
(Botan.) H se dit des parties des
plantes composées de plusieurs pièces
foliacées , de plusieurs folioles.
POLYSARCIE, s. fém. du grec
monù (polu) , beaucoup , et de
où£ (sarx ), chair; excès de
chair.
( Héd. ) Gonflement graisseux du
corps, ou corpulence excessive.
POLYSCOPE , s. masc. du grec
monde (polus), plusieurs, et de
ouoméw (skopéo ), voir, considé-
rer.
( Optique) Verre qui multiplie
les objets, c’est-à-dire, qui repré-
sente un objet aux yeux, comme
s’il y en avoit plusieurs. El est aussi
appelé VERRE A FACETTES,
et POLYHEDRE. Foy. ce mot.
POLYSPERME, adject. du grec
monde (polus), plusieurs, et de
cmtpua (sperma), semence, graine.
( Botan.) Renfermant ou portant
plusieurs graines. Quand on déter-
mine le nombre, on dit disperme ,
trisperme , lélrasperme ; penla-
sperme , etc. c’est-à-dire, à deux,
trois , quatré, ou cinq graines.
POLYSYLLABE , adj. du grec
monde (polus), plusieurs, et de
guxraÇà (sullabé), syllabe : à plu-
sieurs syllabes. L
( Grammaire ) A se äit d’un mot
composé de plusieurs syllabes, ou
de plus de trois syllabes. On appelle
s PO
disyllabes et trisyllabes , les mots
composés de deux et de trois syl-
labes.
POLYSYNODIE, s. fém. du grec
mods (pare) ,; piusieurs, et de
gévod'os ( sunodos ) conseil, assem-
blée : multiplicité de conseils.
(Econ. polit.) Multiplicité de
conseils. Les républiques se gou-
vernent par la polysynodie. Après
la mort de Louis XIV, le régent
voulut établir la polysynodie en
France, et bannir les premiers et
demi-miñistres; mais cela ne dura
as Jong-tems. On connoit la po-
y sy nodie de l'abbé de St.-Pierre.
POLYTECHNIQUE, adject. du
grec ronds ( polus ), plusieurs, et
de réyvn (techné), art : qui em-
brasse plusieurs arts.
(Zustruct. publ.) Ce nom a été
donné à une école nouvellement éta-
blie en France, où l’on forme des
élèves destinés pour Partillerie , le
génie, Parchiftecture militaire, etc.
POLYTHEISME, s. masc. du
grec ronde (polus), plusieurs, et
de 6:56 (ihéos) dieu : plusieurs
dieux.
( Culte relig.) Système de reli-
gion qui admet la pluralité des
dieux. e
POLYTBEISTE , celui qui pro-
fesse le polythéismie.
: POLYTROPBIE , s. f, du grec
morde (polus), plusieurs, et de
rpégw ( trépho ), nourrir.
(Médec.) Abondance, excès de
nourriture.
POLYTYPAGE, s. m. du grec
ads (polus), plusieurs, et de
rûmoc (fupos), type, caractère :
littéralement ; plusieurs types, ou
multplication d’une feuille écrite.
( Imprimerie) Ce mot a d’abord
été employé pour désigner les pre-
mières tentatives qui ont été faites
dans Part , appelé aujourd’hui STE-
REOTYPAGE (voy. ce mot ); il
sigoifie maintenant, moyen de mul-
tiplier une feuille écrite par des
procédés qui appartiennent au genre
de la gravure en taiile-douce.
Le docteur Franklin et l'abbé Ro-
chon paroissent être les premiers qui
se soient occupés de cet art. Leur
procédé se borgoit à écrire avec une
POM 129
composition dans laquelle il entre
une poudre assez dure pour que le
relief, formé par Pécriture, étant
appuyé contre une planche de métal,
y creuse des lignes qui font l'effet de
la gravure,
Hoffman de Strasbourg trouva ,
vers lan 1785, le moyen de faire
des planches qui portoient en creux ,
comme une gravure, Vécriture ou
les dessins faits sur une table de
cuivre très — polie, Un métal cem-
posé recevoit la moindre épaisseur
quavoient laissée les traits qu’il
avoit formés avec une couleur ter-
restre , lorsqu’à l’instant du refroi-
dissement , la planche de cuivre
étoit pressée sur ce métal,
Dans la suite, Gengembre , de so-
ciété avec Herhan , se servit d’un
procédé qui avoit pour objet d’ob-
tenir d’un simple dessin, ou d’après
une page d'écriture, une planche
gravée que Pon püt employer à la
inanière des planches gravées ea
taille-douce, Mais ce fut en 1793,
et dans les années suivantes, que
le polytynage Yût porté à sa per-
fection, par les artistes réunis pour
la fabrication des assignats, #7 1M-
PRESSION , STEREOTYPAGE.
POMMADE,, s. fém. de l'italien
pomeala, dérivé du lat. pomum ,
porame,
(Wat. méd.) Espèce d’onguent
fait avec des graisses et des pommes,
où vient son nom. Aujourd’hui on
en fait de différens ingrédiens.
POMPE, s. £. du lat. pompa,
fait du grec row (pompé), déri-
vé de réuræ (pempo ), faire por-
ter, conduire; appareil magnifique,
somptuosité.
( Funérailles) Pompe funèbre ;
Pappareil d’un convoi.
(Elocul. ) Pompe d’un discours;
pompe de style : manière de s’ex-
primer en termes recherchés , ma-
gwfiques, et qui sonnent bien à
Poreille,
POMPE s. f. de l’allemand pum-
pe, dont les Italiens ont fait pompa.
les Anglois pump, et les Espagnols
bomba.
(Hydraul.) Machine qui sert à
élever l’eau, et dans laquelie la pres-
sion de latmosphère est un des prir-
cipaux agens.
POM
Il y en a trois espèces principales :
La pompe aspirante, la pompe
foulante, et la pompe “ qui est tout
à la fois aspirante et foulante.
140
… Les pompes en général sont com-
posées de cylindres creux , intérieu-
rement bien alaisés, et d’un dia-
mètre égal dans toute leur longueur ,
que lon appelle corps de pompe ;
dans ce cylindre , on fait glisser un
piston, que Pon met en jeu par le
moyen d’une tige de métal, à lex-
trémité de laquelle on adapte le mo-
teur , ou immédiatement, ou bien
à l’aide d’un levier du premier genre,
ou du second , ou de quelqu'autre
machine : à cela on joint des tuyaux
montans, pour conduire Peau à la
hauteur qu’on désire.
Pompe foulante ; c’est celle qui
élève l’eau seulement en la foulant ,
soit que la colonne d’eau qu’on élève
repose sur le piston que lon tire,
soit qu’elle résiste au piston que lon
pousse,
Pompe aspirante ; Cest celle qui
élève l’eau seulement en Paspirant,
Comme c’est la pression de Pair
qui fait monter l’eau dans la pompe
asptrarile , et que cette pression ne
peut soutenir une colonne d’eau que
d’environ 10 mètres + ( 32 pieds },
ilest clair que le tuyau d'aspiration
ne doit pas avoir plus de longueur ;
et , dans l’usage ordinaire, on ne lui
donne pas même plus de 7 + mètres
(23 où 24 pieds), parce que , pour
soutenir lea à 10 + mètres ( 32
pieds ), la pompe aspirañte west
jamais faite avec une exactitude suf-
fisante , parce qu’elle n’est pas tou-
jours placée au niveau de la mer, et
parce que la pression de Pair west
pas toujours la même.
Si l’on a à élever l’eau à une plus
grande hauteur , il faut se servir de
la pompe foulante ; mais comme
son usage est sujet à des inconvé-
mens, ce qu’il y a à faire de mieux ,
c’est de rendre la pompe tout à la
fois foulante et aspirante.
Pompe d'incendie ; c’est une
pompe qui est à la fois aspirante
et foulante, mais dont le jet est
continu , quoiqu’elle n'ait qu'un
€ o1ps.
La continuité du jet est nécessaire
daus les incendies, On l’obtient eu
F'OM.:
employant le ressort de l’air dans le
moment où l’on soulève le piston. Il
faut seulement une force double pour
faire jouer la pompe ; savoir : une
force capable de pousser la colonne
d’eau , et une force pareille pour
comprimer Pair,
Pompe à feu ; est une machine
à vapeur propre à élever une grande
quantité d’eau à une grande hauteur,
el mise en jeu par l’action du feu.
La plus belle découverte des mo-
de en mécanique, est sans con-
redit la machine à vapeur. La pre-
mière idée de cette machine est ve-
nue du marquis de Worcester, vers
le milieu du r7me, siecle ; ce n’est
qu'au commencement du 18me, que
Savary songea à appliquer cette in-
vention à quelqu’objet d'utilité, en
proposant son usage pour élever l’eau
des mines. Newcomen et Cowley ont
imaginé le balancier et le méca-
nisme , au moyen desquels l’action
indirecte de la vapeur , moins forte
que Patmosphère , ou plutot Paction
directe de atmosphère agit avec cer-
titude et effet contre la plus grande
résistance,
VVatt de Glascow et Bolton de
Birmingham ont fait de nom-
breuses améhorations à la machine
de Newcomen; les plus remarquables
sont d’avoir employé lélasticité de
la vapeur comme puissance active,
et de Pavoir condensée hors du cy-
lindre,
La pompe à feu de Watt w’étoit
pas sans défauts, le vide étoit im-
parlait , le frottement trop grand , le
mécanisme trop compliqué. Cart-
wright a travaillé à corriger ces im-
periections , et particulièrement à
obtenir un vide aussi parfait qu'il
est |possible.
M. Murdock a introduit dans la
construction du cylindre une autre
amélioration à la machine de Watt,
en coulant d’une seule pièce une en-
veloppe dans laquelle travaille le
piston de la pompe à feu.
Sadler est parvenu , de son coté,
À combiner l’action directe de Ja va-
peur et la pression de Patmosphère ,
et obtenir des effets plus puissans que
ceux qu’on avoit obtenus jusqu'alors.
Le plus grand avantage de sa nou-
velle machine , est la suppression du
PON
balancier, dont il falloit continuelle-
ment vaincre linertie,
Il est une infinité d’autres amélio-
rations qui ont été introduites dans
les machines à vapeur, et dont on
peut voir la description dans la nou-
velle architecture hydraulique de
M. Prony ; il suffit de dire ici qu’il
n’ya point dinstrument dans la mé-
canique qui ait rendu autant de ser-
vices.
C’est avec le secours des machines
à vapeur qu’on exploite les mines à
d'immenses profondeurs, qu’on fait
mouvoir les filatures, les machines
à navettes volantes, les machines à
carder , à peigner , les moutures éco-
nomiques, et qu’on est parvenu à
établir avec une grande économie
une infinité de manufactüres et d’u-
sines pour lesquelles on a besoin d’une
grande force motrice,
Les machines à vapeur sont au-
jourd’hui si communes en Angle-
terre, qu’on peut s’en procurer de-
puis la force d’un cheval, en ne
consommant qu'un boisseau de char-
bon par jour, jusqu’à la force de
cent vingt chevaux , et qui brüle
onze milliers de charbon en vingt-
quatre heures.
Ce sont ces machines qui ont peu-
plé de filatures les rochers arides de
P'Ecosse ; ce sont elles qui ont donné
aux Anglois les moyens d’offrir les
productions de leurs fabriques à meil-
leur marché que les autres nations
de l'Europe. Consultez la zouvelle
architecture hydraulique de M.
Prony.
POMPHOLIX , s. m. du grec
rou@iau£ ( pompholux ), petite
vessie qui s'élève sur l’eau,
(Chimie) Oxide de zinc sublimé
par Pinflammation du métal. Les an-
ciens chimistes lui avoient donné le
nom de xihil album, laine philoso-
phique.
PONANT , s. m. de l'italien po-
nente , fait de pono, se coucher: le
couchant.
(/Harine) C'est, dans le dialecte
des ports de la Méditerranée , le coté
de Pouest ou le soleil couchant, le
vent d'ouest.
On entend aussi par le ponant les
etes maritimes et les ports de France
qui sont situés sur POcéan, pour les
P'ON 141
distinguer de ceux de la Méditer-
ranée,
PONCE , s. f. Pierre-ponce , de
Pitalien ponza , nom d’une des iles
Lipari, d’où se tire presque toutes
celles qui se trouvent dans le com-
merce.
(Mineral. ) Pierre spongieuse ,
poreuse , friable , ans de , qui
a été calcinée par des feux souter-
reins. M. Dolomieu croit que c’est
du granit à demi-vitrifié. La pierre-
pouce sert à polir le parchemin , la
peau des pieds , les substances tendres,
(Dessin) Ponce se dit aussi d’un
petit sac rempli de charbon noir, ou
de ponce pulvérisée qui sert aux des-
sinateurs pour copier des dessins.
PONCTION , s. m, du lat. purc-
Lio , fait de pungo , piquer , percer.
Chirurgie) Opération chirurgi-
qui A ne une ouverture
faite au bas - ventre des hydro-
piques pour en vider les eaux. #7.
PBARACENTESE.
PONCTUATION, s. f. du latin
punctum ; point, et de ago, faire ,
opérer.
(Grammaire) L’art de ponctuer,
c’est-h-dire, d'indiquer par certains
signes la proportion des pauses qu’on
doit faire en parlant, sert à distin-
guer les périodes et les membres du
discours , et à les rendre plus aisés à
entendre,
(Diplomatique) Montfaucon pense
qu'Aristophane le grammairien , qui
vivoit dans la r45me, olympiade ,
c’est-à-dire , 200 ans avant J. C., est
Pinventeur des signes distinctifs des
parties du discours. On se servit
d’abord du seul point, qui, placé
tantôt au bas, tantôt au haut et
tantot au milieu de lépaisseur de la
ligne , désignoit un repos plus ou
moins long.
Dans les 4, 5,6 et 7me, siècles,
on se servit du point simple, de la
virgule ou de quelqu’autre ornement
fort simple, d
Dans le moyen âge ; on figura par
fois le point par 7 et les deux points
par 77 ; on se servit aussi de points
en triangle.
Dans le rome, siècle, le discours
est terminé par différens signes, tels
que la virgule surmontée de deux
PO“
points, lj avec un point dessus , le
7, votre point d’admiration , deux
guillemets, deux ou trois points lun
sur l’autre , etc.
Aurrme, siècle, au lieu du point,
on se servit du chiffre arabe 5 et du
point avec la virgule.
La ponctuation du 12me, siècle
varia beaucoup; les trois points l’un
sur autre y furent en usage , ainsi
que le trait - à la fin des lignes. -
La ponctuation fut négligée dans
le 13me, siècle et les suivans,
En général, les différentes ma-
nieres de ponctuer ont de tout tems
servi à séparer les mots, ou les sy!-
labes , ou les membres du discours ,
ou les phrases. Le point a encore
marqué les abréviations de mots. Les
Jetires numérales et les sigles étoient
ordinairement distinguésparun point.
Ce sigle mis au dessus, ou au dessous
des lettres , servoit à marquêr les cor-
rections ; placé à la marge, 1l servoit
à noter des sentences ; au bas d’un
acte , à suppléer la signature.
PONDERATION ,s. f, de Pitalien
ponderazione , fait du latin ponde-
ratio, dérivé de pondero , peser :
’actionde peser, de mettre en équi-
libre,
( Peinture) Les peintres enten-
dent pax le mot poncération, le juste
équilibre des corps.
Léon-Baptiste Aïberti, qui a sa-
vamment écrit de la peinture, dit,
en parlant de la pondéralion ces
corps, que pour bien représenter la
situation des membres et leurs diffé
rentes actions , il faut considérer ce
que la nature nous apprend eile-
xaème.
PONT, s. m. du lat. pons , pontis,
ouvrage d'architecture, en pierre cu
en charpente , qu’on bâtit sur les
rivieres pour les traverser, #’oy. BA-
TARDEÉAUX , ENCAISSEMENT.
(Archit. milil.) Pont à bascule;
c’est un por qui, étant porté sur un
essieu par son milieu, s'élève d’un
coté et s’abaisse de l’autre,
Pont à coulisse ; c’est un petit
pont qui se glisse dans œuvre pour
traverser un fossé.
Pont-levis ; celui qui, étant fait
en maniere de plaucher, s'élève ct
se baisse devant la porte d’une ville,
eu d’un château, par le moyen des
142
PON
flèches ; des chaînes et d’une bas=
cule.
Pont dormant ; il ne differe du
pont-levis qu’en ce quil est fixé et
qu'au lieu de chaines pour garde-
foux , il a des bras ou contre-vent de
bois,
Pont à flèche ; celui qui n’a
qu’une flèche avec une anse de fer,
qui porte deux chaînes pour enlever
un petit pont au-devant d’un gui-
chet,
11 differe du pont à bascule , en
ce qu’il s'élève tout entier, au lieu
que Pautre , en s’élevant d’un coté
s’abaisse de l’autre.
Pont-lournant ; c'est celui qui
tourne sur un pivot pour laisser
passer les bateaux,
Pont-volant ;. c’est un assem-
blage de deux petits ponts, posés l’un
sur l’autre, de telle façon , que celui
de dessus s’alionge , et s’avance par
ie moyen de quelques cordages passés
à des poulies qui sont le long des
bords du pont de dessus, et qui le
font couier en avant, jusqu’à ce qu'il
porte par le bout, sur l’endroit où
on veut le jeter. On ne se sert du
pont-volant que pour surprendie
des dehors ou des postes, qui ont es
fossés fort étroits.
Pont de communicalion; c’est
un pont qui communique d’un quar-
tier à Pautre de l’armée.
Aux places qui sont coupées par
des rivieres , ou par des ruisseaux , il
est nécessaire de construire quantité
de ponts pour faciliter la communi-
cation des quartiers.
Pont- flottant , ou ponton, ou
pont fait en redoule ; cest une
machine à passer un bras d’eau.
Elle est composée de deux grands
bateaux , qui sont à quelque dis-
tance l’un de Pautre, tous deux cou-
verts de planches , aussi bien que
l'intervalle qui est entr’eux’ avec des
appuis et des garde-foux sur les cotés;
tout cela d’une construction si solide
que le ponton peut transporter de la
cavalerie et du canon. #7. PONTON.,
( Archit. civile) Pont de pierre
et de bois ; VPart de construire les
ponts a avancé lentement comme les
sciences exactes. Les Romains ouf
construit des ponts célèbres ; Pun est
PON
le pont Adrien , aujourd'hui le
pont d'Ange ; et Vautre le pout
d'Auguste.
Parmi les modernes, les François
ont droit de revendiquer honneur
d’avoir construit avec des pierres les
ponts les plus hardis qui aient jamais
été jetés par la main des hommes ;
mais on voit encore dans ces beaux
monumens un reste de timidité ,
puisqu'il a fa iu plusieurs arches pour
traverser les fleuves.
Les Suisses sont peut-etre les pre-
miers qui aient donné dans la cons-
traction de ieurs ponts en bois, l’idée
de traverser d’un coup de tres-grandes
rivieres. /’oy. pour lancienne et la
nouvelle méinode de fonder les ports,
les mots BATARDEAAU, ENCAIS-
SÉEMENT , CAISSON.
Pout-de-jer ; ie siecle dernier ,
si fertiie en inventions , s’est fait
remaïquer par la construction des
pouls eu fer. Le premier a été cons-
truit en Angieterre, ii y a environ
25 ans, à Coibrookedaie : il a été
fabriqué en fer doux. Depuis cette
époque, plusieurs artistes ont tra-
vaillé, en divers endroits de PEu-
rope, à former des projets de pareils
ponts. Le fer avoit ses adversaires : sa
ductilité n’opposoit pas la résistance
nécessaire à la solidité qu’on recher-
che dans ces sortes de constructions.
Payne vainquit cette difficulté en
faisant couler des blocs de fonte,
qui, par leur incompressibilité , of-
froient la résistance convenable ; et
il fit, en 1790, le premier essai d’une
FERME (voy. ce mot) de go pieds
de rayon , exécutée à Rotherham en
Angleterre.
M. Burdon , profitant des idées
de Payne, fit construire à VWVear-
mouth un pont d’une seule arche en
fonte de fer, dont la pesanteur étoit
quinze fois moindre que celle d’un
pont de pierre. L’arche de ce pont
est le segment dun cercle dont Pou-
verture est de 256 pieds. La hauteur
depuis le niveau des basses eaux est
de 60 pieds , et le sinus-verse de 34.
L’arc est tres-surbaissé. et la hau-
teur , depuis la clef jusqu’à la rivière,
esi assez grande pour que des bâti-
mens de deux à trois cents tonneaux
puissent naviguer au-dessous, à cin-
quante pieds de chaque culée , avec
PON 143
autant de facilité qu'au centre, où
la hauteur est de 94 pieds à marée
basse , sous ciel, et où il y a toujours
assez d’eau pour la navigation.
Un comité de la chambre des com-
munes du par:ement d'Angleterre à
adopté, en Pan 9, le projet de rem
placer ie vieux pont, dit le pont de
Londres, par un pont en fer fondu
d’une seule aiche, La hauteur de
Parc doit etre de 68 pieds au dessus
des bautes eaux ; l’ouverture du pont
aura 600 pieds.
Depuis deux ans on a construit à
Paris deux ponts en fer. L’un de
ces ponts se trouve vis-à-vis Péglise
Notre-Dame , et remplace lPancien
pont Rouge, Il est composé de deux
arches , ayant chacune une ouver-
ture de 3x metres ( 97 pieds), et un
metre 95 centimetres de fleche,
L'autre pont , appelé pont des
Aris, a été construit vis-à-vis le
Louvre. Le systeme qu'on a adopté
dans sa construction à l'avantage
d'économiser singusierement la fonte
en comparaison de la méthode donton
fait usage en Angleterre.
La longueur de ce pont , entre les
culées , est de 167 metres (616 pieds),
et sa largeur, entre les balcons, de
10 metres ( 20 pies ). Il est composé
de neuf arches; chaque arche est
formée de cinq fermes.
(Marine) Pont, davs les bâti-
mens marchands ordinaires, est un
fort plancher supporté par des poutres
appelés BAUX (vor. ce mot) , qui
recouvrent la totalité du vaisseau par
en haut, sauf les ouvertures qu'on y
laisse , pour communiquer avec la
cale,
Les vaisseaux de guerre destinés
à porter sur plusieurs étages une
nombreuse artillerie , ont plusieurs
planchers les uns sur les autres,
appelés également ponts, qui sont
construits et liés avec la solidité
nécessaire pour porter ces énormes
poids. Les plus gros vaisseaux , de
90 canons et au dessus , ont trois
ponts, dont le plus bas et le plus
fort se nomme le premier pont, et
porte la grosse artiierie , ordinaire-
ment du calibre de 36. À environ
6 pieds au dessus de celui-là est ie
second pont, qui porte des canons
du calibre de 24. À pareille distance
144 PON
au dessus encore , est le troisième
pont, qui porte des canons d’un
moindre calibre , le plus souvent
de 18.
Faux pont; c’est, dans les vais-
seaux et frégates, un plancher établi
dans la cale, à quelques pieds au
dessous du premier pont, construit en
sapin, et qui n’occupe qu’une partie
de l’espace du vaisseau : 1l sert pour
Pétablissement de diverses soutes ,
pour le logement de quelques officiers,
des malades, et pour la distribution
des vivres.
Pont coupé ; c’est celui qui n’oc-
cupe qu’une partie de la longueur du
vaisseau, et qui est interrompu au
milieu ,; dans les vaisseaux mar-
chands, flûtes , etc.
PONTON,s. m.du lat. ponto,bac.
(AÆrtmilit.) On appelle ainsi dans
les armées des bateaux de cuivre , qui
se portent sur des haquets faits exprès
avec les madriers et les poutrelles né-
cessaires pour la construction des
onts et le passage des rivieres. Les
eu se sont servi les premiers de
ces pontons, mais on ignore le nom
de l'inventeur.
(Marine) Ponton , en termes de
marive , est un grand bateau très-so-
lide , plat par dessous, ayant fous ses
côtés droits, et la forme d’un parallé-
lipipède. Ii ne sert que dans Pinté-
rieur d’un port, pour transporter et
soutenir de gros fardeaux , à l’usage
des armemens et désarmemens des
vaisseaux; les pontons servent qnel-
quefois à relever un vaisseau échoué
ou coulé bas; et, en général, à four-
pir uv point d'appui dans un endroit
d’un port ou d’une rade, où l’on en
a besoin, pour quelque opération qui
demande une grande force mécani-
que. À Rochefort, et dans certains
ports d'Angleterre , la machine à mà-
ter est établie sur un gros ponton,
fait de la carcasse d’un vaisseau,
Foy. MACHINE À MATER.
ii y a de vastes ponlons , garnis de
roues et de grandes cuillers , pour
creuser le fond de la mer, fort usités
dans les ports de la Méditerranée et
autres, qu’on appelle porlons à creu-
ser, machine à creuser.
PONTUSCEAU, s. m. dimiputif
de pont. j ‘ ;
{ Papeterie) Verge de métal qui
POR
traverse les vexgeures dans les formes
sur lesquelles dn coule le papier.
( Bibliogr.) On appelle aussi pon-
tusceaux où pontusseaux, lesraies
que ces verges laissent sur le papier,
et qui servent aux bibliogr nie à
reconnoitre le format d’un livre, Z.
FORMAT.+ ;
POPLITE , EE; adj. du lat. po-
pliteus, fait de poples , jaret; qui
a rappott au Jarret,
(Anat.) Le muscle poplité , l'ar-
tère poplilée , etc.
POEULACE , s. f. de l'italien
popolazzo ou popolaccio , péjoratif
de popolo, dérivé du lat. populus,
peuple ; la populace, le menu peuple.
POPULAIRE , ad). du lat. popu-
lus : qui concerne le peuple, qui ap-
partient au peuple,
(Econ. DE Gouvernement
populaire, celui où le gouvernement
est entre les mains du peuple.
POPULATION, s. f. terme nou-
veau, dérivé du lat. populus , Pac-
tion de peupler. El est opposé à depo-
pulatio, et par syncope populalio,
ravage, sacCagement.
(Slalistique) Ce mot, dans son
acception la plus générale, désigne
Paction de peupler; mais en statisti-
que, il signifie particulièrement le
nombre des hommes considérés rela-
tivement au terrein qu’ils occupent.
Le moyen le plus facile et le plus
généralement adopté pour estimer la
population dun pays, est de s'assurer
du nombre des mariages, des morts
et des naïssances, et plus particuliè-
rement de celui des naissances.
D’après diverses observations qui
ont été faites , on a trouvé que le
nembre des naissances est à celui des
habitans comme 1 est à 23 ou 24,
dans les lieux contrariés par la na-
ture , ou par des circonstances locales.
Ce même rapport, dans la plus grande
partie de la France, est, suivant M.
Necker et M. Moreau, de 1 à 25 , 25°
et demi, et 26. C’est aussi d’après ces
bases que M. Necker estimoit la po-
pulaton de la France, en 1784, à
24,220,075 individus,
PORCELAINE , s. f. de Pitalien
porcellana, fait du latin porcel-
lanæ, dans la signification de co-
quilles de Vénus , à cause de leur res-
semblance avec les vases de porce-
laine. ÿ 1
( Technol.)
EOR
( Technol.) La porcelaine est
une espèce de poterie blanche et
demi-transparente. Les Orientaux
sont depuis très-long-tems en posses-
sion de cet art ; les Chinois fabriquent
le thsky (c’est le nom qu’ils don-
nent à la porcelaine) depuis tant de
siècles, qu’ils ignorent le nom de
Pinventeur et l’époque de l’inven-
tion ; les Japonois sont ceux qui
paroissent avoir surpassé tous les au-
tres dans cet art.
Quoiquon ait travaillé long-tems
en Europe pour imiter la porcelaine
des Indes, ce n’a été que dans le
siècle dernier que des Saxons en dé-
couvrirent par hasard la composition ;
peu après on fit à Paris, à Chantilly
et à Villeroi, des essais qui, quoique
malheureux, conduisnent à des décou-
veñtes qui mettent aujourd’hui la ma-
nufacture de Sèvres en état defournir à
toute l’Europe, de la porcelaine qui
surpasse, pour la qualité, l'élégance
des formes, l’éclat des couleurs, le
goût et le fini des peintures, la sévé-
rité du style dans les ornemens, les
porcelaines de Saxe, de la Chine et
du Japon.
La bonne porcelaine doit être
composée avec peu de matières; celle
qui se fait à la Chine, n’est composée
que de deux substances, le KAOLIN
ct le PETUNTSE, 7, ces mots,
On trouve en France comme ail-
leurs une espèce d’argille qui con-
tient un sable fusible semblable au
pelunisé, et qui, employée toute
seule , peut faire de tres-bonne por-
celaine.
Les qualités de la porcelaine sont
intérieures ou extérieures. Les pre-
mières ne sont sensibles qu’au vrai
connoïsseur. La porcelaine dont la
cassure présente un grain très-fin,
très-serré, tres-compact, qui s’éloigne
autant du coup d'œil plätreux et ter-
reux que de Papparence de Pémail
fondu, est la plus estimée,
Les qualités extérieures de la por-
celaine sont une blancheur éclatante
et agréable , une couverte nette ( #7,
COUVERTE) , uniforme et bril-
lante, des couleurs vives, fraiches
et bien fondues, des formes nobles,
bien proportionnées et agréablement
variées ; enfin, de belles dorures,
sculptures et gravures , et autres or-
nemens de ce genre,
Lome III,
POR 145
Toutes les porcelaines de France
possèdent actuellement ;ces qualités
extérieures dans un degré supérieur
à toutes les porcelaines connues.
La bonne porcelaine doit avoir
une demi-transparence, sans cepen-
dant être trop claire ; elle doit sou-
tenir alternativement, sans se casser
ni se feler , la fraicheur de l’eau prête
à se geler, et le degré de chaleur
de leau bouillante, du lait, du
café, etc., bouillant ; qu’on y verse
brusquement; elle doit rendre, quand
on la frappe , un son net et timbré
qui approche de celui du métal; ses
fragmens doivent faire feu au bri-
quet ; enfin , elle doit soutenir le de-
gré de feu le plus violent , celui de
réverbère , sans se fondre, sans se
boursoufler, en un mot, sans être
altérée d’une marière sensible,
On fait à la Chine, au Japon et
dans les autres parties des Indes , des
porcelaines qui possèdent toutes ces
bonnes qualités, mais qui, pour Por-
dinaire , ne sont pas d’un très-grand
blanc , au lieu qu’en Europe , et sur-
tout en France, on fait des porce-.
laines de la derniere beauté, et qui
ont toutes les bonnes qualités de la
porcelaine des Indes. Foy. MICA,
COUVERTE, POTERIE FINE,
etc.
(HE) Porcelaines est aussi le
nom que les médecins donnent à de
petites pustules écailleuses appelées
autrement ESSERES. 7. ce mot.
PORE, s. m. du grec Hôpoc
(poros), ouverture, conduit, pas-
sage , dérivé de ticw (perd),
passer.
( Physique ) Interstices qui se
trouvent entre les parties solides des
corps , et qui sont vides de la propre
substance de ces corps. Pour l’exis-
tence et la nature des pores, con-
sultez l'essai de physique de Muss-
chenbroëck.
(Physiol. ) Petit trou , ouverture
presque imperceptible dans la peau
de Panimal, par où sort la matière
de linsensible transpiration.
Pores exhalans; ce sont ceux qui
répondent aux extrémités artérielles
très-fines , et en travers desquels sort
Vhumeur de la transpiration.
Pores absorbans ; ce sont ceux
qui laissent entrer les liqueurs qu’en
Pi OMR
applique au corps, et qui s’insinuent
par les vaisseaux lymphatiques dans
les veines.
Pores se dit aussi des canaux des
os, lorsqu'ils sont très-fins, ainsi que
des ouvertures de ces canaux.
PORISME, s. mm. du grec ôpos
(poros), passage. Foy. PORE.
(Géom. anc.) Les anciens géomè-
tres appeloient ainsi une proposition
dont on a besoin pour passer à une
autre plus importante; c’est ce qu’on
appelle aujourdhui LEMME. 7.
ce mot.
PORISTIQUE , adj. de PORIS-
ME. . ce mot.
( Mathémat. ) Quelques auteurs
appellent méthode poristique , la
maniere de déterminer par quels
moyens, et de combien de différentes
facons un problème peut etre résolu,
POROCELE ,s. m. du grec hpoc
oros ), calus, durillon , et de x#nn
( kélé), tumeur, hernie,
( Chirurgie ) Espèce de hernie
calieuse.
POROTIQUE , adjectif du grec
ruwpéæ ( pOro0 ), endurcir.
( IHédec.) H se dit des remèdes
qui procurent la formation du calus.
PORPHYRE, subst. m. du grec
opoipa (porphura) Ne ,parce
sque le plus beau porphyre est rouge.
Minéral. ) Roche composée
très-dure, et susceptible du plus beau
poli. On compte plusieurs variétés de
porphyre ; le porphyre rouge , le
porphyre noir, vert, etc.; mais
dans toutes ces variétés, lestaches qui
sont du quartz ou du feld - spath ,
sont toujours blanches. L
Le porph yre sert à faire des vases,
descoionues, des statues : sa dureté le
rend encore {res - propre à faire des
iortiers, ou des tables pour broyer
les couleurs, ce qui s’appelle POR-
PHYRISER. 7. ce mot.
PORPHYRISER, v. act. même
origine que PORPHYRE.
( Chimie) C’est Vaction de pul-
vériser, broyer une substance sur du
porphyre , pour la réduire en une
oudre tres-fine.
PORPHYROÏDE, adjec. du grec
æmosqipa (porphura), pourpre, et
deisos (cidos),lorme, ressemblance :
gui ressemble au porphyre.
146
P'O'R
( Mineral.) On donne ce nom à
des pierres dans Jesquelles le feld-
spath se trouve enveloppé dans d’au-
ires substances que celles connues
sous le nom de porphyre ; maïs qui
en ont l’apparence.
PORREAU , s. m. du grec mäpes
( pôros), durillon , callosité.
( Chirure.) Excroissance de chair,
qui vient sur la peau. Ÿ. VERRUE.
PORT, s. im. du latin porlus.
( Marine ) Port de mer ; Cest un
lieu, au voisinage des côtes, où la
mer ’enfoncant entre les terres , offre
un abri aux vaisseaux contre les
vents, etc., et leur présente un en-
droit où ils peuvent mouiller en
sûreté:
Port intérieur ; c'est un espace de
mer plus étroitement enfermé ,foù
sont les établissemens de cales, chan-
tiers, bassins, magasins, quais, et
machines nécessaires à la construc-
tion, aux radoubs, carèenes, et ar-
memens des vaisseaux.
Port marchand; c’est celui où
les établissemens sont uniquement
destinés au commerce, et que les
seuls vaisseaux marchands fréquen-
tent d’habitude,
Port de marée ; c’est un port où
Von ne peut entrer, ni en sortir,
qu'avec la pleine mer, et que la
marée perdante laisse en partie à sec.
F'els sont plusieurs de nos ports sur les
côtes de la Manche,
Port de rivière ; c’est celui qui est
situé sur les bords d’une rivière, dans
un endroit plus ou moins éloigné de
la pleine mer, et où les vaisseaux
trouvent assez d’eau pour être à
flot, Tels sont Londres, Bordeaux,
{Vantes, Saint-Pétersbourg.
Port de barre ; c’est un port situé
sur une riviere à l'embouchure de la-
quelle, ou à son entrée, il y a une
barre , ou passage moins profond,
sur lequel on ne peut passer qu’à
pleine mer. et avec un tems favo-
rable. #. BARRE.
Port franc; c’est un port où il
est libre à tous marchands, de quel-
que nation qu’ils soient , de décharger
leurs marchandises, et de les en re-
tirer lorsqu'ils n’ont pu les vendre,
sans payer ancun droit d'entrée ni de
sortig.
|
POR
PORT , s. m. du verbe porter, en
latin porto.
( Commerce et marine ) Port se
dit de différentes choses , par rapport
à diverses significations du. verbe
porler.
Port d'un vaisseau ; c'est la dé-
Sisgnation du nombre de tonneaux
que le vaisseau peut porter; ce qui
se counoit par lopération appelée
JAUGEAGE. 7. ce mot.
Port-permuis ; c’est la liberté que
le propriétaire d’un navire accorde
au capitaine , et à un certain nombre
d'officiers, de charger une certaine
quantité demarchandisesavecexemp-
Lion de fret, soit pour l’aller seule-
ment, soit pour laller et le retour
ensemble. Ÿ7 PACOTILLE.
Port se dit aussi du droit qu’on
paie pour la voiture des effets que
portent les rouliers ou les messagers,
pour les lettres qu'on reçoit par la
voie de la poste.
( Bolan. ) Port se dit encore du
maintien d’une personne et de la
maniere dont elle porte sa teteet tout
son corps; et c'est dans ce sens que
les botanistes disent le port d'une
plante , pour exprimer la facon d’etre
qui lui est paticuliere, sa forme
habituelle, et qui la distingue des
autres plantes.
(Musique) Port-de-voix ; c’est
un agrément du chant, lequel se
marque par une petite note appelée
en italien appogsialura , et se pra-
tique en montant diatoniquement
d’une note à celle qui la suit, par un
coup de gosier.
PORTAGE , s. m, de porter: ac-
tion de porter.
( Commerce ) On appelle ainsi,
‘au Canada, et dans l'Amérique sep-
tentrionale , les trajets que les sau-
vages, et ceux qui font la navigation
des fleuves et des rivieres, sont obli-
gés de faire à pied, lorsqu'ils trouvent
des chutes d’eau, où d’autres en-
droits difficiles qui interrompent la
navigation. Ainsi, l’on dit que le
fleuve Saint-Laurent a tant de por-
tages depuis Québec jusqu'à Mont-
réal. :
Portage se dit aussi des petites
distances qui se trouvent entre deux
rivières, entre deux lacs; et dans ce
PRO 147
sens on dit, que le portage d’un
lac à un autre lac, où d’un lac à
telle riviere , n’est que d’un quart de
lieue, d’une demi-lieue.
PORTAIL, s. m. augmentatif de
PORTE, ( voy. ce mot }; porte
principale, porte majeure,
( Architect.) La principale porte
d’une église, Il se dit aussi de la
facade entire d’une église. On a dit
autrelois porlaux au plurier.
PORTA! T, ou PORTE-POIDS,
s. m. de PORTER. 77. ce mot.
(Zagnéet.) Nom que lon donne
à un mvrceau de fer que l’on met
sous les pieds de Parmure d’un ai-
mant, et auquel on suspend le
poids que Paimant doit soulever.
PORTE, s. f. du latin porta, la
porte d’une ville : une gorge entre
deux montagnes; ouverture faite
pour entrer dans un lieu fermé ou
pour en sortir.
(rt milit.) La porte d’une place
de guerre doit ètre au milieu d’une
couitine , afin qu’elle puisse étre
bien défendue des flancs et des
faces.
Porte de secours ; c'est une porte
secrete, par où l’on introduit quel-
qu’un au besoin,
(Hydraul.) Porte d'écluse ; c’est
une grande cloture de bois, qui ar-
rète l’eau dans les écluses,
Portes busquées ; ce sont des
portes d’écluses , dont les vents
s'arc-boutent réciproquement , Pun
d’amont ou d’en haut, et l’autre
d’aval ou d’en bas.
( Marine ) Portes d’un Lassin ;
ce sont des panneaux de charpente,
fortement consolidés, qui servent à
fermer l'entrée à l'eau dans un
bassin ou forme , et que l’on ouvre
pour laïsser entrer l’eau , et faire
sortir le vaisseau , lorsqu'on a ache-
vé de le construire ; ou de le ra-
douber. .
Bateau porte; espèce de bateau
de l'invention d’un ingénieur sué-
dois , destiné à faire l'office de porte
au bassin de Carlscrone , et qui a
été imité depuis au bassin de Tou-
lon par M. Groignard,
Ce baleau porie s'adapte aux deux
cotés de la maconnerie de l’entrée
du bassin par deux Si de char-
g
NY
148 P'OMR
pente du bateau, qui font saillie de
chaque coté du baut en bas. Ces
pieces entrent à coulisse dans deux
rainures de la maçonnerie à mesure
que le bateau, chargé de poids de
fer et rempli d’eau, s’enfonce jus-
qu’à toucher le fond ou radier. Deux
espèces de quilles qui forment la char-
pente du dessous du bateau g entrent
également dans des rainures prati-
quées à la pierre, sur le fond ou ra-
diér du bassin ; au moyen de quoi le
passage est exactement fermé à Peau,
tant par les cotés que par le dessous.
(ist. turque) Porte ottomane ;
on appelle ainsi, ou simplement la
porte, la cour du grand-seigneur , et
cet usage nous vient des Turcs mé-
mes , qui nomment ainsi la cour de
leur empereur.
Cette dénomination tire son origine
des califes , successeurs de Mahomet,
et particulièrement de Mostadhem ,
le dernier de la race des Abbassides,
Ce calite fit enchâsser sur le seuil de
la principale porte de son palais un
morceau de la fameuse pierre noire
du temple de la Mecque, pour rendre
cette porte plus respectable à ses su-
jets ; le seuil en étoit assez élevé , et
on m’entroit qu'à genoux où pros-
ferné , après avoir plusieurs fois ap-
pliqué le front et la bouche sur cette
pierre prétendue sacrée,
Une porle si vénérable et si res-
pectée fut bientôt appelée la porte
par excellence, et par ce mot on en-
tendit bientot , dans lusage ordi-
naire, le palais, la cour, la demeure
du prince. D’autres princes maho-
imétans , inférieurs en dignité et en
uissance , mais aussi ambitieux que
de califes, affecterent la méme ex-
pression en parlant de leur cour ou
de leur palais , et cet usage ne man-
qua pas detre suivi par les sultans
turcs qui détronèrent les califes et
succéaërent à leur autorité.
( Physiol.) Feine - porte ; tronc
de veine assez considérable , formé
par deux branches principales , dont
L'une reçoit le sang qui revient de la
rate, du pancréas et d’une partie de
estomac ; l’autre reçoit celui qui
revient des intestins et du mésen-
tère. 4
PORTE -LUMIÈERE, s. m. du
lat. porto, porter, et de lumen, lu-
miière.
PI OIR
(Physique) Instrument dont on
fait usage pour introduire dans une
direction commode et convenable,
un jet de lumière dans un lieu obs-
cur, afin de faire, par son moyen,
différentes expériences sur la lu-
miere, soit en la réfléchissant , soit
en la réfractant, Soit en en séparant
les rayons, de manière à rendre ap-
parentes, les couleurs qui la com-
posent.
PORTE-VOIX , du latin porto ,
porter, et de vox , voix.
(Physique, acoustique) Instru-
ment en forme de trompette , à l’aide
duquel on augmente beaucoup Pin-
tensité du son, et on le porte à une
grande distance,
On dit qu’Alexandre-le-Grand se
servoit d’un porle-voix pour ras-
sembler ses troupes et rallier son ar-
mée , quelque nombreuse et quelque
dispersée qu’elle pût ètre , et qu’il se
faisoit entendre de tous ses soldats
comme s’il eût parlé à chacun en
particulier.
Le porte - voir est composé d’une
substance élastique, tel que du fer-
blanc ou du laiton.
Le chevalier Morland et quelques
autres, ont semblé attribuer l’aug-
mentation du son dans le porte-voix
à la seule direction des rayons; aussi
Huse , professeur à Witemberg,
veut-il que le porte-voix soit formé
de deux parties, Pune elliptique et
autre parabolique, combinées de
facon qu’un des foyers de Pellipse se
trouve à l'embouchure , précisément
à Pendroit où Von parle , et que
l’autre foyer de Pellipse soit en même
tems le foyer de la parabole. Mais ii
y à une autre cause que la direction
des rayons qui augmente le son dans
le porte-voir , et cette cause est sans
doute que, dans cet instrument , le
mouvement est imprimé à une masse
dair appuyée sur des parois élas-
tiques Capables de le transmettre au
dehors. C’est pour cette raison qu’on
eutend mieux un homme qui parle
dans une rue que s’il parloit en rase
campagne ; ou Pentend encore mieux
s’il parle dans une chambre fermée
de toutes parts, et dont les parois
soient dures et élastiques.
PORTÉE, s. & du laiin porto,
porter,
P-O'R
(Hist, nat.) Tous les petits que
les femelles des animaux portent,
font en une fois.
(-Archit.) Portée se dit aussi de
l'étendue d’une pièce de bois mise
en place , et de la partie des pièces de
charpente qui porte sur le mur ou sur
le pilier. .
(Musique) Portée se dit encore
des cinq lignes sur lesquelles on pose
les notes.
(Artillerie) Portée se prend pour
le chemin que peut parcou:ir un bou-
let. Il y a ia portée à loule volée et
la portée de but-en-blunc.
Portée à toute volée ; c’est celle
dans laquelle la pièce fait un angle
de 45 degrés avec l’horizon ou le ni-
veau de la campagne, Dans cette po-
sition, le boulet va à la plus grande
distance qu’il lui est possible.
Portée de Lut-en-blanc ; c’est la
la ligne sensiblement droite que dé-
crit le boulet en sortant de la piece.
Il y a encore une autre manière de
tirer le canon , appelée ricochet ,
dont M. le maréchal de Vauban est
Pinventeur. 77. RICOCHET.
Delà encore les expressions 4 por-
lée, portée de canons , portée de
morliers , êlre à portée de canon,
à demi-portée , & portée de fusil,
à portée de pistolel, à portée de la
VOIx.
(Manuf.) Portée , en termes de
fabrique , signifie un certain nombre
de fils de chaine. Portée est employé
au compte de l’étoffe.
( Arpen£. ) Portée est encore une
mesure de la longueur de la chaine
de larpenteur, et qu'il porte d’un
piquet à l’autre.
PORTER, v. a. et n. du latin
porto, soutenir un fardeau , trans-
porter une chose d’un lieu à un au-.
tre , pousser , faire aller.
(Marine) En termes de naviga-
tion, porter est synonyme de faire
route , gouverner ; ainsi, on dif d’un
vaisseau qu'il porte au nord-ouest ,
pour dire qu’il fait route au nord-
ouest.
Porter en roule ; c’est avoir le
cap et gouverner en droiture sur le
lieu où l’on veut aller, dans le cas
où , par un vent contraire , on avoit
été obligé de courir sur un autre
rhumb que celui de la route,
POR 149
Les voiles portent; c’est-à-dire,
que le vent les enfle, pour distinguer
cet état de celui dans lequel les voiles
fasient, ou bien de celui où elles sont
coiffees. V.FASIER , COÏIFFER.
Celte voile ne porte pas ; c’est-
à-dire qu’elle ne reçoit pas l’impul-
sion du vent, soit parce qu’elle est
abritée par une autre, soit parce
quelle est mal orientée.
Ce vaisseau porte bien la voile;
on exprime par-là qu'avec beaucoup
de voiles déployées, et par un fort
vent , il plie et incline peu , et est
point en danger de chavirer où de
se renverser,
Ce vaisseau porte mal la voile ;
cela signifie qu'avec peu de voiles
dehors, il est sujet à incliner beau-
coup , quoique par un vent modéré ;
ce défaut essentiel résulte le plus sou-
vent d’un vice de construction, Cela
arrive aussi pour n’ètre pas suffisam-
ment lesté , ou pour étre mal arrimé,
PORTEREAU, s. m. composé dé
porter et d’eau.
( Hydraul.) Construction en bois
que l’on fait sur certaines rivivres
pour les rendre plus hautes, en re-
tenant l’eau, afin défaciliter la na-
vigation , d@ faire tourner les roues
d’un moulifr, etc.
PORTEUR. 7} LETTRE DE
CHANGE.
PORTIQUE , s. m. du laf. por-
ticus , porche, galerie ouverte.
( Archil. ) Galerie ouverte dont le
comble est soutenu par des colonnes
ou par des arcades,
(Plhilos.) Doctrine du portique,
ou le portique ; on appelle ainsi la
secte, la doctrine , les disciples de
Zénor.
PORTOR, s. m. corruption de
porte or.
(inéral. ) Sorte de marbre noir,
qui est traversé par des veines pyriteu-
ses, et qui imitent l'or.
PORTRAIT, subst. m. du latin
protractus, fait de protrahere , tiver
en longueur, prolonger.
( Peinture ) {mage , ressemblance
d’une personne,tirée par le moyen du
pinceau, du burin , du crayon.
Peindre le portrait; le talent dimi-
ter une tête individuelle , et d’en ren-
d?é fidèlement ia ressemblance carac-
PLONR
téristique , en sorte qu’elle puisse
étre aisément reconnue pour celle de
la personne dont on s’est proposé de
rendre les traits, est ce qui constitue
le genre du portrait, Les anciens ne
connoissoient point cette division.Le
plus célebre de leur peintre de por-
traits lat Appelles ; mais il étoit en
méme tems le plus célebre de leurs
peintres d'histoire. Il paroit seule-
ment que dans le dernier siecle de la
république romaine , une artiste
grecque, Lala de Cysique, se borna
au genre du portrait.
Apres la renaissance des arts
chez les modernes, il se passa un
tems fort long, sans que le portrait
fût regardé comme une classe parti-
culiere de Part; c’étoit les peintres
d'histoire qui faisoient aussi le por-
drail. Les peintres qui se distinguerent
le plus dans cette partie, furent Ra-
phaël, le Titien, Holbéen, Albert
Durer, leTintoret,Paul Veronëze,etc,
et c’éloit ces mêmes peintres qui se
distinguoient aussi le plus dans la par-
tie de l’histoire, Van-dyck lui-mème,
si célebre par la beauté de ses por-
traits, étoit l’un des meilleurs pein-
tres d'histoire de son tems.
Tant que leportrail fut traité par
les peintres d'histoire M fut aussi
de la meme maniere, efRAphaët!, le
Titien , le Véronèze, ne se doutérent
pas qu'il püt y avoir une maniére
spécialement affectée à cette partie
de Part.
Aujourd’hui, le portrait est de-
venu le partage d’artistes qui se des-
à ce genre, des leur entrée
150
tinent à
dans la caniere, Persuadés qu’ils n’ont
pas besoin de toute la science qu’exige
le genre historique, ils néglgent de
se procurer une savante éducation :
tout leur'savoir consiste à dessiner
froidement une tete, en sarrétant
principaiement à rendre les diffé
rences individuelles, et Hs croient
avoir atteint le but, quand, en ex-
primaut ces différences, 1is.sont par-
venus à la faire trivialemefft ressem-
blante à celle du modèle.
Le genre du portrait w’auroit pas
dû être détaché de celui de Phistoire,
puisqu'il n’en diffère qu’en ce qu'il
exige une attention plus particulicre
aux formes individuelles, Il est sou-
mis d’ailleurs aux mêmes principes <
et ne peut approcher dela periection,
POS
qu'autant qu’il est le résultat des
memes étures,
Portrait hislorié ; on. appelle
ainsi un porirail dans lequel la per-
sonne est représentée sous la figure
d’un dieu de la Fable, ou d’un héros
de Pantiqu'té. C’est un genre bâtard
et vicieux; en eflet, si la perfection
du porirail consiste à rendre naïve-
ment la personne représentée dans la
plus grande vérité de la nature, dans
Pétat le plus ordinaire à sa physio-
noie, dans uzé des attitudes qui
lui sont les plus Ffamilitres, et avec le
genre d’habillement quelle a cou-
tume de vetir, on sent combien le
portrait historié s'éloigne de cette
perfection : il né représente plus une
personne que nous avons coutume de
voir, mais un comédien novice, qui,
sous des habits empruntés, joue mal-
adroitement le héros.
(Ælocul. ) Portrait se prend , au
figuré, pour la description de la figure
ou du caractere d’une personne , quel-
quefois de Pure et de l’autre.
PORTULAN, s. m. de litalien
portulano, ou portolano, qui sig-
nifie guide, pilote, flambeau de la
mer,
( Marine) C’est lé titre de plu-
sieurs ouvrages qui contiennent le
gisement et la description des ports
de mer, des cofes, et de tout ce qui y
est relatif. Alogio da Masso à fait un
poriulan en italien, quia été traduit
en françois par Guillaume Girardin.
Henri Michelot a fait le portulan de
la Méditerranée,
PORYDROSTERE , s. mas. du
grec rép ( poro ), fournir, donner,
d’uüJup (hudor), eau, et de sepeos
(stéréos) , solide.
(HétreL.) Lostrumentinventé par
M. Paucton , et destiné à marquer la
pesanteur spécifique d’un solide,
c’est-à-dire, son poids, comparé à
celui d’un égal volume d’eau distiiiée.
POSE, s. f. du latin pono, posi-
Lum , placer.
( Peinture) Ce mot exprime, en
peinture, l’aititude., la position dans
laquelle lartiste pose le modele vi-
vart, pour en faire Pétude.
L'artiste qui cherche la grâce et la
beauté doit toujours faire prendre à
son modele la pose la plus naturelle,
relelivemeut à l'action quil veut
MOIS
représenter. Si le modèle est gêné, si
méme la pose quon lui prescrit ne
lui est pas familière, il n'aura pas
cette naïveté de mouvement qui
constitue la grâce. Ce ne sera plus
uve figure en action , mais une figure
qui coutrefait une action, Il est cer-
tain aussi qu’elle perdra la beauté ,
puisque la nature elle-même ne la
conserve que dans les mouvemens
faciles , et qu’elle la perd, dès qu’elle
est obligée de faire des efforts.
(Archi. ) Pose se dit aussi du
travail qu’il y a à poser une pierre.
On paie tant pour la taille d’une
pierre, el tant pour la pose.
(Art mili.) Grande pose ; on
appelle ainsi, dans une ville de
guerre, les sentinelles d’augmenta-
tion, que les caporaux doivent aller
poser dès que la retraite est battue,
pour la nuit, dans les postes qui leur
auront été marqués.
POSITIF, VE, adj. du latin po=
sitivus , fait de lat. pono, positum ,
placer, asseoir, établir : certain,
constant, assuré.
: ( Algèbre) Quantité posilive ;
c'est une quantité qui a, on qui esf
sensée avoir le signe + , plus. Elle est
ainsi appelée par opposition à la
quantité négative.
(Pratique) Droit positif; c’est
celui qui est établi par les lois des
hommes ; il est ainsi appelé par op-
position au droit naturel.
POSITION, s. f, du lat. posilio ,
fait de pono , positum , asseoir,
établir : point où un lieu est placé,
situation.
( Géom. ) C’est un mot dont on
se sert en géomètrie, par une espèce
de distinction du mot grandeur ;
ainsi on dit qu'une ligne est donnée
de position, quand sa situation ou sa
direction est donnée par rapport à
quelqu’autre ligne ; on dit, au con-
traire,qu’une ligne est donnée degran-
deur , quand c’est sa longueur qui
est donnée , et non pas sa situation,
( Ærithmét. ) Fausse position ;
c’est le nom qu’on donne à une
regle qui a pour base une fausse
supposition. ;
Une règle de fausse position se
fait quand on calcule sur des nom-
bres faux et supposés , et lorsque par
les différences qui s’y rencontrent on
POS 151
trouve le vrai nombre inconnn qu'on
cherchoit, l
(Astron.) Angle de position ;
c’est celui que forment au centre
d’un axe le cercle de déclinaison et
le cercle de latitude , ou le parallèle
à l'équateur avec le parallele à lé
cliptique,
( Art mili, ) Position militaire ;
c’est un tferrein choisi pour y placer
un corps de troupes, dans l'intention
de remplir quelqu’objet important.
Prendre une position, une bonne
Ou mauvuise position.
(Musique) Posilion se dit aussi
du lieu de la portée où est placée
une note, pour fixer le degré d’éléva-
tion qu’elle représente.
On appelle aussi position , dans la
mesure,le tems qui se marque en frap-
pant , en baïssant ou posant la main ,
et qu’on nomme plus communément
le frappé.
Enfin l’on appelle position, dans
le jeu des instrumens à manche , le
lieu où la main se pose sur le man-
che , selon le ton dans lequel on veut
jouer.
(Danse) Position , en termes
de danse , est cette juste proportion
dans la manière de poser ses pieds,
en sorte que le corps soit daas son
équilibre , sans se trouver géné , soit
que Pon marche, soit que l’on danse,
ou lorsqu'on est arrèté.
POSSESSION, s. f. du lat. pos-
sessio , fait de possideo | posséder :
puissance,
( Pratique ) Jouissance ou acte
par lequel on possède une chose de
droit ou de fait. \
Le dipit romain a distingué deux
sortes de possession ; la possession
naturelle et la possession civile ;
la première est une simple détention
de la chose, sans aucun dessein de
la posséder en qualité de propriétaire ;
telle est la possession du fermier , du
locataire, de Vusufruitier. La pos-
session civile est la détention ac-
compagnée de l'intention de posséder
comme propriétaire.
POSSESSOIRE , s. et adj. mème
origine que POSSESSION : qui re-
garde la possession.
( Pratique) Action possessoire ;
c’est celle qui à lieu quand on agit
pour le possessoire | c’est-à-dire ,
152 P'O'S
pour être maintenu en possession.
Ainsi, ellé ne regæde point la pro-
riété, mais seulement la possession.
Voy. PETITOIRE.
POSSIBLE , adj, et s. du latin
possibilis, fait de possum , pou-
voir : qui peut étre, où qui peut se
faire.
( Calcul intégral) Equations
possibles ; on appelle ainsi ies équa-
ions différentielles , qui ont des in-
tégrales finies ,ou d’un ordre moindre,
par opposition aux équalions ab-
surdes, ou qui ne sont pas possibles.
POSTDATE, s. f, du latin post,
après, et de dalum, donné , écrit,
daté : date postérieure à la vraie.
POSTE, s. f. du latin positio ,
disposition , placement , action de
placer.
( Econ. polit. ) Etablissement de
chevaux , placé de distance en dis-
tance pour le service des personnes
qui veulent voyager diligemment,
Hérodote nous apprend que les
courses publiques, que nous appelons
postes , furent inventées par les
Perses. Xénophon nous enseigne que
ce fut Cyrus qui, pour en rendre
Pusage facile , établit des stations
sur les grands chemins, assez vastes
pour contenir un certain nombre
d'hommes et de chevaux.
11 n’est pas facile de fixer l’époque
de l’établissement des postes chez
les Romains. Selon quelques-uns, il
y avoit, sous la république, des pos-
tes, appelées staliones, et des por-
teurs de paquets , séalores.
Les empereurs , dit Procope ,
avoient établi des postes sur les
grands chemins, à raison de cinq et
quelquefois huit par journée.
Les postes de France étoient bien
peu de chose avant le règne de
Louis XI, ce prince naturellement
inquiet et défiant , les établit pour
être plutot et plus sûrement instruit
de tout ce qui se passoit dans son
royaume et dans les états voisins. II
fixa en divers endroits des gites, des
stations , s/ationes positas , &’où est
venu le nom de postes, où des che-
vaux éloient éntretenus. Deux cents
trente courriers à ses gages portoient
ses ordres incessamment.
Louis Horniek dit que ce fut le
comte de Taxis qui établit le premier
P0"S
les postes en Allemagne , à ses dé-
pens, el que pour récompense , lem-
pereur Mathias , Van 1616, lui donra
en fief la charge de général des postes,
pour lui et pour ses descendans.
POSTE, s. m. (terme de guerte),
du lat, posilus , fait de pono , asseoir,
étabhr.
(Art milil.) Poste se dit de toute
sorte de terrein , fortifié on non, et
capable de loger des soldats.
Poste avancé ; c’est un terrein
dont on se saisit pour s’assurer des
devans, et couvrir les posles qui sont
derrière,
Postes de campagne ; ce sont
des églises, maisons , cassines , cen-
ses , villages , grosses redoutes , où il
y a assez de monde pour tenir bon,
et attendre du secours.
Postes intermédiaires ; ce sont des
corps détachés de troupes , postés de
facon entre d’autres corps, pour qu’ils
puissent , en cas de besoin , courir au
plus pressant , et soutenir effort d’un
ennemi qui voudroit entamer quel-
que poste exposé , et se faire jour de
ce coté-là.
(Marine) Poste, en termes de
mer, signifie le logement fixé dans
les vaisseaux pour chaque espèce
d'hommes logés et vivant ensemble ;
comme le poste des charpenters ,
le poste de chirurgiens, le poste
des malades, etc.
Poste d'un vaisseau; c’est, en
parlant d’une escadre , ou armée na-
vale, l’ordre et le rang dans lequel
doit se placer un vaisseau dans sa
division ou dans son escadre, d’après
les dispositions faites par amiral ou
commandant,
Delà ces phrases, {cl vaisseau
a quitté son posle ; tel vaisseau a
rejoint son posle.
POSTHUME , adj. du lat. post-
humus, composé de post, après,
et de humus , terre, dans la signi-
fication de mort , enterrement : après
la mort.
( Pratique) Enfant posthume ;
c’est celui qui est né après la mort
de son père. Un enfant posthume
rompt par sa naissance le testament
de son père , dans lequel il étoit passé
sous silence,
(Litiéral. ) Posthume se dit aussi
P,O'T
des ouvrages d’un auteur qu’on ne
metau jour qu'après sa mort, CEuvre
posthume.
POSTICHE , adj. de Pitalien pos-
ticcio , ajouté après coup.
( Archi.) Ornemens postiches ;
ce sont des ornemens placés apres
coup. ;
( Littéral. ) Postiche se dit de
tout ce qui est déplacé, de ce qui re
vonvient point au lieu où il est placé.
Ainsi , l’on dit qu’un épisode est pos-
tiche , lorsqu'il est étranger au sujet,
POSTLIMINIE, s. f. du lat. post-
Ziminium , composé de post, après,
et de limen, limite , seuil de la porte:
Paction de rentrer dans sa maison.
( Jurisprud.) La posiliminie est,
pour les particuliers, ce quest pour
lies souverains le stalu quo antè
béllum ; c’est le retour au méme
état d'où ils ont été violemment tirés
par les ennemis. Les habitans des
frontières des états sont souvent dans
le cas d’user du droit de postliminie.
POST-SCRAPTUM , s. m. Mot
emprunté du latin , et composé de
post, après, et de scriplum, écrit :
écrit après coup.
( Diplomatique ) I se dit de ce
qu’on ajoute à une lettre apres la
signature , et qu’on marque en abrégé
par ces deux lettres P.,
POTAGER , s. m. état de potage,
en lat. polagium , fait de potatum,
boisson,
(Jardin) Jardin potager ; portion
de jardin où l’on cultive toutes sortes
d’herbages, de légumes et de fruits.
( Botan. ) Plantes potagères ;
on appelle ainsi toutes celles que l’on
cultive dans les jardins potagers ,
pour Pusagede la cuisine, On emploie
assez indifféremment les mots pota-
tagères et léguminaires ; comme
synonymes.
POTASSE , s. f. corruption de
Pallemand pottash, cendre de pot ,
parce qu’on a long-tems fait brüler
dans un pot les plantes dont on tire
ce sel.
(Chimie) La polasse est un des
alkalis fixes; c’est l’alkali végétal,
On peut extraire de différentes subs-
tances : elle existe abondamment
dans la nature, mais n’y est jamais
pure : on obtient plus généralement
par la combustion et l’incinération
Pour 153
des bois tendres, des herbes molles,
et des enveloppes des fruits.
Pour se procurer la potasse dans
son état de pureté, c’est-à-dire ,
caustique , on lessive des cendres,
on rapproche la dissolution dans une
chaudiere de fonte , et l’on obtient
un sel connu sous le nom de salin :
c’est la polasse du commércé. En-
suite, on méle parties égales de sain
et de chaux , on fait fortement bouwil-
lir ce mélange , on filtre, on éva-
pore jusqu'à consistance de sirop,
ou même jusqu'à siccité : on prend
cette polasse, on la met dans un
flacon , et Pon verse par-dessus de
Palcohol, où bien on évapore dans
une bassine d'argent.
La potasse caustique ; fondue
dans un creuset , et coulée en plaque
sur un marbre, forme ce que les
médecins appellent la pierre à cau-
ère (voyez CAUTÉRE), parce
qu’elle a la propriété de ronger la
peau et les chairs,
La polasse fondue avec la silice
forme le verre.
La polasse se combine aisément
avec les substances graisseuses, et
les rend solubles dans Peau : cela
forme les savons. 77 oÿ. SOUDE,
SAVON, ALKALI.
POTEE, s. f. du lat, poto,
boire; ce qui est contenu dans un
pot, dans un vase à boire : malière
dont on fait les pots.
( Chimie) Potée d'élain ; oxide
gris d’étain , qui se forme à la sur-
face de ce métal, lorsqu'on le fond
avec le contact de Pair libre. On
s’en sert dans les arts pour polir le
verre et d’autres corps durs.
( Fondeur) Potée est aussi nne
composition de terre préparée avec
de la fiente de cheval, de Pärgile et
de la bourre , laquelle s’applique sur
les moules des pièces, avant que de
former ce qu’on appelle la chape du
moule , qui est faite de bien plus
grosse terre. Cette potée est la terre
qui conserve l’impression des traits
et des ornémens du moule.
POTERIE , s. f. du lat. poltm ,
vase à boire : toute sorte de vaisselle
de terre.
( Zechnol. ) Quatre choses peu-
vent influer sur la qualité des pote-
ries,
154 PAOkE
19, La nature ou la composition
de la matière; 20, la préparation
qu’on lui fait subir ; 30. les dimen-
sions qu'on donne aux vases; 40. la
cuissonqu'on fait subir à ceux-ci.
La silice, ou quatz fait toujours
les deux tiers ou les trois quarts de
la plupart des poteries, L’alumine ,
depuis un cinquieme jusqu'à un
tiers ; la chaux » depuis ;5; jusqu’à
Se 3 et le fer! depuis 0 Musqu'à
150°
La silice donne de la dureté, de
Pinfusibilité et de Pinaltérabilité,
L’alumine communique du liant
à la pâte, et donne la facilité de
la pétri, de la mouler, et de la
tourner à volonté.
Jusqw ici expérience n’a pas prou-
vé que la chaux fût nécessaire à la
composition des poteries ; et si on
y en rencontre souvent des fraces,
c’ést qu’elle s’y trouve mêlée aux
autres terres , dont les lavages et
autres préparations re lont pas sé-
parée.
L’oxide de fer, outre Pinconvé-
nient de colorer en rouge, ou en
brun , suivant le degré de cuisson ,
les vases dans lequel il entre, a la
propriété de les rendre très-fusibles,
et même plus que la chaux.
Poteries communes ; autant on
peut concevoir de mixtes terreux,
autant on peut inventer d'espèces de
poteries de terre.
Le tissu des poteries communes
est plus ou moins grossier; ces po-
Leries sont presque tou) ours b'op peu
cuites ; elles soutiennent passable-
ment les alternatives du chaud au
froid; mais elles ne sont ni propres,
ni solides, et elles ont le défaut
de donner une mauvaise odeur et
un mauvais goût anx alimens qu’on
prépare.
Poterie de grès ; on appelle ainsi
une poterie plus ou moins grossière ,
dont la densité est ordinairement
teile qu’elle fait feu avec Pacier.
Ces poteries sont impénétrables
aux graisseset aux acides, mais elles
ne peuvent supporter les alternatives
du chaud et dufroid. Ÿ. FATENCE,
PORCELAINE , HYGIOCERA-
MES,
Poteries blanches, ou Lerres an-
gloises ; ces poteries ne sont qu'une
P'O:T
variété un peu recherchée des pole-
ries communes, Le vernis en est com-
posé dans les mèmes principes ; elles
sont minces et d’un prix très-mo-
dique; elles manquent de solidité ;
elles ne peuvent soutenir une grande
chaleur. Leur durée est courte, par-
ce que la prompte décomposition de
leur vernis enlève 1 éclat qui en fait
le seul mérite. |
Poteries fines à pates de cou-
leur; les anglois font un commerce
assez considérable de différentes es-
pèces de terres cuites en grès, et
dont la pâte est colorée en bleu cé-
leste , en noir, en jaune, en vert
éten violet ; tous les objetstravaillés
avec cespâtes, sont remarquables par
un fini précieux, et sont ordinaire-
ment décorés avec des bas-reliefs en
pâte blanche, qui produisent un
grand effet. Depuis long-tems, la
manufacture de Sèvres avoit réussi à
imiter les pâtes bleuesangloises; mais
ce n’est qu’en lan 10 qu’elle a tenté
les premiers essais en terre noire ;
et aujourd’hui elle faWique des vases
qui ne le cèdent en rien à la plus
belle terre noire d’Angleterre.
La terre noire de Sèvres , comme
celle d'Angleterre , est dure comme
du grès, et fait feu au briquet, Sa
composition donne lieu d’espérer
qu’elle ne peut jamais devenir chère :
elle est composée d’argile d’Arcueil ,
et de fer oxidulé, c’est-à-dire, de
fer qui n’est pas au dernier degré d’o-
xidation, et qui est encore attirable
à Paimant, d'argile de Montereau ,
où autre analogue, d’oxide de man-
ganèse, et de fer oxidé rouge,
L'opinion des Anglois est que le
thé est meilleur dans une théière
de terre noire que dans toute autre.
Que ce soit un préjngé ou non, il
est certain que la terre noïre, quoi-
que cuite en grès, supporte bien les
passages subits du froid au chaud;
que quoiqu'elle ne soit pas enduite
d’un vernis vitreux , elle ne com-
munique point de mauvais goût aux
alimens qu’on y conserve , et qw’elle
est d’un excellent usage. #7. KAO-
LIN , PETUNTSE, VERNIS ,
COUVER'TE.
POTERNE , s. f. du lat. poste-
rula , fausse porte.
(Fortific. ) C’est ainsi qu’en ter-
MO D
mes de fortification , on nomme les
fausses portes, placées ordinairement
dans lPangle du flanc et de la cour-
tine, pour faire des sorties secrètes
par le fossé,
POTION ,%. f. du lat. potio, fait
de potare , boire.
(Méd.) Médicament liquide, qui
se prend en buvant. Les polions
sont altérantes ou purgatives: il y
en a de vulnévaires, d’hystériques ,
d’anodines , de carminatires, de
diaphorétiques , d’emménagogues ,
de cathartiques , d'émétiques , etc,
POUCE , s. m. du lat. pollez,
fait de polleo, avoir de la force,
de la vertu.
(Anat.) Le plus gros des doigts
de la main et du pied ; ilest ainsi
appelé parce qu’il a plus de force
que les autres.
(MétroL.) Mesure qui est la dou-
zième patie d’un pied, et qui a
douze lignes.
(Hydraul.) Pouce d'eau ; c’est,
dans le langage des fontainiers, la
quantité d’eau qui sort en une mi-
nute de tems, horizontalement d’une
vitesse égale, et par un trou cir-
culuire d’un pouce de diamètre, faite
dans une plaque verticale d’une ligne
d'épaisseur, La partie supérieure de
la circonférence étant couverte d’une
ligne senlement de hauteur d’eau,
ermsorte que ouverture aïf son centre
de sept lignes au dessous de la su-
perficie de l’eau. Il passe, en une
minute de temps, par cette ouver-
ture, 628 pouces cubes d’eau , fai-
sant, en mesures nouvelles, 12 li-
tres et demi cubes d’eau.
POUDING , s. m. Corruption de
Panglois pudding, que les étymolo-
gistes de ce pays nous renvoient, en
le faisant venir du francois bouding
boyau , intestin.
( Cuisine) Le pouding est un
mets fort connu des Anglois, com-
posé de divers ingrédiens, et autre-
fois le premier plat d’un diner,
(Minéral.) C'est par analogie
que les Anglois ont donné le nom
de’ Ré BrA: ou, comme nous di-
sons, poudinguc , à un mélange de
substances pierreuses, arrondies et
agelutinées par un suc lapidifique,
dont on fait des vases et des bijoux.
Les plus beaux puddings se trouvent
PO 155
en Angleterre. On en à découvert
dernièrement dans ja forèt de Chan-
tilly.
POUDRE , s.f. du lat. pulvis,
pulvcris ; poussiere , terre dessé-
chée, divisée et réduite en petites
molécules.
(Chimie) Poudre impalpable ;
c’est ure poudre si déliée, qgwon ne
la sent presque pas sous les doigts.
Poudre d’algarath , ou mercure
de vie; c’est oxide d’antimoine par
Vacide muriatique.
Poudre du comte de Palme ;
aujoûrd’hui le carbonate de ma-
gnésie.
Poudre d'argent ou d'or; cest
le mica. V. ce mot.
Poudre de fusion ; Cest une
composition faite de trois parties Ge
salpetre, de deux parties de fleur
de soufre , et de deux parties de
sciures ou. rapures fines de quelque
bois tendre, que lon broiïe et que
Pon mele bien er une petite
quantité de cette poudre embrâsée
fait fondre , en bain parfait, une
petite piece mince de métal, en un
tems si court , que si pour creuset on
se, sert d’une coquille de noix , elle
na pas le tems d’etre percée, à moirs
qu'on n’y laisse reposer le métal en
fusion.
( Pharmacie ) Poudre se dit aussi
de diverses compositions servant à la
médecine, lesquelles étant desséchées
et broyéesressemblent à dela poudre.
( Arüllerie ) Poudre à canon ;
mélange de charbon . de soufre et de
nitrate de potasse ( nitre ou salpètre).
Quoique Pon dispute beaucoup sur
l’origine de la poudre à canon , ïl
est incontestable qu’elle étoit connue
dans l’orient , et sur-tout en Chine,
bien des siecles avant qu’on aif songé
en Europe à lemployer dans l’art de
la guerre. |
L'introduction de la poudre à
canon , en Europe, a été attribuée à
Bacon, qui, vers la fin du treizième
siecle, a publié quelques idées , au
sujet de son emplui à la guerre.
Schwartz (le moine) découvrit en
Allemagne , en 1320, la poudre à
canon ; en pilant dans un martier
les matières dont on la compose,
une étincelle qui tomba par hasard,
156 POP:
roduisit une explosion dont le génie
inventif de Schwartz sut tirer le
plus grand parti.
Pour la fabrication de la poudre,
cousultez la 3me, édition des Æle-
mens de chimie, par Chaptal.
L'objet le plus essentiel, dans la
fabrication de la poudre à canon,
est d'obtenir les matières premières
extrèmement pures.
On raffine le salpêtre par des dis-
solutions, des filtrations, des éva-
porations et des cristallisations,
On purifie le soufre en le faisant
fondre et en l’écumant , et quelque-
fois en Île faisant sublimer.
Autrefois on carbonisoit le bois
dans des fosses : maïs depuis long-
tems on a abandonné cette méthode
qui diminuoit la force expansive de
la poudre, La méthode actuelle des
Anglois et des Suisses consiste à dis-
tiller , pour ainsi dire, le bois dans
des cylindres de fonte ou des four-
neaux constiuis en plaques de mé-
tal, au moyen desquels on le débar-
rasse de lPacide pyro-ligneux. Le
charbon pur est le résidu de la distil-
lation. La différence entre la poudre
faite avec des charbons carbonisés
dans ces fours , ou avec des charbons
carbonisés à Pair, est très-sensible ;
delà la supériorité de la poudre an-
gloise sur la poudre françoise.
Ï1 y a plusieurs moyens d'essayer
la force et la bonté de la poudre,
tels que l’épronnette de Legnier, le
mortier et le globe de cuivre de nos
arsenaux . etc.
Mais en voici un qui donnera une
idée assez exacte de la pureté de la
poudre , et même de sa force.
Mettez deux ou trois petits tas de
poudre , de 50 grains environ, sur
différentes feuilles de papier à lettre
très-blanc ; mettez-y le feu avec un
morceau de fil d’archal rougi, si la
flamme séleve promptement et avec
explosion , laissant le papier sans
tache blanche, et sans Pavoir brûlé
à petits trous, on doit tirer un au-
gure favorable de la qualité des in-
grédiens et de la bonté dé la fabri-
cation. Dans le cas contraire, la
poudre doit être jugée mal faite,
ou les ingrédiens impurs.
La force expansive de la poudre
dépend essentiellement de k pureté
P'O'Ù
du charbon employé dans s4 fabri-
cation.
La force explosive ne provient pas,
comme on la @u pendant, long
tems de la vaporisation de l’eau par
la combustion ; mais elle est tôtale-
ment l’effet de la quantité de gaz,
générée pendant la combustion, et
plus Ja combustion est rapide , plus
il y a de gaz produit dans un tems
donné, et plus par conséquent la
force de la poudre est augmentée.
Poudre blanche ; on donnoit au-
trefois ce nom à l'effet produit par
les fusils à vent. Voy. FUSIL ,
VENT.
( Cosmétique) Poudre pour les
cheveux ; c’est de lamidon réduit
en poudre dans des mortiers et passé
au famuis de soie.
Poudre purgée à l'esprit-de-vin ;
c’est le même amidon réduit, en
poudre, mais qui a été auparavant
humecté d’esprit-de-vin.
Il n’y a pas fort long-tems que la
poudre pour les cheveux est er
usage,
Les anciens se teignoient les che-
veux en blond , et quelquefois ils
les couvroient de poudre d’or; c’étoit-
là leur coquetterie. Il n’est point
parlé de la poudre dans le grand
nombre d'auteurs grecs et latins qui
nous sont restés. Les pères de Pé-
glise, qui reprochent avec tant de
force aux femmes chrétiènnes tous
les moyens qu’elles employoient pour
se donner des agrémens qu’elles n?a-
voient pas, n’ont point fait mention
de la poudre, Il n’en est point parlé
dans nos vieux romans ; qui mar-
quent dans un si grand détail les
ajustemens de l’un et de l'autre sexe.
L'Etoile est le premier de nos écri-
vains qui ait parlé de la poudre ; ce
fut, dit-il, vers la fin du seizième
siècle que deux jolies religieuses se
montrerent à Paris avec des che-
veux poudrés ; on crut qu’elles de-
voient à cette nouvelle parure une
partie de leurs charmes ; il men
fallut pas davantage pour déterminer
les femmes à l’adopter. Les hom-
mes, jaloux de leur plaire, ne tar-
dèrent point à se conformer à leur
goût ; et insensiblement la mode de se
oudrer devint générale en France.
POUDRETTE , s. f. diminuf. de
poudre.
POU
(Agricult.) Nom que l’on donne
au terreau que forme au bout de trois
ou quatre ans la matière fécale.
POULAINE , s. f. de litalien
pulena.
( Marine ) L'établissement de
charpente qui termine lavant du
vaisseau et qui supporte la figure.
POULIE, s, f, du saxon pullian ,
tirer à sol.
( Mécan. ) Une des principales
machines dont on traite dans la sta-
tique. Elle consiste en une petite
roue , qui est creusée dans sa cir-
conférence , et qui tourne autour
d’un clou ou axe placé à.son centre ;
on s’en sert pour élever des poids par
le moyen d’une corde qu’on place et
qu’on fait glisser dans [a rainure de
k circonférence.
L’axe sur lequel la poulie tourne
se nomme goujon, ou boulon ; et la
pièce fixe de bois ou de fer dans la-
quelle on le met, l’écharpe ou la
chape. Pour la théorie de la poulie,
consultez l'ouvrage de F’arignon.
POULPE, voy. PULPE.
POULS , s. m. du lat. pulsus,
fait de pulsare , battre , frapper.
(Méd.) Battement de l'artère ;
c’est dans la diastole ou dilatation
des artères que consiste le pouls ;
c’est alors qu’elles font sétir leurs
pulsations aux doigts qui les touchent,
Ce mouvement est opposé à leur sys-
tole ou contraction.
La cause du battement des artères
est l'impulsion du sang qui est chassé
avec violence dans laorte par le ven-
tricule gauche du cœur, et delà dans
toutes les branches qui s’en séparent,
Le pouls est la mesure de la force
que le cœur emploie pour porter le
sang à toutes les parties ; ainsi, la
connoissance de l’état du pouls et de
ses variétés est propre à indiquer les
changemens que laction des artères
produit sur le sang , et elle peut servir
de règle pour juger de l’état du sang,
de la disposition du corps, de l’état
de santé d'avec l’état de maladie, et
de Pétat sain actuel d’avec la dispo-
eition à des maladies différentes,
Avant Hypocrate, le pouls étoit
confondu avec les autres mouvemens
du cœur et des artères, auxquels on
avoit donné le nom de palpitation.
P'OtU 157
Hérophile , qui vivoit près de deux
cents ans après lui, fut le premier qui
s’adonna à lPétude du pouls. Galien
en réduisit la connoissance en mé-
thode au commencement du r7me,
siecle ; dom Solano , de Lucques,
ayant vu dans quelques modifications
du pouls, des signes inconnns jus-
qu’alors, qui annoncoiïent des crises
prochaines , et faisoient connoitre
d'avance le coulolr par lequel devoit
se faire Pexcrétion critique, recueillit
et publia des observations très-inté-
ressantes à ce sujet, et depuis, mon-
sieur Bordeu a confirmé et considéra-
blement étendu la découveaite de
Solano. Ca ces époques que doit
être rapporté tout ce qui a été dit sur
la doctrine du pouls,
Les historiens qui ont voyagé à la
Chine, assurent que les médecins
chinois ont , sur le pouls, des con-
noïssances particulières, bien éloi-
gnées de ce qu’en ont écrit les méde-
cins des autres pays, anciens et mo-
dernes.
POUMON , s, m. du lat. pulmo.
( Anal,’ Viscère de la poitrine , et
le principal organe de la respiration.
Le poumon comprend deux gros-
ses masses spongieuses , répandues
dans toute la poitrine, de manière
que Pune en coupe la cavité du coté
droit, et l’autre celle du côté gauche,
séparées VPune de Pautre par le mé-
diastin et par le cœur.
POUPE, s. f, du lat. puppis.
(Marine) La partie du derrière
d'un vaisseau.
Dans les vaisseaux de ligne, Ja
poupe est décorée d’une galerie pour
les vaisseaux à deux ponts , et de deux
galeries pour ceux à trois ponts.
Poupe se prend aussi pour syno-
nyme d’arrière : ainsi, passer à
poupe d'un vaisseau, c’est passer
aupres de lui , en se rangeant derrière
sa poupe, pour lui parler, pour re-
cevoir ses ordres, ou bien pour le ca-
nonner avec avantage, si C’est un en-
nemi.
On passe toujours à poupe d’un
vaisseau, dansune escadre ou armée
navale, pour se ranger sous le vent à
lui, et c'est un signe de déférence.
Vent en poupe ; c’est la mème
chose que vent arrière.
PLoOt
OURPRE Is, imeretfsdu lat.
purpura , fait du grec ropotpa ( por-
phura), porphyre.
( Technol.) Couleur , soite de
rougé foncé qui tire sur le violet,
Pourpre se dit au féminin, de cette
teinture précieuse qui se tiroit autre-
fois d’un certain petit poisson à co-
quille, nommé pourpre.
On ne sait si l’invention de cette
teinture si précieuse et si renommée
chez les anciens, éfoit le fruit de
Findustrie des hommes , ousi, com-
me on Pa prétendu , elle étoit due au
hasard, qui fit que le chien d’un ber-
ge. , pressé par la faim , ayant brisé
sur le bord de la mer M coquillige
our le manger, le sang qui en sortit
lui teiguit la gueule d’une couleur si
belle , qu’elle ravit d’admiration
ceux qui la virent, et qu’apres avoir
cherché les moyens de se la procurer,
on réussit à lappliquer sur les
étoffes.
On n’est pas mieux instruit sur le
nom de celui qui, le premier, mit
cette couleur en usage ; les uns en
font honneur à Phénix , dixieme roi
de Tyr; d’autres à Minos, premier
roi de Crete; d’autres enfin en atfri-
buent la gloire à Hercule le tyrien.
Les Fyriens excellèrent dans Part
de teindre en pourpre ; mais on
ignoré queile étoit leur manicre de
procéder, pour donner cette couleur
à leurs étoffes, et ce que les auteurs
anciens nous en apprennent ; n’est
pas assez Circon:tancié pour nous
éclairer beaucoup à ce sujet.
Quelle qu'ait été leur facon d’opé-
rer , cétte teinture n’est plus en usage
depuis plusieurs siecles; mais nous
devons étred’autan moinssensibles à
cette perte , que cette couleurdonnoit
une odeur forte et un coup-duil qui
seroit d’autant moins agréable pour
nous, que les anciens n’estimoient
que les couleurs foncées, et que la
pourpre dont ils faisoient le plus de
cas , étoit celle qui approchoit le plus
du sang de bœuf. Ajoutons à cela
qu’elle étoit d’un prix exorbitant, et
que notre pourpre moderne, qui se
fait à beaucoup moins de frais, au
moyen de la cochenille, est d’un
éclat bien supérieur à l’ancienne,
(Écon. polit.) Pourpre se prend
aussi pour la dignité royale, dout
258
P
PO
elle étoit autrefois la marque, pour
les premieres magistratures de lan
cienne Rome, et pour la dignité des
car inaux.
(Méd.) Pourpre est encore le
nom d’une maladie, ainsi appeléerà
cause de la couleur pourpre de ses
pustules. C’est une maladie exantlié-
matique dans laquelle il pousse une
grande quantité de pustules tres-pe-
tites, de la grosseur d’un grain de
millet, qui rident 14 peau, qui la
rendent rude et sèche, et qui répan-
dent une mauvaise odeur tout-à-fait
paficuliere. $
POUSSE, s. f. du lat. pulsus ,
fait de pulso , battre , frapper ,
pousser, à
(Jardin.) Jet d’un arbre, nou-
velle production. La premiere et la
seconde pousse désignent les jets
qu'ont produits les arbres à la seve du
printems et à celle d'automne.
(ippiatrique) Pousse se dit aussi
d’une maladie des chevaux qüiest
caractérisée par un battement de
flancs, et par un hâletement conti-
nuel; par une pares:e excessive, et
une suffocation tres-fatigante, suxr-
tout quand lanimal est obligé de
monter ou de hâter le pas.
POUSSEE, s. f. mêmeorigine
que PO@SSE , action de pousser,
( Architect. ) Poussée d'une
voile; C’est Peflort que son poids
lui fait faire contre les murs sur les-
quels elle est bâtie.
Poussée se dit aussi de Peffort que
fait un arc ou une voûte, pour écarter
les pied-droits de Paplomb où on les
a élevés, et qu’on retient par des con-
treforts.
Poussée se dit encore de l’effort
que font lesterres d’un rempart , d’un
quai ou d’une terrasse , contre Îe re-
vètement de maçonnerie qui les sou-
tient, ï
POUSSER, v. a. du lat. pulsare,
faire effort contre quelque chose.
* Pousser est aussi verbe neutre.
(Peinture) Ce tableau pousse
au noir; cela signifie, en térmes de
peinture, que le tems en noircit les
couleurs. is disent encore, en parlant
d’un tableau ou de quelques-unes de
ses parties , qu’il faut pousser à la
vigueur, à un ton plus vigoureux ,
qu’il faut pousser à l'effet.
P QU
x
POUSSIÈRE, s. f. du lat. pulvis-
culus, terre réduite en poudre fort
menue. À
(Botan.) Poussière séminale ;
c’est la mème chose que le pollen,
qui se montre le plus souvent sous
l'apparence d’une poussiere, le plus
ordivairement jaune , composée de
petites vésiculessphériques ou ovales,
qui contiennent esprit séminal, et
se flétrissent après lavoir répandu.
POUVOIR, s. m. du lat. polleo ,
avoir autorité, crédit, faculté de
faire.
Pouvoir paternel ; grand pou-
voir, pouvoir absolu.
(Pratique) Pouvoir se dit aussi
de l’acte par lequel on donne pou-
sorr à quelqu'un de nous représenter
ou d’agir pour nous, suivant qu'il est
porté par Pacte,
( Diplomatie) Pouvoirs, au plu-
rier , se dit aussi des lettres d’un
prince à son ambassadeur, portant
qu'on peut ajouter foi à ce qu’il dira,
Les ambassadeurs ont communi-
qué leurs pouvoirs.
(Physique) Pouvoir des poin-
Les ; c'est une propriété que lon at-
tribue aux corps pointus et électrisa-
bles par communication , de {irer et
de pousser lefeu électrique , et d’agir
en cela de plus loin et plus efficace-
ment que les corps obtus.
C’est Franklin qui, le premier,
a remarqué ce pouvoir des pointes.
Pouvoir expansif; c’estla faculté
qu'ont certains corps de s'étendre
toutes les fois qu’ils en ont la liberté,
et qu'ils ne sont pas retenus par des
obstacles invincibles. Tels sont les
ressorts dans l’état de contraction :
sitôt que la force qui les retient cesse
d'agir, ils s'étendent et occupent un
plus grand espace ; telle est encore la
poudre à canon qui s’enflamme, si
elle n’est retenue par des obstacles
moindres que son pouvoir expansif:
elle les brise souventavec une explo-
sion considérable.
Pouvoir réfringent des liqueurs ;
c’est une puissance. qu'ont les diffi-
rentesespèces de liqueurs , de réfrac-
ter les rayons de lumière. En géné-
ral, cette puissanceest d’autant plus
grande que la liqueur a plus de
densité.
FOUZZOLARE , 5. f. de litalien
PAR
pozzolana , fait de pozzuolo, nou
d’une ville du royaume de Naples,
(Minéral.) Substance qu’on trouve
dans le territoire de Pouzzole > d'où
lui vient son nom.
Les pouzzolanes sont des pierres
que les minéralogistes ont 1angécs
parmi les /hermantides, provenart
de mativres plus argilleuses que celles
qui ont formé les laves, et sur le:
quelles le soufre a eu moins de prise ;
ensorte qu’elles ont résisté à Ja scarifi-
cation: Elles ne sont pas ces laves al-
térées, mais des terres et des pierres
argilleuses, calcinées, cuites dans
l’intérieur du volcan, et rejetées en
fragmens irréguliers. Les pouzzola-
nes ont la propriété de faire un
mortier excellent. et qui se durcit
dans l’eau.
PRAGMATIQUE, adj. ets. du
grec mpayuarTimecs (pragimalikos),
actif, qui concerne les affaires, dé-
rivé de p&rou (prasso ), faire, pra-
tiquer. ,
( Econ. polit. ) Pragmatique
sanction; c’est le nom que lon donne
à certaines ordonnances,
Dars les trois premiers siècles de
Ja troisième race des rois de France ,
on ne connoissoit pour véritables o1-
donpances , que celles qu'on appeloit
pragmaliques Sanclions ; on enter-
doit par là une constitution faite par
le prince, de concert avec les grancs
de l’état; comme encore en Allema-
gne ;-on n’admet pour pragmnalique
sanclion, que les résolutions de la
diète générale de l'empire. foyez
SANCTION.
On appelle absolument pragmati-
que sanclion , Vordonnance faite à
Passemblée de Bourges, en 1438.
par le roi Charles VIT, pour recexoir
ou modifier quelques décrets du con-
cile de Bâle; et dans cette dernizre
acception , pragmalique se prend
aussi substantivement, La pragma-
tique ordonne.
(Mathémat.) Pragmaliq re est
encore un terme dont quelques ar-
ciens aufeurs se servent pour expri-
mer la même chose que pratique,
mécanique où problématique.
Stevin , dans ses élémens d’hydros-
tatique , donne le nom d'exemples
pragmaliques ‘à certaines exp£rien-
ces mécaniques ou pratiques.
A 1959
160 PRÈS
PRAIRIAL, s. m.de PRAIRIE ;
en lat. pralum.
(Calendrier) Neuvième mois de
Pannée de la république Francoise.
Ce mois, qui a trente jours comme
les onze autres, commence le 20
mai, et finit le 18 juin. On lui a
donné le nom de prairial , parce que
c’est dans ce mois que lon fauche les
prés et que l’on récolte les foins.
Pruirial, adj. méme origine que
le précédent,
(Botan.) I se dit des plantes
qui croissent dans les prairies.
Plante prairiale.
PRAIRIE, s. £. du lat. pralum.
(Agric.) Etendue de terre desti-
née à produire de l’herbe.
Prairies artificielles ; ce sont des
terres labourables où l’on sème diffé-
rentes sortes d'herbes propres à la
nourriture des animaux ; comme
trefle , sainfoin, luzerne , etc.
PRAME, s.f. d’origine moscovite.
(Marine) Bâtiment à fond plat
et à trois quilles, tirant peu d’eau,
et propre à naviguer sur les rivieres
et lelong des côtes, aux endroits où
la profondeur de l’eau n’est pas con-
sidérable,
On construit en France, sur ce
principe, des espèces de bâtimens
de guerre, qui portent vingt canons
ou plus, du calibre de 24, et mème
de 36.
PRASE , s. f.. du grec Tp4Toy
( prason ) , porreau : couleur de
porreau.
( Minéral.) Pierre précieuse d’un
vert obscur, comme le porreau. C’est
une variété du quartz agathe.
PRATIQUE, s..f. du grec mpax-
run (prakliké), exercice du pouvoir
agir ; exercice habituel de certaines
choses.
( Didactique ) Ce qui se réduit en
acte dans un art, dans une science ;
dans cette acception , il est opposé à
théorie,
(Jurisprud.). Pratique , en termes
de palais, est la connoissance de ce
qui est prescrit par les ordonnances,
pour lPinstruction des proces et les
formalités de la procédure,
Le praticien s'occupe de la forme,
] E-
et le jurisconsulte du fond, Le }
PRE
mier instruit le fait de la cause, le
second en établit le droit,
(Marine) Pratique se dit encore
d’un pilote ou officier de mer, On dit
qu'il est pralique d'un lieu, d'un
port, d'une cote, elc. pour expri-
mer qu’il a fait plusieurs voyages dans
l'endroit , port ou parage dont il est
question , et qu’il a connoïssance des
fonds, des mouillages et des vents qui
y règnent le plus ordinairement , de
maniere à étre en état de diriger la
route d’un vaisseau, pour éviter les
dangers, On embarque quelquefois
un de ces marins, sous le titre d’of-
Jicier pratique.
(Peinture) Pratique se prend,
en peinture, pour cette facilité , cette
habitude d'opérer qui s’acquiert par
un long usage.
On dit qu'un artiste a une belle
pratique de dessin, de pinceau, de
couleur , lorsque , par une grande ha-
bitude de bien dessiner, de bien
peindre , de bien colorer, il est par-
venu à une exécution facile dans ces
différentes parties de Part. Le mot
pratique se prend ici en bonne part;
mais, quand on dit qu'un peintre
dessine, colore de pratique , alors on
entend que, sans consulter la nature ,
il se livre à une pratique , à une ba-
bitude qui ne s'accorde jamais parfai-
tement avec la nature ; parce qu’on ne
sauroit parvenir à la savoir EX cœur ;
et , dans cette dernière locution ,
pralique se prend en mauvaise part.
PRATIQUER , v. n., même ori-
gine que PRATIQUE.
(/Harine ) Pratiquer, en termes
de marine, signifie communiquer ,
traiter, commercer, en parlant sur-
tout des lieux soupçonnés de la peste.
Quand on a pratiqué en quelqu’en-
droit suspect, où avec quelque bâti-
ment qui sort des pays soupçonnés
de contagion , on ne doit pas le céler,
afin de se soumettre à la quarantaine.
V. SANTE.
PRÉALABLE , adj. et s., com-
posé de la syllabe pré, empruntée du
latin præ, qui, jointe à plusieurs
mots de notre langue, leur donne un
sens d’antériorité où de supériorité ,
et d’allable , du verbe a/ler, qui pré-
cède, qui va devant; en latin pre-
vius, dont les Anglois ont fait pré
vious , et les Italiens previo, dans le
meme seus,
( Pratique)
PRÉ
(Pratique) Préalable se dit de ce
qui doit etre fait auparavant , ou
avant que de passer outre. L’£struc-
tion du fait, d'une cause , est préa-
lable à létablissement da droit de
cette même cause.
Préalable s'emploie aussi subs-
tantisement dans cette phrase : il est
un préalable ; dans une collocation
d'ordre, c’est d’établir son droit ou
son privilége , avant de pouvoir se
faire colloquer.
(Diplomat. ) Dans les négocia-
tions, lacommunication des pouvoirs
est une chose préalable.
( Polit. ) Dans les assemblées dé-
libérantes, la question préalable est
une formule exclusive de la délibé-
ration. {nvoquer la question préa-
able , c’est demander que la proposi-
tion mise aux voix, soit rejettée, pour
p’y plus revenir ; et en ceci , la ques-
tion préalable differe de l'ordre du
Jour, qui est aussi une formule exclu-
sivedeladélibération, en cequecette
dernière n’empèche pas que la mème
proposition ne puisse être reproduite
dans un autre moment.
PREAMBULE , s. m. de la pré-
pos. lat. præ, avant, au dessus, et
d’ambulare, marcher: cequi marche
devant, ce qui précède.
( Elocul.) Espèce de préface,
d’exorde, qu’on fait avant une nar-
ration , ou avant que d'entrer en ma-
fière.
(Finances) Préambule se dit
aussi du titre qu’on met à la tète d’un
compte d’ordre.
(Législation) Préambule est en-
core la première partie d'un édit,
d’une loi, dans laquelle le législateur
rend compte des motifs qui Pont dé-
terminé à faire publier la nouvelle
loi , etc.
PRECAIRE, adj. du lat. preca-
rius , fait de precor, prier, supplier.
( Pratique ) X1 se dit d’une chose
qu’on exerce, ou dont on ne jouit que
par tolérance , par permission ou par
emprunt. La possession précaire est
opposée à la possession civile.
PRECEINTE, s.f. du lat, præ-
cincta, fait de præcingo, entourer,
environner.
(Marine) Les préceintes sont de
, longues files de bordages extérieurs ,
Z'ome IL
PRÉ 167
plus forts et plus épais queles autres,
qui forment de distance en distance,
des bandes ou ceintures, quientou-
rent le vaisseau de l’avant à l’ar-
rière, au dessus de la flottaison, et
aux œuvres mortes.
PRECESSION , s. f. du lat. præ-
cedo, præcessum , précéder, aller
devant. |
(-Astron.) Terme dont on se sert
en astronomie ; pour exprimer le
mouvement insensible par lequel les
équinoxes changent de place conti-
nuellement , et se transportent d’o-
rient en occident. Ce mouvement est
indiqué par l’augmentation succes-
sive des longitudes des étoiles qui
croissent d’un degré en 72 ans.
Newton a reconnu que ce phéno-
mène étoit une suite de l’attraction
du soleilet de la lune sur le sphéroïde
applati de la terre, qui change la
position de l’équateur , et par consé-
quent celle des points équinoxiaux.
La précession des équinoxes fait
que le tems qui s’écoule depuis un
équinoxe de printems et d’automne
jusqu’à léquinoxe suivant de prin-
tems ou d'automne, est plus court
de 20 min. 22 sec. , que le tems que
la terre met à faire sa révolution dans
son orbite.
Pour la théorie de la précession
des équinoxes , consultez l’ouvrage
de M. 4 Alembert, intitulé : Recher-
ches sur la précession des équi-
nozres etc. 1749. :
PRECIEUX , SE , adj. du lat.
preliosus, fait de prelium : de prix ,
de valeur. :
( Peinture) Précieuxr , dans le
langage de Part, signifie quelque
chose faite avec le plus grand soin,
avec le fini le plus AMOUREUX,
( voy. ce mot.) <
Un tableau précieux n’est pas tou-
jours un tableau d’un très-grand prix.
Un tableau de Gérard Douw, et sur-
tout un tableau de Vanderwerf, est
précieux ; la couleur, le pinceau ,
tout en est précieux ; des tableaux
de Raphaël, du Corrège , du Ti-
tien, etc., sont du plus grand éd
mais on douneroit une bien fausse
idée de leur mérite en disant qu'ils
sont precieuz.
PRÉCIPITÉ, s. m. du let. preæ-
L
PRE
ceps , præcipilis, qui va en pente,
qui est escarpé , qui se précipile.
( Chimie ) Lorsqu'un corps séparé
du milieu d’un liquide, et cessant
d’y rester dissous, se dépose sous
forme de poussière, on dit qu’il y a
précipilation.
On nomme précipilant la subs-
tance employée pour produire cet
eflet , et précipilé le dépôt qui se
manifeste.
Il y a deux sortes de précipiles :
Précipilé pur ; Cest le corps sé-
paré dans Pétat où il étoit avant sa
solution , tel qu'un métal avec son
brillant et sa couleur métallique.
Précipilé impur ; c’est celui qui
a des propriétés différentes de celles
qu’il avoit avant sa solution. Il an-
nonce qu’il est dans un état de com-
binaison nouvelle, de maniere que
ce west point une simple séparation ,
ce sont plusieurs eflets compliqués.
Précipilé blanc ; on donnoit ce
nom autrefois à une poussière blan-
che cbtenue par la décomposition du
nitrate de mercure par le sel marin ;
on le prépare aujourd’hui de diffé-
rentes manières.
Précipilté de Cassius ; si dans
une dissolution d’or on plonge une
lame d’étain , la surface se colore
tout-à-coup en violet ou en pourpre
très-foncé , et on voit nager dans la
liqueur une poussière de cette même
couleur ; cest cette poudre qu’on
nomme précipité de Cassius ; du
nom de son inventeur. On le pré-
pare en grand pour les arts. Il sert à
peindre sur la porcelaine ou sur la
fatence, On l’obtient en mêlant une
dissolution d’étain dans l’acide nitro-
muriatique , oa lacide muriatique ,
avec la dissolution d’or.
Précipité jaune ; c’est un sulfate
jaune de mercure ;, avec un excès
d’oxide.
Précipilé per se; Cest un oxide
de mercure rouge qui se fait en met-
tant du mercure dans un matras dont
l'extrémité du col est très-rétrécie ,
de manière à ne laisser qu’un très-
petit accès à l’air. On place ce ma-
tas sur un fourneau dans un bain
de sable; on ly laisse pendant plu-
sieurs semaines à une chaleur de
ëo deg. ; au bout d’un certain tems
on s'aperçoit que le mercure est
changé en une poudre rouge.
+62
PRE
Précipilé rose; on l’obtient em
versant une dissolution de nitrafe de
mercure dans lurine, Ce précipité
recueilli sur un filtre et séché offre
des étincelles phosphorescentes, Lors-
qu'on le frotte dans lobscurité.
Chauffé dans un vaisseau fermé,
une partie sélève en muriate de
mercure ; une autre poussée forte-
ment donne des vapeurs lumineuses.
Précipité rouge ; on Pobtient eu
faisant dissoudre le mercure par le
moyen de Pacide nitrique : on met
la dissolution dans des fioles à mé-
decines , et l’on fait évaporer jusqu’à
ce qu'on obtienne une masse rouge
et brillante , composée de petites
aiguilles. à j
PRECIPUT ,s. m. du lat, præci-
puum , sous-entendu jus ; part prin-
cipale.
( Pratique ) Objet déterminé par
la loi ou par la convention que l’on
prélève sur certains biens à parta-
ger. Le préciput est un avantage,
urre principale part qui revient à
quelqu'un.
Préciput s'entend aussi du droit
de faire ce prélèvement.
Prendre un préciput ; c’est dis-
traire ue portion d’un tout à pa-
tager.
PRECOCE , adj. du lat, præcoz ,
composé de præ , avant, et coguo ,
cuire , müûrir : cuit, mur, avant la
saison.
( Jardin. ) I] se dit des fleurs, des
fruits et des légumes qui devancent
en maturité les autres de la même
espèce.
PRECOMPTER, v. a. composé
de pré, qui signifie antériorité, et
de compter : compter avant.
( Commerce ) Prélever , déduire
les sommes qu’on a recues, Un
créancier doit précompler, où dé-
duire sur sa créance ce qu’il a recu
de son débiteur.
PRECONISER , v. a. du latie
præco , præconis, crieur public,
dont on a fait præconium , pour cri
ublic : proclamer.
(Chancellerie romaine) Préconi-
ser, où faire une préconisation ; C’est
Pacte par lequel un cardmal , quel-
quelois le pape , déclare en plein
consistoire , qu’un tel sujet nommé
PRE
à un bénéfice par son souverain, a
toutes les qualités requises,
PRECORDIAL, LE, adj. du lat.
præcordia, diaphragme , entrailles.
(-ÆAnat, ) Qui a rapport au dia-
phragme.
PRECURSEUR, s. m. du latin
præcursor, composé de præ ,avant,
et de curro , courix : avant-coureur,
( Méd. ) Signes précurseurs ; ce
sont les signes qui annoncent une
maladie prochaine.
PREDIAL, LE, du latin præ-
dium , fonds, héritage.
( Pratique ) Il se dit de ce qui
concerne les fonds de terre et les
fruits qui en dépendent,
Rente prédiale ; c’est une rente
foncière.
PREEMPTION, s. f. formé du
lat. præ, avant, de préférence , et de
emptio , achat, d
( Commerce maritime ) Droit
de préemption ; c’est ainsi qu’en
Angleterre on appelle le droit d’a-
cheter des marchandises de préfé-
rence à ceux auxquels elles sont des-
tinées.
Ce prétendu droit, qui avoit été
xercé sous le règne d’Edouard VI,
puis ensuite abandonné, vient d’être
renouvelé par le gouvernement an-
glois, à Pégard des marchandises,
dites munitions navales chargées sur
des bâtimens neutres , et destinées
pour des ports ennemis ou neutres.
PREFACE, s. f. du latin præ-
falio , fait de præ, avant, et de fari,
païler : avant-propos.
{ Lillérat, ) Avant-propos, dis-
cours préliminaire que Pon met or-
dinairement à la tête d’un livre pour
avertir le lecteur de ce qui regarde
l'ouvrage.
PREFET , s. m. du latin præfec-
lus, fait de præficio, commettre ,
préposer.
Hist. rom.) Préfet de Rome ;
c’étoit un magistrat qui avoit Pinten-
dance des vivres, de la police, des
bâtimens et de la navigation. On
juycoit devant lui les causes des
esclaves, des patrons, des affranchis
et des citoyens turbulens,
Les fonctions de préfet tombèrent
lorsque la charge de prêteur fut
créée ; et on ne fit de pre/fet à Rome
PRÉ 163
que pour la célébration sur le mont
Alban, des fêtes latines, instituées
par Tarquin le Superbe , en l’hon-
neur de Jupiter. Mais cette charge
reparut sous Auguste , avec de si
grandes prérogatives, qu’elle absorba
dans la suite l’autorité de toutes les
autres magistrafures.
Préfet du prétoire ; cette dignité
étoit la plus éminente de tout PEm-
pire romain : ce fut Auguste qui la
créa. Séjan la posséda seul sous Ti-
bère , mais Pempereur Commode en
partagea le pouvoir entre trois de ses
favoris. Constantin institua quatre
préfets du prétoire.
( fép. franc.) On appelle préfet,
dans la constitution de l’an 8, ce-
lui qui est chargé de lPadministra-
tion d’un arrondissement départe-
mental, maritime, etc.
PREFIX , IXE, adj. du latin
præfizus , fait de præ/figo, attacher
devant : qui est déterminé.
( Commerce ) jour préfiz, ter-
me préfir : jours, termes fixés d’a-
vance.
(Pratique) Douaire préfix ; c’est
un douaire qui consiste en une som-
me marquée et déterminée par les
conventions matrimoniales.
PREFLEURAISON , s. fém. du
lat. præfloratio , fait depræ , avant ,
et de /loresco, fleurir : avant la
floraison.
( Bolan.) On comprend sous ce
titre , les diverses manieres d’être des
parties d’une fleur avant son épa-
nouissement,
PREHNITE , s. f. de Prehn,
nom d'homme : pierre de Prehn.
(Minéral.) La prehnite, que
uelques minéralogistes appellent
chrysolithe du Cäp , a été apportée
du Cap par le colonel Prehn, d’où
lui vient son nom. Elle est nn peu
nacrée , verdâtre ; quelques-uns Pap-
pellent zéolithe verdâtre du Cap de
Bonne - Espérance; mais d’autres
ee qu’elle diffère de la zé0-
ithe , parce qu’elle contient beau-
coup moins d’eau.
PREJUDICIEL, LE, adj. du
lat. præjudicio , fait de præjudico ,
composé de præ, avant, et de ju-
dico, juger ; porter un jugement
par avance,
L 2
164 Pr
( Pratique ) Action préjudi-
cielle ; c’est une action dans la-
quelle il s’agit de l’état de l’une des
parties, comme de savoir si quel-
qu'un est erifant de celui qu’il pré-
tend étre son pére. Les actions pré-
judicielles sout ainsi nommées, par-
ce qu’elles doivent être discutées les
premibres, et parce quelles sont
préjugées à l’égard d’autres actions
principales, dans lesquelles le juge
doit suivre ce qui se trouvera décidé
éans Paction préjudicielle.
PRELAT , 5. m. du lat. præla-
tus, formé de præ, avant, au
dessus, et de lalus, porté : porté,
placé, mis au dessus.
( Hierarchie ecclés. ) Supérieur
ecclésiastique ,; constitué dans une
éminente dignité de Péglise. Les
patriarches, primais, archevéques ,
évêques, généraux d'ordres, etc. ,
sont mis au rang des prélats.
( Cour de Rome) A la cour de
Rome, on donne généralement le
nom de prélats à la plupart des
ecclésiastiques qui ont droit de por-
ter le violet.
PRELATION, s. fém. du latin
prælalio , préférence, formé de præ,
avant, et de féro , latum | porter :
porter avant , prétérer.
( Pratique) Droit en vertu du-
quel les enfans sont maintenus, par
préférence, dans les charges que
leurs pères ont possédées.
PRÉLEGS, s. m. du lat. præle-
gare, préléguer. ù
( Pratique) Legs qui doit être
prélevé sur la masse des biens d’une
succession , avant de procéder au
partage.
PRELIMINAIRE , adj. et subst.
de l'italien prelininare , formé du
latin præ, avant, et de limen,
poite, entrée ; qui précède, qui
doit étre examiné avant que d’en-
trer dans la matière principale.
(Diplomatie ) A se dit des arti-
cles généraux qui doivent être ré-
glés avant que d’entrer dans la dis-
cussion des intérèts particuliers , et
moins importans des puissances
contractantes.
PRELIRE , verbe act. du latin
prælego , fait de præ, avant , et de
lego, re, parcourir, passer le
Jong,
Pr'Rem
( Imprimerie ) Ce terme, qui
n’est d'usage que parmi les impri-
meurs , se dit de la première épreuve
qu'on lit à Pimprimerie, avant que
de envoyer à Pauteur. 4/7 faut pre-
lire cette épreuve; celle feuille n'a
point été prélue.
PRELUDE, s. m.du lat. prælu-
dium, composé de præ, avant, et
de ludo , jouer ; préluder,
(Musique) Morceau de sympho-
nie qui sert d'introduction et de
préparation à une pièce de musique ;
ainsi, préluder, c’est, en général ,
chanter ou jouer quelque trait de
fantaisie, irrégulier et assez court ,
mais passant par les cordes essen-
tielles du ton, soit pour l’établir ,
soif pour disposer sa voix, ou bien
poser sa main sur un instrument
avant de commenter une pièce de
musique. Mais sur l’orgue et sur le
clavecin, Part de préluder est plus
considérable ; c’est composer et jouer
impromptu des pièces chargées de
tout ce que la composition a de plus
savant en dessein, en fugué, en
imitation , en modulation , et en
harmonie.
PREMICES , s. f. du lat. primi-
liæ.
(Hisl. sacrée) Les premiers fruits
de la terre ou du bétail; il étoit
ordonné par la loi de Moïse d'offrir
les prémices aux prétres , et elles se
prenoient depuis la frentieme partie
jusqu’à la cinquantième.
( Hist. ecclés.) Dans les premiers
siècles de Péglise, il n’y eut aucun
pe pour les prémices, ni pour
a dime ; les prêtres vivoient d’obla-
tions ,et Alexandre IT fut le premier
qui y ajouta les prémices. Quant à
‘leur quotité, elle fut fixée dans le
concile tenu à Bordeaux, en 1225,
depuis le trentième jusqu'au qua-
rantieme.
(Littérat.) Prémices s'emploie
aussi au figuré, pour signifier les
productions de l’esprit. Je vous con-
sacre les prémices de mes études,
Les prémices de mon travail.
\
PREMIER, ÊRE, adj. et subs.
du lat. primus , dont on a fait prime,
preme , primerain, premerain , et
premier : qui précède, par rapport
au tems, au lieu, à l’ordre, à la
dignité, à la situation
PRE
( Arith.) Nombres premiers où
simples ; ce sont les nombres qui
n’ont point d’autres diviseurs qu'eux
mêmes, ou que l’unité ; ainsi, 3 est
un z0mbre premier, parcequ'il west
divisible exactement que par lui-
méme, ou par 1 ; le nombre 5, est
aussi un nombre premier,
( Géomét.) Figures premières ;
ce sont celles qui née peuvent être
divisées en d’autres figures plus sim-
ples qu’elles. Telles sont le triangle
parmi les figures planes, et la py-
ramide parmi les solides; car toutes
les figures planes sont composées de
triangles, et toutes les figures solides
sont composées de pyramides.
(-Astron.) Premier méridien ,
ou longitude géographique ; C’est la
distance d’un lieu de la terre à un
méridien, qu’on est convenu de
regarder comme le premier méri-
dien. Le premier méridien a varié
beaucoup , suivant les auteurs et les
différens pays, Ÿoy. LONGITUDE.
Premier mobile ; voy. MOBILE.
Premier vertical ; voyez VER-
TICAL.
( Commerce ) Matières pre-
mueres ; ce sont les productions na-
tuxelles qui n’ont point encore passé
par les mains de l’ouvrier.
PREMISSES, s. f. du latin præ-
nussæ, arum , fait de præ mitlo,
envoyer avant.
(Logique ) IL se dit des deux pre-
mères propositions d’un syllogisme.
PREPARATION, s. f. du lat,
præparatio , fait de præ, avant, et
de paro, arranger, disposer ; dis-
poser d'avance, préparer.
(Mathémat.) Préparation , en
termes de mathématiques, est la
partie préliminaire d’une démons-
tation. \
Lorsqu'on veut démontrer une
proposition de géométrie , la prépa-
ration consiste à tirer certaines li-
gues dans la figure. Si on veut dé-
moutrer une proposition d’arithmé-
tique , la préparation consiste en
quelques calculs que Pon fait pour
arriver plus aisément à la démons-
fration.
(Musique) Préparation se dit
aussi de l’acte de préparer la dis-
sonnance ; c’est-à-dire , de la traiter
dans l’harmonie de maniere qu’à La
PRE 165
faveur de ce qui précède, elle soit
moins dure à Pareille qu’elle ne se-
xroit sans cette précaution.
( Chimie pharmaceut. ) Prépa-
ralion se dit encore d’une opération
par laquelle on dispose toutes les
substances à être employées.
Les préparations principales con-
sistent en LAVAGES, EXSIC-
CATION , PULVERISATION ,
DISTILATION, FILTRATION,
SUBLIMATION , SOLUTION,
EVAPORATION, EXPRESSION,
etc. loy. ces mots.
PREPATOIRE, adj. même ort-
gine que PREPARATION : qui
prépare.
Pratique) Ilse dit de ce qui
sert à préparer la décision d’une
affaire, Les enquêtes, visites , pro-
ces-verbaux peuvent être regardés
comme des actes préparaloires.
PREPONDERANT, TE,
adj. du lat, præpondero , composé
de la préposition præ, qui marque
antériorité ou supériorité , et de pon-
dero , peser : qui pèse davantage,
qui a plus de poids qu'un autre.
(Mécan.) On appelle aimsi un
poids qui, étant mis dans un bras
de balance, l'emporte sur le poids
opposé, ce qui arrive quand le mo-
ment du poids prépondérant est
plus grand que le moment du poids
opposé, foy. MOMENT.
PREPOSITION. s. f. du latin
præpositio, fait de præ, avant , et
de pono, mettre, placer ; placer
avant , devant,
( Gram.) Une des parties de l’o-
raison ou du discours, et une par-
ticule indéclinable , mais qui régit
les noms qui la suivent.
PREPUCE , s, m. du lat, præ-
pulium , ainsi nommé, dit le dic-
tionnaire de Trévoux, à putando,
couper , retrancher.
(-Anat,) Peau mince et dénuée
de graisse qui couvre l'extrémité du
membre viril : les Juits et les Maho-
métans le coupent à leurs enfans par
un principe de religion.
PREROGATIVE , s. f. du lat.
prærogativa ; le nom d'une centurie
de Rome, qui avoit le privilége de
donner son suffrage la premiere ,
composé de præ , avant, et de r050 ;
dans le sens de demander le sut-
frage,
166 PRE
Econom. poli.) Avantage at-
taché à certaines fonctions, à cer-
taimes dignités. On appelle en An-
gleterre prérogalive royale, ou sim-
mo prérogalive, les droits et
es honneurs accordés au roi par la
constitut.on, et inséparables de la
royauté : prérogalive est encore ,
dans le même pays, le nom d’une
jurisdiction attachée à l'archevêque
de Cantorbéry, en vertu de ses pre-
rogalives , et qui connoiît des tes-
tamens et des tutelles,
PRES, prépos. et adv. du lat.
barb. pressum, qu’on à dit pour
proximè , proche,
(Marine) Près du vent, au plus
près du vent ; ces phrases expri-
ment la direction de la route d’un
vaisseau , relativement à celle du
vent, lorsque la ligne suivant la-
quelle le vent soufiie, fait avec la
quille du vaisseau , ou avec la ligne
suivant laquelle il chemine, un an-
gle aussi aigu que son grément et la
position de ces vergues peuvent le
permettre , pour recevoir Pimpulsion
du vent sur la surface de ces voiles ,
et avancer à travers le fluide. Cet
angle, dans les vaisseaux à trait-
carré, est réputé être de six rumbs ou
aires de vent, ou de 67 degrés 30 mi-
nutes; d’autres, mieux construits,
et mieux disposés dans leur grément
et leur voilure, peuvent naviguer
sous un angle de 5 aires de vent et
demi , c’est-à-dire , d'environ 62 de-
grés. Les voiles latines même, et
quelques espèces de voiles auriques,
naviguent, dit-on, à 4 aires de ventet
demi, ou même à 4 de la ligne du
vent : de là les expressions, Ligne du
plus près, gouverner au plus près,
ou faire roule au plus près, étre
au plus près, tenir le plus près.
PRESAGE , s. m. du lat, præsa-
gtum, fait de præ , avant, d'avance,
et de sagio, pénétrer : pénétrer,
discerner d'avance,
( Divinalion) Augure , signe par
lequel on juge de lavenir, Les pre-
sagesles plusfameux chezlesanciens,
étoient fondés sur le vol des oiseaux,
ou sur les entrailles des victimes.
PRESBYOPIE , s. f. du grec
mpéoCve. ( Presbus ), vieillard ,
d’àt (ps) , œil: œil de vieillard,
(Optique) Disposition particu-
P'R°'E
lière de l'œil, dans laquelle on ve
peut voir que les objets éloignés, Les
vieillards , à qui cette vue est parti-
culière, à cause de Papplatissement
de leur cristallin, ne peuvent lire
qu'en écartant le livre à deux ou
trois pieds de distance, La raison de
ce défaut de la vue est que quand
les objets sont trop proches, les
rayons qu’ils envoient apres s'être
rompus dans l’œil, atteignent la ré-
tine avant de se réunir, ce qui em-
pèche la vue d’être distincte, On re-
médie à ce défaut par des verres con-
vexes ; ces verres font que les rayons
entrent dans Pæœil moins divergens ,
d’où il arive qu’ils se réunissent
plutot, et viennent se rassembler
précisément sur la rétine.
Si dans la jeunesse le cristallin
est trop convexe , il arrive quelque-
fois qu’en s’applatissant dans la vieil-
lesse , il devient de la convexité né-
cessaire pour recevoir précisément
au fond de l’œil les rayons de lu-
mière qu'ils réunissoient trop tot
auparavant ; C’est pour cette raison
qu’on dit que les vues courtes sont
celles qui se conservent le mieux. On
appelle preshytes ceux qui sont at-
taqués de ce défaut de la vue , parce
qu’'ordinairement c’est le défaut des
vieillards : presbyle ; est opposé à
MYOPE , f’oy. ce mot.
PRESBYTERE, s. m. du grec mpo-
CuTéprov. ( Presbulérion), de p#oÇus
(presbus), vieillard ou prètre , assem-
blée des vieillards, le lieu de Passem-
blée des prètres , la demeure des pré-
tres ou des vieillards.
( His. ecclés.) Maison destinée
pour loger le curé d’une paroisse,
Anciennement, on appeloit pres-
bytère le cœur des églises , parce que
les prètres avoient seuls Le droit d’y
entrer. ! L
PRESBYTERIANISME, s. m.
même origine que PRESBYTERE.
( Relig. ) Secte ou doctrine des
presbyiériens , où protestans calvi-
nistes de la Grande-Bretagne, ainsi
nommés, parce qu’ils gouvernent
leurs églises par des anciens , tant ec-
clésiastiques que laïques, [ls sont op-
posés aux EPISCOPAUX (7. ce
mot. ) Ceux qui suivent cette doc-
hine sont appelés presbyteriens.
PRESCRIPTION, s. f. du latin
PRE
prescriplio , fait de præ, avant, et
de scribo , écrire , ordonner , statuer.
(Pratique) Exception ou fin de
non-recevoir, quirejette toute action
après un certain tems fixé par la loi
PRESEANCE, 5. f. du lat. præ,
avant, au dessus, et de sedeo , s’as-
soir: le droit de s’asseoir avant ou
au dessus de quelqu'un.
(Æcon. polit.) Droit de prendre
place au dessus de quelqu'un , ou de
le précéder. On a distingué la pré-
séance dhonneur et la préséance de
droit. La première est celle qui ap-
Partient à l’âge; la seconde, celle
qui est réglée par l'usage et la pos-
session. :
PRESENTATION , s. f. du lat.
præsen£lo , rendre présent : action
de présenter.
(Pratique) Présentation se dit
de l’acte que prend un avoué qui se
présente pour sa partie.
(Æcon. poli.) Présentation se
dit aussi de l’action on du droit de
présenter un ou plusieurs candidats,
à une autorité chargée de nommer à
quelque place.
PRESERVATIF, IVE, adj. de
Vilalien preservativo , formé du lat.
præ , avant , en avance, et de servo ,
garder , défendre, garantir.
(Méd.) 1 se dit des remèdes qui
servent à se garantir d’un mal qui
menace.
PRESOMPTIF , IVE, adj. du
lat. præsumplivus , fait de præ,
devant , et de sumo, prendre ; pren-
dre devant, s’attendre à ; présumer.
(Pratique) X1 se dit d’un proche
parent que l’on présume devoir, en
cette qualité, hériter de quelqu'un.
PRESOMPTION . s. f., même
origine que PRESOMPTIF,
( Pratique) Les présomptions,
en jurisprudence , sont les consé-
quences que Pon tire d'un fait connu,
pour découvrir la vérité d’un fait in-
certain dont on cherche la preuve.
PRESSE, s. f. du lat. presso,
presser. À
(Mécan.) Machine de bois ou de
fer qui sert à serrer étroitement
quelque chose.
Presse est encore le-nom d’une
æachine par le moyen de laquelle on
PRE 167
imprime , soit des estampes , soit des
- feuilles d’un livre.
. (Imprimerie) Presse se dit aussi
ar extension de limprimerie en
général; c’est dans ce sens que cette
phrase, liberté de la presse, signifie
la liberté accordée par un gouverne-
ment à chaque individu, de mettre
au jour , par la voie de l'impression,
ses idées, ses principes, sur toutes
sortes de matières, sans être obligé
de les soumettre à aucune espèce de
censure préalable,
(Hist. d'Angleterre) W Angle-
terre, press signifie contraction ,
d’impress, fait du lat, impressio ,
violence: lenrôlement forcé des ma-
telots.
Lorsqu'il y a ordre d’armer, un
lieutenant, avec un détachement
(press -gang) composé de quelques
officiers mariniers, matelots et soldats
de marine, munis de sabres et de pis-
tolets, parcourent tous les lieux où
ils espèrent trouver des marins, les
emmeévent de force, et les enferment
dans la cale d’un bâtiment, servant
dentrepôt, d’où on les distribue
ensuite à bord des vaisseaux en arme-
ment.
Une espèce de correctif à ce mode
arbitraire et violent , est que les ma-
telots ainsi arrêtés, ont la faculté de
faire résistance, et de repousser, sui
vant le droit naturel, la force par la
force. Si, en se défendant , ils bles-
sent, ou même tuent le lieutenant
qui commande le détachement, ou
quelques-uns de sa bande , il ny a
aucune poursuite ; s'ils désertent ,
c'est très-bien fait. Aussi ceux qu’on
saisit , sont-ils traités en consé-
quence.
Les matelots qui se font inscrire ,
ont des priviléges sur ceux qui ont
été pressés. On appelle ceux là ma-
telots volontaires.
PRESSION, s. £. du lat, pressio,
fait de presso, presser.
(Physique) Action dun corps
qui fait eflort pour en mouvoir un
autre. Telle est l’action d’un corps
pesant, sur un support sur lequel il
est appuyé : il presse ce support ;
et si ce support pouvoit céder, il le
pousseroit devant lui en descendant.
La pression se rapporte également
au corps qui presse , et à celui qui est
168 PRE
pressé , ct tous deux éprouvent Ja
meme action de la part Pun de Pau-
tre ; c’est pour cela qu’on dit que la
réaction est égale à la pression ou à
la compression.
Beaucoup d'effets que les anciens
attribuoïent à l’horreur du vide, sont
aujourd’hui unanimement attribués
à la pression et au poids de Pair.
La pression de Pair sur la surface
de la terre, est égale à la pression
d’une colonne d’eau de même base,
et d'environ 32 pieds ( 10 + metres)
de haut, ou d’une colonne de mer-
cure d’enkiron 28 pouces (757: mil-
limetres. )
La pression de. Vair sur chaque
pied carré de la surface de la terre,
est d’environ 2240 livres, parce que
le poids d’un pied cube d’eau est
d'environ 70 livres.
PRESSI ROSTRES , s. m. du
lat, presso, presser , comprimer , et
de rostrum, bec.
( Ornythol. ) C’est le nom que
plusieurs ormytbologistes donnent à
queiques oiseaux de l’ordre des échas-
siers, qui ont le bec médiocre et
comprimé sur les cotés. Le alle,
Phuitrier, sont des échassiers pressi-
rosires,
PRESTANT , s. m. du latin
præslans , fait de præ, au dessus ,
et de stare , ètre placé: éminent,
accompli.
(Musique) Nom d’un des prin-
cipaux jeux d’orgue , ainsi appelé
arce qu’il sert à régler les tons de
es à cause qu’il est proportionné
à la voix de Phomme.
PRESTATION , s. f. du latin
præsto ; dans le sens de donner,
fournir.
(Pratique) Prestation annuelle;
c’est une redevance qui se paie en
fruits, ou animaux en nature.
Prestation de serment ; c’est
Paction de prèter serment.
PRESTESSE , s. f. de l'italien
prestezza , agilité, subtilité.
Peinture) Ce terme, emprunté
de Pitalien, signifie, dans la langue
de l’art de la peinture, la facilité ct
la promptitude de la manœuvre.
La prestesse a l'avantage d’exci-
ter l'admiration qu’inspire une dex-
ténié peu commune ; maiselle en a
PR'E
encore une autre qui la fait recher-
cher des peintres vénitiens ; c’est ce-
lui d’être favorable à la couleur , qui
m'est Jamais plus belle que quand
elle n’est pas tourmentée ; que quand
pe la pose largement, et avec
acilté, sur la toile ou le panneau,
pour ny plus revenir.
PRESTO ,adv. emprunté de Pita-
lien , vite, promptement,
(Musique) Ce mot, écrit à la
tète d’un morceau de musique , indi-
que le plus prompt et le plus animé
des cinq principaux mouvemens éta-
blis dans la musique italienne. Quel-
quelois on marque un mouvemen
encore plus pressé, par le superlatif
prestissimo.
PRET, s. m. du lat. præslare,
dans la signification de donner ,
fournir.
(Pratique) Action par laquelle
on communique à quelqu'un une
chose dont il a besoin , à la charge
de la rendre en un certain tems.,
Préte-nom, s.m.; v. PRET et
NOM.
(Pratique) Celui qui prête son
nom dans un acte, et le signe à la
place du véritable contractant, qui ne
veut point paroitre.
PRETERITION , s.f. du latin
ræler , outre, et d’eo , aller, passer:
l’action de passer outre, omission.
( Pratique) C’est, en termes de
droit écrit, lomission que fait un
père de parler, dans son testament ,
d’un de ses enfans, ou autre héritier!
nécessaire.
Enfant prétérit ; c’est celui dont
le père a omis de parler dans son
testament.
Prétermission, ou prélérilion, du
lat. præler, outre, et de millo , mis-
sum, jeter, lancer.
(ÆElocut.) Figure de réthorique
convenable à la preuve. Elle con-
siste dans une feinte que l’on fait de
asser légèrement sur une chose que
Fon veut inculquer avec plus de
force.
PRÉTEUR, s. m. du lat. prælor,
fait de præ essendo , ou de præ-
eundo , suivant Tite-Live et Varron.
(Hist. rom.) Magistrats fameux à
Rome. Au commencement tous les
magistrats étoient appelés préleurs ;
PRE
ensuite on appela préleurs tous les
cnefs d'armée. Depuis, le nom de
préleur demeura à un magistrat par-
ticulier. Vers l’an 388 , le peuple
ayant obtenu que l’un des consuls fût
tiré du peuple, les sénateurs n’y con-
sentirent qu’à condition que on éli-
roit un magistrat, lequel ne pourroit
être tiré que de l’ordre des patriciens.
Sparius Furius fut le preruier pré-
leur.
PRETEXTE, s. f. du lat. pre-
texta, fait de prælexo , pretexlum ,
couvrir.
(ist. rom.) Robe longue, bordée
de pourpre , que portoient les enfans
de qualité à Rome , jusqu’à lPâge de
dix-sept ans, et dont'les prêtres, les
magistrats et les sénateurs romains,
étoient revétus lorsqu’ils assistoient
aux jeux publics.
PRÊTRE, ss. m. dulat. presbyter,
fait du grec æpe@ér:pos ( presbule-
ros), dérivé de mpés@us (presbus),
ancien.
(Hist. ancienne) Celui qui fai-
soit les sacrifices et les cérémonies
sacrées. Les prêtres de Mars, d'I-
SLSSNCLE
(Relig. juive) Les Juifs ont eu
un ordre de prétres et de lévites, qui
servoient au temple , et le grand
prélre qui étoit leur chef.
(Eglise romaine) Dans Véglise
romaine , les prêtres sont ceux qui
ont recu Pordre et le caractère du
sacerdoce.
PREVALOIR , v. n. et pronom
du lat. præ, devant, et de valere,
ayoir l'avantage , tirer avantage.
(Commerce) Se prévaloir; on
se sert de ce terme pour exprimer que
l’on tire sur quelqu'un pour êtrerem-
boursé de ce qu’on a payé ou avancé
pour son compte, ou pour compte
d'autrui.
PREVARICATION, s. f. du lat.
prævaricalio , fait de præ , au des-
sus, par-dessus, et de varico , écar-
ter les jambes, enjamber ; passer par
dessus son devoir,
(Pratique) Abus commis dans
l'exercice d’une charge , d’une fonc-
tion, d’une commission; manque-
ment par mauvaise foi contre le de-
voir de sa charge,
PREVENTION , s. f. du latin
RRE 164
præventio , fait de præ, avant ,et
de venio, venir ; venir avant : préoc-
cupation.
( Pratique) En matière de droit ,
Vaction par laquelle on devance
l'exercice du droit d’un autre.
PREUVE, s. f. du lat. proba,
pour probalio : ce qui établit la vé-
rité d’une proposition , d’un fait,
(-Arithmél.) Preuve, en sarith-
métique, est une opération par la-
quelle on examine et on s’assure de
la vérité et de la justesse d’un calcul.
(Pratique) Preuve, en jurispru-
dence, est un moyen déterminé par
la loi pour découvrir ou établir la vé-
rité d’un fait contesté.
Semi-preuve ; c’est une simple
présomption.
Preuve littérale, celle qui se tire
des écrits.
Commencement de preuve par
écrit; c’est un écrit qui prouve seu-
lement un fait préparatif, ou oxdi-
nairement lié à la convention dont
il s’agit,
Preuve lestimoniale; celle que
Von obtient de la confession ou du
témoignage de plusieurs personnes
dignes de foi.
Preuve vocale, celle qui se tire
de la déposition des témoins, c’est
la même chose que la preuve Lesti-
montale.
Preuve muetle ; celle qui n’est ni
littérale, ni testimoniale, mais qui
résulte de quelques circonstancesd’où
Von a lieu de juger qu’un homme est
véritablement coupable.
(Ælocut.) Preuve ; en rhéfori-
que, est une raison probable qu’on
propose pour se faire croire ; c’est
ainsi que Cicéron la définit.
La preuve , autrement l’enthy-
même , est composée de deux propo-
sitions , dont l’une vraie et certaine,
appelée aussi principe , établit l’au-
tre qui paroissoit douteuse,
(Logique) Preuve, en logiqre,
est un milieu, qui, par sa connexion
avec deux extrêmes, prouve la liai-
son que ces deux extrêmes ont entre
eux. #7. SYLLOGISME,.
( Science héraldique ) Faire
preuve de noblesse ; c’est justifier,
par des titres, qu’on est de noble
extraction. Dans ce sens, on ditabso-
lument faire ses preuves,
170 PR
(Histoire) Preuves se dit aussi
des titres et des extraits que Pon met
à la fin d’une histoire, pour prouver
la vérité des faits qui y sont avancés,
PRIAPISME , subs. masc. du grec
Fhiamisuos (priapismos), dérivé de
mpiamoe (priapos), dieu des jardins
et membre viril,
(Médec.) Erection continuelle
el douloureuse de la verge, sans au-
cun désir amoureux, C’est une con
vulsion particulière de cette partie,
ou une tension convulsive, qui dif-
Îcre du satyriasis , en ce que: ce-
lui-ci est accompagné d’un violent
aiguillon de volupté. Cette maladie
cit ainsi appelée du dieu ?riape,
qu'on représente dans cet état.
PRIMA INTENZIONE, terme
italien,
(Musique) K se dit d’ùn air, d’un
morceau de musique qui s’est lormé
tout d’un coup, tout entier, et avec
toutes ses parties dans esprit du
compositeur,
Les morceaux di prima intenzione
sont de ces rares coups de génie dont
toutes les idées sont si étroitement
liées, qu’elles n’en font, pour ainsi
dire, qu'une seule, et n’ont pu se
présenter à l'esprit Pune sans Pautre.
Ils sont aussi les seuls qui puissent
causer ces extases, ces ravissemens ,
ces élans de Pame qui transportent
lesauditeurs hors d’eux-mêmes, Après
un air di prima inlenzione , toute
autre musique est sans effet.
PRIMAT, s. m. du lat. prima-
{us, premier rang, primauié.
( Hist. ecclés.) Prélat dont la ju-
risdiction est au dessus de celle des
archevêques. L'origine des primats
vient de ce que les grandes provinces
ayant été subdivisées par les empe-
reurs, les unes s’appelérent pre-
mières, les autres secondes, les
autres troisièmes, etc. et les métro-
politains furent appelés primals.
L’archevèque de Tolède se dit primat
d’Espagne , comme larcheveque de
Cantorbéry se dit primat d’Angle-
terre,
PRIME, s. f. du lat. primus, pre-
mier.
( Commerce maritime) Prime
d'assurance ; c’est la somme qu’un
marchand, qui fait assurer sa mar-
chandise, paie à Passureur pour prix
PR
de Passurance, On lanomme prime ,
parce qu’elle se paie d’abord et par
avance.
e
( Finances) Prime se dit aussi,
dans le méme sens, d’une somme
accordée par forme de bénéfice , pour
encourager quelqu'opération de fi-
nan ces.
Le mot de prime est encore d’usa-
ge dans le commerce dagiot et dans
les loteries. En général, ce mot est
employé pour exprimer un profit qui
se perçoit d’abord.
(Mineral. ) Primes des pierre-
ries ; on donne en général ce nom
aux pierres qu'on regarde comme
servant de base où de matrice aux
pierres précieuses ; mais on appelle
particuhèrement prime d'améthys-
Le , les parties sans couleur, ou légère-
ment colorées du quartz-hyalin vio-
let, et quelquefois la chaux fluatée
violette. Prime d'émeraude , la
chaux fluatie verte, et prime de
rubis , le quartz-hyalin rose,
( Géomélt.) Prime , en géomé-
trie, signifie la soixantième partie
d’un degré. #7. MINUTE.
(-Arithm.) Prime se prend aussi
quelquefois pour la dixième partie
d’une unité.
(Métro. ) En parlant des poids,
prime se dit de la vingt - quatrième
partie d’un grain.
(-Astron.) Prime de la lune ;
c’est la nouvelle lune, lorsqu'elle
commence à paroître, deux ou trois
jours après la conjonction. On dit
que la lune est en prime , lorsque
Von aperçoit pour la première fois
le croissant, c’est-à-dire, lorsqu'on
voit pour la première fois la lune
se lever peu après le coucher du
soleil,
PRIMITIF, VE, adj. du latin
prümitivus , dérivé de primus : qui
vient des premiers.
(Hist. ecclés.) Primitive église ;
c’est l’église du tems des apotres,
et des hommes apostoliques qui leur
ont succédé.
( Gramm.) Primilif se dit aussi
du premier mot, du mot original
dont se forment les noms qu’on ap-
pelle dérives où composés.
( Physique) Couleurs prinit-
C4
PRI
ves ; ce sont celles qui sont pro-
duites par la lumière homogène,
ou par les rayons qui ont le même
degré de rélrangibihité , et qui sont
composés de parties de même vitesse
et masse, telles que le rouge, l’oran-
gé, le jaune, le vert, le bleu, lPin-
digo , le violet. #7 COULEURS.
( Peinture) Couleurs primiti-
ves ; elles ne sont, dans l’art de la
einture, qu'ausnombre de trois,
f rouge, le jaune , et le bleu. Le
jaune combiné avec le bleu, pro-
duit le violet; le rouge combiné
aussi avec le bleu, produit le violet,
etavec le jaune, l’orangé. Le blanc
et le noir ne sont pas comptés au
nombre des couleurs. Le blanc re-
présente la lumière, et le noir sa
privation. On a calculé que les di-
verses combinaisons de ces pre-
mières couleurs montent à plus de
800. On ne doit donc pas être surpris
que les ,anciens aient pu peindre
avec trois couleurs, en y joignant
le noir et le blanc; il n’est pas
même impossible qu'avec des secours
si simples, il y ait eu parmi eux
de bons coloristes.
Les couleurs que les peintres em-
ploient aujourd’hui, et qui sont les
mêmes dont le Titien, Rubens, et
les coloristes les plus célèbres ont
fait usage, ne sont pas en fort grand
nombre ; elles ne fournissent que
des couleurs sales, mattes, ternes,
fades, désagréables à ceux qui sa-
veut mal les employer; mais elles
procurent des teintes enchanteresses
aux artistes qui possèdent la magie
dont elles sont les instrumens ; im-
puissantes par elles - memes, elles
doivent tous leurs effets à la science
du magicien.
PRIMOGENITURE, s. fém. du
lat. primus , premier, et de geni-
tus, participe de gigno, engendré,
( Pratique ) Droit d’aînesse.
PRIMORDIAL , LE , adject. du
lat. primus, premier, et dordium,
commencement, dérivé d’ordirti,
ourdir , faire une trame
( Pratique) Titre primordial ;
c’est le titre original.
PRINCE, s. m. du lat, princeps,
Je chef, le premier,
(Econ. polit.) Nom de diguité :
PR
personne revêtue du suprème com-
mandement sur un état > Sur un
pays, roi, souverain.
Il se dit aussi de ceux qui sont
d’une famille impériale ou royale,
ou qui sont issus des princes de
cette famille.
(Hist. romaine ) Prince du Se-
nat; c’étoit, dans l’origine, un sé-
nateur choisi par le fondateur de
Rome , pour présider au sénat, dans
son absence. Sous la République , il
passa en usage de conférer le titre de
prince du Sénat au plus ancien sé-
nateur.
Prince de la jeunesse ; Auguste,
en renouvelant les jeux troyens,
prit, pour les exécuter, les enfans
des sénateurs qui avoient le rang
de chevaliers, choisit un de sa fa-
mille qu'il mit à leur tête, le nom-
ma prince de la jeunesse, et le dé-
signa son successeur,
Princes étoit encore lenom d’une
espèce de soldats romains, que l’on
choïsissoit parmi les plus forts et les
plus vigoureux de linfanterie. Hs
étoient armés comme les hastaires ,
excepté qu'au lieu de piques, ils
avoient des demi-piques,
(Physiol.) Prince se dit en-
core de l’intestin rectum.
PRINCIPAL, LE , adj. et subst.
le plus considérable , le plus remar-
quable en son genre.
(Pralique) Cause principale ;
c’est la premiere instance.
Production principale ; celle qui
a été faite devant les premiers siéges,
PRINCIPAL, subst. Le capital
d'une somme due.
Il signifie aussi ce qui est le plus
important; et, dans ce sens, il est
opposé à accessoire.
Il est de règle que l'accessoire
suive Le principal.
( Géométrie) L'axe principal
d'une ellipse ; cest son grandaxe,
où celui qui la traverse dans sa plus
grande longueur.
L'axe principal d'une hyper-
Lole ; c’est axe des foyers.
( Peinture ) Objet principal ;
c’est, en parlant d’un tableau, le
foyer d’où tous les objets partent
comme autant de rayons, celui dont
ils émanent, celui auquel ils abou-
tissent et sont subordonnés,
171
172 PART
PRINCIPE, s. m. du lat. princi-
pium , première cause.
(Physique). On appelle principe
toute vérité qu’on re peut révoquer
en doute,
On appelle encore principes, les
Propositions desquelles part un au-
feur pour expliquer un Systeme. Ain-
#1, l’on dit : untel auteur, pour ex-
pliquer son système » partde tels ou
tels principes.
( Chimie ) Les chimistes donnent
aussi le nom de Principes à tout ce
qu’ils imaginent entrer dans la com-
>osition des mixtes; et là - dessus,
fe anciens chimistes sont tombés
dans de grandes erreurs. Outre les
quatre élémens adoptés par les phi-
losophes , on a vu Paracélse appeler
principe mercuriel , tout ce qui
étoit volatil ; soufre, tout ce qui
étoit inflammable; Beccher > Imagi-
ner une terre combustible, un prin-
cipe de fixité; Stalh > inventer son
phlogistique ; d’autres chimistes, dis-
finguer des proies primilifs, des
Principes secondaires , des princi-
pes prochains , des principes éloi-
g'1és , des Principes principiés , des
Principes principiaux.
Macquer a lui-même donné la dé-
2omination de principes à des com-
posés plus où moins m ultipliés.
Mais les découvertes modernes ont
fait sentir la nécessité de renoncer à
la distinction des élémens, pui:que
beaucoup de Corps indécomposés jus-
qu’à ce jour, sont manifestement
composés , et que le nombre des
substances que l'analyse n’a pu ré-
duire à leurs Principes primitifs, est
trop considérable pour qu’on leur
donne le nom d’élémens.
rincipe est cependant employé
en chimie pour désigner la cause
dune propriété ; ainsi Pon dit, le
principe acide, ou alcalin, ou as-
tringent , etc,
Principe se dit encore de certains
produits indécomposés , quoique dé-
composables,
Principe sorbile (du lat. sorbeo ,
absorber ) ; c’est le nom que quelques
chimistes anglois ont donné à Poxi-
g°ne,
Principe doux des huiles, Scheel
à donné ce nom à Pespèce de muci-
lage que les huiles laissent précipiter
Par ie repos, ou tiennent en solution,
PRI
( Peinture ) Principe , dans le
langage de la peinture, est ce qui
constitue une ç ose, ce qui lui est
essentiel ; c’est dans ce sens qu’on
dit que les différens genres de pein-
ture ont des principes différens ; le
Principe de la peinture d’hisioire est
l'expression ; celui du portrait , la
ressemblance ; celui du paysage ,
Peflet ; celui de Ja nature morte ,
Pillusion.
PRINTANNIER , RE , adj. de
PRINTEMS (voy. ce mot ), qui est
du printems.
( Botan.) Ti se dit des plantes qui
naissent , fleurissent ou produisent
dans le printems,
PRINTEMS, s. m. du lat. pri-
muUm lempus ; premiere saison. On
a dit long-tems prime Pour premier.
( Cosmographie ) L’une des qua-
tre saisons de l’année, Il commence
lorsque le soleil , s’approchant de
plus en plus du zénith Da atteint une
hauteur méridienne moyenne entre
sa plus grande et sa plus petite; c’est-
à-dire, lorsqu'il est arrivé au point
de Pécliptique qui coupe l'équateur ;
et il finit lorsque le soleil , Continuant
de s’approcher du zénith ; à atteint
sa plus grande hauteur méridienne R
c’est-à-dire , lorsqu'il est arrivé au
point de Pécliptique qui coupe le
colure des solstices, Le jour où le
printems commence est égal à la
nuit ; c’est-à-dire , que le soleil de-
meure aussi long-tems au dessus
qu’au dessous de l’horizon.
PRIORITE, s. f. du lat, prior ,
premier, qui précède : antériorité à
primauté,
( Pratique) Priorité d'hypolhè-
que ; c’est le droit qu'a un créancier
hypothécaire , le premier inscrit ,
d'etre payé sur le prix d’un immeu-
ble de son débiteur avant les créan-
ciers inscrits après lui. '
(Assemblées délibérantes) Prio-
rilé s'emploie aussi pour désigner
Vavantage qu'obtient un projet, un
discours, d’ètre entendu ou discuté
avant un autre. ,
PRISE, s. f, du latin prensus ,
Participe de prendere , contraction
de prehendere , dont on a fait pren-
dre, prins et pris,
(Art milit. ) Ce mot s'applique
généralement à tout ce qu’on prend
PRE
à la guerre par la voie des armes. La
prise une ville, dune place, de la
contrescarpe , de Partillerie , des ba-
gages. d’un général , etc.
Prise d'armes ; ce terme est en
usage pour exprimer la rébellion des
sujets contre leur souverain,
(Marine ) Prise se dit aussi des
vaisseaux pris sur Pennemi , ou trou-
vés en contravention aux lois de la
neutralité.
Faire une ou plusieurs prises ;
cest prendre un ou plusieurs vais-
seaux ennemis.
Amariner une prise ; c’est pren-
dre possession d’un vaisseau pris.
Un bätiment est ou n'est pas de
bonne prise ; cela signifie que le
tribunal institué chez les différentes
nations pour prononcer sur la vali-
dité de la prise, a jugé en faveur
des capteurs ou des capturés.
Parts de prise ; C’est la partie du
produit de la vente du vaisseau pris
ét de sa cargaison, qui revient aux
officiers et aux matelots des vaisseaux
reueurs, selon leur grade , et d’après
ke lois relatives aux prises.
Conseil des prises ; c’est le nom
d’un tribunal institué en France
pour juger de la validité des prises.
( Pratique) Prise à partie ; c’est
un moyen extraordipaire accordé à
une partie contre son juge, foutes
les fois qu’il agit per fraudem , gra-
liam , inimicilias aut sordes ; ainsi
que s’expliquent les jurisconsultes.
Prise d'eau ; c’est l’action de dé-
tourner une certaine quantité d’eau
d’une rivière, d’un ruisseau, d’un
étang, etc. par des saignées ou autre-
meut, soit pour arroser des terres ,
soit pour d’autres usages. Il n’y a
que le propriétaire qui puisse faire
une prise d'eau, ou un autre, de
son consentement.
( Pharmacie ) Prise se dit aussi ,
en parlant de médicamens et de
drogues , de la dose qu’on prend en
une fois.
( Monnoies ) Prise d'essai; on
eppelle ainsi dans le monnoyage le
morceau de monnoie que l'officier
des monnoies fait couper de quelques
pièces nouvellement fabriquées, et
d’autres pieces de mème valeur qui
ont cours , pour juger leur titre , et si
elles sont de bon aloi.
PR A 173
PRISMATIQUE , adj. de PRIS-
ME. Voy. ce mot.
( Physique ) I se dit de tout ce
qui a la figure d’un prisme , ou de ce
qui a quelque rapport au prisme.
Verres prismatiques ; ce sont les
solides de verre dont on se sert pour
séparer les rayons de lumière, lurs-
qu’on veut faire des expériences sur
les couleurs.
Couleurs prismatiques ; ce sont
les rayons colorés que fait apercevoir
un prisme , au travers duquel on fait
passer un jet de lumière solaire.
( Cristallographie) Cristal pris-
malique ; c’est celui qui a la forme
d’un prisme droit ou oblique , et
dont les plans sont inclinés entr’eux
de 120 deg. ; Le carbonate de chaux
prismatique , le feld-spath pris-
malique.
PRISME , s. m. du grec mpiouz
( prisma ) , dérivé de mpi£w ( prizo ),
scier , Couper : ce qui.est coupé ,
sCié.
( Géom. ) Solide engendré par le
mouvement dune figure rectiligne ,
qui glisseroit toujours parallèle à elle-
même le long d’une ligne droite,
Si la figure décrivante est un trian-
gle , le prisme s’appelle alors prisme
triangulaire ; si la figure est un car-
ré, le prisme s’appelle prisme qua-
drangulaire. ‘
Par la génération du prisme, il
est évident que ce solide a deux bases
égales et parallèles, que son contoui
est composé d’aufant de parallélo-
grammes qu’il y a de côtés dans la
figure décrivante ou la base ; qu'enfin
toutes les sections du prisme paral-
leles à sa base , sont égales,
Tous les prismes sont entreux en
raison composées de leurs bases et de
leurs bauteurs. Les prismes dont les
bases sont égales sont par conséquent
entr’eux comme leurs hauteurs ; si
ceux dont les hauteurs sont égales
sont entr’eux comme leurs bases, les
prismes semblables sont entreux
comme les cubes de leurs côtés homo-
logues, er aussi comme les cubes de
leurs hauteurs.
( Dioptrique) Prisme est aussi le
nom d’un solide transparent , qui à
la figure d’un prisme triangulaire ;
c’est-à-dire , que ses deux extrémités
sont deux triaugles égaux , parallèles
174 PRO
et semblablement situés, et les trois
autres faces, qui en terminent le
contour, sont des parallélogrammes
tès-polis, qui s’étendent d’une ex-
trémité à l’autre.
à à SL
Ce solide peut être de verre,
d’eau , de glace , etc. , pourvu que la
matière dont il est formé soit trans-
parente ; il sera propre aux usages
auxquels il est destiné.
On se sert de prismes pour faire
plusieurs expériences tres-curieuses
sur la lumiere et sur les couleurs, et sur-
tout pour démontrer que la iumiere
est un corps hétérogène , composé de
ylusieurs rayons colorés, tels que le
rouge , l’orangé , le jaune , le vert, le
bleu , Pindigo et le violet, avec tou-
tes les couleurs intermédiaires.
PRIVATIF, IVE , adj. du lat.
privalivus, fait de privo , frustrer ,
dépouiller, priver: qui marque pri-
vation,
( Grammaire) La langue fran-
coise a plusieurs particules, préposi-
tions et additions qui sont privali-
ves,commein,ir, dé, é et ex: tn-
solvable , incorrigible, impratica-
ble, irrévocable, décoloré, de-
SUITIOIL, ÉNETVCF , ex-jésuile.
LA fait souvent le même effet
dans la langue grecque, comme dans
athée , acéphale , sans dieu, sans
tète.
(Algèbre) Quantité privative est
la meme chose que guanlilé néga-
tive, par opposition à quanlilé posi-
tive ou aflirmative.
PRIVILEGE , s. m. du latin pri-
vilegium , formé de privalus , parti-
culier , et de lex, legis, loi ; loi par-
ticulière.
( Pratique) Avantage accordé à
quelqu'un à l’exclusion des autres.
Créanciers privilégiés ; ce sont
ceux qui ont le droit d’étre payés
avant d’autres. Ce droit leur est don-
né par Ja loi, à cause de la nature
de leur créance. D’où il résulte que
Pordre des priviléges ne se règle point
ar la date de Pobligation , mais par
É faveur de la cause. T'els sont les
frais d’enterrement, le paiement des
impôts, les loyers.
PROBABILITE , s. f. du lat.
r6babilitas , fait de proba , preuve,
et d’habilitas, disposition, facilité
PRO
pour une chose : ce qui peut étre
prouvé; vraisemblance, apparence
de vérité.
(/Hathémal.) La probalilité est
définie par Locke, la convenance ou
la disconvenance apparente de deux
idées , appuyée sur des preuves qui
ne sont pas susceptibles de démons-
traüor mathématique , mais qui en
onf ordinairement toute la force.
Les séomètres modeines ont appli-
qué leur calcul à évaluer les degrés
de probabilité, et pour cela ils ont
regudé la certitude comme un tout,
et les probabilités comme les parties
de ce tout. En conséquence, le juste
degré de probabilité d’une proposi-
tion, leur a été exactement connu,
lorsqu'ils ont pu dire et prouver que
cette probabilité valoit un demi, un
tiers, un quart de la certitude. Dans
Pusage ordinaire, on appelle pro-
bable , ce qui a plus d’une demi-cer-
üitude ; vraisemblable, ce qui a
surpasse considérablement; cerlaine,
qui touche à la certitude entière.
Au dessous de la demi-certitude ou
de Pincertain , se trouvent le soupçon
et le doute, qui se terminent à la
certitude de la fausseté d’une propo-
sition.
Les sources de probabilités sont
de deux espèces : 10. les probabili-
tés tirées de la considération de la
nature même, et du nombre des
causes ou des raisons qui peuvent
influer sux la vérité de la proposition
dont il s’agit; 20. les probabilités
fondées sur lexpérience du passé,
qui peut nous faire tirer avec con-
fiance des conjectures pour Pavenir,
lors du moins que nous sommes assu-
rés que les mêmes causes qui ont
produit le passé, existent encore, et
sont prêtes à produire lavenir.
A ces deux principes généraux de
probabilité, on en peut joindre de
plus particuliers , tels que légale pos-
sibilité de plusieurs évèenemens, la
connoissance des causes, le témoi-
gnage , l’analogie et les hypothèses.
Quand on est assuré qu'une cer-
taine chose ne peut arriver qu’en un
certain nombre déterminé de ma-
nicres, ef qu’on sait, où qu'on sup
pose que toutes ces’manières ont une
égale possibilité, on peut dire avec
assurance que la probabilité qwelle
PRO
arrivera d’une telle facon , vaut fant ,
ou est égale à autant de parties de la
certitude, Lorsqu'on jette un dez au
hasard , la possibilité est égale pour
chacun des six points dont il est com-
posé; il y a donc six probabilités
égales, qui, toutes ensemble, font
la certitude; ainsi, chacune estune
sixième partie de cette certitude. Ce
principe, tout simple qu’il paroit ,
est infiniment fécond ; c’est sur lui
que sont formés tous les calculs que
Von a fait et que lon peut faire sur
les jeux de hasard , sur les loteries,
sur les assurances , et en général sur
toutes les probabilités susceptibles
de calcul, C’est sur ce principe , joint
à l’expérience, que lon détermine
les probabilités de la vie humaine,
ou du tems qu'une personne d’un
certain âge, peut probablement se
fatter de vivre, ce qui fait le fonde-
ment du calcul des rentes viageres,
des tontines, etc. Consultez Les es-
sais sur les probabilités de la vie
humaine ; de M. Desormaur ;
l'analyse des jeux de hasard, de
M. de Montmord , etc.
PROBLEME, s. m. du grec æp6-
£xnuz (probléma), proposition ,
fait de mpoÇarne on) , pro-
poser, dérivé de Çzx1œ ( ballo), je-
ter: proposition dont le pour et le
contre se peuvent également sou-
tenir.
(Philosophie) Probléme se dit
en philosophie , d’une proposition
par laquelle on demande la raison
d’une chose qui west pas conue.
Probléme d’'Aristote.
( Mathémat.) En mathématique,
probléme est une proposition par la-
quelle il est demandé qu’on fasse une
certaine opération, suivant les règles
des mathématiques, et qu’on démon-
tre qu’elle a été faite.
Probléme des trois corps ; on
donne ce nom à un probléme fa-
meux , fort agité, dans le siecle der-
uier, par les géomètres, et dont voici
l'énoncé : trois corps étant lancés
dans Le vide, avec des vitesses et
suivant des directions quelcon-
ques, et s’altérant en raison du
carré de leurs distances, trouver
les courbes décrites par chacun de
ces trois corps. On voit que la solu-
ion de ce probléme sert à trouver
PRO 175
Peffet de l'attraction des planètes ies
unes sur les autres. Si on pouvoit le
résoudre rigoureusement, on avance
roit beaucoup par ce moyen Pastrono-
mie physique; mais jusqu’à présent ,
et dans l’état où l’on est aujourd’hui,
il ne paroit possible de le résoudre
que par approximation, en suppo-
sant qu'un des corps attirans soit
beaucoup plus gros que les deux
autres,
MM. D’Alembert, Euler et Clai-
raut , ont trouvé une solution de ce
probléme.
( Géom.) Probléme plan ; cest
un problème qui se réduit à une
équation du deuxième degré,
(Astron.) Probléme de Kepler ;
c’est un problème qui consiste à
trouver le lieu d’une planete dans
un tems donné. Ilest ainsi appele,
parce que Kepler est le premier qui
Pait proposé.
PROBOSCIDE , s. f. du grec
mpoGosuic. ( proboskis ), la trompe
d’un éléphant. Terme d’hist. nalu-
relle , et de blason.
PROCATARCTIQUE , adj. du
grec mpoxarTaprixos (prokatarlikos),
formés de æpo (pro), devant, de
xatà (kala), au dessus, et d’3p-
xomaæ (archomaiï), commencer :
primitif, qui précède. '
(Héd.) On donne cette épithète
aux causes manifestes des maladies
qui agissent les premitres et qui mei-
tent Les autres causes en mouvement.
PROCÉDÉ, s. m. du lat. pro-
cedo , aller au delà , s’avancer ,
fait de pro , au delà , et de cedo,
passer , venir: manière d’agir.
( Arts chimiques ) Procédé se
dit de la méthode qu’il faut suivre
pour faire quelque opération.
PROCEDURE, s. f. même ori-
gine que PROCEDER,
( Pralique ) On comprend, sous
la dénomination de procédure , tous
les actes relatifs à l’instruction et à
expédition d’un procès : procédure
civile , procédure criminelle.
PROCES, s. m. du lat. processus,
fait de procedo , aller, se porter
en avant,
( Pralique ) Diflérend eu contes-
176 PRO
tation que dés particuliers ont entre
eux sur des objets litigieux.
Procès , dans un sens plus étroit ,
se dit au barreau , d’une contestation
jugée en première instance, apres
une instruction par écrit sur appoin-
tement. Le procès, suivant cette
derniere définition, dilfere de l’ins-
tance.
Procès - verbal; c’est un acte
dressé et attesté par des officiers de
justice, et dans lequel ils énoncent
de circonstances et dépendances d’un
fait , etc.
( Anat.) Procès se dit en ana-
tomie, de ce qui saille, de ce qui
avance. Les procès ciliaires , etc.
PROCELEUSMATIQUE, s. m.
du grec mpoxéneuauarixos ( proké-
leusmatikos ) , formé de æpo (6e) £
au-devant , et de xéaevoux ( kéleus-
ma), génit. nenéuouarTos ( keleus-
matos ), cri d'encouragement des
matelots, dérivé de xeneüw (kéleud),
exhorter.
( Poésie gr. et lat. ) Pied de vers
grec ou latin, composé de quatre
brèves. Il étoit ainsi appelé, parce
que le vers proceéleusmatique étoit
employé, à cause de sa rapidité, à
exhorter les matelots,
PROCHRONISME, s. masc. du
grec æpo (pro), auparavant , et de
xpéves (chronos), tems : avance-
ment de tems.
(Chronologie) Erreur de chrono-
logie, qui consiste à avancer la date
un évenement, Il est opposé à PA-
RACHRONISME. Foy. ce mot.
PROCLAMATION, s.f, du lat.
proclamatio , fait de pro , devant ,
en présence, et de clamo, publier:
publication solennelle ; action par
laquelle on proclame.
PROCOMBANT, TE, adj. du
lat. procumbo , se coucher.
(Botan.) Tige procombante ;
c’est une tige tombante sur terre ,
comme par débilité, de manière à
ne la toucher qu’en partie.
PROCONSUL ,s. m. du lat. pro-
consul, fait de pro, pour, au lieu
de, et de consul, consul.
(Econ, polit.) Celui qui, chez
les Romains, gouvernoit certaines
grandes provinces avec l’autorité de
consul.
PRO
PROCTALGIE , s.,f. du grec
mpœxrec (proclos) , le fondement ,
et d’änyoc (algos), douleur,
(Med. ) Douleur du fondement
ou de l’anus,
PROCURATION, s. f. du lat,
procuralio , fait de pro, pour , et
de curo , veiller, avoir soin. |
(Pratique) Acte por lequel nous
chargeons un autre de faire quelque
affaire pour nous.
PRODITOIREMENT , adv. du
lat. proditor, traitre , de prodeo ,
divulguer.
(Pratique) Proditoirement , ou
trahison ; il n’est d’usage qu’en
matiere criminelle , où il s’agit d’as-
sassinat : il a tué prodiloirement.
PRODROME , s. m. du grec #p3
(pro) » devant , et de dpôuoc ( dro-
71105 ), Course : avant-coureur.
(Liliérat.) Les savans donnent
le nom de prodrome à un écrit qui
en précède un autre qui doit pa-
roitre dans la suite ; qui est l’avant-
coureur d’un ouvrage, l'essai et l’i-
dée qu’un auteur donne d’avance à
son entreprise,
PRODUCTION, du lat. produc-
lo ; fait de prodeo , divulguer, faire
paroitre : ouvrage , ce qui est produit.
( Lillérat. ) Production se dit
es ouvrages de lart et de l’esprit,
aussi bien que des ouvrages de la
nature. s
(Ænat.) Production, en anato-
mie , se prend quelquefois pour pro-
longement.
Productions ciliaires ; le. mé-
sentère est une production du pé-
riulourie.
( Pratique) Production se dit
aussi de tous les titres, papiers ou
procédures qu’une partie produit en
Justice , pour appuyer sa demande ;
mais plus particulièrement des pièces
d’un procès qui sont mises au greffe
ou entre les mains des rapporteurs
quand les affaires sont appointées.
PRODUIT , s. m. et adj. du lat.
producere , produire , engendrer.
(Agricult.) Produit d’une ferme,
d’une terre ; C’est ce qu’elle rapporte
en argent, en denrées, etc.
Produit territorial ; c’est la va-
leur de ce que produit un pays, an-
pée commune,
( Chimie)
PRO
(Chimie) Produit, en chimie,
est le résultat d’une opération, Lors-
qu’on est parvenu, par l'analyse, à
séparer les composins d’une subs-
tance quelconque, ces composans,
isolés, s'appellent produits.
(Ærithimét.) Produit est aussi le
résultat de deux nombres multipliés
Fun par Pautre,
PROEGUMENE , adj. du grec
mponyoumérac ( proégoumenos ), fait
de rrponyoüpas ( proégoumat), de-
vancer , précéder,
(Méd.) On appelle ainsi la cause
éloignée des maladies, appliquée au
corps, comme le tempérament, la
pléthore, la cacochimie.
PROEMINENT , TE, adj. du
lat. pro, devant, au dessus, et de
emiueo , Sortir, s'élever; qui est plus
en relief que ce qui l’environne.
(-Æuat.) Le front est proémninent
dans le visage de l’homme,
PROËMPTOSE , s. f. du grec
æpo (pro), devant , et d’eumimruw
(empiplo), tomber, survenir : ce
qui survient trop tot.
(Æstronom. chronol.) On dit
qu’il y a promptose en équation lu-
naïre , quand la nouvelle lune arrive
un jour plutot qu’elle ne devroit,
suivant le cycle des épactes. On est
alors obligé de changer d’un jour la
suite des épactes d’un siècle ; comme
les nouvelles lunes avancent d’envi-
ron un jouren 312 ans, par rapport
au cycle de 19 ans, ce changement
d’épacte se fait de 300 ansen 300 ans,
sept fois de suite ,et après cela au bout
de 400 ans seulement. Il est opposé
à métemptose ou équation solaire ,
qui fait arriver les nouvelles lunes
un jour plus tarû, quand on sup-
prime une bissextile. .
PROFECTICE , ad). du lat. pro-
fectitius , fait de proficiscor, venir
de: qui vient de, qui tire son ori-
gine de.
(Pratique) Biens profectices; ce
sont ceux qui viennent de la succes-
sion directe du père, de la mère et
des autres ascendans. Ils sont oppo-
sés aux biens ADVENTICES. F.
ce mot.
PROFIL ,s. m. Les latins se sont
servi du mot f?/urm à peu près dans
Ja mème signification, On a dit au-
dome IL. :
PRO 177
trefois porfil. Les Italiens disent pro-
Jilo , et les Anglois profile.
(Architect. ) Profil se dit de la
figure d’un bâtiment , d’une fortifi-
cation , ou d’une construction où l’on
à marqué les hauteurs, largeurs et
épaisseurs, c’est-à-dire , les lignes
qui paroitroient, si on avoit coupé à
angles droits le bâtiment, depuis le
comble jusqu'aux fondemens. fo.
SECTION , ORTHOGRAPHIE ,
COUPE.
(Peinture) On appelle générale-
ment profil, l'aspect que présentent
les contours d’un objet vu de coté ;
mais, dans l’art de la peinture, ce
terme est plus particulièrement ap-
pliqué à la tête, vue de manière À
apercevoir la moitié du visage, Le
mot profil emporte même tout seul
cette signification , en sorte que lors-
gw’on dit : Le profil de cet homme a
un grand caraclère ; on entend par-
ler du caractère de son visage où de
sa tête, vue à moitié.
. On peut penser que le profil appar-
hent aux premiers essais de lart,
parce que Pombre en présente le mo-
dèle ; cependant , s’il en faut croire
le témoignage de Pline, cette ma-
nière de peindre fut inventée par
Apelle, pour dérober une diflormité
dAntigone, l’un des généraux d’A-
lexandre qui n’avoit qu’un œil.
PROFONDEUR, s. f, du lat.
Profundum, gouffre, abime : ce qui
est haut , élevé.
( Physique ) L'étendue dune
chose, depuis la surperficie jusqu’au
fond. :
La profondeur est la distance la
plus courte d’un point de la surface
inférieure, à un point de la surface
supérieure , ou une ligne droite tirée
perpendiculairement de la surface su-
périeure à la surface inférieure,
( Géom.) Profondeur est encore
une des trois dimensions du corps
géométrique. On lappelle autrement
HAUTEUR. 7, ce mot.
PROGNOSTIQUE , adj. et s. Z,
PRONOSTIQUE.
PROGRAMME , s. m. du grec
æpo (pro), auparavant, et de ypauux
(g'amma), écrit: ce quiest écrit
auparavant.
. (Zitiéral. Inctruction publique )
Ecit par lequel on FRaURes Le sujet
L
158 PRO
d'un ouvrage, de quelque exercicé
public, d'un spectacle , d’un bal
let ,ete. qui en contient à peu près
Je sujet, ou ce qui est nécessaire pour
l'entendre.
PROGRESSION, s. f. du lat.
progressio ; fait de pro , en avan A
et de gradior, marcher : mouvément
en avant.
(Mathémat.) Progression, en
mathématiques ,; est une suite de
termes en proüpoi tion continue, C’est-
àa-dire , dont chacun est taoyen entre
celui qui le précède et celui qui le
suit, 7: PROPORTION.
Progression arühmélique ; c’ést
celle qui se connoit par la soustrac-
tion , C'est-à-dire , celle dont chacun
des termes surpasse celui qui le pré-
cède ,où en ést surpassé d’une quan-
tité constante, qui est la même pour
tous , et que Pon appelle différence;
par exemple, cette suite = 1,359,
# , 9: où chaque ferme est Snrpassé
“par la même quantité 2. La marque
= quiprécède, est destinée à avertir
qu'en énonçant la progression, on
doit répéter chaque terine, ex cepté
je premier et le dérnier; en cette Mar
nière : r'ést À 3, commé 3 est à » ,
somme est à 7, Etc.
Progression géomélrique ; c’est
celle qui se connoit par la division ;,
Cest-x-dire ,; cellé où chacun des
iéxmes contient celui qui le précède ,
ou est contenu-en lui le même nom”
bre de fois, par exemple = 5: 3
guitar 2287 7 CRC. Ce nombre de
Sois est cé qu'on appelle la raison de
la progressioll, F. RAISON.
Laindrque = à ici Ja mème signi-
fication que dans la progression
arithineliyjue.
( Husique) Progression , eù fer-
nes de musique , est une EE
continue , prolongée au-delà de trois
ferures. Les suites dintervalles égaux
sont toutes En progressions ,et cest
én identifiant les termes voisins des
différentes progressions , qu’on par-
s'ent à completter échelle diatonique
et chromatique, au moyen du tem-
érament.
PROJECTILE , S m. du lat,
pro, en avant, el de jacio, jeter :
ce qui est jeté en avant.
(Mécan.) Projectile se dit, en
inécanique , d’un corps pesant, qui,
PRO
avant reçu un mouvement ot une 1m
pression ; stivant une direction quel-
conque , par quelque force exteine
qui jui à élé imprimée, est aban-
douné par cette force , et laissé à lui-
ième pour continuer sa course:
elle est une pierre jetée avec la
main où avec une fronde ; une fleche
qui part d’un arc, un boulet qui part
d’un canon , etc.
Les philosophes ent ëté fort em-
batrassés sur la cause de la continua
tion du mouvement des projectiles ;
C'est-à-dire ;:sur la ratson pour la-
quelle ils continuent x se MOUVOIT s
après que la première cause à cessé
dagir : c'est un principe avoué au
jourd’hui qu'un projectile , mis
en mouvement ;, continueroit à se
mouvoir éternellement en ligne droi-
te, et avec une vitesse toujours uni
forme , si la résistance du milieu où
il se meut, etl'action de la gravité s
naltéroient son mouvement pri-
mitif,
La théorie du mouvément des
projectiles , est le fondement de
cette partie de l’art militaire, qu'on
appelle LE JET DES BOMBES et
BALISTIQUE. #7. ces mots.
PROJECTION , 5. f. même on-
gine que PROJECTILE. ’
(Mécan. ) L'action d imprimer du
mouvement à un projectile. .
Projection perpendiculaire; celle
où la force met le projectile eu moi
vement à une direction perpendicu-
laire à l’horizon. 7
Projection horizontale, celle où
là force a uhe direction horizontale.
Projection oblique, celle où la
direction de la force fait un anglé
- oblique avec l’horizon.
Angle d'élévation du projeclile ;
C’est l'angle que fait la ligne de pro-
ection avec l'horizon.
(Perspective) Projection se it
aussi de la représentation ou l’appa-
rence d’un objet sur le plan perspéc-
tif ou le tableau.
Projection d'un point; c’est là
oint où le plan du tableau est cotipé
par le rayon visuel qui va du point à
l'œil, Par cette définition, on peut
entendre aisément ce que c’est que
la projection d’une ligne , d’une sux*
face ou d’un solide: ;
PRO
{ Géographie ) Projection de fa
sphère sur un plan; cest la repré-
sentation des diftérens points de la
surface de la sphère , et des cercles
qui y sont décrits, telle qu’elle doit
paroitre à un œil placé à une cer-
taine distance , et qui verroit la
sphère au travers d’un plan traus-
parent , sur lequel il en rapporteroit
tous les points.
La projection de la sphère se di-
vise ordinairement en o7thographi-
que , et en stéréographique.
Projection orthographique ; c’est
celle où la surface de la sphère est
représentée sur un plan qui la coupe
par le milieu , Pœil étant placé ver-
ticalement à une distance infinie
des deux hémispheres,
Projection, steréogruphique ;
c’est ceile où la siiace de la sphere
est représentée sur le plan d'un de
ses grands cercles, l'œil étant supposé
au pole de ce cercle.
Ban guomonique ; cest
celle où l’on suppose l’œ1i au centre
de la Spkère, Tous les grinds cércies
y sont pdr conséquent des lignes
droites, et les petits cercles des lignes
courbes. :
PROLEGOMENES , s. m. du
grec #po (pro ). auparavant, et .de
xéye (lego), dire : ce qui est dit
auparavaut, ce qui précède.
(Didactique ) Discours ou traités,
en forme de prélaces, qui sont placés
à la tête d'un livre, et qui contien-
nent les choses les pius nécessaires à
intelligence des maticres qui y sont
traitées, fs
PROLEPSE , s. m. du grec #p6-
anlre (prolépsis ), anticipation.
(-Ælocut. ) Figure de rhétorique
convenable à la preuve ; par laquelle
cn prévient et on réfute d'avance les
objections que l’on pou:roit essuyer.
PROLEPTIQUE , adj. même
origine que PROLEPSE.
(Hé. ) Epithète que l’on donne
à une fiëvre dont les paroxysmes re-
viennent plus promptement qiils ne
feroient s'ils étoient réguliers ; c’est-
à-dire, dont chaque accès revient
plutôt que le précédent.
PROLETAIRES, sm. du latin
proletarius, fait de proles , race ,
lignée : qui net propre qu’à faire
dés enfans,
P KR © 179
(CHist. rom. ) On dofnoit ce nom
à la sixième ét dernivre classe du
peuple romain , laquelle comprénoit
les pauvres citoyens de la république,
On jes nommoit ainsi; comme n°’6-
fant utiles à la république qué par
les enfans qu’ils fournissoient
la vuerre. 6 à
PROLIFERE , adj. du lat, pro-
lifer, fait de proles ; enfant, petit,
produit ; et de fero , porter: qui porte
un fruit.
( Botan.) Fleur prolifère ; c’est
une fleur du disque de laquel'e nais-
sent une ou plusieurs autres fleurs.
Lorsque le produit de la fructifi-
cation, au lieu d’étre une fleur est
seulement un pédoncule où rameau
feuillu, la fleur prolifère est dite
frondipare.
PROLIFIQUE , adj. du lat, pro=
lificus, Tait de proles , race, en-
ant, et de facio, faire : qui a la
force on la vertu d’engendrer,
(Hed.) Il se dit des hommes,
des animaux, de leur semence Let
des remèdes qui fortifient les parties
natureïles , qui augmentent la se-
mence et l’animent,
PROLIXE , adj. du lat. prolixus,
allongé,
( Art. oral.) Ilne se dit propre-
ment que des discours, des harangues
et de Ceux qui les font. Un discours
prolixe éstun discours ennuyeux.
Cet. homme écrit purement, mais
il est prolixe dans ses discours.
PROLOGUE, s. m. du grec
(pro ); avant, et de x4yo ( légo,),
dire : discours qui précède.
(Art dramat.) Prologie se dit
ordinairement &@’un ouvrage qui sert
de prélude à une piece dramatique.
Les anciens introduisoient dans leurs
prologues, quelquefois un seul acteur,
quelquelois plusieurs interlocuteurs.
L'objet de cesprologues étoit &’ap-
prendre aux spectateurs, on aux Lec-
teurs , le sujet de la pièce, où de leur
en faciliter Pintelligence ; ou quel-
quefois de faire Papologie de l'auieur.
On appeloit mème prologue Pacteur
qui le récitoit, Le théâtre comique
moderne fournit aussi quelques exem-
ples de prolosues , dont le plus tugs-
mieux est le prologue de l'Amphi-
tion de Mokère ; mais Popéra fragre
M 2
po u£
180 PRO
cois s’en est fait sous le régne de
Louis XIV , un vestibule éclatant,
dont le sujet est ordinairement élevé ,
merveilleux, ampoulé ; et la musique
harmonieuse et brillante.
Dans les opéra francois modernes,
on a supprimé les prologues, parce
qu'on a reconnu qu’ils nuisoient à
l'intérêt de la pièce, et qu’ils ne fai-
soient qu’ennuyer et impatienter les
spectateurs qui ne les souffroient sou-
vent que parce qu’ils n’osoient mur-
murer contre les fadeurs dont ils
ctoient pleins.
( Poésie) L'usage des prologues
s’est introduit dans le poëme didac-
tique, et dans le poëme en récit :
Lucrèce en a orné le frontispice de
tous ses livres ; PArioste en à égayé
ses chants ; Lafontaine joint très-
sauvent de petits prologues à ses
contes.
PROLONGER,, v. act. du latin
prolongo , étendre : faire durer plus
fong-tems.
( Géomélr. ) lrolonger, en ter-
mes de géométrie, cest continuer
une ligne , ou la rendre plus longue,
jusqu’à ce qu’elle ait une longueur
assignée, ou de manière qu’elle s’é-
tende indéfiniment,
( Marine) Prolonger une côte,
ou une lerre ; Cest faire voile, et
s’avancer ep mer, ensuivant, à une
petite distance ; une route parallèle à
une côte, où à une terre quelconque ,
qui court dans la même direction.
Prolongerun vaisseau; prolon-
er de long en long; c'est se ran-
yer à côté de lui, et de très-près,
dans un sens parallèle à la longueur
de l’un de Pautre; ce qui a heu quel-
auefois pour aborder un ennemi.
PROMINENT , TE, adj. du lat.
promineo , s'élever, être au dessus,
s’'avancer, étre en saillie: qui s'élève.
(Anat.) On a ainsi appelé lapo-
physe épineuse de la dernière vertè-
bre du col, parce qu’elle est longue,
presque redressée, et fort saillante.
PROMONTOIRE, s. m. du lat.
gromontoriurn.
( Géograph. anc.) Cap, pointe
de terre élevée et avancée dans la
mer, On dit plus ordinairement cap.
PROMOTION, s. f, du lat. pro-
rn0veo , fait de pro , en avaut, et de
PRO
moveo, pousser : l’action de pousser
en avant,
(Æ£conom. polit.) Action par la-
quelie un prince élève, ou un parti-
culier est élevé à une dignité, Le
pape à faitune promotion de qua-
dre cardinaux. Ces cardinaux , de-
puis leur promotion. . ...
PROMULGATION, s. f. du lat,
promulgalio , fait de pro, en avant,
à la tète, en face, en présence du
peuple, etde mulgo , divulguer , pu-
blier.
(Econom. polit. ) Publicatiou
des lois, faite avec les formalités
requises.
PRONATEUR, s. m. du latin
pronus, penchant.
(Anat.) Nom que Pon donné à
deux muscles, dont action est de
faire tourner la paume de la mair en
bas; ils sont opposés aux SUPINA-
TEURS. Foy. ce mot.
PRONONCER, verb. act. du lat,
pronuntiare , fait de pro. en face,
devant , et dezunliare, proclamer:
proférer hautement,
(Peinture) Prononcer, dans le
langage des arts d'imitation , c’est
exprimer les apparences de la nature.
Or prononce le trait, on prononce
les formes, quand on rend le trait
avec netteté , et les formes avec jus-
tesse, et d’une manikre assurée. On
dit aus:i que Pexpression , que l’eflet
sont bien prononcés, quand lPex-
pression est rendue sans équivoque,
quand l’effet est fermement accusé,
On dit encore qu’une touche est pro-
noncée, lorsqu’elle donne aux imi-
tations de l’art, le piquant, la vie,
le caractère qu’elles doivent avoir.
Un plafond, un tableau qui sera
placé loin des yeux du spectateur,
doit ètre prononce avec exagéra-
tion, dans les formes , dans l’ex-
pression, dans leflet. Un tableau
qui doit être vu d’une distance
moyeune, sera fièrement , fortement
prononcé; un tableau de cabinet
sera prononcé purement et avec pré
cision.
: PRONOSTIC, s. m. du grec æpo
(pro), auparavant, d'avance , et de
yswécaw (ginosko), juger, connoi-
re : Jugement porté d'avance,
(/Uéd,) Présage, prescience, ju-
PRO
gement qu'on fait de lévènement
d’une maladie, par les signes qui
Pont précédée , ou qui Paccompa-
gnent. Il s'emploie aussi adjective-
ment, et l’on appelle signes pro-
nostlics, ceux qui dénotent et font
conjecturer ce qui peut arriver de
bon et de mauvais dans une mala-
die, et mème dans la santé.
PROPAGANDE, s.f. du lat. pro-
pago , étendre , augmenter, répandre.
(ist. ecclés.) On appelle ainsi ,
en sfyle de conversation, la congré-
gation de propagandua fide, établie
à Rome pour les affaires qui regar-
dent la propagation de la foi.
( Hist. d'Angleterre ) Sociélé
de la propagande ; cette société Fat
établie dans la Grande-Bretagne en
1649, pour la propagation de la re-
ligion chrétienne dans les pays du
nouveau monde, qui appartiennent
aux Anglois. Charles II la confirma
en 1661, et Guillaume III lui don-
pa, en 1701, une forme régulivre.
-(Polit.) Propagande se dit aussi
par extension de tonte espèce de
doctrine, en mati-re de politique ,
qu'un gouvernement, où un parti
cherche à répandre. à établir,
PROPAGATION , 5. f. du latin
propago, étendre, augmenter , ré-
andre.
{ Physique) Propagation de lu-
nuère ; c’est ainsi que les physi-
ciens appellent le moyen par lequel
Ja lumière ou son action se propage ,
par lequel la lumière s’étend du lieu
uù elle réside dans le lieu quelle
éclaire. Soit qu'on pense avec Des-
cartes et Huyghens, que la propa-
sation de la lumière se fait par pres-
sion; soit qu’on croie avec Newton
quelle se fait par émission , il en
résulte les mêmes phénomènes.
Les deux opinions, il faut la-
vouer, ne sont rien moins que dé-
montrées; mais on peut resarder
comme vraies lesassertions suivantes:
La lumière se propage suivant une
ligne droite , d’une maniere qui nous
est inconnue, et les lignes droites ,
suivant lesquelles elle se propage ,
sont nommées ses rayons. Ce prin-
cipe est le fondement de Poptique.
Foy. OPTIQUE.
Les rayonsde lumière se réfléchis-
sut par un angle égal à Pangle d’in-
cidence ; ce principe est le fondement
PRO 187
de toute la catoptrique. 7, CATOP-
TRIQUE.
Les rayons de lumière, qui pas-
sent d’un milieu dans un autre, se
rompent, de manière que le sinus
d'incidence est, au sinus de réfrac-
tion, en raison constante, Ce prin-
cipe est le fondement de toute la
dioptrique. #oy. DIOPTRIQUE.
(Astron.) Propagution succes-
sive de la lumière ; Cest ainsi que
les astronomes désignent le tems que
la lumière du soleil met à venir
jusqu’à nous. Cet intervalle de tems
est de 8’ 7’, dans les moyennes
distances du soleil à la terre,
Les éclipses des satellitesde Fupi-
ter ont fait découvrir la propagalior
successive de la lumière; celle-ci a
fait découvrir à Bradley la cause
de l’aberration, et aberration dé-
terminée rigoureusement par les 0h-
servations, a fait connoitre plus
exactement l’effet qui devoit en ré-
sulter pour les satellites de Jupiter.
(Physiq.) Propagation du feu ;
c’est le moyen par leqäel l’action du
feu se propage, par lequel cette ac-
tion s’étend dans le corps , soit pour
les échauffer , soit pour les embrâser.
(Foy. FEU.) Consultez le mémoire
d’Euler, intitulé : Dissertalio de
igne , 1738.
Propagation du son : c’est le
moyen par lequel le son se propage,
par lequel le son s'étend du corps so-
nore qui le produit dans le lieu où
il se fait entendre,
Le son emploie un tems tres-sen-
sible à se propager, à se transmettre
du lieu où il nait, dans le lieu où il
se fait entendre, L'intervalle de ce
tems est d’une seconde de tems poar
173 toises (337 mètres). Consultez
l2s mémoires de l’Académie des
Sciences , année 1738.
PROPAGINE ,s. f. du lat. pro-
pago, propaginis ; provin de vigne.
(Botan. ) Nom donné par quel-
ques botanistes aux Corpuscules, par
lesquels certaines plantes agames se
reproduisent.
PROPHETE . S. masc. du grec
TPIDATHS ( prophétés), composé
de mp0 (pro), d'avance, et de oaui
( phémi) , dire : celxi qui prédit
l'avenir,
( Hist. juive) On appeloit pro-
prement prophèles pumi les Hé-
182 PrA.O
breux , ceux qui, par inspiration di-
vine , prédisoient l'avenir, où révé-
Joient quelque vérité cachée aux
hommes,
(Hist. anc.) On appeloit aussi
prophètes, parmi les peuples d’O-
xient, certains devins attachés au
culte des dieux,
PROPHYLACTIQUE, subst, f.
du grec mpoguaaxrTimoc (prophulak-
tikos), fait de æpo ( pro ) devant k
et de qguaxoce (phulasso ), garder,
Conserver : qui préserve:
( Hédec.) Partie de la médecine
ui traite de la manière de conserver
la santé,
Prophy lactique est aussi adjec-
tif,
Indication prophy lactique ; c’est
celle qui regarde la préservation de
la santé.
Cure prophylectique ; c’est celle
qui préserve de certaines maladies
ou qui en empêche le retour.
Remèdes prophylactiques ; ce
sont ceux qui entretiennent la santé
et prévienuent les maladies.
PROPLASTIQUE, adj. du grec
mp0 (pro), qui marque antériorité ,
et de mrassucs (plaslikos), dérivé
de æh&rsw (plasso), former: qui
détermine, qui prépare les formes.
( Zrchnol.) On appelle art pro-
plastique , l’art de faire les moules
dans lesquels on doit jeter quelque
chose,
PROPOLIS , s. f. du grec #pù
(pro), devant , et de ré: (polis),
ville : devant la ville.
(Hisl, nat.) Terme emprunté du
grec, qui sert à désigner une cire
rouge dont les abeilles bouchent les
fentes de leurs ruches, Il signifie lit-
téralement , ce qui csl avant la
ville, parce que les abeilles s’en ser-
vent pour fermer Pentrée de leurs
alvéoles,
PROPORTION, s. f. du lat. pro-
orlio, convenance et rapport des
parties entre elles, et avec leur tout,
( Peinture , sculpture ) Les pro-
portions dansila peinture et dans la
sculpture, sont établies sur les mesu-
res observées et comparécs. Elles sont
relatives à un objet considéré seul ,
et à ce même objet comparé à d’an-
tres, Elles sont ençore relatives, dans
’
PRO
la peinture, à Péloignement où le
peintre suppose l’objet qu'il imite ;
c’est la perspective qui règle cette
sorte de proportion.
Pour faire connoitre les propor-
tions de Fhomme , et pour leur don-
ner une base fixe , on a choisi certai-
ues parties du corps lui-même pour
niesulres,
La téte ou la fare, ont été celles
que les artistes ont préférées,
On mesure donc dans la peinture
et dans la sculpture, toutes les di-
mensions de la figure humaine , par
longueurs de tèle ou par longueurs de
face.
La mesure appelée tête est la lon-
gueur d’une ligne firée perpendicu-
lairement du sommet de la tête au
dessous du menton.
La mesure appelée face, est une
ligne perpendiculaire tirée de la
sommiié du front seulement, au des-
sous du menton.
On partage la tète en cinq divi-
sions, et la face en quatre, Comme
ces divisions ne sont paségales entre
elles, on se sert des plus petites pour
mesurer les parties du corps et des
membres qui forment de plus petites
divisions.
Par exemple, on mesure quelques
parties subdivisées du corpshumain ,
par des longueurs de nez,
La division ou mesure du corps en-
tier, par faces, est plus favorable
à l'exactitude géométrale, que la di-
vision par tètes ; parce que la face
étant une mesure moins grande, se
prète davantage aux subdivisions
dont on à besoin.
Les anciens ont, pour l’ordinaire,
donné huit fetes à leurs figures , quoi-
que quelques-unes n’en aient que
sept ; mais Pon divise ordinairement
la figure en dix faces; savoir, depuis
le sommet de la tête jusqu’à la plante
des pieds.
La face se divise en trois parties
égales : la première contient le iront ;
la seconde, le nez; la troisième, la
bouche et le menton.
L'homme étendant les bras,-est
aussi large qu’il est long.
Les deux bouts des mamelles et
la fossette d’entre les clavicules de la
femme, font un triangle équilatéral
parfait,
PROD
(Archit. ) En architecture , C'est
la justesse des membres de chaque
partie d’un bâtiment , et la relation
des parties au tout.
(Haihiémal.) Proportion en ter-
mes de mathématiques, est l'égalité
de deux ou de plusieurs rapports.
Comme on compare deux grandeurs
d’où résulte un rapport ou une rai-
son; aussi lon peut comparer deux
rapports d’où résulte une proportion,
lorsque les rapports comparés, ou ce
qui est Ja même chose , leurs expo:
sans se frouveut égaux.
Chaque rapport ayant deux termes,
la proportion en à nécessairement
quatre. Le premier et le dernier sont
nommés extrêmes; le second et le
lroisième, moyens. La proportion,
présentée sous cette forme, est dite
discrelte. Si les deux moyens sont
égaux, on peut supprimer l’un ou
Jautre, et la proportion w’offie plus
que trois termes ; mais alors celui du
milieu est censé double et appartenir
aux deux raisons, à la prémière
comme conséquent , et à la seconde
comme antécédent; en ce dernier
cas , la proportion prend le nom de
continue, et c’est une véritable PRO-
GRESSION. 7, ce mot.
Proportion arithmétique ; c’est
celle dans laquelle on compare les
termes des rapportss relativement à
leur différence. Liane AT,
15 , 16, forment une, proportion
arithmétique , parce que la différence
3 , des deux premitres, est la même
que celle des deux dernières,
Proportion géométrique ; c’est
celle dans laquelle les rapports ont le
méme quotient, Les quatre quantités
3,0, 4, 12, forment uneproportion
géométrique, parce que 3 est contenu
dans 9 , autant de fois que 4 est con-
tenu dans 12, c’est-à-dire, 3 fois.
Proportion harmonique : cest
une troisieme espèce de proportion ,
qui se forme des deux précédentes en
cette sorte : si trois nombres sont
tels que le premier soit au troisième,
comme la différence du premier et
du second est à la différence du se-
cond et du troisième , cestrois nom
bres-sont en proportion harmoni-
que. Ainsi ,lesnombres 1,2,53,6,
sont en proportion harmonique,
parce que 2 : 6 : : 1: 9; de nwme
PRO 183
aussi, quatre nombres sont en pro-
portion harmonique , quand le pre-
mier est au quatrième, comme la dif-
férence du premier et du second est à
la différence du troisième et Eu qua-
tième. Ainsi, 24, 16, 12,0, sont
en proporiion harmonique , parce
QUE: 24 SHOMELANS ES "8
Compas de proportion ; voyez
COMPAS, ï
PROPORTIONALITE , s. £
mème origine que PROPORTION.
(Mathém.) Terme dont on se sert
pour signifier la proportion qui est
entre des quantités.
PROPORTIONNEL, ELIE,
adj, même origine que PROPCR-
TION.
(Mathém.) A se dit de ce qui a
rapport à une proporlion., Ainsi,
on dit, des parties proportionnel-
les , des échelles proportionneiles.
( Géom.) Proportionnelles , où
quantités proporlionnelles, en ter-
mes de géométrie, sont des quantités,
soit linéaires , soit numériques , qui
ont entre elles le mème rapport.
Les géometres cherchent cde—
puis deux mille ans, une méthode
pour lrouver géométriquement deux
moyennesproportionneiles entredeux
lignes données , c’est-à-dire , en
n’employant que la ligne droite et le
cercle; car on résout facilement ce
problème en employant un cercle et
une parabole.
PROPOSITION , s. f. du lat,
proposäio , fait de pro , en avant,
et de pono , mettre : mettre em
avant,
(Logique, grammaire) Discours
qui afirme ou qui nie quelque chose,
sur queique sujet que ce soit.
(Halñhémat.) En mathématiques,
proposilion est un discours par le-
quel on énonce une vérité à démen-
trer, ou une question à résoucre,
Dans le premier cas on lPappelle
THEOREME ; Les Lrois anales
d'un triangle sont égaux à deux
angles droits ; voilà un FHEO-
RÈME. (foy.ce mot):On lPappelle
problème ; quand da: proposition
énonce une questionsà-résoucre ,
commesfronver une \proportionnelie
à deux quantités données. #7 PRO-
BLEME, SOLUTIGNS DE MONS.
TRATION SL asie ai
a%4 PRO
( Pratique ) Proposition d'er=
reur : c’est un moyen de droit pour
faire retracter un jugement rendu
sur une erreur de fait, /. REQUETE
CIVILE.
(Elocut.) Proposition, en ter-
mes d’éloquence ; est lexposition
simple, courte et naturelle du sujet
que l’on va traiter,
( Poésie) Proposilion, en poé-
sie, est proprement le début ou la
première partie du poëme , dans la-
quelle le poëte expose en général ce
qu’il doit dire dans le cours de son
ouvrage.
PROPRE , adj. et s. du lat. pro-
prius, propre ; particulier à ce dont
on jouit, à l’exclusion detout autre,
et qui ne peut être ôté; convenable,
ce qui convient à, net, bienséant ,
bien arrangé.
(Grammaire) Nom propre; c’est
le uom de famille , le nom qui dis-
tingue un homme desautreshommes.
Propre , à égard des mots, se dit
ce leur signification primitive, et
qui leur est particulièrement affectée,
ef cela par opposition aux expressions
figurées et métaphoriques. #7, FI-
GURE , METAPHORIQUE.
(Pratique) Propres, en termes
de palais, se dit des immeubles dont
la propriété a appartenu à nos pa-
rens , et qui nous sont échus par suc-
cession.
Propres naissans ; ce sont les
propres recueillis, pour la première
fois, dans la succession de celui qui
les avoit acquis.
Propres anciens; ce sont ceux
qui ont fait souche, c’est-à-dire , qui
ont passé par plusieurs degrés dans la
famille.
Propres de reversion, ceux que
Phéritier avoit aliénés, et dans les-
quels il est rentré.
Propres de partage ; ce sont les
immeubles de succession, échus à
Jun des co-héritiers au delà de sa
art héréditaire , par le partage ou la
icitation faite avec ses co-héritiers.
Propres réels, les héritages et les
fonds de terre.
Propres ficlifs, les biens qui ne
sont propres que par fiction. Cette
espèce de propre à principalement
heu dans les contrats de mariage.
PRO
(Mathémal.) Fraction propre ;
ou proprement dite; c’est celle dont
le numérateur est moindre que le dé-
nominateur,
(Peinture) Propre, proprement,
proprelé, sont des expressions qui
supposent , dans la pratique de la
peinture, un soin, et méme une re-
cherche qui s'étend sur le choix des
couleurset sur leur préparation. Cette
propreté est recommandable dans un
peintre ; mais lorsqu'elle est trop re-
cherchée , et qu’elle devient habi-
tuelle , elle ne peut manquer de re-
froidir ses ouvrages.
(Musique ) Propre, proprement,
propreté , en termes de musique fran-
coise , s'entendent de l’exécution du
chant francois avec les ornemens qui
lui sont propres, et qu’on appelle
agrémens du chant, goût du chant.
PROPRIETE, s. f. du lat. pro-
priclas,
( Pratique ) Le droit de jouir et
de disposer d’une chose suivant la
liberté accordée par la loi.
( Physique ) Propriété se dit
aussi de ce que l’on remarque dans
les substances matérielles duniforme
et de constant, et dont on n’apercoit
pas les causes,
Propriétés générales des corps ;
ce sont celles qui appartiennent à
tous ies corps gt sans aucune dis-
tinction : telles sont PETENDUE ,
la DIVISIBILTTE , la FIGURA-
BILITE,l'IMPENETRABILITE,
la POROSITE,, la RAREFAC#I-
BILITE , la CONDENSABILITE ,
la COMPRESSIBILITE, l'ELAS-
TICITE, la DILATABILITE, la
MOBILITÉ , et l'INERTIE. La
DUCTILITE , la DURETE, la
TENACITE , la CRISTALLI-
SABILITE,, la SOLIDITE , la
SONORITE , lELECTRICITE,
le MAGNETISME , la CLARTE.
Poy. ces mots.
Propriétés chimiques ; ce sont
PAFFINITE, la CALORICITE, la
FUSIBILITE, la LIQUIDITE , la
VOLATILITE , la GAZEITE , etc.
La PYROLICETE, la COMBUS-
TIBILITE , la DECOMBUSTI-
BILITE, lHYGROMETRICITE,
la METEORICITE , POXIDA-
BITATÉ , PACIDITE , PALCA-
LINITE , la SALINITIE, la LA-
PARTO
PIDICITÉ , la MÉTALLEITE,
la VÉGETABILITE , la FER-
MENTESCIBILITE , lPANIMA-
LITÉ , la GALVANICITE , la
KOSSILITE. Foy. ces mots.
PROROGATION, s. f, du latin
prorogo , prolonger : délai, remise.
( Pratique) Accorderune proro-
galion ; c’est accorder un délai, soit
de payer, soit de faire une enquête
ou procédure.
( Hist. d’Angiet.) Prorogation,
en parlant du parlement d’Angie-
terre, se dit de Pinterruption de la
session du parlement , par l'autorité
royale. Le roi seul peut convoquer,
proroger ou dissoudrele parlement,
mais chaque chambre a le droit
«de s'ajourner.
PROS , s. m. Mot indien.
(Marine ) Pivogue d’une espèce
particulière , usitée aux ‘les Marian-
nes. On appelle ces pirogues, pros
volant, à cause de leur vitesse ex-
traordinaire sous voile , qui excède
souvent 20 nœuds par heure.
PROSAÏQUE , adj. de PROSE ,
(voy. ce mot): qui sent la prose.
( Poésie ) Vers prosuïques: ce
sont des vers dénués d'harmonie et
de couleur , foibles d'expression, lan-
guissans ou timides dans les tours ou
dans les figures.
PROSATEUR, s. m. de l'italien
prosalore.
( Liltérat. ) Auteur qui écrit prin-
cipalement en prose.
PROSCENNIUM , terme latin
fait de pro, avant, et de scena,
scène : avant-scène.
(Art dramat. anc.) C’étoit, parmi
les anciens , un espace libre entre la
scène proprement dite et l’orchestre,
Cet espace représentoit une place pu-
biique ou un endroit champetre, mais
toujours un lieu à découve:t.
PROSCRIPTION, s. f, du latin
proscriplio , fait de pro, devant , en
face du peuple , et de scribo , écrire :
apposition d’affiches, placard.
(ist. rom.) Püblication faite
pa le gouvernement ou un chef de
parti, par laquelle on décernoit une
peine contre ceux qui y étoient dé-
signés. Cette peine étoit quelquefois
Vexil ou le bannissement ; mais le
plus. souvenf une condamnation à
PRO 185
mot, sans aucune forme judiciaire ,
qui pouvoit être mise à exécution
par quelque particulier que ce fat,
auquel on donnoit une récompense,
PROSE , s. £. du lat. prosa.
(Elocut. ) Discours qui est point
assujéti à une certaine mesure, à un
certain nombre de pieds et de syl-
labes,
( Culle cathol. ) Prose se dit
aussi d’un ouvrage latin en rimes,
où , sans observer la quantité ,,on
observe le nombre des syllabes, On
chante à la messe, immédiatement
avant l’évangile , quelques ouvrages
de cette nature dans les grandes so-
lernités.
L4
PROSELYTE , s. m. du grec
mpossauros ( prosélulos ) , étranger ,
fait de l’ancien verbe moos:1e{9a(pro-
seleutho ), accéder, approcher, venir,
( Hisi. juive ) Les juifs donnoient
ce nom à ceux qui avoient quitté le
paganisme pour embrasser le ju-
daïsme.
( Hist. ecclés. ) Proselyte se dit
aussi de ceux qui ont été convertis à
la foi catholique.
( Langage) I se dit encore
par extension de ceux qu’on détache
d’une religion , d’une opinion ou
dun parti pour les attirer dans un
autre.
De proselyte on a fait prosely-
lisme , pour exprimer la manie de
faire des prosélyles.
PROSODIE , s. f. du grec pe-
gæd'ia (prosodia ), accent , formé
de xpoç ( pros), à, selon , et d'&dà
( odé ), chant : règle du chant.
( Grammaire) Prononciation ré-
gulière des mots, ou partie de la
grammaire qui enseigne à prononcer
les mots conformément à l’accent et
à la quantité.
PROSONOMASIE, s.f.du grec po
govouacsa ( prosonomasia) ,ressem-
blance de termes ,faitde æpoc( pros),
près, et d’évoux (onoma), nom,
proximité ou ressemblance de deux
noms,
{ Rheior, } Figure de rhétorique ,
qui consiste dans une ressemblance
de son entre diflérens mots d'une
même phrase. C’est à peu près ce
qu’on appelle Jeu de mois.
PROSOPOGRAPHAIE , s. f£, du
186 P.R:0
grec æpôsaæmroy ( prosopon ), (ace ex-
térieure , physionomie, et de yp490
( grapho), décrire : description de
la physionomie,
| Éhétor. ) Figure de rhétorique ,
qui consiste dans la description des
traits extérieurs de la fisure et du
Maintien d’une personne,
PROSOPOPEE,s. f. du grec æpo-
gmmooiix ( prosopopoiia }, tait de
pô Tw ov (pPl'OSOpOR), personne, etde
moréw (poicô), aire, supposer : sup-
position de personne.
(Rhétor.) Figure de rhétorique
propre aux passions, par laquelle l’o-
rateur introduit dans son discours
une personne feinte, ou une chose
inanimée qu’il fait parler où agir :
c’est de toutes les figures la plus vive
et la plus magnifique ; elle anime,
elle personnilie tout; mais on re
doit yavoir recours que pour faire dire
aux personnages empruniésdes choses
que Pon ne pourroit pas dire soi-
mème avec dignilé,
ROSPECTUS ,s. m. mot em-
prunté du lat,, et qui s'gnifie exa-
men . considération , fait de pros-
picio, voir, considérer , avoir la vue
sur.
(Commerce) Ce mot a d’abord
été introduit dans la librairie, pour
signidier un programme qui se pu-
blie quelquelois avant qu'un ou-
vrage paroisse, et dans lequel on
donne une idée de Pouviage , on
annonce le format, le caractère , la
quantité de volumes , et les condi-
tions de la souscription , s’il y en a.
Maintenant , il s’applique à tous les
(tablissemens nouveaux que lon
veut faire connoitre au public.
PROSTAPHERESE, s. f. du grec
péage ( prosthe), devant , et d’à-
paipéc (phares ), ôter, retran-
cher : soustraction : retranchement,
(Æstron.) Ce mot signifie, par-
mi Îles astronomes, la différence
entre le mouvement vrai et le mou-
Yement moyen d’une planète, ou
entre son lieu vrai et son lieu moyen:
on Fappelle aussi égualion de l'or-
bite , ou équation du centre.
Les anciens astronomes appeloient
aussi prostaphérbse anomalie de
1 lune , de‘ la latitude de la lune;
is disoientencore prostapherèse des
équinoxes, en parlant desinégalités
PrRLO
et des équations de ces divers mou-
vemens.
PROSTASE, s. f. du grec Thor
mas (proistamai), présider, pré=
dominer,
(Med) Hypocrate entend par
prostase d’une humeur, sa supé-
riorité sur les. autres,
PROSTATE, s. m. dugrec rp054-
ans (proslalés ) dérivé de POS UE
(proistémi ) préposer : qui est placé
devant.
(-Anat.) C’est le nom de deux
glandes situées vers le colde la vessie,
Elles séparent une humeur blan-
châtre et glaireuse , qui se décharge
dans la cavité de lPurètre par ple-
sieurs petits tuyaux qui s’y vont ren
dre. f’usage de cette humeur est
d’humecter et d’enduire Vurètre ,
afin qu'il ne soit point offensé par
Pacrimonie de l'urine qui y pass
continueHement, et servir de vé-
bicule à la semence dans le tems de
Péjaculation.
PROSTHESE , s. f. du grec x47-
doc ( prosthesis), addition, de spc-
cridnu , opposer, ajouter,
(Rélhorique) Figure de rhétorique
qui consiste dans l’addition d’une
lettre au commencement d’un mot,
sansen changer le sens, comme quand
on dit gralus, pour nalus, fs,
ghavus, pour napus. j 1
(Chirurgie) Prosthèse est aussi
ie nom dune opération de chirur-
gie, par laquelle on ajoute au corps
quelque instrument qui supplée à des
parties qui lui manquent:unejambe
de bois , un bras, un œil artificiel ,
un nez d'argent, et autres choses sem-
blables, dépendent de la prosthèse.
PROSTYLE, s. m. du grec po
(pro), devant, et de sénoc(stulos),
colonie: qui a des colonnes en avant,
(Archit.) Ce mot se dit d’un
édifice qui n’a des colonnes que par
devant.
PROTASE , s. f. du grec mp5
Tæoic ( prolasis ), proposition.
(Lüttérat. ) C’est lapremitre partie
d'un 'poëme dramatique ; qui ron-
tient Pexposition du sujet #7 PRO-
POSTPION. ,
PROTEY,, s. 1m. du' grec mp@ros
( prolos-}, premier. :
( Hnprimefie ) C’est lénom da
premier ouvrier d’une imprimerie »
PEU
de celui qui est chargé , sous Pordre
du maitre, de la conduite et de la
direction de tous les travaux , qui
distribue les manuscrits, visite les
ouvrages, lit les épreuves, etc.
PROPECTEUR, s. m, du lat.
pro , devant , et de /e20 , couvrir:
celui, qui protège : défenseur.
(Æcon. polit.) Cardinal pro-
Lecleur ; on appelle ainsi à Rome,
un cardinal qui est particulièrement
chargé du soin des affaires consis-
toriales de quelque puissance , ou de
protéger certains ordres religieux.
Protecteur est aussi le titre que
prit Cromwel, lorsqu'après avoir fait
périr Charles Ier. sur un échafaud ,
1l régna sur l’Angleterre.
PROTESTANT , s. m. du lat.
ro , devant, en face, et de £eslor,
déclarer : qui déclare publiquement.
(Relig.) Nom sous lequel on dé-
signe les sectateurs de Luther, Ils
furent ainsi nommés, parce qu'en
effetils protestèrent, en 1529, contre
un décret de l’empereur et de la
diète de Spire , et déclarèrent qu’ils
en appeloient à un concile géné-
ral. Dans la suite, les Calvinistes
ont adopté ce nom, et il est donné
aujourd’hui à tous ceux qui ont em-
brassé la réforme.
PROTET , s. m. de l'italien pro-
Lesto, fait du lat. protestor, déclarer
publiquement. #. PROTESTANT.
( Commerce) Acte de sommation
qu’un porteur d’une lettre de change
fait signifier à celui sur qui cette let-
tre est tirée, lorsqu'il refuse de Pac-
cepter ou de la payer dans le délai
prescrit.
PROTOCANONIQUE, adj. du
grec æpäros (prôlos), premier, et
de xævouxos (kanonikos), dérivé de
ravay(kanôn), règle : premier cano-
nique.
( Hist. ecclés.) H se dit des livres
sacrés qui étoient reconnus pour feis ,
avast mème qu’on eût fait lescanons,
I. Dupin , dans ses prolégomè-
nes sur La bible, en divise les livres
en trois classes : les prolocanoni-
ques, les deutérocanoniques et les
apockryphes.
PROTOCOLE , s. m. du grec
mpæroc (prôlos ), premier , et de
«nor, (kolon), peau, parchemin,
role , feuille : prenuière feuille,
PRO 187
( Pratique ) Ce mot désisnoït
chez les Romains. la premiere feuiile
dun livre; il désigne parmi nous le
registre des minutes, des actes que les
pofaires recoivent : on entend aussi
parce mot, un formulaire pour dres-
ser des actes publics,
PROTONOTAIRE , s. m. du
grec moûrocs (prolos), premier, et
du latin nofarius , qui a ensuite passé
dans le grec du bas empire: no-
taire , écrivain.
( Chancell. romaine ) Officier de
cour de Rome, qui a un degré de préé-
minence sur tous les autres notaires
de Ja même cour , et qui reçoit les
actes des consistoises publics et les
expédie en forme, Iyaun colltve
de douze protonotaires partie i-
pans , nom d’une prélature considé-
rable à Rome.
PROTOPATHIQUE , s. f. du
grec æparToc ( protos), premier, et
de 74%0c ( pathos ) , maladie : ma-
ladieprennère , C'est-à-dire, qui nest
précédée ni produite par une autre,
Il est opposé à DEUTEROPATHI-
QUE. , ce mot.
PROTOTYPE , s. m. du
mp@ros (protos) , premier , et de
zûmoc (lupos ), modèle: premier
modèle,
(Fondeur de caractères) Pro-
Lotype est, le nom d’un instru-
ment qui règle la force de chaque ca-
ractère, et lui donne une précision
juste. 5
PROTUBERANCE , s. f. du Jat.
pro , devant , avant , et de {uber, tu-
meur ; avance , éminences
(Anat,) Elévation, éminence , a
protubérance annullaire du cer-
veau.
(Conckhyliolo ie) Tise dit aussi ce
l'allongement d’une partie testacée.
PROUE, s. f. de espagnol proa ,
fait du latin ou de litalien prora,
Les Anglois disent prow.
(Marine ) La partie de Pavant du
vaisseau , la face antérieure'qui se
présente au spectateur qui est hors du
vaisseau, et en avant de lui: cetle
partie ‘est , dans! les vaïsseaux de
guerre et autres, décorée de divers
ornémens et sculptures, qui font
saillie én° dehors de Pétrave, et qui,
forment ce qu’on appelle Féperon da
vaisseau,
orTecC
orec
188 P'RAU
PROVIGNER , v. a. du lat. pro-
vineare , faire des provins , dérivé de
pro , en avant, et de vinea , vigne.!
( Ægric.) Coucher en terre des
sarmens de vigne pour leur faire
rendre racine, Ce terme s’est étendu
à tous les arbres qu’on multiplie de
cette facon.
PROVISOIRE , s. m. du lat. pro-
video , fait de pro, d'avance , et de
video, voir, prévoir; ce qui doit
êlre exécuté ou fait par provision.
(Pratique) Action provisoire ;
c’est une action par laquelle nous de-
mandons qu’une chose, en laquelle
nous avons droit, nous soit accordée
provisionnellement.
Jatières provisoires ; ce sont
celles qui doivent être jugées d’abord
et avant tout autre objet, parce
qu’elles requièrent célérité.
PROXENETE , s. m. du grec
mpoËeverc (proxénétés ), formé de
æpo (pro), pour, et de £évos (xe-
nos ), bôte, étranger : qui procure
quelque chose aux étrangers.
(ÆHist. rom.) Les proxénètes
étorent à Rome, des gens auxquels
les pères s’adressoient pour sonder et
pressentir lPesprit des jeunes gens
äuxquels ils destinoient leurs filles,
( Commerce) Proxénète s’est dit
ensuite de ceux qui s’entremettoient
«de quelque marché ou de quelqu’au-
tre affaire ; aujourd’hui il ne s’em-
ploie qu’en mauvaise part, et poar
des marchés honteux.
PRUD'HOMME , s. m. du lat.
prudens homo , homme sage, ex-
pert, vaillant , probe.
(Pratique) On appelle ainsi les
experts nommés en justice pour visi-
ter et estimer des choses sur lesquel-
les on est en contestation. 4{u dire de
prud'hommes, ce qui signifie au dire
d'experts.
(Marine) Prud'hommes pé-
cheurs ; on appelle ainsi à Marseille,
et dans d’autres pays maritimes, des
hômmes élus parmi les plus anciens
ct les plus notables marins ou p5-
cheurs, qui ont une sorte de jurisdic-
tion paternelle et de paix, pour main-
renir l’ordre et la concorde parmi ies
marins, et pour terminer les différens,
et décider dans leurs contestations re-
latives à la péche, ou au métier de
l2 mer.
PRY
PRUNELLE,, s. f. du laf, pru-
nella, espèce de prune sauvage.
(Anat.) Les anatomistes ont don-
né ce nom à un trou rond, placé au
milieu de Pœil , qui donne passage
aux rayons de la lnmiière, pur aller se
briser dans le cristallin , et se pein-
dre sur la rétine. Cette ouverture est
ainsi appelée, à cause de sa ressem-
blance à une espèce de prune sau-
vage.
PRURIT , s. m. du lat. prurilus,
dérivé de prurire, démanger.
(Méd.) Démangeaison qu’on sent
à la peau , ce qui est ordinaire dans
la gale, les ébullitions, et les diffé-
rentes pustules qui s’y élevent.
PRUSSIATES, s. m. de prusse ,
ou plutot du bleu de Prusse.
( Chimie ) Sels formés par Ia
combinaison de lacide PRUSSI-
QUE (voyez ce mot), ou ma-
tière colorante du bleu de Prusse,
avec différentes bases. Sa terminaison
en ale, indique que l’acide dont il
est composé, est complettement saturé
d’oxigène. 7, ACIDE.
PRUSSIQUE, adj. de Prusse ,
ou bleu de Prusse,
(Chimie) Acide prussique ; c’est
un acide particulier, obtenu par la
distillation du sang, et qui, com-
biné avec le fer, donne le bleu de
Prusse, Sa terminaison en 2que in-
dique qw’il est complettement saturé
d’oxigène. #. ACIDE.
PRYTANEE , s. m. du grec æpu-
raveïioy ( prulanéion), édifice de la
ville d'Athènes, où étoient nourris
ceux qui avoient bien mérité de la
république, dérivé de mpÜravie (pru-
AL , chef, administrateur.
( Hist. anc.) Le prylanée étoit
un lieu à Athènes où s’assembloient
les prytanes, les magistrats char-
gés de rendre la justice, de mainte-
nir la police dans l’état, etc. ; c’étoit
aussi le lieu où l’on nourrissoit , aux
dépens de la république , ceux qui
avoient rendu quelques services à
Pétat ; c’étoit aussi dans le prytanee
qu'on entretenoit le feu sacré.
(Anstruct. publ.) Prytanée est
aujourd’hui le nom d’une maison
d'éducation publique, où sont éle-
vés, aux frais du gouvernement, les
fils de ceux qui ont bien mérité de la
patrie,
PSE
PSAUME , s. m. du grec Janus
psalmos), cantique, fait de 44x10
psallo), chanter.
(Æcrit. sainte) Ce mot ne se dit
que des cantiques sacrés, composés
par David , et des pièces de mème
nature , qu'ont fait les autres prophè-
tes et patriarches.
PSELLISME , s. m. du grec 4ea-
acc ( psellos ), bégue.
(Ænal.) Vice de la parole, qui
cousiste à hésister en parlant, et à
s’arrèter un moment sans pouvoir
prononcer les mots.
PSEPHORIE , s. f. du grec digos
pséphos ), petite pierre, et de gépw
phéro), porter.
( Hist. anc.) Maniere de compter
chez les Grecs avec de petites pierres
pa , polies, arrondies, toutes de
a mème couleur; est ce que les
Romains appeloient calculi.
Ces petites pierres servoient aussi
pour donner les suffrages par la voie
du scrutin,
PSEUDAMANTES, 5. f, du grec
Jeudis (pseudés), faux , et d’adx-
gas ( adamas ), diamant , faux dia-
mant.
( Chimie ) Pierres factices ou
fausses, qui ont l’apparence de
Pierres précieuses naturelles,
-PSEUDO-MORPHOSES, ad). du
grec Leud's ( pseudés ) ; faux , et de
popon (morphé), forme : forme ,
äpparence trompeuse.
PSEUDONYME, adject. du grec
deudis (pseudés), faux, et d’évoux
(onoma), nom : faux nom,
(Littérature) A se dit des au-
teurs qui pubhient des ouvrages sous
un faux vom. On le dit aussi de
l'ouvrage.
On qualifie quelquefois les pseu-
donymes, dallonymes , ou d'hé-
léronymes , du grec &anos (allos),
ou de ére90c ( héiéros ), qui signifient
tous deux autre, où mème de crip-
tonymes , du grec xpümros (krup-
Los ), caché; mais toutes ces dé-
noinipations reviennent à peu près
au même. Foy. CRYPTONYME.
PSEUDOREXIE, s. f. deudüs
(pseudés), faux , et d’opsfss (ore-
zis), ‘aim , appétit.
( Medec.) Fausse faim.
PSiLOTHRE , s. m. du grec 45
-aa550 | psilothron), dépilatoire,
RC : 189
(Médec. ) Remède propre à faire
tomber le poil.
PSOAS, s.m. dugrec Léa (psoa),
lombe.
(-Anatom.) Nom donné par les
Grecs à deux muscles des lombes.
Les modernes en distinguent deux
paires, les grands et lespetitspsoas.
PSORA, s. m. du grec L&pæ ( psô-
ra), gale.
lue.) Nom que les médecins
donnent à une espèce depustules qui
viennent sur la peau, et que l’on
nomme vulgairement la gale,
De psora on a fait psorique , pour
désigner les remèdes pour la gale,
PSOROPTHALMIE , s. f. du
grec Lépa (psora), gale, et de
599æauos (ophihalmos ), œil : gale
des yeux.
(/Hédec.) Espèce d’ophtalmie,
accompagnée de yale et de déman-
geaison aux paupieres,
PSYCAGOGIQUE, du grec Luyà
(psuché), ame, vie, et d'éye
(ago ), amener, conduire : qui évo-
que les ames, qui ramène à la vie
les ames,
(Héd.) On appeloitpsychagoges
chez les Grecs, ceux qui faisoient
métier d'évoquer les ames ou les
ombres des morts, pour les consui-
ter; et c’est par analogie que les
médécinsappellent psychagog ques
les remèdes qui rappellent à {à vie,
dans la syncope où l’apoplexie.
( Mineral.) On appelle ainsi des
concrétionsordinaiement calcaires,
quelquefois siliceuses, qui ont une
formeimitative, et quireprésentent
différens corps du règne végétal, ou
animal, Teis sont les bois pétrifiés ,
les coquilles fossile: , les pisolithes,
cunolithes, priapolithes , etc.
PSYCHOLOGIE, s. f. du grec
Luxù (psuché ) , ame, et de Acyos
logos), discours.
( Philos.) Partie de l’anthropo-
logie qui traite de l'ame. Foyez
ANTHROPOLOGIE.
PSYCROMETRE, s. m. du grec
duxpos (psuchros), froid, et de
pérpoy (imeiron) . mesure : mesure
du froid.
(Physique) Instrument propre
à mesurer le degré de froid. On l'ap-
pelle plus ordinairement THER-
MOMETRE. For. ce mot.
190 DE
PSYCHTIQUE , adjectif du grec
dixe (psucho), rafraichir : ralrai-
chissant.! us
(/Héd.) Épithète que Pon donne
aux remèdes rafraichissans.
PTARMIQUE, adjectif du grec
mæespuos (plarmos), éternument.
(-Médee.) Médicament qui fait
éternuer : sternutatoire,
PTERYGION, s. masc. du grec
@repÜys0v (pterugion), dimioutif
de @ættpoy ( pleron), aïle: petite
arte,
( Chirurgie) Excroissance mem-
braneuse qui se forme sur la con-
jonctive; c’est aussi, selon Celse,
une excroissance charnue qui vient
aux ongles des pieds et des mains,
«t qui les couvre en partie.
PTERYGOIÏDE, adj. du grec
æreptysev (plerugion), petite aile,
et d’sidos ( éidos), forme, ressen-
blance : qui a la forme œ’une petite
aile.
Anét.) Nom ce deux apophyses
de Pos sphénoïde, ainsi appelées,
parce qu’elles sont faites comme des
“iles de chauve-souris.
PTERYGOÏLIEN, adj. Même
origine que PIERYGOIDE.
(Anat.), Ce qui a rappoit à l’apo-
rhyse s#terysoïde : le plerygoidien
interne, de plerySoïdicn ecterne ,
les artèi?s .plery goïdiennes ClCe
PTÉERYGCPALATIN, adj. du
gréc @repdauor (plerugion), petile
aile, et du latin palaiun ; palais,
( Anal.) Ce qui a rapport à l’apo-
physe ptérygoïde , et à Pos palatin.
PTERYGO-PHARYNGIEN, sû).
da grec @rptysov (plerugion) , pe-
tieaile. et de ospuy£ (pharuge),
le pharynx, qui a rapport à l’apo-
physe plersaoide, etiau pharynx.
(Anat.) U se dit de deux mus-
cles de la gorge qui appartiennent
à l'apophyse pterigoïde , et au pha-
Yynxe
PTERYGO-SALPINGOÏDIEN L
adj. de PTERYGCIÏDE (voy. ce
mot), ctde atamyE (salpigx),
trompe,
(Anat.) Ce qui a rapport à Papo-
physe pterivoïce ; et à la trompe
diustache.
TPTERYGOSTAPEYLIN, adj.
de PTERTGOÏIDE (v0y. cemcüt };
PUG
et de eægurà (staphulé Ÿ, la luette,
(Ænat.) Nom de deux muscles
de la luette, qui appartiennent à
l’apophyse ptérygoide , et à la luette.
P'TILOSE, s, f. du grec œlinwms
(ptilüsis), chute des cils,
( Médec,) Maladie de l'extrémité
extérieure des paupières, dans la-
quelle, outre la chute des cils, il
y à callosité ét dureté des bords
des paupières.
PTISANE. foy. TISANE,
PTIALAGOGIE , adj. du grec
mivenoy (pluélon), salive, ou cra-
chat, et d’äyw (ago), chasser,
faire sortir : qui chasse la salive.
(/Hédec.) 11 se dit des remèdes
qui excitent la salivation.
PTYALISME ,, subs, m. du grec
mléeror (pluélon ), salive.
(/Hédec.) On entend par ce mot
la salivation excitée par le mercure,
PUBERTE , s. f. du lat, puber-
Las , dérivé de pubes , poil follet,
(Pratique ) Age où Pon est réputé
capable de contracter mariage. Le
croit romain, et notre droit françois,
ont fixé cet âge à quatorze ans pour
les mâles, et à douze ans pour les
filles.
PUBESCENCE , s. f, du lat. pu
Lesco , commencer à avoir du poil.
( Botan.) On appelle a’nsien bo
tanique , existence de poils quelcon=
ques ou de particules analogues sur
les surfaces des parties d’un végétal,
l'oycez BARBU , CILIK,, DRA-
PE, HIRTE , HIRSUTE. HISPI
DE , LAINEUX y L'ANUGINEUX,
POILU. PUDBESCENT, RUDE,
SOYEUX., STIMULEUX.
PUBIS. s. m. Mot latin qu'on à
retenu en françois.
( Anal.) C’est le nom dun des
os innominés, et de la partie moyen
re de la région hypogastrique, Cetos
est ainsi appelé, parce que C’est à
Pepdroit de cet os quele poil com
mence à pousser dans l’êge de pu
berté, L
PÜUBLICISFE, s. m. du latin pu-
blicus, qui cencerne le général, la
société civile.
(Polii.) On appelle ainsi celai
qui écrit ou qui fit dés leçons sur le
dyoit public,
PUGILAT , s. m, du latin pig
P-U I
latus , dérivé de pugnus, poing:
combal à coups de poing.
(Gymnast.) Le pugilat étoit le
combat où deux athlètes se battoient
à coups de poing. :
Les Grecs furent les premiers à
cultiver le pugilat, et le perfection-
mérent au point d'en former un aït
particulier, qui avoit ses régles et ses
finesses, dont on s’instruisoit sousdes
maitres, Cet exercice étoit modéré
lorsqu'il se faisoit avec le poiug na ;
mais quelquefois lesathlètes tenoient
dans leurs mains, ou une pierre, ou
une grosse balle de plomb, et alors
Pexercice devenoit plus dangereux ;
il devint bien plus terribie encore,
lorsque , chez les Romains, les com-
battans couvrirent leurs poings ’ar-
mes offensives, appelées cesies, et
leur tête d’ane espèce de calotte des-
tinée à garantir sur-tout les tempes
et les oreilles. }. CESTE , LUTTE,
PANCRACE.
PUINE , adj. pour né depuis,
traduction da latin barb. post na-
dus.
( Pratique. ) Terme relatif à
celui d'AINE, c’est l'enfant né après
lui, ou depuis lui.
PUISSANCE , s: f.. du. lat, po-
1culia, pouvoir, autorité.
(ÆMécan.) Puissance, se dit en
mécanique ; d’une force, laquelie
étant appliquée à une machine ,
tend à produire du mouvement , soit
qu’elle le produise actuellement ou
non, Dans le premier cas , elle s’ap-
pelle puissance mouvante où mo-
bile ; et dans le second, elle est
nommée puissance résistante, Si
la puissance est un homme, où un
animal , elle est dite puissance äni-
mée. Si c’est l’atr, Peau, le feu,
Ja pesanteur, lélasticité, ou le res-
Sort, on ja nomme puissance ina-
ninée.
Puissance se dit aussi de six ma-
chines simples, comme le levier,
la vis, le plan incliné, le tour , le
coin et la poulie,
(Arithmét. algèbre) Puissance
se dit encore du produit d’un nom-
bre où d’une autre quantité multi-
pliée parelle-même un certain nom-
bre de fois. Ainsi, le prodnit da
fombre, multiplié par lui-même,
t'est-à-dire 9, est la seconde puis-
MEN : 19x
sance de 3, Le produit deo, mul-
tiphé par 3, ou 27, est Ja froisièeme
puissance , et Je produit de 27 en-
core multiplié par 3, ou 8x, est
la quatrième puissance, et ainsi à
l'infini,
( Géom.) Commensurable en
puissance ; Cela signifie que deux
quantités ne sont point commensura-
bles, mais que leurs carrés, ou que!
que autre puissance, le sont : ainsi , la
diagonale d’un carré et son coté sont
commensurables en puissance ,
parce que le carré de l’une est double
du carré de lautre; cependant la
diagonale et ie coté sont incommen-
surables.
Puissance de l'hyperbele ; c'est
le quart de la somme des carrés des
demi-axes,
Puissances des lignes ; ce sont
leurs carrés, cuhes, etc.
Red Puissance pater-
nelle ; c'est le droit que la loi ac-
corde au pére sur la personne ét sur
les biens de ss enfans.
PUFFS , s m. du Jat. puleus.
( Arch.) 'Frou profond , (creusé
dans la terre, et fait exprès pour
en tirer de l’eau,
(Art milit,) Dans la guerre des
siéges, on donne le nom de pruiils à
des creux tres-profonds qu'on fait
devant les lignes de circonvallation :
cu au-devant de quelqu’autre retran:
chement , et qu’on couvre erdinai-
rement de branchages et de terre
pour y faire tomber l’ennemi qui
voudroit s’en approcher.
Puils , se dit aussi des creux très -
profonds pratiqués dans la terre pour
conduire des galeries de mines sous
le chemin couvert d’une place sou
des autres ouvrages , soit de la part
des assiégeans , ou de celle des: as-
siégés.
(Minéral.) Dans les travaux des
rires on nomme puits où bures, des
ouverturescairées, creuses perpendi-
culairement dans la térre, et revêtues
de charpenie, pour empécher les
éboulemens. Ces puils servent au
passage des ouvriers, à extraire les
eaux ou le minerai, Où à changer
Vair des souterrains, au moyen d’un
fuyau qui monte depuis le fond de
la mine jusqu'au jour, où un four-
neau placé sui Pouverture, pompe
l'air des souterrains,
102 P ÜU L
PULLULER , v. n. du lat. pul-
lulare , fait de pullus, poulet, lit-
térulement faire des poulets: multi-
plier en abondance , et en peu de
tems.
{ Hist. mal.) Il se dit principa-
lement de la reproduction des ani-
maux, et par extension des plantes,
des herbes, etc.
PULMONIE, s. f. du lat. pulmo ;
poumon.
(Méd.) Maladie du poumon. #7.
PHTERISIE.
(Anat.) De poumon , les ana-
tomistes ont fait pulmonaire, pour
désigner ce qui appartient au pou-
mon : les nerfs pulmonaires, l'ar-
tère pulmonaire.
PULPE, s. f. du lat. pulpa.
(Botan.) Substance médullaire
ou charoue des fruits. La pulpe est
aux fruits ce que le parenchy me est
aux feuilies et aux jeunes tiges,
PULSATIF adj. de pulso, battre,
{rapper.
(/Hed.) se dit particulierement
d’une deuteur qui survient ordinai-
rement aux inflamimations, et qui
se fait sentir par des battemens qui
répondent aux pulsations des ar-
tres, d’où vient que lon lappelle
douleur pulsative.
PULSILOGE , s. m. du lat. pul-
sus, lepouls, et du grec héy0 (lego) ê
hre , parler: qui marque le pouls.
( Héd. ) C'est le nom qu’on a
donné à un instrument propre à me-
surer la vitesse du pouis et dont Sanc-
torius passe pour être Pinventeur.
On l’appelleencore PULSIMETRE,
du grec usrpov (rnelron), mesure,
et du lat. pulsus.
PULSIMANTIF , s f. du lat.
pulsus , le pouls, et du grec mar-
reiæ ( manleia ), divination : pro-
prement, divination par le pouls.
(Méd.) Patie de la séméiotique
qui tire ses signes des différentes n0-
difications du pouls. #. SEMEIO-
TIQUE.
PULSION, s. f. du lat. pulso,
battre , frapper.
(Physique) Terme dont Newton
s’est servi pour désigner la propaga-
tion du mouvement dans un miieu
luide et élastique comme Pair.
Principes de Neivton ;liv. 11. pro-
position 47
PUN
PULVERISATION, s. f, du laf,
pulvis, pulveris, poussière, et
d’ago, agir : action de pulvériser.
( Chimie ) Opération à laide de
laquelle on parvient à détruire l’ag-
grégation des molécules des corps ,
et à réduire ces corps en une poudre
trés-fine. On distingue plusieurs sor-
tes de pulvérisations : la pulvéri-
salion par CONTUSION , par TRI-
TURATION , par PORPHYRI-
SATION, par FROTTEMENT ,
par LAVAGE , par EROSION et
par PREÉCIPITATION. Foy. ces
mots.
PULVERULENT , du’ lat. pul-
vero , remplir de poussiere , dérivé
de pulvis, poussière.
( Botan.) Il se dit des parties des
plantes chargées d’un duvet d’une
telle ténuité, qu’il ressemble à une
poussière.
PULVINE , ÉE , adj. du lat. pul-
vins ,Carreau, coussin , oreiller.
( Bolan. ) On dit qu’une partie
solide de plante, telle que l'ovaire,
6 fruit, etc. est bipulvinée, tri-
pulvinée, quadripulvinée, etc. lors-
que sa surface est divisée par des sil-
lons longitudinaux , en deux, trois,
quatre aires convexes , et d’use lar-
geur notable, relativement au vo-
lume de la partie.
PUNAIS , adj. du lat. inusité
putinasus, fait de puleo ; puer ;
et de asus, nez: nez puant.
( Méd.) Qui a la nez puant , qui
est attaqué d’un ulcère fétide dans le
uez. #oy. OZENE.
PUNCH, s. m. Mot indien.”
( Econom. dom.) C’est le nom
d’upe lidueur qui est un mélange de
ru, où d’eau de vie, d’eau , de
sucre et de jus de citron. -
Le voyageur anglois Fryer dit que
ce mot $iguifie dans la langue des
naiurels du pays (des Caraïbes) ,
le nombre des ingrediens qui com-
posent celte liqueur. $
PUNIQUE , adj. du laf. punious,
de Carthage ; qui à rapport aux Car-
thaginois.
(His! anc.) Guerres puniques ;
les trois guerres des Romains contre
Carthage.
Foi punique ; expression ironi-
que, par laquelle les Romains dé-
signoient
FU R
signoient la perfidie des Caïtha-
ginois.
PUPILLE , s. f, du lat. pupillus,
orphelin qui est en minorité.
( Pratique ) Impubere , qui est
sous l’autorité d’un tuteur,
PUR , RE, adj. du lat. purus,
fait de puro , purifier, nettoyer,
purger: qui est sans mélange , sans
mixtion.
( Physique ) X se dit en phy-
sique , de tout ce qui n’est point al-
téré par le mélange de quelque ma-
fière étrangère et hétérogène. Foy.
PURIFICATION.
(Métaph.) L'esprit pur; cest
esprit considéré sans égard avec
son union avec la matiere,
(ÆElocut.) Style pur, diction
pure ; ces expressions s’emploient
pour marquer la propriété des termes
et la régularité de la construction.
(Blason) d'argent pur, de gueules
pur; cela se dit des armoiries qui
ne consistent qu’au seul émail du
champ de Vécu , sans aucune pièce
héraldique.
( Mathémat. ) Mathématiques
pures ; ce sont les mathématiques
qui considèrent en général les pro-
priétés de la grandeur , sans appli-
cation à la physique , telles que
Parithmétique, Palgebre , analyse,
la géométrie.
( Peinture ) Pure ou pureté,
dans le langage des arts d'imitation,
se rapporte au dessin : c’est une
qualité supérieure à la correction.
Un dessin correct est un dessin sans
faute; mais la pureté suppose Fé-
légance et la beauté. C’est dans
ce sens qu’on dit que l’antique est
pur.
PURGATION , s. f. du latin
purso , purger, nettoyer.
( Méd.Ÿ Evacuation , soit natu-
relle, soit artificielle, de toute hu-
meur peccante, par quelque voie que
ce soit.
On entend aussi par ce mot l’ac-
tion des purgatifs , et souvent le
pugatif même.
PURGER, v. a. du latin purgo ,
nettoyer, purifier.
( Pratique ) Ce mot est usité au
palais dans plusieurs phrases.
Purger les hypothèques ; c'est
les éteindre, les anéantir,
Tome 1/1.
PUR 193
Purger un décret d'ajournement,
ou un mandat d'amener; c’est faire
la comparution requise,
Purger une contumace ; C’est se
rendre dans les prisons du juge qui
a instruit la contumace, à l’effet de
faire mettre cette contumace au
néant.
Purger la mémoire d'un défunt ;
c’est prouver qu’il m’étoit point cou-
pable du crime dont il a été accusé
ou pour lequel il a été condamné.
PURIFICATION , s, f. du latin
purifico , purger , nettoyer: action
de purifier.
( Chimie ) Opération par la-
quelle on sépare d’une substance les
matières hétérogènes qui y sont mé-
langées.
Les opérations de chimie sont,
pour la plupart , des purifications.
La sublimation du soufre et de
l’arsenic dans le grillage des mines
est un moyen de purificalion, Voy.
SUBLIMATION.
La rectification des matières spi-
ritueuses est encore une purification
dont le but est d’entever à ces li-
queurs le principe aqueux qu’elles
contiennent. #’oy. RECTIFICA-
TION:
Les différentes cristallisations ,
dissolutions et filtrations des subs-
tances saines sout encore des moyens
de purifier ceg sels en les privant des
matières étrangères qu’ils contien-
nent. /’oy. CRISTALLISATION,
DISSOLUTION , FILTRATION.
L'opération du départ est de
méme une purification de Por (vo.
DEPART );la coupellation, l'ai.
nage , les différentes foutes des subs-
tances métalliques, sont encore au-
tant de moyens des PURIFICA-
TION. Foy. COUPELLATION,
AFFINAGE.
( Relig: cathol.) Purification de
la Sainte-Vierge; tète que l’église
romaine célcbre le second jour de
février, en mémoire de ce que la
Sainte-Vierge , par humilité, se
présenta au temple , quarante jours
après la naissance de Jésus-Christ ,
pour satisfaire à la loi de Moise.
La fête de la purification paroît
avoir été instituée par Justinien,
Jan 542, à l’occasion d’une mor-
talité qui , cette année-là, dépeupla
.
194 PAU,
presque toute la ville de Constan-
tinople.
PURISME , s. m. du lat. purus,
( Gramm.) Défaut de celui qui
aflecte la pureté du langage.
PURITAIN , s. m. du lat, purus,
Relig. ) Nom qui a été donné
particulierement aux presbytériens
rigides d'Angleterre, qui font pro-
fession de suivre la parole pure de
lévangile. i
PURULENT , TE , adj. du latin
purulentus ; fait de pus, PUris ,
pus : qui est melé de pus.
(/Hed.) Hi se dit des matières
qui tiennent de la nature du pus,
comme les crachats des phthisiques,
les sellesdes dyssentériques,les urines
qui sortent de certains abcès ou
ulcères , les urines de ceux qui ont
des ulcères aux reins, à la vessie,
PUSTULE,, s. f. du lat. pustula,
dérivé du grec qùsa (phusa ), vessie,
tumeur , enflure.
( Med. ) On donne ce nom à
toutes sortes de petites tumeurs qui
s'élèvent sur la peau, soit qu’elles
soient ulcérées ou non.
lelles sont les pustules de la
petite vérole , de la rougeole , de la
gale , le pourpre, les tubercules vé-
nériens : et tons les petits boutons
cutanés. C’est la méme chose
qu'EXANTHEME. Poy. ce mot.
PUTRÉFACTION, s. f. du latin
putrefaclio , ait de pulreo , pourrir,
et d’ago, faire : action par laquelle
un corps se pourrit. Ë
( Chimie ) La putréfaction en
chimie est définie le dernier degré
&e la fermentation végétale ou ani-
male ; c’est l'analyse naturelle et
spontanée qui s'opere en vertu de
Vattraction compliquéeexistante en-
te les-principes nombreux des mäa-
tisresanimales , l'hydrogène, l'azote,
le carbone , l’oxigène , le soufre, le
phosphore. Ces corps simples , com-
binés en différentes proportions ,
forment les gaz , les acides, les sels,
lammoniaque ; l’huile , le savon
‘ammoniacal, enfin tous les composés
ui résultent de la putréfaction.
PUTRIDE , adj. du lat. putridus,
fait de putreo ; pourrir.
( Méd.) Pourri, corrompu : il
se dit de la corruption des humeurs
FAN T
ef des chairs : humeurs putrides ,
Jièvres putrides.
PYCNOSTYLE , s m. du grec
muavos (pulinos ), épais, serré, et
de süaos ( stulos ), colonne: colon-
nes-pressées.
(-Archit. ) Edifice où les colonnes
sont fort pressées. Dans cette ordon-
nance , les entre-colonnemens n’ont
qu'un diamètre et demie de la co-
lonne.
PYCNOTIQUE , adj. du grec
muxïéæ ( puknoo ), épaissir : qui
épaissit , qui condense.
( IHéd, ) On donne cette épithète
aux remedes qui ont la vertu de
condenser les humeurs, et de rafrai-
chir en les épaississant : ils ne dif-
férent guire des INCRASSANS,
Foy. ce mot,
PYGMÉE , s. m. du grec rvyuà
( puginé ), coudée : qui n’a qu’une
coudée de haut.
( IMithol.) Les pygmées suivant
la fable n’avoient qu’une coudée de
hauteur, d’où vient leur nom. C’est
dans ce sens qu’on dit d’un homme
fort petit : c’est un pygmée. %
PYLORE , s. m./ du grec mÜrn
(pulé ) , porte, et d’àpéo ( oréo ),
garder : garde-porte. ;
( Anat. ) Cercle charnu qui ferme
l'orifice inférieur de l’estomac, ainsi
appelé parce qu’on le regarde comme
le portier de l'estomac.
PYRAMIDAL , LE , adj. de
pyramide. (Voy. ce mot ) qui est
en forme de pyramide.
(Géom.) Pyramidal se dit d’une
pièce de bois, ou d'autre matiére,
large par un bout , et qui va en dimi-
puant par gradation jusqu’à l’autre
extrémité, où elle se termine en
pointe, comme les cones et les py-
ramides,
(Arith.) IVombres pyramidaux;
ce sont les sommes des nombres pu-
lygones formés de la même manière
que les nombres polygones eux-
ruèmes sont formés des progressions
arithmétiques. On les Dia
culièrement premiers p rai aux.
Les sommes des premiers pyranu-
daux se nomment seconds pyra-
midaux ; les sommes de ceux-ci,
troisièmes pyramidau , ainsi de
suite à l’infint.
( Anal.) Pyramidal se dit da
PYR
plusieurs parties du corps humain :
Muscles pyramidaux ; ce sont
deux muscles propres du nez ; ce sont
aussi deux muscles du ventre : la
cuisse a aussi un muscle pyramidal,
Vaisseaux pyramidauz ; c’estun
faisceau de ramifications, formé par
les veines spermat ques, qui descend
des ouvertures ou anneaux des mus-
cles du bas-ventre , et qui vaen s’é-
largissant deplus en plus.
Cn a aussi donné le nom de pyra-
midales à des éminences de la moelle
allongée ; enfin , on a nommé pyra-
midal, Vostrapezoïde du carpe.
PYRAMIDE , s. f. du grec rupa-
pie (puramis), dérivé de #ÿp (pur),
feu , parce que les pyramides se ter-
minenten pointe comme la flamme.
( Géom. ) Solide terminé par un
polygone quelconque , qui lui sert de
base , et par des plans triangulaires,
qui s'élèvent sur les cotés de ce po-
lygone, et qui vont tous se réunir en
un mème point , qu’on appelle som-
met de la pyramide.
On dit qu'une p yramide est trian-
gulaire ; quadrangulaire, pentago-
nale , etc. , selon que le polygone
qui lui sert de base , est un triangle,
un quadrilatère , un pentagone, etc. ;
en général, on emploie expression
pyramide polygonale, pour désigner
une pyramide dont la base est un
polygone quelconque.
Pyramide régulière ; celle dont
la base est un polygone régulier, et
du sommet de laquelle on peut abaïis-
ser une perpendiculaire qui passe
par le centre de ce polygone.
( Optique) Pyramide de lu-
mière ; on appelle ainsi un jet de
lumière composé de rayons diver-
gens , qui partant d'en point d’un
objet éclairé ou éclairant , forme une
pyrumide dont le sommet est à l’ob-
jet , et la base sur le plan qui la re-
çoit ou sur œil. C’est par le moyen
de ces pyramides de lumière que
nous apercevons chaque point d’un
objet; pour cela , il faut que les
rayons qui les composent , arrivent
à notre œil avec un certain degré de
divergence , ou l’on ne voit point du
tout lobjet, ou du moins on ne le
voit que confusément.
( Peinture ) Pyramide pittores-
que ; c’est aipsi qu'on appelle la
PTE 195
figure à laquelle les régles classiques
de la peinture assujétissent la com-
position destabieaux d'histoire, soit
dans son ensemble, soit dans chaque
groupe en particulier.
La célébre peinture antique de la
noce aldobrandine, celles qui ont été
découvertes dans les fouilles d’Her-
culanum , les écrits de Pausanias et
de Pline ne prouvent pas que les
Grecs aient connu le principe de la
pyramide pittoresque , et depuis la
renaissance de la peinture , on trouve
de tres-beaux tableaux d'histoire ;
de Raphaël et du Poussin , dans les-
quels ce principe n’a pas été observé;
mais aujourd’hui, la regle de faire
pyramider les compositions pitto-
résques est un des grands principes
de Part , et Pon prononce hardiment
que la forme droite ou circulaire fe-
roit un effet monstrueux dans un ta-
bleau, Antoine Coypelest de tous les
peintres modernes , celui qui a le
mieux entendu l’art de faire pyra-
mider ses compositions.
PYRAMIDOÏDE , s. m. du grec
d'xvpauic (puramis), pyramide , et
sidos( éidos }, forme , ressemblance :
qui a la forme d’une pyramide.
( Géom. ) Solide formé par la ré-
volution d’une parabole autour d’une
de ses ordonnées. On l’appelle aussi
fuseau parabolique.
PYRENE , s. f. du grec œusiy
(purén), noyau , baie.
(Botan.) Nom donné par quel-
ques anciens , et par Goertner à cha-
cune des petites noix dur péricarpe
charnu , qui en contient plusieurs.
Ce qu’on appelle vulgairement pe-
pis dans la nèfle, sont despyrènes.
PYRENOÏDE, adj. du grec up
(purén) , noyau , et d’eidos(éidos),
forme , figure , ressemblance : qui a
la forme d’un noyau.
(Anal. ) Cn donne cette épithète
à l’apoph yse odontoïde de la seconde
- vertebie du cou, à cause qu’elle res-
semble à un noyau.
PYRETIQUE, adj. et s. du grec
TUPET OS LE Ce ), fièvre.
(“Hed.) Epithète que l’on donne
aux remèdes contre la fièvre; c’est
un remède pyretique ; c’est un py-
rélique.
PYRETOLOGIE , s. f. du grec
muperos ( purelos ), fievre ; et de
/
N 2
P'YR
606 (logos ), discours: discours ou
traité sur les fièvres.
(Héd.) Partie de la pathologie qui
brute des fièvres.
PYREXIE , s. f. du grec rüpefis
(purexis), état fiévreux.
(/Méd.) Ce mot désigne toute
Bevre symptomatique.
PYRIFORME ; v. PIRIFORME.
PYRIQUE , adj. du grec Tüp
(pur), feu : qui concerne le feu.
( Technol.) se dit de certains
feux d'artifice qu’on fait jouer dans
uu lieu clos et couvert.
Spectacle pyrique.
PYRITE,, s. f. du grec rüp(pur),
feu, et de a590ç ( lithos), pierre:
pierre à feu.
( Chimie) Sulfures métalliques
qui ont dans leur cassure le briliant
des métaux ; pyrie de cuivre , ou
sullure de cuivre, pyrile marliale ,
ou suifure de fer. On a aussi donné
ce nom à quelques mines arsenicales.
PYROBOLISTE, s. m. du grec
mp (pur), feu , et de Carre (ballo),
jeter , lancer : qui lance du feu.
( Art rmilit. ) On donne ce nom
aux æfificiersqui composent diverses
sortes de feux pour la guerre.
PYROLÂTRIE, s. f. du grec rèp
(pur), feu, et de narpeia (latreia) ,
culte: cuite du feu.
196
. Pyro-lignites , adj. du grec #59
( pur), feu , et dulat. lignum, bois.
( Chimie) Sels formés par la com-
binaison de l’acide pyrolignique ,
c’est-à-dire de l’acide tiré des bois
par distillation , avec différentesba-
ses. Ce genre de sels n’étoit point
connu des anciens chimistes. PA
PIRO-TART PUTE.
PYROMETRE , s. f. adj. du
grec #0 (pur), feu, et de pérpov
(métron ), mesure.
( Physique ) instrument destiné
à mesurer l'action du feu sur les
corps solides. Il à été imaginé par
Musschenbroëck , corrigé par Desa-
guiliers et l'abbé Nollet , et perfec-
tionné par Weägewood.
Le pyromètre de Wedgewood in-
dique la progression du calorique
jusqu’à la tusion des métaux les plus
rétractaires, et sert à classer les subs-
tances en raison de leur fusibilité.
PVR
PYRO-MUCITES, adj. du grec
mp (pur), feu, et du lat, mucus,
mucosité , humeur acqueuse,
( Chimie ) Sels formés par la com-
binaison de Pacide pyromucique ,
c’est-à-dire de Pacide formé par la
distillation des gourmes , du sucre ,
des fécules , avec différentes bases.
V. PYRO-TARTRITE.
PYRONOMIE, s. f. du grec rüp
(pur), feu, et de véuos (nomos),
loi, 1ègie.
( Chimie) Lart de régler le feu
dans les opérations de chimie.
PYROPHANE , adj. du grec mùp
(pur), feu , et de guivw (phaino ),
briller: qui brille au feu.
( Minéral,) M se dit dune pierre
qui change de couleur et devienttres-
transparente , dès qu’elleressent Pim-
pression d’un corps chaud ; elle re-
prend sa couleur et son opacité en se
refroidissant.
PYROPHORE , adj. du grec rÿp
(pur), feu, et de gépæ (phéro),
porter : porte-feu.
( Physique)On nomme ainsiune
préparation chimique, qui a la pro-
priété de s’embrâser, lorsqu'elle est ex-
posée à un ai humide ou chargé de
vapeurs.
C’est Homberg qui a découvert le
pyrophore , en travaillant la ma-
üere fécale,
PYROSCOPIE, s. f. du grec rüp
(pur), feu, et de cxoméw (skopéo),
considérer.
( Divinat.) Divination par lins-
ection du feu. C’est la même chose
que PYROMANCIE , de ϝp (pur),
feu, et de yuayreia (imanteta), di-
vination.
PYRO-TARTRITES , adj. du
grec mèp (pur), feu, et du latin
Lartarum, tartre. S
( Chimie ) Sels formés par la com-
binaison de l'acide pyro-tartareur,
ou modification de l'acide tartareux ,
faite par le feu , avec différentes
bases.
11 résulte des dernières recherches
de MM. Fourcroi et Vauquelin , que
les acides pyro-muqueur , pyro-
lisneux et pyro-larlareux ,ne sont
que de Pacide nitreux , tenant en dis-
solution une huile empyreumatique,
d’où il suit que les pyro-liguites ,
les pyro-mucrles , et les pyro-tar-
PUY ER
érites, ou les combinaisons de ces
trois acides avec différentes bases,
doivent être regardées commede vrais
acétites,
PYROTECBNIE, s. f. du grec.
rs (pur), feu , et de réyvn (1ech-
ne ), at.
Lechnol.) L'art du feu, Part de
se servir du feu. Il s'entend commu
nément de l’art de faire des feux
d'artifice.
( Chimie) Pyrotechnie des chi-
mistes. Ÿ7 PYRONOMIE.
(Art milit.) Pyrotechnie mili-
taire. . PYROBOLOGIE.
PYROTIQUE , adj. du grec æupse
(puros) , gén. de-xüp (pur), feu.
( Chirurgie) K se dit des prépara-
tions qui ont la verta debrüler , de
cautériser. Ÿ, CAUSTIQUE.
PYROXENE, adj. et s, du grec
rip (pur), feu , et de £iyoc (xénos),
étranger : étranger au feu.
(/Hinéral.) Nom donné à une
pierre. qui n’est point un produit de
volcan , quoiqu’elle se trouve souvent
parmi des matières volcanisées. Elle
est d’un vert plus ou moinsfoncé,
PYRRHIQUE, adj. ets. de Pyr-
rhus-, fils d'Achille, ou de Pyrrhi-
que le cydonien.
(Danse) Danse pyrrhique : est
une danse militaire , inventée , dit-
on , par Pyrrhus, laquelle se faisoit
avec les armes, en frappant sur les
boucliers en cadence , pour exprimer
Vaction d’un combat. Elle étoit en
usage chez les Grecs et chez les Ro-
mains, et nous lisons dans Spartien,
que l'empereur Adrien donna plu-
sieurs fois au peuple, dans le grand
cirque, le spectacle de cette sorte de
danse.
La Pyrrhique est aujourd’hui dan-
sée par les Turcs et les Thraces, qui,
armés de boucliers et d’épées fort
courtes , sautent légèrement au son
des flütes , et se portent ou parent des
coups avec une vitesse et une agilité
surprenante.
{ Poésie) Pyrrhique se dit aussi
d’un pied de vers gree ou latin, com-
posé de deux breves, et ainsi appelé
de la danse pyrrhique , où il domi-
voit particuherement,
PYRRHONISME , s. m. de Pyr-
rhon , philosophe grec.
+ (Philos.) Doctrine et sentiment
PY X 197
du philosophe Pyrrhon, et par exten-
sion, habitude ou affectation de dou-
ter de tout.
PYTHAGORE, subst, m., nom
d'homme.
(Philos.) Systéme de Pytha-
gore; c’est celui que Copernic a re-
nouveié parmi nous, On l’appeile
Systéme de Pyihagore, parce que
ce philosophe le, gutint ; mais il
étoit encore plus ancien. #7, CO-
PERNIC.
(Arithmét.) Table de pytha-
gore; c’estle nom d’une table de
multiplication, ou carré formé de
cent autres petits carrés, contenant
le produit des diflérens chiffres, ou
nombres simples, multipliés les uns
par les autres.
PYTHIE, s. f. du grec iso
(puthios), surnom donné à Apol-
lon pouravoir tué le serpent python.
( Antiquit.) Prètresse de loracle
d’Apollon à Delphes.
De là les jeux pythiens
célébroient à Delphes, et
Pythonisse, nom que lon don-
noit à certaines devineresses de l’an-
tiquité. :
PYTHOMETRIQUE, ou plutôt
PITHOMETRIQUE, adj. du grec
mios (pithos) , tonneau , et de
pérpov( métron ), mesure,
(Jaugeage) Echelles pithome-
triques ; ce sont celles qui indiquent
les segmens des tonneaux dans le
jaugeage,
PYUIQUE , s. m. du grec æéov
(puon), pus, et d’éaxw (helko),
tirer , extraire.
(Chirurgie ) Instrument de chi-
rurgie, en forme de seringue, dont
on se sert pour tirer les matières
puruientes de difiérentes cavités du
corps.
PYURIE , s. f. du grec toy
(puon), pus, et de äpéw (ouréo) ,
Isser.
(/Héd. ) Pissement de pus.
PYXIDULE, s. f. du grec rüfoc
(puzos ), buis, dont les jatins ont
fait pyris, pyridis, boîte, parce
que l’on fait beaucoup de boites de
buis.
( Botan. ) Petite capsule des
mousses , à laquelle les Linnéistes
donnent le noni erroné d’anthère.
qui se
LE
QUA
(@)
198
Ouanraneze , & mm, du latin
güedrinus, quatre, et d’angulus,,
angle : qui a quatre angles.
(Géom.) Terme autrefois usité
pour signifier une figure qui a quatre
cotes qu quatre angles. #7. QUADRI-
LATERE.
QUADRANGULAIRE, adj.
même orivine que QUADRANGEE.
( Géom.) Il se dit d’une figure
qui a quatre angles.
QUADRANGULE , adj., même
origine que QUADRANGLE.
( Botun.) I se dit des parties des
plantes qui ont quatre angles.
QUADRAT ,s. m. du lat. qua-
dralus , carré,
(Astrol. anc.) Aspect quadrat ;
c’est l’aspect de deux planetes dis-
tantes l’une de Pautre de la quatrienr e
patie du zodiaque c’est-à-dire, de
00 degrés, L'aspect quadral se
nomme aussi QUADRATURE,. 7”.
ce mot,
( Jmprimerie ) Quadrat se dit
aussi d’un petit morceau defonte plus
bas que la lettre, et de la largeur de
trois ou quatre chiffres au moins,
aui sert à faire ur blanc en impri-
mant, {l y a des quadratins et des
demi-quadratins, c'est-à-dire, des
quadrats qui sont de la largeur de
deux ou d’un chiffre. On met les pre-
miersau commencement des alinéa ,
et on emploie principalement lesau-
tres pour les opérations d’arithmé-
tique.
QUADRATIQUE, adj., même
origine que QUADRAT.
(Algèbre) Equation. quadrati-
que , où équalion du second degré ;
c’est Péquation où la quantité incon-
nu> monte à deux dimensions, c’esf-
à-dire, une équation qui renferme le
carré de la racine où du nombre
cherché. Ù
Les équalions quadratiques sont
de deux espèces; les unes sont pures
ou simples, et les autres sont aflec-
tées,
Les équalions quadratiques SET
ples sont celles où ie carré de la ra-
cine inconnue 5e trouve seul, et est
égal à un nombre donné ou à une
quantité connue,
QU'A
Les équations quadraliques af-
fectées sont celles qui renferment
quelque puissance intermédiaire du
nombreinconnu , outre la plus haute
puissance de cenombre, et lenombre
absolu donné,
QUADPA'FRICE ,
quadro , rendre carré.
( Géom.) On donne ce nom à
une courbe mécanique, par le moyen
de laquelle on peut trouver des rectan-
gles ou carrés égaux à des portions de
cercles, ou en général à des portions
d'espaces curvilignes. |
La plus célèbre des quadratrices
est celle de Dinostrate, pour le cer-
cle ; elle sert à trouver la quadratwe
du cercle, non point géométrique-
ment, mais d’une maniere méCani-
que ; elle est ainsi appelée de Dinos-
trate qui en est l'inventeur,
QUADRATURE , s. f, dulatin
quadratura.
( Géom.) Manitre de carrier, ou
de réduire une figure en un earré,
ou de trouver un carré égal à une
figure proposée.
Quadrature des figures recli-
lignes ; cette opération est du res-
sort de la géométrie élémentaire : 11
ne s’agit que de trouver Pair on la
saperficie de ces figures , et de la
transformer en un parallélogramme
rectangle. ,
Quadrature des courbes ; c’est-
à-dire, la manivre de mesurer leur
surface , ou de trouver un espace
rectiligne égal à un ‘espace curvi-
ligne. C-'te matière, d’une spécula-
tion plus profonde, fait partie de la
géométrie sublime, Archimède paroit
etre le premier qui ait donné la
quäadralure d’un espace curviligne ,
en trouvant la quadrature de la
parabole.
Quoique la quadrature des figu-
res , et sur-tout de celle du cercle ,
ait été Pobjet de Papplication des
plus fameux mathématiciens de l’an-
tiquité , on peut dire qu’on n’a rien
fait de considérable sur cette ma-
tière que vers le milieu du 17e.
siècle : savoir , en 1657 , que MM.
Neil et Brownker, et après eux,
M. Christophe Wren , ont trouvé
les moyens de démontrer géométi1-
quement légalité de quelques es=
paces curviligues ; avec des espaces
s. f dut:
QU'A
rectilignes. Quelque tems après, plu-
sieurs géometres firent les mèmes
tentatives sur d’autres courbes, et
réduisirent le problème au calcul
analytique, Mercatoren publia pour
la première fois l’essai en. 1688 ,
dans une démonstration de la qua-
drature de lhyperbole, du lord
Broyvnker, dans laquelle il se servit
de la méthode de Wallis, pour ré-
duire une fraction en une suite in
finie par le moyen de la division.
MM. Christophe Wren et Huy-
ghens se disputèrent la gloire d’avoir
découvert la quadrature d'une por-
tion de la cycluïde. M. Leïbnitz dé-
couvrit celle d’une autre portion; et,
en 1699, Bernouilli découvrit celle
d’une infinité de segmens et de sec-
teurs de cycloïde.
Quadrature du cercle; cest la
manière de trouver un carré égal à
un cercle donné. Ce problème à oc-
cupé inufilement les mathémati-
ciens de tous les siècles. Il se réduit
à déterminer le rapport du diamètre
/ à la circonférence, ce qu’on n’a pu
aire jusqu'ici avec précision.
Plusieurs géomèetres ont appro-
ché fort près de ce rapport ; Archi-
mède paroit avoir été un des pre-
muers qui a tenté de le découvrir,
eta trouvé par le moyen des poly-
gones réguliers de 96 côtés inscrits
et circonscrits au cercle , que ce rap-
port est comme 7 à 22.
Quelques-uns des modernes ont
approché beaucoup plus près, sur-
tout Ludoïphe de Ceulen , qui a trou-
vé, après des calculs immenses,
qu'en supposant que ce diamètre
soit 1 , la circonférence est plus pe-
tite que 3, 14159265358970323846
264338327050 ; mais plus grande que
ce nombre en meftant l’unité pour
dernier chiffre. M. de Lagny a étendu
ce calcul.
Les géomètres ont encore eu re-
cours à d’autres moyens ; sur-tout
à des espèces de courbes particu-
lières qu'on appelle QUADRA-
TÜREES ; mais comme ces cour-
bes sont toutes mécaniques , ou
transcendantes, et non point géo-
métriques , elles ne satisfont point
exactement à la solution du pro-
bleme, et ce moyen n’est dans le
fait qu'une pétition de principes.
On a donc recouru à l’analyse ,
QU A 109
et tenté de résourdre ce problème par
plusieurs méthodes différentes, et
principalement en employant cer-
taines séries qui donnent la qua-
drature du cercle par une progres-
sion de termes.
On a deux suites infinies qui ex-
priment la raison de la circonté-
rence au diametre , quoique d’une
manière indéfinie. La première a été
découverte par Newton, quia trouvé,
en supposant + pour le rayon , que
le quart de la circonférence est 1 --
ce ner 3 » Ctc.
La seconde est de M. Leïbnitz ,
qui trouve de même que le rayon
étant 1, l’arc de 45 degrés est la
moitié de 15-541 5+41E, etc.
Quadrature des lunules ; quoi:
qu’on n’ait point encore trouvé jus-
qu’ici la quadreture parfaite du cer-
cle entier, on a cependant décou-
vert les moyens de carrer plusieurs
de ses portions. Hypocrate, de Chio,
est le premier qui ait carré une por-
tion au\cercle à qui sa figure a fait
donner le nom de lunule. Yoy.
LUNULE.
Cette quadrature ne dépend point
de celle du cercle ; mais aussi ne
s’étend-elle que sur la /unule en-
fière ou sa moitié,
Quelques géomètres modernes ont
cependant trouvé laquadratured une
portion de la lunule à volonté , in-
dépendamment de celle du cercle ;
mais elle est toujours sujette à cer-
taine restriction qui empêche que la
quadrature ne soit parfaite, c’est
à-dire, absolue et indéfinie.
Quadrature de l'ellipse ; Yeï-
lipse est une courbe dont on n’a point
encore trouvé la quadrature exacte,
ce qui oblige d’avoir recours à une
série.
(Astrom.) Quadrature de la
lune ; c’est la situation de la lune
lorsque sa distance au soleil est de
90 degrés, ou qu’elle est dans un
point de son orbite également dis-
tant des points de conjonction et
d'opposition, ce qui arrive deux fois
dans chacune de ces révolutions.
On appelle ces tems-là, premier
quartier, dernier quartier. Voyez
QUARTIER , SYSIGIES.
(ÆHorlogcrie) Quadralure se dit
aussi , en parlant d’une montre, de
l'assemblage des pièces qui servent
200 QU A
à faire marcher les aiguilles du ca-
dran, et à faire aller la répétition,
quand la montre ou lhorloge est à
répétition. ne
QUADRIDENTE , EE , adj. du
lat. quadrinus , quatre , et de dens,
dentis , dent : à quatre dents.
( Bolan.) I se dit des parties des
plantes qui ont quatre dents.
QUADRIENNIAL , LE, adj. du
lat. quadrinus , quatre , et d’annus ,
an, année : qui dure quatre ans.
{ Econ. polit. ) se dit de cer-
tains offices divisés entre plusieurs
titulaires, dont chacun n’exerce que
de quatre ans en quatre ans.
QUADRIFIDE , adj. du lat. qua-
drinus, quatre, et de fidis ; corde :
à quatre cordes.
( Bolan. ) I se dit des parties des
plantes divisées en quatre par des
incisions aigues , moindres ou à
peu près égales à la demi-longueur.
QUADRIFLORE, adj. du lat.
guadrinus , quatre, et de flos , flo-
ris , fleur : à quatre fleurs.
( Botan. ) Xl se dit des plantes
qui portent quatre fleurs, ou qui
ont leurs fleurs disposées quatre à
quatre.
QUADRIGE, s. m. du lat. qua-
drinus , quatre , et de Jugum, joug,
pris métaphoriquement pour le che-
val attaché au joug.
( Antiquité ) Char monté sur
deux roues et attelé de quatre che-
vaux de front.
| jumismat. ) On appelle aussi
quadriges , des médailles dont le
revers porte une Victoire ou l’em-
pereur dans un quadrige , tenant les
rènes des chevaux.
QUADRIJUGUEES , adj. du lat,
guadrinus , quatre, et de Jugum,
dans la signification de paire.
( Botan. ) Il se dit d’une feuille
pennée, dont les folioles opposées
entr elles forment quatre paires.
QUADRILATERE, adj.ets. du
lat. quadrinus, quatre , et de latus,
laleris , coté : qui a quatre cotés.
( Géom. ) Figure comprise entre
quatre lignes droites , qui forment
quatre angles.
Si les quatre côtés sont égaux , et
tous les angles droits , c’est un carré.
Foy. CARRE,
QU A
Si les quatre côtés sont égaux et
les opposés aussi égaux, mais non
droits, c’est un rhombe ou lozange.
Voy. RHOMBE , LOZANGE.
Sitousles cotés ne sont pas égaux ,
mais tous les angles droits, c’est un
rectangle, ’oy. RECTANGLE.
Si les cotésopposés seulement sont
égaux, et les angles opposés aussi
égaux, mais non droits, c’est un
D
rhomboïde. 7, RHOMBOÏDE.
Tout autre quadrilatère , dont
les côtés opposés ne sont ni paral-
lèles ni égaux, s’appelle un trapèze.
V. TRAPEZE. 4
QUADRILLE, s. m. de l'italien
squadriglia, diminutif de squadra,
équerre , et par extension , troupe
dressée à l’équerre. : "
( Tournois ) Petite troupe de
cavalerie , superbement montée et
rangée pour faire des carrousels, des
joûtes, des tournois.
(Danse) Les maitres de ballets
donnent le nom de quadrille à un
certain nombre de danseurs vetus
uniformément , qui forment des
troupes particulières , lesquelles se
succedent, et font ainsi succéder le
cours de l’action.
QUADRILLE c jeu )}, s. m. de
Pespagnol quadrilla, qui exprime
le nombre de quatre.
(Jeux) Jeu de cartes qui se joue
entre quatre personnes ; c’est une
imitation du jeu de lhombre.
QUADRINOME , s. m. du latin
uadrinus, quatre , et du grec vou
(anne }. part, division.
( Algébre ) Grandeur composée
de quatre termes,
QUADRIPARTITION, s. f. du
lat. quadrinus , quatre, et de partiri,
Jarlior, diviser, distribuer.
(Mathémal,) Le partage d’une
chose en quatre. Ce mot est peu
usité.
QUADRIPHYLLE , adj. du lat.
quadrinus , quatre , et du grec
quéanor (phullon), feuille : à quatre
leuilles,
( Boian. ) TI se dit d’une plante
qui a quatre feuilles,
QUADRISYLLABE , s. m. du
latin quadrinus, quatre, et du grec
auanxaCù ( sullabé), syllabe.
( Gramm. ) Mot composé de
quatre syllabes.
Q U A
QUADRIVALVE , adj. du latin
quadrinus , quatre , et de valvus ,
cosse , gousse.
( Bolan. ) Qui a quatre valves ou
panneaux. :
QUADRIVALVE , adj, mème
origine que QUADRIVALVE.
( Botan. ) Qui s'ouvre en quatre
valves.
QUADRUMANE , s. m. du latin
quadrinus , quatre, et de manus ,
imain : à quatre mains.
(ist. nat.) On appelle quadru-
manes les mamniferes qui ont le
pouce écarté à chaque extrémité , ce
qui les fait paroitre avoir quatre
mains. Le singe est un quadru-
mane.
QUADRUPEDE , s. m. du lêtin
quadrinus, quatre , et de pes, pedis,
pied : à quatre pieds.
(Hist. nat.) Animal qui a quatre
pieds. On distingue les quadrupèdes
vivipares , et les quadrupèdes ovt-
pares. V. VIVIPARE , OVIPARE,
REPTILE,
uadruplum , fait de quadrinus,
quatre , et de plico, plier.
(Ærith.) Le même nombre compté
uatre fois, ou multiplié par quatre,
(ÆHonnoie ) Quadruple est aussi
le nom d’une monnoie d’Espagne.
Le quadruple ou once d’or vaut 320
réaux de veillon ; il yen a8 et demie
au marc de Castille,
QUAI, s. m. Mot très-ancien
dans la langue , que Scaliger dérive
du latin caï, cancelli, mais qui
pourroit venir du teuton ay, dont
les Flamands ont fait kaye , les
Anglois kay ou key, les Portugais
caes.
(Marine ) C’est dans une ville
maritime , ou port marchand , un
espace au bord de la mer, rendu
commode par l’art pour le débar-
quement et l’embarquement des
marchandises.
Un quai est ordinairement formé
et terminé par une maconnerie fon-
dée sur pilotis, et qui contient les
eaux de la riviere ou les eaux du
port , de manière à procurer une
@ertaine profondeur d’eau pour l’ap-
proche des vaisseaux.
Droitdequai , ou quay age ; c’est
une certaine rétribution qui revient
à un homme chargé de faire la garde,
Q U A 201
pour empêcher que rien ne soit dé-
tourné ou enlevé des effets mis em
dépot sur le quai.
QUAICHE ; v. KETCH.
QUAKER , ou QUACRE , 5. m.
de Panglois quaker, dérivé du verbe
quake, trembler : proprement trem-
bleiur.
( Relig.) Nom de secte de reli-
gion , dans PAngleterre; ces sec-
taires ont été ainsi appelés, parce
qu'ils sont dans une perpétuelle
frayeur des jugemens de Dieu, et
prennent à la letire ces paroles de
St.Paul : operemini salutem cum
limore et tremore.
Les quakers s’élevèrent en Angle-
terre, au milieu des guerres civiles
du règne de Charles I. Georges Fox,
né dans un village du comté de
Leicester, et cordonnier de son état,
précha , sans étude, la morale, la
charité mutuelle, lamour de dieu,
un culte simple , et la nécessité de
Pinspiration du Saint-Esprit, pour
mériter le salut. Cromwel le fit
arrêter avec sa femme; mais cette
persécution multiplia ses disciples
et ses sectateurs, On les maltraita ,
on sévit contr’eux, on les joua sur
le théâtre ; ils méprisèrent les mau-
vais traitemens, les prisons et les
satires. La secte fit les progrès les
plus rapides. Cromwel fut obligé de
la craindre et de la respecter.
QUALITE , s. f. du lat. quali-
Las ; ce qui fait qu’une chose est telle
ou telle , bonne ou mauvaise , grande
ou petite, chaude, froide , blanche,
noire , etc.
(Physique ) Qualité , en termes
de physique , s’entend de la proprié-
té ou affection d’un être quelcon-
que, par laquelle il affecte nos sens ,
et nous démontre son existence.
Qualités sensibles ; ce sont les
objets que nos sens aperçoivent le
plus immédiatement : telles sont la
solidité, la fluidité, la dureté, la
mollesse , la gravité, l’élasticité ,
etc.
Qualités occultes ; les anciens
appeloient ainsi celles dont ils ne
pouvoient rendre raison.
(Pratique) Qualité se dit au pa-
lais, des titres que les parties pren-
nent pour agir , ou pour établir eur
droit en justice.
202 Q U'A
QUANTITE , s. f. du lat, quan-
litas. A1 se dit de tout ce qui peut
étre mesuré ou nombré.
(Algèbre) Quanlités, en termes
d’algèbre, sont des nombres indé-
terminés, ou que l’on rapporte à
Vunité en général.
Les quantités algébriques sont
positives ou négatives.
Juantilé posilive; c’est celle qui
est au dessus de zéro, et qui est pré-
cédée, où que l’on suppose être pré-
cédée du signe +. 7. POSITIF,
Quantilés négatives; ce sont cel-
les qui sont regardées comme moin-
dres que rien, et qui sont précédées du
signe —, /. NÉGATIF.
(Grammaire) Quantité se dit
aussi de la mesure du tems qu’on em-
ploie à prononcer une syllabe; ily a
des syllabes longues et des syllabes
breves, c’est-à-dire, qu’il faut aux
premières un tems double de celui
que prennent les dernières. La mesu-
re de cetemsn’est point absolue, elle
m'est point d’une ou de deux secon-
des , mais elle estrelative, et les syl-
labes ne sont longues qu’en compa-
raison des breves, comme celles-ci
ne sont breves que relativement à
celles-là,.
(Musique) Quantité, en musi-
que ; de même qu’en prosodie, ne
signifie pas le nombre des notes ou
des syllabes, mais la durée relative
qu’elles doivent avoir. La quantité
produit le rhythme, comme laccent
produit l’intonation ; du rbythme et
de Pintonation, résuite la mélodie.
QUARANTAINE, s.f. de l'italien
quarantana, fait de quarante, qua-
xante.
(Marine) Tems d’épreuve et de
clôture , que l’on fait subir aux per-
sonnes, aux marchandises et aux
vaisseaux qui viennent des pays du
Levant, ou autres, soupconnés de
peste, pour prévenir la communica-
tion de celte contagion. Ce tems est,
à la rigueur, de quarante jours, mais
selon le plus ou le moins de soupçon
el de présomption de lexistence de.
la peste, dans les lieux d’où vient le
vaisseau, et d’après la parfaite santé
de tout équipage, Ce temsest abrégé
souvent de plus de moitié, d’après le
zapport des médecins , el la décision
QUA
du bureau de santé, Foy. LAZA-
RETS.
QUART , s. m, du lat, quartus :
Ja quatrième partie d’un tout.
( Géom.) Quart de cercle; Cest
un arc de cercle de 90 degrés, où la
quatrième partie de toute la circon+
férence.
(Astron.) Quart de cercle; est
un instrument de cuivre , ordinaire-
ment de t:ois pieds de rayon où
plus, portant une lunette ou fixe, ou
mobile. Cet instrument, le plus né-
cessaire de tous, et le plus employé ,
sert à mesurer la hauteur d’un astre
au dessus de l'horizon.
L'usage du quart de cercle est
frogancien; mais ce ne fut qu’en
1667 , que Picard'et Auzout, y appli-
querent des lunettes’, quoique Morin
y eût pensé des 1634. Cette invention
a procuré une nouvelle perfection à
toute l’astronomie,
Quart de cercle mural ; c’est ce-
lui qui est fixé solidement à un mur
dans le plan du méridien.
Depuis long-tems les astronomes
sont convenus de la grande utilité de
cet instrument, pour les principaux
objets de Pastronomie ; car il est clair
que la latitude d’un lieu étant une
fois déterminée , en observant labhau-
teur méridienne d’un astre, on aura
sa déclinaison ; et en observant au
même instant , avec une bonne pen-
dule , Pheure de son passage par le
méridien ,; on aura son ascension
droite. De sorte qu'avec un tel instru-
ment, bien exécuté, on peut faireun
catalogue des lieux des étoiles fixes,
et une carte célesie, en bien moins
detems et avec beaucoup plus d’exac-
titude, qu'avec tout autre instru-
ment. Tycho-Brahé fut le premier
qui se servit d’un arc mural, pour
prendre les hauteurs méridiennes ;
mais n’ayant pas d’horloges aussi
parfaites que celles dont on se sert
aujoürd’hui , il n’en put retirer de
grands avantages. Hévelius, Flams-
tead, Lahire, et plusieurs autres as-
tronomes, se sont servi de quaris de
cercles muraux , dont on peut voi
la description dans leurs ouvrages ;
mais le premier qu’on ait fait avec
une grande perfection , est celui de
Pobservatoire royal de Greenwich ,
qui a servi de modèle à ceux que lon
Fo
*
4 AQER?
a faits depuis. On trouve des descrip-
tions de ce quart de cercle, dans
Loptique de Smith, dans les me-
motres de Berlin poux 1753, dans
l'astronomie de NT. Delalande, etc.
Quart de cercle de l'urpenteur;
il est plus simple que celui des astro-
nomes: sonrayon est ordinairement
de 12 à 15 pouces; sur la surface in-
férieure de Pinstrumentest un genou,
au moyen duquel on peut lui donner
les situations dont on a besoin.
Quart de cercle de Gunter; c’est
une espèce de cadran, tracé sur un
quart de cercle, dont les degrés
marquent les hauteurs, au moyen
dun fil à-plomb.
Quart de cercle horodictique ;
c’est un quart de cercle où sont les
lignes horaires.
uart de cercle de Sotten , ou
de Collins ; c’est un quart de
cercle sur lequel on peut voir
la hauteur d’un astre , et en
même tems l’heure du lever du so-
leil , son amplitude , l’heure qu’il
est, Pazimuth ,etc., pourvu qu’on
ait rectifié, ou mis le grain sur le
degré , ou sur le jour convenable ;
c’est une projection stéréographique
sur le plan de Péciiptique.
Quart du méridien lLerrestre ;
c’est la mème chose que la distance
de l'équateur. au pole; c’est cette
distance qui a fourni l’élément des
nouvelles mesures. }. METRE.
( Musique) Quart de soupir ;
c’est la valeur du silence qui marque
la quatrième partie d’un soupir,
c’est-à-dire, Péquivalent d’une dou-
ble croche.
Quart de ton; Cest Pintervalle
introduit dans le genre enharmo-
nique, par Aristoxène , et duquel
la raison est sourde.
Les musiciens appellent aussi
quart de ton Vintervalle qui, de
deux notes à un ton de Pautre, se
trouve entre le bémol de la supé-
rieure, et le dièse de l’inférieure ;
intervalle que le tempérament fait
ouir , mais que le calcul peut
déterminer.
(Art nulit. ): Quart de conver-
sion; c’est un mouvement en forme
de quart de cercle qon fait faire
à un bataillon pour en changer la
osition.
(Archit.) Quart de rond; on
TT
[8 £03
QUA
appelle ainsi une moulure qui a le
quart d’un rond.
(Marine) Quart ,sentendp-rmi
les sens de mer, du temps qu une
partie des officiers et de l’équipise
emploient à veiller, pour fure le
service et manœuvrer le vaisseau,
tandis que lereste dort ou se repose,
On partage l’équipage en deux
parties ; dont lune s'appelle le
quart de tribord , et l'autre le quart
de babord. Chaque quart est com-
mandé par un officier, qu'on
pelle officier de quart.
Quart de vent; c’est Pune des
divisions . au nombre detrente-deux,
ue l’on distingue dans la boussole.
PV. BOUSSOLE ,ROSEDE VENT.
Quart de nonante ; v. QUAR-
TIÉR ANGLOIÏS.
( Manége) Quarten quart; c’est
une sorte de volte (v. VOLTE); tra-
vailler un cheval de quarlen quart,
c’est le conduire trois fois sur chaque
ligne du carré.
QUART , TE, adject. du latin
quartus ; quairième.
(Médec.) Fièvre quarte; on
appelle ainsi la fièvre dont les accès
prennent tous les quatre jours in-
clusivement ; c’est-à-dire , qu'après
le premier accès, on est deux jours
consécutifs sans l’avoir, et le qua-
trième jour elle revient.
QUARTATION , s. f. du latin
quarlo , partager en quatre : Pac-
tion de partager en quatre.
( Chimie ) Ce mot signifie, dans
le langage des chimistes, réluction
au quart : C’est une opération qui
se pratique lorsqu'on a une masse
d’or et d'argent alliés ensemble, et
que l’on veut faire le départ de
l'or; alors, pour favoriser l’action de
l'acide nitrique , si cette masse ne
contient pas trois quarts d'argent ,
on en ajoute jusqu’à cette quan-
tité; on appelle ce procédé quar-
laiion, parce que l'argent réduit
l'or au quart de la masse. $
QUARTE, s. f. du lat. qguartus.
( Géom.) On appelle quarte, la
soixantième partie d’une an Pt ou
la 21600€ partie d’une minute , soit
d’une minute de degré, soit d’une
minute d'heure. .
(Astron.) Quartes se dit aussi
des parties de Phémisphère visible
ou supérieur , comprises entre le
re
204 QU A
méridien et le premier “vertical.
Quarte septentrionale , quarte
orientale , etc,
(Musique) Quarte est la troi-
sième consonnance dans l’ordre de
leur génération. La quarte est une
consonnance parfaite; son rapport
est de 3 à 4. Elle est composée de
3 degrés diatoniques, formés par
quatre sons, d’où lui vient le nom
de quarie. Son intervalle est de deux
tons et demi , savoir un ton majeur,
un ton mineur, et un semi-ton
majeur,
(Escrime) Quarte se dit aussi
de la manière de porter un coup
d’épée ou de fleuret, en tournant
le poignet en dehors.
(Pratique) Quarte fulcidée ;
c’est le quart des biens d’une suc-
cession que les lois romaines réser-
vent à l'héritier, sur les legs, no-
nobstant les dispositions du testa-
teur, Elle est ainsi appelée de Fal-
cidius ,tribun du peuple, qui, chez
les Romains, introduisit cette es-
pèce de légitime,
Quarte trébelliane ; c’est le quart
qui doit demeurer à un héritier char-
gé de rendre l’hérédité à un autre,
QUARTIER, s. m. du lat. quar-
farius : la quatrième partie de cer-
taines choses,
(Métrologie) Quartier de terre ;
terme d’anciennes mesures , qui
signifioit le quart d’un arpent.
Quartier d'une pension, d'une
rente ; c’est ce qui est échu pen-
dant trois mois , ou le quart de
Pannée.
(Art mil.) Quartier, dans l'ait
militaire , a plusieurs significa-
tions. Quarlier se dit du traite-
ment favorable que l’on fait à des
troupes vaincues, quand elles met-
tent les armes bas pour se rendre,
Ce terme vient de ce que les Hollan-
dois et les Espagnols étoient au- :
trelois convenus que la rancon d’un
officier ou d’un soldat se paieroit
d’un quartier de sa paye ; de sorte
que se battre sans quartier, ne point
faire de quartier, c’est refuser le
quartier des gages de son ennemi ;
c’est user de tous les droits de la
victoire; c’est le tuer.
Quartier signifie aussi le cam-
pement d’un corps de troupes, et
QUA
le corps de ces mêmes troupes ; ce
quartier est bien retranché; ce
quartier fut enlevé.
Quartier d'un siége; Cest un
campement sur quelqu’une des ave-
nues d’une place.
On établit des quartiers sur les
plus grands passages de la place,
pour empêcher les convois et les
Secours.
Disposer les quarliers du siége ;
c’est distribuer les troupes dans tous
les différens postes où elles doivent
camper.
Ajfoiblir des quartiers ; C’est en
tirer des détachemens pour Pescorte
des convois.
Quaricr des vivres ; c’est celui
où est logé l'équipage des munitions
de bouche, et où l’on cuit le pain
qui se distribue journellement aux
soldats.
Quartier d'hiver ; cest quelque-
fois l'intervalle du tems compris en-
tre deux campagnes, et quelquefois
le lieu où on loge les troupes pen-
dant l’hiver.
Quartier général : c’est un lieu
choisi, ordinairement au centre du
camp, où est le logement -du gé-
nérai.
Quartier d'assemblée ; Cest un
lieu choisi sur la frontière, ou davs
l’intérieur , où les troupes se ren-
dent pour y passer la revue, et pour
de 1à, marcher à l’ennemi.
(Astron.) Quartier de la lune ;
c’est la portion de la partie éclairée
de la lune. W. QUADRATURE,
PHASES.
Quartier anglois , où quart de
nonante ; c’esi un instrument pour
prendre hauteur en mer, dont se
servent encore les navigateurs peu
instruits.
Quartier de réflexion , où oc-
ani, ou instrument de Hudley, où
octant anglois ; c’est un instrument
dont on se sert en mer pour ob-
server les hauteurset les distances des
astres, en xegardant un des astres
directement, et l’autre par la ré-
flexion de deux miroirs, en sorte
qu'on voie les deux astres se tou-
cher. Cette découverte est une épo-
que mémorable pour la navigation :
elle fut donnée en 1731, dans les
transactions philosophiques, par J.
Hadley, vice-président de la Société
QU'A
royale de Londres. 7. OCTANT,
SEXTANT, REFLEXION.
Quartier de réduction ; c’est le
nom d’un instrument de pilotage
qui sert à résoudre plusieurs pro-
blèmes nécessaires à cet art. C’est
un carton de forme carrée, sur
lequel est collé une carte ordinaire-
ment gravée, contenant , dans l’es-
pace d’un quart de cercle, un nom-
bre de lignes droiïtes et parallèles
entr’elles, à égales distances, cou-
pées à angles droits par d’autres li-
gnes aussi parallèles entr’elles.
Cet instrument offre aux marins
un moyen mécanique et prompt
pour résoudre tous les problèmes
de trigonométrie, usités dans le cal-
cul des différentes routes du vais-
seau, en une seule ligne ou direc-
tion, qui est lPhypothénuse d’un
triangle, et dont les deux autres
cotés sont les chemins faits en la-
titude et en longitude.
Quartier sphérique ; Cest un
instrument fait sur un carton,
comme le quartier de réduction ,
mais différemment construit , et re-
présentant le quart d’un astrolabe
ou d’un méridien : au lieu des cer-
cles concentriques que Pon voit au
quartier de réduction , ce sont des
courbes alongées qui vont toutes se
réunir au même point, pour figurer
les méridiens réunis au pole,
L'usage du quartier sphérique
est de résoudre mécaniquement quel-
ques problemes d’astronomie , qui
sont nécessaires dans l’art du pilo-
tage, comme trouver le lieu du
soleil, son ascension droite, son
amplitude, sa déclinaison, l’heure
de son lever ef de son coucher, son
azimuth, mais par des approxima-
tions qui ne peuvent satislaire au-
tant que le calcul exact.
Vent de quartier ; C’est un vent
largue, souïflant dans la direction
intermédiaire entre la perpendicu-
laire, ou le travers du vaisseau et
Varrière , ou soufflant par la hanche
du vaisseau , qu’on appelle quel-
quefois le quartier.
QUARTILE , adj. du lat. quar-
lus , quatrième.
(strol.) C’est le nom que les
astrologues donnent à laspect de
deux planètes éloignées l’une de
QUA 205
Pautre de trois signes , ou d’un
quart de la circontérence, On l’ap-
pelle aussi ASPECT , QUADRAT,
QUADRATURE, J.ces mots.
QUARTO ; v. IN-QUARTO.
QUARTZ, s. m. Mot emprunté
de l’allemand.
(/Hinéral.) Le quartz est une
pierre dure, scintillante , rayant le
verre, infusible au chalumeau,
phosphorescente par le frottement.
Le quar!z est censé faire la base
principale des montagnes dites pri-
mitives, et par conséquent de la
masse du globe re C’est
Pélément le plus abondant des
granits ; on en fait la base des bri-
ques employées fa construction des
fours de verrerie,
QUASI-CONTRAT , s. m. Con-
traction du lat. quasi contractus.
(Pratique ) Les quasi - contrats
sont des engagemens qui dérivent
de certains faits, et que néanmoins
on ne peut nommer contrats, parce
que la convention expresse ou ta-
cite, l’essence du contrat, ne s'y
rencontre point.
Si quelqu'un , dans lintention
d’être utile à un absent , prend soin
e ses affaires, sans qu’il en ait éte
chargé, il contracte l'obligation de
rendre compte de sa gestion ; celui
pour lequel ïl a géré est, de son
coté, tenu des dépenses nécessaires
ou utiles faites pour lui.
QUASI-DELIT , s. m. du lat.
quasi delictum.
(Pratique) Dommage que l’on
cause à quelqu'un sans avoir des-
sein de nuire; lorsque , par exem-
ple , on jette sur un chemin public
quelque chose qui blesse un pas-
sant.
Le quasi-délit engendre une ac-
tion en vertu de laquelle celui qui
a occasionné le dommage est obligé
de le réparer.
QUATERNE , s, m. du lat. qua-
lernt, à quatre : quatre de rang.
(Loterie) Combinaison de quatre.
numéros pris ensemble à la lote-
rie, et sortis ensemble de la roue
de fortune.
QUATERNES , adj. du lat, gua-
terni, à quatre : par quatre,
(Botan.) On doune ce nom à
2c6 ÇUGA
toutes les parties des plantes’ qui
sont dispostes quatre par quatre sur
un même point, ou plan d’inser-
tion.
QUATRAIN, s. m. de quatre.
(-Poësie) Petite pièce de poésie,
stance , couplets de quatre vers, dont
les rimes sont presque toujours croi-
sées.
Il signifie aussi quelquefois quatre
vers qui font partie d’un sonnet,
Le sonnet est composé de deux
quatrains el de deux Lercets.
QUATRIENNIAL, LE , adj. 7,
QUADRIÆENNIAL.
QUATUCR , s m. Terme em-
prunié du lat.
( Musique) C'&st le nom qu’on
donne aux morceaux de musique vo-
cale ou instrumentale, qui sont à
quatre parties récitantes.
QUATRINOME, s. m. ; v. QUA-
DRINOME.
QUAYAGE , s. m. de QUAI.
F7. ce mot.
( Commerce mari ) Droit que
paient les marchands pour avoir la
liberté de se servir du quai d'un
port , et y placer leurs marchan-
dises.
QUERCITRON Same duflat.
guercus, chène, et du françois ci-
£ron : chène couleur de citron.
(Chimie , teinture) C’est le nom
de l’écorce d’un chêne jaune de la
Nouvelle - Angleterre. L’emplei de
cette écorce dans la teinture, est dû
entièrement au docteur Barncroft ;
la belle couleur produite par cette
drogue , la fait rechercher générale-
ment, et on la préfère à la gaude,
pour l'impression destoiles, On fait
infuser l’écorce dans l’eau tiede et
en en fixe la couleur sur la laine avec
l’alun ou le muriate d’étain , celui-
ci lui donne beaucoup d'éclat.
QUESTEUR ,s. m. du lat. ques-
lor, dérivé de quæro , queslus ,
rechercher, recueillir.
( Hist. rom. ) C’étoit à Rome,
un magistrat chargé de la garde
du trésor public.
( Hist. mod.) Ce nom a été donné
dans quelques universités, et dans
plusieurs autres corps, à un ou plu-
sieurs officiers chargés de recevoir
les deniers communs, et de les dis-
tribuer à ceux à qui ils étoient dus.
QU'A
. QUESTION, s. f. du lat. quæs-
110 , fait de quæro , chercher, de-
mander , s'informer : interrogation ,
proposition sur laquelle on dis-
pute. te
(Polit.) Question préalable ;
c’est la question de savoir si une
question , déjà proposée, sera dé-
battue dans les débats des corps po-
litiques ; c’est souvent la forme qu’on
emploie pour rejetter une proposi-
bon.
(Pratique) Question se dit aussi
d'un fait où d’un point de droit qui
donne lieu à une contestation. 11 y
a par conséquent des gueslions de
fait, et des questions de droit.
Question d'état; c’est celle qui
regarde la naissance ou l’état d’une
personne.
Question ou Lorture ; c’est la gène
ou tourment que les juges pronon-
cent contre celui qui est accusé d’un
crime grave, pour l’obliger à avouer
son crime , ou à déclarer ses com-
plices.
QUEUE, s. f. du lat. cauda.
(His. nat.) La partie qui ter-
mine le corps de l'animal par der-
rière,
(Hist. orientale) Queue de che-
val; c’est chez les T'artares et les Chi-
nois, l’enseigne ou drapeau sous
lequel 1ls vont à la guerre. Chez les
Turcs, c’est un signal de bataille,
quand il est sur la tente d’un général.
C'est aussi l’étendaid qu’on porte
devant le grand-visir, devant les
pachas et les sangiacs.
De la passion des Turcs pour les
chevaux ; est ven leur usage de
prendre une queue de cheval pour
leur premier étendard, C’est un ou=
vrage à la main, qu’ils font de plu-
sieurs queues jointes ensemble, et
teintes en rouge, qui est surmonté
en tête de quelque tissu de crin, et
d’une grosse’ boule de cuivre doré.
Les beys font porter une de ces
queues , les pachas deux, et quel-
lois trois ; les grands beiglierbeis ,
trois; le grand-visir cinq, et le
grand-seigneur en campagne , sept.
(Astron.) Queue de comète;
on appelle ainsi la partie la plus
rare d’une comète : elle est toujours
tournée du côté opposé au soleil et
Q:'UA
paroit quelquefois sétendre très-
loin.
Queue de lagrandeourse; c’estune
étoile de la seconde grandeur , placée
dans cette constellation , à l’ex-
trémité de la queue.
ueue de la petite ourse ; c’est
une étoile de la seconde grandeur ,
qui se trouve placée dans cette cons-
tellation, tout près du pôle septen-
trional , et à laquelle ou a donné
pour vela le nom d’étoile polaire.
Foy. ETOILE POLAIRE.
( Technol.) Queue d'arondk ;
corruption de queue d'yronde où
d'yrondelle ; c’est un ouvrage de
menuiserie, qui consiste en un cer-
tain tenon d’une certaine pièce de
liaison taillée en queue d’hiron-
rondelle.
(Art milit.) Queue d'yronde se
dit aussi d’un ouvrage détaché dont
les ailes ou cotés s’élargissent vers
la tête du côté de la campagme , et
vont en s’étrécissant vers la gorge,
Queue du camp ; c’est la ligne
qui termine le camp du côté opposé
à celui où le soldat fait face , qu'on
appelle la tète du camp.
Queue de la tranchée ; cest le
premier travail que lassiéseant a
fait en ouvrant la iranchée, et qui
demeure derrière, à mesure qu’on
pousse la tête de l'attaque vers la
place.
QUIETISME , s. m. du latin
quies , quielis , repos.
( Relig.) Système de certains mys-
tiques qui font consister toute la
perfection chrétienne dans le repos
ou linaction entière de l’ame , et
négligent entièrement les œuvres
extérieures.
QUILLE , s. f. du saxon coel,
dont les Anglois ont fait keel, les
Allemands kiel , et les Espagnols
quilla. Wachter pense que tous ces
mots viennent du grec xofnos (koi-
los), cave , creux.
(Marine) Pièce de charpente
longue et droite , qui forme la base
_et le fondement de toute la carcasse
ou charpente du vaisseau.
La quille a un peu plus de bau-
teur que de largeur , afin de sou-
tenir le vaisseau contre la dérive ,
en offrant d’autant plus de résis-
tance au vaisseau à marcher sur le
QUI 207
côté, qu’elle oppose plus de sur-
face au fluide.
Fuusse quille ; c’est un bordage
épais ou madrier, de la même lar-
geur que la quille, qui recouvre toute
sa surface inférieure ; elle est uti!e
aux vaisseaux qui par leur forme et
leur construction sont susceptibles
de beaucoup dériver; elle est aussi
utileour préserver la quille dans
les cas d’échouage , et encore pour
la garantir de la piqûre des vers,
Mais cette pièce est rarement em-
ployée dans les vaisseaux de guerre,
QUINCAILLERIE , ou CLIN-
CAILLERIE ; s. f. de l’allemand
klingen , sonner ; ustenciles son-
nants,
( Commerce) Terme général sous
lequel on désigne une infinité d’es-
pèces différentes de marchandises
dacier , de fer, et de cuivre ouvré,
QUINCONCE , s. m. Corruption
du lat. quinconx , qui signifie pro-
prement cinq onces , et qui a été
pris ensuite pour cinq douzièmes ,
ou cinq parties d’un tout divisé en
douze.
( Jardin.) Ce mot n’est guère
employé que pour signifer un plant
d’arbres disposés sur une ligne droite
retournée d’équerre et formant trois
allées d’une ézale largeur.
(Astrol.) Quinconce se disoit
autrefois de la position ou laspect
de deuxsplanètes , distantes l’une de
l'autre de 150 degrés , ou cinq dou-
zièmes de 360.
Le
QUINDÉCAGONE , s. m. du lat.
quinque, cinq, du grec d'éxa (déka),
dix,etde yavix (gônia), angle:
qui a quinze angles.
( Géom. ) Figure plane qui à
quinze angles et quinze cotés.
QUINE, s. m. du lat. quént, cinq.
(Loterie) Combinaison de cinq
numéros pris ensemble à la loterie,
et sortis ensemble de la roue de for-
tune. L ï
QUINES , ÉES , adj. même ori-
gine que QUINE. x
( Botan.) On donne ce nom à
toutes les parties des plantes qui sont
disposées par cinq, sur un même
point ou plan d'insertion.
QUINQUAGÉNAIRE , s. m. du
lat. quinquasgenarius, de cinquante,
208 QUE
( Vumération ) Nom que lon
donne à quelqu'un qui est âgé de
cnquante ans, Va
QUINQUANGULE , EE, du lat.
quinque , cinq, eld'angulus , an-
gle : qui a cinq angles.
( Botan. ) H se dit des parties des
plantes qui ont cinq angles.
QUINDENTE, EE, adj.gu lat.
quinque, cinq, et de dens , dentis :
qui a cinq dents.
( Botan. ) I se dit des parties des
plantes qui ont cinq dents,
QUINQUENNAL, LE , adj. du
lat. quinque , cinq, et d’annus , an-
née, qui dure cinq ans.
( Hist, anc.) X se dit, en parlant
des ânciens, des fetes et des jeux qui
se célébroient tous les cinq ans, ou
des magistratures qui duroient cinq
ans. /Hagistrats quinquennaux, [E-
1cs quinguennales, jeux quinquen-
nauz, LE
QUINQUÉREÈME , s. m. du lat.
quinque, cinq , et de remnus, rame.
(Hist. anc.) Galère qui a cinq
rangs de rames.
QUINQUINA , s. m. Corruption
de lindien quina-quinu, où china-
china. É
(Méd.) Écorce d’un arbre qui
croît au Pérou , et à Santa-Fé ; son
nom botanique est chinhina ; il est
de la famille des rubiacées.
La vertu fébrifuge de ce remtde
étoit connue depuis long-tems des
Américains , lorsque les Européens
arriverent dans leur pays; leur ma-
nière de s’en servir étoit de le bioyer
et de le faire infuser dans Peau com-
mune pendant un jour. Mais depuis
cette époque jusqu’en 1640, les In-
diens conservant une haine impla-
cable contre les Espagnols, avoient
pris foutes les précautions imagina-
bles pour empecher qu’ils ne pussent
prendre connoissance des propriétés
de cette écorce. Un Indien , pénétré
de reconnoissance pour tous les ser-
vices que lui avoit rendus un Espa-
gnol.résolut enfin de Le lui découvrir,
La contesse del Cinchen, vice-
reine du Pérou, fut la première qui
en fit usage; elle en fit &istribuer
aux pauvres, et ce remède prit le
nom de poudre de comtesse.
Vers l’an 1649, le père provincial
QUI
des jésuites de P Amérique , revenant
en italie, pour Passemblée géné-
rale, apporta avec lui unetrès-yrande
quantité de cette écorce, qu’il dis-
tribua aux religieux de son ordre qui
composoient assemblée, afin d’aug-
menter leurs richesses, et les rendre
nécessaires dans les différentes par-
ties du monde où ils iroient ; en ef-
Jet , ces ptres, de retour dans leur
pays, guérissoient comme par en-
chantement tous les malades atta-
qués de fiévres intermittentes, et
ddpnèrent ainsi, en très-peu de tems,
une réputation prodigieuse à ce re-
mede , ce qui lui fit donner le nom
de poudre des pères, lequel lui est
resté depuis, sur-tout en Angleterre ,
où il est appelé encore aujourd’hui
Jesuil's powder , poudre des jé-
SsuLLeS.
Le quinquina sert aussi pour ar-
rêter les effets de la gangrène dans
les maladies putrides.
QUINTAL ,s. m. Corruption de
cental , fait de centum , cent.
(Métrologie) Poids de cent livres.
QUINTE , s. f. du lat. quintus,
cinquième,
( Géom.) La soixantième partie
d’une quarte , ou la 12960000€ partie
d’une minute, soit d’une minute de
degré , soit d’une minute d’heure.
(Musique) Quinte est aussi la
seconde des consonnances , dans
l’ordre de leur génération. La quinte
est une consonnance parfaite ; son
rapport est de 2 à 3.
Il y a deux accords qui portent le
nom de quinle ; Vaccord de quinte
el sexle , et l'accord de quinée su-
perflue.
Quinte-fausse ; c’est une quinte
réputée juste dans l'harmonie , mais
qui , par la force de la modulation ,
se trouve afloiblie d’un semi-ton.
Fausse-quinte; c’est un intervalle
dissonant. /”, FAUSSE-QUINTE.
Quinte est aussi le nom qu’on
donne en France à cette partie ins-
trumentale de remplissage , qu’en
Italie on appelle wviola; le nom de
cette partie a passé à linstrument
ui la joue,
(Méd.) Fièvre quinte; c’est lenom
d'une fievre dont lesacces ne revien-
nent que tous les cinq jours inclusi-
vement ; elle est rare.
QUINTESSENCE ,
}
QUI
QUINTESSENCE, s. f. du lat.
quinta essentia, cinquième essence.
(Philos. hermétique) Ce terme ,
dans la philosophie hermétique, si-
gnifioit cinquième essence , ou cin-
quième être d’une chose mixte.
(Philos. ancienne) Dans la phi-
losophie ancienne , ce mot sigmifioit
la substance éthérée. Les anciens
qui ne connoissoient rien de réel qui
ne fût un corps, vouloient néan-
moins que l’ame de l’homme fût
d’un cinquieme élément , ou d’une
espèce de quinlessence sans nom,
inconnue ici bas , individuelle , im-
muable, toute céleste et toute di-
vine.
( Chimie.) Dans la chimie an-
cienne ,; quinlessence étoit les-
prit-de-vin chargé des principes de
quelques drogues. Les chimistes mo-
dernes appellent quintessence , ce
qu’il y a de plus subtil et de plus pur
dans les corps naturels ; comme les
huiles volatiles. )
Les charlatans vendent sous le
nom d’essences etde quinlessences
des liqueurs auxquelles ils attri-
buent des propriétés merveilleuses.
QUINTIL, LE , adj. du latin
quinlilis , cinquième.
(Astrologie ) X1 se disoit, en as-
trologie , d’un aspect de deux plane-
tes , distantes lune de l'autre de 72
degrés , ou de la cinquième partie
. du zodiaque.
QUINTUPLE , adj. du lat. quin-
lus , cinq, et de plico , plier; litté-
ralement , plié en cinq.
(-rithmét. ) M se dit d’une quan-
tité cinq fois plus grande qu’une
autre,
QUINZAINE , s. f. du lat. quin-
Lus et decimus.
(Ærithmét.) Nombre collectif qui
renferme quinze unités. Pris absolu-
ment, il signifie une quinzaine de
jours.
QUINZE , ad. , contraction du
lt. quindecim.
( Arith.) Nombre contenant dix
et cinq. .
QUIPOS, s. m. Corruption de
lindien quipou.
(Diplomat. ) Les quipos sont des
cordons de plusieurs couleurs, qui,
mulfipliés et noués d’une manière
différente , servoient d’écriture et
Tome IIL.
#
QUO 209
d’annales mémoratives aux Améri-
cains , lors de la découverte de leur
pays par les Espagnols.
QUITTANCE, s. f. du lat. barb.
quilantia, fait de quielo , acquieto ,
mettre en repos.
( Pratique , commerce) Déclara-
tion par écrit, que lon donne %
quelqun, et par laquelle on letient
güilie (on lelaisse en repos) de quel-
que somme d’argent, d’une dette, ou
de ce qu’il étoit obligé de faire,
QUIFUS ; s5 me.
que QUIT'TANCE.
(Finance) Arrêté définitif d’ur
compte, par lequel, après la correc-
tion, le comptableest déclaré quille,
QUOLIBET , s. m. Corruption
du lat. guod libet.
( Didact.) Les quolibets étoient
autrefois des questions problémati-
ques (queslions quodlibétaires) ,
que l’on proposoit dans les écoles,
parce que le soutenant offroit à sou-
tenir le pour et le contre.
Aujourd’hui guolibet est une fa-
çon de parler basse et triviale, qui
renferme ordinairement une mau-
vaise plaisanterie.
QUOTE, adj. du lat. guot, com-
bien.
( Pral., commerce ) Quote-
part; cest la part que chacun doit
payer ou recevoir, dans la répartition
d’une somme totale,
QUOTIDIEN, NE, adj. du lat.
quot , combien, autant que, et de
dies , jour : qui arrive chaque jour,
(Méd.) Fièvre quotidienne
c’est celle dont les accès reviennent
tous les joùrs.
QUOTIENT , s..m. du lat. gu0-
lies, contraction de quot vices,
combien de fois.
(Arith.) Le nombre qui résulte
de la division d’un nombre par ux
autre, et qui montre combien de
fois le plus petit est contenu dans le
lus grand , ou plutot combien de fois
de diviseur est contenu dans le divi-
dende. - ;
QUOTITE , s. f. du lat. barb.
quotitas, fait de quot, combien de
fois.
(Pralique) La somme fixe à la-
quelle monte chaque quote-part.
Légataire d'une Ca Vl ; c’est ce-
même origine
R AB
lui auquel le défunt a légné un tiers,
un quart , un dixième ; en un mot,
une partie aliquote de sa succession.
R
210
»
Peavars , . m. du françois rabat-
fre : diminution de prix et de va-
leur, i
( Pratique) Offre faite au dessous
du prix qu'un autre a offert , par op-
position à ENCHÈRE (#. ce ot)
qui s’offre fort au dessus,
Les entreprises de travaux pu-
blics s'adjugent au rabaïs.
(Monnoie) Rabais des mon-
noies ; C’est la diminution du prix
pour lequel la monnoie a cours.
RABBIN,s. m.del’héhreu rabbi,
maitre.
(Hist. Juive) Docteur de Ja loi
judaïque, | ”
RABANS, s. m. Corruption de
Vanglois rope - bands ; tresses de
cordes,
Marine) On nommeen général,
rabans ou garcettes , destresses min-
ces et longues, faites avec du fil ca-
ret, du bitord, du merlin, ou des
fils de vieux cables, et qui servent à
plusieurs amarrages.
RABDOLOGIE , s. f. du grec
baCSos ae , baguette, et de
A6yos ( ogos); discours, compte ,
supputation.
(Arithmét.) Manitre d’exécuter
facilement les deux opérations les
plus compliquées de Paritkmétique,
“a multiplication et la division , par
les deux plus simples, Paddition et
la soustraction ; et cela, au moyen
de bâtons, verges ou baguettes , sé-
parés et marqués de nombres.
La rabdologie est une invention
de /Veper , baron écossois.
RABDOMANCIE, s. f. du grec
facd'oc Lie , baguette , et de
pavreia (inanteia), divination.
( Divinat, ) Divivation qui se fait
par le moyen de baguettes.
)
On peut rapporter à cette espèce
de divination , la baguette divina-
éoire, qui a fait tant de bruit dans
les dix-septième et dix-huitième
siècles.
RABLURE, s. f. &e rable , du
Jat. rulabulurn. Les Anglois disent
abbits
RAC
(Marine) Cannelure où entaille
angulaire, qu'on fait au long de la
quille, de Pétrave et de l’étambot
d’un vaisseau , pour y emboiter les
gabions et les bouts de cordages et
des préceintes , afin qu’ils joignent
mieux , et soient établis plus solide-
ment.
RABOUGRI, IE, adj. Corrup-
tion du lat, aborlus.
( Agricull. ) I se dit des arbres et
des plantes que la mauvaise planta-
tion ou que la nature de la terre em-
pèche de profiter.
RACAGE, s. m. du suédois racka,
courir.
Marine ) Espèce de collier ou
chapelet dont on entoure le mât,
apres Pavoir assujéti sur le milieu de
la vergue, afin de la tenir contre son
mât , de façon qu’on puisse la monter
et la descendre. Ce collier est ainsi
appelé, parce qu’il sert à faire courir
la vergue le long du mât.
RACCORDERS# v. a. de la par-
ticule itérative re, et de l'italien
accordare , fait du latin corda ,
corde ; ce qui signifie proprement
mettre en harmonie les cordes d’un
instrument ; et par métaphore , ajus-
ter, unir, mettre de niveau, etc.
( Archit.) Raccorder , faire un
raccordement ; c’est opérer la réu-
nion de deux corps, de deux super-
ficies à un même niveau , ou d’un
vieil ouvrage à un neuf.
( Peinture) Raccorder, en ter-
mes de peinture, c’est retoucher,
c’est, lorsqu'un peintre est mécon-
tent de son ouvrage , reprendre la
palette, les pinceaux , éteindre quel-
ques lumières trop brillantes, adoucir
quelques tons tranchans , rompre
quelques couleurs trop crues, etc.
Raccorder se dit aussi d’une es-
pèce de mutilation que les raccom-
modeurs et les brocanteurs#de ta-
bleaux , font subir aux chefs-d’œu-
vres de peinture les plus précienx ,
en les retouchant , en les excoriant
sans pitié , et en substituant aux
couleurs originales de nouvelles tein-
tes , justes pour le moment, mais
qui éprouvent le sort inévitable de
devenir plus colorées, tandis que le
reste de Pouvrage, qui depuis long-
tems a éprouvé cet effet, garde Lo
ton qu'il a acquis.
R A €
RACCOURCI , LE, participe de
raccourcir, de l'italien raccorcio ,
dérivé du latin curtare , vendre
cour*.
Peinture ) Le raccourci est
l'effet que produit un objet qui se
présente à l’œil de face et longkudi-
nalement ; en sorte qu’il y trace une
image plus courte que celle qu'il y
porteroit s’il se présentoit transver-
salement.
Les regles de la perspective don-
nent les moyens de bien rendre les
raccourcis , et les peintures de cer-
tains plafonds offrent les plus savans
TaCCOUrCIs.
RACE, 5. f. du latin radice, ablat.
de radixr, lignée.
( Æcon. dom. ) I se dit aussi
des anim domestiques , comme
chiens , chevaux, etc. ; ce chien,
ce cheval est de bonne race.
RACHAT , s. m. composé de la
particule itératire re, et du subs-
tantif achat, fait de l'italien reac-
Calo, ou du latin barbare reacca-
pilum.
( Pratique ) Action par laquelle
nous rachetons une chose que nous
ayons vendue.
Rachat d'une rente , d’une pen-
sion , d'un droit ; C’est le paiement
d’une certaine somme , pour lPamor-
tissement , pour lPextinction d’une
rente , d’une pension , d’un droit,
RACHIALGIE , s. f. du grec
bass (rhachis ), lépine du dos, et
d'anyos ( algos ), douleurs,
( éd.) C’est la même maladie
que la colique des peintres ; ou
colique de Poitou.
. Astruc lui à donné le nom de
rachialgie , parce qu’il pense que le
principe de la douleur est dans les
nerfs de la moëlle épinière. #. CO-
LIQUE DES PEINTRES.
RACHISAGRE , s. f. du grec
aus ( rhachis ), Vépine du dos, et
d’àypz (agra ), prise , capture.
(4Héd. ) Douleur de goutte qui
attaque Pépine du dos; autrement
rhumatisme goutteux de Fépine.
RACHITIS , s. m. du grec paye
( rhachis), l’épine ‘du dos.
(/Héd. ) C’est le nom d’une ma-
ladie chronique qui attaque ordinai-
rement les enfans: elle consiste prir:-
cipalement daus la courbure de Pé-
R'A TC 211
pine du dos, et de la plupart des os
jongs , dans des nœuds qui se forment
aux articulations, et dans le retré-
cissement de la poitrine.
RACHITISME , s. m, même oi-
gine que RACHITIS.
(Agricull.) Maladie du blé, ainsi
nommée à cause de sa ressemblance
avec le rachilis.
RACHOSIS , s. m. du grec hrs
( Ce 0 ,rompre.
(-Héd.) Relâchement de la peau
du scrotum ou des bourses.
RACINE, s. f. du latin radir,
radicis.
( Botan. ) Partie d’un végétal la
plus inférieure , qui, fixée sur, ou
prolongée dans un corps , en tire
paticulièrement sa nourriture , et
celle des autres parties, en sens con-
traire desquelles elle croit.
( Ægric.) Racine se dit.aussi de
certaines plantes dont on ne mange
que là partie qui vient en terre ; les
raves, lies navets, les carottes, les
betteraves sont de ce nombre,
(Anat.) Racine se dit encore
des parties du corps qui y sont for-
tèment attachées, ou qui ont un
accroissement continuel. On dit la
racine des dents’, des cheveux.
(/Héd.)On dit d'un cancer, d’un
squirre , d’un cors au pied, que ce
sont des maux qui prennent racine ,
qwon a du mal à les guérir, On dit
aussi qu'une saignée , une purgation
guérit un. mal avant qu’il ait pris
r'acirie.
( Grammaire) Racine se dit des
mots primitifs qui ont des com-
posés et des dénivés.
(-Aslron. ) Racine signifie aussi
la premiere situation d’une planète,
ou sa longitude pour l'instant duquel
on commence à Compier ses mou-
vemens. C’est ordinairement le com-
mencement du siècle : par exemple,
le premier janvier 1700 , en ajoëtant
eusuifte le mouvement pour un an,
pour deux ans, etc. , Fon a la lon-
gitude pour 1701 ; 1702, ainsi de
suite. Cette longitude primitive de
laquelle on part, s'appelle aussi épo-
que des moyens mouvemens.
(Algèbre) Racine de l'équation ;
c’est Ja valeurde la quantité inconnue
de l'équation. .
(/Hathémat.) Racine d'un nom:
O 2
“
RAD
bre ; c’est le nombre qui, étant mul-
tiplié par lui-même, rend le nombre
dont ilest la racine ; en général , le
mot racine signifie une quantité,
considérée comme la base et le fon-
dement d’une puissance plus élevée,
Racine carrée ; celle dont la puis-
sance est un carré. Ainsi la racine
carrée de 4 est 2; parce que 2 mul-
tipliés par 2 donnent 4.
Racine cubique ; celle dont la
puissance est un cube. Si un nombre
carré comme 4 est multiplié par la
racine 2, le produit 8 est appelé le
cube , ou la troisième puissance de
deux ; et le nombre 2. considéré par
rapport au nombre 8 , en est la
racine cubique.
Racine binome, trinome, etc. ;
e’ est une racine carrée , cubique , on
d’une puissance plus élevée , qui est
composée de deux, de trois par-
ties , etc., comme 20 + 4, ou a + b,
200 + 40 + 5.
RACK , 5. m. 77. ARACK.
RADE, s. f, du gaulois radis ;
d’où provient aussi le nom de l'ile
de Rhé.
(Marine) Espace de mer à l'abri
entre les terres et les contours des
côtes , où les vaisseaux peuvent jeter
Vancre et demeurer en sûreté, et où
ils mouillent en arrivant, pour at-
tendre le vent ou la marée propre
pour entrer dans le port , qui est plus
à l’abri encore, et plus intérieur que
la rade; ou bien , en parlant du port,
l’espace où les vaisseaux se mettenten
mode pour attendre le vent et les cir-
constances favorables pour appa-
reiller.
Grande rade ; on appelle ainsi
dans certains endroits , comme à
Toulon, la partie de la rade qui est
la plus vaste et la plus voisine de la
pleine mer ; et on appelle perle
rade , celle qui se présente la pre-
mière en sortant du port.
Rade foraine; c’est un mouil-
lage qui n’est pas renfermé entre des
caps, qui n’est pas à l'abri des
vents , et où l’on est à lancre loin
de terre.
RADEAU , s. m. probablement
de ralis.
(Marine) Réunion de plusieurs
pièces de bois placées côte à côte ,
fortement liées ensemble ; et flottant
sur Ja surface de l’eau,
212
RAD
Fadeau, ras de carène, ou pont
flottant ; c’est une plate-forme de
lanches , de Ja forme d’un carré
Eee flottant sur l’eau , qui seit ,
dans lintérieur des ports, à porter
des ouvriers ou matelots qui tra-
vaillént aux diversés opérations de
carène et de radoub en dehors des
vaisseaux,
Radeau se dit encore d’une plate-
forme flottante que l’on fait, en cas
de naufrage, avec les mâts , vergues
et autres débris du vaisseau, pour
sauver les équipages. On y adapte,
si on peut, quelque moyen de gou-
verner et de faire voile.
(Art nuilit.) Radeau est aussi un
assemblage de pièces de bois dont on
se sert, au lieu de bateaux, pour
passer des fossés ; quelgmefois pour
aller attaquer le mineur au pied d’une
muraille. :
Annibal fit passer le Rhône à ses
éléphans sur des radeaux ; et, selon
Tite-Live, une partie de son infan-
erie passa le même fleuve à la nage
sur des peaux de boucenflées.
Alexandre se servit du même
moyen au passage de lHydaspe et
de l’Acesine,
Charles XII ne passa jamais Îes
rivières que sur des radeaux , et ils
étoient construits avec un tel art,
que les soldats étoient rangés dessus,
en bataille, sur dix de profondeur,
et même avec du canon.
RADIAIRE, adj. du latin radius,
rayon.
(Hist. nat.) C’est ainsi qu’on ap-
pelle les animaux sans vertébres,
dont le corps est libre , sans tête,
sans yeux, sans pates articulées, et
disposées en étoile. L’echinus ou
l’oursin de mer, l’'asterie où l'étoile
de mer, sont des invertebrés de
l'ordre des radiaires.
RADIAL, LE, adj. même ori-
gine que RADIAIRE.
( Géom.) Courbes radiales ;
c’est le nom que quelques auteurs
donnent aux courbes dont toutes les
ordonnées vont se terminer eu un
point, et sont comme autant de
rayons partant d’un même centre :
telle est la spirale , dont les ordon-
nées partent toutes du centre du
cercle qui la renferme ; telle est aussi
la guadralure de Dinostrate. foyez
SPIRALE, QUADRATURE.
RAD
(-Ænat.) Radial se dit aussi de
ce qui a rapport au RADIUS (7. ce
mot) : le radial interne , le radial
externe, le nerf radial, Y'artère
radiale. :
RADIANT, TE, adj. du latin
radio, envoyer des rayons, fait de
radius , rayon.
( Physique ) Qui envoie des
rayons de lumière à l'œil. /, RA-
DIATION.
RADIATION ,s. f. du latin ra-
dere , rado, rayer , effacer.
( Prat.) Action de rayer. I] se dit
de la rature ou de la suppression pro-
noncée en justice.
RADIATION , s. f. du latin ra-
dius , rayon , et du verbe ago , agir :
action d'envoyer des rayons.
(Physique) L'émission des rayons
qui partent d’un corps lumineux
comme centre,
RADICAL , LE, du latin radir,
râcine. Û
(Didact. ) Qui sert de base ou
de fondement ; qui contient en soi
le principe de quelque faculté , de
quelque qualité physique.
( Botan. ) T1 se dit de ce qui naît
de la racine ou de ce qui lui appar-
tient.
( Anal. ) Humeur radicale ;
c’est-à-dire , humeur innée. On dit
qu’il y a dans tous les animaux un
humide radical qui est le principe
de la vie, dont l'épuisement cause
le mort.
(Algèbre) Quantités radicales ë
on appelle ainsi les quantités qui sont
aflectées-du signe radical , composé
dun trait perpendiculaire , et d’un
trait oblique, qui se joint au premier
Par son extrémité inférieure.
RADICANT ,TE , adj. du latin
radicor, pousser des racines, fait de
radir , xacine, *
(Bolan.) Quigette des racines
distinctes de la racine principale , ou
qui fait fonction de racine.
RADICATION, s. f. du lat radi-
cor, pousser des racines, et dago ,
‘aire. :
(Botan.) L'action par laquelle
les plantes poussent leurs racines.
Observation sur la radication des
plantes.
RADICULE , s. f, du lat. radi-
RAD 213
cula, diminut. de radix, racine :
petite racine,
{ Botan.) L'une des deux extré-
mités de l'embryon, ainsi appelée
parce qu’elle est le principe d’une
racine que la germination peut dé-
velopper.
RADIE , EE , adj. du lat. radia-
lus , fait de radius, rayon.
(Botan.) Qui a des parties rayon-
nantes où divergentes d’un centre
commun sur le même plan.
RADIER, s. m. du lat. radius 4
rayon, construction fhite en forme
de rayons.
(Zrchil. hydraul.) Grille propre
à porter les planches sur lesquelles
on commence dans l’eau les fonda-
tionsdes écluses, des batardeaux, etc.
Radier est aussi le nom d’une
plate-forme , soit en charpente, soit
en maçonnerie, sur laquelle se fait
le mouvement des portes, à l’entrée
d’un bassin , pour la construction et
le radoub des vaisseaux.
Radier est encore l'ouverture et
l'espace entre les piles et les culées
d'un pont , qu’on appelle autrement
raies ou bas-radier.
RADIEUX , SE, adj. du latin
radius , rayon rayonnant.
( Optique ) I se dit du point d’un
objet visible, d’où il part des rayons
de lumière. F. POINT RADIEUX.
RADIOMETRE , s. m. du latin
radius , rayon, et du grec Pérpov
(métron) ; mesure: mesuré des
rayons.
(/Vavigat.) Instrument astrono-
mique qui sert sur mer à prendre des
hauteurs. /. ARBALÉTE.
RADIUS , s m. Mot latin qui
signifie rayon. 1
(Anat.') Les anatomistes ont con-
servé ce mot en françois, pour dési-
guer un des deux os de Pavant-bras,
RADOUBER , s. m. d’origine peu
connue, peut-être du latzbarb. ros-
tuppare , ou de l'italien adobarex
( Marine ) Réparer ou raccommo-
der la carcasse et. charpente d’un
vaisseau.
Un radoub complet, où presque
toutes les pièces sont à changer,
s'appelle REFONTE. F ce mot.
On radoube les vaïsseaux à flot,
ou dans un bassin. La meilleure
manière est de radouber dans un bas-
214 R AG
sin , parce qu’on évite aux vaisseaux
les elforts-qu'il subit nécessairement
en l’abattant, 77. ABAÏ TRE.
RAFALE, s.f, de l'italien refolo.
(Marine) On appelle rafales,
certaines bouflées subites de vent,
avec intermittences de calme ou de
petit vent , ce qui est souvent occa-
sionné par le voisinage de terres fort
élevées , où le vent est momentané-
ment retenu , four soulller ensuite
avec violence , sur-tout entre les
gorges des montagnes.
RAFFINAGE, 5. m. de la parti-
cule iférative re, et du lat, affingo ,
façonner, donner letour. #7, AFFTI-
: NAGE : manière de rendre plus fin.
( Technol.) Donner le rüffinage
au salpétre, au sucre, c’est le puri-
fer.
RAFLE, s. f. du lat. barb. rie-
Jtare . enlever de force,
(Botan.) Rafle, ou, comme
quelques-uns disent ; rape , est axe
ou support commun de plusieurs
fleurs disposées en longueur, et par-
üiculièrement en épi.
RAFRAICHISSANT, TE, adj.
de rafraîchir , du lat. refrigerare.
(/Méd.) On appelle rafraichis-
sans, les remèdes qui calment l’a-
gitation des humeurs, et l'éréthisme
des fibres. ,
(Technol.) Cruches rafraichis-
sarnlies. F. ALCARAZAS.
RAFRAICHISSEMENS , s. m.,
même origine que RAFRAICHIS-
SANT.
(Art milit.) Quartiers de ra-
fraichissemens ; ce sont des garni-
sons où l’on envoie les troupes pour
se refaire des fatigues d’une cam-
pagne.
: (Marine) À la mer, on entend
por rafraichissemens , es vivres,
frais que Pon prend dans le port »
au moment du départ, on dans une
relèche: à "+
. RAGE, s, f. du lat. rabies , dont
on à fait rabia, rabja; et enfn
rage: JU
(Wéd.) Délire furieux , souvent
sans fièvre, qui revient ordinaire-
ment par accès, dans lesquels les
inalades se jettent Sur toutes sortes
de personnes , leur crachent au vi-
sage. les mordent ; etc. fs sont
tristes. et inquiets; ils ont presque
RAI
toujours une aversion pour l'eau,
pour tous les liquides , et même pour
le vent, les flots de la mer , le bruit
des rivieres , les glaces de miroir , les
couleurs blanches , et tout ce qui
peut leur faire naitre l’idée de Peau,
Cette maladie ne s’erfgendre point
d'elle-même dans l’homme, comme
dans les chiens , dans les loups, les
renards, les chats, les fouines, les
belettes , et autres animaux: elle lui
est communiquée par leur morsure
ou leur salive virulente, C’est la
même chose que lEYDROPHO-
BIE, 77 ce mot.
RAGOUT., s. m. du lat. 1gzus-
lus , qui remet en goût.
( Cuisine) Mets apprêté pour irri-
ter le goût, pour exciter Pappétif.
( Peinture) Ragoüt,enpeinture,
signifie quelque chôse de piquant,
qui flatte la vue, Lorsqu'on dit qu’il
y a du ragoût dans un tableau, dans
un dessin , dans la couleur d’un pein-
tre, on veut faire entendre par-là
qu'on y trouve un agrémént qui pi-
que, qui réveille Pattention ét plait
à la vue.
Le ragoûl s'applique tonjours à
l'exécution; c’est une qualité de la
main: c'est pourquoi l’on dit un pin
ceau ra goutartt , UD Crayon ragoi-
tan£,une poin te ragoülante.
Le ragoët est une sorte de badi-
nage ; il témoigne la facilité de ’ar-
tiste, qui est capable de se joueravec
l'outil , de badiner avec les plus
grandes difficultès du métier, Cette
partie de la manœuvre ne doit pas
étre méprisée , mais il ne faut l’es-
timer que ce qu’elle vaut. Raphaël
ne se doutoit pas que l’on peindroit
un jour avec ragoul, €t il n’en ect
pas moins estimable ; les Carraches
ont peint quelquefois avec ragout,
et ils en sont plus aïmables. Le ra-
goût est un des moyens de plaire,
mais il ne doit être rangé qu'entre
les ressources inférieures de l’art.
RAISON , s. f. du latig ratio ,
puissance de lame , bon sens.
( Commerce) Raison est aussi
un termé de société générale , et si-
anifie les noms des associés, rangés
et énoncés de la manière que la so-
ciété signe Les léttres missives, hil-
lets et lettres dé change.
Livre de raison ; c’est un livre de
compte. /, LIVRE, «
RAI
Ave Raisons s'entend au
salais, des titres et préten#ions que
PSE peut avoir, Ce mot est principa-
lement employé dans les actes de
cession, où l’on stipule que le ces-
sionnaire est subrogé en tous les
droits, noms, raisons et actions de
son cédant.
A telle fin que de raison ; facon
de parler , qui signifie qu’on fait
une chose dans la pensée qu'elle
pourra être utile, sans dire préci-
sément à quoi.
(Logique) On appelle étre de
raison, ce qui west point réel, ce
qui mexiste que dans lesprit. Les
universaux sont des éLres de raison.
( Politique) Raison d'état; c’est
une maxime bonne ou mauvaise ,
qui estutile à l’état. La raison d’é-
lat, dit Saint Evremond. l'em-
porte non-seulement sur l'intérét
des particuliers, mais bien sou-
vent sur la justice même.
( Arihinét. et géom.) Raison ,
en termes d’arithmétique et de géo-
métrie, est le résultat de la com-
paraison que lon fait entre deux
grandeurs homogènes , soit en dé-
terminant Pexcesde l’une sur l’autre,
ou combien de fois l’une contient
l’autre , ou y est contenue.
Les quantités homogènes ainsi
comparées , s'appellent les fermes
de la raison , ou du rapport; la
chose que l'on compare se nomme
antécédent , et celle à laquelle on
la compare , le conséquent.
Raison arithmétique ; Cest la
quantité dont deux grandeurs dif-
férent entrelles ; c’est-à-dire , le
nombre d'unités dont Pantécédent
est plus grand que le conséquent.
Ainsi, en comparant 5 et 7 , on
trouve que leur raison arilhmeti-
que est 2.
Raison géomélrique. C'est le
nombre de fois que l’antécédent con-
tient ou est contenu dans le consi-
quent. Foy. EXPOSANT , MUL-
TIPLE , RATIONELLE , IRRA-
TIONELLE, DIRECTE, INVER-
SE , RAPPORT.
RAISONNER , v.n. du lat. rr-
liocinari, formé de ralio, raison ,
et de cano, dire , parler; discourir ,
se servir de raison. |
( Îarine ) Rai.onner se dit
de
uc
e
R A L 215
aussi de Pobligation où sont les\ca=
pitaines , ét maitres des vaisseaux
marchands, lorsqu'ilsentrent dansun
port, de venir ou d'envoyer montrer
leurs papiers ou leur congé, ou de
rendre compte à l’officier qui com-
mande à bord du vaisceau amiral ,
ou de la patache de garde à Pentrée
du port ; comme aussi en pleine
mer , lorsqu'ils rencontrent un vais-
seau de guerre , de se rendre à son
bord , ou de s'approcher pour lui
parler , lorsqu'il lui en fait le si-
gnal.
RAJAH , s. m. Mot indien.
( Econ. polit.) C’est ainsi que
Von nomme, dans l’Indostan, des
princes de la race des anciens sou-
verains du pays, avant que les Tar-
tares Monguls ou Mozols en eus-
sent fait la conquête.
RÂLE ,ou RALEMENT , s. m.
C’est une onomatopie , ou un mot
qui imite le son naturel de ce qu'il
signifie.
(Hed.) Bruit qu'on entend dans
la gorge des moribonds, causé par
la collision de l'air, à travers une
pituite ou des flegmes, qui se ren-
contrant dans la trachée-artère et
dans les bronches , s’opposent à son
passage , et rendent la respiratiox
difficile. .
RALLIEMENT ,s. m. de l’an-
cien mot francois raler, pour re-
tourner,
(Art. milit. ) I se dit de l’ac-
ton des troupes qui, après.avoir
été rompuesou dispersées, se ras-
semblent,
Hot de ralliement ; c’est le mot
que le général donne aux troupes.
pour se rallier , en cas de déroute
ou de séparation.
Point de ralliement, ; c’est Ven-
droit marqué aux troupes pour se
rallier. cr
(Marine) Rallienient se dit
aus.i en parlant des vaisseaux d’une
escadre, et de l’action de se réunir les
uns aux aufres,
Signal de ralliement ; c’est un
signal fait par le commandant dure
escadre , etc. à ses vaisseaux qui ‘2
trouvent dispersés et éloignés ce
se rapprocher et de prendre leurs
ostes, s
Rallier au vent ; c’est serrer le
216 RAM
vent , et gouverner au plus près,
après s'être écarté de cette route ,
pour quelque cause passagère.
RAMAGE , s. m. du lat, rama-
tum , fait de ramus, rameau.
(ist, nat.) Le chant des oiseaux,
appelé ainsi à cause des rameaux
sur lesquels les oiseaux chantent.
RAMAIRE , adj. du lat. ramus,
xameatL
(Botan.) Atiaché ou apparte-
nant aux rameaux,
RAMAZAN , où RAMADAN,
s. m. Mot turc.
(Hist. des Mahomét.) Rama-
zan est le nom de la lune ou du
mois pendant lequel les Turcs font
leur carème : ce jeûne a été ainsi
appelé parce que Mahomet disoit
que Palcoran Jui avoit été envoyé
du ciel pendant ce tems-là,
RAME, s. f. du lat. ramus.
(Marine) Aviron, longue pièce
de bois dont on se sert pour faire
voguer un bateau , une galère. |
( Manufacture ) Rame se dit
aussi d’un châssis, ou d’une ma-
chine qui sert à allonger ou élargir
les draps, ou seulement pour les
unir ou les dresser carrément.
(-Agricul, ) Rame est encore une
branche sèche que lon pique en
terré, pour soutenir des plantes
flexibles : de là est venue Pexpres-
sion de pois ramés.
RAME ( de papier), s. f. de lal-
Temand rieme, dont les Anglois ent
fait ream , lasse.
( Librairie) Vingt mains dé pa-
pier mises ensemble.
Mettre un livre à la rame . Cest
le vendreen feuilles aux beurrières,
faute de débit,
RAMEAU , s. m. du lat. rarmu-
lus, diminut. dé ramus, petite
branche.
( Botan, ) Division latérale et
cousubstantielle de la tige.
( Jardin.) Rameau est Aussi une
branche coupée, en été, pour en
tirer des creffes et: des écussons,
( Anal, ) Il se dit encore par ana-
louie des ramifications des vaisseaux
dans le corps , à cause qu’ils ressem-
blent à des branches d'arbres,
(Art. milit, ) Rameaux de la
mine; ce sont les retours, con-
duits, ou galeries de la mine,
RAN
RAMEUX , SE , adj. du lat, ra-
mosus , fait de ramus, xameau.
( Bolan.) Ayant un ou plusieurs
rameaux , qui jette beaucoup de
branches.
RAMILLES , s. f. du lat. ra-
mulus, ramunculus, petit rameau.
Botan.) Division du rameau.
Eaux et foréts) Branches dar-
Pres qui restent dans les bois, après
qu'on en atiré le bois de corde , et
qui ne sont bonnes qu’à mettre dans
les fagots.
RAMPANT, TE, adj. du lat.
repens , replans, participe de re-
pere , ou de replare , se traîner sur
le ventre, aller en pente douce.
(Hist, nat.) I] se dit des ani-
maux qui marchent en se trainant
sur la terre,
(Botan.) H se dit aussi des plantes
étendues , et qui s’enracinent cà et
là sur la terre,
(Archi) I se dit encore de ce qui
est en pente , de ce qui n’est pas de
niveau.
( Chirurgie) Bandage rampant ;
c’est un bandage dont les circon-
volutions entourent la partie en
forme de spirale , et en laissant
entr’elles des espaces découverts.
RAMPE , s. f. même origine que
RAMPANT.
(Archil. ) La partie d’ur escalier
à plusieurs noyaux, qui va en mon-
tant le long d’un mur.
(Art. nulit.) Rampe est aussi
une pente extrèmement douce qu’on
fait le long des talus des remparts,
( Jardin.) C’est encore un plan
incliné, qui tient lieu d’estalier
dans les jardins.
( Hydraul.) On appelle encore
rampe , dans une cascade qui des-
cenden pente douce, une suite de
chandeliers qui accompagnent les
cercles de la cascade.
( Anal.) Rampes est encore le
nom qwon a donné à chacune des
moitiés de la cavité du conduit os-
seux qui enveloppe le noyau du li-
* maçon, et qui faitautour de lui deux
tours et demi de spirale.
RANCE , adj. du lat. rancens,
puant , infecté, gui sent le moisi , le
pourri. {1 se dit particulièrement des
graisses et des substances huileuses
qui , à la longue , contractent une
RAN
corruption désagréable que la cha-
leur leur communique.
RANCON, 5. f, de lallemand
ranzion, composé de ran , rapine,
pillage , et de süne, rachat, rédemp-
tion.
(Art de la guerre ) signifie pro-
prement le rachat du pillage , et par
extension le prix qu’on donne pour
la délivrance d’un captif ou d’up
prisonnier de guerre.
(Marine) Rançon est aussi la
composition en argent, moyennant
laquelle un corsaire relâche un vais-
seau marchand ennemi qu’il a pris ;
ces rançons se paient ordinairement
en lettres de change sur lesarmateurs
du vaisseau ; et ces engagemens sont
fidèlement acquittés. Le
Un vaisseau ainsi ranconne ob-
tient de son preneur un”passe-port
ou certificat, au moyen duquel il
peut se rendre à sa destination , sans
courit les risques d’être pris une se-
conde fois, ‘
RANG , s. m. de l’allemand
ring , ordre , disposition de plusieurs
choses ou de plusieurs personnes sur
une même ligne.
(Art milit.) Rang, en termes
de guerre , signifie une suite de sol-
dats placés à coté l’un de l’autre,
soit qu’ils marchent ou qu’ils soient
en bataille.
Rang, se dit aussi de l’ordre éta-
bli pour la marche et pour le com-
mandement de différens corps de
troupes, et des divers officiers qui
sont en concurrence les uns avec les
autres, Fa ,
( Marine) Rang des vaisseaux ;
c’est une dénomination par laquelle
on classe ensemble et on distingue
les uns des autres , les vaisseaux de
guerre , suivant leur grandeur , le
nombre de leurs canons et de leur
calibre. Cette dénomination est quel-
quefois vague et suÿette à variation ;
et plusieurs auteurs ont embrouilié
la matière en voulant trop subti-
liser sur ces distinctions.
Cependant , on entend géntrale-
ment par vaisseaux de premier rang,
ceux à trois ponts, portant trois
batteries complettes de gros canons,
et le plus souvent encore des ca-
nons de moindre calibre sur les gail-
Jerds,
RAN 217
Les vaisseaux du second rangsont
ceux ayant deux ponts et deux batte-
ries complettes de fort calibre, et
aussi quelques canons de moindre
calibre sur les gaillards. Ils portent
depuis 74 jusqu’à 80 et 84 canons.
Les vaisseaux du‘troisième rang
sont ceux depuis 50 jusqu'à 64 ca-
nons, Ils portent du canon de moin-
dre calibre que les vaisseaux du se-
cond rang ; mais ils ont comme
eux deux ponts et deux batteries com-
plettes, et, le plus souvent encore ,
des canons sur les gaillards. On ne
fait plus de cas de ces sortes de vais-
seaux , parce qi’ils ne sont pas assez
forts pour résister avec succès à ceux
des rangs supérieurs. A
Voilà quelle paroît être la distinc-
tion la plus généralement recue en
France entre les rangs des vaisseaux
de guerre ou de ligie. .Chez les An-
glois, c’est autre chose ; ils ont six
rangs de bâtimens , dans lesquels 11
y en a quatre de vaisseaux de ligne;
les frégates formant le cinquième
rang , et les corvettes et autres bà-
timens semblables, le sixième rang.
RANGER, v. a. même origine
que rang : mettre dans un certain
ordre.
(Marin Ranger, en termes
de marine} cest passer auprès de
quelque ohose. Ranger la lerre,
ranger la cote , c’est naviguer très-
près de la terre, tres -près de la
‘côte.
Ranger le vent; c’est naviguer
au plus près du venf.
Le vent serange de l'arrière, de
l'avant, au nord ; c’est lorsqu'il de-
vient favorable à la route; lorsqu'il
devient contraire à la route; lorsqu’il
change et qu’il se met à souffler du
côté du nord.
RANINE , adj. du lat. rana ;-gre-
mouille : qui ressemble à la gre-
nouille,
( Anal.) L'arière ranine est un
rameau de la carotide externe qui
se. distribue à la langue.
La veine ranine reprend le sarg
de la langue, et le porte dans la ju-
gulaire.externe.
RANULE, s. f. du lat. menula ,
diminutif de rana, grenouille.
( Chirurgie) Tumeur œdéma-
218 R A P
teuse, molle, lâche, ronde , située
sous la langue, auprès du filet, qui
ote la liberté de la parole, et qui
fait croasser comme des grenouilles,
d’où vient son nom.
RAPACE, adj. et subst, du latin
rapaz, formé de rapio , enlever.
(Ornythol.) Oiseaux rapaces ;
c’est le nom d’un ordre des oïseaux
qui renferme tous les oiseaux de
proie, de jour et de nuit : le vau-
tour, le faucon, Paigle, sont de
ordre des rapaces.
(Métallurgie) On appelle, en
métallurgie , substances rapaces ,
celles qui non-seulement se dissipent
elles-mêmes par Paction du feu, mais
encore qui contribuent à enlever les
autres, RE
RAPACE, EE, adj, du lat, rayra,
rave : qui tient de la rave.
( Botan. ) Il se dit des racines
qui sont de la forme et à peu près de
la nature de la rave.
RAPHE , s. m. du grec jai
( raphé ), couture,
( Anal, ) Il se dit de certaines
lignes du corps qui ressemblent à
une couture, Le raphé du scrolum,
le raphé du corps calieux du cer-
veau
RAPIDE, adj. du latifrapidus,
violent , impétueux , fait de rapio,
enlever avec violence.
( Elocut, ) Style rapide ; c'est
un stylé qui entraine les lecteurs,
les auditeurs.
(/Vavigation) Rapides s'emploie
aussi au substantif pour signifier cer-
tains lieux d’un fleuve, comme du
fleuve Saimt-Laurent où l’eau des-
cend ‘avec une telle rapidité qu’on
est obligé de faire portage, e’est-à-
dire ,; de transporter par terre les
marchandises , et souvent les ba“
‘teuux,
Les rapides sont ce qu’on appelle
autrement $auts et cascades:
RAPPEL, s. m. Contraction de
ré-appel , second appel (voy. AP-
PEL ): action par laquelle on rap-
elle,
(Art milit, ) Manitre de battre le
tambour pour faire revenir les soldats
aux drapeaux.
( Pratique ) Rappel à la succes-
sion : c’est une disposition par la-
HUE
quelle on rappelle à sa succession
celui qui n’auvoit pu hériter, parce
qu'il se trouve plus éloigné en degré
que les autres paréns habiles à suc-
céder.
Rappel de ban ; c’est la révoca-
tion que fait le, prince de la peine
du bannissement,
( Peinture) Rappel de la lu-
mire : lorsque dans un tableau un
peintre s'occupe des effets de la lu-
miere et des ombres, il ne se borne
pas à y faire voir une’seule masse
lumineuse , opposée à une seule
masse ombrée; il use du principe
indiqué par la nature, en observant
une grande masse lumineuse princi-
pale , sous laquelle se placent aussi
les fighres principales; en rappelant
la lumière comme par échos, sur
des figures ou objets épisodiques ou
accessoires ,; mais d’une maniere
moins vive, moins large que sur la
principale masse. Dans une vaste
composition , ces rappels sont mul-
tipliés et toujours placés sur les
groupes intéressans.
(Jardin. ) Rappel est encore un
terme employé par les jardiniers de
Montreuil, à Pégad des arbres , qui,
après avoir été quelque tems laissés
à eux-mêmes, à cause de leur trop
de vigueur , sont par la suite tenus
un peu plus de court. On les rap-
Pelle alors, c’est-à-dire, on les sou-
lage à la taille , en les mettant sur
les bons bois inférieurs, les rabat-
tant et les déchargeant. :
RAPPORT , s. m. Ce mot a un
grand nombre d’acceptions différen-
tes, mais qui ont foutes pour origine
la particule itérative re , et le verbe
latin porlo , porter , transporter :
revenu, produit, récit , témoignage,
convenance , conformité , liaison ,
relation.
( Pratique ) Rapport se dit du
récit ou détail q@e fait un juge des
pièces et de l’état d’un proces qu'il a
été chargé d'examiner. Ë
Rapport d'experts ; cest celui
que font des personnes versées dans
la connoissance d’un art, ou d'une
certaine espèce de marchandises , en
conséquence des ordres ou pouvoirs
qu’elles ont reçus, j
Rapport en fait de succession ;
c’est ce qui est rapporté à la masse
F R AP É jh
d’une succession par les co-héritiers
en ligne directe qui ont recu du défunt
des sommes d'argent on autres eBets,
Rapport se dit aussi du droit en
vertu duquel cette remise est faite
à la masse.
Rapport de médecins, chirur-
giens , etc. ; c’est le témoignage que
rendent, par ordre de justice , les
médecins et chirurgiens, de Pétat
d’un malade, d’un blessé, d’une
femme grosse , d’un cadavre, etc,
( Med.) Rapport se dit aussi des
vapeurs ou exhalaisons qui s'élèvent
de l’estomec , pendant la digestion ,
ét reviennent à la bouche, à cause
de quelque méchante qualité des
viandes, ou des choses qu’of a man-
gées, L’ail et l’ognon font de mau-
vais rapports à la bouche; les viandes
flatueuses sont sujettes à causer des
vents, des rapports.
( Chimie) Rapports. V. AFFI-
nirÉSs nd
_( Arithmét. et géom.) Rapport
se dit encore du résultat de la com-
pee de deux quantités l’une avec
‘autre , relativement à leur gran-
deur, On dit plus communément rai-
sou. 7. RAISON,
(Peinture) Rapport mutuel des
clatrs , des denu-teintes et des
ombres ; c’est l’aifide donner du
brillant aux couleurs de toutes les
masses ; et cet art consiste à associer
au premier ton de chaque objet une
nuance de demi-teinte plus considé-
rable , c’est-à-dire , plus étendue que
ce premier ton pe l’est lai-mëme , et
à celle-ci pne masse de teintes infé-
rieures en beauté et supérieures en
volume.
(Mosaïque) Ouvrages de rap-
port; ce sont des ouvrages faits de
plusieurs pièces demieire on de bois,
de différentes couleurs dont oh forme
des dessins, et des reméseñtations
d'oiseaux, de feuiliages ef même de
figures humaines. La mosaique, la
marqueterie sont des ouvrages de
èces de rapport.
RAPPORTEUR , s. m. même
gine que RAPPORT.
( Pratique ) Juge où conseiller
1 est chargé du rapport d’un procès.
6 Géom.) Rapporteur est aussi le
nom d’un instrument dont les ar-
penteurs se servent, ei par le moyen
FR. A P 210
duquel ils rapportent et tracent sur
le papier les angles qu’ils ont pris sur
le terrein , avec le demi-cercle gra-
phomètre ; ou Péquerre d’arpenteur,
Cet instrument consiste en un limhe
demi-circulaire, de cuivre , d'argent
ou de corne, divisé en 180 degrés ,
et terminé par un diamètre au mi-
lieu duquel il y a une petite entaille
ou lèvre, appelée le centre du rap-
porteur.
RAPSODIE , ou plutot RHAP-
SODIE #s. f. du grec 54710 (r'aplo),
condre, ét d'édi (odé), piece de
vers chantée : chants cousus en-
semble.
(Littéra. Les anciens appeloïent
ainsi des espèces de pomes composés
sur les évenemens remarquables, et
que des rapsodes alloïent chanter de
ville en ville pour gagner de Par-
gent, On donna ensuitece nom aux
morceaux détachés des poëmes d’Ho-
mère , que les ransodes chantoïent en
public, sur le th?ätre, dans les foires
et les places publiques, et que les
Grecs prenoient le plus grand plaisit
à entendre.
Parmi nous, le mot de rapsodie ve
se prend qu’en mauvaise part et ne se
dit que d’un mauvais ramas , soit de
prose, soit de vers,
RAPSODOMANTIE, s.f, du grec
sadadia (rhapsédia ), assemblage
ae vers, rapsodie, et de puavrsiæ
( manteia ), divination : divination
par le moÿen d’un assemblage de
vers.
( Divinat. ) Divination qui se
faisoit en tirant au sort dans un
-poëte, et prénant Pendroïit sur lequel
on toimboit pour une prédiction de ce
qu'on vouloit savoir. C’étoit ordinai-
rement Homère où Virgile qu’on
choisissoit pour cet effet; d’où Pon:
a donné à cette sorte de divination ,
le nom de sortes Virgilianæ.
RAPT,s. m. du lat. raplus , par-
ticipe de rapio, enlever.
( Pratique ) Enlèvement. Ce
te:mese dit principglement des voies
de faif, ou des moyens de séduction
dont on se sert pour ravir une fille à
sés parens, Anisson distingue le rap£
de vivlence du rapt de séduction.
* RARE , adj. du lat. rarus, qui
nest pas commun, qui n’est pas or-
dinaire, qui se trouve difliciiement.
220 RAS
(Physique) X se dit d’un corps
qui, pour un volume déterminé,
contient moins de matière que n’en
contient, sous le mème volume, un
autre Corps auquel on le compare,
Ainsi, quand un rayon de lumiere
passe de l'air dans le verre, on dit
que ce rayon passe d’un milieu rare
dans un dense, parce qu’en effet, à
volume égal, Pair contient moins
de maticre que le verre.
RAREFACTION , s. f. du latin
rarus , et de facio, faire : faire
rare , étendre davantage, éclaircir,
dilater,
(Physique) Action par laquelle
un Corps acquiert un plus grand vo-
lume sans augmenter en matière
propre. :
La principale cause de la raréfac-
Lion des corps, est la chaleur ; mais
les fluides élastiques se raréfient sans
s’échauffer , et cela, toutes les fois
qu’on leur permet d'occuper un plus
grand espace, Ÿ7. DALAT'ATION.
, A4
RARIFEUILLÉ, ÉE, adj. du
lat. rarts , et de folium , feuille.
(Bolan.) Portant peu de feuilles ,
et éloignées les unes des autres.
RARIFLORE, adj. du lat. rarus,
et de floss floris, fleur.
(Botan.) Ayant peu de fleurs,
dispersées,
RAS, SE, adj. du lat. rasus ; il
est de même que rats, le participe de
raire, qui a le poil tendu jusqu’à la
peau.
(ré milit.) Rase campagne ;
c’est une campagne fort plate, fort
unie, et qui n’est coupée ni d’émi-
nences , ni de vallées, nide bois, ni
derivières. Les deux armées se bat-
tirent en rase campagne.
(Marine) Vaisseau ras ; Cest
celui dont Pencastillage est peuélevé.
Ras se dit aussi d’une sorte d’écueil
ou danger. C’est une sorte de bancs
de rochers sous l’eau ; à fleur d’eau,
ou au ras de Peau, qui occupe en
mer, au voisinage des côtes, une
certaine étendue, et qui présente des
dangers aux vaisseaux qui naviguent
dans ces parages; tel est le ras des
saints, dans la côte du: Finistère.
Ras de courans , où ras de ma-
rée ; C’est un courant rapide des eaux
de la mer, dans un passage étroit,
eutre des lerres ou des îles, dans une
:
passe où dans un cb on et en pleine
mer même, dans certains parages.
as de marée se dit aussi d’une
élévation et d’un mouvement subit
etextraordinaire , qui arrive passagè=
rement aux eaux de la mer, se pro=
longeant le long des cotes, et y fai-
sant quelquelois beaucoup de rava-
ges, ce qui est occasionné par quel-
que dérangement dans le tems, par
les sysigies et les équinoxes, ou par
des tremblemens de terre,
RASE , adj. du lat. rasus.
(Marine) Vaisseau rasé ; c’est
un vaisseau dont on a retanché la
batterie supérieure, et qui ng plus
que sa batterie basse de gros calibre,
et des canons de moindre force, sur
ce qui étoit ci-devant son second
pont, dont on a fait des gaillards.
Cette opération ne se fait guère qu’à
de vieux vaisseaux qui ne peuvent
plus porter toute leur artillerié , et
qui deviennent ainsi semblables à
des frégates, mais portant du canon
de 36; ils ont alors plus d’élévation
de batterie , sont«plus légers sur l’eau,
et meilleurs voiliers.
RATAFIAT , s. m. Terme in-
dien.
(Chimie, pharmacie) On donne
ce nom à une foule de liqueurs alco-
holisées, sucrées , et chargées des
principes odoris ou sapides de plu-
sieurs végétaux. Les ralafias se pré-
parent de trois manières, ou par le
mélange de sucs avec l’alcohol, ou
per linfusion et la macération des
substances dont on veut extraire les
principes solubles, où par la distil-
lation de l’alcohol sur des matières
odorantes,
RA'FE , s. f. d’une origine diffi-
cile; sûivant Ménage , de Jecus ; je-
coris, jecorala , et suivant d’au-
tres , de sa ressemflance avec le corps
d'un raë
Anat.) Un des viscres du bas-
ventre , dont l’usage n’est pas encore
bien connu.
RATIFICATION, s. f. du latin,
raius, approuvé , et dago ; faire:
Paction d'approuver , approbation.
(Pratique et diplomatie) Con-
formation ou approbation de ce qui
a été fait, ou de ce que l’on a fait en
noire nom , où lapprobation d’tin
traité. Signer la rulificalion d’un
“contrat, d’un traité.
RAU
RATION , s. f. de l'espagnol ra-
cion, fait du lat. ratio.
(-Ært milit.) Portion de pain ou
de fourrage qui se distribue à cha-
que homme de guerre.
(Marine) Ration de mer, ralion
de bord; Cest la portion réglée de
vivres et de boisson qu’on distribue
tous les jours à chacun des matelots
pour leur subsistance.
RATIONAL, s. m. du lat. ratio.
(Hist. juive) Morceau d’étofle
carré, de la grandeur de la main,
que le grand'prêtre des Juifs portoit
sur la poitrine. Les Hébreux Pappe-
loient hoséhen, et les Grecs x6y10y
( logion ).
(Hist. du bas-empire ) Rational
est encore un nom*d’office, qui se
trouve dans les inscriptions ancien-
nes. C’est la même ehose que procu-
reur.
RATIONEL, ELLE, adj. du la-
tn rationalis ,#ait de ratio.
(Mathém.) Terme fort en usage
dans plusieurs parties des mathéma-
tiques, et qu’on emploie en plusieurs
sens différens,
(Astron.) Horizon rationel ou
vrai; Cest celui dont le plan passe
par le centre de la terre , et qui divise
‘par conséquent le globe en deux hé-
misphères ou portions égales. Il est
ainsi appelé, parce qu’on ne le con-
çoit que par l’entendement . par op-
position à l’horizon sensible ou ap-
parent, qui est sensible à la vue.
(Arithmét.) IVombre entier ra-
tionel; c’est celui dont lunité est
une partie aliquote. Ÿ. NOMBRE,
ALIQUOTE. #.
IVombre mixte rationel ; cest
celui qui est composé d’un entier et
d’une fraction , ou d’une unité et d’un
nombre rompu.
Quantité rationelle ; c’est une
quantité commensurable avec son
unité.
Rapport rationel ; c’est celui dont
les termes sont des quantités ratio-
nelles.
RAUCITE, s. f. du lat. raucilas,
fait de raucus , enroué , rauque.
(/Héd.) Rudesse, äpreté de la
VOIx,
Voix rauque ; c’est un son de
voix altéré et désagréable,
RAV 22r
RAVALEMENT , s. m. de la
particule réduplicative re, et du la-
tin ad vallare, pour ad vallem
ducere ; conduire dans la vallée, à
val, en bas. 7. AVAIT.
(Archit.) Ravalement se dit de la
dernière façon qu’on fait à un mur,
parce qu’on la commence par en
haut , et qu’on la finit par en bas,
Ravalement est encore, dans des
pilastreset corps de maçonnerie et
menuiserie , un petit renfoncement
simple ou bordé d’une baguette c1
dun talon.
( Jardin.) Il se dit aussi d’une
opération qui se pratique en recépant
tout le vieux bois d’un arbre, dans le
dessein de le rajeunir , en lui faisant
pousser de nouveaux jets, ce qui les
rend plus courts et plus bas,
(_Agricull. ) Xl se dit encore d'une
opération qui consiste à abaisser le
cep de la vigne, et le coucher dans
une fosse.
(Musique instrument.) Les fac-
teurs d'orgue et de clavecin’ ont
adopté le mot de ravalement, pour
désigner le clavier ou système, qui ,
au lieu de se borner à quatre octaves,
comme le clavier ordinaire , s'étend
à cinq. Ils appellent cela systéme à
ravalement.
(Marine) Ravalement se dit, en
termes de marine, d’une partie du
tillac ou pont supérieur, qui s’abaisse
au dessous du niveau de lautre par-
tie , afin de procurer aux chambres
et aux logemens des officiers, une
hauteur convenable, sans être obligé
de relever autant les œuvres mortes.
RAVELIN , s. m. de l’italien ri-
vellino.
(Art milit.) Ouvrage compris
sous deux faces qui font un angle
saillant. Il se met au devant d’une
courtine ; pour couvrir les flancs op-
posés des bastions voisins. Le mot de
ravelin n’est en usage que parmi les
ingénieurs. Les gens de guerre l’ap-
pellent demi-lune. #oy. DEMI-
LUNE.
RAVIN , s. m. Corruption de
Lavina.
(Art milis.) Interruption de terre,
faite par la chute d’un torrent,
RAVINE , s. f., même origine
que RAVIN.
#5
22 RAY
(Art milit. ) Endroit cavé par des
débordemens de pluie, moins pro-
fonds que ceux que l’on désigne par
ravins. #7. RAVIN.
RAVITAILLER , v. a. de la par-
ticule ilérative re, et d’avitailler,
dérivé du lat, victualia, pour vic-
lus, necessaria, victuailles, vivres.
(Art milit.) Remettre des vivres
et des munitions dans une place.
RAY-GRSSS. Mot anglois qui
signifie littéralement, plante radiée,
(-Agricull.) C'est le nom que les
Anglois donnent à toutes les espèces
de plantes graminées, qui servent à
la nourriture des bestiaux/ et sur-
tout à celles qui se cultivent pour cet
15age.
Les agriculteurs francois ont res-
treint l’usage de ce mot à l’avoine
cievée et à l’ivraie vivace.
RAYON , s. m. du lat. radio,
radionis , augmentatif de radius.
( Optique) Trait de lumière, ou
ligne de lumière, qu’on imagine
pa tir d’un corps lumineux.
Newton définit les rayons, les
moindres parties de la lumière, soit
qu’elles soient successives dans la
méme ligue, ou contemporaines
dans plusieurs, c’est-à-dire, que,
selon ce philcsophe , un rayon de
Jumiere est une suite de plusieurs
corpuscules. en très-grand nombre,
qui s’échappent des corps lumineux,
et qui se suivent, pour ainsi dire, à
la file et en ligne droite.
Rayon direct; cest celui dont
toutes les parties comprises entre
Veil et l’objet lumineux, sont en
ligne droite. Ce sont les propriétés
de cette espèce de rayons qui font
le sujet de l’optique proprement
dite.
Rayon rompu ; cest celui qui
s’écaite de cette direction, ou qui
se détourne de sa route; en pas-
sant d’un milieu dans un autre. #7,
REFRACTION. :
Rayon réfléchi ; c’est celui qui,
aprés avoir frappé la surface d’un
corps, retourne en aærière. #7, RE-
FLEXION.
Rayon incident, celui qui tombe
sur Le point @e réflexion ou de réfrac-
tion. #7. INCIDENCE.
… Rayons parallèles, ceux qui par-
tent de divers points de Pobjet, con-
R À Y
servent toujours une égale distarice
les uns des autres.
ayons convergens, ceux qui,
partant de divers points, concou-
rent ou tendent vers un même objet,’
Rayons divergens , ceux qui,
patant d’un point de lobjet, sé-
cartent et s’éloignent les uns des
autres, :
Rayon commun ; c'estune ligne
droite, tirée du point de rencontre
des deux axes optiques, pan le mi-
lieu de la ligne droite qui joint le
centre des prunelles des deux yeux.
(Perspective) Rayon principal ;
c’est la distance de l'œil au plan
vertical,
(Géom.) Rayon se dit aussi du
demi-diamètre d’un cercle , ou la li-
gne tirée du centre à la circonférence,
Ce rayon s'appelle en trigonomé-"
trie, sinus Lolal. F. SENUS.
(Mécan.) Rayon se dit encore
des rais d’une roue , parce qu’ils sor-
tent du moyeu en fgrme de rayons.
( Géom. prat.) Rayon visuel ;
C’est, dans l’art de lever les plans,
la ligne droite suivant laquelle l’œil
se. dirige en visant sur un objet quel-
conque, au travers des pinnules d’une
alidade. La ligne de foi de cet ins-
trument représente la direction du
rayon sux une planchette ou sus‘un
demi-cercle.
(Vivellement) Rayon visuel
se dit, dans l'opération d’un nivel-
lement, quand, vous mettant à trois
ou quatre pieds de distance du ni-
veau, vous posez l’œil et vous vous
alignez sur la surface de la liqueur
colorée comprise dans lestrois fioles ,
ce qui dirige votre rayon visuel,
et forme une Hgne de mire, pour
poser an jalon ou une perche à quel-
que distance.
(Astron,) Rayon astronomique ;
c’est le nom d’un instrument ancien
nommé aussi ARBALETE, #7. ce
mot. \
Rayon vecteur; Cest la ligne
droite qui va du foyer d’une ellipse
à un point de la circonférence, ou
du centre du soleil au centre de la
planète; on l’appelle vecteur parce
au’on le conçoit comme portant la
planète à une de ses extrémités,
tandis qu’il tourne sur l’autre .ex-
trémité, :en décrivant des aires éga-
les, cn temsrégaux. \
REA"
RE, s. m.
(Musique) SyNabe par laquelle
on solfie la seconde note de la gam-
:
me. Cette note, au naturel, Sex-
prime par la lettre D.
RÉACTIF, adj. composé de la
particule itérative re, et de 450,
agir : qui a de la réaction. #7, REAC-
TION.
( Chimie) Réactifs se dit des ma-
titres que l’on emploie dans lana-
° lyse, pour reconnoitre les principes
du corps soumis à cette opération.
RÉACTION , sf. de la particule
itérative re, et du lat. ago, agir.
(Physique) Action d'un corps
sur en autre corps, qui le choque ou
qui le comprime. Cette action con-
somme toujours une partie de Îa
force du corps qui choque ou qui
comprime, et cette partie consommée
est égale à la réaction. C’est pour
cela que l’on dit que la réaction
estégule à l'action ou à la com-
pression,
C’étoit un axiôme dans les écoles,
qu’il ny a point d’action sans reac-
L'on ; mais on ignoroit que la réac-
lion est toujours égale à laction.
C'est Newton qui a fait le premier
cette remarque , et qui nous à appris
que les actions de deux corps qui se
heurtent l’un l’autre , sont exacte-
ment égales, mais $’exercenten sens
contraire, ou, ce quiest la même
chose, que l’action et la réaction de
deux corps lun sur l’autre, produi-
sent des changemens égaux sur fous
les deux, et que ces changemens
sont dirigés en sens contraires.
7
REAJOURNEMENT , s. m. de
la particule itérative re, et. d’A-
JOURNEMENT. 7, ce mot.
( Pratique ) Second ajournement
que l’on donne à ceux qui n’ont
point comparu sur le premier.
REAL , LE, adj. et s. emprunté
de Pespagnol.
(Marine) Ce terme étoit d’usage
anciennement pour désigner la print
cipale des galères du roi. La galère
réale , ou simplement la réale.
(Monnoie ) Réal on réale se dit
aussi d’une monnoie d’Espagne. Il y
a le réal de veillon ou de cuivre. et
le réal de la pluta ou d'argent, ”
RE DB 225
REALGAR ou REALGAL, S. In.
Mot arabe, 3
( Minéral.) Mine sulfureuse d’ar-
senic, On Pappeloit autrefois or pi-
ment. On le nomme maintenant
oxide d’arsenic sulfuré rouge.
Le réalzur est rouge, quelquefois
orangé, translucide , électrique par
frottement , volatil au feu, et répan-
dant'une odeur d’ail et de soufre. Il
sert quelquefois à la teinture,
REALISER, v. a. du lat. barb.
realitas , existence effective, chose
réelle , par opposition à apparence;
rendre réel , effectuer.
(Pratique) Réaliser des offres
en justice ; c’est faire des offres à
deniers découverts, et à l’audience,
partie présente ou dûment appelée ,
à l’etfet de constater le refus du créan-
cier , et se faire adjuger les conclu-
sions qu’on a prises.
REATTRACTION, s. f, de la
particule itérative re, et d'AT-
TRACTION. Poy, ce mot. .
(Physique) Réaltraction électri-
que; cest l’action d’un corps ac-
tuellement électrique , par laquelle
il attire de nouveau un corps qu’il
avoit déjà attiré, mais oi) avoit
ensuite repoussé.
REATUS. Mot latin formé "de
reus, accusé, coupable. -
«( Pralique) Reatu; in realu, ex-
pression latine qui a passé dans no-
tre langue, dans cette phrase : étre
in realu , pour dire être accusé et
prévenu d’un crime.
REBELLION , s. f. du latin
rebellium , fait de retro, en amitre ,#
ei de bello ou Lellor, faire la guerre,
se révolter : révolte , soulèvement.
( Pratique ) Rébellion à Justice;
c’est une opposition faite avec force
et violence à l’exécution des mande-
mens , jugemens , et autres actes
émanés des tribunaux de la justice.
REBROUSSEMENT , s. m. du
latin barbare rebrossare ou rever-
sare , corruption de revertere, re-
tourner.
( Géornétrie ) Rebroussement
des courbes ; c’est la même chose
que l’on appelle en latin //exus con-
trarius , flexion contraire. Dans une
ligne courbe , partie concave , partie
convexe, le point qui sépare la par-
RENE
tie concave de la partie convexe , ou
qui termine Pune et sert de commen-
cement à l’autre, est appelé le point
d'inflexion ; et l’on appelle point
de rebroussement celui où la cour-
be retourne en arrière. #’oy. IN-
FLEXION.
REBUS, s. m., ou rebus de Pi-
cardie, de ce qu'anciennement en
Picardie, les clercs de la basoche
faisoient tous les ans, au carnaval ,
certains hbelles qu’ils appeloient de
REBUS quæ geruntur, libelles de
ce qui se passe dans la ville.
(Lillérature) On entend mainte-
nant par rebus un jeu d'esprit qui
consiste en allusions, en équivoques,
et qui exprime quelque chose par
des mats et par des figures prises en
un autre sens que celui qui leur est
naturel,
RECAPITULATION, s.f. de la
particule itérative re , et de capilu-
lum , chapitre. Répétition som-
maire des principaux points , cha-
pitres , etc. , d’un ouvrage.
RECELER , v. a. du latin retro,
en arrikre, et de celo, cacher.
(Pratique) Garder une chose
volée, ou la soustraire aux yeux de
la justice.
"RECENSEMENT , s. m. de la
particule itéraiive re , et de censeo,
dans le sens de compter, supputeg.
Commerce ) Nouvelle vérifica-
tion de marchandises, soit de leur
qualité , soit de leur quantité, soit
de leur poids.
(Statistique ) Vérification des
individus exisianst dans un pays,
pour en connoifre la population.
RÉCÉPER , v. a. dérigé de cip-
pus, CEp, pieux.
( Agricult. ) Tailler une vigne
jusqu’au pied, en coupant tous les
sarmens.
Récéper se dit aussi des bois taillis
qu’on coupe par le pied, afin qu'ils
oussent mieux.
(Architect. hgdraul.) Récéper
Les pieux ; c'est les enfoncer dans la
terre , et les mettre de niveau avec
une scie, ;
RÉCÉPISSE, s. m. Mot pure-
ment latin qui signifie avoir recu ,
et quiest démeuré dans la pratique,
224
RE C
parce qu'autrefois toutes les expé-
ditions se faisoient en latin.
(Pratique ) Acte sous seing privé
par lequel un procureur , un avoué,
reconnoit avoir reçu en communi-
calion Jes titres et autres pièces
énoncées dans sa reconnoissance.
Récépissé se dit aussi d’une sim-
ple reconnoissance qu'un trésorier
ou caissier donne pour le moment
des sommes qu’il reçoit.
RÉCEPTACLE , s. m. du latin
receplaculum , fait de receplo , ve-
tirer, donner asyle : lieu où se ras-
semblent plusieurs choses de divers
endroits.
(Hydraul, ) Réceptacle se dit
d'un bassin où plusieurs canaux d’a-
queducs ou tuyaux de conduits vien-
nent se rendre, pour ètre ensuite
distribués en d’autres conduits. On
nomme aussi cette espèce de réser- :
voir, conserve.
( Botan. ) Réceptacle dans le
système de Linné s'entend du fond
du calice où est fixé Povaire, éta-
mine, corolle insérée au récepla-
cle.
RECEPTION, s. f. du latin re-
cipio, réceplum , recevoir: Paction
de recevoir, et quelquefois la ma-
nière de recevoir.
( Pratique ) Réception de cau-
Lion ; admission faite par le juge
d’une caution ordonnée en juge-
ment.
RÉCESSUS , s. m. /. RECEZ.
RECETTE, s. f. du latin recep-
La, fait de recipio, recevoir: ce
qui est reçu en argent ou autrement.
( Finances ) Recelte se dit du re-
couvrement , de l’action de recevoir,
de recouvrer ce, qui est dû , soit en
deniers, soit en denrée,
I se dit aussi du lieu, du bureau
où l’on recoit. ‘
Il se dit encore du chapitre d’un
compte qui contient les sommes re-
çues par le comptable,
(Héd.) Recettese dit aussi de la
composition de certaines drogues ,
ou de la description d’un remède ,
avec certaines règles pour les pré-
parer selon l’art. .
RECEZ , s. m. Corruption du la-
tin recessus, fait de recedere, se
retirer,
; (Hist,
REC
(His. de l'empire d'Ailem.)
Recueil ou cahier des délibérations
d’une diète. À la fin des diètes, et
avant que de se retirer, on ramasse
toutes les délibérations qu’on y a
prises, et on les rédige par écrit. Cet
acte qui les contient est ce qui s’ap-
pelle recez ou recessus , parce qu’il
se fait lorsqu'on est sur le point de
se retirer.
RECHANGE , s. m. de la parti-
cule itérative re, et de l'italien cam-
bio , troc, mutation.
( Commerce) Rechange est, en
termes de commerce, le prix d’un
nouveau change dû après le protét
d’une lettre. s
( Marine ) Rechanges se dit de
toutes les manœuvres, voiles, ver-
gues, cordages, poules, et autres
effets et munitions qu’on met en
réserve , et qu'on embarque de sur-
plus pour servir à remplacer , en cas
1
d’accident , ceux qui sont en place.
RECHERCHE , 5. f. de la parti-
cule itérative re , et du latin crrcare,
aller en tournant : action de xe-
chercher, perquisition.
( Musique) Espèce de prélude
ou de fantaisie sur l’orgue ou sur le
clavecin , dans laquelle le musicien
affecte de rechercher et de 1assem-
bler les principaux traits d’harmo-
nie et de chant qui viennent d’etre
exécutés où qui vont Pêtre dans un
concert, Cela se fait ordinairement
sur-le-champ , sans préparation , et
demande, par conséquent, beau-
coup d’habileté.
Les Italiens appellent encore re-
cherches ou cadences ces points
d’orgues que le chanteur se donne la
liberté de faire sur certaines notes
de sa partie, suspendant la mesure,
parcourant les diverses cordes du
mode , et même en sortant quelque-
fois selon les idées de son génie et
les routes de son gosier, tandis que
tout l’accompagnement s’arrête, jus-
qu'à ce qu’il lui plaise de finir.
RECHERCHE, part. de recher-
cher , mème ovigine que RECHER-
CHE. ,
(Peinture) Ce mot se prend or-
dinairement en mauvaise part; et
quand on dit qu'un artiste a des atti-
tudes , des grâces , une couleur , des
tons recherchés, on entend qu'il
Tôme IL.
REC 225
s’est donné beaucoup de peine à
trouver de belles attitudes, de la
grâce, une bonne couleur , de beaux
tons , et qu’il n’a que médiocrement
réussi.
RECHUTE, s, f. de la particule
itérative re, et de cheoïr, en latin
cadere , dont on a fait d’abord caër
et choir : seconde chute, nouvelle
chute,
(Med. ) T1 se dit au figuré du
retour d’une maladie dont on n’étoit
pas bien guéri.
( Art. nuit. ) Rechute, se dit
aussi d’une élévation de rempart plus
haute dans les endroits où il se trouve
commandé,
RECIPE, s. m. mot lat. qui si-
gnifie prenez.
(Heëd, ) Ordonnance ou formule
qui contient le remède que doit pren-
dre un malade ; on la nomme ainsi,
parce qu’elle commence par ce mot
latin , que les médecins abrègent et
marquent par un R tranché ainsi H.
RECIPIANGLE , s. m. du latin
recipiangulur , formé de recipio ,
recevoir, retenir , et d’angulus : ce
qui retient les angles.
( Géom. prat. ) Instrument qui
sert à prendre des angles, et qui est
principalement d'usage pour lever
des plans.
Le récipiangle est fait ordinaire-
ment en forme d’équerre et de beu-
veau , et composé de deux branches
qui se meuvent autour d’un clou qui
les assemble,
RECIPIENT , s. m. du lat. reci-
pio , recevoir.
( Chimie) Les récipiens sont des
vases dont on se sert dans les distil-
lations à la cornue pour en recevoir les
gaz qui s’échappent, et les liquides
qui distillent.
Ces instramens sont , ou des bal-
lons , ou des flacons , ordinairement
adaptés au col ou au bec des cornues,
alambics et autres vaisseaux distil-
latoires,
Les récipiens sont ordinairement
de verre , afin que lon puisse voir si
la distillation va comme elle doit
aller, et s’il est besoin d'augmenter
ou de diminuer le feu pour accélérer
ou retarder Popération.
Récipient florentin ; c’est un vase
employé dans les distillations de
1%
226 REY C
substances qui doivent fournir de
l'huile volatil : telles sont les roses ,
la menthe, la fleur d'orange , etc.
Ce vase est fait comme une poire,
du bas duquel part un siphon qui
remonte jusqu'à son ouverture sûpé-
rieure , et làse courbe comme le cou
d'un cygne. Quand ce vase est plein
d’eau distillée fournie par Falambic,
Vhuile essentielle se rassemble à sa
surface , et toute Peau surabondänte
one par le siphon dans un autre réci-
ien£ sans entrainer l'huile avecelle,
( Physique) On appelle récipient
en termes de physique, un vase de
verre fait en forme de voûte que l’on
met sur la platine d’une machine
vneumatique, afin d’en faire sortir
Par qui y est contenu , et de faire
par -là ce qu'on appelle le wide.
On donne à ces vases la forme de
voûte dans leur partie supérieure ,
ét celle de cylindre dans le reste de
leur longueur , afin de les mettre à
Vabri d’ètre écrasés par la pression
extérieure de Vair , qui vient de son
poids.
RECIPROCATION, s. f. du lat.
reciproco, renvoyer, faire retourner
sur ses pas.
( Physique ) Réciprocation de
due à on appelle ainsi un petit
mouvement presque insensible de
libration ou d’oscillation , que doit
avoir, suivant quelques philosophes,
un Jong pendale attaché fixement à
un plancher, et quon y laisse en
repos ; ce mouvement n’a pas lieu
suivant M. fouguer.
RECIPROQUE , adj. même ori-
gine que RECIPROCATION,
(#f. ce mot) : MUTUEL.
( Grammaire ) Verbes récipro-
ques; ce sont ceux qui signifient
l’action de deux ou plusieurs sujets
qui agissent Pun sur l’autre, soit
directement, comme quand on dit,
ils se flattent mutuellement, soit
indirectement, comme quand on
dit, iis se donnent réciproquement
des éloges peu mérites.
( Logique ) Propositions réci-
proques ; ce sont celles dans les-
quelles le sujet de la première de-
vient Pattribut de la seconde , -et ré-
ciproquement. Ces deux propositions,
L'homme estun animal raisonna-
ble, l’ünimal raisonnable est un
fomme , sont réciproques.
RE C
( Géom. ) Figures réciproques ;
ce sont les figures dont les cotés se
peuvent comparer de telle manitre
que lPantécédent d’une raison et le
conséquent de autre se trouvent
dans li mème figure. Par exemple,
si la base d’un rectangle est à ja
base d’un autre rectangle, comme
la hauteur du second est à la hauteur
du premier, ces rectangles sont dits
récIplOGUES , d'où il suit que les
deux rectangles sont égaux,
( Arithmét. ) Proportion réci-
proque ; c’est ceile dont le qua-
trième nombre est moindre que ie
second, en même raison que le troi-
sième est moindre que le premier,
et vice versa. La proportion réci-
proques'appeille plus communémert
raison inverse. VW. RAISON, IN-
VERSE. C’est là le fondement de
la règle de trois inverse. .
RECIT , s. m. du lat. recitare :
relation, narration,
( Art dramat. ) Récil, se dit en
parlant d’une pièce de théâtre , de la
narration détaillée d'un évenement
important qui vient de se passer. Cet
acteur est bon pour les récits.
( Musique ) Récit se dit.en géné-
ral de tout ce qui se chante à voix
seule. On dit un récit de basse , un
récit de haute-contre ; ce mot s’ap-
plique même en ce sens aux instru-
mens. On dit un récit. de violon, un
récit de flûte, de haut-bois; en ua
mot, réciler, c’est chanter ou jouer
seul une partie quelconque, par op-
position au chœur et à la symphon:e
en général, où plusieurs chantent et
jouent la même partie à l'unisson.
Récit se dit encore de la partie où
règne le sujet principal, et dont
toutes les autres ne sont que Paccom-
pésnement.
C’est de ià qu’on appelle partie
récilante , celle qui se chante par
une seule voix ou qui se joie par un
seul mstrument.
RECITA'PEF , s. m. même ori-
-gine.que RECIT , mais pris immé-
diatement de l’italien recitalivo.
( Musique ) Discours récité d’un
ton musical ét harmonieux ; c’est
une manière de chant qui approche
beaucoup de la PAS te une déclama-
tion en musique, dans laquelle le
‘musicien doit imiter, autant qu’il
REC
est possible, les infiexions de voix
du ééclamateur. Ce chant est appelé
récitalif, parce qu'il s'applique à la
narration , au reécil, et qu’on s’en
sert dans le dialogue dramatique.
Récitatif accompagné ; C'est ce-
lui auquel, outre la basse-continue ,
on ajoute un accompagnement de
violons. Cet accompagnement est or-
dintirement formé de longues notes
soutenues sur des mesures entières.
Éiécitatif mesure ; cette expres-
sion s'applique au récila!if dinaire,
lorsqu’il se change tout-à-coup en
chant , et prend de la mesure et de
Ja mélodie ; ce qui se marqueen écri-
vant sur les.parties à lempo ou 4
battuta.
Récitalif oblige; c’est celui qi,
entremèlé de ritotnelles et de traits
de symphonie, oblige pour ainsi dire
le recitanit et l'orchestre l’un envers
Pautre , en sorte qu’ils iviventgf
attentifs et s'attendre mutuellement.
Ces passages alterratifs de récitatif
et de mélodie , revetus de tout l’é-
clat de Porchestre , sont ce qu'il y
a de plus touchant, de plus ravissant,
de plus énergique dans la musique
1noderne,
RECLAMATION , s.f. du la-
tin retro, en arriere , à rebours , con-
tre, et de clamo , crier : Paction de
crier contre , de remaiquer, de s’op-
poser, de réclamer.
( Pralique ) Réclumer contre
un acte; c’est faire des protestations
contre.
RÉCLAME , sf. même origine
que RECLAMATION.
( Imprimerie) On appelle ainsi,
en termes d'imprimerie , le mot qui
se trouve au bas de la page verso,
et qui est le mème que celui qui
commence la page suivante.
La réclame ne se place ordinaire-
ment qu’à la fin de chaque cabier,
quand Ja feuille est parlagée en plu-
sieurs cahiers ; mais foujours au bas
de la &ernière page de la feuille,
La réclame facilite le travail du
relieur , et sert à rectifer les erreurs
qu pourroient se trouver par hasard
dans les SIGNATURES. ( Foy. ce
mot. )
La réclame a été en usage en
Htalie , dès 1468 ; mais on ne s'en
REC 227
est servi en France que vers l’an
1520.
Les réclames datent du onzième
siècle , dans les manuscrits. L'usage
en est aujourd’hui assez générale-
ment réformé.
(Fauconnerie) Réclame est aussi
un signe dont on se sert pour faire
revenir loiseau.
RECLINAISON , s. m. du latin
reclino , pencher.
( Gnomon.) Réclinaison d'un
plan ; cest le nombre de degrés
dont le plan dun cadran s’éloigne
d’un plan exactement vertical, c’est-
à-dne du zénith. La réclinaison
est le complément de Pinclinaison,
Cadran réclinant; c’est un ca-
dran dont le plan s'éloigne de la
ligne verticale perpendiculaire ou du
zénith.
Cadran réclinantet déclinant ;
c’est un cadran qui n’est ni vertical,
ni opposé directement au midi on
aux points cardinaux, ni dans la
düection d’aucen de ces points,
Quand la réclinaison est égale à
la hauteur du pole, et que le cadran
ne décline point, le cadran se nom-
ane équinoxial. s
RECLINE, LE , adj. même ori-
gine que RECLINAISON.
( Bot. ) Ramean outige réclinée ;
c’est un rameau ou tige dres:é et ré-
ms, brusquement et roidenrent ëa
auf,
RECOLEMENT , s. m. de la
particule lat. itérative 7e , et de
colo , cultiver , examiner; cultiver,
examiner une seconde fois.
( Pratique ) Répétition de la dé-
position d’un témoin, faite au té-
moin même, pour savoir de lui et
par sa bouche, si, après avoir en
tendu la déposition qu’il a faite , 51
veut y persister , y ajouter ou dimi-
nué£r. |
“Récolement d'inventaire ; C'est
la vérification qu’on fait desmeubles,
ou papiers qui sont ep,nature , sur
Poriginal de lPinventaïe, qui en
avoit été fait quelque teins aupara-
vant,
RECOMMANDARESSE, s. f. de
la particule itérativere , et du latin
commendo , confier , prier d’avoir
soin ; recoguusüder.
P 2
228 ; HRYEAC
(Economie polit. ) C’est le nom
que l’on a donné , à Paris, à des
femmes préposées pour tenir des
bureaux d’adresse , où lon va cher-
cher des nourrices.
RECOMMANDATION , s.f.
même origine que RECOMMAN-
DARESSE : action de recom-
mander.
( Commerce ) Recommanda-
tion , en termes de jurisprudence du
commerce , signifie Pacte par le-
quel un nouveau créancier fait con-
noitre qu’un détenu pour dettes est
aussi son débiteur. La recommanda-
tion est l’image de l’incarcération ;
et le créancier recommandaluire
est obligé d'observer, à l’égard du
débiteur recommandé , les mêmes
formalités que celui à la requête du-
quel il a été emprisonné.
RECOMPENSE , s. f. de la par-
ticule itérative re , et de compenso,
égaler ; mettre dans la balance ,
compenser , récompenser ; traite-
ment fait en compensation , en pro-
portion du mérite d’une action.
( Pratique ) I se dit du dédom-
magement ou de l’indemnité qui est
due à un des conjoints communs en
biens, par celui qui a profité des
deniers de la communauté,
RECOMPOSER , v. ac. de la
particule itérative re, et de con1-
pono , composer ; composer une se-
conde fois.
( Chimie ) Recomposer ; c’est
séunir les parties d’un corps qui
avoient élé séparées par quelques
opérations chimiques.
( Botan.) Feuilles recomposées ;
on appelle ainsi les feuilles qui sont
composées deux fois, c'est-à-dire,
qui ont 10, un étiole commun ,
20, des pétioles immédiats, et 50, des
pétioles propres quand elles ne sont
pas rétrécies en pétioles. Les feuilles
surcomposées sont encore plus di-
visées ; elles sont couiposées plus de
deux fois.
REÉCONDUCTION , s. f. de la
articuleitérative re , et de conduco,
ouer ; prendre à louage.
Pratique ) Continuation ou re-
nouvellement d’un louage ou d’un
bail.
RECONNOIÏSSANCE , s. f. de la
R EC
particule itérative re, et de cognosco,
connoitre : connoitre une seconde
fois, se remettre dans Pesprit ; action
par laquelle en se remettant l’idée
de quelque personne ou de quelque
chose, on la reconnoit pour ce qw’elle
est.
( Pratique) Reconnoïssance se
diten général d’un acte par lequel
on reconnoit que lon doit quelque
chose ou que l’on en est chargé.
Reconnoissance d'écriture ; c’est
la vérification qui se fait d’une écri-
ture privée qui est déniée.
(Art milit.) Faire la reconnois-
sance dune place, d’un poste, d’un
camp, des environs, etc., c’est en
faire le tour, et remarquer avec soïn
les avantages et les défauts de Pas-
siette d’une place, d’un camp, et de
sa fortification,
( Marine) Reconnoiïssance, en
: de mer , est l’action de recon-
re un vaisseau ; c’est-à-dire , de
s'en approcher pour l'examiner , et
savoir de queile force il est, de quelle
valeur, Dans une escadre ou armée
navale , le commandant fait signal à
une ou plusieurs frégates d’aller re-
connoître les vaisseaux inconnus qui
se trouvent à vue.
Faire la reconnoissance d'une
lerre ; c’est observer sa situation et
ses formes , afin de savoir quelle elle
est lorsqu'on revient de voyage.
Reconncissance pris absolument,
sedit d’un objet remarquable à terre
par le moyen duquel on distingue ou
reconnoît facilement le lieu où l’on
se trouve sur une cote, lorsqu'on
vient de la mer. Par exemple, la
tour de Pile d'Ouessant est une belle
reconnoëssance, lorsqu'on vient à
Brest.
Signaux de reconnoissance ;
c’est une suite de signaux recipro-
ques, donnés en fems de guerre à
tous les vaisseaux d’une nation pour
pouvoir , lorsqu'ils se rencontrent en
mer, se reconnoitre pour amis , et
ne pas se compromettre avec un
ennemi de force supérieure.
(Art dramal.) Keconnoissances
dans la poësie dramatique , se dit,
lorsque par quelqu’évenement ‘1m-
prévu, on vient à reconnoitre une
personne dont on avoit jusques-là
ignoré le nom, où la fortune, ou la
REC
qualité. La plus belle de toutes les
reconnoissances est celle qui se
trouve avec la péripélie , c’est-à-dire,
qui produit Re dans les
principaux personnages le change-
ment de fortune qui fait le dénoue-
ment et lachèvement de la pivce.
On n’a point mis sur le théâtre de
plus belle reconnoissance que celle
d'Œdipe dans Sophocle.
( Commerce ) Reconnoissance
est encore, parnui les négocians , une
espèce d'inventaire qu’ils font une
eu deux fois l’année de toutes leurs
ailaires en général.
RECONSTITUTION , s. £. de la
particule itérative re , et du latin
constituo , établir, mettre, poser.
(Pratique ) Nouvelle constitution
faite à prix d’argent avec déclaration
d'emploi affecté par le mème acte.
RECONVENTION , s. f. de la
particule itérative re, et de con-
ventio , traité , contrat : nouveau
contrat. É
( Pratique) Nouvelle convention,
nouveau marché.
Réconvention se dit aussi de l’ac-
tion par laquelle on demande à celui
qui demandoit.
RECORDER , v. a. du latin re-
cordart , se souvenir, être témoin.
( Praiique) Ezxploils recordés ;
on appelle ainsi les exploits dans les-
quels l'huissier doit etre assisté de
deux témoins, Une saisie doit étre
précédée d'un commandement re-
corde.
De recorder on a fait recors pour
désigner ceux qui assistent les ser-
gens pour leur servir de témoins, ou
pour leur prèter main-forte en cas de
besoin.
RECOURS, s. m. de recourir,
formé de la particule itérative re :
et de curro , courir.
( Pratique ) Droit de reprise ,
action qu’on peut avoir en dédom-
magement contre quelqu'un.
RECOUSSE , s. f. de recourre ,
anciennement recourir , pour recou-
vrer, délivrer : Paction de recouvrer
quelque chose, de délivrer, de re-
prendre des choses enlevées | emme-
uées de force.
( Marine ) I se dit, en termes de
commerce maritime, d’un vaisseau
4 .
REC 220
repris sur les ennemis, Lorsque la
reprise est faite dans les 24 heures
après le moment de ia prise, le vais-
seau est restitué au propriétaire ,
moyennant un cerfain droit de re-
cousse ou de reprise, qui est ordi-
nairement d’un tiers de la valeur,
S’il s’est écoulé plus de 24 heures,
le bâtiment appartient aux preneurs
comme une prise faite sur l'ennemi.
RECREANCE, s. f, du latin re-
credo, formé de la particule itéra-
tive re ,et de credo , confier , prêter :
Paction de confier de nouveau.
( Pratique ) Action en récréan-
ce ; cest une action possessoire
par laquelle on demande que cette
jouissance nous soit accordée pro-
visionnellement,
( Diplomatie \ Lettres de ré-
crearice ; ce sont des lettres qu'un
prince envoie à son ambassadeur,
pour les présenter au prince d’auprès
duquel il le rappelle ; ou des lettres
que ce prince donne à un ambassa-
deur , afin qu’il les rende à son retour
a prince qui le rappelle; ou encore
de nouvelles lettres qu’un prince en-
voie à son ambassadeur, auprès d’un
autre prince , lorsque des circons-
tances particulières ,; comme des
changémens dans la forme du gou-
vernement, ont rendu les premières
inconvenantes,
RECREMENT , s, m. du latin
recrementum , proprement les or-
dures qui sortent du blé , lorsqu'on
le nettoie, )
(/Héd.) Par récrémens on entend
des sucs qui se s’parent de la masse
du sang pour étre employés à quel-
qu'usige , comme Ja bile, la semen-
ce , etc., en quoi ils different des
excrémens qui s’en séparent pour
être expulsés.
LA ’
RECREPIR , v. a, de la particule
iférative re, et du latin crispire,
enduire.
(Archit.) Enduire de nouveau
une muraille de chaux et de sable.
RECRIMINATION, s. f. du lat,
retro , contre , à rebours, et de cri-
mirlor , aCCUSEr.
( Pratique) Accuation intentée
postérieurement pur l'accusé contre
son accusateur , soit sur le même
fait, soit sur un autre.
230 RE C
RECRUTER, v. a. Terme em-
pruuté des. Hollandoiïs,
(Arkmilit.) Vaire des levées de
soldats pour fortifier des troupes qui
sont sur pied.
RECTANGLE, s. m. et adj. du
lot. rectus, droit, et d'argulus ,
angle : à angle droit.
( Geom.) Un rectangle que Yon
appeleencore carré longet oblong,
est une figure rectiligne de quatre
cotés, dont les côtés opposés sont
égaux , et dont tous les angles sont
droits;
Ou bien un rectangle est un pa-
vallélogamme dont les cotés sont
inésaux, mais quia tous ses angles
droits.
Rectangle se dit aussi adjective-
ment.
Triangle rectangle ; cest celui
qui a un angle droit ou égal à 00
degrés. Il ne peut y avoir qu’un angle
droit dans un triangle rectiligne,
ce qui fait qu’un triangle rectangle
ne sauroit être équilatéral.
RECTANGULAIRE, adj, même
origine que RECT ANGLE.
( Géom. ) Il se dit des figures et
des solides qui ont un ou plusieurs
angles droits. Tels sont les carrés ,
les rectangles , et les triangles rec-
tangles ; parmi les figures planes ,
Jes cubes , les parallélipipèdes, etc.
parmi les solides.
Lesanciens entendoient par scc-
iton rectangulaire du cone , ce que
nous appelons aujourd’hui parabole,
parce qu'avant Appollonius, on ne
considéroit cette section conique que
dans un cône, dont la section par
Vaxe formoit un triangle rectangle
au sommet du cône. Delà vient
qu'Archimède a intitulé son livre
de la quadrature de la parabole, de
rectanguli coni sectione.
RECTEUR , adj. et s. du lat.
reclor, fait de rego , rectum, végir,
gouverner,
( Chimie ) Esprit recteur; cest
ainsi que les anciens chimistes ap-
peloient l’esprit volatil des plantes ;
1e les chimistes modernes appel-
lent AROME, #7, ce mot.
RECTIFICATION , s, f. du lat.
rectus, droit, éb de facio, fane:,
rendre : action ae rendre droit, de
redresser.
RE €C
( Geom. ) Rectification d'une
courbe ; c’est lat de trouver une
ligne droite égale en longueur à cette
courbe,
La rectificalion des courbes est
une branche de la géométrie com
posée, dans laquelle on appercoit
sensiblement: l’usage du calcul in-
tégral ou de la méthode inverse des
fluxions ; car, puisqu'on peut re-
garder une ligne courbe comme com-
posée d'une infinité de lignes droites
infiniment petites, en trouvant la
valeur d’une de ces lignes par le
calcul différentiel , leur somme trou-
vée par le calcul intégral donnera la
longueur de la courbe.
( Chimie) Rectification, en ter-
mes de chimie ,est une distillation
réitérée , par le moyen de laquelie
on purifie les liqueurs spiritueuses,
telles que l’eau vulnéraire spiri-
tueuse, l’alcohol, etc.
La Rectlificalion est encore em-
ployée dans la fabrication des diffé-
rens éthers, et de certaines huiles
végétales, pour les obtenir plus
pures.
RECTIFIER . v. a même ori-
gine que RECTIFICATION : re-
dresser.
(Astronomie ) Rectifier le globe
ou la sphère; Cest ajuster et dis-
poser le globe ou la sphère pour la
solution d’un probléme.
La première opération consiste à
élever le pole au dessus de l'horizon
de la quantité convenable; par exem-
ple, de 49 degrés à Paris: on cher-
che ensuite le lieu du soleil dans
l'écliptique , par le moyen du cercle
des mois et du cercle des signes qui
sont sur l’horizon ; ensuite on porte
le lieu du soleil ainsi trouvé sous le
méridien immobile du globe ; on
place l'index des heures exactement
sur midi, on dispose le quart de
cercle de hauteur, sil le faut , de
manière qu'une des extrémités de
ce quart de cercle soit fixé au zénith,
et que l’autre parvienne jusqu'à Pho-
rizon , en sorte qu’on puisse le faire
tourner par une de ses extrémités ,
tandis que l’autre demeure fixé au
zénith.
Toutes ces opérations sont com-
prises dans le mot rectifier le glole ;
quand cela est fait, le globe céleste
REC
représente la véritable position. des
cieux pour le midi du jeur proposé,
ou pour toute autre heure , si Pon
fait tourner le globe jusqu’à ce que
l'index soit sur l’heuxe donnée.
RECTILIGNE . adj. du lat. rec-
tus , droit , et de linea, ligne.
( Géom. ) Il se dit des figures dont
le périmètre est composé de lignes
aroiïtes,
RECTIUSCULE , adj. du lat.
moderne recliusculus, diminutif de
reclus , droit. à
( Botan. ) Presque droit.
RECTO , s. m. Terme émprunté
du latin.
(Imprimerie) Recto se dit de la
première page d’un feuillet, celle
qui se présente d’abord à la droite
du lecteur : recto est opposé à verso,
qui est la page qu’on trouve après
avoir tourné le feuillet, Ces déno-
minations viennent de ce qu’autre-
fois chaque feuillet n’avoit qu’un
chiffre à la première des deux pages ;
aussi disoit-on , après avoir cité un
passage de quelqu’ouvrage , qu’il se
trouvoit à la page 3€., recto ou
verso.
RECTUM, s. m. Terme em-
pruté du lat, qui signifie droit.
( Anatomie ) Les anatomistes ont
conservé ce mot en françois pour
désigner le dernier de tous les in-
testins, à cause de sa situation , se-
lon laquelle étant vu de front ou
directement en devant , il paroïît des-
cendre tout droit depuis ke vertè-
bres des lombes, devant la face in-
terne ou antérieure de Pos sacrum ,
jusques vers l'extrémité dun coccyx ,
où 11 se termine et forme ce qu’on
appelle anus.
- RECUEIL, s. m. de la particule
réduplicative re, et de colligo ,
cueillir. |
(Litiérat.) Amas, assemblage de
divers ouvrages, compilés ou reliés
ensemble, Recueil ss poésie, de
pièces d'éloquence.
RECUIRE,, v. a. de la particule
itérative re, et de coguo, cuire:
cuire une seconde fois.
( Technol,) Ilse dit dans un grand
nombre darts dans lesquels on remet
Fouvrage au feu, pour sa perfection
et sa conservation, pour y donner
REED 23%
une plus grande solidité. On recuiF
le verre soufflé et faconné , pour
éviter qu’il ne se fende.
On recuit les hmes , kes buw-
xins , etc. après les avoir trempés,
On recuit le fer forgé, pour la
convertir en acier.
RECUL , s. m. de reculer, com-
posé de la particule re, en awitre,
àrebours, et de culare, fait de eulus,
cul : le mouvement d’une chose qui
recule.
(Ærtillerie) Recul du canon;
c’est un mouvement en arrière,
causé par l’action de la poudre , qui,
en s’enflammant, agit d’abord éga-
lement sur toutes les parties intérieu-
res de la chambre, ce qw’elle ne peut
faire sans donner un petit mouve-
ment à la pièce, de tout sens.
RECURRENT , TE, adj. du la-
tin recurro , formé de la particule
re , et de Curro , courir : courir une
seconde fois, revenir sur ses pas en
courant,
( Anat.) Artères récurrentes ;
ce sont des branches de la cubitale
et de la radiale, qui se rendent de
bas en haut , autour des condyles de
lPhumérus.
{Verfs récurrens : la huitième
paire, parvenue dans la poitrine,
produit de chaque coté un nerf très-
remarquable , dont celui qui naît du
coté droit, embrasse l’artère soucla-
viere, en manière d’anse ou d’échar-
pe, pendant que celui du coté gau-
che fait la même chose à la crosse de
Paorte.
.( Mathémat. ) Récurrente ; +.
SERIE.
RECUSATION , s. f. du latin
recuso , refuser , récuser.
( Pratique ) Exception par la-
quelle on refuse de reconnoitre, on
récuse un juge, un expert, un
témoin, un juré, etc.
REDACTION , s. f. du latin
redigo, reduclum , réduire.
le ) Action par laquelle on
rédige un ouvrage, c’est-à-dire , per
laquelle on le réduit en ordre, sous
une forme plus claireetplusabrégée,
REDAN , ou REDENT , s. m.
contraction du latin recedens, de
de recedo , se retirer, rentrer.
(Art milit.) Redans où ouvra-
ges à scie ; ce sont des lignes ou des
faces qui forment des angles ren-
RE D |
trans et sortans, pour se flanquer
les unes les autres. D’ordiraire le
parapet du chemin couvert est con-
duit par redans ; Von fait aussi des
redans du coté d’une place, qui re-
gardent le bord d’un marais ou d’une
rivière,
Les lignes de circonvallation et de
contrevallation, sont aussi flanquées
de redans.
(Archit.) Redans se dit aussi,
en parlant d’un mur ou d’une fon-
dation, de plusieurs ressauts qu'on
fait d’espace en espace, lorsque le
terrein est en pente, pour conserver
le niveau:
REDDITION, s. f. du latin red-
do, redditum, vendre : l’action de
rendre.
(Finances) N se dit en parlant
dun compte qu’on présente pour
être arrété. La reddilion d'un
comple.
(Art milit.) Reddition d'une
place ; quand Passiésé n’avoit plus
d'apparence de pouvoir résister dans
%es retranchemens qui lui restent, il
fait battre la chamade sur toutes les
attaques , pour avertir Passiégcant
qu'il veut se rendre. #7. CAPITU-
LATION.
REDEVANCE, s. f. de la parti-
cule re, et de debeo , debitum , de-
vair,
( Pratique) Dette, rente , ou au-
tre charge que lon doit anuuelle-
ment.
REDHIBITION, s. f. du latin
rechibitio, formé de reddo, ren-
de, et d’habilio, état de posses-
sion : l’action de rendre ce qu’on a,
restitution.
(Pratique) Action en redhibi-
lion ou action redhibitorre ; Cest
celle par laquelle Pacheteur conclut
contre le vendeur , à la résolution et
nullité du marché, et qu’en consé-
quence le prix lui en soit rendu.
BEDINGOTE , s. f. Corruption
de Panglois riding - coat , habit,
casaque pour monter à cheval.
( Lechnol.) Espèce de casaque
dont on se sert dans les tems de ge-
lée , de pluie, et sur-tout à cheval.
REDONDANCE, s. f. du latin
redundo ,; déborder , fait de retro ,
en arrière , à rebours, et d’undo
inonder , déhorder : déhordement.
232
RED
(Didactique ) Superfluité de pa-
rales dans un discours. /{ faut éviter
les redondances dans ce qu'on
écril.
(/Héd.) TI se dit aussi en méde-
cine pour signifier lexcès , la super-
fluité, la trop grande abondance des
humeurs, ete,
( Géom.) Hyperboles redon-
dantes ; est le nom que Newton a
donné , dans son exumeéralio linea-
run lerlit ordinis , à une epèce de
courbes du troisième ordre, qui,
ayant trois asymplotes droites, en
ont par conséquent une de plus que
lPhyperbole conique ou apellonienne.
REDOTATION , s. f. de la par-
ticule itérative re, et de dotalio. F.
DOT , DOTATION : nouvelle dot,
seconde dot,
(Pralique) Nouvelle dot qu'un
père, en pays de droit écrit, est
obligé de donner à sa fille en la rema-
riant, lorsqu’il la lui a retirée dans
une circonstance de veuvage , ou en
vertu de quelque cause du contrat
de mariage.
REDOUBLEMENT , s. m. de la
particule itérative re, et du latin
duplico , doubler : accroissement ,
augmentation.
(Méd. I se dit de augmentation
d’une fièvre continue , des acces qui
reviennent périodiquement dans ces
sortes de fièvies.
REDOUTE, s. f. de l'italien r1-
doito , réduit, retraite, réunion ,
assemblée.
(Art milis.) Petit fort dun très-
grand usage dans la fortification , et
que l’on destine d’ordinaire à servir
de corps-de-garde. Il yen a de plu-
sieurs façons.
Redoutes de terre, celles qui ser-
vent aux tranchées, circonvallations,
contrevallations , passages de riviè-
res, hauteurs dont on se rend mai-
tre , etc.
Redoutes de maconnerie ; elles
servent à garder quelques postes dont
Pennemi se pourroit prévaloir. On
en place de mème sur les angles
saillans des glacis.
_Redoules casematées ; ce sont
celies qui sont voütées, à l’épreuve
de la bombe,
Redoutes à machicoulis ; ce sont
des redoutes de maçonnerie qui ont
RE D
plusieurs étages, et dont Pétat su-
périeur déborde le mur de la re-
doute d'environ un pied. On prati-
que dans cette saillie, des ouvertu-
res par lesquelles on découvre le
ied de la redoute, ce qui en faci-
Ête la défense.
(Danse) Redoute est aussi le
nom d’un lieu public où Pon s’as-
semble pour danser , jouer , etc.
REDRESSER , v.a. de la parti-
cule itérative re , et de l'italien driz-
Zare , fait du latin directurm , droit :
rendre droite une chose qui avoit
été auparavant , ou qui devoit lêtre.
(Botan.) Redressé se dit de ce
qui déviant d’abord par sa partie
inférieure, de son point d’origine,
se releve ensuite par une courbure.
REDUCTION, s. f. du latin re-
duco , formé de retro , en æritre,
et de duco, mener, conduire, en
arrière, ramener, reconduire, ré-
duire : action de réduire.
( Commerce ) Réduction se dit
de Paction par laquelle on évalue
des pieces de monnoie, les grandes
aux petites, ou les petites aux gran-
des ; les espèces du pays aux étrangè-
res, ou les étrangères à celles du
pays.
( Chimie) Réduction s'entend de
toutes les opérations par lesquelles
on rétablit un corps dans l’état qui
lui est naturel; mais il est adopté
principalement pour les substances
métalliques , qui , de Pétat d’oxide,
sont rappelées à l’état métallique.
Le charbon , les graisses, et tou-
tes les substances qui ont beaucoup
d’affinité avec loxigène , peuvent
être employées à la réduction des
métaux. Les fondeurs de cuillers
d’étain ne manquent jamais d’en-
lever Poxide qui se forme à ia sur-
face de Pétain fondu , et de le met-
tre de coté comme une chose inu-
tile. Lorsqu'ils en ont une grande
quantité ; ils le fondent dans un
creuset avec du suif, et ils trouvent
le métal pur au fond du creuset.
(Pratique) Réduction, en ter-
mes de palais, se dit du retranche-
ment ou diminution qui se fait d’une
chose, aux termes de la loi, ou de
la coutiune : réduction dun testa-
ment, d’un legs , où autres disposi-
tions de derniere volonté,
RE D 233
(Chirurgie) Réduction est parmi
les chirurgiens , l'action de réduire,
de ramener, de remettre , de faire
rentrer dans leur place , les parties
qui en étoient sorties. On se sert de
ce terme dans les luxations , les
fractures, les hernies, les chutes de
Panus , etc.
(-Arithmét. ) Réduction se dit
des nombres, des poids, mesures ,
monnoies, lorsqu'on veut savoir le
rapport qu’elles ont les unes aux au-
tres.
Réduction ascendante ; cest
celle par laquelle on réduit une es-
pèce de moindre valeur, en une au-
tre de valeur plus grande.
Réduction descendante ; celle
par laquelle on réduit une grande
quantité en une moindre.
+ (Analyse) Réduction des ex-
pressions analytiques ; c’est une
opération dont l’objet est de simpli-
fier ces expressions , soit en effaçant
les termes qui se détruisent , soit en
supprimant des facteurs communs,
soi: en effectuant des additions nu-
mériques.
(Art du dessin) La réduction
d’une figure, d’un dessin , c’est l’art
d'en faire une copie plus petite que
Voriginal , en conservant toujours sa
forme et sa proportion. j
(Géom.) Le principal usage du
compas de proportion, c’est la réduc-
tion des figures : c’est ce qui lui a fait
aussi donner le nom de compas de
réduction. On se sert aussi pour cela
du pantographe. #27. PANTO-
GRSPHE. -
Echelle de réduction ; Cest ur
morceau de bois large et mince , sur
lequel sont marquées différentes li-
gnes où échelles de parties égales,
qui servent à transformer les lon-
gueurs mesurées, en parties plus pe-
tites,
Réduction de l'angle au cen-
tre ; C’est Popération du calcul que
Pon emploie, lorsqu’après avoir ob-
servé un angle d’un point pris sur la
cifconférence d’une tour, on veut
connoitre quelle auroit été l’ouver-
ture de cet angle, si l’instrument
qui a servi à la mesurer eût été placé
au centre de la terre.
( Astron. ) Réduction à l'éclip-
tique ; c’est la différence enue la
REE
longitude d’une planète dans son or-
bite, et sa longitude réduite à lé-
chptique.
Réduction à un grand cercle ;
c’est une opération qui se faif conti
nuellement dans l'astronomie , et
qui consiste, par exemple , à diviser
un petit arc de longitude par le co-
sinus de la latitude d’un astre , pour
avoir effet que ce petit are produit
quand il est rapporté sur l’écliptique
par deux cercles qui partent du pole
de Pécliptique, et embrassant ce petit
are, vont marquer la différence de
longitude qui en résulte. On fait la
mème chose pour les ascensions droi-
tes, par rapport à lPéquateur; on le
fait encore par rapport à l’horizon ,
quand on veut avoir une différence
d’azimut réduit à lhorizon, par le
moyen d’une petite distance hori-
zontale , mesurée dans la révion de
l'étoile , parallèlement à horizon.
RBEDUIT, s. m. Traduction de
italien de ridotto , fait du latin re-
ductum, retraite.
( Archil. ) Petit lieu retranché
d’un grand, pour le proportionner,
où pour quelqu’autre commodité,
Réduit est aussi un lieu où s’as-
semblent plusieurs personnes pour se
divertir ou converser ensemble.
(Ærtmilit.) Réduit se dit aussi
dune espèce de bastion fortifié du
côté de la ville , pour en contenir les
habitans.
Réduit se dit encore d’une petite
demi-lune formée dans la grande,
sux l’angle rentrant de la contres-
carpe, et dans laquelle la garnison
se retire, lorsque la grande a été
emportce.
REDUPEICATIF . VE , ad), de
Ja particule itérative re, et du iat.
duplico , doubler.
( Gramun. ) Ïl ne se dit guère que
des mots qui marquent la réitération
des actions : particule "cduplica-
live ; on dit aussi itérative.
RÉEL , ELLE, adj. du lat. res,
re, qui est véritablement.
( Pralique ) Action réelle ; ©’est
celie par laquelle on demande la
possession d’une chose qui nous ap-
partient, ou la jouissance de quel-
que droit réel sur un héritage.
Offres réelles ; celles qui se font
234
REF
en arcent comptant, et à deniers
découverts,
S'aisie réelle ; c’est une saisie faite
par justice, d’un fonds, d’un héri-
tage , d’un immeuble,
(Algebre) Quantité réelle ; ce
sont les quantités qui ne contien-
nent point de racines paires de
quantités négatives, Elles sont op-
posées aux quantités imaginaires qui
contiennent de pareilles racines. #7,
IMAGINAIRE.
REÉFEND , s. m. de la particule
iérative re , et de fendre, de Vital,
Jendere, diviser.
(Archit.) Mur de refend ; c’est
un mur qui est dans œuvre, et qui
sépare les pièces de dedans d’un bâ-
timent,
Bois de refend ; ce sont les bois
qui out été sciés de long.
REFERE, s. m. du latin refero,
rapporter. 6
( Pratique ) Rapport fait devant
un magistrat, de l'incident survenu
dans le cours d’un procesou d’un
acte judiciaire , ou des difficultés
qu'un ofiücier subaiterne a rencon-
trées dans Pexécution des jugemens,.
REFENDRE, v. a même ori-
gine que REFEND.
( Technol.) Machine à refendre
Les peaux. Les divisions des peaux
par trauches, dans leur épaisseur,
sont des opérations qui ont été ten-
tées en Angleterre eten France, avec
plus ou moins de succès. Mais de
tous les artistesqui s’en sont occupés,
aucun n’a obtenu plus de succès
que M. Buscarlet , tanneur à
Nantua , département de PAin, et
M. Choumert de Londres, Ces divi-
sions sont plus.ou moins multipliées,
suivant les usages qu’on se propose
d’en faire. Les deux premières fran-
ches des peaux de mouton, par
exemple , peuvent être employées
pour vélin ou pour éventails, ei ! les
autres peuvent servir à la ganterie.
REFERENDAIRE, s. m. mème
origine que REFERE , en latin re-
erendarius, rapporteur. h
(Hist, de France) C’est ainsi qu’on
appeloit le chancelier de France sous
la premicre race.
On a depuis donné ce nom à un
officier créé dans les petites chancel-
REF
leries, pour faire Le rapport des let-
tres à sceller devant le maitre des
requêtes, qui tenoit le sceau, qui les
faisoit sceller ou qui les rebutoit.
(Chancellerie romaine) H y à
des référendaires dans la chancellerie
romaine : ce sont les douze plus an-
ciens prélats, qui ont droit de rap-
porter les suppliques des parties,
REFLECHIL , LE, adj. du verbe
réfléchir, fait du lat. retro, en ar-
rire , àrebours , contre, et de //ecto,
replier, rebrousser , renvoyer loin de
? ) Ù
soi.
( Mécanique ) Mouvement re-
Jfléchi ; c’est celui d'un corps qui
rencontre un obstacle impénétrabie
pour lui, lequel Poblige à rebrousser
chemin, et le fait rejaillir après le
choc. Tel est le mouvement d’une
balle de paume qui, après avoir tou-
ché le mur vers lequel on la lancée,
rejaillit vers celui qui la lance,
F. MOUVEMENT.
(Optique ) Rayon réfléchi ; c’est
un rayon de lumière qui à éprouvé
un changement de direction par la
rencontre d’un obstacte impénétra-
ble pour lui , lequel Pa obligé à re-
jaillir suivant une direction difé-
rente de celle qu’elle avoit aupara-
vanf.
Vision réfléchie; c’est celle qui
se fait par le moyen des rayons re-
fléchis de la surface des objets, et
qui parviennent à VPœil. La vision
réfléchie est l’objet de la catoptri-
que.
( Botan. ) Réfléchi se dit aussi de
ce qui est rabattu en dehors, non
par une arcuation simpleet continue,
mais par une courbure ou flexion
subite, de manière à faire angle avec
le support.
( Gramm.) Réfléchi se dit encore
de certains verbes dont Paction a
pour objet ou pour terme la même
personne où la même chose qui en
est le sujet : ainsi, je me connois
est un verbe réfléchi.
REFLET , s. m. de REFLE-
CHIR. F. ce mot.
( Peinture) Lumière qui tombe
sur un corps, rejaillit sur le corps
voisin , privé par lui-meme de lu-
mire , et lui prète une clarté plus
sourde que celle quil recevroit de
la lumière directe.
REF
La lumibre qui vient de frapper
un co1\ps, ne rejailit qu'aprèess’étre
chargée de la couleur de ce corps , et
elle porte , en réjrullissant , des par-
ties de cette couleur sur le corps
voisin. El se fait alors sur ce dernier
corps , un mélange de sa couleur
propre , avec la couleur de celui dont
il reçoit une lumière reffélée. Ainsi
une draperie jaune où rouge porte
quelques tons de sa couleur sur les
chairs qu’elle avoisine. Les femmes,
sans avoir aucune théorie des reflets,
n'ignorent pas les avantages qu’elles
en peuvent tirer , et elles ont soin de
choisir pour leurs parures les couleurs
qui peuvent le mieux sassocier à
leur teint. Le peintre a la méme at-
tention que les femmes, et il évite
de donner aux draperies des couleuxs
qui peuvent nuire aux çarnations.
9.
29
C’est par les reflets qu'un objet
peut être arrondi, et qu'il prend le
plus parfait relief. Les reflels ne
contribuent pas moins à la kégbreté,
à la vaguesse , à l’harmonie du tout
ensemble, qu'à leflet, au saillant
de tous les détails.
REFLEXIBILITE , s. f. du lat,
retro, en arrière, de flectere, replier,
et d’habililas , capacité , facilité :
propriété d’un corps susceptible de
réflexion, ÿ
( Physique ) Propriété ou dis-
position qu'ont certains corps àre-
jaillir lorsqu'ils rencontrent un obs-
tacle impénétrable pour eux , et qui
les empêche de, passer outre.
La reflexibilité n'appartient qu'aux
corps élastiques : sansélasticité, iln?y
a point de réfeiblité ; mais comme
l’élasticité nest pas au même degré
dans tous lescorps ,tous aussinejouis-
sent pas également de la reflexi-
bilite.
Newton a découvert le premier
que les rayons de lumière , qui sont
de différentes couleurs , ont différens
degrés de réflexibilite.
RÉFLEXION , s. f. même ori-
gine que REFLECHI. #, ce mot.
( Mécan. ) Retour où mouve-
ment rétrograde d’un mobile, occa-
sionné par la résistance d’un corps
qui Pempêche de suivre sa première
direction.
Les anciens philosophes ne sont
pas d'accord sur les causes et les 1015
256 REF
de la réflexion ; mais les auteurs
modernes les plus célèbres regar-
“dent la réflexion comme un mou-
vement propre aux corps élastiques ,
par lequel , après en avoir frappé
d’autres qu’ils n’ont pu mouvoir de
leur place, ils s’en éloignent en re-
tournant en arrière par leur force
élastique.
( Catoptrique ) Réflexion se dit,
en termes de catoptrique , du retour
d’un rayon de lumière de la surface
polie d’un miroir, d’où il est re-
poussé. #’oy. MIROIR , CATOP-
TRIQUE.
Rayon de réflexion , ou réfle-
chi ; c’est le rayon renvoyé de la
surface polie dun miroir.
Point de réflexion ; c’est le point
du miroir où commence le retour du
rayon.
Cathèle de réflexion ; v. CA-
THRETE.
Angle de réflexion ; v. ANGLE.
Lois générales de la réflexion ;
1°. Quand un rayon de lumivre est
réfléchi par un miroir de telle forme
que ce soit, l’angle d’incidence est
toujours égal à l’angle de réflexion.
20, Chaque point d’un miroir ré-
fléchit les rayons qui tombent sur
lui de toutes les parties d’un objet.
Delà vient que les rayons réfléchis
d’un miroir représentent l’image des
objets qui sont placés vis-à-vis.
30. Si l’œil et le point lumineux
changent mutuellement de place,
le rayon se réfléchira vers l'œil, en
prenant le méme chemin qu’aupa-
ravant, Car le rayon qui étoit aupa-
ravant le rayon de réf{erion, de-
viendra celui d'incidence , et réci-.
proquement.
40. Le plan de réflexion, c’est-
à-dire le plan où se trouvent les
rayons incidens et réfléchis, est per-
pendiculaire à la surface du miroir ;
et dans les miroirs sphériques , 1l
passe par le centre. Il suit de là que
la cathète d’incidence et de reflexion
se trouve dans le plan de réflexion.
Foy. MIROIR.
(Astron. ) Réflexion de la lune;
voy. VARIATION.
REFLUX , s. m. du lat. retro,
en arriere, et de fluo , fluxum,
couler.
(Physique) Mouvement réglé
REF
de la mer qui se retire et qui s6-
loigne. Il est opposé à FLUX. F7
ce mot,
REFONDER , v:a. de la parti-
cule itérative re , et de fundo,
verser , répandre; verser une seconde
fois , rembourser.
( Pratique ) Refonder les dé-
pens ; c’est rembourser les frais d’un
défaut , faute de comparoir, afin d’y
être recu opposant.
REFONDRE , v. a. même ori-
gine que REFONDER.
({Honnoie ) Refondre les mon-
notes. VF. REFONTE.
( Gravure ) Refondre le trail ;
c’est faire réchaulter la planche sur
laquelle on a calqué le dessin.
( Marine ) Kefondre un vais-
seau ; c’est faire entrer un vieux
vaisseau dans un bassin , changer Îa
presque totalité de ses pièces, et le
refaire à neuf, de maniere à con-
server sa forme primitive,
REFONTE , s. f. même origine
que REFONDRE et REFONDER.
( Monnoie ) Il ne s’emploie
guëre qu’en parlant de l’action de
refondre les monnoies , pour en faire
de nouvelles espèces.
REFORME , 5. f. de la particule
itérative re , et du lat. formo , for-
mer , figurer, faconner: rétablisse-
ment dans l’ordre de l’ancienne
orme.
(Art milit, ) Réforme se dit du
licenciement dun corps entier de
gens de guerre , ou de quelques-unes
de ses parties. La réforme se fait en
hommes comme en chevaux.
Réforme se dit aussi du rang
qu’obtiennent les officiers ou soldats
réformés. {15 ont eu, ils ont obtenu
leur réforme.
( Religion chrét. ) On appelle
aussi réforme le changement que
les protestans du seizième siècle ont
introduit dans la doctrine et dans la
discipline de Péglise, Une telle
ville embrasse La réforme.
Les catholiques romains disent
dans ce cus la prétendue réforme.
REFOULER , v. a. de la parti-
cule itérativere, et du lat. barb.
fullare , fouler ; fait de fullo, fou-
ion : fouler de nouveau.
( Hydraul. ) Refouler , se dit des
pompes foulantes , qui foxcent Peau
REF
à monter dans destuyaux et à sor-
tir avec impéluosité.
(Artillerie ) Refouler, c’est bour-
rer le canon, presser la bourre et la
oudre avec le refouloir.
(Marine ) Refouler la marée ;
c’est avancer et faire route contre la
direction de la marée ou d’un cou-
rant. Le chemin qu’on fait en pareil
cas, est égal à la vitesse apparente ,
moins celle du courant ou de la
marée.
REFRACTAIRE , adj. du latin
refragor , S’opposer , résister : re-
belle, désobéissant.
( Chimie ) I se dit des substances
minérales qui ne peuvent point se
fondre, ou qui ne se fondent que
très-dificilement ; mine réfractaire,
terre réfractaire, creuset réfrac-
laire.
REFRACTION, s. f. du latin
refringo , refractum , briser, rom-
pre, formé de relro , en arrière , à
rebours, et de frango, rompre,
changer de direction.
( Mécanique ) Détour, change-
ment de direction qui arrive à un
mobile quand il tombe obliquement
d’un milieu dans un autre, qu’il
pénétre plus ou moins facilement ,
ce qui est cause que le mouvement
de ce corps devient plus ou moins
oblique qu'il n’étoit auparavant ,
et s’éloigne de sa rectitude.
( Optique ) Réfraction de la lu-
mière , en optique , est un détour ou
changement de direction qui arrive
à un rayon quand il passe d’an mi-
lieu dans un autre qui le recoit plus
ou moins facilement, ce qui est
cause quil se détourne de sa direc-
tion. Pour les lois de la réfraction
dans les surfaces planes , convexes
ou concaves , consultez les divers
ouvrages de physique qui ont traité
de cette matitre.
( Astron. ) Réfraction astrona-
mique, ou réfraction des astres ;
c’est le détour ou le changement de
direction qui arrive aux rayons de
ces corps lumineux, quand ces rayons
passent dans notre atmosphère, ce
qui fait que les astres paroissent plus
élevés au dessus de Phorizon qu’ils
ve le sont en effet.
Tables de réfraction ou tables
anaclastiques ; ce sont des tables
REF 237
qui contiennent l’effet de la réfrac-
tion , suivant lobliquité du rayon ,
ou suivant la hauteur de lastre,
Varialions de la réfraction ; Va
densité de Pair est la cause immé-
diate de la réfraction ; il étoit donc
naturel de croire que la réfraction
diminueroit lorsque la densité de
Pair deviendroit moindre , soit par
l'expansion que produit la chaleur ,
soit par les causes qui en diminuent
le poids. Les astronomes ont en effet
reconnu dans les réfractions deux
sortes de variétés très-sensibles, dont
Pune dépend de la chaleur de Pair,
et l’autre de son poids ; elles sont
indiquées par le thermomètre et le
baromètre,
Effets des réfractions ; les astres
paroissant plus élevés qu’ils ne sont
réellement , et cela de 33”al’horizon,
nous ne voyons jamais le véritable
lever ou coucher du soleil, et nous
n’en apercevons que le fantôme ou
Pimage ; cet astre étant encore tout
au dessous de Phorizon quand noes
le voyons se lever : la différencé est
de 47 16" de tems à Paris dans les
solstices. La réfraction accourcit les
distances des astres les uns par rap-
port aux autres, et l’on est obligé
d’en tenir compte dans lobservation
des longitudes.
C’est encore la réfraction qui fait
que la lune paroïtquelquefois éclipsée
et au dessus de l'horizon , le soleil
étant aussi au dessus , quoiqu’ils
soient réellement opposés dans les
éclipses. La réfraction fait paroître
le soleil et la lune d’une forme ovale,
parce que le diamètre vertical est
accourci par la réfraction , et que
le diamètre horizontal ne l’est pas.
( Vivellement ) Réfraction , en
termes de nivellement, est la bri-
sure du rayon de lumiere, lorsqu’il
change de milieu. On s’apercoit en
nivelant , de ces effets causés par la
réfraction qui dérangent le rayon
visuel , et on a fait des tables pour
corriger lexcès du niveau apparent
sur le vrai niveau qui est assez con-
sidérabledans certains cas pour qu’on
doive en tenir compte.
REFRAIN , s. m. de espagnol
refran, fait du lat. referaneus , et
qui signifie proverbe , adage, parce
que le refrain doit étre quelque chose
de sentepcieux.
238 REF
( Poésie , musique ) On appelle
refrain , un ou plusieurs mots qui
se repètent à chaque couplet d'une
chanson , d’une ballade , d’un ron-
eau, etc, V
REFRANGIBILITE, s, f dulat.
refringere , rcbiousser , retouiner ,
et d’'habililas, capacité , facilité :
disposition à la re/raclion.
( Physique ) Propriété ou dispo-
sition qu'ont les corps à se détour-
ver de leur première direction, lors-
qu’ils passent obliquement d’un mi-.
heu dans un autre, d’une résistance
diflérente.
Les corps solides se réfractent or-
dinairement en s’éloignant de la
perpendiculaire au plan qui sépare
les deux milieux , lorsqu'ils passent
d’un milieu rare dans un plus dense ;
et, au contraire , 1ls se réfractent en
s’approchant de cette perpendicu-
küre, lorsqu'ils passent d’un milieu
dense dans un plus rare.
Les rayons de lumiere font ordi-
naïrement le contraire ; ils se réfrac-
tenten s’approchant de la perpendi-
culaire , lorsqu’ils passent d’un mi-
Dieu rare dans un plns dense ; et en
s’éloignant de cette perpendicrlaire
lorsqu'ils passent d’un milieu dense
dans un plus rare,
L'expérience a appris que Îles dif-
férens rayons de lumière n’ont pas
tous le même degré de réfrangibi-
lité ; que les rouges , par exemple,
sont mois réfrangibles que les oran-
gés, les jaunes, les verts, efc.:; et
que les violets sont de tous les plus
réfrangibles.
Une plus grande ou moindre ré-
frangibililé , est une disposition à
etre plus ou moins rompu en passant
sous le même angle d’incidence dans
Je mème milieu. Toute la théorie
de Newton sur la lumitre et les cou-
leurs, est fondée sur les différentes
réfrangibilités des rayons de Ju-
mivre,
La différente réfrangibilité des
xayons de lumière , est encore, sui-
vaut la remarque du même autetr,
une des principales causes de lim-
perfection des lunettes, car ces rayons
étant difléremment ré/rangibles ,
sont d’abord différemment rompus
par Ja lentille , et étant ensuite rap-
proches, ils forment des foyers drf-
REF
férens par leur'réanion, C’est ce qui
avoit engagé Newton à imaginer son
télescope, où il substitua la réflexion
à la réfraction , parce que tous les
rayons de lumière , réfléchis par un
miroir, concourent tous, au moins
sensiblement au méme foyer ; ce qui
n'arrive pas dans les lentilles, Foyez
1 ELESCOPE.
REFRIGERANT, TE, adj. du
lat. refrigero, rafraichir : qui a la
propriété de rafraichir,
( Chimie) Le réfrigérant est une
des pieces qui composent Palambic ;
c’est ordinairement un vaisseau de
cuivre qui entoure le chapiteau,
et dans lequel on met de l’eau froide,
pour presser Ja condensation des va-
peurs des matibres que l’on a mises à
dstiller dans la cucurbire, et qui
s’élevent dans le chapiteau. Dans la
partie inférieure du ré/rigérant est
placé un robinet, par Jequel on fait
écouler Peau qui est devenue trop
chaude, pour én remettre de froide,
Les refrisérans commencent À
n’etre plus guère d’usage , parce
qu’on a remarqué que pour qre la
distillation aille bien , ii faut que
le chapiteau de lalambic soit prec-
qu’aus. i chaud que la cucurbite,
REFRIGÉRATIF, VE, adijer.
même orig. que REFRIGERANT.
(Hédec.) H se dit deS alimens
et médicamens, comme fisannes ,
lavemens, potions, etc, qui ont
la proprièté de rafraichir les parties
intérieures du corps,
REÉFRINGENT , TE, adjec. du
lat. refrinso , rebrousser.
(Physique) A se dit des subs-
tances qui occasionnent la réfrac-
tion des corps. Lorsqu'un corps passe
obliquement de l’air dans l’eau, on
dit alors que l’eau est le milieu ré-
fringent. (Foy. MILIEU, ) S'il
passe de Peau dans Pair, on dit alors
que Pair est le rnilieu réfringont.
'outes les substances transparentes
sont capables de réfracter les rayous
de lumière, |
REFUSER , v.a. dulat.rcfutaære,
rejeler, ne pas accepter. l
( Marine) Le vent refuse ; cela
signifie, en pariant d’un vaitseau
courant au plus pres, que le vent se
range davantage de Pavant , ou qu’il
REG
souffle dans une direction qui faitun
angle plus aigu avec la proue, et ne
permet plus de suivre la mème route,
mais oblige de s’en écarter de la mè-
me quantité, où suivant un angle
égal à celui dont le vent a refusé ;
on dit, dans ce sens, que le vent re-
fuse d’un, de deux quarts, etc.
Refuser de virer; Cest, en par-
lant d’an vaisseau, manquer Popé-
ration de virer de bord vent devant ,
ou de tourner par le coté du vent,
our changer de route. #7. VIRER
£E BORD.
Lorsqu'un vaisseau refuse de virer,
sa proue, apres s’être mise presque
dans la direction du vent, revient
sur le même bord où elle étoït au-
paravant. Cela arrive par deux cau-
ses, ou par la faute de celui qui com-
mande la manœuvre, ou par l’éfat de
la mer, dont les lames ou vagues éle-
vées repoussent la proue du vaisseau
en sens contraire du seus de l’évo-
lution qu’on veut lui faire faire, Les
marins préviennent cet effet, en vi-
sant de bord vent arrière, c’est-à-
dire , ‘en faisant le toar par le coté,
sous le vent.
REGALE , adj. et subst. du latin
regalis, fait de rex, regis, roi:
royal, de roi.
(Chimie) Eau régale ; voyez
ACIDE NITRO-MURIATIQUE.
(Musique) Régale, s. m. on
jeu de régale; c’est un jeu dont les
tuyaux sont fermés par le haut, ‘ét
qui imitent la vaix humaine.
( Pratique) Régale étoit aussi le
nom d’un droit que le roi avoit de
percevoir les fruits des évêchés va-
cans, des abbayes vacantes® et de
vue pendant cetems-là, aux
énéfices qui étoient à la collation
de Pévèque.
REGALEMENT , s. m. de la
particule re, et du verbe égaler,
unir, applanir : l’action d’unir , d’ap-
plarir, de dresser de nouveau,
-( Frnances ) Répartition d’une
taxe, d’une somme imposée, faite
avec égalité ou avec proportion, sur
plusieurs contribuables , afin que
chacun en paie la part qu’il en peut
orter.
( Architect.) Réduction d’une
aire, ou de toute autre superficie à
- Lu méme niveau. On se sert de ce
REG 239
mot , lorsqw’après avoir enlevé des
terres , on met de niveau , ou selon
une pente réglée, le tarrein qu’on
veut dresser.
REGARD ,s. m. de regarder, de
Vitalien riguardare : action de la
vue , action par laquelle on regarde.
(Archi. ) Regard se dit, au fi-
guré , de l'endroit fait pour visiter
un aqueduc, pour distribuer les jets
d’eau , et pour voir s’il n’y a rien à
faire aux tuyaux.
(Peinture, gravure) Regard se
dit de deux portraits, de deux es-
tampes de méme grandeur, onu à
peu prés, et dans le même goût,
qu’on dispose de facon que les deux
figures qui y sont représentées , se
regardent mutuellement, Le mari et
la femme, l’amantet la maitresse
se sont faits peindre en regard.
(Literature) Regard se dit aussi
de ia traduction d’un ouvrage impri-
mé à cote du texte: et Pon dit d’un
pareil ouvrage que le texte est en
regard de la traduction.
L’on dit la même chose d’un ou-
virage polémique, dont les réponses
sont imprimées à coté, ou en regartl
des objections,
REGENCE , s. f. du lat. #39,
gouverner, modérer.
(£con. polit. ) Gouvernement
d’un état pendant la minorité ou
l’absence du roi.
Régence se dit aussi en parlant
du tems que la régence dure.
REGIE, s, f. du lat. rego gouver-
ner, modérer,
( Finances ) Administration de
biens, la charge d’en rendre compte.
J1 se dit principalement de Padmi-
nistration de ceux à qui est confiée
la perception des droits, des impo-
sitions,
REGIME ,s. m.du lat. reginen,
gouvernement , conduite, fait de
rego , gouverner, modérer.
( Med.) Manitre de vivre qui
consiste dans usage sage et modéré ,
et dans ke choix prudent des choses
nécessaires au rétablissement ou à 2
conservation de la sinté.
(Pratique) Régime signife, cn
termes du palais, gouvernement .
éGmmanistration. Ainsi, on dit que 18
REG
commissaire aux saisies réelles, est
commis au régime et adininistra-
tion des biens saisis, pour dire qu’il
est chargé de gouverner, dadni-
nistrer les biens saisis.
(Chimie) Régime s’entend, par-
mi les chimistes, de la maniere de
conduire le feu.
REGIMENT, s. m. Vieux
mot francois, qui signifioit gouver-
nement, dérivé du lat, regimen,
gouvernement, administration , dont
les Italiens ont fait reggimento.
(Art mulit.) Corps de troupes
composé cle plusieurs bataillons , si
e’est infanterie, et de plusieurs com-
pagnies , si c’est cavalerie, comman-
dé par un colonel.
L'institution desrégimens fut faite
en France, sousleregne de Henri IF,
vers 1558: mais ce nom pe commen-
ça à devenir commun que sous Char-
les IX. L’infanterie a été mise en
corps de troupes plutot que la cava-
lerie, qui ne fut erregimentée qu’en
1635.
REGION, s. f. du lat. regio,
contrée, pays, situation.
(Astron.) Réjion, en parlant
du ciel, se dit des quatre parties
cardinales du monde, qu’on appelle
aussi PLAGES (F. ce mot.) ke-
gions septentrionales ; méridio-
nales , orientales, occidentales.
( Géographie ) À Végard de la
terre, le mot région signifie une
grande étendue deterre , habitée par
plusieurs peuples contigus. Régions
brülantes, régions glacées , hy-
pcrborées.
(Physique) Région se dit aussi
de trois portions de Patmosphère ,
placées lesunes au dessus des autres ,
de sorte que lune s’appelle la basse
région ; Vautre la moyenne région ;
et la troisième la région supérieure.
Basse région ; celle où nous res-
pirons : elle se termine à la plus
petite hauteur où se forment les
nuages et les autres météores.
Moyenne région ; celle où résident
les nuages et où se forment les mé-
téores ; elle s'étend depuis extrémité
de la basse jusqu’au sommet des plus
hautes montagnes.
Région supérieure ; celle qui s’'é-
tend depuis le sommet des plus bau-
tes montagnes jusqu'aux limites de
Patmosphère même. Dans la région
240
RE G
supérieure règnent un calme , une
pureté et une sérénité perpétuelles.
(-Ænat,) C’est par analogie que
les anatomistes ont appelé régions
certains espaces déterminés de la
surface du corps et des os, auxquelles
répondent différentes parties ; ainsi
on dit la région ombilicale , la ré-
gion des hypochondres, etc. , pour
dire, le nombril et les parties ad-
jacentes , les hypoclongres et les
parties adjacentes,
REGISTRE, ou REGITRE,s. m.
du af, barb. registrurn pour regisla #
les livres où lon. écrivoit ce qui se
passoit dans les tribunaux.
( Pratique, conunerce. finances )
Livre où l’on inserit en entier ou
par extrait les actes dont on veut
garder la mémoire.
Registre. des mariages ,"bapté-
mes , sépullures , etc.
( Marine espagnole) Vaisseau
de registre ; Cest le nom quon
donne en Espagne aux vaisseaux qui
ont permission du roi d'Espagne,
ou du conseil des Indes, de porter
des marchandises dans les ports de
P'Amérique espagnole, et d’en rap-
porter de l'argent et de la cochenille.
Ces vaisseaux sont ainsi appelés,
parce qu'avant de mettre à la voile,
la permission qu’ils ont obtenue doit
être enregistrée. z
( Chimie ) Registres, en latin
registores , sont des ouvertures pra-
tiquées dans les fourneaux des chi-
mistes , à l’aide desquelles ils aug-
mentent leur feu , en les bouchant
ou les débouchant , selon le degré
de chaleur qu’ils veulent donner.
( Musique instrum.) Registre
est aus8i un barreau que lorganiste
fait mouvoir pour fermer ou ouvrit
un passage au venf. |
Registre est encore unepièce d’un
clavecin qui est garnie de peaux
pour empécheï le cliquetis des sau-
tereaux.
( Imprimerie) Registre signifie
l'ordre ou la rencontre des lignes et
des pages qui doivent être placées et
rangées également les unes sur les
autres.
Registre étoit autrefois le nom
que l’on donnoit à la série des signa
tures d’un volume , et on le plaçoit
quelquefois au commencement , et
plus souveat à la fin du volume :
ccia
REG
ecla ne se voitqne dans les anciennes
éditions.
RÈGLE, s. f. du latin regula,
fait de regule, dérivé de rego ; gou-
verner, modérer.
( Mathémat. ) Instrument fort
simple, ordinairement fait de bois
fort dur, et qui est mince; étroit et
droit. On sen sert pour tirer des
ligues droites.
( Arithmét.) Règle signifie, dans
laritimétique , une opération que
Von fait sur des nombres donnés
pour trouver des sommes ou des
ngmbres inconnus. Chaque règle
d’arithmétique a son nom particulier.
V’oy. ADDITION , SOUSTRAC-
TION , MULTIPLICATION, DI-
VISION.
Règle de trois, ou règle d'or ;
c’est une règle par laquelle on cher-
che un nombre qui soit ea pro-
ortion avec trois nombres donnés.
Foy. PROPORTION.
( Sciences et arts ) Règle, en
arlant des sciences et des arts, se
dit des préceptes qui les enseignent,
des principes et des méthodes qui en
rendent la connoissance plus facile
et la pratique plus sûre.
(Méd.) Règles se dit encore d’un
écoulement périodique de sang par
les parties de la génération auquel
les femmes sont sujettes ordinaire-
ment tous les mois. On a donné dif-
férens noms à cet écoulement : on
Va appelé MENSTRUES , flux
menstruel , flux périodique , les
mois , attribut lunaire ; en langage
vulgaire, les ordinaires.
REGLEMENT , s. m. de regulo,
régier.
( Pratique ) Ordre publié par des
supérieurs pour servir de régle sur
quelque matière,
Réglement de juges ; demande
qui se fait au tribunal de cassation ,
en cas de conflit de juridiction , à
l'effet de faire ordonner que la cause
soit renvoyée aux cours où juges qui
en doivent connoitre.
RÈGNE, s. m. du lat. reghum ;
dérivé de rego , gouverner , modérer:
gouvernement , administration d’un
royaume par un roi.
( Physique ) Règnes de La na-
ture ; c’est uue anciepve division
L'erne LIL.
REG 247
des naturalistes, qui partageeient
tous les corps sublunaires en trois
règnes j le règne animal , le
règne végétal et le règne miné-
ral; cette classification est recon-
nue défectueuse , parce qu'il est im
possible aux naturalistes de tracer
une ligne de démarcation entre cha-
que règne ; en effet, il ÿ a des corps,
tels que les madrepores, les polypes
marins, les lythophites qui semblent
appartenir aux trois regnes. D’ail-
leurs, aucun naturaliste n'a encore
classé l’eau , Pair , la lumière, qui
sont des corps comme les.autrescorps
de la nature. La division des corps
en substances organiques et inorga-
niques est plus exacte et plus gé-
néralement adoptée par les savans.
REGNICOLES , s. m. du latin
regnum ; règne, We À et de
colo , dans le sens de
lemeurer ,
habiter. S
( Géogr. ) Il se dit des habitans
naturels d’un royaume, pour les dis-
tinguer des étrangers.
REGULATEUR , s. m. du latin
regula , règle, et d’ago , agir : celui
qui conduit , qui modére.
( Hécan. ) C’est en mécanique
une pièce particulière qui sert à mo-
dérer le mouvement d’une machine.
Le régulateur d’une montre est le
ressort spiral; Le régulateur d'une
horloge est le le
Les chimistes appellent régula-
teur du feu, une machine qui sert
à procurer aux objets auxquels on
L'applique un degré de chaleur de-
terminé ; les pompes à feu ou ma-
chines à vapeur ont leur régula-
eur, etc.
REÉGULE , s. m. dulat. regulus,
diminut. de rex , regis, roi : petit
roi.
( Chimie) Mot employé par les
ancienschimistespoui désigner l’état
métallique. Ce nom vient des alchi-
mistes qui croyant toujours trouver
de l’or dans le culot métallique qu’ils
retiroient de la fonte, l’appeloient
régule , petit roi, c’est-à-dire, l’en-
fant premier né du sang royal mé-
tallique , qui n’étoit pas encore vrai
métal, mais qui pouvoit le devenir
avec le temset la nourriture con-
venable ; ce mot n’est plus d'usage.
RÉGULIER, ÈRE, adj. de regulo,
Q
242 RE H
régler, qui est suivaut une certaine
régularité.
( Aris.et sciences ) Régulier se
it des choses qui sont faites dans
une certaine symétrie; place régu-
livre , batiment régulier.
N éom.) Figure régulière ; C’est
celle dont tous les côtés et fous les
angles sont égrux éntreux. Le trian-
gle équilatéral et le carré sont deux
figures régulières.
Corps régulier on corps plato-
nique ; Cest un solide terminé de
tous côtés par des plans réguhers et
égaux, et dont tous les angles solides
sont égaux. 1 n’y a que cinq Corps
réSUILerS : À
L’ercèdre ou le cube, qui est
composé de six carrés ÉgAUX ; le Le-
trabdre, de quatre triangles équiria-
abraux : Loctaëdre, de huit; le do-
décaèd de douze pentagones ; et
Vicosaèdre, de vingt triangles équi-
Jajéraux. #7. ces mots.
( Gramm. ) Verbes réguliers ;
ce sont ceux qui suivent , pour la
formation de leurs modes, tems,
nombres et personnes ; les conjugai-
suns générales ; ils sont opposés aux
verbes irréguliers , qui s’écartent de
ces règles communes.
RÉBABILITATION, s. f. de la
articule itérativere , d’habilis, ca-
pable, et d’ago, faire, rendre , ren-
dre capable une seconde fois : réta-
blissement dans le premier état.
( Pratique) Acte par lequel celui
qui a été condamné à quelque peine
ou qui a dérogé, est remis dans
Pétat où il étoit avant la condam-
nation ou la dérogeance. Jugement
ui réhabilite un négociant failli.
REHAUSSER , v. a. de la parti-
cule itérative re , et du lat. allus ,
haut : hausser une seconde fois,
hausser davantage, augmenter de
valeur.
(Honnoie) Rehausser les mon-
noïes ; c’esten augmenter la valeur.
Finances ) Rehausser les con-
éributions ; c’est les augmenter.
( Peinture ) Rehausser ; cest
frapper sur des parties lumineuses,
des parties plus lumineuses encore ;
ces dernieres se nomment rehauls.
( Manufact. ) Rehausser d'or
el Le soie, en parlaut des ouvrages
RE J
de tapisserie ; cest en relever la
beauté en ÿ mélant de l'or et de
la soie. '
REIMPOSITION , s. f. de la
particule itérative re, et d'IMPO-
SER. #, ce mot.
(Impression ) L'action de réim-
poser, de faire une nouvelle t71p0-
siion (F7. ce mot); soit parce que
les ages de la feuille ou de la forme
étoient mal placées, soit pour chan-
ger les bois de garnitures ; afin d’ob-
tenir des marges plus grandes ou plus
régulières,
RÉIMPRESSION , s. f. de la
paiticule itérative re , et d'IM-
PRESSION. 7. ce mot.
( Imprimerie ) Nouvelle impres-
sion d’un ouvrage.
REIN , s. m. du lat. ren, remis.
( Anat. ) Les reins sont deux
viscères , deux corps glanduleux ,
un peu fermes , placés dans la partie
postérieure de la cavité du bas-ven-
tre, leur fonction est de séparer
Purive du sang.
(Archit.) Rein se dit aussi des
cotés d’une voûte où la courbure
commence.
RÉINTÉGRER, v. a. de la par-
ticule itérativere, et du latin énlegro,
renouveler , réparer, rétablir,
( Pratique Remettre, rétablir
quelqu'un dans la possession d’une
chose dont il avoit été dépouillé ;
Paction par laquelle le possesseur ex-
pulsé conclut à être réintégré , se
nomme réintégrande.
REIS-EFFENDI, s. m. de l’ara-
be rets, qui signifie chef, et du turc
effendi, maitre: chef des maitres.
ÿ. EFFENDI.
( Hist. L'urque ) Officier de jus-
tice de la cour du grand-seigneur ;
c’est le chancelier de l'Empire Otto-
man ; il a séance au divan, et est
pour l'ordinaire secrétaire d’état.
REJET , s. m. du lat. retro , en
arrivre , dehors , et de jacio , jeter:
Vaction de jeter dehors, de rejeter,
( Pratique ) X se dit d’une pivce
de procès que lon rebute ou que lon
écarte, lorsque l’on ne doit pas Y
avoir égard.
( Finances) Rejet s’entend aussi
du renvoi d’une partie d’un compte,
sur une autre partie du même compte.
REL
REJETON , 5. m. mème origine
que REJET.
( Botan. ) Les rejetons ou rejets
sout les nouvelles pousses produites
par le tronc ou la tige d’une plante ,
et non pas par la racine ; C’est par-là
qu’elles différent des drageons.
RELÂCHE,, s. f. du lat, relaxo,
étendre , donner du repos, relâcher :
interruption , discontinuation de
quelque travail, de quelque exer-
cice.
(Jeux scéniques ) Reläche au
theätre ; expression employée sur
les affiches pour signifier que tel
jour il n’g aura pas de représenta-
tion.
( Marine ) Reläche se dit aussi
de l'action de relâcher dans un port ,
lorsqu'on est obligé par le mauvais
temps de chercher un abri , ou pour
se procurer les choses dont on a be-
soin, ou pour faire quelque répara-
lion au vaisseau.
On appelle aussi reläche , le tems
pendant lequel on séjourne dans un
port. /Vous avons fait une reliche
de quinze jours duns un tel pori.
Il se dit aussi du port lui-mème ,
où il est question de relicher; le
cap de Bonne-Espérance est une
bonne relaäche.
RELAIS, s. m. de l’ancien fran-
çais reléer, fait de lée, chemin, es-
pace pratiqué dans une foret, et qui
signifie poster des chiens dans les
lées , et en changer.
(C4 Hi) Chiens de relais , che-
vaux de relais ; ce sont des chiens,
des chevaux , qu’on poste dans des
lieux désignés à la chasse du cerf et
du sanglier , pour relever ceux qui
ont couru et qui sont fatigués.
Relais se dit aussi du lieu où l’on
met les relais.
(Fortifical.) Relais est encore
un espace de quelques pieds de lar-
geur , que lon réserve entre le pied
du rempart et l’escarpe du fossé,
our recevoir les terres qui s’ébou-
Ebe
RELANCER, v. 2. de la parti-
cule itérative re, et de lancinare,
fait de lança ; lance: lancer de nou-
veau.
( Fénerie ) X se dit des bêtes fau-
ves, quand , après avoir été /uncées,
REL 243
elles se reposent, et qu’ensuite on
les fait partir une seconde fois du
lieu de leur repos.
RELAPS, SE ; adjectif de la par-
ticule itérative re, et de Japsus,
participe de labor, tomber.
( Pratique ) Celui qui est retombé
dans un crime qui lui avoit été
remis.
(Hit. ecclés.) On appeloit relaps
dans lPancienne discipline de l’é-
glise , les pécheurs qui retomboient
dans le mème péché pour lequel ils
avoient déja fait pénitence pu-
blique,
RELATION, s. f. du latin re-
Jfero , relalum , rapporter : rapport
d’une chose à une autre,
(Philosophie) Rapport qui est
entre deux personnes , entre deux
choses qui ne peuvent être conçues
Pune sans Pautre , et dont l’une sup-
pose l’autre. La relation du père
au fils, et du fils au père.
{ Géom.) Quand on connoît une
courbe par l’équation entre ces co-
ordonnées, on dit queignefois que
la relation entre ces co-vrdonnées,
est donnée, Un peut dire encore que
Féqua 4 d’une courbe exprime la
relation Entre ces co-ordonnées.
( Commerce) Relation signifie
encore intelligence, correspondance,
commerce qui est entre deux ou plu-
sieurs négocians.
(Musique ) Relation se dit aussi
du rapport qu'ont entr'eux les deux
sons qui forment un intervalle, con-
sidéré par le genre de cet intervalle,
. La relation est juste quand lin-
tervalle est juste, majeur ou mineur.
La relalion est fausse quand il est
superflu ou diminué.
Relation en harmonique; cest ,
entre deux cordes qui sont à un ton
d'intervalle , le rapport qui se trouve
entre le dièse de l’inférieure, et le
bémol de la supérieure,
RELAXATION , 5. f. même ori-
gine que RELACHE ( 7. ce mot);
action de relächer , relächement.
(Pratique) Délivrance d’un pri-
sonnier , du consentement de celui
ui l’a fait écrouer,
(Héd.) Relachement, état dans
lequel uue partie Fo pas sa tension
4
44 REL
ordinaire , ce qui arrive lorsqu'il #est
fait une extension de quelque partie
du corps, soit par sa foiblesse ou par
violence.
RELEGATION, s. f. du latin
relego , exiler , bannir.
(Pratique } Exil d’une personne
dans un lieu , de Pautorité du
prince. à
RELEVE , s. m. de relever, fait
du latin relevare , alléger, remettre
debout.
(Finances) Relevé d'un compte ;
c'est l'extrait de tous les articles
d’un compte qui regardent le même
” éhjet.
( Vénerie ) Relevé d'une béte
fauve ; c’est le tems où Ja bête sort
‘du lieu où elle a passé le jour pour
aller repaitre.
RELEVEE., s. f. même origine
que RELEVE.
(Pratique ) Terme de palais qui
signifie le tems de laprès-dinée.
Cette facon de parler vient de la
coutume ancienne de se coucher
après diné, sur un lit de repos, d'où
on se levoit ensuite pour vaquer à
ses affaires. Audience de relevée.
RELEVER , v. a. même origine
ue RELEVE,, remettre debout.
(Pratique) Relever, en termes de
jurisdiction, c’est ressortir ; être
‘dans le ressort d’un tribunal.
Relever son appel ; c’est obtenir
un jugement pour faire intimer une
patie sur Pappel interjeté d’un au-
re jugement.
(Murine) ÆRclever une terre,
une côle, un vaisseau, un objet
guélconque; c’est observer à quelle
aire de vent la boussole reste, ou
quelle est la direction du rayon
visuel qui s’y porte. Lorsqu'il s’agit
d'une terre , on y joint quelquefois
un dessin ou représentation de son
aspect , et des formes de ses monta-
gnes, etc. Relever un vaisseau
échoue, c’est le remettre à flot.
Belever une ancre ; c’est lever
une ancre qui étoit mal placée, et
la placer en meilleur parage , pour
le mouillage du vaisseau, C’est aussi
lever et tirer du fond, une ancre
qu’on avoit perdue ou abandonnée.
Relever( se) d’une cote ; Cest se
retirer et s'éloigner d’une cote sur
laquelle on étoit aflalé, en se rap-
REL
prochant de la source ou origine du
vent. Îl faut pour cela faire force
de voiles au plus près du vent, #.
AFFALE,
( Peinture) Relever se dit des
parties claires et lumineuses d’un
dessin ou d’un tableau, parce que
ce sont ces parties qui donnent sur-
tout du relief aux objets.
Ainsi , l’on dit ces jours, ces lu-
mières ont besoin d’être relevés. Il
faut relever ces masses de lumiere,
On dit aussi un dessin relevé de
blancs. Relever, dans ce sens, est
opposé à éteindre, assourdir, ren-
dre sourd.
RELEVEUR , s. m. et adjectif.
même origine que RELEVE, qui
relève, qui tire en haut.
(-Anat.) Nom que l’on donne à
différens muscles dont Paction con-
siste à relever ou porter en haut les
parties auxquelles ils sont attachés.
Le releveur du voile du palais, le
releveurde la paupière supérieure,
le releveur de l'omoplate, etc.
RELIEF , s. m. du latin relevare
hausser, porter en haut.
(Féodal.) C’étoit un droit féodal
qui se payoit pour relever le fief,
pour le racheter des mains du sei-
gneur. Ce droit avoit été substitué à
l'ancienne reversion des fiefs, lors-
u’ils n’étoient possédés qu’à vie.
(Sculpt.) Relief, en termes de
sculpture , se dit des figures en saillie
et en bosse , ou élevées , soit qu’elles
soient taillées au ciseau , fondues ou
moulées.
Figure de relief ou de ronde
bosse ; c’est celle qui est isolée et
terminée en toutes ses vues,
Haut relief ou plein relief; c’est
la figure taillée d’après nature,
Bas-relief; Cest un ouvrage de
sculpture qui a peu de saillie, et qui
est attaché sur un fond.
Demi-bosses ; ce sont des bas-
reliefs dans lesquels il ÿ a des parties
saillantes et détachées.
Demi-relief ; c’est une représen-
tation sortant à demi-corps du plan
sur lequel elle est posée.
(Peinture ) On dit aussi en pein-
ture qu'une figure a bien du relief,
qu’elle paroit de relief, quand elle
est si bien ombrée et relevée de cou-
REL
leur , qu’il semble qu’elle sort du ta-
bleau,
RELIEUR ,s. m. du verbe relier,
formé de la particule itérative re, et
de lier, du latin ligare.
( Bibliologie) Celui dont le mé-
tier est de relier les livres, ou de
coudre ensemble les feuillets des li-
vres, et y mettre une couverture.
On relie en parchemin , en vélin, en
basane, en veau, en maroquin, en
cuir de truie, en chagrin , etc.
Relier à la corde ; c’est se servir
de ficelle qu’on met au dos du livre,
de distance en distance , pour tenir
les cahiers unis , sans pourtant y
ajouter de couverture.
Relier en nerfs; cest relier de
manière que les nervures paroissent ,
et forment sur le dos de petites élé-
vations de la grosseur de la ficelle.
Relier à la grecque ; c’est faire en
sorte que les nervures ne paroissent
point , et que le dos soit tout uni.
Relier à l'allemande où à dos
brisé; c’est disposer tellement la
partie.de la couverture qui est au
dos du livre, qu’elle ne soit point
collée contre les nervures , de sorte
qu'en ouvrant le livre relié on
aperçoive un espace vide entre la cou-
verture et le livre , dans toute la lon-
gueur du dos.
L’art du relieur n’est guère connu
que depuis l’invention de l’imprime-
rie : auparavant on ne faisoit que
rouler le parchemin et les feuilles
ou écorces sur lesquelles les livres
étoient écrits. Depuis ce tems, cet
art s’est bien perfectionné : on es-
time sur-tout le travaildes Desemble,
des Padeloux, des Derome, des Bo-
zérian de Paris, etc. Mais tout ce
qu'ont fait ces habiles relieurs doit
le céder au travail d’un nommé
Roger-Paper de Londres, qui a fait
payer au lord Spencer quinze guinées
pour la reliure d’un Eschyle.
A la Chine, on couvre les livres
ordinaires d’un carton gris assez pro-
pre; et quand on veut relier avec
soin, on emploie un satin fin, ou
une espèce de petit taffetas à fleurs,
qui est de grand prix, et destiné
seulement à cet usage.
RELIGION, s. f. du lat, religio,
de religo, lier, relier , attacher,
;
REM 245
Croyance que l’on a dans la divinité,
et le culte qu’on lui rend en consé-
quence.
Religion réformée ; la croyance
des Calvinistes.
(Econ. polit. ) Religion se dit
absolument de ordre de Malte ;
ainsi Pon dit le pavillon de la re-
ligion , les galères de la religion ,
pour le pavillon de Malte, les ga-
lères de Malte.
RELIQUAT , s. m. du latin reli-
quiæ, restes.
( Pratique, commerce ) Reste de
compte ou débet dont le rendant
compte se trouve redevable par la
cloture ou l'arrêté de son compte.
On appelle reliqualaire celui qui
doit ce reliquat.
REMANIEMENT ou REM:-
NIMENT , s. m. de la particule ité-
rative re, et du latin manicare,
pour snanu traclare , manier.
(Imprimerie) X1 se dit du travail
que fait le compositeur, quand les
changemens et les corrections qu'un
auteur a faits sur une épreuve obligent
de remanier toutes les lignes d’une
page ou d’un alinéa ; ce qui se fait
en retirant quelques mots d’une ligne
pour les faire entrer dans la suivante,
et ainsi de suite , jusqu’à lPalinéa.
REMEDE., s. m. du latin reme-
dior, fait de medicor, guérir, ap-
porter remède,
(Méd.) Ise dit de tout ce qui
sert à guérir quelque mal, quelque
maladie ; à ce qui est capable d’opérer
un changement salutaire, et de ré-
tablir une constitution dérangée.
Remèdes moraux, remèdes phy-
siques, remèdes alimenteux , ete.
Remède se dit particulierement
d’un lavement.
Grand remède ; c’est le mercure
qui se donne pour la guérison ces
maux vénériens.
( Monnoïe ) Remède est aussi
un terme de fabrique des monnoies ,
et il signifie premièrement la quan-
tité de grains d’alliage que les mon-
noyeurs peuvent employer dans la
fabrication des espèces d’or et d’ar-
gent . au-delà de ce que la loi a ré-
glé ; et secondement , la quantité de
grains de poids dont les monnoyeurs
peuvent faire les espèces plus lézères
que la loi ne l’a prescrit : delà deux
246 REM
espèces de remède : le remède d'alor
ou de loi, et le remède de poids.
Le remède de loi sur l'argent est
de trois deniers, et de douze trente-
deuxiemes sur lor,
Le remède de poids est de quinze
g &ins sur Por, et de trente-six grains
sur l’aigent , par marc.
( Orfévrerie) L’or, dans les ou-
vrases d’orfévrerie, doit être à vingt-
deux karats, au remède d'un quart
de karal; c’est-à-dire, que s’il ne s’y
trouve de moins, par chaque marc,
qu'un quart de karat de fin, l’ouvrage
est censé être au titre prescrit.
L’orest permis à vingt karats dans
les ouvrages de bijouterie. Il se fa-
brique cependant des bijoux à un
titre plus haut , sur-tout pour PEspa-
gue, où les bijoux ne plaisentpoint,
s'ils n’ont l’œil jaune.
L’argenterie doit se fabriquer à
onze deniers douze grains de fin , au
remède de deux gruins ; c’est-à-
dire qu’elle est censée être au titre ,
quand il n’y a que deux grains de fin
de moins par chaque marc.
REMÈRE , s. m. du lat. barb.
redimerare , pour redimere, ra-
cheter.
( Pratique) Réméré , faculté de
remére ; rachat, faculté de racheter
l'héritage qu’on a vendu. Celui qui
vend un héritage peut se réserver la
faculté de le racheter. Par cette
clause , Pacheteur contracte l’obliga-
{ion de rendre au vendeur la chose
vendue, lorsqu'il lui plaira de la ra-
cheter, et qu’il aura satisfait aux
conditions du rachat.
REMISE , s. f. du lat. remitlo ,
FeNLSSUID , renvoyer , remettre ,
pardonner , accorder,
( Pratique ) X1 se dit de la dimi-
pufion ou du rabaïs qun créancier
fait à son débiteur d’une partie de la
dette.
( Commerce ) Remise signifie la
jettre de change qu’un négociant ou
banquier envoie à son correspon-
dant, pour qu’il secoive la somme
pôriée par la lettre.
Dans ce sens, remise est opposé
à traite , qui est une lettre de change
que le banquier fait tenir à son
correspondant , pour qu'il aït à la
séldetr, La remiseest un mandement
REM
de recévoir , et la traite est un mañ-
dement de payer. Foy. TRAITE.
Bemise se dit encore de l'argent
qwon fait passer d’une place à un
autre , soit en espèces sonnantes ,
soit en papiers.
Remise se prend aussi pour le
droit qu’on accorde au banquier ;,
ainsi que pour lescompte d’un billet.
( Chasse) On appelle encore re-
rise Pendroit où une perdrix se
remet après avoir fait son vol.
Remise est encore un taillis @e
peu d’étendue , planté dans une
campagne , pour servir de retraite
aux lièvres , aux perdrix , etc.
(Architecture ) Remise est aussi
un lieu pratiqué dans une maison ,
poux y meitre des voitures à cou-
vert.
( /Harine ) Remise est dans un
arsenal de marine, un grand hangar,
dont la couverture est supportée par
des rangs de piliers, où lon tient à
flot séparément les vaisseaux désar-
més , à l’abri des injures du tems.
Il y a plusieurs remises de cette es-
èce à Brest , à Rochefort , etc. On
Fo appelle aussi dans ces ports for-
mes couverles.
( Musique ) Remise se dit des
sons qui ont peu de force, de ceux
qui étant fort graves ne peuvent ètre
rendus que par des cordes extrème-
ment lâches, ni entendus que de
fort près.
REMISSION , s. f. du lat. re
milto ; dans le sens de détendre,
pardonner, pardon.
( Méd. ) Modification, relâche-
ment d’une fièvre confinue ; qui
arrive entre le redoublement. On
dit qu'il ya remussion, lorsque la
maladie diminue considérablement,
mais subsiste toujours ; on dit qu'il
y à intermission , lorsqu'elle cesse
entierement,
( Pratique Ÿ Rémission se dit
aussi de la grâce accordée à un cri-
minel.
REMONTE, s. f. de REMON-
TER. foy. ce mot.
(Art milit.) Remonte d'un ca-
valier; c’est le secours qu’on lui
donne en lui fournissant un cheval,
quand il est démonté, On a acheté
REM
tant de chevaux pour la remonte de
la cavalerie.
REMONTER , v. n. et a. de la
particule itérative re , et du lat.
montare , fait de mons, monts,
aller à mont, monter: monter une
seconde fois.
(Marine) Remonter une rivière ;
c'est surmonter son cours à Paide du
la marée.
Remonter au vent; cest dans
les parages des vents alizés, des
moussons et vents réguliers, aller
d’un pays à un autre qui est : tué au
vent. Ainsi, quaud on va de Saint-
Domingue à ia Martinique , on re-
monte. Cette sorte de navigation qui
se fait à la pointe de la bouline exige
des bâtimens qui tiennent bien le
plus pres du vent.
Remonter une côte ; c’est aller
vers le haut de la côte, ou vers le
coté qui est le plus au vent , ou
vers celui qui est le plusenfoncé dans
les terres. Ainsi, on remonte la côte
de Coromandel, quand on va de
l'ile de Ceylan au Bengale.
REMORQUER, v. a. du lat, re-
mulco , remulcare , serrer.
( Marine ) Remorquer un vaïs-
seau ; c’est le trainer après soi, pour
le faire avancer , à l’aide d’un cor-
dage appelé remorque ou cable de
remorque.
Un vaisseau se fait quelquefois re-
morquer par ses chaloupes et canots,
pour avancer en tems de calme ,
pour se retirer du voisinage d’un
danger, ou d’une côte sur laquelle il
se trouve porté par les courans , etc.
Les frégates remorquent les vais-
seaux désemparés dans les combats,
REMOUS, s. m. d’une origine
inconnue , mais qui pourroit venir
de remuer , en lat. removere.
( Marine ) Tournoïiement et agi-
tation partielle des eaux , occasionné
par un choc, par le passage d’un
vaisseau , où par qnelques disposi-
tions du fond , des rochers ou des
courans.
REMPART ,s. m. de l'espagnol
amparo , défense, ou de Pitalien re-
paro , qui signifie la même chuse.
(Art milit. ) Rempart est la bau-
teur des terres qui couvrent le corps
d’une place, ou le terre-plein d’un
REN 247
ouvrage ,et qui porte le parapet &a
coté de la campagne.
L'usage du rempart est d'empè-
cher Pennemi d'entrer dans la place,
de couvrir la ville et les places d’ar-
mes, les magasins et les logeméns
des gens de guerre ; du canon de
l'ennemi ; de commander au dehors
de lagplace, et dans les travaux de
VPennémi. Le rempart sert encore à
mettre les canons en batterie, à ran-
ger les troupes pour la défense en cas
de brèche, à faire des retranchemens,
souterrains où logemens à épreuve
de la bombe.
REMPLOI, s. m. de la particule
itérative re, et d'emploi, fait d’em-
ployer, du latin #nplicare : second
emploi , remplacement.
( Pratique ) Remploi des biens
aliénés de l'un des conjoints par
mariage ; c’est un acte par lequel il
est donné à celui auquel est dû le
remploi, ou à ses héritiers , des biens
de a communauté , ou nième des
propres de Pautre conjoint pour ser-
vir de remplacement.
REMUNERATOIRE, adj. de la
particule itérative re, et de mureror,
faire présent : faire un présent en
retour d’un autre présent , récom-
enser. *
(Pratique) Qui tient lieu de ré-
compense ; il se dit des contrats, des
donations , des legs, qui ont pour
objet de récompenser, de reconnaitre
des services rendus: contrat, dona-
tion , legs rémunératoire.
RENAL, LE, adj. de REIN ; +.
ce mot.
(Anal. ) Qui a du rapport aux
reins, qui appartient aux reins : le
nerf rénal, les artères rénales.
RENARD , s. m. de l’allemand
rein , fin, rusé : animal À quatre
ieds, efc.
(Marine) On ne sait par quelle
analogie les marins appellent de ce
nom un instrument de pilotage, ou
un morceau de planche coupé en
rond , avec un petit manche, sur
lequel on figure les trente-deux aires-
de-vent de la boussole. Sur chaque
rhbumb sont percés huit petits trous,
pour représenter les huit demi-heures
que durent chaque quart; à chaque
demi-heure le timonier met une
cheville dans l’un des trous qui sont
248 REN
percés sur le rhumb où ila gouverné.
Ce renard sert à l'officier de quart
à écrire sur le journal la route que
le vaisseau a faite ; et ensuite tous y
prennent les renseignemens néces-
saires pour calculer cette route , ou
faire leur point, ayant égurd à la
dérive, à la variation de la boussole,
et autres circonstances.
RENCONTRE , s. f. pu en-
contre, vieux mot francois, fait du
lat. contra : hasard, aventure par
laquelle on trouve fortuitement une
chose.
(Art nulil. ) On donne ce nom ,
en termes de guerre, au combat de
deux corps de troupes ennemis, lors-
que n’ayant pas été prévu il se fait
tumultuairement , ou du moins sans
qu’on puisse y employer toutes les
régles militaires.
( Chimie) Vaisscaux de ren-
contre ; ce sont deux vaisseaux ou
cucurbites joints de manière que le
col de l’un entre dans le col de Pau-
tre ; de sorte que les vapeurs qui
montent dans la distillation sont for-
cées de retomber à l’endroit d’où
elles sont parties.
( Horlogerie ) Roue de rencon-
tre ; celle dont les denfs engrènent
dans les palettes d’une montre.
RENDEZ-VOUS, s. m. du verbe
rendre ( se), dans le sens de se
transporter : lieu où l’on doit se
trouver à certain jour et heure assi-
gnée,
( Grammaire ) Ce mot a été
trouvé si commode, que la plupart
des nations l’ont adopté en francois,
leur langue manquant de cette ex-
pression ; les Anglois lPemploient
comme substantif et comme verbe :
£o rendez-vous , se trouver à un
lieu indiqué.
(Art nulit.) Rendez-vous , en
termes de guerre, se dit du lieu in-
diqué pour Passemblée des troupes
destinées pour quelqu’entreprise con-
certée.
(Marine) On donne uv rendez-
vous aux vaisseaux d’une flotte,
c'est-à-dire , qu’on convient d’un
lieu où ils doivent se réunir , en cas
qwils viennent à être dispersés.
RENDRE,, v. a. du latin reddo,
reddere , restituer , représenter ,
traduire,
REN
( Littérat. ) Rendre se dit en
parlant de la traduction d’un auteur
ancien où étranger: Ce traducteur
a bien rendu son auteur ; il faut
tâcher de rendre le sens plutot que
les paroles.
(Art du dessin) Rendre se dit
quelquefois dans le sens de repré-
senter. Ce objet est bien rendu ;
c’est-à-dire, qu’il est représenté aussi
habilement, aussi parfaitement qu’on
l'exige.
(Art pur br Cetacteurrend
bien son role; cela veut dire qu'il
le représente tel que l’auteur la
conçu.
( Manége) Rendre la bride à
un cheval; c’est la tenir moins
haute, moins ferme. On dit aussi
dans le mème cas, rendre la main.
RENFLEMENT',s. m. de la par-
ticule itérative re , de la préposition
in , dedans , et de flo , souffler :
souffler dedans une seconde fois ,
renfler.
( Archit.) Petite augmentation
du fût d’une colonne qui diminue
insensiblement jusqu'à ses extré-
mités.
Le renflement des colonnes est une
monstruosité qui n’a point d'exemple
dans l’antique. Néanmoins cet usage
a tellement prévalu chez les moder-
nes qu’on ne voit presque point de
colonnes qui re soient renflées, C’est
pourquoi on a cherché plusieurs ma-
nières de rendre ce renflement agréa-
ble. Vignole est le premier qui ait
donné des règles du trait du renfte-
ment des colonnes.
RENIFORME , adj. de REIN et
de FORME. Foy. ces mots,
( Botan. ) Ayant la forme dun
rein. Ce mot ne s'applique qu'aux
solides.
RENONCIATION , s. f, du latin
retro , en arrière , à rebours, contre,
de nuntio, faire savoir, et d'ago,
agir : l’action de se dédire de ce
qu'on à dit.
( Pratique ) Acte par lequel on
renonce à un droit acquis. On re-
monce À une communauté , à un
legs, à une succession échue. On
renonce aussi à des successions à
ééthoir.
RENOVATION , s. f. de la par-
ticule itéraiive re, du latin novo,
REN
rendre nouveau , et d’ago , agir :
l’action de renouveler.
( Chimie ) La restitution dun
corps minéral, d’un état imparfait
où il est, dans un état parfait.
RENTE, s. f. du latin rendila ,
qui a été dit pour reddita, redditus ,
sous-entendu aLiuus ; Yevenu an-
nuel.
Fente foncière ; c’est une rede-
vance imposée à perpétui é sur un
héritage , et qui le suit par-tout en
quelque main qu’il passe.
Rente personnelle ; c’est celle qui
est constituée directement et prin-
cipalement sur la personne.
Rente constituée ; c’est la rente
personnelle constituée à prix d'ar-
gent, et qui peut s’éteindre à la
volonté du débiteur, par le rem-
boursement de la somme principale,
avec les arrérages échus.
Renle viagère ou à fonds per-
du ; c’est celle qui s'éteint par la
mort de celui au profit de qui elle
_acté créée.
RENTREE , s. f. de la particule
itérative re , et du latin zairare , en-
trer; entrer une seconde fois: ac-
tion de rentrer.
( Commerce) Rentrée de fonds;
c’est la même chose que recouvre-
ment.
( Pratique) Rentrée en posses-
sion d'immeubles ; c’est le retour de
biens immeubles dans la main de
celui qui en avoit été dépossédé,
( Musique ) Rentrée se dit aussi
du retour du sujet , sur-tout après
quelques pauses de silence , dans
une fugue, une imitation, ou dans
quelqw'autre dessein.
(Marine) Rentrée d'un vais-
seau; c’est la courbure rentrante en
dedans de la partie supérieure des
membres et cotés du vaisseau. On
prétend que la rentrée a été inven-
tée par les Anglois, pour éviter les
abordages , qui, par leffet de l’im-
pétuosité Françoise, leur étoient sou-
vent défavorables, et que les Fran-
cois ont été assez maiadroïits pour
les imiter, et même renchérir sur
les constructeurs anglois”
Cette assertion paroit hasardée, T1
est bien difficile de se figurer des
vaisseaux à deux et trois batteries.
REN 24%
sans aucune rerrée ; on aborde quel-
quefois , et on peut abcrder malgré
la rentrée.
On sait que la manière d’aborder
la plus avantageuse , est d'engager
dans les grands haubans, le beaupré
du vaisseau ennemi, dont la batterie
devient alors inutile , tandis que
celle du vaisseau abordant le canon-
ne et le balaie de long en long. Les
assaillans entrent par le beaupré du
vaisseau altaqué, lorsque ses gaillards
ont été neltoyés par la mousquet-
terie,
RENVERSANT , adj. de VER-
SER (#.ce mot}, et de la préposi-
tion 22, dans : en latin, ésvertere,
PF. RENVERSER.
(Algèbre) Renversant, ou plu-
tot er renversanl ; c’est une expres-
sion dont on se sert pour marquer
un certain changement que l’on fait
dans la disposition des termes d’une
proportion, en mettant les aniëcé-
dans à Ja place des conséquens, et
les conséquens à la place des anté-
cédens.
RENVERSE , adj. 77 REN-
VERSER.
(Mathémat.) Raison renversée;
c’est la même chose que RAISGN
RECIPROQUE. 77. ce mot.
( Musique) Intervalle renversé ;
c’est l’oppost d'intervalle direct. #.
INTERVALLE.
Accord renversé ; c’est opposé
des accords fond mentaux. 7? FON-
DAMENT AL.
( Marine) Ordre renversé ; voy.
ORDRE.
Compas renversé ; voy. COM-
PAS.
(Potan.) Renversé se dit aussi
en botanique, de ce qui est dirigé
en sens confraire du corps portant
ou renfermant.
RENVERSEMENT , s. m. 7
RENVERSER : action de renverser.
( Musique) Changement d'ordre
dans les sons qui composent les ac-
cords, et AP ES parties qui compo-
sent Pharmonie.
(Astron. ) Maniëre de vérifier les
quarts. de cercle , en mettant en bas
la partie supérieure pour observer
la hauteur du méme objet, dans les
deux sens différens.
RENVOI, $. m. de la particule
REP
itérative re, et d'envoi, fait du latin
tnviare , pour {n vion millere , en-
voi d’une chose déja envoyée à la
mème personne, au même lieu,
Ro phie ) envoi, dans
un livre , se dit d’une certaine mar-
que qui renvoie le lecteur à une
moe marque hors du texte, sous
aquelle il doittrouver une citation ,
une remarque, une explication,
Renvoi est aussi un avertisiement
qi enseigne qu'on trouvera à une
autre page du même livre, la suite
de ce qui estinterrompu.
( Pratique) Renvoi se dit, en ter-
mes de palais, d’un jugement par
lequel ure partie est renvoyée de-
vant un autre tribunal que celui où
elle a été assignée. 5
(Musique) Renvoi est encore un
signe figuré à volonté, placé com-
munément au dessus de la portée,
lequel correspondant à un autre si-
gne semblable , marque qu'il faut ,
d’où est le second, retourner où est
le prémier, de là suivre jusqu’à ce
qu’on trouve le point final.
REPARTITION, 5. f. du latin
partlior, diviser, distribuer, et de
la particule iterative re : nouvelle
division, distribution.
(Finances , pratique) Faire la
réparlilion des impots dans un dé-
parlement, faire la répurtition des
effets d'une succession.
REPENTIR, s. m. de la particule
itérative re, et du lat. pœnileo, se
repentir ,; avoir du regret d’avoir
fait ou de n’avoir pas fait quelque
chose,
( Peinture) L'usage de ce tèrme
dans la peinture , est d’exprimer
quelque changement visible, qu'un
auteur a fait dans son tableau. Il
arrive quelquefois que le premier ob-
jet qu'il a peint , et qu’il s’est repenti
d'avoir fait, n'étant recouvert que
d’une couleur légère, pousse, au
bout d’un certain tems, ou, pour
parler en d’autres termes, que la
première couleur qui exprimoit cet
objet, venant à percer au travers de
la seconde couleur dont elle a été
couverte, se laisse apercevoir par
des yeux exercés : en ce cas-là, on
dit, c’esl un repenlir, voici un re-
pentir.
RÉPERCUSSIF, IVE, adj. du
250
REP
lat. repercutio , pour retro perculio,
frapper , pousser en arrière , réper-
cuter,
( Med.) I se dit des remèdes qui
répercutent, he réfléchissent, qui
repoussent les humeurs en les chas-
sant d’une partie, pour les obliger de
se porter ailleurs. On doit être très-
circonspect dans l’emploi de ces
remédes,
REPERCUSSION , s, f. même
origine que REPERCUSSIF.
(Hécan.). C’est la même chose
que REFLEXION. F7 ce mot.
(Musique) Répercussion se dit
aussi de la répétition fréquente des
mêmes sons. C’est ce qui arrive dans
toute modulation bien déterminée,
où les cordes essentielles du mode;
celles qui composent la triade har-
monique, doivent être rebattues plus
souvent qu'aucune des autres. Entre
les trois cordes de cette triade, les
deux extrêmes, c’est-à-dire, la finale
et la dominante, qui sont propre-
ment la répercussion du ton, doi-
vent être plus souvent rebatrues que
celle du milieu, qui n’est que la ré-
percussion du mode.
REPERE , s. m. du lat. reperire ,
trouver.
( L'echnologie) Terme commun
à beaucoup d’arts et métiers; trait ou
marque que l’on fait à diverses pie-
ces d’assemblage , pour les reconnoi-
tre. T'elles sont les marquesdestuyaux
d’une lunette.
REPERTOIRE , s. m. du latin
reperio , repertum , trouver : inven-
taire, table, recueil, où les choses,
les matières, sont rangées dans un
ordre qui fait qu’on les trouve faci-
lement. &
( Pratique) K se dit de linven-
taire sommaire qu'unnotaire est tenu
de faire de tous les contrats et actes
qu’il recoit.
(Art dramatique) Répertoire se dit
encore de la liste des pièces restées
au théâtre, et de la liste des pièces
que les comédiens de tel théâtre doi-
vent donner chaque semaine.
RÉPÉTITEUR, s m. du latin
repeto , lait de la paticule itérative
re , et de peto, demander, dire , re-
dire, répéter : celui qui répète,
(lnstruct, publ.) Celui qui ex-
RE P
plique en particulier les leçons du
maitre,
( Marine ) Frégate répétiteur ;
c’est une frégate ou un bâtiment
quirépète aux autres vaisseaux d’une
escadre , les signaux faits par le com-
mandant.
REPETITION , s, f, même ori-
gine que REPETITEUR : redite.
(£locut. ) On appelle ainsi une
figure de diction. Les rétheurs lui ont
donné différens noms.
On nomme anaphore, la répéli-
tion d’un même motquirecommence
une phrase. #. ANAPHORE.
On appelle épistrophe , ou com-
plexion , la répélitionr dans laquelle
on finit par les mêmes paroles. oy.
EPISTROPHE.
La conduplication est la répéti-
lion d’un mot, soit au commence-
ment , soit à la fin de la phrase,
La conjonction est la répétition
de la méme conjonction qui lie tous
les membres où incises d’une pé-
riode,
On égorge à la fois les enfans,
les vieillards,
Et la sœur et le frère,
Et la fille et la mère.
Racine dons Esther.
La disjonction est la suppression
de ces liaisons.
( Peinture) Répétition des mé-
mes gestes, des mêmes attiludes ,
etc. ; c’est un défaut en peinture,
contre lequel les élèves et les artistes
doivent être en garde. Il est cepen-
dant des répélilions qui produisent
des effets merveilleux, quand elles
sont adaptées à des personnages qui
ont une même intention , un même
intérêt, et qui sont agités de la même
passion. C’est ainsi que Raphaël a
représenté, dans son Æ/éliodore , un
groupe de plusieurs femmes, qui,
par des démonstrations uniformes,
tendent à lexpression d’un même
sentiment.
( Horlogerie) Pendule à répéti-
Lion, montre à répélition ; c’est une
endule , une montre qui répète
Pheure qu’elle marque , où qwelle a
sonnée, quand on tire une petite
corde , ou qu’on pousse un petit res-
sort,
( Pralique ) Répétition se dit d’un
acte par lequel on répète, redemande
quelque chose, Képétition de dot,
REP 251
REPIT,s. m. corruptiot de respit,
fait du lat. respectus , délai accordé
aux créanciers, pour quelque grande
considération , où respect.
( Pratique ) Surséance où délai
que le prince accorde aux débiteurs
de bonne foi, pour les mettre à cou
vert des poursuites de leurs créan-
ciers,
R£ÉPLIQUE, s. f, du lat. replico,
répliquer , renvoyer. *
( Pratique ) Les répliques sont
des écritures que le demandeur fait
signifier pour servir de réponses dux
défenses fournies À sa demande,
( Musique ) Réplique , en musi-
que, signifie la mème chose qu’oc-
tave. Quelquefois, en composition ,
on appeile aussi réplique VPunisson
de la mème note, dans deux parties
différentes,
REPONDRE, v. a. ( dans le sens
de satisfaire à une question), du latin
reponere, formé de la particule ité-
raiive re, et de poriere , mettre: re-
mettre, répartir à quelqu'un sur ce
qu’il a dit, ou demandé.
REPONDRE, v. a. ( dans le sens
d’être caution }, du lat. respondere , ‘
dérivé de spondere , répondre pour
un autre, être caution.
( Pratique ) Qui répond paie ;
c’est-à-dire, que la caution est tenué
de linsolvabilité du cautionné.
REPOS, s. m. du lat. reponerc,
poser de nouveau : quitter, laisser,
abandonner , privation, cessation du
mouvement,
( Physique ) L'état dun corps
qui demeure toujours dans la même
place ,ou son application continuelle,
ou sa contiguité avec les mèmes par-
ties de Pespace qui Penvironnent.
Le repos est absolu ou relatif, de
même que le lieu, On définit encore
le repos, Vétat d’une chose sans
mouvement ; ainsi le repos est ah-
solu, ou relatif, de mème que le
mouvement,
( Archi.) Repos se dit des mar-
ches d’un escalier plus grandes que les
autres, qui servent comme de repos.
( Poésie ) Repos se dit aussi de 4
césure qui se fait dans les grands vers
à la sixieme syllabe, et dans les vers
de dix à onze, à la quatrieme syllabe.
(Musique) Repos, en musique,
est la terminaison de la phrase, sur
252 RE P
laquelle terminaison le chant se re-
pose plus où moins RATE Le
æpos ne peut s’établirque par une ca-
dence pleine : si la cadence est évitée,
1l ne peut y avoir de vrai repos ; car
il est impossible à l’oreille de se
reposer sur une dissonnance.
Il ne faut pas confondre le repos
avec le silence. Ÿ. SILENCE.
(Peinture) Repos, lorsqu'on parle
dg peinture , désigne certaine partie
de la composition d’un tableau , qui
semble tranquilliser la vue. Lorsque
le peintre dispose, dans sa composi-
tion , des parties sur lesquelles les
regards et laitention se trouvent
moins occupés , on dit qu’il a mé-
nagé des repos. On donne du repos
à un ouvrage de peinture, en éten-
dant les masses, en éloignant les lu-
mitres trop pétillantes, en salissant
des couleurs qui ont trop d’éclat.
Quand un tableau est bien d'accord,
quand il est harmonieux , il a le
ICpOS nécessaire.
REPOUSSOIR , s. m. du latin
repulso , formé de la paticule ité-
rative re, et de pulso, pousser de
. nouveau , rejeter, repousser.
{ Zechnol.) C’est un nom em-
ployé dans un grand nombre darts et
métiers, pour désigner plusieurs de
leurs outils.
(Peinture ) Les repoussoirs , en
peinture, étoient des masses d’ombres
obscures que les peintres affectoient
de placer sur le premier plan , parce
qu'ils les croyoient nécessaires pour
repousser les objets des autres plans.
Cet usage est passé d&"mode.
REPRESAILLE, s. f. de l'italien
represaglix, formé , comme l’anglois
reprisal , du lat. barbare repræsalia,
dérivé du lat. reprehendo , reprendre
ce qui a été pris.
( Droit des gens) On entend par
ce mot, employé plus ordinairement
au plurier, ces actes d’hostilité que
les souverains exercent les uns contre
les autres, quand ils ne sont pasen
guerre ouverte ,en reprenant ce qu’on
leur a enlevé, ou des choses équiva-
lentes, pour s’indemniser du dom-
mage qu’ils ont reçu.
Leitres de représailles ; voyez
LETTRES DE MARQUE.
(Art milit.) En termes de guerre,
on donne encore ce nom à tout ce
REP
qui se fait contre l’ennemi, pour
tirer satisfaction de quelqu’injure ,
ou de quelque violence. Les repré-
sailles s’exercent ordinairement dans
les choses de meme nature, On brüle
des villages en représailles , c’est-à-
dire, parce que l’ennemi en 4 brûlé,
REPRESENTATION, s. f. du
lat. repræsentalio , pour rei Præ-
sentalio , image, peinture de quel-
que chose.
( Pratique) Représentation se dit
au palais, de exhibition de quelque
chose. On fait la représentation
d’une pièce arguée de faux. Représen-
lation, en matiere de succession se
dit du droit en vertu duquel les en-
fans ou petits-enfans d’une personne
décédée , se présentent à sa née pour
recueillir une succession échue, de
Ja même manière, et avec les mêmes
priviléges que si la personne repré-
sentée étoit encore vivante,
( Optique ) On dit, en optique,
que la représentalion de l’objet se
peint sur la rétine, pour dire l’image
de l’objet.
(Art d'imitation ) C’est dans le
même sens qu’on dit qu’une sfatue,
un tableau , une estampe, sont des
représentations.
( Art dramat. ) Représentation
est aussi le récit d’un poëme drama-
tique sur un théâtre, avec tous ses
accompagnemens, la déclamation,
le geste, les machines, le chant , les
instrumens , etc.; et l’on dit qu’une
tragédie , qu’un opéra, qu’une comé-
die à eu quinze, vingt représenta-
lions.
REPRISE, s. f. du lat. reprehen-
dere , prendre une seconde fois, re-
rendre.
( Pratique) Reprise d'instance ;
c’est l’acte par lequel on reprend un
procès contre une nouvelle partie.
Reprises de la femme ; c’est tout
ce que la femme qui a renoncé à la
communauté, a droit de reprendre en
vertu de son contrat de mariage, sur
les biens communs, ou sur les biens
de son mari prédécédé. ÿ
( Musique ) Reprise se dit de
toute partie d’un air , laquelle se ré-
pète deux fois, sans étre écrite deux
fois. Quelquefois aussi lon n’entend
par reprise que Ja seconde partie
d’un air.
REP
Dans la note, on appelle reprise
un signe qui marque que l’on doit
répéter la partie de Pair qui le pré-
cède, ce qui évite la peine de la noter
deux fois.
(Hydraul.) On dit que Peau va
par reprise fMorsqu’élevée dans une
machine hydraulique, elle se rend
dans un puisard , ou dans unebâche,
d’où une autre pompe l'élève encore
plus haut. C’est aussi dans le cours
d’une conduite, l’eau qui sort d’un
regard pour reprendre sa route dans
une autre pierrée. , dl
REPROCHE, subst. m. du latin
reprobare.
(Pratique) Reproches contre des
témoins ; ce sont des faits allégués
contre des témoins, pour empêcher
qu'il ne soit ajouté foi à leur dépo-
sition,
REPRODUCTION, s. f. de la
particule itérative lat. re , et de
produco, conduire, allonger.
( Botun!) On comprend en gé-
néral, sous cette dénomination, tous *
les moyens que la nature et l’art em-
ploient pour perpétuer les espèces. Les
semences, ies caieux, les drageons ,
les boutures, la grefe, sont autant de
moyens de reproduclion.
REPTILE , adj. et subst. du lat.
replare , se trainer en rampant.
( Hist. nat. ) Lesnaturalistes sont
convenus d'imposer ce nom aux ani-
maux pourvus d’un squelette, dun
sang rouge et froid , de de:x systèmes
nerveux, qui se tramnent plutot qi’ ils
ne marchent. Ces animaux soat les
quadrupèdes ovipares et les serpens.
Le nom de reptile a été donné aux
premiers, bjen qu’ils aient des pieds,
parce qu’ils s’en aident moins pour
marcher que pour ramper,.
REPUBLIQUE , s.-f. du latin
respublica, littéralement la chose
ublique, .
. ( Polit. ) Etat gouverné par plu-
sieurs. {1 se prend aussi quelquefois
pour toute sorte d'état, de gouverne-
ment.
REÉPUDIATION , s. m. du latin
repudiare , rejeter, vépudier : Pac-
tion de répudier , de refuser, de re-
jeter.
( Pratique ) En droit , répudia-
lion , est synonyme de renoncia-
üon.
RES 253
( Jurisprudence) La répudiation
est l’action par laquelle on congédie
une femme , on fait divorce avec
elle.
REPULSION. s.f. du lat. re-
pulsio, fait de repulso, pour retro
pulso , pousser en arrière,
(Physique) Puissance par la-
quelle les corps se repoussent mu-
tuellement.
La répulsion , comme fait, ne
peut etre contestée de personne ; à
égard de la cause qui pent la pro-
duire , c’est un mystère encore ca-
ché pour les philosophes.
Répulsion de l’aimant; c'est la
propriété qu'a l’aimant de repousser
un autre aimant, lorsqu’on les pré-
sente l’un à Pautre par les poles de
meme nom.
Éépulsion électrique ; c’est V’ac-
tion dun corps actueilement élec-
trisé , ou plui Et du fluide qui sort
de ce corps , sur les corps légers
qu'on lui présente à une certaine
distance. ”
REQUETE, s. f. du lat. requi-
sila . fait de requiro , chercher, de-
mander.
( Pratique ) Demande que l’on
forme en justice : rl se dit aussi de
Pacte qui contient la demande. Il y
a autant de sortes de requêtes que l’on
peut former de demandes : requête
d'intervention , requéle d'upure-
rent, requêle civile, ctc.
REQUISITION, s. f. du lat, re-
quiro, requisitum, chercher, de-
mander,
(Pratique, administrat.) Action
de requérir , demande faite par au-
torité publique. Levée d’hommes ;
ceux qui la composent.
REQUISITOIRE, s m. même
origine que REQUISITION.
(Pratique ) I se dit de la réqui-
sition que font les commissaires,
procureurs-généraux , etc. près les
tribunaux , pour l'intérêt du rince
ou pour celui du public.
RESCISION , s. f. du lat. resciu-
do , pour retro scindo ; retrancher,
casser, annuller.
(Pratique ) Cassation d’un acte,
d’une obligation : rescision de par-
age; rescision pour lésion.
RESCRIPTION, s. f. du latin
254 RES
rescribo , rescriplurn, récrire, don-
ner une rescription pour recevoir de
Pargent.
( Pratique ) Mandement qu'on
donne à un débiteur, à un corres-
pondant, pour payer une certaine
somme au porteur du billet.
RESCRIT,, s.m. même origiue que
RESCRIPTION.
( Jurisprud. ) C'est en géñéral
une 1éponse par écrit à une demande
aussi par écrit. On donne particu-
liëérement ce rom aux lettres ou ré-
ponses des empereurs Romains, con-
suités sur quelques difficultés ou
questions de droit, pour servir de
décision et de loi.
A l'exemple des empereurs Ro-
mains , les empereurs d'Allemagne
appellent aussi rescrils leurs déci-
sions sur les matières soumises à la
diète.
(Chancellerie romaine) On dor-
ne à Rome le nom de rescrils à des
sortes de bulles des papes qui com-
mencent par ces mofs : significavil
nobis dilectus filius , ete. Les res-
crils ont pour objet d'accorder quel-
que grâce ou dispense.
RÉSEAU , s. m. du lat. retio-
Jum , diminutif de rete. On a dit
longt-tems réseul , petits rets; ou-
vrage de fil d’or ou d'argent, tissu
de manière qu’il,y a des mailles et
des ouvertures en forme de rets.
( Anut.) I se dit per analogie du
lacis de quelques vaisseaux , ou de
quelques fibres qui forment une es-
pèce de rets.
RESECTE , s. f. du lat. reseco ,
our retro seco , retrancher.
( Geom. ) Pertion de l’axe d’une
courbe entie son sommet et une
fangente.
RÉSERVE, s. f. du lat. reservo ,
pour reiro Servo ; garder ; Conserver
en arrière , à part, pour un autre
tems : action de réserver.
{ Pratique) Exception, restric-
&ion au moyen de laquelie une chose
n’est pas comprise dans un acte à
dans un jugement, etc. Al se dit
aussi des choses réservées,
(Art mili.) Corps de réserve ;
cest un corvs de troupes destiné ou
à se jeter promptement dans le camp
et en sugmenter la garde, en cas de
RES
besoin , on à empêcher l'ennemi
d'approcher ce camp par les der-
rivres,
Un corps de réserve sert encore
à venir charger en flanc l’armée
ennemie , en se déployant subite-
ment d’un coté ou Hire.
On doit linvention des corps de
réserve, dit Vegece, aux Lacéaé-
moniens ; les Carthaginoïs les imi-
terenL, et les Romains ensuite ; mais
Pinventiou en est plus ancienne.
Cyrus avoit une réserve composte
de chameaux portant chacun des ar-
chers, et dont la vue et l’odeur com-
mencerent à ébranler les cavaliers
Lydiens.
RESERVOIR , 6. m. même ori-
gine que RESERVE.
(Archit.) Lieux où l’on réserve
les eaux pour les faire couler , ou
jaillir en quelque lieu.
( Péche \ I se dit aussi d’un en-
droit où lon met le poisson qu’on a
péché, pour le prendre quand on en
a besoin.
(Physiol.) se dit encore d’une
vessie où 11 s'amasse quelque fluide :
le réservoir du chyle, le réservoir
de pecquet. Voy. CHYLE , PEC-
QUET.
RESIDENT ; s. m. du lat. re-
sido , se rasseoir, demeurer , ré-
sider.
( Diplomatie ) Ministre public,
moins considérable en dignité que
les ambassadeurs et les envoyés ;
mais au dessus des agens, et, comme
les uns et les autres, sous la protec-
tion du droit des gens.
A
RÉSIDU , s. m. du lat. residuus
fait de resido, s'asseoir , déposer sa
lie: ce qui reste.
( Conunerce ) Reste de compte,
Arithmét, ) Le reste d’une divi-
sion arithmétique.
(Pratique) A s'entend aussi des
ieces inutiles d’une affaire.
( Chumie) On appelle résidu ,
ce qui reste d’une substance qui a
passé par queiqu’opération,
RÉSILIATION , s. f. du latin
resilio, pour relro salio , sauter en
arriere, se dédire.
( Fratique ) Acte par lequel ,
d’un mutuel consenteinent , on an-
nulle un autre acte, pendant que
RES
les choses sont encore entibres. La
résilialion n’est pas la même chose
que la RESOLUTION. Foy. ce
not.
RÉSINE , s. m. du lat. resina. ,
( Hist, nat.) On appelle re-
sine en général, une huile volatile
épaissie à Pair. La nature offre une
foule de substancesrésineuses qui ont
chacune des propriétés particulières.
F. BAUME, MASTIC, TERE-
BENTHINE , GALIBOT , POIX ,
BRAI, GOUDRON.
LA
RESISTANCE, s. f. du lat. re-
sisto , pour retro sislo, demeurer
derrière, résister.
(/Hécan.) Force ou puissance qui
agit contre une autre , de sorte qu’elle
détruit ou diminue son effet.
Il y a deux sortes de résistances,
celle des solides et celle ces fluides.
Bésistance des solides ; Cest la
force avec laquelle les parties des
corps solides, qui sont en repos,
s’opposent au mouvement des autres
parties qui leur sont contiguës.
Résistance des fluides ; cest la
force par laquelle les corps qui se
meuvent dans des milieux fluides
sont retardés dans leursmouvemens.
Pour la théorie de la résistance
des fluides, consultez le traité des
fluides de d’Alembert.
RÉSOLUTIF , VE , adj. du lat,
resolvo , resolutum , délier , déta-
cher , ouvrir.
(HMéd.) On donne ce nom aux
médicamens qui divisent etatténuent
les fluides épaissis et arrêtés , leur
donnent du mouvement , et aug-
mentent le ressort des solides,
RESOLUTION, s. f. même ori-
gine que RESOLUTIF : cessation
totale de consistance, solution , dé-
cision , fermeté, courage, parti pris.
( Pratique ) Résolution est, en
termes de palais, un jugement qui
casse et annulle un acte,
Il y a aussi des résolutions volon-
taires ou conventionnelles : ce sont
celles qui font cesser à l’avenir, l’ef-
fet d’une convention précédente ,
de la cause résolutoire, pour la
cause qui emporte la résolution d’un
acte.
( Mathémat, ) Résolution ou
plus communément solution, se
RES 255
dit de l’exposé et du développement
des procédés qu’on emploie pour ob-
tenir ce qu'on demande dans un
problème.
( Méd.) Résolution , en_méde-
cine signifie plusieurs choses : 10, [1
se prend pour un relâchement des
neris et de muscles, et il répond à la
paralysie ; 20, pour la dissolution des
mixtes, et leur réduction en princi-
pes, ce qui revient à l’analyse totale
ou partielle : 39. pour l’atténuation
et la dissipation des humeurs qui,
par leur séjour , forment quelque
tumeur , laquelle disparoît et se
touve guérie, quand sa cause con-
jointe s’est fondue , qu’elle est dissi-
pée par la transpiration, ou qu’elle
est rentrée dans les veines.
( Polit. ) Dans certains états , on
appelle résolutions , les ordonna:
ces concernant la police, la poli-
tique et le commerce,
( Peinture) Résolution , en ter-
mes de peinture et de dessin, signi-
fie fermeté, parti pris, ce que les
Italiens appellent partito. La réso-
lution s'applique le plus ordinaire
ment aux effets du ciair-obscur , à
l'expression des formes , au choix
des attitudes , et enfin au mécanis-
me de Part.
RESONNANCE , s. f. du latin
resono pour lerum sono, rendre un
son , résonner,
( Musique ) Prolongement ou
réflexion du son , fait par les vibra-
tions continuées des cordes d’un ins
trument , soit par les parois d’un
corps sonore , soit par la collision de
Pair , renfermé dans un instrument
à vent.
RESPIRATION , s. f. du lat.
respiro pour iterurn spiro , respirer,
( Physiol. ) Mouvement de la
poitrine par lequel l’air entre daus
les poumons et en sort alternative-
ment. Ÿ. ASPIRATION , EXPI-
RATION.
RESSEMBLANCE , s. f. du lat,
barb. simulare , fait de sémilis ,
semblable : rapport , conformité,
( Peinture ) On dit d’un peintre
qu’il attrape bien la ressemblance ;
c’est ordinairement le talent des
peintres médiocres,
RESSENTI, IE , participe de
ressentir, de Ja particule itéralive
256 RES
re , et de sentire, sentir de nou-
veau , sentir vivement.
( Arts d'imilation ) On dit, ce
modèle a des formes ressenties ;
le dessin d'Annibal Carrache est
ressenti , etc. La nature montre par-
tout desformes, mais elles ne sont pas
toujours ressenlies. Parmi les chets-
d'œuvres de Pantiquité, Hercule
Farnèse , les lutteurs ont des formes
ressenties; les formesde lPAntinoüs,
de l’Apollon du Belvédère sont au cor -
taire douces et fines ; enfin, celles
de la Vénus de Médiciset de l'her-
maphrodite n’offrent que des transi-
iious presque imperceptibles.
RESSIF ou RECIF , s. m. de
l'espagnol arrectfe , mot tiré de Pa-
xabe.
= ( AMWarine) On appelle ainsi un
banc de,roches dures sous Peau ou à
fleur d’eau, qui se prolonge le long
d’une cote, d’une ile , etc. , et où la
mer brise et écume sans cesse.
RESSORT , 8. m. du vieux mot
françois sourdre , fait du lätin sur-
gere , d’où sont dérivés source et
ressource,
Gin a dit autrefois resort et resor-
ment pour Paction de s’élever , de
sxlir apres être entré.
(Physique } Efforts que font cer-
tains cor! s pour se rétablir dans leur
état naturel, lorsqu’ils ont été con-
truints d’en sortir par une puissance
qui les a comprimés ou tendus,
( Mécan. ) Ressort se dit aussi
de tout ce qui est la cause du mou-
vement dans les machines et sui-
tout dans les automates.
( Peinture ) Ressort, est employée
ntétaphoriquement ; en peinture ,
pour exprimer Paction , le mouve-
ment d’une compositior: pittoresque.
Ainsi, Pon dit qu’une composition
a du ressort, pour signifier qu’elle
a de l’action. Si elle est froide et
sans vie, on dit qu’elle manque de
ressort.
Un ne pense pas que Michel-Ange,
Raphaël , etc. , aient connu le
mot de ressort comme terme de
leur art, quoique le premiereüt dans
lame un terrible ressort, et que
tous aient traité ce qu’on appreile
des sujets de grande machine, Ces
expressions Sont nées avec les rr4-
chinisies , les peintres de machine,
RES
les Cortone , les Solomène, les Cor-
rado , etc.
( Pratique ) Ressort est aussi un
terme de palais, qui signifie éten-
due ou district d’une juridiction , ei
qui a pour origine l’usage où étoient
es Romains de partager aux soldats ,
et de diviser par le sort les ferres et
les champs qu'ils avoient conquis,
et d'appeler ces champs sortes.
RESSUAGE , s. m. du lat. ex-
sudare , poug retro sudare , ven-
dre ou faire sortir la sueur, l’hu-
midité intérieure,
( Métallurgie ) Le ressuage est
une opération que Von fait subir
dans la liquation , à la masse ré-
sullante du cuivre et de largent
allié avec le plomb.
RESSUT, s. m. même origine
que RESSUAGE.,
( V’énerie ) On appelle ainsi le
lieu où la bête se réfugie pour se re-
poser et sécher sa sueur ou la rosée.
RESTAUR, s. m. du lat. restaurv
rétablir, restituer.
( Commerce ) Ressource ou dé-
dommagement querles assureurs onf
les uns contre les autres , suivant la
date de leurs assurances ; ou contre
le maitre , si l’avarie provient de
son faif.
RESTAURATION , 5. f. du lat.
reslauro , xétablir.
(Med. ) 1 se dit du rétablisse-
ment des forces perdues d’un ma-
lade ou d’un homme fatigué.
Peinture ) Restauration des
tab eaux ; . ENLEVAGE.
( Bibliogr. ) Restauration des
livres imprimés ; voy. BIBLIU-
GUIANCIE.
RESTE ., s. m. du lat. restare,
rester, qu'on a dit pourpermanere ,
demeurer : ce qui demeure de quei-
que chose.
( Mathémat. ) C’est la différence
que lon trouve entre deux gran-
deurs, apres avoir ôté la plus pe-
tite de la plus grande.
RESTER , v.n. du lat, restarz
demeurer.
( Marine ) On dit qu’une terre
ou un vaisseau résle à tel rhumb , à
tel aire-de-vent, lorsqu'il se trouve
dans la direction de cet aire-dGe-vents
par rapport au lieu dont on parle,
ANS) ,
RET
Ainsi, l’on dit: le cap Fimistére
hous restoit au sud-ouest du compas.
RESTITUTION , s. f. du latin
restiluere , action de restituer, de
rétablir.
( Pratique ) Restitulion en en-
Lier; c’est un moyen de se faire ré-
tablir contre un engagement injuste.
Restlilution de Jp ; c’est celle
qui a dieu lorsque le possesseur d’un
héritage ou autre immeuble produi-
sant des fruits, est condamné à se
désaisir de cet immeuble,
( Littérat. ) Reslitution d’un
lexle, d'un passage ; c’est le réta-
blissement d’un texte ,; d’un passage
corrompu. -
( Vumismat. ) Reslitution se dit
par les médaillistes, pour médaille
restiluée, et les médailles resti-
luées sont les médailles , soit consu-
laires, soit impériales, sur lesquelles,
outre le type et la légende qu’elles ont
eus dans la premiere fabrication ,
on voit de plus, le nom de Fempe-
reur qui les a fat frapper une seconde
fois, suivi du mot restiluil, en en-
tier, ou en abrégé.
(ÆAstron. ) Resiitution se dit quel-
quefois du retou: d’une planète à son
apside ; c’est la révolution anoma-
lstique.
Restilution se dit aussi de la pé-
riode qu’on croyoit ramener tous les
évènemens dans le même ordre.
RETARDATION, s. f. du latin
relardo , pour retrù tardo, appor-
ter du déiai, du ralentissement.
( Physique) Relardation se dit
du ralentissement du mouvement
d’un corps, en tant que ce ralentis-
sement cest l’effet d’une cause ou
force retardatrice ; il est peu usité.
J/. RESISTANCE , ACCELERA-
TION, PROJECTION , PESAN-
TEUR, GRAVITE.
RETARDATRICE , adj. même
origine que RETARDATION,
(Phys.) Force retardatrice ; c’est
la force qui retarde le mouvement
d’un corps. Telle est la pesanteur d’un
corps que l’on jette de bas en haut et
dont le mouvement est continuelle-
ment retardé par action que sa pe-
santeur exerce sur lui dans une direc-
tion contraire, c’est-à-dire , de haut
en bas.
RÉTENTION, sf, du lat. rgli-
Tome II,
RET 25%
ne0, pour relr Leneo, tenir en
arrière , xetenir : action de retenir,
réserve, réservation.
(Pratique) Droit de rétention ;
c’est la faculté accordée à la femme
par son contrat de mariage , de rete-
nir en cas qu’elle survive, la jouis-
sance des biens de son mari, jusqu’au
remboursement effectif de sa dot, et
de toutes ses reprises matrimoniales,
Rélention de cause ; c’est un
jugement par lequel les juges ex-
tracrdinaires où commis retiennent
Ja cause devant eux.
Relention d'usufruit ; c’est la
clause par laquelle celui qui cède un
héritage s’en réserve Pusufruit.
(Méd.) Rétention s'emploie par-
ticulièrement en parlant de lurine
arrêtée dans la vessie, et qui n’en
peut pobat sortir.
li se dit aussi des excrémens ou
mauvaises humeurs qui ne peuvent
sortir du corps.
RETENTUM, s. m. participe de
relirieo , retenir.
( Pratique ) Ferme purement la-
tin, conservé dans le langage du pa-
lis, pour signifier une réserve que
faisoit une cour souveraine, et qui
portoit ordinairement modération de
Ja peine proroncée contre un cri-
minel, ou quelqwantre intention de
juges”
RETICENCE , s. f. du latin reci-
ceo, pour relr Laceo, retenir, céler,
taire quelque chose.
(Diction ) Figure de rhétorique
propre aux passions, par laquelle
Porateur s’interrompt lui-meme au
milieu de son discours , et passe su-
bitement à d’autres choses ; en sorte -
que ce qu'il a dit, laisse suffisam-
ment entrevoir ce qu’il affecte de
supprimer, 3
RETICULAIRE, ad). ,pour l’ori-
“gine, Ÿ. RETICULE, qui a la for-
me d’un rets, d’un réseau.
( Anatom. ) I se dit de plusieurs
parties qui ont la forme d’un réseau,
La membrane réticulaire, le tissu
réticulaire. V. RESEAU.
RETICULE , s. m. du lat. reti-
culum , dimivutif de rete, rets, pe-
tit rets.
(Astron. ) Les astronomes ap-
pellent ainsi un instrument composé
de plusieurs fils, et DE place au
258 R ET
foyer d’une lunette pour mesurer les
diamètres des astres , où pour obser-
ver les différences de leurs passages.
Il y en a de deux sortes principales :
le réticule de 45 degrés, et le réticule
rhomboïde, Le champ d’une lunette
simple est ordinairement garni d’un
châssis dans lequel il y a quatre fils
tendus; un de ces fils est destiné à
représenter le parallèle à Péquateur
ou la direction du mouvement diurne
des astres. Le fil horaire qui lui est
perpendiculaire , représente un mé-
ridien ou cercle de déclinaison, et les
fils obliques font des angles de 45
degrés avec les deux premiers.
Le réticule rhomboïde , aujour-
d'hui le plus usité parmi les astro-
nomes , est formé d’un rhomboïde
dans lequel nne des diagonales est
double de l'autre.
On se servoit autrefois pour obser-
ver les éclipses d’un réticule com-
osé de 13 fils de soie tres-fins , pa-
rallèles , également éloignés les uns
des autres, et placés au foyer du
verre objectif; on avoit par ce
moyen le diamètre du soleil où de
la lune, divisé en douze parties
égales ou doigts; de sorte que pour
{rouver la quantité d’une éclipse , il
ve falloit que compter le nombre
des parties lumineuses et des parties
obscures, par les fils du reticule,
RETICULE , EE, adj. de RE-
TICULE. F7. ce mot,
( Bolan. ) H se dit des parties des
plantes qui sont marquées de nervu-
res anastomosées en réseau.
( Archit. anc.) Réliculé se disoit
aussi, dans l’architecture ancienne,
d’une espèce de maçonnerie de caii-
loutage en carrés longs.
RETIFORME , adj. du lat. rete,
rets, et de forma, forme : quia la
forme dun rets ou d’un réseau , c’est
un terme de botanique et d’anato-
mie , qui signifie la même chose que
réliculaire.
RETINE , s. f. du latin retina ,
formé de rete, rets.
(-Anat.) Membrane formée par
l'expansion du nerf optique, qui
tapisse la surface intérieure de l’œil,
et qui est le siége de la vision ;
elle est ainsi appelée parce qu’elle
ressemble en quelque sorte à un rets,
RETIRATION, s. f, de retirer ,
RET
en latin retrahcre | pour iterum
trahere , tirer une seconde foi. :
l’action de tirer une seconde fois.
( Imprimerie ) C’est, en termes
d'imprimerie, Paction d'imprimer
le versd , nu le côté opposé à celui
qui vient d’étre imprimé.
RETORTE , s. f. du latin rétor-
tunr, participe de relorqueo , pour
retro torqueo, tourner en arrière.
( Chimie ) Vaissedu de verre ou
de terre, qui a un bec reconrbé
pour se joindre au récipient ; les
François disent CORNUE. F7, ce
mot,
RETOUCHER, v. a. de la par- :
ticule itérative re , et du gothique
tckan, dont les Italiens ont fait
toccare ; les Espagnols tocar ; et
les Anglois touch : toucher une se-
conde fois, de nouveau.
( Peinture) Lorsqu'on dit qu'un
müitre a retouché son tableau , on
veut faire entendre qu’il y a donné
des forces , des finesses , qu’il y a mis
la dernière main ; mais, en général,
on entend par tableau retouché ,
un tableau raccommodé; c’est-à-
dire ; qu'un bomme dont la profes-
sion est de réparer les tableaux en-
dommagés, a placé de la coulear
où il en manquoit, et quelqueluis
même où il n’en manquoit pas.
( Gravure) On appelle épreuve
relouc héeune épreuve d’une planche
non terminée, et qu’au moyen du
crayon et du lavis, on a conduit à
Velfet que doit produire la planche
finie. Mais on entend toujours par
planche retouchée ,une planche usée
dont on a réveillé les travaux,
RETOUR , s. m. de la particule
itérativé re, et de l’hébreu £hor ou
tour, rang, ordre, série: tour mul-
tiplié et contraire.
(Pratique ) Droit de retour, ou
droit de reversion; Cest un droit
en vertu duquel les immeubles don-
nés par les père et mère, ou autres
ascendans, retournent aux donateurs,
lorsque les enfans donätaires décè-
dent sans hoirs. à
Retour de partage ; cest une
somme ou rente que le co-partageant
qui a le plus reçu paie à celui qui a
moins reçu, pour Pégaliser,
( WMathém.) Reiour des suites ;
terne en usage dans l'analyse su-
RET
&lime , et qui consiste en ceci : on
a l’expression d’une quantité comme
T, par une suite composée de cons-
tantes, et d’une autre quantité y; 1l
s’agit de tirer de cette première suife
une autre suite qui exprime la valeur
de y en x et en constantes. La mé-
thode pour résoudre ce problème est
expliquée dans le 7e. livre de lAna-
lyse démontrée du P, Reyneau.
RETOURNEMENT,, s. m. méme
origine que RETOUR.
(Astron.) Opération par laquelle
on vérifie un quart de cercle, en ob-
servant une étoile près du zénith, le
Himbe tourné vers l’orient et vers
Poccident alternativement.
RETRAIT, s. m.dulatinretraho,
pour relrù traho , tirer à soi, en ar-
rière , retirer.
( Pratique ) Yxercice du droit de
retirer ou de retraire un héritage
aliéné, en remboursant à l’acqué-
reur tout ce qu’il a payé, et en le
garantissant de toutes les obligations
quil avoit contractées. #7. RA-
CHAT.
RETRAITE , s. f. même origine
que RETRAIT : l’action de se re-
tirer.
(Ærchit.) Retraite se dit de Ja
diminution d’épaisseur qu’on donne
à un mur, à mesure qu’on l'élève,
( Poterie) Retraïle est aussi la
diminution de volume dans un corps
humide desséché au feu. £n mode-
lant la terre , il faut estimer la re-
traite qu'elle fera par la cuisson,
(Art milit.) Retraite, en termes
de guerre, est le mouvement que
fait un corps qui plie devant un autre,
Retraite est aussi le signal qu’on
donne dans les villes de guerre et bien
olicées , pour faire retirer chez eux
É soldats et les bourgeois.
Retraite est encore une pension ,
une place , une récompense que lon
accorde à des militaires, après un
long service. Il se dit par extension
de la pension que l’on accorde, dans
les administrations, à celui qui se
retire dun emploi qu'il a occupé
Le d
pendant un certain nombre d'années,
(Marine) Ordre de retraite ; c’est
Pordre ou ja disposition dans laquelle
les vaisseaux d’une armée navale ou
escadre se retirent de devant un en-
RE T 259
nemi Supérieur, ou après un com-
bat,
Canons de retraite ; ce sont les
canons qui sont placés en arriere on
à la poupe d’un vaisseau , et qni ser-
vent , lorsqu’on se retire, à se battie
en retraite,
Coup de canon de retraite ; c’est
le coup de canon que l’on tire tous
les soirs , à bord du vaisseau com-
ancant , dans une rade ou mouil-
lage , pour annoncer aux marins le
moment de leur retraite À bord,
RETRANCHEMENT , s. m, du
latin truncare, trancher : on a dit
anciennement /ranchés.
(Art milil.) Retranchemens . en
termes de fortifcation, se dit de toute
sorte de travail qui foitifie un poste
contre lattaque de ennemi. Ainsi,
on dit qu’une armée se retranche sous
le canon d’une place, quand elle est
moins forte que celle de l'ennemi,
On se retranche dans son camp,
quand on attend du renfort ; on se
retranche dans un poste pour s'y
défendre, quand on craint d'y être
insulré ou attaqué.
RETROACTION , s. f. du latin
retro , en arriere, et de ago , agir;
ce qui agit sur le passé,
( Législat. ) NH ne s'emploie guère
qu'avec le mot effet, et en parlant
‘des lois. Les lois ne doivent point
avoir d'effet rélroaclif.
RETROCESSION, s. m. du lat,
relro , en arrière, et de cedo , céder ,
quitter , laisser.
( Pralique) Acte par lequel le ces-
sionnaire cède à son cédant ce qu'il
en avoit recu.
RETROGRADATION, s. f, du
latin retro, en arrière, et de gradior,
marcher : action par laquelle un corps
se meut en arriere,
(-Astron.) Bétrogradation se dif,
en termes d'astronomie, d’un mou-
vement apparent des planètes, par
lequel elles semblent quelquefuis re-
culer dans Fécliptique , et se mou-
voir dan un sens opposé à l’ordre
ou à la succession des signes ; c’est-
à-dire . aller vers l’occident. Ce mou-
vemerñt n’est qu’apparent ; car , si les
planètes étoient vues du centre du
système, c'est-à-dire, du soleil, leurs
mouvemens paroitroient toujours
réguliers; c’est-à dire, dirigés d’occi-
k 2
260 REV
dent en orient. Les inégalités qu’on
y observe , en les voyant de la terre,
naissent du mouvement et de la po-
sition de la terre, 77, STATION-
NAIRE, DIRECT.
Rétrogradalion des nœuds de la
Zune ; c’est un mouvement de la ligne
des nœuds de Porbite lunaire, par le-
quel cette ligne change sans cesse, en
se mouvant d’orient en occident, con-
tre l'ordre des signes ; elle achève son
cours rélrngrade en dix-neuf ans,
après quoi chacun des nœuds revient
au même point d’où il étoit parti.
Ce mouvement est commun à toutes
les orbites planétaires; mais il est
plus sensible pour la lune.
RETROGRADE, adj, même
origine que RETROGRADATION.
(Art milil.) Mouvement rétro-
grade ; c’est une expression qu’on
- emploie dans certaines circenstances,
au lieu de retraite, fuite. L'armée
ennemie est er pleine relraile ; 110-
ire armée fait, en ce moment, un
mouvement rétrograde.
RETUS, SE, adj. du latin re-
£usus, participe de refundo, émous-
ser.
( Botan. ) I se dit des parties des
plantes tres-obtuses, avec sinus ou
dépression plus ou moins sensible,
REVANCHE, s. f, du latin revin-
dicäre, composé de la particule ité-
rative re , et de vindico, venger,
se revancher: action par laquelle on
se revanche du mal qu’on a reçu.
( Jeux) Revanche se dit au jeu de
la seconde partie que joue le perdant,
pour se racquitter de la première.
REVENDICATION, s. f. même
origine que REV ANCHE.
(Pratique) Action réelle par la-
quelle nous demandons une chose qui
nous appartient , et qui est entre les
mains d'autrui.
REVEILLON , s. m. de réveiller,
pour tirer quelqu'un d’un assoupisse-
ment, dérivé du lat. vigilare, veiller.
(Peinture ) On appelle ainsi en
peinture des moyens mécaniques de
réveiller lattention, Il y a des re-
eillons de lumière , des réveillons
de couleur, des réveillons de tou-
che.
Les réveillons de lumière sont des
effets ou accidens produits ordinaire-
ment par l’éclat quirejaillit des corps
REV
qui ont une certaine dureté, et qui
sont polis comme les métaux.
Les réveillons de couleur sont
des effets de couleurs brillantes, pi-
quantes, qu’autorisent des disposi-
tions bien ménagées dans le clair-
obscur,
Les réveillons de touche sont de
légeres exagérations qu’on excuse par
effet qu’elles produisent, en atta-
chant où excitant l’attention sur des
objets intéressans.
REVERBERATION,, s. f. du laf,
reverbero , pour retrù verbero,
frapper en arrière , à rebours.
(Physique) Action d’un corps qui
enrepousse', ouenréfléchitunautre ,
après en avoir été frappé. C’est la
même chose que REFLEXION. 7.
ce mot. É
Les lanternes appelées réverbères,
consistent dans une mêche de lampe
placée devant un miroir de fer-blance
étamé, qui réfléchit, réverbère au
loin la lumière,
(Métallurgie) Dansles fourneaux
dits à réverbère , la flamme est ré-
fléchie, reverbérée sur elle-même,
de facon qu’elle mine toute la ma-
tière d’alentour, ;
REVISION , s. f. de la particule
itérative re , et de wideo, voir, con-
sidérer : laction par laquelle on re-
voit, on examine de nouveau,
(Pratique) Révision de procès ;
c’est, en matière criminelle , lenou-
vel examen qui se fait d’un procès
jugé en dernier ressort,
REVOCATION , s. f, du lat. re-
voco , pour retro voco, appeler ex
arrière, rappeler : l’action de rap-
peller , de révoquer.
( Pratique) Acte par lequelon en
révoque ün autre.
Révocalion de donation ; c’est
un acte par lequel une donation est
révoquée,
Bévocalion de procureur; c’est
Pacte par lequel un procureur est ré-
voqué par la partie qui Pavoit char-
gé d’occuper pour elle.
Révocation de testamens ; c’est
un acte par lequel un testament est
révoqué. ;
REVOLUTE , adj. du lat. revol-
vo, revolutum, formé de la parti-
cule itérative re, et de volvo ; rou-
ler, tourner.
REV
( Bolan.) I se dit des parties des
plantes roulées en dehors, ou sur la
face extérieure.
REVOLUTION, s. f. même ori-
gine que le précédent.
( Géom.) Révolution , en termes
de géométrie , est le mouvement
d’une figure plane qui tourne autour
d’une axe immobile. Un triangle
rectangle, tournant autour d’un de
ses côtés, engendre un cône par sa
révolution. Un demi-cercle, qui
tourne sur son diamètre, engendre
une sphère par sa révolution.
(Astron.) Révolution, en as-
tronomie, se dit de la durée du tems
qwune planète emploie à faire le
tour du ciel; ainsi, lPon dit que la
révolution du soleil est d’un an ; que
celle de Saturne est de trente ans.
Révolution vraie d'une planète;
c’est son vrai retour à un mème point
du ciel. Cette révolution est trop
inégale pour qu’on en fasse des
tables. La révolution moyenne ,la
seule que Pon calcule , est celle que
Pon a dégagée de l’effetde toutes les
inégalités de la planète, en prenant
le milieu entreles plus et les moins ,
par un grand nombre de révolutions
fondues en une somme totale,
Hévolution tropique ; c’est celle
qui se compte par le retour d’une pla-
pète au point équinoxial.
Révolution sydérale ; c’est le re-
tour de la planète à une même étoile
fixe.
Révolution anomalistique ; c’est
le retour à lapside, soit apogée,
soit aphélie.
Æévolulion synodique ; c’est le
retour à la conjonction au soleil,
vue de la terre; et s’il s’agit des sa-
tellites, c’est le retour à la conjonc-
tion, vu de la planète principale. La
révolution synodique de la lune est
de 29 jours, 12h. 44 m. 3 s. : elle
difiere de la révolution , ou du mois
périodique, c’est-à-dire, du tems
que la lune met à parcourir le zo-
diaque , ce dernier mois étant de 27
jours 7 h. 43 m. 4 s. La raison de
cette différence , est que EST
uxe révolution de la lune, le soleil
fait environ 27 degrés dans le même
sens ; il faut donc, pour que la lune
se retrouve en conjonction avec le
soleil, qu’elle fasse encore tout ce
RHA 267
chemin , et elle emploie environ 2
jours à parcourir ces 27 degrés.
La révolulion des étoiles , ou des
points équinoxiaux, est de 25750
ans.
( éd.) On appelle révolutions
d'humeurs , un mouvement extraor-
dinaire dans les humeurs.
(Polis.) Révolution , pris dans
le sens figuré , désigne un change-
ment considérable dans le gouver-
nement d’un état; et employé ab-
solument , il désigne la révolution
la plus considérable, celle qui a
amené un autre ordre de choses.
Aünsi, en parlant de PAngleterre
la révolution désigne celle de 1688 ;
en parlant de la Suede, celle de 3772 ;
en parlant de la France, celle de
1789.
. REVUE,
REVISION.
(Art milit.) Revue se dit de Pas
semblée d’un corps , ou de plusieurs
corps de troupes soûs les armes À
pour voir si elles sont complettes ,
ou en bon état.
REVULSION , s. f. du lat, re-
vello, pour retro vello, arracher,
faire revenir, détourner,
(MHed.) Retour d’humeurs, cours
qu'on leur fait prendre vers la partie
opposée à celle sur laquelle elles se
jetoient.
‘REZ , préposition du lat, rasum ,
de rado, tendre , raser : rez-terre ,
rez-de-chaussée,
RHABDOÏDE, ou RABDOÏDE,
adj. dugrec 5460 (rhabdos), ver-
ge , et d’eidos ( éidos ), forme , res-
semblance : qui a la forme d’une
verge. 7
(Anal) Épithète que quelques
anatomistes ont donné à la sutare du
crâne , parce qu’elle a la figure
d’une verge; on l’appelle autrement
suture sagitale.
RHACHISAGRE , s. f. F. RA-
CHISAGRE.
RHACEBITIS, subst. masc. 7.
RACHITIS.
RHACEOSIS, subst. fém. #7,
RACHOSIS.
RHAGODES , s. f. du grec Pæyàs
rhagas ), rupture. «
(Hédec.) On appelle ainsi des
fentes ou crevasses ulcérées qui se
s. f. même origine que
262
RHE
font aux lèvres, aux mains , au fon-
dement, elc., accompagnées sou-
vent d’une rugosité et d’une con-
traction de la peau , qui les rend
foit douloureuses et fort incommodes.
RHAGOÏDE , adj. du grec jà£
(rhax), génit. jayos (rhagos),
grain de raisin, et d’eid'os (eidos),
forme, ressemblance : qui à la fi-
gure d’un grain de rai:in.
( Anal.) C’est le nom d’une tu-
nique de l'œil, qu’on appelle autre-
ment uvée, du lat. upa, qui signi-
fie également grain de raisin ; parce
awelle ressemble à un grain de rai-
sin, dont on a oté la petite queue.
RHAPHÉ, s. m. Ÿ. RAPHÉ,
RHAPSODIE , sf. #. RAP-
SODIE.
RHETORIQUE s. f. du grec
furopsxh (rhéloriké ), sous-entendu
ætyvn (lechné), art, dérivé de 540
(rhéo ), parler : Part de parler.
La rhélorique est la théorie de Part
de persuader. La rhétorique n'est
pas la mème chose que l’éloquence.
L'une est la théorie, et l’autre est
la pratique; l’une trace la méthode,
et l’autre la suit; Pune indique les
sources , et l’autre y va puiser; Pune
enseigne les moyens, et l’autre les
emploie.
Pour découvrir l’origine de la rñé-
lorique , il faut remonter jusqu’au
tems où les peuples policés com-
mencerent à cultiver leur langue,
et à faire cas des talens de Pesprit.
Elle subsistoit certainement chez les
Grecs, dans la guerre de Troÿe ;
car Hésiode assure que, des-lors, on
avoit établi des régles et une mé-
thode pour bien parler. Aïnsi, on
pe peut douter que du tems d’'Ho-
mère, qui vivoit apres le siéze de
Troye, la rhétorique n’eût déjà été
réduite en art, et mème que cet art
n’eût toute son étendue et sa perfec-
tion, parce que les rhéteurs ont tiré
de ce poëte plus d'exemples pour
appuyer leurs préceptes , que de tous
les orateurs ensemble , et que l'étude
d’Homère a toujours fait la base de
Vinstruction que les maitres don-
noient à leurs disciples.
Le talent de la parole fut, dans
Athènes, le plus puissant moyen
d'acquérir du crédit, de la consi-
déyraiion et des honneurs. À Rome,
RHO
on ne éonnut, pendant quatre ou
cinq cents ans, dit Cicéron , d'autre
éloquence que celle qui vient de la
nature et d’un génie eciei Mais
enfin, lorsque les Romains eurent
vaincu les Grecs, ceux-ci y portérent
les sciences, et y enscignèrent la
rhélorique , dont Cicéron donna ,
dans la suite, des préceptes. Les Ro-
mains, de leur coté , alltrent enten-
dre, dans la Grèce, ce qu’il ÿ res-
toit d’orateurs, et s’adonnèrent à
Pétude de Péloquence avec une ar-
deur incroyable. Aristote, Quinti-
lien , Cicéron ont écrit excellem-
ment de la rhétorique. La première
rhélorique rançoise qui ait paru ,
estintitulée : Le grand et vrai Art
de pleine rhétorique, par Pierre
Fabri, natif de Rouen. Année
159T.
Figure de rhétorique ; on appelle
ainsi un certain four de pensées et
de paroles qui donne de la force
ou de la grâce au discours. #7. FI-
GURE.
Fleurs de rhétorique ; ce sont
les grâces. les ornemens, les em-
bellissemens du discours.
RHINGRAVE , s. m. composé
du latin barb, Rhenus, Rhin, et de
gravius où graphius , comte, juge :
juge du Rhin. j
(Æcon. polit.) C’étoit ainsi qu'on
appeloit les juges, les gouverneurs
des villes situées le long du Rhin.
RHINOPTE , adj. du grec pir
« rhin), le nez ou les narines, et
e omropas (oplomai), voir: qui
voit par les narines,.
( Med.) H se dit de celui qui,
en conséquence d’une maladie au
grand angle de Pœil, qui a ouvert
un passage dans le nez, peut voir par
les narines.
On appelle rhinoplie, Vétat de
celui qui voit par les narines.
RHISAGRE , s, m. du grec fix
(rhiza), racine, et d’àypx (agra),
prise , Chasse.
( Chirurg.) Fnstrument propre à
arracher les racines des dents.
RHIZOPHAGE , s. m. du grec
bi£x ( rhisa) , racine, et de ç4y
(phago ), manger. te
( Hist. nal.) On appelle ainsi
ceux qui ne vivent que de racines.
RHODITE, s. £ dugrec p5dev
RHY
(rhodon) , rose, et de 180 (lithos),
ierre,
( Winéral. ) Pierre qui par sa
couleur et sa forme ressemble à une
rose, À
RHOGME,, «. f. du grec puy
( rhogrné), fente, felure, de 25 ,
briser, rompre.
( Chirurgie ) Fracture du crâne ,
qui consiste dans une fente superfi- ,
cielle , étroite et longue.
RHOMBE , s. m. du grec jou£os
(rhombos), de jéu£w (rhembo ),
eutourer.
( Géom. ) Parallélogamme dont
Jes cotés sont égaux , mais dont les
angles sont inégaux , deux des an-
gles opposés étant obtus et les deux
autres aigus.
Rhombe solide ; on appelle ainsi
deux cones égaux et droits, joints
ensemble par leurs bases,
RHOMBOÏDAL, LE, adj. Foy.
RHOMBOÏDE.
( Botan. anal.) À quatre angles ;
deux opposés plus aigus,
RHOMBOÏDE , s. m. du grec
Pém£es (rhombos }, rhombe , et
d’erdos (éidos ) , forme , ressem-
blance,
( Géom. ) Parallélogramme dont
les cotés et les angles sont inégaux ,
mais dont les cotés opposés sont
égaux , ainsi que les angles op-
posés.
Autrement le r1omboïde est une
figure de quatre cotés, dont les cotés
opposés sont égaux ; mais qui n’est
ni équilatérale, ni équiangle,
RHUM, s. m. /, RUM.
RAUMATISME ,s. m. de peux
rheurna ) , cours , fluxion. #7,
RHUME.
(Méd.) Douleur qu'on sent dans
les muscles, dans les membranes ,
et souvent dans le périoste même,
accompagné de pésanteur, de diffi-
culté de se mouvoir, et quelquefois
d'une fièvre irrégulivre.
RAUMB , s. m. Ÿ. RUMB.
RHUME , s. m. de Su ( rheu-
na), cours , fluxion, de fx , couler,
( Méd. ) Espèce de fluxion sur la
gorge et sur la trachée-artère , qui
fait tousser , moucher et cracher.
RHYAS , s. m. Mot purement
grec pÜac ( rhuas ) , cours , fluxion ,
fait de jéw ou de péx (red), couler.
RHY
( Med.) Ecoulement des yeux
occasionné par la diminution de la
chair dans F grand canthus ou le
grand angle de Pœil.
RHYPOGRAPHE, s. m. du grec
puroc( rhupos }, ordure, chose basse,
et de yp4qu ( grapho ), décrire,
tracer.
( Peinture ) Quelques écrivains
ont ainsi désigné les peintres qui
s'occupent de représenter la basse
nature; ceux qu’on appelle autre-
ment peintres de BAMBOCHA-
DES. 7. ce mot.
RHYPTIQUE , adj. dugr. fé
rhuplo), nettoyer, dérivé de fÿmoc
Rise ), ordure.
(Méd.) Epithète que l’on donne
aux médicamens propres à détacher
et à entrainer les humeurs visqueuses
et corrompues , adhérentes à quelque
partie du corps. On les appelle autre-
ment DETERSIFS. 7. ce mot.
REYTHME, s. m. du gr. fvôuve
( ruthmos ), nombre ; cadence,
mesure.
(Beaux arts) Dans son acception
la plus générale, le rhythme est la
proportion qu’ont entr’elles les par-
ties d’un même tout. Aristide Quin-
tilien divise le rhy£hme en trois
espèces ; savoir: le rhylhme des
corps immobiles , lequel résulte de Ja
juste proportion de leurs parties,
comme «dans une statue bien faite ;
le rhythime du mouvement local,
come dans la danse, la démarche
bien composée, les attitudes des
pantomimes ; et le rhÿihme des
mouvemens de la voix.
Le rhythme appliqué à la voix,
peut s’eniendre de la parole où du
chant. Dans le premier sens, Cest
du rhythme que naissent le nombre
et l'harmonie dans l’éloquence; la
mesure et la cadence dans la poésie;
davs le second, le rhythme s’appli-
que à la valeur des notes, et s'appelle
aujourd’hui MESURE. #. ce mot.
l’ossius , dans son livre de poë-
matum cantu, et viribus rhythmi,
relève beaucoup le rhÿ1hme ancien,
et il lui attribue toute la force de
Pancienne musique. Il dit qu'un
rhythme détaché comme le notre,
qui ne représente aucune image des
choses , ne peut avoir aucun effet,
et que lesanciens nombres poétiques
n'avoient été inventés que pour cette
263
264 RIC
fin que nous négligeons. Il ajoute
que le langage et la poésie moderne
sont peu propres pour la musique ,
et que nous n’aurons jamais de bonne
musique vocale jusqu’à ce que nous
fassions des vers favorables pour le
chant ; c’est-à-dire, jusqu'àce que
nous réformions notre langage, et
que nous lui donnions, à l'exemple
des anciens, la quantité et les pieds
mesurés, en proscrivant pour ja-
mais l’invention barbare-de la rime,
(Méd.) Les médecins ont -em-
prunté de la langue des beaux arts,
le mot rhythme, pour exprimer ia
cadence où l’harmonie du pouls, ou
Ja proportion convenable entre une
pulsation et celles qui suivent.
REYTHMIQUE., 5.1, Por.
REYTHME,.
(Musique) La rhythmique étoit,
chez les anciens, la partie de l’art
musical qui enseignoit à pratiquer
les règles du mouvement et du
rhyiluine , selon les lois de la
RHYTHMOPEE.
(Danse) Rhythmique est aussi
le nom que les auteurs donnent à
l’ancienne danse des Grecs, laquelle
répond à ce qu'on pratique mainte-
paut dans nos airs de ballet.
REYTHMOPEE, s. f, du grec
subuomoiiæ (rhuthmopoiia ). :
(Musique) Partie de la science
musicale qui prescrivoit à l’art
rhy thmique , les lois du r 1 thme ,
et tout ce qui lui appartient.
RICHESSE, adj. d’origine teu-
tonique et celtique. Les Anglo-Saxons
on dit ryca, rice, dont les Anglois
ont fait rich, les Suédois ryk , les
Allemands reich, lesItaliens ricco, et
les Espagnols rico, tous dans la signi-
fication d'homme puissant, opuient,.
(Métallurgie) Riche, en paxlant
d'une mine d’or, d'argent, de cui-
vre, etc., s'entend d’une mine abon-
dante en métal.
(Peinture) Composition riche ;
c’est une composition dans laquelle
on remarque ure sage abondance,
exempte de profusion.
Tout ce qui est beau est toujours
riche , dans lesouvrages de Part. Une
composilion riche wa souvent rien
de ce qu’on entend par ce mot, dans
le langage ordinaire, Des vétémens
Bt EC
simples, des toits rustiques, un site
sauvage,, peuvent être aussi riches
que des brocards, des édifices somp-
lueux.
GP) Langue riche ; c’est
celle qui abonde en mots et en tours,
Sujetriche, matière riche ; c’est
un sujet fécond en idées, en ima-
, etc.
Rimes riches ; ce sont celles qui
sont les plus exactes, et qui satis-
font davantage l'oreille.
Comparaison riche , celle qui est
heureusement ameute , et qui ap-
porte une grande clarté dans le sujet.
RICOCHET , s. m. d’une origine
inconnue ; mais on appeloit autrefois
ricochet, un petit oiseau qui répète
continuellement son ramage, d’où
Poa à appelé ricochet , la répétition
du mème discours.
(Mécanique) Ricochet est une
espece de mouvement par saut, que
fait un corps jeté obliquement sur
la surface de Peau, et dont la cause
est la résistance de leau. On dit
qu'un corps fait des ricochets, lors-
qu'ayant été jeté obliquement sur
la surface de l’eau, 11 se réfléchit
au lieu de la pénétrer, et y retombe
ensuite pour se réfléchir de nouveau.
(Artillerie) Battre en ricochet ;
c’est charger des pièces d’une quan-
tité de poudre suilisante pour por-
ter leurs volées dans les ouvrages
qu’elles enfilent, On place ordina:=
rement ces batteries sur la ligne
d’une face ou d’un flanc, afin que
le boulet enfile et nettoie toute la
longueur.
Les propriétés des batteries à r1co-
chet, sont 10. de démonter promp-
tement les batteries et toutes les au-
tres pièces montées le long des faces
des bastions et demi-lunes; 20. de
chasser l'ennemi des défenses de la
place, quisont opposées aux attaques;
30, de plonger les fossés, ÿ couper
les communications de la place aux
demi-lunes ; 40. de tourmenter len-
nemi dans le chemin couvert, au
point de le forcer de lPabandonner ;
50. de prendre le derrière des flancs
et des courtines, et rendre leur com
munication inutile,
C’est M. le maréchal de Vauban
qui est lPinventeur du ricochet. Il
commepta à en faire usage au s1680
ces
[a
RIM
d'Ath , en 1679. « Ce ne fut pas sans
peine, dit l’auteur des mémoires sur
ce siége, que M. de Vauban parvint
à réduire l'artillerie à battre à rico-
chet, à petites charges, dont l’effet
ne paroissoit point aux yeux ; mais
enfin, à force de se donner de la,
peine, il en vint à bout. Le grand
éclat’, le fracas et la promptitude du
service, avoient fait jusqu'alors tout
le mérite dans les sitges; on chan-
gea ici de manière, car il nes’en
est jamais fait où il y ait eu si peu
de bruit, et où cependant on ait
tiré si bon parti du canon que lon
fit dans ce siége-ci. »
RIDE , s. f. du grec furie, furid'os
(rhuus, rhutidos), plis qui se font
sur la peau, de fiw , tirer.
(_Anat. ) Espèce de sillon qui se
forme sur la peau des animaux, et
particulièrement sur le front et le vi-
sage des hommes.
RIDE , ÉE , adj. de RIDE. 7.
ce mot. x
(Botan.) On appelle ainsi tout
ce qui a une surface inégale, etremar-
quable par des enfoncemens et des
élévations alternatifs.
RIDEAU , s. m. de ride. Ona dit
ridellum , dans la basse latinité.
(Ari mili.) Rideau se dit, en
termes de guerre, d’une petite émi-
pence qui règne en longueur sur une
plaine, et qui est quelquefois comme
parallele au front d’une place. On
dit se cacher , et cacher l’infanterie
derrière un rideau.
RIGOLE , s. f. du latin rivola,
diminutif de rivus, ruisseau, cou-
rant, petit fossé pour faire couler
les eaux,
( Jardin. ) Petite tranchée fouillée
en terre , pour conduire l’eau, ou
es planter des bordures, des ar-
ustes ou des palissades. #
RIME , s. f. du saxon rima, bord,
terminaison, ou du teutonique ri ,
nombre, mètre. ‘ à
( Poésie) Uniformité de son placé
à la fin des mots qui terminent les
vers. ;
_ On a beaucoup discuté si la rime
est une source de beautés ou de dé-
fauts dans les vers; les uns préten-
dent que c’est une pratique barbare
qui entraine, avec elle une mono-
torie insoutenable; les autres n’y
RIM 265
trouvent qu’une consonnance qui
charme l'oreille.
Voici ce qu’on raconte sur l’origine
de la rime : Les orateurs grecs qui
cherchoïient à chatouiller les orviiles
du peuple, affectoient une ceaitaine
cadence de périodes composées, qui
finissoient par une même conson-
nance et une même terminaison. Ils
les appeloient omésolensvrz (opoio-
tcleuta). Les Latins, qui les imi-
tèrent, commèrent ces phrases ainsi
mesurées, similiter desinenlia,Ceite
affectation augmenta dans le déclin
de la langue latine , et la langue gau-
loise conserva cétte cadence de ri-
nes , qui parut plus douce et plus
agréable que les vers mesurés des
Grecset des Romains.Ilarriva même
que les poëtes qui composoient en
latin , ajoutérent la rime à la me-
sure ancienne des vers, qu'ils appe—
lèrent Zéonins , du nom d’un certain
Leonius qui excella dans ces sortes
de vers,
La rime fut d’abord la seule règle
que les poëtesobservassent. Ils ne son-
gèrent point à l’arrangement des ri-
mes , et bien loin deles diversifier ,
c’étoit une espèce de heauté que de
faire un grand nombre de vers sur
les mêmes rimes. Ce ne fut que du
tems de St.-Louis , que la versifica-
tion . devenant plusexacte, lon mêla
régulièrement les rimes masculines
et féminines,
On distingue la rime masculineet
l rime féminine :
Rime masculine ; celle dont la
dernière voyelle est autre qu'un e.
muet.
Rime féminine ; celle dont la
dernière voyelle des mots qui la com-
posent est un € muet.
Les rimes, tant masculines que
féminines, peuvent être ou riches ou
suffisantes.
Rime riche ou heureuse ; celle
qui est formée par la plus grande
uniformité entre les sons.
Fime suffisante ; celle qui n’a
rien de plus que les sons essentiels,
Les rimes , soit riches ou suffi-
santes, soit masculines ou féminines,
prennent quelquefois des noms dif-
férens , selon leur arrangement.
Rimes' suivies ou plates ; celles
de deux veïs de suite, terminés de
même ; c’est-à-dire, de deux mascu-
266 RAS
lius et deux féminins, toujours con-
tiuués de même. On s’en sert dans la
haute poésie.
Rimes croisées ; lorsqu'on entre-
lace les vers des deux espèces, un
masculin après un féminin ; ou deux
masculins de mème rime entre deux
féminins qui rimentensemble, telles
qu'on en voit dans lode, le ron-
deau, le sonnet, etc.
Rimes mélées ; lorsque, dans le
mélange des vers, on ne garde d’au-
tre règle que celle de ne pas mettre
de suite plus de deux vers masculins
ou féminins : comme dans les ma-
drigaux , les chansons, quelques idil-
les , opéra , cantates, etc.
Le bon goût a banni la gêne et
Taffectation puérile des mêmes sons
répétés plusieurs fois, sans autre mé-
vite que la difficulté. T'elles étoient
Les vieilles rimes, qui étoient au-
trefois en usage, et dont les plus
connues sont : la irielle , la bate-
lée, la fraternisée, la sénée, la
brisée | V'empéritre , Vannexée ,
l'enchainée , Véquivoque, la cou-
ronnée. On trouve des exemples de
ces rimes dans Marot.
RINCEAU , s. m. autrefois rain-
seau , et plus anciennement rain et
rains, du laïin ramus , rameau ,
branche d'arbre.
(rchit.) On nomme ainsi des
branches feuillues dont on charge
les frises, et dont on fait d’autres
ornemens.
RIPUAIRE , adj. du latin bar-
bare ripuarii, ribuarit, ribuerii ,
fous mois corrompus du lat, rpart ,
et qui servoient , dans le moyen âge,
à désigner un peuple distingué des
Fraucs , des Bourguignons , des Gau-
lois, des Allemands, des Frisons, des
Saxons, etc. , et qui vint s’établir en
deçà du Rhin et sur ses bords.
(Jurispr.) Loi ripuaire ; C’étoit
le nom d’une fameuse loi donnée par
Clovis, et qui ordonne entre autres
choses, que le ripuaire sera traité
comme le francois. Cette loi a beau-
coup de ressemblance avec la loi Sa-
lique.
RIS, s. m. Corruption de l’anglois
recf.
Vtarine) Les ris des voiles sont
une partie de la surface des voiles
qui est destinée à être repliée, quand
RIV
le vent est trop fort. A cet effet , on
y pratique un rang d’œillets en ligne
droite, pour former chacun de ces
ris. On passe des garcettes ou de pe-
tites cordes dans chacun de ces œil-
lets, où elles sont arrêtées par un
nœud de chaque coté de Pæillet.
Les basses voiles n’ont chacune
qu'un ris; mais les buniers en ont
trois ; delà ces expressions : étre au
bas ris, pour avoir tous les ris pris
lorsque la violence du vent aug-
mente, Larguer les ris , pour déta-
cher les garcettes qui tiennent cette
partie de la voile repliée sur la ver-
gue , lorsque le vent devient plus
modéré.
RIS ou RIRE , s. m. du lat, risus,
( Med.) Mouvement irrégulier de
la poitrine et du diaphragme, qui se
manifeste aux lèvres et aux autres
parties du visage.
Ris sardonique, de sardon, nom
d’une herbe venimeuse qui croît en
Sardaigne. C’est un mouvement con-
vulsif du diaphragme et des muscles
de la face, qui ne diffère du ris sim-
ple qu’en ce qu’il est accompagné du
délire, de la cardialgie, des nausées,
du vomissement, et des autres symp-
tômes qui sont les suites ordinaires
d’un poison qui corrode le ventricule.
Le nom de cette maladie est tiré
d’une plante que Dioscoride nomme
sardon, fort commune er Sardaigne :
ceux qui en mangent meurent en
rianf.
RITOURNELLE, s. f. de lital.
ritornello, diminutif de rilorno ,
retour : petit retour.
( Musique) Traït de symphonie
qui s'emploie en manière de prélude
à la tète d’un air, dont ordinaire-
ment il annonce le chant ; ou à la fin,
pour imiter et assurer la fin du même
chant; ou dans le milieu, es re-
poser la voix, pour renforcer Pexpres-
sion, ou simplement pour embellir
la pièce. Aujourd’hui que la sympho-
nie a pris un caractère presqu’indé-
pendant de la vocale, on ne s’en tient
plus guère à de simples répétitions ;
aussi le mot ritournelle a-t-il vieilli,
RIVIÈRE , s. Î. du latin barbare
riparia où rivaria, avgmentatif de
rivuS , TUISSEAU.
( Créogr. ) Assemblage d'eaux qui
couient daus up lit d’une largeur et
ROC
d’une étendue considérable, Les eaux
de pluie font les sources, les sources”
font les fontaines, les fontaines font
les ruisseaux , les ruisseaux forment
les rivières , les rivières qui ont un
long cows, qui reçoivent beaucoup
d’eau dans leur cours, et qui se
rendent à la mer sans perdre leur
nom, s'appellent fleuves. F. ce mot.
( Botan. ) De rivière les botanis-
tes ont fait riveraines , pour désigner
les plantes qui croissent habituelle-
ment au bord des rivières ou des
fleuves; et rivulaires, pour celles
qui habitent les ruisseaux d’eau cou-
rante.
(Pratique) Riverains est encore
Je nom que les réglemens concernant
les eaux et foréts donnent à ceux
qui habitent ou qui ont des terres
sur la rive d’un fleuve, d’une rivière
où d’une forèt,
RIZ , s. m. du grec ôpu7x (orusa),
d’où les Italiens ont fait 7120 , le
premier © s’étant perdu.
( Agricull.) Piante de la famille
es graminées,
RIZIERE, s. f. de RIZ.
_(4gricult. ) Campagne semée de
Ti.
ROB, s.m. Mot arabe.
( Pharmacie) Mot arabe qu’on a
retenu en latin et en francois, et qui
signifie proprement le suc de quel-
que fruit que ce soit , cuit en consis-
tance de miel ou de syrop.
ROBE, s. f. du lat. barb. raba
ou roba, d’où Pon a fait dérober,
pour enlever la robe.
( Coslume ) Vètement long à
manches.
(Jardin. ) Enveloppe de certains
légumes où de certains fruits.
( Equit. ) Robe, en termes de
manège, se dit pour le poil: deux
chevaux de méme robe, pour deux
chevaux de méme poil.
ROBORATIF , VE , adj. du lat,
roborare , fortifier.
(Méd. ) Epithète que l’on donne
aux remèdes qui fortifient le corps ,
qui augmentent les forces.
Corroborant est plus en usage.
ROC, s. m. du grec 5a£ ( rhox ),
fente, rocher escarpé , de j477w,
(raésso), briser , rompre,
HVO'C 267
( Géologie) Plusieurs naturalistes
ont spécialement donné ce nom aux
grandes masses pierreuses qui ont un
coup-d’œil vitreux, et qui sont dures,
aigres , et vraiment scintillantes sous
le choc de Pacier ; telles que les ro-
ches quartzeuses, où à base de pétro-
silex.
ROCAILLE , s. f. diminutif de
ROC.
( Archilect. ) Assemblage de plu-
sieurs coquillages avec des pierres
inégales et mal polies , qui se trou-
vent autour des rochers, et qui les
imitent. C’est une espèce d’archi-
tecture rustique qui imite les ro-
chers naturels, et qui se fait de pier-
res trouées , de coquillages et de
pétrifications de diverses couleurs ,
comme on en voit aux groftes et
bassins de fontaine.
Colonne de rocaille ; Cest une
colonne dont le noyau de tuf , de
pierre ou de moellon , est revêtu de
pétiifications et de coquillages.
ROCHE, s. f. même origine, et
même signification que ROC.
( Géologie ) Les géologues fran-
çcois n’entendent ordinairement sous
le nom de roches , que les grandes
masses plerreuses prinilives, c’est-
à-dire , qui sont d’une formation
aussi ancienre que la terre elle-
même,
A > S& m. même origine
que ROC.
( Géologie ) On donne ce nom
aux grandes masses pierreuses qui
sont saillantes hors dugol, quelle
que soit leur nature.
ROCOU , ou ROUCOU , s m.
Corruption de Vindien ourucu ,
qu’ils prononcent ouroucou.
( Peinture) Matiere colorante ex-
traite des graines de l’ourucu, arbre
qui croit dans l'Amérique méridio-
nale , et dont on fait un grand usage
dans la teinture du petit teint.
Pour être d’une bonne qualité, le
ourucu doit être couleur de feu ;
plus vif en dedans qu’en dehors ,
doux au toucher. Celui qui a été
séché au soleil est noir, Celui qui ,
n'ayant pas été bien desséché , a
moisi, est d’un rouge pâle, Celui
qui a été frelaté ne se dissout pas
complétement dans l’eau.
268 ROM
ROGATOIRE, adj. du lat. rogo ,
rogulum, demander, prier.
( Pratique ) Terme de palais,
qui se dil des commissions qu'un
juge adresse à un autre juge, son
égal, pour faire quelqu’acte de pro-
cédure , d'instruction dans l’étendue
de son ressort, et éviter aux parties
les frais de transport.
RO, s. m. du lat. rex , formé de
regere , gouverner.
(ÆEcon. polit, ) Monarque, prince
du premier ordre.
Rot des Romains ; c'est un titre
que lon donne dans Pempire à celui
qui est désigné par les électeurs pour
succéder à la dignité de Pempereur,
( Ecriture sainte) Les livres des
rois ; ce sont des livres qui contien-
nent l’histoire du peuple de Dieu,
depuis Samuël jusqu’à la captivité
de Babylone,
ROLE , ou ROLLE , s. m, du lat.
rolutum , rouleau ; parce qw’ancien-
nement, les arrêts du parlement
étoient écrits sur des peaux de par-
chemin que l’on rouloit : delà enro-
lulare, dont nous avons fait enroler,
pour inscrire au role.
( Pratique ) Role des causes ;
c’est la liste sur laquelle on met les
causes susceptibles d'audience pour
qu’elles soient plaidées chacune à
son tour, \
( Diplomaiique) Catalogue des
roles gascons, normands el fran-
cois déposés à La tour de Londres ;
ce sont des volumes de charte, qui
concernent les parties de la France,
autrefois @cupées par les Anglois,
( Ari dramat. ) Role se dit, dans
les pièces de théâtre, d’un papier ou
cahier roulé, contenant une certaine
quantité d'écriture de vers ou de
prose que doit réciter un acteur.
Role s’est ditensuite du personnage
même qui est représenté : delà ces
expressions : Le role de Cinna, le
role de Pompée,premiers ou grands
rôles ; seconds, troisièmes roles.
ROMAIN , NE, adj. du letin
romanus, fait de Roma, Rome :
qui appartient à Rome. Le peuple
romuin , la république romaine.
( Cour de Rome,) On dit pontife
romain, cour romaine, pour le pape
æt s2 cour; la pourpre romatne, pour
la dignité de cardinal ; ja foudre
d
ROM
romaine , pour Jlés condamnations
que fait le pape: dés erreurs et des
hérésies ; réulise romaine ; pour
l’église catholique , apostolique et
romaine, par opposition à l'église
réformée ou protestante ; bréviaire
romain , pour le bréviaire à l’usage
de Rome,
( Jurisprudence) Droit romain ;
c’est le droit écrit compilé par Pordre
de Justinien. #7. DROIT.
( Arithmét.) Chiffre romain ;
ce sont les lettres majuscules de
Palphabet auxquelles on a donné
des valeurs déterminées, soit qu’on
les prenne séparément , soit quon
les considère relativement à la place
qu’elles occupent avec d’autres let-
es, Le chiffre romain est fort en
usage dans les inscriptions, sur les
cactrans, etc. J
(Imprimerie) Caractère romain.
Voy. CARACTERE.
ROMAINE, s. f. 7. BALANCE.
(Econ. polit. ) Romaine est le
nom quon donne , dans ceitaines
villes, au bureau qu’on appelle , à
Paris, la Douane ; probablement de
la balance de ce nom, dont on s’est
servi, dans l’origine, pour peser les
marchandises,
ROMAN , s. m. ou ROMANE,
ou ROMANCE, s. f. du latin ro-
INanNUuSs.
( Bibliologie ) Roman sisnifioit
autrefois le beau langage ÿ il étoit
opposé à wallon, qui étoit le vieux
et originaire gaulois. Ce langage étoit
composé de la languedes conquérans,
qui étoit la romaine, el de celle du
peuple conquis. C’étoit une corrup-
tion de la langue latine. C’est pour-
quoi un vieux auteur l'appelle rusii-
que roman.
Le roman, ou la langue romance ,
étoit la langue dominante en France,
avant le huitième siècle ; et tous les
ouvrages en prose ou en vers, les
histoires feintes ou vraies, étoient
écrits en langue romance : cétoit
la langue que lon parloit à la cour
des princes. Les Francois et les Pro-
vencaux ont écrit l’histoire en cette
langue. L
Roman , aujourd’hui, signifie les
livres qui contiennent des histoires
ou des aventures d'amour et de che-
valerie , inventées pour amuser et
divertir agréablement les lecteurs,
RON
Ce fut sous le règne de Charle-
magne que les romans de chevalerie
prirent naissance. C’est à Turpin À
archevèque de Reims, qu’on attri-
bue la vie romanesque de ce prince.
( Musique) Romance se dit dun
air sur lequel on chante un petit
poème du même nom, divisé par
couplets, duquel le sujet est pour
l'ordinaire quelqu’histoire amoureuse
et souvent tragique.
ROMANTIQUE , adj. de RO-
MANCE.
( Peinture) Terme emprunté de
Vanglois(romantick), pour signifier
ce qui convient, ou ce qui a lair
d’apparienir au roman, dans le sens
d'histoire feinte ; d’agréables Lizar-
reries dans les ajustemens, des pa-
rures fantasques, d’ingénieuses sin-
gularités dans le site, dans la dispo-
sition de la scène , ont quelque chose
de romantique.
ROMPRE , v.a. du lat. rumpere.
( Peinture) Rompre les couleurs;
Cest varier les couleurs sur le ta-
bleau. Ainsi , des couleurs rompues,
ou des leintes rompues , sont un
changement de teintes sur un même
uDjEt ue
RONDE, s.f. de l’espagnol ronda,
pour roionda.
( Art milit.) Ronde est chez les
Espagnols un espace vide, qui est
eutour des murailles d’une ville,
Nous appelons ronde, un guet de
nuit , qu'un officier va faire le long
du rempart d’une place de ouerre,
our observer si les sentinelles font
Es devoir avec vigilance et fidélité.
(Musique ) Ronde est aussi une
note blanche et ronde , sans queue,
laquelle vaut une mesure entière à
quatre tems , c’est-à-dire , deux
blanches , ou quatre noires.
RONDEAU , s. m. de rond. En
lat. rolundus.
( Poésie) Le rondeau , ainsi
nommé à cause de sa forme, est
une pièce de vers roulant sur deux
rimes seulement, et ayant un re-
frein dont la place est marquée, Le
rondeau est né gaulois, et ne s'est
pas encore assujéti aux regles exactes
de la versification francoise. Vil-
lon, qui débrouilla l’art confus de
uos vieux romanciers , est le pre-
«
ROS3 269
mier qui ait imaginé les refreins ré-
glés des rondeaux.
( Musique ) On a aussi donné le
nom de rondeau à une sorte d’air
à deux ou plusieurs reprises, et dont
la forme est telle, qu'apres avoir
fini la seconde reprise , on reprend
la première, et ainsi de suite , re-
vevant toujours et finissant par cette
mème première reprise par laquelle
on à commencé.
ROSACE, s. f. de ROSE. Foy.
ce mot.
( Archit.) Ornement d’architec-
ture en forme de rose dont on rem-
plit les compartimens des voñtes.
ROSACE , EE, adj. de ROSE.
F. ce mot.
(Botan.) Fleurs rosacées ; on
appelle ainsi les fleurs dont les pé-
tales sont disposés comme ceux de
la rose.
ROSAIRE, s. m. de l'italien ;
ou de l’espagnol rosario , fait du lat.
ros« , rose.
( Culte catholique) Ce mot si-
gnifie proprement une guirlande de
roses, où un chapeau de roses :
on l’a ensuite employé pour signifier
un chapclel, ou petit chapeau , à
cause de sa ressemblance à un cha-
peau de roses.
ROSAT ,s. m. de ROSE.
( Pharmacie ) Il se dit de quel-
ques compositions dans lesquelles il
entre des roses : onguent rosal ,
miel rosat, etc.
ROSBIF , s. m. Corruption de
Vanglois roasl beef, bœuf roti.
Terme emprunté de l’anglois , et
qui signifie originairement bœuf
rôti; mais que les cuisiniers fran-
cois appliquent également à la
partie de derrière d’un agneau, d’un
mouton , d’un chevreuil , etc. qu'on
sert rôti.
ROSE, s. f. du lat. rosa , la plus
belle des fleurs, qui croît sur un ar-
brisseau épineux , etc.
( Cour de Rome) Rose d'or ;
c’est une rose artificielle avec des
feuilles d’or que le pape a coutume ce
bénir à la messe du 4e. dimanche de
carême , qu’il porte, après la messe,
en procession , et qu’il envoie en-
suite à quelque prince ou princesse,
Cet usage date du 12°, siècle.
270 RO
(Hist. d'Anglet.) Rose Llanche
et rose rouge ; C’est ainsi que l’on
a désigné les maisons d’Yorck et de
Lancastre, ou plutot les deux fac-
tions qui ont divisé l’Angleterre ,
depuis le règne d'Henri VI, jusqu'à
celui d'Henri VIE, qui réunit ces
deux branches.
(Joaillerie) Rose de diamans;
ce sont des joyaux composés de plu-
sieurs diamans ou d’autres pierreries
disposées en forme de rose.
( Archit.) Rose de comparti-
ment ; est tout compartiment for-
mé en rayons par des plates-bandes
en guillochis, entrelacs, étoiles , ete,
et renfermés dans une figure cir-
culaire.
( Marine) Rose des vents, ou
de compas ; c’est un cercle sur le-
quel on trace trente - deux divisions
pour représenter les trente - deux
rumbs , ou aires de vents, dans les-
quels les marins partagent tout lho-
rison. #’oy. COMPAS, BOUS-
SOLE.
ROSÉE , s. f. du lat. ros, roris.
( Physique) On appelle ainsi les
etites gouttes d’eau qu’on remarque
Fe matin, vers le lever du soleil, sur
les plantes, sur les toits des maisons,
et sur tous les corps qui sont exposés
à Pair,etqui ne sont pas suscep-
4ibles de se laisser pénétrer par l’eau.
Ces petites gouttes sont produifes en
artie par la chute des vapeurs qui
en le serein , et qui se ramas-
senten souttes sur les planteset autres
corps qui sont à la surface de la terre.
Lorsque la rosée est abondante , et
qu’elle passe de nouveau dans l'air
en assez grande quantité , elle trou-
ble la transparence de la région
basse de Patmosphère, et y produit
ce qu'on appelle BROUILLARD.
#. ce mot.
ROSETTE . s. f. de ROSE.
( Métallurgie) Cuivre de ro-
selie. Voy. CUIVRE.
ROSTRALE , adj. du lat. ros-
frum ,bec d'oiseau, éperon , à cause
de sa ressemblance à un bec d’oi-
seau. ;
( Antiquité ) Épithète que les
Bomains donnoient à des couronnes
relevées de proues et de poupes
de navires, dont on honoroït un
capitaine ou nn soldat qui le pre-
RO T
mier avoit accroché un vaisseau en-
nemi, ou sauté dedans. On les appel-
loit couronnes rostrales.
( Architect.) Colonne rostrale ;
c'est une colonne ornée de poupes
et de proues, élevée en mémoire
d’une victoire navale.
ROT, s. m, du lat, ructus.
(Méd.) Eruption des ventosités
de l’estomac, avec un bruit désa-
gréable.
ROTACE , adj. du lat. rolalus ,
fait de roto , tourner en rond.
( Botan. ) I se dit de ce qui est
étalé en rond sur un même plan et
sans tube.
ROTATEUR , s. m. du lat. ro-
lator , fait de rolo, tourner en
rond.
(Anat.) Quelques anatomistes
ont donné le nom de rotaleurs aux
muscles obliques de Pœil, qu'on ap-
pelle autrement TROCHANTER.
F. ce mot.
ROTATION , s. f. du lat. ro-
Latio , fait de rolo , tourner en rond,
et d’ago, agit : l'action de tourner
en rond ,mouvement circulaire,
( Géom. ) Révolution d’une sur-
face autour d’une ligne fmmobile,
qu'on appelle l'axe de rolation.
Les surfaces planes engendrent ou
forment des solides par leur r0-
talion.
( Mécan.) Rotation est aussi en
usage dans la mécanique pour ex-
primer le mouvement d’un corps qui
roule ou qui tourne.
(Astron.) Æota!lion se dit du
mouvement d’une planète autour de
son axe. Les observations ont prouvé
d’une manière incontestable, que le
Soleil, Vénus, la Terre , la Lune,
Mars et Jupiter tournent sur leur
axe d'Occident en GOrienf; mais
comme ce sont les taches qu’on a
observées sur la surface du soleil et
des planétes, qui , en changeant de
situation, ont fait connoitye ce mou-
vement de rolalion, ainsi que sa
durée , il ne s’est rien trouvé qui ait
donné lieu de déterminer ce mou-
vement, ni dans Mercure, ni dans
Saturne, ni dans Herschell, parce
que le premier est si près du soleil,
et si fortement illuminé, et les deux
autres , au contraire , à cause de leur
grand éloignement du soleil, sont
ROU
si peu éclanés, que leurs taches,
#ils en ont, échappent aux obser-
vateurs , ou ne se montrent point
assez pour les mettre en état de vé-
rifier leur mouvement de rotalion.
On peut cependant conclure , par
analogie, qu’ils en ont un comme
les autres planètes.
ROT-DE-BIF , s. m. 77 ROS-
BIF.
ROTE , s. f. du latin rota . roue.
( Cour de Rome) Tribunal de
Rome , composé de douze docteurs
ecclésiastiques nommés audileurs
de rote , et pris dans les quatre na-
tions d'Italie, France. Espagne et
Allemagne. Ce tribunal est ainsi ap-
pelé, parce que, suivant Ducange,
il est pavé de carreaux dont l’ordre
représente des roues, et, suivant
Ménage , parce que ses membres ser-
vent {our à tour. Le tribunal de la
role fut établi vers le commence-
ment du 142. siècle, par le pape
Jean XXÏT, pour connoitre detoutes
les causes ecclésiastiques et civiles,
tant de Rome que des provinces de
FEtat ecclésiastique, en cas d’a
pel , et de tous les procès des Etats
du pape, au dessus de cinq cents
écus.
ROTONDE , subst. f, du latin
rolundum , fait de rotare , tourner
en rond.
( Ærchit. ) On donne ce nom à
tout bâtiment rond par dedans et
par dehors , d’après la fameuse ro-
tonde de Rome, appelée aujourd’hui
INoire-Dame de Le Rotonde, autre-
fois le Panthéon , dédié à Cybèle,
et à tous les dieux.
ROTULE , s. f. du lat, rotula,
diminutif de rola, roue : petite roue,
roulette,
(nat. ) La rotule est un petit
os plat et rond, situé à la partie an-
térieure de Particulation du genou,
ainsi appelé parce qu’il ressemble à
une roulelle ou petite roue.
ROUAGE , s. m. du latin rota,
roue : toutes les roues d’une machine,
un assemblage de roues.
( Mécan.) Ce mot signifie en gé-
néral une machine composée de
plusieurs roues destinées à produire
un effet quelconque , par leur com-
bivaison,
ROU
ROUBLE, s. m. Mot russe,
( Monnote ) Monnoie d’argent,
qui est frappée et à cours en Russie;
sa valeur est de 5 livres 4 sous , argent
de France.
ROUCOU ; v. ROCOU.
ROUE, s. f. dû lat, rota.
( Mécan.) Machine simple , con-
sistant en une pièce ronde de bois -
de métal , ou d'autre matière qui
tourne autour d’un essieu, où axe.
La roue est une des principales
puissances employées dans la méca-
nique. On distingue deux espèces de
roues : les roues simples et les
roues dentées.
La roue simple, ou la roue pro-
prement dite, est celle dont la cir-
conférence est uniforme, ainsi que
celle de son essieu , ou arbre , et qui
n’est point combinée avec d’autres
roues. Telles sont les roues de voi-
ture. à
Les roues dentées sont celles dont
les circonférences ou les essieux sont
partagés en dents, afin qu’elles puis-
sent agir les unes sur les autres, et se
combiner. L’usage de ces roues est
visible dans les horloges, les tuurne-
broches, etc.
On donne le nom de pignon aux
petites roues qui engrerent dans les
grandes. On les appelle aussi quelque-
fois lanternes ; et ces petites roues
servent beaucoup à accélérer le mou-
vement,
ROUGE, s. et adj. du lat. rubius,
robus , ou ruber.
( Physique) L'une des sept cou-
eurs primitives dont la lumiere est
compusée. C’est la premiere detoutes,
c’est-à-dire, la plus forte et la moins
réfrangible, C’est pouuquoi lorsque
Pair est chargé de brouillards , le so-
leilet la lune nous paroissent rouges x
car, de tous les rayons de lumiere
qui nous viennent de ces deux as res,
il n’y a alors que les pius fortes, sa-
voir, les rouges, et peut-etre Îes
orangés , qui peuvent arriver jusqu'à
nous. Tous ies autres sont réfléchis.
ROUGEOLE , subst. f, du latin
rubiule. L
(ZHéd. ) Eruptions de petits bou
tons, semblables à des piqü:es ce
puces, rudes au toucher, et qui tom-
bent en écailles farineuses. Cette ma-
ladie est ainsi nommée, parce qu'elie
274
ROU
cause des rougeurs au visage , et par-
tout le corps.
ROUILLE , s, f, du lat. rubigilla,
diminutif de rubigo.
( Chimie \ Oxide qui se forme à
la surface des métaux qui sont sus-
ceptibles d’etre attaqués par lhumi-
dité de l’air, comme le sont sur-tout
le fer et le cuivre. L’oxide qui se
forme sur le fer conserve le nom de
rouille ; celui du cuivre prend le nom
de vert-de-gris. La rouille de fer
n’est nullement contraire à la santé ;
eile a méme d'excellentes propriétés
médicinales : le vert-de-gris, au con-
traire, est un poison des plus fu-
nestes.
( Botan.) Rouille est aussi le nom
d'une maladie qui attaque lestiges et
les feuilles de plusieurs plantes: elle
est ainsi appelée à cause des taches
rousses et livides de couieur de fer
rouillé qui couvrent les feuilles et
les tiges. Le froment et les autres
plautes graminées, le lin, le luüpin y
sont sujets. On en attribue la cause
aux brouillards et aux passages ra-
pides du chaud au froïd, et récipro-
quement,
ROUISSAGE, subst. m. du latin
barbare rohiare , dérivé de rivus :
ruisseau , ou de ros , rosée.
( Manuf.) L’actior ce faire rouir
le lin, c’est-à-dire , de l’exposer dans
un ruisseau, ou à la rosée, poux le
faire macérer : C’est une opération
que lon fait subir au chanvre afin
de le réduire en filasse, c’est-à-üire
afin de séparer le /rber ou les filets de
la partie ligneuse.
ROULADE, subst. f, de rouler,
contraction du latin rotulare : action
de rouler.
(Musique) Roulade se dit, en
parlant du chant , du passage de
plusieurs notes sur une même syl-
labe,
La roulade est une invention de
la musique moderne. Il ne paroît pas
que les anciens en aient fait usage,
ni jamais battu plus de deux notes
sur la même syllabe. Cette différence
est un effet de celle des deux mu-
siques, dont l’une étoit asservie à la
langue, et dont l’autre lui donne la
loi,
C’est un préjugé populaire de pen-
ser qu'une roulade soit toujours hors
ROU
de place dans un chant triste et pa=
thétique. Au contraire , quand le
cœur est le plus vivement ému, la
voix trouve plus aisément des accens
que l’esprit ne peut trouver des pa-
roles, ét delà vient l’usage des inter-
jections dans foutés les langues,
ROULIS , s, m. de ROULER, 7,
ce mot.
(Marine ) C’est le balancement
du vaisseau dans le sens de sa largeur,
c’est-à-dire, lorsqu'il penche tantôt
sur babord , tantôt sur tribord, mou-
vement oceasionné par le souleve-
ment et abaissement alternatif des
lames, ou vagues qui le prennent
par le côté.
ROUPIE, s, f. Mot indien que les
Anglois écrivent rupee.
( Aonnoie ) Monnoie d’argent de
Vinde, qui est en général de la va-
leur d'environ 48 à 50 sous tournois.
Il y a dans chaque royaume et éra-
blissement de l'Inde, des roupies de
différentes valeurs. Une lack de
roupies fait 12,500 louis, où 12,500
livres sterhngs, à peu près.
ROUTE , 5. f. du lat. rupta. On a
dit d’abord ruplarit , pour désigner
les gens de guerre levés parmi les
agriculteurs, ceux qui rompoient ,
labouroient la terre. Ensuite, on a
donné le nom de rofa aux chemins
fréquentés par les gens dé guerre.
(Archit. civile ) Chemin public,
connu et fréquenté.
(Ært milit. ) Chemin ou logement
au’on marque aux gens de guerre
qu’on fait marcher par étape.
(Marine) Roule se dit, en termes
de marine, de la direction du vais-
seau , suivant un Certain rumb ;
ainsi, faire route, c’est suivre.la di-
rection qui doit conduire le vaisseau
à sa destination , ou qui est ordonné
par le commandant; porleren roule,
c’est gouverner au rumb qui mène
en droiture au lieu de sa destination.
Fausse roule, faire fausse roule;
c’est lorsqu'un vaisseau est apercu
par un vaisseau ennemi supérieur en
force, faire, la nuit suivante, une
roue différente de celle qu’il faisoit ,
afin de s'éloigner, autant qu'on le
peut, du point de la mer où l’ennemi
croit qu’il pourra le trouver.
Compas de route; c’est une bous-
sole , de celles qu’on met à droite et
à
RUB
à gauche dans l'habitacle, pour ser-
vir au timonier à diriger et gouverner
le vaisseau,
ROUTIER, s. m. de roule.
(Harine) On appelle ainsi cer-
tains ouvrages de pilotage, qui con-
tiennent des cartes marines, des vues
D des observations sur les
hêures des marées, sur les routes à
suivre, sur les dangers à éviter, et
nombre d’autres renseignemens né-
cessaires aux marins pour naviguer
dans certains parages.
RUBANNÉ,, EE, adj. de ruban,
en lat, rubeus, parce que les plus
beaux rubans étoient couleur de
feu.
( Bolan.) I se dit des parties des
plantes marquées de bandes longitu-
dineles de diverses couleurs.
RUBIACEES, s. f. du lat. rubia,
nom donné par les anciens à la ga-
rance , parce qu’elle fournit une
teinture rougeâtre : qui a rapport 9
qui est de la nature de la garance.
( Botan. ) C’est dans le système
naturel de Jussieu , le nom d’une fa-
mille de plantes dont le caractère
consiste en un calice simple, mono-
phylle , etc., qui ont des propriétés
analogues à celles &e la garance.
RUBIS, s. m. du lat, rubius, de
couleur rouge:
( Minéral. ) Rubis est le nom
d’une pierre précieuse, transparente,
et d’une couleur plus où moins rouge,
On en distingue de quatre sortes : le
rubis oriental, le rubis spinelle, le
rubis balais ,-et le rubis du Brésil.
Le rubis oriental èst d’un rouge de
cochenille, ou purpurin ; il est d’une
dureté à peu pres égale à celle du
saphir oriental! , et assez approchante
de celle du diamant, Ii paroit inalté-
rable * il résiste à la violence du feu
sazs se fondre ; il y conserve sa cou-
leur, son poli. et tout son poids; cest
pourquoi les Grecs Pavoient nommé
amupuros ( apurotos ), qui résiste au
feu.
Le rubis spinelle est d’un rouge
qui, vu dans un certain sens , pa-
roit mélé d’une légère nuance d’o-
rangé. Il est bien moins dur que le
rubis oriental.
Le rubis balais est d’un rouge
clair.
J'ume IIT.
RU G
Le rubis du Brésil est d’un rouge
tirant sur le jaune,
Le rubis oriental, lorsqu'il est
gros, est du même prix que le dia-
want ; il est même plus cher, lors-
qu’il est beau et bien taillé.
Le rubis spinelle , quand il pése
au dessus de 4 Karats , et quand ik
est parfait, vaut la moitié du prix
du diamant.
RUBRIQUE , s. m. du latin rs
ber, rouge : ce qui est écrit en rouge.
( Jurisprudence ) Rubrique ser-
voit autrefois à désigner les titres des
livrgs du corps de droit: ainsi, on
disoit , cette loi est sous telle rubri-
ue, au lieu de sous tel titre. Ce
mot vient de ce que les copistes
avoient pris l’habitude d’écrire les
titres du code en lettres rouges.
( Lithurgie ) C’est par la même
raison qu’on a appelé rubriques, l’or-
dre et les règles contenus dans la
préface du bréviaire, pour bien cé-
lébrer Poffice divin , et certaines pe-
tites règles imprimées ordinairement
en rouge dans le corps du bréviaire ,
et qui marquent ce qu’il faut dire
dans les divers tems de l’année, à
chacune des heures canoniales,
RÜDE , adj. du lat. rudis, âpre
au toucher,
( Botan. }U sedit des parties dés
plantes dont la surface a sous le tact
une aspérité qui, insensible en quel-
que sorte à la vue , est due à de très-
peiits poils courts , roides , et ordi-
nairement inclinés ou recourbés.
Lorsque cette recourbure de poiis se
fait du côté de la base de la partie,
celle-ci est dite obrude, dress
RUDENTURE , s. f. du lat. ru-
dens, rudentis, cable, cordage.
( Archi.) Espèce de biton , dont
la cannelure d’une colonne cu pi-
lastre est remplie par sa partie in-
férieure.
RUDERAL , LE , adj. du latin
rudus , ruderis , décombres, pla-
tras , masures.
( Botan. ) Il se dit des plantes
qui habitent sur les masures ou au-
tour des masures.
RUGINE , s. f. du lat, runc'nare,
raboter.
( Chirurgie ) Instrument propre à
xatisser. à enlever la carie des os.
S
273
274 RUM
RUGOSITE , s. f. du lat. ruga,
ride.
( Physique ) Il se dit de l’espèce
de rides qu'on voit sur une surface
raboteuse.
RUGISSEMENT , s. m. du lat.
ru20 , rugir, ’
( Hist. ÎVat.) Cri du lion, du
tigre. ,
RUINE , s. f. du lat. ruina, fait
de ruo , tomber en ruine : dépéris-
sement , destruction d'un bâtiment,
(Art milit. ) Battre en ruine ;
Cesten parlant d’une place de gucire,
la battre à coups de canon, if de-
truire,
( Mineral.) Picrre de ruines ;
on appelle ainsi une espèce de mar-
bre de Florence. parce qu’il parait
offrir des dessins de ruines d’édifices,
On en emploie beaucoup dans ja
mosaïque de Florence.
( Peinture ) Ruine se dit de la
représentation d’un palais, d’un édi-
fice ruiné. Cette ruine est un des
meilleurs tableaux de ce peintre.
RUM ou RAUM, s. m. d’une ori-
gine inconnue.
Chimie ) Nom donné par les
Angjlois à l’eau de vie qu'ils retirent
du-sucre , et que les habitans des co-
donies françoises appellent £a/fa.
L'esprit ardent, connu dans le
commerce sovs le nom de rum , ne
differe du tafia de nos colonies que
par les circonstances qui accom-
pagnent la fermentation et la dis-
dillation.
Les tafies ont un goût empyreu-
matique qui répugne au goût du con-
sommateur uu peu délicat; el Pobjet
principal des distillateurs anglois est
de débarrasser cette liqueur spiri-
tueuse des parties huileuses ; âcres
et désagréables qui déprécient sa
valeur.
RUMB ou RHUMB, s. m. du
grec éaCoc ( rhombos ).
Marine ) On appelle rumbs ,
les trente-deux pointes ou divisions
qui sont marquées sur la rose de la
boussole , pour indiquer les difié-
rens points de lhorizon, et la direc-
tion des routes, des vents, etc. #7,
BOUSSOLE , ROSE DES VENTS.
RUMINANT , adj.et s. du lat.
ruminare , ruminer , fait de rumen ,
mom que les anatomistes donnent au
RUN
premier estomac des animaux ru
INLIIANS.
(ist. IVar.) On a donné ce nom
à une famille de quadrupédes vivi-
pares, qui ont un estomac conformé
dune maniere particuliére , et qui
font remonter les alimens qui y sont
descendus , pour les mâcher une dr
conde fois,
Les chameaux , les dromadaires ,
les vigognes, les cerfs, les daims,
les bœufs, les buflles , etc. sont des
animaux FUNITLANS.
RUNCINE, EE, adj. du lat. run-
cinalum , fait de runco, arracher,
ôter, découper,
( Bolan. ) I se dit des feuilles
découpées en lobes profonds et lar-
ges, comme celles du pisseniit.
RUNES , s. f. du teutonique run ,
rune où runa , qui signifie secret ,
mystère , et selon d’autres de rennieæ
ou rinriut , Qui, dans tous les idio-
mes du nord, signifie courir , cou-
ler rapidement , abréger.
( Philologie ) Les runes , ou ca-
ractères ruriques , sont des espèces
d’hiéroglyphes dont on se servoit
dans le Nord, et qui ont précécé
l'invention des lettres grecques.
Quelques-uns prétendent que lPé-
vêéque Ulphilas, qui vivoit vers
l'an 370, de l’ère chrétienne, fut
l'inventeur des lett:es runiques ;
mais Woimius, Eric PS brulerne ;
Rudbeck, Verelius, ete., ont dé-
montré fort au long que ceite opi-
nion étoit mal fondée , et CR UR LE.
las, ne fit qu'ajouter à l'alphabet
runique quelques caractères grecs ,
pour suppléer à ce qui manquoit à
sa langue naturelle, et forma un
nouvel alphabet composé de vingi-
six lettres qu’il classa dans un nou-
vel ordre. Verelius attribue l’inven-
tion des runes aux scaldes et aux
spekinges, nom que lon donnoït
aux conseillers des rois. Odin, qui
vivoit à ce que l’on croit, au com-
mencement de l'ère chrétienne, ap-
prit la magie aux Scandinaves et fit
usage des ruries , pour en exprimer
les mystères. £
Ce fut vers l’an 1000, que ces
caractères cesskrent d’être en usage
chez les peuples du Nord : Olaüs,
roi de Suède attribuant aux runes,
la difficulté qu’éprouveit la religion
RU'S
chrétienne à s'établir dans ses Etats;
leur substitua les lettres romaines,
et fit brûler tous les livres relatifs à
Vidolâtrie, [usage des runes se per-
dit donc insensiblement , et ce ne
fut qu’en 1598, que Jean Burée,
célèbre antiquaire suédois , les re-
trouva dans divers monumens d’as-
tronomieet d'architecture, en Suède,
en Dannemark et en Norwège. Sans
ses innombrables recherches, les
runes seroient encore une écriture
aussi obscure et aussi mystérieuse
que les hiéroglyphes d'Egypte. On
trouvera l’histoire complète desrunes
dans les ouvrages de Burée, de Vere-
lius , et de Visiandois Snorro.
RUPERSTRAL , LE , ourupes-
rat, adj. du latin rupes, rocher,
et de s£erno , stralunr , être couché,
( Bolan. ) Il s> dit des plantes
qui croissent sur les rochers.
RUPTILE , adj. du lat, rumpo,
ruplum , xompre, s'ouvrir.
( Batan.) I se dit des parties des
plantes qui s’ouvrent par une rup-
ture spontanée, et non par une su-
ture déterminée. La stipule vagi-
pante des polygonies est ruptile par
la gemmation.
RUPTOIRE, s. m, du lat, rumpo,
Tuplum, rompre.
( Chirurgie) Nom donné à un
cautere potentiel , parce qu’il cor-
rode , brûle et fait escarre.
RUPTURE, 5. £. du lat, rumpo,
ruplum , rompre: fracture, action
par laquelle une chose estrompue,
( Chirurgie ) X se dit particuliè-
rement d’une descente où hernie,
RURAL , LE , adj. du latin rus,
ruris , campagne , les champs: qui
appartient aux champs, qui con- :
cerne les champs.
_ (Pratique) On dit hérilages et
biens ruraux , pour les héritages et
biens situés à la campagne ; écono-
mie rurale , pour la science de l’a-
griculture ; code rural, pour le re-
cueil des lois qui cencernent la cul-
turé des champs.
RUSTIQUE, adj. même origine
que RURAL, qui appartient à la
campagne,
( Agricult. ) La maison rusti-
que ; c'est le titre d’un livre qui
SAB 275
traite du ménage, de la campagne ,
ou de l’économie rurale,
(Ærchil) Ouvrages rustiques ;
on appelle ainsi, les ouvrages com-
posés de pierres brutes , ou de pierres
taillées à limitation des pierres
brutes,
Ordre rustique ; c’est un crére
darchitecture ie plus simple de tous,
et le plus dénué d’ornemens,
RUT ,s. m. du lat. rugitus , fait
de rugio , rugir.
( lenerie ) F1 se dit du tems où
les cerfs ‘et autres bètes fauves sont
en amour. Ce mot se dit par allu-
sion au cri du hon , lorsqu'il est en
chaleur. à
RUTACEES , adj. du lat. ruta ,
rue : qui ont rapport à la rue.
(Bolan.) C’est le nom d’une famille
de plantes qui ont quelque ressem-
blance avec celle appelée rue, T'elles
sont la herse, la fraxinelie , la mé-
lante, etc.
S
S aBAISME ou SABÉISME, s.
m. de lhébreu {zaba, milice, ar-
mée, armée des astres,
(Culte religieux) Nom d’une an-
cienne secte qui adoroit les astres,
et qui étoit répandue en Orient,
SABBAT , s. m. Mot d’origine
hébraïque , qui signifie jour de
repos.
Culle judaïque ) Nom que
portoit chez les Juifs le dernier jour
de la semaine : il étoit consacré au
Seigneur , ct toute œuvre servile y
étoit interdite par la loi.
(Magie) Les chrétiens qui avoient
en horreur tout ce qui appartenoit
aux Juifs, ont donné le nom de
sabbat à ces prétendues assemblées
nocturnes de sorciers ; non -seule-
ment parce qu'ils croyoient qu’elles
avoient lieu le samedi , ou jour du
sabbat , mais encore parce qu’ils
s’imaginoient qu’elles devoient ê!re
aussi tumultueuses que celles des
Juifs, qui, dans leurs synagogues,
chantent les psanmes tous ensem-
ble, à voix haute, et sans aucun
chant réglé. C’est delà encore qu’on
a appelé sabbal, un bruit qui se fait
avec désordre, avec confusion,
S'2
276 S À B
SABBATIQUE, adj. de sabbat.
onde ) On appeloit année
sa balique, chez les Juifs, chaque
septième année , pendant laquelle
ils étoient obligés de donner la li-
beité à leursesclaves, et de laisser
reposer la terre. L’année sabbuii-
que commencçoit et finissoit au mois
de septembre.
SABLE ,s.m. du lat. sablum,
contraction de sabulurm.
(Hist. nat,) Les naturalistes don-
ent ce nom à un amas de molécules
pierreuses d’un si petit volume à
qu’elles peuvent étre facilement
transportées par les eaux et par les
verts,
(Minéral.) On donne le nom de
sable à toute matière minérale, en
petites parcelles détachées. Ainsi,
on nomme sable ferrugineux, la
purelte , qui est un amas de petits
grains de fer spéculaire , détachés des
mativres volcaniques balotées par les
eaux.
Sables volcaniques; ce sont les
laves scorifiées arénacées, comme les
pouzzolanes, la thermantide pulvé-
rulenté.
(Chinue) Bain de sable ; voyez
BAIN.
(Archit.) Le sable quartzeux
ordinaire , mêlé avec la chaux vive,
forme le mortier qu’on emploie dans
les constructions auxquelles on veut
donner une solidité supérieure à
celle du mortier de plâtre,
( Poterie) Le sable quartzeux
entre aussi dans la fabrication des
poteries, mélé avec une certaine
quantité d’argile.
(Verrerie) Le sable quartzeux
est encore une des matières premiè-
res qu'on emploie dans les verreries ;
et quand il est bien pur, il forme la
base des plus beaux verres, et notam-
inent de celui qu'on nomme crystal,
(Fondeur) S'able des fondeurs ;
c’est ua mélange d’argile et de sable
quartzeux, que la nature prend quel-
quefois plaisir à opérer; tel eit le
sable argileux de Fontenay-aux-
Roses, pres Paris, appelé sable
des fondeurs, parce qu’il a la pro-
priété de former d’excellens moules
à jeter en fonte les métaux.
SABLIER , s.m., ou SABLE.
(“Harine) C’est une horloge de
S À C
verre , composée de deux fioles, où le
sable, en tombant de lune dans
autre , mesure un certain espace de
tems.
Il y a des sabliers qui mesurent le
tems depuis une heure jusqu’à une
niüuute , et mêmé une demi-minute,
Les plus gros sont placés dans l’ha-
bitacle , pour régler les quarts, etc.
Les plus petits servent à mesurer la
ligne de loc. 7. LOC.
SABLON , s. m., diminutif de
SABLE,
( Hist. nat, ) Espèce de sa-
ble très-menu, qu’on emploie ordi-
nairement pour donner du lustre aux
vases de mélal , et pour polir le
marbre.
SABRE , s. m. de l’allemand
saebcl, épée courte.
{ Art milit.) Longue et pesante
épée que les cavaliers , dragons et
grenadiers, portent au côté.
Il y en a de droits et de courbes:
ceux des cavaliers et dragons sont
droifs, ceux des grenadiers d’infan-
terie sont courbes,
SABURES , s. f. du latin sabur-
ra , augmentatif de sabulum, gros
sable,
(Wëd.) S'aburres se dit, par ana-
logie, des ordures renfermées dans
les premières voies. ;
SABORD , s. m. de Pespagnol
sabordo.
(/Harine) Les sabords sont des
trous ou embräsures , qu’on pratique
dans les cotés d’un vaisseau , pour
y faire passer la volée d’un canon.
SAC, s. m. du lat. saccus, fait
de lhébreu sak , d’où il a passé
dans toutes les autres langues : sorte
de poche.
( Pratique) Sac se dit d’une po-
che où lon met les pièces d’un
proces.
(Anat.) Sac lacry mal; Cest une
poche située du coté du grand angle
de Pœil, dans une petite fosse creu-
sée au bord de Porbite, et dont l’u-
sage est de recevoir la lymphe répan-
due sur le globe de Pœil par la glande
lacrymale, et de la faire passer en-
suite de là dans le nez,
(Art milit.) Sac de ville; sec,
en ce sens, vient, suivant quelques
étymologistes du teudesque 54, qui
siguifie poignard , d’où saxman,
S AC
pour meurtrier, et saxon, pour dé-
signer un peuple habile à se servir
du poignard. Le sac d'une ville
a donc lieu lorsqu'elle est prise d’as-
saut , et que la garnison est passée au
fil de l'épée.
SACCHOLACTIQUE , adj. du I.
saccharum , sucre, et de lac, lac-
dis , lait: sucre de lai,
( Chimie) Acide saccholac-
tique ; c’est un acide formé avec
le sucre du lait. Sa terminaison
en ique, indique le second état
des acides, celui où ils sont com-
plétement saturés d’oxigène.
SACCHOLATES, même origine
que Saccholactique.
( Chimie } Sels lormés par la com-
binaison de acide saccholactique
avec différentes bases. Leur termi-
naison en dles indique qu’ils appar-
tienuent à la elasse des acides com-
plétement saturés d’oxigène , et dont
la terminaison est en ique, Ce genre
ce sel n’avoit point été nommé dans
Pancienne nomenclature : il est très-
peu connu.
SACERDOCE , s. m. du lat. sa-
cerdolium , de sacerdos , sacerdo-
dis, prètre.
(Culle religieux) Ordre et carac-
tère de prêtrise.
( Hist.) Le sacerdoce appartenoit
anciennement aux chefs de famille,
d’où il a passé aux chefs des peuples,
aux souverains, qui s’en sont dé-
chargés en tout ou en partie sur des
ministres inférieurs.
._. SACRE, s. m. du lat. sacro, con-
sacrer, dédier, vouer.
(Culte religieux) Cérémonie reli-
gieuse et solennelle qui se pratique
à l'égard de quelques souverains. Cet
usage en lui-même est très-ancien :
Saül et David furent sacrés par Sa-
muel. Les rois de Juda furent aussi
sacrés par des prophètes ou par le
grand-prêétre,
Sous la loi nouvelle, les princes
chrétiens ont suivi cet exemple.
SACRE , EE, adj. même origine
que SACRE : qui a reçu l’onction
sainte , respectable, inviolable, l’op-
posé de profane.
(Bibliolog.) Livres sacrés ; on
appelle ainsi P£criture sainte, l’an-
cien et le nouveau Testament.
( Hist. eccles.) Sacré collége ;
S A C 277
c’est le collége des Cardinaux. 77
CARDINAL , COLLEGE. ,
(-Héd.) Feu sacre; v. ÉRESI-
PELE. ü
Mal sacré ; v. ÉPILEPSIE.
(Anal.) Sacré se dit de ce qui a
rapport à los sacrum : les nerfs sa-
cres , les artères sacrées, etc.
( Chorégraphie ) Danse sacrée ;
on a donné ce nom à toutes les danses
qui, dans les différentes religions ,
faisoient partie du culte recu, et
qu’on exécutoit dans les temples.
SACRIFICE, s. m. du latin sa-
crificium , fait de sacrifico , poux
sacrum facio, faire une chose sainte.
(Culte relig.) Action par laquelie
on offre quelque chose à Dieu , avec
certaines cérémonies, pour rendre
hommage à une souveraine puis-
sance.
(Peinture) Sacrifice signifie aussi
abandon, renoncement que l’on fait
de quelque chose de considérable ,
dagréable ; pour amour de quel-
qu'un , ou par d’autres motifs puis-
sans. C’est dans ce sens qu’on appelle
sacrifice en peinture certaines beau-
iés partielles que Partiste sacrifie à
la beauté, à la perfection du tout
ensemble.
Il y a des sacrifices de composi-
tion et des sacrifices d’eflet : les
premiers consistent à supprimer des
figures où des accessoires qui nui-
roient à limpression que doivent
faire les objets capitaux ; les autres
consistent à éteindre léclat des ob-
jets qui doivent céder à d’autres,
etne pas arrêter et distraire la vue,
SACRILEGE , s. m. du latin sa-
crilegium, fait de sacrilego , pour
sacrum lego, dérober une chose
sacrée,
( Pratique ) Sacrilége signifie
proprement vol ou larcin d’une chose
sacrée; il se dit néanmoins, par ex-
tension , de toute profanation des
choses consacrées à Dieu et à son
culte.
SACRUM, s. m. Mot latin qui
signifie sacré.
( Anal.) Mot latin que les ana-
tomistes ont retenu en françois pour
désigner los qui termine lPépine du
dos. Il est ainsi appelé parce que les
anciens Poffroient en sacrifice aux
dieux, ou parce que les parkies de la
27 S AE
génération de Ja femme sappuient
sur cet 08,
SADDER , s. m. Mot persan.
( Bibliologie ) Livre sacré des
Paisis ou Guebres.
_ SAFRE , 5 m. de saphir, ce
ui est de la couleur du saphir.
( linéral.) On donne ce nom à
Voxide de cobalt, après que la mine
a été grillée dans'les fourneaux de
reverbere , pour la dépouiller de Par-
senic qu'elle contient. Cet oxide mé-
tallique a la propriété de se conver-
tir au feu en un verre bleu, dont
la" couleur est telle, qu’on s'en est
servi à contrefaire les saphirs, d’où
lui vient son nom.
SAGITTAIRE , s m. du latin
sagillarius , fait de sagilla, flèche.
(Astron.) Nom du neuvième si-
gne du zodiaque, de même que de
la neuvième partie de Péclipiique,
dans laquelle le soleil nous paroit
eutrer le 22 novembre (2 frimaire ds
Lorsque le soleil nous paroit arriver
au dernier point de ce signe, l’au-
tomne finit pour les habitans de l'hé-
misphère septentrional. Les astro-
nomes caractérisent le sagtitaire par
Ja figuie d’une flèche.
SAGITTALE, adj. du lat. sagitta,
flèche, qui a du rapport à une fleche.
(_Anat.) On désigne ainsi la se-
concde des sutures vraies du crâne,
qui s’étend le long de la tète, et joint
les deux pariétaux. Elie est ainsi
nommée, parce qu’elle est droite
comme une flèche.
SAGITTÉE, ÉE, adj. du lâtin
sagtila , fleche.
( Botan. ) H se dit des parties des
plantes qui ont la figure d’un fer de
fleche. \
SAIGNEE , s. f. du laf, sangui-
nare , saigner , fait de sanguis,
sang.
( Chirurgie ) Saignée se dit de
opération qui consiste à ouvrir la
veine, pour en tirer du sang, et de
Vécoulement du sang, qui est la suite
de cette opération. Li y a deux sortes
de vaisseaux quon peut ouvrir : les
arteres et les veines, L'ouverture des
artéres s'appelle arlériotonue, celle
des veines, phléboltomie.
Plise prétend que nous sommes
redevables de la susguée à liustinct
SAI
de Vhyppopotame, où cheval marin,
qui sé frotte les jambes contre les
joncs du Nil, pour en faire sortir le
sang, Le premier exemple que nous
ayons de la saignée, remonte à la
guerre de Troie, Podalire , frère de
Machaon , fut jeté, en revenant, sur
les côtes de Carie, où il guérit Syrna,
file du roi Damathus, tombée du
baut d’une maison , en la saignant
des deux bras. Le roi, par reconnois-
sance, lui donna cette princesse en
mariage, et la Chersonnèse pour dot.
Hippocrate, qui vivoit sept siècles
après le siége de Troie , en parle
comme d’une ancienne pratique, et
il la prescrit dans un grand nombre
de circonstances. Gallien répétoit
souvent la saignée, et il est le pre-
mier qui ait déterminé la quantité
de sang qu’il avoit tiré.
Il est peu de remède dont on faste
un plus grand usage que de la saigriée;
il en est peu sur lesquels les médecins
aient autant varié.
( Agriculi.) Saignée est aussi une
rigolle , un petit fossé qu’on fait dans
un pré, pour y amener de l’eau, et y
entretenir de la fraicheur.
(Art milit. ) Saignée du fossé ;
c’est l’écoulement des eaux qui le
remplissent.
SAIN, ad). du latin sano , guérir:
de bonne constitution, salubre.
( Méd.) I se dit de celui qui a le
corps bien constitué, qui fait bien
ses fonctions , de celui dont les hu-
meurs sont dans un juste tempéra-
ment. L'homme sain, dit Boërrhave,
est celui qui peut faire les fonctions
propres à homme, constamment ,
avec facilité et plaisir : Pétat où il se
trouve alors s’appelle santé.
Sain se dit aussi de ce qui contri-
bue à la santé. La promenade est
saine après le repas. Il y a des pays
où l'air est malsain.
(/Harine ) Sain se dit des côtes et
endroits de la mer qui sont sûrs.
Cote saine; cest celle où les
vaisseaux peuvent approcher par-tout
sans crainte de dangers, d’écueils ,
de rochers, hi-de bancs de sable,
SAINT, TE, adj. du lat. sanc-
lus : essentiellement pur, souvérai-
nement parfait.
( Culte cathol.)S aint se dit aussi
es choses qui appurtienneut à la re-
SAI
ligion : l’ecrilure sainte, les saints
canons, le saint père, le saint siège,
SAINT-AUGUSTIN, s. m.
( Imprimerie ) Sorte de caractère
d'imprimerie , ainsi appelé du livre
de saint Augustin, intitulé : de La
Cilé de Dieu , imprimé à Rome,
en ce caractère-là, sous le pontificat
de Paul IE, en 1467. . CARAC-
TÈRE.
SAINTE BARBE, s. f.
( Marine ) Endroit où l’on met la
poudre dans les vaisseaux ; elle est
ainsi nommée , parce que les canon-
uiers regardent et fêtent sainte
Barbe, comme leur patrone.
SAINTETE, s. f. même origine
que SAINT,
(Æcon. polit. ) Titre d'honneur et
de respect que lon donne au pape.
Les papes, dans les premiers siècles,
Pont donné à des évêques, ou à des
archevéques ; il y a eu même des
abbés, jusqu’au tems de saint Ber-
pard , à qui lon a attribué le titre
de sainteté. On a aussi donné ce
titre aux rois. L’empereur Louis-le-
Débonnaire, et Bela , roi de Hongrie,
furent traités de votre saintelé : le
premier, par le prétre Attola, et le
second, par Etienne de Tournai ;
mais depuis environ quatre siècles ,
les papes jouissent seuls de ce titre.
SAÏÎQUE , s. f. du turc saïca.
(-Warine) Sorte de bâtiment grec
ou turc, dont le corps est fort chargé
de bois , qui porte , à peu près, la mä-
ture et le gréement d’un ketch. Les
Turcs s’en servent dans leurs navi-
gations, dans l’archipel du Levant,
et aux côtes d'Afrique , sur la Médi-
terranée.
SAISIE , s. f. du latin saccire,
suspendre une enseigne , un bran-
don; action de saisir, prendre tout
d’uu coup et avec effort.
( Pratique ) Acte de justice, ou
un exploit de sergent, par lequel
les meubles, immeubles et autres
effets d’un particulier, sont mis sous
la main de la justice.
Saisie-annotalion ; cest celle
qui se fait des biens de personnes
décrétées de prise-de-corps , lorsque ,
perquisition faite de leur personne ,
il n’a pas été possible de les arrèter,
S'aisie-arrét ; c'est un exploit par
lequel un créancier fait arrêter entre
SAL 279
les mains de ceux sur qui la saisie
est faite , ce qu’ils doivent à son
débiteur.
S'aisie-brandon ; c’est une saisie
de fruits pendans par les racines ;
elle est ainsi appelée à cause du
flambeau de paille ou brandon que
Von met pour marque de la saisie.
Saisie-exéculion; cest un ex-
ploit par lequel un sergent saisit, à
la requête du créancier, les meubles
qui se trouvent en la possession de
son débiteur, etc.
S'aisie-gagerie ; c’est une saisie
et arrèt de meubles sans déplace-
ment ni transport.
S'aisie-réelle ; c’est un exploit de
sergent par lequel les biens immeu-
bles d’un débiteur sont, à la requête
de son créancier mis, sousla main
de ja justice pour être vendus, etc.
SAISINE , s. f. de SAISIR.
( Pratique ) Possession actuelle
dans laquelle le vendeur d’un kéri-
tage met l’acquéreur par une tradi-
tion réelle,
SAISON , s. f. du latin slatio ,
dont les Italiens ont fait s{agione ,
les Latins {empestales anni, pour
Lemporis staliones.
( Cosmographie ) On entend
communément par Saisons , cer-
taines portions de l’année qui sont
distinguées par la chaleur et le froid,
et désignées par les signes dans les-
quels entre le soleil, Les noms des
quatre saisons sont : le printems ,
l'été, l'automne et lhiver. Pour la
différence et l'inégalité des saisons ,
dans les différens lieux de la terre,
consultez la géographie de Varénius.
SALAIRE , s. m. du latin sala-
riunr , dérivé de sel: prix on récom-
‘peuse d’un travail ou service rendu.
SALAISONS , s. f, du latin sa],
sel.
( Marine) On appelle ainsi toutes
les viandes et poissons qui sont salés
pour pouvoir être gardés et conservés
pour la nourriture des marins,
Les salaiscns les plus estimées
sont celles d'Irlande.
SALIFIABLE , adj. du latin sal,
sel, et de facere , facio , faire : faire,
rendre.
( Chimie) I se dit des substances
qui peuvent ètre aisément converties
en sel,
280 SAL
SALINES , s. f. du latin sal, sel.
( Minéral.) On donve ce nom
aux usines établies près des fon-
taines salées, et où lon retire, par
évaporation, le sel marin que con-
tiennent les eaux de ces fontaines.
Quand ces eaux sont à 10 où 19
degrés de laréomètre des salines,
c’est-à-dire , qu’elles contiennent de
10 à 15 livres de sel par cent livres
d’eau , on les fait immédiatement
évaporer par le feu dans de grandes
chaudières où elles déposent la sé-
lénite qu'elles tiennent en dissolu-
tion , et l’on en retire le sel marin,
à mesure qu’il se précipite, en se
cristallisant par l'effet de Pévapo a-
Hion. Mais quand les eaux sont au
dessous de 10 degrés { quelquefois
elles ne sont qu’à 2 ouà 3),ona
trouvé le moven de les concentrer
par le’‘seul contact de Pair, muiti-
plié , pour ainsi dire, à l'infini.
f. GRADUATIGN, BATIMENT
DE GRADUATION.
SALIQUE , adj. Il y a diversité
d'opinions sur l’origine de ce mot ;
la plus probable est que cette loi a
été ainsi appelée des Francois nom-
més Saliens.
(Jurisprudence) On donne cette
épithète à une ancienne loi fonda-
mentale de la France , qu’on pré-
tend avoir été faite par Pharamond
ou par Clovis. Elle ordonnoit, en-
trautres dispositions , qu’en /a terre
salique , aucune portion d’héritage
revient à la femelle, ainsi que le
sexe viril acquiert La possession,
Ainsi, c’est une erreur de craire
que la loi salique fut établie par-
ticulièrement pour la succession
royale , car elle étoit faite également
pour tous les particuliers. }
SALIVE , s. f. du lat, saliva , de
sal, sel, parce que la salive con-
tient ue sel volatii.
( Médecine) Humeur aqueuse ,
claire, limpide, savoneuse , et dé-
tersive, qui coule dans la bouche
par les conduits salivaires, etc.
SALPETRE , s. m. Corruption
du latin sa7 petræ, sel de pierre.
( Chimie) Nitrate ce potasse na-
turel ou artificiel , ainsi appelé , par-
re qu'il se trouve quelquefois en
€eHorescence sur les pierres calcaires
ces vieux bâtimens; 1l détopne avec
‘luette,
SAL
wn corps combustible, 7. NITRE ,
NITRIERE,
SALPINGO - PHARYNGIEN ,
adject. du grec s4amyË (salpigx ),
trompe, et de 4pvy£ (pharugx ),
le pharynx : qui a du rapport à la
trompe et au pharynx.
(Anat.) Nom d’un muscle de la
dont une des origines est
située à la partie osseuse de la
trompe d’ Eustache,
SALPINGO-STAPHYLIN, adj.
du grec canmryé (salpigx ), trom-
pe, et de çxguan (staphulé), la
luette : qui a rapport à la trompe et
à la luette,
(Anat.) Nom dun muscle de la
luette, dont une des origines est si-
tuée à la partie osseuse de la trompe
d'Eustache. u
SALSE , 5. f. terme italien dérivé
du lat, sal , sel.
( Hist. INat. ) Espèce de petit
volcan qui ne vomit que de la vase
et du gaz hydrogéne, et ainsi nom-
mé à cause de la quantité de sel
marin qu’il contient.
Les salses ont, comme les grands
volcans, leurs paroxysmes ; ils oc-
casionnent même des tremblemens
de terre. Spallanzani a décrit les
salses du Modénois ; Dolomieu ,
celles du Macalouba , en Sicile ; et
Pallas, celle de la Crimée,
SALT ATION ,.s. f. du latin sal=
tatio, fait de sallo , danser : Paction
de danser , ou l’art de la danse,
( Antiquités ) La saltation chez
les Romains, comprenoit non-seu-
lement l’art de notre danses , mais
elle apprenoit encore à régler les
gestes tant des actions de théâtre que
des orateurs et mème des panto-
mimes.
SALUBRE , adj. du lat. saluber.
(Med. ) San, qui contribue à
la santé.
SALURE , s. f. du lat. sul, sel.
( Physique ) Qualité que le sel
comminique,
Salure de la mer : les physiciens
s’exercent depuis long-tems sur la
cause la plus probable de la salure
de IOcéan, et sur la manière de dé-
saler Peau de la mer. Halley croit
avoir résolu la premiere question ;
Hook a inventé un instrument pour
SAL
découvrir quelle est la salure de la
mer, à quelque profondeur que ce
soit ; et Hanton est le premier qui
ait trouvé le secret de rendre douce
Peau de la mer.
SALUT , s. m. du lat. salus , sa-
lutis , santé , salut. :
( Pblit.) Salut s'entend en poli-
tique , de la conservation du réta-
blissement dans un état heureux et
convenable. Le salut du peuple ;
le salut public.
( Hist. ecclés. ) Salut signifie,
chez les chrétiens, la félicité éter-
nelle.
( Usages civils) Salut est en-
core l’action de saluer ceux qu’on
rencontre.
( Art milit.) Le salut militaire
est un témoignage de soumission cet
de respect , ou une honneur que les
troupes rendent au souverain , aux
princes et généraux. On salue du
drapeau , de Pépée , de la mousque-
terie , du canon, etc.
( Marine ) Le salut, en termes
de marine , est un honneur que l’on
rend au pavillon d’une nation , ar-
boré et déployé sur ses vaisseaux ou
sur ses forteresses,
Il y a plusieurs manières de saluer
à la mer; la plus fréquente est celle
du canon : elle consiste à tirer un
certain nombre de coups de canon ,
à distances égales , suivant le rang de
celui qui donne le salut, et de celui
qui le recoit.
Salut de La voir ; il consiste en
un cerfain nombre de cris adoptés
par chaque nation, et qui se font
par une quantité de gens de léqui-
age , que Von fait monter sur les
aubans à cet effet , en agitant leurs
chapeaux ou leurs bonnets.
alut des voiles ; il se fait en
amenant les perroquets, s'ils sont
bordés, ou les huniers, s’il n’y a pas
de perroquets, jusques sur le ton du
mât, pendant quelques minutes. Ce
salut est plus humble que celui du
Ganon ; il marque une déférence de
Y'inférieur au supérieur. qui ne rend
pas cette espèce de salu.
Salut du pavillon ; le salut du
pavillon se fait en amenant le pa-
villôn de poupe ; il est de la plus
grande humilité, et ne se rend pas
non plus par le supérieur.
SAN 287
SALVAGE , s. m. ou SAUVE-
TAGE , du lat. salvo, sauver.
( Jurisprud. marit. Action de
sanver d’un naufrage les marchan-
dises ou effets quelconques. Ce terme
s’entend plus ordinairement de la
récompense ou du droit dû à ceux
qui ont contribué à sauver quelque
effet du naufrage ; on leur accorde
ordinairement le dixième de la va-
leur.
SALVATELLE , s. m. du laf.
salvatella, diinut. de salvator ,
fait de salvo , sauver.
ÆAnat. ) Nom d’une veine située
sur le dos de la main , entre le doigt
auriculaire et le doigt du milieu.
Quelques médecins ont cru qu’il
étoit très-salutaire d’ouvrir cette
veine dans la mélaucolie:, ce qui
lui a fait donner le nom qu’elle porte,
SALVATION, s. f. du lat. salvo,
sanver. ;
( Pratique ) Ecritures que Pon
signifie dans un proces , pour servir
de réponse aux contredits et objec-
tions de la partie adverse.
SALVE , s.f. de l’italien sa/va ,
contraction du latin salutatio, salut.
( Art milil. ) On appelle ainsi
une décharge de la mousqueterie et
de Partillerie , qui se fait , ou com-
me un témoignage d'honneur quon
défere à quelque personne d’une qua-
lité extraordinaire, ou comme une
marque de la joie de quelque grande
occasions
Tirer en salve ; c’est tirer en
même tems plusieurs pièces de
canon.
SAMEDI , s. m. du lat. sahbati
dies. .
( Chronol.) Nom du septième ou
dernier jour de la semaine. On lap-
peloit chez les juifs, sabbat, et
chez les anciens le jour de Saturne,
d’où les Anglois disent encore sa-
turday.
SAN-BENITO.s.m. contraction
de sacco benito , sac béni.
( Hist. de l'inquisilion ) C’est le
nom qu’on doune vulgairement en
Espagne et en Portugal, à Phabit
dont on revêt les hérétiques con-
damnés par l’inquisition, à lPexem-
ple de la primitive église, où l'on
revétoit les criminels d’un sac qu’on
appeloit bénit.
292 S A N
SANCIR , v. n. d’une origine in-
counue : couler bas.
( Harine ) Un vaisseau sancit,
lorsqu'environné de fortes lames ,
par un très-mauvais tems, il en est
enveloppé, couvert et sabmergé, jus-
qu'à le faire couler au fond. Le
vaisseau peut sazcirà ancre comme
sous voiles.
La différence de sancir à chavi-
rer, sombrer, ou faire capot, est
que le vaisseau qui sancil coule au
fond l’eau , pour s’ètre rempli, sans
se renverser , comme dans les autres
cas, par la force du vent.
. SANCTION, s. f. du lat. sanc-
io , décret, ordonnance, fait de
sancio, sanclium, où sancltum ,
décréter, ordonner,
( ist, ecclés. ) Prigmalique
sanclion. Voy. PRAGMATIQUE.
SANCTUAIRE, s.m. du lat, sanc-
Luarium , peut-être une contraction
de sanclus , sanctorum.
(ist. Juive) Le lieu le plus
reculé , le plus saint du temple de
Jérusilem , où lon conservoit l’ar-
che alliance, et où il n’étoit per-
mis d'entrer qu'au grand prêtre.
(ist. ecclés.) Sanctuaire se dit
aussi du lieu du chœur ferré par
le cancel, où est de tabernacle, et
où repose le saint sacrement.
SANDALE , s. f. du lat. sanda-
dium.
( Costume ) C’étoit une espèce
de pantoufle fort riche , que portoient
les dames grecques et romaines, et
qui consistoit en une semelle dont
Vextrémité postérieure étoit creusée
our recevoir la cheville du pied,
je partie supérieure du pied restant
décoùverte.
On appelle aussi sandales les pan-
toufles que mettent* le pape et les
autres prélats, quand ils officient ,
et qui sont, à ce que lon croit,
semblables à la chaussure de saint
Bathélemi.
SANG , s. m. du lat. sanguis.
(Physiol.) Humeur alimentaire,
rouge, grasse, visqueuse, douce ,
d’une odeur un peu urineuse, d’une
consistance médiocre , renfermée
dans les ventricules et les oreillettes
du cœur, dans les artères et dans les
veines , continuellement agitée pen-
dant la vice, et poussée du cœur aux
S A N
artères, de celles-ci aux veines, et
des veines au cœur , produite et re-
nouveiée immédiatement par le
chyle, qui est la source de toutes
les autres humeurs; et le principal
instrument de l’économie animale.
SANGIAC, s. m, Mot turc qui si-
gnilie étendard, .
(ist. lurque) Les sangiacs ou
sangiaks , sont les gouverneurs par-
ticuliers sous le begliesbey, qui est
le gouverneur-général de la province,
Les sangiacs ne peuvent faire porter
devant eux qu'une queue de cheval,
SANGUIFICATION, s. f. du lat.
sanguis, et de facio , faire : l’ac-
tion de faire du sang.
( Physiol. ) Action ou fonction
naiurelle par laquelle le chyle se
convertit en sang. #oy. BEMA-
TOSE. é
SANGUIN, NE, adj.
uis.
( /Méd.) Plein de sang rouve.
SANGUINE , s. f. du lat. san-
guis , couleur de sang.
( Hinéral. ) On appelle ainsi le
fer hématite de couleur rougeâtre,
Cette substance sert à polir certains
corps, et particulierement les mé-
taux. x
SANHEDRIN , s. m. Mot hébreu,
mais corrompu du grec ouvédpsoy (su-
nédrion) , formé de oùv (sun), en-
semble, et de ?dya ( hedra) siège :
conseil , assemblée.
( Hist. juive ) Grand conseil des
Juifs, dans lequel se décidoient les
affaires d’État et de religion.
SANIE , s. f. du lat. santes, sang
corrompu.
( IHéd.) Pus séreux qui sort des
ulcères , particulièrement de ceux
des jointures , parce quelles sont
abreuvées d’une synovie qui se con-
vertit facilement en sérosité puru-
lente et âcre.
SANTAL, s. m. Mot arabe dont
les Lat. ont fait santalum.
( Botan.) Bois de teinture. On
en distingue de trois sortes, le blanc,
le citrin et le rouge. On apporte le
blanc des îles de Timor et de Solor ;
le citrin vient de la Chine et de
Siam , il est d’un goût aromatique ;,
un peu amer, d’une odeur douce ;,
qui se rapproche d’un mélange de
de san-
S'A'P
muse, de citron et de rose ; le rouge
eroit dans les Indes Orientales , en
dec\ du Gange.
SANTÉ, s. f. du lat. sanitas , fait
dé sano , guérir.
( /Héd. ) Bonne disposition de
toutes les parties du corps qui le met
en état de bien faire ses fonctions,
PV="SAIN.
(Marine) Santé ou bureaux de
santé ; c’est un établissement fait
dans les ports, sur-tout de la Médi-
terranée , pour empêcher le débar-
quewment et la communication , soit
des hommes, soit des marchandises ,
venant par mer, du pays du Levant
et autres, sujets à la peste, pour les
soumettre à une quarantaine, c’est-à-
dire, à un séjour de quarante jours
qu’on abrège où qu'on augmente se-
lon les circonstances , dans un lieu
isolé , nommé lazuret, sans pou-
vgir communiquer avec le pays,
q#avec certaines précautions , et
après des fumigations, où parfums ,
pour chasser le mauvais air, #7, LA-
ZARET , QUARANTAINE.
SAPE ; s. f. du latin sapa,
dans le sens de liso, hoyau.
( Art milit ) Autrefois le mot
sape Signifioit un trou qu'on faisoit-
sous un édifice pour le démolir ; au-
jourd’hui, €est un enfoncement ou
descente que l’on fait sous les terres
en les taillant par échelles de haut
en bas, en sorte qu’on y est à cou-
vert de coté.
On distingue cinq sortes de sapes;
la sape entière , la demi-sape, la
sape volante , la double sape, et
la sape couverte,
La sape entièrese faisoit autrefois
par un seul homme qui , après avoir
fait un trou de trois pieds de profon-
deur sur trois de largeur , où il se trou-
voil à couvert, continuoït ainsi, sur
Valynement qu'on lui prescrivoit ,
en jetant toujours les terres du côté
de la place. Ce travail étoit extrê-
mement long, et quand on vouloit
s’en servir , on employoit des an-
uées entières pour un siége.
Aujourd’hui, la sape entière se
fait par dessapeurs qui posent à cou-
vert les sabions, dont ils lorment les
entre-deux avec des sacs à terre, fui
sant une tranchée de trois pieds de
SAP 283
profondeur , sur autant de largeur,
que les travailleurs viennent eusuite
agrandir,
La demi-sape consiste à poser à
découvert une certaine quantité de
gabions sur un alignement donné,
à former les entre-deux avec des sacs
à terre. et à les remplir ensuite.
La sape volante se fait en tra-
cant tout l'ouvrage avec des gabions,
et en formant la tranchée, sans y
avoir mis les sapeur$ pour les rem-
plir.
Cette manibre re peut guère se
pratiquer que la nuit, et lorsqu'on
est encore loin de la place.
La double sape est ainsi appelée,
parce qu’on est obligé de se couvrir
des deux côtés, pour éviter d’être vu
des ennemis.
La sape couverte est un Fhemin
qu’on fait sous terre , pour mettre les
sapeurs à couvert des grenades, à
Papproche des ouvrages qu’on veut
attaquer. Cette sape , qu'on ne met
guère en pratique, peut ètre très-
utile dans certaines occasions, où il
est nécessaire de cacher son dessein
aux ennemis.
. SAPHÈNE, s. f. du grec oxgnrès
(saphénés), dérivé de orgie (sa-
phés), manifeste.
(And) Nom dune veine cuta-
.née de l’Extrémité inférieure, qui se
porte le long de la malléole interne
de la jambe et de la cuisse, Elle est
ainsi appelée, parce qu’elle est à nu,
et qu’elle se mnanifesle à la vueet au
toucher.
SAPHIQUE , adj. dé Sapho , nom
propre,
( Poésie) Vers saphiques ; c’est
une espèce de vers, inventée, à ce
qu'on prétend, par Sapho, et dont
les Grecs et les Latins ont fait un
grand usage. Ces vers sont de onze
syllabes ou de cinq pieds, dont le
premier, le quatrième et le cin-
quieme , sont trochées, le second un
ps et Le troisième un dactyle.
Il y a dans Horace des odes en vers
saphiques: |
Vivilur parvo bene cui pater-
run, etc.
SAPHIR ,5. m. du grec cxm@tpoc
(sapphéiros), dont les Latins ont
fait sapphirus , dérivés l’un et Pautre
de lhéhreu ou du chaldéen sappir,
SAR
qui signifie couleur d’azur , où quel-
que chose de brillant,
(Minéral.) On entend commu-
nément sous le nom de saphir, une
pierre précieuse, d’une belle couleur
bleue veloutée ; mais les naturalistes
reconnoissent des saphirs de toutes
les couleurs, et, même des saphirs
sains couleur.
Les couleurs les plus ordinaires du
saphir, sont le bleu, le rouge ou
rubis d’orient , et le jaune ou topaze
orientale. On en trouve aussi de verts
et de pourpres :ce sont ceux qu'on dé-
signe sous le nom d’émerauce et
d'améthyste orientales. Quand le sa-
phirest parfaitement blanc et lim-
pide , 11 a presque autant de feu que
Je diamant , et on l’a quelquefois fait
passer pour tel. On trouve, maïs fort
sarement, des saphirs qui réunissent
1 foi urs bien distinc-
284
LES ON 5€ € race COIMIHE GES mOr-
ceat O u eu
L Sai ù
es: viro! te
pienr pr p
le plus [ue l’on connois il
n’est essentiellement composé que
d’alumire.
Le saphir se trouve dans le sable
des torrens , et on ne l’a jamais
rencontré dans son gite même.
SAPONACE , EE, adj. du latin
Sapo, savon: qui participe de la na-
ture du savon.
hole) C’est le nom d’une fa-
miile de plantes, parmi lesquelles
le savonnier, la paulinie, etc.
SAPFONAÏRE , adj. même origine
que SAPONACE.
(-Ænqt. ) Nom d’un genre de plan-
tes qui ont Ja propriété d’enlever les
taches comme le savon.
SAPONIFICATION , s. f. du lat,
sapo , savon, et de facio , faire.
( Technol.) Formation du savon.
SAPORIFIQUE , adj. du latin
sapor, saveur, goût, et de facio ,
jaire.
(Aéd.) W se dit des substances
qui ont la force d’agir sur la langue ,
et dy produire la sensation que nous
appelons goût ou saveur.
SARANGOUSTI, s.m. Mot in-
dien. .
({Warine ) C’est le nom d’une es-
pèce de maslic, pratiqué aux Indes,
SAR
pour recouvrir les coutures des cor-
dages des vaisseaux ; on regarde ce
vastic comme supérieur à tous les
autres connus : c’est un composé de
chaux vive, nouvellement éteinte,
sèche et tamisée, pétrie avec du
brai gras fondu avec un peu d’huile.
Les vaisseaux de Suratte , et la plu-
part de ceux que lon construit aux
Indes orientales, sont enduits, savoir:
les coutures, les tètes de clous, che-
villes, etc., de sarangousli, qui se
lie tellement avec le bois, qu’il fait
presque corps avec lui; aussi ces vais-
seaux naviguent presque foujours
sans faire d’eau , et durent des tems
infinis, On en a connu de plus de 100
ans, sans refonte,
SARCASME, s. m. du grec o2pzaç-
pos(sarkasmos), dérivé de zapraleiv
(sarkazein ), décharner , et, par ex-
tension, montrer les dents, rire au
nez de quelqu'un. :
(Diction) Ironie amère et pi-
quante , par laquelle un orateur
aille où insulie son adversaire. Dé-
mosthène emploie souvent le sar-
casrne, pour reprocher aux Athé-
riens leur paresse.
SARCITE , s. f, du grec op£
(sarx), chair, et de x8os (lithos),
pierre : pierre couleur de chair.
( Minéral. ) Pierre igurée qui
imite la chair du bœuf, et dont la
couleur tire sur le noix.
SARCOCELE , s. m. du grec 2£
(sarx ), gen. capaèc (sarkos) chair,
et de xhan (kélé), tuméêur,
( Chirurgie) Tumeur charnue,
dure , ordinairement indolente , atta-
chée aux testicules ou aux vaisseaux
spermatiques , ou à la surface interne
du dartos, et qui croit peu à peu.
C’est une fausse hernie.
SARCOCOLLE, s. f. du grec >xp£
(sarx), gen. sxpuoc, chair, etjüe
xéxnz ( kollu), colle : colie-chair.
(Bolan.) Sorte de gomme qui
transsude des rameaux du sarco col-
lier ; elle étoit autrefois d’un grand
usage en médecine , parce qu’elle est
astringente , digestive , détersive ;,
aglutinante et consolidante, On s’en
sert aujourdhui pour consolider et
déterger lesplaies. ,
SARCO-EPIPLOCELE , s. m.
: CV AEe2
du grec oxp£ (sarx), chair, et d’ési-
SAR
mrocv ( épiploon), l’épiploon , et de
HAN (Q élé) , tumeur.
( Chirurgie) Hernie complète,
causée par la chute de Pépiploon
dans le scrotum, accompagnée d’ad-
hérence et d’excroissance charnue.
SARCO-ÉPIPLOMPHALE , s.
m. du grec ox0vË (sarr), chair,
d’émimnoey ( épiploon), Pépiploon,
et d'euros ( omphalos ), le nom-
bril.
( Chirurgie) C’est au nombril la
même hernie que le sarco-épiplo-
cèle , au scrotum. ,
SARCO-HYDROCELE , s. m.
du grec #2p£ (saræ), chair , d’üdwp
(hudor), eau, et de xan (kélé),
tumeur.
(Chirurgie) C’est un sarcocèle
accompagné de l’hydrocèle , ce qui
arrive souvent par la compression et
la rupture des vaisseaux Iympha-
tiques.
SARCOLOGIE , s. f. du grec
eùp£ (sarx) , chair, et de Aéyos
(logos) , discours. * .
(Ænar.) Partie de l'anatomie qui
traite des chairs ou des parties
molles,
SARCOME,, s. m. du grec c4e-
#wysa ( sarkoma) , dérivé de oùs£
(sarx ), chan.
( Chirurgie) Tumeur charnue,
dure , ronde, indolente, qui a sa
base large , ét qui se forme au bas de
la cavité des narines, quelquefois au
fondement , aux parties naturelies
des femmes, ou en d’autres parties.
Quand le sarcome devient doulou-
reux et livide, il se change facile-
ment en cancer.
De sarcome on a fait sarcoma-
Leur, pour désigner ce qui est de la
naiure du surcome.
SARCOMPHALE , s. m. du grec
cap£ (sarr), chair, et d'oparos
( omphalos), le nombril.
(Chirurg.) Excroissance charnue
qui se forme au nombril.
SARCOPHAGE , s. m. du grec
expé ( sarx ), chan, et de 64yx
(phago), manger, qui mange la
chair,
( Antiquit. ) On appeloit ainsi
chez les anciens un tombeau où l’on
meftoit les morts qu’on ne vouloit
pas brûler , pazce que l’on y mettoit
SAR 285
une sorte de pierre caustiqne qui
avoit la propriété de brûler les corps
dans l’espace de quarante jours.
( Hist. mod.) On appelle aujour-
d'hui sarcophage le cercueil. ou sa
représentation , dans les grandes cé-
rémonies funèbres,
(/Héd. ) Ce mot se prend quel-
quefois en médecine pour €athére-
lique , C'est-à-dire , médicament qui
brule les chairs.
SARCOTIQUE, adj. du grec
gaptôw ( sarkoû ), rendre charnu.
( Chirurg. ) I se dit des médica-
mens qui facilitent la régénération
des chaïrs, dans une plaie, un ul-
cère; cest la même chose qu’IN-
CARNATIF. W. ce mot.
SARDINE , s. f. du latin sardi-
na, du syriaque sar, sorte de petit
poisson qui a donné:son nom à la ville
de Saren Syrie, atffourd’hui Tyr.
(Péche ) Poisson plus petit que le
bareng, mais qui a les plus grands
rapports de forme , de mœurs et de
qualités avec lui.
On ne peut se faire une idée de
Pénorme quantité de sardines que
Von prend sur toutes les côtes des
mers de l’Europe , principalement
sur celles de France et d'Angleterre.
Ee mode de cette pêche est le
même que celui du HARENG. 7.
ce mot.
On prépare les sardines de la mé&-
me maniere que le hareng; mais
leur chair est beaucoup plus agréa-
ble,
SARDOINE , s. f. du grec z1pd6-
vuË (sardonuzx ), composé de capd'oc
(sardios }, sarde , et d’oyv£ (orux),
ongle , onyx: onyx de Sardaigne.
(/Hinéral.) La sardoine est un
caillou demi-transparent , ou espèce
d’agathe de couleur orangée , plus ou
moins foncée : elle est ondulée com-
me la calcédoine.
SARDONIEN ,’ ou SARDONI-
QUE , adj. du lat. sardonia, nom
d’une plante.
(Héd.) Ris sardonien ou sardo-
nique ; c’est une espèce de convul-
sion ou spasme convulsif ; causé par
une contraction des muscles du vi-
sage , qui arrive à ceux qui ont man-
g£ d’une herbe abondante en Sardai-
gne, appelée sardon ou sardonia :
c’est de là que vient l'expression pro-
286 SAT
vaibiale ris sardonien ; pour ris
Jorce.
SARRASIN , s. m. du lat. barb.
S'arrecenus , nom de peuple,
( Botan. ) Le sarrasin est la se-
mence d’une plante originaire d’A-
sie, transportée en Afrique, et in-
troduite en Europe par les Maures
«dispagne ou Sarrasins, d’où Jui
vient son nom. On Pappelle autre-
went blé noir.
SATELLITE, s. m. dulatin sa-
telles, satellitis : garde d’un prince.
(Hist.) Un satellite étoit origi-
aarement celui qui en accompa-
ÿmoit up autre pour sa sûreté, ou
pour exécuter ses commandemens,
Chez lès empereurs d’orient, c’é-
toit une dignité ou charge d’un cäpi-
faine des gardes du corps. On a don-
né ensuite ce nom à des vassaux , et
enfin à ceux tenoient des fiefs
qu'on appeloit sergenteries. On ne
le dit plus qu’en mauvaise part, pour
désigner un homme qui est aux gages
d’un autre,
(Astron.) Satellites , en termés
dastronomie, se dit des plantes se-
condaires qui se meuvent autour
d'une’ planète première ,; comme la
lune fait par rapport à la terre. On
les appelle aïusi, parce qu’eiles ac-
compagnent toujours leur planète
premiere, et font avec elle leur ré-
volution autour du soleil,
Les satellites ont été inconnus
jusqu’à ces derniers siècles , parce
qu’on avoit besoin du secours des lu-
nettes pour les apercevoir,
Les satellites de Jupiter, au nom-
bre de quatre , furent découverts par
Galilée, le 16 janvier 1610, peu après
la découverte des lunettes, À
Les satellites de Saturne sont
au nombre de sept; les cinq pre-
miers sont nommés suivant l’ordre
de leur distance à Saturne. Le 6e. et
le 7e., quoique les deux plus proches,
ont été ainsi désignés par les astro-
nomes, pour ne pas déranger leurs
tables ; ilsont été découverts en 1789,
par Herschell, au moyen de son
grand télescope ; le qnatrième a été
découvert par Huyghens, en Pannée
1655 set les quatre autres par Cas-
sini, savoir : le troisièmeen 1671,
le cinquième en 1672, et les deux
premiers en 1084.
SUATE
Les satellites d’Herscheli sont aw
nombre de huit,
Sclipses des satellites de Jupiter.
JV. ECLIPSE , JUPIPER, -*
( Physiol.) Satellites Lbrachia-
les, satellites libiales ; on appelle
ainsi les veines du bras et de la jam-
be qui accompagnent les arteres,
qui communiquent entr'elles par de
fréquentes anasfomoses, et embras-
sent pour ainsi dire artère.
SATIETE, s. f. du lat. satielas ,
fait de salio , rassasier , souler.
(-Héd.) Répiétion d’aliment qui
va jusqu’au dégoût.
SATIRE , sf JU SATYRE.
SATRAPE , s. m. Mot persan.
( Æcon. polit.) Ce mot, persan
d'origine , a d’abord signifié amiral ,
général d'armée navale ; ensuite, 1!
fut étendu à tous les gouverneurs de
province , et même aux principaux
ministres des rois de Perse,
Des Persans, il passa chez les
Grecs, qui dirent sarpäænc ( saira-
pés ) dans la mème signification. Les
Latins l’employÿèrent aussi dans le
méme sens: il se trouve même des
chartes d'Angleterre , sous le roi
Ethelrede , où les seigneurs qui si-
gnent après les ducs prennent le titre
de sairapes du roi.
SATURATION , s: f. du-lat. sa-
turo , souler, rassasier , remplir,
( Chimie ) On appelle saturation
Punion complète de deux matières,
de manière que lune des deux sub-
stances ne domine pas sur l’autre,
Ainsi, dans union d’un acide avec
une base , il faut, pour qu'il y aÿt
saturalion, que lacide ne domive
pas sur la base, ni la base sur l’acide,
Alors, ce sel est véritablement nev-
tre, etil n’altère pas la couleur dn
sitop de violette. Quand un acide
refuse de dissoudre une terre ou un
métal, on dit qu’il en est saturé.
SATURNE , s: m. du lat. salor,
semeur, planteur, ou du celtique
sadoin, Vaillant, belliqueux.
Saturne avoit enseigné le premier
Pagriculture aux Européens; ilavoit
été aussi le plus puissant et le plus
belliqueux des Titans. Saturne étoit
une des divinités du paganisme.
(-Astron. ) Saturne ; en astro-
nomie , est le nom d’une des sept
S AT
planètes prémieres, qui tourne en
29 ans £ , et qui est éloignée du soleil
de 328 millions de lieues.
Les phases de Saturne sont fort
variées et fort singulières, à cause
de son anneau, #7, ANNEAU DE
SATURNE.
( Chimie ) Les alchimistes ont
donné le nom de saturre au plomb:
ils ont appelé sucre de saturne ,
Pacétate de plomb; blanc de sa-
turne , lc carbonate de plomb , etc.
SATYRE , s. m. ( pièce de poé-
sie ) du grec cxrupor ( saluroi ), les
Satyres, compagnons de Bacchus ,
lesquels attaquoient par des raille-
ries et des paroles piquantes tous
ceux qu’ils rencontroïent.
( Poésie ) La satyre n’a pas tou-
jours eu le mème fonds ni la même
forme dans tous les tems. Chez les
Grecs, dans sa première crigine, la
salyre consistoit en des jeux cham-
pêtres, des raiïlleries grossières, des
postures grotesques , des vers faits à
la hâte et récités en dansant.
Comme ces spectacles étoient con-
sacrés à Bacchus , on crut qu'il éfoit
convenable d’y introduire des saty-
res, ses compagnons de débauche ,
et de leur faire jouer un rôle égale-
raent comique , par leur équipage ,
par leurs actions et par leurs dis-
cours.
Si dans les commencemens les
pièces salyriques wavoient pour
acteurs que des S'alyres ou des Si-
lines, les choses changèrent ensuite,
Les Cyclopes d’Eurypide, les titres
des anciennes pièces satyriques et
plusieurs auteurs nous apprennent
que les dieux ou demi-dieux , et des
héroïnes, comme Omphale, y trou-
voient place , et en faisoient le
principal sujet.
Chez les Romains, la salyre, in-
troduite par les Toscans, ne fut d’a-
bord qu’une espèce de chanson dia-
loguée , dont la force et la vivacité
des reparties faisoient tout le mérite,
Livius Andronicus, qui étoit Grec
d’origine, ayant donné à Rome des
spectacles en règle , la salyre chan-
gea de forme et de nom, et parut sur
le théâtre, soit avant , soit après la
grande pièce , quelquefois même au
milieu. Peu de tems après, elle reprit
tou à sous Ennius et Paucrius.
SAU 287
Terentius Varron fit une satyre,
qu'il intitula Herippée , À cause de
sa ressemblance avec celle de Me-
nippe, cynique grec. Enfin arriva
Lucilins, qui fixa l’état de la satyre,
et la présenta telle que nous Pont
donnée Horace , Perse , Juvénal, et
telle que nous la connoissons au-
jourd’hui.
Regnier fut le premier en France
qui écrivit des salyres. Son cardc-
tere est aisé, coulant, vigoureux ;
mais il est quelquefois long et diffus;
il n’a point attaqué de gens en place.
Boileau fleurit environ 60 ans
après Regnier, et fut plus retenu que
lui ; il a plus d'art, plus d'élégance,
plus de coloris, mais moins de verve,
de naturel et de mordant.
Un jeune poëte moderne, Gil-
bert , s’est essayé dans le genre de
la satyre. Il en a fait une contre le
luxe, et il a fait voir de quel style
brûlant un homme profondément
blessé des vices de son siècle
sait les peindre et les attaquer ;
ila montré quon pouvoit avoir la
vigueur d’Aristophane, sans impu-
dence et sans noiceur; la véhémence
de Juvénal, sans déclamation ; V’a-
grément , la gaieté d’Horace , avec
plus d’éloquence, de force, d’éner-
gie; et une tournure de vers aussi
correcte que Boileau , avec plus de
chaleur.
SATYRIASIS , s. du grec gxru-
piasis ( saluriasis ), dérivé de
garupos ( saluroi ), les satyres qui,
selon la fable , étoient fort lubriques.
( Méd, } Erection continuelle de
la verge, accompagnée d’un désir
insatiable pour les femmes ; il re
diffère du priapisme que par cet
aiguillon de volupté.
SAUCEE , adj. f. du lat. sa/lo,
salsum , saler, donner un tour,
uue couleur agréable, fine , spiri-
tuelle.
(Vumismat. ) Médailles sau-
cées ; ce sont des médailles baitues
sur le seul cuivre , et ensuite cou-
vertes d’une feuille d’étain,
SAUCISSE , s. f. du lat. salcisio,
dit pour salcisium : boyau de porc
ou d'autre animal , rempli de viande
crue , hachée et assaisonnée.
( Art milit,) La saucisse, em
termes de guerre , est une longue
288 S AU
charge de poudre mise en rouleau
dans de la toile goudronnée , arron-
die et cousue en longueur, qui règne
depuis le fourneau ou chambre de la
mine, jusqu’à lendroit où se tent
l'ingénieur pour y mettre le feu , et
faire jouer le fourneau.
SAUCISSON, s. m. diminut. de
SAUCISSE.
(Art milit. ) Les saucissons sont
dès fagots faits de troncs d’arbris-
seaux , ou de grosses branches d’ar-
bres , qui servent à se couvrir, et à
faire des épaulemens.
SAUF-CONDUIT , s. m. de lita-
lien salvo condotto.
( Pratique ) Espèce d'assurance
oudesauve-garde donnée par le prince
ou l'autorité publique à quelqu'un :
pour la sûreté de sa personne, pen-
dant un tems.
Des créanciers qui ont une con-
trainte par corps contre leur débi-
teur, lui accordent quelquefois une
surséance ou délai, par un acte qui
lui tient lieu de sauf-conduit.
( Artmilit. ) Sauf-conduit se
dit aussi de la permission qu'un gé-
néral accorde à un des ennemis
qui, pour affaire , ou pour sa santé ,
demande à passer sur le terrein qu’il
occupe.
SAUVAGE , adj. ets. du lat, barb.
salvaticus, pour silvaticus , fait de
silva , forêt ; qui est dans les bois.
( Hist. Nat. ) N se dit des ani-
maux qui ne sont pas apprivoisés ,
et des végétaux qui croissent natu-
rellement dans les champs, par op-
position à ceux que lon’cultive.
SAUVE-GARDE, s.f. de l’italien
salva guardia.
( Art de la guerre ) Protection
que le prince ou le général de l’armée
accorde à quelques teires ennemies ,
qu’il veut garantir des insultes et des
logemens de ses troupes. Les sauve-
gordes appatiennent au général ;
s'il est intéressé, il peut les étendre
autant qu’il veut.
SAUVETAGE, s. m. v. de sau-
ver.
( Marine) Terme de jurispru-
dence maritime , synonyme de sal-
vage. :
Bouée de sauvetage ; x. BOULE.
SAVANNE, s. f,. de Pespagnol
suvalia, prairies,
SAU
( Agricull.) On donne ce nom,
dans les 1les francoises et éspagnoles
de PAmérique , à de grandes prai-
ries , entretenues avec soin, el en-
tourées de haies , où l’on mène pai-
tre les bestiaux.
SAVEUR , s. f. du lat. sapor.
( Physique-Chimie ) Sensation
produite sur l’organe du goût, par
les différentes substances.
Les physiciens et les chimistes out
long-tems cru que les corps salins
étoient les seuies qui eussent de la
saveur : delà une foule d’erreursdans
lesquelles ils sont tombés ; car, quoi-
qu’on ne connoisse qu’un petit nom
bre de sels différens, la variété des
saveurs est prodigieuse.
La saveur sert sux chimistes à
distinguer beaucoup de substances ;
mais ce caracttre n’est jamais sufli-
sant pour prononcer.
SAVON , s. m. du lat. sapo,
Saponis.
( Chimie ) Combinaison d’une
huile grasse avec un aikali caustique.
M. Pelletier a publié sur la fa-
brication du savon, un mémoire
très-détaillé , imprimé dans les an-
pales de chimie, tome XIX ; et
M. Chaptal a donné un moyen pour
préparer en tous tems, par-tout , et
à peu des frais, des liqueurs savo-
neuses ; propres à blanchir. Le
voici :
On prend des cendres provenant
de ia combustion de bois non flottés.
On fait une lessive par les procédés
vrdinaires , en mêlant aux cendres
une ou deux poignées de chaux vive ,
bien pilée, ou récemment éteinte
à l’eau; on laisse reposer ou puri-
fier l’eau de la lessive, pour que tous
les corps étrangers se précipitent où
surnagent ; on la verse alors dans un
autre vase, et on ly conserve pour
s’en servir au besoin,
SAXATILE , adj. du lat. sazuwm,
rocher : qui habite les rochers.
( Hist. nat. ) On donne généra-
lement ce nom à tous les animaux,
et à toutes les plantes qui habitent
de preférence parmi les rochers ,
dans- les lieux pierreux ; mais on
lapplique plus particulièrement aux
poissons de mer qu’on prend vare-
eut au filet, parce qu'ils se tienr
“ment
SCA
nent constamment cachés dans les
trous desrochers, sur des pierres , etc.
SAXIFRAGE , adj. du latin
sazum, pierre , et de frango , frac-
dm , rompre : brise-pierre.
( Méd. ) Les médecins ont donné
ce nom aux médicamens qu’ils
croient capables de briser la pierre
dans les reins et la vessie. 77 LI-
THONTRIPTIQUE.
SBIRRE , s. m. de Pitalien sbérro,
archer, sergent de justice.
( Pratique ) C’est le nom qu'on
donne aux archers et sergens, en
Italie , et principalement à Rome.
SCABELLON, s. m. du latin
scabellum , banc, escabeeu.
( Archit. ) Espèce de piédestal
ordinairement carré , ou à pans ,
haut et menu, le plus souvent en
gaine de therme , ou profilé en ma-
nivre de balustre, peux porter un
buste, une pendule , ete,
Gaine SA scebellon ; cest la
partie rallongée , qui est entre la hace
et le chapiteau ou scabellon , qui va
ordinairement du baut en bas, et qui
a la forme d’une gaine. Les statues
n'ont souvent qu’une gaine pour tout
piédestal, .
.SCABIEUX , SE , adj. du latin
scabies, gale : qui ressemble à la
ale. ;
( Méd.) Eraplions scabieuses ;
on appelle ainsi des éruptions qui
sont de la natuie , ou qui ont j’ap-
parence de ka gale. 6
. SCAGE , s. f, ou ESCALE, ou
ECHELLE, du lat. scala, échelle,
( Commerce ) Poit ou lieu de
trafic. On appelle scales ou échelles
du Levant , ies villes maritimes de
VEmphe ottoman, où les Œuro-
péens font le commerce, ont des
commissaires de commerce ou con-
suls, des facteurs et des commis-
sionnaires.
SCALENE, s. m. du grec cranuvos
( skalénos ), boiteux , dérivé de
sx2Ëw ( skazo ), boiter.
. ( Géom. ) Triangle scalène se
dit, cn géométrie, d’un triangle
dont tous les cotés et les angles sont
inégaux. \ i
Scalène se dit aussi d’un cylindre
ou d’un cône , dont l'axe est incliné
sur la base.
Z'ome LIL,
SCA 289
( Anat. ) Scalène se dit’ encore
par comparaison de quelques muscles
qui concourent à la flexion et à Pex-
tension du cou.
SCALME , s. m. du grec oxaruèie
( skalmos ) , saut.
( Marine ) Scalme , où , comme
on le prononce dans la Méditerranée ,
escauine, est un terme tiré de la
marine des anciens, qui signifie une
espèce de cheville qui sert d'appui
aux rames, pour se mouvoir sur le
plat-bord d'un bâtiment à rames.
On l'appelle aussi oller.
SCALPEL , s. m. du latin scal-
pellum , diminutif de scalper, cou-
teau. F
( Chirurgie ) Instrument tran-
chant dont on se sert principale-
ment pour les dissections anato-
miques,
SCANDALE , s. m. du grec
cxavd'anov (skandalon ), qui signi-
fie piége , chose qu’on rencontre en
son chemin , et qui peut faire tom-
ber, pierre d’achoppement, dérivé
de cx46w ( skazo ) , boiter : ce qui
est occasion de tomber dans l'erreur.
( Commerce ) Pierre de scan-
dale ; c’étoit une pierre élevée de-
vant le portail du Capitole de l’an-
cienne Rome, sur laquelle étoit
gravée la figure dun hon , et où al-
loient s'asseoir À nu ceux qui fai
soient banqueroute , et qui cédoient
leurs biens à leurs créanciers 5
ils étoient obligés de crier à haute
voix : cedo bona , j’abandonne mes
biens , et de frapper ensuite avec
leur derrière, trois fois sur la
pierre. Cette forme de cession fut,
dit-on , substituée par Jules-César
à Particle de la loi des douze tables,
qui autorisoit les créanciers à tuer
ou à faire esclaves leurs débiteurs,
SCANDER , v. a. du lat, scando ;
contraction dascendo , iuonter ,
s'élever.
( Poésie gr. et lat. ), Terme de
poésie grecque et latine , qui signifie
mesurer un vers, voir s'1i a le nom-
bre de syilabe qu’il doit avoir,
avec l’observatlion des longues et des
brèves,
SCAPHA, s. m. du grec 5491
( skaphé ) , esquif , vase opiong.
(Anar. ) On ee nom à la
SCA
circonférence de Poreille , opposée à
lhélix ou au bord,
SCAPHANDRE , s. m,. du grec
exaon ( skaphé), esquif, bateau ,
et d’'asySpoce (andros ), génitif d'avip
(auér), homme : bateau de l'homme.
(Mécan.) Espèce de vetement
qui sert à se soutenir à la surface de
l'eau. .
Depuis long-tems on s’est occupé
en France , en Allemagne et en An-
gleterre , de trouver un appareil qui
pût, non-seulement sauver des nau-
frgés, mais encore facilifer aux
soldats le passage des rivières les
plus larges , sans les exposer au dan-
ger de se noyer.
Le chevalier de Lanquer est le
premier qui paroit avoir imaginé le
scay handre, Le sien étoit composé,
à ce qu'on présume , d'espèces de
vessies remplies d'air, puisqu’il a pu
mettre son appareil dans sa poche,
Louis XIV récompensa le chevalier
de son invention.
Le docteur Bachstrom , grand-
chancelier de Lithuanie, impxrima ,
en 1641, la description d’une cui-
rasse en liége, propre à facilter aux
soldats le passage d’une rivière ; ces
cuirasses , compostes de quatre pla-
ques de liége , appliquées sur le dos
ei sur la poitrine ; ne pesoient que
dix livres,
Après M. Bachstrom, M. Boral
de Digne imagina une soubreveste de
liége , dont on fit l’essai vers lan
2659.
En 1751, M. Gelaci proposa une
espèce de gilet composé de plusieurs
morceaux _de liéve , placés comme
des écailles de ps. _<
M. VVilkinson, en Angleterre ,
ft construire des gilets garnis de
Fége, dont le célebre navigateur
Biron s’est servi dans quelques cir-
constances , pendant son voyage au-
tour du monde, en 1765,
M. le comte de Puységurimagina,
en 1796 , une ceinture de liége, avec
laquelle il fit des expériences dans
la rade de Granville, où il se jeta à
la mer, et se laissa ramener par les
flots au rivage sans peine et sans
fatigue,
M. Ozanam , professeur de phy-
aique , a décrit, dans ses récréations,
250
SCA
une machine à nager, sans employer
de liége ; mais qui est peu commode
et d'une exécution difficile.
M. l'abbé de la Chapelle à renous
velé le premier scaphandre de M,
Bachstrom , qu'il a beaucoup per-
fectionné.
M. Knight Spencer , de Londres,
a imaginé, en 1802, une espece de
ceinture, composée de 800 bou-
chons de liége , enfilés, réunis en-
semble et recouverts d’une enveloppe
de toile cirée. Cette invention , pro-
pre à sauver la vie des naufragés,
lui a valu la médaille d'argent de la
sociéré philantropique de Londres ,
pour les secouis aux noyés.
L’été dernier (an 12), M. Man-
gin a fait une expériencesur la Seine
avec des scaphandres de liége , et a
obtenu un succès très-brillant. 40
scaphandriers ont passé et repassé
plusieurs fois, de l’une à Pautre rive ,
40 hommes, avec armes et bagages,
les entrainant derrière eux. Après
avoir déposé ces hommes à terre ,
les scaphandriers ont exécuté sur
l’eau exercice à feu , tant du mous-
queton que des pistolets, ont fait des
évolutions militaires, et sont reve-
nus à bord en bon ordre , sans le
moindre accident.
SCAPHE, s. m. du grec 40»
( skaphé) , esquif , bateau , auge.
(Astron. ) C’étoit le nom d’un
des premiers instrumens dont lesan-
ciens se sont servi pour les obser-
vations solaires, C’étoit probable-
ment un petit gnomon , -dont le
sommet atteignoit au centre d’un
segment sphérique. Erastotene s’en
servit , dit-on , pour mesurer la
grandeur de la terre , et l’inclinai-
son de l’écliptique à l’équateur.
SCAPHOÏLE , adj. du grec o49n
skaphé), esquif, nacelle et d’eido:
ee ), forme , ressemblance :
qui ressemble à une nacelle.
( Anat, ) Los scaphoïde du
carpe, qu’on appelle aussi zuvicu-
laire , est un os de la premiere ran-
gée du carpe, qui répond au pouce,
L’os scaphoïde du tarse, égale-
ment appelé naviculaire , est placé
devant l’astragale. :
SCAPULAIRE, s. m. et adjectif
du lat. scapula, épaule : qui con
cerne l’épaule. j
SCE
( Cost. relig.) Partie du vètement
de plusieurs religieux, qui se met
par dessus la robe , autrefois sur les
épaules , et qui étoit destiné à con-
server les habits pendant le travail
des mains.
( Analom,) Scapulaire se dit de
deux ateres et de deux veines : la
scapulaire interne et la scapulaire
exterre. -
(Chirurgie) Scapalaire est aussi
le nom d’une espèce de bandage dont
on se sert pour soutenir la serviette
ou les bandages du bas-ventre.
SCARIFICATION , s. f, da grec
crapiqsüess ( skaripheuein ) , dé-
couper , rayer : l’action de découper.
( Chirurg.) Scarifier signifie pro-
prement raÿer, comme faisoient au-
trefois les anciens, en écrivant sur
des tablettes de cire.
Les chirurgiens Pemploient main-
tenant pour exprimer l’incision qu’ils
font à la peau avec uve lancette ou
un bistouri, pour en faire sortir le
sang, ou quelqu’autre humeur.
(Jardin.) Les jardiniers se ser-
vent aussi de ce mot, pour désigner
une opération par laquelle ils font
du haut vers le bas, plusieurs inci-
sions à l’écorce des arbres, jusqu’à
leur partie ligneuse , afin d’attirer la
sève par ces différentes plaies, et
Yempècher de s’emporter en pure
perte par-tout où elle est lancée im-
pétueusement. s
SCARLATINE , adj. d'ÉCAR-
LATE. 7. ce mot.
(Médec.) Ii se dit d’une fièvre
continue , accompagnée de taches
rouges comme de l’écarlale, d’où
lui vient son nom.
SCAZON , s.m. du grec c:4/%
(skazo), boiter.
(Poësie latine) Espèce de vers
latin, qui ne differe de l'iambique
qu’en ce que son cinquieme pied
est un ïambe, et le sixième un
spondée , ce qui Pavoit fait nommer
iambe boiteux.
SCEAU, s. m. du lat. sigellum ,
pour sigillum , et dont on a d’abord
fait scel, par contraction : grand
cachet.
:
(Æconom. polit.) Lame de métal,
qui a une face plate, ordinairement
de figure ronde ou ovale, dans la-
SCE 29t
quelle sont gravées en creux la fi-
gure, les armoiries, la devise d’un
roi, d’un prince d’un état, d’un
corps, d’un seigneur particulier, et
dont on fait des empreintes avec de
la cire, sur des lettres en papier ou
en parchemin , pour les rendre au-
thentiques.
L'usage des sceaux esttrès-ancien.
Il en est fait mention dans la Gene-
se ;ilest dit, en Daniel chap. 14,
que Darius fit mettre son sceau sur
le temple de Bel. Les sceaux des
Egypfhens étoient d'ordinaire gravés
sur des pierres précieuses. Souvent
Ja figure du prince y étoit représentée,
quelquefois des symboles. Pline dit
que; de son tems, on musoit point
de sceaux dans le reste du monde À
et hors de Pempire; cependant il ne
paroit pas que les Romains eussent
des sceaux publics: les empereurs
signoient seulement les rescrits avec
use encre particulière, dont leurs
sujets ne pouvoient se servir, sans
encourir la peine du crime de leze-
majesté , au second chef,
Les rois de France de la première
race, à l'exception de Childéric],
et de Childéric HI, avoient pour
sceaux des anneaux: orbiculaires :
Charlemagne n’en avoit point d’au-
tres que le pommeau de son épée, où
son sceau étoit gravé,
Le sceau, sous Philippe-Auguste ,
tenoit encore lieu de signature , par-
ce qu’il n’y avoit que les clercs qui
sussent écrire.
On n’a commencé à mettre les
armes sur les sceaux, que vers l’an
1306. Les empereurs commencerent
au dixieme siècle à marquer sur leurs
sceaux le nombre qui distingue les
princes du même nom. François I
est le premier roi de France qui ait
suivi cet usage.
Les empereurs ont scellé d’un sceau
d'or les actes d'importance : ainsi,
la bulle d’or de Charles IV, pour
Pélection de l’empereur, a pris son
nom du sceau dor qui y pend, et
qu’on appeloit BULLE. #. ce mot.
Le pape a deux sortes de sceaux :
le premier dont il se sert pour les brefs
apostoliques, les lettres secrètes ,
s'appelle l'anneau du pécheur ;
c’est un gros anneau où l'on voit la
figure de saint Pierre qui tire ses fi-
lets pleins de poissons : l’autre, dont
14
S'CFE
it se sert pour les bulles, a la tête de
de saint Pierre à droite, et celle de
saint Paul à gauche, avec une croix
entre deux; et, de l’autre côté, le
nom du pape, quelquelois avec ses
armes, mais rarement. Le sceau des
brefs s’imprime sur de la cire rouge,
et celui des bulles, sur du ploinb,
SCHÉDULE, s. f. du lat. sche-
dula , diminut. de scheda, feuille :
petite feuille, billet. 7, CHDULE.
SCELLE, s. m. de sceuu , en
lt. sigillum.
( Pralique) Scellé se dit de l’ap-
position d’un sceau faite d'autorité
de justice, sur les armoires et au-
tres licux où sont renfermés les
meubles et eftets d’un défunt, d’un
débiteur en faillite, ou d’un homme
prévenu d’un crime.
SCÉLITE, s. f. du grec oxfr0c
{ skélos), jambe, et de ao ( Li-
1hos), pierre.
( Minéral.) Nom d’une pierre fi-
gurée qui représente la jambe hu-
maine,
SCÈNE , subst. f. du grec cxnyà
{skéné), tente, cabane, berceau
de ieuillage,
( Art dramatique ) Scène signi-
foit , dans Porigine , le lieu où Pon
représentoit les pièces dramatiques ;
et ce lieu étoit ordinairement une
tente , un berceau , une ramée , etc.
Scène se prend plus particulière
ment aujourd’hui pour décoration ,
tout ce qui sert au théâtre.
Seène se dit aussi de la représen-
tation du lien où lon feint que s'est
passée l’action qu’on expose sur le
théâtre, C’est dans ce sens qu’on dit
que la scène est à Rome ; à Londres,
etc.
Scène se dit encore de chaque
partie d’un acte du poëme drama-
tique, où Pentretien des acteurs n’est
interrompu, ni par l’arrivée d’un
nouvel acteur, ni par la retraite d’un
de ceux qui sont sur le théâtre.
SCÉNIQUE, adj. de SCENE.
( P. ce mot) : qui appartient à la
scèiie.
(4rt dramatique ) Jeux scéni-
ues ; on à beaucoup vanté les re-
présentations scéniques des anciens,
Les Romains ont passé quatre cents
ans sans aucuns jeux scéniques,, et
202
# L
SCE
ils furent fort peu de chose dans les
commencemens. On fit venir des co-
médiens d'Etrurie , qui , sansrien ré-
citer, dansoient seulement au son
des instrumens; ensuite on y ajouta
des récits de vers; peu à peu ils se
perfectionnerent , et la représenta-
tion s’en fit avec une dépense et une
magnificence extraordinaire. Yo.
1HEATRE,
SCENITE , s. m. de SCENE.
F. ce mot,
(Géographie) H se dit de certains
peuples qui n’ont point de demeures
fixes ; et qui habitent sous des tentes ;
on le dit sur-tout des Arabes de
PArabie-Pétrée.
SCENOGRAPHIE , s. f. du grec
œunv ( skéné ), scène, et de yp4ge
(grapho), décrire : description de
scene,
( Perspective ) Scénographie, en
termes de perspective , est la repré-
sentation d’un corps en perspective
sur un plan ; c’est-à-dire, la repré-
sentation de ce corps dans toutes ses
dimensions, tel qu’il paroît à Pœil.
La scénographie differe de l’ich-
nographie el de l'orthographie. S'il
est question de la représentation d’un
bâtiment, l’ichnographie de ce bâ-
timent est le plan où sa coupe par
en bas ; Porthographie est la repré-
sentation de la façade du bâtiment
ou d’une de ses faces; enfin, la sce-
nographie est la représentation du
bâtiment en son entier, c’est-à-dire,
de ses faces, de sa hauteur , et de
toutes ses dimensions,
( Peinture ) Les peintres décora-
teurs appellent particulièrement scé-
nograplhie , lait de peindre les théâ-
tres , et de faire des décorations.
( Art, muilit. ) Les ingénieurs.en-
tendent par ce mot Paspect d’une
place de guerre , ou sa représentation
naturelle, telle que la place se re=
présente à l'œil, quand on regarde
par dehors quelqu’une de ses faces ,
et que l’on considère son assiette, la
forme de son enceinte, le nombre et
la figure de ses clochers , et le sommet
de ses bâtimens. ;
SCÉNOPÉGIE, s. f. du grec œunv
( shéné ) , tente, et de mryvu
( pégnuo ), fixer, établir : Paction
de dresser des tentes, des tabernacles.
( isL. juive ) Nom que les Giçes
SCH
donmoient à la fete des tabernacles
que les juifs célébroient tous les ans.
Cette fête duroit sept jours, pendant
lesquels ils habitoient des tentes et
des berceaux de feuillage, en mé-
moire de ce que leurs pères avoient
demeuré long-tems sous des tentes ,
dans le désert.
SCEPTICISME . s. m. du grec
sxénrouar ( skeptomai ), considé-
rer, contempler.
( Philos. anc. ) On appelle ainsi
la doctrine ou le sentiment d’une
secte de philosophes anciens, dis-
ciples de Pyrrhon , qui faisoient pro-
fession de douter de tout , c’est-à-
dire, quiexaminoient tout, sans rien
décider. On dit aussi la philosophie
sceptique, pour la philosophie qui
consiste à douter de tout ; et philo-
sophe sceptique , ou simplement
sceplique , pour celui qui fait pro-
fession de douter de tout.
SCEPTRE , s. m. du grec &:##7pov
( sképtron), bâton ,dérivé de 5:#77%
(sképto ), s'appuyer: bâton d'appui.
( Hist. ) Le sceptre ne fut d’abord
qu'une canne ou bâton dont les rois
et les généraux se servoient pour
marcher ; ou plutôt c’étoit une pi-
que sans fer , ainsi qu’on peut s’en
convaincre par d'anciennes médail-
les représentant des souverains et
des dieux , et par le passage de Jus-
tin , qui donne le nom de lance ou
sceptre, kasla pura, à une pique
saus fer, qu’on voit à la main des
divinités et des rois. Dans la suite ,
le sceptre devint le symbole du pou-
voir. Agamemnon, Ulisse, Achille
avoient des sceptres d'or. Rome vit
pour la première fois Tarquin l’an-
cien ajouter cet ornement à la
royauté. Le sceptre releva la pourpre
des consuls , sous le nom de bâton
de commandement. Les empereurs
Vont conservé jusque dans les der-
niers tems, et les rois le portent
dans les grandes cérémonies.
Sous la première race des rois de
France, le sceptre ou bâton royal ,
étoit une verge d’or, recourbée par
le bout en forme de crosse , et pres-
que toujours de la hauteur du roi.
SCHACH cu SCHAH, , s. m.
Mot persan qui signifie roi , seigneur,
(Hist. Persane) Les rois de Pérse
prennent toujours ce titre, qui est
SCH 29%
L2
au dessus de celui de kan. Ainsi,
dans l’histoire, Schah- Abbas ,
signifie le roi Abbas, Schah-Hus-
sein, le roi Hussein. À
SCHEIK ou CHEIK , mot arabe
qui signifie vieillard,
( Hist. turque ) C’est le nom que
les Turcs donnent à leurs prélats,
dans la religion mahométane. Les
scheiks se distinguent des autres
musulmans par un turban vert. Le
muphli est qualifié de scherk-ulis-
mani, ce qui-signifie prélat des
élus. El y a des scheiks à qui on donne
le titre de scherif, c’est-à-dire de
saint; ce titre se donne sur-toutaux
prélats des jamis ou grandes mos-
quées.
SCHELLING ,; s. m. du saxon
sylling, dont les Anglois ont fait
shelling, 1es allemands schelling.
( Monnoïe) Monnoie d’argenf ,
qui a cours en Angleterre, en Al-
lemagne , en Hollande , en Flan-
dre , et dont la valeur est différente
selon les différens pays.
SCHEMA ou SCHEME , s. mm.
du grec cyïuæ ( schéma ), forme,
figure,
( Géom. }) Vieux mot qui signifie
la même chose que figure ou plan.
C’est la représentation que l’on fait
de quelque chose dans l'astronomie
et dans la géométrie , par des lignes
sensibles à l'œil. En astronomie,
c’est la représentation des planètes
chacune en son lieu , pour un instant
donné.
SCHENOBATE , s. m. du grec
oxoivos (schoïnos ) , corde de jonc,
et de €xivo ( baënd ), marcher : dan-
seur de corde.
(Jeux scén.) Espèce de dan-
seurs de corde qui voltigeoient au-
tour d’use corde , comme une. roue
autour de son essieu , et qui se sus-
pendoïent par les pieds et par le cou,
De schenobates , les modernes
ont fait schénobalée , pour Part de
danser sur la corde,
SCHISME , s. m. du grec syfcux
( schisma ) , coupure , dérivé de
oxi£w ( schizo ) couper, diviser : di-
vision , séparation.
( Culle relig. ) Ce mot n’est
guère d'usage qu’en parlant de la
séparation qui rive à cause de la
204 SCH
diversité opinions entre gens de la
même religion, d’une même créan-
ce. Le schisme des dix tribus d’Y#-
raël, d'avec la tribu de Juda et de
Benjamin. Le schisme des Persans
davec les autres mahométans. Le
grand schisme d'Occident , qui ar-
riva entre Clément VII et Urbain VI;
Le schisme des Grecs, commencé
par Photius , l’an 868, et consommé
dans le onzième siècle par Michel
Cérulaius; le schisme d’ Angleterre,
formé sous Henri VIII, et consom-
mé sous Elisabeth.
SCHISTE, s. m. du grec cyiaw
schiso ), fendre, diviser, et de
X40oc ( lithos ), pierre : pierre divi-
sée , pierre feuilletée.
( Minéral. ) On donne ce nom
aux roches qui se divisent en grands
feuillets parallèles entreux , et au
plan des couches principales. Les
schistes se trouvent parmi les ro-
chesprimitives, et on leur donne
le nom général de roches feuilletées.
SCHOLASTIQUE ,; ou comme
Pécrit l'académie SCOLASTIQUE,
adj. et s, du grec yon ( scholé },
loisir ou école ; l'étude exigeant que
pour s’y appliquer on soit libre de
tout soin : appartenant à l’école.
( Hist. anc. ) Le titre de scho-
lastique a été long-tems un titre
d’bonneur ; dés le siecle d’Auguste,
on le donna à ceux qui se distin-
guoient par lPéloquence et la décla-
mation. Sous Néxon , on l’appliqua
à ceux qui étudioient le droit et se
disposoient à la plaidoirie ; de là il
pre aux avocats qui plaidoient dans
e barreau.
Dans le moyen âge, lorsque Char-
lemagne eut concu le dessein de faire
refleurir les études ecclésiastiques ,
on nomma scholasliques les pre-
miers maitres des écoles où lon en-
seignoit aux clercs les lettres, la
théologie et la philosophie.
( Didact.) Théologie scholas-
d'que , ou simplement scholastique;
c’est Pat de traiter les matières de
théologie, selon la méthode scho-
lastique. x
C’est dans le douzième siècle que
commenca cette manitre d’enseigner
Ja théologie ; c’est-à-dire, à l’époque
où la philosophie d’Aristote s’intro-
duisit dans les écoles, sous la forme
S C'H
sèche et décharnée que lui avoient
donnée les Arabes, et que les théo-
logiens adoptèérent. Roscelin et An-
selme, auxquels succédèrent Abai-
lard et Gilbert de la Poirée, lintro-
duisirent dans les écoles de Paris.
Dans le quinzième siècle, la mé-
thode scholustique commença à
perdre de son crédit; les bons au-
teurs s’en défirent peu à peu , et au=
jourd’hui elle et entièrement ban-
pie des écoles,
SCHOLIASTE ou SCOLIASTE,
s. m. de SCHOLIE, ( #, ce mot ):
commentateur,
( Bibliogr. ) M se dit particulie-
rement de ceux qui ont fait des com-
mentaires , des notes ou des obser-
vations sur les poëtes et auteurs grecs.
SCHOLIE , s. f. du grec zyéor
(scholion), note, observation courte
sur diflérens passages d’un auteur,
pour en faciliter intelligence,
( Gramm.) Note grammaticale,
ou critique pour servir à l’explica-
tion , à l'intelligence des auteurs
clas iques.
(Mathématiques ) Ce mot, em-
ployé au masculin , est foit en usage
dans la géométrie et les autres par-
ties des mathématiques. Souvent ,
après avoir démontré une proposi-
tion , on enseigne dans une scholie
une aufre maniere de la démontrer;
ou bien on donne quelqu’avis néces-
saire pour tenir le lecteur en garde
contre Îles méprises; ou enfin, on fait
voir quelque usage ou application de
la proposition qu’on vient de démon-
trer. M. Wolf a donné, par forme
de scholie , dans ses élémens de ma-
thématiques, beaucoup de méthodes
ütiles, de discussions historiques,
des descriptions d’instrumens, etc.
SCHORL , s. m. Corruption du
suédois scoerl : on prononce cheurl.
( Minéral.) Ce nom a été donné
aux cristaux noirs qui se trouvent
fréquemment dans les granits etau-
tres roches primitives.
Divers auteurs ont donné le nom
de schorl à plusieurs substances qui
portent aujourd’hui des noms difié-
rens, tels que la ceylanite, V'ari-
uile, la tourmaline, Vamphibole,
le pyroxène , la slaurotile, la thal-
lite’, Voisauite , Ja sommile, la cy'a-
nie, la thémoluhe, le tilane.
SCI
SCIAGRAPHIE ou SCIOGRA-
PHIE, s. f. du grec #x12(skia), ombre,
el de yp29w (grapho), décrire, tracer.
( Æstron.) Quelques auteurs ont
fait usage de ce terme pour exprimer
Vart de trouver l'heure du jour ou
de la nuit , par Pombre du soleil, de
la lune ou des étoiles,
(Archit.) Ce mot sert aussi en
architecture à désigner la représen-
tation de l’intérieur ou la coupe d’un
bâtiment , et alors il signifie litté-
ralement description avec les om-
bres.
( Peinture) Les Grecsemployoient
le mot sciagraphie, ou peinture des
ombres , dans le mème sens que nous
donnons au mot clair-obscur, que
nous avons emprunté de l'italien
schiaro-scuro. Appollodore fut le
premier des peintres grecs qui sut
rompre les couleurs, et exprimer la
privation de toute couleur dans les
ombres. Les succès d’Appollodore
lui méritèrent de la part des Grecs
le surnom de sciagraphe , peintre
des ombres.
SCIAMOCHIE, s. f. du grec zx
( skia ) ombre, et de pæyouxs ( nra-
chomat ), combattre : combat avec
son ombre,
( Médec. préservative ) Espèce
Pexercice pratiqué par les anciens , et
mis au rang des gymnastiques médi-
cinaux, qui ronsiste à lutter, à se
battre contre son ombre, ou à faire les
mêmes mouvemens qu'on fait dans
un combat réel. Quelquefois, au lieu
d'une ombre simple, on sexerçoit
contre un poteau.s
SCIAMANCIE, ou SCIOMAN-
CIE, s.f, du grec ua (skia), om-
bre, et de gavrérx ( manleia ), di-
vination : divination par le moyen
des ombres.
( Divinat. ) Cette divination con-
sistoit à évoquer les ames des morts
pour en apprendre l'avenir. Ce fut
par la sciamancie que la Pytho-
nisse d'Endor évoqua l’ombre de
Samuel , lorsque Saül vint la con-
sulter sur l’événement de la bataille
qu'il alloit livrer aux Philistins.
SCIATERIQUE , s, f. du grec
eu (skia ), ombre, et de ænpeïy
(téréin ), observer.
( Astron. ) Quelques auteurs ont
donné ce nom à la science des ca-
\
SCT 205
drans solaïres. /7. GNOMONIQUE.
Scialérique ou SCOÉTAUES pris
adjectivement , est aussi l’épithète
que Molineux a donnée à une espèce
de télescope, ou cadran horizontal,
garni d’une lunette pour observer le
tems vrai , soit pendant le jour, soit
pendant la nuit, et pour régler les
horloges.
SCIATIQUE , adj. et s. f. du grec
ioxiov (ischion) , la hanche, le haut
de la cuisse.
( Méd, ) Espèce de goutte qui a
principalement son siége dans l’arti-
culation du fémur avec los ischion :
elle est très-douloureuse, Là doeleur
occupe nor-eulement la jointure ,
mais aussi la hanche , les lombes,
Pos sicrum , la cuisse , le Jarret, la
jambe , et s'étend quelquelois jus-
qu’à l'extrémité du pied. Quand elle
est invétérée , elle rend ordinaire-
ment boiteux ceux qui en sont afta-
qués, parce que la tite du fémur sort
de sa cavité, par le relàchement de
son Jigament. |
(Anat.) On ditaussi le nerf scia-
tique , les artères scialiques ; pour
le nerf ou les artères qui appartien-
nent à la hanche.
SCINTILLATION , s. f. du lat.
scintillo , étinceler.
( Æstron.) Mouvement de lumière
qu’on aperçoit dans les étoiles de la
première grandeur , comme si elles
lancoient à chaque instant des rayons
qui fussent remplacés par d’autres ,
avec une espèce de vibration. Les
planètes, quoique souvent plus bril-
lantes . n’ont point ce mouvement de
scinlillation , excepté peut-être Vé-
nus dans certains tems : cela’ sert
même à distinguer les étoiles des
planètes,
SCION , s. m. du lat. scind , scis-
sum , retranché , coupé , séparé.
( Agricult.) Petit rejeton d’un
arbre où d’un arbrisseau.
SCIOPTIQUE , adj. du grec ou
( skia), ombre, et d’émrouas ( op-
lomai}), voir: comme qui diroit ,
qui fait voir dans l'ombre.
( Optique ) H se dit d’une sphère
ou d’un globe de bois, dans lequel
il y a un trou circulaire où est passe
une lentiile. Cet instrument est tel,
qu'il peut étre tourné et placé dans
296 SCO
tous les sens, comme lœil d’un ani-
mal, On s’en sert dans les expérien-
ces de la chambre obscure. ‘
SCIOTERIQUE ; v. SCIATE-
RIQUE.
SCISSION , s. f. du lat. scissio,
fait de scindo , fendre, diviser.
(Polit.) Séparation, division dans
un Etat, dans une assemblée poli-
tique.
SCISSURE , s. f. même origine
que SCISSION.
( Anal.) On nomme ainsi tout
eufoncement des os, qui loge des
vaisseaux sanguins et des nerfs , com-
me on l’chserve aux cotes,
( Hist. nat.) Scissure se dit aussi,
parmi les minéralogistes , de la fente
des rochers, des montagnes, occa-
sionnée par des tremblemens de terre
ou autres accidens.
SCIE ERIASIS, s. f. du grec oxxu-
piscse ( sklériasis ), dureté, callosité,
(/Méd.) Callosité des cartilages,
tarses des paupières.
SCLEROME ,s, m. du grec axx-
sua ( sklérôma ) ; dureté.
(Hé. ) ‘Fumeur renitente qui se
forme dans quelque partie de lu-
térus.
SCLÉEROPTHALMIE ,s. f. du
grec axnupoc ( skléros ) , dur, et
d'égharues ( ophthalmos ) ; œil :
düreté de l'œil.
(-ZHéd. ) Maladie des yeux ac-
compagnée de dureté et de diMiculté
de mouvement , de douleur et de
xougeur.
SCLEROSARCOME , s. m. du
grec oxampos ( skléros ) ;, dur , et
de oùp£ ( sarx ), chair.
(CMea. ) Tumeur dure et char-
nue qui aflecte les gencives, et qui
r:ssemble quelquefois à une créte de
coq, et quelquefois à la chair d’un
animal à coquille.
SCLEROTIQUE , adj. du grec
cerupoc ( skléros ), dur.
( Anal, ) C’est le nom qu’on a
donné À l’une des tuniques de lœil ,
parce qu'’eile est la plus’ dure. On
’appelle a ass1 cornée opaque.
SCOBIFORME , adj. du latin
seobs , scobis , limaille, sciure ,
et de forma , forme : qui ressemble
à de la limalle , ou à de la sciure
de bois.
SCo
( Botan. ) Graines scobiformies;
on appelle ainsi les graines qui res
semblent au premier coup-dœil à
de la sciure de bois : telles sont celles
de plusiéurs orchidées,
SCOLASTIQUE ; v. SCHO-
LASTIQUE,
SCOLIASTE ; voy. SCHO-
LIASTE,
SCOLIE ; voy. SCHOLIE.
SCORBUT, s. m. Mot emprunté
des Hollandoïs, qui lent eux-mé-
mes pris du danois crobuth , ventre
rompu.
( Méd. ) Maladie familière sur
mer et dans les pays septentrionaux.
Ses symptômes les plus ordinaires ,
sont le relächement, le gonfiement,
la lividité et le saignement des gen-
cives; la noirceur , l’ébranlement
et la chute des dents ; les ulcères et
la puanteur de la bouche; les taches
et les vergetures rouges, livides,
quelquefois jaunes, sur la peau, etc.
SCORIE , s. f, du lat. scoria ,
écume, crasse.
( Métallurgie ) On appelle sco-
ries, dans les fontes métalliques ,
les substances salino-terreuses qui
viennent nager à la surface du mé-
tal , et former une espèce d’écume
ou de matière vitreuse. Ces matières
varient suivant les différentes mines
ou les diflérens métaux que l’on fait :
passer à la fonte ; elles sont pro-
duites par les pierres qui forment la
gançue , le soufre , Parsenic conte-
nus dans la mine.
Les scories contiennent souvent
une partie du métal ; de là vient le
nom de scortes pures et scories im-
pures, Lorsque les scories sont bien
vitrifiées, elles fournissent un ex-
cellent fondant pour le traitement
des mines : elles font la fonction du
verre, et facilitent la fusion.
De scorie , on a fait scorification
pour l’art de séparer des métaux en
fusion les substances qui leur sont
étrangères. Les matières employées
pour cela sont le borax , la litharge,
Le flux, etc.
(Aineral.) Scories volcaniques
on donne ce nom en général à tou-
tes les matieres volcaniques qui sont
boursoufflées , à peu près comme le
machefer : telles sont les masses
isolées lancées par le volcan dans
S CR
ses explosions , et qu’on voit rouler
sur les flancs des montagnes.
SCORPION , s. m. du grec ox0p-
æios ( skorpios ).
( Hist. nat.) Insecte venimeux
qui a la figure d’une écrevisse.
(_Astron. )Scorpionou la grande
béte est le nom du huitième signe
du zodiaque et d’une constellation.
El est appelé dans Cicéron , nepa ;
dans Manilius, rnartis sidus ; dans
Aratus, fera magna, parce qu’il
occupoit deux signes entiers.
SCOTIE , s. f. du grec oxôros
( skotos ), ténèbres, obscurité.
( Archit. ) Moulure ronde et
creuse , qui se place entre les tirets
de la base d’une colonne; elle est
ainsi appelée à cause de lPombre
qu’elle recoit dans son creux.
SEOTOMIE, sf, du grec ox5-
toux ( skoloma ) , vertige avec of-
fuscation de la vue, dérivé de zt6roc
(skotos ), obscurité , ténèbres,
( Héd. ) C’est le nom d’une ma-
ladie qui cause des éblonissemens,
qui proviennent de ce que les yeux
sont couverts de nuages. On nomme
aussi cette maladie vertige téne-
breux , parce que c’est un vertige
qui procède de l'obscurité de la vue,
dans lequel les objets extérieurs pa-
roissent tourner comme en rond.
SCRIBE, s. m. du latin scriba ,
fait de scribo , écrire : celui qui
écrit.
( Hist. anc. ) Scribe, dans la loi
des juifs , étoit un principal officier
qui écrivoit ou qui interprétoit l’é-
criture,
IL est parlé souvent dans la bible
des scribes , des pharisiens ; 1l n’en
est point parlé avant Esdras , c’est
pourquoi quelques savans conjec-
turent que le nom et la fonction sont
venus de Chaldée et d’Assyrie, et
qu'ils s'établirent chez les juifs, au
retour de la captivité de Babylone.
Ils acquirent une grande réputation
parmi les juifs ; ils étoient au des-
sus des sacrificateurs,
Le titre de scribe étoit également
un nom de magistrature chez les
Grecs, qui les appeloient seribes du
peuple. Les Romains donnoient
ausst le nom de scribes à des offi-
eiers subalternes de justice,
SCR 297
Aujourd’hui on n’entend plus par
le mot de scribe , qu’un homme qui
gagne sa vie à écrire; et dans ce cas,
c’ést un terme de mépris,
. SCRIPTEUR , s. m. du latin
scribo , scriplum, écrire : celui qui
écrit.
( Chancellerie rom. }) C’est à
Rome , un officier du premier banc,
qui écri4 les bulles qui s’expédient
en original gothique : ils sont au
nombre de cent.
SCROBICULEUX , SE , adj. du
lat. scrobicula , diminutif de scro-
bis, scrobis , fosse parsemée de pe-
tits trous concaves.
( Botan.) H se dit des parties des
plantes dont la surface est parsemée
de petits trous concaves , creusés
dans la subsiance même du corps.
Le réceptacle commun de quelques
composées, le placenta de plusieurs
anagallidées , etc., sont scrobicu-
leux.
SCROFULES , s. f. du lat. scro-
phulæ , écrouelles , formé de scro-
pha, truie.
(Meëd.) Les scrofules, dont on
a fait, par corruption , ECROUEL-
LES ( 7. ce mot. ) , sont des tumeurs
froides qui se forment dans les glan=
des conglobées du cou, etc. Elles
sont ainsi appelées du latin scro-
pha, truie, parce que cet animal
passe pour être sujet à la même ma-
ladie,
SCROTOCELE, s. m. du latin
scrolum , le scrotum, les bourses,
et du grec x#xn (kélé), tumeur,
hernie : hernie du scrotum.
(/Héd.) Hernie complète qui des-
cend jusqu’au scrolumn.
SCROTUM, s. m, du latin scro-
Lum, ou scorlum , sac de cuir ou de
eau.
(Anal. ) Enveloppe cutanée qui
renferme les testicules, et qu’on ap-
pelle vulgairement bourse. Elle à
été ainsi nommée par les anciens,
parce qu’elle ressemble à un sac ou
bourse de cuir, qu’ils appeloient
scortea , bourse de cuir ou de peau,
SCRUPULE, s. m. du latin scru-
pulus , diminut. de scrupus , gra
vier, petite pierre qui entre dans le
soulier, quand on marche dessus.
(Métrof,) Le plus petit des poids
258 S-C'U
dont se servoient les anciens, et,
parmi les médecins modernes, un
poids égal à 20 grains. \
(ÆAstron.) Scrupules, en termes
d’astionomie , signifient des parties,
des minutes. .
Scrupules éclipsés ; c’est la partie
du diamètre de la lune qui entre
dans l'ombre.
Serupules de la deñi-urée ;
Cest un arc de l'orbite de la lune,
que le centre de cette planète décrit
depuis le commencement de P'éclipse
jusqu’à son milieu.
SCRUTIN, s. m. du lat. scrulor,
rechercher.
(Poli.) Manitre dont les assem-
blées politiques ,ou les compagnies,
procedent dans les élections qui se
‘ont par suffrages secrets, que l’on
donne par billets pliés ou par petites
boules, qu'on appelle Lallotes ( F.
BALLOTAGE). Il y a plusieurs
éortes de scrulin :
Scrutin individuel ; Cest celui
auquel on procède en faisant , par
chaque votant, un bulletin particu-
Lier pour chaque sujet à élire, et sur
lequel on n’écrit qu’un seul nom.
Serutin de liste ; cest celui par
Jequtl on vote à la fois sur tous les
sujets à élire, en écrivant dans le
mème billet autant de noms qu’il y
a de nominations à faire.
Scrulin de liste double ; cest
celui par lequel, non-s:ulement cha-
que électeur vote À la fois sur tous
les sujets à élire, mais encore dési-
gne un nombre de sujets, double de
celui des places à remplir, en écri-
vant dans le même billet un nom-
bre de noms, double de celui des no-
minations à faire.
Au premier tour du scrulin ; on
obtient la pluralité relative des suf-
frâges, mais il faut quelquelois trois
tours pour obtenir la pluralité ab-
sclue, à
De scrulin ou scruler, on a fait
SCrulaleurs, pour désigner ceux qui
sont appelés à assister à la vérifica-
tion‘du scrutin. Dans l'élection des
papes , il y a toujours trois cardi-
Naux sCrulaleurs.
SCULPTURE , s. f. du latin
sculpo, sculplum , graver, tailler
au CISEAU.
SCU
L'art de peindre et de sculpter,
est né par-tout ; chez l'hommeencore
sauvage, par-tout il a voulu imiter
Ja forme humaine : on n’a donc tardé
nulle part à paitrir de la terre, à
tailler du bois, et l’on n’a pas tardé
par-tout à vouloir représenter à peu
pres l4 meme figure humaine par des
traits grossiers de couleur. Telle à
été l'origine de la sculpture et de la
peinture , et ces deux arts se sont ar-
rétés à ces premiers rudimens, sur
une grande partie de la terre. Moïse
nous montre des ouvrages de sculp-
Lure dans des siècles bien antérieurs
à ceux où il écrivoit,
Dans la Genèse , lorsque Jacob se
disposoit à quitter en secret Laban,
et à retourner dans le pays où ïl
avoit prisnaissance, Rachel parvint
à dérober les idoles de son beau-père.
)n voif encore que Part dejeter
en fonte les métaux , et de les faire
servir à des imitations dé la nature,
fat connu des Israélites, dans des
tems fort reculés , puisqu'ils fon-
dirent ‘un veau d’or dans le dé-
sert, L
Les Egyptiens inventèxent de
bonne heure la sculpture ; mais deux
obstacles s’opposerent à ce qu’:lspus-
sent la porter à la perfection; le pre-
nuer étoit invincible ; c’est qu'ils
n’étoient pas beaux eux-mêmes;
le second, cest que les lois leur
p'escrivoient une continuité de prin-
cipes et de pratique , qui ne permet-
toit pas aux artistes de rien ajouter
à ce qu’avoient fait leurs prédéces-
seurs, Les Egyptiens ne pounvoient
d’ailleurs connoitre Panatomie, puis-
que celui même qui ouvroit les
corps pour les embaumer , étoit
obligé de se soustraire par la fuite, à
la fureur du peuple.
Les grands ouvrages des Phéni-
ciensont été détruits; mais Homtre
rend hommage à leur habileté dans
les arts, en parlant du cratère de Pé-
lée , qui Pemportoit ; ditil, en
beauté, sur tous les ouvrages de la
terre entivre, car e’étoit les Sido-
niens, ces hommes habiles, qui
lavoient travaillé.
Les conjectures que lon peut faire
sur l’habileté des Perses, dans lesarts
qui tiennent au dessin, ne sont pas
favorables à ce peuple. Comme la
décence àe leur permettoit pas de se
SCU
montrer nus, ils ne purent faire de
grands progrès dans le dessin de la
figure , puisqu'ils n’en connoissoient
pas les formes, et ne durent guère
connoitre d'autre beauté que celle
destêtes , et la hauteur majestueuse
de la taille.
Pline et Winkelman , regardent
comme probable , que les Etrusques
avoient conduit avant les Grecs,
l’art de la sculplure à une certaine
perfection; ce qui est certain, c’est
que, long-tems avant le siége de
Troie, un artiste, nommé Dédale,
fuyant la colere de Minos, se æéfu-
gia en Sicile, où il travailla, et
d’où il passa en Italie, où il laissa
des monumens de son art. Pausa-
uias et Diodore dé Sicile, assurent
que l’on voyoit encore, de leur tems,
des ouvrages attribués à cet artiste
célebre , et qui étoient imposans par
la grandeur de leur caractère. ‘
Si les Grecs entrèrent plus tard
que d’autres peuples, dansla cafrière
des arts, ils surent, en les devan-
çant , faire servir ce désavantage à
leur gloire. Dès qu'ils eurent fait
les premiers pas , les encouragemens,
les récompenses, la gloire , les exci-
tèrent à en faire de nouveaux, et au
moment où ils sarréterentenfin , sil
leur restoit quelques découvertes à
faire, ce m’étoit du moins que dans
quelques parties inférieures de Part ,
qui nuisent souvent à l’étude des
pres capitales. D’ailleurs, jamais
es statuaires n’eurent d’aussi fré-
quentes occasions que dans la Grèce,
de développer leurs talens, et d’en
recueillir la récompense. Tout hom-
me qui méritoit la reconnoissance de
ses concitoyens , tout homme qui
parvenoit à se distinguer, avoit les
borneurs d’une statue, Quelquefois,
dit Winkelman, on s’en érigeoit à
soi-même; on avoit la permission
de placer dans les temples les statues
de ses enfans.
Cn connoît l’amour des Grecs
pour la beauté; on saît que leurs
ouvrages sont remplis des éloges de
cette qualité extérieure; chez un pa-
reil peuple, les artistes devoient se la
proposer pour premier objet de leur
art: ils devoient surpasser, en sui-
yant cet objet, tous les peuples qui
ävoient cultivé la sculpture, et leurs
SCU #co
ouvrages devoient être les modèles de
tous les peuples à venir,
Comme les honneurs des statues
furent principalement accordés aux
hommesquiexcellèrent dans les jeux
publics, les artistes durent avoir de
beaux modèles , car des athlètes,
vainqueurs à la course, au pugi-
lat , etc. , devoient être deshommes
bien conformés, ct offrir, par le
genre de leurs exercices, différentes
espèces de beauté.
Jusqu'au règne d'Alexandre, lesarts
s’'avancèrent dans la Grèce de plus en
plus, vers la perfection ; maïs , après
la mort de ce prince , quoique la
peinture et la sculpture fussent tou-
jours plus cultivées, elles ne firent
plus de progres dans les parties capi-
tales. Après la chute des républiques
grecques, les beaux artsfurent trans-
portés de la Grèce à Rome ; mais ils
ne paroissent pas avoir eu beaucoup
d'éclat avant le règne de Néron; il
est même probable que les beaux
ouvrages faits du tems de ce prince,
ainsi que sous les règnesde Trajan et
d'Adrien , ont été exécutés par des
Grecs.
Lorsque la Grèce fut tombée sous
la domination de Rome , les artistes,
privés de l’espérance de s’attirer’ de
la considération de la part d’un gou-
vernement qui nestimoit que les
gens de guerre , tombèrent dans ie
découragement ; dès lors ils renonce=
rent à l’étude de Part, qui devint
une sorte de métier, et qui futenfin
plongé dans un abandon total.
L'art ne faisant plus de progres,
déchut rapidement; s'il se releva
quelque tems sous les princes qui
Vaimoient , les révolutions de l'em-
pire, les guerres successives, le chan-
gement de religion , l'abolition des
images , l’invasion des barbares ,
porterent les derniers coups au bon
goût , en détruisant ce qui restoit en-
core des chefs-d’œuvres des anciens.
C’est dans le quinzième siècle que
la sculpture est sortie du néant,
soutenue par Michel-Ange. Tandis
qu’elle florissoit en Italie, Jean Gou-
jon lui préparoit en France une nou-
velle gloire ; mais cette gloire se per-
dit dans les guerres civiles qui déso-
lërent le royaume. Le siècle de
Louis XEV,, si fécond en mer-
veilles , vit naitre Puget , Girardon,
SE B
Coustou , etc. Ces hommes de génie
en ont créé d’autres, parmi lesquels
on est obligé de citer Bouchardon ,
qui a rassemblé toutes les perfections
de Vart , et les beautés de l'antique,
dans ses nombreux ouvrages,
Pour lhistoire de la sculpture, la
tritique des monumensanciens , etc.
consultez l’histoire de l’art , de ZZ/in-
kelmann, les ouvrages de Mengs,
Reynolds, Falconnet , etc,
SCUTIFORME , adj. du lat, seu
tum, écu , bouclier, et de forma,
forme , ressemblance : qui a la forme
d’un bouclier,
(Ænat.) Y se dit d’un des carti-
lages du larynx, ainsi appelé parce
qu'il a la forme d’un bouclier,
SCYTALE , s. f. du grec cxur4an
{shkutalé) , fouet de cuir,
(Stéganographie) Ce terme désigne
une invention dontse servoient les
Lacédémoniens pour écrire d’une ma-
nière secrète, Les deux correspon-
dans avoient chacun un rouleau de
même dimension et de même lon-
gueur ; celui qui écrivoit tournoit au-
tour du rouleau une bande de par-
chemin , et ensuite il traçoit ses ca-
ractères sur ce parchemin ainsi roulé,
Cette bande déroulée présentoit des
lettres sans suite , et indéchiffrables
Pour celui qui m’étoit point au fait
de cette manière d'écrire. Le corres-
pondant, à qui l’on adressoit la bande
de parchemin , la rouloit à son tour
sur le rouleau pareil à celui dont s’6-
toit servi la personne qui avoit écrit,
et le contenu de la missive se pré-
sentoit d’une maniere facile à lire.
Cette invention , assez grossiere , est
la première dont parle Porta , dans
son livrede Ciferis.
SEBACE , ÊE,, adj. du lat. seba-
ceus , fait de sebum , suif : qui res-
semble à du suif,
(-ÆAnat. ) H se dit de certaines
glaptles qui séparent une bumeur sern-
blable à du suif, Ces glandes sont r6-
pandues par toute la peau ; elles sont
remarquables sur-tout aux envi-
xons du nez, aux aines et aux ais=
selles,
SEBATES , s. m. même origine
que SEBACE,
(Chimie) Sels formés par la com-
binaison de Pacide s‘bacique , ou de
la graisse , avec différentes bases,
500
SEC
Leur terminaison en afé , indiqus
qu'ils appartiennent à la classe des
acides qui sont complétement saturés
d'oxigène , et dont la terminaison est
cn ique, |
SEC, SECHE , adj. du lat. sieeus ,
l'opposé de Phumide , etau figuré,
dépourvu d’agrément,
( Architect.) En maconnerie, on
dit un mur de pierres sèches, pour
uv mur faif de pierres arrangées sim
plement, sans plâtre ni mortier,
( Fortificat, ) On dit un fossé
sec, pour un fossé où 11 n’y a point
d’eau
(Métallurgie )Sec se dit aussi des
métaux qui sont cassans et difficiles
à mettre en œuvre, On dit plus com-
munémernt aigre.
(Diction) On dit d’un auteur,
d'un orateur, d’un poëte, qu’il est
sec lorsqu'il n’est ni abondant er
peffées, ni riche en expressions.
Un st désec est un style dépourvu
d'aggémens , d’ornemens , etc.
(Arts du dessin) Un dessin sec
est un dessin fait avec un trait amai-
gri, qui n’a point de moëlleux, dont
les contours ne sont point préparés ,
la touche épargnée,
Un peintre sec est celui dont les
teintes sont sans passages, et mal
fondues,
Un ouvrage sec , en sculpture , est
celui dont les contours sont durs Ê
qui n’a pas cette tendresse qui se
fait sentir dans le marbre bien tra-
vaillé,
(Marine) Courir à sec ; cest ;
dans un gros coup de vent, avoir
toutes ses voiles serrées , afin de pré-
senter moins de surface au vent,
Un vaisseau met aussi à sec, dans
certains cas , en tems de guerre , lors-
qu’on est à portée de quelques vais-
seaux ennemis , en force supérieure,
pour éviter d’en être appercu.
SECABLE , adjec. du lat, seco 3
couper.
(Didacl.) Qui peut être coupé.
SECANTE, s. f. mème origine que
SECABLE.
(Géom.) Ligne qui en coupe une
auire , où qui la divise en deux par-
Lies,
( Jrigonométre ) Sécante , en
termes de trigonométirie, signifie une
S'E C
Bgne droite , tirée du centre d'un
cercle, laquelle coupant la circonfé-
rence , est prolongée jusqu’à ce qu’elle
se rencontre avec une tangente au
ème cercle.
SECHE , ou SEICHE , ou SEP-
PIE, du lat. seppia.
({chtyologie) Genre de vers mol-
lusques nus, ayant le corps charnu ,
contenu dans un sac également char-
pu, terminé en haut par deux ten-
tacules et huit bras verruqueux.
La baleine se nourrit beaucoup de
cette sorte de poissen.
L’ambre gris ( 7. AMBRE }, pa-
roît être le résultat de sa digestion.
( Peinture ) L’encre de la Chine,
dont les dessinateurs font un grand
usage , paroiît aussi fournie par une
espèce de sèche , et les habitans de
Vinde recueillent également d’une
autre espèce de seche , une liqueur
brune, dont on se sert à Paris pour
la peinture en détrempe , dite à La
Sépia.
SECHES, s. f. du lat. siecus,
sec.
( Marine ) Les marins appellent
ainsi des sables que la mer eouvre
quand elle est haute ; et qu’elle laisse
À découvert et à sec quandelle est
basse ; ils donnent aussi quelquefois
le nom de sèches à des bancs de ro-
chers , ou écueils près des cotes, que
la mer découvre en tout ou en partie,
comme les sèches de Babarie, etc.
SECOND, DE , adj. du lat. se-
cundus , fait de secondo , aider,
favoriser : deuxième , qui est immé-
. diatement après le premier.
(Algèbre) Second terme; c’est
celui où la quantité inconnue monte
à un degré on une puissance plus
petite d’une unité que celle du
terme où elle est élevée au plus haut
degré.
L’art de chasser les seconds ter-
mes d’une équation , c’est-à-dire , de
former une nouvelle équation , où
les seconds termes w’aient pas lieu,
est une des inventions les plus ingé-
nieuses , et dont on fait le plus grand
usage en algebre, ,
( Chimie ) Eau seconde; Cest
l’eau forte étendue d’eau,
(Art dramatique) Seconds r6-
les ; ce sont ceux qui sont suhordog-
SEC 307
nés aux rôles principaux : cet acteur
ne joue que les seconds rôles.
SECONDAIRE , adj. même ori-
gine que SECOND : accessoire , qui
ne vieut qu’en second.
(Astro. ) Cercles secondaires
de l’écliptique; ce sont, dans les
livres anglois les cercles de latitudes,
ou les cercles qui, passant par les
polesde Pécliptique , coupent Péclip-
tique à angles droits, et servent à
marquer la distance des étoiles ow
des planètes à l’écliptique , et le
point de lécliptique où elles ré-
pondent.
En général, on peut appeler cer-
cles secondaires, tous les cercles
qui coupent à angles droits un des six
grands cercles : tels sont les cercles
azymutaux ou verticaux, par 1ap-
port à l’horizon , etc. ; les méridiens
par rapport à l'équateur,
Planètes secondaires ; on ap
pelle ainsi les planètes qui tournent
autour d’autres planètes | comme
centres de leur mouvement , et avec
lesquelles elles sont emportées au-
toux du soleil,
Cadrans secondaires ou ca-
drans de la seconde espèce ; ce sent
les cadrans inéguliersou-déclinans ,
c’est-à-dire , qui me sont ni horizon-
taux, ni équinoxiaux, ni septen-
trionaux , ni orientaux , ni occi-
dentaux,
SECONDE , s. f. même origine
que les précédens.
( Géom. astron. ) La soixan-
tième partie d’une minute ou d’une
prime , soit dans la divisiän des cer-
cles , soit dans la mesure du tems.
Une seconde de tems, dans le
mouvement diurne de la terre .
équivaut à 15 secondes de degré.
SECONDINES, s. f. du latin se-
cundinæ , fait de secundo , aider,
(Anuat, ) EH se dit du placenta et
des membranes qui enveloppent le
fœtus dans le ventre de la mère
parce que ces parties sortent les der
nières dans l'accouchement. Les ma-
trones disent larrière-faix.
SECRET adj.et s. dulatin secre-
tum ; fait de secerno, pour secus
cerno ; distinguer , mettre à part :
lieu à l'écart, lieu secret . chote
secrète.
( Economie polit. ) Conseil se-
crét ; on appelle ainsi dans quei-
p]
302 SEC
: ques élats , le conseil où l’on agite
les affaires importantes.
( Diplomatie ) Articles secrets ;
il se fait peu de traités où il n’y ait
quelques articles secrets , Cest-à-
dire, des articles dont la publication
est retardée jusqu’au moment de
leur exécution ; ils sont ainsi appe-
lés par opposition aux articles pa-
Lens ou publiés dansle traité.
( Technol. ) On appelle secrets ,
dans quelques arts mécaniques, Cer-
tains ressorts particuliers qui ser-
vent à divers usages.
SECRETAGE , s. m. du lat: se-
cerno, secrelum, mettre à part,
( Technol.) C’est le nom d’une
opération par laquelle on rend pro-
pres au feutrage les poils de lièvre ,
de lapin et de castor. Cette opéra-
tion consiste à frotter ces poils avant
le dépouillement , avec une brosse
imprégnée d’une dissolution de mer-
cure dans l’acide nitrique.
SECRETAIRE, s. m. même oxri-
gine que SECRET : celui qui écrit
les lettres, qui récige les actes pour
celui ou ceux dont il dépend.
(Econ.polit.) Secrétaire d'état;
au commencement de la troisième
race des rois de France, le chan-
celier réunissoit toutes les fonctions
des secrétaires et des notaires. Frère
Guerin, évèque de Senlis , étant
devenu chancelier de France , et
ayant infiniment relevé cette char-
ge , le secrélartat fut abandonné
aux notaires et secrélaires du roi.
Les secrélaires qui approchoïent du
roi, s'étant à leur tour rendus plus
considérables ,1l y en eut quelques-
uns que le roi distingua des autres ,
et qui furent nommés clercs du se-
crel ; c’est la première origine des
secrétaires d'état ; mais ce n’est que
depuis Charles IX que les secrélat-
res d’élat ont signé pour le roi. Ce
prince étoit fort vif dans ses pas-
sions: et Villeroi lui ayant présenté
plusieurs fois desdépèches à signer,
dans letems qu’il vouloit aller jouer
à la paume: signez; mon père ;
Jui dit-il , signez pour mor. Eh
bien mon martre ! reprit Vileroi,
puisque vous me le commandez,
je signerai.
SÉCRÉTEUR , ou SÉCRÉ-
S EC
TOIRE, s. m. du lat, secerno ;
secrelum ; mettre à part, distin-
guer, separer.
(Physiol.) On donne ce nom à
de petits vaisseaux qui séparent
quelque humeur de la masse du
sang, comme la salive, la bile, la
semence, urine, et plusieurs au-
tres.
f LA
SÉCREÉTION, s. f. même ori-
gine que SECRETEUR.
(Physiologie) La sécrélion est
la séparation de quelque liqueur mé-
lée avec le sang.
S'écrélion se dit aussi deshumeurs
mème sépartes de la masse du sang.
Il y a diverses opinions sur la ma-
nivre dont la nature opère les sécré-
tions. Tous les physiologistes con-
viennent qu’ily a desfiltrations dans
toute Phabitude du corps; tous ont
remarqué que la nature en opère
beaucoup par les extrémités des vais-
seaux seulement ; mais comme il y
en a d’autres qu’elle n’exécute qu’a-
vec un appareil plus composé, on a
cru de là qu’elle employoit différens
moyens; on lui en a méme supposés,
et c’est ce qui a donné lieu à di-
verses opinions.
SECTE, s. f. du lat. secta, fait
du verbe sector, employé par Cicé-
ron dans le sens de suivre, accom-
pagner, imiter.
( Didactique) I se dit de plu-
sieurs personnes qui suivent les mé-
mes opinions, qui font profession
d’une mème doctrine. De là, sec-
taire, pour désigner celui qui est
d’une secte quelconque, ou qui
adopte une opinion condamnée pat
l'église : sectaleur, pour celui qui
fait profession de suivre lPopinion
de quelque philosophe, de quelqne
docteur, de quelque chef de secte
religieuse.
SECTEUR , s. m. du lat. sector,
fait de seco , sectum , couper, tran-
cher. :
( Géom.) Partie d’un cercle com-
prise entre deux rayons, et l'arc ren-
fermé entre ces rayons.
Les Anglois donnent aussi le nom
de secteur, à ce qu’on appelle en
France compas de proporlion.
(_Astron.) Secteur est, en termes
d'astronomie, le nom d’un instru-
ment qui sert à mesurer la distaucs
SEC
dun astre au zénith, ainsi que le
quart de cercle; mais le secteur a
moins de degrés , et un rayon de
plus.
Secteur astronomique où équa-
torial; c’est le nom qu’a donné le cé-
lèbre Graham, de la société royale
de Londres, à un instrument de sa
composition , qui sert à prendre avec
facilité les différences d’ascension
droite et de déclinaison de deux as-
tres, quand elles sont trop grandes
our étre observées par une lunette
immobile, Cet instrument est une
perfection de la machiné parallac-
tique.
SECTION, s. f. du lat. seco ,
seclum , couper, trancher, diviser :
division.
( Bibliol, ) Une des divisions dans
lesquelles se partage un ouvrage , un
livre, un t aité , etc.
( Géom.) L'endroit où des lignes
des plans s’entrecoupent.
Or appelle aussi seclion la ligne
ou la surface formée par la rencon-
tre dé deux lignes, ou de deux sur-
faces, ou d’une ligne et d’une sur-
face, ou d’une surface et d’un so-
lide , etc,
Sections coniques ; on appelle
ainsi les différentes figures qui nais-
sent des différentes coupes d’un cône.
Elles sont au nombre de cinq : le
TRIANGLE , le CERCLE, la PA-
RABOLE , l'ELLIPSE et l’HY-
PERBOLE. #, ces mots. #. CO-
NIQUE.
(-Astron. ) Section awtomnale ;
cest le point de l’échiptique où ce
cercle est coupé par l'équateur, et
où le soleil e trouve au commence-
ment de l’automne.
SECULAIRE , adj. du lat. secu-
laris, fait de seculum, siècle: de
siecle , séculaire, qui se fait de siècle
en siècle. 1
( Hist. anc. ) Jeux séculaires ;
c’étoient des jeux qui se célébroient
upe fois en 100 ans où en 110 ans:
ils duroïent trois jours et trois nuits.
Le premier qui les céléb:a à Rome
fut Valerius Publicola, le premier
consul créé après qu’on eut chassé
les rois, Pan 245 de la fondation de
Rome. Quelques auteurs prétendent
gwun siècle étoit «composé de cent
dix aus, d’autres, de cent ans: mais
SED 303
ilest certain que plusieurs empereurs
n'ont pas attendu ni la cent dixieme,
ni la centième année, Auguste avoit
fait célébrer les jeux séculaires Pan
de Rome 736 ; Caligula en fit re-
présenter é ans après, el moins de
tems encore apres; Douitien en fit
faire, auxquels Facite assista en qua-
lité de quindécemvir. Septime Sée-
vere fut de de nier qui les célébra,
Poëme séculaire ; est une pièce
de vers qui se chantoit ou se réci-
toit aux jeux séculaires.
L'ode saphique d’Horace, qui est
à la fin du livre des Epodes , est un
fort beau poëme séculaire. Plusieurs
éditions donnent encore le titre de
poëme séculaire à la vingt-unieme
ode du premier,
Année séculaire ; c’est l’année
qui termine chaque siècle.
SECULIER , ERE, adj. du latin
secularis, fait de seculum, siecle,
pris dans le sens de vie temporelle,
vie profane, vie mondaine : profane,
qui vit dans le monde, qui appar-
tient au monde,
(Hist. ecclés.) Séculier s'ex dit
d’abord de tout ce qui est temporel,
par opposition à ecclésiastique. De
là les puissances séculières compa-
rées aux puissances ecclésiastiques.
Ce mot s’est ensuite étendu aux ou-.
vrages profanes, par opposition aux
ouvrages sacrés ; Où qui avoient rap
port à la religion. La Légende sacrée
rapporte que saint Jérôme ayant éié
sévérement repris pour avoir lu avec
trop de plaisir et d’attachement Ci-
céron et Platon, fut obligé, pour
faire cesser les coups qu’il recevoit à
ce sujet, de promettre à Dieu qu'il
ne liroit plus de livres séculiers.
SEDATIF , IVE , adj. du latin
sedo, sedalum, appaiser, calmer,
( Méd. ) Epithète que l’on donne
aux remèdes qui calment les tou-
leurs : c’est la même chose qu’ANO-
DIN. 7. ce mot.
SEDENT AIRE , adj. du lat, se-
deo , s’asseoir : qui demeure ordi-
pairement assis.
(Æcon. polit. ) Parlemens se-
dentaires : cette expression a été
mise en usage lorsque le parlement
de Paris, d’ambulaloire qu'il étoit,
fut rendu sédentaire sous Philippe
de Valoïs. Depuis, ce mot à élé ap-
304 SE G
pliqué à tous les emplois qui s’exer-
cent dans un même lieu, et par ex-
tension, aux personnes qui se Lien-
nent presque toujours chez elles,
SEDIMENT , s. m. du latin se-
dimen ou sedimentum , dépôt d’une
liqueur, fait de sedeo , s’asseoir.
( Chimie) M se dit du dépot, de
1a lie ou des fèces des sucs et des au-
tres liquides qui tombent au fond du
vaisseau par leur pesanteur,
( Héd.) Sédiment des urines ;
on appelle ainsi cette matière tan-
tot blanche , fantot jaunälre, rou-
geâtre ou briquetée , tantot brune,
et que les urines d’un malade dépo-
sent au fond du vase dans lequel on
Îes laisse reposer. Ce sédiment, dans
les maladies aiguës, joint aux autres
signes propres, fournit aux médecins
les moyens de prédire Pévènement
de la maladie.
SEDUCTION, s. f. du lat. seduco,
‘pour secus duco , conduire à part ,
hors du chemin.
( Pratique) On qualifie ainsi le
crime de celui qui abuse de la sim-
plicité d’une jeune fille, pour usurper
ce qu’elle ne doit pas accorder. #7,
RAPT. 4
SEGETAL,, adj. du lat. seges,
segelis , grains sur pied ; moisson :
qui appartient, qui à rapport à la
moisson.
( Botan. ) I se dit de ce qui croit
dans les champs, parmi les plantes
cultivées, pour moisson.
SEGMENT , s. m. du latin seg-
men ou segmentum , Yetaille , mor-
ceau coupé.
( Géom.) Segment d'un cercle ;
c’est la partie du cercle comprise en-
tre un arc et sa corde; ou bien,
c’est une partie d’un cercle comprise
entre une ligne droite plus petite que
de diamètre, et une partie de sa cir-
conférence,
Segmént d'une sphère ; c’est une
partie d’une sphère terminée par une
portion de sa surface, et un plan qui
le coupe par un endroit quelconque,
Segment se dit aussi par exten-
sion des parties de l’eilipse, ou d’au-
tres figures curviligues,
SÉGRÉGATION, s. f. du latinse-
gregalie, fait de segrego.pour secus
greso, dont la racine esigrez, Sregis,
troupeau : Jittéyalement l’action de
SET
désattrouper, de séparer ce qui étoit
en troupeau,
( Didact.) Action par laquelle
on met quelqu'un ou quelque chose
à part : séparation.
SEIGLE , s. m. du lat. secale,
dont on a fait d’abord sigele, et en-
suite seigle,
(Agricult,) Genre de plante gra-
minée dont la fleur ressemble à celle
du froment,
Les anciens faisoient peu de cas
de ce grain; car, excepté Pline,
aucun auteur n’en a parlé avec quel-
que détail ; mais il est cultivé au-
jourd’hui dans toute l'Europe , sur-
tout dans les pays froids et élevés.
Le seigle est exposé à une maladie
paticulière appelée ergot, et les
personnes qui mangent du pain de
seigle ergoté sont attaquées d’une
gaugrene seche qui leur fait quel-
quefois tomber toutes les extrémités,
presque sans douleur et sans hémor-
ragie.
Si les anciens faisoient peu de cas
du seigle comme grain , ils em-
ployoient beaucoup de terre à le cul-
tiver comme fourrage ; ils l’em-
ployoient même à fumer les terres.
Pline parle d’une espèce de seigle
que l’on enterroit à l’époque de la
floraison, pour servir d'engrais. Cette
pratique mériteroit d’etre adoptée.
SEIGNEUR, s. m. Corruption du
latio senior, ancien, plus ancien.
( Hist. rom. ) Chez les Romains,
le sénat fut ainsi nommé , parce
qu’il étoit composé de vieillards.
( ist. de Fr.) Grégoire de Fours,
et quelques auteurs anciens ; appel-
lent seuiores, les gentilshommes et
les homines puissans, Philippe-le-
Bel a porté le premier le titre de
seigneur trés-redouté, :
( Hist. d'Angleterre) On appelle
en Angleterre la chambre haute, la
chambre des seigneurs , the house
of Lords.
( Hist. Turque ) On donne à
l’empereur turc la qualité de grand
seigneur.
SEIN , s. m. du lat. sinus.
( Anal.) Sein, se dit paticuliè-
rement à lPégard des femmes, de
leurs mamelles.
( Géographie) Sein , se dit quel-
quefois a’une ouverture de la terre
qui
SE L
qui recoit la mer dans sa capacité :
tels sont le sein arabiqne ou la mer
Rouge ; le sein persique, qui s’étend
depuis Ormus jusqu’à Bassora.
SEINE ou SENNE, s.f. du latin
sagena , vets à pècher , fait du grec
tyhvn (sagéné) , mot lacédémonien
de méme signification.
( Pêche} Sorte de filet À petites
mailles, On regarde ce filet comme
nuisible , parce que pour s’en servir
on le charge de plomb , et qu’on le
traine le long de la cote, ce qui
donne lieu à la destruction du frai.
SEING , s. m. du lat. sionum.
( Diplomatique ) Le seing étoit
anciennement un signe, une marque
que lon faisoit au bas d’un acte, et
ce signe étoit ordinairement une
croix , symbole du serment qu'on
faisoit d'observer ce à quoil’on s’en-
gagcoit. Depuis , onfa substitué au
signe de da croix, des monogrammes
qui servoient fout ensemble de signa-
ture et de sceau. Aujourd’hui , c’est
encore pour ceux qui ne savent pas
écrire , une simple croix, et pour les
autres, leur nom écrit au bas d’une
lettre, d’un acte, d’une promesse ,
pour le certifier , pour le confirmer,
et pour le rendre valable.
Seing privé ; c’est une signature
qui n’a point été faite devant un of-
ficier public,
Blanc seing; c’est un papiersigné
que l’on donne à quelqu'un pour le
remplir à sa volonté.
SEJOUR , s. m. du lat. subdiur-
nare , dont les Italiens ont fait s0g-
g'ornare , pour séjourner : on a dit
anciennement sejorrum regis, pour
le lieu où l’on noturissoit les chevanx
du roi : le tems pendant lequel on
demeure dans un même lieu.
(Art. milit.) Séjour est un jour
de repos que les troupes ont quand
elles sont en marche.
(Marine ) Séjour, en termes de
marine, est le tems qu’un vaisseau
reste dans un port ou dans une rade
étrangère. On dit aussi RELACHE,
V. ce mot. '
SEL , s. m. du lat. sal, salis.
(Mineral, ) On entend ordinaire-
ment par sel, une substance qui a
de la saveur et qui est soluble dans
Peau.
- Tome I!I.
SE L 305
Les sels sont en général composés
d’une base alcaline , terreuse ou mé-
tallique , et d’un acide.
Les minéralogistes d’après Berg-
mann, classent les sels par leurs
bases ; ainsi, ils disent : chaux sul-
fatée, baryte carbonatée. Les chi-
mistes , au contraire , forment les
genres, de’sels par les acides, et
disent : sulfate de chaux, carbonate
de baryle ; nutrate de potasse, etc.
Sel marin ou sel commun, ou
sel de cuisine, ou muriale de soude;
c’est un sel neutre partait, qui ne
contient ni excès de base, ni excès
d'acide. Il est composé d’environ
moitié de son poids de soude ou
alcali minéral, de 0,33 d’acide ma-
rin où muriatique , et de 0,17 d’eau
de cristallisation.
La nature offre le sel marin dans
les eaux de la mer; à la surface du
sol dans les climats chauds ; dans des
lacs peu profonds; dans les sources
ou fontaines : dans le sein de la terre,
en très-grandes masses et en couches
compacteset solides comme des bancs
de pierre ; celui-ci s’appelle sel fos-
sile.
( Chimie ) Les chimistes, comme
on Pa dit plus haut, forment les
genres de sels par les acides. Les
acides dont les noms se terminent
en ique , forment des sels dont la
terminaison est en ale ; ceux qui
se terminent en eux, forment les
sels en ite. Ÿ. ACIDE, NOMEN-
CLATURE CHIMIQUE,
On compte environ cent trente-
quatre sels connus.
Pour reconnoître un sel, il fant
examiner ses propriétés et détermi-
ner d’abord son acide, ensuite sa
base,
Un chimiste auquel on remettra
une substance saline inconnue , ob-
servera d’abord sa forme, sa saveur, sa
pesanteur; si ces propriétés ne lui
donnent pas un caractere assez tran-
chauf, ilexaminera si le sel est dé-
liquescent , éflorescent ou inaltéra-
ble à Pair,
Si lorsqu'on le chauffe avec du
charbon, il donne du soufre, c’est
un sulfate ; si au goût il présente la
saveur sulfureuse , et qu’en contact
avec un acide , il dégage l’odeur du
“soufre, c’est un sulfite ; si, jeté sur
4
306 S E L
les charbons , 1l brûle avec une
flamme blanche, vive et rapide, en
le décomposant , et en meitant à nu
sa base, c’est un nitrate; si, mis
en contact avec un acide, il laisse
exhaler une vapeur rouge nitreuse ,
Cest un zitrile ; s’il Aécrépite sur les
chatbons , si acide sulfurique en
dégage une vapeur blanche, suflo-
cante , épaisse, et ayant lodeur de
pomme & reinette, c’est un mu-
riate ; s’il allume les corps combus-
tibles à une température moindre
que les nitrates , et qu’après la com-
bustion , il reste dans létat de
muriate, c’est un muriate suroxi-
géné, etc. #7. DECREPITATION,
CRISTALLISATION, VOLATIÏI-
LISATION , EFFLORESCENCE ,
DELIQUESCENCE.
Sel essentiel des plantes ; parmi
les matériaux immédiats des plan-
tes, on trouve le sel essentiel : on
Vobtient en faisant macérer les
plantes dans l’eau , et en faisant éva-
porer et refroidir les sucs qui les
tiennent en dissolution.
Les sels des plantes sont dun
grand usage dans les arts et en mé-
decine.
(Lütérat.)Selattique ; es anciens
appeloient selultique, ce qu’il y a de
plus vif et de plus piquant dans un
ouvrage , où un trait de raïllerie in-
génieux, Le sel attique étoit le plus
estimé ; et par sel altique, on en-
tend la finesse, la délicatesse et la
manière fine de penser et de s’expri-
mer des Athéniens.
SÉLECTION, s. f. du latin seli-
go , trier, séparer.
( Didact.) ‘Terme nouveau dont
on se sert quelquefois pour exprimer
un triage, un choix fait avec exa-
men. .
SÉLENIQUE , adj. du grec o:fvn
rl , lune : qui concerne la
une,
( Astron.) On donne cette épi-
thète aux discours que fait un physi-
cien ou.un astronome, sur les mou-
vemens de la lune. M. de Cassini a
fait un ouvrage intitulé fastruc-
tions séléniques.
SELENITE, s. f. du grec oirñyn
(séléné), lune, et de x80ç (lithos),
ierre : pierre de lune.
(Minéral.) La sélénite est une
variété de la chaux sulfatée; c’est
SEL
autrement le gypse!cristallisé ( 1 4
GYPSE ) : elie est ainsi appelée ,
parce que les lames brillantes de
ses cristaux réfléchissent l’image
de Ja lune,
Les anciens avoient donné le nom
de sélénite , à une sorte de gomme ,
sur laquelle la superstition avoit
peint une image de la lune, qui
croissoit et décroissoit, en suivant
les phases de cet astre.
SELENITEUX , SE, adj. même
origine que SELENITE : qui a rap-
port à la sélénite.
( Chimie ) Les chimistes donnent
cette épithète aux matières, aux
sels, aux eaux qui ont quelque rap-
port avec la sélénile , ou qui con-
tiennent de la sélénite.
SELENOGR APBHIE , s. f. du grec
acnhyn ( séléné), lune, et de yp4ow
(grapho), décrire : description de
la lune. .
(Astron.) La sélénographie est
la description de la lune, et des ta-
ches ou points remarquables qu’on y
distingue.
Aussitôt que Galilée eut fait des
lunettes d'approche , en 1609, il vit
que la lune avoit des montagnes et
des cavités, dont l’aspect n’étoit pas
toujours le même, par rapport à
nous, et qui lui firent apercevoir sa
libration. Dès lorslesastronomesont
fait une étude particulière de la des-
cription des taches de la lune, et He-
velius en a fait le sujet dun grand
ouvrage, intitulé Selenographia ,
imprimé en 1647 , où la lune est re-
présentée dans toutes ses phases, et
sous tous les points de vue. Cassini,
Lahire, Mayer, Lambert, et plu-
sieurs autres astronomes, ont aussi
publié des figures de la lune ; mais
la carte de la lune, qui passe pour la
plus, exacte , est celle publiée à Got-
tingue en 1775, dans le premier vo-
lume des œuvres de Mayer.
SÉLENOSTATE, s. m. du grec
œixhvn (séléné), lune, et de çs4cs
( stasis), station , l’action de s’arre-
ter, fait d’isnues ( hislémi), s’arrè-
ter : qui arrête , qui fixe la lune.
(Astron. ) C’est le nom que Pon
a donné à un instrument dont se ser-
vent les astronomes, pour faire cer
taines observations sur la lune.
SEM
SÉLEUCIDE ,s. m. de S'eleucus,
Pun des énéraux d'Alexandre.
{Chronol.) L'ère des Séleuci-
des; c’est une tre ou comput et
calcul chronologique, qui commence
à l'établissement des Seleucides,
c'est-à-dire, desrois qi ontrégné en
Syrie après S'eleucus /Vicator, ’un
des principaux généraux d’Alexan-
dre , et qui cemmenca le royaume de
Syrie , douze ans après la mort
d'Alexandre.
La première année de cette tre
<ommence lan 311 avant J.C.,
au mois de septembre.
SELLE , s. f. du lat. sella, petit
siége.
CARRE Sorte de siége qu’on
met sur le dos d’un cheval , d’uné
mule , pour la commodité de la per-
sonne qui monte dessus,
L'invention des selles est assez
moderne ; les anciens Romains n’en
connoissoient point lusage ; ils se
servoient simplement de grands pan-
neaux carrés, comme on en voit à la
statue d’Antonin, au Capitole, La
première fois qu’il fut parlé de
selle dans l’histoire, c’esten l’année
340: il y est dit que Constance, qui
combattoit contre son frère Constan-
Un , pour lui ôter l'empire, pénétra
jusqu’à Pescadron où il étoit en per-
sonne , et le renversa de dessus sa
selle.
Etre bien en selle ; c’est ètre bien
à cheval.
(-Ænal.) On appelle selles, les
apophyses de Pos sphénoïde, parce
qu’elles forment comme une selle à
cheval.
(Méd.) Selle se dit d’un siége
propre à mettre un bassin de cham-
bre, où l’on se décharge le ventre ,
et, par extension, de la décharge
elle-mème. Les médecins jugent des
maladies par les selles.
SEMAILLES , s. f. du lat, semen,
semence.
(-Agricull.) Ce mot se dit égale-
ment de Popération de semer les
grains, et de la sa son de les semer ;
il signifi: aussi les grains semés,
SEMAINE, s, f. du latin septi-
mana , durée composée de sept jours.
( Chrouol.) Sept jours naturels
ou astronomiques composent une
Semaine,
SEM 307
Suivant le rapport de Moïse, les
semaines doivent leur origine À la
création du monde, parce que Dieu
l’a achevée en six jours, ét s’est re-
posé le septième. ÿ
Dion Cassius prétendque les Egyp-
tiens ont été les premiers qui aient
divisé le tems en semaines, que les
sept planètes leur avoient fourni
cette idée , et qu’ils en avoient tiré
les noms des sept joursdela semaine.
On ne voit nulle part que lesGrecs
et les Romains aient fait usage de
cetre manière de mesurer le terms.
Les Grecs comptoient leurs jours par
décades, et les Romains par neu-
Vaings.
L'usage de diviser le tems en se-
maines, ne s’est établi en Occident
qu'avec le christianisme, à l’imita-
tion des juis. #7, pour les noms des
jours de la semaine, LUNDI,
MARDI. etc.
SEMALE ou SEMAQUE , s. m.
Corruption de l’anglois smack.
(Marine) Soxte de bâtiment de
pèche et de cabotage , des mers
d’Ecosse et d'Angleterre, dont le
gréement est semblable à celui des
sloops, ou bateaux bermudiens, mais
dont la construction est plus ren-
forcée.
SEMBLABLE , adj. du lat. si-
milis , fait du latin barbare simu-
laure, où similare ; qu’on a dit pour
sembler : de même nature, pareil.
( Géom. ) Semmblables se dit des
figures et des angles entre lesquels
il y a similitude.
Les angles semblables sont des
angles égaux. Dans les angles soli-
des, lorsque les plans sous lesquels
ils sont contenus sont égaux en nom-
bre et en grandeur, et sont arrangés
dans le même ordre, les angles s0-
lides sont semblables , et par consé-
quent égaux.
Rectangles semblables ; ce sont
ceux dont les cotés qui forment des
angles égaux sont proportionuels.
lriangles semblables ; ce sont
ceux qui ont trois angles respecti :
ment égaux, chacun à chacun.
Polygoucs semblables ; ce sont
ceux dont les anglessont égaux , ch =
cun- à charun , et dont les cotés au=
tour des angles égaux sont propors
tionnels,
V 2
SE M L
11 en est de même de toutes les
figures réctilignes semblables.
” Ares semblables ; ce sont ceux
qui contiennent des parties sermbla-
bles, ou égales de leurs circonté-
rences respectives,
Segmens semblables ; ce sont
ceux qui contiennent des angles
égaux. s
Sections coniques semblables ;
ce sont celles dont les ordonnées à
un diametre , dans Fune ; sont pro-
portionnelles aux ordonnées COITes-
pondantes à un diambire semblable
dans autre, et dont les parties de
diamètres semblables, qui sbatentre
le sommet et les ordonnées dans
chaque section, Sont semblables.
Polyèdres semblables ; ce sont
ceux qui sont composés d’un même
nombre de pyramides sembla bles et
semblablement disposées.
Arithmét.)/Vombres, plans sem-
blables ; ce sontceux qu’on peut dis-
poser en rectanglessemblables; c’est-
à-dire, en rectangles dont les cotés
sont proportionnels, comme 6 mul-
tiphié par 2,et 12par 4; le produit
&e Pun, qui est 12, et celui de Pautre,
qui est 48, sunt des nombres sem-
Llables.
(Algèbre ) uantités sembla-
Lles; ce sont celles qui contiennent
les mêmes lettres, et précisément le
ième nombre de lettres,
Signes semblables ; on dit, en
algebre, que deux quantités ont des
signes semblables, quand elles sont
toutes deux affirmatives, ou toutes
deux négatives.
SÉMÉIÏOLOGIE , s. f. du grec
ohpaerov ( sémeion ) , Signe , et de x6-
y2e ( logos ), discours : discours,
traité des signes. Ÿ'oy. SEMIEO-
TIQUE.
SÉMÉÏOTIQUE , s. f. du grec
chpsioTix os ( sémeiotikos ), fait de
musïor ( séméion ), Signe.
(AMéd.) Patie dela médecine qui
traite des signes et des indices , tant
de la santé que des maladies, de lPu-
sage qu’on en doit faire.
SEMELLE , s. f. du lat. barbare
sapella , diminutif de sapa , cuir:
pièce de cuir qui fait le dessous du
soulier.
(Archit.) Espèce de tirant fait
d’une plate-forme ; où sont assemblés
308
SEM
les pieds de la forme d’un comble,
pour en empêcher lécartement.
(Métrol.) Semelle est une me-
sure de la grandeur du pied, comme
palme , à l'égard de la main.
(Monnoie ) Semelle ; en termes
de monnoyeur, est une portion du
lingot d’or ou d'argent, pesée au poids
d'essai, et que Pessayeur bat, sur le
sas, plat et mince comme une s€-
melle.
(Ariil'erie\ Semelle est aussi une
planche de bois un peu épaisse qui se
place entre les deux flasques d’un af-
fût , et sur laquelle la piece de canon
repose.
(Marine) Semelles de dérive ; ou
ailes de dérive; on appelle ainsi un
assemblage de planches mises à plat
Pune contre l’autre, de la forme d’une
ovale renflée par un bout, et dont
quelques bâtimens hollandois font
usage pour alier à la bouline. Ils ont
à cetelet une semelle de chaque côté
du bâtiment , où ellecst mobile au-
tour d’une cheville , qui est fixée dans
la partie la plus étroite de ovale. His
font enfoncer dans l’eau la semelle
de dessous le vent, afin de soutenir
par son moyen le bâtiment contre la
dérive ,et pour faire porter la voile.
Le but de cette pratique est de sou-
tenir contre leflort de la voile les
bâtimens tels que ceux des Hollan-
dois, qui , étant dans le cas d’entrer
dans tous leurs ports , ef dans les
asses où il y a peu d’eau, sont cons-
truits avec très-peu de creux , et sont
en même tems faits pour porter beau-
coup de marchandises , et mal calcu-
lés par conséquent , pour seutenir Pet-
fort de la voile. .
SEMENCE , s. f. du lat: barbare
sementia , fait de semen, graine.
( AgriculL. )S'emence , en termes
d'agriculture , se dit des grains qu’on
répand dans une terre préparée ,
afin de les faire produire et multi-
lier.
(Jardin.) Les jardiniers entendent
par ce mot , la graine que la plante
contient, et qui n’est autre chose
qu'une plantule que la rencontre
dune matrice convenable fait déve-
lopper.
(Physiologie) Semence se cit de
cette humeur blanche , destinée par
la nature à la réproduction de les-
SE M
LA
pce. Elle est située entre les testi-
cules ; de là, portée par les vaisseaux
déférens aux vésicules séminales, où
elle est réservée, jusqu’à ce qu’elle
aille consommer le grand ouvrage de
la génération , ou bien, jusqu’à c
qu’elle soit repompée, et retourne
dans la masse du sang. Les femmes
ont-elles àne vraie semence proli-
fique ? La semence de l'homme en-
tre-t-elle dans la matrice par son ori-
fice, ou bien entre-t-elle simplement
dans le tissu de ce viscère : ces ques-
tions, et bien d’autres , occupent de-
puis long-tems ; et occuperont long-
tems encoxe les physiologis'es.
(Joaillier) Semence de perles ;
on appelle ainsi de très-petites per-
les, dont ordinairement quatre ou
cinq ne pésent qu’un grain.
Semences se dit aussi de très pe-
tites parcelles de diamans dont on
orne un bijou pour lui donner de
Féclat.
(Pharmacie) Semences froides;
ce sont des graines dépouillées de
leur écorce , qu’on emploie pour ap-
paiser les coliques, les douleurs de
reins, etc. On distingue les semences
froides majeures , et les semences
froides mineures ;les premières sont
les graines des melons, des courges,
des pastèqueset des concombres; les
autres sont les graines de laitue,
de chicorée , d’endive et de pour-
pier.
SEMESTRE, adj. ets. du latin
semeslris, composé de ser , six , et
de mensis, mois: durée de six mois;
ou de semt, moitié ,et de mensis ,
mois : la moitié d'un mois, quinze
jours; on a dit semnestris lurra, pour
12 lune au milieu de sont cours.
(Æcon. polit.) Durée de six mois,
Il se dit des compagnies qui ne ser-
vent qu’une demi-année , et des of-
ficiers qui ne servent que six mois
dans une compagnie,
(Art milit.) Semestre se dit aussi
d’un congé de six mois accordé aux
militaires, et par extension, dun
congé de quatre, trois , et mème de
deux mois,
SEMI, mot latin qui signifie de-
mi,et qui n’est en usage que lors-
qu'il est joint à un autre mot.
SEMI-BRÈVE , s. £. du latin
SEM 309
semi, pour semis, moitié, et de
brevis, court : moitié d’une brève.
(Musique ) Semi-brève est dans
nos anciennes musiques, une valeur
de note ou une mesure de tems qui
comprend Pespace de deux mini-
mes ou blanches. La semt- brève
s'appelle maintenant ronde, parce
qu’elle à cette figure ;. mais autre-
fois elle étoit en lasange,
SEMI-CUBIQUE , adj. du latin
semi, moitié,et de cubus, carré,
solide.
( Géom.) Parabole semi-cubi-
que, on seconde parabole ; est
une courbe du second ordre, daus
laquelle les cubes des ordonnées
sont comme les carrés des abscisses,
SEMI - DIURKE , adj, du latin
semi, moitié ;et de diurnus , d’un
Jour.
d Aston.) Arc semi-diurne. V.
ARC..#
EMI-PREUVE, s. f. du latin
semi, moitié, et de proba, pour
probalio, preuve.
( Pratique) Prenve imparfaite ,
appelée autrement présomption sim-
ple. #. PRÉSOMPTPION.
SEMEF-QUADRAT , adj. du lat.
semi, moitié . et de quadralus ,
carré : de figure carrée.
( Astron. ) Semi-quadrat ou se-
mi-quarlle ; c’est Vaspect des pla-
nètes, lorsqu'elles sont distantes
Fune de l’autre de ka moitié de la
quatrième partie ou de la huitieme
paitie du zodiaque; c’est-à-dire , de
quarante-cinqg degrés,
Semi-quintile, lorsqu'elles sont
distantes de la dixième partie, ou
de trente-six degrés; et serni-sextile
lorsqu'elles sont distantes de }a dou-
zième partie, ou de trente degrés.
SEMI-TON ,5. m. du lat. serni,
moitié, et de tonus, ton.
(Musique ) Le moindre de tous
les intervalles admis dans la musique
moderne ; il équivaut à peu près à
la moitié d’un ton.
"On distingue dans la pratique deux
espèces de semi-lons , le semi-ton
majeur et le semi-ton mineur. Trois
aufres sont connus dans les calculs
harmoniques ; savoir : le 5e/ni-torr
maxime, le minime et le moyen.
SEMI-TOPOGRAPHIE, sf. du
210 SEM
lat. semi, moitié, et du grec rémos
{topos ), lieu , et de yp4ow (gra-
zho), décrire: description imparlaite
dun lieu.
( Gravure) On appelle ainsi, en
termes de graveur, une gravure qui
n'offre que quelques détails d’un
lieu, d’un pays.
SEMINAIRE ,s. m. du lat. semi-
narium, fait de semen, graine,
pepin.
(Agricull.) Séminaire est un an-
cien terme dagriculture qu'on a dit
pour semis, Cest-à-dire un endroit
où l’on sème des graines de différens
arbres, soit pour les lever, soit pour
foimer des pépinières.
( Culte cathol.) Séminaire s'em-
ploie aussi , au figuré , pour désigner
un lieu propre à élever, insiruire
former les jeunes gens qui se desti-
nent à l’état ecclésiastique , et où ils
se préparent à recevoir les ordres.
SEMINAL , LE, adj. du lat, se-
men, graine, semence : qui à rap-
port à la graine , à la semence.
(Physiol.) Séminaäles se dit de
deux vésicules ou réservoirs mem-
braneux et cellulaires, situés der-
iière la vessie, entre le rectum et la
partie intérieure de ce viscere, et
dont l’usage est de recevoir ia se-
mence que les vaisseaux déférens y
déchargent , et de l’y conserver jus-
qu’au tems du coït.
{ Botan. ) Réceptacle séminal.
V. PLACENTA.
SEMINATION ,s. f. du lat. se-
mino, semer, et de agv, faire : l'ac-
tion de semer. /
( Bolan.) Dispersion des semences
ou des graines des plantes,
SEMNIFERE, adj. du lat. semen,
semence , et de fero, porter : porte-
semence.
(Physiol.) H se dit d’un vais-
seau qui fait partie des testicules, et
qui est destiné à porter la semence,
x SEMIS, s. m. du latin semen,
graine.
à. (-Ægricull.) Endroit où l’on sème
des graines d'arbre pour les lever et
les mettre en pépinière au bout de
trois ou quatre ans.
Les semis sont Pobjet le plus im-
portant de Pagriculture, parce qu'ils
assurent la permanence et Pintégrilé
des espèces , fandis que Îles autres
0 SEN
modes de reproduction dégradent et
modifient les végétaux. Il importe
donc beaucoup de multiplier les vé-
gélaux par semences, et sur-tout par
celles provenues de plantes et arbres
adultes et vigoureux.
SEMONCE , s. f. du latin barb.
submonilia, fait de submoneo, com-
posé de sub, sous-entendu manu ,
main , et de moneo, avertir: aver-
tissement secret,
( Pratique ) Ce mot se disoit au-
trefois de toutes sortes de convoca-
tions de personnes et d’assemblées ,
qui se faisoient à cri public.
Il se dit maintenant d’un avertis-
sement fait par quelqu'un qui a quel-
que autorité, |
(Marine) Coup de canon de se-
monce; c’est, en termes de police de
mer, un coup de canon qu'un navire
armé en guerre tire à poudre à la vue
du navire qu'il rencontre, pour lui
faire amener ses voiles, et justifier
de sa neutralité et de la nature de
son chargement et de sa destination,
SENAT , s. m. du latin seratus,
fait de senex, vieillard : conseil des
vieillards , assemblée des plus nota-
bles d’une république, qui ont part
au gouvernement, :
(ist. rom.) Le sénat romain
fut créé par Romulus, et composé
de cent sénateurs, dont il laissa l’6-
lection au peuple, à la réserve du
président, Ce nombre fut doublé de-
puis l'alliance faite entre Romulus
et Tatius, roi des Sabins, Quand
Albe fut démolie sous le règne de
Tullius Bostilius, six familles de
cette ville Turent inscrites dans le
sénat, pour y remplir les places va-
cantes, Farquin Fancien crut devoir
ajouter au sénat cent nouveaux
membres tirés des plébéïens, et cette
augmentation fut la dernière du
tems des rois.
Le sénat, sous la république et
pendant sa splendeur , ne s’occupoit
point d’affaires confentieuses ; il
nommoit des juges tires du seal ou
d'entre les chevaliers; il ordonnoit
des affaires de la guerre , nommoïit
ceux qui devoient commander les
armées , envoyoit des gouverneurs
dans les provinces, mamioit les fi-
pauces, et disposoit des revenus de
l'Empre.
SEN
Le sénat, avili par César, tomba,
sous ‘libère, dans un état de bas-
sesse dont il ne lui fut plus possible
de se relever. :
( Hist. mod.) On a depuis donné
le nom de sénat à des assemblées
revetues d’une autorité à peu pres
pareille à celle du sénat de Rome,
comme le sezat de Venise, le sénat
de Gènes, le sérat de Polosme, etc.
Sénat conservateur. Dansla cons-
tiution de l’an 8 de la république
françoïise , on appelle ainsi un corps
politique composé de membres ina-
movibies et à vie, quiélit dans la
liste nationale les législateurs, les
lribuns , ete. , et quisest aussi chargé
d’annuller tous les actes qui lui sont
déféiés comme inconstitutionnels
par le tribunat , etc.
SENATUS-CONSULTE , s. m,
du latin senalus , et de consulia ,
orum , ordonnance , arrêt, résolu-
tion : décret , résolution du sénat.
( Hist, rom.) Décret par lequel
le sénat romain ordonnuit ou éta-
blissoit quelque chose : c’est la dé-
finition qu’en donne Justinien.
(ist. de Fr.) Sénatus-consulte
esi employé, en France , depuis la
constitution de Van 8, pour signi-
lier une décision du corps politi-
que, appelé sénal conservateur ;
c'est par un sénalus-consulte que
IVapoléon a élé déclaré empereur
héréditaire de La république fran-
coise.
SENAU, s. m. Corruption de Fan-
pe
glois snow.
(Marine) Sorte de bâtiment dont
le gréement consiste en un grand
mât, ou mât de misaine , et un beau-
pré , gréés comme ceux des vaisseaux,
et en un mâtereau placé un peu
arrière du grand mât, qui tient
lieu d’artimon , et qui porte une
voile à corne , qu’on appelle Za voile
de senau.
SENECHAL , s. m. du lat. barb.
seuiscalcus, pour præféectus ser-
vorum , chef , intendant de la
maison.
(Hist. de France) Sénéchal est
u: officier dont les fonctions ont été
différentes selon les tems; il paroit
ge dans Porigine cétoit le plus
äncien officier d’une maison. il y
SEN 31Yx
en avoit non-seulement chez les rois
et les grands, mais même chez les
paiticuliers.
Sous ja première race des rois de
France , les séréchaux étoient du
nombre des grands du royaume; its
assistoient aux plaids du roi , et sous-
crivoient les chartes qu’il donnoit,
Il y en avoit aussi sous la seconde et
la troisième race ; ils sont nommés
dans les actes après le comte ou
maire du palais, et avant tous les
autres grands offiriers,
La dignité de maire du palais
ayant été éteinte, celle de grand
sénéchal prit la place; le dernier
qui remplit la place de grand séné-
chal , fat Thibaut, dit le Bon, comte
de Blois et de Chartres , sous
Louis VII. Celle de grand maitre de
la maïson paroit lui avoir succédé,
L'une des principales fonctions
du grand séneéchal étoit celle de
rendre la justice ; les souverains qui
possédoient les provinces de droit
écrit, avoient chacun leur sézéchal,
et lorsque ces provinces furent réu-
nies à la couronne ; leur premier
officier de justice a conservé le titre
de sénéchal.
SENESTRE, adj, et s. du latin
sinisler , gauche.
{ Blason) En termes de blason ,
on dit sézestre , pour la gauche, par
opposition à dexire , qui signifie sa
droite,
)n dit d’une pièce de Pécu qw’elie
est sénestree , c’est-à-dire, accompa-
gnée à gauche où à sénestre, d’une
autre pièce. ,
SENESTROCHERE , s. m. du
latin sinister, gauche ; et du grec
ai (cheir ) main : main gauche.
( Blason ) I se dit, en termes de
blason , de la figure d’un bras gau-
che qiv’on représente sur l’écu, IL est
opposé à DEXTROCHERE, qui
signifie le bras droit.
SENNE, s. f. 7. SEINE.
SENS, s. m. du lat. sensus.
( Physiol.) Faculté de l’animal,
par laquelle il reçoit impression des
objets extérieurs et corporels.
On distingue communément cinq
sortes de sers ; savoir: le {oucher,
l'ouie , le goût ; Podorat et la vue.
hacun de ces sens a son siége Pau-
ticulier placé dans quelque putie du
812 SEN
corps qui, à cet égard , se nomme
son organe,
( Diction ) Sens se prend aussi
pour la signification d’un discours,
dun écrit. On distingue diverses
sortes de sers.
Sens absolu ; c’est celui qui est
achevé, complet; qui a toutes'ses
parties. La lerre est opaque: cette
phrase est dans le sers absolu.
Sens relalif ou respectif; c'est
celui qui a rapport relation à quel-
que chose ; dans cette phrase : l'esprit
es! préférabie à la beauté: le sens
est relalif ou respeclif, parce qu’on
considere l'esprit relativement à la
beauté,
Vens abstrait : considérer une
chose dans Le sens abstrait ; c’est
Pexaminer sans songer à ses pro-
priétés ,; sans s'occuper ni de la
chose en elle-mème mi de ses autres
propriétés,
Sens concret : considérer. une
chose duns le sens concret, c’est
la considérer avec une ou plusieurs
de ses qualités.
Sens adapté; c’est une applica-
lion plus ou moins précise d’un texte
connu à une circonstance paiticu-
Jicre,
Sens composé ; c’est celui qui
/ » jui
résulte de tous les termes d’une pro-
position, pris selon la liaïson qu'ils
ont ensemble ; parce qu’alors tous
ces termes conservent leur signifi-
cation propre dans toute Fétendue de
la proposition.
Sens divisé ; Cest le sens d’une
proposition dont on prend séparé-
ment les termes.
Sens indétcrminé ; il a licu lors-
que dans une phrase le subjectif n’est
point exprimé nommément ; alors
le sens de ceite phrase est vague,
indéfini, indéterminé ; comme ici :
Qui a beaucoup d'ambiion goûte
peu la vie tranquille.
Sens détermine ; Cest lorsqu'il y
a dans la phrase un subjectif dé-
nommé ; comme si lon dit : La
bonne compagnie est une école
qui dristruilimicux que le collége.
Sens litiéral ; Cest cel qui ré-
sulte de {a force naturelle des termes ;
il se divise en sens propre et en
sens figuré, où metaphorique.
Sens propre ; le sens propre du
mot est sa premivre siguification,
SEN
Un feu qui brille, la lumière qui
s'obscurcil ; ces expressions sont
employées dans le sens propre.
Sens figuré ; c'est lorsqu’on change
la signification d’un mot ‘pour lui
en donner une qui est empruntée :
Une imagination qui brille, l'es-
pril qui s'obscurcil; ces mots briller,
s'obscurcit , sont ici dans le sens
Jiguré, parce qu’on semble donner
aux facultés invisibles de lame, la
propriété physique du feu et de la
lumiere.
Sens par extension : outre le
sens propre et le sens figuré, d’A-
lembert, dans des éclaircissemens
sur les élémens de philosophie ,
admet un autre sens qu'il appelle
sens par extension, et qui tienten
quelque sorte le milieu entre ces
deux-là. Voici un exemple simple ,
qui, dans trois différentes phrases ,
montrera d’une maniere bien claire
ces troist différens sens : marcher
après quelqu'un ; arriver ,après
l'heure fixée ; courir après Les hon-
neurs ; voilà après, d’abord dans
son sens propre, qui est celui de
suivré un COTPS en mouvement ; en-
ste dans son sens par exlension ,
parce que l’on regarde le tems com-
me marchant'et fuyant , poürainsi
dire , devant nous; enfin dans le sens
quré , courir après les hon-
neurs ; parce qu’on regarde aussi les
honneurs, qui sont un être abstrait :
comme un être physique fuyant de-
vant celui qui le désire , et cherchant
à lui échapper.
Sens spiriluel ; c’est celui qui est
caché sous l'écorce du sens litléral.
Il se divise en sens allégorique ,
en séns moral, et en sens anago-
gique.
Le sens allégorique est celui qui
résulte des termes bi , pris à la
lettre , signifient toute autre chose
que ce qu’on veut leur faire sigri-
fier. 7. ALLEGORIE.
Le sens moral est celui qui a pour
objet quelque vérité qui intéresse
les mœurs etla conduite. .:,
Le sens anagogique a pour objet
les choses célestes et la vie éternelle,
loy. ANAGOGIE,
SENSATION , s. f. du lat. sen-
salio , lait de seulio, sensum ;
sentir.
SEN
(Métaphysique) Impréssion que
lame recoit des objets par les seus.
SENSIBILITE , s. f. du latin
barbare sensibililas , fait de senio ,
sensun.
( Physique } Qualité par laquelle
un gujet est sensible aux ie -
sions des‘objets : ilest d’une grande
sensibilité à Loutes les impressions
de l'air. La sensibililé d'une ba-
lance , ®an thermométre.
( Musique ) Sensibilité se dit en
termes de musique , de la disposi-
tion de Pame qui inspire au compo-
siteur les idées vives dont il a be-
soin , à Pexécutant la vive expres-
sion de ces mêmes idées, et à l’au-
diteur la vive impression des beautés
et des défauts de la musique qu'on lui
fait entendre.
SENSIBLE , adj. dulat. sensibi-
Lis , fait de sentio , sensum , sentir.
(Physique ) Sensible ssedit de
ce qui se fait sentir, qui fait impres-
sion sur les sens. Un objet sensible ,
l'horizon sensible. F. HORIZON.
( Musique ) Accord sensible ;
c’est celui qu’on appelle autrement
accord dominant. Voy. ACCORD.
Il se pratique uniquement sur la
dominante duton ; de là lui vient le
nom d'accord dominant , et
porte toujours la note seusible pour
tierce de cette dominante, d’où lui
vient le rom d’accord sensible.
SENSORIUM , mot latin,
( Didact. ) Terme emprunté du
latin , pour signifier le siége de ame,
du sentiment. Le sezsorim est une
partie du corps qui recoit les impres-
sions des objets sensibles , que lui
apportent les nerfs de chaque 6rgane
des sens, et qui est par conséquent
la cause immédiate de la percep-
tion. Willis attribue cette fonction
au corps canelé du cerveau , et Des-
cartes à 1 nde pinéale,
SENTE , s. f. du latin sen-
tentia , fait de seutio , penser, jn-
ger : avis, sentiment, jugement ,
ditmémorable,apophihegme, maxi-
me qui à un grand sens.
__ { Pratique ) Jugement svjet à
Vappel, rendu sur les contestations
portées en justice.
SENTIMENT , s. m. du latin
seniio, señtir, penser , juger: fa-
SEN 213
culté de sentir, sensation , percep-
tion , sensibilité, affection,
( Métaphfsique) Sentinient .en
métaphysique , signifie fantot la fie
culté que lame a de recevoir Fim-
pression des objets par les sens, tan-
tot la perception mème qu’elle a des
objetspar le moyen des organes des
sens.
Sentiment intime ; c’est la con-
noissance que nous avons de tout ce
que nous éprouvons en nous-mêmes,
la persuasion que nous sentons in-
térieurement , sans pouvoir en ren-
dre raison aux autres, ni les ep con-
vaincre.
( Physique ) Sentiment se dit
aussi de la sensibihté physique ,
c’est-à-dire, de la fonction des es-
prits animaux qui portent avec eux
la chaleur et la vie. Ainsi , Pon dit
qu'un homme a perdu la vie et le
sentiment, qu'il n’y a plus de sern-
liment dans une partie du corps,
dans un bras, dans une jambe.
( lénerie )Sentiment , en termes
de chasse , est synonyme dodorat ;
ainsi l’on dit qu’un chien a le serr-
timent fin , subtil. Un chien a du
sentiment, lorsqu'il recoit Je vent
de la voie ; il n’a plus de sentiment,
lorsqw’ilest en défäut.
( Diction) Sentiment, en ma-
tière d’éloquence , s'entend des mou-
vemens pathétiques, de ces pensies
vives et animées, suivies ef poussées
par une sorte de transport, et pro-
noncées avec un accent plusappuyé,
plus vif et plus véhément.
( Beaux-Arts ) Sentiment, dans
le langage des artistes , a une signi-
fication particulière, et qui sappli-
que à une partie de Part, qui tient à
Pexécution. On dit d'un contour,
aw’il y a du sentiment , ou de quei-
que pariie d’une figure , qu’elle est
faite avec sentiment, etc. pour dire
que l'artiste a employé les moyens
de son art pour appuyer , 0n quelque
sorte, davantage , pour accuser avec
plus de force, pour rendre d’une ma-
piere plus frappante , les traits qui
caractérisent principalement Fob;et
de la nature qu'il a voulu imiter,
L’indécision, la mollesse, . sont le
contraire de ce que dans l'art on ex-
prime par le mot sentiment.
SENTINELLE , s, {, de Pitalien
?14 SEP
senlinella , fait de sentire , sentir ,
entendre , crier.
( Art milit. ) Terméemprunté de
l'italien , et qui signifie un soldat
tiré du corps de garde, posé sur quel-
que ferrein , pour rassurer par sa vi-
gilance et par sa fidélité , un corps
de troupes ou un poste , contre les
surprises de ennemi.
Sent'nelle perdue ; on appelle
ainsi un soldat placé en sentinelle,
dans un lieu fort près de ennemi ,
c’est-à-dire, dans une situation fort
haserdée.
SEPARATION , s. f. du lat. se-
paro , pour secs paro , disposer ,
mettre à part, et de ago , agir : Pac-
tion de mettre à part , disposer au-
bement, séparer.
( Pratique Séparation de biens;
c’est un jugement qui rompt la com-
munauté de biens, entre mari et
femme.
( Chimie ) Séparation des mé-
taux ; c’est une opération par la-
quelle on sépare des métaux qui
étoient mélés ensemble,
SEPARATOIRE , s. m. mème
origine que SEPARATION.
( Chimie) Sorte de vaisseau in-
venié pour séparer les liqueurs.
( Chirurgie) C’est aussi le nom
d’un instrument qui sert à séparer le
péricrâne,
SEPTANTE , adj. et s, du latin
sépluaginlæ , sept dixaines ou
so'xante-dix.
( Hist. sacrée ) On appelle ainsi
les auteurs d’une fameuse version
grecque de Pécriture , que Ptolémée
Philadelphe , roi d'Egypte, fit faire
par soixante-dix Juifs que lui avoit
envoyés le grand-prêtre Eléazar,
277 ans avant J. C.
SEPTEMBRE , s. m. du latin
september, fait de septem , sept.
( Calendrier) Nom du neuvième
mois de Pannée, ainsi nommé par-
ce qu'il étoit le septième de Pannée
romaine , qui commencoit par le
mois de mars, C’est dans ce mois que
Fété finit et que Pautomne com-
mence, le soleil entrant dans le
s'gne de la balance , le 22 ou le 23
( :e 1er. ou 2 vendémiaire ), Le mo-
ment où cela arrive s’appelle l’équi-
xoxe d'automne,
SEPTENAIRE,, adj. du latin
SE P
seplenarius , fait de septem, sept,
et d’'annus , année : de sept années,
SEPTENNAL, adj. même ori-
gine que SEPTENAIRE, de sept
années.
( Hist. d'Anglelerre ) Les as-
semblées du pariement d'Angleterre
sont maintenant septennales ; elles
. étoient auparavant triennales , et
plus anciennement annuelles.
SEPTENTRION, s. m. du latin
seplem, sept, et de triones, pour
lerram arentes , labourant la terre.
(Æstron. ) Les anciens laboureurs
romains donneérent ce nom aux sept
étoiles qui composent la grande et la
petite Ourse , parce qu'ils regardoient
l’une et l’autre de ces constellations,
comme sept bœufs attelés à une
charrue, C’est l’un des quatre points
cardinaux qui divisent l'horizon en
quatre parties égales ; ou le point
de Phorizon qui est coupé par le mé-
ridien du côté du pole nord ; c’est
pourquoi Pon donne encore à ce point
le nom de /Vord, F. NORD , BO-
REAL.
SEPTICIDE , adj. du lat. septz-
cidum , fait de seplum , cloison , et
de cædo , tailler couper.
( Botan. ) Il se dit d’un péricarpe
qui s’ouvre par des sutures correspon-
dantes aux cloisons.
SEPTIEME , adj. et s. du latin
seplimus , fait de seplem, sept.
(Arilhmét.) Nombre ordinal, qui
suit immédiatement le sixième,
( Musique ) Septième, au subs-
tantif , se dit d’un intervalle disson-
nant , renversé de la seconde, et
appelé par les Grecs Acptacordon ,
parce qu'il est formé de sept sons
ou de six degrés diatoniques. I] y
en a de quatre sortes, #7. le Diction-
naire de musique de J. 3. Rousseau.
SEPTIER , s. m. #7. SETIER.
SEPTIFERE , adj. du lat. sep-
tum , cloison , et de féro , porter :
porte-cloison.
( Botan.) Columelle septifère ;
c’est une columelle à laquelle les
cloisons restent attachées, après la
déhiscence et l’écartement, ou la
chute des valves.
SEPTIQUE, ad]. du grec THTTIRÈC
( séplikos), dérivé de re (sépo ),
faire pourrir: putréfiant.
( Hé. ) H se dit des remèdes
L
SE Q
topiques, qui corrodent les chaixs
en les fondant et les faisant pourrir,
sans causer beaucoup de douleur.
SEPTON, s. m. même origine
que SEPTIQUE.
( Chimie ) C’est le nom que quel-
ques chimistes étrangers ont proposé
de donner à lazote, parce qu'il
rappelle sa principale propriété, celle
de déterminer les premiers phéno-
mènes de la putréfaction.
SEPTUM, s. m. Mot latin qui
signifie cloison , fait de seplo , sep-
Lu , enclore,
(Ænat.) Les anatomistes donnent
ce nom à quelques parties du corps,
qui en séparent d’autres les unes
d'avec les autres,
Le sepluim lucidum est la mem-
brane qui sépare l'un de Pautre les
deux ventricules antérieurs du cer-
veau, ainsi appelée, parce quelle
est transparente,
Le seplum mediem est la cloi-
son qui sépare les deux ventricules
du cœur,
Le seplum naricum est la cloi-
son qui sépare les naines,
Le seplum transversum est le
diaphragme, parce qu’il sépare trans-
versalement la capacité de la poi-
rine d’avec celle du bas-ventre.
SAQUENCE , s. f. du latin se-
quenla , fait de sequor, suivre.
( Jeux ) C’est , en termes de cer-
tains jeux de cartes, une suite de
plusieurs carfes de même couleur,
daus le rang que le jeu leur donne.
SÉQUESTRE , s. m. du lat. se-
questrum , dépôt.
( Pratique ) :Séquestre se dit du
dépôt d’une chose litigieuse , et de
celui qui est commis par autorité de
justice, à la régie ou administration
de la chose litigieuse.
SEQUIN, s. m. de l'italien zec-
. chino , fait de zeccha, le lieu où
Von fait la monnoie,
( Déonnoie ) Monnoie d’or. T1 se
fanrique des sequins à Vénise et
dans ies Etats du grand-seigneur,
à Constantinople, Salomique , Alep
ei dans tonte la Syrie. À Tunis, en
Euypte et à Candie, le sequin est
estimé trois piastres et trente-buit
paras: on les évalue à la Mecque, à
Linq piastres furques,
SPENE 3:15
SÉRAIL , corruption da turc,
SERA ïj ou SERAY, maison, palais, |
( Hist, Turque } C’est le nom
du palais du grand-seigneur ; : les
palais des souverains orientaux, des
bachas, et des autres grands de la
Porte , portent aussi le nom de serai,
que nous appelons improprement
sérail. Le: hotelleries publiques où
vont lover les caravanes, sont ap-
pelées caravan-serai ,palais, mai-
son des caravanes,
SÉRAPHIN , « m. Mot hébreu,
qui signifie ardent, enflanume d'a-
mour.
( Hiérarchie céleste ) Ange de la
première hiérarchie des chœurs ou
des esprits célestes. b
SÉRASQUIER ou SÉRASKIER,
s. m. Mot turc composé du persan
ser, qui signile chef, et de Parabe
askier, armée : chef d'armée.
( ist. lurque ) C’est le nom que
les Turcs donnent à leurs généraux
ou à ceux qui commandent en chef
Jeur armée.
SEREIN, s. m. de l'italien scro-
tino , fait du latin serolinus, sous-
éntendu aer: l'air du soir,
(Physique) On appelle ainsi ure
humidité qui se manifeste dans l'ai
mosphere pendant les soirées d'été,
une heure ou deux après le coucher
du soleil, Cette humidité provient
des vapeurs qui s’étoient élevées par
l'effet de la chaleur, et qui se trou-
vant condensées par le refroidisse-
ment de Pair, retombent sur la terre
en goutelettes imperceptibles , mais
quelquefois assez abondantes pour
bumecter les vêtemens.
A Rome, où , pendant les grandes
chaleurs , atmosphère est remplie
des exhalaisons empestées qui s’éie-
vent des marais Pontins, 1l est ex-
trèmement dangereux de s’exposer
an serein.
SEREIN , adj. du latin serenus ,
beau, clair, doux et calme.
qi, Physique ) Epithète que Von
donne au ciel, lorsqu'il n’est couvert
d'aucun nage.
( Aéd.\ Goulle-sereine ;
GOUTT £ , AMAUROSE.
SERENADE, s. f. de l’italion <e-
rence . fait du latin serz2:72, le soir:
cozceit de nt.
(Musique) Où aprelle sinsi, à
vor,
J
316 SERA
limitation des Italiens, un concert
ui se donne la nuit sous les fenêtres
de quelqu'un. Il n’est ordinairement
composé que de musique instrumen-
tale; quelquefois cependant on y
ajoute des voix. Quand le concert
se fait le matin , ou à lPaube du
jour , il s'appelle AUBADE. F7, ce
mot,
S'érénades se ditaussi des pièces
que l’on compose ou que l’on exécute
dans ces occasions.
SERENISSIME, adj. du lat. sere-
nissimus, superl, de serenus, serein,
pur, sans nuages,
(Eco. polit, ) Sérénissime , sé-
renilé ; c’est un titre d'honneur pris
autrefois par les rois mème et par
les évèques ; mais depuis que le titre
de majesté est devenu commun aux
têtes couronnées, celui de sérénis-
sime est resté aux souverains qui ne
sont pas rois.
Les princes allemands étoient au
trefois tres-jaloux de ce titre, et le
mettoient au dessus de celui d’al-
Lesse ; mais Pusage contraire a pré-
valu, et l’on dit aujourd’hui , sur-
tout aux électeurs, votre altesse élec-
torale, à
SEREUX , adj. du lat. serum ,
Jait clair, petit lait aqueux.
(Zied.) Ise dit du sang, des
humeurs, du pus liquide et sanieux.
F. SEROSIT E.
SERF, s: m. du latin serv
esclave.
( Féodalité) On entend par serf,
un homme de condition servile, sou-
mis à certaines redevances et à cer-
fains droits envers son seigneur, Jus-
qu’au commencement de la troi-
sième race, tout le bas peuple en
France étoit serf, Louis le Gros,
aidé des conseils de l’abbé Suger , et
dans le dessein d’abaisser les sei-
gneurs, prit le parti d’affranchir les
serfs, Louis VIII, suivit les mémes
maximes êt signala le commence-
ment de son règne par laffranchisse-
ment des serfs, dont il y avoit encore*
grand nombre en France. S. Louis et
ses successeurs, abolirent aussi le plus
qu'ils purent, toutes les servitudes
personnelles ; cependant il y avoit
encore quelques serfs en France sur
la fin du treizième siècle ; mais les
seisneursayant bientôt suivi Pexem-
SER
ple du monarque, la servitude fut
enfin abolie, S’il restoit des traces
de cette servitude dans la province
de Bourgogne , la révolution les a
fait entierement disparoitre,
SERGENT, s. m. du lat. serviens,
serviteur, par le changement du vw
eng; on a dit autrefuis sergienL.
( Pratique) Officier établi pour
faire toutes sortes d’exploits judi-
ciaires et extrajudiciaires , et pour
mettre à exécution les jugemens et
mandemens de justice,
Le tire de sergent étoit ancien-
nement celui de tous les nobles qui
servoient à la guerre sous les cheva-
liers. Il y avoit aussi des sergens de
l’épee et du plaid de l'épée, qui
étoient singulierement établis pour
exécuter, par les armes, les mande-
mens de Justice,
On appelle encore en Angleterre
sergent ès-lois, sergeant at law,
un jurisconsulte du premier ordre ,
qui est attaché au principal juge , et
qui Passiste pour le droit commun,
comme un docteur ès-lois l’assiste
pour le droit civil,
( Art milit. ) Sergent , est un
oflicier d’une compagnie d’infante-
rie; il commande souvent de petits
détachemens , et, entr’autres fonc-
tions , il fait garder les distances et
dresser les files et les rangs.
Sergent de balaille ; ceite charge
étoit tres-considérable dans les ar-
mées de France ; mais dans la suite
on à mis au dessus de Jui un officier
à qui on a donné le ritre de maré-
chal de bataille, Y'y à eu du tems :
de François 1er. , des sergens géne-
raux de bataille, dont Pemploi
étoit le même que celui de major
général daujourd'hui.
SERIE, s. f, du latin series,
suite , train, continuité.
(Algèbre) Séries se dit d’un or-
dre ou d’une progression de quantités
qui croissent où décroissent suivant
quelque loi.
La théorie et l'usage des séries ou
suites infinies, à été cultivée dans
le siècle dernier avec beaucoup de
succès ; on en attribue commuué-
ment l'invention à Mercato: ce
Holstein, qui paroît néanmoins en
avoir pris la première idée de Parith-
métique des imfinis de VVallis
SER
Les series ou suites sont d’un
grand usage, prineipalement pour
la quadrature des courbes, parce que
cette quadrature dépend souvent de
Pexpression de certaines quantités
qui ne peuvent être représentées par
aucun nombre précis et déterminé ;
tel est le rapport du diamètre d’un
cercle à sacirconférence ; et c’est un
très-grand avantage de pouvoir expri-
mer ces quantités par une suite, la-
quelle, étant continuée à Pinfini,
exprime la valeur de la «juantité re-
quise.
SERINGUE , s. f. du grec cpry£
(surisx), flûte, où corps cylin-
drique.
( Physique) Petite pompe qui
sertaaltirer ét à repousser air et les
liqueurs.
( Chirurgie ; pharmacie) Ins-
trument dont se servent les apothi-
caires et les chirurgiens pour donner
des lavemens , ou pour injecter quel-
que liqueur dans les plaies, les ulce-
res , les fistules, lurètre, la vessie,
Ja poitrine, etc.
SERINGUER , v. à. même ori-
gine que SERINGUE,
(Chirurgie) Pousser une liqueur
avec une seringue.
(Marine) Seringuer un vais-
seau ; c’est le battre. à coups de ca-
nongpar son arrière , de manière que
les boulets l’enfilent dans toute sa
longueur,
SERMENT , s. m., contraction
de sacrament, comme on disoit an-
ciennement, fait du latin sacra-
mentum, affirmation d’une chose,
en prenant à témoin Dieu, ou ce que
Von regarde comme saint, comme
divin.
( ist.) Les sermens prirent nais-
sance au tems où les hommes com-
mencèrent à tromper ; c’est dire as-
sez qu’ils sont fort anciens. Abraham
jura par le Dieu véritable. Les
Perses , les Grecs et les Romains,
prenoient à témoin le soleil, Les
Scythes juroient par Pair et par leur
cimeterre. À Athènes, on juroit le
plus souvent par Minerve, déesse
tutélaire de cette ville; à Lacédé-
mone , par les fils de Jupiter, Castor
et Pollux , descendus ; par leur
mère, des rois du pays; en Sicile ,
par Proserpine, Les vestales jurvient
SER 317
par la déesse à laquelle elles étoient
consacrées; les femmes mariées , par
Junon, qui présidoit à la paix et au
bonheur des ménages ; les labou-
reurs, par Cérès; les vendangeurs ,
par Bacchus; les chasseurs , par
Diane; les amans, par Vénus et
par son fils , etc.
Les Francois juroient communé-
ment sur l’évangile , sur la croix ou
sur les reliques des saints.
Serment de fidélité ; c’estune pro-
messe solennelle qu: fait le sujet à
son prince, d’être toute sa vie son
fidèle sujet et serviteur.
L'établissement des fiefs, sous la
seconde race, fit naître les sermens
féodaux , dont aucun ordre de l’état
ne fut exempt; mais cequi multiplia
les sermens de fidélité, fut le besoin
qu’eurent Clovis et Charlemagne
de s'assurer de la fidélité de leurs
nouveaux sujets; besoin qui donna
lieu à tant de lois, de canons, de
formules, etc., qu’on voit répan-
dus dans les capitulaires de Charle-
magne, ou dans les conciles tenus
sous son règne.
( Pratique) Serment judiciarre ;
c’est celui qui est prété par autorité
de justice. on distingue le serment
déiéré par le juge même, d’avec le
serment qu’une des! parties exige de
Pautre, De ces deux sermerrs, il n'y
a que le dernier qui soit décisif ou
décisoire , parce que c’est une espèce
de transaction entre les parties ; qui
a plus de force qu'un simple juge-
ment, et qui éteint totalement l’ac-
tion.
Serment ile calornie; on a donné
ce nom au serment que les plaideurs
prêtoient chez les Romains, pour
attester à la justice qu'ils étoient de
bonne foi, et qw’ils croyoient être
bien fondés, un dans sa demande,
Pautre dans sa défense. Celui qui
refusoit de prêter ce sernrent perdoït
sa cause,
Ce serment a étérecu parle droit
canonique ; en conséquence , il a été
introduit en France; mais il y'a
long-tems que Pusage’en a étéaboli.
Il n’en reste qu’une seule trace ; c’est
le serment que les avocats et les
avoués prètent à leur réception,
et qu’ils réitèrent chaque année ; on
le leur faisoit prêter autrefois au
commencement de chaque cause ;
o18 SER
mais ; comme celæ prenoit trép de
items , on s’est contenté de l’exiger à
leur réception, et à chaque rentrée
du tribunal.
SERMONNAIRES , adj. et s. du
latin semonarius, fait de serno ,
discours, sCrmon.
(Bibiiogr.) il se dit d’un recueil
désermons. [l y a des sermonraires
pour J'avent , pour le careme , etc.
On donne quelquefois ce nom à
celui qui à fait imprimer ses ser-
mons. Fiéchier. Wassillon, Bour-
daloue, soui de grands SCrn101L-
JiALTCS «
SÉROSITE, s. f. du latin serum,
Jait clair.
( Ph; siol. ) La partie la plus
aqueute, la pius claire et la plus
transparente de la masse du sang et
du lait, dont elle fait la plus grande
partie.
La sérosilé se sépare du sang et de
la is mphe dans les reins, à la peau
et en plusicurs autres endroits au
corps , pour faire la matière de
Yurine, de la sueur, de la transpi-
ration , de la salive , et d’autres hu-
ineurs excrémentielles séreuses,
SERPENT , s. m. du lat. serpens.
( ist. nat. ) Tout le monde
connoit la forme extérieure des ser-
peus. Leur squelette est formé d'un
très-grand nombre de vertebres tres-
mobiles, et de cotes. Leur gueule est
grande et leur mâchoire inférieure
est susceptible de soitir de son arti-
culation, pour éonner plus d’am-
pleur à Fœsvophage, lorsqu’il engiou-
tit de gros animaux. Les dents des
serpens sont petites et pointecs,
mais les especes venimeuses portent,
en outre, de chaque coté de leur mäü-
chone supérieure, des dents cro-
chues, creusts en dedans, fort poin-
tues, et percées au bout, mobiles à
volonté, et posées sur une vésicuie
pieine Ge veuin. Lorsque l'animal
rilé mord sa victime, ces crochets
venimeux se redicssent , pénetrent
dans la chair, et y déposént ie poi-
son fatal. L'animal , atteint d’un
trait mortel, se débat en vain dans
1: angoisses de la douieur, i! peite
dins son sein le germe de sa destruc-
ton.
Les serpens à sonnelies ont en
particulier un orgine uisez remiai-
a
SER
quable au bout de leur queue ; ce sont
des anneaux coniques ,; emboutés et
adbhérens ; qui sont formés d’uue
membrane seche et dure comme le
parckemin , et qui fait du bruit lors-
qu'ils rampent. Cette sorte de cli-
auetis décele leur approche, que
l’homme redoute beaucoup ; puce
qu’ils sont armés d’un venin extrè-
iement dangereux.
(Musique) Serpent est aussi le
nom d’un instrument de musique à
vent , dont on se sert dans les chœurs
de musique d’église, pour soutenir
les voix, et qui est fait à peu près
en forme d'un gros serpenl.
(.Astron.) Serpent est encore le
nom d’une constellation boréale ,
qui contient soixante-quatre étoiles,
suivant le catalogue britannique.
SERPENTEMENT ,s. m. de ser-
peut ; action de serpenter ou d’imi-
ter la forme ou les mouvemens dt
serpent.
( Géom. ) Partie d’une courbe qui
va’ en serpentant. Le caractère du
serpentement est que la courbe peut
étre coupée en quatre points, par
une même ligne droite; ainsi, les
serpentemcens ne peuvent se trouver
que dans les ligues du quatrième
ordre. .
SERPENTIN, s. m. de serpent,
qui a du rapport avec le serpent,”
(Minéral.) Serpentin ou ophite,
ouporphyre vert antique ; Cest une
roche cornéenne dure, noire, ver-
dûtre.
( Chimie ) Serpentin est aussi
le nom dun tuyau de cuivre ou
d’étain, qui mon'e en serpentant
depuis le bas de Palambic jusquà
son chapiteau. Ÿ. ALAMBIC.
(Minéral.) Serpentine estle nom
d’une pierre d’une couleur verte , as-
sez obscure, taclietée de différentes
nuanres , à peu près comme la peau
d’un serpert, É
SÉRRAIL, s. m. Æ SERAÏ.
SERRE, s. f. du latin serrare,
serrer , que les italiens ont conservé
en entier.
( Jardin.) Lieu couvert où l’on
renierme, pendant l'hiver, lesarbres
et les plantes élevés dans des cais-
ses, et qui craignent Je froid.
Serre chaude; c’est un édifice
destiré À élever &splantes exotiques,
N SER
par le moyen d’une chaleur artifi-
cielle. L'invention des serres chau-
des est due aux Anglois et anx Hol-
Jlandois , à qui la température ingrate
de leur climat en a donné l’idée.
On entretient constamment dans
les serres chaudes une chaleur su-
périeure à celle de dix degrés du ther-
mométre de Réaumur. Pour la cons-
truction et l’économie des serres
chaudes, consultez le nouveau /a
Quintinie.
SERRES, s, f. du latin barbare
serro, qui signifie crochu , ou du
lat. serrare , serrer.
( Ornytologie ) Ce sont les ongles
acérés , ou les griffes des oiseaux de
proie , arme puissante et souvent ter-
rible, qui sert également à latta-
que et à la défense.
SERRE-FILE , s. m. de serrer,
et de FILE. Foy. ce mot.
(Art milit, ) Dernier rang d’un
bataillon qui en termine la hauteur ,
et en forme la queue.
( Marine) Serre- file est, en
termes d’évolutions navales, le der-
nier vaisseau de la ligne.
SERRE , adj. du lat. serrare.
( Botan. ) Serré se dit de ce qui
dans les plantes est rapproché jus-
qu’à contact.
SERRER, v. a. du lat. serrare,
élreindre, presser.
(Marine) Serrer Les voïles ; est
les plier contre les vergues , lors
qu'eiles ne doivent plus, de quel-
que tems, ètre déployées au vent.
Serrer Le vent ; cest la mème
chose que pince: le vent, aller au
plus près du vent. 77, PRES.
Serrer La lcrre ou la cête ; C’est
en navigant, se tenir près de la cote,
et ne pas s'en écarter.
Serrer la ligne ; c’est, dans une
escadre , ou, armée navale, formée
en ligne, rapprocher les vaisseaux
les uns des sutres, et les tenir à une
distance bornée et réglée , au lien
u’ils se trou’oient trop écartés.
SERRETE, adj. du lat. serratus.
( Botan.) Denté en scie.
SERRUTE , adj. diminutif de
SERRETE.
(Botan.) Il s'emploie lorsque les
dents sont très-petites, relativement
à la partie qui les a,
SERTIR , v. a. du latin énser-
Lare,
SER, 319
(Joaillerie ) Enchässer une pierre
précieuse dans un chaton : de là
sertie, etserlissure , pour une pierre
enchâssée , ou pour l’action d’en-
châsser,
SERTULE , s. f. du lat. sert:-
lum, diminutif de serum, bouquet,
petit bouquet.
( Botan.) Assemblage de plu-
sieurs pédicelles uniflores, naïssans
tous d’un même point, à peu pres
comme dans Pombellule. Les fleurs
de la primevère officinale sont dispo-
sées en sertule.
SERUM , s. m. Motemprunté du
latin , et qui signifie petit lait, hu=
meur aqueuse; c’est la même chose
que SEROSITE, 77 ce mot.
SERVAGE, s. m. du lat. servus,
esclave, x
(Æcon. poli.) Etat de celui qui
est ser! ou esclave.
SERVICE , s. m. du lat. servio ,
servir , étre esclave.
( Culte cathol.) Service se dit
du cuite extérieur qu’on rend à Dier.
I] se dit aussi des prières publiques
que lon dit pour un mort.
Se consacrer au service divin ;
c’est embrasser la prolession ecclé-
siasiique.
(rt milit.) Service, pris dans un
sens absolu, s’entend du service mi
lilaire.
Faire son servi ou étre de
service; C’est, dans le langage des
gens de guerre, ou rnonter la garde ,
ou êfre commandé d'un. défache-
ment, où.pour la tranghée, etc. :
service des places , service de cam-
pagne.
SERVITUDE , s. f. du lat. ser-
vio , sérvir, être esclave,
( Féodal. ) Condition de celui qui
demeure dans la dépendanced’autiui.
ZISERE.
(Pratique) Servitudes se dit aussi
des souilrances ou sujétions imposées
sur un héritage pour la commodité et
Vutilité d’un autre héritage.
On distingue les servitudes rura-
les , les servitudes urbaines . les ser-
viludes contractuelles , et les ser-
viludes légales.
S'ervilules rurales ; ce sont les
droits de passage sur l'héritage s-1-
vant, d'y puiser de l’eau , d'y faire
abreuver les bestiiux, etc.
CAT
320 SES
Servitudes urbaines ; te sont
celles établies sur un bâtiment pour
la commodité d’un autre bâtiment
voisin, comme le droit d'appuyer
ses poutres contre le mur du voisin ,
d'avancer un toit sur son fonds , etc.
Servitudes contractuelles ; ce
sont celles qui dépendent de la con-
vention des parties.
Servitudes légales; ce sont celles
qui ont lieu sens titre, et qui sont
fondées sur des régiemens.
SESAMOÏDE , adj. du grec #-
caun ( sésamé), sésame, sorte de
plante , et d’eidoc ( éidos }. forme ,
ressemblance : qui ressemble à la
graine de sésame.
(Anat.) On donne ce nom à des
os en général fort petits, qui se trou-
vent ordinairement aux jointures des
orteils et des doigts. On les a ainsi
nommés parce qu’ils ont de la res-
semblance avec la graine de la sé-
Sarre. ;
SESQUI-ALTERE , adj. du lat,
sesqui-alterus , une fois et demi
( Géom. arith.) A se dit d’un
rapport entre deux lignes, deux nom-
bres , etc. , dans lequel une de ces
grandeurs contient Pautre une fois
etune demi-fois; ainsi, les nombres
9 et 6, sontentr’eux en raison ses-
qur-allère, car 9 contient 6 , une
fois et une demi-lois.
SESQUI-DOUBLE , adj. du lat,
sesqui-duplez , deux fois et demi,
( Mathémat.) On dit qu’une rai-
son est sesqui-double ; quand le plus
grand de ses deux termes contient le
plus petit deux fois . et une demi-
fois. Telle’est la raison de 15 à 6, de
50 à 20.
SESQUI-QUADRAT , du lat.
sesqui-quadralus , quatre fois et
demi.
Astron. ) Aspect sesqui-qua-
drat; c’est Paspect de deux planètes
qui sont éloignées Vune de Pautre de
quatre signes et demi , où 1355 de-
grés, x
SESQUI-TIERCE , adj. du lat.
sesqui-tertius ; ure fois et un tiers.
(« Géom. ) On dit qu'une quantité
est en raison sesqui-lierce d’une au-
tre quantité , quand la première con-
tient la deuxieme une fois-etun tiers
de fois; telle est la raison de8 à 6,
vu-de 4 à 3.
SESSILE , adj. du lat, sessilis ,
SET
fait de sedeo, sessum , s'asseoir:
qui est assis, qui n’a pas de pied,
(Botan.) Il se dit des parties des
plantes qui sont privées d’un support
propre, où immédiaitement assises ,
ou- fixées sur la partie donnant naïs-
sance, Ainsi, une feuille dénuée de
pélioles , une fleur sans pédoncules,
une anthère sans filet, un stygmate
sans slyle , sont sessiles.
SESSION, s. f. du lat. sessio,
fait de sedeo , sessum , être assis :
Paction d’étre assis.
(ÆEcon. polil.) Tems pendant le-
quel un corpsdélibérantest assemblé,
En parlant des conciles, session
se dit de chaque séance ou assemblée
d’un concile, et même de Particle
qui renferme les décisions publiées
dans la séance du concile; quand ïl
s’agit des corps politiques, session
s'entend du tems pendant lequel ils
sont assemblés : ainsi, la session
d’un corps délibérant se compose de
toutes les séances qui ont lieu depuis
Vinstant où il est convoqué et réu-
ni, jusqu’à celui où ilest prorogé,
ou dissous.
SESTERCE, s. m. du lat. ses-
Lertius, qui signifioit deux aset demi.
( Monnoie) Monnoie de Rome
encienne, Mille petits seslerces va-
loient 20c livres de France d’aujour-
d'hui; et ces mille petits ses/erces
faisoient le grand sesterce , qui n’é-
toit qu’une monnoie de compte.
SETACEE , adj. du latin sela-
ceus, fait de selum , long poil.
( Bolan.) Il se dit des parties des
plantés qui sont menues, roides el
anguleuses, comme les soies de co-
chon.
SÉTEUX , SE, adj. du lat. se-
Losus , fait de selum, long poil.
(Bolan, ) On appelle réceptacle
commun séleux, celui qui est garmi
de petites paillettes sèches et rigi-
dules. ou sétacées.
SETIER ou SEPTIER , s. m. au
lat, sexlarium , mesure romaine.
( Métrol.) Mesure de grains, de
liqueur, de terre.
Dans le système des nouvelles me-
sures, selier est la traduction vul-
gaire d’une mesure de continence,
pour les matières sèches, appelée
HECTOLITRE {Y. ce mot), égale
à
S'EV
à dix décalitres ou boisseaux, et en
mesures anciennes , 77 boisseaux de
Pass.
SETON, s. m. du lat, setum, log
poil ou méche,
( Chirurgie) Espèce de cautère à
deux émissaires, qu’on l'ait à la peau
avec une aiguille suivie d’une mè-
che de coton ou dure bandelette,
qui passe d’une ouverture à Pautre,
et qui reste dans Pulcère, pour servir
d'égoût aux mauvaises humeurs, et
détourner les fluxions. Ce mot se dit
aussi de la mèche mème.
SEUIL, s. m. du lat. solium, pour
limen , fait de solur , sol, terre.
(Archit.) Pièce de bois ou de
pierre, qui est au bas de l’ouverture
de la porte.
SEVE ,s. f. du lat. sapa.
( Botan. ) On comprend assez or-
dinairement sous cette dénomimation
toutes les liqueurs nécessaires à l’ac-
croissement et à l'entretien des plan-
tes ; mais on ne doit pas confondre la
sève avec le suc propre , ni avec
cette liqueur huileuse, gommeuse
ou résineuse, qui est filtrée par des
glandes destinées à cet usage.
La sève, dont les fonctions peu-
vent être comparées à celles que
remplit le sang dans les animaux, est
une liqueur limpide , sans couleur ,
sans saveur et sans odeur, qui ne sert
uniquement qu’à Paccroissement du
végétal, et qui n’influe en rien sur
ses qualités.
SEVICES, s. m, du lat. sœvilies,
cruauté, rigueur. .
( Pialique ), Outrages et mauvais
traitement dont un supérieur, ou
celui qui a autorité sur un autre, use
envers lui.
SEVRER ; v. a; du lat. separare.
En vieux langage, sevrer signifioit
seulement separer,
( Héd. ) Empécher un enfant de
etter , lui ôter l'usage du lait, pour
1e faire passer à une nourriture plus
solide.
( Jardin.) Sevrer, en termes de
jardinage , c’est priver une “plante
d’un rameau qui en. émane,
S'evrer une branche greffée en
approche ; c'est la séparer de l'arbre
auquel elle tenoit. =
FA une marcotte ; C’est la së-
parer de la plante mere, après qu'elle
L'oie LIL,
SE: X 327
est enracinée , pour la replanter ail=
leurs. : |
SEXAGENAIRE, adj. et s. du
latin sexagenarius, de soixante : ce-
lui qui a soixante ans.
SEXAGESIMAL, LE, adj.du lat.
serugesimus ,; Soixantième : qui
appartient, qui a rapport au nombre
soixante.
(Æstron. ) Ce mot n’est guère em-
ployé qu’en astronomie , pour expri-
mer des fractions dont le dénomina-
teur est soixante, ou pour désigner
ün ouvrage de Taïlor. intitulé Sera-
gésimal table , ou Table sexagési-
male.
SEXE , 5. f. du lat. sexzus.
( Hist. nat.) Différence physique
et constitutive du mâle et de la fe-
melle. Ÿ, HERMAPHRODITE,
( Bolan. ) Comme les animaux,
les végétaux ont des organes sexuels,
par l’action réciproque desquelssils se
reproduisent ; ces organes sont Péta-
mine et le pistil.
La plupart des plantes réunissent
les deux sexes dans toutes leurs
fieurs , et sont , par cette raison, ap-
pelées kersaphrodites.
Celles dont toutes les fleurs n’ont
que des étamines sans pistil, sont
dites mâles ; et celles qui, au con-
traire, n’ont que des fleurs à pistil,
prennent le nom de femelles. Une
plante qui porte tout à la fois des
fleurs mâles et des fleurs femelles ,
est nommée ANDROGYNE ou MO-
NOÏQUE. 7. ces mots.
Une plante qui a toutes fleurs mâ-
les sur un individu, et toutes fleurs
femelles sur un autre individu , est
appelee DIOÏQUE. F#. ce mot.
Celle qui a des fleurs biserées et
unisexees, soit sur le même indivi-
du, soit sur divers individus, est dits
POLYGAME. 7. ce mot.
SEXTANT, s.m. du lat. sertans,
la sixième partie d’un tout,
(_Astron. ) Sextant signifie, en
gécéral;, Ja sixieme partie d’un cer-
cle, ou un arc de soixante degrés ;
mais on s’en sert plus particulivre-
ment pour signifier un instrument
d'astronomie qui ressemble à un
quart de cercle, excepté que$on éten-
due ne comprend que 60 degrés. #,
QUART DE CERCLE.
(Marine ) Sexlunt est aussi le
3.22 Sr Pt
nom du quartier de réflexion , ou
de loctant d'Hadley , quand au
lieu de contenir 45 degrés, il en ren-
ferme 60.
SEXTE ,1s. £ du lat.»sexius,,
sixième.
( Lithurcie) Sexte est la troisième
des petites heures canoniales,
On divisoit anciennement le jour
artificiel en quatre parties, qu’on
apoeloit prime , tierce , sexte el
none. Sexte alloit depuis midi jus-
qu'à trois heures ; et la partie de Pot-
ice qui se récitoit à l'heure de sexte
fui appelée sexte. ;
(Droit canon) Sexte , au mascu-
lin, est aussi le nom de la collec-
tion des décrétales, faites sous les
erdres du pape Boniface VIT, pour
servir de continuation aux décrétales
publiées par Grégoire XI; et comme
les décrétales de Grégoire XI étoient
divisées en cinq livres, ce nouveau
recueil fut nommé le Serte, quoi-
qu’il soit lui-même divisé en cinq.
SEXTIL , LE , adj. du latin sex-
dilis, sixième.
( Astron. ) Sexlile se dit de la po-
sition ou Paspect de deux planètes,
lorsqu'elles sont éloignées l’une de
Vautre de la sixième partie du z0o-
diaque ; c’est-à-dire , de soixante de-
grés, où de la distance de deux
signes,
SEXTUPLE,. du lat. sextuplus ,
pour series duplicatus, qui contient
six fois.
( Musique ) Nom donné anx me-
sures à deux temps, composées de
six notes égales, trois pour chaque
tems.
SEXUEL , ELLE , adj. du latin
sexus ; qui caractérise le sexe, qui
tient au sexe.
(-Botan.) Sysléme sexuel ; c’est
le titre d’un ouvrage de Linnée , ap-
pelé ainsi parce qu'il est fondé sur le
sexe des plantes. #7. SYSTEME ,
LINNEE, METHODE.
SFUMATO, adiject, italien pris
substäntivement, et qui signifie erz-
ume,
( Peinture) Peindre sfumato ;
c'est une manière de peindre extre-
mement moëlleuse, aui lisse une
certaine incertitude sur la terminai-
du contour, et sur les détails
dis-forinés, quand ‘on regacde Pon-
EQn
sa
vrage de près, mais qui n’occasionne
aucune indécision , quand on se place
à une juste distance.
Cependant ; quoique le mor sfu-
malo signifie proprement enfumé ,
il ne faut pas croire que, pour at-
teindre à la qualité agréable de pe-
dre sfiumato , il faille représenter les
objels commessi on ne les apercevoit
qu'au travers d’une fumée; c’est alors
l’excès de cette qualité, et elle de-
vient vicieuse, Le Guerchin a bien
saisi le point juste de sfumalo ; Gri-
moux à quelquefois approché de
excès. Le s/umato exclu la qua-
lité exprimée par ce qu'on appelle
le SENTIMENT, #, ce mot.
SGRAFITTO, adj.et s Terme
emprunté de italien, et qui signifie
égratigné,
( Peinture) Peinture al grufitto ;
c’est unc manière de peindre mtro-
duite par le Polilore , et quiaété
abandonnée après lui : le procédé
en fenoit plutot de la gravure que
de la peinture. #7. EGRATIGKE.
SHERIF, s. m. Mot anglois com-
posé de shire, comté, province , et
de reève, gouverneur : gouverneur
d’un comté.
(Hist. d' Anglet.) Officier chargé ,
dans chaque comté, de faire exé-
cuter les ordres du roi. Il y en a deux
pour le comté de Middelessex , qui
sont nommés par les habitans de
Londres : pour les autres comtés,
le roi choisit sur trois candidats qui
lui sont présentés par les habitans du
comté.
SE, conjonction , du lat. s£, qu
signifie en cas que.
( Musique) Si. s. m.; c’estune
des sept syllabes dont on se sert en
France pour solfier les notes. Guy
ÂAretin , en composant sa gamme ,
n’inventa que six de ces syllabes ,
parce qu’il ne fit que changer en
hexacordes les tétracordes des Grecs,
quoiqu’au fond sa gamme fût, ainsi
ue la notre, composée de sept notes.
1! arriva delà que, pour nommer la
septieme , 1] falloit à chaque instant
changer les noms des’ autres et les
oinmer de diverses manicres; em-
barras que l’on n’a plus depuis Pin-
vention du si.
Brossard, et ceax qui Pont suivi,
attribuent l’iuvention du 55, à un
C
SIB
nommé Lemaire , entre le milieu
ei la fin du dix-septieme siecle ;
d’autres en font honneur à un cer-
tin l’ander Pullen ; d’autres re-
Lioutent jusqu'à Jean de Muris,
vers lan 1330 ; et le cardinal Bona
dit que, des le onzième siccle, qui
étoit celui de l'Aretin , Ericius Du-
puisajouta une note aux six de Guy,
pour éviter les difficultés des muan-
ces , et faciliter l'étude du chant. Ce
qu'il y a de certain, c’est què la
Le des auteurs qui ont écrit sur
a musique, comme le père Mer-
senne , Banchière , etc., ont reconnu
la nécessité de cette septième syl-
abe, pour éviter les muances ; que
les uns ont nommé cette syllabe ci,
d’autres di , d’autres ni, d’autres si,
d’autres za, etc. Du reste, usage
du si n’est connu qu’en France.
SIAGONAGRE,, s. f. du grec
crxyèvy (siagon), mâchoire, et de
&yrz (agra), prise, capture.
(Medecine) La goutte aux mâ-
choires.
SIALAGOGUE , ou SIJALOGO-
GUE , adj. dugréc ciænov( sialon),
salive, et d’äyx (ago), chasser.
(Médec.) Il se dit des remedes
qui provoquent l'évacuation de Ja
salive.
SIALISME, s. m. du grec 4x0y
(sialon) , salive.
({Heédec.} Evacuation abondante
de salive par la bouthe. #7. SALI-
VATION, PTYALISME.
SIALOLOGIE , subst, f. du grec
dianov Cr salive, et de x5-
y2e (logos), discours , traité.
(Ænat.) Partie de Panatomie qui
traite de la salive.
SIBERITE , s. £, du lat. siberia ;
nom d'un fort grand pays de la ‘lar-
farie Moscovite, et du grec af00c
(lithos) pierre : pierre de Sibérie.
(Minéral.) Substance appelé
autrement schorl rouge de Sibérie ,
qui se trouve daus-les monts Cural,
et occupe les fissures d’un sillon ,
composé de feid-spatlr rougeätre +de
quatz , derschorknoir, et de mica,
qui coupe les bancs d’uñe roche
granitique.. “
Les échantillons €e sibérile qw'on
voit à Paris, sont: d’une belle cou-
leur rose foncée , et queiquelvis rou-
ge purpurine, à peu pres comme le
gregat syiien. On voit au Muséum
69 323
pational du jardin des plantes de
Paris, un magnifique morceau de
sibérile, qui est presque de la gres-
seur du poing. Cette substance est ,
jusqu’à présent, d’une ext:ème ra-
reté.
SIBYLLE , s. f. du grec c£uarx
y sibella) , que quelques-uns croient
un nom propre, que d’autres pré-
tendent etre un composé de rose
(sios ); employé pour 8:05 (4héos),
dieu , et de Ecuxn (boulé), conseil :
comme qui dioit conseil divin.
(Antiquités) Prephètesse. Le nom
de Sibylle fut d’abord donné, à ce
qu'on croit, à la prophètesse de
Delphes, qui vivoit tres - long-tems
avant le siége de ‘Froie; mais il est
devenu commun à toutes les filles
qui rendoient des oracles.
SIBYLLIN , adj. de sibylle :
qui appartient aux sibylles. Foy
SIBYLLE.
(Bibliogr.) Livres ou vers sibyl-
lins ; on appelle ainsi les livres qui
contenoient les prédictions des si-
bylles. Ces livresavoient une grande
autorité parmi lesRomains; ils furent
brülés avec la capitale, en l’an 67a
de Rome,
Les livres sibyllins d'aujourd'hui
sont au numlbie de huit, qui çon-
tiennent plusieurs vers grecs prophé-"
tiques; mais tous les savans con-
viennent que C’est Un ouvrage süp-
posé, qui fut fabriqué sous Pempire
d’Antonin, ou au commencement
du regne de Marc-Aurèle.
SICAIRE , s. m. du lat, sicarius,
fait de sica, poignard. MN
( Édisioire juive) Les sicaires
étoient , avant ie siège de Jérusaiem ,
des voleurs de Palestine , répandus
dans le pays, quiexritoient 1e ffeu-
pie à la révuite, et pilloient ies mai-
sons dé ceux qui resfoient üans 1o-
béissance des Romains. Ces voleurs
étuiçnt armés de |pell!s poignards,
courbés comime les cimeterres: des
Perses, et comme.ies Romains ap-
peloient s10& un puigüard, lis nom-
imereil Ces 4ssassins siCaril.
SICCITE , ‘s. f. du lat. siccites ,
fait de s1eco , desshcher.
( Chimie) Quatité dece qui est
$ec); finre ébaporer jusqu'à Szcellé,
SIDERAL, LE, adj. du lat. st-
44
324 SITE
dus, sideris, astre: qui a rapport
aux astres.
(Astronam.) On a appelé année
sidérale , ou sidériale , de tems de
la révolution de la terre, d’un point
de sn orbite au mémepoint ; elle est
plus longue de 20 minutes que lan-
née tropique, où leretourdessaisons,
à cause de la prèécession des équi-
noxes.
( Médecine) Observations sidé-
rales ; ce sant les Arabes, dit Guy-
Pat, qui ont fourré dans la méde-
cine les scrupuleuses et superstifieuses
observations, tant lunaires et side-
sales « que d autre pature,
SIBERATION, s. f. du lat. si-
deralio, fait de sidus, astre, et
qui, selon Pline, signifie une ma-
ladie des arbres, causée par une mau-
vaise influence,
LT Chirurgie) Ce terme signifie, ou
une apoplexie et paralysie subite,
comme: l’on étoit frappé tout à coup
de quelque mauvaise influence, ou
il dénote une gangrèrie parfaite , ap-
pelée autrement SPHACELE. 7.
ce mot.
SIDERITE, s. f. du grec sidupos
(sidéros ), fer.
(Hinéral, ) On a donné ce nom à
uue substance qui se trouve combi-
siée avec ceitaines espèces de fer, et
qui rend ce métal aigre et cassant.
lieyer a reconnu que c’étoit un phos-
plate de fer; c’est-à-dire, du fer com-
Diné avec l’acide phosphorique.
Pline a donné le nom de sidérite
à l’une des six espèces de diamans,
connués de son tems ; mais que
quelques minéralogisies modernes
croient r’étre autre chose que la
«murcassile blanche,
SIDÉERCMANTIE, s. f. du grec
cid'upos (sidéros }, fer ; et de payréiæ
( mantéia ), divination.
( Divinal. ) Divination qui se
faisoit avec un fer rouge. On tiroit
un bon où mauvais auoure de la ma-
nière dont les paillettes brüloient ,
et dont les étincelles eh sortoient.
SIECLE , s. m. du latin seculurn.
( Chronol, ) Durée de cent ans.
Les anciens ont divisé les tems en
quatre âges.
Siècle d'or; cétoit le règne de
Satiune.
SIE
Siècle d'argent ; c’étoit celui de
Jupiter.
S'iècles d’airain et de fer; ce sont
les siècles qui ont succédé à ces heu-
reux tems,
Les modernes ont appelé siècles
de féret de plomb, les 10e. etre,
siècles, parce que c’étoient des siè-
cles d’ignorance et de grossièreté.
Siècle se dit encore d’un tems cé-
lèbre par le règne de quelque grand
prince , par les actions, les ouvrages
de quelque grand homme, ou par
quelqu’autre chose de très -remar-
quable, Le siècle d'Auguste ; Je
siecle de Louis-le- Grand, le siècle
d'Homère, le siècle de Firgile et
d'Horacc, etc.
SiEGE , s. m. dulat. sedes, dont
on a fait sedia , puis sieda.
( Econ. dom. ) Meuble fait pour
s'asseoir.
( Pratique ) La place où le juge
s’assied pour rendre la justice ; et
par extension, le corps et la ju-
ridiction des juges et la salle où
ils s’assemblent,.
( Hist. ecclés.) Siége se dit aussi
d’un évéché, de sa juridiction ; ainsi
on dit le saint-siége , un sicge pa-
triarchal, un siége é piscopal.
( Géographie ) Siege se dit en-
core de la ville capitale d’un em-
pire. Rome éloil le siége de l'Em-
pire romain. Paris es le siége de
l'Empire francois.
( éd.) Siége, en termes de mé-
decine, est la partie du corps hu-
main sur laquelle on sassied , et
particulièrement le fondement , Pa
nus.
(Art milit,) Siège est le campe-
ment d’une armée autour d’une place
quelle veut attaquer.
Les François sous la premibre et
seconde race ; suivoient dans plu-
sieurs choses , soit pour Pattaque ,
soit pour la défense ; l’ancienne ma-
micre des Romains.
On suivit encore la même mé-
thode sous les premiers rois de: la
troisième race; mais l’art militaire
tomba en décadence , depuis Louis-
le-Débonnaire jusqu’à Philippe-
Arguste,, qui en fut le restaurateur.
aLes premiers François , à Pexem-
ple des Romains , pour emporter
brusquement une place , ne faisotent
point de circonvallation, mais pat-
SIG
fageoient leur armée en trois corps
qui formoient chacun un cercle tout
à Pentour , et investissoient la ville.
En se préparant à un assaut, ou se
présentant à une escalade , ils
étoiént soutenus par leurs archers et
frondeurs | qui tiroient contre les
soldats des remparts , et montant à
l'escalade , ils se couvroient de leurs
boucliers.
IL n’est point fait mention dans
l'histoirequeles Francois aient avant
Püilippe-Auguste, mis en usage
les lignes de circonvallation. On se
servoit de tours de bois, et de forts
construits de distance en distance,
dans les lignes, et ces redoutes
se nommoient bastides ; et sons
Charles VIT, on disoit assiéger par
bastides. C’est aussi sous le règne de
ce prince que les François ont aban-
donné lusage des anciennes ma-
chines de guerre , et que l’on com-
mença à voir distinctement l’usage
des tranchées.
SIENITE , adj. de la ville de
Sienne , dans la Haute-Egypte.
( Minéral. À Roche primitive
composée de feld-spath et de horn-
blende, dont le premier est ordi-
nairement blanc, et la seconde de
couleur noire ; ce qui forme une
roche grisâtre ; elle a été ainsi ap-
pelée par Werner , parce qu’il reste
beaucoup de monumens antiques
formés de cette pierre, qu’on tiroit
de Sienne. dans la Haute-Esypte.
SIGILLAIRE , s. f. ou terre s1-
gillée , du lat. sigillare , sceller.
( Me. ) C’est le non d’une terre
bolaire qu’on employoit autrefois en
médecine , et qu’on tiroit de Pile
de Lemnosou Sfalimène , dans PAr-
chipel. Cette terre est en pastilles où
petites tablettes, sur laquelle est
lempreinte d’un cachet ,; qui lui
donne des vertusimaginaires, et d’où
elle tire son nom. #oy. ARGILE.
SIGLE , s. m. du grec gyrai( si-
glai), chiflre, note abrégée.
(Sténographie) Les sigles sont
des lettres uniques , isolées , desti-
nées à exprimer un mot, ou du moins
une syllabe , sans le secours d’au-
tres lettres, Ainsi N P signifie n0-
bilissimus puer; quelquefois les
sigles sont composés de plusieurs let-
tres, NAT. ECC, ROM. natarius
ecclesie Romane ; d'autres fois les
SP 355
sigles répétés indiquent le nombre
des personnes CCESS. AUGG. Cæ-
sares , Augusli duo; AAA, frors
Auguste. Les sigles renversés dé-
signent le féminin -yj ‘D ‘1 Maria
con liberta.
L'écriture par sigles a été en
usage chez les Hébreux, chez les
Grecs, qui les tiroient des Phéni-
ciens; chez les Romains , avant les
notes de Tyron, etc. ; mais la con-
fusion que la multiplicité des siznes
occasionna , les fit proscrire des
actes publics. Ils furent bannis des
livres de droit par une loi de Justi-
nien ; l’empereur Basile rendit un
pareil édit. Malgré cela , on s’en sert
encore de nos jours, sur-tout dans
les noms propres, Les lettres de Pal
phabet orec et latin, qui servent
de chiffres, sont des sigles numé-
riques,
SIGMOÏDE ou SIGMOÏDAL,
ad;. du grec sryux ( signa ), nom
de la dix-huitième leftre de lal-
phabet des Grecs ç, et d'edos ( éi-
dos }, forme, ressemblance : qui ala:
forme de la lettre ç.
( Ænat. ) C’est. le nom qu'on
donne à certaines parties du corps
qui ont la forme de la lettre grecque
ce, ou la forme semri-lunaire : telles
sont les valvules sigmoïdes , Papo=
physe sigmoïde.
SIGNAL, s. m. du lat. siontm ,
signe que l’on donne pour servir d’a-
verfissemènt.
( Art de la guerre ) Les Grecs,
au défaut de couriers, employoiert
les signaux , pour avoir en peu de
tems des avis de ce qui se passoit au
loin. Ds en avoient de deux sortes,
les uns par des feux , et les autréspar
dés flambeaux, On placoit sur jes
hauteurs ces sigaur , de distan een
distance , et à portée d’être vis
uns des autres. Cet art fut'pousss
très-loin chez les Grecs, et ensuite
chez les Romains , puisque Polyhbe
parle d’une méthode par laquelle on
pouvoit composer des lettres et des
mots, en élevant à droiteet à gauche
ün certain nombre de flambeaux.
Un nommé Cleoxène passoit pour
être l’inventcur de cette méthode,
L'art des sisnaux, par le feu où
les lambeaux , se soutint jusque dans
le moyen âge, où lon ft usage du
826
SiG
son où du bruit, qui fut lui-même
abandonné à l’époque de l'invention
de la poudre à canon.
Cependant il manquoit toujours à
ces cHorts de Pesprit humain , quel-
que moyen de se faire entendre de
proche en proche .avec une prompti-
tude dans Paction , et un mystère
dans la méthode. C’est ce qu’on a
obtenu parle moyen du TELEGRA-
PHE. 7 ce mot.
(/arine) On entend par signaux,
en termes de marine , des pavillons,
des flammes, ou autres objets remar-
quables et visibles de loin, que lon
hisse À la tête d’un mât, au bout
d’une vergue, etc.. pour être aper-
çus à une gande distance , et com-
munjiquer quelque ordre ou intelli-
gence : ce sont les signaux de jour.
Les signaux de nuit se font avec
des coups de canon, des fusées et des
Fanaux, hissés à la tète des mâts, en
rombre et distance variés, maïs qui
otfrent des combinaisons moins éten-
dues que les s2#r1aux de jour.
Dans les tems de brume ou de
brouillard , on n’a pour ressource
que les coups de cancn, le bruit du
tambour et le son des cloches.
L'industrie des sisraux est dure
grande utilité . sur-tout dans lesesca-
areset armées uavaies, pour commu
niquer à tous les vaisseaux , en même
tems, les ordres du général, relatifs
aux évolutions, mouvemens et opé-
rations qu’ils doivent exécuter en-
semble et de concert,
On a imaginé et employé diverses
méthodes et combinaisons pour ob-
tenir le plus grand nombte possible
de signaux, avec un nombre linuité
de pavillons. La méthode la plus fé-
‘conde, avec une très grande simpli-
cité dans les moyens, est celle dans
laquelle on donneà chaque pavillon
le caractère d’un chifire ; et de la
réunion de deux ou de trois pavillons
qui figurent , l’un comme unité, un
autre comme dixaine, et un troisième
comme centaine, on peut composer
tous les nombres possibles, depuis 1
jusqu’à 099.
… Chacun de cesnombres;ayantune
phrase ou une idée qui ui corres
pond , est inscriten conséquence sur
une table de signaux, au moyen de
quoi on a un langage assez étendu , et
tout aussi étendu que les besoins du
SIG
service des armées navales peuvent
l'exiger.
SIGNATURE , s. f, du lat. signa-
tura , fait de signum , sceau, cachet {
apposition du sceau , du cachet.
( Pratique ) Anciennement on né
signoit point les actes; le sceau où
cachet tenoit lieu de signature ; la
forme a changé , mais l’ancien nom
est resté. On entend maintenant pat
signature, la souscriptioh , Papposi-
tion de son nom au bas d’un acte,
mise de sa propre main.
Il y a deux sortes de sisnalures ,
les signatures authentiques, et es
signalures privées ; eelles-ci se font
par les particuliers, au bas des enga-
semens qu’ils prennent ensemble ;
les autres sont celles que donnent les
officiers publics, et ayant caractère
à cet effet.
( Cour de Rome) On appelle si-
grature en cour de Rome, la mi-
nute originale d’un acte par lequel le
pape accorde un bénéfice, ou quel-
qu'autre grace,
On appelle aussi à Rome, signa-
ture de justice , signature de grace,
deux tribunaux où l’on décide diffé-
rentes sortes d’affaires contentieuses,
({mprimerie) Signatures, en ter-
mes d'imprimerie , se dit des lettres
de l'alphabet qu’on met au bas des
pages reclo, c’est-à-dire, qui sont à
droite, au dessous de la dernière li-
gne, pour faire connoitre Pordre des
cahiers et des pages qui les compa-
sent, et par conséquent faciliter le
travail du relieur, S'il y a plus de ca-
hiers que de lettres, on multiplie
Valphabet par minuscules ensuite
de la majuscule, autant de fois qu’il
est nécessaire. Pour indiquer l’ordre
des feuillets qui composent chaque
cahier, on ajoute àla lettre initiaie,
quelques chiffres qui ne passent pas
le milieu du cahier, etqui, par leur
nombre, marquent le format de Pédi«
tion.
Quelques imprimeurs emploient
maintenant pour signalures, des
chiffres au lieu de lettres; et quant
aux chiffres qui indiquent ordre des
feuillets dans chaque cahier, ils les
placent près de la marge interne.
Au reste, le mode des signatures va-
rie beaucoup depuis quelques an=
nées,
SIG
SIGNE , s. m. du latin ségrum ;
indice : ce qui est la marque d’une
chose , signal, présage , prodige, en-
seigne , drapeau , sceau , cachet ,etc.
(Médec. sémeéïotique ) Sigue se
dit, en termes de médecine , de tout
effet apparent par le moyen auquel
on parvient à la connoissance d'un
effet plus caché, dérobé au témoi-
guage des sens.
Le signe d’une maladie est ce qui
fait distinguer les causes de son ap-
proche , sa nature, sa durée et son
Issue.
On distingue en général trois es-
pèces de signes:les commeémoralifs,
les diagnostics et les prognoslcs.
Voy. ces mots.
C’est à Hypporrate que la science
des sines a le plus d'obligation. Le
remier séméioticien ( voy. SE-
MEÏOTIQUE ) a été le plus grand,
Aucun médecin, depuis lui, ne l’a
surpassé ni même égalé , c’est-à-
dire , qu'aucun n’a su mettre en
usage tous les signes qu’il avoit
établis.
( Musique ) Les signes , en
musique , sont en général tous les
divers caractères dont on se sert pour
noter la musique ; mais ce mot s’en-
tend plus particulièrementdesdièses,
bëmols , béquarres, points , reprises,
pauses, guidons et autres petits ca-
ractères détachés, qui, sans être de
véritables notes, sont des modifica-
tions des notes , et de la manière de
les exécuter.
(Algèbre ) Signes, en algèbre ,
se dit des caracteres + et —, plus
ef moins , qu’on met au devant des
quantités algébriques.
Signes semblables ; ce sont ceux
qui indiquent des quantités toutes
deux négatives ou toutes deux affir-
matives.
Signe radical ; est le signe
qu’on met au devant d’une quantité
radicale.
(-Astron. ) Signe, en astronomie,
est la douzième partie de Pécliptique
ou du zodiaque , on une portion qui
contient 30 degrés de ce cercle.
Voy. ZODIAQUE. -
-_ La division des signes commence
par le point équinoxial, ou inter-
section de Pécliptique avec l’équa-
teur. Ces signes furent désignés par
les douze constellations qui occu-
SIG
poient les douze portions da zodiaque
1i y a deux mille ans, Mais, depins
ce tems-là , ces constellations ont te'-
lement changé de place, parla pré-
cession de lPéquinoxe, que la cons-
tellation du bélier est maintenant
dans le signe du taureau , la cons-
tellation du taureau dans le signe
desémeaux. Ÿ. PRECESSION.
Voici les noms de ces douze signes :
Le bélier, le taureau, les gémeauz,
lécrevisse ou le cancer, Le lion, la
vierge. la balance, le scorpion , le
sagitlaire, le verseau , les poissons.
V. ZODIAQUE.
On distingue encore les signes
p* rapport à la saison de l’année où
e soleil y séjourne , en signes de
printems , d'été, d'automne et d’h:-
ver. Les signes du printems et ceux
d’été sont aussi nommés sigyies se;r-
tentrionaux ; et ceux d'automne ef
d'hiver sont appelés signes méri-
dionaux.
On dit aussi les signes ascendans
et descendans ; les premiers sont
ceux de l’hiver et du printems, et
les autres ceux de l’été et de Pau-
tomne.
( Astrologie ) Les astrologues
connoissent des signes chauds et
froids , gras et maigres, masculins
et féminins, féconds et stériles, des
siges vicieux, des signes d’infir-
mité , de beauté, etc. Consultez
Pzanam.
SIGNIFICATEUR, s. m. du laf.
significalor, fait de significo ; pour
sigrum facio ; signifier , faire
savoir.
( Astrol. ) T1 se dit de Pun des
points de écliptique dont se servent
les astrologues , pour signifier quel-
ques évènemens par rapport au pro-
metteur. Par exemple , si la lune est
prise pour significaleur de quelques
évènemens , par rapport à une autré
planète, le point où est cette planète
se nomme prometteur ; le point où
est la lune se nomme significateur.
Le tems qu’il faut pour que le pro-
melleur arrive dans le cercle de po-
sition où se trouve Le significateur ,
est mesuré par l’arc de direction. Les
dixections sont le principal fonde-
ment des prédictions astrologiques.
SIGNIFICATION , s. f. de s/gra-
ice , signifier : l’action de sigaiker.
32%
328 SE
( Pratique ) IVotificalion d’une
procédure, d’un exploit ou d’un acte
à une partie adverse, ou à un pro-
cureur.
SILENCE , s. m. du lat, silen-
tium , fait de sileo , se taire; état
d’une personne qui se tait.
( Musique) Silences se dit en,
musique des Signes répondans ‘aux
diverses valeurs des notes, lesquels,
mis à la place de ces notes, mar-
quent que tout le tems de leur valeur
doit être passé en silence.
(Peinture ) On diten parlant d’un
tableau qu’il y a un grand silence,
un beau silence , pour exprimer que
la composition est sage, ainsi que
l'effet; que le tout ensemble met
l’ame du specta eur dans un état de
calme dont 1l se plaît à jouir. Silence
est opposé à £apage : l'on dit qu'il y
a du apage dans un tableau, pour
exprimer qu’il y a beaucoup de mou-
vement.
SILEX , s. m. Mot purement la-
lin, qui signifie caillou.
_( Minéral.) Le silex, ou pierre
à fusil, ou pierre à briquet. Cette
pierre a la demi-transparence de la
corne ; elle en a aussi les différentes
teintes; ce qui lui a fait donner, par
les allemands, le nom de Lorn-stein,
pierre de corne.
_ La Franceest la contrée de lEu-
rope qui possède le plus grand nom-
bre de carrières à silex. Quand om
tire les pierres à silex de leurgite,
elles sont pénétrées d’une sorte d’hu-
midité à laquelle on donne le nom
d’eau de carrivre. Il faut profiter du
tems où cette humidité subsiste, pour
pouvoir tailler ces silex , et les fa-
conner en pierre à fusil; une fois
dissipée, la pierre ne peut plus se
casser d’une manière convenable.
SILICE, s. £. du latin silex, cail-
Jou.
( Minéral.) La silice, ou terre
silicée , ou siliceuse, où terre quart-
zeuse, est une des neuf terres que
Von connoit aujourd’hui, et que,
dans l’état actuel de la science , on
considère comme des substances sim-
ples.
La silice est la terre la plus abon-
dante qu’il,y ait dans la nature. Elle
entre pour les trois quarts dans la
eomposition du granit et de plusieurs
S IL
autres roches primitives; ellé est in*
fusible et apyre, indissoluble dans
Peau et dans la plupart des acides ;
elle est soluble pour les alkahis à un
grand feu , et elle forme le vérre avec
ces sels, Elle n’a pu être ni décom-
pu ni imitée par la synthèse, On
’a regardée comme la terre la plus
simple, l’élément ferreux , Porigine
de toutes les autres terres ; mais riéme
de tout cela n’a été démontré par
l'expérience. Elle sert à une foule
d'usages, et sur-tout au moulage, à
la verrerie, aux cimens, aux pote-
ries, etc. |
De silice les naturalistes ont fait
siliceix, pour désigner ce qui est
de la nature du silex.
SILICULE,, s.f. du lat. silicula,
diminutif de siliqua , gousse : petite
gousse,
(Botan.) La silicule ve diffère
pas essentiellement de la silique,
dont on la distingue particulièrement
par sa forme courte et méme raccour-
cie. Elle a cependant quelquefois des
caractères que celle-ci ne présente
point ; tels que la forte compression
en sens contraire de la cloison , lé-
chancrure du sommet , lunité de
graine , etc.
SILIQUE, s. f. du lat. siliqua,
gousse.
( Botan.) Fruit solitaire, simple,
sec, alongé, équilatere, marqué de
deux sutures longitudinales opposées,
plus ou moins exprimées, auxquelles
ou vers lesquelles les graines sont
attachées,
SILLAGE , s. m. de SILLON. 7,
ce mot.
(Harine) Trace que le vaisseau
laisse derrière lui sur la surface des
eaux, à mesure qu’elles se sont sé-
parées à droite et à gauche , pour lui
laisser passage , et se rejoignent en-
suite en tourbillounant. Ceite trace
est ainsi nommée parce qu'elle à
quelque analogie avec le sillon que
fait dans la terre une charrue.
Comme le sillage indique la vraïe
ligne qu’a suivie le vaisseau, on s’en
sert utilement pour déterminer la
dérive du vaisseau. Pour cela, on
établit sur la galerie du vaisseau, où
sur tel autre endroit de lParrière , uu
demi-cercle dont la ligne du milieu
représente la direction de la quille,
DUR
Les divisions qui sont pratiquées sur
tout le demi-cercle servent à indi-
quer l’angle que fait la route -réeile
du vaisseau, ou son silluge, avec la
quille ; et par conséquest l'angle de
la dérive.
Sillage se dit aussi, mais impro-
prement,.de la vitesse du vaïsseav.
De là, faire un bon sillage, ou
grand sullage, pour marcher avec
vitesss.
SILLE , s m. du grec Ace
( silos ).
(Poésie grecque) Poëme mordant
en usage chez les Grecs,
SILLOMEÈTRE, s. m. de si{/age,
sillon, et du grec wérpoy ( métron),
mesure.
(Marine ) InStrument propre à
mesurer le sillage d’un vaisseau.
V. SILLAGE.
SILLON , s. m. du lat. sulcus ,
ou peut-être du saxon sy/h, qui
signifie charrue.
( Agricull. ) Longue trace que le
soc , le coutre de la charrue fait dans
Ja terre qu’on laboure.
(-Anat.) Sillon se dit aussi par
analogie de différentes traces des os
et des parties molles,
SIMARRE , autrefois CIMARRE,
de l'italien zémarra, emprunté de
l'espagnol camarra.
( Costume ) Habillement long et
trainant, dont les fenimes se servoient
autrefois. .
{1 se dit présentement d’une robe
que les chefs de la magistrature por-
tent en public ou dans les jours de
cérémonie,
SIMILAIRE , adj. du lat. sémi-
laris , semblable , de mème nature,
bhomogene. !
(Physique) Corps similaires ;
on appelle ainsi les corps qui , com-
parés l’un à l’autre, ont ou sont
‘censés avoir des particules de même
espèce, de méme nature.
S'imilaire se dit aussi en par-
lant d’un mème corps dont les par-
lies sont aussi toutes de la meme
nature.
Lumière similuire ;:c’estsuivant
Newton, celle dont les rayons sont
également réfrangibles. 11 l’appellé
encore lurnière simple et homo-
gène. Telle est, par exemple, la
hunicre rouge prinutive , quiest un
S'TM
faisceau de rayous {vus également
réfrangibles ; au contraire, la lu-
mière blanche est un composé de
rayons de diverses couleurs , dont les
réfrangibilités sont différentes,
(Arithmél.) Nombre similaire ;
c’est la même chose que le nombre
proportionnel. :
Nombres plans similaires ; ce
sont ceux qui font desrectangles pro-
portionnels. Par exemple, 6 multi-
plié par 2, et 12 multiplié par4,
dont Pun produit 12 et Pautre 48 ,
sont des zombres similaires.
IVombres solides similaires ; ce
sont ceux qui font des parallélipipèdes
rectangles similaires.
(-Ænat, ) Les anciens apatomistes
regardoient comme parties sénrilui-
res, c’est-à-dire, homogènes, de
même nature , les os, les cartiliges ,)
les Ligamens , les tendons , les nerfs,
les artères, les veines, les vaisseaux,
etc. , parce qu’à la vue , elles parois-
sent chacune en particulier de mème
nature ; mais pour parler exacte-
ment , il n’y a que la fibre sunple
qui puisse porter le nom de parie
similaire | parce que toutes les au-
tres sont organiques et le résultat
d’un tissu de fibres.
SIMILITUDE , s. f. du lat. simi-
Litudo , ressemblance, comparaison.
( Diction ) La similitude est un
des lieux communs de la rhétorique
propre à la preuve. On entend par ce
terme la convenance que deux ou
plusieurs choses ont ensemble.
SIMILOR , s. m. du fr. or, et du
latin similis : semblable à l’or.
( Hétallurgie ) Alliage du zinc et
du cuivre.
SIMONIE , .s. f. de Simon le
magicien, qui, voulut acheter de
S. Pierre, le don de faire des mi-
racles.
( Hist. ecclés. ) Crime qu’on com-
met, quand on trafique des choses
saintes.
SIMPLE , adj. ets. du lat. sim-
plexz, nom composé , seul , unique,
facile à faire, à comprendre.
( Botan.) Simple se dit en bota-
51e
-nique , de ee qui ne se ramifie point
ou n’est pas formé de diverses pièces
-distinctes,
Calice. simple ; c’est celui qui
west point calculé; ou environné
SIM
comme par un second calice exté-
rIeur,
Simple , employé au substantif ,
est un nom générique sous lequel
sont comprises toutes les herbes et
toutes les plantes dont on fait usage en
médecine; elles sont ainsi nommées,
parce qu’elles ont chacune leur vertu
particulière pour former un remède
simple,
(Ærithmét. ) Multiplication et
division simples ; ce sont des opéra-
Hons où il n'entre point de diflérente
espèce; on les appelle ainsi, pour
les distinguer de la multiplication
et de la division composées où il s’a-
g't de calculer des grandeurs de dif-
férenfes espèces,
(Æléèbre) Equation simple ;
c’est celle où la quantité inconnue n’a
LE 4+b
L
830
qu’une dimension, comme
2
(Diclion) Simple est encore
l'un des trois genres d'éloquence que
les rhéteurs ont distingué : le sim
ple , le sublime, et le lempére.
Le simple désigneune manière de
exprimer pure, facile, sans orne-
ment, où l’art ne paroit point.
(Musique ) Simple se dit, dans
les doubles et dans les variations, du
premier couplet ou air original, tel
quil est d’abord noté,
( Peinture ) Style simple est op-
posé, en peinture, au style d’appa-
rat ; il exclut ce qui est brillant , vi-
che, et fastueux. Le grand style sup -
pose la simplicité dans toutesles par-
ties,dansle sujet, danslesformes, dans
les attitudes, dans les ajustemens ,
dans la composition, dans l’ordon-
nance, dans les accessoires, dans les
cttets, dans la couleur,
À Rome, dit Mengs. où l’on a
conservé le woût antique, on mé-
prise cette variété d'objets qui font,
par leurs différentes coulenrs, le char-
me des tableaux da Titien , et Pon
cherche au contraire à rendre les
compositions aussi sémples qu’il est
ossible,
SIMULATION, s. f. du lat. si-
mulo , pour similem facio, rendre
semblable : Paction de rendre sem-
blable , feindre.
( Pratique ) Déguisement intro-
duit dans un acte. Il y a de la simu-
lation dans un contrat , dans une
SIM
vente, etc. lorsqu'on veut frustres
les créanciers légitimes,
SINAPISME , s.m. du grec s4y4 ri
( sinapi), sénevé ou moutarde.
( Pharmacie \ Cataplasme de
graine de moutarde pulvérisée, in-
corporée avec la pulpe de figues, du
levain ou autres choses semblables ;
appliqué pour exciter la chaleur et
de la rougeur à la peau,
SINCIPUT , s. m. Terme lat. qui
siguifie le devant de la tite,
(-ÆAnat.) Le partie antérieure de
la tête au dessus du front. Voy.
BREGMA,
De sinciput, les anatomistes ont
fait sincipital , pour désigner ce qui
a rapport au sincipul.
SINDON , s° m. du grec ciyd y
(sindon), drap, linge.
( Culte cathol.\ On nomme quel-
queloïs sindon le finceul dans léquel
Jésus-Christ fut enseveli.
( Chirurgie) Sindon se dit aussi,
par analogie , d’un petit morceau de
toile, coupé en rond, où un petit
plumasseau de charpie , applati et
arrondi, pour mettre dans le trou du
trépan quand on le panse.
SINE CURE, s. m. Corruption du
latin sine cura , sans soin , sans
charge.
( Hist. ecclés. ) I se dit d’un
bénéfice , ou d’une dignité qui n’o-
blige à aucune fonction. C’est ce
qu’@n appelle autrement un bénéfice
simple.
SINGLER , ou CINGLER , v. n.
de l’allemand segeln , naviguer à
)leines voiles.
(Marine) Singler vers le nord ;
c’est naviguer, faire route au Nord.
SINGULIER , ERE , adj. du latin
singularis , unique, particulier.
( Gramm. ) IVombre singulier ;
c’est une unité de personnes ou dé
choses ; il est opposé à nombre
pluriel. Mt
( Jurisprudence) Loi singulière ;
c’est une loi qui est seule dans ün,
tire , ou en un chapitre à part.
Combat singulier; est un com-
bat d'homme à homme. Ancienne-
ment on permettoit les combats sx
guliers pour découvrir la vérité.
SINOPLE ;,:s, m. della villeude
Sirope en Asie,
SIN
(Blason) C'est ainsi qu'on ap-
pelle le ver! , ou la couleur prasine,
dans les armoiries,
Les anciens hérauts Pappeloient
ainsi, quoique , suivant Pline et
Strabon , la terre apportée de Sinope
est d’un rouge brun.
La couleur verte, ou le sizople ;
signifie jeunesse, amour, beauté,
jouissance ; et sur-tout liberté ;
d’où vient qu’on scelle en cire verte
les lettres de rémission , d’abolition
et de légitimation,
Les villes franches et les univer-
sités ont la plupart des sceaux de
mème couleur, Les évêques ont pris
la couleur verte à leur chapeau pour
marque de leur exemption, et l’on
fait porter le bonnet vert aux
banqueroutiers cessionnaires , parce
qu'ils sont libérés de toutes leurs
deftes. , | x
( Minéral. ) On donve le nom
de sizople, dans les mines de Hon-
grie, à une mine d’or, ordinairement
mélée de galène et de blende, qu à
pour gaugue un jaspe rouge tres-
ferrugineux.
SINUE , EE, adj. du latin suuus,
pli.
( Bolan. ) Qui a un sinus ou
échancrure arrondie , ou bien un
nombre déterminé de sinus.
SINUEUX , SE, du lat. siuus,
plis.
( Bolan.) Dont le bord a des
échancrures et des saillies également
arrondies ; par une courbure ou
flexuosité continue ; c’est-à-dire ,
non-interrompue par des angles.
SINUOLE,, E£, adj. diminutif
de sinueux.
(Botan.) Qui à les bords légè-
rement flexueux,
SINUOSITE, 5. f. du latin sims,
ph, cavité : qualité d’une chose
Sinrteuse,
( Chirurgie ) A1 se dit des tours
ét détours que fait un ulcère dans
les chairs.
(Anat.) Sinuosité se dit, en
général , des énfoncemens des os
qui donnent passage à des tendons,
comme au haut de lhuntérus.
SINUS , s. m. Mot purément la-
fin, qui signifie cavité, pli, golle,
détour. er
. (Anal) Efpèce de cavité dont
Pentrée est plus étroite et le fond plus
S1iP 391
évasé. Les sinus maxillaires; les
struts frontaux, etc.
Sinus se dit aussi des endroits où
plusieurs vaisseaux viennent aboutir.
Le sinus de la veine coronaire; le
sinus de la veine-porte.
(Chirurgi:) Sinus se dit aussi,
en termes de chirurgie, d’un sac, d’un
clapier, d’une cavité détournée qui
se forme dans le fond d’un ulcère , et
où il se ramasse du pus, qu’on a bien
de la peine à faire sortir sans incision.
( Géom.) Sinus dun are où d’an
angle; onappelle ainsi une perpen-
diculaire abaissée de l'extrémité d’un
arc sur le rayon ou le diamètre qui
passe par l’autre extrémité de cet
arc.
Sinus tolal: c’est le sinus d’un
arc ou d’an angle de 09 demiés. Ca
sinus est égal au rayon, ou, pour
mieux dire, c’est Le rayon lui-même ;
il est appelé sinus total, parcequ'il
est le plus grand de tous les sis.
Sinus-verse; cest la partie du
ryon interceptée entrele siuus droit
et Pextrémité de l’arc.
SIPSILIS, s. f, Mot latin dont
l’origine est incertaine, maisqui sert
à désigner la grosse vérole. Suivant
le Lexicon medic. castell. Brun.
Siphilis pourroit venir dugrec H9n8s
siphlos), contraction de moxx5c
siphalos ) ; vilain , sale, difforme,
honteux ; Comme qui diroit maladie
honteuse. Foy. VEROLE (grosse).
SIPHON, s. m. du grec our
(siphon), tuyau.
(Physique) Tuyau eourbé de
vere ou de métal, et dont une
branche est plus courte que l’autre,
On se sert du siphon poux vider la
liqueur d’un vase, sans incliner le
vase ; pour cela , on place l’extrémité
de la courte branche. dansile vase qui
contient la liqueur , on ôte Pair du
sipho, en suçant par l'extrémité
de la longue-branche; alors Pécou-
lement commence et ne finit que
ælorsque la courte branche ne plonge
plus du tout dans ia liqueur,
Le jeu du siphon dépend de !4
pression de laix sur la surface de la
liqueur dans le vase, car tous les
points de cette surface sont également
pressés par la colonne d'air; si à
queique endroit de cette surface , ot
supprime cetle pression, la liqueux
332 SIR
doit s’écouler par-là, puisqueile y
trouve moins de résistance. C’est
pourquoi le siphon se remplit en
entier, lorsqu'on suce l'air par l’ex-
témité de la longue branche. Pour
le surplus de la théorie du siphon a
consultez le dictionnaire de physi-
que de Brisson,
Siphon double, ou de labora-
Loire ; c’est un siphon qui ne difitre
du précédent, qu’en ce qu’on adapte
à sa longue branche, un tube qui
sert à sucer les liqueurs qu’il seroit
dangereux de faire venir à la bouche,
On fait usage de ce siphon dans les
laboratoires de chimie, par sûreté,
et dans les offices, par propreté.
Le siphon, dit de Wirtemberg,
fut inventé en 1683, par Jean Jor-
dan, natif de Stutgard, et présenté
au prince Frédéric Charles, duc de
Wirtemberg , qui le donna à Salo-
mon Reisel, son médecin, pour en
éprouver les effets. Ces effets ayant
été renduspublics, le fameux navi-
gateur Jean Davis imagina la ma-
chine qui les avoit produits, et en
donna la description dans les tran-
sactions philosophiques de 1685. M.
Denis Papin fit aussi la même an-
née, un siphon dont les propriétés
ne le cédoient point à celles du si-
phon de Wirtemberg. Reisel recon-
nut alors que ce seroit en vain qu’il
gaderoit plus long-tems le mystère
sur Pinvention de Jordan, et il le
publia.
SIPPAGE , s. m. du saxon si»,
abreuver, saturer.
(Z'annage des cuirs) C’est le nom
que les Danois donnent à un procédé
paiticulier, pour tanner les peaux en
deux mois de tems.
SIRE, s. m. Les étymolagistesne
sont pas d’accord sur lPorigine de ce
mot. Les uns le font venir du latin
herus , dont les Allemands ont fait
her; les autres, du latin senior, dont
on auroit fait par contraction siore ,
et ensuite sire; d’autres enfin, le
dérivent du grec moderne xüpos®
(kuros ).
( Hist. ) Le titre de sire fut donné
par les Grecs à leurs empereurs ; dans
la suite, ce titre fut usurpé par tous
; PER
les seigneurs, soit justiciers, soit
féodaux, Dans le treizième siècle,
il fut donné à Dieu même, et depuis
SIR
le seizième , il est réservé aux rois
seuls, en leur parlant ou en leur
écrivant.
SIRIASE, s. f., du grec spams
(seiriasis) , inflammation causée
ar l’ardeur du soleil.
(/Héd.) Inflammation du cerveau
et de ses membranes, oceasionnée
par une violente ardeur du soleil.
C'est une maladie à laquelle les en-
fans sont sujets.
SIRIUS , s. m. du grec oipros ( sei-
rios) , fait de œ:péw (seiroo ) , dessé-
cher.
(Astron.) C’est le nom dune
étoile de la constellation du grand
chien, Les Latins Pappeloient cani-
cula.
SIROC , s. m. de l'italien sirocco,
qui vient lui-même de l’arabe scho-
rouk , qui signifie le lever du soleil ,
lorient : qui vient de lorienf.
® (Météorol. ) C’est le nom qu'on
donne sur la Méditerranée , au vent
que lon nomme sud-est sur océan.
Ce vent est tellement brûlant dans
les parties de PAfrique, voisines de
l1 Méditerranée, qu’il tue quelque-
fois les animaux dans l’espace d’une
demi-heure. Les iles de Malte et de
Sicile, sont aussi tourmentées par
ce terrible vent, qui, malgré qu'il
ait traversé la mer, conserve encore
assez de chaleur pour faire monter le
thermomètre jusqu’à 40 degrés (de
Réaumur). A Naples, et dans plu-
sieurs autres endroits d’Italie, où
ilest beaucoup moins violent qu’en
Sicile, mais où il dure plusieurs
jours, et même plusieurs semaines ,
il produit un abattement total dans
la machine, et cause souvent des ma-
ladies putrides,
SIROP , s. m. du latin barbare
syruppus , fait de Varabe schorab ,
qui signifie potion , breuvage.
(Matière méd.) Médicament li-
quide, doux et agréable, dont Ja
consistance est telle, que si lon en
fait tomber une goutte sur un mar-
bre, elle ne s’étendra point; fait de
sucs, d’infusions, de décoctions, de
teintures, ou d'eaux distillées avec
du sucre , quelquefois avec du miel.
Les sirops n’étoient point en usage
du tems d’'Hippocrate; ils étoient
inconnus aux Grecs. Ce sont les Ara-
bes qui Les ont inventés,
SYT
SIRVENTE,,s. m., ou SERVAN-
TESE , on SERVANTOISE , s. £.
que Ménage fait dériver de silva,
qui signifie une sorte de poésie, ,
(Poésie) Sorte de poésie ancienne,
en langue francoise ou provençale,
ordinairement consacrée à la satyre,
et quelquefois à Pamour et à la
louange, Le sirvente étoit aussi une
sorte de poésie lyrique connue chez
les Italiens.
SISTRE , s, m. du grec siorpoy
joe ), fait de,ciæ (seio),
rapper , agifer.
(Musique instru.) {Instrument
de musique ancien , de métal, à
jour, et à peu près semblable à une
de nos raquettes. Ses branches, per-
cées de trous à égales distances , re-
cevoient trois où quatre petites ba-
guettes mobiles de mème métal, qui
passoient au travers ,; ef qui étant
agitées, rendoient un son fort aigu.
Cet instrument fut inventé en
Egypte , et yservoit dansles cérémo-
uies religieuses. Les Hébreux en fai-
soient également usage dans leurs
fètes, et les Grecs l'employoient pour
marquer la mesure dans exécution
de divers morceaux de musique.
SITE , s. m.de l’italien silo, fait
du latin silus, assiette , position ,
situation.
(Peinture) Site , en termes de
peinture, signifie la même chose
que siluation dun lieu, dans le lan-
gage ordinaire. Ce mot appartient
particulièrement à la peinture du
paysage , et l’on dit un site piltores-
que, piquant, romantique , etc. .
‘ces mots.
SITIOLOGIE,, s. f. du grec irioy
(silion ), aliment, et de x6yo0c ( lo-
205 } , discours, traité.
(/Héd.) Partie de la médecine,
qui traite des alimens,
SITUATION , s. f, du latin situs,
assiette, position.
(Archit.) Belle situation , situa-
Lion avantageuse; cette expression
s'applique à un bâtiment élevé sur
un espace de terrein, dont le fonds
est bon, l'exposition heureuse, et les
vues belles. ÿ
( Gramm.) Situation se dit aussi
de f’arrangement des parties d’un dis-
“ours. 1e premier vice opposé à la
SL O 333
netteté du style, cest la mauvaise
situation des mots,
( Géom. alg.) Situation , en ter-
mes de séométrie et d’algèbre, signi-
fie la position respective des lignes,
surfaces, etc.
Leibnitz parle, dans les actes de
Leipsick , d’une espèce particulière
d'analyse, qu’il appelle analyse de
silualion, sur laquelle on pourroit
établir une sorte de calcul. #
Dans le tome VII des mémoires de
Pacadémie de Pétersbourg, on trouve
un mémoire de M. Euler, qui a pour
titre : Solution d'un probléme qui
a rapport à la géométrie des situa-
Lions.
SIX , adj. du latin sex.
(Arilhmét.) Nombre pair , com-
pose de deux foistrois ; le chiffre 6.
SIXIEME , adj. de six.
(Arithmél.) La partie d’un tout
divisé en six parties égales.
SIXTE ; s.f. de sir.
(Musique) La seconde des deux
consonnances imparfaites, appelées
par les Grecs hexacorde, parce que
son infervalle est formé de six sons
ou de cinq degrés dittoniques.
SLOOP , ou SLOUPE , s. m.
pris de l’anglois s/00p.
(Marine) Le _. est un bâti-
ment fort usité parmi les Anglois et
les Américains, et dans les colonies
des Antilles.
Sa construction est fort arrondie,
sa largeur considérable, et son avant
renflé et sans rentrée. Les s/00ps
portent depuis vingt jusqu’à cent
tonneaux, Il y en a cependant de plus
forts, et qui portent quelques ca-
mons.
Le gréement des sloops consiste
en uv seul mât portant une grande
voile à gui, un beaupré fort alongé
et peu relevé, sur lequel on amare
trois où quatre focs.
Cette sorte de voilure très-simple,
rend ces bâtimens. propres à courir
au plus pres du vent: aussi poitent-
ils à quatre res de vent, et mème
encore plus près; ils virent aussi de
bord fort lestement.
(Marine angloise) Sloops o
war, ou sloops de guerre ; c’est le
nom que les Anglois donnent aux
frégates au dessous de vingt canons ,
et que dans là marine françoise on
234 SOC
appelle corveltes. Ce nom leur vient
de ce que dans l’origine on se servoit
de sloops, ou bâtimers à un seul
mât , pour porter des avis, aller à la
découverte, et faire le service que
font aujourd’hui les petites frégates
ou corvettes. Les mots of war ( de
guerre), servent à les distinguer des
sloops de commerce.
Dans la suite , ces bâtimens ayant
paru pêu propres aux usages auxquels
11$ étoient destinés, on a changé
leur construction et leur gréement,
mais on a oubliéde changer leurnom.
}”, CORVETTE.
SMALT , subst. masc. du teuton
schmalle.
{ Minéral.) Verre bleu fait avec
l'oxide de cobalt fondu , jusqu’à par-
faite vitrification , avec une fritte de
verre ou de cristal. Le smalt, lors-
qu'ilest broyé. forme ce qu'on ap-
pelle azur, ou bleu d’émail.
SMARAGDITE , s. f. du grec
cuapayd'oc (smaragdos), émeraude,
et de M8oç (lithos), pierre.
(Minéral.) Substance pierreuse ,
ainsi appelée parceque sa couleur est
le plus souvent d’un beau vert d’éme-
raude,
La smaragdile paroît être la subs-
tance généralement désignée sous le
nom de prime d’émeraude; et c’est
robablement un morceau de sma-
ragdite qu'on montroit comme une
émeraude prodigieuse du poids de
vinet-neuf livres, dans le trésor du
couvent de Reichenau ,; pres de
Constance.
SMECTITE , s. f. du grec cuhx 0
(smécho y, nettoyer.
. ( Mineral.) Terre argileuse qui
mousse et se dissout dans l’eau com
me le savon; ainsi appelée parce
qu’elle a le propt icté de dégraisser les
&tofles de laine. C’est la terre à fou-
ion,
SMOGLEUR ,s. m. Corruption de
Vanglois smuggler, contrebancier.
( Commerce ) NH se dit de ceux
qui, au mépris des lois, introd uisent
ou exportent des marchandises sas
payer les droits ; on l’applique aussi,
par extension , aux petits batimens À
evmme sloops et cullers, qui servent
à la contrebande.
SOC , s m, du lat. barb, soccus,
SOC
fait de Vallemand scege, qui signifie
couteau,
(Agricull. ) Grosse pièce de fer
pointue, qui fait la principale partie
de la charrue, qui sert à ouvrir et à
fendre Ja terre quand on laboure,
SOCIETE , s. f. du lat, socielas ;
fait de socio , allier, joindre , unir :
alliance , confédération, association,
union.
( Commerce) Acte, contrat ou
traité par lequel plusieurs personnes
conviennent de mettre certaines cho-
ses en commun , pour en partager le
profit ou la perte.
Il y a deux sortes de sociétés entre
* marchands, négocians où banquiers:
la société générale et la société en
commandite,
La société générale est celle que
contractent plusieurs personnes pour
agir également , et faire le commerce
sous leurs noms collectifs, Souvent
celui qui est le principal agent met
son nom le premier : les autres sont
compris sous le nom de compagnie.
La sociélé en commandile est
celle où l’un des associés ne fait que
mettre son argent dans la société,
sans faire aucune fonction d'associé,
ni être nommé dans la raison du
commerce ; et l’autre donne, quel-
quefois son argent , mais fournit tou-
jours son industrie et son nom. Le
premier est appelé ‘croupicr, le se-
cond , le complimentaire de la so-
ciété,.
Le croupier n’éfant point dénom-
mé dans la raison ou signature. de
cette sociélé, n’est engagé solidai-
rement avec les autres intéressés que
jusqu’à concurrence de la. somme
portée dans Pacte. C’est cette restric-
tion qui forme la commandite ; c’est
ce qui la distingue de toute autre 50-
ciété où il pourroit y avoir également
communauté de pertesou de profits,
sans que les noms de tous les co-as-
sociés parussent. Cette sociéle a pris
le nom de commandite, de l'ancien
terme de coutume command: qui
désigne celui qui à donné charge à
un autre d'acquérir pour lui.
Société anonyme ; c’est celle où
tous Les associés b'avaiilent sous leurs
noms particuièrs, sans que le publie
soit informé de leur soczélé, Comme
il en peut résulter des monopoles ou
so
L7
G
d’autres abus pernicieux au com-
merce , elle est proscrite par les lois,
Société léonine ; cest celle où
Pon convient qu’on fera deux masses
séparées, l’une du gain, l'autre des
frais ou pertes , et qu’un des associés
aura telle part au gain sans en avoir
à la perte. Une pareille sociélé est
rejetée par les lois; elle a été appe-
lée par les jurisconsultes romains
socielas léonina ; par allusion à
Papologue de Phèdre qui commence
par ce vers remarquable :
Nunquam est fidelis , cum potente
socielas.
(Littérature) Société littéraire ;
c’est Passociation de plusieurs per-
sonnes qui se réunissent pour cultiver
les arts. /, LYCEE , ATHEÉNÉE.
Société de gens de lettres. On dit
quelquefois d’un ouvrage qu’il a été
composé , exécuté par une sociélé de
gens de leitres; on entend par-là que
plusieurs gens de lettres ont formé
entreux une association passagère
pour l’exécution d’un ouvrage.
Société royale de Londres ; c’est
une association de savans établie à
Londres, pour la culture des arts et
des sciences. Elle doit son origine à
quelques philosophes anglois qui,
sous la sombre administration de
Cromwel, s’assembloient une fois
ar semaine chez le docteur VVil-
Lins , à Oxford, pour chercher en
paix des vérités, tandis que le fana-
tisme opprimoit toute vérité. Le roi
Charles IT confirma cet établisse-
ment en 1663. Le nombre des mem-
bres qui composent cette société n’est
pas fixé ; il y a un président qui con-
voque les assemblées, et propose les
questions, un trésorierqui reçoit et
débourse Pargent , et deux secrétaires
qui tiennent des registres des expé-
riences , des découvertes, et de tout
ce qui se passe de plus remarquable,
C’est d'ordinaire l’un des deux se-
crétaires qui a la direction et le soin
des Transactions philosophiques
qui se publient tous les mois, par
ordre de la société.
SOCLE , s. m. de l’ital. zoccola.
(Archit.) Membre carré plus large
que haat, et qui sert de base à tou-
tes décorations d'architecture et d’é-
difice.
Il se dit aussi d’une sorte de petit
SOI 325
piédestal sur lequel on pose desvases
;
des bustes.
SODA, s. m. Mot arabe qui signi-
fie douleur de tête,
(/Héd.) Ce mot signifie mal de
-tète ou céphalalgie, Quelques-uns
entendent encore par ce terme un
sentiment de chaleur et d’érosion
dans la gorge , auquel les bilieux ct
les hypocondriaques sont sujets. Sui-
vant Blancard, soda est une ardeur
d'estomac.
SOFFITE , s.f. de l’ital, soffilo ,
plafond , lambris,
( Archil.) Ce mot se dit particuw=
lièrement de tout plafond ou lambris
de menuiserie, formé par des poutres
croisées ou des corniches voiantes ,
dont les compartimens par renfon-
cement carrés sont enrichis de SCUIP+
ture , de peinture et de dorure,
SOFI ou SOPHT, s. m. Mot per-
san qui signifie prudent, sage ou phi-
losophe,
( Hist. des Perses } Titre qu’on
donnoit anciennement au roi de
Perse, mais qu’on ne lui donne plus,
SOIE , s. f. du latin sericum , fait
de ser, nom dune araignée , com-
mune chez les Seres, peuples de
Scythie, et dont les anciens croyoient
que la sorte étoit louvrage.
( Hist. nat.) La soie est un fil
mou, fin, délicat et léger, qui est
louvrage d’une espèce de chenille
qu’on nomme ver-à-soie, bombyx.
Les anciensne connoissoient ni les
usages de la soie, ni la manière de
la travailler, Pamphilie, habitanie
de Pile de Cos fut la premibre, sui-
vant Aristote et Pline, qui invenia
Part de la faconner, Cette découverte
passa.bientot chez les Romains, qui
r’en retirérent des avantages certains
que bien long-tems après. Lesétoffes
de sote furent si rares chez eux pen-
dant plusieurs siècles , qu’on les ven-
doit au poids de l'or; ce qui déter-
mina l'empereur Aurélien à refuser
à sa femme une robe de soie qu’elle
lui demaudoit avec beaucoup d’ins-
tance.
En 555, deux moines revenant
des Indes à Constantinople , appor-
térent avec eux des œufs de ver-à-
soie, avec les instructions nécessaires
pour les faire éclore, élever et nour-
336 SOI
rir les vers, en tirer la sore, la filer
et la travailler.
Ces instructions donnérent nais-
sance à l'établissement de plusieurs
manufactures à Athènes, à Thèbes
ét à Corinihe,
En 1130, Roger, roi de Sicile, ayant
pillé Athènes et Corinthe , trans-
porta à Palerme et en Calabre plu-
sieurs ouvriers en soie, au moyen
desquels il établit des manufactures.
L'Italie et l'Espagne profiterent
bientot de l’industrie des Calabrois ;
us les François ne commencèrent
à les imiter que peu de fems avant le
règne de Françoisi; et ce ne fut
que sous Henri IV que furent établies
les premières pépinières de müriers,
Aujourd’hüi l’art de nourrir, élever
les vers-à-soie , de filer, mouliner
et apprêter les soies, forme, une des
plus riches branches de notre com-
imerce.
( Minéral.) Soie minérale; on
a quelquefois donné ce nom à la
belle amianthe de la Tarentaise, qui,
par la blancheur, Péclat, la finesse
et la flexibilité de ses fibres , ressem-
ble assez bien à de la sote.
SOIE,, s. f. (poil) du latin seta.
(Hist, naturelle) se dit des poils
durs et roides qui croissent sur le corps
ou sur quelques parties des quadrupè-
des. Les cochons et les sangliers sont
couverts de soies. Ce sont des soies
qui forment les moustaches de plu-
sieurs espèces de quadrupèdes,
Botan. ) Soie se dit en général
d’un filament quelconque , resséfh-
blant à une soie de cochon; mais
c'est particulièrement le nom donné
au pédoncule de la capsule ou pyxi-
dule des mousses.
SOIGNÉE , participe de soigner ,
fait de soin, dérivé du lat. sexiurm,
soin, chagrin : traité avec beaucoup
de soin.
(Peinture) Soigne se dit d’un
ouvrage à qui l’on à donné des soins
cürieux et recherchés. L'idée du soi-
grié emporte avec elle celle de la pe-
tüitesse de l’ouvrage, et.de la médio-
crité dans Pesprit de l’ouvrier, et
par conséquent , elle exclut ceile du
grand.
Quand on voit un petit tableau
dont le sujet est indifférent par lui-
mème, tels que sont, en général,
S O'L
les sujets traités par les maîtres hol-
landoïs ; quand on reconnoît que les
soins de lartiste ont donné du prix
à ce sujet trivial, on peut diveque
c’est un ouvrage soigné ; tels sont les
ouvrages des Gérard - Dow , des
Mieris, des Vander Werf ; etc,
SOIR , s m. du lat. serum, ce
qui vient tard.
( Chronol.) Dernitre partie du
jour, tems composé de la fin du jour
et du commencement de la nuit.
SOIXANTE , adj. du latin seza-
gtnla.
{ Arithmét.) Nombre pair com-
posé de six dixaines,.
De soiranie on a fait soixantaine,
pour un nombre de soixanle ou en-
viron ; et soirantième pour la
sorranlieme pertie d’un tout.
SOL, s. m. du latin solwm , terre,
fonds de terre. À
(Agricult. et architect. ) L’aire,
la superficie de la terre que l’on eul-
tive, sur laquelle on bâtit.
( Botan. ) Sol, en termes de bo-
tanique ,.est le terroir considéré sui-
vant sa qualité. Les plantes varient
suivant la nature du sol,
(Minéral.) Sol se prend parmi
beaucoup de minéralogistes, pour le
terrein relativement à sa nature. Ur
sol granilique, un sol calcaire sun
sol argileux , etc. Ceux qui ont l’ha-:
bitude d'observer le règne minéral ,
peuvent à la seule inspection du
sol, jointe à la disposition du local,
juger de la nature des substances mi-
nérales qu’on peut rencontrer à quel-
ue profondeur.
(Prat.) Sol se dit du fondssur lequel
un édifice est élevé. Ilest de règle
que lédificec ède au fonds dont il n’est,
en quelque -sorte .que. l’accessoire.
(Blason) Sol se dit quelquefois
du champ de l’écu qui porte les pièces
honorables et les meubles.
SOL (sou), s m. Contraction du,
latin solidus. Les,ëcus d’or solis’ap-)
pelvient autrefois gallici , solidr.
( Honnoie) Pièce demenuemon:
noie qui vaut douze deniers.
On s’est servi en, France, sonsla
premiere race , de sos, de demissols
et de tiers de sols d’or, Les sols pe-
soient.85 grains un tiers, poids de)
mare, et valoiëent 40 deniers )
Duatre ce s0/ d’or, semblable à
$ ceux
SOL
ceux des empereurs romains , il y
avoit un- sol d'argent valant douze
deniers.
Avant la réforme de tous les sols
en France , il s’en trouvoit plusieurs
qu'on distinguoit par les rois sous
lesquels ils avoient été frappés : com-
me les douzains de Henri II, les sols
de Charles IX , et ceux de Henri IV;
d’autres avoient les noms des pro-
yinces où ils avoient été fabriqués,
comme les sols de Dauphiné.
Le sol est présentement une mon-
noie de compte dans plusieurs Etats.
SOL, s. m. -
(Vote de musique) La cinquième
des six syllabes inventées par lPAré-
tin pour prononcer les notes de la
gamme , et tirées de hymne de St.
Jean-Baptiste:
Ut queant laxis resonare fibris
Mira gestorum, etc. ,
SOLAIRE, adj. du lat. solaris,
fait de sol, solis , soleil : qui appar-
tient au soleil.
{ Astron.) Solaire se dit en as-
fronomie de ce qui a rapport au so-
leil.
Systême solaire ; c’est Vordre et
la disposition des différens corps cé-
lestes qui font leurs révolutions au-
tour du soleil, comme centre de leur
mouvement.
Année solaire ; elle est composée
de 365 jours 5 heures 49 minutes ,
et elle se dit par opposition à annee
lunaire , qui n’est que de 354 jours.
Cycle solaire ; voy. CYCLE.
Microscope solaire; v. MICROS-
COPE:
Cadran solaire ; x. CADRAN.
(Botan.) Fleurs solaires ; Linnée
appelle ainsi les fleurs qui s’épa-
nouissent et se ferment pendant que
le soleil est sur l’horizon, Il les dis-
tingue en équinoxiales, en tropi-
queseten météoriques. Les premivres
sont celles qui ont une heure fixe
pour s’ouvrir; les secondes, celles
qui s'ouvrent le matin et se ferment
le soir ; et les troisièmes, celles dont
le moment de l’épanouissement est
dérangé par la température de Pat-
inosphère , et qui neuvent nous indiz
quer le tems qu’il fera,
( Chirurgie) Bandage soluire ÿ
c’est ainsi qu'on appelle use sorte
de bandege pour la saignée de lartère
Zome I, *
temporale, parce que ses circonvolu-
sions font des rayons sur la tète.
SCLDAN ou SOUDAN , ou SUL-
TAN, s. m. Mot arabe qui signifie
roi, empereur. |
( ist. turque ) C’étoit le nom
quon donnoit autrefois aux lieute-
nans des califes, dans leurs provin-
ces et dans leurs armées; mais la
puissince des califes étant déchue,
ces lientenans s’érigerent en souve-
rains. Saladin , général des troupes
de Noradin, prit ce titre, et fut le
premier soudan d'Egypte. Les sou-
dans fondèrent plusieurs dynasties
dans l’Asie mineure , mais elles fu-
rent détruites par les Empereurs
Turcs : celle d'Egypte le fut en 1576.
V. SULTAN.
( Chancellerie rom.) Soldan ou
soudan est aussi le nom d’un officier
de la cour de Rome, quon appelle
autrement Juge de la tour de Nove,
ou maréchal de Rome à la cour de
S'avelles ; c'est une espèce de prévot
qui a la garde des prisons. Pendant
la vacance du saint siége, on lui con-
fie quelquefois la garde du conclave.
SOLDAT, s. m. de l’italien sof-
dato , fait du lat. solidatus , dérivé
de solidum , solide ( monnoie } :
comme qui diroif payé avecun SO-
LIDE ou SOL. ( F. ces mots).
( Art milit. ) Ce mot est nouveau
dans notre langue ; on disoit autre-
fois soudar, qui, au reste, avoit la
même origine , étant fait de so/ida-
rius , dérivé de solidum , solide,
sol, sou.
Soldat signifie généralement un
homme de guerre ; mais on le donne
particulierement à l’homme de pied.
SOLDE , s. f. de solidum, solide,
( monnaie). #7. SOL.
( Art milit.) La paye qu’on donne
à ceux qui portent les armes pour le
service d’un prince, d’un Etat.
( HR MANS) Solde si-
gnifie aussi le paiement qui se fait
pour demeurer quitte d’un reste de
compte. in ce sens, il est masctwlin ;
de là, solder un comple, pour dire
clore un compte, en payer le reliquat.
SOLE, 5. f, (terme d'agriculture),
du latin soleo , avoix coutume : coù-
tume , saison.
I se dit d’une éterdue de terrs
1
SOL
certaine culture.
338
destinée à une
F. DESSOL£ÆR.
SOLE , s.f. de solea , semelle.
( Hist. nat.) Le dessous du pied
d’un cheval, d’un mulet, d’un âne,
dun cerf.
(Archit.) Sole se dit par analo-
gie des pièces de bois qui se cou-
chent à terre, et posées de plat,
dans les constructions et dans les
machines.
SOLÉAIRE , adj. du latin solea-
ris, fait de solea , semelle : qui
concerne les semelles.
(-Anat. ) H se dit d’un muscle de
la jambe, fort charnu , d’une figure
presque ovale , applati , plus épais
daus le milieu que vers les bords, et
ressemblant à une semelle , d’où lui
vient son Dom.
SOLECISME , s. m. du grec
SON OIL TAGS ( soloikismos }, formé
de aonoxos | solotkoi ), nom des
habitans de la ville de Soles , et de
la terminaison sue ( isimos ), qui
marque imitation : littéralement la
manière des habitans de Soles.
(Grammaire) Les Grecs appeloient
solécisme , les fautes que les habi-
tans de Soles faisoient contre la pu-
reté dela langue, Ceshabitans étoient
des peuples de PAttique, qui, étant
venus s'établir à Soles, ville de Ci-
licie, perdirent la pureté de la langue
grecque, dans leur commerce avec ies
auciens habitansde cette ville. Parmi
nous, ce mot désigne particulière-
ment une faute contre la langue, dans
les nombres, les conjugaisons, la
constraction ou la syntaxe.
Le mot solécisme a aussi une si-
gnification plus étendue , 1l désigne
en général une faute quelconque.
Un acteur ayant fait un faux geste
sur Je théâtre ;on lui cria qu'il avoit
{ait un soléeisme de la main.
SOLEIL , s. f. du lat. (sol, solis.
( Physique ) Le grand astre qui
éclaire le monde. %
}l y a eu différentes opinions sur la
rature du soleil, Lesanciens tels que
Platon , Zenon, Pythagore, etc.
ont cru que c’étoit un globe de feu.
Parmi les modernes, Kepler, Kir-
cher, Reita , Scheiner et Fticciohi ont
été du même sentiment; mais Des-
cuites et quelques autres après lui ,
ent pensé qu’il étoit composé d’une
SOL
maticre extrèmement subtile, capa-
ble d’exciter en nous la sensation de
lumière et de chaleur. Ce dernier
sentiment n’a pas été adopté par les
physiciens modernes, qui pensent
que le soleil est composé de la ma-
tière du feu et de la lumière, qu’ils re-
gardent comme la même, mais diffé
remment modifiée.
Néanmoins, Herschell a fait un
grand nombre d’observations qui
semblent se réunir pour disputer
à cet astre le privilége de la lucidité.
Herschell pense que le soleil est
opaque comme les planètes, et qu’il
eut être habité; ilya vu ce qu'il
appelle des ouverlures ; des bus-
fonds, des chaines, des nodules ,
des corrugalions ; des dentelures et
des pores. Mais ces différentes dé-
couvertes ne doivent être regardées
que éomme des conjectures qui mé-
ritent d’être appuyées par de nou-
velles observations.
ÆAstron. )On met ordinairement
le soleil au nombre des planètes,
mais on devroit plutot le mettre au
nombre des étoiles fixes.
Suivant le système de Copernic ,
qui est à présent généralement recu,
et même démontré , le soleil est le
centre du système des planètes et des
comètes , autour duquel toutes Îles
planètes et les comètes, et entr’autres
notre terre, font leurs révolutions ,
en des tems différens , suivant leurs
différentes distances au soleil ; ilest
au foyer de toutes les orbites ellipti-
ques des planètes et des comètes.
Le soleil étant l'objet le plus frap-
pant de la nature, son mouvement
sert À mesurer tous les autres ; les
années, les jours, les heures , les
minutes se comptent par les révo-
lutions annuelles ou diurnes du s0-
leil. Les points équinoxiaux que le
soleil marque dans le ciel, en tra-
versant l’équateur, servent à compter
les longitudes etlesascensions droites.
La trace qu’il nous marque par S4
révolution , est l’écliptique, à la-
quelle on rapporte toutes les autres
orbites planétaires.
Les astronomes observent sans cesse
les hauteurs correspondantes du soleil
jour avoir l'heure de leurs observa-
En : ils se servent de son diamètre
pour évaluer les parties de leurs mi
cromètres ; leséclipses du soleil leur
S OL
servent À trouver les lorgitudes géo-
graphiques, et les lieux de la lune
au tems de ses éclipses, Les passages
de Vénus sur le so/eil servent à trou-
vér la parallaxe du soleil ; et de à,
toutes les parallaxes des planètes. On
repporte au centre‘du soleil, toutes
les observations faitessur les planètes
et les comètes, Sa distance sert d’é-
chelle pour mesurer toutes les autres
distances , leur rapport étant donné
par la loi de Kepler. Pour le surplus
de la théorie du soleil, F. les ouvra-
ges d'astronomie de M, Lalande.
( Ælchimie) Soleil est le nom de
Por, dans le langage desalchimistes.
SOLENNEL , adj. du latin so-
lemnis , composé de solüm , une
fois, et d’'unnnus , année ; comme
qui diroit une fois chaque année.
( Cull. relig. et poli.) Ce mot
s'emploie pour signifier tout ce qui
est extraordinaire par sa majesté, sa
maguificence , ses formalités, etc. ,
mais plus particulierement pour ce
qui est accompagné de cérémonies
publiques et extraordinaires de reli-
gion : processions solennelles, fête
solennelle, obsèques solennelles ,
acte solennel, testament solennel,
entrée solennelle.
SOLFATARE , s. f. de litalien
solfatara , qui signifie soufrière.
( Minéral,) Ce mot veut dire en
général une soufrière ; mais on dé-
signe particulierement sous ce nom
un ancien cratère de volcan, voisi
de Pouzzole, près de Naples , qui
jouit encore d’un reste d'activité ,
et d'où il séleve des vapeurs char-
gées de soufre, qui s’altachent anx
laves à travers lesquelles passent ces
vapeurs, Pline nous apprend que
déjà de son tems, on faisoit l’extrac-
tion du soufre à la solfatare.
SOLFEGE , s. m. de Pitalien
soljeggi.
( Musique ) Assemblage des notes
de musique , étude de cet assem-
blage , composition musicale pour y
exercer. Léo à composé un solfège
pour lusage des commencaus , qui
est très-estimé.
SOLFIER , v. a. de sol, note de
musique, et de fucere , faire,
(-Wusique )Solfier, c’est, en en-
tonnant des sons , prononcer en
SOL 339
mème tems les syllables de la gamme
qui leur correspondent.
Aristide Quintilien nous apprend
que les Grecs avoient pour so/fier,
quatre syllables ou dénominations de
notes qu’ils répétoient à chaque té-
tracorde, comme nous en répétons
sept à chaque octave.
Guy d’Arezzo ayant substitué son
héxacorde au tétracordeancien, subs-
tilua aussi pour le solfier, six anfres
syllables , aux quatre que les Grecs
employoient autrefois, Ces syllables
sontul,re, mi, fa, sol, lu, ti-
rés de lhymne de saint Jean-Bap-
tiste,
Il paroit que Pusage des six syl-
labies de Guy l’Aretin ne s’étendit
pas bien promptement hors de lfta-
lie, mais enfin ses notes l’empor-
térent sur celles des autres nations,
et eiles fürent admises généralement
en France , comme dans le reste de
l'Europe.
Il y a diverses manières de sol-
fier; savoir: par muances, par trans-
position, et au vaturel. La première
méthode est la plus ancienne , la
seconde est la meilleure, la troisie-
me est la plus commune en France.
Plusieurs nations ont gardé dans
les muances , les six syllabes de
lArétin , d’autres en ont encore re-
tranché , comme les Anglois, qui
solfient sur ces quatre syllables seu-
lement, mé, fu, sol, la. Les Fran-
Cors, au contraire , ont ajouté une
syllabe , pour renfermer sous des
noms diflérens tous les sept tons dia-
toniques de l’octave.
SOLIDAIRE , adj. du lat. solido,
dans le sens de rendre entier, par-
fait,
(Pratique ) Action solidaire ;
c’est celle par laquelle nous agissons
contre un seul coobligé pour la to-
talité de ce qui nous est dû ; elle est
appelée en droit actio solidi per-
seculoria.
Obligation solidaire ; c’est celle
en vertu de laquelle des coobligés
peuvent être poursuivis, un d'eux
seuls pour tous,
SOLIDARITÉ, s. f. même ori-
gine que SOLIDAIRE.
- ( Pratique, commerce ) Qua-
Lté dune obligation où plusieurs dé-
biteurs s’eugisent de payer uue
D 2
=
SOL
somme qu'ils empruntent où qu’ils
doivent , en sorte que la somme to-
tale soit exigible contre chacun
d'eux, sans que celui au profit du-
quel l'obligation est faite , soit obligé
de discuter les autres, et Pun plutot
que Pautre,
SOLIDE , s. m. et adj. du lat. so-
lidiss.
{ Physique ) Nom que Von donne
à un corps dont les parties ont en-
telles une adhérence telle, qu’elles
ne peuvent pas se mouvoir indépen-
damment les unes des autres. Solide
est opposé à fluide, parce que les
parties dun fluide ont une mobilité
respective,
( Géom. } Solide se dit d’une por-
tion d’étendue qui a les trois dimen-
sions, c'est-à-dire, longueur, lar-
geur et profondeur.
Solides réguliers ; ce sont ceux
qui sont terminés par des surfaces
régulières et égales. Sous cette classe
sont compris le tétrahèdre ,V'hexa-
hèdre ou cube, l’octahèdre , le do-
décahèdre , et Vicosahèdre.
Solides irréguliers ; ce sont ceux
auxquels on ne peut pas appliquer la
définition des solides réguliers ; tels
sont le cylindre, lecône , leprisme,
la pyramide , le parallélipipè-
de, etc.
Angle solide ; cest celui qui est
composé de trois angles plans ou da-
vantoge , qui se rencontrent en un
oint.
( Arithmét. ) Nombres solides ;
ce sont ceux qui naissent de la mul-
tiplication d’un rombre plan par un
autre nombre quelconque ; ainsi 18
est un nombre solide , formé du
nombre plan 6, multiplié par 3, ou
de 9 multiplié par 2.
( Algèbre ) Probléme solide ;
c’est un problème où léquation
monte au troisieme degré ; il est
ainsi appelé, parce que lPinconnue
ÿ est élevée à la troisieme puissance,
laquelle représente nn prod uit detrois
dimensions.
(/Honnoie) Solide. Voy. SOL,
SOY.
(Anat. méd.) Parties solides ,
ou solides ; ce sont toutes les parties
du corps, tant simples qu’organiques
qui ont une certaine consistance g
uue figure permanente , et une cir-
240
SOL
conscription, comme les fibres , leg
os, les cartilages, les muscles, les
tendons, les nerfs, les vaisseaux , les
membranes, les ligamens, etc,
SOLIDIFIER , v. a. du lat, solë
dus, etde fario, faire: rendre solide,
( Chimie ) Terme créé par Buf-
fon , pour exprimer Paction de ren-
dre sofides les matières qui sont dans
un état de fluidité, comme l’eau , le
mercure , etc.
SOLIDITE,, s. f. dulat. soliditas,
qualité de ce qui est solide.
( Géom. ) La solidité; en gto-
métrie , est la quantité d'espace con-
tenue sous un corps solide,
On a la solidité d’un cube , d’un
prisme , d’un cylindre, ou d’un pa-
railéipipede, en multipliant la base
par la hauteur.
La solidité d’une pyramide ou
d’un cône, se détermine en multi-
pliant ou la base entière par la troi-
sième partie de la hauteur, ou la hau-
teur entière par la troisième partie
de la base,
Pour trouver la solidité &e tout
corps irrégulier, mettez le corps dans
un vase prismatique droit; versez
de l’eax dans le vase , jusqu’à ce que
le corps soit entièrement couvert , et
observez la hauteur de l’eau dans le
vase ; ôtez le corps. et observez de
nouveau Ja hauteur de Peau, le corps
sera égal en solidilé à un prisme dont
la hauteur seroit la différence de
ces hauteurs et la base , celle même
du vase.
( de de Les physiciens en-
tendent par solidité la quantité de
parties matérielles qui sont liées en-
semble sous le volume d’un corps ;
ainsi, la solidité d'un corps, prise
dans ce sens-là, n’est autre Dés
que la quantité de matiere liée en-
semble sous le +otume de ce corps,
laquelle quantité de matière est tou-
jours proportionnelle au poids du
corps. Îl suit de cette définition , bien
différente de celle des géomètres,
qu'il n’y a point de corps qui ne scit
solide ; puisqu'il n’y a point de
corps qui ne soit composé de parties
matérielles ; la solidité est donc une
propriété essentielle à tous les corps.
SOLILOQUE , s. m. du lat. so/i-
loquium , ait de solus , seul, et de
loquor, parler : parler seul.
( Liction) Discours d’un homme
SGL
qui s’entretient avec lui-mème. Les
soliloques de S. Augustin. #. MO-
NOLOGUE.
SOLIPEDE , adj. du lat. solus ,
seul, et de pes , pedis , pied : doigt,
sabot unique,
( Hist. nat.) On appelle ainsi un
ordre de mamniferes qui n’ort qu’un
seul sabot et un doigt unique. Le
cheval, le mulet, sont des soli-
pèdes.
SOLITAIRE ; adj. du lat. soli-
Larius , fait de solus , seul: qui vit
seul , qui aime à vivre seul.
(Méd.) Ver solitaire ; on donne
ce nom à un ver plat, fort long,
blanc, articulé ou annelé , qui s’en-
sendre seul de son espèce dans les
intestins. On lappelle en lat. {ænta,
qui signifie ruban , cordon plat et
loug, parce qu’il en a la figure.
( Anal.) Solilaires est aussi le
now que l’on donre à des glandes
des intestins.
( Botan. ) Solitaire se dit en bo-
tanique, de ce qui n’est associé à
aucun autre semblable par son point
d’origine.
(Archit.) Colonne solitaire ;
on appelle ainsi une colonne qui est
seule dans quelque place publique ,
comme la colonne trajanne.
(Joaillerie ) Diamant solitaire;
c’est un diamant détaché, monté
seul, sans enfourage, sans accom-
pagnement d’autres pierres fines; il
a achelé un beau solitaire.
SOLIVE , s. f. du lat. soliva, fait
de solum , sol.
( Archit. ) Sorte de charpente qui
sert à former et à soutenir le plan-
cher d’une chambre, etc.
SOLO , s. m. Terme emprunté de
Vitalien,
( Musique ) Ce mot italien s’est
francisé dansla musiqueet s’applique
à une pièce ou à un morceau qui se
chante à voix seule, ou qui se joue
sur un seul instrument avec un sim-
pie accompagnement de basse ou de
clavecin ; et C’est ce qui distingue
le solo du récit, qui peut être ac-
compagné de tout l’orchestre. Dans
les pièces appelées concerto, on écrit
toujours le mot s0/0 sur la partie prin.
cipale quand elle récite.
SOLSTICE, s. m. du ht. so/si-
S'OE 84%
Hum, quasi a sole stante: soleil
stationnaire.
( Astron. ) Le tems où le soleäl :
est dans un des points solslitiaux,
c’est-à-dire, où il est x la plus grande
distance de l'équateur , qui est d’en-
viron vingt-trois degrés et demi ; on
Pappelle ainsi, parce que le soleil ,
quand ii est proche du solslice , pa-
roit, durant queïques jours, avoir
à peu près la mème hauteur méri-
dienne ; et que les jours avant et
après le sofstice , sont sensiblement
de li méme grandeur, comme si le
soleil restoit dans le même parallele
à l’équateur. Cela vient de ce que la
portion de Pécliptique que le soleïl
décrit alors pendant quelques jours,
est presque parallèle à équateur.
Il y a deux solstices chaque année,
le so/stice d'été, et le solstice d'hi-
ver, Le premier arrive quand le soleil
est dans le tropique du cancer, au-
quel tems les jours sont les plus
longs de l’année , dans nos régions
septentrionales. Le second aærïive
quand le soleil entre dans le premier
degré du capricorne ; il commence
alors à revenir vers nous, et les jours
sont les plus courts de l’année.
SOLUBLE , adj. du lat. solubilis
fait de so/vo, solulum , dans le sens
de dissoudre , fondre, refondre : qui
peut ètre résoln,
(Chimie) I] se dit des substances
qui ont la propriété de se joindre et
de s’unir à un liquide ; {es sels Sont
solubles dans l'eau.
(Botan.) signifie en botanique
ce qui est composé de plusieurs piè-
ces articulées bout à bout et suscep-
tibles de se détacher spontanément.
Piusieurs gousses, quelques siliques
sont solubles en articles monos-
permes,
SOLUTIF , VE , adj. du latin
solvo , solulr:m , dissoudre , fondre,
( éd. ) Epithète que Pon'donne
aux remèdes qui lâchent le ventre,
V. LAXATIE.
SOLUTION, s. f. du lat. solutio,
fait de so/vo , solutum , délier, ré-
soudre , dissoudre , fondre : dénoue-
ment d’une difficulté,
( Mathémat.) Solulion en ma-
thématiques . est la réponse à une
question , ou la résolution de quel-
que problème proposé,
342 SOM
( pie) Les chimistes enten-
dent par solution, une opération
en quelque sorte mécanique , dans
Jaquelle un corps solide disparoît
dans un fluide et partage sa fluidité.
Ai ne faut pas confondre la solution
avec la dissolution ; dans celle-ci ,
les corps sont décomposés, au lieu
que dans celle-là, ils sont toujours
entiers : du sucre ou du sel fondu
dans l’eau, forme une solution,
parce qu’en distillant l’eau on re-
Irouve le sel ou le sucre, tel qu'il
étoit avant.
(Méd. ) Solution, en medécine,
signifie la terminaison d’une mala-
die, par exemple, dune inflamma-
tion par résolution. Il signifie encore
relâchement du ventre.
( Chirurgie) Solution de conti-
nuile ; c’est en chirurgie, la divi-
sion , la désunion , la séparation des
parties continues, c’est-à-dire, des
parties solides du corps, comme il
arrive dans les plaies, lesulcères, les
fractures et les fortes contusions.
SOMATOLOGIE , s, f, du grec
ca ( soma), génit. rouaroc
(somalos ) ; corps, et de àa6yos
( 40305), discours, traité.
( Méd. ) Partie de la médecine
qui traite des parties solides du corps.
SOMBRER , v. n. de l’italien
sossopra, où de Pespagnol zozobrar,
tourner sens dessus dessous.
@Zarine ) On dit qu'un vaisseau
a sombré sous voile, lorsqu’ila été
renversé par un effort inetiendu et
tres-violent du vent qui la fait in-
cliner au point de tourner sens des-
sus dessous, les mâts sous Peau, la
carcasse et la quille du bâtiment en
“haut , et d’être par conséquent sub-
meérgé sans ressource.
Sombrer, est synonyme de faire
capot ; cet accident n'arrive qu’à un
mauvais bâtiment qui n’est pas lesté
ou dont larrimage s’est dérangé, et
par une grande inattention,
SOMMAIRE , s. m, du lat. sum-
mmariurn , abrégé, fait de summa ,
somme : le principal, l'essentiel.
(Lititérat.) Sommaire d'un livre;
c’est lextrait, l’abrégé d’un livre,
dun discours , etc,
( Pratique) Sommaire, employé
adjectivement, se dit d’une cause,
d’une aflaie qui üoit ètre jugée pro-
SOM
vitoirement et avec peu de for
malités.
SOMMATION , s. f. du latin
sub monitig, Fait de sub moneo,
sommer. d
( Pratique ) Acte ou commande-
ment par lequel on somme ef inter-
pelle quelqu'un de faire quelque
chose.
Les somimations sont souvent né-
cessaires pour constituer en demeure
dés personnes obligées, et faire pro-
noncer contr'elles des condamna-
tions.
SOMMATION , s. f. du latin
summa , somme, principal,
(Analyse ) Sommation est le
nom dupe opération par laquelle on
cherche la somme de plusieurs ter-
mes dont la loi est donnée. ;
SOMME, s. f. du lat. summa..
( Fathémat, ) La quantité qui
résulie de deux ou plusieurs gran-
deurs , nombres ou quantités jointes
ensemble. Cn l’appelle quelquefois
total, et en algèbre , on l’exprime
quelquefois per Ja lettre S, qui si-
gnifie sonune ; de là somumer , pour
prendre lasomme deplusieurs termes.
SOMMEIL , s. m. diminutif de
somme , fait du lat. sommnus.
(Physiol.) Repos de lanimal,
causé par lassoupissement de tous
les sens; diminution ou suspension
des actes de la vie extérieure, dans
les corps organisés. Sorimerl est op-
posé à veille.
Sommeil se dit aussi pour l’envis
de dormir, et pour le dormir mème.
Sonuneil tranquille, doux , paisible,
sommeil inquiet, fâcheux , inter-
rompu. /7, SONGE.
SOMME , s. m. du lat. summi-
Las , le haut, la partie la plus élevée;
le sommet d’une montegne.
( Géométrie) Sonumet se dit. en
général, en géométrie, du point le
plusélevé d’un corps où @une figure,
comme d’un triangle, d’une pyra-
mide.
Sommet d’un angle; Cest lepoint
où viennent se réunir les deux ligues
qui forment cet angle.
On dit que deux angles sont oppo-
sésau sorminetl, quand Pun est formé
par le prolongement des côtés dé
Pautre,
Scmmet d'une figure; €
SOM
sommet et l'angle opposé à la base.
S'omimnet d'une courbe ; c’est l’ex-
trémité de l’axe d’une courbe qui a
deux parties égales et semblables éga-
lement , et semblablement situées
par rapport à son axe. Sommet, en
sénéral, est le point où une courbe
est coupée par Son axe où son dia-
mètre. Ainsi, une courbe a autant
de sommets sur le méme axe ou le
même diamètre, qu’il y a de points
où elle est coupée par cet axe ou ce
diamètre,
(Astrol.) Sommet du ciel; c’est
le point culminant de l’écliptique ,
opposé au fond au ciel, Pun et l'autre
étant dans le méridien.
(Botan.) Sommet se dit, en gé-
néral , de l’extrémité d’une tige,
d’une feuille , ou de tout autre organe
du végétal ; mais on donne particu-
lièrement ce nom aux anthères.
(Hénéral.) On dit aussi le som-
inet d’un cristal, quand il est ter-
miré en forme de coin.
( Anat. ) Sommet est, en termes
d'anatomie, la partie la plus élevée
de ia tête, celle qui est entre le sin-
ciput et Pocciput.
SOMMITE,, s.f. du mont Som-
ma&, qui fait partie du Vésuve , et du
grec ai8os (lithos) , pierre.
( Minéral.) On appelle sinsi un
cristal volcanique qui se trauve dans
les laves du mont Sornma.Ce cristal
est d’une couleur blanche grisâtre ;
il est éclatant, un peu translucide,
et d’une dureté peu considérable.
SOMMITE , ss f. du latin sum-
milas, le petit bout, la pointe.
(Botan.) Les botanistes désignent
par ce mot la pointe des herbes, et
lus communément les extrémités
des tiges fleuries de quelques plantes,
dont les fleurs sont trop petites pour
être conservées séparémeut : ainsi,
on dit sommilés d'absynihe, de
lavande , de centaurée , etc.
SOMNAMBULE , s. m. etf. du
lat. somnus , sommeil, et d'ambu-
lare, se promener : qui se promène
en dormant.
(éd. ) Les somnambules sont
des gens dont les organes ne s’assou-
p'ssent pas complétement : leurs sens
dorment , mais leurs muscles , leur
cerveau , retiennent encore une por-
tion de vitalité, L’ivresse, la bonne
SON 342
chère, les alimens venteux et durs,
sont les causes ordinaires du somi-
nambulisme. Un régime de vie so-
bre et frugal, des alimens de facile
digestion , l’abstinence de vin , un
exercice modéré en sont le remède,
SOMNIFERE , adj. du lat, som-
nus, Sommeil, et de fero , porter :
qui provoque le sommeil.
(Méd. ) Epithète que l’on donne
aux remèdes qui assoupissent, qui
font dormir ; tels que l’opium , le
laudanum , le sirop de diacode , etc.
SOMPTUAIRE, adj. du latin
sompluartius , fait de sumplus , dé-
pense : qui concerne la dépense,
(Æcon. polil.) Lois sompluaires;
ce sont les lois qui réforment le luxe,
qui règlent la dépense dans les fes-
tins , dans les habits, dans les bâti-
mens, etc.
SON, ( farine } s. m. du lat. sum-
ma, sous-entendu farina, la grosse
farine, dont les Espagnols ont fait
soma ; dans la mème signification.
(Botan.)On appelle ainsi Pécorce
des graines céréales, lorsqu'elle a
été brisée et séparée de la farine
qu’elle renfermoit, pour la mouture
et le hlutage,
SON ,(bruit }s. m. du lat. sonus.
(Physique ) Mouvement de vi-
bration imprimé à un corps, com-
muniqué par ce corps au fluide qui
lenvironne, et transmis par ce fluide
jusqu’à l’oreille, qui est organe des:
tiné à en recevoir l'impression.
Pour produire le son, il faut,
10, Hey ait nécessairement du
mouvement dans le corps sonore ;
que ce mouvement se communique
à l’air, et de Là aux parties qui sont
les instrumens propres et immédiats
de l’ouie:
Plusieurs physiciens ont cherché
à connoitre la vitesse avec laquelle
le son se propage. Les expériences
faites avec le plus d’exactitude ont
prouvé que le soz foit ou foible pa-
court 173 toises ( 337 mètres) par
seconde de tems , et que sa vitesse
est uniforme.
Quand l£ son rencontre des obs-
tacies. il change de direction et se
réfléchit; et son angle de réflexion
est parfaitement égal à celui de som
incidence, C’est là ce qui forme les
échos,
844 SON
Son articulé ; on appelle ainsi la
Toix humaine , en tant qu’elle pro-
duit des paroles.
( Musique ) Le son absolu ou
Pagitation communiquée à Pair par
la collision d’un corps frappé par un
autre, et parvenue jusqu’à l’organe
auditif, appartient au physicien ; le
musicien n’examine que le so rela-
tif, ou le bruit résonnant et appré-
ciable, et il lexamine seulement
par ses modifications sensibles,
11 y a trois objets principaux à
considérer dans le son : le ton, la
force et le timbre.
Sur chacun de ces rapports, le son
se concoit comme modifiable: #9, du
grave à l’aigu; 20, du fort au foible ;
30, de l’aigre au doux , ou du sourd
à lPéclatant, et réciproquement.
10, Theon de Smyrne, dit que
Eaius d'Idermione . de même que le
pythagoricien Hyppase , de Meta-
pe , s'étoient servi, pour calculer
es rapports des consonnances , de
deux vases semblables et résonnans
à l'unisson; que laissant vide l’un des
deux , et remplissant l'autre jusqu’au
quart, la percussion de lun et de
l'autre avoit fait entendre la corson-
nance de la quarte ; que remplissant
ensuite le second jusqu'autiers, puis
jusqu’à la moitié, la percussion des
ceux avoit produit la consonnance de
la quaïte ; puis de l’octave.
Pythagore , au rapport de Nicoma-
queetde Censorin ,s y étoit pris d’une
autre maniere pour calculer les mêè-
mesrapports, Flsuspendit aux mêmes
cordes sonores différeus poids, et
détermina les rapports des divers
sons sur ceux qu’il trouva entre les
poids tendans. Mais les calculs de
Pythagore sont trop justes pour avoir
été faits de ceite manitre, puisque
chacun siitaujourd’hin , sur les ex-
péviences de Vincent Galilée, que
les sons sont entr'eux, non comme
les poids tendans, mais en raïon
des sous-double de ces mêmes poids.
Enfin, l’on invenia le monocorde,
eppelé par les anciens canon har-
monicus , parce qu'il donnoit la rè=
gle des divisions harmoniques. Deux
cordes de mème métal ,évales et éga-
lement tendues forment un unisson
parlait en tous seus, Si les longueurs
sont inévales, La plus courte donnera
un son plus aigu, et fera aussi plus
SON
de vibrations dans un tems donné
d’où Pon conclut que la différence des
sons, du grave à Paigu , ne procède
que de celle des vibrations faites dans
un même espace de tems par les cor-
des ou corps sonores qui les font en-
tendre ; ainsi l’on exprime les rap-
ports des sons par le nombre des vi-
brations qui les donnent.
Onsaitencore, par des expériences
non moins certaines, que les vibra-
tions des cordes, toutes choses éga-
les d’ailleurs, sont toujours récipro-
&uesaux longueurs, Ainsi, une corde
double d’une autre ne fera , dans le
même tems; que la moitié du nom-
bre des vibrations de celle-ci, et le
rapport des sons qu’elles feront en-
tendre s’appelle octave. C’est sur ces
principes qu'est fondée la construc-
tion des instrumens à cordes, tels
.que le clavecin , le tympanon , et le
jeu des violons et basses, qui, par
les différens accroissemens des cordes
sous les doigts ou chevalets mobiles,
proëuit la diversité des sons qu'on
tre de ces instrumens.
20, La force du son dépend de celle
des vibrations du corps sonore ; plus
ces vibrations sont grandes et fortes ,
plus le son est fort et vigoureux , et
s’entend de loin. :
30, Quant à la différence qui se
trouve entre les sons par la qualité
du timbre , ilest évident qu’elle ne
tient ni au degré d’élévation, ni
même à celui de la force. Un haut-
bois aura beau se mettre à Punis-on
d’une flûte, il aura beau radoucir le
son au même degré, le son de
flûte aura toujours quelque chose de
moëlleux et de doux, celui du haut-
bois , quelque chose de rude et d’aigré
qui empêchera que Poreille ne les
confo#de ; cependant on est encore à
trouver la cause de cette troisième
qualité du son et ses différences.
Sons harmoniques où sons flé-
Lés ; ce sont des espècesde sons qu’on
tire de certains instrumens, tels que
le violon et le violoncelle par un
mouvement particulier de Parchet
qu'on approche davantage du che
valet, et en posant légérement le
doigt sur certaines divisions de la
corde : en glissant légèrement le doigt
de Paigu-au grave depuis Je milieu
d’une corde qu'on touche en même
tems de l’archet, en la manière sus-
SON
dite, on entend distinctement une
succession de 50715 harmoniques du
grave à laigu , qui étonnent fort ceux
qui n’en connoissent pas la théorie.
Le principe sur lequel cette théorie
est fondée, est qu’une corde étant
divisée en deux parties commensu-
rables entrelles, et par conséquent
avec la corde entière, si l’obstacle
qu’on met au point de division n’em-
peche qu'imparfaitement la commu-
pication des vibrations d’une partie à
lautre,toutesles fois qu’on fera sonner
la corde dans cet état, ellerendra non
le son de la corde entière, ni celui
de sa grande partie, mais celui de sa
plus petite partie, si elle mesure exac-
tement l’autre; ou, si elle ne la me-
sure pas, le son. de la plus grande
aliquote commune à ces deux pariies.
SONATE , s. f. de Pitalien so-
al,
(Musique }Pièce de musique ins-
trumentale, composée de trois ou
quatre morceaux consécutifs de ca-
racteres différens,
. Ja sonate est à peu près, pour les
instrumens, ce qu'est la cantate pour
les voix.
SONDE , s. f. Corruption de fun-
da, fait de fundus , fond.
( Marine) Sonde se dit, en ter-
mes de marine , de l’action de son-
der, et du plomb aveclequelon sonde ,
appelé plomb de sonde.
Le plomb de sonde est un gros
plomb oblong, en forme de prisme
on de pyramide tronquée, auquel on
attache une longue corde appelée
ligne de sonde ,etque Von jette dans
la mer pour en connoitre la profon-
deur. La base du plomb est cave,
pour recevoir une boulette de suil',
äfin qu’ils y attache quelque partie
du fond pour en connoitre la couleur
et la qualité; s’il ne s’yattache rien,
le suif reste net et pointillé , et alors
on connoit que le fond est de roche ;
le nombre des brasses du fond et sa
qualité servent pour déterminer le
parage où on se trouve.
Aller à La sonde ; c’est naviguer
en sondant de tems en tems, pour
connoitre lé fond , et se guider par
celte connoissance.
Sondes, au pluriel, se dit des
profondeurs du fond de la mer, qui
ent été observées, et qui sont mar-
SON 345
quées sur les cartes marines, ordinai:
rement par brasses; et étre sur les
sondes, c’est être dans les parages
dont les sondes sont connues par les
cartes,
(Chirurgie) Sonde est anssi le
nom d’un insfrument de chirurgie de
plusieurs formes et figures, suivant
ses différens usages. On introduit la
sonde dans la verge , pour savoir s’il
y à une pierre dans la vessie; on
Pintroduit dans les plaies pour les
examiner et en connoitre la profon-
deur.
(Art milit. ) Sonde du mineur ;
c’est un instrument propre à enfoncer
dans les terres , et découvrir les gale-
ries de Passiégé.
SONNA, s. in. Mot arabe qui si-
gnifie seconde loi.
(Culiemahomélan) C’est le nom
que les Mahométans donnent à un
recueil de traditions contenant les
faits et les paroles remarquables de
Mahomet. C’est, aprèsle £oran, le
livre qui a le plus d'autorité parmi
eux : le sonna est, pour ainsi dire,
un supplément à cet ouvrage ; il con-
tient, outre les traditions, les régle-
mens et les décisions des premiers
califes ou successeurs de Mahomet ,
ce qui constitue un corps de théologie
dontiln’est point permis de s’écarter.
SONNER , v. a. du lat. sono , so-
nare , rendre un son, faire rendre
un son.
(Musique) On dit en composi-
tion , qu’une note sonne sur la basse,
lorsqu’elle entre dansl’accord , et Fait
harmonie ; à la différence des notes
qui pe sont que de goût . et ne servent
qu’à figurer lorsqu'elles ne sonnent
point.
On dit aussi sonner une note, un
accord , pour dire, frapper ou faire
entendre le son, l’harmonie de cette
note ou de cet accord.
SONNET , s. m. du lat. sonellus,
diminut, de sonus , dans la\signifi-
cation de chanson : chansonette.
( Poësie) Le sonnet est un poëme
de quatorze vers, divisés en deut
- quatrains qui marchent sur deux ri-
mes, et en deux tercets, Les deux
rimes , Pune masculine et l’autre fé+
minine , qui remplissent les deux
guatrains, doivent garder, dans le
S'O:rP
second quatrain , le méme ordre que
dans le premier.
On AR que l’arrangement
des rimes dans le sixain , ne soit pas,
s’ilest possible, le: même que dans
les qualrains. Il ne faut pas que dans
out le sornnet un même mot soit
répété.
Tous les vers d’un sornet doivent
avoir Ja même élendue; les pensées
y doivent être nobles, lesexpressions
vives, et lon n’y souflre rien qui
m’ait un rapport essentiel À ce qui
en fait le sujet.
Le sonnet doit finir par une pen-
sée ingénieuse , et 1l faut que la chute
en soit belle et heureuse,
Li est probable que cette pièce de
poésie a élé inventée par les trouba-
dours; ce qu’il y a de certain, c’est
qwelle étoit connue du tems de saint
Louis, Pétrarque la mit en vogue en
Italie vers Van 1525, et Jean Du
Bellay Pa fait revivre parmi nous, au
milieu du seizieme siecle,
Les plus beaux sonncels que nous
ayons, sont le sonnet de Benserade
sur l'incendie de Londres; celui de
Desbarreaux,
Grand Dieu, Les jugemens ; etc.
et celui de Hennault sur lPavorton.
« F
SONOMETRE , s. m. du latin
sonus , son, et du grec pérTpoy (ré-
tron), mesure.
(Physique) Instrument propre à
mesurer ef à comparer les sons.
SONORE , adj. du latin souorus,
fait de souor, son éclatant, retentis-
sint. :
(Physique) Epithète que Pon
donbe aux corps capables de rendre
des sons : Corps sonores.
Lés corps ne peuvent être capables
de reudre des sons, qu'autant quiis
sont élastiques; car il n’y a qu'un
corps élastique qui puisse se prèter
au mouvement de vibration qui cons-
titue le son. El faut donc qu'un corps
soit élastique pour être souore; et
cette propriété est en lui relative à
son degré de ressort.
346
(Husique) Sonore, en musique,
se dit particulierement de tout ce qui
rend des sons moëlleux, forts, nets,
justes et bien timbrés : une cloche
sonore ; UNE VOIX SOLOrE.
SOPEHSME , s. m. du grec oo-
qinux (sophisma), ce qui est fait
SOR
avec sagesse , fait de cogéx (sophia),
sagesse.
(Didacl.) Ce mot, dans origine,
emportoit une idée honnête : il si-
gnifioit un chef-d'œuvre de sagesse
ou de science; maintenant il signifie
un raisonnement captieux, quiin-
duit en erreur, qui n’a que l’appa-
rence , et point de solidité, Il en est
de même de ses dérivés.
SOPHISTE , s. m. même origine
que SOPHISME,
(Didact.) Ce mot signifioit, du
tems méme de saint Augustin, un
philosophe ou un professeur délo-
quence; maintenant ce n’est plus
qu’un homnie captieux, un décla-
mateur , qui ne cherche que de vaines
subtilités,
SOPSISTIQUER, v. à. du grec
cogilw (sophizo), vendre sage, et
dans la suite , tromper.
( Commerce) Sophistiquer; c’est
faire un mélange de différentes dro-
gues simples dé mauvaise qualité,
que l'os méle avec des drogues choi-
sies , pour augmenter leur poids et
diminuer leur prix.
(Diction) Sophistiquer signifie
aussi subfiliser avec excès,
SOPORATIF,SOPORIFIQUE,
SOPORIFERE , du latin sopor,
sommeil , et de fero , porter.
( Head.) A se dit des remèdes as-
soupissans, qui endorment , qui cau-
sent le sommeil,
SOPOREUX , SE , adj. du latin
sopor, sommeil.
( Med.) Affection soporeuse ;
c’est une maladie léthargique, qui
cause un sommeil dangereux.
SORA , s. m. 7. ESSÈRE.
SORBET , s m. Mot arabe qui
signifie boire.
(Econ. dom.) Svrte de breuvage
fait de citron , de sucre , dam-
bre, etc. , très-commun en Tur-
quie.
SORBONNE , s. f. de Sorbone,
confesseur de saint Louis.
( L'héol,) Maison ou collége de
théologie, Cette célèbre école de
théologie fut fondée en 1250, par
Robert Sorbone , natif du village de
Sorbonne , diocèse de Reims, dont
il avoit pris le nom, suivant Pusage
‘des gens de lettres de ce tems-là
SOR
SORCIER , s. m. du latin barbare
sortiarius , fait de sorlior, jeter le
sort, tirer au sort : jetteur de sort, #7,
MAGIE.
SORISSAGE , s. m. de litalien
sauro , couleur roussâtre,
(Péche) Le sorissuge ou sauris-
sage, est l’art de faire sécher les ha-
reugs à la fumée. /7. HARENG.
SORORIANT, TE, adj. du latin
sororio, s’enfler à Penvi.
_(Physiol.) On dit des mamel-
les des filles , qw’elles sont sororian-
Les, lorsqu'elles sont à l’âge où on
leur voit grossir la gorge.
SORT ;s. m. du latin sors, sortis.
(Divinat.) Ce mot, dans le sens
des anciens, signifie la destinée, Il
est maintenant communément em-
ployé comme synonyme de hasard ,
ou la maniere de décider quelque
chose par ie hasard,
SORTIE , s. f, du lat, barb. sor-
lire , fait de sorelus , pour surrec-
tus , levé, droit; ce mot s’est dit de
ceux qui étant assis , se lèvent pour
soiti : action de sortir.
( Ærtmilit.) Sortie, en termes
de guerre, est la marche de quelques
troupes assiégées , qui viennent in-
sulter le travail des assiégans , et
quelquefois un quartier du camp ;-
lorsque les lignes de circonvallation
ve sont pas en défense. Zenterune
sortie , repousser une soriie , COu-
perune sortie , en prenant à dos les
troupes qui Pont faite.
Les sorties ont pour objet d’abattre
la tranchée en tout ou en partie , de
raser quelque bout considérable et
mal protégé de ses logemens ; de re-
tarder le progrès des attaques ; d’at-
tirer l’assiégeant sous le feu de la
place , pour lors bien préparé; de
xéprendre quelque partie du chemin
couvert, où l’assiégeant n’est pas
encore établi; de le chasser d’une
brèche ; où il est mal affcrmi ; de
chicaner le passage du fossé , et enfin
de tuer où de chasser le mineur de
son trou. ,
(Hydraul.) Sortie , en hydrau-
Jique , est l’orifice d’un ajustage par
où l'eau s’élance en l'air, et forme
un jet d’eau.
(Jardin, ) Les jardiniersappellent
sorties , les boutons à bois ou à fruit,
qui émanent du bas de la tige des ar--
bres nains,
SD: 937 1
SORTIR ; v, n. même origine
que SORTIE , passer du dedans au
dehors. ,
SORTIR, v.a. du lat. sortior, ob-
tenir, avoir par le sort.
( Pratique ) Ceterme estemployé
dans la pratique pour avoir. Les ju-
gemens qui en confirment un autre,
disent que celui-ci sortira , aura son
plein et entier effet.
En style de notaire, on dit qu'une
somme de denier sortira nature de
propre, pour sera réputée propre.
SOTHIAQUE ou SOTHIA-
CALE , adj. de solhis, nom que
les Egyptiens donnoient ancienne-
ment à la constellation du grand
chien , appelé autrement $yrius.
( Chronol. ) Sothiaque se dit
d’uug période de 1460 ans, autre-
ment appelée période caniculaire,
qui, suivant les anciens , ramenoit
les saisons aux mêmes jours de Pan-
née civile des Egyptiens , qui étoit
de 365 jours.
SOÏFIE , s.f. Vieux mot françois
qui signifie solise , bélise, balour-
dise.
( Art dramatique ) Espèce de
drame qui, sur la fin du quinzième
siècle , et au commencement du
seizième, faisoit chez nous la sa-
tyre des mœur& La sofie répondoit à
la comédie grecque du moyen âge ;
non qu’elle fûtune satyre personnelle,
mais elle attaquoit les étais, et plus
expressément l’église. La plus ingé-
nieuse deces pieces est sans contre-
dit celle où l’ancie: monde , déjà
vieux. s’étantendormi de fatigue ,
Abus s’'avise d'en créer un nouveau,
dans lequel il distribue à, chaque
vice et à chaque passion son do-
maine , en sorte que la guerre s’al-
lume entreux , et détruit le monde
qu’AÆAbus a créé ; alors le vieux
monde se réveille et reprend son
train. -
Dans cette satyre ; le clergé n’est
point épargné ; 1l est encore moins
dans la solie du nouveau monde ;
mais la plus célèbre de toutes les
solies est celle de mère sole com-
posée et représentée par ordre de
Louis XII.
SOTTO-VOCE , adv. Terme
italien.
( Musique ) Ce terme annonce
SOU
dans les lieux où ilest écrit, qu'il
ne faut chanter qu’à demi-voix, ou
jouer qu'à demi-jeu. 11 signifie la
mème choseque mezzo-forle et mez-
$a-voce.
SOU , s. m. 7. SOL.
SOUBAB , s. m. Mot indien.
{ Econ. polit.) C’est ainsi qu'on
nomme daus lIndostan les souver-
#eurs particuliers des provinces com-
prises dans une nababie, ou sou-
mise À un NABAB. Foy. ce mot.
SOUBASSEMENT , s. m, de l’i-
talien sotto basamento.
(-Archit. ) Espèce de piédestal
continu , qui sert de base à un édi-
fce.
SOUCHÉ , s. f. de l’allemand
sloc.
( Agricult. ) La partie d’en bas
du tronc d’un arbre, accompagnée de
ses racines, et séparée du reste de
l'arbre
( Hydraul. ) Souche est aussi le
nom d’un tuyau qui s'élève au mi-
lieu d’une bassine , et d’où sort le
jet.
( Pratique ) Souche se dit en-
core, au figuré, de celui dont plu-
Sieurs descendans ont tiré leur ori-
gine.
SOUDAN, si m. 7. SOLDAN.
SOUDE, s. f. de Pallemand sude
ou de soda , nom d’une plante dont
on retire la soude.
( Minéral. ) La soude ou alkali
minéral est une substance saline,
l’une des plus répandues qu'il y ait
dans la nature ; elle est la base du
sel marin , où elle entre pour envi-
von les trois quarts de son poids ;
mais la plus grande partie de la
soude qui est dans le commerce,
provient de la combustion des plan-
tes qui croissent sur les bords de la
mer, On forme des amas de ces
plantes salées, on creuse à côté une
fosse ronde , qui sélugit vers le
fond , et qui a trois ou quatre pieds
de profondeur. C’est dans cette es-
pèce de four qu'on brûle ces végé-
taux ; la combustion se continue
pendant plusieurs jours sans inter-
ruption , et lorsque toutes les plan-
tes sont brülées ,; on trouve une
masse de sel alkali , qu’on brise en
morceaux , pour en faciliter le trans-
bat et le débit.
848
SOU
Les divers usages de la soude sünt
importans dans les arts , et sur-tout
dans les fabriques de verres et de
savons ; et dans les pays où les cen-
dres des foyers ne peuvent être em-
ployées pour les lessives , telles que
les cendres de tourbes, de charbon
de terre, on même de bois flotté,;
on leur substitue la soude; qui est
moins caustique , et altère moins lé
linge que la potasse.
Indépendamment des usages aux-
quels la soude est employée dans
les arts et dans les manufactures,
elle est un des plus puissans instru-
mens de la chimie , et la médecine
en retire des remèdes dont lexcel-
lence est prouvée par lusage habi-
tuel qu’elle en fait ; tel que le sul-
fate de soude: ou de sel de Glauber;
le tarlrile de soude ou sel de
seignette ; Vacélite de soude où
terre foliée cristallisée , ete.
SOUDURE, s.f. du lat. solidare,
rendre solide.
( Technol.) Alliage métallique
au moyen duquel on joint d’une ma-
nière solide , des pièces métalliques
les unes avec les autres.
SOUFFLAGE , s. m. du lat. suf=
flo , souffler : l’action de soufiler.
( l’errerie ) L’action de souffler
le verre.
( Marine ) Opération que l’on
fait à un vaisseau dont la construc-
tion est manquée , ef qui ne peut
porter la voile. Cette opération con-
siste dans urnrenflement ou augmen=
tation de largeur ét de grosseur , que
l’on procure au vaisseau , au moyen
de nouveaux bordages cloués par-
dessus ceux du franc-bord.
SOUFFLE, s. m. du latin s4f/la-
ts : vent que Pon fait en poussant
de l’air par la bouche avec force.
( Physiol. ) Souffle se dit quel-
quefois de la simple haleine ou res-
piration qui est un vent pressé par
les poumons , que les animaux
exhalent par le nez et la bouche,
pour conserver leur vie.
SOUFFLET , s. m. du latin suf-
flatus.
Technol. ) Instrument qui sert
à souffler, en tirant le vent, et puis
en le comprimant pour le faire sortir
par un tiou avec violence.
SOU
Soufflet de forxes ; voy. MA-
CHINE SOUFFLANTE.
Strabon attribue l’invention de
cet instrument au Scythe Anachar-
sis , qui se rendit recommandable à
Athènes par son savoir , son désin-
téressement , sa prudence, et par
laustérité de ses mœurs.
SOUFFLURE , s. f. même ori-
gineque SOUFFLET.
( Lechnol.) Cavité qui se trouve
dans l’épaisseur d’un ouvrage de
fonte.
( Dioptrique ) Ou appelle aussi
soufflure, dans le verre, et en par-
ticulier dans les vitres, certains dé-
fauts où la matière du verre a pris
dans la fusion une figure courbe au
lieu dune figure plane.
SOUFFRANCE , s. f. du latin
barb. sufferentia, douleur, peine.
( Pratique ) I] se dit de la tolé-
xance qu’on a pour certaines choses
que l’on pourroit empêcher.
Souffrance est aussi une suspen-
sion par laquelle on differe d’allouer
ou de rejeter une partie mise en
compte, jusqu’à ce qu’on rapporte
les pièces justificatives. Cet article
£st en souffrance.
SOUFRE, s. m. du lat. sulphur,
( Minéral.) Substance éminem-
ment inflammable qui se trouve en
abondance dans ce qu’on appelle
les trois règnes de la nature. Le
soufre se présente dans diflérens
états,
Le soufre natif pur est une belle
couleur jaune de citron , translucide,
et presque diaphane.
Le soufre est électrique par le
frottement ; il acquiert l’élasticité
résineuse ou négafive.
Le De dé est un des ingrédiens
de la poudre à canon, dans laquelle
il entre pour une partie , contre sept
parties de nitre, et une mi-partie de
charbon.
Lorsqu'on brûle le soufre lente-
ment il s’en dégage un gaz acide
sulfureux que sa qualité suffocante
rend utile pour la destruction desani-
maux nuisibles et des insectes de toute
espèce.
La médecine emploie le soufre
comme un remède tresefficace, sur-
fout pour le traitement des maux de
poitrine et des affections cutanées.
La chimie et les arts trouvent dans
SOU 249
Pacide sulfurique et dans ses diflé-
rentes combinaisons, des matériaux
qui leur sontd’uneutilité journalière.
Les beaux arts emploient le soufre
combiné avec le mercure qui lui
donne une très-belle couleur rouce,
pour lever des empreintes parfaite-
ment fidelles des pierres gravées les
plus précieuses , et multiplier ainsi à
nos yeux ces chefs-d’œuvres d’anti-
quité. 7. SULFATE , SULFURE,
SULFUREUX , SULFURIQUE.
SOULIER , s. m. du lat. barbare
sotolaris. V. CHAUSSURE.
SOUPAPE, s. f. de la préposition
sub, sous, et de Pallemand pappe,
ou du latin papilla, mamelle : la
soupape faisant office d’une ma-
melle.
( THécan. ) Petit cône tronqué de
laiton ou de cuir, qui se loge dans
une cavité correspondante à sa figure,
et qui est garni d’une pélite queue
destiné à le retenir dans sa place.
Les soupapes sont des parties es-
sentielles d’une pompe, et sont des-
tinées, en s’ouvrant, à permettre à
l’eau de passer dans un sens, et, en
se fermant , à empêcher l’eau de
retourner d’où elle vient,
SOUPENTE , s. f. du latin sus-
perdeo , suspendre.
( ÆHécan. ) Pièce de His qui ,
retenue aplomb par le haut , est
suspendue pour retenir le treuil et
la roue d'une machine.
SOUPIR, s. m, du lat. suspire ,
exhaler, pousser des vapeurs, dé-
sirer ardemment : respiration plus
forte et plus longue qu’à l'ordinaire,
(Musique) Soupir se dit dun
silence équivalent à une noire, et
qui se marque par un trait courbe
approchant de la figure du 7 de chif-
fre, mais tourné en sens contraire,
#. SILENCE.
SOUPLESSE, s. f. du lat. szp-
plez, dont on a fait souple, flexi-
biité du corps, facilité à mouvuir
son corps, à se plier comme on veut,
à imiter la posture d’un suppliant.
( Peinture ) Souplesse, dans le
Jangase des peintres, est opposé à
la roideur. La souplesse doit se
trouver dans les contours, dans les
attitudes , dans les ajustemens et
dans toute la composition. Les con-
tours doiveut ètre sinueux , coulars ;
350 S'O'U
les attitudes faciles, les ajustemens
naturels, la composition variée ; si
toutes ces lois sont observées dans
un ouvrage , on y trouvera toute la
souplesse que lon est en droit
d'exiger.
SOURCE , 5. f. du lat. barbare
surgilia , fait de surgere, dont on a
fait sourdre et sourcer , pour sortir,
( Physique ) On appelle ainsi
Veau vive qui sort de terre en quan-
tité plus ou moins grande , et qui de-
vient l’origine des puits, des fon-
taines, des rivières, etc.
L'origine des sources a fait long-
tems un grand sujet de dispute entre
les savans. L’un des systèmes qui a
fait le plus de fortune est celui de
Descates : il supposoit que les eaux
de la mer se rendoient par des con-
duits secrets dans des réservoirs pla-
cés sous les montagnes; que là elles
étoient réduites en vapeurs par Te
feu central , et que ces vapeurs ,
élevées dans l’intérieur des monta-
gues , se condensoient en eau contre
leurs parois, et que’cette eau s’écou-
loit par les fentes des rochers comme
Peau distiilée coule par le bec d’un
alembic.
Voici comme les physiciens mo-
dernes représentent l'opération de
la vatuf#e dans la formation des
sources :
Lorsque l'air est d’une température
chaude ; il se charge des vapeurs
aqueuses qui s'élèvent de la surface
des eaux. Ces vapeurs montent dans
Patmosphère où elles $’étendent de
tous les cotés, et lorsqu'elles rencon-
trent le sommet des montagnes elles
se condensent aussiiot par le contact
de ces corps froids, elles se conver-
tissent en eau , et coulent le long
«les rochers.
Lorsque les vapeurs se sont con-
densées en eau courante contre les
rochers, cétte eau pénètre dans les
feuillets presque verticaux dont ils
sont composés ; elle s’y fraie des rou-
tes qui s’élargissent avec le tems;
peu à peu les feuillets de la roche se
détachent , ils tombent ; voilà le
commencement dun petit ravin qui
s’'approfondit insensiblement ; les
aux qui découlent des rochers voi-
sins s’y rendent , el pénètrent dans
les fissures verticales qui sont au fond
SOU
du ravin , elles descendent à des pro-
fondeurs plus ou moins considérables,
et finissent par paroitre au jour sur le
flanc ou vers la base de la montagne.
Quant à la recherche des sources
cachées dans le sein de la terre, si
l’on est Sur un sol primitif composé
de roches feuilletées, on est presque
assuré de trouver par-tout au moins
quelques petits filets d’eau. Si Von
est dans un pays secondaire où le sol
est composé de couches horizontales,
il faut examiner, soit par l’inspection
des ravins les plus profonds, soit par
le moyen de la tarrière, s’il nexiste
point de couche d’argile; si Pon en
découvre, on est assuré de trouver
une nappe d’eau dans toute l'étendue
de cette couche.
Si le terrein étoit graveleux ou
sablonneux jusqu à la profondeur
des puits ordinaires, il seroit inu-
tile d’y chercher de Peau.
SOURCIL ; s. m. du lat. super-
ciliuin, ce qui est au dessus des cils.
( Anat. ) Les sourcils sont les_
deux arcades de poils, situées au bas
du front , entre le haut du nez et les
tempes , dans la même direction que
celles des arcades osseuses, qui for-
ment le bord supérieur des orbites.
Ils sont ainsi appelés à cause qu’ils
sont au dessus des cils.
SOURD, DE, adj. du lat. surdus,
qui ne peut ouir, entendre.
( Peinture ) On appelle sourd en
peinture, les couleurs où les fonds
dont le ton a quelque chose de doux
et de vague: les tons sourds font
briller les objets peints de couleurs
brillantes, comme les accords adou-
cis font valoir les voix sonores qu’ils
accompagnent.
(Arithmét.) IVombre sourd; c’est
celui qui ne peut être exprimé ou
qui n’a point de mesure commune
avée l’unité., C’est ce qu’on appelle
autrement #ombre irralionnel ou
incommensuruble.
SOURDINE , s. f. de sourd ,en
latin surdus.
(Musique) Petit instrument fe
cuivre où d'argent. qu'on applique
au chevalet du violon ou du violon-
celle, pour rendre les sons plus sourds
et plus foibles, en interceptant et
senant les vibrations du corps entier
de l'instrument, \
SOU
* I y a des sourdines aussi pour les
cors de chasse , pour le clavecin, etc.
SOUS , prépos. du lat. sub.
( Gramm.) Préposition qui sert
à marquer la situation au dessous,
la subordinatiow,. le tems, etc.
SOUS - ARBRISSEAU , s. m. P-
ARBRISSEAU.
( Botan. ) Plante distinguée des
arbrisseaux en ce qu’elle n’a point
de bourgeons ; et des herbes, en ce
que ses tiges sont, ligneuses,
SOUS - AXILLAIRE , adj. 7.
AXILLAIRE.
(Botan.) Gn donne ce nom aux
parties des plantes qui ont leur point
d'insertion au dessous de celles qui
sont axilaires, Une tige qui porte des
rameaux au dessous desquéis des feuil-
les ont leur point d’insertion , les ra-
meaux et fout ce qui naît entre les
feuilles et la tige sont axillaires ,
et les feuilles sont sous-axillaires.
SOUS-BAIL, s. m. /. BAIL.
: (Pratique ) Baïl que le preneur
fait à un autre, d’une partie de ce
qui lui a été donné à ferme.
SOUS-CLAVIER , IERE, adj.
du lat. sub clavius, qui est sous la
clavicule.
( Anat.) Arières sous-clavières;
celles qui naissent de la convexité de
la crosse de Paorte ; elles sont au
nombre de deux , la droite et la gau-
che,
Muscle sous-clavier; celui qui a
des attaches fixes antérieurement à
la première côte, dans l’endroit où
elle se joint à la portion cartilagi-
neuse, etse glissant sous la clavicule,
va se terminer le long de sa partie
inférieure et externe. Ce muscle seit
à abaisser la clavicule.
Veines sous-clavières ; elles sont
produites par la veine-cavesupéiieure,
SOUS - CONTRAIRE , adj, #7.
CONTRAIRE.
( Géom.) Lorsque deux triangles
semblables sont placés de façon qu’ils
ont un angle commun au sommet ë
saus que leurs bases soient parallèles,
or dit qu'ils ont une position sous-
contraire. 1
® SOUS- COSTAL, LE, adj. 7.
COTE : qui est sons Les cotes,
(Anat.) Muscles Sous-coslaurx;
se sont dès muscles qui servent à
SOU 35x
abaisser les côtes , et par-Ià à Pexpi-
ration,
SOUSCRIPTION, s. f. de la pré-
position sub, sous, et de scriplio ,
Signature : signature qu’on fait au
bas d’un acte, pour approuver.
( Pratique) Souscription s'entend
principalement de Pengagement que
contracte celui qui souscrit un billet,
detre Ja caution de celui qui doit ,
et de payer pour Jui les sommes y
contenues, dans le'cas où ïl ne les
paiercit pas lui - même à leur
échéance.
Souscription se dit aussi de Fin-
térèt que des particuliers ont dans
une entreprise, en souscrivant dans
un registre pour la somme qu'ils
s'engagent de fournir. ‘
( Commerce de livres ; gravu-
res, ete.) On appelle de ce nom,
dans le commerce de la Bbrairie , la
consignation qu'on fait d’une cer-
faine somme d'argent que lon avance
pour lédition d’un hyre , d’une es-
tampe , ou d’une collection de gra-
vures, à la charge-d’en avoir un ou
plusieurs exemplaires.
Souscription se dit aussi de Pobli-
gation réciproque de la qe du li-
braire 6u de l’éditeur de délivrer ces
exemplaires dans un certain fems,
Les souscriptions commencèrent
en Angleterre, au milieu du dix-sen-
tième siècle, à Poccasion de l'édition
de la Bible polrglotte de Waïlton. Cet
usage passa d'Angleterre en Hollance,
et fut introduit en France en 1717,
pour la collection des Antiquités de
Montfaucon. LME
SOUS-CUTANE , LE, adj. 7,
CUTANE, =
(-Anat. ) I se dit de ce qui est
sous la peau: les nerfs sous-culanés.
les arlères sous-cutanées.
SOUS - DOMINANTE ;: adj. 7°
EOMINANTE,.
(Musique) Nom donné par M. Ra-
meau à la quat#ème note du ton’,
laquelle est, par conséquent , au
meme-intervalle de la tonique en
descendant , qu’est la dominante en
montant.
SOUS-DOUBLE , adj. 7. DOU-
BLE.
( Mathémat..) On dit qu'une
quantité est sous-double , ou en rai-
son sous-double d’une autre quan-
852 SOU
tité, quand la premiere est contenue
deux fois dans la seconde : ainsi, 3
est sous-double de 6, comme 6 est
double de 3. ;
SOUS-DOUBLE , adj. #. DOU-
BLE.
( Mathémat. ) Deux grandeurs
sont en raison sous-doublée de deux
autres, quand elles sont dans le rap-
port ou la raison des racines carrées
de ces deux autres.
. SOUS-EPINEUX , SE, adj. 77.
ÉPINE : qui est sous lépine.
Anat, ) La cavité ou fosse sous-
épizeuse de Pomoplate ; le muscle
sous-épirieux qui occupe toute la
cavité ou fosse de Pomoplate.
SOUS-MEDIANTE, adj. du lat.
medium, milieu.
( Musique) C’est, dans le voca-
bulaire de M. Rameau, le nom de la
sixième note du ton.
SOUS - MULTIPLE , adj. 7.
MULTIPLE.
(Mathémat.) Une quantité sous-
multiple est celle qui est contenue
dans une autre un certain nombre de
fois, et qui, par conséquent, étant
répétée un certain nombre de fois,
lui devient exactement égale ; ainsi,
3estun sous-mulliple de 21. Dans
ce sens, sous-mulliple est la même
chose que partie aliquote.
Raison sous-multiple ; c’est celle
qui est entre la quantité sous-mul-
liple et latquantité qui la contient :
ainsi, la raison de 3 à 21 est une
raison sous-mulliple.
SOUS-NORMALE , adj. composé
de la prépos. sub, sous , et de z0rma,
règle ; Cest la même chose que
SOUS - PERPENDICULAIRE. F.
ce mot.
SOUS-OCCIPITAL, LE, adj.
. OCCIPITAL , qui est situé sous
Poccipul. Fay
(Anat.) Les nerfs sous-occipilaux
tirent leur origine de la moëlle allon-
gée , entre los occipital et la pre-
mière vertébre du col.
SOUS-ORBITAIRE , adj. Voy.
ORBITAIRE, qui est situésous
Porbite.
( Anat. ) I se dit des vaisseaux
gne parcourent le dessous de Porbile.
SOUS-ORDRE , s. m. 7. CR-
DRE À
(Pratique) Ordre ou distribution
SOU
de T1 somme qui a été adjugée à y
créancier dans un ordre, laquelle
est répartie entre les créanciais de
ce créancier, opposaus sur lui.
Opposans en sous-ordre, créans
ciers en sous-ordre; ce sont ceux
qui sont opposans sur un. créancier
de la partie saisie.
SOUS - PERPENDICULAIRE,
adj. /. PERPENDICULAIRE.
( Géom. ) C’est une portion de
Paxe d’une courbe, inferceptée en-
tre l’extiémité de Pordonnée et le
point, où la perpendiculaire à la
tangente coupe, tirée de Pautre ex-
trémité de lPordonnée coupe lPaxe
de cette courbe,
La sous-perpendiculaire est la
même chose que la sous-normale.
SOUS-SCAPULAIRE, adj. Foy,
SCAPULAIRE : ce qui est sous
l'épaule.
( Anal, ) fafesse SOUS-SCApu-
laire, le muscle sous-scapulaire.
SOUS-TANGENTE , sf. foy.
TANGENTE,
(Géom.) La sous-tangente d’une
courbe est une portion de son axe,
interceptée entre Pextrémité d’une
ordonnée et lintersection de la tan-
gente avec l'axe ; cette ligne déter-
mine Je point où la tangente coupe
l'axe prolongé.
SOUS-TENDANTE , s, f. du lat.
sub , sous, et de teydo , tendre.
( Géom.) La sous-tendante est
une ligne droite opposée à un angle,
et que Pon suppose tirée entre les
deux extrémités de Parc qui mesure
cet angle.
Dans tout triangle rectangle, le
carré de la sous-tendante de Van-
gle droit , est égal aux sous-ler-
dantes des deux autres angles, par
la 47€. proposition d’Euclide. Cette
merveilleuse propriété du triangle a
été découverte par Pythagore. Foy.
HYPOTHENUSE,
SOUSTRACTION, s. f. du latin
sub , sous, dessous , et de /rahere,
traire, oter, enlever : l’action de
tirer en dessous, de soustraire.
(Arithmét.) La soustraction est
la seconde regle, ou pour mieux dire,
la seconde opération de larithméti-
que. Elle consiste à ôter un nombre
d’un autre nombre plus grand, et à
trouver
SOÛ
trouver exactement l'excès de celui-
ci sur celui-là.
En un mot, la soustraction est
upe opération par laqueile on trouve
un nombre qui, ajouté au plus petit
de deux nombres homogenes, fait
avec lui une somme égale au plus
grand de ces nombres.
(Algèbre ) La soustraction en à
algebre, quand il s’agit de monomes,
cousiste à écrire ces quantités de
suite, en changeant sinfplement le
signe de la grandeur à soustraire , et
à faire ensuite la réduction, si ces
quantités sont semblables.
S'il est question de polynomes ,
on disposera les termes de la gran-
deur à soustraire , sous ceux de la
grandeur dont on soustrait , c’est-à-
dire, les termes de l’un, sous les
termes semblables de Vautre, en
changeant simplement tous les signes
de la grandeur à soustraire, en des
signes contraires. Cette préparation
faite, on réduira les termes à leur
plus simple expression. Quand il n’y
a point de termes semblables, on
écrit simplement la quantité à sous-
trure , dont on change les signes à
la suite du polynome, dont on fait
la soustraction.
SOUS-TRIPLE , adj. 7. TRI-
PLE.
(Mathémat.) Deux quantités sont
en raison sous-triple, quand lune
est contenue dans l’autre trois fois.
Ainsi 2 est sous-triple de 6, ou en
raison sous-lriple de 6, de mème
que 6 est triple de 2, ou en raison
triple de 3. ;
SOUS-TRIPLEE, adj. #. TRI-
PLE.
(Mathémat.) Raison sous-tri-
plée ; c’est le rapport des racines
cübiques. #. RAISON.
SOUSTYLAIRE, s. et adj. Foy.
STYLE.
(Gnomonique) La ligne sou-
stylaire , ou la soustylaire en gno-
monique, est une ligne droite, sur
laquelle le style ou gnomon d’un ca-
dran est très-élevé, et à laquelle il
répond perpendiculairement.
Dans les cadrans polaires , équi-
poxiaux , horizontaux , méridionaux
et septentrionaux, la ligne sous-s£ty=
laire-est la méridienne , ou ligne de
Tome LI.
S'OY 253
douze heures ou lintersection du plan
sur lequel le cadran est tracé, avec
celui du méridien du lieu, parce que
le méridien du lieu se confond alors
avec le méridien du plan ; mais dans
dans les autres cas, la méridienne
differe presque toujours de la sou-
stylaire. VF, GNOMON.
OUTE , s.f. de l’italien solta ,
fait du latin subtus,
( Harine ) H se dit de comparti-
meps formés avec des cloisons, fai-
sant des logemens ou cabinets qui
ferment à clefs placés au dessous
du pont, pour enfermer et mettre à
Pabri et en particulier , divers effets,
vivres et munitions.
SOUTE, s. f. du latin solvo,
solutum ; souldre , payer.
( Pratique ) Somme qui se doit
payer par Pun des co-partageans ,
pour rendre les lots ou partage égaux
en valeur.
Il se dit aussi du paiement fait
pour demeurer quitte du reste du
compte. !
SOUTENEMENT , s. m. du lat.
suslinere , soutenir.
( Pratique) Ecritures que fournit
un rendant compte pour soutenir les
articles de son compte qui ont été dé-
battus.
SOUTENIR , v. a. du lat. susli-
nere , pour sub tenere , tenir en
dessous, soutenir.
( Musique ) Soutenir, pris en
sens neutre , signifie faire exacte-
ment durer les sons, toute leur va-
leur , sans les laisser éteindre avant
la fin , comme font très-souvent les
musiciens ; et sur-tout les sympho-
nistes,
SOUTENU , UE, adj. de SOU-
TENIR. 7. ce mot.
(Diction ) Style soutenu ; c’est
_un style noble et continuellement
soigné.
SOUS-TERRAIN , NE, ad). du
latin sublerraneus, composé de sub,
sous , et de £erra , terre: qui est pra-
tiqué sous terre.
( Archit. ) I se dit d’un lieu
voûté, pratiqué sous le rez-de-chaus-
sée, pour difiérens usages,
SOUTERRE , ÉE , adj. mème
origine que SOUTERR AIN.
( Botan. ) Il se du fruit de
354 SPA
quelques, plantes qui cherche À se
cacher, ou se cache plus ou moins
dans la terre.
SOUVERAIN , NE, 5. et adj. du
latin supra ou superior, dont les
Italiens ont fait sovrano.
( Econ. poli. ) On appeloit au-
tretois souverain, le premier en
quelque chose , où celui qui étoit
supérieur aux autres. Sous le roi
Jean , et Charles VI, on appeloit
souverain maitre-d’hôtel, souve-
rain maitre des eaux etforêts, sou-
verain du trésor, ceux qui avoient
Vintendance ou la supériorité de ces
choses. On trouve mème dans les
vieilles ordonnances , et encore dans
celle de 1386 , sous Charles VE, que
le titre de souverain est donné aux
baillis et sénéchaux , par rapport à
leurs supériorités sur les prévots et
châtelains ; et en général à tons juges
qui connoissoient des appellations
des juges inférieurs.
Souverain ne se dit mainte-
nant que des rois ou princes qui sont
absolus et indépendans.
( Monnoie ) Souverain est aussi
le nom d’une monnoie frappée dans
les Pays-Bas, vers le milieu du dix-
septième siecle, par un édit de la
reine de Hongrie ; elle étoit au titre
de vingt-deux karats, et de la taille
de quarante - quaire, quatre-vingt
peuvièmes au marc, poids de Troy;
elle pèse cent quatre grains ; poids
de France, et vaut seize livres huit
sous neuf deniers de France, en-
viron.
SOYEUX , SE, adj. de SOIE,
(F. ce mot); fin et doux au toucher
comme de la SOIE,
(Botan.) H se dit des parties des
plantes couvertes de poils mous ,
seniés , couchés et luisans comme de
la soie.
SPAGIRIE, s. f. du grec or
(spao), extraire, et d’aysipe (ageiro),
rassembler ; ce qui sépare et ras-
semble.
(Chimie) On a appelé la chimie
spagirie , ou Part spagirique , parce
que cet art enseigne le moyen de sé-
parer les substances Les plus pures des
mixtes, d'avec les impures et inu-
tiles, et de les rassembler.
SPAHIS , s. m. Mot turc.
(His, Turque) Nom des soldats
Turcs qui servent à cheval.
SPA
Les principales forces du grand
seigneur sont composées de janissai-
res qui font la meilleure partie des
gens de pied , et de spahis qui sont
les gens de cheval,
Les armes des spahis sont un sa-
bre et une lance , et un dard long de
quatre à cinq pieds, et ferré par un
de sesbouts, qu’ilsdardent avec beau-
“coup d'adresse. Il y en a aussi qui
portent une épée attachée à côté de la
selle de leyrs chevaux.
SPARIES , s. f. du grec orcipe
(spéiro ), disperser.
( Harine ) Tout ce que la mer re-
jette sur ses bords.
SPARSILE , adj. du lat. spargo ,
sparsunt , répandre.
(Astron. ) Les étoiles sparsiles ,
sporades ou informes, sont celles qui
ne sont point comprises dans les gran-
des constellations auxquelles les as-
tronomes ont donné des noms.
SPARTERIE , s. f. de sparte,
nom d’une plante graminée.
(Manufacture ) Sparterie est le
nom qu'on donne à une manufacture
de tissus de sparte, plante qui croit
principalement en Espagne.
Le sparle est connu et employé
depuis un grand nombre de siècles ;
la Grèce, Rome, Carthage, PEurope
et Afrique en ont fait un usage cons-
tant et journalier. Les anciens fa-
briquoient avec ce végétal, non-seu-
lement des cordages , mais des nalies,
des paniers ; des chaussures , etc.
M. de Gavoty, de Berthe, quia
résidé long-tems en Espagne, avoit
établi, il y a plusieurs années, à Pa-
ris ,une manufacture de sparte, dans
laquelle on exécutoit presque tous les
ouvrages qui se font dans le pays mème
où cette plante croit.
Ji se fait à Paris, une grande con-
sommation de tapis de sparterie ,
auxquels on donne différentes con-
leurs. Îls sont communément verts,
et imitent le gazon; c’est sans doute
ce qui a fait imaginer d’en envelopper
les pots de fleurs qu’on place dans les
appartemens sur les consoles et les
cheminées,
SPASME , s.m. du grec oræzios
(spasmos ), contraction, fait de
cran ( spao ), contracter, tirer.
(Héd, ) Convulsion , contraction
S P A
violente et involontaire des muscles
qui servent au mouvement local.
SPASMODIQUE, adj, de
SPASME.
( Méd.) 1 se dit des mouvemens
convulsifs, et quelquefois des remèdes
contre les spasmes ou les convul-
sions; alors c’est la même chose
qu'ANTI-SPASMODIQUE.
SPASMOLOGIE , s. f. du grec
gmæasuoc (spasmos), spasme, et de
a6yos ( logos), discours, traité.
(MHéd.) Patie de la médecine
qui traite des spasmes ou convul-
sions.
SPATH ,s. m. Mot allemand qui
signifie pierre lamelleuse.
(Minéral.)S path estune dénomi-
nation sous laquelle on comprend un
grand nombre de substances pier-
reuses qui ont une structure lamel-
leuse. 11 y a différentes espèces de
spath.
Spath adamantin (Voy. ADA-
MANTIN) ; cest une pierre dont la
couleur est différente , suivant les lo-
calités : à la Chine , elle est brune ;
an Bengale et ailleurs , elle est grise
ou verdâtre ; sa dureté est très-consi-
dérable , elle raie le cristal de roche ,
et même la topase.
La poudre de cette pierre est de-
puis très-long-tems employée par les
Chinois pour scier et polir les pierres
dures.
Spath calcaire , ou carbonate de
chaux cristallisé ; la couleur la plus
ordinaire de cette substance est le
blanc ; mais on en trouve acciden-
tellement de plusieurs autres cou-
leurs.
Nulle substance minérale n’est sus-
ceptible d’une division mécanique
aussi nette que le spath calcaire : le
clivage est triple, et ses fragmens
sont rhomboïdaux. Il est ordinaire-
ment translucide et quelquefois dia-
phane ; alors ses fragmens rhomboï-
daux rendent, d’une manière tres-
sensible , la double image, ainsi qu'on
l’observe dans le spath d’Islande.
Spath fluor , spath fusible ,
spath vitreuxr , chaux ‘fluorée ,
chaux fluatée, fluate de chaux ;
c’est une substance minérale , for-
mée par la combinaison de l'acide
fluorique avec la chaux, Cette subs-
tance se présente sous les couleurs
SPA 355
aussi brillantes que variées des diffé
rentes pierres précieuses. On la voit
revêtir tour à tour le vert velouté de
l’émeraude', ou le vert tendre de la
crysolite, le bleu profond du siphir,
ou le bleu léger du bé:il, le jaune
doré de la tpaze, le riche pourpre
de l’améthyste , ou la douce couleur
de rose de rubisbalais, le vert bleuä-
tre de l’aigue-marine , ou enfin, le
blanc limpide du cristal de roche.
C’est le célebre chimiste Schéele
qui a découvert que lacide qui entre
dans la composition du spalh fluor,
étoit un acide particulier, quon a
nommé cie Régie le seul jus-
qu’à présent dans lequel on ait re-
connu la propriété de dissoudre la
silice.
( Sr Tout le monde con-
noit aujourd’hui la propriété qu’a
Pacide fluorique decorroder le verre.
M. Puymorin a su tirer parti de cette
propriété; il a employé l’acide fluo-
rique, à graver sur le verre , en sui-
vant le même procédé dont on se
sert pour graver sur le cuivre avec
leau forte; mais on a ensuite perfec-
tionné ce procédé : au lieu de verser
Vacide sur la glaceenduite de vernis,
où le dessin est tracé à la pointe, on
lexpose à Paction de cet acide , ré
duit à l’état de gaz. A cet effét, l’om
met dans un vase de plomb ou d’é-
tain , du spath fluor en poudre, on
y verse de l’acide sulfurique , et l’on
couvre bien exactement le vase avec
la glace même qu’on veut graver; le
gaz fluorique mord sur le verre plus
vivement que n’eût fait l’acide li-
quide, nécessairement afloibli par
l’eau qui s'y trouve melée,
(Sculpture) La Saxe, la Bohème,
le Fiartz, la Suede, plusieurspartiesde
la France, abondent en spaih fluor,
mais aucune contrée n’en ést aussi
richement pourvueque l'Argleterre ;
aussi l’industrie angloise a-t-elle su
tirer un parti frès-avantaget:x des ro-
gnons de sputh fluor; on les travaille
à Derby , à Matiock, à Ashfort. où
Von eu fait une immense quantité
de vases et autres ornerneus qu’on
envoie à Birmingham, où ils sont
montés sur métaux.
SPATHE , s. f. du grec cr4bn
( spathé), lance ou pique.
( Botans) Sorte de calice men—
braneux qui sert d’enveloppe aux
2
556 SPÉE
fleurs avant leur épanouissement , et
se déchire pour leur ouvrir passage
aux approches de la fécondation ; il
est ainsi appelé, parce qu’il se ter-
mine en pointe.
La spathe est caractéristique dans
la famille des palmiers, et dans « elle
des liliacées On dit dune fleur
qu’elle est spathacée ; pour dire
qu’elle est envoloppée d’une spathe.
SPATHILLE , s. f. diminutif de
spathe.
( Botan. ) Petite spathe par-
tielle ou propre de chacune des fleurs
enveloppées d’une spathe commune,
SPATULE , s. f. du grec oran
({ spathé), lance.
( Pharmacie ) Instrument en fer,
en buis, en bois , en ivoire , en
verre , en agent, ou autre métal,
de forme plate , allongée, et dont
une des extrémités est plus large et
arrondie : on s’en sert dans les phar-
macies pour prendre les onguens et
les électuaires dans les pots, et pour
agiter sur le feu les mélanges vis-
queux. CS
SPATULÉ , ÉE , adj. de SPA-
TULE.
( Botan. ) I se dit des parties des
plantes qui ont la forme d’une spa-
tule.
SPÉCIAL, LE , adj. du latin
specialis, particulier, fait de spe-
cies , forme, figure.
( Pratique ) K se dit de ce qui est
déterminé à quelque chose de par-
ticulier : procuralion spéciale, hy-
pothèque spéciale.
SPÉCIEUX , SE , adj. du latin
speciosus, fait de speciosilas , aug-
mentatif de species , beau , remar-
quable, de belle figure , de belle
apparence.
Diction ) I se dit ordinaire-
ment de ce qui a l'apparence de vé-
rité et de justice.
( Algèbre) Arithméthique spé-
cieuse ; Cest cette espèce d’arith-
métique qui enseigne à calculer les
quantités exprimées par les lettres de
Valphabet , que les premiers algé-
bristes appeloient species , espèces,
apparemment parce que ces lettres
servent à exprimer généralement
toutes les quantités, et en marquent
ainsi l'espèce générale, pour ainsi
S'PE
dire. On ‘appelle cette arithmétique,
speécieuse , pour la distinguer de
celle où les quantités sont expri-
mées par des nombres, qu’on ap-
pelle arithmétique numéraire.
L’arithmétique spécieuse est ce
qu'on appelle communément AL-
GEBRE. foy. ce mot.
SPECIFIQUE , adj. du lat. spe-
cifico , pour speciem facio , spéci-
fier : propre spécialement à quelque
chose,
( Méd, ) I se dit des médicamens
dont la vertu est telle qu’ils sont plus
avantageux et plus efficaces contre
certaines maladies déterminées. C’est
ce qui a fait donner le nom de spé-
cifique au quinquina , parce qu’il
arrete les accès des fièvres intermit-
tentes; au mercure, parce qu’il gué-
rit les maladies vénériennes.
(Mécan. ) Pesanteur spécifique;
voy. PESANTEUR.
( Botan. ) Les botanistes enten-
dent par specifique , ce qui appar-
tient ou est relatif à lespèce ; ainsi
série spécifique est une série com-
posée d’individus de la même espèce.
SPECTACLE , s. m. du latin
spectaculum , fait de speclo , voir,
considérer , regarder : objet qui at-
tire les regards , qui arrête la vue.
( Jeux scéniques ) Spectacle se
dit particulièrement d’une représen-
tation théâtrale que lon donne en
public. W. course, lutte, pugilat,
disque, ceste , jeux olympiques ,
isthmiques, phy tiques étnéméens;
tragédie ; comédie, cirque, am-
phithéaätre, athlète, gladiateur,
satyre, alellane , pantomime ,
joûle , tournois , histrion , trouba-
dour, mystère, folie , moralité ,
farce, opéra ; drame, mélodra-
me , etc.
SPECTRE , s. m. du latin spec-
trum , fantome, figure surprenante
ue Pon voit ou que l’on croit voir.
( Physique ) Spectre coloré ;
c’est le nom que l’on donne à li-
mage oblongue et colorée du soleil ,
dont les rayons passent par langle
d’un prisme dans une chambre obs-
cure. ;
SPECULAIRE , adj. du lat, spe-
culum , miroir : qui appartient au
miroir. /
(Minéral. ) Pierre spéculairei
SPE
c’est le nom vulgaire donné aux lames
‘ transparentes d’une espèce de gypse
en fer de lance.
La pierre spéculaire servoit chez
les Romains à garnir les fenêtres,
les litières et les ruches. L'usage s’en
est introduit au tems de Sénèque,
et il étoit si général, qu’il y avoit
des ouvriers dont l’unique profession
étoit de la travailler et de la poser.
SPECULUM, s.m. Mot latin qui
signifie miroir.
( Chirurgie ) On a donné ce nom
à plusieurs instrumens servant à di-
later les passages ou les cavités na-
turelles , parce qu’ils font voir ce‘qui
se trouve de contre nature danS les
cavités qu’ils dilatent ; tels sont le
speculum ani, ou le dilatateur du
fondement ; le speculum oculi, ou
le dilatateur de læil, etc.
SPERMA-CETI, s. m. Mot lat.
et grec ( 7. SPERME ), qui signifie
semence ou blanc de baleine.
(Hist. IVat. ) Nom improprement
donné à une huile concrète , blan-
che , demi-opaque, qui se trouve li-
quide dans le crâne et l’épine dor-
sale des cachalots ( espèce de céta-
cés ), et qui prend de la consistance
à Pair ; on s’en sert en médecine et
dans la toilette ; aujourd’hui on en
prépare de belles bougies.
SPERMATIQUE , adj. du grec
cripuartixos ( spermatikos ), fait de
amépux ( sperma ), semence : qui
concerne le sperme , la semence.
( Ænat, ) Epithète qui s’applique
aux organes de la génération ; et à
toutes les parties qui y répondent.
SPERMATOCELE , s. m. du
_grec œœoua ( sperma), semence,
et de x#an ( kélé ), hernie, tumeur.
( Chirurgie ) Espèce de hernie,
causée par lenflure des vaisseaux
spermatiques , et qui est souvent la
suite d’une hernie humorale , ou
d’une enflure des testicules, pro-
venant de causes vénériennes.
SPERMATOLOGIE , s. f. du
grec sæipuz ( sperma), semence,
et de x6yoe ( logos ), discours.
( Physiol.) Dissertation ou traité
sur la semence. :
SPERMATOSE , s. f. du grec
emipua ( sperma ), semence.
‘( Physiol. ) Production de la se-
SPH 357
mente , coction de la semence dans
les testicules et les vésicules sémi-
paires,
SPERME ,s. m. du grec omipuæ
( sperma ), semence.
( Physiol. ) Liqueur préparée et
séparée du sang , dans les testicules,
JV. SEMENCE.
. SPHACÈLE , s. m, du grec +94-
xenoc ( sphakélos ), mortification.
( Chirurgie ) Le sphacèle est ure
mortification compiète et entièr
d’une partie du corps, causée par
Vinterception de la circulation du
sangou des autres humeurs.
” Lesphacèle differe de la gaugrène
en ce que celle-ci n’affecte pour lor-
dinaire que le pannicule adipeux ,
au lieu que le sphacèle affecte tou-
tes les parties, sans en excepter les
os. #. NECROSE , SIDERATON.
SPHENE, s. m. du grec coûv
(sphén), coin à fendre du bois.
( Minéral,) Nom donné par Haüi
à une pierre cristallisée en forme de
coin. Quelques naturalistes Pappel-
lent schorl violet.
SPHENOÏDE , adj. et s. m. du
grec coùv (sphén), coin à fewlre
du bois , et d’eidos ( éidos ) , forme,
ressemblance : qui a la forme d’un
coin.
(Ænat.) Nom que lon donne 4
un os situé à la partie inférieure et
un peu antérieure du crâne : on Pap-
pelle sphénoïde où cunéiforme ,
parce qu'il est engagé et comme en-
clavé entre les autres os, en forme de
coin.
De sphénoïde on a fait sphénoï-
dal, pour désigner ce qui a rapport
à l’os sphénoïde : la fente sphenoï-
dale.
SPHENO-MAXILLAIRE , adj,
cemposé du grec sgùv (sphén\, coin,
et du lat. mazilla , mâchoire.
(Anat. ? fl se dit de’ ce qui a du
rapport à Pos sphénoïde et à l'os
mazxillaire : a fente sphénoïdo-
mazrillaire.
SPHENO-PALATIN , adj. et s.
m. du grec zpàv (sphén), coin, et
du lat. palatus, palais.
(Anat. ) I se dit de ce qui a rap-
ort à l’os sphénoïde et au palais,
C’est le nom d’un muscle de la iuette.
SPHÉNO-PTERYGO - PALA-
358 S PE
MIN, adj. et s. m. composé du grec
co (sphén ), coin, de mrépu£ (ple-
rux ), aile, et du lat. palalus ,
palais,
(-Anat, ) Qui a du rapport à l'os
sphénoïde , à lPapophyse ptérigoïde
et au palais Nom d’un muscle du
voile du palais ou de la luette.
SPHÉNO - SALPINGO - STA-
PHYLIN , adj. ets. du grec spiy
(sphén), coin, de g&rmryË (salpigr),
trompe, et de sapuri ur '
luette.
(-Anat.) Qui a du rapport à los
sphénoïde , à la trompe d’Eustache
et h la luette : nom d’un muscie de
la luctte,
SPHÈRE , s. f. du grec oœxipa
( sphaira ) , globe,
( Géom. ) Sphère, en termes de
géométrie, est un corps solide con-
tenu sous une seule surface, et qui a
dans le milieu un point qu’on appelle
centre, d’où toutes les lignes tirées à
la surface sont égales.
On peut supposer que la sphère
est engendrée par la révolution d’un
demi-cercle autour de son diametre,
qu’on appelle aussi l’axe de la sphère.
Projection de la sphère ; voyez
PROJECTION.
(Physique) Sphère d'activité ;
la sphère d'activiié dun corps est
un espace déterminé et étendu au-
tour de lui, au delà duquel les éma-
nations qui sortent du corps n’ont
pius d'action sensible.
Ainsi, l’aimant a de certaines bor-
nesau delà desquelles cette pierre ne
peut point attirer une aiguille , mais
par-tout où Paignille peut être mise
en mouvement par Paimant, on dit
qu’elle est dans la sphère d'activité
de l’aimant. #7, ACFIVITE,.
(Astron. ) Sphère , en astrono-
mie , est cet orbe ou étendue ronde
et concave du ciel qui entoure notre
globe , et auquel les corps célestes ,
le soleil, les étoiles, les planètes,
les comètes, semblent étre attachés.
On l'appelle aussi la sphère du mon-
de , et elle est Pobjet de l'astronomie
sphérique.
Cicéron attribue l'invention de
la sphère à Archimède de Syracuse.
Diogéne de Laërce en fait honneur
à Musée , et Pline dit qu'on en est
redevable à Anaximandre,
S PH
Cercles de la sphère; le diamètre
du globe de la terre est si petit, quand
on le compare au diamètre de la
sphère du monde , que , quoique
Vobservateur se place souvent dans
les différens points de la terre, le
centre de la sphère dn monde ne
souffre point de changement sensible;
c’est-à-dire , que les étoiles fixes pa-
roissent cccuper le même point dans
la sarface de la sphère ; afin donc de
déterminer mieux les lieux que ces
corps occupent dans la sphère ; on a
imaginé différens cercles sur sa sur-
face, et qu’on appelle, par cette
raison , cercles de La sphère, y en
a quelques-uns qu’on appelle grands
cercles, comme l’écliptique , le iné-
ridien , l'équateur , etc. ; les autres,
petits cercles, comme les tropiques,
les parallèles , etc.
Ces cercles se rapportent naturelle-
ment à la surface de la sphère, où
on les conçoit tracés directement sous
ceux de la sphère, et dans les mêmes
plans ; de manière que si les plans
des cercles de la terre étoient conti-
nués jusqu’à la sphere, ils coïncide-
roient avec les cercles respectifs qui
y sont placés.
Sphère se dit aussi de la disposi-
tion de ces cercles, par rapport aux
différens pays de la terre.
Sphère droile ; c’est celle dans la-
quelle l’équateur est droit sur lhori-
zon , ou coupe lhorizon du lieu à
angles droits. Dans cette situation,
tous les cercles parallèles à l'équateur
doivent couper directement lPhori-
zon, sans s’incliner d’un côté plus
que de l’autre.
Sous la sphère droile, les jours
sontégaux aux nuits, et le soleil des-
cendant directement sous l’horizon ,
s’en éloigne plus vite que s’il s’y plon-
geoit obliquement ; ainsi , le crépus-
cule est le plus court.
Sphère parallèle ; c’est celle dans
Jaquelle l'équateur est parallèle à
horizon : elle a lieu pour deux points
de la terre, qui sont les poles, :
Sous la sphère parallèle , le soleil
est six mois en-decà de l’équateur,
et six mois au delà.
Sphère oblique ; c’est celle dans
laquelle Péquateur coupe l'horizon
obliquement. Dans cette position ,
l'horizon et Péquateur se coupent
obliquement, faisant un angle aigu
SP
dun côté et obtusde l’autre; de sorte
que les révolutions de la sphère se
font obliquement par rapport à l’ho-
rizon; l’un des pôles du monde est tou-
jours élevé au dessus de l'horizon , et
toujours visible ; mais l’autre est per-
pétuellement au dessous, et invisible.
Sphère armillaire où artificielle;
c’est un instrument qui représente
les différens cercles de la sphère,
dans leur ordre naturel, et qui sert à
donner une idée de l’usage et de la
position de chacun d'eux, et à ré-
soudre différens problèmes qui y ont
rapport. On lappelle ainsi parce
qu’elle est composée d’un nombre de
bandes ou anneaux de cuivre ou de
carton , appelés armilleæ , à cause de
leur ressemblance avec les bracelets
ou anneaux. /. ARMILLAIRE.
I y a des sphères armillaires de
deux sortes, suivant l’endroit où la
terre est placée : la sphère de Pto-
lémée, la sphère de Copernic.
Sphère de Piolémée ; c’est celle
dont on se sert communément , et au
milieu de laquelle est une boule qui
représente la terre. -
Fous les problèmes qui ont rapport
aux phénomènes du soleil et de la
terre, peuvent se résoudre au moyen
de cette sphère.
Sphère de Copernic ; dans cette
sphère, le soleil occupe le centre, et
autour de cet astre, sont placées , à
différentes distances, les planètes,
au nombre desquelles est la terre;
cet instrument est de peu d'usage,
Sphère se dit quelquefois de Pan-
cienne disposition des cercles de la
sphère , par rapport aux étoiles ; ainsi
Von appelle sphère d’Eudoxe, celle
ui aveit lieu © ou 1300 ans avant
. C., tems où le point équinoxial
répondoit aux étoiles du taureau.
On dit aussi sphère persique,
sphère indienne , pour désigner les
noms et les figures de consteila-
tions que les anciens Orientaux em-
ployoient dans leurs globes.
Sphère mouvante ; c’est un ins-
trument d'astronomie qui représente
les mouvemens des planètes, confor-
mément aux observations : c’est, à
proprement parler, la sphère de
Copernic, mise en mouvement par
Le ROUREE } Œui est mené par une pen-
ue,
SP H 359
SPRERICITE, s. £. même ori-
gine que SPHÈRE : qualité de ce
qui est sphérique.
(Physique) Les physiciens ne sont
pas d'accord sur les causes qui font
prendre à des cailloux , à des fruits,
à des graines , aux gouttes d’eau , de
vil argent, etc., etaux bulles d’air
dans l’eau, la figure sphérique. Sui-
vant Hooke, leur sphéricilé vient
du peu de convenance de leurs par-
ties avec celle du fluide environnant;
ce fluide, selon lui, les empêche
de se méler , et les contraint de
prendre une forme ronde, en les
pressant également de toutes parts,
Les Newtoniens expliquent cette
sphéricité par leur grand principe
de lattraction , suivant lequel les
paties de la même goutte fluide, ete,
se rangent naturellement le plus pro-
che du centre de cette goutte qu'il
est possible, ce qui occasionne né-
cessairement une figure ronde.
SPHERIQUE , adjectif du grec
Tozipaxos (sphatrakos ), dérivé
de spxipz (sphaira), sphère : qui
a rapport à la sphère, qui est rond
comme une sphère.
( Géométrie) Angle sphérique ;
c’est l’inclinaison mutuelle de deux
plans qui coupent une sphère.
Triangle sphérique ; c’est un
triangle compris entre trois ares de
grands cercles d’une sphère, qui se
coupent l’un l’autre.
Ce sphérique ; v. COM-
PAS.
Géométrie sphérique ; c’est la
doctrine de la sphère, et particulie-
rement des cercles qui sont décrits
sur la surface, avec ia méthode de
les tracer sur um plan, et d’en me-
surer les arcs et les angles quand on
les a tracés.
( Astronom.) Astronomie sphe-
rique; on appelle ainsi la partie
de Pastronomie qui considère Puni-
vers dans l’état où l'œil Paperçoit,
L’astronomie sphérique com-
prend tous les phénomènes et les
apparences des cieux et des corps c£-
lestes, telles que nous les aperce-
vons, sans en chercher lesraisons et
la théorie ; en quoi elle-est distinguée
de l'astronomie théorique , qui con-
sidère la structure de Punivers, et
les causes de ses phénomènes,
860 S P'H
SPHÉRIQUES, s. f. même ori-
gine que SPHERIQUE.
( Géométrie) Les sphériques de
T'héodose ; c’est le titre d’un ou-
vrage de Théodose qui contient la
doctrine des propriétés de la sphère,
considérée comme un corps géomé-
tique, et particulièrement des dif-
férens cercles qui sont décrits sur sa
surface,
SPHÉRISTIQUE, s. f. du grec
roaupisiès (sphairisticos ), le jeu
de la balle.
( Gynmastique ) Nom générique
qui comprenoit, chez les anciens,
tous les exercices où l’on se servoit
de balles. On appeloit SPHERIS-
TERE, opæspishproy (sphairisté-
rion), le lieu destiné à ces exer-
cices.
La sphéristique faisoit l’amuse-
ment des héros d’Homère ; mais elle
étoit fort simple du tems de ce
poëte. Dans les siècles suivans, les
Grecs, et sur-tout les Athéniens la
portèrent au plus haut degré de per-
fection.
SPHEROÏDAL, adj. du grec
cp2i92 (sphaira), sphère, et de
eid'os (éidos) , figure , ressemblance :
qui a lapparence, la figure d’une
sphere.
(Minéralog.) Nom imposé par
Haüi, au diamant à 45 faces bom-
bées.
SPHÉROÏDE , adj. même ori-
gine que SPHEROÏDAL.
( Géomét.) C'est le nom qu’Ar-
chimede a donné à un solide qui
approche de la figure d’une sphère ,
quoiqu'il ne soit pas exactement
rond, mais oblong, parce qu’il a
un diamètre plus grand que lautre ,
et qu’il est engendré par la révolu-
üon d’une demi-ellipse sur son axe.
On appelle aujourd’hui assez gé-
néralement sphéroïde , tout solide
engendré par la révolution d’une
courbe ovale autour de son axe, soit
que cette courbe ovale soit une el-
lipse ou non.
(Astronormie) La terre est un
sphéroïde, Voy. TERRE,
SPHEROMACHIE , s. f. du grec
goxisa ( sphaira ), sphère, et de
pexn (maché, combat.
( Grymnask) deu, exercice de la
SPI
balle, de la paume ou du ballon. On
prétend que ce jeu nétoit pas le
même que la sphéristique, mais on
pe sait trop en quoi 1l difléroit.
SPHEROMETRE, s. m. du grec
gpxipæ ( sphaira ), sphere, et de
perpoy (melron), mesure.
( Optique ) Instrument d'optique
destiné à mesurer la courbure des
verres.
SPHINCTER , s. m. du grec
cpilyw ( sphiged ), lier, serrer.
( Anat. \ Nom que l’on donne à
plusieurs muscles qui ferment les
passages naturels; tels sont le sphire-
ler de l'anus, le sphincter de la
vessie,
SPHINX , s. m. du grec c@iy£ ,
dérivé de ilye ( sphiggo ), serrer,
resser.
( Mythol. ) Monstre fabuleux
qui embharrassoit les passans par
des énigmes ; il avoit la tete d’une
femme , des ailes d'oiseau, les griffes
d’un lion, et le reste du corps fait en
forme de chien.
( Archit.) Sphinx est aussi le
nom d’un ouvrage de sculpture, re-
présentant les anciens sphinx, dont
les architectes ornent les rampes de
terrasse dans les jardins.
SPICA, s. m. du latin spica ,
épi.
( Chirure. ) Mot latin conservé
en françois pour désigner une espèce
de bandage, ainsi appelé parce qu'il
représente , par ses tours de bande et
de doioires, les rangs d’un épi de
blé.
SPICCATO, adj. Mot italien qui
signifie détaché.
( Musique ) Ce mot, écrit sur la
musique , indique des sons secs et
bien détachés.
SPICILEGE,, s. m. du latin spi-
cilegium , composé de spica, épi, et
de {ego , choisir, cueillir : l’action de
ramasser , de glaner des épis.
( Didact.) Ce mot a été employé,
pour la première fois, par le P. d'A-
cheri, pour servir de titre à un re-
cueil de pieces , d’actes et de monu-
mens qui n’avoient pas été imprimés,
Fabricius a aussi donné un spicilésa
de quelques-uns des Pères,
SPINAL, LE , adj. du lat. spina,
épiue : qui appartient à l'épiue,
+
SIBTE
( Anat.) Le nerf spinal , la
moëlle spinale ; le premier est ainsi
nommé , parce qu’il tire son origine
de la moëlle de lépine,
SPINA VENTOSA , s. m. Mots
latins qui signifient littéralement
épine venteuse,
( Med.) C’est le nom d’une ma-
ladie dans laquelle il y a carie causée
par quelque vice de la moëlle,
Rbasis, médecin arabe , Pa ainsi
nommée, parce que Ja corrosion et
_ Ja corruption de los sont ordinaire-
ment accompagnées dune douleur
vive et piquante , comme si l’on
étoit percé par une epine ; et parce
que cette maladie n’a pas plutot cor-
rodé Pos, que les tégumens s’enflent
considérablement, et que cette en-
flure semble remplie d'humeur ven-
teuse ou flatueuse.
SPINELLE ; s.m. 7. RUBIS.
SPINISCENT , TE, adj. du let,
spina, épine : terminé en forme
d’épine.
( Bolan. ) I se dit des parties des
plantes, dont le sommet s’amincit en
pointegrèle ,roideet piquante comme
unc épine.
SPINOSISME, s. m. de Spinosa,
nom d'homme.
( Philos. ) Doctrine, secte de
Spinosa. Le principe du spinosisme
est qu'il n’y a absolument que la
matière et la modification de la
matière.
SPINTHERE , s. m. du grec
gævbio ( spinthér), étincelle.
( Winéral. ) Nom donné à une
espèce de minéral peu connu, dont
les cristaux ont un tissu lamelleux
d'une couleur verdâtre, et jettent des
reflets.si vifs, qu'ils brillent comme
des étincelles , où lui vient son
nom, s c
SPINTHEROMETRE, s. m. du
grec cævänp ( spinthér), étincelle ,
et de pmérpoy ( mélron ), mesure :
mesure-étincelle,
. ( Physique ) Nom donné par
M. Leroy , de Pacadémie des scien-
ces, à un instrument qu’il a imaginé
pour mesurer la force des étincetles
électriques.
SPIRALE , s. f. du grec omeioz
(spéira ), tour, entortillement.
( Géom. ) Une spirale est en
LI
P'LTA 361
général une ligne courbe, qui va
toujours en s’éloignant de son cen-
tre ,et en faisant autour de ce centre
plusieurs révolutions.
Mais on appelle plus proprement
et plus particulièrement sprrale , en
géométrie, une ligne courbe , dont
ÂArchimède est l'inventeur, et qu’on
nomme pour cette raison spirale
d'Archimède.
SPIRALE, EE, adj. même ori-
gine que SPIRALE.
( Botan.) Il se dit de ce qui est
tors ou roulé en spirale; où bien
tellement tordu , que les bords ou
côtés décrivent une spirale,
SPIRIQUES , adj. de SPIRALF,
( Géom.) Lignes spiriques ; es-
pèces de courbes inventées par Per-
seus , et qu’il ne faut pas confondre
avec les spirales. Les lignes spiriques
étoient des courbes qui se formoient
en coupant un solide fait par la
circonvolution d’un cercle autour
d’une ccrde , ou d’une tangente , ou
d’une ligne extérieure. De là nais-
soit un corps en forme d’anneu
ouvert ou fermé, ou en forme c'e
bouriet. Ce corps étant coupé per
un plan, donnoit, suivant les cir-
constances , des courbes d’une forme
singulière ; tantot allongées en fournie
delhipses , tantot applaties et ren-
trantes dans leur milieu, tantot se
coupant en forme de nœud ou de
lacet. Perseus considéra ces courbes,
et crut avoir fait une découverte si
intéressante qu’il sacrifia à son bon
génie. Consultez Montucla, Hist,
des Halhémat.
SPLANCHNOGRAPHIE , s. f.
du grec omaæyzyvor (splagchnon),
viscère , et de p49 Cons ), dé-
ciire.
( Anat.) Partie de l'anatomie qui
a pour objet la description des vis-
cères.
SPLANCHNOLOGIE, s. f. du
grec æ4yyor (splagchnon), vis-
cère, et-de x5yac (logos ), discours.
(Ana. ) Partie de anatomie qui
traite des viscères,
SPLANCHNOTOMIE , s. f. du
grce smnsyyvor ( splagchnon), vis.
cere, et de réuro ( £emno), inciser,
couper,
( Anat.) Partie de lanatomie ,
qui a pour objet ia dissciion des
VISCeTES,
362 SPL
SPLEEN , «. m. Mot anglois,
corruption du latin splen , splenis ,
fait du grec œnñy ( splén ) , vale.
(Méd. ) Ce mot signifie propre-
ment la rule ; mais, comme ce vis-
cère est supposé etre le siége de la
colère, de la joie et de la mélan-
colie, on dit quelquefois qu’un hom-
me a le spleen , qu'il est devoré de
spleen ,; pour dire qu’il est mélanco-
Jique, qu'ii est dévoré de consomp-
ton. On dit de méme en anglois,
qu’un homme a eu un accesde spleen,
one fit of spleen, poux dire qu’ii a eu
un accès de colere,
SPLENALGIE, s. £. du gr. cœxàv
(splén) , la rate, et d’äxyes (algos),
douleur,
(Héd.) Douleur de la rate.
SPLENIQUE où SPLENETI-
QUE , adj. dn grec aænàv ( splén),
Ja rate : qui concerne la rate.
(-Anat.) On appelle spléniques ,
les parties qui ont rapport à la rate,
Le nerf spléuique, l'artère splé-
rique , etc.
( Med.) Splénique se dit aussi
des médicamens apéritifs , propres
pour les maladies de la rate. Quel-
ques- uns prétendent que splénique
doit s'entendre particulièrement des
maladies de la rate, et splénétique ,
des remèdes qui conviennent à leur
guérison,
On dit aussi splénique ou rate-
deux, pour celui qui est malade de
la rate,
SPLENITIS ou SPLENITIE , s.
f. du grec zœnir ( splén ), la rate.
(-Héd. ) Inflammation de la rate,
SPLENIUS , adj. et s. Mot latin
dérivé de splen , la rate.
( Anat. ) Mot latin retenu en
françois pour désigner quelques mus-
cles qui ressemblent à une rate: le
splenius de la tète, le splenius du
cou, etc. :
SPLENOCELE, s. f. du grec sænàv
( splén), la rate, et de xéan (Kélé),
hernie,
( Méd. ) Hernie de la rate.
SPLENOGRAPHIE , s. f. du
grec oænày ( splén ), la rate, et de
vrépe (graphô), décrire.
Anal. ) Partie de lPanatomie
qui à pour objet la description de la
raie,
S PO
SPLENOLOGIE , s. f. du grec
æœany (splén ), la rate , et de A6yos
( logos ), discours. ÿ
( Anal, ) Patie de l'anatomie
qui traite des usages de la rate.
SPLENOTOMIE , s. f. du grec
cænir ( splén), la rate , et de réuvw
( emno ), couper, inciser.
(Anal. ) Partie de lanatomie
qui à pour objet la dissection de la
rate.
SPODE , s. f. du grec cæodos
(spodos ), cendre.
(Chimie) Les chimistesont donné
ce nom à la cendre du zinc calciné,
appelée autrement TUTIE. 7, ce
mot.
SPODOMANCIE , s. f. du grec
cæod'oc ( spodos ), cendre , et de
pavreix (nantéia ), divination.
( Divinat, ) Espèce de divination
par la cendre du feu qui avoit con-
sumé les victimes dans les sacrifices.
Cest la même chose que TEPHRA-
MANCIE. #7. ce mot.
SPOLIATION , s, f. du latin
spolio , dépouiller : action de dé-
pouiller,
( Pratique ) Action par laquelle
on dépossede quelqu'un d’un bien,
par violence ou par fraude.
Spolier ane succession ; c’est la
dépouiller de ses effets,
(/Héd.) Quesnay emploie le mot
de spolialion, pour exprimer la di-
minution de quelques-unes des hu-
meurs , qui à proportion sont enle-
vées par la saignée, en plus grande
quantité que les autres. Ainsi, la
saignée spolialive est celle où lon
se propose de diminuer la quantité
proportionnelle de la partie rouge du
sang. Les saignées fréquentes pro-
duisent cet effet, parce que la partie
blanche se répare beaucoup plus
promptement que la partie rouge.
SPONDAULES , s. m. du grec
cwoyd'n ( spondé), libation , et de
aÿnoc ( aulos ), flûte.
(ist, anc. ) C’étoit chez les an-
cicos un joueur de flûte, ou autre
instrument semblable, qui, pen-
dant qu’on offroit le sacrifice, jouoit
à l'oreille du prètre quelque air con-
venable , pour l’empècher de rien
écouter qui püt le distraire.
SPONDÉE, s, m, du gr, xæovdios
S PO
spondeios ) , dérivé de æœovd
c spondé ), libation : qui concerne
les libations, ce qu’on emploie dans
les libations.
( Poésie gr. et lat. ) Sorte de
mesure ou de pied dans les vers
grecs et dans les vers latins, com-
posé de deux syllabes longues; il
est ainsi appelé parce qu’on l’em-
ployoit ordinairement dansles hym-
nes qui se chantoient pendant les
sacrilices, à cause de sa mesure grave
et convenable à la dignité imposante
d’un culte majestueux.
De spondée on a fait spondaïque,
pour désigner les vers tout composés
de spondees , ou du moins qui ont
deux spondées à la fin.
SPONDILLE , s. m. du grec
œméydunos ( spondulos ), vertebre.
( Ænat.) C’est en général le
nom de toute sorte de vertèbres, et
en particulier de la seconde vertebre
du cou.
SPONDYLOÏTES , s. f. du grec
amv unes ( spondulos ), vertebre,
et de xi9oc ( lithos }, pierre: vertè-
bre pétrifiée. ;
(Mineral) Pétrifications formées
par des moules intérieurs de co-
quilles.
SPONGIEUX, SE , adj. du latin
spongia ; éponge: qui tient de
l'éponge.
Anal.) {1 se dit des parties du
corps qui tiennent de la nature de
Péponge. Le tissu spongieur de
l'urètre ; les lames spongieuses
inférieures du nez. L’os éthmoide
est aussi appelé Pos spongieux à
raison de sa substance sporgieuse.
(Botan.) Spongieux se dit aussi
des parties des plantes qui ont le tissu
lâche et compressible, à peu pres
comme une éponge.
SPONGITE, s. f. du lat. sponsta,
éponge, et du grec x8oç(/1thos), pier-
re: pierre qui imite l’éponge.
(Minéral.) Nom donné par quel-
ques naturalistes à des incrustations
formées par les eaux sur des végé-
taux. we
SPONTANE , EE , adj. du latin
spontaneus , lait de sponte , volon-
tairement , librement : volontaire ,
qui est fait de plein gré.
(Méd. ) TI se dit de tous les mou-
vemens naturels du corps qui se
SQU 363
font d'eux-mêmes, sans la partici-
pation de lame, comme le mouve-
ment du cœur, des artères, du cer-
veau.
On appelle aussi lassitude spon-
tanée , celle qui survient sans cause
manifeste , et sans qu’elle ait été
précédée d’aucune fatigue.
Evacuation spontanée ; celle qui
se fait d’elle-méme , sans avoir été
excitée par aucun remède,
( Botan. ) Spontané se dit aussi
des plantes qui naissent sans le se-
cours de l’art.
SPORADES, s.f. du gr. sœcipæ
( speiro ) , semer , répandre.
(Astron. ) C’est un nom que les
anciens donnoient aux étoiles qui
ne faisoient partie d'aucune constel-
lation ; c’est la même chose que
SPARSILE. 7. ce mot.
( Géogr.) On donne aussi le nom
de sporades , aux îles éparses dans
PArchipel, pour les distinguer des
Cyclades.
: SPORADIQUE, adj, même ori-
gine que SPORADES : dispersé ,
épars. x
(ed. ) Epithète que l’on donne
aux maladies qui règnent indiflé-
remment par-touùt , en tout tems , ek
qui attaquent chaque personne sépa-
rément par des causes particulières ,
sans contagion , comme lPérésypèle
à l’un , et le phlegmon à l’autre; à
la différence des maladies épidémi-
ques, qui sont communes à foutes
sortes de personnes en même tems,
et dans un même lieu, et qui dépen-
dent d’une cause générale.
SPUMOSITE, s.f. dulat. spuma,
écume.
( Didact. ) Qualité de ce qui est
rempli d’écume. Les philosophes se
servent de ce terme pour parler
de différentes écumes que produisent
les corps.
SPUTATION, s. f. du lat. sputo,
cracher.
(Meéd.) L'action de cracher.
SQUADRONISTE, s. m. de l’ita-
lien squadronista , fait de squa-
drone , escadron : qui appartient à
un escadron.
( Cour de Rome) C’est le nom
qu’on donne aux cardinaux qui, dans
les conclaves , sont de l’escadron va-
364 ‘S QU
lant , c’est-à-dire, qui ne sont d’au-
cune faction , et qui se jettent dans
le parti qu'ils trouvent le plus rai-
sonnable.
SQUALE, s. m. du lat. squalus,
chien de mer,
( chtyol.) Genre de poisson dont
le caractère consiste à avoir cinq ,
six ou sept ouvertures branchiales de
chaque coté du corps. Ce genre est
connu sous la dénomination vul-
gaire de chiens de mer.
SQUAMMEUX , SE, ad). du lat.
squamma, écaille, écailleux, ou
qui a du rapport à l’écalle,
(Anal. ) On donne lépithète de
squammeuse à une suture du crâne
qui est faite en manière d’écaille ;
laquelle joint les temporaux avec
les pariétaux.
SQUARREUX, SE , adj. du lat.
squarrosus , rude.
( Botan. ) Il se dit des plantes
qui sont fournies ou garnies de par-
ties rapprochées et roidement re-
courbées,
SQUELETTE , s. m. du grec
gusxeros ( skelelos), desséché , fait
de gxéxro ( skello ), dessécher.
( Anat. ) On entend par sque-
lelle , tous les os d’un animal dé-
pouillés des tégumens, des muscles,
des vaisseaux, des glandes et des
viscères, et rangés dans leur situation
naturelle.
Les-anatomistes distinguent deux
sortes de squelelles : le squelette
nalurel , dans lequel les os tiennent
ensemble par leurs ligamens ; le
squelelie artificiel, où ils sont atta-
chts avec du fil darchal, ou quel-
qu'autre substance, qui ne faisoit
point partie de Panimal à qui les os
appartiennent.
( Hist. nat.) Squelette, dans le
langage des naturalistes s’entend de
cette charpente ou cet assemblage
d'os qui s’articulent ensemble , et
qui sont recouverts par les muscles
et la peau ; mais dans ce sens, fous
les animaux n’ont pas de squelette
OSSeux la matiere cutanée des
zoophytes n’a pas de véritables a ti-
eulations ; le fourreau corné qui en-
velobpe les insectes, et'anque leurs
muscles sontattachés, ne forme point
tn vrai Squu Lette : la coque des ëcre-
visses et des crabes, ressemble au
ST A
fourreau des insectes, et les coquilles
des testacés sont extérieures et sans
articulations,
Le squelelle n’existe que dans les
animaux pourvus d’un cœur et d’un
sang rouge ; c’est cette différence de
conformation qui a fourni aux na-
luralistes modernes un excellent ca
ractere pour diviser le règne animal
en deux portions : la première com-
prend les animaux qui ont un sque-
lette, et la seconde , ceux qui n’en
ont pas un véritable : de là les ex-
pressions d'animaux VERTEBRES
et INVERTEBRES (77. ces mots) ;
parce que les vertébres ou Pépine
dorsale estun caractere très-constant
dans les espèces qui sont pourvues
d’un squelette.
SQUINANCIE, s. f, 7. ESQUI-
NANCIE., ,
SQUIRRE ,'s. m. du grec oxipjos
( skirrhos ), tumeur dure ; dérivé
de oxipos ( skiros ), moellon.
( Héd.) Tumeur dure, Indolente,
circonscrite , sans douleur, sans cha-
leur et sans changement de couleur
à la peau; ainsi appelée, parce
qu’elle se pétrifie quelquefois ou de-
vient dure comme du moellon, du
gravier ou du plâtre.
Les glandes sont ordinairement le
siége du squirre, et la lymphe trop
épaisse , trop visqueuse, arrétée dans
les vaisseaux de ces corps et capabie
de s’endurcir comme du plâtre, en
est la cause prochaine.
STABILITE, s.f. du lat. stabi-
lilas, fait de stabilio, rendre solide :
qualité de ce qui est stable,
( Mécan. ) Où dit dun corps
qu'il a de la stabilité, lorsqu’ayant
été un peu écarté d’un plan horizon-
tal, où il étoit en équilibre, il peut
reprendre le même équilibre sur le
champ, ou après quelques osciila-
tions,
S’il se renverse pour prendre un
autre équilibre, il est dit n’avoir
point de stabilité.
STADE, s. m. du grec s4dios
{ stadiss ).
( Métrol. ) Mesure de chemin ,
quia cent vingt-cinq pas géométri=
ques de long.
( Gymnast.) C’étoit aussi une
carrière, d'à-peu-près li même
STA
longueur , où les Grecs s'exercoient
à la course.
STAGE, s. m. du lat. barbare
s'agium , formé de stare, ètre sur
ses pieds.
( Hist. ecclés. ) Résidence ac-
tuelle et exacte que doit faire un
chanoine dans son église quand il a
pris possession d’une chanoinie.
( Pratique ) Stage indiquoit au-
trelois le tems pendant lequel les
jeunes avocats étoient obligés de fré-
quenter le barreau avant d’être ins-
crits sur le tableau.
STAGNATION , s. f. da latin
slagnatio , fait de slagnumt, étang :
étaf des eaux stagnantes, qui ne cou-
lent point, qui forment une espece
d’élang. L
( Méd.) Stagnation se dit d’un
épanchement de quelque fluide dans
une des cavités du corps. #oy.
STASE.
STALACTITE , 's. f. du grec
ç27.4%w ( stalazo ), distiller, et de
z190s ( lithos ), pierre : pierre dis-
tilliée, pierre formée par stillation.
(Minéral.) Substances pierreuses,
ordinairement de nature calcaire et
d’une forme cylindrique qu’on voit
pendre à la voûte des grottes, et qui
descendent quelquefois jusqu’au sol,
de manière à représenter des espèces
de colonnes ; ces substances sont
ainsi appelées, parce qu’elles se
forment par la slillation des eaux
chargées de molécules calcaires , etc.
STALAGMITES , s. f. mème
origine que STALACTITES.
( Minéral.) Plusieurs naturalistes
confondent les stalagmites avec les
slalactiles , mais d’autres préten-
dent que ces deux substances diife-
rent l’une de l’autre , en ce que les
stalactites pendent aux voûtes des
souterrains , au lieu que les s/alag-
miles paroissent ètre le produit d’un
simple dépôt confusément cristailisé,
qui s’élève successivement sous la fi-
gure d’une borne.
STALLE , s. m. au sinz.et f. au
pluriel, de l'allemand stall, siége ;
Pallemand stal] a été formé du latin
barbare gtallus ; de là installare,
pour installer, placer dans le stall.
( Hist. ecclés. ) Les stalles sont
les siéges de bois qui sont autour du
SYT' A
chœur, dans une église, dont le
fond s’élève et se baisse.
STALTIQUE , adj. et s. du grec
siane ( stello ), resserrer , réprimer.
( Méd. ) Epithete que lon donre
aux médicamens répulsifs, ou qui
rendent les lèvres des plaies égales.
STAMINAL , LE , adj. du latin
slamina, un, filamens.
( Botan. }) Ilse dit de ce qui ap-
païlient ou qui est relatif à lETA-
MINE. 7. ce mot.
STAMINEUX , SE, adj. du lat.
slaminosus , dérivé de stämina,
filamens.
( Botan. ) H se dit des plantes,
dont les élamines sont Re
STAMINIFÈRE , adj. du latin
slamina, filamens, et de f&ro , por-
fer.
( Botan. ) Use dit des plantes ou
des fleurs qui portént une ou plu-
sieurs éfamines.
STAMPE, s.f. F. ESTAMPE,
( Hinéral) Ce mot sert à dé:i-
gner dans une mine, l'intervalle
d’une mine à lautre.
STANCE, s. f. de l'italien stanza,
fait du latin sto, s'arrêter, de-
meurer.
( Poësie ) Nombre réglé de vers
comprenant un sens parfait , et
ais: appelé , parce qu’à la fin de
chaque stance , il faut qu’il y ait
un sens complet ef un repos.
On distingue deux sortes de s{an-
ces :
Slances régulières, celles qui
sont formées par un même nombre
de vers arrangés de la même ma-
nière, quant à la disposition des
rimes, et au nombre des syllabes.
Stances irrégulières ; celles qui
different les unes des autres, ou par
le nombre des vers, ou par le mé-
lange des rimes, ou par le nombre
des syllabes de chaque vers.
Une certaine suite de vers arran-
gés d’une maniere particulière, et
formant un sens complet, n’est point
appelée s{ance , quand elle n’est pas
suivie ou précédée de quelques au-
tres ; sielle est seule, on lui donne
le nom de QUATRAIN , MADRI-
GAL , EPIGRAMME,, etc. #. ces
mots. |
Les stances n’ont été introluites
daps la poésie françrise, que sous le
à
305
266 S TA
règne de Henri III, en 1580. Jean
de Lingendes, natif de Moulins, est
le premier poëte françois qui ait fait
des slances ; on y trouve de la dou-
ceur et de la facilité.
SFANGUE, s. f. du saxon s{äeng,
dont les Anglois ont fait slang, et
les italiens stanga , barre.
(Blason) C’est la tige droite d’une
ancre, L
STANTE , adj. de Pitalien sten-
{alto , peiné , fait de stentare pâtir.
( Peinture ) Ce terme appartient
exclusivement à la peinture, et si-
gnifie peiné, fatigué. On dit d’un
tableau qu’il est stanté, lorsque le
travail se fait trop sentir. Quand on
a bien travaillé pour finir un tableau,
il reste souvent un travail à faire,
pour empècher quil ne paroisse
slanté.
STAPEDIEN, adj. ets. du latin
slapia , élrier ; qui a rapport à Pé-
trier.
(Anat.) C’est le nom d’un petit
muscle de létrier.
STAPHYLE, s. f. du grec saurà
(staphulé) , la luette, fait de sagic
(staphis), raisin , parce qu'elle pend
au palais comme une grappe de rai-
ëin.
STAPHYLIN.adj.du grec saguai
(staphulé) , la luette.
(Anat.) Nom des muscles qui font
mouvoir la luette.
STAPHYLOME , s. m. du grec
sagic (staphis) , raisin.
(/Héd.) Maladie de Pæil, qui con-
siste en une tumeur formée par Pu-
vée qui passe au travers d’une ouver-
ture faite à la cornée par quelque
cause que ce soit ; elle est ainsi ap-
pelée , parce que cette tumeur a la
forme dun grain de raisin.
STARIE , s. f, du latin stare , de-
meurer,
({Harine) Terme de commerce de
mer, usité particulièrement par les
Hollandois , et qui signifie le tems
que ceux qui commandent les escor-
tes accordées aux Convois qui vont
au Levant, ont permission de sé-
journer à Smyrne , ou. dans tel autre
pert,
Les capitaines de vaisseaux mar-
chands nomment de mème sursta-
rie, le temsqu’ils ont été retenus dans
S T A
un port , au delà du tems convenu ; et
les marchands qui ont freté le vais-
seau sont obligés de payer tant par
jour de sur-slarie , suivant le contrat
qui a été passé.
STASE , s. f. du grec s4xs (sta-
sis), repos, station.
(/Héd.) Séjour du sang on des hu-
meurs dans quelques parties du corps,
où elles sont si engagées et si arré-
tées , jusque dans les plus petits
vaisseaux , qu’elles y perdent leur
mouvement progressif ; en quoi le
stase diffère de la stagnation , dans
laquelle il reste un peu de mouve-
ment , quoique très-lent.
STATERE, s. f. du latin séater,
eris.
(Antig.) Pièce de monnoie an-
cienne, qui pesoit quatre drachmes
attiques, et qui valoit environ vingt-
cinq ou trente sous de France.
STATHOUDER, s. m. de lhol-
landois stede | ou de lPallemand
stadi, lieu , place , et de Phollandois
houder, où de l’allemand haller,
tenant : lieutenant.
(Econ. polit.) Titre de Pancien
chef des Provinces-Unies.
Cette dignité fut créée en 1576,
par la république des Provinces-
Unies des Pays-bas, en faveur de
Guillaume de Nassau-Dillembourg ,
prince d'Orange. En 1674 , elle fut
déclarée héréditaire; en 1794, elle
fut abolie lors de l'invasion des Fran-
çois , et de la révolution qui en fut
la suite.
STATION , s. f. du lat. statio,
fait de sto , stalum , demeurer, s’ar-
rêter: demeure, lieu de repos, sé-
jour.
( Hist.) Les Hébreux donnoient
ce nom au rang de ceux qui assis-
toient aux sacrifices , et les Romains
à l'endroit où les avocats se te-
voient pour répondre aux consulta-
tions ; dans la primitive église,
station désignoit le jour que les chré-
tiens consacroient à la prière, et dans
lequel ils jeûnoient jusqu’à l’heure
de nones. Présentement on entend
par station , les églises où le clergé
et le peuple vont en procession pour
y gagner les indulgences. Les anciens
Romains en usoient de même dans
les occasions de réjouissance ou de
deuil ; ils alloient faire des stations
SATA!
dans les principaux temples des
dieux.
( Métrol. ) En orient, on appelle
station , stance ou journée , un che-
min de trente milles, Lesgéographes
persans font la station de vingt-
quatre milles , ou de huit parasanges,
dont chacune contient trois milles,
( Géom. ) lation en géométrie,
est un lieu qu’on choisit pour faire
une observation , prendre un angie,
owautre chose semblable.
On ne peut mesurer une hauteur
ou une distartce inaccessible, qu'on
ne fasse deux s/alions dans deux en-
droits dont la distance est connue.
Quand on fait des cartes géométri-
ques d’une portion de pays, on fixe
les stations sur plusieurs éminences
du pays , et de là on prend les angles
aux différentes villes, villages , etc.
Dans larpentage , on mesure la
distance qu’il y a d’une station à
une autre, et on prend l’angle que
Vendroit où on se trouve forme avec
Ja station suivante.
(Astron. ) Station | en astrono-
mie , est la position ou l'apparence
dune planète au même point du
zodiaque , lorsque son mouvement
paroit nul.
Comme la terre d’où nous aper-
cevons les mouvemens des planètes,
est placée hors du centre de leurs or-
bites , Les planètes, vues de la terre,
ont un cours irrégulier : quelquefois
on les voit aller en avant, c’est-à-
dire, d’occident en orient , c’est ce
qu’on appelle étre directes ; quel-
quefois on les voit aller en arrière ,
c’est-à-dire , d’orient en occident,
c’est ce qu’on appelle étre rétrogra-
des , et dans l'intervalle , elles sont
siationnaires. Voy. RETROGRA-
DATION,
(Marine) Station a encore parmi
les gens de mer , une signification
empruntée de Pusage anglois, et
suivant laquelle ils entendent par ce
mot un parage de mer, ou la partie
des possessions lointaines où un cer-
tain nombre de vaisseaux ou frégates
ont ordre de se tenir, de naviguer ,
de croiser , et se diviser selon les
besoins du service , pour la protec-
tion du commerce , honneur du pa-
villon, et la sûreté et défense des
possessions de la mère patrie ; c’est
SÉFA 367
dans ce sens qu’on dit, la s/ation des
îles du vent , la station de l'ile de
France, la stalion du Levant.
Felever la station ; c’est changer
les bâtimens qui la composent , et
les remplacer par d’autres,
STATIONNAIRE, adj. du latin
stationnarius , fait de statio , sta-
tion : qui semble n’avancer ni nere-
culer ; qui semble rester dans le mé-
me lieu,
( Æstron. ) Planète stationnaire;
une planète est dite ‘stalionnaire
pendant le tems qui s'écoule entre
le moment où elle cesse d’être di-
recte, et celui où elle devient rétro-
grade. Foy. STATION.
(Héd.) Fièvres stationnatres ;
cest ainsi que Sydenham appelle
des espèces particulières de fièvre ,
apportées par des constitutions de
latmosphere qui produisent sur les
corps des animaux des effets perni-
cieux.
STATIQUE , s.f. du latin stare,
slo, s’arrèter, être en repos, du
grec saros ( slalos }), repos , station.
(Mécan. ) La statique est une
partie de la mécanique qui a pour
objet les lois de Péquilibre des corps
ou des puissances qui agissent Les
unes sur les autres.
La mécanique en général a pour
objet les lois de Péquilibre et du
mouvement des corps; mais on donne
particulièrement le nom de méca-
nique statique ou simplement sta-
tique , à la partie qui traite de l’é-
quilibre , et ce nom lui vient de ce
que leffet de l’équilibre est de pro-
duire le repos.
La statique se divise en deux par-
ties : une, qui est la statique pro-
prement dite, a pour objet l’équili-
bre des solides ; Pautre partie qu’on
appelle Aydrostatique , enseigne les
lois de l'équilibre des fluides.
( Botan. ) Statique des végé-
laux ; c’est le titre d’un ouvrage de
Halës; il enseigne Part de faire des
expériences par lesquelles on puisse
déterminer les mouvemens des flui-
des qui coulent dans les vaisseaux
des plantes.
STATISTIQUE, s. f. Mot em-
prunté de Pallemand s/atistick, qui
pourroit avoir été fait du grec 5477
(stasis), dontles latinsontiait status,
858 S'T A
dans le sens d’état, constitution, gou-
vernement , et de réyyn ( techné),
art, science ; Ce qui voudroit dire
Vart , la science du gouvernement ,
comme on dit arithmetique , diplo-
rralique , pour la science des nom
bres, la science des diplomes. Peut-
être aussi que l'allemand statistick
est tout simplement un emprunt fait
à la langue tralienne, 6à l’on trouve
les mots stalista et stalislico : le pre-
mier, pour Lomme d'élatl, et le
second pour ce qui apparlient à ur
liomme d’élal,
Shakespear et Milton s’étoient
déjà emparés du stalista des Lialieus,
pour en faire stalist, dans la même
signification.
( Econ. Polit. ) La statistique
est la partie de l’économie politique
qui a pour objet defaire connoitre
Jes richesses et les forces d’un état,
en présentant le tableau de son éten-
dae territoriale , de sa population ,
de ses productions , de ses fabriques
et de son commerce.
Si les Allemands ne sont pas les
créateurs du mot stalislique, c’est à
eux, du moins, qu'appartient l’hon-
neur d’avoir fourni les premiers et
les meilleurs tableaux s/alisliques.
La France, l’Angleterre etles autres
grandes puissances de PEurope n’a-
voient que des idées confuses sur lé
tendue de leur territoire , et leur po-
pulation , lorsque les plus petits états
de PEmpire d'Allemagne possédoient
des tableaux exacts et méthodiques,
contenant, outre les bases principales
de la stalislique , leurs revenus ,
leurs manufactures , leur commerce,
l’état de leur agriculture , et jus-
qu'aux quantités de ierre employées
dans les divers genres de culture,
Mais enfip une noble émulation s’est
tout-h-coup emparée de Pesprit des
gouvernemens des grands états de
Europe : l’Angleterre à déjà une
très-bonne slalislique de l'Écosse ,
et elle rassemble , en ce moment, les
élémens des autres provinces.
La France , après des travaux
longs, pénibles , et souvent inter-
rompus, est enfin parvenue , sinon
à avoir une sialistique complète ,
du moins à en connoitre les élémens,
et à composer les cadres et les ta-
bleaux , dont il ne s’agit plus que de
remplir les colonnes, pour fournir
$ T A
les matériaux complets de l'an des
plus beaux monumens du siecle sur
cette matiere. Ces havaux commen-
cts sous Louis XIV, et dont le comte
de Boulainvilliers a publié Pextrait ,
sous le titre d’éfat de la France,
lurent abandonnés par le gouverne-
ment jusqu’à lPépoque du ministère
ce M. Necker, qui , profitant du zèle
des assemblées provinciales et des
sociétés d'agriculture , en obtint plu-
sieurs exCellens mémoires , dont il}
composa la notice slatistique de la
France, qui fait partie de son trailé
de l’administralion des finances.
Depuis ce tems-là , assemblée des
notables, l'assemblée constituante ,
l'assemblée législative et la conven-
tion se sont successivement occupées
de cette grande entreprise. La division
départementale fut d’abord un grand
pas fait vers son exécution ; le savant
Lavoisier ft, pour l’assemblée légis-
lative , un travail immense , et qui
contient les bases économiques les
plus sûres pour parvenir à la con-
noissance de la richesse nationale ;
la commission du commerce et des
arts de la convention nationale, re-
cut des administrateurs de dis-
trict quelques matériaux utiles sur
la statistique de la France.
Mais ce ne fut que sous le minis=
tère de M. François-de-Neufchateau
que Pon commenca à s'occuper sé-
rieusement et avec succès du projet
d’une statistique françoise. Ce pro-
jet a été suivi avec zèle et activité
par ses successeurs ; l’institut et les
savans en général ont été invités à
les seconder ; et déjà les préfets d’un
grand nombre de départemens ont
répondu au vœu du gouvernement ;
le travail se continue , les données
positives sur Vlétat des -départe-
mens se multiplient, et bientot
lon aura une salistique complète
de l'Empire francois.
STATUAIRE , s. m. du lat. sta-
luarius , fait de sture , sto , être
debout.
( Sculplure )Le sculpteur qui fait
des statues. Les Latins employoient
le mot staluarius , pour signifier
Partiste qui faisoit des statues en
bronze. C’est dans ce sens que Pline
en fait usage ; il appeloit Partiste
qui travailloit en marbre, sculptor
UIGTINOTUTE
|
ST A
marmorum sculplor; cette dis
tinction avoit beaucoup de justesse ,
l'artiste qui fait un ouvrage que l’on
doit couler en bronze ne sculpte pas,
il modèle,
S'éatuaire s'emploie aussi comme
substantif féminin, pour désigner
l’art de faire des statues. Socrate
exerca la staluaire avant de se li-
vrer à Ja philosophie.
STATUE, s. f. du lat. stare , être
debout.
( Sculpture ) Figure fondue en
bronze , ou sculptée en marbre, en
pierre, en bois.
Si lon vouloit avoir égard à léty-
mologie , on ne devroit appeler sta-
tues que des figures droites , et laisser
le nom générique de figures à celles
qui sont assises ou couchées ; mais
Pusage veut qu'on appelle s/alue ,
toute ficure sculptée , debout ou as-
sise , d’une proportion approchante
de la proportion naturelle, et au
dessus , et figure , toute figure sculp-
tée dans la proportion de demi-nature
et au dessous,
Slatue pédestre ; c’est une statue
en pied ou debout. #oy. PÉDES-
TRE.
Statue équestre ; Cest celle qui
représente un homme à cheval. #7
EQUESTRE.
Slatue de fonte ; voy. FONTE.
Statue curule ; c’est celle qui re-
présente un bomme dans un char,
comme on en a vu dans les cirques
et dans les hippodromes anciens. #7
CURULE.
Statue allégorique ; c'est celle
qui, sous le symbole de la figure hu-
maine, représente des fleuves , des di-
vinités, etc. /. ALLEGORIE.
Statue hydraulique ; c’est celle
qui sert d’ornement à une fontaine ,
et qui fait l’office de jet ou de robi-
net par quelqu’une de ses parties.
Statue colossale ; c’est celle qui
est beaucoup plus haute que nature,
comme le colosse de Rhodes, et lan-
cienne salue de Néron.
S'lalue persique ; c’est toute figure
d'homme qui fait l'oflice de colonne
sous un entablement., #7, PERSI-
QUE.
S'latue cariatide ; c’est la statue
d’une femme qui fait également Pof-
fice d’une colonne. /. CARIATIDE.
Statue grecque ; cette expression
Lome III.
ST A 369
signifie, en termes d’antiquaire , une
stalue rue et antique, comme les
Grecs représentoient leurs divinités,
leurs héros , leurs athlètes.
Statue romaine ; les savans don-
peut ce nom aux s{alues qui sont
vêfues, et qui recoivent diflirens
noms, suivant le genre de leurs habil-
lemens.
Les premières statues furent éle-
véesen Bgypte,et ellesfurent un hom-
mage rendu à la religion. Des sphynx
décoroient lentrée des temples du
Soleil et de la Lune , et dans l’in-
térieur il y avoit aussi des slatues de
lion , à cause de lentrée du soleil
dans le signe du lion , au tems des
débordemens du Nil, principe de la
fertilité des terres que ce fleuve arro-
soit, Osiris fut honoré , apres sa mort,
sous la forme d’une génisse , pour
avoir enseigné l’agriculture, Les Is-
raélites élevèrent le serpent d’airain. |
Les Grecs et les Romains eurent
de bonne heure le goût des statues,
et ils en remplirent les édifices sacrés.
Dans lesuns étoient placées les images
des dieux et des demi-dieux, et dans
les autres on voyoit celles des héros ,
des législateurs et des bienfaiteurs de
la patrie; les femmes mèmes qui lui
avoient rendu quelques services, en
éprouvoient la mémereconnoïissance.
Dans la suite, le nombre des st4-
lues s’accrut à un degré qui paroîtroit
incroyable, s’il n’étoit attesté par
tous les historiens de antiquité. Sans
parler de PAttiqueet de la ville même
d'Athènes, qui fourmilloient en ce
genre d'ouvrages , la seule ville da
Millet en Ionie en rassembla une
si grande quantité , que, lorsqu’ Ale
xandre s'en rendit maitre , il ne
put sempècher de demander où
étoient les bras de ces grands hom-
mes, quand les Perses les subju=
guëerent.
À Rome, la multitude des s/atues
étoit si grande, qu’en lan 596 de sa
fondation , les censeurs P, Cornélius
Scipio et M. Pompilius, se crurent
obligés de faire ôter des marchés pu-
blics les séatues des particuliers qui
. les remplissoient, attendu qu’il en
restoit encore assez pour lesembellir,
en laissant subsister celles des ci-
toyens qui en avoient obtenu le pri-
vilége par des decrets du peuple et du
sénat,
À a
579 STE
Cette passion pour les statues s’ac-
crut encore sur la fin de la républi-
que, ainsi que sous le règne d'Au-
guste et de ses successeurs. L’Empe-
reur Claude fit des lois inutiles pour
la modérer. Les slalues de prix
étoient si nombreuses qu’il fallut des
officiers pour garder nuit et jour ce
peuple de statues et ces troupeaux de
chevaux dispersés dans toutes lesrues,
palais et places publiques de la ville.
En France, sous les première , se-
conde et troisième races, jusqu’au
sbyme de Louis XIE, si l’on faisoit
la statue d’un roi, ce n’étoit que pour
la placer sur son tombeau, ou au por-
tail de quelque grand édifice, ou dans
quelque maison royale. La statue
équestre de Henri JV est le premier
monument publie de cette espèce
qu’on ait élevé à la gloire des rois de
#rance.
STATUT, s. m. du lat. s{alulum,
fait de statuo , établir, ordonner ,
slatuer.
( Pratique) Axrèt, ordonnance ,
réglement , droit particulier suivant
lequel sont régis et gouvernés les
personues et les biens d’une même
province , les membres d’une même
association.
STAUROTIDE, s. f. du grec sau-
pos (stauros), croix.
(Minéralogie) Nom donné par
Haüi à la pierre appelée croisette,
ou staurolite, et pierre de chaux par
d’autres naturalistes. On la trouve
dans le département du Morbihan,
sur-tout aux environs de Quimper.
STÉATITE , s. f. du grec séxp
( stéar), génit. séaros (stéatos),
suif.
( Minéral.) Sorte de pierre, ainsi
nommée parce qu’elle est d’une subs-
tance molle et onctueuse , à peu près
comme le suif. On la nomme aussi
pierre de lard. Elle sert à faire des
vases. On en trouve de différentes
couleurs.
STÉATOCELE , s. m. du grec
ciap (stéar), suif, et de xhan (kélé),
fumeur, hernie.
( Chirurgie ) Espèce de hernie
sausée par la masse d’une substance
gemblable à du suif dans le scrolum.
STÉALÔME , s, m. du grec step
STE
É dont le génitif est siares
sléalos ), suif.
( Chirurgie ) Espèce de tumeur
enkystée, indolente ; sans change-
meut de couleur à la peau, qui ren-
ferme une substance semblable à du
suif.
Je stéalôme on a fait sléaloma-
teux , pour désigner ce qui ressemble
à du suif,
STEGANOGRAPHIE , s. £ du
grec seyav2c ( stéganos ), couvert,
caché, et de 7p49œ ( graphô ),
écrire : écriture cachée.
( Diplomatique ) L'art d'écrire
d’une maniere obscure, soit en chif-
fres, soit en signes, de sorte qu’on
ne puisse être entendu que de son
correspondant.
Polybe rapporte qu'un nommé
Œnéas le tacticien , avoit inventé
vingt manières d'écrire en stégano-
graphie. Trithème a travaillé sur ce
sujet ; Jean-Baptiste Porta, Vige-
nete, le P. Niceron , Gaspard Schot ,
Volfand , Ernest Eidel se sont éga-
lement exercés sur art stésano gra-
phique. S’gravesande a fait un petit
traité dans lequel, après avoir donné
les règles générales de la méthode
analytique , et de la manière de faire
usage des hypothèses, il applique
avec beaucoup de clarté ces regles à
l’art de déchiffrer.
STEGNOTIQUE, s.m. et adj.
du grec seyvos (slegnos ), serré ,
dérivé de 5/y« ( slégo ), resserrer.
(Héd. ) I se dit des remedes que
l’on donne pour resserrer les fibres et
les orifices des vaisseaux,
STEÉLECHITE, s. f. du grec séxs-
os (stélechos), tronc d’arbre.
( Mineral. ) Pierre de couleur
grise, appelée ainsi parce qu’elle
ressemble à un petit tronc d’arbre
dont on a rompu les branches.
STELLIONAT , s. m. du latin
stellionatus , fait de stellio , espèce
de lézard dont le corps est marbré,
fascié, couvert de taches, stellæ :
symbole des artifices d’un faux ven-
deur.
( Pratique ) On comprend sous ce
nom toute fraude qui n’a point de
nom, et qui est employée pour se
faire confier de l'argent. Ainsi, celui
qui vend deux fois le mème effet à
STE
deux différentes personnes, ou qui
vend comme sien, ou qui hypothèque
ce qui appartient à autrui; celui qui
présente comme libres des biens hy-
pothéqués , ou qui déclare des hypo-
thèques moindres que celles dont ses
biens sont chargés ; celui qui donne
en gage des effets qui ne jui appar-
tiennent pas; celui qui emprunte
avec promesse de faure tel emploi ,
et qui ne le fait pas, se rend coupa-
ble de stellionat. Le stellionat
est, comme on voit , un abus de con-
fiance, La peine du stellionat est
la prison , et la contrainte par corps
a lieu, en matiere civile, pour le
stellionat.
De stellionat, on a fait stellio-
nalaire, pour désigner celui qui se
rend coupable de stellionat.
STENOCHORIE , s. f. de arevés
FrreL étroit , serré , et de yüpos
chôros), lieu.
( Héd.) Retrécissement des vais-
seaux, à l’occasion de quelque tu-
meur dans la propre substance de la
membrane qui forme la cavité, et in-
tercepte le passage.
STENOGRAPHIE, s. f. du grec
sevos ( slénos) , étroit, serié , et de
yr4çm (graphô), écrire : écriture
serrée , réduite.
(Diplomatique) L'art d'écrire en
abrégé, ou de réduire l’écriture dans
un plus petit espace , ou Part d'écrire
en signes ou caractères abrévia-
teurs,
La sténographie étoit pratiquée
chez les Grecs, et Plutarque décrit
la forme des signes dont Xénophon
faisoit usage pour suivre la parole de
Socrate. Cet art passa de la Grèce à
Rome. Cicéron avoit un affranchi,
nommé Tyron , qui y étoit très-ha-
bile, Lorsque Caton prononça son
discours pour combattre lavis de
Jules-César , au sujet de la conjura-
tion de Catilina, Cicéron, alors con-
su], posta en divers endroits du sénat,
des nolarit, c’est-à-dire, des écrivains
en notes, pour copier la harangue,
Suétone dit que Tibère écrivoit par
abréviations , aussi vite que l’on pou-
voit parler. Properce et Ausone ont
célébré dans leurs vers, les talens
de plusieurs stérographes de leur
tems.
La sténographie, ou les notes ti-
STE 371
roniennes, furent d’un usage très-
étendu en Occident ; les empereurs
s’en servirenf , ainsi que les derniers
de leurs sujets : on lesenseignoit dans
les écoles publiques ; on s’en servoit
dans les interrogatoires des criminels
et dans les sentences des juges; c’est
en notes tironiennes qu'ont été re-
cueillis les actes sincères des mar-
tyres , les homélies de plusieurs pères
de l’église; on en usoit généralement
pour former des diplômes, où plutot
des protocoles ou formules,
L’usage des notes de Tyron cessa
en France, vers la fin du oe, siècle,
et en Allemagne, vers la fin du 10e,
Il n’en reste presqu’aucun vestige
dans les monumens, depuis le con-
mencement du 10€, siècle,
Les notes de T yron ont donné lieu
à la sténographie que l’on pratique
aujourd’hui en Angleterre et en
France , et à d’autres écritures abré-
gées connues sous les noms de Lac hy-
graphie, ou écriture rapide ; bra-
Chygraphie, ou écriture abrégée ;
de sémygraphie , ou écriture par
signes ; cryplographie , où écriture
cachée ; radiographie , ou écriture
radiée, Foy. ces mots.
STENTOREE , adj. de Stentor,
dont parle Hombre , au 5e, livre de
Viliade , qui faisoit entendre sa voix
au dessus de celle de cinquante
hommes.
ÆEpithète que l’on donne quelque-
fois à une voix extraordinairement
forte,
STERCORAIRE , adj. du latin
stercorarius , fait de stércus , ster-
coris , fumier , excrément d’ani-
aux.
( Hist. ecclés. ) Chaire sterco-
raire; on appeloit ainsi une chaire
sur laquelle ou faisoit asseoir le pape
le jour de sa consécration, en mé-
moire de ces paroles tirées du psaume
123 : susciluns de lerra inopent ,
et de stercore erigens pauperem.
( Entomol.) Stercoraire sert à
désigner les insectes qui font leur de-
meure dans la fiente des animaux,
STERCORATION, s. f. du lat.
slercus ; stercorts, fiente , et d’ago,
agir.
(Agriculture) L'action de fumer
les terres avec la fente des ani-
maux,
À a 2
872 STE
STÈRE ,5. m. du grec stpeos (ste-
ré0s) + solide.
(-Métrol.) Mesure de solidité :
daus le nouveau système métrique ,
le stère est égal au mètre cube; en
mesures anciennes, sa capacité est de
29 p. c. 202690 ; un peu plus grande
que la voie de bois, car le stére est à
la voie de bois, à peu près comme
12 est à 23, Voyez DECASTÈRE,
DECISTÈRE.
STÉRÉOBATE, s. m. du grec
esosdc (stéréos) , solide, et de €xivæ
( bainô ), marcher ; comme qui di-
voit lieu solide sur lequel on marche.
{ Architecture ) Soubassement ,
partie saillante de la basé d’une co-
lonne.,
STÉRÉOGRAPHIE, s. f. du
crec ezptac ( stéréos ), solide , et de
sezoù ( graphé) , écriture, descrip-
tion: littéralement, description des
solides.
( Perspeclive) L’art de dessiner
la ferme ou la figure des solides sur
un plan. j
La stéréographie est une bran-
che de la perspective, ou plutôt c’est
la perspective m°me des corps so-
lides. Joy. PERSPECTIVE, SCE-
NOGRAPHIE, PROJECTION.
STÉRÉOGRAPHIQUE , adj.
mème origine que stéréographie ,
qui appartient à la sléréographie.
(-Astron. perspect. ) Projection
stéréographique de la sphère ; c’est
celle dans laquelle on SPP que
l’œil est placé sur la surface de la
aphèfe. its £
La projection stéréographique
est la projection des cercles de la
sphère sur le plan de quelque grand
cercle, V’œil étant placé au pole de
ce cercle. #oy. PROJECTION.
STÉRÉOMETRIE, s. f. du grec
sepeoe (stéréos ), solide , et de pérpov
( métron) , mesure : mesure des so-
lides.
( Géom.) Patie de la géométrie
qui enseigne la maniere de mesurer
les corps solides; c’est-à-dire, de
trouver la solidité ou le contenu des
corps, comme des globes, des cy-
indres, des cubes, des vases, des
vaisseaux , etc. #oy. SOLIDE, SO-
LIDITE.
STÉRÉOTOMIE , s. f, du grec
STE
cepcoc ( sléréos ), solide , et de réuys
(lemno ), couper, inciser : coupe
des solides.
( Archit. ) L'art de couper les
pierres pour les différens usages aux-
quels elles peuvent être employées
dans l’architecture.
STEREOTYPAGE , s. m. ou
STEREOTYPIE , s. f. du grec
sepoc (sléréos ), solide , et de réaæoc
(tupos ), type, figure originale ,
forme , caractère : littéralement ,
iype solide , ou multiplication de
Pécriture avec des planches solides,
( Imprimerie ) On parle beaucoup
depuis quelques années de poly!y-
page, de stéréotypage, pour dési-
gner divers moyens de répandre des
ouvrages par la voie de Pimprimerie.
On a d’abord appliqué ces mots,
tantôt x des procédés du même
genre , tantôt à des procédés de genre
différent ; mais on est aujourd’hui
convenu d'entendre par polytypage ,
la multiplication de Pécriture ou du
dessin , par des procédés qui ont plus
ou moins d’affinité avec ceux de la
gravure en faille-douce ; et par slé-
réolypage la multiplication d’une
feuille écrite ou d’un livre, par des
moyens qui ont des rapports avec
ceux de l’imprimerie. Foy. POLY-
TYPAGE.
Les premiers essais du sléréoly-
page datent de l’invention de Pim-
primerie. On sait que cet art con-
sistoit alors dans lPimpression de
planches d’une seule pièce de bois,
sur laquelle on gravoit en relief le
discours dont on se proposoit de
multiplier les exemplaires. Ce pro-
cédé avoit un grand avantage : on
n’étoit pas obligé de tirer un grand
nombre d'exemplaires ; les planches
subsistant entibres , on ne tiroit qu’à
proportion du débit ; mais cet avan-
tage étoit accompagné de graves
inconvénieps : il falloit préparer au-
tant de planches que ie livre avoit
de pages ; graver autant de lettres
qu'il y en avoit dans le discours ;
les planches de bois alternativement
mouillées et séchées , se tourmen-
toient ,se fendoient , et ne pouvoient
pas être d’un long service. Aussi,
on en abandonna lusage dès que
l’on eut trouvé la manière de com-
poser les pages avec des caracteres
mobiles , et de parfaire l'édition d’un
CS" E
volume de cent feuilles avec une
quantité de caracteres suffisante pour
quatre ou cinq feuilles.
Dans la suite on regretta la facilité
de tirer les exemplaires , seulement
à mesure du débit, et c’est le besoin
de réunir çet avantage à ceux des
caracteres mobiles , qui a donné
naissance à l’art renouvelé du s1e-
réolypage , tel qu’il existe aujour-
d’'hui.
Ceux qui les premiers s’occupèrent
de ce projet, imaginerent de com-
poser des pages avec les caractères
mobiles en usage dans P’imprimerie,
d’enfoncer cette planche dans de l’ar-
gile ou du plâtre , et de former ajusi
une planche creuse, ou ùn moule,
dans lequel on couloit du métal qui
donnoit une planche solide propre
à être imprimée.
Ce procédé avoit l'avantage de
conserver les planches duu livre,
pendant tout le tems qu’on voudroit,
et sans une grande dépense, parce
que les planches coulées n’avoient
pas besoin de épaisseur considérable
des planches composées de caractères
mobiles ; il n’avoit pas l’inconvé-
nient d’occuper une grande quantité
de caractères , puisqu’il en falloit
une moindre provision que pour Pim-
pression ordinaire.
Le plus ancien essai en ce genre
est le jet en moule de planches pour
imprimer les calendriers qu’on glace
à la tête des livres d’église, Lottin
assure que ce procédé fut mis en
p'atique, en France, dès la fin du
dix-septième siècle, ‘et que dans le
dix-huitieme on se servoit de ces
planches chez l’imprimeur Valieyre.
Vers 1725, un orfèvre d’Edim-
bours, nommé V'illiam Ged, con-
cut aussi l’idée d’imprimer des livres
avec des planches moules : après
avoir formé sa planche de caractères
mobiles, il couloït dessus une com-
position de plâtre , qui devenoit un
moule où il versoit de la matière,
d’où résultoit une planche solide
avec laquelle il imprimoit. Des livres
publiés par Ged , on ne connoit que
son S'alluste , format petit in-12,
portant la date de 1739.
D’après le titre d’un ouvrage pu-
he à Erfort , en 1740 , par un im-
primeur-libraire, nommé Funckter,
il paroit que les Allemands sout de-
STE 373
puis ce tems en possession de certains
procédés pour cuire le plâtre , prépa-
rer des moules de ASE pour couler
les lettres, vignettes, medailles, et,
. Depuis 1784 jusqu’en 1789, plu-
sieurs personnes, entre lesquelles o17
distingue Hoffman de Strasbourg ,
Carez de Toul, etc. , firent plusieurs
essais dans le même genre ; mais c’est
paticulièrement à la création des
assignats que l’art du stéréolypage
est redevable des progrès et des per-
fectionnemens auxqueisilest parvenu
depuis. Toutes les tentatives qui
avoient eu lieu jusqu’à cette époque
vinrent se réunir dans la grande en-
treprise &e la fabrication de ce papier-
monnole : quiconque 1Magipoit ur
moyen nouveau étoit entendu, et ses
propositions mises à l’essai.
La fabrication des assignats a donc
été Poccasion dun grand nombre
d'expériences heureuses sur le méca-
nisme de Pimprimerie, et notam-
ment sur le polyly page et le siéréo-
typage. Un des proeédés dont on at-
teignit le plutot la perfection, fut le
polytypage des planches à graver ,
opération qui fut confiée à M. Hersan;
mais le stéréolypage des planches
ou formes en caractères saillans, pour
imprimer avec les procédés ordinai-
res de l'imprimerie en lettres, éprou-
va plus de difficultés. Les procédés
suivis jusqu'alors n’éfoient pas sans
inconvéniens., Il étoit rare qu'un
moule en sable, terre ou argile, qui
avoit recu des impressions peu pro-
fondes , étroites et anguleuses , telles
que celles de nos caractères d’impri-
merie , n’éprouvât pas, lors de la
dessication , une retraite qui altéroit
la forme des caractères ; :pres cela,
il étoit extremement difécie d'y faire
pénétrer la matière en fusion , ce qui
rendoit les angles obtus et les carae-
tères flou.
Le moyen qui parut le plus propre
à vaincre ses difficultés, et vers le-
quel les artistes dirigèrent toutes leurs
recherches , fut de réuni les matrices
isolées de toutes les parties de Passi-
gnat , pour en former un seul tout,
une matrice unique ; ensuite, il fallut
trouver une puissance pour porter la
matrice sur la matière en fusion,
ce qui donna naissance à la m14a-
chine à clicher.
Clicher est un terme nouveau que
274 STE
l'on croit venir de l’allemand /ats-
chen , frapper, mais qui signifie, en
termes de s{éréolypage, faire tomber
perpendiculairement , subitement et
avec force, une matrice sur du métal
en fusion, pour retirer empreinte
de la matrice. La machine à clicher
est composée d’une table sur le der-
rière de laquelle s'élèvent , à une han-
teur convenable , deux pièces de bois
qui laissent entrelles une raioure, et
le long desquelles une masse de bois
garnie d’une languette, et disposée
comme un mouton à enfoncer les
pilotis, peut monter et descendre.
A la partie inférieure de la masse
de bois, perpendiculairement à son
axe , est implantée une vis. La boite
qui renferme la matrice porte sur le
dos un écrou; et bientôt , en appro-
chant l’écrou de la vis, la matrice
adhère fermement à la masse du bois
ou mouton. Le creux de la matrice
est tourné vers la table au dessus de
laquelle le mouton se meut. On en-
lève le mouton au moyen d’un cric
et d’une manivelle ; on pose sur la
table une caisse de papier fort, dans
laquelle on a versé du métal fondu.
Au moment où le métal commence
à se figer, une détente dégage le mou-
ton ; celui-ci glisse dans sa rainure,
tombe de tout son poids sur le métal
qui se figeau même instant. Le mou-
ton relevé, on détache le métal, et
l’on a ure planche, un format qui
porte l’empreinte de la matrice.
Le 3 nivose an 6, M. Herhan, im-
primeur et fondeur , dont les talens
et les lumières avoient contribué
uissamment à la perfection des as-
sigoats, obtint un brevet d’invention
dont le préambule énonce la des-
eription détaillée d’une nouvelle
méthode de fondre des formats soli-
des, inventée et exécutée par lui
dans le courant du mois de messidor
an 5, et dans lequel il déclare avoir
inventé un autre procédé, qui con-
siste À faire des caractères mobiles
gravés en creux , au lieu de Pètre en
relief ; à composer avec ces carac-
tères des pages qui forment une ma-
trice ; à tirer de cette matrice une
empreinte nette et sans défaut.
Le procédé de M. Herhan réunit le
triple avantage, x0. d'éviter deux des
trois opérations suivies jusqu'alors,
pavoir : Ja composition d’une plan-
SPIRE
che avec les caracières mobiles
en relief , l’enfoncement de cette
planche dans une masse solide, pour
former la planche creuse où matrice;
20, d’obtenix des caracteres creux
ou matrices formés un à un, et
plus parfaits que les matrices en
argile ou en plomb ; 39, d’em-
ployer un métal plus dur et plus pro-
pre à former un cliché net et parfait,
Depuis cette époque, M. Herhan
n’a cessé de suivre ses travaux. Ses
machines destinées à frapper les ma-
trices mobiles en cuivre sont regar-
dées comme des productions recher-
chées, finies et précieuses, Sa table
à clicher a été également perfec-
tionnée , et il a pleinement justifié
l'éloge que la commission de Pinsti-
tut a fait de ses procédés, dans son
rapport du 3 vendémiaire ang, en
déclarant : « Que le citoyen Herbhan
avoit perfectionné l’art et les opéra-
tions de la stéréoty pie, et que c’étoit
par des moyens autant précis qu’in-
génieux , qu’il obtenoit les résultats
qu’il avoit annoncés. »
M. Firmin Didot a aussi obtenu, le
” 6 nivose an 6 , un brevet d'invention
pour la composition des formats s1é-
réolypes et des éditions en résultant,
Son premier procédé consistoit à
composer une page d'impression , à
la renverser sur une table de pierre,
à souder les pieds de toutes les Lettres
en une plaque métallique. Mainte-
nant M. Firmin Didot fait fondre
des caractères mobiles d’un métal
particulier, fait composer avec ce
caractère la page qu’il veut stéréo-
typer ; fait enfoncer cette page dans
une masse de plomb pur, pour en
obtenir une matrice paginaire; et
de cette matrice il obtient une
empreinte en relief, par le moyen
de la machine à clicher décrite ci-
dessus.
Parmi les avantages qui doivent
résulter de l'invention du sléréoly-
fier , avantages qui intéressent éga-
ement et le public et les imprimeurs-
libraires , on remarque principale
ment ceux qui suivent :
10. Les caractères fixés en une
planche solide ne peuvent ni couler
ni étre transportés, et la correction ,
une fois obtenue , ne peut plus être
altérée,
2°, La diminution da prix de la
STE
vente des auteurs françois et étran-
gers: prix qui doit ètre environ un
tiers au dessous de celui des autres
éditions,
30, La certitude de remplacer un
volume perdu , au prix partiel de la
valeur totale de Pouvrage.
49. Pour le lbraire-imprimeur,
l'avantage inappréciable de ne tirer
des exemplaires qu’à mesure du dé-
bit, et d'éviter par-là des avances
immenses de papier et de frais de
magasin.
STÉRILE , adj. du lat. sterilis ;
qui ne porte point de fruit.
( Botan. ) EH se dit des plantes qui
ne fructifient point, ou des parties
des plantes qui sont inaptes à la
fécondation.
(-Anal.) Il se dit d’une femme
qui ne peut avoir d’enfans, soit par
accident, soit par le vice des organes
propres à la fécondation.
STERNO - CLAVICULAIRE,
adj. du grec céovor (slernon), le
sternum , et du latin clavicula, la
clavicule.
(Anat.) I se dit des parties qui
s’étendent du sternum à la clavicule,
C’est le nom d’un ligament qui unit
cet os.
STERNO-CLEIDO-HYOÏDIEN,
du grec séovey (sternon), le sternum ,
de xacic (kleis), la clavicule, et de
vouds (huoeidés , Vos hyoide.
(Analom.) Qui a du rapport au
sternum , à la clavicule, et à Pos
hyoïde : c’est le nom d’un muscle
de los hyoïde,
ST£ERNO-COSTAL, adject. du
grec sépvoy (slernon), le sternum ,
et du lat. costa, côte.
(-Analom.) Qui a du rapport au
sternum et aux côtes. Nom ce plu-
sieurs muscles appelés s/erno-cos-
laux , où triangnlaires du sternum.
STERNO-HYOÏDIEN , adjectif
du grec sépyay, (sternon), le ster-
num , et d’uosrdus ( huoeïdés }, los
hyoïde.
(-Anatom.) Qui a du rapport au
sternum et à los hyoïde : Ze muscle
sterno hyoïdien.
STERNO-MASTOÏDIEN, adj.
du grec sépvoy (sternon), le ster-
num, de pacs (mastos), ma-
nelle , et d’éidos ( éidos ), forme,
figure,
STI 375
(-Analom.) Qui a du rapport au
sternum etau mastoïde : c’est le nom
d’un muscle situé obliquement entre
le derriere de l'oreille et le bas de la
gorge , et qui sert à fléchir la tête.
STERNO-THYROÏDIEN, adj.
du grec sésvoy (slernon), le ster-
num, €t de Oup:èe ( hureos) , bou-
clier, ou pomme d'Adam,
(Aualom.) Qui a du rapport au
sternum et au cartilage thyroïde :
c’est le nom d’un muscle du larynx.
STERNÜM , s.m. Mot lat. tiré
du grec cépyov (s'ernon), qui signi-
fie la partie antérieure de la poitrine,
(Anatom.) On appelle sternum ;
toute la partie osseuse de la poitrine,
entre les sept cotes supérieures de:
chaque rôté, et à laquelle elles vont
se joindre par leurs extrémités car-
tilagineuses dans ies enfans. Dans
la suite, la plupart de ces cartilages.
s’ossifent. et alors ie sfernum ne:
reulerme plus que deux pieces , et
quelquefois qu’une seule,
STERNUTATOIRE, adj. et s.
m. du latin slernulatorium , fait de
sternuo, ou slernulo , éternuer :
qui fait éternuer.
(Médec.) On donne ce nom à
tous les médicamers qui excitent
Péternuement. La membrane pitui-
taire qui tapisse tout l’intérieur des
narines , est tellement susceptible
d'imitation, à cause des ramifica-
tions du nerf olfactique et de l’oph-
thalmique , qui rampent sur toute sx
surface, qu'aucun corps ne sauroit la
toucher , sans produire cet effet. Ce-
pendant ii y a des remèdes qui pos-
sèdent spécialement cette vertu.
STIBIE, RE, adj, du latin st:-
bin, antimoine.
(Médec.) T'artre stibié ; c’est le
nom sous lequel les médecins dé-
signent le tartre émétique , qi
n’est qu’une composition de tartre et
d'antimoine, pour ne pas choquer
ceux qui ont de la répugnance pour
l'antimoine.
STICHOMANCIE, s. f. du grec
giyos(stichos), vers, et de pavreiæ
(mantéia), divination.
( Divina.) L’art de deviner par le
moyen des vers; c’est-à-dire; en fi-
rant au sort des billets sur lesqueis
étoient écrits des vers.
Les vers des Sybilles et les poésics
375 S'TYE
d’Hiomère où de Virgile, servoient
ordinairement à cet usage. Lampri-
dius rapporte, dans la vie d’Alexan-
dre Sévère, que l'élévation de ce
prince avoit élé marquée par ce vers
de Virgile, qui s’oilrit à l'ouverture
du livre : (ÆÆneid. liv. 6, v. 851.)
Lu regere imperio populos, Ro-
mane, memento.
« Romain, ta destinée est de ré-
» gner sur les peuples, et de les
» gouverner »,
Les chrétiens se servoient du psau-
tier et de la bible, et prenoient pour
signe de la volonté de Dieu, le pre-
mier endroit sur lequel ils tomboient,
STICHOMETRIE, s.f. du grec
sixec (stichos), vers, et de uérpov
(rnelron ), mesure.
( Bibliogr. ) Ce mot sert à dési-
guer la division d’un ouvrage par
versets, lorsque l’on met chaque
phrase, ou chaque demi-phrase à
Valinéa. Ainsi on dit que saint
Jéiome introduisit la stichométrie
dans les manuscrits de lécriture
sainte , d’où quelques savans inferent
he Pintroduction des sliques, ou
ivisions en versets, dans les livres
prosaïques de lancien testament ,
étant due à saint Jérome, les ma-
nuscrits latins, ainsi divisés, ne
doivent pas être estimés antérieurs à
ce docteur. Cependant, il dit lui-
même que l’on observoit déjà quel-
ques divisions de versets avant lui,
saint Jérome est mort en 420.
STIGMATESouSTYGMATES,
s. m. du grec siyuara (sligmala),
dérivé de s:Ëw (slizo ) , piquer , mar-
quer par des points : marques de
plaies, flétrissure faite avec un fer
chaud.
(Botan.) Stigmate, en termesde
botanique, est le sommet du pistil ,
qui s’ouvre au moment de la fécon-
dation , pour donner passage à la
poussière prolifique. C’est dans une
fleur , prète à s'épanouir, que lon
peut plus facilement observer le stig-
anale,
De stigmale, les botanistes ont
fait shigrialique, pour ce qui appar-
tient au stgrmale ; et sligmalise ,
pour ce qui porte des sligniales.
STIGMITE ou STIGNITE, s.
f. du grec sryu (shigmé), point ;,
fait de siéw( slizo ), piquer.
STI
( Minéral.) Nom donné par quel-
ques naturalistes, À toutes sortes de
pierres qui présentent de petites ta-
ches. Pline appeloit sugnile, un
granit rouge avec des taches de horn-
blende noire , qui venoit des environs
de Siène en Thébaïde,
STILBITE , s. f. du grec ct2€w
(stuilbo), luire, étreresplendissant;
et de oc (Lithos ), pierre : pierre
luisante,
( finéral, ) Nom imposé par
Haui à la substance que les minéra-
logistes nonument vulgairement zéo-
lithe lamelleuse , ou nacrée.
STILLATION, s. f. du latin stil-
latio , fait de stillo , tomber goutte à
goutte , et d’ago , faire : l’action de
tomber goutte à goutte, de dé-
goutter.
(Physique) Filtration de Veau
à travers les terres, On dit aussi stil-
latoire, pour ce qui tombe goutte à
goutte , ce qui distille, et distilli-
cide, en parlant de l’eau qui tombe
d’un toit, da latin stillicidium ,
gouttiere.
STIMULANT , TE, adj. du latin
stimulus , aiguillon. k
( Méd.) se dit des rembdes qui
aiguillonnent , qui excitent , qui ani-
ment ; on l’applique aussi à certains
médicamens énergiques, Conjoints
à d’autres qui ont moins de vertu,
pour augmenter Paction de ceux-ci.
STIMULEUX , SE, adj. du latin
stimulus, aiguillon,
( Bolan.) I se dit de ce qui , dans
les plantes , est garni de poils roides,
dont la piqûre est brûlante.
STIPENDIAIÏRE , adj. du latin
slipendiurius, fait de slipendium ,
solde , paye, appointemens de gens
de guerre.
(Art milit. anc.) Les Romains
appeloient ainsi les troupes que les
tributaires étoient obligés de fournir
et d'entretenir, Il se dit maintenant
de tous ceux qui sont à la solde de
quelqu'un.
STIPITE , EE , adj. du latin s4r-
pes, slipilis, pieu, souche : qui à
la forme d’un pieu , d’une souche,
(Botan.) Il se dit de ce qui est
subitement rétréci par la bnse,,
comme en une espèce de support plus
ou moius prolongé.
SO
STIPULE, s. f. du latin stpula,
paille , fétu.
(Botan.) Appendice membraneux
ou foliacé , qui nait à la base du pé-
tiole, du pédoncule ou de la bran-
che, ou qui fait corps avec eux.
STIPULE , EE , adj. de stipula,
paille, fétu.
( Botan. ) Pourvu de stipules.
STIPULEUX , SE , adj. du lat,
stipula, paille, fétu , stipule.
( Bolan. ) Ayant des stipules ex-
trèmement grandes ou longues , re-
lativement aux feuilles où à celles
d’autres plantes congénères ou af-
fines.
STIPULER , v. a. du latin sti-
pulare , fait de stipulu, paille,
fétu : bittéralement, donner, délivrer
un fétu , un stipule.
( Pratique ) Demander , exiger ,
fane promettre ; faire convenir des
clauses et conditions que chacune
des parties veut qu’on insère dans
un contrat, et quelles s'obligent
d’exécuter. L'origine de cette ex-
pression vient de ce qu’ancienune-
ment on avoit coutume, quand on
faisoit une vente, de donner un fé/u
à l’acquéreur ;, en signe de réelle
tradition ; et quand on faisoit quel-
que obligation , de rompre une paille
où un felu , dont chacun des con-
fractansemportoit un morceau, qu’ils
joignotent après, pour reconnoifre
leur promesse,
STOCKFISH, s. m. mot anglois,
emprunté de lhollandois stoeke-
visch , poisson séché sur des bâtons.
( Péche ) Ce mot signifie en gé-
néral toute espèce de poisson salé et
séché sur des perches ; mais il s’ap-
plique plus paiticulièrement à la
morue sèche.
STOECHOLOGIE , s. f. du grec
gosxeioy ( stoicheion )., élément ,
principe , et de x6yos ( Pa , dis-
cours ; discours ou traité sur les élé-
mens.
( Physique) Patie de la phy-
sique générale, qui a pour objet la
recherche et l'explication de la na-
ture et des propriétés des, élémens.,
ou des principes.
STOÏCISME , s. m. du grec sox
( sloa ), galerie, portique.
(Philos.) Opinion. doctrine des
stoiciens , disciples de Zénon , ainsi
STO 377
nommée parce que Zénon rassem-
bloit ses disciples sous un portique ,
pour s’entretenir avec eux.
Sloïcisme se dit aussi de la fer-
meté, de l’austérité, de la cons-
tance dans les douleurs, dans l’ad-
versité , telle qu’étoit celle des stot-
ciens.
Le stoïcisme est sorti de l’école
cyuique. Zénon qui avoit étudié la
morale sous Crates, en fut le fon-
cateur; cependant Zénon rendit sa
philosophie plus étendue et plus in-
téressante que celle de Dicgène. Il
ne s’en tint pas à traiter les devoirs
de la vie, il composa un système de
philosophie universelle, d’après les
maitres qu'il dvoit entendus, et il
donna aux exercices de Pécole une
face nouvelle.
La secte des stoïciens s’étendit et
s’accrédita dans l’Empire romain,
sous le premier Antonin ; des fem-
mes eurent le courage d’einbrasser le
stoïcisime et de se distinguer par la
pratique de ses vertus ausières.
La philosophie stoicienne eut des
restaurateurs dans le quinzième siè-
cle , entr'autres Juste-Lipse, Sciop-
pus, Heinsius et Gataker.
STOLONIFERE , adj. du latin
slolo , stolonis , rejetton inutile ,
et de fero , porter.
( Botan. ) Il se dit des plantes
dont la tige pousse du pied comme
de petites tiges latérales , grèles ,
stériles , susceptibles de radication
ou propres à la transplantation.
STOMACACE, s.. m. du grec
çôua ( stoma), bouche, et de xæxix
(kakia }, mal, vice, maladie.
(/Héd.) Espèce de sccrbut, ou
maladie de la bouche, qui rend l’ha-
leine et la salive fétides.
STOMACAL , LE , adj. du
grec çouaxes ( stomachos ),
tomac.
( MHéd. ) Epithète que Pon donne
aux remèdes qui facilitent la diges-
tion , qui fortifient l'estomac.
STOMACHIQUE , adj. mème
origine que STOMACAL, qui ap-
patient à l'estomac.
( Anal.) Artère stomachique
coronaire ;. artères stomacliques :
glandes slomachiques , Suc tva
chique , veines stomuciuques,
ST O
( Med. ) Outre sa signification
anatomique , slomachique s’'ap-
plique encore aux médicamens pro?
pres à fortifier le ton de Pestomac ,
et à faciliter la digestion , et dans
ce sens , c’est la meme chose que slo-
macal.
STOMATIQUE , adj. du grec
sôuz ( sloma ), bouche: qui con-
cerne la bouche.
( Méd. ) Epithète que l’on donne
aux remèdes pour les maux de bou-
che et de gorge,
STOMOMATIQUE , adj. du grec
couwux (slomôma ), acier , qui est
fait d'acier.
{ IMéd. ) Terme employé par
quelques médecins pour désigner une
menue écaille d'acier qui a une qua-
lité fort astringente.
STOMPER , v. a. Voy. ES-
TOMPER. ;
STONE , s.m. Mot anglois dérivé
du saxon stone , pierre.
(Métrol.) Le mot stone a plu-
sieurs significations dans la langue
angloise : il se prend généralement
pour pierre , et tout ce qui est com-
posé de pierres ; pour pierre ( gem-
me ) ; pour pierre ( calcul de la
vessie ); pour testicule ; et enfin pour
un poids.
Lorsqu'il est question de laine , de
fer , etc. , c’est un poids de r4 livres,
avoir du poids, S’il s’agit de foin , il
est de 7 livres, avoir du poids; si
Von parle de viande , il est égal à
7 livres , avoir du poids.
Lorsqu’en parlant des courses de
chevaux , on dit que tel cheval a
porté huit, neuf, dix siones , on
entend que le jockey qui le montoit
pesoit huit , neuf, dix stones, ou
huit, neuf, dix fois quatorze livres.
STORAX ou STYRAX , s. m.
du grec sûpaË ( slurax ), astringent :
nom donné à un arbre de Syrie,
d’où découle une sorte de résine as-
tringente.
( Botan. ) Espèce de résine qu’on
retire du liquidambar oriental , ou
dun arbre qui croit en Syrie, et qui
a la forme d’un cognassier.
( Chimie ) Le storaz à une
odeur très-forte ; il donne par l’ana-
lyse une huile volatile , un sel acide,
concret, et une huile épaisse ; on
Pemploie dans différentes prépara-
878
STR
tions. Les parfumeurs préparent avec
sa dissolution alcoholique, un très-
beau lait virginal.
STORE , s. m. du lat. slorea ,
dont les Italiens ont fait stoja , ou
stuoja ; natte de jonc.
( L'echnol.) Espèce de rideau de
jonc, de coutil ou de taffetas, qui
s'élève et se baisse par un ressort,
et qu’on met devant une fenêtre , ow
à une portière de carrosse, pour se
garantir du soleil,
STRABISME, s. m. dugrec çp1-
Cos cs , louche; du verbe
spégw ( strépho ) , détourner.
(Anar. ) Distorsion des yeux , ou
défaut de cet organe , qui fait lou-
cher, qui fait regarder de travers ,
soit en haut, soit en bas, soit sur les
cotés, tantot d’un œil, tantôt des
deux.
Les médecins et les physiciens ne
sont pas d’accord sur les causes du
strabisme ; ceux-ci prétendent que
le strabisme est causé par la contrac-
tion de quelques muscles de l’œil , et
par le relâchement de leurs antago-
nistes; les autres , parmi lesquels
Antoine Maitre Jean, fameux chi-
rurgien et oculiste, prétendent que
le strabisme dépend d’une mauvaise
conformation de la cornée transpa-
rente, plus tournée d’un côté que
de Pautre; que c’est un vice naturel
et an. et que tous les moyens
proposés Er rendre la vue droite à
ceux qui l’avoient de travers, ont été
sans effet.
STRANGULATION, s. f. du lit.
strangulare , étrangler , suffoquer.
(féd. ) Etranglement , suffoca-
tion; c’est une sensation ordinaire
dans les maladies hystériques.
STRANGURIE , s. f, du grec
cpayË ( stragx ) goutte, d’oûpor
ouron), urine ; goutte d'urine ,
ou l’action d’uriner goutte à goutte,
(Med. ) Evacuation d’urine qui
se fait goutte à goutte , avec ardeur,
douleuret de grandsefforts. La bière
nouvelle , le moût , et plusieurs
autres liqueurs mal fermentées, ont
coutume de causer la sranguric.
STRAPASSER , v. a. de l'italien
strapazzare , tourmenter.
( Peinture ) Les peintres stra-
passent , ou tombent dans le séra-
passé, en voulant outrer le gran-
ST. R
deur de caractère et de mouvement ,
eten voulant joindre à ces qualités,
le charme d’une extrème facilité.
De strapasser on a fait srapas-
son, pour désigner l’artiste qui stra-
passe des figures. à
Sirapasser est un défaut, mais
dans lequel ne peut tomber un pein-
tre médiocre, car il suppose de la
facilité et de la grandiosité,
STRAS , s. m. Nom d’homme.
( Lapidaire ) Espère de pierre
fausse , ou de composition, ainsi
appelée du nom d’un joaillier, qui
qui en a été l'inventeur.
STRATAGEME , s. m. du grec
coarhynux (stralégéma), fait de
coarnyérw ( slralégéo), commander
une armée, dérivé de spæroc f stra-
Los), armée , et de #ysopas ( hégéo-
mai), conduire.
(Art milit.) Ce mot signifioit an-
ciennement la conduite , les exploits
d’un général d'armée, Il a été étendu
depuis à toutes les ruses et adresies
dont on se sert pour réussir à ia
guerre.
STRATIFICATION , s. f. du
latin stratum, lit, etde facio , faire:
Vaction de mettre lit sur lit; ce
que les Latins appellent s/ralum su-
perstralum,
( Chimie) Manière de disposer
par lits , dans un creuset ou dans un
fourneau , différentes matières. Ily a
plusieurs opérations en chimie, dans
lesquelles on se sert de cette manipu-
lation. Lorsqu'on veut, par exemple,
convertir le fer en acier fondu, on
met alternativement une couche de
ciment, qui est du charbon, et une
couche de barreaux de fer.
( Jardin.) La strat'fication se
ratique aussi, dit M. Thouin, à
‘égard des semences qui perdent
promptement leurs propriétés ger-
minatives : on les place lits par lits,
dans du sable ou avec de la terre , et
dans des vases, jusqu’au printems
où on les retire pour les mettie en
terré.
STRATOCRATIE , s. f. du grec
sparde (stratos), armée , et de xp4-
ras ( kratos ), puissance , gouverne-
ment. à
(Zconom. polit.) Gouvernement
milituire.
STRATOGRAPHIE, s. f, dugrec
S'EUR 374
soërbs ( stralos ), armée, et de ypæ-
go (grapho }, décrire.
(Art nerlit, ) Description de tout
ce qui compose une armée, des dif-
férentes armes, de la manitre de
camper, ete. V’égèce a donné la
stralographie des Romains.
STRELETZ , s. m., au plurier,
strelilz, mot russe qui vient de s/re-
lai, flèche ou trait,
( Hist. russe) C’étoit lenom d’une
milice russienne, d’ancienne inst
tution, et entretenue en tems re
paix comme en tems de guerre. Eile
servoit à pied, et sesarmes primiti-
ves étoient , comme l'indique son
nom, des ares et des flèches. :
Ces strelilz-étoient, dans lestems
reculés, la seule troupe réglée de la
Russie; ils étoient au nombre de
vingt à vingt-quatre mille homines.
Ts ressémbloient assez, quant à leur
licence, aux milices prétoriennes de
Rome, sous les premiers empereurs,
etaux janissaires de Constantinopie.
Ils se mutinoient souvent comme ces
derniers, et se méloient quelqueïois
du gouvernement. Leur dernière r‘-
volte , en 1698 ; lorsque le czar
Pierre étoit hors du pays, leur fat
funeste, et causa leur ruine totale.
Le czar, à son retour, en extirpa
jusqu’au nom, et mit ses troupes sur
le pied des autres nations de PEu-
rope.
STRIBORD, s. m. Contraction
de dextrebord , ou le bord à-droite,
(Marine) C’est le côté droit du
vaisseau , en regardant de la poupe à
la proue.
STRIES , s. f. du latin s/ria, le
plein qui est entre les cavités des
cannelures des colonnes cannelées,.
(Ærchil.)Xse dit, en architecture,
des cannelures descolonnes. Colon-
nes striées ou cannclées , pilastres
striés ou cannelés.
(Conchyliologie) Il se dit aussi
des filets en fornie d’aiguilles qu’on
voit sur certaines coquilles, partant
d’un centre commun.
(Minéral. ) M se dit encore de pe-
tits filets scillans et parallèles entre
eux, qu’on voit àla surface de presque
tous les cristaux.
(Auat. } On appelle corps s{riés ,
ou corps cannelés,. deux éminences
STR
du cerveau, placées sur les branches
de la moëlle allongée.
STROBILE ,s. m. du latin stro-
bilus , pin, pomme d’artichaut.
( Botan.) Assemblage arrondi ou
ovoidal, d’écuilles coriaces ou ligneu-
ses, imbriquées en fout sens autour
d’un axe commun allongé et caché
par elles, #7, CONE. :
STRONGLE , s. m. du grec spof=
yünos (stroggulos) , cylindrique.
(Héd.) On donne ce nom aux
vérs longs et ronds qui s’engendrent
dans les intestins grèles, principale-
ment dans le duodenum. C’est l’es-
pece de vers la plus fréquente.
STRONTIANE , s. f. ‘de Séron-
Lan , nom d’une ville d'Ecosse.
(Minéral.) La strontiane est
une des neuf terres simples qui sont
maintenant connues. Elle est aïiusi
nommée parce qu’elle a, été décou-
verte à Strontian , en Ecosse.
La strontiane, de mème que la
barÿte, se trouve beaucoup plus sou-
vent combinée avee l’acide sulfuri-
que , qu’à l’état de carbonate, et ses
formes cristallisées se rapprochent
si fort de celles de la barÿte, que
les plus célèbres czistallographes les
avoient réunies.
Suivant Panalyse faite par Kla-
proth, d’un sulfate de s!rontiane
bleuâtre fibreux , trouvé près de
Frauckston , en Pensilvanie, il con-
tient 58 parties sur 100 de s{rozliane,
ét 42 d’acide suliurique.
STROPHE , s. {. du grec soogà
(strophé), conversion , relour, dé-
rivé de spiow (sérépho(, tourner.
830
( Poésie) Couplet ou stance d’une
ode. Ce mot vient de ce que, dans
la tragédie grecque, les personnages
qui composoient le chœur, exécu-
toient une espèce de marche, d’a-
bord à droite, et puis à gauche.
La partie du chant qui répondoit
au mouvement du chœur allant à
droite , s’appeloit strophe, et la
partie du chant qui répondoit à son
retour , s’appeloit anli-strophe.
C’est de là que la poésie lyrique
a pris le nom de strophe , qu’elle a
donné à ces couplets de vers, dont
Vode ancienne étoit le plus souvent
composée, coinme on le voit dans
celles de Pindare , et dans les deux
qui restent de Supho.
STU
Dans la poésie moderne , strophe
se dit d’un certain sombre de versau
bout duquel on finit un sens, On enr
recommence ensuite une autre qui a
méme nombre et mesure de vers,
avec une même disposition de rimes.
STRUCTURE, s. f. du lat. stuc-
tura, construction, fait de struo ,
bâtir, construire.
( AÆrchit. ) La manière dont un
édifice est bâti. Ce bätiment est
d'une structure solide, légère, agréa-
ble ou magnifique.
(Ænat.) Structure du corps hu-
matriz; celte expression signifie la
manière dont le corps humain est
composé, dont les parties du corps
humain sont arranyées entr’elles.
(Dictiorr ) On dit aussi la struc-
ture d'un discours, pour dire Pordre,
la disposition, ’arrangement despar-
ties d’un discours.
( Poësie) Structure du vers ; C’est
Vobservation de toutes les lois impo-
sées aux poëtes pour le nombre, la
qualité et Parrangement des syllabes
qui composent un vers.
STRUMOSITE , s. f. du lat. stru-
mostlas, fait de strumæ, écrouelles.
(Héd.) Entlure du gosier.
STUC, s. m. de litalien s{ucco.
(Archit. sculpt.) Espèce de mor-
tier qui est fait de marbre blanc pul-
vérisé et mêlé avec de la chaux, et
dont on fait quelquefois des enduits
de murailles, des ornemens d’archi-
tecture et des figures. De stuc on a
fait stucateur, pour désigner un ou-
vrier qui travaille en s4uc.
STUPEFACTION, s. f. du latin
stupefacio , étonner ; étourdir : éton-
nement extraordinaire.
( /Héd. ) Engourdissement d’une
partie du corps qui la rend incapable
de mouvement et de sentimeut. C’est
la même chose que s/upeur. On dit
stupéfiant, stupéfactif, pour exprimer
ce qui assoupit , qui endort, qui en-
gourdit, qui ote le sentiment, pour
désigner les remèdes appelés autre-
ment NARCOTIQUES. #7, ce mot.
STUPIDITE, s. f. du lat. stupi-
dilas , fait de stupeo , être étonné.
( Méd. ) Espèce de délire qui con-
siste dans la perte de raison et de mé-
moire, sans fièvre et sans fureur. La
lupart des gens regardent cetre ma-
Le come inctuüble. Cependant,
ST Y
les médecins les plus fameux assurent
qu'on peut la guérir parfaitement, on
du moins en partie, au moyen des
remèdes convenables.
STYLE, s.m. du grec orÿaoe (stu-
Los), sorte de poincon, grosse aiguille.
( Diplomatique ) Le style étoit
un instrument dont se servoient les
anciens pour écrire sur des tablettes
de cuivre, de plomb ou ivoire,
enduites de cire, en y gravant des
lettres. 7. TABLETTES.
Les styles avoient à peu près la
grandeur de cinq à six pouces ( treize
à seize centimptres environ ); l’une
des extrémités se terminant en
pointe , servoit à écrire ; et l’autre
étant applatie , servoit à effacer ce :
que l’on vouloit raturer ; de là, l’ex-
pression latine vertere stylum, pour
signifier corriger un ou7rage.
( Gromonique ) Style signifie
aussi l'aiguille d’un cadran solaire.
( Botan. ) Style est la partie du
pistil qui tient le stygmate au dessus
de l’ovaire, #7. PISTIL.
( Chirurgie ) Style ou styletest
aussi le nom d’un instrument de
chirurgie; c’est une espèce de sonde
tres-mince, de la grosseur d’une
aiguille à tricoter.
( Chronol. ) Style signifie fign-
rément , par extension , la manière
de compter : l’on appelle zouveau
slyle toutes les dates, suivant le
calendrier corrigé par Grégoire XIII,
ou lecalendrier Grégorien ; et vieux
style , toutes les dates selon Pan-
cien calendrier , ou le calendrier de
Jules-César.
On dit actuellement en France,
vieux style, par opposition au
style établi par le nouveau calen-
drier françois.
( Pratique ) Style signifie, en
termes de pratique , les termes dont
on se sert au palais, ou la manière
de procéder en justice. Style de
pralique , style du palais, style
de chancellerie, style de finan-
COSIELC:
(Driction) Style se prend aussi pour
la manicre de composer, d'écrire,
Le style en matière de belles-
lettres et d’éloquence . est une façon
de s'exprimer , portant un carac-
tère émané , tant de la qualité de
l'ouvrage , que dun goût personnel de
l’auteur. Ce caractère résulte des
SRE 38?
pensées , des sentimens qui font le
détail de ouvrage, des expressions
qui rendent ces sentimens et ces
pensées, et de l’arrangement respectif
de toutes ces parties.
On distingue assez ordinairement
trois sortes de styles : le sublime,
ou élevé , le tempéré et le simple ,
F’, ces mots.
Le style exige la correction, la
claté, la facilité, l'harmonie , la
propriété des termes , la précision,
l'élégance et l’énergie.
On distingue encore beaucoup
d’autres sortes de styles , comme le
style attique ou le style délicat,
spirituel à la manière des Athéniens.
Le style laconique ou le style
concis, comme celui des Larëdé-
moniens.
Le siyle oraloïire est celui qui
compreud tout ce qu’on a dit plus
haut du style en général.
.Le style prosaïque , le style poé-
Lique ; la différence de Pun à l'au-
tre n’est que du plus au moins. La
prose admet des inversions comme
la poésie : il n’est point de figures
que lon ne puisse employer dans
Jun comme dans l’autre de ces deux
styles ; seulement tout cela est d’un
usage plus fréquent dans la poésie
que dans la prose.
( Beaux arts ) Le style en pein-
ture est la réunion de toutes les par-
ties qui concourent à la conception,
à la composition et à l’exécution
d’un ouvrage de Part. Il y a une in-
finité de styles, mais les principaux
et ceux dont les autres ne sont que
des nuances, peuvent être réduits à
un nombre déterminé : le sublime ,
le beau, Pexpressif et le naturel.
Le style sublime est la manisre
propre à exécution des plus srandes
idées, de celles qui nous rendent
sensibles quantité d'objets qui sont
d’une nature supérieure à ceux que
nous connoissons par les sens, ‘l'es
sont , dans notre religion, Dieu <t
les anges ; tels sont dans l'antique
mythologie, les divinités et les per-
sonnages héroïques qui tiennent je
milieu entre la nature des dieux et
celle de Phomme.
La magie de ce s/yle est de porter
les formes connues jusqu’à une per-
fection qui ne se trouve que dans la
pensée , et dont la nature n’oliie
SET
point de modèles. [’Apollon du
Belvédère est le plus grand exemple
que nous ayons de ce s/yle.
Le beau style est celui qui rend
sensible Pidée de la perfection dans
la nature humaine. [1 doit être plus
individuel, moins fier, moins aus-
tère, plus suave que le style sublime.
Tel est le style du Laocoon.
Le style gracieux consiste à don-
per aux figures des mouvemens aisés ,
modérés, délicats, plus modestes que
fiers. Apelles, suivant le témoignage
des Grecs, avoit porté cette partie à
un degré supérieur. Les modèles les
plus parfaits que les Grecs nous aient
donné de ce s{yLe, sont la Vénus de
Médicis, l’hermaphrodite, ete,
Le style expressifest celui d’un
artiste qui fait de l’expression le
principal but de son travail, On peut
proposer Raphaël comme un parfait
modèle dece s4y le.
Le style naturel est celui par le-
quel l’aitiste ne cherche qu’à rendre
la nature même , saus la coïriger et
sans lembellir. Quelques peintres
flimands et hollandois, tels que
Rembrandt, Gerard Dow , Teniers,
etc., ont porté ce style à un haut
degré de perfection.
(Musique) Style en musique,
est le caractcre «istinctif de compo-
sition ou d'exécution. Ce caractère
varie beaucoup selon les pays, le
goût des peuples, le génie desauteurs;
selon les maticres, les lieux, les
tems, les sujets, les expressions, etc,
On dit en France, le s{yle de Lully,
de Rameau ; en Ailemagne , le
style de Gluck, de Hayden, etc. ;
en Italie , le style de Léo , de Per-
golese , de Jomelli, de Piccini, de
Sachini, de Paesiello . de Cimarosa,
Le style des musiques l’église n’est
pas celui des mu-iques pour lethéâtre.
Le style dramaiique où ünitalif
ect un style propre à imiter ou à
peindre les passions,
Le style d'église est un style
sérieux, majestueux, grave,
Comme chaque instrument a sa
touche , son doigter, son caractere
articulier, il a aussi son s£;'le.
STYLOBATE , s. m. «u grec
cluaoÇarus (stulobalés), piédestal,
appui, soutien d’une coionne , fait
de slénoc(stulos), colonne. et de Çai-
10 (baino), marcher, étre appuyé,
1,
292
S U A
( Archil.) La base, le pied d'un
édilice, ou le soubassement de l’avant-
corps d’un édifice,
STYLOCERATO-HYOÏDIEN ,
adj. du grec a7üx0c ( stulos ) , stylet,
de xépac (kéras ), corne , et d’ucerdà:
( uoeidés), Fos hyoïde,
(Anal. ) Qui a rapport à l’apo-
physe styloïde , à la corne et à los
byotde, C’est le nom d’un muscle,
STYLO-GLOSSE , adj. du grec
olénoc( siulos), stylet , et de yx&arx
( glossa), langue.
(Anal. ) I se dit d’un muscle
qui appartient à l’apophyse styloïde
et à la langue.
STYLO-HYOÏDIEN, adj. du
grec olünoc ( stulos ), stylet, et
duossSce ( huoeidés ), l'os hyoïde.
(Anal. ) C’est le nom d’un mus-
cle qui appartient à l’apophyse sty-
loïde , et à los hyoïde. :
STYLOIDE , adj. du grec s1ÿn0e
(stulos) , siylet , et d’eifos( éidos },
jorme , figure : qui a la forme d’un
stylet.
(Anat.) Nom donné à une apo-
physe de Pos temporal , parce qu’il
ressemble à une sonde ou stylet.
STYLO-MASTOIDIEN , adj.
Voy.STYLOIDE , MASTOIDE.
Con Qui a rapport aux apo-
physes styloïde et mastoïde.
Le trou stylo - mastoïdien , ou
l’aqueduc de Fallope ; l'artère stylo-
masloïdien.
àSTYLOMETRIE , s. f. du grec
glüros ( stulos ), colonne, et de
pérpov ( mélron ), mesure.
(-Archit. ) L'art de mesurer une
colonne dans toutes ses parties pour
en connoitre les proportions.
STYLO-PHARYNGIEN , adj.
F. STYLOIDE , PHARYNGIEN,
( Anat. ) Qui appartient à l’upo-
physe styloïde.
STYPTIQUE, adj. et sm. du
grec sugw Cape ), resserrer , as-
treindre : qui a la vertu d’astreindre ,
de resserrer.
(Méd. ) Epithète que lon donne
aux remedes qui arrêtent les hémor-
ragies , en crispant les vaisseaux,
sans faire d’escarre , et en coagulant-
le sang qui y est contenu.
STYRAX ,s. m. 7. STORAX.
SUAVE , adj. du latin suayis,
doux , charmant, agréable.
SUN
( Physique) I se dit principa-
lement des odeurs : Une odeur
suave , un parfum suave.
( Peinture) On dit, en termes de
peinture , un effet, une couleur,
une composilion suave. Une com-
osition suave est célle dont toutes
É. parties et l’effet général inspire-
roient un sentiment à la fois doux
et agréable, Les mêmes idées s’ap-
pliquent à Peffet et à la couleur.
Si lon rapproche l'un de l’autre
deux extrèmes de couleur ou d’effet,
leur choc sera brusque , et aura quel-
que chose de dur. Si l’on ne parvient
d’un extrème à l’autre que par des
passages insensibles , l’effet sera
save, parce que l'œil sera conduit
doucement de Pun à l’autre extreme.
SUBALTERNE,, adj. et s. du lat.
sub, sous ,et dalter, un autre : sous
le ressort , sous le commandement
d’un autre.
( Pratique ) Juge subalterne ,
juridiction subalterne; c’est un juge,
une juridiction qui est au dessous
d’une autre.
(Artmilit.) Officier subalterne ;
c’est un officier qui est sous un autre
officier, comme un lieutenant, un
sous-lieutenant sous un capitaine.
SUBAUDITION , s. f. du latin
sub , sous, et d’audire , entendre,
( Gramm. ) Partie d’une expres-
sion dont le reste est sous-entendu.
SUBDELEGATION, s. f, dulatin
sub, sous, et de delego , dont la
racine est /eso, envoyer, députer ,
commettre,
(Æcon. polit. ) Commission par
laquelle un officier supérieur commet
un particulier pour agir sous ses
ordres et en son absence.
SUBDIVISION , s. f, du latin
sub, sous, et de divido, partager ,
diviser.
(-Ærithm:1) Division d’une des
parties d’un tout déjà divisé.
SUBER , s. m. Mot latin qui si-
gnifie liége,
( Botan. ) Matière végétale ana-
logue au liége , c’est une membrane
sèche, cassante, demi-transparente ,
insipide , indissoluble dans l’eau,
Cette matière recouvre tous les végé-
taux, et en forme lépiderme,
SUBEREUX , SE, adjectif de
suber,
SUB 38
(Botan.) C’est la même chose
que LIEGEUX., foy. ce mot,
SUBERATES , s. m. du latin
suber , liége.
(Chimie) Union de lacide sw-
bérique avec les bases terreuses al-
kalines et métalliques.
SUBERIQUE, adj. du lat, suber,
liége.
(Chim.) Acide subérique ; c’est
un acide préparé avec le liége -et
Pacide nitrique.
SUBHASTATION, s. f, du latin
sub hastatio, formé de sub, sous,
et de hasta , pique : sous une pique.
( Pratique ) Action de mettre
quelque chose à l’encan. Ce nom
vient de l’usage où étoient les Ro
mains d’enfoncer une pique en terre
dans l’endroit où ils exposoient un
effet à l’encan,
SUBINTRANTE, adj. f, du lat.
sub intrare, entrer un peu.
(Med. ) Ine se dit que des fièvres
intermittentes dans lesquelles lac-
cès recommence avant que le pré-
cédent soit fini, ce qui les rend con-
tinues.
SUBLIMATION, s. f. du lat. su-
blimatio ; fait de sublimis, haut,
élevé, et de facio, faire, rendre ;
Paction d’élever en haut,
( Chimie ) Opération À l’aide de
laquelle on fait élever au haut d’un
vaisseau mis sur le feu, les parties
les plus subtiles et les plus légeres
d’un corps sec. La sublimation est
une espèce de distillation , mais elle
en diffère en ce que dans celle-ci, il
n’y a que les parties fluides des corps
qui s'élèvent, au lieu que, dans celle-
là , ce sont les parties solides et sèches
qui s'élèvent et s’attachent aux parois
des vaisseaux dans lesquels on fait
Popération,
SUBLIME , adj. et s. du latin
sublimis , haut, élevé.
(ÆAnatom.) Sublime se dit, en
anatomie, pour ce qui est dmsus ,
ce qui est placé au dessus d’un autre.
Le muscle sublime, Les liramens
sublimes. #
(Æloculion) Sublime signifie , en
matiere d’éloquence , ce qu’il y a de
grand, d’extraordinaire, de mer-
veilleux dans les images, dans les
scutimens, ou dans le style,
Le
384 SUB
Une image sublime est celle qui
frappe l'esprit d'étonnement, en lui
présentant un objet grand et extraor-
dinaire ; telle est celle qu'emploie
Horace en parlant de la constance du
sage , que le choc des débris de
l'univers n’ébranleroit pas.
Si fractus illabatur orbis ,
Impavidum ferient ruiricæ.
Le sublime des sentimens sé fait
remarquer dans une tranquillité
d’ame , une intrépidité héroïque, au
milieu des revers et des événemens
qui feroient entrer lesames vulgaires
dans lPemportement et la fureur, où
qui és jeteroient dans Vabattement.
C’est ainsi qu'Auguste, après avoir
rappelé à Cinna qui conspiroit con=
tre ses jours, les bienfaits dont il
Pa comblé ; apres lui avoir fait, avec
un air de bonté inconcevable, le ré-
cit de la conspiration, telle qu’elle
devoit s’exécuter , lui dit :
Soyons amis, Cinna, c’est moi qui
t'en convie...
Le stylesublime consiste à rendre
d’une imanière convenable les pen-
sées, les images et les sentimens qui
élèvent l’ame au dessus des idées or-
dinaires de grandeur. Consultez le
traité du sublime de Longin, de
Burke.
( Peinture) Le sublime , enpein-
ture , est la plus haute perlection.
Dansles arts d'imitation, le s4hli-
me est toujours simple. Une seule
intention prédominante dans une
composition, dans laquelle iout se
montre l’eflet de cette intention, a
quelque chose d’imposant qui appar-
tient au sublime.
Peu d’objets dans un tableau,
. nulle complication dans la disposi-
tion de ces objets; une seule lu-
mière, un coloris sans recherche ,
un accord simpleet général, tendant
à un effet unique, etc., voilà quels
sont, pour tendre au sublime, les
moyens de Part. L’heureux choix
qu’en fait l’artiste de génie , le con-
duit au sublime d'imitation.
Mathém. transcend.) Géomé-
trie sublime ou transcendante; é’est
le nom qu’on donne puticilièrement
à la géométrie infinitésimale, ou des
infinimens petits. Ces expressions
vieiilssent,
P SUB
SUBLIME , adj. du lat. sublimo,
élever,
(Mat. méd.) Sublimé corrosif,ou
muriale suroxigéné de mercure su-
blimé; c’est une combinaison d’acide
muriatique oxigénéavec le mercure
coulant, Ji y a plusieurs procédés plus
simpies et plus prompts les uns que
les autres, pour faire cette combi-
naison.
On emploie le. sublimé corrosif
en médecine, dans les maladies de
peau et les affections syphillitiques.
On s’en sert aussi pour conserver des
préparations anatomiques.
Sublimé doux , où muriate de
mercure doux ; c’est une combinai-
son de Pacidemuriatique avec Poxide
de mercure. On l’emploie dans les
mêmes cas que le sublime corrosif;
celui-ci comme un puissant escharo-
tique , et celui-là comme un cathar-
tique fondant.
SUBLINGUAL, LE , adj. du laf.
sub, sous, et de lingua, langue :
qui est sous la langue.
(Anat.) Les glandes sublingua-
les , les artères sublinguales, ou les
glandes: les artères situées sous la
langue.
SUBLUNAIRE , adj. du lat. sub,
sous, et de luna , lune : qui est sous
la lune.
(Physique) Corps sublunaires ;
on appelle ainsi tous les corps situés
entie la terre et la lune.
SUBMERGÉ , adj. du lat. sub,
sous, et de mnergo, plonger, enton-
cer dans l’eau.
(Botan.) X se dit des plantes en-
tierement plongées dans Peau.
Un trèspetit nombre de plantes
fructitient dans un état constant de
submersion ; mais la plupart desplan-
tesaquatiles, d’abord submergées, éle-
ventieurssommitésou leurspédoncu-
les , à la surface ou au dessusde Peau.
SUBMERSIBLE, adj. mème ori-
gine que SUBMERGE.
( Botan.) I se dit de plusieurs
plantes aquatiles, qui ont leur fructi-
fication submersible, c’est-à-dire ,
dont les pédoncules, qui élevoient:
abord les fleurs hors de l’eau pour:
la fécondation , replongent ensuite
les ovaires fécondés, dont Pémer-
sion auroit empêché ou gêné lac-
croissement,
SUBMERSION,
SUB
SUBMERSION , s. f. même ori-
gine que les prérédens.
(Physique) Grande et forte inon-
dafion qui couvre totalement le ter-
rein inondé,
SUBORDINATION, s. f. du lat,
sub, sous, et d’ordio, ordonner.
(Econ. polit. ) Certain ordre éta-
bli entre les personnes, et qui fait
que les unes dépendent des autres.
SUBORNATION , s. f. du latin
suborno , faire honneur , louer outre
mesure,
(Pratique) Action par laquelle
on corrompt quelqu'un par adresse,
par crédit, par promesse. Suborna-
tion de témoins ,subornation d'une
fille. NE
SUBRECARGUE, s. m. Corrup-
tion de l'espagnol solrecarco.
(Commerce marit.) On donne
ce nom particulierement en Suède et
en Angleterre, à celui qui est chargé
de inspection et du soin de la car-
guison d’un vaïsseau marchand,
« SUBREPTICE , adj. du lat. sub,
sous, et de repo , ramper.
( Pratique ) H se dit des lettres ob-
feuues par surprise, d’une manitre
furtive et illicite (7. OBREPTI-
CE) : il y a cette différence entre les
lettres obreptices et subreplices,
que les premières ont été obtenues
sur un exposé faux.
SUBROGATION , s, f. du latin
subrogo , mettre à la place, substi-
tuer.
(Pralique) Substitution d’une
chose à une autre, ou d’une personne
à une autre.
SUBSIDE, s. m. du latin subsi-
do, pour subsedeo , s’arrèter, se-
courir.
(Finances) Impôt , levée de de-
niers qu’on fait pour le peuple , pour
les nécessités de l'Etat. [1 s2 dit aussi
de tous les secours d'argent que des
sujets donnent à leur souverain.
(Diplomatie) S'ubside se prend
encore pour un secours d’argent qu’un
prince donne à un autre prince, son
allié ,en conséquence des traités faits
entr’eux.
SUBSIDIAIRE, adj. même ori-
gine que SUBSIDE.
( Pratique ) Al se dit de ce qui
vient au secours, qui est secondaire.
L'ome LIL
L
SUB 285
Moyens subsidiaires ; ce sont
des moyens surabondans qu’on allé
gue pour fortifer une cause ou des
conclusions incidentes, qui ont été
prises au cas que les premières souf-
frent quelque difficulté.
Hypothèque subsidiaire ; cest
une seconde hypothèque qui sert à
assurer davantage la premiere, et
qui re Pest qu’au défaut de l’autre,
SUBSISTANCE , s. f. du latin
subsistantia, {ait de subsislo, se
soutenir, subsister : nourriture, en
tretien.
(Art milit.) On appelle subsistan-
ces , au pluriel, tout ce qui est né
cessaire à la subsistance d’une armée.
SUBSTANCE, s. f. du lat. substo,
être , exister, avoir de la réalité,
( Philos.) Les philosophes enter-
dent par substance, un être qui sub-
siste par lui-même, à la différence
de Paccident, qui ne subsiste qu’étant
adhérent À un sujet,
(Physique ) Ce mot, en physi-
que; est synonyme de matière. Il y a
des substances gazeuses, salines
Lerreuses , inflammables, métalli-
ques , etc.
SUBSTITUTION, s. f, du latin
substiluio, subslitutum , pour subs-
Laluo , mettre à la place.
( Pratique) Seconde disposition
par laquelle un testateur >apresavoir
fait une premieie institution d’héri-
tier ou de légataire, nomme une au-
tre personne ou plusieurs, pour re-
cueillir les biens au défaut du pre-
mier légataire ou héritier, ou après
lui. Les substilutions sont prohibées
en France, :
(Algèbre) Substitution, en al-
gèbre, se dit d’une opération qu
consiste à mettre À la place d’une
quantitéqui est dans une équation à
quelquautre quantité qui lui est
égale , quoiqu’exprimée d’une ma-
nière différente.
(Calcul intégral) Méthode des
subslitulions ; cette méthode con
siste, en général , à substituer dang
une équation diflérentielle proposte
à la place des variablesqui y entrent,
d’autres fariables égales à des fonc
tions des premières, et telles qu'après
la subslitulion, la propagée devienne
d’une forme donnée, et pour laquelle
Bb
386 SU C
on ait une méthode particulière d’in-
légrer,
SUBTERFUGE , s. m. du latin
sublerfugium , fait de subler , des-
sous, en dessous, et de /ug10, s'échap-
er . se déruber , éviter.
( Pratique ) Fuite et échappatoire
en matiere de chicane. Poursuivre
l'adversaire dans ses subterfuges.
SUBTIL , LE, adj. du lat, sub-
tilis . fin, délié , délicat, pénétrant.
(Physique ) Il se dit des corps
dont les parties sont extremement pe-
tites, fines et déliées; telles sont
les émanations des corps colorans ;
tel est encore ce fluide que les Car-
tésiens prennent pour leur premier
élément , et qu'ils appellent matière
subiile.
( Fauconnerie) Mal subtil; on
appelle ainsi une maladie des o1-
seaux de vol, qui est une espèce de
boulimie, et dans laquelle ils sont
toujours aframés. L
SUBULEÉE , EE, adj. du latin
subulu, alène : fait en forme &a-
lene.
( Botan. ) Else dit des parties des
plantes qui sont faites en alène ,
c’est-à-dire, planes, allongées,
étroites et rélrécies de bas en haut,
ée manière à se terminer insensible-
ment en pointe.
SUBURBICAIRE , adj. du latin:
suburbicarius ; composé de sub ,
sous , et d’urbs , urbis, ville : qui
est sous la ville.
{ Hisi. ecclés.) Nom qu’on don-
moit aux provinces d'Italie qui com-
posoient le diocèse de Rome.
SUBVENTION, s. f. du lat. sub-
venlio , fait de sub, et de venio,
venir au seCOUrSs , survenir,
(Finances ) Secours d'argent , es-
pèce desubside extraordinairepour les
besoins de l'Etat,
SUBVERSION, s. f. dulat. sb, et
de verto , mettre sens dessus dessous,
zetourner : renversement.
( Polit.) Il ne s'emploie guère
qu’au figuré, pour signifier la ruine ,
le renversement d’un Etat, des lois.
( Héd.) Les médecins disent au
presre subversion d'estomac ; pour
bouleversement d'estomac, ou vomis-
sement violent,
SUC , s. m. du lat. succus.
( Physiol, ) On appelle ses cer
SUC
taines liqueurs qui se trouvent dans
le corps des animaux.
Suc gastrique ; c’est une humeur
lymphatique , un peu visqueuse ,
presque analogue à la salive. El se
filtie par les glandes ou les tuyaux
excrétoires de læsophage et du ven-
ticule , pour lubréfier ces parties, et
pour aider à la digestion. #7 GAS-
TRIQUE,
Suc nourricier; cest une hu-
meur lymphatique un peu visqueuse,
douce, balsamique, fournie par les
arteres lymphatiques à toutes les par-
ties du corps, pour les nourrir , et ré-
parer la perte qu’elles font continuel-
lement, tant par la transpiration que
par les autres sécrétions.
S'uc pancréalique ; C’est une li-
queur qui se filtre dans le P A N-
CREAS (#7: ce mot )\,'et qui est
portée dans le duodénum par un ca-
nal excrétoire. Il est de la nature de
la salive, et sert à perfectionner le
chyle,
Suc nerveux; c’est la même chose
qu'ESPRITS ANIMAUX. 77 ç
mot.
Suc se dit aussi du jus ou liquide
qui découle des viandes ou des chairs
des animaux; lorsqu'ils sont tués ou
cuits,
{ Botan.) Suc des plantes. On
distingue les sucs propres des plan-
tes , et les sucs lymphatiques.
Dans tous les végétaux, les vais-
seaux lymphatiques contiennent Ja
même humeur; les vaisseaux pro-
pres, au contraire, charrient dans
chaque végétal, ou au moins dans
chaque famille de plantes, une li-
queur particuliere,
Les vaisseaux propres du sapin con-
tiennent de la térébenthine ; ceux de
Ja tithy male renferment un fluidé
blanc corrosif; ceux @e la chélidoine
répandent un suc, jaune , etc.
Sue des végélaux. On appelle
ainsi un produit in:médiat quon re-
tre des végétaux frais, par Les moyens
mécaniques, tels que la presse, le
pilon , etc. Ces sucs , épaissis par le
moyen de la chaleur , forment ce
qu’on appelle extraits en pharmacie,
SUCCEDANEE , adj. du lat. sxc=
cedanes , qu'on met à la place, tait
de succedo , prendre la place.
(Méd. ) On donne cette épithète
aux ingrédiens qu'on substitue à la
S U €
place de ceux qui ont été prescrits ;
quand ceux-—t( i manquent.
SUCCENTURIAUX , adj. du lat:
Succcnturiare , remplacer.
(-Auat.) I se dit de deux corps
gianduleux situés au dessus des reins.
Leurs usages ne sont pas encore dé-
montrés ; ils sont dans le fœtus
exbrèemement gros, et diminuent en
volume avec l’âge,
SUCCESSION, s. f. du lat succes-
so , lait de succedo ; prendre la
place : hérédité.
( Pratique ) Matation occasionnée
par la mort naturelle ou civile d’une
personne , et qui fait passer ses biens
entre les mains de celui qui est ap-
pelée pour lui succéder.
Succession se dit aussi des biens
qu’un défunt a laissés à son héritier.
Succession directe ; celle qui est
ouverte en faveur des enfans ou pe-
tits-enfans dé la personne décédée,
Succession collatérale ; celle qui,
au défautdeshéritiers en lignedirecte,
passe aux parens coliatéraux,
(ÆEcon. poli.) Succession à la
couronne ; Pordre des successions
est fondé , dans les monarchies , sur
le bien de PEtat, qui demande que
cet ordre soit fixé, pour éviter les
malheurs qui résulteroient d’un ordre.
incertain et arbitraire,
Ce n’est pas pour la famille ré-
guante que pe de succession est
établi , mais parce qu’il est de l’inté-
rèt de l’État qu’il y ait une famille
régnante. WE
(Astron.) Succession des signes;
c’est l’ordre dans lequel ils se suivent,
ct suivant lequel le soleil y entre
successivement. On appelle aussi
cette succession ordre des signes , et
en latin consequentia. Quand une
planète est directe, on dit qu’elle va
suivant Pordre et la succession des
signes, où in consequentiu, C’est-à-
dire d’aries en taurus, etc. Quand elle
est rétrograde, on dit qu’elle va contre
Pordre et la succession des signes, ou
12 antecedentia, c’est-à-dire, de ge-
ntnien Laurus, ensuite en aries, etc.
SU CCIN , s. m. du lat. succinum,
fait de succus , suc; comme qui di-
roit produit d’un suc.
{ Hist. nat. ) Subetance bitumi-
neuse concrète, que la mer rejette
Sux certaines côtes, où qu’on trouve
S'U GC 387
enfouie dans des terreins d’alluvion :
d’une couleur jaune plus ou moins
foncée , quelquefois blanche ou ti-
rant sur le rouge ou le vert, tantot
diaphane , tantôt translucide OU
même à peu près opaque.
Quoique peu dur et facile à casser,
le succin est susceptible d’un beau
poli, et l’on en fait de la bijouterie
estimée en Perse , en Chine, et dans
d’autres contrées de PAsie.
Quand on frotte le succin , il ac-
quiert comme les corpsrésineux, mais
plus énergiquement encore, la pro-
priété d’attirer les corps légers, pro-
priété que les physiciens modernes
ont nommée électricité, d’electrum,
nom que les Grecs donnoient à cette
substance, Les Latins l’ont appelée
succinum , parce qu’ils pensoient ,
suivant Pline, qu’elle étoit formée
d’un suc résineux. Les Arabes Pap-
pellent farabé, L'origine du succin
est un problème sur lequel les natu-
rabstes s’exercent depuis long-tems ,
et qu'ils n’ont pu encore résoudre,
Les uns disent que c’est un suc bitu-
mineux qui sort de la terre , et qui se
durcit ensuite ; d’autres prétendent
que c’est la résine du pin ; d’autres,
que c’est une gomme. Les poëtes
nous apprennent que lorsque Phaé-
ton fut précipité sur les bords de l’'E-
ridan, ses sœurs pleurèrent sa mort
siamèrement , que les Dieux touchés
de pitié les changtrent en peupliers ;
que ces peupliers toujours sensibles,
versent tous les ans de nouvelles
larmes, et que ces larmes sont du
SUCELIL.
Quand on jette le succin en pou-
dre sur de la braiïse’, il répand une
épaisse fumée d’une odeur assez pé-
nétrante , et qu’on à reconnu comme
très-propre à purifier le mauvais air.
Dans les pays du nord , on en fait de
fréquentes fumigations. Ces famiga-
tions ‘sont aussi regardées comme
très-salntaires dans les rhumatismes ;
les paralysies, en les dirigeant d’une
manière convenable sur les parties
affectées.
( Chimie) Acide succinique ;
c’est une substance, un sel concret
que la chimie retire du succin , et
qu'on emploie en médecine comme
un remède incisif, cordial et apti-
putride.
Où retire encore du succin
Bb 2
une
288
SU. €
huile bitumineuse, qui, combinée
avec le soufre, forme uu baume qu’on
emploie avec succès dans les affec-
tions pifuiteuses. Cette même huile
bien rectifiée et meélée avec lPalkali
volatil caustique, forme une espèce
de savon liquide connu sous le nom
d’eau de luce, qui possède éminem-
ment la propriété de rappeler les es-
prits des personnes évanouies ou as-
phyxiées.
SUCCINATES ,s. m. de succin.
( Chimie) On appelle ainsi des
sels formés par lacide succinique
avec différentes bases. Leur terninai-
son en ale indique qu’ils appartien-
nent à un acide complétement saturé
d’oxigène, et dont la terminaison ,
en conséquence , est en zque. Voy.
ACIDE.
SUCCION, s. f. du latin sugere ,
dont les Anglois ont fait suck, les
Italiens succhiare.
(Physique ) Action de sucer ou
attirer un fluide , comme Pair,
l’eau , etc., par la bouche et les pou-
mons. On suce Pair par la bouche,
par le moyen du thorax et de l’abdo-
men, qui étendent Ja capacité des
oumons et de l’abdomen, Ainsi,
Pair qui , renfermé est raréfié,
cesse d’être en équilibre avec Pair
extérieur qui, par ronséquent pressé
par Patmosphère , est poussé dans la
bouche et les narines.
SUCCUBE, s. m. du lat. sub, sous,
et de cubure, coucher dessous.
( Démonographie) C’est le nom
que lesdémonographes donnent à une
espèce de démon qui, selon eux,
prend Ja figure d’une femme pour
avoir commerce avec un homme.
Suceube est Vopposé d’incube , dé-
mon qui prend la figure d’un homme,
et qui a commerce avec une femme.
SUCRE, s. m. de Pitalien zuc-
chero , dérivé de l’arabe sucar.
Botan. ) Substance concrète,
fiable , douce et alimentaire, qu’on
retire d’un grand nombre de subs-
tfances.
Le sucre est une matière homo-
gène dans les végétaux ; il est regardé
comme un de leurs principes immé-
diats. L’érable , le bouleau , la ca-
rotte, le‘panais, la bette-rave , le
raisin , le maïs, et une foule d’autres
plantes, contiennent du sucre; mais
SUC
parmistoutes les plantes connues ,
il w’en est pas une qui en contienne
une plus grande quantité que le ro-
seau cultivé dans les deux Indes sous
le nom de canne à sucre.
La canne à sucre est, dit-on, ovi-
ginaire des Indes orientales. Les chi-
nois ont connu Part de la cultiver et
den extraire le sucre , près de deux
mille ans avant que cette plante füt
connue en Europe. Les anciens Egyp-
tiens, les Phéniciens , les Juifs, les
Grecs et les Latins ne l’ont poirt
connue, Elle fut transportée en Are-
bie à la fin dutreizieme siècle ; de là
elle passa en Nubie, en Egypte, en
Ethiopie, où l’on fit du sucre en
abondance.
Vers la fin du XIVe. siecle , on
la porta en Syrie, en Chypre , en Si-
cile; le sucre qu’on en tiroit étoit ,
comme celui d'Arabie, gras et noir,
Dom Henri, régent de Portugal,
ayant fait la découverte de Madére ,
en 1420 , y fit transporter des cannes
de Sicile, où on les avoit introduites
depuis peu. Elles y furent cultivées
avec succès, ainsi qu'aux Canaries :
et bientot le sucre qu’elles y produi-
sirent fut préféré, dans le commerce,
à tous les sucres de ce tems-là, Les
Portugais portérent la canne à sucre
à V’ile St. Thomas, aussitot que cette
ile leur fut connue ; et en 1520, il y
avoit plus de soixante manufactures
à sucre. On essaya de planter ce ro-
seau en Provence, mais il ne put y
réussir, à cause de la température de
l'hiver. { ace cependant en Es-
pagne , où on le cultive encore dans
quelques parties de ce royaume.
Après la découverte de PAmé-
rique , cette belle plante fut trans-
portée à St.-Domingue , où elle se
reproduit de boutures , et se multi-
plie ainsi avec une merveilleuse ié-
condité.
S'ucre brut ; C’est le produit du
vin de canne, après qu’il a été les-
sivé, cuit et cristallisé: c’est de tous
les sucres le plus agréable à man-
ger, le plus nourrissant , le plus sain ,
et celui qui contient le plus de par-
ties balsamiques. Sa saveur est plus
douce que sucrée; il contient encore
beaucoup de mucilage.
Sucre lerré ; on donne ce nom au
sucre qui, aprèsavoirété purgé , a
U C
encore été dépouillé de la surabon-
dance de son sirop par le terrage.
L’objet du terrage est d’enlever , à
la faveur de Peau , la portion de si-
rop qui reste à la surface des petits
cristaux de sucre , réunis et aggrégés
dans une masse conique nommée
pain. Pour cet effet, on verse dessus
une terre argileuse délayée dans Peau
à consistance de bouillie; cette terre
fait fonction d’éponge ; emportée par
son propre poids, l’eau dissout le
sirop qui, devenu plus fluide, est
entrainé vers la partie inférieure de
la lorme , et découle dans un pot sur
lequel elle est placée.
Sucre raffiné ; Vart de raffiner
consiste dans l’extraction des parties
muqueuses, mucilagineuses, et de
l'huile empyreumatique , que con-
tient le sucre brut ; mais il est dé-
montré par lanalyse du sucre , que
ses qualités balsamiques et bienfai-
santes consistent principalementdans
son sel, son huile et sa substance
mucilagineuse ; par conséquent . plus
le sucre aura été cuit, recuit et
épuré , moins il aura de ces quali-
tés , et plus il en faudra pour édul-
corer une certaine quantité d’eau.
( con. dom.) Dans quelqu'état
qu'on considère le sucre, et quel-
que purification qu’il ait subi, ilcon-
serve toujours une portion de gomme
ou de mucilage qui ne peut s’en sé-
arer , etc’est à cette qualité qu’il
oit une partie de ses propriétés sa-
lutaires et balsamiques ; aussi, de
toutes les substances qu’on retire des
végétaux , il n’en est point qui soit
d’un usage plus étendu que le sucre :
1] entre dans tous nos repas , assai-
sonne tous les mets agréables ; tan-
tôt fusible ou solide, ilprend, dans
Vart du confiseur, les formes les
plus variées ; il se prête à toutes les
combinaisons dans celui du liquo-
riste ; il est la base de toutes Les bois-
sons préparées par le limonadier ;
enfin il est regardé, depuis Rouelles,
comme une substance alimentaire ;
il se digère facilement, il convient à
tous les âges, dans toutes les cir-
constances, au malade comme à
homme sain, au vieillard comme
à l’enfant qui vient de naitre. On
peut en tirer un grand parti dans
Part de faire fermenter les vins ; il
peut ètre employé dans la confection
SUE 389
de la bière , et suppléer aux décoc-
tions de houblon.
( Méd. ) Le sucre est très-em-
ployé en médecine ; 1l fait la base
des sirops , entre dans les pâtes ,
dans les tablettes et dans la plupart
des remèdes adoucissans composés
par le pharmacien. Tronchin recom-
mande l’eau sucrée à presque tous
les malades. L'usage du sucre est
conseillé par tous les médecins dans
les maladies de poitrine et de pou-
mons. Les boissons édulcorées par
le sucre, purgent et détergent la
poitrine et les ulcères des poumons.
Enfin le sucre est incisif, apéritif ,
tonique et stimulant.
( Chirurgie ) On peut encore faire
un emploi du sucre dans Part chi-
rurgical : il est préférable aux em-
plâtres et aux onguens , parce que
ne rancissant pas ainsi qu'eux , il ve
cause point d’irritation comme les
huiles et les graisses, Il peut priver
les plaies du contact de l’air , et ser-
vir d’excipient aux remèdes actifs,
Les Turcs guérissent toutes les plaies
récentes en les lavant avec le vin,
et les couvrant de sucre en poudre.
SUD, s. m. du saxon suth, dont
les Anglois ont fait south.
( Æstron. geogr. ) L’un desquatre
points cardinaux qui divisent lhori-
zon en quatre parties égales; c’est
la même chose que le midi.
C’est aussi le nom que Pon donne
à l’un des poles du monde; savoir,
celui qui est situé dans la partie mé-
ridionale du ciel, et qui est diamé-
tralement opposé au nord.
C’est encore le nom d’une des
quatre principales plages.
(Marine) Sud est le nom d’un
des quatre points cardinaux de Pho-
rizon , et celui du vent qui souffle de
ce coté-là.
Le mot sud se compose avec cenx
d'est et d'ouest, pour désigner tous
les points ou aires de vent inter-
médiaires sur la boussole ou rose des
vents.
SUDORIFIQUE ou SUDORI-
FÊRE , adj. du lat. sudor, sueur ,
et de facio , faire ; provoquer , ou de
Jero , porter.
( Méd.) Epithète que l’on donne
aux remèdes qui provoquent la sueur.
SUETTE , s. f, Corruption de
SUF
Panglois sweat , dérivé du lat. su-
dor, sueur.
( Med.) Maladie grave et meur-
trière , dont l'Angleterre fut aftiigée
en 1482, et qui reparut jusqu’à cinq
fois dans l’espace de 66 ans. Ceux
qui en étoient attaqués périssoient
eu vingt-quatre heures, et quelque-
foisen six.
Cette maladie étoit ainsi appelée
à cause des sueurs continuelles qui
Vaccompagnoient dès le commence-
ment.
SUEUR , 5. f. du lat, sudor.
(Physiol. ) Evacuation sensible
qui se sépare du sang par les glandes
miliaires , qui sort par-les petits
tuyaux excrétoires de la peau, et
uw’on voit l’été, ou après un exercice
violent se répandre sur la peau en
petites gouttes.
SUFFETE , s. m. Mot punique
qui , comme l’hébreu schofet, signi-
fie juge.
Hist. anc. ) On appeloit ainsi,
chez les Carthaginois , les deux prin-
cipaux magistrats de la République
qui étoient élus parmi les sénateurs
les plus distingués par la naissance ,
par la richesse et par les talens. Leur
autorité ne duroit qu’un an, comme
celle des consuls romains ; leurs
fonctions étoient purement civiles ,
et il ne paroit pas que les suffeles
fussent chargés du commandement
des armées , pendant leur magistra-
ture ; cependant Annibal , Himil-
con et Magon ont commandé les ar-
mées des Carthaginois , dans le tems
même qu’ils étoient revêtus de la
dignité de su/ffcle.
SUFFOCATION, s. f. du latin
suffocare , fait de sub , et de focus,
mettre sous le foyer.
( Méd. ) Etouffement, oppres-
sion , grande difficulté de respirer.
Suffocalion hyslérique ; voy.
HYS1ERIQUE.
SUFFRAGE , s. m. du lat. suf-
frago, suffraginis , le pli du jar-
ret de derrière, en parlant d’un ani-
mail à quatre pieds.
(Econ. polit.) Déclaration qu’on
fait de son sentiment, de sa volonté,
et qu'on donne, soit de vive voix,
soit par écrit où autrement, dans
Voccasion d’une élection , d’une dé-
libération.
590
SUF
(His. anc.) Le peuple à Lacé-
démone avoit une manière toute par-
ticulière de donnerses suffrages. Pour
autoriser une proposition , il faisoit
de grandes acclamations, et pour la
rejeter, il gardoit le silence ; mais
en même tems, afin de lever tous
les doutes en fait d’acclamations ou
de silence , la loi crdonnoit à ceux
qui étoient d’un avis de se placer
d’un côté , et ceux de opinion con-
traire de se ranger de l’autre ; ainsi,
le plus grand nombre élant connu ,
décidoit la pluralité dessuffrages sans
équivoque et sans erreur. Chez les
Athéniens le peuple opinoit de la
main dans les affaires d'Etat, et par
suffrage secret ou par scrutin dans les
affaires criminelles,
Les Romains donnèrent d’abord
leurs suffrages de vive voix dans les
affaires de la république, et le suf-
frage de chacun étoit écrit par un
greffier à la porte du clos fait en parce,
et qui se nommoit ovrle. Cet usage
dura jusqu’en l’année 615 de la fon-
dation de Rome. Alors, le peuple
jeta dans l’urne son bulletin où étoit
écrit le nom de celui quil vouloit
élire.
(Hist. moderne) Les Anglois don-
vent leurs sffrages aveclamain dans
les assemblées populaires ; au parle-
ment par oui ou par non, et dans les
circonstances équivoques, en faisant
sortir de la salle ceux qui sont contre
le bill; deux membres sont chargés
de compter ceux qui sortent et ceux
qui restent.
En France, on a généralement
opiné dans les assemblées délibéran-
tes par levé et par assis ; aujourd'hui
on donne son suffrage par la voie xiu
scrutin secret.
Les Américains ont une manisre
particulièrede donner leurs suffrages;
chaque membre est muni d’un écran,
dont une surface est blanche et l’au-
tre noire ; la diflérence des écrans
blancs et des écrans noirs décide la
luralité,
SUFFUMIGATION , s. f. du lat.
suffumigare , fait de sub, sous , et
de fumigo, fumer: faire de la fumée
ar dessous.
( Méd. ) Nse dit de tous les remè-
des qu’on fait entrer dans le corps
par le moyen de la fumée ou en
parfuin.
SUI
SUFFUSION, s. f. du lat, suffun-
dere, fait de sub, sous, et de fundo,
répandre : répandre sous.
( Héd. ) Epanchement des hu-
meurs qui se remarquent sur la peau.
T1 se dit particulièrement du sang et
de la bile; cette rougeur qui vient
de la honte, est une suffusion de
sang, qui paroit sur les joues. La
jaunisse est une su/fusion de bile
par-tout le corps. Les anciens avoient
donné le nom de suffusion à la ca-
faracte , parce qu’ils n’avoient pas
ure idée particulière de cette ma-
ladie.
SUGGESTION , s. f. du latin
sugscre , suggestum , formé de sub,
sous, et de géro, mettre : l’action
de mettre sous, à la place, de subs-
tituer: instigation, persuasion.
( Pratiqte ) Persuasion artifi-
cieuse , fausseté adroitement dégui-
sée, à la faveur de laquelle le séduc-
teur trouve le moyen de substituer
sa volonté à la place de celle de la
personne séduite.
La suggestion ainsi que la vio-
lence , annulle les actes, parce qu’il
n’y a point d’engagement où il n’y
a point de Hberté. :
SUGILLATION , s. f. du latin
sugsillo , meurtrir.
(-Héëd.) Sugillation est la même
chose que meurtrissure. Il se dit
aussi des vergetures, des flétrissures,
et des taches rouges, livides, purpu-
rines qui surviennent à la peau dans
le scorbut, la rougeole , les fièvres
rouges et les fièvres malignes.
SUICIDE, s. m. du latin suici-
dium , pour sui cædes, le meurtre
de soi-même.
( Jurisprud. \ La loi romaine dis-
tingue les différentes causes qui por-
tent l’homme à se donner la mort.
Elle ne punissoit point cette action
lorsqu’elle avoit éfé faite par ennui
de la vie, par foiblesse d’ame, ou
par impuissance de souffrir la dou-
leur; mais celui qui s’étoit tué par
désespoir du crime, étoit coupable.
Cette distinction de la loi tenoit à
la manière de penser des Romains,
à leur coutume. Du tems de la ré-
publique , cette action chez les his-
toriens , est toujours prise en bonne
part; du tems des premiers empe-
zeurs , les grandes familles de Rome
SUI 391
furent sans cesse exterminées par des
jugemers, et la coutume s’'introduisi£
de prévenir la condamnation par une
mort volontaire, Parmi les causes de
cette coutume , on peut remarquer ,
dit Montesquieu, le progres de la
secte stoïque, qui portoit au suicide ;
Pétablissement des triomphes et de
Pesclavage, qui firent penser à plu-
sieurs grands hommes qu’il ne falloit
pas survivre à une défaite; l’avan-
tage que les accusés avoient de sa
donner la mort plutot que de subie
un jugement, par lequel leur mé-
moire devoit étrefiétrie et leurs biens
confiqués.
SUIE , s. f. du latin fuliso.
( Histoire nat. ) Matière noïrâtre
et fuligineuse que la famée dépose
contre les parois dés cheminées,
Comme les principes contenus.
dans la suie dépendent de la nature
des maïieres qu’on brüle ou qu’on
expose à l’action du feu, il ya des
suies qui renferment des substances
particulières,
La suie de toutes les cheminées
des fonderies métalliques , renferme
toutes sortes de métaux, même de
Por et de l'argent , qui, malgré leur
fixité, sont entrainés avec les matie-
xes volatiles.
Dans les cheminées où l’on brüte
beaucoup de matières animales ,
comme en Egypte, la suie contient
une prodigieuse quantité de sel am-
moniac.
La suie ordinaire de nos chemi-
nées sert aux teinturiers à faire une:
couieur brune. Les peintres en tirent
aussi la couleur connue sous le nom
de bistre , qui est employée dans les
dessins des plus grands maitres,
UIF ,s, m. du latin barb. sue-
bum , corruption de seburm.
(Hist. nat.) Espèce de graisse
dure , et qui est fournie p r les seuls
quadrupèdes ruminans.
(Marine) On appelle surf, un
mélange dans lequel le suif entre
pour la plus grande partie , et dont on
enduit la carene ou partie submergée
du vaisseau. Cet enduit se nomme
plus proprement corroie.
SUINT , s. m. du latin sudare,
dont on a fait succidunr, succi-
dinum.
( ist, nat. ) Espèce d'huile dont
S UL
la laine des moutons est imprégnée
naturellement, et qui la rend grasse.
SUJET , s. m. du lat. subjeclus ,
soumis , qui est dans la dépendance:
cause, raison, la matière sur laquelle
on compose, on travaille; Pobjet
d’une scène.
( Liliérat.) Sujet se dit de la ma-
tiére sur laquelle on écrit, sur la-
quelle on parle, Le sujet d'un livre ;
un sujel de comédie; sujel stérile.
(Anal) Sujet se dit aussi de lob-
jet d’un art ou d’une science, Le
corps humain est le sujet de la mé-
decine et de la chirurgie; et c’est
ainsique les anatomistes appellent
sujet, un corps qu’ils disséquent , et
sur lequel ils font des leçons.
(Musique) Sujet est, en termes
de composition , la partie principale
du dessin, l’idée qui sert de fonde-
ment à toutes les autres,
( Jardin.) Sujet se dit encore d’un
arbre ou siuvageon, sur lequel on ap-
plique une grefle ou une branche
d’uu autre arbre que l’on veut multi-
lier,
SULFATE , s. m. du latin sul-
phur, soufre.
( Chimie ) Sels formés par la com-
binaison de l’acide sulfurique avec
différentes bases. Sa terminaison en
ale , indique qu’il appartient à un
acide complétement saturé d’oxi-
gène , et dont la terminaison est en
ique.
SULFITE, s. m. même origine
que SULFATE.
( Chimie ) Sel formé par la com-
binaison de l'acide sulfureux avec
différentes bases. Sa terminaison en
ile, indique qu’il appartient à un
acide foible, et non saturé d’oxigène,
et dont la terminaison est en eux.
SULFURE , s. m. mème origine
que SULFATE.
(Chimie) Combinaison du sou-
fre en nature, et non porté à l’état
d'acide , avec une base métallique ,
saline ou terreuse. Cette dénomina-
tion remplace, dans la nouvelle no-
menclature, le fore de soufre , Vhe-
par, le baume de soufre, etc.
SULFUREUX , adj. même ori-
gine que SULFATE.
(Chimie) Acide sulfureux ; C’est
un acide formé par la combinaison
du soufre. Sa terminaison en eux ,
392
SU P
indique le premier état des acides,
celui où ils tiennent le moins d’oxi-
gene possible pour être acides,
SULFURIQUE , adj, même ori-
gine que les précédens.
( Chimie) Acide sulfurique ;
c’est un acide formé par la combinai-
son rapide et complète du soufre. Sa
terminaison en ique , indique le se-
cond état des acides , celui où ils
sont complétement saturés d’oxigene.
SULTAN , mot arabe. syriaque et
chaldéen , qui signifie puissance , do-
mination,
(ist, d'Orient) Ce mot désigne
Pempereur des Turcs, 7, SOLDAN,
SOUDAN.
On donne aussi le titre de sultan
au fils du kan dela Tartarie-Crimée.
Sullan-chérif; c'est le titre du
rince qui gouverne la Mecque.
Sullane ; Cest la maitresse du
grand-seigneur.
Sullane favorile ; c’est celle des
femmes du sérail que le sultan ho-
nore de ses faveurs.
S'ultane régnante; Cest la pre-
mière de toutes qui donne un enfant
mâle au grand-seigneur.
Sultane validé ; c’est la mère de
l’empereur régnant.
SULTANNIN , s. m. de SUL-
TAN.
( Monnoie) Monnoiïe de Turquie,
valant 200 aspres , et ayant cours en
Egypte , au Caire, à Alexandrie.
SUPERATION, s. f. du lat. su-
perare, surpasser. ©
(Astron.) Différence entre les
mouvemens de deux planètes qu’on
appeloit aussi autrefois ELONGA-
TION. 7. ce mot.
SUPERBE , ad), du latin super-
bus, orgueilleux.,
( Physiol. ) Épithète que Pon
donne à un des muscles droits de
l'œil. On le nome aussi le rele-
veur.
SUPERE , adj. du latin superus,
d’en haut: qui est en haut.
(Botan.) Ovaire supère; cest
celui qui est libre au fond de la
fleur , ou distinct de toutes ses autres
parties.
Fleur supère ; Cest celle dont
l'ovaire infère porte les autres par-
Lies.
#SU P
SUPERFETATION, s.f. du lat.
super; en sus, et de fæto, conce-
voir: l’action de concevoir de nou-
veau.
(Anat.)_ On entend par ce mot
la conception d’un nouveau fœtus,
après qu’un autre est déja concu, de
manière que deux œufs fécondés
prennent racine dans la matrice. Les
physiologistes ent disputé long-tems
sur cette matiere.
SUPERFICIE , s. f. du latin su-
perficies , longueur et largeur.
( Géométrie) Superficie est la
mème chose que SURFACE. 7. ce
mot.
SUPERPATIENT , du latin su-
per paliens, qui soufre, qui sup-
porte au delà.
( Arithmél. géom.) On dit que
deux nombres ou deux lignes sont
superpalientes , lorsqu'une des deux
contient l’autre un certain nombre
de fois avec un reste , et que ce reste
est une de ses aliquotes.
SUPERPOSITION, s. f. du latin
super, sur, dessus , et de pono, po-
silum , mettre : l’action de poser sur.
(Géom.) C’est, en géométrie ,
une maniere de démontrer, qui con-
siste à appliquer une figure sur une
autre.
SUPERPURGATION , s. f. du
lat. super, sur, au dessus, et de
uIZ0 , purger.
ë CHA, ) Purgation immodérée ou
excessive, qui est l’effet ordinaire des
remèdes colliquatifs, corrosifs et irri-
fans. 9
SUPERSEDER, du latin super
sedeo, littéralement s’asseoir dessus.
(Pratique) Surseoir, différer pour
un tems. On supersède aux poursui-
tes, à l’exécution d’un jugement.
Surseoir est plus usité.
SUPINATEUR, s. m. du latin
supino , renverser en arrière.
(Ænat.) On donne ce nom à deux
muscles, dont action est de renver-
-ser en dessus la paume de la main.
SUPPLEER , v. a. et n. du latin
suppleo , pour super impleo , par-
faire, fournir de nouveau, mettre à
la place de ce qui manque.
(Æconom. polit. ) Suppléant ;
c’est celui qui est nommé pour rem-
placer ua fonctionnaire public, en
{
SUP 393
cas d'absence , de mort ou de démus-
sion, L
SUPPLEMENT , s. m. mème ori-
gine que SUPPLEER : ce qu’on
donne pour suppléer.
(Liltérat.) Supplément d'un au-
leur; cest ce qu’on a ajouté à un
livre, pour suppléer à ce qui man-
quoit.
( Gramm.) Supplément se dit
aussi de ce qu’on ajoute à un ou plu-
sieurs mots, pour rendre le sens com-
plet. À la saint Martin, pour à la
Jjéte de la saint Mariin.
( Géom.) Supplément d'un arc ;
c’est le nombre de degrés qui man-
quent à un arc pour faire le demi-
cereleentier, ou 180 degrés. Ainsi,
le supplément d’un arc ou angle de
30 degrés, est de 150 degrés. #.
COMPLEMENT.
SUPPORT , s. m. du latin sup-
porlo, pour sub porto, porter, tenir
par dessous, soutenir: ce qui soutient
quelque chose, sur quoi elle pose.
(Physique) On appelle support,
en termes d'électricité, tout corps
pere à en soutenir un autre, que
’on veut électriser par communica-
tion. Ces corps sont le verre, la soie,
le crin, le soufre, la résine, la poix,
la cire d’Espagne, la cire d’abeil-
les, etc. /. GATEAU, CONDUC-
TEUR , ISOLER.
SUPPOSITION , s. £. du lat. sup-
pono , pour sub pono, mettre des-
sous. »
( Didact.) Proposition que l’on
suppose comme vraie ou COMME pos-
sible , afin d’en tirer ensuite quelque
induction.
(Pratique ) Production ou alléga-
tion d’une pièce fausse, La supposi-
tion d'un contrat, 11 supposition
d'un Lestament. On dit dans le mê-
me sens supposilion d'un enfant,
supposition de part, V.SUPPRES-
SION , PART.
(Musique) IVotes par supposi-
tion. On appelle ainsi des notes
étrangères à l’harmonie , et que l’on
compte pour rien; cela arrive lors-
que plusieurs notes montent ou des-
cendent diatoniquement dans une
partie, sur une même nofe d’une
autre partie; alors ces notes diatoni-
ques ne sauroient toutes faire harmo-
nie, ni entrer dans le meme accord ;
304 SUP
ce sont ces notes qu’on appelle notes
par supposuion.
Accords par supposilion; ce sont
ceux où la basse-continue ajoute ou
suppose un nouveau son au dessous
de la basse fondamentale ; ce qui fait
que de tels accords excèdent toujours
Pétendue de lPoctave,
SUPPOSITOIRE , s. m. même
origine que SUPPOSITION.
(Héd. ) Soite de préparation mé-
dicinale, solide, faite en pyramide
arrondie , longue et grosse comme le
petit doigt, qu’on introduit dans le
fondement , pour faire aller à la selle
et tenir lieu de lavement.
SUPPRESSION, s. f. du lat. sup-
primo, suppressum , pour sub pre-
mo , cacher dessous, supprimer: ac-
tion de supprimer.
(Pratique) Suppression d'un
contrat; c’est Vaction par laquelle
on céle frauduleusement un contrat,
(Méëd.) Suppression s'entend, en
médecine , du défaut d'évacuation
de quelque humeur excrémentitielle,
gui devroit sortir et être chasste hors
du corps. Ce terme se dit des ordinai-
res des femmes, qui ne coulent pas,
ou qui cessent de couler. On distin-
gue la suppression desrègles de leur
rélention : la premitre se dit des rè-
gles qui coulant actuellement , vien-
uent à s’arrèter tout-à-coup ; et l’au-
tre , des regles qui ne paroissent
point, et qui devroient cependant
paraitre.
Suppression emploie aussi en
parlant de Purine, et on distingue de
même la suppression de la rétention;
la premiére ayant lieu quand un vice
de l'organe , ou quelque corps étran-
ger, empèche l’urine de se séparer de
la niasse du sang , et l’autre , lorsque
V’arine filtrée par les reins, s’arrète
dans la vessie.
SUPPURATIF , VE, adj. du lat.
suppuro ; fait de sub, sous, et de
pus, puris, pus: jeter du pus.
(/Héd.) Epithète que l’on donne
aux médicamens qui, étantappliqués
sur le corps vivant , changent en pus
les humeurs arrêtées.
SUPPUTATION , s. f. du latin
suppulo , fait de sub , sous, cà et Là,
et de pulo , couper, retrancher : lit-
téralement Paction de couper, tail-
ler, retrancher cà el la,
SUR
(Arithmél. ) C’est action de
compter, calculer, ou d’examiner
par voied’arithmétique, en addition
nant, soustrayant, multipliant , cu
divisant certaines sommes ou nom-
bres, ;
SUPREMATIE , s. f. Corruption
de l’anglois supremacy, fait du lat.
supremus , le plus haut : la première
autorité.
(Hist. d'Anglel. )Ce mot signife
en général le premier degré de puis
sance et d'autorité; maisil sert parti-
culiérement à désigner le droit que
les rois d'Angleterre, et meme les
reines qui le sont de leur chef, se sont
attribué, d’être chefs de la religion
anglicane,
On appelle serment de supréma-
lie, ou test, le serment par lequel les
anglicans reconnoissent leur roi pour
chef de l’église.
La suprématie fut établie par
Henri VIII , en 1534.
SURALE , s. f. et adj. du latin
sura , los postérieur de la janibe,
(Anal.) La surale, ou la veine
surale ; artère surale , le nerf su-
ral. V. TIBIAL POST ERIEUR.
SURANNE , EE , adj. du lat. su-
per ,au dessus , au delà , et d’annus,
année: qui a plus d’un an de date.
( Pratique) {s’est dit d’abord de
certains actes publics qui n’avoient
d’effet que pour une année, et qu’on
étoit obligé de faire renouveler ,
lorsque l’année étoit expirée, pour
leur rendre leur force et leur vali-
dité.
Il se dit maintenant de tout acte
public , lorsque l’année , au delà de
laquelle ils ne peuvent avoir d'effet ,.
est expirée. Ce terme vient de ce
qu’autrefois, chez les Romains, tou-
teslescommissionsétoientannuelles,
(Langage) Dans le langage ordi-
naire , il se dit des personnes et des
choses qu’on regarde comme vieilles.
SURARBITRE , s. m. du latin
super, au dessus, et d’arbiler, ar-
bitre : arbitre supérieur.
(Pratique ) T'ierce personne dont
on convient, pour juger à amiable
un différend , quaud les deux arbitres.
qu’on a nommés, sont partagés.
SURBAISSE, EE, adj. du latin
suprä, au delà, et de Pital. basso,
bas.
(Archit, ) I se dit d’une voûte,
SUR
d’une arcade qui s’abaisse par le mi-
lieu, et qui n’est pasen plein ceintre.
SURCILLIER, ou SOURCIE-
LIER , du latin super ciliaris, aa
dessus des sourcils.
(Anat.) Le premier des seize
trous externes de la tête.
SURCOMPOSE , adj. du latin
suprà, sur , au delà , et decompono,
composer.
(Grammaire) H se dit des tems
des verbes, dans la conjugaison des-
quels on redouble l’auxiliaire avoir.
J'aurois eu fait, vous auriez eu
dit , sont des tems surcomposés.
( Botan. ) I se dit de ce qui est
composé ou divisé plus de deux fois.
( Chimie) Surcomposé s'emploie
substantivement, en chimie, pour
désigner un corps qui résulte de la
combinaison des corps que l’on ap-
pelle composés.
SURCOSTAUX , adj. du lat, su-
rà costales.
(Anat. ) NH se dit des muscles pla-
cés sur les parties postérieures des
côtes.
SURCULEUX , SE , adj. du lat.
surculus , branche.
( Bolan.) Il se dit de ce qui est
arni de nouvelles branches.
SURDENT, s. f, du latin suprä,
au dessus, et de dens , dent.
(Anal, ) C’est une dent qui vient
hors de rang , et entre deux autres
dents. ;
SURDITE,, s. f. du lat. surditas,
fait de surdus , sourd.
( Méd.) Perte ou diminution con-
sidérable du sens de Poute. Il y a des
sourds de naissance, et d’autres qui
le deviennent par accident. Les pre-
miers sont muets , les autres Le de-
viennent ordinairement. #7, à l’art,
MUET , l'art de faire parler tes
muets.
(Joaillerie) Surdilé, en termes
de joaillerie , est un défaut qui se
trouve dans quelques pierreries, quand
elles sont obscures ou mal nettes ,
quand elles ont quelques pailles ou
glaces qui diminuent de leur prix.
SURENCHÈRE,, s. f, augmenta-
tif d'ENCHERE. F,ce mot,
SUREROGATION , s, f. du lafia
super, sur, au dessus, et deroso ,
donuer , distrihuer ; largesss exces-
SUR 305
sive, ce qu’on fait de bien au delà de
ce qu'on est obligé de faire , ou au
de!à de ce qu’on a promis.
SURFACE , s. f. du larin super,
et de facies : superficie, extérieur,
le dehors d’un corps.
( Gécm.) Surface , en géométrie .
est une grandeur qui n’a que deux
dimensions, longueur et largeur, sans
aucune épaisseur.
Dans les corps, la surfaceest tout
ce qui se présente #l’œil. Onconsidere
la surface comme la limite ou la par-
tie extérieure d’un solide, Quand on
parle simpiement d’une surface,sins
avoir égard au corps ou an solide au-
quel elle appartient, on l'appelle or-
dinsirement figure.
Surface rectiligne ; celle qui est
comprise entre des lignes droites.
Surface curviligne ; celle qui est
comprise entre des lignes courbes.
Surface plane ; voy. PLAN.
SURGEON, s. m. du lat. surculus,
fait de surgo, s'élever.
( Botan. ) Jeune branche qui part
du bas dela tige, #7 BOURGEON,
SCION, REJETON.
SURNAGER , v. n. du lat. super,
sur, et de nalare, nager : nager
dessus,
( Hydrostatique Action par la-
quelle un corps se soutient sur un li-
quide. Un corps qui pèse moins qu’un
volumeégal au sien de la liqueur dans
laquelle il est plongé, surnagec en
partie; maisils’y enfonce jusqu’à ce
qu’il ait déplacé un volume de cette
liqueur aussi pesant que lui.
SURPATIENT ; voy. SUPER-
PATIENT. L
SURPEAU ; voy. EPIDERME.
SURPLOMB , s. m. pour hors
d'aplomb.
(Archit.) Défaut de ce qui n’est
pas aplomb,
SURPOSE , EE, adj. du latin su-
per, sur, et de pono , mettre : mis,
placé dessus.
( Bolan.) Graines surposées ; ce
sont des graines posées l’une sur Pau-
tre . en série longitudinale,
SURPRISE , s. f. du latin super,
sur, et de prehendere , prendre : l'ac-
tion de prendre inopinément,
(Art milit.) On prend une place
par surprise , quand, pour s’en ren-
396 SUS
dre maître, on se sert du pétard, de
V’escalade , des embûches, de Pin-
troduction par quelque trou du rem-
pat, dégoût ou de riviere , ou par
le moyen des fossés glacés , on par
une intelligence secrete, ou enfin par
quelque stratagème que ce soit, qui
n’ablige pas aux longueurs et aux
autres formalités accoutumées des
sièges.
SURSEANCE, s. f. du lat. super,
sur, dessus , et de sedeo, s'asseoir :
litféralement l’action de s’asseoir des-
sus, de surseoir,
( Pratique, commerce ) Délai ,
suspension , tems pendant lequel une
affaire est sursise ; grâce, terme qu’on
accorde à ceux qui sont obligés de
payer quelque dette.
SURSIS, participe de surseoir,
els. m. même origine que SU R-
SEANCE.
(Pratique ) Délai. Ordonner un
sursis, obtenir un sursis.
SURSOLIDE , s. m. du latin su-
per solidum.
( Arithmétique ) La cinquième
puissance d’un nombre, ou la qua-
trième multiplication d’un nombre
considéré comme racine,
(Géométrie ) Problème sursoli-
de ; c’est celui qui ne peut être résolu
que par des courbes plus élevées que
les sections coniques,
SUSCEPTION, s. f. du lat. sus-
cipio, susceplum , s’attirer, prendre
sur soi : action par laquelle ôn recoit.
F. INTUS-SUSCEPTION.
SUSCRIPTION , s. f. du lat. su-
per, sur, et de scribo, scriplum ,
écrire : l’action d'écrire sur.
(Pratique) Titre, adresse, ce qui
est écrit au dessus d’un acte, d’une
lettre , etc.
SUSPENSION, s. f. dulatin sus-
pendo , pour super pendo , attacher
en haut : suspendre.
(Mécan.) Le point de suspen-
sion d’une balance est le point où la
balance est arrétée et suspendue, Les
points de suspension des poids de la
balance sont les points où sont atta-
chés ces poids.
( Rhélor.) La Suspension est une
figure de rhétorique propre aux pas-
sions , à réveiller l'attention des au-
diteurs. Elle se fait lorsqu'on com-
S'U S
mence un discours de telle sorte que
l'auditeur ne sait pas ce que va dire
celui qui Re et que Pattente de
quelque chose de grand le rend at-
tentif,
( Musique) On dit, en musique,
qu'il y a suspension dans tout ac-
cord sur la base duquel on soutient
un ou plusieurs sons de l'accord pré-
cédent , avant que de passer à ceux
qui lui appartiennent, Il y a des sus-
pensions qui se chiffrent et entrent
dans Pharmonie ; d’autres suspen-
sions ne sont que de goût.
(Æcon. polit. ) Suspension se dit
aussi de l’action d’interdire un fonc-
tionnaire public de ses fonctions.
SUSPENSOIRE, s. m. méme ori-
gine que SUSPENSION.
(Anal. ) I se dit de plusieurs li-
gamens. Le ligament suspensoire du
Joie ; le ligament suspensoire de la
verge; le ligament suspensoire de la
vessie.
(Chirurgie) Suspensoire est aussi
le nom d’une espèce de bandage dont
on se sert pour soutenir le scrotum,
dans les descentes et les autres ma-
ladies de cette partie,
SUTURAL , LE, adj. du latin
sulura, couture.
{ Botan. ) Qui naît ou dépend
d’une suture ; les graines ou les
placenta , de certains fruits sont
suturales. Le style des légamineuses,
de quelques renonculées, etc. est
sulural,
SUTURE , s. f, du lat. sulura.
(Anal. ) Articulation particulière
aux os de la tête, dans laquelle les
pièces sont engrénées de manière que
les dents , par lesquelles elles se tien
nent , représentent à l’extérieur une
grosse couture.
( Chirurgie ) Suture , en termes
de chirurgie , est la réunion qui se
fait des lèvres d’une plaie en les
cousant.
On distingue deux espèces de su-
dure :
La suture sanglante, celle qui
se fait avec une aiguille.
Suture sèche où suture fausse ,
celle qui se fait en appliquant sur la
plaie des emplâtresadhésiis.
( Botun. ) Suture, en botanique,
est uue impression longitudinale :
plus où mois warquée, indiquant
SYL
comme la soudure ou la commissure
de deux parties.
SVELTE, adj. de l'italien svelte,
délié,
( Peinture ) Svelle, dans toute
l'étendue que lui donnent lesartistes,
répond aux mots élégant , délicat,
léger.
Le svelle s'applique plutôt à l’en-
semble, qu'à de moindres parties,
On ne dit pas des bras, des Jambes
svelles;maison dit une taille svelte,
en pariant de celle d’une nymphe
ou de celle d’un jeune homme,
SYBERITE , sf. de Siberie,
nom de pays, etdu grec afos(lilhos),
ierre : picrre de Sibérie.
(Hinéral.) Nom donné par quel-
ques naturalistes au schorl rouge de
Sibérie,
SYCOMANTIE, s. f. du grec
cüxoy ( sukon ), figuier , et de uav-
Tiia ( manteia), divination.
(Divinalion ) Svrte de divination
en usage chez les arciens par le
moyen de feuilles de figuier sur les
queiles on écrivoit les questions dont
on vouloit avoir la solution.
SYCOPHANTE , s. m. du grec
cuxog4vrns ( sukophantés ), formé
de cÿ:ov ( sukon), figuier, et de
@zivw ( phatr16 ), dénoncer ; litté-
ralement, dénonciateur de figuiers.
( Hist. anc. ) On appelait syco-
phantes, chez les Athéniens , les
dénonciateurs de ceux qui transpor-
tuient des figuiers hors de l’Attique ;
et la raison de cette dénomination,
venoit de ce que le territoire d’Athè-
nes, sec et aride, ne produisant
guère que des olives et des figues ,
une lot défendoit Pexportation des
figuiers, et autorisoit la dénoncia-
tion de ceux qui Penfreignoient ;
mais comme souvent ces sortes de
dénonciations étoient de pures ca-
lomnies, le mot de sycophante ,
devint bientôt synonyme de calom-
niateur ; et, depuis, on a continué
d’appeler de ce: nom les délateurs ,
les faiseurs de faux rapports, sur-tout
dans les maisons des princes.
SYLLABE , s. f. du grec suaa2C
sullabé) , dérivé de rarau£ave
sullambanë ), comprendre; parce
que la syllabe est comprise dans une
seule émission de voix.
( Gramm. ) Son simple ou com-
SOY'E 307
posé, prononcé avec toutes ses arti-
culalions, par une seule émission
de voix.
De Sy/labe on a fait syllabaire ,
pour désiwner un petit livre élémen-
taire, où les Ddbes sont rangées
par ordre , pour apprendre à lire ; et
sy Üabique pour ce qui à rapport aux
syllabes ; sy lluber, pour assembler
des lettres , sy Ilabiser, pour ranger
pe syllabes ; syllabisation poux
‘action de former, de prononcer des
syllabes.
SYLLEPSE , s. f. du grec ca-
amie (sullépsis), prise, acception.
(Gramm.) La syllepse est une
figure de srarumaire , par laquelle le
discours répond plutot à notre pen-
sée qu'aux règles grarnmaticales. 1
est six heures . au lieu de dire, 11 est
lu sixième heure , est une syl-
lepse.
( Diction) D ya syliepse quand
le même mot est pris au propre et au
figuré dans la meme phrase, Qu:nd
le berger Coridon, dans une éslogue
de Virgile, dit que sa Galathée et
pour lui plus douce que le thim du
mont Ida; ce mot douce est pris en
même temsau propre et au figuré :
au propre par rapport au thym ,et au
figuré, par rapport à Pimpression que
la bergere fait sur lui.
SYLLOGISME , s. m. da grec
runnoyieuos (sullosismos) , raison-
nement, dérivé de sùv, avec, et de
Ayo, dire. ‘
{ Logique ) Le syllogisme est un
raisonnement composé de trois prope-
sitions-dépendantes l'une de lautre :
la première gontient la seconde; la
seconde fait voir qu’elle est contenue
dans la première, et toutes les deux
démontrent mutuellement qu’elles
contiennent la troisième.
SYLPHE , IDE, s. du grec 7195
(silphé), nom d’une espèce d’in-
secte qui ne vieiliissoit jamais.
(Cabale) Nom que les cabalistes
dounent aux prétendus génies élé-
mentaires de l’air.
SYLVANE,, s. f. de Transylvanie,
nom de pays.
Minéral, ) C’est le nom que
WV einer et les minéralogistes alle-
mands donnent au nouveau métal,
que nous appelons TELLURE. (7.
ce mot.) VVerner la nommé atpai
3,3 S YWM
parce que c’eslen Transylvanie qu’on
l’a découvert,
SYLVATIQUE , adj. du latin
sylva ou silva , forêt.
( Botan.) H se dit des plantes qui
croissent dans les forêts.
SYLVESTRE, adj. du lat. syl-
vestris, lait de sylva, forèt : “de
bois , sauvage.
( Botan. ) I se dit en général, des
plantes qui viennent sans culture ;
mais il est paticulièrement employé
par opposition à quelque plante ana-
logue cultivée,
SYMBOLE, s. m. du gr. p£orov
( sumbolon ), dérivé de supCarre
(sumballo ), comparer , conférer :
signe , marque, caractère, image ou
feure , qui sert à désigner , à repré-
senter quelque chose.
( Relig. cathol.') En termes de
religion catholique, or appelle sym-
boles ou symboles sacrés, les signes
extérieurs des sacremens,
Symbole se dit aussi du formu-
aire qui contient les principaux ar-
ticlés de la foi. Lestrois symboles
de la foi sont le 53 mbole des apôtres,
le symbole de Nicée, et le symbole
attribué à saint Athanase,
(Anliquit.) Chez les anciens peu-
ples, le sy mbole éloit une espèce
d’emblème oureprésentalion dequel-
que chose morale , par les images ou
propriétés des choses naturelles. Le
Lion étoit le symbole de la valeur ;
la boule , de l'inconstance ; le péli-
can, de Paniour paternel. Chez les
Égyptiens , les s) -mboles étoient
fort estimés et couvroient le plupart
ces mysières de morale. Les lettres
ces Chinois sont des symboles signi-
ficatifs.
Symbole a produit symbolique,
pour exprimer ce qui se t de syrn-
bole , et symboliser , pour aver du
rapport, de la confcrmité.
Les alchimistes disent dans ce
sens , que les planètes sy mbolisent
avec Les métaux.
SYMBOLOGIE , s. f. du grec
edporoy (sumbolon) , symbole, et
de 16yoc ( logos ), discours, traité,
( IMéd.) Partie ce la pathologie
qui traite des signes «1 des sympto-
mes des maladies,
SYMETRIE , s. {. du grec oœuu-
psrpia ( summelria), ra; port , pro-
SYM
portion ou régularité des parties né
cessaires pour former un beau touf ;
dérivé de cùy (sun) , avec , ensemble,
et de wérpoy (métron ), mesure :
mesure commune, proportion d’éga-
lité ou de ressemblance.
(Archit, ) Symétrie est en ar-
chriecture, la disposition régulière
de toutes les parties d’un bâtiment ;
le parfait rapport qu'ont entr’elles
les parties correspondantes , comme
les deux ailes d’un bâtiment.
SYMPATRIE , s. f. du grec cuu-
méôe;x ( sumpalhéia ), convenance
daffections et d’inclinations , com-
posé de oùv (sun), avec,et de æ4los
( pathos), affection , passion : tor-
respondance des qualités que les
anciens imaginoient entre certains
Corps.
(Physiol. ) Syÿmpathie s'entend
parmi les physiologistes, du consen-
tement, de la convenance, de la rela-
tion , du rapport d’une partie avec
une autfe. La sympathie qui se
trouve entre certaines parties du
corps humain , déperd de la com-
munication quelles ont ensemble
par le moyen des artères, des veines,
des vaisseaux .lymphatiques , des
tuyaux secrétoires et excrétoires, dés
nerfs, des membranes, des muscles,
des tendons ou d’autres parties qui!
leur sent communes. C’est par quel-
ques-unes de ces voies , qu'une ma-
ladie arrive à une partie du corps
per le vice d’une autre qui lui a
communiqué la cause ; ce qu’on
appelle par sympathie ou par con-
sentement.
(Peinture) Lespeintres emploient
le mot sympathie pour désigner
l'amitié, l’accord des couleurs en-
telles. Il y a des couleurs dont le
voisinage est dur, et d’autres qui
s’approchent doucement , qui sem-
blent se complaire à s’avoisimer.
Li y a des couleurs qui sont natu-
rellement antipathiques; telles sont
deux couleurs qui, belles par elies-
mêmes, et capables de s’avoisiner
avec douceur, ne produisent, par leux
mélange, qu’une troisieme couleur
désagréable.
( Méd. empyrique) Poudre de
sympathie ; c'est une poudre pré-
parée que l’on applique sur le sang
sorti une blessuré, ct quelon! pré-
thiitiotstts
SY M
tend qui agit sur la personne blessée,
quoiqu’elle soit éloignée.
SYMPATHIQUE , adj. deSYM-
PATHIE. ( . ce mot), qui a dela
sympathie,
( Méd. ) On donne cette épithète
aux maladies qui ont deux causes,
uneéloignée ou primitive, etunepro-
chaine, et qui tirent par conséquent
leur cause primitive d’une autre partie
que de celle qui est aflligée. Il est
opposé à IDIOPATHIQUE ( Foy.
ce mot.) Ilse dit aussi des causes
mêmes des maladies,
( Lechnol.) Encre sympathi-
que. Voy. ENCRE.
SYMPETALIQUE , adj. du grec
ed ( sur ), qui marque réunion, et
de aæiranoy ( pétalon ) , feuille , pé-
tale ; comme qui diroit réunion de
pétales. F
( Botan. ) Il se dit des étamines
qui réunissent les pétales, de ma-
nicre à donner à une corolle vérita-
blement polypétalée, l'apparence de
monopétaléité ; la plupart des mal-
vacées. quelques guyanacées, etc.
ont des étamines sympélaliques.
SYMPiHISE ou SYMPHYSE, s. f.
du grec séuçquas ( sumphusis }, lait
de oùr ( sun), avec, et de 65w
(phuo), naitre : adhérence, union.
(Anal. ) Union ou liaison natu-
relie des os. ‘Toutes les pièces qui
composent le squelette sont naturel-
lement liées ou unies ensemble ;
c’est cette union ou liaison que les
anciens ont nommée syimphise.
( Chirurgie ) Symphise se dit
encore, en termes de chirurgie , de
la réunion des passages naturels ,
tels que l'anus, le vagin, les na-
rines, etc,
SYMPHONIE, s.f, du grec ouu-
œuviz ( sumphonia ) , fait de où
(sun), aver , et de qwrà (phoné),
son, Voix.
( Musique ) Ce mot signifie dans
la musique ancienne, cette union
des sons qui forme un concert, fl
paroit démontré que les Grecs ne
connoissolent pas l’harmonie dans
le sens qu’on donne aujourd'hui à ce
mot. Ainsi leur symphonie ne for-
moit pas des accords, mais elle ré-
suitoit du concour: de plusieurs voix
ou de plusieurs instrumens , ou
S'Y M 299
d'instrumens mélés aux voix, chan-
tant ou jouant la même partie ; cela
se faisoit de deux manivres : ou fout
concertoit à l’unisson , et alors la
symphonie s'appeioit plus particu-
lerement homophonie ; ou la moi-
tié des concertans étoit à loctave,
ou à la double octave de l’autre, et
cela se nommoit antiphonte.
Aujourd’hui le mot symphonie
s'applique à toute musique instru-
mentale , tant des pieces qui ne sont
destinées que pour les instrumens ,
comme les sonates et les concerto,
que de celles où les instramens se
trouvent melés avec les voix , com-
me dans nos opéra, et dans plu-
sieurs autres sortes de musique,
SYMPTOMATIQUE , adj. du
grec cÜpaoToux ( Ssumploma Je
symptomes; qui tient du symptôme.
( Hédec. ) On appelle maladies
symptomaliques, celles qui dépen-
dent du vice de quelqu’autre partie
que celles où elles se manitestent ,
et dont elles ne sont que le sy mp-
Lome : telle est linflammation de la
conjonction à la suite des plaies du
cerveau; car elle vient de la lésion de
la dure-mère.
Evacuations symplomatiques $
ce sont celles qui ne se font pas par
la coction des humeurs , comme les
critiques, mais par leur irritation ,
ou par la foiblesse des parties, sans
terminer les maladies : telles sont les
sueurs et les diarrhées qui viennent
dans le commencement des mala-
dies,
SYMPTOMATOLOGIE , s. f,
du grec suaæroux ( sumploma ),
symptôme , et de n6yos ( logos ps
discours , traité. j
( /Héd. ) Partie de la médecine
qui traite des symptomes des mala-
diss, <
SYMPTOME , s. m. du grec
chuæroux ( sumploma ), fait de
oùv ( sun ), avec, et de æier : {pip-
Lo ), tomber, arriver : ce qui tombe,
ce qui arrive avec quelqu’autre chose.
( Méd.) Symptome signifie en
général , tout ce qui arrive contre
pature dans l'animal , la maladie ,
la cause morbifique , et touies ies
suites: dans un sens plus strict , il
ne s’eutend que des suites des ma-
ladies et de leurs causes , à l’exciu :
400 SYN
sion des maladies et des causes mê-
nes,
SYMPTOSE , s. f, du grec cûuæ-
rwié ( sumplôsis ) , fait de oùy
( sun), avéc, et de œiære( piplo ),
tomber ensemble,
( Méd. ) On appelle ainsi lalFais-
sement et la contraction des vais-
seaux , comme il en arrive après des
évacuations. Il est opposé à DION-
COSE, Foy. ce mot,
SYNAGELASTIQUE , adj. du
grec oùv (sun), avec , et d’éysr2êe
( agélazo ), assembler : qui se ras-
seinble en troupeau.
( lethiologie ) Epithëte qu’on
donne aux poissons qui nageut en
bandes.
SYNAGOGUE, s. f, du grec œuva-
yoyù ( sunagogé), fait de cv (sun ),
avec , ensemble , et d’äyx (ag0 ),
conduire , presser : congrégalion ,
assemblée,
( Religion juive ) L'assemblée
des fideles sous l’ancienne loi, et
aussi le lieu destiné chez les Juifs au
culte public.
Quelques-uns croient que Pusage
des synugogues n’est pas fort ancien
parmi les J uifs, etquece ne fut qu’a-
près le retour de la captivité de Ba-
bylone qu’on crut que ie service de
Dieu n’étoit pas tellement attaché
au temple de Jérusalem , qu'il ne
püt être célébré aïlleurs, D’autres
disent qu’il y avoit des sy agogues ,
mème du tems de David. Quoi qu’il
ensoit, les Juifs en érigoient par-
tout. On en comptoit 480 dans la
seule ville de Jérusalem.
SYNALEPHE , s. m. du grec
guvansipo ( sunaleiph6 ) ; joindre
ensemble, confondre.
( Gramm. ) Elision d’une voyelle
devant une autre, ou réunion de
deux mots en un seul dans la pro-
nonciation.
SYNALLAGMATIQUE . adj. du
grec ouvanræymatimos ( sunailag-
matikos }, fait de av (sun ),avec,
et d'anrx4TT (allatio) , changer ,
changer avec, échanger : qui con-
cerne les échanges.
( Pralique ) Ël se dit d’un contrat
qui contient des engagemens réci-
proques entre les contractans ; et qui
par conséquent est obligatoire de
part et d'autre.
SYN
SYNANCIE ou SYNANCHIE ;
8. +. du grec oùy (suxm), avec, et
d'äyxes (agchein ) | suffoquer,
étrangier.
(Chirurgie) Espèce de squinancie,
dans laquelle les muscles internes du
pharinx se trouvent enflammés.
ë SYNANTHEÈRIQUE , adj. du grec
rùv cu > Qui marque réunion , et
d’évbnpos ( antheros ), anthère, à
anthère : à anthères réunies.
( Bolan. ) X se dit des étamines
dont les anthères sont réunies entre
elles.
SYNAPHE , 5. f. du grec cuvaon
(sunaphé ) , liaison, connexion ,
adhérence.
(Husique ) Conjonction de deux
tétracordes, où , plus précisément ,
résonnance de quarte ou aiatessaron ,
qui se fait entre les cordes homo-
logues de deux tétracordes conjoints.
SYNARTHROSE , s. f. du grec
où ( sun ) , avec , éusemble , et
d’'xspov ( arthron ), æticulation :
co-articulation,
( Anal, ) Esnèce d’articulation
par laquelle les os sont arrétés en-
semble , pour demeurer fermes dans
leur situation , telle est celle des os
du carpe et du métacarpe. :
SYNATROÏSME , s. m. du grec
cuy#préw ( sunartaô ), mettre en-
semble,
(héioriqne)Figure-de rhétorique
qui consiste à faire un amas de plu-
sieurs choses ou d'espèce d’une chose,
au lieu de nommer la chose même.
{Vihil ex ista lande centurio , nihil
præfectus, nihilcohors, nilul tur-
ma decerpil.
SYNAULEE, sf. du grec cuvaurte
(sunaulia), fait de oùdy (sun), avec,
ensemble , et de d’aiai (aulé), ha-
bitation : proprement co-habitation,
et par extension conrert de flûte.
( Musique) Concert de plusieurs
musiciens, qui, dans la mnsique an-
cienne , jouvient et se répondoient
alternativement sur des flûtes , sans
aucun mélange de voix.
SYNAXARION, s. m. du gréc ou-
vafaproy ( sunazarion ), fait de cû-
vais (sunazis ), recueil.
( Culie religieux } Les Grecs ap-
pellent ainsi un recueil abrégé de la
vie des saints,
SYNAXE
ST N
SYNAXE, s. f, du grec zÜva fe (su-
nazis ), assemblée, de ouyæyw,
réunir.
(Relig. catho.) C’étoit le nom de
Vassemblée des premiers chrétiens ,
où l’on chantoit les psaumes, et où
Jon faisoit les prières en commun.
SYNCARPE, s. m. du grec cùv
(sun), avec.ensemble, et de xæpæèc
(karpos ), fruit, semence.
( Botan.”) Fruit composé de plu-
sieurs petits fruits, comme soudés
les uns aux autres, ef provenant d’une
seule fleur polygynique.
SYNCHISE, s. f. du grec sèy (sun),
avec , et de y ÿw (chuo ), répandre:
désordre, confusion.
( Gramm.) Transposition de mots
qui trouble Parrangement d’une pé-
riode. 5
SYNCHONDROSE,, s. f. du grec
eùr(sun ), avec, et de y 51dpos (chou-
dros ), cartilage.
(Ænat, ) Union de deux os , faite
par Pinterposition dun carlilage.
C’est ainsi que les cotes sont attachées
au sternum.
SYNCHRONE, adj. du grec sy
(sun) , avec, ensemble, et de ypôvos
(chronos), tems : en mème tems.
(Physique , mécanique) Ce mot
est d'usage en mécanique et en phy-
sique , pour marquer les mouvemens
ou effets qui se font dans le même
tems. Il ne faut pas confondre sy 7-
chrone avec isochrone ; celui - ci
marque des effets qui se font en tems
égaux ,et celui-là , des effets qui se
font non -seulement dans des ‘tems
égaux, mais en même tems.
SYNCRHONISME , s. m. même
origine que SYNCHRONE, idertité
du tems.
( Didact.) Le synchronisme est
Videntité du tems, comme l’isocro-
nisme en est l'égalité. On dit Le sy7-
chronisme de deux personnes ; de
deux choses, pour la co-existence de
ces deux personnes, de ces deux cho-
ses dans le même tems,
Deläaondit synchroniste pour con-
temporain , qui a vécu dans le même
tems. : î
SYNCOPE ,s. f. du grec sfx5œ70
( sugkopto ), couper , retrancher.
(“Hed.) Défaillance subite et ron-
sidérable : abattement de toutes les
forces et des fonctions animales et
vitales.
J'ome IL,
SEEN 407
(Gramm. )Syncope est aussi une
figure de grammaire, qui copsiste dans
le retranchement dune lettre ou
d’une syllabe au milieu d’un mot.
(Husique)S yncope se dit en mu-
sique du prolongement sur le tems
fort d’une note commencée sur le
tems foible,
SYNCRESE,, s. f. du grec oufxpiye
( sughrino ), épaissir , caiiler , figer.
( Chimie ) Concrétion ou coagu-
lation opérée par la réduction spon-
tanée ou violente d’une substance li-
quide en une solide, par le retranche-
ment de l’humide. |
SYNCRETISME , s. m. du grec
où (sun), qui exprime réunion , et
de ypnrs705 (krétismos), manière
des Crétois : réunion à la manière
des Crétois.
( Didact.) Quelque division qwil
y eût dans le sein de la république
de Crète, on se réunissoit toujours
contre l’ennemi commun, ét cette
vertu politique étoit si bien établie,
qu’elle passa en proverbe dans toute
la Grèce, et qu’on appela commu-
nément syncrélisme toute espece de
réunion , soit en matière de religion,
soit en matière civile ou politique ,
des sectes, des opinions ou des par-
tis les plus opposés et les plus con-
tradictoires, [1 s'entend maintenant,
en parlant de religion, de la conci-
lation , du rapprochement de diver-
ses sectes, de différentes commu-
niops.
SYNCRITIQUE, adj. même ori-
ine que SYNCRESE.
(ed.) Ep:thète que donnoient les
médecins méthodiques aux remèdes
qin étoient d’une nature coercitive et
astringen'e,
SYNDERESE, s. F. du grec cuy-
Thpeme ( suntéresis ), ait de or
(sun), ensembie, et de rnséw(léreo),
observer: observation.
(Religion) Remords de conscieu-
ce , reproche secret que fait la cons-
cience de queique crime qu'on à
commis, et qui tourmente sans cesse.
La conscience, a été appelée ae la
soïte , parce qu'elle est comme une
sentinelle qui observe tout, et qu’elle
nous reproche le mal que neus cam-
Ipettons.
SYNDESMOGRAPHIE, s.f. du
grec cérd'ecuos RER ), lien ,
ç
SYN
ligament, et de yp4pw ( graphô ),
décrire,
(-Anat.) Partie de l'anatomie qui
a pour objet la description des liga-
mens,
SYNDESMOLOGIE , s. f, du grec
gvdecuos (sundesmos), lien, liga-
ment , et de xéyos ( logos), discours,
traité.
(Anat.) Partie de anatomie qui
traite de l'usage des ligamens. k
SYNDESMOSE, s. f, V,SYNNE-
VROSE.
SYNDESMATOMIE, s. f. du grec
ctvd'ecuoc (sundesmos) , lien , liga-
ment , et de réa (lemino ), couper,
disséquer.
(Anat.) Partie de Panatomie qui
a pour objet la dissection des liga-
mens.
SYNDIC , s. m. du grec sùv(sun),
avec, et de d'sun( diké ), cause, jus-
üce, procès.
( Commerce) Les anciens appe-
loient syndics ceux quitétoient élus
pour prendre soin des affaires d’une
même communauté, d’un corps dont
ils étoient membres.
SYNECDOQUE ou SYNECDO-
CHE , s. f. du grec ouyexdoyà ( su-
nekdoché ) , fait de cùv (sun), en-
semble , et de déyouas(déchomai
prendre, recevoir : compréhension ,
conception.
(Diction ) On appelle ainsi une
figure de diction qui fait concevoir à
Pesprit plus ou moins que le mot
dont on se sert ne signifie dans le
sens propre. C’est une espèce de mé-
tonymie , avec cette différence pour-
tant que la métonymie prend simple-
ment un mot pour un autre, au lieu
que la synecdoque prend le moins
pour le plus ou le plus pour le moins.
SYNÈRESE, s.f. du grec y(sun),
avec , et d’érpéw ( haireo ), prendre.
( Gramm. gr. ou lat.) Contrac-
tion, réunion de deux syllabes en une
seule dans un même mot.
SYNEVROSE ou SYNNEVROSE,
s. {. du grec av ( sun), avec, et de
veüpoy ( neuron ), nerf : liaison par
les nerfs.
( Anal.) Union de deux os, faite
par linterposition d’un ligament :
elle se trouve particulièrement dans
toutes les articulations mobiles, et
sert Ales affermir,
402
SYN
SYNGENESIE, s. f. du grec dr
(sun), avec , et de ysivoues ( géino-
mai), naître: naître ensemble.
{Botan.) Linnæus a ainsi appelé
la dix-neuvieme classe de son sys-
tème des végétaux, celle qui com-
prend les plantes dont les anthères
des étamines sont réunies en un tu-
be, à travers lequel passe le pistil.
Elle renferme les plantes que ‘f'our-
nefort avoit appelées composées ,
parce que leurs fleurs sont réunies en
plus ou moins grand nombre, dans
un calice commun,
SYNGRAPHE , s. m. du grec
gèy (sun), ensemble, et de yp4çr
(grapho ), écrire: écrire ensemble.
(Jurisprud. anc.) Syngraphe
étoit le nom qu’on donnoit autrefois
à un acte souscrit de la main du dé-
biteur et du créancier, et gardé par
tous les deux.
SYNODE , s. m. du grec cüvad oc
(sunodos), fait de av(sun),avec,
ensemble , et d’éfos ( hodos ), voie ,
chemin : assemblée publique où Pon
se rend de tous cotés.
( Hist. ecclés.) C’est, en géné-
ral, une assemblée de l’église. On a
employé quelquefois le mot synode,
pour désigner une assemblée géné-
rale de'tous les évêques, et las-
semblée des évêques d’une nation ou
d’une province, Dansce cas , on dit
mieux CONCILE. 7. ce mot.
Synode se dit aujourd’hui d’une
assemblée des curés et autres ec-
clésiastiques d’un diocèse, convoqués
par évêque , pour y faire quelques
réglemens, quelques corrections ,
pour conserver la pureté des mœurs
dans son diocèse.
( Relig. réf.) Les églises préten-
dues rétormées , Péglise anglica-
ne, etc., ont aussi leurs synodes ,
pour entretenir chez elles la réfor-
me et la discipline.
SYNODIQUE , adj. de SYNODE.
F. ce mot.
Hist. ecclés.) Qui est émané du
synode. Lettres synodiques.
Astron.) On donne aussi ce nom
aux révolutions des planètes, consi-
dérées relativement à leur conjonc-
tion au soleil , que lon appeloit au-
trefois synode ; de sorte que le tems
qui s’écoule entre une conjonction
ST
Moyenne et la suivante, s'appelle ré-
volution synodique.
Mois synodique ; c’est la révolu-
tion synodique de la lune , ou Pin-
tervalle entre deux conjonctions suc-
cessives de la lune au soleil.
SYNONYME , s m. et adj. du
grec auvévuuos (sunonumos), fait
de aùv (sun), avec, et d’évoux (ono-
14) , nom, même nom : quia même
non ou mème signification qu’un
autre.
( Diclion) On appelle synony-
mes , les mots qui se ressemblant
par une idée commune, sont néan-
moins distingués l’un de Pautre, par
une idée accessoire et particulière à
chacun d’eux , d'où nait, dans beau-
coup d'occasions, une nécessité de
choix pour les placer à propos, et
parler avec justesse,
La ressemblance que produit l’idée
générale , fait les mots syonymes,
et la différence qui vient de l’idée
particulière qui accompagne la géné-
rale, fait qu’ils ne le sont pasparfai-
tement , et qu’on les distingue com-
me les diverses nuances d’une mème
couleur.
SYNONYMIE, s, f. même origine
que SYNONYME, #”, ce mot.
(Rhét.) La synonymie est une
figure de rhétorique, qui exprime
la mème chose par des mots que l’on
regarde comme synonymes, comme
per exemple, abut, excessit , eva-
sil, erupuk -
(Hist. nat.) Synonymie est par-
mi les naturalistes, l’art de rassem=
bler les nomsdifférensque les miné-
raux , les végétaux etles animaux,
ont reçu des différens auteurs qui les
ont décrits, et de les rapprocher de
l'individu , de Pespèce , ou du genre
auxquels ils appartiennent exclusi-
vement,
L'histoire naturelle ne peut faire
de progrès qu’autant que Le divers
objetsqu’elle embrasse, ont des noms
particuliers , qui servent à les faire
reconnoitre, Mais l’étude et l’obser-
vation des productions immenses de
la nature, n’ont pu être l’ouvrage
d’ün seulhomme. De là les différens
noms (donnés à une mème chose ou
le mème nom donné à différentes
choses ; de là ces nombreuses no-
menclatures qui embrouillent les
SYN 403
sciences naturelles ; de là la nécessité
des synonymes.
L'ouvrage le plus parfait qué l’on
connoisse en ce genre , est le species
plantarum de Linnæus , dans lequel
Pauteur rapporte tous les noms , tou-
tes les phrases des plus célèbres au
teurs qui ont écrit sur la botanique.
J ne faut pas confondre la nomen-
clature avec la synony mie : la pre-
mière a pour objet d’assigner à cha-
que individu, à chaque espèce, à
chaque genre , le nom qui lui est pro-
pre; au lieu que Pautre est l’art de
rapporter à un individu, etc. , tous
les noms que lui ont donné ceux qui
l’ont décrit.
SYNOPTE,, s. m. 7. SINOPLE.
SYNOPTIQUE , adj. du grec oùy
(sun), ensemble, et d'évlouæs (op-
tomaï) , voir : que l’on voit dans son
ensemble, dans sa totalité.
(Didact.) Tableaux synopti-
ques ; ce sont des tableaux qui repré-
sentent sous un seul point de vue,
des classifications , des principes fon-
damentaux , des résultats , des
faits, etc., qui ont été décrits en dé-
tail, dans le cours d’un ouvrage.
SYNOQUE, adj. du grec CUVE Y de
(sunéchés ), continu , formé de
a (sun), ensemble, et d'y
(écho), tenir, tenir ensemble, en-
tretenir.
(/Méd.) Epithète que l’on donne
à une espèce de fièvre continue , qui
persiste jusqu’à la fin , sans redou-
blement,
SYNOSTEOGRAPHIE, s. fém.
du grec ùv (sun), avec, ensemble,
dosior (ostéon), os, et de yp490
(grapho), décrire.
(-Ænal.) Partie de lanatomie
qui a pour objet la description des
jointures, des articulations des os.
SYNOSTEOLOGIE, s. f. du
grec ouv (sun), avec, d’éséoy( os-
téon ) , os, et de x6y0s (logos }, dis-
cours, traité.
(Anat.) Partie de lanatomie
qui traite de l’usage des articulations
des os. 4
SYNOSTEOTOMIE, s. fémin,
du grec cv (sun), avec, ensemble,
d’éséoy (ostéon), os, et de réuvw
(temno), inciser, couper.
(Anat.) Partie de l'anatomie
qui a pour objet La dissection, ou la
(CRE
404 S Y:N
piéparation anatomique des articula-
tions des 05,
SYNOVIE, s. f, du grec cv (sun),
avec, ensemble, et d'wsy (oo),
œuf,
( Physiol. ) Terme créé par Para-
celse, pour désigner une liqueur vis-
queuse, mucilagineuse, semblable
à un blanc d’œuf battu ; elle se trou-
ve dans toutes les articulations mo-
biles , où elle est renfermée par des
capsules ligamenteuses qui l’empè-
chent de s’écouler. Elle sert à hu-
mecter et lubrifier les articulations
entre lesquelles elle se répand.
SYNTAXE, s. f. du grec oévraære
(suniaxis), Formé de sy (sun),
ensemble, et de rar ( {asso},
construire ,; arranger.
( Gramm.) La synlaze est cette
partie de la grammanñe qui règle,
d’après l'usage, la forme sous la-
quelle un mot doit paroitre dans le
discours, en conséquence des Hai-
sons qu’il a avec d'autres mots.
, Syntaxe signifie aussi les règles
de la construction des mots et des
phrases; il se dit encore du livre qui
comprend ces règles.
SYNTEXIS, s. f. du grec sv#n£re
( suntézis), colliquation , forméde
où (sur), avec, ensemble, etde
Thxw (léko), fondre, dissoudre,
(/Héd.) Abattement de forces ,
épuisement : exténuation ou coili-
quation des parties solides d’un corps.
SYNTHESE , subst. fémin. du
grec oùvherre (sunthesis), composi=
tion , formé de où Fra ensemble,
et de rilnus (tithémi) , placer,
meltre, mettre ensemble : Part de
mettre ensemble,
(Didact.) On appelle synthèse,
dans les sciences, la méthode par
laquelle, en partant des premiers
principes, des axiomes, des défini-
tions, on‘parvienf, par un enchai-
pement de propositions démontrées,
à la connoissance des vérités les plus
éloignées. Dans ce sens , la synthèse
est opposée à l'analyse , qui com-
mence par les propositions générales
pour descendre aux premiers prinCi-
pes. L'anal) se est la décomposition
du tout; la syzuhèse est sa recom-
po ition, # OV. ANALYSE.
De synthese on à fait synthé-
ligue, pour ce qui arapport à ia SY-
SsS
thèse , et synthétiquement, pour cœ
qui est fait d’une manière syrthe-
lique.
( Chimie) La synthèse , en chi-
mie, est synonyme derecomposition .
C’est un moyen qu’elle emploie pour
connoitre l’action intime et récipro-
que des corps de la nature,
La synthèse sert de preuve à l’a-
nalyse; c’est par elle qu’on parvient
à réformer le corps soumis à cette
dernière opération ,; en réunissant
tous les principes qu’on avoit sé-
parés. 4
( Chirurgie) Les chirurgiens em-
ploient le mot syathèse dansle sens
de liaison , réunion, jonction.
La synthèse est une des quatre
opérations de la chirurgie ; c’est par
elle qu’on réunit et remet les parties
divisées ou déplacées contre Pordre
naturel. On distingue la synthèse de
continuité , et la synthèse de con-
tiguité ; la première réunit ce qui a
été divisé; la seconde remet dans sa
situation naturelle ce qui a été dé-
placé. De là, on appelle synthé-
lisine l’ensemble des opérations de
la synthèse, comme Pextension ,
la coaptation, la remise et le ban-
dage d’une fracture,
(Mathématiques) On dit ,en ma-
thématiques, que l’on procède par
sy thèse, quand on démontre le ré-
sultat dun problème, de maniere à
ne pas laisser apercevoir la chaine
des propositions qui ont conduit à ce
résultat ; et l'on dit que Pon procède
par analyse, lorsque l’on développe
12 suite ou la liaison des proposi-
tions qui ont conduit à la solution
du problème,
SYPHON, s. m. Voy. SIPHON.
SYRINGOTOME ,s. m. du grec
copyE (surigx ) ; tuyau, flûte, et
par métaphore, une fistule, et de
Téva (lemno ), couper, tailler.
( Chirurgie ) Nom d'un instru-
ment de chirurgie , propre pour lPo-
pération de la fistule ; syringolonue
est le nom de l’opération mème,
SYROP ,s. m. foy. SIROP.
SYSSARCOSE, s. f. du grec cùv
(sun), avec, et de 7xp£ (sanx),
au génit. cæpxoc (sarkos), chair.
( Anat.) Union de deux os, faite
par l’interposition des chairs : telle
SYS
esi la liaison de l’omoplaté avec les
cotes,
SYSTALTIQUE , adj. du grec
austrnw (sustell) , resserrer , con-
tracter,
(Phisiol.) On donne cette épi-
thète au mouvement du cœur, des
artères, des nerfs, et de toutes les
fibres nerveuses, qui par leur vertu
élastique, se contractent, se resser-
rent continuellement et alternative-
ment, broient les liquident, et en
accélèrent le mouvement progressif.
SYSTEME, s. m. du grec csnux
(susiémma), assemblage , formé de
gr (sun) ensemble, et d'icus
(histémi), placer.
( Didactique) Système signifie,
en général, un arrangement de
principes et de conclusions, un en-
chainement, un tout de doctrine,
dont toutes les parties sont liées en-
semble, et suivent ou dépendent
les unes des autres,
(Astronomie) Syslème , en ter-
mes d'astronomie, est la supposition
d’un certain arrangement des diffé-
reptes parties qui composent luni-
vers, d’après lesquelles les astro-
nomes expliquent tous les phénomè-
nes ou apparences des corps célestes,
I ya dass Pastronomie trois sys-
ièmes principaux , sur lesquels les
philosophes ont été partagés.
Les anciens philosophes qui con-
noissoient tres-peu les circonstances
du mouvement des planètes, variè-
tent beaucoup sur ce sujet. Pythagore
et quelques-uns de ses disciples, sap-
posbrent d’abord la terre immobile
au ceñtre du monde. Dans la suite ,
plusieurs disciples de Pythagore sé-
cartérent de ce sentiment, firent de
la terre une planète, et placèrent
le soleil immobile au centre du
monde. Platon fit revivre le système
de Pimmobilité de la terre ; plusieurs
philosophes suivirent ce sentiment :
c’est ce qui à donné lieu au système
de Ptolémée.
_ Ptolémée, qui écrivoit vers l’an
140 de J, C., à donné son nom à ce
système, parce que son Æ/mageste
est le seul Livre détaillé qui nous soit
parvenu de lPancienme astronomie.
Copernic, vers l’an 1350, com-
mepca d’abord par admettre le mou-
vement diurne de ja terre, ou son
SYS 45
mouvement de rotation sur son axe ,
ce qui simplifia beaucoup le système.
Ce mouvement une fois admis, il
devenoit bien simple d’admettre un
second mouvement de la " dans
Vécliptique. Celui-ci explique avec
la plus grande facilité , le phénomène
des stations et des rétrogradations des
planètes.
Tycho-Brahé, regardant le té-
moignage de quelques passages de
VEcriture - Sainte comme un très-
grand obstacle au systéme de Coper-
nic, proposa , vers la fin du seizième
siecle , de placer la terre immobile
au centre du monde , et de faire tour-
ner autour d'elle la lune , le soleilet
les étoiles fixes; les cinq autres pla-
nètes tournant autour du soleil, dans
des orbites qui sont emportées avec
lui dans sa révolution aufour de la
terre. Mais comme ce système exige
la même rapidité de mouvement que
celui de Ptolémée , il n’est pas plus
recevable, Aussi Longomontanus,
astronome célèbre, qui vécut dix ans
chez Tycho-Brahé, ne put se résou-
dre à admettre en entier le système
de Tycho ; il admit le mouvement
diurne de la terre, ou son mouve-
ment de wotation sur son axe, pour
éviter de donner à toute la RE
céleste, cette vitesse inconcevable
du mouvement diurne. ;
Quoiqu'il y ait moins de difficul-
tés à proposer à Longomontanus, que
contre T'ycho-Brahé, il est aujour-
d’hui démontré que le mouvement
annuel de la terre est aussi évident
que son mouvement diurne. Ainsi,
le système de Copernic , corrigé par
Képler, demeure vrai dans tous ses
points.
(Analom.) Système, en° ana-
tomie, signifie un assemblage des
parties d’un tout; c’est ainsi qu’en
parlant de tous les nerfs, on dit le
système des nerfs, ou le système
HLerveuT.
( Bibliogr.) Système bibliogra-
phique ; on appelle ainsi l’ordre ob-
servé dans une classification quel-
conque d'ouvrages , soit imprimés ,
soit manuscrits, pour former une
bibliothèque on un catalogue de li-
vres. Jusqu’à ce moment, on ne con-
noît aucun système bibliographi-
que parfait, et peut-être est-il im-
possible d'atteindre à cette perlection
406 sys"
désirée; car ce système consiste à
diviser et sous-diviser en diverses
classes, tout ce qui fait l’objet de
nos connoissances; et la difficulté
à surmonter pour établir entre toutes
ces Dies Pordre qui leur convient ,
est 10. de fixer le rang que les classes
primitives doivent tenir entrelles ;
20, de rapporter à chacune d’elles la
quantité immense de branches, de
rameaux, et de feuilles qui lui ap-
partiennent, Or, sera-t-on jamais
d'accord sur les divisions et sur les
sous-divisions.
Les anciens ne nousont rien laissé
sur l’ordre qu'ils observoient dans
leurs bibliothèques. Le premier qui
a écrit sur cettematièreest un nommé
Florian Trefler, qui a donné une
méthode de classer les livres impri-
més à Augsbourg en 1560. Cette
méthode est plus que médiocre, On
fut un peu plus satisfait des ouvrages
de Cardona , en 1587, et de Scholt,
en 1608 , sur le mêémeobjet. En 1627
Naudé publia son Ævis pour dresser
une bibliothèque.
Louis Jacob de Saint-Charles pu-
bliaun Zraité des plus belles bi-
bliothèques publiques ct parlicu-
lières. Ces deux derniers ouvrages
Srent oublier les précédens. Un des
systèmes les plus recommandables
est celui où Pon expose Pordre et la
disposition des livres du collége de
Clermont, tenu par les jésuites à
Paris, 1678. La collection entiere
est séparée en quatre grandes parties :
Théologie, philosophie, histoire,
droit.
Les Allemands ont beaucoup tra-
vaillé sur la bibliographie ; et parmi
les nombreux traités qu’ils onf pu-
bliés, il s’en trouve de scriplis et
bibliothecis ante-diluvianis. Mor-
hoff , dans son Polyhistor, à parlé
de la disposition des livres dans une
bibliotheque. Leibnitz à aussi tra-
vaillé sur ce sujet.
Parmi les auteurs françois qui ont
écrit sur cette matière , on distingue,
outre Naudé et Louis Jacob , dont il
a été parlé plus baut, Le Gallois,
Baillet , Girard , Martin, Barrois et
Debure, Formey , Bruzen de la
Matillière , Ameilhon , Camus,
Grégoire, etc.
( Musique) Ge mot a plusieurs
acceptions en musique : dans son
SYZ
sens propre et technique, sys/ème
signifie tout intervalle composé ou
conçu comme composé d’autres in-
tervalles plus petits , lesquels, consi-
dérés comme les élémens dy sys-
time , sappellent diastème.
Système est encore, où une mé-
thode de calcul pour déterminer les
rapports des sons admis dans la
musique , ou un ordre de signes éta-
blis pour les exprimer.
Système , enfin, est l'assemblage
des règles de l’harmonie , tirées de
quelques principes connus qui les
rassemblent, quiforment leur haison,
desquels elles découlent , et par les-
queis on en rend raison.
SYSTILE , s. m. du grec 7
(sun), avec, ensemble, et de sinos
( stulos), colonne.
( Archit. anc. ) Edifices où les.
colonnes sont éloignées de deux de
leurs diamétres. Dans cette ordon-
nance elles sont moins serrées que
dans le PYCNOSTYLE. Foy. ce
mot.
SYSTOLE , s. f. du grec uso
( suslolé ), contraction , fait de
zuséraw ( sustello ) , contracter,
resserrer.
(Physiol.) Mouvement du cœur,
des arteres, et de toutes les fibres
nerveuses , qui se fait par contraction
ou resserrement pour chasser en avant
les liquides , les broyer , les atténuer
ct faciliter les sécrétions : ce mou-
vement est opposé à celui de diastole
avec lequel il est alternatif, oy.
DIASTOLE.
SYZYGIE, s. f. du grec suvyix
( suzugia ), conjonction , formé de
nv (sun), ensemble , et de £evyvüs
( zeugnuo ), joindre : joindre en-
semble,
( Astron.) Ce terme sert à in-
diquer la conjonction et Popposition
d’une planète avec le soleil ; il s’'em-
ploie sur-tout en parlant de la lune.
Les éclipses n’arrivent que dans
les syzygies.
Quand la lune est dans les syzy-
gies, les apsides sont rétrogrades ;
les nœuds se meuvent plus vite contre
l’ordre des signes , ensuite leur mou-
vement se ralentit.
Quand les nœuds arrivent dans la
ligne des syzygies, l'inéliuaison de
l'orbite est la plus petite,
TAB
Ces différentes inégalités ne sont
pas égales à chaque syzygie , mais
toutes un peu plus grandes dans la
conjonction que dans lopposition.
C’est à Newton que l’on doit l’ex-
plication de toutes ces inégalités que
les astronomes avoient observées ,
sans en pouvoir pénétrer la cause,
Il a fait voir qu’elles étoient la suite
de Paction du soleil.
* T
à si s. m. la vingtième lettre ; et
seizime consonne de lalphabet
françois.
(ist. anc. ) Le T étoit chez les
anciens une lettre numérale qui si-
gnifioit 160 ; avec un trait dessus ,
dans cette forme T, elle signifioit
160,000.
( Monnoie) T est le caractère de
Ja monnoie qui se fabrique à Nantes,
( Chirurgie ) T est le nom d’un
bandage , ainsi appelé à cause de sa
forme qui ressemble à celle de cette
lettre ; il sert pour soutenir l'appareil
de la taille de la fistule à Fanus,
des plaies, des abcèes, et des ulcères
aux fesses et au périné.
(-Ært de la guerre ) T se dit d’un
arrangement en forme de T , et d’une
disposition de fourneaux ; chambres
et logemens qui se font sous une
pièce de fortification pour la faire
sauter.
(Musique) La lettre T s'écrit
quelquefois dans les partitions pour
désigner la partie de la taille, lors-
que cette taille prend la place de la
basse , et qu’elle est écrite sur la
même portée; la basse gardant le
{acet.
Quelquefois dans les parties de
symphonie le T signifie tout ou tutti,
et est opposé à la lettre S ou au mot
seul ou solo.
TABAC, s. m. de Tabago, ou
Tobago , Vune des petites Antilles.
( Bot.) Plante annuelle originaire
de PAmérique, et qui, depuis deux
siècles et demi, s’est répandue dans
les quatre parties da monde où on
la cultive, non pour les arts où pour
servir d’aliment, mais comme une
plante de fantaisie qui se mâche, se
ame ,et se prend en poudre par le
nez,
À B 407
Tabac se dit indifféremment o4
de la plante même, ou de sa poudre,
ou de ses feuilles entières ou séchées,
C’est vers l’an 1560 que cette
plante fut introduite en Europe.
Elle y porta d’abord divers noms :
On lPappela /Vicotiane, herbe du
Grand-Prieur, herbe à la Reine,
parce que M. /Vicot, ambassadeur
de France à la cour de Portugal,
Payant recue d’un marchand ila-
mand, la présenta, à son arrivée À
Lisbonne , au grand-prieur, etpuis,
à son retour en France, à la reins
Catherine de Médicis. Elle fut aussi
appelée herbe de Suinte - Croix,
herbe de Torra-Buona , des noms
des cardinaux de Sainte-Croix et de
Torna-Buona, qui, les premiers ,
la mirent en réputation dans l’ftalie,
Aux [ndes occidentales, au Bésil,
et dans la Floride, elle portoit le
nom de pélun, qu’elle y conserve
encore; mais les Espagnols lui don-
nerent le nom de {obaccn, dont
nous avons fait £abac, parce qu'ils
la connurent premièrement à 7'4-
bago , Vune des petites Antilles.
C’est de cette mème ile de L'abus,
que Sir Francis Drake Papporta en
Angleterre, en 1585.
Les Espagnols et les autres Euro-
péens ayant fait usage du tabac, à
Pimitation des [ndiens , le porterent
bientot par-tout où s’étendoit leur
commerce. Ainsi, cette plante, qui
n’étoit qu'une simple production sau-
vage d’une petite ile de PAmérique,
se répandit en peu de tems dans un
tres-grand nombre de climats diffé-
rens. Les lieux les plus renommé:
où elle croît, et où on la cultive au-
jourd’hui, sont le Brésil, Borneo,
la Virginie, le Maryland, le Mexi-
que, l'Italie, Espagne, la Hol-
lande , l’Angleterre, et quelques
contrées de la France, telle que la
ci-devant Bourgogne, la Frauche-
Comté, l'Alsace, le Dauphiné ile
Languedoc, le Béarn.
( Commerce) Les Indes orien-
tales et l'Afrique cultivent le £abac
pour leur usage; elles n’en vendent
ni n’en achètent. ;
Dans le Levant, Salonique est le
grand marché du tabac ; la Syrie,
ja Morée, PEgypte, y versent tout
leur superflu.
Les labucs de Dalmatie et da
r 0
Croatie sont de très-bonne qualité ,
mais si forts, qu’on ne peut les pren-
dre sans les tempérer par des tabacs
plus doux.
Les Labacs de Hongrie seroient
assez bons, s’ils n’avoient générale-
ment une odeur de fumée quien dé-
goûte,
403
L’Ukraine, la Livonie, la Prusse,
la Pomérauie ,! récoltent une assez
grande quantité de £abäcs, mais il
n'a ni saveur, ni consistance.
Le tabac du Palatinat est médio-
cre, mais il a la propriété de s’amal-
gamer très-bien avec des tabacs de
meilleure qualité, et d’en prendre
le goût.
La province d’'Utrecht, en Hol-
lande , produit des tabacs d’une ex-
cellente qualité, et qui ont.le rare
avantage de communiquer leur par-
Lam aux Labacs inférieurs.
Dans l’origine, les iles du Nou-
veau-Monde s’occuperent beaucoup
de la culture du fabac ; mais le su-
cre , le café et lindigo la firent
bientot abandonner , excepté à Cu-
ba, qui fournit de tabac en poudre
les possessions espagnoles des deux
hémisphtres. Son parfum est exquis,
mais trop fort.
Le tabac du Brésil seroit impre-
nable, à raison de son àcreté, si on
ne le tempéroit par une décoction de
tabac et de gomme de Copal.
Mais les meilleurs {abacs du globe
croissent dans PAmérique septen-
tionale, paiticulièrement dans la
Virginieet le Maryland.
Les Américains ont des lois pour
la préparation de leur tabac, des
officiers publics pour en faire lins-
pection. Ce sont ces officiers qui en
déterminent la qualité. Tout {æbac
mal préparé , qui a été mouillé en
chemin, ou qui a fermenté dans les
boucauts ; est condamné au feu, et
perdu pour le propriétaire. C’est par
la stricte observation de ces lois que
le tabac s’est perfectionné, et que
le commerce qu’ils en font s’est
étendu au point où on le voit.
(Médecine) Le tabac a eu ses
détracteurs et ses panégyristes. Amu-
rat IV, empereur des Turcs, un
czar, et un roi de Perse, en défen-
dirent l'usage à leurs sujets, sous
TAB"
peine de Ja vie, ou d’avoir le nez
coupe.
Jacques Stuart, roi d'Angleterre,
et Simon Pauili, ont fait un traité
sur le mauvais usage du tabac. On
trouve une bulle d’'Urbain VIIT, par
laquelle il excommunie ceux qui
prennent du tabac dans les églises,
Le pére Labat dit que le tabac fut
comme une pomme de discorde, qui
alluima une guerre très-vive entre les
savans,
Cette plante est en général âcre,
iritante ,et ceux qui commencent
à le prendre en poudre, éternuenf ,
ont des nausées , quelquefois des ver-
tiges ; une humeur ténue s'écoule de
leurs narines ; mais Pusage constant
ou immodéré de cette poudre dimi-
nue la sensibilité de Podorat , af-
foiblit la mémoire, dispose à lapo-
plexie sanguine. Il est cependant
utile d’en user modérément , et
comme d’un remède, toutes les fois
que la tête se trouve embarrassée
d’une abondance d’humeurs séreuses
ou pituiteuses,
Les feutiles sèches mâchées ren-
dent lo sécrétion de la salive plus
abondante, et en déterminent lex-
crétion : elles conviennent sous cette
forme dans la paralysie pituiteuse ,
dans celle de la langue , dans Pim-
puissance de parler ou la difficulté
d’ouir, causées par des humeurs sé-
reuses , dans l’enchifrenement, dans
la surdité catarrhale , la douleur
rhumatismale des dents, la goutte
séreuse produite par la suppression
d’un écoulement naturel ou habituel ;
mais la mastication de ses feuilles,
constante où habituelle fait rejeter
une grande quantité de salive utite
pour la digestion , rend la bouche
sèche et fétide, et diminue la sensi-
bilité des organes du goût. La fumi-
gation des feuilles , reçie dans la
bouche, a les mêmes avantages et
les mèmes inconvéniens que la mas-
tication.
. . -
L'usage intérieur du tabac purge
toujours avec violeñce par haut et
par bas; cependant manié par des
mains adroites, il peut produire des
guéfisons désespérées. |
L'usage externe du tabac, pour
la guérison des dartres, de la gale ,
des ulcères, est confirmé chaque jour
par l’expérience,
TAB
L'huile distillée de tabac est un
poison, même tres-violent.
TABELLION, s. m. du latin £a-
bula, table, dont on a fait tabularti.
( Pratique) C’étoit, avant la ré-
volution , lenom d’un officier public
créé pour recevoir des actes et con-
trats, ou seulement pour en délivrer
des expéditions sur les minutes qui
lui étoient remises par le notaire qui
avoit fait les actes.
Anciennement les notaires n’é-
toient que les clercs des tabellions,
et écrivoient sous eux. Chez les Ro-
mains ils s’assembloient tous dans
la place publique; c’étoit meme une
loi de ne pouvoir instrumenter qu’en
public. Il y avoit dans cette place
des bancs destinés pour eux. Les
pauties s’adressvient à lun de ces
bancs, le clerc où notaire mettoit par
écrit les intentions des contractans,
ou le projet d'acte, et c’étoit le ta-
bellion qui lui donnoit la forme au-
thentique ; ceci se pratiquoit égale-
ment en France. Par la suite, les
clercs se séparèrent de leurs maitres,
et les notaires furent érigés en titre
d'office. Leurs fonctions demeurèrent
cependant long-tems séparées ; les
notaires dressoient les minutes des
actes, et les remettoient aux {abel-
lions pour en délivrer les expédi-
Lions aux parties; mais un édit de
Eëén:11V du mois de maï 1597 réunit
les fonctions des {abellioris à celles
des notaires royaux.
TABERNACLE , s. m. du latin
labernaculum , tente, pavillon, di-
mivutif de taberna, loge.
(ist. des Juifs ) Lieu où repo-
soit Parche d’alliance chez les Juifs,
soit lorsqu'elle étoit sous des tentes,
soit lorsqu'elle fut posée dans le
temple.
Féle des labernacles ; cette fête
fut instituée par le peuple d’fsraël ,
après qu'il eut pris possession de la
terre de Chanaae, en mémoire de
ce qu’il avoit habité sous des tentes
dans le désert. Elle commencoit le
15 septembre et duroit huit jours.
Le dernier étoit le plus solennel :
c’est de lui que parle St. Jérome ,
quand il dit que J, C. vint à la fête
des labernacles , le dernier et le
plus grand jour. .
( Culie cathol.) Tabernacle se
, B 409
dit aussi d’un petit temple de bois
doré ou de matiere précieuse qu'on
met sur un autel, pour renfermer le
S. Sacrement.
TABÈS , s. m. Mot latin.
( ed. ) Ce mot emprunté da
tn signifie rne maladie de con-
somption , langueur qui desseche ,
phthisie, atrophie , étisie, ma-
rasme. Îl signifie encore sanie, sang
corrompu, où humeur claire et pu-
tride qui coule des ulcères malins ou
des parties mortifiées.
De labes on à fait tabide, pour
désigner celui qui est attaqué d’une
maladie de consomption , ou une
fièvre lente , accompagnée d’une
grande maigreur , et {abifique pour
exprimer ce qui cause la phthisie ;
c’est-à-dire, ce qui fait mourir de
langueur et de consomption ; ce qui
consume, qui desseche , qui fait sé-
cher, qui rend sec et languissant,
qui fait fomber en langueur.
TABLATURE, s. f. du jat. La-
bula, table.
( Musique ) Ce mot signifioit au-
trefois la totalité des signes de la
musique. Aujourd’hui il sedit d’une
certaine maniere de noter par lettres,
qu’on emploie pour les instrumens
à cordes qui se touchent avec les
doigts.
Comme les instrumens pour les-
quels on employoit la £ablature sont
la plupart hors d’usage , et que pour
ceux dont on joue encore on trouve
la note ordinaire plus ‘commode,
la tablalire est presqu’entièrement
abandonnée, ou ne sert qu'aux pre-
mieres lecons des écoliers.
TABLE , s. f. du lat, tabula,
meuble de ménage propre à recevoir
et à soutenir ce qu’on veut poser
dessus, .
La
( Econ. dom.) Table à man-
ger; les Grecs se servoient autretois
de tables de bois ordinaire, sans le
moindre ornement ; mais quand le
luxe asiatique eut altéré la simpli-
cité de leurs mœurs , ils eurent des
tables de cèdre, de citronnier , or-
nées de bandes d’ébène ou de nacre
de perles.
Les Romains, perpétuels imita-
teurs des Grecs , les surpassèrent
bientot dans la maguificence des
470 ÆE À pe
tables. Xs ne se contentoient pas
dune seule table , ils en avoient
communément deux : Pune pour le
service de chair et de poisson , et
Pautre pour le fruit ; elles étoient
nues etsans nappes ; on les nettoyoit
à chaque service avec une éponge,
et les conviés se lavoient les mains,
Dans la suite il y eut des nappes
de toiles peintes avec des raies de
pourpre , et quelquefois de drap d’or,
Ce n’étoit point Pusage de fournir
des serviettes aux convives ; chacun
apportoit la sienne: cet usage sub-
sista long-tems après le regne d’Au-
guste.
Les hommes étoient couchés sur
des lits, à la manière des Asiatiques,
et les femmes étoient placées et as-
sises sur le bord des lits où étoient
leurs maris; Cétoit aussi la place
des enfans et des jeunes gens qui
n’avoient point encore pris la robe
virile, Ce ne fut que vers le tems
des derniers empereurs que les dames
romaines mangerent couchées à ta-
ble , à Pexemple des hommes.
( Culte cathol. ) Sainte-table :
comme l’eucharistie a été instituée
sur le symbole d’un repas, on Pap-
pelle la sainte-table | la table de
l’agneau ; c’est dans ce sens qu’on
dit : s'approcher de la sainte-table,
pour recevoir Peucharistie,
( Blason ) ‘L'able d'allente ; on
appelle ainsi des écus ou armes qui
ne sont composés que du seul émail
du champ ; sans être chargés d’au-
cune pièce ; ni meuble.
( Hist. des Juifs ) T'ables de la
loz ; ce sont les deux tables des com-
mandemens gravés sur la pierre\ de
la main de Dieu , donnés à Moïse
sur la montagne , qu’il enferma de-
puis dans l’arche.
T'able des pains de proposition;
c’étoit une grande table d’or, placée
dans le temple de Jérusalem , sur la-
quelle on mettoit les douze pains de
proposition en face , six à droite. et
six à gauche. Il falloit que cette ta-
ble fut très-prérieuse , car elle. fut
portée à Rome, lors de la prise de
Jérusalem , et parut au triomphe de
‘Fitus, avec d’autres richesses du
temple.
rom. ) Les douze
( Jurisprud.
7
; J EU PS Een AE
iuules ou la loi des douze: tables. ;
TA B
on appeloit ainsi les premitres lois
romaines , parce qu’elles étoient
écrites avec un style , sur une table
de bois fort mince, enduite de cire,
ou gravées sur des tables de cuivre ,
et expostes dans le lieu le plus émi-
nent de la place publique,
Après l’expulsion des rois , les
Romains n’ayant point de lois fixes
et certaines, ni assez amples pour
régler les affaires qui pouvoient nai-
tre entre les particuliers , on résolut
de choisir les lois les plus sages des
Grecs. Ces lois furent rédigées sur
dix tables par les décemvirs , aidés
d’un certain Hermadorus, et confir-
mées Pan 303 de Rome , par le sénat
et par Passemblée du peuple, L'année
suivante , on reconnut qu’il mar-
quoit encore quelque chose à cette
compilation , et on y suppléa par
quelques lois faites par les rois de
Rome , par des coutumes que Pusage
avoit autorisées , et on les fit graver
sur deux autres tables. C’étoit-là la
loi des douze tables , s1 fameuses
dans la jurisprudence romaine.
(Jurisprud. fr.) Table de mar-
bre ; il y avoit sous lancienrégine
trois siéges différens , connus sous ie
litre général de sitge de la table de
marbre du palais, à Paris; savoir: la
connétablie , Pamirautéet leseaux et
forèts. Leur dénomination commune
venoit de ce qu’autrefois ces juri-
dictions tenoient leurs séances sur la
table de marbre, qui étoit en la
grande salle du palais, et qui fut dé-
truite lors de l'incendie arrivé en
1618.
Chevalerie ) Table ronde ; la
table ronde r’étoit point le nom
d’un ordre , mais bien d’un exercice:
de chevalerie , une sorte de joûte ou
combat singulier, ainsi nommé par-
ce que ceux qui y avoient combattu,
venoient , au retour , chez celui qui
avoit proposé la joûte , où ils étoient
assis à une table ronde , pour éviter
les disputes de la préséance. On
west pas d'accord sur Pancienneti
de cet usage; mais 1l paroit qu'il
date du sixième siècle.
( Anat, ) On donne le nom de
able à la partie composée des os du
crâne ; on la distingue en externe et
interne ; celle-ci appelle aussi vi-
trée , parce qu’elle est plus cassanta
que Pautre. ,
EL AR
( Antiquités) T'able is'aque; v.
ISIAQUE.
( Archit. ) Table se dit dun
membresimple, ordinairement carré
long , sans sculpture, sans mou-
lure.
T'able en saillie ; c’est celle qui
est détachée du parement nu d’une
muraille , d’un piédestal , etc.
T'able fouillée ; c’est celle qui,
au lieu d’etre en saillie , est au con-
traire enfoncée ; elle est ordinaire-
ment bordée d’une moulure.
T'able d'attente ; c’est un bos-
sage qu'on ménage dans une façade
au dessus de la porte , des fenêtres ,
etc. , soit pour y tailler des têtes de
sculpture , soit pour y mettre une
inscription.
( Marine) Table de loch ; c’est
un tableau servant à marquer les di-
verses circonstances nécessaires à
connoïitre , pour le calcul de la route
du vaisseau , et principalement la
direction de la route , et la quantité
de chemin indiqué par le LOCH. F7,
ce mot.
(Astron. ) Tables astronomi-
gues ; on appelle aisi les suites des
nombres qui indiquent les situations
et les mouvemens des astres, ou qui
servent à les calculer.
Les plus anciennes £ables dont on
ait connaissance , sont contenues
dans Palmageste de Ptolomée ; on
y trouve des tables de sinus, des ta-
bles du mouvement du soleil, de la
lune et des cinq planètes.
Alphonse , roi de Castille , fut le
premier qui rectifia les tables astro-
nomiques de Ptolomée, vers Pan
1252 ; les tables alphonsines ont
été imprimées à Venise en 1492, et
à Paris en 1545.
Copernic , le premier restaurateur
de Pastronomie , publia de nouvelles
tables des mouvemens célestes, en
1543, fruit de 30 ans d’observations.
Mais Tycho-Brahé surpassa infi-
niment tous ceux qui lavoient pré-
cédé, par lenombre prodigieux d’ob-
servations qu’il fit dans son île
d’'Huène , sur la fin du 16e. siècle,
etil fournit la matière d’une nouvelle
suite de tables plus parfaite que les
anciennes.
Képler , qui fit dans lastrouomie
de si belles découvertes, par le se-
T A B 4x4
cours des observations de Z’ycho,
est aussi celui auquel nous ‘devons
les fameuses {ables rudolphines ,
imprimées à Lintz, en 1627.
La publication de ces tables fut
une époque pour le renouvellement
de Pastronomie , et elies donnèrent
lieu à un grand nombre d’autres ta-
bles publiées depuis, dans lesquelles
on s’est eHorcé d’en rendre la forme
plus commode.
Il n’y a maintenant aucun article
de Pastronomie qui ne renferme des
tables plus ou moirs étendues. On
les distingue en tables auxiliaires
et en tables d'observations. Les
premières servent dans les tables ces
calculs, comme les tables de loga-
rithmes , de parties proportionnel.es ;
les tables de logarithmes de Caliet,
publiées en 1783 , sont tres-com-
modes. Pour les parties proportion-
nelles, cn a ouvrage intitulé Sex-
cenlenary table, Bernoulli, 1779;
et un aufre ayant pour titre : Seza-
gésimal table, Taylor, 1780.
Les tables d'observations sont
les plus importantes de toutes pour
les astronomes : mais ce ne sont pas
des tables proprement dites , ce sont
plutot des recueils. Les plus consi-
dérables sont ceux de Tycho-Brahé,
Hévélius, Flamstead, Halley, Brad-
ley , Maskelyne, Lemonnier , Dar-
ujer, etc.
{ Bibliogr.) Table se dit aussi
d’un index fait ordinairement par
ordre alphabétique, pour trouver les
matières ou les mots qui sont dans
un livre. Table des matières ; La-
ble des chapitres.
TABLEAU , s. m. du lat. {abula,
dont on a fait tabulellum , sous-en-
tendu piclum.
( Peinture ) On donne ce nom à
tout ouvrage de peinture qui peut
se déplacer , à la différence des ou-
vrages peints sur les voñtes et sur Les
murs. H y a des tableaux peints sur
bois, sur toile , sur cuivre | sur
étain , etc.
( Husique ) Tableau se dit sou-
vent en musique, pour désigner la
reunion de plusieurs objets formant
un tout par la musique imitative,
Le tableau de cet air est bien des-
siné; cel opéra est plein de lu-
bleaux ednuirables.
…
#
412 TAB
Ænlevement des tableaux ; voy.
ENLEVEMENT,
Restauration des lableaux ; voy.
RESTAURATION.
L'ableau votif; chez les Romains,
ceux qui s’étoient sauvés du nau-
frage, faisoient représenter leur aven-
ture en un tableau qu'ils consa-
croient dans le temple du dieu à qui
ils croyoient devoir leur salut , ou
ils le portoient pendu à leur cou ,
pour exciter la compassion du pu-
blic. Les avocats employoient aussi
ce moyen pour toucher les juges en
exposant aux yeux la misère de leurs
parties et la cruauté de leurs enne-
mis. Enfin, ceux qui relevoient de
quelque fâcheuse maladie ; consa-
croient souvent un tableau au dieu
à qui ils attribuoient leur guérison.
(Lilléral. ) Tableaux synopli-
ques ; ce sont destables, cartes ou
feuilles, sur lesquelles sont digérées
et réduites méthodiquement en rac-
courci, et sous un seul point de vue,
des matières dogmatiques , histori-
ques , etc. 77 SYNOPTIQUE.
( Perspect.) T'ableau , en pers-
pentes est une surface plane , que
’on suppose perpendiculaire à l'ho-
vizon. On y représente Pobjet par le
moyen des rayons visuels qui vien-
nent de chacun des points de Pobjet
à un œil, en passant à travers le £a-
bleau qu'on imagine à une certaine
distance entre l'œil et Pobjet.
(Archit.) L'ableau se dit de la base
d’une porte ou d’une fenêtre, du
pied droit ou d’un jambage d'arcade
sans fermeture.
( Marine ) On appelle tableau
dans les vaisseaux de guerre françois,
un corps plat de la partie supérieure
de la coupe , au dessus du tendelet de
la galerie, sur lequel on place des
ornemens, des attributs, etc. , ayant
rapport au nom du vaisseau.
(Physique) Tableau magique ;
c’est un tableau préparé de façon à
pouvoir donner la commotion élec-
trique. Francklin est l'inventeur de
ces tableaux.
Tableaux électriques ; ce sont
des bandes de verre sur lesquelles
sont collées de petites pièces de
métal, raugées de manière à repré-
senter des dessins qui paroissent
racés par des points de lumière très-
T AD
vifs, Jorsqu’on se sért de ces /a-
bleaux pour tirer des étincelles d'un
corps électrisé,
TABLETTES, s. f. du latin
labuletiæ, diminutif de tabulæ.
( Diplomalique ) C’étoit le nom
de la matière subjective de l'écriture
chez lesanciens. Lestablettesétoient
composées de petites planches en-
duites de cire sux lesquelles on écri-
voit, Ordinairement les bords des
tablettes étoient relevés de tous les
côtés, de manitre à laisser un es-
pace creux dans le milieu pour y
placer une cire préparée , laquelle
élevant un peu la page , rendoit une
face toute unie et de niveau avec les
bords : on nommoit ces tablettes,
ceralæ Labellæ. On écrivoit , ou,
pour mieux dire, on gravoit sur cette
cire préparée ce que l’on vouloit, et
Von effacoit ce qu’on avoitécrif, soit
en pressant avec la tête du style,
quand la cire étoit encore molle ,
soit en la raclant quand elle étoit
sèche.
On appelle encore tableties', des
feuilles d'ivoire, de parchemin , de
papier préparé ,#iqui sont attachées
ensemble, et qu'on porte ordinaire
ment dans la poche pour écrire avec
un crayon ou avec une aiguille dort
ou dargent, les choses dont onveut
e ressouvenir.
(Pharmacie) Tablette est lenont
dun électuaire solide, composé de.
poudres, de condits, de confections,
de pulpes où autres semblables, in-
corporés dans du sucre cuit à la
plume ou avec du mucilage de gom-
me adragant et du sucre en poudre.!
Cette composition se divise ensuite
en petites tables carrées, rondes , en
lozenge , etc. d’où lui vient som
nom.
On donne aussi ce nom à certai-
nes autres compositions : éublcltes
de chocolat, tablettes de bouil-
lon.
TACET, s. m. Mot latin qui
signifie 4/ garde le silence.
(Musique) Mot latin employé
dans la musique pour indiquer le
silence d’une partie. Quand dans le
cours d’un morceau de musique , on
veut marquer un silenee dun certain
tems, on l’écrit avec un bâton ou
des pauses ; mais quand quelque
M :A1G
partie doit garder le silence, un mor-
ceau entier, on exprime cela par le
mot tacel écrit dans cette partie , au
dessus du nom de Pair ou des pre-
mières notes du chant.
TACBE, s.f. Vieux mot francois
qu'on a prononcé £eiche et taiche ,
et qui se prenoit indifféremment
en bonne comme en mauvaise part,
c’est-à-dire , dans le sens de bonne
ou de mauvaise qualité ; aujourd’hui
souillure , marque naturelle,
( Méd. ) Marque, impression ou
eforescence à la peau , qui change
la couleur de Pépiderme ; il y a des
taches ou etilorescences pestilen-
tielles ; des Laches ou efflorescences
hépatiques qui proviennent de la
sérosité du sang, tendant à la coa-
gulation des taches volantes, ou Œui
disparoissent promptement , aux-
quelles les enians sont sujets ; des
taches originelles imprimées sur le
fœtus par accident, par nature où
par maladie; des taches aux yeux,
comme la cataracte; des /aches
blanches qui affectent la cornée.
(Peinture ) On appelle taches en
peinture des parties de couleur qui
ne sont ;pas d'accord avec celles qui
les avoisinent.
(-Astron.) Tuches où macule ,
en astronomie, sont des endroits obs-
curs qu’on remarque sur les surfaces
luminèuses du soleil et de la lune ,
et même de quelques planètes ; en ce
sens, Laches est opposé à facules,
qui est le nonr qu’on donne aux par-
ties les plus obscures.
Les taches du soleil sont des en-
droits obscurs, d’une figure irrégu-
lière et changeante , qu’on observe
sur la surface du soleil. Elles furent
apercues en 1611 , peu après la décou-
verte des lunettes, et observées en
même tems par Galilée, Scheiner et
Fabricius.
Les astronomes ne sont pas d’ac-
cord sur la nature de ces taches , et
mème sur leur mouvement ; on sait
seulement que ces Laches sont très-
variables et pour le nombre et pour
la grandeur, On en voit aussi fantot
plus ; tantôt moins ; on en voit aussi
changer de forme, croître, diminuer,
se convertir en ombre, disparoitre
totalement , et reparoitre quelquetois
loug-tems après au mème endroit,
TAC 413
On prétend que les {aches ne sont
que des éminences d’une masse so
lide , opaque, irrégulière, recouverte
ordinairement par le fluide igné , et
qui, par le flux et reflux de ce fluide,
se montre quelquefois sur la surface
du soleil, et fait voir quelques-unes
de ses éminences, L
Pour les taches de la lune , v. SE.
LENOGRAPHIE.
Les satellitesmémes ont destaches,
à en juger par les variations qu’on
apercoit dans leur lumière, sur-tout
daus les satellites de Saturne , dont
un disparoit totalement ; mais ces
taches ne peuvent s’observer , et les
satellites sont trop petits pour qu'on
puisse y rien distinguer, non plus
que dans Mercure et dans la planète
d'Herschell.
TACHE , adj. 7: TACHE.
( Botan. ) I se dit des parties des
planètes marquées d’une ou plusieurs
taches , dont on détermine le nom-
bre, Ainsi, on dit unilaché, bita.
ché, tritaghé , etc.
TACEHETE, adj. de TACHE.
( Botun.) I se dit des parties des
plantes marquées de taches, dont
on ne détermine pas le nombre.
TACEYGRAPHIE ,s. f. du grec
ray ds (lachus), vite, et de yp200
( gro écrire : l’art d’écrire vite.
( Diplomatique ) C’est l'art d’é-
crire aussi vite que l’on parle, en
employant certaines figures qui ont
des significations particulieres. #7
STENOGRAPHIE.
TACITE, adj. du lat, £aceo , se
taire.
( Pratique ) Qui n’est point. for-
mellement exprimé , mais qui est
sous-entendu et qui peut se sous en-
tendre.
Condition tacile ; convention ta-
cite, consentement facite.
Réconduclion tacile; c’est la con-
tinuation d’un baïl qui n’a point été
renouvelé à son expiration, et en
vertu duquel on ne laisse pas de jouir
d’une ferme, d’une maison , etc.
TDACT,, du latin Lactus ; fait de
tanso , toucher.
( Physiol:) On appelle tact ou
toucher, non ce sens universel dont
il n’est presqu’aucune partie du corps
qui soit parfaitement dépourvue ;
mais ce sens particulier qui se fait
4T 4 THANG
au bout des doigts. 7. TOUCHER.
TACTICIEN , s. m. #, TACTI-
QUE.
TACTILE , adj. du lat. /aetilis,
fait de Largo, toucher : qu’on peut
toucher. 4
( Physique ) Epithète que l’on
donne à ce qui peut tomber sous le
sens du toucher, Tout ce qui est ma-
tière est Lac ile de sa nature ; cepen-
dant il y a des parties du corps qui
sont tellement déliées, qu’elles ne
sont ni tactiles ni visibles pour nous,
soit à cause de leur petitesse, soit à
cause du défaut de délicatesse, de
sensibilité dans nos organes,
TACTIQUE, s. f. du grec r4srw
(tasso ), dont le participeest raxros
(taklos), ranger , mettre en ordre , et
de éyn (lechné ), art : Part de
ranger.
(Art muilit.) La lactique est la
science des ordres dans les différentes
occasions de la guerre.
La lactique générale est une com-
binaison des premiers ogdres, pour
en former de plus grands et de plus
composés, suivant les genres de com-
bats qu’on doit livrer et soutenir.
La lactique n'est pas la même
chose que l’évolution : la première
est l’ordre et la disposition , et la se-
conde est le mouvement qui conduit
à l’ordre. La grande £actique est ab-
solument nécessaire aux officiers gé-
néraux , et fous les officiers et les sol-
dats ne sont obligés que de savoir les
évolutions.
En vain un général aura formé des
projets magnifiques, si le terrein lui
manque, si dans les mouvemens gé-
néraux les corps particuliers de son
armée s’embarrassent, s'ils s’entre-
choquent ou se séparent, si la lenteur
de la manœuvre donne le tems à
l'ennemi d’en faire une plusprompte,
c’est à quoi un général doit pourvoir,
et Cest ce qui s'appelle posséder la
science de la Laclique.
(Marine) T'actique navale; c’est
la connoissance de l’exécution des
différens ordres de marche ou de ba-
taille, et des positions que peuvent
prendre les vaiss-aux en corps d’ar-
mée navale ou en escadre, manœu-
vrant tous ensembhie où successive-
ment, pour parvenir à la combinai-
son ordonnée par ie commandant,
J. ÉVOLUTION.
JUAN
TAFIA , s. m. Mot créole. On
nomme aiusi à Saint-Domingue,
et dans les autres îles françoises de
PAmérique , l’eau de vie qu’on re-
tire des écumes et des gros sirops du
sucre de canne. Les Anglois don-
nent à celte liqueur le nom de RUM
ou RHUM. #, ce mot.
TAIE, s. f. du lat. tega, fait de
Lego , couvrir,
( Chirurgie ) On appelle taie une
pellicule ou tache blanchâtre qui se
forme sur la cornée transparente , qui
s’obscurcit et fait qu’on voit les ob-
jets comme au travers d’un nuage,
J. ALBUGO et LEUCOMA.
On donne encore le nom de /aie à
plusieurs membranes qui sont dans
le corps, comme au chorion , à Pam-
niôs, qui sont les enveloppes du fœ-
tus, etc.
(Art vélérin. ) Taie est aussi un
mal qui vient aux yeux des che-
vaux , des bœufs , des brebis.
TAILLE, s. f, du latin £alio ou
lalea, division , coupure , fait de
taliare , pour sundere , couper, di-
viser : la coupe , la manière dont on
coupe certaines choses.
(Jardin.) Tale est Vart de dis-
poser et de conduire les arbres frui-
tiers pour en tirer plus d'utilité et
d'agrément. Elle consiste dans la
suppression sage et réfléchie de leurs
rameaux superflus , et le raccourcis-
sement de ceux quisont nécessaires,
(Monnoie ) L'aille est employé
dans les monnoies pour exprimer la
quantité d’espèces que produit ou
doit produire un marc d’or ou d’ar-
gent. On dit que telle pièce &’or est
à la tarlle de 30 au marc , pour faire
connoitre qu’il en faut trente pour
composer un marc.
(Archit.) Taille se dit de la ma-
nière dont on coupe les pierres dures
pour un bâtiment; et on appelle
pierres de laïlle , pierres propres à
être taillées pour un bâtiment.
(Lapidaire) Taille signifie , en
termes de lapidaire, les diverses figu-
res et facettes qu’ils donnent aux
pierres précieuses en les sœant , én
les limant, en les faisant passer
sous Ja roue.
( Glyptique ) Taille douce ;
voy. GRAVURE,
( Chirurgie) Taille est aussi le
T AI
mom qu’on donne à l’opération qu’on
fait pour tirer la pierre de la vessie.
Cette opération est une des plus
anciennes de la chirurgie ; on voit,
par le serment d'Hyppocrate , qu’on
la pratiquoit de son tems: mais ôn
ignore absolument la manière dont
elle se faisoit. Aucun auteur n’en a
>arlé depuis lui jusqu'à Celse, qui
Pa décrite exactement. L’usige s’en
perdit dans les siècles suivans ; et au
commencement du 16e, siècle, il
n'y avoit personne qui osÂt la prati-
quer, du moins sur les grands sujets.
C’est en France qu'on a d’abord
essayé d'étendre ce secours sur tous les
ages. Germain Collot, sous Louis XH,
imagina une opération nouvelle , et
la pratiqua sur un archer de Bagno-
let, condamné à mort; le malade
fut parfaitement rétabli en quinze
jours et eut sa grâce.
Cette opération, malgré de si heu-
reux commencemens, est restée long-
tems dans l’oubli, Jean Desromains
rechercha la route qu’on pouvoit ou-
vrir à la pierre , et enfin par ses tra-
vaux, Part de la tirer dans tous les
âges devint un art éclairé. Marianus
Sanctus, son disciple , publia cette
méthode en 1524. Elle a souffert en
différens temset chez différentes na-
tions des changemens notables , et
principaleraent dans l’usage des ins-
trumens. 7. LITHOTOMIE , LI-
THOTOME.
(Finances) Taillé se disoit avant
la révolution , d’une certaine impo-
sition de deniers qui se levoit sur le
peuple, et dont quantité de privi-
légiés étoient exempts; son nom
veuoit d’un bâton fendu en deux
parties, dont Pune restoit à celui qui
recevoit la taille, et l’autre à celui
qui la payoit : en rapprochant ces
deux parties, on connoissoit les som-
mes payées, au moyen des petites
coupures qui s’y trouvoient, et qui
s’appeloient tarlles. Les boulangers,
les bouchers, et quelques autres mar-
chands , conservent encore aujour-
d'hui cet usage.
(Musique ) Taille, ancienne-
ment {eror, est la seconde des qua-
tre parties de la musique , en comp-
tant du grave à l’aigu. C’est la par-
tie qui convient le mieux à la voix
dacmme la plus commune ; ce qui
T'AAAT: AT5
fait qu’on Pappelle aussi voix par
excellence,
La taille se divise quelquefois en
deux autres parties, lune plus éie-
vée qu’on appelle première ou haute
taille, Vautre plus basse qu’on ap-
pelle seconde ou basse Laille ; cette
dernière est en quelque manière une
partie mitoyenne ou commune entre
la taille et la basse, et s’appelle aussi,
à cause de cela, concordant.
On n’emploie presque aucun rôle
de taille dans les opéra francois;
au contraire, les Italiens préfèrent
dans les leurs, le £eror à la basse .
comme une voix plus flexible, aussi
sonore et beaucoup moins dure.
TAILLIS , s. m. de TAILLE ,
propre à être taillé, coupé.
(Econ. dom. ) On appelle ainsi
une certaine étendue de terrein coù-
vert de bois, que l’on coupe par le
pied , ou de tems en tems, ou à des
époques fixées au dessous de l’âge de
quarante ans.
Tout bois un peu considérable
doit être divisé en certaines portions,
et on n'en peut couper chaque an-
née qu’une quantité; cest ce qu'on
appelle mettre en coupe réglée.
Lorsque l’on veut faire une futaie,
on laisse croître le bois sans le cou-
per, pendant trente ans, ou du moins
vingt-sept ans, et jusqu'alors on Pap-
pelle tarllis.
Suivant l’ordonnance de 166
les bois taillis ne peuvent être cou-
pés que de dix en dix ans au moins,
avec réserve de seize baliveaux par
arpent.
TAIN, s. m. contraction d'É-
TAIN,
€ Z'echnol.) Feuille ou lame d’é-
tain fort mince, que l’on met der-
rière des glaces, pour en faire des
miroirs,
TALC , s. m. de l’allemand Lalk,
qui pourroit venir lui-même de l’a-
rabe £elk ou tolk.
( Minéral.) Pierre magnésienne
extrèmement onctueuse sous le doigt.
Les fragmens du £ale passés avec
frottement sur une étoffe, y laissent
souvent des taches blanchîtres : les
variétés du Lalc les plus pures ont le
faculté de communiquer à la cire
d'Espagne , l'électricité vitrée par de
frottement.
416 TAL
TALENT , 5. m. du gr, réxævrov
(lalanton ), dont les Latins ont fait
lalentum.
( onnoie ) Monnoie en usage
chez les différens peuples de lanti-
quité.
be £alent étoit une monnoie de
compte, à peu près comme. le lack
de roupies dans l’{nde.
Le tulent étoit d’or ou d’argent et
de différente valeur,
Le talent d'argent en poids chez
les Hébreux , pesoit trois mille
sicles.
Le talent d’or hébraïque valoit
seize Lalens d'argent,
Le talentattique valoit cinquante
mines attiques.
Le talent de Vile d’'Egine valoit
le double du talent attique.
Le talent euboïque ou de Pile
d’'Eubée, qu'on appelle aujourd’hui
Négrepont , valoit plus de cinquante
mines atfiques,.
Le talent babylonien et celui de
Perse, valoient soixante-dix mines
attiques ; et celui de Syrie en valoit
vingt-cinq.
(Arts libéraux) Talent se dit figu-
rément des dons de la nature, de la
disposition et aptitude naturelle pour
certaines choses ; et l’on appelle gens
à Lalens , ceux qui professent les arts
libéraux ou les arts qui demandent
uù talent:
N( Peinture ) On appelle particu-
lièrement peintre à talent, le pein-
tre qui réussit dans plusieurs genres,
sans avoir dans aucun des succès
émincns,
TALION , s, m. du lafin talio,
talionis, fait de talis, tel, pareil,
semblable.
( Jurisprud, ) Punition pareille
à l’offense. Cette loi tire son origine
des lois des Eébreux ; elle fut preti-
quée chez les Grecs, adoptée par les
Romains dans le cas seulement où on
ne pouvoit appaiser celui quise plai-
gnoit,
Les meilleurs jurisconsultes la re-
gardent comme contraire au droit
naturel; néanmoins, les Etats despo-
tiques, comme le remarque Montes-
quieu , lobservent risoureusement ;
et elle est meme recue quelquefois ,
mais avec des tempéramens, dans
les états modérés,
TAL
TALISMAN , s. m. Les éfymo-
Jogistes ne sont pas d'accord sur
Porigine de ce mot; mais on crvit
généralement qu'il peut venir du
grec Threcue (télesma)}; OÙ THAEÇUULY
(télesman), conservation.
( Astrol. ) Certaines figures gra-
vées , où taillées avec plusieurs ob-
servations sur les caractereset sur les
dispositions du ciel, et auxquelles
on attribue des propriétés merveil-
leuses,
Les anciens avoient la plus haute
confiance en la vertu des talismans.
Suivant l’opinion commune , Milon
de Crotone, ne devoit ses victoires
qu’à ces sortes de pierres,
Elien dit qu'en Egypte, les gens
de guerre portoient des scarabées
pour fortifier leur courage. A Rome,
la bulle d’or que les généraux ou
consuls portoient au cou dans la cé-
rémonie du triomphe , renfermoit
des tulismians. On pendoit de pa-
reilles belles au cou des enfans pour
les défendre des génies malfaisans et
les garantir de tous dangers. Les Ara-
bes répandirent les £alismans dans
toute PEurope , après l'invasion des
Maures en Espagne: on y croyoit en
France , sous les rois de la première
race. Il ny à guère plus de deux
cents ans que, sous lenom de figures
constellées , ils faisoient encore
illusion à la plupart de ceux même,
qui aurojient rougi d’etre confondus
avec le peuple, et leur crédit se sou-
tient toujours en Orient.
TALMUD ou THALMUD , s. m.
Mot hébreu qui signifie ce qui est
enseigné ; quelques auteurs le tra-
duisent par le mot doctrinale.
A
( Bibliogr.) C’est ainsi que s’ap-
pelle le livre qui est Le plus en con-
sidération parmi les juifs. [renlerme
tout ce qui regarde l’explication de
leur loi. Le talrrud est composé de
deux parties ; l’une est appelée la
nuschna , où seconde.loi, qui com-
prend le texte, et Pautre la gentare,
ou complément , perection, qui
renterme je commentaire du texte
Les Juifs distinguent la lof , en lez
écrite ; ce sont les livres de Moïse,
et en loi non écrite ; test laglose
et l'explication de ancienne loi par
les anciens docteurs, Ainsi le tal-
mix y
AE
mud contient la tradition des Juifs,
leur police, leur doctrine et leurs
cérémonies.
Ce n’est qu'après la destruction de
Jérusalem , que les Juifs mirent par
écrit le talmud. Ouen compte deux :
Pun compilé par le rabbin Johanan
à Jérusalem , environ 300 ans après
J. C. ; et Me L que les Juifs pré-
tendent compilé par le rabbin Juda,
surnommé le saint, n’a été terminé
à Babylone qu’en l’an 506 de J, C.
C’est ce dernier que les Juifs regar-
dent comme le meilleur , et celui
qu’ils estiment le plus. De t4lmud,
on a fait {almudique ; pour ce qui
appartient au {almud; et tulmu-
iste , pour celui qui est attaché aux
opinions du Lalmud.
TALON ,s. m. du latin alus.
(-Ænat.) Ba partie postérieure du
ied,
(Manége) T'alon se dit de l’épe-
ron dont on arme les talons d’un ca-
valier, On dit qu'un cheval entend
les talons , connoit les talons , obéit
aux £alons , pour dire qu’ilest sensi-
ble à Péperon , qu’il y obéit , qu’il le
craint. On dit encore, promener un :
cheval dans la main et dans les 4a-
lons, pour dire, le gouverner avec
la bride et Péperon.
( l’énerie) Talon est le derrière
du pied des animaux. La connois-
sance du {alon donne celle de lâge
de la bète. D ns le cerf, par exem-
pile, plus le talon est rapproché des
os ou des ergots, plus Panimal est
vieux; tandis que dans les jeunes
cerfs, il y a entre eux un espace de
quatre doigts.
(Archit.) Talon est aussi le nom
d’une espèce d’astragale où de mou-
lure concave par le bas, et convexe
par le haut , qui fait l'effet contraire
de la doucine.
TALUS, ou TALUT , ou TA-
LUD, s. m. Mot purement latin,
qui signifie talon, ou tout ce qui va
en pente comme le talon:
(Archil.) On nomme ainsi l’in-
clinaison sensible, ou la pente que
l’on donne aux ouvrages ou aux de-
hors des murailles, pour les faire te-
nir plus ferme.
(Jardin. ) Talus, en termes de
jardinage, estune pente de terreinre-
vêtue de gazon, qui sert à soutenir
Z'ome IL,
4
TAM 417
une terrasse, les bords d’un boulin-
grin. Le talus est plus roide que le
glacis.
TAMBOUR, s. m. de l'espagnol
Lambor, qui vient de l'arabe altam-
bor.
(Art milil.) Instrument militaire
qui sert particulièrement dans lin-
fanterie , tant pour assembler les
soldats que pour les faire marcher,
combattre , et en d’autres occasions
de service. Z'ambour se dit aussi du
soldat destiné à battre la caisse,
Le tambour, dont l'usage est au
jourd’hui commun à presque toutes
les nations de luniveis, est moins
ancien que la trompette; les Grecs
ne Pont point connu, et l’on ne voit
pas non plus que les Romains s’en
soient servi à la guerre, Quelques-
uns croient qu'il vient originaire-
ment des Sarrasins. Le £ambour n’a
été connu en France que le 3 août
1347, sous Philippe de Valois, lors-
qu'Edouard TTL entra dans Calais,
après onze mois et quelques jours de
siége.
(Mcan.) Tambour est le nom
d’une machine, composée de deux
roues d’égale grandeur , et ayant mê-
me arbre, couvertes par des lattes
contiguës , clouées à leur circonfé-
rence. Le tambour s'applique très-
souvent à la grue : un ou plusieurs
hommes, introduits dans l’intérieur,
la font tourner, et monter le poids
qu’on veut élever.
( Archit. ) Tambour est une
avance de maçonnerie ou de menui-
serie, dans un bâtiment où l’on veut
faire une double porte, comme l’on
voit aux églises.
On appelle aussi {ambour, une
assise de pierre ronde, selon son lit
de carrière, ou une hauteur de mar-
bre, dont plusieurs forment le fût
d’une colonne, et sont plus bas qué
son diamètre. On appelle encore
tambour, chaque pierre pleine où
percée , dont le noyau d’un escalier
à vis est composé.
(Architect. milit.) T'émbourest
une traverse dont on se sert pour em
pècher les communications des che-
mins couverts aux redoutes et lunetz
tes d’être enfilées.
(Anat.) Membrane du tam-
bour; c’est une pellicule mince ,
4:8 T'AN
étendue, qui fait partie de l'organe
de l’ouïe ; on Pappelle autrement
tympan de Voreille. V,TYMPAN.
TAN, s. m. Vieux mot françois
qui signifie Pécorce verte de la noix
avec laquelle on tanne. Quelques-
uns veulent que ce mot soitune con-
traction du latin castaneus , couleur
de châtaigne.
(Botan.) On donne ce nom,
dans les fabriques de cuir, à l’écorce
de chène , ou l'écorce concassée dont
on se sert pour préparer les peaux.
TANGAGE, s. m. de {anguer,
vieux mot françois qui signifie plon-
ger , enfoncer dans l’eau.
( Marine ) Balancement où mou-
vement alternatif qu'éprouve un
vaisseau en mer, lorsque ses extré-
mités de proue et de pouppe sont
tour à tour élevées par Peflet des la
mes ou vagues de la mer, et retom-
bent tour à tour, lorsque les lames
abandonnent ces extrémités du bâti-
ment à l’action de leur propre pe-
santeur , augmentée ou accélérée par
la réaction de la partie opposée.
Les mouvemens du langage sont
fatigans, tant pour le corpset la Fiai-
son de la charpente et pour la mâ-
ture, que pour les hommes,
TANGENTE , s. f. de {ango,
toucher. ;
(Géom.) C’est le nom d’une ligne
droite qui touche la circonférence
d’une courbe. Une langente ne peut
rencontrer la circonférence du cercle
qu’en un seul point; car, si elle la
zencontroit en deux points, elle en-
ireroit dans le cercle, et seroit alors
une sécante, et non pas une Lan-
gente.
C’est par des lignes de cette es-
pèce que s’en vont les corps qui circu-
lent dans le moment où la force
centripète cesse d'agir.
On appelle aussi tangenle d’un
arc ou d’un angle, la partie de la
perpendiculaire à lextrémité du
rayon , interceptée entre ce rayon et
le rayon prolongé qui passe par lau-
âre extrémité de Parc.
TANNAGE , s. m. Mot nouveau
dérivé de TAN, , ce mot.
( Technol.) La préparation des
peaux et des cuirs, à laquelle on a
slonné le nom de {annaze, n’estau-
TAN
tre chose que le moyen de les impré-
gner, de les saturer avec le principe
obtenu du tan, pour leur donner de
la force et du nerf, tout en leur
conservant assez de flexibilité pour
Pusage habituel et pour les rendre
indissolubles et incorruptibles dans
Peau.
Les opérations préliminaires du
lannage sont le lavage, le déchar-
nement et le débourrement, c’est-à-
dire , que l’on doit commencer par
priver la peau , de Pépiderme, des
poils, de la lymphe, de la graisse
et du sang; le reste de l'opération, ou
le tannage proprement dit , consiste
à former de la peau une matière du-
rable , imputrescible et insoluble
dans l’eau. Pour cet effet, on a eu
recours à des réactifs, et les écorces
des arbres , et plusieurs liqueurs
styptiques ont été employées; mais
l'expérience a démontré que l’écorce
du chêne et d’autres plantes, con-
tient un acide téuni à un principe
jusqu’à présent inconnu , et qui a le
pouvoir de changer une matière ani-
male simple, en une substance vé-
géto-animale. C’est l’emploi et l’ap-
plication de ces principes qui font
la base de l’art du tanneur.
Pour qu'une peau soit suffisam-
ment tannée , elle doit être péné-
trée et combinée avec la quantité
de {annin nécessaire à sa satura-
tion ; or, qu’elle absorbe cette quan-
tité en 30 jours ou en 18 mois,
cela est absolument indifférent pour
la qualité des cuirs, mais non pour
la bourse des tanneurs , et ceux-ci
commencent à s’apercevoir quelepro-
cédé grossierqu’ils ont suivijusqu’ici,
et le tems considérable qwil exige ,
tenoïent uniquement à l’ignorance
des principes de lopération.
L'objet du procédé nouveau est ,
10, de déterminer par un moyen
aussi sûr que simple , les substances
qui contiennent le principe appelé
Lannin ;:20, de Fextraire de ces subs-
tances, de le séparer de tout autre
principe qui pourroit empêcher ou
contrarier son effet, et ensuite de
donner à ce principe tannant le de-
gré de force nécessaire à l’opération
du tannage ; 30. de disposer les cuirs
et les peaux , de manière à intro-
duire complétement ce principe dans
leur tissu ; 40, enfin, denles im-
TL AE
frègner et de les saturer avec ce
même principe, dans un tems dix
fois plus court que celui qu’on em-
ploie ordinairement. Consultez le
travail de MM. le Lièvre et Pelletier,
sur les nouveaux moyens detannerles
cuirs, proposés par M. Séguin.
TANNEE , s. f. de TAN.
( Jardin.) On appelle ainsi le tan
qui a servi à préparer les cuirs. La
tannée placée d’un pied d’épais sur
du fumier chaud , sert à faire croître
des ananas et autres plantes curieu-
ses , qui ne peuvent supporter la va-
peur du fumier de cheval.
TANTALE ,s.m. Nom d'homme.
( Minéral.) Nouveau métal qui
se trouve dans le tantalite et lys-
triotantale , ainsi nommé parce
qu'il ne se combine point avec les
acides , et que plongé au milieu
d’eux , il ne peut s’en saturer.
TAPAGE , s.m. de {aper, dans
le sens de frapper, fait dé ape,
qu’on croit être une onomatopée :
désordre accompagné d’un grand
bruit.
_ ( Peinture ) Ce mot s’est intro-
duit dans lidiome des peintres,
pour caractériser les figures d’un ta-
bleau auxquelles Partiste a affecté
de donner un mouvement désor-
donné , et qui feroient un grand /a-
page, si elles pouvoient être ani-
mées. Les batailles , les bacchanales
sont des sujets à £apage.
TAPER , v. a. même origine que
TAPAGE: frapper , donner un
coup.
( Peinture ) On appelle un tableau
tapé celui qui est d’une exécution si
facile et si prompte, qu’il semble
que Partiste n’ait fait, pour le pro-
duire, que Laper la toile de quel-
ques coups de brosse. On dit d’un
tableau qui fait son effet à une cer-
taine distance , et qui, de près n’of-
fre que des coups de pinceau donnés
librement , qu’il nest que tapé. Les
premieres esquisses ne sont ordinai-
rement que {apées: Quand les coups
de crayon et de pinceau, que le vul-
gaire croiroit avoir été donnés pres-
qéau hasard, dévoilent aux con-
noisseurs la science de l'artiste, on
dit que louvrage est savamment
tapé. Quand lartiste indique beau-
coup avec peu de travail, on dit
TAR 419
que son ouvrage est spirituellement
Lapé. |
TAPISSERIE, s. f. du lat. tapes
ou fapeliurm , dont on à fait Lapis.
( Technol. ) Ouvrage fait à Pai-
guille sur du cannevas, avec de la
laine , de la soie , de l'or , etc.
L'histoire nous apprend que les
Babyloniens ont excellé dans cette
sorte d'ouvrage, Les {apis de Tur-
quie et de Perse ont eu autrefois
beaucoup de vogue en Europe. Dans
le tems que les Sarrasins firent ane
irruption en France , sous le règne
de Charles-Martel , quelques-uns de
leurs ouvriers s’y établirent , et y
fabriquèrent des £apis à la manière
de leur pays.
Cette fabrique de Lapis facon du
Levant, se perfectionna sous lerègne
d'Henri 1.
Les tapisseries peuvent se faire
detoute espèce d’étofles (}. LICE }.
Cette sorte d'ameublement a une
o1igine très-ancienne, Attale, roi
de Pergame , qui institua le peuple
romain pour son héritier , avoit son
palais meublé de fapisseries magni-
fiques , brodées d’or. Les Grecs et
les Romains en eurent aussi de très-
riches. Cet art.s’est répandu peu à
peu chez divers peuples ; mais les
rançois sont ceux qui ont fait le
plus de progrès par leurs établisse-
mens des manufactures des gobelins,
F. GOBELIN.
TARDIGRADE , s. m. du latin
tard'gradus ; fait de tardo , tarder,
et de gradior, marcher : ce qui
marche lentement.
(Hist. nat.) Ordre de quadrupè-
des dont la marche est extrèmement
lente ; on les nomme communément
paresseux.
TAR , s. m. Mot emprunté de
Vanglois, qui signifie goudron, ou
poix liquide.
( Marine } Ce mot en usage dans
les ports de la Manche , signifie ce
qu’on appelle ailleurs goudron. Les
Anglois se servent quelquefois de ce
mot pour désigner un matelot ou un
marin, lorsqu'ils veulent faire en-
tendre qu’il a toute la simplicité et
la rudesse de son état.
TARE, s. f. de larabe (harah,
qui siguifie rejeter, rebuter.
( Commerce ) Expression de coms
d 2
420 T AR
merce en usage dans k pesée des
marchandises.
L'are , dans l’origine , a signifié un
défaut dans la marchandise , ce que
Von avoit droit de rejeter , de rebu-
ter: ce n’est que dans la suite qu'on
Va appliqué à un déchet ou à une
diminution sur la quantité.
Sur une caisse , un tonneau, etc.
de marchandises, il yatant de livres
de Lare, à raison du poids de la
caisse , tonneau , etc. qui dimi-
nuent d'autant la quantité des mar-
chandises qui y sont contenues,
TARENTISME , s. m. du latin
£arentismus , fait de tarentula , ta-
rentule, uom d’une grosse espèce d’a-
raisnée , ainsi appelée de Farente,
ville d'Italie, dans la Pouille , où
elle est plus commune.
( Méd. ) C’est le nom d’une ma-
ladie vraie ou feinte , que l’on atitri-
buoit à la piqüre de la arentule ;
on est bien revenu aujourd’hui de
Ja frayeur qu’inspiroit là morsure
prétendue mortelle de la £aren-
tule. Plusieurs auteurs , et particu-
lièrement Baglivi, ont beaucoup
écrit sur les morsures de la {aren-
tule , et sur-tout de la {arentule
uvée , qui occasionnoient selon eux,
des maladies dont les symptomes ef
frayans ne pouvoient se calmer que
par le pouvoir merveilleux de la
musique. Mais on sait aujourd’hui
que ces maladies étoient simulées ,
et que la tarehtule n’a jamais été
venimeuse ; aussi ne craint-on plus
autant d’en être mordu.
TARIF, s. m. Mot arabe , qui
signifie connoissance, série, suite
de choses,
( Commerce, finances ) Rôle
qui marque le prix de certaines den-
rées , ou les droits d’entrée , de sor-
tie, de passage, etc. que chaque
sorte de marchandise doit payer,
Tarif des glaces ; c’est la table
qui marque le prix des glaces pro-
portionnellement à leur grandeur.
TARSE , s. m. du grec Taposc
(tarsos ), qui signifie une claie sur
laquelle on fait sécher quelque chose.
( Anat. ) La partie du pied qui
tient à la jambe immédiatement ,
laquelle s'étend depuis la malléole,
jusqu'aux os qui forment le méta-
tase. Elle est ainsi appelée parce
TL AT
que les huit os dont elle est coma
posée forment une espèce de claie où
de grillage.
C’est pour la même raison qu'on
a donné le nom de {arse à un carti-
lage qui borde les paupières, et qui
se trouve percé d’une infinité de pe-
tits pores , dont les uns sont destinés
pour le passage de la chassie , et les
autres pour la sortie des poils qui
sont implantés dans cette partie ; et
qu'on nomme cils.
TARTANE , s. f. de l'italien Lar-
tana, que l’on croit venir du grec
rapides (tarides ) , sorte de bâti-
ment de mer.
Marine) Bâtiment de charge
de la Méditerranée , portant un seul
mât à calcet , avec une voile latine
semblable à celle des galcres. I y a
des Larlanes qui font des navigations
de long cours ; mais le plus grand
nombre est employé au commerce
de la Méditerranée.
TARTRE , s. m. du latin barb.
Larlarum , dont les Italiens ont fait
tartaro , les Anglois tartar.
( Minéral. ) Substance saline qui
s’aitache aux parois des tonneaux ,
sous la forme d’une croûte. fl y a
du turtre blanc et du tartre rouge ,
suivant la couleur du vin; ils ne
different lun de Pautre que par la
matibre colorante , qui est étrangère
au Laïtre.
(Med. Pour lemployer en mé-
decine, on le purifie par Pébullition
dans Peau , la filtration et la cristal-
lisation : on lui donne alors le nom
de créme de tartre ou de cristaux
de lartre ; c’est l’acidule tartareu.z
des chimistes.
TARTRITES, s. m. de TAR-
TRE. 7. ce mot.
( Chimie ) Sels formés par la com-
binaison de Pacide tartareux avec
différentes bases. Leur terminaison
en tte désigne les acides foibles et
non saturés d’oxigène , terminés en
eux.
TATER ou TATONNER , v. a.
du lat. {ractare , pour Langere, tou-
cher , manier doucement, essayer,
éprouver.
( Peinture ) Félibien s’est servi
de ce mot pour désigner un astiste
qui manque de science el de pratique,
Æ AU
di est incertain de ce qu'il doit
mettre sur la toile, qui n’opère qu’à
tâtons , comme s’il étoit dans les té-
nébres.
TATOUER, v. a. du mot indien
Lalou.
( Hist. de l'Amer. ) Barioler le
corps avec des couleurs imprégnées
dans la peau.
TAUPE, s. f. du lat. talpa.
(Chirurgie ) Espèce d’athérôme
qui se forme sous le tégument de la
tete, C’est une tumeur molle, de fi-
gure irrégulière, et qui contient un
pus blanc etépais comme de la bouil-
lie , et qui devient quelquefois si
âcre, qu’il carie le crâne , et fait des
sillons sous le cuir chevelu , comme
l taupe en fait dans la terre, d’où
vient le nom de cet abcès.
TAUTOCHRONE , adj. du grec
Taüro ( laulo), le mème , et de yp6-
vos (chronos), tems : en même tems,
en tems égaux.
(Mécan. ) WU se dit des effets qui
se font dans le mémetems, c’est-à-
dire qui commencent et qui finissent
en tems égaux. Les vibrations d’un
pendule, lorsqu'elles wont pas beau-
coup d’étendue, sont sensiblement
laulochrones.
Courbe ,tautochrone ; c’est une
courbe dont la propriété est telle,
que si on laisse tomber un corps pe-
sant le long de la cavité de cettecour-
be, il arrivera toujours dans le mème
tems au point le plus bas, de quelque
point qu’il commence à partir. De
tautochrone on à fait tautochronis-
me, pour désigner la propriété par la-
quelle une courbe est {autochrone ;
ainsi, on dit le {autochronisme des
vibrations d’un pendule , le £aulo-
chronisme de la cycloïde,
TAUTOGRAMME , s. m. de grec
Tadro (Laulo), le même , et de ypau-
pe (gramma), lettre.
( Poésie) On appelle un poëme
laulogranune , et des vers {auto-
grammes , ceux dont tous les mots
commencent par une même lettre.
Un allemand a composé un poëme
de pres de 1200 vers sur J.-C. cruci-
fié, dont tous les mots commencent
per un C. Il y aÿplusieurs de ceschels-
d'œuvres de patience et de mauvais
goût. Stullum est difficiles habere
HUSaS,
T'AIX 41
TAUTOLOGIE , s. f. du grec
Tadro (lauto },le même , et de à 57e:
(logos), discours.
( Gramm.) Vice du discours qui
consiste à répéter deux fois la mème
chose , ou à dire deux mots qui ent
tout-à-fait la même signification.
TAUTOLOGIQUE , adj. même
origine que T AUTOLOGIE , qui ré-
pète plusieurs fois la même chose,
(Physique, acoustique) Echos
tautologiques ; on appelle ainsi les
échos qui répetent plusieurs fois le
mème ton ,la même syllabe ou les
mémes mots,
TAUTOMETRIE , s. f. du grec
rairs (laulo), le même, et de pérpov
( métron ), mesure: même mesure.
( Didact. ) Répétition exacte et
servile des mêmes mesures, La {au
Lométrie est l'excès de la symétrie, et
dégénère en vice, en excluant la
variété,
TAUX, s. m. Corruption de taxe,
taxer , du lat. taxare , dont on a fait
Laxer et taux.
( Commerce ) Le prix étabh pour
la vente des denrées. Le denier au-
quel les intérèts de largent sont
réglés.
TAXE , s. f. même origine que
TAUX. F. ce mot.
( Commerce , finances) Régle-
ment fait par autorité publique, pour
le prix des denrées ; imposition en
deniers sur des personnes en certains
cas ; la somme portée par le régle-
ment d'imposition.
Taxe d'entretien des routes; c'est
uné imposition établie en Pan s,
pour réparer et entretenir les grandes
routes.
( Pratique) Liquidation qui se fait
des dépens auxquels une partie ad-
verse a été condamnée.
( Hist. d'Angleterre) Taxe ter-
ritoriale ou land-laxr ; C’est une im-
position établie en Angleterre, en
1692, sur les fonds territoriaux , on
les revenus que les propriétaires en
retirent.
La axe sur les terres a été accor-
dée par le parlement, pendant 135
années de suite, et chaque fois pour
une année seulement ; mais elle fut
rendue perpétuelle en 1798.
TAXIDERMIE , s. fém, du grec
423 TAX
rats (taxis), arrangement ; disposi-
tion , fait de roc (Lasso), ranger,
mettre en ordre , et de d'épux ( der-
ma ), peau.
(Hist. nat.) Terme nouvellement
créé , pour exprimer l’art de prépa-
rer , monter et conserver les ani-
maux.
Réaumur paroît être le premier
qui ait publié quelques principes sur
Part de garantir de la corruption les
peaux des oiseaux. Ces moyens con-
sistoient à les mettre dans l’esprit-
de-vin , pour les conserver pendant
le voyage et la traversée , et à les
monter ensuite sur un-fil d’archal,
Les plus gros animaux éfoient bour-
rés avec de la paille, d’où est venu
le mot empaillé, que les naturalistes
modernes ont réformé pour y substi-
tuer celui de monter.
Schæffer qui vintapres, se contenta
de couper les oiseaux en deux parties,
après les avoir dépouillés, et de les
remplir de plâtre. C’est cette méthode
perfectionnée qu’on suit encore en
Allemagne.
Il parnt à Lyon, en 1758, un ou-
vrage qui avoit pour titre: /Hémoire
instructif sur la manière de ras-
sembler el de préparer les diverses
curiosilés d'histoire naturelle, dans
lequel l’auteur pose quelques prin-
cipes utiles à la taxidermie. En 1786,
l'abbé Manesse publia un 7Yraité
sur la manière d'empuiller et de
conserver les animaux et les pelle-
teries. Cet ouvrage contient des avis
fort utiles, Les alkalis sont les moyens
qu’il emploie ; mais cette substance
qui attire puissamment lPhumidité
de l'air, se dissout dans les tems de
dégel , et couvre les plumes et les
pattes d’une liqueur salée qui fixe la
poussière, et ternit les plumes, [] n’en
est pas de mème des grands quadru-
pèdes, on ne connoit pas encore de
moyens préférables à ceux qu’il in-
dique.
Mauduyt à donné un mémoire sur
la manière de préparer ies oiseaux
morts, inséré dans la cinquième Li-
vraison de l'Encyclopédie métho-
dique, hist. nat. des oiseaux, v.xre.
et 2e partie. Mauduyt n’indique au-
cun moyen de conservation; et les
fumigations suliureuses qu'il fit
adopter à M. Daubenton, lui paru-
Tr x
rent le nec plus ultrà, poux faire
périr les insectes destructeurs.
Les Hollandois, qui sont grands
amateurs d'oiseaux rares, suppléent
à tous autres moyens de conserva-
tion, en fixant l'animal qu’ils ont
monté , dans une boite proportion-
née à son volume, garnie en dedans
de papier blanc, et ayant sur le de-
vant un verre assujéti et mastiqué
avec soin.
Les Anglois emploient les mêmes
moyens pour conserver les animaux ;
mais cette manière de les enfermer
se refuse à un arrangement méthodi-
que, et l’œil et la science y perdent
également.
En Pan X, il parut presque eu
même tems, deux ouvrages sur la
taxidermie ; Vun par M. Nicolas,
l’autre par M. Henon. Le premier
emploie une pommade savonneuse et
une liqueur tannante , avec lesquel-
les il prétend que les animaux mon-
tés se conservent très-long-tems.
Quant à M. Henon , l’essence de té-
rébenthine est à peu près le seul pré-
servatif qu’il indique; mais l’essence
detérébenthine a l’inconvénientd’ab-
sorber et de ternir les couleurs , mê-
me les plus brillantes,
Les moyens qu’on emploie main-
tenant au muséum national de Pa-
ris, sont le savon arsenical de Be-
cœur, apothicaire de Metz, et le
créateur de Part de la taxidernue,
une colle de gomme et du coton
gommé. S
Pour la description des procédés ,
consultez Particle L'axidernue du
nouveau dictionnaire d’histoire na-
turelle, tome xxr, rédigé par M. Du-
fresne , employé au muséum d’his-
toire naturelle de Paris.
TAXIS, s. m. du grec réfie
( taxis ), ordre, arrangement, posi-
tion, situation, fait de réoow ( tas-
so), arranger, placer.
(Chirurgie) Terme grec qu’on a
retenu en françois pour désigner la
réduction de quelque partie du corps,
dans sa place naturelle : telle est dans
les hernies, la réduction de l'intestin
ou de Pépiploon, qu’on fait rentrer
dans la capacité du bas-ventre; telie
est aussi la rédaction des os dans les
luxations ; celle de la matrice , du
vagin et de l’anus, lorsque ces par
ües sont déplacées,
TE T
TECHNIQUE , adject. du pfee
regime (lechnikos), dérivé de réyvn
(dechné), at: ce qui appartient à
un art.
( Lechnol.) H se dit principale-
ment des mots affectés aux arts.
Mot technique , expression techni-
que, langage technique.
TECHNOLOGIE , s. f. du grec
réyvn (techné), art, et de 26y06
( Logos ), discours, traité : traité des
arts en général.
TEGUMENT , s. m. du latin £e-
gumentum , fait de tego, couvrir :
ce qui sert à couvrir, couverture , En-
veloppe.
(Anat.) On a donné le nom de
Légurment à la peau ou au derme , à
l’épiderme et à la membrane cellu-
laire, parce que ces parties servent à
couvrir et à envelopper tout le corps.
( Botan. ) Tégument propre ;
c’est le nom que Gærtner a donné à
la pellicule ou enveloppe immédiate
de amande d’une graine.
TEIGNE, s. f. du lat. {inea.
( Entomol.) Genre d’insectes con-
nus par les dégâts qu’ils font en ron-
geant , détruisant les étoffes de laine
et-les pellereries.
(/Méd.) Les médecins appellent
teigne , une espèce de dartre corro-
sive, parce que, comme les {eignes
qui mangent les étoffes, elle ronge
les tésumens dela tête, et les bulbes
- des cheveux.
(Arl'uétérin.) T'eigne est aussi
le nom d’une maladie qui attaque
les chevaux , et qui consiste dans la
pourriture de la fourchette du pied
du cheval,
TEINT , s. m. 7. TEINTURE.
TEINTE, s. f. du latin fingere,
dinclum.
(Peinture) On entend par £ein-
tes , en peinture , des couleurs mê-
lées entrelles, dans des proportions
différentes, suivant les nuancés dont
on a besoin. .
Ainsi on dit: avant que de pein-
dre , il faut faire ses {einles ;
Les teintes doivent être posées
avec bien de la justesse ;
Noyez les teintes les unes dans les
autres , sans cependant les salir,
Fel peintre varioit infiniment ses
TEL 423
teintes, tel autre lesemployoit d’une
manière fort simple.
Les teintes de Rubens sont vives,
Les teintes du Guide sont frai-
ches.
Le Corrègefondoit bien ses eintes.
TEINTURE, s. f. du latin 4n-
ere , tinclium , teindre.
( Lechnol. ) Liqueur préparée
our teindre , et l'impression de cou-
Lu que cette liqueur laisse sur les
étoffes et sur les autres choses que lon
teint.
Les couleurs dont on se sert pour
teindre, sont, pour la plupart, tirées
du règne végétal ou animal. Appli-
quées sur les étoffes, elles sont fixées
par un mordant.
Les couleurs sont en général tirées
desracines, des hoïs, des fleurs, des
fruits ou des fécules.
Les mordans sont de diverses na-
tures , selon celle de la couleur, car
elles en demandent toutes un parti-
culier. Les plus communs sont les
sulfates d’alumine et de fer, lPace-
tate d’alumine , le muriate d’étain.
Le tannin est aussi une espèce de
mordant qui s’unit aux couleurs, ct
les rend plus solides. Les teinturcs
sont la combinaison d’un mordant
avec l’étoffe et une couleur.
(Chimie) ‘Leinture se dit,en chi-
mie, de la couleur d’un minéral où
d'un végétal , tirée par le moyen de
quelque liqueur que’ ce soit.
(Méd.) Teinture est , en méde-
cine, un extrait liquide des mixtes ;
chargé de leur couleur et de leur ver-
tu, et séparé de leurs parties grossi :-
res , fait par le moyen d’un menstrue
convenable.
TEINTURIEN , NE, adj. du lat.
tinctorius, fait de tingerc, tinc-
lum , teindre.
( Botan. ) I se dit des parties des
plantes qui sont ou peuvent étre en
usage dans Ja teinture.
TELEGRAPHE , s. m. du grec
rüne (télé), loin , et de yp4pa (gra-
pho), écrire : ce qui sert à écrire au
loin.
(Art des signaux ) Le télégraphe
est destiné à transmettre au loin, et
en très-peu de tems, la pensée, et
tout ce qui peut intéresser Île gouver -
nement, au moyen de différens si-
gnaux convenus , variables à l’infina
424 TET
pour la signification , et transmis à
des instrumens pareils, placés de
distance en distance, sur des lieux
élevés, d’où ils peuvent s’apercevoir
avec des télescopes.
Les anciens ont connu l’art des
signaux (voy. SIGNAL ); ils ont
employé les feux , les phares , les
lorches , les pavillons , les éten-
dards, etc. pour annoncer prompte-
ment et au loin des avis ou des évé-
hemens prévus d’avance. Polybe
fait particulièrement mention d’un
certain Cléoxène qui avoit inventé
une méthode par laquelle on pouvoit
faire lire à un observateur ce qu'il
étoit intéressant d'apprendre; mais
quelques simples que fussent ces pro-
cédés, le défaut de lunettes devoit
rendre tres-courtes les distancesentre
les stations,et la plupart des signaux
n'étoient visibles que de nuit.
Parmi les modernes, les premiers
essais télégraphiques connus sont
ceux de Kircher, de Kesler ,d’Amon-
tons, de Rob-Hook, de Gauthey , de
Guyot et de Pauliau. Mais leurs mé-
thodes, plus ou moins ingénieuses,
n'auroient jamais pu présenter tous
les avantages que M. Chappe a su
réunir dans le télégraphe de son in-
vention.
Ce télégraphe est composé d’un
long châssis, garni de lames, à la
mauicre des persiennes, tournant
autour d’un axe, et fixé sur un mât,
qui lui-même roule sur un pivot , et
est maintenu, à la hauteur de dix
pieds, par des jambes de force, de
maniere À rendre visibles tous les
mouvemens de la machine.
Aux deux extrémités du châssis ,
sont deux ailes mouvantes, moitié
moins longues, et dont le dévelop-
pement s’effectue en divers sens, par
l'analyse des différentes imclinaisons
de ces trois branches sur l'horizon ,
ou sur le mât vertical, et des posi-
tions où elles se trouvent les unes à
Végard des autres. On a cent signaux
parfaitement prononcés , qui repré-
sentent des figures ou lettres dont on
détermine la valeur. Le mécanisme
du télégraphe est tel, que la ma-
nœuvre se faitsans peine et avec cé-
lérité ; c’est à l’aide de bons téles-
copes et de pendules à secondes, que
se font les observations, et que se
communiquent les avis d’une extré-
TEL
mifé à Vantre, souvent sans qué les
observateurs intermédiaires puissent
pénétrer le sens de la missive,
Cette découverte date de 1793 : ce
fut le 12 juillet de cette année , que
le comité d'instruction publique de
la convention nationale en fit faire
l'expérience, Le succès fut complet;
et il futreconnu qu’en treize minutes
quarante secondes , la transmission
dune dépêche pouvoit se faire à la
distance de quarante-huit lieues, La
premitre nouvelle importante trans-
mise à Paris par le télégraphe Ut
la prise de Condé. On lut à la séancé
de la convention nationale, du 13
fructidor an 2, la dépèche télégra-
phique ainsi conçue :
Condé est au pouvoir de fe ré-
publique , et la garnison pFison-
nicre de guerre. La convention ré-
pondit par la même voie.
L'invention du {elégraphe a passé
chez les diflérens peuples de lEu-
rope ; d’autres ont cherché à étendre
et à perfectionner ces éfablissemens,
On trouve dans la bibliothèque
britannique , janvier 1706, des dé-
tails sur un télégraphe inventé par
deux Irlandois. M. Édelvrantz , sué-
dois, a fait un trailé du lélégraphe,
dans lequel 11 propose différens pro-
cédés aussi simples qu'ingénieux.
MM. Breguet et Britancourt ont
présenté, en l’an 6, à l’Institut,
un teélégraphe de leur invention.
M. Peytes - Montcabrier a imaginé
un /élégraphe marin, qu’il appelle
vigisraphe , fait de vigie, senti-
nelle, et du grec yp&ga (grapho),
écrire, que l’on peut établir en 24
heures , et avec lequel on peut exé-
cuter grand nombre de signaux avec
exactitude et célérité. L'épreuve en
a été faite avec succès à Rochefort.
TÉLÉPHIEN , adj. da grec rmé-
P:106 ( télépheios ) n Téléphe 5 nom
d'homme.
( Chirurgie ) Epithète que l’on
donne à un ulcère malin, très-dif-
ficile à guérir , ainsi appelé de Félè-
phe, qui avoit été blessé par Achilie,
et dont la plaie dégénéra en un pa-
reil ulcère : on lui donne aussi lc
nom de CHIRONIEN. 7. ce mot.
TÉLESCOPE , s. m.du gr. rñns
( télé), loin, et de axoméu (skopeo),
TEL
regarder : ce qui sert à regarder de
loin.
( Optique , astronomie ) T'éles-
cope, au commencement du dix-
septième siècle, ne signifioit qu’une
kinette d'approche, un instrument
formé de différens verres ajustés dans
un tube pour voir les objets fort dis-
tans. Aujourd’hui, il se dit en France
plus spécialement d’un instrument
fait avec deux miroirs; mais les
étrangers comprennent sous Ce nom,
ou ces deux especes d’instrumens,
ou en général tout ce qui sert à
voir des objets très-éloignés, soit di-
rectement au travers de plusieurs
verres, soit par réflexion , au moyen
de plusieurs miroirs.
L'invention du {élescope est une
des plus belles dont les modernes
puissent se vanter.
Quelques savans ont cru que les
anciens avoient eu l’usage des téles-
copes, et que d’une tour fort élevée
de la ville d'Alexandrie , on décou-
vroit les vaisseaux qui en étoient:
éloignés de six cents milles; maïs
cela est impossible , puisque la ron-
deur de la terre empêche de voir de
dessus une tour de cent cinquante
pieds , un objet situé sur Phorizon
à une plus grande distance que douze
ou quatorze milles d'Hollande , et
un vaisseau à la distance de vingt
milles,
Jean-Baptiste Porta, noble napo-
litain , est le premier qui ait fait un
télescope , comme il paroit par un
passage assez obscur de sa magie
naturelle , imprimée en 1529.
Soixante ans apres, on présenta
au prince Maurice de Nassau, un
télescope de douze pouces de long ;
( 3 + décimètres ); et fait par un
Innetier de Middelbourg; mais les
auteurs ne sont point d'accord sur le
nom de cet artiste : Jean Sitturus,
veut que ce soit Jean Lipperson ,
luretier de Middelbourg ; mais
Pierre Borel, dans un volume com-
posé exprès sur l'invention du £e/es-
cope, fait voirque Zacharie Jansen,
ou Hansen , en est le véritable in-
venteur. Voici de quelle manière on
raconte que se fit cette découverte :
Des enfans en se jouant dans la
boutique de leur père , lui firent re-
marquer que quand ils tenoient en-
tre leurs doigts deux verres de lunet-
TEL
tes, et qu’ils mettoient les verres
Pun devant l’autre, à quelque dis-
tance , ils voyoient le coq de leur
clocher , beaucoup plus gros que de
coutume , et comme sil étoit tout
près d'eux, maïs dans une situation
renversée. Le père frappé de cette
singularité ; s’avisa d'ajuster deux
verres sur une planche, en les y
tenant debout à l’aide de deux cer-
cles de laiton qu’on pouvoit appro-
cher ou éloigner à volonté : avec ce
secours on voyoit mieux et plus loin.
D’autres ouvriers de la même ville
firent usage à l’envi de cette même
découverte, et par la nouvelle forme
qu’ils lui donnérent , ils s’en appro-
prierent tout l'honneur.
En 1620, Jacques Métius , frère
d’Adrien Métius, professeur de ma-
thématiques à Franker, se rendit à
Middelbourgavec Diebel, et y acheta
des télescopes des enfans de Zacha-
rie; mais Simon Marius, en Alle-
magne , et Galilée en Italie, sont
les premiers qui aient fait de longs
télescopes , propres pour les obser-
vations astronomiques.
Le Rossi raconte que Galilée étant
à Venise, apprit que l’on avoit fait
en Hollande une espèce de verre op-
tique , propre à rapprocher les ob-
jets ; sur quoi s’étant mis à réfléchir
sur la maniere dont cela pouvoit se
faire, il tailla deux morceaux de
verre du mieux qu’il lui fut possible,
et les ajusta aux deux bouts d’un
tuyau d’orgue , ce qui lui réussit au
point qu'immédiatement après , il fit
voir à toute la noblesse vénitienne ,
toutes les merveilles de son inven-
tion , au sommet de la tour de Saint-
Marc. Le Rossi ajoute que depuis ce
tems-là, Galilée se donna tout en-
tier à perfectionner le £élescope , et
que c’est par-là qu’il se rendit digne
de l’honneur qu’on lui fit de Ven
croire l'inventeur, et d'appeler cet
instrument /e tube de Galilée. Ce
fut par ce moyen que Galilée ap-
perçut des taches sur le soleil ; 51 vit
ensuite cet astre se mouvoir sur son
axe , etc.
Divers savans , tels que Galilée,
Kepler, Descartes, Grégory, Huy-
ghens , Newton, etc., ont contribué
successivement à porter le £é/escope
au point de perlection où il est au-
jourd'hui.
425
426 TEL
I y a différentes sortes de /eles-
copes qui se distinguent par le nom-
bre et par la forme de leurs verres ,
et qui reçoivent leurs noms de leurs
diflérens usages.
Tel est le premier télescope , ou
le télescope hollandois; celui de
Galilée qui n’en diffère que par sa
longueur ; le télescope céleste ou
astronomique ; le télescope terrestre,
et le télescope aérien ; 1l y a encore
le télescope composé de miroirs, ou
à réflexion , et qu’en France on ap-
pelle plus particulièrement /eles-
cope.
Le télescope de Galilée, ou alle-
mand,est composé d’un tuyau, à lun
des bouts duquel est un verre objectif,
convexe , et à l’autre un verre ocu-
laire concave ; c’est la plus ancienne
de toutes les formes des £é/escopes,
et la seule qui ait été pratiquée avant
Huyghens.
Le télescope ‘ou lunette astrono-
mique , diffère du télescope de Ga-
lilée , en ce que l’oculaire y est con-
vexe, comme lobjectif. On lui a
donné ce nom parce qu’on ne s’en
sert que pour les observations astro-
nomiques , à cause qu’il renverse les
objets : Kepler en donna l'idée, et
J. Scheiner l’exécuta.
Le télescope aérien est une espbce
de télescope.astronomique, dont les
verres ne sont point renfermés dans
un long tuyau. Ce west, à propre-
ment parler,qu’une facon particulière
de monter des verres objectifs, dont
je foyer est tres-long, et leurs ocu-
laires, de façon qu’on puisse les di-
riger avec facilité pour observer les
corps célestes pendant la nuit , et
éviter les embarras des tuyaux qui
deviennent fort incommodes lors-
qu'ils sont très-longs. C’est au cé-
ièbre Huyghens que lon est redeva-,
ble de cette invention.
Le télescope terrestre, ou le té-
lescope de jour, que lon doit au père
Rheïta, est un télescope composé
de quatre verres convexes , ou plans
convexes, dont l’un sert d'objectif,
et les trois autres d’oculaires, C’est
le telescope astronomique auquel on
a ajusté deux oculaires, afin de re-
dresser l’image : au lieu q'ilest in-
différent de voir les astres droits ou
renversés, à cause de leur figure
TEL
ronde. }, LUNETTES ASTRO-
NOMIQUES.
On fait quelquefois des {élescopes
à trois verres ; on en fait encore À
cinq oculaires, et jusqu'ici il avoit
paru qu’ilsne devoient représenter les
objets que d’une manibre plusfoible,
à cause des rayons qui doivent étre
interceptés en passant par chacun
de ces verres. Cependant Dolond, cé-
lèbre opticien anglois, fit voir, vers
1760, par d’excellentes lunettes à six
verres , que linterception de ces
rayons mwétoit point, autant qu’on
Pimaginoit ,un obstacle à la perfec-
tion des télescopes. Enfin , on a fait
voir versle même temsen Angleterre,
des lunettes de nuit quiservent princi-
palement surmer, poursuivre un vais-
seau dans lobscurité , reconnoitre
uve côte, entrée d’un port. Ces lu-
nettes, dont la premitre idée est due
au docteur Hook, sont composées
d’un objectif d’un grand diamètre ,
afin qu’il puisse recevoir beaucoup
de rayons, et d’un ou plusieurs ocu-
laïres. S'il n’y en a qu'un, on voit
les objets renversés; mais cet incor-
vénient est de peu de conséquence ,
parce qu’il suffit, dans le cas où on
s’en sert, de pouvoir distinguer les
masses.
Le télescope, celui qu’en France
on appelle proprement {élescope , et
ailleurs télescope à réflexion, catop-
trique, où cata-dioptrique, est prin-
cipalement composé de miroirs en
place de verres; et au lieu de repré-
senter lesobjets par réfraction comme
les autres, il les représente par ré-
flexion.
On attribue ordinairement lin-
vention de ce télescope à Newton ;
cependant, s’il Pexécuta lepremier, il
ne fut pas celui qui en conçut la pre-
mitre idée, Il ne songea à ce £éles-
cope, comme il le dit lui-même,
qu’eu 1666 ; et trois ans auparavant,
Jacques Grégory , savant géomètre
écossois, avoit donné , dansson Op-
tica promola, la description dun
télescope de cette espèce. Casse-
grain ,en France, avoit eu aussi , à
peu près dans le même tems, une
idée semblable ; mais la première 1n-
vention de ce télescope appartient
véritablement au père Mersenne,
qui y avoit pensé plus de 20 ans au-
paæravant, et qui l’auroit probable
TEL
ment exécuté, si Descartes , dont il
avoit apparemment demandé le sen-
timent , touchant ces nouveaux 1éles-
copes, ne l’en avoit détourné.
Le premier essai de Newton fut
un télescope de six pouces de long ,
avec lequel il pouvoit lire de plus
loin qu'avec une bonne lunette de
quatre pieds. Cependant, il se passa
un long tems avant que personne
tenta de limiter. Ce ne fut qu’en
1719 que Halley parvint à en faire
deux de cinq pieds trois pouces d’An-
gleterre , avec lesquels il voyoit les
satellites de Saturne aussi distincte-
ment qu'avec un télescope ordinaire
de 123 pieds. Depuis ce tems-là, ces
télescopes sont devenus communs de
plus en: plus. On en fait non-senle-
ment en Angleterre, mais encore en
France et en Hollande,
Dès 1773, Pâris et Gonichon, et
trois ans après Passement, avoient
fait à Paris des télescopes à ré-
flexion.
Le télescope hréflexion de Grégo-
ry'est composé d’un tube, dans le fond
duquel est un miroir concave , percé
à son centre d’une ouverture; à l’au-
tre extrémité est un autre miroir con-
cave beaucoup plus petit, et dont la
concavité fait partie d’une plus pe-
tite sphere que le grand miroir; il
est placé de facon que son foyer se
trouve un peu au delà du foyer du
grand miroir.
L'objet y est grossi dans la raison
composée de la distance du foyer du
grand miroir à celle du foyer du pe-
tit, et de la distance du foyer du pe-
tit miroir au lieu de Pimage , apres
la seconde réflexion ; à la longueur
du foyer de Poculaire.
Le télescope de Cassegrain ne dif-
fère de celui de Grégory que par la
forme du petit miroir qui est convexe
au lieu d’être concave. Il résulte de
cette forme deux choses: 1°. qu’on
peut le faire plus court que celui de
Grégory ; 30. qu’au lieu de représen-
ter comme celui-ci les objets dans
leur situation naturelle , il les ren-
verse.
Le télescope de Newton diffère de
celui de Grégory et de Cassegrain en
ce que le grand miroir concave n’est
point percé ; le petit miroir n’est ni
convexeniconcave, mais simplement
plan, elliptique et incliné à Faxe
Ü
du télescope de 45 degrés. L’oculaire
convexe est placé sur le coté du téles-
cope , dans la perpendiculaire à cet
axe, tirée du centre du petit miroir.
Ainsi, dans ce télescope, le grand
miroir réfléchit les rayons qui vien-
nent de Pobjet sur le petit qui les
réfléchit à son tour sur Poculaire
doù ils sortent parallèles,
Par la position de l’œil dans ce Le-
lescope , ilest assez difficile de le di-
riger vers un objet ; c’est pourquoi ,
pour y parvenir avec plus de facilité,
onplace dessusunepetite lunette diop-
trique dont Paxe est parallèle à celui
du télescope. Les Anglois lappellent
un /rouveur; nous Pappelons cher-
cheur. M. Herschell, qui a surpassé
tous les autres dans la construction
des télescoges, les fait à la manitre
de Newton. Consultez l Optique de
Sith, pour la théorie, la const uc-
tion et les usages des divers Léles-
copes. aie
TELESCOPIQUE , adj. de TE-
LESCOPE, ( F7. ce mot) : qui ap-
patient au {élescope.
(Astron.) Les astronomes appel-
lent étoiles télescopiques les étoiles
qui sont invisibles à la vue simple,
et qu’on ne peut découvrir que par
le secours dure lunette ou d’un £é-
lescope. Toutes les étoiles au dessous
de la sixième grandeur sont télescopi-
ques -pour des yeux ordinaires , et le
nombre de ces étoiles £élescopiques
est immense.
TELESIE, s. f. du grec renforce
(télésios) , parfait.
( MHinéral. ) Nom imposé par
Hauï à la pierre précieuse vulgai-
rement appelée SAPHIR. Foy. ce
.mot. ‘
TELLURE,s. m. du latin tellus,
telluris , la terre.
. (Minéral.) Nouveau métal trouvé
en 1782 dans ies mines d’or de Tran-
sylvanie, par M. Muller de Reichen-
Stein. M: Klaproth, qui en a fait
l'analyse, lui a donné le nom de
tellurium, en l'honneur de la terre ,
sellus, à Vexemple des anciens, qui
donnèrent aux autres métaux les
noms des différentes planetes.
Werner l’a nommé sylvane ,
parce que c’esten Transylvanie qu’en
la découvert.
Le icllurien, tellure ou sylyane,
425 PEN
est un blanc d’étain; il est très-
fusible, volatil et fragile. Il est le
moins dense de tous les métaux ; sa
pesanteur spécifique n’étant que de
Gr15.
TEMOIN , s. m. du latin £esti-
monture, qui se trouve dans la signi-
fication de £estis dans les anciens
auteurs latins.
( Pratique ) Celui qui est appelé
eu justice pour déposer ce qu’il sait
de la vérité d’un fait contesté,
Témoins nécessaires ; ce sont
des témoins qui ne sont reçus que
parce que la chose dont il s’agit n’a
pu être connue que d’eux,
T'émoin muet ; c’est une chose
qui peut servir d'indice, ou d’une
surte de preuve, ordinairement dans
les affaires criminelles.
L'émoins se dit encore de petits
morceaux de tuile, dardoise , etc,
quon enterre sous les bornes d’un
champ , d’un héritage, afin de con-
noïtré dans la suite si ces bornes
wont point été dérangées.
(Manufact.) Témoins, en termes
de fabrique de draps, sont des parties
de draps qui restent intondues.
(Ærchit, civile etmilit.) Témoins
se dit de certaines hauteurs faites de
la même terre qu’on transporte, aux-
quelles on ne touche point, On les
laisse dans les fondemens et lieux
qu'on vide, afin de savoir au juste
combien on a tiré de terre, en toises
ou en pieds cubiques.
TEMPE, s. f. du latin tempora.
(Anal. ) Les tempes sont deux
régions de la tête situéessur les côtés
de Ja partie chevelue, et se terminant
en bas par les oreilles, On prétend
qu’on a appelé cette partie de la tête
Lempora , parce qu’elle montre le
tems ou l'âge de l’homme, à cause
que c’est le poil de cet endroit-là qui
blanchit Le premier.
TEMPÉRAMENT , s. m. du lat,
leriperamentum , fait de £empero ,
régler, modérer, tempérer.
(Wed. ) Les médecins entendent
par tempérament une disposition
paiticulière du corps, qui est pro-
duite parla combinaison particulière
des principes dont il est composé :
“cest une union et accord de ces
principes, tant solides que liquides,
TEM
qui se répriment et temptrent mu
tuellement.
On distingue ordinairement quatre
espèces de Lempéramens , savoir :
19. le sanguin et chaud ; 20, le pi-
tuiieux, flegmatique et froid ; 30, le
mélancolique et atrabilaire; 40, le
bilieux et sec,
( Diplomatie) Tempérament se
- dif au figuré , en matière de négocia-
tion , des expédiens, des adoucisse-
mens qu’on propose pour accommo-
der les affaires, raccorder les différens,
concilier les esprits.
(Musique ) Le tempérament ,
en musique , est une opération par
laquelle au moyen d’une légère al-
tération dans les intervalles , fai-
sant évanouir la différence de deux
sons voisins , on les confond en un :
qui , sans choquer Poreille , forme
les intervallesrespectifs de lun et de
Vautre,
TEMPERANT, TE, adjec. du
latin £empero , modérer , tempérer.
( Méd.) Epithete que l’on donne
aux remedes qui ont la vertu de mo-
dérer l’érétisme des solides, et cal-
mer l’eflervescence des fluides.
TEMPERATURE, s.f. du latin
temperalura, fait de tempero , vé-
gler, modérer, tempérer.
( Physique ) Nom que l’on donve
au degré de chaleur qui règne dans
un Jieu ou dans un corps. On dit :
tel lieu ou tel corps est à telle tem-
pérature , en exprimant le degré de
chaleur qui y règne.
On s'occupe depuis quelque tems
de la connoissance de la tempéra-
.ture du globe terrestre dans diffé-
rentes saisons , et à diflérens degrés
d’élévation. Saussure a déjà fait d’ex-
cellentes observations en ce genre ,
qui engageront sans doute d’autres
naturalistes à les continuer dans les
souterreins les plus profonds des mi-
nes, où les circonstances ne lui ont
pas permis de descendre.
TEMPERE, EE , adj. du latin
temperatus , participe de £empero ,
modérer, nd
( Elocut. ) Style tempéré; voisin
du simple et du sublime, où pour
mieux dire également éloigné des
deux, il n’a ni toute la finesse et la
naïveté du premier , ni la véhémence
du second ; mais sa marche deuce et
LA
TEM
coulante a heureuse facilité de un,
et quelquefois la noblesse de Pautre. :
Il tire son principal mérite des ri-
chesses de Part , c’est-à-dire , que
l'agrément des expressions, les tours
nombreux et périodiques , et encore
plus que tout cela les pensées fines
et délicates, ingénieuses , forment
son caractère.
( Géogr. ) Zones lempérées ; ce
sont celles qui sont placées entre la
zone torride et les zones glaciales, #,
ZONE. ,
TEMPETE’, s. f. du latin tem-
pestas, pour {emporis æslas, agi-
tation du tems.
( Physique ) Orage , violente agi-
tation de Pair causée par l’impétuo-
sité des vents , et souvent mêlée de
pluie , de grêle , d’éclairs, de ton-
erre, efc.
TEMPLE, s. m.du lat. £emplum,
dérivé, suivant quelques-uns, du grec
répevos ( léménos ) , qui signifie la
même chose.
( Culte relig. ) Edifice public
consacré à Dieu , ou à ce qu’on ré-
vère comme Dieu.
Dans des tems où l’on ne connois-
soïtni l'architecture, ni lasculpture ,
on choisit pour le culte religieux des
bois plantés sur des hauteurs , et ces
bois devintent sacrés.
Les temples de pierre et de mar-
bre s’élevèrent quand Parchitecture
eut fait des progrès.
C’est en Egypte que l’on a com-
mencé à bâtir des temples. Le goût
de cette construction fut porté de
là chez les Assyriens, les Phéni-
cieus , les Syriens ; ensuite il passa
dans la Grèce avec les colonies, et
de la Grèce il vint à Rome. Il n’y
eut que quelques peuples , tels que
les Perses, les Indiens, les Gètes et
les Daces , qui persistèrent dans l’o-
pren qu’on ne devoit pas enfermer
es dieux dans aucun édifice de la
main des hommes, quelque magni-
fique qu’il pût être.
TEMPORAL , LE, adj. du lat.
tempora ; tempes, ce qui a rapport
aux tempes.
( Anat. ) LEE temporal , la
fosse temporale, le muscle Lempo-
ral, le nerf temporal, los tem-
oral.
TEMPOREL, ELLE, adj. du
latin temporalis , fait de £empus,
TEM 429
tems : qui passe avec le tems, péris-
sable. {l'est opposé à éternel , spi-
rituel.
Hist, ecclés. ) Temporel est
aussi substantif , et signifie le revenu
qu'un ecclésiastique tire de son bé-
néfice.
TEMPS ou TEMS, s. m. du lat,
Lempus : la mesure de la durée des
choses.
( Astron. ) Le Lems se mesure par
le mouvement du soleil; sa révolu-
tion d’orient en occident forme un
jour ; sa révolution d’occident en
orient forme l’année ; leurs subdi-
visions forment les mois, les heu-
res,,.etc.
Quelques auteurs distinguent le
Lems en astronomique et en civil.
Le tems astronomique se compte
d’un midi à Pautre, par larévolution
diurne du soleil,
Le tems civil n’est autre chose
que le £ems astronomique , accom-
modé aux usages de la société civile ,
et divisé en années, mois et jours,
que lPon compte d’un minuit à
Vautre.
On distingue aussi dans Pastrono-
mie, le Lems vrai ou apparent, et
le tems moyen ou uniforme, Voy.
EQUATION DU TEMS.
(Marine ) Le mot tems signifie ,
en fermes de marine’, comme dans
le langage ordinaire , l’état actuel
de Patmosphère, de la mer et dæ
vent.
Beau tems ; Cest un vent frais,
favorable à la route.
Grand tems ; c’est un grand vent,
favorable à la route , et qui fait faire
beaucoup de chemin.
Gros lems ; c’est un mauvais
lems ; avec gros vent et grosse mer,
Petit tems ; c’est un tems où le
vent souftle modérément, et fait faire
peu de chemin.
T'ems fait ; c’est un vent qui souf-
fle depuis plusieurs jours , qui est fa-
vorable à la route , et qui promet de
durer; il est opposé à £emns incertain.
T'ems maniable ; c’esf celui par
lequel on peut faire faire toutes les
évolutions que l’on veut , sans qu’on
soit fatigué n1 retardé par une grosse
mer.
(Musique) T'ems se diten mu-
sique, de La mesure du son, quant à
la durée,
AJo TEN
On considère le Lems , en mu-
sique , ou par rapport au mouve-
snent général d’un air, et, dans ce
seps, on dit qu’ilest lent ou vite,
ou, selon les parties aliquotes de
chaque mesure , et qu’on appelle
particulièrement Lemis ; ou, enfin,
selon la valeur propre de chaque
note.
( Danse , escrime ) Tems se dit
dans la danse , dans Pescrime, dans
les exercices militaires, de certains
momens, pendant lesquels il faut
faire certains mouvemens qui sont
distingués et séparés par des pauses.
( Gramm.) TLems se dit aussi en
termes degramimaire, des différentes
inflexions qui marquent dans les
verbes, le Lems où se passent les ac-
tions dont on parle.
( Vénerie) Revoir de bon tems ;
cette expression signifie trouver une
voie fraiche et de la nuit, Si la voie
est d’un jour ou deux, on dit qu’elle
est de vieux lems.
TENABLE , adj. de tenir , en la-
fin éenco.
{ Art muilit.) Cette place n'est
pas tenable ; cela signilie, en ter-
mes militanes , qu’elle est trop foi-
bie pour étre défendue.
TENACE , adj. du lat, £eneo , te-
Dir : qui tient fortement.
( Physique ) On désigne par ce
mot, ou par {enacile, cette qualité
des corps par laquelle ils peuvent
soutenir une pression, une force ,
un tiraillement considérable sans se
rompre. La qualité qui lui est oppo-
sée est fragilité.
( Botan. ) I se dit de ce qui, au
anoyen de petites pointes hameçon-
nées , ou de petits poils crochus,
s’accroche à ce qui le touche, et s’en
détache difficilement. Le calice com-
mun de la bardane , la gousse de
beaucoup d'espèces d'hédysare sont
tenaces.
TENAILLE , s. f. du latin {ena-
cula , fait de Lenax , qui tient forte-
ment, dérivé de {eneo , tenir.
( Zechnol. ) Instrument de fer
composé de deux yièces attachées
l’une à l’autre, par une goupille,
autour de laquelle eiles s’ouvrent et
se resserrent pour tenir ou pour ar-
racher quelque chose,
À hr: OI, 1 oz FA
( Chirurgie) Les chirurgiens ap
AE N
pellent fenailles un instrument dont
ils se servent pour couper des esquil-
les ou cartilages. Ce sont des espèces
de pinces dont lextrémité de chaque
branche est un demi-croissant ter-
miné par un tranchant.
( Archit.) En architecture , on
appelle tenailles de fer ce que les
ouvriers appellenteut ah E TN 0
(Art milit.) ‘L'enaille, en termes
de fortification , est un ouvrage ex-
térieur placé devant la courtine, en-
tre les deux bastions , construit sur
les lignes de défense.
TENAILLON, s. m. diminutif de
Lenaille.
(Art nulit.) C’est le même ou-
vrage que celui qu’on appelle grande
lunette, Il est composé de deux par-
ties, dont chacune couvre les faces de
Ja demi-lune , devant laquelle :il est
construit,
TENDANCE, s. f. du latin tendo,
tendre , se diriger vers.
(Physique) Effort que fait un
corps pour se porter veis un point
quelconque. Fous les corpspesans ont
une lendance vers le centre des
graves. La tendance d’un corps mü
circulairement , est de s'échapper
per une langente,
FENDON, s. m. du latin £endo,
tendinis, fait de tendo , tendre.
( Anal.) Le tendon est une partie
solide, glacé de bleu, qui termine
ordinairement le muscle, et qui est
de même composé de filets étroite-
ment unis les uns avec les autres.
TENDRE, adj. du lat. tener :
qui peut être aisément divisé, in-
cisé.
(Peinture) Couleurs tendres ; ce
sont celles qui font sur les yeux le
méme effet que des choses délicates
operent sur le tact. Des couleurs {er-
des sont opposées à des couleurs
dures. :
TENDREMENT , adverb. même
origine que tendre : avec tendresse,
(Peinture) Peindretendrement ;
ou avec tendresse ; c’est peindre’
d’une manière suave et moëlleuse.
On dit de même en gravure, burin
tendre. Le burin de Drevet avoit de
Ja tendresse; celui de Balechon en
manquoit.
(Musique ) Tendrement ,; écrit
à la tète d’un air, indique un mou-
vement lent et doux, des sons filés
TEN
gracieusement , et animés d’une ex-
ression tendre ettouchante. Les Ita-
ip se servent du mot 4/70r050 ,
dans le meme sens; mais le carac-
tère de l'amoroso a plus d’accent ;
il est moins fade et plus passionné,
FENESME, s. m. du grec ænveç-
pos (iénesmos) , tension , dérivé
de reiyæ | {ein0 ), tendre,
(Medec.) Le ténesme est une
envie fiéquente, pour ne pas dire
continuelle, mais inutile, d'aller à
la selle, sans rendre tout au plus
qu’une petite quantité de matière
visqueuse , mucilagineuse, sangui-
nolente où purulerte,
Le ténesmeaccompagne souvent la
dyssenterie, la diarrhée , les hémor-
roïdes et là pierre : il est ainsi ap-
pelé, parceque, dans cette maladie ,
on sent une continuelle tension au
fondement.
TENETTE , s. f. du lat. {ena-
cula , fait de teneo , tenir.
( Chirurgie ) Instrument de chi-
rurgie fait en pince, propre à saisir
et à fixer en embrassant. On s’en sert
articulierement pour saisir et tirer
É pierre de la vessie, dans l’opéra-
tion de la taille,
TENEUR, s. f. du latin £enor,
suite, continuation.
( Pratique ) H se dit des disposi-
tions contenues dans un acte , dans
un contrat, dans un jugement,
Les arréts confirmatifs des sen-
tences portent qu’elles seront exécu-
tées he leur forme et teneur,
TENOR , s. m. Terme italien
qui signifie TAILLE. Foy. ce mot.
TENSIF , VE , adj. du lat. en-
do, Lensum , tendre , étendre : ac-
compagné de tension.
(-Héd. ) Douleur tensive ; c’est
une douleur accompagnée de ten-
sion,
TENSION , s.f. du lat. tensio ,
fait de tendo , Lensum , tendre : état
d’une chose tendue.
( Musique ) Les différens tons
que peut rendre la méme corde , qui
demeure toujours de la mème lon-
gueur, dépendent des différens de-
grés de tension. V. TON.
TENTACULE , s. f, diminutif
du lat. Lula , tente, fait de {endo ,
densum ou lentum , tendre,
TE P 431
( Hist. nat.) Les tentacules sont
des cornes mobiles, placées à l’ex-
trémité antérieure des mollusques,
au nombre de deux ou de quatre, et
qui s’allongent et se raccourcissent à
volonté,
TENTE, s. f. du lat. £entorium ,
fait de £endo , tendre.
( Art. milit.) Espèce de pavillon
fait ordinairement de toile de coutil,
etc. , dont on se sert à la guerre,
our se mettre à couvert.
( Chirurgie) Tente se dit aussi
d’un petit morceau de charpie, roulé,
figuré comme un clou à tete ronde ,
qu'on introduit dans les plaies et les
ulcères , pour porter les médicamens
dans leur fond, pour donner issue à
la matière , et pour les empêcher de
se refermer avant que le fond soit
rempli.
TENTIPELLE, s. m, du latin
tendo , tensum ou lentum , tendre,
et de pellis, peau : ce qui tend la
eau.
( Cosmét.) Remède pour dérider,
pour effacer les rides de la peau.
TENU,UE, adj. du lat. enuis,
fait de £nuo, aménuiser, afloiblir,
amoiudrir.
(Didactique) Terme didactique
signifie menu , mince , m1em-
rane tenue , particules lcnues.
TENUE, s. f. du latin £eneo , te-
nir : état d’une chose ferme, stable
et constante,
(Musique) Tenue, en termes de
musique, est un son soutenu par
une partie durant deux ou plusieurs
mesures ; tandis que d’autres parties
travaillent.
(Marine ) On dit en termes de
marine , que la tenue est bonne ,
qu’un fond est de bonne tenue, lors
que les ancres mordent bien au fond
et ne sont pas sujettes à y chasser par
de gros vents; et l’on dit qu’un fond
est de mauvaise tenue, lorsqu’il est
mou, que les ancres le labourent
facilement , ou bien lorsqu'il est
composé de roches dures où l’ancre
ne s’accroche pas suffisamment.
TEOREE , s. m. 7. TUORBE.
TEPHRAMANCIE , s. f. du grec
mégpa ( tephra ), cendre , et de pay=
Fiiz CES , divination.
( Divinat.) Espèce de divination
dans laquelle on se servoit de la cen-
432 TER
dre du feu qui avoit consumé les
victimes dans les sacrifices, pour
tirer des présages, c’est la même
chose que SPODOMANCIE. #”. ce
ruot.
TERATOSCOPIE , s. f. du grec
Tépac (léras ), génit. répæroc (téra-
£os), prodige, et de xomte (skopéo),
voir, considérer,
( Divinul. ) Espèce de divination
qui consiste à tirer des augures de
Papparition et la vue des monstres,
des prodiges , des fantomes ; comme
accouchemens monstrueux , pluies
de pierre , de sang, combats d’ar-
mées aériennes, etc.
TÉRÉBENTHINE , s. f. du grec
a'épéCivBoc ( térébinthos ), arbre rési-
neux du Levant.
( Botan.) Résine liquide qui dé-
coule naturellement ou par incision
des térébinthes.
Le térébinthe où pistachier tére-
binthe est originaire de lile de
Chio , et se trouve aussi dans quel-
ques contrées méridionales de la
France.
TÉRÉBRATION , s. f. du latin
terebra , taxrière , et d’ago , agir,
faire : Paction de percer avec une
farrière.
( Agricull. ) Terme d’agriculture
par lequel on exprime Paction de
ercer un arbre , pour en tirer la
gomme , la résine.
TÉRET , ÊTE , adj. du latin
teres , Lerelis , rond , long et cylin-
drique.
( Botan. ) Il se dit des parties des
plantes qui sont solides, sans au-
gles , soit rentrans , soit saillans.
TEÉRETIUSCULE , adj. dimin.
de téret,
( Botan. ) Presque teret.
TERGEMINE , EE, adj. du latin
Lergeminus , triple , composé de £er,
trois fois, et de gernino , accouplé ,
composé trois fois.
( Botan. ) Feuille iergéminée ;
c’est une feuille composée , dont le
pétiole commun se fourche au som-
met en deux pétioles secondaires ,
dont chacun est muni de trois folio-
les , l’une à la base externe, et les
deux autres terminales.
TERGIVERSATION , s.-f. du
latin tergiversaltio, fail de dergum.,
TER
le dos, et de versor, étre dans l’ha-
bitude de faire , de tourner : l’ac-
tion de faire voir le dos, de montrer
le derrière.
( Pratique) V’action de tergiver-
ser , ou faire des fuites, des chica-
nes, des obstacles, des difficultés
pour empêcher la conclusion d’une
affaire, ou pour ne pas faire de ré6-
ponses positives.
TERME, s. m. du grec répuæ
(terma ), borne, limite, dont les
Latins ont fait {erminus , dans le
même sens. -
Archit.) Termes se dit, en ar-
chitecture, des statues dont la partie
inférieure se termine dans la forme
d’un obélisque renversé, ce qui s’ap-
pelle gaîne. Le ferme marin est celui
qui se termine en queue de poisson.
( Pratique ) Terme se prend au
palais, pour l'échéance du délai, du
jour auquel on doit payer ou faire ce
qui est dû.
( Géom. ) Terme, en géométrie,
se prend quelquefois pour un point ,
pour une ligne , etc. Un point est le
terne d’une ligne, une ligne est le
terme d’une surface, et la surface est
le Zerme d’un solide,
( Algèbre ) Termes d'une équa-
tion ; ce sont les différens monomes
dont elle est composée.
( Arithmét. ) L'ermes de propor-
lion ; ce sont les nombres ou quan-
tités que lon veut comparer les unes
aux autres. Par exemple, 4:8::
6 :12; alors 4,8 , 6, 12, sont ap-
pelés les termes de La proportion.
(_Astron. ) Termes éclipliques ;
ce sont les limites des distances de
la lune à son nœud , nécessaires
pour qu’il y ait éclipse.
( Gramm.) Terme signifie aussi
mot, diction.
Terme propre , terme figuré ,
Lerme chaque. F. PROPRE,
FIGURE , TECHNIQUE.
TERMINAL, LE , adj. du lat.
terminalis, fait de terminus, TER-
ME. #, ce mot.
( Botan. ) Qui occupe ou forme
le sommet même d’une partie quel-
conque.
TERMINTHE , s m. du grec
Tippuydoc ( terminthos ) , fruit du
térébinthe.
( Méd. ) Espèce de pustule on de
tubercule
TER
tubercule inflammatoire , rond, noi-
râtre ou verdâtre, sur lequel il se
forme une pustule noire et ronde ,
qui ,ense desséchant, dégénere en
bouton écailleux, semblable en
quelque manière au fruit du téré-
binthe , en grec Lerminthos, d’où
lui vient son nom.
TERNAIRE , adj. du lat. £erna-
rius, nombre de trois,
( Arithméel. anc.) Nombre ter-
naire ; Cest un nombre parfait ,
selon Plutarque ; le nombre lernaire
étoit fort en estime chez la plupart
des peuples anciens,
TERNE, adj. de ternir, fait, sui-
vant quelques-uns, du latin £errenire
rendre semblable à de la terre ; qui
n’a point d'éclat, ou qui en a peu.
TERNES,EES, adj. du lat. ter-
nus, du nombre de trois.
(Bolan.) TH se dit des parties des
plantes qui sont au nombre de trois,
sur un support commu , ou fixées
trois à trois, soit au même point,
soit sur le même plan d’un axe ou
réceptacle commun.
TERRAGE, s. m. de TERRE,
( F.ce mot), et dago, faire , agir:
Paction de terrer.
(Raffinerie) Terrage est le nom
que les cultivateurs de la canne à
sucre ont donné à une opération
dont l’objet est d’eulever, à la faveur
de l'eau et d’une terre argileuse , la
portion de sirop qui reste à la surface
des petits cristaux de sucre , réunis et
agrégés en une masse conique, appe-
lée pain. Pour cet effet , on verse sur
la base du pain , une terre argileuse,
délayée dans l’eau , à consistance de
bouillie, Cette terre fait fonction
d’éponge. Emportée par son propre
poids, l’eau dissout le sirop, qui,
devenu plus fluide , est entrainé vers
la partie inférieure de la forme , et
découle dans le potsur lequel elle est
placée. Telle est lopération qu’on
appelle terrage.
TERRAIN, s. m. du lat. barbare
terraniurm , fait de terra , terre : es-
pace de terre. -
(Art milit.) On dit, en parlant
dun siége, que les assiégeans ont
gegné du £errein peu à peu. On dit
d’un fort, qu’il est dans une situa-
tion merveilleuse, mais sur un mau-
vais Lerrarr.
‘Tome LIL
T ER 433
TERRAQUE, EE, adj. formé
du lat, £erra, terre , et d’agua , eau :
composé de terre et d’eau.
( Cosmologie ) I n’est guère d’n-
sage que dans cette phrase : Le globe
Lerruque. s
TERRASSE, s..f. du lat. barbare
terracia , fait de Lerra, dont les Ita-
liens ont fait {errazo.
(_Archit.) Levée de terre dans un
jardin , dans un parc , faite de main
d'homme , pour la commodité de la
promenade ; ou pour le plaisir de la
vue.
On dit d’un jardin, qu'il est en
Lerrasse , pour dire qw’il est élevé en
orme de terrasse,
Lerrasse se dit aussi d’un ouvrage
de maçonnerie , en forme de balcon
et de galerie découverte,
Terrasse se dit encore du toit
d’une maison, lorsqu’il est en plate-
forme et à découvert.
(Sculpture) Les sculpteurs ap-
pelient ferrasse, certains défauts
qui se trouvent dans le marbre, et
quiempèchentde lui donner un beau
pol. f
TERRASSE, EE, adj. même
origine que TERRASSE.
(Blason) On dit, en termes da
blason, qu'un arbre est {errassé,
pour dire qu'on voit autour de l’arbre,
la motte de ferre dans laquelle sont
ses racines. Un tel porte d'argent à
l'arbre de S'inople , lerrassé de
ntéme.
TERRE, s. f, du latin £erra.
(Astron.) La terre est, suivant
le système de Copernic, lune des
planetes qu’on appelle premières.
Dans lhypothese de Ptolémée, la
Lerre est le centre du systeme solaire.
F. SYSTEME.
La Lerre est applatie vers les pôles.
F. FIGURES DE LA TERRE ; 7.
aussi, PRECESSION , SAISONS,
SPHERE, ZONE, GLOBE, AXE,
DEGRE , POLE, etc.
( Géogr. ) Terre se dit des diver-
ses portions de la terre. Terres aus-
trales , Lerres inconnues , lerre fer-
me , ou continent, par opposition
aux iles.
(Marine) Le mot terre, accom-
pagné de différens verbes, forme,
dans le langage des gens de mer, dif
Le
254 T'EUR
férentes expressions dont voici les
principales:
Terre! terre! (interjection) ;
c'est un cri que fait l’homme qui
apercoit le premier la*terre , après
une longue traversée , où l’on n’a pas
en la vue de la Lerre depuis long-
eme,
Etre à terre ; c’est être près de
lerre dans un vaisseau.
Courir à terre; Cest gouverner
droit sur la £erre.
Avoir le bord à terre ; Cest, lors-
qu’on louvoie le long des côtes, être
sur celui des deux bords qui vous
snène vers la {erre.
Etre mangé par la terre ; Cest,
en parlant d'un bâtiment, lorsqu'é-
tant vu de loin, il semble collé con-
tre une ferre, et se distingue à peine ,
parce que ses mâtset ses voiles se
confondent avec les différens objets
de la cote.
Noyer laterre ; voy. NOYER.
Brise de terre ; voy. BRISE.
(Minéral.) Terres ; on appelle
ainsi les substances qui forment la
base de toutes les pierres, et dont
quelques-unes entrent dans la com-
position des corps organisés.
On les regarde comme des subs-
tances simples, parce que l’art n’est
as encore parvenu à les composer ni
à les décomposer. On en connoit au-
jourd’hui neuf :
19. La silice, qui forme la base
<es roches primitives, et de toutes
les pierres quartzeuses et silicées.
20, L’alumine , qui entre pour
beaucoup dans la composition des
schistes, des ardoises , des argi-
les , etc.
30, La chaux ou terre calcaire,
gui fait la base des marbres,
49, La magnésie , qui entre com-
me partie essentielle dans la compo-
sition des serpentines , des stéatites ,
des tales, et autres pierres connues
sous le nom de magnésiennes.
50, La zircone, qui fait la base
du zircon, appelé par corruption
jargon, et de l’hyacinthe.
60. La baryte ou terre pesante,
qui est la base du sulfate de baryte
où spalh pesant. De très-habiles na-
furalistes la regardent comme un oxi-
de méfallique.
TER
70, La stronliane , qui est la base
de la stronlianile ou la caxborate de
stronliane ,et de la célestine ou sul-
fate de strontiane. I paroit aussi que
c’est une Lerre qui éprouve un com-
mencement de métallisation.,
80. La glucine, découverte par
Vauquelin dans Paigue-marine, ou
émeraude de Sibérie, et dans l’éme-
raude du Pérou,
00. L’ytlria, découverte dans le
minéral nommé gadolinite.
Les quatre premières de ces terres
sont anciennement connues ; les cinq
autres sont des découvertes de la chi-
mie moderne.
Tromsdorff a cru avoir découvert
dans le béril de Saxe, une dixième
Lerre , qu’il a nommée AGUSTINE,
(. ce mot) ; mais cette découverte
n’a pas été confirmée.
Terre absorbante ; on donnoit
autrefois ce nom à une substance
qu'on regarduit comme le principe
Lerreux par excellence ; mais la chi-
mie moderne ayant reconnu neufes-
pècesdeterres simples, il ne peut plus
y avoir de principe lerreux unique.
(éd.) On donne , en médecine ,
le nom de terres absorbantes à dif-
férentes sortes de Lerres auxquelles
on attribue la propriété d’absorber
les humeurs viciées de Pestomac.
Telles sont la magnésie, les yeux
d’écrevisse, les coquilles d’œnf, les
bols de terres bolaires.
(Minéral.) ‘Terre adamique ;
c’est le nom que les anciens natura-
listes donnoient à diverses substances
terreuses, et même à des oxides mé-
talliques , tels que Pocre rouge.
TL'erre alkaline ; c’est une terre
qui possède plusieurs propriétés des
alkalis, et notamment celle de se
combiner avec tous les acides, com-
me la chaux , la magnésie , la ba-
ryle , la strontiane.
J'erre alumineuse ; voy. ALU-
MINE.
L'erre animale ; quand on donne
ce nom au résidu de la putréfaction
des cadavres, c’est uu terreau composé
d’un grand nombre de substances
diflérentes. La terre animale obte-
nue par la combustion, est un phos-
phate de chaux.
Terre argileuse ; v. ARGILE,
TER
Lerre arsénicale ; c’est l’oxide
d’arsenic.
L'erre bleue ; on a donné ce nom,
tantôt à du prussiate de fer natif,
tantot à des terresargileuses colorées
par le cuivre , tantôt aux cendres
bleues natives, qui sont un carbo-
nate de cuivre pulvérulent,
L'errebitumineuse;v. HOUÏLLE.
T'erre bolaire , ou bel , ou terre st-
gillée ; voy. BOL.
* Terre calcaire ; voy. CHAUX.
L'erre forte ; on donne ce nom aux
terres mélanges où largile domine.
Terre à foulon ; voy. FOULON.
L'erre jaune ; voy. OCRE.
Terre métallique ; on donnoit
autrefois ce nom aux oxides des mé-
taux.
Terre novale ; les agriculteurs
donnent ce nom à une terre zouvel-
leinent défrichée.
L'erre d'ombre ; c’est une matitre
terreuse , d’une couleur brune assez
obscure, qu’on emploie principale-
ment en peinture. IL y a deux subs-
tances tres-différentes qui portent le
mème nom : la Lerre d'ombre , pro-
prement dite, que l’on a d’abord ti-
rée desenvirons de la ville de Nocéra,
ville d'Ombrie , d’où lui vient son
nom, ét qu’on tire aujourd’hui de
l'ile de Chypre. La seconde est la
terre d'ombre végétale ; c’est un bois
fossile converti en une espèce de tan-
née, de couleur brune, qui se réduit
facilement en poudre. On emploie
en peinture, soit à l’huile, soit en
détrempe.
Terre pesante ; voy. BARYTE.
Terre à pipe ; C’est une argile
blanche et fine, qu’on trouve aux
environs de Rouen, et qu’on trans-
porte en Hollande , où Pon en fabri-
que ne immense quantité de pipes.
T'erre à porcelaine ; voy. KAO-
LIN , PETUN-TSE.
TERRE A POTIER ; voy. AR-
GILE,
TERRE QUARTZEUSE ; voy.
SILICE. L
: TERRE VEGETALE , ou Au-
rmus, ou Lerreau ; Cest la couche su-
perficielle qui presque par-tout cou-
vre le sol, et qui est communément
composée de trois sortes de terre :
l'argile , la terre calcaire et la terre
quurizeuse, mêlées du débris des
TER 435
corps organisés, et sur-tout des végé-
taux , qui, tous les ans, l’embellis-
sent de leur verdure, et tous les ans
y laissent leurs dépouilles.
L'erre vierge; on appelle ainsi la
lerre qui n’a Jamais été soumise à la
culture.
TERREAU , s. m. dimiputif de
TERRE.
(Ægricult., jardin.) On donne ce
nom à la terre produite par la décom-
position des végétaux et des animaux
de toute espèce, mais particulière-
ment à celle si éminemment noire,
légère , substantielle, et ,en général
si recherchée des cultivateurs et des
fleuristes en particulier , qui provient
des couches des jardins.
Les jardiniers s’en servent pour
garnir les couches, afin d’avancer la
végétation des planteset des légumes,
Afin de le rendre gras et vif, ils ont
soin de Pamonceler en brisant les
vieilles couches. Toutes sortes d’her-
bages entassés depuis long-tems , et
réduits en terre, forment un excel-
lent terreau.
TERRE-PLEIN, ou TERRE-
PLAIN ,s. m. du lat, /erra , terre, et
de planus, plat, uni.
Archit) Terre-plein se dit en
architecture, de toute terre rapportée
entre deux murs de maconnerie,
pour servir de terrasse ou de chemin
pour communiquer d'un lieu à un
autre.
(Fortificat.) Terre-plein est aussi
Ja superficie horizontale du rempart,
c’est-à-dire, la partie supérieure du
rempart, qui est à peu pres parallèle
an rez-de-chaussée , et qui , du côté
de la campagne, est terminée par
un pærapet , et du coté de la place
par le talus extérieur.
TERREUR , s. f. du lat. error,
effroi, épouvante.
Art milit.) Terreur panique ;
us PANIQUE. LT
On expliqueroit difficilement les
Lerreurs paniques qui arrivent dans
les armées , tant la cause en est ca-
chée et inconnue. Elles arrivent or-
dinairement lorsque les armées sont
proches ou en présence, ou après
quelque échec ou quelque renfort ar-
rivé à l’ennemi. Alors, peu de chose
est capable de jeter l’armée dans
l’épouvauteet la EU ei sur-tout
e 2
Fa
426 T Æ01$5
dans le silence et les téntbres de la
nuit. Xénophon , qui est un maitre
dans Ja science des armes, dit qu’il
est avantageux, lorsqu'il arrive une
erreur panique dans une armée , de
ia tourner en plaisanter ie.
TERRIER , s. m. du latin barb.
terrarium.
( Chasse) Trou, cavité dans la
terre, où certains animaux se reti-
rent. J'errier de lapin, terrier de
renard.
L'errier se dit aussi d’un chien
propre à chasser le lapin, le blai-
reau, etc.
(Rég. féodal) Papier terrier ; c’é-
toit, avant la révolution, un registre
contenant le dénombrement des par-
ticuliers qui relevoient d’une sei-
aneurie, et le détail des droits, cens
ec rentes qui y étoient dus.
TERRITOIRE, s. f, du lat. Ler-
rilorium , dtrivé de £erra, terre :
étendue de terre.
(Æcon. polit.) Etendue de pays
occupée par une puissince où un
élat politique.
Il se dit aussi de l’espace de terre
qui dépend d’une juridiction,
TERROIR ,s. m. du lat. terra.
(Agricult.) Terre considérée par
rappoït à l’agriculture, “L'erroir fer-
uile , terroir aride.
TERSET ou TERCET , s. m.
du grec rusixoc (trislichos), qui
procède de trois en trois.
(Poësie) I se dit de trois vers
qui sont liés ou qui marchent en-
semble.
Le sonnet est composé de deux
quatrains et de deux tercets. En Ita-
lie, plusieurs poëmes sont faits par
dercets. À
TERTRE , s. m. du celtique
tertr, colline. .
( Lopogr.) Eminence de terre ,
monticulé quis’'élève au milieu d’une
plaine , et qui est détachée des côtes
voisines, Quelques naturalistes ont
remarqué que ces plaines. sont les
vastes litsdes anciens fleuves, et que
les tertres sont des petites iles queces
fleuves avoient formées par laccu-
mulation de leurs dépots.
TEST ou TET, s. m. du latin
Lesla, coquille.
( Conchyliologie) On appelle
TAE\S
ainsi la substance de enveloppe des
mollusques conquiliferes, des tortues,
des crustacés et des oursins,
(Mélallurg.) L'estou tétest encore
une espèce de coupelle dont on se sert
dans l’aflinage ou dans opération de
la coupelle en grand. Le Lé1 sert ordi-
nairement à rolir, à griller la mine
dans les essais docimastiques.
(Hist. d'Anglet.) Serment du
Lest, ou serment d’épreuve, On doune
ce nom, en Angleterre, à l’acte de
soumission , ou ‘un formulaire de
serment, établi par acte du parle-
ment , au préjudice des catholiques
romains , par lequel on reconnoit la
suprématie du roi, et l’on renonce à
la primauté du pape. Ce serment est
ainsi appelé, parce qu’on le regarde
comme l'épreuve, la pierre de tou-
che, et la plusgrande marque de fidé-
lité pour le gouvernement étabh, et
Von ne peut obtenir aucun emploi
sans cette condition,
TESTACE, ÉE, adj. du lat. tes-
La, coquille, écaille ;: garni d’é-
cailles.
( Hist. nat.) Ce nom a été appli-
qué anciennement à tous les ani-
maux qui avoient une enveloppe so-
lide. Aujourd’hui on n’applique plus
ce mot qu'aux coquillages.
(Minéral.) De testacés , les mi-
néralogistes ont fait £estacites , pour
désigner les coquilles pétrifiées.
T'estacite vient du latin {esta, co-
quille, et du grec x8oc ( lithos ) , co-
quille, pierre , ou coquille pétrifiée.
TESTAMENT , s. m. du lat. tes-
Lamentum , fait de Lestor, témoi-
gner , assurer , déclarer.
Le Lestamentest un acte parlequel
le testateur dispose, pour le tems où
il n’existera plus, de tout ou partie
de ses biens, et qu’il peut révoquer,
L'estument olographe ; c’est celui
qui est écrit en entier, daté et signé
de la main du testateur. Il n’est assu-
jéti à aucune forme.
J'estament authentique ou par
acte publie ; c’est celui qui est recu
par deux notaires , qui leur es! dicté
par le testateur, et qui est écrit par
Fun de ces notaires, tel qu'il est
dicté.
Testament mystique; c’est cehu
quiest caché au notaire où aux té-
moins qui lerecoivent. Ce testament
ET
est enfibrement écrit, daté et signé
dé la main du testateur; mais il est
tenu de le présenter aux notaires et
aux témoins, et d'écrire en leur
présence, que le papier qu’il pré-
sente est son testament.
Testament mutucl; cest celui
qui est fait réciproquement entre
conjoints ou autres, au profit du sur-
Vivant.
L'estament nuncupatif; c’est ce-
lui qui est fait de vive voix , et sans
écrit. 7, NUNCUPATIF,
TESTICULE, s. m. du lat. Lesti-
culus , diminutif detestis , témoin :
petit témoin.
(Anat.) C'est le nom de deux
glandes destinées à sécréter du sang
lhumeur séminale. Elles sont ainsi
appelées, parce que les anatomistes
les ont regardées comme deux petits
témoins dont la présence est nêces-
saire pour constater la virilité.
Il paroïît cependant que le témoi-
gnage d’un seul suffit en cette matib-
re, puisqu'on à vu des hummes f6-
conds , qui n'étoient cependant
pourvus que d’un seul £esticule,
comme le dictateur Sylla , et le con-
quérant tartare Famerlan.
Il y a des hommes qui paroissent
à lextérieur , mavoir point de Lesti-
cules ; mais c’est parce que ces or-
ganes sont demeurês dans la cavité
du bas-ventre; loin que ces indivi-
dus soient impuissans , on les dit
beaucoup plus ardens que les autres,
à cause de la chaleur continuelle dont
leurs £esticules sont pénétrés. C’est
pour cela que plusieurs animaux,
ayant teurs £esticules toujours atta-
chés près desreins , sont d’un tem-
pérament tres-porté à amour, té-
moin parmi les oiseaux , les coqs, les
moineaux ; et, parmi les quadru=
pèdes, les rats, Les lapins, les liè-
vres,.vetc.
TESTUDO, s. Mot latin qui si-
gnifie Loriue.
(Med. ) Tumeur enkistée, ana-
logueé au meliceris, large et ronde
comme une écaille de £ortue, d’où
lui vient son nom. Elle se forme à la
tète , et cause quelquelois, par sa
suppuration , autant d’accidens que
Je talpa,
TETANOS, s. m, du grec rerairæ
( tétaino ), tendre.
ENT 437
(Wéd.) Sorte de spasme ; ou con
vulsion universelle qui saisit tout le
corps à la fois. Le /élanos est rare
dans les climats tempérés : il est
beaucoup plus commun dans les pas
chauds.
YETE , s. f. de {esta , coquille.
écaille.
( Anat,) L'une des trois princi-
pales cavités du tronc; c’est cetfe
pætie ronde et oblongue située au
dessus du tronc, qui renferme non-
seulement le cerveau généralement
pris, mais encore les principaux or-
ganes des sens,
(f'enerie) Téle se dit des boisouw
cornes des bêtes fauves : elles quit-
tent tous les ans leurs tétes, et on
connoit leur âge par leur tete.
Zéle bien née ; cette expression
sert À désigner la belle venue et la
régularité du bois,
T'éle portant brochure ; c’est celle
qui a trois ou quatre chevilles, an-
douillers où épois , à la sommité
du bois.
L'éle enfourchée ou bien chevil-
lée ; c’est celle dont les dards du som-
met font la fourche.
L'éle pommeée ; c’est celle qui re-
présente à sa sommité une main ou-
verte,
L'éte couronnée ; c’est celle qni
forme avec ses cors une espèce de-
couronne : c’est la plus rare.
T'éte faux marquée ; c’est celle
dont les cors ne sont pas égaux en
nombre de chaque côté : par exem-
ple, quand il y en a six d’un côté et
cinq de Pautre, le cerf porte alors,
dans le langage de la vénerie, qua-
torze faux marques , le plus empor-
tant le moins,
(Fauconuerie) Faire La tête d'un
oiseau dé vol; c’est l’'accoutumer
au chaperon.
(Arts du dessin) ‘L'éte se dit de
la représentation ,; de Fimitation
d’une téle humaine par un peintre,
un sculpteur, etc. Téte grecque ,
lêle antique ; c'est une tele ‘du
Carrache , c'estune téte du ‘1iien.
({Vumismat.) T'éte, en parlant de
médailles , est le coté de l'effigie.
(Artinilit.) L'éte du camp; c’est
le terrein du campement qui fait face
vers la campagne : c’est à la £éle du
camp que l’on monte le bivouac.
438 ET
L'éte de la sape , tête de la tran-
chée ; c’est la partie la plusavancée,
la plus proche de l'ennemi.
T'éte d'ouvrage à corne ; ce sont
Jes deux demi-bastions et sa cour-
line,
T'éte d'un ouvrage à couronne ;
c’est un espace qui comprend un bas-
tion, deux demi-bastions avec leur
courtine et leurs flancs.
(Archit.) Téle de chevalement;
c’est une pièce de bois qui porte sur
deux étais, pour soutenir quelque
pan de mur ou quelqu’encoignure ,
pendant qu’on fait une reprise par
sous-œuvre.
Tête de mur; c’est ce qui paroît
de l'épaisseur d’un mur dans une ou-
verture , qui est le plus souvent re-
vêtu d’une chaîne de pierre ou d’une
jambe étrière.
Téte de voussoir; c’est la partie
du devant ou du derrière d’un vous-
soir d’arc.
( Marine ) L'éle est un terme de
construction.
Longueur du vaisseau de téle en
tete ; cette phrase, dans laquelle on
sous-entend de la téle de l'estambot
a celle de l'étrave, signifie la dimen-
sion de ia longueur d’un vaisseau.
Téte se dit quelquefois de la partie
la plus en avant du vaisseau, et ce qui
est le plus en avant dans une esradre,
une armée navale où un convoi.
Vaisseau de tête ; c’est celui qui
ouvre la marche, et qui se trouve
osté le plus en avant de la ligne, ou
à la tête de la ligne.
Fuire téte, on sous-entend au vent;
c’est faire roidir le cable apres avoir
mouillé, afin de faire euloncer les
pattes de ancre.
(Manëge) On dit qu'un cheval
place bien sa {éte, pour dire qu'il
porte en beau lieu , en parlant de son
action etde son encolure, Ou dit qu’il
a la téte dedans , quand il manie sur
les voltes de biais, et en pliant un
peu la tete.
Courir les tétes ; on appelle ainsi
un exercice de manége où le cava-
lier perce plusieurs Léles de carton
qui sont à terre , avec diverses sortes
d'armes , tandis que le chevai ga-
lope. 4
FETF
TETRA, du grec rérox (lé,
tra), contraction de rérl2pa (letra-
ru ), qui signifie quatre, Ce mot entre
dans la composition de plusieurs mots
grecs et françois.
TETRACORDE , s. m. du grec
Térpa (lélra), quatre, et de y6pdà
( chordé ), corde : à quatre cordes,
( Musique ancienne } C’étoit »
dans la musique ancienne , un ordre
ou système particulier de sons , dont
les cordes extrémes sonnoient la quar-
te, Ce système s’appeloit tétracorde,
parce que les sons qui le composoient
étoient ordinairement au nombre de
quatre, ce qui pourtant n'étoit pas
toujours vrai.
TETRADACTYLE, adj. du grec
Térpa (lélra ), quatre, et de d'axrunce
(daktulos), doigt : à quatre doigts.
(Hist, nat.) I! se dit des animaux
qui ont quatre doigts à chaque pied.
L'Ayppopolame est de ee nombre.
TETRADYNAMIE , s. f. du grec
Tétpa (Lelra) , et de de d'évapusc ( du-
narnis ), puissance : à quatre puis-
sances génératrices.
(Botan.) C'est le nom que Lin-
næus a donné à la classe XV de son
Système sexuel, celle qui renferme
les plantes qui ont quatre grandes
étamines et deux plus courtes et oj-
posées, et dont le fruit est ou une si-
lique ou une silicule. Les plantes qui
la composent ont été appelées cruci-
fères par Tournefort , à raison de la
disposition de leurs pétales.
TETRAEDRE, s. m. du grec
rérpa (lélra ), quatre, et d'édox (lié
dra) , siége, base : à quatre bases.
( Géom.) C'est ainsi que les géo-
mètres appellent l’un des cinq corps
réguliers, celui qui est composé de
quatre triapgles équilatéraux ; c'est-
a-dire, qui ont les faces et les angles
égaux.
( Cristallographie) M. Haui a
aussi donné ce nom à un cristal,
Re présente la forme de té-
traèdre régulier, comme forme se
conduire , tel que le sulfure de zinc
tétraëdre.
TETRAGONE, adj. dugrec 76-
rpx (létra), quatre, et de yœviæ
(gonid ), angle : à quatre angles.
(Géom.) Figure de quatre angles.
Ainsi, le quarré, le parallélogramme,
TET
lexhombe , le trapèse, sont des figu-
res {#lragones.
TETRAGONISME , s. f. même
origine que TETRAGONE.
( Géom.) C'est un terme dont
quelques auteurs font usage pour
exprimer la quadrature du cercle.
TETRAGINIE, s. f. du grec
Térpa (lélra), quatre, et de yurà
(guné) , femme : à quatre parties ,
emelles.
( Bolan.) C’est le nom du qua-
trième ordre des treize premieres
classes du Système sexuel de Lin-
næus, celui qui comprend les plantes
qui ont quatre parties femelles ou
quatre pistils.
TETRALOGIE, s. f. du grec
rérpa ( létra ), quatre , et de à6y0e
( logos }, discours ; ce qui est com-
posé de quatre discours.
(Hist. anc.) C’étoit le nom d’une
sorte de combat littéraire, qi avoit
lieu chez les Grecs, et qui consistoit
à disputer le prix par quatre pièces
dramatiques.
TETRAMETRE, s. m. du grec
sérpa ( létra ) , quatre, et de pirsoy
{ metron ), mesure , pied : à quatre
mesures, à quatre pieds.
( Poésie gr. et lat.) Sorte de vers
grecoulatin composé de quatre pieds.
On ne trouve de ces sortes de vers,
que dans les comiques , comme Té-
rence.
TETRANDRIE , s. f. du grec
Tétpx ( lélra ), quatre, et d’zvfs5e
( andros ), génitif d’avip ( anér),
bomme , mari : à quatre maris,
( Botan. ) Nem donné per Lin-
næus à la quatrième classe de son
Système sexuel , celle qui comprerd
les plantes qui ont quatre parties
mâles ou quatre étamines égales en
hauteur. :
TETRAPASTE ou TETRA-
PASTON ,.s. m. du grec rérpæ
(tétra) , quatre , et de &m4w (spao),
tirer : à quatre poulies.
( Méean. ) C’est le nom d’une
machine composée de quatre poulies,
TETRAPETALE, adj. du grec
rérpa ( Létra ), quatre, et de mérarov
( pétalon ) , pétale : feuille à quatre
étales,
( Botan. ) N se dit des fleurs com-
posées de quatre feuilles ou pétales.
e
TET 433
TETRAPHYLLE , adj. du grec
Tétpz ( lélre ), quatre , et de éanor
( phullon ), feuille : à quatre
feuilles,
( Botan.) Qui est composé de
quatre folioles. k
TETRAPLES, s. m. pl. du grec
Térox (létra), quatre, et d’émrou
(Laploo) , développer : à quatre ver-
Sions. ;
( Littéraë, sacrée) C’étoit le nom
d’une bible rangée par Origène sux
quatre colonnes. Dans chaque co-
lonne étoit une version différente :
celle d'Aquila , de Symmaque , des
Septante et de Théodoston; cet ou-
vrage fut composé après les HEXA-
PLES (7. ce mot), pour l2 commo-
dité de ceux qui ne pouvoient avoir
les hexaples.
TETRAPODE , adj. du grec
Térpa ( Lélra ), quatre, et de æoÿe
(pous) , génit. æ:d05 (podos), pied :
à quatre pieds.
( Hist, nat, ) Animal à quatre
pieds: quadrupède,
TETRAPODOLOGIE , s. f, du
grec rétoa ( tétra), quatre, de œoÿs
( pous ), génit. æodc ( podos),
pied , et de xéyos ( logos), discours,
traité,
(Hist. nat.) Partie de la zoolosi3
qui traite des animaux à quatre pie {5
ou des quadrupèdes.
TETRAPTERE , adj. du grec
rérpa ( tétra }, quatre , et de æripsy
( pléron ) , aile : à quatre ailes.
( Botan. ) Qui est composé de
quatre ailes.
TETRARQUE ,s m. du grec
rérrz (létræ ), quatre, et d'y
( arché ), empire, gouvernement.
(Æcon. polit.) Titre par lequel
on désignoit des princes du second
-ordre , subordonnés à une puissance
supérieure; et ainsi nommés, parce
que leurs Etats étoient censés faire
à peu près la quatriéme portion d’un
royaume dérmembré.
On appeloit {étrarchat ou létrar-
chie . la principauté dun {étrarque.
TETRASPERME , adj. du grec
réxpa ( létra ), quatre , et de satpuz
( sperma ), semence : à quatre
graines,
( Botan. ) Portant ou renfermant
uatre sémenres- ;
TÉTRASTILE ou TETRAS-
440 TI E Ü
TYLE , 8. m. du grec rérpz (/élra),
quatre , et de sÿaoc (stulos ), co-
lonne : à quatre colonnes.
(Archit. ) Bâtiment soutenu par
quatre colonnes de front,
TEÉTRASTIQUE , s. m. du grec
rérpa (lélra ), quatre, et de sy 06
( stichos ), vers.
( Poésie ) Quatrain , stance, cou-
plet de quatre vérs.
TETRASYLLABE, s. m. du grec
TéTpa (lélra ) , quatre , et de auxxa€
( sullabé), sylabe.
( Gramm. ) Mot composé de qua-
tre syllabes.
TEUTONIQUE , adj. du latin
leutones où teulont , theolilci, teu-
LiSCL , teuifisci , uom d’un ancien
peuple de Germanie : qui appartient
aux Teutons. |
(Chevalerie) Ordre teutonique ;
cet ordre prit naissance lan 1190,
au camp des Croisés, devant la ville
de Saint-Jean-d’Acre. Quelques ci-
toyens de Lubeck et de Bréme, tou-
chés de compassion pour le grand
nombre de malades et de blessés,
qui se trouvoit dans l’armée des
Croisés , consacrèrent leurs biens et
leurs personnes au soulagement de
ces infortunés. Pour cet effet, ils
dressèrent une tente avec la voile
d’un certain vaisseau Teutonique,
nmoimmé Cocka , y reçurent tous les
infirmes et les blessés de leur na-
tion , et les traiterent avec tout le
soin qu'inspire la plus tendre cha-
rité. Le roi et le patriarche de Jé-
rusalem engagtrent Frédéric, duc de
Souabe, qui commandoit le corps des
Croisés allemands, à écrire au roi
de Germanie, Htenri, son frère,
our demander au pape Célestin HE,
F confirmation de cetétablissement.
Henri fit la demande , et obtint une
bulle datée du 12 février 1191, par
laquelle Célestin confirmoit l'institut
des Frères-Hospitaliers {euloniques,
de Notre-Dame de Sion ; leur ordon-
nant de porter une croix noire sur un
manteau blanc, et de vivre sous la
règle de saint Augustin,avec tous les
priviléges accordés aux hospitaliers
de Saint-Jean, et aux chevaliers du
Temple. Bientot les hospitaliers teu-
1oniques devinrent militaires, sur le
modele des deux ordres qui les avoient
précédés, Ils posséderent en toute
TA
souveraineté la Prusse, la Livonie, les
duchés de Courlande et de Sémigal ;
mais la discorde s étant introduite
parmi eux, les princes voisins em
profiterent pour enlever à lordre une
partie de ses possessions, Le luthéra-
nisme acheva sa ruine. Les cheva-
liers qui persistérent dans Ja religion
catholique , furent obligés de quitter
la Prusse , oùétoit le siége de Pordre,
et de le transférer à Mariendal , en
Franconie. EI ne leur reste de leur
puissance et de leurs richesses, qu’un
petit nombre de commanderies di-
visées en différentes provinces.
TEXTE , s. m. du latin £exlus,
fait de {éxo, Lexlum, faire un tissu,
composer un ouvrage : ouvrage COM-
posé, ou tissu d’un ouvrage, d’un
discours. \
( Litiérat.) Discours original, ou
les propres paroles d’un auteur, con-
sidérées par rapport aux notes, aux
commentaires , aux gloses qu’on à
faites dessus le texte de l’écrilure
sainte , letexie hébreu.
(Imprimerie ) Gros texte, petit
texte ; ce sont deux caracteres dim
primérie,
TEXTILE , adj. de lexo, Llex-
Lu, Usser.
(Minéral.) Il se dit des substances
minciales qui peuvent étre em-
ployées à faire un tissu. L'amiante
esl une pierre lextile.
TEXTUEL.,: LE adÿ. même.
origine que TEXTE.
( Pratique) Qui est dans le texte
d’une loi, d’un arrèté, d’un règle-
ment, De là, texluellement, pour,
phrases pour phrases , ImoÉ pour
not.
TEXTURE , s. f. du latin £exo ,
textum , faire un tissu : la maniere
dont une chose est tissue.
(Physique) On nomme ainsi la
disposition particulière des molécu-
les d’un corps, de ses parties consti-
tuantes; c’est cette disposition qui
fait que ce corps est de telle ou telle
nature, qu’il à telles ou telles pro-
priétés , telles ou telles qualités,
THALASSARCHIE , où THA-
LASSARQUIE, s. f. du grec Baaæs-
ox (thalassa), la mer, et dapxà
( arché), empire, gouvernement :
empire de la mer.
(Histoire) C’est lempire des
LL
THE
mers. M. de Fénélon attribue , dans
son Télémaque, la thalassarquie ,
aux Phéniciens. Jusqu'au tems de
Justinien, les lois romaines permet-
toient dagir contre ceux qui trou-
bloient la navigation, ou s’oppo-
soient à la peche de la mer. L’em-
pereur Léon est le premier qui ait
accordé aux personnes qui avoient
des terres , le privilége de pecher de-
vant leurs domaives respectifs, ex-
clusivement aux autres. Il permit
meme à plusieurs particuliers de se
artager entr’eux le Bosphore de
hrace.
D’autres puissances ont fait, dans
la suite, diverses tentatives pour
s'emparer de la mer , et en interdire
l'usage public. La république de
Venise semhloit publier, quand son
doge épousoit la mer, qu’elle étoit
maitresse du golfe Adriatique.
Aujourd’hui, les Anglois préten-
dent à l’empire des mers. La {halas-
sarquie n'appartient à personne :
toutes les puissances ont chacune
leur droit sur la mer,
THALASSOMETRE, s. m. du
grec Bérxosx (lhalassa), la mer,
et de wérpoy (rmmelron), mesure :
mesure<le la mer.
(/Harine) C’est un nom qu’on a
donné à la sonde de mer, dont on se
sert pour connoitre la profondeur de
Peau, et la qualité du fond.
THARGOUM, 5. m. Mot chal-
déen , qui signifie interprétation.
(Littérature sacrée ) C’est le nom
que lon donne aux paraphrases
chaldaïques de la bible. On compte
buit thargourns.
THAUMATURGE , s. masc. du
grec ape (thauma }, génit. 6ai-
paros (lhaumalos ), merveille, et
d’épyoy (ergon), ouvrage : faiseur
de miracles.
( Histoire ecclésiastique) On a
donné ce nom à quelques saints qui
se sont rendus célèbres par le nombre
et l’éclat de leurs miracles. Saint
Grégoire thaumaturge, saint Léon
thaumalurge. Dans les derniers
siècles, saint François de Paule,
saint Francois Xavier ont été de
grands {haumalurges.
THE, s. m. Corruption du chi-
nois {heh.
(Botau,) C’est le nom d’un ar-
THE 44x
brisseau qui croit spontanément à
la Chine et au Japon. Les Chinois le
nomment /Lelh, et les Japonois{siaa.
Il est foujours vert, et se plait dans
les plaines basses, et sur les collines
et les reveis des montagnes qui jouis-
sent d'une température douce.
Les différentes sortes de {hé qui
sont connues dans le commerce , pro-
viennent toutes de la mème plante.
Les différences que Pon y remarque,
résultent des divers sols où croit l’ar-
brisseau du {hé, de l’âge auquel on
récolte les feuilles, et des diverses
pr'éparations qu’elles subissent.
Le thé est naturellement sans
odeur; celie qu’il répand lui est
communiquée par plusieurs plantes
avec lesquelles on le mèle, sur-tout
par Polivier odorant. Les auteursdes
Lettres édifiantes disent que les Chi-
nois gardent pour eux le meilleur
thé, et que celui que les Européens
exportent, a souvent bouilli plus
dune fois dans les théyères de ce
pays.
De tous les {heës consommés en
Europe, le plus agréable est celui
qui nous vient de la Chine, par
terre, et que la cararanne apporle
à Pétersbourg.
On fait, à ia Chine et au Japon,
deux ou trois récoltes de £hé : la pre-
mière a lieu à la fin de février, ou
au commencement de mars. L'ar-
brisseau ne porte alors que peu de
feuilles ; à peine développées , et
n'ayant guère plus de deux ou trois
Jours de crue ; elles sont gluantes,
petites, tendres, et réputées les
meilleures de toutes : aussi les ré-
serve-t-on pour l’empereur et les
grands de sa cour ; elles portent, par
cette raison ; le nom de hé impérial.
On les appelle aussi quelquefois la
fleur du 1hé.
La seconde récolte , qui est la pre-,
miere de ceux qui n’en font que deux
par an, commence à la fin de mars,
ou dans les premiers jours d'avril.
Les feuilles alors sont beaucoup plus
grandes, et n’ont pas perdu leur sa-
veur, Quelques-unes sont parvenues
à leur perfection, d’autres ne sont
qu'à moitié venues; on les cueille
indifféremment ; mais , dans la
suite, avant de leur donner la pré-
paration ordinaire, on les range dans
leurs diverses classes, selon leur
449 THE
grendeur et leur bonté. Les feuilles
de celle récolte, qui n’ont pas encore
toute leur crue , approchent de celles
de la première, et on les vend sur le
même pied; c’est par cette raison
qu’on les trie avec soin , et qu’on les
sépare des plus grandes et des plus
grossières,
Enfin , la troisième récolte, qui
est la dernière et la plus abondante ,
se fait un mois après la seconde, et
lorsque les feuilles ont acquis toute
leur dimension et leur épaisseur. On
en compose trois classes ; la troisième
comprend les feuilles les plus gros-
sières, et qui composent le {hé que
le simple peuple boit ordinairement.
I'ya, àlaChine, plusieurs ma-
nières de préparer les feuilles de {hé
Voici la préparation qu’elles reçoi-
vent communément.
Aussitot qu’elles sont cueillies , on
les fait sécher ou rotir sur le feu,
dans une platine de fer , et lorsqu’el-
les sont chaudes, on les roule avec la
paume de la main, sur une natte,
jusqu’à ce qu’elles deviennent com-
me frisées. Le but de cette opéra-
tion est de les dépouiller de Peau sur-
abondante; aussi la répète-t-on jus-
qu’à ce qu’elles aient perdu tout leur
jus : deux ou trois fois suffisent or-
dinairement, mais il y a des gens
délicats qui la répètent jusqu’à cinq
fois, et même jusqu’à sept, si le
tems ne leur manque pas.
Le thé, après avoir été gardé pen-
dant quelque tems, doit être tiré
des vases où on le tient , et rôti en-
core sur un feu tres-doux , afin de lui
laire perdre toute lPhumidité qu’il
peut contenir, ou qu'il a attirée de
nouveau ; après cela il devient pro-
pre pour Pusage , et peut étre conser-
vé fort long-tems sans se gâter, en
_ ayant soin de le garantir du contact
de Pair, qui , lorsqu'il est chaud , en
dissipe les parties volatiles,
THEANDRIQUE, adj. du grec
Beoc (théos), Dieu, et d’avñp (aner),
génit. ævd'pos ( andros ), homme.
( T'héol.) Terme dogmat'que ,
employé par St. Denis , évêque d’A-
thènes , pour exprimer les denx opé-
rations divine et humaine de J. C.
THEANTROPE, s. m. du grec
cos (ihcos), Dieu, et d’äsfosos
THE
( anthrôpos ), homme :
dieu.
(L'héol.) On se sert quelquefois
de ce mot dans le dogmatique , pour
signifier la personne de Jésus-Christ,
qui est véritablement homme-dieu.
THEATRE, s. m. du grec Déa-
Tpov (théatron), dérivé de Beéopus
(theaomaï) , regarder : lieu d’où
l’on regarde.
(Art dramat.) Le thédtre des
anciens, c’est-à-dire , tout le corps
de Pédifice où lon s’assembloit pour
voir Îles représentations tragiques,
étoit composé d’un amphithéâtre en
demi-cercle, entouré de portiques,
et garni de siéges de pierres qui en-
vironnoient un espace appelé or-
chestre.
Au devant étoit le plancher du
théatre, qu’on nommoit le proscen-
nium où pulpilum, avec la scène
qui était une grande façade , décorée
de frois ordres d’architecture , der-
rière laquelle étoit le lieu où les ac-
teurs se préparoient. Ce {héätre avoit
trois sortes de scènes mobiles depers-
pectives peintes ; savoir : la tragique,
la comique et la satyrique.
Dans la Grèce, jusqu’à Craterus,
les thédtres, ainsi que les amphi-
théâtres , n’étoient que de charpente;
maisun jour que ce poète faisoit
jouer une de ses pièces, Pamphithéâ-
tre trop chargé , se rompit et fondit
tout à coup. Cet accident engagea
les Athéniens à élever des fhéatres
plus solides, et ils en firent construire
qui ne le cédoienf en magnificence à
aucun édifice public , pas même aux
temples des dieux.
À Rome, les thédtres ne se bâtis-
soient anciennement que de bois , et
ne servoient que pendant quelques
jours. Lucins Mummius fut le pre-
mier qui rendit ces {héälres de bois
plus splendides , en enrichissant les
jeux qu'on fit à son triomphe, des
débris du théâtre de Corinthe. En-
suite Scaurus éleva le sien avec une
telle magnificence , que la descrip-
tion du théâtre paroit appartenir à
l’histoire des fées. Le thédtre suspen-
du et brisé de Scribonius Curion,
fit voir une machine merveillense ,
quoique d’un autre genre. Pompée
bâtit Le premier un magnifique /héd-
tre de pierres et de marbre, à l’imita-
homme
THE
tion de celui de Mitylène , dont il
rapporta le plan. Marcellusen cons-
truisit un autre. dans la neuvième
région de Rome, et ce fut Auguste
qui le consacra.
Les theätres de pierres se multi-
hièrent bientot ; on en comptoit jus-
qu'à quatre dans le seul camp de Fla-
minius. Trajan en éleva un des plus
superbes, qu’Adrien fit ruiner.
Caïus Pulcher fut un des premiers
qui à la diversité des colonnes et des
statues, joignit les peintures pour en
orner la scène. Catulus la revêtit d’é-
bène; Antoine alla plus loin, il la
fit argenter; et Néron, pour fèter Ti-
ridate , fit dorer tout le théâtre.
Entre les rideaux, tapisseries ou
voiles du fhéätre. des Romains, les
uns servoient à orner la scène, d’au-
ires à la spécifier, et d’autres à la
commodité des spectateurs, Ceux qui
servoient d’ornement , étoient les
plusriches, et ceux qui spécifioient
la scène , représentoient toujours
quelque chose de la pièce qu’on
jouoit, La décoration versatile étoit
un triangle suspendu, facile à tour-
ner, et portant des rideaux où étoient
peintes différentes choses qui se trou
voient avoir du rapport au sujet de la
fable, ou du chœur, ou des inter-
mèdes.
Les voiles tenoient lieu de couver-
ture, et on s’en servoit pour la seule
commodité des spectateurs. Catulus
imagina le premier cette commodité,
car u fit couvrir tout l’espace du /héa-
tre et de l’amphithéâtre , de voiles
étendues sur des cordages qui étoient
attachés à des mâts de navires ou à
des troncs d’arbres enfoncés dans les
murs, Lentulus Spinther en fit de lin,
d'une finesse jusqu'alors inconnue,
Néron, non-seulement les fit teindre
en pourpre , mais y ajouta encore des
étoiles dor, au milieu desquelles il
éloit peint sur un char; le tout tra-
vaillé à Paigüille ,avec tant d'adresse
et d'intelligence , qu’il paroissoit
comme un Phæœbus, qui, modérant
ses rayons dans un jour serein, ne
laissoit briller que le jour agréable
d’une belle nuit,
Le plus célèbre £hédtre qui reste
de Pantiquité , est celui de Marcellus
à Rome.
Parmi les modernes, les Espagnols
sout les premiers qui aiént composé.
AC |
THE 443
des poëmes dramatiques où l’on re-
marque quelque méthode, Leurs
théâtres sont presque carrés, et on
trois étages, avec des loges au pre-
rier et au second rang. On est assis
aux deux côtés du parterre, sur des
gradins, comme dans lesanciens am-
phithéâtres, entourés d’une balus-
trade, Il y a encore un autre endroit
du thédtre , appelé pacio , qui est de
toute la largeur du {héatre, et où ïl
y a des bancs. Cette forme de {héd-
tre, qui diffère tant de celle des au-
tres {héaätres de l'Europe, est une
preuve de l’antiquité du thédtre es-
pagnol.
Chez les Anglois , tout le parterre
est en amphithéâtre, Il n’y a qu'an
rang de loges; et au dessus, deux ga-
leries avec des gradins, où le peuple
va se placer.
En Italie, les {héätres ont com-
munément quatres rangs de loges,
oufre unautrerang quifait l’enceinte
du parterre. l'y a même à Venise un
théâtre à sept rangs de loges. Dans
toute Pftalie, on est assis au parterre;
le théctre de Parme, comme chez
les anciens Romains, wa poini de
loges, mais seulement des gradins en
amphithéâtre,
L'héätre se prend aussi pour les
règles de la poésie dramatique, ou
pour la poésie dramatique elle-mê-
me. C’est dans ce sens qu'on dit le
théâtre grec, le théälrë anglois,
le théatre italien. F'FRAGEDIS,
COMEDIE , etc.
Coup «de théälre ; c’est, dans ure
pièce dramatique , un événement
LMprévu , quoique préparé, comme
les reconnoissances,
J'héätre se dit encore des recueils
de toutes les pièces d’un auteur. Le
théäitre de Corneille, Le theatre de
Holière.
(Liitérat.) Thédtre a aussi servi
de titre à plusieurs livres. Le théa-
tre d'agriculture, le th£ätre de La
vie humaine de Lycosthène.
(Anat.) Theatre, en parlant
d'une école de médecine et de chirur-
gie, est le nom d’une salleavec plu-
sieurs rangs-de siége, en amphithéà-
tre circulaire , et une table posée sur
un pivot, au milieu, pour la dissec-
tion et la démonstration des radn-
vres.
444 THE
THEIFORME , adj. composé de
the, et de forme : qui a la forme du
dhé , en guise de thé.
(Med. ) Il se dit des infusions
d'herbes, qu’on prépare comme le
thé. Zrfusions ihéiformes,
THEISME, s. m. du grec Bee
(/héos), Dieu.
( L'héologic) Terme dogmatique
par lequel on désigne le sentiment de
ceux qui admettent l’existence d’un
Dieu ,d’un Etre-Supréme. C’est Pop-
posé de Pathéisme. De là , theïste,
Pour celui qui reconnoit l’existence
d’un Dieu.
THEME , s. m. du orec Diux
(théma), position , dérivé de +
(lithérmt) , poser, établir.
(Gramin.) On appelle théme d'un
verbe, le radical primitif d’où il a
été tiré par diverses formations;
mais, en grec, on appelle ainsi le
per dun verbe, parce que c’est
e premier tems qu’on pose pour for-
mer les autres.
(Didact.) Dans le didactique, on
entend par {hémes, la matiere d’un
discours, le sujet qu’on entreprend
de traiter, la proposition qu’on veut
établir, éclaircir ou prouver.
T'héme se dit, dans les classes,
de ce qu’on donne aux écoliers à tra-
duixe de la langue qu’ils savent, dans
celle qu’on veut leur apprendre.
(Astrol.) T'héme céleste ; Cest,
en termes dastrologie, la position
où se trouvent les astres, par rapport
au moment de la naissance de quel-
qu’un, et au lieu ôù ilestné , et sur
lequel les astrologues tirent des con-
jectures, qu’ils appellent Aoros-
cope,
THENAR , s. m. du grec Bévæp
( thénar) , la paume de la main ou
la plante du pied.
(uat.) MotgrecquelPonaconservé
en françois, qui signifie proprement
la paume de la main, ou la plante du
pied, mais qui sert, dans notre lan-
gue , à désigner un musele de la main
ou du pied.
TEEOCRATIE , s. f. du grec
êscc (théos), Dieu, et de xpéror
(hratos), pouvoir, puissance.
(con. polit.) Espèce de gouver-
nement où les chefs de la nation ne
sont regardés que comme des minis-
tresde Dieu,
THE
THEOMDICEE, s. f. du grec fée
(théos) , Dieu, ct de dix (diké) ,
Justice : justice de Dieu.
( Litiérat.) C’est le titre d’un ou-
vrage de Leibnitz , qui traite des at-
Uibuts de Dieu,
THEODOLITE, s. m. du grec
000 qneo ), preudre , et de d'ouyos
(dolichos) , longueur, étendue ,
espace : instrument propre à mesurer
les espaces.
(-Arpentage) Instrumenten usage
dans l’arpentage, pour prendre les
hauteurs et les distances. Pour la des-
cription de cet instrument, consul-
tez l'ouvrage de M. Gardner, inti-
tulé : practical surveying impro-
AS QUES ;
ved, c’est-à-dire, l’arpentage per-
Jectlionne. à
THEOGONIE, s. f. du grec 8ece
(théos), Dieu , et de y6106 (gonos),
race , génération , dérivé de ysfvouær
(géinomai), naitre: naissance des
dieux.
(Culie relig ) Ce mot, dans son
acception générale et commune,
s'applique à tout système religieux ,
imaginé dans le paganisme. On dit
dans cesens, la théogonie des E gyp-
tiens , la théogonie des Grecs, La
théogonie des Perses.
T1 se dit aussi, par extension, de
quelques ouvrages particuliers sur la
méme matière. La Lhéogonie d'He-
siode.
THÉOLOGIE, s. f. du grec Bee
(théos), Dieu , et de x6yoc ( logos),
discours, traité.
( L'héol.) Science qui traite de
Dieu et des choses divines, on quia
pour objet Dieu et les choses qu’il a
révélées,
1'éologie se dit aussi de la science
qui, chez les anciens païens, avoit
pour objet les choses de leur reli-
g1on.
De théologie, on a fait théologal,
pour désigner un chanoine qui ensei-
gue la théologie.
1 héologales, pour distinguer les
vertus qui ont principalement Dieu
pour objet. Ces vertus sont la foi,
l'espérance et la charité.
L'héologicn , pour exprimer celui
qui écrit sur les matières de la heo-
logie. Le premier à qui lon a donné.
le titre de /hgologien par excellence,
THE
a été St. Jean l’évangéliste; le se-
cond , St. Grégoire de Naziance. On
Va aussi donné à quelques docteurs
modernes, comme à un Anglois,
nommé Richard , chanoine de St.
Victor ; à Jean Taulere, qu’on a sur-
nommé le théologien illuminé.
On dit aussi des poëtes, qu'ils
étoient les {héologiens du paga-
nisme, | j à
Théologique , pour désigner ce
qui appartient à la théologie. Ce
docteur est profond sur les matiè-
res théologiques. Cela n'est pas de
Jet, c'est une opinion théologique.
THEOLOGIUM, s. m. du grec
Beoc (théos ), Dieu, et de 69e (lo-
gos ), discours, fait de x£yw ( lego),
arler.
(Art dramat.) On donnoit ce
om, chez les anciens, au lieu du
théâtre d’où parloient les dieux, !
THEOMANCIE , s. f. du grec
9:05 ( théos), Dieu, et de payréiæ
(mnantéia), divination.
(Divinat, ) Espèce de divination
pratiquée par des imposteurs qui
se disoient inspirés par quelque divi-
nité,
LA
THEOMAQUE , s m. du grec
8:c:(thcos), Dieu, et de payouas
{ rmachomai), combattre: celui qui
combat Dieu ou les dieux.
( ist. anc.) On donnoit ce nom
aux géants que lPon disoit avoir com-
battu les dieux; il s’est dit depuis,
par extension , de tout ennemi de
Dieu.
THEOPHANIE , s. f. du grec
Gsoparsix (thédphanéia), fait de
Bsoc (theds) , Dieu , et de gaie
(phaind), apparoitre.
{ Culie cathol.) On a donné au-
treiois ce nom à l’Epiphanie ou à la
fête des roïs.
- (ÆHist. anc.) T'héophanie étoit,
chez les païens, le nom d’une fete
qui se célébroit à Delphes, en mé-
moire de la première apparition
d’Apollon dans cette viile.
THEOPHILANTHROPE ,s.m.
du grec 6e5ç ( théos ), Dieu, de @ia0c
( philos ); ami, et d'avswaæse (an-
thropos ) , homme : ami de Dieu et
des hommes.
( Culte relig. ) Mot nouveau qui
désigne certains sectaires qui, dans
di cerniererévolution, s'anuonçoient
THE 445
pour n'avoir d'autre culte que celui
qui consiste dans des disçours de
morale et des hymnes à l'Étre-Su-
prème et aux vertus , et dont ja
croyance se bornoit à l'existence
d'unDieu et à l’inimortalité de l'ame.
THEOPTIE , s. f. du grec 8:5e
(théos ), Dieu , et d'imrouxs (op-
lomai ), voir : apparition des dieux,
( Hist. anc. ) Ce mot signifie la
meme chose que théophanie 'ap-
paition des dieux. Les anciens
étoient persuadés qne les dieux se
manifestoient quelquefois , et appa-
roissoient à quelques personnes, et
que cela arrivoit ordinairement «ux
jours où l’on célébroit quelque fete
en leur honneur. Cicéron , Plutar-
que, Arnobe et Dion Chrysostome ,
font mention de ces sortes d'appari-
tion. +
THEORBE ou TUORBE, de
l'italien Z7orba, nom d'homme.
(Musique instrum. ) Instrument
de musique qui diffère peu du luth ;
ainsi apvelé du nom de son inven-
teur, à ce qu'on croit.
THEOREME , s. m. du grec
Bswonur (thé oréma ), dérivé de bem
péæ ( théoreô ), contempler.
({ Mathémat.) Théorème est une
proposition qui énonce et qui dé-
montre une vérité. Ainsi, si l’on
compare un triangle à un parallé-
logramme appuyé sur la mème base,
et de meme hauteur, en faisant at-
tention à leurs définitions immédia-
tes, aussi bien qu'à quelques-unes
de leurs propriétés préalablement
déterminées , on en infere que le
parallélogranrmeest double du tiian-
gle. Cette proposition est un {héo-
rène.
Le {héorème est différent du pro-
blème , eu ce que le premier est de
pure spéculation , et que le second a
pour objet quelque pratique.
On distingue plusieurs espèces ce
théorèmes : le théorème général,
le théorème particulier, et le théo-
rème réciproque.
THEORIE , s. f. du grec B:opiæ
( théoria ), fait de 9ewpiw ( théoreo),
contempler : contemplation.
( Didact.) On donne ce nom à
la partie contemplative d'un at ou
d'une science ; qui s'occupe plutot
4,6 QE: 5 1 2
de Ia démonstration que de la prati-
ue des vérités.
( Muihémat, ) Ce mot s'emploie
en mathématiques , pour désigner un
certain assemblage de propositions ,
dont la combinaison mène à la dé-
couverte d’une nouvelle , où à la so-
lution de quelque problème.
( Méd.) T'héorie , en médecine,
est la partie qui donne la connois-
sance de l'anatomie , des maladies et
des moyens de les guérir. Elle ex-
piique tous les phénomènes qui se
pussent dans le corps vivant, soit
sain , soit malade ; de là théorique ,
peur ce qui appartient à la théorie ;
iéoricien, pour celui qui connoît
les principes d’un art , sans le prati-
quer: théorisle , pour l’auteur d’une
théorie,
LA
THEOSOPHE , s. m. du grec
8:05 (1605 ), Dieu , et de ægis ( so-
phos ), savant : savant dans les cho-
ses divines, F ;
( Hist. ecclés.)On trouve ce mot
dans quelques écrivains ecclésiasti-
‘ques, pour désigner un homme versé
dans les mativres théologiques. Le
roi Robert , second roi de la troi-
sième race, est surnommé 7 héoso-
phe, par Hugues de Flavigni.
THECSOPHISME, s. m. même
origine que {héosophe.
( Métaphysique ) C'est le nom
qu’on donne au système de ceux qui,
comme Mallebranche , pensent que
nous voyons, nous senfons, nous
pensons en Dieu.
THERAPEUTES, s. m. du grec
b:pxmeuu ( 1hérapeud ), servir ; être
au service de quelqu'un , prendre
soin de quelqu'un.
( Hist. juive ) On à donné ce nom
à une secte de juifs esséniens qui se
livroient à la contemplation et à la
prière. Quelques écrivains ecclésias-
tiques ont prétendu que ces juifs
étoient des moines chrétiens.
THERAPEUTIQUE , s. f. du
grec space ( thérapeuo), waitcr,
prendre soin,
( Héd, ) La thérapeutique est
proprement la médecine curative,
ou ja partie de la médecine qui donne
ia connoïssance des régies générales
qu'ilfaut observer, et des moyens
qu'on doit employer dans 1: cure des
draladies,
THE
THERIAQUE, s. f.du grec 6%»
( thér), bête venimeuse}, et d'axéo-
pas ( akéomai ) , guérir : remède
contre la morsuré des bêtes veni-
meuses.
( Hed.) Nom que les anciens ont
donné à diverses compositions médi-
cimales , qu'ils croyoïent propres
contre les poisons. On n'estimoit
autrefois que la hériaque de Vénise ;
jais celle que font les apothicaires
de Paris et de Montpellier ne lui est
point inférieure.
Andromaque le père , médecin de
Néron , est l'inventeur de ce remède,
Gallien prétend que la thériaque est
un frès-noble et très-ancien remè-
de; que plusieurs médecins célèbres
avoient travaillé à le perfectionner ,
et qu'Andromaque y mit la dernière
main en y ajoutant les vipères.
TBERIOTOMIE, s. f. du grec
8% (thér), ou Onpioy (thérion) ,
bete, bete venimeuse , et de réeves
( lemno ), cuuper , inciser.
(Anat.) On entend par ce mot
Panatomie des brutes,
THERMAL , LE, adj. du grec
Bcpuoc ( thermos ) , chaud.
(-Winéral. méd. ) Epithète que
l'on donne aux eaux minérales qui
sont chaudes, et qu’on appelle pour
cela eaux thermales ; telles sont en
France les eaux de Bourbonne , de
Balaruc, de Parège , de Plombières,
de Saint-Amand, etc.
THERMANTIDES , du grec
Oepmayros ( thermantos ), qui a été
chauffé , ou qui ést susceptible de
l'être.
( Minéral. ) Nom imposé par M.
Bauï aux matières qui ont été expo-
sées à l’action des feux souterreins
volcaniques et non volcaniques , et
qui, suivant lui , n’offrent que des
indices de cuisson ; il place dans ce
nombre les cendres de volcans, la
pouzzolane , etc. Foy. ce mot.
THERMANTIQUE , adj. dugrec
Bepmavrinds ( thermantikos ), qui a
la propriété d’échaufler ; dérivé de
bepuzivo ( thermaïno ), échauffer.
( Méd. ) H se dit des remèdes qui
échaufient ou qui ont la vertu d’aug-
mevter la chaleur naturelle.
THERMES ,s. m. de Bepmai (ther-
mai), de Bépw , échauffer ; en latin
dierncæ , bains d’eau chaude,
THE
( Hisi. anc. ) Bâtimens qui chez
les anciens étoient destinés à se
baigner.
L'usage des bains est venu des
Orientaux auxquels ils étoient né-
cessaires. Il a passé chez les Grecs,
qui y ont trouvé un genre de volupté,
et s’est introduit chez les Romains
qui en ont fait un objet de luxe et de
magnificence. Si l’on en croit Pline,
les bains publics ne furent établis à
Rome que du tems de Pompée ; les
édiles furent alors chargés d’en mul-
tipher le nombre et les agrémens. Le
seul Agrippa en fit construire 170
pour le public; et sous les premiers
empereurs , on en compfoit jusqu’à
800 ; il ÿ en avoit douze très-magni-
fiques, entre lesquels on distinguoit
sur-tout celui d'Alexandre Sévere ,
celui de Titus et celui de Caracalla.
On voit à Paris le lieu où étoient
les thermes de Julien, à ce qu’on
rétend.
THERMIDOR , s. m. du grec
Beppaoc (thermos) , chaud.
( Calendrier francois ) C’est le
nom du onzieme mois de l’année de
la république françoise. Mois qui a
trente jours comme les onze autres,
ét qui commence le 19 juillet,
et finit le 17 août. On lui a donné
Le nom de thermidor. à cause de la
grande chaleur qui se fait ordinai-
rement sentir dans ce mois. Aussi
est-il composé presque en entier des
jours caniculaires.
THERMOLAMPE, s. m. du grec
Bepmos ( thermos), chaud , et de
aauæxc (lampas ), lampe : comme
qui diroit lumière qui échauffe , ou
‘ chaleur qui éclaire.
( Technol. ) C’est le nom que
M. Lebon, ingénieur, a donné à un
poele de son invention qui a pour
objet de convertir le bois en char-
bon , de faire servir le calorique dé-
gagé de la combustion du bois, qui
a opéré la carbonisation , à cuire
des metset à chauffer Pemplacement
d’une cuisine, d'employer l’hydro-
gène dégagé du bois carbonisé , soit
à chauffer des poeles dans un nom-
bre de chambres , et à éclairer par la
combustion de cet hydrogene, soit
dans les poèles, soit dans les lam-
pes, dans lesquels il arrive par des
tuyaux.
Ce poèle à eucore la propriété,
THE 447
après qu'on a chauffé et éclairé les
appartemens , de fournir, en valeur
réelle, du goudron et de l'acide pyro-
ligneux , pour environ le double de
ce qu'a coûté le bois.
THERMOMETRE, s. m. du gree
Béouëc ( thermos ), chaud, et de
uerpoy ( métron ), mesure : mesure
du chaud ou de la chaleur.
( Physique ) Instrument destiné
indiquer les différens degrés de
chaleur ou de froid dans les diffé-
rentes substances qu'on éprouve par
sou moyen.
Le therrnomètre fut inventé au
commencement du dix-septième siè-
cle , par Corneille-Drebbel, paysan
de la Nord-Hollande , qui employa
Pair, comme le fluide le plus suscep-
iible de se raréfier ou de se condenser
à un foible degré de chaleur ou de
froid ; ce thermomètre étoit très-
imparfait, parce que ses degrés ne
se rapportoient à aucun terme connu;
parce que lPascension et la descente
de la liqueur ne dépendoient pas seu-
lement du froid et du chaud, mais
encore de la pression de Pair , et
qu’il y avoit par conséquent deux
causes qui agissoient quelquelois
dans le même sens, quelquefois en
sens contraires.
Après Drebbel , l'académie de
Florence fit un /hermometre au
moyen duquel elle se flattoit de
mesurer les degrés de chaleur et de
froid de Pair, par la raréfaction et la
condensation de Pesprit de vin ; mais,
de même que celui.de Drebbel, il
avoit le défaut de ne se rapporter à
aucun terme connu , et de plus le
même degré de chaleur le faisoit
varier d’un nombre de degrés plus ou
moins grand, suivant le rapport de
capacité de la boule au tube.
Amontons , au commencement de
ce siècle, concut enfin l’idée d’un
thermomètre comparable , c’est-à-
dire , qui fut tel que plusieurs de ces
thermomètres faits suivant les mé-
mes principes, même en ditiérens
tems et en différens lieux , marquas-
sent tous le même degré dans la mê-
me température , ou dans des tempé-
ratures semblables. Pour remplir cet
objet , 1l fit usage de deux décou-
vertes qu’il venoit de faire : la pre-
mière que le ressort ou la force élas-
448 TRE
tique de l'air, s’augmente d'autant
plus par le même degré de chaleur ,
que ce fluide est chargé d’un plus
grand poids ; la seconde , que l’eau
qui a une fois acquis assez de chaleur
pour bouillir, ne devient pas plus
chaude , quoiqu’elle continue de
bouillir plus long-tems. Ï] avoit
donc d’une part un terme de chaleur
aisé à saisir, et qui vrenfermoit au
dessous de lui tous les degrés de froid
et de chaud qu’on pouvoit éprouver
dans les différens climats ; et d'autre
part, il employoit le poids d’une
colunne de mercure pour charger et
comprimer une.masse d’air contenue
dans une boule de verre creuse, à
laquelle étoitadapté un tube de verre
recourbé. Ce thermomètre étoit en-
core sujet à des inconvéniens dont
le plus grave, étoit que pour etre sûr
que plusieurs instrumens de la même
espèce eussent tous la même mar-
che , il falloit que les masses d’air
fussent de la mème qualité; ce dont
il étoit difficile de s'assurer. C’est
pourquoi lon ne fait plus gutre
usue du thermomètre d'Amontons.
Le thermomètre de Réaumur est
celui de tous qui a eu le plus de vogue,
parce que ses degrés sont relatifs à
des termes connus de froid et de
chaud,
La graduation commence au terme
de la congélation de l’eau, marquée
par zéro. Le degré de dilatation que
recoit la liqueur par la température
des caves profondes est marquée par
101: celui quelle recoit par la
chaleur animale est de 82 + : et celui
qu’elle recoit dans un vaisseau ou-
vert par la chaleur de l’eau distillée
bouillante , est marquée par 80.
Réaumur a fait usage de Pesprit-
de-vin plutôt que du mercure, qui
est susceptible d’un plus baut degré
de chaleur, parce que lesprit-de-vin
étant beaucoup plus expausible que
le mercure , chaque degré occupe un
plus grand espace ; et cette liqueur
pouvant étre coloriée autant qu’on
veut, on l’aperçoit plus aisément
que le mercure.
Il faut avouer cependant, que les
“iermomètres à lesprit-de-vin ne
peuvent etre employés à éprouver de
wrands degrés de chaleur, et que
ceux de mercure y sont plus propres.
Aussi plusieurs physiciens , tels que
THE
Fareinheit, Delisle, de Luc, ont-
ils employé ce dernier fluide, Dans le
thermomètre de mercure de de Luc ,
la graduation commence comme
dans celui de Réaumur, à la congé-
lation de l'eau , et est marquée par
0 : la température des caves profon-
des, par 9, 6 : la chaleur animale ,
par 29, 9 : la chaleur de Peau bouil-
lante par 80. \
Dans le thermomètre de Farein-
beit, qui est de mercure , le o de
sa graduation répond à 143 degrés au
dessous de la congélation de Peau du
thermomètre de mercure de de Luc.
La congélation de l’eau y est mar-
quée par 32 : la température des
caves profondes , par 53. 6 : la cha-
leur animale, par 09,225 : la cha-
leur de l'eau houiliante, par 212.
La graduation du thermomètre de
Delisle , n°,5, qui est de mercure,
commence au terme de l’eau bouil-
Jante, qui est marqué o : la chaleur
animale , par 03.037 : la tempéra-
ture des caves profondes, par 132:
la congélation de Peau , par 150.
Pour les diverses autres sortes de
thermomiètres, l'espèce de substance
qui convient le mieux au {hermo-
mètre, et la manière dont les corps
sont affectés par la chaleur , consul-
tez l’ouvrage de de Luc , sur les mo-
difications de l'atmosphère.
"THERMOSCOPE , s. m. du grec
Bepuèds ( thermos ), chaud, et de
guoæéu ( skopeo ), considérer, ob-
server.
( Physique ) Instrument destiné
à faire connoître les changemens qui
arrivent dans lair, par rapport au
froid et au chaud. Il y a cette diffé-
rence entre un {hermomètre et un
thermoscope , que le premier me-
sure les changemens du froid et du
chaud , et que Pautre ne fait que les
indiquer.
THESAURISER, v. n. du grec
Bnravpioe (lhésaurisein), dérivé de
Bioæupec( hesauros ), trésor : amas-
ser des trésors,
THESE , s.f. du grec Déc (thesis),
position , fait de rinus ( lilhémi),
poser , établir.
( Didact.) On appelle générale-
ment {hèse toute proposition , toute
question qui entre dans le discours
ordinaire ; mais on appelle particu-
litrement {hèse , une suite de propo- +
sitions
THO
sitions de mathématique , de droit,
de théologie, de philosophie , de mé-
decine, etc. qu'on soutient publi-
quement dans les écoles.
T'hèse se dit aussi de la feuille
imprimée qui contient ces propo-
sitions, 4
THEURGIE , où THEOURGIE,
s. f. du grec 8:56: (théos), Dieu, et
d’épyoy (ego). ouvrage : ouvrage
divin.
( Magie) Nom que les anciens
donnoient à la partie de la magie
que nous appelons magie blanche.
Ce nom signifie Part de faire des
choses divines , ou que Dieu seul
peut faire.
Aristophane et Pausanias aftri-
buent linvention de la {héurgie à
Orphée,
Les formules {héurgiques , selon
Jamblique, avoient d’abord été com-
osées en langue égyptienne ou en
Lea chaldéenne. Les Grecs et les
Romains conservérent beaucoup de
mots des langues originales, qui,
mélés avec des mots grecs et latins,
formoient un langage barbare , inin-
telligible aux hommes, mais que
l’on supposoit clair pour les dieux.
Au reste, il falloit prononcer tous
ces termes sans en omettre , sans
hésiter, sans bégayer ; le plus léger
défaut d’articulation étant capahle
de faire manquer toute Popération
théursique.
THLIPSIE,s. f. de afluie ( thlip-
sis) , fait de 6à/£w, serrer, comprimer,
(Méd.) On entend par ce mot
la compression des parois mobiles
d’un vaisseau qui se fait , lorsqu’une
cause externe, approchant les mem-
branes du vaisseau lesunesdesautres,
diminue sa cavité par degrés, et enfin
la détruit totalement.
THOLUS , s. m. 86noc ( tholos },
voûte, ou chambre voûtée,
(Archi, ) La clef ou la pièce de
bois du milieu dans laquelle s’as-
semblent toutes les courbes d’une
voûte de charpente.
THON, s. m. du latin {hynnus,
ou {unnus.
( Pêche) Espèce de poisson du
genre scombre , qu'on trouve dans
toutes les mers, qui parvient À uue
grandeur trés-considésable , dont la
domcç JUL. |
RH 449
chair est d’un excellent goût , et qui
fait sur quelques rivages objet d’une
pêche de première importance.
La pêche du £hon se fait ordinai-
rement à la {honnaire, ou à la
madra gue.
La thonnaire est une enceinte de
filets qu'on forme rapidement sur la
cote pour arrèter une bande de £hons,
que des sentinelles, placés au sommet
d’un rocher ou d’une tour, ont vu
s’approcher de la terre.
L'intérieur de cette enceinte est
successivement rétréci par de nou-
veaux filets flottés ; et lorsqu'elle est
devenue trës-petite on amène à terre
les hons qui s’y trouvent renfermés
avec un autre filet qu’on appelle bou-
clicr, qui porte une grande poche,
dans laquelle ils s'accumulent.
La madrague est un grand parc qui
reste construit dans la mer pendant
toute la saison de la pèche , et dont
l'enceinte est distribuée en plusieurs
chambres, dont la grandeur diminue
à mesure qu’elles s’éloignent de l’ou-
veiture.
L'ouverture de la madrague est
fort élargie par deux filets divergens ;
et un autre filet qui va jusqu’à terre
lui est perpendiculaire.
Les thons qui , pendant leur mi-
gration annuelle ; suivent presque
toujours le rivage, trouvant leur
chemin barré par ce dernier filet ,
descendent en le cotoyant dans la
première chambre de la madrague ,
que lon ferme da coté extérieur des
qu’on s’apercoit qu’il yen a un cer-
tain nombre ; alors , en lesépouvan-
tant d’une manière quelconque , on
les fait passer de chambre en cham-
bre,ayant soin d'ouvrir la porte exté-
rieure de chaque chambre dès qu’ils
sontentrés dans la suivante:le poisson
arrive enfin dans la dernière , qu’on
appelle chæmbre de mort, corpon
ou corpou. Là ils sont accumulés
dans un espace très-érroit , au dessus
d’un filet horizontal , qu’on soulève
lorsqu'on veut terminer la pèche :
de maniere qu’on les prend tres-aisé-
ment à la main . lorsqu'ils sont
petits, et avec des crochets et des
cordes lorsqu'ils sont très-gros.
La pêche de la chambre de mort,
qui ne se fait que de loin en loin,
attire souvent, sur-tout daûs les com-
ILENCÇILEUS ; UL ee nombre de
"TE
450 TX
spectateurs autour de la madrague.
C'est une véritable fête , souvent
animée par de la musique, et tou-
jours suivie de scènes actives et
divertissantes qui laissent de longs
souvenirs,
On appelle thonine la chair de
lion marine.
THORACHIQUE , adj. de THO-
RAX (/’oy. ce mot), qui a rapport
à la poitrine. à
(Héd.) On appelle ainsi les mé-
dicamens propres à guérir les ma-
ladies de la poitrine et des poumons,
THORACIQUE, adj. de THO-
RAX, poilriné, pectorale.
(lchtyol. Y C’est le nom da cin-
quième ordre des poissons , qui ren-
ferme ceux qui ont des aisselles , et
dont les nageoires ventrales sont pla-
cées sous les pectorales,
La limande , le turbot, la sole,
sont des {orachiques.
THORAX , s.m. de OxpaË (1ho-
rex ), poitrine, dérivé de Bopeir,
sauter.
(Anal. ) La seconde partie du
tronc du corps humain qui forme la
capacité de la poitrine où sont en-
fermés le cœur et.le poumon.
TAHRUMEBUS, ou TROMBUS,
ou THROMBE , s. m. du grec Op
os ( troimbos },grumau de sang , ou
sang caillé.
( Chirurgie ) Tumeur formée par
un sang épanché et grumelé aux en-
virons de l’ouverture de la veine dans
une saignée. Cet accident arrive
quand Pouverture de la veine ne ré-
pond pas à celle de la peau, où qu’il
s’y présente un morceau de graisse ,
ou que le vaisseau est percé de part
en part : alors une petite portion de
sang qui ne peut sortir librement, se
glisse dans les cellules du corps grais-
seux , etfaitéleverla tumeur dont il
s’agit.
THYMUS, s. m. du grec ôÿmoe
{ thumos), thym, espèce de fleurs.
( Chirurgie) Espèce de grosse
verrue rougcâire ou blanchâtre , or-
dinairement indolente , qui a des as-
pérités, des rugositéset des crevasses
semblables à la tète du 47m , d’où
vieut son nom.
(Anal.) Le thy mus , en anatomie,
est la partie qu'on appelle ris dansles
veaux, les agneaux, et d’autres petits
TIY
animaux: danslesenfansilest blanc ct
quelquefois mélé de rouge ; mais dans
les personnes formées, il est ordinai-
rement brun: la plus grande partie
du 4hymus est située entre la dupli-
cature de la portion supérieure et an-
térieure du médiastin et les gros vais-
seaux du cœur, d’où 11 monte un peu
au dessus des deux plevres; sa struc-
ture interne , et les sécrétions aux-
quelles il est destiné, ne sont pas en-
core assez connues pour qu’on puisse
déterminer ses usages; il semble ce-
pendant qu’il sert plus dans les en-
fans que dans les adultes.
THYRO-ARY'T ENOÏDIEN, adj:
du grec Oupeoe ( thuréos ), bouclier ,
d’äpéraiya (arulaina), aiguiere, et
d’edoc (éidos), forme , ressemblance:
qui est de la nature , qui appartient
aux cartilages thyroïde et aryté-
noïde.
(Anat.) Les muscles thyro-ary-
lénoïdiens. 3
THYRO - EPIGLOTIQUE , adj.
Voy. pour Porigine THYROÏDE ,
EPIGLOTTE.
(Anat.) Qui a du rapport au car-
tilage thyroïde et à l’épiglotte. Les
muscles thyro-épiglotiques.
THYRO-HYOÏDIEN , adj. 77
pour lorigine FHYROIDE et
HYOIDE.
(_Anat. ) Qui a du rapport au car-
tilage thyroïde et à l’os Ayoïde. Les
muscles thyroïdiens.
THYROÏDE , adj. du grec Oupièe
thuréos), bouclier, et d’eidoc(éidos),
figure , forme, ressemblance : qui a
la forme d’un bouclier.
(Anal. ) C’est le nom d’un carti-
Jage du larynx. Les anciens lui ont
donné ce nom, parce qu'ils ont cru
trouver dans sa configuration de la
ressemblance avec un bouclier.
L'hyroïde est aussi le nom de deux
glandes lymphatiques , situées à la
partie inférieure du larynx.
‘: THYRO-PALATIN, adj. du grec
Bupsoe ( Lhuréos), bouclier, du latin
palatum, palais.
( Anat. ) C’est le nom d’un petit
muscle, qui, du cartilage thyroïde
aboutit au palais.
THYRO-PHARYNGIEN, adj°
du grec Ousecc ( thuréos ), bouclier ,
et de oapuy£ (pharuex), le pha-
iynx.
11 EU Ce. À
( Anal.) Il se dit de deux petits
muscles qui s’attachent au cartilage
thyroïde et au pharynx.
TAYRO - PHARINGO - STA-
PHYLIN, adj. Z7: pour Porigine,
THYROÏDE, PHARYNX etSTA-
PHYLIN.
( Anat.) I se dit de deux mus-
cles qui appartiennent au cartilage
thyroïde , au pharynx et à la luette,
nommée en grec staphylin.
THYRO-STAPHYLIN , adj. 7.
TYROIDE et STAPHYLIN.
(Anat.) C’est le nom de deux
muscles qui s’attachent au cartilage
thyroïde et à la luette.
THYRSE, s. m. du grec Ovpzoç
( thursos ), javelot entouré de
pampre.
( Poësie ) Terme employé par les
poëies pour désigner le sceptre de
Bacchus. C’étoit un dard ou une
lance enveloppée de pampre et de
feuilles de vigne. On dit que Bacchus
et son armée le portèrent dans leurs
guerres des Indes pour tromper les
esprits grossiers des ‘Indiens, et peu
faits à la guerre , et que c’est de là
qu’on s’en servoit pour les sacrifices
et les fètes de ce dieu.
TIARE, s. f. du grec riépa (liara),
ornement de tête autrefois en usage
chez les Perses.
( Hist.) La tiare étoit un ornement
de tête chez les Perses ; elle couvroit
le front des rois de Pont et d’Armé-
nie ; les prêtres juifs la portoient aussi
en forme de petite couronne faite de
bysses ; mais le grand prêtre en avoit
une d'hyacinthe , entourée d’une tri-
ple couronne d’or, garnie sur le de-
vant d'une lame d'or, sur laquelle
étoit gravé le nom de Jehova.
( Histecclés.) La tiare du pape
est uneespèce de bonnet rond et assez
élevé, environné de trois couronnes
d'or, enrichies de pierreries, posées
en trois rangs l’une sur l’autre , qui
se termineen pointe , et soutient un
globe surmonté d’une croix. Le pape
Ilormisdas , élu en l’an 514 , n’avoit
sur ce bonnet que la couronne royale
d'or, dont l'empereur de Constanti-
nople avoit fait présent à Clovis, roi
de France, et que ce monarque avoit
envoyée à Saint-Jean de Latran, Le
pape Boniface VIT, élu en 1204, y
ajouia la seconde ; et le pape Jean
FLE 45:
XXIT , morten 1334, y mit la troi=
sième Couronne, pour marquer la ju=
ridiction spirituelle du chef de l'E-
glise sur les trois paies du monde
qui étoient alors connues.
Les papes ne portoient au com
mencement qu’un simple bonnet
d’une forme semblable aux ymitres
phrygiennes dont se servoient autre
fois les sacrificateurs de Cybèle,
TIBÏIA, s. m. Mot latin qui signi-
fie flûte ; il est féminin en cette lan-
gue, mais lesanatomistes l’emploient
au masculin, parce qu'ils sous-enten-
dent os.
(Ænat.) C’est le nom d’un os long,
gros, et d’une forme à peu près trian-
gulaire , situé à la partie antérieure
interne de la jambe. {1 est ainsi ap-
pelé parce qu’il ressemble à une flûte,
De tibia on a fait tbial, pour dé-
signer l’un des muscles extenseurs de
la jambe, On dit aussi les artères 4-
biales.
TIC, s. m, Onomatopée, où mot
qui est une imitation de la chose qu’il
signifie.
(Æyppiatrique ) Sorte de maladie
qui vient aux chevaux , et qui fait
que de tems en tems ils ont un mou-
vement convulsif, et prennent la
mangeoire avec les dents et la ron-
gent. Ce mot vient de ce qu’en frap-
pant de sa tète sur la mangeoire, le
cheval représente le son de ic.
TIERCE , s. f. du lat. terlius.
( Géom. ) On appelle Herce la
soixantième partie d’une seconde ,
ou la 3600€, partie d’une minute, soit
d'une minute de degré, soit d’une
minute d'heure,
Les lierces , dans l’une et l’autre
significations , Se marquent par trois
petits traits placés un peu plus haut
que le chiffre qui en exprime le
nombre,
(Musique ) La lierce, en musi-
que, est la dernière des consonnances
simples et directes dans l’ordre de
leur génération , et la première des
deux consonnances imparfaites. Elle
est appelée Lierce parce que son in-
tervalle est toujours composé de deux
degrés ou de trois sons diatoniques,
Il y a deux sortes de {erce , savoir ,
la majeure et la mineure.
(Culte cathol.) Tierce est, chez
les catholiques, une des heures cano<
452 TI
piales, laquelle, dans son institution,
se chantoit à la troisième heure du
jour. selon la manière de compter
desanciens. Y@PRIME, QUARTE,
NONE.
( mprimerie) T'ierce , en termes
d'imprimerie, est la dernière épreuve
que le prote confère avec la précé-
denite, pour être sûr que toutes les
corrections sont exécutées.
(Blason) Tierces , en termes de
blason , ou Lierches, se dit des fasces
ou devises qui se mettent trois à
trois.
( Escrime) T'ierce est un coup
d'épée qu'on allonge à l'ennemi,
dehors et sur les armes, le poignet
tourné en dedans, dans une situation
horizontale.
TIERCER , v. a. du lat. Lertiare.
(Agriculi.) C’est donner aux terres
le troisieme labour, la troisième fa-
con , comme on dit biner de la se-
conde.
TIERS,, TIERCE, adj. du latin
terlius , troisième.
(Méd.) Fièvre lierce ; c'est une
fièvre dont les accès reprennent tous
les trois jours inclusivement ; c'est-à-
dire, qu'il y a un jour d'intervalle
entre les deux.
(Pratique) Tiers opposant, tierce
opposition ; c'est une opposition for-
mée à un jugement, par une personne
quin’yest point dénommée comme
partie.
L'objet du tiers opposant à un ju-
sement , est d’y faire changer une dis-
position qui peut lui être préjudi-
ciable,
J'iers-aequéreur ; Cest, vis-à-vis
lescréanciers hypothécaires d'un ven-
deur, celui qui à acquis Pimmeuble
hypothéqué.
"L'iers détenterrr; c’est celui qui le
ossede.
( Perspective) Tiers-point ; c’est
un point qu’on prend à discrétion sur
44 ligne de vue, où aboutissent toutes
dés diagonales qu’on tire pour rac-
coureir les figures,
(Archit.) Tiers-point, en archi-
tecture , est le point de section qui se
fait au sommet d’un triangle équila-
téral, ou au dessus ou au dessous. Une
voûte en Lers-point est une voûte
élevée au dessus du plein-ceintre.
TIGE , s. f. du saxon lwi2.
Ç Botan.) Corps principal d’une
TIM
plante, qui s’allongeant en sens con-
traire de la racine à laquelle il est
continu, produit et porte toutes les
autres parties.
(Archit,) Tige se dit aussi du
füt d’une colonne.
(Pralique) Tige se dit figurément,
en termes de généalogie , de la bran-
che principale à Pégard des branches
cadettes qui en sont sorties. Pour
compter les degrés d’une parenté, ïl
faut remonter jusqu’à la Lige.
TILLAC, s.f. du latin tegula.,
fait de {ego , couvrir.
( Marine) Ancien terme de ma-
rine peu usité aujourd’hui, et qui si-
guifie PONT. . ce mot.
TIMBALE , s. f. Mot dérivé du
persien ou de Parabe : espèce de tam-
bour à Pusage de la cavalerie, dont la
caisse est de cuivre, faite en demi-
globe , et couverte d’une peau cor-
royée sur laquelle on bat dans la mar-
che de la cavalerie,
(Art milit.) Les timbales passent
pour avoirété inventées par lesPerses.
Les Sarrasins s’en servirent dès les
premieres croisades. Les troupes alle-
mandes sont les premières qui en
aient eues en Europe, et on ne les
connoissoit pas encore en France,
lorsque Ladislas, roi de Hongrie, en-
voya desambassadeurs à Charles VIE,
pour demander en mariage Magde-
leine sa fille, qui épousa Gaston, comte
de Foix.
Sous le règne de Louis XIV , on
prit des 4imbales aux Allemands ;
depuis ce tems elles sont à l’usage de
noire cavalerie ; mais au Commence-
ment , on ne lui en vit pas d’autres
que celles qu’elle avoit su enlever aux
ennemis.
TIMBRE, s. m. du lat. {ympa-
mum , cloche sans battanten dedans,
et frappée en dehors avec un mar-
teau.
(Blason) T'imbre s’est dit par ana-
logie de ce qui se metsur lécu, comme
bonnets, mortiers, casques , etc. , à
cause de leur ressemblance avec les
timbres d’une horloge. De là ces ex-
pressions des armes timbrées pour
desarmes dont Pécu porte un tnbre,
est marqué d’un timbre.
(Finances) Timbre $est dit en-
suite de toute espèce de marque im
primée qui fixe l'usage du papier sur
Tir
- Jequel elle est apposée, et à laquelle
sont attachés certains droits.
TIMON , s. m. du latin emo,
temonss, flèche de char, fait de £eneo,
tenir , parce qu’il tient et gouverne le
char.
(Marine) Ce mot signifie la barre
du gouvernail. Æ{re au limon , c’est
gouverner le vaisseau, ou conduire et
diriger la barre du gouvernail, De là
Limonerie pour un espace situé sur le
gaillard d'arrière , où est placé lha-
bitacle avec les boussoles , etc. ; 4i-
monier pour désigner une classe
d'hommes de mer dont l'emploi, à
bord des vaisseaux , ect de diriger le
Limon.
TINKAL, s. m. Mot indien.
( Minéral.) Nom que les Indiens
donnent au borax brut. On ne sait
point encore d’une maniere certaine
si le tnkal est une production natu-
relle , ou si l’industrie humaine doit
concourir à sa formation, 7. BO-
RAX.
TINTEMENT , s. m. du latin
tinnilus , le bruit, le son d’une clo-
che , qui va toujours en diminuant
dans Pair, après que le coup a
frappé.
(Méd.) Dépravation de la sensa-
tion de l’ouïe ; elle consiste dans la
perception que l'oreille fait de bruits
qui n'existent pas réellement, ou du
moins qui ne sont pas extérieurs.
Cette perception est causée par le
battement de quelque artère, qui est
dans Poreille, par lPinflammation
et Pabcès de la caisse et du laby-
rinthe, etc.
TIR , s. m. du latin truhere,
tirer.
(Art milit, ) Tir se dit de la
ligne suivant laquelle on tire une
piece d'artillerie ou arme à feu; ce
mot vieillit.
TIRADE, s. m. du latin {rahere,
tirer.
(Musique) On appelle ainsi le
passage que fait la voix ou Pinstru-
ment dans l'intervalle d’une note à
une autre , par les notes diatoniques
de cet intervalle distinctement arti-
culées,
(Lillérat, ) Tirade se dit aussi
de quelques endroits suivis d’un ou-
Yrage en prose Où em vers, qui sont
TI5 453
sur le même sujet. Il y a de belles
Lirades dans cet ouvrage.
TIRAGE ,s. m. du latin érahere,
tirer : l’action de tirer.
( Technol. ) Tirage se dit de
Vaction de faire passer Por , largent
ou d’autres métaux par la filière; de
faire passer le fil du cocon de la soie
sur le dévidoir.,
({mprimerie) Tirage, dans les im-
primeries de livres ou de taille-douce,
signifie l’impression de chaqueforme
ou de chaque planche,
TIRONIEN, NE, adj. de Tiron,
nom d'homme,
(Sténographie) On nomme ainsi
des espèce: de signes stén ographiques,
par le moyen desqueis les Latins
écrivoient d’une manière tiès-rapide
et tres-abrégte.
Selon saint Isidore , c’est Ennius,
qui inventa je premier onze cents
notes. Tiron, affranchi de Cicéron,
en inventa un plus grand nombre, et
régla le premier , comment les écri-
vains en notes devoient se partager ,
et quel ordre ils devoient observer
pour écrire les discours qu'on pro-
noncoit en public. Persannius fut
le troisième inventeur des notes, mais
seulement de celles qui exprimoient
les prépositions. Philargirus et Aqui-
la, affranchi de Mécène, en augmen-
tèrent le nombre ; Sénèque en ajonta
d’autres, en sorte qu’il en forma un
recueil de cinq mille. Saint Cyprien
mit en notes les expressions particu-
lières aux chrétiens. Quelques au-
teurs attribuent Pinvention des notes
sténographiques aux Egyptiens, d’où
elles seroient passées chez les Grecs,
et ensuite chez les Romains.
TISANE ,. s. f, du grec œrros4y4
(plissané) , fait de œrizre ( plisso),
piler, écorcer , dont nous avons fait
ptisane, et ensuite tisane,
(Mat, méd. ) Breuvage fait ordi-
nairement d’orge et de racine de
réglisse bouillis à l’eau,
La tisane chez les anciens, étoit
faiteavec de lorge pelé ou dépouillé
de son enveloppe , bouiili, réduit en
pâte que.l’on conservoit pour l’usage.
Aujourd’hui, lon entend par tisane,
une boisson fiite avec des semen-
ces, des racines, des fleurs, des
fruits, des bois, ou quelquefois des
454 ANT D
médicamens tirés desanimaux et des
minéraux.
TISSU , s. f. du latin Lexlus, fait
de tex0 , tresser, faire un tissu.
(Hanuf.) Etofle ou toile formée
par lPentrelacement de différens fils,
dont les uns étendus en longüeur
s'appellent la chaine , et les autres en
travers, se nomment la trame de
Pouvrage.
( Anal.) Tissu se dit aussi d’un
lacis de quelques parties d’une même
nature en forme detoile, Tissu vas-
culaire . réticulaire , cellulaire
spongieux , etc. F, ces mots.
TITANE, s. m. du latin 4ilanes,
Lilanum ,; titans, nom des enfans
de la ‘'erre,
(Minéral.) Substance métallique
appelée par les Anglois et les Alle-
mands menakanile, où maëénak ,
découverte en 1701, par Williams
Gregor, dans le sable d’un ruisseau
qui traverse la vallée de Ménakan
en Cornouaille ; ce sable est noir et
ressemble à de la poudre à tirer : ce
naturaliste a fait sur ce minéral un
grand nombre d'expériences , et il a
reconnu qu'il contenoit un nouveau
métal auquel il a donné le nom de
mélranile.
En 1795, Klaproth, analysa le
minéral connu sous le nom de schorl
rouge de Hongrie, et y découvrit une
substance métallique qui est la mè-
me que celle que contient le sable de
Ménakan , et il crut devoir donner
à ce nouveau métal le nom de {ila-
nium , tiane , en lhonneur des
T'ilans , enfans de la Terre, comme
il a donné à d’autres métaux les
noms d’urane et de tellure, en
l'honneur d’ÜUranus et de T'ellus,
à l'exemple des fondateurs de la chi-
mie, qui consacrérent aux divinités
des planètes les principaux métaux
connus de leur tems.
Les chimistes francois ont adopté
le nom de litane , imposé par le cé-
Jèbre chimiste de Berlin. Les miné-
ralogisies allemands ont conservé
(au moins à Pégard du sable de Mé-
nakan), le nom qui lui avoit été
donné par Grégor.
TITILLATION , s. f. du latin
titillo , chatauiller : Paction de cha-
touiller,
(Physique) Sensation du chatouil-
p]
LATE
lement, sentiment qu'éprouve celui
que Pon chatouille,
( OEnologie) K se dit aussi du
mouvement sautillant et doux de
certains vins, et particulièrement du
vin de Champagne.
TITRE , s.m. du lat. titulus.
(Liliérat. ) Inscription qui est au
commencement ou à la premiere
page dun livre, qui contient le nom
de l’auteur ou la matière dont il
traite.
(Econ. polit.) Titre est aussi un
nom de dignité, de distinction qu'on
donne aux personnes ; il se dit en-
core de certaines qualités qu’on
donne par honneur à quelques
princes.
(Pratique) Titre est un acte qui
constate un droit,une propriété, une
jouissance,
Titre primordial ; c’est celui qui
contient l’époque, Porigine d’un
droit qui nous est dü.
L'iütre clérical ou sacerdotal ;
c’est le litre qui prouve que Paspi-
rant à Pordre de prétrise., jouit d’un
cerlain revenu temporel qui peut lui
assurer sa subsistance.
Titre nouvel; cest l’acte que
passe le débiteur d’une rente en fa«
veur du créancier , portant nouvelle
reconnoissance de la rente et des
biens qui y sont aflectés et hypo-
théqués.
(/Honnoiïe , orfévrerie) Titre se
dit de la quantité de métal fin , que
contient un marc ou toute autre
quantité d’or ou d'argent, en com-
paraison de ce qu’il contient de mé-
tal étranger. Û :
El y a deux sortes de litres légaux ,
celui qu’on observe dans la fabrica-
tion des monnoies, et celui quesont
obligés de suivre lesouvriers qui em-
ploient l’or et l’argent dans leurs
ouvrages. #7. ESSAI, KARAT:
Le titre des, nouvelles monnoies
est: savoir, pour les monnoies d’or,
à 900 millièmes, au remède de 3
millièmes, ce qui réduit le titre
réel à 897 millièmes ou 21 karats 19
trente-deuzièmes ; celles d'argent , à
goo millièmes, au remède de7 mil
lièmes , ce qui réduit le titre réel de
de la pièce à 89r millièmes ou 19
deniers 19 grains 1 cinquième,
FO
Aujourd'hui il y a trois Litres lé-
gaux pour lesouvrages d'or en France;
savoir:le premier de 22 karatsr trente-
deuxièmeet demi, oug2o millièmes,
Le second de 29 karats 5 trente-
deuxièmes, plus 1 huitième de trente-
deuxieme, ou 840 millièmes,
Le troisième de 18 karats , ou 750
millièmes.
TITUBATION , s. f. du latin
Lilubo, chanceler : l’action de chan-
eeler.
(Astron. anc. \ Balancement ou
mouvement que le roi Alphonse , et
autres anciens astronomes, ont attri-
bué à des cieux cristallins qu’ils ont
inventés pour expliquer certaines
inégalités qu’ilsobservoient au mou-
vement des planètes. #7. TREPI-
DATION , LIBRATION.
TOGE, s. f. du latin £0ga.
( ist. rom. ) La toge est le pre-
mier habit dont se soient servi les
Romains; et il leur étoit tellement
propre, que Virgile lui-meme les ap-
pelle gens togala ; par opposition
aux Grecs appelés gens palliata.
Les pieces de théatre même, dont
le sujet étoit romain , étoient ap-
pelées togalæ , à la différence de
celles des Grecs qui étoient appelées
pallialæ.
Pallium étoit chez les Grecs ce
que {o ga étoit chez les Romains.
TOILE, s. f. du latin £ela.
( MHanufact. ) Tissu de fils entre-
lacés. Ovide et Ausone disent que
c’est à Minerve qu’on est redevable
de la toile. Pline assure que les
Égyptiens en sont les inventeurs.
Par toiles on ertend tous les tissus
unis ou croisés de lin, de chanvre
ou de coton, depuis la batiste ou le
linon jusqu’à la toile d'emballage.
Les toiles se distinguent par les
matières qui les composent, par les
usages qu'on en fait, par les lieux
d’où on les tire. Toiles de lin, toiles
e colon. Loiles à voiles; toiles des
Jndes , toiles de Hollande.
(Jeux scéniques ) Toile. se dit
d’un grand rideau qui borde nos
théâtres. Celle des anciens ditféroit
de la nôtre ,en ce qu’elle étoit atta-
chée par le bas ; de sorte qu’au com-
mencement de la piece ils la bais-
soient , la laïssoient tomber sous le
théâtre ,et quand la pièce étoit finie,
l
TOL 455
et même après chaque acte, on la
relevoit pour les changemens de dé-
corations, au lieu que nous la bais-
sons. De là vient qu’on disoit en latin
tollere aulæa , lever la toile, quand
on fermoit la scène, et que les ac-
teursse retiroient,et premereaulæsn,
baisser la toile , quand on découvroit
le théâtre pour commencer action.
( Peinture) On n’a pas de preuve
que les artistes de Pantiquité aient
peint sur toile, avant le règne de
Néron.Depuis la renaissance des arts,
on a long-tems peint sur le bois on
e cuivre; la torle enfin a été plus
généralement adoptée.
Certains peintres ont préféré les
loiles fines; d’autres des torles fort
grossières ou des coutils. Le choix ,
à cet égard, doit être subordonné au
goût de l'artiste et à sa manirre
d'opérer.
TOISE , s. f. du latin {esa, fait
de tensus , participe de £endo, ten-
dre , étendre.
(Hétrol. ) Mesure qui varie selon
les lieux où elle’est en usage , et dont
on se sert pour mesurer différentes
dimensions. On appelle aussi torse,
un instrument en forme de-règle ,
qui a la longueur de cette mesure ,
et sur laquelle ses parties sont gra-
vées. La toise dont on faisoit usage
à Paris, avant l’établissement du
nouveau système métrique, étoit de
six pieds de roi. #7. METRE.
TOISON , s. f. du latin {onsio ,
fait de tondeo , tondre : Paction de
tondre , et le résultat de cette-actior…
( Econ. dom. ) La laine que Pon
tond sur les brebis et sur les mou-
tons,
TOLERANCE , s. f. du latin
Lolero , supporter, tolérer : condes-
cendance , indulgence pour ce qu'on
ne peut empêcher ,; où qu’on croit ne
devoir pas empècher.
(lZonnoie) Tolérance , en ter-
mes de fabrication des monnoies,
signifie la quantité de poids en moins
que l’on tolère dans un marc d’or ou
d'argent fabriqué en espèces. Ainsi,
quoique les écus de six livres dussent
être à la tailie de 8 trois dixiewes au
marc, cependant. s'il manquoit 36
grains sur le poids des 8 trois dixiè -
mes d’écus, frappés pour faire un
456 TOM
marc ,; Ja fabrication est estimée
bonne quant au poids.
On exprime cela en disant que les
étus de six francs sont à la faille de
8 trois dixièmes au marc, à la 1olé-
rance de 36 grains de poids.
TOMBAC , s. m. du persan {am-
bac.
( Melallurgie) On appelle tom-
b&c, dans l'Orient, une espèce de
métal, composé d’or, d'argent et de
cuivre. La couleur de cet alliage est
jaune, tirant sur la couleur d’or : le
cuivre en est la base. On en fait des
boucles, des boutons, et plusieurs
autres ouvrages et ornemens,
Les métallurgistes françois appel-
lent Lombac, un alliage de cuivre et
de zinc, formé par la fusion directe
et simultanée des deux métaux.
Quand cet alliage se fait par la cé-
mentation du cuivre, avec la cala-
mine ou oxide de zinc, on obtient
du laiton qui a l'avantage d’étre aussi
ductile que le cuivre pur , au lieu que
de Lormbac est cassant; nrais la cou-
leur de ce dernier est beaucoup plus
agréable, et il est susceptible d’un
beau poli. On appelle aussi cet al-
liage similor, métal de prince, et
or de Manheim.
_ TOMBE, s. f. du grec süu£os
(lumbos), sépulcre, grande table de
pierre dont on couvre une sépulture,
TOMBEAU, s. m, même origine
que TOMBE.
(Hist.) Le désir de survivre à eux-
mêmes, porta les rois d'Egypte à
construire des pyramides, pour y être
déposés après leur mort,
_ Les Grecs eurent d’abord des sé-
puicresaussi simplesque leursmœurs;
mais à mesure que leurs mœurs s’alfé-
dérent, leurs {ombeaux s'embelli-
rent; il fallut même une loi expresse
pour en arreter la magniticence.
Les Romains avoisnt trois sortes
de tombeaux : le sépu lcre , le monu-
ment et le cénotaphe.
Le sépulcre ttoit le tombeau or-
dinaire où Pon avoit mis le corps en-
tier du défunt.
Le monument offroit aux yeux
quelque chose de plus magnifique:
c’étoit l'édifice construit pour conser-
ver la mémoire d’une personne, sans
aucune solenuité funébre,
Lorsqu'après avoir construit un
TOM
tombeau, on y célébroit lesfané-
tailles avec Pappareil ordinaire, sans
mettre néanmoins le corps du mort
dans ce tombeau, on l'appeloit cé-
notaphe (V. ce mot.) L'idée des
cénotaphes vint de Fopinion des PLo-
mains, qui croyoient que les ames de
ceux qui n’étoient point enterrés, er-
roient pendant un siècle, le long des
fleuves de l'enfer, sans pouvoir passer
dans les Champs-Elysées,
Dans les premiers tems de la mo-
narchie francoise, un champ de ba-
taille devenoit le tombeau des sou-
verainset des guerriers. Sous les deux
premieresraces , il étoit défendu d’en-
terrer dans les villes ; mais les person-
nes opulentes avoient leurs {om-
beaux autour de leur enceinte, et
elles y étoient enfermées avec leurs
habits, leurs armes, un épervier, et
quelques-uns de leurs bijoux les plus
precieux.
À l'égard des monarques, depuis
la fin du cinquième siecle, jusqu’au
milieu du huitième, ils avoïent des
lombeaux de pierre , sur lesquels
étoit bâtie une voûte, sans ornement
ni inscriptions. L'usage des épita-
phesne s’introduisit que sous Pepin;
et de tous les rois de la troisieme race,
Louis XI est le seul qui n’ait pas sa
sépulture à Saint-Denis.
TOME , s. m. du grec +éoc (1o-
mos ), de réuvo (temn6), couper,
diviser: division, partie d’un tout ;
division, partie d’un ouvrage im-
rimé,
( Bibliogr.) Volume d’un ouvrage
qui fait partie d’un plus grand ou-
vrage.
L'ome et volume se prennent sou-
vent l’un pour l’autre, quoiqu'à la
rigueur ils ne soient pas synonymes,
Le volume peut contenir plusieurs
Lomes ,et le tome peut faire plusieurs
volumes ; mais la reliure sépare les
volumes, et la division de Pouvrage
distingue les {omes.
TOMIE, 5.1. du grec row ( Lo-
mé), action de couper, fait de réuyes
(Lemno ), coupér, Ce mot entre dans
la composition de plusieurs mots
francois, tels qu'analomie , lithoto-
mie, phlébotomie.
TOMOTOCIE, se, f. du grec rouà
Gr incision, et de réxoc ( Lo-
os ), accouchement ; comme qui di-
TON
roit incision que l’on fait pour facili-
ter un accouchement laborieux.
(Chirurgie) Nom que quelques
auteurs ont donné à l'opération césa-
rienne,
TON, s. m. du grec révos (tonos),
tension, fait de r:iy« (léino), tendre.
(Musique) Ton a plusieurs sens
en musique: il se prend d’abord pour
un intervalle qui caractérise le syÿs-
téme et le genre diatonique. Dans
cette acception, il y a deux sortes
de tons : le ton majeur, dont le rap-
port est de 8 à 9, et le (on mineur,
dont le rapport est de 9 à 10.
On appelleaussi L02, le degré d’é-
lévation que prennent les voix, ou
sur lequel sont montéslesinstrumens
pour exécuter la musique. C’est,
en ce sens, qu’on dit, dans un ton-
cert, que le {on est trop haut ou trop
bas.
T'on se prend encore pour une rè-
gle de modulation relative à uue no-
te ou corde principale, qu'on appelle
tonique.
Enfin, on donne le nom de {on
à un instrument qui sert à donner le
1on de l'accord à tout un orchestre.
(Physiol.) On entend par ton,
en physiologie, l’état de tension et
de fermeté naturelle de chaque par-
te du corps. C’est dans la fibre un
certain degré de tension ; et le mou-
vement par lequel cette tension aug-
mwente, est le mouvement fonique.
(Peinture) Ton a, dans les arts
du dessin , un sens généralet un sens
spécial,
On dit généralement : celle es-
Lampe est d'un beau ton, d'un ton
vigoureux, suave, chaud, aïrgen-
tin, sourd, lourd , etc. Ce lableau
est d'un lon ferme, clair, brun ,
rouge , gris, etc., etc. Ou dit : il faut
hausser le ton de cet ouvrage, pour
exprimer la nécessité d’en rendre les
couleurs plus vives, ef encore mieux,
celle d’en rendre les masses plus dé-
cidées , et les objets plus saillans.
L'emploi spécial du mot ton, est
d'exprimer les degrés de clair ou de
brun. Couleur du même ton, c’est-
à-dire, couleur qui n'est ni plus
claire ni plus brune.
Dans les teintes d’un objet, il doit
donc y en avoir qui soient de diffé-
rens {ons , pour lesdifiérens degrés de
_
TON 457
clair ou de brun, C’est la connois-
sance des tons , ou l’art de les ména-
ger, qui fait que l’on peut mettre
chaque partie d’un ouvrage à sa vraie
place, donner du corps aux objets, et
faire avancer ou fuir ceux qui doivent
paroitre près ou loin de la vue.
(Ælocution) Dans le langage, on
appelle ton, le caractère de noblesse,
de familiarité, de popularité , le de-
gré d’élévation ou dabaissement
qu’on peut donner à l’élocution, de-
puis le bas jusqu’au sublime, Ainsi,
lon dit que le ton de la tragédie et de
l'épopée est majestueux; que celui
de l’histoire est noble et simple; que
celui de la comédie est familier, quel-
quelois populaire.
T'on se ditaussi des autres caracte-
res que Pexpression reçoit de la pen-
sée , de l’image , du sentiment. Le
ton triste de l'élégie , le lon galant
. LE .
du madrigal, le ton légerde la plai-
santerie , le ton pathétique , Le ton
sérieux , etc,
TONDRE, v. a. du lat, tondeo ,
tondre, raser.
(Econ. dom.) Tondre se dit des
brebis, des barbetsetautresanimaux
dont on peut tirer de la laine , de la
bourre, ou du poil propre à faire des
chapeaux, des camelots, et autres
étoifes.
(Agricull.) Tondre , en agricul-
ture et en jardinage , c’est raccourcir
les pousses nouvelles des arbres, ar-
bustes et arbrisséaux destinés à figu-
rer dans un jardin, pour leur faire
prendre certainésformesparticulières,
TONICITE, s. f. de TON. F. ce
mot.
(Méd.) L'une des quatre forces
vives des solides,
TONIQUE , adj. de TON. 7. ce
mot,
( Med.) 1 se ait des remedes,, soit
intérieurs, soit extérieurs, qui sont
capables de fortifier, c’est-à-dire, de
maintenir, de rétablir, ou d’augmen-
ter le Lon ou la tension naturelle,
soit du système général des solides,
soit de quelque organe en particu-
lier.
TONNAGE , s. m. de l’allemand
Lorrrie.
Commerce marit.) T'onnage se
dit du droit que l’on paie par chaque
tonneau de mer que contient un va-
458 T'ON
vire, Ce droit concerne le bâtiment
et non les marchandises; il est perçu
sur les bitimiens étrangerset françois
entrant dans un port de l’empire
françois.
T'onnage désigne aussi la quantité
de tonneaux employés à la navigation
d’un pays.
En Angleterre, tonnage est un
droit qui se paie au roi d’À ngleterre,
pour les marchandises qui entrent ou
qui sortent par la navisation.
TONNEAU, s. m. de l’allemand
TONNE.
( Commerce) Mesure de liqueurs,
qui a différentes valeurs, et est sou-
vent une mesure de compte. En ter-
mes de marine, {onneau estle poids
de deux mille livres.
TONNERRE , s. m. du lat. /oni-
truum , bruit qui accompagne la fou-
dre, et qui est le plus souvent pré-
cédé par un éclair,
(Electricité) De tout tems les
physiciens se sont étudiés à connoître
la cause du tonnerre; mais leurs la-
borieuses recherches ont été stériles,
jusqu’à l’époque où Franklin a fait
voir qu’il existe une véritable analo-
gie entre la foudre , le tonnerre , les
éclairs et les phénomènes électri-
ques ; dès-lors les physiciens ont pu-
blié que le tonnerre n’est autre chose
qu'une grande électricité, prodnite
par la nature dans le sein de l’atmos-
phère. /. ECLAIR , FOUDRE
ÉLECTRICITÉ PARATON
NERR£, POINTE, POUVOIR
DES POINTES.
TONOTECBNIE, s. f. du grec
rôvos (lonos), ton , et.de riyvn
(techné), art.
(Musique) Art de noter les cy-
lindres de certains instrumens de
musique.
TONSILLAIRE , adj. du latin
tonsillaris , fait de tonsillæ , amye-
dales : qui a du rapport aux amyg-
dales.
(.Anal.) Les artères tonsillaires.
On appelle ainsi les artères qui se
jettent dans les glandes ou les amyg-
dales,
TONTE, s. f. du lat. {onsio, fait
de tondeo , tondre. :
(Æ£con. dom.) L'action de tondre
F:O0E
la laine de dessus les agneaux ; Ia
saison où l’on tond,
(Manufact.) Fonte ou tonture ,
se dit aussi de lune des dernières
opérations de la fabrique des draps.
EtHe consiste à raser le poil du drap,
pour le rendre parfaitement uni,
plus doux, et pour qu’il réfléchisse
les couleurs le plus vivement pos-
sible.
TONTINE,, s. f. de T'onti, nom
d'homme.
( Finances) C’est le nom qu’on a
donné à une espèce de rente viagère,
qui differe des autres en ce qu’elle
ne s'éteint point par le décès d’un
seul , mais seulement par le décès de
tous les actionnaires compris dans
une même classe ou même division .
Cette rente , appelée Lontine , du
nom de Laurent Tonti,napolitain,
son inventeur, futétablie en France,
pour la première fois, par édit du
mois de novembre 1653.
TOPARCHIE , s.f. du grec réme
(topos), lieu, et d’apyà ( arché),
commandement,
( Econ. polit. ) Gouvernement
dun lieu, d’un canton. Delà £opar-
que, pour le chef d'une toparchie.
TOPAZE , s. f, du grec roæ4éov
(lopazion ).
(Minéral,) Pierre précieuse qui
se trouve de différentes couleurs,
comme toutes les autres gemmes,
mais qui , dans le commerce, ne
porte ce nom que lorsqu'elle est
d’une couleur jaune. Les joailliers
donnent même le nom de {opaze à
des pierres d’une nature différente ,
par la seule raison qu’elles sont de
cette couleur.
On nomme topaze orientale ,une
gemme lort supérieure à la fopaze
proprement dite , et qui est une sim-
ple variété du saphir et du rubis
d'Orient, Dans le commerce, sa va-
leur est à peu près la même.
La iopaze de Bohème, n’est autre
chose qu’un cristal de roche , de cou-
leur jaune. Le cristal de couleur
brune, est le roucl-lopas des Alle-
mands, c’est-à-dire, {opaze enfu-=
rec,
Quelques autres cristaux pierreux,
tels que l'émeraude jaune de Sibérie,
et ceriaines variétés de péridots ont
TOLE
aussi porté quelquefois le nom de £0-
paze.
On distingue trois principales va-
riétés de Lopazes proprement dites :
la topaze du Brésil , La topaze de
Saxe , et la topaze de Sibérie.
La 1opaze du Brésil est la plus
dure, la plus brillante et la plus
estimée ; sa couleur ordinaire est
dun rouge orangé plus ou moins
foncé.
Parmi les topazes du Brésil, il
s’en trouve qui sont parlaitement
blanches, et d’une assez belle eau
pour jouer à un certain point le dia-
mant ; et l’on soupçonne que le pré-
tendu diamant du poids de douze
onces, qu’on voit dans le trésor du
roi de Portugal , est une de ces topa-
zes blanches. |
La topaze de Saxe est d’un jaune
léger ou jaune de paille. Elle est sou-
vent tout-à-fait incolore, et quelque-
fois d’une teinte bleuâtre et ver-
dâtre,
La Lopaze de Sibérie est incolore
et limpide comme le cristal de roche.
TOPIQUE , s. m. et adj. du grec
zômus ( Lopos ) lieu : local,
(éd. ) 1 se dit particulièrement
des remedes externes qu’on applique
sur les parties malades. Tels sont les
emplâtres, les onguens, les cataplas-
mes, etc.
. TOPIQUE , s. f. du grec roæxà
(topiké), l’art de trouver les argu-
mens.
(Rhét.) Partie de la rhétorique
qui enseigne l’art de trouver les ar-
gumens. k
TOPOGRAPHIE , s. f. du grec
rémæoc ( Lopos ), lieu, et de ys49œ
{ graphô), décrire : description d’un
ieu. |
(-Æipent.) Description ou plan de
quelque lieu particulier, où d’une
petite étendue de terre, comme celle
d’une ville, d’uve terre, d'une ferme,
d’un champ , d’un jardin , etc.
_ La topographie diffère de la cho-
rographie, comme le moins étendu
difiere du plus étenda ; la chorogra-
plie étant la description d’une con-
irée , d’un diocèse, d’une province ,
d’un département, ou de quelqu'autre
étendue considérable,
(locution) Topographie est une
figure de rhétorique propre à orner
TOR 459
et embellir le discours ; c’est la des-
cription d’un lieu , comme d’un tem-
ple , d’un,bois, d’un ruisseau , etc.
TOQUE, s. f. du celtique ou du
bas breton /0c , qui signifie chapeau,
(Costume ) Habillement de tête
en forme de chapeau, plat par des-
sus, à petits bords plissés tout autour.
STORE, s. m. du grec rôpos (loros),
fait de zepéw ( Léré0 ), tourner autour,
( Archit.) Gros anneau ou grosse
moulure ronde des bases des colonnes,
ainsi appelé parce que ces anneaux
représentent les cercles ou liens qu'on
meitoit originairement aux troncs
d'arbres qui servoient de colonnes,
pour les empêcher de s’éclater.
TOREUMATOGRAPHIE , s. f.
du grec répsumæ (loreuma ), génif.
Topsuuaroc ( loreumalos ), tout ce
qui est taillé en rond, tout ce qui est
sculpté, et de yp49w ( grapho), dé-
crire,
(Seulpt.) L'art de décrire, de con-
noitre les bas-reliefs antiques. On doit”
l'invention de la toreumatographie
à Phidias. :
TORI ou FORY ,s. m. Mot irlan-
dois qui signifie brigand, bandit.
(Hist. d’Anglet.) Fameux nom
de parti, en Angleterre, opposé à
celui de WHIG ( 7. ce mot ). Ce
nom fut d’abord donné aux catholi-
ques d'Irlande qui, sous le règne de
Charles EL , avoient pris un grand as-
cendant sur les protestans , et en
fent un massacre presque général.
Ensuite il fut appliqué aux parti-
sans de l’autorité royale en Angle-
terre, que l’on accusoit de favoriser
la rébellion d'Irlande. Ceux-ci , pour
se venger, donnèrent à ceux de Popi-
nion contraire le nom de Ɣhigs, qui
étoit celui qu’on donnoit en Ecosse
à une semblable espèce de bandits
ou de favatiques.
TORREFACTION, s. f, du latin
torreo , rôtir, et de facio, faire :
Paction de rôtfir.
( Chimie ) Opération que l’on fait
subir au minéral, pour le priver du
soufre qu’il contient , avant d’en faire
Pessaï.
( Pharmacie ) La torréfaction,
en pharmacie, est une combustion
lente , ou platot un léger grillage que
l’on fait éprouver à différentes suu-
460 TOR
stances , telles que la rhubarbe , le
cacao, le café, etc. , afin d’en séparer
une portion d'huile ou de résine
qu’elles contiennent.
TORRENT ,s.m. du lat, Lorrens,
impétueux, brûlant, précipité.
( ist. nal.) Courant d’eau très-
#apide qui descend des montagnes, et
qui provient ordinairement où d’une
piuie d’orage , ou de la fonte des nei-
ges. Ce sont les £orrens qui sont une
des principales causes de la dégrada-
tion des montagnes, et de leur affais-
sement continuel, occasionné par ces
éboulemens journaliers , si souvent
observés par les géologues ; et ce sont
des affaissemens semblables qui ont
donné naissance à presque tous les
lacs.
TORPIDE , adj. du latin Lorreo,
brûler : brûlant.
( Géogr.) £ône torride ; la sur-
face de la sphère est divisée en cinq
ZONES ( F. ce mot}. De ces cinq
zones, lune s'étend à 23 degrés et
demi de chaque côté de Péquateur ;
elle comprend tous les pays situés
entre les deux tropiques, et dans les-
quels on peut voir le soleil au zénith.
C’est pour cela qu’elle est nommée
torride.
TORS, TORSE , adj. de Lortum ,
participe de Lorgueo , tordre : qui est
tordu, qui en a la figure.
(Botan.) I se dit des parties des
plantes dont les bords, où cotés cor-
respondans , tournent ou tendent ma-
nilestement à tourner obliquement
autour de leur axe.
TORSE ,s.m. de litalien 4orso ,
trognon.
(Sculp£) C’est le nom que les ar-
Ustes donnent à des statues mutilées
dont il ne reste que le tronc. On con-
noît le fameux Lorse antique, déposé
au Musée Napoléon , et que lon re-
garde comme un précieux fragment
de la figure d’un Hercule.
TORTICOLIS , s. m. Corruption
du lat. tortum collum , cou tordu.
( Med.) Maladie qui fait pencher
la tête d’un coté. Elle arrive lorsque
le muscle mastoïdien et les inuscles
de la tête agissent plus fortement d’un
côté que de l’autre,
TORTILE, adj. du lat, fortilis,
fait de torqueo , tordre,
T O6
(Botan.) Susceptible de torsion
spontanée. Plusieurs parties des
plantes, qui sont d’abord droites ,
deviennent ensuite {orses, et sont
par conséquent Lorliles.
TORTUE, s. f. de l’espagnol tor-
Luga , fait, suivant Ménage, du latin
lorius,
(Æis£. nat.) Genre de reptiles dont
le corps est renfermé dans une boite
osseuse recouverte de cuir où de pla-
ques écailleuses.
(Ari de la guerre anc.) Tortue
d'hommes ; cette lortue étoit une
espèce d’abri que les soldats romains
se faisoient de leurs boucliers , en
les élevant sur leurs tètes, et en les
serrant les uns contre les autres.
J'ortue étoit encore le nom d’une
machine de guerre dont se servoient
les anciens , quelquefois pour Pesca-
lade , plus souvent pour mettre les
travailleurs à couverts des traits , des
pierres , etc. , que les assiégés pou-
voient jeter d’en haut. On employoit
sur-toùt la £ortue quaud on appro-
choit des murailles poux la sappe.
TORTUEUX , SE, adj. du lat,
tortuosus , fait de torqueo , tordre :
qui fait plusieurs tours et retours.
( Botan. ) M se dit des parties des
plantes courbées inégalement en di-
vers sens.
TORULEUX , SE, adj. du lat.
torulus , petit cordon.
( Botan. ) Oblong, solide, alter-
nativement renflé et contracté sans
articulation.
TORY, s. m. 7. TORI.
TOSCAN , adj. du lat. luscus ou
toscus , de Zoscane ,; nom d’une
grande contrée d’Italie.
( Archit. ) Ordre toscan ; le plus
simple et le plus solide de tous les
ordres d'architecture. Il est ainsi ap-
pelé parce que d’anciens peuples de
Lydie étant venus habiter dans la
Toscane , y bâtixent les premiers des
temples de cet ordre.
TOSTE , s. f. Corruption de l’an-
glois /oast, santé.
( Gastronomie ) Proposition de
boire à la santé de quelqu'un , à Pac-
complissement d’un vœu ; au souve-
nir d’un événement.
TOUAGE, s. m. du saxon {on y
TOU
ou de l'allemand 1oghen , dont les
Anglois ont fait Low. |
( Marine ) L’action de touer un
vaisseau , ou de le tirer et le faire
avancer par le moyen d’une haussière
ou d’un cordage appelé toué’, qui est
attaché par un bout à un point fixe,
pour le changer de position.
TOUCHAUX , s. m. de toucher.
F. ce mot.
( Monnoie ) Petits cylindres
composés avec un alliage de cuivre,
d’or et d'argent en différentes pro-
portions , afin d'établir des titres
différens.
On trace avec ces touchaux quel-
ques lignes sur uve pierre de {ouche ;
on verse sur ces lignes un acide ca-
pable de dissoudre le cuivre , sans
toucher à l'or; on compare ensuite
les traces ainsi éprouvées avec celies
qu’on a faites en se servant du métal
qu’on veut essayer : la dégradation
des tons indique à peu près le titre
du métal, Ce moyen n’est jamais que
provisoire et approximatif.
TOUCHE, s. f. de TOUCHER.
( 77. ce mot.) Ce qui sert à toucher.
( Monnoie } Touche se dit de
l'opération par laquelle on essaie le
titre de l'or et de Pargent , sur la
pierre qu’on appelle pierre de touche,
f’oy. PIERRE ,; TOUCHAUX,
ESSAI.
(Musique ) Touche , en termes
de musique, se dit des divisions d’un
clavier , ou du manche Œun luth,
ou autre instrument , sur lesquelles
appliquant les doigts, on en tire
des sons différens pour en faire des
accords.
( Peinture ) Touche se dit aussi
d'un coup de pinceau , par lequel le
peintre , apres avoir fondu suflisam-
ment les couleurs convenables, pour
représenter les objets qu’il s’est pro-
osé d’imiter, en applique de nou-
velles pour faire sentir davantage le
caractère de ces objets; touche forte,
gracieuse , légère, par opposition à
1ouche molle , incertaine, timide,
Joible , mesquine , sans esprit,
dure , pesante.
TOUCHER ,s, m. du lat. {actio ,
-tactus ; fait de £ango , dont les Fta-
lieus ont fait loccare.
( Physiol,) Le sens par lequel
pous apercevons les objets paipa-
T'OU 46:
bles. Il tient le premier rang parmi
les sens ; ilest le plus grossier , mais
aussi le plus sûr de tous. L’ouïe , la
vue ne nous tromper , mais le
toucher est infaillible, Les nerfs sont
le véritable organe du toucher , et
commeilss’étendent par-tout le corps,
ce sens en occupe toute l'habitude :
l’objet du toucher est toute la ma
tière qui a assez de consistance ou de
solidité pour ébranler la surface de
notre peau. Le sens du Loucher nous
fait connoître le volume et la figure
des corps , leur repos, leur mouve-
ment , leur dureté , leur mollesse
leur liquidité ; le chaud , le froid ;
le sec , l'hamide , etc. ce sont là ses
objets propres.
( Chirurgie ) Le toucher, dans
Part des acconchemens , est l’ex2
men de l’état de la matrice , de la
situation du fœtus , et de tout ce qui
est contenu dans l’utérus.
( Marine ) Toucher, v.u., en
termes de marine , c'est heurter con
tre le fond , faute d’avoir assez d’eau
sous le vaisseau , pour le tenir à flot,
TOUR, s. f. du lat. {urris.
(Ærchit, milit. ) Sorte de bâti-
ment élevé , rond , carré , dont on
fortifioit anciennement les murailles
des villes, des châteaux.
Tours mobiles ; c’étoit un as
semblage de poutres et de grosses so
lives ; capables de résister contre
l'effort des masses lancées par les ba-
listes et les catapultes des assiégés,
Cet assemblage de montans et de
traverses éfoit couvert de forts ma
driers mis en travers,
Les fours ont été en usage jusqu'à
invention de la poudre.
( Marine ) Tour est aussi le nom
d’un édifice ordinairement en forme
de tour élevée que l’on établit sur
un Cap avancé en mer, ou un point
remarquable d’une côte. On mc
sur sow-sommet, pendant la nuit,
des feux qui servent de renseigne-
mens aux vaisseaux qui se trouveut
sur les côtes, où qui cherchent À
aborder un port ou une embouchure;
tels sont la tour de Cordouan , à
l'entrée de la rivière de Bordeaux ,
la tour: &Eddystone , au larve de
Plymouth ; la tour de Schogen , à
leutrée du Categat, pour auviver
dans la mer Baitique. ,
462 TOU
TOUR, s. m. ( mouvement en
rond }, du lat. {orzo , tourner,
(Mécan.) Tour, en mécanique,
est une roue ou cercle concentrique
à la base d’un cylindre , avec lequel
il peut se mouvoir autour d’un mé-
me axe.
1’axe, la roue et les leviers qui y
sont attachés pour se mouvoir en
méine lems, forment la puissance
mécanique appelée axis tn pertlro-
chio , axe dans le tambour , ou
simplement tour.
Cette machine sappelle propre-
ment {our ou treuil , lorsque Paxe
eu arbre est parallele à l'horizon ;
ei vindas où cabestan , lorsque Par-
bre est perpendiculaire à horizon,
Ces deux machinessont employées
fréquemment aux puits, aux carriè-
res, aux bâtimens, pour élever
les pierres et les autres matériaux ,
sur les vaisseaux et dans les ports
pour lever les ancres, etc. Quand on
y fait attention, on les retrouve en
petit dans une infinité d’autres en-
droits, où elles ne sont diflérentes
que par la facon où par la matière
dont elles sont faites ; les tambours,
les fusées, les bobines, sur lesquelles
on enveloppe les cordes , ou les chai-
nes, pour remonter le poids ou les
ressorts des horloges, des pendules,
des montres même , doivent être
régardés comme autant de petits
treuils ou de petits cabestans.
TOURBE, s. f. du saxon turfe,
dont les Anglois ont fait £urf', les
Allemands zor/ff ou surb ; ou peut-
être de l'arabe orb ou torbak , qui
signifie Lerre.
( Minéral, ) Substance végétale ,
notre , onctueuse, combustible, for-
mée de débris de plantes.
TOURBILLON, s. m. du lat.
turbo , turbints.
( Physique) Mouvement cireu-
Jaire et violent que prennent l’eau ou
le vent en certaines circonstances.
Un fleuve qui coule rapidement,
venant à rencontrer une masse de xo-
chers qui lui fait faire brusquement
un coude, éprouve dans cette sinuoz
sité des remous qui upriment à l’eau
un mouvement de .ctation qui se
manifeste à sa surface,
Cet effet se manileste d’une ma-
aièye bien plus frappaute dans cer-
T'OÙ
fains parages maritimes, notamment
dans le fameux passage des côtes de
Norwege, le Maclstrom, et le de-,
toit de Messine , connu sous le nom
de Carybde et Scylla.
Les tourbillons de vent sont des
mouvemens de fermentation qui so-
pérent dans atmosphère par la réac-
tion des fluides gazeux qui s’échap-
pent quelquefois du sein de la terre ,
et dont le mélange avec les fluides
atmosphériques produit en grand les
mêmes effets que l’on observe dans
les expériences chimiques.
Système des tourbillons ; c’est le
nom que Descartes a donné à un sys-
tème qu’il a imaginé et quil a déve-
loppé fort au long dans la troisième
partie de ses principes.
Z'ourbillon magnétique ; C’est un
nom que quelques physiciens ont
donné à‘ la matière magnétique en
mouvement autour etau dedans d’un
‘aimant. Ces physiciens prétendent
que la matière magnétique entre dans
un aimant par un de ses pôles, et
qu’elle en sort par l’autre , et qu’en-
suite ne trouvant nulle part un accès
aussi libre que dans l’aimant lui-
même , elle retourne en glissant le
long de sa surface , pour entrer de
nouveau dans le pole de aimant par
lequelelle étoitentrée d’abord, Si cela
-est ainsi, cette circulation muette de
la matière magnétique doit former
autour de l’aimant une espèce de
tourbillon , et c’est ce qu’on appelle
tourbillon magnétique.
TOURMALINE,s. f. Mot indien.
(/Minéral.) Nom donné par les
habitans de Pile de Ceylan , à une
substance pierreuse cristallisée, qui
devint célébre dans le siècle dernier
par la propriété qu’on lui reconnut
d'être pyro-électrique , c’est-à-dire ,
de devenir électrique par la chaleur,
et d'attirer les cendreset autres corps
légers : propriété que Pline avoit re-
marquée 1600 ans auparavant, et
que la ourmaline partage avec beau-
coup d’autres minéraux cristallisés.
La couleur des {ourmalines varie
suivant les localités : celles de Cey-
lan sont rougeñtres ou verdâtres ; on
donnoit à ces dernières le nom ce
péridot : celles du Brésil sont com-
miunément d’un vert foncé, quelques
fois bleuatres, Les vertes ont été nom
mées émeraudes du Brésil.
_
T'OU
Celles du Tyrol paroissent d’une
eouleur brune, quand les morceaux
sont épais ; celles d'Espagne sont
d’une couleur orangée, quelquefois
tres-loncée. On trouve en Corse une
tourmaline blanche.
TOURMENTER , v. a. du latin
Lormentum , torture : faire souffrir
quelque tourment de corps.
( Peinture) T'ourmenter un mo-
dèle-; c’est lui faire tenir une pose à
laquelle se prètent difficilement la
structure et les efforts du corps hu-
main , el qui par conséquent le met
à la gène,
Z'ourinenter une figure ; c’est lui
donner une attitude, un mouvement
qui n'est pas dans la nature, et qu’on
ue pourroit faire prendre à un mo-
dèle vivant.
Tourmenter la couleur ; cest
l’employer avec incertitude , brouil-
ler les teintes au lieu de les fondre :
les fatiguer par des mouvemens de
pinceau maladroïitement répétés.
Composilion lourmentée ; c’est
celle à laquelle on affecte de donner
beaucoup plus de mouvement que
le sujet n’en exige, et même qu’il
n’en permet,
Coniours lourmentés ; ce sont
ceux auxquels on fait décrire des li-
gnes exagérées que la nature dé-
sävoue.
TOURNIQUET, s. m. du latin
{orno, tourner.
( Chirurgie ) Instrument de chi-
ruryie qui sert à comprimer les vais-
seaux sanguins d’un membre, et à y
suspendre quelque tems la circulation
du sang, pour faciliter les opérations
qu’on doit faire, Cette espèce de ban-
dage sert particulièrement dans les
amputations des membres.
TOURNOY , ou TOURNOI,
mot purement hançÇvis, qui vient de
tourner. P: s
( Chevalerie ) Exercice et diver-
tissement de guerre et de galanterie
que faisoient les anciens chevaliers
pour montrer leur adresse et leur bra-
voure. Ces exercices étoient ainsi
nommés parce qu’ils avoient lieu en
tournoyant avec des cannes en guise
de lances,
Les exercices guerriers commen-
cèrent à prendre n1-sance en Italie,
vers 18 reyne de Théodaric , qui ve-
T'OU 463
noit de supprimer les combats dés
gladiateurs. [1 y eut ensuite, en Ita
lie, et sur-tout dans le royaume de
Lombardie, des jeux militaires, ce
petits combats qu’on appeloit Li-
Laillole.
Cet usage passa bientôt chez les
autres nations, En 870, lesenfans de
Louis le débonnure signalerent leur
réconciliation par une de ces joutes
solennelles , qu’on appela depuis
L'ournois ; parce que, ditiNitrard ,
ex utraque parte alter in alterurm
veloci cursu ruebant.
L’empereur Henri Poiseleur, pour
célébrer son couronnement en 920,
donna une de ces fêtes militaires ;
on y combattit à cheval.
L'usage s’en perpétua en France,
en Angleterre, chez les Espagnols et
chez les Maures. Geoffroi de Preuilli
fit quelques lois pour la célébraticn
de ces jeux, qui furent renouvelées
dans la suite par Réné d'Anjou , roi
de Sicile er de Jérusalem.
Les lournois donnerent naissance
aux ARMOIRIES. 7. ce mot.
L'empire grec n’adopta que très-tard
les tournois; toutes les coutumes de
Poccident étoient mépriséesdesGrecs;
ils dédaignoient les armoiries ,et la
science du blason leur parut ridicu!e;
ce ne fut qu’en 1326, que quelques
jeunes Savoyards donnèrent à Cons-
tantinople Le spectacle d’un tournois,
à l’occasion du mariage du jeune
empereur Andronic avec une prin-
cesse de Savoie.
L'usage des tournois se conserva
dans toute l'Europe. Un des plus so-
lennels fut celui de Boulogne - sur-
mer , en 1309 , au mariage d'Isabelle
de Franceavec Édouard IF, roi d'An-
gleterre. Edouard EE enfit deux beaux
a Londres, Le nombre en fut ensuite
tres-grand jusques vers le tems qui
suivit la mort du roi de France,
Henri IL, tué dans un {ournois au
palais des Tourvelles, en 1559.
Cet accident sembloit devoir les
abolir pour toujours ; cependant telle
étoit la force de l’habitude , et la vie
désoccupée des grands , qu’on en fit un
autre, un an après, à Orléans , dont
le prince Henri de Bourbon Mont-
pensier fut encore la victime ; une
chute de cheval le fit périr. Les {our-
nois cesserentalorsabsolument ; ilen
resta une image dan; les pas-d’armes
464 T OU
dont Charles EX et Henri HI furent
les tenans un an après la Saint-Bar-
thelemi. Il n’y eut point de tournois
au mariage du duc de Joyeuse, en
158: : le terme de Lournois est em-
loyé mal à propos à ce sujet dans
4 journal de PEtoile, Les seigneurs
pe combattirent point ; ce ne fut
qu'une espèce de ballet guerrier re-
présenté dans le jardin du Louvre ,
par des mercenaires. C’étoit un spec-
tacle donné à la cour, nrais non pas
un spectacle que la cour donnoit
elle-même. Les jeux que l’on conti-
nua depuis d'appeler tournois ne
furent que des carrousels.
FL’abolition des tournois est donc
de lPannée 1560 , et avec eux périt
l’ancien esprit de la chevalerie, qui
ne parut plus guère que dans les
romans,
TOURNOIS, adj. ( monnaie),
du latin turonensis, de la ville de
Tours.
(Monnoïc) L'ournoiïs était le nom
d’une petite monnoie bordée de
fleurs de lys, et ainsi nommée de
la ville de Tours, cù on la fabri-
quoi.
Il y avoit des livres tournots , des
sols tournois, des petits lournois ,
des doubles deniers{ournois que Pon
-d'stinguoit en lournois blancs ou
d'argent, eten {ournois noirs où bil-
lons. Ce n’est plus aujourd’hui qu’une
monnoie de compte qui est opposée
à celle qu’on nomme Parisis, et qui
étoit plus forte d’un quart que la
monnoie £Ourr1Ois.
TOUSSAINT , s. f, Contraction
de tous les saints.
( Hist. ecclés. ) La Toussaint ,
ou ia fete de Lous Les saints, étoit
originairement la dédicace de l’an-
cien Panthéon de Rome , appelé la
Rotonde , qui fut converti en église,
le 13 mai 613 , par ie pape Boniface
EV , et consacré avec la permission
de l’empereur Phocas, sous je titre
de Sainle-/Harie-aux-lfarty:rs.
En 835. Grégoire IV, étendit
ceite fete à toute r’église, et la trans-
porta au 127, novembre.
TOUT , s. adj. et adv, du latin
tolus ; chose considérée en son en-
tier , le tout est plus grand que sa
parlie ; SQuHue 4e; pour Sornug
TR A
lotale ; tout à vous , pour entibre-
ment à vous,
( Peinture ) Tout ensemble ; ca
mot se dit de la composition entière;
on sacrifie les détails qui seroient
capables de nuire au tout ensemble.
Il ne suffit pas d’étudier chaque
partie de son sujet, il faut en em-
brasser le tout ensemble.
TOUX , s. f. du lat. tussis.
(Héd,) Expiration violente, su-
bite, fréquente, inégale et avec bruit,
qui se fait pax la bouche pour se déli-
vrer , pax l’expectoration, de ce qui
ivrite la gorge et la trachée-artère,
Dans la Loux, les muscles du larynx,
la trachée-artère , les muscles de la
poitrine, destinés à lexpiration et
ceux de l'abdomen , entrent dans
des mouvemeus spasmodiques.
TOXIQUE , s. m. du grec rofrmo
( toxikon ), venin, dérivé de ré£ov
(toxon ), arc ou carquois.
( Méd,) Nom générique donné
par les Grecs à toute sorte de poi-
sons , d’après Popinion qu’ils avoient
que les Barbares se servoient de flè-
ches empoisonnées.
TRABE , du lat. trabs , poutre,
(Physique ) On donne ce nom
à un météore enflammé, qui paroit
en forme de poutre ou de cylindre,
(Blason) ‘Trabe est aussi la par-
tie de Pancre qui traverse la stangue
par le haut. PUS '
Il se dit encore du bâton qui sup-
porte la bannière ; il porte une ban-
nière semée de franc, à la /rabe
d'argent, :
TRACHÉE-ARTÈRE , s. f. du
grec pay vs ( trachus ), rude, âpre,
el d’aprupia ( arlériu ), vaisseau
aérien.
(-Anat, ) Canal en partie cartila-
gineux , et en partie membraneux ,
qui s’étend de la bouche dans le pou-
mon, dont l’usage est de conduire
l’air dans cette dernière partie. Ga
lien l'appelle ainsi, à cause qu'il
est rude et raboteux.
(Botanique) Trachée des plan-
Les ; ce sont , suivant Malpighi, cex=
taius vaisseaux formés par les con=
tours spiraux d’une lame mince,
piate et assez large, qui se roulant
et contournant ainsi en tire-bourre ,
forlue un tuyau ébanglé, et comme
divisé
BURYA
divisé en sa longueur en plusieurs
cellules.
TRACHÉLO - MASTOÏDIEN,
NE , adj. du grec Tpæynnoc ( tra-
chélos ), le cou, et de uasès( mas-
tos), mamelle , et d’'aifos ( éidos),
forme , figure.
(Anat. ) Nom dun muscle qui 4
du rapport au cou et à Papophyse
mastoïde.
TRACHEOTOMIE, s. f. du grec
Thæy de (trachus ), rude, raboteux,
et de réuvw (temné), couper, in-
ciser, ;
( Chirurgie ) Incision faite à la
trachée-arière ; C'est la même chose
que BRONCHOTOMIE etLARYN-
GOTOMIE. 7”. ces mots.
TRACHOMA où TRACHOME,
s. m. du grec rpay ès (trachus), âpre.
rude.
( Chirurgie) Mot grec retenu en
françois pour signifier une espèce de
dartre des paupières accompagnée
d’âpreté ou de rudesse , sur-tout des
parties internes.
TRACTION, s. f, du lat. traho :
fraclum , tirer.
(Hécan.) Action d’une puissance
mouvaute , par laquelle un corps
mobile est attiré vers celui qui le
tire. Ainsi, le mouvement d’un
chariot firé par un cheval est un
mouvement de traction...
Traction diffère d'attraction ,en
ce que le premier se dit des puis-
sances qui tirent un corps par le
moyen dun fil, d’une corde , d’une
verge, etc., et que le second se dit
de Paction qu'un Corps exerce sur un
autre pour lattirer à lui, sans qu'il
Paroisse un corps visible inter/né-
diaire, par le moyen duquel cette
action s’exerce,
TRACTOIRE ou TRACTRICE,
s. f. du lat. raho , tractum , tiicr.
(Géom.) Nom d'une courbe dont
la tangente est égale à une ligne
constante; elle est ainsi nommée À
parce qu’on peut Fimaginer comme
ormée par l’extrémité d’un fil que
Von tire par son autre extrémité , le
1ong d’une ligne droite.
TRADITION, s. f. du lat. trado,
trad:turn , donner , livrer.
(Pratique) Délivrance de la chose
ounée où vendue.
Tradition réelle ; Cest celle où
Zome LU,
TRA 465
le preneur est mis en possession
réelle de la chose.
Tradition feinte ; lorsque le pre-
peur est réputé s'être mis en posses-
sion de cette chose, quoiqu’elle reste
entre les mains du vendeur,
Tradition symbolique ; on ap-
pelle ainsi la éradition qui s'opère
par le moyen de quelque symbole ;
telle est , par exemple, la remise des
clefs d’une: maison par le vendeur à
Pacheteur. Telle étoit encore ancien-
nement la tradition, per annulum ,
en mettant un anneau au doigt de
celui à qui on remettoit la possession
d’une église , d’un héritage ; la tra
dition , per baculum , quand on re-
mettoit un bâton entre les mains du
nouveau possesseur; la tradition, per
culiellum, quand on lui remettoit
un couteau plié; la tradition, per
feslucam , quand on lui remettoit
un fétu.en main.
( Hist. ecclés. ) Tradition se dit
aussi de la voie par laquelle ia con-
noissance des choses qui concernent
Ja religion, et qui ne sont point dans
Pécriture-sainte, se transmet de main
en main, et de siècle en siecle, fl
8e dit aussi des choses même que Pon
connoit par la voie de la tradition.
(Hist.) Tradition se dit encore |
des faits purement historiques , qui
ont passé d'âge en âge, et auw’on ne
sait que parce qu’ils se sont transmis
de main en main. il se dit aussi de
ces faits memes,
TRADUCTION , s. f. du latin
traduco | pour transduco , trans-
mettie.
(Littérat. ) Version d’un ouvrage
daus une langue différente de celle
où 1l a été écrit.
TRAGEDIE 5 S2 0e QT. Tpayoc
(tragos ), bouc, et dadà ( odé ),
thant ; fittéralement le chant du
bouc, parce que chez les Grecs, le
prix de ce poëme fut d’abord un bouc
ou un chevreau,
( Littéral.) La tragédie est ainsi
que Pépopée, limitation dune ac-
ton grande, entiere et vraisembia-
ble , qui se passe pärmi des person
nages jameux , dont le merveilleux
est exclu , et dont la durée ne peut
étre que de vingt-quatre heures.
La trasédie dut sa naissance chez
les Grecs aux fêtes de Bacchus. La
G g
466 AURA
partie de ces fêtes qui se célébroit
dans les temples , consistant en
chœurs, c’est-à-dire, en chants
graves et monotomes , étoit nécessai-
rement triste, Thespis essaya d’in-
troduire dans ces chœurs un person-
nage qui récitàt quelqu'un des ex-
ploits de Bacchus ; ce qui fit un épi-
zode, c’est-à-dire, un morceau éfran-
ger dans le chœur. A ce personnage,
Eschyle en ajouta un second qui
forma un dialogue avec le premier.
Sophocle y en ajouta un troisième ;
c’étoit tout ce qu’il en falloit pour
composer une action dramatique.
L'épisode étoit donc dans Porigine
une sorte de dialogue inséré dans les
chœurs religieux, pour y jeter quel-
que variété.
Eschyle , Sophocle et Euripide ,
furent chez les Grecs les poëtes qui
portèrent la tragédie au plus haut
point de perfection.
La tragédie ne fut connue des
Pomains qu'environ Pan de Rome
514, c’est-à-dire, 160 ans après So-
phocle et Euripide. Les premiers
poëtes tragiques se contenterent de
traduire les pièces des Grecs.
Livius Andronicus, fut le premier
qui mit des tragédies sur le théâtre,
à limitation de celles de Sophocle.
Accius et Pacuvius se distinguèrent
ensuite à Rome par leurs tragédies.
Jules-César et Asinius Pollion, en
avoient composé qui étoient fort es-
timées de leurs tems. Quintilien
rapporte que Pon vantoit la Médée
d’'Ovide, comme une pièce parfaite;
mais malheureusement 1l ne nous
reste pour juger du goût des Romains
pour la iragédie, que quelques pièces
de Sénèque.
Les poëtes qui ont fait en France
des premiers pas dans la carrière dra-
matique , sont Etienne Jodelle, Ro-
bert Garnier , et Alexandre Hardi ;
mais chez le premier tout est décla-
mation , sans action, sans règles et
sans jeu. Le second met plus d’élé-
vation dans ses pensées et d'énergie
dans son style ; néanmoins ses pièces
sont languissantes. Le troisième
connoissoit mallesreglesde la scène,
et n’observoit pas ordinairement
J’unité de lieu.
Le théâtre françois ne prit pais-
sance que sous Pierre Corneille. Ce
génie sublime franchit presque tout
TR À
à coup les espaces immenses qu'il ÿ
avoit entre les essais informes de son
siècle et les productions les plus ac-
complies de Part.
Quand Corneille commençant à
vieillir cessa denoustransporter d’ad-
miration , Racine vint, qui fit cou-
ler des larmes délicieuses ; ensuite ,
on vit Crébillon , dont le pinceau
mâle et sombre nous attendrit et
nous épouvante. Enfin parut Vol-
taire qui a réuni tous les genres, le
tendre, le touchant, le terrible, le
grand et le sublime,
L’Angleterre a produit un petit
nombre d’auteurs tragiques, parmi
lesquels on distingue Shakespeare ,
qui offre des étincelles de génie ,
mais brut et inculte ; et Addison qui
est plus correct et plus astreint aux
règles dramatiques.
Les Allemands font desefforts pour
se mettre au niveau de la scène tra-
gique françoise, mais on ne connoît
encore rien qui approche de nos
grands maitres, ,
L'Italie se glorifie avec raison de
la Mérope du marquis Maffei; mais
les bonnes tragédies qu’elle a pro-
duites sont encore bien rares.
Autant l'Espagne est féconde en
comédies , autant elle est stérile en
tragédies, à moins quon ne veuille
donner ce titre à des pièces qu'ils
appellent tragi-comédies , où à tra-
vais quelques bouflonneries ; on
trouve des situations tres-touchantes.
TRAGI-COMEDIE, s. f. Foy.
pour lorigine TRAGEDIE et CU-
MEDIE.
( Lillérat.) Pièce de théâtre dans
laquelle on représente une action
considérable, qui se passe entre des
personnes illustres, qui est mélée
d’incidens comiques , et qui ne finit
point par un événement tragique.
On appelle aussi tragi-comédie
une pièce de théâtre dont Paction ,
sans ètre meèlée de personnages co-
miques, se passe entre des personnes
illustres, et ne finit par aucun évé-
ement tragique.
La tragi-comédie fut inconnue
aux anciens : leur génie et leur goût
leur faisoient une loi de ne pas placct
dans les drames le sérieux à coté du
comique, et, pour ainsi dre, de les
+
LE R A
ÿ confondre ; maïs ce monstrueux
mélauge fut long-tems goûié en
Angleterre. Garnier essaya de Pin-
troduire parmi nous ; Corneille tra-
vailla aussi dans ce genre ; mais il
eut beau le déguiser sous le nom de
comédie héroïque , il ne put réussir
à lui donnér des partisans.
TRAGUS, s. m. Mot latin qui
signifie une espèce de blé.
( Anal.) Nom donné au petit
bouton antérieur qui est au dessous
de Pextrémité antérieure du pli de
Voreille , et qui . avec Pâge. devient
couvert de poil. Il est ainsi nommé ,
à cause de sa ressemblance au grain
d’une espèce de blé, appelé tragum
ou {ragus.
TRAIT ,s. m. du latin traclus,
tracts , Vaction de tirer, ou la chose
tirée.
(Peinture) Le trait , en peinture,
est la ligne qui termine une figure
_quelconque ; faire un ait, cest
tracer les lignes que décrit une figure
sur ce qui lui sert de fond.
( Liliérat.) Trail, en matière de
Littérature , signifie pensée, saillie ,
beau morceau d’un discours, ce qu'il
y a de plus vif, de plus brillant.
TRAITE,, s. f, du latin fracta,
formé de traclum , dont les Italiens
ont fait {ralla , et les Anglois trade.
( Commerce ) T'raile signifie pro-
prement distance d’un lieu à un
autre, étendue de chemin qu’on fait
d’un lieu à un autre sans se reposer;
de là on a appelé traite le commerce
des esclaves , des dents d’éléphant ,
de la poudre d’or, de la gomme que
l’on fait en Afrique , et des peaux de
castors et pelleteries que l’on fait au
Canada et dans le nord de lAmé-
rique.
T'raile , en termes de banque,
signifie une lettre de change qu’un
banquier tire sur son correspondant ,
et que ce dernier a commission d’ac-
quitter.
TRAITE ,s. m. du lat. tracialus,
fait de traclo, manier, traiter.
( Pratique ) Contrat, marché,
accord , convention.
( Polit.) Négociation et conclu-
sion de paix , de confédération , de
mariage , de capitulation,
(Lutlérat.) Traité se dit aussi
d’un ouvrage, dun'écrit sur quelque
TRA 46%
art, quelque science, quelqu’objet
que ce soit.
TRAJECTOIRE, s. f. du latin
lrajicio , traverser.
( Géom.) On appelle ainsi les
courbes qui coupent, sons un angle
donné, une famille de courbes du
mème genre, dont les individus ré-
sultent de Ja variation d’un para-
mèlre, 4
Trajectoire réciproque ; c’est le
nom qe Jean Bermouilli a donné
à une courbe décrite sur un axe, dont
la propriété est telle, que si on la
place dans une situation opposée, et
si on la fait glisser parallelement à
elle-même, elle coupe toujours sa
premiere position.
(Mécan. ) Trajecloire , en mé-
canique, se dit de la courbe que dé-
crit un corps animé par une pesanteur
quelconque, et jeté suivant une di-
rection donnée , soit dans le vide ,
soit dans un milieu résisfant.
Galilée 2 le premier démontré que
dans le vide, et dans la supposition
d’une pesanteur uniforme , foujours
dirigée suivant les lignes parallèles ,
la trajectoire des corps pesant étoit
une parabole,
Newton a fait voir dans ses
principes , que les trajectoires des
planètes , ou, ce qui revient au
même , leurs orbites, sont des el-
Kpses.
TRAMONTANE ,s f. de l'italien
tramontana , fait du latin trans-
mmonIes ; Où lransmonlanus ; au
delà des monts.
(Marine ) C’est le nom que les
navigateurs de la mer Méditerranée
donnent au venf du nord, qui, en
Italie, vient d’au-delà des montagnes,
et par suite ils l’appellent l’aire-de-
vent du nord ,et même l'étoile du
nord, ou la petite ourse; d’où est
venue expression populaire. perdre
la tramontane, pour perdre la raison,
le jugement , son point de direction ,
être désorienté , avoir perdu l’étoile
du nord.
TRANCHE, s.f. du lat. {runcare,
couper, dont les Italiens ont fait
trunciare : morceau coupé un peu
mince, .
(Archit. ) Tranche de marbre ;
c’est un morceau de marbre mince ,
qu'on incruste dans un comparti-
Gy2
468 TRA
ment , où qui sert de table pour rece-
voir une inscription,
Librairie) Tranche se dit aussi
de Pextrémité de tous les feuillets
d’un livre, le coté par lequel ils ont
été coupés. Un livre doré ou mar-
bré sur tranche.
( Monnoie) Tranche signifie, en
termes de monnoie, la circonlérence
des espèces, autour de laquelle on
imprime une légende ou un cordon-
net, afin qu’on puisse voir quand ils
ont été rognés,
( Géom. ) Quand on concoit qu’un
cylindre, un prisme, un cône, etc.
sont coupés par des plans paralléles à
la base, les sections qui en naissent
s'appellent des irehes : on donne
méme quelquefois ce nom aux por-
tions solides, comprises entre deux
coupes. !
TRANCHEÉE, s. f. du verbe tran-
cher, en latin truncare, dont les
Italiens ont fait érincea.
( Archi. ) Ouverture faite en
terre , creusée en long et carrément ,
pour fonder un bâti unent, ou pour
poser et réparer des conduits,
(Art milit,) Tranchée est , en
termes de guerre, une ligne d’appro-
che, ou ligne d’attaque, qui se fait
par l’assiégeant ; pour gagner à cou-
vert le fossé et le corps de la place.
I est incontestable que non-seu-
lement les anciens peuples alloient
par lignes obliques ou par lignes
creusées en terre, mais encore que
nos sappes couvertes et nos parallèles
ou places d'armes, 5e sont pas une
invention moderne , et que les an
ciens les ont pratiquées avant nous :
d’abord les peuples de l’Asie, après
eux les Grecs, et après ceux-ci les
Romains.
Il y a des tranchées doubles , des
tranchées à crochet, des tranchées
droites , et des tranchées tournantes.
11 ne doit pas y avoir un point
dans une tranchée, qui puisse étrevu
d’aucun endroit que ce soit de la place.
attaquée.
I faut qu'il n’y ait aucun endroit
dans la tranchée, d’où lon ne puisse
commodément sortir par les revers,
afin que les troupes ne soient pas con-
traintesde défiler, en cas d’une sor-
tie de la part des assiégés.
(/Méd.) Lranchees se dit aussi
TR A
des douleurs de colique, on douleurs
aiguës dans les intestins, occa-
sionnéés par des vents, ou des hu-
meurs àâcres et piquantes.
TRANCHER , v. a. du lat. trun-
care, couper , séparer en coupant.
(Peinture ÿ On dit que des cou-
leurstranchent les unessur lesaut res y
quand Partiste ne conduit pas des
unes aux autres par des nuances.
Les lumivres 4ranchent sur les
ombres, et les ombres sur les lumiè-
res, quand on néglige de conduire
des unesaux autres par des passages
doux et imperceptibles.
TRANSACTION, s. f. du latin
transigo, percer d’outre en outre,
finir, achever,
(Pratique) Acte par lequel deux
ou plusieurs personnes terminent à
Pamiable leurs différends, ou pré-
viennent des contestations prètes à
naitre,
(Littérat.) Transactions philo-
sophiques ; nom d’une espèce de
journal des expériences, des décou-
vertes et des observations faites par
les membres de la société royale de
Londres, ou qui viennent à leur
connoissance. Ce journal a été d’a-
bord publié chaque mois , ensuite
tous les deux on trois mois: il parait
maintenant deux fois par an.
TRANSCENDANT ,TE , adj. du
lat. transcendo , pour {rans scar:do,
monter au delà , passer outre en
montant : élevé, sublime, qui ex-
celle en son genre.
(Métaphys.) Transcendant s’est
dit d’abord de l’objet de la métaphy-
sique qui considere l'être en général :
les élres transcendans ; comme
Dieu, les anges et les vérités qui ne
consistent qu’en pure spéculation.
(Logique) On Pa appliqué ensuite
aux attributs et aux qualités qui con-
viennent à toutes sortes d'êtres , sans
exception, comme 4, vrai, bon.
(/Hathémat.) Géométrie lrans-
cendante ; c’est la partie de la géo-
métrie qui a pour objet toutes les
courbesdifférentes du cercle, comme
les sections coniques, et les courbes
d’un genre plus élevé.
Equations transcendantes ; ce
sont celles qui ne renferment point ,
comnie leséquations algébriques, des
quavtités finies, mais des ditléren-
TRA
tielles ou fluxions de quantités
finies. d
Courbe transcendante ; c’est
celle que l’on ne savroit déterminer
par aucune équation algébrique ,
mais seulement par une équation
Lranscendante. F. GEOMETRIE,
COURBE,
( Philos.) Philosophie transcen-
dantale; c’est aiisi que lon désigne
le système philosophique de Kant,
autrement appelé étude du sujet,
en tant qu'il observe, ou étude du
subjectif, ou TRANSCENDATA-
LISME.
TRANSCOLATION, s, f. du lat.
trans , au travers, et de colalus,
filtré : l’action de filtrer au tra-
vers de, ...
(Chimie) C’est la même chose
que FILTRATION. F7. ce mot.
F, aussi COLATURE.
TRANSCRIPTION, s. f, du lat.
trans , au delà, et de scribo, serip-
lum, écrire : laction d'écrire une
seconde fois.
( Pralique , commerce ) Il se dit
de Paction d’écrire une seconde fois,
de trausporter sur un autre papier,
sur un autre livre, un article, un
compte , etc. ; d'insérer dans un acte,
uu autre acte, uu arrêt, un juge-
ment, efc.
TRANSFERT , s. m. du lat.
trans, au delà, et de fero, porter :
transport.
(Finances) Terme nouveau qui
signifie le transport de la propriété
d'une rente , etc.
TRANSFIGURATION, 5. f. du
lat. trans, au delà, et de fizuror,
figurer : Vaction de changer de for-
me , de prendre une autre figure.
(Lithurgie) 1 ne se dit que pour
désigner une fete qu’on célèbre en
Péslise , le sixième d’août, en mé-
moire de Paction et du miracle que
fit Jésus-Christ quand ils transfi-
gra devant sesapotres, saint Pierre,
saint Jacques et saint Jeau, et qu'il
fut vu avec Moïse et Elie.
La fete de la T'ransfiguration est
ancienne dans l’église ; puisqu’au
sme, siècle, saint Léon à fait un
sermon sur ce sujet.
TRANSFORMATION, s. f. du
lat. trans, au delà, de forma, ct
d’ago , faire : l’action de changer de
forme, métamorphose,
( Géom.) Transformation sedir,
en géométrie, du changement ou de
la réduction d’une figure où d’ur
corps, en un autre de même aire ou
de méine solidité , mais d’une forme
différente. Par exemple, on trans-
forme un triangle en carré , une py-
ramide en parallélipipède etc.
Transformation des axes ; C’est
Popération par laquelle on change la
position des axes d’une courbe.
(Algèbre) Transformation se
dit encore de Popération qui consiste
à substituer, dans une équation dé-
terminée, au lieu de Pinconnue, une
fonction d’une nouvelle inconnue.
Le résultat de cette opération s’ap-
pelle équation transformée, où plus
simplement la {rans/orinee.
TRANSEUGE,, sm. du latin
transfu ga, formé de trans ,au delà,
et de fugio, fuir.
(Art de la guerre) Celui qui
abandonne son parti, pour se retirer
chez lesennemis.
TRANSFUSION, s. f. du latin
trans, au delà, au travers, et de
fundo , fusun, couler: action par
laquelle on fait couler une liqueur
d’un vaisseau dans un autre,
(Chirurgie) Ce mota été parti-
culièrement consacré à désigner une
opération qui consiste à faire passer
le sang d’une personne ou d’un ani-
mal vivant, däns les veines d’un
autre. À
Cette opération qui a eu une grande
célébrité versle milieu du 17e. siècle,
et qui est aujouid’hui tombée dans
Poubli, a été inventée ou renouvelée
par un médecinauglois , nommé Ri-
chard Loyer ; car quelques-uns la
font remonter jusqu'aux tems les plus
reculés , et prétendent en trouver des
descriptions dans des ouvrages très-
anciens, et particulièrement dans les
métamorphoses d'Ovide, où on la
trouve décrite parmi Les moyens dont
se servit Médée pour rajeunir Œson,
et qu’elle promit d'employer pou
Pélias.
TRANSIT ,s. m. Contraction du
lat. transilus , participe de £rauseo,
aller au delà: passage.
( Commerce) Acquit de transit;
470 TR AA
C’estun acte que les commis des doua-
nes délivrent aux marchands, voitu-
riers ou autres, pour cértaines mar-
chandises qui doivent passer sans être
- visitées , ou sans y payer les droits, à
la charge néanmoins par les proprié-
taires ou voituriers desditesmarchan-
dises, de donner caution de rappor-
ter, dans un tems marqué dans l’ac-
quit, un certificat, qu’au bureau
d'arrivée elles auront été trouvées en
nombre, poids,quantitéetqualité,etc.
conformément à l’acquit. C’est la
même chose que PASSAVENT. 7.
ce mot.
TRANSITIF, IVE, adj. même
origine que TRANSIT.
( Gramm.) Il se dit des verbes
qui signifient une action qui passe du
sujet qui la fait , à un sujet, ou sur un
sujet qui la reçoit. Tous Les verbes
aclifs sont transitifs.
TRANSITION, s. f. même ori-
gine que TRANSIT : liaison, pas-
sage.
( Grammaire) Les transitions,
en termes de grammaire; sont des
conjonctions qui servent à lier ‘les
différentes parties du discours.
(Rhétorique) Transition estaussi
une figure de rhétorique , par laquelle
un orateur parlant de quelqu'un, se
met subitement à sa place, eten joue
le personnage. \
( Musique) Transition, en par-
Jant du chant , est une manière d’a-
doucir le saut d’un intervalle disjoint,
en insérant des sons diatoniques en-
tre ceux qui forment cet intervalle.
Transilion, dans harmonie, est
une marche fondamentale , propre à
changer de genre ou de ton, d’une
manière sensible ; régulière , et quel-
quefois par des intermédiaires.
TRANSITOIRE, du lat. éransi-
lorius, fait de transeo , transilum,
passer outre, traverser: passager, qui
dure peu,
(Didact,) Ce mot a d’abord été
employé pour exprimer les choses de
ce monde , par comparaison avec cel-
les de l'éternité ; il a été appliqué en-
suite à tout ce qui est passager ,
changeant ; et Montesquieu a dit : El
y a des Etats où les lois ne sont rien,
ou nesont qu’une volonté capricieuse
et trans'loire du souverain,
TRANSLATER , v. a. du latin
&rans , «tu delà ; et de latus , parti-
TRA
cipe de fero, porter : transporter, frà-
duire,
(Littérat.) Vieux mot qui siyni-
fioit autrelois traduire : les Anglois
disent encore 10 translate , pour tra-
duire, et translalor, pour traduc-
teur.
TRANSLATION , s. f. du latin
trans, au delà, et de Zatus, parti-
cipe de fero ; porter: l’action de
porter au delà, de transporter.
(Æcon. poli.) I se dit au lieu
de transport, en parlant d’un évèque,
ou du siége d’un évéché , d’un siége
de justice , etc.
TRANSLUCIDE , adj. du latin
trans , en travers, et de Zucidus,
lucide , transparent.
( Minéral,)Terme adopté par les
minéralogistes , pour désigner les
minéraux qui ont une sorte dé trans-
parence.
TRANSMIGRATION, s. f. du
latin trans ; au delà, et de migro’,
changer de séjour.
( Polit. ) Transport d’une nation
entière en un autre pays par la vio-
lence d’un conquérant.
(Philos. ) I se dit aussi du pas-
sage d’une ame d’un corps dans un
autre, Pythagoreenseignoit la #rarrs-
migrationdesames, #, METEMP-
SYCOSE. ART OP r
TRANSMISSION , saf. du latin
trans , au delà, et de müillo, mis-
sun ; envoyer : action de trans-
meltre,
( Optique ) Propriété pardaquelle
un corps transparent laisse passer les
rayons de lumière à travers sa subs-
tance. , al "7
Transmission se dit aussi dans
le même sens que réfraction, parce
que la plupart des corps, en trans-
mettant les rayons de lumière , leur
font subir aussi des réfractions! Foy.
REFRACTION. 9
Newton prétend que les rayonS/de
lumière , sont susceptibles de £rurr$-
mission et de réflexion. Il appélle
cette vicissitude, à laquelle lesrayons
de lumière sont sujets, des-acces de
ficile réflexion et de facile /rénsmmis-
sion ; et 1l sé sért de cette propriéfé
pour expliquer dans son optique, des
phénomènes curieux ‘et singuliers
que ce philosophe expose dans un
assez grand détarl.
TR A
TRANSMUTATION , s. f. du
latin frans , au delà, et de mulo,
changer : l’action de changer une
chose en une autre.
( Philos. hermél.) Ce terme est
fort usité dans le grand art pour si-
gmifier le changement des métaux
imparfaits, en or ou argent, par
le moyen de Pélixir ou poudre de
projection.
( Géom. sublime ) Transmuta-
tion se dit du changement d’une
courbe en une autre, de même genre
ou de méme ordre.
Newton a donné dans le pre-
mier livre de ses principes , une mé-
thode pour la transmutation d’une
courbe en une autre, et se sert de
ceite transmulalion pour résoudre
diflérens problèmes qui ont rap-
port aux sections coniques.
TRANSPARENCE, s.f. de lita-
lien trasparenza , fait du lat, trans,
au travers , et d’appareo , paroitre :
qualité de ce qui est transparent , au
travers de quoi lon voit les objets.
( Physique) Propriété en vertu
de laquelle un corps donne passage
aux rayons de lumière.
Les physiciens ont beaucoup écrit
sur la cause de la transparence des
corps, mais il paroit que Newton
a mieux vu qu'aucun autre , en attri-
buant cette transparence à l’égalité
de densité des parties constituantes
du corps transparent.
TRANSPARENT , TE, adj. mè-
me origine que {ransparence : dia-
phane , au travers de quoi l’on voit
les objets.
(Peinture) Ce mot , dans la pein-
ture, s'applique aux couleurs natu-
relles et aux couleurs artificielles.
Par rapport aux premieres , il sert à
distinguer les couleurs lourdes et ter-
restres de celles qui sont légères et
aériennes. Ainsi, on dit fa laque,
les stils de grain, sont des couleurs
transparentes. Les ocres , les bruns
rouges , la terre d’ombre ne sont pas
lransparens.
A l’égard des couleurs artificielles,
le mot /ransparent s'applique aux
couleurs fines, légères , qui laissent
voir les premières teimies que le
peintre a placées sous les glaces. Dans
ce sens, il n’exprime que l’eflet dont
Pusage des glaces est le moyen, com-
me dans cette phrase ; c’est par des
TR A7
olaces que Rubens rend ses cou-
eurs transparentes. C’est dans les
tableaux des écoles vénitienne et
flamande , qu'on peut admirer les
charmes de la transparence des
teintes dans Part de colorier.
TRANSPIRATION, s. f. du lat.
trans , au travers, et de spiro , exha-
ler , sortir.
(Physiol.) La transpiration est
une des plus importantes sécrétions
de tout le corps, par laquelle une hu-
meur séreuse est continuellement
poussée hors du corps par le moyen
de la peau.
J y à deux sortes de /ranspira-
tions : Pune pæticulière à la peau ;
Pautre qui se fait par toute la surface
intérieure des vésicules du poumon ,
des bronches de la trachée-artère, de
la bouche et du nez.
Transpiration insensible ; cest
l'évacuation insensible de cette hu-
meur subtile, déliée, qui s’exhale
en forme de vapeur de toute la su-
perficie du corps et de toutes les ca-
vités. Cette. évacuation est appelée
insensible , parce que les yeux ne
peuvent l’apercevoir sensiblement ,
quoique cependant elle soit la plus
abondante de toutes les évacuations ;
car Sanctorius a observé que de huit
livres d’alimens il s’en dissipe cinq
par la transpnation insensible,
(Botan.) Transpiration se dit
aussi , en botanique , de la perte que
font les végétaux, d’une humeur ou
suc quelconque qui s’échappe de leur
intérieur à travers leur surface, d’une
manière sensible ou non apparente.
TRANSPLANTATION, s. f. du
latin trans, au delà, de planto, plan-
ter, et d’ago, faire. L'action de plan-
ter des arbres dans un lieu différent
de celui où ils éfoient auparavant.
( Agricul. , jardiz. ) Pour trans-
planter les grands arbres, on fait avant
les gelées des tranchées autour de
leurs racines, et on prépare les trous
qui doivent les recevoir. Quand Ja
gelée a suffisamment durci la terre ,
on les lève avec desléviers, sans rom-
pre leur motte , et on les plante, Au
dègel , on remplit les trous de nou-
velle terre , et on garnit Les racines.
(Méd.) Transplantation est aussi
le nom d’ue manière de guérir les
maladies eu les faisant passer d’un
sujet à un auire, soit végétal, soit
TuRIA
animal, C’est une rêverie de Para-
celse, qui recommande la transplan-
dalion dans son traité de la phthisie.
TRANSPORT , s. m. du latin
trans, au delà , et de porto, porter :
action de porter au delà, de trans-
porter une chose d’un lieu dans un
autre,
(Pratique) Cession faite à un tiers,
d'un droit, d’une créance, sans Pin-
tervention du débiteur.
Transport de droits litigieux ;
Cest celui par lequel Pévénement
inrertain d’un proces entrepris où à
entreprendre, est cédé pour un prix
certain,
(Med. ) Transport se dit aussi de
quelques accidens qui arrivent au
cerveau dans certaines maladies. Ces
accidens consistent dans une violente
douleur de téte, dans un délire ou
dans un assoupissement. ls viennent
de ce que la matière morbifique, qui
est mélée avecle sang, ou qui se je-
toit sur les parties inférieures, est
retenue dans le cerveau.
(Marine) Batiment de transport;
c’est un vaisseau desliné uniquement
à porter des vivres, des troupes, mu-
nitions, et divers eflets, pour le ser-
vice de l'Etat, ordinairement à la
suite d’une escadre ou armée navale ;
et, le plus souvent, les vaisseaux de
trunsport sont des vaisseaux frétés,
TRANSPOSITION , s. f. du lat.
irans, au delà, et de porno, position ,
ietire , placer : l’action de mettre
quelque chose hors de l’ordre où elle
devoit être.
(Gramm.) Transposition se dit,
en termes de grammaire , du renver-
sement de l’ordre naturel ou ordinaire
des mots: {oule lransposilion qui
rend le discours embarrasse est
picieuse,
( Musique ) Transposition est
aussi un changement par lequel on
transporte un air, où une pièce de
musique d’un ton à un autre,
(Algtbre) Transposition se dit
æncore de Popération qu'of fait en
fransposant , dans une équation, un
terme d’un coté à Pautre, Cette opé-
ration n° produit aucun changement
dans un2 équation, pourvu qu’en
transposant les termes d’un membre
daus l’autre, on observe de Jeux don-
ner des sunes coptraiies,
472
TRA
TRANSSUBSTANTIATION, s. f.
du lat, 4rars ,äu delà, de subslan-
La, substance, et d'ago, aclumi, faire :
l’action de changer une substance en
une autre,
( Culte cathol.)Ce mot ne se dit
que du changement miracuieux de
la substance du pain et du vin ,en la
substance du sang et du corps de Jé-
sus-Christ,
TRANSSUDATION ,, s. f. du lat,
trans , au travers, de sudo , suer, et
d’ago, faire : l’action de passer au
travers, de transsuder.
(Physique \ A se dit de certains
vases qui ont la propriété de rafrai-
chir Peau, ou les autres liqueurs,
c’est-à-dire, dont les pores ouverts
facilitent l’évaporation. #7 CRU-
CHES RAFRAICHISSANTES ,
ALCARRAZAS.
TRANSVERSAIRE , adj. du lat.
trans, au delà, et de verlo, ver-
Sur, tourner: tourné, fixé d’un
autre coté. *
(Anal. ) C’est le nom d’un mus-
cle épineux du cou , eten général de
ce qui a rapportaux apophyses trans-
verses des vertébres,
TRANSVERSAL, LE, adj. mème
origine que le précédent : qui est si-
tué transversalement.
(Anat.) Le muscle transversal
de l’urètre, le ligament {ransversal
du troisieme os du métafarse, etc.
(Géorn.) Transversal, où trans-
verse , se dit en général de quelque
chose qui passe dessus une autre ,
c’est-à-dire, qui la croise et la coupe.
On dit l'axe transverse dune hy-
perbole , pour désigner le premier axe
de cette courbe,
(Astron.) Lignes transversales ;
ce sont des lignes que l’on trace sur
le timbre d’un quart de cercle entre
deux circonférences concentriques ,
et qui servent à subdiviser lés de-
grés.
( Botan.) Transversal signifie
eu botanique, dirigé ou fixé , paralle-
lement à la base , ou dans le sens de
l'épaisseur ou largeur du corps au-
quel on apporte la direction ob-
servée.
TRAPÈZE , s m. du grec rp4-
meËx (lrapéz«) , contraction de
rerpameËx ( lélrapéza ), formé de
gerpas ( létras ), quatre, et de œièa
* TTHFAA
(péza ), pied : à quatre pieds ; ta-
bie à quatre pieds.
( Géom. ) Trapèze est un qua-
drilaitère , ou figure terminée par
quatre cotés, dont les cotés ne sont
ni égaux ni paralleles, ou du moins
dont deux cotés opposés étant pa-
ralleles, ils ne Sont pas égaux, ou
dont deux des cotés opposés étant
égaux, ils ne sont pas paralleles,
( Anal.) C’est par comparaison
que les anatomisies appellent tra-
pèze le muscle supérieur de lomo-
plaie, et le second des quatre os du
second rang du corps.
TRAPEZOÏDE , du grec rp4æs la
(trapéza). trapèse , et d'a9oc (éidos),
forme , ressemblance : qui à la fi-
gure . la forme d'un trapèze.
( Geoni. ) A se dit don quadrila-
tère , ou figure terminée par quatre
cotés, et dans laquelle il n’y a au-
cun coté parallele à Pautre.
(Auat.) Trapazoïde est aussi le
nom dun Jigament qui vient de la
‘partie supérieure et moyenne de la-
pRRIse concoïde sur laquelle porte
a clavicule.
C’est aussi le nom du second os
de ia seconde rang£e des os du carpe.
TRAPP,s. m. Mot suédois.
(Mineral, ) Mot suédois qui a été
adopté par Îles minéralogistes des
autres nations , pour désigrer une
roche dont la couleur est le plus sou-
vent d’une teinte grise obscure ou
bleuêtre , tirant sur le noir.
Le Lrapp se rapproche beaucoup
de la roche de corne et du ba-
salte.
TRAPPE, s. f. du lat. barbare
trappa, dont on a fait attraper ,et en-
traper ; pour tromper , faire tomber
dans un piége.
( l’énerie ) I se dit d’une sorte
de piége pour prendre des bêtes dans
un trou que l’on fait en terre, et que
lon couvre d’une bascule, ou de
branches et de feuillages , afin que
la bète venant à passer sur la bas-
cale, ou sur les branchages, tombe
dans le trou.
TRASS , s. m. Corruption de
Vhollandois 4ras , qui signifie ci-
ment.
( Mineral.) Tuf volcanique qu’on
louve aux environs d’Andernach,
sur la rive gauche du Rhin, entre
Coblentz et Bonn. Il est beaucoup
employé en Hollande pour les cons-
tructions hydrauliques, et il a la
mème propriété que la pouzzolane.
Pour employer le {rass , on le ré-
duit en poudre dans des moulins qui
sont uniquement destinés à cef nsage,
et qui portent le nom de moulins-à-
trass. C’est en cet état qu’on le trans-
porte en Hollande.
TRAUMATIQUE , adj. du grec
Tpadux (trauma), blessure : propre
aux blessures.
( Med, ) I se dit des remèdes qui
sont propres pour les plaies, C'est la
même chose que VULNERAIRE.
V. ce mot.
TRAVAIL ,s. m. de l’italien {ra-
vaglio ; peine, douleur , labeur ,
fatigue.
( Venerie) J'ravail est Vendroit
où le sanglier a tourné et fouillé la
terre.
(Fauconnerie) Oiseau de gra nd
travail ; c’est celui qui a beaucoup
de vigueur et de courage dans son
vol.
(Arts du dessin) T'ravailse prend
pour touies les parties de l'exécution.
En peinture, un beau travail est un
beau maniement de pinceau;de burim;
dans la gravure, un beau maniement
de pointe ou de bnrin ; dans le des-
sin , un beau maniement de crayon.
On dit que le travail d'un ouvrage
est facile , spirituel, peiné, lourd,
léger, gracieux, agréable , grand, fier,
petit, mesquin.
Le mot travail s'emploie souvent
au plurier quand il est question de
gravure, On dit : les travaux de cette
estampe sont maigres, nourris, MOUS ,
fermes, égratignés, moëlleux. {1 y a
de beaux et savans travaux dans la
fameuse tête de l’homme à la grande
barbe , par Corneille WVisscher. |
Les travaux de Masson ont sou-
vent de la bizærerie.
TRAVAILLER , v. n. même ori-
gine que TRAVAIF.
(Peinture) On dit, en parlant d’un
tableau, que les couleurs travaillent;
cela signifie qu'avec le tems elles
changent de ton , que les bleus noir-
cissent , que les blancs jannissent,
que certaines couleurs s’évapoient.
Àl arrivé encore que le peintre, en
474 TRA
changeant souvent d'idée, recouvre
la couleur qu’il a d’abord établie par
une couleur diflérente ; les couleurs
de dessous percent avec le tems à
travers celles dont il les a couvertes,
et détruisent le dernier effet auquel
il s’étoit déterminé. Un peintre qui
veut éviter ces inconvéniens, doif
avoir une pratique sûre et facile, et
bien connoîlre les matériaux qu’il
emploie , et l’effet de lhuile et du
tems sur les différentes couleurs.
( Musique ) On dit qu'une partie
travaille quand elle fait beaucoup
de notes et de diminutions, tandis
que d’autres parties font des tenues ,
et marchent plus posément.
TRAVAUX ,s. m. plurier de
TRAVAIL. #, ce mot.
(Artmilit.) Travaux militaires;
ce sont le remuement dés terres, le
transport et larrangement des ga-
Lions , des sacs à terre, des briques,
des fascines et de tout ce que l’on
fit pour se loger et se couvrir.
Si l’on réfléchit sur ce qui s’est
passé dans les siéges les plus mémo-
rables que nous offre Phistoire an-
cienne , tels que ceux de Syracuse ,
où se trouva Archimède de Lilybée,
soutenu par les Carthaginois, de
Numance qui dura quatorze ans, de
Jérusalem pris par Titus, et d’ Amida
en Perse, défendu par les Romains,
on verra que les {ravaux mulitaires
anciens étoient admirables, et que ce
que Pon appelle aujourd’hui grands
Lravaux à été su et pratiqué dans les
tems les plus réculés, En effet, on
voyoit des lignes de circonvallation
et de contrevallation, des tranchées,
des mines, des sapes; on consfrui-
soit sous terre des blindes, ou longues
galeries de bois, qui conduisoient les
soldats en sûreté, jusqu’au pied d’une
muraille qu’il falloit saper ou esca-
lader,
On construisoit encore d’autres ga-
leries souterraines qui alloient du
camp des assiégeans, jusque dans la
ville assiégée ; et ces secondes gale-
ries étoient assez larges pour que
plusieurs hommes pussent y combat-
tre de front. !
On sapoit une four où un mur,
et à mesure que Pouvrage avancçoit ,
on soutenoit la chose minée avec des
pieux, et ensuite , en olaut tous ces
T'RYA
pieux à la fois, la tour ou la muraille
tomboit toute entière avec un fracas
efl'oyable,
On avoit Part de faire des tours
roulantes pour s'approcher du rem-
part d’une ville assiégée et y entrer
de plein pied. Enfin , si on joint à
cela Peffet des machines propres à
battre les places, telles que le bélier
et la catapulte, habileté qu’on avoit
à faire former aux soldats des tortues
convenables à l’escalade et à l’assaut,
lesquelles étoient différentes des tor-
tues de bataille , il faudra bien con-
venir que les travaux anciens va-
loient pour le moins autant que ceux
qui sont actuellement en usage, Foy.
DEHORS , APPROCHES, OÙ-
VRAGES.
TRAVÉE , sf. du latin /rans-
versus , de travers.
( Archit. ) Espace qui est entre
deux poutres, ou entre une poutre
et la muraille qui lui est parallèle ,
ou entre deux murs.
Travée de balustres ; c’est un
rang de balustres entre deux colon-
nes ou piédestaux.
T'ravée de grille ; c’est un rang
de barreaux entre deux pilastres,
TRAVERS, s. m. du lat. {rans-
versus ; l'étendue d’un corps consi-
déré selon sa largeur.
(Warine) Travers , en parlant
d’un vaisseau , s’entend d’une ligne
perpendiculaire à celle de sa lon-
gueur , où à la quille du vaisseau,
vers le milieu.
Etre par le travers d'un vais-
seau ; c’est le voir, c’est le relever
sur un rayon visuel qui fait un angle
droit avec la quille.
Avoir le vent par le travers ;
c’est avoir un vent qui souffle per-
pendiculairement à la quille du vais-
seau , ou à sa ligne de longueur.
Netlre en travers ; c’est gouver-
ner ét manœuvrer le vaisseau, de
manière à le mettre sur une digne
perpendiculaire , ou à peu près, à la
route qu’il faisoit, et à lui fanre pré-,
senter le coté au vent et à la route
qu'il suivoit , pour suspendre et
arrèter momentanément sa marche.
J7, PANNE.
Présenter le travers & un vais-
seau ; Cest se meltre paralltiement
TRE
à lui, et lui montrer le côté prêt à
le canonner.
TRAVERSE , s. f. du lat. frans-
versus, pièce de hoïs mise en tra-
vers pour servir de support.
(Art milit. ) Traverses , en ter-
mes de fortification , se dit de para-
pets de terre qui traversent le che-
inin couvert d'espace en espace.
On se sert de semblables traverses
pour mettre à couvent les ouvrages
du dehors, et ceux même de la place,
de quelque commandement ou bat-
terie à ricochet,
TRAVERSEE, s. f. dulat. trans-
verto , aller au delà : passage.
( Marine ) On appelle ainsi le
trajet et le tems que dure le voyage
qu'on fait par mer dun pays à un
autre. Ainsi on dit, ce vaisseau a
fait une belle {raversée, une longue
traversée. ;
TRAVERSIER, ERE, adj. du
latin éransversus.
( Marine) V'ent traversier d'un
port ou d'une côle; on appelle
ainsi un vent fréquent dans ce parage
et qui fait angle droit avec la direo-
tion qu’il faut suivre pour y entrer
ou pour y naviguer, de manière que
_ce même vent peut servir pour aller
et venir , pour entrer et sortir.
TRAVERTIN, s. m. de litalien
Lravertino ou liburtino.
( Minéral.) Pierre calcaire for-
mée par les eaux du Zeverone ou
ÆAnio ; qui descend des Apennips,
et passe à Tivoli. Cette pierre d’un
blanc jaunâtre et d’une assez grande
dureté , étoit fort À ré pa: les
anciens, et est encore aujourd’hui
d’un grand usage à Rome dans l’ar-
chitecture. à
On trouve aussi du /ravertin en
“Toscane ,; et on lemploie comme
pierre de taille à Sienne, à Lucques
et à Pise.
TREBELLIANIQUE, adj. Foy.
QUARTE-TREBELELIANIQUE.
TREFLE , s. m. du latin #r1fo-
Tim , plante à trois feuilles, dérivé
du grec rphouxao ( triphullon ).
(Agricull.) Fous les bons agrono-
mes apprécient les nombreux avan-
tages de la culture du trèfle. Cette
culture n’est ni pénible ni dispen-
dieuse ; elle rapporte beaucoup et
TRE 475
met en valeur des terres qu’on eût
laissées en jachtres.
Le trèfle est une plante frisan-
nuelle, qui peut être: coupée deux
où trois fois, et dont le bétail est
tres-friand,
Le trèfle purge entièrement de
mauvaises herbes le sol où on le cul-
3
tive , il rend la terre plus meuble,
et il améliore par les sels végitatifs
qu’il y dépose ; mais lun des plus
grands avantages de la culture du
trefle est son accroissement rapide :
quelques mois après qu’il est semé,
iloffre déjà au cultivateur une coupe
qui le dédommage de ses peines et
de ses avances. Il vient pa-tout,
excepté dans les terreins secs.
(Blason) Trèfle, en termes de
blason , se dit de la figure du trèfle
posée sur un écu, ou aux extrémités
dune croix. 17 porte d'argent avec
une croix treflée de synople.
{ Sculpture ) Trèfle est un orne-
ment qui se taille sur les moulures.
( Technologie) Trèfle est aussi
dans plusieurs arts , le nom dun
instrument qui a plus ou moins le
figure d’un trefle.
( Artmilit.) Trèfle est encore un
terme de mine : le trèfle simple n’a
que deux legemens , le double wè/le
quatre, le triple £rèfle six.
TREFLE , ÊE , adj. de TRE-
FLE. . ce mot.
( Botan.) 1 se dit des plantes ou
pérties des plantes composéés de
trois folioles disposées comme celles
du trèfle.
TREMA , adj. du grec rpiuz
( tréma ), trou. |
(Granim.) H se dit d’une voyelle
accentuée de deux points qui avertis-
sent que cette voyelle forme seule
une syllabe , et ne doit pas s’unir
avec une autre. On dit un étréma,
un 2 {réma.
TREMBLANT , s. m. et adj. du
latin tremulus.
( Musique ) X\ se dit d’une cer-
taine modification des jeux de Por-
gue , qui fait qu’ils paroissent trem-
bler.
TREMBLEMENT , s. m. du
latin {remor, agitation de ce qui
tremble,
TRE
T'remblement; voy.
876
(Musique)
CADENCE,
(-Héd.) Mouvement alternatif,
involontaire , lâche et désordonné
dans un de nos organes particuliers,
on dans plusieurs en$emble. On dis-
tingue le tremblement passif et le
tremblement actif. Le premier ap-
proche des affections demi-paraly-
tiques , et le second arrive dans les
violentes passions, comme la colère.
(Physique ) Tremblement de
terre ; c’est une secousse plus ou
moins violente par laquelle des por-
tions considérables de notre globe ,
sont ébranlées d’une facon plus ou
moins sensible. Pour la théorie et
les effets des tremblemens de terre ,
consultez les ouvrages de physique ,
et notamment le dictionnaire de
physique de Brisson.
TREMIE , s. f. du latin tre-
mendo.
( Econ. dom.) Vaïsseau de bois
failen forme de pyramide renversée,
qui sert au moulin pour faire écou-
ler peu à peu par un auget , le blé
sur les meules pour en faire la farine.
TRÉMOLTTE , s. f. de tremola,
nom d’une vallée au mont Saint-
Gothard,
{ Mineral.) Nom d’une substance
minérale découverte par Pini, au
m'ont Saint-Gothard , dans la vailée
de ‘Zremola, dont il lui a donné
le nom.
La trémolile est d'une couleur
blanche ; elle est inaltaquable aux
acides, et sa pesanteur spécifique
est de 3,200. Exposée au chalumeau,
elie se fond en un émail blanc bul-
leux.
TREMPE, s. f. du lat. {empero,
tempérer, DS
(Miétallurgie) T'rempe de l'acier;
c’est le passage subit du métal d’une
température élevée où il a acquis une
couleur rouge, à la température d’un
fluide dans lequei on le plonge. De
cette opération dérive le nom Lech-
nique lrempe et tremper Foyez
ACIER.
TREPAN, s. m. de rpéæayor
( trüpanon ), tarrière ; fait de rpr=
percer.
( Chirurgie ) Instrument de chi-
ruigie: c’est une espèce de vilebre-
quin , lait eu lorine de scie ronde ,
TO) «
TRE
qu’on tourne pour enlever une pièce
d'os, principalement du crâne où
cette opération se fait plus particu-
lierement, ;
J'répan se dit aussi de l’opé-
ration que lon fait en perçant le
crâne , ou les autres os avec l’ins-
trument appelé 4répan, afin déva-
cuer le sang , la matiere ou les frag-
mens d'os.
TREPIDATION , s.f. du latin
trepido, trembler, et d’'ago , actum,
faire: Paction de trembler.
( Wed, ) Fremblement , agitation
du corps, qui remue doucement ,
qui frétille.
(Astron.) Trépidalion, ou titu-
bation ou Libration ; c’est un terme
de l’ancienne astronomie, qui signi-
fie une espèce de balancement que
les anciens astronomes attribuoient
aux différens cieux qu’ils avoient
imaginés , pour expliquer les mou
vemens célestes, Par cette trépida-
tion, ils expliquoient quelques mou-
vemens et quelques irrégularités
qu'on croyoil avoir lieu dans la pré-
cession des équinoxes, et dans Pobli-
-quité de Pécliptique ; mais ils ont
varié de beaucoup à ce sujet.
TREUIL , s. m. du latin {rusa-
tilis, sous-entendu 104, qu’on a
dit pour pressoir: meule qui se
tourne à bras.
(Aécan.) Le treuil est ce qu’on
appelle en latin, azxs in peritro-
chio , dont Paxe est situé paralike-
lement à horizon ; dans cette ma-
chine la puigsance appliquée à l’ex-
trémité th C0 est au poids ,
comme le rayon de l'axe estau rayon
de la roue.
TRÈVE, s. f du latin barbare
Lreuga, que quelques-uns supposent
venir de l’allemand 4rew.
(Art. milit.) Suspension d’armes,
cessation d’hostilités entre deux par-
tis ennemis, en vertu dune con-
vention verbale ou par écrit.
Comme l’état de guerre subsiste
toujours malgré cette convention,
la trève expuée, il n’est pas né-
cessaire d’une nouvelle déclaration
de guerre,
(Commerce) Trève marchande;
Cest une crève durant laquelle le
TR:
commerce est permis entre deux
Etats qui sont en guerre.
TRIANDRIE, s. f. du grec rpeïc
(tréis ), trois, et d’avñ, génitif
avdpos ( andros ), mari : à trois
maris.
( Botan.) C’est le nom que
Linnæus a donné à la troisième
classe de son Système sexuel , celle
qui renferme les plantes à trois
étamines,. 6
_TRIANGLE, s. m. du latin trian-
gulum, fait detres, trium, trois,
et dangulus, angle : composé de
trois angles.
( Geom. ) Figure comprise entre
trois cotés ou trois lignes, et qui
par conséquent a trois angles. On
distingue le triangle rectiligne et le
triangle sphérique. V. RECTILI-
GNE , SPHERIQUE.
TRIANGULAIRE,
TRIANGLE.
( Géom.) TN se dit de tout ce qui
a rapport au triangle.
TRIBADE, s. f. du grec +u£xe
Ctribas), génit. rÇ4doe ( triba-,
dos), frotteuse | dérivé de +piCo
( tribo ), frotter.
(-Anat.) Une tribade est une
femme qui abuse de son sexe. Quoi-
que le clitoris soit ordinairement
caché au dedans des lèvres des par-
ties naturelles des femmes , on en
trouve néanmoins certaines dans les-
quelles il déborde si fort, que les
personnes ignorantes croient qu’elles
ont été transformées en hommes ;
celles qui abusent de cette confor-
mation avec d’autres femmes, sont
appelées par les Grecs tribades , et
par les Latins coufricatrices, frica-
drices , en francois, frotteuses.
On prétend que cette conforma-
tion vicieuse est si commune en
Orient, qu'il y a des femmes qui
font métier d’amputer cette partie
aux jeunes filles. Mais indépen-
damment de cette cause , il n’est
que trop vrai que, dans les pays où
la polygamie est permise, les ha-
rems ou sérails sont pour des jeunes
femmes destinées à y finir leurs jours,
uné vraie école de libertinage et
d’impudicité , où ces malheureuses
esclaves cherchent à se dédommazer
eulrelles de la contrainte et de la
adjectif de
TARN 477
privation des plaisirs où elles lan-
guissent.
Au resfe ce vice n’est ni nou-
veau ni particulier aux pays où la
polygamie est permise : la fameuse
Sapbo , si connue par ses poé-
sies passionnées , ses amours in-
fortunées et sa fin malheureuse,
fut une tribade très - renommée.
Saint Paul n’a pas craint d’at-
taquer publignement ce vice dans
son épitre aux Romains, ch. x, vers.
26. Saint Jerome, avec sa véhémence
ordinaire , adresse aux {ribades des
reproches encore plus amers , de
mème que Sénèque le philosophe et
le mordant Juvenal.
TRIBOMETRE , s. m. du gree
TpiGw ( tribo ), frotter, et de pérsoy
( métron ), mesure : mesure du
frottement.
(Mécan. ) Machine propre à me-
surer les frottemens inventés par
M. Muschenbroeck, célèbre physi-
cien hollandois , mort à Leyde,
en 1761.
TRIBORD , s. m. 7. STRI-
BORD.
TRIBRAQUE, s. m. du grec
Tpeis ( lrêis ), trois, et de Gaz de
( brachus ), bref,
( Poésie gr. et lat.) Pied de vers
composé de trois syllabes brèves,
TRIBUN , s. m. du latin #ri-
bunus.
( ist. rom. ) C’est le nom que
portoient à Rome certains magistrats
chargés de défendre les droits et les
intérêts du peuple contre les entre-
rises des praticiens.
Tribun militaire ; on appeloit
ainsi des magistrats qui, durant un
tems, ont eu dans Rome toute l’au-
torité des consuls,
(Républ. fr.) Tribun, est,un
membre du tribunat , où d’un corps
politique , chargé, suivant la cons-
fHitufion de lan 8 , de discuter les
lois.
TRIBUNAL , s. m. du latin /ri-
bunal, nom que lon donnoit à
Rome au siége élevé où le tribun
se mettoit pour rendre la justice.
( Pratique ) Ce mot a d’abord
signifié les siéges et les bancsoù sont
assis les juges ; il s’est dit ensuite du
corps des juges qui rendent la jus-
tice, et de la juridiction méme.
453 TRI
TRIBUT ,s, m. du latin 4ribuo,
tribulum ; donner.
( finances ) Contribution per-
sonnelle que les princes lèvent sur
leurs sujets pour les dépenses de
l'état.
TRICABPSULAIRE , adj. du lat.
tres, trois, et de capsula, petite
cassette, capsule : à trois ÉTÉMTA
(Botan.) Fruit tricapsulaire ;
c’est celui qui est comme composé de
trois capsules.
TRICEPS, s. m. Mot latin qui
signifie ce qui a trois tetes.
( Anal. ) Ise dit des muscles qui
ont trois têtes.
F'RICHIASIS, où TRICHIASE,
du grec Opi£ (thrix ), génit. Ouyès
(thrichos Ÿ, poil ou cheveu.
( Méd. ) Maladie des paupières
qui consiste dans un dérangement
ces cils, de manière qu’ils entrent
dans Fœil et ie piquent.
Trichiasis est encore une affec-
tion des reins dans laquelle on rend
des espèces de poils qui flottent dans
les urines.
TRICHISME , s. m. du grec +pi£
(trix ), cheveu : ce qui gst fin, dé-
lié comme un cheveu.
( Chirurgie ) Nom par lequel on
a uné re es os Sète. si
fine qu’elle est presqu’impercepti-
bie. On l’appelle aussi fente capil-
laire.
TRICHITES , s. f. du grec rpi£
(trir), cheveu, etde 180c (Zithos),
picrre.
( Hinéral.) Nom donné au vi-
triol concret en cristaux capillaires À
ou fins et déliés comme des che-
veux.
TRICLINE , s. m. du grec æpeis
(tréis ), trois, et de xxtn (Aliné),
dit”: à trois lits , ou litpour trois per-
sonnes.
(Antiquités) 1riclineétoit le nom
du lieu où mangcoient les Romains ;
on lui donnoïit ce nom à cause des
trois lits qui y étoient dressés , ou
parce que ces lits servoient pour trois
<onvives.
On montre encore à Rome le {r1-
céinium sur lequel Jésus-Christ étoit
couché, dans la cèn qu'il fit à ses
apotres,
TRICTRAC, s. m, Not formé
AU
par onomatopée, ou amitation du
bruit que font les dés quand on les
pousse sur le tablier,
(Jeux ) Jeu qui se joue avec deux
dés , suivant le jet desquels chaque
joueur ayant quinze dames, les dis-
pose artistement sur des pointes mar-
quées dans le fablier,et, selon les ren
contres, gagne ou perd plusieurs
points, dont douze font gagner ure
partie ou un trou , et les douze par-
ties, le tout ou le jeu.
J'rictrac se dit aussi du tablier
sur lequel on joue.
TRICUSPIDE , adj. du lat. fris,
pourtres, trois, et de Cuspis, pointe :
& trois pointes,
(-Anat, ) On donne ce nom aux
trois valvules placées à Porifice du
ventricule droit du cœur , dans len-
droit où il se joint à l’oreillette. On
les nomme ainsi, parce qu’elles sont
de figure triangulaire,
TRIDACTYLE , adj. du grec
æpsis ( éréis) , trois, et de d'axrunos
( daktulos ) , doigt : qui à trois
doigts. \
( ist. nat.) Il se dit des ani-
“maux qui ont trois doigts à chaque
pied.
TRIDENT ,s. m. du lat. tridens,
formé ce tres, et de dens , à trois
dents : fourche à trois dents ou
pointes.
( Poésie) Sceptre que les poëtes
mettent à la main de Neptune, qui
est en forme d’une fourche à trois
dents.
( Péche) C’est aussi le nom d’une
espèce de fourchette dont les dents
sont barbelées , et avec lesquelles les ‘
pêcheurs prennent des poissons, em
“les piquant dans l’eau , lorsqu'ils les
voient passer; on donne aussi à cet
instrument le nom de foëne,
( Geom. ) Trident est encore le
nom d’une courbe qu’on appelle au-
trement parabole de Descartes ; elle
est ainsi nommée, parce qu’elle a
à peu près la figure d’un #ident.
Elle forme une des quatre divisions
générales des lignes du troisième or-
dre, suivant Newton.
TRIDENTE, EE , adj. de TRI-
DENT.
(Bolan. ) {se dit des feuilles et
autres} æties des plantes qui onttrois
dents, ’
TTRIEÉ
TRIENNAL, LE , adj. du latin
tres , trois , et d’annus , années : qui
dure trois ans, 4
(Econ. polit.) X se dit des em-
plois qu’on exerce tous les trois
ans , et des personnes qui les exer-
cent,
En Angleterre , on disoit avant
1717 , parlement triennal , parce
qu’alors les membres devoient étre
élus de nouveau tous les trois ans ;
mais depuis cette époque , le parle-
ment est seplennal, c’est-à-dire ,
qu’il se renouvelle tous les sept
ans.
TRIFIDE , adj. du lat. trifidus ,
formé de tres, trois, et de fidus,
Pour fissus, participe de findo , fen-
dre : fendu en trois.
( Botan.) Qui est d’une seule
pièce, mais divisée ou fendue en
trois , à peu près jusqu’à moitié ou
moins, |
TRIGLOCHINE , adj. du grec
Tosïe (treis), trois, et de yhwyiv
(glochin), pointe : à trois pointes.
(Anal. ) C’est la même chose
que TRICUSPIDE. Voyez ce
mot.
TRIGLOTTISME, s. m. du grec
rpeic ( tres ), trois, et de yaüTra
(glotia), langue.
( Grammaire ) Phrase composée
de trois langues , ou mot composé de
trois mots tirés de trois différentes
langues.
TRIGLYPHE , s. m. du grec
rpele (iris), trois , et de yauçà (glu-
phé), gravure.
( Archit.) C’est par intervalles
égaux, dans la frise dorique , une
espèce de bossage, qui a deux gra-
vures-entières en anglet , appelées
glyplhes, ou canaux , et séparées par
trois cuisses ou cotés d'avec les deux
demi-canaux des côtés.
TRIGONE, adj. du grec +péyuvoy
(Trigonon) triangle, formé de +peig
(4réis ) , trois , et de yævia (gonia ),
angle.
(Astron.) Trigone se dit de l’as-
pect de deux planetes , lorsqu'elles
sont éloignées l’une de l’autre de la
troisième partie du zodiaque, c’est-
à-dire, de 120 degrés. On appelle
plus communément cet aspect {rine.
Arigone des signes; cest un
iustrement dont on se sert en gno-
HS 479
monique , pour tracer les arcs des si-
gnes.
( Botan.) ‘Trizone se dit encore
de ce qui, dans les plantes , a trois
angles et trois cotés, où trois faces
distinctes.
( Musique anc.) Trigone étoit
chez les anciens , le nom d’une lyre
qui avoit la forme triangulaire,
TRIGONOMETRIE, s. f. +25-
yevoy (trigônon ), triangle , et de
pérpov (mélron) , mesure : art de me-
surer les triangles.
( Géom.) La trigonométrie est
une partie de la géométrie ; qui a
pour objet de trouver les parties in-
connues d’un triangle , par le moyen
de celles qu’on connoit.
On distingue deux espèces de 1ri-
gonomélrie :
Trigonométrie recliligne , ou
plane ; Cest celle qui a pour objet
les triangles rectilignes.
T'rigonométrie sphérique; c’est
celle qui a pour objet les triangles
sphériques formés sur la surfare de
la sphère par des arcs de grands
cercles,
TRIGYNIE , s. f. du grec æpeis
(tréis) , trois, et de yurà (guné),
femme : à trois femmes.
(Botan.) C’est le nom que Linnée
donne au troisiome ordre des classes
des plantes dont la fleur a trois par-
ties femelles ou trois pistils. Lorsque,
par le nombre, la forme, l’insertion
oulagrandeurrespective desétamines,
on a déterminé la classe d’une plante,
cette mème plante est du troisième
ordre de sa classe, si elle est pourvue
de trois pistils.
TRIUGUE, EE, adj. du latin
tres, trois, et de Jugo , jugalum,
lier, attacher.
( Botan. ) Il se dit d’une feuille
conjugée à trois fois.
TRILATERE,s. m. du lat. tres.
trois , et de laius , laleris, coté : à
trois cotés.
( Géom.) Figure qui a trois côtés.
On dit plus communément TRIAN-
GLE. foy. ce mot.
TRILOBE,, EE , adj. du lat.tres,
trois , et de lobus , lobe , loge ; cosse.
( Botan.) Sligmate trilobé ; c'e.t
un stismate qui a trois loges.
TRI
TRILOCULAIRE , adj. du lat.
tres , trois, et de loculi , réduit.
(Botan.) K se dit d’une capsule
à trois loges.
TRIMESTRE, s. m. du latin
tres, trois, et de mensis, mois.
( Chronologie) Espace de trois
Mois.
TRIMÈTRE , adj. du grec scie
(tréis), trois, et de mérpor (ré-
Lron) , mesures : à trois mesures.
( Poëesie lat.) Vers composé de
trois pieds. On a donné ce nom aux
versiambiques , quoiqu’ils soient de
six pieds , parce qu’en les scandant,
on à joint deux pieds ensemble.
TRINERVE , EE , adj. du lat.
tres , trois, et de nervus ; nerf.
( Botan. Il se dit de ce quiatrois
pervures.
TRINITE, s.f, du lat. trinilas,
pour trium unilas , unité de trois.
( T'héologie) C’est le nom d’un
mystère que la foi nous enseigne : la
croyance d’un seul Dieu en trois per-
sonnes; père, fils, et saint esprit.
(Lithurgie \ Fête de la Trinité ;
c’est une tete qui se célèbre dans l’é-
glise catholique , à l'honneur de Ja
Tres - Sainte - Trinité. Le concile
ŒAïles, tenu en 1260, ordonne la
célébration de l’otfice de la Sainte-
Jrinité, le jour de Poctave de la
Pentecôte.
TRINOME , s. m. du grec rpsic
(treis), trois , et de vou (nommé),
part . division.
( Maithémat. ) C’est assemblage
de trois termes où monoemes, Joints
les uns avec les autres par les signes
+ OU —.
TRIO ,s. m. du latin res, lrium,
trois. J À \
( Musique) Musique à trois par-
ties principales ou récitautes. Cette
espece de« omposition passe pour la
plus excellente ; et doit ètre aussi la
plus régulière de toutes.
TRIŒCIE, s. fem. du grec Tpeis
{ tréis ) ; trois , et d’oixiæ ( otkia ),
pnaison , habitalion.
/ Botan.) C’est, dans le Système
sexuelde binnée, le nom du troisie-
me ordre de la vingt-troisieme classe,
celui qui renierme les plantes qui,
sur trois iudividus de li meme es-
480
TÆR'E
pèce, portent sur l’un, des fleurs her-
maphrodites; sur le second, des fleurs
mâles; et sur le troisième , des fleurs
femelles,
TRIOLET , s. m. Dininutif de
Lr10 , trois : trois fois,
( Poésie ) Le triolet est une sorte
de poésie ancienne , renouvelée pen-
dant le blocus de Paris. Chaque trio-
let consiste en huit vers; le premier
desquels, le- quatrième et le sep-
tième ne sont qu’un seul et méme
vers: et c’est de cette triple répéti-
tion que vient le mot triolet.
Le caractere du 1riolet est essen-
tiellement plaisant et badin : c’est
pourquoi on l’emploie ordinairement :
pour un trait de satyre et de raillerie.
TRIOMPHE, s. m. du lat. {riurn-
hus. ;
(Hist. anc.) Cérémonie pompeuse
et solennelle qui se faisoit chez les
anciens , lorsqu'un général d'armée ,.
qui avoit remporté quelque grande
victoire, rentroit dans la capitale de
l'Empire,
Le sénat de Rome décernoit les
honneurs du triomphe à ceux qui
avoient conquis une province, ou
gagné quelque grande bataille. Le
triomphateur, précédé du sénat,
paroissoit élevé sur un char, cou-
ronné de lauriers ; après lui, mar-
choient les captifs.
TRIPARTIBLE, adj. du latin
tres, trois, etde parlior, diviser :
diviser en trois parties.
( Botan. ) 1 se dit de ce qui est
susceptible de division en trois par-
ties. Les valves des capsules sont
souvent tripartibles.
TRIPARTITION , s. f. même
origine que TRIPAR'TIBLE.
(Arithmét. et géom. ) Action de
diviser une grandeur quelconque en
trois parties égales, ou d’en prendre
la troisieme partie. :
TRIPETALE , adj. du grec æpeïe
RAQDE trois, et de ώraa:y (pela-
on), feuille oupétale.
Botan. ) Kleur composée de trois :
feuilles ou de trois pétales,
TRIPHTONGUE , s. f. du grec
pets ( tréis ), trois, et de pélyoc
(phthoggos ), son : qui a trois sons.
( Grarun.) Syllabe composée de
trois voyelles,
TRIPHRYLLE,
TRI
TRIPHYLLE , adj. du grec pete
(/réis) trois , et de g{ac (phullon),
feuille : qui a trois feuilles.
(-Botan. Il se dit des plantes
composées de trois pieces distinctes,
ou de trois feuilles : calice à trois
feuilles,
TRIPLE , adj. du lat. {riplico,
plier en trois: qui contient trois fois
le simple.
(Mathémat.) Rapport triplé ;
cest aivsi qu'on appelle le rap-
port que les cubes ont entr’eux. Les
solides semblales sont en raison
triplée de leurs cotés homologues,
c'est-à-dire , comme les cubes de ces
côtés, I ne faut pasconfonäre une rai-
son ripléeaxec une raison riple. La
raison /riple est le rapport d’une
grandeur à une autre grandeur qu'elle
contient, ou dans laquelle eile est
contenue trois fois : or, il est évi-
dent que le rapport des cubes, qui
est la raison 4riplée, est fort dif-
férent. = :
TRIPLINERVEE, adj. du latin
triplico , plier en trois et de 1crvus,
nerf,
(Botan.) Feuille triplinervée ;
c’est une feuille qui a cinq pervures
principales lorgitudinales, deux nais-
santes de la base de la nervure mé-
diaire, et deux autres au dessus, et
à une distance plus ou moins grande
&es premières.
TRIBOLL sm,
ville de Syrie.
( Minéralogie ) Substance argi-
leuse, ferrugineuse, calcinée par
l'action lente, et long-tems conti-
nuce, des feux souterrains.
Cette terre tire son nom, dit Buf-
fon, de Tripoli en Barbarie; mais
d’autres naturalistes prétendent que
c’est de Tripoli en Syrie, pays en-
tièrement volcanisé, et d'oùellenous
étoit envoyée , avant qu’on l’eût dé-
couvert, en Europe.
Le hipoli sert à polir les glaces ,
les pierres dures, les métaux et sur-
tout le cuivre et ses diflérens al-
liages. L2
TRIPTÈRE , adj. du grec Tpeic
(tréis) , trois , et de ærtpoy (pté-
ron) , aile : À trois ailes.
(Botan.) H se dit des parties des
plantes qui ont trois ailes.
Zome LIL.
de Tripoli .
F'EUE 4Bi
TRIQUETRE, adj. du lat, tri
queter, triangle. :
(Botan.) Prismatique, À trois an-
gles vifs, et trois faces très-planes.
TRIREME, s. f. suivant l’Acadé-
mie, ets. m, suivant l'Encyclopédie
et le dictionn. de Trévoux ; du latin
triremis ,; composé de tres , trois, et
de remus, rame.
(Marine anc.) Espèce de galère
à trois rangs de rames. «
I! y a long-tems que l’on regarde
comme une chimère ces trois, quatre,
cinq et jusqu’à huit rangs de rames A
les uns sur les autres , par lesquels les
savans qui n’étoient pas marins ont
vouluexpliquer les trirèmes, les quu-
drirèmes, etc.
E! suffit d’avoir la moindre idée de
la marine pour sentir l'impossibilité
des quatre rangs de rames les uns sur
les autres.
Ceux qui ont cru résoudre la ques-
tion en supposant que les avirons des
galeres antiques étoient disposés en
échiquier, et non les uns sur les au-
tres, auroient dû sentir qu’une telle
disposition n’est pas possible dans
la distribution des étages et des ponts
d'un bâtiment , soit pour leur soli-
dité , soit pour la communication de
toutes les parties.
Une troisième solution , quoique
plus raisonnable et moins contradic-
toire à ce que l’on sait de la mer,
n’est guère plus satisfaisante, On veut
que les birèmies aient eu deux hom-
mes pour mener chaque aviron , les
liirèmes trois, les quirquerèmes
cinq, et ainsi de suite, Cette explica-
tion séduit d’abord; mais il n’est pas
difficile d’en faire sentir le vide. Les
galeasses qu’on voyoit encore der-
nièrement à Venise , et qui n’appro-
chent pas de ces galères immenses de
l'antiquité , ont neuf r2meurs à cha-
que aviron ; de plus, ces expressions
remorum ordines , remigum gra-
dus, que l’on trouve dans les des-
criptions qui nous restent, ne signi-
fient pas le nombre d'hommes qui
sont à chaque rame.
Les auteurs anciens, en petit nom-
bre , qui ont traité de la marine, dis-
tinguent dans les grandes galères trois
étages les uns sur les autres, mais
jamais davantage ; ils distinguent
aussi différentes classes. différens or-
H k
482 ARE
dres de rameurs : ceux qui ramoient
à la poupe, à la proue et an milieu
du bâtiment ; ainsi, quand on parle
des valères au dessus des 4rirèmes , il
faut entendre par quatrième , Cin-
quibme, etc. rang de rames, les
rangs de la poupe et de la proue qui
étoient doubles dans les quadrirèntes
et triples dans les octirèmes.
Au reste, de quelque manière qu ‘on
arrange ces rangs de rames Ou ces o1-
dres de rameurs , soit en lignes per-
pendiculaires, soit en files obliques,
soit en forme de rampes, on n’en con-
coit guère la possibilité pratique. Les
anciens n’ont rien laissé par écrit sur
leurs principes dans Parchitecture na-
vale. On voit, ilest vrai, quelques
fisuresdenavires , conservées dans des
debrisde sculpturesantiques, entrau-
tres dans les bas-reliefs de la colonne
trajane, et une barque antique posée
en rebief sur un piédestal qu’on voit
encore en son entier à Rome, aupres
de la Filla Mfaltei, au mont Célio.
Maïs on ne peut pas mieux décider
par là de la construction des anciens,
qu'on ne pourroit juger de la nôtre à
l'inspechon des armes de la ville de
Paris, représentées en relief sur les
édifices de cette capitale.
TRISANNUEL , ELLE, adj. du
Jatin tres , trois , et d’annus, annte.
( Botan.) Ilse dit des plantes qui
durent trois ans, d
TRISARCHIE , s. £. du grec osïe,
(urérs), trois, et d'apyà (arché),
pouvoir, commandement,
( Econ. polis. ) Gouvernement
commun à trois diverses personnes }
C’est la même. chose que 'LRIU MVI-
RAT.
TRISECTION , s. f. du lat. tres,
trois, eb de seco, seclum, couper :
division dune chose en trois parties.
( Géom.) Ce terme est principa-
lement employé en géométrie, pour
Ja division d’un angle en trois parties
égales,
La. triseclion géométrique des an-
gles, telle que les anciens la deman-
doient , c’est-à-dire, en n’employant
que la seule règle et lecompas, est un
de ces prolilèmes qu'on a cherché en
vain.depuis plus de deux mille ans, et
qui, à cet égard , ainsi que la dupli-
cation du cube, peut étre comparée
à lu quadrature du cercle. Ea solution
LR. I
de ce problème dépend d’une équa-
tion du troisième degré.
TRISMEGISTE , s. m. du grec
rpsic (éréis), trois , et de péyas (mé-
gas ), grand : trois fois grand.
(Hy1L0o8.) Surnom donné par les
anciens à un prince d'Egyptenommé
Hermès . qu'on regarde comme lin-
venteur de plusieursaits.
TRISPASTE, s. f., où TRIS-
PASTON, s. m. du grec rpeie (treis),
trois, et de sϊw (spao), tirer.
(Mécan.) Machine à trois pou-
lies, ou un assemblage de trois pou-
lies pour soulever de grands fardeaux.
TRISPERME , adj. du grec æpeic
[tréis), trois, et de œæépua ( sper-
ma), graine, semence.
(Botan.) Portant ou renfermant
trois oraines,
TRISSYELLABE, adj. du grec rpee
tréis } , trois , et de ouxn4Çù (suila-
&}), syllabe : à troissyllabes.
( Gramm.) Mot composé de trois
syllabes, On l’emploie aussi substan-
tivement : c’est un trissyllabe.
FRITERNE, EE , adj. du latin
tres , trois, et de Lernus , du nombre
de trois.
( Botan. ) Feuille triternée ; C’est
une feuille composée, dont le pétiole
commun se divise et subdivise trois
fois en trois.
TRITON , S m. du grec This.
(tréis ), trois , et de révos (lonos ),
ton : à trois fons.
( Musique ) Intervalle dissonnant
composé de trois tons , deux majeurs
etun mineur, et qu’on peut appeler
quarte superflue.
TRITURATION, s. f. du latin
trilturatio , fait de triluro , broyer,
et d'ago , faire : Paction de broyer.
(Chimie pharmaceut. ) La tri-
turalion est un moyen que l’on em-
ploie pour pulvériser les corps. Dans
la trituralion on ne frappe point avec
le pilon , mais on le promène en rou-
lant sur la matière qu’on veut di-
viser.
( Physiol.) Triuration se dit
aussi de lPaction de Pestomac qui
broie les alimens pour en faciüter la
digestion. On attribue aussi un mou-
vement de trituration à tous lesxais-
seaux arttiiels qui , par leur vertu
RO
systaltique , broient et atfénuent
continuellement les humeurs.
TRIUMVIRAT, s, m. du latin
1res, trium, trois, et de vir, homme :
gouvernement de trois personnes.
(ist. rom.) C’est sous ce nom
que l'histoire a consacré Passociation
faite par trois personnes , pour chan-
ger le gouvernement de la républi-
que et s’en emparer.
Rome vit naître deux fois cette
usurpation. César, Pompée et Cras-
sus s’unirent d’intérêts, et c’est ce
qu'on appelle le premier /riumvirat ;
Octave, Antoine et Lépide furent les
seconds ériumvirs. Dans la suite,
Auguste vainquit Lépide et Marc
Antoine, et demeura seul le maitre de
l'Empire.
TRIVIAL, LE, adj. du lat. 4ri-
vium , place, carrefour où aboutis-
senf trois chemins ; composé de tres,
trois , et de via, chemin.
(Laitiérat. ) IL se dit, en parlant
des expressions, de ce qui est extrè-
mement commun, usé et rebaftu.
TROCAR, s. m. Contraction de
rois quarts, pour trois angles.
( Chirurgie }instrument de chi-
rurgie ; poincon d'acier terminé en
pointe triangulaire, et renfermé dans
une cannule d'argent dont on se sert
pour faire la ponction ou Popération
de la parencetèse et autres.
TROCHAIQUE , adj. du grec
rpsxatoc (trochaïos), trochée : com-
posé de trochées.
( Poësie ) Terme de poésie grec-
que et latine ; espèce de vers qui ont
des trochées aux pieds pairs, comme
les vers fambes ont une jambe.
TROCHANTER , s..m. du grec
Tpox 4» (trochaG ), tourner : qui fait
tourner.
(Anar, ) C’est le nom de deux apo-
physes situées à la partie supérieure
de l’os de la cuisse. Elles sont ainsi
appelées, parce que les muscles qui
s’y aftachent sont les principaux ins-
frumens qui agissent lorsqu'on court,
et font mouvoir la cuisse en rond.
TROCHISQUES, s. m. du grec
tpogos ( trochos), roue.
(Pharmacie } On entend par
trochisques une forme de médica-
meus secset solides, composée de dif-
férentes poudres incorporées dans
quelques liqueurs convenables NE
TRO 483
réduites en une masse dont on forme
de petits pains ronds, plats, triangu-
laires, etc., et qu’on fait ensuite s£-
cher à l’ombre,
TROCHITE, sub. masc. du grec
Tpex os ( trochos ), roue , et de xigcc
( lihos ), pierre : pierre en forma
de roue.
( Minéral. ) On donne ce nom
aux coquilles fossiles.
TROCHLEATEUR ou TRO-
CLEATEUR , s. m. de trochlea ,
poulie , fait du grec +poy 4x ( Lro-
chaô Ÿ, tourner autour.
( Ænat.) Nom d’un muscle de
Pœil, ainsi appelé, parce qu’il passe
par un petit anneau cartilagineux,
comme autour d’une poulie.
FROCHOÏDE ; voy. CY-
CLOIDE.
TROGLODYTE , s. m. du grec
Tpéyrn ( trôglé ), trou , caverne ,
et de déyw ( dun ), entrer, péné-
trer : qui habite les cavernes.
( Géogr. ) Nom d’un ancien peu-
ple d'Abyssinie , ainsi nommé, par-
ce qu’il hahitoit, dit-on, dans les
cavernes,
( Métallurgie ) C’est par compa-
raison qu'on donne aujourd’hui le
nom de troglodytes à ceux qui
vivent sous terre , tels que les mi-
neurs de Suède , de Pologne , etc.
TROMBE , s. f. de l'allemand
drumbon , ou de l'italien £romba.
( Physique ) Méléore aqueux ,
où amas de vapeurs ressemblant à
une grosse nuée , fort épaisse , qui
s’allosge de haut en bas ou de basen
baut , en forme de colonne cylin-
drique , ou de cône renversé ; qui
fait entendre un bruit assez sem-
blable à celui d’une mer fortement
agitée , qui jette souventaatsür d'elle
beaucoup de pluie ou de grele, qui
est capable de submerger les vais.
seaux ,; de renverser les arbres et les
maisons, et tout ce qui se trouve ex
posé à son choc,
Les. irombes sont très -rares sur
terre s mais assez fréquentes SUr mer :
et comme jes marins conrent de
très-grands risques lorsqu'ils s’y
trouvent exposés , ils font tous Jess
ef'orts pour s’en éloigner , et lors-
qu'ils ne peuvent pas éviter d’en ap-
procher, ils tâchent de les rompre à
coups de canon ; avant que d’être
dessous,
Wh2
TROMPE , s. f. même origine
que TROMBE..
( Ænat, ) On entend par trom-
pes, en anatomie , certaines parties
du corpsquiont quelque rapport à une
trompette. La trompe d'Eustache ,
les trompes de Fallope, etc.
TROMPETTE , s. f. diminutif
de TROMPE, en italien trornba.
( Art milit. ) Instrument mili-
taire qui sert dans la cavalerie pour
Pavertir du service. Il signifie aussi
Fhomme qui sonne de l’instrument.
Cet instrument , aussi ancien que
la guerre, fut inventé en Egypte,
et connu des Israélites du tems de
Moïse. Les Grecs en ignoroient en-
core l'usage , lors du siége de Troie,
mais ils s’en servirent trois cents ans
après, comme il paroit par le poëme
d’'Homere sur le combat des rats et
êes grenouilles.
Les Romains avoient trois sortes
de {rompelles, une pour Pinfante-
rie, une pour la cavalerie , et une
pour la cérémonie des triomphes, et
pour la célébration des sacrifices et
des jeux.
On est redevable aux modernes de
la perfection des différentes 4rom-
pelles , non-seulement quant à leur
mécanique et à leur forme, mais
aussi pour ce qui est de Palliage qui
leur convient , et de la théorie de
leurs sons.
La forme actuelle de la trompette
vient d’un François nommé /au-
rice , qui vivoit sous Louis XI.
TRONC, s. m, du lat. {runcus.
( Botan. ) Corps principal d’une
tige branchue ou ramifiée.
Anat,) ronc se dit aussi du
buste du corps humain , dontona
séparé la tête, les bras et les cuisses.
Archi.) Tronc se dit encore
du fût de la colonne , et aussi de la
artie du piédestal, qui est entre la
bee et la corniche , qu’on appelle
aussi le de.
( Pratique ) Tronc se dit au fi-
suré , en généalogie, de la souche
dont on est descendu. C’est la ligne
directe d'où partent les lignes ou
branches collatérales,
Cult. cathol. ) Tronc est aussi
un coffre de bois, posé dans une
lise, avec une petite ouverture
TR'O
pour recevoir les aumônes, L'usige
des troncs fut établi par Joas, roi
de Juda, quien fitplacer un dans le
temple de Jérusalem , pour y rece-
voir les aumônes destinées à réparer
les outrages que Jui avoit faits Atha-
lie. Néanmoins ,on n’a commencé à
en voir en France qu'à la fin du
douzieme siècle, sous le pontificat
dInnocent LEE. | j
TRONE ou THRONE, s. m.dn
grec Op6vos ( thronos ), dérivé de
boæu ( thrao ), s'asseoir.
( Econ. polit. ) Siége élevé où
les rois sont assis dans les fonctions
solennelles de la royauté.
Trône se dit aussi du siége élevé
où le pape se met dans certaines cé-
rémonies.
( Hiérarchie céleste ) Trônes ,
au pluriel, est le nom d’un des neufs
chœurs des anges. Anges, archan-
ges , trones , dominations.
TRONQUE , EE , adj. du latin
truncalus, fait de truncus , tronc.
( Botan. ) Il se dit de ce qui est
terminé brusquement , comme s
on Pavoit coupé transversalement,
( Géom. ) Pyramide tronquée ;
on appelle ainsi une pyramide dont
on a retranché la partie supérieure
par un plan, soit parallele à Ja base ,
soit incliné d’une manière quel-
conque.
Il en est de même d’un prisme
tronqué. \
TROPE , s. m. du grec rpôæur
( tropos ), tour, dérivé de pére
( trépo ), tourner.
( Zihélorique ) Emploi d’une ex-
pression dans un sens figuré. Lors-
qu’en parlant d’une flotte, on dit
une flotte de cent voiles , voile se
dit pour vaisseau, quoique voile ne
signifie point vaisseau. |
Les grammairiens ont beaucoup
disputé entr’eux , pour savoir dans
combien de ciasses on devoit ranger
les tropés ; quelles espèces chaque
classe renfermeroit ; enfin quel or-
dre on devoit observer entre ces clas-
ses et ses espèces. :
Sans s’arrèter à ces discussions,
on peut compter autant de £ropes
qu’il y a de manières différentes ds
donner à un mot une signification
qui n’est pas sa signification propre.
TRIO
On trouvera les différens {ropes cha-
cun à leur place,
TROPHÉE, s. m. du lat. {ro-
pœum, fait du grec rpoæzxtoy ( (ro-
païon), dérivé de rpéæw ( trép6 ),
meftre en fuite,
(Art milit. ) Monument élevé
pour avoir mis les ennemis en fuite,
Les trophées n’étoient dans lori-
gine que des troncs d'arbres revètus
des d‘pouiiles ou des armes des vain-
cus. Les Grecs, dans les tems hé-
roiques , les dressoient sur le champ
de bataille , immédiatement après
la victoire , et n’y mettoient pour
inscription que le nom des vain-
queurs et celui des vaincus.
Les Romains , dont la politique
se proposoit d’accoutumer au joug
les peuples qu'ils avoient soumis , et
den faire des sujets fidèles, furent
long-tems sans reprocher aux enne-
mis leur défaite par des trophées.
Le premier dont l’histoire romaine
fasse mention , est celui que Caïus
Flaminius fit mettre l’an 530, dans
le Capitole, en Phonneur de Jupi-
ter , après avoir défait les Insubriens.
Les plus célèbres £rophées qu’il y
ait eu à Rome du tes de la répu-
blique , sont ceux que placa Marius,
en mémoire de ses deux victoires ,
Pune remportée sur Juguwitha, et
l’autre sur les Cimbres et les Teu-
fous
TROPIQUES , s. m. du grec rpo-
æxoi (tropikoi), dérivé de rp£ow
( trépo ), retourner; comme qui
diroit cercles d’où retourne le soleil,
( AÆstron.) On appelle ainsi deux
petits cercles de la sphère, parallèles
à l’équateur, et passant par les points
solsticiaux; c’est-à-dire, par les points
éloignés de Péquateur de 23 degrés
28 minutes, Ce sont les parallèles
yue le soleil atteint et décrit , lors-
qu'il est dans la plus grande décli-
naïson , soit septentrionale , soit mé-
ridionale,
Celui des deux cercles qui passe
par le premier point du cancer,
s’appelle tropique du Cancer; celui
qui passe par le soistice d’hiver , ou
pau le premier point du capricorne ,
est le tropique au Capricorne.
Les tropiques sont ainsi appelés
parce que le soleil, après s'être écarté
continuellement de léquateur, sem-
T RO 455
ble retourner sur ses pas , pour s'en
rapprocher dès qu’il atteint le /ro-
pique.
TROPOLOGIE, s. f. du gr. +s5-
æos ({ropos ), trope ou figure , et
de x6y0c (logos ), discours.
( Rhétor, ) Le sens tropologique
d'un embléme ; cest le sens figrré.
TROT , s. m. de l'allemand
{roller , secouer.
( Equilat. ) Allure du cheval en-
tre le pas et le galop.
TROTTOIR , s. m. de TROT.
(Ærchit. civile) Chemin élevé que
l’on pratique quelquefois le long des
quais , des ponts et des rues , pour l&
commodité des gens qui vont à pied.
TROU, s. m. du latin raugus ,
dans la signification de foramen :
sorte d'ouverture dans quelque chose.
(Art. milit ) Trou du mineur ;
anciennement on mettoit au pied du
mur où l’on vouloit faire brêche , de
gros madriers sous lesquelsle mineur
se mettoit à couvert pour faire son
lrou.
Aujourd’hui on fait le £rou à coups
de canon , dans lequel le mineur
s'étant glissé , peut facilement éloi-
guer avec une fourche tous les feux
qu’on jette d’en haut.
{ Peinture) Trou s'emploie en
peinture, relativement à la compo-
sition , et relativement à l’eflet, On
dit qu’il y a des trous dans la com-
position ,; lorsque les objets étant
mal groupés, leurs parties laissent
voir le fond comme au travers de
plusieurs £rous. Il y a des trous re-
lativement à l'effet, quand certaines
parties d’un objet qui est sur les pre-
miers plans , sont du même ton que
des objets qui se trouvent sur des
plaus reculés. Alors les tons des ob-
jets avancés étant les mêmes que
ceux des cbjetsreculés, percent avec
eux, comme disent les peintres , et
font des {rous.
TROUBADOUR , on TROM-
BADOUR , ou TROUVEOUR, ou
TROUVEUR , ou TROUVERE,
s. m, de {rombe où trompe , instru-
ment dont ces poëtes s’accompa-
gnoient, ou du verbe {rouver, inven-
ler, parce qu'ils avoient beaucoup
d'invention.
( Poësie) C'est le nom que Pon
donnoit autrefois, et que l’on donne
486 TRO
encore aujourd’hui aux anciens poë-
tes provençaux. Les /roubadours
parurent au commencement du 72€,
siecle , et lon peut les regarder com-
ie les premiers poëtes françois.
Un troubadour étoit toujours
suivi de ses chanteurs et de ses mé-
vestriers; les premiers chantoient
des vers composés par leux chef; et
les seconds les accompagnoient sur
leurs instrnmens.
Louis VII, vers l’an 1144, com-
bla de présens les troubadours; Icus
les seigneurs de Provence se faisoient
gloire d’en avoir aupres d’eux.
La fin du XIVe, siecle vit s'éclip-
ser la gloire des troubadours. Les
jongleurs et les joueurs, connus
sou$ le nom Joczlatores leur succé-
dérent.
Les poésies des {roubadours con-
sistoient en sonnets, pastoraies ,
chants , satyres , tensons ou dis-
putes d'amour, et en sirventes où
poëmes mélés dé louanges et de sa-
fyres.
TROUBLER, +v. a, du lat. barb.
turbulure, fait de turbare , troubler,
rendre trouble , inquiéter.
( Mathémat. } On dit que des
grandeurs sont en raison troublée ,
quand é:ant proportionnelles , elles
ne le sont pas dans le même ordre
où eiles sont écrites.
TROUPE, s. f, du latin {urba ,
dont on a fait éruba, par métathese,
et ensuite {rupa.
(Art. milit.) Assemblée d'hommes
ortant les armes pour le service de
Lu prince et de la pätrie.
Les troupes qui composent pré-
sentement les armées, sont l’infan-
terie , la cavalerie et Les dragons.
Aroupes légères; ce sont des
hommes de guerre lestement habillés
et armés, mis en corps de régimens
composés de fantassins, de dragons
et de hussards.
TROUSSEAU , s. m. de l’alle-
mand /ross, bagage , trousse, ce
qu’un cavalier porte derriere lui, On
a dit anciennement troussel,
(Pratique) L'rousseau se dit des
habits, linges, hardes, qu’une fille
reçoit de ses parens, lorsqu'elle se
marie.
( Anal.) Trousseau se dit anssi
d’un petit jaisceau de paities d'une
2 HR
mêmeespèceuniesensemble. 7 rous-
seau musculaire et ligamenteux.
TROUVEUR, s. m. de trouver.
_ ( Optique ) Nom que l’on donne
à une petite lunette dioptrique que
Fon place sur le corps d’un téles-
cope , et sur-tout d’un téleseope
newtonien.
TRUSION, s. f. du lat. rudere,
{rusuim ; pousser avec violence.
( Physiol.) Mouvement du sang
u cœur à toutes les parties du
corps par les artères, efsup retour
de ces parties au cœur par les veines.
TUBE , s. m. du latin {ubus,
tuyau, conduit, canal.
( Physique) Cylindre creux ou
de verre , ou de métal, ou de quel-
qu'autre matière solide,
Tube de Toricelli ; c’est le ba-
romètre ; on lappelle ainsi, parce
que cest Zoricelli qui le premier a
fait l'expérience de mettre une co-
lonne de mercure en équilibre avec
une colonne d'air de mème base.
Tube capillaire ; voy. CAPIL-
LAIRE.
Tube électrique ; Cest un tube
de verre, qui étant électrisé par
frottement , est par là mis en état
de communiquer Pélectricité à d’au-
tres corps.
( _Astron. ) Tube se dit quelque-
fois au lieu d’une lunette d’appro-
che; mais on appelle ordinairement
tube, celte partie de la lunette,
dans laquelle on met les verres len-
Hculaires, et par laquelle on les
met en œuvre.
(Chimie) Tube de W'elter ;
c'est un fube de verre , recourbé
en S, garni à sa parlie supérieure
d’une espèce d’entonnoir. C’est avec
cet instrument qu’on introduit les
liquides, et sur-tout les acides dans
les connues ; il sert principalement
dans la fabrication des acides nitri-
que , muriatique , etc.
( Bolan.) Tube est aussi lenom
de la partie inférieure, indivise et
non étalée d’un calice monophylle,
ou d’une corolle monopétalée.
TUBERCULE , s. m. du latin
tuberculum, diminutif de Luber,
truffe : petite tumeur.
k du Tumeur, bosse, nœud,
I se prend ordinairement pour une
TUM@
tumeur médiocre, plus considérable
que la pustule,
(ÆAual.) Il se dit aussi de quel-
ques petites éminences. Les tuber-
cules quadrijumeaux du cerveau ;
le tbercule situé dans le concours
de la veine-cave supérieure avec
Pinférieure.
( Botan. } Il se dit, en termes de
botanique , de toute excroissance en
forme de bosse ou de grains de cha-
pelet, que lon rencontre sur les
feuilles, les tiges, les racines , et
particulièrement sur les racines tu-
béreuses,
De tubercule on a fait tubereu-
leux, pour exprimer ce qui est
garni de tubercules ; et tubéreuses ,
pour désigner les racines renfiées et
plus ou moins charnues.
TUBEROSITE , & L du latin
luver, trufte ; et par analogie , tu
meur, grosseur,
(Méd. ) 11 se dit d’une bosse
ou tumeur qui vient naturellement.
( Anat. } H se dit aussi de cer-
taines éminences des os, où s’atta-
chent les muscles.
TUBULURE , s. f. du lat. tubus
tube; vase garni d’un tube, où tu-
bulé.
( Chimie) Une cornue tubulee;
c’est une cornue garnie d’un tube.
TUF , s. m. du lat. tophus.
(Minéral.) Matitre pierreuse ,
ordinairement de nature calcaire,
poreuse, légère, tendre, sans être
fragile , facile à tailler , très-propre
à la construction des voûtes.
( Agriculture ) On donne, en
agriculture , le nom de {uf, au sol,
de quelque nature qu’il soit, que re-
couvre la terre végétale.
TUMEFACTION, s. £. du latin
tumeo, ètre enflé , et d'ago , actum,
faire : Paction de s'enfler.
( Médecine) Tumeur , enflure,
causée extraordinairement en quel-
que partie du corps.
TUMEUR, s. f. du latin {tumor ,
fait de Lumeo , être enflé.
(ZHéd.) On entend, en général ,
par le terme de {umeur, toute par-
tie du corps grossie ou enflée contre
nature; ainsi, ce terme s'étend,
pon-seulement aux tumeurs produi-
tes par des humeurs arrétées dans
quelques parties molles, mais aussi
TUN 487
à celles qui sont causées par le dépla-
cement de quelques parties organi-
ques, comme dans les vraies hernies
et dans les luxations, à celles qui
viennent du gonflement des os ,
comme dans les exostoses; enfin À
celles qui ne reconnoissent pour cau-
se que la présence de quelque corps
étranger,
En paticulier, on entend par
tumeurs , celles qui naisseut par le
séjour et accumulation de quelque
hameur, et qu’on appelle tumeurs
humorales , eu égard à leur cause.
Ces espèces de lumneurs sont connues
ordinairement sous le nom d’apos-
lère. :
TUNG-STEXNE , s. m. Mot suë-
dois, qui signifie terre pesante.
(Minéral.) Métal découvert par
Schéèle, en 178r. :
Le métal), où plutôt le minéral qui
le renferme , est d’une couleur blan-
che jaunâtre, demi-transparent, ten-
dre et facile à casser. Sa pesanteur
spécifique est de 6,055.
TUNIQUE , s. f. du lat, f@nica.
( Costumes ) Espèce dhabit de
dessous que portoient autrefois les
anciens, tant à Rome qu’en Grient,
Les tuniques ont eu vogue ex
France au tems des croisades, et la
inode en vint des Sarrasins qui en
portoient communément sur leurs
armes, Les Francois, revenus des
croisades , se fixent honneur au re-
tour, de paroitre avec ce qui déno-
toit Les lieux où 1lsavoient été sisna-
ler leur valeur; et ils parurent avec
des {uniques uniformes, qu’ilsnom-
mèrent suladines , à cause du sul-
tan S'aladin ; ce qui fit prendre le
nom de salade , non-seulement à
Parmure qui se trouva couverte de Ia
tunique ou saladine , mais encore
à un casque sans créète, plus léger
que celui qui étoit en usage.
(Anat.) Tunique se dit aussi
des peaux ou membranes qui enve-
loppent les vaisseaux et diverses au-
tres parties du corps moins solides.
L’œil est composé de plusieurs t-
niques ou membranes.
louer) Tunique se dit encore
de toute espèce de productions mem-
braneuses qui servent d’enveloppe
aux différentes parties des plantes,
et qui sout susceptibles detre déta-
483 TUR
chées les unes des autres. JT y a des
tiges, des racmes , qui ue sont com-
osées que de {uniques appliquées
É upes sur les autres, et d’autres
qui sont renfermées dans une /uni-
que , comme dansune bourse.
TUNSTATE, s. m. dérivé de
TÜNG-STENE. 7. ce met.
( Chimie ) Sel formé par la com-
binaison de l'acide tunstique avec
différentes bases. Sa terminaison en
ate, indique qu’il appartient à un
acide complétement saturé d’oxti-
sene, ef dont par conséquent la
terminaison esl en ique.
TUNSTIQUE , adj. de TUNG-
STÈNE. 7. ce mot.
(Chimie) Acide lunstique ; C’est
un acide composé du métal appelé
tuns-stène et d’oxigene, Sa terminai-
son en ique indique le second état
des acides , celui où ils sont complé-
tement saturés d’oxigene.
TUORBE , s. m. #7 TEORBE.
TURBAN , où DULBAND , ou
TULBENT , s. m. de l'arabe, dul,
et band ou bent, quisignifie éten-
die , environner ; comme qui diroit
écharpe entourée.
(Costume oriental) Le lurban
est l’ancienne coiflure des peuples
d'Asie, et ceile qui distingue encore
aujourd’hui la plupart des orientaux
et des musulmans.
Les Emires qui se prétendent de
la race de Mahomet, portent un
lurban veait, et eux seuls parmi les
Turcs, ont le privilége de lavoir
entierement de cette couleur, qui
est celle du prophète. Ceux des au-
tres Turcs sont ordinairement rouges,
avec un bourrelet blanc.
Les Persans ont des turbans de
laine rouge ou de taffetas blanc rayé
de rouge ; ce sont les marques dis-
Unctives de la religion de ces deux
peuples , lesquelles out été établies
vers Pan 1370 , par Sophi, rei de
Perse , qui se glorifioit d’être de la
secte d'Al.
TURBINE, adj. du lat. {urbi-
nalus, fait de turbo, turbinis,
en forme de toupie.
( Botan.) I se dit de ce qui est
eouit et d’une forme conoïdale renu-
versée, où qui à quelque ressem-
blance avec une toupie ou une poire,
DUR
TURCIE ;"s.f., ou TURGIE ;
comme on disoit anciennement du
latin {ursere, enfler, gonfler:
( Archi, hydraul, ) Levée ou
chaussée de pierre , en forme de
digue , pour empècher Pinondation
et le gouflement des rivières,
TURGESCENCE , s. f. du latin
turgescere , ’enfler, devenir enflé.
Méd. ) C’est la même chose
qu'ORGASME, #7, ce mot.
TURION, s. m. du lat. {urio ,
tendron , extrémité des branches
d'arbres. :
( Bolan.) Bourgeon radical des
plantes vivaces ; Paspeige que lon
mange est le {urion de la plante du
mème nom,
TURNEP , s. m. Corruption de
Panglois , {urnip , composé du saxon
Lurn , xond, et de nϾpe, fait du
latin zapus, navet : le navet rond,
pour le distinguer du navet ordi-
paire , qui est long et d’une forme
conique.
(-Agricult. ) C’est legom d'une
espèce particulitre de gros zavet,
dont les agronomes modernes con-
seïllent ja cuiture, comme étant
tres-avantageuse au bétail pour le-
quel elle est une nowritüre aussi
saine qu'abondante, et. à la terre
qu’elle rend meuble, fertile , et pro-
pre à donner une abondante récoite
de blé.
TURQUOISE , 5. f, de Turquie,
nom de pays.
({Hinéral.) Pierre précieuse ainsi
appelée de sa couleur bleue , qui est
la couleur favorite des Turcs.
On distingue deux especes de {ur-
quoises : la turquoise orientale ,
ou de roche , qui se trouve en Fur
quiet en Perse, dont la couleur
tire sur le bleu; et la turquoise
occidentale ; qui est d’une couleur
verdâtre. La lurquoise orientale est
plus dure, et reçoit un plus beau
poli.
On donne encore ce nom à des
dents fossiles de différens animaux
qui ont été colorés en vert ou en
bleu par des oxides métalliques ,
et sur-lout par le cuivre.
Swedenborg a fait graver la figure
dun squelette de quadrupède qui
avoit été coloré par ce métal.
Op voit au muséum d'histoirg
ÆAU.:Y
naturelle une main. de femme, dont
le bout des doigts est vert , et dont
les muscles desséchés comme ceux
d’une momie, sont aussi d’une cou-
leur verdâtre. à
Les environs de Simore , dans le
Bas-Languedoc ont offert beaucoup
d’ossemens colorés par ce métal,
parmi lesquels étoient quelques-unex
de ces énormes dents qu’on trouve
aussi sur les bords de l'Ohio, et qui
ont appartenu à un quadrupède de
la taille de l’éléphant , dont l'espèce
ne subsiste plus.
TUSCULANE, s. f. de tuscu-
lun , nom d’une maison de Cicéron,
près Frascati.
(Liltérat.) Questions tusculanes,
ou tusculanes ; on appelle ainsi
certains ouvrages de Cicéron, pour
les distinguer des autres. Les Z'uscu-
lanes sont au nombre de cinq. On
les nomme ainsi , parce que Cicéron
les composa à sa maison de 7 uscu-
lu , et parce qu’il les a nommées
lui-même queslions tusculanes.
TUTELLE , s. f. du lat. tutela,
défense, protection, fait de {utor,
protéger.
(Pratique) Protection ou défense
qu'un tuteur doit à la personne et
aux biens des mineurs que la loi a
mis sons son autorité,
L'utelle se dit aussi de la charge
publique imposée à quelqu'un de
veiller à la conservation de la per-
sonne et des biens d’un mineur.
TUTIE , s. f, du chinois {ula-
nag , vom que lon donne dans ce
ays au zinc,
(Mineral.) Oxide métallique dur,
chagriné , garni d’un grand nombre
d’aspérités qui semblent Iui donner
un aspect poreux : cet oxide parti-
cipe du zinc, du cuivre et de l’étain ;
on le retire en exploitant les mines
de plomb dans lesquelles le zinc
existe.
TUYAU , s. m. du Ar tubéllus,
diminut, de {ubus, tube : petit tube:
tube ou canal de fer , de plomb , de
fex-blanc , de cuivre , de bois, de
terre cuite , efc.
(Physique) On emploie souvent
en physique des tuyaux de verre,
préférablement à ceux qui sont faits
de quelqu’autre matière, à cause de
leur transparence , qui permet au
TAy’ P 489
physicien de voir ce qui se passe iu-
térieurement,
(Hécan. hydraul.) On emploie
aussi dans bien des machines, sur-
tout dans les machines hydrauliques,
des tuyaux , soit de métal , soit de
bois , soit de terre cuite, pour con-
duire ou élever les eaux.
TUYAU CAPILLAIRE; voy.
CAPILLAIRE,
TUYERE , s. f. augmentatif de
TUYAU, #, ce mot.
( Mélallurgie ) On nomme ainsi
dans les fonderies une espèce de
tuyau conique de cuivre, de fer fondu
ou de tôle ; dans lequel on ajuste le
bec des soufflets qui doivent animer
le feu dans les fourneaux où l’on
traite les mines et les métaux.
TYMPAN , s. m. du grec rüu-
æavoy (éuwmpanon), qui signifie 1ns-
trument que lon frappe avec des
baguettes , dérivé de réæro (luplo),
frapper.
(Anat.) Membrane sèche, déliée,
transparente, qui ferme l'extrémité
du canal auditif, et qui est tendue
à peu pres comme la peau dun
tambour.
TYMPANITE, s. f. même ori-
gine que TYMPAN.
(-Héëd. ) Enflure du bas-ventre ,
ainsi appelée, parce que la peau du
ventre est tendue et résonne comme
un tambour , lorsqu'on le frappe.
TYMSANON , s. m. du gree
TÜümæayov (lumpanon). F. TYM-
PAN.
(Musique ) Instrument de musi-
que monté avec des cordes de laiton,
et qu'on touche avec deux petites
baguettes,
TYPE ,.s. m. du grec réa
(tu os) , de sûre, frapper.
ACROSS Modèle, figure
originale , signe ou marque fait en
fiappant.
TLYPHODE, adj. du grec ris
(lupho ), ailumer, enilammer.
(-HMéd, ) Epithète que lon donne
à une fièvre ardente et continue.
TYPHOMANIE , s, f. du grec
tps ( tuphos ), fumée, et de
maviz , manie, folie.
(Hé. ) Maladie composée d’une
hrénésie et d’une léthargie, dans
Ré les malaies sont dans la
réverie , et afiligés d’un COMA-
VYIGIL, 7, ce mot,
490 TIME
TYPTION, s. m. du grec ris
(tupho), senfler, s’enflammer ,
exciter de la fumée.
(Physique) Ouragan d’une vio-
lence extreme qui agit en tourbillon
nant, el qui cause quelquefois des
ravages affreux sur les cotes et sur les
imers de l’Inde,
TYPOGRAPHIE, s. f. du grec
rÜæoc ( lupos ), modèle , marque
frappée, et de yp4gw (grapho),
décrire.
La typographie ou Vart typogra-
pique, comprend tout ce qui est
relatif à Pimpression des livres. Elle
à su-tout pour objet fa gravure ou
faille des poinçons, la fonte des
caracteres et l’impression.
Trois villes se disputent Phonneur
d'avoir donné le jour à Part Lypo-
graphique ; ces trois villes Sont :
iulem , Strasbourg et Mayence.
Voici sur quel fait Harlem fonde
ses préteutions : Jean-Laurent Cos-
ler, Se promenant un jour dans un
bois près de Harlem, détacha des
évorces de hêtre, et s’amusa à en
lormer des lettres ; il les imprimoit
séparément l’une après l’autre sur du
papier, et en faisoit des lignes en
sens inverse, pour servir d'exemple
et de lecon à ses neveux. Il fit avec
son gendre Thomas - Pierre , une
encre plus tenace et plus glutineuse
que lPencre ordinaire ; puis il tira
des épreuvesdes caractères qu'ilavoit
réunis , et comme il n’imprimoit
que sur un coté du papier , 1! colloit
deux feuillets ensemble pour faire
disparoître le blanc qui se trouvoit
entre les pages imprimées. Ensuite ,
Laurent changea ses types de hêtre
en types de plomb , puis en types
d’étain. Il fit de sa découverte une
branche de commerce fort lucrative,
et prit un domestique qu’il s’assucia.
Ce domestique, nommé Jean , et
qu’on suppose être lust, étant au fait
de l'imprimerie , déroba pendant la
nuit de Noël, les types et tous les
ustensiles de son maitre ; il prit la
fuite, en dirigeant sa marche par
Amsterdam et Cologne , et se réfu-
gia à Mayence, où il retira des fruits
ubondans de son vol, C'est là que,
vers Pan 1442, il à imprimé avec
les caractires de Jean-Laurent Cos-
LC, Su maitre, uné grammaire
TYrP
fort en usage, appelée Doctrinale
Alexandri Galli.
T'els sont les titres de Harlem. Ce
qui fait douter de leur authenticité ,
c’est qu’ils n’ont été publiés qu'u
siecle après la découverte de HET
merie. En général, on regarde lPhis-
toire de ce Coster comme une fable,
Les droits de Strasbourg à l’hon-
neur de la découverte , sont plus fon-
dés. Jean Guttemberg, que l’on croit
né à Mayence vers Pan 1400, vint à
Strasbourg des 1424, et peut-être
avant ; en 1435, il forma une société
avec André DrizchenniusouDryschn,
ean Rift ,et André Heilman , bour-
geois de Strasbourg , et s’engagea à
leur découvrir des secrets importans,
qui devoient assurer Jeur fortune.
André Drischénnius, chez qui
étoit le laboratoire, mourut. Gut-
temberg envoya dire au frère de cet
André, de ne laisser entrer personne
dans le laboratoire , de peur qu’on ne
vint à découvrir le secret , et à enle-
ver les pages et les formes qui sy
trouvoient; mais elles étoient déjà
disparues, Cette fraude devint la ma
tieie d’un proces dont le résultat fut
Ja rupture de la société. Guttemberg
s’en retourna à Mayence en 1449 ,et
s’y occupa de nouveau d'impression.
C’est laqu’il s’associa avec Jean Fust.
Parmi les premiers ouviages impri-
més pareux, on cite: 10. Éapranse
gravé surune planche, à l'usage
des écoles; 20. Alexandri Galli
doctrinale , et Petri Hispani trac-
talus logicales ; 39. un vocabulaire
latin intitulé catholicon, c’est-à-
dire, universel, ou bien Donatus
seu grammalica brevis br usune
scholarum conscripta.
Plusieurs bibliographes assurent
que ces ouvrages ont été imprimés
en caractères fixes, gravés sur des ta-
bles de bois. On fit succéder à cette
impression fabellaire, des essais de
caractères détachés, et gravés sur des
tiges mobiles de boi: ou de cuivre ;
c’est avec ces caractères que la plu-
part des bibliographes pensent qu'a
été imprimée la première bible en
1450 jusqu’en 1495, Cette opinion
est combattue par d’autres bibliogra-
phes, qui ne croient point à l’exis-
tence de cette bible. {1 devoit être
long , très-difficile et très-pénible de
scuipter à la main ces lettres de bois
TE
ou de métal; aussi, après bien des
tentatives, Guttemberget Fust trou-
vérent la méthode de fondre dans des
matrices, les formes de toutes les
lettres de l'alphabet latin. Ils virent
alors Ja possibilité d’imprimer la
bible, et Fust fournit les premiers
fonds nécessaires à cette entreprise ,
le 22 août 1450. On peut dater de
cette époque l'acte de société de Fust
et de Guttemberg, et la véritable in-
vention de Pimprimerie.
À peine ces deux associés étoient-
ils parvenus au troisième quaternion
de la bible, qu’ils avoient déjà dé-
pensé un capital de quatre mille flo-
rins d’or. Mille obstacles , outre l’ex-
cessive dépense , entravoient la mar-
che de leurs opérations. L’impertec-
tion des moules, du métal, de l’en-
cre , du papier , de la presse ; l’inéga-
lité et la disproportion des lettres fon-
dues , tout concouroit à les retarder
et à les arrêter dans leur entreprise ,
quand Pierre Schæfer , l'un des ou-
vriers de Fust, homme ingénieux et
réfléchi, imagina une méthode plus
facile de composer des caractères, et
de leur donner une mesure et une
forme plusrégulière et mieux propor-
tionnée ; il trouva la taille des poin-
çons; il fit de nouvelles matrices abé-
cédaires, et d’autres instrumens qui
élevèrent Part typographique au plus
baut degré de pertection. En 1452,
Fust, par reconnoissance et par at-
tachement, lui donna sa fille Chris-
tine en mariage, et 1l Passocia À son
entreprise. Guttemberg ; Fust et
Schæfler s’engagèrent à garder le se-
cret de leur invention , et ouvrirent
leur carrière Lypographique par
l'impression de la bible , en 1452.
En 1455, la société fut dissoute
par suite d’un procès que Guttemberg
perdit avec Fust, à qui il fut obligé
de céder son attirail d'imprimerie ;
mais il y a apparence qu’il monta
une autre imprimerie à part, et que
Fust et Schæffer restèrent toujours
unis. Ces derniers donnèrent , en
1457, uneédition du psautier, qui
passe pour le plus beau monument
de limprimerie naissante, et qui
fera, dans tous les siècles, l’'admira-
tion des connoisseurs.
Depuis 1457 , jusqu’en 1460, Fast
et Schæffer imprimerent plusieurs
ouvrages, et notamment les Offices
U K A 497
de Cicéron , qui passent pour un de
leurs chefs-d’œuvres. C’est à cette
époque que Fust vint à ÉQs , Sans
doute pour y vendre les livres qu’il
avoit imprimés. Gabriel Naudé ra-
conte que Fust apporta à Paris un
grand nombre d'exemplaires de la
bible de 1462 ; qu’il les véndoit d’a-
bord comme manuscrits, 60 couron-
nes l’exemplaire (environ 550 li-
vres); qu’ensuite 1l les passoit à 40
couronnes, puis à 20; qu’enfin la
fraude ayant été découverte , Fust
fut poursuivi en justice; qu’il s’en-
fuit de Paris ; qu'il revint à Mayence,
et que ne s’y trouvant pas en sûreté,
il se retira à Strasbowg pendant
quelque tems.
La prise de la ville de Mayence en
octobre 1462, par Adolphe, comte
de Nassau , endommagea l'atelier de
l'imprimerie de Fust et de Schæffer ;
Ja plupart de leurs ouvriers et de leurs
coopérateurs, se disperserent, et se
réfugièrent à Rome , à Naples, à
Milan ,à Paris, et bientot Part typo-
graphique s'établit dans les princi-
pales villes de l'Europe.
Pour la description des procédés
de l'imprimerie, Ÿ.CARACTERE,
GRAVÜURE,FONTE , COMPOSI-
TION , JUSTIFICATION , IM-
POSITION , IMPRESSION
PRESSE , etc.
TYPOLITHE , s. f. du grec réæoc
tupos ), type, image, et de 2/90
Lithos ), pierre : pierre figurée.
(Mineral. ) Impressions de plan-
tes et d’autres corps organisés dans
les couches pierreuses.
TYRAN,s. m. du grec répayvos
(lurannos), qui signifioit dans Po-
rigine roi Où Souverain qui à usurpé
Pautorité supreme , et aujourd’hui
un prince injuste, violent et cruel.
TYRO-MORPHITE , s. f. du
grec Tupos (turos), fromage , et de
pmapeù ( morÿheé), forme, figure.
: (Mineral. ) Nom donné par quel-
ques naturalistes à des pierres qui
leur ont paru ressembler à un mur-
ceau de fromage,
2
U
UÜxass > S m., mot russe.
(Econ. polit. ) Terme de la lan-
402, U NI
gue russe adopté dans la nôtre, pour
exprimer un édit, une signification
de la lonté du souverain en
Russie,
ULCÈR
ulcerts.
( Chirurgie) Solution de conti-
nuité de ies molles , produite ou
entretenue par un vice ‘intérieur ou
par un vice local, avec perte de subs-
tance et écoulement de pus.
ULIGINAIRE , du latin uligina-
rius , fait d’'uligo , ulisinis , humi-
dité naturelle d’une terre.
( Botan. ) I se ditdes plantes qui
croissent dans les lieux uligineux ,
humides ou marécageux.
ULTIMATUM, s. m,. du latin
ullimus , dernier.
( Diplomatie) Mot latin adopté
en françois, pour exprimer les der-
uières conditions que lon met à un
naité, et auxquelles on tient irrévo-
cablement.
UNGUIS, s. m. Mot latin qui si-
gnifie ongle.
( Anat,) On donne ce nom à deux
os , dont chacun est situé dans l’or-
bile, au bas de l’angle interne. ils
sont ainsi appelés à cause de leur
ressemblance à un ongle de doigt.
(Chirurgie) Ungriis est aussi le
nom d'une maladie de Pœil, qu’on
appelle autrement PTERYGIEN,
ONGLE, ou ONGLET. F. ces
mots.
UNICAPSULAIRE , adj. du lat.
unus , et de capsula , capsule,
(Bolun. ) H se dit d’un fruit qui
n’a qu'une capsule.
UNIFLORE, adj. du lat. unus,
et de flos, floris.
( Botan. ) El se dit des plantes qui
ne produisent qu'une seule fleur , ou
dont les fleurs sont solitaires.
UNIFORME , adj. du latin unus,
un, et de forma, forme fisurée,
semblable, égal: qui a la même
forme,
( Mécan.) Mouvement unifor-
me; cest celui d’un corps qui par-
court des espaces égaux en tems
égaux ; telle est, au moins sensible-
ment , le mouvement d’une aiguille
de montre ou de pendule,
(Art milit,) Uniforme se dit ab-
solument et substantivement, d’un
:,s.m. du latin wlcus,
UNE
habit fait suivant le modèle prescrit,
à une compagnie, un régiment, etc,
Le tems où les gens de guerre oût
commencé à porter lPuniforme est
assez incertain, Ce n’est pas dans les
tems que les Grecs et Les Romains
combatioient, revêtus seulement de
cops d'armes de fer ou de cuir
bouilli, si juste et si bien pris, qu’ils
sembloient être moulés sur la pe:-
sonne, qu’il faut aller chercher des
h:bits uniformes.
À Végard des premiers Francois,
le sayon de peau fut leur uniforme ,
et leur unique armure défensive, jus-
qu’au cinquième siècle, qu’ils s’armè-
rent à la romaine. [ls conservèrent
cette mode jusqu’à Charlemagne,
qu'ils reprirent leur ancien sayon dé
cuir, auquel on ajouta le hautbert,
autre sayon composé de mailles de
fer, pour être mis sur le premier.
Le hautbert, ou Vhabit maillé,
squammala veslis, fut d'usage jus-
qu'au tems du roi Charles VI, qu'on
le quitta pour reprendre Parmure de
fer battu, qui, pour former un arme-
ment complet, consistoit en un cas-
que et une cuirasse , à laquelle se joi-
gnoient des brassards, des cuissards
et des grèves,
Le hauthert céda sa place à la cotte
d'armes, qui, sous Charles VIT, fut
comme un wniforme de guerre, pro-
pre, par sa forme, à la distinction
générale de tous les gendarmes, et,
par sa couleur, à la distinction par-
ticulière de chaque compagnie de ces
gendarmes. Un commandant com-
muniquoit la couleur de sa cotte à
tous les hommes d'armes de son com-
mandement. En sorte que toutes les
cottes d’une même compagnie, se
trouvant de la même couleur, cela.
commença à former ce qui s'appelle
aujourd’hui un wniforme.
A la cotte succéda le boqueton,
“espèce de mantille, qui bientot , de-
venue casaque parce qu’on en lerma
les manches et quon Pouvrif par
devant, fat un habillement plus lé-
ger et plus commode que la cotte.
L'usage des casaques a été aboli
sous le règne de Henri IE, ou peu de
temsaprès, et à sa place on choisit ,
pour servir duniforme aux troupes,
l’écharpe qui avoit été d’usage dès le
tems de St. Louis , où elle se mettoit
alo:s sous la colte d’armes, Il y avoit
UNE
deux écharpes, lune pour la livrée de
la nation, et l’autre pour Funilorme
des troupes. Ceile de cesécharpesqui
ne servoit qu'à Puniforme , étoit de
la couleur qu’il plaisoit au comman-
dant actuel d’une troupe de lui don-
ner,
Les gens de guerre conservèrent
lPécharpe d'ordonnance, jusqu'à ce
que lPuniformité des habits fût éta-
blie, etmême après, L’écharpe d'uni-
forrze particulière des troupes a duré
jusqu’à la bataille de Steinkerque,
après laquelle il n’a plus été question
d'écharpe pour le militaire. Après
qu’elle fut passée , ce fut dans lesai-
guillettes ou nϞds dՎpaules , que
chaque commandant eut occasion de
continuer de donner sa livrée à ses
soldats.
L’uniforme complet dans lha-
Billement n’a commencé que sous
Louis XIII, et il se passa encore
bien du tems avantqu’il fût observé
avecrégularité : c’est sous Louis XEV
que les premiers uniformes des of-
ciers et de toutes les troupes du roi ,
ont commencé à être portés régulièe-
rement. Auparavant, les officiers
n’en avoient pas , et les soldats, ca-
valiers et dragons , portoient des ha-
bits de différentes couleurs.
UNILABIE , EE, adj. du latin
unus , un, et de labium, lèvre.
( Botan.) Dont le tube se prolonge
d'un seul coté, en une seule lèvre :
telle est celle delacanthe.
UNILATERMAL , LE, adj. du
latin unus , un, et de latus , laleris,
coté.
( Botan. ) Dont toutes les fleurs
naissent d’un seul côté de la râfle
commune,
Plusieurs parties semblables sont
dites unilatérales, lorsqu'elles nais-
sent toutes du même coté, sur le
corps qui les porte.
UNILOCULAIRE , adj. du latin
unus , un, et de loculi, orum ,
loges,
(Botan.) À une seule loge, c’est-
à-dire, dont la cavité intérieure n’est
divisée par aucune cloison com-
plète.
UNION , s. f. du latin unio ,
jonction de deux ou plusieurs choses.
( Pratique ) Contrat d'union ;
c’est un acte par lequel les créan-
UNI 4ç3
ciers d’ust débiteur insolvable se réu-
xissent pour éviter la contrariété des
procédures, et parvenir plus facile-
ment au recouvrement de ce qui leur
est dû
(Politique) Union se dit des ligues
offensives et défensives que font en-
semble des princes , des républiques,
La femeuse ligue qui se forma en
France, sous le règne d'Henri II :
porta souvent dans l’histoire le nom
d'union. On appelle union d U-
trecht , la célebre confédération qui
se fit à Utrecht , en 1579, entre
les provinces qu’on a appelées depuis
les Provinces-Unies , et aujourd’hui
la république Batave. ,
UNIPETALE , KE, adj. du lat,
unus, un, et du grec ώranor ( pe-
lalen ), pétale.
( Botan. ) Corolle unipétalee ;
c’est une corolle À une seule pétale,
dont la position latérale, relative-
ment aux organes sexuels, indique
cependant la polypétaléité, Plu-
sieurs genres des légumineuses of2
frent des exemples de cette sorte de
corolle, k :
UNISEXE, EE, adj. du latin
unus , un, et de sezus , sexe : d’un
seul sexe.
( Botan.) Fleurunisexée ; c’est
celle qui est pourvue d’un seul
sexe.
UNISSANT, TE, adj. du latin
uniens.
( Chirurgie ) On donne ce nom
à un bandange qui procure la réu-*
nion des plaies longitudinales, et
de la rotule fracturée en long,
UNISSON , s. m. du latin aus :
up , et de sonus , son.
(/Husique ) Union de deux sons
qui sont au mème degré, dont lun,
n’est ni plus grave ni plus aigu que
l’autre , et dont l’intervaile étant
nul, ne donne qu’un rapport d’é-
galité.
UNISSONT , motitalien.
( Musique ) Ce mot écrit dans
une partition sur la portée vide du
second violon, marque qu'il doit
jouer à l'unisson sur la partie du
premier ; el ce même mot, écrit sur
la partie vide du premier violon ,
marque qu’il doit jo:er à l’unrssor
sur la partie du chaut.
494 UNI
UNITE , s. f, du latin unilas,
principe des nombres , ef qui est
opposé à pluralité.
(Mathémat.) Unité, est ce qui
exprime une seule chose où une
partie individuelle d’une quantité
quelconque.
Quand un nombre a quatre ou
cinq chiffres , celui qui est le plus
à la droite, c’est-à-dire, le premier
en allant de droite à gauche , ex-
prime ou occupe la place des wrrites.
(Liliérat. ) Où dit, en parlant
de poëmes dramatiques, qu’il y
faut observer les trois zrités : l'unité
d'action , l'unité de licu, et l'unité
de terms.
UNIVALVE , adj. du lat. nus,
un, et de valvæ , battans.
( Botan, ) Péricarpe univalve ;
cest celui qui s'ouvre d’un seul coté
ou bord par une suture longitu-
dinale. L
( Conchyliologie } On appelle
univalve, une classe de testacés
dont la coquille west composée que
d’une seule pièce.
UNIVERS , s. m. du latin uni-
versus ; sous-entendu riundus , le
ivoude entier.
( Géographie) Univers se prend
aussi dans un sens particulier pour
Ja terre.
UNIVERSITE ,s. f. du lat. wni-
gersilas, totalité , toute l'étendue:
( Austruct. publ. ) Nom collectif
qui se dit d’un assemblage de plu-
sieurs colléges établis dans une ville
où il y a des professeurs en divers
sciences, appointés pour les ensei-
gner. Ces établissemens ont été ap-
pelés universités ,à cause des quatre
facultés de théologie , de droit , de
médecine et des arts, dont ils sont
rdinairemént composés, et qui font
venue des études.
UNIVOQUE , adj. du latin uni-
vocus, fait de unus , un, et de vox,
mot, nom.
( Logique ) Il se dit des noms
. qui s'appliquent dans le méme sens
a plusieurs choses , soit de même
espèce , soif d’espèce différente.
Gramm. ) Univogre se dit
aussi des mofs qui ont le même
son.
( Musique ) Consonnances uni-
voques ; ce sont Poctave et ses ré
URC
pliques, parce que toutes portent
le méme nom. Ptolémée fut le pre-
mier qui les appela ainsi.
( Séméiologie) Univoque se dit
encore des signes des maladies. Les
signes univoques sont ceux qui ne
se rencontrent que dans une espèce
de maladie , et qui par conséquent
Ja caractérisent. Par exemple , si en
portant la sonde dans la vessie , on
y rencontre un Corps dur, c’est un
signe univoque que le malade est
attaqué de la pierre.
URANE ou URANITE , s. m. du
grec oipævos (ouranos), le ciel.
(Minéral.) Substance métallique
découveite en 1789, par Klaproth ,
dans un minéral qui se trouvoit assez
abondamment dans les mines d’£i-
benstock et de Joan-Georgen-Stadt,
en Saxe, et de Joachim-Sthal en
Bohème; on le désignoit sous le nom
de pech-blende, ou de pech-ertz.
Klaproth décora ce nouveau métal
du nom d'uranium, le ciel, comme
il a depuis consacré le te/lure à la
terre (Gilles ).
L’Ürane noir ou pech-ertz est
d’une couleur tout-à-fait noire , ou
brune noiñâtre , ou noire, mêlée
de bleu. Il a Péclat demi-métallique;
il est opaque, demi dur, aigre et
cassant ; sa pesanteur spécifique est
de 7,500.
URANIE , s.f. du grec oùpaves
( ouranos ), le ciel
(Mythol. ) Nom de la Vénvs cé-
leste, fille du Ciel et de la Lumière,
( Liltérat, ) Uranie est aussi le
nom d’une des neuf muses. On la
représente couronnée d'étoiles, et
soutenant un globe des deux mains,
ou bien ayant près d’elle un globe
posé sur un trépied,
URANOGRAPHIE, s. f. du grec
oùpavèc ( ouranos ), le ciel , et de
ypéow ( grapho ), décrire : deseri-
ption du ciel.
(-Asiron. ) Description du ciel
ou des constellations ; c’est le titre
des cartes célestes de Boyer.
URATES, s. m. d'URANE. 7. ce
mot.
(Chimie) Sels formés par la com-
binaison de lacide wrique avec dif=
{érentes bases,
URCÉOLÉ , ÉE , adj. du latin
UR KX
urccolus, diminutif d’urceus, outre,
vase : petit vase , petite outre.
(Bolan.) Retflé comme une pe-
tite oufre, et rétréci vers l’orifice.
La corolle de la scrophulaire, de
beaucoup de bruyeres, etc. est wr-
céolée.
UREE, s. f. Terme nouveau for-
mé du grec oÿpov ( ouron ), urine.
( Chimie) Substance nouvelle-
ment découverte dans Purine, et qui
lui donne s1 couleur , son odeur et
une partie de sa saveur.
URETÈRE, s. m. du grec oûp43pæ
(ouréthra) , dérivé d'oùpey (ouron)
urine.
(Ænal.) On donne ce nom à deux
canaux qui portent urine des reins
à la vessie,
URETRE ,s. m. du grec oùpnrp
( ouréter).
( Anaë, ) Canal de la verge par où
sort Purine.
URETIQUE , adj. du grec oùpn-
rraoc ( ourélikos ), fait d’oûpoy (ou-
ron), urine.
( Ænat. et med.) Urétique se dit
quelquefois des passages urinaires,
et en ce sens, il signifie les wrétères.
Quelquefois il se dit des remèdes ,
et alorsilest synonyme à diurétique;
d'autres fois des malades mêmes, et
signifie alors qu’ils urinent facile-
ment ; il se dit enfin d’une maia-
die , et particulièrement d’une fièvre
symptomatique ; et ainsi fièvre ure-
lique , est une fièvre compliquée
avec un diabète.
URINE , s. f. du grec oùpoy
( Ro
( Physiol. ) L’urine est l’excré-
ment que les glandes de la substance
verticale des reins séparent du sang,
URIQUE, adj. du grec oùpoy
( ouron ), urine.
( Chimie) Acide urique ; c’est
un acide que Pon retire de l’urine
humaine et qui forme la pierre de
la vessie. On l’avoit nommé aupa-
ravant acide Uthique , du grec xi8ce
( lithos ), pierre. Sa terminaison en
zque ; indique le ‘second état des
acides , celui où ils sont compléte-
ment saturés d’oxigene.
URNE , s. f. du latin urna.
( Æntiquilé ) Les antiquaires dé-
signent principalement sous ce. nom
US 405
les vases cinéraires où l’on conser-
voit les cendres des morts. Les Ro-
mains enfermoient dans des wrres
les cendres des morts qu’ils se tai
soient un devoir de brûler. Fls se ser-
voient aussi de ces vases pour jeter
Jes bulietins de suffrage dans les ju-
gemens, et dans les assemblées des
citoyens pour lélection des magis-
trats, Els les employoiïent encore pour
la divination. Enfin, on conservoit
le vin dans des urnes.
Les urnes étoient faites de diffé-
rentes matières, Leswrnes cinéraires
de Trajan , de Démétrius et de Sé-
vèere, étoient d’or. Marcellus , qui
prit Syracuse , avoit une wrne d’ar-
gent, Les gens du commun usoient
durnes de terre ; quelques - unes
étoient d’une forme élégante et dé-
corées de divers orremens,
UROCRISE , s. f. du grec oÿpoy
(ouron) , urine, et de xpixs (krisis),
jugement, 4
( Méd.) Jugement qu'on porte
des maiadies par Pinspection de l’u-
rine,
UROMANCIE , s. f. du grec oÿp2v
(ouron), urine, et de wavreix (man-
léta), divination. ÿ
( Méd.) L'art de prédire et de
connoitre les maladies par linspec-
tion de Purire. De là on a appelé
uromantes ceux qui font profession
de deviner les maladies par la seule
inspection des urines,
URTICATION, s. f. du latin ur-
tica , ortie , et d’ago , faire, agir.
( Chirurgie) Espèce d’opération
de chirurgie , employée dans la scia-
tique , la paralysie, la léthargie, qui
consiste à fouetter la partie malade
avec des orties, et laver la chair de-
venue rouge avec du vin chaud, afin
d’y rappeler la chaleur naturelle.
US , s. m. du latin usus, usage,
coutume.
(Pratique ) Us se disoit autrefois
pour usage coutumier.
Us et coutumes de la mer; ce
sont les maximes, lois ou usages qui
servent comme de base à la juri-
diction maritime. Les us el coulu-
mes de la mer consistent en tiois
sortes de réglemens. Les premiers
s'appellent jugemens d'Oleron. Vs
furent faits du tems de la reineEléo-
nore , duchesse de Guienne , qui ex
UMSYE
fit faire les premiers projets à son
retour de la Terre-Sainte, sur les
mémoires qu’elle rapporta des cou-
tumes du Levant, où le commerce
ctoit alors fort en vogue. Elle les
nomma roles d'Oleron , price
œielle vésidoit alors dans cette île,
Es furent augmentés par Richard, roi
d ugleterre, son fils, vers l’an 1266,
Les seconds furent faits par les mar-
hands ce la ville de Wisby, en
lie de Gothland, qui fut autrefois
la ville la plus célèbre par le com-
mirce, où toutes les nations de PEx
rope avoient leurs quartiers , bor-
tiques , fondiques ou magasins. Ces
2èuiemens furent dressés en langue
teutonique ; ils sont enrore observés
rer tovi le nord. On n’en sait pas la
date, maïs on les croit postérieurs à
Pan :256.
Les iroisiemes furent faits par
les députés des villes anstatiques ,
vers lan 1997, à Lubeck. Ces trois
pièces ont servi de modèle pour faire
les oronnances et reglemens pour
la marine, tant en France qu’en Es-
pie , et elles ont été compilées et
commentées par Etienne Clérac,
avorat de Bordeaux, sous le titre
d Us et coutumes de la mer.
496
USANCE,, s. f. du lat. usus, cou-
tume : usage recu.
(Pratique) Usance s'entend de
l'usage recu.Les juges doivent avoir
cgard à l'usance des lieux.
_{ Commerce marit.) Usance du
négoce, usance de la mer; ce sont
les usages reçus et pratiqués dans le
négoc [e et le commerce de mer.
( Panque, commerce) Usance
est, en matibre de change et de con-
merce, le temsque lo. à coutume
accorder pour le paiement des let-
tres de change. Ce tems, qui com-
mence à courir ou du jour de Pac-
reptation des lettres, ou du jour de
Jeu: date, est plus ou moins long
suivant l’usage de la place.
L’'Üsance, pour une lettre de
change tirée de France sur la Hol-
Jande, est d’un mo s courant du jour
de la date de la ettre de change.
Mais l’usance de la tiollande sur ja
irance n’est que de tite jours.
USINE , s. f£. Vieux mot françois
qui siguifie iwmanière de vivre, genre
de vie,
USU
( Manufacture ) Usine se dit
maintenant dun établissement fait
pour une forge, un@ verrerie, un
moulin , et pour l’ensemble de tou-
tes les machines,
USTENSILE, s, m. du lat. us-
tns:le, fait d'utor, user.
(Æcon. dom.) 1] se dit de toutes
soites de petits meubles servant au
méiage, et principalement de ceux
qui servent à l’usage de la cuisine,
USTION, s. f, du latin wro , us-
luin . brûler : Paction de brûler,
(Chirurgie ) Opération de chi-
rurgie qui consiste à toucher quel-
que partie avec le rautère actuel,
pour détruire la carie des os, ou la
malignité et la callosité des plaies et
des ulcères,
(Pharmacie) Ustion est aussi le
nom dure opération pharmaceuti-
que, qui consiste à calciner certains
médicamens, pour les récuire en
cendre et en tirer le sel, ou à les des-
sécher pour ‘es récuire en poudre,
‘ La torréfaction de la rhubarbe, la
calcination ce la corne de cerf, sont
des espèces duslion.
USTULLATION ,'s. f. du latin
uslulo , diminutif d'uro,, faire brû-
ler, faire griller : l’action de faire
giller,
_ (Pharmacie ) L'action de faire
griller ou rotir une substance hu-
mide , à dessein de la dessécher, Ce
mot se dit aussi du vin qu’on a fait
chauffer ou brûler.
USUCAPION, s. f. du lat usuca-
pio, onis, composé d’usus, usage ,
et de capio , prendre: N à dac-
quérir per Pusage,
( Pratique) Acquisition de la pro-
priété d’une chose , par la possession
et une jouissance non interrompue
pendant un certain tems. C'est la
méme chose que PRESCRIPTION.
7, ce mot,
USUFRUIT , s. m. du lat. ælor,
usum, user, et de fruclus, fruit.
(Pratique ) Jouissance pleine et
entière d’une chose dont nous ne
sommes pas propriétaires, et de tous
les fruits, revenus que cette chose
peut produire, sans la détériorer nt
la diminuer, ï
USURE . «, f. du lat. usura.
(fratique) Prix d’un argentpré'é.
Il s'entend principalement d’un in-
téret
V A7C
térèt illicite ou d’un prix exhorbi-
tant et non autorisé par les lois,
qu'exige un particulier, pour le loyer
de son argent.
UTERIN, NE, adj. du lat. uleri-
nus , fait d’'ulerus, matrice.
( Pratique) Frères utérins ; on
appelle ainsi Les frères qui sont nés
de mème mère, mais de pères diffé-
rens,
(/MHéd.) Fureur uiérine ; ©est
une espèce de délire mélancolique
qui provient d’un désir déréglé du
coït,
UTOPIE , s. f. du grec z(ow),
non, et de Téœos ( lopos), lieu :
lieu qui n'existe pas.
(Littérature) C’est le titre d’un
ouvrage du chancelier Thomas Mo-
rus. {l se dit quelquefois du plan
un gouvernément imaginaire, à
l'exemple de la république de Platon.
UTRICULAIRE ; s ef àdj. du
latin utricularius, diminutif d’uler,
uiris , outre : petite outre.
(Musique ) A se dit substantive-
ment de celui qui joue ce, la corne-
muse.
(Botan.) Employé adjectivement,
il sert à désigner un genre de plante
dont le fruit est une capsule globu-
leuse et uniloculaire.
UVEE , s. f. du latin uva, grain
"de raisin.
(Anal. ) L’uve desttuniques de
l'œil, ainsi appelée À cause de sa
ressemblance à un grain de raisin
noir.
y
V'acarron, s. f. dulat, vacatio,
dispense , relâche,
Pratique) K se dit du tems qu’un
juge ou un officier de justice emploie
à remplir certains devoirs de sa
charge.
F'acalion désigne aussi, par ex-
tension, lhonoraire ou la rétribution
qui revient à l’officier-pour ce tems ;
ainsi employé. Il se dit encore des
vacances ou cessation des séances
d'en tribunal.
Chambre des vacations ; C’étoit
le nom d’une chambre du parlement
de Paris , qui ne tenoit que pendant
Tome I.
VAC 497
les vacations ou vacances des autres
chambres.
VACCINE, s. f. du lat, vaccinus,
fait de vacca, vache : ce qui con-
cerne la vache.
(/Meéd.) C’est le nom que l’on
donne, depuis quelques années, à
une espèce dinoculation avec le
vaccin, où vifus' pris des pustules
du pis d’une vach® ; découverte nou-
velle qui a pour objet de préserver
de la petite vérole.
Dass plusieurs provinces de l’An-
gleterre , renommées par la fertilité
de leurs paturages , les vaches sont
sujettes à une éruption de boutons ou
puëtules irrégulières, qui se manifes-
tent au pisdé ces animaux, On avoit
remarqué que ces boutons se comnmiu-
niquoient aux filles de basse-cour ,
chaïgées de traire les vaches qui en
étoient infectées, et l’on avoit ob-
servé que les personnes qui les
-avoient contractés, étoient inacces-
sibles à la contagion de la petite vé-
role; maiscette croyance n’avoit été
long-temsqu’unetradition populaire,
quismême ne s'éfoit pas répandue au
loin. Le docteur Jenner, instruit de
Popinion vulgaire sur la vertu pré-
servative de cette affection , crut de-
voir recourir à l’expérience pour en
reconnoitre la valeur.
Un grand nombre d’individus ,
qui, plus ou moins long-tems aupara-
vant ; avoient pris la vaccine en soi-
gnant des vaches, furent soumis par
lui à l’inoculation variolique ordi-
naire, étaucun d’eux ne put en con-
tracter ki contagion, La bénignité de
la maladie, dans les personnes qui
Vavoient reçue ainsi de l'animal
même, le détermina À l’inoculer à
différens sujets qui ne l’avoient ja-
mais éprouvée ; et ces individus sou-
mis ensuite à l’inoculation varioli-
que ordinaire, n’en éprouverent
comme les premiers, aucun eflet
sensible, ;
Ces expériences furent répétées à
Londres ; de nombreuses inocula-
tions de vaccine {urent faites sur
des sujets de différens âges, et furent
couronnées d’un succès complet.
À peive ces succès furent-ils con-
nus à Paris, que l’école de médecine
nomma des commissaires pour faire
des expériences, PRRRURE vaccin
i
408 VAD
ayant été apporté à Paris, des essais
fureut tentés par le docteur Pinel,
à la Salpétritre. Un jeune médecin,
M. Aubert , passa en Angleterre pour
suivre les inoculations de VacciILe
que Pony pratiquoit; enfin une sous-
cription fut ouverte, et un comité
fut chargé de faire des expériences
publiques, dans;;un hospice qui
reçut le nom d'Hospice Central de
la vaccine.
Dans le mème tems, des relations
étoient établies avec les médecins
des départemens ef des, gouverne-
mens étrangers, afin dy répandre
la nouvelle pratique ; et dans l’es-
pace de trois ou quatre ans , c’est-à-
dire; depuis 1798 , jusqu'en 1802,
toute l’Europe et. une patie de
l'Asie avoient été témoins des pro-
grès et de efficacité de la Vaecirie.
On reconnoît généralement dans
cette affection singulière, une érnp-
tion nouvelle , entièrement dis-
tincte de toutes celles qui sont con-
nues; qui paroissant particulière à
June des espèces les plus utiles et
les plus nombreuses de nos‘animaux
domestiques, peut cependant se
transmettre à l’homme; qui, lors-
qu’elle lui a été inoculée et qu’elle
se développe , offre la nmtarche la
plus bénigne , n’est accompagnée
d'aucune autre apparition de, pus-
tules, que celles qui surviennent à
chacune des piqüres, et se termine
sans trouble en un petit nombre de
jours.
Dans cette action si calme et si
douce, on n’a pas moins reconnu
un grand pouvoir : celui de modifier
Véconomie animale, d’anéantir en
nous cette disposition si universelle,
si constante, qui nous rend suscepti-
bles d’être atteints par la contagion
de la petite vérole ; et, ce qui est en-
core plus important , de bannir cette
espèce de contagion, et d’anéantir
ce fléau destructeur.
VADE - MECUM, s. m. terme
composé de deux mots latins, qui
signifient viens avec mot.
( Liltéral. ) I se dit en parlant
des choses que l’on a souvent à la
main , et qu'on porte avec soi ; on le
dit particulièrement d’un livre qu’on
aime. Ilyena qui font leur vade-
mecum d'un Vugile, d’un Hora-
VAG
ce, etc. C’est quelquefois aussi letitre
d’un livreélémentaire, qu’on nomme
autrement manuel,
VAGIN , s. m. du lat, vagina ,
fourreau , gaine.
(-Analom.) On appelle ainsi le
conduit qui aboutit depuis l’orifice
externe des parties naturelles de la
femme, jusqu’à celui de la matrice.
VAGINAL, LE, adj. de vagin :
qui a du rapport à une gaine, à un
fourreau,
(-Anatom. ) I se dit de la tunique
qui embrasse les testicules; celle de
'œsophage et celle de la moëlle spi-
nale. On donne aussi cette épithète
à différens ligamens qui enveloppent
certaines parties en forme de gaine.
VAGINANT, TE, adj. de VA-
GIN. 7. ce mot,
(.Botan. ) I se dit des parties des
plantes qui font loffice de gaine.
VAGUE, s. f, du saxon wæge ,
dont les Allemands ont fait waegk,
les Anglois wave.
( /Harine ) Grandes ondes que
forme la mer, quand elle est forte-
ment agitée par les vents. Les ma-
rins leur donnent aussi le nom ce
lames. On remarque que ces lames
sont d'autant plus longues, que [a
mer à plus d’étendue. La mer du Sud
a des lames tres-longues ; celles de
la mer Noire sont brusques et courtes.
VAGUE , adj. du latin vagus,
errant, incertain, peu constant,
fait de vagor, être vagabond , errer
ch et là.
(Anat.) Vague se dit de la hui-
tième paire de nerfs, parce qu’elle
se distribue cà et là, principalement
dans la poitrine et dans le bas-
ventre.
( Agricult.) Vague se dit pour
inculie ; des terres vaines et va-
gues , c’est-à-dire, qui ne rappor-
tent rien. Il signifie aussi, en parlant
d’une forêt, d'un espace dégarni de
bois et d'arbres,
(Peinture) F'ague se dit en pein-
ture, de la couleur, et plus parti-
culitrement de celle du ciel. On dit
la couleur de ce tableau est vague ;
ce ciel est d’un ton, d’une teinte,
d’une couleur vague. Vague dans
cette acception signifie indécis.
VAGUËESSE, s. f. Corru ption ,
ou imitation de l'italien vaghezzn.
æ
VAI
{ Peinture ) On emploie quel-
quefois ce mot pour exprimer ce ton
aérien et une certaine légrreté ou
finesse de teintes, qui appütient à
d’heureuses ruptures où mélanges
de tups, dont la pratique , l’obser-
Yafion de la nature, et étude des
maitres qui sontrécommandables par
cette partie, peuvent seuls instruire
Partiste.
VAISSEAU, s. m. du latin vas,
dout on a fait ensuite vascellum ,
pour petit vaisseau. à
( Econ. dom.) Vase, ustensile
destiné à contenir des liqueurs.
(Archil.) Vaisseau se dit dun
grand vâtiment , conme une église,
un salion , une bibliotheque , ou
autres grandes pièces d’un bâtiment
considé:ées en dedans.
(Ænat.) Les anatomistes donnent
le nom de vaisseau à toutes les par-
ties qui contiennent un fluide, aux
veines, aux arteres et aux conduits
Jlymphatiques.
(Marine) Vaisseau ; qu'on a dit
autrefois basellus. Fait de phasellus,
est le nom générique de tous grands
bâtimens qui vont sur la mer, mâtés
de trois mâts verticaux, ef portant
sur chacun d’eux plusieurs étages de
voiles.
Vuisseau de ligne ; les vais-
seaux de ligne sont distingués les
uns des aütres, en différens rangs,
d’après leur grandeur , le nombre de
leurs canons, etc. /7. RANG.
Vaisseau de compagnie ; Cest
un vaisseau qui marche assez bien
pour se tenir railié avec les autres,
faisant méme route , sans les obliger
à diminuer de voiles. où à mettre
en panne par intervalles pour lat-
tendre . comme cela a lieu à l'égard
des mauvais marcheurs,
Vaisseuu de la compagnie ou
de la compagnie des hutes ; c’est
un vaisseau appartenant à une
compagnie de commerce comme
celle des Indes orientales d’Angle-
terre , ou autre nation.
Vaisseau de charge; cest un
Vaisseau domt les capacités sont
considérables , et qui est construit à
fonds larges , et à gros ventre ; pour
porter beaucoup.
Vaisseau de transport ; c’est un
Vaisseau ordinairement frété pour
VAL 459
le compte de l'Etat, pour porter des
effets, vivres et munitions, à la
suite d’une expédition.
Vaisseau fir ; c’est un vaisseau
taillé pour la marche. #7, FIN.
F'aisseau de haut bord ; on en-
tend communément par cette déno-
mination , un vaisseau üe ligne.
( Chimie ) Vaisseau s'applique
aux vases qui se:vent dans les opé-
rations chimiques, comme les ma-
tras , cornues, pélicans, balons, etc.
Vaisseau de rencontre ; ce sont
les vases qui communiquent par
leurs ouvertures et qu’on lutte en-
semble. C’est ainsi qu'on unit une
cornue à une allonge, à un balon
ou ä un récipient.
VALETUDINAIRE , adj. du lat.
valetudinarius , fait de valetudo ,
état de la santé bonne ou mau-
vaise.
( Med.) I se dit dun homme
infirme, sujet aux maladies , qui
est d’une foible constitution , qui a
une foible santé.
VALEUR , s. f. du latin valor,
ce que vaut une chose.
Commerce ) 1 se dit des lettres
et billets de change, de la chose
qu’on donne pour la lettre que l’on
achète , et qui est faite en notre
faveur ou passée à notre ordre.
Valeur recue comptant, est une
valeur en argent comptant , en ban-
que ou en versemens.
Valeur en compte ; cette expres-
sion est employée dans les lettres
qu'un négociant tire ou cede en fa-
veur de ses co::espondans, auxquels
1] les envoie, ou à des négocians de
la même ville, avec lesquels il a
des comptes ouverts. Dans ce cas,
on les débite du montant de ces
remises,
Valeur en marchandises ; celle
faite en marchandises.
Valeur en moi- méme; cette
valeur est exprimée dans une lettre
lorsque le tireur la fait à son ordre;
ce qui arrive lorsqu'un banquier
recoit ordre de tirer pour le compte
de ses correspondans, et qu’il lefait
en sa faveur pour céder ensuite sa
propre lettre. Alors il fait mention
dans son endossement de la valeur
qu'il reçoit de celui à qui il cède
Ja letire,
L AE QE
Lao VAN
( THusique ) Valeur des notes;
outre la position des notes qui en
imarque le ton, elles ont toutes quel-
que figure déterminée qui en mar-
que la durée ou le tems, c’est-à-
dire, qui détermine la valeur de
la note,
C’est à Jean de Muris qu'on
attribue l'invention de ces figues ,
vers lan 1330 ; car les Grecs n’a-
voient point d'autre z'aleur de note
que Ja quantité des syllabes, ce
qui seul prouveroit qu’ils n’avoient
pas de musique purement instru-
mentale,
VALVE , s. f. du latin valvæ,
battans de porte ou de fenétre,
( Conchyhologie:) On donne ce
nom aux paities dont les coquilles
‘sont composées ; ainsi, il y à des
coquilles univalves, bivalveset mul-
livaves.
Botan.) Valves se dit aussi des
pieces de la capsule qui se séparent
plus ou moins profondément , et qui
se détachent presque toujours éntie-
rement, lorsque cé péricarpe s'ouvre.
VAIVULE., s. f. du lat. valvula,
diminutif de valvcæ : petite porte.
( Anat.) Espèce de petite porte
ou membrane qui se trouve dans
plusieurs cavités du Corps, qui donne
passage à une humeur, ou à quel-
qu'autre matière qui y doit passer,
et qui empêche qu’elle ne retourne
d’où elle est venue, Les veines et lés
vaisseaux lymphatiques ont des val-
vules situées d'espace en espace, qui
s’ouvrent du côté du cœur et qui fer-
ment du côté des extrémités, c’est-
à-dire, qu’elles laissent passer le
sang et la lymphe qui vont vers le
cœur , et les empèchent de retourner
vers les parties d’où ils viennent.
Mécan. ) V'alvule est la mème
chose que SOUPAPE. #. ce mot.
VANILLE , s. f. de Pespagnol
vaynilles.
en } C’est le nom d’une
plante qui croît en Améiique ; son
fruit que l’on nomme aussi vanille,
ressemble à une espèce de silique de
six ou sept pouces de long, renfer-
mant une pulpe roussälre et remplie
d'une ipfinité de petits grains noirs
Auisans; cest ce fruit qu’on nous
apporte du Mexique et du Pérou, et
qui sert à parfumer le chocolat,
|
Dans le commerce , on distingue
trois sortes de vanille, La premiére
est appelée par les Espagno!s pom-
prona où bova, c’est-à-dire enflée
ou bouffe; ses siliques sont grosses
et courtes. La seconde ou celle du
Leg, qui est la légitime ou la mar-
chande, a ses siliques plus longues
et plus déliées. Enfin, les siliques de
la troisieme, qu’on appelle s‘marona
ou bâtarde, sont les plus petites en
tout sens,
La seule vanille du Leg ést la
bonne.Elle doît être d’un rouge brun
foncé , ni trop noire , ni trop rousse,
ni trop gluante, ni trop desséchée: il
faut que ses siliques paroissent plei-
mes, ef qu'un paquet de cinquante
pèse plus de cinqonces. Celle qui en
qe huit est la sobre buena, ou
’excellente ; l’odeur en doit étre pé-
pétrante, agréable.
Cextainsmarchands du Mexique,
dit Bomare , connoissant le prix
qu'on attache en Europe à la vanille,
ouvrent les gousses après les avoir
cueillies, en retirent la pulpe aro-
matique, y substituent de petites
pailles ou d’autres corps étrangers ,
en bouchent les ouvertures avec un
peu de colle, etles.en tre-mêlent en-
suite avec la bonne vanille. D’au-
tres, lorsque la vauille est trop des-
séchée, la mettent dans une huile
qu’ils tirent des cerneaux de la noix
d’acajou, mélée avec du storax et
du baume du Pérou. Cette fabrica-
tion qui la rajeunit, et lui donne
une bonne odeur, est assez difficile
à reconnoîitre.
VANNE , s. f. du lat. barbare
venna ou benna.
( Archit. hydraul.) Les vannes
sont de gros ventaux dé bois de chêne
que l’on hausse ou que Pon baisse
dans des coulisses, pour lâcher ou
retenir les eaux d’une écluse , d’un
étang, d’un canal. On appelle en-
core vannes les deux cloisons d’ais
soutenues d’une foule de pieux dans
un batardeau.
(Fuuconn.) Vannes se dit aussi
des pennes des ailes des oiseaux de
vol. L
VAPEUR, s. f. dulatin vapor,
qui a produit wvaporo ; exhaler ;,
pousser des vapeurs.
(Physique) Les physiciens don-
VAE
nent le nom de vapeurs aux parti-
cules aqueuses les plus déliées, qui
abandonnent les masses auxquelles
elles appartiennent , passent dans
Vatmosphère terrestre sous la forme
de fluides élastiques.
( Héd.) On donne vulgairement
le nom de vapeurs aux affections
hypochondriaques et hystériques ,
parce qu'on croyoit qu’elles étoient
causées par des vapeurs qui s’'éle-
voient des entrailles ou de la matrice
jusqu’au cerveau, et causoient tous
les accidens détaillés dans ces mala-
dies ; mais elles dépendent plutôt
des mouvemens spasmodiques des
nerfs et de leurs plexus , qui sont ir-
rités dans le bas-ventre et dans la
poitrine. L’irritation des fibres ner-
veuses des viscères contenues dans le
bas-ventre , du foie, de la rate, de la
matrice, affecte sympathiquement
le cerveau, par la communication de
la huitième paire de nerfs avec le
grand intercostal, et cette commu-
nication est la cause unique de ce
qu’on appelle vapeurs, et des symp-
tomes étranges qui les accompa-
gnent.
( Hécan. ) Machine à vapeur
ou pompe à feu ; on peut voir à
article POMPE A FEU, lorigine
et les progrès de cette précieuse dé-
couverte ; on se contentera de parler
ici d’un perfectionnement remar-
quable imaginé par an anglois nom-
mé Woulf. Ce perfectionnement est
fondé sur la découverte importante
qu’il a faite relativement à l’expan-
sibilité de la vapeur de Peau bouil-
lante. Déjà M. Wat avoit trouvé
que la vapeur de l’eau bouillante,
agissant avec une force expansive de
quatre livres par pouce carré, contre
une soupape ou valvule exposée à
Pair atmosphérique , est capable de
se dilater jusqu’à occuper un espace
quatre fois aussi grand que celui
qu’elle occupoit d’abord , et qu’elle
conserve , dans ce nouvel éfat, assez
d’élasticité pour faire équilibre à la
pression de latmosphère, pourvu
toutefois que la température de la
vapeur , demeure toujours la mème.
M. Woulf a continué ces expé-
riences , et il a trouvé que la vapeur
ayant une force expansive de cinq
livres par pouce carré , peut occuper
cinq fois plus d’espace ; et demeurer
VAE 5or
en équilibre avec l’air atmosphéri-
que ; d’où il a conclu que cette va-
peur ainsi dilatée, est encore capa-
ble d’exercer une action assez forte
contre le piston de l’asrcienne ma-
chine de Newcomen, ou qu’elle peut
être portée dans Fespace vide du
cylindre de la machine perfection
née que MM. Boulton et VVat
ont les premiers exécutée,
M. Woalf a obtenu pour cette
découverte une patente du gouverne-
ment anglois.
( Econ. dom. ) Blanchiment à
la vapeur. Denuis que Berthollet à
indiqué Pemploi de Pacide muria-
tique oxigéné pour remplacer dans
le blanchiment des fils et des toiles ,
les longu:s expositions sur le pré,
Chaptal s’est occupé particulière-
ment du perfectionnement des lessi-
ves, et il est parvenu à tirer de l’obs-
curité une pratique grossière d’ou-
vriers ignorans, et à deviner les
nombreuses applications dont elle
étoit susceptible; cette pratique est
ce qu’il appelle le blanchiment à
la vapeur. #. BLANCHIMENT.
Parmi les applications dont le
blanchiment à la vapeur est sus-
ceptible , la plus importante c’estle
lanchissage domestique, Cette opé-
ration dont on peut voir les détails
dans le traité du blanchissage do-
mestique , publié par M. Cadet-de-
Vaux , consiste à échanger le linge à *
Veau de rivière ou de fontaine , à le
passer une lessive composée de douze
livres de sel de soude crystallisé , sur
cent livres ou cent pintes d’eau, et à
le placer ensuite dans un cuvier à
vapeur.
Le cuvier rempli, on le couvre,
on aliume le feu; la lessive qui
égoutte dans la chaudière, ne tarce
pas à bouillir, et la vapeur se ré-
pand dans le cuvier et parvient à
inonder la masse entière.
Après quelques heures de séjour
dans le cufÿier, on retire le linge,
on le lave à petite eau, et on le dé-
gorge ensuite à grande eau ; apres
quoi on le laisse égoutter.
Le linge ainsi blanchi, est net
clair , bien odorant , et d’une blan-
cheur éclatante de lait ; ce procédé
n’exige ni chaux, ni potasse caus-
tique, ni battoirs, ni brosses, et 11
est, comparativement à la méthode
502 VAR
ordinaire, d’une économie dans le
rapport de quatre à sept.
VARIABLE , adj. du lat. vario,
varier, diversifier : sujet à varier.
(Algèbre et géom.) Quantités
variables ; ion appelle ainsi, en
géométrie, les quantités qui varient
suivant une loi quelconque. T'elles
sont les abscisses et les ordonnées
des courbes, leurs rayons oscula-
teurs, etc. On les appelle ainsi par
opposition aux quantités constantes,
qui sont celles qui ne changent
point, comme le diamètre d'un
cercle , le paramètre d’une para-
bole, etc.
On exprime communément les
variables par les dernières lettres
de lalphabet x, y, z.
Quelques auteurs, et principale-
ment les auteurs anglois, au lieu de
se servir de l’expression de quantités
variables, disent des fluentes. Foy.
FLUXION.
VARIANTES , s. f. même ori-
gine que VARIABLE, F7. ce mot.
( Liltérat,) Variantes se dit des
diverses lecons d’un même texte.
Les variantes de la bible. les va-
riantes d'un auteur ; on a recueilli
les variantes.
VARIATION , s. f. même ori-
gine que VARIABLE. (F7. ce mot.)
Changement.
(Mathémal. transcend.) F'aria-
ion , dans le calcul intégral, se dit
d’une manière de différencier , ima-
ginée par M. de Lagrange. Voici à
quelle occasion :
Jean Bernouilli proposa , à la fin
du siècle avant dernier, de trouver
entre toutes les courbes qu’on peut
faire passer par deux points donnés ,
situés dans un même plan vertical,
celle, ie long de laquelle un corps
descendant arriveroit du point le plus
baut , au point le plus bas, dans le
moins de tems possible. Plusieurs
géomètres , et particulièrement mor-
sieur Euler et M. de Lagrange , trai-
térent celte question , et c’est la ma-
nière de diflérencier, proposée par
M. de Lagrange , qu’on est convenu
d'appeler varialion. Consultez les
mémoires de ‘Furin , pour les années
1760 et 17671, et le {roisième vo-
lume du calcul intégral de mon-
sieur Euler,
VAR
(Astron.) farialion est aussi le
nom que les astronomes donnent à
la troisième inégalité de la lune dé-
couverte par T ycho-Brabé, en 1607.
(Hamel Variation de La bous-
sole ; les marins appellent ainsi le
changement de direction de lai-
guilie aimantée, ce que les physi-
ciens nomment plus proprement
DECLINAISON DE L’'AIMANT.
F. ce mot.
La variation où la déclinaison
de Paiguille est proprement l’angle
que Paiguille magnétique, suspen-
due librement , fait avec la ligne
méridienne dans le plan de Phori-
zon ; où un arc de l'horizon compris
entre le vrai méridien et le mériüien
magnétique.
li est infiniment important anx
marins de connoitre la déclinaison
de l’aiguille , qui varie dans chaque
pauage, et d'y avoir égard daps le
calcul de la route ‘du vaisseau.
On observe la déclinaison chaque
jour, autant qu'on le peut , audever
ou au coucher du soleil, lorrque
Pastre montre clairement son disque
dégagé de nuages ou de vapeurs à
Phorizon.
On observe encore la déclinaison
par les azimuths , et cette méthode
est la plus exacte. #oy. AMPLI-
TUDE , AZIMUTH.
On a imaginé différentes hypo-
thèses pour expliquer le phénomene
extraordinaire de la variation dans
la déclinaison de l’aiguil'eaimantée.
Quelques savans ont pensé que-les
terres attiroient Païouille, et ils pré-
tendoient que laiguille avoit une
déviation plus ou moins grande, sui-
vant qu'elle étoit plus ou moins
éloiwnée de quelque grand continent.
D’autres ont eu recours à la contex-
ture de lintérieur de la terre, qui
étant pleine de mines, de rochers,etc.
placés en plus grand nombre vers
les pôles qu'ailleurs, maïs rarement
dans la direction du méridien , obli-
gent l’aiguille à tendre, en général,
vers les poles, mais avec des varta-
Lions.
Plusieurs attribuent la déclinai-
son aux mines d’aimant et de fer,
qui, ayant plus de vertu magné-
tique que le reste de la terre, at-
ürent l'aiguille avec plus de force,
Enûn ,1l y a des physiciens qui
VAR
ont imaginé que les tremblemens de
terre , ou les grandes marées, ont pu
déranger plusieurs parties considé-
rables de la terre, et en changer
Paxe magnétique qui étoit originai-
rement le meme que laxe de la
terre.
Mais toutes ces hypothèses sont
détruites par la varialion de la va-
rialion , c’est-à-dire, par le change-
ment continuel de la déclinaison
dans le même lieu , phénomène sin-
gulier, et cependant démontré par
toutes les observations modernes.
C’est ce qui a engagé Halley à
donner un nouveau système, qui
est le résultat d’une infinité d’obser-
vationset de plusieursgrands voyages
ordonnés à ce sujet par la nation an-
gloise,
Des observations qu’il a recueil-
lies, Halley a imaginé cette hypo-
thèse , que tout le globe entier de
la terre est un grand aimant ayant
quatre poles magnétiques ou points
attraction, deux voisins du pole
artique du monde , deux voisins du
pôle antarctique , et que l'aiguille,
en quelque lieu qu’elle soit, éprouve
Vaction de chacun de ces quatre
pôles , mais toujours une action plus
forte du pole dont elle est plus voi-
sine que des autres,
C’est sur ces principes que Halley
a fait dresser une carte du globe où
toutes les déclinaisons de l'aiguille
aimantée sur tous les parages du
globe , sont marquées par des lignes
courbes prolongées sur tous les points
de la terre où on a rencontré la même
déclinaison ; mais cette carte ne peut
être d'aucun usage pour les naviga-
teurs, parce que la déclinaison a
changé et varié dans les diflérens
parages,.
(Musique ) On entend par va-
rlalions en musique , toutes les ma-
nières de broder et doubler un air,
soit par des dimivutions, soit par
des passages ou autres agrémens qui
ornent et figurent cet air. A quelque
degré qu’on multiplie et charge les
varialions ; il faut toujours qu’à
travers ces broderies on reconnoisse
le fond de Pair que l’on appelle le
simple , et il faut en méme temns
que le caractèrede chaque variation
soit marqué par des différences qui
V'A'R
soutiennent l'attention et prévien-
nent l’ennui.
VARICE , s. f. du latin varixz,
qui s'anifie dilatation d’une veine,
( Chirurgie) On donne le nom
de varices à ces tumeurs molles,
inégales, noueuses ou forfueuses ,
indolentes , livides ou noirâtres,
causées par la dilatation de quelque
veine engorgée d’un sang épais ou
gèné qui s’y rallentit.
VARICOCELE , s. m. du latin
variz , dilatation de veine ou veine
dilatée , et du grec x#an ( kélé) , tu-
meur , hernie.
(Chirurgie) Fausse hernie, ou
tumeur du scrotum , causée par des
varices qui se forment autour des tes-
ticules et des vaisseaux spermati-
ques. C’est la même chose que CIR-
SOCELE. #, ce mot.
VARICOMPHALE , s.m. du lat.
varix , veine dilatée , et du grec 6
g2h6s (omphalos) , nombril.
( Chirurgie) Tumeur variqueuse
de quelques vaisseaux du nombril.
VARIETE, s. f. du latin vurie-
Les , fait de vario , changer, varier:
diversité.
( Hist. nat.) En minéralogie ,
v'ariélés et espèces sont des termes
synonymes , ou plutot les parietés
tiennent lieu d'espèces ; mais en bo-
tique, varielé se dit d’une plante
qui differe de l'espèce par certaines
notes évanescibles ou variabies, soit
par une culture continuée, soit par
la reproduction par grain.
( Liliérat. ) Varielés se dit au
pluriel pour mélange : variétés
morales , variétés lilléraires, va-
riélés philosophiques.
VARI£ETUR çne), expression la-
tine usitée principalement au palais,
pour dire, de peur qu'une chose ne
soil changée. Quand une putie re-
présente quelque pièce , ou quel-
qu'acte dont on veut tirer des induc-
lions , soit par inscription en faux,
ou autrement , on ordonne que, par
chacune des parties et par le juge,
elle sera paraphée ne varietur, pour
prévenir les changemens qu’on pour-
roit y faire.
VARIOLEUX , EUSE , ou VA-
RIOLIQUE , adjectif du latin va-
riolæ.
T7
(/Héd, ) LH se dit de ce qui a rap
503$
504 V AS
port à la petite vérole : la malière
varioleuse , Ll'inoculation vario-
lique. ?
VARIOLEE, s. f, du latin vario-
læ, la petite vérole , et du grec 11006
lithos), pierre : pierre variolée.
(Mineral. ) On a donné ce nom
à des pierres roulées qui présentent à
leur surface de petites protubérances
circulaires de deux ou trois lignes de
diamètre, d’une couleur plus claire
que le fond de la pierre, et auxquelles
on a trouvé quelque ressemblance
avec les grains de la petite vérole ,
d’où vient leur nom.
VARIORUM (cum nolis ).
( Bibliogr. ) Expression latine
en usage parmi les littérateurs et
les bibliographes, et qui sert à dé-
signer une collection d'auteurs an-
ciens et modernes latins , imprimée
avec les notes d’un grand nombre de
commentateurs, cui nolis vario-
ru, où cum seleclis variorum
observationibus. Cette collection
monte à 397 volumes. Consultez la
bibliographie de Debure, pag. 680
du tome 7.
VARIQUEUX, SE , adj. du lat.
varicosus , qui signifie celui qui a
des varices aux jambes.
( Chirurgie) On donne ce nom
aux tumeurs causées par des varices ,
et aux vaisseaux veineux trop di-
latés,
VASCULEUX, SE, ou VASCU-
LAIRF, adj. du lat. vasculum, di-
minutif de vas, petit vase: qui est
rempli de petits vaisseaux.
(-Anat.) L'œsophage est composé
de plusieurs membranes dont il y en
à une appelée vasculeuse, parce
qu’elle est composée d’une infinité
de vaisseaux. )
VASE ( coupe) ,'s. m. du latin
VAS, V'ASIS.
(Architecture , sculpture) Vais-
seau qui est lait pour contenir des l-
quides, mais qui, d'ordinaire, est
plus de parade que d'usage ; c’est
quelquefois un ornement de sculp-
ture isolé et creux’, qui posé sur un
socle, ou sur un piédestal, sert pour
décorer les batimens et les jardins,
En architecture , vase est le corps
du chapiteau corinthien et de com-
posité.
VASE, (bourbe), dusaxon fes,
VAU
humidité; chose humectée : bourbe
qui estau fond de Ja mer , des fleuves,
des étangs, des marais.
(Hist. nat.) Vase de mer ; c’est
un limon gras et onctueux que la mer
rejette sur ses bords , ou qu’elle ac-
cumule dans les anses , les golfes et
autres endroits où ses eaux sont tran-
quilles.
Quelques naturalistes prétendent
qhe cetie vase est principalement
formée des débris d'animaux ma-
rins.
VATICAN, s. m. du dieu Fa-
lican,
( Topographie) Vatican est le
nom d’une des sept collines de la viile
de Rome, ainsi appelée à cause des
oracles et des prédictions quiavoient
coutume de s’y faire par l'inspiration
du dieu #alican ; d’où l’on a fait
valicinivm , et valicinalor, pour
exprimer les prédictions , et ceux qui
les font.
On voit actuellement sur le Va-
lican, le magnifique palais des pa-
pes, et l’église de Saint-Pierre ,
qui passe pour la plus grance et la
plus belle du monde; c’est de jà
qu’on dit les foudres du Falican ,
pour dire les anathèmes de Rome ;
la bibliothèque du Fatican ; des
manuscrits du Vatican.
VAUDEVILLE,, s. m. Corruption
de vau-de-vire.
( Poésie) Sorte de chanson à cou-
plets, qui roule ordinairement sur
des sujets badins ou satyriques. Quel-
ques-uns font remonter l’origine du
vaudeville jusqu’au règne de Char-
lemagne , mais. selon la plus com-
mune opinion, il fut inventé par
Olivier Basselin , foulon de Vire en
Normandie; et comme pour danser
sur ces chants on s’assembloit dans
le val de Vire, ils furent appelés
vaux-de-vire, puis par corruption,
vaudevilles.
L'air des vaudevilles est commu-
nément peu musical; on n’y sent,
pour ordinaire , ni goût, nichant, ni
mesure; mais comme on n’y fait at-
tention qu'aux paroles, lair sert à
rendre la récitation plus appuyée.
Le vaudeville appartient exclu-
sivementaux François, et 1ls en ont
de très-piquant et de très-plaisant.
Boileau, dans son Art poétique &
VE G
consacré quelques vers à exprimer le
caractère libre , enjoué et badin de ce
petit poème. Voici comme il en
parle, après avoir peint lesprit du
poëme satyrique :
D'un trait de cepoëme, en bons mots si fertile,
Le françois né malin créa le Vaudeville ;
Agréable, indiseret, qui, conduit parlechant,
Passe de bouehe en bouche et s'accroît en
marchant.
La liberté francoise en ses vers se déploie ;
Cet enfant du plaisir veut naître dans la joie.
VECTEUR, s. m. du latin velo,
veclum , porter, transporter.
(Astron.) Rayon vecleur; c’est
la distance d’une planète, ou une
ligne qu’on suppose tirée d’une pla-
nète qui se meut autour d’un centre
ou du foyer d’une ellipse , à ce cen-
tre ou à ce foyer. Cette ligne est ainsi
appelée, parce que c’est celle par la
quelle la planète paroît, pour ainsi
dire , être portée, et avec laquelle
elle décrit des dires proportionnelles
au tems , autour du foyer de son or-
bite que le soleil occupe.
VEDETTE, s. f. de l’italien ve-
dette.
(Art milit. ) C’est le nom d’une
sentinelle de cavalerie ; c’est un ca-
valier qui fait le guet pour la garde
d’un camp , d’une place, etc. /et-
lre en vedette , étre en vedette.
VÉGÉTAL, VÉGÉTAUX ,:. m.
du latin vegelo, donner, prendre
de la vigueur.
( Botan. ) On appelle végétaux
ou plantes tout ce qui vient d’une
graine , qui se développe et vit sans
avoir la faculté de se mouvoir volon-
fairement, et qui perpétue son es-
pèce au moyen de ses graines, ou
par quelques moyens équivalens ,
comme par les caïeux, les boutu-
res, etc.
Règne végétal ; c’est une expres-
sion par laquelle on désigne l’en-
semble des végétaux. Le règne vé-
gélal formoit une des trois grandes
divisions des corps naturels, divi-
sions que les naturalistes modernes
ont réduites à deux, attendu, di-
sent-ils, qu’il n’est pas possible de
déterminer d’une manière précise
les limites de ces trois prétendus
regnes; c’est-à-dire , de déterminer
VEI 505
exactement où cesse l'animal, où
commence le végétal, et où finit le
minéral, Mais, comme une distance
infinie semble séparer le végétal et
Panimal de la pierre la plus parfuite
et du fossile le plus travaillé , ils ont
cru qu'il étoit plus raisonnable de
diviser les corps naturels en deux
principaux règnes, savoir : le règne
inorganique ou minéral, et le règne
organisé, végétal ou animal. Foy.
REGNE.
VEGETATION , s. f. du latin
vesgelalio, fait de vegeto , donner ,
prendre de la vigueur.
( Botan. ) La végétation est le
développement successif des parties
qui concourent à la perfection du
végétal.
VEHICULE, s. m. du letin vehi-
culum , fait de veho , porter.
( Aéd.) TH se dit de ce qui sert à
conduire, chasser , pousser, à faire
passer plus facilement. Les purga-
tions servent de véhicule aux hu-
meurs peccantes, pour les .porter
hors du corps. Les artères sont les
véhicules du sang et desesprits,
VEILLE, s. f. du latin vigilia Ÿ
fait de vigilo , veiller: privation du
sommeil de la nuit. d
( Med, ÿ On appelle veille cet
état du corps humain dans lequel
les actions des sens internes et ex-
ternes et des muscles peuvent se faire
facilement , sans trouver aucune ré-
sistance, et ‘recevoir avec la même
facilité impression des objets.
(Botan.) Veilles des plantes ;
c’est la détermination des heures du
jour auxquelles les fleurs des plantes
s'ouvrent , restent épanouies et se
ferment.
(Marine) Veille, à la veille ;
les marins entendent par cette ex-
pression , un objet qui paroit hoxs
de l’eau et surnage, sur-tout en par-
lant des bouées,
Bouée à la veille ; c’est celle qui
flotte sur l’eau verticalement au
dessus de lancre mouillée au fond,
à laquelle elle est liée par son orin.
Ancre de verlle ou ancre à la
veille ; c’est celle qui est suspendue
au bossoir, dégagée de tout ce qui
pouvoit la retenir, et prète à être
mouillée,
506 VEL
(Antiquités) Veille , suivant les
anciens, étoit uve partie de la nuit
qui étoit divisée en quatre veilles.
( Lithurgie ) Veille se dit du jour
qui précede une fete, Autrefois, on
passoit la nuit en oraison pour se
préparer à la célébration d’une fête,
Depuis on a donné ce nom aux au-
tres Jours remarquables , et l’on dit,
dans le langage ordinaire , la veille
de l'entrée du roi, La veille de
mordépart.
VEINE, s. f. du lat. vena.
( Anal, ) Les veines sont des
vaisseaux destinés à recevoir de tou-
tes les parties du corps le sang qui y
a été porté par les artères. Leur struc-
ture est à peu près la même, avec
cette différence que leurs parois sont
plus minces, et que le sang qui y
circule y est soutenu par des valvu-
les qui entre-coupent leur cavité
d'espace en espare,
(Minéral.) Veines métalliques;
. FILONS, MINES. j
( Zechnol, ) Veines de bois ; on
donne ce nom, dans Part de l’ébé-
nisterie , aux bandes ou rayures co-
lorées, droites ou courbes, plus ou
moins larges, plus ou moins claires,
qu’on aperçoit à la surface d’un bois
poli, et qui tranchent avec le fond
de sa couieur.
VEINE, EE , ou VEINEUX, SE,
‘adj. de ce qui est plein de veines,
VELIN, s. m. du latin vitellina,
en sous-entendant pellis, peau de
veau,
({ Technol. ) Peau de veau pré-
parée. Un emploie pour le vélin des
veaux depuis l’âge de huit jours jus-
qu’à six semaines, Les veaux qui ont
le poil blanc font le plus beau velin.
Le vélin le plus beau et le plus
recherché est celui qui est fait de
la peau d’un fœtus, lorsqu’à la bou-
cherie on a tué une vache qui étoit
pleine : on les appelle des velots.
Saint Jérome , et après lui la plu-
art des savans, font honneur de
linvention du vélin à Crates le
grammairien , contemporain d’Atta-
lus, et son ambassadeur à Rome.
Papier vélin; ou appelle ainsi
un päpier uoitant la blancheur et
Pan du vélin, où il ne paroit au-
cune des marques nommées pontu-
dcaux et vergenres.
VEL
VEÉLITES, s. m. du latin veles,
velilis, soldat armé à la légère.
(Art. milu, ) Les véliles étoient
des soldats romains choisis entre les
plus jeunes et les moinsriches. {ls
étoient armés d’une épée, d’un ja-
velot et dun bouclier assez grand
pour mettre son homme à couvert.
Leur javelot étoit une espece de dard
dont le bois avoit pour l'ordinaire
deux coudées de long et un doigt ce
grosseur, La pointe étoit longue d’une
grande palme, et si amenuisée qu’au
premier coup elle se faussoit, de
sorte que les ennemis ne pouvoient
pas la renvoyer, c’est ce qui la distin-.
guoit des autres traits.
il y a dans Parmée françoise un
corps de vélites, composé des cons-
crits que l'ur petite taille n'a pu
faire admettre dans les autres corps.
VELOCITE , s. f. du latin velo-
cilas , fait de velox, vite, qui
va vite; cest la même chose que
VITESSE, ”, ce mot.
VELOURS, s. m. du latin vi/lo-
sur , dont on a fait d’abord velueil,
veluyau, puis velous , et enfin
velours.
(Manuf.) Le velours est une
étoffe de soie couverte à l’endroit,
dun poil épais, court , serré , très-
doux, et dont l'envers est une espèce
de tissu extrémement fort et pressé,
Le velours fut inventé à Gênes
sous Louis XIL; et en 1536, les
sieurs Etienne Turquetti, et Bar-
thelemi Norris, génois, en, établi-
rent une manufacture à Lyon.
Velours de colon ; la fabrique
de ce velours a été imaginée en
Angleterre en 1747.
VELOUTE adj. de VELOURS.
V. ce mot.
(Anal) On appelle dars l’homme
et les animaux, le velouté de les-
tomac, des intestins, de la vessie
et de la vésicule du fiel, la surface
intérieure de ces parties, qui est
comme hérissée d’un nombre infini
de petits filets, comme du velours ,
qui sert à défendre ces parties de
l'impression. trop vive des corps qui
les touchent.
VELTE , s. f. ou VERGE, s. f.
( /Héirol, ) Mesure de liqueur
en usage dans plusieussgays.
La velte de Paris, que l’on ap-
VEN
peloit aussi septier, dans quelques
endroits, contient huit pintes de
Paris.
Dans le système des nouvelles
mesures , velle est le terme vulgaire
employé concurremment avec le
nom de DECALITRE. F. cemot.
ELU, UE, adj. du lat. villosus.
( Botan. ) H se dit en botanique,
de ce qui est garni de poils longs ,
mous, très-sertés : et c’est particu-
liszrement par ce dernier caractere.
que vélu diffère de poilu.
VENDEMIAIRE , s. m. du lat.
vindemia , la vendange.
( Chronol. ) Premier mois de
Vannée de la République francoise.
Ce mois qui a trente jours comme
les autres , commence le 22 septem-
bre , et finit le 21 octobre ; mais
dans l’année qui suitimmédiatement
l’année sextile , ce mois commence
le 23 septembre , et finit le 22 oc-
tobre , parce que l’année sextiie a
six jours complémentaires. Ce mois
est ainsi appelé, parce que c’est
communément le tems des ven-
danges.
VENDREDI, s. m. composé du
Jatin dies, jour, et de Venus, Ve-
neris , la déesse l’énus.
( Chronol.) Sixième jour de la
semaine, consacré autrefois à eus,
dont il a conservé le nom. Il est ap-
pelé dans l’église Z'eria - Sexta ;
c’est. le jour consacré à Dieu chez
les Turcs, comme le dimanche chez
les chrétiens.
VENENEUX , SE, adj. du latin
venenifer, fait de venenum, poison;
qui à du venin.
( Botan. ) Il se dit ordinairement
des plantes ; C’est la même chose
que venimeux; mais celui-ci se dit
plus particulièrement des animaux,
VENERIE, s. f. du latin venart,
chasser : l’art de chasser avec des
chiens courans à toutes sortes de
bêtes, particulierement aux bêtes
fauves.
L’équipage particulier à la chasse
du sanglier se nomme vautrait, et
celui qui sert pour le loup, prend
la dénomination de louvelerie.
L'art de la chasse fat en honneur
dès les tems les plus anciens; la my-
thologie le consacra en lui donnant
VEN 507
des dieux pour inventeurs et pour
protecteurs.
Apollon et Diane l’enseignbrent
à Chiron, pour récompenser s1 jus-
tice : et Diane fut considérée comme
la déesse des chasseurs. C’étoit pour
les Grecs une occupation à liquelle
ils attachoient beaucoup d’impor-
tance ; Persée passoit chez eux pour
le plus ancien des chasseurs; Ale-
xandre , Cyrus, et d’autres grands
hommes de la Grèce , firent de la
chasse un exercice favori , et Xéuo-
phon, exilé ap:ès sa fameuse retraite
des dix mille, composa les Cyeége-
liques ou traité de la chasse, sur
les bords de la Sélenonte, non loin
du mont Pholoë, dont les forèts
nourrissoient une quantité de cerfs et
de sangliers. Les Romains s'adonnè-
rent aussi à la chasse et en firent
une affaire importante : c'étoit l’a-
musement de la jeunesse de Rome.
Emilius donna au jeune Stipion,
un équipage de chasse, semblable à
ceux des rois de Macédoine. Jules-
Césir, Pompée, étoient de grands
chasseurs. Piusieurs auteurs, tant
Grecs que Romains, ont fait l’éloge
de la chasse ; Pline y voit Porigine
des Etats monarchiques.
En France, les rois de la premibre
race se sontréservés de grandes forêts,
et ils y passoient des saisons entières
pour chasser. Gontran, roi d'Orléans
et de Bourgogne, étoit si jaloux de la
chasse , qu’il en coûta la vie à trois
de ses courtisans pour avoir tué ua
cerf dans les Vauges , sans sa permis-
sion, Charlemagne et ses successeurs
wavoient point de séjour fixe, tant
étoit grande leur passion pour la
chasse ; ils alloient successivement
dAix-la-Chapelle, dans P Aquitaine,
et du palais de Casenveil, dans celui
de Verberie. Toutes les assemblées
générales de la nation se terminoient
par une chasse. Cet amusement a
toujours plu aux Francois : il doit
succéder dux fatigues de la guerre ;
il doit même les précéder. Savoir
manier les chevaux et les armes sont
des talens communs au chasseur et
au guerrier. La chasse est l’école
aëréable d’un art nécessaire. L’ha-
bitude au mouvement, à la fatigue ;
l'adresse , la légèreté du corps, si
nécessaires pour soutenir et mème
pour seconder le courage, se pren-
508 VEN
nent à la chasse et se portent à la
guerre. .
VENERIEN , NE, adj. du latin
venereus , fait de Vénus, Veneris,
f'enus : qui concerne ’enus.
(/Héd.) On appelle mal vénérien
ou maladie vénerienne , la grosse
vérole et tous les accidens qui re-
connoissent pour cause un virus con-
tracté originairement par un com-
merce impur; cette ai est ainsi
appelée de Fénus , que les anciens
regardoient comme la déesse de la
beauté et de la volupté.
VENIMEUX , SE , adj. du latin
venenalus , fait de venenum ,
venin : qui a du venin.
(/Heéd.) Ce mot signifie la même
chose que vénéneux ; mais il s’'ap-
plique particulièrement aux ani-
maux ; au lieu que vénéneux se dit
des plantes et des minéraux. Les ser-
pens , les vipères, sont des animaux
Venimeur.
VENIN , s. m. du lat. venenum.
(éd. ) Qualité maligne qui est
en quelques animaux, qui est dan-
gereuse aux autres, qui les tue.
V'enin se dit aussi de certaines
qualités qui se trouvent dans quel-
ques maladies malignes. 1 ÿ a
du venin dans celle fivvre; le
venin de la peste.
VENT ,s. m. du latin ventus.
( Physique ) Météore aérien ;
mouvement de translation de Pair,
par lequel une portion assez consi-
dérable de Patmosphère est poussée
d’un lieu dans un autre, avec une
vitesse plus ou moins grande , et
dans une direction déterminée. ,
Les vents prennent différensnoms
relativement à leur direction, rela-
tivement aux différens points de
Vhorizon où ils souttient.
Celui qui soufile du nord vers le
sud , s'appelle vent de nord.
Celui qui soullle dans une direc-
lion contraire, s’appelle veut de
sud.
Celui qui souffle du couchant au
levant , s'appelle vent d'ouest.
Celui qui souffle du levant au
couchant, s’appelle vent d'est. *
Les vents sont divisés en généraux
ou constans , en périodiques ou
réglés , et en variables.
Les vents généraux ou constans ,
sont ceux qui soufilent toujours du
VEN
même côté. Tels sont les vents
alizés ( V. ce mot), qu'on remar-
que entre les deux tropiques , et qui
soufilent constamment de Pest à
l’ouest , avec seulement quelques
variations périodiques , suivant les
différentes déclinaisons du soleil,
Les vents réglés ou périodiques
sont ceux qui soufflent périodique-
ment d’un point dans un certain
tems , et d’un autre 3 dans un autre
.tems. Tels sont les moussons, qui
soulflent du sud-est, depuis le
mois d’octobre jusqu'au mois de
mai jet du nord-ouest, depuis
le mois de mai jusqu’au mois d’oc-
tobre , entre la cote de Zanguebar
et l'ile de Madagascar. Tels sont
encore les vents de terre et de mer
qui soufflent de la mer à la terre le
matin , et de la tetre à la mer sur le
soir.
Les vents variables sont ceux
qui souftient tantot d’un côté, tantot
d’un autre, et qui commencent ou
cessent sans aucune règle, soit par
rapport aux lieux, soit par rapport
aux tems, et qui sont par conséquent
variables , soit par la direction, soit
par la durée, soit par la vitesse. Pour
la cause physique des vents, con-
sultez les ouvrages de physique.
( Med.) Vents se dit aussi d’un
air renfermé dans le corps des ani-
maux, quand il sort par haut ou
ar bas: c’est la même chose que
FLATUOSITE. F. ce mot.
( Marine) Les marins considèrent
les vents sous différens rapports, re-
lativement à lusage qu’ils en font.
Le premier de ces rapports est la di-
rection. Pour désigner et connoître
la direction du vent , on se sert des
rumbs ou divisions de la boussole,
tracés sur un carton que les marins
appellent rose des vents. Voyez
RUMB , BOUSSOLE.
Le second rapport du vent est sa
vitesse ou sa force : ils en distinguent
les différens degrés ou la rapidité,
per les expressions ci-après : petit
vent, vent foible ou vent mou,
grand vent, gros vent, frais, petit
frais, grand frais, coup de vent ,
grain de vent, bon vent.
Un troisieme rapport du vent est
celui du plus ou moins de faveur
qu’il présente à la route.
V'EN
Vent de bout, celui qui souffle
du point même de l’horizon où l’on
voudroit se diriger.
Vent maniable, cehu qui permet
toutes les manœuvres.
l’ent forcé, celui qui ne permet-
tant pas de faire route au plus près ,
oblige de mettre à la cape.
Vent étale ou vent fait, celui
quisoufile régulièrement et qui paroiît
devoir durer.
Vent arrière ou vent en poupe.
Vent larsue , celui qui fait un
angle obtus avec la route du vais-
seau.
lent de quartier, celui qui est
perpendiculaire à la route du vais-
sean.
Vent de bouline, celui dont la
direction fait avec la route du vais-
seau un angle aigu, et oblige pour
faire route, de s'orienter au plus pres.
Il est ainsi nommé , parce qu’on est
obligé de faire usage des boulines,
Vent au plus près, celui qui fait
avec la quille du vaisseau un angle
le plus aigu possible.
: Vent devant ,: c’est lorsque le
vent vient droit de Pavant du vais-
seau ; ce qui arrive sous voile en
plusieurs cas, ou malgré soi, si le
timonier a mal souverné ; ou si le
vent a sauté tout à coup et s’est
rangé «de lavant ;. ou enfin par la
force des courans ; c’est, ce qu’on
appelle prendre vent devant ou
faire chapelle. Ou bien cela a lieu
volontairement lorsqu'on veut virer
de bord: dans ce, cas on émploie
l'expression donner vent devant,
pour, désigner le, moment où par le
moyeu du gouverpail , on fait pré-
senter la proue du vaisseau droit au
vent, pour l'avoir ensuite sur lau-
itre bord , en continuant de tourner,
et en changeant de coté les. armures
des voiles. V. firer de bord vent
devant.
Un’ quatrième rapport sous lequel
les marins cousiderent le vent,
est celui de sa direction par rapport
à la terre ou aux cotes, Ainsi le vent
de terre , appelé dans quelques en-
droits vent d’amont,(F. AMONT.)
est celui qui vient du coté de la terre,
ou qui souffle de la côte vers la pleine
mer. On Pappelle brise de terre, dans
les parages des pays chaud:, où ces
VEN £e9
vents ont une régularité journalitie,
V’ent du large, ou brise du large,
ou vent d'aval ( V7. AVAL); c’est
celui qui souffle du côté de la pleine
mer et se dirige sur la terre.
Vent traversier ; v. TRAVER-
SIER.
Si l’on considère le vent quant à
la situation des objets, et sur-toutf des
vaisseaux ; comparée à la direction
d’où le vent souffle , il en résulte
un cinquième rapport :
Au vent, cette expression indi-
que Ja situation de l’objet qui est
plus près de la source ou de Porigine
du went que Vautre objet, vais-
seau , etc. avec lequel on le com-
pare , et qui par rapportau premier
se trouve sous le vent, c’est-à-dire,
plus éloigné de la source ou origine
du ventque Pautre.
Sous ce rapport, par lequel on
considère le vent comme un cou-
rant d'air, dont la partie supérieure
est vers la source, le dessus du
vent ou Pavantage du went; qui
se dit quelquefois le veut ,1veut dire
toujours le côté qui est le plus près
de Porigine du vent
Par exemple, lorsque deux esca-
dres sont en présence , Pescadre du
vent est celle: qui est le plus près de
la source du vent ou vers le haut de
ce courant d'air, relativement” à
l’autre ‘escadre ; à laquellé on la
compare : la première a le dessus
du vent ou Pävantasge du vent ,
et Vautre est l’escadre sous le
vent. De: là cette distinction em-
ployée dans toufes choses:: le côté
du vent , et le côté sous le vent.
“Avoir le vent sur un vaisseau ;
c’est être au vent à lui; c’est avoir
l'avantage du vent sur Jui.
Gagner le vent ; c'est à force de
courir des bords et &e louvoyer, ordi-
nairement en compétition avec un
vaisseau ennemi, parvenir à être
plus.élevé dans le vent que lui; ce
quiiest regardé comme un grand
ayxanfage pour combattre avec succes.
Tomber sous le vent ; c’est lors-
quétant désemparé, un vaisseau est
hors d'état de se maintenir dans sa
direction et qu’il a dérivé , ou qu’il
est entrainé hors de sa route , loin
de la source du vent.
Vent dessus ; on dit qu’une voile
a Je vent dessus, ou que le vent est
VEN
sur la voile. lorsqu'il frappe sur la
surface antérieure de cette voile, ce
qui s'appelle une voile coilfée,
510
On dit au contrane , qu'une
voile a le ver dedans, ou que Île
vent est dans la voile, lorsqu'il
frappe la surlace postérieure de cette
voile,
On dit qu'un vaisseau est vent
dessus, vent dedans , lorsqu'un
de ses huniers ou les voiles Œun
des mâts sont coiliées, et l’autre
hunier ou ies voiles de l’autre mât
sont enflées par le vent comme à
Pordinaire ; ce qui s'appelle plus
projiement être en panne.
VENTE , s.f. du latin vendo,
vendre.
(Pratique ) Aliénation à prix
’argent.
Contrat de vente ; cest un acte
par lequel un ces contractans qui est
le senceur, s'oblige envers un autre
qui est l'acquéreur de lui livrer la
propriété et la jouissance de la chose
“onvenue, moyennant un certain
prix,
lente forcée ; Cest celle qui est
faite- pour caure d'utilité publique
ou par autorité de justice; c'est
aussi unervente faite par celui qui
avoit contracté Pohligation de ven-
‘dre;
© Vente se dit aussi; en parlant
d'eaux et forts, de la partie d’une
forêt, d’un bois, qui vient d'etre
coupé, C’est dans ce sens qu’on dit
vider, nettoyer les ventes ; pour
dire ; enlever le Lois qui est coupé.
C'est de là encore qu’on appelle
jeunes ventes, les ventes où le Pois
coupé commence à revenir.
VENTILATEUR , s. m. du Jatin
ventilo , faive du vent, #xposer au
vent: ce qui sert à donner du ‘vent.
(Phys.) Machine par le moyen de
Jaquelie on peut renouveler l'air dans
Jesénéroitsoücerenouvellementpeut
devenir utile ou nécessaire. T'els sont
les vaisseaux , les chambres dés ma-
lades , les hôpitaux, jes salles de
spectacle, et en gén{ral tous les en-
droits où il s’assembie beaucoup de
monde.
Le premier projet
machine fct lu dan
de la société royale de Lorcres, au
mois dé mai 1741. Au mois de no-
ire semblable
are rscemblée
VEN
vembre suivant , M. Triewald, in-
génieur du roi de Suède, éenvit à
M. Mortimer, secrétaire de la société
royale, qu’il avoit inventé une ma-
chine propre à renouveler Pair des
entreponts les plus bas des vaisteaux.
Le célébre Halès a inventé un ver-
tilateur dont on fait maintenant un
usage universel dans la marine. Con-
sultez la description du ventilateur
de|\ Halès, par Demours, médecin
de Paxis, Ja-12, 1744.
VENTOSE , s. m. du lat. ven-
Losus, venteux.
( Chronol. ) Sixième mois de
année de la République françoise :
ce mois qui a trente jours comme
les onze autres, commence le 19
février, et finit le 20 mars; mais
dans année quisuit immédiatement
l’année sextile , ce mois v'enlôse
commence le 20 février et finit le 20
mars ; parcé que l’année sextile a
six jours complémentaires ; ce qui
retarde d’un jour le commencement
de l’année suivante, On a donné à
ce nouveau mois le nom de verlôse,
à cause des grands vents qui souf-
flent ordinairement dans ce mois.
VENTOUSE , s. f. du latin ver-
losus ; plein de vent.
( Chirurgie } Instrument de chi-
rurgie, petit vaisseau ordinairement
de verre, fait en poire, qu'on ap-
plique sur la peau pour attirer avec
violence les humeurs du dedans a
dehors,
( Hydraul.) Ventouse se dit de
l'ouverture d’un petit soupirail qu’on
laisse dans les iuyaux, dans des cou-
duits de fontaine pour faciliter Pé-
chappée des vents, ou pour leur
donner de l’aïr quand il est besoin,
(Archit.) Fentouse de clemi-
née ; ©’est une espèce de soupirail
pratiqué sous la tablette, ou aux
deux angles de lâtre d’une chemi-
née, pour chasser la fumée.
( Jardin. ) Fentouse est encore
une branche surnuméraire et même
défectueuse qu’on laisse à certains
arbres , afin de consumer leur sève ,
et qu’on supprime peu à peu, quand
ils deviennent sages, Sans cette in-
dustrie , les arbres fruitiers four-
miilleroient incessammert de bran-
ches gourmandes et de faux bois:
VENTRE, s. m. dulat,
verler.
VAEIR
{ Anat.) Ce mot se prend en dif-
férens sens, Chez les anatomistes
modernes, il veut dire , dans sa si-
gnification la plus étendue, une
cavité remarquable où sont contenus
quelques-uns des principaux viscères.
À prendre ce terme en ce sens, tout
le corps est divisé en trois ventres ,
dont le plus bas s'appelle communé-
ment Pabdomen ; celui du milieu,
le thorax ; celui d’en haut, la ca-
vité de la tête. Mais on prend ordi-
pairement le terme de ventre dans
-un sens plus déterminé, pour l’ab-
domen et la région d’entre le dia-
phragme et les parties naturelles.
VENTRICULE ; s. m. du latin
ventriculus , diminutif de venter,
ventre: petit ventre.
(nat. ) On donne ce nom à
Pestomac. Il se dit aussi de différen-
les cavités :
Les ventricules du cerveau, les
veutricules du cœur, les ventricules
du larynx.
VENTRILOQUE, s. m. et adj. du
latin venter, ventre, et de loquor,
parler : qui parle du ‘ventre. Por.
GASTRILOQUE , ENGASTRI-
MYTHE.
VENUS , s. f. du latin Yenus,
Veneris, nom d’une des divinités
des anciens,
(-Astron. ) Vénus est aussi le
nom dune des planètes inférieures
qui ‘tourne autour du soleil en 224
jours , à une distance de 25 millions
de lieues,
Vénus est aisée à reconnoître par
son éclat et sa blancheur, qui sur-
‘passent celles de toutes les autres
pianètes,
Les passages de Vénus sur le soleil
en 1761, ont fait connoître aux as-
ironomes les véritables distances du
soleil, et de tou es les planètes au
soleil,
(Hinéral.) Vénus , en termes
de chimie , signifie le cuivre.
VEPRE, s, f. du latin vesper ou
hesperus , Vétoile du berger ou l’é-
toile de Vénus , qui paroit le soir,
quand elle est occidentale.
( Lithurgie ) Partie de loffice
divin, ainsi appelé, parce qu’on
Je disoit autrefois sur le soir,
VERBE, s, m, du latin verbum.
VER St
( Gramm. ) Patie de Poraison
dont le principal usage est de signi-
lier l'affirmation.
VERBERATION, dulatin ver-
bero , battre , et d’ago , agir : l'ac-
tion de battre,
( Physique ) Les physiciens se
servent de ce terme pour expliquer la
cause du son, qui ne provient que
de la werbération de l'air choqué et
frappé en plusieurs manières qui font
les sons différens,
VERGE , s. f. du latin viroa,
sorte de petite baguette longue et
flexible,
(Métrol.) Verge est en certains
pays, une mesure dont on se sert
pour mesurer les terres. On donne
aussi ce nom à une mesure pour les
étoffes.
( Anat. ) Verge est le nom dan
organe destiné par la nature à léjec-
tion de la semence et l'émission de
l'urine. à
(Physique) Verges au plurier ,
se dit d’un météore lumineux que
Pon appelle autrement colimellæ
el fines lenlorii : c'est un assm-
blage de plusieurs rayons de lumière
qui représentent comme des cordes
tendues,
VERGER, s. m. du lat. vrr#4u-
riunr, d’où les Italiens ont fait ver-
ziere, et les Espagnols v'éfgel.
( Jardin. ) Lieu planté d'arbres
fruitiers en plein vent} SA SE
VERGLAS , s, m. du Jat. véidis
lacies , glace verté,
( Physique) On donne ce nom
à la glace qu s'étend ‘et s'attache
sur les pavés, én prenant une fide
très lisse : ce qui rend lé marcher
très-diflicile pour Les hommes ; les
chevaux, etc. ;
VERGUE , s. f. anciennement
VERGE, du latin virga.
( Marine) Pièce de bois légère ,
ordinairement de sapin , longue ,
arrondie; qui sert À supporter les
voiles des vaisseaux, en y attachant
le côté supérieur de la voile. À
VERMEIL, LE , adj. du latin
vermiculus, espèce de petit ver qni
contient une humeur rouge , dont
on teignoit autrefois les draps de
soie : couleur vermeille,
VERMEIL, s. m, même origine
que le précédent,
&xs VER
( Orfévrerie) V’ermeilest le nom
qu’on donne à l’argent doré ; c’est
de l’or amalgamé avec du mercure.
VERMEILLE, s. £. même origine
que VERMEIL,
( Minéral.) On donne ce nom
dans le commerce de la bijouterie,
tantôt à un rubis spinelle , d’une
couleur rouge écarlate ; tantôt à nm
grenat dont la couleur rouge tire un
peu sur lorangé :
La première de ces gemmes est
appelée vermeille orientale ;
La seconde , vermerlle commune
ou occidentale.
VERMICELLE, s. m.de l'italien
vermicello, petit ver , vermisseau.
(Econ. dom.) Nom d’une pâte
faite avec du gruau de froment, pâte
que l’on pétrit fort dure, que lon
sale ‘égérément, et à. laquelle on
ajoute quelquefois quelques pincées
dé safran en poudre , ef qi'ensuite
on. transforme en. cylindres contour-
nés , plus 6u moins gtos, ou en. ru
bans , par le moyen d’une presse
- percée de trous.
Le macaroni, le kagne, le lasä-
gne et le patre, me sont que des
“éspètes devermicelle.
: VERMICULAIRE , adj. du latin
vermiculus , verimisseau : qui à du
rapport aux petits vers.
(Anal), On dit l’appendice
vermiculaire. du cæcum ; les émi-
nences vermiculaires du cervelet ;
le mouvement. vermiculaire des
intestins,
VERMICULANT , TE , adj. du
lat. vermiculus, petit ver.
(Med) H se dit d’une espèce de
pouls semblable au mouvement on-
doyant des vers qui rämpent.
VERMIFUGE,, adj. et $. m. du
lat. vernis, ver, et de fxg6, chas-
ser : qui chasse les vers, ; ÿ
(Hed. JA se dit des remèdes qui
font mourir les vers et les chassent
hors du corps. C’est la mème chose
qwANTHELMENTIQUE. V7, ce
mot.
VERMINEUX , SE , adj. du lat.
vermis , VET:
( Méd. ) Epithète que Pon donne
aux substances ou aux corps dans
lesquels se sont engendrés des vers.
VERMOULU , UE , adj. -du lat.
V: En
vernis, ver, ei de malo, mouire,
quasi vermibus molutus, moulu
par les vers; qui est rongé par les
vers ; qui est plein de vers.
VERNIER ,s. m. nom d'homme,
(Æstron. ) Espèce de division que
Pon emploie dans les instrumens ,
pour subdiviser les degrés et distin-
guer facilement les minutes et les
secondes. Elle est ainsi appelée du
nom de son inventeur. Pierre Ver-
nier, châtelain de Dornans, en
Franche-Comté qui la publia dans
un petit ouvrage imprimé à Bru-
xelles en 1631 , intitulé la construc-
tion, l'usage et les prepriélés du
cadran nouveau. On l’appeloit ci-
devant nonius, quoique Nonius ,
n’en soit pas lPinventeur ; mais ïl
en avoit imaginé une autre qui eut
beauconp de célébrité dans le tems.
VERNIS, s. m. du latin barbare
vernix, la gomme du genièvre.
( Technol, ) On donne ce nom
dans les arts, à toute matitre liquide,
appliquée par ‘couches à la surface
des corps , et qui a la propriété, après
sa dessication ; de les garantir des
-influences.de l'air et de l’eau , et de
les rendre luisans , sans détruire leur
poli et sans masquer m1 altérer leurs
couleurs.
Les Chinoïs et les Japonois, ont
fait usage du vernis très-long-tems
avant nous. Les missionnaires en-
voyés en Chine , fürent les premiers
qui, dans le 15e. siècle , donnèrent
une connoissance confuse du vernis
dont on se servoit en ce pays.
Dans le dix-septième siècle , les
pères Martino, Martini et Kircher ,
en parlèrent avec plus de détaïl, et
le premier françois qui mit à profit
les notions encore vagues de ces mis-
sionnäires , fut le père Jamart , her-
mite, qui Composa un vernis diflé-
rent, il est vrai de celui de la Chine
mais qui passa pour tel et fut très-
recherché, Dès qi'il en eut publié
la composition , beaucoup de parti
culiers chercherent à le perfection
ner et À en compôsér de nouveaux ,
au moyen des différentes combinai-
sons des gommes , dés résines, des
bitumes, etc. Enfin le père d’Incar-
ville, nous apprit que levernis em-
ployé par les Chinois, à couvrir les
jambnis, les planchers de leurs mai-
sons,
VER
sons, et la plupart de leurs meubles,
étoit produit par un arbre qu’ils ap-
peloient £sichou ou {si-chu, ce qui
signifie arbre du vernis. Les bota-
nistes n’ont pas su d’abord à quel
genre de plantes appartenoit cet
arbre, mais il est aujourd’hui re-
connu que cest l’augie ou une es-
pèce de badanier. Le vernis du
Japon provient d’un sumac.
Le vernis doit être inattaquable
par l’eau, transparent et durable ;
il doit s’étendre facilement , sécher
de même , et ne laisser, lorsqu'il est
sec , ni aucun pore, ni écaille. Gr,
les résines et les bitumes réunissent
ces propriétés ; ce sont ces matières
aussi qui font la base des vernis ;
mais il faut les disposer à ces usages
en les dissolvant, en les divisant le
plus qu’il est possible, eten les com-
binant de manière que les vices de
celles qui sont sujettes à s’écailler,
soient corrigés par d’autres. 1
On peut, dit Chaptal, dissoudre
les résines par trois agens : par l’huile
fixe, par l’huile volatile, et par
Valcohol.
On distingue en général deux
sortes de vernis ; les uns qu’on ap-
pelle vernis dessicatifs, parce qu’ils
se sèchent promptement ; et les au-
tres qu'on nomme vernis gras.
Les vernis dessicatifs sont com-
posés de matières résineuses tenues
en dissolution par Palcohol. Lors-
qu’on applique ces vernis, l’alcohol
s’évapore promptement, et laisse les
substances résineuses sous la forme
dun enduit brillant comme une
glace ; mais ces vernis se dessèchent
considérablement à Pair, et se fen-
dert ou se gercent, inconvénient
auquel ne sout point exposés les
veriLis gras.
Les vernis gras se font en dissol-
vant dans des huiles, à laide du
feu , les bitumes ou résines sur les-
quels Palcohol wa point d’action.
Ces veruis ne sont pas sujets à être
altérés par Peau , comme le sont les
vernis à Palcohol, mais le plus or-
dinairement ils sont colorés, et se
sechent plus difficilement,
VEROLE , s. f. du latin barbare
variola , formé de varius , tacheté,
moucheté, marqueté, ou de vari,
mot employé par les Latins pour si-
* Tome IIL,
VER 518
gnifier les taches, les boutons qui
viennent au visage,
( Méd.) Now qui sert à désigner
deux sortes de maladies bien diffé
rentes : la pelile vérole et la grosse
vérole.
La petile vérole est un genre de
maladie inflammatoire , exanthé-
mateuse , le plus souvent épidémi-
que, dont l’éruption consiste en
pustules plilegmoneuses, qui tendent
à la suppuration ; et qui acquièrent
la grandeur d’un poids.
On a tout lieu de présumer que
la pelite vérole à été inconnue aux
Grecs et aux Romains, puisqu’au-
cun médecin de ce tems-ià ne
nous. en à laissé la description , à
moins qu’ils m’aient regardé ces
éruptions comme un vice accessoire
à la fievre, et qu’ils ne les aient con-
fondues avec d’autres fivvres érupti-
ves ; dont ils nous parlent. Ce quil
y a de certain, c’est que les Arabes
sont les premiers qui nous en aient
donné une histoire distincte et dé-
taillée, Rhasès est celui d’entreux
qui en a-le mieux traité. Il ne parle
jamais que d’après l’observation de
la nature : la description qu’il donne
de la petite vérole est si fidelle, que
depuis le tems de ce fameux méde-
cin jusqu’à ce moment, on n’a
presque rien découvert de nouveau
à ajouter à la bonne pratique des
Arabes.
On croit que cette maladie a eu
son origine en Ethiopie ; qu’elle
parut pour la première fois en Ara-
bie, l’année de la naissance de
Mahomet; qu’elle fut transportée
d'Asie en Europe du tems des croi-
sades , et qu’elle a passé d'Europe
en Amérique , lors de la conquête
du Pérou par Fernand Cortez, Por.
INOCULATION , VACCINE.
Grosse vérole, ou maladie ve-
nérienne, où mal napolituin, ou
mal françois ; c’est une maladie
contagieuse , transmise par voie de
génération , ou qui vient à la suite
d’un commerce impur, et dont la
présence se manifeste par des ex-
croissances, des boutons, des exco-
riations ou des ulcères, aux parties
qui ont été exposées au contact im-
médiat du virus.
L'origine de la vérole n’est pas
fort connue. C’est une tradition com-
K k
Sr4 VER
mune que la maladie vénérienne
pes , pour la première fois, dans
‘armée francoise qui éfoit campée
devant Naples ; de là vient que
les Francois l’appellent maladie de
ÎVaples , et les ftaliens, mal fran-
cois ; mais l’opinion la plus géné-
ralement reçue des plus habiles mé-
decins , est que la maladie véné-
rienne vient originairement des In-
des occidentales, et que les Espa-
gnols l’appertèrent desiles de l'Amé-
rique , où elle étoit fort commune
avant que ces peuples y eussent
jamais mis le pied.
La nature du virus vénérien n’est
pas plus connue que son origine ; ce
qu’il y a de mieux connu, c’est que
la verole est une maladie conta-
gieuse , entretenue et propagée par
un virus où un venin qui gâte la
masse des humeurs, et leur fait
prendre son même caractère.
La véritable méthode de guérir
la vérole fut long-tems ignorée,
Enfin l’analogie de plusieurs sym-
ptomes de ce mal, avec, ceux de
beaucoup de maladies de la peau ,
Pefficacité du mercure dans ces der-
nivres, firent soupçonner aux mé-
decins que ce minéral pourroit bien
convenir à la maladie vénérienne.
Bérenger de Carpi, fut, à ce qu’on
croit , le premier qui lemploya ;
?l eut un grand nombre d’imitateurs.
On ne lPadministra d’abord qu’exté-
rieurement sous la forme de fric-
tons ; mais bientot les lumières de
la chimie firent découvrir de nou-
elles routes. ‘
VERRE , s. m. du lat. vitrum
( T'echnol. ) Composition dure,
fragile , entrant en fusion au feu,
brillante et unie dans la fracture,
et préparée par la fusion de sable,
de pierres vitrifiables, et de sel alkali
eu d’oxides métalliques.
L'usage du verre est de la plus
haute antiquité ; il en est parlé dans
es livres de Moïse et de Job; mais
il avoit différens noms que les tra-
ducteurs et les commentateurs ont
rendus par les mots de pierre pré-
cieuse, pierre transparente, crys-
tal, miroir , diamant, verre dia-
phane et glace , à cause de sa res-
semblance avec Peau congelée,.
Aristote demande pourquoi nous
voyons au travers du verre, et poux-
VER
quoi le verre ne peut se plier. Ces
problèmes sont un des monumens
les plus anciens de lexistence du
verre. On peut en placer la décou-
verte au tems de l’invention des
briques et de la poterie ; car lors-
qu'on met le feu à un fourneau à
briques où à poterie , il y a presque
toujours quelques endroits qui sont
convertis en verre.
Lucrèce est le premier poëte latin
qui ait parlé du verre et de sa trans-
parence ; et Pline prétend que Sidon
est la première ville qui ait été fa-
meuse par sa verrerie. Suivant le
même auteur, ce fut sous Tibère,
que lon commenca à faire du verre
à Rome. Un des trois ordres qui
composoient le théâtre de PEdile
Scaurus , étoit de verre, ainsi que
plusieurs colonnes d’un temple situé
dans Vile d’Aradus , et le globe cé-
leste inventé par Archimede. Sous
Néron , on trouva le secret de faire
des vases et des coupes de verre
aussi transparent que le crystal de
roche ; enfin , les anciens savoient
peindre le verre, et ils en forme-
rent les urnes dans lesquelles ils re-
cueilloient les larmes que la douleur
leur faisoit répandre,
On de peut révoquer en doute la
plupart de ces faits; mais ils ne
prouvent pasque le verre ait atteint
dans ces tems reculés, le degré de
perfection qu’il a présentement.
Il nappartenoit qu’à la chimie de
soumettre sa composition et sa fu-
sion à des règles constantes , d’éten-
dre son usage, de multiplier ses
formes , de doubler sa valeur et
d'augmenter son éclat.
L’art de faire le verre est un des
plus beaux présens que la chimie
ait fait aux hommes, Il nous fournit
les vases les plus propres, les plus
commodes et les plus agréables ; il
nous procure les moyens de nous
mettre à l’abri des injures de Pair,
sans nous priver des avantages de la
lumière. La conservation d’une in-
finité de liqueurs lui est due. C’est
par son secours que nous remédions
aux défauts de ‘notre vue , ou que
nous réparons les ravages que le
nombre des années y produit. L?as-
tronomie doit au verre ses plus
grands progrès ; l'usage des grandes
lunettes a perfectionné la connois-
VER
since du ciel, fait découvrir de
nouvelles planètes, de nouvelles
étoiles, de nouveaux mondes entiè-
rement inconnus à l’antiquité. Les
lunettes sont également utiles pour
la navigation, pour la guerre, et
dans tous les cas où il est bon de
découvrir les objets de fort loin.
La physique expérimentale ne doit
pas moins à l’invention du verre.
Sans le verre on ignoreroit peut-être
encore une infinité de phénomènes.
( Optique ) Verre à faceites ;
c’est un verre plan d’un côté et
composé, de Pautre côté, de plusieurs
surfaces planes ; inclinées les unes
aux autres ; ce verre fait voir l’image
d’un objet qu’on regarde au travers ,
autant de fois qu’il y a de surfaces
planes sur son côté taillé à facettes.
Verre ardent ; c’est un verre con-
vexe des deux côtés et qui a la pro-
priété de. rassembler les rayons du
soleil en un petit espace, que lon
appelle foyer.
ous les verres convexes sont ca-
pables de produire cet effet et beau-
coup d’autres , en tout ou en partie ;
mais strictement parlant, on ne
donne ce nom qu’à ceux qui sont
capables de le produire et mème en
g:and.
Verre concave ; c’est un verre
creusé en portion de sphère. Ces
sortes de verres sontou concaves des
deux côtés, ou concaves d’un côté et
plans de l'autre. Les verres conca-
ves ont la propriété de disperser les
rayons de lumière, c’est-à-dire, de
rendre divergens, les rayons qui sont
parallèles , d'augmenter la diver-
gence des rayons déjà divergens, et
de diminuer pour le moins la con-
vergence des rayons convergens; aussi
ces verres produisent-ils trois effets
remarquables :
10. Îls font voir les objets plus
petits qu’ils ne sont ;
20, Ils font voir Pobjet plus près
qu’à la vue simple. ;
30. Ils font voir l’objet avec moins
de clarté.
Verre convexe; c’est un verre
formé de deux segmens de sphère,
appliqués l’un à l’autre par leur plan.
Les verres convexes ont la pro-
priété de réunir les rayons de lumiere
qui les traversent, c’est-à.dire, qu’ils
reudent convergeus les corps paral-
VER 515
lèles, qu’ils augmentent la conver-
gence des rayons déjà convergens,
et que pour le moins, ils diminuent
la divergence des rayons divergens.
Un verre convexe est la même chose
qu'une lentille, et produit les mêmes
effets.
Verre lenticulaire ; C’est un verre
qui a la forme d’une lentille. C’est
la même chose qu’un verre convexe
ou une lentille, Les verresde lunettes
sont de cette espèce.
Verre plan concave; c’est un
verre creusé en portion de sphère,
mais d’un côté seulement, et plan de
l'autre, Les verres plans concaves
produisent les mêmes effets que les
verres concaves des deux côtés,
mais à courbures égales, leurs effets
sont moitié moindres que ceux des
verres COnCaves.
Verres plan-convexes ; c’est un
verre formé d’un segment de sphère :
ce verre est donc convexe d’un côté
et plan de lautre, ce qui Pa fait
nommer plan-convexe.
Lesverres plan-convexes produi-
sent les mêmes effets que les verres
convexes des deux cotés; mais À
courbures égales, leurs effets sont
moitié moindres que ceux des verres
convexes.
(Minéral.) Verre de Moscovie ;
on a donné ce nom au mica en
grandes lames , qu’on trouve dans
quelques montagnes granitiques de
la Russie septentrionale et sur-tout
en Sibérie. Cette dénomination très-
impropre, quant à la nature de cette
substance minérale , vient de ce
qu'elle est employée au lieu de
verre pour les carreaux de fenêtres,
On a beaucoup exagéré leur gran-
deur ; ceux qu’on emploie n’ont
gutre plus de neuf pouces sur six ;
on en fait usage pour les fenêtres des
vaisseaux de guerre , parce qu’ils ont
Pavantage de ne pas se briser par
Pexplosion du canen.
erre de volcan; cest une ma-
tière complétement vitrifiée que re-
jetent plusieurs volcans, C’est com-
munément une espèce d’émail noi-
râtre ou vert, ou de différentes cou-
leurs , il est plus dur que l’émail ar-
tificiel, et communément il fait feu
eontre Pacier.
(Musique) Musique de verres ;
cette musique qui c’est conque en
Kk2
5rÔ VER
France que depuis 1765, est de
l'invention du docteur Franklin ;
et l'instrument nommé harmonica,
est une boite carrée, dans laquelle
sont attachés plusieurs verres ronds
de différens diamètres , et dans les-
quels on met de Peau en différentes
quantités, En passant ledoigt mouillé
sur les bords de ces verres, on en
tire des sons mélodieux , et sembla-
bles à ceux que les Persans produi-
sent en frappant sur sept coupes de
orcelaine remplies d’eau , avec des
Pruettes d'ivoire ou d’ébène. Foy.
HARMONICA.
( Peinture ) Peinture sur verre ;
c’est une idée assez généralement
répandue que art de peindre sur
verre , tel qu’on l’exerca dans le
moyen âge, est entièrement perdu ;
et malgré le traité de Leviel , il y a
encore des personnes qui persistent
à croire que les procédés employés
de nos jours , sont des procédés mo-
dernes, et nullement ceux usités,
il ya quatre ou cinq cents ans,
Les François prétendent que ce fut
d’un peintre de Marseille, qui tra-
vailloit à Rome vers l’an 1509, sous
Jules ET, que les Italiens apprirent
cette peinture, Quoi qu’il en soit de
son origine, cet art est fort déchu de
l'estime dont il jouissoit en France,
vers le onzième siècle, tems où il
étoit au plus haut degré de splendeur,
A présent l'Angleterre est la seule
partie de l’Europe où la peinture sur
verre soit pratiquée avec succès,
parce que le goût de architecture
gothique sy est conservé au point
qu'il y a des particuliers qui sacri-
fient des sommes énormes pour éri-
ger des fabriques dignes du quator-
zieme siècle.
Jarvis a fait de très-beaux vitraux,
“d’après les dessins de feu le chevalier
Reynolds, pour la chapelle de Wind-
sor. Cet habile artiste a suivi les pro-
cédés de Leviel; mais Pexpérience
lui a suggéré plusieurs changemens
et modifications de ses procédés. Les
bases de toutes les couleurs em-
ployées à peindre sur verre sont des
substances métalliques oxidées ; et
toutes les modifications , les mélan-
ges, les calcinations, etc. que lon
conseilla jadis comme indispensa-
bles pour le succes des couleurs’, ne
doivent être attribuées qu’à l’état de
VER
la science à l’époque où les anciens
auteurs ont publié leurs ouvrages ;
aujourd’hui, il faut une marche plus
claire et moins mystérieuse,
Les ouvrages déjà publiés, et sur-
tout le traité de Leviel, donnent
d’excellens conseils pour le travail
du peirtre et les précautions qu’il
doit prendre, Rien ne ressemble plus
à la gravure en manière noire , que
l'opération du peintre sur verre. Con-
sultez , pour les détails , le traité de
Leviel, et leno. 34 des Annales des
arts et manuf. d’Oreilly.
VERRUE, s. f. du lat. verruca.
( Héd. ) On donne ce nom à une
petite excroissance charnue, dure ,
indolente, élevée sur la peau comme
un petit pois.
VERS , s. m. du latin versus,
Versus.
( Poésie ) Paroles mesurées et
cadencées , d’après des règles fixes,
Par le mot vers, on entend le
style poétique astreint aux règles de
la versilication. Si vous n'avez que
la première de ces deux parties, votre
discours sera élevé, nombreux, plein
d'images, vous serez poëte si vous le
voulez, mais vous ne ferez pas des
vers.
Si vous soumettez un style pro-
saïque aux règles de la versification ,
vous nous donnerez des lignes qui
auront tous les compartimens du
vers; mais qui ne seront que de la
prose.
Mais on voit des vers qui ont la
rime, l’hémistiche, le nombre de
pieds, certaines figures, certains
tours poétiques, de la noblesse même
et de la douceur , et qui cependant
n'ont point cette saveur que l’on
goûte dans les bons vers, Quel est
donc le principe qui établitle carac-
tere général du vers ? On a cru que
c’étoit l’inversion , et lon s’est
trompé : linversion est un assaison-
nement qu'on donne à la prose aussi
bien qu’à la poésie. Prenez toutes
les qualités qui peuvent rendre une
phrase prosaïque plus parfaite dans
quelque genre que ce soit, portez-les
à un point plus élevé, ajoutez-y
quelques traits qui fassent sortir le
style du ton ordinaire, même le
plus accompli ; joignez-y les mesu-
res, les rimes, des figures éclatantes
VER
et lumineuses, des inversions pré-
parées et menagées dans un juste
désré de liberté : en un mot , que la
phrase cesse d’être commune dans
son genre , et qu'elle soit soumise
aux règles de la versification, vous
aurez des vers. C’est par le goût
qu’on juge de la bonté des vers : ce
goût quand il est exercé, ne s’y
trompe jamais, et il be
quiconque lit ou fait des vers, Foy.
POESIE , RIME.
VERSE,, adj. du lat. verto , ver-
sum, ou de verso , versalum, tour-
ner, retourner.
( Géom.) Sinus-verse ; le sinws-
verse dun arc est la partie du dia-
mètre qui passe par une extrémité
de l'arc, comprise entre cette extré-
mité et la perpendiculaire,qui tombe
sur le diamètre de autre extrémité
de l’arc. Le sinus-verse d’un arc est
donc l’excès du rayon sur le co-sinus.
VERSEAU , s. m. contraction de
verseur d'eau , où verse eau, en
latin aquarius , ou aquarium , ai-
guière , réservoir d’eau.
( Æstron. ) Onzième signe du
zodiaque, ainsi appelé de la saison
des pluies qui ont lieu dans l'Europe
à l'entrée de l'hiver.
(Æydraul.) Le verseau, dit le
poëte Manilius , est un signe qui,
penché sur son urne, en fait sortir
des torrens impétueux , et influe sur
les avantages que nous procure la
conduite des eaux. C’est à lui que
nous devons l’art de connoitre les
sources cachées dans le sein de la
terre , et c’est lui qui nous apprend à
les élever à sa surface, et à les élancer
vers les cieux où elles semblent se
mêler avec les astres. Ainsi, lPhy-
draulique étoit connue des an-
ciens, et ce n’est point au siècle de
Louis XIV qu’on doit Part des eaux
jaillissantes , comme M. Perrault l’a
imaginé.
VERSET , s. m. diminutif de
vers, en lat. versus , versiculus.
( Bibliologie ) Les cinq livres de
la loi furent anciennement partagés
en cinquante-quatre sections, et cha-
que section fut divisée en versets.
Ésdras passe pour être l’auteur de
cette division, qui vraisemblable-
ment fut imaginée pour Pusage des
interprètes chaldéens. En eïlet,
VER Lio
quand lhébreu cessa d’être la langue
vulgaire des Juifs, et que le chaldéerr
eut pris sa place, ce qui arriva au
retour de la captivité de Babylone ,
on lisoit d’abord au peuple Poriginak
hébreux, ensuite un interprète le
traduisoit en chaldéen , afin que tout
le monde lentendit parfaitement , et
cela se faisoit à chaque période, ou
verset.
VERSIFICATION , du lat. ver-
sus, vers, et de facio , faire : Pac-
tion de faire des vers, manière de
tourner les vers.
(Poésie) La versificalion va
pour objet que le mécanisme des
vers; c’est l’art de les construire ,
relativement à la qualité et à la
place des sons; et la versificalion
francoise est l’art de la structure et
de l’arrangement des vers françois.
Il semble que les poëtes de tous
les pays devroient être assujettis à des
règles communes, puisqu'ils pei-
gnent tous un même objet, qui est
la belle nature; que cet -objet se
ressemble par-tout , et que les cou-
leurs du tableau doivent toujours
être conformes à celles de Poriginal ;
mais les différences qui se trouvent
entre le génie, la marche, Pordre de
construction et les propriétés des idio-
mes dont les peuples se servent, ont
dû donner des caractères bien variés
aux expressions de nos idées et de
nos sentimens. Certains peuples ont
dû avoir dans leur langue des beautés
dont d’autres langues r’étoient pas
susceptibles. Ici, la continuité des
sons a quelque chose de plus rapide
et de plus coulant ; là , on trouve plus
de force et plus de nerf; ailleurs,
plus de noblesse et d'harmonie, ou
plus d’aisance et de variété. Les uns
auront racheté certains agrémens qui
leur manquoient par d’autres qu’on
ne retrouve point chez leurs sui: ins.
Peut-être meme l'habitude nous au-
ra-t-elle fait prendre pour des beau-
tés ce qui ne devroit être considéré
que comme des vices. La rigueur de
certaines regies aura peut-être donné
un air de prix et d’importance à leur
objet. La versification à donc des
principes généraux, qui sont com-
muns à toutes les langues, et des
regles qui sont particulières à cha-
cune, La peinture vraie de l’objet ,
Pexpression et la force des termes ;
518 VER
Vapplication des figures, la clarté,
V’aisance, lPharmonie , le nombre ,
tout cela est de tous les pays et de
toutes les langues ; mais ceux-ci y
pan par une route, et ceux-
à par une autre, parce que les entra-
ves et la gène auxquelles on est assu-
jetti par Pidiome dont on se sert,
varient autant que ces idiômes eux-
mêmes. Les Latins avoient , pour le
mécanisme de leurs vers, lespèce ,
le nombre et la disposition de leurs
pieds. Les François ont ordonné,
pour leurs vers, le nombre des syl-
fabes, mais sans rien statuer pour la
quantité ; seulemert ils y ont ajouté
lirime, que les Latins n’avoient pas ;
comme :’ils avoient voulu par là
compenser une beauté par une autre.
Chez les anciens la rime n’étoit
connue que dans la prose. [ls avoient
fait un ornement du style, de donner
uelquefoiïs la mème désinence à
ne membres de période, et on ap-
peloit cette figure de mots, simuliter
cadens, sinuliter desinens. Ils se
plaisoient aussi quelquefois à faire
rimer les deux hémisliches du vers
pentamètre et de Pasclépiade.
Dans la basse latinité , lorsqu’on
abandonna le vers métrique, c’est-
à-dire, le versrégulitrement mesuré,
pour le vers rhythmique , beaucoup
plus facile, parce que la prosodie n?y
étoit pas observée , et qu’il suffisoit
d’en compter les syllabes sans nul
égard à leur valeur, les poëtes sen-
tirent que des vers privés de nombre
avoient besoin d’étre relevés par l’a-
grément des consonnances : de là,
l’usage de la rime introduit dans les
langues modernes, adopté par les
Provencaux, les Italiens, les Fran-
çois, et par-tout le reste de l’Eu-
rope. #7 RIME , CESURE.
VERSO, s. m. Terme emprunté
da latin, fait de vertere , tourner.
(Bibliogr.) La seconde page d’un
feuillet, celle qu’on trouve après
avoir tourné le feuillet. El est op-
posé à reclo, sous-entendu folio ,
qui est la page qui se présente d’a-
bord.
VERT ou VERD, VERTE, adj.
du latin véridis , qui est de la couleur
des herbes et de la feuille des
arbres.
( Physique ) L’une des sept cou-
VER
leurs primitives dont la lumibre esf
composée , Cest la quatrième en
commencant à compter par la plus
forte, ou ,ce qui est la meme chose,
par la moins réfrangible. #oyez
COULEURS.
Les corps qui nous paroïissent
verts , ne nous paroissent tels que
parce que leur surface réfléchit les
rayons veris en beaucoup plus grande
abondance que les autres.
(Minéral.) Vert de Brunswick ;
c’est une couleur dont la préparation
est due à M. Kasteleyn. Ce vert dont
la consommation est tres-considéra-
ble, tant pour la peinture à l’huile ,
que pour l’impression des papiers à
meubles, se prépare en arrosant des
coupures de cuivre d’une solution de
muriate d’ammoniac dans des vases
fermés.
Trois parties de muriate d’ammo-
niac dissolvent deux parties de cui-
vre, et il en provient six parties de
couleur. Ce beau vert porte en Hol-
lande le nom de vert de Pise. On
le falsifie presque toujours avec de 1a
céruse. à
Vert-de-gris ; c’est un oxide de
cuivre formé par l’acide acéteux. On
le préparoit autrefois en très-grande
quantité à Montpellier; mais au-
jourd’hui on le prépare dans beau-
coup de pays vignobles. Pour cela ,
on dispose des lames de cuivre d’une
largeur proportionnée au vase dans
lequel on opère ; on les recouvre de
marc de raisin ; le tout arrangé cou-
che par couche , on l’arrose avee de
la vinasse ou du mauvais vin fait
avec le marc de raisin fermenté.
Lorsque le cuivre est suffisamment
oxidé par la décomposition de Pacide
acéteux , on le ratisse et on le met
dans des vessies, pour le livrer au
commerce, x
Vert de montagne ; C’est du cui-
vre carbonnaté, vert natif, mélansé
de matières terreuses qui lui don-
nent une couleur pâle.
Vert antique ou vert d'Egypte ;
c’est un marbre brèche, composé de
petites masses d’une belle couleur
vert d'émeruude. Les quatre saper-
bes colonnes qai décorent le salon du
Laocoon , dans k musée Napoléon ,
sont des colonnes de marbre de verf
antique.
On trouve un marbre semblable
VER
dans les montagnes des environs de
Carare , sur la cote de Toscane, près
de la côte de Gênes.
Vert d'azur ; quelques naturalistes
ont donné ce nom au vert de mon-
tagne ou carbonate de cuivre vert,
lorsqu'il se trouve mêlé avec Pazur
de cuivre compacte ou pierre d’Ar-
ménie, qui est un carbonate de cui-
vre bleu.
Vert campan; cest un marbre
primitif qu’on tire de la vallée de
Campan , dans les Pyrénées.
Vert de Corse , en italien verde
di Corsica; c’est une roche primi-
tive formée d’un mélange de sma-
ragdite et de jade limanite. Cette
roche se trouve daps les montagnes
de Serpentine , et d’autres pierres
magnésiennes de l’île de Corse; on
en fait des tables de la plus grande
beauté.
VERTEBRE, s. f. du lat. ver-
tebra, fait du latin vertere, tourner,
à cause que c'est par le moyen des
vertèbres que le corps tourne.
{ Anat. ) Les vertèbres sont les
osqui composent la colonne de l’é-
pine dorsale chez Phomme , les qua-
drupèdes, les cétacés , les oiseaux ,
les reptiles les serpens et les poissons.
C'est aussi à cause de ce caractère
que plusieurs naturalistes les ont
nommés animaux vertébrés, pour
les distinguer des mollusques , des
coquillages , des insectes, des vers
et des zoophytes qui , n’ayant point
de colonne vertébrule et de squelette
osseux intérieur , sont appelés pour
cela animaux invertébrés.
De vertèbre, les anatomistes ont
fait vertébrales , pour désigner tout
ce qui appartient aux vertèbres : les
artères verlébrales ; les ligamens
vertébraux.
VERTEBRITES, s. f. du latin
vertebra , vertebre , et du grec 2190e
(lithos), pierre : vertèbre pétrifiée.
( Minéral. ) On a quelquefois
donné ce nom aux vertèbres fos-
siles.
Les vertèbres fossiles se trouvent
plus fréquemment que les autres
parties des animaux , parce que leur
forme raccourcie les rend moins
sujettes à étre brisées. On a trouvé
plusieurs fois en Sibérie des vertè-
bres déléphans. On voit beaucoup
VER 519
de vertébres de crocodiles dans la
montagne de Saint-Pierre de Maës-
tricht,
VERTEX , s. m. Mot latin qui
signifie haut , sommet, faite.
( Anat.) 1 se dit du sommet de
la tête.
VERTICAL, LE, adj. du latin
verlex , sommet : qui a rapport au
sommet,
( Géom.) Vertical se dit en gé-
néral de ce qui est perpendiculaire
à l'horizon, parce qu'une ligue tirée
par le sommet de notre tete et par la
plante de nos pieds , est toujours
perpendiculaire à horizon.
(Astron.) Cercle vertical ; c’est
un grand cercle de la sphere passant
par le zénith, par le nadir, et per
un autre point de la surface de la
sphère,
L'usage des cercles verticaux est
de mesurer la hauteur des asties et
leur distance au zénith, etde mesurer
les azimuths et les amplitudes orti-
ves et occases. par la distance de ces
cercles au méridien, etc. L
Premier vertical ; Cest celui qui
coupe perpendiculairement le méri-
dien ; il passe par les points d’orient
et d’occident.
Ligne verticale ou ligne aplomb ;
c’est celle qui va du zénith au nadir,
et qui se dirige ver$ le centre de\ la
terre ou: perpendiculairement à ja
surface, Elle est marquée par un
fil auquel on suspend un poids.
Cadran vertical ; c’est un cadran
solaire fait sur un plan vertical ou
pere ione si à l'horizon,
ornt vertical ; c’est le zénith.
Astre vertical; c'est celui qui
passe au zénith d’un lieu.
VERTICALITE, s. f. du latüus
verlex , verlicis, sommet, et d’Aa-
bilitus, habileté, propriété.
(/Hécan. ) Situation d’une chose
placée verticalement,
VERTIQTE, s. f. du lat. vertex,
verlicts , sommet.
(Physique) Faculté qu’a un corps
de tendre vers un côté plutot que
vers un autre. La verticilé de lai-
guifle aimantée est la faculté qu’elle
a de tendre du nord au sud.
VERTICILLE , s. m. du latin
verticillus , espèce d’anneau qui eus
toure les branches des arbres,
520 VAEus
( Bolan.) Assemblage de feuilles
ou de fleurs disposées autour d’une
tige, à la manière des vertebres ,
d’où il tire son nom.
VERTIGE , s. m. du lat, vertigo,
fait de vertere, tourner.
( Méd. ) Maladie du cerveau,
dans laquelle il semble que tous les
objets tournent , et qu’on tourne so1-
même, Il y a deux espèces ou deux
degrés de vertige , l'un simple, l’au-
tre ténébreux. Le simple ne consiste
que dans un tournoiement apparent
des objets externes, sans que la vue
en soit obscurcie. Le ténébreux ,
appelé autrement SCOTOMIE , est
celui dans lequel, non-seulement le
malade s’imagine que tout ce qu’il
voit autour de lui tourne, mais aussi
ses yeux s’obscurcissent, comme s’ils
étoient couverts de nuages, et il
tombe par terreavec des palpitations
de cœur. Ce vertige est ordinaire-
ment l’avant-coureur de l’épilepsie
ou de l’apoplexie,
VESICATION , s. f. du latin
vesica, vessie, et dago, faire:
laction de produire des vessies.
( Chirurgie ) Naïssance des clo-
ches ou vésicules qui se forment
après une brülure de feu ou d’eau
chaude,
Vesication se dit aussi de l’effet
des rémèdes vésicatoires.
VÉSICATOIRE , s. m. du latin
vesicatorium, fait de vesica, vessie.
( Chirurgie ) Remède topique qui
ülcère la peau et fait élever des ves-
sies pleines de sérosités. On l’appeile
ausssi EPIPASTIQUE. Les cantha-
rides sont ordinairement la base des
vésicatoires.
VÉSICULE., 5. f. du latin vesi-
cula , diminut. de vesica , vessie :
petite vessie.
(Anat.) Vésicule se dit souvent
de la poche qui contient le fiel,
qu’on appelle vésicule dû fiel.
Ï1 se dit aussi des vésicules sémi-
nales, qui sont des corps mous,
blanchâtres, noueux, situés obli-
quement entre le rectum et la partie
inférieure de la vessie.
(Ichtyologie) Vésicule aérienne;
c’est un organe placé sous la colonne
vertébrale de la plupart des poissons,
et qui contient de l'air destiné à les
VES
rendre plus ou moins légers, selow
qu’ils veulent monter ou descendre,
VESSIE , s. f, du lat. vesica.
(Anat.) Réservoir membraneux
dans lequel se dépose l'urine. La
vessie est une espèce de poche ou
bouteille membraneuse et charnue,
capable de dilatation ct de resserre-
ment, située au bas de l'abdomen ,
immédiatement derrière lasymphyse
des os pubis, vis-à-vis lintestin
rectum,
VESTALE, s. f. de ’esla, nom
d’une divinité des anciens.
(Hist. rom. ) Les Romains don-
noient ce nom à des vierges consa-
crées à la déesse esta.
Ces prètresses, dont l’ordre venoïit
originairement d’Albe, furent éta-
blies à Rome par Numa Pompilius.
Ce législateur n’en avoit d’abord ivs-
titué que quatre : Servius Tullius,
suivant Plutarque , ou Farquin lPan-
cien , suivant Valere Maxime, et
Denis d’Halicarnasse,enajouta deux.
L’occupation la plus importante
des vestales, étoit la garde du feu
sacré. Ce feu devoit être entretenu
jour et nuit; la superstition avoit
attaché les conséquences les plus ter-
ribles à son extinction, et la vestale
qui Pavoit occasionnée , étoit punie
du fouet par le souverain pontife,.
Les veslales qui avoient violé la
virginité , recevoient un châtiment
bien plussévère quecellesquiavoient
laissé éteindre le feu sacré. Numa les
condamna à être lapidécs. Festus
rapporte une autre loi postérieure ,
qui ordonnoit qu’on leur tranchât la
tète. On croit que Tarquin l’ancien
est le premier qui établit usage de
les enterrer toutes vives; du moins
c’est sous son règne que ce supplice
a eu lieu pour la première fois, et
c’a été depuis la punition des v'esla-
les infidelles à leurs vœux.
L'ordre des vestales dura environ
onze cents ans. Il se maintint long-
tems dans un état de lustre et de
splendeur, Du tems des empereurs ,
il étoit à son plus haut degré d’éiéva-
tion, Il subsista encore quelque tems
sous les princes chrétiens, et paroit
n'avoir été aboli qu’en 589, lorsque
Théodose fit fermer tous les temples
des faux dieux,
VESTIAIRE, s. m. du lat. ves-
V EX
Liarium, dérivé de vestis, habit.
(Hist. anc.) C’étoit, dans l’em-
ire grec, celui qui avoit soin des
Eabits de l’empereur , le maitre de la
garde-robe, Mais vestiaire, chez les
Romains, n’étoit qu'un marchand
d’habits, on un tailleur,
Vesliaire se ditaujourd’hui du lieu
où sont les habits.
VESTIBULE , s.m. du latin ves-
Libulum, composé, suivant Marti-
nius, de vesta et de stabulum , par-
ce que le devant d’une maison étoit
dédiée à la déesse l’esta . et, suivant
Daviler, de vestis et d’'ambulo , par-
ce que C’étoit dans le vestibule que
lon commencoïit à laisser trainer les
robes.
(Architecture ) Entrée dans un
bâtiment, espace, lieu couvert qui
est au devant des salles, et au bas de
l'escalier, pièce qui se présente la
première à celui qui entre, et qui
sert de passage pour aller aux autres.
(Anatomie) Vestibule se dit
aussi, par analogie, de l’une des trois
parties qui composent la portion la
plusenfoncée de Poreille interne , la-
quelle est connue sous le nom de la-
byrinthe; c’est celle de ces trois par-
ties qui est située au milieu.
VESUVIENNE , s. f. du mont
Vésuve.
(Minéral.) Substance minérale,
ainsi nommée par VVerner, parce
qu’elle se trouve fréquemment dans
les produits du mont Vésuve. La vé-
suvienne est d’une couleur brunâtre,
tirant tantot sur le rouge, et tantôt
sur le vert. Elle est quelquefoistrans-
perente , mais plus souvent translu-
cide sur les bords, et même tout-à-
fait onaque.
VETERAN, s. m. du latin vete-
ranus , augmentatif de vetus, ve-
leris, ancien : vieux soldat.
(Hist. romaine) Un vétéran,
dans la milice romaine, étoit un sol-
dat qui avoit vieilli dans le service ,
qui avoit fait un certain nombre de
campagnes , et qui avoit obtenu
son congé et les récompenses dues
à son service, Tous les Romains
étant obligés de servir, on appeloit
dirones ou novicii ceux qui faisoient
leur première campagne; veteres ,
ceux qu avoient servi quelques an-
VI1B 52x
nées, et velerani, ceux qui avoient
servi vingf ans,
(Art milit.) Vétéran se dit au-
jourd’hui des militaires qui, en
considération de leurs années de ser-
vice, ou pour quelqu’autre cause, ont
été admis dans des compagnies sé-
dentaires, nommées compagnies de
vélérans.
VETERINAIRE , adj. et subst.
du latin velerinarius ; qui a soin
des bêtes de somme, qui cencerne
les bêtes de somme , fait de veterina ,
velcrinorum, bêtes de somme.
Art vétérinaire; cest l’art de
connoïître la structure de tous les
animaux utiles, comme chevaux,
bœufs, vaches, moutonset brebis,
leursdiverses maladies, etlesmoyens
de lesguérir.
Cette occupation, digne autrefois
des plus grands hommes, ne fut pas
inconnue aux Aristole, aux Varïon,
aux Columelle, etc. ; mais les au-
teurs qui sont venus après eux au-
roient cru s'avilir, en consignant
dans leurs écrits la pratique d’un art
aussi intéressant ; ils Pont abandon-
né à la tradition , et cette tradition
s’est si fort altérée dans le décours .
qu’au bout de quelques siècles, elle
r’étoitplusreconnoissable; l’art étoit
tombé dans le mépris. et paroissoit
entièrement oublié. Pour en faire
revivre les préceptes, des magistrats
ont obtenu Pétablissement de plu-
sieurs écoles vétérinaires; d’abord à
Lyon, en 1762, etensuite à Alfort,
près Paris, en 1767. Foy. ECOLE
VETERINAIRE.
VIAGER, ÊRE , adj. du vieux
terme de coutume v'age, qui signi-
fie vie , en latin vita : qui dure pen-
dant la vie ; pension viagtre.
VIBRATION, s. f. du latin v;-
bro, lancer, darder, et d’ago,
agir : l’action de lancer.
(Physique) Mouvement alterna-
tif d’aliée et de venue, Il n’y a que les
corps élastiques qui soient suscepti-
bies de vibrations. Ilest de la nature
de ces vibrations , soit qu’elles soient
grandes , soit qu’elles soient petites,
d’être achevées toutes dans des tems
égaux, et elles seroient en effet par-
faitement isochrones, si le ressort
étoit parfait, et qu’il n’y eùt nifrot-
tement, ni résistance de milieu,
Le]
22 VIC
Vibration est aussi employé pour
exprimerdifférensautresmouvemens
réguliers et alternatifs, On suppose
que les sensations sefont par le moyen
du mouvement de vibralion des
perfs, qui part des objets extérieurs,
et est continué jusqu'au cerveau.
Newton suppose que les différens
rayons de lumière font des vibra-
Lions de différentes vitesses, qui ex-
citent les sensations des différentes
couleurs , à proportion de leurs vi-
tesses,
Suivant le même auteur, la cha-
Ieur n’est qu’un accident de lumière
occasionné par les rayons qui exci-
tent un mouvement de vibration
dans un milieu subtil et éthéré , dont
tous les corps sont pénétrés.
(Musique) Fibration se dit, en
musique, des ébranlemens légers
mais sensibles, fréquenset successifs,
qu’éprouve un corps sonore, lors-
qu’il est en action et qu’il est sorti de
son état de repos. Ces vibrations ,
communiquées à Pair, portent à
l’oreille , par ce véhicule , la sensa-
tion du son; et ce son est grave ou
aigu, selon que les vibrations sont
plus ou moins fréquentes dans le
méme fems.
VICAIRE, s. m. du latin pica-
rius , qui alterius vices gerit : celui
qui fait les fonctions d’un autre.
(ist. rom.) Vicaire , dans l’em-
pire romain, étoit un lieutenant que
l’empereur envoyoit dans les provin-
ces où il n’y avoit pas de gouverneur.
L'Italie fut gouvernée par deux vi-
caires. L’un étoit le vicaire d'Italie,
qui résidoit à Milan, et l’autre étoit
le vicaire de la ville, qui résidoit à
Rome.
(Æmpire d'Allem.) Le comte
palatin du Rhin, ou le duc de Ba-
vivre et le duc de Saxe, sont les wi-
caires de l'Empire ; mais ils ne font
leurs fonctions qu'après la mort ou
la démission de l’empereur . pendant
Vinterrègne, et en cas qu'il n’y ait
point de roi des Romains,
(Hist. ecclés.) Le pape a aussi
un grand-vicaire dans Rome, qui
est un cardinal, depuis Pie IV.
Vicaire apostolique ; c’est un
titre que le pape confère à un ecclé-
siastique dans des pays infidèles ou
hérétiques, pour veiller sux la reli-
gion.
VID
V’icaire se dit particulièrement de
ceux qui soulagent les évêques et les
curés dans leurs fonctions,
VICE - VERSA (et) expression
latine retenue en françois , et qui si-
gnige réciproquement.
VICE-AMIRAL, s. m,. 7. AMI-
RAL.
VICOMTE, s. m. du lat. vice
conulis, gen. de comes, qui remplace
un comte.
(Æconom. politig.) Le mot vi-
comte, comme titre d'office, est
très-ancien : cette institution remon-
te jusqu’au tems de la première race.
Le titre de vicomle fut d’abord don-
né aux Jlieutenans ou vicaires des
comtes , qui, chargés en même tems
du commandement des armées et de
l'administration de la justice ; aban-
donnèrent cette dernière partie aux
soins des vicomtes. Dans la suite,
les ducs et les comtes s'étant appro-
priés leurs gouvernemens , qui n’é-
toient auparavant que de simples
commissions , les pzcomles ne tar-
dèrent point à suivre cet exemple ,
et leurs offices furent interdits de mè-
me que ceux desducs et des comtes.
À l’époque de la révolution, les
vicomles étoient des seigneurs dont
les terres étoient érigées en vicomtés,
mais sans autorité m1 juridiction.
(Hist. d'Anglet.) Les anciens
vicomtes d'Angleterre étoient ,
comme en France, des officiers; leurs
fonctionsétoient lesmèmes que celles
des shérifs, avec cette seule difié-
rence que ceux-ci avoient une ori-
gine saxonne , et que ceux-là étoient
upe institution normande,
Les vicomles, tels qu’ils existent
aujourd’hui , datent du tems d’'Hen-
ri VI; ils ont rang dans la chambre
des pairs, après les comtes et avant
les barons.
VIDE , s. m. et adj. de l’allemend
ode , dont nous avons d’abord fait
woide, ensuite vuide , et vide , es-
pace qui n’est pas rempli de ce qui
a coutume d’y être.
(Physique) Les physiciens en-
tendent par vide, un espace dans
lequel ils supposent qu'il n’y a
aucun corps, mi solide, ni fluide ,
ce qui seroit un vide absolu. Il est
impossible qu’il n’y ait pas quelques
espaces vides dè cette nature; les
déplacemens nécessaires pour toutes.
VID
les espèces de mouvement semblent
l’exiger. Mais ces espaces vides doi-
vent être peu considérables: tous ces
grands espaces que nous voyons, ain-
si que tous ceux que des causes phy-
siques nous empêchent de voir, sont
en grande partie remplis de la ma-
tière de la lumière et de Péther, ou
matière subtile; mais ces matières
sont si prodigieusement rares, qu’el-
les résistent infiniment peu aux corps
qui se meuvent dans leur sein, de
sorte que ces corps paroissent se mou-
voir avec autant de liberté que s'ils
exercoient leur mouvemeut dans le
vide.
Vide de Boyle ; on appelle ainsi
lespèce de vide que l’on produit
sous un récipient appliqué à la ma-
chine pneumatique , lorsqu'il en
Pa Pair. Ce vide a pris le nom
de Boyle , parce que ce physicien,
aidé par Papin , a beaucoup perfec-
tionné la machine pneumatique, in-
ventée par Otto de Guerike.
Les principaux phénomènes ob-
servés dans le side, sont que les
corps les plus pesans et les plus légers
y tombent également vite. Toute
espèce de feu et de lumière s'éteint
dans le vide.
La collision d’un caillou et de
Pacier, ne donne point d’étincelle.
Le son ne se propage point.
Une fiole remplie d'air commun
se brise.
Derham a trouvé que les animaux
qui avoient deux ventricules et qui
r’avoient point de trou ovale , mou-
roient en moins d’une demi-minute,
dès la première exhaustion ; une
taupe y meurt en une minute ; une
chauve-souris en sept ou huit.
Les insectes comme les guêpes,
abeilles, sauterelles, semblent morts
au bout de deux minutes; mais apres
avoir été même vingt-quatre heures
dans le vide , ils revivent lorsqu’on
les remet dans Pair libre.
La petite bière s’évente ‘et perd
son goût dans le vide; l’eau tiède
ÿ bout très-violemment.
VIDIAN , NE, adj. du lat. vidia-
nus, fait de Ÿidus Vidius, nom
d’un médecin de Florence.
( Æuat. } I se dit de ce qui a du
rapport au conduit yidius ou ptéry-
goidien,
V1G 523
L’artére vidianne est une petite
artère qui enfile ce conduit, et le
nerf vidian est un rameau de la
seconde branche de la cinquième
paire.
VIERGE, -d f. et adj. du letin
virgo , virginis , fille qui n’a jamais
eu commerce avec un homme.
( Æstron. ) Vierge est le nom da
sixième signe du zodiaque, dans le-
quel le soleil nous paroït entrer le
22 ou le 23 août.
( Peinture) T'einte vierge ; lors-
que le peintre a empâté une partie
de son tableau , il fond ou noie les
teintes les unes dans les autres, pour
en faire perdre à l’œil les différences,
et en rendre les degrés insensibles ;
mais ce travail fait perdre aux tein-
tes de leur fraicheur ; c’est alors que
le peintre qui a la pratique du colo-
ris, place de côté et d'autre des
teintes, qu’on nomme VLeTgEs, parce
qu'il ne les mélange plus sur son
tableau. Il atteint à la perfection de
cette pratique, si cette teinte, toute
fraiche qu’elle est, n’est point dure ,
crue, tranchante , et si elle est du
ten convenable à son plan, et à
l’elfet de la partie qu’elle enrichit
par sa fraicheur et par sa pureté.
Dans ce sens, les {eintes vierges
sont opposées aux teintes sales.
(Agricull. ) Vierge se dit aussi
d’une terre neuve et qui n’a point
rapporté, comme celle des terrains
où lon fouille profondément.
VIGIE , s. f. de l’espagnol pisia,
qui signifie sentinelle,
( Marine ) On appelle vigies ou
roches qui veillent, des sommets,
des rochers ou des bancs de roches,
ou de rocailles, isolés au milieu de
la mer , et quelquefois même hors
de vue des terres , à des distance:
considérables des côtes. Ces dangers
sont d’autant plus à craindre pour les
vaisseaux, que leur peu d’étendue ,
et leur médiocre élévation , ne per-
mettent pas de les apercevoir de
loin.
Les vigies sont marquées sur les
cartes par une ou plusieurs croix.
On appelle vigie ou l’homme en
vigie, un marin qui est monté sur
la tête d’un mât ou sur une vergue
de perroquet, pour découvrir au loin,
en mer® sil y a des vaisseaux à vue
h34 VIG
et en faire le rapport , ou pour cher-
cher la vue de terre.
Il se dit aussi dans les colonies
d'Amérique , des sentinelles établies
dans différens postes, sur les bau-
teurs le long des côtes, pour décou-
vrir les vaisseaux qui passent en mer
ten faire les signaux.
C'est aussi le nom de l'endroit ou
sommet de montagne, où est établie
une pareille sentinelle,
VIGILE , s.
veille,
( Lithurgie ) Les vigiles sont les
Jours qui précèdent immédiatement
les fêtes les plus solennelles. Leur
origine est attribuée à une coutume
de ancienne église, suivant laquelle
les fidèles s’assembloient la veille de
Pâque , pour prier et veiller ensem-
ble , en attendant loffice que l’on
faisoit de grand matin, en mémoire
de la résurrection de J, C. Par la
suite , les Chrétiens firent la même
chose à d’autres fêtes ; mais comme
il s’y étoit glissé des abus, ces vigiles
furent défendues par un conciletenu
en 1322; et à leur place, on institua
les jeûnes, qui jusqu’à présent ont
retenu le nom de vigiles.
VIGNETTE , s. f. diminutif de
vigne , en latin vinea.
( Bibliogr.) On a d’abord donné
re nom aux ornemens que les minia-
turistes peignoient autrefois au haut
des pages des manuscrits , parce que
souvent ils représentoient des pam-
preset des raisins, Après l'invention
de Pimprimerie , ces miniatures fu-
rent remplacées par des gravures en
bois, et dans la suite par des gra-
vures en taille-douce qui conservè-
sent le nom de vignettes , quoique
ces ouvrages n’eussent plus rien de
commun avec lornement nommé
vignelle ; que d’occuper la même
place. Enfin , d'extension en exten-
Sion , on a appliqué le mot de
vignelle, aux gravures qui servent
de frontispices aux livres , ou qui
sont répandues dans le corps de Pou-
vrage,
VIGOGNE , s. f. Corruption de
espagnol vicuna.
( Manufact.) Nom d’un quadru-
pède du genre du lama ; il se dit
aussi de la Jaine qui couvre cet
animal,
f. du latin vigilia,
VIN
La vigogne est célèbre par λ
beauté et la finesse de sa toison.
C’est un animal particulier à la par-
tie haute du Pérou,
La chasse de la v/gogne est la plus
pénible de toutes les chasses ; elle
ne se fait que sur des cimes glacées
où il n’y à aucune habitation, et
dure quelquefois des mois entiers.
VIGUEUR , s. f. du latin YIg0r ;
force pour agir,
( Lillérat. ) On dit quelquefois
vigueur de style, pour dire la force,
Pénergie du style. Le meilleur
“style perd sa vigueur, à mesure
quon le lime et qu’on le polit, On
dit encore, remeltre Les Lettres en
vigueur, pour dire, les faire revivre,
les remettre dans un état florissant.
(Peinture) Vigueur, vigoureux
sont des expressions souvent em-
ployées en peinture , et qui servent
à caractériser les formes et le coloris.
On dit le dessin vigoureux de Mi-
chel Ange, les formes vigoureuses
de l’Hercule Farnèse; on dit aussi ,
la première manière du Guide, fut
mâle et vigoureuse , et la seconde
fut douce et aimable ; le Georgien ,
est un peintre vigoureux.
VIN , s. f, du latin vinum.
( Agricult. ) Ce nom convient à
tous les sucs sucrés des végétaux, qui
par l’effet d’un mouvement intestin
qu’on nomme fermentation, de doux
et opaques qu’ils étoient, sont trans-
formés en une liqueur transparente ,
agréable , plus ou moins piquante ;
mais on le donne plus particulière
ment au suc exprimé des fruits de la
vigne qui a subi cette fermentation ,
et produit le vin proprement dit , la
meilleure de toutes les liqueurs fer-
mentées.
La vigne ou l’arbrisseau sarmen-
teux qui produit le vin, est origi-
paire de Perse,
Les Phéniciens qui parcouroient
souvent les côtes de la Méditerranée,
introduisirent sa culture dans la
Grèce , dans les îles de lArchipel ,
dans la Sicile, enfin en Italie, et
dans le territoire de Marseille. Cette
culture , une fois parvenue en Pro-
vence , s'étendit bientôt sur les cô-
teaux du Rhône , de la Saône , de la
Garonne , de la Dordogne, dans les
territoires de Dijon, vers les rives de
VIN
Ja Marne et mème de la Moselle,
Son succès ne fut pas égal par-tout ,
comme en Bourgogne , dont les pre-
miers ducs se flattoient d’être quali-
fiés seigneurs des meilleurs vins
de la chrélienté, à cause de leur
bonpays de Bourgogne, plus famé
que lout autre en croit de bons
bins.
L’art de faire le vin se perd dans
la nuit des tems : les anciens Egyp-
tiens en connoissoient les procédés ;
ils existent encore sculptés sur les
murs de leurs temples les plus an-
tiques,
Les Grecs et les Romains les
avoient recueillis, et préparoient
une multitude de vins dont les noms
et la célébrité sont passés jusqu’à
nous. Ils en avoient de légers qu’ils
pouvoient boire de suite ; ils en
avoient d’autres qui n’étoient pota-
bles qu'après un tems très-long ;
enfin ils en avoient dont la conser-
valion se prolongeoïit au delà d’un
siècle. Ils mettoient aussi en réserve
du moût plus ou moins concentré
par lPévapgration, et qu’on délayoit
avec de Peu pour en préparer des
boissons. Les habitans de l’Archipel
ont continué à faire de ce raisiné ,
et il est employé aujourd’hui en
Egypte, à faire une espèce de
sorbet.
En Grèce on cueilloit le raisin
avant sa maturité; on le séchoit à
un soleil ardent , pendant trois jours,
et le quatrième on l’exprimoit.
On suit encore ce procédé dans
plusieurs vignobles de l'Espagne, de
litalie ,et sur-tout de Pile de Chypre.
Dans ce dernier pays, la vendange se
fait pendant les mois d'août et de
septembre; les vignes sont basses,
les raisins sont rouges ; le moût se
met à fermenter dans de grands
vases de terre goudronnés intérieu-
rement. Le vin fe plus commun dure
huit à dix ans, mais on en fait de
bien plus durable , puisqu’à la naiïs-
sance d’un enfant le père fait placer
dans la terre une grande jarre remplie
de vin, bouchée hermétiquement ,
et qu’il conserve jusqu’au jour où il
marie cet enfant. Les plus riches des-
tinent sur-tout à cet usage l'excellent
vin de commanderte.
Dazs quelques endroits d'Espagne
"4 Ù. Vd 528
on fait évaporer le suc des raisins
blancs sur un feu doux, jusqu’à une
consistance convenue , avant de le
faire fermenter.
En Toscane on prépare le vin dit
vino sanlo, avec un moût si rap-
proché , qu’il faut la plus forte cha-
leur d’un soleil ardent pour lui faire
subir la fermentation.
Les anciens connoïssoient aussi
Part de cuire et rapprocher le moût.
Les Lacédémoniens le réduisoient
d’un cinquième, et buvoient leur
vin après la quatrième année,
À Rome, pour préparer certains
vins, on poussoit l’évaporation du
moût jusqu’à le réduire à moitié ou
aux deux tiers, et quelquefois même
aux trois quarts. Ainsi concentré ,
il falloit qu’on y excitât la fermen-
tation par la chaleur du soleil, et
qu'on continuât de ly tenir exposé
pendant une longue suite d'années ;
mais enfin, quand ces pins avoient
achevé leur fermentation , ils étoient
si généreux, ou plutôt si forts, si
spiritueux, qu’on ne pouvoit pas les
boire purs.
Galien parle d’un vin qu’on met-
toit aussi au soleil, sur le toit des
maisons.
Enfin, Pline en annonce un au-
tre qui se préparoit spécialement
avec des raisins appiens, dont on
différoit la récolte, et dont le suc
étoit diminué de moitié pan la cuis-
son,
En Espagne, il est quelques vi-
gnerons qui, après avoir évaporé le
suc de raisin , y mettent un quart ou
cinquième de plâtre nouveau. Ces
vignerons savent, on ne sait com-
mert, que le plâtre est avide d’eau ;
quil s’empare de la portion d’humi-
dité qui est encore surabondantedans
le moût; qu’il a la propriété de dé-
composer le tartre , et qu’il diminue
la quantité de celui qui y existe, et
qui y nuiroit,
Les anciens paroissent n’avoir pas
ignoré cette double propriété du plä-
tre, et les Asiatiques avoient aussi
reconnu que cette substance saline
étoit utile dans la préparation de
quelques vins. Nous voyons en effet
qu'en Perse, on prépare le vin de
Schéras dans des cuves spécialement
enduites de plâtre.
Le vin de L'yckaï se prépare avec
L
5:6 VIN
le raisin le plus sucré de la Hongrie ;
on le laisse sur le cep , si la saison
est favorable , ou.on le sèche dans
des fours, si la saison est pluvieuse
et le menace de pourriture, Pour les
procédés suivis en France, dans la
fabrication des vins, consultez %e
Y'raité de M. Chaptal. Ce savant
a examiné avec le plus grand soin la
nature des raisins; il a calculé avec
précision l’infiuence qw’exercent sur
eux les variétés du sol, du climat,
des saisons et de la culture, celle
que produisent sur leurs sucs, sur
les différens procédés de la vinifica-
tion, les degrés de température; et
ensuite : appuyé sur des principes
certains, il propose aux fabricans de
vins les méthodes les plus appro-
priées à leurs différens pays.
VINAIGRE , s. masc, pour pin
aigre.
( Chimie) Le vinaigre est le se-
cond produit de la fermentation que
subit le moüût du raisin, et qu’on
appelle fermentation acéteuse. Plu-
sieurs conditions sont nécessaires
pour obtenir la fermentation acé-
teuse. La premitre est le contact de
l'air extérieur. Il s’agit, pour la
seconde, d’une température supé-
rieure à celle de l'atmosphère; ilne
faut pas qu’elle passe 18 à 20 degrés.
La troisième consiste dans l’addition
des matières étrangkres aux liquides
qu’on veut conveïtir en vinaigre , et
qui, dans ces cas, exercent les fonc-
tions de levain. Ce sont les lies de
tous les vins acides et des vinaigres ,
le tartre rouge et blanc, les rejetons
des vignes et les rafles de grappes de
raisins , de groseilles, d’épine - vi-
nette, le levain du froment et de
seigle, la levüre, toutes les subs-
tances animales et leurs débris. En-
fin, la quatrième et principale con-
dition, est que les liqueurs vineuses,
destinées à étre transformées en pi-
naïgre, soient les plus abondantes en
spitueux; car ce sont les vins les
plus généreux qui produisent cons-
tamment les meilleurs ViLaigres.
Consultez le rot. volume du Cours
complet d'agriculture de Rozicr.
VINDAS, s. m. Co:rrvplion de
l'anglois wirdlass , littéiaiement,
corde tournante.
( Mécan. y Espèce de treuil bori-
Vo
zontal, qui fait l'office de cabestan ,
soit pour lever les ancres, soit pour
d’autres fortes manœuvres et opéra-
tons, dans la plupart des vaisseaux
marchands anglois et autres, On en
retire l’avantage de faire la manœu-
vre avec moins de monde ; mais on
perd en tems ce que l’on gagne en
force.
VINOMETRE, s. m. du latin
vinum , et du grec mérpov (métron),
mesure.
( Chimie) Instrument propre à
mesurer la force du vin. C’est la
mème chose que ŒNOMETRE:
PV. ce mot.
VIOLE , s. masc. de l’espagnol
biola.
( Musique ) C’est ainsi qu’on ap-
pelle, dans la musique italienne ,
cette partie de remplissage qu’on ap-
pelle, dans la musique françoise ,
quinte, ou taille ; car les François
doublent souvent cette partie , c’est-
à-dire , en font deux pour une; ce
que ne font jamais les Italiens.
La viole sert à lier les dessus aux
basses, et à remplir , d’un manière
harmonieuse, le trop grand vide qui
resteroit entre deux. C’est pourquoi
la viole est toujours nécessaire pour
Vaccord du tout, même quand elle
ne fait que jouer la basse à l’octave,
comme il arrive souvent dans la mu-
sique italienne.
VIOLET , TE , adjectif du latin
viola, nom d’une fleur appelée en
francois violette : qui ressemble à la
violelte.
(Phfsique) L’une des sept cou-
leurs primitives, dont la lumière
est composée. C’est;la septième et la
dernière , en commençant à compter
par la plus forte, ou, ce qui est la
méme chose , par la moins réfrangi-
ble. Les corps qui nous paroissent
violels ne nous paraissent tels, que
parce que leur surface réfléchit les
rayons violets en beaucoup plus
grande abondance que les autres.
VIOLON, subs. m. de l'espagnol
biolone.
( Musique) Instrument de musi-
que à quatre cordes, et dont on joue
avec un archet,
Il se dit aussi d’un symphoniste
qui joue du violon dans un orches-
ue. Les violons, dans ce dernier
VIR
sens, se divisent ordinairement en
premiers , qui jouent le "Premier
dessus, et en seconds, qui jouent le
second dessus.
VIRELAI , s. m. composé de pi-
rer, qu'on à dit pour fourner, etde
lai, qui vient de l’allemand Led,
chanson.
( Poésie ) Petite pièce de poésie ,
pour ordinaire comique et plaisante,
dont on aftribue l’invention aux Pi-
cards.
Le virelai moderne est un peu dif-
férent de l'ancien ; il tourne sur deux
rimes seulement, dont la première
doit dominer dans toute la pièce ;
Pautre ne vient que de tems en tems,
pour faire un peu de variété.
Le premier, ou même les deux
premiers vers du virelai se répètent
dans la suite, ou tous deux, ou
séparément , par manière derefrain ,
autant de fois qu’ils tombent à pro-
pos; ef ces vers, ainsi repris, doi-
vent encore former le yirelar.
VIREMENT , s. m. de l’ancien
verbe virer, pour tourner.
( Banque et commerce) VWire-
Mient de parties ; c’est une manie-
re de s’acquitter sans rien débourser ,
ce qui se fait en donnant en paie-
ment un billet, une lettre de change
ou autre effet, ou en cédant à un
tiers la créance qui est due par un
autre. Par cette opération . on chan-
ge de débiteur et de créancier.
Cette facilité de s'acquitter sans
bourse délier, se pratique dans tou-
tes les banques de commerce, éta-
blies dans les principales villes de
l'Europe.
VIRER , du lat. gyrare, tourner
en rond. On à dit anciennement #y-
rer,
(Marine) Ce mot, d’un grand
usage dans la marine, est synonyme
de tourner. ,
Virer au cabestan; cest faire
tourner le cabestan par le moyen de
ses barres,
Virer à pic; c’est virer jusqu’à
ce que le cable soit perpendiculaire
sur l’ancre qui est au fond. On vire
à pic pour se préparer à appareiïller.
irer uUIL Vaisseau el Carène ;
c'est abaitre un vaisseau , ou le
coucher.s: le coté, afin de le ca-
zéner. 7, CARENE,
VIR 227
Vaisseau viré en quille ; c’est un
vaisseau abattu ou couché sur le côté
pour le caréner , jusqu’à avoir dé-
couverte la quille entièrement hors de
l’eau,
V'irer de bord ; c’est, lorsqu'on a
le vent contraire et qu’on louvoie,
faire tourner le vaisseau pour chan-
ger de route, et lui faire prendre le
venf de l’autre côté. Ce mouvement
s'exécute de deux facons, ou en fai-
sant faire le tour à la proue du vais-
seau par le coté du vent, ce qui
s’appelle virer de bord vent devant;
ou en lui faisant faire le four par le
coté sous le vent, ce qw’on appelle
virer de bord vent arrière, ou virer
lof pour lof. La première facon est
la plus commune et la plus avanta-
geuse, parce que le vaisseau ne perd
point de chemin pendant cette ma-
nœuvre , et gagne au confraire au
vent, quand elle est faite vivement.
VIRGULE,, s. f. du lat, vireula,
diminutif de virga , verge : petite
verge.
( Grammaire ) Marque faite en
forme de petit € renversé, qui fait
partie de la ponctuation , et qui sert
à marquer le plus foible repos, et la
moindre des séparations qui peuvent
se trouver, quant au sens, entre les
mots qui concourent à former une
même phrase. or
VIRIL, LE , adj. du lat. virilis ,
fait de vir, homme : qui appartient
à l’homme.
(Physiologie) Age viril; cest
la force de l’âge de l’homme, depuis
30 ans jusqu’à 45.
(Ænalomie) Membre viril ; c’est
la verge de homme.
(Pratique) Portion virile ; Cest
la portion en propriété qu'ont les
père et mère qui succèdent à l’un de
leurs enfans avec ses frères, ou la
portion en usufruit qui appartient
au père, en récompense de Péman-
cipation.
VIRTUEL, LE, adjectif du lat.
virlus , dansle sens de force ou pou-
voir.
( Didactique ) X] se dit des choses
jui ont la puissance de produire tel
ou tel effet, mais qui ne le produi-
sent pas actuellement, 11 est oppos:
à actuel.
528 VIS
VIRTUOSE, s. des deux genres,
‘de l'italien vrirtuoso.
(Beaux-arts) Mot emprunté de
Pitalien , pour signifier un homme
ou une femme qui a des talens pour
les beaux-arts. Il ne s'entend, en
italie, que de ceux qui excellent dans
la musique ou la danse.
VIRUS , s. m. Mot latin qui si-
guifie poison , venin,
{Médecine ) Onentend par virus
une qualité maligne, peruicieuse ,
venimeuse , ennemie de la nature.
Tel est le virus de la vérole, du
scorbut , des écrouelles, de la gale,
de la lépre , de la rage, etc.
De virus , les médecins ont fait
virulent, pour désigner certaines
maladies qui ont un inauvais carac-
tère, leurs causes et leurs symptômes,
ainsi que les odeurs et les saveurs for-
tes et désagréahles.
VIS, s. f. du lat. gyrus, tour,
rond,
(Mécanique) Une des six machi-
nes simples employées en mécani-
que. C’est un cylindre droit aufour
duquel senveloppe ou s’entortille
spiralement un solide quia, suivant
sa grosseur, la forme d’un prisme
parallélogrammique ,; ou triangn-
laire. L'une des faces paraliélogram-
imiques de ce solide s’applique sur la
surface convexe du cylindre; et si
Jon conçoit que ce même solide est
composé ; dans le sens de sa longueur,
d’une infinité de filets parallèles
entr’eux, tous ces filets, en s’entor-
tillant autour du cylindre, à dif-
férentés distances de l’axe, forment
des angles aigus et égaux entr’eux ,
avec des droites qui les rencontre-
roient, et qui seroient parallèles à
l'axe.
Vis d'Archimède, ou pompe
spirale; machine propre à l'éléva-
tion des eaux, inventée par Archi-
mède. C’est un tube, ou canal creux
qui tourne autour dun cylindre , de
mème que le cordon spiral dans ja
vis ordinaire. Le cylindre est incliné
à l'horizon , sous un angle d’environ
45 degrés. Un orifice du canal est
piongé dans Veau. Si, par le moyen
d'une manivelle, on fait tourner la
vis , l'eau s'élevera dans le tube spi-
ral, et se déchargera par Pautre ori-
fce. L'invention de cette machine
VS
est-si simple et si heureuse, que
Peau remonte dans le tube spiral par
sa seule pesanteur. En effet, lors-
qu'on tourne le cylindre , - Peau des-
cend le long du tuyau , parce qu’elle
s’y trouve comme sur un plan in-
cliné.
Cette machine est fort propre à
élever une grande quantité d'eau avec
uue trèes-petite force.
M. Daniel Bernouilli, dans la
section neuvième de son Hydrody-
naïmique , a donné une théorie assez
étendue de la vis d'Archimède, et
des effets qu’elle peut produire
Vis sans fin; c’est une vis dont
l’action est continue du même sens.
C’est principalement en quoi elle
differe des vis ordinaires qui se meu-
vent dans un écrou, et qui cessent
de tourner quand elles ont avancé
de toute leur longueur.
VISAGE, s. m. du latin barbare
visagium , fait de visus.
(Anatomie) Le visage est l’as-
semblage des parties qui composent
le devant de la tête, lefront, les
sourcils, les paupières, les yeux , le
uez , les oreilles, les lèvres, le men
ton, et la peau dont ces parties sont
recouvertes,
VISCÈRE , s. m. du lat. viscus ,
au pluriel viscera, entrailles, fait
de vesci, manger.
(Anatomie) Viscère se dit du
cœur, du foie, des poumons, de
l'estomac, des intestins et autres
parties intérieures de l’homme. On
se sert particulièrement de ce mot,
quand on veut parler de quelque par-
tie des entrailles en paiticulier, par-
ce que le mot d’enirailles n’a poiat
de singulier.
Les anciens ont appelé ces par-
Ues , viscères, à cause que les ali-
mens, en latin vesca , y reçoivent
diverses préparations.
VISCOSITE , s. m. du lat. vis-
cus , glu : qualité de ce qui est vis-
queux, ou gluant.
( Hisl. nat.) Propriété des corps
dont les molécules ont entr’elles une
certaine adhésion, et adhèrent aisé-
ment à d’autres corps. L'huile a une
assez grande viscosité. L'huile de
térébenthine récente en a tres-peu;
elle est presqu'aussi fluide que Peau ;
wais,
VEILT
mais, en vieillissant , elle en acquiert
beaucoup. \
VISIBILITE, s. f. du lat, vrsus,
participe de video, voir, et d’habi-
lilas, disposition, habileté,
(Ph#sique) Propriété qu'ont les
curps de pouvoir être aperçus par le
moyen du sens de la vue.
VISIBLE , adj. méme origine que
VISIBILITE. :.
(Physique), Epithète que Pon
donne à La de qui est l’objet de
la vue ou de la vision, À tout ce
qui transmet, anime ou réfléchit as-
sez de lumière pour affecter l'œil de
manière à produire la sensation de la
vue. |
VISION , s. f. du latin visio,
visionts , fait de video, voir : action
de voir.
( Physique) Les physiciens défi-
nissent la yision, lidée que nous
concevons des objets, en conséquen-
te des impressions qu’ils font sur
Fæil, par le moyen de la lumière.
Les phénomènes de la piston , ses
causes, la manière dont elle s’exé-
cute, sont un des points les plus im-
portans de la physique.
Tout ce que Newton et d’autres
ort découvert sur la nature de la lu-
mière et des couleurs, les lois de
Pinflexion , de la réflexion, et de la
réfraction des rayons, la structure de
l'œil, particulierement celle de la
rétine et des nerfs, se rapportent à
cet'e théorie.
VISIR;; sm. 7. VIZIR.
VISUEL, adj. même origine que
les précédens, ?
(Physique) Epithète que l’on
donne à ce qui appartient à la vue,
ou à la faculté de voir.
Rayons visuels; ce sont des li-
gses de lumière qu’on imagine venir
äe l’objet jusque dans l'œil.
(Perspective) Pornt visuel ; c’est
un point sur la ligne horizontale ,
dans lequel les rayons visuels s’u-
nissenf,
VITAL, LE, adjectif du latin
vilalis, fait de vita; vie : qui sou-
tient , qui entretient la vie.
( Physiologie ) Vital se dit de ce
qu sert à la conservation de la vie ,
et sans quoi Panimal ne sauroit vi-
yie.
4'ome ZX,
VMIE
Les parlies vitales sont le cœur ,
le foie, le poumon , le cerveau.
Les fonctions vilales sont la res-
pration et la circulation du sang.
VITESSE, s. f. Ménage dérive
ce mot du lat. vegelus ; selon d’au-
tres , il viendroit de festus, pour
529
festinus : célérité, grande prompti-
tude, : 1
S'Æ Ey Affection da mouve-
ment, par lequel un corps est ca-
pable de parcourir ün certain espace
en un certain tems.
La vitesse d'un corps est donc le
rapport qu'il y a entre l’espace qu’il
parcourt , et le tems qu’il emploie
à le parcourir,
Pour connoitre cette vilesse, il ne
s’agit, que de diviser lespace par le
tems.
On distingue la vitesse en vitesse
uniforme vilesse accélérée, et
vilesse relardée. On la distinzue
aussi en vilesse absolue, vitesse
relative , et vitesse respective,
Vitesse absolue ;' cest celle d’un
corps, considérée en elle-même, et
sans aucun rapport avec la vitesse
d’un autre corps ; comme lorsqu'on
considère la vitesse d’un cheval qui
fait dix lieues en cinq heures. Sa
vilesse est de deux lieues par heure,
Vitesse accélérée; c’est celle d’un
corps qui , pendant des tems égaux et
successifs, parcourt des espaces qui
vont toujours en augmentant de p'us
en plus; ou celle d’un corps qui par-
court des espaces tous égaux entre
eux , mais dans des tems qui décrois-
sent de plus en plus. Telle est la vz-
£esse dun corps quitombe librement,
et qui va plus vite vers la fin de sa
chute qu’au commencement.
Vitesse relative ; c’est la vitesse
d’un corps, comparée avec celle d’un
autre corps, comme lorsqu'on com-
pare la vitesse de deux chevaux qui
parcourent le même nombre de
lieues, mais dont l’un met plus de
tems que n’en met l’autre à parcou-
rir cet espace. Leurs p/lesses sont
entr’elles, en raison inverse des tems
employés. Si ces deux chevaux mar-
choïent pendant le méme tems, mais
que Pun des deux fit plus de chemin
que l’autre, leurs vitesses seroieut
alors en raison directe des espaces
parcourus,
L 1
Bo VTT
P'itesse respective; C’est la vriesse
avec laquelle Pespace quisépare deux
corps est parcourue, où par Pun des
deux entièrement, où en partie par
Fun, et en partie par Pautre.
On appelle aussi, dans le même
sens, viléssé respeclive , celle avec
laquelle deux corps s’éloignent Pun
de l'autre d’un certain espace, dans
un téems déterminé, quellesque soient
leurs vitesses absolues. »
Vitesse retardée ; est celledun
corps qui, dans des tems égaux et
successifs, partourt des espaces qui
vont toujours en décroissant de plus
en plus: ou celle d’un corps qui par
court des espaces tous égaux entr'eux ;
mais dans des tems qui augmentent
de plus en plus. Tele est la vilesse
“dune boule qu'on roule sur le ter-
rain, et qui se ralentit peu à peu ,
jusqu’à ce que la boule soit réduite/
au repos.
Vitesse uniforme; c’est celle d'un
corps qui parcourt des espaces égaux
en tems égaux. Cette uniformité de
vitesse est possible, mais elle est
tr>s-rare dans l'état naturel, à cause
des obstacles inévitables qui appor-
tent à chaque instant quelque chan-
gement au mouvement des Corps.
Vilesse des corps parcourans des
lignes courbes; suivant le système de
Galilée sur la chute des coïps, syste-
ie reçu aujourd’hui de tout le mon-
de, la vilesse d’um corps qui tombe
verticalement , est à chaque moment
de sa chute, proportionnelle à la raci-
re de la hauteur d’où il est tombé,
Après queGalilée eut découveit cette
proposition, il reconnut qe, si le
corps tomboit le long d’un plan in-
cliné, la pitesse seroit la même que
s’il étoit tombé par la verticale qui
inesure sa hauteur, et il étendit la
même conclusion jusqu'à Passem-
blage de plusieurs plans inclinés qui
feroient entr’eux des angles quelcon-
ques, en prétendant toujours que la
vilesse, à la fin de la chute faite le
long de ces différens plans, devoit
étre lamème que s’ilétoit tombé ver-
ticalément de la méme hauteur.
Cette dernitre conclusion a été ad-
inise jusqu’en 1693, que M. Varignon
en démontra la fausseté, en faisant
remarquer que le corps qui vient de
parcourir le premier plan incliné, et
qui ærive sur le second, le frappe
VAI
avec une partie de la vitesse qui se
trouve perdue ,- et Pempéche par
conséquent d'etre dans le même cas
que sil étoit tombé par un seul plan
incliné ; qui wauroit point eu de
pli. .
VITRE , s. f. du lat. vitria, em
ployé par les auteurs de la basse la
tinité , pour.exprimer les fenêtres
décorées de vitraux, ou assemblage
de plusieurs pièces de verre, pour
donner du jour à un __—:
VITRÉ, EE, adj. dulat. vitreus ,
transparent \
(Physiol.) Humeur vitrée ; c’est
une liqueur gélatirguse tres-clare et
très-liquide , renferniée dans ane
capsüle membraneuse très - fine: et
transparente , qu’on appelle ‘unique
vitrée , et avec laquelle elle forme
une masse à peu pres de la consi:-
tance d'œuf, Elle occupe la plus
grande partie de la capacité du glo-
be de l'œil ;:savoir , presque tout
l’espaice:qui répond à l'étendue dé
la rétine, excepté.un petit endroit
derribre l'uvée, où ile forme. une
fossette dans laquelie ie crystailin
est logé.
VITREUX, SE, adj. du latin
vilreus, transparent.
( Chimie ) {se dit de ce quia de
la ressemblance avec le verre, ou de
ce qui est de Ja nature du verre :!
Wine d'argent vitreuse, subsluncè
vilreuse.
VITRIFIABLE , ou VIFRES-
CIBLE, adj. du lat.witreus ; tians-
parent, d’habilis, habile, propre ,
et ce facio, faire.
( Chimie) Propre à étre changé
en. verre.
VITRIFICATION , s. f. auilat,
vitrum, verre, et de facio, faire :
action de vitrifier.
( Chimie) Opération par laquelle
on parvient à faire le verre pour nos
usages domestiques ;. ou par laquelle
on réduit en verte des substances
terreuses. |
Il y a beaucoup de précautions
à prendre dans la fabrication du
verie : il faut d’abord faire choix
d’excellens creusets, ensuite de
terres pures, et de bons fonéans,
savoir régler la proportion de ces
dérniers , savoir encore proportionner
ou waduer le degré de chaleur , ete.
VIV
Les fondans les plus communssont
Je borax, la polasse, les oxides mé-
talliques, sur-tout ceux du plomb.
VITRIOL, s. m. du lat. vitreo-
lum , couleur de verre.
( Chimie) Nom vulgaire des sul-
fates métalliques : ce sont des subs-
tances saines, formées par la com-
binaison d’un métal avec l'acide sul-
furique.
L’art peut opérer celte combinai-
son avec la plupart des métaux ;
mais jusqu'ici Pon n’a trouvé dans
la nature que quatre métaux com-
binés avec cet acide; savoir : le
fer, le cuivre, le zincet le plomb.
VITRIOLISATION , s. £ da
lat, vitreolum, et d’ago, faire : for-
mation du vitriol.
( Chimie) Opération par laquelle
J2s sulfures métalliques passent à
l’état de sulfate par la décomposition
de la pyrite. On accélère cette dé-
composition en exposant les pyrites
à l'air, et en les arrosant de tems en
tems pour les faire efHeurir après les:
avoir concassées.
VIVACE, adj. du lat. vivaz, qui
vif long-tems , qui a en soi les prin-
cipes d’une longue vie.
( Botan.) On dit qu’une plante
est vivace, quand la durée de sa vie
\a au delà de trois ans. Parmi les
plantes vivaces , il y en a qui
perdent leurs tiges tous les hivers,
mais dont la racine reproduit , tous
le ans, une tige nouvelle , et d’au-
fes qui conservent leurs tiges en
Eiver,
VIVIER , s. m. du lat. vivarium ,
fut de vivo , vivre: parc où l’o
nourrit des bêtes. 1
(Æcon. domest.) Anciennement
le mot vivier signifioit indifftrem-
rient les lieux où toutes sortes d’ani-
tnaux , tant terrestres qu’aquatiques,
étoient réservés en vie ; aujourd’hui
ce mot est particulièrement employé
pour exprimer un réservoir d’eau
ou un très-petit étang, attenant à
l'habitation , et dans lequel on con-
serve les poissons pris dans les rivières
ou les étangs, afin de les trouver au
besoin.
On fait aussi des viviers sur le
Bord de la mer.
Les Romains avoient des yiviers
vo € L3r
eau douce et d’ean salée; où ils
nourrissoient beaucoup d'espèces, de
poissons de mer dans lés uns et daus
Jes autres , pour améliorer leur chdir,
pratique qui.est actuellement totale
ment négligée, quoiqu'on sache g4-
néralement que, les poissons de mer
qui remontent les rivières acqui--
rent de la délicatesse pendant leurs
Voyages. TS Ho
VIVIPARE, adj. et s. du latin
pious, Vivant,.et de pario., èngen-
drer , produire : qui produit des petits
tout vivans. {
(ist. nat.) On donne ce, nom
aux animaux qui mettent bas. des
petits vivans , par opposition à ceux
- qui poudent! des œufs. 5
On distingue déux sortes de pré =
pares , les wrais et les faux; 18
‘prémiers allaitent leurs petits , ds
derniers n’ont point de mamélles ,
et prennent peu de soin de leur pro2
géniture, à
On donne aussi ce nom à plusieurs
poissons dont les petits éclosent dans
le veñtié de leur mere , etentr”autreg
à la blennie ovovipare.
( Botan.) V'ivipare se dit encore
des plantes qui, au lieu de fleurs
produisent de petits rejetons feuillés,
VIZIR, s. m. Corruption de l’arabe
wezir, fait du verbewwazara , porter:
celui qui porte , qui est chargé.
(ist. turque ) C'est la première
charge ou dignité dans l'empire otto-
man. On l'appelle vizir-azem , c’est-
à-dire, grand vizir. Ce fut Amurat
qui, en 1370, établit la charge ce
grand vizir ; pour se décharger des
plus importantes affaires : c’est Je
premier ministre de l’état qui com-
mande l’armée, et préside au divan,
Il ÿ a six autres vizirs qui sont au
dessous de lui ,et conseillers du divan,
dont le grand vizirest le chef. On
les appelie vizitrs du banc où du
conseil, pachas à trois queues.
VOCABULAIRE, s. m. du latin
vocabulum , vocable , mot, terme,
parole,
( Gramm. ) I] se dit de la collec-
tion des mots d’une langue; c’est ce
qu'on nomme autrement dclion-
naire ,; mais on lui suppose moins
détendue.
VOCAL, LE, dl: de lat, vocalis,
2
ss
V'O'
œui a Ja voix bonne , résonnant ,
Bruyant.
( Musique ) Musique vocale ;
c’est celle qui est destinée pour les
voix!, par opposition à rI4S1que tns-
trumentale.
Vocale se prend substantivement
pour exprimer la partie de la mu-
sique qui ‘s'exécute par des voix;
et l’on dit: les symphonies d'un
tl opéra sont assez bien faites,
mais la vocaAzE est mauvaise.
VOIE , s. f." du lat. via, chémin,
route par où l’on va d’un lieu à un
autre.
- (Ecriture) Voie étroite ; on ap-
pelle ainsi, en termes d'écriture, la
voie , le chemin du salut, par oppo-
sition à voie large, pour le chemin
de la perdition.
Voie signifie aussi les lois, les
commandemens de Dieu : Seigneur,
enseignez:moi vos voies,
( Architect. civile ) Ce mot , con-
sidéré comme synonyme,de route et
chemin, ne se dit plus au propre
qu’en pariant des grands chemins des
anciens Romains;,c’est ainsi qu’on
dit: La voie appienne , la voie
Jtaminienne. Hors de là , le mot de
voie nest employé que dans quel-
ques phrases pros erbiales où popu-
laires : Embarrasser La voie publi-
que; cet homme est loujours par
voie et parchemin.
On dit encore : La voie des car-
rosses , la voie des charreltes ; pour
exprimer l’espace qui est entre les
deux roues.
( Chasse) On appelle voie, en
termes de vénerie, Pendroit par où
le gibier a passé , quand on le suit à
la piste ,ou par Podeurou Pimpression
wil a laissée dans l’aïr : On a remis
Les chiens sur les voies.
( Technol.)On appelle vote Vou-
verture que fait la scie dans le bois
qu'on coupe où qu'on fend avec la
scie.
On appelle une porte à claires
voies , celle qui est faite en treillis
dé barreaux de fer, ou de bois, à
à travers laquelle le jour passe.
Voie se dit aussi de ce quon
transporte à chaque voyage qu’on
fait; une soie de moellons , de car-
reaux , de pierres de taille, de plâtre,
de charbon , d’eau, etc,
532
VOLE
( Manufact.) Voie de calandre;
on dit qu'on à donné une voïe de
calandre à une étoffe ou à une toile ,
és faire entendre qwelles ont passé
auit fois de suite sous la calandre,
( Pratique) Voie signifie figuré-
ment, moyen dont on se sert, con-
duite que lon tient pour arriver à
quelque fin. C’est dans ce sens qu’on
dit qu’il faut se pourvoir par les voies
de droil, pour dire qu’il faut avoir
recours à la justice, suivant les for-
mes prescrites par les ordonnances ;
et on appelle voies de fait les actes
de violence qu'on fait sans avoir re-
cours à la justice.
( MHéd.) Premières voies; cette
expression s'applique , en médecine,
aux premiers vaisseaux ou conduits
qui reçoivent les sucs alimenteux ,
avant qu’ils soient changés en sang,
tels que estomac , les intestins , etc.
( Chimie) Woie humide, voie
sèche ; ce sont deux moyens que lo
chimie emploie pour parvenir à dis-
soudre les supstances terreuses et mé-
talliques. La voie sèche emploie le
feu ; la voie humide , les dissolvans.
On a un exemple de la dissolution
par la voie sèche, dans la vitrifica-
tion et la fusion des métaux ou des
terres, soit isolément, soit avec ad-
dition de fondans. Si Pon met ces
mèmes substances dans un acide ou
un autre réactif liquide, et qu’il y
ait dissolution , on les traitera par la
voie humide. Ces expressions sont
principalement d’usage en docimasie.
( Marine) Voie d'eau; c'est une
fente, un trou ou ouverture acci-
dgnteile qui se trouve dans le bois
de la carene extérieure d’un vais-
seau , au dessous ou au niveau à peu
rès de la flottaison , par où Peau de
hi mer peut s’introduire dans lPinté-
rieure du vaisseau. De là ces expres-
sions : Boucher une voie d’eau,
découvrir une voie d'eau , faire
une voie d’eau, aveugler une voie
d’eau.
(-Astron.) Voie lactée; C’est une
espèce de bande lumiueuse qui fait
le tour du ciel, coupe l’échiptique
vers les deux solstices, et s’en écarte
de 60 deg. environ.
Suivant Ovide , la voie lactée est
le chemin qui conduit à lempireet
au palais de Jupiter.
V O
D’autres poëtes en rapportent Pori-
gine à l’embrâsement que Phacton
avoit causé; au lait de Junon qu'Her-
cule avoit laissé tomber de sabouche.
I yen à qui en font le séjour des
amis des héros, comme on le peut
voir dans Manilius, qui décrit fort
au long la situation et la trace de la
voie lactée.
Aristote regardoit la voie lactée’,
comme un météore placé dans la
moyenne région ; mais Démocrite
bien plus ancien, jugea que cette
blancheur céleste devoit être pro-
duite par une multitude détoiles ,
trop petites pour être appercues dis-
tinctement, C’étoit aussi le senti-
ment de Manilius, qui , après avoir
raconté les fables des anciens, ajoute
plus philosophiquement :
An major stellarum turba corona
Contexit flammas et crasso lumine candet
Et fulgore nitet collato claridr orvis.
mais, quoiqu'il soit certain que la
voie lactée tire une partie de son
éclat et de sa blançheur de la lumière
des petites étoiles qui s’y trouvent par
millions, on ne distinguoit pas un
sasez grand nombre de ces étoiles,
pour que lon püût attribuer unique-
ment à cellesqu'ondistingue, la blan-
cheur de la voie lactée , qui est si sen-
sible à la vue simple : telle a été pen-
dant plusieurs siècles , et telle étoit
encore l'opinion de la plupart des as-
tronomes sur les causes de la blan-
cheur de la vote lactée , lorsque les
observations de M. Herschell , sont
venues dissiper tous les doutes à cet
égard. La multitade immense des
étoiles quisont dansla voie lactéene
permet plus de chercher ailleurs la
cause de cette blancheur,
VOIERIE,, s.f. du lat, viaria.
(Æcon. polit.) Voierie quisigni-
fioit autrefois grand chemin , on cer-
taines places publiques adjacentes
aux chemins, se dit aujourd’hui de
la police des chemins et de la juri-
diction qui exerce cette police.
Cette partie de la police a été
connue des Romains; c’est d’eux
que nous avons emprunté le mème
terme, On distingue la grande et pe-
tite vorerie.
VOILE, s, f, du latin velum.
V-OoT 523
(Marine ) Assemblage de plu-
sieurs lés ou bandes de toile , ou au-
tre tissu flexible , formant une sur-
face étendue proportionnée au bâti-
ment, et que l’on déploie et présente
à P’impulsion du vent, peur procurer
une vitesse au vaisseau à travers le
fluide, a
I y a des voiles de différentes for-
mes; les quarrées, les trapésoïdes,
et les triangulaires , où latines,
Dans un bâtiment à trois mäts, on
distingue :
La grand'voile, tenue sur la
grand’yergue et au grand mât,
La voile de misaine ou La mi-
saine , tenue sur la vergue de mi-
saine et au mât de ce nom.
Le grand hunier, le petit hunier,
tenus au grand et au petit mât de
hune sur leurs vergues.
Le perroquet de fougue, qu'on
pourroit appeler Aunier d'arlimon.
Grand perroquet, pelit perro-
quet, tenus sur.leurs vergues aux
mäts de grand et petit perroquet.
Grand perroquet volant et petrs
perroquel volant, appelésaussi par
quelques-uns grand et petit cata-
couas, tenus aussi sur des vergues
au même mât, au dessus du perro-
quef,
La civadière et la contre-civa-
dière, enverguées lune sous le mât
de beaupré , et l’autre plus haut et
en avant de lui,
Voile d'artimon ; cette voile est
de Vespèce des voiles AURIQUES.
F. ce mot.
Il ya outre cela, les voiles d’étai,
les BONNETTES et les FOCS,
V’, ces mots.
On distingue encore les voiles en
hautes et passes,
Les basses voiles sont la grande
voile et la misaine , et aussi quel-
quefois l’artimon.
Les voiles hautes sont les huniers
et les perroquets.
L'outes voiles dehors ; cela se dit
dun vaisseau lorsqu'il a déployé aa
vent ‘toutes les voiles qu’il peut
porter.
Faire force de voiles ; Cest dé-
ployer toutes les voiles que le vais-
seau peut porter, pour marcher avec
plus de vitesse ; ce qui ne se fuit que
dans un cas très-pressant, et nest
pas sans danger.
52% VOI
VOILIER , 5. m. de VOILE,
(Marine ) Ce mot joint à bon
où mauvais, exprime la marche d’un
vaisseau £ous Voile , ét indique celui
qui marche avec vitesse et porte bien
la voilé , ou celui qui n’avance pas
beaucoup sous voile,
VOILURE , s. f. de VOIÉE.
( Marine ) Nom collectif qui si-
guifie toutes les voiles d’un vaisseau.
C’est tout lappareil et Passortiment
des voiles d’un vaisseau,
Voilure se dit aussi de la facon
particulière d'orienter les voiles et
de les porter pour naviguer , suivant
Jes différens vents, ou suivant la
force du vent où l’état de la mer :
dans différentes circonstances.
Régler la voilure ; c’est fixer,
par un ordre du commandant ou par
des signaux convenus , les voiles que
les vaisseaux qui font route ensemble
dans une armée navale, escadre ou
convoi, doivent porter, pour se main-
teuir ensemble, et ne pas se séparer,
Cet ordre est sur-tout pour la nuit.
Voilure se dit encore de l'espèce ,
forme et genre distinctifs des voiles
de différens bâtimens. La voilure
des galiotes, la voilure des cutters.
VOITURE, s. f. du latin vectura,
fait de veho , porter.
(Mécan.) Ce mot se dit en gé-
véral de tout ce qui sert à porter les
choses ou les personnes qu'on veut
faire passer d’un lieu à un autre.
Les anciens avoient' comme nous
des voilures roulantes ; elles étoient
à deux ou à quatre roues. Les chars
qui servoient à porier les images
dés dieux dans Îles pompes et les
cérémonies publiques, n’avoient que
deux roues. Le carpentum fut d'a-
bord la voiture des dtes de qualité
et des vestales : on y afteloit des
chevaux ou des mulets blancs. La
carruque, carruca , et Île pilentum
étoient des voitures couvertes à qua
tre roues qui ne servoient qu'aux pet-
sonnes de qualité. Celles que les Ro-
muus appeloient essedæ, vehicula,
étoient à peu près les mèmes que le
piuentum , et servoient aux memes
us ges.
Outre les voitures roulantes , les
anciens avoient des litiéres et des
chaises à porteurs, dont on ne con-
noit point la forme. La basterne fut
inveaice à Rome , sous les consuls.
V'O'I
La litière étoit portée sur les épaules
des esclaves , au lieu que la basterne
étoit portée par des hètes.
La mode des basternes passa
d'Italie dans les Gaules. Grégoire de
Tours, dit que Deuterie, femme
de Théodebert Ier, , roi de Metz,
voyant sa fille nubile , et craignant
que le roi ne lenlevât, la mit dans
une basterne et y fit atteler deux
taureaux indomptés , qui la préci-
pitérent du baut du pont de Verdun.
Le P, Daniel, dans son histoire de
France , prétend que la basterne
étoit une éspèce de charriot tiré par
des bœufs, et que ce fut dans une
pareille voiture que Clotilde se mit
en route en 493, pour aller célébrer
son mariage à Soissons avec Clovis.
Les derniers rois de [a premiére
race se servoient d’une voiture nom-
mée carpenlon attelée de quatre
bœufs , et s’y faisoient traîner d’or-
dinaire , lorsqu'ils alloient se mon-
trer au peupie et recevoir ses pré-
sens,
Telle étoit la simplicité de nos
ancètres, qu’ils w’avoient pour leur
commodité , ni chars, ni carrosses ;
ils ne se servoient que de chevaux
ou de litières, même dans les céré-
mories les plus pompeuses. Les prin-
cesses et les dames assistoient aux
joûtes, aux tournois et autres fêtes ,
ou sur un palefroi, mêné par deux
palefreniers, où derrière leurs écuyers
sur un cheval de croupe.
Anne de Bretagne, Marie d’An-
gleterre , la reine Claude, la reine
iléonore , Catherine de Médicis et
Elisabeth d'Autriche, firent lewrsen-
trées dans de riches litières décou-
vertes,
L'usage d’aller à cheval dans Paris,
et de monter en croupe , a duré jus-
qu’au règne de Louis XILE.
Les légats faisoient leurs entrées
dans Paris, montés sur une mule ;
les présidens et les conseillers alloient
aussi au parlement sur des mules ;
mais les dames qualifiées usoient
quelquefois de charriots et de coches
ronds , à deux personnes, faits, dit
Favin , de même que les gondoles,
qui ont la poupe et la proue décou-
vertes et le milieu couvert. 7. CAR-
ROSSE , COCHE , LITIERE.
VOIX , s.f. du latin vox, son
qui sort de la bouche de l’homme,
V OL
{ Physiol. ) Il y a des voix arti-
eulées, comme celles de l’homme ;
il ya des voix non articulées, comme
l'aboiement des chiens, le sifflement
des serpens , ie rugissement du lion.
(Musique) Les musiciens distin-
guent généralement les vozx en deux
classes ; savoir, les voix aiguës et
les voix graves. La duférence com-
mune des unes aux autres, est à peu
près d’une octave.
VOL, s. m. du latin volo, voler,
passer vite.
(Ornythologie) L'action par Ja-
quelle les oiseaux et les insectes ailés
se transportent dans les airs.
Pour le mécanisme du vol des
oiseaux , consultez les observations
de M. Hubert, de Genève , sur le
vol des oiseaux de proie ; ainsi
que le traité de Borelit, de motu
animaliumr, et l'ouvrage de M. Bar-
thez , sur la statique des animaux.
{ Fuuconnerie ) Chasse du vol ;
c'est la chasse avec les oiseaux de
proie.
Æquipasge du vol ; c’est la réu-
pion des chiens et des oïscaux pro-
pres à cette espèce de chasse,
Bon vol ; on dit d’un oiseau qwil
fait bon vol, quand il chasse bien.
Vol à la toise ; il a eu, lorsque
Poiseau part du poing à tire d’aile,
pour poursuivre ue perdrix à la
course.
‘Vol à la course ou à lève-cul ;
c’est quand le gibier part.
Vol'à lu renverse ; celui qui a
Lieu lorsque ia perdrix se renverse à
vau-le-vent,
Vol à la couverte ; c’est lorsqu'on
approche du gibier qui est à couvert
derrière une haie,
VOL , (laxcin ), s. m. du latin
vola, pauine de la main, donton a
fait izvolare et volare , ponr déro-
ber avec la paume de la main.
( Pralique ) On comprend sous
ce nom, toutes les manières de pren-
die, soit en cachette, soit par fi-
nesse, soil avec ädresse, soit de
force et avec violence.
Vol se dit aussi de la chose volée.
VOLATIL, E , adj. du lat. volo,
passer vite,
(Chimie) I se dit des parties des
corps, les plus subtiles et les plus
VOL 535
légtres, que l’action du feu fait éle-
ver et dissiper. Il est apposé à ire.
Le mercure , le soufre, lars-nic,
sont des substances tres-voiatiles,
VOLATILE,, s, f. du lat. volo.,
passer vite.
( Ornythol. ) On appelle ainsi
tout animal qui sole. Son usage le
plus ordinaire est au pluriel.
VOLCANISTES ou VOLCA-
NIENS, s. m. de VOLCAN. 7. plus
bas.
( ist. nat.) On donne ce nom
aux naturalistes qui pensent que les
basaites sout des produits de volcans;
ils sont ains1 appelés pour les distin-
guer des zeplunisles où nepluniens,
qui soutiennent que ce sont des pro-
duits de la voie humide, #7, N£EP-
TUNIENS , BASALTE.
VOLCAN , s. m. du latin vulca-
nus, nom d’une divinité du pagi-
nisme , que les anciens ont pris pour
Je dieu du feu, ou pour le feu même.
( Hist. nal.) On appelle ainsi les
montagnes qui vomissent , en cer-
tains tems, de la famée, des flam-
mes, des cendres , des pierres et des
torrens embrasés de malières fon-
dues et vitrifiées.
Les éruptions de ces matières
solides ne se font que par inter-
valles plus où moins éivignés ,
et sont précédées de divers ph:-
nomènes : on entend des mugiss =
mens souterrains ; la terre tremoie
par secousses redoublées , et Pon voit
sortir de la vaste bouche du volcan ,
une coionne de fumée épaisse et
noire , semblable à une masse so-
hide et qui s'élève jusqu'au dessus
des nue:.
Le sable noir, et les cendres dont
elle est composée , tombent comme
une grèle . et couvrent laterre d’une
couche épaisse.
Apres ia sortie de ces matières pul-
vérulentes, rommence Féruption de
Ja lave, qui, comme un fleuve de
feu”, sort tantot par le cratere, et
tanfot par une ouverture latérale
qu'elle se fraie elle-mème dans ie
sein de ia montagne. 2lie coule. eile
s'’avance, et daus sx marohe terrible,
elle renverse, brûle et déhruit tout
ce qui se trouve sur son
Des vilies entières ont été dévorées
par ce torrenf destructeur.
Tei fut ce vaste cowrant.de lave ,
D SALE.
536 V O L
sorti du sein de l’Etna , qui tér mina
son cours en couvrant la ville de
Catane , avant de se précipiter dans
la mer. Tel fut encore celui qui sor-
titen 1794, des flancs du Vésuve,
et qui consuma la ville de la Torre.
C’est un fait connu depuis long-
tems, qu'il n’y a de volcans en
activité que dans les îles où sur les
bords de la mer. On n’en voit pas
un seul dans l’intérieur des conti-
nens, ou même à quelque distance
un peu considérable des côtes.
Le nombre des volcans actuelle-
ment brülans , s’élève à plusieurs
centaines ; mais celui des volcans
éteints, surpasse de beaucoup celui
des volcans en activité.
Buflon disoit qu'on pouvoit
compter cent fois plus de volcans
éteints que de volcuns en activité ;
et si on jugeoit d’après l’Italie, cette
proposition n’auroit rien d’exagére.
Les phénomènes que présentent
les volcans , ont de tout tems fixé
l'attention des hommes; et en même
teins qu’ils répandoient autour d'eux
une épouvante universelle , ils ins-
pir ent aux observateurs de la na-
tur:, le plus vif désir de pénétrer la
ciuse de ces effrayantes convulsions
d'la terre; mais toujours un voile
épais semble Pavoir dérobée à leurs
regards. Pour les diverses théories
des volcans, consultez les ouvrages
de physique et d’histoire naturelle.
VOLÉE, s. f. du latin volo,
passer vite : le vol d’un oiseau.
( Fauconnerie ) Volée se dit de
l’espace que parcourt un oiseau sans
s’arrèter.
( Artillerie) Volée se dit anssi
en parlant d’une pièce de canon , de
cette partie qui prend depuis les
tourillons jusqu’à la bouche.
L'irer à toule volée ; c’est élever
Ja pièce et la tirer en rase campagne
sans lui donner d’objet ni de but,
V’olée est encore un nombre de
ecups de canon , tirés à la fois. Ce
te me employé dans ce dernier sens,
est particulièrement d'usage à la
mer.
VOLER , v. n. du latin volo,
pesser vite: se contenir, se mou-
veir en l'air par le moyen ces ailes.
VOL
( Fauconnerie ) Voler sismifie
chasser avec les oiseaux de proie.
Voler de poing ; c'est jeter les
oiseaux de poing à la poursuite du
gibier.
V'oler d'amour ; cest laisser
voler les oiseaux en liberté.
VOLTE , s. f. de l'italien volla ,
tour.
( Manège) Certain mouvement
que le cavalier fait faire au cheval ,
en le menant en rond,
On dit, faire les six voltes d'une
haleine , manier un cheval sur les
quatre coins de la volle , le mettre
sur les volles , embrasser toute la
volle, passager sur les volles, serrer
la volle, en parlant des divers exer-
cices qu’on fait au manège.
(Art. milit. ) Pole face , faire
le volte face à une troupe devant
l'ennemi, c’est la faire présenter
devant ; c’est tourner le visage à
l'ennemi qui poursuit,
VOLUME , s. m. du latin volvo,
volulunm , rouler , tourner.
( Bibliographie ) Livre relié ou
broché; les livres étoient ainsi ap-
pelés chez les anciens, parce qu'ils
étoient composés d’une ou plusieurs
feuilles attachées les unes aux au-
tres et roulées autour d’un bâton ap-
pelé cylindrus , dont lesextrémités
ou boutons étoient nommés wmbi-
lici ou cornua. Les deux cotés ex-
térieurs des feuilles ou les tranches
s’appeloient fronles, et les extré-
milés du bâton étaient ordinaire-
ment décorées de petits morceaux
d'ivoire , quelquefois enrichis d’or
et de pierres précieuses : c’est sur
ces extrémités que l’ou meïtoit le
titre de l’ouvrage.
Les feuillets qui composoient les
volumes ou rouleaux ,; se nom-
moient pages , paginæ, du mot
pangcre , lier ensemble. Foyez
TOME , LIVRE.
(Physique) Volume se dit aussi
de la grandeur ou lPétendue d’un
corps. Cette étendue est foujours
limitée par des surfaces ; et c’est le
plus ou le moins de surface non
interrompue qui détermine le vo-
lume. Le volume d'un corps est
donc la quantité de matière , consi-
dérée en tant qu’elle occupe une teile
quantité d'espace,
VOM
Un centimètre cube d’or et un
centimètre cube de bois, sont égaux
en volume, mais non en pesanteur
ni en densité; parce qu'entre les
parties des corps, il y a des espaces
vides de leur propre substance ; aussi
s’en faut-il de beaucoup que la ma-
tière propre ou les parties dun corps
remplissent exactement tout le #o-
lusne de ce corps.
( Musique ) Folume se dit en-
coxe en pariant de la voix, de l’éten-
due ou Pintervalle qui est entre le
son le plus aigu et le son le plus
grave qu’elle peut rendre. Le volume
des voix les plus ordinaires est d’en-
viron huit à neuf tons: les plus
grandes voix ne passent guère les
deux octaves en sons bien justes et
bien pleins.
VOLUTE , s. f. du latin voluta,
fait de volulo , rouler, tourner en
rond,
( Ærchil. ) Entoirement en ligne
spirale qui fait le principal orne-
ment des chapiteaux de la colonne
ionique et de la colonne com-
pesite.
VOLVE, s. f. du latin vo/va ,
fait de volvo , entourer.
( Botan. ) C'est le nom qu'on
donne à l’enveloppe radicale de tou-
tes les espèces de champignons:
On dit d’un champignon qu’il est
volvé, quand il est pourvu d’une
volve. È
VOLVULUS , s. m. mot latin,
fait de volvo , tourner.
(Méd.) Mot latin qu’on a con-
servé en françois pour désigner une
espèce de maladie qui ressemble à
Ja passion iliaque , et qui est ainsi
appelée , parce que les’ intestins de
ceux qui en meurent, paroissent en
g'ielque sorte entortillés Les uns avec
les autres,
VOMER , s. m. Mot latin qui
signifie suc de charrue.
( Ænal. ) Nom d’un os qui forme
Ja partie postérieure de la cloison du
nez; il est ainsi nommé, parce que
sa figure approche d’un carré obli-
que , etressemble assez à un soc de
charrue , renversé de bas en haut.
VOMIQUE, s. f, du lat. vornica,
abcès , apostume. |
( Méd. ) Ce terme signifie pro-
pement un abcès enkisié dans Je
VAONT. 537
poumon ; c’est-à-dire, un amas de
pus enveloppé d’ane membrane,
dans la substance du poumon. Il
peut s'en formeraussi dans les autres
viscères, comme dans le mésentbre,
dans les reins, dans le foie, etc.
Quand Pabcès se crève , et que le
pus s’évacue par quelque voie natu-
relle, le malade peut guérir.
VOMISSEMENT , s. m. du lat.
vomilus ou vonutio , fait de vomo,
vomir : l’action de vomir.
(Méd. ) Contraction spasmodi-
que et rétrograde des fibres muscu-
laires de Pæsophage , de lestomac
et des intestins, accompagnée de
fortes convulsions des muscles de
l'abdomen et du diaphragme , dans
laquelle contraction les matieres
contenues dans l’estomac sont ex-
pulsées par baut , et sont mème
quelquefois suivies de cellesque con-
tiennent les intestins.
VOMITIF , VE, adj. du latin
vornilivus , fait de vomo , vomir.
(/Héd.) Epithète que lon donne
aux remedes qui font vomir. C’est
la même chose qu'émétique.
VOMITOIRE, s. m. du latin
vomilorium, fait de vomo , vomir:
ce qui vomif.
( Jeux scéniques ) On appeloit
vorniloires , chez les Romains, les
issues par où le peuple sortoit du
théâtre, à la fin du spectacle.
VORACE, adj. du latin vorax ,
fait de voro , dévorer : qui dévore.
(Hist. nat.) H se dit des animaux
carnassiers, qui dévorent, qui man-
gent sans mâcher , avec avidité. Les
lions et autres bêtes farouches , sont
des animaux voraces ; les brochets
dans les rivieres sont des poissons
voraces,
VOTE , s. m. du latin volum ,
fait de voveo , volum , vouer, faire
un vœu.
(Æcon. polit.) Vœu émis, suf-
frage donne, En parlant des affaires
d'Angleterre, c’est un arrêté, une
décision de la chambre des com-
munes du parlement, Le parlement
a volé vingt mille livres sterling,
pour les depenses de l'année cou-
‘ralile.
VOTIF , VE, adj. du latin vo&-
vus, qui a rapport à un vœu,
538 VOU
(Hist. anc.) Boucliers votifs :
les anciens appeloient ainsi les bou-
cliers qu'on appendoit quelquefois
dans les temples ou ailleurs , pour
des occasions particulières.
(ist. mod.) Tableau votif ;
c'est un tableau qui est offert pour
acquitter un vœu.
Messe volive; c’est une messe
que Pon dit à dévotion, pour quel-
guintention particulière , comme
pour les malades, pour les voya-
geurs, pour les défunts, et qui n’est
point de l'office du jour,
VOUSSOIR , subs. m. dérivé de
VOUTE. 77. ce mot.
( Architect.) Courbure , éléva-
tion d’une voûte, ce qui en forme le
cintre, On le dit aussi des portes et
des fenêtres en arc. C’est encore le
nom d’une pierre propre à former
le cintre. ;
VOUTE , 5. f. du latin barbare
voluta, fait de volvo, tourner.
( Architect.) Toit rond, bâti en
arcade, de telle sorte que les pierres
se soutiennent l’une lautre par la
disposition de leur coupe.
Les anciens ne connoïissoient que
trois sortes de voute : la vote ap-
pelée fornix, parce qu’elle étoit
faite en forme de berceau ; celle ap-
pelée testudo , faite en forme de
tortue, et ce que nous appelons cul-
de-four ; la votte nommée conche ,
faite en forme de coquille.
Les medernes ont inventé plu-
sieurs autres voûles , auxquelles ils
ont donné différens noms, suivant
leurs figures et leurs usages.
Yl y a des foules en plein cintre ,
en hémi-cycle, ou demi-cercle, ou
en berceau; d’autres en anse de pa-
nier, qu'on appelle surbaissees ;
d’autres dorft la hauteur excede le
demi - diamètre, qu’on appelle en
berceau surhaussé ; autres qui
sont toutes plates, mais qui sont de
petite étendue, et qui sont faites
avec des claveaux. l'y a aussi des
voûtes à la gothique, à croisettes,
etavec des nerfs saillans et des ogi-
res, dont les traits ou arêtes sont en
diagonales, etc. , etc.
L'art de construire les votes a été
inconnu à tous les peuples de la haute
antiquité. Le pont de Babylone,
VOY
que Jes anciens ont mis au nombre
des plus merveilleux ouvrages de
POrient, n’étoit point voûté: ik
avoit cependant près de cent toises
de long, sur à peu près quatre de
large. On est redevable à M. de là
Hire, de la proportion dans laquelle
les pesanteursdes pierres d’une voute
demi - circulaire doivent être aug-
mentées pour étre en équilibre, ou
tendre en en bas avec une force
égale ; ce qui est la disposition la
plus ferme qu’une voule puisse avoir.
(Physique) Voûte acoustique ÿ
c’est une voûte construite de façon
que la voix de quelqu'un qui parle ,
méme fort bas, d’un certain point ,
est eutendue, à un autrepoint , aussi
distinctement que si Poreille qui
écoute étoit placée devant la bouche
qui parle.
Ces sortes de voûtes doivent être:
elliptiques ou paraboliques.
Dans le premier cas, si quelqu'un
parle, même fort bas, à l’un des
foyers de leilipse, une autre per-
sonne , placée à l’autre loyer , l’en-
tendra tres - distinctement, et les
autres personnes placées çà et là,
n’entendront rien. Si la voüte est
parabolique ; quelqu'un placé au
foyer de la parabole, entendra dis-
tinctement tous ceux qui parleront
dans une direction parallèle à l'axe
de la parabole. ‘La raison de cela est
que tous les rayons sonores, partant
d’un des foyers d’une ellipse, sont
réfléchis à Pautre foyer par les parois
intérieures de Peilipse; et, dans la
parabole , tous les rayons paralleles
à axe sont réfléchis au foyer de la
parabole.
VOYAGE , s. m. du latin ia,
chemin, dontonafait viagium, pour
Paction de cheminer , d'aller d’un
lieu à un autre.
(Littérature) Lesgrandshommes
de l'antiquité ont jugé qu’il n’y avoit
point de meilleure écoie de la vie
que celle des voyages. Les beaux
génies de la Grèce et de Rome em-
ployèrent plusieurs années à voyager.
Diodore de Sicile met à la tète de sa
liste des voyageurs illustres, Ho-
mere , Licurgue, Solon , Pythagore,
Démocrite, Eudoxe et Platon,
Strabon nous apprend qu’on mon-
tra lopg-tems en Égypte la maison
VUE
eù ces deux derniers demeurèrent
ensemble pour profiter de la con-
versalion desprètres &e cette contrée,
qui possédoient seuls les sciences
contemplatives.
Aristote, voyagea avec son disciple
Alexandre, dans toute la Perse, et
dans une partie de l'Asie, jusques
chez les Brachmanes. Cicéron met
Xénocrate . Crantor ; , Arcésilas,
Cuirnéade , Panétius, Chitomaque ,
Piulon, Possidonius, etc. au rang
des hommes célèbres qui iilustrerent
leur patrie par les lumières qu’ils
avoient acquises en visitant les pays
étrangers.
Parmi les modernes, Magellan
est le premier qui ait fait un voyage
autour du monde ; en l’année 1519,
e' dans l’espace de 1124 jours. Fran-
çois Drake fit le second en 1577,
et en 1086 jours ; ensuite, en 1586,
Thomas Cavendish fit ce même
voyage en 1777 jours. Depuis cette
époque, jusqu’au milieu du dix-
huitième siècie , le goût des voyages
s’est un peu ralenti; maisaujour-
d’hui , ii n’est point de puissance un
peu considérable qui ne fasse des
expéditions lointaines, et qui n°’en-
iretienne des voyageurs par terre et
par mer, dont l’avancement des
connoissances humaiues est Pobjet
principal.
(Marine) Voyages de long
cours ; on appelle ainsi, en parlant
des campagnes, des vaisseaux, des
voyages, qui engagent daus de lon-
gues traversées, et hors de la vue des
côtes, pour les distinguer des poy-a-
ges de CABOTAGE. #7, ce mot.
VOYELLES , s.f. du lat. voca-
les, faitdevox, vocis, voix.
( Gramm. } On appelle voyelles
les caracteres destinés à peindre dans
l'écriture, ce qu’on appelle voix dans
la parole, c’est-à-dire , les sons qui
ne sont pointarticulés, #7. ECRI-
TURE, CARACTERE,
VUE, s.f. du latin visus.
(Physiol.) L'un des sens exter-
nes, par lequel nous jugeons des cou-
leurs , de la grandeur, de ja figure ,
de la distance ét de la situation des
corps sensibles,
Les rayons de lumière qui partent
de chaque point des objets exté-
rieurs, passent au travers des par-
VUE
ties transparentes de l'œil, et souf-
frent diverses réfractions dans lhu-
meur aqueuse, dans le cristailin ,
et dans l’humeur vitrée; ils se ras-
semblent sur la rétine, qui est Por-
gane immédiat de la vue, et forment
image de Pobjet, qui est transmise
à lame par le moyen du ferf op-
tique, dont la rétine n’est que l’épa-
nouissement. Quand, par le moyen
de ces réfractions, faites à propos ,
tous les points de lumière se rassem-
blent sur la rétine , sans confusion ,
et dans l’ordre dans lequel ils sont
partis, l’on voit nettement et dis-
tinctement les objets qui sonten une
moyenne distance; quand, au con-
traire, les rayons ne se rassemblent
pas à propos, c’est-à-dire, que le
point de leur réunion ne se fait pas
en decà ou au delà de la rétine, l’on
voit les objets conlusément et sans
distinction. C’est ce qui arrivequand
Pœil n’est pas bien conformé. f’oy.
HEMERALOPIE , NYCTALO-
P1£, MYOPIE, et PRESBYO-
PIE.
( Commerce ) Vue, à vue; c’est
un terme de banque qui signifie
d’abord, ou dès la présentation. Une
lettre de change payable & vue doit
être payée aussitot qu’elle est pré-
sentée à celui sur fequel elle est
tirée, sans quoi le porteur la fait
protester, faute de paiement, Une
lettre de change à un mois de pue ,
ou à 10 à 12 jours de vue, est paya-
ble un mois après, où ro ou 12 jours
après le jour où elle a été acceptée ,
c’est-à-dire, exclusivement, ou
sans le compter.
( Peinture ) On appelle vue le
portrait d’un site qu'on a fait d’après
la nature. On dit dessinerdes vues,
peindre des vues, saisir une vue.
Le genre des vues s'étend à une
infinité d’objets particuliers ; une
marine, une chaumière ,; un tertain
singulier , des roches, tout ln
lorsque l’étude en est faite sur la
nature , S’appeile des vues.
( Pratique } Vue. ou droit de vue
sur l'héritage voisin ; la plupart des
anciennes coutumes , et le nouyeau
code civil, assujettissent celui qui &
un droit de vue sw héritage voisin,
à uve certaine hauteur de-plancher,
et fermée à barreaux de fer et verre
dormant,
559
540 VAUNE
VUIDANGES , ou VIDANGES,
sf. Foy. VIDE.
( Chirurgie ) C’est la même chose
que LOCHIES. Voy. ce mot,
VULGAIRE, adj. du lat. vul-
garts , fait de vulaus ; peuple, mul-
titude ,: ce qui est commun, ordi-
paire , trivial.
(Liliérat.) Langues vulgaires ;
on appelle ainsi les différentes lan-
gues que les peuples parlent aujour-
d'hui, et se dit par opposition à
langues savantes.
VULGATE, s. f. du lat. vulgata,
fait de vulgus, peuple , commun.
( Hist. eccles. ) C’est le nom
d’une version latine de la Bible,
déclarée authentique par le concile
de Trente, L'ancienne vulgate de
Fancien Testament avoit été tra-
duite mot pour mot sur le grec des
Septante ; on ne connoit point l’au-
teur de cette vulgate, qu’on appeloit
italique où vieille version ; elle a
été commune ou vulgaire jusqu’à la
nouvelle version que publia saint
Jérome , et dans laquelle il corrigea
Pancienne, C’est donc le mélange de
Panecienne version italique , et de
quelques corrections de $S. Jérome,
que lon nomme aujourd’hui vul-
gale, et que le concile de Trente a
sanctionnée.
On ne se sert dans l’église que de
celte vulgate, excepté quelques pas-
sages de la version italique, qu’on
a laissés dans le Missel, ainsi que
les psaumes que l’on y chante encore
selon la vieille version.
On dit aussi la vulgate, en par-
lant de l’ancienne version du nou-
veau Testament.
VULNERAIRE , adj.ets. du lat.
vulnus, vulneris, blessure : qui est
propre aux blessures.
( Chirurgie ) On donne cette épi-
thète aux médicamens qui sont pro-
pres pour la guérison des, plaies et
des ulcères. C’est la mème chose
que TRAUTMATIQUE. foy. ce
mot.
VULVE , s. f. du lat. vulva, qui
signifie matrice, dans les écrits des
anciens médecins,
( Anal. ) Porte, ou orifice du
vagin, où parties naturelles de la
eme.
VW.
\ \ ALLON , 5. et adj, même ori-
gine que GAULOIS. / oy. ce mot,
( Gramm.) Wallon, ou langue
wallone ; on prétend que c’est l'an-
cien langage des Gaulois. Les Ro-
mains ayant subjugué quelques pro-
vinces de la Gaule, y établirent des
préteurs ou proconsuls , qui admi-
nistroient la justice en latin. Ainsi,
les Gaulois s’appliquèreut à appren-
dre là langue latine , et ils emprun-
tèrent un grand nombre de mots
latins , qu’ils mêlèrent avec leur
langage ; et de ce mélange se forma
un nouveau langage que lon appela
roman. Mais le vieux gaulois , qui
n’étoit point confondu avec le latin,
s’appela wallon.
Cette distinction s’est transmise
jusqu’à nous; car les habitans de
quelques cantons de l'ancienne Flan-
dre disent qu’en France l’on parle
roman , au lieu qu'ils parlent 1w42-
lon , lequel approche plus de la naï-
veté du vieux gaulois.
( Hist. d'Espagne ) Gardes-
wallones ; c’est un corps de troupes
dans les armées d’Espagne. Ce corps
fait partie de la maison militaire de
Sa Majesté catholique. Ce corps est
ainsi appelé, parce que, dans son
origine , il avoit été levé en Flandre.
MARRANT , s. m. mot anglois,
dérivé du vieux fançois warandir,
dont nous avonsfait garantir.
( Hist. d'Angleterre ) Ce mot se
trouve fréquemment dans les récits
des affaires d’Angleterre,où il signifie
généralement garantie , sécurité, sû-
reté, et particulièrement un ordre ,
unécrit, en vertu duquel le porteur
agit par autorité, et est par-là ga-
ranti de toute poursuite qui pourroit
être faite contre lui , à l’occasion de
l’exécution de cet ordre.
WETZLAR , nom d’une ville
d'Allemagne, à dix lieues de Franc-
fort.
( Econ. polit. ) Chambre de
W etzlar, où chambre impériale ;
C’est une juridiction où lon juge les
différens des princes et villes de lem-
ire d'Allemagne.
Cette chambre étoit au commen-
WW HI
cement ambulatoire. Elle fut formée
l'an 1473 à Augsbourg , par Fré-
déric IV.
Après avoir été transportée en di-
vers lieux, comme à Nuremberg, à
Patisbonne , à Worms, à Franctort,
à Spire , elle a été enfin transférée
dans la ville de Æ’etzlar.
Cette chambre a le pouvoir de
juger en dernier ressort de toutes les
affaires civiles de tous les sujets de
l'empire, de mème que le conseil
aulique qui réside à la cour de Pem-
pereur,
WHIG ,s. m. Nom de parti en
Angleterre , dont Burnet rapporte
ainsi l’origine :
Les habitans de la partie occiden-
tale de PEcosse, dont le terrain est
peu fertile en blé, sont dans l’usage
d'aller tous les ans, à Leith , où ils
trouvent dans des magasins toujours
approvisionnés par le nord de PE-
co: se de quoi fournir à leurs besoins ;
e! parce que les voituriers qui font ce
commerce se servent ordinairement
du mot whiggam, pour animer leurs
chevaux , on les appelle whigga-
mors , et par abréviation whigs.
Or, il arriva qu’à Pépoque de la
défaite du duc d’Hamilton , mais
ayant que la nouvelle en fütrépandue
dans le pays, les ministres presbyté-
riens excitérent leurs paroissiens à
la révolte, se mirent à leur tête, et
marchèrent sûr la ville d'Edimbourg
sous le commandement du duc d’Ar-
gyle, qui se joignit à eux avec son
arti. Cette incursion fut appelée
VPincursion des whigs , et dans la
suite ce nom fut étendu à tous ceux
qui avoient pris les armes contre la
cour, où mème qui entretenolent
une opinion contraire aux intérêts
de la cour. De l’Ecosse, cette déno-
mination est passée en Angleterre ,
où elle sert encore aujourd’hui à dé-
signer le parti contraire à celui de la
cour , ou le parti des TORYS. Foy.
ce mot,
WHIST, ou, par corruption,
WISK , s. m. interjection angloise ,
ui sert à commander le silence.
(Jeux) C’est un jeu de cartes,
partie de hasard ; partie descience ,
qui se joue avec toutes les cartes,
entre quat, personnes, deux contre
deux, Ce jeu à été emprunté des
XER 547
Angjlois, qui Pont ainsi nommé ,
pace qu’il exige de lattention et
du silence.
MWVOLFRAM , s. m. Mot suédois
qui signifie mine ferrugineuse.
( Minéralogie) Substance miné-
rale ferrugineuse | remarquable sui-
tout en ce qu’elle contient le nou-
veau métal découvert par Schéèle
dans le Tungstène , dont il a conser-
vé le noms.
Le wolfram a la couleur et la
pesanteur du fer; il n’est pas très-
commun : on ne le trouve ordinai-
rement que dans les mines d’étain
de Saxe, de Bohême, et sur-tout
dans celles de Cornouaïlles.
X
XX ENÉLASIE » S. F. du grec ££y0e
(æénos), étranger, et d’ix4w (éla6),
éloigner: interdiction faiteaux étran-
gers.
( Jurisprud. 7) C’étoit le nom
dune loi établie à Lacédémone ,
par Lycurgue , et qui défendoit aux
étrangers le séjour d’une ville, et
mème la libre entrée en Laconie,
XERASIE , s. f, du grec £nproia
vu sécheresse , fait de £rece
æéros ), sec. 7
(Méd.) Maladie des cheveux,
espèce d’alopecie , dans laquelle les
cheveux tombent séchés par défaut
de nourriture. hi
XEROPHAGIE , s. f. du grec
£npos ( xéros ), sec, ‘et de paye
(phago ), manger : usage des vian-
des s:ches.
( Hist. ecclés. ) On donnoit ce
nom dans la primitive église À nne
sorte d’abstinence des chrétiens qui
ajoutoient au jeûne ,; l’usage des
viandes sèches. Tertuilien, dans son
traité des Jeûnes, marque la xéro-
phagie, comme recommandée en
tems de persécution pour se préparer
au combat, Dans la suite, l’église
condamna les Montanistes qui vou-
loient assujettir tout le monde à la
Térophagie.
(Gymnastique) La xérophagie
étoit quelquelois prat ,uée par es
athlètes ; mais uniquement par prin-
542 XYS
cipe de santé, et pour entretenir
leurs forces.
XERGPHTALMIE, 5. f. du grec
Enpoc (xéros), sec, et d’égüaapoc
(ophthalmos ), œil : sécheresse de
l'œil.
(Med. ) Ophtalmie sèche, qui
copsiste dans une cuisson , une dé-
mangeaison et une rougeur des yeux,
sans enflure et sans écoulement de
larmes. Cette maladie diffère peu de
la SCLEROPHTALMIE. 7. ce
mot,
XEROTRIBIE., s. f. du.avec
Enpos, ( xéros,), sec ; et. de xsiCo
( 41b6 ), frotter : friction seche.
( Chirurgie ) Friction seche faite
avec la main, ou autrement sur une
partie malade, pour y rappeler la
chaleur et le mouvement.
XIPHOIDE , adj. du gret Éioce
(ziphos) , épée, et d’eides (éidos),
orme, figure : qui a la forme d’une
épée.
(-Anal.) Carlilage xiphoïde ;
c’est le nom donné au cartilage qui
est au bas du sternum, parce qu’il
est aigu.et qu’il ressemble un peu à
la pointe d’une épée. On Pappelle
vuloairement le brechet.
XYLOBALSAME, s, m, du grec
£ünoy (œulon.), bois, et:de Céncz-
po ( balsañhon), baume: bois de
baume. :
( Botan. } C’est le nom qu’on
donne aux petites branches de l’ar-
bre qui porte. le baume de Judée,
XYLOGRAPHIE, s. f. du grec
£tnov (rulon), bois, et de yp4ow
( graphô'), écrire : imprimé en
planches.
( Imprimerie ) La xylographie
est le nom que l’on a douné à l’on
des premiers procédés de Pimpri-
merie , celui qui consistoit à impri-
mer en planclies de bois fixes.
XYSTE ,:s. m. du grec £usby
( zuston), fait de £ÿw ( xuo },
applanir : lieu applani.
( Antiquilé i Lieu d’exercice ,
consacré À divers usages. Chez Îles
Grecs, le ryste étort un portique
couvert ou à découvt où les athlè-
tes s’exerçoient à la course ou à la
lutte. Chez les Romain: , les æystes
m'étoient autre chose que des allées
d'arbres qui servoient à la pro-
mepade.
Ÿ A W
Y
T
Ÿ ACHT, s. m. Mot d'origine
teutonique ; adopté par les Hollan-
dois, et ensuite par les Anglois :
bâtiment léger servant À la pro
menade,
( Marine ) Les yachls sont en
général , des bâtimens légers, faits
pour la marche , et servant À faire
de petites traversées et des prome-
nades. Le gréement distinctif des
jachts proprement dits, consiste
en un grand mât, un mât darti-
mon. et un mât de beaupré’, avec
les mêmes voiles que le kezch.
Le roi et la reine d'Angleterre ,
ont chacun un yacht; mais ces
bâtimens sont gréés à! froïs mâts ,
avec toutes les mêmes voiles qu’un
vaisseau , dont ils ne diffèrent que
parce que leur mâture et leurs ver-
gues sont plus déliées; que leur
gréement est plus léger, et qu’ils
sont décorés de sculpture, de dorure,
et fournis de Jlogemens très-com-
modes. ‘ :
Les Holländois et les Anglois qui
sont aisés ont des’ yachts pour le
seul plaisir de la promenade. Il y en
a aussi en Hollande pour le‘trans-
port des personnes constituées en
autorité. Mr
YACK, s. m. Corruption de lan-
glois Jack.
(arine ) C’est le canton où
quartier d’un pavillon. /, JACK.
YEOMAN , s. m. Mot anglois ,
que Junius fait dériver de geman ,
qui signifie un habitent.de la cam-
pagne , un fermier propriétaire.
( Hist. d'Angleterre ) On ren-
contre souvent dans les livres an- .
gloïs , cesexpressions : le corps des
Feomen , de la garde du roi ; la
Feormanne ; cela signifie dans le
premier cas, un corps particulier de
la garde du roi, au nombre de cent,
etdont l’habillementressembleassez
à celui des Cent-Suissesde Pancienne
maison des rois de France. Dans le
second cas , c’est la partie de la mi-
lice ixlandoise , composée de pro-
priétaires.
YAWS, s. m. Mot en usage à la
cote de guinée.
YT:F
( Méd. ) Maladie endémique
dans la Guinée et autres climats
chauds d'Afrique , qui est caracté-
risée par des éruptions fougueuses
sur les différentes parties du corps.
YEUX , s. m. pluriel d'ŒIL.
7. ce mot.
(Mat. méd.) Feu d’écrevisses ;
c’est un nom impropre donné à des
concrétions demi-sphériques qui se
trouvent au nombre de deux aux
cotés de lestomac des écrevisses
d’eau douce, Elles s’y rencontrent à
l’époque où ces crustacées changent
de tete, et ne sy trouvent plus quand
J’enveloppe extérieure est solide. Les
anciens leur attribuoient des vertus
cordiales et diurétiques qu’elles n’ont
point. On s’en sert en pharmacie et
en médecine comme matiere absor-
bante.
( Peinture ) On appelle yeux ,
en parlant de draperies , les points
où se casseut les plis. \
C'est dans les yeux des plis des
étoftes que les peintes ont occasion
d'exprimer la forme la plus sentie
de Jeurs draperies, par la touche ,
et par Vetiet des lumières et des
ombres, C’est par les yeux que les
étoffes se caractérisent : ils sont
aigus dans le taffetas et le satin ;
plus ronds dans la serge où le:drap,
plus fins dans les linges et autres
étoftes molles et très-légères.
YOLE , s. f. Corruption de l’an-
glois YA WL,
* (Marine) C’est le nom dun très-
petit canot fort léger , ordinairement
bordé à clin, et qui set à passer
d'un vaisseau à l’autre,
YTYRIA, s. f, d'Ftterby nom
dellieu en Suède.
( Minéral.) C’est le nom d’une
nouxeîïle terre découverte par le pro-
fesseur Gadolin . dans le minéral,
aug: le chimiste Ekebert a donné
Le nom de GADOLINITE.
Le nom d’F{ria vient de celui
d'Flerby , qui est le lieu de la
Suède , où la gadolinite à été dé-
couverte, L’y{#r1a a plusieurs pro-
priétés qui la rapprochent de la
glucine ; mais elle en a d’autres
qui Ven distinguent essentielle-
ment : c’est Ja neuvieme des terres
simples,
ZEN
Z
Lacare , & f. de l’espagnol aza-
SUV.
(Art de la guerre) Espèce d’irme
en forme de grand dard , dont les
Maures $e servent dans les combats,
et qu’ils lancent avec beaucoup
d'adresse,
ZAIN , adj. de l'italien zaino,
( Manége ) X se dit d’un cheval
qui n’est ni gris ni blanc, et qui
n’a aucune marque blanche sur le
Corps ; qui est tout noir et tout bai,
sans aucune marque de blanc. Les
chevaux zains sont , dit-on ; tout
bons ou out mauvais,
ZELATEUR , TRICE , s. du
grec Sanoc ( zélos ), zèle, émula=
tion , ardeur pôur quelque chose :
celui ou celle qui agit avec zèle pour
quelque chose.
( Gramm. ) Ce terme n’est venn
dans notre langue que parce qu'on
la trouvé dans quefques traduction
de PEcriture. Les prédicateurs s’en
sont servi dans les chaires ; on Va
ensuite employé dans les Rvrés spi-
rituels, et enfin on l’a étendu par
métaphore à divers usages.
(Hist. juive) On appelle =élateurs
une faction qui s’'éle;a parmi les
Juifs contre Titus et Vespasien, Ils
furent ainsi appelés à cause du zèle
qu'alsavoient pour la liberté de leur
patrie : les Romains les appeloient
SICARIT , SICAIRES. F. ce mot,
ZENITH , s. m. Corruption de
Varabe semt oùsemlarras, qui si-
gnifie point vertical, ae
(Æstron. ) C’est le point du ciel
qui répond verticalement au dessus
de notre tête.
Le zénith est appelé le pôle de
l'horizon | parce qu’ilest distant de
09 dégrés de chacun des points de ce
grand cercle.
Le point diamétralement opposé
au zénith est le nadir. Le nadir se-
roit le zénith de nos antipodes , si
la terre étoit exactement sphérique ;
mais il s’en faut un peu qu’elle ne
le soit; ainsi, cette ligne perpendi-
culaire à la surface de la terre, ne
passe par le centre que lorsqu'on est
sous l’équateur qu aux pôles; dans
tous les autres endroits, elle n’y
passe pas.
ZENONISME , s. m. du philo-
sophe Zénon, à
( Philosophie) Secte de Zénon.
Y1 se dit aussi de la doctrine de
Zénon.
ZÉOLITHE , s. f. du, grec 4e
{ zéo bouillir, ètre échaulié,
et de a48os ( lithos ), pierre: pierre
échaulifée. À »
(Minéral. ) Substance minérale
qi ne se trouve ordinairement que
dans les’ anciennes matières volcani-
ques dont elle occupe les soufliures ,
où elle s’est formée après le refroi-
dissement , de la même,manière que
les agathes et les calcédoines.
ZEÉPHIR , s m.dugrec ééqupoc
(céphuros), composé de €uà (zoë),
vie, et de oépæ (phero ): porter:
qui porte la vie.
( Physique ) Vent, d’occident ,
vent doux et agréable.
ZÉRO ,s. m. Corruptionde sifra,
employé pour chifre et pour auf.
(_Arithmet.) Caractère d’arithmé-
tique formé comme uno, qui ne
vaut rie seul,.mais qui augmente
la valeur du nombre. qui le précède
d'autant de dixaines qu’il renfermoit
auparavant d'unités. , ‘
ZÉTETIQUE , adj. du grec énréo
(zéléo ), chercher:
(MathémaL.) M1 ethodezélétique;
c°est une méthode donton se sertipoux
xésoudre un problème de mathéma-
tiques, parce qu’on y cherche là na-
ture.et: la raison d’une chose. ©
(Philosophie) On a appelé aussi
zététiques , d'anciens phuiosophes ,
qui , comme les Pyrrhonens, fai-
soient profession de chercher la vérité,
mais qui ne la trouvoient poiut, parce
qu'ils doutoient de tout,
à ZINC, s.m, Mot allemand.
( Hinéral. ) Métal blanc, lamel-
leux, qu'il est aisé, au premier as-
pect, de confondre avec le bismuih
ou l’antimoine, mais qu’on recon-
noit à un reflet ble: âtre que n'ont
point ces mélaux.
- Si l’on.en croit Bergman , les an-
ciens ne connoissoient pas le zinc.
Paacelse est le pre niei auteur qui
en ait palé , et qui Jui ail copné le
nom de zéic. ;
Er
Jungius écrivoit, en 1674, que
depuis long-tems on savoit, dans Les
Judes orientales, extraire le zinc de
ses mines,
Les :Andiens lPappellent Loule-
RAGE, 4
Le zinc a, depuis quelques an-
nées, acquis,une soite de célébrité ,
par l'usage qu’on en fait dans les
expériences galvaniques, à cause de
Vafinité particulière qu’il montre
avec le fluide galvanique. |
Les Chinois exploitent les mines
de zinc pour en retirer le métal ;
maisen France on le retire par subli-
mation , en exploitant des mines dé
plomb qui contiennent du sulfure de
ZEILC. l
Le zinc Sunit au cuivre, et dans
différentes proportions, il forme ce
qu’on cobnoit sous le nom de tom-
bac , similor , lailon , cuivre
jaurie , etc",
Les artifieiers mêlent de la Himaille
de zinc à leur poudre pour faire des
étoiles blanches et brillantes.
On a proposé le zic pour étamer
les armes.
Le sulfate de zinc est employé
dans la- teinture pour fixer les cou-
leurs , et:dans le feutrage des cha-
peliers, , |
Lesmédecinsen font usage comme
astringentou comme vomitif.
ZARCON , 5. m. Foy. JARGON:
ZIRCONE , s. f. de ZIRCON , on
comme mous disons par corruption
JARGON. AUIs
. (Mineral. ) Une des neuf terres
simples ; qui tive son nom du z/rcon
ou jargon, dontelle fait la base:
ZAZANIE js. f. dugrec &£&rov
( zizanion )aivraie : mauvaise herbe
qui vient parmi le blé.
( Morale ) ilse dit Égurément ;\en
morale, pour discorde, division, mé-
sintelligence. | Ÿ
ZOLIACAL, adj. #. LUMIERE
ZODIACALE.
ZODIAQUE, s. m. du. grec €w-
diauve, (:odiakos ), fait de ver
(soon), animal; parce que les s)-
gnes du. sodiaque sont ious repré-
sentés sous des noms et des figures
d'animaux.
( Aston.) Bande ou zône sphé-
rique d’enyiron 18 degrés de largeur,
jarta,te en deux parties égales par
léchiptique ,
2: 0 0
écliptique , et terminée par deux
«ercles, que les planètes ne passent
jamais dans leurs plus grandes lati-
iudes,
Le zodiaque ést divisé en douze
parties appelées signes ; et ces si-
gnes ont les noms de douze cons-
tellations qui y répondoient autre-
fois; mais le mouvement des étoiles
d’occident en orient, fait que Îles
étoiles ne répondent plus aux mêmes
parties du zodiaque. l. PRECES-
SION DES EQUINOXES.
ZOÏLE , s. m. Nom propre.
{ Littérat. ) Zoïle étoit un ancien
oitique qui entreprit de critiquer
#lomère, et à qui cetté hberté réussit
mal, Son nom a passé comme en
p’overbe parmi les savans, qui ap-
p« Hent un mauvais critique , un en-
vieux, un Zoile.
ZÔNE,, s. f, du grec Sévyn (zôné),
bande, ceinture.
( Astron. Géogr.) Portion du
globe terrestre comprise entre deux
purallèles et Péquateur.
La terre est partagée en cinq
ZOIL1ES :
Zone torride ; c’est une bande
ou partie de la surface de la terre ,
terminée par les deux tropiques, et
Pres en deux parties égales par
équateur.
ii0nes tempérées ; ce sont deux
bandes de la surface de la terre, ter-
minées chacune par un tropique et
par un cercle polaire.
Zônes glaciales ; ce sont les sez-
mens de la surface de la terre , ter-
minés, lun par le cercle polaire
arctique, l’autre par le cercle polaire
antarctique..,
ZOOGLYPHITES , s. f. du grec
E&av ( zoon ) , animal , et de yatgw
(glupho ), graver.
(Minéral.) Nom donné par quel-
ques naturalistes aux pierres schis-
teuses qui présentent des empreintes
d'animaux.
ZOOGRAPHIE , s. f. du grec
Exoy (zoon ), animal, et de yp49w
(snpis ), décrire. ;
(ist. nat.) Description des ani-
maux.
ZOOLATRIE, s. f. dugr. é&oy
(zôon), animal, et de xarpsta (la-
re , culte, adoration.
agan. ) Culte d’adoration des
Jome II,
RON
animaux. La zoolatrie étoit fort en
usage chez les anciens Egyptieñs.
ZOOLITHE , s. f. du grec £&ov
(zoon), animal, et de 199 (lithos),
pierre : aniruaux pétrifiés,
( Mineral. ) On donne ce nom
aux animaux où à quelques-uns ile
leurs débris qui ont été enfouis par
les eaux , et convertis en pierre.
ZOOLOGIE , s. f. du grec £%oy
( zoon), animal, et de x6ÿ06 (lo-
gos), discours, traité.
(Hist. nat.) Partie de l’histcire
naturelle qui traite des animaux.
ZOOMORPHITES , s. f. du gr.
£woy (zoon), animal, et de wossn
morphé). forme,
(/Hinéral. ) Nom donné par quel-
ques naturalistes à des pierres, qui,
soit par leurs couleurs, soit en re-
lief , présentent accidentellement ces
figures d'animaux , ou de quelques-
upes de leurs parties.
Les cailloux d'Egypte offrent quei-
quefois les accidens de la première
espèce , et les concrétions pierreuses
ceux de la seconde,
ZOONATES , s. masc. du grec
Eüoy (zéon ), animal.
( Chimie) Sels formés par union
de l’acide zoonique avec différentes
bases.
ZOONIQUE, adj. du grec &%ey
zôon), animal.
( Chimie) Acide zoonique ;
acide tiré des matières animales,
et particulièrement des muscles.
ZOOPHAGE , adj. du grec €:
(zoon), animal , et de g4yw ( pha-
go), manger. -
( His. naë.) On donne cette épi-
thète aux races d'animaux qui dé-
vorent d’autres animaux.
ZOOPHORE, s. masc. du
E%oy (zoon), animal, et de
(phérô), porter.
(Architecture ) C’est le nom de
la frise d’un bâtiment, ainsi nom-
mée, parce qu’on la chargeoït autre-
fois de figures d'animaux, pour lui
servir d'ornement.
ZOOPHYTES, s. masc. du grec
£moy (zôon ), animal , et de ouroy
(phuton), plante : animal plante.
( Hist. naturelle) C’es* ainsi que
Linnæus a appelé généralement les
substances polypeuses, c’est-à-dire ,
M m
543
21 OR
les coraux , Îles
546
Jes madrépores,
gorgones, etc.
ZOOPHYTOLITRHES, s. f. du
grec Cmsogurey ( Z6ophulon), ZOO-
PHYTE (Joy. ce mot), et de xf8oc
(lithos ), pierre,
( Mineral.) On a donné ce nom
aux zoophytes fossiles, dont la forme
approche de celle des végétaux, tels
que le palmier marin et autres sem-
blables.
ZOCTOMIE, s. f, du grec éGov
(zôon), animal , et de réuvæ (lem-
no), couper, disséquer.
Anatontiie)Patie de l'anatomie
gui a pour objet la dissection des ani-
maux. |
ZOOTYPOLITEE, s. f. du grec
£@oy (zoon), animal, de rümoc
(tupos), empreinte, forme, et de
Rte ), pierre.
(Mineral) On appelle ainsi les
pierres qui portent l’empreinte de
quelques animaux ou portions d’ani-
aaux fossiles.
ZOPISSA, s. fém. du grec €
{zeo) , bouillir, et de misox (pissa),
J01X.
(Mat. médic.) Poix navale, ou
ZYM
goudron que lon détache des vienx
navires. On lui attribue une vertn
astringente , et propre à cicatriser les
ulcères,
ZYGOMA, s.m. Mot grec, dé-
rivé de £evyyÜw (zeugnu6) , joindre ,
assembler.
( Analornie) Nom d’un osappelé
par quelques anatomistes, os Jugal.
Le zygoma w’est point un os parti-
culier, mais une union de deux émi-
pences d'os, dont l’une vient de l’os
temporal , l’autre de la pommette.
ZYMOLOGIE , s. fém. du grec
Ebun (zumé), levain , ou ferment ,
et de xéycc (logos) , discours, traité.
(Chimie) Discours , .ou traité
sur la fermentation.
ZYMOSIMETRE , s. m. du grec
£bmn (zumé), levain, ferment,
et de pérpoy (métron ), mesure.
(Chimie) Nom d’un instrument
propre à la mesurede la fermentation.
ZYMOTECHNIE , s. f. du grec
£iun (zumé), levain, ferment,
et de réyvn(lechné), art.
( Chimie) Partie de la chimie
qui traite de la fermentation.
FIN DU TOME Ile, ET DERNIER,
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