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Full text of "Dictionnaire des sciences naturelles, dans lequel on traite méthodiquement des différens êtres de la nature, considérés soit en eux-mêmes, d'après l'état actuel de nos connoissances, soit relativement à l'utilité qu'en peuvent retirer la médecine, l'agriculture, le commerce et les artes. Suivi d'une biographie des plus célèbres naturalistes"

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SERR-SOUG. 


F.  G.  Levbàtjlî,  éditeur,  à  STRASBOURG, 

et  rue  de  la  Harpe,  N.°  81,  à  PARIS. 

Le  Nor^nt,  rue  de  Seine,  N.*"  8,  à  PARIS. 

1837. 


mmmmÊimim^^Ê^^ËMMMm 


DICTIONNAIRE 


DES 

SCIENCES  NATURELLES, 

DANS   LEQUEL 

ON  TRAITE  MilHOniQUEMENï  DES  DIKFÉ.1EN5  ÊTRES  DE  LA  NATURE  , 
GONSirÉaâS  SOiT  en  EUX-JIKMES  .  r.'AFl.ts  lVuAT  ACTUEI.  de  N03 
CONNOISSANCES  ,   SOIT   HEl.Aii\  i-'uilLlTé    QTJ'eN  PEUVENT 

RETIRER  I.A  MHDECIKE  .  v'aGR:  '  i      .  l     ;   ,      :.  COMMERCE  Sï  LES  ARTS. 

SUrVl   D'UNE   BIOGRAPHIE   DES    PLUS    CÉLÈBRES 
NATURALISTES. 

PAR 

Plusieiirs  Professears  du  Jfrdin  du  Roi  et  des  principales 
Ecoles  de  Paiis. 

TOME   OUAIIANTE-NEUFIÈME. 


LIBRARY     OF 


1885- 1©56 


DICTIONNAIRE 


DES 


SCIENCES  NATURELLES, 


TOME  XLIX. 


SERR  =  SOUG. 


Le  Jiomhre  d'exemplaires  prescrit  par  la  loi  a  été 
déposé.  Tous  les  exemplaires  sont  revêtus  de  la  signature 
de  r  éditeur. 


/^  ^<^^^ 


DICTIONNAIRE 

DES 

SCIENCES  NATURELLES, 

DANS    LEQUEL 

ON  TRAITE  MéTHODIQUEMENT  DES  DIFFÉRENS  ÊTRES  DE  LA  NATURE, 
CONSIDÉRÉS  SOIT  EN  EUX-MÊMES,  d'aPRÈs  l'ÉTAT  ACTUEL  DE 
NOS  CONNOISSANCES  ,  SOIT  RELATIVEMENT  A  l' UTILITÉ  Qu'eN 
PEUVENT  RETIRER  LA  MÉDECINE,  l'aGRICULTURE  ,  LE  COMMERCE 
ET    LES    ARTS. 

SUIVI  D'UNE  BIOGRAPHIE  DES  PLUS  CÉLÈBRES 
NATURALISTES. 

Ouvrage  destiné  aux  médecins,  "aux  agriculteurs,  aux  coramercans, 
aux  artistes,  aux  manufacturiers,  et  à  tous  ceux  qui  onlintéréta 
connoître-les  productions  de  la  nature,  leurs  caraclères  génériques 
et  spécifiques,  leur  lieu  natal,  leurs  propriétés  et  leurs  usages. 

PAR 

Plusieurs  Professeurs  du  Jardin  du  Roi ,  et  des  principales 
Ecoles  de  Paris. 

TOME  QUARANTE-NEUVIÈME, 


F.  G.  LEvrj^uLT,  Editeur,  à  STRASBOURG. 

et  rue  de  la  Harpe,  N.°  81,  à  PARIS. 

Lb  Norhanx,  rue  de  Seine,  N.°  8,  à  PARIS. 

1827. 


/ 


Liste  âes  Auteurs  par  ordre  de  Mat 


icres. 


Physiqi 


raie. 


M.  LACROIX,  membre  de  l'Académie  des 
Sciences  et  professeur  au  Collège  de 
France.    (L.) 

Chimie. 

M.  CHEVREUL,  Membre  de  rAcaae'mie  des 
sciences,  professeur  au  Collège  royal  de 
Cbarlemagne.    (Ch.  ) 


Minéralogie  et  Géologie. 

M.  BRONGMART,  membre  de  l'Académif 
des  Sciences,  professeur  à  la  Faculté  de; 
Sciences.    (  B.  ) 


M.   BROCHANT   DE    VILLIERS, 
de  l'Aciilémie  des  Sciences.  (  B. 


membre 

DE  V.) 


Zoologie  générale,   jinatomie  et 
Physiologie. 
M.   G.  CUVIER ,   membre  et  serrétaire  per- 
pétuel de  1' Vcadémic  îles  Sciences,  prof,  an 
Jardin  du  Roi ,  etc.  (  G.   C.  ou  CV.   on  C.) 
M.  FLOURENS.  (F.) 

Mammifères. 
M.  GEOFFROY  SAINT-HILAIRE,  membre 
de  l'Académie  des  Sciences  ,  prof,  au  Jardia 
du  Roi.  (G.) 

Oiseaux. 


CROIX,   membre 
.    (Ch.  D.) 


M.  DEFRANCE,  membre  de  plusieurs 
Sociétés  savantes.    (  D.  F.) 

Botanique. 

M.  DESFONTAINES,  membre  de  l'Académie 
des  Sciences.   (Uesf.) 

M,  DE  JU.SSIEU,  membre  de  l'Académie 
des  Sciences,  prof,  au  Jardin  du  Roi.  (J  ) 

M.  MIRBEL,  membre  de  l'Académie  des 
Sciences ,  professeur  à  la  Faculté  des 
Sciences.    (B.  M.) 

M.  HENRI  CASSmi,  associé  libre  de  l'Aca- 
démie des  Sciences,  membre  étranger  de  la 
Société  Linnéenne  de  Londres.  (H.  Cass.) 

M.  LEMAN ,  membre  de  la  Société  philo- 
malique  de  Paris.  (Leik.  ) 

M.  LOISELEUR  DESLONGCHAMPS 
Docteur  en  médecine  ,  membre  de  plusieur 
Sociétés  savantes.  (L.  D.) 

M.  MASSEY.  (  Mass.  ) 

M.  P01RF.T,  membre  de  plusieurs  Sociétés 
savantes  et  littéraires,  continuateur  de 
l'Encyclopédie  botanique.   (Poir.) 

M.  DE  TUSSAC,  membre  de  plusieurs 
Sociétés  savantes,  auteur  de  la  Flore  des 
Antilles.  (De  T.) 


M.    DUMONT  EE  S, 
plusieurs  Sociétés 

Reptiles  et  Poissons. 

M.  DELACÉPÈDE,  membre  de  l'Académie 
des  Sciences ,  prof,  au  Jardin  dn  Roi.  (L.L.) 

M.  DUMÉRIL,  membre  de  l'Académie  de» 
Sciences  ,  professeur  au  Jardin  du  Roi  et  à 
l'École   de  médecine.  (  C.  D.) 

M.  CLOQUET,  Docteur  en  médecine.  (H.C.) 

Insectes. 

M.    DUMÉRIL  ,    membre  de  l'Académie  de» 

Sciences  ,   professeur  au  Jardin  du  Roi  et  1 

l'École  de  médecine.  (CD.) 

Crustacés. 

M.  W,  E.  LEACH  ,  membre  de  U  Société  roy., 
de  Londres,  Correspond,  du  Muséum  d'his- 
toire naturelle  de  France,   (W.  E.  L.) 

M.  A.  G,  DESMAREST,  membre  titulaire 
de  l'Académie  royale  de  médecine,  profes- 
seur à  l'école  royale  vétérinaire  d'Alfort, 
membre  correspondant  de  l'Académie  des 
sciences  ,   etc. 

Mollusques ,   Vers  et  Zoophytes. 

M.  DE  BLAINVILLE,  membre  de  l'Académie 
des  sciences  ,  professeur  it  la  Faculté  de» 
Sciences.  (De  B.  ) 


M.  TURPIN,  naturaliste,  est  cbargé  de 
l'exécution  des  dessins  et  de  la  direction  de 
la   gravure. 

MM.  DE  HXJMBOLDT  et  RAMOND  donneront  quelques  articles  sur  les  objeu 
nouveaux  qu'ils  ont  observés  dans  leurs  voyages,  ou  sur  le»  sujets  dont  ils  se  sont 
plus  particulièrement  occupés.  M.   DE   CANDOLLE  nous   a    fait  la   même   promesse. 

M.  PRÉVÔT  a  donné  l'article  0«Vt/î;  M.  VALENCIENNES  plusieurs  articles  d'Ornî- 
tbologie;  M.  DESPORTES  l'article  Pigeon  domeslirjue ,  et  M.  LESSON  l'article  P/i/i-i'er, 

M.  F.  CUVIER,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  est  chargé  de  la  direction  géné- 
rale de  l'ouvrage ,  et  il  coopérera  aux  articles  généraux  de  zoologie  et  à  l'histoire  de» 
mammifères.    (F.   C.  ) 


DICTIONNAIRE 

DES 

SCIENCES  NATURELLES. 

SER 

oERRA.  {Bot.)  C'est  probablement  par  une  faute  typogra- 
phique que  Gmelin  inscrit  sous  ce  nom  le  Senra  de  Cava- 
nilles,  ou  Senrœa  de  Willdenow,  genre   de  Malvacées.  (J.) 

SERRA.  {IchtliyoL)  Nom  donné  par  Pline  à  la  scie,  pristis 
antiquorum.  {  Voyez  Scik.  ) 

C'est  aussi  le  nom  nicéen  du  labre  plombé,  labrus  liyens. 
Voyez  Labre.  (H.  C.) 

SERRA  MARINA.  (Ichthj-ol.)  Belon  a  ainsi  appelé  la  Scie. 
Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

SERRAGINE.  (Bot.)  I-a  bugle  ou  consoude  moyenne  est 
ainsi  nommée  dans  le  pays  de  Vaud ,  suivant  l'auteur  du 
Dictionnaire  économique.  (  J.  ) 

SERRAN,  Serranits.  [lchth_yoL)  Sur  plusieurs  cAtes  de  la 
Méditerranée  on  désigne  par  le  mot  serran  un  poisson  dont 
M.  Cuvier  a  fait  le  type  d'un  genre  qui  appartient  à  la  fa- 
mille des  acanthopomes  de  M.  Duméril ,  et  qui  est  recon- 
noissable  aux  caractères  suivans  : 

Branchies  complètes  ;  opercules  garnies  de  piquans  ;  des  dente- 
lures seulement  et  pas  d'échancrure  aux  préopercules  ■  une  seule 
nageoire  du  dos  continue;  lèvres  non  charnues;  catopes  thoraci- 
ques;  mâchoires  armées  de  dents  aiguës  ou  en  crochet. 

Il  est  facile  de  distinguer  les  Serrans  des  Dkntés,  qui  n'ont 

aux  opercules  ni  piquans,  ni  dentelures;  des  Bodians  et  des 

LuTjANs,  qui  ont  des  dentelures  au  préopercule  et  point  de 

piquans  à  l'opercule  ;  des   CiRUHiXES  ,   dont  les  catopes  «ont 

49.  1 


SER 

presque  abdominaux  ;  des  Diacopes,  qui  ont  le  préopercule 
fortement  échancré;  des  Plectropomes,  dont  le  bas  du  préo- 
percule est  épineux;  des  Canthères  ,  des  Gicles,  des  Pristi- 
POMEs,des  ScoLOPsis  ,  des  Diagrammes,  des  Microptères  ,  des 
Grammistes  ,  des  Priacanthes,  des  Polyprions,  des  Gremilles, 
des  Stellikères,  qui  ont  les  dents  en  velours  ;  des  Sandres  et 
des  Centropomes  ,  des  Perches  ,  des  Sciènes  ,  qui  ont  deux 
nageoires  dorsales  ou  une  nageoire  profondément  divisée. 
(Voyez  ces  divers  noms  de  genres  et  Acanthofomes  dans  le 
Supplément  du  tom.  I."  de  ce  Dictionnaire.) 

Parmi  les  serrans  que  Bloch  et  de  Lacépède  avoient  réunis 
aux  holocentres  d'Artédi ,  nous  parlerons  en  particulier  des 
suivans  ,  que  l'on  peut  ranger  en  trois  sections. 

§.  1."  Serrans  dont  l'opercule  porte  trois  épines. 

Le  Mérou:  Serranus  gigas;  =  Holocenirus  mer  ou  ,  Lacép.  ; 
Perça  gigas,  Brunnich  ;  Holocenirus  gigas  ,  Schn.  Corps  et 
queue  comprimés;  mâchoires  également  avancées  ;  bouche 
grande  ;  langue  lisse  ;  palais  et  gosier  hérissés  de  petites  dents  ; 
chacune  des  mâchoires  armée  de  dents  aiguës  et  placées  sur 
plusieurs  rangs;  quatre  dents  coniques  et  plus  longues,  en 
avant  de  la  supérieure;  nageoire  dorsale  bordée  de  lilamens. 
Ce  poisson  a  une  teinte  générale  d'un  gris  rougeâtre,  avec 
des  taches  brunes  et  nébuleuses.  On  le  pêche  dans  la  Médi- 
terranée, et  il  parvient  à  la  taille  de  plus  de  trois  pieds. 

C'est  encore  à  cette  section  des  serrans  que  M.  Cuvier  rap- 
porte Vholocentriis  virescens  de  Bloch,  décrit  déjà  dans  ce  Dic- 
tionnaire (tom.  XXI,  p.  289),  et  qui  n'est  que  le  serran  le 
plus  commun  de  la  mer  Méditerranée  ,  et  les  holocentrus  ti- 
grinus ,  argentinuSf  ongus  ,  du  même  auteur,  également  dé- 
crits ci-dessus  (  tom.  XXI,  p.  288,  296,  299)  ;  son  epinelephus 
marginalis ,  qui  est  l'holocentre  bordé  de  Lacépède  (p.  002  ); 
les  holocentres  rosrnare  et  océanique  de  Lacépède  (  p.  3o4  et 
3o5  );  son  holocentre  merra  (p.  3o2  )  ;  le  salmoïde  (p.  296  );  le 
Tauyin  (p.  296);  Vepinelephus  brunneus  de  Bloch  (p.  002). 

§.   2.  Serrans  dont  l'opercule  porte  deux  épines. 

C'est  à  cette  section  que  se  rapportent  les  holocentres  lan- 
cette, à  bandes,  rouge,  siagonote,  dont  nous  avons  parlé  aux 


SER  3 

pages  295  ,  2gc) ,  3oo  et  5o3  ,  du  tom.  XXI  de  ce  Dictionnaire. 
Nous  noterons  seulement  ici  que  Vholocentre  à  bandes  n'est 
peut-être  que  le  marin  mal  colorié,  comme  l'a  dit  M.  Cuvier, 
et  (^e  Vholocentre  siagonote  de  Delaroche  est  probablement 
le  même  poisson  que  les  labrus  hepatus  et  adriaticus  de  Gmelin. 

§.  3.  Serrans  dont  l'opercule  n'est  armée  que  d'une 
épine. 

C'est  à  cette  section  qu'appartiennent  les  hoiocentres  afri- 
cain et  à  points  bleus,  décrits  à  la  pag.  3oi  du  tom.  XXI  de  ce 
Dictionnaire,  et  les  holocentrus  striatus  et  punctatus  de  Bloch  , 
ainsi  que  la  perça  lunulata  de  Parkins. 

Le  Barbier:  Serranus  anthias ,  Cuvier;  Anthias  sacer ,  Bloch; 
Labrus  anthias,  Linnœus;  Lutjanus  antliias,  Lacép.  ;  Sparus  an- 
thias ,  Shaw;  Labre  barbier,  Bonnaferre.  Second  ou  troisième 
rayon  de  la  nageoire  dorsale  très-long  ;  lête  courte  et  toute 
couverte  de  petites  écailles  ;  mâchoire  inférieure  pins  avancée 
que  la  supérieure  ;  langue  lisse  ;  ligne  latérale  interrompue  ; 
nageoire  caudale  à  deux  lobes,  l'inférieur  plus  long  que  le 
supérieur. 

Ce  poisson  ,  qui  ne  parvient  qu'à  la  taille  de  sept  à  huit 
pouces  ,  vit  dans  la  Méditerranée,  où  il  se  nourrit  de  petits 
crustacés  et  de  jeunes  animaux  de  sa  classe.  Des  nuances  de 
rouge  les  plus  variées  et  rivalisant  d'éclat  avec  les  teintes  des 
plus  belles  fleurs  de  nos  parterres  ,  brillent  sur  tout  son  corps, 
où  l'on  voit  un  assemblage  de  rubis  et  de  grenats  marié  à  la 
couleur  tendre  de  la  rose  ,  qui  se  fond  dans  des  reflets  ar- 
gentés,  tandis  que  le  feu  de  la  topaze  orientale  resplendit 
sur  ses  grandes  nageoires. 

Son  histoire  est  fort  embrouillée.  Rondelet ,  Bloch  et  Fr. 
Delaroche  paroissenf  seuls ,  jusqu'à  ces  derniers  temps,  avoir 
eu   occasion  de  l'observer. 

Rondelet,  le  premier  ichthyologiste  qui  en  ait  parlé,  l'a 
regardé,  sans  raisons  bien  valables  ,  comme  Yanthias  des  an- 
ciens, en  quoi  il  a  été  imité  par  les  auteurs  qui  l'ont  suivi 
dans  les  16."  et  17.''  siècles.  Artédi  ,  d'autre  part,  a  fait  de 
ce  même  anthias  des  anciens  son  labrus  totus  nifescens  caudà 
hifurcà,  qui  paroit  un  être  imaginaire;  et  Linnaeus  l'a  rangé 
dans  le  même  genre  Labre  ,  sous  la   dénomination  de  labrus 


4  SER 

anthias,  lui  rattachant  un  poisson  d'Amérique  décrit  par  C'a- 
tesby  et  bien  différent  de  Vanthias  de  Rondelet  ,  qu'il  lui 
rapporte  également.  De  Lacépède  en  a  fait  un  lutjan  ,  et, 
enfin  ,  M.  Shaw  l'a  considéré  comme  un  spare. 

Fr.  Delaroche  n'a  vu  qu'un  seul  individu  de  cette  espèce 
de  poisson.  11  avoit  été  pris,  à  l'aide  de  palangres  ,  aux  en- 
virons d'Iviça  ,  dans  une  profondeur  de  soixante-dix;  brasses  , 
et  les  pêcheurs  le  rencontroient  pour  la  première  fois.  Ce 
savant  distingué  ignoroit  quelles  étoient  les  mœurs  de  cet 
animal,  mais  il  ne  pensoit  pas  qu'il  fût  bien  rationnel  de  lui 
attribuer,  ainsi  que  l'a  ftiit  liloch  ,  tout  ce  que  les  anciens 
ont  dit  de  leur  anthias,  qui,  suivant  Aristote  (  Hist.  anim.  , 
lih.  9,  cap.  02)  ,  vivoit  en  troupe,  jeloit  ses  œufs  en  été, 
chassoit  les  poissons  voraces  des  lieux  qu'il  fréquentoit  ,  et 
étoit,  pour  cette  raison,  appelé  des  pêcheurs  grecs  <?poç  l^Buç, 
c'est-à-dîre  poisson  sacré.  Aristote  nous  apprend  encore  qu'on 
le  nommoit  indifféremment  aussi  ctvBixç  et  KvX&sttUç  ,  et 
Athénée  lui  donne  l'épithète  de  Ka.\Xi^Q>jç ,  qui  semble  se  rat- 
tacher à  la  beauté  de  son  ensemble. 

Quant  au  titre  de  sacré  qu'il  portoit,  il  le  partageoit,  re- 
marque le  même  Athénée  ,  avec  plusieurs  autres  animaux  de 
sa  classe,  sans  même,  dit  Plutarque  ,  qu'il  fût  possible  de 
savoir  pourquoi.  JE.\ien  le  croyoit  plus  fort  que  le  thon,  dont 
cependant  il  n'égaloit  pas  le  volume  ;  Ëratosthène  le  confon- 
doit  avec  le  HûV(rô(pDVç  ,  qui  est  la  dorade  des  modernes  (voyez 
CoRYPHÈNE  et  Daurade}  ;  d'autres  ne  savoient  point  le  distin- 
guer de  VsXXo->\,.  Dans  son  histoire  ,  tout  porte  donc  l'em- 
preinte de  l'obscurité  du  côté  des  auteurs  grecs;  obscurité 
que  n'ont  dissipée  ni  Pline,  ni  Ovide,  chez  les  Latins. 

Quoi  qu'il  en  soit  encore,  rare  et  difficile  à  prendre,  l'an- 
Ihias  n'étoit  commun  que  sur  les  côtes  de  la  Pamphyiie  ,  con- 
trée d'Asie  ,  vers  le  47.^  degré  de  latitude  bor.  et  le  49.'  de 
longitude.  Là  ,  il  étoit  l'objet  d'une  pêche  particulière,  que 
Pline  a  décrite  avec  des  circonstances  qui  dénotent  la  facilité 
avec  laquelle  les  récits  fabuleux  des  pêcheurs  trouvoient 
crédit  auprès  de  lui.   (H.  C.) 

SERRARIA.  [Bot.)  A  ce  nom  d'un  genre  de  Proféacées, 
donné  par  Burmann  ,  MM.  Salisbury  et  R.  Brown  ont  subs- 
titué celui  de  serruria.  (J.  ) 


SER  5 

SERRASALME  ,  Serrasalmus.  {Ichthyol.)  De  Lacépède  a 
donné  ce  nom  à  un  genre  de  poissons  holobranches  abdomi- 
naux, qui  appartient  à  la  famille  des  dermoptères  de  M.  Du- 
méril,  et  à  celle  des  salmones  de  M.  Cuvier. 

On  le  reconnoît  aux  caractères  suivans  : 

Branchies  complètes  ;  catopes  abdominaux  ;  opercules  lisses  ; 
deux  nagreoires  dorsales,  dont  une  adipeuse;  ventre  caréné  et  den- 
telé en  scie;  corps  élevé;  dents  triangulaires,  tranchantes  ,  den- 
telées et  disposées  sur  une  rangée  aux  intermaxillaires  et  à  la  mâ- 
choire inférieure  seulement  ;  maxillaire  sans  dents  ,  traversant 
obliquement  sur  la  commissure. 

Il  est  facile  de  distinguer  les  Seurasalmes  des  Raiis  ,  qui  ont 
les  dents  prismatiques;  des  Piabuques,  qui  ont  le  corps  alongé; 
des  Tétragonoptères  ,  des  Hydrocins  ,  des  Curimates  ,  des  Anos- 
TOMEs ,  des  CiTHARiNEs  ,  des  AuLOPEs ,  des  Truites  ,  des  Os- 
mères  ,  des  Sacres,  des  Corégones  et  des  Argentines,  enfin, 
qui  ont  le  ventre  aiTondi.  (  Voyez  ces  divers  noms  de  genres 
et  Dermoptères.  ) 

On  ne  connoit  encore  qu'un  Serrasai.me. 

Le  Pirata  de  Marcgrave  :  Serrasalmus  rhombeus  ,  Lacép.  ; 
Salmo  rhombeus,  Linnaeus.  Nageoire  caudale  bordée  de  noir  et 
en  croissant;  dos  très-élevé  au-dessus  de  la  première  dorsale  ? 
ouverture  de  la  bouche  grande;  écailles  molles  et  petites; 
un  appendice  auprès  de  chaque  catope  ;  un  piquant  à  trois 
pointes  au-devant  de  la  première  nageoire  dorsale. 

Ce  poisson  parvient  à  une  grosseur  considérable.  11  vit  dans 
les  rivières  de  l'Amérique  méridionale  et  surtout  de  Surinam. 
Il  est  si  vorace  qu'il  poursuit  les  canards  et  même  les  hom- 
mes qui  se  baignent,  et  leuF  emporte  la  peau. 

Sa  chair  est  blanche  ,  grasse  et  délicate. 

Sa  teinte  générale,  d'un  rougeàtre  plus  ou  moins  clair, 
est  relevée  par  des  points  noirs.  Ses  flancs  sont  argentés  et 
ses  nageoires  grises.  (H.  C.) 

SERRATULE,  Serratula.  (Bot.)  Genre  de  plantes  de  la  fa- 
mille des  composées,  delà  division  des  flosculeuses ,  apparte- 
nant à  la  sjngénésie  polygamie  égale  de  Linnœus  ,  dont  le  ca- 
ractère essentiel  consiste  dans  un  réceptacle  velu  ou  garni  de 
paillettes  ;  l'aigrette  des  semences  plumeuse  ou  dentée  ;  le 
calice  cylindrique  ,  imbriqué,  sans  épines. 


^  SEll 

En  me  chargeant  de  la  rédaction  de  ce  genre,  M.  Cassini 
ne  m'a  point  communiqué  les  réformes  qu'il  devoit  y  faire  : 
plusieurs,  a  la  vérité,  ont  déjà  été  mentionnées  dans  les  ar- 
ticles LiATRis  et  quelques  autres  genres  voisins;  mais  j'ignore 
également  et  le  caractère  qu'il  doit  donner  à  ce  genre,  et  les 
espèces  qu'il  doit  y  conserver.  Quand  ce  savant  auteur  aura 
publié  la  totalité  de  son  travail,  le  lecteur  pourra  reporter 
au  genre  convenable  les  espèces  que  je  vais  faire  connoître 
ici ,  me  bornant  à  celles  qui  sont  le  plus  connues  ,  et  me 
renfermant,  d'ailleurs,  dans  le  caractère  essentiel,  tel  qu'il 
se  trouve  dans  "VVilldenow.  On  sait  que,  depuis  Linné,  ce 
genre  a  éprouvé  beaucoup  d'autres  réformes,  sur  lesquelles 
les  auteurs  ne  sont  pas  plus  d'accord  que  sur  les  noms  géné- 
riques qu'ils  y  ont  appliqués. 

Serratui.e  des  teinturiers:  Serratula tinctorïa ,  Linn.,  Sp.;  FI. 
JDan.  ,  tab.  281  ;  Dod.  ,  Pempt. ,  42  ,  fig.  3  ;  Carduus  tinctorhis, 
Scop.,  Carn.,  ioi2;Lob.,  Je. ,  634,  fig-  i;  vulgairement Sarrète. 
Belle  espèce,  d'un  port  agréable,  dont  les  tiges  sont  droites, 
hautes  au  moins  de  deu:)i  pieds,  glabres,  fermes,  un  peu  striées, 
munies,  vers  le  sommet,  de  quelques  rameaux  paniculés.  Les 
feuilles  sont  pétiolées,  assez  grandes,  ovales,  oblongues  ,  lan- 
céolées, glabres  à  leurs  deux  faces,  la  plupart  pinnatifîdes 
ou  ailées,  terminées  par  un  grand  lobe  étroit,  lancéolé;  les 
supérieures  beaucoup  plus  étroites,  presque  sessiles,  ordinai- 
rement incisées,  dentées  en  scie  vers  le  sommet.  Ces  feuilles 
présentent  un  très  grand  nombre  de  variétés.  Les  fleurs  sont 
solitaires,  terminales,  et  forment  par  leur  ensemble  une  pa- 
nicule  lâche.  Leur  calice  est  cylindrique,  imbriqué  d'écaillés 
vertes  ou  purpurines,  ovales,  oblongues,  aiguës,  pubescentes 
et  blanchâtres  à  leurs  bords;  la  corolle  purpurine,  quelquefois 
blanchâtre;  les  semences  sont  oblongues;  les  aigrettes  sessiles, 
roussâtres;  les  paillettes  du  réceptacle  scarieuses,  linéaires. 
Celte  plante  croît  dans  les  bois,  sur  les  hauteurs,  aux  envi- 
rons de  Paris,  à  Belle-James,  Marcoussi.  Elle  fournit  une  assez 
belle  couleur  jaune ,  qu'on  applique  sur  les  étoffes  par  le 
moyen  de  l'alun.  Elle  est  recommandée  comme  vulnéraire  et 
détersive  ,  propre  à  prévenir  les  suites  funestes  des  chutes  .• 
elle  est  peu  recherchée  par  les  troupeaux. 

Serratuie  couronnée:   Serratula    coronata ,    Linn..    Spec.  ; 


SER  7 

Bocc,  Mus.,  2  ,  fab.  3j.  Cette  espèce,  un  peu  rapprochée  de 
la  précédente,  est  remarquable  par  ses  dimensions  toutes  au 
moins  trois  fois  plus  grandes.  Sa  tige  est  haute  d'environ  trois 
pieds,  cannelée,  roide,  rameuse;  les  feuilles  radicales  sont  très- 
amples  ,  longues  au  moins  d'un  pied  et  demi ,  presque  en  lyre  ou 
profondément  pinnatifides  à  leur  partie  inférieure  ,  terminées 
par  un  très-grand  lobe  divisé  en  trois  autres,  dont  celui  du  mi- 
lieu large,  ovale,  aigu;  toutes  les  découpures  incisées  ou  cré- 
nelées ,  glabres,  un  peu  mucronées;  les  feuilles  caulinaires , 
surtout  les  supérieures,  beaucoup  plus  petites,  presque  ses- 
siles ,  pinnatifides,  à  dentelures  un  peu  épineuses.  Les  fleurs 
sont  disposées  en  un  corymbe  terminal:  elles  sont  fort  grosses, 
de  couleur  purpurine  ou  violette  ;  les  écailles  calicinales 
brunes  ou  d'un  vert  foncé  ,  aiguës  ,  un  peu  scaricuses  à  leur 
contour;  les  fleurons  de  la  circonférence,  plus  longs  que  les 
autres,  sont  femelles  et  fertiles  :  ceux  du  disque  hermaphro- 
dites. Cette  plante  croît  en  Italie  et  dans  la  Sibérie. 

Serratule  a  cinq  feuilles;  Serratula  quinquefolia  ,  Willd. , 
Spec.  Cette  plante  a  des  tiges  droites,  glabres,  anguleuses, 
fortement  striées,  hautes  de  trois  ou  quatre  pieds ,  rameuses. 
Les  feuilles  sont  alternes  ,  pétiolées  ,  ailées,  avec  une  impaire, 
glabres,  d'un  vert  foncé,  légèrement  dentées  en  scie;  les 
inférieures  à  cinq  folioles  un  peu  courantes  sur  le  pédoncule; 
lancéolées,  aiguës;  la  supérieure  beaucoup  plus  grande.  Les 
feuilles  caulinaires  supérieures  à  trois  folioles  très-inégales  •. 
les  terminales  entières.  Les  fleurs  sont  terminales,  solitaires, 
lâchement  paniculées  ;  les  calices  très-serrés,  très  -  glabres  ; 
les  écailles  intérieures  colorées,  alongées  ,  en  paillettes;  la 
corolle  purpurine ,  composée  de  fleurons  tous  hermaphrodites. 
Cette  plante  croît  dans  les  provinces  méridionales  de  la  Perse. 
On  la  cultive  au  Jardin  du  Roi. 

Serratule  a  tige  basse  :  Serratula  humilis,  Desf. ,  FI.  atlant. , 
2  ,  tab.  2  20;  Bocc,  Mus.,  tab.  log;  Serratula  mollis,  Cavan. , 
le.  rar. ,  i  ,  tab.  go,  fig.  i  ;  Serratula  subacaulis ,  Poir.  ,  Encycl. 
J'ai  acquis  la  preuve,  d'après  les  échantillons  des  trois  plantes 
ci-dessus  nommées,  qu'elles  appartenoient  à  la  même  espèce. 
La  racine  est  dure  ,  épaisse  ,  tortueuse  ;  la  tige  très-courte  , 
rarement  feuillée.  Les  feuilles  radicales  sont  pinnatifides  , 
glabres  en  dessus,   blanchâtres  et  tomenteuses  en    dessous  , 


8  SER 

larges  d'environ  un  pouce,  longues  de  six  ou  sept;  les  pin- 
nules  distantes,  lancéolées,  presque  linéaires,  obtuses  ou  un 
peu  aiguës,  entières  ou  un  peu  dentées  à  leur  base-,  les  pé- 
tioles un  peu  ailés.  Les  fleurs  sont  solitaires ,  terminales , 
assez  grosses:  elles  ont  le  calice  court,  cylindrique;  les  folioles 
linéaires  ,  subulées,  presque  égales ,  plaoéi  s  sur  trois  ou  quatre 
rangs,  lâches  au  sommet:  les  corolles  couleur  de  rose  ,  toutes 
flosculeuses  ,  hermaphrodites  ;  leur  limbe  à  quatre  décou- 
pures étroites,  linéaires.  Les  semences  sont  glabres,  oblon- 
gues,  striées,  surmontées  d'une  longue  aigrette  sessile  ,  blan- 
châtre, un  peu  plumeuse  ;  le  réceptacle  est  garni  de  paillettes 
acuminées  ,  déchirées  à  leur  sommet.  Cette  plante  croît  dans 
les  lieux  secs  et  pierreux  des  montagnes,  en  Espagne,  dans 
les  Cévennes  ,  les  Pyrénées.  M.  Desfontaines  l'a  observée  dans 
les  montagnes  de  l'Atlas,  aux  environs  de  Tlemsen. 

Serrattjle  a  feuilles  simples:  Serratula  simplex,  Poir.,  En- 
cycl.;  Carduus  mollis,  Linn.  ,  Aman.,  4,  pag.  328;  Jacq., 
Vind.,  276,  et  Fl.Aust.,  tab.  18;  Clus. ,  Hist.,  1,  pag.  i5i, 
fig.  1.  Cette  plante  a  des  tiges  très-simples ,  peu  élevées,  to- 
menteuses,  presque  nues,  ou  munies  de  deux  ou  trois  feuilles 
très-courtes,  linéaires  ;  les  feuilles  radicales  sont  oblongues  , 
linéaires,  à  peine  pinnatifides  ,  plus  ordinairement  laciniées, 
vertes  en  dessus,  tomenteuses  en  dessous,  roulées  à  leurs 
bords.  Les  (leurs  sont  splitaires  à  l'extrémité  des  tiges,  qui 
leur  servent  de  pédoncule  ;  leur  calice  est  composé  d'écaillés 
non  épineuses,  ovales,  lancéolées,  scarieuses;  la  corolle  ne 
l'enferme  que  des  fleurons  tous  hermaphrodites  ;  les  semences 
sont  couronnées  d'une  aigrette  sessile-,  les  poils  un  peu  plu- 
jneux  ou  chargés  d'aspérités.  Cette  plante  croit  en  Autriche, 
en  Allemagne, 

Serratule  mucronée  ;  Serratula  mucronafa,  Desf. ,  FI.  atlant., 
tab.  219.  Plante  glabre  sur  toutes  ses  parties.  Ses  tiges  sont 
droites,  grêles,  profondément  striées  ,  hautes  d'environ  un 
pied  et  demi,  nues  à  leur  partie  supérieure,  simples  ou  di- 
visées en  deux  ou  trois  rameaux  très-inégaux.  Les  feuilles  sont 
alternes,  très-entières,  ou  légèrement  denticulées,  longues 
d'environ  six  pouces  sur  un  ou  deux  de  large,  très-glabres  ; 
les  feuilles  inférieures  ovales,  lancéolées,  rétrécies  en  pé» 
tiole  et  un  peu  courantes  ;  les  supérieures  sessiles ,  plus  étroites , 


SER  9 

acuminées.  Les  fleurs  sont  terminales,  solitaires;  leur  calice 
est  ovale  ,  avec  ses  écailles  fortement  imbriquées  ,  lancéolées, 
mucronées ,  terminées  par  une  pointe  roide  ,  scarieuse  ,  un  peu 
réfléchie;  les  corolles  d'un  violet  mêlé  de  rose,  toutes  herma- 
phrodites, ayant  leur  limbe  à  cinq  découpures  linéaires;  l'ai- 
grette des  semences  estsessile  ;  le  réceptacle  garni  de  poils  au 
lieu  de  paillettes.  Cette  plante  a  été  découverte  par  M.  Des- 
fontaines dans  les  environs  de  Mascar ,  au  royaume  d'Alger, 
et  sur  le  mont  Atlas. 

Serratule  ailée:  Serralula  alala  ,  Poir. ,  Encycl.  ;  Desf. , 
Catal.  hort.  Paris.  Belle  espèce  à  tiges  droites,  anguleuses  , 
striées,  rameuses,  ha-ites  de  deux  pieds.  Les  feuilles  infé- 
rieures sont  fort  amples,  pétiolées  ,  pinnatifides  à  leur  base, 
courantes  en  partie  sur  le  pétiole  ,  plus  ou  moins  sinuées  à 
leurs  bords,  très-blanches  et  cotonneuses  en  dessous,  glabres 
en  dessus  ;  les  supérieures  et  celles  des  rameaux  beaucoup 
plus  petites,  sessiles,  sinuées  irrégulièrement,  ovales,  lan- 
céolées, courantes  sur  les  tiges.  Les  fleurs  sont  grosses  ,  d'une 
belle  couleur  purpurine  ou  rougeâtre  ,  solitaires  sur  de  très- 
longs  pédoncules  presque  nus,  nombreux,  très-simples,  ou 
rarement  à  deux  ou  trois  rameaux,  formant  une  ample  et 
belle  panicule  ;  les  écailles  calicinales  imbriquées,  terminées 
par  une  pointe  un  peu  épineuse,  recourbée  aux  écailles  ex- 
térieures. Le  lieu  natal  de  cette  plante  n'est  pas  connu  ;  elle 
a  été  admise  dans  nos  jardins  comme  plante  d'ornement. 

Serratule  a  feuilles  de  centaurée  :  Serralula  centauroides  , 
Linn.;  Gmel. ,  Sihir.  ,  2,  tab.  17.  Cette  plante  a  le  port  de 
la  centaurée  musquée,  mais  elle  n'a  point  de  fleurons  neutres. 
Ses  tiges  sont  droites,  glabres,  cylindriques  ;  les  feuilles  al- 
ternes ,  toutes  profondément  pinnatifides;  les  supérieures 
glabres,  sessiles  ;  les  découpures  étroites,  oblongues,  linéaires, 
un  peu  incisées  et  munies  de  quelques  petites  dents  aiguës. 
Les  fleurs  sont  solitaires  a  l'extrémité  des  rameaux;  leurs  ca- 
lices composés  d'écailles  imbriquées,  très-glabres,  sèches,  ter- 
minées par  une  pointe  un  peu  épineuse;  les  intérieures  sca- 
rieuses  et  plus  longues  ;  les  corolles  purpurines;  les  semences 
surmontées  d'une  aigrette  sessile  ;  le  réceptacle  est  garni  de 
paillettes  sèches,  étroites.  Cette   plante  croît  dans  la  Sibérie. 

Serratule  a  feuilles  variables:  Serratula  lieterophrlla  ,  Poir., 


»«  SER 

Encycl.;  Desf. ,  Catal.  Paris.;  Dec,  FI.  fr. ,  4,  pag.  86;  Car- 
duus  lycopifolius ,  Vill. ,  Dauph.,  5,  tab.  19.  Cette  plante  a 
une  racine  oblique  et  traçante;  elle  produit  une  tige  droite, 
simple  ,  striée,  presque  glabre  ,  nue  à  sa  partie  supérieure, 
garnie  inférieurement  de  feuilles  alternes  ;  celles  du  bas 
ovales,  aiguës,  presque  glabres,  légèrement  tomenteuses  sur 
leurs  nervures,  longues  de  deux  ou  trois  pouces,  à  dente- 
lures médiocrement  épineuses,  rétrécies  à  leur  base  et  un 
peu  décurrentes  sur  un  très-long  pétiole.  Les  feuilles  supé- 
rieures sont  presque  sessiles ,  plus  étroites ,  plus  alongées  , 
découpées,  à  leur  base  ou  dans  toute  leur  longueur,  en  la- 
nières profondes,  linéaires,  comme  pinnatifides ,  aiguës.  La 
tige  se  termine  par  une  seule  fleur  droite  ,  fort  grosse,  de 
couleur  purpurine  ;  les  écailles  du  calice  sont  élargies ,  glabres , 
ovales;  les  intérieures  lancéolées,  un  peu  mucronées  ;  les 
fleurons  tous  égaux  :  les  extérieurs  pourvus  d'un  stigmate 
simple:  les  intériturs  munis  d'un  style,  un  peu  bifurqué.  Les 
semences  sont  surmontées  de  poils  jaunâtres,  roides,  friables, 
inégaux.  Cette  plante  croît  dans  les  Alpes  et  sur  les  montagnes 
du  Dauphiné. 

Serratule  pinnatifide  :  Serratula  pinnatifida,  Desf. ,  Cat.  Par.; 
Carduus  radiatus  ,  "VValdst.  et  Kit.,  Pi.  Hung.  ,  1  ,  tab.  11. 
Cette  espèce  a  des  tiges  rameuses  ;  ses  feuilles  sont  rudes  ,  sans 
épines;  les  inférieures  pétiolées  ;  les  supérieures  sessiles,  vertes 
à  leurs  deux  faces,  pectinées,  pinnatifides,  à  découpures  li- 
néaires, aiguës,  très- entières;  la  terminale  grande,  ovale, 
médiocrement  dentée.  Les  fleurs  sont  nombreuses:  elles  ont  le 
calice  ovale,  composé  d'écaillcs  ovales,  mucronées:  les  inté- 
rieures pâles,  scarieuses,  linéaires,  aiguës,  point  épineuses  , 
ouvertes  en  étoile;  les  corolles  violettes;  l'aigrette  capillaire. 
Cette  plante  croit  en  Hongrie  ,  sur  les  collines  calcaires. 

Serratule  en  épi  :  Serratula  spicata^  Andr. ,  Bot.rep.,  tab. 
401  ;  Ait.,  Hort.  Kew. ,  "5 ,  pag.  38.  Cette  belle  espèce  a  des 
tiges  simples,  droites,  cylindriques  ,  longues  de  deux  pieds  , 
un  peu  cannelées.  Les  feuilles  sont  alternes  ,  sessiles,  li- 
néaires ,  très-simples  ,  acuminées  ,  longues  de  huit  ou  dix 
pouces  et  plus  ,  larges  d'environ  huit  lignes  à  leur  base  ,  puis 
rétrécies  jusqu'à  leur  sommet ,  entières,  ciliées  à  leur  partie 
inférieure  ;   les  supérieures  plus  étroites  et  plus  courtes.  Les 


SER  31 

fleurs  sont  disposées  en  un  bel  épi  simple,  feuille,  long  au 
moins  de  dix  pouces  :  ces  fleurs  sont  nombreuses,  sessiles  , 
axiUaires  ,  longues  d'un  pouce  ;  le  calice  est  composé  d'écaillés 
fortement  imbriquées  ,  glabres  ,  «btuses  ;  la  corolle  purpurine. 
Cette  plante  croît  dans  l'Amérique  septentrionale. 

Serratule  a  feuilles  aiguës  ;  Serratula  acutifolia  ,  Poir.  , 
Encycl.  Cette  plante  a  des  tiges  grêles,  dures,  cylindriques  , 
divisées  en  rameaux  droits  ,  effilés  ,  pubescens  ,  garnis  de 
feuilles  nombreuses,  éparses ,  fort  petites,  à  demi  embras- 
santes, lancéolées,  entières,  pubescentes  ,  très-aiguës,  lon- 
gues de  trois  ou  quatre  lignes,  à  peine  larges  de  deux.  Les 
tleurs  sont  presque  sessiles  ,  peu  nombreuses,  axillaires  ,  très- 
rapprochées;  leur  calice  est  cylindrique,  alongé,  un  peu  res- 
serré au  sommet,  avec  les  écailles  glabres  ,  roussâtres,  mem- 
braneuses; les  corolles  sont  jaunes;  les  semences  surmontées 
d'une  aigrette  sessile  ,  pileuse;  le  réceptacle  est  garni  de 
paillettes  étroites,  coriaces,  un  peu  spatulées.  Cette  plante  a 
été  découverte  par  Commerson  à  Monte-Video.  (Poir.) 

SERRATULE.  (Foss.)  Luid  a  donné  le  nom  de  serratulum 
à  un  moule  intérieur  de  coquille  bivalve;  Luid,  Lith.  hrit. , 
n."  338.  (D.  F.) 

SERRAUT.  {Ornith.)  Ce  nom  et  celui  de  servant  sont  des 
dénominations  vulgaires  du  bruant  commun,  emheriza  citri- 
nella ,   Linn.  (  Ch.  D.) 

SERRÉ.  (Bo^)  Cette  épithète  s'applique  aux  branches  qui 
touchent  presque  la  tige  par  leur  sommet  (peuplier  d'Italie), 
à  la  panicule  dont  les  ramiâcations  sont  dressées  et  appli- 
quées contre  l'axe  {arundo  epigeios,  hjpericum  montanum ,  etc.)  ; 
à  l'ombelle ,  au  corymbe ,  dont  les  pédoncules  sont  rappro- 
chés les  uns  des  autres  [daucus  carotta,  achillœa  millefolium , 
etc.);  aux  verticilles,  lorsqu'ils  ne  sont  pas  sensiblement  sé- 
parés {rumex  maritimus,  mentlia  sylvestris^  etc.).  (Mass.) 

SERRE-FINE.  (Ornith.)  Un  des  noms  vulgaires  de  la  mé- 
sange charbonnière,  parus  major,  Linn.,  qui  se  nomme  en 
Provence  serra -fino.  (Ch.  D.) 

SERRE-MONTAGNARDE.  [Ornith.  )  C'est  un  des  noms  vul- 
gairement donnés  à  la  grive  litorne ,  turdus  pilaris ,  Linn.. 
(Ch.  D.) 

SERRELLE.  (Foss.)  On  a  donné  le  nom  de  serella  à  une 


ï»  SER 

espèce  de  dent  de  poîsson  fossile  qui  a  les  c6tés  crénelés  ou 
dentés  comme  une  scie.  Les  glossopétres  triangulaires,  qu'on 
trouve  dans  l'île  de  Malte,  ont  ces  dentelures.  (  D.  F.) 

SERRES.  (Ornith,)  On  nomme  ainsi  les  ongles  ou  les  griffes 
des  rapaces.  (  Ch.  D.) 

SERRETA.  {Bot.)  Nom  languedocien  de  la  sarrète  ou  ser- 
ratule  des  teinturiers,  serratula  lincloria,  cité  par  Gouan.  (J.) 

SERRETH.  {Bot.)  Nom  arabe  du  genêt,  cité  par  Mentzel. 
(J.) 

SERRETTx\.  {Bot.)  Voyez  Terrette.  (J.) 

SERREUR.  {Erpét.)  Voyez  Acontias.  (H.  C.  ) 

SERRICAUDES  ou  UROPRISTES.  {Entom.)  Nous  avons  dé- 
signé sous  ces  noms,  qui  signifient,  en  latin  comme  en  grec, 
scie  à  la  queue,  la  famille  des  insectes  hyménoptères,  dont 
l'abdomen  est  sessile  et  qui  comprend  les  Mouches  k  scie 
(Tenthrèdes)  et  autres  genres  voisins  (voyez  Uropristes),  que 
M.  Latreille  a  désignés  dans  ces  derniers  temps  sous  le  nom 
de  porte-scie.  (C.  D.  ) 

SERRICORNES  ou  PRIOCÈRES.  {Entom.)  Noms  que  nous 
avons  affectés  à  une  famille  d'insectes,  de  l'ordre  des  coléop- 
tères pentamérés,  dont  les  élytres  durs  sont  alongés  et  cou- 
vrent le  ventre,  et  dont  les  antennes  en  masse  sont  dente- 
lées ou  feuilletées  d'un  seul  côté  ;  tels  sont  les  lucanes 
ou  cerfs- volans,  figurés  dans  l'atlas  de  ce  Dictionnaire, 
pi.  6  ,  n.°  1  —  3.  Consultez  pour  plus  de  détails  l'article  Prio- 

CÈRES.    (  C.  D.) 

SERRIROSTRES.  {Ornith.)  On  appelle  ainsi  les  oiseaux 
dont  le  bec  est  dentelé,  comme  le  harle,  le  canard,  le  flam- 
raant.  (Ch.  D.  ) 

SERRO.  {Ichthyol.)  A  Nice,  selon  M.  Risso  ,  on  donne  ce 
nom  à  la  scie  vulgaire.  Voyez  Scie.   (H.  C.) 

SERROPALPE,  Serropalpus.  {Entom.)  Nom  d'un  genre  d'in- 
sectes coléoptères  hétéromérés,  que  nous  avons  rangé  dans 
la  famille  des  sylvicoles  ou  ornéphiles.  II  est  caractérisé  par  la 
forme  du  corselet,  qui  est  à  la  base  presque  aussi  large 
que  long;  dont  les  palpes  maxillaires  sont  en  scie  et  terminés 
par  un  article  en  forme  de  hache  ou  sécuriforme,  et  dont 
les  antennes  sont  en  fil. 

Fabricius,  en  adoptant  ce  genre,  lui  a  donné  le  nom  de 


SER  i3 

melandrya,  dont  nous  ignorons  l'étymologie,  tandis  que  celle 
de  serropalpe  est  évidemment  empruntée  du  latin  serra,  et 
de  paîpus,  palpe  en  scie. 

Nous  avons  fait  figurer  une  espèce  de  ce  genre  dans  l'atlas 
de  ce  Dictionnaire,  pi.   12,  n.°  2. 

Ce  nom  est  encore  un  malheureux  exemple  de  l'arbitraire 
qui  a  régné  dans  la  science  sous  le  rapport  de  la  nomencla- 
ture. Employé  primitivement  par  Hellenius ,  Fabriciiis  rap- 
porta d'abord  quelques  espèces  au  genre  Lymexylon  ;  d'autres 
à  celui  des  Hélops ,  et  deux  autres  espèces  au  genre  Notoxe. 
Olivier,  Panzer,  proposèrent  d'autres  changemens.  Kuge- 
lann  en  fit  quatre  genres ,  dont  deux  nouveaux  sous  les  noms 
de  Broutes  et  de  Myslax.  Paykull ,  dans  la  Faune  suédoise, 
a  formé  de  quelques  espèces  les  genres  Xjlita,  'Hjpalus,  Hal- 
lomenus ;  enfin,  pour  terminer  toute  cette  synonymie,  Fa- 
bricius,  dans  son  dernier  ouvrage  sur  les  éleuthérates,  publié 
en  1801  ,  a  rangé  les  espèces  dans  deux  genres,  qu'il  a  fort 
éloignés;  les  Serropalpes,  qu'il  a  placés  entre  les  cychres  de 
la  famille  des  créophages,  et  les  Hélops,  qui  sont  liétéro- 
miérés,  et  qui  appartiennent  en  effet  à  la  famille  des  orné- 
philes,  tandis  que  sous  le  nom  de  Dircea  il  a  réparti  dans 
un  autre  volume  un  grand  nombre  d'espèces  près  des  lymexy- 
lons ,  de  la  famille  des  térédyles. 

M.  Bosc  a  décrit  et  donné  le  dessin  de  la  principale  espèce 
de  ce  genre  dans  les  Mémoires  d'histoire  naturelle  ,  petit  in- 
folio :  c'est  la  même  dont  nous  avons  indiqué  la  figure  plus 
haut.   Il  ressemble  un  peu  à  un  taupin;  c'est  : 

Le   Serropalpe    cararoïde   :    Serropalpiis    caraboides;  Melaii- 
ârya  s&rrala  de  Fab.  ;  Tenebrio  rufibarbis  ,  Schall. 
Car.  Noir,  à  élytres  d'un  bleu  foncé. 

Nous  l'avons  trouvé  dans  des  saules  cariés,  près  de  la  forêt 
de  Bondy.  (  C.  D.) 

SERRURIA.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  delà 
famille  des  protéacées ,  de  la  tétrandrie  moncaynie  de  Linnajus , 
offrant  pour  caractère  essentiel  :  Des  fleurs  agrégées,  réunies 
dans  un  involucre  commun;  point  de  calice  propre;  une 
corolle  à  quatre  divisions  presque  égales,  séparées  à  leurs 
onglets;  quatre  élamines  presque  sessiles,  placées  sur  les  di- 
visions de  la  corolle;  un  ovaire  supérieur;  un  style,  un  stig- 


U  SER 

maie  glabre  et  vertical  ;  quatre  écailles  sur  le  réceptacle  pour 
chaque  fleur.  Le  fruit  est  une  noix  ventrue ,  médiocrement 
pédicellée  ;  le  réceptacle  commun  couvert  de  paillettes  im- 
briquées,  persistantes. 

Un  grand  nombre  d'espèces  placées  parmi  les  protsa ,  doi- 
vent être  rapportées  à  ce  genre,  ainsi  que  beaucoup  d'autres 
décrits  par  M.  R.  Brown ,  auteur  de  ce  genre. 

Serruria  sCARiEUx  :  Scrrurla  scariosa,  Rob.  Brown,  Trans. 
linn, ,  ]o,  page  128;  Prolea  sphœrocephala,  Thunb. ,  Prodr. , 
26.  Arbrisseau  distingué  par  ses  têtes  de  fleurs  globuleuses, 
argentées,  portées  sur  des  pédoncules  terminaux,  écailleux 
et  velus.  Les  tiges  s'élèvent  à  la  hauteur  d'un  pied;  elles  sont 
droites,  flexueuses ,  presque  simples,  garnies  à  leur  partie 
supérieure  de  feuilles  glabres,  nombreuses,  longues  d'un 
pouce  et  plus,  deux  fois  ailées;  les  pinnules  alternes,  fili- 
formes, aiguës,  roussâtres,  glanduleuses  au  sommet.  Les 
têtes  de  fleurs  sont  de  la  grosseur  d'une  noix,  souvent  ag- 
glomérées, supportées  par  des  pédoncules  velus ,  écailleux, 
à  peine  de  la  longueur  des  têtes  .•  les  écailles  de  l'involucre 
imbriquées,  larges,  ovales,  acuminées,  roussâtres,  velues  à 
leur  base  ;  la  corolle  est  couverte  de  longs  poils  argentés  et 
couchés.  Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

Serruria  a  bovqvets  :  Serruria Jlorida ,  Rob.  Brown,  Loc.  cit.; 
Vroteajlorida ,  Thunb.,  Diss.  bot,  de  Prot.,  tab.  i  ,  fig.  1.  Belle 
espèce,  remarquable  par  ses  larges  et  grandes  bractées  purpu-. 
rines.  Ses  tiges  sont  droites,  hautes  d'un  à  deux  pieds,  pres- 
que simples.  Les  feuilles  sont  éparses ,  filiformes;  les  infé- 
rieures pinnatifides;  les  supérieures  tribdes,  droites,  longues 
de  quatre  ou  cinq  pouces,  très-glabres  ;  les  pinnules  oppo- 
sées. Les  fleurs  forment  de  petites  têtes  terminales,  suppor- 
tées par  des  pédoncules  alternes,  longs  d'un  à  cinq  pouces, 
garnies  dans  toute  leur  longueur  de  bractées  éparses,  lan- 
céolées, longues  d'un  pouce  et  plus,  de  couleur  purpurine. 
Les  écailles  de  l'involucre  sont  glabres,  membraneuses,  lan- 
céolées, ciliées  à  leur  contour  par  des  jjoils  longs  et  jaunâtres. 
Les  corolles  sont  glabres,  plus  courtes  que  les  bractées.  Cette 
plante  croît  sur  les  montagnes  au  cap  de  Bonne -Espérance. 

Serruria  couché  :  Serruria  decumbens ,  Rob.  Brown ,  loc. 
cit.;  Protea  decumbens ,  Thunb.,  Diss.  bot.  de  Prot.^   14.  Petit 


SER  i5 

arbrisseau  remarquable  par  ses  tiges  grêles,  rampantes,  d'un 
rouge  sanguin  ,  longues  d'environ  un  pied  ;  les  rameajjx  ccu- 
chés,  toutes  les  feuilles  sont  redressées,  comme  unilatérales, 
glabres,  alternes,  longues  de  quatre  ou  cinq  pouces,  à  trois 
divisions  filiformes,  qui  se  subdivisent  en  deux  ou  trois 
autres  opposées,  aiguës.  Les  fleurs  forment  de  petites  têtes, 
de  la  grosseur  d'un  pois  ,  munies  d'écaillés  glabres ,  imbri- 
quées, ovales,  aiguës,  de  moitié  plus  courtes  que  la  corolle; 
celle-ci  est  tubulée  à  sa  partie  inférieure,  un  peu  arquée, 
couverte  extérieurement  de  poils  fins,  soyeux  et  roussàtres. 
Cette  plante  croit  dans  les  plaines  sablonneuses  et  ai-idei  du 
cap  de  Bonne- Espérance. 

Serruria  de  Burman  :  Serruria  Burmanni ,  Rob.  Brown  ,  loc. 
cit.;  Protea  serruria,  Thunb.,  Diss.  bot.  de  Prot. ,  17  ;  Leuca- 
dendron  serruria,  Linn. ,  Spec.  ;  Pluken. ,  Mant.,  tab.  Sag, 
fig.  1  ;  Burm. ,  Afr.,  tab.  99,  fig.  1.  Cette  espèce  a  des  tiges 
droites,  glabres,  hautes  de  deux  ou  trois  pieds  ;  les  rameaux 
alternes,  un  peu  flexueux,  pubescens.  Les  feuilles  sont  très- 
nombreuses,  remarquables  par  le  nombre  et  la  finesse  de 
leurs  divisions;  les  dernières  bifurquées  ou  ternées ,  héris- 
sées de  quelques  poils  rares  ,  très-fins.  Les  fleurs  sont  petites, 
réunies  en  têtes  serrées,  pédonculées,  presque  en  corymbe  à 
l'extrémité  des  rameaux  ;  les  pédoncules  filiformes,  pabes- 
cens,  plus  longs  que  les  fleurs;  les  écailles  de  l'involucre  très- 
courtes,  velues,  lancéolées;  les  corolles  pubescentes.  Cette 
plante  croit  dans  les  plaines  sablonneuses  au  cap  de  Bonne- 
Espérance. 

Serruria  triterné  :  Serruria  triternata,  Rob.  Brown.  loc. 
cit.;  Protea  triternata,  Thunb.,  Diss.  lot.  de  Prot.,  18;  Protea 
argentijlora ,  Andr.  ,  Bot.  rep.,  tab.  447.  Sa  tige  est  haute 
d'entiron  deux  pieds ,  un  peu  anguleuse ,  flexueuse  à  sa  partie 
supérieure,  garnie  de  feuilles  très -nombreuses ,  situées  vers 
l'extrémité  des  rameaux,  droites,  glabres,  filiformes;  les 
premières  divisions  opposées;  les  secondes  alternes,  aiguës, 
glanduleuses  au  sommet.  Les  fleurs  sont  réunies  en  petites 
têtes  terminales,  de  la  grosseur*  d'un  pois;  les  pédoncules 
alternes,  tomenteux ,  flexueux,  inclinés,  longs  d'un  pouce, 
munis  à  leur  base  d'une  bractée  glabre  et  subulée.  Les  écailles 
de  l'involucre,  ainsi   que  les   paillettes   du  réceptacle,  sont 


î6  SER 

lancéolées,  velues;  la  corolle  est  revêtue  extérieurement  d'un 
duvet  lanugineux  et  argenté.  Cette  plante  croit  au  cap  de 
Bonne  -  Espérance. 

Serrcria  glabre;  Serruria  glaberrima,  Rob.  Brown ,  loc. 
cit.  Arbrisseau  couché,  parfaitement  glabre  sur  toutes  ses 
parties.  Sa  tige  se  divise  en  rameaux  filiformes,  un  peu 
flexueux.  Les  feuilles  sont  alternes,  distantes,  un  peu  plus 
grêles  que  les  rameaux,  entières  ou  trifides,  longues  de  deux 
ou  trois  pouces.  Les  fleurs  sont  réunies  en  têtes  axillaires, 
pédonculées ,  droites,  composées  d'environ  huit  fleurs.  Les 
écailles  de  l'involucre  sont  arrondies,  concaves,  scarieuses, 
mucronées;  la  corolle  est  droite,  un  peu  velue  sur  ses  on- 
glets. Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne -Espérance. 

Serruria  élevé  ;  Serruria  elevata,  Rob.  Brown,  loc.  cit.  Ar- 
brisseau dont  la  tige  est  droite,  haute  de  six  pieds,  divisée 
en  rameaux  tomenteux  et  cendrés.  Les  feuilles  sont  nom- 
breuses, filiformes,  vertes,  un  peu  pileuses,  deux  fois  ailées; 
les  inférieures  glabres,  longues  d'un  pouce  et  demi,  ter- 
minées par  des  callosités.  Les  pédoncules  sont  axillaires,  longs 
de  trois  pouces,  cendrés,  tomenteux,  munis  de  bractées  al- 
ternes, lancéolées,  étalées;  les  têtes  de  fleurs  de  la  grosseur 
d'une  cerise,  contenant  environ  vingt  fleurs.  Les  écailles 
de  l'involucre  sont  orbiculaires  ,  cunéiformes,  mucronées, 
soyeuses  et  tonienteuses;  les  intérieures  presque  inutiques; 
les  corolles  courbées,  un  peu  barbues;  les  noix  velues,  mé- 
diocrement mucronées.  Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne- 
Espérance. 

Serruria  d'Aiton  ;  Serruria  Aitoni,  Rob.  Brown,  loc.  cit. 
Cette  plante  a  des  rameaux  roides,  tomenteux,  longs  d'un 
pied.  Ses  feuilles  sont  dressées,  nombreuses,  longues  de  huit 
à  dix  lignes,  trés-étroites ,  tomenteuses,  presque  argentf'es, 
profondément  trifides;  les  divi-^ions  deux  fois  pinnatitides  ; 
celle  du  milieu  un  peu  plus  longue  et  plus  riivisée.  Les  pé- 
doncules sont  longs  d'un  pouce  et  plus,  tomenteux  et  cen- 
drés, réunis  en  corymbe  ;  les  bractées  lancéolées,  subul.'es; 
les  têtes  de  fleurs  globulebses,  de  la  grosseur  d'une  noix, 
contenant  environ  vingt  fleurs;  les  écailles  de  l'involuc.e 
presque  glabres,  cunéiformes,  un  peu  ciliées,  mucronées; 
la  corolle  longue  de  sept  à  huit  lignes ,  plumeuse  et  barbue 


SER  17 

sur  les  onglets;  le  stigmate  alongé  en  massue;  les  noix  char- 
gées de  poils  noirs  et  soyeux  5  les  égailles  du  réceptacle  su- 
bulées,  persistantes.  Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne -Es- 
pérance. 

Serruria  a  feuilles  simples  ;  Serruria  simplicifolia ,  Rob. 
Brown  ,  loc.  cit.  Arbrisseau  d'un  pied  et  demi  de  haut.  Sa 
tige  est  presque  simple,  glabre,  légèrement  pubescente  vers 
le  sommet ,  garnie  de  feuilles  longues  d'environ  un  pouce 
et  demi,  entières,  canaliculées,  quelquefois  trilîdes ,  velues 
dans  leur  jeunesse  ;  les  radicales  sont  alongées,  plus  épaisses  ; 
les  pédoncules  solitaires,  terminaux,  tomenteux  et  blanchâ- 
tres ;  les  bractées  presque  glabres ,  lancéolées ,  distantes  ;  la  tête 
de  fleurs  est  de  la  grosseur  d'une  cerise,  conienant  environ 
vingt  fleurs  ;  les  écailles  de  l'involucre  sont  arrondies,  tomen- 
teuses,  médiocrement  acuminées;  la  corolle  est  couverte  de 
poils  blancs  et  plumeux.  Cette  plante  croit  dans  les  terrains 
sablonneux  au  cap  de  Bonne- Espérance. 

Serruria  ailé:  Serruria  pinnata ,  Rob.  Brown,  loc.  cit.; 
Protea  pinnata,  Andr. ,  Bot.  rep. ,  tab.  212  ;  Folia  nimis  longa. 
Cette  plante  est  entièrement  couchée  ,  à  tige  ligneuse,  divisée 
dès  sa  base  en  rameaux  pubcscens,  longs  d'un  pied.  Les  feuilles 
sont  unilatérales,  redressées,  presque  longues  d'un  pouce  et 
demi,  un  peu  pileuses,  souvent  pinnatilides,  à  trois  ou  cinq 
découpures;  les  pédoncules  sont  axillaires,  terminaux,  to- 
menteux, ascendans  ;  les  bractées  presque  glabres,  ovales, 
lancéolées,  acuminées;  les  têtes  de  fleurs  globuleuses,  de  la 
grosseur  d'une  noix;  les  écailles  velues,  lancéolées,  acumi- 
nées ;  les  onglets  de  la  corolle  soyeux;  les  lames  terminées 
par  des  poils  en  pinceau  ;  le  stigmate  est  redressé,  presque  en 
massue  ,  creux  et  dilaté  au  sommet.  Cette  plante  croit  sur 
les  montagnes  arides  au  cap  de  Bonne- Espérance. 

Serruria  des  sables;  Serruria  arenaria,  Rob.  Brown,  loc. 
cit.  Petit  arbrisseau  long  d'un  pied  ,  pubescent,  médiocre- 
ment rameux,  garni  de  feuilles  nombreuses,  souvent  uni- 
latérales, longues  d'un  pouce  au  plus,  trifides  ou  pinnatilides; 
les  pédoncules  sont  courts,  solitaires,  terminaux  ;  la  tête  de 
fleurs  est  plus  longue  que  les  pédoncules;  les  écailles  de  l'in- 
volucre sont  ovales,  lancéolées,  velues;  le  limbe  de  la  corolle 
a  quatre  divisions,  dont  trois  sont  plumeuses  et  barbues,  la 
40. 


i8  SER 

quatrième  presque  glabre  ;  les  onglets  sont  garnis  de  quelques 
poils.  Cette  plante  croît  sur  les  montagnes  sablonneuses  au 
cap  de  Bonne -Espérance. 

Serruria  de  Nivène:  Serruria  Nii'eni,  Rob.  Brown  ,  loc.  cit.; 
Protea  decumhens,  Andr. ,  Bot.  rep.,  tab.  549.  Arbrisseau  très- 
fameux,  couché,  diffus,  long  de  six  pieds.  Les  rameaux  sont 
flabres,  cylindriques  et  rougeàtres  ;  les  feuilles  deux  fois 
ternées  ou  deux  fois  pinnatifides,  glabres,  à  peine  longues 
d'un  pouce  ;  les  découpures  canaliculées  ,  très-aiguës ,  celles  des 
rameaux  presque  unilatérales  ;  les  têtes  de  fleurs  sont  à  peine 
pédonculées,  terminales,  solitaires,  de  la  grosseur  d'une 
cerise;  les  écailles  extérieures  de  Tinvolucrc  très-glabres,  à 
peine  acuminécs,  celles  du  milieu  plus  longues;  les  autres 
soyeuses,  presque  glabres  au  sommet;  la  corolle  soyeuse,  très- 
barbue;  le  stigmate  est  cylindi-ique  ,  à  peine  plus  épais  que  le 
style.  Cette  plante  croit  sur  les  rochers  des  montagnes,  au 
cap  de  Bonne-Espérance. 

Serruria  hérissé:  Serruria  hirsuta,  Rob.  Brown,  loc.  cit.; 
Protea  phjlicoides,  Thunb. ,  Diss.,  n.°  9.  Cette  plante  s'élève 
sur  une  tige  ligneuse,  à  la  hauteur  de  deux  ou  trois  pieds. 
Ses  rameaux  sont  roides,  disposés  en  ombelle,  hérissés  de 
poils  étalés,  persistans;  les  feuilles  sont  nombreuses,  longues 
d'environ  un  pouce  et  demi,  médiocrement  étalées,  hérissées 
dans  leur  jeunesse  ,  deux  fois  ailées  ;  les  découpures  étroites, 
très-aiguës  ;  les  pédoncules  terminaux  ,  très-souvent  solitaires; 
les  écailles  de  l'involucre  linéaires-lancéolées,  hérissées;  les 
têtes  de  fleurs  sont  de  la  grosseur  d'une  noix ,  plus  longues  que 
les  feuilles  supérieures;  la  corolle  légèrement  arquée,  plu- 
meuse  et  barbue;  le  stigmate  cylindrique,  en  massue.  Cette 
plante  croît  sur  les  collines  pierreuses  au  cap  de  Bonne -Es- 
pérance. 

Serruria  a  feuiixes  de  fenouil  :  Serruria  faniculacea ,  Rob. 
Brown,  loc.  cit.  Cette  espèce  a  des  tiges  droites,  hautes  de 
deux  pieds;  ses  rameaux  sont  glabres,  rougeàtres,  disposés 
en  ombelles;  les  feuilles  médiocrement  éfalées,  deux  fois 
ailées,  longues  d'un  pouce  et  demi ,  très-glabres  ;  les  décou- 
pures sont  grêles,  filiformes,  très-aiguës.  Les  têtes  de  fleurs 
sont  presque  sessiles ,  solitaires,  terminales,  de  la  grosseur 
d'une  cerise,  garnies  de  bractées  imbriquées,  presque  nulles;. 


SER  19 

les  écailles  de  l'involucre  glabres ,  ovales  ,  acuminées  ,  un  peu 
ciliées;  le  stigmate  est  alongé  en  forme  de  massue.  Cette 
plante  croît  au  cap  de  Bonne- Espérance. 

Serburia  cilié  :  Serruria  ciliata ,  Rob.  Brown,  loc.  cit.  Ses 
tiges  sont  droites,  très- rameuses  ;  les  rameaux  glabres,  rou- 
geâtres,  les  plus  jeunes  un  peu  pubescens.  Les  feuilles  sont 
deux  fois  ternées  ou  presque  deux  fois  pinnatifîdes,  glabres, 
longues  d'un  pouce;  les  pédoncules  solitaires,  quelque- 
fois fascicules ,  terminaux  ;  les  bractées  subulées  ,  glabres , 
scarieuses ,  hérissées  à  leurs  bords.  Les  têtes  de  fleurs  sont 
turbinées,  en  ovale  renversé,  de  la  grosseur  d'une  petite 
cerise  ;  les  écailles  de  l'involucre  presque  glabres,  hérissées 
de  points  saillans  ;  la  corolle  est  arquée,  soyeuse;  le  stigmate 
cylindrique,  en  massue.  Cette  plante  croît  dans  les  sols  sa- 
blonneux au  cap  de  Bonne -Espérance. 

Serruria  a  fleurs  serrées;  Serruria  congesta,  Rob.  Brown, 
loc.  cit.  Dans  cette  espèce  la  tige  est  droite  ;  les  rameaux 
sontépars,  nombreux,  presque  glabres  ou  légèrement  velus; 
les  feuilles  droites,  longues  d'un  demi-pouce,  presque  deux 
fois  ternées,  quelquefois  pinnatifides  ;  les  découpures  entières; 
les  têtes  de  fleurs  sessiles,  terminales,  souvent  fasciculées,  à 
peine  de  la  grosseur  d'une  petite  cerise;  les  bractées  subu- 
lées, très -velues  à  leurs  bords;  les  écailles  du  réceptacle 
chargées  de  points  nombreux  et  saillans ,  velues  dans  leur 
jeunesse; la  corolle  est  très-velue;  le  stigmate  cylindrique,  en 
massue.  Cette  plante  croît  aux  lieux  sablonneux  au  cap  de 
Bonne  -  Espérance. 

Serruria  a  feuilles  de  bacile  :  Serruria  crithmifolia ,  Rob. 
Brown  ,  loc.  cit.  Arbrisseau  dont  la  tige  est  simple  et  droite; 
les  feuilles  sont  longues  de  trois  ou  quatre  pouces ,  deux  et 
trois  fois  pinnatifides;  les  découpures  presque  cylindriques, 
terminées  par  une  callosité  obtuse.  Le  pédoncule  est  terminal, 
en  forme  de  hampe,  souvent  muni  à  sa  base  d'une  grappe 
longue  de  huit  à  dix  pouces,  ordinairement  plus  courte  que 
la  hampe,  munie  de  huit  à  dix  fleurs.  Les  bractées  sont  peu 
nombreuses  ;  les  pédicelles  glabres  ,  dilatés  à  leur  base  avec 
une  attache  en  forme  d'écusson  ;  les  têtes  de  fleurs  sont  glo- 
buleuses ,  de  la  grosseur  d'une  noisette,  contenant  près  de 
trente  fleurs;  les  écailles  plus  larges  que  longues,  terminées 


SER 

par  une  pointe  très-courte;  la  corolle  est  longue  de  six  lignes  j 
les  noix  sont  pubescentes  ;  les  pédicelles  très-courts,  glabres  et 
ridés.  Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne- Espérance. 

Serriria  de  Roxburg  ;  Serruria  Roxburgii,  Rob.  Brown  ,  loc. 
cit.  Arbrisseau  à  tige  droite  ,  haute  de  trois  ou  quatre  pieds. 
Ses  rameaux  sont  nombreux,  pubescens,  en  ombelle,  longs 
de  six  pouces;  les  feuilles  triternées,  à  peine  longues  de 
six  lignes ,  étalées  en  éventail ,  glabres  dans  leur  vieillesse , 
à  découpures  très- aiguës  ;  les  têtes  de  fleurs  sont  sessiles, 
réunies  en  une  seule,  delà  grosseur  d'une  petite  noix,  peu 
garnies  de  fleurs  ;  les  bractées  lancéolées  ,  ovales ,  blanchâtres  , 
acuminces,  très-velues  ;  leur  pointe  est  presque  nue;  la  co- 
rolle argentée  et  soyeuse;  les  poils  sont  lâches  et  couchés;  le 
stigmate  est  cylindrique  ,  en  massue.  Cette  plante  croit  au  cap 
de  Bonne -Espérance.  (Poir.) 

SERRURIER.  [Ornith.)  Ce  nom  est  quelquefois  donné  aux 
pics  à  cause  des  coups  de  bec  qu'ils  portent  sur  les  arbres, 
et  aux  mésanges  ,  surtout  à  la  charbonnière ,  dont  le  cri  pa- 
roît  exprimer  le  mot  stiti ,  plusieurs  fois  répété  de  suite. 
(Ch.  D.) 

SERSALÎSIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à 
fleurs  complètes,  monopétalées,  de  la  famille  des  sapotées, 
de  la.  pentandrie  monogynie  de  Linnaeus,  très-voisin  des  Side- 
roxyliim ,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  à  cinq 
divisions;  une  corolle  monopétale,  à  cinq  lobes;  cinq  éta- 
mines  stériles,  en  forme  d'écaillés,  alternant  avec  cinq  autres, 
fertiles;  un  ovaire  à  cinq  loges;  un  style;  un  stigmate  entier; 
une  baie  à  une  ou  à  cinq  semences  dépourvues  de  périsperme, 
couverte  d'une  enveloppe  cruslacée  ;  une  cicatrice  longitu- 
dinale. 

D'après  M.  Rob.  Brown  ,  il  faut  ranger  dans  ce  genre  deux 
espèces  découvertes  à  la  Nouvelle-Hollande:  i.°  le  Sersalisia 
sericea ,  Rob.  Brown,  ISov.  HolL ,  i,  png.  53o.  Cette  plante 
a  des  feuilles  ovales  obtuses  ou  en  ovale  renversé,  tomen- 
teuses  en  dessous.  Les  fleurs  sont  portées  par  des  pédoncules 
tomenteux ,  ainsi  que  le  calice  ;  la  corolle  est  velue  en  dehors  ; 
le  tube  est  plus  long  que  le  calice;  le  limbe  partagé  en  cinq 
lobes;  les  tilamens  des  étamines  stériles  sont  lancéolées;  le  style 
filiforme ,  velu  à  sa  base.  2."  Le  Sersalisia  obovata,  Rob.  Brown , 


SER 

loc.  cit.  Dans  cette  espèce  les  feuilles  sont  en  ovale  renversé, 
un  peu  rétrécies  vers  leur  base,  médiocrement  soyeuses  eu 
dessous.  Le  calice  est  presque  glabre;  la  corolle  glabre,  à 
cinq  divisions  orbiculaires  ,  souvent  plus  longues  que  les  fila- 
raens,  stériles  et  lancéolées;  le  stigmate  sessile ,  en  forme  de 
sphincter.  Ces  plantes  croissent  sur  les  côtes  de  la  Nouvelle- 
Hollande.   (POIR.) 

SERSIFIS.  {Bot.)  Altération  du  mot  salsifis,  quelquefois 
employée  par  les  gens  du  peuple.  (Lem.) 

SERTA,  SERTULA.  (Bot.)  Selon  Daléchamps,  le  mélilot 
recevoit  le  premier  de  ces  noms  de  Caton,  et  le  second  de 
Celse  et  de  Pline.  Celui-ci  est  encore  donné  au  trigonella  cor- 
niculata,  suivant  Durantez  ,  ci(é  par  C.  Bauhin.  (J.) 

SERTE.  (Ichthjol.)  On  donne  ce  nom  à  une  espèce  de 
cyprin,  qui  doit  être  rangée  parmi  les  brèmes.  Voyez  Brème 
et  Cyprin.  (H.  C.) 

SERTOLARIA.  (  Actinoz.  )  Nom  italien  des  sertulaires. 
(Desm.) 

SERTULAIRE,  Sertularia.  (Polfp.)  Dans  l'état  actuel  de 
cette  partie  de  La  zoologie,  on  réserve  le  nom  de  sertulaire  à 
un  nombre  encore  assez  considérable  de  petits  polypiers  cor- 
nés,  flexibles,  phytoides ,  fixés ,  dont  les  tiges  et  les  rameaux, 
creux  et  fistuleux  ,  sont  garnis  de  cellules  polypifères,  calyci- 
formes  ,  saillantes  comme  des  dénis ,  éparses  ou  sur  deux  rangs 
alternes,  contenant  un  polype  à  tentacules  simples ,  au  nom- 
bre de  six  ,  et  entreiriêlées  de  quelques  vésicules  gemmifères 
plus  grosses ,  du  moins  en  suivant  le  système  de  distribution  des 
espèces  du  grand  genre  Sertulaire  de  Linné,  adopté  par  M. 
Lamouroux,  comme  nous  l'avons  fait  dans  ce  Dictionnaire  ; 
car  M.  de  Lamarck  comprend  aussi  dans  son  genre  Sertulaire 
toutes  les  espèces  qui,  avec  les  caractères  ci-dessus,  ont  les 
cellules  disposées  sur  deux  rangs  opposés,  et  qui  constituent 
le  genre  Dynamène  de  Lamouroux  (voyez  ce  mot).  Ainsi  cir- 
conscrit, le  genre  Sertulaire  contient  encore  des  espèces 
véritablement  assez  hétérogènes  ,  si  l'on  a  égard  à  la  forme 
générale  du  polypier,  à  la  disposition  et  même  à  la  nature 
de  ses  tiges.  Malheureusement  les  animaux  qui  le  forment 
sont  trop  peu  connus  pour  qu'on  puisse  s'en  aider  pour  l'éta^ 
glissement  des  coupes  gépériques  qu'on  serait  porté  à  y  faire. 


22  SER 

Nous  allons,  au  reste,  revenir  là-dessus  à  l'article  Sertula- 
BiÉs.  On  trouve  des  sertulaires dans  toutes  les  mers,  et  même 
en  assez  grande  quantité,  fixées  sur  tous  les  corps  submergés. 

La  Sertulaire  sapinette:  S.  abietina,  Linn. ,  Gmel.,p.  3845, 
n."  5j  Ellis,  Corail.  ,  pi.  i  ,  n.°2  ,  fig.  fc,  B.  Polypier  simple, 
pinné  par  des  rameaux  alternes,  portant  des  cellules  ovales, 
à  bord  entier,  ventrues  du  côté  interne  et  presque  opposées. 

Cette  espèce  est  très-commune  dans  toutes  nos  mers. 

La  S.  FECTiNÉE:  s.  pectinata,  de  Lamarck  ,  Anim.  sans  vert. , 
tom.  2,  pag.  1 16  ;  S.  pinasler,  Soland.  et  Ellis,  pag,  55,  tab.  6, 
iig.  b,  B.  Polypier  à  tige  simple,  largement  pinnée  par  des 
rameaux  très- longs,  alternes,  nombreux,  filiformes,  portant 
des  cellules  tubuleuses  ,  arquées,  très -petites,  subopposées. 
Vésicules  anguleuses ,  à  quatre  dents  au  sommet.  Couleur  d'un 
noir  rougeàtre.  Hauteur,   environ  quatre  pouces. 

De  l'océan  des  grandes  Indes. 

La  S.  pinaster  de  Solander  et  Ellis  a  ses  rameaux  plus  courts. 

La  S.  TRiDENTBE  ;  S.  Lridcntata ,  Lamouroux  ,  Polyp.  flex.  , 
pag.  187  ,  n."  3.  Polypier  à  tiges  simples,  droites  ,  pinnées 
par  des  rameaux  divergeris  ;  cellules  à  ouverture  oblique 
garnie  de  trois  dents  sur  son  bord  ;  couleur  jaunâtre  :  deux 
pouces  de  haut. 

Des  mers  de  l'Australasie. 

La  S.  MiLLEFEUiLLE  ;  S.  millefoUum ,  de  Lamk ,  loc.  cit.,  n.°  5. 
Polypier  à  tiges  également  pinnées  ;  rameaux  courts  ,  disti- 
ques; cellules  tubuleuses,  presque  alternes;  vésicules  bicornes. 

Des  mers  australes. 

Je  rapporterai  à  cette  espèce  celle  que  M.  Lamouroux  a 
nommée  S.  alongée,  S.  elongata  ,  pi.  5  ,  fig.  3  a,  B,  C,  de  son 
ouvrage,  dont  la  tige,  simple  ,  pinnée,  rarement  bipinnée, 
alongée,  est  pourvue  de  cellules  petites,  rapprochées,  ciliées 
Sur  les  bords,  et  dont  les  vésicules  ,  ovales,  tronquées,  sont 
bicornes.  Elle  vient  en  effet  de  PAustralasie. 

La  S.  lycopode;  S.  lycopodium,  de  Lamk. ,  ibid.,  n.°  6.  Polj»^- 
pier  à  tiges  nombreuses ,  filiformes  ,  alongées ,  pinnées  ;  ra- 
meaux étroits ,  prolifères  ,  portant  des  pinnules  ou  ramus- 
cules  courts,  très-nombreux;  cellules  subopposées;  vésicules 
ovales  et  bidentées:  cinq  à  six  pouces  de  hauteur. 

Des  mers  de  la  Nouvelle-Hollande. 


SER  23 

La  SERTUtAiRE  FiLicutE:  S.fiUcula,  Linn. ,  Gmel.  ,  p.  3853 
n.°56;  Soland.  etEllis,p.57  ,  n.°32,  tab.  C  ,  fig.  c  etC,  I.  Poly- 
pier à  tiges flexueuses,  très-rameuses,  portant  à  chaque  angle 
alterne  un  rameau  ;  cellules  ovales,  tubuleuses,  presque  al- 
ternes; vésicules  obovales,  tubulées  au  sommet:  deux  pouces 
de  hauteur. 

Des  mers  d'Europe. 

La  S.  TAMARisQUE  :  S.  tauiarisca,  Linn.,  Gmel.,  p.  5845, 
n°  4;  EUis,  Corail.,  p.  17,  tab.  1  ,  n,"  1  ,  fig.  a,  A.  Polypier 
à  rameaux  alternes ,  à  cellules  tubulées ,  crénelées  à  leur  bord  ; 
vésicules  comprimées,  ovales- tronquées ,  tubuleuses  à  leur 
orifice  bidenté. 

Des  mers  d'Europe. 

La  S.  DENTÉE;  S.  dentata ,  Lamouroux,  loc.  cit.,  pag.  188, 
n.°  3i5.  Polypier  rameux;  cellules  pyriformes,  à  bord  denté; 
vésicules  grandes ,  ovales,  à  ouverture  grande  et  noire;  six 
à  sept  pouces  de  hauteui". 

De  la  baie  de  Cadix. 

La  S.  polyzone:  S.  polyzonias ,  Linn.,  Gmel.,  pag.  3856, 
n.*"  2  5  ;  Ellis ,  Corail. ,  pag.  19,  tab.  2  ,  n."  3  ,  fig.  a ,  h,  A,  B. 
Polypier  fort  petit,  à  rameaux  rares,  épars,  avec  des  cellules 
ovales ,  subdenticulées  sur  leur  bord  ;  vésicules  ovoïdes  ,  zonées 
en  travers  et  denticulées  à  l'ouverture. 

Des  mers  d'Europe. 

La  S.  RoiDE  ;  S.  rigida,  Lamx. ,  ibid.,  n.°  5 19.  Polypier  di- 
chotome,  à  rameaux  divergens  ,  fragiles,  portant  des  cellules 
assez  grandes,  distantes,  coniques,  mucronées  au  bord  ex- 
térieur de  leur  ouverture  ovale.  Couleur  gris  verdàtre;  hau' 
teur  ,  un  à  deux  pouces. 

Des  mers  australes. 

La  S.  DISTANTE  ;  s.  distans ,  id. ,  ibid. ,  n.°  320.  Polypier  peu 
rameux.  Cellules  campanulées  ,  gibbeuses ,  très-distantes  les 
unes  des  autres  ,  dentées  et  rétrécies  à  leur  ouverture  :  six 
à  neuf  lignes  de  haut. 

Des  mers  australes. 

La  S.  luisante;  S.  splendens ,  id.,  ibid.,  n."  32 1.  Polypier 
articulé,  rameux  ,  portant  à  chaque  articulation  deux  cellules 
alternes,  presque  cylindriques,  garnies,  à  l'ouverture,  de 
trois  dents  ,  dont  Pexterne  beaucoup    plus  longue   que  les 


24  SER 

autres;  vésicules  presque  cylindriques:  un  pouce  et  demi  de 
haut  au  plus. 

De  la  baie  de  Cadix. 

La  Sertulaire  arbrisseau;  5.  arbuscula  ,  id.,  ihià. ,  pi.  5, 
Jig.  4  a,  jB,  C.  Polypier  à  tige  grosse,  courte,  rameuse  dès 
sa  base  ;  rameaux  et  ramuscules  nombreux,  courts  et  épars  ; 
cellules  petites,  campanulées,  ventrues,  à  bord  entier;  vési- 
cules ovoides,  alongées,  avec  une  petite  ouverture  au  som- 
met. Couleur  brun  foncé  :  hauteur  ,  un  pouce  et  demi  à 
deux  pouces. 

Des  mers  australes. 

La  S.  ARGENTÉE:  S.  urgcntea ,  Linn. ,  Gmel.  ,  p.  3847,  n." 
48;  ElHs,  Corail.,  pag.  20,  tab.  2,  n."  4  ,  fig.  c,  C.  Polypier 
alongé ,  à  rameaux  et  ramuscules  nombreux  ,  alternes,  pani- 
culés  ;  cellules  tubuleuses  ou  oblongues  ,  subopposées,  ser- 
rées contre  la  tige  ,  atténuées  et  mucronées  obliquement  à 
l'extrémité  :  six  à  sept  pouces  de  haut. 

Des  mers  d'Europe   et  d'Amérique. 

La  S.  confervoïde;  S.  confervceformis ,  Esper,  Suppl. ,  2, 
t.  33,  et  de  Lamarck,  loc.  cit.,  p.  120,  n.°  18.  Polypier  très- 
rameux  ,  à  tiges  grêles,  alongées,  portant  des  rameaux  al- 
ternes, divisés,  subpaniculés  ,  sétacés;  cellules  peu  marquées; 
vésicules  ventrues:  quatre  pouces  de  hauteur. 

Des  mers  d'Europe. 

La  S.  cvPKÈs  :  S.  ceprassina,  Linn.,  Gmel.,  p.  3847  ,  n.°  6  ; 
Ellis,  Corail.,  p.  21  ,  tab.  3,  n.°  5,  fig.  a,  A.  Polypier  élevé , 
à  rameaux  et  ramuscules  subpaniculés  ;  cellules  subopposées, 
adhérentes  dans  presque  toute  leur  longueur,  tronquées  obli-r 
quement  à  l'extrémité. 

Cette  espèce  ,  bien  voisine  de  la  précédente  et  un  peu  moins 
grande  qu'elle ,  est  des  mêmes  mers. 

La  S.  THUYA  :  .S.  thuia  ,  Linn. ,  Gmel. ,  p.  3848  ,  n.°  g  ;  Ellis  , 
Corail.,  p.  24  ,  tab.  5  ,  n,"  7  ,  fig.  b,  B.  Polypier  élevé,  ra- 
mcux  ,  à  tige  flexueuse  anguleusement ,  roide  et  portant  à 
chaque  angle  un  rameau  dichotome  ;  cellules  comprimées  , 
alternes  et  disposées  sur  deux  rangs  longitudinaux  ;  vésicules 
ovales,  marginées. 

Des  mers  d'Europe. 

La  S.  CDPRESsoÏDE  :  5.  cupressoides ,  Linn.,  Gmel.,  p.  3846, 


SER  25 

n."  47;  Lepechin,  Act.  Petrop.  ,  1780,  p.  224,  tab.  9  ,  fig.  3 
et  4.  Polypier  paniculé ,  à  rameaux  dichofomes,  épars ,  ar- 
ticulés ;  cellules  à  peine  saillantes,  simples,  tronquées  obli- 
quement; vésicules  ovales,  à  orifice  subtubuleux. 

De  la  mer  Blanche. 

LaSERTULAiRE  DE  MisENE  :  S.  miscnensis ,  Linn. ,  Gmel. ,  p.  3854, 
n.°  62  ;  Cavol. ,  Polyp.  mar. ,  3  ,  page  187,  tab.  7 ,  fig.  i  et  2. 
Polypier  très-rameux,  dichotome.  Cellules  alternes ,  très-pe- 
tites, divariquées;  vésicules  ovales,  pédonculées  et  axillaires. 

De  la  mer  Méditerranée,  près  le  cap  Misène. 

La  S.  LicHENASTRE :  S.  lichcnastrum ,  Linn.,  Gmel.,  p.  3867, 
n.°  27  ;  Ellis  ,  Corail. ,  p.  25  ,  n."  10,  tab.  6  ,  fig.  a ,  A,  Poly- 
pier à  tige  articulée  ,  pinnée.  Cellules  déprimées  ,  disposées 
bout  à  bout  sur  deux  rangs  longitudinaux  ;  vésicules  ovales  , 
campanulées  et  plus  petites. 

Des  mers  d'Europe. 

M.  de  Lamarck  fait  de  cette  espèce  et  de  la  S.  thuia ,  qui, 
en  effet  ,  en  est  fort  rapprochée  ,  des  espèces  de  cellaires. 
M.  Lamouroux  rapporte  au  S.  lic'ienastrum  de  Pallas  le  S.  loa- 
ehitis  et  S.  articulata  du  même  ,  mais  avec  doute. 

La  S.  rameuse:  S.  ramosa  ,  Linn.,  Gmel.,  p.  3854,  n.°63; 
Cavol. ,  Polyp.  mar. ,  3,  p.  160,  tab.  6  ,  fig.  1  et  2.  Polypier  à 
tige  droite  ,  cylindrique  ,  rameuse,  opaque  ,  cornée,  à  ra- 
meaux arqués  ;  cellules  éparses  ;  vésicules  en  grappes. 

De  la  Méditerranée. 

La  S.  BRUNATRE:  S.  fusccscens ,  Linn.,  Gmel.,  page  3846^ 
n.°  44;  S.pinnata,  Pallas,  Elenchus  ,  pag-  i36,  n.°  83  ;  Baster , 
Opuscul.  suh. ,  1  ,  liv.  1  ,  tab.  1  ,  fig.  6.  Polypier  pinné,  de 
couleur  brunâtre.  Cellules  presque  opposées  ,  tubuleuses  ; 
vésicules  rapprochées  ,  petites  ,  à  trois  tubercules. 

Côte  de  Cornouailles. 

La  S.  EN  ÉPI:  S.  spicata,  Linn.,  Gmel.,  p.  5853,  n."  58  ;  d'a- 
près Ellis  et  Soland. ,  p.  58  ,  n.°  54.  Polypier  à  tige  tubuleuse  , 
paniculée  ,  annelée  ,  portant  des  rameaux  très-rapprochés , 
verficillés,  trichotomes.  Cellules  cylindriques,  ternées  ,  à  ou- 
verture très-petile;  vésicules  ovales  et  axillaires. 

Cette  espèce,  dont  la  patrie  est  inconnue,  appartient-elle 
à  ce  gjenre  ? 

La  S.  noiRE  :  S.  nigra,  Linn. ,  Gmel.  ,  p.  3846  ,  n.°  45  ;  d'à- 


36  SER 

prés  Pallas  ,  Elenchus,  p.  i35,  n."  82.  Polypier  fixé  par  de 
petits  tubes  entrelacés,  pinné,  de  couleur  noirâtre.  Cellules 
presque  opposées,  très-petites;  vésicules  très-grandes,  ovales 
et  quadrangulaires  ;  quatre  pouces  de  haut. 

De  l'océan  Américain  ou  Indien  et  de  la  côte  de  Cor- 
nouailles,  suivant  Pallas. 

La  Sertulaire  cèdre  :  S.  cedrina ,  Linn. ,  Grael.  ,  p.  ôSSy  , 
n."  28  ;  d'après  Pallas ,  Elench. ,  pag.  1  Sg  ,  n.°  86.  Polypier  sub- 
rameux,  à  rameaux  dichotomes,  obtus,  et  plus  gros  au  som- 
met. Cellules  tubuleuses,  presque  cylindriques,  imbriquées 
sur  quatre  rangs. 

Des  mers  du  Kamtschatka. 

La  S.  POURPRE  :  s.  purpurca,  Linn.,  Gmel. ,  p.  SBSy,  n.°  29; 
d'après  Pallas,  ibid.  ,  n°  87,  Polypier  dichotome  ,  quadran- 
gulaire.  Cellules  subovales,  tubuleuses,  subimbriquées  sur 
quatre  rangs;  vésicules  droites,  campanulées. 

Des  mêmes  mers. 

La  S.  obsolète:  S.  obsoleta  ,  Linn.  ,  Gmel. ,  pag.  8846  ,  n." 
45;  Lepechin  ,  Act.  Petrop.,  1778  ,  2,  p.  107  ,  tab.  7  ,  fig.  B. 
P(dypier  pinné,  à  rameaux  alternes,  portant  des  cellules 
ovales,  subcordiformes,  placées  en  quinconce  sur  huit  rangs. 
Couleur  cornée;   hauteur,  cinq  pouces. 

De  la  mer  Glaciale. 

M.  Lamouroux ,  en  parlant  de  ce  corps  organisé,  dit  qu'il 
ne  connoit  aucun  polypier  dont  le  faciès  approche  de  la 
sienne  ;  aussi  paroit-il  convaincu  qu'il  a  plus  de  rapport  avec 
les  thalassiophytes  qu'avec  les  polypiers. 

La  S.  PIN  :  S.pinasier,  Linn.,  Gmel.  ,  p.  5846,  n.°  46  ;  d'a- 
près Lepechin,  ibid.,  1780  ,  i  ,  p.  220,  tab.  9,  fig.  1  et  2. 
Polypier  corné  ,  pinné,  à  rameaux  subalternes ,  cylindriques 
et  comme  hérissés  par  les  cellules  le  plus  souvent  disposées  sur 
six  rangs;  vésicules  utriculaires ,  renflées,  subdiaphanes,  à 
ouverture  simple. 

De  la  même  mer. 

La  S.  cuscute:  S.  cuscuta,  Linn.,  Gmel.,  p.  0862  ,  n.°  18; 
EUis,  Corail.,  tab.  14,  n.°26,  fig.  c,  C.  Polypier  cylindrique, 
rampant,  géniculé,  portant  des  rameaux  simples,  opposés  ; 
cellules  nulles  ou  très-petites;  vésicules  ovales,  opposées  ou 
groupées  en  verticiiles  à  Pendroit  des  articulations. 


SER  27 

Cette  espèce ,  qui  vit  communément  dans  tou*es  les  mers 
d'Europe,  adhérente  à  tous  les  corps,  diffère  trop  sensible- 
ment des  véritables  sertulaires,  pour  pouvoir  être  comprise 
sous  la  même  caractéristique. 

J'ai  dit  plus  haut  que  M.  de  Lamarck  n'a  pas  adopté  la 
subdivision  des  sertulaires  proposée  par  M.  Lamouroux  ; 
aussi,  sous  le  nom  de  sertulaires  proprement  dites,  qu'il  divise 
en  deux  sections  ,  suivant  que  les  cellules  sont  subpédicellées 
ou  sessiles  ,  il  place  quelques  espèces  dont  il  n'est  pas  ques- 
tion ici. 

La  Sertularia  antipathes ,  qui ,  avec  la  S.  laxa  ou  fruticosa 
d'Esper,  ou  Sauvagesii  de  Lamouroux  ,  constituent  la  première 
section,  sont  des  espèces  de  Laomédées  pour  celui-ci.  Il  en  est 
de  même  des  S.  spinosa  et  geniculata. 

Dans  la  seconde  section  les  5.  operculala  ,  serra  ,  rosacea  , 
pumila ,  hicuspidata ,  ayant  les  cellules  opposées  ,  appartien- 
nent au  genre  Dynamène  de  Lamouroux  ,  et  ont  été  décrites 
à  ce  mot. 

La  S.  halecina  est  le  type  du  genre  Thoa  de  Lamouroux  ou 
de  celui  que  M.  Oken  a  nommé  Haleciuw. 

La  S.  quadridentata  entre  dans  le  genre  Pasjthea  de  Lamou- 
roux. 

La  S.  rugosa  est  une  espèce  du  genre  Clytie  de  celui-ci , 
dont  elle  s'éloigne  cependant,  puisque  ses  cellules  ne  sont 
pas  pédiculées.  Elle  est,  du  reste,  fort  petite  ,  et  ses  vésicules, 
ovales,  ventrues,  sont  extrêmement  rugueuses  et  tridentées 
à  l'orifice  ,  comme  on  peut  le  voir  dans  la  figure  a  ,  A  ,  de  la 
planche  i5  des  Corallines  d'Ellis. 

La  S.  ciliata  de  M.  de  Lamarck,  et  qu'il  définit,  sertulaire 
très-petite,  rameuse,  à  rameaux  dichotomes,  hérissés  de  cel- 
lules nombreuses,  éparses  ,  turbinées,  calyciform es  ,  ciliées 
sur  le  bord  ,  pourroit  bien  n'être  que  la  Crisia  ciliata  de  La- 
mouroux,  de  la  famille  des  cellariés. 

Gmelin  ,  ayant  fort  bien  senti  que  les  Sertulaires  passent 
insensiblement  aux  Cellaircs,  n'a  pasadopté  ce  dernier  genre, 
mais  il  a  réparti  les  espèces  en  deux  sections,  qui  correspon- 
dent aux  deux  genres.  De  soixante-dix-sept  espèces  qu'il  dé- 
finit ,  toutes  ont  été  reprises  par  Lamouroux  ,  sauf  trois  ; 
savoir  -. 


^8  SER 

La  Sertulaire PUSTULEUSE  :  S.pustulosa,Tp.  3852  ,  n.°  62;  Ellis^ 
Corail.,  p.  54,  t.  27,fig.  R,  J,  7,'.  Polypier  transparent,  tubu- 
leux,  articulé,  dichotome,  à  la  manière  des  coraliines,  et 
portant  Jes  verrues  ou  pustules  ayant  une  petite  tache  au 
milieu.  Hauteur  ,   trois  à  quatre  pouces. 

Des  côtes  de  l'île  de  Wight,  dans  la  Manche. 

Il  est  fort  douteux  que  ce  soit  une  sertulaire. 

La  S.  fruticante:  S.  fruticans,  Linn.,  Gmel. ,  p.  3858,  n." 
67  ;  d'après  Pallas,  Elench. ,  p.  ibj  ,  n.°  99.  Polypier  subru- 
gueux ou  subéreux  rugueux  ,  rameux ,  pinné.  Les  ramuscuJes 
alternes;  cellules  semi-campanulées.  Couleur  gris  jaunâtre  : 
hauteur,  six  pouces. 

Des  mers  d'Amérique. 

La  S.  PARASITE  :  S.  parasitica,  Linn.,  Gmel.  ,  p.  386o  ,  n." 
67;  dans  la  division  des  Cellaires,  Cavol. ,  Polyp.  mar.  ,  3  , 
p.  181,  t.  6.,  fig.  8  —  i3.  Polypier  adhérent,  d'un  rouge  obs- 
cur ,  avec  des  rameaux  translucides  ,  portant  des  denticulcs 
terminales  ,  verticillécs,  turbinées,  ciliées,  oviféres  dans  les 
adultes. 

Des  mers  du  Nord  et  de  la  Méditerranée. 

Ce  n'est  sans  doute  pas  une  sertulaire.  (De  B.  ) 

SERTULARIES  ,  Sertulariœa.  (Pofyp.)  Les  zoologistes  mo- 
dernes, en  divisant  et  subdivisant  le  grand  genre  Sertulaire, 
tel  qu'il  avoit  été  établi  par  Linné,  Pallas  et  Gmclin,  en 
plusieurs  sections  génériques,  auxquelles  ils  ont  donné  des 
dénominations  particulières,  ont  dû  élever  au  rang  de  famille 
la  coupe  liniiéenne.  Fort  heureusement  ils  lui  ont  laissé  pour 
titre  un  nom  qui  indique  son  origine;  mais  il  en  résulte 
toujours  que  c'est  à  cet  article  que  nous  devons  exposer  les 
généralités  qui  concernent  ces  animaux  singuliers,  que  pen- 
dant long- temps  on  a  pu  regarder  comme  de  véritables 
plantes  marines.  Ils  ont  suivi  le  sort  de  tous  les  coraux  et  de 
beaucoup  d'autres  productions  marines,  qui,  depuis  l'époque 
de  la  découverte  de  Peyssonet  sur  le  corail  proprement  dit, 
ont  passé  du  règne  végétal  ou  du  règne  minéral  dans  le  règne 
animal.  Nous  avons  fait  l'histoire  de  ce  grand  changement  à 
l'article  Corail,  et  nous  y  renvoyons. 

Le  mot  de  sertulaire,  employé  pour  la  première  fois  par 
Linné  comme  nom  de  genre  dans  la  sixième  édition  de  son 


SER  29 

Sjstema  natures,  en  1748,  paroît  avoir  été  pris  d'Imperato  , 
qui  avoit  employé  la  dénomination  (napolitaine  san<!  doute) 
de  sertolara,  pour  désigner  une  espèce  de  cette  famille.  Avant 
Linné,  tous  ces  corps  organisés  étoient  indiqués  dans  les  au- 
teurs de  botanique  sous  le  litre  de  corallii:es.  C'est  au  point 
qu'Ellis  lui-même,  dans  son  ouvrage  classique  sur  les  coral- 
lines  en  général,  imitant  Ray,  a  traité  des  sertulaires  sous 
le  nom  de  Corallines  vésiculeuses  ,  dénomination  qui,  du  reste, 
les  groupe  et  les  sépare  très-bien  de  tous  les  autres  poly- 
piers flexibles;  mais,  depuis  Linné,  il  n'y  a  plus  eu  de  va- 
riations, surfout  depuis  que  Pallas,  fort  de  ses  observations 
et  de  celles  d'Ellis,  eut  traité  de  toutes  les  espèces  de  ce  genre 
dans  son  excellent  ouvrage,  intitulé  Elenchus  zoophytorum. 

Outre  les  deux  ouvrages  que  je  viens  de  citer  et  qui  font 
encore  la  base  de  presque  tout  ce  qu'on  a  dit  sur  les  sertula- 
riés,  il  faut  étudier  ceux  de  Baster ,  Observationes  de  coral- 
linis  iisqiie  insidenlibus  polypis ,  etc.  ,  dans  les  Transactions 
philosophiques,  vol.  41 ,  et  Opuscula  sulseciva;  de  Donati,  sur 
la  mer  Adriatique;  de  Marsilli  ,  sur  l'Histoire  de  la  mer? 
d'Olivi,  sur  les  Productions  de  la  mer  Adriatique  ;  de  Cavo- 
lini.  Mémoire  pour  servir  à  l'histoire  des  polypes  marins; 
de  Bertoloni ,  Spécimen  zoophj-lorum  portas  Lunœ,  et  ceux  de 
MM.  de  Lamarck  et  Lamouroux,  qui  ont  eu  pour  but  prin- 
cipal la  distribution  méthodique  des  espèces,  mais,  malheu- 
reusement, sans  avoir  eu  le  moindre  égard  aux  animaux. 

Lœfling,  observateur  suédois,  paroît  être  le  premier  qui 
ait  connu  la  structure  curieuse  du  polypier  arborescent  qui 
porte  les  polypes  des  sertulaires  ;  mais  EUis  et  Pallas  ont  été  plus 
loin.  Ce  dernier  dit  positivement  qu'une  sertulaire  est  une  es- 
pèce d'hydre  rameuse,  contenajit  dans  une  enveloppe  cornée 
des  pores  couronnés  ou  caljcules,  de  laquelle  l'animal  sort  ses 
têtes  pourvues  de  cirrhes  ou  tentacules  ,  et  se  reproduisant 
par  des  germes  vivans  ,  caducs,  développés  dans  des  vésicules 
éparses  sur  leur  enveloppe.  Voyons  jusqu'à  quel  point  est 
fondée  cette  définition,  qu'il  a  transformé  en  langage  linnéen 
de  cette  manière  :  Animal  vegetans  plantœ  habita;  stirps  tuba- 
losa,  cornea,  calyculis  obsita  ,emittentibus  ;  i.°  medullœ  animalis 
continens  flosculos  polypiformes ;  2.°  avaria,  vesiculœ  singula- 
res,  polypos  majores  germiniferos  continentes. 


3o  SER 

Toutes  les  espèces  de  sertulaires  que  j'ai  pu  examiner,  il 
est  A-rai  à  l'état  de  dessiccation  ,  sont  formées  par  une  tige  ou 
tronc  principal,  droit  ou  flexueux,  vertical  ou  horizontal, 
libre  ou  adhérent,  de  nature  entièrement  cornée  et  traversé 
par  une  cavité  dans  toute  son  étendue  :  c'est  cette  cavité  qui , 
dans  l'état  frais,  est  remplie  par  une  substance  molle,  que 
tous  les  auteurs  s'accordent  à  nommer  médullaire  ,  et  qui  est 
certainement  vivante.  Les  parois  de  ce  tube ,  étant  plus  ou 
moins  épaisses,  donnent  plus  de  solidité  ou  de  résistance  à 
lasertulaire.  Lorsqu'elle  est  verticale,  la  tige  principale  com- 
mence par  une  partie  atténuée,  rampante,  et  qui  est  consi- 
dérablement fortifiée  par  un  nombre  variable,  mais  souvent 
considérable,  de  petits  tubes  flexueux  ,  constituant  des  espèces 
de  racines  qui  adhèrent  également  en  rampant  aux  corps  sub- 
mergés. Cette  disposition ,  qui  se  trouve  constamment  dans 
certaines  espèces,  paroît  n'exister  que  fortuitement  dans 
d'autres,  comme  dans  les  S.  ahietina,  setacea  et  cupressina  • 
celle-ci  même  offre  cela  de  curieux,  qu'outre  ces  radi- 
cules, elle  a  une  espèce  d'empâtement  analogue  à  ce  qu'on 
voit  dans  les  gorgones.  Il  se  pourroit  donc  que  les  tubes  ra- 
diculaires,  dont  le  nombre,  le  mode  d'intrication ,  l'étendue 
sur  le  corps  solide  et  sur  la  tige  de  la  sertulaire,  varient  à 
l'infini,  se  développassent  proportionnellement  à  la  hauteur, 
à  l'étendue  à  laquelle  est  parvenue  la  sertulaire,  et,  par 
conséquent,  aux  efforts  des  causes  destructrices.  Quoi  qu'il 
en  soit,  on  en  A^oit  même  qui  donnent  naissance  à  de  nou- 
velles tiges  ,  comme  dans  la  S.  anlennina  ,  type  du  genre 
Antennularia  de  M.  de  Lamarck. 

La  tige  des  sertulaires  présente  une  première  différence, 
en  ce  que  dans  un  certain  nombre  d'espèces  elle  est  simple 
ou  à  peine  divisée  d'une  extrémité  à  l'autre,  tandis  que  dans 
un  plus  grand  nombre  des  rameaux,  portant  eux-mêmes  des 
ramuscules,se  développent  sur  elle,  et  qui,  placés  d'une  ma- 
nière régulière  ou  irrégulière,  donnent  à  tout  le  polypier 
une  forme  pinnée,  dichotorae  ou  paniculée  ,  et  tout-à-fait 
arborescente. 

Le  plus  souvent  la  tige  des  sertulaires  est  continue  d'un 
bout  à  l'autre ,  ainsi  que  dans  les  rameaux  et  les  ramuscules  ; 
mais  aussi  quelquefois  elle  est  articulée  ou  subarticulée,  c'est- 


SER  3i 

à-tlire  ,  qu'en  de  certains  endroits  elle  est  moins  solide  ,  moins 
résistante  que  dans  le  reste  de  son  étendue. 

Une  autre  différence  tient  à  ce  que  presque  toujours  en- 
tièrement cornée  et  ne  faisant,  par  conséquent,  aucune  effer- 
vescence avec  les  acides,  mais  du  reste  assez  variable,  sui- 
vant les  espèces,  elle  est  presque  gélatineuse  dans  les  5.  gela- 
tinosa ,  geniculata  ;  elle  est  quelquefois  plus  solide,  plus  résis- 
tante, moins  flexible,  et  par  conséquent  est  peu  cassante 
dans  les  S.Jilicina,  Tnyrioph.yllum. 

Mais  les  espèces  qui  différent  le  plus  des  autres  sous  le 
rapport  de  la  composition  de  la  tige,  sont  celles  chez  les- 
quelles elle  est  formée  entièrement  de  tubes  capillaires ,  at- 
ténués, pour  produire  les  rameaux,  qui  semblent  n'être  ainsi 
que  des  divisions  de  la  masse  fasciculaire.  Ces  tubes  contien- 
nent toujours  à  l'intérieur  une  matière  gélatineuse,  comme 
dans  les  autres  sertulaires;  mais,  en  outre,  ils  sont  quelquefois 
agglutinés  les  uns  avec  les  autres,  à  faide  d'une  substance 
gélatineuse  dans  les  5.  gelatinosa  et  sericea;  d'autres  fois  ils 
sont  plus  compactes,  plus  roides ,  comme  dans  la  5.  halecina, 
type  du  genre  Thoa  de  Lamouroux  ;  enfin  ,  dans  les  S.  fruti- 
cans  et  pinnularia  ils  constituent  une  tige  assez  solide,  noi- 
râtre ,  un  peu  semblable  à  l'écorce  subéreuse  de  certains 
arbres. 

Les  loges  polypifères,  subcontinues  avec  la  tige  ou  les  ra- 
mifications, dont  elles  semblent  n'être  que  des  dentelures, 
varient  considérablement  de  forme  ;  quelquefois  subpédicu- 
lées  ,  le  plus  souvent  elles  sont  sessiles ,  libres  ou  plus  ou  moins 
collées  et  adhérentes  contre  les  rameaux. 

L'ordre  dans  lequel  ces  cellules  {calycuU,  ?allas;  dent îculi, 
Linn.,  Ellis)  se  disposent  sur  l'arbre  polypifère,  est  assez  va- 
riable et  fixe  pour  chaque  espèce.  Assez  souvent  elles  sont 
sur  deux  rangs  opposés,  deux  à  deux,  comme  dans  toutes 
les  espèces,  qu'à  cause  de  cela  justement  M.  Lamouroux  a 
nommées  dynamènes.  Quelquefois  elles  sont  aussi  sur  deux 
rangs;  mais  placées  les  unes  à  la  suite  des  autres,  comme 
dans  les  S.  lichenastrum  et  thuia.  Le  plus  souvent  elles  sont 
alternes  ou  éparses  ;  quelquefois  elles  forment  une  série  sur 
un  seul  côté,  comme  dans  les  espèces  du  genre  Aglaophenia 
de  Lamouroux;  Plumularia  de  M.  de  Lamarck.   Enfin,  dans 


32  SER 

la  S.  lendigera  les  cellules  sont  sur  un  seul  côté,  serrées  léS 
unes  contre  les  autres  par  paquets,  comme  les  tuyaux  d'une 
flûte  de  pan,  et  dans  la  S.  spiralis  la  série  des  cellules  est 
continuée  d'un  bout  à  l'autre  de  la  tige,  formant  ainsi  une 
longue  spirale. 

Outre  ces  cellules,  quelquefois  d'une  telle  petitesse  qu'elles 
sont  fort  difficiles  à  apercevoir,  surtout  sur  les  échantillons 
desséchés,  on  trouve  attachées  en  différens  endroits  delà  tige  et 
des  rameaux  des  sertulaires  ,  des  vésicules  toutes  dissemblables 
en  forme  et  en  grandeur,  quoique,  comme  pour  les  cellules, 
il  y  ait  continuité  de  substance  externe  et  interne  avec  le  po- 
lypier. D'après  ce  qu'en  ditEllis,  ces  vésicules  contiendroient 
des  polypes  comme  les  cellules,  mais  beaucoup  plus  gros  et 
même,  à  ce  qu'il  semble,  d'une  autre  forme,  et  renfer- 
mant une  masse  de  molécules  ou  de  germes  reproducteurs, 
d'où  Pallas  pense  que  celles-là  doivent  être  regardées  comme 
des  ovaires  et  celles-ci  comme  des  ovules. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  cette  opinion,  qui  n'est  peut-être  pas 
hors  de  doute,  ces  ovaires  ou  ces  espèces  de  péricarpes  dif- 
fèrent considérablement  de  position  et  de  forme.  Dans  un 
certain  nombre  d'espèces  ils  naissent  indistinctement  entre 
la  double  série  de  cellules;  dans  d'autres  c'est  constamment 
de  la  dichotomie  des  ramifications  ou  de  leurs  ramuscules. 
Enfin,  sur  quelques  espèces  c'est  seulement  au  tronc  de  la 
sertulaire  qu'ils  sont  attachés.  En  général,  c'est  sur  les  plus 
petits  et  probablement  les  plus  Jeunes  individus  qu'on  en 
trouve  davantage,  tandis  que  les  plus  grands  en  sont  entière- 
ment dépourvus.  Il  y  a  même  quelques  espèces  où  l'on  n'en 
a  pas  encore  observé. 

La  forme  des  vésicules  est  ovale,  globuleuse  ou  subcylin- 
drique. Leur  surface  peut  être  lisse  ou  striée  en  travers  ;  mais 
elles  sont  toujours  percées  à  leur  extrémité  libre  et  dans 
leur  axe  par  un  orifice  ordinairement  très-étroit,  quelque- 
fois, au  contraire  ,  fort  large,  mais  presque  toujours  fermé 
par  un  opercule. 

La  substance  interne,  qui  remplit  toute  la  serUilnire,  de- 
puis la  base  et  ses  racines  Jusqu'aux  extrémités  Hps  r?tmifica- 
tions,  forme  donc  une  masse  continue  d'un  aspect  Homo- 
gène et  évidemment  vivante.  Avec  elle  se  confond,   d'une 


SER  35 

manière  tout-à-fait  certaine  ,  l'extrémité  postérieure  des  po- 
lypes ,  au  point  que  Pallas  ,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut, 
en  fait  un  animal  ramifié  à  plusieurs  têtes. 

Ces  polypes  paroissent  avoir  beaucoup  de  ressemblance  avec 
les  hydres  vertes.  Leur  corps  est  cependant  en  général  plus 
court,  plus  urcéolé;  ce  qui  dépend  au  reste  de  la  forme  de 
leur  loge,  et  il  est  terminé  à  son  origine  par  une  bouche 
entourée  d'un  cercle  simple  de  tentacules  ou  de  cirrhes  en 
nombre,  à  ce  qu'il  semble,  assez  variable,  du  moins  s'il 
faut  s'en  rapporter  aux  figures  d'Ellis.  Je  ne  connois  aucune 
autre  observation  sur  leur  organisation. 

Toutes  les  sertulaires  jusqu'ici  observées  vivent  dans  les 
eaux  de  la  mer,  constamment  fixées,  soit  verticalement, 
soit  horizontalement,  sur  les  corps  de  différente  nature  qui 
y  sont  submergés. 

Il  ne  paroit  pas  que  le  polypier  tout  entier,  ni  même  ses 
ramifications  les  plus  fines,  soient  susceptibles  d'aucun  mou- 
vement général,  quoiqu'on  puisse  cependant  le  concevoir. 
Chaque  polype  est,  au  contraire,  susceptible  de  sortir  et  de 
rentrer  dans  Tintérieur  de  sa  loge,  de  manière  cependant 
à  ce  que  l'extrémité  de  son  corps  reste  toujours  adhérente  à 
la  substance  interne.  Chacun  d'eux  peut  également  étendre 
les  tentacules,  dont  sa  bouche  est  couronnée,  les  agiter  dans 
tous  les  sens  ,  probablement  pour  saisir  les  animalcules  qui  se 
trouvent  à  leur  portée  :  c'est  du  moins  ce  que  suppose  EUis. 

La  nourriture  des  sertulaires  est  donc  à  peu  près  certai- 
nement animale  et  consiste,  sans  doute,  en  animaux  micros- 
copiques ou  du  moins  d'une  très-petite  taille,  qui  se  trouvent 
en  grande  abondance  dans  la  mer. 

Nous  ne  connoissons  absolument  rien  sur  le  mode  de  repro- 
duction d'aucune  espèce  de  ce  groupe  d'animaux.  Nous  avons 
dit  plus  haut  qu'on  supposoit  que  les  polypes  des  vésicules 
contenoient  des  gemmes  reproducteurs;  mais  cela  n'est  rien 
moins  que  certain.  Si  l'on  en  croit  Lesling  et  Baster,  lefl 
extrémités  des  sertulaires  s"alongent  en  un  tube  simple,  rempli 
de  la  substance  médullaire,  et  il  en  sort  des  gemmules  qui 
s'éfflorissent  en  cellules  contenant  les  polypes  :  ce  qui  nous 
paroit  plus  probable.  La  durée  de  leur  vie  nous  est  égale- 
ment inconnue. 

49.  5 


34  SER 

On  connoît  des  espèces  de  celle  famille  dans  toutes  les 
mers,  sous  toutes  Ifs  latitudes. 

C'est,  en  général  ,  sur  les  rivages  <Ju'on  les  rencontre,  à 
d'assez  grandes  profondeurs,  et  même  dans  des  lieux  qui  sont 
abandonnés  par  les  eaux  a  marée  basse,  fixées  sur  des  ro- 
chers, des  galets,  des  coquilles  de  toutes  sortes,  des  balanes 
et  même  sur  des  crustacés.  Quelques  espèces  paroissent  pré- 
férer de  croître  sur  certains  îucus;  aussi  Pallas  fait  l'obser- 
vation que  la  iS.  pluma  ne  se  trouve  dans  nos  mers  que  sur 
le  fucus  siliijuosus  ,  tandis  que  le  -S.  pumila  croit  essentielle- 
ment sin-  les  fucus  nodosus  et  vesiculosus  ,  et  le  S.  geniculata, 
sur  le  fucus  serratus. 

Les  plus  éli'vées  ne  dépassent  guère  sept  ou  huit  pouces 
de  hauteur;  mais  il  y  en  a  qui  ont  à  peine  un  demi-pouce. 

Leur  couleur,  quand  on  les  tiie  de  l'eau  ,  est  en  général 
d'un  gris  jaunâtre,  qui  passe  au  jaune  de  corne,  au  brun, 
et  même  quelquefois  au  noir,  par  la  dessiccation. 

Les  aniiuaux  qui  étoient  épanouis  dans  l'eau  se  retirent 
assez  vite  dans  leurs  ct41ules,  de  manière  que  pour  les  ob- 
server il  faut  meître  les  sertulaires  immédiatement  dans  un 
seau  d'eau  de  mer.  Au  bout  de  quelque  temps  de  repos,  on 
les  voit  se  développer  et  agiter  leurs  tentacules,  comme  ils 
le  faisoient  au|)aravant.  Malheureusement  ils  n'ont  pas  été 
étudiés  d'une  manière  suffisante,  même  par  Ellis ,  en  sorte 
que  la  distinction  des  espèces  de  sertulariés,  et,  par  con- 
séquent, leur  répartition  en  groupes  génériques,  n'ont  pu 
être  établies  que  sur  leur  enveloppe  cornée,  que  Pallas  nomme 
leur  squelette,  qu'il  compare  à  Tenveloppe  cornée  des  in- 
sectes, et  que  M.  de  Lamarck  a  réuni  sous  le  nom  extrême- 
ment vague  de  polypiers.  Encore  ces  prétendus  polypiers 
ont- ils  été  examinés  d'une  manière  bien  superficielle,  même 
par  Lamouroux. 

Ellis ,  en  décrivant  assez  complètement  la  plupart  de  ses 
vinat-six  espèces  de  corallines  vésiculeuses,  parmi  lesquelles 
un  certain  nombre  ne  sont  réellement  pas  de  cette  famille, 
n'a,  en  aucune  manière,  essayé  de  les  ranger  dans  un  ordre 
quelconque. 

Quoique  Pallas  ait  assez  augmenté  le  nombre  des  espèces 
qu'il  a  définies  sous  le  nom  de  sertulaires,  puisqu'il  le  porte 


SER  35 

k  trente-cinq,  en  en  retranchant  son  S.  gorgonia,  qui  paroît 
n'être  qu'un  S.  fruticans ,  développé  sur  une  espèce  de  gor- 
gone ou  d'antipate,  il  ne  pareil  pas  non  plus  avoir  essayé  de 
les  disposer  d'après  leurs  affinités  les  unes  avec  les  autres. 

Quoique  Solander  et  EUis  aient  encore  beaucoup  accru 
le  nombre  des  espèces  de  sertulariés,  ils  n'ont  pas  davantage 
essayé  de  mettre  un  peu  d'ordre  dans  leur  rapprochement. 
Ce  qu'a  fait  encore  moins  Gmelin  dans  sa  treizième  édition 
du  Systema  naturœ ;  et,  cependant,  en  recueillant  avec  soin 
les  espèces  définies  par  les  trois  ou  quatre  auteurs  précédens, 
et  en  y  joignant  celles  qu'il  a  trouvées  dans  Cavolini,  Muller, 
Othon  Fabricius,  etc. ,  il  n'en  caractérise  pas  moins  de  soixante- 
dix-sept,  en  y  comprenant,  il  est  vrai,  une  vingtaine  de  vé- 
ritables cellaires. 

Tous  les  autres  auteurs  qui  se  sont  occupés  avec  plus  ou 
moins  de  suite  de  quelques  espèces  seulement  de  sertulariés, 
ont  dû  encore  moins  que  les  précédens  s'occuper  de  la  dis- 
tribution méthodique  des  espèces.  C'est  donc  probablement 
à  M.  Lamouroux  qu'est  due  l'initiative  de  leur  répartition  en 
plusieurs  genres,  puisqu'il  paroit  que  la  première  ébauche 
de  son  travail  sur  les  polypiers  flexibles  est  de  1810,  dans  un 
mémoire  lu  à  l'Institut  et  publié  en  extrait  dans  le  Bulletin 
par  la  société  philomatique  en  1812.  Il  est  cependant  pro- 
bable que  M.  de  Lamarck  avoit  eu  la  même  idée  depuis  assez 
long -temps,  et  peut-être  avant  M.  Lamouroux,  puisque 
dans  le  prodrome  de  son  cours,  publié  en  1812  ,  il  cite  déjà 
les  divisions  génériques  parmi  les  sertulariés,  dont,  sans 
doute,  il  développoit  les  caractères  dans  ses  leçons  orales.  Ce 
qu'il  y  a  de  plus  malheureux  pour  la  science,  c'est  que  sou- 
vent ces  deux  auteurs  ont  établi  les  mêmes  genres  sous  des 
dénominations  différentes,  et  surtout  qu'ils  ont  caractérisé 
sans  description  des  espèces  nouvelles,  provenant  du  voyage 
de  Pérou  et  Lesueur,  sous  des  noms  également  différens,  de 
manière  qu'il  est  souvent  fort  difficile  de  reconnoitre  leur 
identité  ,  et ,  par  conséquent,  d'établir  une  bonne  synonymie. 
Toutefois  il  faut  remarquer  que  MM.  de  Lamarck  et  Lauiou- 
roux,  ayant  pris  pour  principe  général  de  leur  distribution 
méthodique  des  sertulariésla  position  des  cellules  polypifères, 
sans  avoir  le  moindre  égard  aux  animaux  ,  ni  même  à  la  com- 


5C  SER 

posilion  de  la  tige,  ils  sont  arrives,  à  très-peu  de  chose  prés,  à 
rétablissement  des  mêmes  genres,  dont  voici  Tanalyse. 

A.  Espèces  qui  ont  leurs  cellules  alongées  et  groupées  en 
séries  intermittentes  ou  continues:  Genres  Amathia,  Lamx.  ; 
Serialaria,  de  Lamk. 

B.  Espèces  subarticulées,  dont  les  cellules,  extrêmement 
petites  ,  sont  portées  par  des  ramuscules  ou  cils  verticillés  : 
G.  Nemertesia,  Lamx.;  Antennularia  ,  de  Lamk. 

C  Espèces  à  rameaux  pinnés,  portant  des  cellules  sur  ua 
seul  côté:  G.  AcLAorHENiA,  Lamx.;  Plumularia,  de  Lamk. 

D.  Espèces  peu  rameuses,  à  cellules  opposées  et  régulière- 
ment distiques  :  G.  Dvnamena,  Lamx.;  Seriulari^ .  de  Lamk. 

a.  Les  cellules  séparées  par  une  tige  évidente  :  G.  Dvna- 
mena. 

h.  Les  cellules  contigues,  lagéniformes  et  divergentes  :  G. 
Diasmya,  Savigny. 

c.  Les  cellules  contigues  dans  toute  leur  longueur  :  G.  Ge- 
MELi.ARiA,  Savigny,  Égypt.,  zooph. ,  pi.  }5. 

A  cette  dernière  division,  que  je  trouve  indiquée  dans 
la  pi.  14  des  Polypes  du  grand  ouvrage  d'Egypte  par  M.  Sa- 
vigny, il  faut,  sans  doute,  rapporter  le  S. pinnila  de  Pallas  et 
de  Gmelin,  sur  lequel  Ellis  nous  a  donné  des  détails  inté- 
ressa ns. 

E.  Espèces  plus  ou  moins  rameuses,  à  tige  ordinairement 
flexueuse  et  portant  des  cellules  alternes  :  G.  Sertui.aria, 
Lamx.,  de  Lamk.,   en  y  conjprenant  le  genre  précédent. 

a.  J£spèces  qui  ont  de  véritables  cellules  dentiformes, 
éparses  et  alternes  :   G.  Sertularia. 

b.  Espèces  dont  les  cellules  ,  non  dentiformes,  sont  sur  une 
seule  face  du  polypier  et  de  ses  ramifications.  (Comme  dans 
les  >S.  thuya  et  lichenastra.  ) 

c.  Espèces  rampantes.  Les  cellules  à  l'extrémité  des  ramus- 
cules, comme  dans  la  5.  discuta. 

F.  Espèces  phytoïdes,  à  rameaux  et  à  cellules  régulière- 
ment alternes  :  G.  Pristis,  Lamx. 

G.  Espèces  peu  rameuses,  ordinairement  filiformes,  volu- 
biles  ou  grimpantes,  à  cellules  alternes,  campanulées,  et  plus 
ou  moins  stipitées  :  G.  Gami'axularia,  de  Lamk. 

a.  Cellules  longuement  pédicellées  :  G.  Clytia,  Lanix^ 


SER  37 

h.  Cellules  stipitérs  ou  substipitées  :   G.  Laomedea,  Latnx. 

H.  Espèces  phytoïdes,  rameuses,  à  tige  complexe,  à  cel- 
lules alterues  et  dentiformes:  G.  Thoa  ,  Lamx.;  Sert.,  Lamk. 

/.  Espèces  phytoïdes,  articulées,  avec  les  cellules  longues, 
cylindriques,  accolées  quatre  à  quatre  avec  leur  ouverture 
sur  la  même  ligne  :  G.  Salacia  ,  Lamx. 

K.  Espèces  listuleuses,  subarticulées,  avec  des  cellules  cy- 
lindriques, alternes  ou  opposées,  à  orifice  terminal  :  G.  Cy- 
MODOCEA,  Lamx. 

Ces  deux  dernières  divisions  n'ont  plus  les  véritables  ca- 
ractères des  sertulaires  et  font  évidemment  le  passage  aux 
fubulaircs ,  de  même  que  les  S.  thuya  et  lichenastra  passent 
aux  cellaires,  les  dynamènes  et  surtout  les  diasmya  et  gé- 
mellaires de  M.  Savigny  aux  flustres  et  eschares.  En  général, 
comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  il  seroit  important  que 
toutes  les  espèces  de  sertulariés  fussent  examinées,  compa- 
rées de  nouA^eau.  MM.  Lesueur  et  Desmarest  avoient  entre- 
pris ce  travail,  il  y  a  déjà  quelques  années.  11  seroit  à  sou- 
haiter qu'ils  le  terminassent  et  nous  le  fissent  connoitre.  (De  B.) 

SERTULE.  {Bot.)  Nom  donné  par  M.  Richard  à  l'ombelle, 
lorsqu'elle  est  simple;  exemple  :  primevère  officinale.  (Mass.) 

SFilU,  SURO.  (Bot.)  Noms  arabes  du  cyprès,  cités  par 
Daléchamps.  (J.) 

SERULA.  [Ornith.)  On  nomme  ainsi,  à  Venise,  le  harle 
huppé,  mergus  serrafor ,  Linn.  (Ch.  D.) 

SÉRUM  DU  LAIT.  (Chim.)  C'est  le  liquide  transparent 
qui  reste  après  qu'on  a  séparé  le  beurre  et  le  fromage  dulaiÇ. 
Voyez  Lait.  (Ch.) 

SÉRUM  DU  SANG.  {Chim.)  C'est  le  liquide  transparent  qui 
se  sépare  peu  à  peu  du  sang  coagulé  spontanément.  (  Ch.  ) 

SERUOI.  (Mamm.)  Les  sarigues  ou  didelphes  d'Amérique 
sont  désignés  par  ce  nom  dans  quelques  anciens  voyageurs. 
(Desm.) 

SERVAL.  (Mamm.)  Nom  que  les  Portugais,  au  dire  du  père 
Vincent-Marie  ,  donnent  dans  l'Inde  à  un  animal  un  peu  plus 
gros  que  le  chat  sauvage,  et  qui  ressemble  à  la  panthère  par 
les  couleurs.  Buffon  transporta  ce  nom  à  une  espèce  de  chat 
dont  il  ne  connoissoit  pas  l'origine,  et  depuis  il  a  été  appli- 
qué à  une  troisième  espèce ,   originaire  d'Afrique ,   qui  est 


38  SER 

celle  que  nous  avons  décrite  sous  ce  même  nom  à  l'article 
Chat.  Voyez  ce  mot.  (F.  C.  ) 

SERVANT.  (Ornith.)  L'une  des  dénominations  vulgaires 
attribuées  au  bruant.  (Desm.) 

SERVERIA.  (Bot.)  Nom  sous  lequel  Necker  désigne  le 
Tigarea  d'Aublel,  genre  réuni  au  Tetracera  de  Linnaeus  dans 
la  famille  des  dilléniacées.  (J.) 

SERVILLA,  SERVILLUM.  (Bot.)  Voyez  Sisaron.  (J.) 

SÉR\.  [Ornith.)  Nom  françois,  donné  anciennement  aux 
petits  mammifères  du  genre  des  musaraignes.  (Desm.) 

SES.  (Ornith.)  C'est,  chez  les  Kourils,  le  même  oiseau  que 
le  gagari  des  Russes  ,  colymbus  maximus,  Steller.  (Ch.  D.  ) 

SÉSAME,  Sesamum.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  monopétalées,  de  la  (amille  des  bignoniées , 
de  la  didjnamie  angiospermie  de  F-innaeus,  offrant  pour  carac- 
tère essentiel  :  Un  calice  persistant,  à  cinq  divisions  inégales; 
une  corolle  campanulée,  à  cinq  lobes;  l'inférieur  plus  grand; 
quatre  étamines  didynames;  le  rudiment  d'une  cinquième: 
un  ovaire  supérieur;  un  style;  un  stigmate  à  deux  lames, 
lancéolé;  une  capsule  à  quatre  loges,  comprimée,  tétragone; 
plusieurs  semences  imbriquées  sur  un  seul  rang. 

Sésame  d'Orient:  Sesamum  orientale,  Linn. ,  Spec.  ;  Lamk. , 
m.  gen.,  tab.  628  :  Dodon. ,  Pempt. ,  532,  vulgairement  Ju- 
geoune;  Chitelu ,  Rhéed. ,  Malab.,  9,  tab.  64.  Plante  connue 
depuis  très-longtemps,  et  fort  intéressante  par  ses  propriétés 
économiques.  Sa  tige  est  droite,  herbacée,  velue,  presque 
cylindrique,  haute  d'environ  deux  pieds  et  plus,  munie  à 
sa  partie  inférieure  de  quelques  rameaux  courts,  inégaux, 
un  peu  velus,  légèrement  quadrangulaires.  Les  feuilles  sont 
ovales,  oblongues;  les  inférieures  opposées  ,  à  longs  pétioles, 
entières  ou  garnies  de  quelques  dents  fort  distantes,  en  scie; 
les  supérieures  presque  alternes,  à  peine  pétiolées ,  beaucoup 
plus  étroites,  entières,  acuminées,  vertes  à  leurs  deux  faces, 
garnies  de  quelques  poils  rares  et  courts,  veinées  et  ciliées. 
Les  fleurs  sont  solitaires,  axiilaires;  les  pédoncules  courfs, 
accompagnés  à  leur  base  de  deux  bractées  linéaires,  entre 
chacune  desquelles  est  placée  une  glande  jaunâtre ,  perforée. 
Le  calice  est  un  peu  cilié,  à  cinq  découpures  lancéolées, 
aiguës,  la  supérieure  plus  courte;  la  corolle  blanche,  assez 


SES  59 

semblable  à  celle  de  la  digitale  purpurine;  le  limbe  à  cinq 
lobes  obtus,  inégaux;  les  capsules  oblongues,  un  peu  com- 
primées, marquées  de  quatre  sillons  profonds  ,  terminées  par 
le  style  persistant,  subulé,  s'ouvrapt  par  le  sommet  en  deux 
valves,  chaque  valve  divisée  en  deux  loges.  Cette  plante, 
originaire  des  Indes,  croît  aux  îles  de  Ceiian  et  de  Malabar. 
On  la  cultive  en  Egypte,  et  dans  plusieurs  contrées  de 
l'Orient,  comme  plante  économique.  Elle  est  cultivée  au 
Jardin  du  Roi. 

Le  Sésame,  connu  aussi  sous  le  nom  de  JugeoUne,  et  qui 
porte  en  Egypte  celui  de  .Semsem,  y  est  cultivé  avec  beaucoup 
de  soin,  ainsi  que  dans  le  Levant  et  l'Italie.  On  retire  de 
ses  semences  une  huile  que  les  Arabes  nomment  siritch.  Cette 
plante  et  son  huile  ont  été  de  tout  temps  en  grande  réputa- 
tion dans  rOrient.  Les  Babyloniens  ou  anciens  habitans  de 
Bagdad  ne  se  servoient,  au  rapport  d'Hérodote,  que  de 
l'huile  qu'ils  exprimoient  du  sésame.  Pline  en  parle  comme 
étant  également  bonne  à  manger  et  à  brûler,  et  Dioscoride 
dit  que  les  Egyptiens  en  faisoient  un  grand  usage.  Il  est  pro- 
bable, ditSonnini,  que  les  peuples  actuels  des  mêmes  pays, 
fort  ignorans  dans  la  manipulation  des  huiles,  puisque  celle 
qu'ils  retirent  de  l'olive  est  très-mauvaise,  et  propre  seule- 
ment à  la  fabrique  du  savon  et  à  l'usage  des  manufactures, 
ne  savent  pas  donner  à  l'huile  de  sésame  les  qualités  qu'elle 
pourroit  avoir,  et  qu'elle  possédoit  vraisemblablement  autre- 
fois. Les  Égyptiens  donnent  le  nom  de  taliiné  au  marc  de 
l'huile  de  sésame,  auquel  ils  ajoutent  du  miel  et  du  jus  de 
citron.  Ce  ragoût  est  fort  en  vogue,  et  ne  mérite  guère  de 
l'être. 

Outre  les  propriétés  économiques,  le  sésame  et  ses  prépa- 
rations sont  encore  en  usage  chez  les  Egyptiens  comme  re- 
mède et  comme  cosmélique.  Les  femmes  prétendent  que 
rien  n'est  plus  propre  pour  leur  procurer  cet  embonpoint 
que  toutes  recherchent,  pour  leur  nettoyer  la  peau  et  lui 
donner  de  la  fraîcheur  et  de  l'éclat ,  pour  entretenir  la  beauté 
de  leurs  cheveux,  enfin ,  pour  augmenter  la  quantité  de  leur 
lait,  lorsqu'elles  deviennent  mères.  La  médecine  égyptienne 
y  trouve  également  des  moyens  réels  ou  supposés  de  guéri- 
son  dans  plusieurs  maladies.,  Oa  la  recommande  surtout  dans 


4o  SES 

les  ophthalmics,  quoiqu'elle  n'y  produise  presque  aucun  effet. 

SESAME  DES  Indes:  Sesamum  indicum ,  Linn.,  Rumpli.,  ^m&., 
5,  tab.  76,  fig.  1  ;  Pluken. ,  Almag.^  tab.  109,  fig.  4-  Cette 
espèce,  très-rapprochée  de  la  précédente,  en  diffère  par  son 
port;  ses  tiges  sont  droites,  herbacées,  plus  élevées  et  plus 
ramifiées,  ordinairement  glabres.  Les  feuilles  sont  portées 
par  de  très-longs  pétioles,  à  peine  dentées  en  scie,  ovales 
ou  lancéolées,  acuminées;  les  inférieures  trifides  ou  divisées 
en  trois  lobes  aigus;  les  supérieures  oblongues,  plus  étroites , 
entières  ou  h  peine  dentées,  alternes;  les  pétioles  bien  plus 
courts,  munis  dans  leur  aisselle  de  deux  grosses  glandes  pres- 
que globuleuses,  jaunâtres,  creuses  à  leur  sommet,  placées 
également  dans  les  aisselles  ovi  il  n'y  a  point  de  fleurs.  Celles- 
ci  sont  solitaires ,  axillaires,  médiocrement  pédonculécs.  Cette 
plante  croît  dans  les  Indes.  D'après  Forskal,  on  la  cultive  en 
Egypte  où  elle  est  employée  aux  mêmes  usages  que  la  pré- 
cédente. On  retire,  particulièrement  de  ses  semences,  une 
huile  employée  dans  les  alimens  et  à  éclairer. 

Sésame  lacinié  ;  Sesamum  laciniatuin ,  Willd. ,  Spec.  Cette 
espèce  ,  qui  paroit  tenir  le  milieu  entre  les  deux  précédentes , 
en  diffère  par  ses  tiges  étendues  sur  la  terre,  garnies  de 
poils  rnides,  divisées  en  rameaux  nombreux,  ascendans  ou 
redressés  à  leur  partie  supérieure.  Les  fenilles  sont  opposées, 
médiocrement  pétiolées,  profondément  partagées  en  trois  lobes 
obtus  à  leur  sommet,  fortement  dentées,  vertes  en  dessus, 
un  peu  blanchâtres  en  dessous,  rudes  à  leurs  deux  faces. 
Les  fleurs  sont  solitaires,  axillaires,  médiocrement  pétiolées; 
le  calice  a  cinq  divisions  lancéolées,  aiguës,  hispides  à  leurs 
bords.  Les  capsules  sont  oblongues,  obtuses  à  leurs  deux  ex- 
trémités, s'ouvrant  en  deux  valves,  divisées  en  quatre  loges, 
terminées  par  le  style  persistant ,  large ,  aigu.  Celte  espèce 
croît  aux  Indes  orientales,  dans  les  environs  d'Hydrabad. 

Miller  cite  une  autre  espèce  de  sésame  sous  le  nom  de 
Sesamum  trifoliatum ,  qui  paroit  avoir  de  très-grands  rapports 
avec  l'espèce  précédente.  On  la  cultive,  dit-il,  dans  toutes 
les  conti-ées  de  l'Orient,  ainsi  qu'en  Afrique,  comme  une 
plante  léjumineuse.  Elle  a  été  depuis  peu  transportée  dans 
la  Caroline  parles  Nègres  africains,  où  elle  a  très-bien  réussi. 
Les  habitans  de  ces  contrées  expriment  de  ses  graines  une 


SES  4^ 

huile  qui  se  conserve  plusieurs  années,  et  ne  contracte  au- 
cune odeur,  ni  goût  de  rance  ;  mais,  au  contraire,  elle  de- 
vient tout-à-fait  douce  au  bout  de  deux  ans  :  elle  perd  alors 
le  goût  chaud  qu'elle  avoit  d'abord,  de  sorte  qu'on  s'en  sert 
pour  des  salades,  et  qu'elle  remplace  fort  bien  l'huile  d'olive. 
Les  Nègres  font  aussi  usage  de  cette  plante  comme  aliment: 
ils  la  font  sécher  sur  le  feu,  la  mêlent  avec  de  l'eau  et  l'étu- 
vent  avec  d'autres  ingrédiens ,  ce  qui  fait  une  nourriture 
saine.  On  en  fait  aussi  quelquefois  une  espèce  de  poudding , 
de  même  qu'avec  le  riz  et  le  millet ,  que  bien  des  personnes 
trouvent  agréable.  On  lui  donne  à  la  Caroline  le  nom  de 
lenny  ou  bonnjy. 

Sésame  A  fleurs  jaunes:  Sesamum  luteum,  Willd.,  Spcc,  3, 
-png.  368;  Retz,  Obs. ,  6,  pag.  3i.  Cette  plante  a  des  tiges 
droites,  un  peu  flcxueuses,  particulièrement  à  leur  partie 
supérieure ,  feuillée  dans  toute  leur  longueur.  Les  feuilles 
sont  alternes,  portées  sur  de  longs  pétioles,  lancéolées,  ai- 
guës, garnies,  tant  sur  leurs  nervures  qu'à  leurs  bords,  de 
poils  très-courts.  Les  fleurs  sont  d'un  jaune  foncé,  solitaires, 
axillaires,  médiocrement  pédonculées;  le  pédoncule  conni» 
vent  avec  la  base  du  pétiole;  ie  calice,  ainsi  que  la  corolle, 
chargés  de  poils  roides.  Cette  plante  croît  dans  les  forêts, 
aux  Indes  orientales.  (Poir.) 

SESAMOÏDES.  {Bot.)  Ce  nom  a  été  donné  par  Dalcchamps 
à  une  thymelée,  Dapline  larlon-raira  ;  par  J.  Bauhin  au  Fasse- 
rina  hirsuta  ;  par  Cordus  à  V Adonis  vernalis  ;  par  Clusius  au 
Cucubalus  otites;  par  Morisson  au  Thesium  linopliyllum ;  par 
Césalpin  au  Reseda  lutea,  et  à  d'autres  congénères.  ïourne- 
fort  l'avoit  appliqué  à  un  genre  différant  du  Reseda  seule- 
ment par  sa  capsule  divisée  plus  profondément  en  cinq  lobes; 
mais  Linnaeus  n'a  pas  cru  ce  caractère  suffisant  pour  séparer 
ce  genre  du  Reseda.  (J.) 

SESAMONAGRIOS.  (Bot.)  Voyez  Scorpiuros.  (J.) 

SESAN.  (Bot.)  Nom  égyptien  du  cherleria  sedoides  ,  selon 
Forskal.  (J.) 

SESARMA.  (Crust.)  Nom  d'un  genre  de  crustacés  déca- 
podes brachyures,  fondé  par  Say  (Journ.  Acad.  scienc.  nat. 
phil.,  tom.  1,  pag.  73),  et  que  ce  naturaliste  a  réuni  plus 
tard  à  celui  des  grapses.  (Desm.  ) 


42  SES 

SESBANE,  Sesbania.  (Bot.)  Genre  déplantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  papilionacées,  de  la  famille  des  légumi- 
neuses, de  la  diadelphie  décandrie  de  Linnaeus.  offrant  pour 
caractère  essentiel  :  Un  calice  urcëolé ,  persistant,  à  cinq 
dents  ou  cinq  divisions  presque  égales;  une  corolle  papilio- 
nacée;  l'étendard  étalé  et  réfléchi;  les  ailes  plus  courtes;  dix 
étamines  diadelphes;  un  ovaire  supérieur;  lan  stjde  ascendant; 
une  gousse  oblongue ,  un  peu  comprimée,  à  deux  valves, 
point  articulée;  plusieurs  semences  séparées  par  des  cloisons 
transversales. 

Sesbane  a  grandes  fleurs  :  Sesbania  grandijlora ,  Poir. ,  Enc.  ; 
Ailschînomene  grandiflora  ,  Linn.,  Spec;  CoroniUa  grandijlora , 
"Willd.  .  Spec.  ;  Dolichos  arboreus  ,  Forsk. ,  A'^-gypi' ,  i  ^4  ;  Turia  , 
Ruraph.,  Amboin. ,  i  ,  tab.  76;  Agatj ,  Rhéed.,  Mort.  Malab., 
1  ,  tah.  5 1  ;  Agati  grandijlora  ,  Desv. ,  Journ.  bot. ,  3  ,  pag.  i  2  ; 
Decand,,  Prodr.  ,  2,  pag.  66.  Arbrisseau  très-élégant,  remar- 
quable par  la  grandeur  et  la  beauté  de  ses  fleurs.  Sa  tige  est 
droite,  haute  d'environ  six  pieds  et  plus;  les  rameaux  étalés, 
un  peu  touffus;  les  feuilles  nombreuses  ,  alternes,  pétiolées , 
ailées  avec  une  impaire;  les  folioles  nombreuses,  opposées, 
petites,  oblongues,  glabres,  entières.  Les  fleurs  sont  de  la 
grosseur  d'un  œuf  de  poule,  réunies  en  petites  grappes  un 
peu  pendantes;  le  calice  est  glabre,  presque  campanule;  la 
corolle,  très-grande,  jaune  ou  presque  couleur  de  rouille,  a 
l'étendard  ovale  ;  les  ailes  oblongues  ,  un  peu  courbées  en  fau- 
cille ;  la  carène  semblable  aux  ailes;  le  style  un  peu  barbu 
au  sommet.  Les  gousses  sont  grêles,  fort  longues;  les  semences 
en  rein  :  on  assure  qu'elles  fournissent  un  assez  bon  aliment. 
Cette  plante  croît  sur  la  côte  de  Malabar,  dans  les  Indes 
orientales.  Forskal  l'a  observée  en  figyptc.  On  la  cultive 
dans  les  serres  au  Jardin  du  Roi.  Cet  arbrisseau  seroit  une 
acquisition  bien  précieuse  pour  nos  bosquets  de  décoration  ,  si 
on  pouvoit  l'acclimater  dans  nos  contrées. 

Sesbane  A  fleurs  écaf.lates  :  Sesbania  coccinea,  Poir.,  Enc.  ; 
j^schinomene  coccinea,  Linn.,  SuppL;  CoroniUa  coccinea ,  Willd., 
Spec;  Tocrimera,  Rumph. ,  Amboin.,  1  ,  tab.  77  ;  Agati  coc- 
cinea, Desv.,  loc.  cit.;  Decand.,  Prodr.,  loc.  cit.  Cette  espèce 
n'est  pas  inférieure  en  beauté  à  la  précédente.  Ses  fleurs  sont 
presque  aussi  grandes,  mais  d'une  belle  couleur  écarlate.  Sa  tige 


SES  45 

est  droite,  rameuse,  assez  élevée;  les  rameaux  glabres;  les 
feuilles  alternes,  pétiolées,  ailées;  les  folioles  glabres,  ovales, 
oblongues  ,  presque  linéaires,  entières,  couvertes  d'une  pous- 
sière blanchâtre  ou  cendrée  ,  les  unes  obtuses  et  un  peu  mu- 
cronées ,  les  autres  échancrées  au  sommet.  Les  fleurs  sont 
disposées  en  petites  grappes;  le  calice  et  la  corolle  sembla- 
bles à  l'espèce  précédente.  Les  gousses  sont  fort  longues,  très- 
étroites,  un  peu  cylindriques  et  arquées,  subulées  au  sommet. 
Cette  plante  croît  dans  les  Indes  orientales  ,  aux  îles  des 
Amis  et  à  Botany-Bai. 

Seseane  d'Egypte  :  Sesbania  œsj'ptiaca,  Poir. ,  Enc.  ;  ^schi- 
nomene  sesbania,  Linn.  ,  Spec;  Forsk.,  ALgypt.;  Coronilla  ses- 
bania, Willd. ,  Spec;  Sesbania  ,  Prosp.  Alp. ,  -^gj'pt. ,  tab.  54. 
Cette  plante  a  des  tiges  glabres,  un  peu  spongieuses,  un  peu 
anguleuses,  hautes  de  quatre  ou  six  pieds  et  plus,  rameuses, 
garnies  de  feuilles  alternes,  pétiolées,  ailées  avec  une  im- 
paire; les  folioles  un  peu  pédicellées,  opposées,  petites,  li- 
néaires, glabres,  obtuses,  entières,  mucronées,  très- nom- 
breuses; le  pétiole  articulé  à  sa  base;  une  forte  callosité  pour 
stipule.  Les  grappes  sont  un  peu  ramifiées;  le  calice  est  court, 
à  cinq  dents  égales;  la  corolle  petite,  de  couleur  jaune;  Pé- 
tendard  en  cœur,  tacheté  de  rouille  en  dessous,  rétréci  en 
un  onglet  linéaire,  muni  de  deux  petites  dents  glanduleuses, 
redressées;  la  carène  un  peu  blanchâtre;  les  gousses  sont 
très-longues,  cylindriques,  un  peu  relevées  en  bosse  à  chaque 
semence.  Cette  plante  croît  en  Egypte ,  où  elle  est  générale- 
ment cultivée  pour  former  des  haies  et  séparer  les  posses- 
sions. Elle  est  d'un  aspect  agréable  et  croît  très-promplement: 
en  moins  de  trois  ans  elle  parvient  à  sa  plus  grande  hauteur. 
Sa  tige  est  au  moins  de  la  grosseur  du  bras,  ce  qui  rend  cet 
arbrisseau  d'une  très-grande  ressource  pour  le  chauffage,  sur- 
tout dans  une  contrée  où  il  n'existe  point  de  forêts  et  où  le 
bois  est  très -rare. 

Sesbane  i^.piNEusE  :  Sesbania  dculeafa ,  Poir.,  Enc;  Coronilla 
aculeata,  "N^Villd.,  Spec;  yEschjnomene  hispinosa ,  Jacq.,  le. 
rar.,  3,  tab.  664;  Pluken.  ,  Phjt.,  tab.  164,  tig.  5,  et  i65, 
fig.  2;  Kedangu  ,  Rhéed.,  Malab. ,  6,  tab.  27.  Cette  espèce 
diffère  de  la  précédente  par  sa  tige  herbacée,  sa  racine  an- 
nuelle et  ses  pétioles  chargés  de  quelques  petites  épines.  Ses 


44  SES 

rameaux  sont  glabres,  cylindriques;  ses  feuilles  ailées;  les 
folioles  opposées,  médiocrement  pédicellées,  oblongues,  li- 
néaires, entières,  obtuses,  mucronécs,  glabres  et  vertes  à 
leurs  deux  faces;  les  pétioles  munis  dans  leur  longueur  et 
quelquefois  seulement  à  leur  base  de  deux  petites  épines.  L.es 
fleurs  sont  d'une  grandeur  médiocre  ,  réunies  en  petites 
grappes  peu  garnies,  placées  dans  l'aisselle  des  feuilles  supé- 
rieures, plus  courtes  que  ces  feuilles;  le  calice  est  glabre, 
court,  divisé  en  cinq  petites  dents;  la  corolle  jaune;  les 
gousses  sont  très-longues,  grc'es,  droites,  cylindriques,  un  peu 
noueuses,  mais  point  articulées;  de  cinq  à  six  fleurs  placées  à 
chaque  grappe ,  il  n'en  fructifie  guère  que  deux  ou  trois.  Cette 
plante  croit  à  l'ile  de  Ceilan  et  à  la  côte  de  Malabar. 

Sesbane  d'Amérique  :  Sesbania  occidentalis ,  Poir.  ,  Enc; 
Coronilla  occidentalis  ,  Willd. ,  Spec;  Plu  m.,  Icon.  Amer. ,  1 26  , 
fig.  1.  On  peut  considérer  cette  espèce  comme  placée  entre 
les  deux  précédentes  ;  elle  diffère  de  la  première  par  ses  fleurs 
bien  moins  nombreuses,  par  ses  pétioles  dépourvus  d'épines, 
par  sa  tige  ligneuse,  pourvue  de  rameaux  grêles,  nombreux, 
très-glalires,  inégaux.  Les  feuilles  sont  alternes,  pétiolées , 
ailées,  composées  d'un  petit  nombre  de  folioles  opposées, 
légèrement  pédicellées ,  glabres,  entières,  elliptiques,  vertes 
àleursdeux  faces,  obtuses  h  leurs  deux  extrémités.  Lesfleurs 
sont  jaunâtres  ,  petites,  disposées  en  grappes  peu  garnies, 
l.es  gousses  sont  cylindriques,  fort  longues,  très- étroites, 
presque  filiformes.  Cette  plante  croit  dans  l'Amérique. 

Sesbane  effilée  .-  Seshania  virgata,  Poir. ,  Enc.  ;  Mscliinomene 
virgata,  Cavan.,  Icon.  rar. ,  3  ,  tab.  293;  Coronilla  virgata, 
"Willden.,  Spec;  Coursetia  virgata,  De  Candolle  ,  Prodr. ,  2, 
page  264.  Cette  plante  s'élève  à  la  hauteur  de  deux  pieds 
sur  une  tige  droite,  glabre,  simple  ,  cylindrique.  Les  feuilles 
sont  ailées,  sans  impaire,  composées  de  dix  ou  onze  paires 
de  folioles  opposées,  ovales,  légèrement  pédicellées,  glabres, 
entières,  obtuses,  mucronées;  les  pétioles  munis  à  leur  base 
de  petites  stipules  lancéolées,  caduques.  Les  grappes  sont 
simples,  axiliaires,  un  peu  pendantes,  plus  courtes  que  les 
feuilles  ;  le  calice  est  campanule,  à  cinq  dents  inégales-,  la  co- 
rolle jaune;  l'étendard  fort  grand,  échancré  au  sommet;  les 
gousses  sont  longues,  comprimées,  tétragones,  aiguës  à  leurs 


SES  a5 

deux  extrémités;  elles  renferment  des  semences  ovales  ,  lui- 
santes, un  peu  en  rein.  Cette  plante  croit  à  la  Nouvelle- Es- 
pagne. 

Sesbane  a  fleurs  ponctuées  :  Seshania  picla,  Poir.  ,  Enc.  ; 
/Eschinomene  picta ,  Cavan.,  Ico?i.  rar.,  4,  tab.  014  ;  Coronilla 
picta,  Willd.,  Spec.  Cette  plante  a  des  tiges  glabres,  droites, 
cylindriques,  hautes  de  cinq  à  six  pieds,  chargées  de  ra- 
meaux nombreux  et  diffus.  Les  feuilles  sont  ailées,  sans  im.- 
paire,  composées  d'environ  dix -huit  paires  de  folioles  li- 
néaires-lancéolées, très -glabres,  obtuses  ou  un  peu  échan- 
crées  au  sommet ,  longues  d'environ  un  demi-pouce  ,  oppo- 
sées,  pédicellécs;  les  bractées  caduques  et  subulées.  Les  grap- 
pes sont  axillaires,  pendantes,  plus  longues  que  les  feuilles; 
les  pédicelles  filiformes,  longs  d'environ  un  pouce,  munis  à 
leur  base  d'une  bractée  très- courte  ,  et  sous  le  calice  de  deux 
autres  subulées  et  caduques.  Le  calice  est  glabre,  campanule, 
à  cinq  dents  presque  égales;  la  corolle  grande,  d'un  beau 
jaune  ;  l'étendard  presque  orbiculaire  ,  un  peu  réfléchi  à  son 
sommet ,  parsemé,  à  sa  partie  antérieure  ,  d'un  grand  nombre 
de  petits  points  et  de  taches  noirâtres  ;  les  gousses  sont  cylindri- 
ques, un  peu  arquées,  oblongiies,  composées  d'environ  seize 
nœuds  ovales,  renfermant  chacun  une  semence.  Cette  plante 
croît  à  la  Nouvelle- Espagne  et  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

Sesbane  chanvrée  :  Seshania  cannabina,  Poir.,  Enc;  JEschi- 
nomene  cannabina,  Retz,  Obs.,  5,  page  26;  Coronilla  canna- 
bina,  Willd.,  .Spec.  La  tige  de  cette  plante  est  herbacée,  an- 
guleuse, striée,  un  peu  velue.  Les  feuilles  sont  pétiolées,  al- 
ternes, ailées,  composées  de  folioles  nombreuses,  opposées, 
un  peu  velues,  pédicellées  ,  glauques  en  dessous,  linéaires, 
obtuses,  mucronées;  les  pédicelles  barbus  au  point  de  leur 
insertion.  Les  fleurs  sont  petites,  situées  dans  l'aisselle  des 
feuilles,  sur  des  pédoncules  simples,  solitaires,  uniflores.  Le 
calice  est  glabre,  campanule;  les  gousses  fort  longues,  li- 
néaires, très -lisses,  comprimées,  un  peu  tétragones.  Cette 
plante  croit  dans  les  Indes  orientales  et  sur  la  côte  de  Ma- 
labar. Ses  tiges,- .traitées  comme  celles  du  chanvre,  fournis- 
sent des  fils  d'un  bon  usage.  (Poir.) 

SESEBAN.  {Bot.)  Nom  arabe  de  Vœsclijnomene  grandijlora 
de  Linnaeus ,  que  Forskal  nommoit  dolichos  arboreus ,  et  qui 


4^  SES 

a  été  ensuite  successivement  nommée  coronilla  par  Willde- 
now,  sesbania  par  M.  Persoon  ,  agati  par  MM.  Desvaux  et  De 
Candolle ,  en  conservant  toujours  le  nom  spécifique  grandi- 
Jiora.  Voyez  Sesbane.  (J.  ) 

SESÉLI;  Sesdi,  Linn.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones 
polypétales,  de  la  famille  des  ombelliféres,  Juss. ,  et  de  la  pen- 
tandrie  digynie,  Linn.,  dont  les  principaux  caractères  sont  les 
suivans  :  Collerette  universelle  presque  nulle;  collerettes  par- 
tielles à  plusieurs  folioles;  un  calice  très-court,  entier;  cinq 
pétales  égaux;  cinq  étamines;  un  ovaire  infère,  surmonté  de 
deux  styles  divergens,  terminés  par  des  stigmates  obtus;  fruit 
ovale,  petit,  strié  ou  cannelé,  composé  de  deux  graines  con- 
vexes et  striées  extérieurement,  planes  et  accolées  l'une  à 
l'autre  du  côté  interne. 

Les  sésélis  sont  des  plantes  herbacées,  à  feuilles  alternes, 
une  ou  deux  fois  ailées,  composées  de  folioles  étroites,  linéai- 
res :  leurs  fleurs  sont  blanches  ou  quelquefois  un  peu  rougeà- 
tres,  disposées  en  ombelles,  dont  les  ombellules  sont  courtes, 
ramassées  et  un  peu  globuleuses.  On  en  connoit  une  trentaine 
d'espèces,  la  plupart  naturelles  aux  parties  méridionales  de 
l'Europe. 

Les  Grecs  donnoient  le  nom  de  séséli  à  quatre  espèces  de 
plantes,  que  Dioscoride  désignoit  sous  les  noms  de  séséli  de 
Marseille  ,  de  séséli  d'Ethiopie ,  de  séséli  du  Péloponèse  et  de 
séséli  de  Crète.  La  graine  et  la  racine  de  la  première  de  ces 
plantes,  ou  du  séséli  de  Marseille,  sont  échauffantes,  dit  cet 
auteur,  et  on  les  emploie  contre  la  difficulté  d'uriner,  contre 
la  toux,  les  fièvres,  les  accouchemens  difficiles,  etc.  D'après 
l'opinion  de  la  plus  grande  partie  des  botanistes  qui  ont 
cherché  à  reconnoitre  les  plantes  des  anciens,  le  séséli.  de 
Marseille  seroit  le  seseli  tortuosum  ,  Linn. 

Le  séséli  d'Ethiopie  et  le  séséli  du  Péloponèse  ont,  toujours 
en  suivant  Dioscoride,  les  mêmes  propriétés  que  le  séséli  de 
Marseille;  mais  le  premier  est  fort  incertain  aujourd'hui  : 
plusieurs  auteurs  ont  cru  que  ce  pouvoit  être  le  buplevrum 
Jruticosum, ~ct  d'autres  l'ont  rapporté  au  laserpitium  libanolis 
ou  laserpitium  trilobum.  11  est  également  incertain  à  quelle 
plante  connue  maintenant  on  doit  rapporter  le  second  ; 
selon  Matthiole  ce  seroit  l'espèce   que   Linnœus  a  nommée 


SES  47 

depuis  ligusticum  peloponense  ;  mais ,  d'après  C.  Bauhin  ,  ce 
seroit  plutôt  le  ligusticum  austriacum  ,  taudis  que  FuchsiiiS 
voudroit  que  ce  fût  Yathamantha  cervaria,  Linn.,  qui  est  le 
selinum  glaucum  ,  Lamk. ,  et  qu'Anguillara  le  rapporteroit 
au  scandix  odorata,  et  quelques  autres,  enfin,  au  thapsia  vil- 
losa. 

Quant  au  séséli  de  Crète  ou  Tordylium ,  qui,  d'après  Dios- 
coride,  étoit  aussi  employé  a  peu  près  dans  les  mêmes  mala- 
dies que  les  trois  autres,  les  auteurs  ont  fait  différentes  sup- 
positions, d'après  lesquelles  celte  plante  pourroit  être  le  tor- 
dylium officinale,  ou  deux  autres  espèces  du  même  genre, 
le  T.  maximum  et  T.  apulum  ou  Vœthusa  meum.  Comme  de 
nouvelles  recherches  sur  un  pareil  sujet  seroient  plus  cu- 
rieuses qu'utiles,  et  que  les  descriptions  incomplètes  que  les 
anciens  nous  ont  laissées  de  leurs  sésélis ,  ne  permettront 
jamais  de  lever  tous  les  doutes  qu'on  peut  avoir  sur  Tiden- 
tité  de  leurs  espèces  avec  les  nôtres,  je  ne  m'arrêterai  pas 
davantage  sur  ce  sujet,  et  je  vais  passer  à  la  description  de 
quelques-unes  des  espèces  qui  appartiennent  au  genre  Seseli 
des  botanistes  modernes. 

Séséli  de  montagne;  Seseli  montanum,  Linn.,  Spec. ,  Z'j2. 
Sa  racine  est  pivotante,  blanchâtre,  vivace  ;  elle  produit  or- 
dinairement plusieurs  tiges,  dont  les  feuilles  radicales  sont 
rapprochées  en  une  sorte  de  gazon.  Ces  tiges  sont  cylin- 
driques, roides,  hautes  d'un  pied  ou  un  peu  plus,  garnies 
de  feuilles  ailées,  d'une  couleur  glauque,  portées  sur  des  pé- 
tioles membraneux;  les  inférieures  deux  fois  ailées,  les  supé- 
rieures une  fois  ailées  seulement,  et  ayant  toutes  leurs  folioles 
trifides,  à  découpures  linéaires.  Les  fleurs  sont  blanches  ,  avec 
des  involucelles  à  peine  aussi  longues  que  les  rayons  de 
l'ombellule  ,  et  les  fruits  sont  légèrement  pubescens.  Cette 
plante  croît  dans  les  lieux  secs  et  montueux  en  France  et 
dans  une  grande  partie  de  l'Europe. 

Séséli  glauque;  Seseli  glaucum,  Linn.,  Spec,  Zj2.  Cette 
espèce  a  les  plus  grands  rapports  avec  le  séséli  de  montagne; 
elle  ne  paroît  guère  en  diflérer  que  parce  qu'elle  s'élève  en 
général  un  peu  plus,  et  que  les  folioles  des  involucelles  sont 
un  peu  membraneuses  en  leurs  bords,  ordinairement  plus 
longues  que  les  rayons  de  l'ombellule,  et  que  ses  fruits  son* 


48  SES 

parfaitement  glabres.  Elle  se  trouve  dans  les  mêmes  iieiix  que 
l'espèce  précédente. 

Séséli  annuel;  Seseli  anniium  ,  Lînn.,  5p.,  SyS.  Cette  espèce 
ressemble  beaucoup  aux  deux  précédentes;  elle  s'en  distingue 
principalement  par  ses  pétioles  ventrus,  membraneux  en  leurs 
bords;  les  folioles  de  ses  involucelles  sont  membraneuses  en 
leurs  bords  et  plus  longues  que  les  rayons  de  Fombellule.  Ce 
séséli  croît  dans  les  prés  secs  et  sur  les  bords  des  bois,  en 
France  et  ailleurs  en  Europe.  Sa  racine  est  bisannuelle. 

Séséli  hyppomarathre  ;  Sescll  liypponiaralhrum ,  Linn.,  Sp., 
3jli.  Quant  au  port,  cette  plante  peut  aisément  être  con- 
fondue avec  le  séséli  de  montagne  et  le  séséli  glauque;  mais 
elle  se  distingue  facilement  de  l'un  et  de  l'autre  par  un  ca- 
ractère trè^- prononcé;  la  collerette  partielle  de  ses  ombel- 
lijîes  est  monophylle,  membraneuse  et  irrégulièrement  den- 
tée en  son  bord.  Ce  séséli  croît  en  Alsace,  en  Autriche,  en 
Carniole,  etc. 

SÉ3ÉLI  ÉLEVÉ;  Seseli  elatum ,  Linn.,  Spec,  oyô.  Sa  tige  est 
cylindrique,  tlexueuse,  haute  d'un  à  deux  pieds,  divisée  sou- 
vent dès  sa  base  en  rameaux  étalés.  Ses  feuilles  sont  deux 
fois  ailées  dans  le  bas  des  tiges,  simplement  ailées  dans  leur 
partie  supérieure,  composées  de  folioles  alongées,  filiformes, 
canaliculées.  Les  ombelles  se  composent  de  quatre  à  six 
rayons:  les  collerettes  partielles  sont  plus  courtes  que  les  om- 
bellules ,  et  les  fruits  ovales-arrondis ,  hérissés.  Cette  espèce 
croît  dans  les  lieux  pierreux  et  entre  les  fentes  des  rochers, 
dans  le  Midi  de  la  France  et  de  l'Europe. 

Séséli  verticillé  ;  5ese/ï  verticillalum  ,  Desf.  ,  Flor.  atl. ,  J, 
p.  260.  Sa  racine  est  annuelle,  grêle;  elle  produit  une  tige 
droite,  cylindrique,  grêle  elle-même,  haute  de  huit  pouces 
à  un  pied  ,  divisée,  dans  sa  partie  supérieure,  en  quelques  ra- 
meaux étalés,  presque  filiformes.  Ses  feuilles  inférieures  sont 
longuement  pétiolées,  simplement  ailées,  à  folioles  profondé- 
ment pinnatilides  ,  rapprochées  les  unes  des  autres  ,  et  parois- 
sant  presque  verticiilées,  ayant  leurs  découpures  linéaires 
et  acuminées.  Dans  les  feuilles  supérieures  les  folioles  sont 
beaucoup  moins  nombreuses,  à  découpures  plus  longues  et 
presque  capillaires.  Ses  fleurs  sont  blanches,  très-petites, 
disposées  en  ombelles  dont  les  rayons  sont  inégaux  ,  filiformes  , 


SES  49 

au  nombre  de  huit  ou  environ.  Cette  espèce  a  été  trouvée  dans 
]e  royaume  d'Alger,  par  M.  Desfontaines,  et  retrouvée  à 
Bonifacio  en  Corse  par  M.  de  Ponzolz. 

Séséli  tortueux  ,  vu  Igairement  Séséli  de  Marseille;  Seseli  tor- 
tuosum,  Linn.,  Sp.,  oyS.  Sa  racine  est  vivace;  elle  produit  une 
lige  haute  de  huit  à  quinze  pouces,  dure,  presque  ligueuse  infé- 
rieurement,  tortueuse,  divisée  en  rameaux  nombreux,  étalés. 
Ses  feuilles  inférieures  sont  grandes,  deux  fois  ailées,  d'un 
vert  glauque,  à  folioles  divisées  en  découpures  linéaires;  les 
supérieures  ne  consistent  qu'en  un  pétiole  élargi  en  gaîne 
demi-embrassante  et  terminée  par  trois  à  cinq  petites  folioles 
linéaires.  Ses  fleurs  sont  blanches,  petites,  disposées  en  om- 
belles terminales  et  axillaires  ,  composées  de  quatre  à  cinq 
rayons.  Cette  plante  croit  dans  les  fentes  des  rochers- et  dans 
les  lieux  pierreux  du  Midi  de  la  France  et  de  l'Europe.  Ses 
graines  étoient  autrefois  employées  en  médecine  comme  car- 
minatives,  anthelmintiques  et  emménagogues  ;  depuis  un  cer- 
tain nombre  d'années  elles  sont  tombées  en  désuétude.  (L.  D.) 

SÉSÉLI.  (Bot.)  Ce  nom,  donné  d'abord  par  Dioscoride  à 
une  plante  ombellif'ère ,  a  été  successivement  appliqué  par 
les  anciens  à  d'autres  plantes  de  la  même  famille  ,  citées  par 
C.  Bauhin  et  réparties  maintenant  en  dix  ou  douze  genres 
différens.  Linnagus  paroît  avoir  pris  pour  type  le  seseli  massi- 
liense  de  Dodoëns,  Daléchamps  et  d'autres,  qu'il  nomme  seseli 
tortuosum,  et  que  Bauhin  indique  avec  doute  comme  la  plante 
de  Dioscoride.  Celui  que  cite  Daléchamps  est,  selon  lui,  le 
sisalios  des  Arabes.   (J.  ) 

SÉSÉLI  COMMUN.  {Bot.)  La  livèche  commune  et  une 
espèce  de  berle  portent  vulgairement  ce  nom.  (L.  D.) 

SÉSÉLI  DE  CRÈTE.  {Bot,)  Nom  vulgaire  du  tordyle  offi- 
cinal. (L.  D.) 

SÉSÉLI  DE  MONTPELLIER.  {Bot.)  Nom  vulgaire  du  peu- 
cédane  silalis.  (L.  D.) 

•  SESELIS.  {Bot.)  Nom  égyptien  du  caucalis ,  plante  ombel- 
lifère,  cité  par  Ruellius  et  Mentzel.  (J.) 

SESENEOR.  {Bot.)  Nom  égyptien  de  la  cardiaire,  dipsacus, 
cité  par  Ruellius  et  Mentzel.  (  J.) 

SESERINUS.  {IchtJifol.)  M.  Cuvier  a  donné  ce  nom  à  un 
genre  delà  seconde  tribu  des  poissons  squamipennes,  voisin 
49.  4 


5o  SES 

des  Fiatoles,  des  Stromatêes,  des  Piméleptères,  et  reconnois- 
sable  aux  caractères  suivans  : 

Forme  générale  ovale  ;  écailles  du  corps  et  des  nageoires  ex- 
traordinairement  menues;  une  rangée  de  petites  dents  pointues  ; 
lignes  latérales  doubles  ;  première  épine  des  nageoires  dorsale  et 
anale  couchée  en  avant  ;  une  épine  unique  représentant  à  elle 
seule  les  deux  catopes. 

Le  type  de  ce  genre  est  un  petit  poisson  que  Rondelet  a 
nommé  seserinus  ,  et  qui  pourroit  bien  ,  comme  le  soupçonne 
M.  Cuvier,  ne  pas  différer  du  cliœtodon  alepidotusde  Linnaeus. 
(H.C.) 

SESIA.  {Bot.)  Genre  établi  par  Adanson  sur  un  champi- 
gnon figuré  et  décrit  par  Vaillant  sous  le  nom  d'Agaricus 
(Bot. par.,  pi.  1,  fig.  1,2),  et  qu'il  caractérise  ainsi:  Chapeau 
orbiculaire,  doublé  en  dessous  de  sillons  rayonnans,  inégaux 
ou  ondes;  attaché  par  le  côté,  sans  tige.  Substance  subé- 
reuse; graines  ovoïdes,  couvrant  la  surface  interne  des  sil- 
lons. La  plante  de  Vaillant  est  le  dœdalea  sepiaria  de  Pries, 
Sjst.  mycol. ,  1,  pag.  333.  Elle  a  été  long -temps  considérée 
comme  une  espèce  à'agaricus.  C'est  Vagaricus  sepiarius  de  Wul- 
fen,  Persoo  n;  Vagaricus  hirsutus,  Schaeff. ,  pi.  76.  Quelques 
auteurs  l'ont  porté  dans  le  genre  Merulius,  ce  qui  tient  à  ses 
caractt'^res  un  peu  ambigus.  L'espèce  croît  partout  sur  le  bois 
de  sapin  pourri.  Elle  est  vivace,  sessile;  son  chapeau  est  châ- 
tain ,  coriace,  avec  des  zones  rugueuses  et  tomenteuses.  Ses 
lames  ou  sillons  sont  rameux  et  anastomosés ,  d'abord  jau- 
nâtres ,  ainsi  que  le  bord  du  chapeau,  puis  ferrugineux  ou 
bruns. 

Vaillant  représente ,  pi.  1 ,  fig.  3  ,  de  son  Botanicon  pa- 
risiense,  un  champignon  dans  une  situation  renversée  pour 
montrer  ses  sillons.  Pries  y  voit  la  même  plante  que  celle 
ci -dessus  nommée.  On  l'a  rapportée  aussi  au  merulius  labjrin- 
thiformis ,  ce  qui  ne  nous  paroit  pas  exact.  Enfin,  Adanson  y 
voit  un  genre  particulier,  qu'il  nomme  Serda,  essentiellement 
distingué  du  Sesia  par  son  chapeau  doublé  en  dessus  de  sillons 
rayonnans  ,  inégaux  ou  ondes,  et  attaché  par  toute  sa  surface 
inférieure.  Mais,  pour  bien  comprendre  Adanson,  il  suffit  de 
faire  remarquer  qu'il  nomme  surface  inférieure  ,  celle  qui  est 
réellement  la  supérieure,  et  réciproquement  la  supérieure 


SES  5i 

celle  inférieure.  Au  reste  ,  Vaillant  ne  donne  aucune  descrip- 
tion de  sa  plante  fig.  3  ;  il  se  contente  de  dire  qu'elle  est  très- 
noire,  et  il  est  encore  douteux  pour  nous  qu'on  puisse  être 
de  l'avis  de  Pries,  quant  à  la  réunion  en  une  seule  espèce, 
(Lem.) 

SÉSIE,  Sesia.  (Entom.)  Genre  d'insectes  lépidoptères,  de 
la  famille  des  fusicornes  ou  clostérocères ,  c'est-à-dire,  dont 
les  antennes  sont  en  fuseau  ou  en  prismes,  plus  grosses  au 
milieu  qu'aux  extrémités,  et  dont  le  bord  externe  de  l'aile 
inférieure  se  trouve  muni  d'une  soie  roide,  qui  fait  l'office 
d'un  ardillon. 

Ce  genre,  dont  les  espèces  avoient  été  rangées  avec  les 
sphinx,  en  a  été  séparé  par  Fabricius  d'une  manière  très- ar- 
bitraire en  apparence,  parce  que  les  caractères  ne  sont  pas 
faciles  à  exprimer.  11  réunit  cependant  des  espèces  qui  ont 
entre  elles  de  grandes  analogies. 

Leur  nom,  qui  paroit  tiré  du  grec  lue  -^,01 -,  et  qui  est  ce- 
lui d'une  espèce  de  ver  qui  ronge  le  bois,  vermiculus  lignum 
corrodens,  convient  en  effet  à  la  plupart  des  larves  qui  pro- 
duisent les  sésies. 

Ces  insectes,  au  premier  aperçu,  ont  sous  l'état  parfait 
une  ressemblance  complète  avec  certains  hyménoptères  ou 
quelques  diptères  alongés  ,  parce  que  leurs  ailes  sont  en 
général  transparentes,  munies  de  nervures  longitudinales; 
mais  elles  sont  en  outre  bordées  d'une  sorte  de  frange.  Leur 
abdomen  est  ordinairement  terminé  par  des  faisceaux  de  poils 
roides,  serrés,  qui  forment  une  sorte  de  brosse  souvent  di- 
visée en  trois  lobes.  Leurs  pattes  sont  grêles,  alongées,  épi- 
neuses, semblables  à  celle  des  teignes  et  des  ptérophores.  On 
les  trouve  sur  les  fleurs,  dont  elles  viennent  sucer  les  nec- 
taires pendant  la  chaleur  et  la  clarté  du  jour. 

Leurs  larves  ou  leurs  chenilles  se  développent,  à  la  ma- 
nière des  cossus,  dans  l'épaisseur  des  tiges  et  des  racines  des 
arbres  et  de  quelques  plantes.  Elles  sont  par  cela  même 
blanches,  étiolées  et  presque  sans  poils.  C'est  là  qu'elles  su- 
bissent leurs  métamorphoses  ou  qu'elles  se  changent  en  chry- 
salides, après  avoir  construit  une  coque  soyeuse,  à  la  surface 
de  laquelle  elles  collent  des  débris  du  bois  qu'elles  ont  rongé. 
Ces  chrysalides  ressemblent  à  celles  des  cossus  ou  aux  larves 


52  SES 

d'oestres  (voyez  dans  l'atlas  de  ce  Dictionnaire,  pi.  5i,  fig. 
A  a,  Ab),  c'est-à-dire,  que  les  anneaux  du  corps  sont  garnis 
de  verticilles  ou  de  couronnes  de  poils  roidcs,  dirigés  tous 
en  arrière.  Leur  tête  est  en  outre  munie  de  deux  cornes  ou 
pointes  saillantes ,  qui  paroissent  destinées  à  user  comme  avec 
un  trépan,  d'abord  la  coque,  puis  l'écorce  de  la  racine  ou 
du  tronc,  tandis  qu'à  l'aide  des  épines,  dont  les  anneaux 
de  l'abdomen  sont  garnis,  l'insecte  avance  et  chemine  jus- 
qu'à ce  qu'il  soit  arrivé  à  l'air  libre  ;  alors  seulement  l'in- 
secte parfait  fend  sa  coque  et  en  laisse  les  débris  à  l'entrée 
ou  plutôt  à  la  sortie  de  la  galerie  qu'il  s'est  creusée. 

Nous  avons  fait  figurer  un  insecte  parfait  appartenant  à 
ce  genre  sur  la  planche  42  ,  fig.  2 ,  de  l'atlas  de  ce  Diction- 
naire :  c'est  une  des  plus  grosses  espèces  des  environs  de 
Paris  et  celle  que  nous  décrirons  d'abord  ;  c'est  : 

1 .  La  Sésie  CRAERONiFORME  OU  FREtON  :  Scsia  crahroniformis ; 
Sphinx  apiformis ,  Linn.  ;  5.  sireciformis  de  quelques  auteurs. 

Car.  De  la  grosseur  et  de  l'apparence  d'une  grosse  guêpe  ; 
abdomen  non  terminé  par  des  brosses;  corps  d'un  brun  rou- 
geâtre  avec  des  poils  jaunes,  disposés  par  taches  ou  par 
zones. 

C'est  une  des  plus  grandes  espèces  et  certainement  des 
plus  grosses.  La  tête  est  jaune-citron  entre  les  antennes ,  qui 
sont  noires  ;  les  cuisses  sont  jaunes  en  dehors;  les  jambes  et 
les  tarses  sont  fauves;  les  ailes  sont  transparentes,  bordées 
de  brun-rougeàtre. 

Cette  espèce  vit  sous  l'écorce  des  peupliers  et  des  saules. 
Nous  l'avons  trouvée  souvent  sur  les  troncs  des  peupliers  au 
Jardin  du  Roi. 

2.  La  Sésie  asiliforme  ,  Sesia  asiliformis. 

Car.  Noir  bronzé,  avec  une  bande  jaune  au-devant  du 
corselet,  en  forme  de  collier;  abdomen  à  trois  anneaux 
jaunes;  ailes  supérieures  noires,  opaques,  inférieures  trans- 
parentes. 

On  croit  que  sa  chenille  vit  dans  le  bouleau  et  dans  le 
peuplier  d'Italie.  L'insecte  parfait  se  trouve  sur  les  fleurs  du 
troène  et  du  seringat -philadelphe. 

3.  La  Sésie  sphéciforme,  Sesia  spheciformis. 

Car.  Noire  ;  deux  taches  sur  le  corselet  et  un  anneau  à  la 


SES  55 

base  de  l'abdomen  ,  jaunes  ;  ailes  supérieures  transparentes, 
avec  les  nervures  et  les  extrémités  noires. 

4.  La  Sésie  scoueforme  ,  Sesia  scoliœformis. 

Car.  Noire;  un  collier,  deux  lignes  obliques  sur  le  cor- 
selet, deux  cerceaux  de  l'abdomen  jaunes;  brosse  de  l'anus 
trilobée,  de  couleur  rouge  jaunâtre;  ailes  supérieures  trans- 
parentes, à  extrémités  noires;  pattes  jaunes. 

Il  y  a  une  vingtaine  de  petites  espèces  de  ce  genre  aux 
environs  de  Paris.  M.  Godart  les  a  fait  connoître  dans  les 
S/  et  6."  livraisons  du  tome  3  de  ses  Papillons  de  France. 
(C.D.)^ 

SESLÈRE;  Sesleria,  Arduin.  (Bot.)  Genre  de  plantes  mo- 
nocotylédones ,  de  la  famille  des  graminées,  Juss. ,  et  de  la 
triandrie  digynie ,  Linn. ,  dont  les  principaux  caractères  sont 
les  suivans  :  Calice  glumacé,  à  deux  valves  presque  égales, 
terminées  en  pointe  et  contenant  deux  à  trois  fleurs,  quel- 
quefois quatre  à  cinq;  corolle  de  deux  balles,  dont  Pexté- 
rieure  est  divisée  à  son  sommet  en  trois  à  cinq  pointes  ,  et 
l'intérieure  en  deux;  trois  étamines  à  filamens  capillaires, 
portant  des  anthères  oblongues,  bifides  à  leurs  deux  extré- 
mités; un  ovaire  supère,  surmonté  de  deux  styles  velus,  ter- 
miné chacun  par  un  stigmate  simple  ;  une  seule  graine  ob- 
longue ,  renfermée  dans  les  balles  de  la  corolle. 

Les  seslères  sont  des  plantes  herbacées,  dont  les  feuilles 
sont  linéaires,  alternes,  et  les  fleurs  disposées  en  épis.  On 
en  connoît  une  douzaine  d'espèces,  dont  la  plus  grande  partie 
croît  en  Europe.  Les  suivantes  se  trouvent  en  France. 

Seslère  bleue  :  Sesleria  cœrulea,  Arduin ,  Spec,  a  ,  pag.  18  , 
t.  6  ,  fig.  3  ,  4  et  5  ;  Host. ,  Gram.,  a  ,  p.  69  ,  t.  98  ;  Cjnosurus 
cœruleus  ,  Linn.,  Spec. ,  106.  Ses  chaumes  sont  hauts  de  dix  à 
douze  pouces.  Ses  feuilles  sont  planes,  une  ou  deux  fois  plus 
courtes  que  le  chaume,  et  disposées  en  gazons  très  -  touffus. 
Ses  fleurs  sont  blanchâtres,  sauvent  mélangées  de  bleuâtre, 
disposées  en  un  épi  long  de  quatre  à  dix  lignes.  Chaque  calice 
est  muni  à  sa  base  d'une  bractée  ou  écaille  à  peu  près  entière  , 
et  ses  valves  sont  ovales  ,  subitement  rétrécies  en  pointe  aiguë, 
contenant  deux  à  trois  fleurs  ayant  leur  balle  extérieure  à 
trois  et  souvent  à  cinq  pointes.  Cette  espèce  croît  dans  les 
pâturages  des  montagnes,  dans  les  Alpes,  les  Pyrénées,  etc. 


54  SES 

Seslère  alongée  ;  Sesleria  elongata,}îost.,  Gram.,  2,  p.  69 , 
t.  97.  Cette  espèce  diffère  de  la  précédente  par  ses  feuilles 
aussi  longues  ou  plus  longues  que  les  chaumes;  par  son  épi 
alongé,  ayant  dix- huit  lignes  à  trois  pouces;  par  les  valves 
de  ses  glumes  ,  qui  sont  lancéolées,  rétrécies  insensiblement 
en  pointe,  et  presque  toujours  plus  longues  que  les  corolles; 
enfin,  parce  que  la  balle  extérieure  de  celles-ci  ne  se  ter- 
mine le  plus  souvent  que  par  trois  pointes .  dont  la  moyenne  est 
beaucoup  plus  grande  que  les  deux  autres.  Cette  plante  croît 
dans  les  lieux  secs  et  sur  les  collines  ,  dans  le  Midi  de  la 
France  et  en  Autriche. 

Seslère  en  thie  ;  Sesleria  sphœrocephala ,  Host.  ,  Gram.,  2  , 
p.  70,  t.  99.  Ses  chaumes  sont  hauts  de  trois  à  six  pouces, 
moitié  plus  longs  que  les  feuilles,  qui  viennent  en  gazon.  Ses 
ileurs  sont  bleuâtres,  rapprochées  en  tête  globuleuse,  mu- 
nies à  leur  base  d'une  bractée  tronquée  à  son  sommet,  presi- 
que  aussi  longue  que  le  calice,  et  terminée  par  deux  ou 
trois  dents  inégales.  Les  valves  de  la  glume  sont  ovales-lan- 
céolées, acuminées ,  et  elles  contiennent  deux  fleurs,  dont 
3a  balle  extérieure  est  ovale-lancéolée ,  prolongée  au  sommet 
en  une  seule  pointe.  Cette  espèce  croit  sur  les  rochers  des 
plus  hautes  Alpes. 

Seslère  déucate  ;  Sesleria  tenella ,  Host.,  Gram.,  2  ,  p.  71  , 
f.  100.  Ses  chaumes  sont  hauts  de  deux  à  quatre  pouces, 
une  fois  plui  longs  que  les  feuilles.  Ses  fleurs  sont  bleuâtres, 
disposées  eu  un  petit  épi  ovoïde.  l,es  glumcs  sont  à  deux 
valves  ovi'i^s ,  terminées  brusquement  en  pointe  alongée,  et 
elles  contiennent  deux  ou  plus  rarement  trois  fleurs  ayant 
leur  balle  extérieure  à  cinq  pointes  ,  dont  trois  assez  longues  , 
en  forme  d'arêtes.  Cette  plante  croît  sur  les  rochers  des 
hautes  Alpes.  (  L.  D.  ) 

SESONTLÉ.  (Ornith.)  Nom  donné  par  Gemelli  Carreri  et 
autres  au  moqueur,  turdus  polyglotlus  ,  Linn.  (Ch.  D.) 

SESSÉE,  Sessea.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à 
ileurs  complètes, monopétalécs,  de  la  famille  des  bignoniacées , 
de  la  pentandrie  monogjnic  de  Linnseus ,  offrant  pour  carac- 
tère essentiel:  Un  calice  persistant,  tubulé,  à  cinq  angles;  une 
corolle  en  entonnoir;  le  tube  une  fois  plus  long  que  le  calice, 
globuleux  à  sou  orifice  ;  le  limbe  plissé,  à  cinq  lobes  dressés  j 


SES  55 

cinq  étamines  insérées  vers  le  milieu  du  tube;  les  filamens 
courbés,  velus  à  leur  base;  l'ovaire  supérieur;  un  style;  un 
stigmate  à  deux  lobes;  une  capsule  cylindrique,  une  fois  plus 
longue  que  le  calice,  à  une  seule  loge,  à  deux  valves  bifides; 
les  semences  imbriquées,  membraneuses  à  leurs  bords. 

Ruiz  et  Pavon ,  auteurs  de  ce  genre,  l'ont  dédié  à  Martin 
Sessé,  directeur  du  Jardin  royal  de  botanique  au  Mexique. 

Sessée  STIPULÉE;  Sessea  stipulata,  Ruiz  et  Pav. ,  FL  per.,  2, 
tab.  ii5,  fig.  B.  Arbrisseau  d'une  odeur  fétide,  qui  s'élève 
à  la  hauteur  de  cinq  ou  six  pieds,  et  présente  le  port  d'un 
cestrum.  Sa  tige  est  cylindrique;  ses  rameaux  sont  dressés,  al- 
ternes; ses  feuilles  alternes  ,  pétiolées  ,  la  plupart  lancéolées  , 
échancrées  en  cœur,  d'autres  plus  étroites,  ovales-oblongues, 
entières,  acuminées,  longues  de  trois  ou  cinq  pouces,  larges 
d'un  ou  deux,  glabres  en  dessus,  blanchâtres  et  cotonneuses 
en  dessous;  les  stipules  axillaires,  opposées,  assez  grandes, 
ovales  ,  obtuses  ,  un  peu  en  cœur  à  leur  base ,  caduques. 
Les  fleurs  sont  disposées  en  une  sorte  de  panicule  termi- 
nale, composée  de  grappes  droites,  lanugineuses,  les  unes 
axillaires,  d'autres  terminales;  les  pédoncules  presque  rami- 
fiés en  corymbe,  supportant  plusieurs  fleurs  presque  sessiles, 
munies  de  petites  bractées  caduques  et  subulées.  Le  calice 
est  tubulé,  lanugineux,  terminé  par  cinq  dents  courtes,  ob- 
tuses. La  corolle  est  jaune,  velue,  tubulée,  une  fois  plus 
longue  que  le  calice.  Cette  plante  croit  sur  les  montagnes 
du  Pérou,  aux  lieux  frais.  Elle  passe  pour  émolliente,  ano- 
dine, ainsi  que  l'espèce  suivante. 

Sessée  a  grappes  rendantes  ;  Sessea  dependens ,  FI.  per.,  loc. 
cit.  Arbrisseau  qui  a  beaucoup  de  rapports  avec  le  précé- 
dent, dont  il  diffère  principalement  par  ses  grappes  longues 
et  pendantes.  C'est  d'ailleurs  un  arbre  qui  parvient  à  la  hau- 
teur de  vingt- cinq  ou  trente  pieds,  sur  un  tronc  droit,  re- 
vêtu d'une  écorce  cendrée.  Ses  rameaux  sont  cylindriques, 
pendans,  flexueux  dans  leur  jeunesse.  Les  feuilles  sont  al- 
ternes, éparses,  pétiolées,  oblongues,  lancéolées ,  échancrées 
en  cœur  à  leur  base,  entières,  aiguës,  pulvérulentes  en  des- 
sous, à  nervures  simples,  confluentes  vers  les  bords,  longues 
de  trois  ou  quatre  pouces,  sur  un  ou  deux  de  large,  dé- 
pourvues de  stipules  ;  les  pétioles  au  moins  longs  d'un  pouce, 


5^  SES 

sillonnés  et  pubescens.  Les  fleurs  sont  disposées  en  très-longues 
grappes  simples,  terminales,  pendantes,  un  peu  flexueuses, 
ordinairement  réunies  en  paquets  alternes,  sessiles  ;  les  calices 
tuhulés,  pulvérulens  ;  la  corolle  est  presque  deux  fois  plus 
longue  que  le  calice  ;  le  tube  noirâtre;  le  limbe  jaune,  pu- 
bescent  en  dehors;  les  capsules  sont  noires.  Cette  plante  croît 
au  Pérou,  le  long  des  rivages.  (Poir.) 

SESSILE.  (Bot.)  On  applique  cette  épithèfe  à  la  feuille 
sans  pétiole  (inentlia  syU'estris  ,  etc.);  à  la  fleur  sans  pédon- 
cule (dapline  mesereum,  etc.);  au  pétale  sans  onglet  apparent 
{vifis,  etc.)  ;  à  l'anthère  sans  filet  [aristolochia,  etc.);  à  l'ovaire 
qui  n'est  exhaussé  ni  par  un  gynophore,  ni  par  un  podogyne 
{lilium,  prunus,  etc.);  à  la  graine  privée  de  funicule  (primu- 
lacées,  etc.);  au  stigmate  dépourvu  de  style  {parnassia,  etc.); 
à  l'aigrette,  lorsque  le  limbe  du  calice  qui  la  produit  ne  se 
rétrécit  pas  au-dessous  d'elle  en  un  support  grêle  ou  pédile 
{carduus,  centaurea  ,  etc.);  aux  poils  qui  parlent  d'une  sur- 
face plane,  au  lieu  d'être  élevés  sur  des  mamelons;  aux 
glandes  qui  ne  sont  pgs  supportées  par  des  poils,  etc.  (Mass.) 

SESSIIJOCLES.  (  Crusl.  )  Nom  donné  anciennement  par 
M.  de  Lamarck  aux  crustacés  dont  les  yeux  ne  sont  pas 
mobiles,  et  portés  sur  des  pédoncules,  et  qui  formoient  le 
second  ordre  de  sa  méthode,  comprenant  les  ligies,  les  cy- 
piothoés ,  les  aselles  ou  cloportes,  etc.  Ce  nom  correspond 
exactement  à  celui  d'edriophthalme  que  M.  I.each  a  proposé 
plus  tard.   (DesiM.) 

SESURl-CHINA.  (Bot.)  Nom  du  sisymhrium  indicum  à  Java, 
suivant  Burmann,  (J.) 

SÉSUVE,  Sesui>ium,  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  incomplètes,  de  la  famille  àesficoïdes  ,  de  Vicosandrie 
trigynie  de  Linnœus  ,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un 
calice  campanule,  persistant,  coloré  en  dedans,  à  cinq  divi- 
sions; point  de  corolle;  des  étamines  nombreuses  ,  insérées 
au  sommet  du  tube  du  calice;  un  ovaire  supérieur;  trois 
ptyles;  une  capsule  entourée  par  le  calice,  à  trois  loges,  s'ou- 
vrant  transversalement  un  peu  au-dessus  de  sa  base  ;  les  se- 
mences nombreuses,  attachées  à  un  axe  central. 

Ce  genre  renferme  des  plantes  glabres,  charnues,  herba- 
cées, tombantes.  Les  feuilles  sont  entières,  opposées,  sans 


SES  57 

nervures  sensibles ,  rétrëcies  en  un  pétiole  embrassant.  Les 
fleurs  sont  solitaires,  axillaires;  le  nombre  des  styles  et  les 
loges  de  la  capsule  varient  de  trois  à  quatre. 

Sésuve  a  feuilles  de  POCRFiER  :  Sesm>ium  portulacastrum , 
Linn.,  Spec. ;Lamk.,  Ill.gen.,  tab.  43 4 5  fig-  1  ;  Jacq.,  Amer., 
î55,  tab.  g5;  Plum.,  le,  tab.  223  ,  fig.  2;  Bot.  Mag. ,  t.  1701  ; 
Herm.,  Parad.,  tab.  2  12.  Plante  rampante  ,  dont  les  tiges  sont 
rameuses ,  glabres  ,  charnues ,  étalées  sur  la  terre  ;  les  rameaux 
opposés,  redressés.  Les  feuilles  sont  médiocrement  pétiolées, 
opposées,  oblongues,  lancéolées,  obtuses,  épaisses,  charnues, 
longues  d'un  ou  deux  pouces ,  larges  de  trois  ou  cinq  lignes. 
Les  fleurs  sont  pédonculées,  solitaires,  alternes,  axillaires. 
Le  calice  est  glabre,  campanule,  à  cinq  divisions  profondes, 
verdàtre  en  dehors,  de  couleur  rouge  ou  purpurine  en  de- 
dans; point  de  corolle;  les  étamines  sont  nombreuses,  placées 
sur  plusieurs  rangs  vers  rorilice  du  tube  du  calice,  plus 
courtes  que  ses  divisions;  l'ovaire  estsessile,  ovale-elliptique  ; 
les  trois  styles  sont  capillaires,  plus  courts  que  les  étamines. 
La  capsule  est  ovale,  oblongue,  obtuse,  couronnée  par  les 
styles  ,  recouverte  par  le  calice  ,  glabre  ,  verdàtre  ,  membra- 
neuse, à  trois  loges  polyspermes  ,  longues  de  trois  lignes;  les 
semences  sont  lenticulaires.  Cette  plante  croît  dans  plusieurs 
contrées  de  l'Amérique  ,  à  la  Jamaïque,  à  Saint-Domingue, 
etc.,  le  long  des  côtes  maritimes. 

Sésuve  sfatulé  ;  Sesuvium  spatulafi/m  ,  Kunth  in  Humb.  et 
Bonpl. ,  JVot'.  gen.,  6  ,  pag.  87.  Cette  espèce  a  des  tiges  ren- 
versées et  rampantes,  rameuses,  alongées ,  presque  longues 
d'un  pied  ,  charnues  ,  glabres,  rougeàtres.  Les  feuilles  sont 
planes,  opposées,  spatulées,  obtuses,  charnues,  très-entières, 
rétrécies  en  un  pétiole  court,  embrassant.  Les  fleurs  sont 
solitaires,  axillaires,  alternes,  pédonculées;  les  pédoncules 
trois  fois  plus  courts  que  dans  l'espèce  précédente.  Le  calice 
est  glabre,  charnu,  vert  en  dehors,  de  couleur  rose  en  de- 
dans, à  cinq  divisions  profondes,  aiguës,  ovales,  oblongues, 
un  peu  inégales  ;  les  étamines  sont  bien  moins  nombreuses;  les 
filamens  linéaires,  subulés  ;  les  anthères  elliptiques,  échan- 
crées ,  bifides  à  leur  base  ,  attachées  par  le  dos ,  à  deux  loges , 
s'ouvrant  à  la  face  antérieure.  La  capsule  est  ovale,  obtuse, 
delà  longueur   du   calice,  verte,  membraneuse,  longue  de 


53  SET 

deux  lignes;  elle  contient  des  semences  lenticulaires,  un  peu 
renflées,  noires,  luisantes.  Cette  plante  croit  sur  les  rochers 
maritimes,  à  File  de  Cuba,  proche  la  Havane. 

Sésuve  a  feuilles  roulées  :  Sesuvium  revolutifolium ,  Orteg. , 
Dec.  ;Lamk.,  I//.  gcre. ,  tab.  434  ,  fig.  2;  Jacq.,  Horf.,  tab.  g5. 
Plante  grasse,  épaisse,  herbacée,  à  tiges  nombreuses,  cou- 
chées, tétragones  ,  un  peu  comprimées ,  rameuses ,  presque 
dichotomes.  Les  feuilles  sont  opposées,  ovales-oblongues, 
charnues,  très-en  lières,  roulées  à  leurs  bords,  rétrécies  à  leur 
base  en  un  pétiole  à  demi  embrassant,  muni  sur  ses  bords  d'une 
aile  blanchâtre,  membraneuse.  Les  tîeurs  naissent  dans  la  bi- 
furcation des  rameaux;  elles  sont  solitaires;  les  inférieures 
pédonculées ,  les  supérieures  sessiles.  Le  calice ,  de  couleur  pur- 
purine intérieurement  et  à  ses  bords,  a  ses  divisions  roulées 
en  forme  de  capuchon  avant  leur  épanouissement.  Lesfilamen» 
sont  pourpres,  nombreux;  les  intérieurs  graduellement  plus 
courts  ;  les  anthères  purpurines ,  versatiles ,  échancrées  en  cœur; 
l'ovaire  est  ovale,  oblong,  surmonté  de  trois  ou  quelquefois 
de  six  styles  ou  cinq.  Le  fruit  est  une  capsule  à  trois,  six  ou 
cinq  loges,  contenant  des  semences  noirâtres,  en  rein  ,  cou- 
vertes d'une  arille  blanchâtre  très-mince.  Cette  plante  croît 
à  l'ile  de  Cuba.  Le  sesuvium  revolutifolium  de  Willdenow  , 
Enum.,  1  ,  page  621  ,  me  paroit  une  plante  différente  de 
celle-ci  :  ses  feuilles  sont  linéaires,  lancéolées  ,  roulées  à  leurs 
bords;  elle  offre  une  seule  fleur  terminale  et  sessi'e.  (  Poir.  ) 

SÉTACÉ,  ÉE  ou  EN  SOIE.  (Entoin.)  On  nouime  ainsi  chez 
les  insectes  certaines  parties  de  forme  alongée,  semblables  à 
une  soie  de  cochon,  c'est-à-dire,  à  eytré;nité  libre,  plus 
grêle  que  la  base.  Les  palpes,  les  antennes,  les  filamens  qui 
terminent  l'abdomen,  offrent  cette  conformation  dans  quel- 
ques familles  qu  dans  quelques  genres  dinsectes    (  C.  D.) 

SÉTATKE,  Setaria.  {Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylé- 
doûes,  à  fleurs  glumacées,  de  la  famille  des  graminées ,  de  la 
polygamie  monoécie  de  Linnœus,  offrant  pour  carac(ère  essen- 
tiel :  Des  fleurs  polygames;  un  involucre  unilatéral,  sétacé  , 
persistant;  un  calice  biflore ,  à  deux  valves  membrjincuses, 
inuliques;  deux  valves  corollaires  pour  la  fleur  hermaphro^ 
dite;  une  ou  deux  pour  la  fleur  mâle  ou  stérile;  trois  étaaiines; 
deux  stigmates  en  pinceau. 


SET  59 

Ce  genre,  établi  par  Palisot  de  Beauvois  pour  plusieurs 
espèces  de  panicum ,  a  été  admis  et  modifié  par  M.  Kunth.  Il 
a  de  bien  grands  rapports  avec  le  Pennisetum  de  Richard  et 
Rob.  Brown,  ainsi  qu'avec  VOrthopogon  de  ce  dernier  :  il  me 
semble  que  ces  genres,  si  peu  distincts,  devroient  être  réunis 
eu  un  seul. 

Sétaire  grêle  ;  Setaria  gracilis ,  Kunth  ,  in  Humb.  et  Bonpl. , 
Nov.  gen,,  1  ,  pag.  109.  Cette  plante  a  des  tiges  ascendantes, 
rameuses  dès  leur  base,  glabres,  striées,  longues  de  sept  à 
huit  pouces.  Les  feuilles  sont  étroites,  linéaires,  rudes  à  leurs 
bords,  velues  en  dedans  vers  leur  base,  ainsi  qu'à  l'orifice 
de  leur  gaine,  occupé  par  une  membrane  très- courte.  L'épi 
est  filiforme,  cylindrique,  long  d'un  pouce  et  demi;  les  épillets 
sont  solitaires,  un  peu  pédicellés,  fort  petits,  ovales,  aigus, 
entourés  d'un  involucre  à  cinq  ou  six  soies  rudes,  blanchâtres, 
deux  et  trois  fois  plus  longues  que  les  épillets.  Cette  plante 
croit  à  la  Nouvelle  -  Grenade  ,  aux  lieux  couverts. 

Sétaire  purpurine  ;  Setaria  purpurascens  ,  Kunth  ,  loc.  cit. 
Cette  plante  a  des  tiges  droites,  réunies  en  gazon,  longues 
d'un  ou  de  deux  pieds,  glabres,  rameuses,  comprimées, 
striées;  les  feuilles  planes,  linéaires,  rudes,  acuminées,  sou- 
vent pileuses  vers  leur  base;  les  gaines  ciliées  à  leur  orifice; 
un  épi  touffu,  cylindrique,  long  d'un  à  deux  pouces;  les 
épillets  solitaires,  à  peine  pédicellés;  un  involucre  unila- 
téral, composé  de  dix  soies  rudes,  brunes,  de  la  longueur 
des  épillets,  disposées  en  deux  paquets;  le  rachis  trigone, 
pubescent  ;  les  valves  du  calice  glabres,  purpurines,  trois 
fois  plus  courtes  que  la  fleur  hermaphrodite;  les  anthères  et 
les  stigmates  violets.  Celte  plante  croit  sur  les  montagnes  du 
Chili. 

Sétaire  a  gros  épis  :  Setaria  macrostachya ,  Kunth,  Loc.  cit.; 
Panicum  setosum,  Svvartz,  FI.  Ind.  occid. ,  1  3g  :  Willd.,  Spec. 
Cette  plante  a  des  tiges  droites,  presque  simples,  réunies  en 
gazon;  les  feuilles  rudes;  leur  gaine  presque  glabre.  Les 
fleurs  sont  disposées  en  une  panicule  en  forme  d'un  gros  épi; 
les  épillets  sont  solitaires,  touffus,  unilatéraux;  Tinvolucre 
composé  d'une  seule  soie,  plus  longue  que  les  épillets,  glabre, 
verte,  un  peu  rude.  Le  calice  est  glabre;  la  valve  inférieure 
de  la  fleur  hermaphrodite,  ondulée,  striée  transversalement; 


So  SET 

les  anthères  et  les  stigmates  rougeâtres.  Cette  plante  croît  au 
Mexique  et  à  la  Jamaïque. 

Sétaire  a  épis  rameux  ;  Setaria  composita  ,  Kunth,  in  Humb. , 
loc.  cit.  Les  tiges,  dans  cette  espèce,  sont  fort  hautes,  rudes, 
striées;  les  feuilles  éliirgies  ,  planes,  linéaires,  rudes  à  leurs 
deux  faces,  cartilagineuses  et  denticulées  à  leurs  bords;  les 
gaines  pubescentes  vers  leur  sommet,  pileuses  à  leur  orifice; 
la  panicule  est  rameuse,  cylindrique,  ramassée  en  un  épi 
touffu,  presque  longue  d'un  pied,  avec  le  rachis  anguleux  et 
velu  et  les  épillets  médiocrement  pédicellés;  l'involucre  aune 
seule  soie  rude,  jaunâtre,  beaucoup  plus  longue  que  les  épil- 
lets. Les  valves  calicinales  sont  glabres,  un  peu  obtuses,  ver- 
dàtres  ,  à  cinq  nervures  ;  le  calice  de  la  corolle  blanchâtre  ; 
l'inférieure  aiguë,  concave,  striée.  Cette  plante  croit  aux 
environs  de  Cumana,  dans  la  Nouvelle- Andalousie. 

Sétaire  inclinée;  Setaria  cernua ,  Kunth,  loc.  cit.  Cette 
plante  a  des  tiges  droites,  hautes  de  trois  ou  quatre  pieds, 
striées,  parsemées  de  quelques  poils  épars.  Les  feuilles  sont 
planes  ,  pubescentes,  linéaires,  acuminées  ,  rudes  à  leurs  bords; 
les  gaines  velues  à  leur  orifice.  La  panicule  est  simple;  elle 
forme  un  épi  cylindrique,  touffu,  incliné,  long  de  six  ou 
sept  pouces  :  les  rameaux  sont  courts  et  pileux;  le  rachis  an- 
gjileux  et  velu  ;  les  épillets  pédicellés;  les  supérieurs  munis 
d'une  soie  rude,  delà  longueur  de  l'épillet:  les  valves  du 
calice  son!  verdàtres  ,  glabres,  ovales,  aiguës;  l'inférieure  une 
fois  plus  courte;  la  supérieure  à  cinq  nervures;  dans  l'a  fleur 
hermaphrodite,  les  fleurs  sont  blanchâtres,  un  peu  obtuses; 
les  anthères  violettes;  les  stigmates  blancs.  Cette  plante  croît 
sur  les  montagnes  dans  le  royaume  de  Quito.  (Poir.) 

SÉTAKO.  (Bot.)  Marsden  cite  sous  ce  nom  une  petite  plante 
rosacée  de  Sumatra,  dont  le  calice,  couvert  de  poils  rouges, 
renferme  beaucoup  d'étamines.  (J.) 

SETARIA.  [Bot.)  Acharius,  dans  son  Prodromus  lichenogra- 
phiœ  suecicœ,  a  nommé  setaria  la  vingt-septième  tribu  du  genre 
Lichen,  tel  qu'il  l'admettoit  alors.  Depuis,  le  ^efarm  est  devenu 
son  Alectoria  (voyez  ce  mot,  tom.  I,  Suppl.).  Acharius  avoit 
d'abord  rapporté  au  setaria  le  Koccella  tinctoria  et  quelques 
autres  lichens  étrangers  à  ce  genre.  (Lem.) 

SETERAGI.  {Bot.)  Mentzel  cite  ce  nom  arabe  du  thlaspi^ 


SET  61 

et  il  nomme   la   fumeferre  seteregi.  Voyez  Scheiteregi.  (J.) 

SETEKECI.  (Bot.)  Ce  nom  arabe  de  la  fumelerre  est  cité, 
d'après  Avicenne,  par  Mentzel.  (J.) 

SÉTEUX.  (Bot.)  Garni  ou  bien  composé  de  bractées  roides 
comme  des  soies  de  porc;  exemples  :  clinanthe  du  chardon, 
aigrette  de  la  bardane,  etc.  (Mass.) 

SÉTICAUDES  ou  NÉMATOURES.  {Entow.)  Ce  nom,  qui 
signifie  soie  à  la  queue,  a  été  donné  par  nous  à  une  famille 
d'insectes  aptères,  qui  comprend  les  forhicines ,  les  machiles 
et  les  podiires,  figurés  sur  la  planche  54  de  l'atlas  de  ce  Dic- 
tionnaire. Voyez  Nbmatoures.  (CD.) 

SÉTICORNES  ou  CHÉTOCERES.  (Entom.)  Ce  nom,  qui 
Signifie  antennes  en  soie,  a  été  appliqué  par  nous  à  la  der- 
nière famille  des  insectes  lépidoptères  nocturnes  ,  tels  que 
les  noctuelles,  les  crambes,  les  phalènes,  les  teignes  ,  les  pjrales, 
les ptérophores,  dont  on  peut  voir  les  figures,  pi.  40  de  l'atlas 
de  ce  Dictionnaire.  Voyez  Chétocères.  (  C.  D.) 

SETIFER.  (  Mamin.  )  M.  Cuvier  désigne  le  genre  Tenrec 
par  ce  nom  latin.  (Desm.) 

SETIGERA.  (Marnm.)  Nom  d'une  famille  de  mammifères, 
fondée  parlUiger,  et  qui  correspond  au  genre  Sus  de  Einné. 
(Desm.) 

SÉTIPODES ,  Setipoda.  (Entomoz,)  Dénomination  employée 
pendant  quelque  temps  par  M.  deBlainville  dans  son  Système 
de  nomenclature  zoologique  pour  désigner  la  classe  des  ani- 
maux articulés,  ou  entomozoaires ,  dont  les  articulations  sont 
pourvues  de  pinceaux  de  soies  roides  en  place  de  pieds.  Mais 
comme  elle  étoit  hybride,  il  l'a  remplacée  par  le  nom  de 
Chétôpodes.  Pour  les  généralités  d'organisation,  de  mœurs  et 
de  classification  de  cette  classe  d'animaux ,  voyez  Vers  a  sang 
ROUGE.  (De  B.) 

SËTON.  (Ichtliyol.)  Nom  spécifique  d'un  poisson.  Voyez 
Chétodon  et  Pomacentre.  (H.  C.) 

SETOURA.  (Entom.)  Ce  nom  a  été  employé  par  Browne, 
pour  désigner  les  forbiscines  et  les  lépismes.  (Desm.) 

SETT-EL-HOFN.  {Bot.)  Nom  arabe  de  Vipomœa  palmata 
de  Forskal ,  cultivé  dans  les  jardins  à  cause  de  la  beauté  de 
ses  fleurs  violettes  qui  couronnent  les  arbres  sur  lesquels  il 
grimpe.  (J.) 


63  SET 

SETUL,  SECUL.  {Bot.)  Noms  du  hanlol  des  Moluques 
ou  sandoricum  de  Rumph  dans  Tile  d'Amboinc.  (J.) 

SEULE.  {Ichthjol.)  Un  des  anciens  noms  de  la  SotE.  Voyez 
ce  mot.  (H.  C.) 

SEUTHOLAPATHUM  ,  SEUTHOMALACHIS.  (  Bot.  )  Ces 
deux  noms  ont  été  donnés  anciennement,  suivant  C.  Bauhin, 
à  l'épinard  à  graine  épineuse ,  comme  signifiant  une  plante 
qui  tient  le  milieu  entre  la  poirée  et  la  patience.  (  J.) 

SEUTHON.  {Bot.)  Nom  grec  de  la  poirée,  beta ,  cité  par 
Mentzel  et  Adanson.  (J.) 

SEUTHOSTAPHYLLINUM.  (Bot.)  Un  des  noms  anciens, 
rappelés  par  C.  Bauhin ,  de  la  betterave  à  grosse  racine.  (  J.) 

SEVANTI.  {Bot.)  Nom  brame  du  tsjciti-pu  du  Malabar, 
chrysanthemum  indicum ,  qui,  sous  le  nom  de  chrysanthème, 
fait  maintenant  l'ornement  des  jardins  sur  la  fin  de  l'automne. 
(J.) 

SEVARANTOU.  {Bot.)  Nom  d'une  espèce  de  bignone  à 
feuilles  pennées,  hignonia  compressa  de  M.  de  Lamarck , 
cueillie  à  Madagascar  par  Poivre  et  conservée  dans  notre  her- 
bier. (J.) 

SEVE.  {BoL)  La  sève  est,  à  proprement  parler,  le  fluide 
transparent  et  incolore  que  le  végétal  puise  dans  la  terre  et 
dans  l'air,  c'est-à-dire  l'eau  qui  tient  en  dissolution  un  peu 
de  gaz  acide  carbonique,  de  gaz  oxigène,  de  gaz  azote,  de 
terres,  de  sels  minéraux,  et  de  matières  animales  et  végé- 
tales. 

Considérée  sous  ce  point  de  vue,  la  sève  doit  être  à  peu 
près  semblable  dans  tous  les  végétaux  -,  mais  on  ne  l'obtient 
jamais  pure.  Elle  est  mêlée  à  des  principes  immédiats ,  en 
sorte  qu'elle  diffère  suivant  les  espèces;  néanmoins  l'eau  en 
constitue  toujours  la  majeure  partie. 

La  sève  pénètre  dans  les  vaisseaux  de  l'étui  médullaire  et 
du  bois;  elle  y  éprouve  un  balancement  très-marqué;  elle 
se  dissipe  par  la  transpiration  insensible  des  parties  herba- 
cées et  se  renouvelle  par  la  succion  des  racines  et  des  feuilles. 

Elle  s'élabore  en  parcourant  les  vaisseaux  du  végétal;  elle 
se  mêle  dans  sa  route  avec  certains  principes  immédiats,  «jt 
quelquefois  elle  forme  avec  les  gommes  résines  une  émul- 
sion  laiteuse;  mais,  dans  ce  dernier  cas,  elle  reçoit  le  nom 


SEV  65 

de  suc  propre  :  car  les  physiologistes  s'accorHent  jusqu'à  pré- 
sent à  ne  donner  le  nom  de  sève  qu'à  des  liqueurs  incolores 
et  limpides. 

Les  arbres  contiennent  ordinairement  plus  de  sève  en 
hiver  qu'en  été  ;  mais  la  sève  d'hiver  est  stagnante  et  visqueuse  . 
tandis  que  la  sève  d'été  est  fluide  ,  et  qu'elle  n'entre  dans 
le  vègéîal  que  pour  en  sortir  bientôt  après  par  la  transpira- 
tion ;  en  sorte  que,  durant  quelques  heures  d'un  jour  d'été, 
il  passe  souvent  dans  les  vaisseaux  d'un  arbre  une  quantité  de 
sève  beaucoup  plus  considérable  que  celle  qui  est  en  réserve 
dans  ce  même  arbre  durant  tout  un  hiver. 

Les  forestiers  observent  que  les  bois  coupés  dans  la  belU? 
saison  sont  plus  sujets  à  la  vermoulure  et  plus  perméables  à 
l'humidité  que  ceux  que  Ton  abat  au  temps  du  repos  de  la 
sève.  Il  est  probable  que  cela  tient  particulièrement  à  la  qua- 
lité de  ce  fluide.  Mirb.,  Élèm.  (Mass.) 

SÉVÈRE.  (Erpét.)  Nom  spécifique  d'une  Vipère.  Voyez  ce 
inot.(H.  C.) 

SÉVOLE,  Scœvola.  [Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  monopétalèes  ,  de  la  famille  des  campa- 
nulacées  ,  de  la  pentandrie  monogjnie  de  Linnœus,  offrant  pour 
caractère  essentiel  :  Un  calice  persistant  ,  à  cinq  divisions  ; 
une  corolle  infundibuliforme,  irrègulière;  le  tube  long,  fendu 
latéralement  dans  sa  longueur;  le  limbe  latéral,  à  cinq  lobes; 
cinq  étamines;  un  ovaire  inférieur;  un  style  épaissi  vers  son 
sommet;  le  stigmate  velu,  urcèolè;  un  drupe  renfermant  un 
noyau  à  deux  loges;  une  semence  dans  chaque  loge. 

Sévole  de  Kœnig  :  Scœvola  Kanigii  ^  Vahl ,  Sjmb.,  5  ,  p.  56; 
Lamk.  ,  III.  gen.,  tab.  124,  fig.  2;  Scœvola  lobelia  ,  Hrrb. , 
Linn.  ;  Cerbera  salutaris ,  Lour.  ,  Flor.  Coch.,  168,  e.r  Herb. 
Banks  ;  Rob.  Brown  ,  Nov.  Holl. ,  583.  Arbrisseau  dont  les 
rameaux  sont  glabres,  cylindriques  ,  garnis  de  feuilles  sessiles , 
alternes,  très  -  glabres ,  longues  d'environ  trois  pouces,  en. 
ovale  renversé,  un  peu  sinuèes  à  leur  sommet,  munies  dans 
leur  aisselle  d'une  touffe  de  poils  lanugineux*.  Les  fleurs  sont 
axillaires,  pédonculées  ,  disposées  en  corynibe;  les  pédon- 
cules longs  d'environ  un  pouce  ,  dichotomes  à  leur  sommet: 
une  fleur  dans  la  dichotomie,  une  autre  à  l'extrémité  de 
chaque  pédicelle,  chaque  fleur  accompagnée  à  sa  base  de  deux 


^4  SEV 

bractées  lancéolées,  plus  courtes  que  les  pédicelles,  lanugi- 
neuses dans  leur  aisselle;  le  calice  à  cinq  divisions  profondes, 
subulces ,  de  la  longueur  de  l'ovaire.  La  corolle  est  longue 
d'un  pouce;  le  tube  fendu  latéralement  presque  jusqu'à  sa 
base,  un  peu  velu  en  dedans  à  sa  partie  inférieure;  les  lobes 
du  limbe  sont  glabres,  lancéolés,  aigus;  les  filamens  de  moitié 
plus  courts  que  le  tube;  les  anthères  point  rapprochées; 
l'ovaire  est  inférieur ,  ovale;  le  style  velu  à  sa  base  ;  le  stigmate 
en  coupe,  garni  en  dedans  de  poils  blancs  très-abondans.  Le 
fruit  est  un  drupe  glabre,  toruleux,  à  cinq  côtes  peu  éle- 
vées, couronné  par  les  divisions  du  calice.  Cette  plante  croit 
dans  les  Indes  orientales,  sur  le  bord  des  rivages. 

Sévole  soyeuse  :  Scœvola  sericea  ,  Vahl,  Symb,,  2,  pag.  07; 
Forst. ,  Prodr.,  ex  Herb.  Banks  ;  Rob.  Brown ,  Nov.  HolL,  583. 
Sa  tige  est  ligneuse,  à  rameaux  velus,  de  couleur  brune, 
hérissés  d'aspérités  par  l'impression  des  feuilles  tombées, 
celles-ci  sont  éparses,  presque  sessiles,  en  ovale  renversé, 
molles,  velues,  vertes  à  leurs  deux  faces,  obtuses,  un  peu 
dentées  au  sommet,  rétrécies  presque  en  pétiole  à  leur  base; 
barbues  dans  leur  aisselle.  Les  fleurs  sont  disposées  en  co- 
rymbes  axillaires,  rameux;  les  ramifications  opposées,  mu- 
nies de  deux  bractées  à  la  base  de  la  dichotomie  du  pédon- 
cule. Le  calice  est  à  cinq  découpures  profondes,  lancéolées; 
la  corolle  velue  en  dehors,  avec  le  tube  long  d'un  pouce  ,  et 
les  lobes  latéraux  et  obtus;  les  filamens  sont  de  la  longueur  du 
style  ;  les  anthères  oblongues  ,  un  peu  rapprochées  sous  le 
stigmate,  qui  est  en  forme  de  coupe,  transparent,  un  peu 
denticulé  à  ses  bords.  Le  fruit  est  un  drupe  velu,  globuleux, 
de  la  grosseur  d'un  pois,  couronné  par  le  calice.  Cette  plante 
croît  dans  l'Islande,  le  long  des  rivages. 

Sévole  des  montagnes;  Scœ^'ola  montana,  Labill. ,  Sert,  austr. 
Caled.,  p.  41  ,  tab.  42.  Arbrisseau  d'environ  six  pieds  et  plus, 
dont  les  rameaux,  à  leur  partie  inférieure,  sont  sans  feuilles, 
rudes,  couverts  de  cicatrices.  Les  feuilles  sont  alternes,  touf- 
fues, glabres,  ovales -oblongues,  un  peu  coriaces,  très-en- 
tières, ondulées  ou  légèrement  crénelées,  rétrécies  à  leur 
base  en  pétiole  court,  portant,  dans  leur  aisselle,  une  touffe 
de  poils  blancs  et  soyeux.  Les  fleurs  sont  disposées  en  une 
cime  pileuse,  terminale  ou  axillaire,  solitaires  sur  chaque 


SEV  65 

■pëdicelle,  sessiles  dans  la  dichotomie,  munies  à  chaque  divi- 
sion de  deux  bractées  opposées.  Le  calice  est  à  cinq  décou- 
pures ovales,  oblongues,  obtuses;  la  corolle  tabulée;  le  tube 
ouvert  par  une  fente  latérale,  qui  ouvre  passage  aux  étamines; 
le  limbe,  déjeté  de  côté,  à  cinq  lobes  ovales,  lancéolés,  acu- 
minés,  lisses  et  membraneux  à  leurs  bords;  les  étamines  sont 
placées  sous  la  corolle;  les  anthères  conniventes;  le  style  est 
pileux,  plus  long  que  les  étamines;  le  stigmate  urcéolé,  la- 
melleux  et  cilié  en  dedans;  le  drupe  ovale,  oblong,  conte- 
nant une  noix  à  deux  loges.  Cette  plante  croît  sur  les  mon- 
tagnes, dans  la  Nouvelle-Calédonie. 

Sévole  a  petits  fruits  :  Scœvola  microcarpa ,  Cavan.,  Icon. 
rar.,  6,  lab.  607  ;  Goodenia  lœvigata,  Curt. ,  Magaz.,  tab.  297. 
Sa  tige,  glabre,  anguleuse,  haute  d'un  pied,  se  divise  en  ra- 
meaux alternes,  garnis  de  quelques  feuilles  un  peu  pétiolées, 
en  ovale  renversé,  glabres,  dentées  ou  presque  incisées,  ob- 
tuses. Les  fleurs  sont  solitaires,  axillaires  ,  latérales,  munies 
de  deux  bractées  opposées,  linéaires;  le  calice  a  cinq  divi- 
sions très- courtes ,  ovales,  aiguës.  La  corolle  est  d'un  violet 
clair;  le  tube  court,  d'un  vert  obscur,  strié,  jaune  en  de- 
dans, fendu  dans  sa  longueur;  le  limbe  à  cinq  lobes  ovales, 
traversés  par  cinq  côtes  épaisses;  les  étamines  sont  placées  au- 
tour de  l'ovaire.  Le  style  est  velu  ,  plus  court  que  la  corolle; 
le  stigmate  incliné ,  urcéolé ,  cilié  à  ses  bords.  Le  fruit  est 
un  drupe  ovale,  fort  petit,  placé  entre  deux  bractées  conni- 
ventes, sec,  ridé.  Cette  plante  croît  au  port  Jackson,  dans 
la  Nouvelle- Hollande. 

Sévole  globuleuse  ;  Scœvola  glohulifera ,  Labill. ,  IVof.  HolL^ 
1,  tab.  78.  Cette  plante  a  des  tiges  droites,  cylindriques,  un 
peu  ligneuses,  hautes  d'un  pied  et  demi.  Les  feuilles  sont  à 
demi  embrassantes,  un  peu  charnues,  cà  larges  dentelures, 
glabres,  sans  nervures  sensibles  ;  les  supérieures  très-entières. 
Les  fleurs  sont  sessiles,  axillaires,  solitaires  ou  quelquefois 
géminées,  munies  de  deux  bractées  subulées;  les  divisions  du 
calice  très  -  courtes ,  obtuses;  le  tube  de  la  corolle  est  pileux 
en  dedans,  garni  à  son  orifice  de  douze  ou  dix-huit  glandes 
capitées,  pédicellées;  les  filamens  aplatis;  les  anthères  oblon- 
gues, à  deux  loges  ;  l'ovaire  est  ovale  ;  le  style  pileux  ;  le  stig- 
mate urcéolé,  cilié  à  son  orifice  j  l'urcéole  muni  en  dedans 
A9.  5 


66  SEV 

d'une  cloison  détachée  des  bords;  le  drupe  ovale,  renfermant 

une  noix  tuberculée,  à  quatre  loges;  les  semences  sont  ovales. 

Cette  plante  croit  à  la  Nouvelle-Hollande,  à  la  terre  de  Van- 

Leuwin. 

Sévole  a  feuilles  charnues;  Scœvola  crassifolia ,  Lab.,  A'ov. 
HolL,  1,  tab.  79.  Arbrisseau  d'environ  trois  pieds,  divisé  eu 
rameaux  cylindriques.  Les  feuilles  sont  pétiolées ,  ovaLs  , 
arrondies,  épaisses,  charnues,  assez  grandes,  ré(récies  en 
coin,  dentées  à  leur  contour;  les  inférieures  opposées.  Les 
fleurs  sont  disposées  en  épis  courts,  terminaux,  touffus  ,  beau- 
coup plus  courts  que  les  feuilles;  les  Heurs  inférieures,  so- 
litaires, situées  dans  l'aisselle  d'une  foliole  linéaire;  le  lube  de 
la  corolle  est  velu  en  dedans,  nu  à  son  orifice;  le  style  com- 
primé, un  peu  velu;  le  stigmate  légèrement  velu  à  son  ori- 
fice, urcéolé ,  cloisonné  en  dedans.  Le  drupe  est  strié,  en 
ovale  renversé  ,  subéreux ,  renfermant  une  noix  à  deux 
loges,  strié:  les  semences  sont  solitaires  dans  chaque  loge, 
convexes  d'un  côté,  planes  de  l'autre. 

Sévole  cunéiforme  ;  Scœvola  cuneiforrnis  ,  Labill. ,  loc.  cit. , 
tab.  80.  Cette  espèce  est,  dans  toutes  ses  parties,  légèrement 
pileuse.  Ses  rameaux  sont  alternes,  comprimés;  les  feuilles 
inférieures  lancéolées,  rétrécies  en  coin  à  leur  base,  dentées 
vers  leur  sommet  ,  longues  de  deux  ou  trois  pouces;  les  su- 
périeures plus  courtes,  alternes;  les  florales  lancéolées,  en- 
tières ,  accompagnées  de  plusieurs  autres  feuilles  plus  petites 
dans  leur  aisselle,  d'où  résulte,  par  le  développement,  un 
épi  alongé  et  feuille  avec  deux  ou  trois  bractées  dans  chaque 
aisselle.  Les  découpures  du  calice  sont  ciliées  ;  le  style  très- 
glabre  ,  comprimé  ;  le  stigmate  barbu  d'un  côté  et  cilié.  Le 
fruit  est  un  drupe  sec  ,  ovale,  ridé,  contenant  une  noix  à  une 
seule  loge.  Les  semences  sont  blanches  et  ovales.  Cette  plante 
croît  au  cap   Van-Diémen,  à  la  Nouvelle-Hollande.  (Poir.) 

SEVRIOUGA.  {îchthjol.)  Nom  russe  de  l'esturgeon  étoile. 
"Voyez  Esturgeon.  (H.  C.) 

SEWROUGA.  (/chf/j.)  Un  des  noms  russes  du  sterlet.  (H.  C.) 

SEXANGULAIRE.  {Ichthjol.)  Nom  d'une  espèce  de  Syn- 
gnathe. Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

SEXES.  {Phjs.)  Voyez  SysTÈME  de  la  génération.  (F.) 

SEXES  [dans  les  insectes],  (Entom.)  Nous  avons  donné 


SEY  G7 

quelques  détails  à  ce  sujet  à  l'article  Insectes,  tome  XXIII  de 
ce  Dictionnaire,  page  466  et  suivantes,  ainsi  qu'à  l'article 
Accouplement,   auxquels  nous  renvoyons  le  lecteur.  (C.  D.  ) 

SEXKANDAD  SPINA.  (  îc/i%o/.  )  Nom  suédois  du  syn- 
gnathe  trompette.  Voyez  Syngnathe.  (H.  C.  ) 

SEXRANDING.  [Ichthjol.)  Nom  islandois  de  l'aspidophore 
armé.  Voyez  Aspidophore.  (H.  C.  ) 

SEXTATRIX.  (  fcJi^/y  oL  )  Le  poisson  appelé  perça  sextatrix 
par  Linnéeus,  est  le  spare  sauteur  de  feu  de  Lacépéde.  Voyez 
Spare.  (h.  c.) 

SEY.  {Iclithyol.)  Nom  spécifique  d'un  merlan  décrit  dans 
ce  Dictionnaire,  tome  XXX,  p.  126.  (  H.  C.  ) 

SEYAL.  (Bot.)  Nom  arabe,  cité  par  M.  Delile ,  de  son 
acacia  seyal ,  arbre  des  déserts  de  l'Egypte,  très-épineux, 
dont  la  gousse  est  linéaire,  courbée  en  faux,  suivant  l'obser- 
vation qu'il  a  insérée  dans  le  Catalogue  des  plantes  recueil- 
lies par  M.  Caillaud,  dans  son  voyage  à  Meroe.  Il  croit  que 
c'est  l'épine  des  déserts,  mentionnée  par  Théophraste  et  Pline, 
laquelle  résiste  à  la  sécheresse  des  déserts  des  Coptes.  C'est  le 
mimosa  sejal  de  Forskal.  (J.) 

SEYLEM,  ZEVEN.  {Bot.)  Noms  arabes  de  l'ivraie,  lolium 
lemiilentum,  cites  par  Daléchamps.  (J.) 

SEYMERIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
complètes,  monopélalées ,  irrégulières,  de  la  famille  des  per- 
sonées^de  la  didjnamie  angiospermie  de  Linnaeus,  offrant  pour 
caractère  essentiel  :  Un  calice  persistant,  campanule,  à  cinq 
divisions  linéaires,  égales-,  une  corolle  campanulée  ;  le  tube 
court;  le  limbe  à  cinq  lobes  presque  égaux,  étalés;  quatre 
étamines  non  saillantes;  un  ovaire  supérieur;  un  style;  ua 
stigmate  simple;  une  capsule  à  deux  valves,  à  deux  loges 
polyspermes,  s'ouvrant  au  sommet. 

Ce  genre  est  très -rapproché  des  Gerardia;  c'est  le  même 
queV Afzelia  de  Waller  et  de  Gmelin  ,  que  Michaux  avoit  cru 
devoir  supprimer,  que  Pursh,  d'abord  delà  même  opinion, 
a  ensuite  établi  sous  un  autre  nom  et  avec  des  caractères  plus 
développés.  Smith  a  employé  pour  une  autre  plante  le  nom 
d' Afzelia.  (Voyez  ce  mot.) 

Seymeria  PECTiNÉE;  Seymerla  pcctinata,  Pursh,  Flor.  Amer. 
SuppL,  2,pag.  737.  Toute  cette  plante  est  pubescente  et  vis- 


68  SEY 

gueuse^  Ses  tiges  sont  très-rameuses  ;  les  rameaux  branchus, 
étalés,  garnis  de  feuilles  pectinées,  pinnatifides;  lesdécoupures 
entières,  linéaires,  aiguës;  les  fleurs  petites,  disposées  en  une 
-èorte  d'épi,  le  long  des  rameaux.  Le  calice  est  en  cloche,  à 
cinq  découpures  égales  ,  linéaires;  la  corolle  jaunâtre:  le  tube 
plus  court  que  le  calice;  le  limbe  à  cinq  lobes  étalés,  alon- 
gés ,  presque  égaux;  les  quatre  étamines  ont  les  filamens 
courts .  insérés  à  l'orifice  de  la  corolle ,  et  les  anthères  droites  , 
nues,  alongées;  l'ovaire  est  surmonté  d'un  style  incliné,  de  la 
longueur  des  étamines  ;  le  stigmate  simple.  Le  fruit  est  une 
capsule  arrondie,  à  deux  valves,  à  deux  loges,  s'ouvrant  au 
sommet  ;  ]es  semences  sont  nombreuses.  Cette  plante  croit 
dans  la  Caroline.  (  Poir.  ) 

SEYREN  ou  SEIREN.  (EnLom.)  On  trouve  ce  nom  dans 
Aristote,  Histoire  des  Animaux,  chap.  40,  liptiv ,  pour  dé- 
signer des  hyménoptères,  voisins  des  abeilles  ou  des  guêpes. 
(CD.) 

SFARDJEL.  (Bot.)  Nom  arabe  du  pjrus  hadiensis  de  Forskal. 
Uanona  glabra  de   cet  auteur  est  nommé  sferdjel-bindi.  (J.) 

SFERRO-CAVALLO.  (Bot.)  Césalpin  cite  sous  ce  nom 
italien  le  Fer-à-cheval,  Hippocrepis  ,  genre  de  plantes  légumi- 
neuses. (J.) 

SFOGLIA.  (Ichthj'ol.)  Nom  italien  des  Pleuronectes.  Voyez 
ce  mot.  (H.  C.) 

SGAA.  (Bot.)  Nom  arabe  du  lithospermum  hispidum  de  Fors- 
kal,  qui  est  Vheliotropium  undulatum  de  Vahl.  (J.) 

SGARZA.  (  Ornith.  )  C'est  le  héron  ,  ardea  ,  en  italien. 
(Ch.  D.) 

SGIAIA.  (Ornith.)  On  appelle  ainsi,  en  Italie,  le  pic  noir, 
picus  marlius  ,  Linn.  (Ch.  D.  ) 

SGOMBRO.  (Ichthjol.)  Voyez  Scombro.  (H.  C.) 

SGRAMPHO,  SGRANFO.  (Ichtliyol.)  Noms  vénitiens  de 
la  Torpille.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

SGUACCO.  (  Ornith.  )  L'espèce  de  petit  crabier  connue  sous 
ce  nom  en  Italie  et  dans  les  vallées  du  Boulonnois ,  est  l'ar- 
dea  comata  ,  Linn.  (Ch.  D.) 

SGURABOURSOT.  (  Ornith.  )  Nom  piémontois  du  héron 
blongios,  ardea  minuta  et  danulialis ,   Gmel.  (Ch.  D.  ) 

SHADDOCIR.  (Ornith.)  Levaillant,    dans  l'Histoire  des 


SHA  69 

guêpiers,  tome  3  des  Oiseaux  dorés,  page  64,  donne  l'oiseau 
décrit  sous  ce  nom  par  Forskal  et  par  Sonnini,  comme  un 
jeune  de  l'espèce  du  guêpier  Savigny.  (Ch.  D.) 

SHADDOEK.  (Bot.)  Nom  donné  dans  les  Indes  occiden- 
tales à  l'oranger  pampelmous,  suivant  Kolbe.  (  J.) 

SHAGA-RAG.  (Ornith.)  Espèce  de  rollier  ainsi  nommée 
par  le  docteur  Shaw  dans  son  Voyage  en  Barbarie.  (Ch.  D.) 

SHAGAWA.  (Ornith.)  Ce  nom,  qui  signifie  oiseau  de  Ser- 
ghile,  est  donné  par  les  Papous  au  paradisier  superbe,  para- 
disea  superha,  Lath.   (Ch.  D.) 

SHAGG.  [Ornith.)  Des  voyageurs  appellent  ainsi  les  nigauds  , 
espèces  de  cormorans,  pelecanus  graculus ,  Linn.  (Ch.  D.) 

SHAL.  (Ichthj'oL)  Voyez  Sykodonte.  (H.  C.) 

SHALACH.  {Ornith.)  Ce  nom,  qu'on  écrit  aussi  schalach, 
désigne  en  hébreu  le  héron,  ardea,   Linn.  (  Ch.  D.) 

SHALENUA.  (Ornith.)  C'est  le  héron  en  chaldéen.  (Ch.  D.) 

SHAN-HU.  (Ornith.)  Ce  nom  désigne  un  merle  en  chinois. 
(Ch.D.) 

SHAP-WAGTERJE  [petit  Pâtre].  (Ornith.)  Nom  donné 
par  les  Hollandois  du  cap  de  Bonne- Espérance  à.  un  oiseau 
que  M.  Vieillot  rapporte  à  l'espèce  du  Traquet  pâtre.  (Desm.) 

SHARMUTH.  (Ichthjol.)  Nom  spécifique  d'un  Macropté- 
RONOTE.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.  ) 

SHASYWINE.  (Ornith.)  Ce  nom  est ,  à  la  baie  d'Hudson , 
celui  d'une  hirondelle  que  M.  Vieillot  décrit  sous  le  nom 
dliirundo  bicolor ,  tome  1  ,  page  61  de  son  Histoire  naturelle 
des  oiseaux  de  l'Amérique  septentrionale,  où  elle  est  peinte 
sur  la  3i.*  planche.  (  Ch.  D.) 

SHATAR.  (Bot.)  Voyez  Sathar.  (J.) 

SHAWIA.  (Bot.)  Voyez,  dans  notre  article  Mvriadène 
(tom.  XXXIV,  pag.  40),  ce  que  nous  avons  dit  sur  le  Sha- 
wia  de  Forster.  Ajoutons  seulement  ici  que  M.  De  Candolle 
paroit  croire  (  Prodr.  syst.  nat.  regn.  veg. ,  tom.  2  ,  pag.  3  ) 
que  ce  genre  Shawia,  qu'il  attribue  par  erreur  à  Linné,  est 
le  même  que  le  Turpinia  de  M.  Bonpland  ;  mais  cette  opi- 
nion ,  qui  ne  peut  avoir  été  suggérée  à  son  auteur  que  par 
certaines  analogies  apparentes  et  superficielles ,  est  absolu- 
ment inadmissible,  soit  que  l'on  consulte  les  caractères  tech- 
niques ou  les  affinités  naturelles  :  car,  sous  le  premier  rap- 


7"  SHA 

port,  on  trouve  que  l'aigrette  est  simple  et  ie  stigmate  bifide 
dans  le  Shawia ,  que  l'aigrette  est  plumeuse  et  le  stigmate 
indivis  dans  le  Turpinia;  et  sous  le  second  rapport,  on  doit 
reconnoitre  que  le  Turpinia  est  une  Carlinée-Barnadésiée , 
tandis  que  le  Shawia  est  très- probablement  une  Vernoniée, 
(  H.  Cass.  ) 

SHAWIEj.S/îaçv/fl.  (Chétopod.)  Lamouroux  (Polyp.  flexibles, 
page  227)  a  proposé  d'établir  sous  ce  nom  un  genre  particu- 
lier avec  un  animal  que  le  docteur  Shaw  a  nommé  tubularia 
inagnijica  (Soc.  linn.  de  Londr. ,  vol.  2,  page  22b,  tab.  9), 
et  qui  pourroit  bien  être  une  espèce  d'Amphitrite ,  comme 
paroit  le  penser  M.   de  Lamarck.  Voyez  Tubulaire.  (De  B.) 

SHEAH.  {Bot.)  Voyez  Scheha.  (J.) 

SHEAT-FISH.  {Ichlh.jol.)  Nom  anglois  du  glanis  ou  mal. 
Voyez  Silure.  (II.  C.) 

SHEFFIELDIE,  Scheffieldia.  (Bot.)  Genre  déplantes  dico- 
tylédones, à  fleurs  complètes,  monopétalées ,  de  la  famille 
des  primulacées,  de  la  décandrie  monogjnie  de  Linnaeus,  offrant 
pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  persistant,  à  cinq  divi- 
sions ;  une  corolle  campanulée,  à  cinq  lobes;  dis  filamens: 
cinq  stériles,  cinq  fertiles  opposées  aux  lobes  de  la  corolle; 
les  anthères  échancrées  en  cœur;  un  ovaire  supérieur;  un 
style;  un  stigmate  en  tête;  une  capsule  uniloculaire ,  à  cinq 
valves  ;  les  semences  nombreuses  ,  attachées  à  un  réceptacle 
central. 

Sheffieldie  rampante  :  Schejfieldia  repens ,  Linn.  fils,  Suppl., 
i55  ;  Forst. ,  Gen.,  tab.  g;  Samolus  repens,  Fers. ,  Synops.  Petite 
plante  à  tige  rampante,  étalée,  qui,  par  son  port,  par  la 
forme,  la  grandeur  et  la  disposition  de  ses  feuilles,  ressemble 
au  peplis  portulaca ,  dont  elle  n'est  distinguée  que  par  la  fruc- 
tification ,  qui  en  est  très-différente.  Le  calice  est  partagé  en 
cinq  divisions  aiguës;  la  corolle  campanulée,  plus  longue  que 
le  calice.  Son  liiiibe  se  divise  en  cinq  lobes  ovales ,  réfléchis. 
Les  étamines  sont  au  nombre  de  dix;  les  filamens  subulés, 
insérés  sur  le  tube  de  la  corolle  ;  cinq  fertiles  opposées  aux 
lobes  du  limbe;  cinq  stériles,  sans  anthères:  celles-ci  sont 
acurainées,  échancrées  en  cœur;  l'ovaire  est  supérieur,  ob- 
long,  surmonté  d'un  style  filiforme,  de  la  longueur  des  éta- 
mines, terminé  par  un  stigmate  simple ,  en  tête.  Le  fruit  est 


SHE  71 

nne  capsule  conique  ,  à  une  seule  loge  ,  s' ouvrant  en  cinq 
valves ,  renfermant  un  grand  nombre  de  semences  globu- 
leuses, attachées  à  un  réceptacle  central.  Cette  plante  croît 
dans  la  Nouvelle-Zélande  et  dans  les  iles  de  Pâques. 

Sheffieldie  blanche;  Scheffieldia  incana  ,  Labill. ,  No^'.  Holl., 
],  tab.  54.  Cette  plante  a  des  tiges  droites,  blanchâtres,  ainsi 
que  toutes  ses  autres  parties,  de  plus  chargées  de  poils  nom- 
breux et  de  glandes  saillantes.  Les  feuilles  sont  épaisses,  al- 
ternes, oblongues,  acuminées,  réfrécies  à  leur  partie  infé- 
rieure. Les  fleurs  sont  axillaires  ,  pédonculées,  terminales.  Le 
calice  est  persistant,  à  cinq  découpures  ovales,  aiguës;  la 
corolle  presque  campanulée  ;  son  limbe  divisé  en  cinq  lobes 
presque  orbiculaires;  les  filamens  des  étamines  sont  au  nombre 
de  dix,  subulés,  cinq  alternes,  stériles;  les  anthères  hastées. 
L'ovaire  est  ovale,  à  demi  inférieur,  à  une  seule  loge,  s'ou- 
vrant  au  sommet  en  cinq  valves  opposées  aux  divisions  du 
calice,  renfermant  plusieurs  semences  oblongues,  arquées, 
noirâtres,  insérées  sur  un  réceptacle  central,  turbiné.  Cette 
plante  croît  au  cap  Van-Diémen,  à  la  Nouvelle- Hollande. 

(POIR.) 

SHEILD- APPLE.  (Ornith.)  Nom  anglois  du  bec -croisé, 
loxia  curvirostra,  Linn.  (  Ch.  D.) 

SHEILD -RARE.  {Ornith.)  Ce  nom,  qui  s'écrit  aussi  shild- 
rak ,  désigne,  dans  la  Zoologie  britannique,  le  tadorne,  anas 
tadorna,   Linn.  (Ch.  D.  ) 

SHELLl ,  TORAHA,  TOR^BA.  (Bot.)  Noms  arabes,  sui- 
vant Forskal,  de  son  ipomœa  verticillata,  espèce  de  quamo- 
clit.  (J.) 

SHELTOBRINSCHKA.  (  Ornith.  )  Cette  espèce  de  hoche- 
queue est  le  motacilla  citreola,  Lath.  (  Ch.  D.) 

SHELTOPUSIK.  (Erpét.)  Voyez  l'article  Bipède  dans  le 
Supplément  du  tome  IV,  page  104,  de  ce  Dictionnaire. 
(H.  C.) 

SHEP-SHEP,  (Ornith.)  Cette  espèce  de  bruant,  qui  est  le 
cul-rousset  de  BufiFon  ,  est  nommée,  par  L'àtham  ,fringillaferru- 
ginea,  et  par  M.  Vieillot,  emberiza  pratensis.  (Ch.  D.) 

SHEPHERDIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à 
fleurs  dioiques,  de  la  famille  des  osyridées?  de  la  dioécie  oc- 
tandrie  de'  LinnsBus  ,  offrant  pour  caractère  essentiel  :   des 


72  SHE 

fleurs  dioïques  ;  dans  les  fleurs  mâles,  un  calice  à  quatre 
dents;  point  de  corolle  ;  huit  étamines  incluses,  alternes  avec 
huit  glandes;  dans  les  fleurs  femelles,  un  calice  supérieur, 
campanule,  à  quatre  dents;  point  de  corolle;  un  ovaire  in- 
férieur; un  style;  un  stigmate  oblique;  une  baie  monosperme. 
Shepherdie  du  Canada  :  Shepherdia  canadensis,  Nuttal,  Amer.^ 
2,  pag.  240;  Hippophae  canadensis,  WiHd.,  Sp.;  Hyppnphae  ar- 
genlea,  Pursh,  Amer.  Arbrisseau  rameux,  épineux,  un  peu 
blanchâtre ,  qui  s'étend  en  rameaux  irréguliers.  Ses  feuilles 
sont  alternes,  rapprochées,  ovales  ou  ovales-oblongues,  vertes 
à  leur  face  supérieure,  parsemées  en  dessous  de  poils  dispo- 
sés par  faisceaux,  divergens,  à  peine  visibles  ;  de  plus  cou- 
vertes d'écaillés,  qui  les  font  paroître  argentées,  avec  des 
points  écaiJltux  d'une  couleur  ferrugineuse.  Les  fleurs  nais- 
sent en  petites  grappes  simples  et  droites,  entre  les  feuilles, 
et  au  moins  de  la  même  longueur;  elles  sont  dioïques  :  les 
fleurs  mâles  renferment  huit  étamines  dans  un  calice  à  quatre 
dents,  sans  corolle;  dans  les  femelles  l'ovaire  est  infère,  sur- 
monté d'un  style  et  d'un  stigmate  simple.  Le  fruit  est  une 
baie  à  une  seule  semence.  Cet  arbrisseau   croît  au  Canada. 

(POIR.) 

SHÉRARDE  ;  Sherardia,  Linn.  (Bot.)  Genre  de  plantes  mo- 
noct>tylédones ,  de  la  famille  des  rubiacées ,  Juss.  ,  et  de  la 
tétrandrie  mono gy nie ,  Linn.,  qui  offre  pour  caractères  :  Un 
calice  court,  à  quatre  dents;  une  corolle  monopéfale,  infun- 
dibuliforme,  à  limbe  partagé  en  quatre  lobes,  quatre  éta- 
mines à  filamens  insérés  dans  le  haut  du  tube  et  terminés  par 
des  anthères  simples;  un  ovaire  infère,  surmonté  d'un  style 
filiforme,  chargé  de  deux  stigmates;  deux  graines  oblongues, 
accolées  l'une  à  l'autre. 

Les  shérardes  sont  des  plantes  herbacées,  ou  des  arbustes, 
à  feuilles  entières,  verticillées,  et  à  fleurs  terminales  ou  axil- 
laires.  On  n'en  connoît  que  deux  espèces. 

Shérarde  des  champs;  Sherardia  arvensis ,  Linn.,Spec.,  149. 
Sa  racine  est  annuelle;  elle  produit  une  tige  plus  ou  moins 
rameuse  et  plus  ou  moins  redressée  ,  haute  de  six  à  huit 
pouces,  garnie  de  feuilles  lancéolées,  verticillées  cinq  à  six 
ensemble  et  hérissées  de  poils  roides.  Ses  fleurs  sont  purpu- 
rines ou  bleuâtres,  ramassées,  au  sommet  des  tiges  et  des  ra- 


SHI  75 

ineaux,  en  ombelles  garnies  d'une  collerette  formée  de  fo- 
lioles glabres  et  disposées  en  étoile.  Cette  espèce  croit  dans 
les  champs,  en  France  et  en  d'autres  contrées  de  l'Europe. 

Shéhar  DE  FauTiQUEusE  ;  SJierardia/ruh'cosa,  Linn.,Spec.,  14g. 
Cette  espèce  est  un  arbuste  dont  les  rameaux  sont  légèrement 
tétr;igones ,  garnis  de  feuilles  étroites ,  lancéolées ,  glabres ,  rou- 
lées en  leurs  bords  et  verticillées  par  quatre.  Ses  fleurs  sont 
blanches  ,  sessiles  et  axillaires.  Cette  plante  croît  dans  l'île 
de  l'Ascension.  (  L.  D.) 

SHEKEGRIG.  (Ornith.)  Nom  sous  lequel  est  connue  ,  en 
S3^rie  ,  en  Arabie  et  en  Abyssinie  ,  l'espèce  de  rollier  que 
Bruce  a  décrite  et  figurée,  tom.  5,  in-4.°,  pag.  214.  C'est  le 
rollier  à  longs  brins  ,  coracias  abjssinica  ,  Lath. ,  et  galgulus 
caudatus,  Vieill.  (Ch.D.) 

SHEWIL-NOSED-SHARK.  {Ichthjyol.)  Nom  qu'à  la  Ja- 
maïque on  donne  au  Pantoufuer.  Voyez  ce  mot  et  Zygène. 
(H.  C.) 

SHINITILLA.  (Bot.)  A  Ceilan  on  nomme  ainsi  le  chironia 
trinervia,  suivant  Linnaeus.  (J.) 

SHIRLÉE.  (Ornith.)  C'est,  dans  Edwards,  une  espèce  de 
troupiale.  (Ch.  D.) 

SHISKY.  (  Ornith,  )  Espèce  de  faucon  au  Kamtschatka. 
(Ch.  d.) 

SHISTURE,  Schisturus.  (Entoz.)  Genre  de  vers  intestinaux, 
établi  par  M.  Rudolphi  dans  son  Systema  entozoorum,  tom.  2, 
part.  2  ,  p.  267,  pour  un  animal  trouvé  par  Redi  dans  l'estomac 
et  les  intestins  d'une  lune  {tetrodon  mola),  et  qu'il  caractérise 
ainsi  :  Corps  alongé,  cylindrique,  divisé,  bifide  en  arrière 
et  terminé  en  avant  par  une  trompe.  Redi  ,  qui  donne  la 
figure  de  ce  ver,  tab.  20,  fig.  1  — 4,  de  son  Traité  des  ani- 
maux vivant  dans  les  animaux  vivans  ,  figure  qui  a  été  copiée 
par  M.  Rudolphi,  loc.  cit.,  tab.  12,  fig.  4,  donne  une  assez 
longue  description  de  cet  animal,  que  celui-ci  nomme  le 
Shisture  paradoxal,  Schisturus  paradoxus.  Son  corps,  long 
de  cinq  à  six  pouces  sur  trois  lignes  de  large ,  et  de  couleur 
blanche,  arrondi,  alongé,  d'un  diamètre  égal  dans  toute  son 
étendue,  est  terminé  à  une  extrémité  par  une  sorte  de  tête 
subelliptique,  plus  grosse  que  le  corps,  et  à  l'autre  par  deux 
appendices  d'un  septième  environ  de  la  longueur  totale  ;  cylin- 


74  SHO 

driques,  grêles  et  percés  à  l'extrémité.  Au  milieu  de  leur 
racine  est  un  orifice  pour  l'anus.  Le  canal  intestinal,  étroit 
en  avant,  se  dilate  presque  aussitôt  son  origine  en  trois  o» 
quatre  rendemens  ou  nœuds,  après  quoi  il  redevient  d'un 
diamètre  égal  jusqu'à  l'anus.  Redi  parle  d'une  sorte  de  cœur 
hexagone  avec  une  aorte  et  une  veine  cave;  mais  il  ne  l'explique 
pas  par  des  figures.  Il  ajoute  que  dans  l'individu  mâle  il  y  a  un 
canal  spermatique,  moniliforme,  simple  en  avant,  divisé  en 
arrière  en  deux  cornes,  qui  se  terminent  par  une  gaîne  con- 
tinue, dans  laquelle  sont  les  appendices  mâles,  extrêmement 
aigus.  Dans  la  femelle  l'oviducte  est  très-long  dans  sa  partie 
simple  :  elle  se  termine  par  un  utérus  subglobuleux,  duquel 
sortent  deux  cornes  plus  courtes  que  celles  du  màle;  elles 
sont  également  moniliformes  et  finissent  dans  des  vagins  tout 
droits. 

Redi  compare  ce  ver  avec  réchinorh)fnque  du  xiphias. 
Il  dit  en  avoir  trouvé  vingt  individus  libres  dans  la  matière 
blanche  et  pultacée  du  canal  intestinal  du  poisson  lune.  Vé- 
ritablement il  est  bien  difficile  de  pouvoir  dire  ce  que  c'est. 
J'ai  pensé  que  ce  pourroit  être  un  animal  introduit  par  dé- 
glutition dans  l'estomac  du  poisson  où  il  a  été  trouvé,  et 
qu'il  pourroit  avoir  quelques  rapports  avec  une  singulière 
espèce  de  siponcle,  dont  M.  Rolando  a  fait  un  genre  sous  le 
nom  de  Bonellia  ;  mais  cela  est  peu  vraisemblable.  L'animal 
de  M.  Rolando  a  cependant  aussi  l'extrémité  postérieure  de 
son  corps  pourvue  de  deux  longs  appendices.  (De  B.) 

SHOREA.  [Bot.)  En  parlant  du  Difterocauhus  de  M.  Gaert- 
ner  fils  (voyez  ce  mot),  nous  avons  dit  que  ce  genre,  le 
Shorea  et  le  Drjohalanops,  paroissoient  devoir  être  réunis  au 
Pterigium  de  Correa,  publié  antérieurement  dans  les  Annales 
du  Muséum,  vol.  8  et  lo  :  ils  ont  tous  un  calice  en  gaîne, 
étroitement  appliqué  contre  le  fruit,  sans  lui  adhérer,  et 
terminé  par  cinq  lobes  égaux  ou  inégaux  ,  dont  les  plus  longs 
sont  en  forme  d'ailes  ou  de  spatules.  Le  fruit  ne  contient 
qu'une  graine  dont  l'embryon,  dénué  de  périsperme,a  les  lobes 
minces  et  grands,  roulés  autour  de  la  radicule  montante, 
comme  dans  les  Myrobolanées,  différentes  par  l'adhérence  du 
calice  au  fruit.  Ces  genres  ont  plus  d'affinités  par  la  non- 
adhérence  avec  les  laurinées  ;  mais  dans  celles-ci  les  lobes 


SHU  75 

sont  droits  et  épais,  non  roulés  autour  de  la  radicule,  et  le 
pteriginm  n'a  avec  elles  qu'une  affinité  incomplète,  f  J.) 

SHOREBIRD.  {Ornith.)  Nom  anglois  de  l'hirondelle  de 
rivage,  hirundo  riparia ,  Linn.  (Ch.  D.) 

SHORLITE.  (Min.)  Kirwan  a  décrit  sous  ce  nom  le  mi- 
néral qui  paroît  être  le  même  que  celui  qui  a  été  désigné 
ailleurs  sous  celui  de  leucolite,  de  picnite,  et  qu'on  regarde 
maintenant  comme  une  variété  ou  une  sous-espéce  de  topaze. 
Cependant  les  lieux  et  les  auteurs  qu'il  cite  à  l'occasion 
de  cette  pierre,  font  naître  de  grands  doutes  sur  ce  rappro- 
chement.  (B.) 

SHORT-SUN-FISH.  {lehthfol.)  Voyez  à  l'article  Sun-fish. 
(H.C.) 

SHORTEAD.  (Mamm.)  Les  jeunes  baleineaux  encore  à  la 
mamelle  sont  ainsi  nommés  par  les  Anglois.   (  Desm.  ) 

SHORTER-PIPPE.  {Ichthjol.)  Nom  anglois  du  syngnathe 
trompette.  Voyez  Syngnathe.  (  H.  C.  ) 

SHOULL-FALL.  [Ornith.)  C'est,  en  écossois,  le  pinson 
commun,  fringilla  calebs ,  Linn.  (Ch.  D.) 

SHOUT.  (  Ornith.  )  Le  P.  Keuneth  Macaulay  ,  dans  son  His- 
toire de  Saint-Kilda  ,  pag.  180  de  la  traduction  Françoise  , 
renvoie,  pour  ce  mot  et  celui  d^eligug ,  aux  mots  La  vie  et 
Razorbîix.  Voyez-les  dans  ce  Dictionnaire  ;  voyez  aussi  Eligug. 
(Ch.  d.) 

SHOVEL.  {Ichthyol.)  Nom  anglois  du  calliomore  indien. 
Voyez  Calliomore.   (H.  C.  ) 

SHREITZ.  (Ornith.)  Ce  nom,  qui  s'écrit  aussi  shrite,  dé- 
signe, en  anglois,  la  grive  draine,  turdus  viscivorus  ,  Linn. 
(Ch.  d.) 

SHRO-SAGGI.  (Ornith.)  Nom  japonois  qui,  selon  Kœmpfer , 
désigne  le  héron  blanc.  (Desm.) 

SHRŒKKE.  (Ornith.)  C'est,  en  danois,  le  harle  huppé, 
mergus  serrator  ,  Linn.  (Ch.  D.) 

SHULZIA,  Shuhia.  (Bot.)  Genre  déplantes  dicotylédones,  à 
fleurs  complètes,  irrégulières,  monopétalées,  de  la  famille  des 
orolanchées ,  de  la  didjnamie  angiospermie  de  Linnœus,  offrant 
pour  caractère  essentiel  .-  Un  calice  persistant,  à  deux  divi- 
sions; une  corolle  tabulée,  à  deux  lèvres;  la  supérieure  bi- 
fide, l'inférieure  entière;  quatre  étamines  didynames;  l'ovaire 


76  SIA 

supérieur  ;  un  stigmate  sessile  ;  une  capsule  uniloculaire ,  à 
deux  valves;  les  semences  nombreuses. 

Ce  genre  ne  contient  qu'une  seule  espèce,  jusqu'alors  peu 
connue,  le  slmlzia  oholarioides  ,  Schmalt.,  Journ.  bot.,  i, 
p.  219.  Cette  plante  a  des  feuilles  opposées,  sessiles,  ovales; 
les  fleurs  disposées  en  épis,  accompagnées  de  bractées,  qui 
renferment  chacune  trois  fleurs.  Cette  plante  croît  dans  la 
Pensylvanie.  (Poir.) 

SI,  KAKI,  ONOKAKI.  {Bol.)  L'arbre  cité  sous  ces  noms 
japonois  par  Kœmpfer  et  par  Thunberg,  est  un  plaquemi- 
nier,  diospjyros  Icaki  de  Linnaeus.  Thunberg  mentionne  en- 
core sous  les  noms  de  si  ou  jesu-ige,  le  ssi  ou  Icaratas - banna 
de  Kœmpfer,  citrus  trifolia;  et  il  écrit  si  ou  kuntsjinas ,  le  ssi 
ou  Icuntsjinas  de  Kaempfer,  gardénia  Jlorida.  Voyez  l'article 
Ssi.  (J.) 

SI-SIP.  (  Ornith,  )  C'est,  chez  les  Klistenaux  ,  une  espèce  de 
canard  ,  indiquée  par  Makensie  ,  tom.  i ."  de  son  Voyage  dans 
l'intérieur  de  l'Amérique  septentrionale.  (Ch.  D.) 

SIA.  (  Ichtlvyol.  )  Nom  maltois  de  la  scie  commune.  Voyez 
Scie.  (  H.  C.  ) 

SIA-SIN-SO.  (Bot.)  Voyez  Siaden.  (J.) 

SIAANVISCH.  {Ichthjol.)  Selon  Ruysch  ,  on  donne  ce  nom 
à  un  poisson  des  Indes  qui  n'a  point  de  dents  ,  dont  la  lan- 
gue est  épaisse,  quia  le  dos  bleu  et  le  ventre  jaune.  Ces 
renseignemens  sont  bien  insuffisans  pour  faire  reconnoître 
exactement  cet  animal.  (H.  C.  ) 

SIACHAL.  (Mamm.)  On  a  indiqué  ce  nom  comme  syno- 
nyme de  celui  de  chacal.  (Desm.) 

SI  AD  EN,  SIA-SIN-SO.  [Bot.)  Noms  japonois  du  grand 
plantain,  cités  par  Thunberg.  (J.) 

SIAGA,  SAGA.  (Bot.)  Noms  japonois  de  l'iris  squalens , 
cités  par  Thunberg.  (J.) 

SIAGONE,  Siagona.  (Entom.)  M.  Latreille  a  employé  ce 
nom  ,  tiré  du  grec,  et  qui  annonce  une  forte  mâchoire,  pour 
désigner  un  genre  d'insectes  coléoptères  créophages,  placés 
auparavant  dans  les  genres  Carabe  et  Galérite  de  Fabricius, 
dout  ils  se  distinguent  par  le  développement  de  la  ganache, 
qui  forme  ainsi  un  menton  prolongé.  (C.  D.) 

SIAGONIE.  (Entom.)  M.  Kirby  a  fait  connoitre  sous  ce  nom 


SI  A  11 

de  o^enre  une  espèce  de  coléoptères  brachély très,  rangée  au- 
paravant avec  les  staphylins.  (C.  D.) 

SIAGONOTE.  {Ichthjol.)  Nom  spécifique  d'un  holocentre 
décrit  dans  ce  Dictionnaire,  tom.  XXI  ,  p.  296.  (H.C.) 

SIAGONOTES.  {Ichthjol.)  D'après  le  mot  grec  'Eta.yav,  qui 
signifie  mâchoire,  M.  Duméril  a  donné  ce  nom  à  une  famille 
de  poissons  holobranches  abdominaux  ,  reconnoissables  aux 
caractères  suivans: 

Mâchoires  extrêmement  prolongées,  ponctuées  ;  opercules  lisses; 
catopes  abdominaux  ;  rayons  des  nageoires  pectorales  réunies. 

Le  tableau  suivant  donnera  une  idée  de  la  distribution  des 
genres  qui  composent  cette  famille. 

Famille  des  Siagonotes. 


-dessus  ou  an-devant  des  catopes. 


Sa   appendice Elope. 
sans    appendice Synodow. 

rayon  plus  long Mégilope. 

iî  »)  (  °°"  apparentes Galixie. 

J  n   I  apparentes;  f  vis  -  à -vis  l'anale Ésoce. 

|_3   \^    dorsale        (  peu  en  arrière  des  catopes.  Microstome. 

(opposée   à  l'anale  ......  Stomiâs. 
,    ..      opposée   à    l'intervalle  de 

I     catopes   et  pectorale  .  .  .  CsiULiooE. 

_t:    g   V  se   reployant  en  dessus SitAws. 

lâchoires  seulement Orphib. 

\    S    \osscuses  ,  très -solides  ,  comme  articulées Lépisostéf. 

deux  seulement SparEisNE. 

double  au  moins.;  ,       .,.  (  seize  à  dix- huit PolyptÈre. 

I  plus  de  deux  ,  c  esl-a-dire.  ..  <  , 

(  sept ,  dont  SIX  petits Scombf.lsoce. 

Voyez  ces  divers  noms  de  genres ,  et  Abdominaux  dans  le 
Supplément  du  tome  I.*"^  de  ce  Dictionnaire.  (H,  C.) 

SIAGUE.  (Ornith.)  Les  Papous  de  la  Nouvelle- Guinée 
donnent  ce  nom  à  l'oiseau  de  paradis  émeraude,  que  les  na- 
turels de  Waigiou  appellent  mamléfore.   (Ch.  D.) 

SIAKUNA.  {Bot.)  Voyez  Mucago-Nisin.   (J.) 

SIALIS.  {Entom.)  Nom  donné  par  M.  Latreille  à  un  genre 
d'insectes  névroptères ,  de  la  famille  des  stégoptères.  Voyez  Seai- 

BLIDE.    (CD.) 

SIALITE.  {Bot.)  Voyez  Dillenia,  Syalita.  (J.) 
SIALLOUS.  {Bot.)  Ce  nom  et  ceux  de  souillous  et  de  nis- 
soulous  dérivent  du  latin  suillus,  et  sont  donnés,  dans  divers 
endroits  des  provinces  méridionales  de  la  France,  à  diverses 


78  SIB 

espèces  de  champignons   des  genres  Boletus  ,  Polvporus  et 

SuiLLus.  Voyez  ces  mots.  (  Lem.  ) 

SIAM.  {Ichthyol.)  Ruysch  parle,  sous  cette  dénomination, 
d'un  poisson  dont  les  Chinois  font  grand  cas,  et  qu'ils  man- 
gent en  général  grillé.  11  a  proche  de  la  queue  une  espèce  de 
dard.  (H.  C.) 

SIAM  BLANC.  {Conchjl.)  Nom  vulgaire  donné  quelque- 
fois à  la  turbinelle  poire.  (Desm.) 

SIAMISEN-TSULU,  KAIKINSJA.  (Bot.)  Thunberg  cite 
ces  noms  japonois  de  son  ophioglossum  japonicum ,  qui  est 
maintenant  le  lygodium  japonicum  de  Swartz  et  un  hjdroglos- 
sum  de  Willdenow.  (J.) 

SIAMOISE.  {Entom.)  Un  insecte  hémiptère  des  environs 
de  Paris  et  du  genre  Scutellère  a  été  nommé  punaise  siamoise 
par  Geoffroy,  à  cause  des  raies  noires  et  rouges  dont  son 
corps  est  marqué.  (Desm.  ) 

SIAMOISE  ou  SIAMOISE  A  COLLIER.  {Conchjl.)  Nom 
vulgaire  d'une  coquille  du  genre  Natice,  Natica  canrena. 
(Desm.) 

SIASIA.  (Bot.)  Nom  donné  dans  le  Pérou  à  deux  palmiers 
décrits  dans  la  Flore  de  ce  pays ,  le  morenia  et  le  martinezia 
inlerrupta,  qui  ont  tous  les  deux  le  feuillage  penné.  (J. ) 

SIASMIN.  [Bot.)  Nom  malabare  du  pentapetes  phcenicea  de 
Linnaeus.  (J.  ) 

SIATCH.  (Ornith.)  Les  Kamtschadales  désignent  parce  nom 
différentes  espèces  d'aigles  blancs  et  noirs,  suivant  Kraschen- 
ninikow.  (  Ch.   D.) 

SIBA,  FISAKAKI.  (Bot.)  Noms  japonois ,  cités  par  Thun- 
berg, de  son  eurya  japonica.  Le  châtaignier  est  nommé  siba- 
\utL  (J.) 

SIBBALDIE;  Sibbaldia,  Linn.  (Bot.)  Genre  de  plantes  di- 
cotylédones polypétales,  de  la  famille  des  rosacées,  Juss,,  et 
de  la.  pentandrie  pentagynie,  Linn.,  dont  les  principaux  carac- 
tères sont  les  suivans  :  Calice  monophylle ,  découpé  jusqu'à 
moitié  en  cinq  ou  dix  découpures  très- ouvertes  et  alterna- 
tivement plus  étroites;  une  corolle  de  cinq  pétales  ovales, 
insérés  sur  le  calice;  cinq  étamines  à  filamens  capillaires, 
plus  courts  que  la  corolle  et  insérés  sur  le  calice;  cinq  ou 
dix  ovaires  supères,  ovales  ,  chargés  chacun   d'un  style  la- 


SIB  79 

îëral ,   terminé  par  un  stigmate  en   tête;    autant  de  graines 
enveloppées  par  le  calice  persistant. 

Les  sibbaldies  sont  des  plantes  herbacées  ,  à  feuilles  ter- 
nées  ,  découpées  ou  pinnatifides,  et  à  fleurs  terminales  ou 
axillaires.  On  en  connoît  six  espèces  naturelles  aux  contrées 
septentrionales,  surtout  dans  l'ancien  continent. 

''"  Calice  à  six  divisions. 

SiBBALDiE  COUCHÉE  ;  Sibbaldia  procumhens  ,  I.inn.  ,  Spec,  406. 
Sa  racine  est  vivace;  elle  produit  ordinairement  plusieurs 
tiges  légèrement  velues  ,  foibles,  la  plupart  couchées,  longues 
de  deux  à  quatre  pouces,  garnies  à  leur  base  de  feuilles  ter- 
nées,  portées  sur  de  longs  pétioles,  et  composées  de  trois 
folioles  ovales -cunéiformes,  velues  et  soyeuses ,  surtout  dans 
leur  jeunesse.  Les  fleurs  sont  jaunes,  petites,  pédonculécs, 
disposées  en  un  petit  corymbe  terminal.  Cette  espèce  croît 
en  France,  sur  les  montagnes  alpines,  et  dans  les  contrées 
septentrionales  de  l'Europe,  de  l'Asie  et  de  l'Amérique. 

'^"'  Calice  à  cinq  divisions. 

SiBBALDiE  DROITE;  Sibbaldia  erecta,  Linn.,  Spec,  407.  Ses 
tiges  sont  grêles,  droites,  rameuses,  un  peu  velues,  garnies 
de  feuilles  alternes,  presque  sessiles,  divisées  jusqu'à  leur 
base  en  plusieurs  découpures  linéaires,  étroites,  aiguës.  Les 
fleurs  sont  d'un  rouge  clair,  disposées  ,  à  l'extrémité  des  tiges 
et  des  rameaux,  en  petits  corymbes  formant,  dans  leur  en- 
semble, une  sorte  de  panicule  étalée.  Cette  espèce  croit  en 
Sibérie.  (L.  D.) 

SIBERI-FIJU,  UMA-BIJU.  {Bot.)  Noms  japonois  du  pour- 
pier ordinaire,  selon  Kaempfer.  (J. ) 

SIBERISK-GAAS.  (OrnzU.)  Ce  nom*a  été  donné  à  des  es- 
pèces d'oies  par  Linné  ;  mais,  quoique  ces  oies  se  soient  mul- 
tipliées en  domesticité  dans  la  Sibérie  ,  elles  sont  originaires 
des  pays  chauds,  et  ce  sont  les  mêmes  que  les  oies  de  Gui- 
née ,  anseres  guineenses  ,  Briss.   (Ch.  D.  ) 

SIBÉRITE.  (Min.)  C'est  le  nom  qu'on  a  voulu  donner  à 
une  sorte  particulière  de  tourmaline  rouge ,  parce  qu'on  l'a 
trouvée  en  premier  lieu  en  Sib(  rie.  On  l'a  nommée  aussi  daou- 
rite  ,  pour  spécifier  davantage  la  partie  de  cette  immense  con= 


8o  SIB 

trée  où  on  l'a  trouvée  plus  particulièrement.  Voyez  Tourma- 
line. (B.) 

SIBI.  (Bot.)  Nom  japonois,  cité  par  Kaempfer,  du  lager- 
strœmia  indica ,  arbrisseau  cultivé  dans  les  jardins  d'ornement 
du  Japon.  Le  sibi  Icalà  est  le  diospjros  kaki  de  Linnœus.   (J.) 

SIBILANTE.  (Erpét.)  Voyez  Malpole.  (  H.  C.) 

SIBINIE,  Sibinia  ou  Sibynes.  (Entom.)  Genre  d'insectes  co- 
léoptères rhinocères,  établi  sous  le  premier  nom  par  M.  Ger- 
mar,  et  sous  le  second,  par  M.  Schœnherr,  pour  y  ranger 
quelques  charansons;  tels  que  celui  du  Ijchnis  viscaria  de  la 
potentille.  Voyez,  à  l'article  Rhinocères,  le  genre  indiqué  sous 
le  n.°  143.  (CD.) 

SIBITO-BANNA.  (Bot.)  Voyez  Seki- San.  (J.) 

SIBON.  (Erpét.)  Nom  spéciBque  d'une  couleuvre  décrite 
dans  ce  Dictionnaire  ,  tome  XI,  pag.  198.  (H.  C.) 

SIBTHORVE  ;  Sibthorpia ,  Linn.  (Bot.)  Genre  de  plantes 
dicotylédones  monopétales,  de  la  famille  des  rhinanthées  , 
Juss. ,  et  de  la  didjnamie  angiospermie ,  Linn.  ,  dont  les  prin- 
cipaux caractères  sont  les  suivans  :  Calice  monophylle,  tur- 
biné, à  cinq  divisions  ;  corolle  monopétale,  à  tube  court,  à 
limbe  partagé  en  cinq  lobes  égaux,  ouverts;  quatre  étamines 
didynames;  un  ovaire  supère,  arrondi,  portant  un  style  cy- 
lindrique surmonté  d'un  stigmate  simple  ;  capsule  orbiculaire  , 
comprimée,  à  deux  loges  s'ouvrant  par  leur  sommet ,  et  con- 
tenant plusieurs  graines. 

Lessibthorpes  sont  des  plantes  herbacées,  à  feuilles  alternes 
et  à  fleurs  axillaires.  On  en  connoît  trois  espèces,  dont  deux 
sont  exotiques  ;  la  suivante  est  la  plus  connue. 

SiBTHORPE  d'Europe;  Sibthorpia  europœa,  Linn.,  Spec,  38/(. 
Sa  racine  estvivace;  elle  produit  des  tiges  grêles,  rampantes, 
velues ,  longues  d'un  pied  ou  environ  ,  garnies  de  feuilles  pé- 
tiolées,  orbiculaires  ou  réniformes,  crénelées  en  leurs  bords. 
Ses  fleurs  sont  jaunes,  petites,  portées,  dans  les  aisselles  des 
feuilles,  sur  des  pédoncules  solitaires,  beaucoup  plus  courts 
que  les  pétioles.  Cette  plante  croît  dans  les  lieux  humides 
et  sur  les  bords  des  eaux  en  Angleterre  ,  en  Portugal;  on  la 
trouve  aussi  en  France,  dans  la  Bretagne,  l'AquKaine,  la 
Normandie  et  même  aux  environs  de  Paris.  (L.  D.) 

SIBURATIA.  {Bot.)  Ce  genre  de  M.  du  Petit-Thouars,  fait 


SIC  aï. 

à  Madagascar,  a  été  réuni  au  baobotrys  de  Forster,  qui  lui- 
même  est  congénère  du  mcesa,  dans  la  famille  des  éricinées.  (J.) 

SIC-SIC.  [Ornith.)  Suivant  MM.  Lesson  et  Garnot  ,  zoolo- 
gistes de  l'expédition  de  la  Coquille,  les  habitans  du  port 
Praslin  ,  à  la  Nouvelle-Irlande,  donnent  ce  nom  à  un  souï- 
manga,  cjnniris  equestris.  (  Ch.  D.) 

SICCIRIA.  {Bot.)  Nom  africain  de  Faneth  ,  cité  par  Ruel- 
lius.   (J.) 

SICELION.  (Bot.)  Un  des  noms  donnés,  suivant  Pline,  au 
psjllium,  lequel,  conforme  à  celui  que  nous  connoissons  par 
ses  graines  qui  ressemblent  à  des  puces,  en  diffère  beaucoup 
par  sa  tige  qu'il  dit  saruienteuse,  par  ses  fruits  terminaux, 
imitant  des  grains  de  poivre  et  charnus;  d'oii  il  résulte  qu'on 
ne  sait  pas  quel  est  le  psjilium  de  Pline.  (J. ) 

SICELIOTICON.  {Bot.)  Voyez  Cataphysis.  (J.) 

SICELIUM.  {Bot.)  Genre  de  P.  Browne  qu'Adanson  réu- 
nissoit  au  coecocipsilum  ,  et  que  nous  avons  cru  devoir  rap- 
procher du  tontanea  dans  la  famille  des  rubiacées.  '  J.  ) 

SICHAM.  {Bot.)  Nom  africain  du  panais  sauvage,  suivant 
Ruellius  et  Mentzel.  (J.) 

SICHETRA.  {Ornitli.)  Flacourt  (Histoire  de  Madagascar, 
p.  166)  fait  mention  de  cet  oiseau  parmi  ceux  qui  habitent 
les  bois  ,  et  dit  qu'il  est  de  la  taille  du  merle,  que  son  plu- 
mage est  noir,  et  qu'il  a  une  grande  plume  blanche  de  la  lon- 
gueur d'un  pied.  (Ch.  D.) 

SICHLER.  {Ornith.)  C'est,  dans  Gesner,  le  courlis  vert  ou 
ibis  vert,  tantalus  falcinellus  ,  Lath.  (  Ch.D.) 

SICKINGIA  (Bof.),  Willd.,  ISo^.  act.  BeroL,  2;Schrad., 
Journ.  bot.,  1800,  p.  291.  Ce  genre  nous  est  encore  très-peu 
connu  :  il  appartient  à  la  pentaadrie  monogjnie  de  Linneeus, 
et  offre  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  à  cinq  dents;  une 
corolle  campanulée;  cinq  étamines  ;  un  ovaire  supérieur;  un 
style;  une  capsule  ligneuse,  à  deux  loges,  à  deux  valves;  les 
semences  ailées. 

Ce  genre  renferme  deux  espèces:  i.''le  sickingia  eryi^rorjlon, 
dont  les  feuilles  sont  oblongues,  dentées  au  sommet,  pubes- 
centes  en  dessous,  est  un  arbre  de  trente  à  quarante  pieds, 
dont  le  bois  est  très-dur,  qui  croit  sur  les  montagnes  boisées, 
aux  environs  de  Caracas.  On  trouve  dans  les  mêmes  localités, 
49.  û 


8^  SIC 

2.*  le  sicVingia  longifolia,  dont  les  feuilles  sont  glabres  à  leuri 
deux  faces,  très-entières  à  leurs  bords,  oblongues,  en  ovale 
renversé.  (Poir.) 

SICOMORE.  (Bot.)  Nom  vulgaire  de  l'érable  faux-platane» 
(L.D.) 

SICOURI.  (  Ornith.  )  Les  Créoles  et  les  Nègres  de  Cayenne 
nomment  ainsi  le  guil-guit  sucrier,  certhia  Jlaveola,  Linn. 
(Ch.D.) 

SICRIN.  (Orm7/i.)  Cet  oiseau,  qui  appartient  au  genre 
Choquart ,  Pyrrho-corax  ,  Cuv. ,  et  dont  parle  Levaillant  , 
Afr. ,  tom.  2  ,  pag.  92  ,  se  distingue  par  trois  tiges  sans  barbes  , 
aussi  longues  que  le  corps,  qu'il  porte,  de  chaque  côté, 
parmi  les  plumes  qui  couvrent  son  oreille*  (Ch.  D.) 

SICUPNOES.  {Bot,)  Le  panicaut  ou  chardon  roulant, 
eryngium ,  étoit  ainsi  nommé  chez  les  Daces,  suivant  Ruellius 
et  Meiitzel ,  qui  disent  aussi  que  c'étoit  le  sisartos  dans  le 
pays  des  Mages.  (J.) 

SICUREL;  (IchthyoL)  Voyez  Sietirei..  (H.  C.) 

SICUSi  (Entom.)  Voyez  Siqte.  (Desm.) 

SICYOIDES.  [Bot.)  Ce  genre  de  Tournefort  et  de  Plumier 
est  le  sicjos  de  Linnaeus.  (J. ) 

SICYOS.  (Bot.)  Gertre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
monoïques;  de  la  famille  des  cuCurbitacées,  de  la  monoécie  mo^ 
nadelphiè  de  Linnaeus ,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Dans 
les  fleurs  mâleâ,  une  corolle  (calice)  campanulée,  le  limbe  à 
cinq  divisions;  le  calice  soudé  avec  la  corolle,  à  cinq  dents 
linénires-subulées  ;  les  étamines  monadelphes  :  dans  les  fleurs 
femelles,  le  calice  et  la  corolle  comme  dans  les  mâles  ;  un 
ovaire  inférieur;  un  style;  un  stigmate  trifide;  une  baie  ovale, 
hérissée  de  poils  ;  une  seule  semence. 

Sicvos  ANGULEC3E  :  Sicjros  utigulata,  Linn.,  Sp>;  Lamk. ,  7//. 
gerié,  tab*  796;  Plnken.^  Alm.^  tab.  26,  fig.  4  ;  Dill.,  Elth., 
tab.  5i,  fîgi  5g;  Herm.,  Parad. ,  tab.  i33.  Cette  plante  a  des 
tiges  grêles,  longues,  grimpantes,  herbacées,  rudes,  chargées 
de  poils  très-courts,  un  peu  velues  à  leurs  nœuds,  munies  de 
vrilles  axillaires,  filiformes,  crépues,  ramifiées,  opposées  aux 
pédoncules.  Les  feuilles  sont  pétiolées,  alternes,  distantes, 
ïudes  à  Lurs  deux  faces,  échancrées  en  cœur  à  leur  base, 
divisées  à  leur  contour  en  cinq  lobes  courts  ^  anguleux ,  acu<> 


\ 
SIC  8S 

minés,  garnis  de  cils  très  -  courts  ;  les  pétioles  plus  courts 
que  les  feuilles,  velus,  presque  lanugineux.  Les  fleurs  sont 
disposées  en  grappes  solitaires,  axillaires ,  plus  longues  que 
les  feuilles;  les  fleurs  mâles  portées  sur  de  longs  pédoncules 
velus;  chacune  d'elles  pédicellée  :  les  fleurs  femelles  sessiles, 
réunies  en  tête  à  l'extrémité  d'un  pédoncule  au  moins  une  fois 
plus  court  que  celui  des  fleurs  mâles,  sortant  souvent  de  l'ais- 
selle des  vrilles.  Les  corolles  sont  petites,  blanchâtres;  les 
drupes  ovales,  oblongs ,  assez  petits,  hérissés  de  poils  fins 
un  peu  épineux.  Cette  plante  croît  dans  les  contrées  septen- 
trionales et  méridionales  de  l'Amérique,  ainsi  qu'au  cap  de 
Bonne-Espérance. 

Sicyos  A  PETITES  FEDiLLEs  ;  Sicyos  m'icrophylla  ,  Kunth ,  in 
Hurab.  et  Bonpl. ,  Noi>.  gen. ,  2,  pag.  119.  Herbe  grimpante, 
vrillée,  dont  les  rameaux  sont  un  peu  glabres;  les  feuilles 
alternes,  pétiolées ,  profondément  sinuées  en  cœur,  à  sept 
lobes  denticulés  ,  à  cinq  nervures  membraneuses  ,  un  peu 
rudes,  longues  d'un  pouce;  les  lobes  aigus,  ou  un  peu  acumi- 
nés  ,  les  inférieurs  très-petits  :  les  pétioles  longs  de  huit  à  dix 
lignes,  pileux;  les  vrilles  opposées  aux  feuilles,  un  peu  gla- 
bres, trifides;  ses  divisions  en  spirale;  les  fleurs  sont  portées 
par  de  longs  pédoncules  pileux.  Les  pédoncules  des  fleurs 
femelles  sont  réunis  dans  les  mêmes  aisselles  avec  les  fleurs 
mâles,  longs  de  trois  ou  quatre  lignes;  les  fleurs  réunies  trois 
ou  quatre  ensemble.  La  corolle  mâle  est  hémisphérique,  ver- 
dâtre,  campanulée,  hérissée,  à  cinq  découpures;  le  calice  ad- 
hérent, à  cinq  dents  subulées ,  alternes  avec  les  divisions  de 
la  corolle;  les  filamens  sont  connivens  ;  les  anthères  fortement 
rapprochées  et  formant  presque  un  seul  corps;  les  fruits  agglo- 
mérés en  tête,  ovales,  sessiles,  monospermes,  hérissés  de  lon- 
gues pointes  rudes,  sétiformes.  Cette  plante  croît  au  Mexique» 

Sicyos  a  petites  fleurs:  Sicjyos  parvijlora  ,  Willd.,  Spec, 
4,  p.  626;  Kunth,  loc.  cit.  Cette  espèce  est  grimpante;  sa 
tige  garnie  de  vrilles;  ses  rameaux  glabres;  les  feuilles  alternes, 
pétiolées,  ovales,  un  peu  arrondies,  aiguës,  presque  angu- 
leuses, profondément  échancrées  en  cœur,  denticulées  ,  mem- 
braneuses, à  cinq  nervures,  un  peu  rudes  à  leurs  deux  facesj 
les  pétioles  hispides,  longs  d'un  ou  deux  pouces;  les  pédon- 
cules axillaires ,  géminés  5  les  vrilles  opposées  aux  feuilles^ 


8^  SID 

trifides,  un  peu  hispides  .-  des  deux  pédoncules  l'un  porte 
des  fleurs  mâles  nombreuses,  en  grappes;  la  corolle  est  en 
roue,  campanulée,  anguleuse,  à  cinq  divisions,  blanchâtre, 
presque  glabre;  les  divisions  linéaires,  subulées,  celles  du  ca- 
lice soudées,  ovales,  aiguës-,  les  lilamens  sont  courts  et  conni- 
vens;  les  anthères  rapprochées;  les  fleurs  femelles  scssiles,  en 
ombelle  capitée  ;  l'ovaire  est  conique,  armé  de  très-petites 
épines  :  le  style  glabre;  le  stigmate  à  trois  lobes;  les  baies, 
en  tête  agglomérées  ou  solitaires,  sont  parsemées  de  petites 
épines.  Cette  plante  croît  sur  les  montagnes  de  Quito,  dans 
les  contrées  tempérées. 

Sicvos  laciniée;  Sicj'os  lacinlata,  Linn.,  Spec. ,  Pium.,  Amer. 
et  Icon.,  243.  Plante  grimpante,  dont  les  tiges  sont  grêles, 
presque  filiformes,  glabres,  tortueuses,  comme  celles  des 
liserons.  Les  feuilles  sont  alternes,  pétiolées,  larges,  forte- 
ment échancrées  en  cœur  à  leur  base,  presque  palmées,  gla- 
bres en  dessus,  rudes,  hérissées  de  poils  roiiles  eu  dessous, 
divisées  en  plusieurs  lobes  très-profonds,  irréguliers,  chacun 
d'eux  inégalement  incisé.  Les  vrilles  sortent  de  l'aisselle  des 
feuilles;  elles  se  divisent,  à  leur  sommet,  en  trois  parties; 
celte  du  milieu  beaucoup  plus  longue  que  les  deux  autres. 
Les  fleurs  femelles  sont  sessiles ,  agrégées,  axillaires,  ainsi 
que  les  baies  charnues,  arrondies,  hérissées  de  pointes  nom- 
breuses. Cette  plante  croit  dans  les  contrées  méridionales 
de  l'Amérique. 

SiCYOs  A  FEUILLES  DE  VIGNE;  Sicj'os  vUifoUa ,  WiHd. ,  Spec. , 
4,  pag.  626.  Toute  cette  plante  est  visqueuse,  couverte  d'un 
léger  duvet.  Les  feuilles  ,  moins  profondément  découpées 
que  dans  les  espèces  précédentes,  sont  divisées,  à  peu  près 
jusque  vers  leur  milieu,  en  cinq  lobes  dentés;  elles  ont  à 
leur  base  une  échancrure  en  cœur,  arrondie  :  elles  répan- 
dent une  odeur  qui  se  rapproche  de  celle  d'une  sauge.  Les 
fleurs,  tant  mâles  que  femelles,  sont  disposées  comme  celles 
du  Sicyos  angulala,  mais  elles  sont  une  fois  plus  petites.  Le 
lieu  natal  de  cette  plante  n'est  pas  connu.  (Foir.) 

SIDA.  {Boi.)  Suivant  Adanson,  ce  nom  a  été  donné  par 
Hippocrate  au  grenadier,  p«n,îca;  par  Théophraste  au  nénu- 
phar, vjyntpJiœa.  Le  sida  des  modernes  est  un  genre  de  Mal- 
vacées  très- nombreux  en  espèces.  Voyez  ci -après.  (J.) 


SID  85 

SIDA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs  com- 
plètes, polypétalées  ,' de  la  famille  des  maU-acées ,  delà  mona- 
delphie  polyandrie  de  Linné,  offrant  pour  caractère  essentiel  : 
Un  calice  persistant  ,  simple  ,  anguleux  ,  à  cinq  divisions  ; 
cinq  pétales  ;  un  grand  nombre  d'ëlamincs  réunies  en  un 
seul  faisceau,  libres  à  leur  partie  supérieure;  un  ovaire  su- 
périeur ,  orbiculaire  ;  un  style  à  plusieurs  divisions;  plusieurs 
capsules  réunies,  renfermant  chacune  une  ou  trois  semences. 

Ce  genre  renferme  un  très-grand  nombre  d'espèces,  toutes 
étrangères  à  l'Europe:  mais  elles  offrent  l'avantage  de  pou- 
voir être  cultivées  facilement  et  sans  exiger  beaucoup  de 
soins.  Il  leur  faut  une  bonne  terre  et  une  exposition  au  so- 
leil. Les  fleurs  sont  belles,  d'un  jaune  plus  ou  moins  foncé, 
rarement  blanches ,  et  dans  quelques  espèces  violettes  ou  pur- 
purines; la  plupart  sont  fort  agréables  par  leur  port,  par  l'élé- 
gance et  la  grandeur  de  leur  corolle ,  par  leurs  grandes  et  belles 
feuilles  presque  toujours  cotonneuses,  douces  au  toucher.  Le 
nom  de  Sida  est  celui  d'une  ville  de  Béotie.  Il  a  été  em- 
ployé par  Théophraste  pour  une  plante  qui  croit  vers  le  lac 
Orchomène  ;  elle  nous  est  inconnue  :  Adanson  la  soupçonne 
un   nymphœa. 

Le  grand  nombre  d'espèces  a  fait  établir  des  subdivisions 
que  "Willdenow  a  appuyées  sur  la  forme  des  feuilles,  sur  les 
pédoncules  uniflores,  très- fréquent ,  ou  multiflores.  Cava- 
nilles  leur  a  donné  plus  d'étendue,  plus  de  naturel,  en  les 
établissant  sur  les  fruits.  Il  forme  d'abord  deux  grandes  coupes 
d'après  le  nombre  des  semences,  d'une  §  trois  dans  chaque 
capsule  ;  chaque  coupe  est  de  nouveau  divisée  selon  le  nombre 
des  capsules  pour  chaque  fruit,  de  cinq  à  sept,  de  sept  à  dix, 
de  dix  à  trente. 

Quoique  ces  coupes  ne  soient  pas  sans  difficultés ,  cepen- 
dant Cavanilles,  d'après  l'examen  d'un  grand  nombre  d'es- 
pèces, a  essayé  d'établir  quelques  principes  généraux  dont 
il  dit  avoir  vu  peu  d'exceptions;  c'est  ainsi  que  dans  les  es- 
pèces dont  les  fruits  ne  contiennent  pas  au-delà  de  dix  cap- 
sules monospermes  ,  il  a  remarqué  que  la  corolle  avoit  ses 
pétales  échancrés  en  deux  lobes  inégaux,  l'un  plus  alongé  et 
souvent  aigu,  l'autre  plus  large  et  plus  court;  mais  lorsque  les 
fruits  ont  plus  de  dix  capsules  monospermes,  ou  lorsque  les 


86  SID 

capsules  contiennent  plusieurs  semences  ,  alors  les  pétales  sont 
entiers,  crénelés  ou  à  peine  échancrés.  Les  capsules  varient 
quant  au  nombre  des  semences  :  elles  en  contiennent  deux 
à  trois,  quelquefois  deux  par  avortement  dans  celles  qui  doi- 
vent en  avoir  trois.  Le  nombre  des  capsules  est  presque  tou- 
jours impair  dans  les  fruits,  jamais  au-dessous  de  cinq.  Les 
capsules  monospermes  vont  jusqu'à  dix  ,  rarement  trente  ; 
celles  à  plusieurs  semences  vont  de  cinq  à  (rente  et  plus. 
Les  fruits,  à  capsules  monospermes  ,  sont  renfermés  dans  le 
calice  et  plus  courts  que  lui  :  c'est  le  contraire  pour  les  cap- 
sules polyspermes. 

Il  est  à  remarquer  que  le  pédoncule  des  fleurs  est  muni, 
vers  son  sommet  ou  un  peu  au-dessous  du  calice,  d'un  an- 
neau assez  saillant  dans  quelques  espèces  ,  semblable  à  une 
articulation,  remplacé  dans  d'autres  par  une  ligne  circulaire, 
d'où  vient  l'expression  de  pédoncule  articulé  ou  annulaire,  em- 
ployée par  Cavanilles.  C'est,  dans  les  deux  cas,  une  véritable 
articulation  ;  c'est  le  point  oii  les  fruits  et  même  les  fleurs  se 
détachent  du  pédoncule.  Le  nombre  des  styles  est  égal  à  celui 
des  capsules;  mais  ces  styles ,  rarement  libres,  sont  plus  or- 
dinairement adhérens  en  tube  autour  de  l'ovaire  ,  à  leur 
partie  inférieure. 

§.  1."  Capsules  à  une  seule  semence^ 
*  Cinq  capsules. 
Sida  A  feuilles  étroites  :  Siàa  angustifolia  ,  Lamk.,  Encycl.  ; 
Cavan. ,  Di^s.,  i ,  t&b.  2  ,  fig,  2  ;  l'Hérit.,  Stirp.  nov,,  1 ,  t.  62. 
Sous-arbrisseau  qui  s'élève  à  la  hauteur  de  trois  ou  quatre 
pieds,  et  à  rameaux  grêles,  redresses;  les  feuilles  sont  molles, 
douces  au  toucher,  étroites,  presque  linéaires,  pétiolées; 
elles  varient  dans  leur  longueur  ,  et  sont  d'autant  plus  étroites 
qu'elles  se  rapprochent  davantage  du  sommet  des  rameaux, 
Les  stipules  sontsétacées  ;  les  pétioles  courts  ;  les  fleurs  jaunes, 
axillaires ,  assez  petites ,  solitaires.  Les  anthères  sont  petites ,  ar- 
rondies; l'ovaire  est  crbiculaire,  à  cinq  sillons;  les  cinq  styles 
tiont  de  couleur  purpurine,  à  peine  connivens  à  leur  base;  les 
stigmates  globuleux;  le  fruit,  renfermé  dans  le  calice,  estcom-r 
posé  de  cinq  capsules,  terminées  par  deux  pointes  presque 
épineuses  ;  les  semences  sont   un  peu  triangulaires  et  noi- 


SID  87 

fàtres.  Cette  plante  croît  aux  îles  de  France  et  de  Bourbon. 

Sida  épineux:  Sida  spinosa ,  Linn.,  Spec;  Cavan.,  Diss.,  1  , 
tab.  1  ,  fig.  9  ;  Pluken. ,  Almag.,  tab.  g  ,  fig.  6  ;  Commers.  , 
Hort.,  1  ,  tab.  2.  Plante  herbacée  ,  dont  la  tige  s'élève  à  la 
hauteur  de  deux  ou  trois  pieds.  Les  feuilles  sont  ovales, 
lancéolées,  presque  en  cœur,  dentées;  les  stipules  sélacées  ; 
de  petites  callosités  épineuses  sont  à  la  base  des  pétioles.  Les 
fleurs  sont  jaunes,  solitaires,  axillaires,  assez  petites;  les  pétales 
étalés,  à  deux  lobes  peu  profonds,  inégaux  (l'un  des  deux 
plus  long,  plus  aigu);  les  anthères  arrondies,  placées  à  l'ex^ 
tréinité  du  tube  des  filamens;  l'ovaire  est  orbiculaire,  à  cinq 
sillons;  le  style  simple,  à  cinq  divisions.  Les  fruits,  renfer- 
més dans  le  calice  ,  contiennent  cinq  capsules  à  deux  pointes. 
Cette  plante  croît  dans  les  Indes  orientales. 

Sida  ligneux  ;  Sida  frutescens ,  Cavan. ,  Diss. ,  1  ,  tab.  10  , 
fjg.  1.  Arbrisseau  à  tige  droite,  cylindrique  et  rameuse, 
haute  de  quatre  pieds,  un  peu  comprimée  ,  légèrement  pu- 
îjescente  vers  leur  sommet,  d'un  brun  foncé.  Les  feuilles  sont 
alternes,  pétiolées,  ovales- oblongues ,  nombreuses,  un  peu 
pubescentes,  dentées  en  scie;  les  stipules  droites,  capillaires. 
Les  Heurs  sont  solitaires,  axillaires;  les  pédoncules  simples, 
géniculés,  une  fois  plus  longs  que  les  pétioles.  Le  calice  est 
anguleux  ,  de  forme  pyramidale  ,  à  cinq  découpures  planes , 
aiguës;  la  corolle  jaune,  un  peu  ouverte,  à  pétales  échan- 
crés  en  deux  lobe^  inégaux;  l'ovaire  globuleux  ,  à  cinq  styles. 
Le  fruit  est  renfermé  dans  le  calice ,  composé  de  cinq  cap- 
sules à  deux  pointes.  Cette  plante  croit  dans  l'Amérique  mé- 
ridionale. On  la  cultive  au  Jardin  dq  Roi. 

Sida  a  feuilles  d'orme;  Sida  ulmifolia,  Cavan.,  Diss.,  i, 
tab.  2  ,  fig.  4.  Ses  tiges  sont  droites,  cylindriques  ,  rameuses, 
hautes  de  deux  pieds;  les  feuilles  alternes  ,  pétiolées,  ovales  , 
en  cœur  ,  rétrécies  au  sommet  en  une  longue  pointe,  gla- 
bres, crénelées  ,  une  fois  plus  longues  que  le  pétiole  ;  les  sti- 
pules droites,  subulées.  Les  fleurs  sont  axillaires,  solitaires; 
les  pédoncules  simples,  géniculés,  de  la  longueur  des  pétioles; 
le  calice  ovale,  à  cinq  faces,  à  cinq  divisions  renfermant 
cinq  capsules  terminées  chacune  par  une  pointe  alongée . 
courbée  en  hameçon.  Cette  plante  croît  à  l'ilç  de  Saint-De- 
Tningue. 


8S  SID 

Sida  glutineux  ;  Sida  glutinosa,  Cavan. ,  Dia. ,  1. 1  ,  2  ,  fig.  8. 
Cette  plante  a  des  tijjes  droites,  cylindriques,  couvertes  d'un 
duvet  glutineux,  haute  de  deux  pitds  et  plus.  L,es  rameaux 
sont  nombreux,  jianiculés  ;  les  feuilles  alternes,  distantes,  à 
longs  pétioles,  assez  grandes  ,  ovales,  en  cœur,  acuminées  au 
sommet,  dentées  en  scie,  tonienteuses  en  dessous;  les  feuilles 
supérieures  beaucoup  plus  étroites  et  plus  petites  ;  les  stipules 
.petites,  sétacées ,  étalées;  les  pédoncules  sont  capillaires, 
ordinairement  au  nombre  de  deux  dans  les  aisselles  des 
feuilles,  simples,  géniculcs,  uniflores;  quelquefois  l'un  d'eux 
porte  deux  ou  trois  Heurs  pédicellées.  Le  calice  est  globuleux  , 
médiocrement  anguleux,  à  cinq  divisions  très-aiguës.  Le  fruit 
est  composé  de  cinq  capsules  surmontées  de  pointes  alongées. 
Cette  plante  croît  à  Saint-Domingue  et  à  l'Isle-de-France. 

Sida  PANMCULÉ;  Sida  paniculata ,  Linn.,  Aman.,  5,  p.  401  ; 
Cavan.,  Diss. ,  1,  lab.  ]2,  fig.  5.  Cette  espèce  a  des  tiges 
grêles,  pubesccntes,  très-simples  ou  à  peine  rameuses,  hautes 
de  deux  pieds.  Les  feuilles  sont  ovales,  en  cœur,  pubescentes 
.en  dessous,  acuminées,  dentées  en  scie;  les  pétioles  courts, 
un  peu  tome  teux  :  les  stipules  subulées ,  plus  longues  que 
les  pétioles.  Les  fleiirs  sont  axillaires,  disposées  en  une  pani- 
cule  lâche  ,  et;  lée .  axillaire;  les  pédicelles  très-fins,  munis 
à  leur  base  de  très-petites  bractées  courtes,  aiguës  ,  le  calice 
est  un  peu  globuleux,  à  cinq  divisions  ovales,  aiguës;  la 
corolle  petite  et  jaune;  les  fruits  globuleux,  de  la  grandeur 
du  calice,  composés  de  cinq  capsules  à  deux  petites  pointes 
à  peine  sensibles.  Cette  plante  croît  à  la  Jamaïque  et  au  Pérou. 

Sida  a  feuilles  d'aulne  ;  Sida  alnifolia ,  Linn.  ,  Spec.  ;  Cavan. , 
J)i$s.,  1,  lab.  1  ,  fig.  i3.  Sa  tige  est  d'un  vert  brun,  garnie 
de  rameaux  ouverts,  légèrement  velus,  haute  d'un  pied  et 
plus.  Les  feuilles  sont  ovales,  lancéolées,  obtuses,  dentées, 
vertes  en  dessus,  blanchâtres  en  dessous;  les  inférieures  ar- 
rondies, en  cœur;  celles  du  milieu  elliptiques;  les  stipules 
droites,  subulées,  un  peu  ciliées;  les  fleurs  jaunes,  petites, 
axillaires,  presque  sessiles,  ordinairement  réunies  trois  ou 
quatre  ensemble.  Cette  plante  croit  dans  les  Indes  orientales. 

*'^'  Capsules  au  nombre  de  sept  à  dix. 
Sida  a  feuilles  de  charme;  Sida  carpinifolia,  Linn.,  Suppl.; 


SID  eg 

Cavan. ,  Dlss. ,  5  ,  tab.  i34  ,  fig.  i .  Petit  arbrisseau  qui  s'élève 
à  la  hauteur  d'environ  deux  pieHs  sur  une  ti^e  droite,  divisée 
en  rameaux  diffus,  étalés,  cooiprimés.  garnis  de  deux  rangs 
de  poils  opposés.  Les  feuilles  sont  médiocrement  pétiolées , 
glabres,  ovales,  lancéolées,  placées  sur  deux  rangs,  finement 
et  inégalement  dentées  en  soie;  chaque  dentelure  terminée 
par  un  petit  poil  roide;  les  stipules  droites,  subulées,  conni- 
ventes,  plus  longues  que  les  pétioles-  Les  fleurs  sont  solitaires 
ou  plussouvent  trois  ou  cinq  réunies  dansTaisselle  des  feuilles, 
en  forme  de  petites  ombelles  velues,  de  la  longueur  des  pé- 
tioles; le  calice  est  glabre;  la  corolle  jaune,  petile;  le  fruit 
renfermé  dans  le  calice  ,  composé  de  neuf  capsules  ,  termi- 
nées par  deux  pointes  un  peu  divergentes.  Cette  plante  croit 
à  l'île  de  Madère  et  à  Saint-Domingue. 

Sida  a  feuilles  émoussées;  SidareLusa,  Linn.,  5pec. ,  Cavan., 
Diss.,  1,  tab.  3,  lig.  Z|  ,  et  Diss,,  5,  tab.  i3i,  fîg.  2.  Plante 
d'environ  deux  pieds.  Sa  tige  est  cylindrique,  très-rameuse, 
d'un  vert  cendré.  Les  feuilles  sont  petites,  cunéiformes, 
émoussées  et  comme  tronquées  à  leur  sommet,  où  elles  for- 
ment une  légère  échancrure ,  munie  d'une  petite  pointe ,  vertes 
en  dessus,  blanchâtres  et  cotonneuses  en  dessous,  dentées  et 
portées  sur  de  courts  pétioles  ;  les  stipules  petites  ,  droites  et 
subulées.  Les  fleurs  sont  jaunes;  les  pédoncules  un  peu  plus 
longs  que  les  feuilles  ;  le  calice  est  anguleux  et  renferme  neuf 
capsules  dépourvues  de  pointes.  Cette  plante  croît  dans  les 
Indes  orientales. 

Sida  a  trois  lobes;  Sida  tnloba ,  Cavan.,  Diss.,  1,  tab,  1  . 
fig.  1 1  ,  et  Diss.,  5,  tab.  i3i,  fig.  1;  Jacq. ,  Hort.  Schcenbr.  , 
2,  tab.  142.  Ses  tiges  sont  droites,  ligneuses,  cylindriques, 
rameuses,  un  peu  velues,  hautes  d'environ  deux  pieds;  les 
rameaux  grêles,  élancés;  les  feuilles  portées  sur  de  longs  pé- 
tioles, vertes  à  leurs  deux  faces,  un  peu  velues;  les  infé- 
rieures ovales,  arrondies,  entières,  échancrées  en  cœur, 
crénelées;  les  supérieures  plus  ou  moins  profondément  di- 
visées en  trois  lobes,  quelquefois  en  cinq,  dentées;  celui  du 
milieu  lancéolé,  un  peu  aigu;  les  pétioles  velus;  les  stipules 
lancéolées,  ciliées.  Les  fleurs  sont  solitaires,  axillaires;  les 
pédoncules  simples,  très-longs  ,  lili formes  ,  géniculées,  velus, 
inclinés  à  leurs  articulations  ;  le  calice  est  glabre  ,  anguleux, 


go  SID 

pyramidal,  s'ouvrant  en  cinq  découpures  ovales,  un  peu  ai- 
guës; la  corolle  blanche,  un  peu  plus  longue  que  le  calice, 
à  pétales  entiers  ,  arrondis,  rétrécis  en  onglet  à  leur  base  ;  les 
huit  capstiles  sont  obtuses,  renfermées  dans  le  calice.  Cette 
plante  croît  au  cap  de  Bonne- Espérance.  On  la  cultive  au 
Jarxlin  du  Roi. 

Sida  a  feuilles  de  ricin  :  Sida  ricinoides  ,  l'Hérit.  ,  Stirp, 
nov.  .  1  ,  tab.  55;  Sida  palmata,  Cavan.,  Diss. ,  i  ,  tab.  3  , 
fig.  5.  Espèce  remarquable  par  la  grandeur  et  la  forme  de 
ses  feuilles.  Ses  tiges  sont  hautes  d'environ  trois  pieds,  ra- 
meuses, roussàtres  et  velues;  les  feuilles  amples,  -à  longs 
pétioles,  semblables  à  celles  du  ricin,  en  cœur  à  leur  base, 
en  cinq  grands  lobes  ovales,  inégaux,  acuniinés,  un  peu  ve- 
lus, d'un  vert  gai,  dépourvues  de  stipules.  Les  fleurs  sont 
axillaires,  solitaires;  les  pédoncules  simples  ou  rameux ,  fili- 
formes, articulés  ;  le  calice  est  glanduleux  et  velu  ,  a  divisions 
lancéolées,  aiguës;  la  corolle  d'un  pourpre  clair,  à  peine 
plus  longue  que  le  calice,  à  pétales  velus,  tronqués  obli- 
quement au  sommet;  l'ovaire  conique,  à  huit  faces;  le  style 
à  huit  divisions  réfléchies  au  sommet;  les  huit  capsules  sont 
anguleuses  et  terminées  par  deux  pointes  roidcs,  renfermées 
dans  le  calice.  Cette  plante  croit  au  Pérou.  On  la  cultive  au 
Jardin  du  Roi. 

Sida  a  feoilles  de  jatropha  :  Sida  jatrophoides,  l'Hérit., 
Stirp.,  1,  tab.  66;  Lamk. ,  IlL  gen.  ,  tab.  678  :  fig.  1  ;  Sida 
palmata,  Cavan.,  Diss.,  5,  tab.  i5i  ,  fig.  3;  Jacq.,  le  rar., 
3,  tab.  547.  Cette  espèce  se  distingue  de  la  précédente  par 
les  lobes  de  ses  feuilles  étroits,  profonds,  sinués,  ondulés  à 
leur  contour.  Les  tiges  sont  rameuses,  hautes  de  deux  pieds, 
à  peine  velues;  les  feuilles  grandes  et  palmées,  un  peu  ve- 
lues en  dessous;  leurs  lobes  au  nombre  de  sept,  lancéolés, 
aigus,  dentés  en  scie;  les  pétioles  velus,  avec  des  taches 
violettes;  point  de  stipules.  Les  fleurs  sont  disposées  presque 
en  une  panicule  terminale,  très-lâche,  dont  chaque  division 
est  accompagnée  d'une  petite  feuille  pétiolée;  les  pédoncules 
sont  velus  ,  de  couleur  purpurine  ;  les  divisions  du  calice  ve- 
lues, lancéolées,  aiguës;  la  corolle,  à  peine  plus  longue  que 
le  calice,  a  les  pétales  entiers  ou  médiocrement  échancrés; 
}es  huit  capsules  monospermes,  à  deux  pointes,  sont  renfer- 


SID  9» 

mées  dans  le  calice.  Cette  plante  a  été  découverte  au  Pérou 
par  Dombey.  On  la  cultive  au  Jardin  du  Roi. 

SiPA  DES  Canaries  :  Sida  canariensis,  Willd. ,  Spec.;Sida 
alla,  Diss. ,  i  ,  tab.  5  ,  fig.  8,  vulgairement  Thé  des  Canaries. 
Petit  arbuste  à  tige  glabre,  cylindrique  et  rameuse;  les  ra- 
meaux de  couleur  cendrée  ;  les  feuilles  sont  alternes,  presque 
sessiles ,  ovales,  oblongues,  un  peu  obtuses;  les  supérieures 
plus  étroites,  linéaires,  lancéolées,  aiguës,  dentées  en  scie, 
vertes  et  glabres  en  dessus,  blanchâtres,  douces  et  un  peu 
pubescentes  en  dessous,  longues  d'un  pouce  et  plus;  les  pé- 
tioles très-courts,  avec  deux  petites  bractées sétacées.  Les  fleuri 
sont  solitaires ,  axillaires  ,  portées  par  de  longs  pédoncules 
simples,  filiformes,  géniculés.  Le  calice  est  glabre,  ver- 
dàtre,  anguleux,  à  divisions  planes,  un  peu  élargies,  pres- 
que rhomboïdales,  aiguës;  la  corolle  blanche,  un  peu  plus 
longue  que  le  calice;  l'ovaire  globuleux,  à  neuf  ou  dix  sil- 
lons; les  stigmates  sont  de  couleur  purpurine;  les  neuf  ou 
dix  capsules  brunes,  anguleuses,  monospermes,  terminées 
par  deux  pointes.  Cette  plante  croît  dans  les  îles  Canaries. 

Quelques  habitans  des  îles  Canaries  substituent  au  thé  les 
feuilles  de  ce  sida,  qu'ils  appellent  thé  des  Canaries  :  elles  pas- 
sent pour  sudorifiques,  d'une  saveur  un  peu  amére,  assez  agréa- 
ble. On  enlève  ces  feuilles  des  tiges  avec  précaution  ,  et  on 
les  met  sécher  dans  un  lieu  sec  ,  à  Tabri  du  soleil.  Pour  juger 
si  elles  ont  perdu  toute  leur  humidité .  on  les  couvre  d'un 
papier,  et  l'on  passe  dessus  des  lames  de  fer  chaud.  Dès  que 
le  papier  ne  prend  plus  d'humidité,  ces  feuilles  sent  ren- 
fermées dans  des  vases  bien  propres,  sans  odeur,  pour  s'en 
servir  au  besoin. 

Sida  rhombqïdal;  Sida  rhomhifolia ,  Linn.,  Spec,  Cavan., 
Diss.,  1  ,  tab.  3,  fig.  12.  Ses  tiges  sont  ligneuses,  les  rameaux 
grêles  et  souples,  d'un  brun  rougeâtre;  ses  feuilles  ovales- 
lancéolées,  entières,  rétrécies  en  coin  à  leur  base,  ovales- 
lancéolées,  rhomboïdales,  molles,  vertes  en  dessus,  blan- 
châtres et  un  peu  glauques  en  dessous,  à  peine  pétiolées. 
les  stipules  droites,  subulécs.  Les  fleurs  sont  petites,  d'un 
jaune  pâle,  solitaires,  axillaires,  soutenues  par  de  longs  pé- 
doncules uniflores  ;  les  neuf  capsules  terminées  par  deux 
pointes.  Cette  plante  croît  dans  les  deux  Indes. 


92  SID 

**^  Trente  capsules  environ. 

Sida  en  épi  ;  Sida  spicala,  Cavanilles,  Disserl.,  i  ,  fab.  8, 
fig.  1;  Burm.  ,  Amer,,  {;ib.  2,  fig.  1.  Arbrisseau  chargé  de 
rameaux  irès-longs,  épais,  nombreux,  redressés.  Les  feuilles 
sont  ovales,  un  peu  alongées,  un  peu  en  cœur,  aiguës, 
dentées,  d'un  vert  blanchâtre  ,  un  peu  velues  ;  les  dentelures 
courtes,  distantes.  Les  fleurs  sont  alternes,  presque  en  épi 
terminal;  les  inférieures  axillaires,  les  autres  nues;  les  pé- 
doncules géniculés,  plus  longs  que  les  pétioles;  le  calice 
est  glabre,  à  découpures  ovales,  aiguës;  la  corolle  jaune, 
étalée,  assez  grande,  à  pétales  élargis  à  leur  partie  supé- 
rieure et  crént'lés.  Le  fruit  blanchâtre,  globuleux,  beaucoup 
plus  grand  que  le  calice,  est  composé  d'un  grand  nombre  de 
capsules  monospermes  ,  contenant  des  semences  noirâtres. 
Cette  plante  croit  a  File  de  Saint-Domingue. 

Sida  des  fois  :  Sida  sjlvatica,  Cavan.,  Diss.,  5,  tab.  ]53, 
lig.  2;  Lanik.  ,  III.  gen. ,  tab.  678,  fig.  t.  Arbrisseau  d'en- 
viron dix  pieds,  dont  la  tige  est  très-rameuse,  à  rameaux  pu- 
bescens,  garnis  de  feuilles  alternes,  pétiolées,  fort  amples, 
ovales,  en  cœur,  tomenfeuses,  dentées,  longuementacuminées; 
Jes  pétioles  sont  très-longs;  les  stipules  lancéolées.  Les  fleurs 
sont  axillaires,  géminées;  les  pédoncules  fort  longs,  uniflores, 
géniculés;  le  calice  est  oblong,  à  cinq  angles,  à  cinq  larges 
divisions  acuminées;  la  corolle  fort  grande,  d'un  jaune  de 
soufre  ;  l'ovaire  tomenteux.  Le  fruit  est  renfermé  dans  le 
calice,  tomenteux,  globuleux,  ombiliqué,  composé  de  trente 
ou  trente-six  capsules  monospermes,  mutiques.  Cette  plante 
croît  dans  les  forêts,  sur  les  bords  du  fleuve  Maragnon  au 
Pérou. 

§.   2.   Capsules  à  trois  semences. 
■•■  Cinq  capsules. 

Sida  triangulaire  :  Sida  triquetra  ,  Linn.  ,  Spec,  Cavan., 
Diss.,  1,  tab.  1;  Gaertn.,  DefrucL.,  tab.  i34,  fig.  5.  Cette 
espèce  a  des  tiges  ligneuses,  hautes  de  trois  ou  quatre  pieds, 
chargée  de  rameaux  à  trois  angles,  piunis  d'un  sillon  sur 
chaque  face.  Les  feuilles  sont  longuement  pétiolées,  en  cœur, 
ovales,  acuminées,  molles,   blanchâtres,  un  peu  glauques,' 


siu  95 

Les  fleurs  sont  petites,  solitaires,  à  longs  pédoncules;  les  di- 
visions du  calice  étalées,  aiguës;  la  corolle  est  jaune,  souvent 
purpurine  à  sa  base  ;  l'ovaire  prismatique  ,  à  cinq  faces;  le 
fruit  beaucoup  plus  grand  que  le  calice,  pentagone,  com- 
posé de  cinq  capsules  glabres,  muliques,  à  trois  semences. 
Cette  plante  croit  à  l'Ile  de  Saint-Domingue.  On  la  cultive 
au  Jardin  du  Roi. 

Sida  ÉTOité  :  Sida  stellata,  Cavan. ,  Diss. ,  ï,  tab.  5,  fig.  4; 
Sida  nudiflora,  l'Hérit.,  Stirp.,  1  ,  tab.  Sg  bis;  Burm.,  Amer., 
2,  Icon. ,  3  ;  Sida  periplocifolia ,  var.  je,  Linn.  Ses  tiges  sont 
ligneuses,  cylindriques,  tomenteuses,  hautes  d'environ  quatre 
pieds,  divisées  en  rameaux  élancés,  nombreux,  paniculés. 
Les  feuilles  sont  alternes,  longuement  pétiolées,  molles,  blan- 
châtres ,  particulièrement  en  dessous  ,  douces  au  toucher  , 
pubescentes,  ovales,  arrondies,  échancrées  en  cœur,  acumi- 
nées,  médiocrement  dentées;  les  supérieures  quelquefois  à 
trois  lobes  ;  les  stipules  linéaires  ,  aiguës.  Les  fleurs  forment  une 
longue  panicule  très- lâche,  tomenteuse;  les  pédoncules  sont 
velus,  géuiculés;  les  divisions  du  calice  aiguës;  la  corolle, 
d'un  jaune  pâle ,  a  les  pétales  ouverts  en  étoile,  assez  grands, 
entiers,  un  peu  arrondis.  Le  fruit  est  presque  rond,  plus 
grand  que  le  calice  ,  de  forme  pentagone  ,  ouvert  en  étoile 
au  sommet,  composé  de  cinq  ou  sept  capsules  obtuses  ,  à  trois 
semences  noirâtres.  Cette  plante  croit  à  Saint-Domingue, 
dans  les  prés  secs;  on  la  cultive  au  Jardin  du  Roi,  ainsi  que 
le  sida  periplocifolia ,  qui  en  est  très-rapproché. 

^■*  Six  capsules. 
Sida  rameox;  Sida  ramosa,  Cavan. ,  Diss.,  1  ,  tab.  6  ,  fig.  1. 
Cette  plante  est,  sur  toutes  ses  parties,  couverte  de  poils  mous 
et  doux  au  toucher.  Ses  tiges  sont  droites,  cylindriques,  ra- 
meuses; les  feuilles  alternes,  pétiolées,  ovales,  en  cœur,  ai- 
guës, presque  glabres,  profondément  dentées  en  scie;  les 
dents  très -inégales;  les  stipules  linéaires.  Les  fleurs  sont  dis- 
posées en  grappes  simples  ,  axillaires;  les  pédoncules  alternes, 
uniflores,  géniculés,  munis  à  leur  base  d'une  petite  bractée 
assez  semblable  aux  stipules.  Le  calice  se  divise  en  cinq  dé- 
coupures acuminées.  Le  fruit,  plus  grand  que  le  calice,  con- 
tient six  capsules  terminées  par  deux  pointes;  trois  semences 


94  SID 

aont  dans  chaque  capsule.  Cette  plante  a  été  découverte  a« 
Sénégal  par  Adanson. 

***  Capsules  de  sept  à  onze. 

Sida  en  ombelle  :  Sida  umbellata ,  Linn. ,  Spec;  Cav.  ,  Diss.  f 
1  ,  tab.  6,  lig.  3  ,  et  Diss.,  5 ,  tab.  129,  fig.  2  ;  Jacq. ,  Hort. , 
56.  Grande  et  belle  espèce,  dont  la  tige  est  cylindrique,  ver- 
dâtre  ,  un  peu  rameuse  ,  haute  de  deux  pieds  et  plus.  Les 
feuilles  sont  alternes,  en  cœur ,  presque  anguleuses,  un  peu 
arrondies,  aiguës,  un  peu  tomenteuses  et  douces  au  toucher, 
dentées,  aiguës,  assez  semblables  à  celles  du  tilleul.  Les  pé- 
tioles longs  d'un  pouce  ,  couverts ,  ainsi  que  les  nervures  , 
de  poils  dislans.  Les  pédoncules  soutiennent  à  leur  sommet 
plusieurs  fleurs  pédicellées,  presque  en  ombelle;  la  corolle 
est  jaune,  d'une  grandeur  médiocre;  l'ovaire  arrondi,  sur- 
monté d'environ  neuf  styles;  les  stigmates  sont  globuleux.  Le 
fruit,  fort  petit,  renfermé  dans  le  calice,  contient  six  à  onze 
capsules  à  deux  pointes  ;  trois  semences  sont  dans  chaque  cap- 
sule. Cette  plante  croit  dans  l'Amérique  méridionale. 

****  Plus  de  dix  capsules. 

SiOA  DE  l'île  Maurice:  Sida  mauritiana,  l'Hérit. ,  Stirp.  nov., 
j  ,  tab.  62  ;  Jacq. ,  Icon.  rar.  ,  1  ,  tab.  iSy  ;  Sida  planiflora, 
Lamk. ,  Enc;  Cavan.  ,  Diss.  bot.,  1,  tab.  7,  fig.  4,  et  Diss., 
5,  tab.  i35,  fig.  1.  Cette  plante  a  une  tige  pubescente,  ra- 
meuse vers  son  sommet,  haute  d'environ  trois  pieds.  Les 
feuilles  sont  en  cœur,  acuminées ,  dentées,  presque  angu- 
leuses,  très-molles  ,  blanchâtres  en  dessous,  larges,  d'environ 
quatre  pouces;  les  pétioles  de  même  longueur;  les  stipules 
lancéolées.  Les  fleurs  sont  jaunes,  grandes,  solitaires ,  axil- 
laires;  les  pédoncules  géniculés;  la  corolle  est  plane;  l'ovaire 
globuleux  et  velu;  le  fruit  hémisphérique,  plus  grand  que 
le  calice,  composé  d'environ  vingt-neuf  capsules  surmontées 
d'une  pointe  subulée  ,  velue  ;  trois  semences.  Cette  plante 
croit  à  risle- de -France.  On  la  cultive  au  Jardin  du  Roi. 

Sida  abut[lon  :  Sida  ahutilon ,  Linn.  ;  Cavan.,  Diss.,  p.  34; 
Gaertn.,  De  fruct. ,  tab.  i35;  Camer. ,  Epit.  ,  668.  Toute  la 
plante  est  couverte  d'un  duvet  fin,  un  peu  grisâtre,  très-mou. 
Sa  tige  est  ferme,  verdâtre,  haute  de  trois  à  cinq  pieds;  gar- 


SID  9& 

hie  de  feuilles  grandes,  en  cœur,  arrondies,  molles,  pendantes, 
crénelées,  acuminées,  d'un  vert  clair;  à  pétioles  de  la  lon- 
gueur des  feuilles.  Les  pédoncules  sont  solitaires,  axillaires, 
plus  courts  que  les  pétioles,  chargés  d'une  seule  fleur  jaunei 
le  calice  est  anguleux  ,  presque  aussi  long  que  la  corolle.  Les 
capsules  sont  au  nombre  de  quinze,  velues,  noirâtres,  tron- 
quées, surmontées  de  deux  pointes;  trois  semences  sont  renfer- 
mées dans  chaque  capsule.  Cette  plante,  originaire  des  Indes, 
est  depuis  long-temps  cultivée  dans  les  jardins  ;  elle  est  même 
aujourd'hui  naturalisée  dans  quelques  contrées  de  l'Europe, 
telles  que  dans  le  Piémont. 

Sida  VELOUTÉ;  Sida  mollisiima,  Cavan.,  Diss. ,  2,  tab.  14, 
fig.  1.  Les  tiges  sont  tomenteuses,  cylindriques,  très- rameuses, 
hautes  de  quatre  ou  cinq  pieds  et  plus.  Les  feuilles  sont  am- 
ples ,  un  peu  arrondies,  échancrées  en  cœur,  acuminées, 
dentées  à  leur  contour,  très-molles,  fort  minces,  pubescenlcs; 
les  deux  lobes  delà  base  très- rapprochées  ;  les  stipules  alon- 
gées,  capillaires,  velues,  très-caduques:  les  pétioles  très-longs; 
les  fleurs  sont  solitaires,  axillaires  ;  les  pédoncules  droits, 
géniculés,  plus  courts  que  les  pétioles,  longs  d'un  pouce  et 
plus.  Le  calice  est  à  cinq  angles  saillans,  comprimés;  la  co- 
rolle d'un  jaune  de  soufre,  très-ouverte,  à  pétales  en  cœur 
renversé,  à  peine  plus  longs  que  le  calice;  l'ovaire  cannelé, 
globuleux,  surmonté  de  onze  styles  et  autant  de  stigmates  en 
tête.  Le  fruit  est  un  peu  plus  grand  que  le  calice,  ovale  ,  tron- 
qué, rétréci  et  ombiliqué  à  son  sommet,  composé  de  onze  cap- 
sules velues,  à  deux  pointes;  trois  semences  sont  dans  chaque 
capsule.  Cette  plante  croit  dans  les  forêts,  au  Pérou,  le  long 
du  fleuve  Maragnon.  On  la  cultive  au  Jardin  du  Roi. 

Sida  géant;  Sida  gigantea,  Jacq. ,  Hort.  Schanhr,  2  ,  tab.  i4>« 
Arbre  qui  s'élève  à  la  hauteur  de  vingt  pieds,  sur  un  tronc 
épais,  cylindrique,  garni  de  rameaux  tomenteux,  effilés  et 
blanchâtres.  Les  feuilles  sont  alternes  ,  blanchâtres  et  tomen- 
teuses ,  molles,  très- amples,  en  cœur,  un  peu  arrondies, 
ridées  en  dessus,  crénelées  et  dentées,  quelquefois  entières, 
plus  souvent  terminées  par  trois  angles  acuminés;  les  pétioles 
hispides,  plus  longs  que  les  feuilles;  les  stipules  petites,  li- 
néaires, lancéolées,  aiguës.  Les  fleurs  sont  solitaires,  axil- 
laires; les  pédoncules  courts,  épais,  tomenteux;  le  calice  à 


96  SID 

cinq  divisions  profondes,  ovales,  aiguës;  les  pétales  sont  striés, 
arrondis,  très-obtus,  de  la  longueur  du  calice;  les  anthères 
d'un  jaune  pâle:  le  style  est  filiforme,  à  dix  découpures  conni- 
ventcs  à.  leur  base;  les  stigmates  sont  obtus  et  verdàtres.  Les 
capsules  sont  au  nombre  de  dix  ou  douze,  brunes,  velues, 
acuminécs  ,  disposées  en  rond,  planes  en  dessus,  contenant 
plusieurs  semences  brunes,  comprimées,  réniformes.  Cette 
plante  croit  dans  l'Amérique  méridionale,  aux  environs  de 
Caracas.  On  la  cultive  au  Jardin  du  Rui.  (Poir.) 

SIDAGORIE.  (  Bot.)  Le  sida  retusa  est  ainsi  nommé  à  Java, 
selon  M.  Blume.   Le  sandu-goric-lalakie  est  le  sida  acuta.  (J.  ) 

SIDAPOU.  {Bot.)  Voyez  Puspajano.  (J.) 

SIDAWAYA.  {Bot.)  Nom  javanois  du  laurose  ou  laurier 
rose,  neriuni  oleander ,  suivant  Burmann.  (  J.  ) 

SIDDERVIS.  {Ichthjol.)  Nom  hollandois  de  languille  élec- 
trique. Voyez  GyjiNONOTE.  (  H.  C.  ) 

SIDE-KOBUSI,  KOBUS.  {Bot.)  Noms  japonois  du  mr7g7io/ja 
glauca,  cités  par  Kœmpfer.  (J.) 

SIDEN-SWANTZ.  {Omitlu)  C'est,  en  suédois ,  le  jaseur , 
ampelis  garrulus,  Linn.  ,  et  homhycivora,  Temm.  (Ch.D.) 

SIDERITE.  {Min.)  On  a  donné  ce  nom  au  Lazduthe,  en 
le  considérant  comme  coloré  par  un  phosphate  de  fer.  On 
l'a  aussi  donné  à  une  variété  bleue  de  Olarz  hyalin,  qu'on 
a  comparé  au  saphir  ou  plutôt  à  la  Dichroïte.  Voyez  ces  mots. 
(B.) 

SIDERITIS.  (fîo/.)  Voyez  Crapaldine.  (L.D.) 

SIDÉRO-CALCITE.  {Min.)  C'est  un  des  noms  qu'on  a 
voulu  donner  à  la  dolomie  ou  carbonate  de  magnésie  <^t  de 
chaux,  lorsque  d'ailleurs  il  renferme  du  fer.  On  voit  qu'on 
a  voulu  rendre  ce  nom  significatif  et  qu'on  a  fait  un  nom 
trop  long,  qui  est  cependant  loin  de  dire  tout  ce  qu'on  a 
prétendu  lui  faire  signifier;  car  ,  pour  désigner  complètement 
cette  variété  dans  l'état  actuel  des  connoissances  que  nous 
avons  sur  sa  composition,  il  faudroit  dire  chaux  et  magnésie 
carhonatées  ferro  -  manganésiftres.  (  B.  ) 

'  SIDÉRO-CLEPTE.  {Mm.)  De  Saussure  a  donné  ce  nom  à 
un  minéral  d'un  vert  jaunâtre,  d'un  éclat  gras,  d'une  consis- 
tance argileuse,  infusible  au  feu  du  chalumeau,  mais  y  pre- 
nant unC' couleur  de  noir-foncé,  très-brillarit.  Ce  minéral  a 


SID  97 

été  observé  par  de  Saussure  dans  la  cavité  des  laves  du  Bris- 
gau.  On  le  considère  comme  un  péridot  olivine  altéré.  (B.) 

SIDÉROCRISTE.  (Min.)  J'ai  rendu  par  cette  expression, 
dérivée  du  grec,  le  nom  d'Eisenglimmerschiefer ,  que  M.  Esch; 
wege  a  donné  à  une  roche  composée  essentiellement  de  fer 
oligiste  et  de  quarz.  Voyez  la  description  de  cette  roche  dans 
le  tableau  des  Roches,  tom.XLVl,  pag.  83.  (B.  ) 

SlDERODENDRUM.(Bo^)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  monopétaléts ,  régulières,  de  la  famille 
des  rubiacées,  de  la  létrandiie  tiionugynie  de  Linnaeus  ,  offrant 
pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  à  quatre  dents;  une  co- 
rolle monopétale,  en  soucoupe;  quatre  étamines;  un  ovaire 
inférieur;  un  style;  une  baie  à  deux  coques,  à  deux  loges 
monospermes. 

SiDERODENDRLM  A  TROIS  FLEURS  :  Siderodendrum  triflorum , 
Willd. ,  Spec,  1  ,  pag.  6i2;  Vahl ,  EcL ,  i  ,  pag.  lo;  Gaertn., 
Carp.,  suppl. ,  tab.  igy  ;  Sideroxjdoides  ferreum  ,  Jacq.  ,  Amer., 
39,  tab.  17G,  fig.  9;  Vluken. ,  Almag. ,  tab.  224,  Jig.  2.  Arbre 
dont  le  tronc  est  très-élevé,  chargé  d'un  grand  nombre  de 
branches  et  de  rameaux,  garnis  de  feuilles  opposées,  pétio- 
lées  ,  ovales -lancéolées  ,  glabres,  luisantes,  aiguës,  très  -  en- 
tières. Les  fleurs  sont  axillaires;  les  pédoncules  très-courts, 
chargés  de  deux  ou  trois  fleurs.  Cette  plante  croît  sur  les 
montagnes  boisées  à  la  Martinique  et  au  Mont-Ferrat.  (Poir.) 

SIDÉROLINE  ou  SIDÉROLITE.  (Foss.)  Dans  la  première 
édition  du  Système  des  animaux  sans  vertèbres,  M.  de  La- 
marck  présenta  comme  un  polypier  le  corps  auquel  ce  der- 
nier nom  générique  fut  donné.  Depuis,  et  peut-être  sur  nos 
observations,  ce  savant  a  reconnu  que  c'est  une  coquille  mul- 
tiloculaire  ,  discoïde,  à  tours  contigus  non  apparens  en  de- 
hors, à  disque  convexe  des  deux  côtés;  la  circonférence  bor- 
dée de  lobes  quelquefois  inégaux  et  en  rayons;  à  cloisons 
transverses  imperforées  et  à  ouverture  distincte  ,  sublaté- 
rale. 

Nous  pensons  que  les  cloisons  sont  trop  peu  apparentes 
pour  qu'on  puisse  affirmer  qu'elles  sont  ou  non  imperforées, 
et  que,  quant  à  l'ouverture,  nous  n'avons  jamais  pu  l'aper- 
cevoir, quoique  nous  ayons  observé  un  grand  nombre  de 
ces  coquilles.  Il  est  extrêmement  probable  que,  comme  les 
40 .  7 


98  SID 

numismales,  elles  ont  été  contenues  en  entier  dans  le  corps 
des  animaux  qui  les  ont  formés. 

Jusqu'à  présent  ce  n'est  que  dans  la  couche  craieuse  de  la 
montagne  de  Saint -Pierre  de  Maëstricht  que  ces  petites  co- 
quilles, dont  on  ne  connoit  que  deux  espèces  à  l'état  fossile, 
ont  été  trouvées. 

SiDÉROLiNE  CAtCYïRAPOÏDE  :  SideroUiia  calcytrapoiàes;  Sidero- 
lites  caLcytrapoides,  Lamk. ,  Anim.  sans  vert. ,  tom.  7  ,  p.  624  ; 
Knorr,  Pétrif.,  vol.  3,  Suppl.,  fig.  9  — i6;Denys  deMontf.. 
Conch.  syst. ,  genre  35,  pag.  i5o;  Faujas,  Montagne  de  Saint- 
Pierre  de  Maëstricht,  p.  i54,  tab.  04,  lig.  7  —  12  ;  NauLilus 
papillosus,  Fichtel,  t.  14,  fig.  D,  E,  F,  G,  H,  I,  et  t.  i5; 
Encycl. ,  pi.  470,  fig.  4;  Atlas  de  ce  Diction.,  pi.  foss.  Petite 
coquille  subpapilleuse  ,  étoilée.  à  rayons  saillans,  quelquefois 
inégaux,  dont  le  nombre  varie  depuis  quatre  jusqu'à  sept,  à 
disque  granuleux.  Diamètre  du  disque,  une  ligne  environ. 

SiDiJROi-iXE  LISSE  ;  SideroUna  lœvigata ,  Dorb.  ,  Tableau  mé- 
thodique de  la  classe  des  céphalopodes,  png.  i5i.  Elie  diffère 
de  l'espèce  ci-dessus,  en  ce  qu'elle  n'est  pas  granuleuse.  Elle 
pourroit  avoir  beaucoup  de  rapports  avec  celle  que  nous 
avons  trouvée,  à  l'état  vivant,  dans  des  pieds  de  gorgone 
dont  je  ne  connois  pas  la  patrie.  Fossile  de  Maëstricht.  (D.  F.) 

SIDÉROLIÏE.  (Fo55.)  Voyez  Sidéroline.  (D.  F.) 

SIDÉROSCHISOLITHE.  {Min.)  Silicate  de  fer  et  d'alu- 
mine aquilere,  décrit  par  M.  Wernekinck.  Il  cristallise  en 
rhomboïdes  divisibles  perpendiculairement  à  Taxe;  le  clivage 
en  travers  est  très- net. 

Il  est  plus  dur  que  le  gypse  et  moins  que  le  calcaire,-  sa 
poussière  est  d'un  verdàlre  foncé;  sa  pesanteur  spécifique  est 
de  3  environ.  Il  se  fond  au  chalumeau  en  un  globule  noir 
magnétique;  sa  poussière  est  dissoluble  dans  l'acide  muria- 
tique.  Il  est  composé,  d'après  l'analyse  t'alite  par  M.  Werne- 
kinck ,  de  silice  i6,3  —  d'oxide  de  fer  noir  75,5  —  d'alu- 
mine 4,1  —  et  d'eau  7,3.  Total  io3,v!. 

Ce  minéral  s'est  trouvé  à  Conghonas  do  Campo  au  Brésil, 
dans  les  fissures  d'une  pyrite  altérée  en  brun  et  avec  le  fer 
carbonate  spathique. 

On  croit  que  cette  espèce  a  beaucoup  d'analogie  avec  celle 
qui  a  été  nommée  cronstedtite.  (B.) 


SID  99 

3IDER0XYL0IDES.  {Bot.)  Ce  genre  de  Jacquin  est  main- 
tenant le  siderodendrum  de  Schreber  dans  la  famille  des  ru- 
biacées.   (J.) 

SIDÉROXYLON.  (  Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  monopétalées,  de  la  famille  des  sapotées, 
de  la  pentandrie  monogynie  de  Linnœus,  offrarit  pour  carac- 
tère essentiel  .-  Un  calice  fort  petit,  persistant,  à  cinq  divi- 
sions; une  corolle  courte,  en  roue,  à  cinq  divisions  pro- 
fondes, souvent  alterneâ  avec  autant  de  petites  écailles  den- 
tées; cinq  étamines  insérées  sur  le  tube  de  la  corolle;  un 
ovaire  supérieur;  le  style  court;  le  stigmate  simple.  Le  fruit 
est  une  bciie  quelquefois  drupacée,  à  cinq  semences. 

Les  bumelia,  très-voisins  de  ce  genre,  en  diffèrent  par  leur 
fruit,  qui  est  un  drupe  monosperme.  Ces  deux  genres  sont 
à  peine  distincts,  surtout  s'il  arrive  que  plusieurs  semences 
avortent  dans  les  sideroxjlon.  On  a  encore  établi  le  genre 
ScLÉROxvLON  pouT  quclques  espèces  de  ce  genre. 

SiDÉiioxYLON  inerme:  Sidevoxyloii incrme ,  Linn. ,  Dill.,  Elth.  ^ 
557  ,  tab.  265  ,  fig.344;  SideroTflon  atro-virens  ,  Lamk.,  Enc,  1, 
page  245  ;  m.  gen.,  tab.  120,  fig.  1  ;  Burm. ,  Afr.,  tab.  84, 
fîg.  2.  Arbrisseau  tortueux,  peu  régulier  dans  sa  forme.  Sa 
tige  est  couverte  d'une  écorce  épaisse ,  crevassée ,  presque 
subéreuse,  noirâtre  ou  dun  gris  très-brun;  les  rameaux  sont 
courts,  diffus,  tortueux,  garnis  vers  leur  sommet  de  feuilles 
médiocrement  pétiolées ,  dures,  coriaces,  épaisses,  ovales, 
obtuses,  lisses,  d'un  vert  noirâtre  en  dessus,  traversées  par 
une  nervure  blanche  et  finement  veinées  en  dessous,  longues 
d'environ  deux  pouces,  larges  d'un  pouce  et  plus;  elles  ren- 
dent un  suc  laiteux  lorsqu'on  les  coupe.  Les  fleurs  sont  blan- 
châtres, fort  petites,  portées  chacune  sur  un  pédoncule  court, 
réunies  trois  à  six  par  petits  faisceaux  dans  les  aisselles  des 
feuilles.  Les  divisions  du  calice  sont  ovales,  concaves,  un 
peu  arrondies.  La  corolle  est  divisée  en  cinq  parties  alternes 
avec  autant  d'écaillés  oblongues;  l'ovaire  muni  a  sa  base  d'une 
petite  frange.  Cette  plante  croît  dans  l'Amérique  méridio- 
nale. 

SiDi^R07<YL0N  A  FEUiJxEs  DE  LAURIER  :  Sidtroxjlon  laurifoUuni , 
Lamk.,  Enc.  ;  Sideroxylon  melanophleum ,  "Willd.,  Spec;  Com- 
mcL  ,  Hort.,  1  ,  tab.  100  ;  Jacq.,  Hort.,  tab.  71  ;  Burm. ,  Ajr., 


^oo  SID 

tab.  92  ,  Ijg.  -2,  vulgairement  le  Bois  bianc.  Cet  arbre  s'élève 
à  la  hauteur  de  vingt  pieds  et  plus.  Son  écorce  est  d'un  brun 
noirâtre;  son  bois  dur  et  blanc;  ses  rameaux  longs,  flexibles, 
menus,  peu  ouverts,  cliargés  vers  le  sommet  de  feuilles  al- 
ternes, éparses,  lancéolées,  très-entières,  aiguës  à  leurs  deux 
extrémités,  lis*ses,  ondulées  :les  plus  grandes  longues  de  quatre 
ou  cinq  pouces,  sur  un  pouce  et  demi  de  large;  les  pétioles 
très-courls.  Les  fleurs  sont  petites,  de  couleur  blanche;  elles 
sont  rouges  avant  leur  épanouissement,  ainsi  que  les  pédon- 
cules, les  jeunes  pousses  et  même  les  jeunes  feuilles.  Ces  fleurs 
naissent  par  petits  faisceaux,  six  à  neuf  ensemble,  dans  l'ais- 
selle des  feuilles:  les  pédoncules  sont  très-courts,  cylindri- 
ques; le  calice  est  blanchâtre;  les  divisions  de  la  corolle  sont 
ovales,  piquetées  de  rose,  ouvertes  en  étoile,  sans  écailles; 
les  anthères  droites,  sagittées,  point  saillantes;  l'ovaire  est 
globuleux;  le  style  très-court;  le  stigmate  épais;  il  en  résulte 
de  petites  baies  d'un  vert  noirâtre  ,  selon  Burman.  Cette 
plante  croit  à  l'Islc-de-France  et  dans  celle  de  Madagascar. 

SiDBROXYLON  A  FEUILLES  DE  SAULE  :  SideroxfloTi  Ijcioides  ,  Linn. , 
Duham.,  Arbr. ,  2,  tab.  68;  vulgairement  Bois  laiteux  du 
MississiPi.  Arbrisseau  de  huit  ou  douze  pieds,  épineux,  très- 
rameux,  qui  répand  un  suc  laiteux  lorsqu'on  coupe  ses  jeunes 
branches.  Son  écorce  est  d'un  gris  brun ,  légèrement  crevas- 
sée; celle  de  ses  rameaux  est  lisse,  d'un  gris  roussàtre  ,  parse- 
mée de  petits  points  blancs  ;  les  jeunes  pousses  sont  verdàtres, 
un  peu  velues;  les  épines  droites,  éparses;  les  feuilles  sont 
minces,  lancéolées,  d'un  vert  clair,  glabres,  pubesçentes  en 
dessous  dans  leur  jeunesse,  oblongues,  aiguës  à  leurs  deux  ex- 
trémités. Les  fleurs  sont  fort  petites,  de  couleur  herbacée, 
réunies  par  petits  faisceaux  de  douze  à  vingt  dans  les  aisselles 
des  feuilles;  la  corolle  est  un  peu  plus  longue  que  le  calice, 
et  chacune  de  ses  divisions  porte  à  sa  base  deux  petites  dé- 
coupures qui  se  rabattent  vers  le  pistil  ;  les  étamines  forment 
une  saillie  médiocre  hors  de  la  fleur;  l'ovaire  se  convertit 
en  une  petite  baie  en  forme  de  poire  ,  entourée  à  sa  base  par 
le  calice.  Cette  plante  croit  à  la  Louisiane  et  dans  l'Amérique 
septentrionale. 

SiDÉROXVLON  A  DIX  ÉTAMINES  ;  Sideroxylon  decandrum ,  Linn., 
Mant.,  48,  Cette  espèce  a  des  rameaux  grisâtres,  munis  d'é- 


SID  loi 

pines  axillaires  et  solitaires.  Ses  feuilles  sont  alternes  ,  ellipti- 
ques, non  persistantes;  les  pédancules  sont  nombreux,  axil- 
laires, uniilorcs,  un  peu  plus  longs  que  les  pétioles;  chaque 
Heur  est  pourvue  d'un  calice  obtus,  à  cinq  divisions;  la  co- 
rolle est  en  entonnoir,  partagée  en  cinq  découpures  concaves, 
peu  ouvertes,  avec  cinq  petites  écailles  dentées,  insérées  à 
la  base  des  divisions  de  la  corolle,  renfermant  dix  étamines 
à  anthères  sagittées;  l'ovaire  est  globuleux,  surmonté  d'un 
style  fort  menu  :  il  se  convertit  en  une  baie  noire,  sphérique, 
divisée  en  trois  ou  cinq  loges,  qui  la  plupart  avortent.  Cette 
plante  croit  dans  l'Amérique  septentrionale. 

SiDÉKOXYLON  MASTIC  :  Sideroxjlon  mastichodendrum ,  Jacq. , 
Coll.,  2,  tab.  17,  fig.  5;  Lamk. ,  lll.gen.,  lab.  120,  fig.  2; 
Catesb. ,  Carol.  ,  2,  tab.  76;  Bumelia  salicifolia  ?  ;  Swartz, 
Flor.  Cet  arbre  s'élève  à  la  hauteur  de  cinquante  pieds.  Ses 
rameaux  sont  souples,  alongés ,  glabres,  dépourvus  d'épines, 
de  couleur  cendrée  ,  garnis  de  feuilles  à  longs  pétioles,  éparses, 
coriaces,  persistantes,  assez  larges,  lancéolées,  un  peu  aiguës, 
souvent  obtuses,  glabres  et  luisantes  en  dessus,  plus  pâles  en 
dessous;  les  pétioles  grêles,  presque  filiformes,  longs  d'un 
ou  deux  pouces  et  plus.  Les  fleurs  sont  jaunâtres ,  réunies  par 
fascicules  axillaires.  Le  fruit  consiste  en  un  drupe  jaune, 
ovale,  obtus,  de  la  forme  d'une  olive.  Cette  plante  croit  à 
Saint-Domingue  et  aux  îles  Bahama. 

SiDBROXYLON  LANUGINEUX;  SideroxjloTi  lanuginosum  ,  Mich., 
Flor.  bor.  amer.,  1  ,  page  i23.  Cette  plante  a  des  raipeaux 
très-étalés,  pourvus  d'épines,  pubescens  dans  leur  jeunesse. 
Les  feuilles  sont  alternes,  pétiolées,  ovales-lancéolées,  très- 
entières  à  leurs  bords,  souvent  obtuses  au  sommet,  glabres 
à  leur  face  supérieure,  lanugineuses  en  dessous.  Les  fleurs 
sont  assez  nombreuses,  réunies  par  paquets  dans  l'aisselle  des 
feuilles,  soutenues  chacune  par  un  pédoncule  long  d'un  demi- 
pouce.  Cette  plante  croit  à  la  Caroline  ,  dans  la  Nouvelle- 
Géorgie,   aux  lieux  humides,  parmi  les  buissons.  (Poir.) 

SIDEROXYLUM.  {Bol.)   Voyez  Argan.  (Poir.) 

SIDION.  {Bot.)  Nom  grec  donné,  suivant  Mentzel  et  Adan- 
son  ,  au  malicoruim ,  qui  est  l'écorce  du  fruit  du  grenadier. 
(J.) 

SIDJAN,  Amphacanthus.  (  Ichthjol.)  D'après  un  mot  d'ari- 


SID 

gine  arabe,  M.  Cuvier  a  nommé  Sidjan  un  genre  de  poissons 
osseux  hoîobranches  ,  que  M.  Schneider  avoit  appelé  yimp/ia- 
canihus  ,  que  Forskal  et  ses  successeurs  avoicnt  confondu 
avec  lesScares,  et  que  l'on  peut  recouuoUre  aux  caractères 
suivans : 

Une  seule  nageoire  dorsale;  dents  sur  une  seule  rangée,  plaies, 
petites  .  courtes  ,  tranchantes  et  pointues  le  long  de  leur  tranchant; 
un  aiguillon  à  chaque  bord  des  catopes ,  qui  tiennent  d'ailleurs  en 
dedans  à  l'ahdomen;  corps  très-comprimé  ;  écailles  petites ,  comme 
chagrinées  ;  première  épine  de  la  nageoire  dorsale  couchée  , 
comme  chez  les  liches  ,  la  pointe  en  avant  ;  mâchoires  convexes , 
comme  dans  les  scares. 

Parmi  les  espèces  de  ce  genre   nous  citerons  : 

Le  Sidjan  ordinaire:  Amphacanthus  siganus  ,  N.  ;  Ampha- 
canthus  stellatus,  Sch.  ;  Scarus  siganus  ,  Forsk.  ;  Scarus  rivulatus, 
Gmel.  Denticules  des  mâchoires  filiformes  et  d'autant  plus 
courtes  qu'elles  sont  plus  éloignées  du  bout  du  museau  ;  teinte 
générale  d'un  bleu  céleste  ,  relevé  par  des  taches  noires  et  par 
des  raies  jaunes  longitudinales  et  ondulées  ;  nageoire  caudale 
fourchue. 

Ce  poisson  ,  qui  atteint  ,  selon  Forskal ,  la  taille  d'une 
aune,  habite  la  mer  Rouge,  où  il  paroit  vivre  de  zostères  et 
de  plantes  marines. 

Sa  chair  est  d'une  saveur  agréable  -,  les  blessures  des  ai- 
guillons  de  ses  nageoires  sont  dangereuses. 

Les  Arabes  pensent  qu'à  l'extérieur,  sa  graisse  a  la  vertu 
de  soulager  les  douleurs  arthritiques. 

Le  Sidjan  étoix-é  :  Amphacantlius  stellatus,  N.  ;  Scarus  stellatus, 
Forsk.  et  Gmel.;  Chœtodon  guttatus,  Bloch.  Ligne  latérale  non 
visible;  anus  caché  par  les  catopes;  un  grand  nombre  de 
taches  hexagonales  ou  de  petites  étoiles  blanches  ou  jaunes  , 
ou  d'un  beau  noir,  disséminées  sur  un  fond  noirâtre;  na- 
geoires pectorales  jaunâtres  ;  anale  et  dorsale  jaunes;  caudale 
rayée  d'or. 

Ce  poi  son  n'a  guère  que  huit  à  dix  pouces  de  longueur  ; 
sa  forme  est  ovale  et  la  nageoire  de  sa  queue  bilobée. 

Il  habite  les  mêmes  eaux  que  le  précédent ,  qui  paroit  être 
aussi  le  sparus  spinus  d'Osbeck  et  le  theutis  javus  de  Gmelin. 
(H.C.) 


SIE  io3 

SIDR.  (Bot.)  Voyez  Nabq.  (J.) 

SIDRICHIS.  (Bot.)  Voyez  Sendionor.  (J.) 

SIEG.  {Ichthyol.)  Nom  d'une  espèce  de  truite  que  l'on 
pêche  dans  les  rivières  de  la  Sibérie.  (H.  C.) 

SIEGE  A  CRAPAUD  ou  A  GRENOUILLE,  Ranarum  sedes, 
(Bot.)  Au  rapport  de  Valerius  Cordus  et  de  Slerbeeck,  rou 
donne  ces  noms  en  Saxe  à  des  champignons  roux  et  blancà 
qui,  en  Allemagne ,  sont  employés  dans  du  lait  pour  tuer  les 
mouches.  Ces  champignons  sont  tous  suspects  et  paroissent 
être  des  agaricus,  quoique  l'auteur  les  nomme  holets.  Notre 
champignon  ou  agaric  du  fumier  paroît  en  faire  partie.  (Lëm.) 

SIEGESBECKIA.  (Bot.)  Voyez  Sigesbeckie..  (  Lem.) 

SIEGLINGIA.  {Bot.)  Genre  de  graminées,  fait  par  M.  Bern- 
hardi,  reporté  par  les  uns  au  poa,  et  par  d'autres  au  triodia. 

(J.) 

SIELECOLORE.  (Ornith.)  Nom  espagnol  du  chardonneret, 
fringilla  carduelis ,  Linn.  ,  suivant  M.  Vieillot.  (  Ch.  D.  ) 

SIELUSSAR.  (  Ichthjol.  )  En  Sibérie  on  appelle  ainsi  les 
grosses  anguilles.  (H.  C.) 

SIEMPRE-ENXUTA.  {Bot.)  Voyez  Coroniixa  de  frayles. 
(J.) 

SIEMPRE  VI VA.  {Bot.)  Nom  espagnol  donné  dans  le  Chili 
au  genre  TripiiUon  de  la  Flore  du  Pérou ,  plante  herbacée 
de  la  classe  des  composées,  voisine  du  gundelia  et  des  cina- 
rocéphales.  Elle  est  ainsi  nommée  parce  que  ses  fleurs  con- 
servent leurs  couleurs,  soit  sur  la  plante  vivante,  soit  sur 
celle  qui  est  desséchée.  Son  infusion  est  employée  dans  le 
Chili  pour  calmer  les  ardeurs  d'urine  et  les  douleurs  né- 
phrétiques.  (J.) 

SIENIC.  {Bot.)  A  Java  on  nomme  ainsi,  selon  M.  Blume, 
son  cappœris  fatida,    qui  croît  près  de  Batavia.   (J.  ) 

SIÉNITE.  {Min.)  Voyez  Syénite.  (B.  ) 

SIENOSTAVEZ.  {Mamm.)  Ce  nom  est  celui  que  les  Russes 
du  Kolyvan  donnent  au  pika  ou  lagomys.  Il  signifie /aucJieur, 
et  provient  sans  doute  de  ce  que  cet  animal  fait  pendant 
l'été  de  grandes  provisions  d'herbes,  qu'il  met  en  tas  pour 
s'en  nourrir  pendant  l'hiver. 

Ce  lagomys  est  aussi  nommé  par  ces  mêmes  Russes  lamen- 
naja  koschka,  ce  qui  signifie  chat  de  rocher.  Enfin ,  les  habitans 


304  SIE 

des  rives  du  fleuve  Jenisseï  l'appellent  pistschuha  ou  siffleur. 
(Desm.) 

SIETBACK.  (Mamm.)  Selon  feu  de  Lacépéde,  ce  nom  est 
un  de  ceux  que  les  Norwégiens  donnent  à  la  baleine  franche. 
(Desm.) 

SIETE.  {Ornith.)  C'est  un  des  noms  grecs  de  la  huppe, 
vpupa  epops.  (Desm.) 

SIEUREL.  {Ichthjol.)  Un  des  anciens  noms  françois  du 
saurel  ou  maquereau  bâtard ,  caranx  trachurus.  Voyez  Ca- 
RANX.  (H.  C.) 

SIEVERSIA.  (Bot.)  Ce  genre  fait  par  Willdenow  est  la 
même  plante  qu'il  avoit  nommée  antérieurement  geum  ane- 
monoides ,  et  que  M.  De  CandoUe  nomme  encore  de  même. 
(J.) 

SIF.  {Ichihyol.)  Voyez  Sephen  et  Soephen.   (H.  C.) 

SIFFAGl.  (Bot.)  Suivant  M.  Thunberg  on  nomme  ainsi,  au 
Japon,  son  clieiidonium  japonicum.  (J.) 

SIFFLASSON.  (Ornith.)  Nom  donné,  eu  quelques  endroits, 
au  bécasseau,  à  cause  de  son  cri  aigu.  (Ch.  D.  ) 

SIFFLEUR.  (Mamm.)  Les  sapajous,  la  marmotte  monax 
et  le  pika  ont  souvent  reçu  ces  dénominations  dans  leur  pays 
natal.  (Desm.) 

SIFFLEUR.  (Ornilh.)  Un  des  noms  donnés  au  bouvreuil, 
au  carouge  vert,  au  canard  wingeon  ,  à  l'espèce  de  gobe- 
mouche  décrite  par  d'Azara,  tom.  3  ,  n."  191,   etc.  (Ch.D.) 

SIFILET.  {Ornith.)  Ce  nom  est  donné  isolément  au  para- 
disier sifîlet,  paradisea  aurea  ,  Gmel.  (Ch.  D.  ) 

SIFONE.  (  Fos5.)  Ce  nom  italien  ,  qui  répond  à  notre  mot 
siphon,  a  été  appliqué  parVoltaàune  espèce  de  spare  fossile 
du  gisement  de  Monte -Bolca.  (Desm.) 

SIGALFHE,>Siga]p/M;5.(Enfom.)  Nom  donné  par  M.  Latreille 
à  un  genre  d'insectes  hyménoptères,  de  la  famille  des  ento- 
motilles  ,  voisin  des  ichneumons.  (Voyez  Chélone,  nom  sous 
lequel  M.  Jurine  a  fait  connoitre  ce  genre).  Tels  sont  les  ich- 
neuînons  décrits  par  Geoffroy  sous  les  n,""  55  et  36.  (C.  D.) 

SIGARE,  Sigara,  (Enlom.)  Fabricius  a  désigné  sous  ce  nom 
de  genre  des  insectes  hémiptères,  de  la  famille  des  hydroco- 
rées  ou  rémitarses,  dont  Geoffroy  avoit  formé  le  genre  Co- 
RisE,  que  «ous  avons  décrit  sous  ce  dernier  nom  et   dont 


SIG  io5 

nous  avons  donné  la  figure  dans  l'atlas  de  ce  Dictionnaire  , 
pi.  37,  n.°5  bis.  (CD.) 

SIGARET  ,  Sigaretus.  (  Malacoz.  )  Genre  d'animaux  mol- 
lusques conchylifères  de  Tordre  des  chismobranches,  dans  le 
Système  de  malacologie  de  M.  de  Blainville,  établi  par  M. 
de  Lamarck  et  adopté  par  tous  les  zoologistes  pour  un  petit 
nombre  de  coquilles,  parmi  lesquelles  se  trouve  comprise  celle 
qu'Adanson  a  nommée  sigaret ,  et  qu'il  a  rangée  à  tort ,  comme 
il  en  convient,  parmi  les  haliotides.  Pour  Linné  et  Gmelin  les 
sigarets  étoient  des  hélices;  mais,  avant  M.  de  Lamarck  ,  Klein 
et  Martini  avoient  bien  senti  la  nécessité  de  séparer  ces  co- 
quilles en  un  genre  distinct,  qu'ils  nommoicnt  Catinus.  La 
caractéristique  de  ce  genre  ,  envisageant  l'animal  et  sa  co- 
quille, peut  être  ainsi  rédigée  :  Corps  ovale,  épais,  plat  et 
largement  gastéropode  en  dessous,  bombé  en  dessus,  dépassé 
tout  autour  par  un  manteau  à  bord  mince,  vertical,  échan- 
cré  obliquement  en  avant ,  et  solidifié  au  dos  par  une  co- 
quille plus  ou  moins  épaisse ,  inférieure  ,  incolore  ,  ovale 
ou  subcirculaire,  très-déprimée,  à  spire  courte,  peu  élevée, 
latérale  ,  à  ouverture  très -évasée,  entière;  le  bord  gauche 
replié  et  tranchant;  deux  impressions  musculaires  latérales 
très- distantes. 

Adanson,  en  parlant  de  son  sigaret,  ne  donne  aucun  détail 
sur  l'animal  dont  il  provenoit.  M.  Cuvier  est  donc  le  pre- 
mier qui  nous  ait  dit  quelque  chose  de  son  organisation,  dans 
le  n.°3i  ,  pag.  62  ,  du  Bulletin  par  la  Société  philomatique, 
Il  faut  cependant  faire  observer  que  Muller,  et  depuis  lui 
Othon  -  Frédéric  Muller,  en  décrivant  leur  Bulla  velutina , 
nous  avoient  fait  connoître  un  véritable  sigaret.  Voici  ce  que 
j'ai  observé  moi-même  sur  une  espèce  nouvelle,  dont  je  dois 
plusieurs  individus  à  l'amitié  du  docteur  Leach. 

Le  corps,  considéré  en  général,  est  elliptique,  fort  épais, 
très-convexe  en  dessus,  tout-à-fait  plat  en  dessous,  et  pres- 
que semblablement  arrondi  aux  deux  extrémités.  La  face 
supérieure  n'offre  rien  de  bien  remarquable  que  la  coquilie, 
qu'on  aperçoit  à  travers  la  peau  qui  la  recouvre,  et  qui  est 
nn  peu  plus  large  que  le  corps  lui-même,  du  moins  dans 
l'état  de  conservation  dans  l'esprit  de  vin.  Le  manteau,  qui 
le  déborde  de  toutes  parts,  descend  tout  autour  presque  ver- 


ïo6  SIG 

ficalement  et  même  un  peu  en  dedans,  de  manière  que  la 
face  inférieure  est  un  peu  plus  étroite  que  la  supérieure.  Les 
Lords  du  manteau  sont  épais,  entiers,  si  ce  n'est  antérieure- 
ment et  presque  dans  la  ligne  médiane  ,  où  se  voit  une  échan- 
crure  assez  profonde,  un  peu  oblique  et  formant  un  demi- 
canal  de  communication  avec  la  cavité  branchiale.  La  face 
inférieure  du  corps  offre  dans  son  milieu  un  pied  ou  disque 
musculaire  beaucoup  plus  court  que  la  coquille  ;  il  est  cepen- 
dant assez  grand  ,  fort  épais  et  plus  large  en  avant  qu'en 
arriére.  Son  bord  antérieur ,  traversé  par  un  sillon  trans- 
verse, dépasse  un  peu  ,  de  manière  à  cacher  la  bouche,  dont 
la  forme  est  en  fer  à  cheval  et  qui  est  ainsi  placée  dans  un 
petit  enfoncement.  En  soulevant  le  bord  antérieur  du  man- 
teau, on  aperçoit  deux  tentacules  coniques  et  pointus  à  l'ex- 
trémité ,  déprimés  à  la  base  et  élargis,  de  manière  à  se  toucher 
au  point  d'attache.  A  leur  côté  externe  est  un  point  noir, 
saillant  pour  les  yeux.  Enfin  ,  au-delà  la  tête  se  renfle  en  une 
sorte  de  front  ou  mieux  d'occiput  bombé,  au-dessus  duquel 
est  l'ouverture  de  la  cavité  branchiale. 

Dans  toute  l'étendue  du  sillon  ,  assez  profond,  qui  sépare  le 
bord  du  manteau  du  pied,  se  trouve  une  espèce  de  cordon 
saillant,  formé  d'une  série  de  très-petites  languettes  trian- 
gulaires ,  qui  ressemblent  bcaucot'p  aux  lames  branchiales  des 
Patelles;  aussi  M.  Cuvier  paroit-il  les  avoir  regardées  comme 
telles  d  ins  ses  premiers  mémoires. 

La  coquille,  qui  est  entièrement  cachée  sous  la  peau,  est 
blanche,  peliiicide,  ou  d'une  transparence  laiteuse  :  d'abord 
assez  molle  et  flexible,  surtout  antérieurement  près  de  son 
bcrd,  elle  acquiert  de  la  dureté  par  son  exposition  à  l'air. 
Elle  est  assez  grande  pour  couvrir  tout  l'animal,  qu'elle  dé- 
borde même  un  peu;  elle  est  enroulée  ,  comme  la  très-grande 
partie  des  coquilles,  c'est-à-dire  de  droite  à  gauche.  Son  ou- 
verture est  extrêmement  grande;  le  dernier  tour  beaucoup 
plus  que  la  spire,  qui  est  fort  petite  et  à  peine  composée 
d'un  tour  et  demi;  les  deux  bords  sont  également  tranchans, 
mais  le  gauche  est  un  peu  recourbé  en  dedans. 

E'i  découvrant  cette  coquille  on  voit  que  tout  son  bord 
antérieur  et  latéral  est  reçu  dans  une  sorte  de  rainure  que 
lui  présente  la  partie  supérieure  du  pied ,  et  qu'elle  est  atta- 


SIG  107 

chée  au  corps  par  deux  muscles,  l'un  antérieur  gauche,  et 
l'autre  droit,  un  peu  plus  reculé.  Je  ne  crois  pas  que  ce  soit 
par  la  columelle. 

Si  l'on  enlève  ensuite  cette  coquille ,  on  voit  tous  les  vis- 
cères en  position  comme  dans  les  Gastéropodes. 

Toute  la  spire  est  remplie  par  l'ovaire  :  en  avant  et  à  droite 
est  le  testicule  ,  et  plus  en  avant  se  voit  le  plancher  de  la 
cavité  branchiale,  à  travers  lequel  on  aperçoit  les  branchies 
et  en  arrière  un  espace  de  couleur  noire,  ce  qui  indique  la 
place  de  l'organe  de  la  dépuration  urinaire. 

L'ouverture  de  la  bouche  se  trouve  ,  comme  il  a  déjà  été 
indiqué  ,  assez  profondément  cachée  entre  la  bande  qui 
réunit  les  deux  tentacules  et  la  partie  antérieure  du  pied. 
Pour  l'apercevoir,  il  faut  en  déprimer  assez  fortement  le  bord 
en  arrière,  et  alors  on  trouve  qu'elle  est  ovalaire  transversa- 
lement: elle  n'offre  aucune  trace  de  lèvres  ni  de  dents;  on 
voit  seulement  dans  son  intérieur  saillir  une  sorte  de  tuber- 
cule, qui  est  la  racine  de  la  langue. 

La  masse  buccale  est  énorme  ;  c'est  elle  qui,  avançant 
fortement  au-devant  de  la  cavité  branchiale,  forme  ce  que 
nous  avons  nommé  plus  haut  la  tête  ou  le  front.  Elle  est  en- 
tièrement couverte  et  cachée  par  le  bord  antérieur  du  man- 
teau. De  chaque  côté  elle  a  un  muscle  qui  se  fixe  au  bord 
antérieur  du  corps,  et  qui,  par  conséquent ,  la  porte  en  avant. 
11  y  en  a  un  de  même  du  côté  droit  qui  se  porte,  en  côtoyant 
la  verge,  également  jusqu'au  manteau.  Une  autre  paire,  beau- 
coup plus  forte,  se  dirige  en  arrière  et  se  termine  au  pied. 
En  enlevant  ces  muscles  longitudinaux  ,  on  trouve  une- couche 
de  fibres  transversales.  En  fendant  cette  membrane,  on  pénétre 
dans  la  cavité  buccale  elle-même  :  toute  sa  partie  supérieure 
est  garnie  d'espèces  de  petites  papilles  ou  de  petites  lamelles 
comme  branchiales;  à  sa  partie  inférieure  on  trouve,  entre 
deux  espèces  d'écailies  demi-ovales,  à  bord  interne  presque 
droit  et  comme  tranchant,  le  ruban  lingual.  Ces  deux  masses 
latérales  ne  sont  autre  chose  que  deux  très-puissans  muscles, 
qui  agissent  probablement  sur  la  langue.  Tout  cet  appareil 
est  contenu  dans  un  anneau  de  fibres  musculaires  fort  épais, 
surtout  en  dessous,  et  c'est  de  la  partie  latérale  que  naissent 
les  ntuscles  attracteurs  et  rétracteurs  dont  il  a  été  parlé  plus 


^^s  SIG 

haut.  Outre  cela,  chaque  partie  latérale  de  la  langue  a  un 
muscle  qui  se  porte  en  avant  :  il  est  placé  en  dessous  et  em- 
brassé par  l'anneau.  La  masse  buccale,  à  sa  partie  antérieure, 
se  termine  par  un  tube  nssez  étroit,  qui  plonge  presque  ver- 
ticalement pour  arriver  à  Torilice  de  la  bouche. 

Les  glandes  salivaires  sont  assez  courtes  et  grosses,  placées 
sur  la  partie  latérale  de  la  masse  buccale,  qu'elles  ne  dépas- 
sent presque  pas  en  arrière. 

L'œsophage  est  extrêmement  court  et  assez  étroit;  né  de 
la  partie  supérieure  de  la  masse  buccale,  il  se  recourbe  pres- 
que à  angle  droit,  enveloppé  par  le  cerveau,  et  s'ouvre 
presque  immédiatement  dans  un  premier  estomac,  qui  est 
entouré  par  le  foie  et  qui  forme  avec  lui  la  masse  inférieure 
des  viscères.  Cet  estomac  a  des  parois  fort  épaisses  et  très- 
plissécs  à  l'extérieur. 

Le  foie,  comme  on  vient  de  le  dire,  entoure  ce  premier 
estomac,  ou  plutôt  le  couvre  à  sa  partie  supérieure. 

A  la  suite  de  ce  premier  estomac  en  vient  un  deuxième, 
qui  est  membraneux  ,  et  enfin  ,  un  troisième  ,  placé  à  la  partie 
supérieure  et  postérieure  de  l'ovaire,  dans  la  cavité  de  la 
coquille.  Le  canal  intestinal  en  naît  ensuite  d'une  manière 
presque  insensible;  il  se  recourbe  à  droite  et  va  se  terminer 
au  bord  droit  de  l'ouverture  de  la  cavité  branchiale. 

Cette  cavité  est  fort  considérable  ;  elle  occupe  toute  la 
partie  évasée  et  antérieure  de  la  coquille  ,  en  partie  au-dessus 
de  la  masse  buccale.  Elle  communique  avee  l'extérieur  par 
un  orifice  assez  large,  placé  immédiatement  au-dessus  du  col. 
En  ouvrant  cette  cavité,  on  trouve  que  son  plancher  supé- 
rieur est  presque  entièrement  occupé  par  une  large  lame 
branchiale,  dirigée  un  peu  obliquement  de  gauche  à  droite, 
sa  base  en  arrière,  sa  pointe  en  avant  :  elle  est  du  reste  for- 
mée comme  dans  tous  les  pectinibranches. 

L'appareil  de  la  circulation  n'a  pu  être  étudié  avec  détails; 
mais  dans  ce  qu'il  a  été  possible  de  voir,  il  n'a  rien  offert 
de  particulier.  Le  cœur  est  situé  vers  le  milieu  du  dos  sur  le 
côté  gauche;  il  reçoit  le  sang  de  la  branchie  par  une  grosse 
et  courte  veine  pulmonaire,  presque  transverse,  qui  s'ouvre 
dans  une  assez  forte  oreillette.  Celle-ci,  de  forme  triangu- 
laire, s'ouvre  elle-même  dans  le  ventricule  situé  tout-à-fait 


SI  G  109 

sur  le  côté,  et  duquel  partent  immédiatement  deux  aortes, 
une  antérieure  et  une  postérieure,  qui  se  distribuent  comme 
dans  la  plupart  des  autres  malacozoaires  subcéphalés  mo- 
noïques. 

L'ovaire,  qui  fait  la  plus  grande  partie  de  la  masse  supé- 
rieure des  viscères,  c-t  situé  tout-à-fait  à  la  partie  postérieure; 
c'est  lui  qui  remplit  la  spire  de  la  coquille  :  il  est  d'un  blanc 
jaunâtre  et  évidemment  composé  de  petits  grains  extrême- 
ment nombreux;  de  son  bord  antérieur  et  droit  nait  un  petit 
canal  assez  court,  qui,  après  s'être  recourbé,  longe  le  tes- 
ticule. 

Le  testicule  est  assez  alongé;  on  le  voit  dans  la  masse, 
à  la  partie  postérieure  et  droite  de  la  cavité  branchiale.  11 
se  continue  ensuite  jusqu'à  la  verge,  qui,  après  s'être  un  peu 
recoquillée,  sort  au  côté  droit  de  la  cavité  branchiale.  La 
substance  de  ce  testicule  est  beaucoup  plus  compacte  et  plus 
blanche,  que  celle  de  Tovaire. 

Le  cerveau  ne  nous  a  paru  composé  que  de  deux  seuls  gan- 
glions assez  gros,  latéraux,  réunis  par  un  cordon  ti'ansversal 
et  du  contour  desquels  partoient  tous  les  nerfs. 

On  ne  sait  presque  rien  sur  la  physiologie  et  même  sur 
l'histoire  naturelle  des  sigarets;  mais  il  est  probable  qu'elles 
ne  doivent  rien  offrir  de  bien  différent  de  ce  qui  existe  dans 
les  genres  voisins.  D'après  le  peu  qu'en  dit  Othon  Fabricius, 
il  paroit  que  ces  mollusques  habitent  le  fond  de  la  mer,  et 
qu'ils  marchent  fort  lentement,  en  rampant  sur  les  pierres  à 
la  manière  des  patelles. 

On  connoit  aujourd'hui  dans  les  collections  plusieurs  es- 
pèces de  sigarets,  et  il  paroît  qu'il  en  existe  dans  toutes  les 
mers;  mais,  comme  ce  n'est  que  d'après  la  coquille  qu'on  les 
a  distingués,  qu'elle  ne  diffère  en  rien  de  celle  du  genre  que 
j'ai  nommé  Cryptostome,  je  ne  voudrois  pas  assurer  que  ces 
espèces  fussent  réellement  de  véritables  sigarets. 

Le  SiGARET  DÉPRiMK  :  Sigarclus  lialiotideus  ,  de  Lamk. ,  Anim. 
sans  vert.,  tom.  6,  part.  2  ,  pag.  ao8:  Hélix  haliotidea,  Linn., 
Grael.,  pag.  36G3  ,  n.°  162  ;  Gualt. ,  Test.,  tab.  6g,  tig.  F.  Co- 
quille assez  épaisse,  auriforme,  ovale  ou  suborbiculairc ,  dé- 
primée ou  peu  élevée,  striée  fortement  suivant  la  décurrence 
de  la  spire  ,  avec  des  stries  d'accroissement  transverses  encore 


ïio  SIG 

plus  marquées;  spire  très  -  obtuse  ;  un  léger  dépôt  subnacré, 
comme  clans  l'intérieur,  réunissant  les  deux  bords  et  couvrant 
la  place  de  l'ombilic  :  couleur  d'un  blanc  jaunâtre,  avec  le 
sommet  violacé  en  dehors,  d'un  beau  blanc  très -luisant  eu 
dedans. 

S'il  faut  en  croire  les  auteurs  systématiques,  cette  espèce 
se  trouveroit  dans  la  Méditerranée,  dans  l'océan  Atlantique, 
sur  les  côtes  d'Afrique ,  dans  la  mCr  des  Indes ,  et  même 
dans  les  mers  du  Nord  et  dans  celles  d'Amérique;  mais  est-il 
bien  certain  que  ce  soit  la  même  espèce  ?  C'est  déjà  ce  qu'il 
est  difîicile  d'assurer  pour  le  sigaret  d'Adanson  et  le  patella 
octava  de  Rumph,  Alus.,  tab.  40,  fig.  R;  mais  cela  n'est  cer- 
tainement pas  pour  le  huila  velulina  de  Mullcr ,  qui  nous  paroit 
n'être  que  Vhelix  haliotidea  d'Othon- Frédéric  Mullcr.  En  gé- 
néral, la  coquille  du  véritable  sigaret  paroît  varier  beaucoup 
de  forme,  de  proportions  et  même  de  couleur.  Adanson  dit 
qu'elle  est  quelquefois  blanche,  quelquefois  fauve,  tant  en 
dehors  qu'en  dedans,  et  qu'alors  elle  est  traversée  par  cinq 
ou  six  bandes  moins  foncées. 

Quant  à  son  existence  dans  la  Méditerranée  ,  elle  est  cer- 
taine, puisque  M.  Payraudeau  la  cite  comme  rare  ,  il  est  vrai, 
sur  les  côtes  de  l'ile  de  Corse,  à  Ajaccio ,  à  Ventilègue  et  à 
Savone. 

I.e  Sigaret  concave;  S.  concavus ,  de  Lamk. ,  loc.  cit.,  n."  -2. 
Coquille  ovale,  fortement  convexe  en  dessus,  avec  des  stries 
onduleuses  transversales,  à  spire  un  peu  saillante;  ouverture 
moins  dilatée  que  dans  la  précédente,  avec  l'ombilic  à  demi- 
couvert  :  couleur  d'un  fauve  roussâfre,  le  sommet  blanc. 

Cette  espèce  ,  dont  M.  de  Lamarck  ne  connoît  pas  la  pa- 
trie, diffère-t-elle  bien  certainement  de  la  précédente?  Quoi- 
que nous  en  ayons  vu  trois  ou  quatre  individus  assez  simi- 
laires, dans  la  riche  collection  du  duc  de  Rivoli,  on  peut  en 
douter,  jusqu'à  ce  qu'on  ait  observé  l'animal. 

Le  S.  LISSE;  S.  lœ^'is,  de  Lamk.,  loc.  cit.,  n.°  5.  Coquille 
ovale,  convexe,  déprimée,  lisse,  à  spire  courte,  obtuse, 
très -oblique,  de  couleur  blanche,  avec  une  teinte  de  brun 
roussàtre  en  dessus,  et  de  jaune  roussàtre  sur  la  lèvre  interne. 
Diamètre  transverse,  un  ppuce. 

Des  mers  de  Java. 


SIG  m 

Ne  seroît-ce  pas  à  cette  espèce  qu'il  faudrolt  appliquer 
la  figiii'e  de  Rumph ,  tab.  40,  fig.  K? 

Nous  avons  vu  dans  la  collection  du  duc  de  Rivoli  la  co- 
quille sur  laquelle  M.  de  Lamarck  a  établi  cette  espèce,  et 
nous  nous  sommes  assures  que  son  état  lisse  est  dû  au  frotte- 
ment qu'elle  a  éprouvé.  Un  autre  individu  tout  semblable  ne 
l'est  pas,  et  a  cependant  tous  les  autres  caractères  assignés 
par  M.  de  Lamarck  à  son  sigaret  lisse. 

Le  Sigaret  cancellé:  S.  cancellatus,  Lamk. ,  ihid. ,  n."4  ;  Ne- 
rita  cancellata,  var.  ^,  avec  un  point  de  doute,  Linn.,  Gmel. , 
pag.  5671  ,  n."  2  ;  d'après  Chemnitz,  Conch.,  10,  tab.  i65  , 
fig.  1696  et  iSgy.  Coquille  subcirculaire,  très- convexe  en 
dessus,  raccourcie,  un  peu  scabre  et  treillissée  par  le  croise- 
ment, à  angle  droit,  des  sillons  longitudinaux  décurrens  , 
et  des  bourrelets  transverses ,  relevés  et  très-saillans  ;  spire 
obliquement  inclinée  sur  le  bord;  ombilic  bien  évident,  en 
partie  couvert;  ouverture  peu  évasée  :  couleur  blanche.  Dia- 
mètre transverse  neuf  lignes. 

De  l'océan  Indien? 

Le  S.  ÉLÉGANT,  S.  elegans.  Coquille  orbicuiaire,  assez  con- 
vexe, subhémisphérique,  aspire  oblique,  comme  mamelon- 
née, élégamment  treillissée  par  des  sillons  décurrens,  croisés, 
à  angle  droit,  par  des  stries  transverses  bien  égales:  spire  in- 
térieure cachée;  ombilic  bien  ouvert:  couleur  toute  blanche. 

Cette  jolie  coquille  ,  d'un  peu  moins  d'un  pouce  de  dia- 
mètre, a  beaucoup  de  rapports  avec  le  S.  cancellé  de  M.  de 
Lamarck  ;  mais  ses  stries  transverses  sont  plus  fines  et  ne 
forment  pas  de  sillons  profonds  comme  dans  celle-ci.  On  ignore 
sa  patrie.  Elle  faisoit  partie  de  la  collection  de  Mad.  Juliani, 
achetée  par  le  duc  de  Rivoli. 

Le  S.  TRANSLUCIDE,  S.  traiislucidus.  Coquille  ovale,  subcir- 
culaire, fort  mince  ,  translucide,  lisse,  à  tortillon  spiral  assez 
saillant;  à  spire  intérieure  visible  jusqu'au  sommet,  de  cou- 
leur subcitrine  ou  d'un  blanc  légèrement  jaunâtre. 

Cette  coquille,  de  près  d'un  pouce  et  demi  de  longueur, 
et  dont  les  stries  d'accroissement  seules  sont  visibles,  existe 
dans  la  collection  du  duc  de  Rivoli  :  c'est  une  espèce  bien 
distincte  et  évidemment  intérieure,  qu'il  est  peut-être  assez 
difficile  de  distineuer  des  vilrines. 


«12  SIG 

Le  SiGARET  ROSÉ,  S.  roieiis.  Coquille  grande  (un  pouce  et 
demi  delongueur) ,  ovale  ,  subcirculaire,  très-déprimée,  très- 
carénée  à  sa  circonférence,  sillonnée  très -finement,  suivant 
la  décurrcncc  de  la  spire,  non  ombiliquce,  et  sans  spire  vi- 
sible à  l'intérieur:  couleur  légèrement  et  tmiformément  rosée. 

Patrie  inconnue. 

Nous  avons  vu  un  seul  individu  de  cette  espèce  dans  la  col- 
lection du  duc  de  Rivoli  et  provenant  de  celle  de  M.  de  La- 
marck.  11  éloit  sur  le  même  carton  que  deux  individus  du  S. 
déprimé;  il  nous  a  semblé  cependant  qu'il  devoit  en  être  dis- 
tingué. 

Le  S.  CONVEXE  :  ^S.  convexus,  (ie  Blainv.,  pi.  4^  ?  ^'g-  -  '  2<x; 
Bulla  halioLidea,  Dorsetsh.  Catalog. ,  pag.  40,  tab.  22  ,  fig.  5; 
Moritagu,  Test,  hritann. ,  p.  211  ,  tab.  7,  fig.  6;  Pulteney  in 
Hutch.  Dorsetsh.,  tab.  22  ,  fig.  5  ;  Maton  et  Rakett,  Catalog. 
soc.linn.  Lond. ,  tom.  8 ,  p.  i23:  Hérissier  de  Gerville.  Catal. 
Coquille  fort  mince,  fragile,  ovale,  un  peualongéc,  finement 
striée  en  travers,  à  spire  courte,  mais  saillante,  comme  ma- 
melonnée, à  cavité  prolongée  jusqu'au  sommet,  par  absence 
totale  de  la  columelle;  le  bord  gauche  un  peu  rentré  en  de- 
dans à  son  origine  :  couleur  toute  blanche.  Six  lignes  de  long 
sur  quatre  à  cinq  de  large. 

Cette  jolie  espèce  paroît  être  assez  commune  sur  les  côtes 
d'Angleterre,  et  même  sur  celles  de  France,  dans  le  dépar- 
tement de  la  Manche.  C'est  celle  qui  a  servi  à  l'anatomie  que 
nous  avons  donnée  des  sigarets.  L'évidement  considérable  de 
la  spire  à  l'intérieur  la  rapproche  beaucoup  des  stomatelles. 

Peut-être  faudra-t-il  rapporter  à  ce  genre  les  hélix  Ice^'igata, 
hallhica,  neritoidea  et  perspicua  de  Gmelin.  Malheureusement 
Linné  et  Gmelin,  en  établissant  ces  espèces  n'ont  donné  qu'une 
phrase  caractéristique  très-courte  ,  sans  description  et  sans 
citation  de  figure  qui  pût  y  suppléer.  La  seconde  pour- 
roit  cependant  bien  être  une  limnée  ;  quant  aux  deux  der- 
nières, Vlielix  neritoidea,  qui  est  convexe  ,  livide,  marquée 
de  quarante  stries  longitudinales  au  moins  ,  avec  un  ombilic 
en  fente  ,  et  l'ouverture  subarrondie  ,  M.  de  Lamarck  Ta 
rapprochée  avec  doute  de  son  S.  concave  ;  et  pour  l'H.  pers- 
picua,  qui  est  convexe,  ovale,  extrêmement  fragile,  toute 
blanche,  avec  la  cavité  ouverte  jusqu'au  sommet,  sans  lèvre 


SIG  ii5 

interne,  il  se  pourroit  aussi    que  ce   fût   quelque   coquille 
de  pleurobranche.  Elle  vient  de  la  Méditerranéf. 

Pour  ïhelix  lœvigata,  qui  paroit  être  le  même  que  Vhelix 
haliotoides  d'Othon  Fabricius  ,  ou  le  bulla  velutina  de  MuUer,  ce 
n'est  pas  ,  comme  le  suppose  M.  Cuvier,  une  espèce  de  cabo- 
chon,  mais  le  type  d'un  nouveau  genre  fort  rapproché  des 
Sigarets,  et  qui  n'en  diffère  même  que  parce  que  la  coquille  est 
extérieure  et  un  peu  autrement  enroulée.  Voyez  Velutine. 
(De  B.  ) 

SIGARET.  (  Foss.  )  Les  coquilles  de  ce  genre  ne  se  sont 
trouvées  jusqu'à  présent  à  l'état  fossile  que  dans  les  couches 
plus  nouvelles  que  la  craie.  Ces  espèces,  peu  nombreuses, 
Sont  assez  diHiciies  à  déterminer,  attendu  que  leur  dépres- 
sion ou  leur  grandeur  constitue  presque  leur  différence.  J'ai 
cru  reconnoitre  seulement  les  trois  suivantes. 

SiGARET  CANAI.1CULÉ  :  Sigurctus  canuliculatus  ,  Sow. ,  Min. 
conch.,  pi.  384  (les  trois  figures  supérieures);  de  Basterot, 
Mém.  sur  les  foss.  des  envir.  de  Bordeaux,  pag.  70.  Coquille 
ovale  ,  couverte  de  stries  ondulées  qui  suivent  les  tours  ,  à 
spire  peu  élevée ,  à  ouverture  concave  et  à  ombilic  à  demi 
ouvert.  Longueur,  huit  à  neuf  lignes. 

Dans  l'ouvrage  ci -dessus  cité  M.  de  Basterot  annonce  que 
l'espèce  qu'il  décrit  et  qui  se  trouve  à  Hordewel  en  Angle- 
terre ,  à  Dax,  à  Léognan  et  à  Saucats  près  de  Bordeaux,  est 
tout-à-fait  semblable  à  la  seule  espèce  qu'on  trouve  aux  en- 
virons de  Paris ,  et  par  conséquent  identique  avec  celle  décrite 
par  Sowerby;  mais  nous  croyons  avoir  remarqué  que  l'espèce 
qu'on  trouve  aux  environs  de  Paris  étoit  très- différente ,  au 
moins  pour  la  grandeur,  de  celle  qu'on  rencontre  aux  envi- 
rons de  Bordeaux  ,  qui  a  quelquefois  quatorze  ligues  de  lon- 
gueur et  qui  a  de  très-grands  rapports  avec  le  sigaretus  con- 
cavus. 

SiGARET  DÉPRIMÉ  ;  Sigarctus  haliotideus ,  Lamk.  On  trouve 
dans  le  Plaisantin  ,  aux  environs  de  Bologne  et  dans  le  Pié- 
mont,  des  coquilles  fossiles  qui  ont  les  plus  grands  rapports 
avec  cette  espèce,  qui,  d'après  Linné,  vit  dans  la  Méditer- 
ranée, dans  les  mers  d'Asie  et  de  l'Amérique.  Nous  doutons 
beaucoup  que  la  même  espèce  se  rencontre  dans  des  loca- 
lités aussi  éloignées  les  unes  des  autres.  (D.  F.) 
49.  '  8 


^i4  SIG 

SIGER.  [Bot.)  Suivant  Clusius ,  ce  nom  est  donné  chez  les 
Persans  et  les  Turcs  à  l'arbre  qui  donne  le  girofle,  qu'ils 
nomment  carenful  ;  les  feuilles  ont  le  noni  de  varaqua.  (  J.) 

SIGER.  {Conchjl.)  Adanson  a  décrit  et  figuré  sous  ce  nom 
(Sénég.,  page  i55,  pi.  9),  parmi  ses  buccins,  une  petite  co- 
quille fort  commune  au  Sénégal,  dont  Gmelin  a  fait  une  vo- 
lute sous  la  dénomination  de  voluta  ruslica,  et  qui  est  la  co- 
lombelle  étoilée  de  M.  de  Lamarck.  (De  B.) 

SIGER -INDI.  (Bol.)  Voyez  Naregil.  (J.) 

SIGESBECKIE,  Sigesbeckia.  {Bot.)  Ce  genre  de  plantes,  qui 
appartient  à  l'ordre  des  Synanthérées  ,  à  la  tribu  naturelle  des 
Hélianthées,  et  à  notre  section  des  Hélianthées-Millériées, 
peut  être  divisé  en  deux  sous -genres. 

I.  SiGESBECKiE,   Sigesheclàa. 

Calatliide  globuleuse,  radiée  :  disque  plurillore ,  régulari- 
ilore  ,  androgyniflore  ;  couronne  unisériée  ,  subquinquéflore, 
liguliflore,  féminiflnre.  Involucrc  formé  de  cinq  bractées 
unisériées,  étalées,  égales,  linéaires-spatulées  ,  foliacées.  Pé- 
ricline  plus  court  que  Finvolucre  et  que  les  fleurs  du  disque, 
formé  de  squames  unisériées,  demi-enveloppantes,  oblongues- 
obovales,  obtuses,  foliacées,  analogues  aux  squamelles  du 
clinanthe.  Clinanthe  pelit,  plan,  garni  de  squamelles  plus 
courtes  que  les  fleurs,  demi  -  embrassantes,  oblongues-obo- 
vales,  obtures,  foliacées,  analogues  aux  squames  ou  péricline. 
Ovaires  du  disque  et  de  la  couronne  obovoïdes-oblongs,  sub- 
télragones,  arqués  en  dedans,  épais  supérieurement,  terminés 
par  un  col  très-épais,  extrêmement  court,  presque  nul,  sans 
aigrette.  Corolles  du  disque  à  limbe  quinquélobé.  Corolles  de 
la  couronne  un  peu  irrégulières,  ayant  la  languette  courte, 
large,  cunéiforme,  trilobée  au  sommet ,  et  offrant  quelquefois 
en  outre  une  petite  languette  intérieure  peu  régulière. 

Nous  avons  décrit  ces  caractères  génériques  ou  sous -géné- 
riques sur  des  individus  vivans  de  Sigesbeckia  orientalis  cul- 
tivés au  Jardin  du  Roi. 

SiGESBECKiE  ORIENTALE;  Sigesheckia  orienlalis ,  hinn. ,  Sp.  pi. , 
pag.  126g.  C'est  une  plante  herbacée,  annuelle  (vivace,  sui- 
vant Linné),  qui  habite  les  Indes  orientales ,  la  Chine,  et 
se  trouve  aussi ,  dit-on,  au  Mexique  :  ses  feuilles  sont  oppo- 


SIG  ii5 

sées,  pétioiées,  ovales,  rudes  au  toucher,  trinervées;  leur 
limbe,  décurrent  sur  le  pétiole,  est  inégalement  denté  sur 
les  bords,  presque  triangulaire  et  un  peu  découpé  à  la  b^sej 
les  calathides,  composées  de  fleurs  jaunes,  sont  petites,  pé- 
donculées,  terminales  et  axillaires  ;  leur  involucre  est  deux 
fois  long  comme  le  péricline ,  et  garni  de  poils  capités,  glu- 
tineux  ;  la  couronne  est  composée  de  trois  à  cinq  fleurs  uni- 
latérales. 

II.  Triméranthe,    Trimerdnthes, 

Calathide  discoïde:  disque  pluriflore,  régularittore ,  an- 
drogyniflore;  couronne  unisérlée,  tri- quadriflore  ,  diversi- 
flore,  féminillore.  Involucre  grand,  irrégulier,  formé  de 
quelques  bractées  unisériées,  étalées,  inégales,  foliiformes. 
Péricline  égal  aux  fleurs  ,  formé  de  squames  unisériées,  égales  , 
appliquées,  demi -embrassantes,  ovales- oblongues  ,  foliacées. 
Clinanthe  petit,  plan,  garni  de  squamelles  plus  courtes  que 
les  fleurs,  demi -embrassantes,  ovales -oblongues,  membra- 
neuses-foliacées, analogues  aux  squames  du  péricline.  Ovaires 
du  disque  et  de  la  couronne  obovoïdes,  arqués  en  dedans, 
épais  et  arrondis  supérieurement,  sans  col  et  sans  aigrette. 
Corolles  du  disque  trilobées,  à  lobes  courts,  arrondis,  con- 
tenant trois  étamines.  Corolles  de  la  couronne  anomales  et 
diverses,  à  tube  long,  à  languette  courte,  irrégulière,  bi- 
tridentée. 

Nous  avons  observé  les  caractères  génériques  ou  sous-gé- 
nériques que  nous  venons  de  décrire ,  sur  des  individus  vi- 
vans  de  Sigesbeclàajlosculosa,  l'Hérit. ,  cultivés  au  Jardin  du 
Roi. 

Triméranthe  dichotome  :  Trimeranthes  dichotoma,  H.  Cass.  ; 
Sigesbeckia Jlosculosa ,  l'Hérit.,  Stirp.  rxot.,  fasc.  2,  page  07, 
tab.  19;  SchJcuhria  dichotoma,  Mœnch  ,  Metliod. ,  page  566. 
Cette  plante,  qui  habite  le  Pérou,  est  herbacée,  annuelle, 
à  tige  rameuse,  dichotome,  à  feuilles  opposées,  sessiles, 
ovales,  dentées,  un  peu  scabres  ;  l'involucro  et  le  péricline 
sont  garnis  de  poils  glutineux. 

Le  genre  Sigesbeckia,  dédié  à  Siegesbeck,  botaniste  russe, 
fut  établi  par  Linné,  en  1707,  sur  la  Sigesbeckia  orientalis. 
Il  attribua  plus  tard  au  même  genre,  mais  avec  doute,  une 


iiG  SIG 

seconde  espèce  ,  qu'il  nommaSig.  occidenlalis ,  et  dont  Gaertner 
a  fait,  en  1791,  le  genre  Phaethu sa,  très-diflerent  du  vrai  Si- 
gesbeckia.  Dombey  avoit  rapporté  du  Pérou  une  troisième 
espèce,  que  l'Héritier  décrivit,  en  1784,  sous  le  nom  de 
Sigesb.Jlosculosa;  et  sur  laquelle  Mœnch  a  fondé ,  en  1  794  5  son 
genre  Schkuhria,  qu'il  ne  faut  pas  confondre  avec  le  Schkuhria 
de  Roth ,  admis  sous  ce  nom  par  tous  les  botanistes,  et  que 
Mœnch  nomme  Tefracarpum.  Ce  botaniste  prétend  que  son 
genre  Schkuhria  diffère  du  Sigcsbeckia  par  l'absence  de  la  cou- 
ronne, la  forme  de  la  corolle  et  celle  du  fruit.  Selon  lui,  les 
fleurs  de  la  calathide  sont  toutes  hermaphrodites,  ce  qui  est 
une  erreur.  Mœnch  a  commis  une  autre  erreur,  en  attribuant 
le  clinanthe  nu  au  Schkuhria  et  au  Sigesbeckia;  et  il  semble 
avoir  méconnu  l'évidente  analogie  de  ces  deux  genres,  en  les 
éloignantbeaucoup  rundel'autre  dans  sa  bizarre  classification. 
Enfin,  il  s'est  trompé,  en  citant  la  Sig.  occidentalis  de  Linné 
comme  synonyme  de  sa  Sig.  trinervata  .  qui  est  sans  doute  la 
Sig,  orientalis.  Deux  espèces,  nommées /acm/afa  eiiberica ,  ont 
été  plus  récemment  ajoutées  au  genre  Sigesbeckia  ;  mais  ne 
les  ayant  point  vues  ,  nous  ignorons  si  elles  sont  vraiment  con- 
génères du  type  de  ce  genre.  Nous  y  admettons  au  contraire 
avec  confiance  les  deux  espèces  décrites  en  18120  par  M.  Kunth, 
sous  les  noms  de  Sig.  cordifolia  et  jorullensis,  parce  que  les 
descriptions  de  cet  habile  botaniste  sont  en  général  si  exactes 
et  si  complètes,  qu'elles  équivalent  presque  toujours  pour 
nous  au  témoignage  de  nos  propres  yeux. 

Il  résulte  de  ce  qui  précède,  1.°  que  sept  espèces  ont  été 
jusqu'ici  successivement  attribuées  par  divers  auteurs  au  genre 
Sigesbeckia ,  sous  les  noms  de  orientalis,  occidenlalis,  Jloscu- 
losa,  laciniata,  iberica,  cordifolia,  jorullensis  ;  2."  que  ïocci- 
dentalis  doit,  sans  aucun  doute,  être  exclue  de  ce  genre  pour 
constituer  un  genre  particulier,  nommé  par  Gaertner  Phae- 
thusa;  3."  que  les  laciniata  et  iberica  doivent  être  considérées 
comme  des  espèces  douteuses,  jusqu'à  ce  qu'elles  aient  été 
soigneusement  observées  ;  4."  que  les  quatre  espèces  restantes 
peuvent  être  distribuées  en  deux  sous-genres,  dont  l'un,  iri' 
tïiulé  Sigesbeckia,  comprcndroit  Vorientalis,  la  cordifolia,  la 
jorullensis,  et  dont  l'autre,  intitulé  Trimeranthes ,  n'auroitque 
la  Jlosculosa.. 


SIG  M7 

Le  nom  de  ScUkuhria  étant,  depuis  long-temps,  appliqué 
par  tous  les  botanistes  ta  un  autre  genre,  non  contesté,  il  seroit 
difficile  d'adopter  la  nomenclature  de  Mœnch  ,  qui  d'ailleurs, 
malgré  l'antériorité  de  sa  date,  ne  mérite  guère  d'être  pré- 
férée, à  cause  des  deux  erreurs  que  l'auteur  a  commises,  en 
attribuant  à  son  Schluliria  la  calathide  incouronnée  et  le  cli- 
nanthe  nu.  C'est  pourquoi  nous  proposons  le  nom  de  Trime- 
ranthes,  composé  de  trois  mots  grecs  qui  signifient  Fleur  à 
trois  parties,  c'est-à-dire  à  trois  ctamines  et  à  corolle  trilobée, 
ce  qui  exprime  le  principal  caractère  de  ce  genre  ou  sous-genre. 

Ce  caractère  est  remarquable  ,  parce  qu'il  est  fort  rare 
chez  les  Synanthérées;  l^^ur  fleur  hermaphrodite  ou  mâle, 
ordinairement  composée  de  cinq  parties,  étant  assez  souvent 
réduite  à  quatre,  mais  presque  jamais  à  trois.  La  corolle  sta- 
minée du  Triinerantlies  est  divisée  au  sommet  en  trois  lobes 
très-courts,  arrondis,  concaves,  non  divergens  :  deux  de  ces 
lobes  sont  peut-être  composés  chacun  de  deux  parties  entre- 
grcffées  jusqu'au  sommet,  car  ils  ont  une  nervure  médiaire. 

Les  Sigesbechia  et  Trimeranthes  ont  beaucoup  d'affinité  na- 
turelle avec  notre  Biotia  ,  décrit  dans  le  tome  XXXIV  (page 
3o8)  de  ce  Dictionnaire.  (H.  Cass.) 

SIGI.  (Bot.)  Nom  brame  du  waga  du  Malabar,  espèce 
d'acacia  à  tige  sans  épines,  à  feuilles  bipennées  et  à  fleurs 
en  épis  lâches,  qui  paroît  diff"érentc  de  Vacacia  vaga  de 
Willdenow.  (J.) 

SIGIAN.  {Iclithjol.)  ]>iom  arabe  du  scare  sidjan  des  auteurs. 
Voyez  Sidjan.  (H.  C.  ) 

SIGILLEE  [Racine].  (Bot.)  Ayant  de  distance  en  distance 
des  impressions  semblables  à  celles  d'uncachet,  lesquelles  sont 
les  cicatrices  que  les  feuilles  laissent  en  tombant;  exemple: 
convallaria  polygonatum  ,  etc.  (Mass.) 

SIGILLINE,  Sigillina.  {Malacoz.)  Genre  d'ascidiens  agré- 
gés, établi  par  M.  Savigny  (Mémoire  sur  les  animaux  sans 
vert.,  Syst.  des  ascid. ,  page  179)  et  adopté  par  M.  de  La- 
marck  (Syst.  des  anim.  sans  vert. ,  tome  3  ,  page  99),  pour 
une  espèce  rapportée  de  la  côte  sud -ouest  de  la  Nouvelle- 
Hollande  par  MM.  Péron  et  Lesueur,  et  dans  laquelle  les 
petites  ascidies,  disposées  les  unes  au-dessus  des  autres  en 
cercles  irréguliers,  sont  réunies  dans  un  corps  commun,  gé- 


ii8  SIG 

latineux,  conique  ,  grêle,  veriica! ,  isolé,  pédicule,  adhérent, 
à  la  surface  duquel  elles  font  saillie.  Chaque  petite  ascidie  a, 
du  reste,  six  rayons  ten'aculaires ,  obtus,  égaux,  à  chaque 
orifice.  Sa  cavité  branchiale  est  très-courte  et  hémisphérique  ; 
l'abdomen  est  plus  grand  qu'elle,  et  l'ovaire,  très-alongé,  très- 
grêle,  se  prolonge  dans  la  masse  commune  inférieurement. 

L'espèce  de  distome  o\i  d'ascidie  agrégée  ,  qui  constitue 
ce  genre  et  que  M.  Savigny  nomme  la  S.  australe,  5.  aus- 
tralis  ,  figurée  dans  l'ouvrage  cité,  pi.  3,  fig.  2  ,  pour  l'ani- 
mal entier,  et  pi.  14  pour  les  détails  d'organisation,  a  quatre 
à  huit  pouces  de  haut.  Sa  couleur  est  d'un  vert  jaunâtre  très- 
clair,  avec  les  sommités  parliculiè»es  orales,  rousses  et  cer- 
clées de  blanc.  Elle  a  été  pêchée  à  vingt  brasses  de  pro- 
fondeur. (De  B.) 

SIGINGALIOS.  {Bot.)  Nom  donné,  suivant  Mentzel,  à 
Yarum  dracunculus  dans  la  Mauritanie.  (J.) 

SIGNE.  (  Ornith.  )  Nom  catalan  du  cygne.  (  Ch.  D.  ) 
SIGNES  employés  en  botanique  :  0  signifie  plante  an- 
nuelle; cT  ou©,  plante  bisannuelle  ;2j.  plante  herbacée,  à  tige 
annuelle  et  à  racine  vivace  ;  I7  plante  ligneuse;  9  plante  ou 
fleur  femelle;  Ô  plante  ou  fleur  màlc;  $  plante  ou  fleur  her- 
maphrodite. (  Mass.  ) 

SIGNES  DU  ZC  DIAQUE.  (Aslr.)  Dans  les  premiers  temps 
de  l'astronomie   c'étoient  des  constellations  ou   groupes  d'é- 
toiles (voyez  Etoiles)  au  nombre  de  douze,  qui  occupoient 
la  bande  appelée  zodiaque,  au  milieu  de  laquelle  se  trouve 
l'ËcLiPTiQUE  (voyez  ce  mot).  Par  suite  de   la  précession  des 
équinoxes  (voyez  Précession),  ces  constellations  ayant  cessé 
de  répondre  aux  mêmes  points    du   zodiaque,    on  a  donné 
leurs  noms  à  doui,e  divisions  égales,  formées  sur  Fécliptique, 
à   partir  de   l'équinoxe   du    printemps.   Voici   ces  noms,    en 
suivant  l'ordre  du  cours  apparent  du   soleil  : 
Le  bélier,   le  taureau,  les  gémeaux, 
Le  cancer,  le  lion,  la  vierge, 
ha  halance,  le  scorpion,   le  sagittaire, 
Le  capricorne ,  le  verscau ,  les  poissons.  ' 

i    On  Ks   a  rassemblés  dans   ces  deux   vers  latins,   faciles  à   retenii  : 
Siint   aries ,  tauriis ,  gemini ,  cancer  ,  Ico  ,  t>irgo  , 
JLibraijue ,  scorpius  ,  arcitenens ,  caper ,  amphora ,  pisces. 


SIG  iig 

Ces  divisions  doivent  être  soigneusement  distinguées  des 
constellations;  d'abord  parce  qu'étant  toutes  égales,  elles  occu- 
pent chacune  3o  degrés  sur  l'écliptique  ,  dont  la  circonfé- 
rence en  contient  060;  ensuite  parce  que  le  déplacement  des 
signes,  par  rapport  aux  constellations,  est  tel  que  celle  du 
bélier  ne  commence  maintenant  que  vers  le  29/  degré  du 
signe  du  même  nom.   (L.  C.) 

SIGNET  ou  SCEAU  DE  SALOMON  ;  Polygonatum  ,  Tourn., 
DesP.  (Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylédones,  delà  famille 
des  asparaginées ,  Juss.,  et  de  Vhexandrie  monogjnie,  Linn., 
dont  les  principaux  caractères  sont  les  suivans  :  Calice  nul: 
corolle  monopétale,  cylindrique,  à  limbe  partagé  en  six  di- 
visions  obtuses,  peu  profondes:  six  étamines  plus  courtes  que 
la  corolle,  attachées  à  la  partie  moyenne  ou  supérieure  du 
tube  ;  ovaire  supère  ,  surmonté  d'un  style  à  stigmate  simple  ; 
une  capsule  bacciforme ,  arrondie,  à  trois  loges,  renfermant 
chacune  deux  graines,  ou  seulement  une,  par  avortement. 

Les  signets  sont  des  plantes  herbacées,  à  feuilles  entières, 
alternes  ou  verticillées  ,  et  à  fleurs  axillaires.  Linnaeus  les 
avoit  réunis  aux  muguets  ou  Corn'allaria,  M.  Desfontaines  les 
en  a  séparés  de  nouveau  ;  on  en  connoit  quatorze  espèces ,  dont 
quelques-unes  croissent  en  Europe,  les  autres  en  Asie  et 
dans  l'Amérique  septentrionale. 

Signet  anguleux,  vulgairement  Sceau  de  Salomon  ou  Ge' 
vioviLLEi  :  Polygonatum  vulgare ,  Dcsf. ,  Ann.  du  Mus.,  9,  p.  48; 
Convallaria  polygonatum ,  Linn. ,  Sp.,  45 1.  Sa  racine  est  char- 
nue, noueuse,  blanche,  horizontale,  grosse  comme  le  doigt, 
vivace  ;  elle  produit  une  ou  plusieurs  tiges  simples,  angu- 
leuses, un  peu  courbées  en  arc,  hautes  d'un  pied  ou  plus, 
garnies,  dans  toute  leur  partie  supérieure,  de  feuilles  ovales, 
glabres,  d'un  vert  clair,  amplexicanles  et  tournées  d'un  seul 
côté.  Ses  fleurs  sont  blanches  ,  mêlées  d'un  peu  de  vert  en 
leurs  bords,  pendantes,  solitaires  ou  au  plus  deux  ensemble 
sur  un  pédoncule  axillaire.  Celte  plante  croît  naturellement 
dans  les  bois. 

L'un  des  noms  vulgaires  qu'elle  porte  lui  vient  sans  doute 
de  ce  que  sa  racine  ,  coupée  un  peu  obliquement,  présente 
différentes  figures.  Cette  racine  a  joui  autrefois  d'une  grande 
réputation  comme  vulnéraire  et  astringente.  On  l'employolt 


120  SIG 

pour  la  guérison  des  hernies,  et  contre  les  meurtrissures  et 
les  contusions.  Aujourd'Jiui  elle  est  tombée  en  désuétude 
chez  les  médecins,  et  il  n'y  a  plus  guère  que  les  gens  des 
campagnes  qui  en  fassent  encore  usage.  Les  fruits  et  les  ra- 
cines, pris  intérieurement,  provoquent  le  vomissement,  s'il 
faut  en  croire  quelques  auteurs;  mais  cela  paroit  très-douteux 
quant  aux  racines,  puisque  Bcrgius  dit  qu'en  Suède,  dans  un 
temps  de  disette,  des  paysans  ont  mêlé  de  ces  racines  à  de 
la  farine  de  froment  pour  se  procurer  une. nourriture  plus 
abondante.  Le  pain  qui  est  résulté  de  ce  mélange,  étoit, 
selon  cet  auteur,  d'une  couleur  brunâtre,  d'une  saveur  et 
d'une  consistance  visqueuses;  mais  il  ne  dit  pas  qu'il  ait  fait 
\'omir  personne. 

Signet  a  feuilles  larges  :  Polygonatum  latifolium,  Desf. , 
Ann.  du  Mus.;  ConvaUaria  latifolia,  Jacq.,  FI.  Au  st.,  t.  202. 
Cette  espèce  diffère  de  la  précédente  par  ses  feuilles  plus 
larges,  rétrécies  en  pétiole  à  leur  base,  et  surtout  par  ses  pé- 
doncules multiflores,  pubescens,  ainsi  que  les  tige^.  Elle  croît 
dans  les  montagnes  en  Suisse,  en  Autriche,  en  Hongrie,  sur 
le  Caucase  et  dans  l'Amérique  septentrionale. 

Signet  multiflore  :  Polygonatiim  multiflorum ,  Desf.,  Ann. 
du  Mus.;  Convallaria  multijlora,  Linn.,  Spec,  462.  Sa  racine 
est  noueuse  et  horizontale  ,  comme  dans  la  première  espèce; 
elle  produit  une  tige  presque  cylindrique,  simple,  un  peu 
courbée  en  arc,  haute  d'un  pied  à  dix-huit  pouces,  garnie 
de  feuilles  ovales  -  oblongues  ,  nerveuses,  glabres.  Ses  fleurs 
sont  plus  petites  que  dans  les  deux  plantes  précédentes,  pen- 
dantes, portées  deux  cà  six  ensemble  sur  des  pédoncules  axil- 
laires.  Ce  signet  croît  en  France  et  en  Europe  ,  dans  les  forêts. 

Signet  verticillé  :  Poljgonatitm  verticillaLum,  Desf.,  Ann. 
du  Mus.;  Convallaria  verticillata ,  Linn.,  Sp. ,  461.  Sa  tige  est 
droite,  simple,  cylindrique,  haute  de  quinze  à  dix- huit 
pouces,  nue  dans  sa  partie  inférieure,  garnie  ,  dans  ses  deux 
tiers  supérieurs,  de  feuilles  lancéolées-linéaires  ,  verticillées 
par  quatre,  quelquefois  par  trois  ou  par  cinq.  Ses  fleurs 
sont  blanches  ,  un  peu  verdàtres  à  leur  sommet ,  portées  deux 
ensemble  sur  des  pédoncules  bifurques,  axillaires  et  réfléchis. 
Cette  espèce  croît  dans  les  bois  des  montagnes,  en  France  et 
en  d'autres  contrées  de  l'Europe.  (L.  D.) 


SIL  ^^^ 

SIGNIS.  (  Ormth.)  Voyez  Cini.  (Ch.D.) 
SIGUKTOK.   (  Ornilh.  )  Nom  groënlandois  de  la  bécassine 
ordinaire,    se  olopax  gallinago  ,  Linn.  (Ch.D.) 

SIIRO  SAGGI.  (Ornith.)  C'est,  au  Japon  ,  le  héron  blanc, 
ardea  alla  et  arclca  egretla,  Linn.  (Ch.  D.) 

SIJO  ,  ADSAI ,  ANSAI.  {Bot.)  Noms  japonois  du  vihurnmn 
tomentosum  de  M.  Thunberg.  (J.) 

SIKISTAN.  {Mamm.)  Le  sikistan  ou  rat  vagabond,  mus 
vagus ,  Pallas,  est  une  espèce  de  Rat  (voyez  ce  mot),  qui 
vit  en  Sibérie.  (Desm.) 

SIKO.  [Bot.)  Voyez  Omodaka.  (J.) 

SIKORA.  {Ornith.)  C'est  le  nom  des  mésanges  en  Pologne. 
(Ch.D.) 

SIKU,  KEN,  KENPOKONAS.  {Bot.)  Noms  japonois  cités 
par  Kasmpfer,  d'un  arbre  dont  M.  Thunberg  a  fait  son  genre 
Hovenia,  de  la  famille  des  rhamnées.  (J.) 

SIKVI.  {Ornith.)  Ce  nom  désigne  le  coq  en  hébreu,  langue 
dans  laquelle  la  poule  est  appelée  salcvia.  (Ch.  D.) 

SIL.  {Min.)  Tous  les  savans  qui  ont  cherché  à  établir  une 
concordance  entre  les  matières  minérales  désignées  par  les 
Grecs,  les  Romains  et  les  modernes,  conviennent  que  le  sil 
de  Pline  et  des  Latins  étoit  la  même  chose  que  Vochra  de 
Théophraste  et  des  Grecs,  et  s'appliquoit  à  Fune  des  ocres 
des  modernes;  mais  c'est  à  cette  dernière  distinction  que  se 
borne  cet  assentiment. 

Ainsi  on  convient  que  le  sll  étoit,  soit  noire  ocre  jaune, 
soit  notre  ocre  brune,  suivant  les  variétés  qu'il  présentoit, 
et  qu'on  désignoit  par  difFérens  noms  ;  mais  on  ne  convient 
pas  que  le  nom  de  sll  ait  jamais  été  donné  au  ruhrica  ou 
ocre  rouge,  lors  même  qu'on  obtenoit  cette  dernière  par  la 
caJcination  de  l'ocre  jaune. 

On  convient  aussi  que  la  terre  de  Sinope  étoit  une  ocre 
ou  bol,  et  par  conséquent  une  matière  analogue  au  sil,  si 
ce  n'étoit  la  niéme  chose. 

Les  anciens  distinguoient  plusieurs  sortes  de  sil,  qu'ils  dé- 
signoient  par  les  noms  sulA'ans  : 

Le  Sil  atticiim,  qui  passoit  pour  le  meilleur. 
Le  Sil  marmorosum  (sll  marbré),  qui  n'avoit  que  la  moi- 
tié de  la  valeur  du  précédent. 


î"  SIL 

Le  SU  pressum  ou  syricum ,  parce  qu'on  le  droit  de  l'ile  de 
Syros,  et  qui  étoit  brun. 

I,e  SU  acliaicum,  qui,  étant  employé  pour  les  ombres,  de- 
A'^oit  être  aussi  une  ocre  brune. 

Le  SU  lucidum,  qui  venoit  des  Gaules,  et  qui,  par  son 
nom,  son  usage  pour  exprimer  les  clairs  et  les  jours,  et  le 
lieu  de  son  origine,  paroît  être  notre  ocre  jaune- pâle  du 
Berri.  Voyez  Ocre  et  Sinope.  (B.  ) 

SILAGURIUM.  (Bot.)  Nom  sous  lequel  Rumph  décrit  et 
figure  le  sida  retiisa.   (J.  ) 

SILAUM.  (Bot.)  Boerhave  nommoit  ainsi  le  peucedanum 
nodosum  de  Linnaeus.   (J.) 

SILAUS.  (Bot.)  La  plante  ainsi  nommée  par  Pline  est ,  selon 
Anguillara,  une  berle,  sium;  selon  Césalpin.  le  phcllandrium; 
selon  C.Bauhin,  avec  doute,  la  plante  que  Linna-ns  a  nommée 
pour  cette  raison  peucedanum  silaus.  Suivant  Pline  ,  cette  plante 
croît  sur  le  bord  des  rivières ,  et  on  la  inange  comme  une  herbe 
potagère  acide,  utile  aussi  pour  les  aift-ctions  de  la  vessie. 
(J.) 

SILBERBARSCH.  {Ichthyol.)  Nom  allemand  du  spare  mé- 
lanote  de  feu  de  Lacépède.  Voyez  Spare.  (H.  C.) 

SILBERDECKE,  SILBERPAMPEL.  (Ichthjol.)  Noms  alle- 
mands du  stromatée  argenté.  Voyez  Sthomatée.  (  H.  C.) 

SILBERFORELLE,  SILBERSTREIT.  (  rc/i%o/.)  Noms  alle- 
mands du  PiARUQUE.  Voyez  ce  mot.   (H.  C.) 

SILD-MOAGE.  (Ornith.)  C'est,  en  danois,  le  goéland  brun  , 
larus  catarrhactes  ,   Lath.  (Ch.  D.  ) 

SILD-TORSK.  (Ichthjol.)  Voyez  Skrev.  (H.  C.) 

SILDQUAL.  (Mamm.)  Ce  nom  norwégien  est,  selon  feu 
de  Lacépède,  appliqué  à  la  baleine  nordcaper.  (  Desm.  ) 

SILENE.  (Bot.)  Lorsque  Linnaeus  décomposa  en  plusieurs 
le  genre  Ljchnis  de  Tournefort,  très-nombreux  en  espèces, 
il  donna  à  lun  d'eux  ce  nom,  cité  par  Lobel,  d'après  ïhéo- 
phraslc,  et  appartenant  à  son  silène  muscipula.  (J.) 

SILENE.  (Entom.)  Nom  d'un  papillon  de  la  division  des 
satyres.  Voyez  l'article  Papillon,  n.*"  28  ,   Circe.  (C.  D.) 

SILENE;  Silène,  Linn.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones polypétales,  delà  famille  des  caiyoplifllées ,  Juss. ,  et  de 
la  décandrie  digjnie  .  qui  a  peur  caractères;  Un  calice  mono- 


SIL  '-'^ 

pliylle,  tubulé,  à  cinq  dents  ;  une  corolle  de  cinq  pétales  à 
ont^lets  étroits,  et  à  limbe  plan,  bifide  ou  entier,  souvent 
muni  à  sa  base  de  deux  dents,  dont  l'ensemble  forme  une 
couronne  à  l'entrée  de  la  gorge  de  la  corolle;  dix  étamines 
à  filamenssubulés;  un  ovaire supère,  surmonté  de  trois  styles 
simples,  à  stigmates  aigus;  une  capsule  ovale-oblongue  ,  ca- 
chée dans  le  calice  persistant,  à  trois  loges,  s'ouvrant  par  le 
sommet  en  six  parties  ,  et  renfermant  chacune  plusieurs 
graines. 

Les  silènes  sont  des  plantes  ordinairement  herbacées  ,  à 
feuilles  entières,  opposées,  et  à  fleurs  terminales  ou  axil- 
laires.  On  en  connoît  plus  de  cent  cinquante  espèces,  parmi 
lesquelles  un  grand  nombre  croit  en  Europe.  Plusieurs  auteurs 
suppriment  aujourd'hui  presque  entièrement  le  genre  Cucu- 
bale  ,  et  ils  en  reportent  toutes  les  espèces,  excepté  une,  dans 
les  silènes,  ce  qui  augmente  encore  les  espèces  déjà  si  nom- 
breuses dans  ce  dernier  genre.  Ainsi  M.  Otth  ,  qui  a  fait  cet 
article  dans  le  Prodrome  du  règne  végétal  de  M.  De  Can- 
dolle,  ne  compte  pas  moins  de  deux  cent  dix- sept  espèces 
de  silènes,  qu'il  divise  en  huit  sections,  auxquelles  il  donne 
des  noms  particuliers,  comme  de  sous-genres,  ainsi  que  le 
fait  toujours  M.  De  Candolle  dans  les  genres  un  peu  nom- 
breux. 

Voici  ces  divisions  ou  sections,  avec  leurs  noms  particuliers, 
tels  que  les  établit  M.  Otth. 

Section  i  ,  JSanosilcne.  Tiges  presque  nulles,  disposées  en 
gazon  ;  pédoncules  unillores;  calices  un  peu  renflés.  Sect.  2, 
Belienaniha.  Des  tiges;  fleurs  solitaires  ou  paniculécs;  calices 
vésicuieux-renflés.  Sect.  5,  Olites.  Des  tiges;  fleurs  verticillèes 
et  disposées  en  épi.  Sect.  4,  Conoimorpha.  Des  tiges;  calice 
conique,  à  fond  ombiliqué  et  à  dents  très-longues.  Sect.  5, 
Stachjmorpha.  Des  tiges;  fleurs  axillaires  ,  non  opposées  et 
formant  l'épi  ;  calice  à  dix  stries.  Sect.  G,  Riipifraga.  Tiges 
droites  et  roides;  pédoncules  filiformes:  calices  campanules 
ou  cylindriques.  Sect.  7,  SipliGtioniorplia.  Des  tiges;  fleurs  pa- 
niculèes  ou  rarement  solitaires  ;  pédicelles  courts  et  oppo- 
sés ;  calices  tubulés.  Sect.  8  ,  Aiocion.  Des  tiges  ;  fleurs  en 
corymbe  ;   calices  en  massue  et  à  dix  stries. 

Les  silènes,  malgré  leur  grand  nombre,  ne  présentent  que 


Ï24  SIL 

peu  d'intérêt;  je  me  bornerai  à  en  décrire  quelques-uns  ,  di- 
visés seulement  en  quatre  sections. 

*   Tige  unijlore  ou  paiicijlore. 

Sii-BNÉ  SANS  TIGE  ;  SUcne acaulis ,  Linn.  *  Sp.,  6o3.  Ses  tiges 
sont  nombreuses,  diffuses,  longues  d'un  à  trois  pouces,  gar- 
nies de  beaucoup  de  feuilles  et  ramassées  en  un  gazon  serré.  Ses 
feuilles  sont  courtes,  linéaires,  très-glabres.  Ses  fleurs  sont 
d'un  rouge  clair,  quelquefois  blanches,  solitaires  au  sommet, 
des  tiges,  sessiles  ou  presque  sessiles  dans  une  variété,  por- 
tées, dans  une  autre,  sur  des  pédoncules  d'un  à  deux  pouces 
de  longueur.  Cette  espèce  croît  dans  les  prairies  et  sur  les 
bords  des  ruisseaux,  dans  les  Alpes  ,  les  Pyrénées  et  les  autres 
montagnes  alpines  de  l'Europe  :  elle  est  vivace. 

SiLÉsÉ  saxifrage;  Silène  saxifraga ,  Linn.,  Sp.,  602.  Ses  ti- 
ges sont-  grêles  ,  nombreuses,  étalées  à  leur  base  ,  ensuite  re- 
dressées ,  glabres,  ainsi  que  toute  la  plante  ,  hautes  de  trois 
à  quatre  pouces  ,  garnies  de  feuilles  linéaires,  disposées  par 
paires  assez  rapprochées.  Les  fleurs  sont  blanches,  un  peu 
rougeàtres  en  dehors,  solitaires  au  sommet  des  tiges  et  por- 
tées sur  des  pédoncules  grêles.  Leur  calice  est  court  et  en 
massue.  Cette  espèce  est  vivace;  elle  croit  dans  les  lieux  pier- 
reux et  sur  les  rochers  exposés  au  soleil ,  dans  le  Midi  de  la 
France  et  de  TEurope. 

SiLÉNÉ  DU  Valais;  Silène  vallesia ,  Linn.,  5p.,  6o3.  Sa  ra- 
cine est  un  peu  ligneuse  ,  vivace  ;  elle  produit  plusieurs  tiges 
couchées  à  leur  base  ,  ensuite  redressées,  simples  ou  peu  ra- 
meuses, hautes  de  quatre  à  cinq  pouces,  un  peu  velues  et 
visqueuses,  comme  toute  la  plante  ,  garnies  de  feuilles  oblon- 
gues-lancéolées,  plus  rapprochées  dans  la  partie  inférieure 
des  tiges  que  dans  la  supérieure.  Les  fleurs  sont  roses  ou 
blanches  intérieurement,  d'un  rouge  brun  en  dehors,  por- 
tées ,  au  sommet  des  tiges,  sur  des  pédoncules  droits  et  or- 
dinairement solitaires;  leur  calice  est  cylindrique,  marqué 
de  dix  raies  verdâtres  ou  rougeàtres.  Ce  silène  croît  dans  les 
lieux  stériles  et  élevés  des  Alpes  de  la  Suisse ,  du  Piémont ,  etc. 

"'■'*  Fleurs  éparses. 

SiLÉNÉ  DE  Nurr;  Silène  noctijlora  ,  Linn.,   Sp.,   Sgg.  Sa  tige 


SIL  125 

est  droite,  dichotome,  velue,  haute  d'un  pied  ou  environ, 
garnie  de  feuilles  lancéolées,  rétrceies  à  leur  base,  pubes- 
centes.  Ses  fleurs  sont  blanches,  portées,  dans  la  bifurcation 
et  au  sommet  des  rameaux ,  sur  des  pédicelles  hérissés  de 
poils  ,  ainsi  que  les  calices  qui  sont  striés  ,  renflés  après  la 
floraison,  terminés  par  des  dents  fort  longues.  Cette  espèce 
croît  dans  le  Midi  de  la  France  et  dans  d'autres  pays  de 
l'Europe. 

SiLÉNÉ  DE  Virginie;  Silène  virginica ,  Linn. ,  Sp. ,  600.  Ses 
tiges  sont  cylindriques,  striées,  visqueuses,  pubescentes,  cou- 
chées ou  redressées,  hautes  de  six  pouces  à  un  pied.  Ses 
feuilles  sont  ovales-oblongues  ,  sessiles,  aiguës  à  leur  sommet. 
Ses  fleurs  sont  d'un  rouge  foncé  ,  portées  sur  des  pédoncules 
dans  la  bifurcation  des  rameaux  et  à  leur  sommet.  Cette  es- 
pèce est  originaire  de  la  Virginie  ;   elle  est  vivace. 

SiLÉNÉ  A  FLEDRS  SANGUINES  ;  SUcne  omata ,  Ait. ,  Hort.  Kew., 
tom.  2  ,  pag.  96.  Ses  tiges  sont  droites,  cylindriques  ,  velues 
et  visqueuses  ,  ainsi  que  toutes  les  parties  de  la  plante,  ra- 
meuses ,  surtout  dans  leur  partie  supérieure  ,  garnies  de 
feuilles  lancéolées,  pubescentes,  sessiles  et  conniventes  à  leur 
base.  Ses  fleurs  sont  d'un  rouge  de  sang  foncé,  disposées  dans 
la  bifurcation  des  rameaux  et  à  leur  extrémité.  Cette  espèce 
est  originaire  du  cap  de  Bonne- Espérance.  Elle  est  bisan- 
nuelle ;  on  la  cultive  dans  les  jardins  comme  plante  d'orne- 
ment. 

SiLÉNÉ  DES  rochers;  SUeiie  rupestris ,  Linn.,  Sp.,  602.  Sa  ra- 
cine est  bisannuelle  ;  elle  produit  plusieurs  tiges  simples  in- 
férieurement ,  dichotomes  dans  leur  partie  supérieure,  gla- 
bres et  d'un  vert  glauque,  ainsi  que  toute  la  plante,  garnies 
de  feuilles  ovales -lancéolées  ou  oblongues- lancéolées.  Ses 
fleurs  sont  d'un  blanc  pur,  placées  dans  les  dernières  bifur- 
cations des  rameaux  ou  terminales.  Cette  espèce  se  trouve 
dans  les  lieux  ombragés  et  pierreux  des  Alpes,  des  Pyrénées 
et  des  autres  montagnes  alpines  de  l'Europe. 

>'r>;*  pieuj^^  gj2  grappe  ou  en  épi. 

SiLÉNÉ  A  CINQ  TACHES  ;  SUcne  quinquevulnera ,  Linn.,  5p.,  SgS. 
Sa  racine  est  annuelle  ;  elle  produit  une  tige  droite,  velue, 
simple  ou  peu  rameuse  ,   haute  de  huit  pouces  à   un  pied, 


12^  SIL 

garnie  de  feuilles  oblongues,  presque  spalulées  et  un  peu 
rudes  au  toucher.  Ses  fleurs  sont  purpurines  ,  bordées  de 
blanc  ,  portées  sur  de  courts  pédoncules  dans  la  partie  supé- 
rieure des  tiges,  et  disposées  en  une  petite  grappe  tournée 
d'un  seul  côté:  leurs  pétales  sont  entiers,  et  le  calice  est  strié, 
hérissé  de  longs  poils.  Cette  plante  croît  dans  les  champs  sa- 
blonneux du  Midi  de  la  France  et  de  l'Europe. 

SiLBNÉ  DE  France;  Silène  gallica,  Linn.,  Sp.,  5i)5.  Sa  racine 
est  annuelle,  comme  dans  la  précédente;  elle  produit  une 
tige  droite  ,  plus  ou  moins  rameuse,  velue,  haute  de  huit  à 
douze  pouces,  garnie  de  feuilles  oblongues  ,  un  peu  en  spa- 
tule, chargées  de  poils  qui  les  rendent  rudes  au  toucher.  Ses 
fleurs  sont  petites,  blanchâtres  ou. roses,  alternes  sur  de  courts 
pédoncules,  et  disposées  en  grappe  terminale  ;  leur  calice  est 
hérissé ,  strié  ,  et  les  pétales  sont  entiers.  Les  fruits  sont 
ovoïdes,  droits  et  serrés  contre  la  tige.  Cette  espèce  croît 
dans  les  champs,  en  France,  en  Italie,  etc. 

SiLÉNÉ  n'AxN'GLETERRE  ;  Si'Zeree  ang-/ica,  Linn.,  Sp.  ,694.  Cette 
espèce  ne  diffère  de  la  précédente  que  parce  que  ses  pétales 
sont  plus  grands,  échancrés,  et  parce  que  les  fruits  inférieurs 
de  la  grappe,  au  lieu  d'être  serrés  contre  l'axe,  sont  diver- 
gens.  Elle  se  trouve  dans  les  champs,  en  Angleterre  et  en 
France. 

-■^:;-:;:^  J^/'riirs  paniculées  ou  en  corymbc. 

SiLÉNÉ  Arméria;  Silène  Arme  ri  a ,  Linn.  ,  Sp.,  601.  Sa  ra- 
cine, qui  est  annuelle  ou  bisannuelle,  produit  une  tige  droite  , 
glabre,  comme  toute  la  plante,  simple  ou  rameuse  ,  haute 
d'un  pied  ou  environ,  enduite,  dans  sa  partie  supérieure, 
d'un  suc  visqueux  ,  et  garnie  de  feuilles  ovales ,  d'un  vert 
glauque  ;  les  inférieures  sont  oblongues-lanccolées.  Ses  fleurs 
sont  purpurines,  quelquefois  blanches,  disposées,  au  som- 
met des  tiges  et  des  rameaux  ,  sur  des  pédoncules  réunis  en 
faisceau  et  disposés  en  corymbe  terminal.  Cette  espèce  croît 
dans  le  Midi  de  la  France  et  de  l'Europe.  On  la  cultive  pour 
l'ornement  des  jardins. 

SiLÉNÉ  Atocion  ;  Silène  Atocion ,  Linn. ,  Sjst,  veget. ,  pag. 
421.  Ses  tiges  sont  droites,  rameuses,  un  peu  visqueuses  dan  s 
leur  partie  supérieure  ,   garnies  de  feuilles  ovales  ,   rétrécies 


SIL  127 

en  un  assez  long  pétiole  et  comme  spatulées ,  glabres,  un 
peu  charnues,  Irgèremcnt  ciliées  en  leurs  bords  ,  principale- 
ment en  leur  partie  inférieure  et  sur  leur  pétiole.  Les  fleurs 
sont  d'une  couleur  purpurine  claire,  portées,  au  sommet 
des  tiges  et  des  rameaux,  sur  des  pédoncules  Irichotomes  , 
et  disposées  en  un  petit  corymbe.  Les  pétales  soi  t  bifides  et 
munis,  en  outre,  d'une  petite  dent  de  chaque  côté.  Cette 
espèce  est  originaire  du  Levant,  et  on  la  cultive  au  Jardin 
du  Roi.  Elle  est  annuelle. 

SiLÉ\É  PENCHÉ i  Silène  nutans ,  Linn.,  Sp.,  5g6.  Sa  racine  est 
vivace  ;  elle  produit  une  ou  plusieurs  tiges  cylindriques  ,  pu- 
bescentes,  visqueuses  dans  leur  partie  supérieure,  garnies  de 
feuilles  écartées:  les  inférieures  ovales-oblongues ,  rétrécies 
en  pétiole  à  leur  base;  les  supérieures  lancéolées-linéaires. 
Les  fleurs  sont  blanches  ou  rougeâtres  ,  un  peu  inclinées,  et 
disposées,  au  sommet  des  tiges,  en  panicule  lâche;  leurs  pé- 
tales sont  bifides,  et  les  calices  cylindriques,  pubescens. 
Cette  espèce  croît  dans  les  bcfl^,   en  France  et  en  Europe. 

StLÉNÉA  FEUILLES  DE  euplÈvre  ;  SUcne  hupleuroidcs  ,  Linn.,  Sp., 
698.  Sa  racine  est  vivace  ;  elle  produit  une  tige  droite  , 
roide  ,  cylindrique,  glabre,  ainsi  que  toute  la  plante  ,  haute 
d'un  à  deux  pieds  et  même  plus,  divisée,  dans  sa  partie  su- 
périeure ,  en  rameaux  grêles  ,  nombreux.  Ses  feuilles  sont 
lancéolées  ,  traversées  par  une  nervure  longitudinale  très- 
prononcée  :  les  inférieures  rétrécies  en  un  long  pétiole;  les 
supérieures  sessiles  ou  presque  sessiles  ,  et  sensiblement  plus 
étroites.  Ses  fleurs  sont  assez  grandes,  blanches  en  dedans  , 
un  peu  violettes  en  dehors,  portées,  à  l'extrémité  des  tiges 
et  des  rameaux,  sur  des  pédoncules  souvent  trifurqués ,  quel- 
quefois simples  ,  et  formant  une  panicule  plus  ou  moins  étalée  ; 
leurs  pétales  sont  profondément  bifides.  Cette  espèce  croit 
naturellement  en  Perse,  dans  le  Levant,  en  Barbarie.  On  la 
cultive  au  Jardin  du  Roi.   (L.  D.) 

Ce  genre  de  plantes  dicotylédones  polypétales ,  de  la  fa- 
mille des  ombellifères ,  a  été  établi  par  Gstrtner  pour  placer 
le  laserpitium  aquilegifolium  de  Jacquin  ,  qui  diffère  des  es- 
pèces de  ce  dernier  genre  par  l'absence  de  collerette  uni- 
verselle, et  par  son  fruit  dépourvu  d'ailes.  Sprengel  com- 
prend dans  le  nouveau  genre  Siler  deux  autres  espèces ,   le 


^=B  SIL 

cachrys  latifoUa,  Marsch.  ,  dont  il  fait  le  siler  caucasicuin,  et 
le  sison  salsum  ,  Ijnn.  fils,  auquel  il  conserve  le  même  nom 
spécifique.  (L.  D.) 

SII.ER.  (Bot.)  Pline  cifoit  sous  ce  nom  un  arbre  que 
Césalpin  croyoit  être  le  fusain,  evonjmus,  et  que  Daléchamps 
assimiloit  à  la  bourgène  ,  rJiamnus  frangula.  Le  même  nom 
étoit  donné  au  saule  marceau,  salix  caprœa ,  par  Anguillara  ; 
mais  d'un  autre  côté  on  le  trouve,  dans  C.  Bauhin ,  cité 
comme  synonymede  plusieurs  herbes ombellifères,  et  surtout 
d'un  laser,  que  Linnœus  a  nommé  pour  cette  raison  laserpi- 
tium  siler.   (J.) 

SILEX.  {Min.)  Le  silex  proprement  dit  n'est  chimiquement 
qu'une  variété  de  texture  du  quarz,  du  moins  on  n'a  trouvé 
dans  sa  composition  rien  d'essentiel  qui  puisse  l'en  faire  sé- 
parer. Mais  cette  variété,  c'est-à-dire  cette  manière  d'être 
de  la  silice  pure,  présente  des  différences  d'un  ordre  bien 
plus  élevé  que  celles  qui  peuvent  résulter  de  la  forme  et  de 
la  couleur.  Si  ces  différences  extérieures  ne  résultent  pas  de 
celles  que  peuvent  donner  la  différence  de  composition  , 
elles  résultent  certainement  de  circonstances  dans  le  mode 
d'agrégation  des  parties  siliceuses.  Tout  indique  dans  le 
quarz  hyalin  une  dissolution  complète  des  parties  dans  un 
dissolvant  d'une  liquidité  aqueuse;  tout  indique  au  contraire 
dans  les  silex  un  état  visqueux  ou  gélatineux  ,  qui  semble 
n'avoir  pas  permis  aux  molécules  ce  libre  mouvement,  d'où 
résultent  des  cristaux  réguliers,  soit  transparens,  soit  à  tex- 
ture vitreuse,  lors  même  qu'ils  sont  opaques. 

La  iranslucidité  la  plus  grande  diffère  toujours  de  la  trans- 
parence. L'éclat  terne  ou  cireux,  ou  au  plus  résineux  de  la 
cassure  qui  est  souvent  une  conséquence  de  la  translucidité, 
et  qui  ne  peut  se  confondre  avec  l'éclat  vitreux,  sont  donc 
les  caractères  distinctifs,  suffisans  pour  établir  entre  le  quarz 
et  les  silex  une  sép'aration  ,  qu'on  désigne  par  le  nom  de 
sous-espèce  ou  de  variété  principale  ,  et  qui  est  d'un  ordre  su- 
périeur à  celle  qui  porte  le  simple  nom  de  variété. 

Enfin ,  la  manière  dont  les  silex  se  présentent  dans  la  na- 
ture ,  les  circonstances  qui  paroissent  avoir  accompagné  et 
déterminé  leur  formation,  ajoutent  quelques  motifs  à  cette 
distinction. 


SIL  129 

Mais  cette  sons -espèce  du  quarz  est  encore  susceptible 
d'être  séparée  en  variétés  nombreuses  et  de  différens  ordres, 
dont  nous  devons  présenter  le  tableau  avant  d'en  donner  les 
caractères  généraux,  afin  de  faire  apprécier  les  motifs,  la 
valeur  et  l'application  de  ces  caractères. 

On  doit  d'abord  séparer  les  minéraux  quarzeux  ,  dont  nous 
traiterons  sous  le  titre  de  silex,  en  deux  divisions  princi- 
pales, qui  sont  fondées  sur  des  caractères  d'une  assez  grande 
valeur,  sur  des  caractères  qu'on  pourroit  considérer  comme 
chimiques,  puisqu'ils  résultent  delà  présence  ou  de  l'absence 
de  l'eau  dans  ces  pierres.  Mais  ce  corps  y  est  en  proportion 
indéfinie  et  variable,  et  les  chimistes  ne  le  considèrent  pas  ici 
comme  partie  essentielle  du  minéral.  Nous  laissons  donc  les 
quarz  ou  silex  aquifères  dans  la  même  espèce  que  les  quarz  ou 
silex  anhydres,  en  nous  contentant  de  les  séparer  par  une 
ligne  de  haute  division.  On  peut  ensuite  établir  dans  ces 
deux  divisions  qfuatre  variétés,  et  subdiviser  celles-ci  en  sousr 
variétés,  fondées  sur  différentes  considérations,  soit  miné- 
ralogiques,  soit  même  technologiques,  et,  par  conséquent, 
de  valeurs  assez  différentes. 

Le  tableau  suivant  présente  celte  division  : 


pyromaque. 
Silex I  Meulière. 

nectique. 

pulvérulent. 
Anhydres -J  ^  Chrysoprase. 

Plasme. 

Héliotrope. 
I  Cornaline. 
'Sardoine, 

Calcédoine. 


Agate. 


fHyalite....i7\*^^"«^- 
i    "^  (laiteuse. 


Aquifères {  [Opale. 

'"irasol. 


„  ,  .    ,  ,  «>acholono^. 

^^^^'"''^•••jHydrophane. 

I  commun. 

(  Ménilite. 


49. 


^3o  SIL 

Les  Silex  sont  tous  des  minéraux  essentiellement  et  pres- 
que uniquement  siliceux,  dont  la  dureté  est  au  plus  égale  à 
celle  du  quarz  ;  qui  sont,  comme  lui,  infusibles  au  chalu- 
meau ordinaire  ;  qui  ont  une  translucidité  plus  ou  moins 
grande  et  une  cassure  conchoïde ,  plus  ou  moins  écailleuse, 
avec  un  éclat  quelquefois  résineux. 

Les  Silex  anhydres  joignent  à  ces  caractères  communs  les 
caractères  particuliers,  d'avoir  la  même  dureté  que  le  quarz, 
une  pesanteur  spécifique  de  2, G,  d'avoir  une  cassure,  ou 
conchoïde  ou  droite,  plus  ou  moins  écailleuse,  avec  un  as- 
pect terne,  enfin  de  ne  contenir  guère  que  0,98  de  silice, 
avec  un  mélange  d'alumine,  de  fer,  etc.,  et  de  ne  point  di- 
minuer sensiblement  de  poids  par  l'action  du  feu. 

Ils  ne  cristallisent  pas  ,  ou  du  moins,  quand  ils  cristallisent , 
ils  rentrent  dans  la  sous-espèce  du  quarz  hyalin  ,  ou  bien  ils 
revêtent  par  métamorphose  des  formes  qui  ne  leur  appar- 
tiennent pas. 

Les  silex,  frotfésTun  contre  l'autre,  répandent ,  comme  le 
quarz',  une  lumière  phosphorescente  ,  rougeàtre,  et  en  même 
temps  une  odeur  particulière. 

On  subdivise  les  silex  en  deux  groupes  de  variétés,  qu'on 
désigne  par  les  noms  généraux  de  silex  proprement  dits  et 
d'agates. 

Les  silex  étant  souvent  aussi  purs  que  les  agates,  malgré 
une  apparence  cgntraire,  et  les  agates  passant  par  des  nuances 
insensibles  aux  résinites,  nous  avons  placi  les  silex  les  pre- 
miers dans  la  série. 

Les  Silex  proprement  dits  ont  une  pâte  plus  grossière  et 
moins  de  tianslucidité  que  les  agates.  Leur  texture  est  géné- 
ralement dense  ;  mais  elle  peut  être  aussi  celluleuse ,  po- 
reuse ou  même  pulvérulente.  Leur  cassure  est  lisse,  con- 
choïde, écailleuse  ou  droite.  La  surface  de  la  cassure  est 
terne.  Leurs  couleurs  sont  sans  intensité  et  sans  vivacité.  Le 
poli  qu'ils  reçoivent  n'a  jamais  l'éclat  de  celui  des  agates. 

Les  sous-variétés  sont  les  suivantes  : 

1.  Silex  corné'.  Sa  pâte  est  grossière.  Sa  cassure  imparfaite- 

1  Hornstein  infusible  des  ruinéralogistes  allemands  ,  tels  que  celui 
des  filoHS  de  Schuéeberg.  (  Kératite  ,  Delaméthjshie.  ) 


SIL  i3i 

ment  conchoïde,  mais  surtout  écailleuse,  c'est-à-dire,  sem- 
blable à  celle  de  la  cire.  Il  est  moins  fragile  que  le  silex 
pyromaque;  il  est  assez  translucide,  et  cette  circonstance, 
avec  celle  de  la  cassure  écailleuse,  lui  donne  quelquefois 
l'apparence  de  certaines  cornes.  Son  infusibilité  au  chalu- 
meau le  distingue  essentiellement  des  pétrosilex ,  auxquels 
il  ressemble  beaucoup  par  ses  caractères  extérieurs.  Ses  cou- 
leurs les  plus  ordinaires  sont  le  gris,  le  gris-jaunâtre,  le  rou- 
geàtre,  le  brunâtre,  le  verdàtre.  Ces  couleurs  sont  pâles, 
incertaines  ,  répandues  assez  également  dans  la  masse. 

Le  gisement  de  cette  variété  est  une  des  circonstances  la 
plus  caractéristique  de  la  spécification  :  c'est  le  silex  des 
terrains  les  plus  anciens  et  des  terrains  les  plus  modernes. 

On  le  rencontre  souvent  dans  les  filons  qui  traversent  les 
terrains  primordiaux  de  cristallisation,  remplissant  en  partie 
ces  filons  et  enveloppant  les  minerais  qui  s'y  trouvent  aussi. — 
Mine  de  plomb  du  Huelgoët  en  Bretagne  ;  il  est  blanchâtre.  — » 
Mine  d'Estressin  ,  département  de  la  Loire;  il  est  gris,  en- 
veloppant des  pyrites,  disposés  en  lames.  —  Mine  de  plomb 
de  Vienne,  département  de  l'Isère;  il  est  d'un  verdàtre 
sale,  très -peu  translucide  et  très-fragmentaire.  —  Mines  de 
Schneeberg  en  Saxe.  —  De  Rheinbreitenbach  ,  près  Cologne. 

Il  se  montre  ensuite  en  rognons,  formant  des  lits  inter- 
rompus, ou  même  en  lits  presque  continus  dans  les  calcaires 
compactes  des  terrains  de  sédiment  inférieurs  et  moyens. — 
Dans  le  calcaire  compacte  de  Tivoli,  près  Rome. — ^Dans  le 
calcaire  compacte  fin ,  gris-jaunâtre ,  des  environs  de  Gre-' 
noble  ;  il  est  jaunâtre.  —  Dans  le  calcaire  compacte  commun , 
dit  scaiole,  des  environs  de  Vicence. — Dans  les  assises  infé- 
rieures des  terrains  de  craie,  qu'on  nomme  craie  tufau  et 
glauconie  craieuse. 

On  le  retrouve  enfin  dans  les  bancs  moyens  du  calcaire 
grossier  (carrière  de  Gentilly  au  sud  de  Paris  et  de  Sèvres  au 
couchant  de  cette  ville  )  ,  et  dans  les  lits  de  sable  des  parties 
supérieures  de  ce  terrain  (carrière  du  parc  de  Saint-Cloud, 
de  Neuilly,  etc.),  ensuite  dans  les  calcaires  siliceux  et  dans 
le  gypse  (Champigny  et  les  environs  de  Crécy,  à  l'est  de  Paris. 
—  Coulommier,  avec  la  magnésile  de  ce  lieu;  il  est  brun- 
roussàtre.  —  Sur  le  coteau  de  Samoireau,  près  Fontainebleau), 


ï52  SIL 

et,  enfin,  dans  plusieurs  parties  du  terrain  lacustre  supé- 
rieur au  gypse  à  ossemens  (  partie  supérieure  du  coteau  d'E- 
pernon ,   au  sud- ouest  de  Paris). 

Il  renferme  dans  ces  dernières  positions  des  débris  orga- 
niques, qui  appartienneflt  à  des  coquilles  marines  ou  à  des 
coquilles  d'eau  douce. 

Le  silex  corné  passe  par  des  nuances  insensibles  au  grès 
luisant,  au  quarzile  ,  à  la  calcédoine  et  au  silex  pyromaquc. 

2.  Silex  fyromaque'.  Sa  cassure  est  parfaitement  conchoide, 
tantôt  lisse,  tantôt  d'aspect  terne.  Il  se  casse  aisément.  Les 
éclats  sont  à  bords  très-tranclians.  C'est  une  des  pierres  les 
plus  scintillantes  sous  le  choc  de  l'acier.  Il  n'est  que  foible- 
ment  translucide;  il  a  une  texture  assez  fine  et  assez  homo- 
gène pour  recevoir  un  poli,  qui  a  généralement  peu  d'éclat. 
Ses  couleurs  sont  assez  variées,  mais  toujours  louches,  sans 
vivacité.  Ce  sont  principalement  les  suivantes  : 

Brun- noirâtre,  presque  noir  et  opaque,  perdant  sa  couleur 
par  l'action  du  feu  et  devenant  blanc  grisâtre  et  opaque  : 
c'est  celui  qui  se  trouve  ordinairement  dans  la  craie  blanche. 

B/oni,  assez  translucide. 

Rougeâtre. 

Verdâtre,  nommé  quelquefois  prasc. 

Jaunâtre,  presque  opaque  et  nommé  aussi  silex  jaspo'ide.  II 
est  quelquefois  marbré,  zone,  veiné  ou  taché.  Il  se  rapproche 
beaucoup  du  jaspe,  dont  il  diffère  par  l'aspect  luisant  de  sa 
cassure  et  par  sa  translucidité. 

Les  silex  pyromaques  se  trouvent  presque  toujours  en  ro- 
gnons de  diverses  grosseurs  et  de  formes  très-irrégulières.  Ces 
rognons,  placés  dans  les  terrains  de  sédiment,  à  côté  les  uns 
des  autres  et  se  touchant  presque,  forment  des  lits  étendus, 
mais  interrompus  par  une  multitude  de  vides,  de  manière 
à  présenter ,  s'ils  étoient  dégagés  de  la  matière  terreuse  qui 
les  enveloppe,  des  espèces  de  réseau  à  mailles  très-irrégu- 
lières en  forme  et  en  dimension.  Ils  se  montrent  aussi  quel- 
quefois en   lits  continus  ,  assez  minces  et   à  surfaces  sensi- 

1  C'est-à-dire,  qui  fait  feu  pour  le  combat,,  Lim^.jHauy.  —  Feaer- 
stein ,'yi\n.  alleni.  —  FUnt ,  Min.  angl.  — Vulgairement  pierre  à  fusil  et 
k  briquet. 


SIL  i53 

Mement  parallèles;  mais  cette  circonstance,  assez  commune 
dans  les  silex  corné  et  le  phtanite  ,  est  rare  dans  le  silex 
pyromaque.  On  en  a  quelques  exemples  dans  les  craières  de 
Meudon  près  Paris,  dans  le  calcaire  jurassique  d'Aichstedt 
en  Bavière,  etc. 

Les  rognons  de  silex,  et  surtout  ceux  de  la  craie,  ne  sont 
pas  toujours  homogènes  et  pleins.  Tantôt  on  remarque  vers 
leur  centre  un  corps  organique,  tel  qu'un  madrépore  ou  une 
coquille  ,  qui  semble  leur  avoir  servi  de  noyau  ;  tantôt  le 
centre  est  creux  et  les  parois  sont  tapissées  de  cristaux  de 
quarz  ,  de  fer  carbonate  ,  de  pyrites,  de  silex  ou  de  calcédoine 
concrétionnée,  ou  remplis  soit  de  silex  pulvérulent  à  peu 
près  pur  (les  rognons  en  sphères  presque  régulières,  ovu- 
laires  ,  des  bords  de  la  forêt  de  Dreux  ) ,  soit  de  silex  mêlé  de 
soufre;  circonstance  fort  singulière  et  qui  le  devient  encore 
plus  lorsqu'on  remarque  que  ces  silex,  qu'on  trouve  épars  dans 
les  champs,  près  de  Poligny,  dans  le  Jura  ,  ont  tous  une  forme 
grossièrement  lenticulaire,  dont  une  des  faces  est  plus  dépri- 
mée que  l'autre,  qu'ils  renferment  des  lames  de  célesline  ,  etc. 

Les  silex  pyromaques  montrent  quelques  altérations  qui, 
sans  être  absolument  particulières  à  cette  variété,  s'y  présen- 
tent cependant  et  plus  communément  et  mieux  caractérisées. 

Ils  sont  en  général  pénétrés  d'humidité,  qui  se  manifeste 
au  moment  où  on  les  casse,  lorsqu'ils  viennent  d'être  extraits 
de  l'intérieur  de  la  terre ,  mais  qui  se  perd,  assez  prompte- 
ment  par  leur  exposition  à  l'air.  Cette  sorte  de  dessiccation 
les  rend  plus  fragiles  et  plus  fragmentaires ,  et  couvre  quel- 
quefois les  anciennes  surfaces  de  cassure  d'une  couche  mince 
de  silex  opaque  ,  que  l'on  a  pris  pour  du  silex  décomposé. 
On  a  un  exemple  fort  remarquable  de  cette  altération,  pour 
ainsi  dire  actuelle  ,  dans  un  petit  buste  en  silex  pyromaque, 
trouvé,  il  y  a  trente  ans  environ  ,  dans  les  fondations  d'une 
maison  de  Paris,  et  dont  toutes  les  surfaces étoient  couvertes 
de  cette  espèce  d'écorce  blanche.  Ce  buste ,  décrit  dans  le  temps 
pat  Millin,  n'avoit  pas  le  caractère  d'une  très-haute  antiquité. 

Les  silex  pyromaques  des  couches  calcaires,  et  notamment 
ceux  de  la  craie  ,  semblent  se  lier  avec  la  pierre  qui  les  ren- 
ferme et  s'y  fondre  par  leur  surface  de  contact  ,  au  point 
qu'ils  paroissent  avoir  été   corrodés  par  la  craie.  Ces  transi- 


ï34  SIL 

tions  sont  quelquefois  tellement  nuancées  ,que  des  silex  d'un 
brun  foncé  dans  le  centre  passent  au  blanc  opaque  à  cassure 
luisante,  puis  au  blanc  opaque  à  cassure  terne  vers  leur  cir- 
conférence; enfin  leur  dernière  écorce  est  tendre  et  friable, 
et  finit  même  par  faire  effervescence  ,  comme  le  calcaire  qui 
les  enveloppe  et  qui  semble  les  avoir  pénétrés.  On  peut  ré- 
péter cette  observation  dans  presque  tous  les  lieux  où  les 
silex  se  rencontrent,  mais  surtout  dans  les  carrières  de  pierres 
à  chaux  de  Champigny  ,  à  l'est  de  Paris. 

Les  silex  pyromaques  bien  caractérisés  appartiennent  prin- 
cipalement au  terrain  de  craie,  et,  dans  ce  terrain,  à  la  partie 
qui  consiste  en  craie  blanche  :  il  y  a  peu  de  pays  renfermant 
de  la  craie  blanche  qui  n'ait  aussi  des  silex  pyromaques  ;  ils 
sont  ordinairement  noirs  ou  blonds.  On  en  voit  également  dans 
quelques  autres  terrains,  mais  presque  uniquement  dans  les 
terrains  calcaires.  Ainsi  on  peut  en  citer  d'une  part,  dans  le 
calcaire  compacte  de  sédiment  inférieur,  et  de  l'autre,  dans 
les  terrains  qui  sont  postérieurs  à  la  craie.  On  en  voit  de  blonds, 
dans  le  calcaire  lacustre  inférieur  (Saint-Ouen  ,  au  pied  nord- 
ouest  de  la  colline  Montmartre;  de  noirs,  dans  le  calcaire  la- 
custre supérieur  du  plateau  de  Montreuil,  à  l'est  de  Paris,  etc.) 

Je  ne  connoîs  guère  que  ces  terrains  qui  contiennent  de 
véritables  silex  pyromaques.  Tous  les  silex  qu'on  cite  dans 
d'autres  terrains  appartiennent  ou  au  silex  corné,  ou  au  jaspe, 
ou  au  phtanite,  ou  enfin  à  d'autres  variétés  de  celte  sous- 
espèce;  et  c'est  pour  avoir  méconnu  ces  différences  qu'on  cite 
souvent  à  l'article  des  Silex  de  cette  variété  tant  de  terrains  et 
de  lieux  dilTérens. 

La  formation  des  silex  pyromaques  en  couches  interrom- 
pues, mais  parallèles  ,  au  milieu  des  bancs  de  craie  ,  a  beau- 
coup occupé  les  géologistes.  Leur  disposition,  leur  forme, 
et  d'autres  circonstances  ,  prouvent  qu'ils  n'ont  point  été 
roulés  et  transportés  au  milieu  de  ces  masses  calcaires.  On 
pense  donc  qu'ils  s'y  sont  formés  par  infiltration,  et  qu'ils  oc- 
cupent des  cavités  abandonnées  par  des  mollusques  ou  par 
des  zoophytes.  L'hypothèse  de  leur  formation  par  infiltration, 
admise  par  le  plus  grand  nombre  des  géologistes,  est  sujette  à 
d'assez  grandes  difficultés.  On  demande,  i."  pourquoi  la  ma- 
tière siliceuse  s'est  réunie  dans  les  seuls  points  où  se  trouvent 


SIL  i35 

les  silex,  et  n'a  pas  imbibé  les  couches  supérieures  ou  infé- 
rieures de  craie?  2.°  comment  les  bancs  de  craie,  percés 
d'un  si  grand  nombre  de  cavités  quelquefois  continues  dans 
une  grande  étendue  ,  ne  se  sont  pas  affaissés  ?  On  ne  peut 
répondre  à  ces  questions  que  par  de  nouvelles  hypothèses. 
On  suppose  que  la  place  des  silex  étoit  occupée  par  des  bancs 
d'animaux  marins,  mollusques,  testacés  ou  zoophytes,  et  que 
c'est  à  quelque  influence  de  la  matière  de  ces  animaux  sur 
la  silice ,  qu'est  due  l'espèce  de  départ  qui  en  a  été  fait.  Une 
observation  de  M.  Gillet-Laumont  appuie  cette  supposition  ; 
il  a  remarqué  qu'il  sortoit  souvent  une  queue  de  silex  de  la 
bouche  des  oursins  fossiles  renfermés  dans  les  craies,  comme 
si  la  matière  animale  qui  s'étoit  écoulée  par  cette  ouverture  , 
avoit  été  remplacée  par  de  la  silice. 

Sir  G.  Englelield  a  remarqué  que  les  silex  des  couches  de 
craie  de  l'ile  de  Wight,  voisins  des  fentes  verticales  qui  cou- 
pent quelquefois  ces  couches,  sont  brisés  dans  toutes  sortes 
de  direction  ,  sans  cependant  être  déformés.  On  doit  faire 
observer  que  ces  couches  sont  inclinées  de  67^  à  l'horizon. 

Usages.  Les  silex  calcinés  et  réduits  en  poudre  sous  la  meule 
d'un  moulin  entrent  dans  la  composition  de  la  faïence  fine, 
dite  angloise,  terre  à  pipe  ou  même  cailloutage,  à  cause  de 
l'emploi  de  ce  caillou. 

Les  silex  pyromaques  cassés  en  fragmens  minces  et  à  arêtes 
vives,  servent  de  pierres  à  briquet. 

Les  mêmes  silex,  taillés  d'une  manière  particulière,  don- 
nent les  pierres  à  fusil.  La  taille  s'obtient  non  pas  par  le 
sciage  ou  le  frottement,  mais  par  une  fracture  ménagée  et 
fondée  sur  la  propriété  qu'a  ce  silex  de  donner  constamment 
une  cassure  conchoïde.  Les  opérations  de  la  taille  consistent, 
1."  à  rompre  le  bloc  avec  une  masse  de  fer,  en  morceaux  à 
surface  plane  ,  d'une  livre  et  demie  environ;  2.°  à  fendre  ou 
écailler  ces  morceaux  de  manière  à  faire  naître  sur  leurs  sur- 
faces àes  espaces  alongés  ,  légèrement  concaves,  séparés  par 
des  arêtes  verticales,  à  peu  près  droites.  On  frappe  ensuite 
avec  un  petit  marteau  à  deux  pointes  sur  les  angles  formés 
par  ses  arêtes,  et  on  détache  par  cette  percussion  des  écailles 
longues  et  minces  ,  présentant  une  face  plane  sur  le  côté  par 


^35  SIL 

lequel  elles  tenoienf  au  bloc  ,  et  sur  la  surface  opposée,  l'arêt» 
qui  y  existoit  déjà  ;  3."  à  former  la  pierre.  On  remarque  dans 
une  pierre  à  fusil  cinq  parties:  i.  la  mèche  ,  ou  le  biseau 
tranchant;  2.  les  flancs ,  ou  bords  latéraux;  5.  le  talon,  bord 
postérieur  opposé  à  la  mèche  ;  4.  V assis  ,  petite  face  supérieure 
horizontale,  placée  entre  le  talon  et  l'arête  où  commence  le 
biseau;  5,  le  dessous  de  la  pierre,  uni  et  un  peu  convexe. 

Pour  tirer  la  pierre  à  fusil  aA  ec  la  forme  qui  lui  convient , 
de  récaille  dont  on  vient  de  parler  ,  on  place  cette  écaille  ho- 
rizontalement et  sur  sa  face  plane,  sur  le  tranchant  d'un  ci- 
seau de  menuisier,  enfoncé  verticalement  dans  un  bloc  de 
bois.  On  frappe  dessus  Técaille  à  petits  coups  ,  avec  une  rou- 
lette de  fer  emmanchée  par  son  centre  ,  et  on  la  coupe  ainsi 
avec  une  assez  grande  précision  ,  en  autant  de  morceaux 
qu'elle  peut  donner  de  pierres  à  fusil.  On  reprend  ensuite 
ces  morceaux,  et  on  finit  de  les  tailler  avec  la  roulette,  sur 
le  ciseau  qui  sert  d'enclume ,  de  manière  à  former  les  flancs 
et  le  talon  de  la  pierre. 

L'opération  de  faire  une  pierre,  dure  au  plus  une  minute; 
le  plus  gros  bloc  fournit  environ  cinquante  pierres. 

Toutes  sortes  de  silex  pyromaques  ne  sont  pas  propres  à 
être  taillés  sûrement,  et  par  conséquent  économiquement  en 
pierres  à  fusil:  aussi  compte-t-on  les  pays  qui  peuvent  four- 
nir ces  pierres  douées  des  qualités  de  dureté  et  de  solidité 
qui  leur  convient.  Parmi  quinze  à  vingt  lits  de  silex  qu'on 
connoît  dans  un  terrain  et  qu'on  a  mis  à  nu  dans  une  exploi- 
tation,  il  n'y  en  a  quelquefois  qu'un  seul  qui  soit  susceptible 
de  donner  sûrement  de  bonnes  pierres  à  fusil.  Les  ouvriers 
appellent  cailloux  francs ,  ceux  qui  sont  propres  à  la  taille  ,  et 
cailloux  grainchus  ,  ceux  qui  ne  s'y  prêtent  pas  facilement.  Les 
bons  cailloux  ont  en  général  une  écorce  blanche  que  les  ou- 
vriers nomment  couen.ne;  mais,  exposéspendant quelque  temps 
aux  intempéries  de  l'air  ,  ils  perdent  la  faculté  d'être  cassés 
régulièrement. 

On  fabrique  des  pierres  à  fusil  principalement  en  France  : 
dans  le  département  de  Loir-et-Cher,  à  Menues,  Noyer 
et  Couffy,  canton  de  Saint-Aignan.  Ces  pierres  sont  jaunâ- 
tres ,  blondes  et  grises. — Dans  le  département  de  l'Indre, 
à  Lye. . —  Dans  le  département  de  l'Ardèche  ,   à  Maysse.  — 


SIL  i37 

Dans  le  département  de  l'Yonne,  à  Cerilly.  —  Dans  le  dépar- 
tement de  Seine-et-Oise,  à  la  Roche-Guyon.  Dans  ces  deux 
derniers  endroits  ces  silex  sont  bruns. 

On  nomme  caillouteurs  ,  les  ouvriers  qui  fabriquent  ces 
pierres.  On  en  comptoit  plus  de  huit  cents  dans  le  Berri , 
vers  lyyo.  Ils  étoient  payés  à  raison  de  4o  à  60  centimes  le 
cent.  Les  pierres  blondes  sont  généralement  les  plus  tendres; 
les  jaunes  sont  un  peu  plus  dures,  et  les  noires  sont  ordinai- 
rement les  plus  dures. 

On  cite  hors  de  la  France  des  fabriques  de  pierres  à  fusil: 
En  Angleterre,   ces  pierres,  noires  ou  grises,  sont  remar- 
quables par  la  perfection  de  leur  taille. 

En  Belgique  ,  leur  taille  est  négligée,  mais  les  pierres  sont 
noires  et  d'excellente  qualité. 

Dans  l'Italie  septentrienale  ,  notamment  dans  le  Berga- 
masque  ou  dans  le  Tyrol  italien ,  près  d'Avio  ,  au  pied  du 
Mont-Baldo,  les  silex  qui  les  donnent  sont  grisâtres,  jau- 
nâtres ou  rougeâtres,  presque  opaques.  Les  pierres  sont  rec- 
tangulaires, sans  talon  ni  flanc,  mais  présentent  une  mèche 
sur  les  quatre  côtés,  de  manière  à  pouvoir  être  retournées 
dans  la  batterie  à  mesure  qu'elles  s'usent. 

On  fait  aussi  des  pierres  à  fusil  en  Portugal.  —  Dans  la  Gal- 
licie,  à  Brzeczan ,  avec  les  silex  de  Podgozze.  (Héron  de  Ville- 
fosse.) —  A  Arenheira,  près  Rio-Mayor,  dans  l'Estramadure. 
Les  silex ,  dont  on  se  sert ,  ont  un  gisement  très-différent  de 
celui  des  précédens  ;  ils  sont  dispersés  en  fragmens  de  3  à  5 
décimètres  d'épaisseur,  dans  un  sable  rougeàtre.  Un  homme 
ne  fait  que  deux  cents  pierres  à  fusil  par  jour.  (  Link.  ) 

L'art  de  tirer  partie  de  la  cassure  conchoïde  des  silex  pyr 
romaqucs,  pour  en  faire  par  ce  moyen  des  instrumens  tran- 
chans,  étoit  connu  des  peuples  les  plus  anciens,  et  paroît  être 
de  ceux  que  les  hommes  les  plus  éloignés  de  l'état  de  civili- 
sation ont  pratiqué  le  premier.  On  trouve  dans  tous  les  pays 
où  il  y  a  des  silex  pyromaques,  des  instrumens  coupans ,  des 
espèces  de  haches,  de  couteaux,  de  fers  de  flèches,  faits  avec 
ce  silex.  Ces  objets  sont  enfouis  dans  le  sol  d'atterrissement  ou 
dans  les  terrains  meubles  post-diluviens.  On  a  découvert  même 
des  lieux  où  ces  anciens  peuples  sembloient  avoir  établi  des 
fabriques  de  ces  instrumens.  C'est  ainsi  que  M.  Joanneta  re- 


>38  SIL 

connu  à  Écorne-Bœuf ,  près  Périgueux,  un  nombre  assez  con- 
sidérable de  ces  instruniens  dans  diffiérens  états  de  fabrication 
et  avec  les  amas  de  débris  nombreux  qui  résultent  toujours 
de  ce  genre  de  fabrication. 

3.  Silex  meulière  '.  Ce  silex ,  qui  se  trouve  en  grandes  masses, 
a  une  texture  essentiellement  cellulaire,  à  cellules  polyédri- 
ques, bulleuses  ou  irrégulières  en  nombre,  forme  et  volume. 
Ces  cellules  sont  souvent  divisées  ou  traversées  par  des  lames 
minces  ou  des  fibres  grossières  de  silex. 

La  meulière  a  la  cassure  essentiellement  droite  ;  elle  n'est 
pas  aussi  facile  à  casser  que  le  silex  pyromaque.  Les  surfaces 
de  cassure  sont  planes,  peu  brillantes,  quelquefois  écailleuses. 

La  dureté  de  la  meulière  est  à  peu  près  égale  à  celle  du 
silex  pyromaque ,  au  moins  dans  ses  parties  compactes. 

Ce  silex  est  foiblement  translucide,  quelquefois  presque 
opaque. 

Ses  couleurs  sont  pâles  et  sales  :  ce  sont  le  blanchâtre  , 
le  grisâtre,  le  jaunâtre,  le  rougeâtre,  le  gris  tirant  sur  le 
blerâtre. 

On  peut  distinguer  dans  cette  variété  de  silex  deux  sous- 
variétés. 

La  Meulière  compacte.  Elle  présente  dans  sa  texture  plus 
de  plein  que  de  vide.  Les  parties  pleines  ont  tous  les  carac- 
tères des  silex  pyromaques  jaspoides;  leur  cassure  offre  une 
surface  assez  lisse. 

La  Meulière  cellulaire.  Il  y  a  un  très-grand  nombre  de  cel- 
lules; le  silex  qui  les  Sépare  a  une  cassure  à  surface  terne. 
Les  cellules  sont  souvent  remplies  de  marne  argileuse,  ferru- 
gineuse,  et  traversées  par  des  filets  siliceux. 

Les  silex  meulières  se  trouvent  en  général  en  bancs  soit 
continus  ,  soit  très-interrompus.  Ces  bancs  sont  placés  au  mi- 
lieu de  terrains  meubles  de  sable  et  de  marne  argileuse  et  fer- 
rugineuse. Ils  ont  peu  de  puissance  et  peu  d'étendue  conti- 
nues ;  la  marne  argileuse  et  le  sable  qui  les  accompagnent 


1    Pelrosilex  molaris ,  "VVall.  —  Ouarz  agate  molaire,  Hauy.  —  Quarz 
carié,  R.  de  l'Isle.  —  Vulgairemcnt^Meuljère  et  Pierre  meulière. 


SIL  iScj 

pénètrent  entre  les  bancs  dans  leurs  fissures  et  dans  les  cavités 
dont  ils  sont  comme   criblés. 

Les  silex  meulières  ,  tels  que  nous  les  caractérisons  ici,  se 
présentent  dans  peu  de  pays  :  ils  ne  sont  abondans,  bien  ca- 
ractérisés et  bien  connus,  que  dans  le  bassin  de  Paris  et  dans 
quelques  cantons  qui  l'avoisinent;  c'est  donc  à  ce  canton 
qu'on  doit  rapporter  ce  qu'on  va  dire  sur  leur  gisement. 

Outre  la  marne  argileuse  qui  remplit  la  plupart  des  ca- 
vités des  meulières  voisines  de  la  surface  des  bancs  ,  on  re- 
marque ,  tant  dans  ces  cavités  que  dans  celles  de  l'intérieur 
des  masses,  de  la  silice  pulvérulente  quelquefois  un  enduit 
noirâtre  qui  paroît  dû  à  la  présence  d'une  certaine  quantité 
de  manganèse,  et  enfin  ,  des  petits  cristaux  de  quarz  qui  ta- 
pissent ces  cavités. 

La  position  géognostique  de  ce  silex  est  bien  déterminée: 
il  fait  partie  des  terrains  lacustres  ou  d'eau  douce  ,  qui,  dans 
les  cantons  que  nous  prenons  pour  exemples,  sont  supérieurs 
au  gypse  à  ossemens  et  au  terrain  de  sable  et  de  grès  marin 
qui  le  recouvre.  Il  forme  donc  comme  la  dernière  couche 
de  sédiment  de  l'écorce  du  globe.  Au-dessus  de  ces  meu- 
lières il  n'y  a  plus  que  des  terrains  meubles  ou  de  trans- 
port, sablonneux  ou  limoneux,  rarement  marneux. 

Les  meulières  ou  ne  contiennent  aucun  débris  de  corps 
organisés,  ou,  quand  elles  en  renferment,  ils  y  sont  quelque- 
fois si  abondans,  qu'elles  semblent  en  être  pétries  (les  hau- 
teurs ou  plateaux  de  Montmorency,  de  Sanois,  de  Meudon, 
etc.).  Ce  sont  ou  des  coquilles  d'eau  douce  et  des  débris  de 
végétaux  de  même  habitation,  ou  des  coquilles  terrestres  et 
des  débris  de  végétaux  appartenant  au  même  sol.  Nous  ne 
connoissons  pas  d'exception  réelle  à  cette  disposition.  Les  co- 
quilles n'y  sont  ni  brisées,  ni  mêlées  de  débris;  leur  test  est 
rarement  conservé,  et  quand  il  l'est,  il  a  pris  une  nature 
siliceuse.  Enfin,  les  cavités  de  ces  coquilles  sont  quelquefois 
tapissées  de  cristaux  de  quarz  ou  même  de  quarz  concrétionné 
à  pâte  d'agate. 

Les  silex  meulières  servent  à  deux  usages  difTérens,  sui- 
vant leurs  qualités.  Ceux  qui  sont  en  petites  niasses  ou  très- 
poreux  et  assez  tendres,  ou  très-compactes  et  assez  durs, 
n'tqui  deviennent  cassans  par  l'action  des  météores  atmosphé' 


Mo  s  IL 

riques,  sont  employés  dans  les  constructions  ,  principalement 
dans  les  parties  qui  sont  plus  exposées  à  Thunudité  ,  comme  les 
soubassemens  :  ces  meulières  ont  l'avantage  de  retenir  très- 
bien  le  mortier  et  de  s'y  lier  parfaitement. 

Celles  qui  se  présentent  en  masses  plus  grandes,  plus  ho- 
mogènes, solides,  quoique  poreuses,  servent  à  faire  des  meules 
de  moulin  très- estimées  ;  les  meilleures  ont  une  proportion 
à  peu  près  égale  de  plein  et  de  vide.  Leur  masse  est  d'un 
gris  blanchâtre  tirant  sur  le  bleuâtre. 

Les  premières  sortes  sont  très- répandues  sur  les  hauteurs 
du  bassin  de  Paris,  et  sur  le  même  sol  qui  se  prolonge  encore 
au-delà  du  bassin  de  Paris,  dans  celui  de  la  Loire;  les  secondes, 
qui  sont  l'objet  d'une  exploitation  assez  importante  et  qui 
doivent  être  douées  de  qualités  plus  rares,  sont  moins  ré- 
pandues. Nous  allons  citer  quelques  exemples  de  ces  deux 
sortes  de  silex  meulières,  considérées  sous  le  rapport  de  leur 
emploi. 

1."  Au  nord  de  Paris,  sur  le  plateau  de  la  forêt  de  Mont- 
morency, principalement  sur  sa  partie  méridionale  r  te  sont 
des  lits  interrompus  de  meulières  compactes,  très-riches  en 
coquilles  d'eau  douce,  planorbes,  limnées  et  potamides  très- 
bien  conservées.  Ces  meulières  sont  exploitées  pour  les  cons- 
tructions, et  on  peut  facilement  en  observer  le  gisement  et 
toutes  les  modifications,  immédiatement  au-dessus  du  village 
et  même  de  l'église  de  Saint-Prix,  sur  le  bord  méridional 
du  plateau,  et  jusqu'au-dessus  du  village  de  Saint-Leu. 

2."  Sur  la  colline  de  Sanois,  qui  forme  le  coteau  méri- 
dional de  la  vallée  de  Montmorency  :  presque  tout  ce  vaste 
plateau  est  comme  pavé  de  meulières  compactes,  qui  ne  dif- 
fèrent en  rien  de  celles  du  plateau  de  Montmorency.  On  y 
trouve  les  mêmes  coquilles  dans  la  même  abondance,  et  on 
rencontre  de  même  les  potamides  sur  son  bord  méridional. 
C'est  au  nord  de  Cormeil,  vers  l'étranglement  du  plateau, 
que  se  présentent  les  exploitations  les  plus  nombreuses  et  les 
plus  profondes  de  meulières. 

3.°  C'est  près  de  Laferté-sous-Jouarre,  et  sur  la  partie  la 
plus  élevée  du  plateau,  sur  celle  qui  porte  Tarteret,  que  se 
fait  la  plus  forte  exploitation  de  meulières,  et  c'est  de  cet 
endroit  qu'on  tire  les  plus  belles  meules. 


SIL  141 

Le  dessous  du  plateau  est  du  calcaire  marin  ;  au-dessus  , 
mais  sur  les  bords  et  du  côté  de  la  rivière  de  Marne  seule- 
ment, se  trouvent  des  marnes  gypseuses  et  des  bancs  de  gypsej 
le  milieu  du  plateau  est  composé  d'un  banc  de  sable  ferrugi- 
neux et  argileux,  qui  a  dans  quelques  parties  près  de  vingt 
mètres  de  puissance. 

C'est  dans  cet  amas  de  sable  qu'on  trouve  les  belles  meu- 
lières; en  le  perçant  du  haut  en  bas,  on  traverse  d'abord  une 
couche  de  sable  pur  ,  quia  quelquefois  douze  à  quinze  mètres 
d'épaisseur  :  la  présence  des  meulières  est  annoncée  par  ua 
lit  mince  d'argile  ferrugineuse,  qui  est  remplie  de  [)etitsfrag- 
œens  de  meulières;  on  le  nomme  pipois.  Vient  ensuite  une 
couche  épaisse  de  quatre  à  cinq  décimètres,  composée  de 
fragmens  plus  gros  de  meulière ,  puis  le  banc  de  meulière 
lui-même,  dont  l'épaisseur  varie  entre  trois  et  cinq  mètres. 
Ce  banc,  dont  la  surface  est  très-inégale,  donne  quelquefois, 
mais  rarement  ,  trois  épaisseurs  de  meules.  Quoique  étendu 
sur  presque  tout  le  plateau,  on  ne  le  trouve  pas  toujours 
avec  les  qualités  qui  permettent  de  l'exploiter  ,  et  pour  le 
découvrir,  on  sonde  au  hazard.  Il  est  quelquefois  divisé  par 
des  fentes  verticales  qui  permettent  de  prendre  les  meules 
dans  le  sens  vertical,  et  on  a  remarqué  que  les  meules  oui 
avoient  été  extraites  de  cette  manière,  faisoient  plus  d'ouvrage 
que  les  autres. 

Les  carrière»  à  meules  sont  exploitées  à  ciel  ouvert;  le  ter- 
rain meuble  qui  recouvre  ces  pierres  ne  permet  pas  de  les 
extraire  autrement,  malgré  les  frais  énormes  de  déblaiement 
qu'entraîne  ce  genre  d'extraction.  Les  eaux,  assez  abon- 
dantes ,  sont  enlevées  au  moyen  de  seaux  attachés  à  de 
longues  bascules  à  contrepoids  :  des  enfans  montent,  par  ce 
moyen  simple,  les  seaux  remplis  d'eau  d'étage  en  étage. 

Lorsqu'on  est  arrivé  au  banc  de  meulière,  on  le  frappe 
avec  le  marteau  :  si  la  pierre  est  sonore ,  elle  est  bonne  et 
fait  espérer  de  grandes  meulçs  ;  si  elle  est  sourde,  c'est  un 
signe  qu'elle  se  divisera  dans  l'extraction.  On  taille  alors  dans 
la  masse  un  cylindre  qui,  selon  sa  hauteur,  doit  donner  une 
ou  deux  meules,  mais  rarement  trois,  et  jamais  plus;  on 
trace  sur  la  circonférence  de  ce  cylindre  une  rainure  de  neuf 
à  douze  centimètres  de  profondeur,  qui  détermine  la  hau- 


ï4ô  SIL 

teur  et  la  séparation  de  la  première  meule  ,  et  on  y  fait 
entrer  deux- rangées  de  ealles  de  Lois;  on  place  entre  ces 
cailes  des  coins  de  fer,  qu'on  chasse  avec  précaution  et  égalité 
dans  toute  la  circonférence  de  la  meule,  pour  la  fendre  éga- 
lerueiit  et  pour  la  séparer  de  la  masse;  on  prête  l'oreille  pour 
juger  par  le  son  si  les  fissures  font  des  progrès  égaux. 

Les  iïioreeaux  de  meules  sont  taillés  en  parallélipipède  et 
sont  nommés  carreaux.  On  réunit  ces  carreaux  au  moyen  de 
cercles  de  fer  et  on  en  fait  d'assez  grandes  meules.  Ces  pièces 
sont  principalement  vendues  pour  l'Angleterre  et  pour  l'Amé- 
rique. 

Les  pores  de  la  meulière  portent  chez  les  fabricans  le  nom 
de  frasicr  ,  et  le  silex  plein  celui  de  défense.  Il  faut,  pour 
qu'une  meule  soit  bonne  ,  que  ces  deux  parties  se  montrent 
dans  une  proportion  convenable. 

Les  meules  à  fraisier  rouge  et  abondant  font  plus  d'ouvrage 
que  les  autres;  mais  elles  ne  donnent  pas  une  farine  si  blanche 
et  sont  par  cela  même  peu  estimées. 

Les  meules  d'un  blanc  bleuâtre,  a.  frasier  abondant,  mais 
petit  et  également  disséminé  ,  sont  les  plus  estimées.  Les 
meules  de  cette  qualité,  ayant  deux  mètres  de  diamètre,  se 
vendent  jusqu'à   1,200  francs  la  pièce. 

L.es  trous  et  fissures  de  toutes  les  meules  sont  bouchés  en 
plâtre  pour  la  vente;  les  meules  sont  bordées  en  cerceaux  de 
bois,  pour  qu'on  ne  les  écorne  pas  dans  le  transport. 

Cette  exploitation  de  meulières  remonte  très-haut,  et  il  y 
a  des  titres  de  plus  de- quatre  cents  ans  qui  en  constatent 
dès-lors  l'existence  ;  mais  on  ne  faisoit  à  cette  époque  que  des 
petites  meules,  et  ce  genre  d'exploitation  s'appeloit  ma7^o/^- 
ner.  On  a  vu  par  ce  que  nous  avons  dit  plus  haut,  que  les 
meules  extraites  des  environs  de  Laferté-sous-Jouarre  sont 
recherchées  dans  les  pays  les  plus  éloignés. 

4.°  Les  meulières  du  sud  de  Paris  sont  généralement  plus 
poreuses,  moins  coquillières,  plus  tenaces  et  plus  estimées 
que  celles  du  nord.  On  remarque ,  en  allant  de  l'est  à 
l'ouest  : 

A.  Le  plateau  de  Meudon  dans  presque  toutes  ses  parties. 
La  meulière  y  est  en  bancs  minces  et  interrompus,  et  n'est 
exploitée  que  pour  les  constructions.  La  meulière  coquillière 


SIL  U5 

y  est  très-rare  et  seulement  en  lits  encore  plus  minces  sur  les 
points  les  plus  élevés.  • 

B.  La  forêt  des  Alluets  et  toute  la  partie  du  plateau  de 
la  forêt  de  Marly  qui  avoisine  les  Alluets.  La  meulière  y  est 
plus  épaisse  qu'à  Meudon  ,  et  on  l'a  autrefois  exploitée  pour 
en  faire  des  meules. 

Sur  le  même  plateau  ,  mais  plus  au  sud ,  au-delà  de  Che- 
vreuse  et  près  de  Limours  ,  se  trouve  l'exploitation  de  pierres 
à  meules  du  village  dit  Molières,  qui  en  a  pris  son  nom. 
Après  avoir  traversé  environ  deux  mètres  de  terre  blanche, 
on  trouve  deux  à  trois  bancs  de  meulières,  situés  au  milieu 
d'un  sable  argileux  et  ferrugineux.  Les  bancs  supérieurs  sont 
composés  de  meulières  en  fragmens.  L'inférieur  seul  peut 
être  exploité  en  meules.  11  repose  sur  du  sable  ou  sur  un 
lit  de  marne  blanche. 

Le  silex  meulière ,  cette  roche  particulière  de  formation 
lacustre,  peut  être  rapporté  comme  un  exemple  réel  d'une 
formation  locale  et  très- circonscrite  :  il  est,  ou  très -rare, 
ou  encore  très -peu  connu  ,  hors  du  bassin  de  Paris,  et  nous 
ne  le  connoissons  qu'en  France,  et  même  que  dans  un  petit 
nombre  d'endroits;  mais  s'il  ne  se  présente  pas  dans  tous 
ces  lieux  avec  des  caractères  minéralogiques  parfaitement 
semblables  à  ceux  de  la  meulière  de  notre  bassin  ,  il  offre 
touiours  ,  comme  on  va  le  voir  ,  les  caractères  géologiques 
qui  doivent  faire  attribuer  une  même  origine  aux  meulières 
de  ces  différens  lieux. 

Nous  citerons  hors  du  bassin  de  Paris  : 

1 ."  Les  carrières  de  pierres  à  meules  d'Houlbec  près  Pacy- 
sur-Eure  :  elles  ont  été  décrites  avec  détail  par  Guettard. 
On  voit  par  cette  description  qu'elles  sont  recouvertes  de 
sable  argileux  et  ferrugineux ,  de  cinq  à  six  mètres  de  cail- 
loux roulés  ;  que  le  banc  exploité  est  précédé  d'un  lit  de 
meulière  en  fragmens  .  appelé  rochard,  et  enfin  que  ce  banc, 
qui  a  deux  mètres  d'épaisseur,  repose  sur  un  lit  de  glaise; 
par  conséquent  ,  toutes  les  circonstances  de  gisement  sont 
les  mêmes  dans  ce  lieu  qu'aux  environs  de  Paris  ,  et  qu'à 
Laferté,  qui  en  est  éloigné  de  plus  de  trente  lieues. 

2°  Les  carrières  de  pierres  meulières  de  Cinq-mars-lapile, 
bourg  sur  la   Lgire ,  à  quatre  lieues   et  demi  au-dessous  de 


U4  SIL 

Tours  et  à  une  et  demie  au-dessus  de  Langeais,  sur  la  pive 
droite  de  la  Loire,  arrondissement  de  Chinon,  département 
d'Indre  et  Loire. 

Je  n'ai  pas  vu  ce  canton  ,  mais  j'ai  reçu  de  M.  Duvau  quel- 
ques renseignemens  sur  leur  formation,  et  des  échantillons 
suffisamment  caractérisés  pour  indiquer  à  quelle  formation 
ces  meulières  appartiennent. 

Elles  sont  en  banc  assez  puissant  dans  un  sol  marneux  et 
argileux.  Ce  banc  solide  est  recouvert  de  fragmens  de  meu- 
lières et  consiste  principalement  en  silex  pyromaque  gri- 
sâtre ou  roussàtre ,  assez  translucide ,  rempli  de  cavités  et 
traversé  par  ces  tubulures  sinueuses  qui  se  montrent  pres- 
que constamment  dans  les  terrains  d'eau  douce.  On  y  trouve 
des  moules  de  coquilles  d'eau  douce,  qui  paroissent  avoir 
appartenu  à  des  limnées  et  à  des  paludines.  Cette  roche  passe 
au  silex  corné  grisâtre  ou  blanchâtre.  Ses  fissures  sont  cou- 
vertes de  dendrites  et  les  parois  de  ses  cavités  tapissées  de 
concrétions  siliceuses,  mamelonnées. 

Les  meules  qui  proviennent  de  ces  carrières,  dont  les 
parties  les  plus  estimées  portent  les  noms  de  jariais  noir,  ja- 
riais  gris ,  grain  de  sel  et  ail  de  perdrix ,  sont  transportées 
par  Nantes  dans  toute  la  Bretagne  et  jusqu'en  Amérique,  et 
se  vendent  de  90  à  120  francs. 

On  indique  des  silex  meulières  de  même  nature  et  proba- 
blement de  même  position  géognostique  à  la  Fermeté  sur 
Loire,  département  de  la  Nièvre.  On  assure  qu'on  y  trouve 
de  très-bonnes  et  de  très-grandes  meules,  semblables  à  celles 
de  la  Ferté-sous-Jouarre. 

Un  quarz  ou  silex  carié  jaunâtre ,  ayant  absolument  l'as- 
pect des  meulières  cellulaires,  se  trouve  près  Limoges,  for- 
mant une  sorte  d'amas  interposé  dans  un  micaschiste ,  et  fai- 
sant ainsi  partie  des  terrains  primitifs. 

M.  Beudant  croit  avoir  reconnu  un  quarz  ou  silex  poreux 
analogue  aux  meulières  dans  la  partie  supérieure,  dite  masse 
sableuse,  qui  forme  des  collines  au  pied  nOrd-ouestdu  Blocks- 
berg,  dans  la  contrée  de  Bude,  en  Hongrie. 

M.  Stilson  cite  des  meulières  semblables  à  celles  de  Paris, 
à  Sand-Creck ,  à  soixante  railles  de  White-Rives,  état  d'Indiaua 
,dans  l'Amérique  septentrionale. 


SIL  149 

4.  Silex  nectique '.  Ce  sont  des  silex  à  texture  lâche,  po- 
reuse, spongieuse  et  même  cellulaire,  au  point  qu'en  masse  ils 
sont  souvent  plus  légers  que  l'eau,  et  surnagent  sur  ce  liquide. 

Ils  se  présentent  ordinairement  en  petites  masses,  ou  tuber- 
culeuses, ou  ondulées,  à  cassure  assez  droite ,  n'ayant  aucun 
éclat.  Leur  masse  se  laisse  aisément  entamer  par  des  lames  de 
fer;  mais  leur  poussière,  rude  au  toucher,  a  la  dureté  des  silex. 

Nous  rapportons  à  cette  variété  comme  sous- variétés  ou 
comme  exemples  : 

1.°  Le  silex  nectique  de  Saint-Ouen ;  sur  le  bord  de  la  Seine, 
au  pied  de  la  colline  de  Montmartre  près  Paris.  11  se  présente 
en  petites  masses  sphéroidales  ou  tuberculeuses,  d'un  gris  jau- 
nâtre très -pâle,  enveloppant  du  silex  pyromaque  bianc  et 
même  des  résinites  communs  et  eng.igés  dans  un  terrain  marno- 
siliceux  d'origine  d'eau  douce.  M.  Vauquelin,  qui  a  analysé 
ces  pierres,  les  a  trouvées  presque  entièrement  siliceuses, 
c'est-à-dire,  composées  de  silice  0,98  et  de  carbonate  de 
chaux  0,02. 

2."  Le  silex  nectique  concréticnnc ,  qui  couvre  le  sol  à  l'en- 
tour  des  jets  et  sources  d'eau  bouillante,  dits  Geyser,  de  Rei- 
kum  et  d'autres  lieux  de  l'islaude.  "^ 

Il  est  en  dépôts  à  surfaces  ondoyantes  ou  tuberculeuses, 
à  texture  poreuse  et  absorbante,  à  structure  presque  con- 
crétionnée,  quelquefois  cellulaire  ,  tantôt  d  un  blanc  de  neige, 
tantôt  d'un  blanc  jaunâtre. 

Il  est  composé,  d'après  Klaproth  ,  de  silice  pur  98,  d'a- 
lumine Tt  de  fer  oxidé  2  à  5  ,  et  renferme  quelquefois  21 
pour  cent  d'eau,  qui  ne  paroit  être  ici  qu'interposée.  Le 
maximum  de  la  pesanteur  spécifique  de  la  masse  est  de  1,8; 
quelquefois  il  est  plus  léger  que  l'eau. 

Il  est  dû  sans  aucun  doute  à.  un  précipité  chimique  de  si- 
lice tenue  en  dissolution  dans  l'eau  bouillante  de  ces  sources 


1  Quarz  nectique,  IIauy,  c'est- à  -  dire  ,  disposé  à   nager.  —  LevisileS; 
Delamétherie. 

2  Kieseltuff,  Lkonh.  (Excluez  Perlsinter,  fiorite.) 
Kieselsinter  ,  Kieselguhr  ,  Geysersintcr  ,  Gejserite. 

Nous  distinguons  cette  variété  de  silex,  non  essentiellement  hydratée, 
à  texture  terreuse,  du  résinite  hjalite,  à  cassure  résineuse,  etc. 
49.  10 


^46  SIL 

jaillissantes,  qui  renferment  en  même  temps  du  carbonate  de 
soude  et  d'autres  sels  à  base  de  soude.  On  doit  peut-être 
rapporter  encore  à  cette  variété  un  silex  nectique  trouvé 
par  M.  Hacquet  dans  les  roches  de  Podgorzen  près  Cracovie, 
et  un  silex  très-cellulaire  ,  plus  léger  que  la  ponce  ,  de  Bere- 
sof  en  Sibérie. 

5.  Silex  pulvérulent.  Cette  variété,  qui  ne  peut  se  rappor- 
ter à  aucune  de  celles  que  nous  avons  établies,  ne  doit  pas 
être  considérée  comme  du  sable  fin;  mais  elle  doit  être  regar- 
dée comme  un  précipité  chimique  et  pulvérulent  de  silice. 

Ce  silex  s'offre  sous  la  forme  d'une  poussière  blanche  ou 
grise,  rude  au  toucher,  dure  au  point  de  rayer  l'acier,  in- 
soluble, infusible,  elc 

Il  se  présente  tantôt  en  petite  quantité  dans  la  cavilé  des 
silex  pyromaques  sphéroïdaux,  tantôt  en  dépôts  assez  consi- 
dérables dans  des  terrains  calcaires.  C'est  ainsi  que  M.  L. 
André  l'a  observé  dans  les  environs  de  Vierson,  département 
du  Cher.  Ce  silex,  analj^sé  par  M.  Robiquct,  s'est  trouve 
composé  de  silice  97  ,  d'alumine  2  ,  et  de  fer  1. 

Les  Agates  sont  des  silex  à  pâte  fine,  à  cassure  écailleuse, 
à  petites  écailles,  comme  est  celle  de  la  cire,  approchant 
quelquefois  de  la  cassure  luisante,  doués  de  couleurs  variées 
et  vives,  et  susceptibles  de  recevoir  un  poli  éclatant.' 

C'est  sur  la  considération  des  couleurs  et  des  autres  phé- 
nomènes lumineux  que  sont  fondées  les  diverses  variétés  des 
agates. 

6.  Agate  chrysoprase'*.  Elle  est  d'un  vert  pur  et  pâle,  qu'on 
appelle  vert- pomme;  il  est  plus  ou  moins  foncé.  Sa  cassure 
est  imparfaitement  conchoïde,  cireuse  et  foiblement  écail- 
leuse. Sa  pesanteur  spécifique  est  de  3,25;  enfin,  elle  perd 
en  partie  sa  couleur  au  feu. 

Ce4te  agate  paroît  devoir  sa  couleur  au  nickel;  du  moins 
elle  renferme,   d'après  Klaproth,  0,01  de  ce  métal. 

1  Ces  caractères  sont  peu  tranchés;  mais  ils  suffisent  pour  distinguer 
des  groupes  de  variétés.  On  pourroit  même  à  l'exemple  de  Linnœus  éta- 
blir Ces  divisions  sans  leur  assigner  de  caractères. 

2  Chrysoprase,  Werh.  ,  et  quelquefois  prase. —  Prasopale;  c'est  une 
variété  de  chrysoprase,  établie  par  M.  Uleinecke. 


La  clirysoprase  ne  s'est  encore  Ironvée  qu'en  Silésie,  dans 
les  environs  de  Kosemiz  et  de  GJasendorf,  et  aussi  sur  le 
Crachberg  près  de  Grachau.  Elle  est  disposée  en  veines  et  en 
nodules  irréguliers  dans  une  ophiolife.  Elle  y  est  accompagnée 
de  calcédoine,  de  lithomarge,  de  falc  ,  d'asbesle  et  d'une 
matière  terreuse  verdàlre,  renfermant  comme  elle  du  nickel , 
et  à  laquelle  on  a  donné  le  nom  de  pimélile. 

On  emploie  la  uhrysoprase  en  bijoux:  elle  est  assez  estimée, 
lorsque  sa  couleur  est  d'un  vert  pur  et  homogène.  On  aug- 
mente momentanément  son  éclat,  en  la  tenant  plongée  dans 
l'eau  quelque  temps. 

7.  Agate  plasme.  Cette  variélé,  introduite  par  Werner,  est 
de  ce  vert  foncé  tirant  sur  le  bleuâtre,  que  l'on  nomme  vert 
de  porreau.  Sa  cassure  est  conchoïde  et  n'est  point  cireuse 
comme  celle  de  la  clirysoprase,  mais  elle  a  l'éclat  vitreux. 

On  n'a  d'abord  connu  cette  variété  que  parmi  les  restes  des 
pierres  employées  parles  anciens  comme  objets  d'ornement, 
et  on  n'indiquoit  point  d'autres  lieux  qui  l'eussent  présentée 
que  les  monumcns  antiques  de  l'Italie,  et  notamment  celui 
qui  est  nommé  tombeau  de  Cecilia  Metella,  hors  d'une  des 
portes  de  Rome. 

Winckelmann  a  cité,  comme  fait  avec  cette  pierre,  mais 
.sous  le  nom  de  plasme  tTémeraude,  une  petite  figure  assise  qui 
s'est  trouvée  à  la  Villa-Alhani ,  et  qu'on  croit  d'origine  égyp- 
tienne. 

On  y  a  depuis  rapporté,  en  croyant  même  que  les  anciens 
pouvoient  tirer  leur  plasme  des  mêmes  lieux  ,  les  agates 
plasmes  venant  du  Levant,  et  celles  qu'on  trouve  en  Mo- 
ravie. Targionni  cite  cette  pierre  parmi  celles  que  renferme 
l'estomac  des  grues.  Klaproth  possédoit  une  agate  verte  qui 
ressembloit  au  plasma,  et  qui  venoit  du  mont  Olympe  en 
Grèce. 

Enfin  M.  Beudant  rapporte  aussi  à  cette  variété  uu  silex 
vert,  en  veines  dans  un  porphyre  de  Konigsberg  en  Hongrie, 
et  dans  un  conglomérat  ponccux  de  Tolesva,  près  Tokay,  en 
Hongrie. 

Il  nous  semble  qu'on  doit  rapporter  à  cette  variété  toutes 
les  agates  vertes  qui  ne  doivent  leur  couleur  qu'au  fer,  tel 
que  l'agate  décrite  sous  le  nom  de  calcédoine  verte,  observée  au 


ï48  SIL 

Heîdeber^,  dans  le  pays  de  Berg,  par  M.  Bergtnann  de  Ber- 
lin ,  et  qui  vient  d'un  filon  traversant  une  traumate.  Sa  cou* 
leur  est  d'un  vert  bleuâtre  tirant  sur  le  vert  grisâtre.  Elle 
contient  un  peu  de  fer,  de  manganèse,  d'alumine,  et  n,02 
d'eau. 

8.  Agate  héliotrope'.  Sa  couleur  est  encore  le  vert,  mais  le 
vert  vif  et  foncé.  Elle  est  très  -  translucide  ;  sa  cassure  est  à 
peu  près  comme  celle  du  plasme  conchoïde  et  presque  vi- 
treuse, rarement  et  imparfaitement  écailleuse;  elle  perd  sa 
couleur  par  l'action  du  feu. 

Une  particularité  assez  caractéristique  de  l'héliotrope  est, 
de  renfermer  des  points,  taches,  veines  ou  nuages  d'un  rouge 
de  sang  très -vif.  Le  jaspe  sanguin  présente  le  même  assorti- 
ment de  couleurs,  mais  le  fond  vert  est  opaque  dans  le  jaspe, 
tandis  qu'il  est  très -translucide  dans  l'héliotrope.  Il  paroU 
qu'il  doit  sa  couleur  verte  au  fer,  dont  il  renferme,  suivant 
Tromsdorf ,  jusqu'à  o,o5. 

Les  belles  agates  héliotropes  viennent  d'Orient,  notamment 
du  Guzarate  et  de  la  Bucharie.  On  en  cite  aussi  en  Sibérie, 
à  Jaschkenberg  en  Bohème;  elles  y  sont  en  filons.  En  géné- 
ral, on  n'a  que  peu  de  notions  précises  sur  les  lieux  d'où 
vient  l'héliotrope,  et  sur  la  manière  dont  il  s'y  trouve. 

On  emploie  cette  pierre  en  bijoux  ;  elle  prend  un  poli 
très-éclatant.  On  la  tailloit  autrefois  en  ornemens  destinés 
à  représenter  des  objets  de  sainteté.  Les  taches  d'un  rouge 
sanguin,  dont  ellç  est  parsemée,  rappeloient  et  figuroient  le 
sang  des  martyrs. 

9.  Agate  cornaline.  La  couleur  dominante  de  cette  agate  est 
le  rouge,  qui  varie  du  rouge  de  sang  foncé  au  rouge  de  chair 

1  Wallebius,  Werker,  Jambson  ,  etc. ,  ont  employé  ce  nom  pour  dé- 
signer cette  pierre. 

L'héliotrope  de  Pline  étoit  très-différent  et  du  jaspe  sanguin  et  de 
riiéliotrope  des  modernes.  Il  paroît  que  c'étoit  une  calcédoine  girasol  ; 
car  Pline  dit  que  cette  pierre  translucide,  mise  dans  un  vase  plein 
d'eau,  fait  paroîire  couleur  de  sang  les  rayons  du  soleil  qui  j  tombent, 
et  que  hors  de  l'eau  elle  représente  l'image  du  soleil,  et  qu'elle  est 
propre  à  observer  les  éclipses.  Aucune  de  ces  propriétés  ne  peut  con- 
venir  à   notre  héliotrope. 

On  dit  que  la  fameuse  bague  de  Gjgès  étoit  ornée  d'un  héliotrope.- 


SIL  149 

fendre,  nuancé  de  jaunâtre,  et  passant  ainsi  à  la  sardoine. 
La  cornaline  est  très-translucide  ;  sa  cassure  est  parfaitement 
conchoïde,  assez  lisse. 

Elle  perd  sa  couleur  et  devient  presque  opaque  au  feu. 

Lorsque  les  cornalines  sont  d'une  belle  couleur  foncée  uni- 
forme ,  elles  sont  fort  recherchées  pour  les  bijoux.  Elles  re- 
çoivent un  poli  très-vif. 

Il  paroît  que  les  plus  belles  cornalines  viennent  d'Orient; 
on  les  nomme,  en  effet,  soit  pour  cette  cause,  soit  pour  in- 
diquer leurs  belles  qualités,   cornalines  orientales. 

On  assure  que  les  Hollandois  en  apportent  de  brutes  du 
Japon,  et  qu'ils  les  échangent  à  Oberstein  contre  des  agates 
du  pays  (Faujas);  ce  qui  est  dû  à  la  facilité  que  l'on  trouve 
à  Oberstein  de  faire  tailler  et  polir  ces  pierres  à  très  -  bas 
prix. 

On  trouve  des  cornalines  dans  presque  tous  les  lieux  dont 
les  roches  renferment  des  agates. 

10.  Agate  sardoine'.  Elle  est  d'une  couleur  brune  orangée; 
d'une  translucidité,  d'une  finesse  de  pâte  et  d'un  éclat  de 
poli,  qui  lui  donnent  le  premier  rang,  après  la  cornaline, 
parmi  les  agates.  Comme  cette  variété  se  présente  souvent  en 
lits  alternant  avec  des  lits  de  calcédoine  ou  d'autres  agates, 
c'est  la  plus  estimée  et  la  plus  recherchée  de  ces  pierres  pour 
l'usage  de  la  gravure  en  relief  ou  camée.  Il  y  en  a  d'un  brun 
si  foncé  qu'elles  paroissent  presque  noires  :  elles  font  alors 
un  très-beau  fond  aux  camées. 

Les  sardoines  à  pâte  fine  et  d'une  belle  couleur  viennent 
en  Europe  par  le  commerce  du  Levant,  et  portent  le  nom 
d'orientales.  On  trouve  des  sardoines  partout  ;  mais  il  est  sûr 
qu'on  ne  connoît  aucun  lieu  en  Europe  qui  fournisse  abon- 
damment des  sardoines  du  ton  chaud  et  vigoureux,  et  de  la 
finesse  de  celles  qui  étoient  employées  par  les  anciens  pour 
la  gravure   en  pierre  dure.   On  en  a  trouvé,  il  y  a  environ 

1  Cornaline  jaune  de  Werner.  —  Sar<lonix  et  sarda  des  anciens.  On 
dit  que  leur  nom  vient  de  la  ville  de  Sardes  en  Lydie,  où  les  pre- 
mières ont  été  trouvées.  S.  Épiphane  veut  trouver  l'élyniologie  de  ce 
nom  dans  celui  d'une  espèce  de  thon,  qui  étoit  appelée  sarda  ,  et  dont 
la  chair  étoit  d'un  brua  rougeàtre,  couleur  de  la  sardoine.  (MoNcez, 
Enêyrcl.  méth.) 


^5o  SIL 

vingt- cinq  ans,  à  Champigny  près  Paris,  dans  le  calcaire 
compacte  et  siliceux  de  ce  canton;  ^Ues  offroient  des  nuances 
de  couleurs  assez  pures  et  assez  vives,  et  qui  étoient  disposées- 
en  lits  minces,  accompagnées  d'une  sorte  d'écorce  de  calcé- 
doine. 

]  1.  i^GATE  CALCÉDOINE.  On  donuc  cc  nom  aux  agates  qui  ont 
une  translucidité  laiteuse ,  c'est-à-dire  ,  qui  présentent  une  cou- 
leur blanc  de  lait,  tantôt  pure,  tantôt  comme  teinte  en  rose,  en 
jaune,  en  orangé,  en  bleuâtre,  même  en  verdàtre ,  par  l'une 
de  ces  couleurs  qu'on  auroit  délayée  dans  du  lait.  Ces  cou- 
leurs altèrent  plus  ou  moins  fortement  la  translucidité  des 
calcédoines".  I.a  cassure  delà  calcédoine  est  conchoide,  tantôt 
cireuse  ou  écailleuse  ,  tantôt  lisse  et  luisante. 

Les  calcédoines  sont  de  toutes  les  agates  à  couleur  simple 
celles  qui  s'offrent  sous  le  plus  grand  volume  ,  soit  en  cou- 
ches de  plusieurs  décimètres  d'épaisseur  et  d'étendue,  com- 
posés de  lits  parallèles  de  diverses  nuances,  soit  en  con- 
crétion ,  en  stalactites  tuberculeuses  ou  cylindroides  ,  à  sur- 
face mamelonnée ,  ondoyante,  parfaitement  lisse. 

Elles  présentent  quelquefois  aussi  des  formes  régulières, 
qui  tantôt  leur  sont  propres  et  tantôt  leur  sont  étrangères. 

Dans  le  premier  cas  c'est  le  rhomboïde  obtus,  voisin  du 
cube ,  qui  est  la  forme  du  quarz ,  et  alors  on  peut  dire  que  la 
partie  suj)erficielle  des  masses  de  calcédoine,  comme  épurée, 
s'offre  à  l'état  de  quarz  hyalin,  dont  la  transparence  est  trou- 
blée par  une  nébulosité  laiteuse.  Cet  état  paroit  être  celui 
des  calcédoines  d'un  bleu  de  ciel  laiteux  '  de  Torda  et  de 
Madgyar  lapos  en  Transylvanie,  de  Tresztya  au  sud  de  Kap- 
nik  :  on  les  trouve  roulées  dans  les  sables  des  ruisseaux  ;  mais 
M.  Beudant  soupçonne  qu'elles  viennent  d'un  terrain  de  dio- 
rîte  porphyrique. 

Dans  le  second  cas,  les  rhomboïdes  ou  d'autres  formes,  ré- 
sultant d'une  pseudomorphose  de  calcaire,  de  fluorite,  etc., 
sont  recouverts  d'une  couche  tuberculeuse  de  calcédoine.  On 


1  Les   lapidaires    n'appellent    calcédoines    que     celles   qui    ont    une 
nuance  bleuâtre.  Ils  nomment  les  autres  cornalines  blanches  et  agates. 

2  Ou    donne   dans   le  commerce  le  nom  de  saphirine  à  celte  calcé- 
doine bleue. 


SIL  i5i 

reviendra  sur  ce  sujet  et  sur  les  aufres  dispositions  de  struc- 
ture et  de  forme  extérieure  de  la  calcédoine  en  traitant  de 
la  formation  des  agates  et  du  silex. 

Les  calcédoines  se  trouvent  dans  presque  tous  les  terrains 
qui  renferment  les  autres  variétés  d'agate;  mais  elles  se  mon- 
trent plus  particulièrement  et  plus  abondamment  dans  les 
îles  Féroë  en  Islande ,  où  elles  forment  ces  couches  à  zones 
remarquables  par  leur  parallélisme  que  nous  avons  citées 
plus  haut;  à  Oberstein  et  dans  une  multitude  d'endroitsde  la 
Hongrie  et  de  la  Transylvanie. 


Les  Silex  a0uifèiies  renferment  de  Teau  dans  une  quantité 
qui  n'est  pas  moindre  de  o,5.  Ils  ont  la  cassure  résinoïde  ; 
ils  sont  rayés  par  l'acier.  La  présence  de  l'eau  s'y  démontre 
facilement  par  l'action  de  la  chaleur.  On  peut  les  séparer  en 
deux  sous-espèces  ou  groupes  de  variétés  sous  la  dénomina- 
tion d'hyaiite  et  de  résinite. 

L'HYALITE  a,  comme  son  nom  l'indique,  une  transparence 
presque  complète  :  elle  ressemble  au  quarz  par  ce  caractère 
et  par  son  éclat  vitreux;  mais  elle  contient  de  l'eau  depuis  0,06 
jusqu'à  0,08  d'après  Bucholz;  elle  a  la  cassure  et  l'éclat  rési- 
noïde; elle  est  plus  tendre  que  le  quarz  hyalin,  et  devient 
opaque  et  friable  au  feu  en  perdant  son  eau.  La  surface  de 
l'hyalite  est  tuberculeuse  ,  mamelonnée,  très-luisante  et  comme 
polie,  et  indique  une  formation  par  voie  de  concrétion. 

On  peut  y  établir  deux  variétés  : 

12.  L'hyaute  vitreuse'. — Elle  a  la  transparence  et  l'éclat  de 
verre ,  et  par  la  manière  dont  elle  se  présente  dans  la  plupart 
des  cas,  elle  ressemble  à  du  verre  qu'on  auroit  fondu  sur  la 
surface  d'une  roche.  Elle  se  trouve  en  effet  en  enduit  concré- 
tionné  sur  des  laves  ou  sur  des  trachytes  ,  principalement  aux 
environs  de  Francfort  sur  le  Mein. 

i3.  L'hyalite  laiteuse^.  —  Avec  tous  les  caractères  de  la  pré- 
cédente elle  a  une   translucidité  laiteuse  et  un  éclat  perlé  : 

i  Hyalite,  Kirwak,  Leowrard  ,  Beudakt.  Quarz  concrélionné.  — 
M'ùUerglas   et  Lavaglas. 

2  Fiorite,  Thompsoh  ;  Amialile  ,  Samti. 


ï52  SIL 

elle  se  présente  en  concrélion  plus  volumineuse,  mais  à 
structure  plus  lâche;  elle  se  trouve  surtout  près  Sanla-Fiora 
en  Toscane. 

Les  hyalites  offrent  clans  leur  position  géognoslique  des  gé- 
néralités fort  remarquables.  On  ne  les  trouve  que  dans  les 
terrains  pyrogènes  ou  d'origine  ancienne  et  évidente  ,  soit  tra- 
chyliques,  soit  laviques  :  ou  d'origine  problématique.  Elles 
couvrent  la  surface  de  ces  roches,  dans  leu  s  fissures  ou  dans 
leurs  cavités,  d'un  enduit  vitreux,  quelquefois  très-mince, 
quelquefois  aussi  plus  épais  et  comme  mamelonné,  ou  même 
uviforme  (Santa-Fiora,  Kaiserstuhl  ) ,  enfin  en  veines  e(  petits 
amas  qu'on  prendroit  pour  du  verre  fondu  dans  l'intérieur 
de  certaines  roches  des  uiênies  terrains. 

Les  lieux  que  nous  allons  citer  offriront  tous  des  preuves 
de  cette  disposition. 

Le  lieu  le  plus  anciennement  connu  pour  avoir  offert  à 
Muller,  de  Francfort ,  la  première  occasion  de  faire  remarquer 
cette  sorte  de  silex,  est  dans  les  environs  de  Francfort  sur 
le  Mein.  Les  fissures  des  téphrines  poreuses,  qui  forment  le 
sol  d'une  partie  de  ce  canton  ,  notamment  dans  la  carrière  au- 
tour de  la  ville  près  d'Obcrsteinbach  ,  etc.,  sont  couvertes 
d'hyalite  vitreuse,  autrefois  très -recherchée  sous  le  nom  de 
Mullerglas. 

Dans  le  pays  de  Bade,  dans  la  carrière  de  Limbourg  près 
Ihrîngen  et  à  Niederrothwcil ,  au  Kaiserstuhl,  sur  de  la  do- 
lomie  et  intimement  lié  avec  elle.  Chaque  goutte  vitreuse 
d'hyalite  semble  comme  enchatonnée  dans  la  dolomie.  Elle 
est  toujours  placée  sur  le  niinéral  et  jamais  immédiatement 
sur  le  spilite ,  dont  la  dolomie  tapisse  les  cavités.  Celte  hyalite 
contient  cj7,36  de  silice  et  2,64  d'eau  (  Walchner  ).  —  En 
Auvergne,  en  enduits  minces  sur  les  téphrines  poreuses  et  sur 
les  trachytt'S.  —  En  Italie  ,  dans  un  très-grand  nombre  de 
lieux  et  de  gisemens  différens;  à  la  Solfatare  de  Fouzzole  sur 
les  parois  des  fissures  ouvertes  dans  les  trachytes  et  les  alu- 
nites qui  forment  l'enceinte  de  cette  espèce  de  cratère,  et 
d'où  sortent  des  vapeurs  chaudes  et  humides  qui  leur  ont  fait 
donner  le  nom  de  fumarole  ,  et  dans  les  laves  d'x\stroni ,  cra- 
tère voisin.  M.  Thompson  suppose  que  la  silice  étpit  tenue 
jBn  dissolution  dans  ces  eaux  à  l'aide  du  carbonate  de  soude 


SIL  i53 

qu'elles  renferment  ordinairement.  —  A  Arcîdosso  et  à  Cas- 
tel-del-Piano  près  Santa-Fiora  dans  le  Montamiata  en  Toscane. 
L'iiyaiite  y  est  en  petites  concrétions  uviformes,  d'un  blanc 
perlé,  dans  les  fissures  d'une  roche  de  pépérine  (Santi)  ,  sur 
les  parois  des  fumaroles  de  l'île  d'Ischia.  —  Elle  est  aussi 
assez  commune  en  Hongrie,  dans  les  fentes  des  trachytes  de 
Bohiinitz,  à  Bosok,  dans  le  comitat  de  Honther;  à  Detwa , 
au  pied  méridional  des  montagnes  d'Ostrosky,  dans  le  comitat 
de  Zolyom  ,  dans  le  voisinage  des  opales;  à  Remete  et  à 
Erdo-Horvalhy  dans  le  comitat  de  Zemplen  ;  avec  le  résinite 
jaspoïde;  à  Skalnok  dans  le  comilat  de  Gomor. 

On  a  rapproché  de  l'hyalite  un  quarz  concrétionné  qui 
enduit  le  minerai  de  fer  et  de  manganèse  de  Zelesnik  dans 
ce  même  comitat;  mais  M.  Beudant  a  fait  voir  que  ce  quarz 
n'étoit  point  de  l'hyalite,  et  qu'il  n'offroit  par  conséquent 
pas  d'exception  aux  règles  observées  jusqu'à  présent  dans  le 
gisement  de  l'hyalite.  Ce  minéral  accompagne  l'opale  dans  la 
montagne  de  Dubnick,  entre  Eperiés  et  Tokay.  —  Il  se 
trouve  de  la  même  manière,  c'est-à-dire,  dans  des  filons 
d'opale  des  roches  de  EL  penol  de  Los  Banos  sur  les  bords  de 
la  mer,  au  Mexique;  dans  le  basalte,  et  en  grande  quantité, 
à  Santiago  dans  l'île  de  Graciosa. 

Au  Kamtschatka. 

A  Ceilan,  dans  la  carrière  de  nitre  de  Doomberawa ,  qui 
est  située  au  milieu  de  roches  granitiques  et  calcaires.  L'hya- 
lite incruste  ces  roches,  et  ressemble  beaucoup  au  silex  nec- 
tique  concrétionné  des  Geyser.  (John  Davy.) 

On  cite  un  autre  exemple  d'hyalite  dans  un  terrain  qui  n'a 
aucun  caractère  volcanique  :  c'est  celle  qui  se  trouve  en  en- 
duit, en  perles  ou  en  globules  rondes,  tantôt  isolées,  tantôt 
formant  des  grappes  engagées  dans  une  masse  de  serpentine, 
qui  renferme  d'ailleurs  des  résiniîes  et  de  l'asbeste,  à  Jordans- 
muhl  près  de  Zobtenberg. 

En  Silésie.  Cette  hyalite,  décrite  p,ir«M.  MuHer,  de  Bres- 
lau  ,  est  grisâtre,  jaunâtre,  verdâtre  ou  d'un  blanc  bleuâtre. 

Le  RÉSmïTE  a  une  cassure  et  un  éclat  résineux  tellement 
caractérisés,  qu'on  n'aperçoit  souvent  aucune  différence  ex- 


>54  SIL 

térieure  entre  ces  silex  et  un  morceau  de  résine  :  il  est  tan- 
tôt presque  opaque  et  tantùt  très- translucide ,  mais  il  n'a 
jamais  la  transparence  complète  de  l'hyalite  ;  il  a  d'ailleurs 
la  cassure  facile  et  le  peu  de  dureté  des  silex  aquiféres.  Sa 
cassure  est  parfaitement  conchoïde  ;  les  fragmens  ont  les  arêtes 
vives  et  coupantes. 

Il  y  a  dans  celte  variété  principale  un  grand  nombre  de 
sous-variétés.  Plusieurs  ont  reçu  des  noms  techniques  parti- 
culiers, que  nous  leur  conserverons. 

14.  Résinite  opale'.  On  peut  dire  que  cette  pierre  cé- 
lèbre, quoique  ornée  souvent  des  couleurs  les  plus  vives  et 
les  plus  variées,  n'a  point  de  couleur  propre;  car,  privée 
de  ces  couleurs,  qui  sont,  comme  on  va  le  faire  connoitre, 
accidentelles  ,  elle  n"a  plus  pour  fond  qu'une  teinte  de 
blanc  clair  et  bleuâtre  ,  comme  celle  du  lait  étendu  de 
beaucoup  d'eau.  Mais,  placée  sous  certains  aspects,  elle  ren- 
voie une  multitude  de  reflets  vifs  qui  offrent  souvent  la  série 
de  toutes  les  couleurs  de  l'iris,  parmi  lesquelles  il  y  en  a  quel- 
quefois une  de  dominante.  Ces  couleurs  ne  sont  point  inhé- 
rentes à  la  pierre  :  elles  sont  dues  à  un  état  particulier  de  sa 
texture  :  elles  disparoissent  entièrement  par  la  chaleur ,  en  tout 
ou  en  partie  par  la  fraction  ou  le  simple  choc,  par  l'action  d'un 
corps  gras,  etc.-,  ce  qui  prouve  qu'elles  sont  dues  non  pas  à  un 
corps  étranger  colorant,  mais  à  une  multitude  de  fissures  ou 
de  vacuoles  très-fines,  qui  décomposent  la  lumière  dans  l'in- 
térieur de  cette  pierre.  Si  on  fait.disparoître  ces  fissures  ou 
vacuoles  par  les  moyens  qu'on  vient  d'indiquer  ,  la  pierre 
perd  ses  couleurs. 

L'opale  est  très -fragile  et  peu  dure;  sa  pesanteur  spéci- 
fique est  de  2,10  environ;  celle  de  Hongrie  renferme,  d'après 
Klaproth,  de  silice  90,  d'eau  10.  Les  chimistes  et  les  minéra- 
logistes ne  sont  pas  d'accord  sur  la  manière  dont  l'eau  est  unie  à 
cette  pierre  :  les  uns  ne  la  considèrent  que  comme  interposée  ; 
d'autres  la  regardent  comme  réellement  combinée  et  comme 
la  cause  de  toutes  les  propriétés  qui  distinguent  l'hyalite  et 
le  résinite  du  quarz  hyalin.  Ces  considérations  nous  semblent 
d'une  grande  importance.  Je  suis  depuis  long -temps  disposé 

i   Edier  O/ml.  —  Quarz  résinite  opalin,  Hauy. 


SÎL  ^55 

à  admettre  que  l'eau  n'est  pas  dans  un  simple  état  d'inter- 
position mécanique  dans  les  résinites,  et  M.  Beudant  aénoncc 
la  même  opinion".  L'opale,  exposée  au  feu  ,  éclate,  perd  son 
eau,  sa  translucidité  et  ses  couleurs, 

II  y  a  dans  certaines  opales  une  couleur  dominante  qui  les 
fait  désigner  dans  le  commerce  par  divers  noms  et  qui  leur 
donne  des  valeurs  différentes. 

Celles  qui  sont  presque  blanches  et  laiteuses  portent  le  nom 
impropre  de  pierres  de  lune. 

On  appelle  opales  orientales,  celles  qui  montrent  les  couleurs 
les  plus  étendues  et  les  plus  vives;  opales  arlequines  celles  qui 
offrent  toutes  les  couleurs  ,  mais  par  petites  parties.  Les  opales 
dont  la  couleur  dominante  est  le  vert  sont  le  plus  estimées. 

On  nomme  opaledefeu^  ou  Jlambojanle ,  celle  qui  est  d'une 
belle  couleur  rouge  d'hyacinthe  passant  au  jaune  vineux,  au 
rouge  carmin  et  même  au  vert-pomme.  Les  plus  belles  vien- 
nent de  Zimapan  au  Mexique. 

Les  opales  se  trouvent  en  général  dans  les  mêmes  terrains 
que  les  silex  de  la  division  des  agates;  cependant  elles  se  ren- 
contrent plus  particulièrement  dans  les  roches  d'argilophyre, 
de  porphyre,  même  de  trachyte  ,  que  dans  les  aphanites  et 
les  spilites.  Elles  y  sont  plutôt  en  veines  ou  petits  nodules 
pleins  et  intimement  liés  avec  les  roches ,  qu'en  nodules  creux 
et  facilement  séparables ,  comme  les  agates;  par  conséquent 
elles  sont  plus  pures,  plus  dégagées  de  minéraux  étrangers, 
et  ne  présentent  pas,  comme  les  géodes  d'agates,  ces  cristaux 
de  quarz,  de  calcaire,  de  chabasie ,  etc.,  qui  leur  sont  ordi- 
nairement associés. 

Les  pays  qui  renferment  des  opales  sont  assez  nombreux; 
mais  ceux  qui  en  fournissent  de  belles,  propres  à  être  mises 
avec  avantage  dans  le  commerce  de  la  joaillerie  ,  sont  au 
■contraire  très-restreints. 

C'est  la  Hongrie  qui  est  la  patrie  des  opales  les  plus  belles 
«les  temps  modernes.  On  en  trouve  dans  plusieurs  parties  de 
ce  pays,  à  Bunita,  à  Erdiiske ,  près  de  Sovar,  au  sud  d'Her- 
lany,   à  Zamulo  ;  mais  les  mines  d'opale  les  plus  remarqua- 

»   Voyage  en  Hongrie,    tom.  3,  pag.  .-,91. 
3  Feuer-Offal ,  Leosh. 


ï56  SIL 

blés,  relies  où  ces  pierres  sont  recherchées  et  exploitées  ac- 
tivement depuis  le  commencement  du  quinzième  siècle,  sont 
les  environs  de  Czer-Venitza  au  nord  de  Kaschau ,  non  loin 
d'Eperies  dans  le  comitat  de  Saros  ,  et  particulièrement  dans 
les  montagnes  de  Dubnick,  de  Pred-Banya  et  de  Libanka. 
Les  opales  y  sont  en  veines  ou  en  petits  amas,  soit  dans  le 
trachyte,  soit  dans  le  conglomérat  résultant  des  débris  de 
cette  roche.  Elles  n'y  sont  jamais  en  lits,  et  les  résinites  com- 
muns, jaspoïdes  ou  laiteux  y  sont  et  plus  abondons  et  plus 
volumineux  que  l'opale  proprement  dite'.  Quelquefois  la 
roche  trachytique  contient  aussi  des  pyrites,  qui  ont  été  en- 
veloppées par  l'opale.  C'est  un  fait  très-rare,  mais  que  les 
observations  de  MM.  Mohs  et  Beudant  mettent  liors  de  doute. 
Le  peu  de  dureté  des  roches  qui  renferment  les  opales  en 
Hongrie,  en  rend  en  général  l'exploitation  assez  facile. 

On  a  distingué  aussi  en  Hongrie  une  variété  particulière 
d'opale  d'un  jaune  de  cire  ou  miellé,  qu'on  a  nommée 
TVachs-Opal,  et  qui  se  trouve  en  nids  ou  en  veines  dans  un 
stigmite  perlaire  de  Telkebanya. 

II  paroît  que  la  belle  qualité  des  opales  à  fond  laiteux, 
ornées  des  plus  belles  couleurs  de  l'iris,  est  propre  à  la  Hon- 
grie :  toutes  celles  que  nous  allons  citer,  quelque  belles 
qu'elles  soient  d'ailleurs,  ont  un  aspect  très -différent. 

Le  lieu  oij  on  a  trouvé  en  Europe  les  opales  les  plus  remar- 
quables après  celles  de  Hongrie ,  sont  les  îles  Féroë.  M.  le  comte 
Vargas-Bedemar ,  qui  a  décrit  ces  opales  et  leur  gisement, 
fait  remarquer  qu'elles  ont  généralement  un  fond  de  couleur 
dominante,  orangé-rougeâtre  ,  brunâtre,  verdâtre,  blanchâtre, 
iivec  un  chatoiement  rougeàtre,  toutes  plus  ou  moins  ornées 
des  couleurs  de  l'iris,  mais  généralement  beaucoup  moins 
éclatantes  que  celles  de  Hongrie.  Elles  se  trouvent  principa- 
lement dans  le  Kollefiord  ,  sur  la  route  de  ce  lieu  à  Kalbaks- 
fiord  ,  près  de  Rivedig  sur  l'Œsteroe  ,  etc.  On  a  trouvé  aussi 
des  opales  à  Fâroern  en  Norwége,  dans  un  terrain  de  trapp 
et  de  spilite.  Un  autre  lieu  devenu  célèbre  parmi  les  miné- 
ralogistes par  une  nouvelle  et  belle  variété  d'opale  que  M» 
Delrio  y  a  trouvée,  que  M.  de  Humboldt  en  a  rapportée ,  dont  il 

1    Beudast,  Voyage  f.n  Hongrie,  toin.  2,  pag.   182  à   190. 


s  IL  157 

â  fait  connoître  le  gisement,  et  que  M.  Karsten  a  déctite,  est- 
Zimapan  au  Mexique.  Cette  opale,  nommée  opale  de  feu, 
Feuer-Opal ,  par  M  Karsten ,  a  un  fond  d'un  rouge  orangé ,  avec 
des  reflets  d'un  rouge  de  feu.  Elle  est  en  veines  dans  les  filons 
de  Zimapan  ,  qui  traversent  une  espèce  de  porphyre  ou  de  ' 
stigmite  perlaire  à  globules  rayonnans,  d'un  bleu  de  lavande; 
elle  perd  au  feu  8  p.  loo  de  son  poids,  devient  friable  et 
d'un  rouge  de  chair.  Ce  stigmite  a,  suivant  MM.  Beudant  et 
de  Humboldt,  la  plus  grande  ressemblance  avec  la  roche  des 
environs  de  Telkebanya  ,  qui  renferme  les  opales  miellées. 

M.  Engelsbach-Larivière  a  décrit  comme  une  espèce  parti- 
culière ,  sous  le^  nom  de  Zér.site,  un  minéral  qui  se  trouve 
au  Mexique  et  qu'il  regarde  comme  très-différent  de  l'opale 
de  feu.  Il  est  d'un  noir  de  jais;  sa  pesanteur  spécifique  est 
de  3. 

On  cite  encore  des  opales  dans  les  environs  de  Freibcrg 
en  Saxe,  dans  un  argilophyre.  A  Pontpcan  en  Bretagne, 
dans  un  felspath.  Nous  tirons  cette  citation  de  De  Born;  mais 
il  faut  prendre  garde  que  plusieurs  minéralogistes  désignent 
certains  résinites  par  le  nom  d'opale,  tandis  que  nous  avons 
restreint  ce  nom  à  son  acception  réelle  et  technologique  ou 
à  la  variété  que  les  minéralogistes  allemands  appellent  opale 
noble. 

Les  opales,  et  surtout  l'opale  irisée  ,  sont  des  pierres  très- 
estimées,  très-recherchées  et  d'un  très-haut  prix.  (Voyez  ce 
qui  est  relatif  à  ce  genre  de  considération  ,  à  l'article  Opale 
de  ce  Dictionnaire.) 

i5.  Résinite  girasol.  Il  n'est  presque  qu'une  sous- variété 
d'opale  :  c'est  un  résinite  à  translucidité  en  même  temps  lai-' 
teuse  et  orangée,  et  à  reflets  principalement  et  presque  uni- 
quement rougeàtresou  jaune-doré,  lorsqu'on  lui  fait  réfléchir 
la  lumière  directe  du  soleil.  Il  se  trouve  dans  les  mêmes 
circonstances  et  dans  les  mêmes  lieux  que  l'opale  et  que  les 
autres  résinites;  mais  les  plus  beaux  et  les  plus  volumineux 
viennent  du  Brésil  et  du  Mexique. 

i6.  Résinite  cacholong.  11  est  d'un  blanc  de  lait  presque  opa- 
que ou  légèrement  translucide  sur  les  bords;  cette  transluci- 
dité laiteuse,  cfui  approche  quelquefois  de  l'opacité  de  l'ivoire, 
est  modifiée  par  des  nuaaces  verdàfres  et  surtout  bleuâtres. 


î58  SIL 

Sa  cassure  est  unie  ,  ordinairement  luisante  ,  quelquefois 
terne;  il  happe  souvent  à  la  langue:  sa  dureté  est  égale  à  celle 
des  résinites,  cVst-à-dire  qu'il  se  laisse  entamer  par  l'acier, 
mais  moins  facilement  que  certains  résinites. 

Les  cacholongs  accompagncnl  souvent  les  silex  pj  romaques, 
les  calcédoines,  et  surtout  les  résinites.  Ils  paroissent  être  le 
résultat  d'une  altération  de  ces  pierres,  altération  produite 
par  une  cause  inconnue,  car  ils  enveloppent  souvent  les  silex 
que  nous  Aœnons  de  nommer,  et  se  lient  avec  eux  par  des 
nuances  insensibles  :  c'est  pourquoi  on  les  trouve  assez  ordi- 
nairement dans  les  lieux  où  se  rencontrent  ces  silex.  Nous 
citerons  particulièrement  les  cacholongs  de  Champigny,  près 
Paris;  ils  sont  dans  les  cavités  d'un  calcaire  siliceux  compacte, 
bréchiforme.  Parmi  ces  cacholongs  les  uns  sont  durs  et  ont  la 
cassure  luisante,  les  autres  sont  tendres,  légers,  happent  à  la 
langue  et  ressemblent  à  de  la  craie;  ils  sont  mêlés  avec  des 
silex  pyromaques  et  même  avec  des  calcédoines.  On  ciie  aussi 
des  résinites  de  cacholongs  dans  les  spilites  des  îles  Féroë,  du 
Groenland  ,  de  l'Islande.  On  en  cite  aussi  dans  la  mine  de  fer 
de  Huttenberg  en  Carinthie,  de  l'Ile  d'Elbe,  etc.;  mais  n'a-t- 
on pas  confondu  quelquefois  les  minéraux  nommés  pholé- 
rite,  collyrite,  etc.,  avec  les  cacholongs  proprement  dits? 

Les  véritables  cacholongs,  ceux  qui  ont  donné  leur  nom  à 
cette  variété,  se  trouvent  sur  les  bords  du  Cach,  fleuve  voisin 
desCalmoucksde  Bucharie.  Ils  sont  répandus  dans  les  champs, 
sans  cependant  être  roulés  ;  mais  sous  forme  de  tablettes 
composées  de  couches  alternatives  de  cacholong  et  de  calcé- 
doine. 

On  taille  quelquefois  le  cacholong  en  cabochon  et  on  le 
monte  en  bague. 

Les  cacholongs  des  îles  Féroë  et  de  l'Islande,  faisant  partie 
de  masses  de  calcédoine  à  zones  droites  et  parallèles .  et 
même  de  masses  de  cacholong  à  lits  de  différentes  duretés 
et  nuances,  ont  été  employés  par  des  artistes  italiens,  gra- 
veurs en  pierres  lines.  pour  faire  des  camées  très-fouillés , 
dont  les  reliefs  sont  en  cacholong  tendre  et  le  fond  en  calcé- 
doine ou  en  cacholong  plus  dur.  On  a  donné  à  ces  pierres,  à 
cause  de  ces  différens  degrés  de  dureté,  le  nom  de  tenero- 
duro.  (Léman.) 


SIL  ^h 

17.  Rksinite  hydrophane'.  On  donne  ce  nom  aux  résinitcs 
qui,  étant  blancs  ou  d'une  couleur  foible  et  presque  opaque, 
deviennent  plus  ou  moins  translucides  après  quelque  temps 
d'immersion  dans  l'eau.  Ce  sont  assez  ordinairement  des  opales 
ou  des  cacholongs  comme  desséchés,  c'est-à-dire  qui,  par 
une  cause  quelconque,  ont  perdu  une  partie  de  leur  eau. 
Il  est  resté  des  vacuoles  à  la  place  de  ce  liquide  :  elles  sont 
remplies  momentanément  par  l'eau  dans  laquelle  on  les 
plonge.  Le  passage  de  l'opacité  à  la  translucidité  que  ce  chan- 
gement d'état  fait  éprouver  est  la  conséquence  d'un  phéno- 
mène d'optique  dont  l'explication  appartient  à  la  physique. 

M.  Klaproth  a  trouvé  dans  quelques  hydrophanes  près  de 
0,02  d'alumine,  et  toujours  un  peu  d'eau. 

L'hydrophane  est  évidemment  poreuse.  L'air  renfermé  dans 
ses  pores  est  chassé  d'une  manière  visible  par  l'eau  ou  par 
tout  autre  liquide  plus  lourd  dans  lequel  on  la  plonge.  Cer- 
taines hydrophanes  deviennent  opalines  en  devenant  plus 
translucides,  notamment  celle  d'Hubertsburg ,  que  M.  Klap- 
roth a  nommée  hydrosane ,  et  celle  de  Pecklin  ,  en  Haute- 
Hongrie,  citée  par  De  Born.  L'une  de  ces  pierres,  qui  est  bru- 
nâtre, devient  translucide  et  d'un  rouge  de  grenat  dans  l'eau. 

Le  gisement  de  l'hydrophane  est  le  même  que  celui  de  la 
calcédoine  et  de  l'opale.  Les  lieux  qui  fournissent  plus  parti- 
culièrement cette  variété  de  silex,  sont  Hubertsburg  en  Saxe, 
l'île  de  Féroë  ,  Telkebanya  en  Hongrie,  Chatelaudren  en 
France  dans  un  argilophyre,  Musinet  près  de  Turin.  Celles 
de  ce  dernier  lieu  se  trouvent  dans  des  veines  de  calcédoine, 
ou  même  de  serpentine  dure,  qui  traversent  dans  tous  les 
sens  une  montagne  composée  de  serpentine.  Toutes  ces  calcé- 
doines ne  sont  point  hydrophanes  ;  il  n'y  en  a  même  que  très- 
peu  qui  aient  réellement  cette  propriété:  on  remarque  que 
celles  qui  la  manifestent  le  mieux  ne  sont  ni  trop  transpa- 
rentes ni  trop  opaques. 

M.  Desnoyer  a  observé,  à  Bellesme,  département  de  l'Orne, 
dans  une  glauconie  crayeuse,  une  sorte  d'hydrophane  ter- 
reuse, qui  est  composée  de  qS  parties  de  silice  et  de  5  d'eau 


1    C'esl-à-dire    qui  devient  transparent  par  Veau.  On  l'a  nommé 
oculus   mundi  ,  commi  le  girasol ,  lapis  imitahilis,  etc. 


aussi 


i6o  SIL 

environ  ,  et  qui  a  la  propriété  d'être  enlièremenl  dissolubie 
dans  une  solution  de  potasse  à  la  chaleur  de  l'eau  bouillante» 
Il  l'a  appelée  silice,  hydrophanique. 

L'hydrophane  n"est  qu'une  pierre  de  curiosité.  Lorsqu'on 
veut  augmenter  l'effet  que  produit  son  passage  de  l'opacité  à 
la  transparence,  on  en  fait  des  bijoux  composés  de  deux  pla- 
ques minces,  entre  lesquelles  on  place  une  figure  ou  une  de- 
vise qui,  restant  opaque  lorsque  le  reste  de  l'objet  devient 
translucide,  est  seulement  alors  visible.  (Léman.) 

18.  llÉsiMTE  co.mjiun'.  Nous  réunissous sous  cette  dénomina- 
tion toutes  les  variétés  qui  n'appartiennent  à  aucune  de  celles 
qui  sont  désignées  d'une  manière  plus  spéciale. 

Le  résinite  commun  est  translucide  ou  presque  opaque. 
Avec  tous  les  caractères  de  cette  sous-espèce,  il  présente  des 
couleurs  variées,  quelquefois  assez  vives,  et  qui  sont  inhé- 
rentes à  la  matière  même  de  ces  variétés. 

Les  couleurs  principales  qu'offre  cette  variété  sont: 

Le  grisâtre.  Dans  un  calcaire  compacte  lacustre  des  envi- 
rons d'Orléans.  — De  Campo  ,  dans  l'ile  d'Elbe.  Il  passe  au 
cacholong. 

Le  verdàtre.  De  la  côte  de  Coromandel. 

Le  rose.  D'un  beau  rose  purpurin,  en  veines  dans  un  rési- 
nite grisâtre  du  calcaire  lacustre  de  Mehun,  département  de 
la  Nièvre.  Il  est  susceptible  de  recevoir  un  poli  éclatant.  C'est 
à  M.  L.  André  qu'on  doit  la  découverte  de  cette  jolie  variété. 

Le  jaunâtre.  C'est  un  des  plus  communs.  De  Saint-Ouen , 
près  Paris. 

Le  jaune-roussâlre.  C'est  une  très-belle  variété,  qu'on  trouve 
principalement  à  Telkebanya  et  à  Libethees  en  Hongrie.  — 
A  Recolènes  en  Auvergn-e;  ce  dernier  est  plein  de  cavitésvqui 
renferment  une  poussière  siliceuse  jaunâtre.  —  L'opale  de  feu 
de  Zimapan  au  Mexique  est  souvent  accompagnée  d'un  rési- 
nite qui  peut  être  rapporté  à  cette  variété. 

Le  rougeâtre.  On  le  trouve  à  la  Basse-Terre  ,  dans  l'est  de 
la  Guadeloupe.  Il  est  opaque  et  d'un  rouge  assez  vif. 

Le  brunâtre.  D'un  brun  foncé  qui  passe  au  noir.  Saint- Pierre 


i   Halbopal,  Wern.  —  Quelques  Pechsiein  des  minéralogistes   aile 
raands.  =  Pissite  ,  Delawétherie,  en  excluant  la  variétc  h. 


SIL  161 

Aynac,  près  du  Puy ,  département  de  la  Loire.  —  Monac  et 
Gergovia,  au  Puy-de-Dôme. 

Outre  les  lieux  que  nous  venons  de  citer  comme  propres 
à  certaines  variétés  de  couleur  assez  remarquables,  on  trouve 
encore  des  résinites  dans  beaucoup  d'autres  endroits;  mais  il 
faut  se  méfier  des  citations  prises  dans  les  auteurs  allemands 
et  dans  les  minéralogistes  qui  écrivoient  il  y  a  plus  de  trente 
ans ,  parce  qu'ils  confondoient  alors  les  résinites  infusibles 
avec  les  résinites  fusibles ,  également  nommés  par  eux  Peck- 
stein. 

En  France,  les  terrains  volcaniques,  notamment  la  mon- 
tagne de  Gergovia  en  Auvergne,  la  côte  de  Saint -Pierre 
Eynac ,  dans  le  département  de  la  Loi-"e,  la  colline  d'Am- 
bierle  ,  au  nord-ouest  de  Rouane  ,  renferment  des  résinites 
communs. 

On  trouve  aussi  des  résinites ,  en  Angleterre ,  dans  les 
filons  de  minerai  de  cuivre  du  comté  de  Cornouailles,  no- 
tamment ceux  de  Rosewarne  et  d'Huëldamsel. 

En  Allemagne,  à  Steinheim  ,  près  de  Hanau  :  ils  y  sont 
comme  rubanés  de  gris  foncé  et  de  blanc. 

L'Islande  et  les  îles  Féroë  sont  riches  en  résinites  communs 
blancs,  bruns,  verdàtres,  de  diverses  nuances. 

En  Sibérie ,  les  filons  de  la  mine  de  plomb  de  Nikolaiefskoi , 
dans  l'Altaï,  renferment  des  résinites  en  masses  rougeàtres, 
jaunâtres,  olivâtres,  passant  parla  désagrégation  à  l'état  d'une 
matière  terreuse  rougeâtre. 

Le  résinite ,  à  raison  de  la  texture  qu'il  a  prise  dans  les 
corps  organisés  qu'il  a  remplacés,  est  susceptible  de  se  pré- 
senter avec  la  forme  et  la  texture  d'un  os  long,  circonstance 
rare  dont  je  possède  un  exemple,  ou  avec  celles  d'un  végétal 
ligneux.  Cette  dernière  manière  d'être,  beaucoup  plus  com- 
mune ,  a  donné  occasion  d'établir  une  autre  variété  de  ré- 
sinite ,  sous  le  nom  de 

Résinite  xiloïve  { Ho Izop al,  Wern.  ) ,  offrant  plusieurs  nuan- 
ces de  couleurs  et  une  texture  souvent  très-différente  ,  sui- 
vant qu'il  est  originaire  d'un  bois  dicutylédon  ou  d'un  bois 
monocotylédon,  comme  le  palmier.  Le  plus  remarquable  est 
le  résinite  xiloide  de  palmier,  d'un  beau  jaune  orangé,  ve- 
nant de  Telkebanya  en  Hongrie. 

49.  Ji 


3^2  SIL 

M.  Brandes,  de  Salzulfeln,  a  voulu  savoir  si  les  réMnites 
hyloïdes  renfermoient  encore  quelques  traces  du  végétal  qu'ils 
avoient  remplacé,  et  il  a  examiné  dans  ce  but  les  résinites 
xyloïdes  d'un  jaune  d'ocre  des  sept  montagnes  qui  se  trouvent 
sur  la  route  d'Obercassel  à  Stein  ,  près  Stieldorf .  dans  une 
couche  de  sable  d'un  mètre  et  plus,  qui  est  recouverte  par 
un  terrain  basaltique  et  qui  est  accompagnée  de  quelques 
indices  de  lignite.  Il  a  trouvé  dans  ces  résinites  les  principes 
suivans : 

Résiniie  compacte.  Résinite  fibreux. 

Silice 86 9^ 

Alumine o,5o 0,12 

Fer  oxidé  et  soufrr  interposé.  3,38 0,07 

Eau 9,96 6,12. 

Résinite  ménilite'.  Cette  variété,  bien' caractérisée,  ne  s'est 
encore  trouvée  que  dans  le  bassin  de  Paris.  Elle  est  presque 
opaque  ;  sa  cassure  est  moins  conchoïde  et  moins  résinoïde 
que  celle  des  autres  variétés  ;  elle  offre  souvent  une  structure 
presque  fissile.  Elle  se  présente  sous  forme  de  petites  masses 
aplaties,  tuberculeuses,  mamelonnées  même,  dont  la  pesan- 
teur spécifique  est  ordinairement  de  2,88. 

Analysée  par  Klaproth  ,  elle  lui  a  donné  85  de  silice  et  1 1 
d'eau.  Bayen  y  avoit  démontré  la  présence  de  la  magnésie: 
cette  terre  venoit  certainement  de  la  marne  argileuse  et  ma- 
gnésienne au  milieu  de  laquelle  se  trouve  ce  résinite  ,  et  qui 
renferme  une  assez  grande  quantité  de  silicate  de  magnésie. 

Il  y  a  deux  sous -variétés  de  ménilite. 

Le  ménilite  brun  {  Kalkopal ,  Oken)  ,  qui  est  en  tablettes  ou 
rognons  d'un  brun  tirant  sur  le  bleuâtre. 

Il  vient  principalement  de  Menil-Montant  et  du  nord  de 
Paris. 

Le  ménilite  gris  (grauer  Ménilite,  Hoffm.),  qui  est  en  ro- 
gnons souvent  plus  gros,  mais  déprimés,  d'un  gris  pâle  ou 
jaunâtre,  et  qui  ,  suivant  Hoffmann,  est  plus  pesant  que  le 
premier  dans  le  rapport  de  2,37  à  2,18. 


Quai'ï  subliusant.  Hiiiy.  —  Leheiopal,  etc. 


SIL  i63 

11  se    trouve    plus   particulièrement   dans    les   collines  de 

Saticafs,  prés  d'Angoulême,  sur  les  bords  de  la  Seine  à  Sainl- 

Ouen,  dans  le  terrain  gypseux  près  Clamart,  tous  lieux  qui 

avoisinent  Paris. 

Le  niénilite  s'est  aussi  trouvé  dans  le  département  de  l'Al- 
lier ,  prés  Vichy. 

Dans  tous  ces  lieux  il  est  en  rognons  aplatis  ,  mamelonnés, 
disposés  en  lits  interrompus  dans  la  masse  stratifiée  d'une 
marne  argileuse  plus  ou  moins  massive  et  quelquefois  très- 
feuilletée.  Lorsque  des  corps  organisés  accompagnent  cette 
marne  ,  on  les  reconnoit  pour  appartenir  à  des  mollusques 
ou  à  des  crustacés  terrestres  ou  d'eau  douce,  ce  qui  établit 
que  le  terrain  qui  renferme  les  ménilites  n'est  pas  de  forma- 
tion sous-marine.  Celui  des  environs  de  Paris  appartient  aux 
parties  inférieures  de  la  formation  gypseuse;  celui  de  Vichy 
ne  fait  pas  exception  à  cette  règle.' 

'"'■  Annotations  sur  les  silex  et  les  résinites. 

Les  minéraux  du  genre  Quarz,  composant  ces  deux  sous- 
espèces  ,  offrent  des  propriétés  et  des  particularités  qui, 
leur  étant  communes  et  ne  pouvant  être  décrites  de  préfé- 
rence à  l'article  d'aucune  d'elles,  doivent  être  exposées  à  la 
suite  de  leur  description. 

On  a  pu  remarquer  que  les  silex  présentent  presque  toutes 
les  couleurs,  à  Pexception  du  bleu  pur  et  du  rouge  pur, 
et  encore  trouve-t-on  dans  la  calcédoine ,  dans  la  sardoine 
et  dans  les  résinites,  des  nuances  assez  pures  de  ces  couleurs. 
On  voit  même,  dans  quelques  agates,  des  teintes  d'un  beau 
violet;  cette  variété  est  rare.  Le  Muséum  de  Paris  en  possède 
trois  échantillons.  Mais  les  couleurs  des  silex  n'ont  jamais  la 
vivacité,  l'éclat  et  surtout  la  pureté  de  celles  du  quarz  hyalin. 

La  plupart  de  ces  couleurs  se  trouvent  quelquefois  réunies 
dans  le  même  morceau;  cependant   dans  Phéliotrope   il  n'y 


i  M.  Albert  Petrouski  a  décrit,  comme  ménilite  vert-noirâtre,  se 
trouvant  dans  un  schisle  à  polir,  un  silex  des  environs  de  Zancuto  dans 
le  comitat  de  Zemplin.  M.  Beudant  regarde  ce  minéral  comme  un 
silex  ordinaire,  engagé  dans  un  conglomérat  ponceux. 


i64  SIL 

a  de  mélange  que  le  rouge,  et  dans  la  chrysoprase  le  vert 

est  toujours  seul. 

Ces  couleurs,  ou  seulement  leurs  nuances,  offrent  des  dis- 
posilionset  des  arrangemens particuliers,  qu'on  a  désignés  sous 
différeus  noms.  La  plupart  de  ces  dispositions  peuvent  se  ren- 
contrer dans  tous  les  silex  et  résiniles  ,  et  par  conséquent 
ces  noms  s'appliquent  à  ces  diverses  sous-espèces  et  variétés. 
Cependant  on  fera  remarquer  que  quelques-unes  sont  do- 
minant-^s  dans  certaines  variétés,  tandis  qu'elles  paroissent 
entièrement  exclues  des  autres.  Les  agates  étant  la  variété 
qui  présente  le  plus  grand  nombre  de  ces  dispositions,  c'est 
aussi  à  cette  variété  que  s'appliquent  plus  particulièrement 
les  dénominations  qui  les  désignent.  On  nomme  donc  : 

Onyx,  les  silex  dont  les  couleurs  ou  les  nuances  d'une 
même  couleur  sont  disposées  par  zones  parallèles  bien  dis- 
tinctes, droites  ou  sinueuses,  et  quelquefois  très-multipliées. 
Le  nombre  de  ces  couleurs,  le  retour  des  mêmes  séries  ,  leur 
parfait  parallélisme  sur  une  étendue  de  plusieurs  centimètres, 
sont  des  phénomènes  fort  remarquables  ,  et  qui  donnent  à 
ces  pierres  un  mérite  et  une  valeur  assez  grands. 

Les  agates  sont  celles  qui  les  présentent  le  plus  communé- 
ment et  le  plus  complètement,  et  parmi  elles  ce  sont  sur- 
tout les  calcédoines,  la  cornaline  et  les  sardoines;  viennent 
ensuite  les  silex  pyromaques  et  quelques  résinites  communs. 
Les  autres  variétés  n'offrent  pas  cette  disposition. 

Œillés,  lorsque  les  couleurs  forment  par  leur  disposition 
des  cercles  concentriques  à  une  tache  plus  foncée.  Quel- 
ques silex  onyx,  coupés  d'une  certaine  manière ,  présentent 
cette  disposition.  Elle  est  bornée  aux  mêmes  variétés  que  les 
onyx. 

Ponctués.  Les  couleurs  sont  disséminées  en  une  multitude 
de  points  quelquefois  si  petits  qu'on  ne  les  distingue  point 
d'abord.  Les  agates,  ponctuées  aussi  finement,  semblent  être 
teintes  uniformément  ou  nuagées  parla  couleur  de  ces  points, 
qui  sont  ordinairement  rouges. 

Tachés.  Ce  sont  les  silex  des  variétés  agates,  pyromaques 
et  résinite  commun,  qui  sont  marqués  de  taches  irrégulières 
de  diverses  couleurs.  Lorsque  ces  taches  représentent  grossiè- 
rement quelque  objet  connu ,  on  nomme  ces  pierres  agates 


SIL  i65 

eu  silex  fgurês,  et  on  attachoit  autrefois  un  grand  prix  à  ces 
effets  du  hasard. 

Herborises  ou  arhorisés.  Ce  sont  les  silex  et  surtout  les  agates 
qui  font  voir,  dans  leur  intérieur,  des  linéamens  ou  dessins 
noirs,  bruns,  rouges  ou  jaunâtres,  qui  représentent  des  ar- 
brisseaux dépouillés  de  leurs  feuilles.  On  remarque  que  les 
rameaux  de  ces  arbrisseaux  ne  sont  pas  disposés  sur  un  seul 
et  même  plan,  mais  qu'ils  se  ramifient  dans  toutes  les  di- 
rections. On  reviendra  sur  ce  phénomène. 

Les  plus  belles  agates  arborlsées  viennent  de  l'Arabie  par 
la  voie  de  Moka,  et  portent  dans  le  commerce  le  nom  de 
pierres  de  Moka.  Elles  ont  quelquefois  une  très- grande  va- 
leur. 

Agates  mousseuses.  Ce  sont  les  agates  (et  il  n'y  a  que  cette 
variété  qui  présente  la  particularité  qu'on  désigne  par  ce 
nom)  qui  font  voir  dans  leur  intérieur  des  filamens  verts, 
bruns,  rougeàtres,  qui  s'entrelacent  irrégulièrement,  comme 
les  conferves  ou  comme  le  chevelu  des  racines. 

Daubenton,  M.  Macculloch  depuis  lui,  ont  cru  reconnoître 
dans  ces  filamens  de  véritables  végétaux  de  la  famille  des 
mousses  ou  des  conferves,  qui  auroient  été  enveloppés  par  la 
matière  siliceuse. 

Quelquefois  les  agates  onyx  ont  été  brisés  dans  l'intérieur 
même  de  la  terre,  et  leurs  fragmens  ont  été  comme  recollés 
par  une  pâte  de  silex,  mais  de  manière  cependant  que  les 
parties  d'une  même  zone  ne  se  correspondent  plus. 

Toutes  ces  variations  dans  la  finesse  de  la  pâte  des  silex, 
dans  les  couleurs,  dans  la  disposition  de  ces  couleurs,  don- 
nent lieu  aux  nombreuses  variétés  de  silex  qu'on  vient  de 
passer  en  revue.  Il  faut  examiner  maintenant  comment  ces 
silex  sont  placés  dans  l'écorce  du  globe. 

'^*  Maniêj^e  d'être  et  gisement  des  silex. 

Les  minéraux  quarzeux  qui  constituent  la  variété  princi- 
pale ou  la  sous-espèce  des  silex,  se  rencontrent  dans  l'écorce 
du  globe  d'une  manière  si  différente,  qu'on  ne  pourroit  éta- 
blir clairement  la  généralité  de  leur  gisement,  si  on  voulait 
le  traiter  ainsi.  , 


l'^ô  SIL 

Il  n'y  a  pas  la  moindre  analogie  entre  la  manière  d'être 
dans  la  nature  du  silex  meulière  et  des  agates,  et  de  celle-ci 
avec  les  hyalites.  Aussi  avons-nous  fait  connoître  en  leur  lieu 
la  disposition  et  le  gisement  particulier  de  ces  principales 
variétés.  Il  nous  reste  à  exposer  celui  du  plus  grand  nombre 
des  silex,  c'est-à-dire  des  agates  et  des  résinites. 

Les  agates  cornaline,  sardoine  et  calcédoine  se  présentent 
généralement  en  nodules  ou  rognonssphéroïdaux,  ellypsoïdes, 
ovoïdes  ou  tuberculeux,  mamelonnés.  Les  nodules  sont  quel- 
quefois creux  et  géodiques;  leur  intérieur  est  couvert  de 
concrétions  cylindroïdes  ou  tuberculeuses,  mamelonnées  et 
lisses,  ou  tapissées  de  cristaux  divers. 

Les  agates  se  présentent  aussi  en  petites  masses  lenticu- 
laires, qui ,  en  prenant  beaucoup  d'extension  ,  passent  à  Tétai 
de  lits  assez  minces ,  à  couches  ou  zones  parallèles. 

En6n,  ces  mêmes  pierres  se  trouvent  quelquefois  dans  les 
fissures  des  roches,  tantôt  elles  les  remplissent  entièrement, 
et  y  jouent  le  rôle  de  véritables  filons;  tantôt  elles  ne  font 
que  tapisser  leurs  parois  de  concrétions  stalactiformes,  ou  se 
présenter  en  petites  masses  dans  certaines  parties  des  tissures 
ou  filons  des  montagnes. 

C'est  dans  les  terrains  que  l'on  appelle  trappéens,  qui  sont 
uniquement  ou  au  moins  principalement  composés  de  vakite  , 
dephtanite,  de  spilite,  de  porphyre,  de  trachyte ,  de  basa- 
nite,  d'argilophyre,  dans  lesquels  on  ne  voit  aucune  stratifi- 
cation, par  conséquent  aucun  caractère  de  sédiment,  qui 
offrent  l'im.age  de  masses  molles ,  qui  auroient  été  accompa- 
gnées dans  leur  formation  de  boursouflures,  c'est  dans  ces 
terrains,  probablement  d'origine  volcanique,  et  dans  ceux 
pour  lesquels  celte  origine  n'est  pas  douteuse,  que  se  présen- 
tent les  agates  et  quelques  résinites.  Elles  remplissent  ou  ta- 
pissent seulement  les  parois  des  cavités  qui  figurent  ici  les 
hoursoufiures ,  et  sont  assez  généralement  disséminées  sans 
ordre  dans  ces  terrains;  elles  ont  pénétré  dans  leurs  fissures, 
et  y  ont  pris  la  forme  de  plaques  d'inégales  épaisseurs, 
lit  presque  toujours  de  peu  d'étendue.  Mais  de  quelque  ma- 
nière que  les  agates  soient  disposées  dans  ces  terrains,  elles 
ne  s'y  présentent  jamais  en  grandes  masses;  elles  s'y  subdi- 
visent plutôt  presque  à  l'infini,  en  remplissant  de  grains  pi- 


SIL  167 

saires  ou  amygdalaires  jusqu'aux  plus  petites  soufflures.  Ces 
nodules,  quel  que  soit  leur  volume,  n'ont  ordinairement  au- 
cune adhérence  avec  la  roche;  ils  s'en  séparent  nettement 
et  même  facilement  par  le  plus  léger  choc  ,  et  comme  une 
iimande  quitte  le  noyau  qui  l'enveloppoit. 

Ce  n'est,  comme  on  vient  de  le  dire,  que  dans  les  ter- 
rains pyrogénes  et  principalement  trappéens  que  les  agates 
J>e  présentent  ainsi:  on  en  rencontre  aussi  dans  les  laves,  ou 
roches  volcaniques  proprement  dites  ;  mais,  outre  que  cette 
circonstance  est  beaucoup  plus  rare  ,  ce  ne  sont  que  les  ter- 
rains volcaniques  anciens  dont  les  éruptions  sont  antérieures 
et  au  plus  contemporaines  à  la  dernière  révolution  du  globe, 
qui  renferment  des  agates  dans  leurs  roches.  Je  ne  connois 
pas  d'exemple  de  la  présence  de  cette  variété  de  silex  dans 
les  terrains  volcaniques  actuels. 

11  en  résulte  que  les  agates  ne  sont  accompagnées  dans  leur 
gîte  que  des  minéraux  pierreux  et  métalliques  dont  la  for- 
mation avoit  encore  lieu  à  l'époque  où  se  sont  formés  les  ter- 
rains qui  les  renferment.  On  trouve  avec  elles,  et  même  au 
milieu  d'elles,  du  quarz  hyalin,  de  l'améthyste,  de  la  chlo- 
rite,  de  la  stilbite,  de  la  chabasie ,  delà  prehnite,  de  l'har- 
motome,  du  calcaire  spathique ,  du  calcaire  brunissant,  du 
fer  carbonate,  de  la  barytine  ,  du  cuivre  malachite  et  du 
cuivre  natif,  du  titane,  du  bitume,  etc. 

Les  agates  de  cette  formation  ne  renferment  ou  ne  sont 
généralement  accompagnées  d'aucun  débris  organique,  soit 
animal,  soit  végétal,  quoique  la  roche  qui  les  enveloppe 
jjuisse  en  présenter  quelques-uns,  (Des  hélices  dans  la  vakite 
de  Pont-du-Château  ,  en  Auvergne.) 

Comme  Its  terrains  trappéens  paroissent  appartenir,  au 
moins  pour  quelques-uns  d'-entre  eux,  à  une  des  dernières 
époques  gcognostiques ,  il  en  résulte  que  les  agates  de  ces 
terrains  sont  pareillement  d'une  formation  très-récente. 

Les  résinites  se  trouvent  aussi  dans  ces  mêmes  terrains, 
mais  ils  y  sont  rares,  tandis  que  leurs  gîtes  spéciaux  sont  les 
porphyres,  les  trachytes  et  les  argilophyres.  Ils  ne  s'y  pré- 
sentent pas  en  nodules  comme  les  agates,  mais  en  veines, 
qui  parcourent  ces  roches  dans  tous  les  sens,  qui  en  pé- 
nètrent toutes  les  fissures,  et  qui  se  lient  intimement  avec 


>^8  SIL 

elles  :  ils  ne  s'en  détachent  donc  pas  avec  netteté  et  facilité, 
comme  le  font  les  agates. 

C'est  aux  résinitcs  de  ces  terrains,  et  par  conséquent  de 
cette  époque  géognostique  ,  qu'on  peut  rapporter  les  débris 
organiques  végétaux  qu'on  trouve  quelquefois  (en  Hongrie, 
et  en  différens  lieux  de  la  terre,  telle  que  Table-bay  sur  la 
côte  nord-esi  de  la  Nouvelle-Zélande  )  avec  les  silex  de  cette 
sous-espèce,  ayant  pris  la  nature  des  résinites. 

Des  terrains  d'une  époque  contemporaine  à  ces  terrains 
pyrogènes  anciens,  ou  peut-être  encore  plus  nouveaux,  ren- 
ferment des  résinites  bien  caractérisés,  et  même  des  silex 
cornés  et  des  agates  :  ce  sont  les  terrains  lacustres,  calcaires 
et  siliceux,  postérieurs  au  calcaire  à  céritcs,  et  faisant,  comme 
lui,  partie  des  terrains  de  sédiment  supérieurs.  Les  résinites 
communs,  et  surtout  les  blancs,  les  jaunes,  les  verdàtres  , 
forment  dans  ces  terrains  de  petits  lits,  des  veines  ou  de  petits 
amas  qui  sont  fortement  adhérens  à  la  roche  calcaire,  qui 
semblent  même  se  perdre  dans  cette  roche.  On  voit  des 
exemples  frappans  de  cette  disposition  dans  les  terrains  la- 
custres de  Saint-Ouen,  près  Paris,  de  Montabusar,  près  d'Or- 
léans, etc. 

Les  résinites  ne  renferment  et  ne  sont  ordinairement  ac- 
compagnés d'aucune  des  substances  minérales  que  nous  avons 
nommées  plus  haut,  ni  d'aucune  substance  métallique;  mais 
ils  enveloppent  quelquefois  des  débris  organiques,  végétaux 
et  animaux,  qui  ont  appartenu  à  l'époque  de  formation  de 
ces  terrains.  Ce  sont  des  os  de  palceotherium,  de  trionix ,  des 
limnées,  des  planorbes,  des  cyclostomes,  etc.;  des  bois  de 
dicotylédones  et  de  ]ialmiers. 

Le  terrain  de  calcaire  grossier  à  cérifes,  et  celui  d'argile 
plastique  et  de  lignites,  ne  renferment  que  des  silex  cornés  et 
les  autres  variétés,  dont  nous  avons  déjà  fait  connoître  le 
gisement. 

Les  agates  sont  assez  rares  dans  les  terrains  de  sédiment 
moyens.  Ces  terrains  recèlent  plutôt  des  silex  pyromaques  et 
des  silex  cornés;  mais  il  arrive  souvent  que  le  centre  des 
géodes,  souvent  très- volumineuses,  que  forment  ces  silex, 
est  rempli  ou  tapissé  de  concrétions  cylindroïdes  ou  tubercu- 
leuses qui ,  par  la  liuesse  de  leur  pùte ,  appartiennent  aux 


SIL  169 

:i<riites,  et  principalement  à  la  calcédoine.  C'est  aussi  dans  ces 
terrains  que  se  trouvent  des  débris  de  végétaux,  de  mol- 
lusques ou  de  zoophytes  remplacés  par  des  agates.  (Dans  la 
craie  tufau  et  au-dessous  de  cette  craie,  tant  à  Charmouth, 
en  Angleterre,  que  sur  les  côtes  de  Normandie,  en  France; 
à  l'ile  d'Aix  ,  dans  le  département  de  la  Charente  :  dans 
ce  dernier  lieu  ,  les  cavités  laissées  par  des  larves  qui  ont 
vécu  dans  le  bois  transformé  en  lignite,  sont  remplies  d'a- 
gate calcédoine.)  Les  pyrites,  étant  abondantes  dans  ces  ter- 
rains ,  accompagnent  souvent  les  agates,  surtout  dans  les 
couches  et  dans  les  parties  de  ces  couches  riches  en  débris 
organiques. 

Les  terrains  de  sédiment  inférieurs  renferment  à  peu  près 
la  même  variété  de  silex,  et  de  la  même  manière.  Cepen- 
dant les  agates  proprement  dites  paroissent  être  plus  rares 
dans  ces  terrains,  tels  que  nous  les  avons  limités,  que  dans 
les  terrains  de  sédiment  supérieurs  et  moyens. 

Les  agates  reparoissent  en  plus  grande  quantité  et  avec 
d'autres  sous -espèces  du  genre  Quarz,  dans  les  terrains  pri- 
mordiaux de  sédiment  ou  terrain  de  transition  compacte, 
et  en  admettant  dans  ces  terrains  les  ophiolites,  par  consé- 
quent les  magnésites  anciennes  et  les  giobertites,  on  y  at- 
tribue une  roche  riche  en  variétés  de  silex. 

Des  silex  cornés,  la  chrj^soprase ,  probablement  le  plasme 
et  l'héliotrope,  bien  certainement  des  calcédoines,  des  ca- 
cholongs,  des  hydrophanes,  des  résinites  communs,  se  trou- 
vent dans  ces  terrains  en  veines,  en  amas  déprimés,  ma- 
melonnés, irréguliers,  tantôt  bien  distincts  et  séparés  de  la 
roche  enveloppante,  ce  qui  est  un  cas  assez  rare,  tantôt  s'y 
liant  et  s'y  fondant  par  nuances  insensibles,  ce  qui  est  une 
circonstance  beaucoup  plus  commune.  Ils  y  sont  accompagnés 
de  quelques  minéraux  et  de  quelques  indices  métalliques;  mais 
rarement,  peut-être  jamais,  de  débris  organiques  qui  sont 
généralement  étrangers  aux  roches  ophiolitiques. 

Les  ophiolites  sont  ,  dans  le  terrain  de  transition  com- 
pacte,  presque  la  seule  roche  qui  renferme  les  variétés  de 
silex  que  nous  venons  de  nommer;  mais  les  silex  cornés,  et 
surtout  les  jaspes  et  les  phtanites,  sont  abondans  dans  ce  ter- 
rain,  et  y  forment  des   lits  assez  étendus,   assez  puissans  et 


170  SIL 

assez  réguliers,  les  uns  au-dessus  des  ophiolites,  les  autres  au 
milieu  des  différentes  roches  calcaires  qu'on  appelle  de  tran- 
sition. 

Les  terrains  ophiolitiques  des  Apennins,  la  montagne  de 
Mussinet,  et  celles  de  Castella-Monte  et  de  Baldissero,  près 
Turin  ,  offrent  des  exemples  remarquables  de  cette  dispo- 
sition. 

Les  silex  deviennent  encore  plus  rares  dans  les  terrains  pri- 
mordiaux de  cristallisation.  Cette  rareté  n'est  point  en  raison 
de  l'ancienneté  des  terrains,  elle  paroit  suivre  plutôt  le  rap- 
port inverse  de  l'état  de  cristallisation  ,  en  sorte  que  les  ro- 
ches qui  paroissent  avoir  été  entièrement  dissoutes  et  for- 
mées complètement  par  voie  de  cristallisation,  telles  que  les 
granités,  les  gneiss,  les  micaschistes,  les  hyalomictes ,  le 
calcaire  saccaroïde,  ne  renferment  dans  leur  masse  aucun 
silex;  celles,  au  contraire,  dans  lesquelles  la  texture  cristal- 
line est  moins  parfaite,  telles  que  les  porphyres,'  les  eu- 
rites,  sont  accompagnées  quelquefois  de  silex;  ce  sont  des 
agates  calcédoines,  des  silex  cornés,  et  surtout  des  résinites, 
qui  y  sont  disposés  plutôt  en  veines  et  en  petits  amas  qu'en 
nodules. 

On  a  déjà  dit  que  les  porphyres  ,  appartenant  souvent 
aux  terrains  trappéens,  renferment,  comme  les  autres  roches 
de  ces  terrains,  des  silex  agates  qui  s'y  trouvent  alors  dans 
leur  gisement  principal. 

De  Saussure  dit  avoir  vu  dans  un  granité  près  de  Vienne, 
département  de  l'Isère,  des  calcédoines  disposées  en  rognons 
et  en  liions,  qui  renfermoient  des  morceaux  du  même  gra- 
nité, et  qui  étoient  pénétrées  de  pyrite.  II  n'est  pas  sûr 
que  cette  roche  soit  un  vrai  granité;  d'après  les  échantil- 
lons que  j'en  ai  vus,  elle  présente  des  caractères  qui  indiquent 
plutôt  un  porphyre  granitoïde  qu'un  granité  ancien  ;  mais  le 
même  géologue  cite  dans  le  même  lieu  des  lits  minces  de  cal- 
cédoine alternant  avec  du   gneiss. 

J'ai  vu,  dans  la  collection  de  Delamétherie  et  dans  d'au- 
tres collections  ,  des  nodules  de  calcédoine  dans  un  por- 
phyre très -solide. 

Dans  ce  cas,  les  silex  sont  évidemment  contemporains  de 
la  roche;  mais  lorsqu'ils  la   traversent  en  liions  distincts  et 


SIL  17^ 

limités,  ce  qui  est  assez  rare,  ou  lorsqu'ils  font  partie  des 
filons  qui  la  traversent,  ce  qui  est  plus  commun,  ces  silex 
sont  de  formation  postérieure  ,  et  ont  été  déposés  dans  des 
circonstances  bien  diirérentes  de  celles  qui  ont  présidé  à  la 
formation  de  la  roche. 

C'est  le  cas  de  la  plupart  des  siles  cornés,  des  calcédoines 
et  des  résinites,  qu'on  cite  dans  les  granités  et  dans  les  au- 
tres roches  de  même  origine.  Ils  font  partie  de  filons,  et  ren- 
ferment ordinairement  les  mêmes  minéraux  pierreux  ou  mé- 
talliques que  ceux  qui  composent  ces  filons. 

Ainsi,  on  voit  près  de  Vienne,  dans  le  département  de 
l'Isère  ,  dans  un  iilon  de  minerai  de  plomb  qui  traverse  un 
stéachiste  ou  un  gneiss  talqueux  ,  une  agate  tantôt  homo- 
gène, tantôt  bréchiforme,  qui  constitue  quelquefois  la  roche 
du  filon,  et  qui  renferme  la  galène  pour  laquelle  on  l'ex- 
ploite. 

On  cite  dans  l'île  d'Elbe  des  kaolins  exploités  pour  la  fa- 
brique de  porcelaine  de  Florence,  renfermant  des  nodules 
de  résinite  blanc,  dont  le  n'^yau  est  du  même  kaolin  que 
celui  dans  lequel  ils  sont  disséminés.  Or,  le  kaolin  est  une 
i-oche  primordiale.  Néanmoins  M.  de  Ruppel  ,  qui  a  fait 
cette  observation,  attribue  au  résinite  une  formation  toute 
récente. 

Les  exemples  de  calcédoine  et  de  silex  corné,  traversant 
des  filons,  ou  faisant  partie  des  filons  qui  traversent  les  roches 
primordiales  de  cristallisation,  sont  très  -  nombreux ,  même 
en  ne  comprenant  dans  ces  roches  que  les  granités,  les  gneiss, 
les  diorites,  les  porphyres,  les  eurites. 

Ainsi  on  cite,  en  vSaxe ,  des  agates  et  de  la  calcédoine  en 
filons  très-puissans,  à  Schlottwitz  sur  les  bords  de  la  Muglitz, 
à  Gersdorf  dans  un  gneiss  près  du  village  de  Halsbach  ,  ou 
les  filons  sont  minces,  mais  composés  de  lits  parallèles  d'agates 
de  diverses  couleurs,  tantôt  continus,  tantôt  brisés.  On 
connoit  dans  le  même  pays  les  exemples  de  silex  cornés  et 
de  calcédoine  en  nodules  dans  les  porphyres  de  Chemnitz, 
et  en  filons  dans  celui  de  Hohenstein.  M.  de  Humboldt  a  ob- 
servé le  même  fait  dans  le  porphyre  de  Zimapan  au  Mexique. 
Aux  exemples  spéciaux  que  nous  avons  donnés  du  gisement 
du  silex  corné,  on  peut  ajouter  qu'il  se  présente   aussi  en 


^72  SIL 

filons,  traversant  le  granité  et  renfermant  de  nombreux 
fragmens  de  cette  roche ^  près  de  Ruhla  au  Heisenberg  en 
Thuringe ,  et  à  Carlsbad. 

La  plupart  des  résinites  qui  viennent  de  Sibérie  ,  se  ren- 
contrent, suivant  Patrin,  en  filons  dans  des  roches  primor- 
diales. Ainsi  le  filon  du  minerai  de  plomb  de  Nikolaiefskoi, 
dans  l'Altaï  ,  le  filon  de  minerai  d'argent  de  Tom  aussi 
dans  l'Altaï,  mais  à  cent  lieues  à  l'est  du  précédent;  celui 
de  Moursinsk,  célèbre  par  l'améthyste  qu'il  fournit,  tra- 
versent des  terrains  primordiaux  ophiolitiques  ou  même  de 
gneiss. 

La  même  manière  d'être  du  résinitea  été  observée,  en  Pen- 
sylvanie,  dans  le  granité,  et  près  Baltimore,  dans  l'ophio- 
lite. 

'^'^^  Observations  pour  la  théorie  de  la  formation 
des  agates  et  autres  silex  en  nodules. 

Quand  on  visite  les  terrains  qui  renferment  sous  forme  de 
nodules  les  diverses  variétés  de  silex,  hoit  les  silex  pyroma- 
ques,  soit  les  agates,  soit  même  les  jaspes  qui,  en  se  pré- 
sentant ainsi,  ne  diffèrent  des  agates  que  par  leur  opa- 
cité, on  remarque  que  ces  nodules  sont  dis^éi!linës  dans  ces 
terrains,  tantôt  sans  aucune  régularité,  et  c'est  le  cas  des 
agates  dans  les  terrains  d'aphanite,  de  spilite  et  de  por- 
phyre, tantôt  qu'ils  sont  disposés  en  lits  parallèles,  mais  in- 
terrompus, et  c'est  le  cas  des  silex  pyroniaques  et  des  silex 
cornés  dans  la  craie  et  dans  les  autres  terrains  de  calcaire  sé- 
dimenteux  qui  les  renferment. 

La  forme  de  ces  nodules  dans  ces  deux  sorîes  de  positions,  - 
déjà  si  différentes  par  elles-mêmes  et  parla  nature  des  terrains, 
offVf  elle-même  de  nombreuses  différences.  Dans  le  premier 
cas  les  undules  ont  des  formes  assez  limitées  et  qui  présentent 
entre  elles  une  sorte  d'analogie  :  ce  sont  des  sphéroïdes,  des 
ellipsoïdes  dépri'pS,  mais  surtout  des  ovoïdes  atténués  et 
même  aplatis  à  une  extrémité  et  présentant  grossièrement 
ce  qu'on  appelle  la  forme  de  larme.  Celte  forme  se  répète 
dans  wne  multitude  ùe  uoJules  :  elle  est  plus  sensible  dans 
les  petits  et  les  moyens  que  dans  les  gros.  Le  volume  varie 


SIL  »73 

depuis  celui  d'un  pois  et  d'une  amande,  jusqu'à  celui  d'uu 
melon. 

Presque  tous  présentent  comme  une  sorte  de  queue  ou 
d'extrémité  brisée,  comme  le  montrent  les  masses  de  verre 
fondu  qu'on  laisse  tomber  dans  un  liquide  ,  ou  comme  le 
montrent  mieux  les  espaces  que  forment  des  bulles  de  gaz 
qui  s'élèvent  avec  peine  dans  une  masse  boueuse. 

On  voit  aussi  dans  les  mêmes  terrains  des  agates  sous  forme 
de  lits  ou  de  couches;  mais,  ensuivant  ces  prétendus  lits,  oa 
remarque  que  ce  ne  sont  ordinairement  que  des  parties  d'el- 
lipsoïdes lenticulaires,  fort  étendus  et  très-aplatis. 

Enfin,  pour  terminer  tout  ce  qui  est  relaiif  à  la  forme  ex- 
térieure et  au  rapport  des  nodules  d'agates  avec  la  roche 
qui  les  renferme,  on  fera  remarquer  que  ces  nodules  sont 
exactement  moulés  sur  les  parois  de  la  cavité  où  ils  sont  placés, 
que  leur  surface  est  raboteuse,  comme  l'est  celle  de  ces  ca- 
vités; qu'ils  n'ont  avec  la  roche  presque  aucune  adhérence, 
et  qu'ils  s'en  détachent  avec  une  si  grande  facilité  qu'il  est 
difficile  d'avoir  dans  les  collections  un  échantillon  qui  pré- 
sente en  même  temps  la  roche  et  le  nodule,  pour  peu  que 
celui-ci  soit  volumineux. 

Les  silex  pyromaques  et  les  agates  des  terrains  calcaires 
de  sédiment  ont  une  tout  autre  disposition  :  nous  l'avons 
décrite  à  l'article  de  ces  silex ,  et  nous  n'y  reviendrons  pas. 
Si  nous  passons  maintenant  à  l'examen  de  la  structure  par- 
ticulière des  nodules  d'agate,  nous  aurons  occasion  de  re- 
marquer une  disposition  générale  dans  les  diverses  parties  de 
ces  rognons,  qui  n'est  pas  sans  intérêt,  lors  même  qu'on  n'en 
pourroit  encore  tirer  aucune  lumière  sur  le  mode  de  for- 
mation des  agates. 

Le  noyau  d'agate,  logé  et  comme  moulé  dans  la  cavité  de 
la  roche,  n'est  pas  toujours  appliqué  sans  intermédiaire  sur 
les  parois  de  cette  cavité.  Il  y  a  très-souvent  entre  eux  une 
couche  mince  de  terre  verte,  qu'on  a  nommée  chlorite ,  et 
qui,  s'élant  présentée  en  parties  volumineuses  et  presque  iso- 
lées au  Mont-Baldo,  a  été  nommée  par  de  Saussure  baldo- 
gée.  Cette  matière  s'y  montre  très- fréquemment  et  toujours 
dans  cette  même  position  :  elle  a  quelquefois  une  épaisseur 
notable  de  quelques  millimètres  ;  plus  souvent  elle  jie  forme 


^74  SIL 

sur  les  agates  qu'un  enduit  mince  ,  mais  très-reconnoissablc 

par  sa  couleur  verte. 

Tantôt  le  nodule  est  plein,  c'est  le  cas  le  plus  rare,  tantôt 
il  présente  vers  son  centre  une  cavité  plus  ou  moins  consi- 
dérable, qui  lui  fait  donner  le  nom  de  géode.  Presque  jamais, 
peut-être  même  jamais,  ce  nodule  n'est  parfaitement  homo- 
gène. Lorsqu'il  est  le  moins  varié  dans  sa  composition  ,  il 
ne  présente  que  des  nuances  de  la  même  substance,  que  ce 
soit  de  la  calcédoine  ou  du  jaspe.  Mais  il  est  plus  souvent  com- 
posé de  matières  très- différentes  ,  non -seulement  par  leur 
couleur  mais  même  par  leur  nature  :  or,  ces  matières  sont 
toujours  à  peu  près  disposées  de  la  même  manière ,  depuis 
l'écorce  du  nodule  jusque  vers  son  centre. 

Ce  sont  d'abord,  c'est-à-dire,  en  commençant  par  l'écorce 
ou  la  surface  extérieure  du  nodule,  des  zones  d'agates  de  dif- 
férentes couleurs,  ou  de  différentes  nuances  lorsqu'il  n'y  a 
qu'une  couleur.  Ces  zones,  quelquefois  multipliées  jusqu'au 
nombre  déplus  de  cent,  et  alors  très-minces,  mais  toujours 
très-distinctes  ,  sont  souvent  parfaitement  parallèles  entre 
elles  et  à  peu  près  parallèles  auK  parois  de  la  cavité  dans 
laquelle  le  nodule  s'est  moulé;  mais  cette  dernière  circons- 
tance est  sujette  à  varier  par  une  multitude  de  causes.  Lors- 
que ces  causes  ont  fait  naître  dans  une  zone  un  sinus,  une 
courbure ,  ou  un  dérangement  quelconque  qui  ôte  tout  rap- 
port de  parallélisme  avec  les  parois  de  la  cavité,  les  zones 
qui  suivent  sont  parallèles  à  cette  sinuosité,  jusqu'à  ce  qu'une 
nouvelle  cause  ait  fait  naître  une  nouvelle  sinuosité. 

Non- seulement  les  zones  de  couleur  présentent  cet  admi- 
rable parallélisme,  malgré  leur  multiplicité,  mais  elles  of- 
frent aussi  quelquefois  un  retour  périodique  et  régulier  de 
la  même  série  de  couleurs  ou  de  nuances. 

Ces  zones  ne  sont  pas  cependant  exactement  parallèles  à 
la  surface  des  nodules,  ni  dans  toutes  leurs  directions,  ni  dans 
toute  leur  étendue.  Si  on  a  eu  soin  d'observer  la  disposition 
des  nodules  dans  la  montagne,  de  manière  à  pouvoir  recon- 
noitre  sur  chaque  nodule  les  parties  semblablement  situées 
par  rapporta  l'horizontale,  lors  de  la  position  primitive  du 
terrain  au  moment  de  la  formation  des  agates,  et  lorsqu'on 
çst  parvenu  a  déterminer  ainsi  les  parties  des  nodules,  aux- 


SIL  Î75 

quelles  on  peut  donner  les  noms  de  partie  supérieure  et 
de  partie  inférieure,  on  remarque  les  faits  suivans  dans  la 
disposition  des  zones.  Si  on  divise  le  nodule  par  une  coupe 
horizontale  ,  on  obtient  des  zones  à  peu  près  parallèles 
à  la  circonférence  de  celte  coupe  et  parallèles  entre  elles; 
mais  si  on  le  divise  par  une  coupe  verticale,  on  remarque 
en  général  que  les  zones  sont  plus  minces  vers  la  partie  supé- 
rieure et  plus  épaisses  vers  la  partie  inférieure. 

Cette  observation,  qui  a  pu  être  faite  par  toutes  les  per- 
sonnes qui  ont  étudié  les  agates  dans  leur  place,  a  été  faite 
d'une  manière  encore  plus  profonde  et  plus  complète  par  M. 
de  Buch  sur  les  agates  des  terrains  trappéens  d'Irlande.  Ces 
agates  sont,  dans  le  lieu  où  les  a  étudiées  cet  illustre  géologue , 
des  ellipsoïdes  très-irréguliers  et  souvent  aplatis  dans  le  sens  ho- 
rizontal. Les  zones  de  calcédoine  sont  plus  minces  vers  la  par- 
tie supérieure  des  nodules,  et  elles  en  suivent  les  contours; 
mais  elles  sont  beaucoup  plus  épaisses  dans  la  partie  inférieure , 
oîi  elles  ont  pris  une  surface  horizontale  et  plane;  on  voit 
une  succession  de  ces  surfaces  séparées  par  une  zone  mince 
de  calcédoine  d'une  autre  couleur,  qui  se  continue  et  tapisse 
toute  la  surface  interne  des  nodules.  Ces  nodules  sont  creux  ; 
on  remarque  à  la  surface  interne  et  supérieure  de  chacun 
d'eux  des  concrétions  cylindroïdes,  des  espèces  de  stalactites 
de  silice  ,  qui  pendent  à  la  voûte  de  ces  cavités,  comme  si  la 
matière  du  dépôt  horizontal  étoit  d'une  autre  origine  et 
d'une  autre  époque  que  la  matière  agatine  des  zones  paral- 
lèles aux  parois. 

Ces  observations  indiquent  déjà  l'introduction  de  la  silice 
agatine  dans  la  soufflure  de  la  roche  par  une  partie  déter- 
minée de  cette  cavité.  Mais  quelquefois  la  section  verticale, 
ou  à  peu  prés,  s'est  faite  de  manière  à  mettre  à  jour  le  vé- 
ritable canal  d'introduction  de  cette  matière,  non-seulement 
d  ns  le  nodule  d'agate  lui-même,  mais  dans  la  roche  qui  l'en- 
veloppe :  dans  le  premier  cas,  on  voit  les  zones  des  différentes 
co  :leurs,  minces  et  comme  serrées  dans  ce  canal,  et  paral- 
lèles à  ses  parois,  s'épancher  ensuite  en  divergeant  dans  la 
cavité  et  acquérir  d'autant  plus  d'épaisseur  qu'elles  appro- 
chent davantage  du  fond  de  cette  cavité.  J'ai  sous  les  yeux 
plusieurs  nodules  d'agafe  qui   ne   laissent  aucun   doute  sur 


Ï7S  SIL 

cette  circonstance'.  Dans  l'autre  cas  on  voit  clans  la  roche 
qui  enveloppe  le  nodule  une  fissure  s'ouvrant  en  canal  et  se 
continuant  avec  celui  par  lequel  la  matière  siliceuse  de  l'agate, 
et  probablement  aussi  celle  des  cristaux  étrangers  qui  s'y  trou- 
vent, paroît  s'être  introduite.  Cette  observation  est  principa- 
lement due  à  M.  Frédéric  Hoffmann  ,  qui  l'a  faite  sur  une 
agate  d'Ilefeld  au  Harz,  engagée  dans  un  spilite.* 

Ces  nodules,  comme  nous  lavons  vu,  ne  sont  pas  toujours 
pleins  ;  ils  offrent  au  contraire  très-souvent  une  cavité  vers 
leur  centre,  qui  a  quelquefois  une  assez  grande  étendue. 

Les  parois  de  cette  cavité  sont  tapissées  ou  seulement  garnies 
de  plusieurs  substances  minérales.  Tantôt  c'est  de  la  silice 
dansdifférens  états  d'agrégation,  et  on  y  voit,  ou  des  stalac- 
tites de  calcédoines  très-belles  par  la  finesse  de  leur  poli, 
leur  transliicidité,  leur  volume  et  leur  élégante  disposition, 
ou  des  cristaiix  de  quarz  hyalin  limpide,  mais  plus  souvent 
des  cristaux  de  quarz  améthyste  à  pyramides  sans  prisme. 
C'est,  comme  on  l'a  dit  ailleurs,  une  disposition  particu- 
lière à  cette  variété  de  quarz. 

On  voit  en  ou^re  dans  ces  cavités,  mais  en  cristaux  plutôt 
couchés  sur  quelques  parties  de  la  cavité  qu'en  cristaux  im- 
plantés sur  toute  la  surface,  et  cette  circonstance  n'est  pas 
à  négliger,  du  calcaire  spathique  pur,  du  calcaire  ferrifèrc, 
de  labarytine,   de  la  chabasie,  etc. 

Les  cristaux,  et  surtout  ceux  de  calcaire  et  de  barytine,  sont 
peu  nombreux,  mais  très-volumineux  et  disposés  à  peu  près 
comme  ces  gros  cristaux  qu'on  trouve  dans  le  fond  des  bo- 
caux qui  renferment  depuis  long-temps  des  dissolutions  sa- 
lines à  base  métallique  ou  terreuse. 

Enfin  ces  géodes  contiennent  quelquefois  de  l'eau,  qui 
tantôt  est  de  l'eau  pure,  et  tantôt  offre,  suivant  M.  Davy, 
les  propriétés  de  l'eau  renfermée  dans  les  bulles  du  quarz 
hyalin. 

Les  matières  qui  composent  les  nodules  d'agate  y  sont  dispo- 
sées suivant  un  ordre  qui  est  remarquable  par  sa  constance  dans 
tous  les  lieux  où  l'on  a  observé  des  agates.  On  voit  en  général , 


1  On   en   a  figure  deiiï  dans  l'atlas  de  ce  Diclionnairc. 

2  Dans  kEOKHARP,  Zeitsch.,  1025,  tome  2,  page  490,  fîg.  pi.  6. 


SIL  177 

en  allant  de  l'extérieur  à  l'intérieuf,  d'abord  cette  croûte 
terreuse,  verdàtre  ,  dont  on  a  parlé  au  commencement,  en- 
suite les  zones  des  différentes  variétés  d'agate;  on  remarque 
que  les  plus  colorées,  les  moins  translucides,  celles,  enfin, 
qui  tiennent  au  jaspe  ou  qui  appartiennent  même  à  cette 
pierre,  sont  situées  le  plus  près  de  la  surface,  et  que  la  ma- 
tière siliceuse  va  toujours  en  s'épurant,  à  mesure  qu'elle  ap- 
proche du  centre  de  la  géode,  en  sorte  qu'après  avoir  été 
amenée  à  présenter  les  concrétions  ou  les  zones  les  plus  pures 
et  les  plus  translucides  de  la  calcédoine,  elle  acquiert  toute 
sa  perfection  de  nature  et  de  texture  en  cristallisant  en  quart 
ou  en  améthyste. 

C'est  aussi  dans  cette  cavité,  et  presque  uniquement  dans 
cette  partie,  que  s'observent  les  minéraux  cristallisés  éiran- 
gersau  quarz,  que  nous  avons  nommés  plus  haut  :  ils  sont  en 
général  placés  sur  le  quarz. 

La  matière  colorante  des  agates  n'est  pas  toujours  égale- 
ment fondue  et  comme  dissoute  dans  la  pâte  de  leurs  diverses 
variétés  de  couleurs  -.  elle  forme  dans  cette  même  pâte  des 
veines  sinueuses,  des  taches  et  des  points,  qui  y  sont  tantôt 
répandus  très-inégalement,  et  tantôt  disséminés  avec  un  es- 
pacement des  plus  réguliers. 

Les  diverses  dispositions  des  couleurs  dans  les  nodules  ex- 
pliquent assez  bien  les  différens  aspects  qui  ont  fait  donner 
aux  agates  versicolores  des  noms  particuliers. 

On  voit  que  les  onjx  et  les  camées  qu'on  en  tire,  résultent 
de  la  coupe  d'un  nodule  d'agate  dans  le  sens  parallèle  ou  à 
peu  près  à  ses  parois;  que  les  agates  rubanées  sont  dues  à  une 
coupe  faite  perpendiculairement  à  ces  parois  ;  qu'en  cou- 
pant un  nodule  d'agate  horizontalement  et  vers  son  centre, 
on  coupe  plusieurs  concrétions  stalactitiques  et  cylindroïdes 
perpendiculairement  a  leur  axe,  et  que  cet  axe,  étant  quel- 
quefois d'une  couleur  très-dilTérente  de  celles  des  cercles  qui 
l'entourent,  forme  comme  la  prunelle  des  yeux,  dont  ces  cercles 
représentent  l'iris.  C'est  à  cette  disposition  et  à  cette  coupe 
que  sont  dues  le  s  agates  cciUces^ 

En  général,  la  disposition  que  la  silice  montre  à  former  des 
cercles  concentriques,  est  encore  un  phénomène  fort  remar- 
quable. Il  s'observe  dans  deux  circonstances  très-dijGférentes. 


^78  '  SIL 

1.°  Dans  ie  test  de  plusieurs  coquilles  fossiles  des  terrains- 
de  sédiment  moyen,  en  particulier  de  la  glauconie  sableuse 
(Greensand),  du  calcaire  jurassique  et  surtout  du  lias.  La  plu-» 
part  des  coquilles  de  ces  terrains,  mais  plus  particulièrement 
celles  de  la  famille  des  ostracés,  telles  que  les  peignes  et 
les  gryphées,  présentent  dans  leur  test  une  multitude  d'or- 
bicules  calcédonieux  ,  composés  de  cercles  ou  petits  cordons 
saillans  ,  parfaitement  circulaires  et  parfaitement  concentri- 
ques, tantôt  isolés,  tantôt  confluens.  On  voit  aussi  ces  mêmes 
orbicules  dans  le  test  fossile  des  spatangues  et  des  térébratules. 
On  a  pris  quelquefois  ces  orbicules  pour  des  corps  marins, 
parce  qu"on  n'avoit  regardé  ces  objets  que  superficiellement; 
mais,  en  les  examinant  avec  quelque  attention,  on  voit  quils 
n'offrent  aucune  organisation  et  qu'ils  sont  de  pure  silice  au 
milieu  du  test  calcaire.  Ces  orbicules,  très-nombreux  et  très- 
sensibles  sur  le  grj'phea  arcuata  du  lias  des  environs  d'Alais, 
avoient  été  remarqués  et  décrits  par  Sauvages  dans  les  Mé- 
moires de  l'Académie  des  sciences. 

a."  Sur  des  surfaces  planes,  mais  naturelles,  d'agates  et 
même  de  grès.  Ces  cercles  étant  superficiels,  on  ne  peut  les 
attribuer  à  la  coupe  transversale  des  stalactites  de  calcé-^ 
doine;  ils  sont  quelquefois  assez  nombreux,  à  peine  saillans, 
et  d'une  régularité  telle  que  la  pointe  d'un  compas  n'auroit 
pu  les  faire  plus  exactement  circulaires. 

On  voit  de  ces  cercles  concentriques  au  nombre  de  plus  de 
vingt,  formant  des  plaques  circulaires  de  deux  à  deux  cen- 
timètres de  diamètre,  tantôt  isolées,  tantôt  confluentes,  sur  les 
surfaces  de  fissures  d'un  grès  dense  des  carrières  de  May,  près 
Caen.  De  beaux  échantillons  de  ce  grès  ont  été  recueillis  el 
donnés  au  Muséum  de  Paris,  par  M.  Pattu,  ingénieur  des 
ponts  et  chaussées. 

On  voit  aussi  de  ces  facLes,  composées  de  lignes  circulaires, 
sur  la  surface  ou  sur  l'écorce  des  nodules  d'agate  que  nous 
avons  décrits  plus  haut,  et  qui  sont  engagés  dans  les  spilites  à 
Oberstein  et  ailleurs.  Ces  orbicules,  quoique  moins  parfaits 
que  ceux  des  coquilles  fossiles,  en  ont  d'ailleurs  la  forme, 
la  structure  et  les  connexions. 

Les  agates  ont  éprouvé  quelquefois,  au  milieu  même  des 
?Gches  qui  les  renferment,  une  altération  fort  remarquable 


SIL  ly^j 

dans  Jcur  (cxlurc  et  IcMir  agrégalion.  Elles  perdent  leur 
franslucidifé,  deviennent  blanches  et  opaques.  Les  dépôts 
successifs  qui  forment  leur  masse  et  qui  se  distinguent  par 
leur  couleur,  se  séparent  facilement  en  une  multitude  de 
feuillets  comme  mamelonnés  et  qui  se  moulent  exactement 
l'un  sur  l'autre.  Quelquefois  aussi  cette  aUération  ne  se  ma- 
nifeste que  par  le  passage  de  la  translucidité  à  la  blancheur 
opaque.  Ce  qu'il  y  a  de  remarquable  dans  les  petits  nodules 
massifs  et  pleins  qui  présentent  cette  altération ,  c'est  que  le 
milieu  seul  l'a  éprouvé.  Chacun  de  ces  nodules  blancs,  de 
la  grosseur  d'un  pois,  est  entouré  d'une  écorce  translucide, 
qui  n'a  éprouvé  aucune  altération.  Ces  phénomènes  peuvent 
s'observer  facilement  sur  les  roches  agatifères  d'Oberstein. 

Telles  sont  les  observations  qu'on  peut  faire  sur  la  struc- 
ture des  agates  et  sur  la  disposition  de  leurs  diverses  parties. 

Ces  observations,  jointes  à  celles  des  phénomènes  qui  se 
passent  à  la  surface  du  globe  et  qui  peuvent  avoir  quelques 
rapports  avec  la  formation  des  agates,  et  appuyées  par  des 
expériences  directes  et  méthodiques ,  pourront  conduire  un 
jour  à  la  théorie  de  la  formation  des  agates. 

Nous  allons  essayer  sinon  de  l'établir  dans  son  entier,  au 
moins  d'en  ébaucher  quelques  points,  ou  plutôt  de  faire  voir, 
à  l'aide  de  ce  que  nous  savons,  quelle  classe  d'explication  ne 
peut  être  admise,  puisqu'elle  est  détruite  par  les  faits  connus. 

On  a  supposé  pendant  long-temps  que  la  silice  des  agates  j 
dissoute  dans  différens  véhicules,  s'étoit  infiltrée  à  travers  les 
pores  des  roches  qui  renferment  les  nodules  et  s'étoit  réunie 
par  voie  de  sédiment  ou  d'agrégation  presque  cristalline  dans 
ces  cavités. 

Cette  théorie  peut  avoir  son  application  dans  quelques  cas. 
Ainsi  on  peut  admettre  que  les  molécules  des  corps  organisés 
végétaux  et  animaux ,  entièrement  pétrifiés  en  silex,  ont  été 
remplacés  peu  à  peu  par  des  molécules  siliceuses.  On  peut 
admettre  la  même  espèce  de  cémentation  pour  la  transmuta- 
tion de  certaines  substances  minérales  en  silex,  ainsi  que  M. 
Bory  Saint-Vincent  l'a  proposé  pour  expliquer  la  formation 
des  silex  stratifiés  de  la  craie  tufau  de  Maëstricht '.  Mais  en- 

i   Voyage  soutermi»  dans  les  carrières  âc  Saint-Pierre  de  Maëstriclu, 


iSo  SIL 

fore  celte  théorie  de  rinliltration,  réduite  à  ces  applications, 
denianderoit-elle,  pour  être  complète  et  claire,  la  solution 
de  deux  questions:  i."  quel  est  le  menstrue  qui  a  dissous  et 
charrié  la  silice;  2<°  par  quelle  cause  ou  par  quelle  affinité 
cette  silice,  après  avoir  traversé  des  couches  poreuses  sans 
s'y  arrêter,  est-elle  venue  se  concentrer,  dans  un  degré  d'iso- 
lement et  même  de  pureté  remarquable,  dans  une  place  oc- 
cupée par  des  corps  organisés  végétaux  et  animaux,  et,  ce  qui 
est  encore  plus  singulier,  par  des  corps  minéraux  denses,  en 
chassant  entièrement  toutes  les  parties  solides  des  corps  dont 
elle  a  pris  la  place. 

Ainsi,  dans  le  cas  des  agates,  on  demandera  pourquoi  la 
silice  s'est  remise  dans  la  place  où  sont  ces  nodules,  tandis 
que  les  autres  parties  de  la  roche  qui  les  avoisinent  sont  res- 
tées poreuses  et  n'ont  retenu  aucune  partie  de  cette  silice 
qu'elles  ont  laissé  passer  de  toute  part  pour  aller  s'accumuler 
dans  une  petite  cavité;  c'est  une  circonstance  dont  il  est  diffi- 
cile de  se  former  une  idée  satisfaisante.  Il  est  également 
difficile  de  se  rendre  compte  dasis  cette  théorie  de  la  dissé- 
mination égale  et  sans  aucune  apparence  sédimenteuse  des 
points  rouges  des  agates  ponctuées,  de  la  différence  d'épais- 
seur des  zones  à  la  partie  supérieure  et  à  la  partie  inférieure 
des  agatesj  et  surtout  de  la  disposition  sur  plusieurs  plans  des 
rameaux  dans  les  arbrisseaux  des  agates  arborisécs;  car,  dans 
l'hypothèse  du  dépôt  par  infiltration  ,  chaque  molécule  et  cha- 
que couche  de  molécule  a  dû  venir  s'ajouter  successivement 
à  la  couche  déjà  déposée.  Il  faudroit  donc  supposer  que  l'ar- 
brisseau existoit  déjà  et  qu'il  a  été  engagé  peu  à  peu  dans  la 
succession  des  couches,  ou  qu'il  s'est  formé  par  voie  d'infiltra- 
tion entre  les  couches;  supposition,  qu'on  pourroit  admettre 
si  tous  ses  rameaux  étoient  sur  un  même  plan  parallèle  à  une 
fissure  de  dépôt  ou  à  une  fissure  de  retraite  ;  mais  on  sait 
qu'il  n'en  est  pas  ainsi,  et  que  la  disposition  des  rameaux  sur 
plusieurs  plans,  exclut  tout-à-fait  la  théorie  du  dépôt  suc- 
cessif de  la  matière  de  l'agate. 

1821,  pag.  203.  En  admettant  la  posibililé  d'un  dépôt  siliceux  par  voie 
d'infiltration,  nous  sommes  lèih  d'admettre  les  détails  et  les  hypothèses 
par  lesquels  on  a  cherché  à  expliquer  comment  s'étoit  opéré  et  poHToit 
s'opérer  encore  le  dépôt  siliceux 


SIL  181 

Il  faut  donc  arriver  à  la  théorie  que  j'ai  déjà  proposée  ',  et 
qui  avoit  été  indiquée,  mais  d'une  manière  assez  vague,  par 
Patrin  »,  en   1801. 

Elle  consiste  à  supposer  que  la  matière  siliceuse  des  agates 
étoit  dans  cet  état  particulier  de  dissolution  qui  constitue 
ce  qu'on  appelle  des  gelées,  état  dans  lequel  une  matière 
homogène,  réduite  à  ses  molécules  intégrantes,  prend  une  con^ 
sistance  visqueuse,  qui  lui  permet  de  se  mouvoir  en  conser- 
vant une  certaine  forme  et  une  certaine  épaisseur,  et  d'être 
pénétrée  par  des  corps  étrangers,  qui,  au  lieu  de  se  préci- 
piter et  de  se  reunir  comme  ils  le  feroient  dans  un  liquide 
parfait,  peuvent  se  disperser  également  dans  la  masse  de 
cette  matière,  y  rester  suspendus  et  s'y  disposer  suivant  les 
circonstances  qui  tiennent  à  leur  nature  ou  à  leur  état. 

Cette  supposition  nous  paroît  la  seule  qui  puisse  expliquer 
d'une  manière  satisfaisante  les  taches,  les  points  ,  les  corps 
étrangers  et  les  arborisations  des  agates. 

Voyons  maintenant  quels  sont  les  phénomènes  de  struc- 
ture  et  d'autres  genres  qui  indiquent  que  les  agates  ont  été 
dans  cet  état  gélatineux. 

L'aspect  seul  des  agates  dites  orientales  suffit  pour  faire 
naître  cette  idée.  Leur  translucidité  gélatineuse,  les  nuages 
légers,  les  ondulations  de  leur  pâte  fine  et  translucide,  ne 
permettent  pas  d'admettre  un  dépôt  successif  de  matière  so- 
lide, mais  indiquent  une  matière  gélatineuse,  qui  a  dû  se 
solidifier  en  masse. 

Le  canal  d'introduction  de  cette  matière,  si  visible  dans 
quelques  géodes,  et  qui  existe  peut-être  dans  toutes,  montre 

1  Article  Dehdrites  de  ce  Dictionnaire,  1819,  et  Description  géolo' 
gique  des   environs  de  Paris,   1822,  in-4.°,  page  206,  note. 

2  «  11  y  a  diverses  pierres  dans  lesquelles  la  matière  quarzeuse.  . .  .ne 
«  cristallise  jamais,  attendu  que  la  silice  y  est  intimement  combinée 
«  avec  d'autres  substances  qui  lui  ont  donné  une  consistance  gélatineuse. 
«  ...Tels  sont  le  silex,  l'agate,  etc.  (Patrin,  Hist.  «at.  des  min.,  t.  2, 
«  p.  129.).  .  .La  matière  calcédonieuse  suinte  à  travers  la  substance  com- 
«  pacte  des  basaltes  sous  la  forme  d'une  gelée,  qui  se  durcii  à  l'instant 
(t  en  petits  mamelons,  etc.  {Ibid.,  p.  170.)... La  matière  qui  compose 
«  les  agates,  a  été,  à  ce  qu'il  me  semble,  dans  un  état  gélatineux. 
«  (  Ibid.,  p.  207.  )  >' 


.?«?  SIL 

avec  la  dernière-évidence  qu'une  niaficrc  visqueuse  diverse- 
ment colorée,  selon  les  époques,  s'est  introduite  par  ce  ca- 
nal dans  la  cavité  produite  dans  la  roche  par  un  dégagement 
de  gaz;  qu'elle  s'est  répandue  par  voie  d'adhérence  sur  les  pa- 
rois de  la  cii\i!é;  que  sa  viscosité,  asvsez  grande  pour  l'cmpé- 
cher  d'ohéir  complètement  à  la  pesanteur  et  de  se  réunir 
entièrement  au  .fond  de  lasouflure,  n'a  pas  cependant  telle- 
ment détruit  celle  influence  ,  qu'il  n'y  ait  pius  de  matière 
agaline  vers  le  fond   q>ie  vers  l'ouverture  supérieure. 

Les  manielons  et  stalactites  qui  terminent  celte  couche  de 
silice  gélatineuse  solidifiée,  ont  une  texture  dense,  qui  est  celle 
des  matières  fondues  et  coagulées  par  refroidissement ,  comme 
les  mélaux,  et  surtout  comme  la  cire  ou  la  graisse,  et  non 
pas  celte  structure  cristalline  des  concrétions  formées  par  une 
jnalière  minérale  tenue  en  dissoluliou  dans  un  liquide,  et 
qui  s'en  précipite  à  mesure  que  ce  liquide  s'évapore  ou  qu'il 
change  de  nature,  comme  cela  a  lieu  dans  les  stalactites  et 
concrétions  de  calcaire,  de  barytine,  de  fer  hématite,  de 
malachite,  etc. 

Enfin,  j'ai  rapporté  ailleurs'  un  fait  qui  montre  la  silice 
sous  une  forme  absolument  semblable  à  une  couche  de  géla- 
tine étendue  sur  une  pierre  et  desséchée  :  c'est  une  masse 
de  calcaire  siliceux ,  couverte  de  concrétions  siliceuses  et 
mamelonnées.  On  voit  comme  une  membrane  gélatineuse 
tendue  sur  les  sommités  de  ces  mamelons,  ayant  tout-à-fait 
l'aspect  d'une  matière  glaireuse,  qui,  en  se  desséchant,  se 
seroit  retirée  d'autant  plus  facilement  qu'aucune  adhérence 
ne  s'y  opjîosoit,  en  sorte  que  cette  membrane  est  constam- 
ment beaucoup  plus  étroite  dans  les  espaces  oij  elle  est  libre 
qu'à  ses  points  d'adhérence.  Or,  cette  membrane,  qu'on  pren- 
droit  réellement  pour  de  la  colle  séchée,  est  de  nature  sili- 
ceuse et  calcédonieuse  ;  elle  a  donc  conservé,  aussi  bien 
qu'une  pierre  aussi  dure  que  la  calcédoine  puisse  le  faire, 
les  caraotèrîs  de  Téfa-t  gélatineux  dans  lequel  je  présume  que 
dpvoit  être  la  silice.* 

i    Di^scvipt.  i;o  )loç;.   t'.cs  envir.  de  Paiis,    1822,  pag.  206  ,  note. 

2  On  trouvov.i  ilgiiiLS  cil  couleurs  dans  l'atlas  de  ce  Dictiomiahe  noii- 
seulemenl  réchaniilloii  qui  p.éseîile  ce  fait  curieux,  nuiis  plusieurs  au- 
tres phénomènes  relatifs  à  la  lliéorie  des  agalcs. 


SIL  ib5 

Néanmoins  ii  reste  encore  des  difficultés  assez  grandes  pour 
rendre  compte  de  toutes  les  circonstances  de  formation  des 
agates;  nous  ne  les  dissimulons  pas.  Ainsi  on  ne  voit  pas  en- 
core clairement  d'où  a  pu  venir  cette  gelée  de  silice  qui  a. 
rempli  si  complètement  les  soufflures  des  spilites  et  des  au- 
tres roches  qui  renferment  des  agates  ;  comment  elle  a  pu 
acquérir  la  solidité  quarzeuse  sans  laisser,  en  se  coagulant, 
une  cavité  considérable;  on  ne  voit  pas  comment  cette  ma- 
tière a  pu  s'introduire  dans  les  nodules  qui  ne  montrent  pas 
le  moindre  indice  de  canal,  comment,  même  avec  la  pré- 
sence du  canal ,  la  matière  siliceuse  a  pu  être  entièrement 
dirigée  vers  ce  point;  on  ne  conçoit  pas  quel  fluide  a  pu  être 
introduit  en  assez  grande  quantité  dans  ces  soufflures,  ou  être 
assez  fortement  saturé  de  matière  minérale,  ou  enfin  les  tra- 
verser assez  long- temps  pour  y  déposer  ces  gros  cristaux  de 
barj'tine,  de  calcaire  et  d'autres  matières  presque  insolubles 
qu'on  y  observe.  Ce  sont,  du  moins  pour  nous,  des  problèmes 
qui  restent  encore  à  résoudre. 

Il  y  avoit  autrefois  une  difficulté  plus  embarrassante,  que 
les  observations  des  géologues  et  les  travaux  des  chimistes  ont 
déjà  résolue  presque  entièrement;  elle  étoit  relative  à  l'état 
gélatineux  de  la  silice.  On  ne  connoissoit  cette  substance 
sous  cet  état  que  dans  la  dissolution  alcaline  désignée  dans 
les  laboratoires  sous  le  nom  de  liquor  silicum.  Mais  la  grande 
quantité  de  cette  terre  reconnue  dans  les  eaux  minérales, 
l'état  gélatineux  même  sous  lequel  on  l'a  observée  dans  ces 
eaux,  nous  porte  à  admettre,  non  plus  hypothétiquement , 
mais  avec  des  raisons  appuyées  sur  des  faits  assez  nombreux, 
la  possibilité  et  même  l'existence  réelle  de  la  silice  gélatineuse 
dans  la  nature.  Cette  théorie  de  l'état  gélatineux  de  la  silice 
que  j'avois  ébauchée,  en  1819,  dans  l'article  Dendrites  de  ce 
Dictionnaire,  et  en  1822,  dans  la  Géognosie  des  environs 
de  Paris,  a  été  depuis  cette  époque  également  proposée  par 
M.  Teubner,  de  Blansko  ,  en  182.?;  par  M.  Emmanuel  Re- 
petti,  en  1824;  et  enfin  ,  presque  complètement  prou^é,  eu 
1826,  par  les  caractères  chimiques  que  M.  Guillemin  a  ob- 
servés sur  un  quarz,  etc.  Cet  accord  d'opinions  émises  par 
plusieurs  physiciens,  qui  certainement  n"avoient  eu  aucune 
connoissance  de  la  théoriç  que  j'avois  bazardée,  donne  à  cette 


^84  SIL 

théorie   une  plus  grande  importance  en  l'appuyant  de  faits 

nouveaux  et  d'autorités  respect.ibles. 

M.  Tenbner,  de  Blansko,  en  Moravie,  remarque  quelamaT 
gnésie  de  Moravie,  translucide  et  molle  dans  l'intérieur  de 
la  terre,  devient  opaque  et  dure  par  l'action  de  l'air  :  il 
attribue  ce  cbani;einent  à  la  silice,  qui  est  susceptible  ,  dit-il, 
de  prendre  avec  l'eau  un  état  gélatineux,  considération  qui 
peut  jeter  un  grand  jour  sur  la  formation  des  opales  ,  des 
hydrophanes  ,  efc.  ■ 

Spallanzani  avoit  présumé  que  les  cristaux  de  quarz  du 
marbre  de  Carrare  étoient  le  résultat  d'une  infiltration  qui 
continueroit  encore.  M.  Eaim.  Repetti  a  cherché  à  confir- 
mer celte  opinion  par  une  observation  fort  singulière,  qu'il 
lut  à  la  Société  de  Georgeophyle  en  1824  :  il  rapporte  que, 
ayant  cassé  un  morceau  de  calcaire  renfermant  une  druse 
de  ces  cristaux,  il  a  trouvé  dans  celle  cavité  plus  d'une  livre 
et  demie  d'eau  siliceuse,  et  entre  les  cristaux  déjà  formés  , 
des  petites  masses  de  la  grosseur  d'un  pois,  qui,  exposées  à 
l'air,  se  sont  endurcies  en  prenant  l'aspect  calcédonieux. 

M.  Guillemin"  a  cru  reconnoitre  et  pouvoir  établir  l'élat 
primitif  gélatineux  d'un  quarz,  auquel  il  a  même  donné  le 
nom  de  quarz  gélatineux,  et  qu'il  a  observé  à  Tortezais  , 
dans  le  département  de  l'Allier.  Cette  sorte  de  résinite  est 
d'un  blanc  pur,  avec  l'échit  résineux  :  elle  esta  peine  trans- 
lucide; elle  happe  à  la  langue  ,  absorbe  l'eau,  et  quoiqu'elle 
en  renferme  déjà  0,11  de  son  poids,  elle  en  absorbe  encore 
0,14,  lorsqu'on  la  tient  plongée  dans  ce  liquide,  en  sorte 
qu'elle  en  sort  renfermant  0.26  d'eau.  Ce  résinite  perd  son  eau 
par  l'action  du  feu  et  devient  un  peu  plus  translucide;  mais 
le  caractère  essentiel,  qui  établit  ce  que  les  chimistes  nom- 
ment Télat  gélatineux  de  la  silice  ,  c'est  la  propriété  qu'il  a 
de  se  dissoudre  dans  la  potasse  caustique  à  la  chaleur  de  loo  , 
Il  donne  à  l'analyse,  lorsqu'il  a  été  complètement  desséché: 

Silice 97,7 

Alumine 2,3  , 

et  n'indique  la  présence  d'aucune  matière  alcaline. 

1  Dans  Refersteik  ,  Deutschl.,  geog.-geol.  dargest.,  t,  2 ,   i  cab.,  p.  64. 
3  Ann.  des  min.,   4826,  t.   i3  ,  p.  32 1. 


SIL  «85 

Il  se  Irouve  à  Tortezais  dans  un  grès,  qui  passe  au  psam- 
mite  :  il  sert  de  ciment  à  ce  grès  et  s'y  présente  aussi  en 
petits  amas  au  milieu  de  la  masse  ou  en  petites  veines  dans 
SCS  fissures.  Ce  grès  ,  et  le  résinite  qu'il  renferme  et  qui 
est  de  même  époque  que  lui,  paroît  appartenir  au  terrain 
de  grès  rouge,  inférieur  à  la  formation  houillière  de  ce 
canton. 

Telles  sont  les  principales  observations  et  expériences  qui 
eonlribuent  à  établir  que  les  agates  et  les  résinites  ont  été 
souvent  dans  un  élat  gélatineux  au  milieu  des  roches  qui  les 
renferment,  avant  de  prendre  la  solidité  et  la  dureté  qu'elles 
montrent  actuellement. 

Les  observations  suivantes  donnent  quelques  lumières  sur 
les  moyens  que  la  nature  a  mis  en  usage  pour  tenir  la  silice 
en  dissolution  et  la  précipiter,  soit  à  l'état  de  gelée,  soit  à 
l'état  de  molécules  siliceuses. 

M.  Mackensie'  aduiet  aussi  la  fluidité  visqueuse  des  agates, 
qui  lui  semble  démontrée  par  la  texture  et  la  forme  des  sta- 
lactites cylindroïdes  de  calcédoine,  qui  sont  plus  grosses  à  leur 
extrémité  inférieure  qu'à  leur  base;  mais  il  a  cherché  à  expli- 
quer la  formation  de  ces  concrétions  siliceuses  par  la  fusion 
ignée.  Ce  naturaliste  pense  que  la  calcédoine  a  été  fluide 
comrpe  de  la  cire,  et  s'est  consolidée  comme  cette  substance  , 
lorsqu'elle  se  fige.  Il  propose  cette  hypothèse  comme  la  seule 
qui  puisse  donner  l'explication  des  agates  zonécs. 

M.  J.  Flemming,  en  1826,  en  faisant  remarquer  la  trans- 
mutation en  calcédoine  des  débris  de  végétaux  et  d'ani- 
maux de  Kiskton  ,  aux  environs  de  Bathgate  dans  le  West- 
lothian,  a  rapporté  ces  faits  comme  s'opposant  à  la  théorie 
des  concrétions  siliceuses  par  la  fusion  ignée,  proposée  par 
MM.  Ailan  et  Mackensie.  11  croit  qu'on  ne  peut  les  expliquer 
que  par  la  dissolution  aqueuse  de  la  silice. 

Mais,  comme  nous  l'avons  dit  plus  haut,  cette  dissolution 
n'est  plus  mise  en  doute  ;  on  connoît  depuis  long-temps  l'abon- 
dance du  dépôt  siliceux  que  les  Geyser  d'Islande  forment  sur 
les  bords  du  canal  d'où  s'élance  l'eau  bouillante  qui  tient  cette 


Trans.  of  the  B.  Soc.   of  Edimhurg ,  1824,  tom.  io,p. 


m  SIL 

ferre  en  dissolution.  Un  grand  nombre  d'autres  faits  l'étur 
blissent,  et  on  va  même  plus  loin  ,  en  affirmant,  comme  l'a 
fait  M.  de  Buch ,  que  la  silice  est  tenue  en  dissolution  dans 
la  vapeur  d'eau  ;  il  fait  remarquer  que  les  vapeurs  d'eau  bouil- 
lante qui  se  dégagent  du  volcan  de  File  de  Lancerotte,  dé- 
posent, sur  les  parois  du  cratère  de  ce  volcan,  des  stalac: 
tites  siliceux. 

M.  Macculloch  a  admis  celte  sublimation. 

Ces  faits,  qui  peuvent  servir  à  expliquer  plusieurs  dépôts 
et  concrétions  siliceux,  ne  peuvent  s'appliquer  à  la  forma- 
lion  des  agates.  Ils  ne  sont  pas  en  opposition  avec  la  théo- 
rie de  l'état  gélatineux  de  la  silice;  mais  ils  ne  peuvent  la 
suppléer  dans  les  applications  que  nous  en  avons  faites,  et 
nous  les  rapportons  plutôt  pour  compléter  la  théorie  géné- 
rale de  la  formation  des  concrétions  siliceuses,  que  pour  ap- 
puyer celle  qui  est  spécialement  relative  aux  nodules  d'agate, 
aux  concrétions  calcédonieuses,  etc. 

^■>t-4:s-  annotations  diverses  sur  les  silex,  leurs 
usages ,   etc. 

On  a  parlé  de  l'emploi  particulier  de  plusieurs  variétés 
de  silex,  d'agate  et  de  résinite,  en  faisant  l'histoire  de  ces 
variétés;  il  ne  doit  donc  être  question  ici  que  des  usages  qui 
n'ont  pas  encore  été  mentionnés  parce  qu'ils  appartiennent  à 
plusieurs  variétés. 

Les  agates  ont  été  plus  en  usage  autrefois  qu'à  présent;  on 
les  tailloit  en  coupes  et  en  plaques  pour  en  faire  des  boites: 
on  en  faisoit  aussi  des  poignées  de  sabre,  de  couteau,  etc. 
On  taille  et  on  polit  encore  en  grand,  et  à  un  prix  très-mo- 
dique ,  les  agates  à  Oberstein.  On  dégrossit  d'abord  la  sur- 
face à  polir,  au  moyen  de  grandes  meules  d'un  grès  dur  et 
rougeâtre  que  l'eau  fait  tourner  :  on  leur  donne  ensuite  le 
poli  sur  une  roue  de  bois  tendre,  mouillée  et  pénétrée  de  la 
poussière  fine,  mais  dure,  d'un  tripoli  rouge  qui  vient  des 
environs.  M.  Faujas  croit  que  ce  tripoli  est  produit  parla  dé- 
composition de  la  roche  porphyrilique  qui  sert  de  gangue 
aux  agates. 

Les  anciens  employoient  surtout  les  agates  pour  y  graver 


SIL  187 

t!cs  camées;  et  c'est  presque  le  seul  usage  que  l'on  fasse  en- 
core de  ces  pierres.  I^a  cornaline  ,  la  chrysopraso  ,  etc., 
sont  cependant  toujours  trés-rechcrchécs  pour  être  montée"; 
en  bijoux. 

I.cs  agates  qui  sont  principalement  employées  pour  la  gra- 
vure en  camée,  sont  les  onyx  à  zones  parallèles,  droites  et 
de  diverses  couleurs.  On  choisit  surtout  celles  qui  sont  com- 
posées de  couches  alternatives  de  calcédoine,  de  sardoine 
pâle  et  de  sardoine  foncée.  En  enlevant  ces  couches  avec  un 
certain  art,  on  fait  en  sorte  que  la  couche  la  plus  foncée 
fasse  le  fond  du  camé?,  et  que  celle  de  sardoine  pâle  et  de 
calcédoine  soient  employées,  l'une  pour  les  chairs,  l'autre 
pour  les  draperies  ou  les  lumières.  Les  anciens  ont  pratiqué 
cet  art  avec  le  plus  grand  succès,  et  nous  ont  laissé  des  ou- 
vrages remarquables  en  ce  genre  par  leurs  dimensions  et  leur 
fini  précieux.  Nous  citerons  particulièrement  une  plaque 
ovale  de  sardoine  à  trois  couches,  de  3i  centimètres  de  lar- 
geur sur  27  centimètres  de  hauteur,  connue  sous  le  nom 
d'Apothéose  d'Auguste;  une  coupe  de  sardoine  brune  de  13 
centimètres  de  haut  sur  14  centimètres  de  diamètre,  sur  la- 
quelle sont  figurés  des  objets  consacrés  aux  mystères  de  Cérès 
et  de  Bacchus.  On  peut  voir  au  Musée  des  Médailles  et  des 
Antiques  ces  sardoines  et  beaucoup  d'autres  pierres  gravées 
sur  diverses  variétés  de  silex. 

On  est  étonné  de  l'immense  qu.'mlifé  et  de  la  superhe 
qualité  des  agates  sardoines,  cornalines,  calcédoines,  etc., 
gravées  par  les  anciens,  et  on  se  demande  cù  étoient  situées  les 
carrières  qui  les  leur  fonrnissoient.  Ces  pierres  sont  particu- 
lièrement remarquables  par  leur  finesse,  leur  pureté,  l'inten- 
sité de  leur  couleur  et  parleur  grandeur:  toutes  qualités  qui  se 
voient  surtout  dans  les  camées.  E'ckel  a  supposé  que  ces  carrières 
étoient  situées  dans  deS  contrées  qui  ne  sont  plus  fréquen- 
tées par  les  Européens.  Jouannon  de  Saint- Laurent  présume 
que  ces  carrières  se  trouvoient  dans  le  territoire  soumis 
maintenant  à  la  domination  des  Turcs.  M.  Mcngez  croit  qu'on 
les  apportoit  de  l'Orient,  et  surtout  de  Tliide;  Ctesias  y  place 
les  hautes  monlagnes  d'où  l'on  tiroit  les  sar(ioines,  les  onyx, 
etc.,  et  Pline  vante  les  sardoines  de  l'Inde.  Or  il  est  certain, 
continue  M.   Mongez  ,  que  les  parties  de  l'Inde  qui  étoient 


«88  SIL 

autrefois,  et  surtout  après  l'expédition  d'Alexandre,  souvent 
traversées  par  les  voyageurs  de  cette  époque  .  ne  le  sont  plus 
actuellement.  Les  colonies  grecques  qu'il  établit  en  Hircanie  , 
en  Bactriane  et  en  Perse,  durent  faire  fleurir  le  commerce  des 
pierres  fines;  mais,  depuis  que  les  Sarrasins  se  sont  rendus 
maîtres  de  ces  pays,  les  communications  ont  été  presque  en- 
tièrement interrompues.  On  ramassoit  autrefois  les  agates  de 
ces  contrées,  en  les  traversant  pour  d'autres  objets  plus  im- 
portans  ;  maintenant  il  faudroit,  pour  se  les  procurer,  faire 
le  voyage  exprès  :  l'importance  de  ce  commerce  n'est  pas 
assez  grande  pour  faire  surmonter  les  obstacles  et  les  dan^ 
gers  que  présentent  de  pareils  voyages. 

Les  anciens  tiroient  aussi  de  belles  calcédoines  du  pays  des 
Nasamons  et  des  environs  de  Thèbes  en  Afrique. 

La  difficulté  que  l'on  éprouve  à  présent  à  se  procurer  de 
belles  pierres  à  plusieurs  couches  ,  propres  à  être  gravées  en 
camées,  a  fait  chercher  les  moyens  de  donner  aux  calcé^ 
doines  les  diiférens  lits  de  couleurs  qui  sont  nécessaires  à  ce 
genre  de  sculpture.  On  a  su  profiter  d'une  propriété  des 
agates  qui  semble  être  une  dépendance  du  mode  de  formation 
que  nous  leur  avons  attribué,  et  qui  consiste  dans  une  poro^ 
rilé  très-fine,  il  est  vrai,  mais  suffisante  pour  qu'elles  puissent 
s'imprégner  de  différentes  dissolutions. 

Ainsi,  pour  leur  donner  une  couche  ou  zone  noire,  on 
commence  par  imprégner  ces  agates  d'huile,  soit  à.  l'aide 
de  la  chaleur,  soit  par  le  moyen  du  polissage;  on  les  fait  en- 
suite bouillir  dans  de  l'acide  sulfurique  ,  qui  agit  sur  l'huile, 
la  charbonne  dans  les  pores  mêmes  de  l'agate,  et  lui  donne 
ainsi  une  couleur  noire  très-intense. 

On  fait  naître  une  couche  blanche  sur  les  cornalines,  en 
couvrant  ces  pierres  d'un  enduit  de  carbonate  de  soude  , 
qu'on  fait  fondre  à  la  moufle  en  une  espèce  d'émail  blanc, 
aussi  dur  que  la  pierre ,  et  qu'on  peut  ensuite  graver  en  camée. 

On  rehausse  aussi  la  couleur  rouge  des  cornalines  en  les 
chauffant  jusqu'à  un  certain  degré  dans  un  bain  de  sable. 

On  peut  aussi  donner  quelques  nuances  verdàtre  et  vio- 
lâtre  aux  agates ,  en  les  imprégnant  d'une  dissolution  de  cuivre 
ou  d'une  dissolution  d'or  ;  mais  ces  nuances  sont  foibles  , 
ioégales  et  peu  durables.  (B.  ) 


SIL  189 

SILICATES.  (Chirn.)  On  donne  ce  nom  aux  combinaisons 
de  la  silice  avec  les  bases  salifiables. 

Composition. 

Suivant  M.  Berzelius,  il  existe  des  silicates  : 

1.°  Dans  lesquels  l'oxigène  de  la  silice  est  égal  à  celui  de 
la  base.  M.  Berzelius  les  appelle  silicates. 

2"  Diins  lesquels  l'oxigène  de  la  silice  est  2  fois  celui  de  la 
base.  M.  Berzelius  les  appelle  hisilicate';. 

0°  Dans  lesquels  l'oxigène  de  la  silice  est  5  fois  celui  de  la 
base.  M.  Berzelius  les  appelle  trisilicates. 

l^.°  Dans  lesquels  l'oxigène  de  la  silice  est  6  fois  celui  de  la 
base.  M.  Berzelius  les  appelle  sésilicates. 

5°  Dans  lesquels  l'oxigène  de  la  base  est  double  de  celui 
de  la  silice;  ce  sont  les  hi-sous-silicates> 

6."  Dans  lesquels  l'oxigène  de  la  base  est  triple  de  celui  de 
la  silice;  ce  sont  les  tri-sous-silicates,  etc. 

Cette  nomenclature  semblcroit  indiquer  que  M.  Berzelius 
considère  les  silicates  dans  lesquels  l'oxigène  de  l'cicide 
est  égal  à  celui  de  la  base  comme  des  silicates  neutres;  ce- 
pendant il  n'en  est  pas  ainsi:  il  pense  que  les  silicates  neutres 
sont  ceux  dont  la  silice  contient  trois  fois  autant  d'oxigène 
que  la  base  ,  et  sous  ce  rappport  ils  correspondent  aux 
sulfates. 

Les  silicates  sont  très-abondans  dans  la  nature;  non  seule- 
ment on  en  trouve  de  simples,  mais  encore ,  et  c'est  le  plus 
souvent  ,  de  doubles,  de  triples,  de  quadruples.  Dans  les  sili- 
cates complexes  les  silicates  simples  ne  sont  pas  en  général  au 
même  état  de  saturation;  dans  ce  cas  les  bases  salifiables  les 
plus  foiblessont  des  sous-silicates  ou  des  silicates,  tandis  que 
les  plus  fortes  ou  les  plus  énergiques  sont  des  bi-  ou  des  tri- 
silicates. 

Nous  parlerons  dabord  des  silicates  simples  et  ensuite  des 
silicates  complexes;  mais  par  la  raison  que  la  plupart  des  si- 
licates se  trouvent  dans  la  nature  et  n'ont  pas  encore  été  pro- 
duits dans  nos  laboratoires,  nous  en  parlerons  plutôt  pour  les 
indiquer  que  pour  les  décrire,  leur  histoire  appartenant  en- 
core plutôt  à  la  minéralogie  qu'à  la  chimie. 


9-^  SIL 

A.  Silicates  simples. 
Silicates    d'aluminl. 

SlLICATi:    d'aI.UiMJNE. 

(Néphéline.  ) 

Silice 45,75 

Alumine 49,25* 

Suhstalices  accidenlelles. 

Chaux 2 

Oxide  de  fer 1. 

Silicate  d'alumine  hydraté. 
{Triclasile.) 
Silice     .......  /,6,79 

Alumine 26,73 

£jju i5  5o    ^'^   ^  proportion  de  sili- 

Magnésie 2^97  ^'''^  d'alumine,  -+^ 

Oxide  de  fer  ....     5,oi  3  proportions  d'eau. 

Oxid.demanganèse     0,45. 

BiSILICATE     d'alumine. 

(Pinite  d'Ain'ergne.) 

Silice 65 

Alumine    .  .  .  55. 

Bl-SOUS-SILICATE    d'aLUMINE. 

(DisUiènc.) 

Silice 02 

Alumine   .   .  .  68. 

Tri-sous-silicate  d'alumine  hydraié*. 
(  CoUyrite.  ) 

Silice i5,i4 

Alumine    .   .  .  42,46 
Eau 44,40. 

Quadro-sous-silicate  d'alumine- 
{Cjmophane.) 

Silice 19 

Alumine   ...  81. 


s  IL 

Silicate  de  cérium  hydraté. 
{Cérile.) 

Sili*^^ ^^^  ou  iat.de  silicate 

Pfotoxide  de  cérium  .  .  20         ^^  g  ^^^  ^,^^^^ 

Eau 12. 

IilSlUCATE   DE    CHAUX. 

{JVollaslànile.  Spath  en  tables.  ) 

Silice 55 

Ghaux    ....  47. 

Silicates  de  cuivre. 


La  dioptase,   formée,  suivant    Lo- 
witz,  de  1 


Il  en  existe  deux  qui  sont  hydratés,  savoir: 

Silice 33 

Oxide  de  cuivre  35 

l    Eau 12. 

I    Silice 22 

La  kieselmalachitc .   de |    Oxide  de  cuivre  64 

(   Eau 24. 

Silicates  de  fer. 

Silicate  de  deotoxide  de  fer. 
(  Pcridot  de  fer.  ) 

Silice 5i 

Profoxide  de  fer  .  .  6g, 

TrISILICATE    de  PROTOXIDE    de    fer   HYDRATÉ. 

(  Hedenbcrgite  de  Tunaberg.  ) 

Silice 40,62 

Protoxide  de  fer  .....  02,55 

Eaii 16, o5 

Carbonate  de  chaux  .  .  .  4»93 
Oxide  de  manganèse  ...  0,76 
Alumine o,5j. 


SIL 

Silicate  he  magnésien 
(  Chvndrodite.  ) 

Silice 4S 

Magnésie 67. 

Silicate  de  magnésie  hydraté. 

(^Serpcntinct) 

Silice 09       ] 

Tj,        ,  .  c  1  prop.  de  silicate. 

Magnésie  ...  5o  =        ^     ' 
^   ^  3        —        eau. 

Eau 11       ) 

Trisilicate  de  magnésie- 
{Talc.)       • 

Silice 70 

Magnésie 3o. 

Trisilicate  de  magnésie  hydraté. 
(Magnésite.) 

Silice 62       ) 

Magnésie   ..  .     ,3  ^  h  prop.  de  trisilicate. 

Eau 25      )  ^       -       """• 

Silicate  de  manganèse  hydraté. 
{Oxide  de  manganèse  silicifère  de  Klaproth^) 

Silice 26,89 

Protoxide  de  manganèse  .     69,36 
Eau 14-75. 

BlSILlCATE    DE    MANGANESE. 

Silice 47 

Protoxide  de  manganèse  .  .     55. 

TrI-SOUS-SILICATE    de    MANGANÈSE. 

Silice \6 

Tritoxide  de  manganèse.  .  .     84- 

SÉSII.ICATE   de   nickel   HYDRATE. 

{Pimélite.) 

Silice 4S 

Protoxide  de  nickel  .....  37 

Eau 40. 


SIL  193 

Silicate  de  zinc  hydraté. 

(  Calamine.  ) 

Silice 26,2$      ]  ,       .,. 

^  .,     j      .  rr  '•         (1  prop.  de  silicate. 

Oxide  de  zinc  66,^7  =/  _ 
„  ,3         —        eau. 

Eau 7,40       j 

Silicate  de  zircone. 
(  Zircone.  ) 

Vauquelin. 

Silice 3 1 

Zircone 66. 

Silicate  d'yttria. 
(  Gadolinite.  ) 

Silice u8 

Yttria 72. 

Silicates  doubles. 

2  prop.  de  lisilicale  d'alumine  et   1  prop.  de  quadrosilicate  de 
glucine. 

Émeraude. 

Bisilicate  d'alumine 52 

Quadrosilicate  de  glucine  .   .     48. 

2  prop.  de  silicate  d'alumine  -+-  1  prop.  de  silicate  de  glucine. 
Euclase. 

Silicate  d'alumine 61 

Silicate  de  glucine Sg. 

Grenats. 

Ils  sont  composés  de  2  prop.  de  silicate  d'alumine  ou  de 
peroxide  de  fer  -t-  1  prop.  de  silicate  d'une  autre  base. 

2  prop.  de  silicate  d'alumine  -+-  1  prop.  de  silicate  de  protoxide, 

de  fer. 

Grenat  de  fer  almandin. 

Silicate  d'alumine Sg 

Silicate  de  fer ^1. 


^94  SIL 

2  prop.  de  silicaLe  d'alumine  -f-  i  prop.  de  silicate  de  proloxïde 

de  manganèse. 

Grenat  de  manganèse. 

Silicate  d'alumine 3c) 

Silicate  de  manganèse.  ...     61. 

2  prop.  de  silicate  d'alumine  -4-  1  prop.  de  silicate  de  chaux. 
Grenat  de  chaux  grossulaire. 

Silicate  d'alumine /^3 

Silicate  de  chaux 67. 

2  prop,  de  silicate  de  peroxide  de  fer  — t—   1  prop.  de  silicate  de 

chaux. 

Grenat  mélanite. 

Silicate  de  peroxide  de  fer  .     49 

Silicate  de  chaux 5], 

Les  minéraux  appelés  hehine  et  idocrase  ont  une  compo- 
sition analogue  à  celle  des  grenats. 

L'espèce  axinite  des  minéralogistes  renferme  plusieurs  sili- 
cates doubles  d'alumine  ,  et  chacun  de  ces  silicates  doubles 
porte  le  nom  d'axinife  et  celui  de  la  base  du  silicate,  uni  au 
silicate  d'alumine;  ainsi  il  y  a  un  axinite  de  chaux,  un  axi- 
nite de  fer  et  un  axinite  de  manganèse. 

4  prop.  de  silicate  d'alumine,  1  prop.  de  bisilicate  de  chaux. 
Prehnite. 

Silicate  d'alumine 62 

Bisilicate  de  chaux 48. 

4  prop.  de  silicate  d'alumine  -H  1  prop.  de  silicate  de  manganèse 

— f—  12  prop.  d'eau. 

Carpholite. 

Silice 36,1 5 

Alumine 28,67 

Oxide  de  manganèse  ...  19,16 

Oxide  de  fer 2,2g 

Chaux o,'27 

Acide  fluorique 1,45 

Eau 10,78. 


SIL  195 

Vepidote   des  minéralogistes   renferme    plusieurs    espèces; 
chacune  d'elles  contient    4  prop.  de    silicate   d'alumine    -f- 

1  prop.  d'un  silicate  ;  telles  sont  : 
Vépidole  calcaire  ou  le  zoïsite. 

Vepidote  de  fer  uni  à  répidote  calcaire  ou  le  thallite. 

6  prop.  de  silicate  d'alumine  -+-  1  prop.  de  silicate  de  chaux, 

Wernerite. 

Silicate  d'alumine 69 

Silicate  de  chaux 3i. 

Q  prop.  de  silicate  d'alumine  -+-  1  prop.  de  silicate  de  soude. 
Lapis. 

Silicate  d'alumine 68 

Silicate  de  soude 32. 

La  sodalite  paroit  avoir  beaucoup  d'analogie  avec  le  lapis. 

2  prop.  de  silicate  d'alumine  -H—  1  prop.  de  trisilicate  de  potasse. 

Haiiyne. 

G  prop.  de  silicate  d'alumine  -i—  1  prop.  de  silicate  de  chaux  -f- 
i5  prop.  d'eau. 

Thomsonite. 

Silicate  d'alumine 60 

Silicate  de  chaux 27 

Eau i3. 

6  prop.  de  hisilicate  d'alumine  -+-  1  prop,  de  bisilicate  de  potasse, 
Amphigène. 

Bisilicate  d'alumine 65 

Bisilicate  de  potasse 35. 

6  prop.  de  hisilicate  d'alumine  —h-  i  prop,  de  bisilicate  de  soude 

-+~   14  prop.  d'eau. 

Analcime. 

Bisilicate  d'alumine 62 

Bisilicate  de  soude 27 

Eau 11. 


^3^  S  IL 

2  pTop.  de  silicate  d'alumine  -\-  i  prop.  de  trisilicale  de  chaux 

-+-  6  prop.  d'eau. 

Scolisite. 

Silicate  d'alumine 49 

Trisilicate  de  chaux 38 

Eau i5. 

2  prop.  de  hisilicate  d^alumine  -}-  1  prop.  de  trisilicate  de  soude 

H—  A  prop.  d'eau. 

Mésotype. 

Bisilicate  d'alumine 5i 

Trisilicate  de  soude 40 

Eau 9. 

2  prop.  de  hisilicate  d'alumine -\-~  1  prop.  de  trisilicate  de  chaux 

—H  1 2  prop,  d'eau. 

Chabasie. 

Bisilicate  d'alumine 53 

Trisilicate  de  chaux 28 

Eau 19. 

0  prop.  de  lisilicate  d^alumine—r-  1  prop.  de  trisilicate  de  lithine. 

Triphane. 

Bisilicate  d'alumine 69 

Trisilicate  de  lithine 3i. 

2  prop.  de  hisilicate  de  peroxide  de  fer  -+-  1  prop.  de  trisilicate  de 

potasse. 

Achmite. 

Bisilicate  de  fer Cg 

Trisilicate  de  potasse  ....     3i. 

2  prop.  de  trisilicate  d^ alumine  —H  1  prop.  de  trisilicate  de  chaux 
—h-  12  prop.  d'eau. 

Stilbite. 

Trisilicale  d'alumine   ....  Co 

Trisilicate  de  chaux 2 5 

Eau j". 


SIL  ^97 

Le  feldspath  des  minéralogistes  renferme  plusieurs  espèces, 
dont  chacune  contient  2  prop.  de  trisilicate  d'alumine  -f- 
1   prop.  d'atome  de  trisilicate  alcalin. 

1.°  Feldspath  de  potasse; 

u."  Feldspath  de  soude,  albite; 

5."  Feldspath  de  chaux,  indianite. 

2  prop,  de  trisilicate  d'alumine  — f-  6  de  sésilicate  de  lithine, 

Pétalite. 

Trisilicate  d'alumine.  -  .  .  .     63 

Sésilicate  de  lithine Sy. 

i"  prop.  de  bisilicate  d'alumine  -H- de  quadro silicate  de  haryte  H- 

42  prop.  d^eau. 

Harmotome. 

Bisilicate  d'alumine 49 

Quadrosilicate  de  baryte.  .  .     55 
Eau , 16. 

8  prop.  de  hisilicate  d'alumine  -+-  1  prop,  de  bisilicate  de  chaux 
-f-  96  prop.  d'eau. 

Laumonite. 

Bisilicate  d'alumine 63 

Bisilicate  de  chaux 20 

Eau 17. 

8  prop.  de  silicate  d^alumine-i-  1  prop.  de  bisilicate  de  magnésie, 
Cordiérite. 

Silicate  d'alumine 72 

Bisilicate  de  magnésie.  .  .  .     28. 

6  jorop.  de  bi-sous-silicate  d'alumine  -+-bi-sous-silicate  de  protoxide 

de  fer. 

Staurotide. 

Bi-sous-silicate  d'alumine  .  .     78 

Bi-sous-silicate  de  prot.  de  fer     22. 

La  tourmaline  et  les  micas  des  minéralogistes  se  composent 
de  plusieurs  espèces  de  doubles  silicates  d'alumine,  qui  n'ont 
point  encore  été  parfaitement  déterminées. 


^98  SIL 

6  prop.  de  hi-sous-silicate  d'alumine -h-  i  prop,  de  trisilicate 
de  potasse. 

Andaloiisite. 
Bi-sous-silicate  d'alumine  .  .     85 
Trisilicate  de  potasse  ....     ly. 

Le  diallage  paroît  être  formé  de  3  prop.  de  bisilicate  de 
magnésie   —h-  i   prop.  de  bisilicate  de  protoxide  de  fer. 

Le  pyroxène  contient  plusieurs  espèces  qui  ne  sont  pas  en- 
core bien  déterminées  ;  ces  espèces  paroissent  être  formées  de 
deux  bisilicates,  dont  les  proportions  sont  entre  elles  ::  i   :   i. 

1.°  Pyroxène  cALCARpio- magnésien. 
{SaJilile  et  diopside.) 

2."  Pyroxène  calcaréo- ferrugineux. 
(  Hedenbergite.  ) 

3."  Pyroxène  ferro  -  manganésien. 

{PjTosm  alite.) 

V amphibole  des  minéralogistes  comprend  plusieurs  espèces, 
dont  chacune  est  formée  de  proportions  égales  de  trisilicate 
et  de  bisilicate. 

1.°  Amphibole  calcareo- magnésien. 
(  Trémolite.  ) 

2."  Amphibole  calcaréo -ferrugineux. 
[Actinote.) 
Dans  Pamphibolc  hornblende  la  silice  est   remplacée  par 
l'alumine;  on  a  don;-  un  trialuminate  de  chaux  uni  à  un  alu- 
minate  de  protoxide  de  fer. 

Silicate  de  chaux  -j—  4  silicate  de  protoxide  de  fer. 

Ilvaï/e. 

Silicate  de  protoxide  d-e  fer  .     8:2 

Silicate  de  chaux i8. 


SIL  199 

Silicate  de  cérium  —H  silicate  de  protoxide  de  fer. 
Allanite. 

Silicate  de  cérium 58 

Silicate  de  fer 42. 

8  Trisilicate  de  chaux  ~{-  1  sésilicate  dépotasse  -f-  Sa  eau. 

Apophyllite. 

Trisilicate  de  chaux  .....     65 

Sésilicate  de  potasse 20 

fau i5. 

(Ch.) 

SILICE.  (Chim.)  C'est  le  silicium  saturé  d'oxigéne.  Voyez 
Silicium.  (Ch.) 

SILICIA.  {Bot.)  Suivant  Adanson ,  ce  nom  est  donné  par 
Pline  au  fenu-grec  ,  trigonella,   (J.) 

SILICICALCE.  {Min.)  De  Saussure  a  donné  ce  nom,  beau- 
coup trop  long  et  trop  significatif,  à  une  pierre  qui  réunit 
aux  caractères  des  silex,  tirés  de  la  cassure  conchoïde  et 
de  la  dureté,  ceux  qui  résultent  de  la  présence  de  la  chaux 
carbonatée.  Il  est  difiicile  d'établir  une  limite  entre  ce  silex 
et  le  calcaire  siliceux;  on  a  cherché  cependant  à  le  faire  à 
l'article  Silex.  Voyez  Silex  calcifère  ,  et  Calcaire  siliceux, 
tom.  VIII,  pag.  3o5.  (B.) 

SILICIQUE  [Acide].  (Chim.)  C'est  le  silicium  saturé  d'oxi- 
géne ,  ou  la  silice.  On  en  a  fait  un  acide  d'après  la  considé- 
ration de  ses  nombreuses  combinaisons  avec  les  bases  salifîa- 
bles.  Voyez  SiliciuiM.  (  Ch.  ) 

SILICIUM.  (Chim.)  Corps  simple  qui  produit  la  silice  lors- 
qu'il est  saturé  d'oxigéne.  D'après  l'analogie  de  la  silice 
avec  les  bases  salifîables  appelées  terres,  on  avoit  rangé  pro- 
visoirement le  silicium  dans  la  première  section  des  métaux 
(voyez  Corps,  t.  X,  p.5i  1)  ;  aujourd'hui ,  que  M.  Berzelius  l'a 
étudié,  on  doit  ranger  ce  corps  auprès  du  bore  et  du  carbone. 

Propriéiés  physiques. 

Le  silicium  est  d'un  brun  de  noisette  sombre,  dépourvu 
du  brillant  métallique,  lors  même  qu'on  le  frotte  avec  un 
polissoir  d'acier. 


200  StL 

Il  parott  infusîble  ou  au  moins  il  se  range  parmi  les  corps 
les  plus  difficiles  à  fondre. 

Lt'  silicium  tache  les  vases  de  verre  dans  lesquels  on  le  con- 
serve ,   et  adhère  fortement  à  leurs  parois. 

Le  silicium  n'est  pas  conducteur  de  rélectricité. 

Il  ne  prend  pas  feu  lorsqu'on  le  chaufte  dans  l'air  et  même 
dans  loxigène»' 

Le  silicium,  chauffé  dans  le  chlore  ,  prend  feu  et  conti- 
nue à  brûler:  il  en  résulte  un  composé  liquide  ,  qu'on  peut 
appeler  acide  chloro-silicique. 

Le  silicium  ,  chauffé  au  rouge  dans  la  vapeur  de  soufre  ,  ne 
brûle  pas. 

M.  Berzelius  a  essayé  en  vain  d'unir  le  silicium  avec  le  phos- 
phore ,  en  faisant  passer  la  vapeur  de  ce  corps  sur  le  premier  , 
qui  étolt  chauffé  au  rouge. 

On  ignore  l'action  du  silicium  sur  l'iode,  l'azote,  le  sélé- 
nium ,  l'arsenic,  le  bore,  le  carbone,  le  molybdène,  le 
chrome. 

Il  se  combine  difficilement  aux  métaux;  parmi  ceux-ci  on 
ne  connoît  guère  que  les  combinaisons  qu'il  forme  avec  le 
platine  et  le  potassium. 

Le  silicium  se  combine  à  l'hydrogène  dans  certaines  cir- 
constances. 

Il  n'éprouve  aucun  changement  de  la  part  de  l'eau,  de 
l'acide  hydrophtorique  ,  de  Tacide  hydrochlorique  ,  de  l'acide 
nitrique,  de  l'acide  sulfurique,  de  l'eau  régale.  11  est  dissous 
à  froid  et  avec  rapidité  par  un  mélange  d'acide  nitrique  et 
d'acide  hydroph torique  ;  il  se  dégage  du  gaz  nitreux  par  la 
rai«on  que  l'hydrogène  de  l'acide  hydrophtorique  forme  de 
l'eau  avec  une  portion  de  l'oxigène  de  l'acide  nitrique,  tan- 
dis que  le  phtore  se  porte  sur  le  silicium. 

Le  silicium  détone  en  dégageant  de  la  lumière,  lorsqu'on 
le  chauffe  avec  la  potasse  ou  la  soude  hydratée.  L'action  a  lieu 
au-dessous  du  rouge.  11  y  a  dégagement  d'hydrogène  ;  les  hy- 
drates de  baryte  et  de  chaux  se  comportent  comme  les  précé- 
dens,  si  ce  n'est  que  l'émission  de  la  lumière  est  moins  con- 
sidérable. 

Le  chlorate  de  potasse,  projeté  sur  le  silicium  rouge  de 
feu ,  jie  Je  fait  pas  détoner.  Il  en  est  de  même  du  nitrate  de 


SIL 

potasse,  si  le  silicium  n'est  pas  chauffé  au  rouge  blanc-,  cela 
tient  à  ce  que  l'affinité  de  la  potasse  pour  la  silice  a  une 
grande  influence  sur  la  combustion  du  silicium,  de  sorte  que 
cette  combustion  ne  s'effectue  qu'à  la  température  où  le  ni- 
trate de  potasse  est  devenu  alcalin. 

Ce  que  nous  disons  est  si  vrai ,  que  le  silicium  brûle  très- 
facilement  ,  avec  une  vive  inflammation  ,  lorsqu'on  le  chaulfe 
avec  du  sous- carbonate  de  potasse  ou  du  sous -carbonate  de 
soude.  Dans  ce  cas  une  partie  de  l'acide  carbonique  est  réduite 
en  oxide  de  carbone  ,  tandis  que  l'autre  l'est  en  carbone» 
Volumes  égaux  de  silicium  et  de  sous-carbonate  brûlent  aussi 
à  une  température  inférieure  à  celle  de  la  chaleur  rouge. 

Lorsqu'on  chauffe  au  rouge  du  silicium  avec  du  nitre ,  et 
qu'il  n'y  a  pas  d'action  ,  on  déterminera  une  vive  détonaticn 
accompagnée  de  lumière,  si  on  ajoute  aux  corps  un  peu  de 
sous- carbonate  de  soude  sec. 

Le  silicium  n'existe  dans  la  nature  qu'à  l'état  de  corps  brûlé. 

Préparation. 

On  prend  du  phtoro -silicate  de  potasse  ou  de  soude  (ou 
fluate  silice  de  potasse  ou  de  soude),  réduit  en  poudre  et 
séché  au-dessus  de  loo*^.  On  met  une  couche  de  potas- 
sium dans  un  tube  de  verre  fermé  à  un  bout;  on  la  recouvre 
d'une  couche  de  phtoro-silicate,  et  ainsi  de  suite.  On  échauffe 
toute  la  masse  en  même  temps  :  avant  la  chaleur  rouge  le  si- 
licium est  mis  à  nu,  son  phtore  s'unit  au  potassium;  il  ne  se 
dégage  point  de  gaz  quand  on  opère  avec  des  matières  bien, 
sèches.  On  délaie  le  résultat  de  l'opération  dans  beaucoup  d'eau 
froide;  on  décante  le  liquide  ;  quand  on  a  ainsi  enlevé  la  plus 
grande  partie  de  la  potasse  libre,  on  fait  bouillir  le  résidu 
avec  de  Teau  jusqu'à  ce  que  le  lavage  évaporé  ne  laisse  pas 
de  matière  fixe.  Le  silicium,  ainsi  obtenu,  contient  de  l'hy- 
drogène et  de  la  silice.  On  le  fait  sécher,  puis  on  le  chauffe 
presque  au  rouge;  après  qu'il  a  été  tenu  pendant  quelque 
temps  à  cette  température  ,  on  pousse  la  chaleur  jusqu'au 
rouge.  Si  le  silicium   s'enflammoit ,  on  couvriroit  le  creuset 


202  SIL 

et  on  diminueroit  la  chaleur  :  dans  cet  é(at  le  silicium  ne 
contient  plus  d'hydrogène,  il  n'est  plus  combustible  ni  so- 
luble  dans  les  acides  simples  :  on  peut  donc,  en  le  traitant 
par  l'acide  hydrophtorique,  lui  enlever  la  silice  qu'il  contient. 
S'il  étoit  uni  à  du  fer  ou  à  du  manganèse,  il  seroit  dissous 
avec  dégagement  d'hydrogène.  On  lave  le  silicium  et  on  le 
fait  sécher. 

On  peut  encore  se  procurer  le  silicium  par  le  procédé  sui- 
vant ;  on  introduit  dans  une  cornue  de  lo  pouces  cubes  de 
capacité,  un  petit  vase  de  porcelaine  sur  lequel  on  place  un 
morceau  de  potassium  de  la  grosseur  d'une  grosse  noisette. 
On  fait  rapidement  le  vide  dans  la  cornue,  puis  on  la  met 
en  communication  avec  un  réservoir  de  gaz  phtoro-silicique 
qui  repose  sur  le  mercure.  On  chauffe  le  potassium  avec  une 
lampe  à  alcool.  Ce  métal  blanchit  d'abord,  passe  au  brun  et 
enfin  au  noir  ;  il  brûle  avec  une  flamme  rouge-foncé,  vo- 
lumineuse, sans  intensité.  Aussitôt  la  combustion  achevée,  on 
fait  le  vide  et  on  laisse  la  matière  se  refroidir.  On  la  retire 
ensuite  de  la  cornue,  on  la  jette  dans  l'eau;  il  se  dégage 
de  l'hydrogène.  L'eau  dissout  du  phtorure  de  potassium  :  on 
décante  la  liqueur;  on  remet  de  l'eau  sur  le  résidu;  enfin, 
quand  il  ne  se  dégage  plus  d'hydrogène,  on  lave  le  silicium  à 
l'eau  bouillaiite,  et  on  ne  cesse  les  lavages  qu'à  l'époque  oii 
ils  ne  sont  pins  acides.  On  chaufTe  ensuite  le  silicium  dans 
un  creuset  long-tem.ps  a  la  chaleur  obscure,  puis  à  la  chaleur 
rouge.  Enfin  ,  il  ne  s'agit  plus  que  de  le  traiter  par  l'acide  hy- 
drophtorique ,  pour  le  priver  de  silice. 

HisLoire. 

MM  Gay-Lussac  etThénard  firent  les  premiers  réagir  îe  po- 
iassiuui  sur  le  gaz  phloïo-silicique  ;  mais  il  ne  séparèrent  pas 
à  l'état  de  pureté  le  silicium  qu'ils  obtinrent  certainement 
dans  leur  expérience.  Sir  H.  Davy  réduisit  ensuite  la  si- 
lice au  moyen  du  potassium,  mais  il  ne  put  obtenir  une  assez 
grande  quantité  de  silicium  pour  en  constater  les  propriétés. 
Ce  fut  M.  Berzeliijs  qui  les  fit  connoitre  en  1824,  après  avoir 
préparé  ce  corps  par  les  deux  procédés  que  »ous  avons  dé- 
crits. 


SIL  =o3 

Combinaisons  du  silicium  avec  plusieurs  corps  simples. 

OXIDE  DE  SILICIUM. 

Silice,   Acide  silicique. 
Cotnposition. 

Berzelius. 

Oxigène 5i,975  ....   108,22 

Silicium 48,026   ....   100,00. 

Préparation. 
On  prend  i  p.  d'une  pierre  quarzeuse  ou  de  sable  siliceux; 
on  la  réduit  en  poudre  fine  dans  un  mortier  de  silex;  on  la 
met  dans  un  creuset  d'argent  avec  3  p.  d'hydrate  de  potasse 
et  une  quantité  d'eau  suffisante  pour  humecter  le  mélange. 
On  place  le  creuset  découvert  entre  quelques  charbons;  on 
chauffe  doucement  pour  sécher  la  matière,  puis  on  élève 
la  température  peu  à  peu  jusqu'à  en  opérer  la  fusion.  Quand 
on  est  arrivé  à  ce  point,  on  maintient  la  chaleur  pendant 
dix  minutes ,  puis  on  laisse  refroidir  le  creuset ,  et  ensuite  on  y 
introduit  de  l'eau  pour  dissoudre  ou  au  moins  délayer  le  sous- 
silicate  de  potasse  qu'on  a  formé.  On  verse  la  solution  dans 
une  capsule  de  porcelaine  ,  et  on  ajoute  de  l'eau  de  manière 
que  celle-ci  soit  de  80  à  100  fois  le  poids  de  la  substance  sili- 
ceuse. On  y  verse  de  l'acide  hydrochlorique  en  excès,  afin 
de  tout  dissoudre;  on  fait  évaporer  la  liqueur  à  siccité;  oa 
ajoute  de  l'eau  acidulée  sur  le  résidu  ;  on  laisse  déposer  la 
silice  qui  n'est  pas  dissoute;  on  décante  la  liqueur;  on  réi- 
tère ainsi  le  lavage  par  décantation;  enfin,  on  jette  la  silice 
sur  un  filtre  ,  où  on  la  lave  jusqu'à  ce  que  l'eau  ne  trouble  plus 
le  nitrate  d'argent.  La  filtration  ne  se  fait  bien  qu'autant  que 
l'évaporation  du  sous- silicate  de  potasse  sursaturée  d'acide 
hydrochlorique  a  été  poussée  assez  loin  pour  que  la  silice  ait 
pris  la  forme  pulvérulente;  car,  si  cette  substance  restoit 
gélatineuse,  l'eau  filtreroit  difficilement. 

Propriétés. 

La  silice  préparée  par  ce  procédé  est  en  poudre  blanche, 
rude  au  toucher  :  elle  paroit  formée  de  petites  lames  cristal- 
lines transparentes. 

Kirwan  lui  assigne  une  densité  de  2,66, 


-^04  SIL 

La  silice  se  trouve  crisfallisée  dans  la  nature,  car  l'analyse 
n'a  rien  trouvé  "étrajiger  à  cette  substance  dans  le  cristal  de 
roche  incolore. 

Sa  forme  primitive  est  un  rhomboèdre  un  peu  obtus. 

Quand  les  ciistatix  de  roche  sont  colorés,  ils  doivent  pres- 
que foujours  cette  propriété  à  des  oxides  de  fer  ou  de  man- 
ganèse. 

La  silice  est  une  des  substances  les  moins  fusibles  qu'on  con- 
Boisse.  Lavoisier  et  Guyton  n'ont  pu  la  fondre  à  un  feu  de 
charbon  alimenté  par  l'oxigène.  De  Saussure  dit  en  avoir  fondu 
un  atome  au  feu  du  chalumeau.  Enfin,  M.  Vauquelin  en  a 
trouvé  de  très-pure  dans  des  matières  qui  s'étoienl  sublimées 
dans  des  cheminées  de  fourneaux  où  l'on  fondoit  des  mines 
de  fer. 

La  silice  est  soluble  dans  l'eau,  mais  en  si  petite  propor- 
tion qu'elle  passe  pour  y  être  insoluble.  Ce  qu'on  peut  assurer, 
c'est  que  l'eau  n'en  dissout  pas  ~Z  de  son  poids,  comme  l'a 
préfendu  Kirwan.  Si  des  eaux  naturelles  contiennent  une  pro- 
portion de  silice  plus  forte  que  celle  dont  nous  parlons, 
c'esl  qu'il  y  existe  des  corps  qui  en  augmentent  la  solubilité. 

La  silice  en  poudre  ne  s'unit  pas  à  l'eau  ;  elle  n'agit  sur  elle 
que  comme  corps  poreux,  loo  p.  de  silice  bien  sèche  peuvent 
absorber,  dans  une  atmosphère  humide,  de  i5  à  20p.  de  va- 
peur d'eau. 

Lorsque  la  silice  vient  a  se  séparer  lentement  d'une  disso- 
lution, par  exemple  de  celle  du  sous-silicate  de  potasse  ou  de 
soude  qu'on  a  concentrée  doucement  sur  le  feu,  puisqu'on  a 
abandonnée  a  elle-même,  elle  se  prend  en  une  gelée  demi- 
transparente  ,  qui  retient  entre  ses  parties  toute  la  liqueur  d'où 
elle  s'est  sépiirf  e.  Il  suffit  d'exposer  cette  gelée  à  une  trèâ- 
douce  chaleur  et  même  à  un  air  sec,  pour  que  la  silice  de- 
vienne opaque  en  perdant  la  plus  grande  partie  de  l'eau  in- 
terposée qui  la  rendoit  gélatineuse.  Cette  gelée  ne  peut  être 
considérée  comme  un  hydrate. 

La  silice  chauffée  au  rouge  ne  retient  pas  d'eau. 

Le  chlore,  l'iode,  l'azote,  le  soufre,  le  sélénium,  l'arsenic, 
le  phosphore,  le  bore,  n'ont  pas  d'action  sur  elle. 

Les  acides  du  chlore,  de  l'iode,  de  l'azote,  du  soufre,  du 
sélénium,  de  l'arsenic,  du  carbone,  n'ont  aucune  action  bien 


SIL  205 

sensible  sur  la  silice  pulvérulente;  mais  quand  on  safure  «ne 
dissolution  alcaline  de  silice  très-étendue  d'eau  par  un  excès 
de  ces  acides  (excepté  l'acide  carbonique)  ,  la  silice  reste  en 
dissolution  dans  l'excès  d'acide.  Si  la  liqueur  étoit  assez  con- 
centrée pour  qu'il  s'y  produisit  des  flocons  gélatineux  de  si- 
lice,  ceux-ci  ne  seroient  pas  dissous  par  un  excès  d'acide 
précipitant. 

L'acide  borique,  l'acide  phosphorique ,  chauffés  avec  la  si- 
lice, forment  des  espèces  de  verres  qui  résistent  d'autant  plus 
à  l'action  de  l'air  humide  qu'ils  contiennent  une  plus  forte 
proportion  de  silice. 

Dès  que  l'acide  hydrophtorique  est  en  contact  avec  la  silice , 
il  se  produit  de  l'eau  et  du  saz  phtoro-silicique  qui  se  dégage. 

Telle  est  l'action  de  la  silice  sur  les  acides:  on  voit  qu'elle 
n'a  aucun  des  caractères  des  bases  salifi^bles  :  car,  outre 
qu'elle  ne  se  dissout  dans  la  plupaiJ  des  acides  que  quand  elle 
est  très- divisée,  elle  n'en  iKNjffaiif.e  {«.s  les  propriétés  carac- 
téristiques. 11  n'en  est  pas  de  Dir-me  cie  faction  qu'elle  exerce 
sur  les  bases  saliliables;  elle  est  telle  qu'on  peut  considérer 
cette  substance  avec  MM.  Smitson  .  Tennant  et  Berzelius, 
comme  un  véritable  acide,  et  appeler,  en  conséquence,  les 
combinaisons  qu'elle  forme  avec  les  bases  salifiables  des  sili- 
cates. 

La  silice  peut  se  combiner  avec  les  bases  salifiables,  i." 
par  la  voie  des  doubles  affinités  en  versant  une  solution  de 
Suous-silicate  de  potasse  ou  de  soude  dans  des  solutions  de  sels 
dont  les  bases  forment  des  silicates  insolubles,  ou  plus  sim- 
plement en  versant  un  silicate  dans  les  solutions  aqueuses  de 
ces  bases  quand  elles  sont  solubles  ;  2.°  en  exposant  la  silice 
et  les  bases  salifiables  qu'on  veut  y  combiner  à  l'action  d'une 
température  plus  ou  moins  élevée. 

Silice  et  Potasse. 
Si  l'on  chauffe  jusqu'à  la  fusion,  dans  un  creuset  d'argent, 
3  p.  d'hydrate  de  potasse  avec  1  p.  de  silice,  on  obtient  un  li- 
quide parfaitement  limpide  ,  qui ,  par  le  refroidissement ,  se 
prend  en  un  verre  déliquescent.  C'est  cette  substance  liqué- 
fiée par  l'eau  qu'elle  a  absorbée  à  l'atmosphère ,  qui  a  été  ap- 
pelée par  les  anciens  liqueur  de  cailloux. 


^o^  SIL 

Seigling,  ayant  abandonne  de  Ja  liqueur  de  cailloux  très- 
étendue  d'eau  dans  son  laboratoire,  observa  au  bout  de  huit 
ans  qu'il  s'y  étoit  formé  des  cristaux  en  pyramides  tétraèdres, 
que  Tromsdorf  reconnut  être  de  la  silice.  A  ce  sujet  je  ferai 
remarquer  qu'une  personne  m'ayant  apporté  des  cristaux  qui 
s'étoient  formés  à  peu  près  dans  les  mêmes  circonstances,  je 
trouvai  qu'ils  n'éfoient  autre  chose  que  du  sulfate  de  potasse. 
Ce  sel  provenoit  de  la  potasse  avec  laquelle  la  silice  avoit 
été  fondue. 

L'eau  de  potasse  concentrée  ,  tenue  en  ébullition  sur  la  silice 
très-divisée ,  en  dissout  une  quantité  notable. 

Si  l'on  chauffe  5  p.  de  silice  avec  '/,  p.  d'hydrate  de  potasse, 
on  obtient  un  verre  transparent  qui  ne  tombe  point  en  déli- 
quescence à  l'air,  quoiqu'il  ait  la  propriété  hygrométrique 
qu'on  reconnoît  à  tous  les  verres. 

Ce  composé,  comme  ces  derniers,  bouilli  avec  l'eau,  cède 
à  ce  liquide  un  sous-silicate  de  potasse;  conséquemment  le 
résidu  contient  une  proportion  de  silice  plus  forte  que  le 
verre  n'en  contenoit  ayant  d'avoir  été  soumis  à  l'action  de 
l'eau  bouillante.  Ce  résultat,  que  Schéele  et  Lavoisier  ont 
reconnu  depuis  long-temps,  s'est  présenté  de  nouveau  à  mon 
observation  ,  lorsque  je  cherchois  à  obtenir  de  l'eau  distillée  ab- 
solument pure;  j'ai  vu  qu'il  suffit  de  concentrer  ce  liquide 
dans  une  cornue  de  verre  à  base  de  potasse  pour  qu'il  dis- 
solve du  sous- silicate  de  potasse. 

On  conçoit,  d'après  cela,  comment  les  vases  de  verre  se 
dépolissent  si  promptement  quand  ils  renferment  de  l'eau  de 
potasse. 

Silice  et  Soude. 

La  soude  se  comporte  avec  la  silice  comme  elle  le  fait 
ayec  la  potasse,  avec  cette  difTérence,  que  les  verres  à  base 
de  soude  sont  moins  fusibles  et  moins  déliquescens  que  le 
sont  les  verres  à  base  de  potasse. 

Silice  et  Baryte. 

L'eau  de  baryte  versée  dans  du  sous-silicate  de  potasse,  en 
précipite  un  silicate  de  baryte. 

1  p.  de  silice  et  5  p.  de  baryte,  chauffées  ensemble,  se  fon- 
dent. La  combinaison  traitée  par  l'eau  se  réduit  en  eau  de 


SIL  207 

baryte  retenant  de  la  silice,  ou  peut-être  en  un  sous-silicate 
de  baryte,  et  en  un  résidu  de  silicate  de  baryte. 

1  p.  de  silice  et  3  p.  de  baryte  se  réduisent,  à  une  tempé- 
rature de  lôo*^  en  une  matière  poreuse  porcelanisée. 

1  p.  de  silice  et  1  p.  de  baryte  ne  fondent  pas  à  une  tem- 
pérature rouge. 

Silice  et  Strontiane. 

Ces  deux  substances  offrent  des  phénomènes  analogues  à 
ceux  que  présentent  la  silice  et  la  baryte. 

Silice  et  Chaux. 

Stuke  a  observé  que  la  chaux  précipite  la  silice  de  la  li- 
queur de  cailloux  en  s'unissant  avec  elle. 

Parties  égales  de  silice  et  de  chaux  se  fondent  en  un  verre 
qui  est  rarement  transparent. 

Silice  et  Magnésie. 
Suivant  Lavoisier  ,  on  ne  peut  fondre  qu'imparfaitement  un 
mélange  de  silice  et  de  magnésie  à  parties  égales. 

Silice  et  Alumine. 

Quand  on  mêle  des  volumes  égaux  de  liqueur  de  cailloux 
et  d'une  solution  concentrée  d'alumine  dans  la  potasse,  le  mé- 
lange se  prend  en  gelée.  Ce  phénomène  est  dû  à  la  précipi- 
tation d'un  silicate  d'alumine  uni  peut-être  à  du  silicate  de 
potasse  qui  retient  entre  ses  particules  toute  la  matière  qui 
conserve  l'état  liquide. 

La  silice  et  l'alumine  sont  les  bases  de  la  plupart  des  pote- 
ries, depuis  la  plus  grossière  jusqu'à  la  porcelaine.  (Voye?: 
l'article  Argile  de  ce  Dictionnaire.) 

Histoire. 

Pott  distingua,  le  premier,  sous  le  nom  de  terres  siliceuses, 
les  quarz,  les  sables,  les  agates,  la  calcédoine,  etc.,  que  Von 
appeloit  pz'erres  ou  terres  vitrifables ,  parce  qu'elles  forment 
du  verre  quand  on  les  chaufie  avec  la  potasse  ou  la  soude. 
Pott  les  appela  siliceuses,  parce  qu'elles  coiitenoienf ,  suivant 
lui,  une  terre  particulière  appelée  silice.  La  silice  étoit  con- 
nue de  Glauber;   Geoffroy  pensa  qu'on  pouvoit  la  convertir 


2«8  S  IL 

en  chaux,  ef  Pott  et  Baume,  en  alumine.  Cartheuser,  Schéele 
et  Bergmann  prouvèrent  que  cette  opinion  est  erronnée. 

Bergmann  publia  une  excellente  dissertation  sur  la  silice, 
dans  laquelle  il  décrivit  ses  propriétés,  ainsi  que  les  procédés 
propres  à  la  préparer  à  l'état  de  pureté. 

Schéele  et  Priestley  firent  connoitre  l'action  de  l'acide  fluo- 
rique  sur  la  silice.  Enfin  M.  Berzelius  en  sépara  le  silicium,  et 
il  prépara  une  quantité  suffisante  de  ce  corps  pour  détermi- 
ner toutes  les  propriétés  principales  qui  le  caractérisent. 

Chlorure  de  Silicium. 

Préparation. 

On  chauffe  le  silicium  au  milieu  du  chlore.  Les  corps  s'u- 
nissent en  dégageant  de  la  lumière.  Le  chlorure  de  silicium 
se  condense  en  un  liquide  qui  est  jaunâtre,  s'il  contient  un 
excès  de  chlore,  et  qui  est  incolore  dans  le  cas  contraire. 

Propriétés. 

Le  chlorure  de  silicium  est  incolore,  très-fluide;  il  se  réduit 
presque  instantanément,  lorsqu'on  l'expose  à  l'air  libre,  ea 
fumées  blanches.  11  reste  un  peu  de  silice. 

Il  a  une  forte  odeur,  qui  rappelle  celle  du  cyanogène. 

Il  surnage  sur  l'eau ,  mais  par  l'agitation  il  s'y  dissout.  Quel- 
quefois il  se  sépare  un  peu  de  silice. 

Une  goutte  d'eau  jetée  sur  une  goutte  de  chlorure  de  si- 
licium est  bientôt  enveloppée  par  ce  dernier.  De  la  silice 
apparoit  sous  forme  de  gelée. 

Le  chlorure  de  silicium  semble  avoir  plus  d'analogie  avec 
les  acides  qu'avec  les  corps  neutres.  Sous  ce  rapport  il  méri- 
teroit  de  porter  le  nom  d'acide  chloro-silicique.  Ce  qu'il  y  a 
de  certain,  c'est  qu'il  rougit  la  teinture  de  tournesol. 

A  froid,  le  potassium  n'a  pas  d'action  sur  lui;  mais  si  ou 
chaiifTe  le  métal  dans  la  vapeur  du  chlorure,  la  combinaison 
des  corps  s'opère  avec  émission  de  lumière. 

Phtore  et  Silicium. 
Voyez  Phtoro-silicique  (acide). 


SIL  209 

Sulfure  de  silicium. 

Préparation^ 

Si  l'on  chauffe  du  siliciure  d'hydrogène  dans  la  vapeur  de 
soufre,  il  y  a  émission  de  lumière  et  formation  d'un  sulfure 
de  silicium  ;  celui-ci  est  sous  la  forme  d'une  scorie  qui  est 
souvent  mélangée  de  silice,  au  moins  quand  on  n'a  pas  opéré 
la  combinaison  dans  un  vaisseau  préalablement  vidé  d'air. 

Propriétés. 

Quand  le  silicium  est  saturé  de  soufre ,  il  est  blanc ,  sem~ 
blable  a  une  terre. 

Jeté  dans  l'eau ,  il  s'y  dissout  instantanément  avec  production 
d'acide  hydrosulfurique  et  de  silice.  11  est  remarquable  que 
si  l'on  n'emploie  qu'une  très-petite  quantité  d'eau,  on  obtient 
une  liqueur  tellement  chargée  de  silice  qu'en  la  concentrant 
légèrement  elle  se  prend  en  gelée. 

Le  sulfure  de  silicium,  exposé  à  l'air  humide  ,  répand  une 
odeur  d'acide  hydrosulfurique,  et  a  bientôt  perdu  tout  son 
soufre. 

11  ne  s'altère  pas  ou  que  très-lentement,  si  opi  le  conserve 
dans  l'air  sec. 

Chauffé  au  rouge  avec  le  contact  de  l'air,  il  se  réduit  en 
acide  sulfureux  et  en  silice. 

Siliciure  d'hydrogène. 

M.  Berzelius  présume  que  le  silicium  qui  s'enflamme  dans  l'air 
et  qu'on  obtient  dans  la  préparation  de  ce  corps,  doit  son  in- 
flammabilité  à  de  l'hydrogène  auquel  il  est  combiné  :  ce  qu'il  y  a 
de  certain,  c'est  qu'en  le  brûlant  dans  des  vases  parfaitement 
desséchés,  on  obtient  de  la  vapeur  d'eau,  et  en  l'exposant  à 
la  chaleur,  il  perd  sa  combustibilité.  M.  Berzelius  pense  que, 
si  le  silicium  brûle  quand  il  est  uni  à  l'hydrogène,  cela  est  dû 
à  ce  que  la  chaleur  dégagée  par  la  combustion  de  l'hydrogène 
est  suffisante  pour  embraser  le  silicium  ou  plutôt  une  portion 
de  ce  corps;  car  il  ne  brûle  jamais  entièrement,  parla  raison 
que  la  silice  formée  préserve  une  certaine  quantité  de  silicium 
du  contact  de  l'air,  et  qu'en  outre  l'hydrogène  n'est  uni  au  si- 
licium qu'en  une  foible  proportion. 

49.  14 


8Ï0  SIL 

Sir-ICIURE   DE  PLATINE. 

On  sait  qu'on  obtient  du  platine  siliciuré  en  chauffant  du 
potassium  et  de  la  silice  avec  du  platine. 

SlLICICRE    DE    POTASSIUM. 

Le  potassium  s'unit  au  silicium  à  une  température  élevée. 
On  peut  obtenir  deux  combinaisons. 

1.°  Celle  qui  contient  le  plus  de  potassium:  elle  est  d'un 
brun-gris  foncé,  entièrement  soluble  dans  l'eau. 

2.°  Celle  qui  en  contient  le  moins,  peut  s'obtenir  en  ex- 
posant la  précédente  à  une  température  très-élevée.  (Ch.) 

SILICULE.  (Bot.)  Voyez  SiLiytE.  (Mass.) 

SILIGO.  (Boti)  On  trouve  dans  C.  Bauhin  ce  nom  ancien 
cité  comme  synonyme  du  froment,  du  seigle,  et  même  du 
maïs,  qui  est  le  siligo  turcica,  (J. ) 

SILINIANG.  {Bot.)  Dans  le  petit  herbier  de  plantes  de 
Péi<3n  ,  cueillies  par  le  P.  d'Incarville ,  jésuite,  on  trouve 
sous  ce  nom  le  chalef  ou  olivier  de  Bohème,  elœagnus.  (J. ) 

SIUQUA.  [Bot.)  Ce  nom  latin,  cité  par  Prosper  Alpin  et 
j)ar  Peloii  pour  le  caroubier ,  adopté  d'abord  par  Tournefort, 
a  été  changé  ensuite  par  Linnaeus  en  celui  de  ceratonia,  dérivé 
du  nom  grec  cera.ia.  La  casse  des  boutiques,  cassia  fistula , 
est  aussi  nouimée  siliqua  par  Lobel  et  Daléchamps,  ainsi  que 
le  gaiîiicr  et  le  tamarin  par  C.  Bauhin.  (J.) 

SILIOUAiRE,  ^'diqiiaria.  (Malacoz.)  Genre  de  Coquilles  tu- 
Li'lcuse  ,  cricostomes  ,  établi  par  Bruguière,  adopté  par 
Mi^j.  deLamaick,  Bosc,  Cuvier,  etc.,  et  tous  les  zoologistes 
Tivaus,  pour  li II  certain  nombre  d'espèces,  que  Linné  et  tous 
les  auteurs  qni  ont  admis  son  système,  confondoient  avec  les 
serpules,  comme  l'avoient  fait  avant  eux  tous  les  conchylio- 
Icjistes,  si  ce  n'est  touUfois  Gueltard,  qui  en  faisoitun  genre 
sons  le  nom  de  ïcnagode.  Cependant  Bruguière  et  M.  de  La- 
marck.  ainsi  que  tous  les  naturalistes  qui  ont  adopté  ce  genre, 
l'ont  placé  auprès  des  serpules,  dont  ils  paroissent  ne  le  distin- 
guer que  par  Texistence  d'une  fissure  médio-doisale.  Cela  se 
coiiçoit,  en  voyant  que  dans  le  genre  Serpule  M.  de  Lamarck 
lui-même  place  un  assez  grand  nombre  de  vermets  ;  mais 
en  en  retirant  ceux-ci,  comme  cela  est  aisé,  quand  on  a 
bien  dé/ini  les  serpules,  il  est  évident  que  les  siliquaires  doi- 


SIL  2H 

vent  suivre  le  sort  des  vermets  et  passer  avec  eux  dans  la  classe 
des  mollusques,  à  côté  des  cyclostomes  et  des  scalaires,  etc. 
C'est  ce  qu'a  exécuté  le  premier  M.  de  Blainville  dans  le 
Gênera,  qui  fait  suite  à  l'article  Mollusqjues.  M.  de  Savigny 
avoit  également  douté  que  ce  genre  dût  rester  parmi  les  ché- 
topodes  ou  annelides. 

Lorsqu'on  étudie  avec  soin  une  coquille  desiliquaire  et  qu'on 
la  compare  alternativement  avec  celle  des  vermets  et  avec  le 
tube  de  la  serpule  la  moins  adhérente ,  on  recoi;noît  aisément 
qu'elle  offre  fous  les  caractères  de  la  première  et  aucun  de 
ceux  du  second.  Elle  n'est  jamais  adhérente  dans  aucune  partie 
de  son  étendue.  Son  sommet,  bien  fermé,  est  toujours  plus 
ou  moins  régulièrement  spire  comme  dans  les  vermets.  Sa 
cavité  est  souvent  partagée  en  arrière  par  des  cloisons  adhé- 
rentes, plus  ou  moins  serrées,  en  forme  de  calotte  de  nionfre, 
comme  cela  a  également  lieu  dans  les  vermets  et  jéjm£)is  dans 
les  serpnles.  On  trouve  même  que  les  siliquaires  sont  tou- 
jours légèrement  épidermées  et  même  un  peu  colorées  en 
jaune  roussàtre  ;  ce  qui  n'a  jamais  lieu  pour  les  serpules,  dont 
le  tube  est  une  excrétion  complète  et  n'est  pas.  comme  une 
coquille  ,  contenue  entre  le  derme  et  le  pigmenlum  épidermé. 
Malheureusement  on  ne  connoît  pas  l'animal  des  siliquaires, 
et  l'on  n'a  pas  même  encore  observé  d'opercule  qui  ferme- 
roit l'orifice  de  la  coquille,  comme  il  y  en  a  constamment  dans 
les  vermets.  Malgré  cela  ,  pour  les  personnes  qui  auront 
égard  aux  considérations  qui  viennent  d'être  exposées,  ainsi 
qu'à  la  description  des  genres  Siliquaire  et  Vermet,  il  est 
probable  qu'il  leur  restera  peu  de  doutes.  Dans  cette  nouvelle 
manière  de  voir,  voici  comment  on  peut  caractériser  ce 
genre:  Coquille  fort  mince,  conique,  tubuleuse,  à  coupe 
complètement  circulaire,  enroulée  en  spire  lâche  et  irrégu- 
lière, si  ce  n'est  au  sommet,  souvent  assez  régulièrement 
spiré  et  cloisonné;  ouverture  ronde,  à  péristome  continu, 
tranchant,  fendu  dans  la  ligne  médio-dorsaîe  par  une  échan- 
crure  prolongée  en  fissure  dans  presque  toute  la  longueur 
de  la  coquille  et  quelquefois  arrêtée  brusquement  à  quelque 
distance  du  sommet. 

Nous  avons  déjà  fait  observer  que  Ion  ne  connoît  absolu- 
ment rien  de  l'animal  de  la  siliquaire  ,  ce  qu'en  dit  Denys 


212  SIL 

de  Montfort  d'un  corps  annelé,  d'une  télé  pourvue  de  hras 
simples,  multipliés,  capteurs  par  le  simple  contact ,  d'un  bec 
qui  arme  la  bouche,  d'un  manteau  qui  sort  par  la  fissure, 
étant  indubitablement  de  son  imagination.  L'existence  de 
la  fissure  médio- dorsale  de  la  coquille  porte  cà  penser  que 
la  cavité  branchiale  est  un  peu  comme  dans  les  émarginules , 
et  non  pas,  comme  le  suppose  M.  d'e  Lamarck,  seulement 
sur  un  côté;  ce  qui  seroit  une  chose  fort  anomale,  surtout 
même  pour  les  serpules,  dont  le  système  respiratoire  est 
toujours  parfaitement  pair.  Quant  à  cette  fissure,  elle  varie 
beaucoup  pour  sa  largeur,  sa  forme  simple  ou  renflée  d'es- 
pace en  espace;  ce  qui  la  rend  comme  articulée,  au  point 
que  quelquefois  ce  n'est  qu'une  série  de  trous,  un  peu  comme 
dans  les  haliotides. 

Toutes  les  siliquaires  connues  viennent  des  mers  de  l'Inde. 
Les  stries  d'accroissement  sont  toujours  fort  visibles;  ce  qui 
les  rend  rugueuses  en  dehors;  mais  en  dedans  elles  sont 
toujours  fort  lisses. 

M.  de  Lamarck  en  caractérise  quatre  espèces  vivantes;  ce 
sont  : 

La  SiLiQUAiRE  ANGUiNE  :  5.  auguina ;  Serpula  anguina,  Linn. , 
Gmel. ,  p,  0743  ,  n.°  i5  ;  Boni ,  Mus.,  p.  440,  tab.  18  ,  fig.  i  5. 
Coquille  épaisse,  à  coupe  circulaire,  mutique,  fortement 
ridée  en  travers,  légèrement  sillonnée  dans  sa  longueur,  en- 
roulée en  spirale  régulière,  cylindrique  à  son  sommet  et  très- 
variable  dans  les  inflexions  et  la  longueur  de  la  partie  anté- 
rieure ;  fissure  égale  et  terminée  bien  avant  le  sommet.  Cou- 
leur d'un  blanc  roussàtre. 
Des  mers  de  Flnde. 

C'est  l'espèce  la  plus  commune  dans  les  collections. 
J'ai  obsei'vé  dans  la  collection  du  prince  d'Esling  un  grand 
nombre  de  beaux  échantillons  de  siliquaires  ,  entre  autres 
ceux  qui  proviennent  du  cabinet  de  M.  de  Lamarck,  et  il 
m'a  semblé  qu'il  y  avoit  des  variations  infinies  sur  la  forme 
et  l'étendue  de  la  partie  régulièrement  spirée,  sur  la  longueur 
de  celle  qui  n'est  que  flexucuse  ,  sur  le  diamètre  de  l'ou- 
verture, sur  le  plus  ou  moins  de  rugosité  produite  par  les 
stries  d'accroissement,  de  manière  que  l'on  pourroit  multi- 
plier les  espèces  dans  ce  genre  avec  la  plus  grande  facilité. 


SIL  2i3 

En  effef ,  Guettard  porfie  le  nombre  de  ses  espèces  de  Tena- 
gode  à  six,  dont  deux,  il  est  vrai,  sont  fossiles;  mais  je  suis 
bien  éloigné  de  penser  qu'elles  soient  réellement  distinctes. 

La  SiLiyuAiRE  MURiQUÉE  :  5.  Ttiuricata ;  Serpulamuricata,  Born  , 
Mus.,  p.  440,  tab.  i8,fig.  16.  Première  espèce  de  Tenagode  de 
Guettard.  Coquille  tubuleuse  ,  angulaire,  tortillée  d'une  ma- 
nière assez  irrégulière,  plus  ou  moins  hérissée  par  des  séries 
d'écaîlles  voûtées  le  long  des  côtes  longitudinales  dont  elle 
est  pourvue.  Couleur  d'un  blanc  rougeàtre,  quelquefois  d'un 
violet  rosé. 

De  la  mer  des  Indes. 

La  S.  lactée;  s.  lactea,  de  Lamk. ,  Anim.  sans  vert.,  t.  5, 
pag.  538,  n.°  5.  Coquille  assez  petite,  irrégulièrement  con- 
tournée, semi- transparente,  blanche,  très-lisse,  avec  la  fis- 
sure inarticulée. 

Rapportée  des  mers  de  l'Australasie  par  MM.  Péron  et  Le- 
suenr. 

La  S.  usSE  ;  S.  lœvigata ,  de  Lamk.,  ibid.,  n.°  3  ;  Chemn., 
Conch.,  ],  tab.  2,  fig.  i3,  C?  Coquille  à  coupe  circulaire, 
lâchement  enroulée,  à  côtes  obsolètes  et  à  fissure  articulée. 
Couleur  blanche. 

Patrie  inconnue. 

La  S.  ÉcAiLLEusE ,  S.  squamata.  Coquille  tubuleuse,  grêle, 
très- longue,  à  stries  d'accroissement  peu  distinctes,  à  sillons 
longitudinaux,  au  contraire,  très-marqués  et  hérissés  d'écaillés 
voûtées,  surtout  en  arrière,  avant  la  partie  spirée  ;  fissure 
subarliculée  ou  renflée  d'espace  en  espace,  et  se  prolongeant 
jusqu'à  la  pointe  de  la  spire,  qui  est  conique  :  couleur  rous- 
sâtre  dans  cette  partie  et  violacée  dans  le  reste. 

J'ai  vu  un  bel  individu  de  cette  espèce  dans  la  collection 
du  prince  d'Esling,  provenant  de  celle  de  M.™"  Juliani.  On 
ignoroit  sa  patrie.  J'ai  pu  la  comparer  avec  la  S.  muriquée 
de  M.  de  Lamarck,  qui  existe  dans  la  même  collection,  por- 
tant encore  l'étiquette  écrite  de  la  main  de  ce  savant,  et 
m'assurer  qu'elle  en  est  fort  distincte;  celle-ci  ne  me  pa- 
roissant  qu'une  variété  de  la  S.  anguine;  mais  n'y  auroit-il 
pas  eu  transport   d'étiquette  ? 

La  S.  por.YGONALE,  s.  polygona.  Coquille  très  -  épaisse ,  so- 
lide, tubuleuse,  grêle,  presque  régulièrement  heptagonale. 


=^>4  SIL 

avec  une  fissure  tellement  articulée, «qu'elle  semble  composée 
de  trous  placés  les  uns  à  la  file  des  autres,  enroulée  d'une 
manière  irrégulière,  et  peu  serrée  au  sommet.  Couleur  d'un 
blanc  subtransparent. 

LaSiLiQUAiRE  KosE,  S.  rosea.  CoqulUe  tubiileuse,  très-épaisse, 
très-solide,  grêle,  striée  en  travers  et  creusée  dans  sa  longueur 
par  quatre  sillons  profonds,  séparés  par  cinq  côtes  épaisses, 
à  dos  mousse,  enroulée  d'une  manière  fort  irrégulière  et  peu 
serrée;  fissure  remplacée  par  une  série  de  trous  assez  distans 
et  ovales.  Couleur  toute  rose. 

Cette  espèce,  bien  distincte  de  la  précédente,  surtout  par 
l'excavation  longitudinale  de  ses  faces  et  par  Télévation  de 
ses  angles ,  se  trouve  ,  comme  elle ,  dans  la  collection  du  prince 
d'Esling.  J'en  ai  vu  deux  individus  également  roses,  un  autre 
étoit  cependant  d'un  blanc  subagatisé,  quoiqu'il  eût  tous  les 
caractères  de  l'espèce. 

M.  Schumacher,  dans  son  Nouveau  système  de  conchylio- 
logie ,  donne  à  ce  genre  le  nom  d'Anguinaire.  Klein  en  faisoit 
aussi  nn  genre  sous  le  nom  de  Solen  ;  mais  il  y  confondoit 
beaucoup  d'autres  coquilles  lubuleuses.  Enfin,  le  genre  Aga- 
thirse  de  Denys  de  Montfort  est  aussi  établi  sur  une  espèce 
fossile  de  ce  genre,  en  ayant  égard,  pour  le  distinguer  du 
genre  Siliquaire,  qu'il  adopte  également,  à  l'existence  des 
cloisons  dans  l'extrémité  du  tube,  comme  s'il  n'y  en  avoit 
pas  dans  toutes  les  siliquaires  et  dans  les  vermets.  (De  B.) 

SILIQUAIIŒ,  Silicaria.  (Conchjl.)  M.  Schumacher,  dans 
son  Nouveau  S3^s(ème  de  conchyliologie ,  a  établi  sous  cette 
dénomination  un  genre  avec  une  espèce  de  solen,  qu'il  ap- 
pelle S.  g'ibhus  ,  et  que  nous  ne  connoissons  pas.  (De  B.) 

SILIQUAIRE.  (Fos5.)  Ce  n'est  que  dans  les  couches  plus 
nouvelles  que  la  craie  que,  jusqu'à  présent,  on  a  trouvé  à 
l'état  fossile  les  espèces  dépendant  de  ce  genre. 

SiUQUAiRE  ANGUiNE  ,  SHiquoria  anguina.  Celte  espèce  ,  qui 
vit  dans  la  mer  des  Indes,  se  trouve  à  l'état  fossile  à  Saint- 
Clément ,  au  nord  d'Angers  (M.  Menard)  et  dans  le  Plaisantin 
(Brocc.  Conch.  foss.  suhupp.).  Qi'elques  débris  que  je  possède, 
et  qui  paroisser't  appartenir  à  cet'e  espèce  ,  prt'seutent  un  têt 
qui  a  près  d'une  ligne  d'épaisseur. 

Siliquaire  îtriée;  Siliquaria  sLriatay  Def.  On  îrouve  à  Saint- 


SIL  ii5 

Félix,  dëpartemene  de  Seine-et-Oise  ,  dans  la  couche  du  cal- 
caire grossier,  des  débris  de  cette  espèce  qui  ont  quelque- 
fois deux  pouces  de  longueur  sur  quatre  à  cinq  lignes  de 
diamètre.  Ils  sont  contournés  en  spirale  alongée  et  couverts 
de  stries  longitudinales  peu  élerées  et  régulières.  La  fente 
longitudinale  est  composée  de  petits  trous  oblongs,  rappro- 
chés les  uns  des  autres.  Cette  espèce  n'est  peut-être  qu'une 
Viiriété  de  la  précédente. 

SiLiQUAiRE  TIRE-BOUCHON;  SiUquaria  terebella,  Lamk.,  Anim. 
sans  vert. ,  tom.  5,  p.  358.  Tube  cylindrique,  lisse,  volute, 
à  fente  subarticulée.  Fossile  de  Saint- Clément  de  la  Plaie,  à 
trois  lieues  d'Angers. 

On  trouve  à  Thorigné  et  à  Sceaux  près  d'Angers  des  débris 
d'une  espèce  de  siliquaire  fossile  qui  pourroit  se  rapporter 
à  celle  qui  précède  immédiatement;  mais,  dans  les  morceaux 
que  je  possède  ,  la  partie  supérieure  du  tube  est  couverte  de 
stries  longitudinales  et  de  fissures  transverses. 

On  rencontre  dans  les  faluns  de  la  Touraine  des  tubes  qui 
ont  de  très-grands  rapports  avec  ceux  que  Ton  trouve  à  Tho- 
rigné. Après  avoir  tourné  cinq  à  six  fois  sur  eux-mêmes, 
ils  se  redressent  un  peu.  Ils  portent  aussi  quelques  stries 
longitudinales  et  des  fissures  transverses.  Longueur,  plus  d'un 
pouce. 

On  trouve  à  Castel-Arquato  en  Italie  des  siliquaires  con- 
tournées six  à  sept  fois  sur  elles-mêmes.  Elles  ont  un  pouce 
et  demi  de  longueur  et  sont  plus  grosses  que  le  pouce.  On 
voit  quelques  stries  longitudinales  sur  le  dernier  tour.  Le  têt 
est  épais,  couvert  de  fissures  transverses  très -serrées,  et  la 
fente  longitudinale  paroi t  s'être  fermée  dans  les  trois  pre- 
miers tours. 

Ces  tubes  sont  plus  gros  que  ceux  deFespèce  qu'on  trouve 
diins  la  Touraine  et  dans  les  environs  d'Angers,  mais  ils  ont 
tant  d'analogie  avec  eux,  que  je  les  regarde  comme  dépen- 
dant de  la  même  espèce,  modifiée  par  la  localité  où  elle  a 
vécu.  Cette  espèce  a  quelques  rapports  avec  relie  qui  se  trouve 
figurée  dans  Fouvrage  de  Favannes,  pl.  G,  i'ig.  G,  i. 

SiLiQVAiKE  LIME.;  SiUquaria  lima,  Lamk.,  loc.  cit.  Tube  cylin- 
drique peu  épais,  à  tours  éloignés  les  uns  des  auîres,  et  cou- 
vert de  stries  longitudinales  et  écailleuses.  La  fente  longilu- 


2i6  SIL 

dinale  est  composée  de  petits  trous  ronds.  Fossile  de  Grlgnon , 
département  de  Seine-et-Oise. 

SiLiQCAiRE  ÉPINEUSE  :  SUiquavia  spinosa ,  Lamk.  ,  loc.  cit.  ; 
SiLiQUAiRE  FOSSILE,  Faujas,  Ess.  de  géol.,  tom.  i  ,  pi.  3,  fig.  6 
et  7;  Agatirse  furcelle,  Den.  de  Montf. ,  Conch.  systém., 
pag.  39g.  Tube  cylindrique,  contourné,  peu  épais,  couvert 
de  côtes  longitudinales  épineuses.  La  fente  longitudinale  est 
composée  sur  certains  morceaux  de  petites  fentes  qui  ont 
plus  d'une  ligne  de  longueur  et  qui  sont  séparées  par  de 
petits  intervalles  solides  comme  le  reste  du  tube.  Quelques- 
uns  sont  munis  d'une  cloison  intérieure  vers  leur  sommet; 
mais  je  n'en  ai  jamais  vu  dans  les  derniers  tours,  et  il  y  a 
lieu  de  croire  que  les  morceaux  cloisonnés  représentés  dans 
les  essais  de  géologie,  appartiennent  à  la  vermilie  ?  cornue, 
qu'on  trouve  assez  communément  à  Grignon  avec  cette  sili- 
quaire. 

Je  possède  des  débris  de  siliquaire  trouvés  à  Grignon,  et 
qui  sont  plus  ou  moins  épineux  ou  écailleux.  Dans  les  uns  la 
fente  est  composée  de  petits  trous  ronds  très-rapprochés ,  et 
dans  d'autres  de  petites  fentes,  comme  il  est  dit  ci -dessus. 
Ces  débris  pourroient  se  rapporter  aux  deux  espèces  qui 
précèdent  immédiatement  ;  mais  je  crois  qu'ils  peuvent  dé- 
pendre de  la  même  et  qu'il  n'en  existe  qu'une  seule  à  Gri^ 
gnon. 

Siliquaire  florine;  Siliquaria  florina  ,  Def.  Je  n'ai  vu  de 
cette  espèce  que  des  portions  du  sommet  qui  se  trouvent 
attachées  sur  une  cérite  de  la  grosseur  du  poing  et  qui  a  été 
trouvée  dans  la  couche  du  calcaire  grossier  de  Néhou,  dé- 
partement de  la  Manche.  Cette  coquille  est  couverte  de  petits 
trous  sur  l'un  de  ses  côtés  seulement ,  laufre  ayant  été  pro- 
bablement enfoncé  dans  le  sable  et  garanti  du  ravage  des 
animaux  qui  01  t  formé  ces  trous  :  sur  le  côté  où  se  trouvent 
ces  derniers  on  voit,  avec  des  supports  d'hipponiccs ,  des 
restes  de  cinq  à  six  tubes  de  cette  espèce  de  siliquaire,  qui 
sont- couverts  de  stries  longitudinales  assez  élevées  et  garnies 
de  petits  appendices  en  cuilleron  qui  s'appuient  sur  le  tube. 

Quoiqu'on  ait  eu  bien  des  raisons  de  penser  que  les  tube^ 
des  siliquaires  qui  ne  sont  pas  réguliers,  ont  dû  être  adhé- 
rens,  il  paroît  que  jusqu'H  présent  on  n'a  pu  s'en  assurer; 


SIL  217 

maïs  on  a  la  preuve  que  l'espèce  dont  il  est  ici  question,  a 
été  attachée  par  ses  premiers  tours. 

Le  sommet  des  tubes  paroît  sortir  constamment  d'un  des 
trous  qui  sont  sur  la  coquille,  et  comme  leur  dernier  tour 
est  brisé,  on  peut  croire  qu'ils  étoient  beaucoup  plus  longs, 
et  tels  qu'ils  sont,  ils  ressemblent  à  des  spirorbes  qui  auroient 
plus  de  six  lignes  de  diamètre. 

Ces  tubes  sont  tournés  de  gauche  à  droite,  et  les  animaux  qui 
les  ont  formés,  ont  creusé  la  cérite  avant  d'y  appliquer  leur 
tube,  qui  s'y  trouve  enfoncé  en  partie,  et  la  fente  longitudi- 
nale, qui  est  placée  dans  la  portion  du  tube  qui  touche  la 
coquille  ,  n'est  apparente  que  dans  les  endroits  où  il  se  trouve 
des  trous. 

On  trouve  à  Grignon  des  fragmens  de  tubes  qui  ont  quel- 
quefois un  pouce  de  longueur,  sur  trois  à  quatre  lignes  de 
diamètre  ,  et  qui  sont  couverts  de  stries  longitudinales  garnies 
d'appendices  en  cuilleron ,  comme  la  siliquaire  florine  :  ils 
ont  les  plus  grands  rapports  avec  cette  espèce;  mais  ils  n'ont 
point  de  fente  longitudinale.  On  voit  des  figures  de  ces  tubes 
dans  les  Vélins  du  Muséum,  vélin  n."  21  ,  lig.  1  et  4.  (D.  F.) 

SILIQUARIA.  (Bot.)  Ce  genre  de  Forskal  est  réuni  au 
chôme  dans  la  famille  des  capparidées.  (  J.) 

SILIQUARIA.  {Bot.)  Stackhouse  place  dans  ce  genre  de  sa 
création  les  fucus  siliquosus ,  siliculosus  et  denudatus ,  et  le  ca- 
ractérise ainsi  :  Fronde  cartilagineuse  ,  glabre  ,  rameuse  ,  à 
rameaux  distiques;  vésicules  oblongues,  acuminées,  sillon- 
nées en  travers,  contenant  de  l'air;  fruits  oblongs,  muqueux, 
sillonnés  transversalement,  renfermant  de  petites  séminules. 
Ce  genre,  dont  l'espèce  principale  est  décrite  au  mot  Fucus, 
entre  dans  le  cjstoseira  d'Agardh.  Roussel  (FI.  du  Calv. } 
l'avoit  établi  avant  Stackhouse  et  nommé  siliquarius.  (Lem.  ) 

SILIQUARIA.  (Conchj'l.)  Nom  latin  du  genre  Siuquaiiie. 
Voyez  ce  mot.  (De  B.) 

SILIQUARIUS.  (Bot.)  Voy.  Siliquaria  de  Stackhouse.  (Lem.) 

SILIQUASTRUM.  {Bot.)  Pline  dit  que  le  panax  a  la  saveur 
du  poivre,  et  plus  encore  le  siliquastrum ,  nommé  aussi  pour 
cette  raison  piperitis.  C'est  peut-être  pour  cela  que  Fuchsius 
désigne  sous  le  nom  de  siliquaUrum  le  poivre^ordinaire  et 
plusieurs  autres  poivres,  Castor-Durantes  donnoit  au  gaînier 


^^8  SIL 

ou  arbre  de  Judée  le  même  nom,  que  Tournefort  avoit  con- 
servé à  ce  genre  ;  mais  Linnseus  lui  a  substitué  celui  de  cercis , 
et  ne  l'emploie  que  comme  nom  spécifique.  (J. ) 

SILIQUE,  SILICULE.  (Bot.)  Fruit  capsulaire  ,  bivalve, 
ayant  uh  placentaire  élargi  en  une  cloison  longitudinale,  sur 
les  côtés  de  laquelle  les  graines  et  les  valves  sont  attachées. 
Ce  fruit  caractérise  la  famille  des  crucifères.  Lorsqu'il  est 
alongé  ,  il  prend  le  nom  de  silique  proprement  dite;  exem- 
ples :  turritis,  sisymbrium ,  etc.  Lorsqu'il  est  court,  et  surtout 
large  relativement  à  sa  longueur,  il  reçoit  le  nom  desilicule; 
exemples  :  iberis,  mjagrum,  lunaria ,  etc.  Les  graines,  en  gé- 
néral en  n'ombre  assez  considérable ,  et  rangées  en  deux 
séries  dans  chaque  loge  (cheiranthus,  brassica,  etc.),  sont  quel- 
quefois réduites  à  une  ou  deux  [myagrum  ,  cochlearia  corono- 
pus,  etc.).  La  cloison  persiste  après  la  chute  des  graines  et 
des  valves;  quelquefois  cependant  elle  s'oblitère,  le  fruit  ne 
s'ouvre  point,  et  tout  tombe  à  la  fois;  exemples:  cramhe , 
cochlearia  coronopug.  (  Mass.  ) 

SILIQUE,  Siliqua.  (Condijl.)  Mégerlé  dans  sa  Classification 
des  coquilles  bivalves  ,  donne  ce  nom  à  un  petit  genre  ,  qu'il 
établit  avec  le  solen  radiatus ,  type  du  genre  Léguminaire  de 
M.  Schumacher,  et  qui  entre  dans  la  division  des  Solécurtes 
de  M.  de  Blainville.  Voyez  ce  mot  et  Soi.en.  (De  B.  ) 

SILIS.  (  Entom.  )  M.  Mégerlé  a  désigné  ainsi  un  genre  d'in- 
sectes coléoptères  apalytres,  voisin   des  téléphores.    (C.  D.) 
SILK-TAIL.  (Ornith.)  Dénomination  angloise  du  jaseur  de 
Bohème ,  ampelis  garrulus  ,   Linn.  ,    et  bombjcivora  ,   Temm, 
(Ch.  D.) 

SILL.  {Ichthjol.)  Un  des  noms  norwégiens  de  l'appât  de 
vase.  Voyez  Ammodyte.  (H.  C.) 

SILLAGO,  Sillago.  {IchthyoL)  M.  Cuvier  a  désigné  par  ce 
nom  un  genre  de  poissons  acanthoptérygiens ,  de  la  famille 
des  gobioïdes,  et  reconnoissable  aux  caractères  suivans  : 

Deux  nageoires  dorsales:  la  première  courte,  mais  haute,  à 
rayons  flexibles;  la  seconde  longue  et  basse;  museau  peu  alongé, 
terminé  par  une  petite  bouche  protraclile,  garnie  de  lèvres  char- 
nues et  de  dents  en  velours  ,  avec  un  rang  de  plus  fortes  a  l'ex- 
térieur ;  Icle  içouverfe  d'écaillés  ;  opercules  années  d\ine  petite 
épine  ;  préopercule  légèrement  dentelé;  cinq  rayons  aux  ouïes. 


SIL  219 

Le  PÊCHE-BicouT  :  Sillago  acuta,  Cuvier;  Sciœna  malàbarica, 
Schn.  Teinte  générale  fauve;  taille  d'un  pied  au  plus. 

Ce  poisson,  dont  le  nom  de  pays  est  sering  ,  passe  pour  le 
plus  délicat  de  la  mer  des  Indes.  Il  est  surtout  connu  à  Pon- 
dichéry. 

Le  Pêche-madame  ;  Sillago  domina  ,  Cuvier.  Premier  rayon 
dorsal  aussi  long  que  le  corps. 

Du  même  pays  que  le  précédent.  Ce  poisson  a  aussi  une 
chair  d'une  saveur  exquise.  (H.  C.) 

SILLT.  (Bot.)  Nom  donné  en  Italie  à  des  champignons  plus 
connus  sous  les  dénominations  de  cèpes  ou  potirons.  Silli  est 
une  altération  de  suillus ,  nom  des  mêmes  plantes  chez  les 
Latins.  (Lem.) 

SILLIMANITE.  [Min.)  Nous  ne  connoissons  ce  minéral 
que  par  la  description  que  M.  G.  T.  Bowen  en  a  donnée  dans 
les  journaux  scientifiques  des  Etats-Unis  d'Amérique. 

Sa  couleur  est  d'un  gris  foncé  passant  au  brun.  Il  cristal- 
lise en  prisme  rhomboidal- oblique,  dont  les  angles  sont 
d'environ  106**  3o'  et  73,3o;  l'inclinaison  de  l'axe  du  prisme 
sur  sa  base  est  de  11 3**.  II  n'a  qu'un  seul  clivage  parallèle  à 
la  grande  diagonale.  Il  est  plus  dur  que  le  quarz.  Sa  pesan- 
teur spécifique  est  de  3, 41.  Il  est  absolument  infusible  au 
chalumeau ,  même  avec  le  borax. 

Il  est  composé,  d'après  l'analyse  qu'en  a  fait  M.  Bowen, 

de  silice 42,66 

d'alumine 54, 11 

d'oxide  de  fer 1,99 

d'eau 0,5 1 

99»27 
Perte 00,73. 

Ce  minéral  a  été  trouvé  dans  une  veine  de  quarz  qui  tra- 
verse un  gneiss  près  de  Saybrook,  ville  du  Connecticut.  M. 
Bowen  l'a  dédié  à  M.  Silliman. 

On  a  cherché  à  rapprocher  ce  minéral  d'espèces  connues. 

On  peut  en  effet  lui  trouver  beaucoup  de  ressemblance 
avec  le  disthène  par  sa  composition,  dans  laquelle  Klaproth 
indique  43  de  silice  et  5  5  d'alumine;  par  la  valeur  des  an- 
gles du  prisme,  qui  sant,  suivant  Haiiy,  de  106,6  et  73,54, 


220  SIL 

et  par  sa  pesanteur  spécifique;  mais  il  en  diffère  par  la  du- 
reté, par  le  clivage,  par  l'inclinaison  de  Taxe  sur  la  base ,  etc. 

On  a  voulu  le  considérer  comme  une  variété  d'anthophvl- 
lite;  mais  il  n'a  d'analogie  aA^ec  cette  pierre  que  par  la  forme 
de  prisme  rhomboicial,  par  la  valeur  des  angles  de  la  base, 
et  un  peu  par  l'éclat  du  clivage;  tandis  qu'il  en  diffère  par 
l'obliquité  du  prisme  sur  sa  base  ,  par  sa  dureté,  par  sa  pesan- 
teur spécifique,  et  surtout  par  sa  composition. 

Ce  minéral  ne  peut  donc  être  réuni  jusqu'à  présent  avec 
aucune  espèce  connue.  (  B.  ) 

SILLONNÉ,  STRIÉ.  (Bot.)  Marqué  de  sillons  parallèles,  lon- 
gitudinaux. Lorsque  les  sillons  sont  très-petits,  on  les  nomme 
stries.  La  tige  du  panais,  par  exemple,  est  sillonnée;  celle  de 
Verysimum  alliaria  est  striée.  (Mass.) 

SILLONNÉ.  (Erpét.)  Voyez  Lézardet.  (H.  C.  ) 

SILLONNÉ.  {Iclilhjol.)  Nom  spécifique  françois  du  Balisles 
ringens.  Voyez  Bai.iste.  (H.  C.) 

SILLONNEE.  {Erpét.  )  Nom  spécifique  d'une  couleuvre  dé- 
crite dans  ce  Dictionnaire,  tomeXI,pag.  2i5.  (H.  C.) 

SILLONNETTE.  (Bot.)  Nom  françois  que  Bridel  donne  au 
genre  de  mousses  qu'il  a  établi  sous  le  nom  de  Gljphomilrium. 
Il  est  justifié  par  la  coiffe,  qui  est  sillonnée.  Bridel  a  porté 
des  modifications  au  genre  Glyphomilrium ,  dans  sa  Bryologie 
universelle.  Il  réduit  les  espèces  à  une  seule,  le  glyphomitriuui. 
Daviesii ,  décvit  dans  cp  Dictionnaire  à  l'article  Glyphomitrium  , 
que  nous  avons  exposé  d'après  Bridel,  Suppl. ,  4,  pag.  3o. 
Déjà  R.  Brown  avoit  fait  remarquer  cette  nécessité  en  éta- 
blissant le  même  genre  sous  le  nom  de  Griffithia.  Ce  genre 
ainsi  modifié  est  le  glyphomitrium  de  Schwacgrichen ,  le  glj'' 
phomifrion  de  Greville  et  d'Arnott.  Bridel  en  établit  ainsi  le 
caractère  générique  :  Péristome  simple,  à  seize  dents  rappro- 
chées par  paires,  pyramidales,  sillonnées  en  travers.  Coiffe 
campanulée,  glabre,  striée,  divisée  à  sa  base  en  plusieurs  la- 
nières. Capsule  régulière,  lisse,  sans  anneau  et  sans  apophyse. 
Le  gl-yphomitrium  a  des  rapports  avec  le  grimmia,  mais  il  s'en 
distingue  surtout  par  les  dents  de  son  péristome  rapprochées 
par  paire.  (Lem.) 

SILMAD,  SILMAHD.  {IchthyoL)  Nom  qu'en  Estonie  on 
donne  à  la  Pricka.  Voyez  Péthomyzon.  (H.  C.) 


SIL 

SILONA.  (Bot.)  Nom  brame  du  Jlagellaria  indica ,  cité  par 
Khéede.  (J.) 

SILOXÈRE,  Siloxerus  ou  Ogcerostflus.  (Bot.)  Ce  genre  de 
plantes,  établi  en  i€o6  par  M.  Labillardière ,  dans  le  second 
volume  (  pag.  68,  tab.  209)  de  son  ISo^'œ  HoLlandiœ  planta-^ 
rum  spécimen,  appartient  à  l'ordre  des  synanthér;  es,  à  notre 
tribu  naturelle  des  Inulées,  à  la  section  des  Inulées-gna- 
phaliées ,  à  la  sous-section  des  Sériphiées,  et  au  groupe  des 
Léontopodièes,  dans  lequel  nous  l'avons  placé  auprès  de  nos 
genres  HirneUia  et  Gnephosis.  (Voyez  notre  tableau  des  Inu- 
lées, tome  XXIII,  pag.  563.) 

M.  Labillardière  rapporte  son  genre  Siloxerus  à  la  Syngé- 
nésie  séparée;  il  le  croit  voisin  du  Sphœranthus ,  et  le  carac- 
térise ainsi  :  Calicules  contenant  chacun  deux  à  cinq  fleurs; 
corolles  enflées,  hermaphrodites;  style  en  massue  renversée; 
réceptacle  commun  poilu  ;  réceptacle  partiel  paléacé;  aigrette 
quinquéfide,  dentée. 

Le  nom  de  Siloxerus  signifie  (selon  M.  Labillardière)  style 
enjlé.  II  nous  semble  que,  d'après  cette  étymologie,  le  nom 
devroit  être  Ogcerostjlus. 

L'auteur  a  fondé  ce  genre  sur  une  seule  espèce,  trouvée 
par  lui  dans  la  partie  sud -ouest  de  la  Nouvelle-  Hollande 
appelée  Terre  de  Leuwin.  Il  nomme  cette  plante  Siloxerus 
liumifusus ,  et  la  décrit  de  la  manière  suivante: 

Petite  plante  à  tiges  ordinairement  couchées,  à  feuilles 
linéaires,  obtuses,  glabres,  opposées,  rarement  alternes ,  un 
peu  distantes,  mais  rapprochées  sous  les  capitules,  où  elles 
semblent  former  un  calice  commun  ;  calicules  rassemblés  en 
capitule  terminal,  ovale,  sur  un  réceptacle  commun  oblong, 
presque  en  forme  de  mas«ue,  garni  de  poils,  sans  autre  ca- 
lice commun  que  les  feuilles  rapprochées  sous  le  capitule  j 
chaque  calicule  sessile,  formé  de  cinq  à  sept  écailles  égales, 
disposées  presque  sur  un  seul  rang,  obovales-oblongues,  dia- 
phanes, plus  longues  que  les  fleurons;  deux  à  cinq  fleurons 
uniformes,  hermaphrodites  ,  à  corolle  ovale-oblongue  ,  enflée 
comme  un  ballon  ,  à  cinq  dents,  un  peu  rétrécie  au-dessous 
du  sommet;  cinq  étamines  à  filets  courts,  attachés  à  la  co- 
rolle, à  anthères  incluses,  réunies  en  un  tube  quinqut'denté; 
ovaire  en  pyramide  renversée  ,   tubercule  ;  style  aminci,  su- 


^22  SIL 

périeurement,  très -épaissi  inférieurement;  deux  stigmates 
obtus,  inclus;  graines  en  pyramide  renversée,  marquées  de 
tubercules  disposés  presque  en  série,  bordées  au  sommet  d'en- 
viron doure  petites  dents,  et  couronnées  par  une  aigrette 
monophylle,  cauipanulée ,  membraneuse,  diaphane,  quin- 
quéfide,  à  lanières  ovales- acuminées ,  dentées- ciliées;  ré- 
ceptacle paléacé,  à  paillettes  oblongues,  diaphanes,  à  peine 
plus  longues  que  les  fleurons. 

Nous  avons  dû  traduire  littéralement  la  description  géné- 
rique et  spécifique  de  M.  Labillardière,  parce  que,  n'ayant 
pas  pu  nous  permettre  d'analyser  complètement  l'échantillon 
unique  que  nous  avons  observé  dans  l'herbier  de  M.  de 
Jussieu  ,  nous  n'avons  étudié  que  quelques  pièces  détachées 
du  capitule  de  cet  échantillon.  Voici  les  résultats  de  nos  ob- 
servations : 

L'ovaire  est  oblong,  obconique;  il  paroît  couvert  d'une 
pellicule  charnue,  et  est  hérissé  de  papilles  éparses  ;  l'aigrette 
est  plus  longue  que  l'ovaire,  aussi  longue  que  la  corolle, 
caduque,  membraneuse-scarieuse,  demi- transparente ,  co- 
lorée, dorée,  composée  de  cinq  squamellules  unisériées,  à 
peu  près  égales,  entregreffées  inférieurement,  libres  supé- 
rieurement, paléiformes,  ovales- lancéolées,  réticulées,  dé- 
coupées sur  les  bords  en  lanières  subulées  ;  endehoTsde  cette 
aigrette  il  y  en  a  une  autre  extrêmement  petite,  stéphanoide, 
plane,  annulaire,  blanchâtre,  découpée  presque  jusqu'à  sa 
base  en  petites  dents  simples,  obtuses.  Cette  petite  aigrette 
extérieure,  presque  imperceptible,  et  qui  ne  paroît  pas  ca- 
duque, est-elle  analogue  à  l'aigrette  du  Gnephosis?  ou  bien 
est-elle  formée  par  un  assemblage,  une  rangée  de  papilles 
afialogués  à  celles  qui  sont  éparses  sur  l'ovaire  ?  Le  style  est 
extrêmement  épais  et  ovoïde  inférieurement,  filiforme  supé- 
rieurement; il  porte  deux  stigmatophores  égaux,  analogues 
à  ceux  des  inulécs-gnaphallées.  La  corolle  est  jaune  ,  longue 
comme  l'aigrette;  son  tube  est  plus  large  que  le  limbe,  et 
paroît  être  formé  d'une  substance  épaisse;  son  limbe  est  cy- 
lindracé,  à  cinq  divisions.  Les  anthères  ne  paroissent  pas 
avoir  d'appendices  basilaires  ;  la  libération  des  filets  paroît 
être  au-dessous  du  sommet  du  tube  de  la  corolle.  Le  cala- 
thiphore  porte  des  bractées  un  peu  variables,  grandes,  obo- 


SIL  223 

vales,  planes,  membraneuses-scarîeuses,  (îemî-transparentes, 
dorées,  munies  d'une  nervure  qui  disparoit  subitement  avant 
d'atteindre  le  sommet,  lequel  est  trilobé,  ou  plus  souvent 
simplement  plissé  en  trois  parties  imitant  des  lobes  quelque- 
fois jaunâtres  ou  noirâtres;  chacune  de  ces  bractées  accom- 
pagne probablement  une  calathide  née  dans  son  aisselle,  mais 
qui  n'adhère  point  à  sa  base,  comme  dans  \e  Gnephusis.  Le 
péricline,  très -supérieur  aux  fleurs,  est  formé  de  squames 
tout-à-fait  analogues  aux  bractées  ci-dessus  décrites,  si  ce 
n'est  qu'elles  sont  simples,  elliptiques -oblongues,  non-colo- 
rées au  sommet.  Le  clinanthe  porte-t-il  dessquamelles  ?  Nous 
sommes  tenté  (j^  le  croire;  cependant  chaque  fleur  nous  a 
paru  être  enveloppée  par  une  squame  qui  appartient  pro- 
bablement au  péricline.  Nos  lecteurs  concevront  facilement 
que,  n'ayant  point  observé  toutes  ces  pièces  dans  leur  situa- 
tion naturelle,  mais  seulement  détachées  de  leur  support, 
nous  n'avons  pas  pu  distinguer  avec  certitude  les  bractées, 
les  squames  ,  les  squamelles. 

Quoi  qu'il  en  soit,  en  combinant  nos  propres  observations 
avec  la  description  de  M.  Labillardière ,  et  avec  les  figures 
qui  accompagnent  cette  description  ,  nous  connoissons  le  Si- 
loxerus  assez  bien  pour  être  convaincu  que  nos  Gnephosis  et 
Hirnellia,  décrits  dans  ce  Dictionnaire  (tom.  XIX,  pag.  127; 
tom.  XXI,  pag.  199),  lui  ressemblent  beaucoup,  mais  que 
pourtant  ils  en  différent  par  des  caractères  suffisans  pour 
constituer  des  genres  distincts. 

Notre  tableau  desinulées,  publié  en  1822,  a  subi ,  depîiis 
cette  époque,  des  changemens  et  des  additions  que  nous 
pouvons  indiquer  ici  sans  alonger  beaucoup  le  présent  ar- 
ticle. 

Première  section.  Indlées-Gnaphaliées, 

I.  Leysérées  :  1.  Relhania  ;  2.  Eclopes  ;  3.  Rosenia;  4.  Lapel- 
rousia-  5.  Leysera  ;  6.  Leptophjtus ;  7.  Longchampia. 

II.  Luciliées  :  B.Chevreulia  ;  ij.  Lucilia;  10.  F acelis;  11.  PJui> 
nopoda. 

III.  Faustulées  :    12.  Syncarpha:  i3.  Faustula. 

IV.  Gnaphaliécs  vraies  ;  14.  Phagnalnn:  1^.  Gnaphalium  ; 
16.  hasiopogon. 


224  SIL 

V.  Cassiniées  :  17.  IJloga  ;  18.  Piptocarpha;  ig.  Bill.ya'^ 
20.  Cassinia;  21.  Ammobium;  22.  Ixodia. 

VI.  Hélichrysées  :  23.  Lepiscline  ou  Lepidocline  ;  2/4.  Ed- 
mondia;  26.  Macledium;  26.  ^rgjrocome  ;  27.  Helichrjsum ; 
28.  Scalia;  29.  Podoleph ;  3o.  Antennaria  ;  3i.  OzoiJiamnws ; 
02.Petalolepis;  53.  Metalasia. 

VII.  Sériphiées  :  (A.  Sériphiées  vraies.)  34.  Endoleuca  ; 
35.  Anaxeton;  56.  Perotriche;  Sj.Seriphium;  58.  Stete;  39.  Lew- 
cophyta;  40.  Dj'sparago;  41-  ûBdera;  42.  E(yiropapp«/s.  =  (  B. 
Léontopodiées.  )  40.  Ogcerostylus  ou  Siloxerus;  44.  llirnellia; 
45.  Gnep/i05fs;  46.  ^ngiaai/ms  ;  47.  Calocephalus ;  48.  RJchea; 
4g.  Leo/iforxyx ;  5o.  Leontopodium.  ^ 

Seconde  section.  lNDLÉEs-Pn«)TOTYPES. 

I.  Filaginées  :  5i.  Filago;  52.  Gi/b/a;  55.  Logfia ;  64.  Mi- 
cropus ;  55.  OgUfa. 

II.  Inulées-Protofypes  vraies  :  56.  Conyza;  S-j.  ïnula;  58.  Lim- 
larda;  69.  Francœuria;  60.  Pulicaria;  61.  Tuhilium;  62.  Jflso- 
nm;  65.  Chiliadenus  ;  64.  Carpesium;  65.  Denekia  ;  66.  Cohi- 
mellea;  67.  Pentanema;  68.  Iphiona;  69.  Pegolettia. 

m.  Rhantériées:  jo.Rhanterium;  ji.Cjlindrocline;  72.  Mo/- 
padia;  70.  ISeurolœna. 

Troisième  section.  Inulées-Bophthai-Mées. 

I.  Buphthalmées  vraies  :  74.  BuplUhalmum  ;  yS.  Pallenis ; 
76.  ISauplius;  77.  Ceruana. 

II.  Pyrardées  -.jS.Egletes;  yc).  Pjrarda  -So.  Grangea ;  8 1 .  Ceii- 
tipeda. 

III.  Sphéranthées  :  82.  5p?iccra/ifliU5  ;  85.  Gjmnarrhena. 
(H.  Cass.) 

SILPHE ,  Si7p/(a.  (Erefom.)  Genre  d'infiectes  coléoptères  pcn- 
tamérés,  de  la  famille  des  hélocères,  à  corps  aplati,  à  ély- 
tres  de  la  longueur  de  l'abdomen,  ayant  les  bords  relevés  et 
dont  les  antennes  sont  en  masse  globuleuse. 

Ce  genre  a  été  établi  primitivement  par  Linnacus ,  qui  en 
avoit  emprunté  le  nom  des  ouvrages  d'Aristote.  Le  mot 
S/AÇh,  employé  par  cet  auteur,  indiquoit  un  insecte  plat, 
une  sorte  de  blatte;  mais  il  y  joignoit  les  boucliers,  les  né- 
crophores,  les  nitidules. 

Les  silphes  diffèrent  par  la  forme  aplatie  de  leur  corps 


SIL  225 

des  sphéridies,  qui  ressemblent  à  de  petites  coccinelles  hé- 
misphériques, des  scaphidies  ,  des  biirhes,  qui  sont  ovés; 
des  dermcstcs,  desparnes  et  des  hydrophiles,  qui  ont  le  dos 
très-convexe.  On  les  distingue  ensuite  des  nécrophores  et  des 
boucliers,  dont  l'abdomen  se  prolonge  en  pointe  et  dépasse 
les  élytres:  des  élophores,  dont  le  corselet  est  compx'imé  et 
comme  plissé  en  long,  et  dont  les  élytres  n'ont  pas  les  bords 
relevés,  et,  enfin,  des  nitidules,  dont  la  masse  des  antennes, 
ainsi  que  celle  des  boucliers,  est  alongée  ,  tandis  que  dans  les 
silphes  cette  masse  est  globuleuse  comme  dans  les  nécrophores. 

D'ailleurs  les  mœurs  sont  à  peu  près  les  mêmes  que  celles 
des  boucliers  et  des  nécrophores.  Elles  se  nourrissent  princi- 
palement de  cadavres;  quelques  espèces,  cependant,  se  trou- 
vent sur  les  arbres,  oii  elles  poursuivent  les  chenilles  et  les 
larves  pour  les  dévorer.  Leurs  larves  sont  semblables  à  celles 
des  boucliers  :  elles  ressemblent  à  des  blattes;  leurs  mouve- 
mens  sont  Irès-vii's;  elles  s'enfouissent  dans  ia  terre  et  elles 
y  subissent  leurs  métamorphoses. 

Nous  avons  fait  figurer  une  espèce  de  ce  genre  sous  le 
n."  4  de  la  planche  6  de  l'atlas  de  ce  Dictionnaire,  et  nous 
allons  indiquer  les  principales  espèces  qui  se  rencontrent 
aux  environs  de  Paris. 

i.  La  SiLPHE  THOBACiQ'UE,  SUpha  thoraclca. 

C'est  le  bouclier  à  corselet  jaune  de  Geoffroy,  tome  i  . 
page  121 ,  n.°  (>. 

Car.  Noire;  les  élytres  ont  trois  lignes  longitudinales  éle- 
vées ;  le  corselet  est  d'un  jaune  de  rouille  comme  velouté. 

On  trouve  celte  espèce  sous  les  cadavres  desséchés  à  l.i 
forte  chaleur  de  l'atmosphère. 

2.  La  Sii.PHE  RUCUEUSR,  SUpha  rugosa. 

Bouclier  noir,  à  corselet  raboteux  ,  à  élytres  chiffonnés,  de 
Geoffroy. 

Car.  D'un  noir  sale;  élytres  plissés ,  ù  trois  lignes  saillantes, 
comme  sinuées  à  lextrémité. 

On  la  trouve  avec  la  précédente. 

3.  La  SiLPHE  NOIRCIE,  SUpha  atrata. 

Bouclier  noir,  h  trois  raies  et  corselet  lisse,  de  Geoffroy. 
Car.  Noire,  élytres  à  trois  lignes  saillantes  et  pointilléeS  : 
corselet  large  5  aplati,  lisse  et  bordé. 


^'26  siL 

4.  La  SiLrHE  LISSÉE ,   Silpha  lœvigala. 

La  gouttière  de  Geoffroy,  tome  1.",  page  122  ,  ii."  8. 
Car.  Toute  noire,  élyfrcs  lisses,  mais  finement  chagrinés, 
à  reboi'ds  très- relevés. 

On  trouve  cette  espèce  dans  les  bois. 

5.  La  SiLPHE  siM'ÉE  ,  Silpha  sinuata. 

Cai-.  Noire,  à  corselet  échancré,  raboteux;  élytrcs  à  trois 
lignes  élevées ,   échancrés  à  l'extrémité  libre. 

Cette  espèce  se  trouve  sous  les  cadavres  très -humides. 

6.  La  SiLPHE  QUATRE- POINTS ,  SUphu  quadvipunclatci. 

C'est  le  bouclier  jaune,  à  taches  noires,  de  Geoffroy,  que 
nous  avons  fait  figurer  sur  la  planche  indiquée  ci -dessus. 

Car.  Noire,  corselet  et  élytres  d'un  jaune  pâle;  une  tache 
sur  le  corselet  et  deux  points  noirs  sur  chaque  élytre. 

On  la  trouve  sur  les  chênes ,  où  elle  poursuit  les  chenilles, 
dont  elle  se  nourrit.  Elle  vole  mal  et  tombe  lorsque  l'on 
secoue  les  branches.  (C.  D.) 

SILI'HIDÉES.  {Enloin.)  M.  le  docteur  Leach  désignoit  ainsi 
cette  famille  des  coléoptères,  à  laquelle  il  rapportoit  les  né- 
crophores,  les  peltides  ou  boucliers  et  les  silphes.  Voyez  Hé- 

LOCÈRES.  (C.   D.) 

SILPHIE,  Silphium.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  composées,  de  l'ordre  dea  radiées,  de  la  sjngénésie 
poljgamie  nécessaire  de  Linnaeus,  offrant  pour  caractère  essen- 
tiel :  Un  calice  composé  de  larges  écailles  imbriquées,  sca- 
rieuses;  des  fleurs  radiées;  les  fleurons  du  centre  sont  mâles, 
pourvus  de  cinq  éfamines  syngénèses  ;  point  d'ovaires;  les 
demi- fleurons  de  la  circonférence  femelles,  fertiles;  les  se- 
mences larges,  ovales,  comprimées,  à  deux  cornes,  ou  échan- 
crées  au  sommet;  le  réceptacle  garni  de  paillettes. 

Ce  genre  renferme  de  très-belles  espèces,  presque  toutes 
d'ornement,  remarquables  par  la  hauteur  de  leurs  tiges,  par 
l'élégance  de  leur  port,  par  la  beauté  et  souvent  la  grandeur 
de  leurs  fleurs,  en  général  .plus  petites  que  celles  des  helian- 
Ihus,  mais  avec  lesquelles  elles  ont  beaucoup  de  rapports.  Dans 
les  helianthus  les  fleurons  du  centre  sont  fertiles,  les  demi- 
fleurons  stériles  :  c'est  le  contj-aire  dans  les  silpJiium. 

SiLVHiE  PERFOLiÉE  :  SUphium  perfoHûtum,  Linn. ,  Sp.  ;Jungh., 
Plant,  ic,  centur.  i;  n.°  33.  Cette  plante  a  des  tiges  droites. 


SIL  227 

inédiocrement  tétragones,  cannelées,  d'un  vei-t  jaunâtre, 
hautes  d'environ  cinq  c'i  six  pieds.  Les  feuilles  sont  opposées, 
ovales,  presque  deltoïdes;  les  radicales  et  inférieures  pétio- 
lées,  sinuées  et  dentées,  rudes,  fermes,  épaisses,  échancrées 
en  cœur,  courantes  sur  les  pétioles,  réunies  à  leur  base;  les 
supérieures  sessiles,  grandes,  ovales-lancéolées,  acuminées, 
rétrécies  en  pétiole  à  leur  base,  conuiventcs  et  perfoliées , 
entières  ou  munies  de  quelques  dents  très-distantes.  Les  fleurs 
sont  disposées  en  une  panicule  terminale,  presque  en  co- 
rymbe.  Cette  panicule  se  divise  à  sa  base  en  une  bifurcation 
dans  le  milieu  de  laquelle  est  placée  une  fleura  long  pédon- 
cule; chaque  bi'anche  est  trichotome  ,  chargée  d'une  ou  de 
plusieurs  fleurs  péijiccllées.  Le  calice  est  glabre,  composé  de 
larges  écailles  ovales,  imbriquées;  la  corolle  jaune;  les  demi- 
fleurons  linéaires,  étroits,  de  la  longueur  du  calice;  les  se- 
mences planes,  larges,  ovales,  membraneuses,  presque  ailées, 
échancrées  au  soniuiet,  terminées  par  deux  petites  pointes; 
le  réceptacle  garni  de  paillettes  à  peine  de  la  longueur  des 
semences.  Cette  plante  croit  dans  l'Amérique  septentrionale. 

SiLPHiE  AFEU1LLE3  REUNIES  :  SUphium  cotuiatum,  Lluu.,  Mant., 
57/4;  Mich.,  Flor.  bor.  amer.,  2,  p.  146.  Trés-rapprochée  de 
la  plante  précédente  ;  celle-ci  a  des  liges  rudes,  très-simples, 
chargées  de  poils  courts  et  couchés,  hautes  de  quatre- à  cinq 
pieds,  de  la  grosseur  du  pouce  à  leur  partie  inférieure.  Les 
feuilles  sont  opposées,  sessiles,  réunies  à  leur  base  tt  perfo- 
liées, concaves  à  la  portion  qui  embrasse  la  tige  ,  rudes,  ovales- 
lancéolées  ,  longues  de  cinq  à  six  pouces,  dentées,  un  peu 
aiguës.  L<es  fleurs  sont  disposées  à  l'extrémité  des  tiges  en  une 
panicule  dichotome,  dans  la  bifurcation  de  laquelle  est  une 
fleur  solitaire,  pédonculée.  Le  calice  estscarieux;  les  écailles 
lisses,  ovales,  imbriquées,  un  peu  obtuses,  réfléchies  au  som- 
met; la  corolle  jaune;  les  demi -fleurons  de  la  circonférence 
femelles  et  fertiles,  au  nombre  de  douze  environ;  les  fleu- 
rons nombreux  ,  stériles.  Cette  plante  croit  dans  l'Amérique 
septentrionale. 

SiLPHiE  ÉTOiLÉE  :  SUphium  asteriscus,  LInn.,  Spec;  Lamk. , 
Jll.  gen.,  tab.  707,  fig,  i;  Dill.,  EUham. ,  tab.  07,  fig.  4^- 
Ses  tiges  sont  hautes  de  quatre  ou  cinq  pieds,  droites,  épaisses, 
cylindriques,  simples,  hautes  de  quatre  ou  cinq  pieds,  mar 


22^  8]L 

quées  souvent  de  taches  purpurines,  hérissées  de  poils  courts 
et  piquans.  Les  feuilles  sont  sessiles,  opposées  ou  alternes, 
ovales- oblongues  ou  lancéolées,  sinuées,  crénelées  ou  den- 
tées à  leur  contour,  rudes,  hispides  et  velues  à  leurs  deux 
faces,  un  peu  ciliées  à  leurs  bords;  les  supérieures  un  peu 
obtuses  au  sommet.  La  corolle  est  grande,  radiée,  de  couleur 
jaune;  les  demi-fleurons  étalés  en  étoile,  ordinairement  au 
nombre  de  neuf,  lancéolés,  un  peu  élargis,  obtus,  terminés 
par  trois  petites  dents,  tous  femelles  et  fertiles;  les  fleurons 
du  centre  stériles.  Cette  plante  croit  dans  la  Caroline  et  la 
Virginie. 

SiLPHiE  A  FEUiUEs  EN  CŒUR  :  SUpliium  tereliiithiiiaceum ,  Linn. 
fils,  SuppL,  383;  Lamk.,  III.  gen. ,  tab.  707,  fig.  2;  Gœrtn. , 
De  fruct.,  tab.  171.  Espèce  remarquable  par  l'ampleur  de  ses 
feuilles.  Ses  tiges  sont  droites,  très -hautes,  glabres,  cylin- 
driques, striées  ,  paniculées  au  sommet.  Les  feuilles  sont  très- 
grandes,  alternes,  pétiolées,  forlement  échancrécs  en  cœur 
à  leur  base,  ovales,  obtuses,  rétrécies  au  sommet,  très-rudes, 
chagrinées  à  leurs  deux  faces,  épaisses,  sinuées,  dentées  en 
scie  à  leur  contour;  les  dentelures  fines,  inégales,  aiguës, 
traversées  par  une  forte  nervure  saillante  et  des  nervures  la- 
térales, un  peu  jaunâtres.  Les  pétioles  sont  plus  longs  que  les 
feuilles,  fortement  striées,  un  peu  rougeâtres  ;  les  feuilles 
caulinaires  moins  pétiolées,  ovales,  elliptiques,  arrondies  au 
sommet;  les  supérieures  sessiles,  plus  petites,  un  peu  lancéo- 
lées. Les  fleurs  forment  un  corymhe  terminal  et  rameux.  Les 
pédoncules  sont  grêles,  striés,  inégaux;  le  calice  un  peu  globu- 
leux; ses  écailles  membraneuses,  très-glabres;  les  extérieures 
ovales,  un  peu  arrondies;  les  intérieures  plus  grandes,  pres- 
que lancéolées,  acuminées;  la  corolle  jaune;  les  demi- fleu- 
rons nombreux,  linéaires;  les  fleurons  d'un  jaune  pâle,  sépa- 
rés par  des  petites  paillettes  linéaires;  les  semences  planes, 
ovales,  échancréesau  sommet.  Cette  plante  croît  dans  l'Amé- 
rique septentrionale,  au  pays  des  Illinois. 

SiLi^HiE  COMPOSÉE  :  SUpliium  compositum  ,  Mich. ,  Flor.  bor. 
amer.,  2,  page  146;  Willd. ,  Spec. ,  3,  pag.  235i;  SHphium 
lacintatum  ,Via\t. ,  F  L.  car.,  21  y .  Cette  plante  a  des  tiges  droites, 
très-lisses,  élevées,  striées,  garnies  de  feuilles  alternes,  dis- 
tantes ,  pétiolées  ;  les  radicales  divisées  en  trois  folioles  pé- 


SIL  2.9 

dicellëes,  sinuées  ,  à  plusieurs  divisions  à  leur  contour;  les 
feuilles  caulinaires  sinuées,  pinnatifides,  distantes.  Les  fleurs 
sont  jaunes  et  terminales.  Cette  plante  croît  dans  les  forêts 
maritimes  de  la  Caroline. 

SiLPHiE  A  FEUILLES  TERNÉEs  :  SUphiuni  IrifoUalum. ,  Linn.,  Spec; 
Silphium  ternifoiium ,  Flor.  hor.  amer.,  2,  p.  i/|6;  Moris. ,  Hisf. , 
3,  1  iG,  tab.  3,  fig.  68.  Cette  espèce  a  des  tiges  droites,  lisses, 
cannelées,  ordinairement  à  six  angles,  divisées  vers  leur  ex- 
trémité en  rameaux  paniculés,  hautes  de  quatre  ou  cinq  pieds 
et  plus.  Les  feuilles  sont  réunies  trois  par  trois  à  chaque  nœud  , 
en  forme  de  verticille  ;  les  inférieures  pétiolées,  embrassant 
la  tige  par  leur  pétiole  ;  les  supérieures  presque  sessiles,  rudes 
à  leursdeux  faces,  épaisses,  dentées  inégalement  àleurs bords; 
les  feuilles  du  milieu  ovales,  lancéolées;  les  inférieures  et  les 
supérieures  plus  étroites,  alongées,  lancéolées,  longues  d'en- 
viron trois  ou  quatre  pouces.  Les  fleurs  sont  disposées,  à 
l'extrémité  des  tiges,  en  une  panicule  trichotome  ,  étalée, 
supportée  par  de  longs  pédoncules  glabres,  striés,  munis  à 
leur  base  de  bractées  lancéolées,  aiguës.  Les  calices  sont  gla- 
bres; les  écailles  larges,  ovales,  presque  sur  trois  rangs;  les 
extérieures  plus  courtes  ,  réfléchies,  les  intérieures  lancéolées; 
la  corolle  jaune;  les  demi-fleurons  étroits,  linéaires,  cà  trois 
dents,  au  moins  de  la  longueur  du  calice.  Cette  plante  croît 
dans  l'Amérique  septentrionale,  sur  les  montagnes  de  la  Car 
roline  et  de  la  Virginie. 

SiLPHiE  A  TROIS  FEUILLES;  SUphium  lematuni  ^  Willd.,  Spec, 
3,  pag.  2333.  Cette  plante  a  des  tiges  droites,  cylindriques, 
non  anguleuses,  très- lisses,  hautes  de  quatre  pieds.  Les 
feuilles  inférieures  et  supérieures  sont  éparses ,  celles  du 
milieu  rangées  trois  par  trois  en  verticille;  les  feuilles  des 
rameaux  de  la  panicule  deux  par  deux  et  sessiles;  les  feuilles 
caulinaires  pétiolées  :  toutes  sont  lancéolées,  un  peu  rudes, 
ù  lâches  dentelures ,  rétrécies  au  sommet ,  ciliées  à  leurs  bords , 
particulièrement  vers  la  base.  Les  fleurs  sont  disposées  à  l'exr 
trémité  des  tiges  en  une  panicule  dichotome  ;  le  calice  com- 
posé d'écaillés  imbriquées,  ciliées  à  leur  contour,  placées  sur 
quatre  rangs;  la  corolle  jaune;  les  demi-fleurons  assez  larges. 
Cette  plante  croit  dans  l'Amérique  septentrionale. 

SiLPHiE  purpdrine;  Silphium   atropurpureum ,  Y^illd,,  Spec., 


^3o  S  IL 

3,  pag.  2554.  Cette  espèce  a  des  tiges  droites,  lisses,  striées, 
cylindriques,  souvent  d'un  pourpre  foncé  ou  noirâtre,  hautes 
de  trois  ou  quatre  pieds.  Les  feuilles  inférieures  sont  alternes, 
pétiolécs,  celles  qui  suivent  sont  ternées,  les  supérieures  qua- 
ternées,  presque  sessiles  ,  en  verticille  ,  épaisses,  oblongues, 
lancéolées,  rudes  à  leurs  deux  faces,  un  peu  rétrécies  à  leur 
base,  et  à  demi  embrassajites .  aiguës  au  sommet,  ciliées  à 
leurs  bords,  un  peu  tuberculeuses  en  dessus,  finement  réti- 
culées en  dessous,  à  dentelures  distantes,  longues  de  trois 
ou  quatre  pouces;  la  côte  du  milieu  purpurine.  Les  tiges  se 
bifurquent  à  leur  sommet  ;  chaque  branche  supporte  une 
panicule  dont  les  rauàfications  sont  très- ouvertes,  inégales, 
munies  à  leur  base  .ie  deux  folioles  opposées,  sessiles,  très- 
aiguës,  et  aux  sous-divisions,  de  bradées  solitaires,  étroites, 
lancéolées,  ciliées:  les  pédicelles  grêles,  courts,  uniflorcs, 
très-glabres,  cylindriques.-  le  calice  glabre,  composé  de  trois 
rangs  de  folioles  élargies,  ovales-lancéolées,  un  peu  obtuses; 
les  extérieures  courbées  en  dehors  ;  la  corolle  jaune  ;  les  demi- 
fleurons  linéaires,  oblongs,  très- étroits.  Cette  plante  croit 
dans  l'Amérique  méridionale. 

Sii.FHiE  LACiNiÉE  :  SUphiuiii  laciniatum?  Linxi. ,  Spec,  et  Linn. 
fils,  fasc.  1,  tab.  5;  Mi'ch. ,  Flor.  bor.  amer.,  2,  pag.  345. 
Ses  tiges  sont  presque  simples,  droites,  cylindriques,  can- 
nelées, hautes  de  six  ou  huit  pouces,  lisses  et  de  la  grosseur 
du  pouce  à  leur  partie  inférieure  ,  chargées  à  leur  partie 
supérieure  de  tubercules  de  couleur  brune,  liérissées  de 
poils  rudes,  blanchâtres,  Les  feuilles  sont  alternes,  pétiolées, 
très-amples,  longues  de  deux  pieds,  larges  d'un  pied,  laci- 
niées  ou  pinnatilides;  les  pinnules  courantes,  distantes,  étroi- 
tes, oblongues.  sinuées  et  dentées  à  leurs  bords,  rudes  à  leurs 
deux  faces;  les  pétioles  velus,  embrassans  ;  les  feuilles  supé- 
rieures presque  sessiles,  souvent  un  peu  purpurines  à  leu^* 
contour.  Les  fleurs  sont  alternes ,  axillaires,  très -médiocre- 
ment pédonculées,  solitaires,  placées  le  long  des  tiges  en 
forme  d'épi.  Le  calice  est  ample,  composé  d'écaillés  imbri- 
quées, grandes,  presque  en  cœur,  très-rudes,  liérissées  de 
poils  courts,  réfléchies  au  sommet.  La  corolle  est  jaune  ;  les 
demi-fleurons  nombreux,  au  moins  de  la  longueur  du  calice; 
les  fleurons  séparés  par  autant  de  paillettes  linéaires.  Les  se- 


SIL  23i 

menées  sont  ovales,  membraneuses,  cciiancrécs  au  sommet, 
terminées  par  deux  petites  pointes.  Cette  plante  croît  au 
Mississipi  ,  et  dans  rAmérique  méridionale,  au  pays  des 
Illinois. 

Sif.PHiE  fét;olée;  Silpliiinn  petiolaliim  ,  Poir.,  EncycL,  SuppI, 
Cette  plante  a  des  tiges  glabres,  presque  quadrangulaires, 
fistuleuses  à  leur  partie  supérieure,  très -lisses,  garnies  de 
feuilles  lancéolées,  acuminées,  inégalement  dentées:  les  den- 
telures terminées  par  une  petite  pointe  très-fine,  comme  une 
épine;  les  feuilles  inférieures  de  la  lige  presque  opposées, 
longues  de  cinq  ou  six  pouces  et  plus,  soutenues  par  de  très- 
longs  pétioles,  légèrement  membraneux  à  leurs  bords,  gla- 
bres, comprimés:  les  feuilles  supéi-ieures  réunies  et  concaves 
à  leur  base,  réfrécies  en  un  pétiole  ailé.  Les  fleurs  sont 
jaunes  ,  terminales  ,  pédonculées  ,  solitaires  ou  agrégées  , 
axillaires;  le  calice  glabre,  composé  d'écaillés  ovales,  ob- 
tuses; les  demi-fleurons  linéaires,  bidentés,  une  fois  plus 
longs  que  le  calice.  Je  possède'de  cette  plante  un  écliantil- 
lon  cultÎA'é  dans  les  pépinières  de  Versailles  :  je  la  crois  ori- 
ginaire de  rAmérique  septentrionale. 

SiLPHiF.  A  FEDit.r.ES  ENTtÈnKS;  SUphiuiii  uiiegvifoUum ,  Mic'i., 
rior.  hor,  amer.,  2,  pag.  146.  Cette  espèce  a  de^  tiges  droites, 
rudes  au  toucher,  à  quatre  faces  anguleuses,  garnies  de 
feuilles  sessiles,  opposées,  toutes  de  même  forme,  redressées, 
ovales-oblongues  ,  extrêmement  rudes  à  leur  face  supérieure  , 
entières  à  leurs  bords.  Les  fleurs  sont  peu  nombreuses,  sou- 
tenues par  des  pédoncoles  courts.  Cette  plante  a  été  décou- 
verte par  Michaux  père,  dans  l'Amérique  septentrionale, 
au  pays  des  Illinois. 

SiLPHiE  A  FEUILLES  RUDES;  SUpliium  scahrum  ,  Walter,  Flor. 
carcL,  pag.  216.  Dans  cette  espèce  les  tiges  sont  glabres, 
hautes  d'environ  deux  pieds,  simples  ou  médiocrement  ra- 
meuses, garnies  de  feuilles  alternes,  à  peine  pétiolées,  élar- 
gies, lancéolées,  dentées  en  scie  à  leur  contour,  très-rudes 
à  leurs  deux  faces,  plus  pâles  en  dessous,  fermes,  ciliées  à 
leurs  bords,  soutenues  par  des  pétioles  très-courts.  Les  fleurs 
sont  jaunes,  grandes,  solitaires,  axillaires,  terminales;  les 
pédoncules  lisses  et  simples.  Cette  plante  croît  dans  la  Ca- 
roline. 


^3^  SIL 

SiLPHiE  LISSE  j  Silphium  lœvigatum  ,  Pursh,  Flor.  amer.,  2, 
pag.  678.  Ses  tiges  sont  simples,  glabres,  tétragones ,  hautes 
d'environ  deux  pieds,  garnies  de  feuilles  sessiles  ,  opposées, 
ovales,  acuminées,  légèreiuent  dentées  en  scie,  presque  en 
cœur  à  leur  base,  glabres  à  leurs  deux  faces.  Les  fleurs  sont 
disposées  en  un  corymbe  serré  ;  les  écailles  du  calice  sont 
ovales  et  ciliées.  Cette  plante  croit  dans  l'Amérique  septen- 
trionale ,  à  la  Nouvelle- Géorgie.   (Poir.) 

SILPHION.  {Bot.)  Voyez  Svlphion.   (L.  D.) 

SILPHIUM.  [Bot.)  On  a  toujours  été  embarrassé  pour  dé- 
terminer avec  précision  quelle  étoit  la  plante  qui  fournissoit 
le  suc  du  silphium,  célèbre  chez  les  anciens,  loué  par  Hip- 
pocrate  et  par  Dicscoride,  dont  la  mémoire  avoit  été  aussi 
conservée  par  des  médailles  antiques,  représentant  sous  le 
iiom  de  silphium  deux  larges  bases  de  feuilles  presque  oppo- 
sées, embrassant  une  portion  de  tige.  Pline,  dans  le  chapitrf 
trois  de  son  dix-neuvième  livre  sur  l'histoire  naturelle,  dit 
qu'il  existoit  long-temps  avant  lui,  dans  la  province  cyré- 
naïque,  une  plante  nommée  laserpiliuin,  qui  étoit  le  silphioii 
des  Grecs,  dont  le  suc,  connu  sous  le  nom  de  laser,  étoit 
regardé  comme  un  excellent  médicament  et  se  vendoit  au 
poids  de  l'argent.  D'après  Pautorité  des  meilleurs  auteurs 
grecs,  il  ajoutoit  que  cette  plante  croissoit  dans  la  Cyrénaï- 
que,  non  loin  du  jardin  des  Hespérides  et  de  la  grande  Syrfe 
(au  nord  de  l'Afrique),  et  que  depuis  long-temps  elle  y  avoit 
été  détruite  par  les  troupeaux  que  l'on  menoit  paître  dans 
ce  lieu.  De  son  temps  on  ne  connoissoit  plus  qu'un  laser 
provenant  de  la  Perse,  de  la  Médie  et  de  l'Arménie,  regardé 
comme  très  inférieur  à  celui  de  la  Cyrénaïque,  et,  de  plus, 
souvent  altéré  par  le  mélange  de  sagopenum  et  d'autres 
substances.  Sans  entrer  dans  les  autres  détails,  que  l'on  peut 
lire  dans  Pline,  nous  voyons  le  cas  qu'on  faisoit  du  silphium, 
exhalant  de  plus  une  odeur  agréable  qui  ne  permet  pas  de 
le  confondre  avec  Vassa-fatida,  autre  suc  très-.connu,  dont 
l'odeur  est  repoussante.  On  croyoit  au  moins  que  le  silphium 
provenoit  de  même  d'une  plante  ombellifère  ,  et  on  la  trouve 
dans  C.  Bauhin  sous  le  nom  de  laserpitium  verum.  Des  auteur* 
plus  récens  croyoient  que  ce  pouvoit  être  une  férule. 

Telles  étoient  les  opinions  émises  sur  cette  plante,  lors- 


SIL  253 

que  le  docteur  Délia  Cella  fit,  en  1817,  un  voyage  dans  la 
Lybie  dont  l'ancienne  Cyrënaïque  fait  partie.  11  y  recueillit 
beaucoup  de  plantes,  qu'il  remit  à  son  retour  à  son  ami 
M.  Viviaui,  célèbre  professeur  de  botanique  et  d'histoire  na- 
turelle à  Gènes,  qui  les  a  publiées  en  1824  sous  le  nom  de 
Florœ  l^bicœ  spécimen.  Cet  ouvrage  présente  plusieurs  genres 
nouveaux,  et  dans  le  nombre  des  espèces  nouvelles,  il  cite 
sous  le  nom  de  thapsia  silphium  la  plante  qu'il  croit  être  la 
plante  du  silphium,  cueillie  dans  les  mêmes  lieux,  confor- 
mée dans  les  bases  de  ses  feuilles  comme  elle  l'est  dans  les 
médailles  antiques,  et  ayant  ses  graines  absolument  sembla- 
bles à  celles  du  thapsia.  Il  faut  donc  croire  que  nous  con- 
noissons  maintenant  le  vrai  silphium,  dont  Linnaeus  a  peut- 
être  eu  tort  d'assigner  le  nom  à  un  genre  de  la  famille  des 
corymbifères ,  originaire  de  la  Louisiane,  parce  qu'il  avoit 
de  même  ses  feuilles  rapprochées  et  même  réunies  par  le 
bas.  (J.) 

SILURE,  Silurus.  (Ichthyol.)  On  donne  ce  nom  à  un  genre 
de  poissons  osseux  holobranches ,  abdominaux,  de  la  famille 
des  oplophores,  et  reconnoissablc  aux  caractères  suivans: 

Opercules  des  branchies  mobiles;  bouche  au  bout  du  museau; 
dents  en  carde  aux  deux  mâchoires ,  et  se  présentant  sur  une  bande 
vomérienne  en  arrière  de  la  bande  intermaxillaire  ;  une  seule  na~ 
geoire  dorsale,  à  rayons  osseux ,  mais  courte  et  sans  épine;  anale 
fort  longue  et  arrivant  près  de  la  caudale. 

On  isolera  sans  peine  les  Silures  des  Asprèdes  ,  qui  ont  les 
opercules  des  branchies  immobiles;  des  Schilbés  ,  dont  la  dor- 
sale a  une  épine;  des  Macroptéronotes,  qui  ont  cette  nageoire 
extrêmement  longue;  desMAitAPTÉauREs,  chez  lesquels  elle  est 
adipeuse;  des  Cataphractes  ,  des  Pogonathes,  desTAcursuRES, 
des  Plotoses  ,  des  Macroramphoses,  des  Cory  doras,  (les  Cen- 

TRANODONS,    dcS    DoRAS  ,    dCS   HÉTÉROCRANCHES  ,    dcS    FlMÉLODES  , 

des  Bagres,  des  Shals  et  des  Agénéioses,  qui  ont  deux  na- 
geoires dorsales;  des  Loricaires  et  des  Hyfostomes,  enfin,  qui 
ont  la  bouche  sous  le  museau.  (Voyez  ces  divers  noms  de 
genres  et  Oplophores.) 

Parmi  les  silures  nous  citerons  le»  espèces  suivantes. 

Le  Glanis  ou  Saluth  ;  Silurus  glanis,  Linn.  Deux  barbillons 
à  la  mâchoire  supérieure  ;    quatre  à  l'inférieure  ;   nageoire 


-^54  SIL 

caudale  arrondie  ;  iête  grosse  et  déprimée  ;  museau  fort 
obtus;  mâchoire  inférieure  un  peu  plus  avancée  que  la  su- 
périeure; dents  petites  et  recoiirbées;  gueule  largement  ou- 
verte; yeux  ronds,  saillans,  très-écartés  Tun  de  l'autre  et 
d'un  très-petit  volume;  dos  épais;  ventre  boursouflé;  peau 
enduite  d'un  mucus  visqueux  et  gluant  ;  premier  rayon  de 
chaque  nageoire  pectorale  très- fort  et  dentelé  sur  son  bord 
intérieur. 

La  teinte  générale  de  ce  poisson  est  un  vert  mêlé  de  noir, 
qui  s'éclaircit  sur  les  côtés  et  passe  au  blanc  jaunâtre  en  des- 
sous. Les  nageoires  pectorale  et  doi"sale,  ainsi  que  les  catopes, 
sont  noirs;  ces  derniers  ont  leur  extrémité  bleuâtre  ;  l'anale 
et  la  caudale  sont  d'un  gris  mêlé  de  jaune  et  bordées  d'une 
bande  violette. 

Le  glanis  habite  dans  les  eaux  douces  de  l'Europe,  de  l'Asie 
et  de  l'Afrique.  Il  fréquente  plus  particulièrement  les  rivières 
d'Allemagne  et  de  Hongrie,  où  il  se  tapit  dans  la  vase  pour 
surprendre  sa  proie.  Très-rarement  on  l'a  trouvé  dans  la  mer. 
encore  étoit-ce  dans  le  voisinage  de  l'embouchure  de  grands 
fleuves,  du  sein  desquels  des  circonstances  fortuites  parois- 
soient  alors  l'avoir  entraîné.  C'est  ainsi  que  le  professeur  Kol- 
pin ,  de  Stettin  ,  en  1766,  en  vit  pécher  un  individu  auprès 
de  l'île  de  Riigen .  dans  la  Baltique. 

Ce  silure  est  le  plus  grand  de  tous  les  poissons  des  eaux 
douces  de  l'Europe,  et  le  seul  d;;  genre  que  cette  partie  du 
monde  nourrisse.  Long  de  six,  de  douze  et  même  de  quinze 
pieds,  et  pesant  trois  et  même  quatre  cents  livres,  il  a  été 
iiommé  la  baleine  des  riyières  et  des  lacs ,  par  quelques  observa- 
teurs qui  se  sont  plu  à  croire*  qu'il  dominoit  et  régnoit  sur 
les  eaux  douces  comme  les  grands  cétacés  sur  l'Océan. 

11  n'atteint,  au  reste,  son  entier  développement  qu'au  bout 
d'un  grand  nombre  d'années;  mais  alors,  nageant  avec  peine 
et  ne  paroissant  remuer  sa  lourde  masse  qu'avec  difficulté, 
il  étonne,  il  surprend  ,  il  effraie  par  ses  énormes  dimensions. 
Près  de  Limritz,  en  Poméranie,  on  a  vu  un  de  ces  monstrueux 
animaux,  dont  la  gueule  pouvoit  facilement  livrer  passage 
à  un  enfant  de  six  ou  sept  ans;  un  autre,  qui  fut  péché  à 
"VVritzen  sur  POder,  pesoit  quatre  cents  livres. 

11  se  nourrit  de  proie,  mais  il  ne  poursuit  pas  ses  victimes 


SIL  235 

et,  préférant  la  ruse  à  la  violence,  il  se  tient  en  embuscade, 
se  couvre  de  limon  et  épie  patiemment  les  poissons  qui  doivent 
le  sustenter. 

Il  ne  quitte  que  pendant  un  mois  ou  deux  le  fond  des  ri- 
vières où  il  a  établi  sa  pêche  ,  et  c'est  ordinairement  vers  le 
printemps  qu'il  se  montre  à  la  surface  de  Teau ,  ou  qu'il  va 
frayer  près  des  rivages. 

Le  nombre  de  ses  œufs  n'est  nullement  proportionné  à  son 
volume.  Bloch  rapporte  qu'une  femelle  du  poids  de  trois 
livres  et  demie,  n'en  renfermoit  dans  ses  deux  ovaires  que 
) 7,5oo. 

La  forte  épine  qui  fait  le  premier  rayon  de  ses  nageoires 
pectorales,  est  tellement  articulée  avec  l'épaule,  qu'elle  peut 
à  volonté  être  rapprochée  du  corps  ou  fixée  perpendiculaire- 
ment dans  une  situation  immobile,  ce  qui  en  fait  une  arme 
dangereuse  et  dont  les  blessures  passent  généralement  pour 
venimeuses,  sans  doute  à  cause  du  tétanos  que  doivent  dé- 
terminer les  déchirures  que  ses  dentelures  opèrent. 

Sa  chair  est  blanche,  grasse,  douce,  dune  saveur  assez 
agréable,  mais  mollasse,  visqueuse  et  difficile  à  digérer.  Dans 
certains  lieux  son  lard  est  substitué  à  celui  du  porc  ;  dans  les 
environs  du  Volga  on  fabrique  de  richlhyocoHe  avec  sa 
vessie  natatoire,  et,  du  temps  de  Belon,  on  recouvroit  avec 
sa   peau  des  instrumens  de  musique. 

On  a  essayé  de  le  naturaliser  en  Alsace,  et  les  sieurs  Durr, 
de  Strasbourg,  le  furent  chercher,  dans  cette  intention, 
dans  un  lac  de  Souabe  ,  à  quelques  milles  de  Doneschingen. 
Cette  entreprise  a  été  abandonnée  ;  cependant  on  reçoit  quel- 
quefois à  Paris,  de  Strasbourg  et  de  quelques  autres  villes  du 
Nord,  des  glanis  assez  volumineux  et  en  assez  bon  état. 

Les  Suisse»  appellent  ce  poisson  saliith ,  les  Allemands  le 
nomment  wels  ou  scheid .  et  les  Suédois  mal. 

Le  Silure  asote  ,  Silurus  asolus.  Deux  barbillons  à  la  mâ- 
choire supérieure  ;  deux  à  l'inférieure;  épines  pectorales  très- 
fortes  et  très- dentelées. 

De  l'Asie. 

Le  Silure  fossile;  Silurus  fossilis ,  Bloch.  Quatre  barbillons 
a  chaque  mâchoire;  nageoire  caudale  arrondie.  Teinte  géné- 
rale du  chocolat. 


û36  SIL 

Décrit  par  Bloch  ,  d'après  un  individu  reçu  de  Tranquebar, 

Le  Silure  a  deux  taches;  Siluriis  himaculatus,  Bloch.  Un 
Larbillon  à  chaque  angle  de  la  bouche:  deux  barbillons  à 
l'extrémité  de  la  mâchoire  inférieure;  nageoire  caudale  en 
croissant. 

Ce  poisson  a  le  dos  d'un  violet  clair;  ses  flancs  brillent 
de  l'éclat  de  l'argent;  les  deux  pointes  du  croissant  de  sa  na- 
geoire caudale,  qui  est  jaune,  sont  teintes  d'un  violet  foncé; 
les  autres  nageoires  sont  variées  de  jaune  et  de  violet. 

Sa  chair  a  une  saveur  désagréable. 

Il  vit  dans  les  lacs  et  les  rivières  de  la  côte  du  Malabar. 

Le  Silure  chinois  ;  Siluriis  sinensis ,  Lacép.  Deux  barbil- 
lons très  -  longs  à  la  mâchoire  supérieure;  nageoire  caudale 
fourchue  ;  dos  verdàtre  ,  marbré  de  vert;  ventre  et  flancs  ar- 
gentés, avec  des  reflets  verts. 

11  faut  encore  rapportera  ce  genre  le  silurus  attu  de  Schnei- 
der, et  peut-être  bien  l'ompok.  siluroïde  de  feu  de  Lacé- 
pède.  Voyez  Ompok.  (H.  C.) 

SILURE  ANGUILLE.  (Ichthfol.)  Voyez  Plotose  et  Macro?- 

lÉRONOTE.    (H.    C.) 

SILURE  ARMÉ.  {IcMijol.)  Voyez  Agénéio^e.  (H.  C.) 
SILURE  ASCITE.  {Ichthjol.)  Voyez  Pimélode.  (H.  C.) 
SILURE  ASPRÈDE.  {IchLhjol.)  Voyez  Asprède.  (H.  C.) 
SILURE  BAGRE.  {IcUhj'oL)  Voyez  Bagre.  (H.  C.) 
SILURE  BAYAD.  {Ichthjol.)  Voyez  Bayad.  (H.  C.) 
SILURE  BRUN.  (IchthyoL)  Voyez  Macroptéronote.  (H.  C.) 
SILURE  CALLlCm:E.\lchthjol.)  Voyez  Callichthe.  (H.  C.) 
SILURE  CASQUE.  {IchthyoL)  Voyez  Pimélode.  (H.  C.) 
SILURE  CATAPHRACTE^  {Ichth.)  Voyez  Doras.  (H.  C.) 
SILURE  CHARDONNERET.  {Ichthjol.)  Voyez  Macroram- 

phose.  {h.  c.) 

SILURE  CHAT.  {IchthyoL)  Voyez  Pimélode.  (H.  C.) 
SILURE  DÉSARMÉ.  (ichthjoL)  Voyez  Agénéiose.  (H.  C.) 
SILURE  DOCMAC.  {IchthjoL)  Voyez  Bagre.  (H.  C.) 
SILURE   ÉLECTRIQUE.    {IchthyoL)   Voyez  Malaptérure. 

(H   C.) 

SILURE  FASCIÉ.  {IchthyoL)  Voyez  Bagre.  (H.  C.) 
SILURE  GRENOUILLER.  {IchthjoL)  Voyez  MacroptérO' 

noie.  (h.  C.) 


SIL  .57 

SILURE   LIME.  {Ichthjol.)   Voyez  Bacre.  (H.  C.  ) 
SILURE  MILITAIRE.  {Ichthjol.)  Voyez  i'arlicle  Agénéiose, 
(H.C.) 

SILURE  RAMONEUR,   Pimelodus  clùlensis.  (Iclith.)  Voyez 

PlMÉLODE.    (H.    C.) 

SILUROÏDE.  i  Ichthjol.)  Voyez  Owpok.  (H.C.) 
SILUROÏDES.  {Ichlhfol.)  M.  Cuvier  a  donné  ce  nom  à  la 
cinquième  et  dernière    famille  de  ses  poissons   malacoptéry- 
giens  abdominaux. 

Les  poissons  qui  la  composent  paroissent  privés  de  véri- 
tables écailles  et  ne  sont  recouverts  que  d'une  peau  nue  et 
de  grandes  ^plaques  osseuses.  Leurs  os  intermaxillaires,  sus- 
pendus sous  l'ethmoïde  ,  forment  le  bord  de  la  mâchoire  su- 
périeure, et  les  os  maxillaires  sont  réduits  à  de  simples  ves- 
tiges ou  alougés  en  barbillons.  Leurs  nageoires  pectorale  et 
dorsale  ont  presque  constamment  une  forte  épine  pour  pre- 
mier rayon.  Souvent  aussi,  comme  dans  les  saumons,  ils  of- 
frent une   seconde  nageoire   dorsale  adipeuse.  (Voyez  Oplo- 

PHORtS.  ) 

Les  genres  qui  doivent  rentrer  dans  cette  famille  sont , 
suivant  M.  Cuvier,    les  genres  Silure  ,  Schilbé  ,  Machoiran  , 

PiMÉLODE,    ShAL,   BaGRE,  AgÉNÉIOSE  ,    DORAS,     HÉTÉROBRANCHE  , 

Macroptéronote  ,  Plotose  ,  CALr,(CHTHE ,  Malaptérure  ,  As- 
PRÈDE,   Loricaire,  Hypostome.  (H.  c.) 

SILURUS.  {Ichthyol.)  Nom  latin  du  Silure.  Voyez  ce  mot. 
(H.C.) 

SILUS.  (Conchjl.)  Adanson  (  Sénég. ,  page  140  ,  pi.  9)  dé- 
crit et  figure  sous  ce  nom  une  très-petite  espèce  de  buccin, 
que  les  auteurs  systématiques  ne  nous  paroissent  pas  avoir  in- 
troduite dans  leur  catalogue.  11  paroit  qu'elle  est  fort  com- 
mune sur  les  rochers  de  l'ile  de  Corée.  (  De  B.  ) 

SILVAIN  ou  SYLVy\lN.  (Entom.)  Noms  de  papillons. 

Le  grand  Sylvain  est  le  papillon  du  peuplier ,  n.°  124. 

Le  PETIT  Sylvain  est  le  papillon  Sjbille,  n.°  i25. 

Le  Sylvain  azuré  est  le  papillon  Camille,  n."  126. 

Le  Sylvain  cénobite  d'Engramelle  est  le  papillon  Lucille  , 
n."  127.  (CD.) 

SILV ANDRE  ou  SYLVANDRE.  (Entom.)  Noms  d'un  pa- 
pillon, qui  est  Vliermione.  Voyez  Papillon,  n.°  3o.  (  C.  D.  ) 


238  SIL 

SILVANE,  SiU'anus.  (Eiitom.)  M.  Lalreille  a  proposé  ce 
iiom  de  genre  pour  y  placer  quelques  espèces  d'ips  d'Oli- 
vier, petits  coléoptères  que  Fabricius  avoit  rangés  avec  les 
dermestes,  en  particulier  le  dermestes  unidentatus,  qu'il  a 
décrit  dans  son  Système  des  éleuthérates ,  sous  le  ii.°  27,.  et 
dont  Olivier  a  donné  la  figure,  n."*  10,  1 1  ,  1  2 ,  1  8 ,  pi.  1  , 
iig.  4.  (C.  D.) 

SILVER-BIRD.  (Omith.)  Nom  anglois  du  sterne  pierre- 
garin,  sterna  hirundo,  Linn.  (Ch.D.) 

SILVER-PAMPEL.  (Ichthjol.)  Nom  an-lois  du  stromatée 
argenté.  Voyez  Stromatée.   (H.  C.) 

SILVER-PERCH.  {IchthyoL)  Nom  anglois  du  spare  méla- 
note  de  feu  de  Lacépède.  Voyez  Spare.  (  H.  C) 

SILVER-SivI^REL.  { Idithjol.)  Nom  suédois  du  paille- 
en-cul,  trichiurus  lepturus.  Voyez  Ceinture.  (H.  C) 

SILVESTRE.  (JSof.)  On  lit  dans  le  petit  Recueil  des  voyages, 
où  il  est  question  des  productions  du  Mexique ,  que  le  silvestre 
est  la  graine  d'une  espèce  de  cochenillier  ou  raquette  ,  cactus  , 
dont  la  fleur  est  jaune,  et  dont  le  fond  rouge  laisse  tomber,  à 
l'époque  de  la  maturité,  ses  graines  également  rouges,  dont  la 
teinture  est  presque  égale  en  beauté  à  celle  de  la  cochenille  ; 
et  l'auteur  ajoute  que  Dampier  reçut  ces  éclaircissemens  d'un 
gentilhomme  dont  il  avoit  eu  occasion  de  connoitre  la  bonne 
foi.  Si  l'onredonnoit  une  édition  de  cet  ouvrage,  on  ne  com- 
mettroit  pas  l'erreur  de  prendre  un  insecte  pour  une  graine  : 
on  sait  depuis  long-temps  que  deux  espèces  de  cochenilles 
vivent  sur  des  cactus,  et,  ayant  l'apparence  de  graines,  sont 
nommées  pour  cette  raison  au  Mexique  grana  jinœ  et  grana 
sylvestre,  et  qu'elles  donnent  toutes  deux  une  belle  couleur 
pourpre.  (  J.  ) 

SÎLYBE,  Siljluin.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  composées,  de  l'ordre  des  Jlosculeuses,  de  la  sjngénésie 
poljgamie  égale  de  Linnœus  ,  offrant  pour  caractère  essentiel  : 
Un  calice  ventru,  imbriqué  d'écaillcs  très-serrées,  prolongées 
en  un  appendice  en  bec ,  réfléchi ,  élargi  et  denté  à  sa  partie 
inférieure;  les  fleurs  toutes  flosculeuses,  hermaphrodites;  le 
réceptacle  garni  de  paillettes  ;  les  semences  couronnées  par 
une  aigrette  de  paillettes  linéaires,  caduques,  réunies  en 
anneau  à  leur  base. 


s  IL  ^Sg 

Sii.vEE  DE  Marie  :  SUjhum  marianum,  Gsertn.,  Defruct.,  2, 
t>.  078,  tab.  i6-2,  lig.  2  ;  Carduus  marianus,  Linn.,  >.Spec.;  Car^ 
thainus  maculatns,  Lamk.,  Eiicycl.:  Fiichs,  Uist.^  56;  Matth., 
Comm.,  5o5,  fig.  \  ;  Cainer. ,  Epit ,  445;  Lob.,  Icon.,  2,  p.  7 , 
fig.  2;  Dod.,  Penipl.,  722.  Plante  très-rcraarquable  par  la 
'beauté  de  son  feuillage,  parsemé,  sur  un  fond  d'un  beau  vert, 
de  grandes  taches  laiteuses,  auxquelles  la  superstition  reli- 
gieuse a  attribué  une  origine  miraculeuse,  en  supposant  que 
ces  taches  provenoient  de  quelques  gouttes  de  lait  échappées 
du  sein  de  la  vierge  Marie ,  d'où  lui  est  venu  le  nom  de 
chardon  Marie  :  c'étoit  répéter,  en  d'autres  termes,  l'origine 
ne  la  voie  lactée,  substituer  une  fable  pieuse  à  une  fable  my- 
thologique. Cette  plante  s'élève  à  la  hauteur  de  deux  ou  trois 
pieds,  sur  une  tige  droite,  épaisse,  cannelée  et  rameuse.  Ses 
feuilles  sont  fort  grandes,  larges,  sinuées,  épineuses;  les  fleurs 
terminales,  assez  grosses,  purpurines.  Cette  plante  croît  sur 
le  bord  des  chemins,  aux  lieux  incultes,  en  France,  en  An- 
gleterre, en  Allemagne,  etc. 

Une  plante  décorée  d'un  nom  religieux  devoit  avoir  de  gran- 
des propriétés:  aussi  a-t-elle  été  indiquée  comme  souveraine 
dans  la  pleurésie,  et  de  plus  fébrifuge,  sudorifique,  diuréti- 
que, etc.;  qualités  reconnues  à  peu  près  illusoires  par  le  petit 
nombre  des  médecins  éclairés  et  bons  observateurs  :  mais 
sous  d'autres  rapports  cette  plante  n'est  point  à  mépriser.  Ses 
feuilles,  jeunes,  débarrassées  de  leurs  épines,  se  mangent  en 
salade  dans  plusieurs  contrées  de  l'Europe;  ses  tiges,  cuites, 
sont  apprêtées  comme  les  légumes  :  les  Grecs  les  mangeoient 
avec  de  Thuile  et  du  sel.  Le  réceptacle  des  fleurs  remplace 
nos  artichauts  :  il  ne  lui  manque  que  la  grosseur.  Les  racines 
plaisent  beaucoup  à  différens  animaux.  On  dit  les  lapins  très- 
friands  des  jeunes  tiges  et  des  feuilles. 

SiLYBE  PENCHÉ  :  Silybum  cernuum,  Gaertn.,  Defruct.,  loc.cit., 
tab. 162;  Cnicus  cernuus,  Linn.,  Hort.  JJps.,  261;  Gmel.,  Sibir., 
2,  pag.  47,  tab.  19;  Serratula  cernua  ,  Poir. ,  Encycl.  Cette 
plante  a  des  tiges  droites,  hautes  de  six  pieds,  cendrées, 
creusées  par  des  stries  purpurines  ,  presque  simples,  divi- 
sées à  leur  sommet  en  rameaux  paniculés.  Les  feuilles  sont 
sessiles,  alternes,  embrassantes,  en  cœur,  ovales,  dentées, 
échancrées  à  leur  face  inférieure,  pourvues  d'épines  molles  ; 


2/,0  S  IL 

les  feuilles  radicales  péUolées ,  en  cœur,  un  peu  lancéolées; 
les  pétioles  ailés,  un  peu  crépus  et  denticulés.  Les  fleurs  sont 
inclinées,  terminales,  presque  solitaires,  assez  grandes  :  le 
calice  est  hémisphérique,  composé  d'écaillcs  scarieuses,  im- 
briquées, dont  les  extérieures  sont  prolongées  en  un  appen- 
dice presque  en  cœur,  denté,  terminé  par  une  épine  moller 
les  écailles  intérieures  sont  linéaires  ,  plus  longues,  terminées 
^ar  un  appendice  concave,  réfléchi  ;  tous  les  fleurons  jaunes, 
égaux;  le  réceptacle  est  garni  de  paillettes  sétacées;  les  se- 
mences sont  lenticulaires,  comprimées,  striées  ,  en  ovale  ren- 
versé; l'aigrette  est  caduque,  plus  longue  que  la  semence. 
Cette  plante  croit  dans  la  Sibérie.  (Poir.) 

SILYBUM.  {Bot.)  Ce  nom,  cité  par  Daléchamps ,  soit  pour 
Yecliinops  sphœrocephalus ,  soit  pour  Vonopordum  acanihium  , 
plantes  de  la  famille  des  ciuarocéphales ,  a  été  appliqué  par 
C.  Bauhin  à  un  autre  genre  de  la  même  famille  {carduus 
marianus),  adopté  pour  la  même  plante  par  Vaillant,  Haller 
et  Adanson,  et  récemment  par  Gasrtner  et  M.  De  Candolle. 
Adanson  cite  encore  ce  nom,  d'après  Rauwolf ,  pour  le  genre 

Gundelia.  Voyez  Silybe.  (J.) 

SIMA-UTSUGI,  JNIPPON-UTSUGI,  KOREI-UTSUGI.(Bof.) 

M.  Thunberg  cite  ces  noms  japonois  de  son  genre  IVeigela 
japonica,  originaire  de  la  Corée,  suivant  Kaempfer,  lequel 
n'est  pas  encore  rapporté  à  une  famille  connue.  (J.  ) 

SIMABE,  Simaba.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  polypétalées,  de  la  famille  des  simarou- 
lées,  de  la  décandrie  monogjnie  de  Linnasus,  ofl'rant  pour  ca- 
ractère essentiel  :  Un  calice  en  cupule,  à  cinq  divisions  ou  à 
cinq  dents;  cinq  pétales  ;  dix  élamines  ;  les  filamens  élargis  à 
leur  base  en  une  écaille  velue;  cinq  ovaires  rapprochés,  uni- 
loculaircs,  monospermes;  cinq  styles,  souvent  soudés  en  un 
seul;  cinq  stigmates  courfs;  cinq  capsules  ou  coques  à  une  loge 
mon'osperme.  Quelquefois  la  fleur  a  une  partie  de  moins  ou 
une  de  plus. 

SiMABE  A  FLEURS  NOMBREUSES;  Simula Jloribunda ,  Aug.  b.  Hil., 
Mém.  du  Mus.,  vol.  lo,  pag.  277.  Arbrisseau  d'environ  dix 
pieds,  à  tige  grêle,  à  feuilles  ailées,  avec  une  impaire  et  les 
folioles  glabres,  lancéolées,  elliptiques,  un  peu  obtuses,  lon- 
gues de  deux  à  cinq  pouces,  luisantes,  rétrécies  à  leur  base; 


SIM  241 

la  panicule  est  ample,  pubescente,  terminale,  à  ramifications 
étalées,  munies  à  leur  base  d'une  petite  bractée  en  spatule  ;  les 
fleurs,  presque  sessiles,  agglomérées,  ont  le  calice  pubescent, 
à  cinq  divisions;  cinq  pétales  verdâtres,  ovales,  aigus-,  dix 
étamines;  cinq  ovaires  distincts,  velus;  les  styles  soudés.  Cette 
plante  croit  au  Brésil,  dans  les  lieux  secs,  proche  la  ville  de 
Vi[la-do-Fanedo,  L'écor.e  et  les  feuilles  sont  trés-amères;  les 
fleurs  ont  une  odeur  de  miel. 

SiMABE  ferrugineux;  Slmaha  fcrrugmea ,  Aug.  S.  Hil. ,  l.  c. 
Ses  tiges  sont  ligneuses,  hautes  de  deux  pieds  et  plus,  revê- 
tues d'une  écorce  amère  ;  les  rameaux  pubescens,  ferrugineux  ; 
les  feuilles  composées  de  deux  ou  trois  paires  de  folioles  op- 
posées, elliptiques,  pubescentes  et  nerveuses  en  dessous,  très- 
obtuses;  la  panicule  est  terminale,  presque  sessile, pubescente, 
plus  courte  que  les  feuilles,  à  ramifications  anguleuses,  ferru- 
gineuses; les  fleurs,  ramassées,  médiocrement  pédicellées,  ont 
le  calice  petit,  tomenteux,  roussàtre  ;  cinq  pétales  linéaires, 
verdâtres,  tomenteux,  un  peu  obtus;  dix  étamines;  les  an- 
thères rougeàtres;  les  styles  soudés;  cinq  ovaires  ovales,  tri- 
gones,  lanugineux.  Cette  plante  croit  au  Brésil.  Ses  fleurs 
répandent  une  odeur  de  miel. 

SiMABE  odorant;  Siuiaba  suaveolens,  Aug.  S.  Hil.,  loc.  cit., 
tab.  18,  ^.  Cette  espèce  a  des  rameaux  tétragones,  couverts 
d'un  duvet  cendré  :  les  feuilles  sont  ailées,  sans  impaire  ;  les 
supérieures  simples  ou  ternées  ;  les  folioles  médiocrement  pé- 
dicellées, glabres,  coriaces,  elliptiques  ou  un  peu  arrondies, 
très-obtuses;  les  fleurs  disposées  en  grappes  terminales,  pubes- 
centes, un  peu  lâches,  composées,  longues  d'environ  cinq 
pouces:  elles  ont  le  calice  pubescent,  à  découpures  ovales,  ob- 
tuses; la  corolle  blanche,  à  pétales  lancéolés,  parsemés  de 
points  glanduleux;  quelquefois  huit  étamines;  cinq  styles  sou- 
dés, pubescens  ù  leur  base;  cinq  ovaires  portés  sur  un  récep- 
tacle en  colonne,  épais,  cannelé.  Les  fleurs  répandent  une 
odeur  de  miel  très-agréable.  Cette  plante  croit  au  Brésil. 

SiMABE  TRiCHiLioÏDE;  Simuba  tricMUoides ,  Aug.  S.  Hil.,  /.  c. , 
tab.  18,  B.  Cet  arbrisseau  a  l'aspect  d'un  trichilia.  Ses  feuilles 
sont  pétiolées,  ailées  avec  ou  sans  impaire,  à  trois  ou  quatre 
paires  de  folioles  longues  de  trois  pouces,  elliptiques,  très- 
obtuses,  nerveuses,  un  peu  mucronées  au  sommet,  pubes- 
49.  16 


242  SIM 

centes  eu  dessus,  légèrement  tomenteuscs  en  dessous  ;  la  pani- 
cule  est  presque  simple,  Ejoussâtre,  tomenteuse,  longue  de  deux 
pieds  et  plus  ;  une  petite  bractée  est  à  la  base  des  ramifica- 
tions :  les  fleurs  sont  agglomérées  :  elles  ont  le  calice  roussâtre  , 
tomenteux ,  en  forme  de  cupule,  à  cinq  dents  ;  les  pétales 
verdâtres,  soyeux,  linéaires,  obtus;  dix  étamines  rapprochées 
en  tube  ;  les  styles  soudés ,  tomenteux  à  leur  base  :  les  ovaires 
très-velus,  ainsi  que  leur  réceptacle  très-long.  Cette  plante 
croît  au  Brésil. 

SiMABE  DE  L'ORÉNoyuE;  Simabu  orinocensis,  Kunth,  in  Humb. 
et  Bonpl. ,  A'ok'.  gen. ,  6  ,  pag.  1 8 ,  tab.  5 1 4 ,  A,  B.  Arbre  garni 
de  rameaux  épars,  glabres,  ridés,  d'un  brun  noirâtre.  Les 
feuilles  sont  alternes,  pétiolées ,  ailées  sans  impaire,  quel- 
quefois binées  ou  ternées  ;  les  fol'oles  opposées,  un  peu  pédi- 
cellées ,  oblongues,  arrondies  au  sommet,  rétrécies  en  coin  à 
leur  base,  très-glabres,  coriaces,  longues  de  trente  à  qua- 
rante lignes,  larges  d'environ  un  pouce  ;  point  de  stipules.  Les 
grappes  sont  terminales,  presque  sessiles ,  solitaires  ou  gémi- 
nées, longues  d'un  à  trois  pouces,  un  peu  hérissées  sur  leur 
rachis;  les  fleurs  pédicellées,  solitaires  ou  réunies  deux  ou 
trois,  munies  de  petites  bractées  hérissées  et  caduques  :  le 
calice  est  fort  petit,  hérissé,  à  cinq  divisions  profondes,  ova- 
les, concaves,  un  peu  aiguës;  les  pétales  sont  oblongs,  obtus, 
inégaux  à  leurs  côtés ,  élargis  à  leur  base  ,  beaucoup  plus  longs 
que  le  calice;  les  dix  étamines  sont  beaucoup  plus  courtes  que  la 
corolle,  cinq  opposées  aux  pétales;  les  filamens  dilatés  à  leur 
base;  l'ovaire  est  composé  de  trois  ou  quatre  coques,  dont  très- 
souvent  une  seule  reste  dans  le  fruit.  Cette  plante  croît  aux 
lieux  sablonneux  et  très-cliauds,  proche  Carichana. 

SiMABE  DE  Guinée  :  Simaba  guianensis ,  Aubl. ,  Guian.,  i, 
lab.  i53;  T'Vingera  amara,yVil\.d.,Sp. ,  2,  p.  665.  Arbrisseau 
de  sept  à  huit  pieds,  dont  la  tige  est  droite,  cylindrique, 
à  écorce  ridée,  et  rameaux  étalés.  Les  feuilles  sont  alter- 
nes, pétiolées,  ternées  ou  ailées  avec  une  impaire,  compo- 
sées de  quatre  ou  six  folioles  opposées,  fermes,  lisses,  vertes, 
ovales-oblongues  ,  entières,  acuminées,  longues  d'environ 
trois  pouces  et  demi,  larges  d'un  pouce  et  plus;  la  foliole  im- 
paire pédicellée.  Les  flieurs  sont  axillaires,  réunies  au  nombre 
de  cinq  à  six  en  un  petit  corymbe;  les  pédoncules  sont  courts, 


SIM  243 

inégaux,  munis  à  leur  base  d'une  petite  bractée  en  forme 
d'écaille.  Le  calice  est  glabre,  à  quatre  ou  cinq  divisions 
profondes,  aiguës;  la  corolle  blanche,  un  peu  plus  longue 
que  le  calice,  à  quatre  ou  cinq  pétales  ovales,  étroits,  ob- 
tus ;  le  fruit  composé  de  quatre  ou  cinq  coques  jaunâtres, 
ovoides  ,  revêtues  d'une  écorce  verte  ,  mince  ,  coriace,  d'une 
saveur  amère.  Cet  arbrisseau  croît  dans  la  Guiane.  On  le 
rencontre  dans  les  forêts  d'Orapu  ,  sur  les  terrains  découverts. 
(PoiR.) 

SIMAROUBA.  (Bot.)  Nicolson  cite  sous  ce  nom  trois  arbres 
de  Saint-Domingue  :  le  simarouba  de  Cayenne,  ou  bois  amer, 
paroît  devoir  être  le  vrai  simarouba.  Celui  dit  de  Saint-Do- 
mingue est  peut-être  le  même  que  le  bois  blanc  de  la  Mar- 
tinique. Le  simarouba  faux  est  selon  lui  un  malpighia,  (J. ) 

SIMAROUBA  DE  LA  MARTINIQUE.   (Bot.)  Voyez  Bois 

BLANC    DE    LA    MARTINIQUE.    (J.) 

SIMAROUBÉES.  {Bot.)  On  a  parlé  de  cette  famille  dans 
rénumération  de  celles  qui  font  partie  du  groupe  des  Ruta- 
cÉEs,  où  elle  est  placée  la  cinquième,  tom.  XLVI ,  pag.  46g. 
On  n'a  pas  oublié  de  citer  les  noms  et  les  travaux  des  auteurs 
célèbres  qui  ont  concouru  à  l'établir  ,  à  la  distinguer  d'autres 
familles  voisines  ,  et  à  déterminer  leurs  rapports  respectifs. 
Son  caractère  général  a  été  tracé  avec  soin;  et  pour  éviter 
des  répétitions  inutiles,  nous  croyons  devoir  renvoyer  à 
l'article  cité.  (J.) 

SIMARUBA.  {Bot.)  Voyez  Quassier.  (Poir.) 

SIMBI.  {Ornith.)  On  donne  ce  nom  ,  dans  l'Histoire  géné- 
rale des  voyages,  édition  ]n-4.°  ,  tom.  3  ,  p.  3o4,  à  une  des 
espèces  d'aigles  qui  se  trouvent  à  la  côte  occidentale  d'Afrique 
€t  font  leur  proie  des  oiseaux.  (Ch.  D.) 

SIMBLEPHILE.  {Entom.)  Nom  donné  par  M.  Jurine  à  quel- 
ques espèces  de  philanthes  ,  insectes  hyménoptères,  dont  ii 
a  formé  un  genre;  tels  sont  les  philanthus  coronatus,  triangu- 
lum  ,  plctus ,  ventilabris ,  etc.  Voyez  Philanthe.  (C.  D.) 

SIMBULETA.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à 
fleurs  complètes  ,  monopétalées  ,  de  la  didynamie  angiospermie 
de  Linnœus,  jusqu'alors  imparfaitement  connue,  dont  le  ca- 
ractère essentiel  consiste  dans  un  calice  campartulé  ,  persis- 
tant, à  cinq  divisions;  la  corolle  campanulée  ;  le  limbe  par- 


244  SIM 

tagé  en  deux  lèvres;  la  supérieure  bifide  et  réfléchie;  rin^ 
férieure  plus  longue,  à  trois  lobes;  quatre  étamines  didy- 
names;  les  anthères  réunies;  un  ovaire  supérieur;  un  style; 
un  stigmate  en  tête.  Le  iVuit  inconnu. 

SiMKULETA  d'Arabie;  Simbuleta  arabica,  Forsk. ,  Flor.  œgypt. 
arah.,  pag.  ii5.  Plante  herbacée,  dont  les  tiges  sont  hautes 
d'environ  un  pied,  grêles,  simples,  droites,  cj'^lindriques, 
anguleuses,  garnies  de  feuilles  éparses,  alternes,  rapprochées, 
linéaires,  presque  filiformes;  les  supérieures  très-simples, 
longues  d'environ  un  demi-pouce  ;  les  inférieures  partagées 
en  deux,  glabres,  acuminées,  longues  d'environ  un  pouce. 
Les  fleurs  sont  blanches  et  forment  une  grappe  terminale 
longue  de  quatre  pouces,  composée  de  fleurs  solitaires ,  pen- 
chées ,  médiocrement  pédonculées  ,  munies  à  la  base  de 
chaque  pédoncule  d'une  bractée  linéaire,  semblable  aux 
feuilles.  Le  calice  est  partagé  en  cinq  découpures  égales  , 
linéaires;  la  corolle  monopétale,  irrégulière,  partagée  en 
deux  lèvres;  les  étamines  didynames;  les  anthères  noirâtres, 
réunies,  formant  comme  un  seul  corps  quadrangulaire  ,  un 
peu  comprimé  ;  l'ovaire  ovale ,  supère  ;  le  style  filiforme , 
surmonté  par  un  stigmate  oblique,  ovale  ou  globuleux.  Cette 
plante  croit  dans  l'Arabie   et  sur  la  montagne  de  Kurma. 

(POIR.) 

Ce  genre  de  Forskal  a  été  réuni  à  Vanarhinum  dans  la  fa- 
mille des  personées  ou  scrophularinées  par  Vahl,  possesseur 
de  son  herbier.  C'est  le  sjmhulet  ennosem  ou  safal  des  Arabes, 
suivant  Forskal.  (  J.  ) 

SIMERI.  {Conchjl.)  Adanson  (Sénég. ,  page  79,  pi.  5)  dé- 
crit et  figure  sous  ce  nom  une  très-petite  coquille  abondante 
sur  la  côte  du  Sénégal ,  et  dont  il  fait  une  espèce  de  son  genre 
Péribole  ;  mais  qu'il  auroit  mieux  fait ,  à  ce  qu'il  nous  semble  , 
de  porter  dans  son  genre  Porcelaine ,  correspondant  à  celui 
que  M.  de  Lamarck  a  nommé  Marginelle.  Gmelin  rapporte 
cette  coquille  au  voluta  pallida  de  Linné.  Je  ne  vois  pas  que 
M.  de  Lamarck  en  ait  parlé;  peut-être  l'a-t-il  regardée  comme 
une  jeune  porcelaine.  (De  B.  ) 

SIMESSI.  {Ichlh^ol.)  C'est  ainsi  qu'on  nomme  les  poissons 
aux  îles  Fidji;  mais  aux  iles  de  la  Société  ils  portent  le  nom 
générique  d'eïa,  qui  paroit  être  un  diminutif  du  malais  ikan. 


SIM  245 

Le  mot  îJca  est  aussi  usité  aux  îles   de  Mendoce.  (Lessok.  ) 

SIMIA.  (Mamm.)  Nom  latin  des  singes.  Il  paroit  que  les 
anciens  le  donnoient  spécialement  au  pithèque  ou  magot, 
espèce  du  genre  Macaque.  (Desm.) 

SIMIA  MARINA.  (Ic/if/ijo/.)Dans  Jonston  ,  c'estla  chimère 
arctique.  Voyez  Chimèhe.  (  H.  C.  ) 

SIMIBIL.  (Bot.)  Voyez  Sembel.  (J.) 

SlMILyVIRES  [Parties].  (Bot.)  Parties  élémentaires  sembla- 
bles à  elles-mêmes  dans  les  divers  végétaux.  Voyez  Tissu  or- 
ganique. (Mass.) 

SIMILIFLORE  [Ombelle].  {Bot.)  Ses  fleurs,  au  lieu  d'être 
irrégulières  à  la  circonférence,  comme  dans  la  coriandre  ,  par 
exemple,  sont  toutes  semblables;  exemples  :  sium  verticilla- 
tum  ,  imperatoria,  etc.  (Mass.) 

SIMILOR.  {Chim.)  Alliage  de  cuivre  et  de  zinc,  qui  a  la 
couleur  de  l'or.  (Ch.) 

SIMIRA.  [Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
complètes,  monopétalées ,  de  la  famille  des  rubiacées ,  de  la 
pentandrie  monosiynie  de  Linnœus ,  offrant  pour  caractère  es- 
sentiel :  Un  calice  fort  petit,  à  cinq  dents;  une  corolle  pe- 
tite, tubulée ,  à  cinq  lobes;  cinq  étamines  insérées  à  l'orifice 
du  tube;  un  ovaire  inférieur;  un  style  quelquefois  bifide  au 
sommet;  deux  stigmates  obtus;  une  petite  baie  à  deux  loges 
monospermes,  couronnée  par  les  dents  du  calice. 

Ce  genre  est  tellement  voisin  du  Psycothria  que  plusieurs 
auteurs  les  ont  réunis  avec  assez  de  raison,  n'offrant  que 
quelques  différences  peu  importantes  dans  les  parties  de  la 
fructification,  ainsi  que  dans  le  port  des  espèces  :  ce  sont 
des  arbres  ou  de  grands  arbrisseaux.  En  rejetant  ce  genre, 
il  faudra  transporter  au  Psycothria  les  espèces  suivantes  : 

SiMiRA  DES  TEINTURIERS  :  Simira  tinctoria,  Aubl.,  Guian. ,  1  , 
tab.  65;  Psjcothria  parvi/lora,  Willd.  ,  Spec. ,  1,  pag.  962. 
Arbre  élevé  d'environ  dix  à  douze  pieds  sur  un  tronc  de  dix 
pouces  de  diamètre,  revêtu  d'une  écorce  épaisse,  roussâtre, 
rouge  en  dedans,  et  dont  le  bois  est  blanchâtre;  ses  branches 
sont  étalées  ou  dressées;  les  rameaux  opposés,  garnis  de 
feuilles  opposées,  médiocrement  pétiolées,  molles,  ovales, 
entières,  elliptiques,  vertes  en  dessus,  plus  paies  en  dessous, 
glabres  ,  aiguës  ,  longues  d'environ  quatorze  pouces  sur  six  de 


^'46  SIM 

large,  marquées  en  dessous  de  nervures  rougeâtres,  saillantes, 
et  garnies  de  deux  stipules  opposées,  ovoles,  aiguës  ,  très-cadu- 
ques. Les  fleurs  sont  disposées  en  une  panicule  ample ,  termi- 
nale ,  touffue  ;  les  ramifications  opposées  ;  les  pédicelles  courts  ; 
le  calice  est  petit,  d'une  seule  pièce,  à  cinq  petites  dents.  La 
corolle  est  blanche,  monopëtale  ,  en  entonnoir  ;  le  tube  au 
moins  une  fois  plus  long  que  le  calice;  le  limbe  à  cinq  lobes 
un  peu  arrondis  ;  les  étamines  sont  plus  longues  que  le  tube  ,  et 
le  style  plus  long  que  les  étamines.  Le  fruit  est  une  petite  baie 
à  deux  loges  monospermes.  Cet  arbre  croit  dans  les  grandes 
forêts  d'Orapu  ,  aux  lieux  humides.  Son  écorce ,  trempée 
dans  Teau  ,  lui  communique  une  couleur  d'un  très-beau 
rouge,  ce  qui  fait  présumer  qu'elle  pourroit  être  employée 
utilement  dans  la  teinture.  Les  essais  qu'on  en  a  fait  àCayenne 
donnent  lieu  de  croire  qu'elle  seroit  bonne  pour  teindre 
en  un  rouge  vif  les  étoffes  de  soie  et  de  coton. 

SiMiRA  LUISANTE  :  Sïmiia  nitida,  Poir. ,  Encycl. ,  Mapouria 
guianensis,  Aubl. ,  Guian.,  i,  tab.  167;  Psycothria  nitida, 
"VVilld. ,  Spec,  1,  pag.  963.  Arbrisseau  qui,  des  mêmes  ra- 
cines, pousse  plusieurs  tiges  moelleuses,  cassantes,  rameuses, 
hautes  de  sept  à  huit  pieds,  revêtues  d'une  écorce  verdàtre. 
Les  feuilles  sont  opposées,  pétiolées,  larges,  ovales,  un  peu 
arrondies,  vertes,  tendres,  luisantes,  entières,  acuminées,  ré- 
trécies  à  leur  base,  longues  d'environ  huit  pouces,  sur  quatre 
ou  cinq  de  large,  munies  de  deux  stipules  ovales,  opposées, 
très -caduques.  Les  fleurs  sont  disposées  en  une  ample  pani- 
cule ;  les  ramifications  opposées,  munies  à  leur  insertion 
d'une  petite  bractée  caduque.  Le  calice  est  d'une  seule  pièce, 
évasé,  à  cinq  dents  terminées  par  une  petite  pointe  noirâtre. 
La  corolle  est  blanche,  infundibuliforme  ;  le  tube  court;  le 
limbe  à  cinq  lobes  obtus  ;  les  étamines  sont  de  la  longueur  de  la 
corolle  ;  le  style  est  terminé  par  un  stigmate  à  deux  lames.  Cet 
arbrisseau  croit  dans  la  Guiane,  sur  les  bords  de  la  rivière 
de  Sinémari.  Les  Galibis  lui  donnent  le  nom  de  majpouri- 
crahri,  parce  que  les  majpouri  ou  vaches  sauvages  se  nour- 
rissent volontiers  de  ses  feuilles  et  de  ses  rameaux. 

SiMiHA  PALicouRiER:  Siuiira  palicourea,  Poir.,  Encycl.,  Palî- 
courea  guianensis,  Aubl.,  Guian.,  )  ,  tab.  66;  Psycotbria  pali- 
courea,   VVilld.,  Spec,   1,  pag.  971;   Slephanium,    Schreb. , 


s  I  jVI  247 

Gen.  Arbrisseau  de  sept  à  huit  pieds,  revêtu  d'une  ëcorce 
Jisse,  verdàtre.  Le  bois  est  blauc  ,  dur,  cassant:  les  rameaux 
sont  opposés,  et  forment  avec  les  branches  une  tête  pyramidale. 
Les  feuilles  sont  opposées,  pétiolées,  fermes,  larges,  ovales, 
glabres,  entières  ,  aiguës  à  leurs  deux  extrémités,  longues  d'un 
pied  et  plus,  larges  de  cinq  à  six  pouces;  le  pétiole  est  long 
d'un  pouce ,  muni  k  sa  base  de  deux  larges  stipules  oblon- 
gues,  aiguës,  presque  conniventes  à  leur  base.  Les  fleurs 
répandent  une  odeur  agréable,  et  forment  une  panicule 
terminale  ,  d'un  rouge  écarlate  ,  de  couleur  orangée  à  la 
partie  inférieure.  Le  calice  est  fort  petit,  à  cinq  dents  cour- 
tes, très-aiguës;  la  corolle  infundibuliforme,  d'un  rouge  écar- 
late ;  le  tube  long,  cylindrique,  un  peu  renflé  vers  le  som- 
met ,  légèrement  courbé;  le  limbe  à  cinq  lobes  ovales,  aigus, 
un  peu  inégaux;  les  étamlnes  sont  de  la  longueur  du  tube  ;  le 
style  a  la  longueur  de  la  corolle  et  deux  stigmates  comprimés, 
élargis.  Le  fruit  est  une  petite  baie  à  deux  loges.  Cette  plante 
croit  à  la  Guiane  ,  dans  les  forêts  de  Caux.   (Poir.) 

SIMIRA.  {Bot.  )  Ce  genre  d'Aublet  est  un  de  ceux  qui  ont 
été  réunis  au  Psjchotria  dans  les  rubiacées.  On  donne  aussi, 
suivant  lui,  le  nom  de  simira ,  dans  la  Guiane,  à  son  Vouapa 
simira,  genre  de  légumineuses.  (J.  ) 

SIMIRE  ,  KINSAL  (Bot.)  Noms  japonois  de  la  violette  odo- 
rante ,  cités  par  Kœmpfer,  ainsi  que  du  viola  tricolor.  (J.) 

SIMMOGUSA.  (Bot.)  Voyez  Katabami.  (J.) 

SI-MOMU  ,  SU-MOMU.  [Bot.)  Noms  japonois  du  prunier 
ordinaire,  cités  par  Kœmpfer  et  M.  Thunberg.  (J.  ) 

SIMON.  (Mamm.)  Le  dauphin  a  reçu  ce  nom  vulgaire. 
(Desm.) 

SIMON.   {Ornith.)  Voyez  Petxt-simon.  (Ch.  D.) 

SIMPLA  EGGEN.  {Ichlhyol.)  Nom  suédois  de  Vasprède  lisse. 
Voyez  AspaÈDE.  (H.  C.) 

SIMPLA- NOBL A.  {Bot.)  La  plante  qui  porte  dans  les  Ca- 
naries ce  nom,  sous  lequel  Plukenet  l'a  désignée  ,  est  le  P/iyWis 
de  Linnaaus,  genre  de  la  J'amillc  des  rubiacées.  (J.) 

SIMPLE.  {Bot.)  On  distingue  par  cette  épithètela  racine, 
la  tige,  les  vrilles,  les  épines,  etc.,  qui  ne  sont  point  rami- 
lles ;  la  feuille  dont  toutes  les  parties  sont  continues  ensem- 
ble; rombelle  dont  les  pédoncules  ombelles  ne  se  subdivisent 


^4»  SIM 

■point  {hutom us,  etc.);  le  corymbe  dontlespédicellespartent  im- 
médiatement du  pédoncule  commun  (sedum  ,  halmia,  etc.);  l'in- 
volucre  composé  d'une  seule  pièce  ou  bien  de  plusieurs  pièces 
disposées  sur  un  seul  rang  [urospermum ,  etc.)  ;  la  fleur  dont  le 
nombre  des  pétales  qu'elle  doit  avoir  n'est  point  augmenté 
par  la  transformation  des  autres  parties  qui  la  composent; 
le  périanthe  qui  ne  présente  qu'une  seule  enveloppe  (lis, 
daphne ,  aristoloche,  etc.);  le  stigmate  qui  n'est  pas  sensible- 
ment distinct  du  sommet  du  style  {valeriana  rubra,  etc.);  le 
fruit  qui  provient  d'un  ovaire  unique  {amygdalus,  etc.);  les 
poils  qui  ne  sont  ni  ramifiés  ni  divisés  par  des  cloisons  trans- 
versales. (  Mass.) 

SIMPLEGADE,  Simplegas.  (ConchyL)  Denys  de  Montfort 
(Conchyl.  System.,  tome  i,  page  82)  a  établi  sous  ce  nom 
une  division  génériqTie  parmi  les  ammonites  :  ce  sont  celles 
dont  les  cloisons  sont  constamment  sinueuses  avec  le  siphon 
dorsal,  c'est-à-dire,  le  plus  grand  nombre  des  espèces  d'am- 
monites. Il  nomme,  au  contraire,  Ammonie,  les  espèces  de 
coquilles  également  enroulées  dans  le  même  plan  vertical, 
de  manière  à  laisser  voir  les  tours  de  spire;  mais  dont  les 
cloisons  sont  simples  ou  non  sinueuses,  comme  le  nautile 
ombiliqué.  M.  de  Blainville,  pour  moins  changer  les  habi- 
tudes, a  laissé  le  nom  d'ammonites  aux  espèces  à  cloisons  si- 
nueuses, et  celui  de  simplegade  aux  autres  ;  mais  il  sera  peut- 
être  préférable,  en  ayant  égard  à  la  position  seule  du  siphon, 
de  laisser  les  espèces  à  cloisons  non  sinueuses  parmi  les  nau- 
tiles. (De  B.  ) 

SIMPLEGADE.  (Foss.)  Dans  la  Conchyliologie  systématique 
(1808),  Denys  de  Montfort,  qui  avoit  présenté  pour  type 
des  ammonites  un  nautile  ombiliqué  et  à  l'état  frais,  avoit 
donné  le  nom  générique  de  simplegade  à  toutes  celles  des 
ammonites  qui  ont  des  cloisons  dentelées,  lobées  et  persil- 
lées; M.  de  Blainville  (Manuel  de  malacologie,  p.  384)  a  fait 
ce  qu'il  a  cru  que  Denys  de  Montfort  auroit  dû  faire,  en 
donnant  le  nom  de  simplegade  à  celles  des  ammonites  dont 
les  cloisons  ne  sont  pas  sinueuses,  et  celui  d'ammonite  à  celles 
dont  les  cloisons  sont  sinueuses  ou  persillées. 

L'un  des  caractères  des  ammonites  étant  d'avoir  des  cloi- 
sons sinueuses  ou  persillées  (Lamk.,  Anim.  sans  vert. ,  1801), 


SIM  H9 

Denys  de  Montfort ,  pour  faire  passer  une  de  ses  idées  ,  n'au- 
roit  pas  dû  changer  ce  que  M.  de  Lamarck  avoit  fait  ;  mais 
cet  auteur  se  jouoit  trop  souvent  de  ses  lecteurs.  11  paroit 
convenable  de  conserver  le  nom  d'ammonites  à  toutes  celles 
des  coquilles  roulées  sur  le  même  plan  qui  ont  des  cloisons 
lobées  et  découpées  dans  leur  contour. 

On  a  divisé  les  Ammonécs  en  Ammonites  ,  Orbulites,  Pla- 
nulites,  Ammonocérates  ,  Turrilifes,  Baculites  (Lamk.);  Ellip- 
solites,  Amaltés,  Pélagures,  Simplegades,  Tiranites  (Montf.); 
ISautilus  argonauta  (Rein.);  Ammonelliptiques  (Park.);  Ophio- 
morphifes  (Plett.);  Globifes  ,  Cératites  ,  Goniatites ,  Rhab- 
dites  (de  Haan  )  ;  Orthocératites  (Schlot.)s  Hamites  et  Sca- 
phites  (Sovv.  ). 

II  semble  que  de  tous  les  genres  ci-dessus  il  doit  être  seu- 
lement conservé,  sous  les  noms  les  plus  anciens,  ceux  qui  ne 
vont  pas  se  fondre  dans  d'autres  par  des  passages  insensibles. 
Sans  trop  savoir  au  juste  ce  que  c'est  qu'un  genre  dans 
celles  des  coquilles  fossiles  dont  on  ne  connoit  pas  les  ani- 
maux ,  je  vais  passer  en  revue  ceux  dont  les  noms  sont  rappor- 
tés ci-dessus,  et  hasarder  mes  opinions  sur  chacun  d'eux. 

Les  turrilites,  qui  malheureusement  viennent  d'ctre  nom- 
mées turrites  par  un  estimable  savant,  étant  contournées  en 
spirale,  et  les  baculites,  qui  sont  droites,  peuvent  constituer 
des  genres  particuliers  très-distincts. 

Les  scaphites,  avec  la  forme  singulière  de  leur  dernière 
loge  et  de  leur  ouverture,  ne  sont  peut-être  que  des  ammo- 
nites. 

Les  orbulites  n'étant  distingués  que  par  le  dernier  tour ,  qui 
enveloppe  tous  les  autres,  et  quelques  espèces  faisant  passer 
à  ce  caractère  par  des  tours  plus  ou  moins  enveloppans,  il 
semble  que  ce  genre  ne  peut  être  conservé,  et  qu'il  doit 
rentrer  dans  celui  des  ammonites. 

Les  planulites  paroissent  n'être  que  des  ammonites  aplaties. 
Les  ammonocérates  se  sont  présentés  rarement ,  et  parois- 
sent avoir  été  moulés  dans  des  coquilles  auxquelles  il  étoit 
arrivé  quelque  accident  qui  les  avait  brisées  vers  leursommet. 
S41  étoit  reconnu  ,  comme  le  dit  Denys  de  Montfort ,  que  la 
forme  elliptique  des  ellipsolites  est  toujours  constante,  ils 
pourroient  former  une  section  dans  les  ammonées;  mais  cela 


25o  SIM 

n'est  peut-être  pas  encore  bien  prouvé  :  on  voit  plusieurs 
espèces  d'ammonites  qui  se  sont  présentées  sous  cette  forme, 
et  il  reste  à  vérifier  si  elle  est  constante  dans  ces  espèces. 

Les  amaltés  ne  sont  que  des  ammonites  à  dos  caréné,  et 
c'est  par  erreur  que,  dans  la  figure  que  Denys  de  Montfort  en 
a  donnée,  le  siphon  a  été  placé  au  milieu,  au  lieu  d'être  pré- 
senté sous  la  carène  dorsale. 

Les  noms  de  pélaguse  et  de  cératite  ont  été  donnés  à  la 
même  espèce  d'ammonite  par  Montfort  et  par  M.  de  Haan, 
Les  cloisons  de  ces  coquilles  sont  sinueuses,  et  si  elles  n'é- 
loient  pas  découpées  ou  persillées,  on  pourroit  peut-être  les 
ranger  dans  un  genre  particulier;  mais  il  paroît  qu'indépen- 
damment des  sinuosités  des  cloisons,  elles  sont  persillées, 
ainsi  que  Montfort  l'annonce.  Ce  que  je  puis  allirnier  ta  cet 
égard,  c'est  que  je  possède  trois  moules  de  ces  coquilles  , 
dont  deux,  qui  ont  plus  de  cinq  pouces  de  diamètre,  ont 
des  cloisons  sinueuses,  simples,  non  persillées;  et  une  autre, 
qui  n'a  que  deux  pouces  de  diamètre,  dont  le  bord  des  cloi- 
sons est  garni  de  dents,  en  sorte  que  ce  caractère  paroît  de- 
voir faire  rester  ces  coquilles  dans  les  ammonites,  ainsi  que 
l'a  fait  M.  d'Orbign}-  dans  son  Tableau  méthodique  de  la  classe 
des  céphalopodes  (p.  76),  où  il  a  dit  que,  pour  un  très-grand 
nombre  de  genres  formés  aux  dépens  des  ammonites,  les  pas- 
sages sont  insensibles  d'une  forme  à  l'autre. 

Les  tiranites  de  Montfort,  qui  sont  les  mêmes  coquilles  que 
celles  que  M.  de  Haan  a  nommées  rhabdites,  étant  droites, 
appartiendroient  aux  baculites,  si  le  siphon  n'étoit  pas  cen- 
tral; mais  je  pense  que  ce  caractère  doit  les  faire  ranger  dans 
les  orthocératites. 

M.  d'Orbigny  (loc.  cit.)  range  dans  les  ammonites  le  nauti- 
lus  argonauta,  les  ammonelliptiques  et  les  ophiomorphites  , 
que  je  ne  connois  pas.  Je  crois  qu'il  en  doit  être  ainsi  des 
globites;  mais,  à  l'égard  des  goniatites,  j'avois  pensé  depuis 
long-temps  que  leurs  cloisons  simples  sur  leurs  bords,  angu- 
leuses et  non  persillées,  dévoient  les  faire  distinguer  des  am- 
monites. 

Comme  dans  les  scaphites  on  ne  voit  que  des  portions  de 
coquille,  on  n'en  connoît  pas  tous  les  caractères;  mais  la 
forme  coudée  des  portions  qu'on  rencontre,  ne  permet  pas 


SIM  25 1 

de  les  confondre  avec  les  ammonites ,  quoique  leurs  cloisons 
soient  persillées  :  celles  de  Vammonites  Gerviilii  (Sow.  et  de 
Haan)  paroissant  simples  sur  leurs  bords,  et  ayant  cela  de 
particulier  qu'en  divisant  la  coquille  dans  son  épaisseur,  on 
voit  que  dans  l'un  des  morceaux  elles  sont  concaves  du  côté 
qui  regarde  l'ouverture,  tandis  que  dans  l'autre  elles  présen- 
tent une  convexité ,  il  semble  que  cette  espèce  doive  être 
distinguée  des  ammonites. 

Lorsque  les  ammonites  sont  entières,  elles  présentent  une 
diversité  étonnante  dans  la  forme  des  bords  de  la  bouche  : 
quelqi'.efois  elles  sont  munies  d'un  bourrelet  épais  et  réttéchî 
en  dehors.  Dans  quelques  espèces  deux  languettes  alongées  en 
pointe  ou  digitées  s'étendent  de  chaque  côté  de  la  bouche  : 
dans  d'autres,  un  troisième  appendice  part  du  milieu  des 
deux  languettes,  et  se  replie  sur  l'entrée  de  la  bouche;  enfin, 
on  en  voit  qui  terminent  seulement  leur  ouverture  en  la  ré- 
trécissant. On  voit  des  figures  de  ces  différentes  ouvertures 
dans  l'atlas  de  ce  Dictionnaire,  planches  de  fossiles.  (D.  F.) 

SIMPLICICORNES  ou  APLOCÈRES.  (Entom.)  Nous  avons 
indiqué  sous  ce  dernier  nom  dans  ce  Dictionnaire,  Suppl.  du 
tom.  II,  pag.  loo  ,  une  famille  d'insectes  diptères,  sans  suçoir 
corné,  à  trompe  charnue, rétractile,  à  antennes  sans  poilisolé, 
particularité  qui  est  indiquée  par  le  nom  ;  tels  sont  en  parti- 
culier les  genres  Bibion,  Anthrax,  Stratiome,  Sique,  Némo- 
tèle  ,  etc.   Voyez  Aplocères.  (CD.) 

SIMPSKRABBAN.  (Ichthjol.)  Nom  suédois  de  la  rascasse. 
Voyez  ScoRPÈNE.  (H.  C. ) 

1.  SIMSIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones  ,  à  fleurs 
composées,  de  l'ordre  des  radiées ,  de  la  syngénésie  polygamie 
Jrustranée  de  Linnaeus,  offrant  pour  caractère  essentiel:  Un 
calice  presque  cylindrique  ,  à  plusieurs  folioles  presque 
égales,  linéaires-lancéolées,  toutes  appliquées  les  unes  sur  les 
autres  ;  la  corolle  radiée  ;  les  fleurons  du  disque  hermaphro- 
dites et  fertiles;  les  demi-fleurons  de  la  circonférence  fe- 
melles et  stérilesj  le  réceptacle  couvert  de  paillettes  ;  les  se- 
mences planes  ,  un  peu  échancrées  au  sommet ,  avec  une 
double  arête. 

Ce  genre  faisoit  d'abord  partie  des  coreopsis  ;  il  en  a 
été  séparé  par  M.   Persoon  ,  à  cause  du  caractère  du  calice 


252  SIM 

et  du  port  des  espèces.  Il  l'a  consacré  à  Sims,  continuateur 
du  Botanical  magazin  de  Curtis.  Depuis,  M.  Rob.  Brown  a 
établi  un  autre  genre  sous  le  même  nom.  Il  sera  mentionné 
a  la  suite  de  celui-ci  ;  mais  on  conçoit  la  nécessité  de  changer 
un  de  ces  deux  noms  ,  en  supposant  que  l'on  conserve  ces 
deux  genres.  M.  Kunth  réunit  le  Simsia  au  Xinienesia  de  Ca- 
vanilles. 

SiiMsiA  A  FEUILLES  DE  FIGUIER  :  Siinsia  ficifoHa ,  Fers. ,  Sjnops., 
2,  pag.  478  ;.  Corcop5i5  fatiàa,  Cavan.,  le.  rar.,  ]  ,  tab.  77. 
Espèce  remarquable  par  la  forme  de  ses  feuilles ,  approchant 
de  celles  du  figuier,  grandes,  ovales  ,  en  cœur,  glutineuses, 
d'une  odeur  forte,  à  trois  lobes  aigus,  dentées  en  scie;  les 
pétioles  connivens  à  leur  base.  Les  feuilles  sont  alternes  , 
sessiles,  lancéolées;  les  tiges  droites,  cylindriques,  rameuses, 
hautes  de  cinq  à  six  pieds,  glutineuses,  légèrement  tomen- 
leuses  ,  ainsi  que  toutes  les  autres  parties  de  la  plante.  Les 
fleurs  sont  disposées  eu  corymbe  ;  le  calice  est  ovale  ,  pres- 
que cylindrique,  à  seize  folioles  aiguës,  disposées  sur  deux 
rangs,  dont  les  huit  externes  d'un  vert  noirâtre;  la  corolle 
jaune;  huit  demi-fleurons  ovales,  oblongs,  un  peu  échancrés , 
à  trois  nervures  ;  les  semences  sont  presque  trigones,  surmon- 
tées de  deux  pointes  blanchâtres,  droites,  capillaires.  Cette 
plante  croît  au  Mexique. 

Simsia  amplexicaule  :  Simsia  amidexicaulis  ,  Fers,  ,  Synops. , 
loc.cit.;  Corcopsis  amplexicaulis ,  Cavan.,  Descript.,  ■226.  Cette 
espèce  a  des  tiges  droites,  blanchâtres  et  pubescentes,  gar- 
nies de  feuilles  alternes,  pétiolées ,  presque  palmées,  un  peu 
rudes;  ordinairement  divisées  en  trois  lobes,  quelquefois  en 
cinq  ;  les  pétioles  embrassent  à  demi  les  tiges  par  leur  base 
foliacée  ,  auriculée.  Les  feuilles  inférieures  sont  rudes ,  en- 
tières, obliques;  les  fleurs  d'un  jaune  de  safran.  Le  lieu  natal 
<ie  cette  plante  n'est  pas  connu. 

Simsia  HÉxÉRornYLLE  :  Simsia  heterophj^lla ,  Fers.,  Sj'nops.  , 
loc.  cit.;  Coreopsis  helerophjlla,  Cavan.  ,  le.  rar.,  3,  tab.  268. 
Cette  espèce  est  très-belle.  Ses  tiges  sont  herbacées,  hautes 
d'environ  un  pied  ,  épaisses,  légèrement  tomenteuses.  Les 
feuilles  sont  rudes  :  les  radicales  nombreuses  ,  longues  d'un 
pied,  panduriformes,  sinuées ,  crénelées  et  courantes  sur  le 
pétiole 5  les  caulinaires  alternes ,  sessiles,  lancéolées,  dentées 


SIM  253 

en  scie;  les  fleurs  très-grandes,  solitaires,  axillaires;  les  pé- 
doncules alongés,  renflés  vers  leur  sommet.  Le  calice  est  ur- 
céolé  ,  à  plusieurs  folioles  longues  d'un  pouce,  rudes,  ovales, 
ciliées:  les  demi-fleurons  ovales,  oblongs ,  d'un  violet  clair, 
longs  d'un  pouce,  obtus,  à  trois  dents;  les  fleurons  d'un 
jaune  verdâtre  ,  à  cinq  dents;  les  ovaires  surmontés  de  deux 
pointes  recourbées.  Cette  plante  croît  à  la  Nouvelle-Espagne. 
(PoiR.) 

II.  SIMSIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
incomplètes,  de  la  famille  des  protéacées,  de  la  tétrandrie  mo- 
nogynie  de  Linnœus,  off'rant  pour  caractère  essentiel:  Une 
corolle  à  quatre  divisions  profondes,  régulières,  réfléchies  à 
leur  partie  supérieure;  point  de  calice;  quatre  étamines  sail- 
lantes; les  anthères  libres,  d'abord  conniventes  ;  un  ovaire 
supérieur;  un  style;  un  stigmate  concave,  dilaté;  une  noix 
conique. 

Ce  genre  renferme  des  arbrisseaux  peu  élevés  ,  très-glabres, 
garnis  de  feuilles  alternes,  filiformes,  bifides,  pétiolées,  di- 
latées à  la  base  des  pétioles.  Les  fleurs  sont  réunies  en  une 
petite  tête  terminale,  globuleuse,  formant  par  leur  ensemble 
une  grappe  ou  une  panicule ,  munie  d'un  involucre  court  , 
quelquefois  nul.  Les  fleurs  sont  jaunes,  glabres,  pourvues 
d'une  seule  bractée. 

M.  Rob.  Brown  ,  auteur  de  ce  genre,  n'en  a  mentionné 
que  deux  espèces  dans  les  Transactions  linnéennes,  tom.  lo, 
pag.  1S2  ;  savoir:  le  simsia  tenuifolia ,  dont  les  fleurs,  ramassées 
en  tête  ,  sont  privées  d'involucre  ;  les  rameaux  de  la  pani- 
cule ne  portent  presque  qu'une  seule  fleur,  munie  de  petites 
bractées:  le  simsia  anethifolia,  dont  les  petites  têtes  de  fleurs 
sont  accompagnées  d'un  involucre,  et  de  petites  bractées  im- 
briquées; les  rameaux  de  la  panicule  garnis  de  plusieurs  fleurs; 
les  pédicelles  presque  aussi  longs  que  les  têtes  de  fleurs.  Ces 
deux  plantes  croissent  sur  les  côtes  de  la  Nouvelle-Hollande. 

(PoiR.) 

SIMULACRUM  COTURNICIS,  {Ornith.)  Cette  dénomina- 
tion désigne,  dans  Jonston  ,  la  caille  de  la  Louisiane  ou  Col- 
cuicuii.Tic.  Voyez  ce  mo(.  (Ch.D.) 

SIMULIE,  Simulium.  {Entoin.)  M.  Latreille  a  fait  connoitre 
sous  ce  nom  une  espèce  d'insectes,  dont  il  a  formé  un  genre 


254  S  IN 

que  M.  Mèigen  a  appelé  Atractocèrc  :  ce  iont  des  espèces  de 
moustiques  qui  piquent  les  quadrupèdes.  (C.  D.) 

SIN,  MAKI.  {Bot.)  Noms  japonois ,  cités  par  Ksempfer, 
d'un  if  qui  est  le  taxas  macrophyUa  de  M.  Thunberg,  employé 
au  Japon  pour  faire  des  coffrets  et  autres  meubles;  le  noise- 
tier, corjlus  avellana ,  est  aussi  nommé  sin  ou  fasi-hami  ;  Veu- 
patorium  album  est  nommé  sin-ran  ;  le  chiysanthemum  corona- 
Tium  est  le  singikf;  le  sin-san  de  Kœmpfer  est  le  skinnera  ja- 
ponica  de  M.  Thunberg;  le  sin-ut  est  le  cornus  sanguinea.  (J.) 

SIN -SAM.  (Bot.)  Voyez  Muama-skimmi.  (J.) 

SINA-HORIC.  {Bot.)  Plante  d-e  Madagascar,  indiquée  par 
Flacourt  comme  semblable  à  l'aigremoine ,  mais  classée  dans 
le  Catalogue  de  l'herbier  de  Vaillant  parmi  les  mauves.  (J.) 

SINA-NO-KAKI.  (Bot.)  PTom  japonois  d'un  plaqueminier, 
diospjros  laki,  cité  par  M.  Thunberg.  (  J.) 

SINAIRE.  {Ornith.)  La  Chesnaye- des -Bois  dit,  au  mot 
Faucon  sacre,  tome  2  de  son  Dictionnaire  universel  des  ani- 
maux, que  les  fauconniers  distinguent  trois  espèces  de  sa- 
cres; savoir  ,  le  saph ,  qui  se  trouve  en  Egypte  et  prend  les 
lièvres  et  les  biches  ;  le  leurj' ,  qui  prend  les  daims  et  les 
chevreuils,  elle  sinaire  ou  pèlerin  ,  qui  est  nommé  de  passage, 
parce  qu'il  passe  vers  les  Indes  et  vers  le  Midi.  On  en  prend  , 
ajoute-t-ll  ,  dans  les  îles  du  Levant,  en  Chypre,  à  Candie 
et  à  Rhodes.  (Ch.  D.) 

SINAPI.  (Bot.)  Ce  nom  ancien  de  la  moutarde  {sinepi  des 
Grecs),  adopté  par  Tournefort,  a  été  changé  par  Linnseus  en 
celui  de  sinnpis.  Les  anciens  le  donnoient  aussi  au  velar,  erj^si^ 
mum,  à  la  roquette  sauvage,  sisymhrium  lenuifolium,  et  à  quel- 
ques autres  plantes  crucifères.  (J.) 

SINAPI ,  Encycl.  (Bot.)  Voyez  à  l'article  Cordyiolocarpe. 

(POIR.) 

SINAPISTRUM.  {Bol.  )  Tournefort  nommoit  ainsi  le  Mo- 
zambé,  genre  de  plantes  dont  plusieurs  espèces  ont  un  goût 
piquant  et  sont  employées  dans  l'Inde  en  assaisonnement.  Lin- 
nœus  a  substitué  à  ce  nom  celui  de  chôme.  (J.) 

SINAFOU.  {Bot.)  Nom  donné  dans  la  Guiane.  suivant  Au- 
blet,  au  galega  cinerea,  qui  est  cultivé  sur  toutes  les  habita- 
tions et  dont  on  fait  usage  pour  enivrer  les  poissons.  Il  est 
aussi  nommé  senepou,  (J.) 


SIN  255 

SINARA.  (Bot.)  Nom  vulgaire  d'une  espèce  d'ixore.  Voyez 
IxORE.   (PoiR.  ) 

SINASBAR.  {Bot.)  Nom  arabe  de  la  menthe  aquatique, 
suivant  Mentzel.  (J.) 

SINCANA-WAREI.  {Bot.)  On  connoît  sous  ce  nom  le 
commelina  cristata  sur  la  côte  de  Coromandel,  suivant  Bur- 
mann.   (J.) 

SINCIALO.  (  Orniilu  )  La  perriche  qui  porte  ce  nom  à 
Saint-Domingue,  est  le  psittacus  rufirostris  de  Linné  et  de 
Latham.  (Ch.  D.) 

SINDOE.  (Bot.)  Ce  nom  malabare,  cité  par  Rhéede,  a  été 
appliqué  par  Burmann  à  son  laurus  malahatrum.  (J.  ) 

SINETHÈRE.  (Mamm.)  Nom  donné  par  M.  Frédéric  Cuvîer 
à  l'un  des  genres  de  Rongeurs  épineux  et  non  clavicules, 
qu'il  admet  pour  subdiviser  le  genre  Porc-épic,  hystrix,  de 
Linné.  Il  a  pour  type  le  coendou  à  longue  queue  de  Bufibn  , 
qui  a  déjà  été  considéré  par  feu  de  Lacépède  comme  devant 
former  un  genre  particulier,  auquel  il  a  donné  le  nom  de 
Coëndou ,  Cuandu.  Voyez  l'article  Porc-é?ic,  tome  XLII , 
page  553  de  ce  Dictionnaire  ,  oii  les  caractères  des  sine- 
fhères  sont  exposés.  (Desm.  ) 

SING-DROSTEL.  {Ornith.)  Nom  allemand  de  la  grive  pro- 
prement dite,  turdus  musicus  ,  Linn.  et  Lath.,  laquelle  a  été 
confondue  avec  la  grive  mauvis  par  Salerne  ,  qui  lui  en  a 
mal  à  propos  appliqué  les  divers  noms  vulgaires.  (Ch.  D.) 

SINGADL  (Bot.)  Voyez  Parisataco.  (J.) 

SINGANE,  Singana.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  polypétalées,  de  la  famille  des  guttifères, 
de  la  polyandrie  monogynie  de  Linnaeus ,  offrant  pour  carac- 
tère essentiel:  Un  calice  à  trois  ou  cinq  divisions;  trois  ou 
cinq  pétales;  des  étamines  nombreuses,  insérées  sur  le  récep- 
tacle; un  ovaire  supérieur;  un  style  courbé  au  sommet;  un 
stigmate  concave  en  tête;  une  capsule  cylindrique,  alongée, 
à  une  seule  loge;  des  semences  imbriquées  ,  environnées 
d'une  substance  pulpeuse  ,  attachées  à  trois  réceptacles  la- 
téraux. 

SiNGANE  DE  LA  GuiANE  :  Singana  guianensis ,  Aubl.,  Guian.  - 
1  ,  tab.  25o  ;  Lamk. ,  lll.  gen.,  tab.  460;  Sterbeckia  laterijlora^ 
■\Villd.5  Spec,  2,  pag.  1177.  Arbrisseau  sarmenteux  etgrim- 


^56  SIIN 

pant  ,  dont  les  rameaux  se  roulent  autour  des  plus  grands 
arbres  ,  sur  la  cime  desquels  ils  se  répandent  en  grand  nombre. 
Ces  rameaux  sont  noueux  ,  revêtus  d'une  écorce  verte  ,  mar- 
quée de  taches  blanches.  Le  bois  est  dur,  compacte,  jaunâtre. 
Les  feuilles  sont  placées  deux  à  deux  à  chaque  nœud  ,  presque 
opposées,  pétiolées  ,  grandes,  ovales,  elliptiques,  très-en- 
tières, glabres  à  leurs  deux  faces  ,  vertes,  minces  ,  acumi- 
nées  ,  longues  de  six  à  sept  pouces  sur  trois  de  large;  les  pé- 
tioles longs  d'un  pouce.  Les  fleurs  sont  latérales,  axillaires  , 
presque  fasciculées  ;  les  pédoncules  courts.  Le  calice  est  ver- 
dâtre,  à  trois  ou  cinq  folioles  concaves,  arrondies;  la  corolle 
blanche  ,  petite  ,  à  trois  ou  cinq  pétales  dentés  à  leurs  bords. 
Les  étamines  sont  nombreuses,  plus  courtes  que  les  pétales  ; 
la  capsule  grisâtre,  longue  de  six  à  dix  pouces,  sur  un  ou 
deux  de  diamètre  ,  relevée  en  bosse,  soutenue  par  un  long 
pédoncule  ligneux.  L'écorce  est  ferme  ,  épaisse,  cassante  ;  les 
semences  sont  renfermées  dans  une  seule  loge,  de  la  grosseur 
d'une  châtaigne  ,  contenant,  dans  une  membrane  coriace  et 
blanchâtre,  une  amande  blanche,  légèrement  amère.  Ces  se- 
mences sont  enveloppées  d'une  substance  blanche,  pulpeuse, 
douceâtre,  dont  l'odeur  approche  de  celle  de  la  citrouille. 
Cette  plante  croit  dans  les  grandes  forêts  de  la  Guiane.  (Poir.) 

SlNGARl.  (  Bot.  )  Rhéede  désigne  sous  ce  nom  brame  le 
Nelam-mari  du  Malabar.  Voyez  ce  mot.  (J.) 

SINGE  D'ANGOLA.  (Mamm.)  Ce  nom  a  été  donné  au 
chimpanzée  ou  simia  troglodytes  de  Linné,  le  jocko  de  Buffon. 
(Desm.  ) 

SINGE  ANNELÉ  de  Pennant.  {Mamm.)  Ce  petit  quadru- 
mane présente  tous  les  traits  principaux  de  l'ouistiti  pro- 
prement dit;  mais  il  se  pourroit  néanmoins  qu'il  appartint 
à  l'une  des  espèces  que  M.  Geoffroy  en  a  séparées  dans  son 
Prodrome  sur  la  classilication  des  singes.  (Desm.) 

SINGE  D'ANTIGOA.  (Mamm.)  Singe  de  l'île  d'Antigoa  ou 
d'Antigue,  dont  Pennant  a  fait  mention.  Il  semble  appartenir 
au  genre  des  Sapajous;  mais  son  espèce  ne  sauroit  être  dé- 
terminée. Son  pelage  est  noir,  mêlé  de  roux  en  dessus  et 
blanc  en  dessous  ;  ses  membres,  noirs  extérieurement,  sont 
gris  intérieurement,  et  la  queue  est  de  cette  dernière  cou- 
leur; la  face  est  noire  et  ses  joues  portent  une  barbe.  (Desm.) 


SIN  257 

SINGE  ARAB ATA.  (Mamm.)  Ce  nom,  rapporté  par  Gu- 
milla  comme  appartenant  à  un  singe  américain,  a  été  ap- 
pliqué par  les  naturalistes  modernes  à  une  espèce  du  genre 
Alouate.  Voyez  le  mot  Singes,  où  l'histoire  de  ce  genre  sera 
traitée,  ne  l'ayant  pas  été  à  son  ordre  alphabétique.  (Desm.) 

SINGE  ARAIGNÉE.  (Mamm.)  Les  formes  très-alongées  du 
corps  et  des  membres  des  atèles,  singes  particuliers  à  l'Amé- 
rique méridionale,  leur  a  fait  quelquefois  donner  ce  nom.  Nous 
décrirons  ces  animaux  à  l'article  Singes,  le  mot  Atèle  n'ayant 
été  dans  ce  Dictionnaire  que  l'objet  d'un  simple  renvoi.  (Desm.) 

SINGE  DU  BENGALE.  (Mamm.)  Ce  nom  a  été  donné  à 
plusieurs  singes  que  l'on  trouve  dans  le  Bengale,  et  qui  ap- 
partiennent notamment  à  quelques  espèces  de  macaques  et 
de  semnopithèques.  (Desji.  ) 

SINGE  BLANC  DE  BAMBUK.  (Mamm.)  On  a  cru  pouvoir 
rapporter  ce  nom  ,  qu'on  trouve  dans  les  récits  des  voya- 
geurs,  au  semnopithèque  entelle ,  à  cause,  sans  doute,  de 
la  couleur  pâle  du  pelage  de  ce  dernier  singe.  On  a  égale- 
ment pensé  qu'il  désignoit  la  guenon  atjs  d'Audebert ,  mais 
sans  la  moindre  certitude;  aucun  caractère  ne  signalant  d'ail- 
leurs la  forme  et  la  taille  de  ces  singes  blancs,  qui,  comme 
l'atys,  ne  sont  peut-être  que  des  individus  albinos  de  toute 
autre  espèce.  (Desm.) 

SINGE  BLANC-NEZ.  {Mamm.)  Le  nom  de  blanc -nez  a 
servi  à  désigner  deux  espèces  de  singes  du  genre  Guenon, 
l'une ,  l'ascagne ,  et  l'autre ,  le  hocheur.  Voyez  l'article  Guenon  , 
tome  XX,  page  00.  (Desm.) 

SINGE  BLEU,  ROUGE,  DE  LA  GAMBRA.  (Mamm.)  Cette 
désignation  ,  l'indication  des  contrées  où  existent  les  singes 
auxquels  elle  a  été  appliquée,  la  grande  taille  de  ces  animaux 
et  les  détails  rapportés  sur  leurs  habitudes  naturelles,  toutes 
ces  données  font  présumer  qu'il  s'agit  des  mandrills.  Voyez  le 
mot  Cynocéphale.   (Desm.) 

SINGE  BOGGO.  (MaTum.)  Sorte  de  singe  mentionnée  par 
Smith  et  qui  paroît  appartenir  au  genre  Cynocéphale,  sans 
qu'on  puisse  précisément  déterminer  l'espèce  dont  elle  se 
rapproche  le  plus.  (Desm.) 

SINGE-BOUC  de  Pennant.  (Mamm.)  Ce  singe ,  qui  .ne 
nous  est  pas  connu,  est.,  à  ce  qu'il  paroit,  un  cynocéphale, 
4g.  17 


A8  SIN 

rapproché  des  babouins  ou  papions  par  la  longueur  très-con- 
sidérable de  sa  queue,  et  du  mandrill,  par  la  couleur  bleue 
de  sa  face,  qui  est  ridée  obliquement,  et  par  l'existence 
d'une  barbe  à  son  menton.  (  Desm.  ) 

SINGE  BRUN  de  Pennant.  {Mamm.)  Quadrumane  inconnu, 
qu'on  trouveroit  aux  Indes  orientales,  et  qui  auroit  la  taille 
d'un  chat  ;  le  corps  généralement  couvert  de  poils  bruns ,  mais  à 
base  gris«;  le  dos  orangé;  le  ventre  blanc;  les  membres  gris; 
la  face  et  les  oreilles  couleur  de  chair;  la  queue  plus  courte 
que  le  corps,  etc.  Une  variété  auroit  la  face  noire  entourée  de 
grands  poils  de  couleur  blanche.  (Desm.) 

SINGE  A  CAMAIL.  (Mamm.)  C'est  le  colole  à  camail  d'Il- 
ïîger,  décrit  à  l'article  Guenon  de  'ce  Dictionnaire  ,  tom.  XX, 
page  34.   (Desm.) 

SINGE  CAPUCIN.  (Mamm.)  Nom  vulgairement  d'usage 
pour  désigner  les  singes  américains  qui  appartiennent  au 
genre  Sapajou.  Il  a  aussi  été  employé  comme  dénomination 
spécifique  d'un  saki.  (Desim.) 

SINGE  CERCOPITHÈQUE.  (Mamm.)  Ce  nom  est  appli- 
cable aux  singes  à  longue  queue  et  à  face  courte  de  l'ancien 
continent,  tels  que  les  guenons  et  les  semnopithèques.  Nos 
cercopithèques  étoient  les  cebos  des  anciens,  et  il  paroît  que 
leur  cercopithecos  se  rapportoient  aux  babouins,  tandis  que  les 
cjynomolgos  étoient  nos  macaques. 

Systématiquement,  le  nom  de  cercopithèque  ou  cercopithecu s 
n'appartient  maintenant  qu'au  genre  Guenon.  Voyez  ce  mot 
et  Semnopithèque.   (Desm.) 

SINGE  DE  LA  COCHINCHINE.  {Mamm.)  Deux  singes ,  le 
doue  et  le  Icahau,  qui  sont  des  semnopithèques,  et  qui  ont 
été  décrits  dans  ce  Dictionnaire  au  mot  Guenon,  ont  quel- 
quefois  été  ainsi  désignés.   (Desm.) 

SINGE  CORNU.  (Mamm.)  Cette  dénomination  a  été  ap- 
pliquée à  plusieurs  singes  remarquables  par  les  aigrettes  ou 
touffes  de  poils  relevés  dont  leur  tête  est  ornée ,  tels  que 
le  sapajou  cornu  et  le  mataque  femelle  ou  aigrette  de  Buflon. 
(Desm.) 

SINGE  COURONNÉ  de  Buffon.  (Mamm.)  Cet  animal  a  été 
rapporté  au  genre  des  Guenons  par  M.  Geoffroy.  M.  F.  Gu- 
vier  le  croit  voisin  du  macaque  bonnet -chinois.  (Desm.) 


s  IN  259 

SINGE  A  CRINIÈRE.  (Mamm.)  Singe  de  l'ancien  conti- 
nent qu'on  a  rapporté  à  l'espèce  de  la  guenon  malbrouck , 
nia-s  sans  motif  suffisant,  et  qui  seroit  plutôt  un  macaque- 
ouanderou.  (Desm.) 

SINGE  CYNOCÉPHALE.  {Mamm.)  Singe  à  télé  ou  museau 
de  chien.  Voyez  l'article  Cynocéphale.  (Desm.) 

SINGE  CYiNfOMOLGUE.  (Mamm.)  Le  mot  cjnomolgos  étolt 
employé  par  les  anciens  pour  désigner  nos  Macaques.  Voyez 
ce  mot.  (  Desm.) 

SINGE  EN  DEUIL  ou  SAPAJOU  EN  DEUIL,  Ceins  lugu- 
Iris.  (Mamm.)  Espèce  de  sapajou  tout  noir,  avec  la  face,  les 
mains  et  les  pieds  d'un  rouge  de  rouille,  décrit  ou  plutôt 
indiqué  par  Erxleben  ;  mais  qui  ne  figure  plus  dans  nos  cata- 
logues systématiques.  (Desm.) 

SINGE  DORMEUR  DU  CASSIQUIARE.  (Mamm.)  C'est 
l'un  des  noms  donnés  au  nocthore  douroucouli.  Voyez  l'ar- 
ticle Saki,  tome  XLVII,  page  38.  (Desm.) 

SINGE  DRILL.  (Mamm.)  Espèce  nouvelle  de  Cynocéphale 
(voyez  ce  mot),  distinguée  par  M.  Frédéric  Cuvier.  (Desm.) 

SINGE  ÉCUREUIL.  (Mamm.)  Nom  quelquefois  donné  au 
saïmiri  et  aussi  aux  makis,  selon  Sonnini.  (Desm.) 

SINGE  A  FACE  POURPRÉE  de  Pennant  et  de  BufFon. 
(Mamm.)  Ce  singe,  suivant  M.  Geoffroy,  n'est  autre  que  la 
guenon  qu'il  admet,  d'après  M.  Temminck,  sous  le  nom  de 
guenon  barbique.  (Desm.) 

SINGE  GUARIBA.  (Mamm.)  Le  nom  de  guariba,  dans  Marc- 
grave  ,  désigne  un  singe  qu'on  a  placé  dans  le  genre  Alouate,; 
genre  qui  sera  décrit  à  la  fin  de  l'article  Singes.  (Desm.) 

SINGE  HOCHEUR  ou  BLANC-NEZ.  {Mamw.)  C'est  la  Gue^ 
NON  HocHEDR  de  cc  Dictionnaire.  Voyez  t.  XX,  p.  00.  (Desm.) 

SINGE  DE  HONDURiVS.  (Mamm.)  Les  bradypes  ou  pares- 
seux, appelés  aussi  aï  et  unau  ,  ont  quelquefois  reçu  cette 
dénomination.  (Desm.) 

SINGE  HURLEUR.  (Mamm.)  Les  singes  hurleurs  des  forets 
de  FAmérique  méridionale,  remarquables  par  Fétendue  et 
la  force  de  leur  voix,  ainsi  que  par  la  conformation  particu- 
lière de  leur  larynx,  seront  décrits  ci-après  à  Farticle  Singes. 
Ils  forment  un  genre  voisin  de  celui  des  Sapajous,  qui  a  reçu 
le  nom  d'Alouate.  (Desm.) 


26o  SIN 

SINGE  JAKANAPER.  {Mamm.)  C'est  un  des  noms  par  les- 
quels on  a  désigné  la  guenon  callitriche.  (Desm.) 

SINGE  LION.  (Mamm.)  C'est  une  petite  espèce  d'OuïsTiTi, 
décrite  et  figurée  pour  la  première  !ois  par  M.  de  Humboldt. 
(Desm.) 

SINGE  A  LONG  NEZ.  (Mamm.)  C'est  le  semnopithèque 
kahau ,  décrit  dans  ce  Dictionnaire  sous  le  nom  de  Guenon 
KAHAU.  Vo^ez  tome  XX,  p.  02.  (Desm.) 

SINGE  DU  MEXIQUE  [Petit].  {Mamm.)  Brisson  a  donné 
ce  nom  à  notre  Ouistiti  pinche.  Voyez  Sapajou,  où  le  genre 
Ouistiti  a  été  décrit.  (Desm.) 

SINGE  DE  MOCO  ou  HAMADRYAS.  (Mamm.)  Espèce  de 
singe  du  genre  Cvnocéphale.  Voyez  ce  mot.  (Desm.) 

SINGE  MONKIÉ.  [Mamm.)  Le  mot  monlej  signifie  singe 
en  anglois  :  un  peu  défiguré,  il  est  devenu,  on  ne  sait  com- 
ment, la  dénomination  Françoise  d'une  fausse  espèce  de  Linné, 
simia  morta ,  établie  d'après  la  description  d'un  fœtus  de  sa- 
pajou, donnée  par  Séba.  Maintenant  le  simia  morta  a  disparu 
des  catalogues  systématiques.  (Desm.) 

SINGE  MUSQUÉ.  {Mamm.)  Le  sapajou  saï  a,  dit-on,  reçu 
quelquefois  ce  nom.  (Desm.) 

SINGE  NEGRE.  {Mamm.)  C'est  une  espèce  de  sapajou  dont 
le  pelage  tire  sur  le  noir.  On  donne  aussi  le  nom  de  nègre 
ou  maure  à  une  espèce  de  semnopithèque,  rangée  autrefois 
parmi  les  guenons.  (Desm.) 

SINGE  NOIR.  {Mamm.)  Ce  nom  est  donné  par  Levalllant 
au  cynocéphale  noir,  simia  porcaria ,  Linn.  (Desm.) 

SINGE  DE  NUIT.  {Mamm.)  A  la  Guiane  ce  nom  s'applique 
aux  sakis.  M.  de  Humboldt  le  rapporte  aussi  à  son  dourou- 
couli  ,  qui  est.  le  nocthore  douroucouli  de  M.  F.  Cuvier. 
Voyez  le  mot  Saki.  (Desm.) 

SINGE  PALATINP:.  {Mamm.)  Ce  nom  a  été  donné  à  un 
singe  d'Afrique  qu'on  a  rapporté  à  l'espèce  de  la  guenon 
diane.  (  Desm.  ) 

SINGE  DU  PARA.  {Mamm.)  L'ouïstiti  mico  a  reçu  cette 
dénomination.  (Desm.) 

SINGE  DU. PÉROU.  {Mamm.)  Il  paroît  que  quelques  voya- 
geurs ont  ainsi  désigné  des  sarigues  du  Pérou.  (Desm.) 

SINGE  PLEUREUR.  {Mamm.)  La  voix  grêle  et  plaintive 


SIN  561 

des  sapajous,  et  nolamment  celle  des  sais,  les  a  fait  nommer 
singes  pleureurs  par  plusieurs  voyageurs.  (Desm.) 

SINGE  POURPRE  ou  A  FACE  POURPRE  de  Pennant  et 
de  Buffon.  (Mamm.)  Ce  singe  seroit,  selon  M.  Geoffroy,  de 
la  même  espèce  que  la  guenon  barbique  de  M.  Temminck. 
(Desaî.) 

SINGE  A  QUEUE  DE  RENARD.  (Mamw.)  Dénomination 
triviale  qui  s'applique  aux  Sakis.  Voyez  ce  mot.  (Desm.) 

SINGE- RENARD.  (Mamm.)  On  a  ainsi  nommé  quelques 
sarigues,  sans  doute,  parce  qu'ils  joignent  à  une  tête  de  car- 
nassiers semblable  à  celle  du  renard  par  son  museau  pointu, 
des  pieds  de  derrière  dont  le  pouce  est  opposable,  comme 
cela  existe  dans  ceux  des  singes.  (Desm.) 

SINGE  ROUGE.  [Mamm.)  A  Cartkigène  on  donne  à  l'A- 
louate  proprement  dit  le  nom  de  mono  Colorado,  c'est-à- 
dire  singe  rouge. 

Ce  nom  a  aussi  été  appliqué  parles  voyageurs  k  une  espèce 
de  guenon  qui  vit  dans  l'intérieur  de  l'Afrique,  et  qui  est 
vraisemblablement  le  patas  à  bandeau  noir.  (Desm.) 

SINGE  SIFFLEUR.  {Mamm.)  La  voix  sifflante  des  sapajous 
les  a  fait  désigner  ainsi.  (De.sm.) 

SINGE  SYRICHTA.  (  MammJ)  Linné  a  donné  la  dénomi- 
nation spécilique  de  simia  syrichta  k  un  singe  si  mal  figuré  et 
décrit  par  Pétiver,  qu'il  est  impossible  de  le  rjjpporter  même 
plutôt  à  un  genre  qu'à  un  autre,  entre  celui  des  guenons  et 
celui  des  sapajous.  (Desm.) 

SINGE  TÊTE- DE- MORT,  Simia  morta.  (Mamm.)  Voyex 
Singe  monkié.  (Desm.) 

SINGE  yARIË  ou  SINGE  VIEILLARD.  {Mamm.)  M.  Virey 
rapporte  ces  noms  à  la  guenon  mone.  (Desm.) 

SINGE  VERT.  {Mamm.)  La  couleur  générale  du  pelage 
de  la  guenon  callitriche  lui  a  fait  donner  cette  dénominatian. 
(Desm.) 

SINGE  VIEILLARD.  {Mamm.)  Voyez  Since  varié.  Une  va- 
riété du  macaque  ouanderou  ,  ou  le  lowando ,  est  ainsi  appelée 
par  quelques  auteurs.   (Desm.) 

SINGE  VOLANT.  {Mamm.)  On  a  désigné  sous  ce  nom  les. 
galéopithèques  et  peut-être  quelques  autres  mammifères  pour- 
vus d'un  développement  de  la  peau  des  flancs  entre  les  mem- 


:i63  SIN 

bres  antérieurs  et  postérieurs,  tels  que  les  polatouches,  les 
taguans  et  les  pétaurislcs.  (Desm.  ) 

SINGE  VOLTIGEUR.  {Mamm.)  Nom  donné  aux  singes  du 
genre  des  Atèles,  qui  vivent  constamment  sur  les  arbres  en 
se  suspendant  aux  branches  par  leurs  membres  ou  leur  longue 
queue  prenante,  et  conséquemment  semblent  s'exercer  à  la 
voltige.  (Desm.) 

SINGE  DE  WURMB.  (Mamm.)  Audebert  a  donné  ce  nom 
au  pongo  de  Bornéo ,  décrit  par  VVuruib  dans  les  Mémoires 
de  la  Société  de  Batavia.  Voyez  l'article  Orang,  tom.  XXXVl, 
pag.  285  de  ce  Dictionnaire.  (Desm.) 

SINGES ,  Siinicv.  {Mamm.)  Famille  de  manwnirères  de  l'ordre 
des  quadrumanes,  caractérisée  par  les  quatre  extrémités  pour- 
vues de  mains,  dont  le  pouce  est  ordinairement  séparé  et 
plus  ou  moins  opposable  aux  autres  doigts;  les  formes  géné- 
rales du  corps  et  de  la  tête  plus  analogues  à  celles  de  l'homme , 
que  celles  des  autres  animaux  de  la  même  classe;  les  dents, 
qui  sont  de  trois  sortes  ,  savoir,  quatre  incisives,  deux  canines 
et  dix  ou  douze  molaires  à  chaque  mâchoire;  deux  mamelles 
pectorales. 

Ces  animaux  ,  dont  la  taille  ne  s'élève  que  dans  une  seule 
espèce  jusqu'à  celle  de  l'homme,  sont  souvent  réduits  à  de 
très-petites  proportions.  Dans  le  plus  grand  nombre  le  crâne 
est  arrondi ,  la  face  médiocrement  prolongée  ,  le  nez  plus  ou 
moins  proéminent;  les  yeux  sont  dirigés  en  avant;  le  cou  est 
court;  le  corps  svelte;  les  membres  sont  grêles  et  longs.  Plu- 
sieurs sont  dépourvus  totalement  de  queue;  tous  les  autres 
en  ont  une,  mais  qui  varie  considérablement  dans  sa  longueur. 

La  tête  des  singes,  assez  petite  ou  moyenne,  est  tantôt  de 
forme  arrondie  ou  ovalaire ,  avec  la  face  peu  prolongée, 
quoique  plus  néanmoins  que  celle  de  l'homme  (sapajous,  gue- 
nons), et  d'autres  fois  au  contraire  tout  aussi  avancée  que 
celle  des  animaux  carnassiers  du  genre  des  Chiens  (Cynocé- 
phales). La  mesure  de  l'angle  facial  varie  entre  65  et  5o  degrés, 
et  cela  non-seulement  dans  la  série  des  espèces,  mais  encore 
dans  les  différens  âges  d'une  seule  de  ces  espèces.  Le  crâne 
est  tan  tôt  lisse,  orbiculaire  et  sans  éminences  extérieures  bien 
prononcées,  tel  que  l'est  le  crâne  humain,  et  d'autres  fois 
pourvu  de  crêtes  surcilières,  sagittales  ou  occipitales  plus  ou 


SIN  265 

moins  relevées,  généralement  en  proportion  de  l'alongement 
de  la  face  et  de  l'àge  des  individus.  Dans  quelques-uns  les 
os  maxillaires  supérieurs  sont  comme  tuméfiés  et  augmentent 
considérablement  la  saillie  de  cette  ^ice  (mandrill).  La  mâ- 
choire inférieure,  presque  toujours  de  même  forme  que  celle 
de  rhomme  et  s'articulant  de  la  même  manière  avec  le  crâne, 
offre  dans  un  seul  genre  (Alouate)  une  anomalie  singulière, 
dans  la  hauteur  et  l'écartement  de  ses  branches  montantes, 
entre  lesquelles  se  trouve  placé  un  tambour,  dépendant  de 
rhyoide  et  qui  sert  à  augmenter  prodigieusement  le  volume 
de  la  voix.  La  capacité  crânienne  est  très -vaste,  bien  qu'il 
y  ait  encore  ,  selon  les  espèces,  des  variétés  nombreuses  à  cet 
égard.  Les  fosses  orbitaires  sont,  comme  celles  de  l'homme, 
totalement  séparées  des  fosses  temporales,  et  leurs  ouvertures 
sont  très- rapprochées  et  dirigées  en  avant.  Les  os  propres  du 
nez  sont  assez  courts;  les  arcades  zygomatiques ,  médiocre- 
ment fortes  et  peu  écartées  de  la  tête,  ne  laissent  qu'une 
assez  médiocre  capacité  aux  fosses  temporales;  celles-ci  ne  se 
trouvent  augmentées  que  dans  les  espèces  dont  le  crâne  est 
garni  de  fortes  crêtes.  Les  arcades  dentaires  sont,  dans  les  es- 
pèces des  premiers  genres  de  la  famille,  en  demi -cercle, 
comme  celles  de  l'homme;  mais,  dans  les  espèces  qui  ont  la 
face  très-alongée,  elles  présentent  une  figure  elliptique  oh 
même  comme  anguleuse  en  avant.  Les  incisives  sont  en  gé- 
néral analogues  par  leur  forme  à  celles  de  l'homme,  sur- 
fout les  deux  du  milieu  de  chaque  mâchoire,  mais  les  deux 
latérales  affectent  plus  ou  moins  la  forme  des  canines.  Ces 
dernières  dents  quelquefois  n'ont  que  très-peu  de  saillie  au- 
dessus  des  autres  et  leur  sont  immédiatement  contiguës,  mais 
le  plus  souvent  elles  s'alongent  et  prennent  d'autant  plus  de 
force  que  la  face  se  prolonge  davantage ,  et  que  les  crêtes  du 
crâne  sont  plus  proéminentes.  Les  molaires,  au  nombre  de 
cinq  de  chaque  côté,  dans  les  singes  de  l'ancien  continent, 
et  de  six  dans  une  partie  de  ceux  .du  nouveau ,  ont  des  tu- 
bercules mousses  sur  la  couronne,  et  sont  conséquemment 
conformées  comme  celles  des  animaux  omnivores.  Les  autres 
singes  américains,  qui  n'en  ont  que  cinq,  les  ont  pourvues 
de  tubercules  assez  pointus,  comme  en  présentent  les  mo- 
laires des  insectivores.  Lçs  yeux,  médiocrement  grands,  sont 


264  SIIV 

très-vifs  et  très-mobiles;  ceux  des  sakis  sont  assez  proéminens. 
Les  oreilles  ont  souvent  leur  conque  appliquée  contre  la  tête  , 
avec  le  contour  supérieur  plus  ou  moins  arrondi  et  rebordé, 
comme  dans  l'oreille  humaine;  mais,  dans  les  singes  les  plus 
rapprochés  des  carnassiers,  cette  conque  se  simplifie  et  pré- 
sente supérieurement  un  angle  un  peu  dirigé  en  arrière,  qui 
est  comme  l'indice  de  la  forme  en  cornet  si  commune  dans 
la  plupart  des  oreilles  de  mammifères.  Aucune  espèce  n'est 
dépourvue  de  conques  auditives.  Le  nez  est  tantôt  dessiné 
par  une  simple  gibbosité  au  milieu  delà  face  (guenons,  sapa- 
jous); d'autres  fois  il  se  prolonge  d'une  ujanière  remarqua- 
ble (semnopilhèque  kahau  ) ,  et  dans  les  cynocéphales  il  se 
compose  d'une  surface  nue,  comme  tronquée  au  bout  de  la  face, 
telle  que  celle  qui  termine  le  museau  des  chiens  (  cynocé- 
phales). Les  narines,  qui  sont  simples,  ont  tantôt  une  cloi- 
son très-mince  qui  les  sépare  (singes  rie  l'ancien  continent), 
et  tantôt  un  intervalle  très-remarquable  (singes  américains). 
La  face  est  nue  ou  à  peu  près  nue  et  ornée  de  diverses  façons  : 
tantôt  elle  est  couleur  de  chair  livide,  d'autres  fois  noire  ou 
rouge  de  cuivre,  ou  variée  de  ces  différentes  teintes.  Dans  une 
espèce,  le  visage  est  coloré  en  bleu  indigo  et  en  rouge  de  sang 
(mandrill  )  ;  deux  guenons  ont  le  nez  d'un  blanc  de  lait  (le  Hp- 
cheur  et  l'Ascagne)  ;  un  autre  singe  du  même  genre  a  ses  lèvres 
marquées  d'une  sorte  de  moustache  bleuâtre,  etc.  Tantôt  les 
poils  du  sommet  de  la  tête  sont  lisses  et  couchés  dans  le  sens 
ordinaire  d'avant  en  arrière;  d'autres  fois  ils  convergent  vers 
le  sinciput  et  forment  une  aigrette  (macaque  proprement  dit 
femelle),  ou  bien  ils  diA^ergent  du  centre  à  la  circonférence 
(macaque  bonnet-chinois);  deux  aigrettes  sont  relevées  sur  les 
côtés  du  front  du  sajou  cornu  ;  une  sorte  de  toupet  très-touffu  , 
divisé  en  deux  masses,  garnit  celui  du  saki  capucin  :  plusieurs 
singes,  comme  la  guenon  callitriche  et  l'ouistiti,  ont  des 
poils  longs  ou  des  favoris  sur  les  joues;  d'autres  ont  le  visage 
encadré  de  poils  relevés  et  divergens  (atèle  chuva);  quel- 
ques-uns ont  une  sorte  de  perruque  sur  la  tête,  en  forme  de 
crinière  (cynocéphale  hamadryas  et  macaque  ouanderou); 
enfin,  il  en  est,  comme  le  saki  couxio  et  le  mandrill,  dont 
le  menton  est  garni  d'une  barbe  tantôt  toiiff"ue,  tantôt  grêle 
et  pointue. 


SIN  265 

Le  cou  est  toujours  court  proportionnellement  comme  celui 
de  l'homme;  ce  qu'on  remarque  d'ailleurs  dans  tous  les  mam- 
mifères qui  peuvent  employer  les  membres  antérieurs  pour 
porter  leur  nourriture  à  la  bouche. 

Nous  avons  dit  que  le  corps  est  généralement  alongé;  néan- 
moins il  y  a  quelques  exceptions  à  cet  égard  pour  plusieurs 
espèces,  et  notamment  le  semnopithèque  kahau  et  les  aloua- 
tes  ,  dont  le  ventre  est  volumineux;  d'autres,  au  contraire, 
comme  les  atèles,  présentent  presque  l'extrême  de  la  min- 
c«ur.  Le  nombre  des  vertèbres  dorsales,  lombaires  et  sa- 
crées, ainsi  que  celui  des  côtes,  quoique  variant  selon  les 
espèces,  n'est  jamais  néanmoins  très- diHerent  de  ce  qu'il  est 
dans  l'homme.  Toutes  les  parties  supérieures  sont  couvertes 
d'un  poil  assez  serré  et  seulement  de  nature  soyeus-e  :  il  n'y  a 
pas  de  poil  laineux  intérieur;  les  parties  inférieures  sont  tou- 
jours moins  vêtues,  et  dans  quelques  espèces  même  elles  sem- 
blent presque  nues.  Chez  un  orang  on  voit  sur  le  haut  de  la 
poitrine  une  place  tout- à- fait  dénudée,  qui  correspond  à 
une  poche  ou  sac  aérien  intérieur,  que  l'animal  enfle  lors- 
qu'il veut  faire  entendre  sa  voix.  Les  mamelles  sont  placées 
sur  les  côtés  de  la  poitrine,  comme  dans  l'homme.  Les  envi- 
rons de  l'anus,  et  principalement  vers  les  points  où  fontsaiilie 
les  tubérosilés  des  os  iscliions,  présentent  dans  la  plupart  des 
singes  de  l'ancien  continent,  mais  dans  aucun  de  ceux  du 
nouveau  ,  des  places  nues  et  plus  ou  moins  étendues,  aux- 
quelles on  donne  le  nom  de  callosités.  Ces  callosités  sont  quel- 
quefois démesurément  grandes  et  surtout  à  l'époque  du  rut, 
où  elles  se  tuméfient  :  leur  couleur  varie  entre  celle  de  chair 
livide  et  îe  rouge  le  plus  intense  ou  le  violet.  Le  jsénis  du 
mâle  est  visible  au  dehors,  et  dans  un  prépuce  libie  et  non 
adhérent  au  ventre ,  comme  le  fourreau  de  la  verge  des  ani- 
maux herbivores.  Le  gland  ,  qui  est  extrêmement  variable 
dans  ses  formes  ,  a  fourni  à  M.  F.  Cuvier  d'excellens  caractères 
pour  séparer  plusieurs  espèces  très-voisines  les  unes  des  au- 
tres et  que  Ton  avoit  long-temps  confondues.  Les  testicules 
sont  placés  dans  un  scrotum  pendant,  et  dont  la  peau  niie 
affecte  souvent  des  couleurs  bleues  ,  rouges  ou  vertes  très- 
vives.  La  vulve  des  femelles,  qui  n'a  rien  de  bien  remar- 
quable ,  est  surmontée  par  un  clitoris  très-apparent  et  qu'oa 


*66  S  IN 

pourroit  prendre  à  la  première  vue  pour  la  verge  du  mâle. 

Les  membres  sont  toujours  conformés  le  mieux  possible 
pour  grimper.  Ils  sont  alongés,  grêles,  mais  musculeux. 

Les  deux  os  des  avant-bras  et  ceux  des  jambes  sont  mobiles 
l'un  sur  l'autre,  comme  ceux  des  avant-bras  de  l'homme, 
de  manière  à  pouvoir  faire  exécuter  à  la  main  ou  au  pied 
des  mouvcmens  de  pronation  et  de  supination  bien  faciles  ;  les 
os  carpiens  et  tarsiens  sont  nombreux.  Les  doigts  sont  alongés, 
BUS  en  dessous,  peu  poilus  en  dessus  ,  et  terminés  pour  l'ordi- 
naire par  un  ongle  plat  ou  fort  peu  arqué.  Le  pouce  est  séparé 
aux  mains  et  aux  pieds,  et  opposable  aux  autres  doigts.  Néan- 
moins dans  quelques-uns  de  ces  animaux  il  existe  certaines 
anomalies.  Ainsi,  dans  les  ouistitis  ou  petits  singes  insectivores 
d'Amérique,  les  doigts  sont  moins  mobiles  séparément;  le 
pouce  est  à  peu  près  dans  la  même  direction  ,  et  les  ongles 
sont  crochus  et  comprimés,  cojnme  de  véritables  griffes.  Dans 
une  espèce  d'orang,  le  syndactyle,  le  premier  et  le  second 
doigt  du  pied  après  le  pouce  sont  réunis  dans  une  grande 
partie  de  leur  étendue.  Enfin,  dans  les  atcles,  le  pouce  des 
mains,  ou  n'existe  pas,  ou  est  à  l'état  rudimentaire. 

Du  reste  ,  aucun  singe  n'a  les  extrémités  conformées  pou? 
la  natation,  ni  pour  fouiller  la  terre;  et  chez  aucun,  la  plante 
du  pied  ne  pose  à  plat  sur  la  terre,  comme  celle  de  l'homme. 
Dans  ceux  mêmes  qui  ont  le  plus  de  propension  à  se  tenir 
debout,  c'est  toujours  le  tranchant  externe  du  pied  qui  re- 
pose sur  le  sol. 

La  queue  n'existe  pas  dans  quelques  singes  de  l'ancien  con- 
tinent, tels  que  les  orangs  ;  ou  bien  ,  elle  est  représentée  par 
un  simple  tubercule,  comme  celui  qu'on  voit  dans  le  ma- 
caque magot;  dans  d'autres  elle  est  très-courte  et  très-grêle, 
comme  dans  le  mandrill  çt  le  drill.  Quelques  macaques  l'ont 
un  peu  plus  longue  et  plus  forte;  enfin,  les  guenons  et  les 
semnopithèques  l'ont  très-étendue  et  couverte  de  poils  dans 
son  entier,  lâche  et  très-mobile,  agissant  comme  un  balan- 
cier pour  maintenir  l'équilibre,  lorsque  l'animal  exécute  de 
grands  sauts,  mais  jamais  pour  l'attacher  aux  branches  d'ar- 
Lre.  Tous  les  singes  américains  ont  la  queue  fort  longue  ;  mais 
cette  queue  présente  des  différences  notables  dans  les  divers 
genres  entre  lesquels  se  partagent  ces  animaux.  Ainsi,  les  sa* 


SIN  267 

goîns,  les  ouïsthis  et  les  tamarins  Tonf  lâche  et  couverte  de 
poils  assez  courts.  Les  sakis  l'ont  très -touffue  et  également 
lâche;  les  sapajous  ont  la  leur  couverte  de  poils  courts,  mais 
elle  est  prenante  vers  le  bout,  et  les  atèles  ,  ainsi  que  les 
alouates,  ont  la  leur  éminemment  douée  de  cette  qualité, 
et  terminée  en  dessous  par  un  espace  dénudé  qui  est  un  vé- 
ritable instrument  de  tact  et  de  préhension. 

On  sait  que  le  cerveau  des  singes  est  plus  volumineux, 
comparativement  au  volume  du  corps,  que  celui  de  tous 
les  autres  mammifères,  si  ce  n'est  l'homme,  et  que  les  cir- 
convolutions de  sa  surface  sont  très -nombreuses.  Ce  déve- 
loppement de  l'encéphale  est  en  rapport  avec  l'intelligence 
très-marquée  dont  ces  animaux  font  preuve.  Leurs  sens  ont 
aussi  beaucoup  de  perfection;  iis  voient  très-bien,  et  Jugent 
parfaitement  les  distances  des  corps  qu'ils  essaient  d'atteindre, 
ou  des  branches  sur  lesquelles  ils  s'élancent  avec  une  viva- 
cité incroyable;  leur  ouïe  paroît  avoir  beaucoup  de  finesse. 
L'odorat  et  le  goût  semblent  chez  eux  inférieurs  aux  deux 
premiers  sens.  On  conçoit  que  le  tact  est  au  contraire  au 
maximum  de  perfection,  puisqu'ils  ont  quatre  mains,  à  peu 
de  chose  près,  conformées  comme  celles  de  l'homme,  et  que 
souvent  l'extrémité  de  leur  queue  leur  rend  l'office  d'un 
cinquième  membre.  Leur  face  nue  ,  leurs  lèvres  très- mu- 
biles,  le  peu  d'épaisseur  de  leur  fourrure,  le  manque  presque 
complet  de  graisse,  et  la  grande  irritabilité  de  leur  système 
nerveux,  doivent  concourir  puissamment  à  celte  perfection. 

L'organisation  des  parties  internes  des  singes  a  la  plus 
grande  analogie  avec  celle  des  mêmes  parties  dans  l'homme. 
Les  intestins  ont  une  longueur  et  une  grosseur  qui  est  à  peu 
près  proportionnelle.  L'estomac  estmédiocrementgrand,  mem- 
braneux et  de  forme  ovalaire  (si  ce  n'est  dans  une  espèce  de 
semnopifhèque,  récemment  disséquée  par  M.  Otto,  de  Berlin, 
où  il  présente  une  ampleur,  et  des  divisions  ou  boursouflures 
très-remarquables).  Le  cœcum  est  médiocre,  et  même  dans 
une  espèce  (l'orang  roux),  son  fond  est  pourvu  d'un  appen- 
dice vermiculaire.  Tous  les  autres  viscères  ont  encore  plus 
de  ressemblance  avec  les  nôtres. 

Ici  se  termine  tout  ce  que  nous  avons  à  dire  de  la  con- 
formation tant  externe  qu'interne  de  ces  "animaux.  IJ  itous 


2^58  S  IN 

reste  à  exposer  leur  distribution  sur  la  surface  du  globe  et 

a  passer  eu  revue  leurs  habitudes. 

Les  singes  ont  pour  patrie  générale  les  zones  intertropi- 
cales :  on  les  trouve  aux  mêmes  latitudes  à  peu  près,  en 
Amérique,  en  Afrique,  dans  l'Inde  et  dans  les  îles  de  Tar- 
chipel  Indien.  Néanmoins  ils  sortent  dans  quelques  contrées 
de  ces  limites,  et,  d'un  autre  côté,  plusieurs  points  qu'elles 
comprennent  n'offrent  aucune  espèce  de  ces  animaux.  Les 
pays  peu  élevés  au-dessus  de  la  surface  de  la  mer,  très-boisés, 
où  la  température  est  fort  élevée ,  sont  ceux  qui  conviennent 
à  leur  nature.  Aussi  en  Amérique  ne  les  Irouve-t-on  que  sur 
toutes  les  parties  qui  sont  situées  à  Test  des  Andes,  et  ja- 
mais sur  ces  montagnes  ou  celles  qui  en  sont  le  prolonge- 
ment, et  sur  l'étroite  lisière  des  terrains  qui  sont  à  l'ouest  de 
cette  chaîne:  passé  l'isthme  de  Panama,  on  n"en  rencontre 
plus  vers  le  nord  ,  et  il  en  est  de  même  pour  le  Paraguay  au 
sud.  Ainsi  les  seules  parties  de  l'Amérique  qui  offrent  les 
animaux  de  cette  famille,  sont  le  Brésil,  le  Paraguay ,.  les 
Guianes,   et  une  partie  du  Mexique. 

L'Afrique  est  peuplée  de  singes  dans  tous  les  lieux  où  l'on 
a  pénétré;  mais  le  pays  de  Congo,  le  Sénégal  et  le  cap  de 
Bonne- Espérance  semblent  être  leur  patrie  par  excellence. 
Deux  ou  trois  espèces  au  plus  se  voient  sur  la  côte  de  Bar- 
barie, et  les  mêmes  se  montrent  dans  la  haute  Egypte.  Lile  de 
Madagascar  paroit  posséder  un  petit  nombre  de  ces  animaux. 

Les  rochers  de  Gibraltar,  inaccessibles  à  l'homme,  et  dans 
lesquels  quelques  magots  se  sont  échappés,  sont  le  seul  point 
de  l'Europe  où  il  existe  des  singes  a  l'état  de  liberté. 

Il  n'y  en  a  pas  en  Asie  mineure,  en  Géorgie,  en  Syrie, 
et  vraisemblablement  la  Perse  en  est  dépourvue;  mais  deux 
ou  trois  espèces  sont  signalées  comme  propres  à  l'Arabie. 
La  chaîne  de  l'Himalaya  et  des  montagnes  du  Thibet  est  une 
limite  à  l'existence  des  singes,  et  on  ne  les  trouve  qu'au  sud 
de  ces  cîmes  les  plus  élevées  du  globe  ,  c'est-à-dire  dans  la 
presqu'île  de  l'Inde,  surtout  au  voisinage  de  la  mer,  au 
Bengale,  à  Ceilan ,  à  Malacca  ,  à  Sumatra.  Les  grandes  îles 
de  l'archipel  Indien  ^t  surtout  Bornéo,  en  renferment,  et 
il  paroît  que  dans  quelques  provinces  méridionales  de  la 
Chine  il  en  existe  aussi.  Tout  le  nord  et  les  parties  de  l'est 


sm  269 

de  l'Asie ,  à  l'exception  de  celles  que  nous  venons  de  nommer  , 
n'ont  aucune  espèce  de  singes,  et  il  en  est  de  même  du  conti- 
nent entier  de  la  Nouvelle-Hollande  et  de  toute  la  série  des 
îles  du  grand  océan  Pacifique. 

Ces  animaux  constituent  dans  les  diverses  contrées  des 
genres  particuliers,  parce  qu'ils  offrent  des  différences  ca- 
ractéristiques dans  leur  organisation,  et  ce  ne  sont  guère  que 
les  guenons  et  les  macaques,  qui  offrent  à  la  fois  des  es- 
pèces dans  l'Asie  méridionale  et  dans  l'archipel  Indien,  mais 
encore  ces  espèces  sont  parfaitement  distinctes  entre  elles. 
Les  oran<^s  et  les  semnopithèques  sont  particuliers  à  l'Asie  et 
à  ce  même  archipel  Indien;  les  cynocéphales  et  les  troglodytes 
à  l'Afrique;  les  sapajous,  atèles ,  alouates ,  sakis,  sagoins  et 
ouistitis  à  l'Amérique. 

Quoique  les  macaques  et  les  guenons  soient  communs, 
ainsi  que  nous  venons  de  le  dire,  à  l'Afrique  et  à  l'Asie, 
on  reconnoit  néanmoins  que  le  plus  grand  nombre  des  es- 
pèces du  premier  genre  appartient  au  dernier  de  ces  conti- 
nens,  et  que  c'est  le  contraire  pour  le  genre  des  Guenons, 
qui  sont  presque  toutes  du  Sénégal ,  du  Congo  ou  du  Cap. 

Certains  caractères  distinguent  parfaitement  les  singes  de 
l'ancien  continent  de  ceux  qui  habitent  le  nouveau  ,  et  ces 
caractères  sont  les  uns  positifs  et  les  autres  négatifs.  Ainsi 
tous  les  singes  africains  ou  asiatiques  ont  les  narines  sépa- 
rées par  une  cloison  fort  mince,  tandis  que  ceux  d'Amérique 
ont  un  large  intervalle  entre  ces  ouvertures.  Tout  singe 
pourvu  de  callosités  ou  d'abajoues,  est  de  l'ancien  monde, 
bien  néanmoins  qu'il  existe  en  Asie  quelques  espèces  (les 
orangs  )  qui  ont  leur  bouche  sans  duplicature  de  la  peau 
interne,  et  leurs  fesses  complètement  revêtues  de  poils.  Toute 
espèce  sans  queue  (orang),  ou  à  queue  rudimentaire  (magot) , 
ou  à  queue  plus  ou  moins  courte  (cynocéphales  mandrill  et 
drill ,  macaques  rhésus  et  maimon) ,  sont  de  l'ancien  continent. 
Au  contraire  ,  tout  singe  à  queue  longue  et  prenante ,  soit  que 
cette  partie  soit  velue  ou  nue  à  son  extrémité,  est  propre 
à  l'Amérique  méridionale  (sapajous,  atèles,  alouates).  Toute 
espèce  qui  a  six  molaires  à  chaque  côté  des  mâchoires,"  est 
aussi  de  cette  même  contrée.  Ce  n'f'st  qu'en  Amérique  qu'on 
rencoatre  des  singes  noctures  (nocthores ,  sakis) ,  ou  des  singes 


^70  SliV 

pourvus  de  griffes,  au  lieu  d'ongles  plais  ou  eji  j^ouUière,  ei 
des  molaires  à  couronne  garnies  de  tubercules  aigus  (ouistitis). 

Les  rapports  de  rinlelligence  des  singes  avec  celle  de 
rhonime  ont  été  l'objet  des  écrits  d'une  multitude  d'auteurs, 
soit  naturalistes,  soit  psyt-hologistes,  et  Torang  roux  a  été 
surtout  l'espèce  sur  laquelle  on  a  fait  le  plus  d'observations 
et  de  raisonnemens,  pour  prouver  tantôt  qu'il  n'y  avoitqu'une 
différence  très-minime  entre  cet  animal  et  l'homme,  sous  le 
rapport  intellectuel ,  tantôt  pour  restreindre  à  sa  juste  valeur 
cette  ressemblance.  Nous  n'entreprendrons  pas  de  traiter  ici 
un  tel  sujet,  et  nous  ne  croyons  pouvoir  mieux  faire  que  de 
renvoyer  aux  articles  Instinci  et  Okang  ,  dans  lesquels  M.  F. 
Cuvier,  qui  s'est  livré  à  de  longues  et  profondes  méditations 
Sur  l'intelligence  des  animaux  ,  a  développé  avec  toute  la 
clarté  possible  la  théorie  qui  nous  semble  la  plus  saine  et  la 
plus  rationnelle,  qui,  suivant  nous,  ait  été  présenté  jus- 
qu'alors sur  des  matières  d'un  aussi  difllcile  examen. 

Quelques  singes  sont  ibrls  lents  dans  leurs  mouvemens . 
et,  ce  qui  est  remarquable,  cela  n'a  lieu  que  dans  les  es- 
pèces dont  les  membres,  et  surtout  les  bras  ,  sont  très-alongés 
et  très-grêles  (les  gibbons  parmi  les  orangs  et  le  genre  entier 
des  atèlcs);  mais  la  généralité  de  ces  animaux,  au  contraire, 
se  distingue  par  la  vivacité  des  mouvemens  et  la  pétulance 
du  cai'actère. 

Dans  l'état  de  nature  le  plus  grand  nombre  vivent  en  po- 
lygamie et  sont  partagés  en  petites  troupes;  mais  quelques- 
uns  sont  monogames  (quelques  gibbons).  Intermédiaires  pour 
ainsi  dire  entre  les  mammifères  ordinaires  et  les  oiseaux,  ils 
ne  viennent  presque  jamais  à  terre  et  se  tiennent  presque 
constamment  sur  les  arbres.  C'est  ainsi  que  dans  les  vastes 
forêts  du  Brésil  et  de  l'Afrique  ils  voyagent  de  branche  en 
branche  et  d'arbre  en  arbre  ,  en  cherchant  les  fruits  et 
les  œufs  d'oiseaux,  dont  ils  font  leur  nourriture  habituelle. 
Dans  quelques  espèces  les  petites  troupes  ne  font  chacune 
qu'une  famille  réunie  sous  la  direction  d'un  vieux  maie. 
Celui-ci  est  suivi  par  tous  les  autres,  qui  se  rassemblent  à  sa 
voix  :  c'est  du  moins  ce  qu'on  rapporte  des  alouates  ou  singea 
hurleurs  du  Brésil  et  du  Paraguay,  dont  les  cris  retentissans 
sont  produits  par  une  modification  très-singulière  de  leur  la- 


SIN  27^ 

ryiix.  Très-rapirlcs  dans  leurs  mouvcrncns,  ils  examinent  ce 
qu'ils  rencontrent  d'un  peu  remarquable  sur  leur  chemin  ; 
mais  cet  examen  n'a  que  la  durée  de  l'éclair  et  ne  semble 
donner  chez  eux  lieu  à  aucune  réflexion;  car  on  les  voit  re- 
venir à  plusieurs  reprises  sur  le  même  objet  et  le  regarder 
en  le  retournant  rapidement  sous  toutes  ses  faces,  comme 
s'ils  ne  l'avoient  pas  encore  aperçu.  Ils  changent  d'actions 
vingt  fois  par  minute,  et  remplacent  les  unes  par  d'autres 
qui  n'ont  avec  elleS  aucune  espèce  d'analogie  ou  de  rapport. 
Ils  passent  aussi  subitement  de  l'état  tranquille  aux  gestes  les 
plus  désordonnés  et  à  la  manifestation  de  la  colère  la  plus 
furieuse.  Leurs  sens  les  dominent  avec  énergie,  et  chacun 
d'eux  semble  commander  seul  à  son  tour.  Aussi  les  voit-on 
successivement  passer  de  l'indolence  à  la  gloutonnerie  et  aux 
excès  de  la  lubricité  la  plus  dégoûlante.  Dans  la  captivité  on 
observe  que  certains  individus  parmi  les  singes,  et  surtout 
de  sexes  différens,  sont  susceptibles  de  prendre  de  l'affection 
l'un  pour  l'autre  ;  mais  cette  affection  ne  va  pas  jusqu'au 
partage  tranquille  des  alimens  qu'ils  aiment  :  dans  ce  cas 
ils  diffèrent  néanmoins  des  carnassiers,  en  ce  que,  au  lieu 
d'employer  la  force  pour  rester  seuls  maîtres  de  l'obiet  con- 
voité, ils  ont  toujours  recours  à  l'adresse  pour  l'enlever  fur- 
tivement à  celui  qui  le  perd  de  vue  un  seul  instant. 

L'apprentissage  au  vol  est  la  base  de  l'éducation  que  les 
femelles  de  singes  donnent  à  leurs  petits.  Lorsqu'ils  sont  nés, 
elles  les  soignent  d'abord  avec  la  plus  grande  tendresse,  les 
transportent  partout  dans  leurs  bras,  et  les  alaitent  souvent; 
mais  cela  ne  dure  ainsi  que  tant  qu'ils  ne  peuvent  manger 
seuls.  Quand  cette  époque  est  venue,  elles  cessent  non -seu- 
lement de  leur  donner  des  alimens,  mais  elles  s'emparent  de 
tous  ceux  qu'on  leur  distribue,  s'ils  s'en  dessaisissent  un  seul 
instant. 

Ce  que  l'on  a  dit  du  penchant  qu'éprouvent  les  singes  pour 
les  individus  de  l'espèce  humaine  d'un  autre  sexe  que  le  leur, 
est  fort  exact,  surtout  pour  les  grosses  espèces  dont  la  face 
est  prolongée,  comme  les  babouins,  les  mandrills,  les  ma- 
caques ,  et  l'on  sait  que  les  relations  des  voyageurs  renfer- 
ment de  nombreuses  histoires  d«'  Négresses  enlevées  par  des 
*inges,  qui  les  transportent  dans  leurs  forêts  pour  en  jouir. 


Il  est  (rès- probable  ,  qu'il  y  a  exagération  dans  ces  récits, 
et  que  les  voyageurs  ont  fait  souvent  à  cet  égard  ce  qu'ils 
font  dans  maintes  occasions,  c'est-à-dire  qu'ils  se  sont  co- 
piés les  uns  les  autres,  et  ont  menti;  mais  le  fait  ne  paroît 
pas  impossible,  lorsque  l'on  réfléchit  que  la  force  musculaire 
de  ces  animaux  est  grande  ,  qu'on  a  vu  quelquefois  des 
hommes  forts  et  robustes  terrassés  avec  la  plus  grande  fa- 
cilité par  un  papion. 

Les  femelles  des  singes  ne  font  ordinairement  qu'un  petit, 
mais  quelquefois  deux  par  portée.  La  durée  de  la  gestation 
varie  selon  les  espèces,  mais  est  toujours  moindre  que  celle 
de  la  femme.  M.  F.  Cuvier  l'a  reconnu  être  de  sept  mois  dans 
les  macaques  Maimon  et  Rhésus. 

Les  petits  linges  diffèrent  de  leurs  parens  par  les  couleurs 
du  pelage  et  de  la  face,  et  par  des  formes  plus  arrondies. 
Souvent  ils  ont  la  queue  proportionnellement  plus  longue 
que  la  leur.  Dans  leur  jeunesse  ils  sont  d'un  naturel  fort  doux 
et  fort  gai.  Plus  tard,  la  pétulance  augmente,  et  lorsqu'ils 
sont  vieux,  ils  deviennent  plus  ou  moins  indociles  ,  farouches 
et  même  intraitables.  Dans  beaucoup  d'espèces  la  face  devient 
très-saillante;  les  crêtes  du  crâne  s'élèvent;  les  muscles  qui 
s'y  attachent,  acquièrent  plus  de  force  et  l'animal  n'estplus 
reconnoissable.  L'exemple  de  cette  sorte  de  métamorphose, 
le  plus  frappant  qu'on  puisse  produire,  si,  ainsi  qu'on  le 
croit,  sa  réalité  est  démontrée  ,  c'est  sans  nul  doute  celui 
de  l'orang  roux,  dont  le  crâne  est  vaste  et  arrondi,  la  face 
peu  prolongée,  et  dont  le  caractère  otFre  un  si  remarquable 
mélange  de  douceur  et  d'intelligence,  qui  ne  seroit' que 
l'état  d'enfance  du  farouche  pongo  de  Bornéo,  dont  la  tête 
est  encore  plus  rapprochée  par  ses  formes  de  celle  des  car- 
nassiers les  plus  féroces  que  ne  l'est  celle  des  mandrills  et 
des  babouins  ou  papions. 

L'âge  de  la  puberté  arrive  de  bonne  heure  chez  les  siiiges  : 
à  cette  époque  les  parties  sexuelles  se  développent  complè- 
tement. Plusieurs  femelles  sont  sujettes  à  un  écoulement 
périodique  qui,  comme  chez  la  femme,  revient  douze  fois 
dans  une  année,  et  qui  est  accompagné  d'une  tuméfaction  des 
callosités  et  d'une  vive  coloration  en  rouge  de  ces  parties. 

Les  singes,   transportés  en  Europe  et  gardés  en  captivité, 


SIN  275 

vivent  généralement  peu  d'années,  et  la  plupart  périssent 
attaqués  de  phthisie  pulmonaire.  Ceux  qui  ont  une  longue 
queue  sont  enclins  à  en  ronger  l'extrémité  et  à  y  faire 
ainsi  une  plaie,  qu'ils  ne  laissent  jamais  guérir,  parce  qu'ils 
l'avivent  de  nouveau  quand  elle  est  au  moment  de  se  fermer. 
Comme  ils  paroissent  éprouver  un  certain  plaisir  lorsqu'ils 
se  livrent  à  cette  occupation,  le  mal  empire  toujours,  et  ils 
finissent  quelquefois  par  atteindre  le  canal  vertébral  ;  ce  qui 
cause  leur  mort  assez  promptcment. 

Ces  animaux  étant  imitateurs  de  leur  nature,  apprennent 
plus  facilement  que  les  autres  à  exécuter  des  mouvemens 
plus  ou  moins  compliqués  et  plus  ou  moins  ressemblans  à 
ceux  qui  sont  particuliers  à  l'homme  ,  et  les  jongleurs  tirent 
parti  de  cette  disposition.  Dans  leur  jeunesse,  il  est  facile 
de  les  dresser,  en  faisant  usage  d'appâts  pour  leur  gourman- 
dise, ou  de  chàtimens,  dont  ils  conservent  très-bien  la  mé- 
moire; mais  en  vieillissant  ils  deviennent  toujours  plus  ou 
moins  rebelles  aux  volontés  de  leur  maître  et  souvent  même 
d'une  indocilité  complète. 

Les  espèces  de  la  famille  des  singes  sont  très- nombreuses 
et  ont  été  divisées  ainsi  qu'il  suit  : 

1.'^  Tribu.  SiN'GEs  DE  l'ancien  continent  ou  Catarrhins, 
Geoffr.  Narines  rapprochées,  n'ayant  entre  elles  qu'une  cloison 
mince.  Cinq  molaires  de  chaque  côté  des  deux  mâchoires,  à 
couronne  garnie  de  tubercules  mousses,  souvent  des  aba- 
joues et  des  callosités.  Genres  Troglodyte,  Orang  ,  Semnopi- 
THÈyuE,  GcENON,  MA'bAyuE  et  Cynocéphale.  (Voyez  ces  mots.) 

2.^  Tribu.  Singes  du  nouveau  continent  ou  Platyrhinins  , 
Geoffr.  Cloison  des  narines  larges  ;  narines  placées  sur  les 
côtés  du  nez  ;  six  molaires  de  chaque  côté  des  deux  mâchoires  , 
à  tubercules  mousses,  ou  cinq  seulement  à  tubercules  aigus, 
jamais  d'abajoues,  ni  de  callosités.  Genres  Atèle,  Lagotriche, 
Alouate,  Sapajou,  Nocthore,  Saki,  Sagoin  et  Ouistiti. (Voyez 
ces  mots.  '  ) 

La  famille  des  mammifères  qui  a  le  plus  de  rapport  avec 
celle  des  singes,  est  celle  des  Makis  ou  Lémuriens.  (Voyez  ces 

1  L'article  Sagoin  renferme  l'histoire  des  sagoins,  des  ouistitis  et 
des   tamarins.  Celui  des  Saisis  Irai  te  des  noclhores. 

49.  18 


274  SIN 

ino(s.)Toutes  deux  réunies  composentrordredes  quadrumanes. 
Les  articles  Atèle  et  Alouate  n'ayant  pas  été  traités  à  leur 
ordre  alphabétique ,  et  l'un  d'eux  étant  remplacé  par  un 
simple  renvoi  au  mot  Singe,  nous  allons,  en  décrivant  les 
cardctères  <i,e  ces  deux  genres,  compléter  la  description  en- 
tière de  la  famille  des  singes. 

Atèle,  Ateles.  Genre  de  singes  du  nouveau  continent, 
caractérisésprincipalement  par  l'extrême  alongement  de  leurs 
membres  et  de  leur  queue,  qui  est  éminemment  prenante  et 
nue  en  dessous  vers  l'extrémité  ;  par  la  forme  de  leur  mâ- 
choire inférieure  ,  qui  est  dans  les  proportions  ordinaires  à 
.celle  des  autres  singes  américains,  sauf  les  alouates,  et  sur- 
tout par  leur  pouce  des  mains,  qui  manque  totalement  ou 
qui  n'est  que  rudimentaire.  Ils  ont  d'ailleurs  la  tète  ronde, 
la  face  perpendiculaire;  l'angle  fascial  de  60";  les  canines 
peu  saillantes,  entrecroisées  de  mâchoire  à  mâchoire  et  co- 
niques; les  molaires  conformées  à  peu  de  chose  près  comme 
celles  des  sapajous  et  des  sakis;  l'os  hyoïde  non  apparent 
au-dehors,  mais  un  peu  renflé  et  demi- caverneux  ;  leurs 
fesses  ne  sont  pas  calleuses  et  ils  n'ont  point  d'abajoues.  Les 
membres  grêles,  la  longue  queue  des  atèles ,  leurs  doigts  dé- 
mesurément alongés  et  le  manque  de  pouce,  ou  le  rempla- 
cement de  celui-ci  par  un  simple  tubercule  qui  supporte 
un  petit  ongle  ,  sont  leurs  traits  les  plus  frappans.  Si  Ton 
ajoute  à  cela  un  pelage  très- fourni  et  d'un  noir  profond 
dans  les  espèces  les  plus  connues  et  une  face  d'un  rouge-brun 
de  cuivre,  on  complétera  l'idée  qu'on  peut  se  former  en  gé- 
néral de  ces  singes. 

Ils  sont  très-peu  agiles,  et  sous  ce  rapport,  ainsi  que  sous 
celui  de  la  gracilité  de  leurs  membres,  on  peut  les  considé- 
rer comme  représentant  les  gibbons  dans  le  nouveau  conti- 
•nent.  Leur  séjour  habituel  est  au  milieu  des  vastes  forêts  du 
Brésil  et  des  Guiaui  s.  Ils  se  tiennent  sur  les  sommités  des 
arbres  et  panourent  ainsi  des  distances  considérables,  en 
passant  de  branche  en  branche,  sans  descendre  à  terre.  C'esî 
de  ces  singes  que  l'on  rapporte,  mais  vraisemblablement  sans 
que  ce  fait  soit  constaté  ,  quils  traversent  les  petites  rivières 
en  s'accrochant  les  uns  aux  autres  par  la  queue  et  les  juains. 


SIN  275 

et  formant  ainsi  une  longue  chaîne  qu'ils  suspendent  à  une 
hranche  surplombant  sur  l'eau;  après  avoir  donné  un  mou- 
vement à  l'extrémité  de  cette  chaîne,  ils  augmentent  son  ba- 
lancement jusqu'à  ce  que  le  dernier  des  singes  qui  la  com- 
posent puisse  saisir  un  arbre  de  la  rive  opposée  :  alors,  grim- 
pant à  son  tour  sur  cet  arbre  et  entraînant  les  autres,  celui- 
ci  devient  le  chef  de  file,  et  le  premier,  lâchant  la  branche 
qui  avoit  servi  de  point  de  départ,  se  trouve  le  dernier;  en- 
suite ces  animaux  se  séparent. 

On  rapporte  que  les  atèles  ne  font  qu'un  seul  petit  par  por- 
tée. Ils  ont  pour  ennemis  les  petites  espèces  de  chats  etlesser- 
pens,  qui  les  poursuivent  sur  leurs  arbres.  En  captivité,  ces  sin- 
ges se  tiennent  des  journées  entières  presque  sans  mouvement 
et  perchés  sur  les  hâtons  de  leur  cage.  Lorsqu'ils  veulent  saisir 
un  fruit  ou  une  racine  à  terre  ,  et  que  cet  objet  est  à  portée 
de  l'extrémité  de  leur  queue,  ils  se  servent  de  celle-ci  pour 
l'entourer,  le  saisir  et  le  rapprocher  de  leurs  mains.  Quand. 
ils  dorment,  ils  enroulent  cette  longue  queue  autour  de  leur 
corps,  en  manière  de  bandoulière  ,  à  peu  près  comme  le  font 
les  makis  proprement  dits  ;  mais  ils  cherchent  toujours  à  en  ac- 
crocher le  bout  à  quelque  objet  solide.  Leur  voix  est  un  cri 
aigu  et  pleureur,  et  qui  ressemble  à  celui  des  sapajous. 

Parmi  les  espèces  de  ce  genre  les  unes  conservent  un  petit 
rudiment  de  pouce  aux  mains  antérieures,  ce  sont: 

L'Atèle  hyeoxanthe  {Ateles  hjpoxanthus ,  Kuhl ,  Desm.  , 
Mamm.,  esp.  44),  qui  habite  le  Brésil  entre  le  i3.^  et  le  14." 
degré  de  latitude  australe.  Ce  singe  a  deux  pieds  et  quatre 
pouces  de  hauteur  depuis  la  plante  des  pieds  jusqu'au  som- 
met de  la  tète.  Il  est  pourvu  d'un  très  -  petit  pouce  armé 
d'un  ongle  comprime  et  arqué  aux  mains  de  devant,  en  quoi  il 
dilFère  de  l'atèle  arachnoïde  ,  auquel  il  ressemble  d'ailleurs 
assez  par  ses  formes  et  la  couleur  générale  de  son  pelage.  Son 
dos,  son  ventre  et  sa  poitrine  ,  sont  couverts  de  poils  fins 
d'un  gris  fauve  ,  mais  plus  foncé  sur  les  parties  supérieures 
que  sur  les  inférieures;  la  face,  couleur  de  chair,  est  nue 
autour  des  yeux  seulement;  les  poils  des  sourcils  sont  très- 
longs,  noirs  et  dirigés  en  haut;  les  lèvres  et  le  menton  por- 
tent quelques  poils  noirs  et  fins;  ceux  du  sommet  de  la  tête 
sont  très-fournis,  d'un  gris  pâle  lavés  de  fauve,  assez  courts 


et  cachant  peu  les  oreilles,  qui  sont  petites;  on  remarque 
une  toufTe  plus  foncée  derrière  chaque  oreille  ;  les  mamelles 
sont  rapprochées  des  aisselles,  avec  un  petit  espace  nu  autour 
du  mamelon;  les  extrémités  des  membres  sont  d'un  gris  moins 
lavé  de  fauve  que  le  corps;  la  base  de  la  queue  et  la  région 
anale  sont  d'un  jaune  ferrugineux  dans  quelques  individus. 

L'Atète  chameck  {Ateles  subpenfadactjlus ,  Geoff. ,  Desm., 
Mamm. ,  esp.  46),  qui  est  le  plus  grand  du  genre  et  qui  a 
les  plus  grands  rapports  avec  le  coaïta;  mais  qui  en  diffère 
essentiellement  parce  qu'il  a  un  petit  rudiment  de  pouce, 
sans  ongle,  aux  mains  antérieures.  Sa  longueur ,  mesurée  de- 
puis le  sommet  de  la  tête  jusqu'à  l'origine  de  la  queue,  est 
d'un  pied  cinq  pouces;  lorsqu'il  marche  à  quatre  pattes,  sa 
hauteur  peut  être  estimée  à  un  pied  huit  pouces;  sa  queue 
est  longue  de  deux  pieds  neuf  pouces;  son  poil  est  noir  foncé 
partout,  sec,  grossier  et  luisant.  11  a  le  museau  gros  et  alongé; 
le  front  éievé  ;  la  face  entière  et  les  oreilles  d'un  brun  rouge  ; 
le  menton  nu,  avec  quelques  poils  épars  ;  les  poils  du  som- 
met de  la  tête,  depuis  l'occiput  jusqu'au  vertex ,  dirigés  en 
avant  et  recouvrant  à  peine  le  haut  du  front  et  les  tempes; 
les  doigts  des  pieds  et  des  mains  presque  nus,  grêles  et  très- 
longs,  surtout  ceux  des  mains;  les  mamelles  placées  très-près 
des  aisselles;  la  queue,  fort  poilue,  surtout  à  sa  base  et  ter- 
minée en  dessous  par  une  partie  nue,  aplatie,  marquée  de 
petites  rides  concentriques  les  unes  aux  autres,  comme  celles 
qu'on  voit  sous  le  bout  des  doigts  de  l'homme;  l'iris  brun  et 
entouré  d'un  petit  cercle  jaunâtre;  la  prunelle  grande,  etc. 

Son  crâne  est  plus  large,  ])lus  court,  plus  aplati  vers  la 
suture  pariétale  que  celui  de  l'espèce  suivante;  le  frontal,  qui 
est  déprimé,  présente  une  légère  crête  surcilière.  Le  pouce 
des  mains  n'a  qu'une  seule  phalange. 

Ce  singe  habite  particulièrement  la  Guiane  française;  mais 
Buffbn  l'a  signalé  aussi  comme  se  trouvant  sur  la  côte  de 
Baucet  au  Pérou. 

Les  autres  atèles  sont  privés  complètement  de  pouce  aux 
membres  antérieurs.  Ce  sont  : 

L'Atèle  coAiiA  {ALeles  paniscus,  GeofiT. ,  Desm.,  esp.  46;  le 
CoAÏTA ,  Buff. ,  Hist.  nat. ,  tom.  1 5 ,  pi.  1  ;  Simia  paniscus,  Linn. , 
Gmei,)j  qui  est  plus  petit  que  le  chameck,  et  a  le  ventre 


SIN  277 

proportionnellement  plus  gros.  Il  a  le  poil  aussi  noir,  aussi 
sec  et  aussi  grossier,  que  ce  singe;  la  face  d'une  couleur  de 
chair  cuivreuse  ;  le  front  et  les  tempes  très-hauts  ;  les  oreilles 
semblables  à  celles  de  l'homme;  mais  sans  lobe;  les  lèvres 
minces;  la  langue  douce;  le  sommet  de  la  télé  recouvert  par 
une  calotte  de  poils  divergens,  qui  ont  presque  pour  centre 
l'occiput;  les  mains  noires;  les  pouces  antérieurs  non  appa- 
rens,  mais  représentés  sous  la  peau  par  un  petit  os  métacar- 
pien et  une  très-petite  phalange.  L'os  frontal  est  arrondi  et 
sans  crête  surcilière;  la  mâchoire  inférieure  est  proportion- 
nellement moins  grande  que  celle  du  chameck ,  et  ses  bran- 
ches montantes  sont  moins  étendues.  La  femelle  a  un  clitoris 
long  de  deux  pouces,  plus  gros  à  l'extrémité  qu'à  la  base, 
sillonné  en  dessous. 

M.  Geoffroy  regarde,  comme  formant  une  variété,  le  coaïta 
de  Surinam,  qui  a  les  orbites  saillans  en  dessus,  et  la  cloison 
des  narines  assez  peu  large,  un  peu  de  poil  sur  le  milieu  du 
front  et  la  face  peu  foncée  en  couleur;  et  comme  une  autre 
variété,  le  coaïta  de  Cajenne,  qui  a  le  bord  supérieur  des  or- 
bites peu  saillant,  les  narines  très-distantes  l'une  de  l'autre, 
et  le  pourtour  de  la  tête  entièrement  garni  de  poils.  C'est 
sur  l'espèce  du  Coïta  que  l'on  a  observé  les  détails  d'habi- 
tudes naturelles  que  nous  avons  rapportés  ci -dessus. 

L'Atèle  cayou;  Ateles  ater,  Fréd.  Cuvier,  Histoire  naturelle 
des  mammifères,  5 9.*^  livraison. 

Cette  espèce  est  très  voisine  de  l'atèîe  coaïta,  en  ce  qu'elle 
a  le  pelage  entièrement  composé  de  poils  grossiers,  épais,. 
d'un  noir  très-foncé,  et  qu'elle  est  dépourvue  de  pouce  ou 
de  rudiment  de  pouce.  Mais  elle  s'en  distingue  par  la  cou- 
leur de  sa  face ,  qui  est  toute  noire ,  au  lieu  d'être  d'un  rouge 
cuivreux. 

Elle  habite  le  Brésil. 

L'Atèle  Beelzebuth  :  Ateles  Beelzebuth,  GeoËTr. ,  Dcsmarest, 
Mamm. ,  esp.  47;  Marimonda  ,  Humboîdt,  Obs.  zool. ,  p.  02  5, 
esp.  /i  ;  le  Coaïta  a  ventre  blanc,  G.  Cuv.,  Règne  anim.  Ce 
singe  est  à  peu  près  de  la  taille  du  précédent,  c'est-à-dire, 
que  sa  tête  et  son  corps  ensemble  ont  à  peu  près  un  pied  trois 
pouces  de  longueur  :  sa  queue ,  pour  cette  dimension  a ,  selon 
M.  GeofiFroy ,  un  pied  sept  pouces  de  longueur  dans  un  jeune 


27»  SIN 

sujet ,  et,  suivant  Brisson ,  ellea  deux  pieds.  Il  a  le  pelage  géné- 
ralement d'un  noir  brun,  un  peu  moins  foncé,  cependant, 
sur  la  croupe  qu'ailleurs,  et  d'un  blanc-sale  jaunâtre  sous  la 
gorge,  la  poitrine  et  le  ventre;  une  ligne  de  cette  dernière 
couleur  sur  la  face  intérieure  dçs  bras  et  des  avant- bras  de- 
puis l'aissdle  jusqu'au  poignet,  et  une  autre  ligne  pareille  sur 
la  face  inferne  des  cuisses  et  des  jambes  jusque  prés  le  talon; 
la  face  inférieure  de  la  queue  ,  dans  une  longueur  de  deux 
pouces  près  de  son  origine,  également  blanchâtre;  une  ligne 
rousse  sur  chaque  flanc  .  séparant  la  couleur  du  dos  de  celle 
du  ventre.  Le  museau  est  assez  prolongé  et  détaché  de  la 
face;  les  oreilles  sont  assez  semblables  à  celles  de  l'homme, 
mais  sans  tragus;  l'œil  est  noir;  les  paupières  et  le  tour  des 
yeux  sont  couleur  de  chair,  et  le  reste  de  la  face  d'un 
rouge  brun  ;  les  lèvres  sont  très- extensibles;  le  dessus  de  la 
té(e  est  couvert  de  poils  jusqu'aux  sourcils  ,  et  ceux  des 
sourcils  plus  noirs  sont  rélevés,  et  composent  un  bandeau 
étroit;  ceux  du  dessus  du  cou,  de  l'oceiput  et  du  vertex , 
prennent  leur  direction  en  avant,  et  se  rencontrent  en  oppo- 
sition avec  ceux  des  sourcils;  les  joues  ont  quelques  poils 
noirs  épars,  et  on  en  voit  davantage  sous  le  cou;  les  poils 
des  avant  bras  ont,  comme  ceux  de  l'orang-outang  et  ceux 
de  l'homme,  leur  pointe  tournée  du  côté  du  coude. 

Dans  un  jeune  individu  de  la  collection  on  ne  voit  point 
de  ligne  blanchâtre  sur  la  face  interne  des  bras  et  des  jambes. 

Ce  singe  ,  qui  parcourt  en  petites  troupes  les  rives  de 
rOrénoque,  est  d'un  naturel  fort  doux,  triste  et  craintif.  Il 
fait  souvent  la  grimace,  en  avançant  beaucoup  s.es  lèvres,  qui 
sont  très-mobiles.  11  ne  devient  méchant  que  lorsqu'il  a  été 
vivement  inquiété.  En  captivité,  on  en  a  vu  dormir  embrassés 
par  couple,  à  la  manière  des  makis,  et  s'enroulant  mutuel- 
lement de  leur  longue  queue. 

L'Atèle  chuva  ou  Atèle  encadré  {Ateles  marginatus ,  Geoff. , 
Desm.,  Mamm.,  esp.  48)  a  le  corps  et  la  tête,  ensemble,  longs 
d'un  pied  quatre  pouces,  et  la  queue  longue  de  près  d'un 
pied  sept  pouces.  11  est  très -semblable  au  coaïta  :  mais  il  a  .^ 
quand  il  a  atteint  tout  son  développement,  une  sorte  de  cadre 
de  poils  blancs  qui  entourent  toute  la  face,  et  dont  les  plus 
longs  sont  au  menton ,  près  de  la  bouche  et  sur  le  front:  son 


SIN  279 

^e  est  d'un  noir  lustré,  surtout  foncé  sur  les  membres 
et  sur  la  queue,  et  composé  de  poils  longs,  flasques  et  on- 
dulés,- ceux  du  sommet  de  la  tête  se  dirigent  en  avant,  où 
ils  sont  rencontrés  par  ceuK  du  front,  qui  se  portent  en  ar- 
rière ou  sur  les  côtés;  sa  face  est  d'un  brun  noir,  avec  quel- 
ques poils  rares,  blanchâtres,  au  bout  du  museau. 

Dans  les  mâles  adultes  les  poils  blanchâtres  du  toupet  sont 
teints  de  jaunâtre  ;  dans  la  femelle  ils  sont  blancs,  et  les 
jeunes  n'ont  point  l'encadrement  de  la  face  qui  distingue 
les  individus  âgés  :  on  voit  seulement  quelques  poils  blan- 
châtres isolés  sur  les  côtés  des  joues  ou  sur  le  contour  du 
front. 

M.  de  Humboldt  dit  que  cette  espèce  d'atèle  est  commune 
dans  la  province  de  Jaen  de  Bracamoros  ,  sur  les  bords  des 
fleuves  Santiago  et  des  Amazones.  Ses  mœurs  sont  encore 
inconnues. 

L'Atèle  arachnoïde  {Ateles  arachnoïdes  ,  GeofF.  ,  Desm, , 
Mamm.  ,  esp.  49  )  est  ainsi  dénommé  ,  parce  qu'il  paroît 
avoir  les  membres  encore  plus  grêles  que  les  autres.  11  res- 
semble particulièrement  à  l'hypoxanthe  par  les  couleurs  de 
sa  robe  et  par  sa  taille,  qui  est  d'un  pied  onze  pouces  pour  le 
corps  et  la  tête  ensemble,  et  de  deux  pieds  passés  pour  la 
queue;  mais  il  diffère  éminemment  de  ce  singe  par  l'absence 
totale  de  pouce  à  ses  mains  antérieures.  11  a  les  poils  courts, 
lisses,  moelleux,  généralement  d'un  gris  châtain  brillant  en 
dessus  et  d'un  blanc  jaunâtre  en  dessous,  et  tous  ont  leur 
base  un  peu  obscure;  ceux  du  sommet  de  la  tête  ne  retom- 
bent pas  vers  le  front,  comme  dans  les  autres  espèces  de  ce 
genre  ,  l'atèle  hypoxanthe  excepté;  mais  ils  se  dirigent ,  au 
contraire,  en  arrière  ;  l'occiput  et  l'entre-deux  des  oreilles  sont 
teint  de  marron;  les  poils  du  tour  des  oreilles  d'un  marron 
foncé;  ceux  du  front  blanchâtres  et  bordés  en  avant  par  une 
rangée  de  poils  longs  ,  roides  et  noirs  ;  le  bas-ventre  ,  les 
fesses,  la  face  interne  des  extrémités  postérieures  d'un  roux 
assez  vif ,  ainsi  que  le  dessous  de  la  queue,  dont  les  poils  , 
très-touffus  à  la  base,  diminuent  successivement  de  longueur 
jusqu'à  l'extrémité;  la  face  est  couleur  de  chair. 

La  tête  de  ce  singe  est  moins  arrondie  et  un  peu  plus  longue 
que  celle  de  l'atèle  Beelzebuth  :  ses  pommettes  sont  un  peu 


28o  SIN 

plus  rapprochées  que  les  siennes  ;  son  museau  est  moins  relevé , 
et  sa  queue  est  plus  courte  à  proportion. 

Il  est  du  Brésil ,  et  sa  manière  de  vivre  est  inconnue. 

L'Atèle  mélanocheïre;  Ateles  melanochir ,  Desm.  ,  Mamm.  , 
esp.  5o.  Il  est  de  le  taille  de  l'atèle  arachnoïde  ,  c'est-à-dire 
que  sa  tête  et  son  corps  ,  ensemble  ,  ont  un  pied  trois  pouces 
environ  ,  et  que  sa  queue  a  deux  pieds  un  pouce.  Il  a  la  face 
noire;  les  poils  du  front,  depuis  les  sourcils,  dirigés  en  ar- 
rière et  se  rencontrant  avec  ceux  du  sommet  de  la  tête  ,  ce 
qui  forme  une  sorte  d'épi  en  ligne  transverse;  quelques  poils 
gris  sur  les  joues;  le  pelage  d'un  gris  qui  résulte  du  mélange 
de  poils  gris  très-clair  et  de  poils  totalement  noirs,  plus  rares 
que  les  premiers;  le  dessus  de  la  tête  tantôt  d'un  brun  noir, 
tantôt  d'un  gris-brun  plus  foncé  que  le  restant  du  corps  ;  les 
épaules  d'un  gris  un  peu  plus  obscur  que  celui  du  dos;  les 
membres  excessivement  grêles,  gris  comme  le  corps,  mais 
plus  foncés  à  la  face  externe  qu'à  l'interne  ;  la  face  exté- 
rieure des  avant-bras  et  des  mains  et  les  pieds  noirs  ou  d'un 
gris-brun  foncé;  une  tache  au  genou  ,  du  côté  extérieur  ;  la 
queue,  de  couleur  brune  en  dessus,  est  grise  en  dessous. 

On  n'a  aucun  renseignement  sur  la  patrie  et  les  habitudes 
naturelles  de  ce  singe ,  dont  deux  individus  empaillés  sont  con- 
servés dans  les  galeries  du  Muséum  d'histoire  naturelle  de  Paris. 

AliOUATE  :  Mjycetes,  lUig.  ;  Alouata  ,  Lacép.  ;  Stentor,  Geoff.; 
Cehus,  Erxl. ,  Cuv.  Genre  de  singes  américains,  à  queue 
éminemment  prenante  ,  et  qui  partage  avec  les  atèles  et  les 
lagotriches  seulement  le  caractère  d'avoir  le  dessous  de  l'ex- 
trémité de  celte  queue  nu  dans  une  certaine  étendue  de  sa 
longueur  ;  mais  les  différences  qu'il  a  avec  ces  mêmes  genres 
sont  nombreuses  et  assez  importantes. 

Le  crâne  des  alouates  ,  au  lieu  d'être  arrondi  ou  ovale 
d'avant  en  arrière,  comme  celui  de  tous  les  autres  singes  du 
nouveau  monde  ,  est  au  contraire  comme  pyramidal ,  l'oc- 
ciput en  étant  anguleux  et  très-relevé  ;  l'angle  facial  n'est  que 
de  trente  degrés  environ;  la  face  est  très- oblique  ,  et  les 
trous  auditifs  sont  très-relevés  ;  mais  les  branches  montantes 
de  la  mâchoire  inférieure  .,  fort  écartées  entre  elles  ,  sont 
démesurément  élevées ,  ce  qui  donne  à  l'ensemble  de  la  tête 


SIN  281 

une  "physionomie  en  apparence  peu  différente  de  celle  des 
autres  singes  de  la  même  tribu. 

Cet  écartement  et  cette  hauteur  des  branches  montantes 
de  la  mâchoire  est  en  accord  avec  la  conformation  singulière 
des  organes  de  la  voix.  Dans  les  alouates,  que  l'on  connoît 
vulgairement  sous  la  dénomination  de  singes  hurleurs,  le  corps 
de  l'os  hyoide,  prodigieusement  renflé  et  comme  vésiculeux  , 
est  destiné  à  faire  résonner  l'air  qui  sort  des  poumons  et  à 
produire  un  volume  de  voix  très-éclatiuit.  Cet  hyoïde ,  ainsi 
transformé  en  un  tambour  creux ,  se  trouve  placé  dans  l'in- 
tervalle vide  qu'offre  ainsi  la  mâchoire;  mais  son  volume  est 
tel  qu'il  fait  encore  saillie  sous  le  cou  et  figure  comme  une 
sorte  de  goitre. 

Dans  ces  singes  les  canines  sont  assez  fortes ,  comme  pyra- 
midales et  à  trois  faces.  Les  molaires  ressemblent  par  leur 
nombre,  qui  est  de  six  de  chaque  côté,  en  haut  et  en  bas, 
à  celles  des  atèles ,  des  sapajous  et  des  sakis.  Les  quatre  ex- 
trémités sont  proportionnées  au  corps  pour  la  longueur  et 
la  grosseur,  et  les  quatre  mains  sont  pourvues  d'un  pouce 
opposable  et  onguiculé.  Les  ongles  sont  convexes  et  courts. 
Leur  queue  est  très- longue  et  éminemment  prenante. 

Nous  avons  comparé  les  atèles  de  l'Amérique  aux  gibbons 
de  l'archipel  Indien.  Nous  pourrions  à  peu  près  en  faire  au- 
tant des  alouates  ,  qui  nous  semblent  représenter  dans  le  nou- 
veau monde  les  macaques  de  l'ancien.  Ce  sont  des  animaux 
très-farouches,  qui  vivent  comme  les  atèles  et  de  la  même 
manière  par  petites  troupes,  disséminées  dans  les  forêts  de 
l'Amérique  méridionale,  depuis  la  Guiane  jusqu'au  Paraguay. 
Ils  les  font  retentir  de  leurs  cris,  qui  sont,  dit- on,  si  forts 
et  éclatans,  qu'on  les  entend  à  une  demi-lieue  à  la  ronde 
de  l'individu  qui  les  pousse.  On  rapporte  à  ce  sujet  que  dans 
chaque  troupe  il  n'y  a  jamais  qu'un  seul  singe  qui  hurle 
ainsi;  que  c'^t  ordinairement  le  plus  vieux,  celui  qui  en 
est  comme  le  chef,  et  que  durant  ce  temps  les  autres  l'en- 
tourent à  peu  de  distance,  et  sont  silencieux.  C'est  surtout 
pendant  la  nuit  qu'ils  hurlent  ainsi.  Du  reste,  l'on  ne  sait 
rien  sur  les  mœurs  de  ces  animaux  ,  qui  paroissent  vivre  diffi- 
cilement en  captivité  ;  car  il  est  remarquable  qu'on  n'en  ait  pas 
encore  signalé  un  seul  comme  ayant  été  vu  existant  en  Europe. 


282  Sljy 

L'alouate  roux  (stentor  seniculus,  GeofFr.  ;  Mycetes  sènicu^ 
lus ,  Illig. ,  Dcsm.  ;  VAIouate  ,  Buff. ,  Hist.  nat. ,  t.  i  5  ,  pi.  5  ,  et 
Suppl.,  t.  7  ,  pi,  i5  iSimia  seniculus  ,  Linn.,  Gmel. ,  ou  le  Singe 
HURLEUR  proprement  dit)  est  l'espèce  le  plus  anciennement  et 
le  plus  généralement  connue.  Elle  a  deux  pieds  deux  pouces 
pour  longueur  totale,  mesurée  depuis  le  bout  du  museau 
jusqu'à  l'origine  de  la  queue,  sur  quoi  le  contour  de  la  tête 
prend  cinq  pouces  un  quart.  Sa  queue  est  longue  d'un  pied 
dix  pouces  seulement.  Tout  le  dessus  du  corps  est  d'un  beau 
roux  assez  clair  et  comme  doré.  Le  sommet  de  la  tête  ,  les 
joues,  la  barbe,  qui  est  courte,  touffue  et  recouvre  la  saillie 
que  fait  l'hyoïde  ,  les  quatre  membres  et  la  queue  sont 
d'un  roux  ardent,  tirant  sur  la  couleur  marron  -  foncé  ;  la 
face  est  noire  et  nue;  les  poils  du  front  sont  très- courts  et 
implantés  jusque  tout  près  des  paupières;  ils  sont  nettement 
séparés  de  la  face  par  une  ligne  tninsverse  bien  tranchée;  il 
y  a  de  grands  poils  noirs  et  rares  aux  sourcils  ,  aux  lèvres  et 
au  menton;  la  poitrine  et  le  ventre,  qui  est  assez  gros,  sont 
presque  nus;  les  doigts  sont  longs,  parsemés  en  dessus  de  poils 
assez  rares,  qui  s'étendent  jusqu'à  la  racine  des  ongles;  ceux- 
ci  sont  en  gouttière. 

Cet  alouafe  a  les  habitudes  naturelles  que  nous  avons  dé- 
taillées pour  le  genre  entier.  11  existe  à  la  Guiane  françoise, 
flux  enviroris  de  Cathagène  et  sur  les  bords  de  la  rivière 
Sainte- Magdeleine.  Il  est  rare  au  Brésil. 

Lalouate  ourson  [stentor  ursinus,  Geoffr.  ;  Mycetes  ursinus , 
Illig.,  Desm.,  Mamm.,  esp.  64)  est  très -semblable  au  pré- 
cédent par  les  proportions  et  les  dimensions  de  son  corps.  Il 
a  aussi  pour  teinte  générale  de  son  pelage  la  couleur  rousse; 
mais  le  dessous  de  sa  barbe  est  plus  foncé  que  le  reste,  et  le 
tour  de  sa  face  est  d'un  roux  plus  pâle.  Sa  face  est  noire, 
mais  nue  sur  une  bien  moins  grande  surface  que  celle  de 
l'alouate  roux;  les  oreilles  sont  petites,  presque  cachées;  les 
sourcils  présentent  de  grands  poils  épars ,  et  l'on  en  voit  de 
pareils  sur  les  lèvres  et  le  menton.  Son  ventre  et  sa  poitrine 
sont  presque  nus. 

Ce  singe,  que  M.  de  Humboldt  dit  être  appelé  araguato  en 
Amériqne ,  habite  la  province  de  Venezuela ,  la  Nouvelle- 
Andalousie ,  la  Nouvelle -Barcelonne  ,  les  bords  de  l'Oréno- 


s  IN  :^B5 

que  et  on  le  trouve  aussi  au  Brésil.  Il  recherche  les  contrées 
élevées  et  froids  et  se  tient  de  préférence  près  des  mares 
d'eau  stagnante,  ombragées  par  le  sagoutier  d'Amérique  ou 
palmier  moriché.  11  se  nourrit  plutôt  de  feuilles  d'arbres 
que  de  fruits.  En  captivité  c'est  un  animai  sobre  et  peu  dé- 
licat. 

L'alouate  arabata  :  Stentor  stramineus ,  Geoffr.  ;  Mjcetes 
slramineus,  IHig. ,  Desm. ,  Mamm. ,  esp.  65.  Il  est  un  peu  plus 
petit  que  les  deux  précédens.  Son  pelage  est  généralement 
d'un  jaune  de  paille,  les  poils  étant  de  cette  couleur  à 
la  pointe  et  bruns  à  leur  base;  sa  face,  couleur  de  chair, 
est  presque  entièrement  couverte  de  poils,  si  l'on  en  ex- 
cepte le  (our  des  yeux  et  du  nez;  les  poils  du  front  sont  di- 
rigés d'avant  en  arrière,  et  rencontrent  sur  leur  paintc  ceux 
du  sommet  de  la  tête,  qui  se  portent  au  contraire  d'arrière 
en  avant,  ce  qui  forme  une  petite  bande  noirâtre  transverse 
sur  cette  partie;  les  oreilles  sont  grandes  et  nues;  les  poils 
du  milieu  de  la  face  sont  courts  et  noirâtres;  il  y  a  une  pe- 
tite barbe  formée  parles  poils  des  joues,  qui  se  dirigent  par 
en  bas,  et  qui  sont  d'un  jaune  de  paille  ;  le  pelage  du  dessus 
du  corps  est  varié  de  jaune  de  paille  et  de  brun  ,  les  poils 
de  cette  partie  offrant  ces  deux  couleurs  ;  le  ventre  et  la  poi- 
trine sont  presque  nus;  les  bra5  et  les  jambes  sont  couverts 
de  poils  d'un  jaune  de  paille;  la  queue  est  de  la  même  cou- 
leur, mais  plus  obscure. 

Cette  espèce  habite  le  Para.  Ses  habitudes  naturelles  n'ont 
pas  été  décrites. 

L'Ajlouate  cuaribà  :  Stentor  fiiscus ,  Geoffr.;  Mjcetes  fus- 
cus  ,  Desm. ,  Mamm.,  esp.  56;  Simia  heelzebuth,  Linn. ,  Sjst. 
nat. ,  édit.  12  ,  p.  Sy.  Il  est  un  peu  plus  grand  que  l'alouate 
roux;  les  proportions  de  ses  membres  et  de  sa  queue  sont  les 
mêmes,  mais  sa  tête  paroit  relativement  plus  petite  que  celle 
de  ce  singe.  Son  pelage  est  généralement  d'un  brun  foncé  et 
présente  sur  le  dos  des  poils  à  pointe  dorée,  ainsi  que  ceux 
du  vertex  et  de  l'occiput  ;  la  face  est  d'un  brun  obscur  ,  nue, 
parsemée  de  poils  noirs  et  roides  sur  les  paupières,  les  lèvres 
et  le  menton;  les  poils  de  la  base  du  front  sont  dirigés  en 
arrière  et  rencontrent  par  leurs  pointes  ceux  du  derrière  de 
la  tête;    les  tempes  sont  couvertes  de  poils  bruns  dirigés  en 


^«4  SUS 

arrière  ;  le  menton  a  une  barbe  moyenne  et  de  couleur 
brune. 

Dans  un  jeune  individu  la  rencontre  des  poils  du  front 
avec  ceux  de  l'occiput  donne  lieu  à  un  épi  en  ligne  trans- 
verse; la  barbe  et  les  parties  postérieures  du  corps,  les  mem- 
bres et  la  queue  sont  d'un  brun  foncé,  et  l'on  ne  voit  de  poils 
à  pointe  dorée  que  sur  le  derrière  de  la  tête  et  du  cou.  Dans 
un  plus  jeune  encore  le  pelage  est  d'un  brun  fuligineux;  il 
n'y  a  presque  point  de  barbe  ;  les  poils  du  sommet  de  la  tête 
sont  terminés  de  jaune. 

Il  habite  les  déserts  les  plus  reculés  du  Brésil.  On  dit  que 
son  caractère  est  très-farouche,  et  quil  témoigne  beaucoup 
d'ardeur  pour  les  femmes. 

L'Alouate  chouo  :  Stentor  Jlavicaudalus ,  Geoffr.  ;  Mjcetes 
jlavicaudatus ,  Desm. ,  Mamm.  ,  esp.  67  ;  Choro,  Humb.  ,  Rec. 
d'obs.  zool. ,  pag.  043  ,  esp.  3. 

Un  peu  plus  petit  que  l'alouate  roux  ,  celui-ci  a  le  corps 
entièrement  couvert  de  poils  bruns  noirâtres  dans  la  plus 
grande  partie  de  leur  longueur  ,  avec  la  pointe  seulement 
moins  foncée.  Ceux  du  sommet  de  la  tête  sont  courts;  ceux 
du  dos  longs  et  touffus  ;  les  extrémités  sont  d'un  brun  plus 
foncé  que  le  corps  ,  à  l'exception  de  la  face  externe  des 
cuisses,  qui  offre  des  poils  dont  l'extrémité  est  jaunâtre,  et 
du  genou,  où  l'on  voit  du  roux;  la  queue  est  d'un  brun  oli- 
vâtre, avec  deux  bandes  longitudinales  jaunes,  une  de  cha- 
que côté,  depuis  le  milieu  de  sa  longueur  jusqu'à  son  extré- 
mité; les  mains  et  les  pieds  sont  d'un  brun  clair;  le  dessous 
du  corps,  surtout  le  ventre,  est  plus  poilu  que  dans  les  au- 
tres espèces.  La  face  de  ce  singe  est  courte,  nue,  obscure, 
avec  quelques  grands  poils  épars;  la  partie  postérieure  des 
joues  est  couverte  de  poils  longs,  bruns,  et  terminés  de  jau- 
nâtre, qui  descendent  sous  le  cou  ,  et  forment  les  côtés  de 
la  barbe;  le  milieu  de  celle-ci  est  peu  prolongé,  et  formé 
des  poils  bruns  qui  naissent  au  menton. 

M.  de  Humboldt  assigne  pour  patrie  à  ce  singe  la  province 
de  Jaèn  dans  la  Nouvelle- Grenade  ,  et  les  bords  de  la  ri- 
vière des  Amazones.  Sa  peau  est  employée  pour  couvrir  les 
selles  des  mulets  sur  lesquels  on  voyage  dans  les  Cordillères; 
aussi  lui  fait- on  la  chasse. 


SUN  285 

L'Alouate  caraya  :  Stentor  niger  ,  Geoffr.  ;  Mycetes  ater , 
Desm.,  Mamm.,  esp.  58;  Caraya,  d'Azara.  Celui-ci,  qui  ha~ 
bite  non-seulement  le  Paraguay,  mais  encore  la  province  de 
Bahia,  et  qui  se  répand  vraisemblablement  dans  tout  l'inté- 
rieur du  Brésil,  a  la  taille  de  l'alouate  roux,  mais  il  a  le 
corps  beaucoup  plus  gros  et  plus  ventru  ,  et  les  membres  plus 
robustes.  Le  pelage  du  màle ,  composé  de  poils  lustrés,  peu 
durs,  un  peu  crépus,  longs  de  deux  pouces  et  non  couchés, 
est  d'un  noir-brun  foncé  dans  toutes  ses  parties,  excepté sou3 
le  ventre  et  la  poitrine  ,  où  il  est  peu  fourni  et  d'un  roux 
obscur;  les  extrémités  des  membres  sont  d'un  noir  foncé;  la 
queue  est  noire,  avec  les  poils  de  son  extrémité  terminés  de 
brun;  les  poils  du  scrotum  sont  d'un  brun  clair;  la  face  est 
d'un  brun  rougeàtre  ;  le  front,  les  lèvres  et  le  menton  pré- 
sentent quelques  poils  noirs  épars;  ceux  du  devant  de  la  tête 
se  dirigent  en  arrière  ,  et  ceux  de  l'occiput,  couchés  en  sens 
contraire,  les  rencontrent  par  la  pointe;  la  barbe  est  mé- 
diocre. 

La  femelle  ne  diffère  du  màle  que  parce  que  sa  barbe  est 
moins  touffue  que  la  sienne,  et  que  le  poil  de  son  corps  est 
un  peu  plus  fin  et  d'un  brun  peu  foncé  ou  bai  obscur.  Les 
jeunes  mâles  ressemblent  plus  aux  femelles  qu'aux  mâles 
adultes.  On  connoît  une  variété  albine  de  cette  espèce. 

11  a  les  habitudes  des  autres  singes  du  même  genre.  M.  de 
Humboldt  rapporte  que  son  cri,  qu'il  fait  entendre  à  la  pointe 
du  jour,  ressemble  au  craquement  d'une  quantité  de  char- 
rettes non  graissées. 

L'Alouate  aux  mains  rousses  :  Mycetes  rujimanus  ,  Kuhl  ; 
Desm.,  Mamm.,  esp.  Sg.  Cette  espèce,  établie  sur  un  indi- 
vidu qui  existoit  dans  la  collection  de  Bullock  à  Londres, 
et  qui  appartient  maintenant  à  M.  Jemminck ,  est  presque 
de  Ja  taille  de  l'arachnoïde,  et  sa  queue  est  de  la  longueur 
du  corps.  Son  pelage  est  en  totalité  d'un  noir  foncé,  a  l'ex- 
ception des  quatre  mains  et  de  la  dernière  moitié  de  la 
queue,  qui  sont  de  couleur  rousse  ;  la  face  et  les  parties  in- 
férieures du  corps  sont  nues. 

On  n'a  aucun  renseignement  sur  ses  habitudes  naturelles 
et  sur  sa  patrie.  (Desm.) 

SINGHUMOORY.  {Ornith.)  Ce  nom,   qui  signifie  oisea.u 


286  ^1,Y 

marbré ,  a  été  donné,  parles  Indiens,  au  napaul,  paasianus 
satyrus,  Vieill.  (Ch.  D.) 

SINGI.  (Bot.)  Nom  brame  du  nir-pongalion  du  Malabar. 
lignonia  spathacea  de  Linna?us  fils,  que  Ton  a  regardé  comme 
congénère  du  spathodea  de  Bcauvois  ;  mais  qui  en  diffère  par 
sa  corolle  en  entonnoir  à  long  tube  et  peut-être  aussi  par  le 
nombre  de  ses  étamines.  (J.) 

SINGITS,  SUNGIRU.  (Bot.)  Kfempfer  cite  ces  noms  japo- 
nois  du  chrjsanthemum  corcnarium  ,  plante  cultivée  dans  les 
jardins  à  fleurs.  (.T.) 

SINGLA  [LÉ].  {Manun.)  Le  sanglier  est  ainsi  nommé  par 
les  habitans  du  département  de  l'Aube.  (Desm.) 

SINGLO.  (Bot.)  Nom  d'une  variété  de  thé  à  la  Chine.  (J.) 

SINGOFAU.  (Bot.)  Flacourt  parle  d'une  herbe  de  ce  nom 
à  Madagascar,  qui  s'attache  au  tronc  des  arbres  et  dont  les 
feuilles  sont  appliquées  sur  les  yeux  pour  éc'aircir  la  vue. 
C'est  peut-être  un  epidendrnm,  plante  parasite.  (J.) 

SINGSIE.  (Ornith.)  Les  Chinois  nomment  ainsi  la  grande 
perruche  à  longs  brins,  psittacus  malaccensis,  Gmel.  ,  PI.  enl. 
deBuffon  ,  n.°  887.  (Ch.  D.) 

SINGUING-BIRD.  (Ornith.)  Les  Anglois  désignent  par  cette 
expression  le  moqueur,  turdus  poljglottus  ,  Linn.  (Ch.D.) 

SINI.  (Bot.)  Voyez  Confusi.  (.T.) 

SINIAKI  AMOOFONG.  (Erpét.)  On  donne,  suivant  quel- 
ques lexicographes  ,  ce  nom  à  un  petit  serpent  vert  tacheté 
de  noir,  qui  se  trouve  à  Sierra-Leona,  et  qui  lance,  à  deux 
ou  trois  pieds  de  distance  ,  sur  les  yeux  des  animaux  dont  il 
fait  sa  proie  ou  qui  l'attaquent,  un  venin  qui  leur  fait  perdre 
à  l'instant  la  vue  et  leur  cause  des  douleurs  atroces.  (H.  C.) 

SINIHIDDA.  (Bot.)  Espèce  non  déterminée  d'alcea ,  dans 
l'île  de  Ceilan  ,  citée  par  Herniann.  (  J.  ) 

SINIKIAOU.  (Zooph.)  Sous  ce  nom  sont  désignées  les  as- 
téries ou  étoiles  de  mer  dans  l'ile  d'Oualan.  (Lesson.) 

SINIKOSSO.  (  Zooph.  )  On  nomme  ainsi  une  espèce  d'é- 
ponge  dans  l'ile  d'Oualan.  (  LessoxV.  ) 

SINISTROPHORUM.  (Bot.)  Genre  établi  par  Schrank  sur 
le  myagrum  sativum,  Linn.,  et  qui  n'a  pas  été  admis.  Voyez 
Camélike.  (  Lem.) 

SINKOO.  (Bot.)  Nom  japonois  cité  par  Raempfer  du  Garo 


s  IN  287 

ou  Bois  d'aigle  ,  Afialloclium  de  Ruroph  ,  Aquilaria  de  M.  de 
Lamarck,  genre  de  la  famille  des  saniydées,  ou  d'une  famille 
voisine.  (J.) 

SINODENDRON.  {Entom.)  Ce  nom  est  ainsi  orthographié 
par  Fabricius.  Voyez  Synodendre.  (C.  D.) 

SINOGARLICA.  {Ornith.)  Nom  polonois  de  la  tourterelle 
commune,  columha  turtur ,  Linn.  (  Ch.  D.) 

SINO-KI,  SUI.  (Bot.)  Noms  japonois,  cités  par  Kœmpfer, 
d'un  chêne,  qui  est  le  quercus  cuspidata  de  M.  Thunberg.  (J.) 
SINOPE  ou  SINOPIS  (  Min.  ) ,  ou  TERRE  DE  SINOPE 
(  ville  de  Paphlagonie ,  pays  riche  en  mines  de  fer  ) ,  étoit  une 
ocre  rouge.  On  en  distinguoit,  suivant  Pline,  trois  sortes  : 
l'une  d'un  rouge  foncé ,  l'autre  d'un  rouge  pâle  ,  etla  troisième , 
d'un  rouge  intermédiaire  entre  les  deux  précédens,  étoit  le 
plus  pur. 

C'éloit  une  matière  argileuse  qu'on  trouvoit  dans  des  ca- 
vités de  l'ile  de  Lemnos ,  en  Cappadoce  ,  en  Egypte  et  dans  les 
îles  Baléares.  Ce  rouge  de  Sinope  fournissoit  une  des  couleurs 
les  plus  employées  et  recherchées  par  les  peintres;  une  des 
quatre  dont  les  peintres  les  plus  célèbres  de  l'antiquité  se 
servoient  de  préférence,  à  cause  de  son  éclat. 

Le  Sinope  paroissoit  être  un  bol  ou  ocre  d'un  beau  rouge, 
comme  le  sil  étoit  la  belle  ocre  jaune.  (B.) 

SINOPLE.  {Min.)  Variété  de  quarz  hyalin  d"un  rouge  vif 
et  presque  opaque.  On  a  quelquefois  donné  ce  nom  à  uu 
jaspe,  auquel  on  rapporte  cette  pierre.  (Voyez  Quarz  héma- 
ToÏDE,  tom.  XLIV,  pag.  248  ,  et  Jaspe,  tom.  XXIV,  pag.  202.) 
On  a  aussi  donné  ce  nom  et  celui  de  Zinopel  à  un  mi- 
nerai d"or  mêlé  de  galène  et  de  blende,  qui  a  pour  gangue 
du  quarz  hématoïde,  et  qui  se  trouve  principalement  dans 
la  mine  de  FacherstoU ,  près  Schemnitz  en  Hongrie.  (B.) 

SI-NOSA,  SIT-SIRU.  (Bot.)  Noms  japonois  du  bambou, 
cités  par  Kaempfer.  (J.) 

SINSARATl.  (Bot.)  Nom  brame  du  solanum  indicum,  cité 
par  Rhéede.  (  J.  ) 

SINSIGNOTTE.  (  Ornith.)  Ce  nom  est  vulgairement  donné, 
dans  la  Lorraine  allemande,  à  l'alouette  pipi,  alauda  Irivialis, 
Linn.  ;  et  celui  de  grande  sinsignotte  à  la  rousseiine  ,  alauda 
mosellana,  dans  le  pays  Messin.  (  Ch.  D.) 


288  SIN 

SINSIN.  (Mamm.)  Le  père  Duhalde  dit,  qu'il  y  à  la  Chine 
un  singe  ainsi  nommé.  Sonnini  prétend  que  c'est  le  pithèque, 
c'est-à-dire  le  macaque  magot.  (Desm.) 
SINSJO.  (Bot.)  Voyez  Seo.  (J.) 

SINSONTE.  (  Ornith.  )  Le  moqueur ,  furdus  poljgloltus  , 
Linn. ,  est  ainsi  désigné  par  Ulloa ,  tom.  i."',  p.  187,  de  ses 
Mémoires  philosophiques,  traduction  Françoise  de  Lefebvre 
de  Villebrune.  Voyez  Sésontlé.  (  Ch.  D.  ) 

SINTEftlPSUM.  \Bot.)  Ruellius  cite  ce  nom  égyptien  du 
thlaspi.  (J.) 

SÏNTER.  (Min.)  C'est  un  mot  allemand  qui  équivaut  à 
notre  mot  de  concrétion  ou  de  stalactite.  Nous  ne  l'eussions 
pas  cité,  si  quelques  minéralogistes  François  ne  l'avoient  em- 
ployé sans  traduction,  et  si  Haiiy  lui-même  ne  l'avoit  inscrit 
parmi  les  noms  qualiiicatifs  des  minéraux.  Voyez  Concrétions 
et  SïALACTrrE.  (B.) 

SlNTlïOK.  (OrnifJi.)  L'oiseau  connu  sous  ce  nom  au  Groen- 
land ,  est  le  hibou  figuré  dans  les  Oiseaux  de  l'Amérique  sep- 
tentrionale de  M.  Vieillot,  pi.  21 ,  strix  asio ,  Linn. ,  et  Oth. 
Fabricius,  Fauna groentandica,  n.°  5j.    (Ch.  D.) 

SINTOXIE,  SinLoxia.  (Conchjl.)  M.  Rafinesque^  dans  la 
disposition  méthodique  des  espèces  nombreuses  d'unios  de 
l'Amérique  septentrionale,  a  établi  sous  ce  nom  une  division 
générique  pour  les  espèces  en  général  plus  longues  que 
hautes,  déforme  ovale,  oblique,  qui  ont  la  dent  lamellaire 
et  le  ligament  courbe.  Elle  n'en  contient  cependant  encore 
qu'une.  Voyez  le  mot  Unio.  (De  B.) 

SINUÉ.  (Bot.)  Découpé  en  parties  saillantes,  arrondies, 
qui  sont  séparées  par  des  sinus  également  arrondis;  exemples: 
feuilles  du  quercus  rohur,  nectaire  du  cobea ,  etc.  (Mass.) 

SIjNUEUX.  {Bot.)  Long,  linéaire  et  en  zigzags;  exemples: 
anthères  du  cucurbita,  raphé  du  coofc/a  ,  etc.  (Mass.) 

SINU-KOTAI.  {Bot.)  Nom  japonois ,  cité  par  Ka?mpfer, 
de  l'arbre  qui  est  Velœagnus  pungens  de  M.  Thunberg.  (  J.) 

SINZA.  {Bot.)  Nom  brame  du  tamarin,  cité  par  Rhéede. 
(J.) 

SIŒLAERKA.  {Ornilh.)  C'est,  en  Scanie  ,  l'ortolan  de 
neige  ,  emheriza  nivalis ,  Linn.  (  Ch.D.) 

SIŒRAKAN.  (OrmV/i.)  Corneille  Lebruyn  parle,  au  tom.  4 


SIP  liBg 

de  ses  Voyages,  pag.  /t53  ,  d'un  oiseau  ainsi  nommé  ,  qui  est 
de  la  taille  d'un  canard  ,  lui  ressemble,  et  a  la  tête  jaune,  le 
bec  et  les  pieds  rouges.  (Ch.  D.) 

SIOFFU.  {Ornith.)  Voyez  Soffu.  (Ch.  D.) 

SIOGEI-FIGE.  [Bot.)  Plante  du  Japon,  déjà  citée  sous  le 
nom   de  mondo.  Voyez  Mondo  et  Sogaif.  (J.) 

SIORU.  (Bot.)  Voyez  Kibi.  (J.) 

SIOMGA.  (Ichthjol.)  On  nomme  ainsi,  au  Kamtschatka ,  un 
fort  gros  poisson  de  rivière ,  qui  paroit  appartenir  au  genre 
des  Truites.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

SION.  (Bot.)  Ce  nom  grec,  mentionné  par  Dioscoride, 
sium  des  auteurs  latins,  a  été  adopté  par  Tournefort  et  Lin- 
naeus  pour  la  Berle  ,  genre  d'ombellifères  ,  dont  toutes  les  es- 
pèces sont  aquatiques.  Daléchamps  et  C.  Bauhin  l'avoient 
adopté  pour  le  cicuta  virosa,  Morison  pour  des  espèces  de 
sison.  Tragus  et  d'autres  anciens  Temployoîent  pour  le  lec- 
cahunga,  espèce  aquatique  de  véronique,  et  Cratevas  pour  le 
cresson  de  fontaine,  nasturtium.  Voyez  Berle.  (J. ) 

SIONANNA.  {Bot.)  Le  petit  Recueil  des  voyages  fait  men- 
tion d'un  arbrisseau  de  ce  nom  dans  llnde,  fort  agréable  à 
la  vue  ,  qui  porte  en  même  temps  des  fleurs  en  ombelles  et 
des  fruits  en  baie,  et  dont  la  racine  est  très-réputée  contre 
le  venin  des  plus  dangereux  serpens.  Ces  détails  répondent 
exactement  à  ceux  que  présente  le  sjovanna-amelpodi  du  Ma- 
labar. (J.) 

SIORARTOK.  {Ornith.)  Voyez  Arnaviak.  (Ch.D.) 

SIOURIAK.  {IchthyoU)  Un  des  lioms  tartares  du  sterlet. 
(H.C.) 

SIOUT.  {Mamm.)  Nom  kamtchadale  du  phoque  lion-marin , 
que  M.  F.  Cuvier  place  dans  son  genre  Platyrhynque.  Voyez 
Phoque,  tom.  XXXIX  ,  p.  554.  (Desm.  ) 

SIPALE,  Sipalus.  {Entom.)  Genre  d'insectes  cole\)ptères, 
de  la  famille  des  rhinocères,  et  indiqué  sous  ce  dernier  nom 
dans  l'extrait  de  l'ouvrage  de  M.  Schœnherr,  n."  190.  (C.  D.) 

SIPANE  ,  Sipanea.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  monopétalées,  d«  la  famille  des  r«/)mcees, 
de  la  pentandrie  monogjnie  de  Linnœus  ,  offrant  pour  carac- 
tère essentiel:  Un  calice  persistant,  à  cinq  divisions;  une 
corolle  infundibuliformej  le  tube  oblong,  ventru  à  son  orifice; 
49-  19 


Sgo  SIP 

le  limbe  à  cinq  lobes  égaux  ;  cinq  étamines;  les  anthères  à 
deux  loges  ;  un  ovaire  inférieur  ,  couronné  par  un  disque 
charnu  ;  un  long  style  filiforme  ,  terminé  par  deux  stigmates  ; 
une  capsule  orbiculaire,  à  deux  loges,  couronnée  par  les 
divisions  du  calice;  chaque  loge, partagée  en  deux  valves;  les 
semences  fort  petites. 

SiFANE  DES  PRÉS  :  Sipanea  pratensis,  Aubl.,  Guian. ,  i  ,  t.  5G  ; 
Lamk. ,  Ht.  gen.,  tab.  i5i;  V irect a  pratensis  ,  Vahl ,  Ed.,  2. 
Ses  racines  sont  fibreuses,  ramifiées;  ses  tiges  nombreuses,  cy- 
lindriques, un  peu  velues,  noueuses,  très-ramifiées  ,  longues 
de  deux  pieds  et  plus  ;  la  plupart  des  ramifications  couchées, 
radicantes  à  leurs  nœuds.  Les  feuilles  sont  opposées,  presque 
sessiles,  ovales-lancéolées,  un  peu  rudes,  entières  ,  ciliées  k 
leur  partie  inférieure  ,  aiguës,  munies  à  leur  base  de  deux 
stipules  opposées  et  caduques.  Les  fleurs  naissent  à  l'extré- 
mité des  tiges  et  des  rameaux,  et  forment  de  petits  corymbes 
de  six  ou  huit  fleurs  ,  portées  chacune  sur  un  pédoncule 
court.  Le  calice  est  strié,  arrondi  à  sa  base,  partagé  en  cinq 
longues  divisions  étroites  ,  aiguës  ,  avec  un  poil  assez  long  dans 
l'échancrure  de  chaque  division.  La  corolle  est  rougeâtre  ou 
couleur  de  rose;  le  tube  long;  le  limbe  à  cinq  lobes  égaux  ; 
les  filamens  courts,  insérés  sur  le  tube.  Cette  plante  est  très- 
abondante  dans  les  savannes  aux  environs  de  la  ville  de 
Cayenne.  On  emploie  cette  plante  dans  les  tisanes  astringentes 
et  contre  la  gonorrhée  ;  on  se  sert  de  sa  décoction  pour  laver 
les  plaies  et  les  ulcères.  (Poir.) 

SIPANEA.  (Bot.)  Ce  genre  de  rubiacées,  fait  par  Aublet 
sur  une  plante  de  la  Guiane,  a  été  réuni  au  Virecta  par 
Schreber,  Vahl  et  M.  Kunth  ;  mais  MM.  de  Lamarck  et  Per- 
soon  le  laissent  distinct.  Il  diffère  par  la  gorge  de  la  co- 
rolle, qui  est  velue,  et  par  son  fruit  qui  se  partage  en  deux. 
(J.) 

SIPAROUNIER  ,  Siparuna.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicoty- 
lédones ,  à  fleurs  incomplètes  ,  monoïques  ,  imparfaitement 
connues,  delà  monoéde  décandrie  de  Linnasus  ,  offrant  pour 
caractère  essentiel  :  Des  fleurs  monoïques;  dans  les  mules,  un 
calice  à  quatre  divisions;  point  de  corolle;  quatre  à  dix  éta- 
mines insérées  sur  le  disque  du  calice:  dans  les  fleurs  femelles, 
un  calice  comme  dans  les  mâles  ;  un  ovaire  supérieur  arrondi  ; 


SIP  2Ç)l 

un  style  obloftg,  strié,  terminé  par  cinq  stigmates.  Le  fruit 
n'a  pas  été  observé. 

SiFAROUMEa  DE  r.A  GciANE  :  Sipavuna  guianensis ,  Aubl.  , 
Guian.,  2  ,  tab.  333.  Arbrisseau  de  sept  à  huit  pieds  ,  dont 
la  tige  est  droite,  divisée,  presque  dès  sa  base,  en  branches 
grêles,  alongées,  garnies  de  rameaux  opposés,  noueux  ,  lisses, 
verdàtres;  chaque  nœud  produitdeux  feuillesopposées,  ovales  , 
oblongues,  trés-entiéres  ,  vertes,  aiguës,  lisses  à  leurs  d -ux 
faces,  longues  d'environ  cinq  pouces,  sur  deux  de  large,  sou- 
tenues par  un  pédoncule  très-court.  Les  fleurs  sont  petites, 
verdàtres,  monoïques,  situées  dans  l'aisselle  des  feuilks  , 
réunies  en  petits  corymbes  peu  garnis.  Les  divisions  du  ca- 
lice sont  arrondies,  au  nombre  de  quatre;  point  de  corolie; 
les  étamines  insérées  sur  un  disque  velu,  situé  au  fond  du 
calice.  Cet  arbrisseau  croit  dans  la  Guiane,  sur  le  bord  des 
courans  d'eau  douce,  dans  le  quartier  d'Oyac.  (Poir.) 

SIPEDE.  (Erpét.)  On  a  ainsi  appelé  une  sorte  de  Couleuvre. 
Voyez  ce  mot.  (  H.  C.) 

SIPHALE.  {Malacoz.?  Aclin.?)  Nom  de  genre  donné  par 
M.  Rafinesque-Schmaltz  à  un  animal  de  la  mer  de  Sicile  ,  dont 
nous  ne  pouvons  pas  même  reconnoitre  la  classe,  et  qu'il 
caractérise  vaguement  ainsi  qu'il  suit  :  Çoi-ps  oblong,  cylin- 
drique,  mutique  ;  ièie  en  tube.  (  Desm.  ) 

SIPHON.  (Bo£.)  C'est  une  espèce  d'aristoloche.  (L.D.) 

SIPHONAIRE  ,  Siplionaria.  (MaUicoz.)  Adanson  ,  en  décri- 
vant les  différentes  espèces  de  patelles  qu'il  avoit  observées 
sur  les  côtes  du  Sénégal,  avoit  parfaitement  indiqué  les  dif- 
férences nombreuses  que  présente  lanimal  de  celle  qu'il  a 
désignée  sous  le  nom  de  mouret;  aussi  depuis  long -temps, 
dans  mon  Gênera,  envoyé  en  Angleterre  en  1816,  pour  le 
supplément  à  PEncyclopédie  d'Ecosse,  je  Pavois  séparée  pour 
en  constituer  un  genre  distinct,  auquel  je  conservois  cette 
dénomination.  Depuis  lors  M.  Sowerby,  dans  ses  Genres  de 
coquilles  vivantes  et  fossiles  ,  ayant  trouvé  parmi  les  pa- 
telles de  M.  de  Lamarck.  ,  ou  mieux  parmi  les  cabochons 
de  Denys  de  Montfort,  que  quelques  espèces  présentoient 
un  caractère  particulier  dans  la  manière  dont  l'empreinte 
musculaire  en  fer  a  cheval  est  partagée  inégalement  en  deux 
parties  séparées  par  une  espèce  de  siphon ,  a  cru  tj^àitiutiit 


aga  SIP 

devoir  en  former  un  genre ,  qu'il  a  nommé  Siphonaire.  Ainsi 
ce  genre  a  été  également  établi  d'après  la  double  considé-^ 
ration  de  l'animal  et  de  sa  coquille.  Il  devra  donc  être 
conservé,  et  bien  plus,  être  placé  très-loin  des  patelles,  dans 
l'ordre  des  monopleupobranches  de  M.  de  Blainville.  Au 
reste  ,  voici  la  caractéristique  que  l'on  en  peut  donner  : 
Corps  subcirculaire ,  conique,  plus  ou  moins  déprimé;  tête 
subdivisée  en  deux  lobes  égaux,  sans  tentacules  ni  yeux 
évidens;  bords  du  manteau  crénelés  et  dépassant  un  pied 
subcirculaire,  comme  dans  les  patelles;  cavité  branchiale 
transverse,  contenant  une  branchie  probablement  en  forme 
d'un  grand  arbuscule ,  ouverte  un  peu  avant  le  milieu  du 
côté  droit  et  pourvue  à  son  ouverture  d'un  lobe  charnu , 
de  forme  carrée,  situé  dans  le  sinus,  entre  le  manteau  et 
le  pied  ;  muscle  rétracleur  du  pied  divisé  en  deux  parties  ; 
une  beaucoup  plus  grande ,  postérieure  ,  en  fer  à  cheval  ; 
l'autre  très- petite,  à  droite  et  en  avant  de  l'orifice  bran- 
chial. Coquille  non  symétrique,  patelloïde ,  elliptique  ou 
suborbiculaire  ,  à  sommet  bien  marqué  ,  un  peu  sénestre  et 
postérieur;  une  espèce  de  canal  ou  de  gouttière  sur  le  côté 
droit ,  partageant  l'impression  musculaire  en  fer  à  cheval  en 
deux  parties:  l'une  droite  et  antérieure,  très-petite;  l'autre 
occupant  tout  le  reste  de  l'extrémité  postérieure  et  latérale 
de  la  coquille. 

Cette  caractéristique  est  plus  complète  que  celle  que  j'ai 
donnée  à  l'article  Mollusques;  mais  cela  tient  à  ce  qu'outre 
la  description  d'Adanson,  j'ai  trouvé  dans  la  planche  3  de  la 
Zoologie  d'Egypte,  consacrée  aux  patelles  par  M.  Savigny  , 
une  excellente  figure ,  que  je  rapporte  certainement  au  genre 
Mouret,  rapprochement  qui  sans  doute  n'avoit  pas  échappé 
à  son  observation  ,  mais  ce  que  nous  ne  pouvons  assurer,  ses 
planches  étant ,  par  un  grand  malheur,  privées  d'explications 
tirées  de  ses  manuscrits.  Adanson  avoit  lui-même  très-bien 
senti  que  son  Mouret  différoit  beaucoup  des  Patelles:  il  avoue, 
en  effet,  qu'il  ne  connoît  pas  d'espèce  dont  la  figure  du  corps 
s'éloigne  davantage  de  ses  congénères.  Ses  yeux  et  ses  tenta- 
cules sont  si  petits,  qu'on  peut  dire  qu'elle  n'a  ni  les  uns  ni 
les  autres;  sa  tête  est  faite  en  demi-lune  et  elle  est  coupée 
dans  le  milieu  par  une  large  crénelure  qui  la  divise  en  de«x 


SIP  295 

parties  égales.  Le  cordon  de  cirrhes  tentaculaires  qu'on  voit 
sous  la  racine  du  manteau  dans  les  véritables  patelles  ,  n'existe 
pas  ici ,  et  ses  bords,  au  lieu  d'être  frangés  ,  sont  légèrement 
crénelés.  Dans  le  sinus  circulaire  qu'il  fait  avec  le  pied,  on 
voit  à  droite  une  petite  membrane  carrée  qui  est  dans  une 
agitation  continuelle;  c'est  ,  dit  Adanson  ,  sans  doute  avec 
raison  ,  le  tuyau  de  la  respiration.  J'avois  d'abord  supposé 
que  ce  pouvoit  être  la  brancliie  elle-même;  mais  la  figure  de 
M.  Savigny  a  rectifié  mes  idées  à  ce  sujet.  On  y  voit  en  effet 
que  cette  membrane  n'offre  rien  de  branchial,  et  que,  d'ail- 
leurs, sous  le  manteau,  au  milieu  du  dos,  est  très-proba- 
blement la  véritable  branchie.  Je  remarque  en  outre  dans 
cette  figure  qu'entre  le  pied  et  le  bord  du  manteau  est  une 
frange  indivise  qui  circonscrit  celui-là  dans  toute  son  étendue, 
et  dont  Adanson  n'a  pas  parlé. 

II  paroît,  du  reste ,  que  les  siphonaires  vivent ,  à  la  manière 
des  patelles,  fixées  sur  les  rochers;  du  moins  Adanson  dit  que 
celle  qu'il  a  observée  est  très-commune  sur  ceux  de  l'île  de 
Corée.  ^ 

Il  existe  dans  les  collections  plusieurs  espèces  de  fausses 
patelles,  qu'il  faut  sans  doute  rapporter  à  ce  genre;  peut-être 
même  sont-elles  déjà  décrites;  mais  c'est  ce  qu'il  est  difficile 
d'assurer,  tant  les  descriptions  et  même  les  figures  sont  in- 
complètes ,  faute  de  n'avoir  pas  fait  attention  à  la  non-symé- 
trie et  au  siphon.  Nous  en  connoissons  cependant  déjà  de 
plusieurs  parties  du  monde. 

La  SiPHONAiRE  A  CÔTES  BLANCHES  :  SiphoTiaria  leucopleura ;  Pa- 
tella  leucopleura,  Linn.,  Gmel. ,  p.  0699  ,  n."  34  ;  de  Lamarck, 
Système  des  anim.  sans  vert.,  tome  6  ,  1.'"  partie,  page  332, 
n.°3i  ;  Lister,  Conch. ,  tab.  63g,  fig.  22.  Coquille  ovale, 
assez  petite,  peu  élevée,  à  sommet  submédian,  de  couleur 
brune,  quelquefois  noirâtre  ou  grisâtre  en  dehors,  radiée 
par  des  côtes  blanches  assez  peu  nombreuses  (  3o  —  32).  Le 
sommet  blanc,  entouré  d'une  ligne  brune;  l'intérieur  blanc 
ou  brunâtre,  entouré  d'une  bande  presque  noire,  radiée  de 
blanc. 

Cette  petite  coquille,  dont  on  ignore  la  patrie ,  me  paroît 
principalement  définie,  du  moins  dans  la  couleur,  d'après 
un  accident  ;  car  il  me  semble  que  la  blancheur  du  sommet 


=94  SIP 

et  même  celle  des  côtés  est  due  au  frottement  ou  à  l'usure. 

Au  reste,  elle  me  paroît  considérablement  varier. 

Je  rapporte  à  cette  espèce,  avec  quelques  doutes  cepen- 
dant, la  5.  concinna  de  M.  Sowerby ,  G.  Siphonaria ,  fig.  2. 

l/ci  S.  siphon;  5.  sip',10 ,  Sowerby,  Gen.  of  suells,  G.  Sip' o- 
naria,  fig.  1.  Coquille  subcircuiaire,  à  sommet  submédian, 
denliculée  ,  par  la  terminaison  marginale  de  près  de  cin- 
quante rayons  anguleux,  subégaux,  dont  celui  qui  corres- 
pond au  siphon  est  bien  plus  prononcé;  couleur  d'un  gris 
verdàlre  en  dehors,  roussàtre  radiée  de  roux  en  dedans. 

J'en  ignore  la  patrie. 

La  S.  DE  Java:  S.  javanica;  Patella  javanica  ,  de  Lamk. , 
ibid.,  page  S^y,  n.°  36.  Coquille  ovale,  à  sommet  submé- 
dian, subconvexe,  a  bords  crénelés,  finement  radiée  par  un 
petit  nombre  d'assez  grosses  côtes  blanches,  égales  ,  séparées  par 
des  stries;  couleur  d'un  roux  noirâtre,  avec  le  sommet  noir 
en  dehors,- noirâtre  en  dedans,  bordé  de  jaune,  avec  un 
limbe  blanc. 

Des  côtes  de  Java  :  rapportée  p<t  M.  Lcschenault. 

La  S.  RADIÉE  ,  S.  radiata,  de  B'ainv. ,  Conchyl.  princîp., 
pi.  2 ,  fig.  4.  Petite  coquille  ovale,  très-déprimée,  a  sommet 
peu  marqué  et  submédian,  à  bords  crénelés  par  des  rayons 
assez  gros,  dont  deux  plus  gros  étoilent  sensiblement  le  côté 
droit.  Couleur  grisâtre  en  dessus,  d'un  roux  marron  en  de- 
dans, avec  un  limbe  agréablement  radié  de  blanc  et  de  noir. 

J'ai  vu  plusieurs  individus  de  cette  espèce,  qui,  quoique 
rapprochée  de  la  S.  conique  ,  pavoit  pouvoir  en  être  distin- 
guée, surtout  par  les  deux  espèces  de  digitations  de  son  bord 
droit.  Peut-être  cependant  n'est-ce  qu'une  différence  d'âge. 
J'en  ignore  la  patrie. 

En  général  ,  jusqu'à  ce  qu'on  ait  pu  étudier  l'animal  des 
différentes  espèces  de  siphonaires  ,  les  coq\ii!Ies  seront  diffi- 
ciles à  caractériser,  parce  que  toutes  sont  s  Honnris  dusoui- 
met  à  la  b..se,  et,  à  peu  de  chose  près,  semblabie:f;ent  co« 
lorées. 

La  S.  CONIQUE,  S.  conica.  Coquille  ovale,  conique,  assez 
élevée  ,  à  sommet  subcentral  ,  sillonnée  pT  trente-six  à 
qu'irante  côtes  un  peu  inégales,  très-saillartes  à  l:-.  rircou'é- 
rence  ;   couleur  roussàtre  ou  jaune   de  corne  sui  les  côiés  , 


SIP  295 

brune  dans  les  intervalles  ,  en  dehors  ,  d'un  roux  pâle  en 
dedans  ;  les  bords  radiés  de  brun  foncé  et  de  blanc. 

Cette  coquille  ,  dont  j'ignore  la  patrie,  pourroit  bien  n'être 
qu'une  variété  de  la  précédente. 

La  SiPHONAiRE  EXIGUË;  5.  exigua,  Sovv. ,  Z.  c,  fig.  4.  Petite 
coquille  ovale  ,  déprimée,  à  sommet  subcentral  peu  marqué, 
relevée  de  neuf  côtes  assez  grosses,  dont  les  intervalles  sont 
sliiés,  de  couleur  jaune  verdàtre. 

Cetfe  espèce,  dont  M.  Sowerby  n'indique  pas  la  patrie,  ne 
diffère  peut  être  pas  de  la  S.  radiée. 

La  S.  étoilée;  S.  steîlafa,  de  Roissy.  Coquille  subcirculaire, 
très -déprimée,  à  sommet  bien  marqué,  submédian  et  un 
peu  en  crochet,  relevée  de  quinze  à  seize  côtes  seulement, 
interstriées  ,  se  prolongeant  beaucoup  à  la  circonférence,  de 
manière  à  fortement  lacinier  le  bord  qui  est  en  étoile.  Cou- 
leur de  corne  grise  en  dessus ,  plus  foncée  en  dessous. 

De  la  collection  de  M.  de  Roissy,  qui  en  ignore  la  patrie. 

La  S.  d'Adanson;  S.  Adansonii ;  le  Modret,  Adans. ,  Seneg. , 
page  34,  pi.  2.  Coquille  elliptique,  à  bords  entiers,  à  som- 
met élevé  ,  submédian,  rayonnée  par  deux  cents  cannelures 
extrêmement  fines  et  serrées;  couleur  ordinairement  grise 
ou  cendré-verdàtre  en  dehors  ,  brune  sur  les  bords  et  blan- 
châtre au  fond  ,  en  dedans. 

Cette  espèce  ,  qui  a  environ  un  pouce  de  long  sur  huit 
lignes  de  large,  est  commune  sur  la  côte  du  Sénégal.  Quand 
elle  a  été  rouléesur  le  rivage,  son  sommet  devient  blanchâtre; 
ses  cannelures  sont  brunes,  sur  un  fond  quelquefois  blan- 
châtre ,  quelquefois  vineux  ,  coupé  par  trois  ou  quatre  bandes 
brunes,  circulaires  et  concentriques  au  sommet. 

La  S.  crénelée:  s.  crenata,  Savign);^,  yEgjpt.  Zoolog.;  Gas- 
téropodes, pi,  5,  fig.  3  —  35.  Coquille  fort  petite,  assez  sur- 
baissée ,  à  sommet  subraédian  et  incliné  en  arrière  ,  rayonnée 
de  côtes  fortes  ,  peu  nombreuses  et  denticulant  le  bord  très- 
sensiblement. 

Quoiqu'il  se  puisse  que  cette  espèce  de  siphonaire  ne  soit 
qu'une  variété  de  la  S.  à  côtes  blanches,  cependant,  en  en 
jugeant  seulement  par  la  figure,  le  petit  nombre  de  côtes, 
leur  grosseur,  la  crénelure  prononcée  des  bords,  peuvent 
également  faire  admettre  sa  distinction. 


29(5  SIP 

La  SiPHONAiRE  DE  Tristan  ;  S.  Tristcnsis ,  Sowerby ,  loc.  cit., 
fig.  3.  Petite  coquille  ovale,  conique,  capuloïde ,  à  sommet 
pointu,  élevé,  marqué  d'un  petit  nombre  de  stries,  formant 
des  côtes  peu  nombreuses.  Couleur  verdàtre  en  dehors,  brun- 
foncée  en  dedans. 

Des  rivages  de  l'île  de  Tristan  d'Acunha,  à,  ce  que  je  sup- 
pose. 

La  S.  DE  Lesson  ;  S.  Lessonii,  Lesson  ,  Voyage  de  Za  Coquille, 
et  Concbyl.,  pi.  44,  fig.  2  et  2  a.  Coquille  conique,  élevée, 
capuloïde,  un  peu  oblique,  à  sommet  bien  marqué,  pointu, 
incliné  en  arrière  et  un  peu  à  gauche,  radiée  par  une  cin- 
quantaine de  cannelures  peu  marquées,  groupées  deux  à  deux 
et  à  stries  d'accroissement  très-marquées;  couleur  d'un  gris 
verdàtre  en  dehors,  brun  chocolat  en  dedans,  surtout  à  la 
circonférence.  Canal  peu  marqué  et  assez  reculé  en  arrière. 

Cette  jalie  espèce  ,  de  dix  lignes  de  long  sur  sept  à  huit 
lignes  de  large,  a  été  rapportée  des  îles  Malouines  par  les  na- 
turalistes de  l'expédition  du  capitaine  Duperre}'^,  MM.  Lesson 
et  Garnot.  Elle  est  bien  distincte  et  ressemble,  comme  la  pré- 
cédente, à  un  cabochon.  (De  B.  ) 

SIPHONANTHE  ,  Sip/io/ian^/ius.  (Bot.)  Genre  de  plantes 
dicotylédones,  à  fleurs  complètes,  monopétalées,  delà  famille 
des  verbénacées ,  delà  tétrandrie  mono  gy  nie  ,  dont  le  caractère 
essentiel  consiste  dans  un  calice  ample  ,  persistant  ,  à  cinq 
divisions;  une  corolle  infundibuliforme  ;  le  tube  très-long;  le 
limbe  petit,  à  quatre  lobes;  quatre  étamines  saillantes;  un, 
ovaire  supérieur;  un  style;  un  stigmate.  Le  fruit  consiste  en 
quatre  baies  monospermes,  entourées  parle  calice  ouvert. 

SiPHONANTHE  DES  Indes  :  Siphonanlhus  indica  ,  Linn.  ,  Spee,  ; 
Lamk.,  IlL,  tab.  79,  fig.  1  ;  Clerodendrurn  siphonanthus ,  Ait., 
Jlort.  Kew.;  Anim,  act,  Pelrop.,  tab,  i5.  Plante,  dont  les  tiges 
sont  droites ,  ligneuses ,  très-simples ,  glabres ,  garnies  de  feuilles 
sessiles,  opposées,  plus  ordinairement  ternées,  linéaires,  lan- 
céolées, oblongues,  un  peu  rétrécies  en  pétiole  à  leur  base, 
entières,  acuminées  au  sommet,  glabres  à  leurs  deux  faces. 
Les  fleurs  sont  disposées  en  petits  corymbes  opposés,  situées 
dans  l'aisselle  des  feuilles  supérieures  ,  portées  sur  un  pédon- 
cule commun  assez  court ,  divisé  au  sommet  en  trois  autres  plus 
<iOurfs  ,  presque  en  ombelle  ,  yniflorqs.  Le  calice  est  glqbfç  » 


SIP  297 

un  peu  ouvert,  à  cînq  découpures  aiguës;  la  corolle  jaunâtre, 
en  entonnoir  ;  le  tube  grêle ,  très-long  ;  le  limbe  à  quatre 
lobes,  plans,  étroits,  obtus,  un  peu  réfléchis;  les  quatre  éta- 
mines  ont  les  filamens  plus  longs  que  la  corolle  et  les  anthères 
oblongu  es  ,  triangulaires  ;  l'ovaire  est  très-court ,  à  quatre  lobes  ; 
le  style  filiforme,  de  la  longueur  des  étamines ,  recourbé  au 
sommet:  le  stigmate  simple.  Le  fruit  consiste  en  quatre  pe- 
tites baies  arrondies,  situées  dans  le  calice  ouvert,  renfer- 
mant chacune  une  semence  arrondie.  Cette  plante  croît  dans 
les  Indes  orientales.  (Poir. ) 

SIPHONANTHUS.  (  Bot.  )  Ce  genre  de  Linnaeus,  nommé 
auparavant  Siphonanthemum  par  Ammann,  est  un  ovieda  et  a 
été  nommé  ovieda  mitis.  (J.  ) 

SIPHONCULÉS.  (Entom.)  M.  Latreille  avoit  donné  ce  nom 
de  famille  à  quelques  genres  d'insectes  à  deux  ailes,  qu'il  a 
depuis  placés  avec  les  tanystomes  auprès  des  taons,  et  il 
n'a  plus  employé  le  nom  de  siphonculés.  (CD,  ) 

SIPHONIA.  (Bol.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
monoïques  ,  de  la  famille  des  euphorhiacées ,  de  la  monoécie 
monadelphie  de  Linnasus,  caractérisé  par  des  fleurs  monoïques , 
pourvues  d'un  calice  à  cinq  divisions  profondes  ;  point  de 
corolle:  dans  les  fleurs  mâles,  les  filamens  des  étamines  réunis 
en  cylindre,  libres  à  leur  partie  supérieure;  les  anthères, 
cinq  ou  dix,  placées  en  dehors,  presque  verticillées,  presque 
sessiles:  dans  les  fleurs  femelles,  un  ovaire  placé  dans  la  base 
persistante  du  calice,  à  six  côtes,  à  trois  loges;  un  ovule 
dans  chaque  loge;  point  de  style;  trois  stigmates  presque  à 
deux  lobes.  Le  fruit  est  une  grande  capsule,  revêtue  d'une 
écorce  fibreuse  ,  à  trois  coques  s'ouvrant  en  deux  valves 
avec  élasticité  :  quelquefois  une  ou  deux  semences  avortent. 

SiPHONiA  DU  Brésil;  Siphonia  brasiliensis ,  Kunth  in  Humb. 
et  Bonpl.,  Nov.gen.,  7,  pag.  171.  Arbre  d'environ  soixante 
pieds,  d'où  découle  une  liqueur  laiteuse,  qui  se  coagule  à 
l'air,  et  forme  une  sorte  de  gomme  élastique  ou  de  caoutj 
chou.  Les  feuilles  sont  alternes,  pétiolécs,  ternées;  les  pé- 
tioles très-longs;  les  folioles  oblongues,  acuminées  ,  un  peu 
aiguës  à  leur  base  et  médiocrement  pédicellées  ,  très-entières, 
veinées  ,  réticulées  ,  glabres ,  membraneuses  ,  d'un  vert  gai 
et  V»  peu  luisantes  en  dessus ,  parsemées  en  dessous  de  très- 


^3^  SIP 

pe(ifs  points  blanchâtres  ;  la  foliole  terminale  longue  de  prés 
de  dix  pouces,  large  de  trois  et  plus;  les  deux  latérales  plus 
courtes;  les  capsules  sont  presque  globuleuses,  ligneuses,  à 
trois  loges.  Cette  plante  croit  dans  les  forêts  et  aux  lieux 
ombragés,  dans  le  Brésil,  près  de  San  Fernando  de  Atabape. 
et  sur  les  bords  du  fleuve  Tuamini. 

SrPHONiA  DE  LA  Gdiane  :  Siphonia  giiianensis ,  Adr.  Jussieu  , 
T>e  ettphorh. ,  pag.  4o;  Heveaguianensis,  Lamk.  ,  Encycl.  ;  Aubl., 
Guian.  ,  tab.  335;  Pao  seringa,  Act.  Paris.,  1761,  tab.  20; 
Malajatrophaelastica,  Linn.,  SuppL,  l^2 2.  Arbre  de  cinquante 
à  soixante  pieds,  sur  deux  pieds  et  demi  de  diamètre;  son 
hoîs  est  blanc  ,  peu  compacte;  son  écorce  est  épaisse,  grisâtre 
ou  rougeàtre.  Le  tronc  pousse  à  son  sommet  des  branches 
droites  ou  inclinées,  qui  s'étendent  au  loin  en  tout  sens.  Les 
rameaux  sont  garnis,  à  leur  extrémité  ,  de  feuilles  éparses, 
rapprochées,  composées  chacune  de  trois  folioles  ovales-cu- 
néiformes ,  arrondies  au  sommet .  quelquefois  un  peu  mucro- 
nées,  aiguës  à  leur  base,  entières,  portées  par  un  pétiole  de 
la  longueur  des  feuilles.  Ces  folioles  sont  épaisses,  coriaces, 
glabres  ,  vertes  en  dessus  ,  de  couleur  cendrée  ou  un  peu 
glauques  en  dessous,  longues  de  trois  ou  quatre  pouces, 
larges  de  deux.  Les  fleurs  sont  petites,  terminales,  disposées 
en  grappes  composées  ,  paniculées  ,  plus  courtes  que  les 
feuilles:  elles  sont  monoïques;  les  mâles  et  les  femelles  sou- 
vent placées  sur  la  même  panicule;  les  fleurs  mâles  beaucoup 
plus  nombreuses;  les  femelles  presque  solitaires  et  terminales. 
Cet  arbre  croît  dans  les  grandes  forêts,  à  Cayenne. 

D'après  ce  que  dit  Aublet ,  pour  peu  qu'on  entaille  Técorce 
de  cet  arbre  ,  il  en  découle  un  suc  laiteux  ;  et  quand  on  veut 
en  tirer  une  grande  quantité,  on  commence  par  faire,  au 
has  du  tronc,  une  entaille  profonde  qui  pénètre  dans  le  bois. 
On  fait  ensuite  une  incision  qui  prend  du  haut  du  tronc  jus- 
qu'à l'entaille,  et,  par  distance,  on  en  pratique  d'autres  la- 
térales et  obliques  qui  viennent  aboutir  à  l'incision  longitu- 
dinale. Toutes  ces  incisions,  ainsi  pratiquées  ,  conduisent  le 
suc.  laiteux  dans  un  vase  placé  à  l'ouverture  de  l'entaille.  Ce 
suc  s'épaissit,  perd  son  humidité,  et  devient  une  résine  molle, 
roussàtre,  élastique.  C'est  cette  singulière  résine,  qui  est  éga-. 
lement  indissoluble  dans  l'eau  et  dans  l'esprit  de  vin,  qui  est 


SIP  ^99 

flexible,  extensible,  douée  de  ressort,  que  l'on  connoit  vul- 
gairement sous  le  nom  «le  gomme  élastique.  Lorsque  le  suc 
dont  elle  est  formée  est  très-récent,  il  prend  la  forme  des 
instruniens  et  des  vases  sur  lesquels  on  l'applique  couche  par 
couche  ,  que  l'on  fait  sécher  à  mesure  ,  en  l'exposant  à  la 
chaleur  du  feu.  Cette  couverture  devient  plus  ou  moins 
épaisse,  en  raison  du  nombre  des  couches  que  l'on  applique, 
mais  elle  est  toujours  molle  et  flexible.  Si  les  vases  qui  ont 
servi  de  moule  sont  de  terre  glaise ,  on  introduit  de  l'eau  pour 
la  délayer  et  la  faire  sortir  ;  si  c'est  un  vase  de  terre  cuite, 
on  le  brise  en  petits  morceaux  :  c'est  la  manière  d'opérer  des 
Garipnus. 

On  fait  avec  cette  résine  des  boules  solides  ,  qui ,  étant 
séchées,  sont  fort  élastiques.  On  en  peut  faire  toutes  sortes 
de  petifs  instrumens,  comme  seringues,  bouteilles,  bottes, 
souliers  ;  on  en  fait  aussi  des  torches  et  des  flambeaux,  dont 
la  lumière  est  éclatante.  Cette  substance  singulière,  étant 
très- flexible ,  peut  s'appliquer  sur  des  corps  qui  ont  de  la 
souplesse:  elle  a  la  propriété  de  rendre  imperméables  à  l'eau 
les  toiles  et  les  étoffes  qui  en  sont  enduites  ou  vernissées  : 
aussi  en  a-t-on  fait  en  Europe  des  surtouts  qui  garantissent  de 
la  pluie,  et  l'on  s'en  est  servi  avec  succès  pour  vernisser  les 
toiles  que  l'on  emploie  dans  la  construction  des  aérostats  ; 
enfin ,  on  fait  avec  cette  résine  des  sondes  élastiques  et  d'au- 
tr>"s  instrumens  ou  petits  meubles  utiles  et  commodes  pour 
ditîercns  objets.  Les  dessinateurs  s'en  servent  pour  enlever  le 
crayon  de  dessus  le  papier  avec  plus  de  facilité.  Au  reste, 
cet  arbre  n'est  pas  le  seul  qui  fournisse  une  résine  élastique. 
Voyez  Caootchou.  (Poir.) 

SI'HONIA.  (Bot.)  Voyez  StPHOLA.  (Lem.) 
SIPHONION,  SIPHON.  {Bot.)  Voyez  Syphonion.  (J.) 
SIPHONOBRANCHES,  Siphonohranchiata.  [Malacoz.)  Nom 
employé  par  M.  de  Blainville  dans  son  Système  de  malaco- 
logie, pour  désigner  le  premier  ordre  de  la  sous- classe  des 
paracéphalophores  dioïques,  ou  des  mollusques  dont  la  tête 
est  subdistincte  et  dont  les  sexes  sont  séparés  sur  des  indivi- 
dus différens.  Cette  dénomination  indique  que  ces  animaux 
sont  tous  pourvus  d'un  tube  qui  prol;  nge  en  avant  la  cavité 
branchiale  et  qui,  sans  doute,  y  conduit  et  rejette  l'eau  ser- 


3oo  SIP 

vant  à  la  respiration.  D'après  ce  que  nous  apprend  Muller 
du  buccin  onde  ,  il  paroît  que  ce  tube  sert  aussi  d'une  es- 
pèce de  tentacule  et  d'organe  pour  s'accrocher  aux  fucus. 
La  coquille  des  nialacozoaires  siphonostomes  a  pour  caractère 
constant  d'avoir  la  partie  antérieure  de  l'ouverture  prolon- 
gée par  un  tube  ou  échancrée.  Voyez  l'article  Mollusques. 
(DeB.) 

SIPHONOSTOMES.  {Ichthjol.)  M.Duméril  a  donné  ce  nom 
à  une  famille  de  poissons  osseux  holobranches  abdominaux, 
à  corps  arrondi ,  cylindrique  ,  à  tète  excessivement  prolongée  en 
un  museau  qui  porte  la  bouche  à  son  extrémité. 

Cette  famille,  dont  le  nom  dérive  du  grec  a-icpav  ,  canal, 
clofjA-,  bouche,  ne  renferme  que  les  genres  Fistulaire  ,  Au- 
tosTOME  et  SoLÉNosTOME.  Voycz  CCS  mots.  (H.  C.  ) 

SlFHOîiOSTOMES ,  Siphonostomata.  [Conchjl.)  C'est  le  nom 
de  famille  sous  lequel  M.  de  Blainville,  dans  son  Système  de 
conchyliologie  et  de  malacologie,  comprend  toutes  les  co- 
quilles que  Linné  réunissoit  sous  le  nom  de  murex  ,  et  qui 
ont  été  subdivisées  en  un  assez  grand  nombre  de  genres.  Voyez 
l'article  Mollusques  et  le  Gênera  qui  le  termine.  (De  B. ) 

SIPHORINS.  {Ornith.)  Ce  nom,  qui  désigne  des  narines 
tubulées,  est  donné,  par  M.  Vieillot,  à  la  cinquième  famille 
des  oiseaux  nageurs,  tribu  des  atéléopodes.  (Ch.  D.) 

SIPHORUS.  (Bot.?  Zooph.?)  Corps  composé  d'un  tronc 
d'où  partent  un  grand  nombre  de  tubes;  il  y  en  a  de  deux 
espèces:  l'un,  le  siphorus  alternus  ,  offre  un  tronc  simple, 
flexueux,  et  les  tubes  alternes,  sessiles,  blanchâtres,  à  ouver- 
tures entières.  Le  siphorus  fasciculatus  a  le  tronc  rameux  et 
les  tubes  épars,  presque  fascicules  et  pédoncules,  avec  Tou- 
verture  munie  de  dents  nombreuses,  aiguës.  Ces  deux  espèces 
se  trouvent  dans  la  iner  et  sur  les  côtes  de  Sicile. 

Ce  genre,  établi  par  M.  Rafinesque-Schmaltz,  ne  paroît  pas 
appartenir  au  règne  végétal,  où  il  le  rapporte;  mais  plutôt 
au  règne  animal,  dans  la  classe  des  polypiers  coralligènes. 
(Lem.) 

SIPHOSE,  Siphosis,  (Polyp.)  M.  Rafinesque  (Journ.  de 
phys. ,  Juin  1819,  page  429,  donne  ce  nom  de  genre  à 
deux  espèces. de  polypiers  calcaires,  qui  diffèrent,  dit- il, 
des  millépores,  parce  que  c'est  un  tube  creux,  à  pores  ex- 


SIP  Sol 

teneurs.    Il  nomme  l'une  S.   tubicella   et   l'autre  S.  Jlexuosa, 
L'une  et  Tautre  sont  fossiles.  (De  B.) 

SIPHOSTOME  ,  Siphosf.oma.  (  Ichth^ol.  )  M.  Rafinesque- 
Schmaltz  a  formé,  aux  dépens  de  celui  des  Syngnathes,  un 
genre  de  ce  nom  parmi  les  poissons  téléobranches  osléodermès 
de  M.  Duméril. 

Ce  genre,  caractérisé  par  l'existence  d'une  nageoire  dor- 
sale, de  deux  nageoires  pectorales  ,  d'une  caudale  et  d'une 
anale,  a  pour  type  le  sjngnalhus  pelagicus  de  Linnaeus  ,  et 
comprend  cinq  espèces,  que  l'auteur  appelle  S.  acus ,  S.  fas- 
data,  S.  ISoelii,  S.  caroliniana  et  S.  capensis. 

La  première  de  ces  espèces  est  la  seule  qu'on  trouve  sur 
les  cAtes  de  la  Sicile.  Voyez  Syngnathe.  (H.  C.) 

SIPHOSTOME,  Siphostoma.  {Chétopod.)  Genre  très-remar- 
quable de  chëtopodes,  établi  par  M.  le  docteur  Otto  dans  une 
dissertation  imprimée  à  Breslau  en  1820,  pour  un  animal 
trouvé  et  observé  sur  les  cAtes  de  Naples ,  au  mois  de  Dé- 
cembre 1818  ,  et  qu'il  a  caractérisé  ainsi  :  Corps  cylindrique, 
alongé  ,  articulé ,  atténué  aux  deux  extrémités ,  enveloppé 
dans  une  peau  extrêmement  mince  ,  diaphane,  pourvu  de 
chaque  côté  d'une  double  série  de  soies  dirigées  en  avant,  et 
dont  les  antérieures,  rapprochées,  forment  deux  espèces  de 
peignes  avancés;  bouche  inférieure,  subterminale,  avec  une 
masse  de  cirrhes  extrêmement  nombreux  en  avant,  et  une 
paire  de  cirrhes  tentaculaires  en  arrière,  composée  de  deux 
orifices  placés  l'un  en  avant  de  l'autre:  le  premier  plus  petit, 
canaliculé  à  la  base  d'une  avance  en  forme  de  trompe  ,  et 
le  second  beaucoup  plus  large  et  arrondi  plus  en  arrière. 
Quelque  extraordinaire  que  soit  ce  dernier  caractère  d'une 
double  bouche  ,  disposition  que  je  ne  connois  dans  aucun 
autre  animal ,  M.  Otto  l'a  décrite  et  l'a  figurée  avec  tant  de  dé- 
tails ,  qu'il  est  assez  difficile  d'en  nier  l'existence,  quoiqu'au 
premier  abord  on  y  soit  porté.  Peut-être  cependant  y  a-t-il 
encore  quelques  doutes  sur  l'usage  de  ces  deux  orifices,  l'un 
pouvant  très-bien  appartenir  à  l'appareil  de  la  génération. 
Quoi  qu'il  en  soit,  voici  l'extrait  de  la  description  extérieure 
et  intérieure  que  M.  Otto  donne  de  cette  espèce  de  chéto- 
pode,  qu'il  nomme  S.  diplochaïte,  S.  diplochailes,  à  cause  du 
double  rang  de  ses  acicules.  Son  corps,  cylindrique,  alongé. 


3o2  SIP 

flexueux,  d'environ  trois  pouces  de  long,  s'atténue  aux  deux 
exfi'émités ,  mais  surtout  en  arrière;  à  la  distance  d'un  demi- 
pouce  environ  de  l'antérieure,  il  offre  un  renflement,  indice 
de  la  place  qu'occupent  les  viscères.  Le  nombre  des  segmens 
du  corps  est  d'environ  quarante;  mais  ils  sont  peu  distincts, 
si  ce  n'est  du  côté  du  ventre  ,  qui  est   aplati.  Les    côtés  du 
corps  sont  hérissés  par  un    grand  nombre  desoies  roides  , 
longues,  épaisses,  surtout  au  milieu,  peu  brillantes,  blan- 
châtres,  formant    deux    rangées    longitudinales  ,    distantes  ; 
chaque  anneau  portant  deux  de  ces  soies  de  chaque  côté.  Ce 
qu'elles   offrent  encore   d'assez  singulier,    c'est  qu'elles  sont 
toutes  dirigées  en  avant,  au  contraire  de   ce  qui  a  lieu  dans 
tous  les  autres  chétopodes.  Les  soies  des  anneaux  qui  compo- 
sent   l'extrémité    antérieure     comme   tronquée  ,    sont    fort 
grandes  ,  serrées  les  unes  contre  les  autres  horizontalement  , 
de  manière  à  imiter  de  chaque  côté  une  sorte  de  peigne  di- 
rigé en  avant,  comme  dansles  pectiuaires  de  M.  de  Lamarck, 
et  pourvu  à  sa  racine  d'une  quantité  considérable  de  cirrhes 
tentaculaires    extrêmement    courts    et    labiaux.    Entre    ces 
deux  faisceaux    et  à   la  face   inférieure  est   la   tête  propre- 
ment dite,  de    forme  conique  ,   adhérente   au  corps  par  le 
sommet  du  cône  et  se  prolongeant  antérieurement  en  une  pe- 
tite trompe.  C'est  à  la  base  de  ce  prolongement  proboscidi- 
forme   qu'est  le   premier  orifice  buccal  ,  qui  se  continue   eu 
gouttière  durant  toute  sa  longueur,  et  que  M.  Otto  regarde 
comme  servant  de  suçoir.  La  seconde  bouche  est  plus    en 
arrière  ;   elle    est    beaucoup    plus   grande  et    entourée   par 
un  bourrelet  labial  en   fer  à  cheval  ,  à  la  partie  postérieure 
duquel  est  une  paire  de  tentacules  subcomprimés,  mobiles  , 
subarticulés  et  avec  un  sillon  profond  sur  le  bord.  L'anus  est 
arrondi,  grand  et  tout-à-fait  terminal.  Du  reste,  M.  Otto  n'a 
vu  aucun  autre  orifice  à  l'extérieur. 

L'enveloppe  cutanée,  assez. mince  et  transparente  pour  lais- 
ser voir  à  travers  le  système  nerveux  et  vasculaire,  est  for- 
mée de  deux  lames,  dont  l'une  est  la  peau  proprement  dite, 
et  l'autre,  que  M.  Otto  nomme  le  péritoine,  encore  beau- 
coup plus  mince,  est  très-peu  adhérente.  Celle-ci,  au  tiers 
antérieur  du  corps,  sépare  la  cavité  intérieure  en  deux  par- 
ties très-inégales  par  une  sorte  de  diaphragme  percé  seule- 


SIP  3o3 

ment  par  l'intestin.  C'est  dans  la  partie  antérieure  que  sont 
jes  principaux  viscères.  Les  deux  bouches  ont  chacune  un 
œsophage  d'un  pouce  de  long  environ  ,  qui  par  un  orifice  la- 
téral communique,  en  partie  ,  avec  une  grande  vessie,  que 
M.  Otto  pense  être  l'estomac,  et,  en  partie,  avec  un  intestin 
unique,  qui  le  continue.  Le  premier  œsophage,  plus  étroit, 
a  été  trouvé  le  plus  souvent  vide,  mais  quelquefois  plein 
d'un  suc  blanchâtre;  tandis  que  le  second  l'étoit  toujours  de 
la  même  matière  brune  que  le  reste  de  Tintestin.  Celui-ci, 
placé  sous  l'autre  ,  a  aussi  des  parois  plus  amples  et  plus  so- 
lides. A  l'endroit  où  ils  se  rapprochent  pour  former  un  in- 
testin commun,  Tun  et  l'autre  adhèrent  avec  la  vessie  sto- 
machale  et  avec  l'intestin  ;  mais  le  premier  davantage  avec 
celle-là  ,  et  le  second  avec  celui-ci  ;  en  sorte  qu'il  semble  que 
la  vessie  soit  la  continuation  de  l'œsophage  supérieur ,  et 
l'intestin  de  l'inférieur.  Cette  vessie  est  grande,  sphéroïdale , 
très-mince  ,  diaphane  ,  le  plus  souvent  vide  ,  mais  quelquefois 
remplie  d'un  suc  jaunâtre.  M.  Otto  ne  pense  pas  que  ce  soit 
un  véritable  estomac,  mais  une  sorte  de  vessie  propre  à  su- 
cer. De  chaque  côté  de  la  bouche  antérieure  se  trouve  un 
organe  en  forme  de  cœcuni  cylindrique  ,  d'un  pouce  de  long  , 
tlexueux  et  plein  d'un  suc  visqueux.  M.  Otto  en  fait  une 
glande  salivaire.  L'intestin  continué,  comme  il  a  été  dit,  est 
très-étroit  ,  cylindrique  ;  il  fait  plusieurs  circonvolutions  sous 
la  vessie,  traverse  la  cloison  membraneuse,  prend  le  calibre 
d'un  gros  intestin,  la  forme  celluleuse ,  et  se  continue  direc- 
tement jusqu'à  l'anus,  entouré  dans  son  trajet,  ainsi  que  l'in- 
testin grêle,  par  une  masse  hépatique,  épaisse  et  de  couleur 
jaune. 

L'appareil  de  la  génération  consiste  en  plusieurs  petits 
sacs  d'œufs  situés  dans  la  partie  antérieure  de  la  cavité  vis- 
cérale ,  et  tenant  entre  eux  et  avec  le  péritoine  par  des  fila- 
mens  extrêmement  fins.  Au  mois  de  Janvier  des  individus 
n'avoient  ni  ces  petits  sacs  ni  ovules,  tandis  que  d'autres  les 
avoient  très-développés.  M.  Otto  n'a  pu  voir  Torifice  par  le- 
quel ils  peuvent  sortir. 

Il  a  pu  aisément  s'assurer  de  l'existence  d'un  système  vas- 
culaire  par  plusieurs  vaisseaux  qui  se  portoient  de  l'infestin 
à  l'enveloppe  cutanée,  et  de  celle-ci  à  celui-là,   et  surtout 


3o4  SIP 

vers  la  vessie  et  la  masse  hépatique  de  l'œsophage  supérieur 
et  sous  le  gros  intestin  ;  mais  il  n'a  pu  en  suivre  la  distribution, 
à  cause  de  leur  finesse,  de  leur  grand  nombre  ,  et  de  leur 
couleur  partout  jaunâtre. 

Quant  au  système  nerveux  ,  il  avoue  qu'aucun  ver  ne  le 
présente  d'une  manière  aussi  évidente ,  à  cause  de  sa  gros- 
seur et  de  la  transparence  de  la  peau.  Il  consiste  en  un  filet 
étendu  d'une  extrémité  à  l'autre  de  la  ligne  médiane  ven- 
trale, et  se  renflant  en  un  ganglion  donnant  des  filets  pour 
chaque  articulation.  Le  premier  a  paru  plus  gros  que  les 
autres;  aussi  les  nerfs  qu'il  fournit  pour  les  côtés  de  la  tête 
sont-ils  plus  gros. 

Dans  l'analyse  que  nous  venons  de  donner  des  observations 
de  M.  le  docteur  Otto  sur  le  siphonostome  diplochaïte  ,  ainsi 
nommé  à  cause  delà  double  série  des  soies  dont  son  corps  est 
pourvu  ,  et  qu'il  a  trouvé  souvent  en  assez  grande  abondance, 
rejeté  sur  le  rivage  de  Naples  après  une  tempête,  mais  mort, 
et  que  d'autres  fois  des  pêcheurs  ont  pris  dans  leurs  filets  et 
lui  ont  apporté  vivant  ,  nous  avons  exactement  suivi  sa  ma- 
nière de  voir  ;  mais  ne  seroit-il  pas  possible  qu'il  eût  pris 
une  extrémité  pour  l'autre,  et  que  les  deux  orifices  qu'il  a 
pris  pour  une  double  bouche,  ne  fussent  l'un,  l'inférieur, 
l'anus,  et  l'autre,  le  supérieur,  l'orifice  de  l'appareil  gé- 
nérateur ?  La  direction  des  soies  sembleroit  militer  pour 
cette  opinion ,  et  alors  l'anomalie  tout-à-fait  extraordinaire 
que  présente  le  siphonostome  d'une  double  bouche,  n'exis- 
teroit  plus.  C'est  à  M.  Otto  de  confirmer  ou  de  détruire  par 
un  nouvel  examen  l'hypothèse   que  je  lui  propose.  (DeB.  ) 

SIPHULA.  {Bot.)  Pries  donne  ce  nom  au  genre  Dufourea 
d'Acharius,  de  la  famille  des  lichens,  qu'il  a  également  pro- 
posé de  nommer  Siphonia ,  attendu  qu'il  existe  déjà  en  bota- 
nique un  genre  Dufourea  plus  ancien  ,  fondé  sur  des  plantes 
phanérogames  de  l'Amérique  méridionale.  Ce  genre,  conservé 
par  Pries  et  Eschweiller,  n'est  pas  adopté  par  Meyer ,  qui 
réunit  en  grande  partie  ses  espèces  au  Parmelia.  (Lem.) 

SIPHUNCULUS.  [Foss.)  Luid  a  donné  ce  nom  à  une  espèce 
de  serpule  ou  de  vermilie  fossile,  Lit.  Brit.,  n."  120).  (D.  P.) 

SIPHYTUS-  [Bot.?  Zooph.?)  Corps  solitaire,  tubuleux, 
coriace,  à  extrémité  libre,  ouverte,  contenant  au  fond  du 


SIP  3o5 

tube  une  chair  ou  gelée  qui  offre  des  semences  éparses,  visi- 
bles au  microscope.  Rafinesque,  en  établissant  ce  genre  et  le 
plaçant  dans  le  régne  végétal,  auquel  il  semble  étranger,  en 
décrit  trois  espèces,  qui  vivent  dans  la  mer  Méditerranée  ,  sur 
les  côtes  de  Sicile  ,  et  qui  paroissent  appartenir  plutôt  à  la 
classe  des  polypiers. 

Le  Siphjtus  obconicus  est  blanchâtre-jaune  à  sa  base,  lisse, 
presque  pédoncule,  campanule,  alongé,  à  ouverture  entière. 

Le  Siphjtus  he.rodon  est  jaune,  sessile,  lisse,  campanule, 
alongé,  à  ouverture  à  six  dents  aiguës. 

Le  Siphjtus  JiUforme  est  jaune  ,  avec  la  base  blanchâtre , 
sessile,  lisse,  filiforme,  à  ouverture  entière.  (Lem.) 

SIPONCLE,  Sipunculus.  (Annelid.)  Genre  établi  par  Linné 
et  par  suite  adopté  par  tous  les  zoologistes,  pour  un  certain 
nombre  d'animaux  lombriciformes  ,  qui  ont  des  caractères 
de  la  dernière  classe  des  entomozoaires  ou  animaux  articulés, 
dans  la  longueur,  la  forme  du  corps,  l'absence  de  toute  es- 
pèce d'appendice,  etc.;  mais  qui  s'en  éloignent  pour  se  rap- 
procher des  échinodermes  vermiformes,  comme  les  fistulaires 
parmi  les  holothuries  ,  parce  qu'ils  n'offrent  aucune  trace 
d'articulations ,  quoiqu'ils  n'aient  rien  de  rayonné  dans  leur  or- 
ganisation; aussi  les  zoologistes  méthodistes  varient-ils  dans 
la  place  qu'ils  assignent  à  ce  genre.  Linné  le  plaçolt  parmi 
ses  vers  intestinaux,  entre  les  planaires  et  les  sangsues. 
Bohadsch,  qui  paroît  être  le  premier  observateur  qui  ait  dis- 
tingué une  espèce  de  ce  genre  sous  une  dénomination  géné- 
rique ,  celle  de  sjrinx  ,  la  compare  avec  les  holothuries  ,  dont 
il  fait  cependant  bien  sentir  la  différence.  Malgré  cela,  Pallas 
en  fait  des  espèces  de  lombrics.  M.  de  Lamarck  ,  dans  la  nou- 
velle édition  de  son  Système  des  animaux  sans  vertèbres , 
place  ce  genre  au  commencement  de  la  troisième  section 
de  sa  classe  des  radiaires ,  à  laquelle  il  donne  le  nom  de  fis- 
tulides,  avec  les  actinies  et  les  holothuries.  M.  G.  Cuvier  en 
fait  un  genre  du  deuxième  ordre  de  ses  échinodermes  sans 
pieds  ;  enfin  ,  M.  de  Blainville  constitue  avec  ce  genre  et  quel- 
ques autres  une  classe  intermédiaire  aux  entomozoaires  apodes 
et  aux actinozoaires,  malgré  qu'ils  n'aient  réellement  rien  des 
caractères  essentiels  de  ces  deux  types,  et  étant  cependant  plus 
rapprochés  des  premiers.  Quoiqu'il  en  soit,  les  caractères 
4<j.  20 


3oG  S I P 

de  ce  genre  peuvent  être  exprimés  ainsi  :  Corps  plus  tru 
moins  alongé,  cylindrique,  lombriciforme  ou  saccifornie, 
nu,  souvent  sans  traces  d'articulations  ou  d'anneaux,  mais 
quelquefois  subannelé,  plus  ou  moins  renflé  en  arrière  ,  at- 
ténué en  avant  et  terminé  par  une  sorte  de  col  proboscidi- 
formc,  garni  de  tubercules  papillaires ,  rétractile  à  l'intérieur  ; 
bouche  terminale  ;  anus  au  tiers  antérieur  de  la  face  ventrale; 
appareil  générateur  terminé  par  deux  orifices  symétriques 
latéraux  vers  le  même  point. 

L'organisation  des  siponcles  n'a  pas  encore  été  étudiée  d'une 
manière  bien  suffisante.  Voici  ce  que  j'ai  vu  sur  une  espèce 
de  la  Méditerranée  :  l'enveloppe  dermo- musculaire  est  com- 
posée d'une  peau  épidermoïde ,  assez  épaisse,  peu  adhérente 
et  formant  une  sorte  de  sac,  et  d'une  couche  musculaire 
épaisse,  robuste,  formée  elle-même  de  fibres  transverses, 
constituant  les  anneaux  du  corps  et  de  fibres  longitudi- 
nales ;  ce  qui  produit  de  petits  carrés.  Au-dessous  se  remar- 
quent en  outre  deux  faisceaux  musculaires,  longitudinaux, 
distincts  et  simulant  des  cordes  tendineuses,  dont  naissent 
en  dedans  des  plis  longitudinaux;  enfin,  en  avant  seulement 
sont  deux  paires  de  muscles;  l'une  inférieure  à  l'œsophage, 
l'autre  latérale,  et  qui  ,  nés  assez  en  arrière  de  l'origine  de 
la  partie  rétrécie  ou  proboscidiforme ,  pénètrent  dans  cette 
partie,  s'épaississent,  entourent  et  adhèrent  fortement  à  l'œ- 
sophage et  finissent  en  se  réunissant  entre  eux,  ne  constituant 
qu'un  seul  faisceau  circulaire  au  péristome  ou  à  la  circon- 
férence labiale  de  la  bouche.  Dans  la  grande  espèce  observée 
par  Pallas  ,  en  dedans  de  l'enveloppe  dermoïde  et  de  ses  mus-' 
clés,  distincts  ou  non,  se  remarquoit  une  autre  enveloppe, 
une  sorte  de  gaîne  viscérale  ,  très-intimement  et  très-forte- 
ment adhérente  à  l'enveloppe  par  des  fibrilles  très- courtes 
et  presque  tendineuses,  disposées  en  réseau.  Cette  gaîne,  qui 
n'occupoit  qu'une  partie  plus  ou  moins  considérable  de  la 
longueur  du  corps,  étoit  ouverte  en  avant  et  terminée  en 
cet  endroit  par  une  bande  charnue,  entière,  de  laquelle 
naissoient  les  muscles  rétractcurs  du  prolongement  probos- 
cidien.  Mais,  dans  l'espèce  que  j'ai  observée,  cette  sorte  de 
gaîne  n'existoit  pas  et  les  viscères  étoient  flottans  dans  la  cavité 
abdominale.  La  bouche  ,  tout-à-fait  terminale  ,  est  au  fond 


SIP  3o7 

d'un  petit  entonooir,  dont  le  bord  labial  est  un  peu  lacéré, 
suivant  Pallas;  ce  que  je  n'ai  pas  vu.  Le  canal  intestinal, 
beaucoup  plus  long  que  le  corps  en  totalité,  commence  par 
un  œsophage  étroit,  qui  occupe  toute  la  longueur  de  la 
partie  prohoscidiforme.  Il  se  conlioue  presque  directement 
en  un  intestin  d'un  diamètre  égal,  un  peu  plus  gros  qu'une 
plume  de  pigeon  ,  jusque  dans  la  cavité  creusée  dans  l'extré- 
mité renflée  et  postérieure  du  corps.  Là  ,  après  avoir  formé 
plusieurs  circonvolutions  spirales,  qui  la  remplissent  entière- 
ment, il  se  recourbe  en  avant,  se  continue  dans  la  partie  an- 
térieure de  l'abdomen,  sans  grandes  inflexions;  puis,  après 
de  nouvelles  circonvolutions  irrégulières  et  s'être  renflé  un 
peu  en  une  sorte  de  cloaque,  il  se  termine  à  l'anus,  percé 
au  commencement  du  renflement.  Le  canal  intestinal  est 
formé  par  une  membrane  extrêmement  mince  et  qui  adhère 
à  l'enveloppe  cutanée  par  des  fibrilles  plus  nombreuses 
en  avant  et  qui  sont  très- probablement  vasculaires.  Sous  la 
partie  terminale  de  l'intestin  ou  le  rectum  et  au-dessus  de 
l'œsophage,  au  bord  même  de  la  gaîne ,  est  un  corps  réni- 
forme,  ou  mieux,  didyme,  de  consistance  molle  et  de  la 
grosseur  d'une  graine  de  mauve,  dont  il  sort  en  dessus  et 
en  dessous  un  filet  à  peine  plus  gros  qu'un  cheveu,  pendant 
quelque  temps  un  peu  roide  et  de  couleur  jaune.  Pallas  fait 
de  cet  organe  un  cœur  et  des  vaisseaux.  Je  n'ai  pas  vu  ce 
cœur;  mais  il  est  aisé  d'apercevoir  un  gros  vaisseau  qui  suit 
toutes  les  circonvolutions  de  l'intestin,  en  les  bridant,  à 
la  manière  d'un  mésentère.  Ce  vaisseau,  dont  j'ai  vu  sortir 
plusieurs  ramifications,  commence  en  arrière  à  l'extrémité 
de  la  cavité  viscérale  par  un  renflement  bulboïde,  peut-être 
en  communiquant  avec  un  filament  médian,  dont  Pallas  fait 
le  système  nerveux ,  et  qui  me  paroit  à  peu  près  certaine- 
ment vasculaire.  Il  arrive  à  l'intestin  ,  traverse  sa  masse 
postérieure,  puis  l'antérieure,  arrive  à  la  poche  anale,  et 
semble  se  perdre  dans  la  peau.  L'appareil  générateur  consiste 
en  deux  vésicules  de  près  d'un  pouce  de  long,  dans  lesquelles 
il  faut  distinguer  en  arrière  une  partie  à  parois  épaisses  , 
granuleuses,  en  forme  de  cœcum  conique  et  libre  :  c'est  évi- 
demment Povairc.  Cet  ovaire,  dans  lequel  j'ai  très-aisément 
distingué  Igs  gemmules,  communique  en  avant  dans  une  vési- 


3o8  SIP 

cule  ovale,  arrondie,  à  parois  fort  minces,  s'ouvrant  par  un 
canal  très-  court ,  situé  à  peu  de  distance  de  la  ligne  médiane  . 
par  un  pore  transversal,  peu  apparent,  situé  latéralement  à 
la  face  opposée  à  celle  où  se  trouve  l'anus.  Ce  qui  paroît 
être  fort  singulier,  c'est  que  Pallas  nomme  positivement  celle- 
ci  la  face  dorsale ,  et  celle-là  la  face  ventrale  :  désignation  dont 
l'exactitude  semble  être  confirmée  par  la  position  du  système 
nerveux  qui,  d'après  Pallas,  occupe  toute  la  ligne  médiane  de 
la  face  dite  ventrale,  commençant  à  la  pointe  de  l'extrémité 
postérieure,  adhérente  d'abord  à  la  gaine  viscérale,  puis  s'en 
détachant  à  son  origine,  s'atténuant,  devenant  noduleux  et 
se  divisant  enfin  en  tilamens  considérables  dans  les  parois 
de  la  trompe.  Il  résulteroit  donc  de  là  que  l'anus,  dans  les 
siponcles,  seroit  dorsal  comme  dans  les  hirudinés.  Le  cordon 
nerveux, suivant  Pallas,  est  réellement  fort  considérable,  sur- 
tout à  la  partie  rétrécie  du  corps.  Il  est  situé  dans  la  cavité 
viscérale  au-dessus  de  la  couche  musculaire  de  la  peau,  re- 
tenue par  une  espèce  de  mésentère  membraneux.  En  coupant 
ce  cordon  en  travers,  on  distingue  aisément  une  enveloppe 
assez  épaisse,  contenant  une  matière  plus  blanche  et  plus 
molle.  Il  est  continu  d'un  bout  à  l'autre  de  l'animal ,  sans 
autre  renflement  que  celui  qui  occupe  toute  la  longueur  du 
col.  Je  me  suis  assuré  que  c'est  à  tort  que  Pallas  regarde  cette 
partie  comme  le  système  nerveux.  C'est  un  véritable  vaisseau 
dont  j'ai  vu  sortir  à  droite  et  à  gauche,  non  symétrique- 
ment, les  rameaux  qui  vont  à  la  peau.  Alors  l'anus  est  bien 
à  la  face  ventrale ,  comme  il  a  été  dit  dans  la  caractéristique. 
Quant  au  système  nerveux  véritable  ,  je  n'ai  pas  pu  l'aper- 
cevoir. 

Les  siponcles,  dans  leur  état  de  vie,  paroissent  se  mouvoir 
un  peu  à  la  manière  des  holothuries  vermiformes  ou  fistu- 
laires,  leur  corps  se  renflant,  s'alongeant,  s'étranglant  d'une 
manière  extrêmement  variable ,  quand  on  les  a  tirés  de  l'eau 
et  du  sable  dans  lequel  ils  vivent,  à  ce  qu'il  paroit,  cons- 
tamment enfouis.  Souvent  l'extrémité  antérieure  est  rentrée, 
comme  un  doigt  de  gant  ou  comme  les  tentacules  des  lima- 
çons, de  manière  à  ce  que  la  surface  externe  ou  papilleuse 
est  intérieure;  mais  il  arrive  aussi  que  l'animal  la  déroule 
plus  ou  moins   complètement.  On   ignore    comment  les  si- 


s  1  P  3o9 

p-oncles  saisissent  leur  nourriture;  mais  il  paroit  certain 
qu'elle  consiste  en  matières  animales,  nécessairement  mê- 
lées avec  le  sable  dans  lequel  ils  vivent.  En  effet,  on  trouve 
souvent  tout  le  canal  intestinal  gorgé  de  sable.  Nous  igno- 
rons tout  le  reste  des  mœurs  et  des  habitudes  de  ces  singu- 
liers animaux,  dont  nous  connoissons  des  espèces  en  diffé- 
rentes parties  du  monde,  mais  toujours  marines.  Sur  un  in- 
dividu fraîchement  conservé  dans  l'esprit  de  vin,  j'ai  trouvé 
des  œufs  nombreux,  en  forme  de  grains  de  millet,  composés 
d'une  membrane  transparente,  contenant  une  masse  plus  pe- 
tite ,  opaque,  granuleuse,  dans  le  milieu  de  laquelle  il  y 
avoit  une  partie  encore  plus  foncée.  Ils  nageoient  dans  la  li- 
queur contenue  dans  la  cavité  viscérale. 

En  Chine  ,  où  les  lombrics  et  autres  vers  sont  regardés 
comme  un  aliment  délicat,  ilparoît  que  les  siponcles  servent 
aussi  à  la  nourriture  de  l'homme.  En  Europe,  il  ne  paroit 
pas  qu'on  mange  aucune  des  espèces  qui  s'y  trouvent. 

Les  espèces  de  ce  genre  n'ont  pas  encore  été  étudiées  d'une 
manière  satisfaisante,  probablement  parce  qu'elles  sont  assez 
rares  dans  les  collections ,  les  vers  ayant  été  généralement 
négligés  par  les  voyageurs. 

Nous  allons  faire  connoitre  celles  que  nous  avons  vues,  en 
y  joignant  celles  que  nous  avons  trouvées  incomplètement 
caractérisées  dans  les  auteurs ,  et  quoique  nous  ayons  des 
doutes  sur  leur  distinction. 

Le  SiPONCLE  NU  :  S.  nudus ,  Linn.,  Gmel. ,  p.  5094,  n.°  1  ; 
Sfrinx,  Bohadsch  ,  Anim.mar. ,  pag.  gS  ,  t.  7,  fig.  6  et  7.  Corps 
fort  alongé,  conique,  de  huit  pouces  de  long  ,  comme  réti- 
culé par  le  croisement  des  stries  longitudinales  et  transverses, 
entièrement  uni  ou  lisse;  trompe  courte,  garnie  de  papilles 
charnues,  tricuspidées.  Couleur  d'un  blanc  jaunâtre. 

Cette  grande  espèce  de  siponcle  vit  en  haute  mer  sur  le 
rivage  de  Naples.  Bohadsch,  qui  l'y  a  observée  vivante,  dit 
qu'elle  peut  s'étendre  quelquefois  jusqu'à  la  longueur  de  près 
d'un  pied,  et  d'autres  fois  se  raccourcir  beaucoup  en  élar- 
gissant proportionnellement  sa  partie  postérieure. 

Quoiqu'il  se  puisse  que  cette  espèce  de  siponcle  soit  le 
même  animal  que  ceux  dont  Rondelet  a  parlé  sous  les  noms 
de  vers  microrhynque    et  macrorhynque ,    cependant   nous 


5io  SIP 

croyons  devoir  les  en  distinguer,  du  moins  momentanément, 
pour  exciter  l'attention  des  naturalistes. 

Le  SiPONCLE  MICROUHYNQUE  ;  S.  microrli-^'nchus ^  Rond. ,  Anim. 
mar.,  édit.  fr. ,  page  74,  chap.  3.  Corps  assez  court,  cylin- 
drique, de  la  longueur  C't  de  la  grosseur  du  doigt,  couvert 
d'une  peau  molle,  avec  beaucoup  de  stries  longitudinales  et 
transverses,    pourvu  d'une  trompe  courte. 

De  la  Méditerranée. 

Le  S.  MACROBHYNQUE;  S.  macrorlijncus ,  Rondelet,  ihid.  , 
chap,  4.  Corps  cylindrique,  très-alongé,  long  quelquefois  de 
deux  pieds,  gi'os  comme  le  pouce  et  pourvu  d'une  trompe 
assez  longue. 

De  la  Méditerranée. 

Le  S.  COMESTIBLE  :  S.  eduUs  ;  Lumhricus  edulis  ,  Linn.,  Gmel. , 
pag.  '603^,  n."  12,  et  Vallas ,  Spicil.  zooL,  io,pag.  10.  tab.  1  , 
iig.  7.  Corps  très-alongé,  cylindrique,  annelé  en  travers, 
terminé  en  massue  courte,  avec  une  double  papille  en  ar- 
rière; trompe  assez  longue,  renflée  à  son  extrémité  et  cou- 
verlede  papilles  chariiues ,  courtes,  serrées  en  rangées  îrans- 
A'crsales.  Couleur  d'un  blanc  grisâtre  dans  l'esprit  de  vin, 
et,   probablement,   d'un  blanc  rosé  dans  l'état  de  vie. 

Cette  espèce,  dont  nous  avons  observé  un  individu  con- 
servé dans  la  collection  du  Muséum  au  Jardin  du  Roi  sous 
le  nom  de  iiponclenu  ,  atteint  un  pied  de  long  sur  un  diamètre 
d'une  plume  d"oie.  File  se  trouve  abondamment  dans  les 
sables  des  rivages  du  port  de  Batavia,  où  elle  est  appelée 
porrest  ajang  par  les  naturels,  et  soa-sec  par  les  Chinois. 
Elle  vit  à  un  pied  ou  un  pied  et  demi  de  profondeur  dans 
le  sable,  dans  des  trous  verticaux  qui  sont  ouverts  supérieu- 
rement. A  la  marée  basse  l»s  Chinois  ,  qui  en  sont  très-avides, 
arrivent  avec  un  faisceau  de  petites  baguettes  de  rottang  , 
atléuuées  à  une  extrémité  avec  un  petit  renflement  ou  bou- 
ton au-dessus.  A  cha'|ue  orifice  de  siponcle  qu'ils  rencon- 
trent, ils  enfoncent  une  baguette,  jusqu'à  ce  qu'ils  aient 
épuisé  tout  ce  qu'ils  en  avoient  préparé  d'avance,  et  au  bout 
de  quel.jue  temps  il';  vout  les  retirer  successivement  avec 
précaution  ,  en  ayant  soin  préalablement  d'enlever  une  grande 
partie  du  sable  qui  les  entoure.  De  cette  manière  ils  trou- 
yeut  le  siponcle  attaché  par  la  bouche  au  bâton ,  et  ils  peu- 


SIP  '  3ii 

vent  l'enlever,  snns  quoi  Taniinal,  en  renflant  son  corps  à 
sa  partie  postérieure,  eût  rendu  son  extraction  impossible. 
C'est  ainsi  qu'ils  se  procurent  ce  ver,  qu'ils  accomodent  de 
difTérentes  manières,  ou  cuit  seulement  avec  de  l'ail  de  Ter- 
nate ,  ou  du  garo  sooy. 

M.  Cuvier  suppose  que  cette  espèce  ne  diflTère  pas  du  S. 
macrorhynque  de  Rondelet;  mais  cela  n'est  pas  probable. 

Le  SiPONCLE  PHALLOÏDE  :  S.  plialloides  ;  Lumhricus  phalloides, 
Pallas,  l.  c. ,  fig.  8;  Sipunculus  saccatus ,  var.  B,  Linn.,  Gmel., 
page  ocgS  ,  n.°  2.  Corps  cylindrique,  d'un  demi-pied  de  long, 
plus  épais  en  avant  et  un  peu  glandiforme  et  mucroné  avec 
une  double  papille  en  arrière,  subannelé,  avec  des  stries 
longitudinales;  trompe  médiocre,  nue,  peu  renflée  au  som- 
7net,  couverte  de  granules  dans  toute  sa  longueur,  si  ce  n'est 
à  la  base  du  bourrelet  labial,  qui  est  lacinié;  deux  pores 
transverses  inférieures ,  cachés  dans  une  strie  transverse  à  un 
demi-pouce  de  la  racine  de  la  trompe,  et  un  orifice  anal, 
beaucoup  plus  grand  à  la  face  opposée  et  une  seule  arti- 
culation plus  en  arrière.  Couleur  d'un  cendré  brunâtre,  du 
moins  dans  l'esprit  de  vin  ;  l'épiderme  iridescent,  comme  dans 
les  cliétopodes. 

Cette  espèce  a  été  trouvée  dans  le  sable  des  rivages  de  I3 
Grenade  en  Amérique.  Pallas  doute  avec  raison  que  ce  puisse 
être  la  même  que  le  S.  saccatus  de  Linné.  Il  n'ose  en  dire 
autant  de  Vholothuria  priapus ,  type  du  genre  Priapule  de  M. 
de  Lamarck,  sans  doute  parce  qu'il  ne  connoissoit  pas  cet 
animal. 

Le  S.  TUNIQUE  (S.  saccatus,  Linn.,  Gmel.,  page  SogS ,  n." 
2  ;  d'après  Linné,  Aman,  academ.,  4  ,  page  454  ,  tab.  3  ,  fig.  5  , 
I^ereis  sacculo  induta) ,  que  Gmelin  définit  :  Siponcle  dont  le 
corps  est  enveloppé  par  un  épiderme  séparé,  formant  une 
sorte  de  tunique,  n'est,  sans  doute,  comme  l'a  fait  justement 
observer  Pallas  ,  et  depuis  M.  Cuvier  ,  qu'un  animal  altéré 
dans  la  liqueur  conservatrice. 

Le  S.  DE  Leach,  5.  Leachii.  Corps  assez  gros,  court,  cy- 
lindrique, obtus  aux  deux  extrémités,  surtout  en  arrière, 
sacciforme  ,  sans  indices  d'anneaux;  trompe  fort  longue, 
garnie  de  tubercules  mamelcnnés,  du  moins  à  la  base;  peati 
iisse  ,  comme  percée  d'une  foule  de  pores  dans  toute  la  partie 


3'^  SIP 

antérieure,  et  hérissée  en  arrière  de  petits  mamelons  trans- 
parens,  garnis  à  leur  partie  postérieure  d'un  demi-anneau 
corné;  tout  le  ventre  lisse.  Couleur  d'un  gris  blanchâtre,  du 
moins  dans  l'esprit  de  vin. 

Je  dois  à  l'amitié  de  M.  le  docteur  Leach  cette  espèce  de 
siponcle.  J'ignore  d'où  elle  provient.  En  étudiant  son  orga- 
nisation,  elle  m'a  paru  s'éloigner  assez  sensiblement  de  celle 
des  autres  espèces  que  j'ai  disséquées.  La  trompe,  rétractée, 
occupe  toute  la  longueur  delà  cavité  viscérale  :  elle  n'a  qu'un 
muscle  rélracteur  en  arrière. 

Le  Siponcle  OXYURE  :  S.  oxyurus;  Lumhricus  oxjyurus ,  Linn., 
Gmel. ,  p.  3o86  ,  n.°  i  2  ,  d'après  Pallas  ,  Miscell.  zool. ,  p.  1 46 , 
lab.  11,  fig.  7  —  g,  et  Spicil.  zool.,  10,  page  16.  Corps  d'un 
pouce  et  demi  de  long,  à  peine  annelé;  arrondi,  atténué  et 
subulé  à  l'extrémité  postérieure ,  plus  épais  et  obtus  en 
avant;  trompe  courte,  tronquée,  finement  granuleuse.  Cou- 
leur d'un  blanc  livide. 

Cette  petite  espèce  de  siponcle,  dont  Pallas  a  parfaitement 
senti  les  rapports  avec  le  S.  phalloïde,  ce  que  prouve  son 
anatomie  donnée  par  le  même  observateur,  a  été  trouvée  sur 
le  rivage  de  la  province  de  Sussex  en  Angleterre. 

Le  S.  EN  MASsi'E,  5.  clavatus.  Corps  cylindrique ,  fortement 
atténué  en  avant,  lorsque  la  trompe  est  étendue,  renflé  eu 
arrière  et  terminé  subitement  par  un  cône  très- surbaissé  ou 
par  une  calotte  conique ,  et  à  plis  radiés  du  sommet  à  la  cir- 
conférence; trompe  fort  longue,  hérissée  de  papilles  tuber- 
culeuses à  sa  base  seulement,  et  lisse  dans  le  reste  de  son 
étendue;  peau  à  peine  granuleuse  :  couleur  d'un  blanc  rous- 
sâtre. 

Cette  espèce  m'a  été  envoyée  des  rivages  de  la  basse  Nor- 
mandie par  M.  le  lieutenant  Lesauvage  de  Caen. 

Le  S.  COMMUN  ,  >S.  vulgaris.  Corps  cylindrique,  un  peu  plus 
renflé  en  avant,  où  il  se  prolonge  en  une  trompe  médiocre  , 
s'atténuant  un  peu  en  arrière  et  se  terminant  par  une  pointe 
mousse;  ptau  d'une  teinte  un  peu  cuivrée,  livide,  presque 
lisse  ou  à  peine  subtuberculeuse  sur  tout  le  corps  propre- 
ment dit;  des  tubercules  épars ,  assez  serrés  au  sommet  du 
prolongement  proboscidiforme  et  à  sa  base,  où  ils  sont  plus 
gros,  ainsi  qu'à  l'extrémité  conique  postérieure  du  corps. 


SIP  3i3 

Cette  petite  espèce  ,  dont  j'ai  trouvé  un  grand  nombre 
d'individus  dans  des  espèces  de  fourreaux  de  grains  de  sable  , 
qui  réunissent  les  racines  des  fucus,  sur  la  côte  de  Dieppe,  n'a 
pas  plus  de  deux  pouces  dans  sa  plus  grande  extension,  sur 
deux  lignes  de  diamètre  environ. 

Le  SiPONCLE  TUBERCULE,  S.  tuherculatus.  Corps  d'un  à  deux 
pouces  de  long ,  cylindrique,  atténué  aux  deux  extrémités,  mais 
surtout  en  avant,  où  il  se  termine  par  une  longue  trompe  co- 
nique, pointue,  fortement  annelée  dans  sa  moitié  antérieure, 
et  du  reste  ,  sans  papilles;  peau  du  corps  entièrement  cou- 
verte d'un  grand  nombre  de  tubercules  arrondis,  plus  élevés 
en  arrière  qu'en  avant  :  couleur  entièrement  noire. 

J'ai  observé  cette  espèce  dans  la  collection  du  Muséum  au 
Jardin  du  Roi.  J'en  possède  un  individu  venant  des  mers  de 
l'Inde,  à  ce  que  je  crois. 

Le  S.  DE  Gênes,  S.  genuensis.  Corps  d'un  ou  deux  pouces 
de  long,  cylindrique  ou  sacciforme  ,  obtus  aux  deux  extré- 
mités ;  l'antérieure  se  prolongeant  en  une  trompe  grosse, 
courte,  non  papilleuse  ,  mais  garnie  à  son  sommet  de  quel- 
ques stries  circulaires  subcornées  ;  peau  du  corps  et  de  la 
trompe  garnie  de  tubercules  subcornés,  lenticulaires  ,  de  cou- 
leur brune  ,  sur  un  fond  blanc  grisâtre. 

Cette  espèce,  qui  a  servi  à  l'anatomie  que  j'ai  donnée  de 
ce  genre,  paroit  être  commune  dans  la  mer  de  Gênes.  J'en 
ai  reçu  plusieurs  individus  de  M.  Paretto;  elle  semble  différer 
assez  peu  de  la  précédente. 

M.  Cuvier  cite  encore  plusieurs  espèces  de  siponcle  que  je 
ne  connois  pas.  Les  5.  lœvis  et  verrucosus  sont,  dit -il,  assez 
petites,  percent  les  pierres  sous -marines  et  se  logent  dans 
leurs  cavités.  Peut-être  cette  dernière  ne  diffère- t-elle  pas 
d'une  des  deux  dernières  espèces  que  je  viens  de  décrire. 

Il  ajoute  en  note  qu'il  y  en  a  une  espèce  dont  l'épiderme 
est  velu  ,  et  une  autre  dont  la  peau  est  toute  coriace. 
(DeB.) 

SIPOOT  BILALO.  {Conchjl.)  Nom  donné  par  les  Malais  à 
la  porcelaine  tigre. 

Les  mêmes  peuples  désignent  l'ovule -œuf  par  les  dénomi- 
nations de  sipot  saloaco  et  Lia  saloaco.  (Desm.) 

SIPOUIBEI.  (  Ornilh.  )  Flacourt ,  dans  son  Histoire  de  Ma- 


3i4  SIP 

dagascar,  p.  166  ,  cite  ce  nom  comme  étant  celui  d'une  es- 
pèce de  perdrix  de  cette  île.  (Ch.  D.) 

SIPPARIS.  {Ichthyol.)  Nom  que  les  Grecs  modernes  don- 
nent à  la  Daurade.  Voyez  ce  mot.  (  H.  C.  ) 

SIPPE.  (  Ornith.)  Comme  dans  les  premières  éditions  d'A- 
ristote  on  lisoit  ,  au  livre  19,  chap.  17,  le  mot  sippé ,  au 
lieu  de  siffe,  les  anciennes  versions  françoises  écrivoient  sippe. 
Au  reste  ,  il  est  ici  question  de  la  sittelle  ou  torchepot ,  sitta 
europœa,  Linn.  (Ch.  D.) 

SIPUNCULUS.  (/icfmo:.)  Nom  latin  des  siponcles.  (Desm.) 

SIQUE,  Sicus.  (Entoni.)  Nom  d'un  genre  d'insectes  dip- 
tères ,  de  la  famille  des  aplocéres  ou  à  antennes  sans  poil 
isolé  latéral,  à  bouche  charnue,  rétractile  ,  sans  suçoir  corné 
évident.  Ce  genre  est  en  outre  caractérisé  par  la  forme  des 
antennes,  qui  sont  courtes,  en  fer  d'alêne  ,  rapprochées  à 
leur  base;  par  leur  tète  petite,  arrondie,  inclinée,  et  par 
des  ailes  longues,  larges,  croisées  sur  un  abdomen  plat, 
ovale,  o-blus,  comme  dans  les  stratiomcs,  les  némotèlcs, 
les  hypoléons,   avec  lesquels  ils  ont  beaucoup  de  rapport. 

Le  nom  de  sicus,  dont  l'étymologie  nous  est  inconnue,  a 
été  d'abord  employé  par  Scopoli  dans  son  Entomologie  de  la 
Carniole,  page  069,  sous  le  n.°  1004  ,  pour  indiquer  un  genre 
d'insectes  diptères  sclérostomes  dont  Fabricius  a  fait  depuis 
le  genre  Mjopa,  en  particulier,  du  Sicus  buccatus  de  Scopoli. 
M.  Latreille,  reprenant  ce  nom  de  sicus,  l'a  appliqué  à  des 
diptères  voisins  des  einpis,  tel  que  le  musca  cimicoides ,  dont 
Fabricius  a  fait  depuis  le  genre  Tachjdromie  ,  d'après  Mci- 
gen;  entin  le  même  M.  Latreille  établit  le  même  genre  que 
celui  dont  nous  traitons  dans  cet  article,  mais  sous  le  nom 
de  Cccnomj'e.  Nous  en  avons  donné  une  figure  dans  Fatlas  de 
ce  Dictionnaire,  pi.   48,  n.°  3  :  c'est 

Le  SiQUE  FERRUGiNEnx,  Sicus  ferruQineus  et  bicolor. 

Car.  Testacé  ;  écusson  à  deux  petites  pointes  ;  corselet  jaune 
ou  brun,  suivant  le  sexe. 

On  ne  connoît  pas  les  mœurs  de  cet  insecte  ,  qui  se  trouve, 
mais  rarement,  aux  environs  de  Paris.  (C.  D.) 

SIRA-MANGHITS.  {Bot.)  Petit  arbre  de  Madagascar ,  men- 
tionné par  Flacourt,  dont  le  bois,  les  feuilles  et  Fécorce  ont 
une  odeur  agréable j  celle  de  Fécorce  approche  du  girofle, 


SIR  5i5 

el  il  suinte  de  celte  écorce  une  résine  jaune  odorante.  Ses 
diverses  parties  sont  employées  dans  la  médecine  des  Mal- 
gaches. (J.) 

SIRAPHAH.  (Mamm.)  Nom  de  la  giraffe  en  arabe.  (Desm.) 

SIRAT.  (Conchjl.)  Adanson  (Sénég. ,  page  laS  ,  pi.  8)  dé- 
crit et  figure  sous  ce  nom  le  murex  anguliferus  de  M.  de  La- 
marck ,  dont  Gmelin,  par  inadvertance,  a  parlé  deux  fois; 
lu  première  sous  le  nom  de  M.  senegalensis ,  la  seconde  sous 
celui  de  M.  costatus.  (De  B.) 

SIRÈCE,  Sirex.  {Entom.)  Genre  d'insectes  hyménoptères  ,  de 
la  famille  des  uropristes  ou  serricaudes,  caractérisé  par  l'ab- 
domen sessile  ou  non  pédicule  sur  la  poitrine,  par  les  an- 
tennes très-longues,  grossissant  insensiblement,  parle  corselet 
rétréci  en  devant  et  formant  une  sorte  de  col,  par  l'abdomen 
comprimé  latéralement,  garni  d'une  tarière  dans  les  femelles, 
et  par  les  pattes  qui  sont  fort  alongées. 

ÏNous  avons  donné  la  figure  d'une  espèce  de  ce  genre  sur 
la  planche  35,  n."  5,  de  l'atlas  de  ce  Dictionnaire. 

Le  nom  de  sirex  a  été  introduit  dans  la  science  par  Lin- 
naeus;  nous  en  ignorons  l'étymologie.  Geoffroy  a  indiqué  quel- 
ques espèces  de  ce  genre  sous  le  nom  générique  d'UROcÈRE, 
parce  que  le  dernier  anneau  de  leur  abdomen  se  prolonge  en 
forme  de  corne.  D'autres  auteurs ,  en  particulier  M.  La- 
treille,  en  a  séparé  des  espèces  qui  ont  les  antennes  courtes; 
la  tête  arrondie, portéesur  un  col;  l'abdomen  conique,  arrondi, 
et  les  pattes  courtes.  Il  en  a  formé  le  genre  Xiphidrie;  puis, 
sous  le  nom  d'ÛRUssE,  le  même  auteur  a  réuni  en  un  genre 
les  espèces  sans  corne  ou  prolongement  de  l'abdomen,  sans 
col  ou  rétrécissement  du  corselet  au  point  où  il  porte  la  lê!e, 
à  antennes  en  lii  et  à  abdomen  arrondi  ;  enfin  ,  sous  le  nom 
de  Irnchelus ,  M.  Jurine  a  réuni  les  espèces  que  nous  décrivons 
ici,  et  quoique  le  nom  ait  été  pris  dans  un  tout  autre  but 
par  M.  Latreille  ,  qui  l'a  employé  le  premier,  M.  Kliig,  dans 
sa  Monographie  des  sirex  d'Allemagne,  a  décrit  scus  le  nom 
d'asiates  les  espèces  que  nous  allons  faire  connoîlre. 

Nous  ne  pouvons  passer  sous  silence  la  critique  de  la  syno- 
nymie qui  nous  occupe.  Le  nom  d'AsTATE,  employé  d'abord 
par  M.  Latreiile,  étoit  destiné  à  désigner  un  genre  d'insectes 
voisins  des  pompiles  ,  et  ce  nom  ,  tiré  du  grec  ,  indiquoit  que 


5»6  SIR 

ces  insectes  ne  restoient  jamais  en  place.  M.  Jurine  a  donné  le 
nom  de  tremex  aux  urocères;  celui  A'urocerus  aux  xiphidries 
de  M.  Latreille,  et  aux  hyponotus  de  M.  Klug  ;  celui  de  tra- 
chelus  aux  asiates  de  M.  Kliig.  (Voyez  Uropristes,  Urocère, 

XlPHIDRIE.  ) 

Les  sirèces  de  cet  article  sont  : 

1.  La  SiRÈcE  TROGLODYTE,  Sircx  troglodyld. 

Car.  Noire,  lisse;  abdomen  à  anneaux  jaunes;  ailes  à  bord 
marginal  testacé. 

2.  La  SitiÈCE  spiNiPÈDE,  Sircx  spitifpes. 

Car.  Noire,  lisse;  abdomen  à  bandes  jaunes;  tarses  et  jambes 
antérieures  jaunâtres. 

5.  La  SiRÈCE  ANALE,  Sircx  analis. 

Car.  Toute  noire,  à  anus  jaune. 

4.  La  SiRÈCE  MAIGRE,  Sircx  tabidus. 

Car.  Noire,  lisse  ;  bords  de  l'abdomen  tacheté  de  jaune. 

II  paroît  que  les  larves  de  ces  insectes  se  développent  dans 
les  tiges  des  graminées.  M.  Tristan  a  donné  des  observations 
fort  curieuses  sur  ce  sujet  dans  les  Mémoires  de  la  société  des 
sciences  d'Orléans.  Il  y  décrit  une  espèce  qui  fait  beaucoup 
de  tort  aux  seigles.  (C.  D.) 

SIREE.  {Bot.)  Nom  malais  du  schénanthe,  andropogon  schœ- 
nanthus ,  cité  par  Rumph.  (J.) 

SIRENA  DE  MAR.  (Ornlth.)  Cest ,  en  catalan  ,  le  guêpier 
commun,  merops  apiaster ,  Linn.  (  Ch.  D.) 

SIRENE,  Siren.  (Erpét.)  On  donne  ce  nom  à  un  genre  de 
reptiles  batraciens  de  la  famille  des  urodèles  et  reconnois- 
sable  aux  caractères  suivans  : 

Trois  houppes  branchiales  ,  libres  de  chaque  côté  du  cou  ,  sans 
opercules  et  persistant  toute  la  vie,  en  même  temps  qu'il  existe  des 
poumons  à  l'intérieur  ;  deux  pieds  de  devant  seulement  ,  divisés 
chacun  en  cinq  doigts  ;  ni  pieds  de  derrière,  ni  bassin;  mâchoire 
inférieure  armée  de  dents  tout  autour ,  plusieurs  rangées  de  celles-ci 
des  deux  côtés  du  palais;   corps  anguillijorme  ;  une  queue. 

Il  devient  facile  de  distinguer  la  Sirène  des  Crapauds,  des 
Pipas,  des  Rainettes,  des  Grenouilles,  qui  n'ont  point  de 
queue  ;  des  Salamandres  terrestres  et  aquatiques  ,  qui  n'ont 
point  de  branchies  à  l'état  adulte;  des  Protées  ,  qui  possè- 
dent quatre  membres.  (Voyez  ces  mots,  et  Urodèles.) 


SIR  317 

La  Sirène,  qui  atteint  la  taille  de  plus  de  trois  pieds, 
et  dont  la  teinte  générale  est  noirâtre,  est  du  nombre  de  ces 
êtres  qui  semblent  vouloir  se  soustraire  à  l'influence  de  nos 
méthodes  de  classification  ,  et  qui  se  distinguent  dans  tout  le 
règne  animal  par  les  anomalies  de  leur  organisation.  Elle 
habite  les  marais  de  la  Caroline  et  surtout  ceux  que  l'on 
consacre  à  la  culture  du  riz  ,  et  là  elle  se  nourrit  de  lom- 
brics, d'insectes,  de  jeunes  mollusques  ,  etc.,  au  moins  au 
rapport  du  professeur  Barton  ,  qui  lui  refuse  la  faculté  de 
pouvoir  se  repaître  de  serpens  et  celle  de  faire  entendre  le 
cri  d'un  jeune  canard,  lesquelles  lui  avoient  été  attribuées 
par  Alexandre  Garden,  médecin  de  Charleston. 

C'est  en  1765  et  1766  que  celui-ci  fit  connoître,  pour  la 
première  fois  au  monde  savant  ,  la  sirène,  dont  il  envoya  la 
description  et  des  individus  à  Linnaeus  et  à  J.  Ellis. 

Le  savant  Suédois,  croyant,  avec  Garden  ,  que  l'animal 
ne  change  point  de  forme,  créa  pour  lui  l'ordre  des  Meantes 
parmi  ses  amphibies,  tandis  que  beaucoup  d'autres  natura- 
listes de  renom,  jusqu'à  ces  derniers  temps,  ont  soutenu  que 
la  sirena  lacertina  de  Linnaeus  n'étoit  point  un  animal  parfait, 
mais  seulement  la  larve  de  quelque  reptile  batracien  ,  plus 
ou  moins  semblable  à  une  salamandre  inconnue,  qui  devoit 
finir  avec  l'âge  par  perdre  les  branchies  extérieures  qui  la 
caractérisent.  ^ 

Telle  fut,  en  particulier,  l'opinion  Te  Pallas  ,  deHermann, 
de  Schneider  ,  de  feu  de  Lacépède  ;  et  Camper  ,  suivi  en  cela 
par  Gmelin ,  alla  même  jusqu'à  en  faire  un  poisson  du  genre 
des  Anguilles. 

Dans  un  Mémoire  lu  à  l'Institut  de  France  en  1  807  ,  M.  le 
baron  G.  Cuvier  établit ,  d'après  des  observations  anatomi- 
ques  ,  que  la  sirène  étoit  le  ty^  d'un  genre  à  part,  dont  la 
charpente  osseuse  différoit  totalement  de  celle  des  sala- 
mandres ;  que  ce  reptile  ne  devoit  jamais  prendre  des  pieds 
de  derrière,  ni  perdre  ses  branchies;  qu'il  étoit,  par  consé- 
quent, un  véritable  amphibie,  qui  respire  à  volonté  pendant 
toute  sa  vie,  ou  dans  l'eau  avec  ses  branchies,  ou  dans  l'air 
avec  ses  poumons. 

Le  temps  n'a  fait  que  confirmer  ces  conjectures. 

Il  résulte,  en  effet,  de  la  Correspondance  de  Garden  avec 


5i8  SIR 

Linnaeus  et  avec  EUis ,  publiée  à  Londres  en  1821  ,  que  le 
médecin  américain  a  vu  des  sirènes  dont  la  taille  varioit  de 
quatre  pouces  à  trois  pieds  et  demi,  également  toutes  pour- 
vues de  branchies  et  se  propageant  même  sans  les  quitter. 

Tous  les  voyageurs ,  tous  les  naturalistes  du  nouveau  con- 
tinent ,  et  surtout  Barton ,  ont  confirmé  les  faits  annoncés  par 
Garden.  MM,  Say ,  Richard,  Harlan ,  Mitchill  ,  Green ,  ont 
publié,  sur  la  sirène  ou  sur  les  reptiles  singuliers  qui  en  sont 
voisins,  des  notes  intéressantes;  plusieurs  sirènes  de  toutes 
tailles  ont  été  envoyées  en  Europe,  toujours  avec  des  bran- 
chies et  sans  apparence  de  pieds  de  derrière.  Et,  pourtant, 
M.  Rusconi ,  savant  médecin  de  Milan  ,  dans  ses  Amours  des 
salamandres ,  a  élevé  des  doutes  sur  tous  ces  témoignages  et 
pense  que  la  sirène  subit  des  métamorphoses,  parce  qu'un 
voyageur  allemand  lui  a  écrit  avoir  vu  au  Muséum  des  chi- 
rurgiens de  Londres  une  sirène  avec  ses  quatre  pieds  et  ne  por- 
tant plus  de  hrancJiies. 

Cette  assertion  mérite  sans  aucun  doute  d'être  taxée  de 
légèreté.  La  prétendue  sirène  adulte  dont  il  est  ici  question 
est  connue  depuis  fort  long-temps  ,  et  n'avoit  point  échappé 
à  l'œil  investigateur  de  Garden  ,  celui  qui,  le  premier,  a  fixé 
l'attention  des  naturalistes  sur  la  véritable  sirène,  et  qui, 
dès  1771,  l'avoit  envoyée  à  Linnaeus  sous  la  dénomination 
d'amphiuma  means ,  aîn^  qu'il  conste  de  la  lecture  de  la  Cor- 
respondance du  grand  naturaliste  suédois  ,  publiée  par  le 
chevalit-r  James  Edouard  Smith. 

Le  genre  Amphiuma  vient  d'être  rétabli  (Novembre  1826) 
par  M.  Cuvier.  Nous  croyons  devoir  offrir  ici  quelques  dé- 
tails sur  ce  genre  ,  puisqu'il  n'a  pu  en  être  question  à  sa 
place  dans  le  présent  Dictionnaire. 

En  1822,  le  docteur  Mitchill  a  envoyé  à  l'administratiou 
du  Muséum  d'histoire  naturelle  de  Paris  une  description  fort 
exacte  de  l'animal  qui  en  est  le  type  ,  et,  dans  le  cours  de 
la  même  année  ,  une  autre  description  du  même  être,  qui 
y  est  nommé  chrjsodonta  larvœformis  ,  fut  insérée  dans  le 
nurtiéro  de  Juillet  du  Médical  Recorder. 

Le  troisième  volume  du  Journal  de  l'Académie  des  sciences 
naturelles  de  Philadelphie,  et  le  numéro  de  Juin  1826  des 
Annales  du  Lycée  d'histoire  naturelle  de  New-York,  renfer- 


SIR  319 

ment  deux  articles  du  docteur  Richard  Harlan  ,  qui  en  fait 
connoître  très-exactement  les  caractères  extérieurs  et  la  con- 
formation, et  qui  en  offre  deux  figures  précieuses  ,  Tune  due 
au  crayon  de  notre  savant  ami  M.  Alexandre  Lesueur,  l'autre 
à  celui  de  M.  Rembrandt  Peale. 

Or,  en  comparant  le  résultat  de  toutes  ces  observations, 
en  méditant  celui  des  recherches  ostéologiques  faites  par 
M.  Cuvier  sur  la  sirène  et  l'amphiuma,  on  se  convainc  que 
ces  deux  reptiles  ne  peuvent  aucunement  être  des  individus 
d'âges  différens  l'un  de  l'autre,  et  d'une  même  espèce. 

L'existence  simultanée  d'un  larynx  et  d'une  trachée-artère, 
avec  un  appareil  branchial  non-seulement  permanent,  mais 
encore  parfaitement  ossifié  dans  plusieurs  de  ses  parties,  est 
une  spécialité  d'une  haute  importance  en  anatouiie  compa- 
rative. La  sirène  nous  la  présente.  Elle  contribue  ainsi  à 
prouver  ce  qu'a  avancé  M.  Cuvier  à  l'occasion  des  grenouilles 
et  des  salamandres  ,  savoir  que  l'appareil  branchial  n'est 
autre  qu'un  os  hyoïde  plus  compliqué,  et  non  pas  une  com- 
binaison  de  pièces  provenues  du  sternum  et  du  larynx. 

Tout  en  se  rapprochant  beaucoup  des  salamandres  et  des 
protées  ,  la  sirène  s'en  éloigne  cependant  par  un  grand 
nombre  de  caractères  intérieurs  ,  tout  autres  que  les  exté- 
rieurs dont  il  a  été  question  précédemment. 

Sa  tête  n'a  ni  la  même  conformation  générale  ,  ni  les  mêmes 
proportions   entre  ses  parties. 

Le  museau  est  fort  rétréci  en  avant,  à  cause  de  l'exces- 
sive réduction  des  maxillaires  ,  qui  ne  consistent  que  dans 
un  très-petit  noyau  osseux.  En  arrière,  on  observe  une  crête 
occipitale,  qui  règne  sur  les  rochers  et  sur  les  pariétaux. 

Les  pièces  qui  composent  la  mâchoire  inférieure,  au  lieu 
d'être  transverses  comme  des  branches  de  croix,  se  dirigent 
obliquement  en  avant. 

Les  os  intermaxillaires  ne  portent  point  de  dents  ,  mais 
leur  bord  est  tranchant  et  garni  ,  ainsi  que  celui  de  la  mâ- 
choire inférieure ,  d'une  gaîne  presque  cornée  ,  qui  se  dé- 
tache aisément  de  la  gencive  et  qui  a  son  analogue  dans  les 
têtards  de  grenouilles. 

La  cavité  des  fosses  nasales  est  couverte  en  dessous  d'une 
simple  membrane    fibreuse  -,    leur   orifice   interne   est  ,    de 


520  SIR 

chaque  côté  ,  près  de  la  commissure  des  lèvres  ,  entre  la 
lèvre  et  les  dents  palatines. 

On  ne  trouve  ni  mastoïdien,  ni  ptérygoïdien  ,  ni  jugal  , 
ni  occipital  supérieur,  ni  basilaire. 

Au  palais  ,  sous  la  partie  antérieure  et  latérale  du  sphé- 
noïde et  de  l'orbitaire,  on  voit  deux  plaques  minces,  toutes 
hérissées  de  dents  en  crochets  ,  et  qu'on  pourroit  prendre 
pour  des  vestiges  de  vomers  ou  de  palatins,  ou  de  palatins  et 
de  ptérygoïdiens.  La  première  de  ces  plaques  porte  six  à  sept 
rangées  de  dents  ,  tandis  que  la  plus  petite  n'en  a  que  quatre. 

L'os  hyoïde  de  la  sirène  est  un  hyoïde  de  larve  de  sala- 
mandre ou  d'axolotl  ,  mais  très-ossifié  dans  plusieurs  de  ses 
parties. 

Ses  os  du  carpe  sont  cartilagineux. 

Ses  vertèbres  sont  plus  nombreuses  et  autrement  figurées 
que  celles  de  la  salamandre.  Leurs  corps,  qui  se  correspon- 
dent par  des  faces  concaves  ,  sont  réunis  par  des  cartilages 
en  forme  de  double  cône,  comme  dans  les  poissons. 

Ses  côtes  ne  sont  qu'au  nombre  de  huit  paires. 

Son  œil  est  fort  petit ,  son  oreille  cachée. 

Quant  à  Vamphiuma  means  de  Garden ,  que  M.  Cuvier  vou~ 
droit  qu'on  appelât  awphiuma  didactylum ,  il  a  le  corps  alongé 
et  cylindrique;  la  tête  déprimée  et  obtuse  ;  la  queue  com- 
primée, pointue,  tranchante  en  dessus,  arrondie  en  dessous; 
les  narines  percées  au  bout  du  museau  ;  les  yeux  latéraux  , 
ronds,  sans  paupières,  petits;  les  lèvres  minces;  des  dents 
coniques,  pointues,  un  peu  arquées  ,  serrées  les  unes  contre 
les  autres  ;  la  langue  peu  apparente;  les  pieds  de  devant  en 
forme  de  tentacules;  les  doigts  au  nombre  de  deux  seule- 
ment à  tous  les  pieds. 

Tout  cet  animal  est  couvert  d'une  peau  lisse,  matte ,  et  qui 
ne  montre  d'autres  inégalités  que  les  plis  des  côtés  et  quel- 
ques granulations  sur  la  tête.  Il  est  d'un  gris  noirâtre  en  dessus 
et  pâle   en  dessous,  sans  aucune  tache  ni  raie. 

Il  varie  en  longueur  depuis  six  pouces  jusqu'à  deux  pieds. 

Il  habite  dans  les  étangs  des  environs  de  la  Nouvelle-Or- 
léans ,  de  la  Floride,  de  la  Géorgie  et  de  la  Caroline  du  Sud. 
On  le  trouve  quelquefois  enfoncé  dans  la  vase  à  deux  ou  trois 
pieds  de  profondeur  et  cache  comme  un  ver  de  terre.  On  en 


SIR  321 

a  trouvé  ainsi  un  grand  nombre  d'individus  en  creusant  un 
fossé  près  de  Pensacola.  Il  peut  vivre  aussi  pendant  quelque 
temps  sur  la  terre. 

Les  Nègres  de  ces  colonies  l'appellent  serpent  de  Congo  , 
et  le  redoutent,  mais  à  tort,   comme  venimeux. 

M.  Cuvier  a  décrit  ,  dans  le  même  genre  et  sous  le  nom 
d'amphiuma  Iriàactyium ,  une  nouvelle  espèce  qui  ne  diffère 
guère  de  la  précédente  que  par  le  nombre  de  ses  doigts,  qui 
est  de  trois  à  tous  les  pieds. 

Ce  reptile  a  été  rapporté  de  la  Nouvelle -Orléans  par  M. 
Tainturier  Desessf-rts,  habitant  de  cette  colonie.  (H.  C.) 

SIRENIA.  {Mamm.)  Ce  nom,  dans  la  méthode  d'IUiger, 
est  appliqué  aux  lamantins  et  aux  dugongs,  qui  seuls  com- 
posent la  famille  des  cétacés  herbivores  de  M.  Cuvier.  (Desm.) 

SIREX.  (Eritoin.)  Voyez  Sirèce.  (Desm.) 

SIRGUEKITO.  (Ornith.)  Un  des  noms  espagnols  du  char- 
donneret,/;mgji/a  carduelis  ,  LInn.   (Ch.  D.) 

SIRI.  (Bot.)  Tous  les  Malais  mâchent  ce  qu'ils  appellent  le 
siri ,  ou  ce  qu'on  connoît  en  Europe  sous  le  nom  de  bétel. 
Ce  nom  de  siri  est  le  seul  usité  parmi  les  peuples  de  race 
noirâtre  qui  habitent  les  îles  de  lEst,  et  notamment  la  terre 
des  Papous  et  la  Nouvelle-Irlande.  C'est  un  mélange  de  chaux 
de  corail  (kapou) ,  de  poivre  cubèbe  ou  de  poivre  bétel  (siri) 
et  de  noix  d'arec  (pinane),  dont  l'usage  leur  vient  des  Ma- 
lais. Ils  en  ont  même  adopté  les  noms.  Tout  ce  qu'a  écrit 
Péron  sur  le  bétel  est  en  grande  partie  erroné;  il  est  aisé  de 
voir  qu'il  n'en  a  jamais  fait  usage.  Cette  substance  qui ,  au 
premier  coup  d'œil,  paroît  être  formée  d'élémens  corrosifs, 
acquiert  par  le  mélange  de  chaque  ingrédient  des  propriétés 
neutres  fort  agréables.  C'est  ainsi  que  ce  composé  est  dans  la 
bouche,  d'abord  douceâtre,  puis  légèrement  aromatique,  il 
finit  ensuite  par  enivrer.  Son  action  sur  l'émail  des  dents  et 
sur  les  muqueuses  est  très- vive,  et  il  suffit  d'un  usage  de 
quelques  heures  pour  les  teindre  en  rouge  d'une  manière 
assez  solide  pour  exiger  plusieurs  semaines  avant  que  les 
traces  ne  s'en  effacent.  (Lesson.) 

SIRI.  (Bot.)  Nom  donné  dans  l'Inde  à  diverses  espèces  de 
poivres.  Le  siri  -  daun  ou  sirifolium  de  Rumph  est  le  piper 
amalago,  (J.) 

49-  '  -^ 


32iï  SIR 

SIRI.  (Ornith.)  Le  grand  coq  de  bruyère,  tetrao  urogallus, 
Linn.,  se  nomme  ainsi  en  Piémont.  (Ch.  D.) 

SIRI-BIPAR.  (Bot.)  Nom  du  ficus  septica  de  Burmann  ,  à 
Java.  (J.) 

STRl-CANDALO.  (Bot.)  Voyez  Pou-kandel.  (J.  ) 

SIRI-KAYA.  (Bof.)  Nom  de  Vanona  squamosa  à  Ja\  a  ,  sui- 
vant Rumph  et  Leschenault.  Vanona  mucosa  de  M.  Dunal  est 
nommé  siri-cajnona  à  Ternate.  (J.) 

SIRI-PADA.  {Bot.)  Voyez  Solda.  (J.) 

SIRIBOA.  (Bot.)  Nom  indien,  cité  par  Rumph  ,  d'un  poivre 
que  Linna?us  a  nommé  piper  sirihoa.  (J.) 

SIRICACH.  (  Ornith.  )  A  Narbonne  on  appelle  ainsi  la 
cresserelle,  falco  tinnuncuLus ,  Linn.  (  Ch.  D.) 

SIRIDIUM.  {Bot.)  C'est  dans  C.  Sprengel,  Sp.  pL,  vol.  4  , 
pag.  66y,  le  genre  Seiridilm.  Voyez  ce  mot.  (Lem.) 

SIRIFOLE.  {Bot.)  Nom  donné  dans  le  Bengale,  suivant 
Clusius ,  au  marmelos,  nommé  par  C.  Bauhin  cjdonia  ero- 
tica;  par  Linnaeus,  crateva  marmelos,  ramené  par  Correa  dans 
la  famille  des  aurantiacées ,  sous  le  nom  générique  œgle.  (J.) 

SIRINGA.  {Bot.)  Voyez  Seringat.  (L.  D.  ) 

SIRINGIA.  (Poljp.)  Donati  (mer  Adriatique,  page  20) 
propose  ce  nom  de  genre  pour  une  plante  marine  qui  a 
plusieurs  bouquets  de  capsules  arrangées  alternativement  sur 
la  tige  et  sur  les  branches,  ces  capsules  étant  en  forme  de 
cloche  et  à  bord  uni.  N'est-ce  pas  de  la  sertularia  lendigera 
dont  il  a  voulu  parler?  (De  B.  ) 

SIRIRE.  {Ornith.)  Nom  de  la  sarcelle  ,  anas  querquedula , 
a  Marîagasrar.  (Ch.  D.) 

SiRITJAM.  {Bot.)  Nom  turc  du  chenopodium  allum,  cité 
par  Forskal.  (J.) 

SIRIUM.  (Bot.)  Ce  genre  de  Linnaeus  a  été  réuni  au  santa- 
lum.  Le  sirium  decumanum  de  Rumph,  que  Linnaeus  rappor- 
toit  à  son  piper  decumanum  ,  est  reporté  par  Willdenow  au 
piper  metliysticum  de  Forster,  vu  par  lui  dans  plusieurs  îles 
de  la  mer  du  Sud  ou  grand  Océan,  où  on  le  cultive  pour  en 
faire  une  boisson  acre  et  nauséeuse  et  cependant  agréable 
aux  naturels  de  ces  îles.  Voyez  Santalin  ,  Santalum.  (J.) 

SIRKSARIARSUNGOAK.  {Ornith.)  Othon  Fabricius  donne 
ce  terme  (  Fauna  groenlandica,  n.°  78  )  comme  un  des  noms 


SIS  325 

groè'nlandois  du  chevalier  rayé  ,  Iringa  striata ,  Linn.  (Ch.D.) 
SIRLI.  {Ornith.)  Cette  espèce  d'alouette  du  cap  de  Bonne- 
Espérance,   alauda   africana,  Linn.,  est  décrite  dans  ce  Dic- 
tionnaire ,  tom.  I ,  pag.  6o3.  (  Ch.  D.) 

SIRO.  {Entom.)  Nom  latin  du  ciron.  (Desm.) 
SIRO-JURI.  {Bot.)  Voyez  JnRi  et  Sj.re.  (J.) 
SIRON.  {Entom.)  Voyez  Cjron  ,  MiTrE.   (C.  D.) 
SIROP.  {Chim.)  On  donne  le  nom  de  sirop  à  une  solution 
concentrée  de  sucre  dans  l'eau.  Le  sirop  est  la  base  d'un  grand 
nombre  de  boissons,  parmi  lesquelles  on  distingue  des  sirops 
simples  et  des  sirops  composés. 

On  peut  considérer  encore  le  sirop  comme  un  liquide  propre 
à  conserver  plusieurs  matières  organiques.  Sons  ce  rapport, 
il  a  de  l'analogie  avec  la  saumure  ou  l'eau  contenant  plus  oi^ 
moins  de  chlorure  de  sodium  (sel  marin).  Il  n'est  pas  douteux 
que  la  conservation  de  ces  matières  tient  à  ce  qu'elles  sont 
plus  ou  moins  préservées  du  contact  de  l'air,  et  à  ce  que  le 
sirop  ou  la  saumure  les  maintient  dans  l'état  de  dessiccation, 
où  elles  étaient  au  moment  où  on  les  a  plongées  dans  ces 
liquides.  (Ch.) 

SIROT.  (  Ornith.)  Ce  nom  vulgaire,  qui  s'écrit  aussi  sj'riot , 
est  donné,  dans  le  département  de  la  Somme  ,  suivant  Sa- 
lerne ,  pag.  3Zj7  ,  au  guignard  ,  charadrius  morinellus  ,  Linn. 
(Ch.D.) 

SIRR.  {Bot.)  Nom  arabe  du  gymnocarpos  de  Forskal.  (J.) 
SIRS.  {Bot.)  Forskal  dit  qu'il  a  vu  une  plante  de  ce  nom 
apportée  de  l'Inde  et  cultivée  dans  l'Arabie.  11  la  nommoit 
glfcyrrhiza  aculeata;  mais  Vahl,  devenu  propriétaire  de  son 
herbier,  a  reconnu  qu'elle  étoit  la  guilandina  bonducella  de 
Linnœus.  (J. ) 

SIRSAIR.  {Ornith.)  Ce  nom,  écrit  par  erreur  sirs uir  dans 

le  Nouveau  Dictionnaire  d'histoire  naturelle ,  est,  en  arabe, 

eelui  d'une  espèce  de  canard  ,  anas  sirsair ,  Linn.  (  Ch.  D.) 

SIRTALE.  {Erpét.)  Nom  spécifique  d'une  couleuvre  dont 

il  est  question  tome  XI ,  pag.  216,  de  ce  Dictionnaire.  (  H.  C.) 

SIRULE.  {Ichthj^ol.)  Voyez  Silure.  (H.  C.) 

SIS.  {Oraith.)  Ce  mot  ,   qui  s'écrit  aussi  sus,  désigne  ,   pj» 

hébreu,  les  hirondelles.  (  Ch.  D.) 

SISALIOS.  {Bût.)  Voyez  Sèséli.  (J.) 


524  SIS 

SISARON.  (Bot.)  Nom  donné  par  Dioscoride  à  une  plante 
ombellifère  qui  est  le  chervi,  sisarum.,  des  aniiens  auteurs  la- 
tins et  de  Tournefort,  réuni  par  Linnasus  à  la  berle ,  siuni. 
Sa  racine  est  tubéreuse  et  bonne  à  manger,  comme  celle  de 
la  patate,  convoLulus  batatas ,  qui,  pour  cette  raison  ,  avoit 
été  nommée  sisarum  peruvianum  par  Tabernœmontanus.  Le 
sisarum  a  en  .ore  été  nommé,  suivant  Daléchamps,  par  quel- 
ques anciens  ,servillum,  servilla,  cher  villa,  à' on  dérive  son  nom 
françois.  (J.  ) 

SISELLE.  {Ornith.)  Nom  vulgaire  de  la  grive  draine,  lur- 
dus  viscivorus ,  Linn. ,  qu'on  appelle  aussi  sizerre  et  sisette. 
(Ch.  D.) 

SISEN,  SUI-SIN.  (Bot.)  Noms  donnés  dans  le  Japon  au 
narcissus  fazeffa,  suivant  Kœmpfer.  (J.  ) 

SISER.  (Bot.)  Les  Latins  donnoient  ce  nom  au  sisaron 
des  Grecs.  Voyez  Sisaron.   (Lem.) 

SISERRE.  [Ornith.)  Voyez  Siselle.  (Desm.  ) 

SISERTOS.  (Bot.)  Voyez  Sicupnoes.  (J.) 

SISGEN.  (  Ornith.  )  On  nomme  ainsi ,  en  Frise  ,  le  tarin  , 
fringilla  spinus,  Linn.  ,  qui  est  le  sisha  des  Suédois  et  le  siskin 
des  Anglois.  (Ch.  D.) 

SISIAGI.  (Bot.)  Nom  japonois  du  chelidonium  japonicum  de 
M.  Thunbcrg.  (J.) 

SISIKER.  (Ichthjol.)  En  Scanie  on  donne  ce  nom  au  Sey. 
Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

SISIMBRIUM.  [Bot.)  Voyez  Sisymbre.  (  L.  D.) 

SISIN.  (Ornith.)  Cet  oiseau,  auquel  Lottinger  donne  le 
nom  de  petit  chêne,  et  que  Brisson  appelle  petite  linotte  des 
vignes,   est  le  fringilla  Linaria ,  Linn.  (  Ch.  D.) 

SISIPHE  ,  Sisiphus.  {Entoni.)  M.  Latreilie  a  ainsi  nommé 
un  genre  de  coléoptères  pétalorcères,  voisin  des  bousiers  ou 
des  ateuches.  Voyez  Bousier  araignée  ou  de  ScH^FtER  ,  n.°  icj. 
(CD.) 

SISRIN.  (Ornith.)  Voyez  Sisgen.  (Ch.  D.) 

SISO.  (Bot.)  Ce  nom  japonois,  qui  signifie  pourpre,  a  été 
donné,  suivant  Kœmpfer,  à  un  basilic,  ocjmum  crispum  de 
M.  Thunberg  ,  dont  les  Japonois  font  une  décoction  pour 
teindre  en  couleur  pourpre  des  racines  et  des  fruits.  (  J.) 

SISON.  (Bot.)  Cette  plante  de  Dioscoride  paroît  être,  sui- 


SIS  525 

vanf  Cordus,  le  sîson  amomum  de  Linnaeus;  il  servoit  à  Loni- 
cer  pour  désigner  Vœthusa.  (J.) 

SISON;  Sison,  Linn.  (Bot,)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones poîypétales  ,  de  la  famille  des  ombellifères  ,  Juss. ,  et  de 
la  pentandrie  digynie ,  Linn.,  dont  les  principaux  caractères 
sont  lessuivans:  Collerette  générale  composée  d'un  à  trois 
folioles;  collerette  partielle  de  quatre  folioles;  calice  très- 
petit;  corolle  de  cinq  pétales  lancéolés,  égaux,  recourbés  en 
dedans;  cinq  étamines  de  la  longueur  des  pétales;  un  ovaire 
infère,  surmonté  de  deux  styles  à  stigmates  obtus;  fruit  ovale, 
relevé  de  côtes  obtuses,  et  composé  de  deux  graines  planes 
en  dedans  ,  convexes  extérieurement. 

Les  sisons  sont  des  plantes  herbacées  à  feuilles  alternes, 
plus  ou  moins  composées  ,  et  à  fleurs  petites  ,  disposées  en 
ombelles.  Les  limites  entre  ce  genre  et  les  Berles  {Sium, 
Linn.)  ne  sont  qu'imparfaitement  circonscrites;  de  sorte  que 
quelques  auteurs  ,  au  nombre  desquels  il  faut  citer  MM.  de 
Lauiarck  et  De  Candolle,  en  ont  réuni  toutes  les  espèces  à 
ces  dernières.  D'autres,  au  contraire  ,  tout  en  conservant  le 
genre  Sison  de  Linné,  en  ont  cependant  retranché  plusieurs 
espèces  ,  qu'ils  ont  placées  dans  d'autres  genres.  Ainsi  les 
sisori  inundatum  et  canadense  de  Linné,  et  le  sison  salsum  , 
Linn.  fils,  SiippL,  sont  devenus  pour  Sprengel:  le  premier, 
meum  inandalum ;le  second,  myrrhis  canaden.tis ,  et  le  dernier, 
siler  salsum.  Enfin  une  espèce  de  Pallas ,  sison  crinitum  ,  fait 
aujourd'hui  le  type  d'un  genre  nouveau  ,  sous  le  nom  de 
Schultzia  crinita.  Par  opposition  à  ces  espèces  retranchées  des 
Sison ,  Sprengel  y  rapporte  plusieurs  autres  plantes  que  Linné 
ou  autres  auteurs  plaçoient  dans  d'autres  genres;  par  exemple: 
\e  pimpinella  anisum ,  Linn.,  le  ligusticum  pjrenaicum,  Linn., 
le  smjrniuni  integrifolium  ,  Linn.,  Vammi  divaricatum ,  Fers., 
Vœgopodium  podagraria  ,  Linn. ,  etc. ,  sont  des  Sison  dans  la 
16."  édition  du  Sjstema  vegetabilium.  Quoi  qu'il  en  soi^.  je 
rapporterai  ici  quatre  espèces  de  sison  selon  Linné  ,  qui  crois- 
sent naturellement  en  France. 

Sison  amome,  vulgairement  Amome  :  Sison  amomum,  Linn., 
Spec»,  362;  Sium  aromaticum,  Lamk.  ,  Dict.  encycl. ,  1,  pag. 
4o5.  Sa  racine  est  fusiforme  ,  le  plus  souvent  simple  ,  blan- 
che,  annuelle  ,  d'une  saveur  douce  et  aromatique;  elle  pro- 


326  SIS 

duif  une  ou  plusieurs  tiges  hautes  d'un  pied  et  demi  à  deux 
pieds,  grêles,  glabres,  très- rameuses.  Ses  feuilles  radicales 
sont  ailées,  composées  de  sept  h  neuf  folioles  ovales-lancéo- 
lées, dentées;  dans  les  feuilles  supérieures  les  folioles  sont 
plus  étroites  et  incisées.  Ses  fleurs  sont  blanches,  disposées  en 
petites  ombelles  terminales ,  composées  de  quatre  à  six  raj'ons. 
Les  fruits  sont  menus,  arrondis,  striés,  brunâtres  et  d'un 
goût  aromatique.  Cette  espèce  croît  dans  les  terrains  humides 
et  argileux,  en  France,  en  Allemagne,  en  Angleterre  ,  etc. 
Les  graines  d  amonie  contiennent  beaucoup  d'huile  essentielle 
aromatique;  on  les  comptoit  autrefois,  dans  les  anciens  for- 
mulaires, au  nombre  des  quatre  semences  chaudes  mineures, 
et  elles  étoient  employées  comme  carminatives  et  diurétiques. 

SisoN  DES  moissons:  SisoTi  segetum  ,  Linn.  ,  Sp.,  362  :  Sium 
segetum,  Lam.,  Dict.  encycl. ,  i  ,  pag.  406.  Sa  tige  est  foible, 
rameuse,  haute  d'un  pied  ou  environ.  Ses  feuilles  sont  ailées, 
composées  de  onze  à  quinze  folioles  arrondies  dans  la  partie 
inférieure  de  la  tige,  ovales,  aiguës,  dentées  et  quelquefois 
incisées  dans  sa  partie  supérieure.  Ses  fleurs  sont  blanches  , 
disposées  en  ombelles  terminales,  composées  d'un  petit  nombre 
de  rayons  ,  quelquefois  de  deux  à  trois  seulement.  Cette 
plante  croît  dans  les  champs  et  les  moissons,  en  France,  en 
Angleterre. 

SisoN  VERTiciLLÉ  :  Sison  verticilla tum ,  Linn.,  5p.,  563.  Sium 
verticiUafum ,  Lam.,  Dict.  encycl.,  1  ,  pag.  407.  Sa  racine 
est  vivace  ,  composée  de  plusieurs  tubercules  alongés,  dis- 
posés en  faisceau:  elle  produit  une  tige  droite,  assez  grêle, 
peu  rameuse ,  haute  d'un  pied  ou  environ ,  garniç  à  sa  base 
de  feuilles  alongées  ,  composées  de  folioles  nombreuses,  op- 
posées, mais  partagées  Jusqu'à  leur  base  en  plusieurs  lobfs 
linéaires  et  divergens ,  qui  paroissent  être  autant  de  folioles 
entourant  le  pétiole  comme  par  élages  et  par  verticiiles.  Ses 
fleurs  sont  blanches  ,  disposées  en  ombelles  terminales,  com- 
posées de  dix  à  douze  rayons.  La  collerette  générale  est  for- 
mée de  cinq  à  six  folioles  courtes,  ovales  ;  et  les  partielles 
d'un  plus  grand  nombre.  Le  fruit  est  ovale  ,  comprimé.  Cette 
espèce  croit  dans  les  lieux  humides  et  marécageux,  en  France 
et  dans  le  Midi  de  l'Europe. 

SîSON  INONDÉ  :  Sison  inundatum ,  Linn. ,  5p. ,  565;  5mm  mura- 


SIS  327 

àalum,  Lam.  DIcf.  encycl. ,  i ,  pag.  407.  Sa  tige  est  simple 
dans  sa  partie  inférieure  ,  plongée  dans  l'eau  ,  garnie  de 
feuilles  partagées  en  découpures  capillaires;  la  partie  supé- 
rieure, qui  nage  à  la  surface  de  l'eau  ou  qui  s'élève  un  peu 
au-dessus  ,  est  légèrement  rameuse ,  munie  de  quelques  feuilles 
composées  de  cinq  à  sept  folioles  élargies  ,  dentées  ou  tri- 
fides.  Les  fleurs  sont  blanches  ,  disposées  en  ombelles  axil- 
laires  ,  n'ayant  souvent  que  deux  <à  trois  rayons.  Cette  plante 
croit  dans  les  étangs  et  les  fossés  aquatiques,  en  France  et  dans 
d'autres  contrées  de  l'Europe.  (L.  D.) 

SISON.  (Ornith.)  Nom  espagnol  de  la  canepétière  ou  petite 
outarde,  otis  tetrax ,   Linn.  (  Ch.  D.  ) 

SISOPYGIDA.  (Ornith.)  Gesner,  pag.  5gi  ,  donne  ce  nom 
comme  désignant  plusieurs  motacilles  ou  hoche  -  queues. 
(Ch.D.) 

SISORI.  (Bot.)  Nom  brame  ,  cité  par  Rhéede  ,  du  Belutha- 
MonELA-MUccu  du  Malabar.  Voyez  ce  mot.  (J.) 

SISS.  (Ichthj'ol.)  On  donne  ce  nom  à  la  Nouvelle-Irlande 
à  un  poisson  quelconque.  (Lesson.  ) 

SISTOTREMA.  (Bot.)  Genre  de  la  famille  des  champi- 
gnons et  de  l'ordre  des  champignons  proprement  dits.  Il  est 
très -voisin  de  ïhjdnum,  avec  lequel  même  il  a  été  en  partie 
confondu  d'abord  par  M.  Persoon  et  par  presque  tous  les  bo- 
tanistes. M.  Persoon  ,  dans  sa  Mycologie  européenne,  vol.  2  , 
p.  igi  ,  le  caractérise  ainsi: 

Champignons  à  chapeau  coriace,  entier,  dimidié  ou  ren- 
versé, garni  de  dents  la  plupart  difformes,  entières  ou  inci- 
sées, nues  ou  velues  à  leur  extrémité,  quelques-unes  sor- 
t;int  des  spores,  mais  le  plus  souvent  adhérentes  par  leur 
base. 

M.  Persoon  ramène  à  ce  genre  trente-quatre  espèces,  dont 
douze  nouvelles.  Ces  espèces  croissent  principalement  sur  les 
arbres,  notamment  le  chêne,  le  bouleau,  le  pin,  le  hêtre, 
le  cerisier,  sur  le  bois  des  chantiers,  sur  le  bois  pourri,  et 
quelquefois  à  terre.  Presque  toutes  sont  européennes,  et  quel- 
ques autres  des  États-Unis  ont  été  mentionnées  par  Schwei- 
nitz  et  viennent  augmenter  de  huit  le  nombre  des  espèces 
indiquées  plus  haut.  Les  sistotrema  ont  le  port  des  hydnum  • 
ils  sont  étalés  ,  membraneux,  tuberculeux  et  simplement  ap- 


328-  SIS 

pliquës  sur  les  ëcorces  oti  le  bois;  leur  surface  est  tantôt 
velue,  tantôt  lisse  ou  glal)re.  Dans  un  petit  nombre  d'espèces 
le  chapeau  est- distinct  et  stipitë.  Ces  diverses  manières  d'être 
ont  donné  lieu  à  diviser  ce  genre  en  plusieurs  groupes,  ainsi 
que  nous  allons  l'exposer. 

§.  I."  Champignons  renversés,  ohlitérés  sur  le  coté 
qui  adhère  à  la  hase,  difformes;  garnis  à  la  sur- 
face de  dents  fermes.  (Xylodon,  Pers.) 

"■  Espèces  dont  la  base  (subiculum)  est  glabre   et  beaucoup 
plus  membraneuse. 

1.  Le  SisTOTREMA  DU  CHÊNE  :  Sislolrema  quercinum ,  Pers., 
^ycol.  eur.,  2,  p.  192;  Hjydnum  membranaceiim,  Bull.,  Fung., 
pi.  481,  fig.  1;  Sow. ,  Fung. ,  pi.  02J  ;  Flydnum  quercinum, 
"Willd.,  Bot.  Mag.  ,4,  fig.  7.  En  plaque  étalée,  de  trois  ou 
quatre  pouces  de  largeur,  glabre,  d'un  blanc  pâle  ou  bru- 
nâtre; dents  jaunâtres,  un  peu  épaisses,  incisées  ou  entières, 
très  rapprochées  et  finissant  par  se  souder,  quelques-unes 
libres  et  subulées.  Il  croît  sur  le  bois  du  chêne  ety  adhère  for- 
tement; on  en  connoît  plusieurs  variétés. 

2.  Le  SiSTOTREMA.  EN  FORME  DE  DENTS  ;  Sistolrcma  molariforme , 
Pers.,  Mjcol.  eur.,  2,  p.  194,  pi.  22,  fig.  1.  Glabre,  étalé- 
alongé ,  très-mince,  garni  de  dents  obliques,  les  unes  soli- 
taires et  presque  cylindriques,  les  autres  soudées  et  réunies 
en  faisceau  de  manière  à  ressembler  à  des  dents  molaires  avec 
leurs  tubercules.  Cette  espèce  a  été  observée  a  Neuchâtel  sur 
l'écorce  du  chêne. 

3.  Le  SisTOTREiMA  BLANC  :  Sislotrema  leucoplaca,  Pers.,  Mjc. 
eur.,  loc.  cit.;  Hydnum  cerasi?  Dccand. ,  Flor.  franc.,  Suppl., 
p.  36.  Ovale,  d'un  blanc  laiteux ,  pâle,  ayant  le  bord  velouté} 
le  disque  plissé  ,  et  des  dents  difformes,  obliques  ,  confluentes, 
peu  distinctes,  lisses  et  roussâtres.  Il  naît  sur  les  troncs  du 
cerisier  et  semble  croître  entre  les  rides  de  l'écorce.  Il  a  cinq 
à  huit  lignes  de  diamètre. 

4.  Le  SiSTOTREMA  GUIS;  Sistotrcma  griseum ,  Pers.,  loc.  cit., 
pi.  22,  fig.  2.  Il  est  entièrement  glabre,  d'un  gris  bleuâtre 
ou  brun,  avec  des  dents  écartées,  droites,  très -courtes,  ob- 
tuses, à  sommet  blanc  quelquefois  incisé,  lia  été  çbservé  par 


SIS  329 

M.  Persoon  sur  du  bois  sec,  auquel  il  adhère  fortement  sous 
forme  de  plaques  d'un  pouce  environ  d'étendue. 
*'*■  Espèces  velues. 

5.  Le  SiSTOTREMA  DES  sapins;  Sistotremu  ahielinum,  Pers. ,  loc. 
cif.,p.  199  ,  pi.  22  ,  fig.  5.  Mince,  irrégulier,  étalé,  velu,  d'un 
blanc  jaunâtre,  garni  de  dents  courtes,  solitaires  ou  fascicu- 
lées  ,  droites  ,  élargies  à  leur  base,  entières  ou  finement  in- 
cisées à  leur  extrémité.  Cette  espèce  croit  sur  les  écorces 
même  du  sapin  dans  les  Vosges.  Elle  est  velue  dans  tous  ses 
âges.  Ses  bords  sont  un  peu  farineux. 

§.  II.  Champignons  à  chapeau  distinct,  dimidié,  ses- 
sile,  quelquefois  dilaté  sur  le  côté. 

6.  Le  SiSTOTREMA  CENDRÉ  :  Sistotrcma  cinereum,  Fers.,  loc, 
cit.;  Boletus  unicolor ,  Bull.,  pi.  5oi  ,  fig.  3;  Boit.,  pi.  i63; 
Sow. ,  pi.  325.  Simple  ou  imbriqué,  chapeau  dimidié  ,  velu  , 
d'un  gris  roussàtre;  dents  variables,  d'abord  poreuses  et  cen- 
drées. Ce  champignon,  assez  commun  sur  les  arbres  et  parti- 
culièrement le  marronnier  des  jardins,  est  dans  sa  jeunesse 
entièrement  poreux;  mais  dans  l'âge  adulte  ses  tubes  se  dé- 
chirent et  prennent  diverses  formes,  et  le  plus  souvent  celles 
de  dents  ou  de  pointes  ,  quelquefois  aussi  celles  de  lamelles 
incomplètes,  ou  formant  des  sinuosités  qui  ont  fait  associer 
la  plante  aux  dœdalea.  Son  chapeau  est  quelquefois  glabre 
et  noir;  sa  villosité  se  maintient  même  jusque  dans  sa  plus 
grande  vieillesse.  Il  est  un  peu  subéreux  de  sa  nature. 

Le  dœdalea  cinerea  de  Pries  est  une  variété  du  sistotrema 
cinereum  ,  suivant  M.  Persoon.  Il  se  fait  remarquer  par  ses 
touffes  composées  d'un  très-grand  nombre  de  chapeaux  im- 
briqués et  entassés  quelquefois  dans  une  position  renversée. 
Une  autre  variété,  sistotrema  lutescens,  Pers.,  est  jaunâtre,  un 
peu  tomenteuse  ,  avec  des  pores  ou  sinus  oblongs  :  les  uns 
situés  autour  du  chapeau  et  entiers,  les  autres  dans  le  centre 
et  dentés  ou  lacérés.  Cette  variété  croît  près  d'Angers. 

§.  III.  Chapeau  stipité ,  entier  ou  di77iidié  (YiKruvi^ovoKVS^ 
Pers.)  Les  espèces  sont  terrestres  et  le  plus  souvent 
grandes. 

7.  Le  SisTOTR£MA  FERRUGINEUX  ;  Sisfofrema/errugireeum,  Pers., 


53ô  SIS 

Mrcol.  éur.,  a,  p.  2o5.  Il  est  d'une  couleur  ferrugîn-euse  ef 
presque  dimidié;  son  chapeau  est  fomenteux,  d'un  jaune  de 
soufre,  verdâtre  en  dessous  et  sur  ses  bords;  les  pores  sont 
grands,  difformes  et  déchiquetés.  Cette  espèce  croit  en  Alle- 
magne et  en  France  à  terre,  principalement  au  bas  des  troncs 
d'arbres.  Son  chapeau  acquiert  un  pied  et  plus  de  diamètre. 
Il  est  souvent  entier,  en  forme  d'entonnoir;  cependantaussi, 
quoique  plus  rarement,  il  est  plus  ou  moins  demi-circulaire, 
avec  le  stipe  latéral.  Celui-ci  est  court,  épais,  couleur  de 
rouille  ;  quelquefois  il  n'existe  pas  du  tout. 

8.  Le  SisTOTREMA  LAMELLEUx  :  Sistotrcma  confluens,  Persoon, 
Pries,  Sjst.  mycol. ,  i,  426;  Hydnum  subîameUosum  ,  Bull., 
Champ.,  pi.  455,  fig.  1;  Sow. ,  jÈf7g/.  Fung.,  pi.  112.  Solitaire 
ou  groupé,  petit,  d'abord  blanchâtre  ,  puis  jaunâtre;  chapeau 
charnu,  flexueux,  glabre,  garni  de  pointes  ou  de  dents  dé- 
currentes,  blanchâtres,  en  forme  de  petites  lamelles  entières 
ou  divisées,  contournées  et  imitant  quelquefois  des  caractères; 
pédicule  central  ou  latéral  court,  plein,  cylindrique  et  atté- 
nué. Ce  champignon  croît  dans  diverses  parties  de  l'Europe  , 
sur  la  terre,  particulièrement  dans  les  endroits  sablonneux 
le  long  des  chemins.  11  est  un  peu  fragile,  son  chapeau  n'a 
guère  plus  d'un  pouce  de  diamètre. 

Pries  ne  conserve  dans  le  genre  Sistotrcma  que  cette  seule 
espèce.  Toutes  les  autres  indiquées  par  M.  Persoon  sont  pour 
lui  des  hj'dnum ,  et  quelques-unes  des  espèces  de  dœdalea , 
merulius  et  polj-porus.  (Lem.) 

SISTRE,  Sistrum.  (Conchjl.)  Denys  de  Monlfort  (Conchyl. 
sysl.,  tome  2,  page  594),  a  établi  sous  ce  nom  une  division 
générique  avec  une  petite  coquille  connue  sous  le  nom  vul- 
gaire de  Mure  blanche,  et  qui  entre  dans  le  genre  Ricinule 
de  M.  de  Lamarck,  auquel,  par  conséquent,  le  genre  de 
Denys  de  Montfort  répond.  L'espèce  qui  lui  sert  de  type  et 
que  celui-ci  nomme  le  S.  blanc,  S.  album,  paroit  être  la 
RiC[NC,LE  MURiouÉE  ,  Jî.  murtcata  ,  et  non  la  Ricinule  mure, 
comme  cela  a  été  indiqué  par  erreur  dans  le  Gênera  qui  suit 
l'article  Mollusques.  (De  B. ) 

SISYMBRE  ;  Sisjmhrium ,  Linn.  (Bot.)  Genre  de  plantes  di- 
coty^lédones  polypétales ,  de  la  famille  des  crucifères,  Juss.  , 
et  delà  tétradjnamie  siliqueuse,  Linn.,  qui  a  pour  principaux 


SIS  53i 

caractères  :  Un  calice  de  quatre  folioles  demî-ouvertes  ou 
entièrement  fermées,  souvent  colorées  ;  une  corolle  de  quatre 
pétales  à  onglet  court,  et  quelquefois  plus  petits  que  le  ca- 
lice ;  six  étamines  ,  dont  quatre  plus  longues  et  deux  plus 
courtes;  un  ovaire  oblong ,  surmonté  d'un  style  très-court  ou 
presque  nul ,  terminé  par  un  stigmate  obtus  :  une  silique  plus 
ou  moins  alongée  ,  à  deux  valves  droites  ,  s'ouvrant  sans 
élasticité,  et  à  deux  loges  contenant  plusieurs  graines  très- 
petites. 

Les  sisymbrcs  sont  des  plantes  herbacées,  à  feuilles  alter- 
nes .  entières,  ou  souvent  plus  ou  moins  découpées  ou  ailées,  et 
dont  les  fleurs  sont  le  plus  communément  disposées  en  grappe 
terminale.  On  en  connoit  aujourd'hui  quatre-vingts  espèces, 
dont  la  plus  grande  partie  croit  naturellement  en  Europe. 
M.  Urov.n  a  divisé  ce  genre  en  deux;  et  cette  division  a  été 
adoptée  par  M.  De  Candolle  et  par  M.  Sprengel. 

§.  1.  Graines  sur  un  seul  rang  dans  chaque  loge, 
(  SiSYMBRiuM,  Linn.j  Dec.  ) 

*"'  Feuilles  non  découpées. 

SiSYMBRE  ROiDE  :  Sisymbrium  sfrictissimum  ,  Linn. ,  Sp. ,  922  ; 
Jacq.,  Fl.Aust.,  t.  iq/j.  Sa  tige  est  cylindrique,  roide  ,  pu- 
bescente,  ainsi  que  le  reste  de  la  plante  ,  haute  de  deux  à  trois 
pieds  ,  simple  dans  sa  partie  inférieure,  rameuse  dans  la  su- 
périeure ,  garnie  de  feuilles  lancéolées,  plus  ou  moins  den- 
tées en  leurs  bords,  brièvement  pétiolées,  et  les  supérieures 
sessilcs.  Ses  fleurs  sont  jaunes,  de  grandeur  médiocre,  rap- 
prochées les  unes  des  autres,  au  sommet  de  la  tige  et  des  ra- 
meaux, en  plusieurs  grappes,  dont  l'ensemble  forme  une 
large  panicule.  Les  siliques  sont  grêles,  redressées  et  glabres. 
Cette  espèce  croit  naturellement  dans  les  montagnes  ,  en 
France  et  en  Europe  ;  elle  est  vivace. 

SisViMBRE  d'Espagne;  Sisymbrium  hispanicum,  Jacq.,  Icon. 
rar, ,  1  ,  t.  124.  Sa  tige  est  cylindrique,  droite  ,  partagée  en 
rameaux  très-étalés,  garnie  de  feuilles  lancéolées,  sessiîes  , 
glabres,  plus  ou  moins  chargées  en  leurs  bords  de  dentelures 
courtes,  aiguës  et  inégales.  Ses  fleurs  sont  jaunes,  de  gran- 
deur médiocre,  disposées,  au   sammet  de  la  tige  et  des  ra- 


33^  SIS 

meaux  ,  en  grappes  droites  et  un  peu  lâches.  Les  silîquessont 
courtes,  cylindriques  ou  légér^Muei^t  comprimées,  redressées 
et  presque  appliquées  contre  l'axe  qui  les  porte.  Cette  espèce 
croît  dans  le  Midi  de  la  France  et  en  Espagne. 

**  Feuilles  pinnalifides  ou  en  lyre. 

SisYMBRE  COUCHÉ;  Sisjmbrium  supinum,  Linn.  ,  Sp.,  917.  Sa 
lige  est  rameuse  dès  la  base  ,  divisée  en  rameaux  inégaux, 
assez  simples,  couchés  sur  la  terre,  longs  de  six  à  douze  pouces, 
légèrement  pubescens,  ainsi  que  la  plante  entière,  et  garnis, 
dans  toute  leur  étendue,  de  feuiiles  pinnalilides  ,  à  divisions 
obtuses,  entières  ou  seulement  dentées.  Ses  fleurs  sont  blan- 
ches ,  assez  petites,  portées  sur  de  courts  pédoncules,  soli- 
taires dans  les  aisselles  des  feuilles  et  disposées  presque  dans 
toute  la  longueur  des  tiges.  Les  siliques  sont  longues  d'un 
pouce  on  environ,  chargées  de  quatre  angles  un  peu  saillans, 
et  tenaillées  par  un  style  court.  Cette  plante  croit  sur  les 
bords  des  champs  et  des  rivières  ,  en  France  :  elle  est  an- 
nuelle. 

SiSYMBRE  A  SILIQUES  NOMBREUSES  :  Sisjmbriuin  polyceratium  , 
Linn.,  5p.,  918.  Sa  racine  est  pivotante ,  annuelle,  divisée 
en  un  petit  nombre  de  libres  ;  elle  produit  une  tige  cylin- 
drique, plus  ou  moins  glabre,  ainsi  que  le  reste  delà  plante, 
ordinairement  partagée  dès  sa  base  en  un  assez  grand  nombre 
de  rameaux  étalés,  longs  de  quatre  a.  huit  pouces.  Ses  feuilles 
radicales  et  celles  de  la  partie  inférieure  des  tiges  sont  ron- 
cinées,  à  lobes  aigus  et  dentés;  les  supérieures  sont  oblon- 
gues-lancéolées,  simplement  dentées.  Ses  fleurs  sont  très-pe- 
tites ,  blanchâtres ,  ou  d'un  jaune  pâle  ,  sessiles  ,  ordinairement 
deux  ensemble  dans  les  aisselles  des  feuilles  et  dans  toute  la 
longueur  des  tiges  et  des  rameaux.  Les  siliques  sont  tubulées, 
hérissées  de  quelques  poils,  redressées  et  presque  appliquées 
contre  les  tiges.  Ce  sisymbre  croît  dans  les  lieux  incultes  et 
sur  les  bords  des  chemins,  dans  le  Midi  de  la  France  et  de 
l'Europe. 

SisYMBEE  OFFICINAL  ,  Vulgairement  Vélar,  Tortelle  ,  Herbe 
AD  CHANTRE  :  Sisj'mhrium  officinale,  Scop. ,  FI.  Carn. ,  2,  pag. 
26  ,  n."  824  ;  Erysinium  officinale,  Linn.  ,  Sp. ,  922.  Sa  racine 
est  pivotante  ,  annuelle  ,  garnie  latéralement  de  quelques 


SIS  333 

fibres  menues;  elle  produit  une  ti^  droite,  roitle ,  haute 
d'environ  deux  pieds  ,  légèrement  velue  ou  pubescente  , 
comme  toute  la  plante,  divisée,  surfout  dans  sa  partie  su- 
périeure, en  rameaux  ouverts,  presque  à  angle  droit.  Ses 
feuilles  sont  rontinéesou  en  lyre,  à  lobes  dentés:  le  terminal 
plus  grand  que  les  autres.  Ses  tleurs  sont  petites,  d'un  jaune 
pâle,  disposées,  dans  la  partie  supérieure  de  la  tige  et  des 
rameaux  ,  en  un  épi  peu  garni.  Les  siliques  sont  obtuses  , 
portées  sur  de  courts  pédiceiles,  et  appliquées  contre  leur 
axe  ,  qui  s'alonge  beaucoup  à  mesure  que  la  fructification 
avance.  Cette  espèce  est  commune  dans  les  lieux  incultes  et 
sur  les  bords  des  chemins,  en  France  et  dans  le  reste  de  l'Eu- 
rope ;  on  la  trouve  aussi  dans  le  Nord  de  l'Afrique  et  dans 
l'Amérique  septentrionale. 

Le  sisymbre  officinal  étoit  autrefois  regardé  comme  incisif, 
pectoral  et  légèrement  antiscorbutique;  on  l'employoit  en  in- 
fusion théiforme,  dans  Tastlime  humide  ,  les  affections  catar- 
rhales  chroniques  ,  et  surtout  dans  l'enrouement,  d'oii  lui 
est  venu  le  nom  vulgaire  d'herbe  au  chantre.  Il  commence  à 
perdre  de  son  crédit;  mais  il  fut  un  temps  où  les  chanteurs 
y  avoient  une  grande  confiance  et  l'employoient  beaucoup. 
Les  pharmaciens  en  préparent  un  sirop  connu  sous  le  nom  de 
sirop  d' érj'simum . 

Sisymbre  irio  :  Sisjmbrium  irio ,  Linn.,  Sp.,  921  :  Jacq. ,  FI. 
Aust.,  t.  322.  Sa  racine  est  annuelle,  pivotante;  elle  produit 
une  tige  cylindrique  ,  droite ,  simple  inférieurement ,  un  peu 
rameuse  dans  sa  partie  supérieure,  haute  d'un  à  deux  pieds, 
et  garnie  de  feuilles  roncinées  ou  presque  pinuatifides,  gla- 
bres ,  ainsi  que  toute  la  plante.  Ses  Heurs  sont  d'un  jaune 
pâle,  petites  ,  brièvement  pédonculées  ,  disposées  en  longues 
grappes;  les  siliques  qui  leur  succèdent  sont  grêles  et  très- 
alongées.  Cette  plante  est  commune  sur  les  bords  des  che- 
mins, sur  les  vieux  murs  et  dans  les  lieux  incultes  ,  en  France 
et  autres  pays  de  l'Europe;    on  la  trouve  aussi  en  Arabie. 

***  Feuilles  ailées  ou  décomposées. 

Sisymbre  a  feuilles  de  tanaisie  ;  Sisjymbrium  tanaceti/olium  , 
Linn.,  Sp.  ,  916.  Sa  tige  est  cylindrique  ,  droite,  ordinaire- 
ment assez  simple ,  surtout  inférieurement ,  haute  d'un  pied 


334  SIS 

ou  environ,  plus  ou  ipoins  chargée  d'un  duvet  court,  et 
garnie  de  feuilles  ailées,  composées  de  treize  à  dix-sept  fo- 
lioles lancéolées,  profondément  dentées  ou  même  pinnati- 
fides,  d'un  vert  gai  en  dessus,  couvertes  en  dessous  de  polis 
qui  les  rendent  un  peu  blanchâtres.  Ses  fleurs  sont  d'un  beau 
jaune,  assez  petites,  disposées  en  grappe  à  l'extrémité  des 
tiges  et  des  rameaux.  Il  leur  succède  des  siliques  lancéolées- 
linéaires ,  un  peu  renflées,  ne  contenant  que  deux  à  trois 
graines  dans  chacune  de  leurs  loges.  Cette  espèce  croît  dans 
les  prairies  ombragées  et  dans  les  bois  des  Alpes  ,  des  Pyré- 
nées et  de  quelques  autres  montagnes  alpines  de  l'Europe. 

SisYMBRE  A  PETITES  FLEL'RS  ,  Vulgairement  Sagesse  des  chi- 
rurgiens, Thalictron  :  Sisjymbrium  sophia,  Linn.,  Sp.  ,  920; 
FL  Dan. ,  t.  628.  Sa  racine  est  annuelle,  pivotante,  divisée 
en  quelques  fibres  menues;  elle  produit  une  lige  cylindrique, 
simple  inférieuremeut,  ordinairement  rameuse  dans  sa  partie 
supérieure,  haute  d'un  à  deux  pieds,  pubescenle ,  plus  ou 
moins  chargée  ,  ainsi  que  les  feuilles  et  les  pédoncules  ,  de 
poils  très-courts,  qui  rendent  quelquefois  toutes  ces  parties 
blanchâtres.  Ses  feuilles  sont  deux  fois  ailées,  à  folioks  me- 
nues, linéaires,  entières  ou  dentées,  et  même  pinnatilides , 
le  plus  souvent  d'un  vert  foncé.  Ses  fleurs  sont  petites,  jau- 
nâtres, à  pétales  plus  courts  que  le  calice,  disposées,  à  l'ex- 
trémité de  la  tige  et  des  rameaux  ,  en  grappes  qui  s'alongent 
beaucoup  pendant  la  maturation  des  fruifs  :  ceux-ci  sont 
des  siliques  grêles  ,  portées  sur  des  pédoncules  assez  ou- 
verts, mais  elles-mêmes  redressées  perpendiculairement  ;  elles 
contiennent,  dans  chaque  loge,  des  graines  nombreuse*.  Cette 
plante  est  commune  sur  les  bords  des  champs  ,  dans  les  lieux 
incultes  et  sur  les  murs  couverts  de  chaume  ,  en  France  et 
dans  toute  l'Europe. 

Toutes  les  parties  de  ce  sisymbre  sont  antiscorbutiques  ,  et 
elles  ont  aussi  passé  pour  astringentes.  Ses  graiiies,  prises  dans 
du  vin,  sont,  dit-on,  dans  certains  cantons,  un  remède  po- 
pulaire contre  la  diarrhée.  Quelques  médecins  les  ont  con- 
seillées comme  vermifuges,  sudorifiques  et  diurétiques.  Le  suc 
et  l'extrait  des  feuilles  ont  été  recommandés  dans  le  crache- 
ment de  sang ,  dans  les  hémorrhagies  utérines  et  la  leucorrhée. 
Aujourd'hui  cette  plante  est  peu  employée  par  les  praticiens. 


SIS  335 

§.  2.  Graines  sur  deux  rangs  dans  chaque  loge. 
(  Nasturtium  ,  Brown  ;  De  Candolle.) 

*  Feuilles  entières. 

SiSYMBRE  DES  Inde3:  Sîsjmhrium  indicum,  Linn.  ,  Mant.  ,  gS  ; 
Nasturtium  indicum  ,  Dec,  Regn.  veget.,  2,  p.  199.  Ses  tiges 
sont  droites,  lisses,  anguleuses,  hautes  d'un  pied  ou  environ, 
médiocrement  rameuses  ,  garnies  de  feuilles  lancéolées  ou 
ovales-lancéolées,  dentées  en  scie  :  les  inférieures  pétiolées; 
les  supérieures  sessiles.  Les  fleurs  sont  petites,  blanclies,  dis- 
posées en  grappes  terminales  et  axillaires,  formant  dans  leur 
ensemble  une  panicule  médiocrement  étalée.  Les  corolles  sont 
à  peine  plus  grandes  que  les  calices,  et  les  siliques  cylindri- 
ques, légèrement  arquées.  Cette  plante  croit  dans  les  Indes 
et  à  la  Chine  ;  elle  est  annuelle. 

**  Feuilles  pinnatifîdes. 

SisYMBRE  DES  MARAIS:  Sisjmbrium  palustre,  Willd.,  Sp.,  3  , 
p.  490;  Nasturtium  palustre,  Dec,  Regn.  veget.,  2,  p.  191. 
Sa  racine  est  annuelle,  pivotante;  elle  produit  une  tige  cy- 
lindrique, striée  ,  rameuse  ,  un  peu  couchée  à  sa  base,  en- 
suite redressée  ,  haute  d'un  pied  ou  environ ,  garnie  de 
feuilles  pinnatifîdes,  glabres,  composées  de  sept  à  onze  pin- 
nules  ovales-lancéolées  ,  dentées  ou  incisées  en  leurs  bords  : 
la  terminale  plus  grande  que  les  autres.  Les  fleurs  sont  pe- 
tites, jaunes,  disposées,  à  l'extrémité  de  la  tige  et  des  ra- 
meaux, en  grappes  d'abord  fort  courtes  et  s'alongeant  en- 
suite beaucoup  à  mesure  que  la  fructification  avance.  Les 
pétales  sont  à  peine  aussi  longs  que  le  calice,  et  les  siliques 
sont  oblongues,  courtes,  un  peu  renflées,  portées  sur  des 
pédicelles  de  leur  longueur,  et  écartées  de  la  tige  presque  à 
angle  droit.  Cette  espèce  croit  dans  les  lieux  humides  et  sur 
les  bords  des  fossés,  en  France  ,  dans  toute  l'Europe  et  dans 
plusieurs  parties  de  l'Asie,  de  l'Afrique  et  de  l'Amérique. 

SiSYMBRE  SAUVAGE,  vulgaircmcut  Creîson  de  rivière  :  SisYtn- 
hrium  sylvestre,  Linn.,  Sp.,  916;  Nasturtium  sjlvestre  ,  Dec, 
Regn.  veget.,  2,  p.  190.  Cette  espèce  ressemble  un  peu  à  la 
précédente  ;  mais  elle  en  diffère  par  sa  racine  rampante ,  vi- 


536  SIS 

vace;  par  sa  tige  flexueuse;  par  ses  pinnules  en  général  plus 
étroites,  à  dents  plus  aiguës:  par  ses  fleurs  plus  grandes  ,  dont 
les  pétales  surpassent  les  folioles  du  calice:  et  enlin  par  ses 
siliques  plus  étroites  ,  dont  quelques-unes  avortent  souvent 
en  totalité  ou  en  partie.  Ce  sisymbre  croît  dans  les  lieux  hu- 
mides et  sur  les  bords  des  rivières  ,  en  France  et  dans  d'autres 
parties  de  l'Europe  :  on  le  trouve  aussi  en  Asie  et  dans 
l'Amérique  septentrionale. 

***  Feuilles  ailées. 

Sisymbre  CRESSON,  vulgairement  Cresson  de  fontaine  :  Sis/m- 
irium  nasturtium,  Linn.,  5p.,  916;  Nasturlium  officinale,  Dec, 
Regn.  veget. ,  2,  p.  188.  Sa  racine  est  fibreuse,  vivace;  elle 
produit  une  tige  cylindrique,  feuillée  dans  toute  sa  longueur, 
glabre,  comme  tout  le  reste  de  la  plante  ,  couchée  à  sa  base 
sur  la  terre,  ou  nageant  dans  l'eau,  et  y  prenant  racine  de 
distance  en  distance  ,  redressée  dans  sa  partie  supérieure  et 
peu  rameuse,  longue  en  tout  d'un  pied  ou  un  peu  plus.  Ses 
feuilles  sont  d'un  vert  assez  foncé,  luisantes  et  un  peu  succu- 
lentes,  composées  de  cinq  à  neuf  folioles  ovales,  sessiles  , 
plus  ou  moins  sinuées  en  leurs  bords,  et  dont  la  terminale  est 
toujours  plus  grande  que  les  autres,  pétiolée.  Ses  fleurs  sont 
blanches,  médiocrement  grandes,  d'abord  disposées  en  co- 
rymbe  terminal  ,  s'alongeant  ensuite  en  grappe.  Les  siliques 
sont  courtes,  un  peu  recourbées  en  haut,  écartées  de  l'axe  , 
portées  sur  des  pédicelles  très-ouverts.  Cette  espèce  croît 
dans  les  ruisseaux,  les  eaux  des  fontaines  et  sur  leurs  bords  , 
en  France  ,  dans  d'autres  contrées  de  FEurope  et  dans  les 
trois  autres  parties  du  monde. 

Le  cresson  de  fontaine  est  non-seulement  une  plante  très- 
employée  en  médecine  comme  antiscorbutique  ,  mais  encore  , 
à  Paris  et  dans  beaucoup  de  villes  du  Nord  on  en  fait  une 
grande  consommation  pour  le  manger  en  salade.  Le  vulgaire 
l'appelle  la  santé  du  corps.  De  beaucoup  de  préparations 
pharmaceutiques  dans  lesquelles  le  cresson  enfroit  autrefois, 
il  n'est  guère  resté  que  le  vin  et  le  sirop  antiscorbutiques 
dont  les  feuilles  de  cette  plante  font  encore  partie. 

Par  la  grande  consommation  qu'on  fait  du  cresson  à  Paris , 
cette  plante  est  devenue  assez  rare  dans  les   campagnes  des 


SIS  337 

environs  pour  que  de  pauvres  gens  aillent  en  recueillir  jus- 
qu'à vingt  et  vingt-cinq  lieues,  et  l'expédient  le  plus  prorap- 
lement  possible  par  les  voitures  qui  se  dirigent  sur  la  capi- 
tale ,  où  elle  est  exposée  et  vendue  dans  les  marchés. 

Quelques  particuliers  cultivent  aussi  le  cresson  pour  le 
même  objet.  On  le  plante  ou  on  le  sème,  selon  les  localités. 
Les  meilleures  cressonnières  (  on  donne  ce  nom  aux  planta- 
tions de  cresson  )  sont  celles  qui  sont  faites  dans  des  terrains 
où  l'on  peut  diriger  des  eaux  vives,  principaleLJient  celles 
de  source  et  de  fontaine,  qui  ne  gèlent  point  en  hiver.  Lors- 
qu'on n'a  pas  d'eaux  courantes  ou  de  fontaine  dont  on  puisse 
disposer,  on  cultive  le  cresson  dans  des  plate-bandes  creusées 
dans  le  voisinage  d'un  puits  .  et  tous  les  jours  on  les  arrose. 
Le  cresson  y  vient  beau  ;  mais  il  a  plus  d'àcreté  que  celui 
qui  est  venu  dans  des  eaux  vives.  C'est  de  semis  qîj'on  l'é- 
lève :  on  le  coupe  quand  il  a  six  à  huit  pouces  de  hauteur, 
et  on  le  traite  ordinairement  comme  plante  annuelle  ,  c'est- 
à-dire  qu'on  ne  laisse  pas  repousser  les  pieds  et  qu'on  fait  un 
nouveau  semis.  Une  cressonnière  faite  au  contraire  dans  un 
terrain  qui  est  baigné  par  une  eau  courante,  dure  plusieurs 
années,  et  les  tiges  de  cresson  s'y  cueillent  et  se  renouvellent 
plusieurs  fois  par  an.  On  dit  que  la  culture  du  cresson  est 
plus  étendue  en  Allemagne  qu'en  France.  (  L.  D.) 

SISYRINCHIUM.  {Bot.)  Ce  nom,  donné  d'abord  par  des 
anciens  à  des  iris  et  à  des  ixia  (hitlbocodium  de  Tournefort, 
ilimu  d'Adanson),  ainsi  qu'a  Yornithogalum  luteum ,  a  été  dans 
la  suite  appliqué  par  Linnaeus  au  bermudiana  de  Tournefort. 
Voyez  Bermudienne.  (J.  ) 

SISYROPHORE,  Chlœnobolus.  (Bot.)  Ce  nouveau  genre 
Ae  plantes,  que  nous  proposons,  appartient  à  l'ordre  des  Sy- 
nanthérées,  et  à  notre  tribu  naturelle  des  Vernoniées,  dans 
laquelle  nous  le  plaçons  immédiat- ment  auprès  du  Pluchea , 
dont  il  pourroit  être  considéré  comme  un  sous -genre. 

Voici  les  caractères  génériques  du   Chlœnobolus. 

Calathide  discoïde  :  disque  pauci-multiflore,  régulariflore, 
androgyni  -  masculiflore  ;  couronne  bi  -  plurisériée  ,  tubuli- 
flore,  féminiflore.  Péricline  inférieur  aux  fleurs,  formé  de 
squames  régulièrement  imbriquées,  appliquées,  uninervées, 
plus  ou  moins  caduques  :  les  extérieures  plus  courtes  et  plus 
49.  22 


338  SIS 

larges,  ovales-lancéolées,  coriaces,  moins  caduques;  les  inté- 
rieures longues,  étroites,  oblongues- lancéolées ,  coriaces  in^ 
férieu renient,  un  peu  membraneuses  supérieurement,  très* 
caduques.  Clinanthe  plan  ,  hérissé  de  fimbrilles  plus  ou  moins 
nombreuses,  longues,  fines,  laineuses.  Fleurs  du  disque  ;  Ovaire 
fertile  ou  stérile,  presque  semblable,  tant  par  lui-même 
que  par  son  aigrette,  à  celui  des  fleurs  delà  couronne.  Co- 
rolle régulière,  à  limbe  peu  distinct  du  tube,  divisé  supé- 
rieurement eu  cinq  lanières  garnies  de  glandes  extérieure- 
ment. Anthères  plus  ou  moins  exsertes,  munies  d'appendices 
apicilaires  très-obtus  et  d'appendices  basilaires  subulés.  Style 
hérissé  de  collecteurs  vers  le  sommet,  et  portant  deux  stig- 
matopliores  courts,  hérissés  de  collecteurs  sur  leur  face  ex- 
terne. Fleurs  de  la  couronne  :  Ovaire  oblong,  hispide  ,  muni 
d'un  bourrelet  basilaire  ;  aigrette  longue,  blanche,  composée 
de  squamellules  nombreuses,  inégales,  filiformes,  fines,  peu 
barbellulées.  Corolle  très- longue,  tubuleuse ,  très-grêle  su- 
périeurement, terminée  au  sommet  par  trois  dents  très -pe- 
tites. Style  à  deux  stigmatophores  longs,  grêles,  très-diver- 
gens,  arqués  en  dehors,  glabres. 

Les  Chlœnoholus  sont  des  plantes  américaines,  herbacées, 
plus  ou  moins  tomenteuses  ;  à  tige  ailée  ;  à  feuilles  alternes, 
sessiles  ,  très- décurrentes,  indivises;  à  calathides  sessilcs  , 
plus  ou  moins  rapprochées  ou  agglomérées,  formant  ensemble 
un  épi  terminal,  court  ou  long  ,  continu  ou  interrompu,  ré- 
gulier ou  irrégulier;  à  corolles  jaunes. 

SiSYROPHoiiE  A  GROS  ÉPI  :  Cklœnoholus  pycnostachjos ,  H.  Cass.  ; 
Conjza  pjcnostachja ,  Micli.  C'est  une  plante  herbacée,  à  tige 
dressée,  simple,  tomenteuse,  roussàtre,  garnie  d'un  bout  à 
l'autre  de  cinq  ou  six  ailes  longitudinales,  étroites,  linéaires, 
glabres  d'un  côté ,  tomenteuses  de  l'autre  ;  les  feuilles  sont 
alternes,  sessiles,  décurrentes,  glabres  en  dessus,  tomenteuses 
et  roussâtres  en  dessous ,  plus  ou  moins  denticulées  sur  les 
bords;  les  inférieures  plus  larges,  ovales- lancéolées  ;  les  su- 
périeures plus  étroites,  oblongues- lancéolées  ;  les  calathides 
sont  très-nombreuses,  immédiatement  rapprochées,  et  rassem- 
blées en  un  épi  terminal  très-gros,  long,  continu,  régulier; 
elles  sont  sessiles  autour  de  son  axe.  Ces  calathides,  très- 
difficiles  à  étudier  sur  l'échantillon  sec  que  nous  décrivons, 


SIS  339 

à  cause  de  la  caducité  de  toutes  leurs  parties  ,  nous  ont  offert 
les  caractères  suivans  :  le  disque  paroit  être  large,  composé 
de  fleurs  nombreuses  ,  régulières,  dont  les  extérieures  sem- 
blent être  hermaphrodites  ou  fertiles ,  et  les  intérieures  mâles 
ou  stériles;  la  couronne  paroît  étroite,  composée  seulement 
d'un  ou  deux  i^angs  de  fleurs  lubulcuses,  femelles;  le  péri- 
cline,  très- inférieur  aux  fleurs,  est  formé  de  squames  régu- 
lièrement imbriquées,  appliquées,  caduques,  se  détachant  et 
s'arquant  en  dehors,  uninervées,  laineuses  sur  la  face  externe, 
glabres  sur  la  face  interne;  les  squames  extérieures  plus 
courtes  et  plus  larges,  moins  caduques,  moins  susceptibles  de 
sar<juer,  oblongues  ,  aiguës  au  sommet,  coriaces;  les  squames 
intérieures  graduellement  plus  longues  et  plus  étroites,  très- 
caduques  ,  très  -  arquées,  linéaires,  subcoriaces,  à  sommet 
subulé,  submembi-aneux  ;  le  clinanlhe  est  plan,  hérissé  de 
fimbrilles  nombreuses,  longues,  fines,  laineuses;  les  ovaires 
de  la  couronne  sont  oblongs,  hispides  et  parsemés  de  glandes, 
munis  d'un  bourrelet  basil;iire  cartilagineux;  leur  aigrette  est 
longue,  blanche,  composée  de  squamellulcs  nombreuses, 
inégales,  filiformes,  fines,  peu  barbellulées  ;  les  ovaires  du 
disque  sont  aigrettes  comme  ceux  de  la  couronne;  ceux  du 
centre  paroissent  imparfaits  et  stériles  ;  mais  les  extérieurs 
sont  probablement  fertiles  ,  car  ils  sont  longs  comme  ceux 
de  la  couronne,  ils  contiennent  un  ovule,  et  leurs  stigmato- 
phores  sont  divergens  ;  les  styles  de  la  couronne  ont  deux 
stigmatophores  longs,  grêles,  glabres,  très-divergens  ,  arqués 
en  dehors;  les  styles  du  disque  sont  très-longs,  hérissés  de 
collecteurs  vers  le  sommet,  et  ils  portent  deux  stigmatophores 
courts,  hérissés  de  collecteurs  sur  leur  face  externe;  les  an- 
thères sont  très- cxsertes  ,  munies  d'appendices  apicilaircs 
comme  tronqués  ou  très-obtus  au  sommet,  et  d'appendices 
basilaires  subulés;  les  corolles  du  disque  ont  le  limbe  cylin- 
drique ,  à  peine  distinct  du  tube,  et  divisé  supérieurement 
en  cinq  lanières  longues,  linéaires,  chargées  de  glandes  sur 
la  partie  supérieure  de  leur  face  externe;  les  corolles  de  la 
couronne  sont  très-longues,  tubuleuses,  très-grêles  supérieu- 
rement ,  terminées  par  trois  ou  quatre  dents  extrêmement 
petites. 

SisyRorHoaE  queue-de-renard  :  Chlœnololus  alopecuroides , 


340  SIS 

H.  Cass.  ;  Conyza  alopecuroides ,  Lam.  Cette  espèce  diffère  de 
la  précédente  par  ses  feuilles  plus  rapprochées,  plus  courtes, 
plus  larges  ,  moins  tomenteuses ,  terminées  au  sommet  par 
une  pointe  courte  et  fine;  elle  en  diffère  aussi  par  la  dispo- 
sition de  ses  calathides,  qui  forment  par  leurs  assemblages 
un  épi  terminal,  dense  ,  peu  épais,  et  quelques  autres  petits 
épis  très- courts,  nés  dans  l'aisselle  des  petites  feuilles  supé- 
rieures: l'épi  terminal  est  composé  de  groupes  sessiles,  arron- 
dis ,  capifulifi>rmes  ,  inégaux,  plus  ou  moins  rapprochés  le 
long  d'un  axe  ailé  cowme  la  tige;  les  groupes  inférieurs  sont 
plus  distans,  en  sorte  que  les  derniers,  qui  sont  pédoncules, 
ohlongs ,  semblent  former,  à  la  base  de  l'épi  terminal,  de 
petits  épis  partiels,  simples;  les  calathides  sont  sessiles  ,  com- 
posées d'un  diyqne  bi-triflore,  et  d'une  couronne  plurisériée. 
mulliflore  ;  le  péricline  est  formé  de  squames  imbriquées . 
caduques,  dont  les  intérieures  sont  glabres  et  ont  la  partie 
supérieure  membraneuse  et  ciliée;  le  clinanthe  paroit  être 
laineux,  mais  nous  n'avons  pas  pu  bien  reconnoitre  sa  struc- 
ture, non  plus  que  celle  des  ovaires,  les  calathides  observées 
par  nous  étant  en  fort  mauvais  état. 

SiSYROPHORE  EN  BAGUETTE  :  Chlœnoholus  virgatus ,  H.  Cass.: 
Conj'za  lirgata ,  Lam.  Les  feuilles  sont  très- longues ,  très- 
étroites,  linéaires;  la  tige  est  divisée  supérieurement  en  ra- 
meaux longs,  grêles,  simples,  dont  la  partie  terminale  est 
l'axe  d'un  épi  irrégulier,  très-interrompu  ,  formé  par  des 
calathides  sessiles,  hautes  de  quatre  lignes,  quelques-unes 
plus  ou  moins  distantes  ,  les  autres  rapprochées  en  groupes 
plus  ou  moins  distans,  composés  chacun  de  cinq  ou  six  cala- 
thides, à  corolles  jaunes;  leur  disque  est  de  trois  ou  quatre 
fleurs  régulières;  la  couronne  est  plurisériée,  multiflore,  tu- 
buliflore,  féminiflore;  le  péricline,  inférieur  aux  fleurs,  est 
formé  de  squames  régulièrement  imbriquées,  appliquées, 
caduques,  uninervées,  plus  ou  moins  tomenteuses  ou  lai- 
neuses; les  extérieures  plus  courtes  et  plus  larges,  ovales- 
lancéolées,  très- aiguës  au  sommet,  coriaces;  les  intérieures 
longues,  étroites,  oblongues-lancéolées,  presque  subulées  au 
sommet,  coriaces  inférieurement,  un  peu  membraneuses  et 
rougeâtres  supérieurement  ;  le  clinanthe  est  plan  ,  plus  ou 
moins  hérissé  de  longues  fimbrilles  laineuses  ;  les  ovaires  de 


SIS  341 

îa  couronne  sont  oblongs ,  hispides,  munis  d'un  bourrelet 
Lasilaire;  leur  aigrette,  un  peu  plus  longue  que  leur  corolle, 
est  composée  de  squamellules  non  chiffonnées  ,  uiî  peu  iné- 
gales, filiformes,  très-fines,  presque  nues;  les  ovaires  du 
disque,  presque  aussi  longs  que  ceux  de  la  couronne,  et  à 
peu  près  semblables  à  eux,  sont  oblongs,  cylindracés,  striés, 
his'^ides,  munis  d'un  bourrelet  basilaire  ;  leur  aigrette  est 
moins  longue,  blanche,  un  peu  chiflFonnée  inférieurement, 
composée  de  squamellules  nombreuses,  inégales,  filiformes, 
très-fines  ,  à  peine  barbellulées  ;  leur  style  a  sa  partie  supé- 
rieure collectifère  ,  divisée  au  sommet  en  deux  branches 
courtes;  les  élamines  ont  l'article  anthérifère  long,  l'appen- 
dice apicilaire  très-obtus,  les  appendices  basilaires  subulés; 
les  corolles  du  disque,  beaucoup  plus  courtes  que  celles  de 
la  couronne,  ont  le  tube  long  et  le  limbe  peu  distinct,  di- 
visé au  sommet  en  cinq  lanières  peu  longues,  garnies  de 
glandes  extérieurement;  les  corolles  de  la  couronne  sont  très- 
longues,  tubuleuses,  très- grêles  supérieurement,  terminées 
au  sommet  par  trois  dents  très-petites. 

Les  trois  espèces  que  nous  venons  de  décrire  habitent  l'A- 
mérique septentrionale  ou  les  Antilles  :  elles  ont  été  bbser^ 
vées  par  nous  sur  des  échantillons  secs  de  l'herbier  de  M. 
Desfontaines  ;  mais  nous  n'avons  point  vu  les  deux  espèces 
suivantes,  de  l'Amérique  méridionale,  que  nous  rapportons 
néanmoins  au  genre  ou  sous -genre  Chlœnobolus ,  à  cause.de 
l'aflinité  qu'elles  paroissent  avoir  avec  les  autres. 

SisYROPHORE  EN  ÉPI  :  Chlœuobolus  spicatus ,  H.  Cass.  ;  Conyza 
spicata,  Lam.  Cette  plante  habite  l'Amérique  méridionale; 
ses  feuilles  sont  décurrentes ,  lancéolées,  dentées,  tomen- 
teuscs  en  dessous  ;  ses  calathides  sont  disposées  en  un  épi  ter- 
minal, cylindracé,  pédoncule. 

SisYRovHORE  RiDé  :  Chlœnobolus  Tugosus ,  H.  Cass.;  Con^yza 
rugosa,  Willd.  Celle-ci,  qui  habite  le  Brésil,  a  les  feuilles 
décurrentes,  elliptiques,  crénelées,  tomenteuses  en  dessous, 
et  les  calathides  disposées  en  tête,  c'est-à-dire  probablement 
en  épis  courts,  imitant  des  capitules. 

Le  genre  ou  sous-genre  Chlœnobolus  diffère  du  Pluchea  dé- 
crit dans  ce  Dictionnaire  (tom.  XLII,  pag.  1  ),  i ."  par  le 
disque  androgyni-masculiflore ,  ayant  les  ovaires  à  peu  près 


042  SIT 

semblables  à  ceux  de  la  couronne,  presque  aussi  longs,  con- 
tenant un  ovule,  et  souvent  fertiles;  2.°  par  le  péricline 
formé  de* squames  caduques;  5."  par  le  clinanthe  hérissé  de 
fimbrilles  laineuses  :  4."  par  Taigrette  composée  de  squamcl- 
lules  nombreuses;  6."  enfin  .  par  un  port  très-dififérent  et  fort 
remarquable. 

Le  nom  laiin  Chlcpnoholus ,  composé  de  deux  mots  grecs, 
signifie  qui  jette  son  ern-eloppe ,  et  fait  ainsi  allusion  au  péri- 
cline caduc.  Le  nom  françois  Sisyrophore,  également  dérivé 
du  grec,  signifie  qui  porte  un  habit  grossier  de  peau  velue, 
parce  que  toutes  les  espèces  connues  de  ce  genre  sont  tomen- 
teuses. 

Nous  avons  trouvé  le  disque  large  et  la  couronne  étroite 
dans  le  Chlœn.  pjcnostachj  os ,  le  disque  étroit  et  la  couronne 
large  dans  les  Chlœn.  alopecuroides  et  virgatus.  Si  l'on  pouvoit 
observer  un  grand  nombre  d'individus  de  chaque  espèce  , 
on  reconnoîtroit  peut-être  que  ces  deux  dispositions  inverses 
existent  ensemble  dans  toutes  les  espèces  du  genre.  Ainsi, 
les  Chlcpnoholus  seroient  subdioïques  ,  à  peu  près  comme  les 
Petasites ,  c'est-à-dire  que  chaque  espèce  auroit  des  indivi- 
dus subfemelles,  ou  à  calathides  composées  de  fleurs  femelles 
très- nombreuses,  accompagnées  de  quelques  fleurs  mâles  ou 
hermaphrodites  centrales,  et  des  individus  su])màles,  ou  à 
calathides  composées  de  fleurs  mâles  ou  hermaphrodites  très- 
nombreuses ,  accompagnées  d'un  petit  nombre  de  fleurs  fe- 
melles marginales. 

Le  Piptocarpha  de  M.  Brown  ,  que  nous  avons  rapporté 
avec  doute  aux  Inulées- Gnaphaliées,  en  le  plaçant  dans  le 
groupe  des  Cassiniées  ,  ne  seroit-il  pas  une  Vernoniée  voi- 
sine de  nos  Chlœnobolus?  (H.  Cass.) 

SITAKI.  (Bot.)  Nom  japonois  d'une  des  variétés  du  cham- 
pignon de  couches  ,  tant  ou  taki,  agaricus  campestris  de  I.in- 
nœus,  que  l'on  met  au  Japon  dans  beaucoup  d'apprêts  de 
cuisine  et  que  Ton  vend  dans  tous  les  marchés,  suivant  M. 
Thunberg,  (  J.  ) 

SITANION.  {Bot.)  Nom  grec  donné  au  blé  trémois  par  Dios- 
coride,  suivant  Ruellius  ,  son  commentateur.  (  J.) 

SITARIDE,  Sitaris,  (Entom.)  Genre  d'insectes  coléoptères, 
de  la  famille  des  sténoptères  ou  à  élytres  durs,  rétrécis,  à 


SIT  343 

suture  séparée  et  écartée  en  arrière,  à  antennes  courtes,  en  fil. 

Ce  genre  ,  établi  par  M.  Latreille  sous  un  nom  dont 
l'étymologie  ne  nous  est  pas  connue,  avoit  été  confondu  avec 
les  cantharides  et  avec  les  nécydales  par  la  plupart  des  au- 
teurs et  même  avec  les  lymexylons.  L'espèce  principale  est 

La  SriARiDE  HUMÉRALE,  Sïtans  humeralis. 

Nous  l'avons  fait  figurer  dans  l'atlas  de  ce  Dictionnaire, 
pi.   11  ,  n.°  1.  C'est  lacantharide  à  bande  jaune  de  Geoffroy. 

CaK  Noire;  élytrcs  jaunes  à  la  base. 

Nous  avons  trouvé  très-souvent  cet  insecte  dans  les  nids 
d'abeilles  construits  dans  l'argile  ou  dans  les  murs  faits  avec 
de  la  terre.  Il  est  surtout  très- commun  à  Amiens.  Il  est 
probable  que  la  larve  est  élevée  en  parasite  ou  qu'elle  dé-^ 
vore  celles  des  abeilles.  (  C.  D.) 

SITCHATCHITCH.  {Ornith.)  Kraschenninikow ,  pag.  5o5 
de  sa  Description  du  Kamtschatka,  faisant  suite  au  Voyage 
de  l'abbé  Chappe  ,  dit  que  c'est,  dans  cette  contrée,  le  nom 
d'une  espèce  d'hirondelle  de  mer  ou  sterne  ,.  appelée  chez  les 
p.usses  marticlili;  chez  les  Koriaques,  hanitchongou  ,  et  chez  les 
Kouriles,  sitchaatcha.  (Ch.  D.) 

SITHILCAS.  {Bol.)  Nom  donné  parles  Carthaginois  à  l'éper- 
vière ,  hieracium,  suivant  RuelUus  et  Mentzel.  (J.) 

SITNIC.  [Mamm.)  Espèce  de  rongeur  de  la  Sibérie,  quia 
été  décrite  par  Pallas  sous  le  nom  de  mus  agrarius.  Voyez  l'ar- 
ticle Rat.  (Desm.) 

SITODIUM.  {Bot.)  Nom  sous  lequel  Gaertner  désigne  l'arbre 
du  fruit  à  pain  ,  artocarpus.  (  J.  ) 

SITONE,  Sitona.  {Enfom.)  Nom  donné  par  M.  Germar  et 
adopté  par  M.  Schœnherr  pour  désigner  un  genre  d'insectes 
coléoptères,  de  la  famille  des  charansons.  Ce  nom,  qui  si- 
gnifie acheteur  de  blé,  frumenti  emptor ,  est  indiqué  à  l'article 
Rhinocères  ,  extrait  de  Schœnherr,  genre  67.  (CD.) 

SITOSPELOS.  {Bot.)  Adanson  désigne  sous  ce  nom  grec, 
tiré  de  Théophraste  ,  Veljymus  de  Linnœus  ,  genre  de  plante 
graminée.  l  J.  ) 

SITS,  SITZ-DSJU.  (BoL)  Nomsjaponoisdu  vernis  du  Japon, 
rhus  vernix  de  Linnaeus  :  c'est  celui  qui  fournit  le  vernis  le 
plus  précieux,  bien  supérieur  à  celui  de  la  Chine  :  on  l'ex- 
trait sous  forme  de  suc  laiteux,  en  faisant  des  incisions  h  J'é- 


344  SIT 

corce,  et  on  le  retire  aussi  des  côtes  des  feuilles  et  de  leur 

pétiole.  (J.) 

SIT-SIKU.  (Bol.)  Voyez  Si-nosa.  (J.  ) 
SITTA.  (  Ornith.)  Nom  latin  du  genre  Sittelle.  (Ch.  D.) 
SITTACE.  {Ornith.)  Ce  terme  et  celui  de  biltacc  désignent 
les    perroquets   dans  l'Inde,   où    il  paroit    qu'on  les  connoît 
aussi  sous  le  nom  de  sitiau  ou  psiitau.  (Ch.  D.  ) 

SITTELLE.  (Ornith.)  Cet  oiseau,  auquel  tous  les  natura- 
listes se  sont  accordés  à  donner  le  nom  latin  sitta ,  a«pour 
caractères  génériques:  Un  bec  droit,  médiocre,  prismatique 
(Cuvier),  poititu,  tranchant  a  la  pointe;  la  mandibule  in- 
férieure quelquefois  un  peu  retroussée;  des  narines  basales, 
arrondies,  nues  ou  légèrement  recouvertes  par  des  poils  di- 
rigés en  avant;  la  langue  courte  ,  aplatie,  non  susceptible 
d'alongement ,  cartilagineuse  a  sa  base,  et  ^r//iiie  (  lUiger)  ; 
quatre  doigts  aux  pieds  :  l'extérieur  de  ceux  de  devant  soudé, 
par  la  base,  à  celui  du  milieu;  le  pouce  robuste  ,  long  et 
muni  d'un  ongle  très-courbé  ;  la  première  rémige  fort  courte 
elles  troisième  et  quatrième  les  plus  longues;  la  queue  est 
composée  de  douze  pennes  carrées  ou  légèrement  étagées,  à 
baguettes  foibles. 

Ces  oiseaux  grimpent  sans  cesse,  soit  eu  montant,  soit  en 
descendant,  au  tronc  et  aux  branches  des  arbres,  et  ils  dif- 
fèrent en  cela  des  pics,  qui  ne  grimj)ent  presque  jamais  qu'en 
montant.  Quoiqu'ils  n'aient  qu'un  doigt  rierrière,  leur  queue 
ne  sert  pas  à  les  soutenir  et  ne  leur  est  d'aucun  usage  pour  cet 
exercice.  Les  insectes  et  leurs  larves,  qu'ils  trouvent  sur  le 
tronc  des  arbres  ou  sous  l'écorce,  en  les  saisissant  avec  leur 
langue  ,  comme  les  pics  ,  sont  leur  nourriture  ordinaire.  Les 
coups  de  bec  qu'ils  donnent  à  cet  efï'et  s'entendent  d'asses 
loin,  mais  pas  autant  que  le  bruit  grrrro  qu'ils  font  en  met- 
tant leur  bec  dans  une  fente  ou  en  le  frottant  contre  les 
branches  sèches  et  creuses.  On  prétend  que  ce  bruit  est  si 
fort,  qu'il  est  entendu  à  plus  de  cent  toises,  et  qu'il  semble 
produit  par  un  oiseau  bien  plus  gros.  Leur  mue  ne  paroit 
avoir  lieu  qu'une  fois  l'année. 

Le  nombre  des  oiseaux  décrits  dans  l'édition  de  Buffon 
donnée  par  Sonnini ,  et  dans  le  Nouveau  Dictionnaire  d'his- 
toire naturelle,  souslenom  de  siltclles  ^  est  assez  considérable, 


SIT  345 

mais  il  n'y  en  a  que  cinq  qui  paroissent  réellement  appar- 
tenir à  ce  genre;  et  la  seule  sittelle  qui  vive  en  Europe  y  a 
reçu  plusieurs  noms,  qui  présentent  des  idées  fausses  et  tendent 
à  la  confondre  avec  des  oiseaux  d'espèce  différente  :  tels  sont 
ceux  de  pic  cendré ,  pic  de  Mai,  pic  bleu  ,  pic-maçon,  picotelle, 
tappe-bois ,  erimpard ,  grand  grimpereau  ou  torchepol,  hoche-queue , 
cendriîle ,  casse-noisette,  d'après  le  dernier  desquels  Charleton 
l'a  prise  pour  le  casse-noix,  cariocatactes ,  etc. 

Sittelle  commune  ou  Tohchepot  :  Sitta  europœa  ,  Linn.,  PI. 
enl.  de  Buffon  ,  n."  6:^3  ,  fîg.  1  ;  de  Lewin  ,  Ois.  d'Angl. ,  t.  2 , 
fig.  62;  de  Borkhausen  ,  Ois.  d'Allemagne,  10."  fascicule.  La 
taille  de  cette  espèce  est  de  près  de  six  pouces  ;  le  bec  est  long 
de  dix  lignes  ;  le  haut  de  la  t^te  et  le  dos  sont  d'un  gris 
bleuâtre;  la  gorge  est  blanche;  un  trait  noir  part  de  l'angle 
du  bec  et  passe  sur  les  yeux  ;  les  couvertures  des  ailes,  de  la 
même  couleur  que  la  tête,  sont  légèrement  teintes  de  brun; 
les  pennes  alaires  sont  de  couleur  sombre;  la  poitrine  et  le 
ventre  d'un  orangé  terne  ;  les  flancs  et  les  cuisses  d'un  roux 
marron;  les  pennes  caudales,  au  nombre  de  douze  ,  sont  en 
partie  noires  ,  en  partie  grises ,  et  les  quatre  extérieures  ont 
une  tache  blanche  transversale  vers  le  bout;  le  bec,  d'un 
noir  clair  par  dessus  et  à  la  pointe  ,  est  d'une  couleur  pâle  à 
sa  partie  inférieure;  l'iris  est  de  couleur  noisette,  et  les  pieds 
sont  gris.  La  femelle  est  un  peu  plus  petite ,  et  ses  couleurs 
sont  moins  pures. 

Cette  sittelle,  qui  habite  dans  les  diverses  parties  de  l'Eu- 
rope ,  est  sédentaire  dans  les  contrées  où  elle  a  pris  naissance; 
elle  passe  l'été  dans  les  bois,  où  elle  mène  une  vie  solitaire, 
et  elle  vient  en  hiver    dans  les  vergers  et  les  jardins. 

Le  cri  ordinaire  de  la  sittelle  est  ti,  ti,  ti,  li ,  ti;  mais  c'est 
par  le  chant,  ou  cri  d'amour,  guiric ,  guiric ,  souvent  ré- 
pété, que  cet  oiseau  rappelle,  au  printemps,  sa  femelle, 
avec  laquelle  il  travaille  à  l'arrangement  du  nid  ,  qu'ils 
établissent  dans  un  trou  d'arbre.  Quelquefois  ils  font  choix 
d'un  trou  de  pic  abandonné.  Si  l'ouverture  du  trou  est 
trop  grande  ,  ils  la  rétrécissent  avec  de  la  terre  grasse ,  ce 
qui  a  donné  naissance  aux.  dénominations  de  pic-maçon  ,  tor- 
chepot,  et  ils  garnissent  d'un  léger  matelas  de  mousse  le  fond 
de  ce  nid,  sur  lequel  la  femelle  pond  cinq  à  sept  œufs  gri- 


546  SIT 

sàfres,  marqués  de  petites  taches  rouges,  qui  sont  figurés 
dans  Lewin,  pi,  12,  n.°  5.  Si  l'on  fourre  une  baguette  dans 
ee  trou  ,  elle  siffle,  comme  font  les  mésanges,  et  elle  se  laisse 
prendre  plutôt  que  de  les  abandonner.  C'est  du  moins  le 
motif  que  l'on  donne  à  cette  action,  qui  pourroit  s'expli- 
quer par  la  difficulté  qu'elle  auroit  à  se  retirer.  Au  surplus, 
on  la  dit  si  attachée  à  sa  couvée  ,  qu'elle  ne  la  quitte  pas ,  et 
qu'elle  attend  ,  pendant  la  durée  de  l'incubation ,  que  le  mâle 
lui  apporte  des  alimens.  Les  petits  éclosent  au  mois  de  Mai , 
et  ils  s'éloignent  pour  vivre  seuls  dés  qu'ils  peuvent  se  passer 
des  soins  des  père  et  mère. 

Ces  oiseaux ,  qui  sont  tout  à  la  fois  entomophages  et  gra- 
nivores,  ne  quittent  point  nos  climats  en  hiver,  saison  pour 
laquelle  ils  ont  la  précaution  d'amasser  .  en  automne  ,  une 
provision  de  noisettes,  de  faines  de  hêtre,  de  graines  de 
tournesol,  de  chanvre,  etc.  Le  moyen  qu'ils  emploient  pour 
extraire  la  substance  des  premières,  est  de  les  fixer  solide- 
ment dans  une  fente  quelconque  et  de  les  percer  ensuite  à 
coups  de  bec.  Ils  ont  une  manière  particulière  de  se  percher, 
car  on  les  voit  souvent  suspendus  par  les  pieds,  ou  se  repo- 
sant de  côté,  et  jamais  de  la  même  manière  que  les  autres 
oiseaux.  On  a  remarqué  que,  des  individus  mis  en  cage  pas- 
soient  la  nuit  sur  le  plancher,  quoiqu'il  y  eût  des  juchoirs. 
On  en  voit  quelquefois  dans  la  compagnie  des  mésanges, 
avec  lesquelles  ils  ont  une  autre  analogie  parleur  goût  pour 
les  graisses  et  le  suif ,  qui,  suivant  Schwenkfeld  ,  servent  d'ap- 
pât pour  les  prendre. 

Des  auteurs  font  mention  ,  d'après  Belon  ,  d'une  petite  sit-r 
telle  d'Europe  comme  d'une  espèce  distincte;  mais  il  paroi  t  que 
les  individus  observés  étoient  des  jeunes  de  l'année  ,  dont  la 
taille  n'étoit  pas  encore  entièrement  développée. 

S1TTEL1.E  brune:  Sittafusca,  Vieill.  Cet  oiseau,  qui  se  trouve 
.nu  Brésil,  et  qu'on  voit  au  Muséum  d'histoire  naturelle  de 
Paris,  est  de  la  taille  du  rossignol,  et  la  couleur  brune  est 
celle  qui  domine  sur  la  tête,  le  cou  ,  les  ailes  ,  la  queue  et  le 
dessous  du  corps  ;  il  a  un  collier  blanc  à  la  partie  supérieure 
du  cou,  et  une  bande  longitudinale  delà  même  couleur  der-r 
rière  l'œil  ;  la  gorge  est  d'un  blanc  qui  devient  roussâtre  sur 
les  parties  postérieures.   Le  bec,  glabre  à  la  base,  est  plus 


SIT  oki 

pointu  que  celui  des  autres  sittelles  ,  ciroonsJance  d'après  la- 
quelle M.  Vieillot  pense  qu'on  pourroit  en  faire  une  section; 
ce  bec  est  brun,  ainsi  que  les  pieds,  mais  dune  nuance  plus 
claire. 

vSiTTEf.LE  A  TÈTE  NOIRE:  S'ûta  melanocephdla ,  Vicill.  ;  Sitla  Ca- 
roline nsi  s  ,  Lath.,  pi.  2,  fîg.  3  de  yOrnith.  américaine  de 
"Wilson.  Cet  oiseau,  regardé  par  Gmelin  comme  une  variété, 
est  considéré  par  Lathara  et  M.  Vieillot  comme  identique 
avec  la  sittelle  à  huppe  noire.  Elle  a  cinq  pouces  trois  lignes 
de  longueur;  les  joues  et  les  sourcils  sont  d'un  gris  blanc, 
ainsi  que  les  soies  qui  rerouvrent  les  narines;  le  dessus  de  la 
ièle  et  le  derrière  du  cou  sont  noirs;  le  dos  est  de  couleur 
d'ardoise;  la  poitrine  et  le  ventre  sont  d'un  gris  blanc  ;  il  y 
a  dc&  taches  rousses  sur  les  flancs;  les  pennes  alaires  et  leurs 
coTivertures  sont  noires  et  bordées  d'un  gris  bleuâtre  ;  celte 
teinte  est  également  celle  des  deux  pennes  caudales  intermé- 
diaires: les  deux  qui  les  approchent  le  plus  sont  noires  et 
terminées  de  blanc  ;  les  suivantes  sont  d'un  gris  bleuâtre  à 
leur  extrémité,  et  les  autres  blanches  de  chaque  côté  et  de 
couleur  d'ardoise  à  leur  extrémité.  La  couleur  noire  est  moins 
foncée  chez  la  femelle. 

Cette  espèce  niche  dans  les  trous  d'arbres,  dans  ceux  des 
clôtures  en  bois  et  sous  les  corniches  boisées  des  cavernes. 
La  femelle  pond  cinq  œufs  d'un  blanc  terne,  et  tachetés  de 
brun  au  gros  bout.  Le  cri  de  l'oiseau  est,  en  hiver,  ti ,  ii ,  ti , 
ti ,  ti.  et  en  été  quank,  quanh.  11  est  répandu  dans  le  Nord  de 
l'Amérique,  jusqu'à  la  baie  d'ffudson  ,  et  on  le  trouve  aussi 
à  la  Jamaïque. 

Sittelle  roLLE:5/i'/a  ■■itulla ,  Vieill.  Cet  oiseau,  long  d'un 
peu  plus  de  quatre  pouces  ,  est  figuré  dans  l'Ornithologie 
américaine  de  Wilson  ,  pi.  2  ,  n."  4 ,  et  l'espèce  avec  laquelle 
il  paroit  avoir  le  plus  de  rapport,  est  le  *itla  jamaicensis , 
Linn. ,  ou  sittelle.  à  huppe  noire  de  EufFon  ,  laquelle  ne  porte 
pas  réellement  de  huppe,  puisque  Browne  et  Sloane,  qui. 
ies  premiers,  l'ont  oI)servée,  n'en  parlent  point,  et  que  le 
second  dit  seulement  qu'il  a  la  tête  grosse.  Celte  espèce  paroît 
être  aussi,  comme  le  remarque  Wilson,  la  même  que  la  sit- 
telle du  Canada,  figurée,  sous  le  n."  1  ,  sur  la  683."  planche 
de   Buffon  ,   quand   elle   étoit    encore    dans  son  jeune   âge. 


348  SIT 

Lorsque  son  plumage  est  parfait  ,  cet  oiseau  a  le  dessus  de 
]a  tête  d'un  beau  noir  terminé  en  pointe  sur  la  nuque;  une 
bande  blanche,  partant  du  front,  passe  au-dessus  de  l'œil  et 
descend  sur  le  cou  :  sous  cette  bande  il  y  en  a  une  autre  de 
couleur  noire;  un  gris  ardoisé  règne  sur  le  cou  ,  le  dos,  le 
croupion  et  une  partie  des  rémiges  et  des  rectrices,  dont  les 
autres  sont  noires  et  les  trois  les  plus  extérieures  terminées 
par  une  tache  blanche.  Les  parties  inférieures  du  corps  sont 
d'un  roux  rougeàtre;  les  pieds  sont  d'un  vert  sombre,  et  le 
bec  est  noir.  Le  noir  de  la  tête  est  moins  foncé  sur  la  fe- 
melle ,  qui  a  la  poitrine  et  le  ventre  d'un  roux  rembruni. 
Tout  le  dessus  du  corps  est  cendré  chez  le  jeune,  dont  les 
sourcils,  les  côtés  de  la  tête  et  la  gorge,  sont  blanchâtres,  et 
les  parties  inférieures  d'un  gris  roussàtre. 

Ces  oiseaux  ,  dont  la  Jamaïque,  dit  Sloane  ,  est  le  pays 
natal ,  fréquentent  les  buissons  des  saA^annes ,  et  se  laissent 
approcher  de  si  près  ,  qu'on  les  tue  souvent  à  coups  de  bâton  ; 
ce  qui  leur  a  fait  donner  le  nom  d'oiseaux  fous. 

SiTTELLE    [petite]    A   TÊTE    BRUNE:    Sittu    pUsUla  ,    Lath.  ;    PeTITE 

SrrrELLE  a  tête  brune  de  Buffon  ,  figurée  pi.  i5  ,  n."  2  ,  dans 
y  American  ornith.  Cet  oiseau,  dont  la  longueur  totale  est  de 
trois  pouces  huit  lignes,  est  brun  sur  la  tête  et  le  cou,  et  il 
a  une  tache  blanche  sur  la  nuque;  les  joues  et  la  gorge  sont 
blanchâtres,  ainsi  que  tout  le  dessous  du  corps;  les  ailes 
sont  noirâtres  ;  leurs  couvertures  et  les  pennes  secondaires 
sont  d'un  gris  ardoisé  :  cette  couleur  est  celle  des  autres 
parties  supérieures  et  des  deux  pennes  intermédiaires  de  la 
queue,  dont  les  autres  pennes  offrent  un  mélange  de  noir, 
de  cendré  et  deblatic.  Le  bec  est  noir  en  dessus,  et  bleu  à  la 
base  et  en  dessous;  l'iris  est,  de  couleur  noisette,  et  les  pieds 
sont  d'un  bleu  terne. 

Cette  sittelle  habite  dans  les  parties  sud  des  États-Unis  ; 
elle  ne  pénètre  pas,  dans  1^  Nord,  a;i-del<à  de  la  Virginie.  On 
la  trouve  aussi  à  la  Jamaïque.  Ses  habitudes  sont  les  mêmes 
que  celles  de  la  sittelle  folle  ;  mais  elle  est  vive  ,  alerte  et 
plus  difficile  à  approcher.  On  la  rencontre  souvent  dans  les 
forêts  de  pins  avec  le  pic  boréal. 

Les  autres  oiseaux  indiqués  par  Latham,  par  Buffon  ou  ses 
continuateurs  ,  et  par  M.  Vieillot,   comme  portant  le  nom 


SIT  349 

ûe  sittelles,  sont  réputés  par  ce  dernier  des  espèces  douteuse?. 
Ge  sont  : 

].°  La  SiTTELLE  A  LONG  BEC  DE  Batavia  ,  qui  a  Sept  pouces 
et  demi  de  long,  et  dont  le  sommet  de  la  tête  et  les  parties 
supérieures  du  corps  sunt  d'un  gris-hleu  clair  ,  et  les  parties 
inférieures  d'une  couleur  de  tan.  C'est  le  sitla  longiroslra  de 
Latham. 

2.°  La  SiTTELLE  ROUSSE  DE  SuRiNAM  ;  Sitta  suritiamensis ,  Lath., 
qui  Ta  figurée  planche  28  de  son  Sjnopsis  ;  laquelle  ,  longue 
de  trois  pouces  un  quart,  a  la  tête  et  le  dessus  du  cou  d'un 
roux  châtain  ;  les  couvertures  des  ailes  noires  et  tachetées  de 
blanc  ;  le  dessous  du  corps  d'un  blanc  châtain-,  la  queue  ter- 
minée de  blanc  ;  et  le  bec  est  représenté  comme  arqué  et 
pointu,  ce  qui  seroit  contraire  aux  caractères  du  genre. 

3."  La  SiTTELLE  GRiVELÉE  ;  Sittu  nœvia,  Lath.,  pi.  476  des 
Glanures  d'Edwards  ;  laquelle  ,  originaire  de  la  Guiane  , 
longue  d'environ  six  pouces,  et  dont  la  couleur  dominante 
est  un  cendré  obscur,  a  paru  à  M.  Vieillot  être  un  four- 
milier. 

4."  La  GRANDE  SiTTELLE  A  BEC  CROCHU  ;  Sitta  majoT  ,  Lath. , 
qui  est  longue  d'environ  sept  pouces  et  demi ,  a  le  bec  renflé 
dans  son  milieu  et  un  peu  crochu  à  sa  pointe,  le  dessous 
du  corps  blanchâtre,  les  pennes  alaires  et  caudales  brunes 
et  bordées  d'orangé,  et  se  trouve  à  la  Jamaïque. 

6."  La  SiTTELLE  CAFRE;  Sitta  cafra,  Lath.,  qui  est  figurée 
par  Sparrman,  tab.  4,  comme  étant  du  cap  de  Bonne-Es- 
pérance et  la  plus  grande  des  sittelles  connues.  Sa  longueur 
est  de  huit  pouces  et  demi  ;  sa  queue  ,  composée  de  dix 
pennes,  en  a  deux  plus  longues  :  ses  couleurs  présentent  un 
mélange  de  jaune,  de  brun,  de  noir  et  d'olive. 

6°  La  SiTTELLE  CHLORLs  ;  Sitta  chloris,  Lath.,  figurée  par 
Sparrman  ,  tab.  55  ,  comme  étant  aussi  du  cap  de  Bonne- 
Espérance.  Elle  offre  un  joli  vert  sur  le  dessus  du  corps  et 
du  blanc  au-dessous;  son  bec  est  plus  long  que  la  tête. 

7.°  La  SiTTELLE  DE  LA  Chine  ;  Silta  chineiisis  ,  Osb. ,  Voyage, 
tom.  2  ,  pag.  10,  dont  la  tête  porte  une  belle  huppe,  dont 
la  taille  est  celle  du  chardonneret,  et  dont  le  plumage  élé- 
gant est  d'un  ferrugineux  foncé ,  glacé  de  bleu  sur  le  corps 
et  d'un  blanc  de  neige  en  dessous,  avec  deux  taches,   dont 


35o  SIT 

Tune,  d'un  rouge  ccarlate,  près  de  l'œil.  Le  croupion  est 
jaune;  le  bec  et  les  pieds  sont  noirs.  Cet  oiseau  porte  à  la 
Chine  le  nom  de  kowkay  koim. 

M.  Temminck  ,  qui  ne  cite  que  trois  espèces  de  sittelles 
dans  l'Analyse  de  son  Système  ,  y  comprend  le  sitta  chrjsop- 
tera  ou  sittelle  aux  ailes  orangées  ;  mais  M.  Vieillot  a  renvoyé 
cet  oiseau  au  genre  Sitline,  et,  d'après  la  figure  qu'en  donne 
Latham  ,  on  a  cru  devoir  l'y  laisser.  (Ch.  D.  ) 

SITTICH.  {Ornitli.)  Les  perruches  sont  ainsi  nommées  en 
Allemagne,  suivant  Buffon.  (Ch.  D.  ) 

SITTINE.  (Omith.)  Ce  genre,  de  la  famille  des  grimpe- 
reaux  et  voisin  du  genre  Siltelle,  a  été  nommé  Xenops  ,  de 
deux  mots  grecs  signifiant  visage  nouveau.  Ce  nom  qui ,  sui- 
vant la  remarque  de  Levaillant,  ne  désigne  pas  une  physio- 
nomie nouvelle  ,  extraordinaire,  puisqu'elle  se  rapproche  de 
celle  des  sittelles,  du  tournepierre,  etc.,  a  été  formé  par  le 
comte  de  Hoffmannscgg  et  adopté  par  Illiger.  M.  Vieillot  y  a 
apporté  un  léger  changement  en  substituant  Neops  à  Xe- 
nops. Ses  caractères  consistent  dans  un  bec  grêle ,  très-com- 
primé ,  entier  ,  dont  la  mandibule  supérieure  est  presque 
droite,  mais  dont  l'inférieure,  plus  étroite,  fléchie  vers  le 
milieu,  est  ensuite  retroussée  à  la  pointe;  des  narines  ovales, 
situées  à  la  base  du  bec  et  recouvertes  d'une  membrane  nue;  la 
queue  médiocre,  composée  de  douze  pennes  foiblcs,  entières 
et  sans  piquans;  des  pieds  ayant  quatre  doigts,  dont  trois  en 
devant  et  un  derrière,  et  dont  les  doigts  latéraux,  à  peu 
près  égaux  ,  sont  unis  à  celui  du  milieu  ,  savoir,  l'externe 
jusqu'à  la  seconde  articulation  ,  et  l'interne  jusqu'à  la  pre- 
mière seulement;  des  ongles  arqués,  forts,  et  celui  du  pouce 
le  plus  long. 

•  M.  Vieillot  avoit  transporté  dans  ce  genre  l'oiseau  de  la 
Nouvelle -Hollande  figuré  par  Latham  ,  2.*  supplément  du 
Synopsis  ,Tp.  146,  pi.  127,  sous  le  nom  de  sitta  chiysoptera  , 
sittine  aux  ailes  orangées  ;  mais  M.  Temminck,  suivant  lequel 
les  espèces  du  genre  Sittine  ne  se  trouvent  que  dans  les 
contrées  méridionales  du  Nouveau-Monde  ,  prétend  que  la 
ligure  de  Latham  est  très-défectueuse,  et  qu'on  ne  doit  point 
placer  cet  oiseau  avec  les  siltines,  attendu  que  ce  n'est 
pas  un    xenops,  mais  un  torchepot ,   son  bec  n'étant  point 


SIT  3-5 .. 

rccoiiriié  eu  liaut,  Comme  Ui  figure  sembleroit  l'indiquer. 
■    Les  seules  espèces  de  sittine  seroient  donc  : 

1.°  La  SiTTiNE  HoFiMANNSEGG  ,  Xcnops  genibariis  d'IUiget- , 
figurée  par  Levaillant  sous  ce  nom  dans  ses  Promérops ,  pi. 
5i  ,  n.°  2,  et  dont  le  mâle  Test  également  dans  les  Oiseaux 
coloriés  de  MM.  Temminck  et  Laugier ,  pi.  i5o,  n."  i  ,  et  sur 
la  pi.  gravée  p.  20,  n."  2  ,  du  tom.  5i  du  Nouveau  Diction- 
naire d'histoire  naturelle  ,  sous  le  nom  de  sittine  à  qtieue 
rousse,  ncops  rtijlcauda,  Vieillot.  Cet  oiieau  ,  qui  se  trouve 
à  Cayenne ,  est  long  de  quatre  pouces  et  demi.  La  descrip- 
tion en  est  à  peu  près  la  même  dans  les  deux  auteurs.  Le 
sommet  de  la  tête  est  d'un  brun  terne  ;  les  yeux  sont  sur- 
montés d'un  sourcil  blanc  ,  et  un  trait  de  la  même  couleur 
se  voit  aux  deux  côtés  du  cou;  la  gorge  et  la  poitrine  sont 
d'un  blanc  cendré  ;  le  dos  et  tout  le  manteau  sont  d'un 
brun  roux  qui  s'éclaircit  en  s'approchant  du  croupion.  Les 
scapulaires  sont  largement  frangées  de  roux  ;  les  l'éxniges 
sont  lisérées  de  roux  orangé  et  bordées  de  noir;  la  queue, 
un  peu  étagée  et  noire  dans  le  milieu  ,  a  les  bords  laté- 
raux d'un  roux  orangé  ;  la  mandibule  inférieure  ,  blanche 
à  sa  base,  est  noire  au  bout,  ainsi  que  la  totalité  de  la 
mandibule  supérieure;  les  pieds  sont  grisâtres. 

2."  La  Sittine  anabatoïde  ,  Xenops  anabaloides  ,  que  M. 
Temminck  a  ainsi  nommée  cà  cause  de  sa  ressemblance ,  par 
la  taille  et  par  les  couleurs  du  plumage  ,  aux  espèces  qui 
composent  le  genre  Anabates.  Cet  oiseau  ,  dont  le  mâle  est 
figuré  sur  la  planche  i5o  de  MM.  Temminck  et  Laugier  , 
n.**  2 ,  a  sept  pouces  de  longueur  totale  ;  le  bec  ,  quoique  sur 
une  plus  grande  échelle,  est  formé  comme  celui  des  autres 
espèces,  et  sa  mandibule  inférieure  est  fortement  retroussée; 
la  queue  ,  qui  est  d'un  roux  vif  ,  est  longue  et  à  peu  près 
égale  :  les  ailes  n'en  couvrent  que  les  deux  tiers  ;  la  tête  ,  les 
joues,  le  dos  et  les  ailes,  sont  d'un  brun  roux;  il  y  a  der- 
rière les  yeux  une  raie  d'un  blanc  pur  ,  qui  s'étend  sur  les 
côtés  de  l'occiput;  la  nuque  est  entourée  d'un  collier  blanc  ; 
la  gorge  est  de  cette  couleur,  qui  devient  d'un  roux  terne 
sur  la  poitrine  et  le  milieu  du  ventre,  et  passe  au  roux  foncé 
sur  l'abdomen  ;  toute  la  queue  est  tl'un  roux  vif;  les  pieds 
sont  gris  et  le  bec  est  blanchâtre. 


352  SIT 

0."  La  SiTTiNE  EIBANDÈ  ;  Xenops  rutUuns  ,  Lichtenst,  pi.  72  des 
Oiseaux  coloriés  ,  fig.  2.  Celte  espèce  ,  de  quatre  pouces  quatre 
lignes  de  longueur,  et  qui  se  trouve  au  Brésil ,  se  distingue  par 
deux  traits  blancs  ,  disposés  longitudinalement  sur  chaque 
côté  du  cou  ;  la  forme  du  bec  est  très-prononcée  en  lame 
aplatie  et  recourbée  en  haut;  le  sommet  de  la  tête  et  les  joues 
sont  de  couleur  brune  ,  avec  des  mouchetures  d'un  brun 
plus  clair;  le  dos  et  les  couvertures  des  ailes  sont  d'un  brun 
olivâtre,  et  les  rémiges,  d'un  jaune  doré  à  leur  base,  sont 
ensuite  noires  et  bordées  de  roux;  le  croupion  et  la  queue 
sont  d'un  roux  ardent;  la  gorge  est  blanche  ,  et  les  parties 
inférieures  ont  des  mèches  de  cette  couleur  sur  un  fond 
d'un  cendré  olivâtre  ;  le  bec  est  brun ,  à  l'exception  de  la 
base  de  la  mandibule  inférieure ,  qui  est  blanche. 

Levaillant  a  figuré  à  la  suite  de  ses  Promérops,  pi.  01  , 
n.°  1  ,  sous  le  nom  de  grimpar  sitfelle ,  un  autre  oiseau  égale- 
ment trouvé  au  Brésil,  qui  est  représenté  dans  les  Oiseaux 
coloriés  de  M.  ïemminck,  pi.  72,  n."  1  ,  avec  la  dénomination 
de  grimpar  fauvette  ou  bec-fin  ,  dendrocolaptes  sjh'iellus. 

M.  Vieillot  a  fait  sa  sittelle  à  queue  en  spirale  ,  neops  spi- 
rurus ,  de  cet  oiseau  ,qui  est  surtout  remarquable  par  la  forme 
particulière  de  sa  queue,  très-étagée,  donttoutes  les  pennes, 
terminées  par  une  griffe  ,  sont  contournées  vers  le  bout 
en  spirale.  Le  sommet  de  sa  tête  est  d'un  brun  roux  ,  avec 
une  teinte  olivâtre  ;  les  yeux  sont  surmontés  d'un  petit 
sourcil  jaunâtre ,  ce  qui  est  aussi  la  couleur  des  plumes  de 
la  gorge.  Le  dos  et  les  ailes  sont  d'un  roux  brun  ;  la  queue 
et  ses  couvertures  d'un  roux  plus  vif;  le  bec  et  les  pieds  sont 
gris.  (  Ch.  D.  ) 

SITULE.  {Erpët.)  Nom  spécifique  d'une  Couleuvre.  Voyez 
ce  mot.  (H.C.) 

SIU.  [Ovnith.)  Cet  oiseau  du  Chili  ressemble  un  peu  au 
chardonneret,  gilghero  des  Espagnols;  son  bec  ,  blanc  à.  la  base 
et  noir  à  la  pointe,  est  conique,  droit  et  pointu  :  c'est  le 
fringilla  barbaia  de  Gmelin  et  de  Latham.  Le  mâle  a  la  tête 
d'un  noir  velouté,  le  dos  d'un  jaune  tirant  sur  le  vert,  les 
ailes  bariolées  de  vert,  de  jaune,  de  rouge  et  de  noir.  Dans 
son  jeune  âge  la  gorge  est  jaune;  mais,  dit  Molina ,  après  les 
six  premiers  mois  il  pousse  à  la  base  de  son  bec  des  poils  noirs 


SIY  353 

qui,  à  mesure  qu'il  vieillit,  lui  couvrent  toute  la  gorge  et 
s'étendent  enfin  jusqu'à  la  moitié  de  la  poitrine;  son  chant, 
qu'il  fait  entendre  toute  l'année,  est,  dit  le  même  auteur, 
supérieur  à  celui  du  serin,  et  il  apprend  facilement  à  imiter 
la  voix  des  autres  oiseaux.  La  femelle  n'a  ni  voix  ni  barbe; 
le  fond  de  son  plumage  est  gris,  avec  des  taches  jaunes  sur 
les  ailes. 

On  voit  pendant  toute  l'année  le  siu  sur  les  montagnes  ma- 
ritimes, mais  il  ne  se  trouve  qu'en  hiver  dans  les  plaines  des 
provinces  méditerranées,  qu'il  abandonne  au  printemps  pour 
aller  faire  dans  les  Andes,  sur  différentes  sortes  d'arbres, 
un  nid  composé  d'herbes  menues  et  de  plumes,  où  la  femelle, 
dit  l'auteur,  ne  pond  que  deux  œufs  chaque  couvée,  qui  se 
renouvelle  sans  doute  ,  car  cet  oiseau  est  très-multiplié.  II 
s'élève  facilement  en  cage  ,  où  on  le  nourrit  avec  les  graines 
du  madia  saliva,  et  les  feuilles  du  scandix  chilensis.  (  Ch.  D.) 

SIUBA.  (Bot.)  Nom  péruvien  du  stereoxj^lum  corymbosum  de 
la  Flore  du  Pérou,  qui  a  le  port  d'un  myrte  et  dont  le  bois, 
très -dur,  brûle  difficilement.   (J.) 

SIUM.  {Bot.)  Voyez  Sion  et  Berle.  (J.) 

SIUTERUT.  {ConchjL)  Ce  nom  groënlandois  est,  dit-oa, 
celui  de  notre  buccin  onde,  buccinum  undatum.  (Desm.) 

SIUTUT.  [Ornith.)  On  nomme  ainsi,  dans  l'ile  d'Œland, 
le  pigeon  ramier,  columba  palumbus ,  Linn.  (Ch.  D.) 

SIVITOULA.  (Ornith.)  Ce  nom  est  cité,  dans  le  Nouveau 
Dictionnaire  d'histoire  naturelle ,  comme  étant  celui  de  la 
chev'cche  en  Piémont ,  où  la  chouette  se  nomme  Sivitouloun. 
(Ch.  d.) 

SIVOUTCHAS.  (Mamm.)  Nom  kamtchadale  qu'on  dit  être 
celui  du  phoque  ou  de  l'otarie  lion-marin  du  genre  Platy- 
rhynque  de  M.  F.  Cuvier.  (Desm.) 

SIX-BANDES.  {Ichthjol.)  Nom  d'un  Glyphisodon.  Voyez 
ce  mot.  (H,  C.) 

SIY.  [Ornith.)  Le  perroquet  que  d'Azara,  tom.  4,  décrit 
sous  le  n.°287,  comme  portant  ce  nom  au  Paraguay,  est  le 
papegai  à  tête  et  gorge  bleues  de  Buffon  ,  psittacus  menstruus, 
Linn.  (Ch.D.) 

SIYAH  -  GHUSH.  {Mamm.)  Nom  persan  du  caracal,  es- 
pèce du  genre  Chat.  (Desm.) 

49.  23 


354  8IZ 

SIZAIN.  (Ornitli.)  Ce  nom  est  cité  dans  le  Nouveau  Dic- 
*tIonnaire  d'histoire  naturelle  comme  étant  la  dénomination 
vulgaire  d'un  chardonneret  dont  la  queue  n'a  que  six  pennes 
terminées  de  blanc.  (  Ch.  D.) 

SIZERIN.  {Ornith.)  On  a  donné,  au  mot  Linotte,  t.  XXVI, 
page  540  etsuiv.  de  ce  Dictionnaire,  la  description  du  sizerin 
proprement  dit,  et  l'on  est  entré  dans  quelques  détails  sur  le 
genre  que  M.  Vieillot  a  établi  sous  ce  nom.  (Ch.  D.) 

SIZIN.  (Ornith.)  Voyez  Sizerin.  (Ch.  D.) 

SJABET,  SJAMAR.  {Bol.)  Noms  é^'yptiens  de  l'aneth ,  ane- 
ilium  graveolens,  suivant  Forskal  :  c'est  le  cliebet  de  Delile. 
(J.) 

SJADJARET-EN-NEDŒ,  SJŒBE-ELDJŒBHEL.  (Bot.) 
Noms  arabes ,  cités  par  Forskal  ,  du  lichen  pjxidatus  de  Lin- 
naeus ,  espèce  de  hœomyces  d'Acharius.  Il  cite  encore  le  se- 
cond de  ces  noms  pour  son  crithmum  pjrenaicum ,  bubon  tor- 
tuosum  de  M.  Desfontaines,  qui  est  le  chebet-el-gebel  de  De- 
lile, signifiant  fenouil  du  désert.  (J.  ) 

SJAICUNA.  [Bot.)  Le  chervi,  sium  sisarum  ,  plante  pota- 
gère, est  ainsi  nommée  au  Japon,  suivant  M.  ïhunberg. 
(J.) 

SJAMI.  (Bot.)  Forskal  dit  que  le  chou  qui  fournit  le  bro- 
coli est  ainsi  nommé  en  Egypte  et  en  Ai'abie.  (J.) 

SJARANEK.  (Bot.)  Nom  égyptien  du  chanvre,  suivant 
Forskal.  Delile  le  nomme  charaneq  et  et- cachyeh.  (J.) 

SJEF.  (Bot.)  Nom  arabe  d'un  dolic ,  dolichos  polystachios 
de  Forskal.  (J.) 

SJENOSTAVEZ.  (Mamm.)  Les  habitans  du  Kolyvan  don- 
nent ce  nom,  qui  sis,niûe faucheur ,  au  lagomys  pika,  à  cause 
de  Fhabitude  qu'il  a  de  couper  les  herbes,  et  de  s'en  faire 
des  provisions  pour  l'hiver.  (Desm.) 

SJERK  EL  FŒLAK.  (Bot.)  Nom  égyptien  d'une  grenadille, 
passijlora  cœrulea ,  selon  Forskal.  (J. ) 

SJIBB-ELLEIL.  (Bot.)  Nom  égyptien  de  la  belle-de-nuit, 
njctago  ,  suivant  Forskal.  (J.) 

SJIKO,  RINTSJO.  (Bot.)  M.  Thunberg  cite  ces  noms  ja- 
ponois  de  son  daphne  odora ,  qui  croît  aux  environs  de  Nan- 
gasaki,  et  que  l'on  cultive  dans  les  jardins  à  cause  de  sa  bonne 
odeur.  (J>) 


SJO  355 

SJIKURIE.  (Bot.)  La  chicorée  endive  est  ainsi  nommée  chez 
les  Arabes,  suivant  Forskal.  (  J. ) 

SJIORO.  (Bot.)  Kœmpfer  cite  ce  nom  japonois  de  la  truffe, 
tuber,  comestible  au  Japon  comme  elle  l'est  en  Europe.  (J.) 

SJIRE,  SJIROI,  SlRO-JURl.  (Bot.)  Noms  japonois  du  lis 
blanc,  cités  par  M.  Thunbcrg.  (J. ) 

SJIRO-BANNA.  [Bot.)  V'oyez  Ominamisi.  (J.) 

SJIRO-IWO.  (Ichthjol.)  Nom  japonois  del'ÉpERLANj  voyez 
ce  mot.  (H.  C.) 

SJIRO-00,  TSIO.  (Bot.)  Noms  japonois  de  Vurtica  nivea, 
selon  Kaempfer ,  qui  ajoute  que  son  écorce  est  textile  et  propre 
à  faire  des  cordes,  et  que  ses  graines  donnent  par  expression 
une  huile  caustique.  (J.  ) 

SJIRSJ^IR.  (Ornilh.)  Forskal  cite,  pag.  lo  ,  n.''  22  ef 
25  ,  ce  mot  et  celui  de  sirsœirœ ,  qu'il  recommande  de  nepas 
confondre,  comme  étant  les  noms  de  deux  des  oiseaux  qui 
arrivent  de  l'Occident  pendant  la  crue  du  Nil,  et  ne  quittent 
l'Egypte  que  quand  les  eaux  se  retirent,  après  quarante  ou 
cinquante  jours.  11  paroît  que  le  second  oiseau  est  une  sar- 
celle. Voyez  SiRSAiR.  (  Ch.  D.) 

SJO.  {Boti)  Ce  nom  japonois  est  donné,  suivant  Kœmpfer 
et  M.  Thunberg,  à  plusieurs  végétaux  très-différens.  Les/o, 
ou  kus-no'hi,  ou  surno-fa  ,  est  le  camphrier,  laiirus  camphora;le 
sjo,  ri  ou  haadsi  est  le  mûrier  à  papier,  morus  papjrifera  de 
Linnœus,  broussonetia  de  l'Héritier;  le  sjo  ou  niaats  est  le  pinus 
sylveslris  ;  le  sjo  ou  jamma-sonsjo  est  le  fagara  piperita,  nommé 
aussi  Soo.  Voyez  ce  mot.  (J.  ) 

SJO-KUSO,  TOO-KIBBI.  {Bot.)  Le  maïs ,  zea ,  est  ainsi 
nommé  au  Japon,  suivant  Kaempfer.  Le  sjo-hua  est  le  con- 
combre serpent ,   cucumisjlexuosus.  (J.) 

SJOBLICK.  (Conchjl.)  C'est  le  nom  suédois  de  la  térébelle. 
(Desm.) 

SJŒ-ORRE.  (Ornilh.)  Ce  nom  est  indiqué  par  Buffon 
comme  étant,  en  Suède,  celui  de  son  petit  guillemot  ou  co- 
lombe du  Groenland.  (Ch.  D.) 

SJŒBET-EL-DJEBBEL.  (Bot.)  Voyez  Sjadjaret-en-nedœ. 
(J.) 

SJŒBR.  (Bot.)  Une  espèce  d'orge,  hordeum  hexastichum  ^ 
porte  ce  nom  dans  l'Egypte,  suivant  Forskal.  (J) 


556  SJO 

SJŒFSJUF.  {Bol.)  Nom  arabe,  cité  par  Forskal,  de  son 
arislida  lanata,  que  Vahl  a  réuni  à  Varistida  plumosa  de  Lin^ 
naeus.  (  J.  ) 

SJŒHTAREDI.  (Bot.)  Voyez  Scheiteregi.  (J.) 

SJOK-EDSJAMMEL.  (Bot.)  Voyez  Chasjir.  (J.) 

SJOK-LHAMNASCH.  (Bot.)  Ce  nom  arabe,  qui  signifie 
chardon  rampant,  est  celui  du  salsola  mucronata  de  Forskal, 
anabasis  spinosissima  de  Linnseus  fils,  selon  Vahl,  qui  croit 
en  Egypte  près  d'Alexandrie,  et  dont  tous  les  rameaux  se 
terminent  en  pointes  très-épineuses.  (J.) 

SJOORIKE.  (Bot.)  Nom  japonois  du  phjlolaca  octandra  .^ 
cité  par  Kaempfer.  (J.) 

SJOORO.  (Bot.)  Nom  japonois  delà  truffe  que  l'on  mange, 
cité  par  Kaempfer.  Elle  est  nommée  sjiroo  par  M.  Thunberg. 
(J.) 

SJORALLO.  (Bot.)  Voyez  Vallia-tsjori-valli.  (J.) 

SJOVANNA-AMELPODI.  (Bot.)  Nom  malabare,  cité  par 
Rhéede,  d'un  arbrisseau  qui  porte  des  fleurs  blanches  en  om- 
belle ou  corymbe,  et  des  baies  petites,  du  volume  d'un  gros 
pois,  tantôt  didymes,  tantôt  simples  par  avortement ,  conte- 
nant deux  noyaux.  Ces  fleurs  et  ces  fruits  existent  en  même 
temps  sur  la  plante,  dont  la  résine  est  employée  contre  la 
morsure  des  serpins.  La  figure  que  Rhéede  en  donne  ,  ré- 
pond parfaitement  à  celle  du  radix  mustelœ  de  Rumph,  in- 
diquée pour  les  mêmes  usages  et  rapportée  comme  synonyme 
par  Linnoeus  à  son  ophioxjlon  serpentinum ,  ainsi  que  le  sjovanna, 
retranché  postérieurement  par  "Willdenow.  Celui-ci  est  le 
talona  des  Portugais  du  Malabar.  Nous  ajouterons  ici  que  M. 
Persoona  réuni,  probablement  à  tort,  l'ochrosiade  Commerson 
à  Vopliioxjion,  dont  il  diffère  par  ses  deux  folicules  charnus, 
de  forme  ovale,  alongée,  écartés  l'un  de  l'autre  et  contenant 
chacun  deux  ou  trois  graines  planes.  (J.  ) 

SJOVANNA  POLI  TALI.  (Bot.)  Nom  malabare,  cité  par 
Rhéede,  du  crinum  latlfolium  de  Linnseus.  (J.  ) 

SJU,  SOOBU.  {Bot.)  Kœnipfer  cite  ces  noms  japonois  de 
Viris  versicolor ,  plante  aquatique,  cultivée  dans  les  pièces 
d'eau  à  cause  de  la  beauté  de  ses  fleurs.  (  J.  ) 

SJU-SJIM.  {Bot.)  Voyez  Sodsai.  (J.) 

SJUBBAITA.  {Bot.)  Voyez  Dabbuna.  (J.) 


SKE  557 

SJUKT.  (Bot.)  Voyez  0-reni.  (J.) 

SJUN.  (Bot.)  M.  Thunberg  cite  ce  nom  japonois,  soit  pour 
le  camellia  japonica ,  bel  arbrisseau  conservé  dans  nos  orange- 
ries, soit  pour  le  nympheau  ,  menyanthes  nymphoides  de  Lin- 
,  naeus,  maintenant  Villarsia {genre  distinct),  plante  aquatique, 
très -commune,  qui  est  aussi  nommée  sjun-sai.  Son  serapias 
longi/olia  est  nommé  sju-ran.  (J.) 

SJURO ,  SODIO.  {Bot.)  Kaempfer  cite  ces  noms  japonois 
pour  le  chamœrops  hiimilis,  genre  de  palmier.  Une  variété  à 
tige  plus  basse  est  nommée  sjuro-tuku.  Le  sju-sjir ,  plante  très- 
ditférente,  est  Je  fameux  ninsi  de  la  Chine,  regardé  dans  ces 
pays  comme  un  excellent  cordial  et  vendu  à  un  très -haut 
prix.  (J. ) 

SJURYGGFISK.  {IchtJiyol.)  Un  des  noms  suédois  du  lompe. 
Voyez  CycLOPTËRE.  (H.  C.) 

SJUWO.  (Bot.)  Nom  japonois  de  la  plante  que  M.  Thun- 
berg nomme  melittis  melissophyllum  dans  le  texte  de  son  Flora 
japonica ,  et  melittis  japonica  dans  la  gravure  qu'il  en  donne.  (J.) 

SKAAR.  (Ormt/i.)  C'est,  en  Laponie ,  suivant  Mnller,  l'es- 
pèce de  canard  qui  est  nommée  anas  5/cor?-a  dans  son  Prodromus^ 
n."  i3o.  (Ch.  D.) 

SKAGITE.  {Ornitli.)  Nom  lapon  du  struntjager,  larus  pa-> 
rasiticus,  Linn.  (  Ch.  D.) 

SKAMBO,  SUIBA.  (Bot.)  M.  Thunberg  cite  ces  noms  ja- 
ponois du  rumex persicarioides ,  espèce  de  patience.  (J.  ) 

SKARFEN.  (Ornith.)  Nom  islandois  ,  suivant  Olafsen  et 
Povelsen,  du  cormoran ,  pelecanus  carbo  ,  Linn.  (Ch.  D.) 

SRARY.  {Ornith.)  On  appelle  ainsi,  en  Norwége,  le  cor- 
moran,  pe/ecanws  carbo,  Linn.  (Ch.  D.  ) 

SKAST.  {Ornith..)  C'est,  en  Silésie  ,  l'orfraie  ou  pygargue, 
falco  ossifragus ,  albicilla  et  alhicaudus,  Linn.  (  Ch.  D.) 

SKATA.  {Ornith.)  On  appelle  ainsi  la  pie,  co7vi/s  pica  , 
Linn.,  en  Suède.  (Ch.  D.) 

SKATA  { Ichth_yol,)  Nom  islandois  de  la  raie  bâtis.  Voyez 
Raie.  (H.C.) 

SKATE.  {Ichthj'ol.)  Un  des  noms  anglois  de  la  raie  bâtis. 
Voyez  Raie.  (  H.  C.  ) 

SKECRE.  [Ornith.)  BufTon  cite  ce  nom  comme  étant,  en 
Islande,  celui  d'un  jeune  goéland  brun.  (Ch.  D.) 


358  SRE 

SKEGLA.  (Ornith.)  Ce  nomparoît  désigner  en  Laponie  une 
espèce  de  mouette,  larusrissa,  ou  kittaviak.  (Ch.  D.) 

SKEL-ENDT.  (Ornith.  )  Cest  en  allemand,  suivant  Buf- 
fon,  le  morillon,  anas  fuligula,  Linn.  (Ch.  D.) 

SKELEUS.  (  Ornith.  )  L'oiseau  ,  dont  le  nom  grec  zo'hioç 
est  ainsi  rendu  par  l'ancien  traducteur  d'Aristote ,  paroît 
être  un  pic-vert.  (  Cii.  D.) 

SRERIA  STEINBITR.  (Ichthjol.)  Nom  islandois  du  Gunnel. 
Voyez  ce  mot.  (H.  C.  ) 

SKIAER-FLAECKA.  (Ornith.)  Nom  del'avocette,  recur- 
virostra  avocetta,  Linn.,  en  suédois.   (Ch.  D.) 

SKIALRYTA.  (Ichlhyol.)  Voyez,  Skrabba.  (H.   C.) 

SKIB  ,  SKIBEA.  (  ichlhyol.  )  Nom  spécifique  d'un  Poma- 
TOME.  Voyez  ce  mot.   (H.  C.) 

SKIDE-HEYRE.  (Ornith.)  C'est  en  danois  le  nom  du  hé- 
ron commun,  ardea  cinerea  ,  Linn.,  lequel  est  aussi  appelé, 
dans  la  même  langue  ,  shred-hegre.  (Ch.  D.  ) 

SKIDIS-FISKOR.  (Mamm.)  Nom  islandois  des  cétacés  pour- 
vus de  fanons,  et  dont  le  ventre  est  marqué  de  plis  longitu- 
dinaux. (Desm.) 

SKIERRO.  (Ornith.)  Ce  nom  paroit  désigner  en  Laponie 
un  goéland,  larus  tridactylus,  Linn.  (Ch.  D.) 

SKIMMI,  SOMO.  (Bot.)  Noms  japonois  de  la  badiane,  il- 
licium  anisatum,  cités  par  Kaenipfer  et  M.  Thunberg.  Ce  der- 
nier a  fait  du  misama-skimmi  (skimmi  sauvage,  en  langue  japo- 
noise)  un  genre  très-diiférent,  sous  le  nom  de  sMmmia.  (J.  ) 

SKIMMIE,  Skimmia.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  polypétalées  ,  de  la  fétrandrie  monogynic 
de  Linnaeus ,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  per- 
sistant, fort  petit,  à  quatre  ou  cinq  divisions  ovales;  quatre 
pétales  concaves;  quatre  étamines;  un  ovaire  supérieur;  un 
style  ;  un  stigmate;  une  baie  ovale,  presque  à  quatre  valves,  à 
quatre  sillons,  contenant,  dans  une  pulpe  farineuse,  quatre 
semences  blanchâtres. 

Skimmie  DU  Japon:  Skimmia  japonica ,  Thunb.  ,  FI.  Jap.,  62  ; 
"Willd.,  Spec,  1,  pag.  6ji,  Sin  san,  vulgairement  Mijanea 
skimmi,  Kaempf.  ,  Aman.,  5,  page  779,  reliq.  ie.  ,  tab.  5. 
Cet  arbrisseau  a  une  tige  droite,  glabre,  divisée  en  rameaux 
lisses  ,  alternes ,  légèrement  tétragones.  Les  feuilles  sont  pé- 


SKJ  559 

tiolées  ,  alternes  ,  placées  vers  la  partie  supérieure  des  ra- 
meaux, très-rapprochées ,  presque  vcrticillées,  nombreuses, 
oblongues,  entières,  ondulées  à  leurs  bords,  droites ,  longues 
de  trois  à  quatre  pouces,  vertes  et  ridées  en  dessus,  plus 
pâles  et  ponctuées  à  leur  face  inférieure  ,  toujours  vertes  , 
d'une  saveur  aromatique ,  légèrement  crénelées  vers  le  som- 
met ,  un  peu  repliées  à  leur  contour  ,  soutenues  par  des 
pétioles  épais  ,  à  demi  cylindriques  ,  longs  d'environ  un 
pouce.  Les  fleurs  sont  disposées,  <à  l'extrémité  des  tiges,  en 
panicule.  Les  pédoncules  sont  cylindriques,  épais,  longs  d'en- 
viron un  pouce.  Le  calice  est  d'une  seule  pièce,  fort  petit, 
de  couleur  verte  ,  à  quatre,  quelquefois  cinq  divisions  ovales, 
aiguës.  La  corolle  est  blanche,  à  pétales  fort  petits,  ovales,  con- 
caves; les  filamensdes  étamines  sont  très-courts;  l'ovaire  est  su- 
périeur surmonté  d'un  seul  style.  Le  fruit  est  une  baie  rouge, 
de  la  grosseur  d'un  pois,  blanche  et  pulpeuse  en  dedans  , 
très-glabre ,  un  peu  farineuse ,  à  quatre  sillons  ,  presque 
à  quatre  valves  ,  renfermant  quatre  semences  blanchâtres. 
Cette  plante  croit  au  Japon.  (Poir.) 

SKIÎNKOKE.  {Erpét.)  L'animal  figuré  par  Shaw  ,  sous  ce 
nom,  est  la  salamandre  pointillée.  Voyez  Salamandre.  (H.  C.) 

SKINNALING.  {Ichthjol.)  Un  des  noms  suédois  de  l'épi- 
nochette.  Voyez  Gastérostée.  (H.  C.) 

SKINNERA.  (Bot.)  Genre  de  Forster ,  réuni  au  Fuchsia  de 
Plumier  et  de   Linnaeus.  Voyez  Fuchsie.  (J. ) 

SKIOLRISTA.  (fcI^%o/.)   Voyez  Skrabba.  (H.  C.) 

SKIOR.  {Ornith.)  C'est  en  Norwége  le  nom  de  la  pie  com- 
mune ,  corvus  pica  ,  Linn. ,  qui  est  aussi  appelée ,  dans  la  même 
langue,  sliare  et  slate.  (Cu.  D.) 

SRIOR-AND.  (Ornith.)  Nom  islandois  du  harle  commun , 
mergus  mergaiiser ,  Linn.  (Ch.  D.) 

SKIOR-  VINGE.  {Ornith.)  Nom  de  la  buse  commune, 
falco  huteo,  Linn.,  en  Norwége.  (Ch.  D.) 

SKIPPOG.  (Ornith.)  Le  bec  en  ciseaux,  rh^nchops  nigra  , 
Linn. ,  est  ainsi  appelé  par  les  Anglois  de  New-York.  (Ch.  D.) 

SKITOSTEGA.  (Bot.)  Voyez  Schistostega.  (Lem.) 

SKITPIGG.  (Ichthjol.)  Un  des  noms  suédois  de  Tépinoche. 
On  le  prononce  skœttspigg.  Voyez  Gastérostée.  (  H.  C.) 

SKJALRYTA.  (Ichthjol.)  Voyez  Skraeba.  (  H.  C.  ) 


56o  SKO 

SKOGSKNETT.  (Omjih.)  Ce  nom  est,  en  suédois  ,  celui  de 
la  fauvette  grise  ou  griselte,  stoparola  d'Aldrovande.  (Ch.D.) 

SKOLESITE.  (Min.)  Voyez  Scolésite.  (B.) 

SKOLPIZA.  {Ornith.)  La  spatule  d'Europe,  platalea  leuco- 
rodia,  Gmel. ,  est  ainsi  nommée  en  kalmouk.  (Ch.  D.) 

SKOPA.  (  Ornith.  )  Nom  que  porte  le  pygargue  en  Russie 
sur  les  bords  du  Jaïk.  (Desm.) 

SKORODITE.  {Min.)  Voyez  Scorodite.  (B.) 

SKORPINA.  {Ichthjol.)  Nom  que  les  Grecs  modernes  don- 
nent à  Ja  rascasse.  Voyez  Scorpène,  (H.  C.) 

SKORZA.  {Min.)  Variété  granulaire  ou  arénacée  d'ÉpiDoiE. 
Voyez  ce  mot  et  cette  variété.  (B.  ) 

SKORZEK.  {Ornith.)  C'est,  en  Pologne,  Pétourneau,  stur- 
nus  vulgaris ,  Linn.   (  Ch.  D.) 

SKOURA.  {Ornith.)  Nom  danois  d'une  espèce  de  canard, 
anas  scandiaca,  Gmel.  et  Lath.  (Ch.  D.) 

SKOURONECK.  {Orn.)  C'est  le  nom  polonois  de  Palouette, 
alauda,   Linn.,   qui   se  nomme    en  illyrien  surzium.  (Ch.  D.) 

SKOUT.  {Ornith.)  Nom  que  porte,  dans  le  comté  d'York, 
le  grand  guillemot,  colj'tnbus  troile,  Linn.  (  Ch.  D.) 

SKRAAP.  {Ornith.)  C'est,  selon  Muller,  le  nom  norwë- 
gien  du  pétrel  - puffin  ,  procellaria  pijjjinus,  Linn.  (Ch.  D.) 

SKRABBA.  {Ichthjol.  )  Un  des  noms  suédois  du  scorpion 
de  mer  ,  cottus  scorpius.  Voyez  Cotte.  (H.  C.) 

SKRABE.  {Ornith.)  Ce  nom  est  cité  par  Olhon  Fabricius, 
Fauna  groenlandica ,  n.°  56,  et-par  Muller,  n.°  146,  comme 
un  des  synonymes  du  pétrel-puffin,  procellaria  pujjinus,  Linn. 
C'est  probablement  Phistoire  du  même  oiseau  qui,  sous  le  nom 
de  slcraben,  est  rapportée  d'une  manière  étrange  et  peu  digne 
de  foi,  d'après  Lucas- Jacobson  Deves,  Curiosités  naturelles  de 
l'île  de  Féroè ,  dans  la  collection  académique,  tom.  4?  part, 
étrang. ,  p.  1 98.  «  Cet  oiseau  ,  dit-on  ,  fait  son  nid  dans  la  terre  ; 
«  en  grattant  avec  les  ongles  et  fouillant  avec  le  bec  ,  couché 
«  sur  le  dos  (  d'où  il  a  tiré  son  nom  ) ,  il  se  creuse  un  trou 
«  sous  terre  à  la  profondeur  de  huit  ou  dix  pieds,  et  choisit 
«  le  voisinage  d"une  pierre  pour  plus  de  sûreté.  Il  ne  couve 
«  jamais  qu'un  œuf  à  la  fois.  Quand  le  petit  est  éclos  ,  il 
«  le  quitte  pendant  le  jour  et  lui  donne  à  manger  dans  la 
«  nuit.  Si;  par  hazard,  il  oublie  de  sortir  de  son  nid  dès  le 


SLA  36i 

<r  matin ,  il  y  reste  toute  la  journée  et  ne  va  que  la  nuit  sui- 
«  vante  chercher  dans  la  mer  la  provision  qui  doit  servir  pour 
«  la  nuit  d'après.  Quoique  ce  petit  ne  mange  qu'une  fois 
«  le  jour,  il  devient  cependant  plus  gras  que  l'oie  commune, 
«  et  les  habitans  de  ces  iles  sont  obligés  de  le  saler  pour  l'hi- 
«  ver,  autrement  ils  ne  pourroient  le  manger.  On  se  sert 
«  de  sa  graisse  pour  mettre  dans  les  lampes  :  ce  petit  s'ap- 
«  pelle  lieren.  On  ne  se  soucie  pas  de  prendre  la  mère.  » 
CCh.  D.  ) 

SKRAND  KARASSE.  {Ichlhjyol.)  Nom  danois  du  Labre 
RONE  ,  décrit  dans  ce  Dictionnaire,  tome  XXV,  page  26. 
(H.C.) 

SKREY.  (Iclith/yol.)  Un  des  noms  lapons  et  norwégiens 
de  la  Morue.  Voyez  ce  mot.  (  H.  C.  ) 

SKROFA.  (Ornith.)  Cet  oiseau  est  donné,  dans  les  Voyages 
d'OIafsen  et  Povelsen  en  Islande,  comme  de  la  même  espèce 
que  le  Skrabe  des  îles  Féroë.  Voyez  ce  mot.  (Ch.  D.) 

SKRZIWAN.  (Ornith.)  Nom  illyrien  de  l'alouette  com- 
mune, alauda  arvensis ,  Linn.  (  Ch.  D.) 

SKUA.  [Ornith.)  Nom  que  le  goéland  varié  ou  grisard , 
larus  marinus ,  Linn.,  porte  aux  îles  Féroë.  C'est  le  sîcua  hoieri 
de  Clusius,  dont  le  nom  s'écrit  aussi  skue  ou  shuen.  (Ch.  D.) 

SKUNK.  (Mamm.)  Ce  nom  est  donné  dans  l'Amérique  du 
Nord  aux  mammifères  carnassiers  du  genre  des  Moufettes. 
(Desm.) 

SKUR.  (Ornith.)  Nom  norwégien  du  bruant  commun, 
emberiza  citrinella ,  Linn.   (  Ch.  D.) 

SKYTOFHYLLUM.  (  Bot.  )  M.  Bachelot  de  la  Pylaie  donne 
ce  nom  au  genre  Fissidens  d'Hedwig,  Bridel,  etc.  Voyez  Fissr- 

DENS.    (LeaI.) 

SLAG-HOEG.  (Ornith.  )  Un  des  noms  de  la  buse  bondrée 
en  Norwége.  (  Ch.  D.) 

SLAMI-MORESKI.  (Mamm.)  Nom  donné  par  les  Russes 
aux  fourrures  composées  de  peaux  de  lièvres.  (Desm.) 

SLANGA.  (Chétop.)  Les  serpules  sont  ainsi  nommées  par 
les  Suédois.  (Desm.) 

SLANGEN-WREETER.  (Ornith.)  Les  Hollandois  du  cap 
de  Bonne-Espérance  nommoient  ainsi  la  spatule,  platalea  leu- 
corodia,  Linn.  (Ch.  D.) 


362  SLA 

SLATERIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylëdones ,  à 
fleurs  incomplètes,  de  la  famille  des  asparaginëes ,  de  l'hexan- 
drie  monogjnic  de  Linna^us ,  oflTrant  pour  caractère  essen- 
tiel: Une  corolle  à  six  divisions  profondes;  point  de  calice; 
six  étamines  à  la  base  de  l'ovaire;  les  filamens  très-courts; 
un  ovaire  à  demi  infère,  <i  trois  loges:  six  ovules  dans 
chaque  loge  ;  un  style  terminé  par  trois  stigmates  bilobés  ; 
une  baie  presque  globuleuse,  entourée  d'un  petit  bourrelet 
vers  son  sommet,  à  trois  loges:  plusieurs  des  semences  avor- 
tent. 

Ce  genre  avoit  été  établi  par  Richard  ,  sous  le  nom  de  Flug- 
gea,  pour  le  convallaria  japonica  ,  Linn.  iils  ,  Suppl.  ;  mais  un 
autre  genre  ayant  été  publié  sous  le  même  nom  ,  M.  Desvaux 
y  a  substitué  celui  de  Slateria.  Ce  genre  se  distingue  essen- 
tiellement des  convallaria  par  la  forme  de  sa  corolle  presque 
à  six  pétales  ,  par  l'insertion  des  étamines  en  contact  avec  l'o- 
vaire ,  par  les  anthères  presque  sessiles ,  par  l'ovaire  à  demi 
infère,  par  six  ovules  dans  chaque  loge,  enfin  par  une  baie 
entourée  d'un  bourrelet  vers  son  sommet. 

Slateria  du  Japon:  Slateria  japonica,  Desv. ,  Journ.  bot.  , 
1,  pag.  244;  Convallaria  japonica,  Linn.  fils,  Suppl. ,  204; 
Fluggca  japonica  ,  Rich.  in  New  Journ.  bot.  ;  Schreber ,  2  , 
pag.  8,  tab.  2,  fig.  ^;  Ophiopogon  japonicum,  Bot.  magaz. , 
tab.  io63.  Cette  plante  est  petite,  et  ne  s'élève  pas  à  plus 
de  deux  ou  trois  pouces  de  haut.  Ses  feuilles  sont  toutes  ra- 
dicales, étroites,  linéaires,  presque  semblables  à  celles  des 
graminées,  un  peu  rétrécies  au-dessus  de  leur  base,  glabres, 
un  peu  courbées  en  faucille,  planes  en  dessus,  triangulaires 
en  dessous.  De  leur  centre  s'élève  une  hampe  nue,  grêle,  à 
deux  angles  tranchans,  plus  courte  que  les  feuilles,  quadran- 
gulaire  à  la  partie  qui  porte  les  fleurs  :  celles-ci  sont  dispo- 
sées en  une  grappe  unilatérale  et  courbée,  peu  garnie;  la 
corolle  est  petite,  à  six  divisions  lancéolées,  accompagnée  à 
sa  base  d'une  petite  bractée  filiforme  ;  les  anthères  sont  presque 
sessiles,  aiguës,  droites,  roussàtres,  plus  courtes  que  la  co- 
rolle. Le  fruit  est  une  baie  presque  ovale  ,  bleuâtre,  glabre, 
obtuse,  à  une  seule  loge,  à  trois  valves,  de  la  grosseur  d'un 
pois.  Cette  plante  croît  à  la  Chine  et  au  Japon.  Thunberg 
en  cite  une  variété  dont  les  feuilles  sont  beaucoup  plus  Ion- 


s  MA  365 

gués;  les  semences  diaphanes,  d'une  odeur  qui  approche  de 
celle  de  l'ail.  (Poir.) 

SLAWICK.  (Ornif/^.)  Nom  illyrien  du  rossignol ,  motacilla 
luscinia.  (Ch.  D.  ) 

SLEPEZ  ou  SLEPETZ,  SLEPYSCHOK.  (  Mamm.)  Nom  de 
l'aspalax  ou  rat-taupe  en  langue  russe.  (Desm.) 

SLERBOK.  (Ornith.)  Ce  nom  et  ceux  de  fiskeren  et  smaa, 
slcarv ,  sont  donnés,  en  Norwége,  au  procellaria  graculus  de 
Miller,  n."  147.  (Cii.  D.) 

SLICKTEBACK.  (Mamm.)  Selon  feu  de  Lacépède ,  ce  nom 
est  donné  par  les  Danois  à  la  baleine.  (Desm.) 

SLINGER  KONIGLICHER  ou  Serpeni  roval.  (Erpét.)  Un 
des  noms  allemands  du  devin.  Voyez  Boa.  (H.  C.  ) 

SLOANEA.  (Bol.)  Voyez  Quapalier.  (Poir.) 

SLOMCKA.  (Ornith.)  C'est  la  bécasse  commune ,  scoZopax 
rusticola ,  Linn. ,  en  polonois.  (Ch.  D.) 

SLOTH.  (Mamm.)  En  anglois ,  ce  mot  qui  signifie  pares- 
.•ieux,  est  donné  aux  bradypes.  (Desm.) 

SLOWIK.  (Ornith.)  Nom  du  rossignol  en  Pologne.  (Desm.) 

SMAA-FISKUR.  (Ichthj'ol.)  En  Islande  on  appelle  ainsi  le 
Tacaud.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

SMAA-SILD.  (Ichthyol.)  Un  des  noms  norwégiens  de  la 
sardine.  Voyez  Clupée.  (H.  C.) 

SMAA-SPUE.  (Ornith.)  Nom  norwégien  du  corlieu  ou  petit 
courlis,  scolopax  phœopus ,  selon  MuUer,  n.°  i8o.(Ch.  D.) 

SMAA-STORSK.  (Ichthjol.)  Un  des  noms  danois  du  Mu- 
SCHEBOUT.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

SMALING.  (Ichthjol.)  En  Norwége  on  appelle  ainsi  le 
corégone  able.  Voyez  Corégone.  (H.  C.  ) 

SMALL-BITTERN.  (Ornith.)  C'est,  dans  Catesby,  le  cra- 
bier  vert  de  Buffon.  (  Ch.  D.  ) 

SMALL -BLACK  BIRD.  (Ornith.)  C'est,  en  anglois,  le 
troupiale  noir  de  Brisson.  (Ch.  D.) 

SMALL-PEWIT.  (Ornith.)  Ce  nom,  qui  signifie  petite  huppe, 
a  été  donné  par  les  Américains  au  moucherolle  plaintif,  mus- 
cicapa  querula,  figuré  pi.  Sg  de  l'Histoire  naturelle  des  oi- 
seaux de  l'Amérique  septentrionale  par  M.  Vieillot.  (Ch.  D.  ) 

SMALLER-FLYING-FISH.  (  Ichthjol.  )  Un  des  noms  anglois 
de  la  trigle  Caroline,  Voyez  TuiGiE.  (H.  C.) 


364  SMA 

SMALLER  RED-BEART.  (  Ichthjol.  )  Un  des  noms  anglois 
du  rouget,  mullus  barbatus  de  Linnaeus.  (H.  C.) 

SMALT.  (Chim.)  C'est  le  verre  bleu  qu'on  obtient  en  fon- 
dant des  matières  vitrifiables  avec  la  mine  de  cobalt  grillée. 
C'est  en  réduisant  le  smalt  en  poudre  qu'on  prépare  l'azur.  (Ch.) 

SMARAGDITE.  (Min.)  De  Saussure  avoit  donné  ce  nom 
à  un  minéral  d'un  beau  vert  d'émeraude ,  qui  se  trouve  en 
parties  laminaires  disséminées  dans  certaines  roches  grani- 
toïdes.  Ce  nom  n'étoit  pas  bon,  puisqu'il  étoit  employé  dans 
une  autre  langue  pour  désigner  un  autre  minerai  que  l'éme- 
raude.  Mais  ce  motif  sufBsoit-il  pour  le  changer  en  celui  de 
DiALLAGE,  qu'Haiiy  lui  a  donné,  et  qui  a  généralement  pré- 
valu? Voyez  ce  mot.  (B.  ) 

SMARAGDO-CHALZIT.  (Mm.)  C'est  ainsi  que  M.  Hauss- 
mann  et  M.  Freiesleben  demandent  qu'on  nomme  le  cuivre 
muriaté ,  en  changeant,  comme  on  voit,  un  nom  significatif 
de  composition  en  un  nom  significatif  de  caractère  extérieur.  C'est 
le  minerai  qu'on  a  désigné  par  le  nom  univoque  d^atacawite, 
qui  est  tiré  de  celui  du  lieu  oîi  ce  cuivre  sous-muriaté  a  été 
trouvé.  Voyez  Cuivre  muriaté  pulvérulent,  tome  XII ,  p.  17 5. 
(B.) 

SMARAGDO-PRASE.  (Min.)  Nom  donné  par  les  anciens 
minéralogistes  à  différens  minéraux  qui  avoient  la  couleur 
verte  et  l'éclat  vitreux  de  l'émeraude.  Il  paroît  que  le  fluo- 
rite  (chaux  fluatée)  a  été  un  de  ceux  qu'on  a  le  plus  sou- 
vent désigné  par  ce  nom.  (B.) 

SMARE,  Smaris.  {Ichthyol.)  On  donne  aujourd'hui  ce  nom 
à  un  genre  de  poissons  formé  aux  dépens  de  celui  des  Spares 
de  Linnaeus,  et  qui  a  pour  type  le  Picarel,  Sparus  smaris. 

Il  appartient  à  la  famille  des  léiopomes  de  M.  Duméril  et 
à  la  troisième  tribu  de  la  quatrième  famille  des  acanthop- 
térygiens  de  M.  Cuvier. 

II  est  reconnoissable  aux  caractères  suivans  : 

Mâchoires  protractiles ,  extensibles  en  une  sorte  de  tube,  à 
cause  des  longs  pédicules  de  leurs  intermaxillaires  et  du  mouve- 
ment  de  bascule  que  leur  font  faire  les  maxillaires ,  et  garnies  cha- 
cune d'une  rangée  de  dents  Ji nés  et  pointues ,  derrière  lesquelles  il 
y  en  a  quelques  rangées  de  très-petites  ;  corps  étroit,  presque  fu- 
siforme ,  comprimé;  une  seule  nageoire  dorsale. 


SMA  365 

On  distinguera  facilement  les  Smares  de  presque  tous  les 
genres  de  la  nombreuse  famille  des  Léiopomes  en  général,  où 
les  lèvres  ne  sont  point  extensibles,  et  de  celui  des  Filous, 
en  particulier ,  où  les  dents  sont  en  rang  simple.  (Voyez  Bogue  , 
Canthère,  Chéiune,  Chéiuon,  Chéilodiptère,  Coris,Dipté- 
RODON,  Daurade,  Hiatdle,  Denté,  Filou  ,  Girelle,  Gomfhose, 

HOLOBRANCHES,    HoLOGYMNOSE  ,     LaERE,     LaBROÏDES  ,  LÉIOPOMES  , 

Monodactyle,  Mulet,  Ophicéphale,  Osphronème,  Pagre,  Plé- 
siors,  Pogonias,  Spare  ,   Sparoïde  ,  Rason  ,   Sargue  ,  Thora- 

CIQUES.  ) 

Parmi  les  espèces  de  ce  genre  nous  signalerons  : 

Le  PicAREL  :  Smaris  vulgaris ,  N.  ;  Sparus  smaris ,  Linnaeus, 
Des  dents  incisives  comme  tronquées  et  mêlées  à  des  dents 
plus  petites  et  plus  serrées  ;  un  grand  nombre  de  pores  sur 
la  partie  antérieure  de  la  tête;  teinte  générale  d'un  gris  rous- 
sàtre  argenté:  une  belle  tache  quadrangulaire  noire  sur  les 
flancs;  bouche  ample;  yeux  argentés;  nageoires  pectorales 
et  catopes  terminés  en  pointe  et  rougeàtres  comme  les  autres 
nageoires;  taille  de  sept  à  huit  pouces. 

Ce  petit  mais  excellent  poisson,  habite  la  mer  Méditer- 
ranée et  l'Adriatique.  Au  rapport  d'Azuni,  auteur  estimé 
d'une  Histoire  de  Sardaigne,  sa  pêche  est  si  copieuse  sur  les 
côtes  de  cette  île,  depuis  le  mois  d'Octobre  jusqu'au  mois  de 
Mars,  que  son  prix  ne  peut  s'élever  au-dessus  d'un  sou  la 
livre,  la  loi  municipale  ayant  établi  une  amende  contre  les 
pêcheurs  qui  le  vendroient  davantage. 

A  Nice,  où  on  le  n-omme  gavaron ,  quand  il  est  jeune  ,  on 
en  prend  toute  l'année ,  dit  M.  Risso. 

Sur  les  côtes  de  la  Méditerranée,  du  temps  de  Rondelet, 
les  pêcheurs  exposoient  les  picarels  à  l'air  pour  les  faire 
sécher,  ou  les  conservoient  dans  une  saumure  comme  les  an- 
chois ;  circonstance  qui  paroît  avoir  donné  naissance  au  nom 
par  lequel  on  les  désigne  et  qui  dénote  leur  saveur  piquante. 
Alors  aussi,  dans  plusieurs  de  nos  provinces  méridionales, 
on  en  préparoit  un  garum  par  macération  dans  l'eau. 

En  Italie,  on  les  mange  de  même  salés  et  desséchés. 

LaMENDOLE:  Smuris  mendola ,  N.  ;  Sparus  mœna,  Linn.  Dents 
petites,  pointues,  en  poinçon  sur  le  premier  rang;  langue 
lisse;  palais  rude;  bouche  petite;  museau  effilé;  teinte  gêné- 


566  SMA 

raie  d'un  gris  argenté,  avec  des  raies  longitudinales  bleuâtres; 
nageoires  rouges  ;  une  grande  tache  noire  sur  chaque  flanc. 

Un  peu  plus  grand  que  le  précédent,  ce  poisson  varie  de 
couleur  avec  les  saisons,  et  perd  de  son  éclat  et  de  la  vivacité 
de  ses  teintes  en  hiver. 

Il  est  très -fécond.  Ses  œufs,  qui  sont  aurores,  éclosent  en 
Juillet. 

Il  fréquente  également  la  mer  Méditerranée  et  l'Adriatique. 

Sa  chair  est  habituellement  maigre,  coriace,  sans  saveur. 
Du  côté  de  Venise  on  le  pêche  en  telle  abondance,  qu'on  le 
vend  par  monceaux,  et  qu'on  en  sale  une  énorme  quantité. 
Dioscoride  a  vanté  sa  saumure  comme  un  excellent  purgatif, 
tant  à  l'intérieur  qu'à  l'extérieur. 

Le  Smare  queue-rouge  :  Smaris  erythrurus ,  N.  ;  Sparus  ery- 
£?iroi/ro5,  Bloch.  Tête  et  ouverture  de  la  bouche  petites;  de 
petites  écailles  sur  une  partie  des  opercules  et  des  nageoires 
du  des,  de  l'anus  et  de  la  queue;  teinte  générale  argentée; 
dos  bleu  ;  nageoires  rouges  ;  yeux  grands  et  presque  verticaux. 

De  la  mer  du  Japon. 

Le  Smare  breton  :  Smaris  hritannus ,  N.  ;  Sparus  britannus  et 
Lahriis  longirostris,  Lacép.  Hauteur  du  corps  égalant  le  tiers 
de  sa  longueur  ;  teinte  générale  argentée  ;  dos  bleuâtre;  de 
petites  taches  et  de  petites  raies  interrompues  brunes  sur  les 
côtés.  Taille  d'un  pied  au  plus. 

Observé  par  Commerson  sur  les  rivages  de  ITsle-de-France, 
où  sa  chair  est  estimée. 

LeSMAKE  OsBECK  :  Smoris  Osheck,  N.;  Sparus  Osbech ,  Lacép.; 
Sparus  zébra.  Mâchoire  inférieure  recourbée  et  garnie  de 
quatre  dents  assez  longues;  corps  large  et  aplati;  dos  nuancé 
d'or  ,  d'azur  et  de  brun;  flancs  pointillés  de  bleu  et  rayés  de 
jaune  doré  ;  ventre  argenté;  une  tache  blanche  sur  la  nuque  ; 
nageoires  tachetées  de  bleu  ;  catopes  très-longs. 

Ce  poisson,  de  la  taille  de  huit  à  dix  pouces  ,  vit  dans  la 
Méditerranée.  On  en  doit  la  connoissance  à  Osbeck. 

Sur  la  côte  de  Nice  on  le  nomme  g-oro. 

Il  faut  encore  rapporter  aux  Sjiares  le  a-'odaivaliah  de  Russel 
et  le  spare  alcyon  de  M.  Risso  ,  sparus  alcedo  ,  lequel  brille 
d'une  parure  si  riche  en  couleurs,  que  les  habitans  des  Alpes 
maritimes  lui  donnent  le  nom  de  martin-pècheur.  Sa  taille  est 


s  ME  3G7 

de  huit  à  dix  pouces,  mais  sa  chair  ne  vaut  point  celle  du 
picarel.  (  H.  C.  ) 

SMARID.  {Ichthjol.  )  Nom  turc  du  Sparaillon.  Voj^ez  ce 
mot.  (H.  C.) 

SMARIDIE,  Smaridia.  {Eritom.)  M.  Latreille  a  tlésigné  sous 
ce  nom  un  genre  d'insectes  aptères,  de  la  famille  des  para- 
sites ou  rhinaptères,  dont  le  corps  est  globuleux;  la  tête,  le 
corselet  et  l'abdomen  indiqués  par  quelques  lignes  enfon- 
cées; qui  n'ont  que  deux  yeux;  les  palpes  alongés  et  les 
pattes  de  devant  plus  longues  que  les  autres. 

Ce  genre  est  encore  très- peu  connu.  Le  nom  Ifxap^ç-iS^oçj 
est  celui  d'un  labre,  sorte  de  poisson  que  M.  Latreille  a  pris 
à  peu  près  au  hazard. 

L'espèce  que  nous  avons  fait  figurer  dans  l'atlas  de  ce  Dic- 
tionnaire ,  pi.  62  ,  lig.  a,  b  ,  très-grossie  ,  a  été  observée  par  nous 
vivante  en  société  dans  les  fentes  de  boiseries  près  d'un  endroit 
où  l'on  tenoit  accrochée  une  cage  dans  laquelle  on  élevoit  des 
serins.  Il  paroît  que  ces  insectes  sont  nocturnes  et  qu'ils  pro- 
fitent du  sommeil  des  oiseaux  pour  venir  les  sucer. 

On  ne  peut  observer  ces  insectes  qu'à  la  loupe.  (CD.) 

SMARIS.  {Ichthjol.)   Voyez  Smare.  (H.  C.) 

SMARIS.  (Efifom.)  Voyez  Smaridie.  (Desm.) 

SMASIJK.  {Ichthyol.)  Nom  suédois  du  corégone  aile.  Voyez 
CORÉGONE.  (H.  C.  ) 

SMA-TORSK.  {Ichthyol.)  Nom  suédois  du  dorscJi.  Voyez 
Morue.  (  H.  C.  ) 

SMECTITE.  (Min.)  C'est  l'argile  des  foulons  et  la  terre  à 
foulon.  Nous  avons  décrit  cette  terre  à  l'article  Argile,  sous 
le  nom  d'Argile  smectiqus.  (Voyez  ce  mot,  tom.  III,  pag.  17.) 

Nous  croyons  pouvoir  rapporter  à  cette  variété  d'argile  et 
sous  le  nom  de  smectite  snponiforme,  le  minéral  remarquable 
par  son  éclat  presque  résinoïde,  et  surtout  par  son  toucher 
onctueux,  que  les  minéralogistes  allemands  nomment  Berg- 
seife  (savon  de  montagne),  et  qui  est  composé,  d'après 
Buchholz , 

d'alunnine 26,5 

de  silice 44 

d'oxide  de  fer.  ...     8 
d'eau 20,5. 


568  SME 

Il  se  trouve  en  Thuringe,  en  Bohème  près  de  Billin  ,  en 
Pologne  près  d'OIkucz  et  de  Miedziana  -  Gora ,  dans  l'ile  de 
Skye  en  Ecosse,  et  près  de  Rabenscheid,  aux  environs  de  Dil- 
lenbourg,  duché  de  Nassau.  Leoinhard.  (B.) 

SMEGMADERMOS.  (Bot.)  Ce  genre,  de  la  Flore  du  Pérou, 
que  Willdenow  a  nommé  Sinegmaria  ,  est  le  quillai  du  Pérou  , 
que  Molina  ,  par  cette  raison  ,  avoit  auparavant  indiqué  sous 
le  nom  de  quillaia,  qui  doit  être  conservé.   (  J.  ) 

SMEL-PUNGER.  {Bot.)  Voyez  Pdngjer.  (J.) 

SMELLUS,  SMERUUS,  S/>t?Aov.  (Ichthrol.)  Noms  de  deux 
poissons,  dont  ont  parlé  Tarentinus,  Varinus  et  Hésychius, 
et  qui  ne  nous  sont  point  connus.  (H.  C.  ) 

SMELT.  {Ichthjol.)  Nom  anglois  de  PÉferlan.  Voyez  ce 
mot.  (H.  C.) 

SMERDIS.  (Crust.)  Nom  d'un  genre  de  crustacés,  fondé 
par  M.  Leach,  et  qui  correspond  à  celui  que  M.  Latreille  a 
nommé  Erichte,  Voyez  Malacostracés  ,  tom.  XXVIII ,  p.  342. 
(Desm.) 

SMERIGLIO.  (Ornith.)  Nom  italien  de  Pémérillon ,  qui 
s'écrit  aussi  smerlo  ;  c'est  le  falco  œsalon,  Linn. ,  et  le  falco 
smirillus,  Sav.  (Ch.  D.) 

SMÉRINTHE,  Smerinlhus.  [Enlom.)  Genre  d'insectes  lépi- 
doptères, séparé  de  celui  des  sphinx,  d'après  quelques  con- 
sidérations, telles  que  la  brièveté  de  la  trompe  ,  un  moindre 
renflement  de  la  partie  moyenne  des  antennes  ,  qui  sont 
quelquefois  dentelées  dans  le  sexe  mâle;  enfin,  par  leur 
port  et  leurs  habitudes. 

Fabricius  avoit  rangé  les  espèces  de  ce  genre  ,  établi  par 
M.  Latreille,  dans  un  autre,  auquel  il  a  donné  le  nom  de 
laothoe.  Le  nom  de  smérinthe  est  grec  ,  IfxiipivB'jç,  et  signifie 
une  petite  corde;  ce  qui  exprime  !a  forme  des  antennes. 

Nous  décrirons  les  espèces  de  ce  genre  à  l'article  Sphinx; 
telles  sont  celles  qui  ont  été  nommées  Demi-paon  ,  bu  Tilleul, 
DU  Peuplier  ou  à  ailes  dentelées,  de  Geoffroy.  (CD.) 

SMERLE.(ZcIiili^oZ.)  Un  des  noms  saxons  de  la  loclie  franche. 
Voyez  C0BITE.  (H.  C.) 

SMERLING.  {Ichthyyol.)  Nom  danois  de  la  loche  franche. 
Voyez  CoBiTE.  (H.  C.  ) 

SMEROULA.  {Ornith.)  M.  Vieillot  dit  que,  dans  les  lies 


SMï  369 

de  l'Archipel,  on  nomme  ainsi  le  merle  bleu  ou  solitaire. 
(Desm.) 

SMIGUET.  (Bot.)  Nom  de  la  salsepareille  épineuse  aux  en- 
virons de  Narborinc.  (Lem.) 

SMILACÉES.  (Bot,)  La  famille  des  asparaginées ,  telle  qu'elle 
est  exposée  dans  le  Gênera  plantarum  et  dans  le  tome  III  de 
ce  Dictionnaire  ,  comprend  des  plantes  à  fleurs  hermaphro- 
dites et  des  plantes  à  fleurs  unlsexuelles.  Ventenat  sépara 
ces  dernières  pour  en  faire  une  famille  particulière,  qu'il 
nomma  smilacées.  A  une  époque  plus  récente,  M.  R.  Brown 
établit  une  famille  du  même  nom,  mais  non  identique  avec 
celle  de  Ventenat.  En  effet,  il  réunit  la  plupart  des  aspara- 
ginées de  Jussieu ,  et  notamment  le  genre  Asperge,  aux  aspho- 
delées.  I-e  Dioscorea,  le  Rajania  et  le  Tamus ,  dont  le  fruit 
est  adhérent  au  calice  ,  constituent  ,  pour  lui  ,  une  famille 
particulière,  qu'il  nomme  dioscorées.  Les  genres  Trillium, 
Paris,  Medeola,  Convallaria,  Strrptopus ,  Drytuophila ,  Smilax  , 
se  rattachent  à  celle  des  smilacées  ,  qu'il  caractérise  de  la 
manière  suivante  :  Fleurs  hermaphrodites  ou  dioiques;  calice 
libre,  pétaloide,-à  six  divisions  ;  six  étamines  insérées  à  la 
base  de  ces  divisions  ;  ovaire  à  trois  loges  polyspermes  ;  style 
le  plus  souvent  trifide  ;  trois  stigmates;  baie  globuleuse; 
graines  revêtues  d'un  tégument  membraneux  ;  périsperme 
charnu  ,  cartilagineux  ;  embryon  souvent  éloigné  de  rombiiic. 
Voyez  Asparaginées.  (J.) 

SMILACINA.  (Bof.  )  Le  convallaria  racemosa  et  quelques 
espèces  voisines,  rapportées  auparavant  par  Tournefort  au 
smilax,  diffèrent  du  corn'allaria-  et  du  polygonatum  par  leur 
port  et  surtout  par  leur  calice  ,  divisé  profondément  en  six 
parties.  Ce  caractère  avoit  déterminé  quelques  auteurs  à  en 
faire  un  genre  distinct  du  Convallaria,  auquel  Linnaeus  les 
avoit  réunis.  Heister  nommoit  ce  genre  Salomonia;  Adanson, 
T'Vagnera  ;  Necker  ,  Tov'ana;  Mœnch,  Poljgonastrum  ;  M.  Des- 
fontaines, Smilacina.  Si  l'on  doit  choisir  le  plus  ancien,  ne 
pouvant  adopter  Salomonia ,  déjà  employé  ailleurs,  on  se  dé- 
cideroit  pour  IVagnera;  mais  il  paroît  que  le  nom  smilacina 
a  prévalu.  (J.) 

SMILAX.  (Bo£.)  Voyez  Salsepareille.  (Poir.) 

SMILLI.  {Bot.)  Nom  arabe  d'un  concombre,  cucumis  smilli 

49.  '  -2/^ 


570  S  MI 

de  Forskal,  dont  on  mange  en  Arabie  le  fruit  cru,  qui  est 
lisse,  long  de  trois  pouces,  et  jaune  à  sa  maturité.  L'auteur 
cite  plusieurs  autres  espèces  du  même  pays,  plus  ou  moins 
estimf^es.  (.T.) 

SMINARIA.  (Ichthjol.)  Nom  que  les  Grecs  modernes  don- 
nent à  la  Murène.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

SMINARIDA.  (Ichthjol.)  Nom  que  les  Grecs  modernes 
donnent  au  Picarel.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

SMINTHURE,  Sminlhurus.  (Enlom.)  M.  Latreille  a  décrit 
sous  ce  nom  de  genre  quelques  espèces  de  podures,  insectes 
aptères  de  la  famille  des  nématoures.  Nous  avons  décrit 
quelques  espèces  de  sminthures  à  la  fin  de  l'article  Podure. 
Mais  Porthographe  veut,  d'après  Pctymologie ,  que  ce  nom 
ne  soit  pas  écrit  smynthure  ,  mais  sminthure,  par  i  simple, 
du  grec,  Â/uivùoupoç,  qui  remue  fortement  la  queue.  (CD.) 

SMIRLIN.  {Ichthyol.)  Voyez  Smeri.e.  (H.  C.) 

SMIRRING.  {Ornitk.)  L'oiseau  ainsi  nommé  en  Allemagne, 
et  dont  Buffon  parle  sous  la  même  dénomination,  est  la  gal- 
linule  ou  poule  d'eau  commune,  fuLica  chloropus ,  Linn. 
(Ch.  D.) 

SMITHIA.  (Bot.)  Le  nom  de  M.  Smith,  président  de  la 
Société  linnéenne  de  Londres,  connu  par  plusieurs  ouvrages 
estimés,  le  doyen  des  botanistes  anglois,  ne  pouvoit  manquer 
d'être  donné  à  un  genre  de  plantes.  Gmelin  Pavoit  substitué 
à  celui  du  quapoja  d'Aublet.  Scopoli  Pappllquoit  à  Pendrach 
de  Madagascar,  nommé  auparavant  par  nous  endrachium.  Le 
smitliia  de  Salisbury,  Aiton  et  Schreber,  qui  a  prévalu,  ap- 
partient à  la  famille  des  légumineuses.  (  J.  ) 

SMITHIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédont s,  à  fleurs 
complètes,  papilionacées ,  de  la  famille  des  légumineuses,  de 
Id  diadelpliie  décandrie  de  Linnaeus,  dont  le  caractère  essentiel 
consiste  dans  un  calice  bifide,  a  deux  lèvres  ,  persistant,  ren- 
fermé entre  deux  bractées  :  une  corolle  papilionacée  ;  dix 
étaminesdiadelphes;  un  ovaire  supérieur,  un  style  persistant; 
une  gousse  à  plusieurs  articulations  monospermes,  renfermée 
dans  le  calice;  une  semence  dans  chaque  articulation. 

Smithia  sensitive  :  Smithia  sensitiva  ,  Ait.  ,  Hort.  Kew.  ,  5  , 
pag.  496  ,  tab.  i3;  Lamk. ,  I//. ge;i. ,  tab.  627.  Plante  herbacée, 
munie  d'une  tige  lisse,  cylindrique,  renversée,  et  de  rameaux 


SMO  071 

diffus,  alternes,  garnis  de  feuilles  pétiolées,  alternes,  ailées 
sans  impaire,  composées  de  cinq  à  dix  paires  de  folioles  pe- 
tites, ovales,  oblongues,  opposées,  presque  sessiies ,  obtuses, 
couvertes  de  poils  fins  et  soyeux  ,  tant  à  leurs  bords  que  sur 
les  principales  nervures  j  les  pétioles  courts  et  soyeux.  Les 
stipules  sont  opposées,  persistantes  ,  situées  à  la  base  des  pé- 
tioles, à  demi  lancéolées,  entières,  prolongées  à  la  base  en 
deux  découpures  sagittées,  inégales;  l'une  courte,  obtuse; 
l'autre  plus  longue,  acuminée.  Les  fleurs  sont  axillaires,  dis- 
posées en  grappes  courtes  ,  composées  de  trois  ou  six  fleurs 
au  plus,  à  peine  de  la  longueur  des  feuilles;  le  pédoncule 
commun  filiforme,  plus  long  que  les  pétioles;  les  pédicelles 
plus  courts  que  le  calice;  à  leur  base  est  située  une  bractée 
semblable  aux  stipules,  mais  plus  petite;  deux  autres,  oppo- 
sées, ovales,  lancéolées,  hérissées  de  poils  roides,  envelop- 
pent le  calice.  Celui-ci  est  chargé  de  poils  tubercules,  divisé 
en  deux  lèvres  ovales,  lancéolées,  presque  égales;  la  corolle 
est  jaune,  papilionacée;  l'étendard  en  cœur  renversé;  les  ailes 
oblongues,  obtuses,  plus  courtes  que  fétendard  ;  la  carène 
linéaire  ,  oblongue,  fendue  à  sa  base  et  de  la  longueiir  des 
ailes  ;  les  étamines  diadelphes  ;  les  anthères  oblongues  ;  l'ovaire 
surmonté  d'un  style  capillaire  ,  persistant ,  terminé  par  un 
stigmate  simple.  Le  fruit  est  une  gousse  renfermée  dans  le 
calice,  à  quatre  ou  sept  articulations  distinctes,  hérissées, 
orbiculaires,  renfermant  chacune  une  semence  glabre,  réni- 
forme ,  comprimée.  Cette  plante  croit  dans  les  Indes  orien- 
tales. (  PoiR.  ) 

SMITTEN.  {Mamm.)  Il  paroît  que  le  singe  d'Afrique  au- 
quel Bosman  attribue  ce  nom.  est  le  chimpanzée.  (Desm. ) 

SMŒTORSK.  {Ichthjol.)  ISom  suédois  du  Tacaud.  Voyez 
ce  mot.  (H.  C.) 

SMONT.  (Ichtlifol.)  Nom  écossois  du  saumoneau.  (H.  C.) 

SMOOTH-BLENNY.  (IcIithfoL)  Un  des  noms  anglois  du 
PiioLis.  (H.  C.) 

SMOOTH-HOUND.  {Ichthjol.)  Un  des  noms  anglois  de 
l'EMissot-E.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.  ) 

SMORKUSSA.  {Ichthj'ol.)  Nom  suédois  du  Gunnel.  Voyez 
ce  mot.  (H.  C.) 

SMOTH-SKAN.  {Ichthjol.)  Voyez  Smooth-bxenny.  (H.  C.) 


372  S  Ml) 

SMURR.  (Bot.)  Nom  arabe  du  mimosa  ungais  cali  de  Fofs- 
kal ,  mimosa  mellifera  de  Vahl ,  maintenant  inga  mellifera  de 
Willdenow.  Voyez  Dobb.  (  J.) 

SMYNTHURE.  {Entom.)  Voyez  Sminthure.  (  C.  D.  ) 

SMYRAINA.  (Ichthjol.)  Voyez  Sminaria.  (H.  C.) 

SMYRLIN.  {Ornilh.)  Un  des  noms  de  rémérillon  ,  falco 
œsalon,  Linn.  (Ch.  D.  ) 

SMYRNÉEN.  {Ichthyol.)  Nom  d'un  Gobioïde  ,  que  nous 
avons  décrit  à  la  page  146  du  tome  XIX  de  ce  Dictionnaire. 
(H.  C.) 

SMYRNIUM.  [Bot.)  Ce  nom  latin  du  maçeron,  genre  de 
plante  ombellifère,  avoit  aussi  été  donné  par  Cordus  à  l'a?!- 
eelica  archangelica,  et  par  Fuchsius  au  lisusticum  le^isticum. 
(J.) 

SN^PPA.  [Ornith.)  On  nomme  ainsi  en  Suède  la  gui- 
gnette  ,  tringa  lijpoleucos ,  Linn.  (Ch.  D.  ) 

SNAGRUEL.  {Bot.)  Murray  croit  que  la  plante  de  l'Amé- 
rique septentrionale,  désignée  sous  ce  nom  par  Cornutus, 
est  la  serpentaire  de  Virginie,  aristolochia  serpentaria.  (J.) 

SNAK.  (Mamin.)  Sonnini  rapporte  que  les  Tartares  don- 
nent ce  nom  à  l'antilope  proprement  dite.  (Desm.) 

SNAPPING  TURTLE.  (Erpétol.)  Dans  l'état  de  New-York 
on  appelle  ainsi  la  tortue  à  longue  queue,  emjs  serpenlina. 
Voyez  Émyde.  (H.  C.) 

SNASl.  (Ornith.)  Nom  kamtschadale  d'une  espèce  de  ca- 
nard.  (Ch.  d.  ) 

SNATTER.  {Bot.)  Voyez  Latoch.  (J.) 

SNAWDRAP.  {Bot.)  Les  Anglois  nomment  ainsi  l'arbre 
de  neige,  chionanthus  virginica,  dont  les  fleurs  sont  blanches 
comme  la  neige  :  c'est  le  sneebaum  des  Hollandois.  (J.) 

SNEE-BAUM.  (Bof.)  Voyez  Snawdrap.  (J.) 

SNEE-FUGL.  {Ornith.)  Nom  norwégien  de  l'ortolan  de 
neige,  emberiza  niyalis ,  qu'on  appelle  aussi,  dans  les  langues 
du  Nord,   sneeroh  et  snee-titling,  (  Ch.  D.  ) 

SNEPPE.  {Ornith.)  Nom  flamand  de  la  bécasse  commune, 
fcolopax  rusticola ,  Linn.  Le  même  nom,  selon  Fabricius, 
n.°  73,  désigne  au  Groenland  le  chevalier  rayé,  tringa  striata y 
Linn.  (Ch.  D.  ) 

SNETK.  {Ichthjol,)  On  a  ainsi  appelé  un  petit  poisson  des 


SOA  373 

lacs  de  la  Sibérie  ,  dont  on  fait  un  grand  commerce  dans 
.toute  la  Russie.  Quoiqu'il  paroisse  appartenir  au  genre  Cy- 
prin, l'espèce  en  est  indéterminée.  (H.  C.  ) 

SNIEGULA.(0rn.j7?i.) C'est  l'ortolan  déneige,  emherizanhalis, 
en  polonois,  lequel  s'appelle  aussi,  dans  la  même  langue, 
Siiiezniczka ,  et  en  suédois,  snœsparf.  (Ch.  D.) 

SNIPE.  (Ornith.)  Nom  anglois  de  la  bécassine  ,  scolopax 
gallinago,   Linn.  (Ch.  D.) 

SNIPPEFISH.  (Ichthjol.)  Un  des  noms  anglois  de  la  lé- 
casse  de  mer.  Voyez  Centrisque.  (H.  C.  ) 

SNIPVISCH.  (Iclithjol.)  Nom  hollandois  de  la  bécasse  de 
mer.  Voyez  Centrxsque.  (H.  C.  ) 

SNOBAR.  (  Bot.  )  Forskal  cite  ce  nom  égyptien  du  pin. 
Mentzel  le  nomme  sonohar.  (J.  ) 

SNOËK.  (Ichthjol.)  Un  des  noms  hoILmdois  du  brochet. 
Voyez  ÉsocE.  (H.  C.) 

SNORDOLK.  (Ichthjol.)  Nom  norwégien  du  Gunnel.  Voyez 
ce  mot.  (H,  C.) 

SNOTTOLFF.  {Ichthjol.)  Nom  belge  du  lompe.  Voyez  Cy- 

CLOPTÈRE.   (H.   C.) 

SNOW  BUNTING.  [Ornith.)  Nom  de  l'ortolan  de  neige 
en  anglois.  (  Ch.  D.  ) 

SOA.  (Bof.)  Voyez  CuLANG.  (J.) 

SOAGIA.  [Ichthjol.)  Un  des  noms  vénitiens  du  Carrelet, 
Voyez  ce  mot.  (  H.  C.) 

SOAJER.  (Erpét.)  Un  des  noms  de  pays  de  Yiguane  ordi' 
naire.  Voyez  Iguane.  (H.  C.  ) 

SOALOUKITCHI.  (  Ornith.  )  Nom  kamtscliadale  d'une  es- 
pèce de  canard  que  les  Russes  appellent  loutH  ,  mais  que 
Krascheninnikovv  ne  désigne  pas  autrement.  (Ch.  D.) 

SOAMOUNA.  (Bot.)  Parmi  les  productions  végétales  de 
l'Inde  ,  mentionnées  dans  le  petit  Recueil  des  voyages,  il  est 
question  d'un  arbre  de  ce  nom  dont  le  tronc  est  plus  renflé 
dans  son  milieu  qu'à  sa  base  et  à  son  sommet.  Son  bois  ,  blanc 
en  dedans  et  gris  en  dehors  ,  est  moelleux  et  mou  comme  le 
liège,  chargé  d'épines,  que  l'on  coupe  quand  elles  sont  vertes 
et  desquelles  découle  un  suc  employé  comme  ophthalmique. 
Les  feuilles  ont  un  long  pétiole  terminé  par  cinq  folioles,  et 
les  fruits  sont  des  gousses  oblongues  contenant  des  pois  rouges. 


374  SOA 

Cette  réunion  de  caractères  ne  suffit  pas  pour  déterminer  ïe 
genre  de  cet  arbre.  Ses  gousses  et  ses  graines  rouges  semblent 
indiquer  une  plante  Icgumineuse  voisine  du  Robinia  ou  de 
VEythrina,  mais  aucune  espèce  de  ces  genres  n"a  la  tige  ren- 
flée et  les  feuilles  digitées.  Des  fromagers,  homhax ,  ont  des 
troncs  énormes  et  quelques-uns  chargés  d'épines,  mais  leurs 
fruits  ne  sont  pas  des  gousses.  (J.) 

SOASOAJEB.  {Erpét.)  Nom  que  les  habitans  d'Amboine 
donnent  au  basilic  porte- crête.  Voyez  Basilic  (H.  C.) 

SOB.  {Bot.)  Nom  sous  lequel  le  monhin,  spondias ,  est  connu 
au  Sénégal,  suivant  Adanson.  (J.) 

SOBA,  KJO.  (Bol.)  Noms  japonois  du  sarrasin  ,  poljgonum. 
fagopyrum,  cité  par  Kacmpfer.  Le  soba-uri  ou  lo-lcwo  est  le 
cucurbita  verrucosa  de  Linnœus,  suivant  Thunberg.  (J.) 

SOBCA,  SOBEL.  {Bot.)  Noms  égyptiens,  cités  par  Mentzel, 
de  la  plante  nommée  par  les  anciens  cliamœleon  niger ,  espèce 
de  chardon  ,  qui  est  le  cuiciis  acarna  ou  le  carthamus  corym- 
hosus,  maintenant  cardopatium  des  modernes.  (J. ) 
SOBER.  {Bot.)  Voyez  Tragium.  (J.) 

SOBOL  ou  SOBLE.  {Mamm.)  Noms  de  la  marte  zibeline, 
appelée  aussi  sabel,  sable,  etc.  (Dessi.) 

SOBOLE.  {Bot.)  Rudiment  d'un  nouveau  pied  ou  d'une 
nouvelle  branche ,  suivant  M.  Linck  ;  bulbille  péricarpiale, 
suivant  M.  Thouin.  Les  corps  charnus  qui  se  développent 
dans  le  péricarpe  de  WDnaryUis  belladonna,  etc.,  et  qui  ont 
l'apparence  do  bulbilles,  sont  de  véritables  graines  pourvues 
d'embryon.  (Mass.) 

SOBORTING.  {Ichthjol.)  En  Laponie  on  appelle  ainsi  la 
truite  saumonée.  Voyez  Truite.  (H.  C.) 

SOBRALIA.  {Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylédones ,  de 
la  famille  des  orchidées ,  de  la  gynandrie  diandrie  de  Linnaeus, 
offrant  pour  caractère  essentiel  :  Une  corolle  renversée;  cinq 
pétales  alongés ,  égaux,  très-étalés,  un  peu  rabattus;  deux 
iiitéricurs  un  peu  plus  étroits;  un  sixième  inférieur,  en  forme 
de  lèvre,  en  cœur  renversé,  frangé,  presque  linéaire  à  sa 
partie  supérieure,  trifidc,  canaliculée  ;  des  bulbes  fasciculées. 
Ce  genre  a  été  établi  par  les  auteurs  de  la  Flore  du  Pérou 
pour  plusieurs  plantes  de  ce  pays  qu'ils  ne  font  que  men- 
tionner ;  savoir:  le  sobraliadichoioma,  à  feuilles  ovales,  très^ 


SOD  3^5 

aîgues:  les  pédoncules  dichotomes;  le  solraliaUjlora,  à  feuilles 
oblongues,  lancéolées,  très-aiguës  ;  les  tiges  terminées  par  deux 
fleurs;  le  sohralia  amplexicaulis,  a  feuilles  en  cœur,  embras- 
santes; les  fleurs  disposées  en  une  grappe  terminale.  (Poia.) 

SOBRETUKON.  {Mamm.)  Le  surmulot,  espèce  la  plus  com- 
mune et  la  plus  grosse  de  nos  rats,  est  ainsi  désigné  en  espa- 
gnol. (  Desm.  ) 

SOBREYA.  {Bol.)  M.  R.  Brown  a  démontré  ,  dans  ses  Ob- 
servations sur  les  Composées  (pag.  104),  que  le  Mejera  de 
Schreber,  le  Sohreja  de  la  Flore  du  Pérou,  VEnydra  de  Lou- 
reiro,  YHingstha  de  Roxburg,  et  le  Cryphiospermum  de  M.  de 
Beauvois  ,  ne  dévoient  former  qu'un  seul  et  même  genre  , 
auquel  il  conserve  le  nom  de  Meyera.  Mais  comme  le  second 
volume  des  Gênera  plantarum  de  Schreber,  dans  lequ«l  se 
trouve  le  genre  Mejera,  n'a  été  publié  qu'en  1791  ,  tandis 
que  la  Flora  Cochinchinensis  de  Loureiro  ,  dans  laquelle  se 
trouve  le  genre  Enydra,  étoit  publiée  dès  1790  ,  nous  pen- 
sons que  le  nom  générique  d'Enydra  doit  être  préféré  à  ce- 
lui de  Mejera,  conformément  à  la  règle  établie.  Voyez  nos 
articles  Énydre  ,  tom.  XIV ,  pag.  553  ,  et  Meyera  ,  tom.  XXX, 
pag.  479.   (  H.  Cass.) 

SOCCEN-YREIRA.  (Ornith.)  C'est  en  gallois  le  mauvis  , 
turdus  iliacus,  Linn.  (Ch.  D.  ) 

SOCCOUCHA.  {Bot.)  Nom  donné  dans  le  Pérou  à  plusieurs 
espèces  de  sauges  citées  dans  la  Flore  de  ce  pays.  Un  autre 
genre  de  la  même  Flore,  de  la  même  famille,  le  Gardoquia, 
ayant  le  calice  du  thym  et  la  corolle  approchant  de  celle  des 
sauges,  porte  aussi  dans  le  pays  le  nom  de  soccoucha,  (J.) 

SOCCUS.  {Bot.)  C'est  sous  ce  nom  que  Rumph  décrit  plu- 
sieurs espèces  de  jaquier ,  arfocarpus,  nommées  soccum  dans 
la  langue  malaise.  (J.  ) 

SOCKA,  TSCHtEBA,  VUZAR.  {Bot.)  Forskal  cite  ces 
noms  donnés  dans  divers  cantons  de  l'Arabie  au  sidaciliata, 
plante  malvacée.  (J.) 

SOCO.  {Ornith.)  Ce  nom  générique  des  hérons  au  Brésil, 
a  été  appliqué  particulièrement  par  Buffon  à  une  espèce  de 
cette  contrée.  (Ch.  D.) 

SODA.  {Bot.)  Un  des  noms  latins  anciens  de  la  soude.  (J.) 

SODAD.  {Bot.)  Nom  arabe  du  genre  Sodada  de  Forskal, 


S?^  SOD 

de  la  famille  des  capparidées,  dont  le  Homuak  (voyez  ce  mot) 
de  Lippi  paroît  congénère  et  qui  est  décrit  sous  ce  dernier 
nom  dans  ce  Dictionnaire.   (J.) 

SODADvV.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
complètes,  polypétalées,  de  la  famille  des  capparidées ,  de  l'oc- 
tandrie  monogjnie  de  Linna'us  ,  offrant  pour  caractère  essen^ 
tiel  :  Un  calice  à  quatre  folioles,  la  supérieure  plus  grande, 
en  bosse  :  quatre  pétales  inégaux  ;  Us  deux  supérieurs  ovales, 
plus  courts,  situés  sous  la  plus  grande  foliole  du  calice  ;  huit 
étamines  inégales;  les  anthères  lancéolées,  recourbées;  un  ovaire 
supérieur,  phicésur  un  long  pivot,  à  quatre  sillons,  surmonté 
d'un  style  et  d'un  stigmate.  Le  fruit  est  rouge,  de  la  grosseur 
d'une  aveline  et  plus. 

SoDADA  CADUQUE  :  Soduda  dccidua ,  Forsk.,  FI.  cpgj'pt'  arah. ,  8i; 
Delil.,  Mgypt. ,  t.  26;  ou  Homkac  (voyez  ce  mot),  Lipp.,  mss. 
Arbrisseau  dont  les  rameaux  sont  étalés,  diffus,  alternes,  disr 
tans,  longs  d'un  pouce  et  demi;  à  chaque  nœud  croissent  deux 
épines  courtes,  subulées.  Les  feuilles  sont  sessiles,  très-cadu- 
ques, oblongues.  Du  milieu  des  épines  sortent  trois  pédoncules 
uniflores.  Les  fleurs  sont  rouges;  le  calice  coloré,  à  quatre  fo- 
lioles caduques,  inégales  ;  la  supérieure  très-grande,  convexe, 
comprimée,  en  bosse  ,  quelquefois  déchiquetée  à  l'endroit  par 
où  sort  la  fleur  ;  les  trois  folioles  inférieures  égales,  linéaires-lan- 
céolées, étalées,  bordées  à  leurs  bords.  La  corolle  est  composée 
de  quatre  pétales  inégaux,  plus  longs  que  le  calice;  les  deux 
supérieurs  plans,  ovales,  acuminés  ,  d'abord  cachés  sous  la 
grande  foliole  du  calice;  les  deux  pétales  inférieurs  alternes, 
avec  les  trois  plus  petites  folioles  du  calice,  plans,  oblongs, 
aigus,  velus  en  dessous  et  à  leurs  bords;  huit  étamines  fili- 
formes, plus  longues  que  les  pétales,  inégales,  inclinées,  d'un 
brun  verdàtre  ;  les  anthères  simples,  lancéolées  ;  l'ovaire,  porté 
sur  un  pivot  filiforme,  incliné,  delà  longueur  des  étamines, 
est  globuleux,  à  quatre  sillons  ;  le  style  subulé  ;  le  stigmate 
aigu  ;  le  fruit  rouge  :  on  le  mange  après  l'avoir  fait  cuire. 
Cette  plante  croît  dans  l'Yémen.  (PoiR.) 

SODAÏTE  {Min.)  On  croit  que  le  minéral  d'Alhvidaberg 
et  de  Hessellvulla  ,  en  Suède,  auquel  on  a  donné  ce  nom  et 
aussi  celui  de  natrolithe ,  n'est  autre  chose  qu'une  variété 
d€  Néphéline.  Voyez  ce  mot.  {ù.) 


SOD  37T 

SODALITE.  (Min.)  Ce  nom  fort  impropre  a  été  donné  par 
le  docteur  Thomson  à  un  minéral  du  Groenland  qu'il  a 
décrit,  le  premier,  dans  les  Transactions  de  la  société  royale 
d'Edimbourg  (t.  i  ,  p.  3go),  d'après  des  échantillons  tirés  de 
la  collection  de  M.  Allan.  Ce  minéral  a  d'abord  été  pris  pour 
une  natrolithe,  parce  que  sa  composition  chimique  a  beau- 
coup d'analogie  avec  celle  de  cette  variété  principale  de  mé- 
sotype ;  mais  on  a  été  forcé  de  l'en  séparer,  à  raison  des  dif- 
férences que  présentent  les  caractères  extérieurs  des  deux 
substances,  et  on  lui  a  donné  un  nom  qui  signifie  la  même 
chose  que  le  premier,  et  fait  allusion  à  la  grande  quantité 
de  soude  que  renferme  ce  minéral.  M.  Jameson  ,  dans  son 
Manuel  de  minéralogie,  le  désigne  par  le  nom  de  Zéolite  do- 
décaèdre. On  a  réuni  depuis  à  la  sodalite  une  pierre  du  Vé- 
suve qui  renferme  aussi  beaucoup  de  soude,  et  qu'on  croit 
être  de  la  même  espèce.  Comme  l'identité  de  ces  deux  mi- 
néraux ne  paroît  pas  encore  suflisamment  démontrée  aux 
yeux  de  quelques  minéralogistes,  nous  les  décrirons  ici  sé- 
parément sous  les  dénominations  respectives  de  Sodalite  du 
Groenland  et  de  Sodalite  du  Vésuve. 

1.    SODALHE    DU    GaOËNLAN^D.    ' 

En  cristaux  assez  nets,  présentant  la  forme  du  dodécaèdre 
rhomboïdal,  et  plus  ordinairement  en  masses  composées  de 
grains  cristallins,  clivables,  avec  assez  de  netteté,  parallèle- 
ment aux  faces  du  dodécaèdre  primitif,  et  quelquefois  de 
grains  à  texture  compacte. 

La  couleur  de  cette  sodalite  est  le  vert -obscur  plus  ou 
moins  intense;  elle  est  translucide,  a  l'éclat  vitreux,  la  cas- 
sure conchoïde  et  un  peu  inégale.  Suivant  M.  Allan,  cette 
cassure,  lorsqu'elle  est  fraîche,  présente  une  belle  teinte 
d'un  rouge  cramoisi,  qui  se  ternit  bientôt  à  l'air. 

Elle  est  facile  à  casser;  sa  dureté  est  inférieure  à  celle  du 
felspath ,  et  supécieure  à  celle  de  l'apatife;  sa  pesanteur  spé- 
cifique est  de  2,078. 

Chauffée  seule  dans  le  matras,  elle  dégage  une  petite  quan- 


1   Et  aussi  SodalUe  de  Thomson.  —    La   zcolile  dodécaèdre  de  Jame» 
son,  et  le  kouphcre  ■  spath  dodécaèdre  d?  M<ill.s. 


5^8*  SOD 

tité  d'eau,  sans  perrlre  sa  transparence.  Sur  le  charbon,  elle 
fond  en  se  boursouflant  en  un  verre  incolore;  avec  le  sel 
de  soude,  elle  donne  un  verre  opaque.  Elle  est  soluble  en 
gelée  dans  l'acide  nitrique. 

Composition. 


Thomson , 
Eckebere 


'   ~^ 

~ 

*" 

3 

^ 

-a 

?  i; 

i 

•5 

é 

-D 

TS 

S 

^  w 

ff 

3 

î 

6 

3 

S 

< 

CJ 

38,52 

27,48 

2,]  0 

1,00 

23, 5o 

3,00 

2,10 

36, oo 

32,00 

0,00 

o,i5 

25,00 

6,75 

0,00 

En  faisant  abstraction  de  l'acide  rnuriatique,  et  se  bornant 
aux  silicates,  on  trouve  que  cette  composition  est  analogue 
à  celle  du  la^h  lazuli. 

La  sodalitc  forme  au  Groenland  une  couche  de  six  à  douze 
pieds  d'épaisseur  dans  du  micaschiste,  et  elle  y  est  associée 
avec  le  grenat,  l'amphibole  hornblende,  le  pyroxène,  le  fel- 
spath ,  et  une  substance  rougeàtrc  nommée  cndialile.  M.  Mon- 
téiro ,  en  examinant  un  fragment  de  cette  roche,  y  a  re- 
marqué un  cristal  de  zircon  de  la  variété  dodécaèdre.  Ce  gi- 
sement a  été  observé  par  M.  Giesecke  au  mont  Nunasor- 
naursak ,  situé  dans  une  langue  de  terre  dite  Kangerdhiar- 
suk ,  de  la  partie  occidentale  du  Groenland. 

2.  SoDALiTE  DU  Vésuve. 

Les  couleurs  de  cette  sodalite  sont  le  blanc-verdàtre  pâle, 
le  bleuâtre,  Je  grisâtre  ou  le  jaunâtre.  Sa  forme  ordinaire 
est  celle  du  dodécaèdre  rhoniboïdal  combinée  avec  celle  du 
cube,  et  alongce  dans  le  sens  d'un  des  axes  qui  aboutissent 
aux  angles  solides  trièdres,  ce  qui  donne  aux  cristaux  l'ap- 
parence de  prismes  hexaèdres  terminés  par  des  sommets  à 
trois  faces  rhombes.  Souvent  aussi  deux  de  ces  cristaux  se 
réunissent  en   un  groupement  régulier,  de  manière  que  le 


..■ii:naU  rf  philoso//hj' ,    t.    1  ,  p. 


SOD  579 

plan  de  jonction  est  perpendiculaire  à  l'un  des  pans  du  do- 
décaèdre, et  parallèle  en  même  temps  à  l'axe  qui  a  subi  un 
alongement:  cette  disposition  fait  naître  des  angles  reiitrans 
vers  les  sommets  du  groupe.  (Haidinger.) 

Le  clivage  a  lieu  très-distinctement,  parallèlement  aux 
faces  du  dodécaèdre.  La  cassure  transversale  est  quelquefois 
conchoïde.  La  texture  des  masses  et  même  des  cristaux  est 
généralement  granulaire. 

La  dureté  de  la  sodalite  du  Vésuve  est  intermédiaire  entre 
celles  de  l'apatite  et  du  felspath  ;  sa  pesanteur  spéciiique  est 
de  2,349  (Haidinger).  Elle  est  quelquefois  limpide  ,  mais 
communément  sa  transparence  est  imparfaite. 

Chauffée  seule  dans  le  matras  ,  elle  ne  donne  point  de 
traces  d'eau;  sur  le  charbon,  elle  ne  subit  aucune  altéra- 
tion :  elle  se  dissout  dans  le  borax  avec  une  extrême  lenteur, 
en  formant  un  verre  incolore  et  transparent.  Avec  la  solu- 
tion de  cobalt,  elle  fond  sur  les  bords,  où  elle  se  colore  foi- 
blement  en  bleu.  Elle  est  promptement  décomposée  par  l'a- 
cide nitrique  ou  par  l'acide  muriatique. 

Composition. 


Silice. 

Alu- 
mine. 

Soude. 

Oxide 
de   fer. 

Acide 
iimrialiqiu'. 

44,87 
50,98 

23,75 
27,64 

27,5o 
20,96 

0,12 
0 

0 

1,29 

Dunin  Borkousky 
VVachtmeister.. . 

L'analyse  de  la  sodalite  du  Vésuve  a  été  faite  prcscjue  en 
même  temps  par  le  comte  Dunin  Borkousky  et  par  Vl.  Arf- 
Avedson.  I-es  résultats  auxquels  ces  deux  chimistes  sont  par- 
venus, diffèrent  essentiellement  de  celui  qu'a  obtenu  plus 
récemment  M.  Wachtmeister  ' ,  qui  considère  la  sodalite  du 
Vésuve  comme  formée  d'un  atome  de  bisilicate  de  soude  et 
de  deux  atomes  de  silicate  d'alumine.  En  comparant  le  mî- 
uéral  qu'il  avoit  analysé,  avec  celui  de  M.  Arfwedson,  M. 
Wachtmeister  observa  que  ces  minéraux  présentoicnt  entre 
eux  d'assez  grandes  différences,  soit  dans  leurs  caractères  ex- 


1  Méiu.  de   l'acad.  de  Suède  . 


58o  SOD 

térieurs,  soit  dans  la  manière  de  se  comporter  au  chalu* 
m  eau. 

Les  cristaux  réguliers  et  les  grains  de  sodalite  tapissent  les 
cavités  ou  font  partie  de  la  masse  de  ces  blocs  de  la  Somma 
qui  proviennent  des  premières  éruptions  du  Vésuve,  et  qui 
n'ont  point  été  altérés  par  le  feu.  Ils  sont  fréquemment  en- 
gagés dans  des  druses  calcaires  ,  et  associés  au  grenat,  au 
mica  vert- pâle,  au  felspath  gris,  au  pyroxène  augite  et  à 
l'idocrase  brune.  Plus  rarement  on  rencontre ,  dans  ces  mêmes 
druses,  des  cristaux  fort  petits  de  fer  pyriteux,  de  fluorite 
et  de  spinelle  pléonaste.  Une  sodalite  grenue  ,  parfaitement 
semblable  à  la  sodalite  verdàtre  et  massive  du  Vésuve,  a  été 
observée  dans  ces  derniers  temps  à  Mariuo ',  sur  le  lac  Al- 
bano  ,  dans  la  Campagne  de  Rome.  Elle  y  est  engagée  dans 
une  roche  micacée,  que  Ton  prendroit  pour  l'une  des  roches 
de  la  Somma,  tant  leur  ressemblance  est  frappante. 

La  sodalite  du  Vésuve  a  évidemment  des  rapports  intimes 
décomposition  et  de  forme  avec  la  sodalite  du  Groenland.  La 
comparaison  de  ces  variétés  de  sodalite  entre  elles  se  lie  à  une 
autre  question  plusieurs  fois  agitée,  celle  de  savoir  si  la  so- 
dalite, le  lapis,  la  haiiyne  et  le  spinellane  de  Nose ,  qui  s'i- 
dentifient par  leur  forme,  ont  des  caractères  chimiques  assez, 
prononcés  pour  obliger  les  minéralogistes  à  les  considérer 
comme  espèces  distinctes.  M.  Haidinger'  est  porté  <à  croire, 
avec  MM.  Bergmann ,  Breithaupt ,  de  Gerolt,  INoggerath  et 
quelques  autres  savans ,  que  tous  ces  minéraux  ne  sont  que 
des  variétés  d'une  seule  et  même  substance. 

M.  Breithaupt  pense  en  outre,  que  le  minéral  du  Kaiser- 
stuhl,  dans  le  district  de  Freyberg,  qui  a  été  décrit  pour  la 
première  fois  par  d'Ittner,  et  que  le  docteur  Gmeîin,  de  Tu- 
bingue  ,  a  comparé  à  l'éléolite  verte  de  Laurvig  en  Nor- 
wége'',  est  encore  une  variété  de  sodalite.  Il  auroit,  suivant 
ce  minéralogiste,  le  cliviige  en  dodécaèdre  ,  la  propriété  de 
se  dissoudre  dans  les  acides  ,  et  une  pesanteur  spécifique 
d'environ  2,3.  D'après  l'analyse  de  M.  Gmçlin  ,  il  est  com- 
posé de  : 

j    Journal  philosopliique  d'Edimbourg,  Octobre    i825,  p.  222. 
2  Nouveau  Journal  de  Schwcigger,  l.  6,  p.  ■j^- 


SOD  38t 

Silice 3/(,oi6 

Alumine 28,400 

Chaux 7,266 

Soude i2,i5o 

Potasse 1,565 

Eau  et  hydrate  sulfuré....  10,759 

Acide  sulfurique 2,860 

Oxide  de  fer 0,616 

Acide  muriatique 0,766 

98,388. 

(Deiafosse.) 

SODAR.  (Bot.)  Voyez  Sedar.  (J.) 

SODAREINTA.  (Mamm.)  Nom  huron  de  l'élan  américaiii 
ou  orignal.  (Desm.) 

SODERELLO.  {Bot.)  Nom  qu'on  donne  en  Toscane  à  une 
espèce  d'agaric  comestible  ,  qui  est  mentionnée  à  l'article 
Pain  de  vache.  Il  est  spécialement  désigné  par  soderello  des 
oiseleurs  ,  parce  qu'il  croît  dans  les  lieux  préparés  pour  prendre 
les  oiseaux  à  la  pipée.  Il  est  d'un  blanc  roussàtre  ou  d'ua 
roux  pâle.  (  Lem.  ) 

SODBRINO.  {Bot.)  C'est  à  Florence  un  champignon  du 
genre  Agaric ,  qu'on  y  porte  et  que  l'on  vend  dans  les  marchés. 
On  le  nomme  ailleurs  en  Italie  piazzajolo  :  c'est  la  touffe 
hise  et  grise  de  Paulet.  (Lem.) 

SODETS,  SOTITS  ,  TESSIO.  {Bot.)  Kaempfer  cite  ces  noms 
japonois  du  cycas  revoluta ,  qui  est  le  ciserhoom  des  HoUan- 
dois  résidant  au  Japon  ,  dont  on  mange  le  fruit,  et  surtout  la 
moelle  du  tronc,  qui  est  très -nutritive.  Thunberg  ajoute 
qu'en  temps  de  guerre  on  en  nourrit  les  soldats,  et  que , 
pour  priver  de  ce  secours  les  ennemis  voisins,  il  est  défendu 
sous  peine  de  mort  d'en  exporter  un  pied  vivant  hors  du 
Japon.  (  J.  ) 

SODIO.  {Bot.)  Voyez  Sjuro.  (J.) 

SODIUM.  {Chim.)  Corps  simple,  compris  dans  la  seconde 
section  des  métaux.  Voyez  Corps,  tome  X,  page  5 11.  Il  est 
caractérisé  surtout  parles  propriétés  de  son  protoxide,  qui 
est  la  soude. 

A  la  température  ordinaire  le  sodium  est  solide,  mou  et 


382  SOD 

ductile  comme  la  cire.  Son  éclat  est  vff  et  sa  cuuîeur  res- 
semble à  celle  du  plomb,  qui  n'est  point  oxidé;  à  iS*^,  sa 
densité  est  de  0,972  ;  à  —  20  il  a  de  la  dureté;  à  90''  il  se 
fond. 

Il  est  volatil ,  mais  moins  que  le  potassium  :  c'est  j)our- 
quoi  il  ne  peut  être  distillé,  comme  ce  dernier  ,  dans  des 
vaisseaux  de  verre. 

Le  sodium  est  moins  combustible  que  le  potassium.  A 
froid,  il  n'éprouve  pas  d'altération  dans  l'oxigène  et  l'air 
qui  ont  été  desséchés.  Chauffé  sur  le  mercure  dans  une  cloche 
remplie  d'oxigène,  il  brûle  avec  flamme,  et  il  se  produit 
un  protoxide  et  un  peroxide  ;  si  on  le  chauffoit  dans  une 
petite  cloche  pleine  d'air,  il  ne  s'enflammeroit  pas,  mais 
il  s'oxideroit  lentement.  Jeté  dans  un  têt  rouge  de  feu  ^  ou 
jeté  par  terre  lorsqu'il  est  lui-même  incandescent,  il  brûle 
avec  flamme.  MM.  Gay-Lussac  et  Thénard ,  qui  ont  observé 
ces  phénomènes,  les  attribuent  à  ce  que,  dans  ce  cas,  le 
métal  est  dans  une  atmosphère  moins  raréfiée  que  quand  on 
le  chauffe  dans  une  petite  cloche.  Le  produit  de  la  com- 
bustion vive  du  sodium  est  du  peroxide. 

Le  sodium  décompose  l'eau  instantanément,  comme  le  fait 
le  potassium.  Il  se  forme  du  protoxide  de  sodium  ou  soude, 
et  de  l'hydrogène  est  mis  en  liberté.  En  recueillant  l'hy- 
drogène dégagé  de  l'eau  par  un  poids  connu  de  sodium  , 
MM.  Gay-Lussac  et  Thénard  ont  conclu  que  100  de  sodium 
absorbent  35, 996  d'oxigène. 

Le  sodium,  jeté  sur  l'eau  qui  est  contenue  dans  une  cap- 
sule placée  au  milieu  de  l'air,  s'agite  dans  tous  les  sens, 
donne  lieu  à  un  dégagement  d'hydrogène  ,  diminue  de  vo- 
lume; mais  il  n'y  a  point  d'émission  de  lumière,  ainsi  qu'on 
le  remarque  avec  le  potassium. 

Le  sodium ,  chauffé  dans  le  protoxide  d'azote  ,  s'y  en- 
flamme, en  lançant  des  étincelles.  11  se  produit  d'abord  du 
peroxide,  qui  passe  ensuite  a  l'état  d'hyponitrite. 

Le  sodium  ne  s'oxide  pas  au  maximum  dans  le  deutoxide 
d'azote,  ainsi  que  le  fait  le  potassium. 

L'iode  s'unit  directement  au  sodium. 

L'azote  ne  s'y  combine  que  sous  l'influence  de  l'hydro- 
gène. 


SOD  383 

Le  pliospliore,  le  soufre,  s'y  combinent,  en  donnant  lieu 
aux  mêmes  phénomènes  que  ceux  qu'on  observe,  en  opérant 
avec  le  potassium. 

L'action  des  hydrogènes  phosphuré  et  sulfuré  sur  le  so- 
dium est  analogue  à  celle  de  ces  gaz  sur  le  potassium. 

Un  grand  nombre  de  métaux  s'allient  au  sodium  à  Laide 
de  la  chaleur.  Ces  alliages  se  préparent  comme  ceux  de 
potassium. 

Le  sodium  ne  décompose  l'oxide  de  carbone  qu'à  chaud 
et  sans  dégagement  de  lumière. 

Il  se  comporte  avec  les  oxides  métalliques  absolument 
comme  le  potassium,  seulement,  pour  que  l'action  ait  lieu, 
il  faut  élever  un  peu  plus  la  température  des  corps. 

Les  résultats  sont  les  mêmes  encore  avec  les  acides  de  na- 
ture inorganique,  si  ce  n'est,  cependant,  i.°  que  la  dé- 
composition des  acides  carbonique  ,  borique  et  nitreux  à 
chaud  s'opère  sans  drgagement  de  lumière,  tandis  qu'il  y  eti 
a  lorsque  c'est  le  potassium  qui  les  décompose;  2.°  que  dans 
le  cas  où  les  acides  enflamment  le  sodium,  celui-ci  ne  de- 
vient pas  d'abord,  bleuâtre,  ainsi  que  cela  a  lieu  avec  le  po- 
tassium ;  3.°  que  le  sodium  demande  ,  pour  agir,  plus  de  cha- 
leur que  n'en  demande  le  potassium. 

Tous  Ifs  acides,  dissous  dans  l'eau  et  qui  sont  exposés  à 
l'air,  enflamment  le  potassium  qu'on  y  projette.  I-es  résul- 
tats sont  différens  quand  on  opère  avec  le  sodium,  car  s'il 
existe  plusieurs  acides  qui  l'enflamment ,  il  en  est  d'autres 
qui  le  font  disparoître  sans  qu'il  y  ait  dégagement  de  lu- 
mière. Ainsi  l'acide  sulfurique  concentré,  l'acide  nitrique 
concentré  à  36*^,  l'acide  nitreux,  l'enflamment.  Ces  acules , 
sufijsamment  étendus,  ne  l'enflamment  pas.  L'acide  hydro- 
chlorique  concentré  et  étendu,  ainsi  que  le  chlore  dissous 
dans  l'eau ,  ne  l'enflamment  pas. 

Le  sodium  se  comporte  avec  le  gaz  ammoniaque  comme 
le  potassium.  Il  se  dégage  un  volume  d'hydrogène  égal  à 
celui  qui  seroit  dégagé  de  l'eau  par  ce  métal,  et  il  se  pro- 
duit un  azolure  ammoniacal  de  sodium  vert,  qui,  étant  ex- 
posé à  une  température  convenable,  laisse  pour  résidu  de 
l'azature  de  sodium. 


584  SOD 

Des  oxides  de  sodium. 
Protoxide  de  sodium. 
Soude. 
Les  anciens  ont  connu  cet  alcali  :  ils  l'appeloient  nitrinn. 
On  l'a  appelé  depuis  acali  minéral,   pour  le  distinguer  de 
la  potasse,   que  l'on  appeloit  alcali  végétal.  Ces  noms  sont 
mauvais,    par  la  raison  que  la  potasse  et  la  soude  se  trou- 
vent dans  les  végétaux  et  dans  les  minéraux.  La  distinction 
de  ces  alcalis  ne  date  que  de   lySC,  ce  fut  Duhamel  qui  la 
fit.  Margratf,   en   1768,   la  confirma  par  beaucoup    d'expé- 
riences. 

Composition. 

Berzcliui. 

Oxigèiie 25,58 

Sodium 74,42. 

Prépavatioji.  f 

La  soude  du  commerce  se  retire  des  cendres  de  plusieurs 
végétaux  marins.  Toutes  les  espèces  du  genre  Salsola  peu- 
vent en  donner.  On  en  obtient  encore  des  algues  et  des  fucus. 
Lorsqu'on  veut  extraire  la  soude,  on  forme  un  tas  de  ces  vé- 
gétaux ;  on  creuse,  à  côté  de  ce  tas,  une  fosse  ronde,  qui 
s'élargit  vers  le  fond,  et  qui  a  3  pieds  de  profondeur  et  4 
de  largeur;  on  met  les  plantes  dans  ces  fosses;  on  les  allume 
et  on  entretient  lu  combustion  pendant  plusieurs  jours.  Lors- 
que toutes  les  plantes  sont  brûlées,  on  trouve  une  masse  de 
cendres  qui  est  demi- vitrifiée  ;  on  la  divise  en  morceaux, 
qu'on  met  ensuite  dans  des  barils. 

La  soude  obtenue  des  salsola  porte  le  nom  de  soude  de 
harille ,  parce  que  c'est  le  nom  que  l'on  donne  en  Espagne  à 
l'espèce  de  salsola  avec  lequel  on  prépare  la  soude.  La  soude 
des  algues  et  du  fucus,  qui  est  de  qualité  inférieure  à  la 
première,  porte  le  nom  de  varec.  La  première  soude  se 
prépare  dans  le  Midi;  la  seconde,  dans  le  Nord;  celle-ci  est 
toujours  mélangée  de  sels  à  base  de  potasse. 

Ce  qui  prouve  bien  que  les  alcalis  ne  sont  pas  formés  par 
la  végétation,  qu'ils  sont  simplement  puisés  dans  le  sol,  c'est 
que  les  plantes  qui  fournissent  de  la  soude  sur  les  bords  de 


SOD  385 

la  mer,  donnent  de  la  potasse  lorsqu'on  les  cultive  dans 
l'intérieur  des  terres ,  ainsi  que  Duhamel  l'a  vu  pour  les 
salsola,  et  Broussonet  pour  les  glaciales.  M.  Vauquelin  a 
confirmé  cette  observation  :  il  a  vu  en  outre  que  la  plus 
grande  partie  de  la  soude  que  l'on  obtient  du  salsola  soda, 
est  combinée  dans  cette  plante  à  l'acide  oxalique.  L'autre 
partie  de  l'alcali  provient  probablement  de  la  décomposition 
que  le  sulfate  de  soude,  qui  se  trouvoit  dans  la  plante,  a 
éprouvée  par  les  actions  simultanées  du  charbon  et  de  la 
chaux.  Cette  dernière  base  est  le  résultat  de  la  décomposi- 
tion de  sels  calcaires  organiques. 

La  soude  récemment  obtenue  est  en  masses  extrêmement 
dures,  parce  que,  l'alcali  et  les  matières  salines  y  étant  en. 
grande  quantité,  il  arrive  que  les  matières  terreuses  qui  les 
accompagnent,  se  fondent  avec  elles  et  forment  ainsi  une 
espèce  de  fritte  vitreuse.  Si  on  lessivoit  la  soude  ainsi  vitri- 
fiée,  on  n'en  retireroit  qu'une  très-foible  portion  de  l'alcali 
qu'elle  contient  ;  mais  si  on  l'expose  dans  un  lieu  humide ,  dans 
une  cave,  par  exemple,  peu  cà  peu  elle  absorbe  de  l'eau  à  l'at- 
mosphère ;  elle  se  gonfle,  se  délite,  et  le  sous- carbonate  de 
soude  s'isole  des  matières  étrangères  qui  étoient  avant  l'ex- 
posilion  à  l'air  à  l'état  de  fritte  :  alors  il  est  facile  de  dissoudre 
dans  l'eau  toutes  les  substances  qui  y  sont  solubles  par  elles- 
mêmes  à  l'état  de  pureté. 

Les  soudes  du  commerce  peuvent  contenir  :   i."  du  sous- 
carbonate  de  soude  ;  quand  elles  sont  à  l'état  de  fritte,  il  y 
a  très -probablement  de  la  soude  qui  n'est  pas  carbonatée  ; 
2°   du  sulfate    de  soude;    3.°  du   sulfite    de  soude;    4.'*  de 
l'hyposulfite  de  soude  ;    S."  du  chlorure  de  sodium  ;   G.°  du 
sulfure   de  sodium;  7."  des  traces  de  cyanure  de  sodium  ' 
8.°  du  sous-carbonate  de  chaux  ;  9.°  du  sous-sulfure  de  chaux 
10.°  du  sous-carbonate  de  magnésie  ';  11.°  du  sulfure  de  fer 
12.°  de  la  silice  ;  ij."  de  Talumine  ;  1 4.*"  du  sous -phosphate  de 
chaux  '  :  i5."  du  sous-phosphate  de  magnésie.  « 

Essai  des  soudes  de  commerce. 
On  appelle  essai  des  soudes,   la  détermination  de  la  pro- 

1  11  ne  s'en  trouve  pas  dans  les  soudes  artificielles. 

49..  2  5 


386  SOD 

portion  de  la  soude  qui  se  trouve  dans  une  soude  du  com- 
merce ou  dans  un  sel  de  soude,  et  qui  peut  y  être  à  l'état 
caustique,  à  Tétat  de  sous- carbonate,  à  l'état  de  carbonate. 

Pi^incipe. 
L'essai  des  soudes  est  fondé  d'abord  sur  ce  qu'un  certain 
poids  de  soude,  soit  à  l'étal  de  pureté,  soit  carbonate,  exige 
«ne  quantité  constante  d'un  même  acide  pour  être  neutra- 
lisé, et,  en  second  lieu,  sur  la  possibilité  dereconnoître  qu'une 
soude  est  neutralisée,  en  mettant  cette  soude  en  contact  avec 
une  matière  colorante,  dont  la  couleur  est  changée  par  l'a- 
cide employé  dès  qu'on  a  outrepassé  la  quantité  nécessaire 
à  la  neutralisation  de  l'alcali. 

Pi^éparatioîi  de  l'acide. 

On  essaie  les  soudes,  en  général,  avec  l'acide  sulfurique 
étendu.  Pour  préparer  cet  acide  on  met  dans  un  ballon, 
portant  un  trait  sur  le  col  qui  indique  une  capacité  de 
1  litre,  loo  gr,  d'acide  sulfurique  à  66**  ou  d'une  densité  de 
1,848;  on  y  ajoute  une  quantité  d'eau  suffisante  pour  que 
le  volume  total  soit  de  1  litre  ou  de  1000  centimètres  cubes: 
tel  est  l'acide  que  le  commerce  a  adopté,  d'après  Décroizillcr 
On  doit  le  conserver  dans  un  flacon  fermé. 

On  s;iit  que  100  gr.  d'acide  sulfurique,  d'une  densité  de 
1,848  ,  contiennent  81^,68  d'acide  réel;  lesquels  neutralisent 
^35,71  de  soude,  ou  ]o5§,88  de  sous-carbonate  de  soude  sec, 
suivant  M.  Berzelius. 

Lessivage  des  soudes. 
On  pulvérise  dans  un  mortier  de  fer  ou  de  bronze  ta 
soude  qu'on  veut  essayer;  on  en  pèse  10  gr.  ;  on  les  met 
dans  un  matras  de  verre  de  1  décilitre  et  demi  à  2  décilitres 
de  capacité  (-nviron  ;  on  verse  dessus  100  centimètres  cubes 
d'eau f  on  agite  les  matières  quand  la  liqueur  est  éclaircie, 
et  qu'on  a  Jugé  d'ailleurs  que  toute  la  partie  soluble  de  la 
soude  est  dissoute;  on  mesure  5o  cent,  de  lessive,  soit  en 
versant  doucement  la  liqueur  dans  une  mesure,  soit  en  la 
mesurant  avec  une  pipète  graduée  ;  on  verse  les  60  cent. 
dans  un  bocal;  on  lave  la  mesure  ou  la  pipète  avec  de 
l'eau  distillée ,  et  on  ajoute  le  lavage  ù  la  liqueur  du  bocal» 


SOD  387 

Tout  le  liquide  doit  former  uiie  couche  de  o'",o3  à  o,"o4  en- 
viron d'épaisseur.  Par  ce  moyen  on  a  une  lessive  représen- 
tant la  quantité  de  soude  vénale  contenue  dans  5  grammes 
de  la  soude  à.  essayer. 

Au  lieu  de  ce  procédé  on  peut  lessiver  à  froid  5  grammes  de 
soude  à  essayer  :  on  filtre  et  on  lave  le  résidu  jusqu'à  ce  qu'il 
ne  cède  plus  d'alcali  à  l'eau. 

Dans  l'une  et  l'autre  manière  de  lessiver  la  soude  on  ajoute 
assez  d'infusion  de  tournesol  à  la  lessive  pour  lui  donner  une. 
teinte  bleue  prononcée. 

Si  on  opéroit  à  chaud,  le  sulfure  de  chaux  seroit  décom- 
posé, et  conséquemment  la  qualité  de  la  soude  seroit  altérée. 

Si  on  avoit  un  sel  de  soude  ta  essayer,  on  procéderoit  de 
la  même  manière  ,  c'est-à-dire  ,  qu'on  en  dissoudroit  5 
grammes  dans  5o  cent,  d'eau  environ. 

N eutralisation  d'une  liqueur  ne  contenant  pas  de 
sulfure,  ni  de  sulfite,  ni  d'hyposiilfte. 

On  met  dans  un  tube,  gradué  en  dixièmes  de  centimètre 
cube,  un  volume  déterminé  d'acide  étendu,  comme  nous 
l'avons  dit  plus  haut,  on  en  met,  par  exemple,  5o  cent,  (cette 
quantité  neutralise  3^,1 85  de  soude  ou  5s,2g4  de  sous- carbo- 
nate sec);  on  verse  ensuite  l'acide  dans  la  lessive  de  soude 
du  commerce,  avec  la  précaution  de  n'en  mettre  qu'une  pe- 
tite quantité  à  la  fois,  et  d'agiter:  reflfervescence  ,  causée. par 
le  dégagement  de  Tacide  carbonique,  n'a  lieu  que  quand  la  moi- 
tié de  l'alcali  du  sous-carbonate  est  neutralisée  ;  et  ce  n'est  qu'à 
partir  de  ce  moment  que  le  tourresol  commence  à  prendre 
une  couleur  rouge  de  vin;  lorsqu'on  présume  que  l'on  est 
près  d'atteindre  le  point  de  neutralisation,  on  n'ajoute  l'acide 
que  par  y  ou  —  de  cenlimctre  cube  ,  et  l'on  fait  après 
chaque  addition  un  trait  sur  du  papier  de  tournesol  avec  un 
tube  de  verre  mince,  dont  le  bout  a  été  plongé  dans  la  li- 
queur; on  ne  cesse  de  faire  cet  essai  qu'après  qu'on  a  obtenu 
un  trait  bien  décidément  rouge  ;  on  retranche  alors  du  volume 
de  l'acide  employé  autant  de  f  ou  7^  ^^  centimètre  cube 
qu'il  y  a  de  traxt&  rouges,  moins  1.  (Les  traits  rouges  ne  peu- 
vent être  produits  que  par  l'acide  sulfurique  en  excès ,  car 
le  papier  de  tournesol  n'est  pas  rougi  par  l'acide  carbonique 


388  SOD 

contenu  dans  la  liqucui'  que  Ton  applique  sur  lui  au  moyen 
d'un  tube.) 

Maintenant,  connoissant  le  volume  de  l'acide  employé  V', 
vous  savez  le  poids  d'acide  réel  qu'il  contient,  puisque  5o  cent, 
de  cet  acide  V  représentent  5'  d'acide  à  66"^,  ou  4^,84  d'acide 
réel,  qui  neutralisent  3^, i85  de  soude  ou  5", ..'94  de  sous-carbo- 
nate sec  ;  donc  le  quatrième  terme  de  la  proportion 

V  :  V  ::  6",294  .:  x 
donne  la   quantité  de  sous- carbonate  sec  que  la  soude   de 
l'essai  représente. 

Ce  que  Décroizilie  appelle  1  degré  de  son  tube  alcali-mé- 
trique ,  est  un  volume  d'un  demi -centimètre  cube  d'acide 
étendu ,  lequel  contient  o°,o5  d'acide  sulfurique  à  6G  . 

ISeutralisation  cV une  liqueur  contenant ,  a\^ec  la  soude 

carbonatée ,    du  sulfite    ou   du   sulfure,   mais  pas 

d'hyposulfite. 

a.  Contenant  du  sulfite. 

On  reconnoît  l'existence  de  ce  sel  dans  une  soude  ou  un  sel 
de  soude,  au  dégagement  d'acide  sulfureux,  qui  a  lieu  lors- 
qu'on verse  de  l'acide  sulfurique  dans  la  lessive  concentrée, 
sans  qu'il  se  produise  de  dépôt  de  soufre. 

On  lessive  la  soude  ou  le  sel  de  soude,  qui  est  dans  ce  cas, 
comme  à  l'ordinaire  ;  on  fait  évaporer  le  lavage  en  y  ajou- 
tant un  peu  de  chlorate  de  potasse;  on  chauffe  la  matière 
desséchée  au  rouge  obscur  dans  une  capsule  de  platine  ;  on  les- 
sive le  résidu  et  on  le  neutralise  par  l'acide  sulfurique. 

Dans  cette  opération  on  convertit  le  sulfite  en  sulfate,  et, 
comme  on  sait,  cette  conversion  s'opère  par  l'oxigène  du 
chlorate  sans  changer  la  proportion  de  la  soude  carbonatée 
de  l'essai.  Si  l'on  n'eût  pas  pris  cette  précaution,  une  partie 
de  l'acide  sullurique  employé  aiiroit  neutralisé  la  moitié  de 
la  soude  du  sulfite  ,  par  la  raison  que  l'acide  sulfureux  de 
cette  moitié,  en  se  concentrant  sur  l'autre  moitié  de  la 
soude  du  su(fîte,  auroit  formé  un  bi.ulfite,  qui  est  sans  ac- 
tion sur  le  tournesol;  conséqueumienl  on  auroit  estimé  le 
titre  de  la  soude  essayée  au-dessus  du  véritable,  d'une  quan- 
tité correspondante  à  la  moitié  de  la  soude  du  sulfite. 


SOD  389 

h.  Contenant  du  sulfure. 

On  reconnoit  l'existence  du  sulfure  dans  la  lessive  de  soude  , 
en  y  versant  de  l'acide  sulfurique  ,  qui  dégage  de  l'acide 
hydrosulfurique,  sensible  à  l'odorat,  et  reconnoissable  parla 
couleur  noire  qu'il  donne  au  papier  imprégné  de  sous -car- 
bonate de  plomb. 

La  lessive  d"nne  soude  qui  est  dans  ce  cas ,  se  traite  par 
le  clilorate  de  potasse  de  la  même  manière  que  ci-dessus,  a. 

L'action  du  chlorate  de  potasse  sur  le  sulfure  de  soude  est 
la  même  que  sur  le  sulfite,  c'est-à-dire,  que  le  sulfure  est 
converti  en  sulfate  en  conservant  toute  sa  soude  et  tout  son 
soufre. 

Si  l'on  veut  déterminer  la  quantité  du  sulfite  on  fait  deux 
essais,  l'un  sur  la  lessive  de  soude,  l'autre  sur  la  lessive  de 
soude  évaporée  et  calcinée  avec  du  chlorate  de  potasse.  Le 
double  de  la  différence  des  deux  essais  donnera  le  sulfite. 

Si  l'on  A'eut  déterminer  la  quantité  de  sulfure,  on  procé- 
dera de  la  même  manière  ,  mais  on  prendra  la  différence  sans 
la  doubler. 

TSeutralisation  d'une  liqueur  contenant,  avec  la 
soude  carhonatée ,  de  V hypo sulfite  ^  sans  sulfure 
ni  sulfite. 

Les  soudes  ou  sels  de  soude  qui  sont  dans  ce  cas,  donnent 
une  lessive  qui  ne  dégage  par  l'acide  sulfurique  que  de  l'a- 
cide sulfureux,  en  laissant  précipiter  du  soufre. 

On  les  essaie  comme  les  soudes  qui  ne  contiennent  pas  de 
sulfure  ni  de  sulfite ,  par  la  raison  ,  ] ."  que  si  on  les  calcinoit , 
il  se  produiroit,  aux  dépens  de  l'acide  hyposulfureux,  une 
quantité  de  sulfate  double  de  celle  qui  peut  être  produite 
par  la  soude  de  l'hyposulûte  ;  2."  que,  dans  le  cas  où  l'acide 
sulfurique  est  versé  sur  de  l'hyposulfite,  il  ne  se  produit  pas 
de  bisulfite  ,  quoiqu'il  n'y  ait  pas  assez  d'acide  sulfurique 
pour  neutraliser  toute  la  base  de  l'hyposulfite. 

Neutralisation  d'une  soude  cojitenant  du  sulfure , 
du  sulfite  et  de  l'hyposulfite. 

L'essai  d'une  pareille  soude  laisse  toujours  de  l'incertitude  j 


ho  SOD 

mais  les  soudes  qui  sont  dans  ce  cas,  sont  fort  rares  .  par  la 
raison  que  toutes  les  fois  qu'une  soude  est  d'une  bonne  fa- 
brication ,  l'alcali  en  excès  ne  permet  pas  la  production  d'un 
hyposulfite,   mais  celle  d'un  sulfite. 

Telles  sont  les  précautions  à  prendre  dans  l'essai  des  soudes. 
La  première  idée  de  cet  essai  appartient  à  Home  et  à  M. 
Vauquelin.  On  doit  à  Décroizille  de  l'avoir  adaptée  au  com- 
merce au  moyen  de  son  alcalimètre,  et,  enfin,  on  doit  à 
MM.  Gay-Lussac  et  "VVelter  toutes  les  précautions  que  nous 
venons  d'énoncer  pour  rendre  ces  essais  satisfaisans. 

Hydrate  de  soude. 

Berzelius. 

Eau 22,54 

Soude 77766. 

La  soude  à  l'alcool  est  un  hydrate,  qui  contient  suri  00  p., 
suivant  M.  Darcet ,  28  d'eau;  suivant  M.  Berard ,  18,86; 
suivant  MM.  Thénard  et  Gay-Lussac,  26. 

Pi^éparatioji  de  l'hydrate  de  soude. 

On  obtient  la  soude  à  l'état  d'hydrate  pur,  eu  employant 
les  mêmes  procédés  que  ceux  que  nous  avons  décrits  à  l'ar- 
ticle de  la  Potasse. 

Propriétés  de  l'hydrate  de  soude. 

Il  est  blanc.  Sa  pesanteur  spécifique  est  de  3,336,  suivant 
Hassenfratz. 

Son  odeur  et  sa  saveur  sont  analogues  à  celles  de  la  po- 
tasse.  11  est  volatil  à  une  chaleur  rouge. 

Quand  il  est  exposé  à  l'air,  il  en  absorbe  d'abord  l'humi- 
dité et  l'acide  carbonique-,  il  devient  pâteux,  et,  enfin,  il 
se  dessèche  et  tombe  en  poudre  ,  en  quoi  il  diffère  de  la 
potasse,  qui,  dans  les  mêmes  circonstances,  se  liquéfie.  Ces 
phénomènes  sont  dus  à  ce  que  la  soude,  combinée  à  l'acide 
carbonique,  forme  un  sel  qui  a  moins  d'affinité  pour  l'eau 
que  n'en  a  le  sous-carbonate  de  potasse;  mais  si  la  potasse  est 
exposée  pendant  assez  long-temps  dans  une  atmosphère  sufîi- 
samment  sèche,  alors  elle  donne  des  cristaux  de  sous -car- 
bonate. 


SOD  391 

La  soude,  combinée  avec  une  plus  grande  quantité  d'eau  , 
peut  cristalliser. 

Le  phosphore  se  comporte  avec  la  soude  comme  avec  la 
potasse.' 

Les  combinaisons  du  soufre  et  celles  de  Facide  hydro- 
sulfiirique  avec  la  soude  sont  analogues  à  celles  de  la  po- 
tasse avec  les  mêmes  corps. 

La  soude  est  décomposée  par  le  fer,  comme  l'est  la  potasse. 

La  manière  de  distinguer  la  soude  de  la  potasse,  est  de 
verser  ces  alcalis  dans  la  dissolution  de  platine  :  la  première 
n'y  fait  pas  de  précipité;  la  seconde  en  produit  un  qui  est 
jaune. 

D'un  autre  côté  l'acide  sulfuriquc  forme  avec  la  soude 
une  combinaison  qui  cristallise  en  prismes  à  six  pans,  ter- 
minés par  une  pyramide  à  six  faces,  et  la  potasse  une  combi- 
naison qui  cristallise  en  dodécaèdres  ou  en  solides  à  1  8  facettes. 
La  solution  de  sulfate  de  potasse  concentrée,  mêlée  à  une  so- 
lution également  concentrée  de  sulfate  d'alumine,  donne  de 
petits  cristaux  d'alun.  La  solution  de  sulfate  de  soude  ne  pro- 
duit pas  ce  phénomène. 

L'hydrate  de  soude  ,  fondu  dans  des  creusets  d'argent  ou 
de  platine  ,  absorbe  du  gaz  oxigène  comme  le  fait  la  potasse. 

Deutoxide  de  sodium. 

Berzelius. 

Oxigène 34,02 

Sodium C5,<)8. 

Le  sodium,  brûlé  dans  l'air  ou  dans  le  gaz  oxigène,  absorbe 
une  fois  et  demie  autant  de  ce  dernier  gaz  qu'il  lui  en  fau- 
droit  pour  passer  à  l'état  de  soude.  Cet  oxide  ne  se  forme 
pas,  comme  celui  de  potassium  ,  dans  le  gaz  oxigène  froid, 

L'oxide  de  sodium  au  maximum  présente  des  phénomènes 
analogues  à  ceux  du  peroxide  de  potassium. 

Chlorure  de  sodium. 

Composition. 

Chlore 60,48 

Sodium 39,62. 


392  SOD 

Synonymie:  Selmarin,  Sel  gemme ,  Aïuriate  de  soude  anhydre. 
Pj^épnratlon. 

On  l'extrait  du  sein  de  la  terre  ou  des  eaux  salées  qui  le 
tiennent  en  dissolution. 

Pi'opriétés. 

Il  cristallise  en  cubes:  il  ç?,i  incolore;  il  est  fusible  et  vo- 
latil à  une  chaleur  rouge. 

Il  a  une  saveur  fraîche,  salée,  agréable,  qui  le  fait  re- 
chercher des  animaux. 

Ses  propriétés  chimiques  sont  absolument  analogues  à  celles 
du  chlorure  de  potassium ,  sauf  les  différences  qui  tiennent 
à  la  nature  spécifique  de  sa  base. 

AzOTURE    DE    SODIUM. 

Il  est  analogue  à  l'azoture  de  potassium. 

Sulfure  de  sodium. 
Il  est  probable  qu'il  existe  autant  de  sulfures  de  sodium 
que  de  sulfures  de  potassium.   Quant  aux  propriétés  des  sul- 
fures   de  sodium    qu'on  a  préparés,   elles  sont  analogues   à 
celles  des  sulfures  de  potassium  correspondans. 

Arseniure  de  sodium. 

2  volumes  de  sodium  et  '-  volume  d'arsenic  en  fragmcns, 
chauffés  daris  une  cloche  pleine  de  gaz  azote,  s'unissent  en 
dégageant  de  la  lumière. 

I-e  composé  a  une  couleur  d'un  brun  marron  ;  il  est  dé- 
pourvu conséquemment  du  brillant  métallique.  Mis  dans  l'eau  , 
il  passe  à  l'état  de  soude;  il  se  dégage  de  l'hydrogène  arse- 
niqué  ,   et  il  se  dépose  des  flocons  d'hydrure  d'arsenic. 

1  volume  de  sodium  et  5  volumes  d'arsenic,  chauffés  au- 
dessous  du  rouge- cerise,  s'unissent  en  dégageant  une  foible 
lumière. 

La  combinaison  est  cassante,  quand  elle  est  d'un  gris  blanc. 

Phospiiure  de  sodium. 
Ce  composé  est  analogue  au  phosphure  de  potassium. 


SOD  395 

Sodium  et  Antimoine. 

I  volume  de  sodium  et  4  volumes  d'antimoine  en  poudre , 
chauffés,  se  combinent  en  dégageant  de  la  lumière  à  une 
température  voisine  de  celle  où  l'antimoine  entre  en  fusion. 

Cet  alliage  est  cassant. 

II  ressemble  au  métal  de  cloches. 
Il  se  décompose  rapidement  à  l'air. 

Sodium  et  Étain. 

I  volume  de  sodium,  4  volumes  d'étain  en  limaille  fine, 
eliauffés  dans  une  cloche  étroite,  dont  le  bout  ouvert  est 
effilé,  se  combinent  dès  que  l'étain  est  fondu.  Il  ne  se  dé- 
gage pas  de  lumière. 

L'alliage  est  très- cassant,  moins  fusible  que  l'étain. 

II  est  promptement  altéré  par  le  contact  de  l'air. 

Sodium  et  Bismuth. 

1  volume  de  sodium  et  4  volumes  de  bismuth,  chauffés 
dans  une  cloche  étroite,  dont  l'extrémité  ouverte  est  effilée, 
s'unissent  au-dessus  de  la  température  qui  est  nécessaire  pour 
fondre  le  bismuth. 

L'alliage  est  gris -jaunâtre,  très -cassant,  grenu. 

Sodium  et  Mercure. 

o",o2!)8  de  sodium,  mis  dans  un  petit  tube  de  verre,  sur 
lesquels  on  verse  5^',o69  de  mercure,  s'y  combinent  à  froid 
en  dégageant  de  la  lumière. 

L'amalgame  est  liquide. 

1^,0476  de  sodium,  mis  avec  5",o6(^  de  mercure,  dégagent 
de  la  chaleur  et  de  la  lumière,  et  donnent  un  composé  qui 
se  fige  quand  il  est  refroidi. 

0^,0714  de  sodium,  mis  avec  6', 1 56  de  mercure,  dégagent 
de  la  chaleur  et  de  la  lumière.  La  masse  refroidie  présente 
beaucoup  de  petits  cristaux  grenus. 

Ces  alliages  sont  tous  décomposables  par  la  chaleur. 

lis  font  une  vive  effervescence  avec  l'eau.  Le  sodium  passe 
à  l'état  de  soude. 


394  SOD 

Sodium  et  Plomb. 

1  volume  de  sodium  et  4  volumes  de  plomb  en  limaille 
fine,  s'unissent  dès  que  le  plomb  entre  en  fusion. 

L'alliage  est  un  peu  ductile. 

La  fusibilité  est  à  peu  près  la  même  que   celle  du  plomb. 

1  volume  de  sodium  et  3  volumes  de  plomb  eu  limaille 
S  unissent  en  présentant  les  mêmes  phénomènes. 

L'alliage  qui  en  résulte  est  plus  altérable  à  l'air  que  le 
précédent. 

Sodium  et  Zinc. 

1  volume  de  sodium  et  4  volumes  de  zinc  en  limaille  ne 
se  combinent  qu'à  une  chaleur  rouge-cerise. 
L'alliage  est  gris- bleuâtre ,  cassant,  lamellcux. 

Sodium  et  Potassium. 

Le  sodium  s'allie  au  potassium  et  forme  des  alliages  qui 
sont  toujours  plus  fusibles  que  le  sodium,  et  qui  sont  cris- 
tallisables  et  plus  ou  moins  cassans. 

5  volumes  de  sodium  et  1  volume  de  potassium  forment 
un  alliage  fusible  à  zéro,  qui  cristallise  quand  on  le  plonge 
dans  un  mélange  de  glace  et  de  sel.  En  augmentant  la  pro- 
portion du  sodium  ,  l'alliage  perd  de  sa  fusibilité,  j^  de 
potassium  rend  le  sodium  fusible,  cassant,  et  lui  donne  la 
blancheur  de  l'argent. 

Si  l'on  combine  moins  de  5  parties  de  sodium  à  1  partie 
de  potassium  ,  on  obtient  des  alliages  qui  sont  de  plus  en 
plus  fusibles,  et  dont  la  fusibilité  ne  diminue  que  quand  il 
y  a  beaucoup  de  potassium.  10  de  potassium  et  1  de  sodium 
forment  un  alliage  liquide  à  zéro,  qui  est  plus  léger  que 
l'huile  de  naphte. 

On  fait  ces  alliages  en  chauffant  les  métaux  dans  Phuile  que 
nous  venons  de  nommer. 

Tous  ces  alliages,  exposés  à  Pair,  même  quand  ils  sont 
couverts  d'huile  de  naphte,  se  détruisent;  le  potassium  se 
brûle  et  le  sodium  reste  à  nu.  Cette  décomposition  donne  le 
moyen  d'obtenir  à  l'état  de  pureté  du  sodium  qui  auroit  été 
obtenu  d'une  soude  contenant  de  la  potasse. 


SOE  395 

Préparation  du  sodium. 

Elle  s'opère  comme  telle  du  potassium  ,  mais  il  faut  des 
moyens  plus  énergiques. 

État  du  sodium  dans  la  nature. 

Il  n'existe  dans  la  nature  que  des  combinaisons  de  sodium. 

Usages. 

Le  sodium,  à  l'état  de  métal,  n'est  d'aucun  usage;  mais 
son  chlorure,  son  oxide,  les  combinaisons  de  cet  oxide  avec 
les  acides,  sont  d'une  grande  utilité. 

Histoire. 

Le  sodium  a  été  obtenu  et  caractérisé  par  H.  Davy  en 
iSoy.  MM.  Gay-Lussac  et  Thénard  l'ont  ensuite  étudié  avec 
beaucoup  de  'soin,  et  c'est  d'après  leur  travail  que  nous 
avons  tracé  l'histoire  de  ce  métal.  (Ch.) 

SODSAL  {Bot.)  Ksempfer  cite  ce  nom  tartare  du  Ninsi 
(voyez  ce  mot),  plante  précieuse  dans  le  Japon,  où  elle  est 
nommée  sju-sjim,  et  dans  la  Chine  on  lui  donne  le  nom  de 
som.  Cet  auteur  en  donne  une  figure  et  une  longue  descrip- 
tion,  ainsi  que  l'énumération  de  ses  vertus.  (J.) 

SOE- BAVER,  SOE-HEST.  {Ichthjol.)  Noms  norwégiens 
de  l'HippocAMPE.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

SOE-BIORN.  {Mamm.)  Le  phoque  ours  marin  porte  ce 
nom  chez  les  Danois  :  il  est  la  traduction  de  notre  mot  ours 
marin,  de  même  que  soe-love  est  celle  de  lion  marin,  et  que 
soe-lcale  est  celle  de  veau  marin,  qui  sont  des  qualifications 
spécifiques  de  deux  autres  phoques.  (Desm.) 

SOE-BORDING,  AURRIDE.  (IcJi%o/.)  Noms  norwégiens 
de  la  truite  saumonée.  Voyez  Truite.  (H.  C.  ) 

SOE-DRAGE,  {Ichthfol.)  Un  des  noms  norwégiens  de  la 
vive.  (H.  C.) 

SOE-HANE,  KNURR-HANE.  {[chlhjol.)  Nom  danois  du 
perlon,  trigla  hirundo.  Voyez  Trig le.  (H.  C.) 

SOE-HONE.  {Ornith.)  Nom  danois  du  petit  grèbe  cornu, 
qui  est  appelé  en  Norwége  soe-orre.   (Ch.  D.) 

SOE-KONGE.  [Ornith.)  Nom  norwégien  du  petit  guille- 
mot,  alca  aile  et  uria  aile.  (Ch.  D.  )  * 


%5  SOE 

SOE-PAPEGOY.  (OrniLh.)  Nom  norwégien  du  macareux, 
alca  arctica,  Linn.  (Ch.  D.) 

SOE-RAEV,  SOE-ROTTE,  SOE-MUUS.  {IcUthjol.)  Trois 
des  noms  iiorwégieris  de  la  chimère  arctique.  Voyez  CnniKnE. 
(H.C.) 

SOE -SCORPION.  {Tchthjol.)  Un  des  noms  norwégiens  du 
scorpion  de  mer,  cottus  scorpius.  Voyei.  Cotte.  (H.  C.  ) 

SOE-SVALE.  {Ornith.)  On  appelle  ainsi,  en  Norwége,  le 
sterna  nigra,  ou  hirondelle  de  mer  à  tête  noire.   (Ch.  D.) 

SOEDT.  (Bol.)  Nom  arabe,  suivant  Rauwolf,  d'un  souchet, 
cjpcrus  rotundus  ,  qui  est  Vhodueg  des  Égyptiens.  (J.) 

SŒFEN.  {Iclilhjol.)  Nom  que  les  Arabes  de  l'Yemen  don- 
nent à  la  sephen.  Voyez  Pastenague.  (H.  C.  ) 

SŒGARIEK.  (Ornith.)  Nom  turc  du  pic,  picus.  (Ch.  D.) 

SCEING.  (  Ornith.)  Nom  norwégien  de  la  mouette  cendrée, 
larus  cnnus  ,  Linn.  (Cn.  D.  ) 

SŒKE.  (Ornith.)  On  appelle  ainsi,  en  Suisse  ,  la  petite 
sarcelle  ,  anas  crecca,  Linn.  (  Ch.  D.) 

SŒKOK.  (Ichthjol.)  Un  des  noms  norwégiens  du  perlon, 
trigla  hirundo.  Voyez  Trigle.  (H.  C.) 

SŒPIA.  (Malacoz.)  Nom  latin  du  genre  Sèche.  Voyez  ce 
mot.  (De  B.) 

SŒPIACEA  [Sépiacés].  (Malacoz.)  Quelques  auteurs  em- 
ploient cette  dénomination  pour  désigner  le  groupe  d'ani- 
maux mollusques  que  Linné  comprenoit  sous  la  dénomina- 
tion de  Sapia,  même  en  y  conservant  les  poulpes  qui  s'en 
éloignent  d'une  manière  évidente;  tandis  que  d'autres  ne 
l'appliquent  qu'à  une  famille  qui  ne  comprend  que  les  cryp- 
todibranchcs  décacères  ,  c'est-à-dire  les  calmars  et  les  sèches. 
(De  B.) 

SŒSMED.  (Ichthyol.)  Un  des  noms  groënlandois  du  gai 
rerdâtre.  Voyez  Gal.  (H.  C.) 

SOFAR-UERAMON.  (Bot.)  Nom  arabe  du  sparganium  , 
cité  par  Mcntzcl.  (  J.  ) 

SOFERA.  (Bot.)  Voyez  SoPHORA.  (J.) 

SOFFEYR.  (Bot.)  Voyez  Suff.ejr.  (J.) 

SOFFIETTA.  (Ichthjol.)  A  Rome,  on  appelle  ainsi  la  hé- 
casse  de  mer.  Voyez  Centrisque.  (H.  C.) 

SOFFO-O-KOKOTOO.  (Ornith.)  L'oiseau  qui  se  nomme 


SOG  397 

ainsi  à  Ternate  et  à  Tidor,  est  le  paradisier  superbe,  para- 
disea  siiperha,  Gmel.  (Ch.D.) 

sono.  (Ichthjol.)  Voyez  Rabanenco.  (H.  C.) 

SOGAF,  ZOGAF.  (Bo^)  Noms  arabes,  suivant  Forskal ,  de 
son  acanthus  eclulis,  dont  on  mange  les  feuilles  crues.  (J.) 

SOGAIF,  MONDO.  (Bot.)  Noms  japonois  de  l'œillet  des 
jardins,  dianthus  carjophjllus ,  cités  par  Keempfer  et  Thun- 
berg.  Celui  de  Mondo  (voyez  ce  mot)  est  aussi  donné  à  ua 
genre  de  la  famille  des  asparaginées,  Convallaria  de  Thun- 
berg.  Adanson  en  fait  le  nom  générique  de  ce  genre  et  y  ajoute 
comme  synonyme  le  siogai-fge  de  Kœmpfcr.  (J,) 

SOGALGINE  ,  Sogalgina.  (Bot.)  Ce  genre  de  plantes,  que 
nous  avons  proposé  dans  îe  Bulletin  des  sciences  de  Février 
j8i8  (pag.  5i  )  ,  appartient  à  Tordre  des  Synanthérées,  à  la 
tribu  naturelle  des  Hélianthées,  et  à  notre  section  des  Hé- 
lianthées-Héléniées,  dans  laquelle  nous  l'avons  placé  immé- 
diatement auprès  du  Ptilostcphium.  (Voyez  notre  article  Pii- 
LObTÈPHE  ,  tom.  XLIV  ,  pag.  60  et  63.) 

La  Sogalgina  Irilohata ,  qui  est  le  type  du  genre,  présente 
les  caractères  génériques  suivans,  observés  par  nous  sur  des 
individus  vivans,  cultivés  au  Jardin  du  Roi. 

Calathide  radiée:  disque  multillore ,  régularillore,  andro- 
gynitlore;  couronne  unisériée,  biliguliflore ,  féminiflore.  Pé- 
ricline  inférieur  aux  fleurs  du  disque,  hémisphérique  ,  sub- 
globuleux ,  formé  de  squames  inégales ,  paucisériées ,  imbri- 
quées ,  larges,  arrondies,  foliacées,  avec  une  bordure  mem- 
braneuse. Clinanthe  convexe,  garni  de  squamelles  inférieures 
aux  fleurs,  d  emi-em  brassantes  ,  ovales-acuminées ,  membra- 
neuses, uninervées.  Ovaires  obovoïdes,  non  comprimés,  pu- 
bescens;  aigrette  composée  de  squamellules  unisériécs ,  iné- 
gales, entregreffeesà  la  base,  filiformes,  charnues,  barbellées 
sur  les  deux  côtés.  Corolles  de  la  couronne  à  tube  long,  à 
languette  extérieure  grande,  large,  elliptique,  trilobée  au 
sommet ,  à  languette  intérieure  beaucoup  plus  courte  et  plus 
étroite,  divisée  jusqu'à  sa  base  en  deux  lanières  linéaires  ;, 
obtuses.  Stigmatophores  du  disque  pourvus  d'un  appendice 
semi-conique,   glabre,  prolongé  en  un  filet  pénicillé. 

SoGALGiNE  TRILOBÉE  :  Sogalgitia  irilolmta,  H.  Cass.  ;  Galinsoga 
trilobata,  Cavan. ,  Icon.  et  dcsci\,  tom.  3,  pag.  42,  tab.  282. 


M  SOG 

C'est  une  plante  mexicaine,  herbacée  ,  annuelle  ,  à  feuilles 
opposées,  oblongues- lancéolées  ,  dentées,  friplinervées ,  les 
inférieures  hastées,  trilobées;  les  calathides,  composées  de 
fleurs  jaunes,  sont  terminales  et  longuement  pédonculées. 

SoGALGiNE  FAUSSE-BALBisiE  :  Sogîdgina  balhisioidcs  ,  H.  Cass.  ; 
Galinsogea  halbisioides  ,  Kunlh.  ,  Noi".  gen.  et  sp.  pi.  ,  tom.  4  , 
pag.  2  53  ,  tab.  3o6.  Cette  plante,  trouvée  dans  le  Mexique 
par  MM.  de  Humboldt  et  Bonpland  ,  est  remarquable  prin- 
cipalement par  les  corolles  de  la  couronne,  dont  la  languette 
extérieure  est  extrêmement  large ,  presque  réniforme  ,  très- 
entière,  à  bord  ondulé. 

Nous  avons  démontré,  dans  notre  article  Galinsoge  (  tom. 
XVIII  ,  pag.  97  ),  que  l'ancien  nt-m  de  Galinsoga  doit  être 
conservé  à  l'espèce  nommée  parviflora  ,  puisqu'elle  fut  évi- 
demment le  vrai  type  originaire  du  genre  ;  et  que  le  nou- 
A'eau  nom  générique  doit  être  appliqué  à  celle  que  Cava- 
nilles  associoit  inexactement  à  la  précédente  ,  en  la  nommant 
Galinsoga  trilohata.  On  s'en  convaincra  facilement  si  Ton  re- 
marque avec  nous  que  Ruiz  et  Pavon  sont  réellement  les 
premiers  auteurs  du  genre  Galinsoga ,  qu'ils  ont  établi  avant 
Cavanilles  et  publié  en  même  temjis  que  lui,  mais  dont  ils 
n'ont  connu  que  l'espèce  par^ijlora,  qu'ils  ont  nommée  plus 
tard  quinqneradiata,  et  une  autre  espèce  très-peu  différente, 
qu'ils  ont  nommée  quadriradiata.  Mais  l'espèce  trilohata  de  Ca- 
vanilles leur  étoit  inconnue.  M.  Kunth  nous  paroit  donc  s'être 
écarté  des  règles,  en  conservant  le  nom  de  Galinsoga  (ou  Ga- 
linsogea) h  l'espèce  trilohata,  et  en  appliquant,  avec  Roth , 
celui  de  JVihorgia  à  l'espèce  parvijlora. 

Ce  botaniste  dit  que,  dans  son  genre  Galinsogea  ,  qui  cor- 
respond à  notre  Sogalgina  (publié  antérieurement),  l'aigrette 
est  composée  tantôt  de  petites  écailles  ciliées-frangées  ,  tantôt 
de  rayons  plumeux  ;  et  comme  il  assigne  l'aigrette  plumeuse 
à  l'espèce  balhisioides,  il  suppose  sans  doute  que  l'espèce  tri- 
lobaia  offre  l'aigrette  écailieuse  ou  paléacée.  Nous  ne  sommes 
pas  d'accord  avec  lui  sur  ce  point;  car,  selon  nous,  l'aigrette 
plumeuse,  ou  composée  de  squamellules  filiformes  barbellées, 
appartient  au  genre  Sogalgina,  tandis  que  l'aigrette  de  squa- 
mellules paléiformes  et  frangées  est  propre  au  vrai  Galinsoga. 
Dans  Ja  Sogalgina  trilohata,  l'ovaire  paroît  quelquefois  un 


s  OH  §99 

peu  comprimé  bilatéralement;  il  est  obovoïde,  arrondi  au 
sommet,  sanscAtes,  ni  arêtes,  ni  nervures  saillantes;  mais 
il  est  hériîsé  de  poils  bicuspidés,  et  muni  d'un  bourrelet  api- 
cilaire  vert  ;  son  aréole  basilaire  est  petite  ,  orbiculaire  , 
oblique-intérieure,  située  dans  une  échancrure;  l'aréole  api- 
cllairc  est  large,  orbiculaire.  L'aigrette,  beaucoup  plus  courte 
que  l'ovaire,  est  composée  de  squamellules  unisériées  ,  iné- 
gales, irrégulières,  filiformes-laminécs ,  un  peu  charnues, 
verdàtres,  garnies  de  barbelles  sur  les  deux  côtés.  Cette  ai- 
grette, comparée  à  celle  de  la  Sogalgina  balbisioides ,  n'en  dif- 
fère évidemment  que  parce  qu'elle  est  beaucoup  plus  courte. 

Dans  la  Galinsoga  parvijlora  (quiseroit  mieux  nommée  Gai. 
micro cephala)  ,  Tovaire  n'est  pas  sensiblement  comprimé  ; 
mais  il  est  un  peu  arqué  en  dedans  ,  obconique  ou  obpyra- 
midal ,  à  quatre  faces  et  à  quatre  arêtes,  et  tout  hérissé  de 
soies  roides;  il  a  un  bourrelet  apicilaire  cartilagineux,  ver- 
dâtre,  glabre;  son  aréole  basilaire  est  petite,  oblique-inté- 
rieure, située  dans  une  échancrure,  et  entourée  d'un  petit 
bourrelet  basilaire  cartilagineux,  glabre.  L'aigrette  ,  longue 
comme  l'ovaire  ,  est  composée  d'environ  dix  squamellules 
uni-bisériées ,  paléiformes-laminées  ,  à  partie  inférieure  li- 
néaire ,  un  peu  charnue ,  continue  avec  le  bourrelet  apici- 
laire de  l'ovaire,  à  partie  supérieure  demi-lancéolée,  mem- 
braneuse ,  frangée  sur  les  bords.  Cette  aigrette,  fort  diffé- 
rente de  celle  des  Sogalgina,  est  tout-à-fait  analogue  à  celle 
du  Carphostephiiim  (tom.  XLIV,  pag.  62). 

Notre  genre  Sogalgina  diffère  du  vrai  Galinsoga ,  non  seu- 
lement par  l'aigrette  plumeuse  ,  ou  composée  de  squamel- 
lules filiformes,  barbellées ,  mais  encore  par  la  couronne 
biliguliflore,  c'est-à-dire  composée  de  fleurs  à  deux  languettes, 
par  le  péricline  imbriqué,  par  le  clinanthe  presque  plan  ,  et 
par  lesstiginatophores  pourvus  d'un  appendice  semi-conique, 
glabre,  prolongé  en  un  filet  pénicillé.  (H.  Cass. ) 

SOGO.  (Ichthjol.)  Nom  spécifique  d'un  Holocentre,  dé- 
crit dans  ce  Dictionnaire,  tome  XXI,  page  287.  (H.  C.) 

SOGUR.  (Mamm.)  Nom  tartare  de  la  marmotte  bobac, 
(Desm.) 

SOHAL.  {Ichthjol.)  Nom  arabe  du  Sohar.  Voyez  ce  mot, 
(H,  C.) 


400  SOH 

SOHAR.  {IchLhjol.)  Nom  spécifique  de  I'Aspisure.  Voyez 
ce  mot.  (H.  C.) 

SOHER,  {Ichthj'ol.)  On  appelle  ainsi  un  grand  et  excellent 
poisson  du  Gange,  que  l'on  ne  sait  encore  à  quel  genre  rap- 
porter, faute  de  reuseigiioniens  positifs. 

Il  a  les  écailles  vertes,  bordées  d'or,  et  les  nageoires  bron- 
zées. (H.  C.  ) 

SOHIATAN.  (Mamin.)  Suivant  Thevet ,  ce  nom  est  celui 
d'un  rat,  que  mangeoient  les  sauvages  de  l'Amérique  du  Nord. 
Sonnini  croit,  sans  aucun  motif  suffisant,  que  ce  prétendu 
rat  étoit  un  sarigue.  (Dksm.) 

SOHNA.  {Ornith.)  Nom  sous  lequel  est  connu,  dans  cer- 
tains cantons  de  l'Inde,  le  jacana ,  qui  porte  plus  générale- 
ment celui  de  vuppi-pi;  c'est  le  jacana  à  longue  queue  ou 
■parra  sinensis  de  Latham ,  pi.  117  de  son  premier  supplé- 
ment au  Synopsis.  (Cu.  D.) 

SOIE.  {Bot.)  Dans  les  mousses  on  nomme  soie  le  pédicule 
ou  support  de  l'urne  ;  dans  les  synanthérées  on  désigne  par 
ce  mot,  ou  par  celui  de  paillettes  ,  les  espèces  de  bractées  qui 
accompagnent  les  fleui-s  sur  le  réceptacle  commun;  dans  les 
graminées  on  nomme  soies  ou  arêtes,  les  filets  roides  qui  par- 
tent des  écailles  Horales.  M.  de  Beauvois  distingue  la  soie  de 
l'arête.  La  soie  est  le  prolongement  d'une  ou  plusieurs  ner- 
vures ;  l'arête  ue  laisse  apercevoir  aucun  indice  de  son  ori- 
gine au-dessous  de  son  point  d'attache.  Le  froment  a  des 
soies,  l'avoine  a  des  arêtes.  On  donne  le  nom  de  soies  de  l'an- 
thère aux  petits  filets  formés  par  le  prolongement  de  la  partie 
inférieure  des  loges.  (Mass.) 

SOIE.  {Entom.)  On  donne  ce  nom  aux  fils  déliés  que  les 
insectes  sécrètent,  tantôt  pour  se  former  un  cocon,  lors- 
qu'ils se  changent  en  chrysalides,  comme  cela  arrive  à  beau- 
coup de  lépidoptères  et  en  particulier  aux  chenilles  des  bom- 
iyces,  à  un  grand  nombre  de  larves  d'hyménoptères  et  de 
névroptères,  etc.;  tantôt  pour  en  former  des  toiles,  des  filets, 
des  cordeaux,  comme  le  font  les  araignées;  tantôt,  enfin, 
pour  déposer  leurs  œufs  sous  une  espèce  de  tente,  comme  les 
hydrophiles  femelles  nous  en  offrent  un  exemple.  On  appelle 
aussi  soies,  les  poils  plus  ou  moins  alongés  qui  recouvrent  le 
corps  de  certaines  larves  ou  de  quelques  insectes  parfaits  ;  ou 


SOI  401 

quelques  parties  prolongées  et  dont  la  base  est  un  peu  plus 
grosse  que  l'extrémité  libre,  à  peu  près  comme  une  soie  de 
cochon. 

Nous  traiterons  séparément  de  ces  deux  acceptions. 

La  Soie  ,  Sericum.  On  désigne  plus  particulièrement  sous 
ce  nom  les  fils  d'une  ténuité  extrême  et  d'un  diamètre  à  peu 
près  égal ,  dont  la  flexibililé,  la  souplesse  ,  la  mollesse  ,  le  lui- 
sant, ne  peuvent  être  exprimés  que  par  le  terme  même  de 
soyeux.  On  sait  que  le  mot  sericum  des  Latins  est  emprunté  du 
grec  ItiûiKov,  dont  l'étymologie  ,  d'après  Pausanias,  seroit  tirée 
du  î;om  "Eup  ,  vermiculus  quidam  sericum  texens.  Quelques  au- 
tei'rs  font  dériver  le  mot  sericum  d'un  peuple  d'Asie  ou  d'une 
vnle  de  Scythie  ,  d'où  provenoit  la  soie  chez  les  Romains, 
qui  pensoient  que  cette  matière  étoit  produite  par  des  arbres, 
puisqu'on  l'y  récoltoit,  comme  on  le  voit  par  ces  deux  vers, 
l'un  de  Virgile,  l'autre  d'Ausone. 

Velîeratjue  ut  foliis  depectant  tenuia  seres. 

ViRC,   Georg. ,  lib.  IL 
^ssjrius  gemmas ,  Ser  vellera  ,  thura  Sabœus. 

AcSONE. 

Nous  avions  commencé  cet  article  dans  le  dessein  d'y  pré- 
senter les  détails  que  nous  avions  promis  à  nos  lecteurs,  lors- 
que nous  avons  traité  du  bombjce  du  mûrier ^  mais  nous  avons 
dû  consulter  auparavant  tout  ce  qui  avoit  été  écrit  à  ce  sujet  , 
et  nous  avons  reconnu  que  notre  travail ,  tel  que  nous  l'avions 
préparé,  donnoit  absolument  les  mêmes  faits  à  connoitre  que 
ceux  qui  sont  consignés  à  l'article  Mûrier  par  l'un  de  nos 
collaborateurs,  qui  a  recueilli  les  plus  grands  détails  sur  ce 
bombyce  et  sur  l'histoire  de  la  soie  dans  cet  article,  auquel 
nous  renvoyons  le  lecteur  ,  quoiqu'il  n'y  ait  pas  tout  l'ordre 
que  nous  pourrions  désirer.  Nous  donnerons  seulement  quel- 
ques renseignemens  sur  l'organisation  des  parties  qui  pré- 
parent et  sécrètent  la  soie,  et  sur  celles  qui  la  moulent  pour 
ainsi  dire  au  passage  à  travers  les  filières. 

Les  chenilles  en  général  sécrètent  la  soie  à  l'aide  d'organes 

qui  font  l'office  de  glandes,  mais  qui  n'ont  l'apparence  que 

de  longs  canaux  repliés  sur  eux-mêmes  et  susceptibles  d'être 

développés  dans  l'eau.  Ce»  tuyaux,  qui,  lorsqu'ils  sont  éten- 

49.  slS 


4*2,  SOI 

dus,  oITrent  sept  à  huit  fois  la  longueur  de  la  chenille,  vont 
toujours  en  grossissant  vers  le  point  où  ils  doivent  se  termi- 
ner. Ils  forment  là  une  sorte  de  réservoir  d'où  il  est  facile 
de  faire  sortir  la  matière  liquide,  qui  ressemble  à  un  vernis 
et  qui  aboutit,  à  l'aide  d'un  canal  excréteur  plus  ou  moins 
long,  vers  la  lèvre  inférieure  ,  où  se  trouve  un  tubercule  mo- 
bile dont  la  longueur  varie;  mais  c'est  là  une  véri table J;/;cre, 
La  chenille,  en  portant  cette  partie  sur  un  corps  solide,  y- 
fait  adhérer  la  matière  ductile,  qui  s'écoule  par  le  trou  de 
sa  filière ,  dont  le  diamètre  déterminé  constitue  la  grosseur 
de  la  soie.  Dans  quelques  chenilles  cette  sécrétion  s'opère  dès 
le  plus  jeune  âge,  et  l'animal  s'en  sert  dans  mainte  circons- 
tance, tantôt  pour  se  construire  une  tente  isolée,  ou  com- 
mune à  un  grand  nombre  d'individus;  tantôt  pour  se  sous- 
traire au  danger;  car  au  moment  où  celui-ci  se  fait  craindre, 
l'insecte,  saisi  d'une  crainte  salutaire  ,  colle  un  fil  sur  le  plan 
qui  le  supporte  et  s'abandonne  à  son  propre  poids  ••  il  tombe 
A-erlicalement  et  reste  suspendu  à  une  distance  convenable 
jusqu'à  ce  que,  le  danger  étant  passé,  il  puisse,  à  l'aide  de 
ses  pattes  onguiculées  ,  se  raccrocher  sur  le  fil;  qu'il  pelo- 
tonne pour  remonter  au  point  où  il  étoit  fixé  d'abord,  ou 
jusqu'à  ce  que  le  vent  le  pousse  et  le  dirige  vers  une  branche 
sur  laquelle  il  a  l'espoir  de  trouver  une  nouvelle  nourriture. 

La  matière  de  la  soie  est  le  plus  souvent  destinée  à  la  cons- 
truction de  la  coque  dans  laquelle  la  chenille  ,  et  surtout 
celles  des  bombyces ,  doivent  subir  leur  métamorphose.  Ce 
follicule  ou  cocon  est  plus  ou  moins  épais  ,  et  la  matière 
soyeuse  s'y  trouve  dans  un  état  souvent  altéré  par  la  bave 
ou  par  la  mucosité  que  l'insecte  y  dégorge  pour  la  déguiser 
aux  animaux  qui  voudroient  y  pénétrer.  C)uelquefois  ces  che- 
nilles y  font  entrer  des  corps  étrangers,  qu'elles  empruntent 
et  détachent  tantôt  de  leur  propre  corps ,  tantôt  des  objets 
qui  sont  à  leur  portée. 

Ou  a  profité  de  celte  matière  soyeuse,  lorsqu'elle  est  en? 
core  liquide  et  contenue  dans  les  organes  qui  la  sécrètent.- 
pour  en  obtenir  des  fils  beaucoup  plus  grossiers,  mais  aussi 
extrêmement  résistans  et  imperméables  ou  indissolubles  par 
l'eau.  C'est  une  sorte  d'industrie  qu'on  exerce  avec  le  ver-à-i 
soi* .  en  tirant  ainsi  de  la  chenille  la  substance  de  la  soie^ 


SOK  4oS 

que  l'on  aldnge  pour  en  former  une  sorte  de  gros  crin  très- 
solide ,  qui  sert  pour  la  pêche  à  la  ligne  et  sur  lequel  on 
monte  des  haims  ou  hameçons.  On  vend  cette  matière  sous 
le  nom  vulgaire  de  mord-à-pèche ;  elle  est  aussi  faussement  dé- 
signée sous  les  noms  de  fil  de  pitte,  ou  d'aloës  et  d'agave. 

Les  larves  de  quelques  coléoptères  se  filent  aussi  une  coque  ; 
mais  ce  sont  surtout  celles  des  hyménoptères  en  général  et 
celles  de  quelques  névroptères  ,  comme  la  plupart  des  stégop- 
tères,  qui  sont  douées  de  cette  faculté.  Nous  citerons  en  par- 
ticulier les  chenilles  des  uropristes ,  des  mellitcs,  des  Aéot- 
tocryptes ,  telles  que  celles  des  petits  ichneumons  à  codons 
blancs  et  jaunes. 

La  Soie,  Seta,  est,  comme  nous  l'avons  dit  au  commence- 
ment de  cet  article,  une  forme  particulière  de  quelques  par- 
ties d'insectes.  Ainsi,  on  dit  antennes  en  saie  ou  sétacées,  celles 
qui  sont  plus  grêles  à  l'extrémité  libre  qu'à  la  base  ,  par  op- 
position à  filiformes,  dont  la  grosseur  esta  peu  près  la  même 
dans  toute  la  longueur.  Ainsi  les  éphémères  ont  l'abdomen 
terminé  par  deux  ou  trois  soies,  qui  sont  des  appendices  oii 
des  prolongemens  du  ventre.  Lespodures,  les  forbicines,  les 
machiles ,  ont  des  soies  à  la  queue.  La  chenille  des  bom- 
byces  dites  écailles  ou  hérissonnes  sont  couvertes  de  poils  alon- 
gés  en  forme  de  soie.  (  C.  D.) 

SOIE.  {Chim.)  La  soie,  à  l'état  de  pureté,  passe  générale- 
ment pour  une  substance  azotée  analogue  a  la  laine  ,  aux  poils , 
à  la  corne  ,  en  un  mot,  pour  une  substance  de  la  nature  du 
mucus.  Le  travail  que  j'ai  commencé  sur  la  soie  n'est  point 
assez  avancé  pour  que  je  puisse  émettre  une  opinion  défini- 
tive sur  la  nature  de  cette  substance.  (  Ch.  ) 

SOIE  DE  MER.  {Entomoz.)  Voyez  l'article  Dragonneau. 
(Desm.  ) 

SOILETTE.  {Bot.)   C'est  une  variété  de  froment.  (L.  D.) 

SOJA.  {Bot.)  Voyez  Mame.  (J.) 

SOK^JKA.  {Bot.)  Nom  arabe,  cité  par  Forskal,  d'un  ino- 
zambé,  cleome  ornitliopodioides.  (J.) 

SOK^JT.  {Bot.)  Nom  arabe  d'une  carmentine  ,  justicia 
lanccolata  de  Forskal ,  qui  est,  selon  Vahl,lç  barleria  noctijlora 
de  Linnœus  fils.  (J.) 

SOKAM.  {Bot.)  Voyez  Obre.  (J.) 


404  SOK 

SOKAR.  (Bot.)  Nom  arabe  des  ip-omœa  bilola  et  Inflora 
de  Forskal.  (J.) 

SOKOL.  {Ornith.)  L'épervier  est  ainsi  nommé  en  polonois. 
(Ch.  D.) 

SOKU-SUISI.  {Bot.)  L'épurge ,  euphorbia  lathyris ,  dont 
les  graines  sont  un  violent  purgatif,  est  ainsi  nommée  au 
Japon,  suivant  Thunberg.  (J.) 

SORUSA-SA.  {Bot.)  Voyez  Saki-teki.  (J.) 

SOL.  (Bot.)  Nom  arabe  du  sureau,  cité  par  Mentzel  d'après 
Avicenne.  Il  est  encore  donné  ,  comme  nom  latin,  au  soleil , 
helianthus  annuus  ,  qui  est  le  sol  indianus  de  Lonicer ,  cité 
par  C.  Bauhin.  (J.) 

SOL.  {Ichthjol.)  Nom  anglois  de  la  Sole.  Voyez  ce  mot. 
(H.  C.) 

SOL-BAKKE.  {Ornith.)  Nom  danois  de  l'hirondelle  de 
rivage,  hirundo  riparia,  Linn.  (Ch.D.) 

SOLA.  {IchthYol.  )  Voyez  Tunga.  (H.  C.) 

SOLADI-TIRTAVA.  {Bot.)  Rhéede  cite  sous  ce  nom  une 
plante  du  Malabar  qui  paroit  être  un  basilic.  (J. ) 

SOLANAN.  {Bot.)  Voyez  Herbe  aux  hebechets.  (J.) 

SOLANASTRUM.  {Bot.)  Heister  donnjoit  ce  nom  au  sola- 
num  sodomœum  de  Linnasus.  (J.) 

SOLAND-GOOSE.  {Ornith.)  Nom  anglois  du  fou  de  bas- 
san  ,  pelecanus  bassanus ,  Linn.  (Ch.  D.) 

SOLANDRA.  {Bot.)  Ce  nom,  qui  rappelle  la  mémoire 
du  botaniste  Solander,  compagnon  de  voyage  de  Cook  et  de 
Banks,  a  été  donné  à  plusieurs  genres.  Celui  de  Murray  est 
un  Lagunœa,  genre  de  malvacées;  celui  de  Linnasus  est  main- 
tenant YHjdrocotjle  solandra,  genre  d'ombellifères;  celui  de 
Swartz,  voisin  du  Datura  dans  les  solanées,  confondu  avec 
lui  par  quelques-uns,  a  été  conservé  par  d'autres.  (J.) 

SOLANDRE,  Solandra.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones,  à  fleurs  complètes,  de  la. famille  des  malvacées,  de  Ift 
monadelphie  polyandrie  de  Linnœus,  offrant  pour  caractère 
essentiel  :  Un  calice  simple,  à  cinq  divisions  profondes ,  per- 
sistantes ,  une  corolle  à  cinq  pétales  soudés  à  leur  base  et 
attachés  sur  le  tube  des  étamines;  celles-ci  nombreuses  ;  les 
filamens  réunis  en  un  tube  alongé ,  portant  les  anthères  à 
sa  surface  vers  le  sommet  ;  un  ovaire  supérieur  ;  uî\  style 


SOL  4o5 

terminé  par  cinq  stigmates  en  tête  i  une  capsule  à  cinq  lo- 
ges polyspermes ,  à  cinq  valves  ,  divisées  dans  leur  milieu 
par  une  cloison  ;  les  semences  insérées  sur  un  réceptacle 
central. 

Le  nom  de  Solandra  avait  été  employé  pour  trois  genres 
différens,  d'abord  pour  une  très- belle  plante  de  la  famille 
dessolanées,  le  solandra  grandijlora,  Swartz,  réuni  aux  Da- 
tura  par  M.  de  Lamarck.  Ce  même  nom  de  solandra  avoit  été 
appliqué  auparavant  par  Linné  à  une  ombellifère  ,  le  so- 
landra capensis,  que  Linné  fils  a  fait  entrer  depuis  parmi  les 
hydrocotyle.  Willdenow  a  donné  le  nom  de  solandra  au  Da- 
tura  sarmentosa ,  Lamk.  ;  M.  de  Lamarck  a  consacré  le  nom  de 
solandra  pour  la  plante  que  Cavanilles  a  décrite  sous  ce  nom, 
et  il  y  réunit  le  laguna  du  même  auteur. 

SoLANDRE  LOBÉ  :  Solandra  lobata,  Poir. ,  Encyc;  Lamk.,  III. 
gen.,  tab.  58o;  Murr  in  Gœtt.,  1784,  tab.  1  ;  Cavan.,  Diss., 
5  ,  tab.  i36  ,  fig.  1  ;  Laguncea  lobata,  Willd.,  Spec,  3,  p.  733  ; 
Hibiscus  solandra,  THérit.,  Stirp.,  i  ,  tab.  49;  Triguera  aceri- 
folia ,  Cavan.,  Diss.,  1  ,  tab.  1 1.  Cette  plante  s'élève  à  la  hau- 
teur de  deux  ou  trois  pieds  sur  une  tige  droite,  rameuse, 
velue,  striée,  cylindrique.  Les  feuilles  sont  alternes,  pétio- 
lées ,  hérissées  par  quelques  poils;  les  inférieures  petites,  en 
cœur,  entières,  un  peu  arrondies,  aiguës;  celles  du  milieu 
divisées  en  plusieurs  lobes,  presque  palmées,  dentées  à  leurs 
bords  ;  les  supérieures  élargies,  divisées  en  trois  lobes  inégaux  , 
oblongs,  aigus,  dentés  en  scie;  les  terminales  étroites,  lan- 
céolées, entières  et  dentées;  les  pétioles  beaucoup  plus  longs 
que  les  feuilles;  les  stipules  oblongues,  linéaires,  aiguës,  un 
peu  ciliées.  Les  fleurs  sont  axillaires,  situées  à  l'extrémité  des 
rameaux  ,  soutenues  par  des  pédoncules  velus,  simples,  très- 
longs,  uniflores,  avec  des  bractées  assez  semblables  aux  stipules. 
Le  calice  est  ovale-oblong,  légèrement  hispide,  à  cinq  décou- 
pures lancéolées ,  aiguës.  La  corolle  est  blanche  ,  très-ouverte, 
à  pétales  ovales ,  oblongs,  un  peu  obtus,  veinés,  presque  au- 
riculés  à  un  des  côtés  de  leur  base;  l'ovaire  est  ovale,  oblong, 
acuminé;  le  style  surmonté  d'un  stigmate  à  cinq  rayons,  ter- 
minés chacun  par  une  petite  tête.  La  capsule  est  ovale  , 
acuminée,  presque  à  cinq  angles,  un  peu  plus  longue  que  le 
calice  persistant.  Les  valves  sont  légèrement  ciliées;  les  se- 


40&  SOL 

menées  nombreuses,  petites,  arrondies.  Cette  plante  a  été 
découverte  à  l'Isle-de-France  par  Commerson. 

SoLANDREA  FEUILLES  lERîiÉES  :  Sularidra  temuta  ^  Cavan.,  Diss., 
5,  tab.  i36,  fîg.  2;  Lagunœa  ternata ,  Willd.,  loc.  cit.  Cette 
plante  s'élève  à  la  hauteur  d'un  pied  sur  plusieurs  tiges  her- 
bacées, velues,  rameuses  dès  leur  base.  Les  feuilles  sont  al- 
ternes, pétiolées,  velues,  distantes  ;  les  inférieures  ternées, 
composées  de  trois  folioles  ovales,  linéaires,  très-inégales,  dont 
celle  du  milieu  étroite,  fort  longue,  entière;  les  supérieures 
échancrées  en  cœur  et  hastées  à  leur  base,  très-longues,  lan- 
céolées, fort  étroites;  les  pétioles  plus  courts  que  les  feuilles; 
les  stipules  courtes,  petites,  caduques.  Les  fleurs  sont  soli- 
taires, latérales,  axillaires,  soutenues  par  de  très- longs  pé- 
doncules géniculés  à  leur  sommet:  les  divisions  du  calice  lan- 
céolées, très-aiguës.  La  capsule  est  ovale,  acuminée,  à  cinq 
valves,  à  cinq  loges;  dans  chaque  loge  sont  trois  semences 
noirâtres,  hérissées  de  quelques  petits  tubercules.  Cette  plante 
croît  au  Sénégal. 

SoLANpRE  ÉPINEUSE  :  Solundra  spinosa ,  Poir.,  Enc;  Lagunœa 
aculeata,  Cavan.,  Diss.,  3,  tab.  71,  fig.  1  ;  Lamk. ,  III.  gen.y 
tab.  577.  Cette  espèce  a  une  tige  droite  ,  cylindrique,  tomen- 
teuse,  chargée  de  quelques  petits  aiguillons  courts  et  droits, 
un  peu  rameuse,  haute  d'environ  un  pied  et  demi.  Les 
feuilles  sont  alternes,  pétiolées,  profondément  divisées  en 
trois  ou  plusieurs  découpures  dentées  en  scie;  la  découpure 
du  milieu  plus  alongée;  les  pétioles  très-longs.  Les  fleurs  sont 
axillaires  ,  solitaires  ,  situées  vers  l'extrémité  des  rameaux  ; 
les  pédoncules  courts,  uniflores.  Le  calice  est  tomenteux , 
ovale,  oblou'^ ,  terminé  au  sommet  en  cinq  dents  courtes  et 
suhulées,  puis  divisé  latéralement  jusque  vers  ston  milieu  par 
le  développement  de  la  corolle.  Celle-ci  est  jaune,  étalée, 
une  fois  plus  longue  que  le  calice,  à  pétales  un  peu  élargis, 
rétrécis  à  leur  onglet;  le  stigmate  rougeâtre ,  pelté ,  peu  sail- 
lant; la  capsule  oblongue,  acuminée,  à  cinq  faces,  à  cinq; 
loges,  à  cinq  valves,  renfermant  des  semences  réniformes, 
noirâtres.  Cette  plante  croît  sur  les  côtes  de  Coromandel.  Les 
feuilles  sont  regardées  comme  résolutives. 

SoLANDRE  ÉCAiLLEUSE:  Solandra  squamosu ,  Vo'ir. ,  ^nc;  Lagu- 
IKKEa.  sqiiamosa,  Vejît. ,  Jard.  de  Malm. ,  tab.  42  ;  Andr. ,  Bot.  rep., 


SOL  4o7 

tâb.  226.  Tréis-'b elle  espèce,  distinguée  par  son  port  et  paifSeS 
feuilles.  Sa  tige  est  ligneuse,  haule  de  dix  ou  douze  pieds, 
rameuse,  droite,  cylindrique,  écailleuse,  à  rameaux  alternes; 
garnis  de  feuilles  pétiolées  ,  alternes,  oblongues  ,  lancéo- 
lées, coriaces,  entières,  longues  d'environ  trois  pouces,  ob- 
tuses, d'un  vert  foncé,  parsemées,  surtout  à  leur  face  infé- 
rieure, d'écailles  blanchâtres  ;  les  pétioles  sont  très-courts  ;  les 
stipules  linéaires,  caduques.  Les  fleurs  sont  grandes,  solitaires, 
axillaires,  inodores,  d'un  violet  terne;  les  pédoncules  plus 
longs  que  les  pétioles,  uniflores,  articulés  à  leur  base.  Le 
calice  est  campanule,  écailleux,  velu  et  soyeux  en  dedans, 
visqueux,  à  cinq  découpures  ovales,  aiguè's  ;  la  corolle  en 
cloche,  à  cinq  pétales  ovales,  oblongs ,  obtus;  les  anthères 
d'un  jaune  doré,  vacillantes,  à  quatre  sillons.  L'ovaire  est 
soyeux,  en  poire,  à  cinq  loges,  renfermant  plusieurs  ovules 
disposés  sur  deux  rangs  ;  le  stigmate  pubescent,  à  cinq  lobes 
ovales,  un  peu  arrondis,  ouverts  en  étoile.  Cette  plante  croît 
dans  l'île    de   Norfolk  ,   à  l'est    de  la  Nouvelle  -  Hollande^ 

(POIR.) 

SOLANÉES.  (Bot.)  Cette  famille  déplantes  très-naturelle 
et  généralement  admise,  tire  son  nom  de  la  Morelle,  Sola- 
-aum,  son  genre  le  plus  nombreux  en  espèces;  elle  fait  partie 
de  la  classe  des  hypocorollées  ou  dicotylédones  à  corolle  me- 
nopétale  insérée  au  support  de  l'ovaire.  Son  caractère  géné- 
ral est  formé  de  la  réunion  des  suivans. 

Un  calice  d'une  seule  pièce  ,  non  adhérent  à  l'ovaire,  di- 
visé plus  ou  moins  profondément  en  cinq  parties  ordinaire- 
ment égales,  quelquefois  en  moins  ou  plus  de  cinq.  Corolle 
hypogyne ,  monopétale,  oi'dinairement  régulière,  dont  le 
limbe  se  divise  en  lobes  plissés  avant  la  floraison,  égaux  en 
nombre  à  ceux  du  calice  et  alternes  avec  eux.  Etamines  in- 
sérées au  tube  de  la  corolle  au-dessous  de  ses  lobes,  alternes 
avec  eux  et  en  nombre  égal;  filets  distincts;  anthères  (quel- 
quefois inégales  en  grosseur)  biloculaires,  s'ouvrant  dans  leur 
longueur  ou  quelquefois  par  deux  pores  terminaux.  Le  fruit 
est  ordinairement  à  deux  loges  (très-rarement  plus) ,  séparées 
par  une  cloison  portant  sur  le  milieu  de  chacune  de  ses  faces 
un  placentaire  chargé  de  plusieurs  graines,  proéminant  quel- 
quefois  dans  l'intérieur  de    sa  loge  au  point  de  la  diviser 


4o8  SOL 

presque  en  deux  demi-loges.  Ce  fruit  est  tantôt  une  baie  va- 
riant beaucoup  dans  sa  forme  et  son  volume;  tantôt  une  cap- 
sule bivalve,  dont  la  cloison  ,  séparant  les  loges,  et  parallèle 
aux  valves  ,  s'applique  par  son  contour  sur  leurs  bords  (comme 
dans  beaucoup  de  genres  de  Scrophularinées  voisins  de  cette 
famille).  Graines  nombreuses,  sessiles  sur  les  placentaires, 
recouvertes  de  deux  tégumens,  dont  l'extérieur  est  solide.  Em- 
bryon dans  un  périsperme  charnu  ,  cylindrique,  dirigé  vers 
l'ombilic  de  la  graine,  tantôt  droit  ou  légèrement  courbé, 
tantôt  plus  ordinairement  très-recourbé  en  forme  d'hameçon, 
à  radicule  plus  longue  que  les  lobes  ordinairement  demi-cy- 
lindriques et  non  débordée  par  eux  (excepté  dans  le  cestrum, 
dans  lequel  ils  sont  orbicuhiires). 

Les  plantes  de  cette  famille  sont  des  herbes  ou  des  sous-ar- 
brisseaux ou  arbrisseaux.  Les  feuilles  sont  «ilternes,  simples  ou 
rarement  pennées:  les  florales  parlent  quelquefois  deux  d'un 
même  point.  Les  fleurs,  dont  la  disposition  et  l'assemblage 
varient,  sont  quelquefois  extra-axillaires  ,  sortant  à  côté  des 
feuilles. 

Les  solanées  se  divisent  assez  naturellement  en  deux  sections 
principales ,  caractérisées  par  le  fruit  capsulaire  ou  charnu. 

Dans  celle  des  fruits  capsulaires  on  rapporte  les  genres 
Celsia  et  Verbascum,  servant  de  transition  aux  Scrophulari- 
nées, ayant  comme  elles  la  corolle  un  peu  irrégulière  et  l'em- 
bryon droit;  Hyoscjamus ;  Nierembergia  de  la  Flore  du  Pérou; 
Markea  de  Richard,  adopté  par  M.  de  Lamarck;  ISicotiana 
et  son  congénère  Tabacum  de  Mœnch  ;  Pétunia  de  Jussieu;  Sal- 
viglossis  de  la  Flore  du  Pérou  ;  Anthocercis  de  M.  de  Labillar- 
dière;  Dalura  ,  auquel  plusieurs  réunissent  le  Solandra  de 
Linnaeus  fils  et  de  Swartz,  ou  Brugmansia  de  M.  Persoon,  ou 
Swarlzia  de  Gmelin ,  ayant  le  fruit  un  peu  charnu  et  tenant 
ainsi  le  milieu  entre  cette  section  et  la  suivante. 

La  section  des  fruits  charnus  ou  en  baie  réunit  les  genres 
Triguera  de  Cavanilles  ;  Jaborosa;  Mandragora;  ISectouxia  de 
MM.  de  Humboldt  et  Kunth  ;  Alropa,  auquel  se  rapporte  le 
Sa-racha  de  la  Flore  du  Pérou  ,  ou  BelLunia  de  Rœmer  ;  Nican- 
dra ,  avec  lequel  se  confond  le  Calydermos  de  la  même  Flore; 
Rapinia  de  Loureiro;  Phj'salis ,  comprenant  aussi  le  Physalodes 
de  Mœnch,  le  Herschellia  de  Bewdich  et  peut-être  le  ^Ki- 


SOL  409 

ihania  de  M.  Pâques  ;  ÏVithcringia  de  l'Héritier  ;  Duhoisia  de 
M.  Brown;  Aquartia,  que  M.  Dunal  réunit  au  suivant ;>So/an«m, 
dont  on  ne  sépare  ni  le  Dulcamara  et  le  Pseudocapsicum  de 
Mœnch,  ni  le  ISjcterium  de  Ventenat;  Ljcopersicon  deTour- 
nefort,  détaché  du  précédent  par  M.  Dunal,  non  admis  par 
d'autres;  Capsicum;  Ljcium,  auquel  le  Panzeria  de  Gmelin  ,  le 
Jasminoides  de  Mœnch  et  le  Ljcioserissa  de  Rœmer  restent  unis  ; 
Dunalia  de  M.  Kunth;  Cestrum;  Dartus  de  Loureiro;  Ulloa  de 
M.  Persoon  ou' Juan -Ulloa  de  la  Flore  du  Pérou. 

A  la  suite  de  cette  famille  on  place  avec  doute  les  genres 
suivans ,  qui  ont  avec  elle  quelque  affinité,  mais  en  différant 
en  plusieurs  points  importans,  qui  feront  peut-être  de  quel- 
ques-uns les  types  de  nouvelles  familles.  Ces  genres  sont  iVo- 
lana;  Cerium  de  Loureiro;  Cocion.  de  Van-Royen  ;  Billanderia 
de  M.  Smith;  Bruns/elsia  et  Crescentia.  (J.  ) 

SOLANÉE  PARMENTIÈRE.  (Bot.)  Nom  donné  à  la  pomme 
déterre  en  l'honneur  de  Parmenlier,  qui  a  beaucoup  contri- 
bué à  répandre  cette  plante  précieuse.  (  L.  D.) 

SOLANIFOLIA.  (Bot.)  C'est  sous  ce  nom  qu'on  trouve  cité 
dans  C.  Bauhin  le  circœa  alpina.  (J.) 

SOLANOIDES.  {Bot.)  Ce  genre,  fait  par  Tournefort  et  que 
Mœnch  a  voulu  rétablir,  est  resté  réuni  au  Rivina  de  Plumier 
et  de  Linnaeiis.  (  J.  ) 

SOLANUM.  [Bot.)  Voyez  Morelle.  (L.  D.) 

SOLARIS.  {Bot.)  Quelques  anciens,  cités  par  Daléchamps, 
ont  donné  ce  nom  à  l'héliotrope  ordinaire,  probablement 
parce  qu'il  tourne  ses  fleurs  vers  le  soleil.  (J. ) 

SOLARIUM  [Cadran].  {Conch.)  Subdivision  du  genre  Tro- 
chusde  Linné,  établie  par  M.  de  Lamarck,  depuis  l'impression 
des  premiers  volumes  de  ce  Dictionnaire  et  de  leurs  Supplé- 
niens  ,  pour  un  assez  petit  nombre  de  jolies  coquilles  que  les 
anciens  conchyliologistes  désignoient  en  efl'et  sous  le  nom  de 
cadrans,  et  dont  ils  formoient  aussi  une  sorte  de  section  géné- 
rique. Comme  on  n'a  aucune  connoissance  de  l'animal  des 
cadrans,  et  qu'on  ne  sait  pas  même  s'il  est  pourvu  d'un  oper- 
cule, ce  qui  est  cependant  extrêmement  probable,  et  de 
quelle  nature  il  est,  la  caractéristique  de  ce  genre  ne  porte 
absolument  que  sur  la  coquille  et  peut  être  ainsi  énoncée  : 
Coquille  orbiculaire  ,  enroulée  presque  dans  le  même  plan 


4ïo^  SOL 

vertical  ou  sabplanorbique,  à  spire  très-surbaissée  ,  forlemenl 
ombiliquée  de  la  base  au  sommet,  et  par  conséquent  sans 
columelle  ;  l'ombilic  plus  ou  moins  crénelé  dans  sa  circon- 
férence,-  ouverture  très-déprimée  et  plus  ou  moins  quadran- 
gulairc.  D'après  cela,  il  est  aisé  de  voir  que  c'est  une  exagé- 
ration de  certaines  espèces  de  troques,  dont  la  base,  très-plate, 
est  circonscrite  par  un  bord  tranchant.  On  ne  sait  rien  du 
resle  sur  les  cadrans,  si  ce  n'est  qu'ils  sont  tous  marins  et  des 
mers  des  paj's  chauds;  il  paroit  cependant  qu'il  en  existe  déjà 
dans  la  Méditerranée.  Les  espèces  que  M.  de  Lamarck  carac- 
térise dans  ce  genre  sont  les  suivantes  :  ' 

Le  Cadranstrié:  S.-perspectivum;  Trochus perspeclivus ,  Linn.^ 
Gmel.,  pag.  5566,  n.°  3;  Eue.  méth. ,  pi.  446,  fig.  1  ,  a,  h. 
Coquille  orbiculaire,  à  spire  conoïdale  ,  fortement  striée  dans 
le  travers  de  ses  tours;  à  ombilic  grand,  crénelé  de  tuber- 
cules assez  petits  :  couleur  d'un  fauve  blanchâtre,  avec  une 
double  bande  articulée  de  blanc  et  de  fauve  ou  de  châtain 
le  long  de  la  suture,  décurrente  sur  les  tours  de  spire. 

Cette  jolie  coquille,  commune  dans  les  collections,  et  dont 
3e  diamètre  est  quelquefois  de  deux  pouces  et  demi ,  vient  de 
la  mer  des  Indes,  où  elle  porte  le  nom  de  cadran  ou  d'esca- 
lier.  Linné  et  M.  de  Lamarck  disent  qu'elle  se  trouve  aussi 
dans  la  Méditerranée,  sur  la  cAte  d'Afrique. 

Le  C.  GRANULÉ  :  S.  granulatum ,  de  Lamk. ,  Syst.  des  anim. 
sans  vert. ,  tom.  7  ,  p.  3  ,  n.°  2  ;  Enc.  méth. ,  pi.  446 ,  fig.  a,  h. 
Coquille  orbiculaire,  conoïdale,  lisse  ou  non  striée;  ombilic 
rétréci  et  entouré  de  tubercules  épais  :  couleur  d'un  blanc 
fauve,  avec  plusieurs  bandes  granuleuses  tachetées  de  brun  le 
long  de  la  suture.  Diamètre  dix-neuf  lignes.  Patrie  inconnue^ 

Le  C.  GLABRE  :  S.  lœvigatum,  de  Lamk.,  ibid.,  n.°  3;  Enc. 
méth.,  pi.  446,  fig.  "5,  a,  b.  Coquille  orbiculaire,  conique, 
presque  lisse  et  avec  quelques  stries  seulement  au  sommet  de 
la  spire;  ombilic  rétréci  avec  des  tubercules  assez  épais  :  cou- 
leur blanche,  avec  plusieurs  bandes  tachetées  de  jaune  ou  de 
roux. 

C'est  encore  une  espèce  dont  on  ne  connoît  pas  la  patrie, 
et  qui  me  paroit  n'être  qu'une  variété  du  cadran  ridé  :  elle 
est  cependant  un  peu  plus  élevée  et  son  ombilic  est  plus  res- 
serré. Son  diamètre  a  un  pouce  et  demi.  ' 


SOL  4ii^ 

Le  Cadran  treiuissb  :  S.  stramineum ;  Trochus  stramineus  ,  L. , 
GmeL,  p.  3575  ,  n.°  69;  Chemn.,  Conch.,  5,  t.  172  ,  p.  1699. 
Coquille  orbiculo- convexe,  sillonnée  dans  la  décurrence  de 
la  spire,  striée  en  travers,  et  par  conséquent  treillissée,  assez 
légèrement  arrondie  à  son  dernier  tour;  ombilic  très-ouvert, 
avec  des  crénelures  extrêmement  fines;  ouverture  tout-à-fait 
ronde:  couleur  d'un  jaune  fauve  sans  taches. 

Cette  petite  espèce  ,  puisqu'elle  n'a  pas  plus  de  dix  lignes 
de  diamètre,  vient  des  côtes  de  Tranquebar. 

Le  C.  HYBRIDE:  S.  hjbridum,  Trochus  hjhridus,  Linn. ,  Gmel., 
p.  5567  ;  Enc.  méth.  ,  pi.  446,  fig.  2,  a,  h.  Coquille  petite 
(huit  lignes  de  diamètre),  orbiculaire ,  raccourcie,  conoi- 
dale  ,  lisse ,  à  ombilic  étroit  et  assez  fortement  crénelé  à  sa 
circonférence  ;  ouverture  ronde  ,  avec  une  échancrure  dans  le 
dernier  tubercule  de  l'ombilic  :  couleur  d'un  jaune  roussâtre  , 
tacheté  de  blanc  en  dessus ,  à  fascies  articulées  de  blanc  et 
de  fauve  en  dessous. 

De  la  Méditerranée. 

Le  C.  BIGARRÉ  :  S.  variegatum;  Trochus  variegatus  ,  Linn.  ,' 
Gmel. ,  p.  5575,  n.°  60;  Enc.  méth.,  pi.  446,  fig.  6,  a,  b; 
vulgairement  le  Lépreux  de  la  Nodvelle-Zélande.  Petite  co- 
quille de  huit  lignes  de  diamètre,  orbiculo  -  convexe ,  un 
peu  treillissée  par  des  sillons  décurrens  et  des  stries  trans- 
verses, à  ombilic  ouvert  et  crénelé  dans  son  pourtour  par 
une  double  série  de  tubercules  ;  ouverture  grande  ,  arrondie, 
avec  deux  échancrures  columellaires  :  couleur  bigarrée  ou  va- 
riée, tant  en  dessus  qu'en  dessous,  de  blanc  et  de  roussâtre. 

Des  mers  australes. 

Le  C.  JAUNATRE;  S,  luteum,  de  Lamk. ,  ibid.,  pag.  5,  n.°  7. 
Très-petite  coquille  (quatre  lignes  et  demie  de  diamètre),  or- 
biculo-conoïdale  ,  glabre,  avec  un  double  sillon  à  la  cir- 
conférence et  un  ombilic  étroit,  cerné  de  tubercules  blancs: 
couleur  jaune,  ponctuée  de  rouge  le  long  des  sillons  et  de  la 
suture. 

Des  mers  de  la  Nouvelle -Hollande. 

Le  C.  PLANORBE,  S.  planorbis.  Petite  coquille  presque  tout- 
à-fait  plate,  discoïde,  labourée  par  des  sillons  décurrens  iné- 
gaux, à  peine  tuberculeux,  et  par  des  stries  transverses  ;  om- 
bilic très-ouvert ,  bordé  par  une  série  de  tubercules  dont  le 


4>2  SOL 

dernier  est  ëchancré  ;  ouverture  ronde  :  couleur  toute  blanche. 

Cette  petite  espèce,  dont  j'ignore  la  patrie,  existe  dans  la 
collection  du  duc  de  Rivoli. 

En  remarquant  que  tous  les  caractères  employés  pour  dif- 
férencier les  espèces  de  cadrans  établies  par  Gmelin  et  par 
M.  de  Lamarck  ,  ne  portent  que  sur  des  choses  susceptibles  de 
beaucoup  de  variations,  comme  la  grosseur  relative,  la  hau- 
teur de  la  spire,  la  grandeur  de  l'ombilic  et  de  sescrénelures, 
le  développement  des  stries,  et  enfin,  la  couleur,  je  ne  se- 
rois  pas  étonné  que  plusieurs  ne  fussent  réellement  que  des 
variétés  de  la  même  espèce.  On  trouve  cependant  trois  formes 
distinctes  :  la  première  est  celle  des  véritables  cadrans,  con- 
tenant les  S.  perspecfivum,  granulatum  et  lœwigatum  ;  la  seconde, 
qui  est  un  peu  différente,  parce  que  le  dernier  tour  est  moins 
plissé  en  dessous  et  moins  caréné,  contient  les  S.  stramineum, 
'hj'bridum  et  plaaorbis,  qui  ont  en  outre  pour  caractère  com- 
mun :  une  échancrure  au  dernier  tubercule  de  l'ombilic; 
enfin,  la  troisième  forme  est  beaucoup  plus  rapprochée  de 
celle  des  lurbos  :  l'ombilic  est  très-évasé ,  et  il  y  a  deux  rangs 
de  tubercules  décurrens,  et  deux  échancrures  par  conséquent 
au  bord  columellaire.  Ce  sont  les  6.  variegalum  et  luteum. 
(DeB.) 

SOLART.  (Ornith.)  Ancien  nom,  suivant  Cotgrave,  delà 
bécasse  commune,  scolopax  rusticola ,  Linn.  (Ch.  D.) 

SOLAT.  (Co/xchj/.)  Adanson,  Sénég.,  p.  122,  pi.  8,  fig.  i  5 , 
décrit  et  figure  sous  ce  nom  une  petite  coquille  de  son  genre 
Pourpre,  dont  Gmelin  a  fait  une  espèce  de  murex  sous  le 
nom  de  murex  semilunaris ,  et  que  M.  de  Lamarck  rapporte 
avec  doute  au  murex  hrandaris.  (De  B.) 

SOLDA.  (Bot.)  Au  Malabar,  suivant  Rhéede ,  on  nomme 
ainsi  une  espèce  de  câprier  à  grandes  fleurs  et  à  très-grandes 
feuilles,  non  mentionnée  dans  les  livres  modernes,  lequel 
est  le  sivi  pada  des  Brames.  (J.  ) 

SOLDADO.  {Ichthyol.)  Nom  spécifique  d'un  Holocentre, 
décrit  dans  ce  Diciionnaire ,  tome  XXI,  page  3o3. 

Soldado  est  aussi  le  nom  latin  du  genre  Holocentre,  réformé 
par  M.  Cuvier.  (H.  C.) 

SOLDANELLA.  (Bot,)  La  plante  maritime  ainsi  nommée 
parles  anciens  est  un  liseron,  conyoli>ulus  soldanella.  Le  solda- 


SOL  4i3 

nella  alpina  est  la  Soldanelle ,  genre  de  la  famille  des  primu- 
lacées.  (J.) 

SOLDANELLE;  Soldanella,  Linn,  (Bot.)  Genre  de  plantes 
dicotylédones  monopélales ,  de  la  famille  des  primulacées  ^ 
Juss. ,  et  de  là  pentandrie  nionogjnie ,  Linn.,  qu^a  pour  prin- 
cipaux caractères:  Un  calice  monophylle,  à  cinq  divisions; 
une  corolle  monopétale  ,  campanulée,  ayant  son  limbe  par- 
tagé en  un  grand  nombre  de  lobes  linéaires  ;  cinq  étaminea 
ayant  leurs  anthères  terminées  par  un  filet;  un  ovaire  supère  , 
surmonté  d'un  style  filiforme;  une  capsule  oblongue,  s'ou- 
vrant  par  le  sommet  en  plusieurs  valves ,  contenant  des 
graines  nombreuses  et  très- petites.  On  n'en  connoît  qu'une 
espèce. 

Soldanelle  des  Alpes  :  Soldanella  alpina,  Linn.  ,  Sp. ,  206  ; 
Jacq.,  FI.  Aust.,  t.  i3.  Sa  racine  est  horizontale,  fibreuse, 
vivace  ;  elle  produit  trois  à  six  feuilles  arrondies,  glabres  , 
échancrées  à  leur  base  ,  portées  sur  des  pétioles  longs  d'un, 
à  deux  pouces.  Du  milieu  de  ces  feuilles  s'élève  une  hampe 
cylindrique,  nue,  droite,  une  ou  deux  fois  plus  longue  que 
les  feuilles  ,  portant  à  son  sommet  une  à  trois  fleurs  penchées, 
dont  les  pédicelles  particuliers  sont  munis  à  leur  base  d'un 
petit  involucre  de  deux  à  trois  folioles  linéaires  ,  une  ou  deux 
fois  plus  courtes  que  les  pédicelles  eux-mêmes.  La  corolle  est 
presque  toujours  bleue  ,  rarement  blanche,  et  les  divisions  de 
son  limbe  sont  souvent  au  nombre  de  plus  de  vingt.  Cette 
plante  croît  dans  les  lieux  frais  et  dans  le  voisinage  des  gla- 
ciers, sur  les  sommets  des  Alpes  ,  des  Pyrénées  et  des  autres 
montagnes  alpines  de  l'Europe.  (L.  D.) 

SOLDANIE.  (Foss.)  Dans  le  tableau  méthodique  de  la  classe 
des  céphalopodes,  M.  Dorbigny  a  signalé  sous  ce  nom  un  genre 
de  coquilles  microscopiques,  auquel  il  assigne  les  caractères 
suivans  :  Coquille  libre  ,  déprimée;  spire  régulière,  également 
apparente  de  chaque  côté;  ouverture  présumée  marginale  ou 
à  l'angle  extérieur  des  loges.  Soldani  en  a  donné  la  description 
et  les  figures  de  six  espèces,  dont  trois  vivent  dans  la  Médi- 
terranée, et  les  trois  autres  se  trouvent  fossiles  à  la  Corroncine, 
savoir  : 

Soldanie  carinée  :  Soldania  carinala,  Dorb,;  Sold. ,  /i,App., 
p.  146,  tab.  18,  fig.  P  et  Q, 


414  sot 

SoLDANiE  SPIRORBE  :  Soldania  spirorbis,  Dorb.;  Sold.,  4,  App.' 
tab.  4,  fig.  G  et  H,  p.  140. 

SoLDANiE  BLANCHE  :  SoWa/M'fl  njVida,  Dorb.;  Sold.,  2,  tab.  i35, 
fig.  1. 

Nous  ne  connoissons  pas  ces  espèces,  et  ce  n'est  que  d'après 
les  figures  de  l'ouvrage  de  Soldani  qu'elles  ont  été  décrites 
par  M.  Dorbigny.  (D.  F.) 

SOLDANITE.  (Min.)  M.  Thomson,  de  Naples,  a  proposé  de 
désigner  par  ce  nom  les  pierres  météoriques  en  l'honneur  du 
P.  Soldani.  (B.) 

SOLDAT.  (Ornith.)  Nom  vulgaire  du  combattant,  tringa 
jjugnax ,  Linn.  (Ch.  D.) 

SOLDAT.  [Conch-yl.)  Nom  du  turbo  pica  ou  méléagre  de 
Denys  de  Montfort.  (Des:».) 

SOLDAT  DES  BOIS.  {Entom.)  Nom  vulgaire  sous  lequel 
on  désigne  aux  Moluques  et  dans  l'Amérique  du  sud  de  grandes 
espèces  de  mantes;  ce  sont  des  insectes  orthoptères,  de  la  fa- 
mille des  anomides,  qui  ressemblent  à  des  branches  de  bois 
sec.  Voyez  les  articles  Phasme  et  Spectre.  (CD.) 

SOLDAT  DE  MER.  (Crust.)  Désignation  attribuée  quel- 
quefois aux  pagures.  (Desm.  ) 

SOLDATENFISCH.  {Ichth^ol.)  Nom  allemand  du  chétodon. 
bridé.  Voyez  Chétodon.  (H.  C.) 

SOLDEVILLA.  (Bot,)  Voyez  notre  article  Hispidelle,  tom, 
XXI,  pag.  247  ;  et  notre  tableau  des  Lactucées  ,  tom.  XXV  , 
pag.  63.  (H.  Cass.) 

SOLDIDO.  {Ichthyol.)  Nom  portugais  que  l'on  donne  au 
callichthe  dans  le  Brésil.  Voyez  Callichthe.  (H.  C.) 

SOLDIGO.  {Ichthjol.)  Les  Portugais  du  Brésil  donnent  ce 
nom  au  Tamoata.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

SOLE,  Solea.  (Ichthj'ol.)  En  conséquence  des  nombreux: 
démembremens  opérés  dans  le  grand  genre  Pleuronecte  de 
Linnaeus  et  de  la  plupart  des  ichthyologistes  qui  l'ont  suivi, 
M.  Cuvier  a  formé  sous  ce  nom  un  genre  de  poissons  holo- 
branches  osseux,  qui  appartiennent  à  la  famille  des  hétéro- 
somes  de  M.  Duméril,  et  qu'il  est  facile  de  reconnoitre  aux: 
caractères  suivans: 

Corps  comprimé ,  haut  verticalement ,  oblong ,  non  symétrique; 
louche  contournée  et  comme  monstrueuse  du  côté  opposé  aux  veux ^ 


SOL  4.5 

tt  garnie  seulement  de  ce  côté-là  de  Jlnes  dents  eh  velours  serré, 
tandis  que  le  côté  des  yeux  n'a  aucune  dent;  museau  rond  et  pres- 
que toujours  plus  avancé  que  la  bouche;  nageoire  dorsale  com- 
mençant  sur  celle-ci  et  régnant,  aussi  bien  que  V anale ,  jusqu'à 
la  caudale;  ligne  latérale  droite;  deux  nageoires  pectorales. 

Par  suite  il  devient  très -facile  de  distinguer  les  Soles  des 
Flktans  et  des  Pues,  qui  ont  la  nageoire  dorsale  beaucoup 
plus  courte;  des  Monochires  ,  qui  n'ont  qu'une  seule  nageoire 
pectorale  ;  des  Achires  ,  qui  n'en  ont  point  du  tout  ;  des  Tur- 
bots .  dont  la  bouche  n'est  point  contournée.  (Voyez  ces  dif- 
fércns  noms  de  genres,  et  H#.térosomes  et  Pleuronecte.) 

Parmi  les  Soles  nous  décrirons  les  suivantes  : 

La  Sole  commune  :  Solea  vulgaris ,  N.  ;  Pleuronectes  solea  , 
Linn.  Les  deux  yeux  à  droite;  nageoire  caudale  arrondie, 
non  échancrée  ;  nageoire  dorsale  étendue  jusqu'au  bout  du 
museau;  mâchoire  supérieure  plus  avancée  que  l'inférieure; 
corps  et  queue  très-alongés ,  couverts  d'écaillcs  tenaces,  ra- 
boteuses et  dentelées,  d'un  brun  olivâtre  sur  la  face  droite 
et  grisâtre  sous  la  gauche;  nageoires  pectorales  tachetées-, 
des  barbillons  blancs  et  très-courts  au  côté  gauche  des  deux 
mâchoires  ;  intestin  long,  à  plusieurs  sinuosités  et  sans  cœcum. 

La  sole  habite  un  grand  nombre  de  mers;  on  la  trouve 
non-seulement  dans  la  Baltique  et  dans  l'océan  Atlantique 
boréal,  mais  encore  dans  les  environs  de  Surinam  et  dans  la 
mer  Méditerranée,  où  Ton  en  fait  particulièrement  une  pêche 
très-abondante  auprès  d'Orytana  et  de  Saint-Antioche  de 
Sardaigne.  Elle  habite  aussi  la  vase  de  l'embouchure  du  Var, 
et  la  Gambie  où  Bowdich  l'a  observée.  On  la  voit  entrer 
quelquefois  dans  les  rivières,  et  Noël  de  la  Morinière  la  vu 
pêcher  dans  les  guideaux  de  la  Seine,  auprès  de  Tancarvilie, 
et  jusque  dans  le  lac  de  Tôt. 

La  grandeur  des  soles  paroît  varier  suivant  les  eaux  qu'elles 
fréquentent.  Auprès  de  Pembouchurede  la  Seine,  on  en  prend 
qui  ont  dix-huit  à  vingt-cinq  pouces  de  longueur;  non  loin 
de  celle  du  Var,  elles  parviennent  au  poids  de  quatre  livres, 
et  sur  quelques  côtes  d'Angleterre,  à  celui  de  six  et  huitlivresi 

On  les  pêche  de  plusieurs  manières,  et  spécialement  aux 
hameçons  dormans  et  au  harpon. 

La   chair  de  la   sole   est  tendre  ,  délicate  ,   d'une  saveur 


4^6  SOL 

exquise;  aussi  ce  poisson,  que  dans  quelques-unes  de  nos 
provinces,  et  pour  celle  raison,  on  a  surnommé  Perdrix  de 
mer,  paroit-il  avec  honneur  sur  les  tables  les  plus  somp- 
tueuses. Il  peut  d'ailleurs  se  garder  plusieurs  jours  avant 
d'être  mangé,  sans  inconvénient  et  même  avec  avantage  ;  car 
non-seulement  il  ne  se  corrompt  point,  mais  encore  il  ac- 
quiert une  saveur  de  plus  en  plus  fine.  Voilà  pourquoi ,  toutes 
choses  égales  d'ailleurs,  les  soles  de  l'océan  sont  meilleures  à 
Paris  qu'auprès  du  Havre,  et  celles  de  la  Méditerranée  à  Lyon 
qu'à  Toulon  ou  à  Montpellier. 

Les  soles  qui  passent  pour  l'emporter  sur  les  autres  pour 
l'excellence  de  leur  chair,  sont  celles  du  cap  de  Bonne-Es- 
pérance. 

Auprès  de  l'embouchure  de  l'Orne  on  pêche,  sous  la  dé- 
nomination de  cardine,  une  variété  de  sole  à  tête  grande  et 
alongée ,  à  côté  droit  d'un  fauve- roux  clair,  et  à  chair 
moins  délicate. 

La  Pôle  :  Solea  cynoglossa,  N.  ;  Pleuronectes  cynoglossus , 
Linn.  Les  deux  yeux  à  droite;  nageoire  caudale  arrondie; 
écailles  ovales,  molles  et  lisses;  dénis  obtuses;  côté  droit  d'un 
rouge  brun;  côté  gauche  blanc. 

Ce  poisson,  dont  la  taille  se  balance  habituellement  entre 
vingt-huit  et  trente  pouces  ,  habite  la  partie  de  Pocéan  Atlan- 
tique qui  baigne  la  Belgique.  On  le  trouve  aussi  dans  les 
mers  du  Groenland. 

Sa  chair  passe  pour  fort  bonne. 

La  Sole  œillke  :  Solea  ocellata  ,  N.  ;  Pleuronectes  ocellatus , 
Linn.  Quatre  taches  noires,  bordées  de  blanc  et  rondes  sur 
le  côté  droit,  qui  est  d'une  couleur  vigogne  clair  avec  des 
reflets  d'un  rouge  obscur;  une  bandelette  noire  sur  la  queue; 
côté  gauche  d'un  blanc  de  chair,  qui  passe  au  bleu  céleste 
vers  les  nageoires  ;  yeux  relevés  en  bosse ,  avec  Piris  d'un 
bleu  de  saphir  et  la  pupille  d'une  teinte  d'améthyste  ;  na- 
geoires obscures  et  variées  de  rougeâtre  et  de  violet. 

Ce  poisson  n'a  que  trois  à  quatre  pouces  de  longueur  ,  et 
ne  pèse  que  trois  onces  à  trois  onces  et  demie. 

On  l'avoit  cru  relégué  dans  les  mers  de  Surinam;  mais 
M.  Rissb  l'a  vu  dans  celles  de  Nice,  où  néanmoins  il  est  rare. 

Il  paroît  d'ailleurs  que  le  Pleuronectes  ocellatus  de  Schnei- 


SOL  417 

der  (/|0)  n'est  que  le  Pleuronedes  Rondeletii  de  Shaw,  et  que 
la  Solea  ocellata  ou  Pégouze  de  Rondelet,  probablement. 

LaPÉGOCZE  :  Solea  peguza,  N.  ;  Pleuronedes  peguza,  de  Lacép. 
Écailles  petites,  ciliées,  fort  adhérentes  à  la  peau  ;  les  deux 
yeux,  comme  dans  l'espèce  précédente,  placés  du  côté  droit, 
qui  est  d'un  rouge  brunâtre  et  orné  de  taches  inégales  et  de 
bandes  noirâtres;  côté  gauche  d'un  blanc  sale  ;  nageoire  cau- 
dale rougeàtre ,  lunulée  de  noir  à  sa  base  :  taille  de  trois  à 
cinq  pouces. 

La  Pégouze  vit  dans  les  algues  près  des  rochers  sous- ma- 
rins de  la  Méditerranée.  Noël  de  la  Morinière  dit  aussi  qu'on 
l'a  prise  parfois  aux  environs  de  Caen  ;  mais  ce  fait  est  dou- 
teux. 

Son  nom  lui  vient  du  patois  languedocien,  et  indique  l'ex- 
trême adhérence  de  ses  écailles  à  la  peau ,  où  elles  semblent 
fixées  comme  avec  de  la  poix. 

La  Sole  Lascaris  :  Solea  Lascaris,  N.  ;  Pleuronedes  Lascaris, 
Risso.  Corps  aplati;  écailles  ciliées;  très  -  adhérentes  ;  côté 
droit  d'un  fauve  tigré  de  noir,  avec  des  reflets  violets  et  des 
points  grisâtres;  côté  gauche  d'un  blanc  azuré;  dessous  de  la 
tête  orné  de  petits  cils  soyeux,  blanchâtres,  entourant  un 
long  tube  d'où  s'écoule  une  humeur  muqueuse  ;  nageoires 
dorsale  et  anale  grandes  et  tachetées  de  rouge ,  de  blanc  et 
de  noir. 

Ce  poisson  des  mers  qui  baignent  les  rivages  des  Alpes  ma- 
ritimes, est  excellent  à  manger.  Il  atteint  la  taille  d'un  pied, 
environ. 

La  Sole  Théophile  :  Solea  Theophila,  N.  ;  Pleuronedes  Theo- 
philus,  Risso.  Dessus  d'une  couleur  cendrée,  parsemée  de  pe- 
ti(s  points  noirs;  dessous  d'un  gris  sale;  nageoire  pectorale 
droite  tachetée  de  noir;  la  gauche  blanche. 

Ce  poisson  n'a  pas  plus  de  quarante  à  cinquante  lignes  de 
longueur,  comme  le  précédent,  et  a  été  décrit  aussi,  comme 
lui  pour  la  première  fois,  par  M.  Risso  :  on  le  prend  dans  le 
golfe  de  Nice  en  Juillet  et  Septembre. 

La  Sole  zèbre:  Solea  zébra,  N.  ;    Pleuronedes  zehra,  Linn. 
.Les  deux  yeux  à  droite  ;  la  nageoire  caudale  pointue  et  réu- 
nie avec  les  nageoires  dorsale  et  anale;  corps  et  queue  très- 
alongés;  côté  droit  blanchâtre  avec   des  lignes  transversales 
49-'  27 


4i8  SOL 

brunes,   très-longues,   réunies  ou  rapprochées  deux  à  deux. 

Des  Indes  orientales. 

La  Plagieuse  :  Solea  plagiusa,  N.  :  Pleuronectes  plagiusa, 
Linn.  Yeux,  nageoires,  corps  et  queue  comme  dans  l'espèce 
précédente.  Côté  droit  grisâtre. 

Observée  dans  les  eaux  de  la  Caroline ,  par  le  docteur 
Garden. 

Il  faut  encore  rapporter  aux  soles  le  Pleuronectes  orientalis 
de  Schneider,  et  le  Pleuronectc  Commersonien  de  feu  de 
Lacépède.  (H.  C.) 

SOLE.  {Conchjl.)  Nom  vulgaire  d'une  espèce  de  peigne 
dont  la  coquille  est  très-mince  et  très-plate,  Pecten pleuronectes 
de  Lamarck;  Os Lrca  pleuronectes ,  Linn.  (DeB.) 

SOLE  EN  BÉNITIER.  {Conchjl.)  Nom  marchand  rarement 
employé  aujourd'hui  pour  désigner  le  P.  zig-zag  ,  Oslrpa  zig- 
zag de  Linné.  (DeB.) 

SOLE  PÉTONCLE  ou  PETITE  SOLE.  {Conchjl.)  Bruguière 
paroit  douter  que  ce  soit  le  spondjlus  plicalus.  (DeB.) 

SOLEA.  {Ichtliyol.)  Nom  latin  de  la  Soie.  Voyez  ce  mot. 
(H.C.) 

SOLEARIA.  {Foss.)  Ce  nom  a  été  quelquefois  donné  à  des 
numisniales.  (Desm.) 

SOLEASTER.  {Bot.)  Un  des  noms  anciens  du  sideritis,  cité 
par  Ruellius  et  Mentzel.  (J.) 

SOLÉCURTE,  Solecurlus.  {Conch.)  C'est  le  nom  sous  lequel 
M.  de  Blainvillc  a  rangé  plusieurs  espèces  de  solens  des  conchy- 
liologistes  les  plus  modernes,  par  exemple  de  M.  de  Lamarck, 
qui  diffèrent  d'une  manière  évidente  des  autres  par  la  forme 
générale,  la  position  et  la  composition  de  la  charnière,  etc. 
Les  caractères  qu'il  a  assignés  à  ce  genre  sont  entièrement 
tirés  de  la  coquille  ,  l'animal  étant  tout-à-fait  inconnu  ;  ce 
sont  les  suivans  :  Coquille  ovale,  alongée  ,  équivalve ,  sub- 
équilaférale,  à  bords  presque  droits  et  parallèles;  extrémités 
également  arrondies  et  subtronquées  :  sommets  très-peu  mar- 
qués ,  submédians  ;  charnière  édentule  ou  formée  par  quel- 
ques petites  dents  cardinales  rudimenlaires;  ligament  saillant, 
bombé,  porté  sur  des  callosités  nymphales  épaisses;  deux  im- 
pressions musculaires  distantes;  impression  palléale  étroite, 
profondément  sinueuse  en  arriére  et  se  prolongeant  bien  en 


SOL  419 

arrière  de  l'origine  de  la  sinuosité.  Quoique  rapprochés  des 
véritables  solens,  les  solécurtes  ont  réellement  un  fucies  parti- 
culier qui  permet  de  les  distinguer  au  premier  aspect,  et  ils 
font  le  passage  entre  ceux-là  et  les  sanguinolaires,  qui  étoient 
aussi  des  solens  pour  Linné.  Il  se  trouve  des  espèces  de  solé- 
curtes dans  toutes  les  mers,  où  très-probablement  elles  vivent 
enfoncées  dans  le  sable ,  à  la  manière  de  tous  les  pyloridés. 

A.  Espèces  plates  ,  minces ,  inéqiùlatérales ,  pourvues 
d'une  barre  intérieure,  décurrente  obliquement  du 
sommet  au  bord  abdominal.  (G.  SiliquEj  Mcgerle.) 

Le  SoLKCURTE  RADIÉ:  Solccurtus  rodiatus  ;  Solen  radiatus , 
Linn.,  Gmel. ,  pag.  8224,  n.°  6;  Enc.  méth.,  pi.  226,  fig.  1. 
Coquille  mince,  plate,  ovale  -  oblongue  ,  liise  ,  de  couleur 
violette,  avec  trois  ou  quatre  rayons  blancs,  sous  un  épi- 
derme  inconnu. 

Cette  coquille,  que  nous  ne  connoissons  que  dépouillée 
et  qui  est  commune  dans  les  collections,  vient  des  mers  de 
l'Inde. 

Le  S.  ÉCAILLE,  s.  squama.  Coquille  ovale-alongée,  très-plate, 
très- mince,  fragile,  à  bords  convexes,  surtout  l'abdominal ^ 
très-inéquilatérale,  arrondie  et  plus  large  en  avant,  subrostrée 
en  arrière:  une  longue  dent  lamellaire  transverse  sur  la  valve 
droite  seulement  ,  avec  une  barre  décurrente  au-dessous: 
couleur  d'un  blanc  de  lait ,  sous  un  épiderme  épais  brun  corné. 

Cette  coquille ,  que  Je  crois  unique  dans  les  collections  de 
Paris,  me  provient  de  Terre-Neuve;  elle  a  deux  pouces  un 
quart  de  long  sur  un  pouce  de  haut. 

Le  S.  GOUSSE  :  S.  legumen,  Linn.,  Gmel.,  pag.  3224,  n."  4; 
Enc.  méth.,  pi.  226  ,  fig.  3.  Coquille  fort  mince,  semi-trans- 
parente, oblique,  étroite,  un  peu  plus  large  en  arrière  qu'en 
avant,  très-plate  ;  deux  dents  cardinales  sur  la  valve  gauche 
et  une  intrante  sur  la  droite,  avec  une  apophyse  oblique  en 
arrière,  supportée  par  une  barre  décurrente  atteignant  seu- 
lement le  milieu  de  la  coquille:  couleur  toute  blanche,  sous 
•un  épiderme  verdàtre. 

J'ai  reçu  cette  jolie  espèce  de  la  Méditerranée,  C'est  très- 
probablement  le  molan  d'Adanson. 


h'^o  SOL 

Le  SoLÉcuRTE  très-petit;  5.  minimus,  Linn.,  Gmel.,  p.  0227  j 
n.°  14.  Coquille  linéaire,  ovale,  droite,  avec  deux  dents  car- 
dinales, et  une  côte  intérieure  traversant  toute  la  coquille  : 
couleur  toute  blanche,  sous  un  épiderme  jaunâtre. 

Du  golfe  de  Tranquebar. 

B.  espèces  plus  cylindriques,  sans  barre  intérieure 
et  suhéquilatérales. 

Le  S.  ROSE:  S.  slrigillatus  ,  Linn.,  Gmel.,  p.  0225,  n."  7; 
Enc.  méth.,  pi.  224,  fig.  5,  et  Dict.  des  se.  nat. ,  pi.  79, 
fig.  4.  Coquille  ovale  -  oblongue  ,  épaisse,  solide,  très- con- 
vexe, comme  tronquée  aux  extrémités,  striée  obliquement: 
couleur  rose ,  avec  deux  rayons  blancs  sous  un  épiderme  brun. 

Cette  espèce,  qui  se  trouve  dans  la  Méditerranée  et  dans 
la  mer  Atlantique,  n'a  quelquefois  qu'une  seule  dent  cardi- 
nale, comme  dans  une  variété  plus  petite,  indiquée  par  M. 
de  Lamarck.  C'est  le  golar  d'Adanson. 

Le  S.  BLANC,  S.  albiis.  Coquille  oblongue-subcylindrique  , 
épaisse,  solide,  arrondie  aux  deux  extrémités,  à  bord  abdo- 
minal un  peu  rentré,  striée  obliquement  vers  le  milieu  et  en 
arrière  :  couleur  toute  blanche. 

Cette  espèce,  des  côtes  de  la  Manche,  que  j'ai  reçue  de 
M.  Hérissier  de  Gerville,  sous  le  nom  de  Solen  strigillatus ,  en 
est  bien  distincte  par  sa  grandeur  beaucoup  moins  consi- 
dérable, sa  forme  plus  cylindrique,  sa  couleur  et  la  posi- 
tion de  son  sommet  beaucoup  plus  médian.  C'est  le  S.  stri- 
gillatus de  tous  les  conchyliologues  anglois,  qui  paroît  ne  pas 
exister  dans  la  Méditerranée. 

C.  Espèces  encore  plus  alongées  et  subcylindriques. 

Le  S.  DE  DoMBEY  :  S.  Dombeii,  de  Lamk.,  tom.  5,  p.  464, 
II."  12;  Enc.  méth.,  pi.  224,  fig.  i,  a,  b,  c.  Coquille  assez 
étroite,  alongée,  arrondie  aux  extrémités,  à  bord  abdominal 
un  peu  excavé  ;  une  seule  ou  deux  dents  cardinales  :  cou- 
leur d'un  blanc  mat,  radiée  de  brun  vers  les  crochets,  sous 
un  épiderme  roussâtre. 

Des  côtes  du  Pérou. 

Le  S.  DES  Antilles  :  S.  caribœus,  de  Lamk.,  ibid.,  n.°  145 
Enc.  méth.,  pi.  225,  fig.  1.  Coquille  oblongue-ovale  ,  droite, 


SOL  \-ix 

avec  deux  dents  cardinales  sur  une  valve  ,  et  une  seule  bifide 
sur  l'autre  .-  couleur  d'un  fauve  paie  non  radié,  sous  un  épi- 
derme  roussàtre. 

De  l'Océan  des  Antilles. 

Le  SoLÉcuRTE  DE  Java  ;  5.  jamniciis,  id. ,  ilid,,  n."3.  Coquille 
étroite,  alongée,  droite  ,  striée  longitudinalement ,  avec  deux 
dents  cardinales  sur  une  valve,  et  trois  dont  la  médiane  bi- 
fide sur  l'autre  :  couleur  jaune,  à  épiderme  rembruni. 

Des  côtes  de  Java. 

Le  S.  RESSERRÉ;  5.  constrictiis  ,  id.,  ibid..  n°  16.  Coquille 
mince,  oblongue,  presque  droite,  arrondie  aux  deux  extré- 
mités, un  peu  étranglée  au  milieu  :  couleur  blanche. 

Des  mers  de  la  Chine  ou  du  Japon,  d'après  Péron. 

Le  S.  suBLAMELLEux  :  S.  antiquatus  ,  Montagu  ;  SoZen  cultelliis , 
Penn.,  Zool.  brit. ,  4,  pi.  46,  fig.  26.  Coquille  mince,  sub- 
pellucide,  ovale-oblongue ,  assez  courte,  arrondie  aux  deux 
extrémités,  avec  des  stries  longitudinales  très-fines  sur  les 
côtés  et  une  ou  deux  dents  cardinales:  couleur  blanche ,  sous 
un  épiderme  d'un  jaune  brunâtre. 

Des  côtes  d'Angleterre  ,  dans  le  Hampshire,  et  en  Cor- 
nouailles. 

MM.  Maton  et  Rakett ,  dans  leur  Catalogue  descriptif  des 
testacés  de  l'Angleterre,  disent  que  les  observations  de  Mon- 
tagu  ont  prouvé  que  le  solenfragilis,  qu'il  avoit  adopté  d'après 
Pulterey  in  Hutch.,  Dorset. ,  pag.  28,  n'est  qu'un  jeune  âge 
du  S.  antiquatus. 

Le  S.  TAGAL  ;  S.  tagal ,  Adanson,  Sénég. ,  p.  255  ,  pi.  19, 
fig.  1.  Coquille  ovale-oblongue,  droite,  arrondie  aux  deux 
extrémités,  un  peu  plus  large  en  avant  qu'en  arrière,  striée 
dans  sa  longueur;  deux  dents  cardinales,  étroites,  rappro- 
chées sur  chaque  valve  :  couleur  blanche  en  dedans  comme 
en  dehors,  sous  un  épiderme  de  couleur  cendrée. 

Cette  espèce,  qui  pourroit  bien  ne  pas  différer  du  S.  ca- 
TÏbœus ,  est,  à  ce  qu'il  paroit,  fort  commune  dans  le  limon 
noir  et  sablonneux  de  l'embouchure  du  Niger. 

La  glycimère  rousse  de  Daudin,  Bosc,  Coq.,  tom.  3,pl.  17, 
fig.  3  ,  qui  se  trouve  probablement  à  l'embouchure  des  fleuves 
de  l'Amérique  méridionale,  pourroit  bien  n'être  encore  que 
le  S,  caribœus.  (De  B.) 


4"  SOL 

SOLEIL.  {Astr.)  Voyez  Système  nu  iMonde.  (L.  C.  ) 

SOLEIL.  (Ichthyol.)  Le  gai  verdàtre  tt  l'ortagorisque  lune 
ont  quelquefois  reçu  ce  nom.  (Desm.) 

SOLEIL  COUCHANT.  (  ConchjL  )  Nom  vulgaire  de  la 
sanguinolaria  occidens  de  M.  de  Lamarck  ;  solen  occidens  de 
Linné  et  Gmelin.  (DeB.) 

SOLEIL  LEVx\NT.  {Conchjl.)  Nom  marchand  d'une  es- 
pèce de  solételline,  solen  rostralus  de  M.  de  Lamarck;  S.  ra- 
diatus  de  quelques  auteurs.  (DeB.) 

SOLEIL  MARIN.  {Concli)i.  et  Actinoz.)  Sous  ce  nom  on  a 
indiqué  une  coquille  du  genre  Turbo  ,  T.  calcar ,  plus  ordinai- 
rement appelée  l'éperon;  d'autres  fois  les  espèces  d'astéries, 
qui  ont  un  grand  nombre  de  rayons.  (De  B.) 

SOLEMYE,  Solemja.  {Conchjl.)  Genre  de  coquilles  établi 
par  M.  de  Lamarck,  tom.  6  ,  pag.  /|88  ,  de  son  Système  des 
anim.  sans  vert.,  pour  un  très-petit  nombre  d'espèces,  dont 
l'une,  de  la  Méditerranée,  avoit  été  rangée  par  Poli  parmi 
les  Solens.  En  voici  la  caractéristique  ;  Coquille  fortement 
épidermée,  régulière,  ovale,  alongée ,  à  bords  droits  et  pa- 
rallèles ,  équivalve  ,  très-inéquilatérale  ;  sommets  postéro- 
dorsaux  peu  marqués;  charnière  similaire,  édentule  ;  liga- 
ment sub-extérieur  très-reculé  et  porté  sur  un  cuilleron  den- 
tiforme,  court  et  très-oblique;  deux  impressions  musculaires, 
petites,  arrondies,  écartées,  sans  impression  palléale  visible. 
Ce  petit  genre,  qui  se  distingue  assez  aisément  des  Solens  et 
des  Myes  par  la  position  des  sommets  très-reculés  en  arrière, 
ce  qui  le  rapproche  des  Glycimères ,  dont  le  ligament  est 
aussi  sur  le  côté  court  de  la  coquille  ,  ne  contient  encore  que 
deux  espèces,  qui  probablement  vivent  dans  le  sable,  à  la 
manière  de  presque  tous  les  pyloridés  ;  elles  sont  remar- 
quables par  l'épaisseur  de  leur  épiderme,  qui  sans  doute  les 
clôt  et  les  enveloppe  de  toutes  parts.  Ce  sont: 

La  SoLEMYE  australe:  Solemya  australis ,  de  Lamarck,  loc. 
cit.  ,  pag.  489  :  Atlas  de  ce  Dictionnaire  ,  pi.  LXXIX,  fig.  1  j 
Mja  marginipectitiata,  Péron  et  Lesueur.  Coquille  oblongue, 
échancrée  vers  les  natèces ,  d'un  brun  luisant,  rayonnée. 

Des  mers  delà  Nouvelle-Hollande  ,  au  port  du  roi  George. 

La  S.  méditerranéenne:  s.  mediierranea,  de  Lamarck,  ibid., 
n.°  2  ;    Poli ,  Test. ,  2  ,  pag.  4 2  ,  et  tom.  1 ,  tab.  1 5  ,  fig.  1 0  ; 


SOL  4^5 

Solen  ,  Encycl.  ,  pi.  226  ,  fig.  4.  Petite  coquille  oblongue , 
entière  vers  les  natèces,  brune,  luisante,  rayonnée  de  jaune. 

De  la  Méditerranée. 

J'ai  vu  plusieurs  individus  de  cette  espèce  dans  la  collec- 
tion de  M.  Deshaies,  et  je  me  suis  assuré  qu'il  n'y  a  réelle- 
ment pas  de  dents  à  la  charnière,  mais  bien  une  sorte  de 
cuillcron  fort  court  et  oblique,  sur  lequel  repose  le  liga- 
ment. (De  B.) 

SOLEN,  Solen.  (Malacoz.)  Cette  dénomination,  que  les 
auteurs  latins,  et  entre  autres  Linnaeus,  ont  adoptée  de 
la  langue  grecque  ,  dans  laquelle  elle  signifie  canal  ou  tuyau  , 
paroît  avoir  été  employée  de  bonne  heure  pour  désigner  le 
genre  de  coquilles  auquel  elle  est  maintenant  appliquée  par 
les  zoologistes,  puisqu'on  la  trouve  déjà  dans  Aristote  avec  des 
circonstances  qui  ne  permeltent  pas  de  douter  que  c'étoient 
bien  les  mêmes  animaux  que  nos  solens,  qu'il  comprenoit  sous 
ce  nom.  (Il  ne  me  paroît  pas  aussi  certain  que,  comme  le  veu- 
lent la  plupart  des  commentateurs,  cette  dénomination  de 
solen  puisse  être  appliquée  aux  animaux  dont  parle  Pline 
sous  les  noms  d'unguis,  d'aulus ,  de  don-ax  et  de  dactyli  ;  en 
effet,  la  propriété  éminemment  phosphorescente  appartient 
aux  pholades  et  non  aux  solens.)  Cela  tient  sans  doute  à  ce 
que  la  forme  singulière  de  la  coquille  et  de  son  animal  , 
commun  sur  tous  les  rivages  sablonneux,  a  dû  presque  cons- 
tamment frapper  la  vue  des  observateurs  les  moins  atten- 
tifs. Aristote  semble  même  avoir  connu  plusieurs  espèces  de 
solens,  car  il  parle  quelque  part  du  genre  des  Solens;  mais 
il  est  probable  qu'il  avoit  réservé  ce  nom  à  des  espèces  qui 
le  méritoient  par  leur  ressemblance  avec  un  canal  ou  un 
tuyau.  Linngeus  et  son  éditeur  Gmelin  n'ont  pas  été  aussi  ri- 
goureux qu' Aristote  ,  et  ils  ont  compris  dans  leur  genre  Solen 
des  coquilles  qui  ne  ressembloient  plus  le  moins  du  monde  à 
des  tuyaux,  probablement  parce  que  par  la  suite  ils  ont  fait 
davantage  attention  à  la  ressemblance  des  caractères  tirés  de 
la  charnière  qu'à  celle  de  la  forme  générale.  Au  reste ,  comme 
l'organisation  et  les  mœurs  des  animaux  qui  les  habitent  sont 
si  semblables  avec  les  pandores  et  les  pholades,  que  Poli  a  été 
obligé  de  les  renfermer  dans  le  même  genre,  qu'il  nomme 
Hypogée,  il  n'en  pouvoit  résulter  d'inconvénient  qu'en  pure 


424  SOL 

et  simple  conchyliologie.  Cependant  les  zoologistes  modernes, 
et  entre  autres  Bruguière ,  de  Lamarck,  Megerle,  Schuma- 
cher, deBlainville,  ont  trouvé  d'assez  nombreuses  coupes  géné- 
riques à  faire  dans  le  genre  Solen  de  Linnaeus  et  surtout  dans  ce- 
lui de  son  éditeur  Gmelin.  Ainsi  les  genres  Anatine,  Sanguino- 
laire ,  Psammobie ,  Hiatelle  ,  Silique  ,  Vagina  ,  Solécurte ,  Solé- 
telline  ,  en  ont  été  successivement  séparés;  en  sorte  qu'au- 
jourd'hui le  genre  Solen  étant  presque  réduit  à  des  coquilles 
bivalves,  presque  tr.buleuses,  il  peut  être  ainsi  défini:  Corps 
cylindrique,  fort  alongé ,  enveloppé  dans  un  manteau  en 
forme  de  canal  ouvert  seulement  à  ses  deux  extrémités, 
et  réuni  dans  le  reste  de  son  étendue  par  un  épiderme  épais, 
sous  lequel  est  la  coquille  ;  tubes  réunis  dans  toute  leur  lon- 
gueur et  assez  courts;  pied  cylindroïde,  tout-à-fait  antérieur; 
coquille  fortement  épidermée  ,^quivalve  ,  très-inéquilatérale: 
les  sommets  étant  plus  ou  moins  antéro-dorsaux  et  très-peu 
marqués,  à  bords  presque  complètement  droits  ou  parallèles; 
une  ou  deux  dents  transverses  à  la  charnière  ;  ligament 
bombé,  assez  long;  deux  impressions  musculaires  fort  dis- 
tantes.- l'antérieure  longue  et  étroite,  la  postérieure  suban- 
guleuse; impression  palléale  ,  droite,  fort  longue  et  terminée 
en  arrière  par  une  courte  bifurcation. 

L'organisation  des  solens  n'ofïre  rien  de  bien  différent  de 
ce  qu'elle  est  dans  les  pyloridés  en  général  ;  seulement  la 
réunion  des  lobes  du  manteau  est  beaucoup  plus  considérable, 
de  manière  qu'ils  forment  un  long  canal  ouvert  seulement 
aux  deux  extrémités  ;  la  postérieure  donne  attache  à  un 
double  tube  indivis,  assez  court,  percé  dans  toute  sa  lon- 
gueur de  deux  canaux,  dont  le  branchial  ou  l'inférieur  est 
d'un  calibre  plus  considérable  que  l'autre.  Par  l'orifice  anté- 
rieur du  tube  palléal  sort  le  pied,  qui  est  par  conséquent  at- 
taché très-obliquement  à  la  masse  abdominale.  Ce  pied ,  re- 
marquable par  son  étendue  ,  puisqu'il  égale  au  moins  la 
moitié  de  la  coquille ,  porté  par  une  espèce  de  pédicule  fort 
gi'os,  est  cependant  terminé  par  un  renflement  conoïde  dans 
l'état  ordinaire ,  mais  réellement  susceptible  de  se  durcir, 
de  se  rentier,  de  s'alonger,  en  un  mot  de  changer  considéra- 
blement de  forme.  Les  lobes  labiaux  et  les  branchies  sont 
très-étroits.  Celles-ci  sont  cependant  beaucoup  moins  longues 


SOL  425 

qu'on  pourroit  le  croire   d'après  la  forme  du  corps  ;  ce  qui 
tient  à  la  grandeur  du  pied. 

La  coquille  qui  enveloppe  le  corps  des  solens,  quoique 
composée  de  deux  pièces  ou  valves  semblables ,  ne  forme 
réellement  qu'un  véritable  canal  par  la  manière  dont  l'épi- 
derme  très-épais,  qui  l'entoure,  passe  d'une  valve  à  l'autre, 
et  en  réunit  les  deux  bords  en  dessus  comme  en  dessous  ,  si 
ce  n'est  à  ses  deux  extrémités,  qui  restent  toujours  distantes 
et  forment  des  orifices  presque  arrondis.  Cette  coquille  est  la 
plus  inéquilatérale  connue;  en  effet ,  le  sommet,  quoique  bien 
dorsal ,  est  quelquefois  presque  tout-à-fait  à  l'extrémité  orale  : 
dans  un  petit  nombre  d'espèces  il  est  seulement  un  peu  plus 
reculé.  Il  en  est  résulté  que  les  deux  impressions  musculaires 
sont  toutes  deux  en  arrière  des  sommets.  Quoiqu'il  y  ait  un 
véritable  engrenage  à  la  charnière  par  l'application  réci- 
proque des  dents  cardinales  horizontales,  il  y  a  un  assez  grand 
nombre  de  variations  dans  le  nombre  et  le  développement 
de  ces  dents. 

Les  solens  vivent  tous  à  peu  de  distance  des  rivages  ,  en- 
foncés verticalement  dans  le  sable,  la  bouche  en  bas  et  l'anus 
en  haut.  Les  trous  qu'ils  y  font  ne  sont  jamais  tapissés  par  un 
dépôt  calcaire,  comme  dans  certains  genres  voisins,  ce  dont 
on  conçoit  très -bien  la  raison,  puisque  le  manteau  est 
entièrement  couvert  par  la  coquille.  Les  mouvemens  des 
solens  se  bornent  ordinairement  à  une  ascension  ou  une 
descente  dans  leur  trou  ,  qui  a  quelquefois  près  de  deux 
pieds  de  profondeur.  Ce  mouvement  est  sans  doute  produit 
par  l'action  du  pied  qui  taraude  le  sable,  en  s'atténuant  à 
son  extrémité  pour  descendre,  ou  qui,  en  s'élargissant ,  en 
s'épâtant ,  prend  un  point  d'appui  sur  lui  ,  pour  monter, 
et  faire  que  leur  tube  et  même  une  partie  de  la  coquille 
dépassent  l'orifice  du  trou,  à  la  surface  du  sable,  et  s'élè- 
vent plus  ou  moins  dans  l'eau  qui  le  recouvre.  Il  n'est  pas 
probable  que  l'animal  en  sorte  jamais  de  lui-même  ,  quoi- 
qu'on en  conçoive  très-bien  la  possibilité;  mais  il  est  cer- 
tain, d'après  les  observations  de  Réaumur  et  Adanson  ,  que 
si,  par  quelque  cause  que  ce  soit,  il  en  a  été  retiré,  il 
peut  y  rentrer  de  nouveau.  Le  premier  a  décrit  dans  les 
Mémoires  de  l'Académie  des  sciences  pour  l'année   1716,  la 


425  SOL 

manière  dont  l'animal  s'y  prend.  En  courbant  et  enfonçant 
l'extrémité  de  son  pied,  disposé  en  coin,  il  commence  à 
soulever  sa  coquille  plus  ou  moins  obliquement  à  l'horizon; 
une  nouvelle  impulsion,  en  redressant  le  pied,  commence 
l'enfoncement  de  la  coquille  eu  même  temps  qu'elle  fait  un 
angle  encore  plus  aigu  avec  l'horizon.  La  même  action  la 
rend  verticale  et  un  peu  eiifoncée.  Alors  il  étend  son  pied  le 
plus  directement  possible  ,  1 1 ,  en  lui  donnant  la  forme  de 
coin,  en  le  retirant  ensuite,  la  coquille  à  laquelle  il  est 
attaché  descend  ;  en  répétant  ces  mouvemens  ,  il  s'enfonce 
très-vite.  L'ascensiou  se  fait,  au  contraire,  en  retirant  for- 
tement le  pied  et  en  l'élargissant  beaucoup  ;  le  point  résis- 
tant est  sur  le  renflement  et  le  mouvement  se  fait  à  la  co- 
quille ou  en  haut. 

Nous  ne  savons  rien  de  plus  sur  l'histoire  naturelle  des 
solens.  Aristote  nous  dit  cependant  que  ces  animaux  parois- 
sent  entendre  quand  on  fait  du  bruit  auprès  d'eux;  ce  qui 
veut  dire  que  ,  si  envient  à  faire  un  bruit  subit  et  un  peu  fort 
auprès  d'eux  ,  ils  s'enfoncent  dans  leur  trou  ;  mais  cela  ne 
vient-il  pas  tout  simplement  du  choc  immédiat  sur  l'eau  et 
sur  les  cirrhes  qui  terminent  leurs  tubes  ? 

On  ignore  comme  les  solens  se  reproduisent  et  comme  leurs 
germes  ou  œufs  sont  placés  par  la  mère.  Aristote  avançoit  qu'ils 
se  reproduisent  dans  le  sable  ,  ce  qui  se  conçoit,  s'il  a  voulu 
dire  que  les  œufs  sont  déposés  à  une  très- petite  profondeur 
dans  le  sable  lui-même.  La  distinction  que  l'on  trouve  dans 
Pline,  et,  par  suite,  dans  Rondelet  et  autres  auteurs  de  cette 
époque,  en  solens  mâles  et  en  solens  femelles,  ne  repose 
absolument  sur  rien  de  positif. 

Les  auteurs  anciens,  et  entre  autres  Pline,  disent  que  les 
solens  sont  e;:sentiellement  phosphoresccns  ;  mais  cela  tient 
sans  doute  à  ce  qu'ils  comprenoient  sous  ce  nom  des  animaux 
du  genre  Fholade  et  même  des  Lithodomes;  car  Réaumur 
ne  dit  pas  que  les  véritables  solens  jouissent  de  cette  pro- 
priété. 

Les  habitans  des  côtes  où  se  trouvent  communément  des 
espèces  de  ce  genre,  et  qui  sont  connues  sous  les  noms  de 
manches  de  couteau,  de  coutelier,  vont  à  leur  recherche,  soit 
pour  en  faire  leur  nourriture,  ce  qui  est  assez  rare  et  seu- 


SOL  427 

lement  parmi  les  pauvres  gens ,  soit  pour  amorcer  les  haims 
pour  la  pêche  du  merlan  et  des  autres  poissons  qui  se  pè- 
chent de  cette  manière.  C'est  lorsque  la  mer  est  fortement 
retirée,  surtout  dans  les  grandes  marées,  qu'ils  peuvent  s'en 
procurer  en  plus  grande  abondance  et  avec  plus  de  facilité. 
Ils  reconnoissent  l'endroit  où  il  en  existe  à  une  ouverture 
transverse ,  élargie  à  chaque  extrémité  en  forme  de  trou  de 
serrure,  au-dessus  du  trou  qu'ils  habitent.  Pour  les  en  retirer, 
ce  qui  est  assez  souvent  difficile,  l'animal  s'étant  quelquefois 
enfoncé  très-profondément,  on  jette,  dit-on,  quelques  pin- 
cées de  sel  dans  leur  trou.  Le  sel  produit  un  effet  si  irritant 
sur  l'extrémité  de  son  tube,  qu'il  remonte  aussitôt  hors  de 
son  trou  pour  s'en  débarrasser.  C'est  alors  qu'on  le  saisit  , 
mais  il  faut  encore  y  mettre  quelque  adresse  et  surtout  beau- 
coup de  prestesse,  sans  quoi  l'animal  rentre  aussi  rapidement 
qu'il  étoit  sorti,  et  de  nouvelles  pincées  de  sel  ne  produisent 
plus  le  même  effet  que  les  premières;  c'est -ci -dire  qu'averti 
par  le  danger  auquel  il  a  échappé,  il  préfère  éprouver  l'ac- 
tion irritante  du  sel  à  la  certitude  d'être  pris.  Alors  le  pê- 
cheur est  obligé  d'avoir  recours  à  un  long  crochet  de  fer, 
qu'il  enfonce  assez  profondément  pour  qu'en  le  retirant  obli- 
quement, il  enlève  avec  le  sable  le  solen  qui  y  étoit  enfermé. 
En  Italie  et,  à  ce  qu'il  paroît,  en  Angleterre  ,  on  emploie 
pour  le  même  but  une  baguette  de  fer  terminée  par  un 
bouton  conique  ,  avec  une  lèvre  proéminente  ;  on  enfonce 
cette  baguette  dans  le  trou  et  même  on  la  fait  traverser  toute 
la  coquille,  et  on  l'enlève. 

On  connoît  des  solens  dans  toutes  les  mers. 

Le  nombre  des  espèces  est  assez  peu  considérable,  du  moins 
en  en  retirant  celles  dont  M.  de  Blainville  a  fait  ses  genres 
Solécurte  et  Solételline  ,  et  que  l'on  peut  partager  en  deux 
sections.  Dans  la  première  sont  les  espèces  qui  n'ont  pas  le 
sommet  tout-à-fait  antéro-dorsal  ,  et  dans  la  seconde,  celles 
qui  l'ont:  ce  sont  les  véritables  manches  de  couteau. 

A.  Espèces  ovales  y   très  -  alongées  ,   à  sommet  suhan- 
térieur.  (Genre   Couteau,   Cidtelliis.^ 

Le  SoLEx  PLAï  :  s.  planiis;  Solen  mnximus ,  Linn. ,  Gmel., 
p.  0227,  n.°  i5  ;  Chemn.  ^  Conch,.  6  .  fab.  5  ,  fig.  35,  copié  dans 


428  SOL 

l'Enc.  métli.  ,  pi.  220  ,  lîg.  6.  Coquille  mince,  pellucide,  plate, 
alongëe,  droite,  à  bords  parallèles,  arrondis  aux  extrémités  ; 
deux  dents  cardinales  sur  chaque  valve;  celles  de  la  gauche 
obliques  et  divergentes.  Couleur  blanche  sous  un  épiderme 
jaunâtre.  Quatre  pouces  de  long  sur  un  et  demi  de  haut. 

Cette  coquille  rare  ,  qui  vient  des  îles  Nicobar,  forme 
avec  la  tellina  gari ,  Linn.,  Gmel.,  le  genre  Solen  de  Megerle. 

Le  SoLEN  coutelet:  s.  cultellus,  Linn. ,  Gmel.,  p.  3224  ,  n."  5  , 
vulgairement  la  Cosse  de  pois,  Chemn.,  Conch.,  G,  tab.  5, 
£g.  56  et  37  ;  Atlas  du  Dict.,  pi.  yy  ,  fig.  3.  Coquille  mince, 
ovale  -  oblongue  ,  un  peu  arquée,  avec  deux  dents  cardinales 
sur  une  valve  et  une  seule  sur  l'autre.  De  couleur  blanche, 
maculée  irrégulièrement  de  violet  et  de  fauve  sous  un  épi- 
démie jaunâtre. 

Des  mers  de  l'Inde. 

Le  S.  PELLUCIDE  :  ^S.  pellucidus ,  Pennant ,  Brit.  zool. ,  4 , 
lab.  46,  fig.  23  :  .S.  minutus ,  Montagu  ;  S.  pygmceus ,  de 
Lamarck,  Syst.  des  anim.  sans  vert.,  tom.  6  ,  pag.  462  ,  n."  6. 
Très-petite  coquille,  mince,  pellucide,  étroite,  alongée,  sub- 
arquée ,  avec  deux  dents  cardinales  .  dont  l'antérieure  peu 
marquée,  surtout  sur  la  valve  droite,  et  un  support  oblique 
en  arrière  de  la  principale.  Couleur  blanche  sous  un  épi- 
derme  verdàtre. 

Très -jolie  espèce,  commune  sur  les  côtes  d'Angleterre  et 
sur  celle  de  la  Normandie,  d'où  elle  m'a  été  envoyée  par  M. 
Hérissier  de  Gerville. 

B.  Espèces  très-alongées ,  à  bords  parallèles ,  un  peu 
courbes  ou  droits;  le  sommet  antérieur.  (Genre 
Vagina  ,  Megerle.) 

Le  S.  AMBIGU  ;  S.  amhiguus  ,  de  Lamk.,  loc.  cit.,  p.  452, 
n."'].  Coquille  très-épaisse,  étroite,  alongée,  assez  courte  ce- 
pendant, à  bords  parallèles,  un  peu  arquée,  de  couleur  fauve- 
pâle  ,  avec  des  rayons  blancs  et  obliques,  partant  des  som- 
mets. 

Des  mers  d'Amérique  ? 

M.  de  Lamarck,  qui  possédoit  celte  espèce  dans  son  ca- 
binet, dit  qu'elle  ressemble  beaucoup  au    S.  vagina,  mais 


SOL  429 

que  sa  charnière  est  bien  plus  reculée.  D'après  ce  que  j'ai  vu 
moi-même  sur  l'échantillon  qui  fait  maintenant  partie  de  la 
collection  du  duc  de  Rivoli,  les  sommets  sont  seulement  un 
peu  moins  antérieurs  que  dans  les  autres  véritables  solens. 

Le  SoLEN  sabbe;  5.  ensis ,  Linn. ,  Gmel. ,  p.  8224,  n."  3  } 
Enc,  pi.  223,  fîg.  3.  Coquille  fortalongée,  un  peu  arquée, 
surtout  en  avant,  avec  une  dent  cardinale  forte,  à  la  valve 
droite,  entre  deux  plus  petites  de  la  gauche,  couleur  blan- 
che sous  un  épiderme  brun  assez  foncé. 

Cette  grande  espèce  est  commune  dans  toutes  nos  mers,  et 
elleparoît  sujette  à  d'assez  grandes  variations  pour  qu'on  en  ait 
fait  deux  variétés  .l'une,  que  M.  de  Lamarck  nomme  S.  major 
et  l'autre  S.  minor;  celle-ci  est  en  général  plus  courbe  dans  toute 
sa  longueur.  Un  individu  de  la  Manche  a  ses  dents  cardi- 
nales gauches  extrêmement  fortes,  et  celles  de  la  valve  droite 
lamelleuses;  tandis  que  sur  un  autre  individu,  moins  courbe, 
il  est  vrai ,  il  n'y  avoit  qu'une  dent  cardinale  à  chaque 
valve. 

Un  individu  encore  plus  petit  de  la  Méditerranée  a  ses 
dents  presque  effacées,  surtout  sur  la  valve  gauche,  et  sa 
coloration  violette,  avec  des  bandes  verticales  brunes,  est 
beaucoup  plus  vive  sous  un  épiderme  également  corné. 

Le  S.  vaginoîde;  S.  vaginoides,  de  Lamk. ,  ilid. ,  pi.  5i, 
n.°  3.  Coquille  étroite,  alongée .  subarquée,  avec  une  seule 
dent  cardinale  à  chaque  valve,  de  couleur  rouijeàtre. 

Très- commune  sur  le  rivage  de  toutes  les  îles  de  la  Nou- 
velle-Hollande. 

Le  S.  sir.iQUE;  S.  siliqua,  Linn.  ,  Gmel.,  page  3220,  n."  2  ; 
Enc.  méth.,  pi.  222,  fig.  2,  a  ,  b ,  c.  Coquille  droite  ou  un 
peu  arquée,  assez  courte  pour  son  diamètre,  ayant  à  la  char- 
nière deux  dents  cardinales  très-serrées  à  la  valve  gauche, 
entre  lesquelles  pénètre  une  seule  dent  de  la  valve  droite. 
Couleur  blanche  sous  un  épiderme  d'un  brun  corné ,  surtout 
en  avant. 

Cette  espèce,  qui  se  trouve  communément  dans  nos  mers, 
a  réellement  quelque  chose  d'intermédiaire  au  S.  ensis  et  au 
S.  vagina.  En  eff'et ,  quand  elle  est  droite,  elle  ressemble 
beaucoup  à  celui-ci  ,  dont  elle  ne  diflTère  que  par  la  dispo- 
sition des  dents  cardinales  et  l'absence  du  bourrelet  marginal. 


43o  SOL 

Quand  elle  est  un  peu  courbe,  alors  c'est  assez  bien  le  5» 
ensis,  dont  elle  diffère  surtout  par  beaucoup  plus  de  brièveté. 
Gmclin  en  cite,  d'après  Scliroter,  Einleit.  in  die  Conch. ,  2, 
tab.  7 ,  fig.  6  ,  une  variété  de  l'Inde ,  qui  est  un  peu  courbée 
et  qui  est  peinte  de  taches  lunulées  roses. 

Le  SoLEN  RASOIR  ;  S.  novacula ,  Monfagu,  Test,  hrit.,  p.  47, 
Coquille  droite  et  tout-à-fait  semblable  à  la  précédente,  si 
ce  n'est  qu'elle  n'a  qu'une  seule  dent  cardinale  à  chaque 
valve. 

Des  côtes  de  l'Angleterre. 

Le  S.  CORNÉ;  S.  corneus ,   de    Lamk. ,   /.  c. ,  p. 461,   n.°  2. 
Coquille  très-petite,    étroite,   droite,   avec  une   seule  dent 
cardinale  à  chaque  valve.  Couleur  uniforme  cornée-verdâtre. 
Des  côtes  de  l'île  de  Java. 

Le  S.  GAINE  :  S.  ragina,  Linn. ,  Gmel. ,  page  5225,  n.°  1  ; 
Lister,  Conch.  ,  t.  409,  fig.  255  ,  pour  une  variété;  Rumph  , 
Mus.,  t.  45,  fig.  M,  pour  une  seconde.  Coquille  assez  peu 
étroite,  tout-à-fait  droite,  comme  tronquée  aux  deux  extré- 
mités, avec  une  sorte  de  bourrelet  marginal.  Une  seule  dent 
cardinale  à  chaque  valve.  Couleur  blanche  ou  rousse,  quel- 
quefois avec  des  stries  roses. 

Cette  espèce,  qui,  dit-on,  se  trouve  dans  toutes  les  mers 
de  l'Europe  ,  de  l'Inde  et  d'Amérique  ,  paroit  susceptible  d'un 
assez  grand  nombre  de  variétés.  La  première  est  remarquable 
par  sa  grande  taille;  la  seconde  est  très-courte,  et,  enfin, 
une  troisième,  pour  laquelle  M.  de  Lamarck  ne  cite  pas  de 
figure,  est  plus  petite  et  variée  de  taches. 

Le  S.  vagina  de  la  Manche  me  paroit  plus  court  propor- 
tionnellement et  d'un  diamètre  plus  considérable,  par  rap- 
port à  sa  longueur  ;  en  outre  son  bourrelet  marginal  est  très- 
marqué. 

M.  de  Lamarck  ne  Ta  pas  cru  différent  de  cette  espèce, 
puisqu'il  forme  une  de  ses  variétés  du  S.  gaîne;  cependant 
l'inspection  de  l'individu  qu'il  possédoit  dans  sa  collection, 
et  qui  appartient  maintenant  au  duc  de  Rivoli,  m'a  permis 
de  l'en  distinguer. 

Le  S.  DE  Ceilan;  S.  cejloncnAs  ,  Leach ,  Miscellan. ,  1, 
page  21  ,  tab.  7.  Coquille  assez  haute  par  rapport  à  sa  lon- 
gueur, et  paroissant  assez  courte  ,  tout-à-fait  droite,  arrondie 


SOL  /,3i 

à  une  extrémité,  tronquée  à  l'autre, sans  bourrelet  marginal; 
une  seul  dent  cardinale  sur  chaque  valve;  l'une  plus  grande 
que  l'autre.  Couleur  rosée  dans  la  moitié  oblique  inférieure, 
comme  annelée  de  violet  sur  l'autre  moitié. 

Cette  espèce,  qui  vient  des  côtes  de  Ceilan  ,  diffère-t-elle 
réellement  du  S.  vagina? 

M.  de  Lamarck.  décrit  encore  comme  devant  appartenir  à 
la  première  section  des  solens,  le  S.  double  -  côtés  ,  S.  mi- 
niitus,  Linn.,  Gmcl.,  page  0226,  n.°  1 1  ,  dont  M.  le  docteur 
Lcach  a  faitson  genre  BiaphoUus,  figuré  dans  Cbeuin. ,  Conch., 
6,  t.  G,  fig.  5i  et  52,  et  dans  Montagu  ,  Test,  brit.,  1,  53, 
t.  1,  fig.  4.  Petite  coquille  ovale,  ayant  une  double  carène 
denticulée  à  l'extrémité  postérieure  ;  deux  dents  cardinales 
à  la  charnière,  et  qui  se  trouve  dans  les  mers  du  Nord, 
entre  les  anfractuosités  des  corps  marins.  J'ai  supposé  que 
c'étoit  la  même  coquille  que  le  mj'a  cretica ,  Linn.,  Gmel.  ; 
page  3220,  n.°  17,  type  du  genre  Hia telle  de  Daudin. 

Gmelin  décrit  encore  sous  le  nom  de  solcn: 

Le  SoLEN  MACHA  ;  5.  mâcha,  d'après  Molina,  I^ist.  nat.  Chil. , 
page  178  ,  qui  se  borne  à  dire  que  c'est  une  coquille  marga- 
ritacée,  ovale-oblongue,  tronquée  en  arrière,  de  six  à  sept 
pouces  de  long,  brune,  variée  de  blanc,  avec  deux  dents 
cardinales  sur  une  valve,  et  qu'elle  vit  dans  le  sable.  Il  est 
impossible,  d'après  cela,  d'assurer  ce  que  c'est. 

Le  S.  BULLATus  est  le  cardium  bullatum  de  M.  de  Lamarck. 

Le  S.  CRispus  est  une  pholade  ,  P.  crispata,  et,  en  effet, 
il  cite  la  même  figure  de  Lister  pour  les  deux  coquilles. 

Le  S.  VERDOYANT,  S.virens,  deGmelin,  p. 0226,  n."  12,  dont 
la  coquille,  ovale-oblongue,  très-fragile,  diaphane,  blanche, 
est  inéquivalve,  à  peine  close  en  avant  et  en  arrière,  avec 
deux  dents  approchées  ou  opposées  à  la  charnière  et  les  na- 
téces  saillantes ,  pourroit  bien  n'être  qu'une  anatine. 

Cela  est  certain  pour  le  S.  anatinus ,  page  0227,  n."  8. 

Le  S.  sanguinolent  us ,  page  6227,  n."  18,  et  le  S.  occidens , 
page  0228,  n."  21  ,  appartiennent  au  genre  Sanguinolaire  de 
M.  de  Lamarck. 

Les  S.  striatus  et  vespertinus  appartiennent  au  genre  Psam- 
mobie  du  même  auteur. 

Enfin  j'ignore  ce  que  c'est  que  : 


43:^  SOL 

Le  SoLEN  DE  Spengler;  s.  Spengleri.  n."  jo. 

Le  SoLEN  RÉTRÉCI,  5.  coarctutus ,  p. 3 2 27,  n.°  16;  Schioter, 
Fluss-Conch.  ,  t.  9,  fîg.  17,  dont  la  coquille,  rugueuse  dans 
sa  longueur,  étranglée  au  milieu,  arrondie  et  bâillante  aux 
deux  extrémités  ,  a  une  ou  deux  dents  sur  chaque  valve  ,  dont 
la  couleur  est  d'un  blanc  sale  et  qui  vient  des  iles  Nicobar. 
Ce  pouvoit  cependant  fort  bien  être  une  espèce  d'unio. 

Le  S.  ROSE  :  S.  roseus ,  page  0227,  n.°  17;  Chemn. ,  Conch., 
6,  t.  7  ,  fig.  55,  dont  la  coquille  équivalve ,  bâillante  aux 
deux  extrémités,  a  à  sa  charnière  une  dent  subbifide  sur 
chaque  valve,  insérée  dans  une  fossette  de  l'autre. 

Elle  vient  des  iles  de  la  mer  Rouge  et  offre  des  rapports 
avec  la  tellhia  radiata. 

Je  trouve  encore  dans  Olivi,  Mer  Adriat. ,  page  98,  le 
S.  CALLEUX ,  S.  callosus  ,  lab.  4  ,  fig.  1  ,  qui  n'est  que  la  lu- 
traria  compressa,  de  M.  de  Lamarck. 

Enfin,  les  auteurs  anglois,  et  entre  autres,  Montagu,  Maton 
et  Rakett,  décrivent  encore  parmi  les  solens  les  coquilles  sui- 
vantes, qui  certainement  n'en  sont  pas,  savoir: 

Le  S.  BCAiLLEux;  5.  sqimmosus,  Montagu,  Tesf.  brit.,  -p.  S65. 
Très-petite  coquille,  mince,  transparente,  plate,  suborbicu- 
laire,  équilatérale ,  à  stries  concentriques,  à  sommet  peu 
marqué,  avec  deux  dents  cardinales,  droites,  divisées  paj 
un  sillon  en  deux  lames  divergentes.  Couleur  blanche  eu 
dehors  comme  en   dedans. 

Il  paroit  que  Montagu  seul  a  trouvé  cette  coquille  extrê- 
mement petite  ,  puisqu'elle  a  six  lignes  de  long  sur  quatre 
lignes  et  demie  de  haut,  sur  la  côte  du  Devonshire. 

Le  S.  finne;  S.pinna,  Montagu,  loc.  cit.,  page  566,  t.  a5, 
fig.  3.  Très-petite  coquille,  mince,  fragile,  pellucide,  dé- 
primée, subovale ,  un  peu  inéquivalve,  à  stries  concentriques 
serrées;  sommet  petit  auprès  de  l'extrémité  ;  une  seule  dent 
obtuse,   cardinale  à  chaque  valve. 

C'est  encore  une  coquille  découverte  par  Montagu  sur  la 
côte  du  comté  de  Devon.   (De  B.  ) 

SOLEN.  (Foss.)  Les  espèces  fossiles  de  ce  genre  sont  assez 
nombreuses,  et  ce  n'est  que  dans  les  couches  plus  nouvelles 
que  la  craie  que  jusqu'à  présent  elles  ont  été  trouvées. 

SoLEN  A  REBORD  :  Soleil  vagina,  Lamk.,  Ann.  du  Mus.,  tom.  7, 


SOL  453 

p. 4 2 7,  n."],  et  fom.  12,  pi.  40  ,  fig.  5;  Desh.,  Descript. des  coq. 
foss.  des  env.  de  Paris,  torn.  1 ,  p.  26  ,  pi.  2 ,  fig.  20  et  21  ;  de 
Bast.,  Mém.  géol.  sur  les  «nv.  de  Bord.,  p.  96;  Brocc,  Conch. 
subap.,p.  496.  Coquille  linéaire,  droite,  marginée  à  son  bord 
antérieur,  portant  seulement  une  dent  sur  chaque  valve. 
Fossile  de  Grignon  ,  de  Valmondois,  département  de  Seine- 
et-Oise,  de  Parues,  de  Mouchy,  de  Chauuiont,  déparlement 
de  l'Oise,  du  Plaisantin,  de  Saucats,  prés  de  Bordeaux. 

M.  de  Lainarck  rapporte  cette  espèce  au  solen  vugina  de 
Linné,  qui  vit  dans  les  mers  de  l'Europe  ,  dans  celles  de  l'Amé- 
■  rique  et  de  Plnde,  et  dont  on  voit  une  figure  dans  les  planches 
de  l'Encyclopédie,  {d.  222,  fig.  1,  a,  b  et  c;  mais  cette  espèce, 
n'ayant  point  de  rebord  à  son  extrémitt^  supérieure,  ne  peut 
être  identique  avec  celle  qui  est  fossile;  et,  comme  le  pense 
M.  Deshayes  (/oc.  cit.),  elle  a  beaucoup  plus  de  rapports 
avec  le  solen  amhiguus.  Les  coquilles  de  l'espèce  de  S.  vagina, 
que  l'on  trouve  à  Grignon  ,  n'ont  que  trois  pouces  de  lon- 
gueur; mais  des  fragmens  qu'on  a  trouvés,  prouveroient 
que  quelques  individus  ont  jusqu'à  quatre  pouces  et  demi  ; 
ceux  que  l'on  trouve  dans  le  Plaisantin  ont  jusqu'à  cinq  pouces 
de  longueur. 

Solen  fragile:  Solen  fragilis ,  Lamk.,  loc.  cit.,  n."  2,  et 
même  pi.,  fig.  2,  a,  b;  Desh.,  loc.  cit.,  pi.  4,  fig.  3  et  4. 
Coquille  ovale- oblongue,  courbée,  mince,  lisse,  fragile, 
portant  deux  dents  cardinales  sur  chaque  valve  ;  largeur 
quinze  lignes;  longueur  sept  lignes.  Fossile  de  Grignon  et 
de  la  ferme  de  l'Orme  près  de  Grignon.  Cette  espèce  a  de 
grands  rapports  avec  le  solen  cultellus,  qui  vit  dans  les  mers 
de  Plnde,  et  il  est  probable  qu'elle  a  vécu  dans  les  mêmes 
circonstances  que  celles  dans  lesquelles  vit  ce  dernier. 

Solen  papyracé;  Solen  papjraceus  ,  Desh.,  loc.  cit.,  pi.  2, 
fig.  18  et  19.  Coquille  ovale-alongée ,  très-mince,  lisse,  por- 
tant intérieurement  une  côte  solide,  transverse,  qui  part  de 
la  charnière  pour  se  rendre  au  bord  inférieur.  Largeur  six 
lignes;  longueur  trois  lignes.  Fossile  de  Mouchy -le-CJiàlel , 
département  de  POise ,  où  il  n'a  été  trouvé  qu'une  valve  de 
cette  espèce. 

Solen  appendiculé  :  Solen  appendiculatiis  ,  Lamk. ,   loc.  cit. , 
même  pi.,  fig.  4  ,  a,  b;  Desh.,  loc.  cit.,  pi.  4.  fig.  5  et  6. 
49.  28 


434  SOL 

Coquille  elliptique,  lisse.  A  sa  base,  près  des  crochets,  on 
voit  un  appendice  ou  une  petite  oreillette  formant  une  saillie 
assez  remarquable.  Il  y  a  deux  petites  dents  cardinales  sur 
une  valve  et  une  seule  sur  l'autre.  Largeur  huit  lignes  ; 
longueur  quatre  lignes.  Fossile  de  Grignon,  de  Mouchy  et  de 
Houdan.  Cette  espèce  n'est  pas  rare  :  on  trouve  à  Haute- 
ville  une  espèce  de  solen  un  peu  plus  grande  et  plus  épaisse, 
et  qui  a  beaucoup  de  rapports  avec  celle-ci. 

Solen  versant  :  Solen  ejfusus,  Lamk. ,  loc.  cit.,  même  pi., 
fig.  1,  a,  h;  Desh.,  loc.  cit.,  pi.  2,  fig.  24  et  26.  Coquille 
ovale-oblongue ,  droite,  lisse,  couverte  de  stries,  provenant 
de  ses  accroissemens,  obtusément  anguleuse  à  son  bord  pos- 
térieur; une  seule  dent  cardinale  sur  une  valve  et  deux  sur 
l'autre.  Sur  la  partie  postérieure  on  voit  des  traces  obliques 
qui  partent  du  sommet  et  vont  jusqu'au  bord,  et  qui ,  avant 
que  la  coquille  eût  passé  à  l'état  fossile,  ont  été  très-pro- 
bablement marquées  de  couleurs  différentes  du  reste.  Largeur, 
quelquefois  plus  de  deux  pouces,  sur  Ireii^e  lig'ies  de  lon- 
gueur. Fossile  de  Grignon  et  de  Mouchy-le-Chùtel. 

Je  possède  une  valve  non  fossile,  qui  paroit  dépendre  d'une 
espèce  identique  avec  celle-ci;  mais  j'ignore  où  elle  a  été 
trouvée. 

S01.EN  sTRiGi[.LÉ  :  Solen  strigillatus ,  Lamk.,  loc,  cit.,  même 
planche,  fig.  S,  a,  /«/Desh.,  loc.  cit.,  fig.  22  et  23  ;  de  Bast. , 
loc.  cit.,  page  96;  Solen  candidus ,  Brocc,  loc.  cit.,  page  497. 
On  trouve  dans  la  Méditerranée,  dans  l'océan  Atlantique 
(Lamk.) ,  au  Sénégal ,  au  Brésil ,  dans  la  mer  Adriatique  et 
dans  celles  des  Indes  orientales  (de  Bast.) ,  l'espèce  de  coquille  à 
laquelle  M.  de  Lamarck  a  donné  le  nom  de  solen  rose,  S. 
strigillatus  (Anim.  sans  vert.). 

Cette  espèce  se  trouve  représentée  à  l'état  fossile  dans  les 
couches  du  calcaire  grossier  de  différens  pays,  par  des  va- 
riétés moins  grandes  que  celle  qui  vit  dans  la  Méditerranée, 
puisque  celle-ci  a  quelquefois  plus  de  trois  pouces  de  lar- 
geur, tandis  que  les  autres  n'ont  que  la  moitié  de  cette 
dimension.  Ces  variétés  diffèrent  encore  de  celle  qui  n'est  pas 
fossile,  parce  qu'elles  ont  un  plus  grand  nombre  de  stries 
obliques,  et  elles  diffèrent  entre  elles  par  un  plus  ou  moins 
grand  nombre  de   ces  stries.   On  en  trouve  à  Grignon,    à 


SOL  435 

Parnes,  département  de  l'Oise,  «^  Mouchy-le-Chàiel ,  aurc 
environs  de  Bordeaux,  à  Dax ,  dan.-;  le  Plaisa:iiin  ,  dans  le 
val  d'Andone  et  aux  environs  de  V'enne  en  Autri«;he. 

SoLEN  TËLLINELLE  ;  SolcTi  telUneila ,  Desli.,  toc.  cit.,  pi,  4,  fig. 
1  et  2.  Coquille  ovale-oblonguu ,  étroitfî  au  bord  anférieur, 
portant  un  pli  comme  les  tellines  et  une  dent  bifide  à  la  char- 
nière ,  à  lunule  enfoncée  et  striée.  Largeur,  dix  lignes.  Lon- 
gueur, cinq  lignes.  Fossile  de  Tancrou  ,  près  de  Meau::,  dans 
le  grès  marin  supérieur. 

SoLEN  ovale;  Solen  ovalis,  Desh.,  loc.  cit.,  pi.  2,  fig.  2G 
et  27.  Coquille  elliptique,  très -mince,  couverte  de  stries 
concentriques,  déprimée;  ses  nymphes  sont  longues,  proé- 
minentes, et  ses  crochets  sont  à  peine  sensibles.  La  charnière 
ne  présente  qu'une  seule  dent.  On  remarque  une  côte  sail- 
lante à  lintérieur ,  qui  parcourt  jusqu'à  la  charnière,  qui  est 
médiane,  le  bord  supérieur  et  le  bord  postérieur.  Largeur, 
vingt  lignes.  Longueur,  un  pouce.  Cette  espèce  rare  a  été 
trouvée  par  M.  Deshayes  à  Maulette,  près  de  Houdan,  et  à 
Mouchy  -  le  -  Chàtel. 

SoLEN  GOUSSE;  SoUn  It'gumen.  M.  de  Baslerot ,  l.  c,  annonce 
qu'on  trouve  fossile  à  Saucatsprès  de  Bordeaux,  celte  espèce, 
qui  vit  dans  la  Méditerranée  tt  dans  la  mer  Adriatique. 

SoLEN  RÉTRÉCI  :  Solen  coarctatus  ,  Lauik.,  Anim.  î.ans  ver.'., 
tome  5,  page  466,  r."  i'/;  S.  roarctatus ,  Lijin. ,  Brocc,  loc. 
cit.,  page  497.  Coquille  ovale -oblongue,  transversalement 
striée,  rétrécie  au  bord  supérieur,  arrondie  aux  deux  bout^; 
dents  cardinales  obliques,  une  sur  une  valve  et  deux  sur 
l'autre,  insérées  dans  une  fossette.  Largeur,  dix- sept  lignes. 
Longueu.',  sept  lignes  et  demie.  Fossile  de  Plaisantin  et  du 
val  d'Andone. 

SoLEN  SABRE;  Solen  ensis.  Brocchi  annonce  (loc.  cit.)  que 
dans  le  Plaisantin  on  trouve  à  Vétitt  fossile  cette  espèce, 
qui  vit  dans  les  mer?  d'Europe  et  de  PAmérique, 

Solen  déprimé;  S.  depressus  ,  Risso  ,  Hisf.  nat.  des  prjncip. 
prod.  de  FEurope  mérid.,  tome  4,  page  275.  Coqniî'e  i-lou- 
gée  ,  droite,  déprimée,  sculptée  de  rides  concentri(jues  et 
de  sillons  également  distans.  Largeur,  un  pouce.  Fossile  de 
l'argile  chloritée  des  environs  de  Nice.  On  trouve  à  Cri- 
gnon  des  débris   d'une   espèce  ,    qui  est  couverle    de   str'.cs 


4^6  SOL 

concentriques  et  qui   pourroit  avoir  rapport  avec  celle-ci. 

SoLEN  DOi  TEUx;  Solen  dubius,  Desh.  Coquille  ovale-alongée , 
mince,  luisante,  à  charnière  portée  vers  le  bord  antérieur 
et  sur  laquelle  il  se  trouve  deux  dents  obliques.  Près  des 
crochets  on  voit  «ne  petite  oreillette  comme  dans  le  S.  ap- 
pendiculé.  Largeur,  six  ligues.  Longueur,  trois  lignes.  Fossile 
de  Grigiion. 

Solen  ajfinis ,  Sow.,  Min.  concli.,  tome  i.",page  j5,  tab.  3. 
Coquille  linéaire,  un  peu  arquée,  arrondie  à  chaque  extré- 
mité. La  charnière  est  placée  vers  le  bord  antérieur,  et  la 
surface  est  lisse.  Largeur,  un  pouce.  Longueur,  trois  lignes. 
Fossile  de  Highgate  près  de  Londres.  M.  Sowerby  trouve  que 
cette  espèce  a  les  plus  grands  rapports  avec  le  solen  pelluci- 
dus  (Rlontagu);  solen  pyomœus  (Lamk.) ,  qui  vit  sur  les  côtes 
de  France  et  d'Angleterre.  (D.  F.) 

SOLEN  DU  SABLE.  (Ckétop.)  On  a  désigné  ainsi  une  ser- 
pule.  (Desm.) 

SOLEINA.  (Bol.)  Ce  genre  de  Willdenow  est  le  même  que 
le  Posoqueria  d'Aublet ,  de  la  famille  des  rubiacées.  Le  Solena 
de  Loureiro,  genre  de  cucurbitacées,  est  conservé.  (J.  ) 
.  SOLÉNACÉES.  {Conchyl.)  Famille  de  coquillages  bivalves 
établie  par  M.  de  Lamarck,  et  contenant  les  genres  Solen, 
Panopée  et  Glycimère.  (Des.m.) 

SOLENARIUM.  (Bot.)  Genre  de  la  famille  des  champi- 
gnons et  de  Tordre  des  pyrénomycétes  de  Fries  ou  hypoxy- 
lées.  Il  est  formé  de  petits  rameaux  couchés,  divisés,  rayon- 
nans,  cylindriques,  remplis  d'une  matière  gélatineuse  qui 
finit  par  s'endurcir,  s'ouvrant  par  une  fente  longitudinale. 
Les  sporidies  sont  fusiformes,  divisées  par  une  cloison  et  con- 
tenues dans  des  thèques  droites,  fixes,  cylindriques  et  ter- 
minées en  massue. 

Ce  genre,  que  Sprengel  a  nommé  Solenarium ,  ainsi  que 
Kunze,  est  le  Glonium  de  Muhlenberg ,  de  Schweinitz  et  de 
Fries,  et  comme  cette  dénomination  est  plus  ancienne,  elle 
doit  être  adoptée  de  préférence. 

Le  Glonium  stellatum,  Muhl.,  Cat.  ;  Schwein.  ,  Fries,  Sjst. 
myc. ,  2,  page  ôgô;  <  olenarium  Ijssoideum,  Spreng.  ;  S.  Muh- 
lenbergii,  Kunze,  Mycol.,  i  ,  page  48,  tab.  2,  fîg.  24.  Cette 
espèce,  la  seule  du  genre,  a  été  découverte  aux  États-Unis, 


SOL  437 

sur  le  bois  carié  ou  réduit  en  terreau.  C'est  un  champignon 
d'un  brun  noir,  byssoïde,  qui  forme  des  plaques  de  quatre 
à  cinq  pouces  d'étendue,  composé  de  fibres  rameuses,  entre- 
lacées,  etc.  (  Lem.  ) 

SOLENIA.  {Bot.)  Genre  de  la  famille  des  champignons, 
établi  par  Hoflïnann,  adopfé  par  Persoon,  Nées,  Pries,  etc. 
Il  est  fondé  sur  quelques  espèces  àepeziza,  qui  différent  beau- 
coup des  autres  espèces  du  métne  genre.  Ce  sont  des  cham- 
pignons alongés  ,  en  forme  de  tube  simple,  membraneux, 
droit,  terminé  en  un  petit  disque;  le  bord  est  entier  et  ré- 
tréci, et  la  surface  privée  d'hyménium  ou  membrane  fructi- 
fère distincte  ;  les  sporidies  ,  à  peine  discernables  ,  sont 
éparses. 

Les  espèces  de  ce  genre  sont  peu  nombreuses  :  elles  crois- 
sent sur  le  bois  mort  ou  qui  se  pourrit. 

1.  L.c  Soi.EMA  FAscicvLÉ:  S. fasciculata,  Vers.,  Mjcol.europ. , 
page  355,  pi.  12,  lig.  8  et  9;  Pries,  ^S^s^  mycoL,  2,  p.  200; 
Peziza  solenia,  Decand.,  PI.  fr. ,  n.°  209,  excl.  synon.  Blanc, 
quelquefois  brunâtre;  tubes  fusiformes  ou  en  massue,  pres- 
que glabres,  perpendiculaires,  réunis,  en  groupes  assez  nom- 
breux, plus  ou  moins  rapprochés;  extrémités  des  tubes  d'a- 
bord clos,  puis  se  développant  en  un  petit  disque  grisâtre. 
Ce  champignon  a  une  ligne  et  demie  de  hauteur  environ. 
M.  Persoon  le  compare  à  un  bolet  réduit  à  quelques  por- 
tions de  sa  partie  tubuleuse.  On  le  trouve  en  Suisse  et  dans 
les  'Vosges,  sur  les  bois  pourris  et  vermoulus  du  pin  et  du 
sapin. 

2.  Le  Solenia  blanc  :  5.  candida,  Fers.,  loc.  cit.,  p.  334; 
Hoffm. ,  Cijpt.  Germ. ,  pi.  8,  fig.  1.  Tubes  épars,  solitaires, 
glabres,  droits  et  blancs,  d'une  ténuité  extrême,  parfaite- 
ment cylindriques.  On  le  trouve  en  Allemagne,  sur  le  bois 
de  hêtre  pourri. 

3.  Le  Solenia  couleur  d'ocre  ;  5.  ochracea,  Pers. ,  loc.  cit. 
Tubes  de  couleur  de  rouille  ou  d'ocre,  épars,  un  peu  velus 
ou  tomenteux,  en  forme  de  cylindres  élargis  à  la  partie  su- 
périeure. On  trouve  cette  espèce  sur  les  troncs  d'arbres 
pourris  :  elle  est  plus  petite  que  le  solenia  fascicule,  mais  dis- 
tinctement velue,  creusée  à  sa  base  et  blanche  intérieure- 
ment. 


4^'8'  SOL 

Pries  indique  une  quatrième  espèce,  le  solenia  villosa  ,  qui 
croît  en  tubes  épars,  blanchâtres,  cylindriques,  velus.  On  la 
trouve  sur  les  bois  tombés  et  ramollis.   (Lem.) 

SOLENL\.  (Bo^)  Fronde  tubnleuse,  membraneuse ,  striée 
et  aréolée:  sporidies  infiniment  petites,  très-denses  dans  la 
fronde.  C'est  le  caractère  que  donne  Agardh  à  ce  genre,  qu'il 
établit  dans  la  famille  des  algues  aux  dépens  du  genre  Vlva, 
pour  y  placer  res|)èce  la  plus  connue  sous  le  nom  d'ulve, 
et  qui  i:  été  dans  Tongine  le  type  du  genre  Ulya  :  c'est  Vulva 
intesfinalis ,  Linn.  Agardh  en  compte  iseuf  espèces,  et,  outre 
la  précc'dente,  on  peut  citer  les  ulva  linza  et  compressa, 
Linn.  Plusieurs  auties  espèces  ont  été  placées  dans  le  genre 
Scytosiphim  par  Lyngbye. 

Le  solenia  est  (ïnus  le  Species  d'Agardh  une  simple  division 
du  genre  Ulva.  (  Voyez  Ulva.) 

Fries,  qui  l'admet  comme  un  genre  distinct,  propose  de  le 
nomm'  r  I!ea,  parce  qu'il  existe  déjà  un  genre  Solenia.  (Lem.) 

SOLÉNITE.  (Foss.)  Nom  des  solens  fossiles.  (Desm.) 

SOLEINOPE,  Solenopus.  (Entoni.)  Nom  tiré  du  grec  et  si- 
gnifiant patie  canaliculée,  donné  par  M.  Schœnherr  à  un  genre 
d'insectes  rhinocèns,  dont  les  pattes  de  devant  ont  les  jambes 
comprimées,  dilatées  et  profondément  canaliculées.  Voyez  à 
l'article  Rhinocères  le  n."  167.  (CD.) 

SOLENOKHINE.  [Entom.)  Nom  donné  au  149.^  genre  des 
rhinocères  par  M.  Schœnherr.  (CD.) 

SOLENOSTERNE.  (Entom.)  Sous-genre  de  rhinocères, 
établi  par  M.  Schœnherr  dans  son  genre  Baridie ,  n."  162. 
(CD.) 

SOLLNOSTOME,  Solenostoma.  (Ichtlijol.)  D'après  les  mots 
grecs  'î.(.)?^riv  ,  tube,  et  (flcfX'*..,  bouche,  Klein,  Séba ,  de  Lacé- 
pèdc  ont  donné  ce  nom  à  un  genre  de  poissons  cartilagineux 
téléobranches,  de  la  famille  des  aphyostomes  de  M.  Duméril, 
et  reconnoissable  aux  caractères  suivans  : 

Branci.ies  à  opercule  et  à  membrane  ;  squelette  cartilagineux  ; 
catnpes  très-grands  et  unis  ensemble  en  arrière  des  nageoires  pec- 
torales ;  bouclie  sans  dents;  corps  couvert  d'écaillés;  deux  na- 
geoires du  dos. 

Conséquem!r=ent  on  distinguera  facilement  les  Solknostomes 
des  Syngnathes,  qui  n'ont  point  de  catopes;  des  Macrgrhin- 


SOL  439 

çuEs,  qui  ont  des  dents;  des  Centrisques,  qui  ont  le  corps 
couvert  de  plaques.  (Voyez  ces  divers  noms  de  genres  et 
Aphyostomes  et  Télbobranches.  ) 

Le  SoLéNOSTOME  BÉCASSE  ,  Solcnostoma  scoîopax.  Écailles 
dures,  rudes,  imbriquées:  corps  comprimé,  ovale,  alongé; 
bec  arrondi  ;  bouche  oblique ,  terminale  et  recouverte  par 
la  mâchoire  inférieure;  premier  rayon  de  la  première  na- 
geoire du  dos  en  forme  d'aiguillon  mobile  et  à  double  den- 
telure ;  nageoire  caudale  arrondie. 

Ce  poisson,  qui  atteint  la  taille  de  trois  à  quatre  pouces  au 
plus,  habite  la  mer  Méditerranée,  et  est  le  seul  parmi  les 
cartihigineux  qui  ait  de  véritables  écailles.  A  Nice,  où  il  est 
assez  rare,  on  le  nomme  troumhetto ;  dans  d'autres  lieux  on 
l'appelle  bécasse  et  soujflet. 

Sa  chair  est  tendre  et  d'une  fort  bonne  saveur. 

Il  faut  encore  rapporter  à  ce  genre  le  fistularia  paradoxa 
de  la  mer  des  Indes,  décrit  par  Pallas  {Spicil. ,  vin,  iv,  6). 
(H.  C.) 

SOLÉNOSTOMES.  (  Entom.  )  M.  Latreille  avoit  ancienne- 
ment composé  sous  ce  nom  un  ordre  d'insectes  aptères,  qui 
renfermoit  tous  les  acarus  de  Linné  dont  la  bouche  est  en 
forme  de  suçoir  simple.  (Des.m.) 

SOLENUS.  {Entom.)  M.  Megerle  nomme  ainsi  un  genre 
d'insecfes  coléoptères,  voisin  des  scolytes.  (CD.) 

SOLETARD.  {Min.)  Valmont  de  Bomare  dit,  à  l'article 
Smectis,  que  les  cardeurs  de  laine  donnent  ce  nom  à  une 
terre  savonneuse  dont  ils  se  servent  pour  dégraisser  les  laines. 
(B.) 

SOLÉTELLINE  ,  Solelellina.  {Conchjl.)  Genre  de  coquilles 
établi  par  M.  de  Blainville  dans  son  Manuel  de  conchylio- 
logie pour  un  petit  nombre  d'espèces  de  solens  de  Linné 
et  de  M.  de  Lamarck,  dont  la  forme  rappelle  beaucoup 
mieux  les  psammocoles  et  les  sanguinolaires  que  les  véritables 
solens.  Les  caractères  qu'il  a  assignés  à  ce  genre  sont  les  sui- 
vans  :  Coquille ovale-oblongue,  comprimée,  à  bords  tranchans 
et  courbes,  équivalve,  subéquilatérale,  beaucoup  plus  large 
et  arrondie  à  l'extrémité  ovale,  plus  ou  moins  atténuée  et 
subcarinée  ;  sommets  submédio- dorsaux,  peu  marqués;  une 
ou  deux  très-petites  dents  cardinales;  ligament  épais,  porté 


44o  SOL 

par  des  callosifés  njrnphalcs ,  très-relevées  ;  deux  impressions 
musculaires,  arrondies,  distantes,  réunies  par  une  impression 
palléale  très-sinueuse  en  arrière. 

Les  solétellines ,  dont  on  ne  connoit  pas  l'animal,  vivent 
sans  doute,  comme  tous  les  pyloridés,  enfoncées  dans  le 
sable. 

La  SoLÉTELMM-',  Ro-'TRÉE  :  .S.  diphos ,  Linu.,  Gmel. ,  p.  322C, 
ii.°  i3;  d'après Chemn. ,  Conch. ,  6.  p.  68  ,  t.  7,  fig.  55  et  64  ;  Eue. 
méth.,  pi.  226,  fig.  I.  Coquille  assez  grande,  oblongue,  atté- 
nuée et  comme  rostrée  à  l'extrémité  postérieure  ;  deux  dents 
cardinales  sur  une  v'alve,  une  seule  sur  l'autre  :  couleur  vio- 
lette imbue,  avec  plusicui'S  rayons  obscurs  sous  un  épiderme 
vert. 

Cette  coquille  ,  qui  a  cinq  pouces  de  long  sur  la  moitié 
de  hauteur,  vient  de  l'Océan  des  grandes  Indes. 

M.  de  Lamarck  doute  que  la  S.  virens  ,  Linn.  ,  Gmel.  , 
p.  3226,  pourroit  être  rapportée  à  cette  espèce;  mais  cela 
n'est  pas  probable,  puisque  Gmelin  dit  positivement  que  son 
S.  virens  est  inéquivalve. 

La  S.  violette;  S.  vio'acea,  de  Lamk.,  Syst.  des  anim.  sans 
vert.,  tom.  6",  p.  456,  n.°  20.  Coquille  vm  peu  moins  grande 
que  la  précédente,  oblongue- ovale,  arrondie  aux  deux  ex- 
trémités, avec  une  dent  cardinale  à  chaque  valve  et  les  cal- 
losités nymphales  très  -  saillantes  :  couleur  violette  imbue, 
avec  deux  rayons  blanchâtres  en  dehors,  sous  un  épiderme 
verdàtre. 

De  l'océan  des  grandes  Indes,  comme  la  précédente,  dont 
elle  est  évideuimerit  très -rapprochée. 

La  S.  CHINOISE,  .S.  chinensis  ,  Chemn.,  ConcJx. ,  t.  1  ,  p.  200, 
lab.  198,  fig.  iqoS,  doit  aussi  appartenir  à  ce  genre.  (De  B.) 

SOLFATARE.  (Min.)  Nom  d'origine  italienne,  qui  veut 
dire  la  même  chose  que  soufrière  :  c'est,  en  général,  un  ter- 
rain volcanique,  même  un  ancien  cratère  de  volcan  ;  ce  que 
semble  indiquer  la  forme  circulaire,  k  fond  plan  et  à  bords 
relevés  des  solfatares,  d'oii  s'exhalent  des  vapeurs  sulfureuses 
qui  déposent  du  soufre  sur  les  parois  des  fissures  qui  leur  don- 
nent p.'issage.  Ces  vapeurs,  en  passant  à  l'état  d'acide  et  en 
réagissant  sur  l'alumine  des  trachytes ,  qui  forment  souvent 
la  roche  des  solfatares,  y  produisent  de  l'alun    que  l'on  en 


SOL  441 

extrait  avec  avantage.  I.a  solfatare  la  plus  célèbre,  celle  que 
l'on  entend  quand  on  se  sert  de  ce  nom  sans  désignation  de 
lieu,  est  la  solfatare  de  Pouzzole  ,  près  de  Naples,  connue 
et  exploitée  même  du  temps  de  Pline.  (  B.  ) 

SOLHAG.  (  Mamm.  )  Nom  polonois  de  l'antilope  saiga. 
(  Desm.  ) 

SOLIDAGO.  (Bot.)  Ce  nom  ancien,  que  Linnaeus  a  substi- 
tué à  celui  de  virga  aurea  de  Tournefort,  avoit  été  antérieu- 
lement  donné  à  d'autres  plantes  composées  ;  par  Brunfels  à 
la  pâquerette,  bellis;  par  Tragus  à  Vinula  germanica,  et* à  la 
salicaire,  Ijthrum  salicaria;  par  Lonicer  au  senecio  sarraceni- 
CMS  et  au   serratula  tinctoria.  (J.) 

SOLIDAGO  ou  VERGE  D'OR.  (Bot.)  Genre  de  plantes 
dicotylédones,  à  fleurs  composées,  de  l'ordre  des  radiées,  de 
la  srngénésie polygamie  superflue  de  Linnaeus,  offrant  pour  ca- 
ractère essentiel:  Des  fleurs  radiées;  environ  cinq  demi-fleu- 
rons femelles,  et  plus,  à  la  circonférence;  des  fleurons  herma- 
phrodites dans  le  centre;  cinq  étamines  syngénèses  ;  un  ca- 
lice droit,  serré,  imbriqué  ;  les  semences  surmontées  d'une 
aigrette  simple;  le  réceptacle  nu. 

SoLiDAGO  nu  CANAnA  :  SoUdago  canadensis,  Linn.,  Sp.;  Pluk., 
Almag.,  tab.  2  36,  fig.  i.  Sa  tige  s'élève  à  la  hauteur  de  deux 
à  quatre  pieds,  droite,  presque  simple,  rude,  velue.  Les 
feuilles  sont  alternes,  éparses,  presque  sessiles,  étroites,  lan- 
céolées, alongées,  très -rapprochées,  rétrécies  à  leur  base, 
très- aiguës  au  sommet,  glabres  ou  un  peu  pubescentcs,  en- 
tières ou  un  peu  dentées,  à  trois  nervures  longitudinales. 
I,es  fleurs  sont  axillaires,  disposées  en  grappes  alongées,  la- 
térales ;  les  supérieures  plus  courtes ,  formant  une  ample  pani- 
ci:le  pyramidale,  aiguë";  les  rameaux  inférieurs  munis  d'une 
feuille  à  leur  base  ;  les  supérieurs  sans  feuilles;  les  pédi- 
celles  courts,  filiformes,  pubescens,  accompagnés  de  fines 
bractées  presque  filiformes.-  foutes  les  fleurs  redressées  et  tour- 
nées vers  le  ciel  du  même  côté  :  elles  sont  petites ,  de  couleur 
jaujie,  très- nombreuses.  Cette  plante  croit  dans  la  Virginie 
et  le  Canada.  On  la  cultive  dans  les  jardins  de  l'Europe 
comme  plante  d'ornement ,  où  elle  produit  plusieurs  variétés. 

S01.IDAG0  A  HAUTE  TIGE  :  SoUdago  altissima ,  Linn.,  Spec.  ; 
Mart, ,  centur.  14,  tab.  14.  Cette  espèce  peut  se   confondre 


442  SOL 

facilement  avec  les  variétés  de  la  précédente;  elle  en  diffère 
par  sa  grandeur,  par  ses  feuilles  sans  nervures,  par  les  den- 
telures plus  profondes  :  elle  a  également  ses  variétés.  Les  tiges 
sont  hautes  de  cinq  à  six  pieds,  médiocrement  rameuses, 
hérissées  de  poils  roides.  Les  feuilles  sont  fort  longues,  ses- 
siles,  un  peu  embrassantes,  étroites,  lancéolées,  très-aiguës; 
Jes  inférieures  profondément  dentées  en  scie,  très-rudes, 
veinées.  Les  fleurs  forment  une  belle  panicule  très- étalée, 
dont  les  rameaux  sont  recourbés  et  quelquefois  ascendans. 
Cette  plante  croit  dans  l'Amérique  septentrionale. 

SoLiDAGO  ÉLEVÉE  :  SoUdago  proccra  ,  Ait.,  Hort.  KeiV.,  S, 
p.  211;  Willd. ,  Spec,  4,  p.  2o55.  Celte  plante  se  distingue 
de  la  précédente  par  son  port,  ses  panicules  moins  étalées, 
ses  grappes  droites;  ses  tiges  hautes,  épaisses,  roides,  cy- 
lindriques, simples,  rudes,  velues  et  très-droites.  Les  feuilles 
sont  sessiles,  nombreuses,  éparses,  lancéolées,  épaisses,  très- 
rudes  à  leurs  deux  faces,  pubescentes  en  dessous,  à  trois 
nervures  saillantes,  dentées  en  scie,  longues  de  trois  à  quatre 
pouces  ,  larges  de  six  ou  huit  lignes.  Les  fleurs  sont  termi- 
nales, disposées  en  une  panicule  très-peu  étalée,  composée 
de  grappes  en  forme  d'épi,  un  peu  touffues,  droites  à  l'époque 
de  la  floraison ,  un  peu  inclinées  en  avant;  les  pédicelles  courts, 
unifloreS;  les  fleurs  petites  ;  la  corolle  est  jaune,  les  demi- 
fleurons  sont  courts,  fort  petits;  les  aigrettes  blanchâtres  et 
pileuses,  à  peine  plus  longues  que  le  calice.  Cette  plante 
croit  dans  l'Amérique  septentrionale. 

SoLiDAGO  PILEUSE  :  SoUdago  p'ilosa ,  Mill.  ,  Dict.  ;  SoUdago 
altissima,  var.  /3  ;  Willd.,  Spec,  loc.  cit.;  Ait.,  Hort.  Kew., 
3  ,  pag.  2  12.  Des  panicules  petites,  étroites,  formant  presque 
un  seul  épi  touffu  et  rameux  ,  distinguent  cette  espèce  du  so- 
lidago  altissima.  Ses  tiges  sont  hautes  d'environ  trois  pieds  , 
velues,  a  peine  rameuses,  d'un  blanc  jaunâtre.  Les  feuilles 
sont  alternes,  presque  sessiles,  nombreuses,  oblongues,  lan- 
céolées, dentées  en  scie,  à  trois  nervures  blanchâtres  et  sail- 
lantes, longues  de  trois  pouces  sur  six  lignes  de  large.  Les 
fleurs  sont  terminales  et  forment  une  petite  panicule  droite, 
étroite,  lancéolée,  composée  de  petites  grappes  latérales, 
un  peu  recourbées  ;  les  pédoncules  sont  pubescens  ,  fili- 
formes ,  blanchâtres  ,  ainsi  que  les  pédicelles  accompagnées 


SOL  44^ 

de  petites  bractées  presque  sétacées.  pubescentes,  aiguës;  les 
folioles  du  calice  glabres,  scarieuses  et  blanchâtres  à  leurs 
bords  :1a  corolle  est  petite,  radiée  ,  d'un  jaune  de  soufre.  Cette 
plante  croit  dans  les  contrées  septentrionales  de  l'Amérique. 

SoLiDAGo  géante;  SoUdogo  gigantea.  Ait.,  Hort.  Kew. ,  loc. 
cit.  Cette  espèce  est  très-élevée;  sa  tige  est  droite,  glabre, 
cylindrique,  presque  simple,  divisée  au  sommet  en  rameaux 
paniculés.  Les  feuilles  sont  alternes,  lancéolées,  dentées  en 
scie,  aiguës,  rudes  à  leurs  bords,  traversées  par  trois  ner- 
vures longitudinales  peu  sensibles.  Les  fleurs  sont  unilaté- 
rales, disposées  eu  paniculés  composées  de  grappes  latérales, 
feuillées  à  la  base;  les  pédoncules  hérissés  de  poils  courts;  les 
calices  un  peu  colorés;  la  corolle  est  jaune;  les  demi-fleurons 
sont  courts,  peu  nombreux.  Cette  plante  croît  dans  les  con- 
trées septentrionales  de  l'Amérique. 

SoLiDAGo  A  FEUILLES  RUDES  :  SoUdugo  ûspcra,  Ait.,  Horl. 
Kew.,  loc.  cit.;  Dillen. ,  Eltham.,  tab.  5o5  ,  fîg.  392.  Cette 
plante  s'élève  à  la  hauteur  de  deux  pieds  sur  une  tige  droite, 
pubescente  et  pileuse.  Les  feuilles  sont  alternes,  presque  ses- 
siles ,  ovales,  lancéolées;  les  inférieures  rudes  au  toucher, 
ridées  à  leurs  deux  faces,  un  peu  velues  en  dessous,  dentées 
en  scie,  longues  de  deux  pouces  et  plus,  larges  d'un  pouce, 
un  peu  rétrécies  en  pétiole  à  leur  base;  les  nervures  héris- 
sées de  poils  très -courts;  les  feuilles  supérieures  beaucoup 
plus  petites,  sessiles ,  ovales,  obtuses,  très-entières,  à  peine 
pubescentes;  celles  des  rameaux  à  fleurs  petites,  elliptiques, 
unilatérales;  les  écailles  du  calice  scarieuses  ,  petites,  obtuses; 
la  corolle  est  jaune,  petite  ;  les  aigrettes  sont  blanches ,  pileuses, 
à  peine  plus  longues  que  les  fleurons.  Cette  plante  croit  au  Ca- 
nada et  dans  les  contrées  septentrionales  de  l'Amérique. 

SoLiDAGO  RIDEE  :  SoUdago  rugosa ,  A'Villd.,  Sp.,  loc.  cit.  ;  So- 
lidago  altissima,  var.  ê^  Ait. ,  loc.  cit.;  Dill. ,  Eltham.,  tab.  3o8  , 
fig.  596.  Sa  tige  est  droite,  haute  de  deux  ou  trois  pieds, 
velue  ou  hérissée  de  poils  courts,  divisée  vers  le  sommet  en 
rameaux  paniculés.  Les  feuilles  sont  alternes,  sessiles,  lan- 
céolées, les  inférieures  longues  de  deux  pouces  et  plus,  ob- 
longues,  rétrécies  à  leurs  deux  extrémités,  munies  à  leurs 
bords  de  dentelures  serrées,  en  scie,  courtes,  égales;  les  su- 
périeures plus  petites,  aiguës,  presque   entières.  Les  fleurs 


444  SOL 

fonnent,  à  Texf rémité  des  rameaux  et  des  tiges,  une  pani- 
ciile  feuillée,  composée  de  grappes  latérales,  étalées,  tour- 
nces  du  même  côté,  un  peu  recourbées,  garnies  de  petites 
bractées;  les  fleurs  sont  jaunes.  Cet  le  plante  croît  dans  TAmé- 
rjque  septentrionale,  à  la  Nouvelle- Angleterre. 

SoLiDAGo  ELMiTiQUE:  SoUdogo  elUplica,  Poir.  ,  Enc;  Willd. , 
Spec?  Cette  espèce  s'élève  à  la  hauteur  de  trois  ou  quatre 
pieds,  sur  une  tige  droite,  très-glabre,  d'un  blanc  jaunâtre, 
simple,  épaisse,  rameuse  vers  le  sommet.  Les  feuilles  sont 
alternes,  elliptiques,  lancéolées  ,  glabrts  à  leurs  deux  faces, 
dentées  en  scie,  longues  de  trois  à  quatre  pouces,  larges 
d'un  pouce.  Les  fleurs  sont  d'un  jaune  pâle,  disposées  en 
grappes  courtes  à  l'extrémité  des  rameaux  latéraux,  rappro- 
chés, formant  par  leur  ensemble  une  panicule  fastigiéc;  les 
pédoncules  munis  de  petites  bractées  éparses,  subulées,  nom- 
breuses. Les  calices  sont  composés  d'écaillés  imbriquées  , 
étroites,  un  peu  aiguës;  les  demi-tleurons  très- étroits ,  une 
fois  plus  longs  que  le  calice;  les  aigrettes  simples,  d'un  blanc 
grisâtre.  Cette  plante  croît  au  Canada. 

SoLiDAGO  TOUJOURS  VKRTE  :  SoUdago  seiiipen'irens ,  Linn.,  Sp.; 
Cornut.,  Canad.,  tab.  ]6g;  Moris.,  hiist.,  5,  §.  7,  tab.  ^3  , 
fig.  i5.  Ses  tiges  sont  hautes  de  quatre  ou  six  pieds,  presque 
simples,  droites,  glabres,  épaisses,  rongeàtres,  garnies  de 
feuilles  dans  toute  leur  longueur;  les  radicales  fort  longues, 
lancéolées,  entières,  rétrécies  en  pétiole  à  leur  base,  gla- 
bres, un  peu  charnues,  entières,  d'un  vert  gai,  un  peu  rudes 
à  leurs  bords,  très-aiguës,  persistantes  pendant  tout  l'hiver. 
Les  fleurs  sont  disposées  en  une  panicule  terminale,  oblon- 
gue,  touffue,  ou  un  peu  lâche,  composée  quelquefois  de  co- 
rymbes,  plus  souvent  de  grappes  en  forme  d'épi,  droites, 
unilatérales;  les  pédoncules  un  peu  pileux;  les  folioles  du 
calice  larges,  presque  scarieuses,  d'un  jaune  pâle;  la  corolle 
est  d'un  beau  jaune;  les  demi -fleurons  sont  d'une  grandeur 
médiocre.  Cette  plante  croit  au  Canada. 

SoMDAGO  A  GRAPPES  SERRÉES  ;  SoUdago  confcrta ,  Poir.,  Enc. 
Cette  plante  a  des  tiges  droites  ,  simples,  grêles  ,  cylindriques  , 
hé^i^sées  de  poils  courts  et  grisâtres.  Les  feuilles  sont  éparses, 
presque  sessiles,  d'un  vert  cendré,  oblongues  ,  lancéolées, 
entières  5  quelques-unes  munies  de  deux  ou  trois  dents  fort 


SOL  445 

petites  vers  le  sommet,  larges  rie  deux  pouces,  longues  de 
quatre,  rétrécies  eti  pétiole  à  leur  hase  :  les  feuilles  supé- 
rieures renferment  dans  leur  aisselle  de  petits  rameaux  courts, 
non  développés,  munis  de  petites  feuilles  étroites,  linéaires. 
Les  fleurs  sont  nombreuses,  fort  petites,  presque  unilatérales, 
très-serrées,  réunies  en  grappe  ou  en  épi  toiiflu  à  Textré- 
mité  de  rameaux  axillaires,  presque  fascicules.  Les  pédon- 
cules sont  courts,  souvent  rameux ,  accompagnés  de  petites 
bractées  aiguës.  La  corolle  est  jaune  et  radiée;  les  demi-fleu- 
rons rares,  très-étroits,  un  peu  plus  longs  que  les  aigrettes; 
les  fleurons  peu  nombreux;  l'aigrette  blanche,  pileuse,  un 
peu  plus  longue  que  le  calice.  Cette  espèce  est  cultivée  au 
Jardin  du  Roi.  Son  lieu  natal  n'est  pas  connu. 

SoLiDAGO  A  DEUX  COULEURS  :  SoUdago  bicolov ,  Linn. ,  Mant., 
ii4;  Pluken.,  Almag. ,  iah.  114,  fig.  8.  Sa  tige  est  haute  de 
deux  ou  trois  pieds,  striée,  un  peu  pubescente;  les  rameaux 
sont  grêles,  très-slujples.  Les  feuilles  sont  alternes,  ovales,  lan- 
céolées; les  inférieures  plus  larges,  plus  grandes,  ovales,  ré- 
trécies en  pétiole  à  leur  base,  dentées,  un  peu  aiguës;  les 
supérieures  sessiles,  lancéolées,  presque  elliptiques,  rétrécies 
à  leurs  deux  extrémités,  blanchâtres  en  dessous,  rudes,  ua 
peu  pubescentes,  longues  d'un  pouce  et  demi.  Les  fleurs  sont 
réunies  en  un  épi  droit  et  touffu  ,  quelquefois  interrompu. 
Le  calice  est  coloré,  les  écailles  sont  glabres ,  scarieuses,  ob- 
tuses; la  corolle  est  radiée;  les  demi-fleurons  sont  linéaires  et 
blanchâtres;  les  fleurons  jaunes;  laigrette  estbliinche,  pi- 
leuse ,  à  peine  plus  longue  que  les  fleurons.  Cette  plante  croit 
sur  les  montagnes  de  la  Caroline  et  du  Canada. 

SoLiDAGo  DU  Mexique  :  Solidago  mexicana,  Linn.,  Sp.;  Dod.. 
Act.  Par.,  4,  p.  et  tab.  219;  Pluk. ,  Phyt. ,  235,  lig.  2.  Celte 
plante  s'élève  à  la  hauteur  d'environ  deux  pieds  sur  une  tige 
oblique,  striée,  de  couleur  brune.  Les  feuilles  sont  lancéo- 
lées, sessiles,  à  demi  embrassantes,  longues  de  trois  ou  quatre 
pouces,  sur  un  de  large,  glabres,  entières,  à  peine  aiguës, 
rétrécies  à  leur  base.  Les  fleurs  sont  disposées  en  grappes 
axillaires,  droites,  unilatérales,  feuillées  et  munies  de  petites 
bractées  subulécs.  Les  écailles  du  calice  sont  courtes,  glabres, 
à  peine  aiguës,  un  peu  scarieuscs  à  leurs  bords;  la  corolle 
est  jaune,  assez  grande;  les  demi-fleurons  sont  oblonss.  Cette 


44S  SOL 

plante  croît  au  Mexique  et  dans  l'Amérique  septentrionale.  Elle 
fleurit  au  Jardin  du  Roi  dans  les  mois  de  Juillet  et  d'Août. 

SoLiDAGo  TORTUEUSE  :  SoUdugo  JlexicauUs ,  Linn. ,  5p.;  Pluk., 
^/mag-. ,tab.  255  ,  fig.  3;Herm.,  Farad.,  tab.  244.  Cette  espèce 
est  remarquable  par  ses  tiges  flexueuses  surtout  à  leur  partie 
supérieure  :  elles  sont  glabres,  hautes  de  deux  pieds,  presque 
simples,  un  peu  anguleuses;  les  feuilles  sont  presque  sessiles, 
ovales  -  lancéolées  ,  glabres,  acuminces  ,  un  peu  membra- 
neufes,  denticulées;  les  radicales  plus  grandes,  rétrécies  en 
un  long  pétiole  ailé.  Les  fleurs  sont  axillaires,  réunies  en  pe- 
tites grappes  courtes,  droites,  épaisses,  presque  agglomérées, 
ou  prolongées  en  un  petit  rameau  garni  de  feuilles  petites, 
linéaires;  les  écailles  du  calice  scarieuses,  un  peu  obtuses;  la 
corolle  est  d'un  jaune  de  soufre  ;  les  demi-fleurons  sont  d'une 
grandeur  médiocre.  Cette  plante  croît  au  Canada.  On  la  cul- 
tive au  Jardin  du  Roi. 

SoLiDAGO  A  LARGES  FEUILLES  :  SoUdago  lutifoUa ,  Linu. ,  Sp.; 
pluk.,  Almag. ,  tab.  235  ,  fîg.  4.  Très- rapprochée  de  la  pré- 
cédente, cette  espèce  s'en  distingue  par  ses  tiges  droites,  non 
flexueuses,  par  ses  feuilles  plus  grandes,  plus  alongécs.  Ses 
tiges  sont  hautes  de  deux  ou  irois  pieds,  glabres,  C3'lindri- 
ques ,  à  peine  anguleuses,  quelquefois  marquées  de  taches 
purpurines,  garnies  de  feuilles  presque  sessiles  :  les  supérieures 
plus  étroites,  oblongues,  lajicéolées  ;  les  inférieures  ovales, 
glabres,  dentées.  Les  fleurs  sont  axillaires,  disposées  en  grappes 
courtes,  simples,  latérales;  les  bractées  linéaires,  oblongues, 
fort  étroites;  la  corolle  jaune.  Cette  plante  croit  dans  l'Amé- 
rique septentrionale.  On  la  cultive  au  Jardin^du  Roi. 

SoLiDAGO  VERGE- d'or  :  So/idag-o  virga  aurea ,  Linn.,  Spec; 
F/or.  Dan.,  tab.  663;  Lamk. ,  lU.,  tab.  680;  Tabern.  ,  Icon. , 
875,  fig.  2.  Sa  tige  est  rougeàtre,  cannelée,  garnie  dans  une 
partie  de  sa  longueur  de  belles  grappes  de  fleurs  jaunes, 
droites,  axillaires,  ramassées  par  paquets,  ou  formant  des 
rameaux  courts,  nombreux  et  feuilles.  Les  feuilles  inférieures 
sont  ovales,  lancéolées,  aiguës,  dentées,  presque  glabres;  les 
supérieures  plus  étroites.  Les  écailles  du  calice  sont  glabres, 
scarieuses,  d'un  vert  jaunâtre  ;  la  corolle  est  d'un  jaune  doré; 
les  demi-fleurons  sont  alongés,  en  petit  nombre.  On  en  distingue 
plusieurs  variétés.  Cette  plante  croit  dans  les  bo's,  les  sols 


SOL  447 

arides,  les  prés  secs  de  l'Europe.  Elle  passe  pour  amère ,  dc- 
tersive,  diurétique,  apéritive:  elle  l'ait  partie  des  vulnéraires 
de  Suisse.  On  emploie  ses  feuilles  et  ses  fleurs  en  infusiou 
théiforme  dans  les  maladies  des  reins  et  de  la  vessie,  dans 
les  hydropisies  naissantes  et  dans  les  ulcères  putrides.  Les 
hestiaux  la  mangent  volontiers  :  elle  pcurroit  figurer  comme 
plante  d'ornement  avec  celles  de  nos  parterres. 

SoLiDAGO  DES  ROCHERS:  SoUdago  alpcstris ,  Willd.,  Spec,  3, 
pag.  2o65.  Cette  espèce,  très-rapprochée  du  solidago  virga 
aurea  ,  en  diffère  par  ses  tiges  très-glabres,  par  ses  feuilles 
caulinaires,  elliptiques,  lancéolées,  presque  entières:  elle  ac- 
quiert parla  culture  un  port  très -différent ,  qui  la  rend  uié- 
connoissable.  Dans  l'état  sauvage  sa  tige  est  très-simple  ,  droite, 
très-glabre,  haute  d'un  pied.  Les  feuilles  sont  alternes,  lon- 
gues d'environ  un  pouce  et  demi;  les  fleurs,  réunies  au  som- 
met des  tiges  en  grappes  serrées,  forment  une  sorte  d'épi. 
Dans  la  plante  cultivée  les  tiges  sont  hautes  de  deux  pieds 
et  plus,  glabres,  rameuses;  les  feuilles  ont  jusqu'à  trois  pouces 
de  longueur;  celles  des  tiges  sont  très-entières;  les  fleurs  sont 
disposées  en  grappes  très- courtes ,  axillaircs ,  peu  garnies. 
Cette  plante  croît  sur  les  hautes  montagnes ,  dans  la  Bohème, 
l'Autriche,  etc. 

Solidago  des  montagnes  :  Solidago  montana,  Poir. ,  Encycl.j 
Barrel.,  Icon.  rar.,  tab.  783.  Cette  plante  a  des  liges  hautes 
d'un  pied  ,  droites,  glabres,  striées,  un  peu  anguleuses,  un 
peu  pubescentes  vers  leur  sommet.  Les  feuilles  sont  alternes, 
pétiolées,  oblongues,  lancéolées,  un  peu  courantes  sur  le  pé- 
tiole, aiguës,  à  larges  dentelures  en  scie,  presque  mucro- 
nées  ;  chaque  aisselle  des  feuilles  supérieures  contient  un  pé- 
doncule solitaire ,  pubescent ,  muni  de  deux  ou  trois  petites 
bractées  filiformes,  et  quelquefois  d'autant  de  fleurs  assez 
grandes.  Les  écailles  calicinales  sont  scarieuses,  glabres,  lancéo- 
lées, aiguës  ;  les  demi-fleurons  linéaires.  Cette  plante  croit 
dans  les  Alpes  ,  sur  les  montagnes  de  la  Suisse.  Peut-être  n'est- 
elle  qu'une  variété  de  la  suivante. 

Solidago  a  tige  basse;  Solidago  minuta,  Linn.,  Sp.;  Herm., 
Parad.,  tab.  246;  Pluk.,  Alin. ,  tab.  2  35,  fig.  8.  Cette  espèce, 
assez  semblable  à  la  précédente,  en  diffère  par  ses  tiges  basses, 
hautes  de  cinq  à  six  pouces  au  plus,  velues;  par  ses  feuilles 


448  SOL 

lancéolées,  un  peu  obtuses,  entières,  ou  à  peine  dentées,  d'un 
vert  cendré;  les  feuilles  supérieures  presque  sessiles;  les  pé- 
doncules solitaires,  aussi  longs  que  les  feuilles  qui  les  accom- 
pagnent,  portant  une  ou  deux  grosses  fleurs  d'une  belle  cou- 
leur jaune;  les  demi-fleurons  linéaires;  les  bractées  alternes, 
très- étroites,  aiguës.  Cette  plante  croit  dans  les  Pyrénées  et 
les  Alpes. 

SoLiDAGo  ATiGE  GRÊLE;  SoUdogo  graciUs ,  Poir. ,  Enc.  Plante 
remarquable  par  ses  petites  fleurs  disposées  en  grappes  courtes, 
peu  garnies.  Ses  tiges  sont  glabres,  cylindriques,  à  peine 
striées ,  ramifiées  vers  le  sommet  en  une  panicule  étalée  et 
fleurie.  Les  feuilles  sont  sessiles,  lancéolées,  minces,  glabres, 
un  peu  rudes,  entières,  aiguës.  Les  fleurs  sont  situées  le  long 
des  rameaux,  en  grappes  plus  courtes  que  les  feuilles,  munies 
de  petites  bractées;  les  pédicelles  un  peu  pubescens  ;  les 
écailles  calicinales  d'un  vert  jaunâtre,  glabres,  obtuses;  la 
corolle  est  jaune ,  à  trois  ou  quatre  demi-fleurons  ovales, 
obtus  ;  l'aigrette  blanche  et  pileuse.  On  cultive  cette  plante 
au  Jardin  du  Roi.  Son  lieu  natal  n'est  pas  connu. 

SouDAGO  A  FEUILLES  DDREs  :  SoUdugo  l'igidu ,  Linn.,  Spec; 
Herm. ,  Parad.,  tab.  245.  Cette  plante  a  des  racines  compo- 
sées de  fibres  blanchâtres,  étalées  .-  elles  produisent  plusieurs 
^iges  droites,  roides,  simples,  un  peu  rudes,  paniculées  à  leur 
sommet.  Les  feuilles  sont  fermes,  alternes;  les  inférieures  très- 
grandes,  ovales,  oblongues,  un  peu  dentées,  longues  de 
quatre  ou  six  pouces  et  plus,  sur  deux  ou  trois  de  large,  à 
pétioles  de  leur  longueur;  les  supérieures  sessiles,  ovales, 
presque  en  cœur,  entières,  rudes  à  leurs  deux  faces.  Les 
fleurs  sont  réunies  en  grappes  courtes,  épaisses,  rapprochées 
en  corymbe ,  formant  ensuite,  par  leur  ensemble,  une  ample 
panicule  droite,  terminale.  La  corolle  est  d'un  jaune  brillant  ; 
les  demi-fleurons  sont  alongés.  Cette  plante  croit  sur  les  mon- 
tagnes, à  la  Caroline,  et  dans  la  Pensylvanie.  Elle  est  cul- 
tivée au  Jardin  du  Roi. 

SoLiDAGo  DES  SABLES;  SoUdago  arcuaria,  Poir.,  Encycl.  Ses 
tiges  sont  droites,  glabres,  verdâtres,  cylindriques,  presque 
simples,  garnies  de  feuilles  roides,  entières,  rudes  à  leurs 
deux  faces;  les  inférieures  pétiolées  ,  ovales- oblongues ,  ai- 
guës, rétrécies  à  leur  base,  un  peu  courantes,  longues  de 


s  0  L  449 

quatre  à  cinq  pouces,  larges  d'un  pouce  et  demi;  les  pétioles 
-au  moins  de  la  longueur  des  feuilles;  celles  des  tiges  sessiles, 
ovales,  très- obtuses  ,  presque  en  spatule;  les  supérieures  et 
celles  des  rameaux  beaucoup  plus  étroites,  lancéolées,  ai- 
guës. Les  fleurs  sont  jaunes,  peu  nombreuses,  disposées  en 
grappes  axillaires  le  long  des  jeunes  rameaux,  formant  une 
panicule  droite,  terminale,  un  peu  serrée;  les  pédicelles 
plus  longs  que  les  fleurs,  solitaires,  placées  dans  l'aisselle 
d'une  bractée  subulée.  On  soupçonne  cette  plante  originaire 
de  Ja  Hongrie,  Elle  est  cultivée  au  Jardin  du  Roi. 

SoLiDAGo  A  FEuiuES  ¥Ét:ioiées  ;  SoUdago peliolaHs  ,  Ait. ,  Hort. 
Kciv.,  3  ,  pag.  216.  Cette  plante  a  des  tiges  droites,  velues, 
cylindriques,  garnies  de  feuilles  alternes,  péliolées,  ellip- 
tiques, un  peu  rudes  à  leurs  deux  faces,  rétrécies  à  leurs 
deux  extrémités.  I,es  fleurs  sont  jaunes,  disposées  au  sommet 
des  tiges  et  des  rameaux  en  grappes  droites.  Les  demi-fleurons 
sont  peu  nombreux,  linéaires,  oblongs.  Cette  plante  croit 
dans  l'Amérique  septentrionale.  On  la  cultive  au  Jardin  du 

Roi.   (POIR.) 

SOLIDICORNES  ou  STÉRÉOCÈRES.  (Entom.)  Noms  sous 
lesquels  nous  avons  désigné  une  petite  famille  d'insectes  co- 
léoptères pentamérés,  à  élytres  durs,  dont  les  antennes  for- 
ment une  masse  ronde,  solide,  comme  on  les  observe  dans 
leslèthres,  les  escarbots,  les  anthrénes.  Voyez  STÉrvÉocÈREs. 
(CD.) 

SOLIPËDES. (i\/amm.)  Famille demammifères herbivoreson- 
guiculésou  à  sabots,  nonruminans,  caractérisée  principalement 
par  les  quatre  pieds,  qui  ne  sont  formés  extérieurement  que  par 
un  seul  doigt  et  un  seul  sabot ,  et  par  l'absence  de  trompe. 

Le  mot  de  solipèdes ,  dès  long-temps  employé  pour  désigner 
les  animaux  compris  dans  cette  famille,  est  inexact,  en  ce 
qu'il  signifie  un  seul  pied ,  au  lieu  d'iai  seul  doigt ,  comme  ont 
voulu  sans  doute  l'exprimer  ceux  qui  l'ont  inventé  et  qui 
s'en  sont  servi  les  premiers.  Aussi  pensons-nous  que  le  nom 
de  solidungula ,  proposé  par  Illiger,  celui  de  monochiies  ,  ima- 
giné par  Klein,  ou  celui  de  monodactyles,  en  usage  parmi 
les  vétérinaires,  seroient  à  préférer,  s'ils  étoient  plus  généra- 
lement adoptés.  Dans  ces  derniers  temps  M.  Gray ,  ayant 
partagé  en  deux  le  seul  genre  (>heval  ou  Equus ,  compris  dans 
49-  -9 


A5o  SOL 

cette  farnilie  parles  zoologistes  qui  l'ont  précédé,  a  donné 
à  celle-ci  la  dénomination  d'équidés  ,  qui  convient  peut-être 
encore  mieux  que  toutes  les  autres. 

Originairement  Linné  plaçoit  le  genre  Equus  dans  son  ordre 
des  belluœ ,  c'est-à-dire,  des  mammifères  onguiculés  non  rumi- 
nans;  plus  tard  M.  Cuvier  en  a  fait  un  ordre  à  part  sous  le 
non»  de  solipèdes;  mais  plus  récemment  encore,  dans  son 
Règne  aninitil,  replaçant  dans  l'ordre  des  pachydermes  tous 
les  belluœ  de  Linné,  ce  célèbre  naturaliste  a  composé  des  so- 
lipèdes la  troisième  famille  de  cet  ordre. 

Selon  M.  Cuvier  la  famille  des  pachydermes  solipèdes,  ne 
se  composant  que  du  genre  Cheval,  présente  absolument  les 
jncincs  caractères  que  celui-ci,  c'est-à-dire,  tous  les  pieds 
terminés  par  un  seul  doigt  et  un  seul  sabot;  six  incisives  à 
chaque  mâchoire;  des  canines  dans  les  miles;  six  molaires 
à  couronne  plane  ,  et  marquées  de  linéamens  émailleux'nom- 
breux;  point  de  mufle;  estomac  simple.  Il  n'admet  dans  cette 
famille  ou  ce  genre  que  cinq  espèces,  savoir  :  l'âne,  le  cheval, 
le  dziggetaï,  le  zèbre  et  le  couagga. 

M.  Cray  reconnoit  les  mêmes  caractères  à  ses  équidés;  mais 
il  les  partage  en  deux  genres  et  six  espèces,  savoir  :  i.°  Genre 
Cheval,  Equus  :  qticue  couverte  de  crins  depuis  son  origine 
jusqu'à  son  extrémité  ;  une  plaque  cornée  ou  châtaigne  à  la 
face  interne  de  chaque  membre;  espèces  :  cheval  et  dziggetaï. 
2."  Genre  Ane  ,  Asinus  .-  queue  terminée  par  un  flocon  de 
poils  plus  longs  que  ceux  qui  la  couvrent  dans  toute  son 
étendue  ;  des  plaques  cornées  ou  châtaignes  seulement  aux 
jambes  de  devant;  espèces:  âne,  zèbre,  couagga,  daws  ou 
zèbre  de  Burchell ,  espèce  nouvelle.  Voyez  Cheval.  (DesiM.) 

SOLITAIRE.  [Bot.)  Isolé  ou  unique  ;  les  stipules  du  ber- 
heris  ,  par  exemple  ,  sont  solitaires;  chaque  feuille  n'en  a 
qu'une,  tandis  que  presque  toutes  les  feuilles  stipulées  en  ont 
deux.  (Mass.) 

SOLITAIRE.  [Manim.)  Nom  donné  par  les  chasseurs  aux 
vieux  sangliers.  (De'-m.) 

SOLITAIRE.  (Entom.)  Nom  donné  par  Engramelle  à  une 
espèce  de  papillon  de  jour  de  la  Franconie.  C'est  une  espèce 
du  genre  Coliade  (  voyez  à  l'article  Papillon,  page  582  du 
tome  XXXVII).  Esper  l'a  nommée  europorae.  (C  D.) 


SOL  45i 

SOLITAIRE.  (Entom.)  Goëdaeit  nomme  ainsi,  dans  une 
de  ses  Expériences  sur  les  métamorphoses  naturelles,  tom.  2, 
expér.  2,  une  mouche  qui  paroît  être  l'échinomye  des  larves, 
qu'il  a  obtenue  d'une  larve  sortie  d'une  chenille  qui  se  nour- 
rissoit  (le  l'absinthe.  (CD.) 

SOLITAIRE.  (Ornilh.)  Cet  oiseau  est,  avec  le  dronfe  et 
l'oiseau  de  Nazare,  un  des  trois  dont  l'existence  est  encore 
regardée  par  plusieurs  naturalistes  comme  problématique. 
Il  y  a  dans  ce  Dictionnaire,  tom.  XIII,  pag.  619,  un  article 
assez  étendu  sur  le  dronte.  On  trouve  dans  le  tome  XXXV, 
page  494,  une  courte  notice  sur  l'oiseau  de  Nazare,  et  l'on 
en  va  donner  une  plus  étendue  sur  le  solitaire;  mais  on  ne 
peut  l'appuyer  sur  des  faits  plus  authentiques  que  celle  des 
autres,  et  comme  la  race  en  est  perdue,  s'il  n'y  a  pas  eu  ori- 
ginairement de  confusion  avec  quelque  autre  oiseau ,  on  ne 
peut  malheureusement  plus  espérer  de  renseignemens  ulté- 
rieurs à  ce  sujet.  C'est  dans  des  contrées  peu  éloignées  les 
unes  des  autres  que  les  anciens  navigateurs  disent  les  avoir 
trouves,  c'est-à-dire  dans  les  îles  de  France  et  de  Bourbon, 
connues  Jadis  sous  les  noms  d'ile  Rodrigue  et  île  Maurice.  Les 
voyageurs  Léguât  et  Carré  s'accordent  dans  la  manière  de 
parler  du  solitaire,  et  il  est  difficile  de  ne  pas  ajouter  foi  à 
leurs  récits.  Le  premier,  dans  son  Voyage  en  deux  îles  dé- 
sertes, entre  dans  de  grands  détails  sur  cet  oiseau,  qu'il  pa- 
roît avoir  étudié  soigneusement;  et  le  second,  dans  le  sien, 
qui  est  inséré  au  volume  IX,  in-4.°,  de  l'Histoire  générale  des 
voyages,  cite  deux  individus  embarqués  pour  en  faire  présent 
au  Roi,  s'ils  n'avoient  péri  dans  le  vaisseau,  où  ils  refu- 
sèrent toute  nourriture. 

Il  résulte  de  la  relation  de  Léguât,  que  le  solitaire  figuré 
tom.  1  ,  pag.  98,  deson  Voyage,  éloit  d'une  taille  supérieure 
à  celle  du  dindon ,  dont  il  avoit  les  pieds.  Les  jambes  et  le 
cou  étoient  plus  longs  :  il  ne  portoit  ni  créto ,  ni  huppe  ;  ses 
ailes,  impropres  au  vol,  ne  lui  servoient  qu'à  faciliter  la 
course,  et  à  faire,  en  quatre  ou  cinq  minutes,  vingt  à  trente 
pirouettes ,  avec  un  bruit  semblable  à  celui  d'une  cresserelle  , 
et  destiné  au  rappel  des  femelles  par  les  mâles.  Cet  oiseau 
n' avoit  point  de  pennes  caudales,  eï  son  croupion  étoit  garni 
de  plumes  lâches  et  décomposées.  Le  plumage  du  mâle  étoit 


45:^  SOL 

gris   et  brun,  mais   celui  de   la  femelle  offroit  un  mélange 

agréable  de  cette  dernière  couleur  et  de  fauve. 

Il  est  aisé  de  concevoir  comment  les  îles  Rodrigue  et  Mau- 
rice ,  d'abord  couvertes  de  forêts,  auront  cessé  de  fournir, 
en  se  peuplant,  un  refuge  suHisant  à  des  oiseaux  dont  la 
chair  abondante  étoit  bonne  à  manger,  et  qui,  d'ailleurs, 
n'étoient  pas  d'une  fécondité  assez  grande  pour  compenser  la 
destruction  des  chasseurs.  La  ponte  ne  consistolt  qu'en  un 
seul  œuf,  plus  gros  que  celui  de  foie  ,  qui  étoit  trois  semaines 
avant  d'éclore,  et  dont  le  petit  ne  pouvoit  pourvoir  à  ses 
besoins  que  plusieurs  mois  après  sa  naissance.  Il  paroît  que 
le  nid,  construit  avec  des  feuilles  de  palmier,  étoit  élevé  à 
un  pied  et  demi  de  terre,  et  que  le  màle  et  la  femelle  par- 
ticipoient  à  l'incubation.  (Ch.  D.) 

SOLITAIRE  ou  VER  SOLITAIRE.  {Vers.)  Voyez  T^nia. 
(Desm.) 

SOLIUM.  {Vers.)  Voyez  Tjlnia.  (Desm.) 

SOLIVA  ou  SOLIV^A.  {Bot.)  M.  R.  Brown  a  remarqué, 
dans  ses  Observations  sur  les  Composées  {pag.  loi),  que  le 
genre  Gjymnostjdes  de  M.  de  Jussieu  pouvoit  être  réuni  au 
genre  'oliva  de  Ruiz  et  Pavon  ,  publié  long-temps  aupara- 
vant dans  le  Prodrome  de  la  Flore  du  Pérou  et  du  Chili. 
Quoique  nous  n'ayons  point  vu  les  SoZiVa,  nous  étions  très- 
disposé  à  partager  l'opinion  de  M.  R.  Brown;  et  nous  l'avons 
déHnitivcaient  adoptée,  dans  notre  tableau  des  Anthémidées 
(  tom.  XXIX,  pag.  177),  en  réunissant,  sous  le  titre  géné- 
rique de  Soli.œa,  les  So/ù'a  de  Ruiz  et  Pavon  et  les  Gjmnos- 
tjles  de  M.  de  Jussieu.  Mais  dans  un  article  précédent  (tom. 
XX  ,  pag.  162  ),  nous  avions  décrit  ce  genre  sous  le  nom  de 
Gymnostyles.  Nous  devons  donc  ici  nous  borner  à  renvoyer  le 
lecteur  à  cet  article  Gymnostyle.  (H.  Cass.) 

SOLIVIAR.  (Oj?7J//i.)  Nom  du  merle  solitaire,  turdus  soli- 
tarius  ou  cjanus,   Linn.,  en  Catalogne.   (Ch.D.) 

SOLKONGUR.  {Concli^t.)  Nom  islandois  du  buccin  onde, 
buccinum   undaîum.   (Desm.) 

SOLLE.  {IcIUhyol.)  Voyez  Sole.  (H.  C.) 
SOLLEÏHEK..  (Omilh.)  M.  Savigny  parle  sous  ce  nom  ,  dans 
son  Histoire  de  l'Ibis,  page  12  ,  de  Poiseau  que  Bulîon  a  dé- 
crit sous  celui  d'ibis  bl^inc,  et  qui  est  le  couricaca  d'Egypte, 


SOL  453 

lantalus  ihis,  Lath. ,  dont  le  nom  est,  par  erreur,  écrit  so'/et-r 
kel  dans  le  Nouveau  Dictionnaire  d'histoire  naturelle.  (Ch.  D.) 
SOLLO.  (Ichthjol.)  Nom  nicéen  de  la  sole  commune,  de 
la  sole  Lascaris  et  de  la  sole  Théophile.  Voyez  l'article  Sole. 
(H.  C.) 

SOLLO  D'ARGO.  (Ichthyol.)  Nom  nicéen  de  la  monoohire 
Mangili.  Voyez  Monochire.  (H.  C.) 

SOLLO  DE  FOUNT.  (Ichthyol.)  Nom  nicéen  de  la  sole 
cciUée.  Voyez  Sole.  (H.  C.  ) 

SOLLO  DE  PLANO,  (lehthjol.)  Nom  nicéen  de  la  Plie. 
Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

SOLLO  DE  ROCCO.  (Ichthfol.)  Nom  nicéen  de  la  pégouze^ 
Voyez  Sole.  (H.  C.) 

SOLOM.  (Bot.)  Nom  tamoul  du  sorgho,  holcus  sorghum  de 
Linnaeus,  sorghum  des  modernes.  (J. ) 

SOLOPLETTER.  (Ichthjol.)  Nom  norvégien  du  Vomer. 
Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

SOLORI.  {Bot.)  Voyez  Noel-valli.  (J.) 
SOLORINA.  {Bot.)  Genre  de  la  famille  des  lichens,  établi 
par  Acharius  et  généralement  adopté,  excepté  par  Meyer , 
qui  persiste  k  le  maintenir  dans  le  genre  Peltidea  (  Peltigera , 
HofFm.),  où  l'avoit  d'abord  laissé  Acharius  lui-même. 

Ce  genre  est  caractérisé  par  son  expansion  foliacée,  co- 
riace, lobée,  libre  en  dessous  et  couverte  de  fibrilles  lai-' 
neuses,  disposées  en  veines.  Les  conceptacles  ou  apothéciums 
sont  d'abord  recouverts  par  le  thallus  ,  puis  découverts , 
presque  orbiculaircs,  adhérens,  sans  rebord  ,  recouverts  d'une 
membrane  colorée  et  formée  à  l'intérieur  d'un  noyau  solide  , 
celluleux  et  vésiculeux ,  contenant  des  théques  grandes,  ob- 
longues,  simplement  annulées. 

Ce  genre  ne  comprend  que  deux  espèces ,  toutes  deux 
remarquables  et  de  nos  contrées. 

1.  Le  SoLORiNA  SAFRANE  :  5.  croccu ,  Ach. ,  Lichen  uni'/., 
page  1 49  ;  Peltigera  crocea ,  Hoffm. ,  Lich. ,  2  ,  pi.  4 1  ,  fig.  2  —  4 , 
et  pi.  42,  fig.  4  et  5  ;  Lichen  croceus ,  Linn.  ,  Engl.  bot.,  pi. 
498;  Jacq. ,  Co/L,  4  ,  pi.  i  1  ,  fig.  2  et  3,  Expansion  lobée, 
d'un  roux  brun  en  dessus,  et  en  dessous  d'une  couleur  rouge- 
orangée  très-vive,  avec  quelques  veines  et  quelques  fibrilles 
radicales    roussâtres  ;     apothéciums    sessiles  ,    orbiculaircs  , 


454  SOL 

plans,  bruns,  situés  dans  le  centre,  sortant  au  sommet  des 
lobes.  Cette  espèce,  qui  se  fait  remarquer  par  la  vive  couleur 
de  la  partie  inférieure  de  son  expansion,  n'est  pas  très-grande, 
et  végète  dans  les  h.'iutes  montagnes  sur  la  terre  qui  recouvre 
les  rochers  dans  les  lieux  secs  et  découverts. 

2.  Le  SoLORiNA  A  pocHF.TfES  :  S.  soccata,  Achar.  ;  Lichen  xac- 
catus,  Linn.,  Engl,  bolan.,  pi.  288;  Lichen,  Michéli  ,  Gère., 
pi.  62  ,  fig.  1  ;  Lichenoides,  Dill. .  Musc,  pi.  3o,  fig.  121.  Ex- 
pansion arrondie,  coriace,  déprimée,  lobée,  un  peu  imbri- 
quée, d'un  gris- cendré  verdàtre  ou  glauque  en  dessus,  blan- 
châtre et  garnie  de  librilles;  apothéciums  d'un  brun  noir, 
orbiculaires,  épars  et  enfoncés  très- profondément  dans  l'ex- 
pansion,  de  sorte  à  former  autant  de  petites  cavités  qui  sont 
comme  des  petites  poches.  Cette  espèce,  assez  répandue,  quoi- 
que rare  partout,  forme  des  plaques  d'un  à  trois  pouces  sur 
la  terre  humide  et  les  mousses  qui  couvrent  le  pied  des  troncs 
d'arbres  et  les  rochers  ombragés,  particulièrement  dans  les 
pays  de  montagnes.  (Lem.) 

SOLOURA.  (Ichihyol.)  Les  Yakouts  donnent  ce  nom  au 
véron.  Voyez  Aele,  dans  le  Supplément  du  tome  I.*'  de  ce 
Dictionnaire.  (H.  C.) 

SOLPUGA  ou  SOLIFUGA.  (Enfom.)  Noms  donnes  à  une 
sorte  (le  scorpion,  d'autres  disent  de  fourmi,  dont  parle  Pline 
et  dontLucain  a  dit  :  Quis  calcare  tuas  metuat,  solpuga,  latehras. 
Ce  nom  avoit  été  pris  pour  désigner  le  genre  Pince,  porte- 
pince  ou  chélifère,  dont  Illigera  fait  aussi  le  genre  Obisium. 
Voyez  Pince.   (CD.) 

SOLSENSUDG.  [IchCiyol.)  En  Laponie  on  appelle  ainsi 
l'aphye ,  leuciscus  aphja.  Voyez  Able,  dans  le  Supplément  du 
tome  I.*"'  de  ce  Dictionnaire.  (H.  C.  ) 

SOLSIRORA.  (Bot.)  Voyez  Rorella.  (J.) 

SOLSTICES.  {^5/r.)  Ce  sont  les  deux  points  où  l'EcLiFTiguE 
(  voyez  ce  mot'!  s'éloigne  le  plus  de  l'équateur.  L'élymologie 
latine  de  ce  mot  exprime  l'état  presque  stationnaire  du  so- 
leil ,  lorsqu'il  paroi t  à  Tun  des  pomfs  solstitiaux.  Le  mouve- 
ment par  lequel  cet  astre  semble  alternativement  s'éloigner 
et  se  i::pprocher  de  l'équateur,  est  presque  insensible  pen- 
dant qu'^lques  jours.  L'un  de  ces  points  est  placé  dans  notre 
hémisphère  au  commencement   du  signe  du   cancer,    et  se 


SOL  455 

nomme  solstice  d'été  .  c'est  aussi  la  dénomination  de  l'époque. 
Elle  est  pour  nous  celle  du  plus  long  jour  de  l'année. 

L'autre  solstice  est  dans  riiémisphère  austral  ,  au  premier 
point  du  signe  du  capricorne:  c'est  le  solstice  d'hiver,  el  l'épo- 
que du  jour  le  plus  court  de  l'année  (voyez  Eté  et  Hivek). 
11  faut  bien  observer  que  les  positions  précédentes  sont  rap- 
portées au  mouvement  apparent  du  soleil  ;  dans  la  réalité 
la  terre  en  occupe  de  diamétralement  opposées.  Au  sol- 
stice d'été,  elle  est  au  premier  point  du  capricorne,  et  à 
celui   du    cancer  ,    au  solstice   d'hiver.   (  Voyez  Système  du 

MONDE.) 

Les  parallèles  à  l'équateur  qui  passent  par  les  solstices, 
prennent  le  nom  de  tropiques  ,  mot  tiré  du  grec  ,  et  indiquant 
que  ces  parallèles  sont  le  terme  de  la  marche  alternative  du 
soleil  vers  chaque  pôle  :  l'un  est  le  tropique  du  cancer,  l'autre 
celui  du  capricorne.  (L.  C.) 

SOLULO.  (Bol.)  Nom  malais  du  solulus  de  Rumph.  arbre 
originaire  de  Ternate  et  naturalisé  à  Amboine  ,  dont  la  figure 
donnée  par  l'auteur  présente  une  fleur  de  plante  légumineuse 
et  une  gousse  renflée  sur  chaque  graine  comme  celle  du 
sophore  :  ce  qui  peut  faire  présumer  que  c'est  un  sophora. 
(J.) 

SOLUTION.  (C/u'»i.)  Ce  mot  est  généralement  employé 
comme  synonyme  de  dissolution  ,  dans  le  cas  surtout  où  l'on 
veut  désigner  le  résultat  de  l'action  qu'un  liquide  exerce  sur 
un  solide,  et  même  sur  un  gaz,  lorsqu'il  lui  fait  partager  son 
état.  Cependant  Lavoisier,  frappé  de  la  différence  qui  existe 
entre  le  phénomène  qu'un  sel  présente  lorsqu'il  est  dissous 
par  l'eau,  et  le  phénomène  que  présente  un  métal  qui  se  dis- 
sout dans  un  acide,  ens'oxidant,  soit  aux  dépens  de  cet  acide, 
soit  aux  dépens  de  l'eau  qu'il  contient  ,  avoit  proposé  de  dé- 
signer le  premier  produit  par  la  dénomination  de  solution,  el 
le  second  par  celle  de  dissolution  ;  mais  cette  distinction  n'a 
jamais  été  adoptée,  probablement  parce  qu'il  n'existe  pas  de 
verbe  correspondant  à  solution  comme  le  verbe  dissoudre 
correspond  à  dissolution;  et,  en  second  lieu,  parce  que  la 
même  liqueur  peut  être  ,  suivant  Lavoisier,  dissolution  ou  so- 
lution: par  exemple,  du  nitrate  d'argent  fait  en  dissolvant  le 
métal  dans  l'acide  nitrique,  est  une  dissolution  ,  tandis  que,  si 


456  SOL 

l'on  fond  des  cristaux  de  nitrate  d'argent  dans  l'eau,  on  obtient 

une  solution.  Voyez  Dissolution.  (Ch.) 

SOLV-FISK.  (Ichthjol.)  Voyez  Sill.  (H.  C.) 

SOLVHAEN.  {Ichlhyo!.)  Un  des  noms  danois  de  la  chimère 
arctique.  Voyez  Chimère.  (H.  C.) 

SOM.  (Bot.)  Voyez  Sod^ai.  (J.) 

SOM.  {Ichthjol.)  Nom  russe  du  glanis.  Voyez  l'article  Silure. 
(H.  C.) 

SOMBAC.  (Bot.)  Nom  du  dracœna  lerminalis  dans  l'île  de 
Banda,  cité  par  Rumph.  (J.) 

SOMBOUG.  {Bot.)  Nom  malais,  cité  par  Burmann,du  co- 
rvyza  balsamifera ,  commun  dans  l'ile  de  Java,  où  il  est  em- 
ployé aux  mêmes  usages  que  la  sauge  ,  dont  on  lui  donne 
aussi  le  nom.  (J.  ) 

SOMBRE.  (Erpét.)  Nom  spécifique  d'un  Agame  ,  agama 
alra.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

SOMBRE  A  DEUX  RAIES.  {Erpét.)  Nom  spécifique  d'une 
Couleuvre,  décrite  à  la  page  2o5  du  tome  XI  de  ce  Diction- 
naire. (H.  C.) 

SOMERVILLITE.  {Min.)  M.  Brooke  a  décrit  sous  ce  nom, 
dans  le  tome  16  du  Journal  de  Brande,  pag.  274,  un  minéral 
que  l'on  trouve  au  Vésuve,  associé  à  du  mica  noir  et  à  d'au- 
tres substances.  II  ressemble  cà  l'idocrase  par  quelques-uns  de 
ses  caractères  extérieurs,  mais  il  en  diffère  par  une  dureté 
moins  grande,  et  un  éclat  plus  vitreux  dans  la  cassure  trans- 
versale. Sa  couleur  est  le  jaune  pâle.  Ses  formes  cristallines 
se  rapportent  à  la  variété  d'idocrase  qu'on  nomme  unihi- 
naite;  elles  dérivent,  selon  M.  Brooke,  d'un  octaèdre  à  base 
carrée,  dans  lequel  deux  faces  A^oisines  sur  une  même  pyra- 
mide font  entre  elles  l'angle  de  i34°  48',  tandis  que  les  faces 
de  la  pyramide  supérieure  s'inclinent  sur  celles  qui  leur  sont 
adjacentes  inférieurement ,  de  66°  60'.  Cet  octaèdre  se  divise 
par  une  coupe  très-nette  dans  le  sens  perpendiculaire  à 
l'axe  ;  il  n'offre  au  contraire  aucun  clivage  sensible  parallè- 
lement à  cet  axe.  Traité  seul  au  chalumeau  ,  ce  minéral  dé- 
créi.ile  et  fond  en  un  globule  grisâtre;  avec  le  borax,  il 
donne  uj)  verre  sans  couleur.  (Delafosse.  ) 

SOMI.  {Bût.)  Nom  égyptien  de  l'absinthe,  cité  par  Rucllius 
et  Mentzcl.  f  J.) 


SOM  457 

SOMION.  (Bot.)  Adanson  réunit  sous  ce  nom  générique 
les  champignons  du  genre  Hfdnum  de  Linnœus,  dont  la  subs- 
tance est  coriace  ou  subéreuse,  et  le  chapeau  demi-orbicu- 
laire,  horizontal,  lisse,  attaché  par  le  côté,  sans  tige  ,  doublé 
en  dessous  de  poils  ou  piquans  coniques,  ou  plats  et  pendans, 
a  la  surface  desquels  sont  des  graines  sphériques.  AHanson 
donne  pour  exemple  les  agaricum  figurés  par  Michéli,  pi. 
64,  fîg.  3  —  5  de  son  ISo^'a  gênera,  qui  sont  les  hjdnum  oc- 
carium.  Fers.;  pectinatum,  Pries,  et  orhiculatum ,  Fers.  Mais 
ces  espèces  ne  diffèrent  que  par  leurs  chapeaux  sessiles  des 
autres  espèces  du  genre  Hjdnum,  et  ne  méritent  pas  d'en 
être  séparées  pour  former  un  genre  particulier.  (Lem.) 

SOMMAK.  {Bot.)  Adanson  cite  ce  nom  arabe  du  sumac, 
r/u/5,  qui  en  dérive  probablement.  (J.) 

-SOMMARGULING.  (Ornilh.)  Un  des  noms  suédois  du  lo- 
riot, oriolus  galbula.  Linn.  (Ch.  D.) 

SOMMEIL  DES  FLANTES.  (Bot.)  Position  que  prennent 
certaines  feuilles  pendant  la  nuit.  Voyez  Feuilles.  (Mass.) 

SOMMITE.  (Min.)  C'est  le  nom  qui  a  été  donné  en  pre- 
mier lieu  à  un  minéral  du  mont  Somma  au  Vésuve,  parce 
qu'il  s'était  fait  plus  particulièrement  remarquer  qu'aucun 
des  nombreux  minéraux  de  cette  montagne.  Haiiy  l'a  érigée 
en  espèce  sous  le  nom  de  Néphéline.  Voyez  ce  mot.  (B.  ) 

SOMMOSE.  (Ichthjol.)  M.  Lesueur  a  proposé  sous  ce  nom 
la  création  d'un  sous- genre  de  squales,  qui  ne  diffère  de 
celui  des  aiguillats  que  par  une  forme  plus  raccourcie  et 
plus  obtuse  de  la  partie  antérieure  de  la  tête.  Il  le  compose 
d'une  espèce  qui  vit  sur  les  côtes  des  États-Unis.  (Desm.) 

SOMO.  (Bot.)  Voyez  Skimmi.  (J.) 

SOMOÏNITE.  (Min.)  C'est  un  minéral  qui  s'est  trouvé  avec 
le  platine  dans  les  terrains  meubles  de  l'Oural.  II  a  beaucoup 
de  ressemblance  avec  la  A^ariété  de  corindon  qu'on  nomme 
saphir.  (B.) 

SOMF.  (Bot.)  Ce  nom  est  donné  dans  le  Sénégal,  suivant 
Adanson,  à  Vagihalid  de  Frosper  Alpin,  balanites  de  Delile. 
(J.) 

SOMPHIA.  (Bot.)  Nom  égyptien  de  l'hellébore  blanc,  ve-- 
ratrum  ,  cité  par  Ruellius  et  Mentzel.  (J.) 

SOMPUR.  (Bot.)  Nom  donné  dan*  l'île  de  Java,  suivant 


458  SOM 

M.  Blume,  à  son  colhertia  ohovata,  qui  croît  dans  les  vallées 

rie  ceiie  île.  (J.) 

SOMROKKE  et  SOMSKATTE.  {IMyol.)  Noms  nprwé- 
giens  de  la  raie  bouclée.  Voyez  Raie.  (H.  C.) 

SON.  (Ph-ys.)  L'impression  que  l'agitation  de  l'air,  mu 
avec  une  très-grande  rapidité,  produit  sur  l'organe  auditif, 
se  nomme  en  général  hruit ;  mais  on  distingua  dans  les  bruits 
ceux  qui  semblent  éteints  aussitôt  que  formés,  et  ceux  qui 
ont  une  durée  sensible  ou  un  retentissement  particulier.  Ces 
derniers  constituent  le  son.  Pour  montrer  que  l'ébranlement 
de  Taîr  eft  nécessaire  à  la  production  du  son,  on  place  sous 
le  récipient  de  la  machine  pneumatique  un  carillon  ,  mis 
en  mouvement  par  un  ressort.  I,e  son  s'affoiblit  à  mesure  que 
l'air  se  raréfie,  et  finit  par  cesser  tout-à-fait,  quand  on  a  pro- 
duit le  vide.  (Voyez  AiH  ,  tome  L",  page  Sgg.) 

Toutes  les  causes  qui  excitent  dans  l'air  des  compressions 
et  des  dilatations  alternatives,  par  suite  de  son  élasticité,  y 
produisent  des  vibrations,  desquelles  résulte  le  son.  Le  cla- 
quement du  fouet;  le  bruit  que  fait  l'ouverture  prompte  d'un 
étui  bien  fermé,  sont  le  résultat  de  la  compression  produite 
par  la  rentrée  subite  de  l'air  dans  un  espace  où  il  s'est  trouvé 
d'abord  raréfié.  (Voyez  Mouvement,  toni.  XXXIII,  p.  264.) 

La  propagation  l'u  son  dans  l'air  a  beaucoup  de  rapport 
avec  celle  des  ondes  que  forment,  sur  la  surface  de  l'eau, 
les  corps  qu'on  y  laisse  tomber-,  mais  il  faut  concevoir  des 
sphères  au  lieu  des  cercles  que  l'on  voit  dans  l'eau ,  parce 
que  l'ébranlement  de  l'air  a  lieu  dans  toutes  les  directions 
qui  partent  du  point  où  le  son  est  excité,  et  qui  sont  les  rayons 
des  sphères  dont  ce  point  est  le  centre. 

La  coexistence  de  plusieurs  sens  qu'on  entend  ensemble 
au  même  point,  sans  qu'ils  se  confondent,  est  un  fait  ana- 
logue à  Cf  qui  se  passe  dans  l'eau  dont  les  ondes  se  croisent 
sans  se  mêler,  lorsqu'on  y  laisse  tomber  divers  corps  sur 
plusieurs  j.nints,  ou  les  uns  après  les  autres. 

Le  son  ne  se  transmet  que  successivement  par  la  commu- 
nication de  rébranlemcnt  de  chacune  des  couches  sphéri- 
ques  à  celle  qui  l'enveloppe.  De  là  résulte  la  vitesse  avec 
laquelle  le  son,  produit  dans  un  point,  passe  dans  un  autre, 
et  qui  est  appréciable   dès   que  la  distance  n'est   pas   très- 


SON  459 

petite.  Quand,  par  exemple,  on  voit  une  personne  frapper 
sur  un  corps  un  peu  éloigné ,  il  s'écoule  un  temps  sensible 
entre  l'impression  reçue  par  l'œil  et  celle  qui  arrive  par 
l'oreille,  la  première  étant  presque  instantanée,  à  cause  de 
l'excessive  rapidité  de  la  propagation  de  la  lumière.  (Voyez 
Lumière,  tome  XXVII,   page  291.) 

En  observant  avec  soin  le  temps  que  le  bruit  de  l'explosion 
d'une  pièce  d'artillerie  met  à  parcourir  une  distance  mesurée 
exactement,  on  a  déterminé  plusieurs  fois  la  vîfesse  du  son. 
L'expérience  la  plus  récente  sur  ce  sujet,  et  qui  a  été  faîte 
avec  le  plus  de  soin,  est  rapportée  dans  la  Connoissance  des 
temps  pour  Tannée  1825  (page  56i)  et  dans  le  tome  20  des 
Annales  de  chimie,  de  phjysique  (pag.  210).  MM.  Prony,  Bou- 
vard ,  Arago ,  Mathieu,  de  Humboldt  et  Gay-Lussac  ont 
trouvé  qu'à  la  température  de  10  degrés,  la  vitesse  du  son 
doit  être  de  175,01  toises,  ou  557™,2  ,  par  seconde  sexagé- 
simale. Par  ce  moyen  on  peut  estimer  les  distances  à  la  mer, 
par  exemple,  en  observant  le  temps  qui  s'écoule  entre  le 
moment  où  l'on  aperçoit  le  feu  d'une  pièce  de  canon,  et 
celui  où  l'on  entend  le  bruit,  on  prendra  pour  la  distance 
autant  de  fois  537",2  que  l'on  a  compté  de  secondes.  En  ob- 
servant de  même  l'intervalle  qui  a  lieu  entre  Féclair  et  le 
bruit  du  tonnerre,  on  appréciera  la  distance  du  nuage  dans 
lequel  Fexplosion  a  été  produite. 

En  transportant  la  masse  d'air  vibrante  dans  le  sens  où  il 
souffle  ,  le  vent  augmente  la  vitesse  du  son ,  qui  se  propage 
de  ce  côté  plus  loin  du  centre  d'ébranlement,  qu'il  ne  se- 
roit  parvenu  dans  un  temps  calme.  Le  contraire  a  lieu  dans 
la  direction  opposée  à  celle  du  vent. 

Le  son  est  direct  ou  réfléchi,  selon  qu'il  nous  parvient  im- 
médiatement du  point  où  l'ébranlement  primitif  a  été  excité, 
ou  qu'il  nous  est  renvoyé  dans  une  autre  direction  par  un 
corps  qui  forme  alors  un  Echo.  (Voyez  ce  mot.) 

L'air  est  mis  en  vibration  de  diverses  manières  :  d'abord 
par  les  corps  élastiques,  lorsqu'ils  y  sont  eux-mêmes.  (Voyez 
Ressort,  tome  XLV,  page  2G8.)  Le  cas  le  plus  simple  de  ce 
genre  est  celui  des  vibrations  que  les  cordes  élastiques  tendues 
exécutent  transversalement  à  leur  longueur.  Elles  ont  été  ob- 
servées les  premières,   parce  qu'elles  sont  les  plus  faciles  à 


45o  SON 

saisir.  On  peut  voir  dans  les  traités  spéciaux  de  physique  les 
phénomènes  qu'elles  présentent. 

Je  me  bornerai  à  énoncer  les  faits  suivans  : 
1.°  Le  nombre  des  vibrations  qu'elles  font  dans  un  temps 
donné,  une  seconde  par  exemple,  est  en   raison  inverse  de 
leur  longueur,  lorsque,  étant  de  la  même  matière,  elles  ont 
même  grosseur,  même  poids  et  même  tension  ; 

2.°  Ce  nombre  est  en  rai.son  inverse  de  leur  diamètre,  lors- 
que les  autres  circonstances  sont  les  mêmes  ; 

3.°  11  est  en  raison  directe  des  racines  carrées  des  tensions, 
SI  tout  est  égal  d'ailleurs;  c'est-à-dire  que  la  corde  tendue  par 
un  poids  de  9  kilogrammes,  fera  3  fois  plus  de  vibrations 
dans  le  même  temps  que  si  le  poids  était  seulement  de  5 
kilogrammes ,  parce  que  3  est  la  racine  carrée  de  9  ; 

4«°  La  gradation  des  sons  qu'elles  rendent  dépend  du  nombre 
des  vibrations  qu'elles  font  dans  le  même  temps;  ils  sont  d'au- 
tant plus  aigus  que  ce  nombre  est  grand,  et  d'autant  plus 
graves  qu'il  est  moindre; 

5.°  Une  même  corde  peut  faire  entendre  divers  sons,  lors- 
que dans  son  mouvement  elle  se  divise  en  plusieurs  parties 
égales,  qui  vibrent  comme  si  elles  éf oient  seules,  et  qu'il 
y  eût  entre  chacune  un  point  de  la  corde  fixement  arrêté. 

Les  vibrations  des  corps  sonores  ne  nous  paroissent  pas 
toujours  accompagnées  de  sons.  Pour  en  produire  qui  soient 
appréciables  par  notre  oreille ,  il  faut  que  ces  vibrations 
aient  une  vitesse  comprise  entre  certaines  limites  :  trop 
petite  ,  le  son  est  si  grave  qu'il  cesse  d'être  entendu  ;  trop 
grande,  le  son  devient  si  aigu  qu'il  nous  échappe.  Lors- 
qu'on ébranle  une  corde  assez  longue,  et  tendue  par  un 
poids  assez  foible  pour  que  l'on  puisse  compter  les  vibra- 
tions qu'elle  exécute  dans  un  temps  donné,  une  seconde  par 
exemple,  on  n'entend  aiucun  son;  mais  si  l'on  augmente  le 
poids  tendant  jusqu'à  ce  que  le  son  soit  appréciable,  on  en 
déduira,  par  la  troisième  loi  énoncée  ci -dessus,  le  nombre 
de  vibralions  que  fait  la  corde  dans  le  second  cas,  quoiqu'on 
ne  puisse  plus  les  compter.  La  limite  des  sons  élevés  s'ob- 
tiendra ensuite  par  la  première  loi,  en  raccourcissant  la 
"corde  de  plus  en  plus,  jusqu'à  ce  qu'on  parvienne  à  des  sons 
tellement  aigus   qu'on  ne  puisse  plus  les  saisir.  Ces    expé^ 


SON  461 

riences,  dont  je  ne  fais  ici  qu'indiquer  la  possibilité,  ont 
été  faites,  il  y  a  plus  d'un  siècle,  avec  des  moyens  suscep- 
tibles de  plus  de  précision,  et  ont  appris  que  02  vibrations 
par  seconde  donnent  le  son  le  plus  grave  qui  soit  appréciable , 
et  7552  le  plus  aigu,  ' 

En  faisant  vibrer  des  plaques  élastiques,  recouvertes  de 
poussière,  M.  Chiadni  a  produit  des  phénomènes  analogues  à 
la  division  des  cordes.  Suivant  le  point  de  sa  surface  par  le- 
quel la  plaque  est  tenue,  et  celui  de  sa  tranche  par  lequel 
elle  est  frottée  pour  la  mettre  en  vibration  (ordinairement 
c'est  avec  un  archet),  on  voit  la  poussière  se  ranger  sur  cer- 
taines lignes  droites  ou  courbes,  qui  doivent  être  composées 
de  points  demeurant  immobiles  pendant  les  vibrations,  et  in- 
diquant ainsi  les  portions  dans  lesquelles  la  plaque  s'est  di- 
visée. ' 

Le  même  RI.  Chiadni  a  fait  voir  que  les  corps  étoient  sus- 
ceptibles de  diverses  sortes  de  vibrations  :  les  cordes,  par 
exemple,  dont  on  ne  connoissoit  que  les  vibrations  trans- 
versales, en  ont  aussi  de  longitudinales.  M.  Savart ,  que  j'ai 
déjà  eu  occasion  de  citer  à  l'article  Lumière  (tome  XXVII, 
page  029),  pour  une  expérience  remarquable,  a  fait  de  ce 
sujet  l'objet  de  recherches  très-suivies  et  très -intéressantes, 
auxquelles  nous  ne  saurions  nous  arrêter  ici  ;  mais  on  les 
trouvera  dans  les  Annales  de  chimie  et  de  phjsique  et  dans 
son  Mémoire  sur  la  construction  des  instrumens  à  cordes  et  à, 
archet. 

Si  les  vibrations  des  corps  solides  se  communiquent  à  l'air, 
réciproquement  celles  de  ce  fluidp  en  excitent  de  semblables 


1  Pour  plus  de  simplicité,  je  n'ai  parlé  que  d'une  seule  corde;  mais, 
comme  il  auroit  fallu  d'abord  la  prendre  assez  grosse,  elle  ne  yailc- 
roit  plus,  lorsqu'elle  seroit  très -raccourcie.  On  éviteroit  cet  inconvé- 
aient,  en  prenant  ensuite  une  corde  fine,  mise  à  l'unisson  du  ton  le 
plus  élevé  que    la  première  puisse   faire  entendre   distinctement. 

Rapportés  à  l'échelle  musicale,  les  sons  appréciables  embrassent  uu- 
peu   nioiiw  de   huit  octaves. 

2  C'est  dans  les  dernières  années  du  18.^  siècle  que  M.  Chiadni  fai- 
soit  ces  belles  expériences;  jusque-là  personne  n'avoit  remarqué  celle 
que  Galilée  raconte  dans  son  Dialogo  primo  inlorno  aile  scienze  noce  , 
page  59  du  tome  3  de  l'édition  de  ses  Œuvres.  Padoue  ,  1744. 


462  SON 

flans  les  corps  solides;  c'est  par  là  qu'on  peut  expliquer  com^ 
ment  un  corps  vibrant  fait  résonner  ou  frémir  ceux  qui  sont 
placés  dans  sou  voisinage,  et  qui,  mis  eux-mêmes  dans*  cet 
état,  auroicnt  des  vibrations  d'une  durée  égale  à  celle  des 
vibrations  du  premier,  ou  qui  en  seroit  une  aliquote. 

Les  corps  solides  transmettent  le  son  et  en  augmentent  la 
force  dans  certaines  circonstances.  C'est  sur  cette  dernière 
remarque  qu'est  fondée  la  construction  des  caisses  qui  font 
partie  des  instrumens  à  cordes;  et,  quant  à  la  première, 
on  s'en  assure  bien  aisément,  en  appliquant  l'oreille  contre 
l'extrémité  d'une  pièce  de  bois  un  peu  longue  ,  pendant 
qu'on  frappe  très -légèrement  à  l'autre  extrémité:  le  son  , 
qui  ne  seroit  pas  entendu  à  cette  distance  dans  l'air,  l'est 
très-distinctement  au  bout  de  la  pièce  de  bois. 

De  plus  ,  la  transmission  est  beaucoup  plus  rapide  que 
dans  l'air.  En  faisant  produire  à  l'une  des  extrémités  d'une 
ligne  de  tuyaux  de  conduite,  longue  de  95i",25,  un  son 
assez  fort  pour  être  entendu  dans  l'air  à  l'autre  extrémité, 
M.  Biot  a  trouvé  que  ,  si  l'on  apptiquoit  l'oreille  à  cette  ex- 
trémité, le  son  étoit  transmis  par  le  tuyau  environ  dix  fois 
plus  vite  que  par  l'air.  MM.  Coladon  et  Sturm,  dans  un  Mé- 
moire qui  vient  d'être  couronné  par  l'Académie  des  sciences, 
ont  inséré  les  expériences  qu'ils  ont  faites  dans  le  lac  de 
Genève ,  pour  mesurer  la  vitesse  du  son  transmis  par  l'eau. 
Ils  ont  trouvé  que  cette  vitesse  étoit  de  1466  mètres  par  se- 
conde (762  toises). 

L'air  peut  devenir  lui-même  le  corps  sonore  :  c'est  ce 
qui  a  lieu  dans  les  instrumens  à  vent,  tels  que  la  flûte, 
qui  sont  tenus  de  manière  à  étouffer  les  vibrations  dont  ils 
pourroient  être  affectés.  Le  corps  de  ces  instrum.ens  ne  fait 
que  contenir  la  colonne  d'air  mise  en  vibration  ;  et  les  trous 
latéraux,  divisant  cette  colonne,  servent  à  Avarier  le  ton.  La 
théorie  des  instrumens  à  vent  est  trop  compliquée  pour 
trouver  place  dans  cet  article  ;  je  me  bornerai  h  rappeler  deux 
faits  principaux.  Il  ne  suffit  pas  de  souffler  d'une  manière 
quelconque  dans  un  tuyau  pour  produire  un  son.  En  pous- 
sant l'air  par  l'ouverture  tout  entière  d'un  tuyau  cylindrique,, 
par  exemple ,  on  ne  feroit  que  chasser  le  fluide  par  l'autre 
extrémité ,  si  elle  étoit  ouverte ,  ou  le  comprimer ,  si  cette 


SON  465 

extrémité  étoit  fermée.  II  est  nécessaire  que  l'ébranlement  de 
la  colonne  soit  produit  par  une  lame  d'air  d'une  dimension 
moindre  que  la  section  du  tuyau  ;  c'est  ce  qu'on  peut  voir 
par  la  forme  du  bec  d'un  sifflet,  et  par  la  disposition  que 
prennent  les  lèvres  quand  on  se  sert  d'une  clef  forée.  On  re- 
marque encore  que  c'est  lorsqu'il  passe  par  des  ouvertures 
resserrées,  comme  entre  des  portes  ou  des  fenêtres,  que  le 
vent  produit  des  sons,  dont  le  degré  dépend  de  la  largeur 
de  ces  ouvertures  et  de  la  force  du  courant  qui  s'y  établit. 

11  y  a  des  insfrumens  dans  lesquels  l'air  est  mis  en  vibra- 
tion ,  non  pas  immédiatement  par  la  bouche,  mais  par  l'é- 
branlement d'une  languette  nommée  anche,  construite  en  bois 
ou  en  métal,  et  appliquée  sur  une  gouttière  qui  conduit  le 
souffle  dans  le  corps  de  l'instrument.  Libre  par  l'une  de  ses  ex- 
trémités, c'est  en  s'approchant  et  en  s'éloignant  alternative- 
ment de  l'orifice  ou  canal  qu'elle  recouvre,  que  cette  lan- 
guette met  en  vibration  l'air  intérieur.  Pour  bien  saisir  ces 
détails,  il  faut  examiner  les  instrumens  eux-mêmes,  surtout, 
l'orgue  qui  en  rassemble  les  principales  circonstances,  et  re- 
courir aux  traités  à'' acoustique,  ou  de  la  science  des  sons. 

Deux  sons  peuvent  être  du  même  degré,  ou  à  l'unisson, 
c'est-à-dire,  résulter  du  même  nombre  de  vibrations  pen- 
dant le  même  temps ,  et  cependant  différer  beaucoup  dans 
la  qualité  qu'on  appelle  timbre:  ainsi  un  cor,  une  llùte,  un 
violon,  peuvent  rendre  un  son  du  même  degré  par  rapport 
au  grave  ou  à  l'aigu  ;  mais  il  tiendra  de  chaque  instrument 
un  caractère  particulier,  qui  ser-t,  comme  l'on  sait,  à  varier 
l'expression  musicale. 

La  force  du  son  dépend  de  l'étendue  des  vibrations,  ainsi 
qu'on  le  reconnoit  aisément  sur  les  cordes.  Plus  on  les  écarte 
de  la  situation  rectiligne,  plus  le  son  est  fort,  mais,  lorsque 
cet  écart  passe  certaines  limites,  le  son  baisse  un  peu,  quand 
les  vibrations  diminuent  d'amplitude.  Enfin,  la  prolongation 
du  son ,  après  que  le  corps  sonore  est  abandonné  à  lui-même  , 
dépend  non-seulement  de  la  matière  de  ce  corps,  mais  aussi 
du  degré  du  son.  Les  sons  graves  durent  plus  long-temps  que 
ceux  qui  sont  aigus. 

Dans  ces  derniers  temps  on  a  trouvé  encore  deux  nouvelles 
manières  de  produire  des  sons  ;  l'une  est  le  résultat   de  la 


4C4  SON 

combustion  du  gaz  hydrogène,  dont  on  reçoit  la  flamme 
dans  un  tube  de  verre.  Le  courant  déterminé  par  cette 
combustion  fait  entrer  en  vibration  Tair  contenu  dans  le 
tube.  (Voyez  le  Traité  de  phjrsique  élémentaire  et  mathémalique  , 
par  M.  Biot,  tome  2,  page  182.) 

L'autre  manière  de  produire  du  son  s'est  présentée  à  M. 
Savart  comme  une  conséquence  dé  la  remarque  faite  par  M. 
Clément,  sur  ce  qui  se  passe  lorsqu'on  met  au-dessus  d'une 
ouverture  pratiquée  à  la  paroi  de  la  chaudière  d'une  ma- 
chine à  vapeur  une  plaque  mince  ,  mais  plus  étendue  que 
l'ouverture.  Au  lieu  d'être  enlevée  par  l'expansion  de  la  va- 
peur ,  cette  plaque  ,  rcpoussce  par  la  réaction  de  l'atmo- 
sphère, reste  sur  l'ouverture  sans  la  boucher  tout-à-fait, 
parce  que  la  vapeur  s'échappe  latéralement.  Par  un  appa- 
reil dont  M.  Hachette  a  eu  l'idée,  on  produit  le  même  effet 
à  l'aide  du  souffle  seulement,  et  c'est  alors  que  M.  Savart 
s'est  aperçu  que  la  plaque  vibroit,  et  qu'il  en  a  tiré  des  sons. 
Sans  entrer  dans  l'explication  détaillée  de  ces  phénomènes, 
on  voit  bien  qu'il  s'y  produit  des  impulsions  intermittentes, 
desquelles  résultent  des  alternatives  de  condensation  et  de 
dilatation  ,  c'est-à-dire  un  mouvement  de  vibration.  (L.  C.) 

SONjEFA.  {Bot.)  Nom  arabe  d'une  gesse,  lathjrus  tomen- 
tosus  de  Forskal.  (J,  ) 

SON^Mj^.  (Bol.)  Nom  arabe  d'un  plantain  ,  plantago  de- 
cumhens  de  Forskal,  (J,  ) 

SONARD.  {Ornith.)  Le  canard  miiouin  porte  ce  nom 
dans  le  département  de  l'Ain  et  dans  ceux  qui  l'avoisinent. 
(Desm.) 

SONATLI  SCHUSCHl.  (Afflmm,)Nom  tartare  tschuwache 
des  chéiroptères  ou  chauve -souris,  (Desm.) 

SONCHORUS,  {Bot.)  Rumph  désigne  sous  ce  nom  le  lœm- 
pferia  galanga  de  Linnœus.  (  J.) 

SONCHUS.  {Bot.)  Voyez  Laitron.  (  Lem.  ) 

SONDAQUA.  {Ornith.)  L'oiseau  qui  se  nomme  ainsi  chez 
les  Hurons,  est  l'orfraie,  falco  ossijfragus  ,  albicilla  et  albi- 
caudus  ,  Gmel,  (  Ch.  D.) 

SONDAT.  {Bot.)  Nom  donné  dans  file  de  Bala ,  voisine 
de  Java,  au  cananga  de  Rumph,  in>aria  odoratade  M.  de  La- 
marck.  (J.) 


SON  465 

SONDENVINDS-FUGL.  {Ornilh.)  Un  des  noms  norwégiens 
du  pétrel  tempête,  procellaria  pelagica.  (Ch.  D.) 

SONDIFAFAT.   {Bot.)  Voyez  Soudifafat.  (J.j 

SONDMEER  KONG.  (  Ichthjol.  )  Nom  norwégîen  de  la 
Plie.  Voyez  ce  mot.  (H.  G.) 

SONERI-ILA.  {Bot.)  Nom  d'une  herbe  du  Malabar,  dé- 
crite et  fîgurée  par  Rhéede ,  qui  lui  trouve  de  l'affinité  avec 
■une  pulmonaire.  C'est  peut-être  la  même  plante  dont  Roxburg 
a  fait  son  genre  Sonerila,  rapporté  par  M.  Don,  dans  son  FI. 
NepauL,  a  la  suite  des  éricinées  et  conséquemment  loin  des 
borraginées.  (  J.  ) 

SONG-LA-CHA.  {Bot.)  Nom  du  thé  vert  à  la  Chine,  cité 
dans  le  petit  Recueil  des  voyages.  Le  thé  est  nommé  cha  dans 
cet  empire,  et  cette  espèce  tire  son  prénom  d'une  montagne 
de  la  province  de  Kiang-nam,  qui  en  est  entièrement  cou- 
verte. 11  est  inférieur  au  thé  bou,  et  a  besoin  de  sucre  pour 
corriger  un  peu  son  àcreté.  (J.) 

SONGAR.  {Mamm.)  Espèce  de  hamster  de  Sibérie,  décrite 
par  Fallas  sous  le  nom  de  mus  songarus.  (Desm.) 

SONGIUM.  {Bot.)  Nom  sous  lequel  Rumph  décrit  et  figure 
le  syalita  du  Malabar,  dillenia  indica.  (J.) 

SONGO.  {Ornith.)  C'est  le  coucou  indicateur,  principale- 
ment connu  sous  le  nom  de  coucou  moroc ,  cuculus  abjssi- 
nicus ,  Lath.  (Ch  D.) 

SONl.  {Conchjl.)  M.  Bosc  dit  que  c'est  une  très-petite  co- 
quille des  genres  Volute  ou  Mitre  de  M.  de  Lamarck.  (Desm.) 

SONICÉPHALE.  {Entom.)  Ce  nom  vulgaire  a  été  donné  à 
quelques  insectes  coléoptères  qui  font  du  bruit  avec  la  tête, 
en  particulier  à  une  sorte  de  vrillette  ,  anobium  pertinax. 
(CD.) 

SONK.  {Bot.)  Le  sesban,  sesbania,  est  ainsi  nommé  au  Sé- 
négal, suivant  Adanson.  (J.  ) 

SONNANT.  {Erpët.)  Nom  spécifique  d'un  Crapaud.  Voyez 
ce  mot.  (H.  C.) 

SONNENFISCH.  {Ichthjol.)  Un  des  noms  allemands  du 
poisson  Saint-Pierre.  Voyez  Dorée.  (H.  C.) 

SONNENVIS.  {Ichthyol.)  Nom  hollandois  du  poisson  Saint- 
Pierre.  Voyez  Dorée.  (H.  C.) 

SONNERAT.  {lehthyol.)  Nom  spécifique  d'un  Holoceutre, 
49.  3o 


466  SON 

décrit  dans  ce   Dictionnaire,  tome  XXI,  page  3ol\.  (H.  C.) 

SONNERATIA.  (Bot.)  Nous  avons  réuni  au  calastrus  le 
genre  que  Commerson  avoit  fait  sous  ce  nom.  Le  sonneralia 
de  Gmelin  étoit  déjà  connu  sous  le  nom  de  cookia  dans  les 
aurantiacées.  Le  genre  qui  a  conservé  ce  nom  fait  partie  des 
myrtées.  Voyez  Pagapate.   (J.  ) 

SONNEUR.  (Ornith.)  Cet  oiseau,  auquel  on  a  générale- 
ment appliqué  le  nom  de  coracias  huppé,  est  probablement, 
d'après  la  remarque  de  M.  Savigny,  page  6  de  ses  Observa- 
tions sur  les  oiseaux  d'Egypte  et  de  Syrie,  une  espèce  de 
courlis,  numenius.  (Ch.  D.) 

SONOBAR.  (Bot.)  Voyez  Snobar.  (J.) 

SONOFFRIG.  (Bot.)  Voyez  Senophci.  (J.) 

SONOKI.  {Bot.)  Tliunberg,  qui  cite  ce  nom  japonois  du 
earissa  spinariim ,  espèce  de  calac,  ajoute  qu'il  pousse  des 
fleurs  au  mois  d'Avril,  étant  encore  couvert  de  fruits  mûrs. 
(J.) 

SONORO-MAUTS,  SONARI-MAUTS.  {Bot.)  Noms  japo- 
nois, cités  par  Thunberg  au  juniperus  virginica.  (J.  ) 

SONOU.  {Bot.)  Voyez  Kans.iiram-Maravam.  (J. ) 

SONSOUTl.  {Bol.)  Nom  caraïbe  du  coreopsis  coronata,  cité 
dans  l'herbier  de  Surian.  (J.) 

SON-TO.  {Bot.)  Selon  M.  Bosc ,  on  donne  ce  nom,  dans 
le  commerce,  à  un  thé;  mais  on  ignore  s'il  s'agit  ici  d'une 
espèce  de  thé,  ou    d'un  mode  de  préparation.  (LeiM.) 

SONZES.  {Bot.)  Flaccourt  dit  qu'on  nomme  ainsi  à  Ma- 
dagascar une  espèce  de  gouet,  aruin  ,  dont  les  feuilles,  rondes 
et  très- larges,  sont  bonnes  à  manger,  étant  cuites  avec  la 
viande,  et  ont  le  goût  de  chou.  Le  goût  de  la  racine  est  aussi 
agréable  que  celui  de  l'artichaut.  (J.  ) 

SOO,  KUWA.  {Bot.)  Kaempfer  cite  ces  deux  noms,  soit 
pour  le  mûrier  à  fruit  blanc,  soit  pour  celui  à  fruit  noir 
auquel  Thunberg  les  attribue  plus  particulièrement.  L'oignon , 
altium  cepa ,  est  aussi  nommé  soo  ou  Jjtomosi ;  le  suo-huso  est 
Vaconitum  japonicum  de  Thunberg.  Une  variété  très-basse  du 
chamœrops  excelsa  du  même  auteur,  est  le  soo-tsiku,  et  le 
xanthiuin  orientale  est  nommé  sooni  ou  namomo.  (J.  ) 

SOOBI,  SJOUR.  {Tchthyol.)  Deux  des  noms  arabes  du  spare 
mahsena.  Voyez  Spare.  (H.  C.) 


SOP  hh 

SOOBU.  {BoL)  Voyez  Sju.  (J.) 

SOOK.  {Bol.)  Suivant  Adanson  ,  lesesban,  seshania,  genre 
de  plante  légiunineuse  ,   est  ainsi  nommé  au  Sénégal.  (J.) 

SOOKO.  {Bot.)   Voyez  Sec.  (J.) 

SOOKOON.  (Bot.)  Nom  que  porte  à  Sumatra,  suivant 
jVIarsden  ,  l'arbre  à  pain,  arlocarpus  :  c'est  l'espèce  cultivée, 
laquelle  n'a  point  de  noyaux  et  est  multipliée  par  drageons» 
Les  habitans  le  couj)ent  par  tranches,  et  le  mangent  bouilli 
ou  rôti  avec  du  sucre.  Il  a  été  transporté  dans  cette  ile ,  où 
il  n'est  pas  naturel,  comme  le  Calawea  (voyez  ce  mot),  autre 
espèce  du  même  genre,  dont  le  fruit  a  des  graines.  (J.) 

SOONDAL-MOLLAM.  (Bot.)  Plante  de  Sumatra,  nommée 
aussi  belle- de -nuit  selon  Marsden  ,  parce  qu'elle  ne  s'épa- 
nouit que  la  nuit.  Elle  a,  comme  la  tubéreuse,  suivant  l'au- 
teur, un  calice  tubulé,  divisé  par  le  haut  en  six  lobes,  muni 
de  six  étamines  et  un  style  terminé  par  trois  stigmates.  (J. ) 

SOOTY.  (Ornith.)  Ce  nom  et  celui  d'oiseau  quaker  ont  été 
donnés  par  les  matelots  anglois  à  l'albatros  gris-brun  ,  diome- 
deafuliginosa,  Lath. ,  qui  n'est  vraisemblement  que  l'albatros 
commun  dans  son  jeune  âge.  (Ch.  D.) 

SOP-CLOO.  {Ornith.)  Nom  du  paradisier  manucode  chez 
les  Papous.  (Ch.  D.) 

SOPE.  {Ichthjol.)  Nom  spécifique  d'un  Labéon.  Voyez  ce 
mot.  (H.  C.) 

SOPHERA.  (Bot.)  Nom  cité  par  Prosper  Alpin  et  par  C. 
Bauhin,  d'une  casse,  qui  est  le  cassia  sopliora  de  Linnseus. 
C'est,  peut-être,  la  même  plante  que  Clusius  nomme  sofeva. 
(J.) 

SOPHIA.  (Bot.)  Lb  plante  crucifère  que  Dodoè'ns  et  Lobel 
nommoient  ainsi ,  est  le  sisyrnbrium  sophia  de  Linnasus.  Sa 
silique,  plus  longue  que  dans  ses  congénères,  avoit  déter- 
miné Adanson  a  en  faire,  sous  le  nom  de  sophia,  un  genre, 
dont  Guettard  faisoit  aussi  son  descurea.  (J.  ) 

SOPHIE.  {Entom.)  Nom  donné  par  Geoffroy  à  une  espèce 
de  demoiselle,  n."  5,   insecte  névroptère.  Voyez  Agrion  fil- 

I-ETTE.    (C.    D.) 

SOPHIO.  {Ichthyol.)  Voyez  Vandoise.  (H.  C.) 
SOPHISTÈQUE.  (3of.)  Ce  genre  de  Commerson  fait  partie 
du  Gomphia  de  Schreber,  dans  la  famille  des  oclmacées,  (  J.  ) 


468  SOP 

SOPHO.  (Bot.)  C'est,  suivant  RuelUus  ,  le  nom  égyptiea 
du  sampsuchus  amaracus ,  la  marjolaine,  origanum  majorana. 
(J.) 

SOPHOBI.  (Bot.)  Nom  égyptien  de  la  garance,  cité  par 
Adanson  ,  d'après  Ruellius.  (J.) 

SOPHOEPH.  (Bot.)  Mentzel  cite  ce  nom  égyptien  de  Paris- 
toloche  clématite.  (  J.  ) 

SOPHORA.  (Bot.)  Genre  de  plantfs  dicotylédones,  à  fleurs 
complètes,  papilionacées ,  delà  famille  des  légumineuses,  de 
la  décandrie  monogynie  de  Linnœus,  dont  le  caractère  essen- 
tiel consiste  dans  un  calice  campanule,  à  cinq  dents;  une 
corolle  papilionacée;  les  ailes  de  la  longueur  de  Pétendard  ; 
dix  étamines  libres;  un  ovaire  supérieur  ;  un  style;  une  gousse 
alongée,  en  forme  de  chapelet. 

Depuis  Pétablissement  de  ce  genre  par  Linné  il  y  a  été  fait 
de  grands  changemens.  Beaucoup  d'espèces  en  ont  été  exclues 
et  transformées  en  genres  particuliers.  Tel  est  le  genre  Ed- 
WARDSiA  (voyez  Edouarde),  qui  n'en  diffère  que  par  sa  corolle  , 
dont  les  pétales  sont  tous  connivens;  le  calice  oblique,  fendu 
latéralement;  les  gousses  munies  de  quatre  ailes.  Le  Virgilia 
est  un  autre  genre  ,  établi  par  M.  de  Lamarck  ,  à  gousses  lon- 
gues, comprimées,  point  articulées,  ainsi  que  le  Podalvria  , 
à  gousses  courtes  et  renflées.  (  Voyez  ces  différens  articles.  ) 

SoPHORA  QUEUE-DE-RENARD  :  Sopliora  alopecuroîdcs ,  Linn.,  Syst. 
vegel. ;  Dill. ,  Hort.  Elth.,  tab.  112,  fîg.  i36;  Buxb.,  cent. ,  3  , 
tab.  46.  Cette  plante  a  des  racines  vivaces  et  rampantes  qui 
produisent  plusieurs  tiges  droites,  herbacées,  rameuses, 
hautes  de  trois  à  quatre  pieds.  Les  feuilles  sont  alternes  , 
ailées,  composées  d'un  très  grand  nombre  de  folioles  ovales, 
oblongues  ,  presque  opposées,  médiocrement  pétiolées  ,  ter- 
minées par  une  impaire.  Les  fleurs  naissent  à  Pextrémité  des 
branches,  dans  Paisselle  des  rameaux,  disposées  en  longues 
grappes  simples,  presque  droites  ;  les  pédicelles  sont  épars ,  fili- 
formes. Le  calice  est  presque  campanule  ,  muni  à  son  orifice 
de  cinq  dents  peu  marquées,  obtuses.  La  corolle  est  petite, 
à  peine  une  fois  aussi  longue  que  le  calice  ,  d'un  bleu  pâle, 
quelquefois  blanche.  Les  gousses  sont  alongées  ,  noueuses  , 
presque  articulées.  Cette  plante  croît  dans  le  Levant.  Elle 
fleurit  dans  le  mois  de  Juillet  au  Jardin  du  Roi. 


SOP  469 

SopHORA  A  FLEURS  JAUNES  :  Sophora  Jlavcsceus  ,  Ait.  ,  HotI, 
Ke^v.,  2,pag.  43  ;  Willd.  ,  Spec,  3,  pag.  4gg.  Celle  espèce, 
voisine  de  la  précédente  ,  a  des  tiges  glabres,  herbacées, 
presque  cylindriques,  rameuses,  striées,  un  peu  anguleuses 
vers  leur  sommet.  Les  feuilles  sont  alternes,  ailées,  avec 
impaire,  pétiolées,  composées  d'environ  six  paires  de  folioles 
oblongues,  ovales  ou  lancéolées,  obtuses,  entières,  alternes, 
pédicellées,  glabres  à  leurs  deux  faces,  longues  d'un  pouce 
et  plus.  Les  fleurs  sont  disposées  en  longues  grappes  termi- 
nales, simples  ,  un  peu  pendantes  ;  les  pédicellcs  épars  ,  fili- 
formes, plus  courts  que  les  fleurs.  Le  calice  est  glabre,  ovale, 
campanule,  presque  tronqué,  à  cinq  dents  courtes,  très-oh- 
tuses.  La  corolle  est  d'un  blanc  jaunâtre,  au  moins  une  fois 
plus  longue  que  le  calice.  Cette  plante  croit  dans  la  Sibérie. 
Elle  est  cultivée  au  Jardin  du  Roi. 

SovHORA  DU  Japon  :  Sophora  japonica  ,  Linn.  ,  Mant. ,  68  ; 
Duham.  ,  edit.  noi'. ,  3  ,  pag.  84,  tab.  21  ;  Andr. ,  Bot.  rep. , 
tab.  585.  Arbre  de  soixante  pieds  et  plus.  Ses  rameaux  sont 
étalés  ,  diffus  ;  l'écorce  est  grise  sur  le  tronc  et  d'un  vert  foncé 
sur  les  jeunes  rameaux;  son  feuillage  est  léger  et  toufifu  ,  d'un 
vert  un  peu  sombre  ;  ses  feuilles  sont  composées  de  six  à 
sept  paires  de  folioles  opposées,  pédicellées,  ovales  ,  aiguës, 
glabres,  entières.  Les  fleurs  sont  blanches,  nombreuses,  uu 
peu  odorantes ,  disposées  au  sommet  des  rameaux  en  grap- 
pes étalées,  formant  une  ample  panicule.  Le  calice  est  petit, 
campanule,  à  cinq  dents;  la  corolle  un  peu  odorante;  l'éten- 
dard fort  grand  ,  réilcchi  sur  le  calice;  les  gousses  sont  pul- 
peuses ,  charnues  ,  pendantes,  relevées  en  bosse  à  leurs  ar- 
ticulations; les  semences  noires,  ovales,  luisantes. 

Cet  arbre  ,  originaire  de  la  Chine  et  du  Japon  ,  est  cul- 
tivé au  Jardin  du  Roi  et  dans  beaucoup  d'autres.  On  le  doit, 
dit  M.  Desfontaines,  au  père  d'Incarville ,  qui  en  envoya  des 
graines  à  Bernard  de  Jussieu ,  en  1747.  Elles  furent  semées 
au  Jardin  des  plantes  ,  et  c'est  de  là  que  ce  sophora  s'est 
répandu  en  Europe.  On  a  ignoré  à  quel  genre  il  appartenoit 
jusqu'en  1779,  époque  à  laquelle  il  fleurit  à  Saint-Germain- 
en-Laye,  dans  le  jardin  du  maréchal  de  Noailles,  et  à  ïria- 
non  ,  dans  celui  de  la  Reine.  Un  cultivateur,  nommé  Tro- 
chereau ,  en  publia,  la  méiae  année,  une  description  et  une- 


470  SOP 

gravure  dans  le  Journal  de  physique;  il  lui  donna  le  nom  de 
aophora  sintca ,  et  bientôt  après  on  reconnut  que  c'étoit  Je  so- 
phorajaponica  de  Linna?us.  Avant  ce  temps  il  étoit  désigné  sous 
ie  nom  â'arhor  incogniia  Sinarum ;  depuis,  les  mêmes  individus 
et  beaucoup  d'autres  ont  fleuri  et  fructifié  successivement, 
et  ce  sophora  est  devenu  très-commun  en  Europe.  Ses  fleurs 
paroissent  vers  la  fin  du  printemps;  ses  gousses  mûrissent  vers 
la  fin  de  l'automne.  Cet  arbre  ne  craint  pas  les  gelées;  il 
résiste  aux  hivers  les  plus  froids  de  nos  climats:  il  faut  seu» 
lement  l'abriter  lorsqu'il  est  très -jeune.  On  l'emploie  à  la 
décoration  des  parcs  et  des  jardins.  Il  seroit  très-important  de 
le  multiplier  dans  nos  forêts.  Son  accroissement  est  rapide; 
il  se  multiplie  facilement  de  drageons  et  de  graines,  qu'il 
faut  semer  vers  la  fin  d'Avril  ,  en  ayant  la  précaution  de  ne 
les  couvrir  que  d'une  légère  couche  de  terre.  On  les  dégage 
de  leur  enveloppe  avant  de  les  semer;  cette  opération  faci- 
lite l'éruption  du  germe,  et  elles  lèvent  en  plus  grande  abon- 
dance. Les  racines  sont  douces  et  un  peu  sucrées  ;  les  feuilles 
sont  purgatives,  et  on  dit  qu'à  la  Chine  les  fleurs  servent  à 
la  teinture.  Le  bois  est  liant,  compacte,  d'une  couleur  jaune- 
pàlc,  d'un  tissu  uni  et  serré.  On  pourroiten  tirer  partie  pour 
la  menuiserie  et  l'ébénisterie.  M.  Desfontaines  rapporte  qu'on 
lui  a  assuré  que  des  ouvriers  qui  en  scioient  des  tronçons  , 
avoient  été  purgés  par  les  émanations  qui  s'en  exhaloient  : 
d'autres  disent  qu'il  occasionne  des  coliques  suivies  de  diar- 
rhées aux  ouvriers  qui  le  travaillent. 

SoPHORA  d'Occident  :  Sophora  occidentalis,  Linn.,  Sj'st.veg.; 
Trevv.,  Ehret. ,  i>7,  tab.  69  ;  Brown  ,  Jam.,  lab.  3i  ,  fig.  1  ;  So- 
phora  tonientosa,  var. ,  Linn.,  Sjst.  ;  Herm.,  Lugd.  bat.  FI., 
tab.  17)  ;  vulgairement  Bois  de  pigeon.  Cet  arbrisseau  s'élève  à 
la  hauteur  de  sept  a  huit  pieds  sur  une  lige  droite,  divisée  en 
rameaux  diffus  ,  alternes,  un  peu  pubcscens.  Les  feuilles 
sont  ailées,  alternes,  pétiolées  ;  les  folioles  nombreuses,  en- 
tières, ovales,  très- obtuses,  quelquefois  un  peu  échancrées 
au  sommet,  d'un  vert  cendré  en  dessus,  blanchâtres  et  un 
peu  puhescenles  en  dessous,  un  peu  pédiceliées,  opposées. 
Les  fleurs  sont  réunies  en  grappes  simples,  terminales  ,  alon- 
gées.  Le  calice  est  campanule  ,  un  peu  renflé  à  sa  base  , 
divisé  à  son  orifice  en  cinq  dents  inégales,  obtuses.  La  co- 


SOP  /,7i 

rollc  est  jaune,  assez  grande;  l'étendard  oblong  ,  couvrant  la 
carène  et  les  ailes,  de  la  longueur  de  l'étendard.  Les  gousses 
sont  alongées,  divisées  en  nœuds  sphériques,  un  peu  velues 
et  cendrées;  les  semences  sont  jaunâtres,  globuleuses,  com- 
primées à  leurs  deux  extrémités.  Cette  plante  croit  aux  An- 
filles.  I-e  sophora  lomentosa,  originaire  de  Ceilan,  est  à  peine 
une  variété  de  cette  espèce. 

Sophora  a  sept  folioles  :  Sophora  heptaphylla  ,  Linn.  ,  Syst. 
veg.  ;  AnLicholerica ,  Rumph. ,  Amh.  ,  4  ,  pag.  60,  tab.  22. 
Sous-arbrisseau  gialjre  sur  toutes  ses  parties.  Sa  tige  est  li- 
gneuse, divisée  en  rameaux  alternes;  les  feuilles  sont  pétio- 
lées,  alternes,  ailées  avec  une  impaire,  composées  très -or- 
dinairement de  sept  folioles  pédicellées,  ovales,  oblongiies, 
distantes,  étroites,  entières,  un  peu  aiguës  au  sommet,  gla- 
ires à  leurs  deux  faces.  Les  fleurs  sont  disposées,  à  l'extrémité 
des  rameaux  ,  en  longues  grappes  nues  ;  les  pédicelles  sont 
simples  et  épars.  Le  calice  est  glabre,  campanule;  la  corolle 
d'une  grandeur  médiocre.  Le  fruit  est  une  gousse  noueuse  , 
dont  le  dernier  nœud  est  terminé  par  une  longue  corne 
aiguë.  Cet  arbrisseau  croit  dans  les  Indes  orientales.  Il  paroît 
se  rapprocher  beaucoup  du  biti ,  grand  arbre  mentionné  par 
Rhéede.  (Voyez  Biti.) 

Sophora  DU  Cap  :  Sophora  capensis,  Andr. ,  Bol.  rep.  ,  tab. 
347;  Poir. ,  Encycl.,  Suppl.  Arbrisseau  très-élégant,  dont  la 
tige  se  divise  en  rameaux  glabres,  cylindriques,  garnis  de 
feuilles  alternes,  ailées,  composées  d'un  grand  nombre  de 
folioles  sessiles .  lancéolées  ,  entières,  la  plupart  alternes, 
rétrécies  à  leur  base,  mucronées  au  sommet,  vertes  en  des- 
sus ,  pubescentes  en  dessous.  Les  fleurs  sont  disposées  en 
grappes  axillaires,  pédonculées,  plus  courtes  que  les  feuilles; 
les  fleurs  pédicellées,  blanchâtres,  un  peu  mélangées  de  rose. 
Le  calice  esi  glabre ,  renflé  en  bosse  à  sa  base  ;  les  pétales 
sont  onguiculés  ;  les  onglets  un  peu  courbes ,  excepté  ceux 
de  la  carène.  Le  fruit  est  une  gousse  alongée  ,  noueuse  sur 
les  semences.  Cette  plante  croit  au  cap  de  Bonne-Espérance, 
(Poir.) 

SOPHRONIA.  (Bot.)  Genre  de  la  famille  des  iridées  et  de 
îa  Iriandrie  monosYnic,  qui  a  été  établi  par  Lichfenstein  et 
très-voisin  du  TVitsenia  ,  avec  lequel  il  a  des  rapports  d'afli- 


472  SOP 

nité  si  étroits,  que  la  plupart  des  botanistes  pensent  qu'il 
faut  les  réunir. 

Dans  le  sophronia  la  corolle  est  hippocratériforme  et  divi- 
sée en  six  parties;  le  stigmate  trifide,  et  la  capsule  inférieure 
trivalve  et  à  trois  loges  polyspermes. 

La  seule  espèce  de  ce  genre  est  le  Sophronia  cœspitosa 
(Lichtenst.  ,  Spicileg.Jl.  cap.;  Rœmer  et  Schult.,  Syst.  veget., 
1  ,  pag.  482;  Mant.,  i,p.  161  ;  IVitsenia,  Ker. ,  Curt  Spreng. , 
Sjst.  veget.,  1  ,  pag.  147).  C'est  une  plante  acaule,  dont  les 
feuilles  sont  linéaires,  nerveuses,  recourbées,  à  bases  dila- 
tées, engainantes,  membraneuses,  semblables  à  des  spathes 
et  plus  longues  que  les  Heurs.  Celles-ci  sont  presque  en  om- 
belle sur  des  pédoncules  radicaux,  qui  peuvent  être  les  di- 
visions d'une  hampe  commune.  Les  corolles  sont  jaunes;  leur 
tube  est  filiforme  à  sa  base,  et  leurs  divisions  sont  oblongues 
et  ouvertes.  Cette  espèce  se  trouve  au  cap  de  Bonne-Espérance. 
(Lem.) 

SOPI.  (Ichùyol.)  Voyez.  Sopf,.  (  H.  C.) 

SOPRAGINÈ.  (Bot.)  Nom  italien  de  la  laitue,  cité  par 
Adanson.  (J.  ) 

SOR-ENTLE.  (Ornith.)  C'est  la  petite  sarcelle  ,  anas  bo' 
chas,  Linn.,  en  Suisse.  (  Cn.  D.) 

SOR-SPŒR.  (Ornith.)  C'est,  en  Norwége ,  le  pic  noir, 
pîcus  martius,  Linn.  (  Ch.  D.  ) 

SORA.  (Ichtliyol.)  Un  des  noms  du  Milandre.  Voyez  ce 
mot.  (H.  C.) 

SORA.  (Mamm.)  C'est,  selon  Flaccourt,  à  Madagascar  le 
nom  des  hérissons  ou  plutôt  celui  des  tanrecs.  (Desm.) 

SORA-MAME,  SANDSU.  (Bot.)  Nom  japonois  de  la  fève 
de  marais.  (J.) 

SORAMIER,  Soramia.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones ,  à  fleurs  complètes  ,  polypétalées  ,  de  la  famille  des 
dilléniacées ,  de  \a  polydnàrie  monogjnie  de  Linnasus  ,  dont  le 
caractère  essentiel  consiste  dans  un  calice  persistant,  à  cinq 
divisions  étalées;  cinq  pétales  alternes  avec  les  divisions  du 
calice  ;  des  élamines  nombreuses,  insérées  sur  le  réceptacle; 
un  ovaire  supérieur  ;  un  style  long,  courbé  ,  persistant  ;  un 
stigmate  en  tête;  une  baie  monosperme;  la  semence  envcr 
loppée  d'une  membrane  épaisse,  visqueuse. 


SOR  473 

Ce  genre  ,  peu  tranché,  est  réuni  par  Willdenow  aux  tC' 
tracera,  aux  doliocarpus  par  M.  De  CandoUe  ;  c'est  un  mappia 
dans  Schreber. 

SoRAMiER  DE  LA  GviAVE  :  Sorumia  gulunensis ,  Aubl. ,  Guian., 
1  ,  tab.  21  g  ;  Lamarck ,  III.  gen.,  tab.  463  ,  fig.  1  ;  Tetracera 
ohovala,  "Willd. ,  Spec. ,  2,  pag.  1241  ;  Doliocarpus  soramia , 
Dec,  Syst.  vég. ,  1,  pag.  406.  Arbre  sarmenteux ,  dont  les 
branches,  chargées  de  tubercules,  se  répandent  sur  les  troncs 
des  arbres ,  et  s'élèvent  jusque  sur  leur  sommet  ;  elles  se  di- 
visent ensuite  en  plusieurs  rameaux  alternes ,  très-longs  et 
pendans.  Les  feuilles  sont  pétiolées,  alternes  ,  ovales  ,  lisses, 
très-entières,  vertes,  épaisses,  rétrécies  à  leur  base,  obtuses 
et  mucronées  au  sommet,  longues  d'environ  six  pouces,  sur 
trois  et  plus  de  large  ,  nerveuses  et  veinées.  Les  fleurs  sont 
réunies  en  une  sorte  de  corymbe  dans  l'aisselle  des  feuilles 
ou  sur  les  petits  tubercules  des  branches  et  des  rameaux. 
Les  pédoncules  sont  fort  longs,  grêles,  rougeàtres,  plus  courts 
que  les  feuilles.  Le  calice  est  partagé  en  cinq  découpures 
profondes,  concaves,  arrondies,  verdàtres  en  dehors,  rouges 
en  dedans.  La  corolle  est  blanche,  à  cinq  pétales  un  peu  plus 
longs  que  le  calice;  les  filamens  des  étamines  sont  nombreux, 
insérés  sur  le  réceptacle;  les  anthères  comprimées;  l'ovaire 
est  sphérique;  le  style  rougeâtre,  charnu;  le  stigmate  large, 
convexe,  arrondi.  Le  fruit  est  une  baie  ovale,  de  la  gros- 
seur d'une  cerise,  revêtue  d'une  écorce  ferme,  charnue,  lé- 
gèrement acide  ,  accompagnée  du  calice  charnu,  d'un  rouge 
loncé;  elle  ne  renferme  qu'une  seule  semence  blanche,  cou- 
verte d'une  membrane  épaisse  ,  visqueuse.  Cette  plante  croit 
dans  la  Guiane  ,  sur  les  bords  de  la  rivière  de  Sinamary  ; 
elle  fleurit   et   fructifie    dans  le    courant   du  mois  de   Mai. 

(POIR.) 

SORANTHE.  {Bot.)  Genre  de  la  famille  des  protéacées , 
fait  par  M.  Salisbury  ,  qui  est  le  même  que  le  Sorocephalus 
de  M.  R.  Brovvn.  (  J.  ) 

SORBASTRILLA.  (Bot.)  Adanson  cite  ce  nom  italien  de 
la  pimprenelle  ,  sanguisorba.  (J.  ) 

SORBATES  ou  MALATES.  (Chim.)  Combinaisons  salines 
de  l'acide  sorbique  ou  malique  avec  les  bases  salifiables. 

Par  la  raison  qu'on  a  adopté  dans  ces  derniers  temps  la  dé- 


474  SOR 

nomination  d'acide  malique  pour  designer  l'acide  sorbiqiie 
(voyez  SoRBiQUE  [Acide]  ) ,  nous  décrirons  les  sorbates  sous  le 
nom  de  malates. 

La  composition  des  malates  est  telle ,  suivant  M.  Braconnot , 
que  loo  p.  d'acide  neutralisent  une  quantité  d'oxide  salifiable 
contenant  ii,253  d'oxigéne;  et  suivant  M.  Vauquelin ,  l'oxi- 
gène  de  l'acide  est  à  celui  de  la  base  ::  4  :   1. 

Suivant  M.  Braconnot,  les  sur-malates  sont  des  bimalates  , 
c'est-à-dire  qu'ils  contiennent  deux  fois  plus  d'acide  que  les 
malates  neutres. 

Malates  d'ammoniaque. 

Le  malate  neutre  est  incristallisable  :  mais  le  bimalate  cris- 
tallise. 

Malates  d'alumine. 

Suivant  M.  Braconnot,  l'acide  malique,  étendu  d'eau,  dis- 
sout l'alumine  pulvérisée,  surtout  à  une  douce  chaleur. 

La  solution  est  incristallisable.  Évaporée,  elle  laisse  une 
masse  transparente,  gommeuse ,  inaltérable  à  l'air. 

M.  Braconnot  ajoute  que  ce  malate  n'est  précipité  ni  par  la 
potasse,  ni  par  l'ammoniaque. 

Le  même  chimiste  dit  qu'il  existe  un  sous-malate  d'alumine 
peu  soluble. 

M.  Donovan  n'avoit  pu,  avant  M.  Braconnot,  unir  l'acide 
malique  à  l'alumine. 

M.  Chennevix  avoit  conseillé  de  précipiter  par  l'acide  ma- 
lique l'alumine  qui  est  en  solution  avec  la  magnésie,  afin  de 
séparer  ces  deux  bases  l'une  de  l'autre;  mais  il  est  évident 
qu'il  s'est  servi  d'un  acide  impur. 


M 


ALATES    D  ARGENT. 


Suivant  M.  Braconnot,  quand  on  met  une  solution  d'acide 
malique  en  contact  avec  l'oxide  d'argent  à  chaud,  la  liqueur 
brunit,  et  i!  se  dégage  du  gaz  acide  carbonique  :  il  se  forme 
de  l'acide  acétique.  Ces  produits  proviennent  d'une  portion 
de   l'acide  et  d'une  portion  de  l'oxide,  qui  se  décomposent 


SOPv  475 

mutuellement,  tandis  que  le  reste  des  deux  substances  for- 
me un  sel  neutre  soluble,  qui  est  incolore  quand  on  Ta  filtré. 
Cette  solution  donne  un  résidu  incristallisable. 

Il  existe  un  sur-malaite  d'argent  peu  soluble  et  cristalli- 
sable. 

Malates  de  baryte. 

L'acide  malique  forme,  suivant  M.  Braconnot,  trois  com- 
binaisons avec  la  baryte. 

Le  malate  neutre,  formé  avec  des  solutions  d'acide  étendu 
et  de  baryte,  est  soluble,  incristallisable.  En  faisant  évaporer 
la  solution,  on  obtient  des  pellicules  inaltérables  à  l'air. 

Le  sur-malate  de  baryte  est  incristallisable  ,  inaltérable  à 
l'air,  plus  soluble  et  plus  transparent  que  le  sel  neutre. 

Lesous-malate  de  baryte  s'obtient  en  versant  un  excès  d'eau 
de  baryte  dans  du  sur-malate.  11  se  précipite  en  flocons  qui 
sont  solubles  à  l'aide  de  la  chaleur. 

Malates  de  chaux. 


Malafe  neutre. 

"Bracomiot. 

Acide  . 

.    .   .    .    72    .    .    100 

Chaux  . 

....    28    .   .      38,89, 

L'acide  malique  ne  précipite  pas  l'eau  de  chaux;  mais  si  l'on 
mêle  des  solutions  d'bydrochlorate  de  chaux  et  de  malate 
de  soude  suffisamment  concentrées,  on  obtient,  au  bout  de 
quelque  temps,  du  malate  de  chaux  cristallisé  et  transparent. 

Ce  sel  est  inaltérable:  il  ne  contient  pas  d'eau  de  cristalli- 
sation. 

Il  exige  G5  p.  d'eau  chaude  et  147  p.  d'eau  à  12''  pour  être 
dissous.  Cette  solution  a  une  saveur  salée;  elle  précipite  l'a- 
cétate de  plomb  et  le  nitrate  de  protoxide  de  mercure  en 
blanc.  L'acide  sulfurique  en  précipite,  au  bout  de  quelque 
temps,  du  sulfate  de  chaux  cristallisé,  La  potasse,  la  soude, 
l'ammoniaque  ne  le  décomposent  qu'en  partie;  les  sous-car- 
bonatcs  le  décomposent  en  totalité.  L'eau  de  chaux  en  pré- 
cipite, si  la  solution  est  concentrée  ,  du  sous-malate. 


476  SOR 

Bimalate  de  chaux. 

Braconnot. 

Acide 65,48  .  .  loo 

Chaux ii;99  •  •     i9?485 

Eau 22,63. 

M.  Braconnot  l'a  obtenu  en  dissolvant  à  chaud  du  malate 
de  chaux  dans  l'acide  nialique. 

Il  cristallise  en  prismes  transparens  à  six  faces,  dont  deux 
plus  larges;  les  prismes  sont  terminés  en  biseau. 

Il  a  une  saveur  plus  forte  que  celle  du  bitartrate  de  potasse. 

Il  exige  5o  p.  d'eau  à  12    pour  se  dissoudre. 

Le  sous -carbonate  de  soude  trouble  à  peine  sa  solution, 
même  quand  on  la  fait  bouillir. 

L'eau  de  potasse  versée  dans  la  même  solution,  en  préci- 
pite un  sous-malate  de  chaux  et  de  potasse.  Il  reste  dans  l'eau 
une  combinaison  incristallisable  d'acide  et  des  deux  bases. 

Le  bimalate  de  chaux  ,  en  s'unissant  aux  autres  bases  salifîâ- 
bles,  forme  des  sels  doubles  comme  le  fait  le  bitartrate  de 
potasse. 

Le  sel  double  ammoniacal  a  cela  de  remarquable,  qu'il  cristal- 
lise précisément  comme  le  sur-malate  de  chaux,  suivant  M. 
Braconnot. 

Malates  de  deutoxide  de  cuivre. 

L'acide  malique  dissout  le  deutoxide  de  cuivre.  La  solution 
ne  cristallise  pas;  elle  est  verte. 

Le  sur-malate  de  cuivre  est  incristallisable.  La  solution  n'est 
qu'incomplètement  précipitée  par  la  potasse. 

Malates  d'étain. 

Ils  sont  très-solubles,  incrisfallisables  et  un  peu  déliques- 
cens. 

Malates  de  fer. 

L'acide  malique  dissout  le  fer  avec  effervescence.  La  li- 
queur concentrée  laisse  une  masse  gommeuse  brune,  inalté- 
rable à  l'air. 

Il  existe  un  sur-malate  de  fer  analogue  par  ses  propriétés  au 
malate  neutre  ,  suivant  M.  Braconnot. 


SOR  477 

Malates  de  magnésie. 

Le  malate  neutre  est,  suivant  M.  Donovan ,  susceptible  de 
cristalliser  parfaitement. 

Il  se  dissout  dans  28  p.  d'eau  à  i5  . 

Le  sur-malate  est,  suivant  M.  Braconnot,  très-soluble  ,  inal- 
térable à  l'air  ;  il  a  l'aspect  d'une  gomme. 

La  potasse  ne  le  précipite  qu'en  partie;  le  précipité  est  un 
sous-sorbate  de  magnésie  et  de  potasse. 

Malates  de  manganèse. 

Le  malate  neutre,  obtenu  en  saturant  l'acide  par  le  sous-car- 
bonate de  manganèse,  a  l'aspect  d'une  gomme;  il  est  incris- 
tallisable. 

Le  sur-malate  s'obtient,  suivant  M.  Braconnot,  en  versant 
de  l'acide  malique  dans  la  solution  du  malate  neutre.  Il  se 
précipite  du  sur-sel  cristallisé. 

Ce  sel  exige  41  p.  d'eau  à  1 5*^  pour  être  dissous. 

Malates  de  mercure. 

L'acide  malique,  versé  dans  le  nitrate  de  protoxide  de  mer- 
cure, en  précipite  un  malate  blanc  pulvérulent,  peu  soluble 
dans  l'eau. 

La  solution  d'acide  malique,  chauffée  avec  le  peroxide  de 
mercure,  le  dissout.  Le  sel  est  incristallisable:  il  ressemble  à 
une  gomme  ,  et  quand  on  le  traite  par  l'eau  ,  on  le  réduit  en 
sur-sel  soluble  et  en  sous-sel  qui  n'est  pas  dissous. 

Malates  de  plomb. 
Malate  neutre. 

Braconnot. 

Acide 100 

Oxide  de  plomb    .  .   157,4. 
M.  Donovan  a  obtenu  ,  le  premier ,  ce  sel  à  l'état  de  pureté. 
On  peut  le  préparer  en  versant  une  solution  d'acide  malique 
dans  l'acétate  de  plomb.  11  se  précipite  des  flocons  blancs  qui 
passent  bientôt  à  l'état  cristallin. 

Ce  sel  cristallise  en  belles  lames  minces  très-éclatantes,  ab- 
solument incolores,  ou  en  prismes  tétraèdres  très -aplatis. 


478  S  OR 

tronqués  obliquement,  ou  bien  encore  en  houppes  soyeuses . 
qui  ne  sont  qu'une  réunion  d'aiguilles  fines. 

M.  Donovan  dit  qu'il  n'est  pas  dissous  par  5ooo  p.  d'eau 
bouillante.  Ce  résultat  est  ditlicile  à  admettre.  Ce  qu'il  y  a  de 
certain ,  c'est  qu'en  traitant  ce  sel  en  excès  par  l'eau  bouil- 
lante, il  y  en  a  une  quantité  notable  qui  est  dissoute,  et  qui 
peut  s'obtenir  cristallisée  par  le  refroidissement.  Le  résidu 
reste  fondu  tant  qu'il  est  chaud,  mais  ensuite  il  devient  dur. 
Suivant  MM.  Braconnot  et  Vauquelin  ,  la  neutralité  du  sel 
ne  change  pas  dans  cette  opération.  En  cela  ils  ne  pensent  pas 
comme  M.  Donovan,  qui  prétend  que  l'eau  bouillante  réduit 
lemalate  de  plomb  en  sur-sel  et  en  sous-sel. 

L'acide  acétique  augmente  le  pouvoir  dissolvant  de  l'eau 
bouillante  sur  le  malate  de  plomb. 

M.  Braconnot  a  observé  que,  si  l'on  met  de  l'acétate  de 
plomb  dans  une  solution  de  malate  de  potasse  ou  de  soude 
neutre,  on  obtient  un  précipité  qui  est  un  mélange  de  ma- 
late neutre  et  desous-malatc  ,  et  une  liqueur  acide  qui,  étant 
filtrée,  donne,  après  quelques  heures,  du  malate  de  plomb 
cristallisé. 

Sous- malate  de  plomh. 

M.  Braconnot  Ta  obtenu  en  faisant  digérer  le  malate  neutre 
dans  l'ammoniaque.  La  liqueur,  séparée  par  la  filtration  du 
sous-malate  qui  n'est  pas  dissous,  abandonnée  à  elle-même  à 
l'air,  donne  du  sous-malate  et  ensuite  un  sel  double  ammo- 
niacal qui  cristallise. 

Malates  de  potasse. 

Le  malate  neutre  est  déliquescent,  incristallisable  ;  le  bi- 
malate  cristallise. 

Malates  de  soude. 
Ils  sont  analogues  aux  précédens. 

Malates  de  strontiane. 

Le  malate  neutre ,  obtenu  en  neutralisant  l'eau  de  strontiane 
par  l'acide  malique  ,  est  insoluble  dans  l'eau  froide.  Il  cris- 
tallise confusément.  Il  est  inaltérable  à  l'air. 


SOR  479 

Le  sur-malate  s'obtient  en  versant  un  excès  d'acide  dans  la 
solution  concentrée  de  malate  neutre.  Il  se  précipite  en  pe- 
tits cristaux  qui  sont  soiubles  dans  l'eau,  surtout  quand  elle 
est  bouillante. 

Malates  de  zinc. 

Braconnot. 

Acide 58, o5 

Oxide 01,95 

Eau 10. 

On  l'obtient  en  unissant  l'acide  malique  à  l'oxide  de  zinc, 
ou  en  décomposant  le  malate  de  chaux  parle  sulfate  de  zinc. 
Il  est  cristallisable  en  prismes  courts  tétraèdres  ,  souvent 
terminés  en  biseaux  durs  et  brillans. 

Il  est  soluble  dans  10  p.  d'eau  bouillante  et  dans  55  p. 
d'eau  à  la"^.  Chaque  fois  qu'on  le  dissout  dans  l'eau  ,  il  se  sé- 
pare un  peu  de  sous-sorbate  cristallisé. 

L'ammoniaque  ne  le  décompose  qu'en  partie,  parce  qu'il 
se  forme  un  sel  double;  celui-ci  est  cristallisable. 

Bimalate  de  zinc. 

Braconnot. 

Acide 7i>88  .  .   100 

Oxide 19579  •  •     27,6744 

Eau 8,32. 

M.  Braconnot  l'a  obtenu  en  dissolvant  le  sel  neutre  dans  un 
excès  d'acide,  et  faisant  cristalliser  la  solution.  Les  cristaux 
doivent  être  lavés  avec  de  l'eau  ou  de  l'alcool. 

Il  est  plus  soluble  que  le  sel  neutre.  Il  exige  seulement  2  5  jj. 
d'eau  à  15*^  pour  être  dissous. 

Il  cristallise  en  octaèdres  alongés,  à  base  carrée. 

Sous -malate  de  zinc. 

Braconnot. 

Acide 51,89  •  •   100 

Base 48,11   .  .     92,708. 

On  l'obtient  en  dissolvant  plusieurs  fois  le  malate  neutre 
dans  l'eau.  Chaque  fois  il  se  sépare  une  poudre  cristallisée  de 
sous-sorbate  qui  est  insoluble  dans  l'eau  bouillante. 


48o  SOR 

Histoire. 

M.  Braconnot  est  le  chimiste  qui  a  examiné  avec  le  plus  de 
détailles  combinaisons  salines  de  l'acide  malique.  (Ch.) 

SORBIER  ;>Sort«s,  Linn.  (Bo^)  Genre  de  plantes  dicotylédo- 
nes polypétales ,  de  la  famille  des  rosacées ,  Juss. ,  et  de  Xicosan- 
drie  trigynie,  Linn. ,  dont  les  caractères  sont  d'avoir  :  Un  calice 
monophylle  ,  adhérent  à  l'ovaire  ,  divisé  à  sa  partie  supé- 
rieure en  cinq  découpures  persistantes;  une  corolle  de  cinq 
pétales  arrondis ,  insérés  sur  le  calice  ;  vingt  étamines  ou  plus , 
inégales,  attachées  sur  le  calice;  un  ovaire  turbiné  ou  glo- 
buleux ,  infère  ou  adhérent  au  calice  ,  surmonté  de  trois  et 
quelquefois  de  cinq  styles  filiformes ,  à  stigmates  en  tête  ; 
une  petite  pomme  globuleuse  ou  pyriforme  ,  ombiliquée  à 
son  sommet,  à  trois  et  quelquefois  à  cinq  loges  renfermant 
chacune  une  ou  deux  graines  oblongnes  ,  planes  d'un  côté  , 
convexes  de  l'autre  ,  acuminées  à  chacune  de  leurs  extré- 
mités. 

Les  sorbiers  sont  des  arbres  à  feuilles  alternes ,  ailées  ou 
pinnatifides,  et  à  fleurs  disposées  en  corymbe  à  l'extrémité 
des  rameaux.  On  en  connoît  huit  espèces,  dont  deux  sont 
un  peu  incertaines. 

Plusieurs  botanistes  modernes  ,  entre  autres  Gaertner  , 
Smith  ,  Sprengel  et  M.  De  Candolle  ,  ont  réuni  les  sorbiers 
aux  poiriers,  en  se  fondant  sur  ce  que  le  caractère  de  trois 
styles,  qui  pourroit  les  faire  distinguer,  n'est  pas  constant,  et 
que  souvent  ils  en  ont  cinq,  comme  dans  les  poiriers;  mais 
ils  sont,  d'ailleurs,  si  faciles  à  distinguer  par  leurs  grandes 
feuilles  ailées  ou  pinnatifides,  qu'il  m'a  paru  préférable  de 
les  conserver  comme  genre,  ainsi  que  l'avoient  fait  tous  les 
botanistes  antérieurs. 

Sorbier  des  oiseaux  ,  vulgairement  Cochesne  :  Sorhus  aucu- 
paria,  Linn.,  Spec,  i,  pag.  683  ;  Pyrus  aucuparia,  Gaertn.  , 
Fruct. ,  2,  p.  45,  t.  87.  C'est  un  arbre  qui  s'élève  à  vingt  ou 
vingt-cinq  pieds  de  hauteur,  et  dont  le  tronc  est  d'une  gros- 
seur médiocre ,  revêtu  d'une  écorce  grisâtre  ;  celle  des  ra- 
meaux est  d'un  brun  foncé,  très -glabre.  Ses  feuilles  sont 
grandes,  ailées,  composées  de  treize  à  dix-sept  folioles  ses- 
siles  ,  opposées,    excepté  la  terminale,    oblongues-lancéo- 


SOR  481 

îées  ,  dentées  eu  scie,  légèrement  pubescentes  dans  leur 
jeunesse,  glabres  dans  l'âge  adulte.  Ses  fleurs  sont  blanches, 
nombreuses  ,  un  peu  odorantes  ,  disposées  en  un  large  cor 
rymbe  terminal.  Les  pédoncules  propres  et  les  calices  sont 
très-pubescens,  presque  cotonneux.  Les  fruits  sont  arrondis, 
de  la  grosseur  d'une  très-petite  cerise  et  d'un  rouge  vif.  Cet 
arbre  croît  naturellement  dans  les  forêts  des  montagnes,  en 
France  et  dans  d'autres  contrées  de  l'Europe. 

Le  sorbier  des  oiseaux  se  plante  communément  dans  les 
jardins  paysagers  qu'il  embellit  au  printemps  par  ses  beaux 
corymbes  de  Heurs  blanches,  et  dans  lesquels  il  produit,  en 
automne  et  pendant  une  partie  de  Phiver ,  un  très-agréable 
effet,  lorsqu'à  ses  Heurs  ont  succédé  de  gros  bouquets  de  fruits 
d'un  rouge  éclatant.  C'est  du  goût  que  beaucoup  d'oiseaux, 
comme  les  grives,  les  merles,  les  poules,  etc.,  ont  pour  les 
fruits  de  cet  arbre,  qu'il  a  pris  son  nom.  Les  bestiaux  même 
reclierchent,  dit-on,  ces  fruits  elles  mangent.  Dans  quelques 
pays  du  Nord  on  fait  avec  ces  mêmes  fruits,  fermentes  dans 
l'eau  ,  une  boisson  qui  n'est  pas  désagréable,  et  dont  on  peut 
tirer  de  l'eau-de-vie  parla  distillation.  On  les  fait  aussi  sécher 
pour  les  manger  pendant  l'hiver.  Un  chimiste  a  découvert, 
en  i8i5,  dans  les  fruits  mûrs  de  cet  arbre  ,  un  acide  auquel 
il  donna  le  nom  d'acide  sorbique;  mais  d'autres  chimistes  ont 
trouvé  dej)uis  que  ce  n'étoit  pas  un  acide  particulier,  mais 
seulement  de  l'acide  malique  pur. 

Ce  sorbier  se  multiplie  facilement  de  graines;  mais  le  plus 
souvent  les  pépiniéristes  le  greffent  sur  l'aubépine ,  parce 
qu'il  croit  alors  plus  rapidement  et  qu'il  devient  plus  grand. 
On  le  greffe  aussi  sur  l'alizier  ,  le  néflier  ,  le  poirier  ,  etc. 
C'est  un  arbre  qui  n'est  pas  délicat  et  qui  vient  bien  presque 
partout,  pourvu  que  le  terrain  ne  soit  pas  trop  aride,  ni 
trop  aquatique.  Son  bois  est  assez  dur;  il  a  le  grain  lin,  et  il 
prend  bien  le  poli  par  le  travail.  On  l'emploie  pour  les  ou- 
vrages détour,  pour  faire  des  vis,  des  montures  d'outils; 
itiais  on  lui  préfère  en  général  le  sorbier  domestique,  qui 
possède  les  mêmes  qualités  que  lui  dans  un  degré  supérieur- 

SoRBiER  d'Améiuque  ;  Soi'hus  americdna ,  Pursh  ,  Flor.  bor, 
amer.,  i,pag.  041.  Cette  espèce  a  beaucoup  de  rapports  avec 
la  précédente;  mais  on  l'en  distingue  aisément,  parée  qu'elle 
/)9.  3i 


482  SOR 

ne  s'élève  guère  qu'à  dix  ou  douze  pieds  ;  parce  que  ses  feuilles 
sont  plus  glabres,  un  peu  glauques  en  dessous,  à  dentelures 
plus  serrées  et  plus  aiguës;  parce  que  les  pédoncules  et  les 
calices  sont  presque  glabres ,  à  peine  pubescens  ;  et  enfin , 
parce  que  les  fruits  sont  moitié  plus  petits  et  jaunâtres. 

Ce  sorbier  croît  naturellement  dans  les  montagnes  du  Ca- 
nada. Il  est  cultivé  depuis  quarante  et  quelques  années  en 
France,  en  Angleterre,  et  on  le  plante,  comme  le  sorbier 
des  oiseaux,  dans  les  jardins  paysagers  et  d'agrément.  On  le 
multiplie  soit  de  marcottes,  soit  en  le  greffant  sur  l'aubé- 
pine et  le  néflier. 

SoRBTER  DOMESTiQDE ,  Vulgairement  Cormier:  Sorhus  domes- 
tica,  Linn.,  Sp. ,  684;  Jacq.,  FI.  Aust.  ,  t.  L^kl  ;  ^jrus  sorhus, 
Gaertn. ,  Fruct.,  2,  pag.  46 ,  t.  87.  Arbre  élevé  de  quarante 
à  cinquante  pieds,  dont  le  tronc  est  droit,  recouvert  d'une 
écorce  grise,  brunâtre,  et  divisé  en  branches  formant  une 
tête  pyramidale  assez  régulière.  Ses  feuilles  sont  alternes  , 
pétiolées,  ailées  avec  impaire,  composées  d'environ  quinze 
folioles  ovales  -  oblongues  ,  dentées,  vertes  en  dessus,  velues 
et  blanchâtres  en  dessous.  Ses  fleurs  sont  blanches,  petites, 
disposées,  un  grand  nombre  ensemble,  sur  des  pédoncules 
rameux,  et  formant  un  beau  corymbe  à  l'extrémité  des  ra- 
meaux. Les  fruits,  connus  sous  les  noms  de  sorbes  ou  de  cor- 
mes, sont  d'un  rouge  jaunâtre  dans  leur  parfaite  maturité  : 
ils  ont  la  grosseur  et  la  forme  d'une  très-petite  poire  ;  iis  con- 
tiennent trois  à  cinq  graines,  selon  qu'il  y  en  a  qui  avortent 
ou  qui  se  développent  bien.  Cet  arbre  croit  naturellement 
dans  les  forêts,  en  France  et  dans  d'autres  contrées  de  l'Eu- 
rope: on  le  cultive  dans  les  campagnes,  mais  en  général  peu 
fréquemment. 

Le  sorbier  domestique  croît  lentement  ;  il  lui  faut  beau- 
coup plus  de  cent  ans  pour  acquérir  un  pied  de  diamètre  ; 
mais  il  vit  très-longtemps.  II  y  a  quelques  années,  j'en  ai  vu  un 
arbre  abattu  qui  avoil  douze  pieds  de  tour,  et  dont  l'âge  remon- 
toit  peut-être  à  cinq  ou  six  cents  ans.  On  peut  greffer  cet  arbre 
sur  le  poirier  et  l'aubépine,  mais  il  ne  se  multiplie  bien  que 
de  graines,  qu'il  faut  semer  aussitôt  la  maturité  des  fruits  ou 
stratifîer  jusqu'au  moment  de  faire  le  semis.  Comme  il  croît 
très-lentement,  ainsi  qu'il  vient  d'être  dit,  il  n'est  guère  bon 


SOR  485 

à  mettre  eu  place  avant  l'âge  de  dix  ans.  Il  reprend  assez 
difficilement  quand  il  est  replanté  ;  de  sorte  qu'il  vaut  mieux 
le  semer  en  place.  Il  n'est  d'ailleurs  pas  difficile  sur  la  nature 
du  terrain  ;  et  vient  .'tsez  bien  partout:  cependant  sa  crois- 
sance, comme  celle  de  tous  les  arbres,  est  un  peu  plus  accé- 
lérée quand  il  est  placé  dans  un  bon  fond.  Son  bois  est  d'ua 
brun  rougeâtre,  très-dur,  très-compacte,  d'une  grande  soli- 
dité; il  a  le  grain  fin  et  prend  un  beau  poli.  Selon  Varennes 
de  Feuille ,  il  pèse  par  pied  cube  ,  étant  vert ,  plus  de  soixante- 
douze  livres,  et  soixante -trois  livres  et  près  de  douze  onces 
quand  il  est  sec.  Ce  bois  est  très-recherché  par  les  ébénistes  , 
les  tourneurs,  les  menuisiers,  les  armuriers,  les  machinistes, 
et  il  est  fort  cher,  surtout  quand  il  a  une  certaine  grosseur. 
L'arbre  de  douze  pieds  de  tour  dont  j'ai  parlé  plus  haut, 
fut  vendu  six  cents  francs. 

Les  fruits  de  ce  sorbier,  sorbes  ou  cormes,  sont  très- 
acerbes  et  fortement  astringens  avant  leur  parfaite  maturité  , 
et  ce  n'est  qu'en  les  laissant  quelque  temps  sur  de  la  paille, 
après  les  avoir  cueillis  ,  qu'ils  deviennent  un  peu  mous  et 
bons  à  manger  ;  tant  qu'ils  sont  durs,  ils  ont  une  saveur  âpre 
insup])ortable.  Ces  fruits  sont  peu  estimés,  et  passent  pour 
être  difficiles  à  digérer.  On  ne  les  connoit  guère  que  dans  les 
campagnes,  et  il  faut  en  avoir  mangé  dans  son  enfance  pour 
les  aimer  plus  tard.  Le  suc  qu'on  eu  exprime  produit,  après 
une  légère  fermentation  ,  une  sorte  de  cidre  qui  ressemble 
assez  à  celui  qu'on  retire  des  poires.  En  Allemagne  ,  on  en 
obtient,  par  la  distillation,  une  eau-de-vie  assez  estimée  dans 
le  pays.  On  préparoit  autrefois  dans  les  pharmacies  une  con- 
fiture de  sorbes  qu'on  donnoit  comme  astringente,  et  il  en 
étoit  ainsi  d'une  eau  distillée.  Ces  préparations  sont  tombées 
en  désuétude. 

Sorbier  hybride  :  Sorbus  hyhrida ,  Linn. ,  Dec. ,  6;  FI.  Dan. , 
t.  3o.  Cet  arbre  a  le  port  du  sorbier  domestique  ,  mais  il  eu 
diffère  beaucoup  par  la  forme  de  ses  feuilles  ;  celles-ci  sont 
ovales-oblongues,  vertes  en  dessus,  cotonneuses  et  blanches 
en  dessous ,  découpées  seulement  à  leur  base  en  quatre  à  huit 
pinnules,  et  terminées  par  un  grand  lobe  irrégulièrement 
denté.  Ses  fleurs  sont  blanches,  disposées  ,  à  l'extrémité  des 
rameaux ,  en  un  corymbe  touffu.  Les  pédoncules  propres  et 


484  S  OR 

les  calices  sont  cotonneux,  blancliâtres.  Ses  fruits  sont  glo- 
buleux et  d'un  beau  rouge.  Cette  espèce  croît  dans  les  bois 
montueux  ,  en  Suède  ,  en  Allemagne  et  en  Angleterre.  On 
la  cultive  en  France  pour  l'ornement  -les  jardins.  (  L.  D.) 

SORBIQUE  [Acide]  ou  ACIDE  MALIQUE.  (Chim.)  Schéele 
donna  le  nom  d'acide  malique  à  un  acide  qu'il  découvrit , 
en  1785,  dans  le  suc  du  libes  grossularia  ,  et  dans  celui  des 
pommes.  Il  l'obtenoit  en  saturant  ce  dernier  suc  par  la  po- 
tasse, séparant  par  le  filtre  une  matière  gélatineuse,  précipi- 
tant l'acide  malique  par  l'acétate  de  ploiiib,  et  décomposant 
le  précipité  par  l'acide  sulfurique  foible.  Schéele  fit  voir  que, 
dans  un  grand  nombre  de  fruits,  l'acide  malique  est  accom- 
pagné d'acide  citrique,  et  que,  dans  ce  cas,  on  peut  les  séparer 
l'un  de  l'autre  en  saturant  à  chaud  les  sucs  qui  les  contiennent 
par  le  sous-carbonate  de  chaux  ,  parce  qu'alors  il  se  forme  du 
citrate  de  chaux  ,  qui  se  précipite,  et  il  reste  un  sur-malate  en 
dissolution.  Schéele  fit  voir  encore  qu'en  traitant  plusieurs 
matières  organiques,  le  sucre  entre  autres,  par  l'acide  ni- 
trique, on  en  obtient  une  matière  acide  incristallisable ,  qui 
lui  parut  être  identique  avec  l'acide  malique.  En  181  5,  M. 
Donovan  annonça  l'existence  d'un  acide  particulier  dans  les 
baies  du  sorbus  oucuparia,  qu'il  désigna  par  le  nom  de  sorbiquc. 
11  obtint  cet  acide  en  précipitant  le  suc  des  baies  du  sorbus 
par  l'acétate  de  plomb,  lavant  le  précipité  sur  un  filtre, 
d'abord  avec  de  l'eau  froide  ,  ensuite  avec  de  l'eau  bouillante  : 
par  le  refroidissement  il  se  précipitoit  du  sorbate  de  plomb  cris- 
tallisé; et,  en  retraitant  la  matière  restéesurle  filtre  par  l'acide 
sulfurique,  précipitant  la  solution  par  l'acétate  de  plomb, 
et  ensuite  le  précipité  par  l'eau  bouillante  ,  il  obtenoit  par 
ce  moyen  de  nouveau  sorbate.  Enfin,  il  traitoit  le  sel  de 
plomb  par  une  quantité  d'acide  sulfurique  un  peu  plus  foible 
que  celle  nécessaire  à  la  neutralisation  de  l'oxide;  il  obtenoit 
un  acide  qui  ne  contenoit  pa^  d'acide  sulfurique  ,  mais  qui 
retenoit  du  plomb:  il  en  séparoit  ce  dernier  par  un  courant 
d'acide  hydro-sulfurique. 

En  1817  ,  MM.  Braconnot  et  Vauquelin  répétèrent  les  ex- 
périences de  M.  Donovan,  et  ils  en  confirmèrent  les  résultats 
principaux.  M.  Braconnot  étudia  les  sorbates  avec  détail  et 
détermina  la  capacité  de  saturation  de  l'acide.  M.  Vauquelin 


SOR  485 

détermina  la  proportion  des  éléinens  de  l'acide  sorbique ,  et 
fît  voir  qu'il  a  la  propriété  de  cristalliser.  Enfin,  en  1818, 
MM.  Braconnot  et  Houfon-Labillardière  ,  ayant  étudié  compa- 
rativement l'acide  sorbique  et  l'acide  nialique  extrait  du  suc 
de  ioubarbe,  virent  qu'ils  sont  identiques  lorsqu'on  a  séparé 
de  l'acide  malique  ,  obtenu  par  les  anciens  procédés  ,  des 
corps  étrangers  de  nature  variable.  Apres  ces  travaux,  on 
avoit  à  choisir  entre  les  noms  d'acide  malique  et  d'acide  sor- 
bique; les  chimistes  françois  se  sont  décidés  pour  le  premier, 
comme  étant  le  plus  ancien. 

Composition. 

Vauquelin. 

Oxigènc ^'^•)'^ 

Carbone 28, 5 

Hydrogène    .    .  .    16,8. 

Propriétés  de  l  acide  soi^hique  hydraté. 

a.  Cas  où  l'.Tcide  ne  s'altère  pas. 

L'acide  sorbique  hydraté  cristallise  confusément  en  mame- 
lons. Il  est  incolore. 

11  a  une  saveur  très-acide ,  analogue  à  celle  des  acides  ci- 
trique et  tartrique.  11  est  déliquescent. 

La  solution  ne  précipite  pas  les  eaux  de  chaux,  de  baryte; 
elle  précipite  la  solution  d'acétate  de  plomb  en  flocons  blancs  , 
qui  cristallisent  bientôt  après  en  lames  brillantes,  semblables 
à  du  talc.  C'est  une  des  propriétés  caractéristiques  de  l'acide 
malique. 

11  est  précipité  par  les  nitrates  de  plomb  ,  d'argent  et  de 
uiercure. 

il  est  très-sol uble  dans  l'alcool. 

h.  Cas  011  l'acide  est  altéré. 

L'acide  nitrique  convertit  très-promptement  l'acide  malique 
en  acide  oxalique.  Dès  que  l'action  commence,  il  se  dégage 
de  l'acide  carbonique  avec  le  gr'iz  nitrcux. 

L'acide  m.ilique  ,  distillé  dans  une  petite  cornue,  se  fond, 
dégage  une  eau  acide  ,  donne  un  sublimé  abondant  d'acide 
pyromalique  ,  et  ne  laisse  qu'une  trace  de  charbon. 

(Voyez  PYROMALiycE  [Acide]). 


486  SOR 

État. 

Il  existe  dans  un  grand  nombre  de  fruits.  On  peut  ciler  par- 
ticulièrement le  sorbus  aucuparia  et  diverses  espèces  du  genre 
Frunus;  enfin  il  existe  dans  le  verjus  et  dans  le  suc  du  semper- 
vivum  tectorum ,  où  il  a  été  signalé  depuis  long-temps  par  M. 
Vauquelin. 

Extraction. 

Procédé  de  M.  Donovan. 

Nous  avons  exposé,  au  commencement  de  cet  article,  le 
procédé  k  l'aide  duquel  M.  Donovan  a  extrait  l'acide  malique 
du  suc  des  sorbes.  M.  Vauquelin  l'a  suivi  pour  préparer  l'a- 
cide qu'il  a  examiné. 

Procédé  de  M.  Braconnof. 

Ort  écrase  des  fruits  du  sorbier,  lorsqu'ils  ne  sont  pas  encore 
parfaitement  mûrs,  dans  un  mortier  de  marbre:  on  les  soumet 
à  la  presse.  Ou  fait  bouillir  le  suc  dans  une  bassine  et  on  le 
neutralise  autant  que  possible  avec  de  la  craie.  On  évapore  à 
consistance  de  sirop  et  on  enlève  les  écumes  qui  se  forment: 
le  sorbate  de  chaux  se  sépare  à  l'état  de  petits  grains.  On  dé- 
cante le  liquide;  on  lave  le  sorbate  avec  un  peu  d'eau  froide: 
on  le  fait  bouillir  dans  l'eau  pendant  un  quart  d'heure  avec 
un  poids  de  sous- carbonate  de  soude  cristallisé  égal  au  sien; 
on  ajoute  de  l'eau  de  chaux  ou  un  lait  de  chaux  à  la  li- 
queur, afin  de  précipiter  une  matière  colorante,  que  salit  le 
sorbate  de  soude.  On  fait  chauffer  pendant  quelques  minutes  : 
on  filtre:  on  fait  passer  dans  la  liqueur  filtrée  un  courant 
d'acide  carbonique  jjour  séparer  l'excès  de  la  chaux.  On  filtre 
de  nouveau:  on  précipite  l'acide  sorbique  du  sorbate  de  soude 
par  le  sous- acétate  de  plomb  ,  on  lave  le  sorbate  de  jilomb, 
et  on  décompose  à  chaud  par  l'acide  sulfurique  foible. 

Procédé  de  M.  Houton-Labillardière. 

Ou  sature  le  suc  de  joubarbe  par  un  lait  de  chaux  em- 
plo^fé  en  excès.  On  fait  évaporer  aux  trois  quarts  la  liqueur 
séparée  de  l'excès  de  la  chaux.  Pendant  qu'elle  se  concentre 


SOR  487 

elle  dépose  du  tnalate  de  chaux.  Quand  le  dépôt  est  bien  sé- 
paré de  son  eau-mère,  on  décante  celle-ci;  on  lave  le  sorbale 
avec  de  l'alcool  de  1 2  à  1 5"^  ;  on  le  traite  par  l'eau ,  qui  dissout 
le  malate,  à  l'exclusion  d'une  combinaison  de  chaux  et  de 
matière  colorante;  on  décompose  la  liqueur  filtrée  par  le  ni- 
trate de  plomb  neutre.  On  lave  le  malate  de  plomb,  on  le 
délaie  dans  l'eau  et  on  le  décompose  par  un  courant  d'acide 
hydro-sulfurique  :  on  filtre;  et  la  liqueur  évaporée  donne  de 
l'acide  malique  ,  qui  cristallise,  si  l'évaporation  est  faite  dans 
une  atmosphère  suflisamment  sèche. 

Usages, 

L'acide  malique,  à  l'état  de  pureté,  n'est  employé  ni  dans 
les  arts  ni  dans  l'économie  domestique,  mais  il  contribue  cer- 
tainement à  donner  aux  fruits  qui  le  contiennent  une  partie 
des  propriétés  qu'ils  ont  comme  alimens. 

L'acide  malique,  à  l'état  de  pureté,  pourroit  être  employé 
avec  le  sucre  comme  le  sont  les  acides  acétique ,  tartrique  et 
citrique.  On  pourroit  en  composer  un  sirop  ou  une  limonade 
sèche.  (Ch.) 

SORBUS.  [Bot.)  Voyez  Sorbier.  (L.  D.) 

SORCIÈRE.  {Jchlhyol.)  Nom  spécifique  d'une  Murène, 
que  nous  avons  décrite  dans  ce  Dictionnaire,  tome  XXXIII, 
page  321.  (H.  C.) 

SORCIÈRE.  {Conchyl.)  Nom  spécifique  François  d'une  co- 
quille du  genre  Troque,  Trochus  magus ,  qui  se  trouve  sur 
toutes  les  côtes  de  France. 

11  paroit  qu'on  le  donne  aussi  quelquefois,  en  ajoutant  la 
spécification  à  clavicule  élevée,  à  une  autre  petite  espèce  du 
même  genre  ,  également  commune  sur  nos  côtes,  Trochus  zizi- 
phinus.  (De  B.) 

SORCIO.  {Mawm.)  Nom  italien  qui,  ainsi  que  ceux  de 
sorce  et  de  sorco ,  signifie  souris  ou  rat.  (Desm.) 

SORDAWALITE.  (Min.)  C'est  le  nom  sous  lequel  M.  Nor- 
denskiold  a  décrit  un  minéral  noir,  ayant  l'apparence  du 
charbon,  et  qui  se  trouve  près  de  la  ville  de  Sordawala,  en 
Finlande,  dans  le  roc  sur  lequel  l'église  est  bâtie.  Sa  ressem- 
blance avec  le  grenat  noir  de  Swaphawara,  analysé  par  M. 
Hisinger,  l'avoit  fait  regarder  d'abord  comme  un  grenat  mé- 


4&8  S  OR 

lanite  massif;  mais  on  ne  peut  douter  que  ce  ne  soit  une 
espèce  distincte,  d'après  la  description  et  l'analyse  qu'en  a 
données  M.  Nordenskiold  (Journal  philosoph.  d'Edinîbourg, 
tom.  9  ,  pag.  162  ). 

La  sordaw.alite  se  présente  en  masse  compacte,  sans  aucun 
indice  de  clivage. 

Elle  est  plus  dure  que  le  fluorite,  et  même  que  Tapatite  ; 
mais  elle  est  rayée  par  le  quarz.  Sa  pesanteur  spécifique  est 
de  2,55. 

Elle  est  absolument  opaque.  Sa  couleur  est  le  noir  tirant 
quelquefois  sur  le  grisâtre  ou  le  verdâtre.  Sa  poussière  est 
grise.  Son  éclat  est  vitreux ,  et  passe  au  métalloïde. 

Elle  est  facile  à  casser,  surtout  dans  un  sens  perpendicu- 
laire à  la  direction  de  ses  couches.  Sa  cassure  est  conchoï- 
dale. 

Elle  devient  rougeâtre  par  une  longue  exposition  à  l'air. 
Chauffée  seule  dans  le  matras,  elle  dégage  une  grande  quan- 
tité d'eau.  Sur  le  charbon,  elle  fond,  sans  se  boursoufler, 
en- un  globule  noirâtre,  et  avec  addition  de  borax,  en  un 
Yerre  d'une  teinte  verdâtre.  Elle  est  en  partie  soluble  dans 
l'acide  muriatique. 

Composition.  =  MS*  -+-  sfS"  -+-  5AS^  Berz.  , 
avec  un  mélange  d'eau  et  de  phosphate  de  magnésie.  D'après 
l'analyse  de  Nordenskiold,  elle  contient: 

Silice 49,40 

Alumine i3,8o 

Magnésie 1 0,67 

Peroxide  de  fer 18,17 

Acide  phosphoriq'.'c 2,G8 

Eau 4,38. 

La  sordawalite  a  été  trouvée  en  lits  d'un  demi-pouce  à  un 
pouce  d'épaisseur,  dans  une  roche  trapéenne,  à  Sordawala 
dans  le  gouvernemeiif  de  Wiborg  ,  en  Finlande.  (Delafossk.) 
SORDID  DRAGONED.  (IchthyoL)  Un  des  noms  anglois  du 
c  ail  ion/}' me  dragonneau.  Voyez  Callionyme.  (H.  C.) 
SORDIDE.  {Ichthjol.)  Voyez  Sai.e.  (H.  C.) 
SORDING.   (  Ichthjol.  )    Les  Yakouts    appellent    ainsi    le 
brochet.  Voyez  Ësoce.  (H.  C) 


SOR  489 

SORIiDION.  (Bot.)  Les  auteurs  modernes  désignent  par  ce 
mot,  dans  les  lichens,  les  propagules,  lorsque  ces  corps  re- 
producteurs, composés  de  fragmens  de  la  plante,  sont  agglo- 
mérés çà  et  là  sous  la  forme  de  taches  pulvérulentes.  Cette 
poussière  est  désignée  sous  le  nom  de  fleurs  mâles  dans  les 
ouvrages  de  Linné,  dTIedwig,  etc.  (Mass.) 

SORÉE.  {Ornith.)  C'est  le  râle  widgeon  dans  Catesb)^ 
(Ch.  D.) 

SORELLA.  (Ornith.)  Nom  que,  suivant  Aldrovande ,  les 
Ferrarais  donnent  au  pigeon  nonain  ,  columba  cuculata ,  Br. 
(Ch.D.) 

SORES.  (Bot.)  Nom  donné,  dans  les  fougères,  aux  con- 
ceptacles  qui  contiennent  les  corps  reproducteurs,  lorsque 
ces  conceptacles,  élant  très-multipliés,  forment  des  groupes. 
Ces  amas  de  conceptacles  se  présentent  sous  l'aspect  de  pe- 
tites taches  arrondies  dans  le  poljpodium;  de  lignes  dans  le 
pteris;  de  croissans  dans  le  lonchitis  ,  et  ils  couvrent  souvent 
toute  la  surface  de  la  feuille  dans  Vachrosticum.  (Mass.) 

SOREX.  (Marnw.)  Nom  latin  adopté  par  les  naturalistes 
pour  les  musaraignes;  il  répond  à  notre  mot  souris,  et  a  été 
quelquefois  employé  pour  désigner  le  petit  quadrupède  de 
ce  nom,   ainsi   que  le  lérot.  (Desm.) 

SORGE- MARINA.  (IchihyoL)  Nom  italien  de  la  mustelle 
commune.  (H.  C.) 

SORGHO.  (Bot.)  Voyez  Houque.  (Poir.) 

SORGO.  (Mamm.)  L'un  des  noms  italiens  du  rat  ou  plutôt 
de  la  souris.  (Desm.) 

SORIA.  (Bot.)  Adanson  ,  regardant  Vanastatica  sj'viaca  de 
Linnaeus  comme  genre  distinct,  a  adopté  pour  lui  le  nom 
soria ,  emprunté  de  Zanoni,  synonyme  du  myagrum  de  Su- 
matra, sous  lequel  cette  plante  est  figurée  par  Morison.  M. 
Dt  svaux  avoit  conservé  le  nom  d'Adanson  dans  son  Journal 
de  botanique  ;  mais  M.  R.  Brown  ,  dans  VHort.  Kew. ,  a  donné 
à  ce  genre  le  nom  Euclidium ,  que  M',  de  Candolle  a  conservé 
dans  son  Systema.  Yoyc/.  Jerose.   (J.  ) 

SORICIENS.  (Mamm.)  Nom  d'une  petite  famille  de  mam- 
mifères insectivores  que  nous  avions  formée  anciennement, 
et  qui  comprenoit  les  genres  Musaraigne,  Desman,  Scalops 
et  Ghrysochlore.  (De:sji.) 


490  SOR 

SORIGUA.  (Mamm.)  Nom  italien,  qui  s'applique  aux  pe- 
tits animaux  du  genre  des  Rats.  (Desm.) 

SORINDEIA.  (  Bot.  )  M.  du  Petit-Thouars  (  Noi'.  gcn.  Ma- 
dag.,  pag.  23  )  a  mentionné  sous  ce  nom  une  plante  de  Ma- 
dagascar ,  dont  il  a  formé  un  genre  de  la  famille  des  téré- 
hinthacées ,  qu'il  soupçonne  être  le  mangifera  pinnata  de  Lin- 
nseus.  Ses  fleurs  .paroissent  être  polygames  et  dioiques;  les 
mâles  étant  pourvues  d'un  calice  urcéolé  ,  à  cinq  dents  ; 
cinq  pétales  lancéolés  ,  élargis  à  leur  base  ;  environ  vingt 
étamines  insérées  au  fond  du  calice.  Dans  les  fleurs  herma- 
phrodites, on  voit  le  même  calice  et  la  même  corolle  que 
dans  les  mâles  ;  cinq  étamines  peut-être  fertiles  ;  les  lilamens 
courts  ;  un  ovaire  conique  ;  trois  stigmates  sessiles.  Le  fruit  est 
un  drupe  renfermant  un  noyau  alongé ,  comprimé  ,  filamen^ 
teux  ;  l'embryon  est  nu  et  épais. 

Ce  genre  ne  renferme  qu'une  seule  espèce  ;  c'est  un  ar- 
brisseau foible  ,  garni  de  feuilles  alternes,  ailées  avec  une 
impaire.  Les  pétioles  sont  ligneux;  les  fleurs  disposées  en  pe- 
tites grappes  axillaires.  Le  fruit  est  bon  à  manger  ;  il  res- 
sembi-  ;resqne  à  celui  du  mangifera  ,  mais  il  est  beaucoup 
plus  petit,  bien  moins  savoureux,  avec  un  arrière-goût  de 
térébenthine.  On  le  nomme  vulgairement  mangier à  grappes, 
et  en  langue  malgache,  voa  sorindi.  (  Poir.  ) 

SORING  ou  PËCHE-BICUUS.  {Ichthjol.)  Voyez  Siliago. 
(H.C.) 

SORMET.  (ConclljL)  Adanson  (Sénég.  ,  pag.  3  ,  pi.  i) 
donne  et  ligure  sous  ce  nom  un  petit  animal  mollusque  ;  il 
fait  la  première  espèce  de  son  genre  Gondole,  Cymbium,  la 
seconde  étant  une  véritable  huile.  Aucun  zoologiste  systéma- 
tique ne  paroit  en  avoir  parlé,  si  ce  n'est  M.  de  Blaiuviile, 
qui  en  a  fait  un  gei)re  distinct  de  la  famille  des  acérés  dans 
l'ordre  des  monopleurobranches  ,  qu'il  caractérise  ainsi  : 
Corps  alongé,  semi-cylindrique,  largement  gasféropode  .  sans 
traces  de  tentacules  ou  d'appendices  céphaliques  ;  bouche 
ronde,  marginale;  appareil  de  la  respiration  communiquant 
avec  le  fluide  ambiant  par  un  petit  orifice  arrondi  ,  situé  au 
côté  droit  et  protégé  par  une  petite  coquille  ovale,  dépri- 
mée, subsymétrique,  à  sommet  à  peine  indiqué  et  à  bords 
un  peu  repliés  en  dedans.  Ce  genre  ne  comprend  que  rcspéce 


SOR  49^ 

observée  par  Adanson  et  que  M.  de  Blainville  nomme  le  S. 
d'Adanson  ,  S.  Adansonii.  Voici  l'extrait  de  ce  qu'en  dit  cet 
observateur  :  «On  ne  distingue  dans  l'animal  aucune  partie  qui 
iiit  rapport  à  ce  qu'on  appelle  tête,  tentacules,  yeux ,  manteau  , 
dans  les  autres  limaçons.  Tout  son  corps  n'est  qu'un  morceau 
de  chair  musculeux  assez  ferme,  et  conpé  en  un  demi-cy- 
lindre arrondi  à  ses  deux  extrémités.  Il  est  convexe  en  dessus, 
aplati  en  dessous,  et  creusé  sur  les  côtés  par  deux  sillons  très- 
jirofonds  qui  s'étendent  dans  toute  sa  longueur,  ne  dépas- 
sant guère  dix  lignes.  Sa  largeur  est  égale  partout,  et  d'en- 
^iron  trois  lignes.  A  l'extrémité  antérieure  on  aperçoit  un 
grand  trou  rond,  percé  dans  le  milieu  de  son  épaisseur;  mais 
il  n"a  pas  été  possible  d'y  voir  ni  mâchoires,  ni  dents.  On 
voit  sur  le  côté  droit,  fort  proche  de  l'extrémité  postérieure, 
une  ouverture  ronde,  qui  donne  une  entrée  libre  à  la  res- 
piiation  et  laisse  issue  aux  excrémens;  depuis  cette  ouverture 
Jatérale  jusqu'à  l'extrémité  où  est  la  bouche,  le  dessous  du 
corps  sert  à  l'animal  de  pied  pour  se  trainer.  Ce  pied  n'est 
distingué  du  reste  du  corps  que  par  les  deux  sillons  latéraux 
dont  il  a  été  parlé  ci-dessus.» 

Rien  ne  ressemble  mieux  à  un  ongle  que  la  coquille  du 
sonnet  :  elle  est  ovale  ,  extrêmement  mince  et  fort  petite  pro- 
portionnellement avec  le  corps,  puisqu'elle  n'en  couvre  que 
la  moitié  postérieure.  En  dehors  elle  est  convexe,  polie  et 
luisante;  en  dedans  elle  est  concave  et  assez  transparente;  ses 
bords  étant  repliés  en  dedans  et  formant  une  espèce  de  bour- 
relet qui  règne  tout  autour,  si  ce  n'est  en  avant.  L'extrémité 
antérieure  est  un  peu  plus  large  que  la  postérieure,  qui 
puroit  comme  coupée  et  formée  par  une  ligne  droite.  Sa 
longueur  est  de  cinq  lignes  environ  ,  et  sa  largeur  de  trois. 
Elle  est  couleur  de  corne,  l'animal  étant  d'un  blanc  sale. 

Le  sormet  vit  dans  l'eau  de  la  mer,  enfoncé  d'un  a  deux 
pouces  dans  le  sable  de  l'embouchure  du  JNiger. 

D'après  cette  description  ,  quoiqu'elle  ne  soit  pas  aussi 
complète  qu'on  pourroit  le  désirer,  il  me  semble  qu'il  n'est 
guère  possible  de  douter  que  ce  soit  un  animal  de  la  famille 
des  acères.  Le  trou  respiratoire,  servant  à  la  fois  d"issuo  aux 
extrémités,  est  sans  doute  une  erreur  d'observation. 

Jl  est  difficile  de  concevoir  comment  Bruguière  a  pu  sup- 


492  SOR 

poser  que  le  sormet  ëtoît  le  patella  crepidula ,  type  du  genre 

Crépidule  de  M.  de  Lamarck.  (De  B.) 

SORMULE.  {Ichthyol.)  Un  des  noms  vulgaires  du  Surmu- 
let. Voyez  ce  mot.  (  H.  C.  ) 

SOROCÉPHALE,  Soroceplialus.  (Bot.)  Genre  de  plantes 
dicotylédones  ,  à  fleurs  incomplètes  ,  de  la  famille  des  pro' 
téacées ,  de  la  tétrandrie  monogynie  de  Linnaeus,  offrant  pour 
caractère  essentiel  :  Une  corolle  (calice  ,  Brown  )  à  quatre 
divisions  très-profondes,  égales,  caduques:  quatre  éf  aminés  : 
un  stigmate  vertical,  en  massue;  une  noix  ventrue,  médio- 
crement pédiceilée  ou  échancrée  à  sa  base  ;  un  involucre  à 
trois  ou  six  folioles  presque  sur  un  seul  rang,  peu  garni  de 
fleurs,  quelquefois  uniflore,  point  changé  à  l'époque  de  la 
maturité;  le  réceptacle  pourvu  de  paillettes. 

Ce  genre  a  été  établi  par  M.  Rob.  Brown  pour  des  plantes 
très-voisines  des  Protea  ,  et  a  reçu  plusieurs  espèces  de  ces 
derniers.  Il  renferme  des  arbrisseaux  à  rameaux  eîRlés,  garnis 
de  feuilles  éparses,  planes  ou  filiformes,  entières;  quelque- 
fois les  inférieures  sont  deux  fois  pinnatifides  ;  les  involucres 
forment  une  tête  en  épi,  avec  des  bractées  imbriquées.  Les 
/leurs  sont  purpurines. 

SoRocÉi'HALE  IMBRIQUÉ:  Soroceplidlus  imhricatus ,  Rob.  Brown  , 
Trans.tinn.,  tom.  lo,  pag.  112;  Protea imbricata ,  Linn.,  SuppL, 
nG  ;  Thunb. ,  Diss.  de  prot.,  38  ,  tab.  5  ,  fîg.  2  ;  Andr. ,  Bot. 
rep. ,  tab.  S2J.  Petit  arbrisseau  dont  la  tige  est  haute  de  deux 
ou  trois  pieds  et  plus,  divisée  en  rameaux  filiformes,  pubes- 
cens,  réunis  pardeux  ou  trois,  garnis  de  feuilles  scssiles  nom- 
breuses, fortement  imbriquées,  étroites,  lancéolées  ,  aiguës, 
un  peu  velues,  profondément  striées,  glanduleuses  ou  cal- 
leuses à  leur  sommet,  longues  de  trois  ou  quatre  lignes  , 
couvrant  les  tiges  en  entier.  Les  fleurs  sont  réunies  en  une  tête 
terminale,  solitaires  ou  quelquefois  au  noir.bre  de  deux,  de 
la  grosseur  d'une  forte  noix,  un  peu  alongée .  composée  d'é- 
caiiles  lancéolées,  ciliées,  aiguës,  glanduleuses,  presque 
aussi  longues  que  les  feuilles.  La  corolle  est  couverte  exté- 
rieurement d'un  duvet  tomenteux  et  jaunâtre.  Cette  plante 
croit  au  cap  de  BonnerEspérance. 

SoROCÉPHALE  LAINEUX  :  Soroccphalus  lanafus,  Rob.  Bro\vn  , 
loc,  cit.;  Protea  lanata  ,  Thunb.  ,  Diss,  de  prot.,  3o,  tab.  3, 


SOR  493 

fig.  1.  Celte  espèce  est  remarquable  par  ses  grosses  têtes  de 
fleurs  terminales  ,  couvertes  de  poils  argentés,  et  par  ses 
feuilles  courtes,  aiguës,  fortement  imbriquées.  Ses  tigessont 
glabres,  droites,  presque  filiformes,  rameuses,  hautes  de 
deux  pieds,  garnies  dans  toute  leur  longueur  de  feuilles 
droites,  nombreuses,  appliquées  contre  les  rameaux,  glabres, 
subulécs,  convexes,  presque  triangulaires,  à  peine  longues 
d'un  pouce.  Les  fleurs  sont  réunies  en  une  tête  au  moins  de 
la  grosseur  d'une  noix,  très-soyeuse;  l'involucre  est  composé 
d'écaillcs  lancéolées;  la  corolle  revêtue  d'un  duvet  argenté  et 
tomenteux.  Cette  plante   croit  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

SoROcÉPHALE  sÉTACÉ  ;  Soroceplialiis  setaceus  ,  Rob.  BroAvn, 
Trans.  linn. ,  tom.  10,  pag.  140.  Cette  plante  a  des  tiges 
droites,  des  rameaux  roides,  élancés,  velus,  presque  dis- 
posés en  ombelle,  garnis  de  feuilles  nombreuses,  longues  à 
peine  d'un  pouce  et  demi,  entières,  sétacëes ,  recourbées, 
terminées  par  une  pointe  très-Cne  ,  scarieuse:  les  inférieures 
plus  redressées.  La  tête  des  fleurs  est  sessile  ,  ovale  ,  termi- 
nale, de  la  grosseur  dune  petite  cerise;  l'involucre  ne  ren- 
ferme qu'une  seule  fleur;  les  onglets  de  la  corolle  sont  to- 
menteux; le  limbe  est  barbu;  le  stigmate  ovale  et  conique. 
Cette  plante  croit  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

SoROCÉPHALE  A  FEUILLES  DE  SOUDE  ;  Soroccpkalus  salsoloidcs , 
llob."Brown,  loc.  cit.  Arbrisseau  à  tige  droite,  très-rameuse. 
Les  rameaux  sont  glabres:  les  plus  jeunes  légèrement  pubes- 
cens;^les  feuilles  glabres,  nombreuses,  à  demi  cylindriques, 
filiformes,  courbées  en  dedans,  longues  d'un  demi-pouce, 
terminées  par  une  pointe  aiguë.  Les  fleurs  sont  placées  dans 
une  tête  sessile ,  ovale  ,  terminale ,  à  peine  de  la  grosseur 
d'une  petite  cex'ise,  composée  de  petites  bractées  très-courtes, 
peu  nombreuses,  linéaires-lancéolées  ,  ne  renfermant  qu'une 
seule  fleur;  la  corolle  est  couverte  de  poils  courts  ;  le  stig- 
mate droit,  un  peu  incliné.  Cette  plante  croit  au  cap  de 
Bonne- Espérance. 

SoROCÉPHALE  IMBERBE;  Soroccplialus  imherl'is ,  Rob.  Brown, 
loc.  cit.  Cette  plante  a  des  tiges  droites,  très-rameuses  ;  les 
rameaux  pubescens;  les  feuilles  glabres,  simples,  filiformes, 
longues  d'un  pouce,  médiocrement  étalées,  un  peu  courbées, 
sillonnées  en  dessus  ,  aiguës,  mucronées;  les  fleurs  en  une  tête 


494  SOR 

terminale,  très -peu  pédonculée,  presque  globuleuse,  de  la 
grosseur  d'une  petite  cerise ,  contenant  trois  de  ces  fleurs  ; 
les  bractées  glabres,  ciliées,  lancéolées,  terminées  par  une 
pointe  subulée;  la  corolle  bai'bue  à  sa  partie  inférieure;  le 
style  roide;  le  stigmate  ovale,  en  massue.  Cette  espèce  croît 
au  cap  de  Bonne-Espérance. 

SoROcÉFHALE  sPATALLo'iDE  ;  Soroccphalus  sputalloîdes  ,  Rob. 
Brown ,  loc.  cit.  Cette  espèce  a  des  tiges  droites,  des  rameaux 
un  peu  pubescens,  en  ombelles.  Les  feuilles  sont  médiocre- 
ment étalées,  un  peu  courbées,  velues  dans  leur  jeunesse, 
longues  d'un  pouce  et  plus.  Les  têtes  de  fleurs  sont  solitaires 
ou  réunies  deux  ou  trois  ensemble  ,  médiocrement  pédon- 
culées  ,  ovales  ou  alongées ,  de  la  grosseur  d'une  noisette; 
les  bractées  lancéolées,  aiguës,  pubescentes,  glabres  vers  leur 
sommet;  le  limbe  de  la  corolle  est  barbu;  le  style  courbé  au 
sommet  ou  droit;  le  stigmate  ovale.  Cette  plante  croit  au 
cap  de  Bonne-Espérarlce. 

SoROCÉPHALE  A  FEUILLES  MENUES  ;  Sorocephuliis  tenuifolius  , 
Rob.  Brown,  loc.  cit.  Dans  cette  espèce  les  tiges  sont  hautes 
de  trois  ou  quatre  pieds,  et  se  divisent  eu  rameaux  glabres, 
rougeàtres  :  les  plus  jeunes  un  peu  velus.  Les  feuilles  sont 
imbriquées,  filiformes,  un  peu  rudes ,  longues  de  cinq  ou  six 
lignes,  aiguës,  mucronées,  un  peu  hérissées  dans  leur  jeu- 
nesse. La  tête  de  fleurs  est  sessile,  terminale,  delà  grosseur 
d'un  pois,  composée  de  deux  ou  quatre  autres  petites  têtes  peu 
garnies  de  fleurs;  les  involucres  sont  presque  imbriqués;  les 
folioles  lancéolées ,  barbues  ;  le  limbe  de  la  corolle  est  plumeux 
et  barbu;  le  style  roide;  le  stigmate  droit,  ovale  ,  à  côtés 
égaux.  Cette  plante  croit  au  cap  de  Bonne-Espérance.  (Poir.) 

SOROCH  ou  SCHOROK.  {Mamm.)  La  brebis  est  ainsi  ap- 
pelée par  les  Tartares  Tschuwasches  et  les  Tschérémisses. 
(Dësst.  ) 

SORON.  (Conchjl.)  Adanson  (Sénég.,  p.  Sa,  pi.  2)  décrit 
et  figure  sous  cette  dénomination  une  petite  espèce  de  pa- 
telle non  symétrique,  qui  doit  entrer  dans  le  genre  Cabo- 
chon des  conchyliologistes  modernes.  C'est  le  patella  nivea  de 
X^inn.,  Gmel. ,  p.  5727,  n."  u^-j.  (De  B.  ) 

SOROSE.  {Bot A  Réunion  de  plusieurs  fruits  en  un  seul 
Rorps  par  l'intermédiaire  des  enveloppes  florales,  succulentes 


SOR  495 

et  entregreffées;  exemples  :  la  mûre,  l'ananas,  etc.  (Mass.) 

SORRAT  EN  NAGHÏ.  {Bot.)  Nom  arabe  du  cejitaureaacauUs 
de  Forskal ,  qui  est  le  centaurea  glomerata  de  Vuh\.  (J.  ) 

SORROCUCO.  (Erpét.)  Serpent  du  Brésil,  non  déterminé 
par  les  naturalistes,  mais  passant  pour  fort  venimeux.  (H.  C.) 

SORS.  {Ornith.)  Cette  dénomination  s'applique,  en  fau- 
connerie, à  plusieurs  oiseaux  de  proie,  et  notamment  aux 
jeunes  faucons  pris  à  leur  passage.  (Ch.D.) 

SORTLAK.  (Bot.)  On  lit  dans  le  petit  Recueil  des  voyages, 
que  les  Groënlandois  nomment  ainsi  une  racine  ayant  la 
forme  d'une  noisette  oblongue  et  une  forte  odeur  de  rose 
musquée  ou  de  girofle,  qu'elle  retient  encore  étant  sèche.  On 
ajoute  qu'elle  est  nommée  Chicotin  (voyez  ce  mot),  Tele- 
phium.  11  faut  observer  que  ce  ne  peut  être  le  telephium  de 
Linnœus,  qui  n'a  point  de  racine  tuberculeuse,  mais  que 
c'est  plutôt  l'orpin  ,  sedum  telephium,  ou  une  de  ses  variétés 
figurées  par  Clusius,  Rar.  plant.,  dont  la  racine  est  composée 
de  plusieurs  tubercules  alongés.  (J. ) 

SORTRtEV.  (Mamm.)  Les  Danois  nomment  ainsi  le  loup 
noir,  canis  lycacon.  Voyez  au  mot  Chien.  (Desm.) 

SORY.  (Min.)  On  convient  généralement  que  le  sory  des 
anciens  étoit  ce  qu'on  appelle  un  sel  vitriolique  ,  c'est-à-dire  , 
un  sulfate  métallique.  Le  sory  faisoit  partie  du  clialcitis,  mi- 
nerai de  cuivre  pyriteux.  11  résultoit  souvent  du  chalcitis  an- 
cien ou  vieilli;  il  venoit,  ou  d'Egypte  ou  de  Chypre.  Celui 
d'Egypte  éloit  le  plus  vanté  ;  celui  de  Chypre  étoit  au  second 
rang.  Le  sory  exhaloit  une  odeur  désagréable,  devenoit  noir, 
avoit  une  consistance  spongieuse ,  un  aspect  gras  quand  on 
le  broyoit:  son  odeur  étoit  si  nauséabonde  qu'elle  excitoit 
au  vomissement. 

Il  nous  semble  qu'il  y  a  rarement  dans  les  auteurs  anciens 
des  substances  mieux  décrites  et  mieux  caractérisées  que  ne 
l'est  ici  le  sory,  et  qu'on  ne  peut  se  refuser  à  y  reconnoîtrç 
un  sulfate  de  cuivre,  peut-être  avec  excès  d'acide,  et,  par 
conséquent,  un  peu  déliquescent  et  résultant  de  la  décom- 
position du  cuivre  pyriteux,  chalcitis. 

J'ai  reçu  des  environs  de  Cuença  en  Espagne,  un  sulfate  de 
cuivre  naturel,  en  masse,  d'un  blanc-verdàtre  sale,  qui  avait 
tous  les  caractères  du  sory,  sa  consistance  spongieuse,  son 


49^  SOS 

aspect  gras  dans  le  broyage,  et  son  odeur  nauséabonde.  (B.) 

SOSANDRON.  (Bot.)  Voyez  Delphinion.   (  J.  ) 

SOSJEDKA.  {Mamm.)  Nom  sibérien  de  la  taupe.  (Desm.) 

SOSO.  {Bot.)  La  plante  de  ce  nom,  àTusco,  dans  le  Mexique, 

est  Vhjdrolea  urens  de  la  Flore  du  Pérou;  l'Viganàia  urens  de 

M.  Kunth  :  lliydrolea  spinosa  de  Linneeus  est  nommé  spina  de 

vagra  à  Popayan.  (J. ) 

SOSOVÉ.  (  Ornith.  )  Cette  espèce  de  touï  ou  perruche  à 
queue  courte  est  le  psittacus  sosoi'é.  (  Ch.  D.  ) 

SOSSOPORO.  (Bot.)  Barrère  cite  sous  ce  nom  un  arbre 
ou  arbrisseau  épineux  de  Cayenne,  qu'il  nomme  jasminum 
arborescens ,  dont  le  fruit,  de  la  grosseur  de  celui  du  momor- 
dica  elaterium  ,  est  divisé  intérieurement  en  quatre  loges  con- 
tenant plusieurs  graines  et  remplies  d'une  pulpe  noire,  ai- 
grelette, moelleuse  comme  la  casse,  purgative  et  quelquefois 
émétique.  Cette  indication  ne  suffit  pas  pour  déterminer  sou 
genre.  Aucun  jasmin  n'a  un  fruit  de  la  grosseur  indiquée.  11 
a  quelque  rapport  avec  le  ropourea  d'Aublet ,  arbrisseau  éj-i- 
neux  de  la  Guiane,  dont  le  fruit  charnu,  à  quatre  loges,  tt 
rempli  d'une  pulpe  douce,  jaune  et  visqueuse,  est  sucé  avec 
plaisir  par  les  Créoles  et  les  Coussaris,  une  des  nations  de 
la  Guiane,  qui  nomment  ce  végétal  aroupoarou.  (J.) 

SOT.  {Tchthjol.)  Un  des  noms  de  la  raie  oxjrhjnque.  Voyez 
Raie.  (H.  C.) 

SOTAR.  {Bot.)  Nom  arabe  de  Vipomœa  trijlora  de  Forskal.  (J.) 
SOTART.  {Ornith.)  Voyez  Solart.  (Ch.  D.) 
SOTEETSOU.  (Bof.)Rhéede  cite  ce  nom  japonois  du  todda- 
panna  du  Malabar,  qui  est  le  cjcas  circinalis.  (J.) 

SOTERIAU.  {Ichtlijol.)  Autrefois,  et  jusqu'au  12.*  siècle, 
on  appeloit  ainsi  à  Paris  un   poisson  des  plus  estimés,   mais 
qu'on  ne  sait  à  quel  genre  rapporter  aujourd'hui.  (H.  C.  ) 
SOTITS.  (Bot.)  Voyez  Sodets.  (J.) 

SOTOO-KADSLIRA.  {Mamm.)  M.  Bosc  rapporte  ce  nom, 
comme  étant  employé  par  les  Japonois  pour  désigner  une 
espèce  de  baleine.  (Desm.) 

SOTTELITTE.  {Ornith.)  Un  des  noms  vulgaires  du  pluvier 
guignard,  charadriits  morinellus  ,   I,inn.  (Ch.  D.) 

SOTTULARl.  {Bot.)  Nom  brame  de  Vadamboe  du  Malabar, 
lagerstrcemia  regina  de  Roxburg.  (J.) 


sou  497 

SOU.  (Tehthfol.)  A  Gênes,  on  appelle  ainsi  le  maquereau 
bâtard  ou   tra>.hiire.  A'^oyez  Caranx.  (H.  C.) 

SOUANNA-FOUSPA.  {Bvt.)  Voyez  Ponnampoij-m^ra.var\. 
(J.) 

SOUBENISSA.  (Bol.)  Voyez  Pec-poxnagam.  (J.) 

SOUBEYRANIA.  (BoL)  Necker  avoit  fait  sous  ce  nom  un 
genre  du  barleria  cristata,  de  la  famille  des  acanfhées,  qui 
a  deux  dos  divisions  du  calice  plus  grandes  et  épineuses,  et 
la  capsule  couipriuiée ,  se  divisant  en  deux  valves  cymbi- 
foni.ts.   (J.) 

SOU  BUSE.  (Ornith.)  Depuis  Pimpression  de  l'article  Bdse 
de  ce  Dictionnaire,  tome  V,  page  4(^14  et  suivantes,  l'auteur 
des  articles  d'ornithologie  di.ns  le  Nouveau  Dictionnaire  d'his- 
toire nati.Telle,  a  décrit  au  tome  3»  ,  comme  espèce  particu- 
lière, le  busard  Montugu  ,  dédié  à  Pau  leur  de  V Ornith olosical 
Diclionnarj ,  et  a  donné,  d'après  M.  Bâillon,  d'Abbeville, 
une  description  comparative  de  ce  busard  ,  falco  cinerarius 
ou  circus  Montag!ti,V\eiï\.,  et  du  busard  soubuse  ou  oiseau 
Saint-Martin,  ya/co  cjaneus,  Linn.,  ou  circus  cjaneus ,  Vieill. 
En  voici  Pextrait  : 

Le  busard  soubuse  mâle  a  les  pennes  primaires  noires  en 
dessous,  depuis  le  milieu  jusqu'à  leur  pointe,  et  blanches 
dans  le  reste  ;  celles  du  busai'd  Montagu  sont  totalement 
noires  en  dessous.  Les  pennes  intermédiaires  de  l'aile  du 
premier  sont  d'une  couleur  uniforme,  tandis  que  dans  Pautre 
elles  sont  traversées  en  dessus  par  une  bande  composée  de 
taches  noires.  Le  ventre,  les  parties  postérieures  et  Its  cou- 
vertures inférieures  de  la  queue  sont  absolument  blanches 
chez  le  premier,  et  tachetées  longitudinalement  de  cendré 
ou  de  roux  chez  le  second,  qui  a  aussi  des  taches  sous 
les  pennes  caudales  ,  lesquelles  sont  d'un  blanc  pur  à 
l'autre. 

La  femelle  de  la  première  espèce  a  une  collerette  très- 
prononcée  ,  et  cette  collerette  est  très-peu  apparente  dans 
la  deuxième.  Chez  celle -la  le  tour  des  yeux  est  sans  taches 
blanches ,  et  il  y  en  a  deux  chez  Pautre.  La  première  a 
les  parties  inférieures  d'un  roux  foible  avec  de  larges  taches 
brunes,  et  la  seconde  a  les  mêmes  parties  d'un  roux  foncé 
avec  des  taches  étroites.  (  Ch.  D.  ) 

49.  3a 


49»  SOU 

SOUCHET;  Cfperus,  Linn.  (Bot.)  Genre  de  plantes  inorio' 
cotylédones  qui  a  donné  son  nom  à  la  famille  des  cypéracces^ 
Juss.  ,  et  qui  appartient  à  la  triandrie  monogynie  du  Système 
sexuel.  Ses  principaux  caractères  sont  d'avoir  pour  calice  des 
glumes  univalves,  uniflores ,  imbriquées  ,  et  disposées,  sur 
deux  rangs  opposés,  en  épillefs  comprimés;  point  de  corolle; 
trois  étamines  à  filamens  courts,  chargés  d'anthères  oblongues; 
un  ovaire  supère,  surmonté  d'un  style  filiforme  ,  terminé  par 
trois  stigmates  capillaires  ;  une  graine  entre  chaque  écaille 
calicinale  et  l'axe  de  Tépillef. 

Les  souchcts  sont  des  plantes  herbacées,  à  feuilles  étroites ^ 
graminiformes,  et  dont  les  fleurs  sont  disposées  en  épis  rap- 
prochés en  tête,  ou  disposés  en  ombelle.  On  en  connoît  un 
grand  nombre  d'espèces.  Sprengel,  dans  la  16."  édition  du 
SysLema  vegctabitium ,  en  compte  deux  cent  trente-sept.  On 
en  trouve  dans  toutes  les  parties  du  monde. 

~''   T'fg^  cylindrique. 

SoucHET  ARTICULÉ  ;  Cyperus  arliculalus  ,  Linn. ,  5p.  66.  Ses 
racines  sont  tubéreuses,  odorantes;  elles  produisent  des  tiges 
cylindriques  ,  droites  ,  hautes  de  deux  pieds  ou  environ  , 
grosses  comme  le  petit  doigt  dans  leur  partie  inférieure  ,  dé- 
pourvues de  feuilles  ,  rétrécies  insensiblement  à  leur  sommet, 
paroissant  articulées  quand  on  les  glisse  entre  les  doigts.  Ses 
fleurs  sont  disposées  en  plusieurs  épillets  formant  une  ombelle 
terminale  et  composée.  Cette  espèce  croit  sur  les  bords  des 
ruisseaux ,  dans  les  Indes  ,  en  Egypte  et  en  Amérique. 

SoucHET  A  ÉPIS  SERRÉS;  Cypcrus  con-gesfus  ,  "VVilld, ,  Spec,  1  , 
p.  271.  Ses  racines  sont  fibreuses;  elles  produisent  des  tiges 
cylindriques ,  striées  ,  hautes  de  deux  pieds  .  garnies  infé- 
rieurement  de  feuilles  linéaires,  glabres,  égales  aux  tiges  en 
hauteur;  les  épillets  sont  rapprochés  en  tête,  composés  d'en- 
viron six  fleurs,  et  disposés  en  ombelle  de  plusieurs  rayons 
soutenant  des  ombellules  de  trois  à  cinq  rayons.  Les  écailles 
calicinales  sont  subulées,  striées,  purpurines,  mêlées  de  vert. 
L'ombelle  générale  est  munie  à  sa  base  d'une  collerette  à  cinq 
folioles  inégales  ,  dont  une  est  fort  longue.  Cette  plante  croît 
à  la  Chine. 


sou  499 

SoucHET  lONciFORME:  Cfperiis  junciformis,  Desf. ,  FI.  Atl.  i  , 
p.  42  ,  t.  7  ,  fig.  1  ;  Cyperus  dislachjos  ,  AIL  ,  Auct.  FI.  Ped., 
48  ,  t.  2  ,  fig.  5.  Sa  racine  est  rampante,  vivace  ;  elle  pro- 
duit des  tiges  grêles,  presque  cylindriques,  feuillées  seule- 
ment à  leur  base,  hautes  de  six  pouces  à  un  pied.  Les  fleurs 
sont  disposées  sur  des  épillets  lancéolés  -  linéaires ,  sessiles, 
réunis,  depuis  deux  jusqu'à  six,  dans  la  partie  latérale  et 
supérieure  des  tiges.  Les  épillets  ont  à  leur  i.ase  une  espèce 
d'involucre  formé  de  deux  folioles  :  l'une  qui  est  le  prolon- 
gement de  la  tige  et  beaucoup  plus  longue  que  les  épillets; 
l'autre  qui  est  toujours  plus  courte.  Cette  espèce  croit  ea 
Espagne,  en  Barbarie,  et  dans  les  lieux  marécageux  des  bords 
du  Var  ,   dans  le  pays  de  Nice. 

**  Tige  triangulaire;  un  ou  plusieurs  épis  sessiles  , 
disposés  en  ombelles  simples  ou  médiocrement 
composées. 

SoccHET  A  UN  SEUL  ÉPI  ;  Cjperus  monostaclijos ,  Linn.,  Mant., 
180.  Ses  racijies  sont  un  peu  tuberculeuses,  odorantes;  elles 
produisent  plusieurs  tiges  filiformes,  triangulaires,  disposées 
en  gazon,  hautes  de  huit  à  dix  pouces  ou  environ,  munies, 
seulement  à  leur  base,  de  feuilles  linéaires,  très-étroites,  un 
peu  plus  courtes  que  les  tiges.  Les  fleurs  sont  réunies  en  un 
seul  épi  terminal,  ovale,  un  peu  comprimé,  composé  d'é- 
cailles  imbriquées;  les  supérieures  très-serrées  et  un  peu  mu- 
cronées  ;  les  inférieures  lâches  et  terminées  par  une  arête. 
Chaque  fleur  n'a  qu'une  étamine  et  deux  stigmates.  Cette 
plante  croit  dans  l'Amérique  méridionale. 

SoucHET  A  DEUX  ÉPIS;  Cjperus  distachjos  ,  Willd.,  Spec. ,  1  , 
pag.  272.  Ses  tiges  sont  droites,  filiformes,  striées,  triangu- 
laires ,  hautes  de  cinq  à  six  pouces,  munies  à  leur  base  d'une 
seule  feuille  étroite,  graminiforme,  engainante  par  sa  partie 
inférieure.  Les  fleurs  sont  disposées  sur  deux  épillets  oblor.gs, 
de  couleur  brune,  sessiles  à  Textrémité  des  tiges  ,  et  accom- 
pagnés à  leur  base  d'un  involucre  de  trois  folioles,  dont  une 
très-longue  ,  et  les  deux  autres  plus  courtes  que  les  épillets. 
Cette  espèce  croit  en  Italie. 

SoiiCHET  DE    Hongrie  •  Cypems  pannonicus ,  Linn.  ,   SuppL, 


5oo  SOU 

io3  ;  Jacq. ,  FI.  Aust.  ,  npp.,  p.  29,  t.  6,  Ses  tiges  sont  grêles, 
un  peu  triangulaires,  feuillées  seulement  à  leur  base,  réunies 
en  gazon.  Lfs  fleurs  forment  des  épillets  ovales-alongés ,  d'un 
hr>in  noirâtre  ,  sessiles  ,  rcuuis  latéralement  trois  à  quatre 
ensemble:  Tinvolucre  est  formé  de  trois  à  quatre  folioles, 
dont  deux  toujours  plus  longues  que  les  épillets.  Cette  plante 
croît  en  Autriche,  en  Hongrie,  en  Espagne  ,  dans  les  Pyrénées. 

Soi'CHET  FASCICULE;  Cyperus  fasciculans .  Lam.,  lUiist. ,  n." 
708,  tab.  38.  Ses  feuilles  sont  toutes  radicales,  et  ses  tiges 
triangulaires,  hautes  d'un  pied  à  un  pied  et  demi.  Ses  fleurs 
sont  disposées  sur  des  épillets  linéaires  ,  d'un  jaune  pâle  , 
très-nombreux  ,  ramassés  en  tête  sur  des  pédoncules  très- 
courts  et  formant  une  sorte  de  corymbe  serré,  muni  à  sa' 
base  d'un  involucre  de  quatre  a  six  feuilles  inégales.  Cette 
espèce  croit  dans  les  lieux  humides,  aux  environs  de  Nice, 
et  en  Barbarie. 

SoucHET  traçant;  Cjperus  hydra  ,Mich.,  F/,  hor.  amer.,  1, 
pag.  27.  Ses  racines  sont  formées  de  longues  fibres  traçantes, 
menues,  munies,  de  distance  eu  distance,  de  petits  tubercules 
qui  produisent  par  la  suite  de  nouvelles  plantes.  Ses  tiges  sont 
simples,  grêles,  triangulaires,  hautes  d'un  pied  tout  au  plus, 
garnies,  seulement  à  leur  base,  de  feuilles  étroites,  subulées  , 
aiguës,  souvent  recourbées  en  dehors.  Ses  fLurs  forment  des 
épillets  linéaires,  très-étroits,  aigus  ,  brunâtres,  presque  ses- 
siles, disposés  en  une  ombelle  simple,  terminale,  dont  les 
rayons  sont  très-inégaux  ;  les  extérieurs  longs  d'un  à  deux 
pouces;  les  intérieurs  très-courts,  enveloppés  à  leur  base  par 
un  involucre  de  quatre  folioles  souvent  plus  courtes  que 
l'ombelle  elle-même.  Cette  espè  -e  croît  naturellement  dans 
les  terrains  cultivés  de  la  Caroline  ,  de  la  Virginie  ,  de  la 
Floride,  et  h  Porto-Ricco.  C'est  une  des  plantes  les  plus  nui- 
sibles aux  cultures  par  la  grande  facilité  et  par  la  rapidité 
avec  lesquelles  elle  se  multiplie  ,  soit  par  ses  graines,  soit 
par  ses  racines  traçantes  et  les  tubercules  dont  elles  sont 
munies. 

^"'"'  Tige  t/-iangu/aire  ;  épillets  disposés  en  ombelle 

composée. 
SoucHET  BRUN;  Cj'perus fuscus ,  Linn. ,  Sp.,  69.  Sa  racine  est 


sou  5oi 

fibreuse  ,  annuelle  ;  elle  produit  des  tiges  triangulaires  , 
feuillées seulement  à  leur  base,  réunies  en  gazon  ,  hautes  de 
deux  à  six  pouces.  Ses  fleurs  forment  des  épillets  linéaires- 
lancéolés,  bruns,  réunis  plusieurs  ensemble  sur  des  pédon- 
cules inégaux,  et  disposés  en  ombelles  terminales,  presque 
sessiles  ,  enveloppées  à  leur  base  par  un  involucre  de  trois 
folioles  inégales  ,  beaucoup  plus  longues  que  les  rayons  de 
l'ombelle.  Ses  graines  sont  blanchâtres,  à  trois  angles.  Cette 
plante  se  trouve  dans  les  prés  marécageux  ,  en  France ,  en 
Allemagne,  en  Suisse,  dans  le  Nord  de  l'Afrique,  etc. 

SoucHET  JAUNAIRE;  Cfpevus  flavescens,  Linn.,  Sp,,  68,  Cette 
espèce  a  le  port  de  la  précédente  et  s'élève  à  peu  près  à  la 
même  hauteur;  elle  en  diffère  par  ses  tiges  et  ses  feuilles  plus 
grêles,  et  surtout  par  ses  épillets  lancéolés,  jaunâtres,  et  par 
ses  graines  lenticulaires,  noires,  rétrécies  à  la  base  et  au 
sommet.  Cette  espèce  croît  dans  les  prés  humides  et  maréca- 
geux,  en  France,  en  Suisse ,  en  Allemagne,  en  Italie ,  en 
Barbarie  .  etc. 

SoucHET  glabre;  Cjperus  glaber ,  Linn.  ,  Mant.  ,  17g.  Ses 
feuilles  sont  toutes  radicales.  Du  milieu  d'elles  s'élève  une 
tige  triangulaire  ,  haute  de  trois  à  quatre  pouces,  terminée 
par  une  ombelle  dont  les  épillets  sont  d'un  jaune  verdàtre  , 
agglomérés  par  paquets  pédoncules;  l'ombelle  est  munie  à  sa 
base  d'un  involucre  de  six  folioles.  Cette  espèce  est  indiquée 
en  Dauphlné,  en  Languedoc,  dans  les  Pyrénées,  et  en  Italie: 
elle  est  annuelle. 

SoucHET  COMESTIBLE;  Cjptrus  csculentus,  Linn.,  Sp.,  67.  Sa 
racine  est  rampante,  vivace,  munie  çà  et  là  de  tubercules 
oblongs  ou  arrondis;  elle  produit  des  tiges  triangulaires, 
hautes  de  six  à  douze  pouces.  Ses  feuilles  sont  toutes  radi- 
cales ,  presque  aussi  longues  que  les  tiges,  étroites,  carénées. 
Ses  fleurs  sont  disposées  sur  des  épillets  linéaires,  d'un  rouge 
ferrugineux  ,  portés  sur  des  pédoncules  rameux ,  inégaux  , 
et  disposés  en  une  ombelle  assez  serrée  ,  munie  à  sa  base 
d'un  involucre  de  quatre  à  cinq  feuilles.  Cette  plante  croît 
dans  les  lieux  marécageux  du  Midi  de  la  France  ,  en  Italie  , 
en  Barbarie,  dans  FOrient,  etc.  Les  tubercules  de  sa  racine 
ont  une  saveur  douce,  agréable  et  assez  semblable  à  celle  de 
la  châtaigne.  On  les  mange  crus  dans   les  pays   où  ils  sont 


Bo2  SOU 

communs.  Les  Espagnols  les  emploient  à  faire  une  sorte 
d'orgeat.  '   ' 

SoucHET  LONG  ,  vulgaifcment  Souchet  odorant  ;  Cyperus 
longus ,  Linn.,  tSp. ,  67.  Sa  racine  est  rampante,  vivaee;  elle 
produit  une  tige  triangulaire  ,  haute  de  deux  à  trois  pieds  ^ 
garnie  ,  dans  sa  partie  inférieure  ,  de  feuilles  linéaires , 
carénées.  Ses  fleurs  sont  disposées  en  épillets  roussàtres,  li- 
néaires, portés  sur  des  pédoncules  rameux,  inégaux,  dis- 
posés en  petites  ombelles  faisant  elles-mêmes  partie  d'une 
ombelle  plus  considérable  ,  munie  de  quatre  à  six  feuilles  à 
sa  base,  et  dont  les  plus  grands  pédoncules  ont  quelquefois 
jusqu'à  six  ou  huit  pouces  de  longueur.  Les  écailles  calici- 
nales  sont  très-serrées.  Cette  espèce  croît  dans  les  fossés,  sur 
les  bords  des  eaux  et  dans  les  marais,  en  France,  dans  le  Midi 
de  l'Europe ,  etc.  Ses  racines  ont  une  odeur  aromatique 
agréable;  ce  qui  fait  que  les  parfumeurs  les  emploient  comme 
parfum  ,  après  les  avoir  réduites  en  poudre.  Elles  sont  un 
peu  amères,  et  on  en  a  fait  usage  en  médecine  comme  to- 
niques, emménagogucs  et  diurétiques. 

Souchet  rond;  Cyperus  rotundus ,  Linn.,  Sp.,  67.  Cette  es- 
pèce ressemble  beaucoup  à  la  précédente,  et  elle  n'en  dif- 
fère guère  que  par  ses  racines,  dont  les  fibres  sont  traçantes, 
renflées  de  distance  en  distance  en  tubercules  ovales,  d'une 
saveur  acre  et  amère.  Ce  souchet  croît  dans  le  Midi  de  la 
France  et  de  l'Europe.  (  L.  D.) 

SOUCHET.  {Ornith.)  Cette  division  du  genre  Canard  est 
remaï-quable  par  un  long  bec  dont  la  mandibule  supérieure, 
pliée  en  demi  -  cylindre  ,  est  élargie  au  bout;  les  lamelles 
sont  si  longues  et  si  minces  qu'elles  ressemblent  à  des  cils. 
La  nourriture  de  ces  oiseaux  consiste  en  vermisseaux  qu'ils 
recueillent  dans  la  vase  au  bord  des  ruisseaux.  L'espèce  com- 
iHune  est  Vanas  clypeata,  Linn.  Voyez  Canard.  (Ck.  D.) 

SOUCHET  D'AMÉRIQUE.  {Bol.)  C'est  une  espèce  de  ro- 
tang, calamus.  (Lem.) 

SOUCHET  DES  INDES.  {Bot.)  C'est  une  espèce  de  cur- 
cuma.  (Lem.  ) 

SOUCHETS.  {Bot.)  Famille  de  plantes  maintenant  dési- 
gnées par  le  nom  de  Cypéracées.  (Lem.) 

SOUCI  ,  Calendula.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones. 


sou  5o3 

n  fleurs  composées  ,  de  rordre  des  radiées  ,  de  la  syngénésie 
polygamie  nécessaire,  dont  le  caractère  essentiel  consiste  dans 
un  calice  composé  de  plusieurs  folioles  égales,  lancéolées, 
disposées  sur  un  ou  deux  rangs;  les  fleurs  radiées;  les  fleurons 
du  centre  mâles;  ceux  du  disque  hermaphrodites;  les  demi- 
fleurons  femelles  et  fertiles  ;  les  semences  membraneuses  , 
courbées,  irréguliéres,  point  aigrettées;  le  réceptacle  nu. 

Ce  genre  est,  en  grande  partie,  composé  d'espèces,  les 
unes  européennes  ,  d'autres  originaires  du  cap  de  Bonne-Es- 
pérance :  il  existe  entre  elles  une  différence  telle  qu'on 
pourroit  presque  s'en  servir  pour  l'établissement  de  deux 
genres,  dont  cependant  on  conçoit  tout  l'inconvénient.  Dans 
les  premières  la  corolle  est  jaune,  et  les  semences  de  la  cir- 
conférence courbées  en  arc,  très-souvent  différentes  de  celles 
du  centre  ;  dans  les  secondes  la  corolle  est  assez  générale- 
ment de  deux  couleurs  aux  demi-fleurons,  d'un  beau  blanc 
de  lait  en  dessus  ,  d'un  pourpre  violet  plus  ou  moins  foncé 
en  dessous,  caractère  qui  les  rapproche  des  aretolis.  Les  se- 
mences sont  planes,  membraneuses,  en  cœur,  rarement  de 
deux  sortes.  Ventenat  a  remarqué  que  toutes  les  espèces  qu'il 
avoit  eu  occasion  d'observer,  avoient  leurs  feuilles  parsemées 
de  points  transparens,  et  que  les  poils  étoient  articulés.  Les 
calendes,  chez  les  Romains  {  calendœ  ) ,  désignoient  le  pre- 
mier jour  de  chaque  mois.  Comme  notre  souci  des  champs 
fleurit  tout  l'été,  que  ses  fleurs  reparoissent  presque  à  chaque 
mois ,  on  lui  a  appliqué  le  nom  de  calendula. 

Souci  DES  champs:  Calendula  arvensis  ,  Linn.,  Spec.;  Gaertn. , 
DefrucL,  tab.  168;  Bull.,  Herb. ,  tab.  23y;  Moris,  ,  Hist. ,  3, 
§.  6  ,  tab.  4 ,  fig.  6  ;  J.  Bauh. ,  Hist. ,  3  ,  pag.  100.  Cette  plante 
est  très-commune  partout,  dans  les  champs  et  dans  les  vi- 
gnes. Ses  tiges  sont  étalées,  très- variables  dans  leur  gran- 
deur, longues  de  trois  ou  quatre  pouces  jusqu'à  un  pied  ; 
elles  produisent  successivement  un  grand  nombre  de  ra- 
meaux,  ce  qui  fait  que  cette  plante  fournit  des  fleurs  pen- 
dant toute  la  belle  saison  et  au-delà  -•  ces  rameaux  sont 
grêles,  cylindriques,  chargés  de  quelques  poils.  Les  feuilles 
sont  sessiles  ,  entières  ,  ovales-oblongues  ou  lancéolées ,  uu 
peu  sinuées  ou  munies  de  quelques  dents  rares,  glabres, 
aiguës  ou  un  peu  obtuses.  Les  fleurs  sont  jaunes ,  solitaires  , 


5o4  SOU 

terminales;  les  folioles  du  calice  lancéolées,  aiguè's,  disposées 
sur  deuxriings;  les  lleurous  du  cenire  stériles:  les  semences 
du  milieu  fortement  arquées  ,  creusées  en  ri;:celle  d'un  enté, 
hérissées  d'as[)érilés  sur  le  dos  ,  renfermées  dans  des  esjjèces 
de  ca|)s)iles  nu^mbraneuses  et  convexes;  les  semences  de  la 
circonférence  plus  alongées,  souvent  terminées  par  une  ;ointe 
bifide.  Le  port  de  cette  plante  est  très-variable  ,  s.  ion  son 
âge:  d'abord  la  tige  est  simple,  très-courte,  uniflore  ;  à  me- 
sure qu'elle  se  ranitie,  elle  s'étale  ,  se  charge  de  fleurs,  et 
offre  quebjuefois  un  grand  développement  ,  surtout  dans  les 
bonnes  terres. 

C«*tte  plante  est  un  pru  amère ,  légèrement  acide;  elle 
passe  peur  résolutive  ,  antiscorbutique,  dépurative;  elle  est 
aujourd'hui  très-peu  en  usage,  hes  fleurs  s'emploient  pour 
colorer  le  beurre  en  jaune  ;  ses  feuilles,  contifes  dans  le  vi- 
naigre, servent  souvent  d'assaisonnement  aux  sauces  et-  aux 
saliidcs.  Ce  souci  est  d'ailleurs  un  fléau  pour  les  cultiva- 
teurs, par  son  abondance:  il  leur  est  assez  difficile  de  s'en 
débarrasser,  parce  qu'il  offre  des  graines  mûres  dans  toutes 
les  saisons ,  et  que  celles  de  ces  graines  que  les  labours  en- 
terrt  nt,  même  à  six  pouces  ,  se  conservent  un  grand  nombre 
d'années  en  état  de  germination.  On  a  dit  à  tort  que  cette 
plante  pouvoit  communiquer  sa  mauvaise  odeur  au  vin  fait 
avec  les  raisins  des  vignes  dans  lesquelles  elle  est  abondante. 
Les  bestiaux  la  recherchent;  et  comme  elle  donne  un  excel- 
lent lait  aux  vaches,  on  l;i  ramasse  pour  elles  dans  beaucoup 
de  cantons  ,  surtout  au  commencement  du  printemps  ,  où 
la  nourriture  des  bestiaux  di^vicnt  rare  :  on  pourroit  même 
la  semer  comme  fourrage  précoce,  ou  l'enterrer  comme  en- 
grais a  toutes  les  époques  de  l'année. 

Souci  DES  JARDINS  :  Calendula  ojficinalis.  Linn.,  Sp.;  Gœrtn.. 
Defruct.,  tab.  i68;  Dod.,  Prmpt. ,  264  ;  J.  Bauh..  3  ,  p.  loi. 
Beaucoup  plus  grande  dans  toutes  ses  parties  que  respè.ce 
précédente,  celle-ci  lui  ressemble  dans  pnsque  toutes  ses 
formes.  Ses  tiges,  plus  grosses  et  très- rameuses ,  ont  leurs 
feuilles  ir-férieures  réLrécies  à  leur  base  en  spalule  ;  les  fleurs 
sont  très-giandes ,  d'un  jaune  orangé;  les  semences  du  centre 
sont  courbées  en  arc  et  rudes  sur  le  dos:  celles  de  la  circon- 
férence élargies  ,   creusées  en  forme  de  nacelle  ,  obtuses  à 


sou  5o5 

leur  sommet  ,  hérissées  d'aspérités  sur  le  dos.  Cette  plante 
croit  dans  les  contrées  méririionales  de  la  France,  aux  envi- 
rons (!e  Montpellier,  sur  les  cAtes  de  Barbarie,  etc.  Elle  pro- 
duit dans  les  jardins  plusieurs  vaiiétés  reui<M'quahles  soit  par 
la  couleur  plus  ou  moins  foncée  des  fleurs,  soit  par  leur 
grandeur,  ou  par  une  proiifi.  atiori  ahoudanfe,  11  en  est  de 
simples,  de  semi-dnutiles  et  de  parfaitement  doubles:  elles  ne 
cessent  de  se  succéder  jusqu'à  répo(|ne  des  geléi  s. 

On  multiplie  cette  planie  de  boutures  ,  mais  plutAt  de 
graines.  Les  meilltures  sont  celles  fo  irnies  par  les  fleurs  épa- 
nouies les  premières,  qu'il  faut  préférer  quand  on  veut  ob- 
tenir des  pieds  vigoureux  et  des  fleurs  bien  doubles.  Toute 
terre  qui  n'est  pas  trop  aride  ou  trop  aquatique  convient  à 
ce  souci.  Les  vaches  aiment  autant  cette  espèce  que  la  pré- 
cédente :  on  ne  devroit  dotir  jamais  jeter  dans  les  Jiliées  les 
pieds  qu'on  arrache  dans  les  parterres,  lorsqu'on  veut  éclair- 
cir  le  plant. 

Souci  ÉTOILE:  Calendula  stellata ,  Desf. ,  Flor,  Allant.^  i, 
p.  3oz)  ;  Cav. ,  le.  rar.,  i,  tab.  5.  Cette  plante  a  de  grands  rap- 
porta avec  la  précédente:  on  l'en  distingue  par  la  forme  de 
ses  semences.  Ses  tiges  sont  un  peu  couchées  à  leur  base, 
hautes  d'environ  deux  pieds,  rudes,  velues,  dures,  ra- 
meuses. Les  feuilles  sont  sessiies,  alternes,  un  peu  rudes,  pu- 
bcscentes  dans  leur  jeunesse ,  oblongues ,  laucéolées,  légère- 
ment ciliées  ,  rétrécies  en  spatule  à  leur  base  :  les  feuilles 
supérieures  étroites,  lancéolées,  un  peu  aiguè's.  les  fleurs  sont 
solitaires,  terminales  ,  assez  nombreuses,  supportées  par  de 
longs  pédoncules  très-rudes,  feuilles.  Le  calice  est  pubcscenf, 
chargé  d'aspérités,  et  ses  folioles  sont  disposées  sur  deux  rangs, 
presque  égales,  lancéolées,  subulées.  La  corolle  est  d'un  jaune 
pâle;  les  demi- fleurons  étroits  sont  linéaires;  les  si  nieuces 
roussàtres  ,  de  deux  sortes  ;  celles  du  centre  étroites,  forte- 
ment arquées  ,  presque  en  coquille  de  limaçon,  hérissées  de 
pointes  sur  le  dos;  celles  de  la  circonférence  au  nombre  de 
dix:  cinq  extérieures  ovales,  alternes,  membraneuses,  un 
peu  élargies,  échancrées,  denticulées  ou  lobées  à  leurs  bords, 
un  peu  courbées,  hérissées  sur  leur  dos,  ouvertes  en  étoile  ; 
les  cinq  autres  naviculaires  ,  fortement  courbées  tant  à  leurs 
bords  qu'à  leur  sommet.  Ces  formes  sont  sujettes  à  plusieurs 


5o6  SOU 

variétés.   Nous  avons  ,   M.  Desfontalnes  et  moi ,    découvert 

cette  espèce  sur  les  côtes  de  Barbarie  ,  près  le   bastion  de 

France  et  aux  environs  de  la  Calle.  Elle  croit  également  en 

Espagne. 

Souci  tomenteux  :  Calendula  tomenfosa ,  Desf. ,  FI.  Atlanl., 
2  ,  pag.  3o5  ,  tab.  246  ;  Calendula  incana ,  Willd.,  Spec,  5  , 
pag.  2541.  Toutes  les  parties  de  celte  plante  sont  recouvertes 
d'un  duvet  épais,  tomenteux  et  très- blanc.  Ses  tiges  sont 
droites,  hautes  d'environ  un  pied  et  demi  ,  divisées  en  ra- 
meaux diffus.  Les  feuilles  sont  alternes,  presque  sessiles  ,  un 
peu  courantes  ou  rétrécies  en  pétiole,  ovales  ou  lancéolées  , 
obtuses,  denticulces  ou  un  peu  sinuées  à  leurs  bords.  Les  pé- 
doncules sont  solitaires,  inégaux,  uniflores,  un  peu  feuilles  à 
leur  partie  inférieure  ;  le  calice  est  composé  de  folioles  iné- 
gales, disposées  sur  deux  rangs,  subulées  ,  lancéolées,  pubes- 
centes  ;  la  corolle  est  d'un  jaune  doré,  de  moitié  plus  petite 
que  celle  du  souci  des  >ardins.  Les  semences  intérieures  ou  des 
fleurons  sont  courtes,  naviculaires,  oblongues,  membraneuses 
à  leurs  bords  ,  striées  ,  mais  sans  aspérités  ,  divisées  en  des- 
sous presque  en  deux  lobes,  avec  une  cloison  saillante  ;  les 
semences  de  la  circonférence  ou  des  demi-Heurons,  plus  lon- 
gues que  les  intérieures,  sont  arquées,  subulées,  légèrement 
hérissées.  Cette  plante  a  été  découverte  par  Broussonnet  dans 
le  royaume  de  Maroc. 

Souci  A  FLEURS  ROUGEATREsj  Calendula  flaccîda ,  Vent,,  Jard. 
de  la  Malm. ,  tab.  20.  Cette  plante  a  des  tiges  droites,  cylin- 
driques, un  peu  ligneuses  à  leur  partie  inférieure;  des  ra- 
meaux foibles,  herbacés,  rapprochés,  tombans,  un  peu  pu- 
hescens  au  sommet.  Les  feuilles  sont  sessiles  ,  linéaires,  ci- 
liées, lancéolées,  très-entières,  marquées  de  trois  nervures. 
Les  pédoncules  sont  simples,  pubescens,  striés,  uniflores;  le 
calice  est  composé  de  plusieurs  folioles  presque  égales,  lan- 
céolées ,  aiguës,  membraneuses  à  leurs  bords,  parsemées  de 
quelques  poils  articulés.  La  corolle  est  de  la  grandeur  de 
Vaster  chinensis  (la  reine  Marguerite  ),  d'un  rouge  orangé  à 
sa  circonférence,  d'un  pourpre  foncé  dans  le  disque,  exha- 
lant une  odeur  peu  agréable,  s'ouvrant  vers  les  sept  heures 
du  matin ,  et  se  fermant  le  soir  vers  les  quatre  heures.  Les 
fruits  sont    inclinés,   presque  globuleux,  légèrement  dépri- 


sou  5o7 

niés;  les  semences  ovales,  en  coeur,  planes,  comprimées, 
membraneuses  ,  de  couleur  brune.  Cette  plante  croit  au 
cap  de  Bonne-Espérance:  on  la  cultive  au  Jardin  du  Roi; 
elle  passe  l'hiver  dans  l'orangerie  et  fleurit  au  commence- 
ment du  printemps. 

Soucia  feuilles  de  chrtsanthème  ;  Calendula  chrjsanthemi- 
folia  ,  Venten. ,  Jard.  de  la  Malm.  ,  tab.  56.  Ses  tiges  sont 
épaisses,  ligneuses,  rudes  au  toucher;  ses  rameaux  glauques, 
cylindriques,  dressés,  puis  inclinés  à  mesure  que  les  fleurs 
paroissent.  Les  feuilles  sont  alternes ,  pétiolées  ,  réfléchies  , 
ovales,  profondément  sinuées,  presque  en  forme  de  lyre, 
rudes  ,  courantes  sur  le  pétiole.  Les  fleurs  sont  d'un  beau 
jaune  doré,  deux  fois  plus  grandes  que  celles  de  la  reine 
Marguerite;  elles  s'épanouissent  vers  les  trois  heures  du  matin 
et  se  ferment  vers  les  trois  ou  quatre  heures  du  soir;  les  pé- 
doncules sont  solitaires,  pubescens,  un  peu  courbés,  uniflores; 
le  calice  est  hémisphérique  ,  pubescent,  composé  de  plusieurs 
folioles  lancéolées,  aiguës,  disposées  sur  plusieurs  rangs;  les 
demi-fleurons  sont  parsemés  de  poils  articulés.  Les  semences 
sont  brunes  ;  celles  de  la  circonférence ,  en  cœur  renversé,  bor- 
dées d'une  large  membrane;  celles  du  disque  et  du  centre 
cunéiformes,  comprimées,  stériles,  bordées  d'une  courte 
membrane.  Cette  plante  croit  au  cap  de  Bonne-Espérance; 
on  la  cultive  au  Jardin  du  Roi. 

Souci  DES  pluies  :  Calendula  pluvialis  ,  Linn.  ,  Spec.  ;  Hort. 
Liigd.,  t.  io5;  Moris.,  Hist.,  5  ,  §.  6 , 1.  3  ,  fig.  8.  Plante  très- 
agréable  par  la  grandeur  et  la  couleur  de  ses  fleurs  ,  d'un 
blanc  de  neige  en  dessus  ,  d'un  violet  foncé  en  dessous  ,  au- 
jourd'hui cultivée  dans  quelques  jardins  comme  plante  d'orne- 
ment, et  qui  a  la  propriété  de  se  fermer  toutes  les  fois  que 
le  temps  se  dispose  à  la  pluie:  elle  ne  s'ouvre,  d'ailleurs,  que 
lorsqu'elle  est  éclairée  par  le  soleil,  et  se  ferme  lorsqu'il  com- 
mence à  se  retirer  vers  l'horizon.  Ses  tiges  sont  annuelles,  un 
peu  couchées  à  leur  partie  inférieure  ;  puis  redressées;  ses  ra- 
meaux longs,  diffus;  ses  feuilles  sessiles ,  lancéolées,  un  peu 
étroites,  succulentes,  sinuées  et  dentées  à  leurs  bords.  Les  fleurs 
5ont  grandes,  nombreuses  ;  les  pédoncules  élancés  et  feuilles  ; 
les  folioles  du  calice  un  peu  velues,  blanches  et  membra- 
neuses à  leurs  bords,  étroites,  lancéolées,   aiguës,  les  demi- 


5o8  SOU 

fleurons  linéaires  ,  entiers  et  obtus  ;  les  fleurons  du  centre 
d'un  pourpre  foncé.  Le  pédoncule  se  courbe  pendant  la  ma^ 
turation  des  semences;  il  se  redresse  lorsqu'elles  sont  mûres. 
Les  semences  extérieures  sont  ovales,  en  cœur,  point  mem- 
braneuses, planes,  d'un  roux  clair,  à  rebord  épais;  celles  de 
l'intérieur  plus  courtes,  coniqties,  tuberculées.  Cette  plante 
croît  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

Souci  hybride:  Calendulahjybrida,  Linn.,  Spec,  27/4;  Mill., 
Icon.,  tab.  75,  fig.  1;  Breyn.,  Icon.,  26,  tab.  14,  fig.  2. 
Cette  espèce  semble  tenir  le  milieu  entre  la  précédente  et 
la  suivante.  Ses  tiges  sont  épaisses,  pubescentes,  herbacées; 
ses  feuilles  très-longues,  lancéolées,  presque  ovales,  élargies 
et  obtuses  à  leur  partie  supérieure,  munies  de  quelques  dents 
vers  leur  sommet.  Les  fleurs  sont  nombreuses  ,  supportées 
par  de  très-longs  pédoncules  droits  ,  uniflores  ,  renflés  vers 
leur  sommet.  La  corolle  est  petite,  d'un  pourpre  violet  en 
dessous,  d'un  très-beau  blanc  en  dedans;  les  semences  sont 
planes,  grandes,  oblongues ,  un  peu  membraneuses,  légère- 
ment échancrées  en  cœur.  Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne- 
Espérance. 

Souci  a  tige  nue  :  Calendula  nudicaulis  ,  Linn.  ,  Spec. 
Commel. ,  HorL,  2  ,  tab.  33.  Ses  tiges  sont  un  peu  ligneuses 
à  leur  base  ,  à  peine  rameuses,  droites ,  presque  nues  et  sans 
feuilles  à  leur  partie  supérieure  ,  garnies  inférieurement  de 
feuilles  alternes,  sessile^,  peu  distantes,  lancéolées,  oblon- 
gues ,  très-entières  ou  un  peu  sinuées  et  dentées ,  rudes  à  leurs 
bords.  Les  fleurs  sont  solitaires  à  l'extrémité  d'un  long  pé- 
doncule simple  ,  pubescent;  les  folioles  du  calice  égales  ,  lan- 
céolées, un  peu  aiguës;  la  corolle  blanche  en  dedans  ,  d'un 
violet  clair  en  dehors,  d'une  grandeur  médiocre.  Les  semences 
sont  planes,  orbiculaires ,  un  peu  membraneuses,  légèrement 
échancrées.  Cette  espèce  se  rencontre  au  cap  de  Bonne-Es- 
pérance. 

Souci  arbrisseau:  Calendula  fru  tic  osa ,  Linn.,  Spec;  Mill.  , 
Dict.  icon. ,  283.  Ses  tiges  se  divisent ,  presque  dès  leur  base  , 
en  longs  rameaux  grêles,  ligneux  ,  tombans  et  diffus,  longs 
de  trois  ou  quatre  pieds  ,  un  peu  rudes ,  pubescens.  Les  feuilles 
sont  alternes,  éparses  ,  presque  sessiles ,  spatulées,  longues 
d'un  ou  deux  pouces,  très-obtuses,  entières  ,   charnues,  ci- 


sou  5o9 

liées,  un  peu  dentées  à  leur  contour.  Les  pédoncules  sont 
terminaux,  fort  longs,  velus,  uniflores;  les  folioles  du  calice 
linéaires,  lancéolées,  acuminées,  presque  égales,  velues  sur 
le  dos,  un  peu  membraneuses  à  leurs  bords.  La  corolle  est 
au  moins  une  fois  plus  longue  que  le  calice  ,  blanche  en 
dedans,  violette  en  dehors  ;  les  semences  larges,  comprimées, 
en  cœur,  un  peu  membraneuses. 

Souci  a  feuilles  de  graminées  :  Calendula  graminifolia ,  Linn., 
Spec;  Mil!.,  le,  tab.  76;  Commel. ,  Hort.,  2  ,  tab.  34;  Arc- 
totis  tenuifolia,  Poir. ,  Encycl.  ,  Suppl.  Cette  espèce  est  très- 
bien  distinguée  par  ses  feuilles  semblables  à  celles  des  gra- 
minées. Les  racines  sont  fibreuses  ;  elles  poussent  plusieurs 
touffes  de  feuilles  radicales,  ramassées  en  gazon  épais,  étroites, 
linéaires,  un  peu  rudes,  sessiles ,  chargées  de  quelques  poils 
et  cils  rares  et  courts;  il  y  a  souvent  quelques  feuilles  cauli- 
naires,  un  peu  courantes.  Les  fleurs  sont  solitaires,  situées 
à  Textrémité  de  très -longs  pédoncules  rudes  et  striés.  Le 
calice  est  composé  de  folioles  placées  sur  un  seul  rang, 
étroites  ,  lancéolées  ,  aiguës ,  blanches  et  membraneuses  à 
leurs  bords,  un  peu  hérissées  sur  le  dos.  La  corolle  est  grande 
et  belle  ,  un  peu  noii^àtre  dans  le  centre  ,  blanche  en  dedans, 
d'un  pourpre  rougeàtre  ,  quelquefois  un  peu  jaunâtre  en 
dehors  ;  les  demi-lleurons  linéaires,  obtus  ,  élargis  ;  les  se- 
mences ovales- oblongues,  en  cœur,  comprimées,  un  peu 
rudes  dans  leur  jeunesse.  Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne- 
Espérance;  elle  est  cultivée  au  Jardin  du  Roi. 

Souci  nain:  Calendula  puni  ila,  Willd.,  Spec,  3,  pag.  2344; 
Forst. ,  Proûîr.,  n.°  3o5.  Espèce  remarquable  par  sa  petitesse. 
Ses  tiges  sont  des  hampes  nues,  filiformes,  uniflores,  hautes 
de  deux  ou  trois  pouces.  Les  feuilles  sont  toutes  radicales  , 
petites,  portées  sur  de  longs  pétioles,  presque,  orbiculaires  , 
crénelées  ou  grossièrement  dentées  en  scie  ,  longues  d'environ 
un  pouce  ;  les  pétioles  étant  une  fois  plus  longs  que  les  feuilles , 
chargés  de  cils  articulés.  Les  fleurs  sont  solitaires,  terminales, 
semblables  à  celles  de  la  pâquerette  ,  mais  beaucoup  plus  pe- 
tites. Les  semences  sont  oblongues  ,  courbées  en  dedans.  Cette 
plante  croît  à  la  Nouvelle-Zélande. 

Souci  de  Magellan  :  Calendula  magellanica,  Willd.,  Spec, 
3,  pag.  2044  ;  Calendula  pumila,  var.  /3  ,  Forst.,  loc  cit.;  Aster 


5io  SOU 

nudicauUs ,  Lamk. ,  Ericyci.  el  Illuslr. ,  lab.  Oot  ,  fig. /|.  Cette 
plante  est  fort  petite,  et  quoique  Forster  n'en  ait  lait  qu'une 
variété  de  la  précédente,  elle  en  paroit  assez  bien  distinguée 
par  des  caractères  qui  lui  sont  propres.  Elle  offre  l'aspect 
d'une  pâquerette  ;  ses  racines  sont  rampantes  ,  stolonifères  : 
elles  produisent  de  très-petites  feuilles  spatulées ,  sessiles  , 
rétrécies  en  pétiole  à  leur  base  ,  terminées  par  trois  ou  cinq 
dents  un  peu  obtuses.  Les  hampes  sont  nues  ,  filiformes  , 
longues  à  peine  d'un  ou  deux  pouces,  quelquefois  munies 
d'une  ou  deux  petites  folioles;  elles  soutiennent  une  fort 
petite  fleur  radiée  ,  semblable  à  celle  de  l'espèce  précédente, 
mais  plus  petite.  Le  calice  est  composé  de  folioles  non  im- 
briquées, disposées  sur  un  seul  rang.  Cette  plante  croît  au 
détroit   de  Magellan. 

Souci  VISQUEUX  :  Calendula  viscosa,  Ait.,  Hort.  Kew.  ,  éd. 
nov.,  5,  pag.  168;  Andr.,  Bot.  repos.,  tab.  412  ;  Arctotis  glu- 
linosa  ,  Bot.  Magaz.  ,  tab.  i345.  Cette  belle  espèce  est  vis- 
queuse sur  toutes  ses  parties.  Sa  tige  est  foible,  ligneuse,  di- 
visée en  rameaux  grêles  et  alternes;  ses  feuilles  sont  étroites, 
alongées,  rétrécies  en  coin  h  leur  base  ,  glabres  à  leurs  deux 
faces,  incisées  ou  dentées  irrégulièrement  à  leurs  bords.  Les 
fleurs  sont  solitaires,  terminales,  portées  sur  un  long  pédon- 
cule; le  calice  est  tomenteux ,  composé  de  folioles  inégales, 
ciliées,  étroites,  linéaires,  obtuses;  la  corolle  gmnde,  d'un 
beau  jaune  safrané  ;  les  demi  -  fleurons  sont  très-étalés,  li- 
néaires, recourbés.  Cette  plante  croit  au  cap  de  Bonne- Es- 
pérance.   (POIR.  ) 

SOUCI.  (Ornith.)  Cet  oiseau,  qu'on  nomme  aussi  pou^, 
est  le  roitelet  proprement  dit,  motacilla  régulas,  L.  (Ch.  D.) 

SOUCI.  {Enlom.)  C'est  le  nom  vulgaire  d'un  papillon  de 
jour  du  sous  -  genre  Coliade  ,  que  Geoffroy  a^  décrit  sous 
ce  même  nom  dans  le  tome  II  de  son  Histoire  des  insectes 
des  environs  de  Paris,  sous  le  u.°  48  ;  c'est  l'hj-ale  des  auteurs. 
(CD.) 

SOUCI  DES  BLÉS  et  SOUCI  DES  CHAMPS.  {Bot.)  Noms 
vulgaires  du  chrysanthemum  se  gel  u  m  ,  Linn.  (  Lem.  ) 

SOUCI  D'EAU,  SOUCI  DE  MARAIS.  {Bot.)  Nom  vulgaire 
du  caltha  palustris.   Voyez  Populace.  (J.) 

SOUCIO.  {Ichthjol.)  Voyez  SouPHio.  (H.  C) 


sou  5ii 

SOUCOUPE  A  SEGMENS.  {Bot.)?auUt  désigne  ainsi,  dans 
son  Traité  des  champignons,  le  peziza  lacera,  Willd.,  qu'il 
croit  être  la  même  plante  que  le  peziza  coronaria ,  Jacq.  ([,em.) 

SOUCOUPE  PEAU  DOUCE  ou  DE  LIÈGE.  (Bot.)  Paulet 
(Tr.  des  champ.,  2,  page  ]54,  pi.  69,  fig.  5  et  6  )  donne  ce 
nom  et  celui  de  petite  soucoupe  olivâtre,  à  un  petit  agaric 
comestible,  dont  le  chapeau  imite  une  soucoupe.  Paulet  le 
croit  de  même  espèce  que  lefungus  n.°  2,  page  i4g,  de  l'ou- 
A'rage  de  Michéli ,  et  y  semble  rapporter  encore  le  fungus 
n."  8,  page  149,  de  Michéli,  connu  des  Florentins  sous  le 
nom  àefungo  sughcrello,  c'est-à-dire  ,  de  petit  liège,  parce 
que  sa  surface  unie,  douce  et  sèche,  ressemble  à  celle  du 
liège.  (  Le\i.  ) 

SOUCROURETTE.  (Ornith.)  Ce  nom  et  celui  de  soucrou- 
rou  ,  sont  donnés  à  une  espèce  de  sarcelle  ,  a«a5  discors,  Linn. 
(Ch.D.) 

SOUDE;  Salsola,  Linn.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones apétales,  de  la  famille  des  atriplicées ,  Juss. ,  et  aie  la 
pentandrie  digjnie,  Linn.,  dont  les  principaux  caractères  sont 
les  suivans  :  Calice  partagé  en  cinq  divisions  profondes,  ovales , 
concaves  ,  persistantes  ;  point  de  corolle  ;  cinq  étamines  à 
filamens  courts,  terminés  par  de  petites  anthères;  un  ovaire 
globuleux,  surmonté  de  deux  à  trois  styles  courts,  à  stig- 
mates recourbés;  une  seule  graine  roulée  sur  elle-même  en 
spirale  et  enveloppée  par  la  base  du  calice  persistant.  Les 
soudes  sont  des  plantes  herbacées  ou  ligneuses ,  dont  les  feuilles 
sont  entières  ,  plus  ou  moins  charnues,  cylindriques  ou  semi- 
cylindriques,  quelquefois  planes,  ou  linéaires,  subulées,  ter- 
minées par  une  pointe  épineuse.  On  en  connoît  environ  cin- 
quante espèces. 

*  Feuilles  planes. 

Soude  couchée  -.  Salsola  prostrata,  Linn.,  Sp.,  018;  Jacq., 
Fl.Aust.,  t.  294.  Sa  racine  est  vivace;  elle  produit  une  tige 
ligneuse,  partagée  dès  sa  base  en  rameaux  grêles,  couchés 
ou  redressés,  pubescens,  garnis  de  feuilles  alternes,  sessiles, 
linéaires,  planes,  chargées  de  quelques  poils.  Ses  fleurs  sont 
petites,  velues,  sessiles,  ordinairement  solitaires  dans  les  ais- 
selles des  feuilles  et  dans  toute  la  longueur  des  tiges  et  des 


5.2  sou 

rameaux.  Cette  espèce  croît  dans  les  champs  en  France,  en 
Allemagne,  eu  Suts;e,  en  Italie,  etc.  On  la  trouve  aussi  en 
Asie. 

SoDDE  DES  SABLE-.;  Salsola  arenaria ,  Fers.  ,  Sj'ncps.,  i  ,  p.  ^96. 
Cette  esuèc-  a  tout  le  port  de  la  précédente  et  lui  ressemble 
beaucoup;  nuis  elle  est  annuelle,  lis  poils  fioni  les  feuilles 
sont  chargéfs  sont  plus  longs,  el  les  fkurs  sont  plus  velues. 
Cette  plante  croit  en  Allemagne  et  en  Hongrie. 

*"^  Feuilles  cylindriques  ou  presque  cylindriques, 
oh  lus  es. 

Soude  commune  :  Salsola  soda,  Linn.,  Spec,  3^3;  Jacq. , 
Hort.  P'ind.,  t.  68.  Sa  racine  esl  annu' 11^ ,  simple  ou  divisée 
en  un  petit  nombre  défibres;  elle  produit  une  tige  rameuse, 
glabre,  souvent  couchée  à  sa  base,  ensuite  redressée,  haute 
d'un  pied  à  dix- huit  pouces,  garnie  de  feuilles  semi-cylin- 
drioues,  sessiles,  les  irifer  euros  souvt-nt  opposées,  les  supé- 
rietWes  toujours  alternes.  Ses  fleurs  sont  ordinaii  ement  soli- 
taires dans  les  aisselles  des  feuilles  supérieures,  quelquefois 
deux  à  trois  ensemble.  Elles  sont  munies  a  leur  base  de  deux 
bractées  foliacées.  Celte  soude  croît  sur  les  bords  de  la  mer 
en  France,  en  Europe,  et  dans  le  Nord  de  l'Afrique. 

SovDE  cvLiiyÉE;  Salsola  saliva ,  Linn.,  Sp. ,  32'5.  Cette  espèce 
est  annuelle  comme  la  précédente;  sa  tige  est  longue  d'un 
pied  ou  environ  ,  divisée  en  rameaux  étalés,  garnis  de  feuilles 
courtes,  sessiles,  presque  cylindriques,  nombreuses,  glabres 
comme  toute  la  plante.  Ses  fleurs  sont  sessiles.  réunies  au 
nombre  de  cinq  à  sept  dans  les  aisselles  des  feuilles.  Cette 
plante  croit  naturellement  en  Espagne  ,  sur  les  bords  de  la 
mer. 

î;-:::t-  Peuilles  cylindriques  ou  suhulées  et  aiguës. 

Soude  de  Caroline  :  Salsola  caroliniana,  Micb.  ;  Flvr.  bor, 
amer.,  1  ,  p.  174.  Ses  tiges  sont  herbacées,  glabres,  étalées, 
garnies  de  feuilles  sessiles,  alternes,  dilatées  a  leur  base  ,  en- 
suite rétrécies  et  subulées .  terminées  par  une  pointe  épi- 
neuse. Ses  fleurs  sont  sessiles  dans  les  aisselles  des  feuilles, 
ayant  leur  calice  dilaté  en  un  limbe  membraneux.  Cette  es- 
pèce croît  sur  les  bords  de  la  mer  dans  la  Caroline. 


sou  5i3 

Soude  épineuse;  Salsola  tragus  ,  Linn.,  Sp.,  322.  Sa  tige  est 
haute  d'un  pied  à  un  pied  et  demi,  divisée  en  rameaux  nom- 
breux ,  garnis  de  feuilles  charnues,  linéaires,  glabres,  ter- 
minées par  une  pointe  épineuse.  Ses  fleurs  sont  axiUaires, 
solitaires,  et  elles  ont  leurs  calices  mimbraneux,  arrondis. 
Cette  plante  croit  sur  les  bords  de  la  mer,  en  France,  en 
Europe,  en  Asie  et  en  Afrique. 

Soude  kali  ;  Salsola  Icali,  Linn.,  '\t.  ,  322.  Cette  espèce  a 
beaucoup  de  rapports  avec  la  précédente;  mais  elle  en  dif- 
fère sensiblement ,  parce  que  ses  tiges  et  sesfeuilles  sont  héris- 
sées de  poils  courts  et  roides,  qui  les  rendent  rudes  au  tou- 
cher, et  parce  que  leur  calice  est  cartilagineux,  rétréci  à 
son  sommet  en  une  pointe  très- aiguë.  Cette  soude  croit  dans 
les  mêmes  lieux  et  les  mêmes  contrées  que  la  précédente. 

'"'"'"''^    Tiges  dépourvues  ou  presque  dépourvues  de 
feuilles. 

Soude  aphylle;  Salsola  aphjlla,  Linn.  fils,  Suppl.,  p.  lyS. 
Sa  tige  est  ligneuse,  haute  de  cinq  à  six  pieds,  divisée  en  ra- 
meaux nombreux,  diffus,  tlexueux,  dont  les  dernières  rami- 
fications sont  blanchâtres,  pubescenles,  chargées  seules  de 
feuilles  très-petites,  courtes,  presque  globuleuses,  serrées 
les  unes  contre  les  autres.  Ses  fleurs  sont  aussi  très-petites  , 
sessiles  et  axiUaires.  Cette  espèce  croit  naturellement  au  cap 
de  Bonne-Espérance. 

Soude  A  feuilles  de  genêt;  Salsola  genistoides ,  Poir. ,  Dict. 
encycl. ,  7,  pag.  294.  Ses  tiges  sont  cylindriques,  ligneuses, 
hautes  de  deux  à  trois  pieds,  divisées  en  branches  striées, 
elles-mêmes  divisées  en  petits  rameaux  roides,  glabres,  pres- 
que fascicules,  garnis  de  feuilles  sessiles,  courtes,  aiguës, 
très -petites,  semblables  à  de  petites  écailles.  Ses  fleurs  sont 
axiUaires,  sessiles,  disposées,  dans  la  partie  supérieure  de 
chaque  rameau  ,  en  une  sorte  d'épi  terminal.  Cette  plante 
croit  en  Espagne. 

Les  tiges  et  les  feuilles  des  soudes  fournissent  par  la  com- 
bustion l'espèce  d'alkali  qui  porte  le  même  nom  que  les 
plantes  elles-mêmes,  alkali  qui  est  très- employé  dans  les 
arts ,  et  principalement  dans  les  fabriques  de  savon  et  de  verre. 
Comme  la  petite  quantité  de  ces  plantes,  croissant  naturelle- 
4g.  33 


5i4  SOU 

ment  sur  les  bords  de  la  mer,  ne  suffît  pas  aux  besoins  du 
commerce  ,  on  cultive  les  soudes  dans  les  terrains  maritimes 
analogues  à  ceux  où  elles  viennent  spontanément.  Jusqu'à  pré- 
sent cette  culture  n'est  pas  très-répandue  en  France;  cepen- 
dant les  essais  qu'on  a  faits  à  ce  siijet  aux  environs  d'Arles, 
dcMonJpellier.  de  Narbonne.  de  Bayonne,  etc..  ont  en  général 
eu  du  succès,  et  ils  pouvoient  faire  espérer  de  grands  pro- 
fits. C'est  dans  les  environs  d'AIicante  en  Espagne  que  les 
soudes  se  cultivent  en  grand,  et  le  produit  qu'on  en  retire 
est  pour  ce  pays  une  source  de  richesse. 

Toutes  les  soudes  qui  croissent  dans  les  terres  salées  des 
bords  de  la  mer  ,  sont  susceptibles  de  fournir  en  plus  ou 
moindre  quantité  l'alkali  de  la  soude  ;  mais,  comme  certaines 
espèces  en  produisent  davantage  et  de  meilleure  qualité,  on 
ne  cultive  que  ces  espèces,  qui  sont  la  soude  commune,  la 
soudt'  cultivée  et  la  soude  kali  :  cette  dernière  est  la  moins 
répandue  sous  le  rapport  de  la  culture. 

Les  soudes  demandent  un  terrain  fertile.  C'est  en  Octobre 
et  Novembre  qu'on  sème  leur  graine,  après  avoir  préalable- 
mcni  préparé  le  terrain  par  plusieurs  labours  e(  par  de  bons 
engrais.  Quelquefois  on  ne  sème  la  graine  qu'en  Janvier  et 
Février;  mais  les  semis  faits  en  automne  donnent  toujours 
de  plus  belles  plantes  et  des  produits  plus  abondans.  Ou 
choisit  pour  semer  un  temps  pluvieux  ,  et  on  recouvre  la 
graine  avec  une  herse  très -légère,  et  même  assez  souvent 
on  se  dispense  de  la  recouvrir.  A  la  fin  de  l'hiver  les  pieds 
de  soude  n'ont  guère  qu'un  pouce  de  hauteur,  et  il  faut  déjà 
commencer  à  les  débarrasser  des  herbes  qui,  croissant  plus 
rapidement ,  leur  seroient  très-nuisibles,  et  on  continue  ainsi 
les  sarclages  au  moins  tous  les  mois  jusqu'à  ce  que  les  plantes 
de  soude  aient  pris  tout  leur  accroissement. 

L'époque  de  la  récolie  ('es  soudes  varie  de  la  fin  de  Juillet 
au  commencement  et  à  la  fin  d'Août,  selon  que  la  tempéra- 
ture a  été  plus  ou  moins  chaude  pendant  le  printemj)s  et 
pendant  le  commencement  de  l'été,  et  selon  aussi  la  nature 
du  terrain  ,  ou  suivant  que  les  graines  ont  été  semées  de  bonne 
heure  ou  plus  tard.  En  général,  le  moment  propice  pour  la 
récolte  est  indiqué  par  le  changement  de  couleur  des  tiges 
et  par  la  maturité  d'une  partie  des  graines:  car  si  on  atlen- 


sou  5i5 

doit  trop  tard,  les  produits  en  alkali  seroient  diminués.  Les 
pieds  de  soude  s'arrachent  à  la  main,  el  on  Jes  laisse  sur  le 
sol  par  petits  las,  pendant  quatre  à  cincf  jours,  après  lesquels 
on  les  amoncelle  en  gros  tas  ou  meules  jusqu'à  ce  qu'on  pro- 
cède à  la  combustion,  en  a)ant  soin  de  recouvrir  ces  meules 
de  nattes  ou  de  paillassons  ,  si  le  temps  est  pluvieux  ou  me- 
nace de  pluie. 

Aux  environs  de  Narbonne,  la  graine  excédante  aux  besoins 
qu'on  peut  en  avoir  pour  semer,  est  employée  a  la  nourriture 
des  bœufs,  atixquels  on  la  donne  en  guise  d'avoine.  (  L.  D.) 

SOUDE.  {Chim.)  C'est  le  proloxide  de  sodium.  Il  jouit  à 
un  haut  degré  des  propriétés  ahalines.  Voyez  Sodium.  (Ch.  ) 

SOUDE  BORATÉE.  {Min.)  Vulgairement  Borax,  Tznckal, 
etc.  Le  cariictère  le  plus  saillant  de  cefte  substance  minérale 
est  la  propriété  dont  elle  jouit  de  se  boursoufler  et  de  se  ré- 
duire ensuite  en  un  bouton  de  verre,  par  l'action  de  la  simple 
flamme  d'une  bougie,  et  c'est  cette  extrême  fusibilité  qui  le 
fait  rechercher  dans  les  arts.  La  saveur  du  borax  est  douceâtre 
et  savonneuse;  sa  transparence  est  gélatineuse  et  permet  ce- 
pendant d'observer  sa  double  réfraction.  Sa  pesanteur  spéci- 
fique varie  de  i,56  à  1,71.  Les  cristaux,  qui  sont  quelquefois 
assez  volumineux,  dérivent  d'un  prisme  rectangulaire  oblique, 
et  leurs  principales  variétés  sont  les  suivantes  ^ 

Burax  périhexaèdre.  Un  prisme  hexaèdre  oblique ,  dont  la 
base  est  symétritjue. 

Borax  périoctaèdre.   Un  prisme  à  huit  pans. 

Borax  dihexaèdre.  C'est  un  pristne  hexaèdre,  dont  deux  bords 
opposés  des  bases  sont  remplacés  par  une  facette  oblique. 

Ces  cristaux  sont  des  produits  de  l'art  ;  car,  dans  la  nature  , 
le  borax  ne  se  présente  qu'en  masses  informes  et  impures,  qui 
ont  besoin  d'être  affinées.  Dans  cet  état  de  pureté,  le  borax 
est  d'un  blanc  légèrement  jaunâtre,  et  il  n'est  composé,  d'après 
Klaproih,  qiie  d'acide  borique,  de  soude  et  d'eau  dans  les 
proportions  suivantes  ,  savoir: 

Acide  borique 07,0  ) 

Soude 14-5   (  ^^^ 

Eau 47,0 

Perte i,5 

et  sa  formule  est  —  So  Bo*^  -f-  18  Aq. 


5i6  SOU 

On  n'a  eu,  pendant  assez  long-temps,  que  des  notions  assez, 
vagues  et  assez  incertaines  sur  le  gisement,  l'origine  et  les 
contrées  qui  nous  fournissent  ce  sel.  Il  nous  arrive  tantf'it 
sous  la  forme  de  petites  niasses,  et  tantôt  sous  celle  de  gros 
cristaux  d'un  gris  sale ,  recouverts  d'une  espèce  d'enduit 
gras.  On  diroit  que  l'on  se  plaît  à  laisser  planer  une  sorte  de 
mystère  sur  les  lieux  d'où  il  provient  ,  sur  la  manière  dont  il 
se  forme  ou  dont  on  le  fabrique  et  sur  les  moyens  employés 
pour  le  recueillir  ,  on  s'accorde  cependant  assez  générale- 
ment à  considérer  le  borax  comme  un  produit  naturel,  mais 
dont  on  active  la  formation  par  quelques  opérations  peut-être 
analogues  à  celles  que  Von  pratique  dans  les  nilrières  arllfi- 
cielles. 

Nous  recevons  le  borax  de  différentes  parties  de  l'Asie. 
Quelques  voyageurs  ont  fait  présumer  qu'on  le  fabriquoit  de 
toutes  pièces  en  Perse,  mais  il  paroît  certain  qu'on  le  retire 
du  fond  de  ^^ertains  lacs  de  Ceilan  et  du  Thibet.  On  en  cite 
dans  la  grande  Tartarie,  en  Transylvanie,  et  en  très-grande 
abondance  au  Potosi  ;  enfin  on  en  cite  aussi  dans  la  Basse- 
Saxe.  C)n  assure  que  celui  du  Thibet  se  trouve  dans  un  lac 
situé  à  quinze  journées  de  marche  de  Tisoolumbo  ,  qui  en  est  la 
capit;!le. 

Ce  lac,  qui  confient  à  la  fois  le  borax  et  le  sel  commun, 
est  dans  une  situation  si  élevée  qu'il  gèle  la  plus  grande  par- 
tie de  l'année,  et  c'est  sur  ses  bords  et  dons  ses  bas-fonds  que 
l'on  trouve  le  borax  yous  la  forme  de  couches  épaisses,  tan- 
dis que  les  parties  les  plus  profondes  ne  produisent  que  du 
sel  commun.  (\V.  I^Hnxii^s.) 

Le  borax  nommé  tinckal  par  les  Indiens  et  haiirach  par  les 
Arabes,  demande  a  être  épuré  avant  d'être  employé,  et  pen- 
dant assez  long-teii;ps  les  Holiandois  ont  été  les  seuls  posses- 
seurs de  ce  secret,  mais  aujourd'hui  l'on  pratique  cette  opé- 
ration tout  aussi  bien  en  France  qu'en  Hollande.  Elle  consiste 
à  tenir  ce  sel  en  fusion  dans  un  four  à  réverbère  ou  dans  un 
creuset  chauffé  au  rouge,  ce  qui  brûle  la  matière  grasse  dont 
il  est  ordirsairement  enduit  et  ce  qui  le  convertit  en  un  verre 
que  l'on  fait  dissoudre  dans  Peau.  Cette  dissolution,  trouble  et 
blanchâtre  dans  les  premiers  instans,  se  repose,  s'éclaircit  et 
laisse  cristalliser  le  borax  par  refroidissement.  M.  Thénard 


sou  5i7 

pense  que  l'on  ajoute  en  même  temps  une  certaine  dose  de 
soude  dans  la  dissolution,  parce  qu'il  croit  que  le  tinkal  n'en 
contient  point  une  quantité  suffisante. 

On  connoît  dans  le  commerce  plusieurs  espèces  de  borax 
brut,  entre  autres,  le  borax  de  l'Inde  qui  est  en  petits  cristaux 
assez  nets,  agglutinés  par  une  matière  savonneuse;  le  borax 
du  Bengale  et  de  Chandernagor  qui  est  en  très-gros  cristaux 
isolés  et  graissés  ou  enveloppés  de  feuilles,  et  le  borax  de  la 
Chine  qui  est  plus  pur  que  les  précédens  et  qui  paroit  avoir 
subi  un  commencement  d'affinage.  On  pense  avec  raison  que 
la  matière  grasse  dont  le  borax  brut  de  l'Inde  est  enduit,  a 
pour  but  de  le  garantir  du  contact  de  l'air  qui  le  fait  effleurir. 

Les  principaux  usages  du  borax  sont  de  servir  aux  bijoutiers 
pour  faciliter  les  nombreuses  soudures  des  pièces  qu'ils  exé- 
cutent habituellement,  d'entrer  dans  la  composition  de  cer- 
tains verres  blancs,  de  servir  de  fondant  aux  couleurs  que 
l'on  applique  sur  la  porcelaine  et  particulièrement  à  For;  en- 
fin ,  de  contribuer  puissamment  à  la  fusion  des  minerais  de 
cuivre  du  Potosi,  où  il  porte  le  nom  de  quemason. 

Les  chimistes  s'en  servent  pour  préparer  l'acide  borique  qui 
a  le  bore  pour  base,  et  les  minéralogistes  en  font  usage  pour 
reconnoitre  les  différens  oxidcs  métalliques  en  raison  des  dif- 
férentes couleurs  qu'ils  communiquent  au  verre  qui  résulte 
de  sa  fusion.  C'est  ainsi  que  le  manganèse  le  colore  en  violet, 
le  ciirôme  et  le  cuivre  en  vert,  le  cobalt  en  bleu  ,  etc.  (Brard.) 

SOUDE  MURIATÉE.  [Min.)  C'est  l'ancien  nom  du  sel, 
qu'on  a  nommé  depuis  chlorure  de  sodium  :  c'est  le  Selmarin. 
Voyez  ce  mot.  (  B.) 

SOUDE  NITRATÉE.  {Min.)  Ce  sel  a  été  nouvellement 
trouvé  dans  la  nature.  C'est  à  M.  Mariano  de  Rivero  qu'on 
en  doit  la  découverte. 

La  soude  nitratée  du  Pérou  a  la  saveur  fraîche  et  amère 
qui  caractérise  ce  sel.  Il  fuse  sur  les  charbons  ardens;  il  est 
déliquescent;  il  n'est  pas  pur,  renfermant  un  peu  de  sulf;ite 
de  soude.  Ses  autres  caractères  sont  les  mêmes  que  ceux  du 
nitrate  de  soude  des  laboratoires;  mais  il  ne  les  manifeste 
que  quand  il  a  été  purifié  par  dissolution  et  cristallisation; 
alors  il  offre  la  forme  d'un  rhomboïde  obtus  de  106''  16'  et 
73''  44'.  Sa  structure  est  laminaire,  et  Içs  jornts  naturels  sont 


5i8  SOU 

nets  et  cclaians;  il  est  fendre;  sa  pesanteur  spécifique  est  de 
r,og  ;  il  est  co'nposé,  d'après  Gmelin  ,  de  soude,  37,2,  et 
d'acide  nitrique ,   62,8. 

Il  se  trouve  en  une  couche  épaisse  de  près  d'un  mètre, 
dans  le  district  de  Tarapaca  et  d'Ataniaca ,  dans  les  environs 
de  la  baie  de  Yquique  au  Pérou  .  vers  la  frontière  du  Chili. 
Il  occu])e  une  étendue  de  plus  de  quarante  lieues;  tantôt  il 
paroît  à  la  surface  du  sol,  tantôt  il  est  recouvert  par  une 
couche  d'argile  ou  mêlé  avec  cette  argile  et  du  sable,  et, 
suivant  les  circonstances,  il  est  ou  elfeivescent  ou  déliques- 
cent. 

On  exploite  cette  masse  saline,  et  on  avoit  déjà  apporté , 
en  1820,  plus  de  soixante  mille  quintaux  de  ce  sel  purifié 
dans  les  ports  de  la  Conception  au  Chili  et  d'Yquique  au 
Pérou.  Cette  découverte  peut  avoir  la  plus  grande  iiitluence 
sur  rerfaiiis  arts  industriels  en  Amérique.  (  B.  ) 

SODDE  SULFATEE',  (M/n.)  Nous  ne  reviendrons  pas  sur 
la  sj/.ionymie  et  les  caractères  chimiques  de  ce  sel,  exposés 
à  l'article  du  Sulfate  de  soude  ;  nous  rappellerons  seulement 
qu'on  les  reconnoit  à.  sa  saveur  salée  et  en  même  temps 
anière,  à  la  propriété  de  se  dissoudre  facilement  dans  l'eau, 
de  i:e  donner  aucun  précipite  par  les  alcalis,  de  cristalliser 
par  le  refroidissement  en  cristaux  prismatiques  qui  s'efïleu- 
rissent  <à  l'air  avec  rapidité. 

La  forme  de  ces  cristaux  est  un  caractère  minéralogique 
très-bon,  mais  qui  ne  peut  s'observer  que  sur  la  soude  sul- 
fatée obtenue  artificiellement.  Haiiy  a  reconnu  qu'elle  déri- 
voit  d'un  octaèdre  à  faces  triangulaires,  isocèles,  égales 
et  semblables,  dans  lequel  l'incidence  de  P  sur  P'  est  de  100''. 
De  Fiournon  n'a  pas  adopté  cette  forme,  il  fait  dériver  ces 
cristaux  d'un  prisme  droit  à  base  i-homboïdale  de  72  et  108*^ 
environ. 

Mais,  comme  on  vient  de  le  dire,  la  soude  sulfatée  naturelle 
ne  se  trouve  jamais  ni  à  l'état  de  cristaux  déterminables,  ni 


1  Glauhersalz  ,  P.loedit ,  TVundeisah ,  Reussin,W\n.  aWcm.  hc  Réussis 
n'est  pas  de  la  soude  sulfatée  pure;  on  le  regarde  comme  un  sel  par- 
liculitr  (voy:'z  ce  mot).  Le  nom  de  Bloedit  a  été  particulièrement  apr 
l-lie^ué  à  la  soude  sulfatée  d'Ischel,  en  Autriche. 


sou  5i9 

ïnéme  à  l'état  de  pureté,  en  sorte  que  sa  composition  doit 
être  prise  aussi  de  celle  des  laboratoires.  D'après  M.  Berzelins, 
ce  sel  est  composé  de  soude  19,2,  d'acide  sulfurique  24,8 
et  d'eau  56;  il  est  à  peine  plus  dur  que  le  gjpse  :  il  se 
brise  avec  la  plus  grande  facilité;  sa  cassure  est  vitreuse.  Sa 
pesanteur  spécifique  est  indiquée  comme  égale  à  1,47  dans 
Leonhard,  et  à  2,24  par  M.  Beudant. 

Le  gisement  de  la  soude  sulfatée  est  assez  difficile  à  déter- 
miner exactement,  parce  qu'on  ne  peut  savoir  si  ce  que 
l'on  en  rapporte  dans  les  ouvrages  des  voyageurs-naturalistes 
ou  des  géologues,  ne  convient  pas  plutôt  au  reussin  ou  au 
sulfate  de  magnésie,  sels  si  souvent  confondus  avec  celui  dont 
nous  traitons. 

On  trouve  généralement  la  soude  sulfatée  en  efflorescence 
d'un  blanc  sale  ou  jaunâtre  à  la  surface  des  roches  schisteuse, 
calcaire  et  marneuse,  qui  font  partie  des  terrains  de  sclmarin. 
On  la  trouve  aussi  dissoute  dans  plusieurs  eaux  minérales  et 
dans  l'eau  de  la  mer.  Dans  le  premier  cas,  ces  eaux  sourdent 
presque  toujours  dans  le  voisinage  des  terrains  de  selmarin, 
et  il  paroit  que  ces  deux  sels  sont  très- ordinairement  asso- 
ciés. Les  halurgistes  attribuent  cette  association,  qui  se  pré- 
sente quelquefois  bien  plus  fréquemment  et  plus  abondam- 
ment dans  une  saison  que  dans  une  autre,  au  changement 
de  base  qui  a  lieu  en  hiver  dans  les  eaux  salines  exposées 
à  la  température  de  la  glace  fondante,  entre  le  muriate  de 
soude  et  le  sulfate  de  magnésie  contenus  dans  ces  eaux. 

On  a  reconnu  de  la  soude  sulfatée  en  dissolution  dans  les 
eaux  de  plusieurs  lacs  de  l'Autriche  et  de  la  Basse-Hongrie, 
notamment  dans  celui  de  Neusiedel,  entre  les  comitatsd'Œden- 
bourg  et  de  Wieselbourg.  —  On  la  trouve  aussi  à  Villeneuve, 
près  Vevai ,  et  à  Schwarzenbourg,  en  Suisse.  —  En  Espagne, 
autour  d'une  source  dans  les  environs  d'Aranjuez;  près  de 
Vacia  -  Madrid  ,  à  trois  lieues  de  Madrid,  en  efflorescences 
abondantes,  dans  le  fond  d'un  ravin;  la  source  qui  sort  de 
ce  ravin  est  chargée  d'une  assez  grande  quantité  de  ce  sel. 
On  dit  aussi  que   l'eau  du  Tage  en  renferme. 

La  plupart  des  galeries  et  travaux  souterrains  des  salines 
de  l'Autriche  à  Ischel,  Aussée ,  Hallstadt;  du  pays  de  Salz- 
bourg,  à  Hallein;  du  Tyrol,  à  Salzberg ,  près  Hall,  présen- 


520  sou 

tent  ce  sel  en  petits  cristaux  aciculaires  qui  ne  tardent  pa« 
à  s'effleurir. 

Boulduc  l'a  trouvée  en  France,  près  de  Grenoble;  elle  est 
en  eillorescence  à  la  surface  d'anciennes  galeries  de  mines. 
—  On  la  trouve  aussi  en  efflorescence  sur  les  murailles  à  la 
manière  du  nitre  ;  on  l'a  observée  sous  cette  forme  à  Copen- 
hague, dans  la  partie  haute  de  la  ville,  et  à  Hambourg, 
dans  le  Gymnase.  —  Les  escarpemens  de  la  Solfatare  de  Pouz- 
ïole  présentent  ce  sel  dans  un  seul  endroit,  du  côté  du  nord. 
(Breisi.ak.)  —  On  dit  qu'il  se  présenta  sous  la  forme  d'un  en- 
duit, comme  fondu,  à  la  surface  de  la  lave  de  l'éruption  du 
Vésuve  du  2S  Décembre  i8i3.  —  Il  est  très-commun  dans  les 
lacs  de  la  Sibérie.  On  remarque  que  le  fond  du  lac  de  Gu- 
niskoi,  entre  Toïon  et  llunskoï,  se  couvre,  dès  que  la  tem- 
pérature est  à  la  glace,  d'une  croûte  de  soude  sulfatée.  Pallas 
assure  que  la  pharmacie  d'Orembourg  s'approvisionne  de 
soude  sulfatée,  en  recueillant  celle  qui  se  dépose  en  automne 
au  fond  d'un  lac  qui  est  entre  le  Tobol  et  le  Miœs.  —  On 
la  trouve  aussi  dans  un  lac  des  environs  de  Gourief;  dans 
un  autre,  entre  Oustoïska  et  Miniouskaïa  ,  près  de  l'Enissey  ; 
au  pied  et  dans  le  milieu  de  la  chaîne  des  monts  Ourals,  près 
de  Tscheliabinsk  :  dans  ce  lieu,  ce  sel  sort  de  terre  au  prin- 
temps sous  forme  d'effloresceuce  ou  d'écume.  Le  sol  argileux 
qui  fait  le  fond  de  ce  terrain,  n'en  renferme  point,  ce  qui 
feroit  penser  qu'il  se  forme  comme  le  nitre  à  la  surface  de 
la  terre  et  par  l'action  de  l'air.  (Pallas.)  —  On  le  retire  éga- 
lement des  schistes  alumiueux  de  Duttweiler,  près  de  Saar- 
bruck,  ancien  département  de  la  Saar,  et  des  eaux-mères  de 
l'alun,  à  Freyenwalde,  dans  le  Brandenbourg. 

Il  se  trouve  enfin  dans  les  cendres  de  quelques  végétaux, 
notamment  dans  celles  des  varecs,  du  tamarin,  et  même  dans 
celles  de  certaines  tourbes.  On  fait  un  grand  usage  de  ce  sel 
en  médecine  ,  et  on  l'emploie  ^ussi  directement  et  en  rem- 
placement de  la  soude  dans  la  fabrication  de  certains  verres. 
(B.) 

SOUDE  SULFATÉE  ANHYDRE.  (Min.)  Voyez  Thénar- 
DITE.    (B.) 

SOUDE  SULFATÉE  MAGNÉSIFÈRE.  (Mm.)  Voyez  Reussin. 
(B.) 


sou  521 

SOUDIFAFAT.  (Bol.)  Dans  un  herbier  cueilli  à  Madagascar 
par  Poivre ,  on  trouVe  sous  ce  nom  la  plante  que  M.  de  La- 
inarck  a  nommée  cotylédon  pinnata,  différente  du  cotjlcdon 
par  les  organes  de  la  fructification,  dans  lesquels  il  y  a  une 
cinquième  partie  de  moins.  Elle  a  été  réunie  par  d'autres  au 
genre  qu'ils  ont  nommé  Kalanchoe  ou  Calanchoe,  mais  qui 
avoit  reçu  de  Comnterson  le  nom  de  Crassuvia  ,  plus  conve- 
nable à  la  nature  épaisse  de  ses  feuilles,  lequel  mérite  d'être 
préféré.  Rochon  nomme  cette  plante  sondifafat  ,  et  ajoute 
que  les  Mulgaches  se  frottent  le  corps  avec  ses  feuilles  quand 
ils  sont  fatigués,  et  que  cette  friction  les  rend  frais  et  dispos. 
C'est  aussi  le  souirfafa  de  Flaccourt.  (  J.  ) 

SOUDURE.  (Chim.)  On  donne  généralement  le  nom  de 
soudure  à  un  métal  ou  à  un  alliage  méfallique  qui  est  destiné 
à  réunir  des  pièces  métalliques,  et  qui  est  plus  fusible  que  ces 
dernières.  Si ,  après  avoir  fondu  la  soudure  sur  une  des  pièces  , 
on  y  place  ensuite  l'autre  pièce ,  celle-ci  adhérera  à  la  pre- 
mière lorsque  la  matière  de  la  soudure  sera  solidifiée,  et  en 
supposant,  d'ailleurs,  que  sa  nature  lui  permette  d'adhérer 
plus  ou  moins  fortement  aux  surfaces  qu'elle  touche. 

On  opère  souvent  la  réunion  de  pièces  d'un  même  métal 
en  chauffant  celles-ci  dans  les  parties  qu'on  veut  faire  adhérer 
l'une  à  l'autre ,  sinon  de  manière  à  les  fondre  ,  du  moins  de 
manière  aies  ramollir  assez  pour  qu'en  les  rapprochant  et  les 
percutant  l'arlhcsion  ait  lieu. 

Une  condition  nécessaire  pour  que  les  soudures  se  fassent 
bien,  c'est  que  les  surfaces  métalliques  soient  bien  brillantes, 
c'est-à-dire  dépourvues  d'oxide. 

On  soude  l'or  avec  un  alliage  d'or  et  d'argent  ou  de  cuivre; 
l'argent  avec  un  alliage  d'argent  et  de  cuivre;  le  cuivre  avec 
de  l'étain  ou  un  alliage  de  cuivre  et  d'étain  ;  le  fer  et  la  tôle 
avec  ce  même  alliage  de  cuivre  et  d'étain  ;  l'étain  et  le  plomb 
avec  un  alliage  de  ces  deux  métaux,  etc.  (Ch.) 

SOUDVUD.  [Bot.)  Nom  arabe  du  ruellia  intrusa  de  Forskal 
et  de  Vahl.  (J.) 

SOUETTE.  {Oniith.)  Un  des  noms  vulgaires  de  la  chouette, 
strix  ulala  et  strix  hrachjotos ,  Gmel.  (Ch.  D.) 

SOUFFLET.  IJchtii.)  Nom  spécifique  d'un  Chelmo^.  Voyez 
ce  mot. 


522  SOU 

On  a  appelé  aussi  soufflet ,  la  bécasse  de  mer.  Voyez  Cen- 

TRISQUE.    (H.    C.) 

SOUFFLEUR  A  BEC  DORÉ.  {Mawm.)  Nom  sous  lequel  a 
été  désigné  Vhjperoodon  hutskopft  de  leu  de  Lacépède.  Voyez 
à  l'article  Baleine  de  ce  Dictionnaire,  tome  III ,  page  417. 
(Desm.) 

SOUFFLEURS.  {Mamm.)  Nom  par  lequel  les  marins  et  les 
Iiabitaiis  des  côtes  désignent  en  général  les  petits  cétacés, 
pour  la  plupart  appartenant  au  genre  des  Dauphins,  sans 
doute  à  cause  des  jets  d'eau  qu'ils  font  sortir  de  leurs  évents, 
lorsqu'ils  nagent    à   la  surface   de   la  mer.   Voyez   Cétacés. 

(DESiM.) 

SOUFRE.  {Min.)  Substance  simple,  combustible,  non  mé- 
tallique, d'un  jaune  citron,  très-fragile,  solide,  entrant  en 
fusion  à  la  température  de  108°;  ayant,  lorsqu'elle  a  été 
fondue,  une  pesanteur  spécifique  de  1,99;  faisant  entendre, 
lorsqu'on  la  serre  dans  la  main,  un  petit  craquement,  dû  à 
la  rupture  de  ses  parties  intérieures;  acquérant,  par  le  frot- 
tement, l'électricité  résineuse  avec  une  odeur  assez  forte.  Le 
soufre  brûle  sans  laisser  de  résidu,  et  en  répandant  des  va- 
peurs acres  et  suffocantes,  accompagnées  d'uneflamme  bleue, 
qui  devient  blanche  et  vive,  si  la  combustion  est  rapide. 
Lorsqu'on  le  traite  par  l'acide  nitrique,  on  obtient  de  l'a- 
cide sulfurique  ,  avec  un  dégagement  de  gaz  nitreux.  Le 
soufre  est  assez  abondant  dans  la  nature  ,  011  il  existe  tantôt 
pur  ou  simplement  mélangé,  tantôt  à  l'état  de  combinaison 
intime  avec  l'oxigène  et  ditïérens  métaux,  et  formant  ainsi 
des  sulfates  et  des  sulfures  métalliques.  Nous  ne  le  considé- 
rons ici  que  sous  le  premier  état,  où  il  est  libre  de  toute» 
combinaison,  et  où  il  constitue  une  espèce  minérale  bien  dé- 
terminée, sous  le  nom  de  soufre  natif. 

Le  Soufre  natif  ' ,  dans  l'état  de  pureté ,  est  solide,  tendre , 
transparent,  d'un  jaune  pur  ou  tirant  sur  le  verdàtre,  et  d'un 
éclat  vitreux  dans  la  cassure.  Il  se  présente  fréquemment  en 
masses  cristallines  et  en  cristaux  complets  et  réguliers. 

Les  formes  régulières  du  soufre  naturel  dérivent  d'un  oc- 
taèdre rhomboïdal,  dont  les  angles  sont  de  107"!  y'  et  !3^'*24' 

I    JVntuilicher  Schwefel ,   Werk-  —  Prismatic  sulfur,  James- 


sou  525 

vers  un  même  sommet,  et  de  i/)5°  7'  à  la  base  (HAÎiy).  M. 
Rîitscherlich  a  trouvé  pour  ces  mêmes  aiigles  des  valeurs  un 
peu  différentes  :  106" 3 8',  84°  58'  et  143°  17'.  — Le  clivage  pa- 
rallèle aux  faces  de  cet  octaèdre  est  sensible  dans  quelques 
cristaux.  La  cassure  est  généralement  conchoïde  et  éclatante. 

Le  soufre  natif  est  très-fragile;  sa  dureté  est  inférieure  à 
celle  du  calcaire  spalhique  .  et  quelquefois  supérieure  à  celle 
du  gypse.  Sa  pesanteur  spécifique  est  de  2,072  ,  un  peu  plus 
forte  que  celle  du  soufre  fondu. 

Il  est  doué  d'un  pouvoir  réfringent  très-considérable.  Il 
double  fortement  les  images  des  objets,  même  à  travers  deux 
faces  parallèles. 

Il  acquiert  parle  frottement,  sans  avoir  besoin  d'être  isolé, 
l'électricité  résineuse. 

Le  soufre  que  Ton  fait  cristalliser  par  d^s  moyens  artifi- 
ciels,.présente  un  phénomène  très-remarquable:  on  obtient, 
en  variant  les  procédés,  des  cristaux  dont  les  formes  appar- 
tiennent à  deux  systèmes  de  cristallisation  différens.  On  sa- 
voit,  depuis  Rouelle,  qu'en  faisant  fondre  du  soufre  dans 
un  creuset,  le  laissant  refroidir  jusqu'au  point  d'être  figé 
seulement  à  la  surface,  puis  brisant  cette  croûte  superficielle 
pour  décanter  les  parties  encore  fluides  à  l'intérieur,  on  avoit 
ainsi  une  sorte  de  géode  tapissée  de  cristaux  de  soufre  en  ai- 
guilles prismatiques,  qui  se  croisoient  dans  différentes  direc- 
tions. Mais,  quoique  leur  forme  ne  fût  pas  très -facile  à  dé- 
terminer, on  n'avoit  pas  encore  prouvé  son  incompatibilité 
avec  celle  des  cristaux  naturels.  M.  Milscherlich  '  a  fait  voir, 
le  premier,  que  ces  cristaux  en  aiguilles  étoient  des  prismes 
obliques  à  bases  rliombes,  susceptihles  de  clivage  parallèle- 
ment à  leurs  faces,  et  dans  lesquels  deux  pans  faisoient  entre 
eux  l'angle  de  qo"  02',  tandis  que  la  base  étoit  inclinée  sur 
eux  de  85°  64'.  D'une  autre  part,  si,  d'après  les  expériences 
du  même  chimiste,  on  laisse  évaporer  du  carbure  de  soufre, 
tenant  du  soufre  pur  en  solution,  ou  si,  comme  l'a  fait  plus 
anciennement  Pelletier,  on  laisse  refroidir  de  l'huile  de  té- 
rébenthine dans  laquelle  on  a  dissous  du  soufre  à  l'aide  de 
la  chaleur,  on  obtient  des  cristaux  de  cette  substance  en  oc- 

\    Annales  de  chimie  et  de  physique,  lom.  :34  ,  pag.  264. 


|24  sou 

taèdres  à  bases  rhombes,  dont  la  forme  est  absolument  iden- 
tique avec  celle  des  cristaux  naturels.  Ainsi,  le  soufre  offre 
un  nouvel  exemple  de  dimorphisme ,  d'auîant  plus  remar- 
quable, qu'il  a  lieu  ici  dans  une  substance  réputée  simple, 
et  sans  qu'on  puisse  s'expliquer  en  aucune  manière  les  cir- 
constances qui  ont  provoqué  ce  changement  de  forme.  Mais 
ce  fait,  si  intéressant  pour  l'histoire  de  la  cristallisation, 
importe  peu  à  la  méthode  minéralogique,  puisque  le  soufre 
naturel  ne  s'est  montré  jusqu'ici  que  sous  des  formes  qui  ren- 
trent toutes  dans  un  seul  et  même  système. 

Variétés  de  formes. 

Le  soufre,  considéré  sous  le  rapport  de  ses  formes,  offre 
cinq  modifications  principales,  savoir:  deux  sur  les  angles  A 
des  sommets  de  l'octaèdre,  une  sur  les  angles  latéraux  J,  et 
deux  sur  les  arêtes  B  et  D.  Ces  modifications,  seules  ou  com- 
binées entre  elles  et  avec  les  faces  primitives,  donnent  neuf 
variétés  de  formes,  parmi  lesquelles  nous  citerons  : 

1.  Le  Soufre  primitif.  L'octaèdre  fondamental  sans  modi- 
fication. —  On  trouve  cette  variété  à  Césène  en  Italie.  —  A  la 
Solfalara  de  Pouzzole.  —  A  Sainte-Lucie,  etc. 

2.  Le  Soufre  basé.  L'octaèdre  primitif,  dont  les  sommets 
sont  remplacés  chacun  par  une  face  rhombe,  parallèle  et 
semblable  à  la  base.  — ■  A  la  Catholica ,  en  Sicile. 

3.  Le  Soufre  prisme.  Le  même  octaèdre,  tronqué  latérale- 
ment sur  les  arêtes  de  la  base,  en  sorte  que  les  deux  pyra- 
mides se  trouvent  séparées  par  un  prisme. 

/j.  Le  Soufre  octodécimal.  Le  même  octaèdre,  dont  les  an- 
gles terminaux  sont  remplacés  par  des  sommets  à  cinq 
faces,  dont  quatre  obliques  et  une  horizontale.  —  A  Saint- 
Boè's,  département  des  Landes.  —  A  la  Catholica  (Sicile). 

—  Dans  la  Californie. 

5.  Le  Soufre  équivalent.  La  variété  précédente,  émarginée 
aux  endroits  des  arêtes  longitudinales  de  la  forme  primitive. 

—  A  Conilla  ,  en  Espagne. 

Les  principales  variétés  de  couleur  sont  le  jaune  pur,  le 
jaune  de  citron  ou  jaune  d'huile  :  cristaux  de  Conilla  ;  le 
jaune  miellé  ou  jaune  rougeâtre  :  cristaux  de  Sicile;  le  jaune 
verdàtre  :  ci-istaux  de  Césène,  etc.;  le  brunâtre,  le  grisâtre 


sou  525 

et  le  blanchâtre.  Ces  dernières  couleurs,  jointes  à  l'opacité, 
paroissent  dues  à  un  mélange  du  soufre  avec  une  matière 
argileuse  ou  bitumineuse.  Quant  à  la  teinte  rouge,  assez  or- 
dinaire dans  les  cristaux  de  la  Sicile  et  dans  ceux  des  ter- 
rains volcaniques  ,  quelques  niinéialogistes  l'attribuent  à  la 
présence  d'une  certaine  quantité  de  réalgar ,  d'autres  à  celle 
du  fer  coujbiné  avec  le  soufre.  M.  Stromeyer,  ayant  recher- 
ché la  nature  du  principe  qui  colore  en  rouge-orangé  le 
soufre  sublimé  de  Vulcano  ,  une  des  iles  Lipari ,  a  reconnu 
que  c'étoit  une  combinaison  naturelle  de  soufre  et  de  sélé- 
nium. ' 

T'ariétés  de  texture  et  d'aspect. 

Soufre  vitreux.  Texture,  cassure  et  éclat  vitreux,  passant 
quelquefois  à  l'éclat  de  résine  ;  transparence  presque  par- 
faite ;  cassure  ordinairement  conchoïde. 

Soufre  fibreux.  En  masses  stratiformes,  composées  d'aiguilles 
cristallines  (la  Guadeloupe),  ou  en  concrétions  d'un  jaune 
blanchâtre,  à  texture  fibreuse  et  presque  compacte,  formant 
des  lits  de  plusieurs  pouces  d'épaisseur.  A  Saint-Philippe  et 
dans  la  grotte  de  San-Fedele,  près  de  Sienne,  en  Toscane. 

(Doi.OMlEU.) 

Soufre  compacte.  En  masses  amorphes  d'un  blanc  ou  d'un 
gris  jaunâtre,  associées  au  soufre  cristallisé  des  terrains  non 
volcaniques,  en  Sicile  (Mazzarino);  en  Italie  (Césène);  eu 
France  (Malvesi,  près  Narbonne). —  En  concrétions  cylin- 
droïdes  d'un  jaune  orangé,  dans  le  cratère  de  Vulcano.— 
En  nodules  d'un  brun  hépatique,  à  Radaboy ,  en  Croatie. 

Soufre  pulvérulent.  En  masses  terreuses,  composées  de  par- 
ticules foiblement  agrégées  (  Mazzarino,  Talamone);  ou  sous 
forme  d'un  enduit  jaunâtre  ou  d'une  poudre  blanchâtre  à 
la  surface  des  laves;  dans  l'intérieur  des  silex  (la^Charité, 
près  Besançon);  dans  les  marnes  argileuses  (Montmartre,  près 
Paris);  dans  le  lignite  (Artern,  en  Thuringe),  et  dans  les 
lieux  oij  il  y  a  des  eaux  sulfureuses  et  des  matières  organi- 
ques en  décomposition. 

I  Archives  do  Kastrier,  tom.  i  ,  pag.  3a6,  et  Journal  philosophique 
d'Edimbourg,  Juin  i825,  pag.  i8f}. 


526  SOU 

Gisemenc  et  LocaliLés. 

Le  soufre  affecte  différentes  manières  d'être  dans  la  nature. 
Il  ne  forme  point  à  lui  seul  de  roche  proprement  dite;  mais 
on  le  rencontre  dans  des  terrains  de  diverses  époques,  tan- 
tôt implanté  en  cristaux  déterminés  sur  les  roches  qui  les 
composent ,  tantôt  disséminé  dans  leur  intérieur  en  lits  de 
peu  d'étendue ,  en  nodules  ou  en  amas  plus  ou  moins  volu- 
mineux, quelquefois  en  enduit  pulvérulent  à  leur  surface. 
On  le  trouve  aussi  au  milieu  des  filons  qui  traversent  les 
roches  de  différens  âges. 

Dans  les  terrains  primordiaux  cristallisés  le  soufre  n'est  pas 
très-abondant,  et  c'est  presque  uniquement  dans  le  nouveau 
inonde  que  se  trouvent  les  seuls  exemples  que  l'on  connoisse 
de  ce  gisement.  On  a  cité  du  soufre  granulaire,  disséminé 
dans  un  micaschiste,  à  Glashiitte,  prés  deSchemnitz,  en 
Hongrie  (De  Born).  M.  de  Humboldt  a  observé  cette  subs- 
tance dans  une  couche  puissante  de  quarz,  subordonnée  au 
micaschiste,  entre  Ticsan  et  Alausi,  dans  les  Andes  de  Quito; 
dans  le  porphyre  primitif,  au  volcan  de  l'Antisana  ,  et  à 
l'Aziifral,  à  l'ouest  de  Quesaca,  près  la  ville  d'Ibarra.  M.Esch- 
wege  a  trouvé  du  soufre  disséminé  dans  un  calcaire,  sub- 
ordonné à  un  phyllade  du  même  âge  que  celui  auquel  est 
superposée  l'itacolumite,  à  Serro-do-Frio  ,  près  de  San- An- 
tonio Pereira ,  au  Brésil.  Cette  même  roche  (l'itacolumite 
ou  quarz  chloriteux)  est  pénétrée  de  particules  de  soufre; 
car,  réduite  en  plaques  minces  et  fortement  chauffée,  elle 
brûle  avec  une  flamme  bleue.  Enfin,  on  a  cité  du  soufre 
dans  le  calcaire  saccaroïde,  à  Carrara  ,  sur  la  côte  de  Gênes. 

Dans  les  terrains  primordiaux  de  sédiment  ou  terrains  inter- 
termédiaires  le  soufre  se  rencontre  aussi,  mais  assez  rarement* 
On  le  trouve  en  masse  au  milieu  des  gypses  de  transition 
des  glaciers  de  Gébrulaz,  près  de  Pesay  dans  la  Tarentaise  , 
et  dans  ceux  de  l'Oisans,  en  Dauphiné;  on  Ta  trouve  aussi 
dans  des  calcaires  du  même  âge,  à  Sublin,  non  loin  de  Bé- 
vieux,  canton  de  Berne,  en  Suisse.  M.  de  Humboldt  Fa  ob- 
servé avec  For  au  Pérou,  dans  les  Andes  de  Caxamarca,  entre 
Curimayo  et  Alto  del  Tuai,  sur  la  limite  des  porphyres  in- 
termédiaires et  du  calcaire  a-lpin,  dans  des  masses  puissantes 


sou  527 

<je  quarz,  qui  sont  parallèles  au  grés  rouge;  enfin,  M.  Beu- 
dant  l'a  trouvé  à  Kalinka  ,  en  Hongrie,  sur  la  pente  septen- 
trionale de  rOsztroszky  ,  dans  une  roche  qu'il  a  signalée  vers 
le  terrain  de  dioritc  porphyrique. 

Dans  les  terrains  de  sédiment  inférieurs  et  moyen';  le  soufre 
est  beaucoup  plus  abondant.  Son  principal  gisement  est  au 
milieu  des  gypses,  des  calcaires  et  des  marnes  argileuses  des 
dépôts  salifères;  on  le  trouve  dans  ces  roches  en  nids  plus 
ou  moins  étendus  ,  qui  vont  quelquefois  jusqu'à  plusieurs 
pieds  d'épaisseur.  Il  y  est  en  association  presque  constante 
avec  le  gypse,  le  selniarin  et  la  célestine  (en  Sicile);  plus 
rarement  avec  le  bitume  (Sainf-Boës,  dans  les  Landes).  C'est 
de  ces  terrains  que  proviennent  les  plus  beaux  groupes  de 
cristaux  connus,  savoir:  ceux  de  Conilla,  près  de  Gibraltar, 
à  huit  lieues  de  Cadix;  ceux  de  Césène,  à  six  lieues  de  Ra- 
vennes,  sur  l'Adriatique  ;  et  ceux  deGirgenti,  du  val  de  Noto 
et  du  val  de  Mazzara ,  en  Sicile.  Le  soufre  de  Conilla  ,  d'un 
jaune  citron,  est  dans  une  marne  argileuse  grise,  endurcie, 
contenant  du  calcaire  spathique  en  petits  cristaux,  du  quarz 
et  de  la  célestine  bleuâtre.  Le  soufre  de  Sicile,  de  couleur 
jaune  ou  miellée  et  quelquefois  verdàtre,  est  en  bancs  ho- 
rizontaux très-puissans,  qui  reposent  sur  un  schiste  sablon- 
neux. Le  soufre  dans  ces  bancs  est  mêlé  de  marne  grise  en- 
durcie, de  calcaire  gris  avec  de  beaux  cristaux  de  gypse,  de 
calcaire  spathique  souvent  concrétionné,  et  de  célestine  blan- 
che en  cristaux  très-nefs  et  parfois  très -volumineux  (la  Ca- 
tholica,  près  de  Girgenti).  Le  soufre  de  Césène  est,  comme 
celui  de  Conilla,  dans  une  marne  argileuse  grise,  endurcie; 
il  est  accompagné  de  célestine  blanche,  et  quelquefois  de 
cristaux  d'aragonite  ,  semblables  à  ceux  d'Espagne.  On  a 
trouvé  aussi  du  soufre  dans  les  mines  de  sel  de  Wieliczka, 
en  Gallicie  ;  dans  les  gypses  ou  les  argiles  des  salines  de  la 
Lorraine,  du  pays  d'Hanovre,  de  la  Thuringe  et  de  la  Hon- 
grie. Enfiit,  on  le  rencontre  quelquefois  sous  forme  pulvé- 
rulente dans  l'intérieur  des  silex,  à  la  Charité  ,  département 
du  Doubs,  et  dans  le  département  de  la  Haute -SaAne. 

Dans  Les  terrains  de  sédiment  supérieurs  le  soufre  a  élé  ob- 
servé à  l'état  pulvérulent  ,  au  milieu  des  lignites,  à  Ar- 
tern  en  Thuringe;  dans   la   pierre  à  plâtre  aux  environs  de 


528  SOU 

Meaux;  dans  la  marne  argileuse,  à  Montmartre,  près  Farisi 
Le  soufre  se  rencontre  fréquemment  dans  le  voisinage  des 
eaux  fJiermales,  dans  lesquelles  il  est  tenu  en  dissolution  par 
le  moyen  du  gaz  hydrogène.  Ces  eaux  déposent  journellement 
du  soufre  en  poudre  autour  des  lieux  d'oîi  elles  sortent:  c'est 
ce  que  Ton  observe  aux  eaux  thermales  d'Aix-la-Chapelle, 
de  Tivoli ,  d'Aix  en  Savoie,  de  Balaruc ,  de  Sainl-Boës  près 
de  Dax,  etc.  Les  eaux  minérales  d'Enghien,  près  de  Mont- 
morency, qui  paroissent  sourdre  à  travers  le  gypse  grossier, 
produisent  également  du  soufre  en  pellicules  minces  et  blan- 
châtres. Enfin,  ce  combustible  se  forme  journellement  dans 
nos  marais,  dans  nos  étangs,  et  dans  tous  les  lieux  od  se 
trouvent  des  matières  animales  et  végétales  en  putréfaction, 
tels  que  les  égouts ,  les  fosses  d'aisance  ,  etc. 

Dans  les  filons.  Le  soufre  a  été  trouvé  dans  l'intérieur  des 
filons  de  cuivre  pyriteux  qui  traversent  le  granité,  à  Rip- 
poltsau,  en  Souabe;  dans  les  liions  de  galène  du  calcaire  in-  ■ 
termédiaire  du  pays  de  Siegen  ;  dans  les  filons  aurifères  d'É- 
katerinebourg  et  dans  les  monts  Altaï,  en  Sibérie.  On  le  cite 
également  dans  les  filons  métallifères  de  la  montagne  de  Cha- 
lanches,  en  Dauphiné;  de  Truskavvice,  dans  le  cercle  de  Sam- 
bor,  enGallicie;  de  Breznobanya  ,  en  Hongrie,  etc. 

Dans  les  terrains  volcaniques.  Le  soufre  est  extrêmement 
rare  dans  les  terrains  pyrogènes  anciens.  On  n'en  cite  qu'un 
seul  exemple  dans  le  basalte,  à  l'île  Bourbon.  Le  trachyte 
en  a  offert  dans  quelques  points,  comme  à  Budos-Hegy  en 
Transylvanie,  au  Montdor  en  France,  à  Monserrat  dans  les 
petites  Antilles.  Mais  les  volcans  en  activité,  et  surtout  les 
volcans  à  demi  éteints,  le  fournissent  en  très-grande  abon- 
dance (le  Vésuve,  l'Etna,  les  volcans  d'Islande,  de  Java, 
de  l'île  Lancerote,  de  la  Guadeloupe,  de  Sainte- Lucie ,  de 
Saint-Domingue,  etc.).  Le  soufre  sublimé  par  l'action  des 
feux  volcaniques,  se  dépose  à  la  surface  des  laves,  où  il  forme 
des  croûtes  et  des  concrétions,  et  on  le  retrouve,  à  la  pro- 
fondeur de  quelques  pieds,  dans  le  sol  encore  fumant  qui 
avoisine  les  vieux  cratères.  C'est  surtout  dans  les  solfatares 
ou  soufrières  naturelles,  qui  sont  des  volcans  à  demi  éteints, 
des  cratères  encore  fumans  d'anciens  volcans  affaissés,  que  le 
soufre  est  le  plus  répandu.  11  abonde  dans  l'ile  de  Vulcano, 


sou  529 

une  des  îles  Lipari.  —  En  Islande,  dans  les  districts  de  Hu- 
sevik  et  de  Krysevik,  situés  aux  extrémités  opposées  de  File: 
le  soufre  y  est  en  si  grande  quantité,  qu'on  le  ramasse  à  la 
pelle  jusqu'à  la  profondei:r  de  trois  à  quatre  pieds.  —  A  Pouz- 
zole,  près  de  Naples,  dont  le  vieux  cratère  porte  le  nom  de 
solfatare  par  excellence,  qui  a  été  exploité  de  foute  anti- 
quité, tt  où  le  soufre  se  renouvelle  perpétuellement. 

Localités.  Les  lieux  où  l'on  a  observé  le  soufre  dans  les 
diff'ércns  modes  de  gisement  que  nous  venons  de  décrire,  sont 
assez  nombreux.  Nous  citerons  particulièrement: 

En  France.  Saint-Boës,  près  de  Dax,  dans  le  département 
des  Landes,  dans  un  banc  d'argile  mêlée  de  galets  et  de  bi- 
tume pétrole.  —  Malvesi ,  près  de  Narbonne  ,  département 
de  l'Aude.  —  Oisans ,  en  Dauphiné,  dans  les  gypses.  —  Mont- 
dor,  à  la  cascade  de  la  Dore.  —  Meaux,  près  Paris,  dans 
la  pierre  à  plâtre.  —  Montmartre,  dans  la  marne  argileuse. 

—  La  Charité,  près  Besançon  ,  dans  des  silex. 

En  Savoie.  A  Pesay,  dans  la  karsfénite,  avec  plomb  sul- 
furé.—  A  Moustiers,  près  de  Bex,  dans  du  gypse. 

En  Slïisse.  A  Bevieux,  canton  de  Vaud,  au  milieu  du  gypse 
et  du  calcaire. 

En  Itîaue.  Tortona,  en  Piémont.  —  Scandiano,  dans  le  Mo- 
dénois.  —  En  Toscane,  à  Saint-Philippe;  à  Pezetta  et  dans  la 
grotte  de  San-Fedele,  près  de  Sienne. —  Carrara,  sur  la  côte 
de  Gênes. —  Formiguiano,  près  deCésène,  dans  le  Ravennois. 

—  Urbino  ,  dans  les  Etats  romains.  —  Pouzzole,  près  de  Na- 
ples.—  Le  Vésuve.  —  Isle  de  Lipari,  à  Vulcano  ,  avec  l'acide 
borique  et  Pammoniaque  muriatée.  —  En  Sicile,  val  de  Deu- 
cona,  à  l'Etna;  Racalmuto  et  la  Catholica,  près  Girgenti  ;  le 
val  de  Nolo  et  le  val  de  Mazzara  ;  San-Cataldo,  dans  une 
géode  siliceuse;  Milloco  ,  Palma,  Riési ,  Fiume,  Salato  ,  Capo- 
d'Arso,  Licata,  Bivona ,  Falconara,  Mazzarino ,  Summatino, 
Castro -Giovanni,  Occhio. 

En  Espagne.  Conilla,  près  de  Gibraltar.  —  Hellin,  en  Arra- 
gon  ;  Séville. 

En  Allemagne.  Dans  le  pays  de  Salzbourg,  à  Gipsberg,  prés 
Golling. —  Eu  Souabe,  à  Rippoltsau  ,  dans  des  filons  de  cuivre 
pyriteux.  —  Pays  de  Siegen  ,  dans  des  filons  de  galène. — En 
Thuriuge,  à  Artern,  dans  les  lignites. 

49.  34 


53o  SOU 

En  Gau.icie.  A  Swarzowice,  dans  la  marne  argileuse;  "Wie- 
liczka:  Drohobgize,  cercle  de  Santore,  avec  plomb  sulfaté  et 
xinc  calamine;  Truschavvice  ,  cercle  de  Sambor. 

En  Croatie.  A  Radaboy,  près  Waradin. 

En  Hongrie.  A  Glashiitte ,  près  de  Schemnitz ,  dans  un  mica- 
schiste ;Breznobanya;  Kalinga,  sur  la  pente  nord  de  l'Osztroszky. 

En  Transylvanie,  à  Budos-Hegy. 

En  Islande.  Dans  les  districts  de  Husevik  et  de  Krysevik. 

En  Russie.  Ékaterinebouig,  dans  les  mines  d'or.  — En  Si- 
bérie, dans  les  monts  Altaï.  —  A  l'embouchure  de  la  Soka. 
—  A  Samara  et  Sernajora,  sur  le  Wolga. 

En  Afrique.  Isle  de  Ténériffe.  —  Isie  de  Bourbon. 

En  Amérique.  Dans  les  Antilles,  à  Montserrat.  — ■  La  Gua- 
deloupe ,  Sainte- Lucie.  —  Saint-Domingue.  —  A  la  Califor- 
nie, avec  calcaire  spathique.  —  Dans  l'état  de  New -York, 
près  des  cascades  de  Clifton.  —  Au  Mexique,  au  mont  Cuen- 
camé,  en  petits  filons  dans  le  calcaire.  —  Dans  les  Andes  de 
Quito,  entre  Ticsan  et  Alausi,  dans  des  couches  de  quarz 
subordonnées  au  micaschiste  ;  dans  les  Andes  de  Caxamarca, 
dans  des  bancs  de  quarz  ;  à  l'Azufral,  près  Ibarra  ,  dans  le 
porphyre  primitif.  —  Au  volcan  d'Anlisana.  —  Au  Brésil,  à 
Serro-do-Frig  ,  près  San -Antonio  Pereira. 

Usages.  La  propriété  qu'a  le  soufre  de  brûler  à  une  tem- 
pérature peu  élevée  ,  le  fait  employer  avec  succès  pour  se 
procurer  facilement  du  feu,  en  déterminant  par  son  moyen 
la  combustion  dans  d'autres  corps  moins  inflammables.  A 
Paris,  la  fabrication  des  alumettes  forme  une  branche  d'in- 
dustrie d'une  assez  grande  importance.  L'acide  sulfureux  que 
l'on  produit  par  la  combustion  du  soufre,  peut  servir  utile- 
ment à  blanchir  les  tissus,  et  principalement  les  soies;  à  dés- 
infecter l'air  dans  les  endroits  où  il  est  vicié;  à  faire  périr 
les  mites  et  autres  insectes  destructeurs  dans  les  collections 
de  zoologie.  Ce  même  acide,  ayant  la  propriété  d'éteindre 
subitement  les  corps  enflammés,  sert  à  étouffer  le  feu,  quand 
il  se  manifeste  dans  une  cheminée  ;  il  suflit  pour  cela  de 
jeter  une  poignée  de  soufre  en  poudre  dans  le  foyer.  On 
emploie  encore  le  soufre  pour  sceller  le  fer  dans  la  pierre , 
pour  former  des  moules,  et  pour  prendre  des  empreintes  de 
pierres  gravées;  mais  les  principaux  usages  sont   de  servir 


sou  53i 

à  la  fabrication  de  la  poudre  à  canon  et  à  celle  de  l'acide 
sulfurique.  Le  soufre  entre  pour  un  dixième,  et  quelquefois 
pour  un  cinquième,  dans  la  composition  de  la  poudre,  oii 
il  est  mêlé  au  nitre  et  au  charbon;  c'est  encore  par  le  con- 
cours du  nitre  et  du  soufre  que  Ton  se  procure  en  grand  l'a- 
cide sulfurique,  et  dans  cette  opération  le  soufre  est  pour 
les  neuf  dixièmes,  et  le  nitre  pour  un  dixième  seulement. 
On  peut  juger  par  là  de  l'énorme  quantité  de  ce  combustible 
que  consomment  les  arts  chimiques.  La  médecine  s'en  sert  à 
l'extérieur  contre  les  maladies  de  la  peau,  et  à  rintérieur 
contre  les  maladies  chroniques  du  poumon  et  des  viscères 
abdominaux.  Extérieurement  on  l'applique  sous  forme  d'on- 
guent, en  le  mêlant  aux  corps  gras,  tels  que  le  cérat  ou  la 
graisse  de  porc;  intérieurement  on  le  donne  sous  forme  de 
pastilles,  quelquefois  à  la  dose  d'un  gros  par  jour.  Enfin,  il 
est  la  base  des  eaux  dites  sulfureuses  ou  hépatiques. 

Préparation.  On  se  procure  le  soufre  de  deux  manières  : 
en  le  recueillant  immédiatement  dans  les  solfatares  ou  sou- 
frières naturelles,  et  le  séparant  des  matières  terreuses  avec 
lesquelles  il  est  mélangé,  ou  bien,  en  l'extrayant  des  py- 
rites ,  c'est-à-dire  des  composés  qu'il  forme  avec  le  fer  et  le 
cuivre,  et  qui  sont  abondamment  répandus  dans  l'intérieur 
de  la  terre.  Pour  purifier  le  soufre  des  terrains  volcaniques, 
on  place  le  minerai  dans  de  grands  creusets  en  terre,  que 
l'on  chauffe  tous  ensemble  dans  un  long  fourneau  nommé 
galère.  Ces  creusets  communiquent  avec  d'autres  vases  ,  qui 
sont  extérieurs  au  fourneau  ,  par  le  moyen  d'un  tuyau  de 
terre.  Le  soufre,  déjà  débarrassé  de  la  plus  grande  partie  des 
matières  qui  lui  étoient  mélangées,  se  dépose  dans  ces  réci- 
piens,  et  se  rend,  en  dernier  lieu,  dans  des  tinettes  de  bois 
pleines  d'eau,  où  il  se  fige.  Dans  cet  état  il  porte  le  nom  de 
soufre  brut,  et  n'est  pas  encore  parfaitement  pur.  Pour  ache- 
ver de  le  purifier,  on  le  soumet  à  la  distillation  dans  un  ap- 
pareil construit  de  manière  à  ce  que  l'on  puisse  obtenir  à  vo- 
lonté, par  son  moyen,  le  soufre  sous  forme  liquide  ou  sous 
forme  pulvérulente.  Dans  le  premier  cas,  le  soufre  va  se 
mouler  dans  des  cylindres  de  bois,  et  produit  ce  que  l'on 
connoît  dans  le  commerce  sous  le  nom  de  soufre  en  canon. 
Dans  le  second  cas,  on  obtient  cette  poudre  impalpable  d'un 


532  SOU 

beau  jaune,  qu'on  nomme  Jleur  de  soufre,  à  cause  de  sa  pu- 
reté. Quant  au  soufre  que  l'on  extrait  des  pyrites  ,  c'est  en- 
core par  une  sorte  de  distillation  qu'on  parvient  à  l'obtenir, 
en  opérant  soit  en  vase  clos,  soit  en  plein  air.  Dans  le  pre- 
mier cas  on  opère  la  distillation  dans  de  grands  cornets  de 
terre,  inclinés,  qui  traversent  des  fourneaux  chauffés  modé- 
rément, et  qui  communiquent  par  leur  extrémité  la  plus 
étroite  avec  des  récipiens  pleins  d'eau.  Dans  le  second  cas,  on 
forme  de  grands  tas  de  minerai,  composés  alternativement 
d'une  couche  de  bois  et  d'une  couche  de  pyrite,  et  que  l'on 
fait  brûler  pendant  plusieurs  mois.  Ces  tas,  en  forme  de  py- 
ramides, sont  terminés  par  une  petite  esplanade,  sur  laquelle 
on  a  ménagé  des  fosses,  où  le  soufre  se  rassemble  ,  et  où  on 
le  recueille  de  temps  en  temps  avec  des  poches  de  fer. 
(Delafosse.) 

SOUFRE.  (Chim.)  Corps  simple  non  métallique. 

11  est  solide,  d'un  jaune  verdàtre,  tantôt  transparent,  tan- 
tôt opaque.  Il  exhale  une  odeur  particulière  par  le  frotte- 
ment. 

Quand  il  a  cristallisé  par  fusion,  il  est  en  prismes  obliques 
à  bases  rhombes;  s'il  a  cristallisé  au  milieu  du  sulfure  de  car- 
bone, il  est  en  octaèdres,  suivant  M.  Mitscherlich. 

Sa  pesanteur  spécifique  est  de  1,99  quand  il  a  été  fondu, 
et  de  2,o33  quand  il  est  cristallisé. 

Le  soufre  est  fragile.  Lorsqu'on  en  tient  un  bâton  dans  la 
main  ,  il  pétille  et  se  brise  en  morceaux  ;  parce  qu'il  est 
mauvais  conducteur  de  la  chaleur,  et  que  les  parties  qui 
sont  en  contact  avec  la  main  ,  s'échauffant  beaucoup  plus  que 
celles  du  centre,  se  dilatent  assez  pour  s'en  séparer. 

Le  soufre,  exposé  au  feu,  se  fond  à  170^;  quand  il  est 
fondu  ,  il  a  une  couleur  orangée.  Si  on  le  laisse  refroidir  de 
manière  que  la  partie  extérieure  seulement  soit  solidi- 
fiée ,  et  si  on  décante  les  parties  du  centre  qui  sont  encore 
liquides,  après  avoir  fait  un  trou  dans  la  croûte  extérieure, 
on  obtient  une  géode  tapissée  de  cristaux  prismatiques.  Le 
soufre  fondu  perd,  en  se  refroidissant,  la  couleur  rougeâtre 
qu'il  avoit  acquise. 

Le  soufre,  tenu  en  fusion  sans  le  contact  de  l'air  pendant 
plusieurs  l^eures ,  s'épaiîsit  et  se  colore  en  rouge  foncé.  Si, 


sou  535 

dans  cet  état,  on  le  coule  dans  l'eau,  il  se  présente  sous  la 
forme  d'une  matière  d'un  brun  rougeàtre,  qui  est  molle  et 
ductile;  mais  il  reprend  à  la  longue  les  caractères  du  soufre. 
Ce  changement,  qu'on  avoit  d'abord  attribué  à  une  oxida- 
tion,  est  dû  à  un  arrangement  particulier  des  molécules;  car 
Irvine  fils  et  Davy  ont  observé  que  le  soufre  fondu  devenoit 
rouge  sans  qu'il  eût  le  contact  de  l'oxigène.  M.  Vauquelin  a 
observé  depuis  long-temps  que  le  soufre  rouge,  chauffé  et  re- 
froidi lentement,  reprend  ses  premières  propriétés.  Le  soufre 
rouge  a  une  pesanteur  spécifique  de  2,325. 

Le  soufre  fondu  se  réduit  en  vapeur  et  peut  bouillir  si  la 
température  est  sufiisamment  élevée.  On  peut  le  distiller, 
comme  de  l'eau ,  dans  une  petite  cornue  de  verre ,  à  laquelle 
on  a  adapté  un  ballon. 

Le  soufre  ,  exposé  à  l'action  de  fils  pointus  de  platine , 
chauffés  au  rouge  vif  par  un  appareil  de  looo  doubles  plaques, 
a  donné  un  peu  de  gaz  hydrosulfurique. 

Le  gaz  oxigéne  n'a  pas  d'action  à  froid  sur  le  soufre  ;  mais 
si  l'on  plonge  le  soufre  enflammé  dans  le  gaz  oxigène ,  il  brûle 
avec  une  flamme  d'un  blanc  bleuâtre  ;  le  produit  est  du  gaz 
acide  sulfureux.  Lorsque  les  corps  sont  parfaitement  nus,  il 
ne  se  produit  que  du  gaz  acide  sulfureux.  Il  paroît ,  et  c'est 
l'opinion  de  M.  Davy ,  que  le  volume  du  gaz  oxigène  ne  change 
pas  dans  cette  combinaison  ;  au  moins  ce  chimiste  a-t-il  ob- 
tenu 98  mes.  de  gaz  acide  sulfureux,  en  brûlant  du  soufre 
dans  100  mes.  d'oxigéne. 

Outre  cette  combinaison  ,  le  soufre  en  forme  encore,  avec 
l'oxigène,  trois  autres,  qui  sont  acides. 

Il  est  insoluble  dans  l'eau  et  sans  action  sur  elle  à  toutes 
les  températures  connues. 

Il  se  combine  avec  le  chlore  à  la  température  ordinaire. 

L'iode,  par  la  fusion,  s'y  unit  en  toutes  proportions. 

L'azote  ne  s'y  combine  pas. 

Le  sélénium  s'y  unit  en  toutes  proportions. 

Il  en  est  de  même  de  l'arsenic ,  mais  on  peut  obtenir  des 
composés  définis. 

Le  phosphore  s'y  combine  en  toutes  proportions. 

Le  bore  ne  s'y  unit  pas. 

Le  silicium ,  le  carbone ,    et  la  plupart   des  métaux ,  s'y 


«54  SOU 

finissent  dîreclement ,  et  presque  toujours  il  y  a  une  émission 
très -forte  de  lumière. 

Tenu  en  fusion  dans  le  gaz  hydrogène,  il  s'y  combine  et 
forme  l'hydrogène  sulfuré;  le  volume  de  l'hydrogène  ne 
change  pas. 

Le  soufre  a  plus  d'affinité  pour  l'hydrogène  que  le  carbone, 
c'est  ce  qu'on  prouve  en  faisant  sublimer  du  soufre  dans  du 
gaz  percarburé.  Celui-ci  double  de  volume  en  passant  à  l'état 
de  gaz  hydrosulfurique.  Il  y  a  un  dépôt  de  carbone. 

Etat. 

Le  soufre  se  trouve  natif  ou  à  l'éfat  de  pureté  dans  les 
environs  des  volcans  ou  dans  des  terrains  qui  ont  été  vulca- 
nisés. C'est  surtout  à  la  Solfatare  près  de  Pouzzole  qu'il  est  abon- 
«dant;  il  y  en  a  dans  les  environs  de  Rome,  en  Sicile,  en 
Islande,  à  la  Guadeloupe,  à  Quito,  dans  les  Cordillères.  Il 
est  en  cristaux  octaèdres  transparens,  quelquefois  en  pous- 
sière, et  le  plus  souvent  en  masses  translucides  et  opaques. 

Le  soufre  existe  dans  un  grand  nombre  de  composés  métal- 
liques à  l'état  de  sulfure  ou  à  celui  de  sulfate. 

Les  matières  organiques  qui  se  décomposent  laissent  exhaler 
du  soufre  ;  mais  il  ne  ftiut  pas  croire  que  celui  qui  est  mis  à 
nu  dans  la  putréfaction  ,  provienne  en  totalité  des  matières 
organiques,  une  grande  partie  provient  des  sulfates,  particu- 
lièrement de  celui  de  chaux,  dont  l'acide  cè.ie  son  oxigène 
au  carbone  et  à  l'hydrogène  de  la  matière  organique. 

Extj^action. 

On  extrait  le  soufre  des  minéraux  qui  le  contiennent  à  la 
Solfatare  par  le  procédé  suivant. 

On  place  dix  pots  de  terre  d'environ  i  mètre  de  hauteur, 
de  20  litres  de  capacité  et  renflés  vers  le  milieu,  dans  un 
fourneau  appelé  galère  ;  ou  en  met  5  d'un  côté  et  5  de  l'autre. 
On  les  dispose  dans  Fépaisseur  même  des  parois  de  la  galère, 
de  manière  que  leur  ventre  déborde  en  dedans  et  en  dehors, 
et  que  leur  partie  supérieure  soit  à  travers  la  surface  du  dôme; 
on  les  remplit  de  morceaux  de  minerai,  de  la  grosseur  du 
poing;  on  les  recouvre  d'un  couvercle  en  terre  et  on  adapte 
à  une  ouverture  pratiquée  à  leur  partie  supérieure  et  laté- 


sou  535 

raie,  un  tuyau  d'environ  4  centimètres  de  diamètre,  qui  se 
rend  ,  en  s'inclinant,  dans  un  autre  pot  couvert,  percé  à  son 
fond  et  situé  au-dessus  d'une  tinette  en  bois  pleine  d'eau.  On 
chaufTe,  le  soufre  se  fond,  se  volatilise  et  coule  en  liquide 
dans  la  tinette  ,  où  il  se  congèle.  Quand  l'opération  est  ter- 
minée, on  recharge  les  pots  de  matière  neuve. 

En  Saxe  et  en  Bohème  on  introduit  des  sulfures  de  fer  et 
de  cuivre  dans  des  tuyaux  de  terre,  qui  traversent  un  four- 
neau à  galère.  Le  soufre  qui  se  dégage  des  sulfures  coule  dans 
des  tuyaux  pleins  d'eau  froide,  qui  sont  placés  à  l'extérieur  ; 
900  de  sulfure  donnent  de  100  à  i5o  de  soufre  :  le  résidu  est 
à  l'état  de  protosulfure. 

On  purifie  le  soufre  de  plusieurs  manières. 

1.°  La  plus  ancienne  consiste  à  fondre  le  soufre  brut  dans 
une  chaudière  de  fonte;  peu  à  peu  les  parties  hétérogènes  se 
précipitent  au  fond  du  vaisseau  :  lorsqu'elles  sont  déposées, 
on  puise  les  couches  supérieures  au  moyen  d'une  cuiller 
de  fer,  et  on  les  coule  dans  des  moules  de  bois  de  hêtre,  qui 
sont  cylindriques  et  qui  s'ouvrent  en  deux  longitudinalement. 
Les  moules  doivent  être  mouillés  et  égouttés  avant  de  rece- 
voir le  soufre.  Le  soufre  obtenu  par  ce  procédé  n'est  jamais 
pur,  il  est  grisâtre,  parce  qu'il  retient  les  parties  hétéro- 
gènes les  plus  ténues  auxquelles  il  étoit  mélangé  avant  la  fusion. 

Le  résidu  de  cette  opération  est  appelé  soufre  gris. 

1°  On  met  le  soufre  dans  un  vaisseau  de  terre  qui  peut 
s'adapter  dans  un  fourneau.  On  recouvre  le  vaisseau  d'une 
suite  de  pots  de  terre  renflés,  qui  sont  ouverts  par  leui's 
deux  extrémités;  le  dernier  seul  est  fermé  :  il  est  percé  d'un 
petit  trou  ou  bien  il  porte  un  tuyau:  on  appelle  ces  vaisseaux 
des  aludels  ou  chauffes.  Le  soufre  se  volatilise  et  se  condense 
dans  les  pots.  Le  soufre,  sublimé  de  cette  manière,  porte  le 
nom  de  Jleurs  de  soufre.  Comme  l'air  a  toujours  plus  ou  moins 
d'accès  dans  l'intérieur  de  l'appareil,  il  en  résulte  qu'une 
portion  de  soufre  se  brûle.  C'est  ce  qu'on  reconnoît  facile- 
ment en  faisant  bouillir  de  l'eau  sur  les  fleurs  de  soufre  :  l'eau 
acquiert  des  propriétés  acides;  elle  rougit  la  couleur  du  tour- 
nesol et  précipite  le  sulfate  de  baryte.  C'est  pour  cette  raison 
que  les  fleurs  de  soufre  qu'on  emploie  en  médecine  doivent 
être  lavées. 


536  SOU 

5.°  Le  procédé  qu'on  suit  généralement  en  France  depuis 
plusieurs  années,  est  dû  aux  frères  Michel,  de  Marseille  :  il 
consiste  à  distiller  le  soufre  dans  une  chaudière  de  fonte  qui 
est  accolée  à  une  chambre  en  brique.  Cette  chambre  porte 
une  soupape  pour  évacuer  l'air  dilaté;  le  soufre  qui  s'y  dis- 
tille peut  s'écouler  par  un  conduit  placé  à  fleur  du  sol,  dans 
Un  récipient. 

Usages  et  Histoire. 

Le  soufre  est  connu  depuis  la  plus  haute  antiquité  :  il  sert 
à  soufrer  les  allumettes,  à  faire  la  poudre  à  canon,  à  fabri- 
quer les  acides  sulfureux  et  sulfurique,  le  cinabre,  le  sul- 
fure de  potasse,  plusieurs  sulfates.  Il  est  employé  pour  sceller 
Je  fer  dans  les  pierres.  On  le  prescrit  en  médecine  à  l'inté- 
rieur. 

De  plusieurs  combinaisons  du  soufre  avec  les  co/ps 
non  métalliques. 

OxiGÈNE   ET    Soufre. 
Ac'iàe  hjpo- sulfureux.  Voyez  Sulfureux  [Acide  hypo-]. 
Acide  sulfureux.  Voyez  Sulfureux  [  Acide]. 
Acide  liypo -sulfurique.  Voyez  Sulfurique  [Acide  hyfo-]. 
Acide  sulfurique.  Voyez  Sulfurique  [Acide]. 

Du  Chlorure  de  soufre. 

A.  BerthoUet.  Dumas. 

Chlore Gj,(j2 69,22 

Soufre 32,08 30,72. 

Le  chlorure  de  soufre  est  d'un  rouge -orangé  brun,  quand 
il  est  vu  par  la  lumière  réfléchie,  et  d'un  jaune  verdàtre , 
quand  il  est  vu  par  réfraction.  Il  a  une  odeur  analogue  à 
celle  des  algues  marines,  mais  plus  piquante. 

Sa  pesanteur  spécifique  est  de  1,6  ,  suivant  Thomson,  et 
1,7,  suivant  A.  BerthoUet. 

Il  ne  rougit  pas  le  papier  de  tournesol  desséché. 
Il  est  très-volatil.  La  chaleur  rouge  ne  le  décompose  pas. 
Il  n'éprouve  pas  d'altération   de  la  part  du  gaz   oxigène 
sec,  soit  à  froid,  soit  à  chaud. 


sou  557 

11  répand  des  fumées  blanches  à  l'air;  il  se  produit  alors  de 
l'acide  sulfureux  et  de  l'acide  hydrochlorique  ;  pour  s'en  con- 
vifincre ,  on  n'a  qu'à  mêler  dans  un  tube  des  volumes  égaux 
d'eau  et  de  chlorure  :  il  se  dégage  assez  de  calorique  pour 
faire  bouillir  la  liqueur;  il  se  dépose  du  soufre;  il  se  forme 
de  l'acide  sulfureux ,  un  peu  d'acide  sulfurique  et  de  l'acide 
hydrochlorique. 

L'alcool  et  l'éther  produisent  le  même  effet  que  l'eau ,  avec 
cette  différence  que  l'action  paroît  plus  vive,  parce  qu'il  y  a 
plus  de  liquide  qui  se  vaporise. 

L'action  est  très- vive  quand  on  mêle  le  chlorure  avec  l'am- 
moniaque fluor;  il  se  dégage  des  fumées  violettes,  et  Ton  ob- 
tient du  sulfite,  du  sulfate  et  de  l'hydrochlorate  d'ammo- 
niaque. 

Le  chlorure  de  soufre  peut  dissoudre  du  soufre  à  l'aide  de 
la  chaleur;  il  prend  alors  une  couleur  jaune  de  tan. 

Préparation, 

On  peut  le  préparer  :  1.°  en  plongeant  du  soufre  enflammé 
dans  du  chlore  sec  ;  la  flamme  s'éteint,  mais  le  soufre  se  com- 
bine au  chlore;  2.°  en  faisant  arriver  du  chlore  desséché  dans 
une  petite  éprouvette  où  l'on  a  mis  de  petits  fragmens  de 
soufre. 

Histoire, 

Il  a  été  découvert,  en  1804  ,  par  M.  Thomson. 

Iode  et  Soufae. 

Ces  deux  corps  forment  une  combinaison  fusible  d'un  gris 
noir,  rayonné  comme  le  sulfure  d'antimoine;  on  peut  en  dé-^ 
gager  l'iode  en  la  distillant  avec  l'eau. 

Sélénium  et  Soufke. 
Voyez  Sélénium. 

Phosi'iiore  et  Soufre. 
Voyez  Phosphore. 

Silicium  et  Soufre. 
Voyez  SiuciuM. 


538  SOU 

Sulfure  de  carbone. 
Voyez  Carbone,  lom.  VII,  pag.  64. 

SODFRE   ET    HyDOGÈNE. 

Voyez  Hvdrosulfurique  [Acide],  tom.  XXII,  p.  290.  (Ch.) 
SOUFRE  DORÉ.  (Cliim.)    Préparation   antimoniale,   con- 
tenant du  protoxide  d'antimoine,  de  l'acide  hydrosulfurique 
et  du  soufre.  Voyez  tom.  XXIV,  pag.  ogi   et  Sg/j.  (Ch.) 

SOUFRE  DORÉ  NATIF  D'ANTIMOLNE.  (Mm.)  Voyez  An- 
timoine MORDORE.    (DeLAFOSSE.  ) 

SOUFRE  LAVÉ.  (C/iim.  )  Plusieurs  personnes  ont  désigné 
par  cette  dénomination  les  Jleiirs  de  soufre  qui  ont  été  dé- 
pouillées ,  par  des  lavages  à  l'eau,  des  acides  sulfurique  et 
sulfureux  qu'elles  contiennent  ordinairement.  (Ch.) 

SOUFRE  ROUGE  DES  VOLCANS.  (  Min.)  Voyez  Arsenic 

BÉALGAR.    (DeLaFOSSE.  ) 

SOUFRE  VÉGÉTAL.  (Bot.)  On  donne  ce  nom  à  la  poussière 
des  étamines  du  lycopode,  qui  s'enflamme  promptement  à 
l'approche  d'une  lumière  ou  d'un  tison,  et  que  l'on  emploie 
dans  les  torches  de  l'opéra.  On  lui  a  aussi  substitué  celle  de 
la  massette,  tj/pha.  (J.) 

SOUFRE  VIF.  {Chim.)  On  désignoit  autrefois  par  cette  dé- 
nomination le  soufre  natif  de  couleur  grise,  dont  la  couleur 
jaune  est  masquée  par  des  impuretés.  (Ch.) 

SOUFRÉE  A  QUEUE.  {Entom.)  Nom  donné  par  Geoffroy 
à  la  Phalène  du  sureau,  que  nous  avons  décrite  sous  le  n.°  5. 
(CD.) 

SOUFRÉS.  {Bot.)  Nom  par  lequel  Paulet  désigne  Vagaricus 
sulfureus  ,  Bull. ,  et  Vagaricus  croceus ,  Schœff. ,  qu'il  considère 
néanmoins  comme  deux  espèces  distinctes.  (Lem.) 

SOUFRETEUSE.  (Entom.)  Nom  trivial  appliqué  à  la  che- 
nille de  la  noctuelle  bois  veiné  ou  du  bouillon  blanc,  noctua 
verbasci.  (Desm.) 

SOUFRIERE.  (Min.)  On  donne  plus  particulièrement  ce 
nom  aux  soupiraux  volcaniques  par  où  se  dégage  presque 
continuellement  du  soufre  en  vapeur,  dont  une  partie  se 
condense  en  petits  cristaux  aiguillés  sur  les  parois  de  ces  ou* 


sou  539 

vertures.  Une  soufrière  des  plus  célèbres  par  la  permanence 
de  ses  phénomènes,  est  celle  de  la  Guadeloupe.  (B.) 

SOUGMOUM.  (  Mamm.  )  Les  Tartares  voisins  de  l'Irtisch 
désignent  ainsi  une  race  de  buffles  sauvages,  qui  pourroient 
appartenir  à  l'espèce  du  yak.  (Desm.) 

SOUGLOUK.  {Ornith.)  Nom  sibérien  de  la  corneille  freux, 
cornus  frugiiegus  ,  Linn.  (Ch.  D.) 

SOUGNIMBINDOU.  (Ornith.)  Nom  donné  parles  habitans 
de  Malimbe  aux  souï-mangas  qui  fréquentent  leur  pays,  et 
que  M.  Vieillot  a  appliqué  particulièrement  à  l'espèce  figu- 
rée dans  ses  Oiseaux  dorés,  tome  2,  pi.  22.  (Ch.  D. ) 


FIN    DU    QUAftANTE-NEUVIEME   VOLUME, 


STRASBOURG,  de  l'imprimerie  de  V.°  Levrault,  impr.  du  Roi. 


OUVRAGES  NOUVEAUX 

Que  l'on  trouve  chez  les  mêmes  libraires  à  Strasbourg  et  à  Paris 

LA  GUZLA,  Choix  de  poésies  iliyriqncs  recueillies  rians  la  Dal- 
malîe, la  Bosnie, la  Croatie  et  l'Herzégovine;  i  volume  gr.  in- 
avec  un  joli  portrait  lithcgraj'hîi;  irHyacinflie  !^'5;:i;!.inomch. 

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G.  CoviEi».  hec^laircpcrnt-luel  derAcadeiuie  royale  ck-s sciences, 
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M.  le  B.""  CoviER,  l'un  des  quarante  de  iAcadvhiie  française. 
Secrétaire  perpétuel  de  celle  des  Sciences,  etc.;  Tome  111 
(  1820  à  1817)  ,  in-S." 

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de  Tire  chrétienne;  ouvrage  couronné  par  i'/nslilut  royal  de 
France;  par  M.  J-  Matter;  2  vol.  in-8.° 


m 


CATHÉDRALE  DE  STRASBOURG,  dessinée  d'après  nature,  et 

lilhographiée  par  M.   Chapuï,  ex  -  officier  du  génie  maritime, 

ancien  élève  de  l'école  polytechnique,  avec  un  texte  historique 

et  descriptif  par  M.  J.  (i.  ScnwEiGHJECSER. 

La  description  détaillée  et  si)éciale  de  cette  cathédrale  est  des- 
tinée à  faire  Kuite  aux  Antiquités  de  l'Alsace,  dont  le  cadre  nH 
pas  permis  de  donner  à  cet  important  monument  tout  le  dévelop- 
pement dont  il  est  susceptible.  Elle  formera  trois  livraisons  in- 
folio sur  même  papier  que  les  Antiquités. 

La  J."  et  la  2.*  livraisons  paraissent,  la  dernière  est  sous  presse. 
VOYAGE   PiTIORESQUE  DAKS    LE  BRÉSIL;  par  Maubicb 

RuGEftDAs,  publié  par  Esgelaianît  et  Comp.* 

L'exécution  des  lithographies  est  confiée  à  MM.  Villeneuve, 
Joly,  Deroy,  Bichebois ,  Maurin  ,  Zwingcr,  Adam-  Rugendas , 
Gudin,  Vigneron,  et  autres  artistes  disiiuguis. 

L'ouvrage  entier  est  composé  de  vingt  livraisons,  chacune  de 
cinq  planches  in-folio,  imprimées  sur  demi -feuille  de  papier 
jcsus  vclin^upcrfin  ,  de  vingt  ponces  de  haut  sur  quatorze  de  large, 
et  environ  den  :  fc tulles  de  texte. 

11  est  divis'  en  quatre  parties  t 

La  première',  composée  de  six  livraisons,  contient  les  vues  ou 
pays:.ges  ; 

La  sec 'tide  .-  r  ■  le  rji": Te  livraisons,  contient  les  coslumcs 
et  y)ortraits  <;  ^i.dion-  ; 

La  troisièn  .^  i.:<|  livraisons-,   contient  les  mceurs 

et  usages  des  indion.-.  et  des  ]•  urtiéc  ,n  ;       __^ 

La  quatrième,  compos-ce  de  cinq  livraison*,,  contient  les  rt:  eii!« 
et  usages  des  Nègres. 

Les  trois  premières  livraisons  sont  en  vente,  i'  p;i  tî'.  \lternali- 
-ement  une  livraison  de  chaque  partie.