SERR-SOUG.
F. G. Levbàtjlî, éditeur, à STRASBOURG,
et rue de la Harpe, N.° 81, à PARIS.
Le Nor^nt, rue de Seine, N.*" 8, à PARIS.
1837.
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DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES NATURELLES,
DANS LEQUEL
ON TRAITE MilHOniQUEMENï DES DIKFÉ.1EN5 ÊTRES DE LA NATURE ,
GONSirÉaâS SOiT en EUX-JIKMES . r.'AFl.ts lVuAT ACTUEI. de N03
CONNOISSANCES , SOIT HEl.Aii\ i-'uilLlTé QTJ'eN PEUVENT
RETIRER I.A MHDECIKE . v'aGR: ' i . l ; , :. COMMERCE Sï LES ARTS.
SUrVl D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES
NATURALISTES.
PAR
Plusieiirs Professears du Jfrdin du Roi et des principales
Ecoles de Paiis.
TOME OUAIIANTE-NEUFIÈME.
LIBRARY OF
1885- 1©56
DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES NATURELLES,
TOME XLIX.
SERR = SOUG.
Le Jiomhre d'exemplaires prescrit par la loi a été
déposé. Tous les exemplaires sont revêtus de la signature
de r éditeur.
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DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES NATURELLES,
DANS LEQUEL
ON TRAITE MéTHODIQUEMENT DES DIFFÉRENS ÊTRES DE LA NATURE,
CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aPRÈs l'ÉTAT ACTUEL DE
NOS CONNOISSANCES , SOIT RELATIVEMENT A l' UTILITÉ Qu'eN
PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE
ET LES ARTS.
SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES
NATURALISTES.
Ouvrage destiné aux médecins, "aux agriculteurs, aux coramercans,
aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui onlintéréta
connoître-les productions de la nature, leurs caraclères génériques
et spécifiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages.
PAR
Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi , et des principales
Ecoles de Paris.
TOME QUARANTE-NEUVIÈME,
F. G. LEvrj^uLT, Editeur, à STRASBOURG.
et rue de la Harpe, N.° 81, à PARIS.
Lb Norhanx, rue de Seine, N.° 8, à PARIS.
1827.
/
Liste âes Auteurs par ordre de Mat
icres.
Physiqi
raie.
M. LACROIX, membre de l'Académie des
Sciences et professeur au Collège de
France. (L.)
Chimie.
M. CHEVREUL, Membre de rAcaae'mie des
sciences, professeur au Collège royal de
Cbarlemagne. (Ch. )
Minéralogie et Géologie.
M. BRONGMART, membre de l'Académif
des Sciences, professeur à la Faculté de;
Sciences. ( B. )
M. BROCHANT DE VILLIERS,
de l'Aciilémie des Sciences. ( B.
membre
DE V.)
Zoologie générale, jinatomie et
Physiologie.
M. G. CUVIER , membre et serrétaire per-
pétuel de 1' Vcadémic îles Sciences, prof, an
Jardin du Roi , etc. ( G. C. ou CV. on C.)
M. FLOURENS. (F.)
Mammifères.
M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, membre
de l'Académie des Sciences , prof, au Jardia
du Roi. (G.)
Oiseaux.
CROIX, membre
. (Ch. D.)
M. DEFRANCE, membre de plusieurs
Sociétés savantes. ( D. F.)
Botanique.
M. DESFONTAINES, membre de l'Académie
des Sciences. (Uesf.)
M, DE JU.SSIEU, membre de l'Académie
des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (J )
M. MIRBEL, membre de l'Académie des
Sciences , professeur à la Faculté des
Sciences. (B. M.)
M. HENRI CASSmi, associé libre de l'Aca-
démie des Sciences, membre étranger de la
Société Linnéenne de Londres. (H. Cass.)
M. LEMAN , membre de la Société philo-
malique de Paris. (Leik. )
M. LOISELEUR DESLONGCHAMPS
Docteur en médecine , membre de plusieur
Sociétés savantes. (L. D.)
M. MASSEY. ( Mass. )
M. P01RF.T, membre de plusieurs Sociétés
savantes et littéraires, continuateur de
l'Encyclopédie botanique. (Poir.)
M. DE TUSSAC, membre de plusieurs
Sociétés savantes, auteur de la Flore des
Antilles. (De T.)
M. DUMONT EE S,
plusieurs Sociétés
Reptiles et Poissons.
M. DELACÉPÈDE, membre de l'Académie
des Sciences , prof, au Jardin dn Roi. (L.L.)
M. DUMÉRIL, membre de l'Académie de»
Sciences , professeur au Jardin du Roi et à
l'École de médecine. ( C. D.)
M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H.C.)
Insectes.
M. DUMÉRIL , membre de l'Académie de»
Sciences , professeur au Jardin du Roi et 1
l'École de médecine. (CD.)
Crustacés.
M. W, E. LEACH , membre de U Société roy.,
de Londres, Correspond, du Muséum d'his-
toire naturelle de France, (W. E. L.)
M. A. G, DESMAREST, membre titulaire
de l'Académie royale de médecine, profes-
seur à l'école royale vétérinaire d'Alfort,
membre correspondant de l'Académie des
sciences , etc.
Mollusques , Vers et Zoophytes.
M. DE BLAINVILLE, membre de l'Académie
des sciences , professeur it la Faculté de»
Sciences. (De B. )
M. TURPIN, naturaliste, est cbargé de
l'exécution des dessins et de la direction de
la gravure.
MM. DE HXJMBOLDT et RAMOND donneront quelques articles sur les objeu
nouveaux qu'ils ont observés dans leurs voyages, ou sur le» sujets dont ils se sont
plus particulièrement occupés. M. DE CANDOLLE nous a fait la même promesse.
M. PRÉVÔT a donné l'article 0«Vt/î; M. VALENCIENNES plusieurs articles d'Ornî-
tbologie; M. DESPORTES l'article Pigeon domeslirjue , et M. LESSON l'article P/i/i-i'er,
M. F. CUVIER, membre de l'Académie des sciences, est chargé de la direction géné-
rale de l'ouvrage , et il coopérera aux articles généraux de zoologie et à l'histoire de»
mammifères. (F. C. )
DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES NATURELLES.
SER
oERRA. {Bot.) C'est probablement par une faute typogra-
phique que Gmelin inscrit sous ce nom le Senra de Cava-
nilles, ou Senrœa de Willdenow, genre de Malvacées. (J.)
SERRA. {IchtliyoL) Nom donné par Pline à la scie, pristis
antiquorum. { Voyez Scik. )
C'est aussi le nom nicéen du labre plombé, labrus liyens.
Voyez Labre. (H. C.)
SERRA MARINA. (Ichthj-ol.) Belon a ainsi appelé la Scie.
Voyez ce mot. (H. C.)
SERRAGINE. (Bot.) I-a bugle ou consoude moyenne est
ainsi nommée dans le pays de Vaud , suivant l'auteur du
Dictionnaire économique. ( J. )
SERRAN, Serranits. [lchth_yoL) Sur plusieurs cAtes de la
Méditerranée on désigne par le mot serran un poisson dont
M. Cuvier a fait le type d'un genre qui appartient à la fa-
mille des acanthopomes de M. Duméril , et qui est recon-
noissable aux caractères suivans :
Branchies complètes ; opercules garnies de piquans ; des dente-
lures seulement et pas d'échancrure aux préopercules ■ une seule
nageoire du dos continue; lèvres non charnues; catopes thoraci-
ques; mâchoires armées de dents aiguës ou en crochet.
Il est facile de distinguer les Serrans des Dkntés, qui n'ont
aux opercules ni piquans, ni dentelures; des Bodians et des
LuTjANs, qui ont des dentelures au préopercule et point de
piquans à l'opercule ; des CiRUHiXES , dont les catopes «ont
49. 1
SER
presque abdominaux ; des Diacopes, qui ont le préopercule
fortement échancré; des Plectropomes, dont le bas du préo-
percule est épineux; des Canthères , des Gicles, des Pristi-
POMEs,des ScoLOPsis , des Diagrammes, des Microptères , des
Grammistes , des Priacanthes, des Polyprions, des Gremilles,
des Stellikères, qui ont les dents en velours ; des Sandres et
des Centropomes , des Perches , des Sciènes , qui ont deux
nageoires dorsales ou une nageoire profondément divisée.
(Voyez ces divers noms de genres et Acanthofomes dans le
Supplément du tom. I." de ce Dictionnaire.)
Parmi les serrans que Bloch et de Lacépède avoient réunis
aux holocentres d'Artédi , nous parlerons en particulier des
suivans , que l'on peut ranger en trois sections.
§. 1." Serrans dont l'opercule porte trois épines.
Le Mérou: Serranus gigas; = Holocenirus mer ou , Lacép. ;
Perça gigas, Brunnich ; Holocenirus gigas , Schn. Corps et
queue comprimés; mâchoires également avancées ; bouche
grande ; langue lisse ; palais et gosier hérissés de petites dents ;
chacune des mâchoires armée de dents aiguës et placées sur
plusieurs rangs; quatre dents coniques et plus longues, en
avant de la supérieure; nageoire dorsale bordée de lilamens.
Ce poisson a une teinte générale d'un gris rougeâtre, avec
des taches brunes et nébuleuses. On le pêche dans la Médi-
terranée, et il parvient à la taille de plus de trois pieds.
C'est encore à cette section des serrans que M. Cuvier rap-
porte Vholocentriis virescens de Bloch, décrit déjà dans ce Dic-
tionnaire (tom. XXI, p. 289), et qui n'est que le serran le
plus commun de la mer Méditerranée , et les holocentrus ti-
grinus , argentinuSf ongus , du même auteur, également dé-
crits ci-dessus ( tom. XXI, p. 288, 296, 299) ; son epinelephus
marginalis , qui est l'holocentre bordé de Lacépède (p. 002 );
les holocentres rosrnare et océanique de Lacépède ( p. 3o4 et
3o5 ); son holocentre merra (p. 3o2 ) ; le salmoïde (p. 296 ); le
Tauyin (p. 296); Vepinelephus brunneus de Bloch (p. 002).
§. 2. Serrans dont l'opercule porte deux épines.
C'est à cette section que se rapportent les holocentres lan-
cette, à bandes, rouge, siagonote, dont nous avons parlé aux
SER 3
pages 295 , 2gc) , 3oo et 5o3 , du tom. XXI de ce Dictionnaire.
Nous noterons seulement ici que Vholocentre à bandes n'est
peut-être que le marin mal colorié, comme l'a dit M. Cuvier,
et (^e Vholocentre siagonote de Delaroche est probablement
le même poisson que les labrus hepatus et adriaticus de Gmelin.
§. 3. Serrans dont l'opercule n'est armée que d'une
épine.
C'est à cette section qu'appartiennent les hoiocentres afri-
cain et à points bleus, décrits à la pag. 3oi du tom. XXI de ce
Dictionnaire, et les holocentrus striatus et punctatus de Bloch ,
ainsi que la perça lunulata de Parkins.
Le Barbier: Serranus anthias , Cuvier; Anthias sacer , Bloch;
Labrus anthias, Linnœus; Lutjanus antliias, Lacép. ; Sparus an-
thias , Shaw; Labre barbier, Bonnaferre. Second ou troisième
rayon de la nageoire dorsale très-long ; lête courte et toute
couverte de petites écailles ; mâchoire inférieure pins avancée
que la supérieure ; langue lisse ; ligne latérale interrompue ;
nageoire caudale à deux lobes, l'inférieur plus long que le
supérieur.
Ce poisson , qui ne parvient qu'à la taille de sept à huit
pouces , vit dans la Méditerranée, où il se nourrit de petits
crustacés et de jeunes animaux de sa classe. Des nuances de
rouge les plus variées et rivalisant d'éclat avec les teintes des
plus belles fleurs de nos parterres , brillent sur tout son corps,
où l'on voit un assemblage de rubis et de grenats marié à la
couleur tendre de la rose , qui se fond dans des reflets ar-
gentés, tandis que le feu de la topaze orientale resplendit
sur ses grandes nageoires.
Son histoire est fort embrouillée. Rondelet , Bloch et Fr.
Delaroche paroissenf seuls , jusqu'à ces derniers temps, avoir
eu occasion de l'observer.
Rondelet, le premier ichthyologiste qui en ait parlé, l'a
regardé, sans raisons bien valables , comme Yanthias des an-
ciens, en quoi il a été imité par les auteurs qui l'ont suivi
dans les 16." et 17.'' siècles. Artédi , d'autre part, a fait de
ce même anthias des anciens son labrus totus nifescens caudà
hifurcà, qui paroit un être imaginaire; et Linnaeus l'a rangé
dans le même genre Labre , sous la dénomination de labrus
4 SER
anthias, lui rattachant un poisson d'Amérique décrit par C'a-
tesby et bien différent de Vanthias de Rondelet , qu'il lui
rapporte également. De Lacépède en a fait un lutjan , et,
enfin , M. Shaw l'a considéré comme un spare.
Fr. Delaroche n'a vu qu'un seul individu de cette espèce
de poisson. 11 avoit été pris, à l'aide de palangres , aux en-
virons d'Iviça , dans une profondeur de soixante-dix; brasses ,
et les pêcheurs le rencontroient pour la première fois. Ce
savant distingué ignoroit quelles étoient les mœurs de cet
animal, mais il ne pensoit pas qu'il fût bien rationnel de lui
attribuer, ainsi que l'a ftiit liloch , tout ce que les anciens
ont dit de leur anthias, qui, suivant Aristote ( Hist. anim. ,
lih. 9, cap. 02) , vivoit en troupe, jeloit ses œufs en été,
chassoit les poissons voraces des lieux qu'il fréquentoit , et
étoit, pour cette raison, appelé des pêcheurs grecs <?poç l^Buç,
c'est-à-dîre poisson sacré. Aristote nous apprend encore qu'on
le nommoit indifféremment aussi ctvBixç et KvX&sttUç , et
Athénée lui donne l'épithète de Ka.\Xi^Q>jç , qui semble se rat-
tacher à la beauté de son ensemble.
Quant au titre de sacré qu'il portoit, il le partageoit, re-
marque le même Athénée , avec plusieurs autres animaux de
sa classe, sans même, dit Plutarque , qu'il fût possible de
savoir pourquoi. JE.\ien le croyoit plus fort que le thon, dont
cependant il n'égaloit pas le volume ; Ëratosthène le confon-
doit avec le HûV(rô(pDVç , qui est la dorade des modernes (voyez
CoRYPHÈNE et Daurade} ; d'autres ne savoient point le distin-
guer de VsXXo->\,. Dans son histoire , tout porte donc l'em-
preinte de l'obscurité du côté des auteurs grecs; obscurité
que n'ont dissipée ni Pline, ni Ovide, chez les Latins.
Quoi qu'il en soit encore, rare et difficile à prendre, l'an-
Ihias n'étoit commun que sur les côtes de la Pamphyiie , con-
trée d'Asie , vers le 47.^ degré de latitude bor. et le 49.' de
longitude. Là , il étoit l'objet d'une pêche particulière, que
Pline a décrite avec des circonstances qui dénotent la facilité
avec laquelle les récits fabuleux des pêcheurs trouvoient
crédit auprès de lui. (H. C.)
SERRARIA. [Bot.) A ce nom d'un genre de Proféacées,
donné par Burmann , MM. Salisbury et R. Brown ont subs-
titué celui de serruria. (J. )
SER 5
SERRASALME , Serrasalmus. {Ichthyol.) De Lacépède a
donné ce nom à un genre de poissons holobranches abdomi-
naux, qui appartient à la famille des dermoptères de M. Du-
méril, et à celle des salmones de M. Cuvier.
On le reconnoît aux caractères suivans :
Branchies complètes ; catopes abdominaux ; opercules lisses ;
deux nagreoires dorsales, dont une adipeuse; ventre caréné et den-
telé en scie; corps élevé; dents triangulaires, tranchantes , den-
telées et disposées sur une rangée aux intermaxillaires et à la mâ-
choire inférieure seulement ; maxillaire sans dents , traversant
obliquement sur la commissure.
Il est facile de distinguer les Seurasalmes des Raiis , qui ont
les dents prismatiques; des Piabuques, qui ont le corps alongé;
des Tétragonoptères , des Hydrocins , des Curimates , des Anos-
TOMEs , des CiTHARiNEs , des AuLOPEs , des Truites , des Os-
mères , des Sacres, des Corégones et des Argentines, enfin,
qui ont le ventre aiTondi. ( Voyez ces divers noms de genres
et Dermoptères. )
On ne connoit encore qu'un Serrasai.me.
Le Pirata de Marcgrave : Serrasalmus rhombeus , Lacép. ;
Salmo rhombeus, Linnaeus. Nageoire caudale bordée de noir et
en croissant; dos très-élevé au-dessus de la première dorsale ?
ouverture de la bouche grande; écailles molles et petites;
un appendice auprès de chaque catope ; un piquant à trois
pointes au-devant de la première nageoire dorsale.
Ce poisson parvient à une grosseur considérable. 11 vit dans
les rivières de l'Amérique méridionale et surtout de Surinam.
Il est si vorace qu'il poursuit les canards et même les hom-
mes qui se baignent, et leuF emporte la peau.
Sa chair est blanche , grasse et délicate.
Sa teinte générale, d'un rougeàtre plus ou moins clair,
est relevée par des points noirs. Ses flancs sont argentés et
ses nageoires grises. (H. C.)
SERRATULE, Serratula. (Bot.) Genre de plantes de la fa-
mille des composées, delà division des flosculeuses , apparte-
nant à la sjngénésie polygamie égale de Linnœus , dont le ca-
ractère essentiel consiste dans un réceptacle velu ou garni de
paillettes ; l'aigrette des semences plumeuse ou dentée ; le
calice cylindrique , imbriqué, sans épines.
^ SEll
En me chargeant de la rédaction de ce genre, M. Cassini
ne m'a point communiqué les réformes qu'il devoit y faire :
plusieurs, a la vérité, ont déjà été mentionnées dans les ar-
ticles LiATRis et quelques autres genres voisins; mais j'ignore
également et le caractère qu'il doit donner à ce genre, et les
espèces qu'il doit y conserver. Quand ce savant auteur aura
publié la totalité de son travail, le lecteur pourra reporter
au genre convenable les espèces que je vais faire connoître
ici , me bornant à celles qui sont le plus connues , et me
renfermant, d'ailleurs, dans le caractère essentiel, tel qu'il
se trouve dans "VVilldenow. On sait que, depuis Linné, ce
genre a éprouvé beaucoup d'autres réformes, sur lesquelles
les auteurs ne sont pas plus d'accord que sur les noms géné-
riques qu'ils y ont appliqués.
Serratui.e des teinturiers: Serratula tinctorïa , Linn., Sp.; FI.
JDan. , tab. 281 ; Dod. , Pempt. , 42 , fig. 3 ; Carduus tinctorhis,
Scop., Carn., ioi2;Lob., Je. , 634, fig- i; vulgairement Sarrète.
Belle espèce, d'un port agréable, dont les tiges sont droites,
hautes au moins de deu:)i pieds, glabres, fermes, un peu striées,
munies, vers le sommet, de quelques rameaux paniculés. Les
feuilles sont pétiolées, assez grandes, ovales, oblongues , lan-
céolées, glabres à leurs deux faces, la plupart pinnatifîdes
ou ailées, terminées par un grand lobe étroit, lancéolé; les
supérieures beaucoup plus étroites, presque sessiles, ordinai-
rement incisées, dentées en scie vers le sommet. Ces feuilles
présentent un très grand nombre de variétés. Les fleurs sont
solitaires, terminales, et forment par leur ensemble une pa-
nicule lâche. Leur calice est cylindrique, imbriqué d'écaillés
vertes ou purpurines, ovales, oblongues, aiguës, pubescentes
et blanchâtres à leurs bords; la corolle purpurine, quelquefois
blanchâtre; les semences sont oblongues; les aigrettes sessiles,
roussâtres; les paillettes du réceptacle scarieuses, linéaires.
Celte plante croît dans les bois, sur les hauteurs, aux envi-
rons de Paris, à Belle-James, Marcoussi. Elle fournit une assez
belle couleur jaune , qu'on applique sur les étoffes par le
moyen de l'alun. Elle est recommandée comme vulnéraire et
détersive , propre à prévenir les suites funestes des chutes .•
elle est peu recherchée par les troupeaux.
Serratuie couronnée: Serratula coronata , Linn.. Spec. ;
SER 7
Bocc, Mus., 2 , fab. 3j. Cette espèce, un peu rapprochée de
la précédente, est remarquable par ses dimensions toutes au
moins trois fois plus grandes. Sa tige est haute d'environ trois
pieds, cannelée, roide, rameuse; les feuilles radicales sont très-
amples , longues au moins d'un pied et demi , presque en lyre ou
profondément pinnatifides à leur partie inférieure , terminées
par un très-grand lobe divisé en trois autres, dont celui du mi-
lieu large, ovale, aigu; toutes les découpures incisées ou cré-
nelées , glabres, un peu mucronées; les feuilles caulinaires ,
surtout les supérieures, beaucoup plus petites, presque ses-
siles , pinnatifides, à dentelures un peu épineuses. Les fleurs
sont disposées en un corymbe terminal: elles sont fort grosses,
de couleur purpurine ou violette ; les écailles calicinales
brunes ou d'un vert foncé , aiguës , un peu scaricuses à leur
contour; les fleurons de la circonférence, plus longs que les
autres, sont femelles et fertiles : ceux du disque hermaphro-
dites. Cette plante croît en Italie et dans la Sibérie.
Serratule a cinq feuilles; Serratula quinquefolia , Willd. ,
Spec. Cette plante a des tiges droites, glabres, anguleuses,
fortement striées, hautes de trois ou quatre pieds , rameuses.
Les feuilles sont alternes , pétiolées , ailées, avec une impaire,
glabres, d'un vert foncé, légèrement dentées en scie; les
inférieures à cinq folioles un peu courantes sur le pédoncule;
lancéolées, aiguës; la supérieure beaucoup plus grande. Les
feuilles caulinaires supérieures à trois folioles très-inégales •.
les terminales entières. Les fleurs sont terminales, solitaires,
lâchement paniculées ; les calices très-serrés, très - glabres ;
les écailles intérieures colorées, alongées , en paillettes; la
corolle purpurine , composée de fleurons tous hermaphrodites.
Cette plante croît dans les provinces méridionales de la Perse.
On la cultive au Jardin du Roi.
Serratule a tige basse : Serratula humilis, Desf. , FI. atlant. ,
2 , tab. 2 20; Bocc, Mus., tab. log; Serratula mollis, Cavan. ,
le. rar. , i , tab. go, fig. i ; Serratula subacaulis , Poir. , Encycl.
J'ai acquis la preuve, d'après les échantillons des trois plantes
ci-dessus nommées, qu'elles appartenoient à la même espèce.
La racine est dure , épaisse , tortueuse ; la tige très-courte ,
rarement feuillée. Les feuilles radicales sont pinnatifides ,
glabres en dessus, blanchâtres et tomenteuses en dessous ,
8 SER
larges d'environ un pouce, longues de six ou sept; les pin-
nules distantes, lancéolées, presque linéaires, obtuses ou un
peu aiguës, entières ou un peu dentées à leur base-, les pé-
tioles un peu ailés. Les fleurs sont solitaires , terminales ,
assez grosses: elles ont le calice court, cylindrique; les folioles
linéaires , subulées, presque égales , plaoéi s sur trois ou quatre
rangs, lâches au sommet: les corolles couleur de rose , toutes
flosculeuses , hermaphrodites ; leur limbe à quatre décou-
pures étroites, linéaires. Les semences sont glabres, oblon-
gues, striées, surmontées d'une longue aigrette sessile , blan-
châtre, un peu plumeuse ; le réceptacle est garni de paillettes
acuminées , déchirées à leur sommet. Cette plante croît dans
les lieux secs et pierreux des montagnes, en Espagne, dans
les Cévennes , les Pyrénées. M. Desfontaines l'a observée dans
les montagnes de l'Atlas, aux environs de Tlemsen.
Serrattjle a feuilles simples: Serratula simplex, Poir., En-
cycl.; Carduus mollis, Linn. , Aman., 4, pag. 328; Jacq.,
Vind., 276, et Fl.Aust., tab. 18; Clus. , Hist., 1, pag. i5i,
fig. 1. Cette plante a des tiges très-simples , peu élevées, to-
menteuses, presque nues, ou munies de deux ou trois feuilles
très-courtes, linéaires ; les feuilles radicales sont oblongues ,
linéaires, à peine pinnatifides , plus ordinairement laciniées,
vertes en dessus, tomenteuses en dessous, roulées à leurs
bords. Les (leurs sont splitaires à l'extrémité des tiges, qui
leur servent de pédoncule ; leur calice est composé d'écaillés
non épineuses, ovales, lancéolées, scarieuses; la corolle ne
l'enferme que des fleurons tous hermaphrodites ; les semences
sont couronnées d'une aigrette sessile-, les poils un peu plu-
jneux ou chargés d'aspérités. Cette plante croit en Autriche,
en Allemagne,
Serratule mucronée ; Serratula mucronafa, Desf. , FI. atlant.,
tab. 219. Plante glabre sur toutes ses parties. Ses tiges sont
droites, grêles, profondément striées , hautes d'environ un
pied et demi, nues à leur partie supérieure, simples ou di-
visées en deux ou trois rameaux très-inégaux. Les feuilles sont
alternes, très-entières, ou légèrement denticulées, longues
d'environ six pouces sur un ou deux de large, très-glabres ;
les feuilles inférieures ovales, lancéolées, rétrécies en pé»
tiole et un peu courantes ; les supérieures sessiles , plus étroites ,
SER 9
acuminées. Les fleurs sont terminales, solitaires; leur calice
est ovale , avec ses écailles fortement imbriquées , lancéolées,
mucronées , terminées par une pointe roide , scarieuse , un peu
réfléchie; les corolles d'un violet mêlé de rose, toutes herma-
phrodites, ayant leur limbe à cinq découpures linéaires; l'ai-
grette des semences estsessile ; le réceptacle garni de poils au
lieu de paillettes. Cette plante a été découverte par M. Des-
fontaines dans les environs de Mascar , au royaume d'Alger,
et sur le mont Atlas.
Serratule ailée: Serralula alala , Poir. , Encycl. ; Desf. ,
Catal. hort. Paris. Belle espèce à tiges droites, anguleuses ,
striées, rameuses, ha-ites de deux pieds. Les feuilles infé-
rieures sont fort amples, pétiolées , pinnatifides à leur base,
courantes en partie sur le pétiole , plus ou moins sinuées à
leurs bords, très-blanches et cotonneuses en dessous, glabres
en dessus ; les supérieures et celles des rameaux beaucoup
plus petites, sessiles, sinuées irrégulièrement, ovales, lan-
céolées, courantes sur les tiges. Les fleurs sont grosses , d'une
belle couleur purpurine ou rougeâtre , solitaires sur de très-
longs pédoncules presque nus, nombreux, très-simples, ou
rarement à deux ou trois rameaux, formant une ample et
belle panicule ; les écailles calicinales imbriquées, terminées
par une pointe un peu épineuse, recourbée aux écailles ex-
térieures. Le lieu natal de cette plante n'est pas connu ; elle
a été admise dans nos jardins comme plante d'ornement.
Serratule a feuilles de centaurée : Serralula centauroides ,
Linn.; Gmel. , Sihir. , 2, tab. 17. Cette plante a le port de
la centaurée musquée, mais elle n'a point de fleurons neutres.
Ses tiges sont droites, glabres, cylindriques ; les feuilles al-
ternes , toutes profondément pinnatifides; les supérieures
glabres, sessiles ; les découpures étroites, oblongues, linéaires,
un peu incisées et munies de quelques petites dents aiguës.
Les fleurs sont solitaires a l'extrémité des rameaux; leurs ca-
lices composés d'écailles imbriquées, très-glabres, sèches, ter-
minées par une pointe un peu épineuse; les intérieures sca-
rieuses et plus longues ; les corolles purpurines; les semences
surmontées d'une aigrette sessile ; le réceptacle est garni de
paillettes sèches, étroites. Cette plante croît dans la Sibérie.
Serratule a feuilles variables: Serratula lieterophrlla , Poir.,
»« SER
Encycl.; Desf. , Catal. Paris.; Dec, FI. fr. , 4, pag. 86; Car-
duus lycopifolius , Vill. , Dauph., 5, tab. 19. Cette plante a
une racine oblique et traçante; elle produit une tige droite,
simple , striée, presque glabre , nue à sa partie supérieure,
garnie inférieurement de feuilles alternes ; celles du bas
ovales, aiguës, presque glabres, légèrement tomenteuses sur
leurs nervures, longues de deux ou trois pouces, à dente-
lures médiocrement épineuses, rétrécies à leur base et un
peu décurrentes sur un très-long pétiole. Les feuilles supé-
rieures sont presque sessiles , plus étroites , plus alongées ,
découpées, à leur base ou dans toute leur longueur, en la-
nières profondes, linéaires, comme pinnatifides , aiguës. La
tige se termine par une seule fleur droite , fort grosse, de
couleur purpurine ; les écailles du calice sont élargies , glabres ,
ovales; les intérieures lancéolées, un peu mucronées ; les
fleurons tous égaux : les extérieurs pourvus d'un stigmate
simple: les intériturs munis d'un style, un peu bifurqué. Les
semences sont surmontées de poils jaunâtres, roides, friables,
inégaux. Cette plante croît dans les Alpes et sur les montagnes
du Dauphiné.
Serratule pinnatifide : Serratula pinnatifida, Desf. , Cat. Par.;
Carduus radiatus , "VValdst. et Kit., Pi. Hung. , 1 , tab. 11.
Cette espèce a des tiges rameuses ; ses feuilles sont rudes , sans
épines; les inférieures pétiolées ; les supérieures sessiles, vertes
à leurs deux faces, pectinées, pinnatifides, à découpures li-
néaires, aiguës, très- entières; la terminale grande, ovale,
médiocrement dentée. Les fleurs sont nombreuses: elles ont le
calice ovale, composé d'écaillcs ovales, mucronées: les inté-
rieures pâles, scarieuses, linéaires, aiguës, point épineuses ,
ouvertes en étoile; les corolles violettes; l'aigrette capillaire.
Cette plante croit en Hongrie , sur les collines calcaires.
Serratule en épi : Serratula spicata^ Andr. , Bot.rep., tab.
401 ; Ait., Hort. Kew. , "5 , pag. 38. Cette belle espèce a des
tiges simples, droites, cylindriques , longues de deux pieds ,
un peu cannelées. Les feuilles sont alternes , sessiles, li-
néaires , très-simples , acuminées , longues de huit ou dix
pouces et plus , larges d'environ huit lignes à leur base , puis
rétrécies jusqu'à leur sommet , entières, ciliées à leur partie
inférieure ; les supérieures plus étroites et plus courtes. Les
SER 31
fleurs sont disposées en un bel épi simple, feuille, long au
moins de dix pouces : ces fleurs sont nombreuses, sessiles ,
axiUaires , longues d'un pouce ; le calice est composé d'écaillés
fortement imbriquées , glabres , «btuses ; la corolle purpurine.
Cette plante croît dans l'Amérique septentrionale.
Serratule a feuilles aiguës ; Serratula acutifolia , Poir. ,
Encycl. Cette plante a des tiges grêles, dures, cylindriques ,
divisées en rameaux droits , effilés , pubescens , garnis de
feuilles nombreuses, éparses , fort petites, à demi embras-
santes, lancéolées, entières, pubescentes , très-aiguës, lon-
gues de trois ou quatre lignes, à peine larges de deux. Les
tleurs sont presque sessiles , peu nombreuses, axillaires , très-
rapprochées; leur calice est cylindrique, alongé, un peu res-
serré au sommet, avec les écailles glabres , roussâtres, mem-
braneuses; les corolles sont jaunes; les semences surmontées
d'une aigrette sessile , pileuse; le réceptacle est garni de
paillettes étroites, coriaces, un peu spatulées. Cette plante a
été découverte par Commerson à Monte-Video. (Poir.)
SERRATULE. (Foss.) Luid a donné le nom de serratulum
à un moule intérieur de coquille bivalve; Luid, Lith. hrit. ,
n." 338. (D. F.)
SERRAUT. {Ornith.) Ce nom et celui de servant sont des
dénominations vulgaires du bruant commun, emheriza citri-
nella , Linn. ( Ch. D.)
SERRÉ. (Bo^) Cette épithète s'applique aux branches qui
touchent presque la tige par leur sommet (peuplier d'Italie),
à la panicule dont les ramiâcations sont dressées et appli-
quées contre l'axe {arundo epigeios, hjpericum montanum , etc.) ;
à l'ombelle , au corymbe , dont les pédoncules sont rappro-
chés les uns des autres [daucus carotta, achillœa millefolium ,
etc.); aux verticilles, lorsqu'ils ne sont pas sensiblement sé-
parés {rumex maritimus, mentlia sylvestris^ etc.). (Mass.)
SERRE-FINE. (Ornith.) Un des noms vulgaires de la mé-
sange charbonnière, parus major, Linn., qui se nomme en
Provence serra -fino. (Ch. D.)
SERRE-MONTAGNARDE. [Ornith. ) C'est un des noms vul-
gairement donnés à la grive litorne , turdus pilaris , Linn..
(Ch. D.)
SERRELLE. (Foss.) On a donné le nom de serella à une
ï» SER
espèce de dent de poîsson fossile qui a les c6tés crénelés ou
dentés comme une scie. Les glossopétres triangulaires, qu'on
trouve dans l'île de Malte, ont ces dentelures. ( D. F.)
SERRES. (Ornith,) On nomme ainsi les ongles ou les griffes
des rapaces. ( Ch. D.)
SERRETA. {Bot.) Nom languedocien de la sarrète ou ser-
ratule des teinturiers, serratula lincloria, cité par Gouan. (J.)
SERRETH. {Bot.) Nom arabe du genêt, cité par Mentzel.
(J.)
SERRETTx\. {Bot.) Voyez Terrette. (J.)
SERREUR. {Erpét.) Voyez Acontias. (H. C. )
SERRICAUDES ou UROPRISTES. {Entom.) Nous avons dé-
signé sous ces noms, qui signifient, en latin comme en grec,
scie à la queue, la famille des insectes hyménoptères, dont
l'abdomen est sessile et qui comprend les Mouches k scie
(Tenthrèdes) et autres genres voisins (voyez Uropristes), que
M. Latreille a désignés dans ces derniers temps sous le nom
de porte-scie. (C. D. )
SERRICORNES ou PRIOCÈRES. {Entom.) Noms que nous
avons affectés à une famille d'insectes, de l'ordre des coléop-
tères pentamérés, dont les élytres durs sont alongés et cou-
vrent le ventre, et dont les antennes en masse sont dente-
lées ou feuilletées d'un seul côté ; tels sont les lucanes
ou cerfs- volans, figurés dans l'atlas de ce Dictionnaire,
pi. 6 , n.° 1 — 3. Consultez pour plus de détails l'article Prio-
CÈRES. ( C. D.)
SERRIROSTRES. {Ornith.) On appelle ainsi les oiseaux
dont le bec est dentelé, comme le harle, le canard, le flam-
raant. (Ch. D. )
SERRO. {Ichthyol.) A Nice, selon M. Risso , on donne ce
nom à la scie vulgaire. Voyez Scie. (H. C.)
SERROPALPE, Serropalpus. {Entom.) Nom d'un genre d'in-
sectes coléoptères hétéromérés, que nous avons rangé dans
la famille des sylvicoles ou ornéphiles. II est caractérisé par la
forme du corselet, qui est à la base presque aussi large
que long; dont les palpes maxillaires sont en scie et terminés
par un article en forme de hache ou sécuriforme, et dont
les antennes sont en fil.
Fabricius, en adoptant ce genre, lui a donné le nom de
SER i3
melandrya, dont nous ignorons l'étymologie, tandis que celle
de serropalpe est évidemment empruntée du latin serra, et
de paîpus, palpe en scie.
Nous avons fait figurer une espèce de ce genre dans l'atlas
de ce Dictionnaire, pi. 12, n.° 2.
Ce nom est encore un malheureux exemple de l'arbitraire
qui a régné dans la science sous le rapport de la nomencla-
ture. Employé primitivement par Hellenius , Fabriciiis rap-
porta d'abord quelques espèces au genre Lymexylon ; d'autres
à celui des Hélops , et deux autres espèces au genre Notoxe.
Olivier, Panzer, proposèrent d'autres changemens. Kuge-
lann en fit quatre genres , dont deux nouveaux sous les noms
de Broutes et de Myslax. Paykull , dans la Faune suédoise,
a formé de quelques espèces les genres Xjlita, 'Hjpalus, Hal-
lomenus ; enfin, pour terminer toute cette synonymie, Fa-
bricius, dans son dernier ouvrage sur les éleuthérates, publié
en 1801 , a rangé les espèces dans deux genres, qu'il a fort
éloignés; les Serropalpes, qu'il a placés entre les cychres de
la famille des créophages, et les Hélops, qui sont liétéro-
miérés, et qui appartiennent en effet à la famille des orné-
philes, tandis que sous le nom de Dircea il a réparti dans
un autre volume un grand nombre d'espèces près des lymexy-
lons , de la famille des térédyles.
M. Bosc a décrit et donné le dessin de la principale espèce
de ce genre dans les Mémoires d'histoire naturelle , petit in-
folio : c'est la même dont nous avons indiqué la figure plus
haut. Il ressemble un peu à un taupin; c'est :
Le Serropalpe cararoïde : Serropalpiis caraboides; Melaii-
ârya s&rrala de Fab. ; Tenebrio rufibarbis , Schall.
Car. Noir, à élytres d'un bleu foncé.
Nous l'avons trouvé dans des saules cariés, près de la forêt
de Bondy. ( C. D.)
SERRURIA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, delà
famille des protéacées , de la tétrandrie moncaynie de Linnajus ,
offrant pour caractère essentiel : Des fleurs agrégées, réunies
dans un involucre commun; point de calice propre; une
corolle à quatre divisions presque égales, séparées à leurs
onglets; quatre élamines presque sessiles, placées sur les di-
visions de la corolle; un ovaire supérieur; un style, un stig-
U SER
maie glabre et vertical ; quatre écailles sur le réceptacle pour
chaque fleur. Le fruit est une noix ventrue , médiocrement
pédicellée ; le réceptacle commun couvert de paillettes im-
briquées, persistantes.
Un grand nombre d'espèces placées parmi les protsa , doi-
vent être rapportées à ce genre, ainsi que beaucoup d'autres
décrits par M. R. Brown , auteur de ce genre.
Serruria sCARiEUx : Scrrurla scariosa, Rob. Brown, Trans.
linn, , ]o, page 128; Prolea sphœrocephala, Thunb. , Prodr. ,
26. Arbrisseau distingué par ses têtes de fleurs globuleuses,
argentées, portées sur des pédoncules terminaux, écailleux
et velus. Les tiges s'élèvent à la hauteur d'un pied; elles sont
droites, flexueuses , presque simples, garnies à leur partie
supérieure de feuilles glabres, nombreuses, longues d'un
pouce et plus, deux fois ailées; les pinnules alternes, fili-
formes, aiguës, roussâtres, glanduleuses au sommet. Les
têtes de fleurs sont de la grosseur d'une noix, souvent ag-
glomérées, supportées par des pédoncules velus , écailleux,
à peine de la longueur des têtes .• les écailles de l'involucre
imbriquées, larges, ovales, acuminées, roussâtres, velues à
leur base ; la corolle est couverte de longs poils argentés et
couchés. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance.
Serruria a bovqvets : Serruria Jlorida , Rob. Brown, Loc. cit.;
Vroteajlorida , Thunb., Diss. bot, de Prot., tab. i , fig. 1. Belle
espèce, remarquable par ses larges et grandes bractées purpu-.
rines. Ses tiges sont droites, hautes d'un à deux pieds, pres-
que simples. Les feuilles sont éparses , filiformes; les infé-
rieures pinnatifides; les supérieures tribdes, droites, longues
de quatre ou cinq pouces, très-glabres ; les pinnules oppo-
sées. Les fleurs forment de petites têtes terminales, suppor-
tées par des pédoncules alternes, longs d'un à cinq pouces,
garnies dans toute leur longueur de bractées éparses, lan-
céolées, longues d'un pouce et plus, de couleur purpurine.
Les écailles de l'involucre sont glabres, membraneuses, lan-
céolées, ciliées à leur contour par des jjoils longs et jaunâtres.
Les corolles sont glabres, plus courtes que les bractées. Cette
plante croît sur les montagnes au cap de Bonne -Espérance.
Serruria couché : Serruria decumbens , Rob. Brown , loc.
cit.; Protea decumbens , Thunb., Diss. bot. de Prot.^ 14. Petit
SER i5
arbrisseau remarquable par ses tiges grêles, rampantes, d'un
rouge sanguin , longues d'environ un pied ; les rameajjx ccu-
chés, toutes les feuilles sont redressées, comme unilatérales,
glabres, alternes, longues de quatre ou cinq pouces, à trois
divisions filiformes, qui se subdivisent en deux ou trois
autres opposées, aiguës. Les fleurs forment de petites têtes,
de la grosseur d'un pois , munies d'écaillés glabres , imbri-
quées, ovales, aiguës, de moitié plus courtes que la corolle;
celle-ci est tubulée à sa partie inférieure, un peu arquée,
couverte extérieurement de poils fins, soyeux et roussàtres.
Cette plante croit dans les plaines sablonneuses et ai-idei du
cap de Bonne- Espérance.
Serruria de Burman : Serruria Burmanni , Rob. Brown , loc.
cit.; Protea serruria, Thunb., Diss. bot. de Prot. , 17 ; Leuca-
dendron serruria, Linn. , Spec. ; Pluken. , Mant., tab. Sag,
fig. 1 ; Burm. , Afr., tab. 99, fig. 1. Cette espèce a des tiges
droites, glabres, hautes de deux ou trois pieds ; les rameaux
alternes, un peu flexueux, pubescens. Les feuilles sont très-
nombreuses, remarquables par le nombre et la finesse de
leurs divisions; les dernières bifurquées ou ternées , héris-
sées de quelques poils rares , très-fins. Les fleurs sont petites,
réunies en têtes serrées, pédonculées, presque en corymbe à
l'extrémité des rameaux ; les pédoncules filiformes, pabes-
cens, plus longs que les fleurs; les écailles de l'involucre très-
courtes, velues, lancéolées; les corolles pubescentes. Cette
plante croit dans les plaines sablonneuses au cap de Bonne-
Espérance.
Serruria triterné : Serruria triternata, Rob. Brown. loc.
cit.; Protea triternata, Thunb., Diss. lot. de Prot., 18; Protea
argentijlora , Andr. , Bot. rep., tab. 447. Sa tige est haute
d'entiron deux pieds , un peu anguleuse , flexueuse à sa partie
supérieure, garnie de feuilles très -nombreuses , situées vers
l'extrémité des rameaux, droites, glabres, filiformes; les
premières divisions opposées; les secondes alternes, aiguës,
glanduleuses au sommet. Les fleurs sont réunies en petites
têtes terminales, de la grosseur* d'un pois; les pédoncules
alternes, tomenteux , flexueux, inclinés, longs d'un pouce,
munis à leur base d'une bractée glabre et subulée. Les écailles
de l'involucre, ainsi que les paillettes du réceptacle, sont
î6 SER
lancéolées, velues; la corolle est revêtue extérieurement d'un
duvet lanugineux et argenté. Cette plante croit au cap de
Bonne - Espérance.
Serrcria glabre; Serruria glaberrima, Rob. Brown , loc.
cit. Arbrisseau couché, parfaitement glabre sur toutes ses
parties. Sa tige se divise en rameaux filiformes, un peu
flexueux. Les feuilles sont alternes, distantes, un peu plus
grêles que les rameaux, entières ou trifides, longues de deux
ou trois pouces. Les fleurs sont réunies en têtes axillaires,
pédonculées , droites, composées d'environ huit fleurs. Les
écailles de l'involucre sont arrondies, concaves, scarieuses,
mucronées; la corolle est droite, un peu velue sur ses on-
glets. Cette plante croît au cap de Bonne -Espérance.
Serruria élevé ; Serruria elevata, Rob. Brown, loc. cit. Ar-
brisseau dont la tige est droite, haute de six pieds, divisée
en rameaux tomenteux et cendrés. Les feuilles sont nom-
breuses, filiformes, vertes, un peu pileuses, deux fois ailées;
les inférieures glabres, longues d'un pouce et demi, ter-
minées par des callosités. Les pédoncules sont axillaires, longs
de trois pouces, cendrés, tomenteux, munis de bractées al-
ternes, lancéolées, étalées; les têtes de fleurs de la grosseur
d'une cerise, contenant environ vingt fleurs. Les écailles
de l'involucre sont orbiculaires , cunéiformes, mucronées,
soyeuses et tonienteuses; les intérieures presque inutiques;
les corolles courbées, un peu barbues; les noix velues, mé-
diocrement mucronées. Cette plante croît au cap de Bonne-
Espérance.
Serruria d'Aiton ; Serruria Aitoni, Rob. Brown, loc. cit.
Cette plante a des rameaux roides, tomenteux, longs d'un
pied. Ses feuilles sont dressées, nombreuses, longues de huit
à dix lignes, trés-étroites , tomenteuses, presque argentf'es,
profondément trifides; les divi-^ions deux fois pinnatitides ;
celle du milieu un peu plus longue et plus riivisée. Les pé-
doncules sont longs d'un pouce et plus, tomenteux et cen-
drés, réunis en corymbe ; les bractées lancéolées, subul.'es;
les têtes de fleurs globulebses, de la grosseur d'une noix,
contenant environ vingt fleurs; les écailles de l'involuc.e
presque glabres, cunéiformes, un peu ciliées, mucronées;
la corolle longue de sept à huit lignes , plumeuse et barbue
SER 17
sur les onglets; le stigmate alongé en massue; les noix char-
gées de poils noirs et soyeux 5 les égailles du réceptacle su-
bulées, persistantes. Cette plante croît au cap de Bonne -Es-
pérance.
Serruria a feuilles simples ; Serruria simplicifolia , Rob.
Brown , loc. cit. Arbrisseau d'un pied et demi de haut. Sa
tige est presque simple, glabre, légèrement pubescente vers
le sommet , garnie de feuilles longues d'environ un pouce
et demi, entières, canaliculées, quelquefois trilîdes , velues
dans leur jeunesse ; les radicales sont alongées, plus épaisses ;
les pédoncules solitaires, terminaux, tomenteux et blanchâ-
tres ; les bractées presque glabres , lancéolées , distantes ; la tête
de fleurs est de la grosseur d'une cerise, conienant environ
vingt fleurs ; les écailles de l'involucre sont arrondies, tomen-
teuses, médiocrement acuminées; la corolle est couverte de
poils blancs et plumeux. Cette plante croit dans les terrains
sablonneux au cap de Bonne- Espérance.
Serruria ailé: Serruria pinnata , Rob. Brown, loc. cit.;
Protea pinnata, Andr. , Bot. rep. , tab. 212 ; Folia nimis longa.
Cette plante est entièrement couchée , à tige ligneuse, divisée
dès sa base en rameaux pubcscens, longs d'un pied. Les feuilles
sont unilatérales, redressées, presque longues d'un pouce et
demi, un peu pileuses, souvent pinnatilides, à trois ou cinq
découpures; les pédoncules sont axillaires, terminaux, to-
menteux, ascendans ; les bractées presque glabres, ovales,
lancéolées, acuminées; les têtes de fleurs globuleuses, de la
grosseur d'une noix; les écailles velues, lancéolées, acumi-
nées ; les onglets de la corolle soyeux; les lames terminées
par des poils en pinceau ; le stigmate est redressé, presque en
massue , creux et dilaté au sommet. Cette plante croit sur
les montagnes arides au cap de Bonne- Espérance.
Serruria des sables; Serruria arenaria, Rob. Brown, loc.
cit. Petit arbrisseau long d'un pied , pubescent, médiocre-
ment rameux, garni de feuilles nombreuses, souvent uni-
latérales, longues d'un pouce au plus, trifides ou pinnatilides;
les pédoncules sont courts, solitaires, terminaux ; la tête de
fleurs est plus longue que les pédoncules; les écailles de l'in-
volucre sont ovales, lancéolées, velues; le limbe de la corolle
a quatre divisions, dont trois sont plumeuses et barbues, la
40.
i8 SER
quatrième presque glabre ; les onglets sont garnis de quelques
poils. Cette plante croît sur les montagnes sablonneuses au
cap de Bonne -Espérance.
Serruria de Nivène: Serruria Nii'eni, Rob. Brown , loc. cit.;
Protea decumhens, Andr. , Bot. rep., tab. 549. Arbrisseau très-
fameux, couché, diffus, long de six pieds. Les rameaux sont
flabres, cylindriques et rougeàtres ; les feuilles deux fois
ternées ou deux fois pinnatifides, glabres, à peine longues
d'un pouce ; les découpures canaliculées , très-aiguës , celles des
rameaux presque unilatérales ; les têtes de fleurs sont à peine
pédonculées, terminales, solitaires, de la grosseur d'une
cerise; les écailles extérieures de Tinvolucrc très-glabres, à
peine acuminécs, celles du milieu plus longues; les autres
soyeuses, presque glabres au sommet; la corolle soyeuse, très-
barbue; le stigmate est cylindi-ique , à peine plus épais que le
style. Cette plante croit sur les rochers des montagnes, au
cap de Bonne-Espérance.
Serruria hérissé: Serruria hirsuta, Rob. Brown, loc. cit.;
Protea phjlicoides, Thunb. , Diss., n.° 9. Cette plante s'élève
sur une tige ligneuse, à la hauteur de deux ou trois pieds.
Ses rameaux sont roides, disposés en ombelle, hérissés de
poils étalés, persistans; les feuilles sont nombreuses, longues
d'environ un pouce et demi, médiocrement étalées, hérissées
dans leur jeunesse , deux fois ailées ; les découpures étroites,
très-aiguës ; les pédoncules terminaux , très-souvent solitaires;
les écailles de l'involucre linéaires-lancéolées, hérissées; les
têtes de fleurs sont de la grosseur d'une noix , plus longues que
les feuilles supérieures; la corolle légèrement arquée, plu-
meuse et barbue; le stigmate cylindrique, en massue. Cette
plante croît sur les collines pierreuses au cap de Bonne -Es-
pérance.
Serruria a feuiixes de fenouil : Serruria faniculacea , Rob.
Brown, loc. cit. Cette espèce a des tiges droites, hautes de
deux pieds; ses rameaux sont glabres, rougeàtres, disposés
en ombelles; les feuilles médiocrement éfalées, deux fois
ailées, longues d'un pouce et demi , très-glabres ; les décou-
pures sont grêles, filiformes, très-aiguës. Les têtes de fleurs
sont presque sessiles , solitaires, terminales, de la grosseur
d'une cerise, garnies de bractées imbriquées, presque nulles;.
SER 19
les écailles de l'involucre glabres , ovales , acuminées , un peu
ciliées; le stigmate est alongé en forme de massue. Cette
plante croît au cap de Bonne- Espérance.
Serburia cilié : Serruria ciliata , Rob. Brown, loc. cit. Ses
tiges sont droites, très- rameuses ; les rameaux glabres, rou-
geâtres, les plus jeunes un peu pubescens. Les feuilles sont
deux fois ternées ou presque deux fois pinnatifîdes, glabres,
longues d'un pouce; les pédoncules solitaires, quelque-
fois fascicules , terminaux ; les bractées subulées , glabres ,
scarieuses , hérissées à leurs bords. Les têtes de fleurs sont
turbinées, en ovale renversé, de la grosseur d'une petite
cerise ; les écailles de l'involucre presque glabres, hérissées
de points saillans ; la corolle est arquée, soyeuse; le stigmate
cylindrique, en massue. Cette plante croît dans les sols sa-
blonneux au cap de Bonne -Espérance.
Serruria a fleurs serrées; Serruria congesta, Rob. Brown,
loc. cit. Dans cette espèce la tige est droite ; les rameaux
sontépars, nombreux, presque glabres ou légèrement velus;
les feuilles droites, longues d'un demi-pouce, presque deux
fois ternées, quelquefois pinnatifides ; les découpures entières;
les têtes de fleurs sessiles, terminales, souvent fasciculées, à
peine de la grosseur d'une petite cerise; les bractées subu-
lées, très -velues à leurs bords; les écailles du réceptacle
chargées de points nombreux et saillans , velues dans leur
jeunesse; la corolle est très-velue; le stigmate cylindrique, en
massue. Cette plante croît aux lieux sablonneux au cap de
Bonne - Espérance.
Serruria a feuilles de bacile : Serruria crithmifolia , Rob.
Brown , loc. cit. Arbrisseau dont la tige est simple et droite;
les feuilles sont longues de trois ou quatre pouces , deux et
trois fois pinnatifides; les découpures presque cylindriques,
terminées par une callosité obtuse. Le pédoncule est terminal,
en forme de hampe, souvent muni à sa base d'une grappe
longue de huit à dix pouces, ordinairement plus courte que
la hampe, munie de huit à dix fleurs. Les bractées sont peu
nombreuses ; les pédicelles glabres , dilatés à leur base avec
une attache en forme d'écusson ; les têtes de fleurs sont glo-
buleuses , de la grosseur d'une noisette, contenant près de
trente fleurs; les écailles plus larges que longues, terminées
SER
par une pointe très-courte; la corolle est longue de six lignes j
les noix sont pubescentes ; les pédicelles très-courts, glabres et
ridés. Cette plante croît au cap de Bonne- Espérance.
Serriria de Roxburg ; Serruria Roxburgii, Rob. Brown , loc.
cit. Arbrisseau à tige droite , haute de trois ou quatre pieds.
Ses rameaux sont nombreux, pubescens, en ombelle, longs
de six pouces; les feuilles triternées, à peine longues de
six lignes , étalées en éventail , glabres dans leur vieillesse ,
à découpures très- aiguës ; les têtes de fleurs sont sessiles,
réunies en une seule, delà grosseur d'une petite noix, peu
garnies de fleurs ; les bractées lancéolées , ovales , blanchâtres ,
acuminces, très-velues ; leur pointe est presque nue; la co-
rolle argentée et soyeuse; les poils sont lâches et couchés; le
stigmate est cylindrique , en massue. Cette plante croit au cap
de Bonne -Espérance. (Poir.)
SERRURIER. [Ornith.) Ce nom est quelquefois donné aux
pics à cause des coups de bec qu'ils portent sur les arbres,
et aux mésanges , surtout à la charbonnière , dont le cri pa-
roît exprimer le mot stiti , plusieurs fois répété de suite.
(Ch. D.)
SERSALÎSIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à
fleurs complètes, monopétalées, de la famille des sapotées,
de la. pentandrie monogynie de Linnaeus, très-voisin des Side-
roxyliim , offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq
divisions; une corolle monopétale, à cinq lobes; cinq éta-
mines stériles, en forme d'écaillés, alternant avec cinq autres,
fertiles; un ovaire à cinq loges; un style; un stigmate entier;
une baie à une ou à cinq semences dépourvues de périsperme,
couverte d'une enveloppe cruslacée ; une cicatrice longitu-
dinale.
D'après M. Rob. Brown , il faut ranger dans ce genre deux
espèces découvertes à la Nouvelle-Hollande: i.° le Sersalisia
sericea , Rob. Brown, ISov. HolL , i, png. 53o. Cette plante
a des feuilles ovales obtuses ou en ovale renversé, tomen-
teuses en dessous. Les fleurs sont portées par des pédoncules
tomenteux , ainsi que le calice ; la corolle est velue en dehors ;
le tube est plus long que le calice; le limbe partagé en cinq
lobes; les tilamens des étamines stériles sont lancéolées; le style
filiforme , velu à sa base. 2." Le Sersalisia obovata, Rob. Brown ,
SER
loc. cit. Dans cette espèce les feuilles sont en ovale renversé,
un peu rétrécies vers leur base, médiocrement soyeuses eu
dessous. Le calice est presque glabre; la corolle glabre, à
cinq divisions orbiculaires , souvent plus longues que les fila-
raens, stériles et lancéolées; le stigmate sessile , en forme de
sphincter. Ces plantes croissent sur les côtes de la Nouvelle-
Hollande. (POIR.)
SERSIFIS. {Bot.) Altération du mot salsifis, quelquefois
employée par les gens du peuple. (Lem.)
SERTA, SERTULA. (Bot.) Selon Daléchamps, le mélilot
recevoit le premier de ces noms de Caton, et le second de
Celse et de Pline. Celui-ci est encore donné au trigonella cor-
niculata, suivant Durantez , ci(é par C. Bauhin. (J.)
SERTE. (Ichthjol.) On donne ce nom à une espèce de
cyprin, qui doit être rangée parmi les brèmes. Voyez Brème
et Cyprin. (H. C.)
SERTOLARIA. ( Actinoz. ) Nom italien des sertulaires.
(Desm.)
SERTULAIRE, Sertularia. (Polfp.) Dans l'état actuel de
cette partie de La zoologie, on réserve le nom de sertulaire à
un nombre encore assez considérable de petits polypiers cor-
nés, flexibles, phytoides , fixés , dont les tiges et les rameaux,
creux et fistuleux , sont garnis de cellules polypifères, calyci-
formes , saillantes comme des dénis , éparses ou sur deux rangs
alternes, contenant un polype à tentacules simples , au nom-
bre de six , et entreiriêlées de quelques vésicules gemmifères
plus grosses , du moins en suivant le système de distribution des
espèces du grand genre Sertulaire de Linné, adopté par M.
Lamouroux, comme nous l'avons fait dans ce Dictionnaire ;
car M. de Lamarck comprend aussi dans son genre Sertulaire
toutes les espèces qui, avec les caractères ci-dessus, ont les
cellules disposées sur deux rangs opposés, et qui constituent
le genre Dynamène de Lamouroux (voyez ce mot). Ainsi cir-
conscrit, le genre Sertulaire contient encore des espèces
véritablement assez hétérogènes , si l'on a égard à la forme
générale du polypier, à la disposition et même à la nature
de ses tiges. Malheureusement les animaux qui le forment
sont trop peu connus pour qu'on puisse s'en aider pour l'éta^
glissement des coupes gépériques qu'on serait porté à y faire.
22 SER
Nous allons, au reste, revenir là-dessus à l'article Sertula-
BiÉs. On trouve des sertulaires dans toutes les mers, et même
en assez grande quantité, fixées sur tous les corps submergés.
La Sertulaire sapinette: S. abietina, Linn. , Gmel.,p. 3845,
n." 5j Ellis, Corail. , pi. i , n.°2 , fig. fc, B. Polypier simple,
pinné par des rameaux alternes, portant des cellules ovales,
à bord entier, ventrues du côté interne et presque opposées.
Cette espèce est très-commune dans toutes nos mers.
La S. FECTiNÉE: s. pectinata, de Lamarck , Anim. sans vert. ,
tom. 2, pag. 1 16 ; S. pinasler, Soland. et Ellis, pag, 55, tab. 6,
iig. b, B. Polypier à tige simple, largement pinnée par des
rameaux très- longs, alternes, nombreux, filiformes, portant
des cellules tubuleuses , arquées, très -petites, subopposées.
Vésicules anguleuses , à quatre dents au sommet. Couleur d'un
noir rougeàtre. Hauteur, environ quatre pouces.
De l'océan des grandes Indes.
La S. pinaster de Solander et Ellis a ses rameaux plus courts.
La S. TRiDENTBE ; S. Lridcntata , Lamouroux , Polyp. flex. ,
pag. 187 , n." 3. Polypier à tiges simples, droites , pinnées
par des rameaux divergeris ; cellules à ouverture oblique
garnie de trois dents sur son bord ; couleur jaunâtre : deux
pouces de haut.
Des mers de l'Australasie.
La S. MiLLEFEUiLLE ; S. millefoUum , de Lamk , loc. cit., n.° 5.
Polypier à tiges également pinnées ; rameaux courts , disti-
ques; cellules tubuleuses, presque alternes; vésicules bicornes.
Des mers australes.
Je rapporterai à cette espèce celle que M. Lamouroux a
nommée S. alongée, S. elongata , pi. 5 , fig. 3 a, B, C, de son
ouvrage, dont la tige, simple , pinnée, rarement bipinnée,
alongée, est pourvue de cellules petites, rapprochées, ciliées
Sur les bords, et dont les vésicules , ovales, tronquées, sont
bicornes. Elle vient en effet de PAustralasie.
La S. lycopode; S. lycopodium, de Lamk. , ibid., n.° 6. Polj»^-
pier à tiges nombreuses , filiformes , alongées , pinnées ; ra-
meaux étroits , prolifères , portant des pinnules ou ramus-
cules courts, très-nombreux; cellules subopposées; vésicules
ovales et bidentées: cinq à six pouces de hauteur.
Des mers de la Nouvelle-Hollande.
SER 23
La SERTUtAiRE FiLicutE: S.fiUcula, Linn. , Gmel. , p. 3853
n.°56; Soland. etEllis,p.57 , n.°32, tab. C , fig. c etC, I. Poly-
pier à tiges flexueuses, très-rameuses, portant à chaque angle
alterne un rameau ; cellules ovales, tubuleuses, presque al-
ternes; vésicules obovales, tubulées au sommet: deux pouces
de hauteur.
Des mers d'Europe.
La S. TAMARisQUE : S. tauiarisca, Linn., Gmel., p. 5845,
n° 4; EUis, Corail., p. 17, tab. 1 , n," 1 , fig. a, A. Polypier
à rameaux alternes , à cellules tubulées , crénelées à leur bord ;
vésicules comprimées, ovales- tronquées , tubuleuses à leur
orifice bidenté.
Des mers d'Europe.
La S. DENTÉE; S. dentata , Lamouroux, loc. cit., pag. 188,
n.° 3i5. Polypier rameux; cellules pyriformes, à bord denté;
vésicules grandes , ovales, à ouverture grande et noire; six
à sept pouces de hauteui".
De la baie de Cadix.
La S. polyzone: S. polyzonias , Linn., Gmel., pag. 3856,
n.*" 2 5 ; Ellis , Corail. , pag. 19, tab. 2 , n." 3 , fig. a , h, A, B.
Polypier fort petit, à rameaux rares, épars, avec des cellules
ovales , subdenticulées sur leur bord ; vésicules ovoïdes , zonées
en travers et denticulées à l'ouverture.
Des mers d'Europe.
La S. RoiDE ; S. rigida, Lamx. , ibid., n.° 5 19. Polypier di-
chotome, à rameaux divergens , fragiles, portant des cellules
assez grandes, distantes, coniques, mucronées au bord ex-
térieur de leur ouverture ovale. Couleur gris verdàtre; hau'
teur , un à deux pouces.
Des mers australes.
La S. DISTANTE ; s. distans , id. , ibid. , n.° 320. Polypier peu
rameux. Cellules campanulées , gibbeuses , très-distantes les
unes des autres , dentées et rétrécies à leur ouverture : six
à neuf lignes de haut.
Des mers australes.
La S. luisante; S. splendens , id., ibid., n." 32 1. Polypier
articulé, rameux , portant à chaque articulation deux cellules
alternes, presque cylindriques, garnies, à l'ouverture, de
trois dents , dont Pexterne beaucoup plus longue que les
24 SER
autres; vésicules presque cylindriques: un pouce et demi de
haut au plus.
De la baie de Cadix.
La Sertulaire arbrisseau; 5. arbuscula , id., ihià. , pi. 5,
Jig. 4 a, jB, C. Polypier à tige grosse, courte, rameuse dès
sa base ; rameaux et ramuscules nombreux, courts et épars ;
cellules petites, campanulées, ventrues, à bord entier; vési-
cules ovoides, alongées, avec une petite ouverture au som-
met. Couleur brun foncé : hauteur , un pouce et demi à
deux pouces.
Des mers australes.
La S. ARGENTÉE: S. urgcntea , Linn. , Gmel. , p. 3847, n."
48; ElHs, Corail., pag. 20, tab. 2, n." 4 , fig. c, C. Polypier
alongé , à rameaux et ramuscules nombreux , alternes, pani-
culés ; cellules tubuleuses ou oblongues , subopposées, ser-
rées contre la tige , atténuées et mucronées obliquement à
l'extrémité : six à sept pouces de haut.
Des mers d'Europe et d'Amérique.
La S. confervoïde; S. confervceformis , Esper, Suppl. , 2,
t. 33, et de Lamarck, loc. cit., p. 120, n.° 18. Polypier très-
rameux , à tiges grêles, alongées, portant des rameaux al-
ternes, divisés, subpaniculés , sétacés; cellules peu marquées;
vésicules ventrues: quatre pouces de hauteur.
Des mers d'Europe.
La S. cvPKÈs : S. ceprassina, Linn., Gmel., p. 3847 , n.° 6 ;
Ellis, Corail., p. 21 , tab. 3, n.° 5, fig. a, A. Polypier élevé ,
à rameaux et ramuscules subpaniculés ; cellules subopposées,
adhérentes dans presque toute leur longueur, tronquées obli-r
quement à l'extrémité.
Cette espèce , bien voisine de la précédente et un peu moins
grande qu'elle , est des mêmes mers.
La S. THUYA : .S. thuia , Linn. , Gmel. , p. 3848 , n.° g ; Ellis ,
Corail., p. 24 , tab. 5 , n," 7 , fig. b, B. Polypier élevé, ra-
mcux , à tige flexueuse anguleusement , roide et portant à
chaque angle un rameau dichotome ; cellules comprimées ,
alternes et disposées sur deux rangs longitudinaux ; vésicules
ovales, marginées.
Des mers d'Europe.
La S. CDPRESsoÏDE : 5. cupressoides , Linn., Gmel., p. 3846,
SER 25
n." 47; Lepechin, Act. Petrop. , 1780, p. 224, tab. 9 , fig. 3
et 4. Polypier paniculé , à rameaux dichofomes, épars , ar-
ticulés ; cellules à peine saillantes, simples, tronquées obli-
quement; vésicules ovales, à orifice subtubuleux.
De la mer Blanche.
LaSERTULAiRE DE MisENE : S. miscnensis , Linn. , Gmel. , p. 3854,
n.° 62 ; Cavol. , Polyp. mar. , 3 , page 187, tab. 7 , fig. i et 2.
Polypier très-rameux, dichotome. Cellules alternes , très-pe-
tites, divariquées; vésicules ovales, pédonculées et axillaires.
De la mer Méditerranée, près le cap Misène.
La S. LicHENASTRE : S. lichcnastrum , Linn., Gmel., p. 3867,
n.° 27 ; Ellis , Corail. , p. 25 , n." 10, tab. 6 , fig. a , A, Poly-
pier à tige articulée , pinnée. Cellules déprimées , disposées
bout à bout sur deux rangs longitudinaux ; vésicules ovales ,
campanulées et plus petites.
Des mers d'Europe.
M. de Lamarck fait de cette espèce et de la S. thuia , qui,
en effet , en est fort rapprochée , des espèces de cellaires.
M. Lamouroux rapporte au S. lic'ienastrum de Pallas le S. loa-
ehitis et S. articulata du même , mais avec doute.
La S. rameuse: S. ramosa , Linn., Gmel., p. 3854, n.°63;
Cavol. , Polyp. mar. , 3, p. 160, tab. 6 , fig. 1 et 2. Polypier à
tige droite , cylindrique , rameuse, opaque , cornée, à ra-
meaux arqués ; cellules éparses ; vésicules en grappes.
De la Méditerranée.
La S. BRUNATRE: S. fusccscens , Linn., Gmel., page 3846^
n.° 44; S.pinnata, Pallas, Elenchus , pag- i36, n.° 83 ; Baster ,
Opuscul. suh. , 1 , liv. 1 , tab. 1 , fig. 6. Polypier pinné, de
couleur brunâtre. Cellules presque opposées , tubuleuses ;
vésicules rapprochées , petites , à trois tubercules.
Côte de Cornouailles.
La S. EN ÉPI: S. spicata, Linn., Gmel., p. 5853, n." 58 ; d'a-
près Ellis et Soland. , p. 58 , n.° 54. Polypier à tige tubuleuse ,
paniculée , annelée , portant des rameaux très-rapprochés ,
verficillés, trichotomes. Cellules cylindriques, ternées , à ou-
verture très-petile; vésicules ovales et axillaires.
Cette espèce, dont la patrie est inconnue, appartient-elle
à ce gjenre ?
La S. noiRE : S. nigra, Linn. , Gmel. , p. 3846 , n.° 45 ; d'à-
36 SER
prés Pallas , Elenchus, p. i35, n." 82. Polypier fixé par de
petits tubes entrelacés, pinné, de couleur noirâtre. Cellules
presque opposées, très-petites; vésicules très-grandes, ovales
et quadrangulaires ; quatre pouces de haut.
De l'océan Américain ou Indien et de la côte de Cor-
nouailles, suivant Pallas.
La Sertulaire cèdre : S. cedrina , Linn. , Grael. , p. ôSSy ,
n." 28 ; d'après Pallas , Elench. , pag. 1 Sg , n.° 86. Polypier sub-
rameux, à rameaux dichotomes, obtus, et plus gros au som-
met. Cellules tubuleuses, presque cylindriques, imbriquées
sur quatre rangs.
Des mers du Kamtschatka.
La S. POURPRE : s. purpurca, Linn., Gmel. , p. SBSy, n.° 29;
d'après Pallas, ibid. , n° 87, Polypier dichotome , quadran-
gulaire. Cellules subovales, tubuleuses, subimbriquées sur
quatre rangs; vésicules droites, campanulées.
Des mêmes mers.
La S. obsolète: S. obsoleta , Linn. , Gmel. , pag. 8846 , n."
45; Lepechin , Act. Petrop., 1778 , 2, p. 107 , tab. 7 , fig. B.
P(dypier pinné, à rameaux alternes, portant des cellules
ovales, subcordiformes, placées en quinconce sur huit rangs.
Couleur cornée; hauteur, cinq pouces.
De la mer Glaciale.
M. Lamouroux , en parlant de ce corps organisé, dit qu'il
ne connoit aucun polypier dont le faciès approche de la
sienne ; aussi paroit-il convaincu qu'il a plus de rapport avec
les thalassiophytes qu'avec les polypiers.
La S. PIN : S.pinasier, Linn., Gmel. , p. 5846, n.° 46 ; d'a-
près Lepechin, ibid., 1780 , i , p. 220, tab. 9, fig. 1 et 2.
Polypier corné , pinné, à rameaux subalternes , cylindriques
et comme hérissés par les cellules le plus souvent disposées sur
six rangs; vésicules utriculaires , renflées, subdiaphanes, à
ouverture simple.
De la même mer.
La S. cuscute: S. cuscuta, Linn., Gmel., p. 0862 , n.° 18;
EUis, Corail., tab. 14, n.°26, fig. c, C. Polypier cylindrique,
rampant, géniculé, portant des rameaux simples, opposés ;
cellules nulles ou très-petites; vésicules ovales, opposées ou
groupées en verticiiles à Pendroit des articulations.
SER 27
Cette espèce , qui vit communément dans tou*es les mers
d'Europe, adhérente à tous les corps, diffère trop sensible-
ment des véritables sertulaires, pour pouvoir être comprise
sous la même caractéristique.
J'ai dit plus haut que M. de Lamarck n'a pas adopté la
subdivision des sertulaires proposée par M. Lamouroux ;
aussi, sous le nom de sertulaires proprement dites, qu'il divise
en deux sections , suivant que les cellules sont subpédicellées
ou sessiles , il place quelques espèces dont il n'est pas ques-
tion ici.
La Sertularia antipathes , qui , avec la S. laxa ou fruticosa
d'Esper, ou Sauvagesii de Lamouroux , constituent la première
section, sont des espèces de Laomédées pour celui-ci. Il en est
de même des S. spinosa et geniculata.
Dans la seconde section les 5. operculala , serra , rosacea ,
pumila , hicuspidata , ayant les cellules opposées , appartien-
nent au genre Dynamène de Lamouroux , et ont été décrites
à ce mot.
La S. halecina est le type du genre Thoa de Lamouroux ou
de celui que M. Oken a nommé Haleciuw.
La S. quadridentata entre dans le genre Pasjthea de Lamou-
roux.
La S. rugosa est une espèce du genre Clytie de celui-ci ,
dont elle s'éloigne cependant, puisque ses cellules ne sont
pas pédiculées. Elle est, du reste, fort petite , et ses vésicules,
ovales, ventrues, sont extrêmement rugueuses et tridentées
à l'orifice , comme on peut le voir dans la figure a , A , de la
planche i5 des Corallines d'Ellis.
La S. ciliata de M. de Lamarck, et qu'il définit, sertulaire
très-petite, rameuse, à rameaux dichotomes, hérissés de cel-
lules nombreuses, éparses , turbinées, calyciform es , ciliées
sur le bord , pourroit bien n'être que la Crisia ciliata de La-
mouroux, de la famille des cellariés.
Gmelin , ayant fort bien senti que les Sertulaires passent
insensiblement aux Cellaircs, n'a pasadopté ce dernier genre,
mais il a réparti les espèces en deux sections, qui correspon-
dent aux deux genres. De soixante-dix-sept espèces qu'il dé-
finit , toutes ont été reprises par Lamouroux , sauf trois ;
savoir -.
^8 SER
La Sertulaire PUSTULEUSE : S.pustulosa,Tp. 3852 , n.° 62; Ellis^
Corail., p. 54, t. 27,fig. R, J, 7,'. Polypier transparent, tubu-
leux, articulé, dichotome, à la manière des coraliines, et
portant Jes verrues ou pustules ayant une petite tache au
milieu. Hauteur , trois à quatre pouces.
Des côtes de l'île de Wight, dans la Manche.
Il est fort douteux que ce soit une sertulaire.
La S. fruticante: S. fruticans, Linn., Gmel. , p. 3858, n."
67 ; d'après Pallas, Elench. , p. ibj , n.° 99. Polypier subru-
gueux ou subéreux rugueux , rameux , pinné. Les ramuscuJes
alternes; cellules semi-campanulées. Couleur gris jaunâtre :
hauteur, six pouces.
Des mers d'Amérique.
La S. PARASITE : S. parasitica, Linn., Gmel. , p. 386o , n."
67; dans la division des Cellaires, Cavol. , Polyp. mar. , 3 ,
p. 181, t. 6., fig. 8 — i3. Polypier adhérent, d'un rouge obs-
cur , avec des rameaux translucides , portant des denticulcs
terminales , verticillécs, turbinées, ciliées, oviféres dans les
adultes.
Des mers du Nord et de la Méditerranée.
Ce n'est sans doute pas une sertulaire. (De B. )
SERTULARIES , Sertulariœa. (Pofyp.) Les zoologistes mo-
dernes, en divisant et subdivisant le grand genre Sertulaire,
tel qu'il avoit été établi par Linné, Pallas et Gmclin, en
plusieurs sections génériques, auxquelles ils ont donné des
dénominations particulières, ont dû élever au rang de famille
la coupe liniiéenne. Fort heureusement ils lui ont laissé pour
titre un nom qui indique son origine; mais il en résulte
toujours que c'est à cet article que nous devons exposer les
généralités qui concernent ces animaux singuliers, que pen-
dant long- temps on a pu regarder comme de véritables
plantes marines. Ils ont suivi le sort de tous les coraux et de
beaucoup d'autres productions marines, qui, depuis l'époque
de la découverte de Peyssonet sur le corail proprement dit,
ont passé du règne végétal ou du règne minéral dans le règne
animal. Nous avons fait l'histoire de ce grand changement à
l'article Corail, et nous y renvoyons.
Le mot de sertulaire, employé pour la première fois par
Linné comme nom de genre dans la sixième édition de son
SER 29
Sjstema natures, en 1748, paroît avoir été pris d'Imperato ,
qui avoit employé la dénomination (napolitaine san<! doute)
de sertolara, pour désigner une espèce de cette famille. Avant
Linné, tous ces corps organisés étoient indiqués dans les au-
teurs de botanique sous le litre de corallii:es. C'est au point
qu'Ellis lui-même, dans son ouvrage classique sur les coral-
lines en général, imitant Ray, a traité des sertulaires sous
le nom de Corallines vésiculeuses , dénomination qui, du reste,
les groupe et les sépare très-bien de tous les autres poly-
piers flexibles; mais, depuis Linné, il n'y a plus eu de va-
riations, surfout depuis que Pallas, fort de ses observations
et de celles d'Ellis, eut traité de toutes les espèces de ce genre
dans son excellent ouvrage, intitulé Elenchus zoophytorum.
Outre les deux ouvrages que je viens de citer et qui font
encore la base de presque tout ce qu'on a dit sur les sertula-
riés, il faut étudier ceux de Baster , Observationes de coral-
linis iisqiie insidenlibus polypis , etc. , dans les Transactions
philosophiques, vol. 41 , et Opuscula sulseciva; de Donati, sur
la mer Adriatique; de Marsilli , sur l'Histoire de la mer?
d'Olivi, sur les Productions de la mer Adriatique ; de Cavo-
lini. Mémoire pour servir à l'histoire des polypes marins;
de Bertoloni , Spécimen zoophj-lorum portas Lunœ, et ceux de
MM. de Lamarck et Lamouroux, qui ont eu pour but prin-
cipal la distribution méthodique des espèces, mais, malheu-
reusement, sans avoir eu le moindre égard aux animaux.
Lœfling, observateur suédois, paroît être le premier qui
ait connu la structure curieuse du polypier arborescent qui
porte les polypes des sertulaires ; mais EUis et Pallas ont été plus
loin. Ce dernier dit positivement qu'une sertulaire est une es-
pèce d'hydre rameuse, contenajit dans une enveloppe cornée
des pores couronnés ou caljcules, de laquelle l'animal sort ses
têtes pourvues de cirrhes ou tentacules , et se reproduisant
par des germes vivans , caducs, développés dans des vésicules
éparses sur leur enveloppe. Voyons jusqu'à quel point est
fondée cette définition, qu'il a transformé en langage linnéen
de cette manière : Animal vegetans plantœ habita; stirps tuba-
losa, cornea, calyculis obsita ,emittentibus ; i.° medullœ animalis
continens flosculos polypiformes ; 2.° avaria, vesiculœ singula-
res, polypos majores germiniferos continentes.
3o SER
Toutes les espèces de sertulaires que j'ai pu examiner, il
est A-rai à l'état de dessiccation , sont formées par une tige ou
tronc principal, droit ou flexueux, vertical ou horizontal,
libre ou adhérent, de nature entièrement cornée et traversé
par une cavité dans toute son étendue : c'est cette cavité qui ,
dans l'état frais, est remplie par une substance molle, que
tous les auteurs s'accordent à nommer médullaire , et qui est
certainement vivante. Les parois de ce tube , étant plus ou
moins épaisses, donnent plus de solidité ou de résistance à
lasertulaire. Lorsqu'elle est verticale, la tige principale com-
mence par une partie atténuée, rampante, et qui est consi-
dérablement fortifiée par un nombre variable, mais souvent
considérable, de petits tubes flexueux , constituant des espèces
de racines qui adhèrent également en rampant aux corps sub-
mergés. Cette disposition , qui se trouve constamment dans
certaines espèces, paroît n'exister que fortuitement dans
d'autres, comme dans les S. ahietina, setacea et cupressina •
celle-ci même offre cela de curieux, qu'outre ces radi-
cules, elle a une espèce d'empâtement analogue à ce qu'on
voit dans les gorgones. Il se pourroit donc que les tubes ra-
diculaires, dont le nombre, le mode d'intrication , l'étendue
sur le corps solide et sur la tige de la sertulaire, varient à
l'infini, se développassent proportionnellement à la hauteur,
à l'étendue à laquelle est parvenue la sertulaire, et, par
conséquent, aux efforts des causes destructrices. Quoi qu'il
en soit, on en A^oit même qui donnent naissance à de nou-
velles tiges , comme dans la S. anlennina , type du genre
Antennularia de M. de Lamarck.
La tige des sertulaires présente une première différence,
en ce que dans un certain nombre d'espèces elle est simple
ou à peine divisée d'une extrémité à l'autre, tandis que dans
un plus grand nombre des rameaux, portant eux-mêmes des
ramuscules,se développent sur elle, et qui, placés d'une ma-
nière régulière ou irrégulière, donnent à tout le polypier
une forme pinnée, dichotorae ou paniculée , et tout-à-fait
arborescente.
Le plus souvent la tige des sertulaires est continue d'un
bout à l'autre , ainsi que dans les rameaux et les ramuscules ;
mais aussi quelquefois elle est articulée ou subarticulée, c'est-
SER 3i
à-tlire , qu'en de certains endroits elle est moins solide , moins
résistante que dans le reste de son étendue.
Une autre différence tient à ce que presque toujours en-
tièrement cornée et ne faisant, par conséquent, aucune effer-
vescence avec les acides, mais du reste assez variable, sui-
vant les espèces, elle est presque gélatineuse dans les 5. gela-
tinosa , geniculata ; elle est quelquefois plus solide, plus résis-
tante, moins flexible, et par conséquent est peu cassante
dans les S.Jilicina, Tnyrioph.yllum.
Mais les espèces qui différent le plus des autres sous le
rapport de la composition de la tige, sont celles chez les-
quelles elle est formée entièrement de tubes capillaires , at-
ténués, pour produire les rameaux, qui semblent n'être ainsi
que des divisions de la masse fasciculaire. Ces tubes contien-
nent toujours à l'intérieur une matière gélatineuse, comme
dans les autres sertulaires; mais, en outre, ils sont quelquefois
agglutinés les uns avec les autres, à faide d'une substance
gélatineuse dans les 5. gelatinosa et sericea; d'autres fois ils
sont plus compactes, plus roides , comme dans la 5. halecina,
type du genre Thoa de Lamouroux ; enfin , dans les S. fruti-
cans et pinnularia ils constituent une tige assez solide, noi-
râtre , un peu semblable à l'écorce subéreuse de certains
arbres.
Les loges polypifères, subcontinues avec la tige ou les ra-
mifications, dont elles semblent n'être que des dentelures,
varient considérablement de forme ; quelquefois subpédicu-
lées , le plus souvent elles sont sessiles , libres ou plus ou moins
collées et adhérentes contre les rameaux.
L'ordre dans lequel ces cellules {calycuU, ?allas; dent îculi,
Linn., Ellis) se disposent sur l'arbre polypifère, est assez va-
riable et fixe pour chaque espèce. Assez souvent elles sont
sur deux rangs opposés, deux à deux, comme dans toutes
les espèces, qu'à cause de cela justement M. Lamouroux a
nommées dynamènes. Quelquefois elles sont aussi sur deux
rangs; mais placées les unes à la suite des autres, comme
dans les S. lichenastrum et thuia. Le plus souvent elles sont
alternes ou éparses ; quelquefois elles forment une série sur
un seul côté, comme dans les espèces du genre Aglaophenia
de Lamouroux; Plumularia de M. de Lamarck. Enfin, dans
32 SER
la S. lendigera les cellules sont sur un seul côté, serrées léS
unes contre les autres par paquets, comme les tuyaux d'une
flûte de pan, et dans la S. spiralis la série des cellules est
continuée d'un bout à l'autre de la tige, formant ainsi une
longue spirale.
Outre ces cellules, quelquefois d'une telle petitesse qu'elles
sont fort difficiles à apercevoir, surtout sur les échantillons
desséchés, on trouve attachées en différens endroits delà tige et
des rameaux des sertulaires , des vésicules toutes dissemblables
en forme et en grandeur, quoique, comme pour les cellules,
il y ait continuité de substance externe et interne avec le po-
lypier. D'après ce qu'en ditEllis, ces vésicules contiendroient
des polypes comme les cellules, mais beaucoup plus gros et
même, à ce qu'il semble, d'une autre forme, et renfer-
mant une masse de molécules ou de germes reproducteurs,
d'où Pallas pense que celles-là doivent être regardées comme
des ovaires et celles-ci comme des ovules.
Quoi qu'il en soit de cette opinion, qui n'est peut-être pas
hors de doute, ces ovaires ou ces espèces de péricarpes dif-
fèrent considérablement de position et de forme. Dans un
certain nombre d'espèces ils naissent indistinctement entre
la double série de cellules; dans d'autres c'est constamment
de la dichotomie des ramifications ou de leurs ramuscules.
Enfin, sur quelques espèces c'est seulement au tronc de la
sertulaire qu'ils sont attachés. En général, c'est sur les plus
petits et probablement les plus Jeunes individus qu'on en
trouve davantage, tandis que les plus grands en sont entière-
ment dépourvus. Il y a même quelques espèces où l'on n'en
a pas encore observé.
La forme des vésicules est ovale, globuleuse ou subcylin-
drique. Leur surface peut être lisse ou striée en travers ; mais
elles sont toujours percées à leur extrémité libre et dans
leur axe par un orifice ordinairement très-étroit, quelque-
fois, au contraire , fort large, mais presque toujours fermé
par un opercule.
La substance interne, qui remplit toute la serUilnire, de-
puis la base et ses racines Jusqu'aux extrémités Hps r?tmifica-
tions, forme donc une masse continue d'un aspect Homo-
gène et évidemment vivante. Avec elle se confond, d'une
SER 35
manière tout-à-fait certaine , l'extrémité postérieure des po-
lypes , au point que Pallas , comme nous l'avons dit plus haut,
en fait un animal ramifié à plusieurs têtes.
Ces polypes paroissent avoir beaucoup de ressemblance avec
les hydres vertes. Leur corps est cependant en général plus
court, plus urcéolé; ce qui dépend au reste de la forme de
leur loge, et il est terminé à son origine par une bouche
entourée d'un cercle simple de tentacules ou de cirrhes en
nombre, à ce qu'il semble, assez variable, du moins s'il
faut s'en rapporter aux figures d'Ellis. Je ne connois aucune
autre observation sur leur organisation.
Toutes les sertulaires jusqu'ici observées vivent dans les
eaux de la mer, constamment fixées, soit verticalement,
soit horizontalement, sur les corps de différente nature qui
y sont submergés.
Il ne paroit pas que le polypier tout entier, ni même ses
ramifications les plus fines, soient susceptibles d'aucun mou-
vement général, quoiqu'on puisse cependant le concevoir.
Chaque polype est, au contraire, susceptible de sortir et de
rentrer dans Tintérieur de sa loge, de manière cependant
à ce que l'extrémité de son corps reste toujours adhérente à
la substance interne. Chacun d'eux peut également étendre
les tentacules, dont sa bouche est couronnée, les agiter dans
tous les sens , probablement pour saisir les animalcules qui se
trouvent à leur portée : c'est du moins ce que suppose EUis.
La nourriture des sertulaires est donc à peu près certai-
nement animale et consiste, sans doute, en animaux micros-
copiques ou du moins d'une très-petite taille, qui se trouvent
en grande abondance dans la mer.
Nous ne connoissons absolument rien sur le mode de repro-
duction d'aucune espèce de ce groupe d'animaux. Nous avons
dit plus haut qu'on supposoit que les polypes des vésicules
contenoient des gemmes reproducteurs; mais cela n'est rien
moins que certain. Si l'on en croit Lesling et Baster, lefl
extrémités des sertulaires s"alongent en un tube simple, rempli
de la substance médullaire, et il en sort des gemmules qui
s'éfflorissent en cellules contenant les polypes : ce qui nous
paroit plus probable. La durée de leur vie nous est égale-
ment inconnue.
49. 5
34 SER
On connoît des espèces de celle famille dans toutes les
mers, sous toutes Ifs latitudes.
C'est, en général , sur les rivages <Ju'on les rencontre, à
d'assez grandes profondeurs, et même dans des lieux qui sont
abandonnés par les eaux a marée basse, fixées sur des ro-
chers, des galets, des coquilles de toutes sortes, des balanes
et même sur des crustacés. Quelques espèces paroissent pré-
férer de croître sur certains îucus; aussi Pallas fait l'obser-
vation que la iS. pluma ne se trouve dans nos mers que sur
le fucus siliijuosus , tandis que le -S. pumila croit essentielle-
ment sin- les fucus nodosus et vesiculosus , et le S. geniculata,
sur le fucus serratus.
Les plus éli'vées ne dépassent guère sept ou huit pouces
de hauteur; mais il y en a qui ont à peine un demi-pouce.
Leur couleur, quand on les tiie de l'eau , est en général
d'un gris jaunâtre, qui passe au jaune de corne, au brun,
et même quelquefois au noir, par la dessiccation.
Les aniiuaux qui étoient épanouis dans l'eau se retirent
assez vite dans leurs ct41ules, de manière que pour les ob-
server il faut meître les sertulaires immédiatement dans un
seau d'eau de mer. Au bout de quelque temps de repos, on
les voit se développer et agiter leurs tentacules, comme ils
le faisoient au|)aravant. Malheureusement ils n'ont pas été
étudiés d'une manière suffisante, même par Ellis , en sorte
que la distinction des espèces de sertulariés, et, par con-
séquent, leur répartition en groupes génériques, n'ont pu
être établies que sur leur enveloppe cornée, que Pallas nomme
leur squelette, qu'il compare à Tenveloppe cornée des in-
sectes, et que M. de Lamarck a réuni sous le nom extrême-
ment vague de polypiers. Encore ces prétendus polypiers
ont- ils été examinés d'une manière bien superficielle, même
par Lamouroux.
Ellis , en décrivant assez complètement la plupart de ses
vinat-six espèces de corallines vésiculeuses, parmi lesquelles
un certain nombre ne sont réellement pas de cette famille,
n'a, en aucune manière, essayé de les ranger dans un ordre
quelconque.
Quoique Pallas ait assez augmenté le nombre des espèces
qu'il a définies sous le nom de sertulaires, puisqu'il le porte
SER 35
k trente-cinq, en en retranchant son S. gorgonia, qui paroît
n'être qu'un S. fruticans , développé sur une espèce de gor-
gone ou d'antipate, il ne pareil pas non plus avoir essayé de
les disposer d'après leurs affinités les unes avec les autres.
Quoique Solander et EUis aient encore beaucoup accru
le nombre des espèces de sertulariés, ils n'ont pas davantage
essayé de mettre un peu d'ordre dans leur rapprochement.
Ce qu'a fait encore moins Gmelin dans sa treizième édition
du Systema naturœ ; et, cependant, en recueillant avec soin
les espèces définies par les trois ou quatre auteurs précédens,
et en y joignant celles qu'il a trouvées dans Cavolini, Muller,
Othon Fabricius, etc. , il n'en caractérise pas moins de soixante-
dix-sept, en y comprenant, il est vrai, une vingtaine de vé-
ritables cellaires.
Tous les autres auteurs qui se sont occupés avec plus ou
moins de suite de quelques espèces seulement de sertulariés,
ont dû encore moins que les précédens s'occuper de la dis-
tribution méthodique des espèces. C'est donc probablement
à M. Lamouroux qu'est due l'initiative de leur répartition en
plusieurs genres, puisqu'il paroit que la première ébauche
de son travail sur les polypiers flexibles est de 1810, dans un
mémoire lu à l'Institut et publié en extrait dans le Bulletin
par la société philomatique en 1812. Il est cependant pro-
bable que M. de Lamarck avoit eu la même idée depuis assez
long -temps, et peut-être avant M. Lamouroux, puisque
dans le prodrome de son cours, publié en 1812 , il cite déjà
les divisions génériques parmi les sertulariés, dont, sans
doute, il développoit les caractères dans ses leçons orales. Ce
qu'il y a de plus malheureux pour la science, c'est que sou-
vent ces deux auteurs ont établi les mêmes genres sous des
dénominations différentes, et surtout qu'ils ont caractérisé
sans description des espèces nouvelles, provenant du voyage
de Pérou et Lesueur, sous des noms également différens, de
manière qu'il est souvent fort difficile de reconnoitre leur
identité , et , par conséquent, d'établir une bonne synonymie.
Toutefois il faut remarquer que MM. de Lamarck et Lauiou-
roux, ayant pris pour principe général de leur distribution
méthodique des sertulariésla position des cellules polypifères,
sans avoir le moindre égard aux animaux , ni même à la com-
5C SER
posilion de la tige, ils sont arrives, à très-peu de chose prés, à
rétablissement des mêmes genres, dont voici Tanalyse.
A. Espèces qui ont leurs cellules alongées et groupées en
séries intermittentes ou continues: Genres Amathia, Lamx. ;
Serialaria, de Lamk.
B. Espèces subarticulées, dont les cellules, extrêmement
petites , sont portées par des ramuscules ou cils verticillés :
G. Nemertesia, Lamx.; Antennularia , de Lamk.
C Espèces à rameaux pinnés, portant des cellules sur ua
seul côté: G. AcLAorHENiA, Lamx.; Plumularia, de Lamk.
D. Espèces peu rameuses, à cellules opposées et régulière-
ment distiques : G. Dvnamena, Lamx.; Seriulari^ . de Lamk.
a. Les cellules séparées par une tige évidente : G. Dvna-
mena.
h. Les cellules contigues, lagéniformes et divergentes : G.
Diasmya, Savigny.
c. Les cellules contigues dans toute leur longueur : G. Ge-
MELi.ARiA, Savigny, Égypt., zooph. , pi. }5.
A cette dernière division, que je trouve indiquée dans
la pi. 14 des Polypes du grand ouvrage d'Egypte par M. Sa-
vigny, il faut, sans doute, rapporter le S. pinnila de Pallas et
de Gmelin, sur lequel Ellis nous a donné des détails inté-
ressa ns.
E. Espèces plus ou moins rameuses, à tige ordinairement
flexueuse et portant des cellules alternes : G. Sertui.aria,
Lamx., de Lamk., en y conjprenant le genre précédent.
a. J£spèces qui ont de véritables cellules dentiformes,
éparses et alternes : G. Sertularia.
b. Espèces dont les cellules , non dentiformes, sont sur une
seule face du polypier et de ses ramifications. (Comme dans
les >S. thuya et lichenastra. )
c. Espèces rampantes. Les cellules à l'extrémité des ramus-
cules, comme dans la 5. discuta.
F. Espèces phytoïdes, à rameaux et à cellules régulière-
ment alternes : G. Pristis, Lamx.
G. Espèces peu rameuses, ordinairement filiformes, volu-
biles ou grimpantes, à cellules alternes, campanulées, et plus
ou moins stipitées : G. Gami'axularia, de Lamk.
a. Cellules longuement pédicellées : G. Clytia, Lanix^
SER 37
h. Cellules stipitérs ou substipitées : G. Laomedea, Latnx.
H. Espèces phytoïdes, rameuses, à tige complexe, à cel-
lules alterues et dentiformes: G. Thoa , Lamx.; Sert., Lamk.
/. Espèces phytoïdes, articulées, avec les cellules longues,
cylindriques, accolées quatre à quatre avec leur ouverture
sur la même ligne : G. Salacia , Lamx.
K. Espèces listuleuses, subarticulées, avec des cellules cy-
lindriques, alternes ou opposées, à orifice terminal : G. Cy-
MODOCEA, Lamx.
Ces deux dernières divisions n'ont plus les véritables ca-
ractères des sertulaires et font évidemment le passage aux
fubulaircs , de même que les S. thuya et lichenastra passent
aux cellaires, les dynamènes et surtout les diasmya et gé-
mellaires de M. Savigny aux flustres et eschares. En général,
comme nous l'avons dit plus haut, il seroit important que
toutes les espèces de sertulariés fussent examinées, compa-
rées de nouA^eau. MM. Lesueur et Desmarest avoient entre-
pris ce travail, il y a déjà quelques années. 11 seroit à sou-
haiter qu'ils le terminassent et nous le fissent connoitre. (De B.)
SERTULE. {Bot.) Nom donné par M. Richard à l'ombelle,
lorsqu'elle est simple; exemple : primevère officinale. (Mass.)
SFilU, SURO. (Bot.) Noms arabes du cyprès, cités par
Daléchamps. (J.)
SERULA. [Ornith.) On nomme ainsi, à Venise, le harle
huppé, mergus serrafor , Linn. (Ch. D.)
SÉRUM DU LAIT. (Chim.) C'est le liquide transparent
qui reste après qu'on a séparé le beurre et le fromage dulaiÇ.
Voyez Lait. (Ch.)
SÉRUM DU SANG. {Chim.) C'est le liquide transparent qui
se sépare peu à peu du sang coagulé spontanément. ( Ch. )
SERUOI. (Mamm.) Les sarigues ou didelphes d'Amérique
sont désignés par ce nom dans quelques anciens voyageurs.
(Desm.)
SERVAL. (Mamm.) Nom que les Portugais, au dire du père
Vincent-Marie , donnent dans l'Inde à un animal un peu plus
gros que le chat sauvage, et qui ressemble à la panthère par
les couleurs. Buffon transporta ce nom à une espèce de chat
dont il ne connoissoit pas l'origine, et depuis il a été appli-
qué à une troisième espèce , originaire d'Afrique , qui est
38 SER
celle que nous avons décrite sous ce même nom à l'article
Chat. Voyez ce mot. (F. C. )
SERVANT. (Ornith.) L'une des dénominations vulgaires
attribuées au bruant. (Desm.)
SERVERIA. (Bot.) Nom sous lequel Necker désigne le
Tigarea d'Aublel, genre réuni au Tetracera de Linnaeus dans
la famille des dilléniacées. (J.)
SERVILLA, SERVILLUM. (Bot.) Voyez Sisaron. (J.)
SÉR\. [Ornith.) Nom françois, donné anciennement aux
petits mammifères du genre des musaraignes. (Desm.)
SES. (Ornith.) C'est, chez les Kourils, le même oiseau que
le gagari des Russes , colymbus maximus, Steller. (Ch. D. )
SÉSAME, Sesamum. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, monopétalées, de la (amille des bignoniées ,
de la didjnamie angiospermie de F-innaeus, offrant pour carac-
tère essentiel : Un calice persistant, à cinq divisions inégales;
une corolle campanulée, à cinq lobes; l'inférieur plus grand;
quatre étamines didynames; le rudiment d'une cinquième:
un ovaire supérieur; un style; un stigmate à deux lames,
lancéolé; une capsule à quatre loges, comprimée, tétragone;
plusieurs semences imbriquées sur un seul rang.
Sésame d'Orient: Sesamum orientale, Linn. , Spec. ; Lamk. ,
m. gen., tab. 628 : Dodon. , Pempt. , 532, vulgairement Ju-
geoune; Chitelu , Rhéed. , Malab., 9, tab. 64. Plante connue
depuis très-longtemps, et fort intéressante par ses propriétés
économiques. Sa tige est droite, herbacée, velue, presque
cylindrique, haute d'environ deux pieds et plus, munie à
sa partie inférieure de quelques rameaux courts, inégaux,
un peu velus, légèrement quadrangulaires. Les feuilles sont
ovales, oblongues; les inférieures opposées , à longs pétioles,
entières ou garnies de quelques dents fort distantes, en scie;
les supérieures presque alternes, à peine pétiolées , beaucoup
plus étroites, entières, acuminées, vertes à leurs deux faces,
garnies de quelques poils rares et courts, veinées et ciliées.
Les fleurs sont solitaires, axiilaires; les pédoncules courfs,
accompagnés à leur base de deux bractées linéaires, entre
chacune desquelles est placée une glande jaunâtre , perforée.
Le calice est un peu cilié, à cinq découpures lancéolées,
aiguës, la supérieure plus courte; la corolle blanche, assez
SES 59
semblable à celle de la digitale purpurine; le limbe à cinq
lobes obtus, inégaux; les capsules oblongues, un peu com-
primées, marquées de quatre sillons profonds , terminées par
le style persistant, subulé, s'ouvrapt par le sommet en deux
valves, chaque valve divisée en deux loges. Cette plante,
originaire des Indes, croît aux îles de Ceiian et de Malabar.
On la cultive en Egypte, et dans plusieurs contrées de
l'Orient, comme plante économique. Elle est cultivée au
Jardin du Roi.
Le Sésame, connu aussi sous le nom de JugeoUne, et qui
porte en Egypte celui de .Semsem, y est cultivé avec beaucoup
de soin, ainsi que dans le Levant et l'Italie. On retire de
ses semences une huile que les Arabes nomment siritch. Cette
plante et son huile ont été de tout temps en grande réputa-
tion dans rOrient. Les Babyloniens ou anciens habitans de
Bagdad ne se servoient, au rapport d'Hérodote, que de
l'huile qu'ils exprimoient du sésame. Pline en parle comme
étant également bonne à manger et à brûler, et Dioscoride
dit que les Egyptiens en faisoient un grand usage. Il est pro-
bable, ditSonnini, que les peuples actuels des mêmes pays,
fort ignorans dans la manipulation des huiles, puisque celle
qu'ils retirent de l'olive est très-mauvaise, et propre seule-
ment à la fabrique du savon et à l'usage des manufactures,
ne savent pas donner à l'huile de sésame les qualités qu'elle
pourroit avoir, et qu'elle possédoit vraisemblablement autre-
fois. Les Égyptiens donnent le nom de taliiné au marc de
l'huile de sésame, auquel ils ajoutent du miel et du jus de
citron. Ce ragoût est fort en vogue, et ne mérite guère de
l'être.
Outre les propriétés économiques, le sésame et ses prépa-
rations sont encore en usage chez les Egyptiens comme re-
mède et comme cosmélique. Les femmes prétendent que
rien n'est plus propre pour leur procurer cet embonpoint
que toutes recherchent, pour leur nettoyer la peau et lui
donner de la fraîcheur et de l'éclat , pour entretenir la beauté
de leurs cheveux, enfin , pour augmenter la quantité de leur
lait, lorsqu'elles deviennent mères. La médecine égyptienne
y trouve également des moyens réels ou supposés de guéri-
son dans plusieurs maladies., Oa la recommande surtout dans
4o SES
les ophthalmics, quoiqu'elle n'y produise presque aucun effet.
SESAME DES Indes: Sesamum indicum , Linn., Rumpli., ^m&.,
5, tab. 76, fig. 1 ; Pluken. , Almag.^ tab. 109, fig. 4- Cette
espèce, très-rapprochée de la précédente, en diffère par son
port; ses tiges sont droites, herbacées, plus élevées et plus
ramifiées, ordinairement glabres. Les feuilles sont portées
par de très-longs pétioles, à peine dentées en scie, ovales
ou lancéolées, acuminées; les inférieures trifides ou divisées
en trois lobes aigus; les supérieures oblongues, plus étroites ,
entières ou h peine dentées, alternes; les pétioles bien plus
courts, munis dans leur aisselle de deux grosses glandes pres-
que globuleuses, jaunâtres, creuses à leur sommet, placées
également dans les aisselles ovi il n'y a point de fleurs. Celles-
ci sont solitaires , axillaires, médiocrement pédonculécs. Cette
plante croît dans les Indes. D'après Forskal, on la cultive en
Egypte où elle est employée aux mêmes usages que la pré-
cédente. On retire, particulièrement de ses semences, une
huile employée dans les alimens et à éclairer.
Sésame lacinié ; Sesamum laciniatuin , Willd. , Spec. Cette
espèce , qui paroit tenir le milieu entre les deux précédentes ,
en diffère par ses tiges étendues sur la terre, garnies de
poils rnides, divisées en rameaux nombreux, ascendans ou
redressés à leur partie supérieure. Les fenilles sont opposées,
médiocrement pétiolées, profondément partagées en trois lobes
obtus à leur sommet, fortement dentées, vertes en dessus,
un peu blanchâtres en dessous, rudes à leurs deux faces.
Les fleurs sont solitaires, axillaires, médiocrement pétiolées;
le calice a cinq divisions lancéolées, aiguës, hispides à leurs
bords. Les capsules sont oblongues, obtuses à leurs deux ex-
trémités, s'ouvrant en deux valves, divisées en quatre loges,
terminées par le style persistant , large , aigu. Celte espèce
croît aux Indes orientales, dans les environs d'Hydrabad.
Miller cite une autre espèce de sésame sous le nom de
Sesamum trifoliatum , qui paroit avoir de très-grands rapports
avec l'espèce précédente. On la cultive, dit-il, dans toutes
les conti-ées de l'Orient, ainsi qu'en Afrique, comme une
plante léjumineuse. Elle a été depuis peu transportée dans
la Caroline parles Nègres africains, où elle a très-bien réussi.
Les habitans de ces contrées expriment de ses graines une
SES 4^
huile qui se conserve plusieurs années, et ne contracte au-
cune odeur, ni goût de rance ; mais, au contraire, elle de-
vient tout-à-fait douce au bout de deux ans : elle perd alors
le goût chaud qu'elle avoit d'abord, de sorte qu'on s'en sert
pour des salades, et qu'elle remplace fort bien l'huile d'olive.
Les Nègres font aussi usage de cette plante comme aliment:
ils la font sécher sur le feu, la mêlent avec de l'eau et l'étu-
vent avec d'autres ingrédiens , ce qui fait une nourriture
saine. On en fait aussi quelquefois une espèce de poudding ,
de même qu'avec le riz et le millet , que bien des personnes
trouvent agréable. On lui donne à la Caroline le nom de
lenny ou bonnjy.
Sésame A fleurs jaunes: Sesamum luteum, Willd., Spcc, 3,
-png. 368; Retz, Obs. , 6, pag. 3i. Cette plante a des tiges
droites, un peu flcxueuses, particulièrement à leur partie
supérieure , feuillée dans toute leur longueur. Les feuilles
sont alternes, portées sur de longs pétioles, lancéolées, ai-
guës, garnies, tant sur leurs nervures qu'à leurs bords, de
poils très-courts. Les fleurs sont d'un jaune foncé, solitaires,
axillaires, médiocrement pédonculées; le pédoncule conni»
vent avec la base du pétiole; ie calice, ainsi que la corolle,
chargés de poils roides. Cette plante croît dans les forêts,
aux Indes orientales. (Poir.)
SESAMOÏDES. {Bot.) Ce nom a été donné par Dalcchamps
à une thymelée, Dapline larlon-raira ; par J. Bauhin au Fasse-
rina hirsuta ; par Cordus à V Adonis vernalis ; par Clusius au
Cucubalus otites; par Morisson au Thesium linopliyllum ; par
Césalpin au Reseda lutea, et à d'autres congénères. ïourne-
fort l'avoit appliqué à un genre différant du Reseda seule-
ment par sa capsule divisée plus profondément en cinq lobes;
mais Linnaeus n'a pas cru ce caractère suffisant pour séparer
ce genre du Reseda. (J.)
SESAMONAGRIOS. (Bot.) Voyez Scorpiuros. (J.)
SESAN. (Bot.) Nom égyptien du cherleria sedoides , selon
Forskal. (J.)
SESARMA. (Crust.) Nom d'un genre de crustacés déca-
podes brachyures, fondé par Say (Journ. Acad. scienc. nat.
phil., tom. 1, pag. 73), et que ce naturaliste a réuni plus
tard à celui des grapses. (Desm. )
42 SES
SESBANE, Sesbania. (Bot.) Genre déplantes dicotylédones,
à fleurs complètes, papilionacées, de la famille des légumi-
neuses, de la diadelphie décandrie de Linnaeus. offrant pour
caractère essentiel : Un calice urcëolé , persistant, à cinq
dents ou cinq divisions presque égales; une corolle papilio-
nacée; l'étendard étalé et réfléchi; les ailes plus courtes; dix
étamines diadelphes; un ovaire supérieur; lan stjde ascendant;
une gousse oblongue , un peu comprimée, à deux valves,
point articulée; plusieurs semences séparées par des cloisons
transversales.
Sesbane a grandes fleurs : Sesbania grandijlora , Poir. , Enc. ;
Ailschînomene grandiflora , Linn., Spec; CoroniUa grandijlora ,
"Willd. . Spec. ; Dolichos arboreus , Forsk. , A'^-gypi' , i ^4 ; Turia ,
Ruraph., Amboin. , i , tab. 76; Agatj , Rhéed., Mort. Malab.,
1 , tah. 5 1 ; Agati grandijlora , Desv. , Journ. bot. , 3 , pag. i 2 ;
Decand,, Prodr. , 2, pag. 66. Arbrisseau très-élégant, remar-
quable par la grandeur et la beauté de ses fleurs. Sa tige est
droite, haute d'environ six pieds et plus; les rameaux étalés,
un peu touffus; les feuilles nombreuses , alternes, pétiolées ,
ailées avec une impaire; les folioles nombreuses, opposées,
petites, oblongues, glabres, entières. Les fleurs sont de la
grosseur d'un œuf de poule, réunies en petites grappes un
peu pendantes; le calice est glabre, presque campanule; la
corolle, très-grande, jaune ou presque couleur de rouille, a
l'étendard ovale ; les ailes oblongues , un peu courbées en fau-
cille ; la carène semblable aux ailes; le style un peu barbu
au sommet. Les gousses sont grêles, fort longues; les semences
en rein : on assure qu'elles fournissent un assez bon aliment.
Cette plante croît sur la côte de Malabar, dans les Indes
orientales. Forskal l'a observée en figyptc. On la cultive
dans les serres au Jardin du Roi. Cet arbrisseau seroit une
acquisition bien précieuse pour nos bosquets de décoration , si
on pouvoit l'acclimater dans nos contrées.
Sesbane A fleurs écaf.lates : Sesbania coccinea, Poir., Enc. ;
j^schinomene coccinea, Linn., SuppL; CoroniUa coccinea , Willd.,
Spec; Tocrimera, Rumph. , Amboin., 1 , tab. 77 ; Agati coc-
cinea, Desv., loc. cit.; Decand., Prodr., loc. cit. Cette espèce
n'est pas inférieure en beauté à la précédente. Ses fleurs sont
presque aussi grandes, mais d'une belle couleur écarlate. Sa tige
SES 45
est droite, rameuse, assez élevée; les rameaux glabres; les
feuilles alternes, pétiolées, ailées; les folioles glabres, ovales,
oblongues , presque linéaires, entières, couvertes d'une pous-
sière blanchâtre ou cendrée , les unes obtuses et un peu mu-
cronées , les autres échancrées au sommet. Les fleurs sont
disposées en petites grappes; le calice et la corolle sembla-
bles à l'espèce précédente. Les gousses sont fort longues, très-
étroites, un peu cylindriques et arquées, subulées au sommet.
Cette plante croît dans les Indes orientales , aux îles des
Amis et à Botany-Bai.
Seseane d'Egypte : Sesbania œsj'ptiaca, Poir. , Enc. ; ^schi-
nomene sesbania, Linn. , Spec; Forsk., ALgypt.; Coronilla ses-
bania, Willd. , Spec; Sesbania , Prosp. Alp. , -^gj'pt. , tab. 54.
Cette plante a des tiges glabres, un peu spongieuses, un peu
anguleuses, hautes de quatre ou six pieds et plus, rameuses,
garnies de feuilles alternes, pétiolées, ailées avec une im-
paire; les folioles un peu pédicellées, opposées, petites, li-
néaires, glabres, obtuses, entières, mucronées, très- nom-
breuses; le pétiole articulé à sa base; une forte callosité pour
stipule. Les grappes sont un peu ramifiées; le calice est court,
à cinq dents égales; la corolle petite, de couleur jaune; Pé-
tendard en cœur, tacheté de rouille en dessous, rétréci en
un onglet linéaire, muni de deux petites dents glanduleuses,
redressées; la carène un peu blanchâtre; les gousses sont
très-longues, cylindriques, un peu relevées en bosse à chaque
semence. Cette plante croît en Egypte , où elle est générale-
ment cultivée pour former des haies et séparer les posses-
sions. Elle est d'un aspect agréable et croît très-promplement:
en moins de trois ans elle parvient à sa plus grande hauteur.
Sa tige est au moins de la grosseur du bras, ce qui rend cet
arbrisseau d'une très-grande ressource pour le chauffage, sur-
tout dans une contrée où il n'existe point de forêts et où le
bois est très -rare.
Sesbane i^.piNEusE : Sesbania dculeafa , Poir., Enc; Coronilla
aculeata, "N^Villd., Spec; yEschjnomene hispinosa , Jacq., le.
rar., 3, tab. 664; Pluken. , Phjt., tab. 164, tig. 5, et i65,
fig. 2; Kedangu , Rhéed., Malab. , 6, tab. 27. Cette espèce
diffère de la précédente par sa tige herbacée, sa racine an-
nuelle et ses pétioles chargés de quelques petites épines. Ses
44 SES
rameaux sont glabres, cylindriques; ses feuilles ailées; les
folioles opposées, médiocrement pédicellées, oblongues, li-
néaires, entières, obtuses, mucronécs, glabres et vertes à
leurs deux faces; les pétioles munis dans leur longueur et
quelquefois seulement à leur base de deux petites épines. L.es
fleurs sont d'une grandeur médiocre , réunies en petites
grappes peu garnies, placées dans l'aisselle des feuilles supé-
rieures, plus courtes que ces feuilles; le calice est glabre,
court, divisé en cinq petites dents; la corolle jaune; les
gousses sont très-longues, grc'es, droites, cylindriques, un peu
noueuses, mais point articulées; de cinq à six fleurs placées à
chaque grappe , il n'en fructifie guère que deux ou trois. Cette
plante croit à l'ile de Ceilan et à la côte de Malabar.
Sesbane d'Amérique : Sesbania occidentalis , Poir. , Enc;
Coronilla occidentalis , Willd. , Spec; Plu m., Icon. Amer. , 1 26 ,
fig. 1. On peut considérer cette espèce comme placée entre
les deux précédentes ; elle diffère de la première par ses fleurs
bien moins nombreuses, par ses pétioles dépourvus d'épines,
par sa tige ligneuse, pourvue de rameaux grêles, nombreux,
très-glalires, inégaux. Les feuilles sont alternes, pétiolées ,
ailées, composées d'un petit nombre de folioles opposées,
légèrement pédicellées , glabres, entières, elliptiques, vertes
àleursdeux faces, obtuses h leurs deux extrémités. Lesfleurs
sont jaunâtres , petites, disposées en grappes peu garnies,
l.es gousses sont cylindriques, fort longues, très- étroites,
presque filiformes. Cette plante croit dans l'Amérique.
Sesbane effilée .- Seshania virgata, Poir. , Enc. ; Mscliinomene
virgata, Cavan., Icon. rar. , 3 , tab. 293; Coronilla virgata,
"Willden., Spec; Coursetia virgata, De Candolle , Prodr. , 2,
page 264. Cette plante s'élève à la hauteur de deux pieds
sur une tige droite, glabre, simple , cylindrique. Les feuilles
sont ailées, sans impaire, composées de dix ou onze paires
de folioles opposées, ovales, légèrement pédicellées, glabres,
entières, obtuses, mucronées; les pétioles munis à leur base
de petites stipules lancéolées, caduques. Les grappes sont
simples, axiliaires, un peu pendantes, plus courtes que les
feuilles ; le calice est campanule, à cinq dents inégales-, la co-
rolle jaune; l'étendard fort grand, échancré au sommet; les
gousses sont longues, comprimées, tétragones, aiguës à leurs
SES a5
deux extrémités; elles renferment des semences ovales , lui-
santes, un peu en rein. Cette plante croit à la Nouvelle- Es-
pagne.
Sesbane a fleurs ponctuées : Seshania picla, Poir. , Enc. ;
/Eschinomene picta , Cavan., Ico?i. rar., 4, tab. 014 ; Coronilla
picta, Willd., Spec. Cette plante a des tiges glabres, droites,
cylindriques, hautes de cinq à six pieds, chargées de ra-
meaux nombreux et diffus. Les feuilles sont ailées, sans im.-
paire, composées d'environ dix -huit paires de folioles li-
néaires-lancéolées, très -glabres, obtuses ou un peu échan-
crées au sommet , longues d'environ un demi-pouce , oppo-
sées, pédicellécs; les bractées caduques et subulées. Les grap-
pes sont axillaires, pendantes, plus longues que les feuilles;
les pédicelles filiformes, longs d'environ un pouce, munis à
leur base d'une bractée très- courte , et sous le calice de deux
autres subulées et caduques. Le calice est glabre, campanule,
à cinq dents presque égales; la corolle grande, d'un beau
jaune ; l'étendard presque orbiculaire , un peu réfléchi à son
sommet , parsemé, à sa partie antérieure , d'un grand nombre
de petits points et de taches noirâtres ; les gousses sont cylindri-
ques, un peu arquées, oblongiies, composées d'environ seize
nœuds ovales, renfermant chacun une semence. Cette plante
croît à la Nouvelle- Espagne et au cap de Bonne-Espérance.
Sesbane chanvrée : Seshania cannabina, Poir., Enc; JEschi-
nomene cannabina, Retz, Obs., 5, page 26; Coronilla canna-
bina, Willd., .Spec. La tige de cette plante est herbacée, an-
guleuse, striée, un peu velue. Les feuilles sont pétiolées, al-
ternes, ailées, composées de folioles nombreuses, opposées,
un peu velues, pédicellées , glauques en dessous, linéaires,
obtuses, mucronées; les pédicelles barbus au point de leur
insertion. Les fleurs sont petites, situées dans l'aisselle des
feuilles, sur des pédoncules simples, solitaires, uniflores. Le
calice est glabre, campanule; les gousses fort longues, li-
néaires, très -lisses, comprimées, un peu tétragones. Cette
plante croit dans les Indes orientales et sur la côte de Ma-
labar. Ses tiges,- .traitées comme celles du chanvre, fournis-
sent des fils d'un bon usage. (Poir.)
SESEBAN. {Bot.) Nom arabe de Vœsclijnomene grandijlora
de Linnaeus , que Forskal nommoit dolichos arboreus , et qui
4^ SES
a été ensuite successivement nommée coronilla par Willde-
now, sesbania par M. Persoon , agati par MM. Desvaux et De
Candolle , en conservant toujours le nom spécifique grandi-
Jiora. Voyez Sesbane. (J. )
SESÉLI; Sesdi, Linn. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones
polypétales, de la famille des ombelliféres, Juss. , et de la pen-
tandrie digynie, Linn., dont les principaux caractères sont les
suivans : Collerette universelle presque nulle; collerettes par-
tielles à plusieurs folioles; un calice très-court, entier; cinq
pétales égaux; cinq étamines; un ovaire infère, surmonté de
deux styles divergens, terminés par des stigmates obtus; fruit
ovale, petit, strié ou cannelé, composé de deux graines con-
vexes et striées extérieurement, planes et accolées l'une à
l'autre du côté interne.
Les sésélis sont des plantes herbacées, à feuilles alternes,
une ou deux fois ailées, composées de folioles étroites, linéai-
res : leurs fleurs sont blanches ou quelquefois un peu rougeà-
tres, disposées en ombelles, dont les ombellules sont courtes,
ramassées et un peu globuleuses. On en connoit une trentaine
d'espèces, la plupart naturelles aux parties méridionales de
l'Europe.
Les Grecs donnoient le nom de séséli à quatre espèces de
plantes, que Dioscoride désignoit sous les noms de séséli de
Marseille , de séséli d'Ethiopie , de séséli du Péloponèse et de
séséli de Crète. La graine et la racine de la première de ces
plantes, ou du séséli de Marseille, sont échauffantes, dit cet
auteur, et on les emploie contre la difficulté d'uriner, contre
la toux, les fièvres, les accouchemens difficiles, etc. D'après
l'opinion de la plus grande partie des botanistes qui ont
cherché à reconnoitre les plantes des anciens, le séséli. de
Marseille seroit le seseli tortuosum , Linn.
Le séséli d'Ethiopie et le séséli du Péloponèse ont, toujours
en suivant Dioscoride, les mêmes propriétés que le séséli de
Marseille; mais le premier est fort incertain aujourd'hui :
plusieurs auteurs ont cru que ce pouvoit être le buplevrum
Jruticosum, ~ct d'autres l'ont rapporté au laserpitium libanolis
ou laserpitium trilobum. 11 est également incertain à quelle
plante connue maintenant on doit rapporter le second ;
selon Matthiole ce seroit l'espèce que Linnœus a nommée
SES 47
depuis ligusticum peloponense ; mais , d'après C. Bauhin , ce
seroit plutôt le ligusticum austriacum , taudis que FuchsiiiS
voudroit que ce fût Yathamantha cervaria, Linn., qui est le
selinum glaucum , Lamk. , et qu'Anguillara le rapporteroit
au scandix odorata, et quelques autres, enfin, au thapsia vil-
losa.
Quant au séséli de Crète ou Tordylium , qui, d'après Dios-
coride, étoit aussi employé a peu près dans les mêmes mala-
dies que les trois autres, les auteurs ont fait différentes sup-
positions, d'après lesquelles celte plante pourroit être le tor-
dylium officinale, ou deux autres espèces du même genre,
le T. maximum et T. apulum ou Vœthusa meum. Comme de
nouvelles recherches sur un pareil sujet seroient plus cu-
rieuses qu'utiles, et que les descriptions incomplètes que les
anciens nous ont laissées de leurs sésélis , ne permettront
jamais de lever tous les doutes qu'on peut avoir sur Tiden-
tité de leurs espèces avec les nôtres, je ne m'arrêterai pas
davantage sur ce sujet, et je vais passer à la description de
quelques-unes des espèces qui appartiennent au genre Seseli
des botanistes modernes.
Séséli de montagne; Seseli montanum, Linn., Spec. , Z'j2.
Sa racine est pivotante, blanchâtre, vivace ; elle produit or-
dinairement plusieurs tiges, dont les feuilles radicales sont
rapprochées en une sorte de gazon. Ces tiges sont cylin-
driques, roides, hautes d'un pied ou un peu plus, garnies
de feuilles ailées, d'une couleur glauque, portées sur des pé-
tioles membraneux; les inférieures deux fois ailées, les supé-
rieures une fois ailées seulement, et ayant toutes leurs folioles
trifides, à découpures linéaires. Les fleurs sont blanches , avec
des involucelles à peine aussi longues que les rayons de
l'ombellule , et les fruits sont légèrement pubescens. Cette
plante croît dans les lieux secs et montueux en France et
dans une grande partie de l'Europe.
Séséli glauque; Seseli glaucum, Linn., Spec, Zj2. Cette
espèce a les plus grands rapports avec le séséli de montagne;
elle ne paroît guère en diflérer que parce qu'elle s'élève en
général un peu plus, et que les folioles des involucelles sont
un peu membraneuses en leurs bords, ordinairement plus
longues que les rayons de l'ombellule, et que ses fruits son*
48 SES
parfaitement glabres. Elle se trouve dans les mêmes iieiix que
l'espèce précédente.
Séséli annuel; Seseli anniium , Lînn., 5p., SyS. Cette espèce
ressemble beaucoup aux deux précédentes; elle s'en distingue
principalement par ses pétioles ventrus, membraneux en leurs
bords; les folioles de ses involucelles sont membraneuses en
leurs bords et plus longues que les rayons de Fombellule. Ce
séséli croît dans les prés secs et sur les bords des bois, en
France et ailleurs en Europe. Sa racine est bisannuelle.
Séséli hyppomarathre ; Sescll liypponiaralhrum , Linn., Sp.,
3jli. Quant au port, cette plante peut aisément être con-
fondue avec le séséli de montagne et le séséli glauque; mais
elle se distingue facilement de l'un et de l'autre par un ca-
ractère trè^- prononcé; la collerette partielle de ses ombel-
lijîes est monophylle, membraneuse et irrégulièrement den-
tée en son bord. Ce séséli croît en Alsace, en Autriche, en
Carniole, etc.
SÉ3ÉLI ÉLEVÉ; Seseli elatum , Linn., Spec, oyô. Sa tige est
cylindrique, tlexueuse, haute d'un à deux pieds, divisée sou-
vent dès sa base en rameaux étalés. Ses feuilles sont deux
fois ailées dans le bas des tiges, simplement ailées dans leur
partie supérieure, composées de folioles alongées, filiformes,
canaliculées. Les ombelles se composent de quatre à six
rayons: les collerettes partielles sont plus courtes que les om-
bellules , et les fruits ovales-arrondis , hérissés. Cette espèce
croît dans les lieux pierreux et entre les fentes des rochers,
dans le Midi de la France et de l'Europe.
Séséli verticillé ; 5ese/ï verticillalum , Desf. , Flor. atl. , J,
p. 260. Sa racine est annuelle, grêle; elle produit une tige
droite, cylindrique, grêle elle-même, haute de huit pouces
à un pied , divisée, dans sa partie supérieure, en quelques ra-
meaux étalés, presque filiformes. Ses feuilles inférieures sont
longuement pétiolées, simplement ailées, à folioles profondé-
ment pinnatilides , rapprochées les unes des autres , et parois-
sant presque verticiilées, ayant leurs découpures linéaires
et acuminées. Dans les feuilles supérieures les folioles sont
beaucoup moins nombreuses, à découpures plus longues et
presque capillaires. Ses fleurs sont blanches, très-petites,
disposées en ombelles dont les rayons sont inégaux , filiformes ,
SES 49
au nombre de huit ou environ. Cette espèce a été trouvée dans
]e royaume d'Alger, par M. Desfontaines, et retrouvée à
Bonifacio en Corse par M. de Ponzolz.
Séséli tortueux , vu Igairement Séséli de Marseille; Seseli tor-
tuosum, Linn., Sp., oyS. Sa racine est vivace; elle produit une
lige haute de huit à quinze pouces, dure, presque ligueuse infé-
rieurement, tortueuse, divisée en rameaux nombreux, étalés.
Ses feuilles inférieures sont grandes, deux fois ailées, d'un
vert glauque, à folioles divisées en découpures linéaires; les
supérieures ne consistent qu'en un pétiole élargi en gaîne
demi-embrassante et terminée par trois à cinq petites folioles
linéaires. Ses fleurs sont blanches, petites, disposées en om-
belles terminales et axillaires , composées de quatre à cinq
rayons. Cette plante croit dans les fentes des rochers- et dans
les lieux pierreux du Midi de la France et de l'Europe. Ses
graines étoient autrefois employées en médecine comme car-
minatives, anthelmintiques et emménagogues ; depuis un cer-
tain nombre d'années elles sont tombées en désuétude. (L. D.)
SÉSÉLI. (Bot.) Ce nom, donné d'abord par Dioscoride à
une plante ombellif'ère , a été successivement appliqué par
les anciens à d'autres plantes de la même famille , citées par
C. Bauhin et réparties maintenant en dix ou douze genres
différens. Linnagus paroît avoir pris pour type le seseli massi-
liense de Dodoëns, Daléchamps et d'autres, qu'il nomme seseli
tortuosum, et que Bauhin indique avec doute comme la plante
de Dioscoride. Celui que cite Daléchamps est, selon lui, le
sisalios des Arabes. (J. )
SÉSÉLI COMMUN. {Bot.) La livèche commune et une
espèce de berle portent vulgairement ce nom. (L. D.)
SÉSÉLI DE CRÈTE. {Bot,) Nom vulgaire du tordyle offi-
cinal. (L. D.)
SÉSÉLI DE MONTPELLIER. {Bot.) Nom vulgaire du peu-
cédane silalis. (L. D.)
• SESELIS. {Bot.) Nom égyptien du caucalis , plante ombel-
lifère, cité par Ruellius et Mentzel. (J.)
SESENEOR. {Bot.) Nom égyptien de la cardiaire, dipsacus,
cité par Ruellius et Mentzel. ( J.)
SESERINUS. {IchtJifol.) M. Cuvier a donné ce nom à un
genre delà seconde tribu des poissons squamipennes, voisin
49. 4
5o SES
des Fiatoles, des Stromatêes, des Piméleptères, et reconnois-
sable aux caractères suivans :
Forme générale ovale ; écailles du corps et des nageoires ex-
traordinairement menues; une rangée de petites dents pointues ;
lignes latérales doubles ; première épine des nageoires dorsale et
anale couchée en avant ; une épine unique représentant à elle
seule les deux catopes.
Le type de ce genre est un petit poisson que Rondelet a
nommé seserinus , et qui pourroit bien , comme le soupçonne
M. Cuvier, ne pas différer du cliœtodon alepidotusde Linnaeus.
(H.C.)
SESIA. {Bot.) Genre établi par Adanson sur un champi-
gnon figuré et décrit par Vaillant sous le nom d'Agaricus
(Bot. par., pi. 1, fig. 1,2), et qu'il caractérise ainsi: Chapeau
orbiculaire, doublé en dessous de sillons rayonnans, inégaux
ou ondes; attaché par le côté, sans tige. Substance subé-
reuse; graines ovoïdes, couvrant la surface interne des sil-
lons. La plante de Vaillant est le dœdalea sepiaria de Pries,
Sjst. mycol. , 1, pag. 333. Elle a été long -temps considérée
comme une espèce à'agaricus. C'est Vagaricus sepiarius de Wul-
fen, Persoo n; Vagaricus hirsutus, Schaeff. , pi. 76. Quelques
auteurs l'ont porté dans le genre Merulius, ce qui tient à ses
caractt'^res un peu ambigus. L'espèce croît partout sur le bois
de sapin pourri. Elle est vivace, sessile; son chapeau est châ-
tain , coriace, avec des zones rugueuses et tomenteuses. Ses
lames ou sillons sont rameux et anastomosés , d'abord jau-
nâtres , ainsi que le bord du chapeau, puis ferrugineux ou
bruns.
Vaillant représente , pi. 1 , fig. 3 , de son Botanicon pa-
risiense, un champignon dans une situation renversée pour
montrer ses sillons. Pries y voit la même plante que celle
ci -dessus nommée. On l'a rapportée aussi au merulius labjrin-
thiformis , ce qui ne nous paroit pas exact. Enfin, Adanson y
voit un genre particulier, qu'il nomme Serda, essentiellement
distingué du Sesia par son chapeau doublé en dessus de sillons
rayonnans , inégaux ou ondes, et attaché par toute sa surface
inférieure. Mais, pour bien comprendre Adanson, il suffit de
faire remarquer qu'il nomme surface inférieure , celle qui est
réellement la supérieure, et réciproquement la supérieure
SES 5i
celle inférieure. Au reste , Vaillant ne donne aucune descrip-
tion de sa plante fig. 3 ; il se contente de dire qu'elle est très-
noire, et il est encore douteux pour nous qu'on puisse être
de l'avis de Pries, quant à la réunion en une seule espèce,
(Lem.)
SÉSIE, Sesia. (Entom.) Genre d'insectes lépidoptères, de
la famille des fusicornes ou clostérocères , c'est-à-dire, dont
les antennes sont en fuseau ou en prismes, plus grosses au
milieu qu'aux extrémités, et dont le bord externe de l'aile
inférieure se trouve muni d'une soie roide, qui fait l'office
d'un ardillon.
Ce genre, dont les espèces avoient été rangées avec les
sphinx, en a été séparé par Fabricius d'une manière très- ar-
bitraire en apparence, parce que les caractères ne sont pas
faciles à exprimer. 11 réunit cependant des espèces qui ont
entre elles de grandes analogies.
Leur nom, qui paroit tiré du grec lue -^,01 -, et qui est ce-
lui d'une espèce de ver qui ronge le bois, vermiculus lignum
corrodens, convient en effet à la plupart des larves qui pro-
duisent les sésies.
Ces insectes, au premier aperçu, ont sous l'état parfait
une ressemblance complète avec certains hyménoptères ou
quelques diptères alongés , parce que leurs ailes sont en
général transparentes, munies de nervures longitudinales;
mais elles sont en outre bordées d'une sorte de frange. Leur
abdomen est ordinairement terminé par des faisceaux de poils
roides, serrés, qui forment une sorte de brosse souvent di-
visée en trois lobes. Leurs pattes sont grêles, alongées, épi-
neuses, semblables à celle des teignes et des ptérophores. On
les trouve sur les fleurs, dont elles viennent sucer les nec-
taires pendant la chaleur et la clarté du jour.
Leurs larves ou leurs chenilles se développent, à la ma-
nière des cossus, dans l'épaisseur des tiges et des racines des
arbres et de quelques plantes. Elles sont par cela même
blanches, étiolées et presque sans poils. C'est là qu'elles su-
bissent leurs métamorphoses ou qu'elles se changent en chry-
salides, après avoir construit une coque soyeuse, à la surface
de laquelle elles collent des débris du bois qu'elles ont rongé.
Ces chrysalides ressemblent à celles des cossus ou aux larves
52 SES
d'oestres (voyez dans l'atlas de ce Dictionnaire, pi. 5i, fig.
A a, Ab), c'est-à-dire, que les anneaux du corps sont garnis
de verticilles ou de couronnes de poils roidcs, dirigés tous
en arrière. Leur tête est en outre munie de deux cornes ou
pointes saillantes , qui paroissent destinées à user comme avec
un trépan, d'abord la coque, puis l'écorce de la racine ou
du tronc, tandis qu'à l'aide des épines, dont les anneaux
de l'abdomen sont garnis, l'insecte avance et chemine jus-
qu'à ce qu'il soit arrivé à l'air libre ; alors seulement l'in-
secte parfait fend sa coque et en laisse les débris à l'entrée
ou plutôt à la sortie de la galerie qu'il s'est creusée.
Nous avons fait figurer un insecte parfait appartenant à
ce genre sur la planche 42 , fig. 2 , de l'atlas de ce Diction-
naire : c'est une des plus grosses espèces des environs de
Paris et celle que nous décrirons d'abord ; c'est :
1 . La Sésie CRAERONiFORME OU FREtON : Scsia crahroniformis ;
Sphinx apiformis , Linn. ; 5. sireciformis de quelques auteurs.
Car. De la grosseur et de l'apparence d'une grosse guêpe ;
abdomen non terminé par des brosses; corps d'un brun rou-
geâtre avec des poils jaunes, disposés par taches ou par
zones.
C'est une des plus grandes espèces et certainement des
plus grosses. La tête est jaune-citron entre les antennes , qui
sont noires ; les cuisses sont jaunes en dehors; les jambes et
les tarses sont fauves; les ailes sont transparentes, bordées
de brun-rougeàtre.
Cette espèce vit sous l'écorce des peupliers et des saules.
Nous l'avons trouvée souvent sur les troncs des peupliers au
Jardin du Roi.
2. La Sésie asiliforme , Sesia asiliformis.
Car. Noir bronzé, avec une bande jaune au-devant du
corselet, en forme de collier; abdomen à trois anneaux
jaunes; ailes supérieures noires, opaques, inférieures trans-
parentes.
On croit que sa chenille vit dans le bouleau et dans le
peuplier d'Italie. L'insecte parfait se trouve sur les fleurs du
troène et du seringat -philadelphe.
3. La Sésie sphéciforme, Sesia spheciformis.
Car. Noire ; deux taches sur le corselet et un anneau à la
SES 55
base de l'abdomen , jaunes ; ailes supérieures transparentes,
avec les nervures et les extrémités noires.
4. La Sésie scoueforme , Sesia scoliœformis.
Car. Noire; un collier, deux lignes obliques sur le cor-
selet, deux cerceaux de l'abdomen jaunes; brosse de l'anus
trilobée, de couleur rouge jaunâtre; ailes supérieures trans-
parentes, à extrémités noires; pattes jaunes.
Il y a une vingtaine de petites espèces de ce genre aux
environs de Paris. M. Godart les a fait connoître dans les
S/ et 6." livraisons du tome 3 de ses Papillons de France.
(C.D.)^
SESLÈRE; Sesleria, Arduin. (Bot.) Genre de plantes mo-
nocotylédones , de la famille des graminées, Juss. , et de la
triandrie digynie , Linn. , dont les principaux caractères sont
les suivans : Calice glumacé, à deux valves presque égales,
terminées en pointe et contenant deux à trois fleurs, quel-
quefois quatre à cinq; corolle de deux balles, dont Pexté-
rieure est divisée à son sommet en trois à cinq pointes , et
l'intérieure en deux; trois étamines à filamens capillaires,
portant des anthères oblongues, bifides à leurs deux extré-
mités; un ovaire supère, surmonté de deux styles velus, ter-
miné chacun par un stigmate simple ; une seule graine ob-
longue , renfermée dans les balles de la corolle.
Les seslères sont des plantes herbacées, dont les feuilles
sont linéaires, alternes, et les fleurs disposées en épis. On
en connoît une douzaine d'espèces, dont la plus grande partie
croît en Europe. Les suivantes se trouvent en France.
Seslère bleue : Sesleria cœrulea, Arduin , Spec, a , pag. 18 ,
t. 6 , fig. 3 , 4 et 5 ; Host. , Gram., a , p. 69 , t. 98 ; Cjnosurus
cœruleus , Linn., Spec. , 106. Ses chaumes sont hauts de dix à
douze pouces. Ses feuilles sont planes, une ou deux fois plus
courtes que le chaume, et disposées en gazons très - touffus.
Ses fleurs sont blanchâtres, sauvent mélangées de bleuâtre,
disposées en un épi long de quatre à dix lignes. Chaque calice
est muni à sa base d'une bractée ou écaille à peu près entière ,
et ses valves sont ovales , subitement rétrécies en pointe aiguë,
contenant deux à trois fleurs ayant leur balle extérieure à
trois et souvent à cinq pointes. Cette espèce croît dans les
pâturages des montagnes, dans les Alpes, les Pyrénées, etc.
54 SES
Seslère alongée ; Sesleria elongata,}îost., Gram., 2, p. 69 ,
t. 97. Cette espèce diffère de la précédente par ses feuilles
aussi longues ou plus longues que les chaumes; par son épi
alongé, ayant dix- huit lignes à trois pouces; par les valves
de ses glumes , qui sont lancéolées, rétrécies insensiblement
en pointe, et presque toujours plus longues que les corolles;
enfin, parce que la balle extérieure de celles-ci ne se ter-
mine le plus souvent que par trois pointes . dont la moyenne est
beaucoup plus grande que les deux autres. Cette plante croît
dans les lieux secs et sur les collines , dans le Midi de la
France et en Autriche.
Seslère en thie ; Sesleria sphœrocephala , Host. , Gram., 2 ,
p. 70, t. 99. Ses chaumes sont hauts de trois à six pouces,
moitié plus longs que les feuilles, qui viennent en gazon. Ses
ileurs sont bleuâtres, rapprochées en tête globuleuse, mu-
nies à leur base d'une bractée tronquée à son sommet, presi-
que aussi longue que le calice, et terminée par deux ou
trois dents inégales. Les valves de la glume sont ovales-lan-
céolées, acuminées , et elles contiennent deux fleurs, dont
3a balle extérieure est ovale-lancéolée , prolongée au sommet
en une seule pointe. Cette espèce croit sur les rochers des
plus hautes Alpes.
Seslère déucate ; Sesleria tenella , Host., Gram., 2 , p. 71 ,
f. 100. Ses chaumes sont hauts de deux à quatre pouces,
une fois plui longs que les feuilles. Ses fleurs sont bleuâtres,
disposées eu un petit épi ovoïde. l,es glumcs sont à deux
valves ovi'i^s , terminées brusquement en pointe alongée, et
elles contiennent deux ou plus rarement trois fleurs ayant
leur balle extérieure à cinq pointes , dont trois assez longues ,
en forme d'arêtes. Cette plante croît sur les rochers des
hautes Alpes. ( L. D. )
SESONTLÉ. (Ornith.) Nom donné par Gemelli Carreri et
autres au moqueur, turdus polyglotlus , Linn. (Ch. D.)
SESSÉE, Sessea. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à
ileurs complètes, monopétalécs, de la famille des bignoniacées ,
de la pentandrie monogjnic de Linnseus , offrant pour carac-
tère essentiel: Un calice persistant, tubulé, à cinq angles; une
corolle en entonnoir; le tube une fois plus long que le calice,
globuleux à sou orifice ; le limbe plissé, à cinq lobes dressés j
SES 55
cinq étamines insérées vers le milieu du tube; les filamens
courbés, velus à leur base; l'ovaire supérieur; un style; un
stigmate à deux lobes; une capsule cylindrique, une fois plus
longue que le calice, à une seule loge, à deux valves bifides;
les semences imbriquées, membraneuses à leurs bords.
Ruiz et Pavon , auteurs de ce genre, l'ont dédié à Martin
Sessé, directeur du Jardin royal de botanique au Mexique.
Sessée STIPULÉE; Sessea stipulata, Ruiz et Pav. , FL per., 2,
tab. ii5, fig. B. Arbrisseau d'une odeur fétide, qui s'élève
à la hauteur de cinq ou six pieds, et présente le port d'un
cestrum. Sa tige est cylindrique; ses rameaux sont dressés, al-
ternes; ses feuilles alternes , pétiolées , la plupart lancéolées ,
échancrées en cœur, d'autres plus étroites, ovales-oblongues,
entières, acuminées, longues de trois ou cinq pouces, larges
d'un ou deux, glabres en dessus, blanchâtres et cotonneuses
en dessous; les stipules axillaires, opposées, assez grandes,
ovales , obtuses , un peu en cœur à leur base , caduques.
Les fleurs sont disposées en une sorte de panicule termi-
nale, composée de grappes droites, lanugineuses, les unes
axillaires, d'autres terminales; les pédoncules presque rami-
fiés en corymbe, supportant plusieurs fleurs presque sessiles,
munies de petites bractées caduques et subulées. Le calice
est tubulé, lanugineux, terminé par cinq dents courtes, ob-
tuses. La corolle est jaune, velue, tubulée, une fois plus
longue que le calice. Cette plante croit sur les montagnes
du Pérou, aux lieux frais. Elle passe pour émolliente, ano-
dine, ainsi que l'espèce suivante.
Sessée a grappes rendantes ; Sessea dependens , FI. per., loc.
cit. Arbrisseau qui a beaucoup de rapports avec le précé-
dent, dont il diffère principalement par ses grappes longues
et pendantes. C'est d'ailleurs un arbre qui parvient à la hau-
teur de vingt- cinq ou trente pieds, sur un tronc droit, re-
vêtu d'une écorce cendrée. Ses rameaux sont cylindriques,
pendans, flexueux dans leur jeunesse. Les feuilles sont al-
ternes, éparses, pétiolées, oblongues, lancéolées , échancrées
en cœur à leur base, entières, aiguës, pulvérulentes en des-
sous, à nervures simples, confluentes vers les bords, longues
de trois ou quatre pouces, sur un ou deux de large, dé-
pourvues de stipules ; les pétioles au moins longs d'un pouce,
5^ SES
sillonnés et pubescens. Les fleurs sont disposées en très-longues
grappes simples, terminales, pendantes, un peu flexueuses,
ordinairement réunies en paquets alternes, sessiles ; les calices
tuhulés, pulvérulens ; la corolle est presque deux fois plus
longue que le calice ; le tube noirâtre; le limbe jaune, pu-
bescent en dehors; les capsules sont noires. Cette plante croît
au Pérou, le long des rivages. (Poir.)
SESSILE. (Bot.) On applique cette épithèfe à la feuille
sans pétiole (inentlia syU'estris , etc.); à la fleur sans pédon-
cule (dapline mesereum, etc.); au pétale sans onglet apparent
{vifis, etc.) ; à l'anthère sans filet [aristolochia, etc.); à l'ovaire
qui n'est exhaussé ni par un gynophore, ni par un podogyne
{lilium, prunus, etc.); à la graine privée de funicule (primu-
lacées, etc.); au stigmate dépourvu de style {parnassia, etc.);
à l'aigrette, lorsque le limbe du calice qui la produit ne se
rétrécit pas au-dessous d'elle en un support grêle ou pédile
{carduus, centaurea , etc.); aux poils qui parlent d'une sur-
face plane, au lieu d'être élevés sur des mamelons; aux
glandes qui ne sont pgs supportées par des poils, etc. (Mass.)
SESSIIJOCLES. ( Crusl. ) Nom donné anciennement par
M. de Lamarck aux crustacés dont les yeux ne sont pas
mobiles, et portés sur des pédoncules, et qui formoient le
second ordre de sa méthode, comprenant les ligies, les cy-
piothoés , les aselles ou cloportes, etc. Ce nom correspond
exactement à celui d'edriophthalme que M. I.each a proposé
plus tard. (DesiM.)
SESURl-CHINA. (Bot.) Nom du sisymhrium indicum à Java,
suivant Burmann, (J.)
SÉSUVE, Sesui>ium, (Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs incomplètes, de la famille àesficoïdes , de Vicosandrie
trigynie de Linnœus , offrant pour caractère essentiel : Un
calice campanule, persistant, coloré en dedans, à cinq divi-
sions; point de corolle; des étamines nombreuses , insérées
au sommet du tube du calice; un ovaire supérieur; trois
ptyles; une capsule entourée par le calice, à trois loges, s'ou-
vrant transversalement un peu au-dessus de sa base ; les se-
mences nombreuses, attachées à un axe central.
Ce genre renferme des plantes glabres, charnues, herba-
cées, tombantes. Les feuilles sont entières, opposées, sans
SES 57
nervures sensibles , rétrëcies en un pétiole embrassant. Les
fleurs sont solitaires, axillaires; le nombre des styles et les
loges de la capsule varient de trois à quatre.
Sésuve a feuilles de POCRFiER : Sesm>ium portulacastrum ,
Linn., Spec. ;Lamk., Ill.gen., tab. 43 4 5 fig- 1 ; Jacq., Amer.,
î55, tab. g5; Plum., le, tab. 223 , fig. 2; Bot. Mag. , t. 1701 ;
Herm., Parad., tab. 2 12. Plante rampante , dont les tiges sont
rameuses , glabres , charnues , étalées sur la terre ; les rameaux
opposés, redressés. Les feuilles sont médiocrement pétiolées,
opposées, oblongues, lancéolées, obtuses, épaisses, charnues,
longues d'un ou deux pouces , larges de trois ou cinq lignes.
Les fleurs sont pédonculées, solitaires, alternes, axillaires.
Le calice est glabre, campanule, à cinq divisions profondes,
verdàtre en dehors, de couleur rouge ou purpurine en de-
dans; point de corolle; les étamines sont nombreuses, placées
sur plusieurs rangs vers rorilice du tube du calice, plus
courtes que ses divisions; l'ovaire estsessile, ovale-elliptique ;
les trois styles sont capillaires, plus courts que les étamines.
La capsule est ovale, oblongue, obtuse, couronnée par les
styles , recouverte par le calice , glabre , verdàtre , membra-
neuse, à trois loges polyspermes , longues de trois lignes; les
semences sont lenticulaires. Cette plante croît dans plusieurs
contrées de l'Amérique , à la Jamaïque, à Saint-Domingue,
etc., le long des côtes maritimes.
Sésuve sfatulé ; Sesuvium spatulafi/m , Kunth in Humb. et
Bonpl. , JVot'. gen., 6 , pag. 87. Cette espèce a des tiges ren-
versées et rampantes, rameuses, alongées , presque longues
d'un pied , charnues , glabres, rougeàtres. Les feuilles sont
planes, opposées, spatulées, obtuses, charnues, très-entières,
rétrécies en un pétiole court, embrassant. Les fleurs sont
solitaires, axillaires, alternes, pédonculées; les pédoncules
trois fois plus courts que dans l'espèce précédente. Le calice
est glabre, charnu, vert en dehors, de couleur rose en de-
dans, à cinq divisions profondes, aiguës, ovales, oblongues,
un peu inégales ; les étamines sont bien moins nombreuses; les
filamens linéaires, subulés ; les anthères elliptiques, échan-
crées , bifides à leur base , attachées par le dos , à deux loges ,
s'ouvrant à la face antérieure. La capsule est ovale, obtuse,
delà longueur du calice, verte, membraneuse, longue de
53 SET
deux lignes; elle contient des semences lenticulaires, un peu
renflées, noires, luisantes. Cette plante croit sur les rochers
maritimes, à File de Cuba, proche la Havane.
Sésuve a feuilles roulées : Sesuvium revolutifolium , Orteg. ,
Dec. ;Lamk., I//. gcre. , tab. 434 , fig. 2; Jacq., Horf., tab. g5.
Plante grasse, épaisse, herbacée, à tiges nombreuses, cou-
chées, tétragones , un peu comprimées , rameuses , presque
dichotomes. Les feuilles sont opposées, ovales-oblongues,
charnues, très-en lières, roulées à leurs bords, rétrécies à leur
base en un pétiole à demi embrassant, muni sur ses bords d'une
aile blanchâtre, membraneuse. Les tîeurs naissent dans la bi-
furcation des rameaux; elles sont solitaires; les inférieures
pédonculées , les supérieures sessiles. Le calice , de couleur pur-
purine intérieurement et à ses bords, a ses divisions roulées
en forme de capuchon avant leur épanouissement. Lesfilamen»
sont pourpres, nombreux; les intérieurs graduellement plus
courts ; les anthères purpurines , versatiles , échancrées en cœur;
l'ovaire est ovale, oblong, surmonté de trois ou quelquefois
de six styles ou cinq. Le fruit est une capsule à trois, six ou
cinq loges, contenant des semences noirâtres, en rein , cou-
vertes d'une arille blanchâtre très-mince. Cette plante croît
à l'ile de Cuba. Le sesuvium revolutifolium de Willdenow ,
Enum., 1 , page 621 , me paroit une plante différente de
celle-ci : ses feuilles sont linéaires, lancéolées , roulées à leurs
bords; elle offre une seule fleur terminale et sessi'e. ( Poir. )
SÉTACÉ, ÉE ou EN SOIE. (Entoin.) On nouime ainsi chez
les insectes certaines parties de forme alongée, semblables à
une soie de cochon, c'est-à-dire, à eytré;nité libre, plus
grêle que la base. Les palpes, les antennes, les filamens qui
terminent l'abdomen, offrent cette conformation dans quel-
ques familles qu dans quelques genres dinsectes ( C. D.)
SÉTATKE, Setaria. {Bot.) Genre de plantes monocotylé-
doûes, à fleurs glumacées, de la famille des graminées , de la
polygamie monoécie de Linnœus, offrant pour carac(ère essen-
tiel : Des fleurs polygames; un involucre unilatéral, sétacé ,
persistant; un calice biflore , à deux valves membrjincuses,
inuliques; deux valves corollaires pour la fleur hermaphro^
dite; une ou deux pour la fleur mâle ou stérile; trois étaaiines;
deux stigmates en pinceau.
SET 59
Ce genre, établi par Palisot de Beauvois pour plusieurs
espèces de panicum , a été admis et modifié par M. Kunth. Il
a de bien grands rapports avec le Pennisetum de Richard et
Rob. Brown, ainsi qu'avec VOrthopogon de ce dernier : il me
semble que ces genres, si peu distincts, devroient être réunis
eu un seul.
Sétaire grêle ; Setaria gracilis , Kunth , in Humb. et Bonpl. ,
Nov. gen,, 1 , pag. 109. Cette plante a des tiges ascendantes,
rameuses dès leur base, glabres, striées, longues de sept à
huit pouces. Les feuilles sont étroites, linéaires, rudes à leurs
bords, velues en dedans vers leur base, ainsi qu'à l'orifice
de leur gaine, occupé par une membrane très- courte. L'épi
est filiforme, cylindrique, long d'un pouce et demi; les épillets
sont solitaires, un peu pédicellés, fort petits, ovales, aigus,
entourés d'un involucre à cinq ou six soies rudes, blanchâtres,
deux et trois fois plus longues que les épillets. Cette plante
croit à la Nouvelle - Grenade , aux lieux couverts.
Sétaire purpurine ; Setaria purpurascens , Kunth , loc. cit.
Cette plante a des tiges droites, réunies en gazon, longues
d'un ou de deux pieds, glabres, rameuses, comprimées,
striées; les feuilles planes, linéaires, rudes, acuminées, sou-
vent pileuses vers leur base; les gaines ciliées à leur orifice;
un épi touffu, cylindrique, long d'un à deux pouces; les
épillets solitaires, à peine pédicellés; un involucre unila-
téral, composé de dix soies rudes, brunes, de la longueur
des épillets, disposées en deux paquets; le rachis trigone,
pubescent ; les valves du calice glabres, purpurines, trois
fois plus courtes que la fleur hermaphrodite; les anthères et
les stigmates violets. Celte plante croit sur les montagnes du
Chili.
Sétaire a gros épis : Setaria macrostachya , Kunth, Loc. cit.;
Panicum setosum, Svvartz, FI. Ind. occid. , 1 3g : Willd., Spec.
Cette plante a des tiges droites, presque simples, réunies en
gazon; les feuilles rudes; leur gaine presque glabre. Les
fleurs sont disposées en une panicule en forme d'un gros épi;
les épillets sont solitaires, touffus, unilatéraux; Tinvolucre
composé d'une seule soie, plus longue que les épillets, glabre,
verte, un peu rude. Le calice est glabre; la valve inférieure
de la fleur hermaphrodite, ondulée, striée transversalement;
So SET
les anthères et les stigmates rougeâtres. Cette plante croît au
Mexique et à la Jamaïque.
Sétaire a épis rameux ; Setaria composita , Kunth, in Humb. ,
loc. cit. Les tiges, dans cette espèce, sont fort hautes, rudes,
striées; les feuilles éliirgies , planes, linéaires, rudes à leurs
deux faces, cartilagineuses et denticulées à leurs bords; les
gaines pubescentes vers leur sommet, pileuses à leur orifice;
la panicule est rameuse, cylindrique, ramassée en un épi
touffu, presque longue d'un pied, avec le rachis anguleux et
velu et les épillets médiocrement pédicellés; l'involucre aune
seule soie rude, jaunâtre, beaucoup plus longue que les épil-
lets. Les valves calicinales sont glabres, un peu obtuses, ver-
dàtres , à cinq nervures ; le calice de la corolle blanchâtre ;
l'inférieure aiguë, concave, striée. Cette plante croit aux
environs de Cumana, dans la Nouvelle- Andalousie.
Sétaire inclinée; Setaria cernua , Kunth, loc. cit. Cette
plante a des tiges droites, hautes de trois ou quatre pieds,
striées, parsemées de quelques poils épars. Les feuilles sont
planes , pubescentes, linéaires, acuminées , rudes à leurs bords;
les gaines velues à leur orifice. La panicule est simple; elle
forme un épi cylindrique, touffu, incliné, long de six ou
sept pouces : les rameaux sont courts et pileux; le rachis an-
gjileux et velu ; les épillets pédicellés; les supérieurs munis
d'une soie rude, delà longueur de l'épillet: les valves du
calice son! verdàtres , glabres, ovales, aiguës; l'inférieure une
fois plus courte; la supérieure à cinq nervures; dans l'a fleur
hermaphrodite, les fleurs sont blanchâtres, un peu obtuses;
les anthères violettes; les stigmates blancs. Cette plante croît
sur les montagnes dans le royaume de Quito. (Poir.)
SÉTAKO. (Bot.) Marsden cite sous ce nom une petite plante
rosacée de Sumatra, dont le calice, couvert de poils rouges,
renferme beaucoup d'étamines. (J.)
SETARIA. [Bot.) Acharius, dans son Prodromus lichenogra-
phiœ suecicœ, a nommé setaria la vingt-septième tribu du genre
Lichen, tel qu'il l'admettoit alors. Depuis, le ^efarm est devenu
son Alectoria (voyez ce mot, tom. I, Suppl.). Acharius avoit
d'abord rapporté au setaria le Koccella tinctoria et quelques
autres lichens étrangers à ce genre. (Lem.)
SETERAGI. {Bot.) Mentzel cite ce nom arabe du thlaspi^
SET 61
et il nomme la fumeferre seteregi. Voyez Scheiteregi. (J.)
SETEKECI. (Bot.) Ce nom arabe de la fumelerre est cité,
d'après Avicenne, par Mentzel. (J.)
SÉTEUX. (Bot.) Garni ou bien composé de bractées roides
comme des soies de porc; exemples : clinanthe du chardon,
aigrette de la bardane, etc. (Mass.)
SÉTICAUDES ou NÉMATOURES. {Entow.) Ce nom, qui
signifie soie à la queue, a été donné par nous à une famille
d'insectes aptères, qui comprend les forhicines , les machiles
et les podiires, figurés sur la planche 54 de l'atlas de ce Dic-
tionnaire. Voyez Nbmatoures. (CD.)
SÉTICORNES ou CHÉTOCERES. (Entom.) Ce nom, qui
Signifie antennes en soie, a été appliqué par nous à la der-
nière famille des insectes lépidoptères nocturnes , tels que
les noctuelles, les crambes, les phalènes, les teignes , les pjrales,
les ptérophores, dont on peut voir les figures, pi. 40 de l'atlas
de ce Dictionnaire. Voyez Chétocères. ( C. D.)
SETIFER. ( Mamin. ) M. Cuvier désigne le genre Tenrec
par ce nom latin. (Desm.)
SETIGERA. (Marnm.) Nom d'une famille de mammifères,
fondée parlUiger, et qui correspond au genre Sus de Einné.
(Desm.)
SÉTIPODES , Setipoda. (Entomoz,) Dénomination employée
pendant quelque temps par M. deBlainville dans son Système
de nomenclature zoologique pour désigner la classe des ani-
maux articulés, ou entomozoaires , dont les articulations sont
pourvues de pinceaux de soies roides en place de pieds. Mais
comme elle étoit hybride, il l'a remplacée par le nom de
Chétôpodes. Pour les généralités d'organisation, de mœurs et
de classification de cette classe d'animaux , voyez Vers a sang
ROUGE. (De B.)
SËTON. (Ichtliyol.) Nom spécifique d'un poisson. Voyez
Chétodon et Pomacentre. (H. C.)
SETOURA. (Entom.) Ce nom a été employé par Browne,
pour désigner les forbiscines et les lépismes. (Desm.)
SETT-EL-HOFN. {Bot.) Nom arabe de Vipomœa palmata
de Forskal , cultivé dans les jardins à cause de la beauté de
ses fleurs violettes qui couronnent les arbres sur lesquels il
grimpe. (J.)
63 SET
SETUL, SECUL. {Bot.) Noms du hanlol des Moluques
ou sandoricum de Rumph dans Tile d'Amboinc. (J.)
SEULE. {Ichthjol.) Un des anciens noms de la SotE. Voyez
ce mot. (H. C.)
SEUTHOLAPATHUM , SEUTHOMALACHIS. ( Bot. ) Ces
deux noms ont été donnés anciennement, suivant C. Bauhin,
à l'épinard à graine épineuse , comme signifiant une plante
qui tient le milieu entre la poirée et la patience. ( J.)
SEUTHON. {Bot.) Nom grec de la poirée, beta , cité par
Mentzel et Adanson. (J.)
SEUTHOSTAPHYLLINUM. (Bot.) Un des noms anciens,
rappelés par C. Bauhin , de la betterave à grosse racine. ( J.)
SEVANTI. {Bot.) Nom brame du tsjciti-pu du Malabar,
chrysanthemum indicum , qui, sous le nom de chrysanthème,
fait maintenant l'ornement des jardins sur la fin de l'automne.
(J.)
SEVARANTOU. {Bot.) Nom d'une espèce de bignone à
feuilles pennées, hignonia compressa de M. de Lamarck ,
cueillie à Madagascar par Poivre et conservée dans notre her-
bier. (J.)
SEVE. {BoL) La sève est, à proprement parler, le fluide
transparent et incolore que le végétal puise dans la terre et
dans l'air, c'est-à-dire l'eau qui tient en dissolution un peu
de gaz acide carbonique, de gaz oxigène, de gaz azote, de
terres, de sels minéraux, et de matières animales et végé-
tales.
Considérée sous ce point de vue, la sève doit être à peu
près semblable dans tous les végétaux -, mais on ne l'obtient
jamais pure. Elle est mêlée à des principes immédiats , en
sorte qu'elle diffère suivant les espèces; néanmoins l'eau en
constitue toujours la majeure partie.
La sève pénètre dans les vaisseaux de l'étui médullaire et
du bois; elle y éprouve un balancement très-marqué; elle
se dissipe par la transpiration insensible des parties herba-
cées et se renouvelle par la succion des racines et des feuilles.
Elle s'élabore en parcourant les vaisseaux du végétal; elle
se mêle dans sa route avec certains principes immédiats, «jt
quelquefois elle forme avec les gommes résines une émul-
sion laiteuse; mais, dans ce dernier cas, elle reçoit le nom
SEV 65
de suc propre : car les physiologistes s'accorHent jusqu'à pré-
sent à ne donner le nom de sève qu'à des liqueurs incolores
et limpides.
Les arbres contiennent ordinairement plus de sève en
hiver qu'en été ; mais la sève d'hiver est stagnante et visqueuse .
tandis que la sève d'été est fluide , et qu'elle n'entre dans
le vègéîal que pour en sortir bientôt après par la transpira-
tion ; en sorte que, durant quelques heures d'un jour d'été,
il passe souvent dans les vaisseaux d'un arbre une quantité de
sève beaucoup plus considérable que celle qui est en réserve
dans ce même arbre durant tout un hiver.
Les forestiers observent que les bois coupés dans la belU?
saison sont plus sujets à la vermoulure et plus perméables à
l'humidité que ceux que Ton abat au temps du repos de la
sève. Il est probable que cela tient particulièrement à la qua-
lité de ce fluide. Mirb., Élèm. (Mass.)
SÉVÈRE. (Erpét.) Nom spécifique d'une Vipère. Voyez ce
inot.(H. C.)
SÉVOLE, Scœvola. [Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, monopétalèes , de la famille des campa-
nulacées , de la pentandrie monogjnie de Linnœus, offrant pour
caractère essentiel : Un calice persistant , à cinq divisions ;
une corolle infundibuliforme, irrègulière; le tube long, fendu
latéralement dans sa longueur; le limbe latéral, à cinq lobes;
cinq étamines; un ovaire inférieur; un style épaissi vers son
sommet; le stigmate velu, urcèolè; un drupe renfermant un
noyau à deux loges; une semence dans chaque loge.
Sévole de Kœnig : Scœvola Kanigii ^ Vahl , Sjmb., 5 , p. 56;
Lamk. , III. gen., tab. 124, fig. 2; Scœvola lobelia , Hrrb. ,
Linn. ; Cerbera salutaris , Lour. , Flor. Coch., 168, e.r Herb.
Banks ; Rob. Brown , Nov. Holl. , 583. Arbrisseau dont les
rameaux sont glabres, cylindriques , garnis de feuilles sessiles ,
alternes, très - glabres , longues d'environ trois pouces, en.
ovale renversé, un peu sinuèes à leur sommet, munies dans
leur aisselle d'une touffe de poils lanugineux*. Les fleurs sont
axillaires, pédonculées , disposées en corynibe; les pédon-
cules longs d'environ un pouce , dichotomes à leur sommet:
une fleur dans la dichotomie, une autre à l'extrémité de
chaque pédicelle, chaque fleur accompagnée à sa base de deux
^4 SEV
bractées lancéolées, plus courtes que les pédicelles, lanugi-
neuses dans leur aisselle; le calice à cinq divisions profondes,
subulces , de la longueur de l'ovaire. La corolle est longue
d'un pouce; le tube fendu latéralement presque jusqu'à sa
base, un peu velu en dedans à sa partie inférieure; les lobes
du limbe sont glabres, lancéolés, aigus; les filamens de moitié
plus courts que le tube; les anthères point rapprochées;
l'ovaire est inférieur , ovale; le style velu à sa base ; le stigmate
en coupe, garni en dedans de poils blancs très-abondans. Le
fruit est un drupe glabre, toruleux, à cinq côtes peu éle-
vées, couronné par les divisions du calice. Cette plante croit
dans les Indes orientales, sur le bord des rivages.
Sévole soyeuse : Scœvola sericea , Vahl, Symb,, 2, pag. 07;
Forst. , Prodr., ex Herb. Banks ; Rob. Brown , Nov. HolL, 583.
Sa tige est ligneuse, à rameaux velus, de couleur brune,
hérissés d'aspérités par l'impression des feuilles tombées,
celles-ci sont éparses, presque sessiles, en ovale renversé,
molles, velues, vertes à leurs deux faces, obtuses, un peu
dentées au sommet, rétrécies presque en pétiole à leur base;
barbues dans leur aisselle. Les fleurs sont disposées en co-
rymbes axillaires, rameux; les ramifications opposées, mu-
nies de deux bractées à la base de la dichotomie du pédon-
cule. Le calice est à cinq découpures profondes, lancéolées;
la corolle velue en dehors, avec le tube long d'un pouce , et
les lobes latéraux et obtus; les filamens sont de la longueur du
style ; les anthères oblongues , un peu rapprochées sous le
stigmate, qui est en forme de coupe, transparent, un peu
denticulé à ses bords. Le fruit est un drupe velu, globuleux,
de la grosseur d'un pois, couronné par le calice. Cette plante
croît dans l'Islande, le long des rivages.
Sévole des montagnes; Scœ^'ola montana, Labill. , Sert, austr.
Caled., p. 41 , tab. 42. Arbrisseau d'environ six pieds et plus,
dont les rameaux, à leur partie inférieure, sont sans feuilles,
rudes, couverts de cicatrices. Les feuilles sont alternes, touf-
fues, glabres, ovales -oblongues, un peu coriaces, très-en-
tières, ondulées ou légèrement crénelées, rétrécies à leur
base en pétiole court, portant, dans leur aisselle, une touffe
de poils blancs et soyeux. Les fleurs sont disposées en une
cime pileuse, terminale ou axillaire, solitaires sur chaque
SEV 65
■pëdicelle, sessiles dans la dichotomie, munies à chaque divi-
sion de deux bractées opposées. Le calice est à cinq décou-
pures ovales, oblongues, obtuses; la corolle tabulée; le tube
ouvert par une fente latérale, qui ouvre passage aux étamines;
le limbe, déjeté de côté, à cinq lobes ovales, lancéolés, acu-
minés, lisses et membraneux à leurs bords; les étamines sont
placées sous la corolle; les anthères conniventes; le style est
pileux, plus long que les étamines; le stigmate urcéolé, la-
melleux et cilié en dedans; le drupe ovale, oblong, conte-
nant une noix à deux loges. Cette plante croît sur les mon-
tagnes, dans la Nouvelle-Calédonie.
Sévole a petits fruits : Scœvola microcarpa , Cavan., Icon.
rar., 6, lab. 607 ; Goodenia lœvigata, Curt. , Magaz., tab. 297.
Sa tige, glabre, anguleuse, haute d'un pied, se divise en ra-
meaux alternes, garnis de quelques feuilles un peu pétiolées,
en ovale renversé, glabres, dentées ou presque incisées, ob-
tuses. Les fleurs sont solitaires, axillaires , latérales, munies
de deux bractées opposées, linéaires; le calice a cinq divi-
sions très- courtes , ovales, aiguës. La corolle est d'un violet
clair; le tube court, d'un vert obscur, strié, jaune en de-
dans, fendu dans sa longueur; le limbe à cinq lobes ovales,
traversés par cinq côtes épaisses; les étamines sont placées au-
tour de l'ovaire. Le style est velu , plus court que la corolle;
le stigmate incliné , urcéolé , cilié à ses bords. Le fruit est
un drupe ovale, fort petit, placé entre deux bractées conni-
ventes, sec, ridé. Cette plante croît au port Jackson, dans
la Nouvelle- Hollande.
Sévole globuleuse ; Scœvola glohulifera , Labill. , IVof. HolL^
1, tab. 78. Cette plante a des tiges droites, cylindriques, un
peu ligneuses, hautes d'un pied et demi. Les feuilles sont à
demi embrassantes, un peu charnues, cà larges dentelures,
glabres, sans nervures sensibles ; les supérieures très-entières.
Les fleurs sont sessiles, axillaires, solitaires ou quelquefois
géminées, munies de deux bractées subulées; les divisions du
calice très - courtes , obtuses; le tube de la corolle est pileux
en dedans, garni à son orifice de douze ou dix-huit glandes
capitées, pédicellées; les filamens aplatis; les anthères oblon-
gues, à deux loges ; l'ovaire est ovale ; le style pileux ; le stig-
mate urcéolé, cilié à son orifice j l'urcéole muni en dedans
A9. 5
66 SEV
d'une cloison détachée des bords; le drupe ovale, renfermant
une noix tuberculée, à quatre loges; les semences sont ovales.
Cette plante croit à la Nouvelle-Hollande, à la terre de Van-
Leuwin.
Sévole a feuilles charnues; Scœvola crassifolia , Lab., A'ov.
HolL, 1, tab. 79. Arbrisseau d'environ trois pieds, divisé eu
rameaux cylindriques. Les feuilles sont pétiolées , ovaLs ,
arrondies, épaisses, charnues, assez grandes, ré(récies en
coin, dentées à leur contour; les inférieures opposées. Les
fleurs sont disposées en épis courts, terminaux, touffus , beau-
coup plus courts que les feuilles; les Heurs inférieures, so-
litaires, situées dans l'aisselle d'une foliole linéaire; le lube de
la corolle est velu en dedans, nu à son orifice; le style com-
primé, un peu velu; le stigmate légèrement velu à son ori-
fice, urcéolé , cloisonné en dedans. Le drupe est strié, en
ovale renversé , subéreux , renfermant une noix à deux
loges, strié: les semences sont solitaires dans chaque loge,
convexes d'un côté, planes de l'autre.
Sévole cunéiforme ; Scœvola cuneiforrnis , Labill. , loc. cit. ,
tab. 80. Cette espèce est, dans toutes ses parties, légèrement
pileuse. Ses rameaux sont alternes, comprimés; les feuilles
inférieures lancéolées, rétrécies en coin à leur base, dentées
vers leur sommet , longues de deux ou trois pouces; les su-
périeures plus courtes, alternes; les florales lancéolées, en-
tières , accompagnées de plusieurs autres feuilles plus petites
dans leur aisselle, d'où résulte, par le développement, un
épi alongé et feuille avec deux ou trois bractées dans chaque
aisselle. Les découpures du calice sont ciliées ; le style très-
glabre , comprimé ; le stigmate barbu d'un côté et cilié. Le
fruit est un drupe sec , ovale, ridé, contenant une noix à une
seule loge. Les semences sont blanches et ovales. Cette plante
croît au cap Van-Diémen, à la Nouvelle-Hollande. (Poir.)
SEVRIOUGA. {îchthjol.) Nom russe de l'esturgeon étoile.
"Voyez Esturgeon. (H. C.)
SEWROUGA. (/chf/j.) Un des noms russes du sterlet. (H. C.)
SEXANGULAIRE. {Ichthjol.) Nom d'une espèce de Syn-
gnathe. Voyez ce mot. (H. C.)
SEXES. {Phjs.) Voyez SysTÈME de la génération. (F.)
SEXES [dans les insectes], (Entom.) Nous avons donné
SEY G7
quelques détails à ce sujet à l'article Insectes, tome XXIII de
ce Dictionnaire, page 466 et suivantes, ainsi qu'à l'article
Accouplement, auxquels nous renvoyons le lecteur. (C. D. )
SEXKANDAD SPINA. ( îc/i%o/. ) Nom suédois du syn-
gnathe trompette. Voyez Syngnathe. (H. C. )
SEXRANDING. [Ichthjol.) Nom islandois de l'aspidophore
armé. Voyez Aspidophore. (H. C. )
SEXTATRIX. ( fcJi^/y oL ) Le poisson appelé perça sextatrix
par Linnéeus, est le spare sauteur de feu de Lacépéde. Voyez
Spare. (h. c.)
SEY. {Iclithyol.) Nom spécifique d'un merlan décrit dans
ce Dictionnaire, tome XXX, p. 126. ( H. C. )
SEYAL. (Bot.) Nom arabe, cité par M. Delile , de son
acacia seyal , arbre des déserts de l'Egypte, très-épineux,
dont la gousse est linéaire, courbée en faux, suivant l'obser-
vation qu'il a insérée dans le Catalogue des plantes recueil-
lies par M. Caillaud, dans son voyage à Meroe. Il croit que
c'est l'épine des déserts, mentionnée par Théophraste et Pline,
laquelle résiste à la sécheresse des déserts des Coptes. C'est le
mimosa sejal de Forskal. (J.)
SEYLEM, ZEVEN. {Bot.) Noms arabes de l'ivraie, lolium
lemiilentum, cites par Daléchamps. (J.)
SEYMERIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs
complètes, monopélalées , irrégulières, de la famille des per-
sonées^de la didjnamie angiospermie de Linnaeus, offrant pour
caractère essentiel : Un calice persistant, campanule, à cinq
divisions linéaires, égales-, une corolle campanulée ; le tube
court; le limbe à cinq lobes presque égaux, étalés; quatre
étamines non saillantes; un ovaire supérieur; un style; ua
stigmate simple; une capsule à deux valves, à deux loges
polyspermes, s'ouvrant au sommet.
Ce genre est très -rapproché des Gerardia; c'est le même
queV Afzelia de Waller et de Gmelin , que Michaux avoit cru
devoir supprimer, que Pursh, d'abord delà même opinion,
a ensuite établi sous un autre nom et avec des caractères plus
développés. Smith a employé pour une autre plante le nom
d' Afzelia. (Voyez ce mot.)
Seymeria PECTiNÉE; Seymerla pcctinata, Pursh, Flor. Amer.
SuppL, 2,pag. 737. Toute cette plante est pubescente et vis-
68 SEY
gueuse^ Ses tiges sont très-rameuses ; les rameaux branchus,
étalés, garnis de feuilles pectinées, pinnatifides; lesdécoupures
entières, linéaires, aiguës; les fleurs petites, disposées en une
-èorte d'épi, le long des rameaux. Le calice est en cloche, à
cinq découpures égales , linéaires; la corolle jaunâtre: le tube
plus court que le calice; le limbe à cinq lobes étalés, alon-
gés , presque égaux; les quatre étamines ont les filamens
courts . insérés à l'orifice de la corolle , et les anthères droites ,
nues, alongées; l'ovaire est surmonté d'un style incliné, de la
longueur des étamines ; le stigmate simple. Le fruit est une
capsule arrondie, à deux valves, à deux loges, s'ouvrant au
sommet ; ]es semences sont nombreuses. Cette plante croit
dans la Caroline. ( Poir. )
SEYREN ou SEIREN. (EnLom.) On trouve ce nom dans
Aristote, Histoire des Animaux, chap. 40, liptiv , pour dé-
signer des hyménoptères, voisins des abeilles ou des guêpes.
(CD.)
SFARDJEL. (Bot.) Nom arabe du pjrus hadiensis de Forskal.
Uanona glabra de cet auteur est nommé sferdjel-bindi. (J.)
SFERRO-CAVALLO. (Bot.) Césalpin cite sous ce nom
italien le Fer-à-cheval, Hippocrepis , genre de plantes légumi-
neuses. (J.)
SFOGLIA. (Ichthj'ol.) Nom italien des Pleuronectes. Voyez
ce mot. (H. C.)
SGAA. (Bot.) Nom arabe du lithospermum hispidum de Fors-
kal, qui est Vheliotropium undulatum de Vahl. (J.)
SGARZA. ( Ornith. ) C'est le héron , ardea , en italien.
(Ch. D.)
SGIAIA. (Ornith.) On appelle ainsi, en Italie, le pic noir,
picus marlius , Linn. (Ch. D. )
SGOMBRO. (Ichthjol.) Voyez Scombro. (H. C.)
SGRAMPHO, SGRANFO. (Ichtliyol.) Noms vénitiens de
la Torpille. Voyez ce mot. (H. C.)
SGUACCO. ( Ornith. ) L'espèce de petit crabier connue sous
ce nom en Italie et dans les vallées du Boulonnois , est l'ar-
dea comata , Linn. (Ch. D.)
SGURABOURSOT. ( Ornith. ) Nom piémontois du héron
blongios, ardea minuta et danulialis , Gmel. (Ch. D. )
SHADDOCIR. (Ornith.) Levaillant, dans l'Histoire des
SHA 69
guêpiers, tome 3 des Oiseaux dorés, page 64, donne l'oiseau
décrit sous ce nom par Forskal et par Sonnini, comme un
jeune de l'espèce du guêpier Savigny. (Ch. D.)
SHADDOEK. (Bot.) Nom donné dans les Indes occiden-
tales à l'oranger pampelmous, suivant Kolbe. ( J.)
SHAGA-RAG. (Ornith.) Espèce de rollier ainsi nommée
par le docteur Shaw dans son Voyage en Barbarie. (Ch. D.)
SHAGAWA. (Ornith.) Ce nom, qui signifie oiseau de Ser-
ghile, est donné par les Papous au paradisier superbe, para-
disea superha, Lath. (Ch. D.)
SHAGG. [Ornith.) Des voyageurs appellent ainsi les nigauds ,
espèces de cormorans, pelecanus graculus , Linn. (Ch. D.)
SHAL. (Ichthj'oL) Voyez Sykodonte. (H. C.)
SHALACH. {Ornith.) Ce nom, qu'on écrit aussi schalach,
désigne en hébreu le héron, ardea, Linn. ( Ch. D.)
SHALENUA. (Ornith.) C'est le héron en chaldéen. (Ch. D.)
SHAN-HU. (Ornith.) Ce nom désigne un merle en chinois.
(Ch.D.)
SHAP-WAGTERJE [petit Pâtre]. (Ornith.) Nom donné
par les Hollandois du cap de Bonne- Espérance à. un oiseau
que M. Vieillot rapporte à l'espèce du Traquet pâtre. (Desm.)
SHARMUTH. (Ichthjol.) Nom spécifique d'un Macropté-
RONOTE. Voyez ce mot. (H. C. )
SHASYWINE. (Ornith.) Ce nom est , à la baie d'Hudson ,
celui d'une hirondelle que M. Vieillot décrit sous le nom
dliirundo bicolor , tome 1 , page 61 de son Histoire naturelle
des oiseaux de l'Amérique septentrionale, où elle est peinte
sur la 3i.* planche. ( Ch. D.)
SHATAR. (Bot.) Voyez Sathar. (J.)
SHAWIA. (Bot.) Voyez, dans notre article Mvriadène
(tom. XXXIV, pag. 40), ce que nous avons dit sur le Sha-
wia de Forster. Ajoutons seulement ici que M. De Candolle
paroit croire ( Prodr. syst. nat. regn. veg. , tom. 2 , pag. 3 )
que ce genre Shawia, qu'il attribue par erreur à Linné, est
le même que le Turpinia de M. Bonpland ; mais cette opi-
nion , qui ne peut avoir été suggérée à son auteur que par
certaines analogies apparentes et superficielles , est absolu-
ment inadmissible, soit que l'on consulte les caractères tech-
niques ou les affinités naturelles : car, sous le premier rap-
7" SHA
port, on trouve que l'aigrette est simple et ie stigmate bifide
dans le Shawia , que l'aigrette est plumeuse et le stigmate
indivis dans le Turpinia; et sous le second rapport, on doit
reconnoitre que le Turpinia est une Carlinée-Barnadésiée ,
tandis que le Shawia est très- probablement une Vernoniée,
( H. Cass. )
SHAWIEj.S/îaçv/fl. (Chétopod.) Lamouroux (Polyp. flexibles,
page 227) a proposé d'établir sous ce nom un genre particu-
lier avec un animal que le docteur Shaw a nommé tubularia
inagnijica (Soc. linn. de Londr. , vol. 2, page 22b, tab. 9),
et qui pourroit bien être une espèce d'Amphitrite , comme
paroit le penser M. de Lamarck. Voyez Tubulaire. (De B.)
SHEAH. {Bot.) Voyez Scheha. (J.)
SHEAT-FISH. {Ichlh.jol.) Nom anglois du glanis ou mal.
Voyez Silure. (II. C.)
SHEFFIELDIE, Scheffieldia. (Bot.) Genre déplantes dico-
tylédones, à fleurs complètes, monopétalées , de la famille
des primulacées, de la décandrie monogjnie de Linnaeus, offrant
pour caractère essentiel : Un calice persistant, à cinq divi-
sions ; une corolle campanulée, à cinq lobes; dis filamens:
cinq stériles, cinq fertiles opposées aux lobes de la corolle;
les anthères échancrées en cœur; un ovaire supérieur; un
style; un stigmate en tête; une capsule uniloculaire , à cinq
valves ; les semences nombreuses , attachées à un réceptacle
central.
Sheffieldie rampante : Schejfieldia repens , Linn. fils, Suppl.,
i55 ; Forst. , Gen., tab. g; Samolus repens, Fers. , Synops. Petite
plante à tige rampante, étalée, qui, par son port, par la
forme, la grandeur et la disposition de ses feuilles, ressemble
au peplis portulaca , dont elle n'est distinguée que par la fruc-
tification , qui en est très-différente. Le calice est partagé en
cinq divisions aiguës; la corolle campanulée, plus longue que
le calice. Son liiiibe se divise en cinq lobes ovales , réfléchis.
Les étamines sont au nombre de dix; les filamens subulés,
insérés sur le tube de la corolle ; cinq fertiles opposées aux
lobes du limbe; cinq stériles, sans anthères: celles-ci sont
acurainées, échancrées en cœur; l'ovaire est supérieur, ob-
long, surmonté d'un style filiforme, de la longueur des éta-
mines, terminé par un stigmate simple , en tête. Le fruit est
SHE 71
nne capsule conique , à une seule loge , s' ouvrant en cinq
valves , renfermant un grand nombre de semences globu-
leuses, attachées à un réceptacle central. Cette plante croît
dans la Nouvelle-Zélande et dans les iles de Pâques.
Sheffieldie blanche; Scheffieldia incana , Labill. , No^'. Holl.,
], tab. 54. Cette plante a des tiges droites, blanchâtres, ainsi
que toutes ses autres parties, de plus chargées de poils nom-
breux et de glandes saillantes. Les feuilles sont épaisses, al-
ternes, oblongues, acuminées, réfrécies à leur partie infé-
rieure. Les fleurs sont axillaires , pédonculées, terminales. Le
calice est persistant, à cinq découpures ovales, aiguës; la
corolle presque campanulée ; son limbe divisé en cinq lobes
presque orbiculaires; les filamens des étamines sont au nombre
de dix, subulés, cinq alternes, stériles; les anthères hastées.
L'ovaire est ovale, à demi inférieur, à une seule loge, s'ou-
vrant au sommet en cinq valves opposées aux divisions du
calice, renfermant plusieurs semences oblongues, arquées,
noirâtres, insérées sur un réceptacle central, turbiné. Cette
plante croît au cap Van-Diémen, à la Nouvelle- Hollande.
(POIR.)
SHEILD- APPLE. (Ornith.) Nom anglois du bec -croisé,
loxia curvirostra, Linn. ( Ch. D.)
SHEILD -RARE. {Ornith.) Ce nom, qui s'écrit aussi shild-
rak , désigne, dans la Zoologie britannique, le tadorne, anas
tadorna, Linn. (Ch. D. )
SHELLl , TORAHA, TOR^BA. (Bot.) Noms arabes, sui-
vant Forskal, de son ipomœa verticillata, espèce de quamo-
clit. (J.)
SHELTOBRINSCHKA. ( Ornith. ) Cette espèce de hoche-
queue est le motacilla citreola, Lath. ( Ch. D.)
SHELTOPUSIK. (Erpét.) Voyez l'article Bipède dans le
Supplément du tome IV, page 104, de ce Dictionnaire.
(H. C.)
SHEP-SHEP, (Ornith.) Cette espèce de bruant, qui est le
cul-rousset de BufiFon , est nommée, par L'àtham ,fringillaferru-
ginea, et par M. Vieillot, emberiza pratensis. (Ch. D.)
SHEPHERDIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à
fleurs dioiques, de la famille des osyridées? de la dioécie oc-
tandrie de' LinnsBus , offrant pour caractère essentiel : des
72 SHE
fleurs dioïques ; dans les fleurs mâles, un calice à quatre
dents; point de corolle ; huit étamines incluses, alternes avec
huit glandes; dans les fleurs femelles, un calice supérieur,
campanule, à quatre dents; point de corolle; un ovaire in-
férieur; un style; un stigmate oblique; une baie monosperme.
Shepherdie du Canada : Shepherdia canadensis, Nuttal, Amer.^
2, pag. 240; Hippophae canadensis, WiHd., Sp.; Hyppnphae ar-
genlea, Pursh, Amer. Arbrisseau rameux, épineux, un peu
blanchâtre , qui s'étend en rameaux irréguliers. Ses feuilles
sont alternes, rapprochées, ovales ou ovales-oblongues, vertes
à leur face supérieure, parsemées en dessous de poils dispo-
sés par faisceaux, divergens, à peine visibles ; de plus cou-
vertes d'écaillés, qui les font paroître argentées, avec des
points écaiJltux d'une couleur ferrugineuse. Les fleurs nais-
sent en petites grappes simples et droites, entre les feuilles,
et au moins de la même longueur; elles sont dioïques : les
fleurs mâles renferment huit étamines dans un calice à quatre
dents, sans corolle; dans les femelles l'ovaire est infère, sur-
monté d'un style et d'un stigmate simple. Le fruit est une
baie à une seule semence. Cet arbrisseau croît au Canada.
(POIR.)
SHÉRARDE ; Sherardia, Linn. (Bot.) Genre de plantes mo-
noct>tylédones , de la famille des rubiacées , Juss. , et de la
tétrandrie mono gy nie , Linn., qui offre pour caractères : Un
calice court, à quatre dents; une corolle monopéfale, infun-
dibuliforme, à limbe partagé en quatre lobes, quatre éta-
mines à filamens insérés dans le haut du tube et terminés par
des anthères simples; un ovaire infère, surmonté d'un style
filiforme, chargé de deux stigmates; deux graines oblongues,
accolées l'une à l'autre.
Les shérardes sont des plantes herbacées, ou des arbustes,
à feuilles entières, verticillées, et à fleurs terminales ou axil-
laires. On n'en connoît que deux espèces.
Shérarde des champs; Sherardia arvensis , Linn.,Spec., 149.
Sa racine est annuelle; elle produit une tige plus ou moins
rameuse et plus ou moins redressée , haute de six à huit
pouces, garnie de feuilles lancéolées, verticillées cinq à six
ensemble et hérissées de poils roides. Ses fleurs sont purpu-
rines ou bleuâtres, ramassées, au sommet des tiges et des ra-
SHI 75
ineaux, en ombelles garnies d'une collerette formée de fo-
lioles glabres et disposées en étoile. Cette espèce croit dans
les champs, en France et en d'autres contrées de l'Europe.
Shéhar DE FauTiQUEusE ; SJierardia/ruh'cosa, Linn.,Spec., 14g.
Cette espèce est un arbuste dont les rameaux sont légèrement
tétr;igones , garnis de feuilles étroites , lancéolées , glabres , rou-
lées en leurs bords et verticillées par quatre. Ses fleurs sont
blanches , sessiles et axillaires. Cette plante croît dans l'île
de l'Ascension. ( L. D.)
SHEKEGRIG. (Ornith.) Nom sous lequel est connue , en
S3^rie , en Arabie et en Abyssinie , l'espèce de rollier que
Bruce a décrite et figurée, tom. 5, in-4.°, pag. 214. C'est le
rollier à longs brins , coracias abjssinica , Lath. , et galgulus
caudatus, Vieill. (Ch.D.)
SHEWIL-NOSED-SHARK. {Ichthjyol.) Nom qu'à la Ja-
maïque on donne au Pantoufuer. Voyez ce mot et Zygène.
(H. C.)
SHINITILLA. (Bot.) A Ceilan on nomme ainsi le chironia
trinervia, suivant Linnaeus. (J.)
SHIRLÉE. (Ornith.) C'est, dans Edwards, une espèce de
troupiale. (Ch. D.)
SHISKY. ( Ornith, ) Espèce de faucon au Kamtschatka.
(Ch. d.)
SHISTURE, Schisturus. (Entoz.) Genre de vers intestinaux,
établi par M. Rudolphi dans son Systema entozoorum, tom. 2,
part. 2 , p. 267, pour un animal trouvé par Redi dans l'estomac
et les intestins d'une lune {tetrodon mola), et qu'il caractérise
ainsi : Corps alongé, cylindrique, divisé, bifide en arrière
et terminé en avant par une trompe. Redi , qui donne la
figure de ce ver, tab. 20, fig. 1 — 4, de son Traité des ani-
maux vivant dans les animaux vivans , figure qui a été copiée
par M. Rudolphi, loc. cit., tab. 12, fig. 4, donne une assez
longue description de cet animal, que celui-ci nomme le
Shisture paradoxal, Schisturus paradoxus. Son corps, long
de cinq à six pouces sur trois lignes de large , et de couleur
blanche, arrondi, alongé, d'un diamètre égal dans toute son
étendue, est terminé à une extrémité par une sorte de tête
subelliptique, plus grosse que le corps, et à l'autre par deux
appendices d'un septième environ de la longueur totale ; cylin-
74 SHO
driques, grêles et percés à l'extrémité. Au milieu de leur
racine est un orifice pour l'anus. Le canal intestinal, étroit
en avant, se dilate presque aussitôt son origine en trois o»
quatre rendemens ou nœuds, après quoi il redevient d'un
diamètre égal jusqu'à l'anus. Redi parle d'une sorte de cœur
hexagone avec une aorte et une veine cave; mais il ne l'explique
pas par des figures. Il ajoute que dans l'individu mâle il y a un
canal spermatique, moniliforme, simple en avant, divisé en
arrière en deux cornes, qui se terminent par une gaîne con-
tinue, dans laquelle sont les appendices mâles, extrêmement
aigus. Dans la femelle l'oviducte est très-long dans sa partie
simple : elle se termine par un utérus subglobuleux, duquel
sortent deux cornes plus courtes que celles du màle; elles
sont également moniliformes et finissent dans des vagins tout
droits.
Redi compare ce ver avec réchinorh)fnque du xiphias.
Il dit en avoir trouvé vingt individus libres dans la matière
blanche et pultacée du canal intestinal du poisson lune. Vé-
ritablement il est bien difficile de pouvoir dire ce que c'est.
J'ai pensé que ce pourroit être un animal introduit par dé-
glutition dans l'estomac du poisson où il a été trouvé, et
qu'il pourroit avoir quelques rapports avec une singulière
espèce de siponcle, dont M. Rolando a fait un genre sous le
nom de Bonellia ; mais cela est peu vraisemblable. L'animal
de M. Rolando a cependant aussi l'extrémité postérieure de
son corps pourvue de deux longs appendices. (De B.)
SHOREA. [Bot.) En parlant du Difterocauhus de M. Gaert-
ner fils (voyez ce mot), nous avons dit que ce genre, le
Shorea et le Drjohalanops, paroissoient devoir être réunis au
Pterigium de Correa, publié antérieurement dans les Annales
du Muséum, vol. 8 et lo : ils ont tous un calice en gaîne,
étroitement appliqué contre le fruit, sans lui adhérer, et
terminé par cinq lobes égaux ou inégaux , dont les plus longs
sont en forme d'ailes ou de spatules. Le fruit ne contient
qu'une graine dont l'embryon, dénué de périsperme,a les lobes
minces et grands, roulés autour de la radicule montante,
comme dans les Myrobolanées, différentes par l'adhérence du
calice au fruit. Ces genres ont plus d'affinités par la non-
adhérence avec les laurinées ; mais dans celles-ci les lobes
SHU 75
sont droits et épais, non roulés autour de la radicule, et le
pteriginm n'a avec elles qu'une affinité incomplète, f J.)
SHOREBIRD. {Ornith.) Nom anglois de l'hirondelle de
rivage, hirundo riparia , Linn. (Ch. D.)
SHORLITE. (Min.) Kirwan a décrit sous ce nom le mi-
néral qui paroît être le même que celui qui a été désigné
ailleurs sous celui de leucolite, de picnite, et qu'on regarde
maintenant comme une variété ou une sous-espéce de topaze.
Cependant les lieux et les auteurs qu'il cite à l'occasion
de cette pierre, font naître de grands doutes sur ce rappro-
chement. (B.)
SHORT-SUN-FISH. {lehthfol.) Voyez à l'article Sun-fish.
(H.C.)
SHORTEAD. (Mamm.) Les jeunes baleineaux encore à la
mamelle sont ainsi nommés par les Anglois. ( Desm. )
SHORTER-PIPPE. {Ichthjol.) Nom anglois du syngnathe
trompette. Voyez Syngnathe. ( H. C. )
SHOULL-FALL. [Ornith.) C'est, en écossois, le pinson
commun, fringilla calebs , Linn. (Ch. D.)
SHOUT. ( Ornith. ) Le P. Keuneth Macaulay , dans son His-
toire de Saint-Kilda , pag. 180 de la traduction Françoise ,
renvoie, pour ce mot et celui d^eligug , aux mots La vie et
Razorbîix. Voyez-les dans ce Dictionnaire ; voyez aussi Eligug.
(Ch. d.)
SHOVEL. {Ichthyol.) Nom anglois du calliomore indien.
Voyez Calliomore. (H. C. )
SHREITZ. (Ornith.) Ce nom, qui s'écrit aussi shrite, dé-
signe, en anglois, la grive draine, turdus viscivorus , Linn.
(Ch. d.)
SHRO-SAGGI. (Ornith.) Nom japonois qui, selon Kœmpfer ,
désigne le héron blanc. (Desm.)
SHRŒKKE. (Ornith.) C'est, en danois, le harle huppé,
mergus serrator , Linn. (Ch. D.)
SHULZIA, Shuhia. (Bot.) Genre déplantes dicotylédones, à
fleurs complètes, irrégulières, monopétalées, de la famille des
orolanchées , de la didjnamie angiospermie de Linnœus, offrant
pour caractère essentiel .- Un calice persistant, à deux divi-
sions; une corolle tabulée, à deux lèvres; la supérieure bi-
fide, l'inférieure entière; quatre étamines didynames; l'ovaire
76 SIA
supérieur ; un stigmate sessile ; une capsule uniloculaire , à
deux valves; les semences nombreuses.
Ce genre ne contient qu'une seule espèce, jusqu'alors peu
connue, le slmlzia oholarioides , Schmalt., Journ. bot., i,
p. 219. Cette plante a des feuilles opposées, sessiles, ovales;
les fleurs disposées en épis, accompagnées de bractées, qui
renferment chacune trois fleurs. Cette plante croît dans la
Pensylvanie. (Poir.)
SI, KAKI, ONOKAKI. {Bol.) L'arbre cité sous ces noms
japonois par Kœmpfer et par Thunberg, est un plaquemi-
nier, diospjyros Icaki de Linnaeus. Thunberg mentionne en-
core sous les noms de si ou jesu-ige, le ssi ou Icaratas - banna
de Kœmpfer, citrus trifolia; et il écrit si ou kuntsjinas , le ssi
ou Icuntsjinas de Kaempfer, gardénia Jlorida. Voyez l'article
Ssi. (J.)
SI-SIP. ( Ornith, ) C'est, chez les Klistenaux , une espèce de
canard , indiquée par Makensie , tom. i ." de son Voyage dans
l'intérieur de l'Amérique septentrionale. (Ch. D.)
SIA. ( Ichtlvyol. ) Nom maltois de la scie commune. Voyez
Scie. ( H. C. )
SIA-SIN-SO. (Bot.) Voyez Siaden. (J.)
SIAANVISCH. {Ichthjol.) Selon Ruysch , on donne ce nom
à un poisson des Indes qui n'a point de dents , dont la lan-
gue est épaisse, quia le dos bleu et le ventre jaune. Ces
renseignemens sont bien insuffisans pour faire reconnoître
exactement cet animal. (H. C. )
SIACHAL. (Mamm.) On a indiqué ce nom comme syno-
nyme de celui de chacal. (Desm.)
SI AD EN, SIA-SIN-SO. [Bot.) Noms japonois du grand
plantain, cités par Thunberg. (J.)
SIAGA, SAGA. (Bot.) Noms japonois de l'iris squalens ,
cités par Thunberg. (J.)
SIAGONE, Siagona. (Entom.) M. Latreille a employé ce
nom , tiré du grec, et qui annonce une forte mâchoire, pour
désigner un genre d'insectes coléoptères créophages, placés
auparavant dans les genres Carabe et Galérite de Fabricius,
dout ils se distinguent par le développement de la ganache,
qui forme ainsi un menton prolongé. (C. D.)
SIAGONIE. (Entom.) M. Kirby a fait connoitre sous ce nom
SI A 11
de o^enre une espèce de coléoptères brachély très, rangée au-
paravant avec les staphylins. (C. D.)
SIAGONOTE. {Ichthjol.) Nom spécifique d'un holocentre
décrit dans ce Dictionnaire, tom. XXI , p. 296. (H.C.)
SIAGONOTES. {Ichthjol.) D'après le mot grec 'Eta.yav, qui
signifie mâchoire, M. Duméril a donné ce nom à une famille
de poissons holobranches abdominaux , reconnoissables aux
caractères suivans:
Mâchoires extrêmement prolongées, ponctuées ; opercules lisses;
catopes abdominaux ; rayons des nageoires pectorales réunies.
Le tableau suivant donnera une idée de la distribution des
genres qui composent cette famille.
Famille des Siagonotes.
-dessus ou an-devant des catopes.
Sa appendice Elope.
sans appendice Synodow.
rayon plus long Mégilope.
iî ») ( °°" apparentes Galixie.
J n I apparentes; f vis - à -vis l'anale Ésoce.
|_3 \^ dorsale ( peu en arrière des catopes. Microstome.
(opposée à l'anale ...... Stomiâs.
, .. opposée à l'intervalle de
I catopes et pectorale . . . CsiULiooE.
_t: g V se reployant en dessus SitAws.
lâchoires seulement Orphib.
\ S \osscuses , très -solides , comme articulées Lépisostéf.
deux seulement SparEisNE.
double au moins.; , .,. ( seize à dix- huit PolyptÈre.
I plus de deux , c esl-a-dire. .. < ,
( sept , dont SIX petits Scombf.lsoce.
Voyez ces divers noms de genres , et Abdominaux dans le
Supplément du tome I.*"^ de ce Dictionnaire. (H, C.)
SIAGUE. (Ornith.) Les Papous de la Nouvelle- Guinée
donnent ce nom à l'oiseau de paradis émeraude, que les na-
turels de Waigiou appellent mamléfore. (Ch. D.)
SIAKUNA. {Bot.) Voyez Mucago-Nisin. (J.)
SIALIS. {Entom.) Nom donné par M. Latreille à un genre
d'insectes névroptères , de la famille des stégoptères. Voyez Seai-
BLIDE. (CD.)
SIALITE. {Bot.) Voyez Dillenia, Syalita. (J.)
SIALLOUS. {Bot.) Ce nom et ceux de souillous et de nis-
soulous dérivent du latin suillus, et sont donnés, dans divers
endroits des provinces méridionales de la France, à diverses
78 SIB
espèces de champignons des genres Boletus , Polvporus et
SuiLLus. Voyez ces mots. ( Lem. )
SIAM. {Ichthyol.) Ruysch parle, sous cette dénomination,
d'un poisson dont les Chinois font grand cas, et qu'ils man-
gent en général grillé. 11 a proche de la queue une espèce de
dard. (H. C.)
SIAM BLANC. {Conchjl.) Nom vulgaire donné quelque-
fois à la turbinelle poire. (Desm.)
SIAMISEN-TSULU, KAIKINSJA. (Bot.) Thunberg cite
ces noms japonois de son ophioglossum japonicum , qui est
maintenant le lygodium japonicum de Swartz et un hjdroglos-
sum de Willdenow. (J.)
SIAMOISE. {Entom.) Un insecte hémiptère des environs
de Paris et du genre Scutellère a été nommé punaise siamoise
par Geoffroy, à cause des raies noires et rouges dont son
corps est marqué. (Desm. )
SIAMOISE ou SIAMOISE A COLLIER. {Conchjl.) Nom
vulgaire d'une coquille du genre Natice, Natica canrena.
(Desm.)
SIASIA. (Bot.) Nom donné dans le Pérou à deux palmiers
décrits dans la Flore de ce pays , le morenia et le martinezia
inlerrupta, qui ont tous les deux le feuillage penné. (J. )
SIASMIN. [Bot.) Nom malabare du pentapetes phcenicea de
Linnaeus. (J. )
SIATCH. (Ornith.) Les Kamtschadales désignent parce nom
différentes espèces d'aigles blancs et noirs, suivant Kraschen-
ninikow. ( Ch. D.)
SIBA, FISAKAKI. (Bot.) Noms japonois , cités par Thun-
berg, de son eurya japonica. Le châtaignier est nommé siba-
\utL (J.)
SIBBALDIE; Sibbaldia, Linn. (Bot.) Genre de plantes di-
cotylédones polypétales, de la famille des rosacées, Juss,, et
de la. pentandrie pentagynie, Linn., dont les principaux carac-
tères sont les suivans : Calice monophylle , découpé jusqu'à
moitié en cinq ou dix découpures très- ouvertes et alterna-
tivement plus étroites; une corolle de cinq pétales ovales,
insérés sur le calice; cinq étamines à filamens capillaires,
plus courts que la corolle et insérés sur le calice; cinq ou
dix ovaires supères, ovales , chargés chacun d'un style la-
SIB 79
îëral , terminé par un stigmate en tête; autant de graines
enveloppées par le calice persistant.
Les sibbaldies sont des plantes herbacées , à feuilles ter-
nées , découpées ou pinnatifides, et à fleurs terminales ou
axillaires. On en connoît six espèces naturelles aux contrées
septentrionales, surtout dans l'ancien continent.
''" Calice à six divisions.
SiBBALDiE COUCHÉE ; Sibbaldia procumhens , I.inn. , Spec, 406.
Sa racine est vivace; elle produit ordinairement plusieurs
tiges légèrement velues , foibles, la plupart couchées, longues
de deux à quatre pouces, garnies à leur base de feuilles ter-
nées, portées sur de longs pétioles, et composées de trois
folioles ovales -cunéiformes, velues et soyeuses , surtout dans
leur jeunesse. Les fleurs sont jaunes, petites, pédonculécs,
disposées en un petit corymbe terminal. Cette espèce croît
en France, sur les montagnes alpines, et dans les contrées
septentrionales de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique.
'^"' Calice à cinq divisions.
SiBBALDiE DROITE; Sibbaldia erecta, Linn., Spec, 407. Ses
tiges sont grêles, droites, rameuses, un peu velues, garnies
de feuilles alternes, presque sessiles, divisées jusqu'à leur
base en plusieurs découpures linéaires, étroites, aiguës. Les
fleurs sont d'un rouge clair, disposées , à l'extrémité des tiges
et des rameaux, en petits corymbes formant, dans leur en-
semble, une sorte de panicule étalée. Cette espèce croit en
Sibérie. (L. D.)
SIBERI-FIJU, UMA-BIJU. {Bot.) Noms japonois du pour-
pier ordinaire, selon Kaempfer. (J. )
SIBERISK-GAAS. (OrnzU.) Ce nom*a été donné à des es-
pèces d'oies par Linné ; mais, quoique ces oies se soient mul-
tipliées en domesticité dans la Sibérie , elles sont originaires
des pays chauds, et ce sont les mêmes que les oies de Gui-
née , anseres guineenses , Briss. (Ch. D. )
SIBÉRITE. (Min.) C'est le nom qu'on a voulu donner à
une sorte particulière de tourmaline rouge , parce qu'on l'a
trouvée en premier lieu en Sib( rie. On l'a nommée aussi daou-
rite , pour spécifier davantage la partie de cette immense con=
8o SIB
trée où on l'a trouvée plus particulièrement. Voyez Tourma-
line. (B.)
SIBI. (Bot.) Nom japonois, cité par Kaempfer, du lager-
strœmia indica , arbrisseau cultivé dans les jardins d'ornement
du Japon. Le sibi Icalà est le diospjros kaki de Linnœus. (J.)
SIBILANTE. (Erpét.) Voyez Malpole. ( H. C.)
SIBINIE, Sibinia ou Sibynes. (Entom.) Genre d'insectes co-
léoptères rhinocères, établi sous le premier nom par M. Ger-
mar, et sous le second, par M. Schœnherr, pour y ranger
quelques charansons; tels que celui du Ijchnis viscaria de la
potentille. Voyez, à l'article Rhinocères, le genre indiqué sous
le n.° 143. (CD.)
SIBITO-BANNA. (Bot.) Voyez Seki- San. (J.)
SIBON. (Erpét.) Nom spéciBque d'une couleuvre décrite
dans ce Dictionnaire , tome XI, pag. 198. (H. C.)
SIBTHORVE ; Sibthorpia , Linn. (Bot.) Genre de plantes
dicotylédones monopétales, de la famille des rhinanthées ,
Juss. , et de la didjnamie angiospermie , Linn. , dont les prin-
cipaux caractères sont les suivans : Calice monophylle, tur-
biné, à cinq divisions ; corolle monopétale, à tube court, à
limbe partagé en cinq lobes égaux, ouverts; quatre étamines
didynames; un ovaire supère, arrondi, portant un style cy-
lindrique surmonté d'un stigmate simple ; capsule orbiculaire ,
comprimée, à deux loges s'ouvrant par leur sommet , et con-
tenant plusieurs graines.
Lessibthorpes sont des plantes herbacées, à feuilles alternes
et à fleurs axillaires. On en connoît trois espèces, dont deux
sont exotiques ; la suivante est la plus connue.
SiBTHORPE d'Europe; Sibthorpia europœa, Linn., Spec, 38/(.
Sa racine estvivace; elle produit des tiges grêles, rampantes,
velues , longues d'un pied ou environ , garnies de feuilles pé-
tiolées, orbiculaires ou réniformes, crénelées en leurs bords.
Ses fleurs sont jaunes, petites, portées, dans les aisselles des
feuilles, sur des pédoncules solitaires, beaucoup plus courts
que les pétioles. Cette plante croît dans les lieux humides
et sur les bords des eaux en Angleterre , en Portugal; on la
trouve aussi en France, dans la Bretagne, l'AquKaine, la
Normandie et même aux environs de Paris. (L. D.)
SIBURATIA. {Bot.) Ce genre de M. du Petit-Thouars, fait
SIC aï.
à Madagascar, a été réuni au baobotrys de Forster, qui lui-
même est congénère du mcesa, dans la famille des éricinées. (J.)
SIC-SIC. [Ornith.) Suivant MM. Lesson et Garnot , zoolo-
gistes de l'expédition de la Coquille, les habitans du port
Praslin , à la Nouvelle-Irlande, donnent ce nom à un souï-
manga, cjnniris equestris. ( Ch. D.)
SICCIRIA. {Bot.) Nom africain de Faneth , cité par Ruel-
lius. (J.)
SICELION. (Bot.) Un des noms donnés, suivant Pline, au
psjllium, lequel, conforme à celui que nous connoissons par
ses graines qui ressemblent à des puces, en diffère beaucoup
par sa tige qu'il dit saruienteuse, par ses fruits terminaux,
imitant des grains de poivre et charnus; d'oii il résulte qu'on
ne sait pas quel est le psjilium de Pline. (J. )
SICELIOTICON. {Bot.) Voyez Cataphysis. (J.)
SICELIUM. {Bot.) Genre de P. Browne qu'Adanson réu-
nissoit au coecocipsilum , et que nous avons cru devoir rap-
procher du tontanea dans la famille des rubiacées. ' J. )
SICHAM. {Bot.) Nom africain du panais sauvage, suivant
Ruellius et Mentzel. (J.)
SICHETRA. {Ornitli.) Flacourt (Histoire de Madagascar,
p. 166) fait mention de cet oiseau parmi ceux qui habitent
les bois , et dit qu'il est de la taille du merle, que son plu-
mage est noir, et qu'il a une grande plume blanche de la lon-
gueur d'un pied. (Ch. D.)
SICHLER. {Ornith.) C'est, dans Gesner, le courlis vert ou
ibis vert, tantalus falcinellus , Lath. ( Ch.D.)
SICKINGIA (Bof.), Willd., ISo^. act. BeroL, 2;Schrad.,
Journ. bot., 1800, p. 291. Ce genre nous est encore très-peu
connu : il appartient à la pentaadrie monogjnie de Linneeus,
et offre pour caractère essentiel : Un calice à cinq dents; une
corolle campanulée; cinq étamines ; un ovaire supérieur; un
style; une capsule ligneuse, à deux loges, à deux valves; les
semences ailées.
Ce genre renferme deux espèces: i.''le sickingia eryi^rorjlon,
dont les feuilles sont oblongues, dentées au sommet, pubes-
centes en dessous, est un arbre de trente à quarante pieds,
dont le bois est très-dur, qui croit sur les montagnes boisées,
aux environs de Caracas. On trouve dans les mêmes localités,
49. û
8^ SIC
2.* le sicVingia longifolia, dont les feuilles sont glabres à leuri
deux faces, très-entières à leurs bords, oblongues, en ovale
renversé. (Poir.)
SICOMORE. (Bot.) Nom vulgaire de l'érable faux-platane»
(L.D.)
SICOURI. ( Ornith. ) Les Créoles et les Nègres de Cayenne
nomment ainsi le guil-guit sucrier, certhia Jlaveola, Linn.
(Ch.D.)
SICRIN. (Orm7/i.) Cet oiseau, qui appartient au genre
Choquart , Pyrrho-corax , Cuv. , et dont parle Levaillant ,
Afr. , tom. 2 , pag. 92 , se distingue par trois tiges sans barbes ,
aussi longues que le corps, qu'il porte, de chaque côté,
parmi les plumes qui couvrent son oreille* (Ch. D.)
SICUPNOES. {Bot,) Le panicaut ou chardon roulant,
eryngium , étoit ainsi nommé chez les Daces, suivant Ruellius
et Meiitzel , qui disent aussi que c'étoit le sisartos dans le
pays des Mages. (J.)
SICUREL; (IchthyoL) Voyez Sietirei.. (H. C.)
SICUSi (Entom.) Voyez Siqte. (Desm.)
SICYOIDES. [Bot.) Ce genre de Tournefort et de Plumier
est le sicjos de Linnaeus. (J. )
SICYOS. (Bot.) Gertre de plantes dicotylédones, à fleurs
monoïques; de la famille des cuCurbitacées, de la monoécie mo^
nadelphiè de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Dans
les fleurs mâleâ, une corolle (calice) campanulée, le limbe à
cinq divisions; le calice soudé avec la corolle, à cinq dents
linénires-subulées ; les étamines monadelphes : dans les fleurs
femelles, le calice et la corolle comme dans les mâles ; un
ovaire inférieur; un style; un stigmate trifide; une baie ovale,
hérissée de poils ; une seule semence.
Sicvos ANGULEC3E : Sicjros utigulata, Linn., Sp>; Lamk. , 7//.
gerié, tab* 796; Plnken.^ Alm.^ tab. 26, fig. 4 ; Dill., Elth.,
tab. 5i, fîgi 5g; Herm., Parad. , tab. i33. Cette plante a des
tiges grêles, longues, grimpantes, herbacées, rudes, chargées
de poils très-courts, un peu velues à leurs nœuds, munies de
vrilles axillaires, filiformes, crépues, ramifiées, opposées aux
pédoncules. Les feuilles sont pétiolées, alternes, distantes,
ïudes à Lurs deux faces, échancrées en cœur à leur base,
divisées à leur contour en cinq lobes courts ^ anguleux , acu<>
\
SIC 8S
minés, garnis de cils très - courts ; les pétioles plus courts
que les feuilles, velus, presque lanugineux. Les fleurs sont
disposées en grappes solitaires, axillaires , plus longues que
les feuilles; les fleurs mâles portées sur de longs pédoncules
velus; chacune d'elles pédicellée : les fleurs femelles sessiles,
réunies en tête à l'extrémité d'un pédoncule au moins une fois
plus court que celui des fleurs mâles, sortant souvent de l'ais-
selle des vrilles. Les corolles sont petites, blanchâtres; les
drupes ovales, oblongs , assez petits, hérissés de poils fins
un peu épineux. Cette plante croît dans les contrées septen-
trionales et méridionales de l'Amérique, ainsi qu'au cap de
Bonne-Espérance.
Sicyos A PETITES FEDiLLEs ; Sicyos m'icrophylla , Kunth , in
Hurab. et Bonpl. , Noi>. gen. , 2, pag. 119. Herbe grimpante,
vrillée, dont les rameaux sont un peu glabres; les feuilles
alternes, pétiolées , profondément sinuées en cœur, à sept
lobes denticulés , à cinq nervures membraneuses , un peu
rudes, longues d'un pouce; les lobes aigus, ou un peu acumi-
nés , les inférieurs très-petits : les pétioles longs de huit à dix
lignes, pileux; les vrilles opposées aux feuilles, un peu gla-
bres, trifides; ses divisions en spirale; les fleurs sont portées
par de longs pédoncules pileux. Les pédoncules des fleurs
femelles sont réunis dans les mêmes aisselles avec les fleurs
mâles, longs de trois ou quatre lignes; les fleurs réunies trois
ou quatre ensemble. La corolle mâle est hémisphérique, ver-
dâtre, campanulée, hérissée, à cinq découpures; le calice ad-
hérent, à cinq dents subulées , alternes avec les divisions de
la corolle; les filamens sont connivens ; les anthères fortement
rapprochées et formant presque un seul corps; les fruits agglo-
mérés en tête, ovales, sessiles, monospermes, hérissés de lon-
gues pointes rudes, sétiformes. Cette plante croît au Mexique»
Sicyos a petites fleurs: Sicjyos parvijlora , Willd., Spec,
4, p. 626; Kunth, loc. cit. Cette espèce est grimpante; sa
tige garnie de vrilles; ses rameaux glabres; les feuilles alternes,
pétiolées, ovales, un peu arrondies, aiguës, presque angu-
leuses, profondément échancrées en cœur, denticulées , mem-
braneuses, à cinq nervures, un peu rudes à leurs deux facesj
les pétioles hispides, longs d'un ou deux pouces; les pédon-
cules axillaires , géminés 5 les vrilles opposées aux feuilles^
8^ SID
trifides, un peu hispides .- des deux pédoncules l'un porte
des fleurs mâles nombreuses, en grappes; la corolle est en
roue, campanulée, anguleuse, à cinq divisions, blanchâtre,
presque glabre; les divisions linéaires, subulées, celles du ca-
lice soudées, ovales, aiguës-, les lilamens sont courts et conni-
vens; les anthères rapprochées; les fleurs femelles scssiles, en
ombelle capitée ; l'ovaire est conique, armé de très-petites
épines : le style glabre; le stigmate à trois lobes; les baies,
en tête agglomérées ou solitaires, sont parsemées de petites
épines. Cette plante croît sur les montagnes de Quito, dans
les contrées tempérées.
Sicvos laciniée; Sicj'os lacinlata, Linn., Spec. , Pium., Amer.
et Icon., 243. Plante grimpante, dont les tiges sont grêles,
presque filiformes, glabres, tortueuses, comme celles des
liserons. Les feuilles sont alternes, pétiolées, larges, forte-
ment échancrées en cœur à leur base, presque palmées, gla-
bres en dessus, rudes, hérissées de poils roiiles eu dessous,
divisées en plusieurs lobes très-profonds, irréguliers, chacun
d'eux inégalement incisé. Les vrilles sortent de l'aisselle des
feuilles; elles se divisent, à leur sommet, en trois parties;
celte du milieu beaucoup plus longue que les deux autres.
Les fleurs femelles sont sessiles , agrégées, axillaires, ainsi
que les baies charnues, arrondies, hérissées de pointes nom-
breuses. Cette plante croit dans les contrées méridionales
de l'Amérique.
SiCYOs A FEUILLES DE VIGNE; Sicj'os vUifoUa , WiHd. , Spec. ,
4, pag. 626. Toute cette plante est visqueuse, couverte d'un
léger duvet. Les feuilles , moins profondément découpées
que dans les espèces précédentes, sont divisées, à peu près
jusque vers leur milieu, en cinq lobes dentés; elles ont à
leur base une échancrure en cœur, arrondie : elles répan-
dent une odeur qui se rapproche de celle d'une sauge. Les
fleurs, tant mâles que femelles, sont disposées comme celles
du Sicyos angulala, mais elles sont une fois plus petites. Le
lieu natal de cette plante n'est pas connu. (Foir.)
SIDA. {Boi.) Suivant Adanson, ce nom a été donné par
Hippocrate au grenadier, p«n,îca; par Théophraste au nénu-
phar, vjyntpJiœa. Le sida des modernes est un genre de Mal-
vacées très- nombreux en espèces. Voyez ci -après. (J.)
SID 85
SIDA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs com-
plètes, polypétalées ,' de la famille des maU-acées , delà mona-
delphie polyandrie de Linné, offrant pour caractère essentiel :
Un calice persistant , simple , anguleux , à cinq divisions ;
cinq pétales ; un grand nombre d'ëlamincs réunies en un
seul faisceau, libres à leur partie supérieure; un ovaire su-
périeur , orbiculaire ; un style à plusieurs divisions; plusieurs
capsules réunies, renfermant chacune une ou trois semences.
Ce genre renferme un très-grand nombre d'espèces, toutes
étrangères à l'Europe: mais elles offrent l'avantage de pou-
voir être cultivées facilement et sans exiger beaucoup de
soins. Il leur faut une bonne terre et une exposition au so-
leil. Les fleurs sont belles, d'un jaune plus ou moins foncé,
rarement blanches , et dans quelques espèces violettes ou pur-
purines; la plupart sont fort agréables par leur port, par l'élé-
gance et la grandeur de leur corolle , par leurs grandes et belles
feuilles presque toujours cotonneuses, douces au toucher. Le
nom de Sida est celui d'une ville de Béotie. Il a été em-
ployé par Théophraste pour une plante qui croit vers le lac
Orchomène ; elle nous est inconnue : Adanson la soupçonne
un nymphœa.
Le grand nombre d'espèces a fait établir des subdivisions
que "Willdenow a appuyées sur la forme des feuilles, sur les
pédoncules uniflores, très- fréquent , ou multiflores. Cava-
nilles leur a donné plus d'étendue, plus de naturel, en les
établissant sur les fruits. Il forme d'abord deux grandes coupes
d'après le nombre des semences, d'une § trois dans chaque
capsule ; chaque coupe est de nouveau divisée selon le nombre
des capsules pour chaque fruit, de cinq à sept, de sept à dix,
de dix à trente.
Quoique ces coupes ne soient pas sans difficultés , cepen-
dant Cavanilles, d'après l'examen d'un grand nombre d'es-
pèces, a essayé d'établir quelques principes généraux dont
il dit avoir vu peu d'exceptions; c'est ainsi que dans les es-
pèces dont les fruits ne contiennent pas au-delà de dix cap-
sules monospermes , il a remarqué que la corolle avoit ses
pétales échancrés en deux lobes inégaux, l'un plus alongé et
souvent aigu, l'autre plus large et plus court; mais lorsque les
fruits ont plus de dix capsules monospermes, ou lorsque les
86 SID
capsules contiennent plusieurs semences , alors les pétales sont
entiers, crénelés ou à peine échancrés. Les capsules varient
quant au nombre des semences : elles en contiennent deux
à trois, quelquefois deux par avortement dans celles qui doi-
vent en avoir trois. Le nombre des capsules est presque tou-
jours impair dans les fruits, jamais au-dessous de cinq. Les
capsules monospermes vont jusqu'à dix , rarement trente ;
celles à plusieurs semences vont de cinq à (rente et plus.
Les fruits, à capsules monospermes , sont renfermés dans le
calice et plus courts que lui : c'est le contraire pour les cap-
sules polyspermes.
Il est à remarquer que le pédoncule des fleurs est muni,
vers son sommet ou un peu au-dessous du calice, d'un an-
neau assez saillant dans quelques espèces , semblable à une
articulation, remplacé dans d'autres par une ligne circulaire,
d'où vient l'expression de pédoncule articulé ou annulaire, em-
ployée par Cavanilles. C'est, dans les deux cas, une véritable
articulation ; c'est le point oii les fruits et même les fleurs se
détachent du pédoncule. Le nombre des styles est égal à celui
des capsules; mais ces styles , rarement libres, sont plus or-
dinairement adhérens en tube autour de l'ovaire , à leur
partie inférieure.
§. 1." Capsules à une seule semence^
* Cinq capsules.
Sida A feuilles étroites : Siàa angustifolia , Lamk., Encycl. ;
Cavan. , Di^s., i , t&b. 2 , fig, 2 ; l'Hérit., Stirp. nov,, 1 , t. 62.
Sous-arbrisseau qui s'élève à la hauteur de trois ou quatre
pieds, et à rameaux grêles, redresses; les feuilles sont molles,
douces au toucher, étroites, presque linéaires, pétiolées;
elles varient dans leur longueur , et sont d'autant plus étroites
qu'elles se rapprochent davantage du sommet des rameaux,
Les stipules sontsétacées ; les pétioles courts ; les fleurs jaunes,
axillaires , assez petites , solitaires. Les anthères sont petites , ar-
rondies; l'ovaire est crbiculaire, à cinq sillons; les cinq styles
tiont de couleur purpurine, à peine connivens à leur base; les
stigmates globuleux; le fruit, renfermé dans le calice, estcom-r
posé de cinq capsules, terminées par deux pointes presque
épineuses ; les semences sont un peu triangulaires et noi-
SID 87
fàtres. Cette plante croît aux îles de France et de Bourbon.
Sida épineux: Sida spinosa , Linn., Spec; Cavan., Diss., 1 ,
tab. 1 , fig. 9 ; Pluken. , Almag., tab. g , fig. 6 ; Commers. ,
Hort., 1 , tab. 2. Plante herbacée , dont la tige s'élève à la
hauteur de deux ou trois pieds. Les feuilles sont ovales,
lancéolées, presque en cœur, dentées; les stipules sélacées ;
de petites callosités épineuses sont à la base des pétioles. Les
fleurs sont jaunes, solitaires, axillaires, assez petites; les pétales
étalés, à deux lobes peu profonds, inégaux (l'un des deux
plus long, plus aigu); les anthères arrondies, placées à l'ex^
tréinité du tube des filamens; l'ovaire est orbiculaire, à cinq
sillons; le style simple, à cinq divisions. Les fruits, renfer-
més dans le calice , contiennent cinq capsules à deux pointes.
Cette plante croît dans les Indes orientales.
Sida ligneux ; Sida frutescens , Cavan. , Diss. , 1 , tab. 10 ,
fjg. 1. Arbrisseau à tige droite, cylindrique et rameuse,
haute de quatre pieds, un peu comprimée , légèrement pu-
îjescente vers leur sommet, d'un brun foncé. Les feuilles sont
alternes, pétiolées, ovales- oblongues , nombreuses, un peu
pubescentes, dentées en scie; les stipules droites, capillaires.
Les Heurs sont solitaires, axillaires; les pédoncules simples,
géniculés, une fois plus longs que les pétioles. Le calice est
anguleux , de forme pyramidale , à cinq découpures planes ,
aiguës; la corolle jaune, un peu ouverte, à pétales échan-
crés en deux lobe^ inégaux; l'ovaire globuleux , à cinq styles.
Le fruit est renfermé dans le calice , composé de cinq cap-
sules à deux pointes. Cette plante croit dans l'Amérique mé-
ridionale. On la cultive au Jardin dq Roi.
Sida a feuilles d'orme; Sida ulmifolia, Cavan., Diss., i,
tab. 2 , fig. 4. Ses tiges sont droites, cylindriques , rameuses,
hautes de deux pieds; les feuilles alternes , pétiolées, ovales ,
en cœur , rétrécies au sommet en une longue pointe, gla-
bres, crénelées , une fois plus longues que le pétiole ; les sti-
pules droites, subulées. Les fleurs sont axillaires, solitaires;
les pédoncules simples, géniculés, de la longueur des pétioles;
le calice ovale, à cinq faces, à cinq divisions renfermant
cinq capsules terminées chacune par une pointe alongée .
courbée en hameçon. Cette plante croît à l'ilç de Saint-De-
Tningue.
8S SID
Sida glutineux ; Sida glutinosa, Cavan. , Dia. , 1. 1 , 2 , fig. 8.
Cette plante a des tijjes droites, cylindriques, couvertes d'un
duvet glutineux, haute de deux pitds et plus. L,es rameaux
sont nombreux, jianiculés ; les feuilles alternes, distantes, à
longs pétioles, assez grandes , ovales, en cœur, acuminées au
sommet, dentées en scie, tonienteuses en dessous; les feuilles
supérieures beaucoup plus étroites et plus petites ; les stipules
.petites, sétacées , étalées; les pédoncules sont capillaires,
ordinairement au nombre de deux dans les aisselles des
feuilles, simples, géniculcs, uniflores; quelquefois l'un d'eux
porte deux ou trois Heurs pédicellées. Le calice est globuleux ,
médiocrement anguleux, à cinq divisions très-aiguës. Le fruit
est composé de cinq capsules surmontées de pointes alongées.
Cette plante croît à Saint-Domingue et à l'Isle-de-France.
Sida PANMCULÉ; Sida paniculata , Linn., Aman., 5, p. 401 ;
Cavan., Diss. , 1, lab. ]2, fig. 5. Cette espèce a des tiges
grêles, pubesccntes, très-simples ou à peine rameuses, hautes
de deux pieds. Les feuilles sont ovales, en cœur, pubescentes
.en dessous, acuminées, dentées en scie; les pétioles courts,
un peu tome teux : les stipules subulées , plus longues que
les pétioles. Les fleiirs sont axillaires, disposées en une pani-
cule lâche , et; lée . axillaire; les pédicelles très-fins, munis
à leur base de très-petites bractées courtes, aiguës , le calice
est un peu globuleux, à cinq divisions ovales, aiguës; la
corolle petite et jaune; les fruits globuleux, de la grandeur
du calice, composés de cinq capsules à deux petites pointes
à peine sensibles. Cette plante croît à la Jamaïque et au Pérou.
Sida a feuilles d'aulne ; Sida alnifolia , Linn. , Spec. ; Cavan. ,
J)i$s., 1, lab. 1 , fig. i3. Sa tige est d'un vert brun, garnie
de rameaux ouverts, légèrement velus, haute d'un pied et
plus. Les feuilles sont ovales, lancéolées, obtuses, dentées,
vertes en dessus, blanchâtres en dessous; les inférieures ar-
rondies, en cœur; celles du milieu elliptiques; les stipules
droites, subulées, un peu ciliées; les fleurs jaunes, petites,
axillaires, presque sessiles, ordinairement réunies trois ou
quatre ensemble. Cette plante croit dans les Indes orientales.
*'^' Capsules au nombre de sept à dix.
Sida a feuilles de charme; Sida carpinifolia, Linn., Suppl.;
SID eg
Cavan. , Dlss. , 5 , tab. i34 , fig. i . Petit arbrisseau qui s'élève
à la hauteur d'environ deux pieHs sur une ti^e droite, divisée
en rameaux diffus, étalés, cooiprimés. garnis de deux rangs
de poils opposés. Les feuilles sont médiocrement pétiolées ,
glabres, ovales, lancéolées, placées sur deux rangs, finement
et inégalement dentées en soie; chaque dentelure terminée
par un petit poil roide; les stipules droites, subulées, conni-
ventes, plus longues que les pétioles- Les fleurs sont solitaires
ou plussouvent trois ou cinq réunies dansTaisselle des feuilles,
en forme de petites ombelles velues, de la longueur des pé-
tioles; le calice est glabre; la corolle jaune, petile; le fruit
renfermé dans le calice , composé de neuf capsules , termi-
nées par deux pointes un peu divergentes. Cette plante croit
à l'île de Madère et à Saint-Domingue.
Sida a feuilles émoussées; SidareLusa, Linn., 5pec. , Cavan.,
Diss., 1, tab. 3, lig. Z| , et Diss,, 5, tab. i3i, fîg. 2. Plante
d'environ deux pieds. Sa tige est cylindrique, très-rameuse,
d'un vert cendré. Les feuilles sont petites, cunéiformes,
émoussées et comme tronquées à leur sommet, où elles for-
ment une légère échancrure , munie d'une petite pointe , vertes
en dessus, blanchâtres et cotonneuses en dessous, dentées et
portées sur de courts pétioles ; les stipules petites , droites et
subulées. Les fleurs sont jaunes; les pédoncules un peu plus
longs que les feuilles ; le calice est anguleux et renferme neuf
capsules dépourvues de pointes. Cette plante croît dans les
Indes orientales.
Sida a trois lobes; Sida tnloba , Cavan., Diss., 1, tab, 1 .
fig. 1 1 , et Diss., 5, tab. i3i, fig. 1; Jacq. , Hort. Schcenbr. ,
2, tab. 142. Ses tiges sont droites, ligneuses, cylindriques,
rameuses, un peu velues, hautes d'environ deux pieds; les
rameaux grêles, élancés; les feuilles portées sur de longs pé-
tioles, vertes à leurs deux faces, un peu velues; les infé-
rieures ovales, arrondies, entières, échancrées en cœur,
crénelées; les supérieures plus ou moins profondément di-
visées en trois lobes, quelquefois en cinq, dentées; celui du
milieu lancéolé, un peu aigu; les pétioles velus; les stipules
lancéolées, ciliées. Les fleurs sont solitaires, axillaires; les
pédoncules simples, très-longs , lili formes , géniculées, velus,
inclinés à leurs articulations ; le calice est glabre , anguleux,
go SID
pyramidal, s'ouvrant en cinq découpures ovales, un peu ai-
guës; la corolle blanche, un peu plus longue que le calice,
à pétales entiers , arrondis, rétrécis en onglet à leur base ; les
huit capstiles sont obtuses, renfermées dans le calice. Cette
plante croît au cap de Bonne- Espérance. On la cultive au
Jarxlin du Roi.
Sida a feuilles de ricin : Sida ricinoides , l'Hérit. , Stirp,
nov. . 1 , tab. 55; Sida palmata, Cavan., Diss. , i , tab. 3 ,
fig. 5. Espèce remarquable par la grandeur et la forme de
ses feuilles. Ses tiges sont hautes d'environ trois pieds, ra-
meuses, roussàtres et velues; les feuilles amples, -à longs
pétioles, semblables à celles du ricin, en cœur à leur base,
en cinq grands lobes ovales, inégaux, acuniinés, un peu ve-
lus, d'un vert gai, dépourvues de stipules. Les fleurs sont
axillaires, solitaires; les pédoncules simples ou rameux , fili-
formes, articulés ; le calice est glanduleux et velu , a divisions
lancéolées, aiguës; la corolle d'un pourpre clair, à peine
plus longue que le calice, à pétales velus, tronqués obli-
quement au sommet; l'ovaire conique, à huit faces; le style
à huit divisions réfléchies au sommet; les huit capsules sont
anguleuses et terminées par deux pointes roidcs, renfermées
dans le calice. Cette plante croit au Pérou. On la cultive au
Jardin du Roi.
Sida a feoilles de jatropha : Sida jatrophoides, l'Hérit.,
Stirp., 1, tab. 66; Lamk. , IlL gen. , tab. 678 : fig. 1 ; Sida
palmata, Cavan., Diss., 5, tab. i5i , fig. 3; Jacq., le rar.,
3, tab. 547. Cette espèce se distingue de la précédente par
les lobes de ses feuilles étroits, profonds, sinués, ondulés à
leur contour. Les tiges sont rameuses, hautes de deux pieds,
à peine velues; les feuilles grandes et palmées, un peu ve-
lues en dessous; leurs lobes au nombre de sept, lancéolés,
aigus, dentés en scie; les pétioles velus, avec des taches
violettes; point de stipules. Les fleurs sont disposées presque
en une panicule terminale, très-lâche, dont chaque division
est accompagnée d'une petite feuille pétiolée; les pédoncules
sont velus , de couleur purpurine ; les divisions du calice ve-
lues, lancéolées, aiguës; la corolle, à peine plus longue que
le calice, a les pétales entiers ou médiocrement échancrés;
}es huit capsules monospermes, à deux pointes, sont renfer-
SID 9»
mées dans le calice. Cette plante a été découverte au Pérou
par Dombey. On la cultive au Jardin du Roi.
SiPA DES Canaries : Sida canariensis, Willd. , Spec.;Sida
alla, Diss. , i , tab. 5 , fig. 8, vulgairement Thé des Canaries.
Petit arbuste à tige glabre, cylindrique et rameuse; les ra-
meaux de couleur cendrée ; les feuilles sont alternes, presque
sessiles , ovales, oblongues, un peu obtuses; les supérieures
plus étroites, linéaires, lancéolées, aiguës, dentées en scie,
vertes et glabres en dessus, blanchâtres, douces et un peu
pubescentes en dessous, longues d'un pouce et plus; les pé-
tioles très-courts, avec deux petites bractées sétacées. Les fleuri
sont solitaires , axillaires , portées par de longs pédoncules
simples, filiformes, géniculés. Le calice est glabre, ver-
dàtre, anguleux, à divisions planes, un peu élargies, pres-
que rhomboïdales, aiguës; la corolle blanche, un peu plus
longue que le calice; l'ovaire globuleux, à neuf ou dix sil-
lons; les stigmates sont de couleur purpurine; les neuf ou
dix capsules brunes, anguleuses, monospermes, terminées
par deux pointes. Cette plante croît dans les îles Canaries.
Quelques habitans des îles Canaries substituent au thé les
feuilles de ce sida, qu'ils appellent thé des Canaries : elles pas-
sent pour sudorifiques, d'une saveur un peu amére, assez agréa-
ble. On enlève ces feuilles des tiges avec précaution , et on
les met sécher dans un lieu sec , à Tabri du soleil. Pour juger
si elles ont perdu toute leur humidité . on les couvre d'un
papier, et l'on passe dessus des lames de fer chaud. Dès que
le papier ne prend plus d'humidité, ces feuilles sent ren-
fermées dans des vases bien propres, sans odeur, pour s'en
servir au besoin.
Sida rhombqïdal; Sida rhomhifolia , Linn., Spec, Cavan.,
Diss., 1 , tab. 3, fig. 12. Ses tiges sont ligneuses, les rameaux
grêles et souples, d'un brun rougeâtre; ses feuilles ovales-
lancéolées, entières, rétrécies en coin à leur base, ovales-
lancéolées, rhomboïdales, molles, vertes en dessus, blan-
châtres et un peu glauques en dessous, à peine pétiolées.
les stipules droites, subulécs. Les fleurs sont petites, d'un
jaune pâle, solitaires, axillaires, soutenues par de longs pé-
doncules uniflores ; les neuf capsules terminées par deux
pointes. Cette plante croît dans les deux Indes.
92 SID
**^ Trente capsules environ.
Sida en épi ; Sida spicala, Cavanilles, Disserl., i , fab. 8,
fig. 1; Burm. , Amer,, {;ib. 2, fig. 1. Arbrisseau chargé de
rameaux irès-longs, épais, nombreux, redressés. Les feuilles
sont ovales, un peu alongées, un peu en cœur, aiguës,
dentées, d'un vert blanchâtre , un peu velues ; les dentelures
courtes, distantes. Les fleurs sont alternes, presque en épi
terminal; les inférieures axillaires, les autres nues; les pé-
doncules géniculés, plus longs que les pétioles; le calice
est glabre, à découpures ovales, aiguës; la corolle jaune,
étalée, assez grande, à pétales élargis à leur partie supé-
rieure et crént'lés. Le fruit blanchâtre, globuleux, beaucoup
plus grand que le calice, est composé d'un grand nombre de
capsules monospermes , contenant des semences noirâtres.
Cette plante croit a File de Saint-Domingue.
Sida des fois : Sida sjlvatica, Cavan., Diss., 5, tab. ]53,
lig. 2; Lanik. , III. gen. , tab. 678, fig. t. Arbrisseau d'en-
viron dix pieds, dont la tige est très-rameuse, à rameaux pu-
bescens, garnis de feuilles alternes, pétiolées, fort amples,
ovales, en cœur, tomenfeuses, dentées, longuementacuminées;
Jes pétioles sont très-longs; les stipules lancéolées. Les fleurs
sont axillaires, géminées; les pédoncules fort longs, uniflores,
géniculés; le calice est oblong, à cinq angles, à cinq larges
divisions acuminées; la corolle fort grande, d'un jaune de
soufre ; l'ovaire tomenteux. Le fruit est renfermé dans le
calice, tomenteux, globuleux, ombiliqué, composé de trente
ou trente-six capsules monospermes, mutiques. Cette plante
croît dans les forêts, sur les bords du fleuve Maragnon au
Pérou.
§. 2. Capsules à trois semences.
■•■ Cinq capsules.
Sida triangulaire : Sida triquetra , Linn. , Spec, Cavan.,
Diss., 1, tab. 1; Gaertn., DefrucL., tab. i34, fig. 5. Cette
espèce a des tiges ligneuses, hautes de trois ou quatre pieds,
chargée de rameaux à trois angles, piunis d'un sillon sur
chaque face. Les feuilles sont longuement pétiolées, en cœur,
ovales, acuminées, molles, blanchâtres, un peu glauques,'
siu 95
Les fleurs sont petites, solitaires, à longs pédoncules; les di-
visions du calice étalées, aiguës; la corolle est jaune, souvent
purpurine à sa base ; l'ovaire prismatique , à cinq faces; le
fruit beaucoup plus grand que le calice, pentagone, com-
posé de cinq capsules glabres, muliques, à trois semences.
Cette plante croit à l'Ile de Saint-Domingue. On la cultive
au Jardin du Roi.
Sida ÉTOité : Sida stellata, Cavan. , Diss. , ï, tab. 5, fig. 4;
Sida nudiflora, l'Hérit., Stirp., 1 , tab. Sg bis; Burm., Amer.,
2, Icon. , 3 ; Sida periplocifolia , var. je, Linn. Ses tiges sont
ligneuses, cylindriques, tomenteuses, hautes d'environ quatre
pieds, divisées en rameaux élancés, nombreux, paniculés.
Les feuilles sont alternes, longuement pétiolées, molles, blan-
châtres , particulièrement en dessous , douces au toucher ,
pubescentes, ovales, arrondies, échancrées en cœur, acumi-
nées, médiocrement dentées; les supérieures quelquefois à
trois lobes ; les stipules linéaires , aiguës. Les fleurs forment une
longue panicule très- lâche, tomenteuse; les pédoncules sont
velus, géuiculés; les divisions du calice aiguës; la corolle,
d'un jaune pâle , a les pétales ouverts en étoile, assez grands,
entiers, un peu arrondis. Le fruit est presque rond, plus
grand que le calice , de forme pentagone , ouvert en étoile
au sommet, composé de cinq ou sept capsules obtuses , à trois
semences noirâtres. Cette plante croit à Saint-Domingue,
dans les prés secs; on la cultive au Jardin du Roi, ainsi que
le sida periplocifolia , qui en est très-rapproché.
^■* Six capsules.
Sida rameox; Sida ramosa, Cavan. , Diss., 1 , tab. 6 , fig. 1.
Cette plante est, sur toutes ses parties, couverte de poils mous
et doux au toucher. Ses tiges sont droites, cylindriques, ra-
meuses; les feuilles alternes, pétiolées, ovales, en cœur, ai-
guës, presque glabres, profondément dentées en scie; les
dents très -inégales; les stipules linéaires. Les fleurs sont dis-
posées en grappes simples , axillaires; les pédoncules alternes,
uniflores, géniculés, munis à leur base d'une petite bractée
assez semblable aux stipules. Le calice se divise en cinq dé-
coupures acuminées. Le fruit, plus grand que le calice, con-
tient six capsules terminées par deux pointes; trois semences
94 SID
aont dans chaque capsule. Cette plante a été découverte a«
Sénégal par Adanson.
*** Capsules de sept à onze.
Sida en ombelle : Sida umbellata , Linn. , Spec; Cav. , Diss. f
1 , tab. 6, lig. 3 , et Diss., 5 , tab. 129, fig. 2 ; Jacq. , Hort. ,
56. Grande et belle espèce, dont la tige est cylindrique, ver-
dâtre , un peu rameuse , haute de deux pieds et plus. Les
feuilles sont alternes, en cœur , presque anguleuses, un peu
arrondies, aiguës, un peu tomenteuses et douces au toucher,
dentées, aiguës, assez semblables à celles du tilleul. Les pé-
tioles longs d'un pouce , couverts , ainsi que les nervures ,
de poils dislans. Les pédoncules soutiennent à leur sommet
plusieurs fleurs pédicellées, presque en ombelle; la corolle
est jaune, d'une grandeur médiocre; l'ovaire arrondi, sur-
monté d'environ neuf styles; les stigmates sont globuleux. Le
fruit, fort petit, renfermé dans le calice, contient six à onze
capsules à deux pointes ; trois semences sont dans chaque cap-
sule. Cette plante croit dans l'Amérique méridionale.
**** Plus de dix capsules.
SiOA DE l'île Maurice: Sida mauritiana, l'Hérit. , Stirp. nov.,
j , tab. 62 ; Jacq. , Icon. rar. , 1 , tab. iSy ; Sida planiflora,
Lamk. , Enc; Cavan. , Diss. bot., 1, tab. 7, fig. 4, et Diss.,
5, tab. i35, fig. 1. Cette plante a une tige pubescente, ra-
meuse vers son sommet, haute d'environ trois pieds. Les
feuilles sont en cœur, acuminées , dentées, presque angu-
leuses, très-molles , blanchâtres en dessous, larges, d'environ
quatre pouces; les pétioles de même longueur; les stipules
lancéolées. Les fleurs sont jaunes, grandes, solitaires , axil-
laires; les pédoncules géniculés; la corolle est plane; l'ovaire
globuleux et velu; le fruit hémisphérique, plus grand que
le calice, composé d'environ vingt-neuf capsules surmontées
d'une pointe subulée , velue ; trois semences. Cette plante
croit à risle- de -France. On la cultive au Jardin du Roi.
Sida abut[lon : Sida ahutilon , Linn. ; Cavan., Diss., p. 34;
Gaertn., De fruct. , tab. i35; Camer. , Epit. , 668. Toute la
plante est couverte d'un duvet fin, un peu grisâtre, très-mou.
Sa tige est ferme, verdâtre, haute de trois à cinq pieds; gar-
SID 9&
hie de feuilles grandes, en cœur, arrondies, molles, pendantes,
crénelées, acuminées, d'un vert clair; à pétioles de la lon-
gueur des feuilles. Les pédoncules sont solitaires, axillaires,
plus courts que les pétioles, chargés d'une seule fleur jaunei
le calice est anguleux , presque aussi long que la corolle. Les
capsules sont au nombre de quinze, velues, noirâtres, tron-
quées, surmontées de deux pointes; trois semences sont renfer-
mées dans chaque capsule. Cette plante, originaire des Indes,
est depuis long-temps cultivée dans les jardins ; elle est même
aujourd'hui naturalisée dans quelques contrées de l'Europe,
telles que dans le Piémont.
Sida VELOUTÉ; Sida mollisiima, Cavan., Diss. , 2, tab. 14,
fig. 1. Les tiges sont tomenteuses, cylindriques, très- rameuses,
hautes de quatre ou cinq pieds et plus. Les feuilles sont am-
ples , un peu arrondies, échancrées en cœur, acuminées,
dentées à leur contour, très-molles, fort minces, pubescenlcs;
les deux lobes delà base très- rapprochées ; les stipules alon-
gées, capillaires, velues, très-caduques: les pétioles très-longs;
les fleurs sont solitaires, axillaires ; les pédoncules droits,
géniculés, plus courts que les pétioles, longs d'un pouce et
plus. Le calice est à cinq angles saillans, comprimés; la co-
rolle d'un jaune de soufre, très-ouverte, à pétales en cœur
renversé, à peine plus longs que le calice; l'ovaire cannelé,
globuleux, surmonté de onze styles et autant de stigmates en
tête. Le fruit est un peu plus grand que le calice, ovale , tron-
qué, rétréci et ombiliqué à son sommet, composé de onze cap-
sules velues, à deux pointes; trois semences sont dans chaque
capsule. Cette plante croit dans les forêts, au Pérou, le long
du fleuve Maragnon. On la cultive au Jardin du Roi.
Sida géant; Sida gigantea, Jacq. , Hort. Schanhr, 2 , tab. i4>«
Arbre qui s'élève à la hauteur de vingt pieds, sur un tronc
épais, cylindrique, garni de rameaux tomenteux, effilés et
blanchâtres. Les feuilles sont alternes , blanchâtres et tomen-
teuses , molles, très- amples, en cœur, un peu arrondies,
ridées en dessus, crénelées et dentées, quelquefois entières,
plus souvent terminées par trois angles acuminés; les pétioles
hispides, plus longs que les feuilles; les stipules petites, li-
néaires, lancéolées, aiguës. Les fleurs sont solitaires, axil-
laires; les pédoncules courts, épais, tomenteux; le calice à
96 SID
cinq divisions profondes, ovales, aiguës; les pétales sont striés,
arrondis, très-obtus, de la longueur du calice; les anthères
d'un jaune pâle: le style est filiforme, à dix découpures conni-
ventcs à. leur base; les stigmates sont obtus et verdàtres. Les
capsules sont au nombre de dix ou douze, brunes, velues,
acuminécs , disposées en rond, planes en dessus, contenant
plusieurs semences brunes, comprimées, réniformes. Cette
plante croit dans l'Amérique méridionale, aux environs de
Caracas. On la cultive au Jardin du Rui. (Poir.)
SIDAGORIE. ( Bot.) Le sida retusa est ainsi nommé à Java,
selon M. Blume. Le sandu-goric-lalakie est le sida acuta. (J. )
SIDAPOU. {Bot.) Voyez Puspajano. (J.)
SIDAWAYA. {Bot.) Nom javanois du laurose ou laurier
rose, neriuni oleander , suivant Burmann. ( J. )
SIDDERVIS. {Ichthjol.) Nom hollandois de languille élec-
trique. Voyez GyjiNONOTE. ( H. C. )
SIDE-KOBUSI, KOBUS. {Bot.) Noms japonois du mr7g7io/ja
glauca, cités par Kœmpfer. (J.)
SIDEN-SWANTZ. {Omitlu) C'est, en suédois , le jaseur ,
ampelis garrulus, Linn. , et homhycivora, Temm. (Ch.D.)
SIDERITE. {Min.) On a donné ce nom au Lazduthe, en
le considérant comme coloré par un phosphate de fer. On
l'a aussi donné à une variété bleue de Olarz hyalin, qu'on
a comparé au saphir ou plutôt à la Dichroïte. Voyez ces mots.
(B.)
SIDERITIS. (fîo/.) Voyez Crapaldine. (L.D.)
SIDÉRO-CALCITE. {Min.) C'est un des noms qu'on a
voulu donner à la dolomie ou carbonate de magnésie <^t de
chaux, lorsque d'ailleurs il renferme du fer. On voit qu'on
a voulu rendre ce nom significatif et qu'on a fait un nom
trop long, qui est cependant loin de dire tout ce qu'on a
prétendu lui faire signifier; car , pour désigner complètement
cette variété dans l'état actuel des connoissances que nous
avons sur sa composition, il faudroit dire chaux et magnésie
carhonatées ferro - manganésiftres. ( B. )
' SIDÉRO-CLEPTE. {Mm.) De Saussure a donné ce nom à
un minéral d'un vert jaunâtre, d'un éclat gras, d'une consis-
tance argileuse, infusible au feu du chalumeau, mais y pre-
nant unC' couleur de noir-foncé, très-brillarit. Ce minéral a
SID 97
été observé par de Saussure dans la cavité des laves du Bris-
gau. On le considère comme un péridot olivine altéré. (B.)
SIDÉROCRISTE. (Min.) J'ai rendu par cette expression,
dérivée du grec, le nom d'Eisenglimmerschiefer , que M. Esch;
wege a donné à une roche composée essentiellement de fer
oligiste et de quarz. Voyez la description de cette roche dans
le tableau des Roches, tom.XLVl, pag. 83. (B. )
SlDERODENDRUM.(Bo^) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, monopétaléts , régulières, de la famille
des rubiacées, de la létrandiie tiionugynie de Linnaeus , offrant
pour caractère essentiel : Un calice à quatre dents; une co-
rolle monopétale, en soucoupe; quatre étamines; un ovaire
inférieur; un style; une baie à deux coques, à deux loges
monospermes.
SiDERODENDRLM A TROIS FLEURS : Siderodendrum triflorum ,
Willd. , Spec, 1 , pag. 6i2; Vahl , EcL , i , pag. lo; Gaertn.,
Carp., suppl. , tab. igy ; Sideroxjdoides ferreum , Jacq. , Amer.,
39, tab. 17G, fig. 9; Vluken. , Almag. , tab. 224, Jig. 2. Arbre
dont le tronc est très-élevé, chargé d'un grand nombre de
branches et de rameaux, garnis de feuilles opposées, pétio-
lées , ovales -lancéolées , glabres, luisantes, aiguës, très - en-
tières. Les fleurs sont axillaires; les pédoncules très-courts,
chargés de deux ou trois fleurs. Cette plante croît sur les
montagnes boisées à la Martinique et au Mont-Ferrat. (Poir.)
SIDÉROLINE ou SIDÉROLITE. (Foss.) Dans la première
édition du Système des animaux sans vertèbres, M. de La-
marck présenta comme un polypier le corps auquel ce der-
nier nom générique fut donné. Depuis, et peut-être sur nos
observations, ce savant a reconnu que c'est une coquille mul-
tiloculaire , discoïde, à tours contigus non apparens en de-
hors, à disque convexe des deux côtés; la circonférence bor-
dée de lobes quelquefois inégaux et en rayons; à cloisons
transverses imperforées et à ouverture distincte , sublaté-
rale.
Nous pensons que les cloisons sont trop peu apparentes
pour qu'on puisse affirmer qu'elles sont ou non imperforées,
et que, quant à l'ouverture, nous n'avons jamais pu l'aper-
cevoir, quoique nous ayons observé un grand nombre de
ces coquilles. Il est extrêmement probable que, comme les
40 . 7
98 SID
numismales, elles ont été contenues en entier dans le corps
des animaux qui les ont formés.
Jusqu'à présent ce n'est que dans la couche craieuse de la
montagne de Saint -Pierre de Maëstricht que ces petites co-
quilles, dont on ne connoit que deux espèces à l'état fossile,
ont été trouvées.
SiDÉROLiNE CAtCYïRAPOÏDE : SideroUiia calcytrapoiàes; Sidero-
lites caLcytrapoides, Lamk. , Anim. sans vert. , tom. 7 , p. 624 ;
Knorr, Pétrif., vol. 3, Suppl., fig. 9 — i6;Denys deMontf..
Conch. syst. , genre 35, pag. i5o; Faujas, Montagne de Saint-
Pierre de Maëstricht, p. i54, tab. 04, lig. 7 — 12 ; NauLilus
papillosus, Fichtel, t. 14, fig. D, E, F, G, H, I, et t. i5;
Encycl. , pi. 470, fig. 4; Atlas de ce Diction., pi. foss. Petite
coquille subpapilleuse , étoilée. à rayons saillans, quelquefois
inégaux, dont le nombre varie depuis quatre jusqu'à sept, à
disque granuleux. Diamètre du disque, une ligne environ.
SiDiJROi-iXE LISSE ; SideroUna lœvigata , Dorb. , Tableau mé-
thodique de la classe des céphalopodes, png. i5i. Elie diffère
de l'espèce ci-dessus, en ce qu'elle n'est pas granuleuse. Elle
pourroit avoir beaucoup de rapports avec celle que nous
avons trouvée, à l'état vivant, dans des pieds de gorgone
dont je ne connois pas la patrie. Fossile de Maëstricht. (D. F.)
SIDÉROLIÏE. (Fo55.) Voyez Sidéroline. (D. F.)
SIDÉROSCHISOLITHE. {Min.) Silicate de fer et d'alu-
mine aquilere, décrit par M. Wernekinck. Il cristallise en
rhomboïdes divisibles perpendiculairement à Taxe; le clivage
en travers est très- net.
Il est plus dur que le gypse et moins que le calcaire,- sa
poussière est d'un verdàlre foncé; sa pesanteur spécifique est
de 3 environ. Il se fond au chalumeau en un globule noir
magnétique; sa poussière est dissoluble dans l'acide muria-
tique. Il est composé, d'après l'analyse t'alite par M. Werne-
kinck , de silice i6,3 — d'oxide de fer noir 75,5 — d'alu-
mine 4,1 — et d'eau 7,3. Total io3,v!.
Ce minéral s'est trouvé à Conghonas do Campo au Brésil,
dans les fissures d'une pyrite altérée en brun et avec le fer
carbonate spathique.
On croit que cette espèce a beaucoup d'analogie avec celle
qui a été nommée cronstedtite. (B.)
SID 99
3IDER0XYL0IDES. {Bot.) Ce genre de Jacquin est main-
tenant le siderodendrum de Schreber dans la famille des ru-
biacées. (J.)
SIDÉROXYLON. ( Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, monopétalées, de la famille des sapotées,
de la pentandrie monogynie de Linnœus, offrarit pour carac-
tère essentiel .- Un calice fort petit, persistant, à cinq divi-
sions; une corolle courte, en roue, à cinq divisions pro-
fondes, souvent alterneâ avec autant de petites écailles den-
tées; cinq étamines insérées sur le tube de la corolle; un
ovaire supérieur; le style court; le stigmate simple. Le fruit
est une bciie quelquefois drupacée, à cinq semences.
Les bumelia, très-voisins de ce genre, en diffèrent par leur
fruit, qui est un drupe monosperme. Ces deux genres sont
à peine distincts, surtout s'il arrive que plusieurs semences
avortent dans les sideroxjlon. On a encore établi le genre
ScLÉROxvLON pouT quclques espèces de ce genre.
SiDÉiioxYLON inerme: Sidevoxyloii incrme , Linn. , Dill., Elth. ^
557 , tab. 265 , fig.344; SideroTflon atro-virens , Lamk., Enc, 1,
page 245 ; m. gen., tab. 120, fig. 1 ; Burm. , Afr., tab. 84,
fîg. 2. Arbrisseau tortueux, peu régulier dans sa forme. Sa
tige est couverte d'une écorce épaisse , crevassée , presque
subéreuse, noirâtre ou dun gris très-brun; les rameaux sont
courts, diffus, tortueux, garnis vers leur sommet de feuilles
médiocrement pétiolées , dures, coriaces, épaisses, ovales,
obtuses, lisses, d'un vert noirâtre en dessus, traversées par
une nervure blanche et finement veinées en dessous, longues
d'environ deux pouces, larges d'un pouce et plus; elles ren-
dent un suc laiteux lorsqu'on les coupe. Les fleurs sont blan-
châtres, fort petites, portées chacune sur un pédoncule court,
réunies trois à six par petits faisceaux dans les aisselles des
feuilles. Les divisions du calice sont ovales, concaves, un
peu arrondies. La corolle est divisée en cinq parties alternes
avec autant d'écaillés oblongues; l'ovaire muni a sa base d'une
petite frange. Cette plante croît dans l'Amérique méridio-
nale.
SiDi^R07<YL0N A FEUiJxEs DE LAURIER : Sidtroxjlon laurifoUuni ,
Lamk., Enc. ; Sideroxylon melanophleum , "Willd., Spec; Com-
mcL , Hort., 1 , tab. 100 ; Jacq., Hort., tab. 71 ; Burm. , Ajr.,
^oo SID
tab. 92 , Ijg. -2, vulgairement le Bois bianc. Cet arbre s'élève
à la hauteur de vingt pieds et plus. Son écorce est d'un brun
noirâtre; son bois dur et blanc; ses rameaux longs, flexibles,
menus, peu ouverts, cliargés vers le sommet de feuilles al-
ternes, éparses, lancéolées, très-entières, aiguës à leurs deux
extrémités, lis*ses, ondulées :les plus grandes longues de quatre
ou cinq pouces, sur un pouce et demi de large; les pétioles
très-courls. Les fleurs sont petites, de couleur blanche; elles
sont rouges avant leur épanouissement, ainsi que les pédon-
cules, les jeunes pousses et même les jeunes feuilles. Ces fleurs
naissent par petits faisceaux, six à neuf ensemble, dans l'ais-
selle des feuilles: les pédoncules sont très-courts, cylindri-
ques; le calice est blanchâtre; les divisions de la corolle sont
ovales, piquetées de rose, ouvertes en étoile, sans écailles;
les anthères droites, sagittées, point saillantes; l'ovaire est
globuleux; le style très-court; le stigmate épais; il en résulte
de petites baies d'un vert noirâtre , selon Burman. Cette
plante croit à l'Islc-de-France et dans celle de Madagascar.
SiDBROXYLON A FEUILLES DE SAULE : SideroxfloTi Ijcioides , Linn. ,
Duham., Arbr. , 2, tab. 68; vulgairement Bois laiteux du
MississiPi. Arbrisseau de huit ou douze pieds, épineux, très-
rameux, qui répand un suc laiteux lorsqu'on coupe ses jeunes
branches. Son écorce est d'un gris brun , légèrement crevas-
sée; celle de ses rameaux est lisse, d'un gris roussàtre , parse-
mée de petits points blancs ; les jeunes pousses sont verdàtres,
un peu velues; les épines droites, éparses; les feuilles sont
minces, lancéolées, d'un vert clair, glabres, pubesçentes en
dessous dans leur jeunesse, oblongues, aiguës à leurs deux ex-
trémités. Les fleurs sont fort petites, de couleur herbacée,
réunies par petits faisceaux de douze à vingt dans les aisselles
des feuilles; la corolle est un peu plus longue que le calice,
et chacune de ses divisions porte à sa base deux petites dé-
coupures qui se rabattent vers le pistil ; les étamines forment
une saillie médiocre hors de la fleur; l'ovaire se convertit
en une petite baie en forme de poire , entourée à sa base par
le calice. Cette plante croit à la Louisiane et dans l'Amérique
septentrionale.
SiDÉROXVLON A DIX ÉTAMINES ; Sideroxylon decandrum , Linn.,
Mant., 48, Cette espèce a des rameaux grisâtres, munis d'é-
SID loi
pines axillaires et solitaires. Ses feuilles sont alternes , ellipti-
ques, non persistantes; les pédancules sont nombreux, axil-
laires, uniilorcs, un peu plus longs que les pétioles; chaque
Heur est pourvue d'un calice obtus, à cinq divisions; la co-
rolle est en entonnoir, partagée en cinq découpures concaves,
peu ouvertes, avec cinq petites écailles dentées, insérées à
la base des divisions de la corolle, renfermant dix étamines
à anthères sagittées; l'ovaire est globuleux, surmonté d'un
style fort menu : il se convertit en une baie noire, sphérique,
divisée en trois ou cinq loges, qui la plupart avortent. Cette
plante croit dans l'Amérique septentrionale.
SiDÉKOXYLON MASTIC : Sideroxjlon mastichodendrum , Jacq. ,
Coll., 2, tab. 17, fig. 5; Lamk. , lll.gen., lab. 120, fig. 2;
Catesb. , Carol. , 2, tab. 76; Bumelia salicifolia ? ; Swartz,
Flor. Cet arbre s'élève à la hauteur de cinquante pieds. Ses
rameaux sont souples, alongés , glabres, dépourvus d'épines,
de couleur cendrée , garnis de feuilles à longs pétioles, éparses,
coriaces, persistantes, assez larges, lancéolées, un peu aiguës,
souvent obtuses, glabres et luisantes en dessus, plus pâles en
dessous; les pétioles grêles, presque filiformes, longs d'un
ou deux pouces et plus. Les fleurs sont jaunâtres , réunies par
fascicules axillaires. Le fruit consiste en un drupe jaune,
ovale, obtus, de la forme d'une olive. Cette plante croit à
Saint-Domingue et aux îles Bahama.
SiDBROXYLON LANUGINEUX; SideroxjloTi lanuginosum , Mich.,
Flor. bor. amer., 1 , page i23. Cette plante a des raipeaux
très-étalés, pourvus d'épines, pubescens dans leur jeunesse.
Les feuilles sont alternes, pétiolées, ovales-lancéolées, très-
entières à leurs bords, souvent obtuses au sommet, glabres
à leur face supérieure, lanugineuses en dessous. Les fleurs
sont assez nombreuses, réunies par paquets dans l'aisselle des
feuilles, soutenues chacune par un pédoncule long d'un demi-
pouce. Cette plante croit à la Caroline , dans la Nouvelle-
Géorgie, aux lieux humides, parmi les buissons. (Poir.)
SIDEROXYLUM. {Bol.) Voyez Argan. (Poir.)
SIDION. {Bot.) Nom grec donné, suivant Mentzel et Adan-
son , au malicoruim , qui est l'écorce du fruit du grenadier.
(J.)
SIDJAN, Amphacanthus. ( Ichthjol.) D'après un mot d'ari-
SID
gine arabe, M. Cuvier a nommé Sidjan un genre de poissons
osseux hoîobranches , que M. Schneider avoit appelé yimp/ia-
canihus , que Forskal et ses successeurs avoicnt confondu
avec lesScares, et que l'on peut recouuoUre aux caractères
suivans :
Une seule nageoire dorsale; dents sur une seule rangée, plaies,
petites . courtes , tranchantes et pointues le long de leur tranchant;
un aiguillon à chaque bord des catopes , qui tiennent d'ailleurs en
dedans à l'ahdomen; corps très-comprimé ; écailles petites , comme
chagrinées ; première épine de la nageoire dorsale couchée ,
comme chez les liches , la pointe en avant ; mâchoires convexes ,
comme dans les scares.
Parmi les espèces de ce genre nous citerons :
Le Sidjan ordinaire: Amphacanthus siganus , N. ; Ampha-
canthus stellatus, Sch. ; Scarus siganus , Forsk. ; Scarus rivulatus,
Gmel. Denticules des mâchoires filiformes et d'autant plus
courtes qu'elles sont plus éloignées du bout du museau ; teinte
générale d'un bleu céleste , relevé par des taches noires et par
des raies jaunes longitudinales et ondulées ; nageoire caudale
fourchue.
Ce poisson , qui atteint , selon Forskal , la taille d'une
aune, habite la mer Rouge, où il paroit vivre de zostères et
de plantes marines.
Sa chair est d'une saveur agréable -, les blessures des ai-
guillons de ses nageoires sont dangereuses.
Les Arabes pensent qu'à l'extérieur, sa graisse a la vertu
de soulager les douleurs arthritiques.
Le Sidjan étoix-é : Amphacantlius stellatus, N. ; Scarus stellatus,
Forsk. et Gmel.; Chœtodon guttatus, Bloch. Ligne latérale non
visible; anus caché par les catopes; un grand nombre de
taches hexagonales ou de petites étoiles blanches ou jaunes ,
ou d'un beau noir, disséminées sur un fond noirâtre; na-
geoires pectorales jaunâtres ; anale et dorsale jaunes; caudale
rayée d'or.
Ce poi son n'a guère que huit à dix pouces de longueur ;
sa forme est ovale et la nageoire de sa queue bilobée.
Il habite les mêmes eaux que le précédent , qui paroit être
aussi le sparus spinus d'Osbeck et le theutis javus de Gmelin.
(H.C.)
SIE io3
SIDR. (Bot.) Voyez Nabq. (J.)
SIDRICHIS. (Bot.) Voyez Sendionor. (J.)
SIEG. {Ichthyol.) Nom d'une espèce de truite que l'on
pêche dans les rivières de la Sibérie. (H. C.)
SIEGE A CRAPAUD ou A GRENOUILLE, Ranarum sedes,
(Bot.) Au rapport de Valerius Cordus et de Slerbeeck, rou
donne ces noms en Saxe à des champignons roux et blancà
qui, en Allemagne , sont employés dans du lait pour tuer les
mouches. Ces champignons sont tous suspects et paroissent
être des agaricus, quoique l'auteur les nomme holets. Notre
champignon ou agaric du fumier paroît en faire partie. (Lëm.)
SIEGESBECKIA. (Bot.) Voyez Sigesbeckie.. ( Lem.)
SIEGLINGIA. {Bot.) Genre de graminées, fait par M. Bern-
hardi, reporté par les uns au poa, et par d'autres au triodia.
(J.)
SIELECOLORE. (Ornith.) Nom espagnol du chardonneret,
fringilla carduelis , Linn. , suivant M. Vieillot. ( Ch. D. )
SIELUSSAR. ( Ichthjol. ) En Sibérie on appelle ainsi les
grosses anguilles. (H. C.)
SIEMPRE-ENXUTA. {Bot.) Voyez Coroniixa de frayles.
(J.)
SIEMPRE VI VA. {Bot.) Nom espagnol donné dans le Chili
au genre TripiiUon de la Flore du Pérou , plante herbacée
de la classe des composées, voisine du gundelia et des cina-
rocéphales. Elle est ainsi nommée parce que ses fleurs con-
servent leurs couleurs, soit sur la plante vivante, soit sur
celle qui est desséchée. Son infusion est employée dans le
Chili pour calmer les ardeurs d'urine et les douleurs né-
phrétiques. (J.)
SIENIC. {Bot.) A Java on nomme ainsi, selon M. Blume,
son cappœris fatida, qui croît près de Batavia. (J. )
SIÉNITE. {Min.) Voyez Syénite. (B. )
SIENOSTAVEZ. {Mamm.) Ce nom est celui que les Russes
du Kolyvan donnent au pika ou lagomys. Il signifie /aucJieur,
et provient sans doute de ce que cet animal fait pendant
l'été de grandes provisions d'herbes, qu'il met en tas pour
s'en nourrir pendant l'hiver.
Ce lagomys est aussi nommé par ces mêmes Russes lamen-
naja koschka, ce qui signifie chat de rocher. Enfin , les habitans
304 SIE
des rives du fleuve Jenisseï l'appellent pistschuha ou siffleur.
(Desm.)
SIETBACK. (Mamm.) Selon feu de Lacépéde, ce nom est
un de ceux que les Norwégiens donnent à la baleine franche.
(Desm.)
SIETE. {Ornith.) C'est un des noms grecs de la huppe,
vpupa epops. (Desm.)
SIEUREL. {Ichthjol.) Un des anciens noms françois du
saurel ou maquereau bâtard , caranx trachurus. Voyez Ca-
RANX. (H. C.)
SIEVERSIA. (Bot.) Ce genre fait par Willdenow est la
même plante qu'il avoit nommée antérieurement geum ane-
monoides , et que M. De CandoUe nomme encore de même.
(J.)
SIF. {Ichihyol.) Voyez Sephen et Soephen. (H. C.)
SIFFAGl. (Bot.) Suivant M. Thunberg on nomme ainsi, au
Japon, son clieiidonium japonicum. (J.)
SIFFLASSON. (Ornith.) Nom donné, eu quelques endroits,
au bécasseau, à cause de son cri aigu. (Ch. D. )
SIFFLEUR. (Mamm.) Les sapajous, la marmotte monax
et le pika ont souvent reçu ces dénominations dans leur pays
natal. (Desm.)
SIFFLEUR. (Ornilh.) Un des noms donnés au bouvreuil,
au carouge vert, au canard wingeon , à l'espèce de gobe-
mouche décrite par d'Azara, tom. 3 , n." 191, etc. (Ch.D.)
SIFILET. {Ornith.) Ce nom est donné isolément au para-
disier sifîlet, paradisea aurea , Gmel. (Ch. D. )
SIFONE. ( Fos5.) Ce nom italien , qui répond à notre mot
siphon, a été appliqué parVoltaàune espèce de spare fossile
du gisement de Monte -Bolca. (Desm.)
SIGALFHE,>Siga]p/M;5.(Enfom.) Nom donné par M. Latreille
à un genre d'insectes hyménoptères, de la famille des ento-
motilles , voisin des ichneumons. (Voyez Chélone, nom sous
lequel M. Jurine a fait connoitre ce genre). Tels sont les ich-
neuînons décrits par Geoffroy sous les n,"" 55 et 36. (C. D.)
SIGARE, Sigara, (Enlom.) Fabricius a désigné sous ce nom
de genre des insectes hémiptères, de la famille des hydroco-
rées ou rémitarses, dont Geoffroy avoit formé le genre Co-
RisE, que «ous avons décrit sous ce dernier nom et dont
SIG io5
nous avons donné la figure dans l'atlas de ce Dictionnaire ,
pi. 37, n.°5 bis. (CD.)
SIGARET , Sigaretus. ( Malacoz. ) Genre d'animaux mol-
lusques conchylifères de Tordre des chismobranches, dans le
Système de malacologie de M. de Blainville, établi par M.
de Lamarck et adopté par tous les zoologistes pour un petit
nombre de coquilles, parmi lesquelles se trouve comprise celle
qu'Adanson a nommée sigaret , et qu'il a rangée à tort , comme
il en convient, parmi les haliotides. Pour Linné et Gmelin les
sigarets étoient des hélices; mais, avant M. de Lamarck , Klein
et Martini avoient bien senti la nécessité de séparer ces co-
quilles en un genre distinct, qu'ils nommoicnt Catinus. La
caractéristique de ce genre , envisageant l'animal et sa co-
quille, peut être ainsi rédigée : Corps ovale, épais, plat et
largement gastéropode en dessous, bombé en dessus, dépassé
tout autour par un manteau à bord mince, vertical, échan-
cré obliquement en avant , et solidifié au dos par une co-
quille plus ou moins épaisse , inférieure , incolore , ovale
ou subcirculaire, très-déprimée, à spire courte, peu élevée,
latérale , à ouverture très -évasée, entière; le bord gauche
replié et tranchant; deux impressions musculaires latérales
très- distantes.
Adanson, en parlant de son sigaret, ne donne aucun détail
sur l'animal dont il provenoit. M. Cuvier est donc le pre-
mier qui nous ait dit quelque chose de son organisation, dans
le n.°3i , pag. 62 , du Bulletin par la Société philomatique,
Il faut cependant faire observer que Muller, et depuis lui
Othon - Frédéric Muller, en décrivant leur Bulla velutina ,
nous avoient fait connoître un véritable sigaret. Voici ce que
j'ai observé moi-même sur une espèce nouvelle, dont je dois
plusieurs individus à l'amitié du docteur Leach.
Le corps, considéré en général, est elliptique, fort épais,
très-convexe en dessus, tout-à-fait plat en dessous, et pres-
que semblablement arrondi aux deux extrémités. La face
supérieure n'offre rien de bien remarquable que la coquilie,
qu'on aperçoit à travers la peau qui la recouvre, et qui est
nn peu plus large que le corps lui-même, du moins dans
l'état de conservation dans l'esprit de vin. Le manteau, qui
le déborde de toutes parts, descend tout autour presque ver-
ïo6 SIG
ficalement et même un peu en dedans, de manière que la
face inférieure est un peu plus étroite que la supérieure. Les
Lords du manteau sont épais, entiers, si ce n'est antérieure-
ment et presque dans la ligne médiane , où se voit une échan-
crure assez profonde, un peu oblique et formant un demi-
canal de communication avec la cavité branchiale. La face
inférieure du corps offre dans son milieu un pied ou disque
musculaire beaucoup plus court que la coquille ; il est cepen-
dant assez grand , fort épais et plus large en avant qu'en
arriére. Son bord antérieur , traversé par un sillon trans-
verse, dépasse un peu , de manière à cacher la bouche, dont
la forme est en fer à cheval et qui est ainsi placée dans un
petit enfoncement. En soulevant le bord antérieur du man-
teau, on aperçoit deux tentacules coniques et pointus à l'ex-
trémité , déprimés à la base et élargis, de manière à se toucher
au point d'attache. A leur côté externe est un point noir,
saillant pour les yeux. Enfin , au-delà la tête se renfle en une
sorte de front ou mieux d'occiput bombé, au-dessus duquel
est l'ouverture de la cavité branchiale.
Dans toute l'étendue du sillon , assez profond, qui sépare le
bord du manteau du pied, se trouve une espèce de cordon
saillant, formé d'une série de très-petites languettes trian-
gulaires , qui ressemblent bcaucot'p aux lames branchiales des
Patelles; aussi M. Cuvier paroit-il les avoir regardées comme
telles d ins ses premiers mémoires.
La coquille, qui est entièrement cachée sous la peau, est
blanche, peliiicide, ou d'une transparence laiteuse : d'abord
assez molle et flexible, surtout antérieurement près de son
bcrd, elle acquiert de la dureté par son exposition à l'air.
Elle est assez grande pour couvrir tout l'animal, qu'elle dé-
borde même un peu; elle est enroulée , comme la très-grande
partie des coquilles, c'est-à-dire de droite à gauche. Son ou-
verture est extrêmement grande; le dernier tour beaucoup
plus que la spire, qui est fort petite et à peine composée
d'un tour et demi; les deux bords sont également tranchans,
mais le gauche est un peu recourbé en dedans.
E'i découvrant cette coquille on voit que tout son bord
antérieur et latéral est reçu dans une sorte de rainure que
lui présente la partie supérieure du pied , et qu'elle est atta-
SIG 107
chée au corps par deux muscles, l'un antérieur gauche, et
l'autre droit, un peu plus reculé. Je ne crois pas que ce soit
par la columelle.
Si l'on enlève ensuite cette coquille , on voit tous les vis-
cères en position comme dans les Gastéropodes.
Toute la spire est remplie par l'ovaire : en avant et à droite
est le testicule , et plus en avant se voit le plancher de la
cavité branchiale, à travers lequel on aperçoit les branchies
et en arrière un espace de couleur noire, ce qui indique la
place de l'organe de la dépuration urinaire.
L'ouverture de la bouche se trouve , comme il a déjà été
indiqué , assez profondément cachée entre la bande qui
réunit les deux tentacules et la partie antérieure du pied.
Pour l'apercevoir, il faut en déprimer assez fortement le bord
en arrière, et alors on trouve qu'elle est ovalaire transversa-
lement: elle n'offre aucune trace de lèvres ni de dents; on
voit seulement dans son intérieur saillir une sorte de tuber-
cule, qui est la racine de la langue.
La masse buccale est énorme ; c'est elle qui, avançant
fortement au-devant de la cavité branchiale, forme ce que
nous avons nommé plus haut la tête ou le front. Elle est en-
tièrement couverte et cachée par le bord antérieur du man-
teau. De chaque côté elle a un muscle qui se fixe au bord
antérieur du corps, et qui, par conséquent , la porte en avant.
11 y en a un de même du côté droit qui se porte, en côtoyant
la verge, également jusqu'au manteau. Une autre paire, beau-
coup plus forte, se dirige en arrière et se termine au pied.
En enlevant ces muscles longitudinaux , on trouve une- couche
de fibres transversales. En fendant cette membrane, on pénétre
dans la cavité buccale elle-même : toute sa partie supérieure
est garnie d'espèces de petites papilles ou de petites lamelles
comme branchiales; à sa partie inférieure on trouve, entre
deux espèces d'écailies demi-ovales, à bord interne presque
droit et comme tranchant, le ruban lingual. Ces deux masses
latérales ne sont autre chose que deux très-puissans muscles,
qui agissent probablement sur la langue. Tout cet appareil
est contenu dans un anneau de fibres musculaires fort épais,
surtout en dessous, et c'est de la partie latérale que naissent
les ntuscles attracteurs et rétracteurs dont il a été parlé plus
^^s SIG
haut. Outre cela, chaque partie latérale de la langue a un
muscle qui se porte en avant : il est placé en dessous et em-
brassé par l'anneau. La masse buccale, à sa partie antérieure,
se termine par un tube nssez étroit, qui plonge presque ver-
ticalement pour arriver à Torilice de la bouche.
Les glandes salivaires sont assez courtes et grosses, placées
sur la partie latérale de la masse buccale, qu'elles ne dépas-
sent presque pas en arrière.
L'œsophage est extrêmement court et assez étroit; né de
la partie supérieure de la masse buccale, il se recourbe pres-
que à angle droit, enveloppé par le cerveau, et s'ouvre
presque immédiatement dans un premier estomac, qui est
entouré par le foie et qui forme avec lui la masse inférieure
des viscères. Cet estomac a des parois fort épaisses et très-
plissécs à l'extérieur.
Le foie, comme on vient de le dire, entoure ce premier
estomac, ou plutôt le couvre à sa partie supérieure.
A la suite de ce premier estomac en vient un deuxième,
qui est membraneux , et enfin , un troisième , placé à la partie
supérieure et postérieure de l'ovaire, dans la cavité de la
coquille. Le canal intestinal en naît ensuite d'une manière
presque insensible; il se recourbe à droite et va se terminer
au bord droit de l'ouverture de la cavité branchiale.
Cette cavité est fort considérable ; elle occupe toute la
partie évasée et antérieure de la coquille , en partie au-dessus
de la masse buccale. Elle communique avee l'extérieur par
un orifice assez large, placé immédiatement au-dessus du col.
En ouvrant cette cavité, on trouve que son plancher supé-
rieur est presque entièrement occupé par une large lame
branchiale, dirigée un peu obliquement de gauche à droite,
sa base en arrière, sa pointe en avant : elle est du reste for-
mée comme dans tous les pectinibranches.
L'appareil de la circulation n'a pu être étudié avec détails;
mais dans ce qu'il a été possible de voir, il n'a rien offert
de particulier. Le cœur est situé vers le milieu du dos sur le
côté gauche; il reçoit le sang de la branchie par une grosse
et courte veine pulmonaire, presque transverse, qui s'ouvre
dans une assez forte oreillette. Celle-ci, de forme triangu-
laire, s'ouvre elle-même dans le ventricule situé tout-à-fait
SI G 109
sur le côté, et duquel partent immédiatement deux aortes,
une antérieure et une postérieure, qui se distribuent comme
dans la plupart des autres malacozoaires subcéphalés mo-
noïques.
L'ovaire, qui fait la plus grande partie de la masse supé-
rieure des viscères, c-t situé tout-à-fait à la partie postérieure;
c'est lui qui remplit la spire de la coquille : il est d'un blanc
jaunâtre et évidemment composé de petits grains extrême-
ment nombreux; de son bord antérieur et droit nait un petit
canal assez court, qui, après s'être recourbé, longe le tes-
ticule.
Le testicule est assez alongé; on le voit dans la masse,
à la partie postérieure et droite de la cavité branchiale. 11
se continue ensuite jusqu'à la verge, qui, après s'être un peu
recoquillée, sort au côté droit de la cavité branchiale. La
substance de ce testicule est beaucoup plus compacte et plus
blanche, que celle de Tovaire.
Le cerveau ne nous a paru composé que de deux seuls gan-
glions assez gros, latéraux, réunis par un cordon ti'ansversal
et du contour desquels partoient tous les nerfs.
On ne sait presque rien sur la physiologie et même sur
l'histoire naturelle des sigarets; mais il est probable qu'elles
ne doivent rien offrir de bien différent de ce qui existe dans
les genres voisins. D'après le peu qu'en dit Othon Fabricius,
il paroit que ces mollusques habitent le fond de la mer, et
qu'ils marchent fort lentement, en rampant sur les pierres à
la manière des patelles.
On connoit aujourd'hui dans les collections plusieurs es-
pèces de sigarets, et il paroît qu'il en existe dans toutes les
mers; mais, comme ce n'est que d'après la coquille qu'on les
a distingués, qu'elle ne diffère en rien de celle du genre que
j'ai nommé Cryptostome, je ne voudrois pas assurer que ces
espèces fussent réellement de véritables sigarets.
Le SiGARET DÉPRiMK : Sigarclus lialiotideus , de Lamk. , Anim.
sans vert., tom. 6, part. 2 , pag. ao8: Hélix haliotidea, Linn.,
Grael., pag. 36G3 , n.° 162 ; Gualt. , Test., tab. 6g, tig. F. Co-
quille assez épaisse, auriforme, ovale ou suborbiculairc , dé-
primée ou peu élevée, striée fortement suivant la décurrence
de la spire , avec des stries d'accroissement transverses encore
ïio SIG
plus marquées; spire très - obtuse ; un léger dépôt subnacré,
comme clans l'intérieur, réunissant les deux bords et couvrant
la place de l'ombilic : couleur d'un blanc jaunâtre, avec le
sommet violacé en dehors, d'un beau blanc très -luisant eu
dedans.
S'il faut en croire les auteurs systématiques, cette espèce
se trouveroit dans la Méditerranée, dans l'océan Atlantique,
sur les côtes d'Afrique , dans la mCr des Indes , et même
dans les mers du Nord et dans celles d'Amérique; mais est-il
bien certain que ce soit la même espèce ? C'est déjà ce qu'il
est difîicile d'assurer pour le sigaret d'Adanson et le patella
octava de Rumph, Alus., tab. 40, fig. R; mais cela n'est cer-
tainement pas pour le huila velulina de Mullcr , qui nous paroit
n'être que Vhelix haliotidea d'Othon- Frédéric Mullcr. En gé-
néral, la coquille du véritable sigaret paroît varier beaucoup
de forme, de proportions et même de couleur. Adanson dit
qu'elle est quelquefois blanche, quelquefois fauve, tant en
dehors qu'en dedans, et qu'alors elle est traversée par cinq
ou six bandes moins foncées.
Quant à son existence dans la Méditerranée , elle est cer-
taine, puisque M. Payraudeau la cite comme rare , il est vrai,
sur les côtes de l'ile de Corse, à Ajaccio , à Ventilègue et à
Savone.
I.e Sigaret concave; S. concavus , de Lamk. , loc. cit., n." -2.
Coquille ovale, fortement convexe en dessus, avec des stries
onduleuses transversales, à spire un peu saillante; ouverture
moins dilatée que dans la précédente, avec l'ombilic à demi-
couvert : couleur d'un fauve roussâfre, le sommet blanc.
Cette espèce , dont M. de Lamarck ne connoît pas la pa-
trie, diffère-t-elle bien certainement de la précédente? Quoi-
que nous en ayons vu trois ou quatre individus assez simi-
laires, dans la riche collection du duc de Rivoli, on peut en
douter, jusqu'à ce qu'on ait observé l'animal.
Le S. LISSE; S. lœ^'is, de Lamk., loc. cit., n.° 5. Coquille
ovale, convexe, déprimée, lisse, à spire courte, obtuse,
très -oblique, de couleur blanche, avec une teinte de brun
roussàtre en dessus, et de jaune roussàtre sur la lèvre interne.
Diamètre transverse, un ppuce.
Des mers de Java.
SIG m
Ne seroît-ce pas à cette espèce qu'il faudrolt appliquer
la figiii'e de Rumph , tab. 40, fig. K?
Nous avons vu dans la collection du duc de Rivoli la co-
quille sur laquelle M. de Lamarck a établi cette espèce, et
nous nous sommes assures que son état lisse est dû au frotte-
ment qu'elle a éprouvé. Un autre individu tout semblable ne
l'est pas, et a cependant tous les autres caractères assignés
par M. de Lamarck à son sigaret lisse.
Le Sigaret cancellé: S. cancellatus, Lamk. , ihid. , n."4 ; Ne-
rita cancellata, var. ^, avec un point de doute, Linn., Gmel. ,
pag. 5671 , n." 2 ; d'après Chemnitz, Conch., 10, tab. i65 ,
fig. 1696 et iSgy. Coquille subcirculaire, très- convexe en
dessus, raccourcie, un peu scabre et treillissée par le croise-
ment, à angle droit, des sillons longitudinaux décurrens ,
et des bourrelets transverses , relevés et très-saillans ; spire
obliquement inclinée sur le bord; ombilic bien évident, en
partie couvert; ouverture peu évasée : couleur blanche. Dia-
mètre transverse neuf lignes.
De l'océan Indien?
Le S. ÉLÉGANT, S. elegans. Coquille orbicuiaire, assez con-
vexe, subhémisphérique, aspire oblique, comme mamelon-
née, élégamment treillissée par des sillons décurrens, croisés,
à angle droit, par des stries transverses bien égales: spire in-
térieure cachée; ombilic bien ouvert: couleur toute blanche.
Cette jolie coquille , d'un peu moins d'un pouce de dia-
mètre, a beaucoup de rapports avec le S. cancellé de M. de
Lamarck ; mais ses stries transverses sont plus fines et ne
forment pas de sillons profonds comme dans celle-ci. On ignore
sa patrie. Elle faisoit partie de la collection de Mad. Juliani,
achetée par le duc de Rivoli.
Le S. TRANSLUCIDE, S. traiislucidus. Coquille ovale, subcir-
culaire, fort mince , translucide, lisse, à tortillon spiral assez
saillant; à spire intérieure visible jusqu'au sommet, de cou-
leur subcitrine ou d'un blanc légèrement jaunâtre.
Cette coquille, de près d'un pouce et demi de longueur,
et dont les stries d'accroissement seules sont visibles, existe
dans la collection du duc de Rivoli : c'est une espèce bien
distincte et évidemment intérieure, qu'il est peut-être assez
difficile de distineuer des vilrines.
«12 SIG
Le SiGARET ROSÉ, S. roieiis. Coquille grande (un pouce et
demi delongueur) , ovale , subcirculaire, très-déprimée, très-
carénée à sa circonférence, sillonnée très -finement, suivant
la décurrcncc de la spire, non ombiliquce, et sans spire vi-
sible à l'intérieur: couleur légèrement et tmiformément rosée.
Patrie inconnue.
Nous avons vu un seul individu de cette espèce dans la col-
lection du duc de Rivoli et provenant de celle de M. de La-
marck. 11 éloit sur le même carton que deux individus du S.
déprimé; il nous a semblé cependant qu'il devoit en être dis-
tingué.
Le S. CONVEXE : ^S. convexus, (ie Blainv., pi. 4^ ? ^'g- - ' 2<x;
Bulla halioLidea, Dorsetsh. Catalog. , pag. 40, tab. 22 , fig. 5;
Moritagu, Test, hritann. , p. 211 , tab. 7, fig. 6; Pulteney in
Hutch. Dorsetsh., tab. 22 , fig. 5 ; Maton et Rakett, Catalog.
soc.linn. Lond. , tom. 8 , p. i23: Hérissier de Gerville. Catal.
Coquille fort mince, fragile, ovale, un peualongéc, finement
striée en travers, à spire courte, mais saillante, comme ma-
melonnée, à cavité prolongée jusqu'au sommet, par absence
totale de la columelle; le bord gauche un peu rentré en de-
dans à son origine : couleur toute blanche. Six lignes de long
sur quatre à cinq de large.
Cette jolie espèce paroît être assez commune sur les côtes
d'Angleterre, et même sur celles de France, dans le dépar-
tement de la Manche. C'est celle qui a servi à l'anatomie que
nous avons donnée des sigarets. L'évidement considérable de
la spire à l'intérieur la rapproche beaucoup des stomatelles.
Peut-être faudra-t-il rapporter à ce genre les hélix Ice^'igata,
hallhica, neritoidea et perspicua de Gmelin. Malheureusement
Linné et Gmelin, en établissant ces espèces n'ont donné qu'une
phrase caractéristique très-courte , sans description et sans
citation de figure qui pût y suppléer. La seconde pour-
roit cependant bien être une limnée ; quant aux deux der-
nières, Vlielix neritoidea, qui est convexe , livide, marquée
de quarante stries longitudinales au moins , avec un ombilic
en fente , et l'ouverture subarrondie , M. de Lamarck Ta
rapprochée avec doute de son S. concave ; et pour l'H. pers-
picua, qui est convexe, ovale, extrêmement fragile, toute
blanche, avec la cavité ouverte jusqu'au sommet, sans lèvre
SIG ii5
interne, il se pourroit aussi que ce fût quelque coquille
de pleurobranche. Elle vient de la Méditerranéf.
Pour ïhelix lœvigata, qui paroit être le même que Vhelix
haliotoides d'Othon Fabricius , ou le bulla velutina de MuUer, ce
n'est pas , comme le suppose M. Cuvier, une espèce de cabo-
chon, mais le type d'un nouveau genre fort rapproché des
Sigarets, et qui n'en diffère même que parce que la coquille est
extérieure et un peu autrement enroulée. Voyez Velutine.
(De B. )
SIGARET. ( Foss. ) Les coquilles de ce genre ne se sont
trouvées jusqu'à présent à l'état fossile que dans les couches
plus nouvelles que la craie. Ces espèces, peu nombreuses,
Sont assez diHiciies à déterminer, attendu que leur dépres-
sion ou leur grandeur constitue presque leur différence. J'ai
cru reconnoitre seulement les trois suivantes.
SiGARET CANAI.1CULÉ : Sigurctus canuliculatus , Sow. , Min.
conch., pi. 384 (les trois figures supérieures); de Basterot,
Mém. sur les foss. des envir. de Bordeaux, pag. 70. Coquille
ovale , couverte de stries ondulées qui suivent les tours , à
spire peu élevée , à ouverture concave et à ombilic à demi
ouvert. Longueur, huit à neuf lignes.
Dans l'ouvrage ci -dessus cité M. de Basterot annonce que
l'espèce qu'il décrit et qui se trouve à Hordewel en Angle-
terre , à Dax, à Léognan et à Saucats près de Bordeaux, est
tout-à-fait semblable à la seule espèce qu'on trouve aux en-
virons de Paris , et par conséquent identique avec celle décrite
par Sowerby; mais nous croyons avoir remarqué que l'espèce
qu'on trouve aux environs de Paris étoit très- différente , au
moins pour la grandeur, de celle qu'on rencontre aux envi-
rons de Bordeaux , qui a quelquefois quatorze ligues de lon-
gueur et qui a de très-grands rapports avec le sigaretus con-
cavus.
SiGARET DÉPRIMÉ ; Sigarctus haliotideus , Lamk. On trouve
dans le Plaisantin , aux environs de Bologne et dans le Pié-
mont, des coquilles fossiles qui ont les plus grands rapports
avec cette espèce, qui, d'après Linné, vit dans la Méditer-
ranée, dans les mers d'Asie et de l'Amérique. Nous doutons
beaucoup que la même espèce se rencontre dans des loca-
lités aussi éloignées les unes des autres. (D. F.)
49. ' 8
^i4 SIG
SIGER. [Bot.) Suivant Clusius , ce nom est donné chez les
Persans et les Turcs à l'arbre qui donne le girofle, qu'ils
nomment carenful ; les feuilles ont le noni de varaqua. ( J.)
SIGER. {Conchjl.) Adanson a décrit et figuré sous ce nom
(Sénég., page i55, pi. 9), parmi ses buccins, une petite co-
quille fort commune au Sénégal, dont Gmelin a fait une vo-
lute sous la dénomination de voluta ruslica, et qui est la co-
lombelle étoilée de M. de Lamarck. (De B.)
SIGER -INDI. (Bol.) Voyez Naregil. (J.)
SIGESBECKIE, Sigesbeckia. {Bot.) Ce genre de plantes, qui
appartient à l'ordre des Synanthérées , à la tribu naturelle des
Hélianthées, et à notre section des Hélianthées-Millériées,
peut être divisé en deux sous -genres.
I. SiGESBECKiE, Sigesheclàa.
Calatliide globuleuse, radiée : disque plurillore , régulari-
ilore , androgyniflore ; couronne unisériée , subquinquéflore,
liguliflore, féminiflnre. Involucrc formé de cinq bractées
unisériées, étalées, égales, linéaires-spatulées , foliacées. Pé-
ricline plus court que Finvolucre et que les fleurs du disque,
formé de squames unisériées, demi-enveloppantes, oblongues-
obovales, obtuses, foliacées, analogues aux squamelles du
clinanthe. Clinanthe pelit, plan, garni de squamelles plus
courtes que les fleurs, demi - embrassantes, oblongues-obo-
vales, obtures, foliacées, analogues aux squames ou péricline.
Ovaires du disque et de la couronne obovoïdes-oblongs, sub-
télragones, arqués en dedans, épais supérieurement, terminés
par un col très-épais, extrêmement court, presque nul, sans
aigrette. Corolles du disque à limbe quinquélobé. Corolles de
la couronne un peu irrégulières, ayant la languette courte,
large, cunéiforme, trilobée au sommet , et offrant quelquefois
en outre une petite languette intérieure peu régulière.
Nous avons décrit ces caractères génériques ou sous -géné-
riques sur des individus vivans de Sigesbeckia orientalis cul-
tivés au Jardin du Roi.
SiGESBECKiE ORIENTALE; Sigesheckia orienlalis , hinn. , Sp. pi. ,
pag. 126g. C'est une plante herbacée, annuelle (vivace, sui-
vant Linné), qui habite les Indes orientales , la Chine, et
se trouve aussi , dit-on, au Mexique : ses feuilles sont oppo-
SIG ii5
sées, pétioiées, ovales, rudes au toucher, trinervées; leur
limbe, décurrent sur le pétiole, est inégalement denté sur
les bords, presque triangulaire et un peu découpé à la b^sej
les calathides, composées de fleurs jaunes, sont petites, pé-
donculées, terminales et axillaires ; leur involucre est deux
fois long comme le péricline , et garni de poils capités, glu-
tineux ; la couronne est composée de trois à cinq fleurs uni-
latérales.
II. Triméranthe, Trimerdnthes,
Calathide discoïde: disque pluriflore, régularittore , an-
drogyniflore; couronne unisérlée, tri- quadriflore , diversi-
flore, féminillore. Involucre grand, irrégulier, formé de
quelques bractées unisériées, étalées, inégales, foliiformes.
Péricline égal aux fleurs , formé de squames unisériées, égales ,
appliquées, demi -embrassantes, ovales- oblongues , foliacées.
Clinanthe petit, plan, garni de squamelles plus courtes que
les fleurs, demi -embrassantes, ovales -oblongues, membra-
neuses-foliacées, analogues aux squames du péricline. Ovaires
du disque et de la couronne obovoïdes, arqués en dedans,
épais et arrondis supérieurement, sans col et sans aigrette.
Corolles du disque trilobées, à lobes courts, arrondis, con-
tenant trois étamines. Corolles de la couronne anomales et
diverses, à tube long, à languette courte, irrégulière, bi-
tridentée.
Nous avons observé les caractères génériques ou sous-gé-
nériques que nous venons de décrire , sur des individus vi-
vans de Sigesbeclàajlosculosa, l'Hérit. , cultivés au Jardin du
Roi.
Triméranthe dichotome : Trimeranthes dichotoma, H. Cass. ;
Sigesbeckia Jlosculosa , l'Hérit., Stirp. rxot., fasc. 2, page 07,
tab. 19; SchJcuhria dichotoma, Mœnch , Metliod. , page 566.
Cette plante, qui habite le Pérou, est herbacée, annuelle,
à tige rameuse, dichotome, à feuilles opposées, sessiles,
ovales, dentées, un peu scabres ; l'involucro et le péricline
sont garnis de poils glutineux.
Le genre Sigesbeckia, dédié à Siegesbeck, botaniste russe,
fut établi par Linné, en 1707, sur la Sigesbeckia orientalis.
Il attribua plus tard au même genre, mais avec doute, une
iiG SIG
seconde espèce , qu'il nommaSig. occidenlalis , et dont Gaertner
a fait, en 1791, le genre Phaethu sa, très-diflerent du vrai Si-
gesbeckia. Dombey avoit rapporté du Pérou une troisième
espèce, que l'Héritier décrivit, en 1784, sous le nom de
Sigesb.Jlosculosa; et sur laquelle Mœnch a fondé , en 1 794 5 son
genre Schkuhria, qu'il ne faut pas confondre avec le Schkuhria
de Roth , admis sous ce nom par tous les botanistes, et que
Mœnch nomme Tefracarpum. Ce botaniste prétend que son
genre Schkuhria diffère du Sigcsbeckia par l'absence de la cou-
ronne, la forme de la corolle et celle du fruit. Selon lui, les
fleurs de la calathide sont toutes hermaphrodites, ce qui est
une erreur. Mœnch a commis une autre erreur, en attribuant
le clinanthe nu au Schkuhria et au Sigesbeckia; et il semble
avoir méconnu l'évidente analogie de ces deux genres, en les
éloignantbeaucoup rundel'autre dans sa bizarre classification.
Enfin, il s'est trompé, en citant la Sig. occidentalis de Linné
comme synonyme de sa Sig. trinervata . qui est sans doute la
Sig, orientalis. Deux espèces, nommées /acm/afa eiiberica , ont
été plus récemment ajoutées au genre Sigesbeckia ; mais ne
les ayant point vues , nous ignorons si elles sont vraiment con-
génères du type de ce genre. Nous y admettons au contraire
avec confiance les deux espèces décrites en 18120 par M. Kunth,
sous les noms de Sig. cordifolia et jorullensis, parce que les
descriptions de cet habile botaniste sont en général si exactes
et si complètes, qu'elles équivalent presque toujours pour
nous au témoignage de nos propres yeux.
Il résulte de ce qui précède, 1.° que sept espèces ont été
jusqu'ici successivement attribuées par divers auteurs au genre
Sigesbeckia , sous les noms de orientalis, occidenlalis, Jloscu-
losa, laciniata, iberica, cordifolia, jorullensis ; 2." que ïocci-
dentalis doit, sans aucun doute, être exclue de ce genre pour
constituer un genre particulier, nommé par Gaertner Phae-
thusa; 3." que les laciniata et iberica doivent être considérées
comme des espèces douteuses, jusqu'à ce qu'elles aient été
soigneusement observées ; 4." que les quatre espèces restantes
peuvent être distribuées en deux sous-genres, dont l'un, iri'
tïiulé Sigesbeckia, comprcndroit Vorientalis, la cordifolia, la
jorullensis, et dont l'autre, intitulé Trimeranthes , n'auroitque
la Jlosculosa..
SIG M7
Le nom de ScUkuhria étant, depuis long-temps, appliqué
par tous les botanistes ta un autre genre, non contesté, il seroit
difficile d'adopter la nomenclature de Mœnch , qui d'ailleurs,
malgré l'antériorité de sa date, ne mérite guère d'être pré-
férée, à cause des deux erreurs que l'auteur a commises, en
attribuant à son Schluliria la calathide incouronnée et le cli-
nanthe nu. C'est pourquoi nous proposons le nom de Trime-
ranthes, composé de trois mots grecs qui signifient Fleur à
trois parties, c'est-à-dire à trois ctamines et à corolle trilobée,
ce qui exprime le principal caractère de ce genre ou sous-genre.
Ce caractère est remarquable , parce qu'il est fort rare
chez les Synanthérées; l^^ur fleur hermaphrodite ou mâle,
ordinairement composée de cinq parties, étant assez souvent
réduite à quatre, mais presque jamais à trois. La corolle sta-
minée du Triinerantlies est divisée au sommet en trois lobes
très-courts, arrondis, concaves, non divergens : deux de ces
lobes sont peut-être composés chacun de deux parties entre-
grcffées jusqu'au sommet, car ils ont une nervure médiaire.
Les Sigesbechia et Trimeranthes ont beaucoup d'affinité na-
turelle avec notre Biotia , décrit dans le tome XXXIV (page
3o8) de ce Dictionnaire. (H. Cass.)
SIGI. (Bot.) Nom brame du waga du Malabar, espèce
d'acacia à tige sans épines, à feuilles bipennées et à fleurs
en épis lâches, qui paroît diff"érentc de Vacacia vaga de
Willdenow. (J.)
SIGIAN. {Iclithjol.) ]>iom arabe du scare sidjan des auteurs.
Voyez Sidjan. (H. C. )
SIGILLEE [Racine]. (Bot.) Ayant de distance en distance
des impressions semblables à celles d'uncachet, lesquelles sont
les cicatrices que les feuilles laissent en tombant; exemple:
convallaria polygonatum , etc. (Mass.)
SIGILLINE, Sigillina. {Malacoz.) Genre d'ascidiens agré-
gés, établi par M. Savigny (Mémoire sur les animaux sans
vert., Syst. des ascid. , page 179) et adopté par M. de La-
marck (Syst. des anim. sans vert. , tome 3 , page 99), pour
une espèce rapportée de la côte sud -ouest de la Nouvelle-
Hollande par MM. Péron et Lesueur, et dans laquelle les
petites ascidies, disposées les unes au-dessus des autres en
cercles irréguliers, sont réunies dans un corps commun, gé-
ii8 SIG
latineux, conique , grêle, veriica! , isolé, pédicule, adhérent,
à la surface duquel elles font saillie. Chaque petite ascidie a,
du reste, six rayons ten'aculaires , obtus, égaux, à chaque
orifice. Sa cavité branchiale est très-courte et hémisphérique ;
l'abdomen est plus grand qu'elle, et l'ovaire, très-alongé, très-
grêle, se prolonge dans la masse commune inférieurement.
L'espèce de distome o\i d'ascidie agrégée , qui constitue
ce genre et que M. Savigny nomme la S. australe, 5. aus-
tralis , figurée dans l'ouvrage cité, pi. 3, fig. 2 , pour l'ani-
mal entier, et pi. 14 pour les détails d'organisation, a quatre
à huit pouces de haut. Sa couleur est d'un vert jaunâtre très-
clair, avec les sommités parliculiè»es orales, rousses et cer-
clées de blanc. Elle a été pêchée à vingt brasses de pro-
fondeur. (De B.)
SIGINGALIOS. {Bot.) Nom donné, suivant Mentzel, à
Yarum dracunculus dans la Mauritanie. (J.)
SIGNE. ( Ornith. ) Nom catalan du cygne. ( Ch. D. )
SIGNES employés en botanique : 0 signifie plante an-
nuelle; cT ou©, plante bisannuelle ;2j. plante herbacée, à tige
annuelle et à racine vivace ; I7 plante ligneuse; 9 plante ou
fleur femelle; Ô plante ou fleur màlc; $ plante ou fleur her-
maphrodite. ( Mass. )
SIGNES DU ZC DIAQUE. (Aslr.) Dans les premiers temps
de l'astronomie c'étoient des constellations ou groupes d'é-
toiles (voyez Etoiles) au nombre de douze, qui occupoient
la bande appelée zodiaque, au milieu de laquelle se trouve
l'ËcLiPTiQUE (voyez ce mot). Par suite de la précession des
équinoxes (voyez Précession), ces constellations ayant cessé
de répondre aux mêmes points du zodiaque, on a donné
leurs noms à doui,e divisions égales, formées sur Fécliptique,
à partir de l'équinoxe du printemps. Voici ces noms, en
suivant l'ordre du cours apparent du soleil :
Le bélier, le taureau, les gémeaux,
Le cancer, le lion, la vierge,
ha halance, le scorpion, le sagittaire,
Le capricorne , le verscau , les poissons. '
i On Ks a rassemblés dans ces deux vers latins, faciles à retenii :
Siint aries , tauriis , gemini , cancer , Ico , t>irgo ,
JLibraijue , scorpius , arcitenens , caper , amphora , pisces.
SIG iig
Ces divisions doivent être soigneusement distinguées des
constellations; d'abord parce qu'étant toutes égales, elles occu-
pent chacune 3o degrés sur l'écliptique , dont la circonfé-
rence en contient 060; ensuite parce que le déplacement des
signes, par rapport aux constellations, est tel que celle du
bélier ne commence maintenant que vers le 29/ degré du
signe du même nom. (L. C.)
SIGNET ou SCEAU DE SALOMON ; Polygonatum , Tourn.,
DesP. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones, delà famille
des asparaginées , Juss., et de Vhexandrie monogjnie, Linn.,
dont les principaux caractères sont les suivans : Calice nul:
corolle monopétale, cylindrique, à limbe partagé en six di-
visions obtuses, peu profondes: six étamines plus courtes que
la corolle, attachées à la partie moyenne ou supérieure du
tube ; ovaire supère , surmonté d'un style à stigmate simple ;
une capsule bacciforme , arrondie, à trois loges, renfermant
chacune deux graines, ou seulement une, par avortement.
Les signets sont des plantes herbacées, à feuilles entières,
alternes ou verticillées , et à fleurs axillaires. Linnaeus les
avoit réunis aux muguets ou Corn'allaria, M. Desfontaines les
en a séparés de nouveau ; on en connoit quatorze espèces , dont
quelques-unes croissent en Europe, les autres en Asie et
dans l'Amérique septentrionale.
Signet anguleux, vulgairement Sceau de Salomon ou Ge'
vioviLLEi : Polygonatum vulgare , Dcsf. , Ann. du Mus., 9, p. 48;
Convallaria polygonatum , Linn. , Sp., 45 1. Sa racine est char-
nue, noueuse, blanche, horizontale, grosse comme le doigt,
vivace ; elle produit une ou plusieurs tiges simples, angu-
leuses, un peu courbées en arc, hautes d'un pied ou plus,
garnies, dans toute leur partie supérieure, de feuilles ovales,
glabres, d'un vert clair, amplexicanles et tournées d'un seul
côté. Ses fleurs sont blanches , mêlées d'un peu de vert en
leurs bords, pendantes, solitaires ou au plus deux ensemble
sur un pédoncule axillaire. Celte plante croît naturellement
dans les bois.
L'un des noms vulgaires qu'elle porte lui vient sans doute
de ce que sa racine , coupée un peu obliquement, présente
différentes figures. Cette racine a joui autrefois d'une grande
réputation comme vulnéraire et astringente. On l'employolt
120 SIG
pour la guérison des hernies, et contre les meurtrissures et
les contusions. Aujourd'Jiui elle est tombée en désuétude
chez les médecins, et il n'y a plus guère que les gens des
campagnes qui en fassent encore usage. Les fruits et les ra-
cines, pris intérieurement, provoquent le vomissement, s'il
faut en croire quelques auteurs; mais cela paroit très-douteux
quant aux racines, puisque Bcrgius dit qu'en Suède, dans un
temps de disette, des paysans ont mêlé de ces racines à de
la farine de froment pour se procurer une. nourriture plus
abondante. Le pain qui est résulté de ce mélange, étoit,
selon cet auteur, d'une couleur brunâtre, d'une saveur et
d'une consistance visqueuses; mais il ne dit pas qu'il ait fait
\'omir personne.
Signet a feuilles larges : Polygonatum latifolium, Desf. ,
Ann. du Mus.; ConvaUaria latifolia, Jacq., FI. Au st., t. 202.
Cette espèce diffère de la précédente par ses feuilles plus
larges, rétrécies en pétiole à leur base, et surtout par ses pé-
doncules multiflores, pubescens, ainsi que les tige^. Elle croît
dans les montagnes en Suisse, en Autriche, en Hongrie, sur
le Caucase et dans l'Amérique septentrionale.
Signet multiflore : Polygonatiim multiflorum , Desf., Ann.
du Mus.; Convallaria multijlora, Linn., Spec, 462. Sa racine
est noueuse et horizontale , comme dans la première espèce;
elle produit une tige presque cylindrique, simple, un peu
courbée en arc, haute d'un pied à dix-huit pouces, garnie
de feuilles ovales - oblongues , nerveuses, glabres. Ses fleurs
sont plus petites que dans les deux plantes précédentes, pen-
dantes, portées deux cà six ensemble sur des pédoncules axil-
laires. Ce signet croît en France et en Europe , dans les forêts.
Signet verticillé : Poljgonatitm verticillaLum, Desf., Ann.
du Mus.; Convallaria verticillata , Linn., Sp. , 461. Sa tige est
droite, simple, cylindrique, haute de quinze à dix- huit
pouces, nue dans sa partie inférieure, garnie , dans ses deux
tiers supérieurs, de feuilles lancéolées-linéaires , verticillées
par quatre, quelquefois par trois ou par cinq. Ses fleurs
sont blanches , un peu verdàtres à leur sommet , portées deux
ensemble sur des pédoncules bifurques, axillaires et réfléchis.
Cette espèce croît dans les bois des montagnes, en France et
en d'autres contrées de l'Europe. (L. D.)
SIL ^^^
SIGNIS. ( Ormth.) Voyez Cini. (Ch.D.)
SIGUKTOK. ( Ornilh. ) Nom groënlandois de la bécassine
ordinaire, se olopax gallinago , Linn. (Ch.D.)
SIIRO SAGGI. (Ornith.) C'est, au Japon , le héron blanc,
ardea alla et arclca egretla, Linn. (Ch. D.)
SIJO , ADSAI , ANSAI. {Bot.) Noms japonois du vihurnmn
tomentosum de M. Thunberg. (J.)
SIKISTAN. {Mamm.) Le sikistan ou rat vagabond, mus
vagus , Pallas, est une espèce de Rat (voyez ce mot), qui
vit en Sibérie. (Desm.)
SIKO. [Bot.) Voyez Omodaka. (J.)
SIKORA. {Ornith.) C'est le nom des mésanges en Pologne.
(Ch.D.)
SIKU, KEN, KENPOKONAS. {Bot.) Noms japonois cités
par Kasmpfer, d'un arbre dont M. Thunberg a fait son genre
Hovenia, de la famille des rhamnées. (J.)
SIKVI. {Ornith.) Ce nom désigne le coq en hébreu, langue
dans laquelle la poule est appelée salcvia. (Ch. D.)
SIL. {Min.) Tous les savans qui ont cherché à établir une
concordance entre les matières minérales désignées par les
Grecs, les Romains et les modernes, conviennent que le sil
de Pline et des Latins étoit la même chose que Vochra de
Théophraste et des Grecs, et s'appliquoit à Fune des ocres
des modernes; mais c'est à cette dernière distinction que se
borne cet assentiment.
Ainsi on convient que le sll étoit, soit noire ocre jaune,
soit notre ocre brune, suivant les variétés qu'il présentoit,
et qu'on désignoit par difFérens noms ; mais on ne convient
pas que le nom de sll ait jamais été donné au ruhrica ou
ocre rouge, lors même qu'on obtenoit cette dernière par la
caJcination de l'ocre jaune.
On convient aussi que la terre de Sinope étoit une ocre
ou bol, et par conséquent une matière analogue au sil, si
ce n'étoit la niéme chose.
Les anciens distinguoient plusieurs sortes de sil, qu'ils dé-
signoient par les noms sulA'ans :
Le Sil atticiim, qui passoit pour le meilleur.
Le Sil marmorosum (sll marbré), qui n'avoit que la moi-
tié de la valeur du précédent.
î" SIL
Le SU pressum ou syricum , parce qu'on le droit de l'ile de
Syros, et qui étoit brun.
I,e SU acliaicum, qui, étant employé pour les ombres, de-
A'^oit être aussi une ocre brune.
Le SU lucidum, qui venoit des Gaules, et qui, par son
nom, son usage pour exprimer les clairs et les jours, et le
lieu de son origine, paroît être notre ocre jaune- pâle du
Berri. Voyez Ocre et Sinope. (B. )
SILAGURIUM. (Bot.) Nom sous lequel Rumph décrit et
figure le sida retiisa. (J. )
SILAUM. (Bot.) Boerhave nommoit ainsi le peucedanum
nodosum de Linnaeus. (J.)
SILAUS. (Bot.) La plante ainsi nommée par Pline est , selon
Anguillara, une berle, sium; selon Césalpin. le phcllandrium;
selon C.Bauhin, avec doute, la plante que Linna-ns a nommée
pour cette raison peucedanum silaus. Suivant Pline , cette plante
croît sur le bord des rivières , et on la inange comme une herbe
potagère acide, utile aussi pour les aift-ctions de la vessie.
(J.)
SILBERBARSCH. {Ichthyol.) Nom allemand du spare mé-
lanote de feu de Lacépède. Voyez Spare. (H. C.)
SILBERDECKE, SILBERPAMPEL. (Ichthjol.) Noms alle-
mands du stromatée argenté. Voyez Sthomatée. ( H. C.)
SILBERFORELLE, SILBERSTREIT. ( rc/i%o/.) Noms alle-
mands du PiARUQUE. Voyez ce mot. (H. C.)
SILD-MOAGE. (Ornith.) C'est, en danois, le goéland brun ,
larus catarrhactes , Lath. (Ch. D. )
SILD-TORSK. (Ichthjol.) Voyez Skrev. (H. C.)
SILDQUAL. (Mamm.) Ce nom norwégien est, selon feu
de Lacépède, appliqué à la baleine nordcaper. ( Desm. )
SILENE. (Bot.) Lorsque Linnaeus décomposa en plusieurs
le genre Ljchnis de Tournefort, très-nombreux en espèces,
il donna à lun d'eux ce nom, cité par Lobel, d'après ïhéo-
phraslc, et appartenant à son silène muscipula. (J.)
SILENE. (Entom.) Nom d'un papillon de la division des
satyres. Voyez l'article Papillon, n.*" 28 , Circe. (C. D.)
SILENE; Silène, Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylé-
dones polypétales, delà famille des caiyoplifllées , Juss. , et de
la décandrie digjnie . qui a peur caractères; Un calice mono-
SIL '-'^
pliylle, tubulé, à cinq dents ; une corolle de cinq pétales à
ont^lets étroits, et à limbe plan, bifide ou entier, souvent
muni à sa base de deux dents, dont l'ensemble forme une
couronne à l'entrée de la gorge de la corolle; dix étamines
à filamenssubulés; un ovaire supère, surmonté de trois styles
simples, à stigmates aigus; une capsule ovale-oblongue , ca-
chée dans le calice persistant, à trois loges, s'ouvrant par le
sommet en six parties , et renfermant chacune plusieurs
graines.
Les silènes sont des plantes ordinairement herbacées , à
feuilles entières, opposées, et à fleurs terminales ou axil-
laires. On en connoît plus de cent cinquante espèces, parmi
lesquelles un grand nombre croit en Europe. Plusieurs auteurs
suppriment aujourd'hui presque entièrement le genre Cucu-
bale , et ils en reportent toutes les espèces, excepté une, dans
les silènes, ce qui augmente encore les espèces déjà si nom-
breuses dans ce dernier genre. Ainsi M. Otth , qui a fait cet
article dans le Prodrome du règne végétal de M. De Can-
dolle, ne compte pas moins de deux cent dix- sept espèces
de silènes, qu'il divise en huit sections, auxquelles il donne
des noms particuliers, comme de sous-genres, ainsi que le
fait toujours M. De Candolle dans les genres un peu nom-
breux.
Voici ces divisions ou sections, avec leurs noms particuliers,
tels que les établit M. Otth.
Section i , JSanosilcne. Tiges presque nulles, disposées en
gazon ; pédoncules unillores; calices un peu renflés. Sect. 2,
Belienaniha. Des tiges; fleurs solitaires ou paniculécs; calices
vésicuieux-renflés. Sect. 5, Olites. Des tiges; fleurs verticillèes
et disposées en épi. Sect. 4, Conoimorpha. Des tiges; calice
conique, à fond ombiliqué et à dents très-longues. Sect. 5,
Stachjmorpha. Des tiges; fleurs axillaires , non opposées et
formant l'épi ; calice à dix stries. Sect. G, Riipifraga. Tiges
droites et roides; pédoncules filiformes: calices campanules
ou cylindriques. Sect. 7, SipliGtioniorplia. Des tiges; fleurs pa-
niculèes ou rarement solitaires ; pédicelles courts et oppo-
sés ; calices tubulés. Sect. 8 , Aiocion. Des tiges ; fleurs en
corymbe ; calices en massue et à dix stries.
Les silènes, malgré leur grand nombre, ne présentent que
Ï24 SIL
peu d'intérêt; je me bornerai à en décrire quelques-uns , di-
visés seulement en quatre sections.
* Tige unijlore ou paiicijlore.
Sii-BNÉ SANS TIGE ; SUcne acaulis , Linn. * Sp., 6o3. Ses tiges
sont nombreuses, diffuses, longues d'un à trois pouces, gar-
nies de beaucoup de feuilles et ramassées en un gazon serré. Ses
feuilles sont courtes, linéaires, très-glabres. Ses fleurs sont
d'un rouge clair, quelquefois blanches, solitaires au sommet,
des tiges, sessiles ou presque sessiles dans une variété, por-
tées, dans une autre, sur des pédoncules d'un à deux pouces
de longueur. Cette espèce croît dans les prairies et sur les
bords des ruisseaux, dans les Alpes , les Pyrénées et les autres
montagnes alpines de l'Europe : elle est vivace.
SiLÉsÉ saxifrage; Silène saxifraga , Linn., Sp., 602. Ses ti-
ges sont- grêles , nombreuses, étalées à leur base , ensuite re-
dressées , glabres, ainsi que toute la plante , hautes de trois
à quatre pouces , garnies de feuilles linéaires, disposées par
paires assez rapprochées. Les fleurs sont blanches, un peu
rougeàtres en dehors, solitaires au sommet des tiges et por-
tées sur des pédoncules grêles. Leur calice est court et en
massue. Cette espèce est vivace; elle croit dans les lieux pier-
reux et sur les rochers exposés au soleil , dans le Midi de la
France et de TEurope.
SiLÉNÉ DU Valais; Silène vallesia , Linn., 5p., 6o3. Sa ra-
cine est un peu ligneuse , vivace ; elle produit plusieurs tiges
couchées à leur base , ensuite redressées, simples ou peu ra-
meuses, hautes de quatre à cinq pouces, un peu velues et
visqueuses, comme toute la plante , garnies de feuilles oblon-
gues-lancéolées, plus rapprochées dans la partie inférieure
des tiges que dans la supérieure. Les fleurs sont roses ou
blanches intérieurement, d'un rouge brun en dehors, por-
tées , au sommet des tiges, sur des pédoncules droits et or-
dinairement solitaires; leur calice est cylindrique, marqué
de dix raies verdâtres ou rougeàtres. Ce silène croît dans les
lieux stériles et élevés des Alpes de la Suisse , du Piémont , etc.
"'■'* Fleurs éparses.
SiLÉNÉ DE Nurr; Silène noctijlora , Linn., Sp., Sgg. Sa tige
SIL 125
est droite, dichotome, velue, haute d'un pied ou environ,
garnie de feuilles lancéolées, rétrceies à leur base, pubes-
centes. Ses fleurs sont blanches, portées, dans la bifurcation
et au sommet des rameaux , sur des pédicelles hérissés de
poils , ainsi que les calices qui sont striés , renflés après la
floraison, terminés par des dents fort longues. Cette espèce
croît dans le Midi de la France et dans d'autres pays de
l'Europe.
SiLÉNÉ DE Virginie; Silène virginica , Linn. , Sp. , 600. Ses
tiges sont cylindriques, striées, visqueuses, pubescentes, cou-
chées ou redressées, hautes de six pouces à un pied. Ses
feuilles sont ovales-oblongues , sessiles, aiguës à leur sommet.
Ses fleurs sont d'un rouge foncé , portées sur des pédoncules
dans la bifurcation des rameaux et à leur sommet. Cette es-
pèce est originaire de la Virginie ; elle est vivace.
SiLÉNÉ A FLEDRS SANGUINES ; SUcne omata , Ait. , Hort. Kew.,
tom. 2 , pag. 96. Ses tiges sont droites, cylindriques , velues
et visqueuses , ainsi que toutes les parties de la plante, ra-
meuses , surtout dans leur partie supérieure , garnies de
feuilles lancéolées, pubescentes, sessiles et conniventes à leur
base. Ses fleurs sont d'un rouge de sang foncé, disposées dans
la bifurcation des rameaux et à leur extrémité. Cette espèce
est originaire du cap de Bonne- Espérance. Elle est bisan-
nuelle ; on la cultive dans les jardins comme plante d'orne-
ment.
SiLÉNÉ DES rochers; SUeiie rupestris , Linn., Sp., 602. Sa ra-
cine est bisannuelle ; elle produit plusieurs tiges simples in-
férieurement , dichotomes dans leur partie supérieure, gla-
bres et d'un vert glauque, ainsi que toute la plante, garnies
de feuilles ovales -lancéolées ou oblongues- lancéolées. Ses
fleurs sont d'un blanc pur, placées dans les dernières bifur-
cations des rameaux ou terminales. Cette espèce se trouve
dans les lieux ombragés et pierreux des Alpes, des Pyrénées
et des autres montagnes alpines de l'Europe.
>'r>;* pieuj^^ gj2 grappe ou en épi.
SiLÉNÉ A CINQ TACHES ; SUcne quinquevulnera , Linn., 5p., SgS.
Sa racine est annuelle ; elle produit une tige droite, velue,
simple ou peu rameuse , haute de huit pouces à un pied,
12^ SIL
garnie de feuilles oblongues, presque spalulées et un peu
rudes au toucher. Ses fleurs sont purpurines , bordées de
blanc , portées sur de courts pédoncules dans la partie supé-
rieure des tiges, et disposées en une petite grappe tournée
d'un seul côté: leurs pétales sont entiers, et le calice est strié,
hérissé de longs poils. Cette plante croît dans les champs sa-
blonneux du Midi de la France et de l'Europe.
SiLBNÉ DE France; Silène gallica, Linn., Sp., 5i)5. Sa racine
est annuelle, comme dans la précédente; elle produit une
tige droite , plus ou moins rameuse, velue, haute de huit à
douze pouces, garnie de feuilles oblongues , un peu en spa-
tule, chargées de poils qui les rendent rudes au toucher. Ses
fleurs sont petites, blanchâtres ou. roses, alternes sur de courts
pédoncules, et disposées en grappe terminale ; leur calice est
hérissé , strié , et les pétales sont entiers. Les fruits sont
ovoïdes, droits et serrés contre la tige. Cette espèce croît
dans les champs, en France, en Italie, etc.
SiLÉNÉ n'AxN'GLETERRE ; Si'Zeree ang-/ica, Linn., Sp. ,694. Cette
espèce ne diffère de la précédente que parce que ses pétales
sont plus grands, échancrés, et parce que les fruits inférieurs
de la grappe, au lieu d'être serrés contre l'axe, sont diver-
gens. Elle se trouve dans les champs, en Angleterre et en
France.
-■^:;-:;:^ J^/'riirs paniculées ou en corymbc.
SiLÉNÉ Arméria; Silène Arme ri a , Linn. , Sp., 601. Sa ra-
cine, qui est annuelle ou bisannuelle, produit une tige droite ,
glabre, comme toute la plante, simple ou rameuse , haute
d'un pied ou environ, enduite, dans sa partie supérieure,
d'un suc visqueux , et garnie de feuilles ovales , d'un vert
glauque ; les inférieures sont oblongues-lanccolées. Ses fleurs
sont purpurines, quelquefois blanches, disposées, au som-
met des tiges et des rameaux , sur des pédoncules réunis en
faisceau et disposés en corymbe terminal. Cette espèce croît
dans le Midi de la France et de l'Europe. On la cultive pour
l'ornement des jardins.
SiLÉNÉ Atocion ; Silène Atocion , Linn. , Sjst, veget. , pag.
421. Ses tiges sont droites, rameuses, un peu visqueuses dan s
leur partie supérieure , garnies de feuilles ovales , rétrécies
SIL 127
en un assez long pétiole et comme spatulées , glabres, un
peu charnues, Irgèremcnt ciliées en leurs bords , principale-
ment en leur partie inférieure et sur leur pétiole. Les fleurs
sont d'une couleur purpurine claire, portées, au sommet
des tiges et des rameaux, sur des pédoncules Irichotomes ,
et disposées en un petit corymbe. Les pétales soi t bifides et
munis, en outre, d'une petite dent de chaque côté. Cette
espèce est originaire du Levant, et on la cultive au Jardin
du Roi. Elle est annuelle.
SiLÉ\É PENCHÉ i Silène nutans , Linn., Sp., 5g6. Sa racine est
vivace ; elle produit une ou plusieurs tiges cylindriques , pu-
bescentes, visqueuses dans leur partie supérieure, garnies de
feuilles écartées: les inférieures ovales-oblongues , rétrécies
en pétiole à leur base; les supérieures lancéolées-linéaires.
Les fleurs sont blanches ou rougeâtres , un peu inclinées, et
disposées, au sommet des tiges, en panicule lâche; leurs pé-
tales sont bifides, et les calices cylindriques, pubescens.
Cette espèce croît dans les bcfl^, en France et en Europe.
StLÉNÉA FEUILLES DE euplÈvre ; SUcne hupleuroidcs , Linn., Sp.,
698. Sa racine est vivace ; elle produit une tige droite ,
roide , cylindrique, glabre, ainsi que toute la plante , haute
d'un à deux pieds et même plus, divisée, dans sa partie su-
périeure , en rameaux grêles , nombreux. Ses feuilles sont
lancéolées , traversées par une nervure longitudinale très-
prononcée : les inférieures rétrécies en un long pétiole; les
supérieures sessiles ou presque sessiles , et sensiblement plus
étroites. Ses fleurs sont assez grandes, blanches en dedans ,
un peu violettes en dehors, portées, à l'extrémité des tiges
et des rameaux, sur des pédoncules souvent trifurqués , quel-
quefois simples , et formant une panicule plus ou moins étalée ;
leurs pétales sont profondément bifides. Cette espèce croit
naturellement en Perse, dans le Levant, en Barbarie. On la
cultive au Jardin du Roi. (L. D.)
Ce genre de plantes dicotylédones polypétales , de la fa-
mille des ombellifères , a été établi par Gstrtner pour placer
le laserpitium aquilegifolium de Jacquin , qui diffère des es-
pèces de ce dernier genre par l'absence de collerette uni-
verselle, et par son fruit dépourvu d'ailes. Sprengel com-
prend dans le nouveau genre Siler deux autres espèces , le
^=B SIL
cachrys latifoUa, Marsch. , dont il fait le siler caucasicuin, et
le sison salsum , Ijnn. fils, auquel il conserve le même nom
spécifique. (L. D.)
SII.ER. (Bot.) Pline cifoit sous ce nom un arbre que
Césalpin croyoit être le fusain, evonjmus, et que Daléchamps
assimiloit à la bourgène , rJiamnus frangula. Le même nom
étoit donné au saule marceau, salix caprœa , par Anguillara ;
mais d'un autre côté on le trouve, dans C. Bauhin , cité
comme synonymede plusieurs herbes ombellifères, et surtout
d'un laser, que Linnœus a nommé pour cette raison laserpi-
tium siler. (J.)
SILEX. {Min.) Le silex proprement dit n'est chimiquement
qu'une variété de texture du quarz, du moins on n'a trouvé
dans sa composition rien d'essentiel qui puisse l'en faire sé-
parer. Mais cette variété, c'est-à-dire cette manière d'être
de la silice pure, présente des différences d'un ordre bien
plus élevé que celles qui peuvent résulter de la forme et de
la couleur. Si ces différences extérieures ne résultent pas de
celles que peuvent donner la différence de composition ,
elles résultent certainement de circonstances dans le mode
d'agrégation des parties siliceuses. Tout indique dans le
quarz hyalin une dissolution complète des parties dans un
dissolvant d'une liquidité aqueuse; tout indique au contraire
dans les silex un état visqueux ou gélatineux , qui semble
n'avoir pas permis aux molécules ce libre mouvement, d'où
résultent des cristaux réguliers, soit transparens, soit à tex-
ture vitreuse, lors même qu'ils sont opaques.
La iranslucidité la plus grande diffère toujours de la trans-
parence. L'éclat terne ou cireux, ou au plus résineux de la
cassure qui est souvent une conséquence de la translucidité,
et qui ne peut se confondre avec l'éclat vitreux, sont donc
les caractères distinctifs, suffisans pour établir entre le quarz
et les silex une sép'aration , qu'on désigne par le nom de
sous-espèce ou de variété principale , et qui est d'un ordre su-
périeur à celle qui porte le simple nom de variété.
Enfin , la manière dont les silex se présentent dans la na-
ture , les circonstances qui paroissent avoir accompagné et
déterminé leur formation, ajoutent quelques motifs à cette
distinction.
SIL 129
Mais cette sons -espèce du quarz est encore susceptible
d'être séparée en variétés nombreuses et de différens ordres,
dont nous devons présenter le tableau avant d'en donner les
caractères généraux, afin de faire apprécier les motifs, la
valeur et l'application de ces caractères.
On doit d'abord séparer les minéraux quarzeux , dont nous
traiterons sous le titre de silex, en deux divisions princi-
pales, qui sont fondées sur des caractères d'une assez grande
valeur, sur des caractères qu'on pourroit considérer comme
chimiques, puisqu'ils résultent delà présence ou de l'absence
de l'eau dans ces pierres. Mais ce corps y est en proportion
indéfinie et variable, et les chimistes ne le considèrent pas ici
comme partie essentielle du minéral. Nous laissons donc les
quarz ou silex aquifères dans la même espèce que les quarz ou
silex anhydres, en nous contentant de les séparer par une
ligne de haute division. On peut ensuite établir dans ces
deux divisions qfuatre variétés, et subdiviser celles-ci en sousr
variétés, fondées sur différentes considérations, soit miné-
ralogiques, soit même technologiques, et, par conséquent,
de valeurs assez différentes.
Le tableau suivant présente celte division :
pyromaque.
Silex I Meulière.
nectique.
pulvérulent.
Anhydres -J ^ Chrysoprase.
Plasme.
Héliotrope.
I Cornaline.
'Sardoine,
Calcédoine.
Agate.
fHyalite....i7\*^^"«^-
i "^ (laiteuse.
Aquifères { [Opale.
'"irasol.
„ , . , , «>acholono^.
^^^^'"''^•••jHydrophane.
I commun.
( Ménilite.
49.
^3o SIL
Les Silex sont tous des minéraux essentiellement et pres-
que uniquement siliceux, dont la dureté est au plus égale à
celle du quarz ; qui sont, comme lui, infusibles au chalu-
meau ordinaire ; qui ont une translucidité plus ou moins
grande et une cassure conchoïde , plus ou moins écailleuse,
avec un éclat quelquefois résineux.
Les Silex anhydres joignent à ces caractères communs les
caractères particuliers, d'avoir la même dureté que le quarz,
une pesanteur spécifique de 2, G, d'avoir une cassure, ou
conchoïde ou droite, plus ou moins écailleuse, avec un as-
pect terne, enfin de ne contenir guère que 0,98 de silice,
avec un mélange d'alumine, de fer, etc., et de ne point di-
minuer sensiblement de poids par l'action du feu.
Ils ne cristallisent pas , ou du moins, quand ils cristallisent ,
ils rentrent dans la sous-espèce du quarz hyalin , ou bien ils
revêtent par métamorphose des formes qui ne leur appar-
tiennent pas.
Les silex, frotfésTun contre l'autre, répandent , comme le
quarz', une lumière phosphorescente , rougeàtre, et en même
temps une odeur particulière.
On subdivise les silex en deux groupes de variétés, qu'on
désigne par les noms généraux de silex proprement dits et
d'agates.
Les silex étant souvent aussi purs que les agates, malgré
une apparence cgntraire, et les agates passant par des nuances
insensibles aux résinites, nous avons placi les silex les pre-
miers dans la série.
Les Silex proprement dits ont une pâte plus grossière et
moins de tianslucidité que les agates. Leur texture est géné-
ralement dense ; mais elle peut être aussi celluleuse , po-
reuse ou même pulvérulente. Leur cassure est lisse, con-
choïde, écailleuse ou droite. La surface de la cassure est
terne. Leurs couleurs sont sans intensité et sans vivacité. Le
poli qu'ils reçoivent n'a jamais l'éclat de celui des agates.
Les sous-variétés sont les suivantes :
1. Silex corné'. Sa pâte est grossière. Sa cassure imparfaite-
1 Hornstein infusible des ruinéralogistes allemands , tels que celui
des filoHS de Schuéeberg. ( Kératite , Delaméthjshie. )
SIL i3i
ment conchoïde, mais surtout écailleuse, c'est-à-dire, sem-
blable à celle de la cire. Il est moins fragile que le silex
pyromaque; il est assez translucide, et cette circonstance,
avec celle de la cassure écailleuse, lui donne quelquefois
l'apparence de certaines cornes. Son infusibilité au chalu-
meau le distingue essentiellement des pétrosilex , auxquels
il ressemble beaucoup par ses caractères extérieurs. Ses cou-
leurs les plus ordinaires sont le gris, le gris-jaunâtre, le rou-
geàtre, le brunâtre, le verdàtre. Ces couleurs sont pâles,
incertaines , répandues assez également dans la masse.
Le gisement de cette variété est une des circonstances la
plus caractéristique de la spécification : c'est le silex des
terrains les plus anciens et des terrains les plus modernes.
On le rencontre souvent dans les filons qui traversent les
terrains primordiaux de cristallisation, remplissant en partie
ces filons et enveloppant les minerais qui s'y trouvent aussi. —
Mine de plomb du Huelgoët en Bretagne ; il est blanchâtre. — »
Mine d'Estressin , département de la Loire; il est gris, en-
veloppant des pyrites, disposés en lames. — Mine de plomb
de Vienne, département de l'Isère; il est d'un verdàtre
sale, très -peu translucide et très-fragmentaire. — Mines de
Schneeberg en Saxe. — De Rheinbreitenbach , près Cologne.
Il se montre ensuite en rognons, formant des lits inter-
rompus, ou même en lits presque continus dans les calcaires
compactes des terrains de sédiment inférieurs et moyens. —
Dans le calcaire compacte de Tivoli, près Rome. — ^Dans le
calcaire compacte fin , gris-jaunâtre , des environs de Gre-'
noble ; il est jaunâtre. — Dans le calcaire compacte commun ,
dit scaiole, des environs de Vicence. — Dans les assises infé-
rieures des terrains de craie, qu'on nomme craie tufau et
glauconie craieuse.
On le retrouve enfin dans les bancs moyens du calcaire
grossier (carrière de Gentilly au sud de Paris et de Sèvres au
couchant de cette ville ) , et dans les lits de sable des parties
supérieures de ce terrain (carrière du parc de Saint-Cloud,
de Neuilly, etc.), ensuite dans les calcaires siliceux et dans
le gypse (Champigny et les environs de Crécy, à l'est de Paris.
— Coulommier, avec la magnésile de ce lieu; il est brun-
roussàtre. — Sur le coteau de Samoireau, près Fontainebleau),
ï52 SIL
et, enfin, dans plusieurs parties du terrain lacustre supé-
rieur au gypse à ossemens ( partie supérieure du coteau d'E-
pernon , au sud- ouest de Paris).
Il renferme dans ces dernières positions des débris orga-
niques, qui appartienneflt à des coquilles marines ou à des
coquilles d'eau douce.
Le silex corné passe par des nuances insensibles au grès
luisant, au quarzile , à la calcédoine et au silex pyromaquc.
2. Silex fyromaque'. Sa cassure est parfaitement conchoide,
tantôt lisse, tantôt d'aspect terne. Il se casse aisément. Les
éclats sont à bords très-tranclians. C'est une des pierres les
plus scintillantes sous le choc de l'acier. Il n'est que foible-
ment translucide; il a une texture assez fine et assez homo-
gène pour recevoir un poli, qui a généralement peu d'éclat.
Ses couleurs sont assez variées, mais toujours louches, sans
vivacité. Ce sont principalement les suivantes :
Brun- noirâtre, presque noir et opaque, perdant sa couleur
par l'action du feu et devenant blanc grisâtre et opaque :
c'est celui qui se trouve ordinairement dans la craie blanche.
B/oni, assez translucide.
Rougeâtre.
Verdâtre, nommé quelquefois prasc.
Jaunâtre, presque opaque et nommé aussi silex jaspo'ide. II
est quelquefois marbré, zone, veiné ou taché. Il se rapproche
beaucoup du jaspe, dont il diffère par l'aspect luisant de sa
cassure et par sa translucidité.
Les silex pyromaques se trouvent presque toujours en ro-
gnons de diverses grosseurs et de formes très-irrégulières. Ces
rognons, placés dans les terrains de sédiment, à côté les uns
des autres et se touchant presque, forment des lits étendus,
mais interrompus par une multitude de vides, de manière
à présenter , s'ils étoient dégagés de la matière terreuse qui
les enveloppe, des espèces de réseau à mailles très-irrégu-
lières en forme et en dimension. Ils se montrent aussi quel-
quefois en lits continus , assez minces et à surfaces sensi-
1 C'est-à-dire, qui fait feu pour le combat,, Lim^.jHauy. — Feaer-
stein ,'yi\n. alleni. — FUnt , Min. angl. — Vulgairement pierre à fusil et
k briquet.
SIL i53
Mement parallèles; mais cette circonstance, assez commune
dans les silex corné et le phtanite , est rare dans le silex
pyromaque. On en a quelques exemples dans les craières de
Meudon près Paris, dans le calcaire jurassique d'Aichstedt
en Bavière, etc.
Les rognons de silex, et surtout ceux de la craie, ne sont
pas toujours homogènes et pleins. Tantôt on remarque vers
leur centre un corps organique, tel qu'un madrépore ou une
coquille , qui semble leur avoir servi de noyau ; tantôt le
centre est creux et les parois sont tapissées de cristaux de
quarz , de fer carbonate , de pyrites, de silex ou de calcédoine
concrétionnée, ou remplis soit de silex pulvérulent à peu
près pur (les rognons en sphères presque régulières, ovu-
laires , des bords de la forêt de Dreux ) , soit de silex mêlé de
soufre; circonstance fort singulière et qui le devient encore
plus lorsqu'on remarque que ces silex, qu'on trouve épars dans
les champs, près de Poligny, dans le Jura , ont tous une forme
grossièrement lenticulaire, dont une des faces est plus dépri-
mée que l'autre, qu'ils renferment des lames de célesline , etc.
Les silex pyromaques montrent quelques altérations qui,
sans être absolument particulières à cette variété, s'y présen-
tent cependant et plus communément et mieux caractérisées.
Ils sont en général pénétrés d'humidité, qui se manifeste
au moment où on les casse, lorsqu'ils viennent d'être extraits
de l'intérieur de la terre , mais qui se perd, assez prompte-
ment par leur exposition à l'air. Cette sorte de dessiccation
les rend plus fragiles et plus fragmentaires , et couvre quel-
quefois les anciennes surfaces de cassure d'une couche mince
de silex opaque , que l'on a pris pour du silex décomposé.
On a un exemple fort remarquable de cette altération, pour
ainsi dire actuelle , dans un petit buste en silex pyromaque,
trouvé, il y a trente ans environ , dans les fondations d'une
maison de Paris, et dont toutes les surfaces étoient couvertes
de cette espèce d'écorce blanche. Ce buste , décrit dans le temps
pat Millin, n'avoit pas le caractère d'une très-haute antiquité.
Les silex pyromaques des couches calcaires, et notamment
ceux de la craie , semblent se lier avec la pierre qui les ren-
ferme et s'y fondre par leur surface de contact , au point
qu'ils paroissent avoir été corrodés par la craie. Ces transi-
ï34 SIL
tions sont quelquefois tellement nuancées ,que des silex d'un
brun foncé dans le centre passent au blanc opaque à cassure
luisante, puis au blanc opaque à cassure terne vers leur cir-
conférence; enfin leur dernière écorce est tendre et friable,
et finit même par faire effervescence , comme le calcaire qui
les enveloppe et qui semble les avoir pénétrés. On peut ré-
péter cette observation dans presque tous les lieux où les
silex se rencontrent, mais surtout dans les carrières de pierres
à chaux de Champigny , à l'est de Paris.
Les silex pyromaques bien caractérisés appartiennent prin-
cipalement au terrain de craie, et, dans ce terrain, à la partie
qui consiste en craie blanche : il y a peu de pays renfermant
de la craie blanche qui n'ait aussi des silex pyromaques ; ils
sont ordinairement noirs ou blonds. On en voit également dans
quelques autres terrains, mais presque uniquement dans les
terrains calcaires. Ainsi on peut en citer d'une part, dans le
calcaire compacte de sédiment inférieur, et de l'autre, dans
les terrains qui sont postérieurs à la craie. On en voit de blonds,
dans le calcaire lacustre inférieur (Saint-Ouen , au pied nord-
ouest de la colline Montmartre; de noirs, dans le calcaire la-
custre supérieur du plateau de Montreuil, à l'est de Paris, etc.)
Je ne connoîs guère que ces terrains qui contiennent de
véritables silex pyromaques. Tous les silex qu'on cite dans
d'autres terrains appartiennent ou au silex corné, ou au jaspe,
ou au phtanite, ou enfin à d'autres variétés de celte sous-
espèce; et c'est pour avoir méconnu ces différences qu'on cite
souvent à l'article des Silex de cette variété tant de terrains et
de lieux dilTérens.
La formation des silex pyromaques en couches interrom-
pues, mais parallèles , au milieu des bancs de craie , a beau-
coup occupé les géologistes. Leur disposition, leur forme,
et d'autres circonstances , prouvent qu'ils n'ont point été
roulés et transportés au milieu de ces masses calcaires. On
pense donc qu'ils s'y sont formés par infiltration, et qu'ils oc-
cupent des cavités abandonnées par des mollusques ou par
des zoophytes. L'hypothèse de leur formation par infiltration,
admise par le plus grand nombre des géologistes, est sujette à
d'assez grandes difficultés. On demande, i." pourquoi la ma-
tière siliceuse s'est réunie dans les seuls points où se trouvent
SIL i35
les silex, et n'a pas imbibé les couches supérieures ou infé-
rieures de craie? 2.° comment les bancs de craie, percés
d'un si grand nombre de cavités quelquefois continues dans
une grande étendue , ne se sont pas affaissés ? On ne peut
répondre à ces questions que par de nouvelles hypothèses.
On suppose que la place des silex étoit occupée par des bancs
d'animaux marins, mollusques, testacés ou zoophytes, et que
c'est à quelque influence de la matière de ces animaux sur
la silice , qu'est due l'espèce de départ qui en a été fait. Une
observation de M. Gillet-Laumont appuie cette supposition ;
il a remarqué qu'il sortoit souvent une queue de silex de la
bouche des oursins fossiles renfermés dans les craies, comme
si la matière animale qui s'étoit écoulée par cette ouverture ,
avoit été remplacée par de la silice.
Sir G. Englelield a remarqué que les silex des couches de
craie de l'ile de Wight, voisins des fentes verticales qui cou-
pent quelquefois ces couches, sont brisés dans toutes sortes
de direction , sans cependant être déformés. On doit faire
observer que ces couches sont inclinées de 67^ à l'horizon.
Usages. Les silex calcinés et réduits en poudre sous la meule
d'un moulin entrent dans la composition de la faïence fine,
dite angloise, terre à pipe ou même cailloutage, à cause de
l'emploi de ce caillou.
Les silex pyromaques cassés en fragmens minces et à arêtes
vives, servent de pierres à briquet.
Les mêmes silex, taillés d'une manière particulière, don-
nent les pierres à fusil. La taille s'obtient non pas par le
sciage ou le frottement, mais par une fracture ménagée et
fondée sur la propriété qu'a ce silex de donner constamment
une cassure conchoïde. Les opérations de la taille consistent,
1." à rompre le bloc avec une masse de fer, en morceaux à
surface plane , d'une livre et demie environ; 2.° à fendre ou
écailler ces morceaux de manière à faire naître sur leurs sur-
faces àes espaces alongés , légèrement concaves, séparés par
des arêtes verticales, à peu près droites. On frappe ensuite
avec un petit marteau à deux pointes sur les angles formés
par ses arêtes, et on détache par cette percussion des écailles
longues et minces , présentant une face plane sur le côté par
^35 SIL
lequel elles tenoienf au bloc , et sur la surface opposée, l'arêt»
qui y existoit déjà ; 3." à former la pierre. On remarque dans
une pierre à fusil cinq parties: i. la mèche , ou le biseau
tranchant; 2. les flancs , ou bords latéraux; 5. le talon, bord
postérieur opposé à la mèche ; 4. V assis , petite face supérieure
horizontale, placée entre le talon et l'arête où commence le
biseau; 5, le dessous de la pierre, uni et un peu convexe.
Pour tirer la pierre à fusil aA ec la forme qui lui convient ,
de récaille dont on vient de parler , on place cette écaille ho-
rizontalement et sur sa face plane, sur le tranchant d'un ci-
seau de menuisier, enfoncé verticalement dans un bloc de
bois. On frappe dessus Técaille à petits coups , avec une rou-
lette de fer emmanchée par son centre , et on la coupe ainsi
avec une assez grande précision , en autant de morceaux
qu'elle peut donner de pierres à fusil. On reprend ensuite
ces morceaux, et on finit de les tailler avec la roulette, sur
le ciseau qui sert d'enclume , de manière à former les flancs
et le talon de la pierre.
L'opération de faire une pierre, dure au plus une minute;
le plus gros bloc fournit environ cinquante pierres.
Toutes sortes de silex pyromaques ne sont pas propres à
être taillés sûrement, et par conséquent économiquement en
pierres à fusil: aussi compte-t-on les pays qui peuvent four-
nir ces pierres douées des qualités de dureté et de solidité
qui leur convient. Parmi quinze à vingt lits de silex qu'on
connoît dans un terrain et qu'on a mis à nu dans une exploi-
tation, il n'y en a quelquefois qu'un seul qui soit susceptible
de donner sûrement de bonnes pierres à fusil. Les ouvriers
appellent cailloux francs , ceux qui sont propres à la taille , et
cailloux grainchus , ceux qui ne s'y prêtent pas facilement. Les
bons cailloux ont en général une écorce blanche que les ou-
vriers nomment couen.ne; mais, exposéspendant quelque temps
aux intempéries de l'air , ils perdent la faculté d'être cassés
régulièrement.
On fabrique des pierres à fusil principalement en France :
dans le département de Loir-et-Cher, à Menues, Noyer
et Couffy, canton de Saint-Aignan. Ces pierres sont jaunâ-
tres , blondes et grises. — Dans le département de l'Indre,
à Lye. . — Dans le département de l'Ardèche , à Maysse. —
SIL i37
Dans le département de l'Yonne, à Cerilly. — Dans le dépar-
tement de Seine-et-Oise, à la Roche-Guyon. Dans ces deux
derniers endroits ces silex sont bruns.
On nomme caillouteurs , les ouvriers qui fabriquent ces
pierres. On en comptoit plus de huit cents dans le Berri ,
vers lyyo. Ils étoient payés à raison de 4o à 60 centimes le
cent. Les pierres blondes sont généralement les plus tendres;
les jaunes sont un peu plus dures, et les noires sont ordinai-
rement les plus dures.
On cite hors de la France des fabriques de pierres à fusil:
En Angleterre, ces pierres, noires ou grises, sont remar-
quables par la perfection de leur taille.
En Belgique , leur taille est négligée, mais les pierres sont
noires et d'excellente qualité.
Dans l'Italie septentrienale , notamment dans le Berga-
masque ou dans le Tyrol italien , près d'Avio , au pied du
Mont-Baldo, les silex qui les donnent sont grisâtres, jau-
nâtres ou rougeâtres, presque opaques. Les pierres sont rec-
tangulaires, sans talon ni flanc, mais présentent une mèche
sur les quatre côtés, de manière à pouvoir être retournées
dans la batterie à mesure qu'elles s'usent.
On fait aussi des pierres à fusil en Portugal. — Dans la Gal-
licie, à Brzeczan , avec les silex de Podgozze. (Héron de Ville-
fosse.) — A Arenheira, près Rio-Mayor, dans l'Estramadure.
Les silex , dont on se sert , ont un gisement très-différent de
celui des précédens ; ils sont dispersés en fragmens de 3 à 5
décimètres d'épaisseur, dans un sable rougeàtre. Un homme
ne fait que deux cents pierres à fusil par jour. ( Link. )
L'art de tirer partie de la cassure conchoïde des silex pyr
romaqucs, pour en faire par ce moyen des instrumens tran-
chans, étoit connu des peuples les plus anciens, et paroît être
de ceux que les hommes les plus éloignés de l'état de civili-
sation ont pratiqué le premier. On trouve dans tous les pays
où il y a des silex pyromaques, des instrumens coupans , des
espèces de haches, de couteaux, de fers de flèches, faits avec
ce silex. Ces objets sont enfouis dans le sol d'atterrissement ou
dans les terrains meubles post-diluviens. On a découvert même
des lieux où ces anciens peuples sembloient avoir établi des
fabriques de ces instrumens. C'est ainsi que M. Joanneta re-
>38 SIL
connu à Écorne-Bœuf , près Périgueux, un nombre assez con-
sidérable de ces instruniens dans diffiérens états de fabrication
et avec les amas de débris nombreux qui résultent toujours
de ce genre de fabrication.
3. Silex meulière '. Ce silex , qui se trouve en grandes masses,
a une texture essentiellement cellulaire, à cellules polyédri-
ques, bulleuses ou irrégulières en nombre, forme et volume.
Ces cellules sont souvent divisées ou traversées par des lames
minces ou des fibres grossières de silex.
La meulière a la cassure essentiellement droite ; elle n'est
pas aussi facile à casser que le silex pyromaque. Les surfaces
de cassure sont planes, peu brillantes, quelquefois écailleuses.
La dureté de la meulière est à peu près égale à celle du
silex pyromaque , au moins dans ses parties compactes.
Ce silex est foiblement translucide, quelquefois presque
opaque.
Ses couleurs sont pâles et sales : ce sont le blanchâtre ,
le grisâtre, le jaunâtre, le rougeâtre, le gris tirant sur le
blerâtre.
On peut distinguer dans cette variété de silex deux sous-
variétés.
La Meulière compacte. Elle présente dans sa texture plus
de plein que de vide. Les parties pleines ont tous les carac-
tères des silex pyromaques jaspoides; leur cassure offre une
surface assez lisse.
La Meulière cellulaire. Il y a un très-grand nombre de cel-
lules; le silex qui les Sépare a une cassure à surface terne.
Les cellules sont souvent remplies de marne argileuse, ferru-
gineuse, et traversées par des filets siliceux.
Les silex meulières se trouvent en général en bancs soit
continus , soit très-interrompus. Ces bancs sont placés au mi-
lieu de terrains meubles de sable et de marne argileuse et fer-
rugineuse. Ils ont peu de puissance et peu d'étendue conti-
nues ; la marne argileuse et le sable qui les accompagnent
1 Pelrosilex molaris , "VVall. — Ouarz agate molaire, Hauy. — Quarz
carié, R. de l'Isle. — Vulgairemcnt^Meuljère et Pierre meulière.
SIL iScj
pénètrent entre les bancs dans leurs fissures et dans les cavités
dont ils sont comme criblés.
Les silex meulières , tels que nous les caractérisons ici, se
présentent dans peu de pays : ils ne sont abondans, bien ca-
ractérisés et bien connus, que dans le bassin de Paris et dans
quelques cantons qui l'avoisinent; c'est donc à ce canton
qu'on doit rapporter ce qu'on va dire sur leur gisement.
Outre la marne argileuse qui remplit la plupart des ca-
vités des meulières voisines de la surface des bancs , on re-
marque , tant dans ces cavités que dans celles de l'intérieur
des masses, de la silice pulvérulente quelquefois un enduit
noirâtre qui paroît dû à la présence d'une certaine quantité
de manganèse, et enfin , des petits cristaux de quarz qui ta-
pissent ces cavités.
La position géognostique de ce silex est bien déterminée:
il fait partie des terrains lacustres ou d'eau douce , qui, dans
les cantons que nous prenons pour exemples, sont supérieurs
au gypse à ossemens et au terrain de sable et de grès marin
qui le recouvre. Il forme donc comme la dernière couche
de sédiment de l'écorce du globe. Au-dessus de ces meu-
lières il n'y a plus que des terrains meubles ou de trans-
port, sablonneux ou limoneux, rarement marneux.
Les meulières ou ne contiennent aucun débris de corps
organisés, ou, quand elles en renferment, ils y sont quelque-
fois si abondans, qu'elles semblent en être pétries (les hau-
teurs ou plateaux de Montmorency, de Sanois, de Meudon,
etc.). Ce sont ou des coquilles d'eau douce et des débris de
végétaux de même habitation, ou des coquilles terrestres et
des débris de végétaux appartenant au même sol. Nous ne
connoissons pas d'exception réelle à cette disposition. Les co-
quilles n'y sont ni brisées, ni mêlées de débris; leur test est
rarement conservé, et quand il l'est, il a pris une nature
siliceuse. Enfin, les cavités de ces coquilles sont quelquefois
tapissées de cristaux de quarz ou même de quarz concrétionné
à pâte d'agate.
Les silex meulières servent à deux usages difTérens, sui-
vant leurs qualités. Ceux qui sont en petites niasses ou très-
poreux et assez tendres, ou très-compactes et assez durs,
n'tqui deviennent cassans par l'action des météores atmosphé'
Mo s IL
riques, sont employés dans les constructions , principalement
dans les parties qui sont plus exposées à Thunudité , comme les
soubassemens : ces meulières ont l'avantage de retenir très-
bien le mortier et de s'y lier parfaitement.
Celles qui se présentent en masses plus grandes, plus ho-
mogènes, solides, quoique poreuses, servent à faire des meules
de moulin très- estimées ; les meilleures ont une proportion
à peu près égale de plein et de vide. Leur masse est d'un
gris blanchâtre tirant sur le bleuâtre.
Les premières sortes sont très- répandues sur les hauteurs
du bassin de Paris, et sur le même sol qui se prolonge encore
au-delà du bassin de Paris, dans celui de la Loire; les secondes,
qui sont l'objet d'une exploitation assez importante et qui
doivent être douées de qualités plus rares, sont moins ré-
pandues. Nous allons citer quelques exemples de ces deux
sortes de silex meulières, considérées sous le rapport de leur
emploi.
1." Au nord de Paris, sur le plateau de la forêt de Mont-
morency, principalement sur sa partie méridionale r te sont
des lits interrompus de meulières compactes, très-riches en
coquilles d'eau douce, planorbes, limnées et potamides très-
bien conservées. Ces meulières sont exploitées pour les cons-
tructions, et on peut facilement en observer le gisement et
toutes les modifications, immédiatement au-dessus du village
et même de l'église de Saint-Prix, sur le bord méridional
du plateau, et jusqu'au-dessus du village de Saint-Leu.
2." Sur la colline de Sanois, qui forme le coteau méri-
dional de la vallée de Montmorency : presque tout ce vaste
plateau est comme pavé de meulières compactes, qui ne dif-
fèrent en rien de celles du plateau de Montmorency. On y
trouve les mêmes coquilles dans la même abondance, et on
rencontre de même les potamides sur son bord méridional.
C'est au nord de Cormeil, vers l'étranglement du plateau,
que se présentent les exploitations les plus nombreuses et les
plus profondes de meulières.
3.° C'est près de Laferté-sous-Jouarre, et sur la partie la
plus élevée du plateau, sur celle qui porte Tarteret, que se
fait la plus forte exploitation de meulières, et c'est de cet
endroit qu'on tire les plus belles meules.
SIL 141
Le dessous du plateau est du calcaire marin ; au-dessus ,
mais sur les bords et du côté de la rivière de Marne seule-
ment, se trouvent des marnes gypseuses et des bancs de gypsej
le milieu du plateau est composé d'un banc de sable ferrugi-
neux et argileux, qui a dans quelques parties près de vingt
mètres de puissance.
C'est dans cet amas de sable qu'on trouve les belles meu-
lières; en le perçant du haut en bas, on traverse d'abord une
couche de sable pur , quia quelquefois douze à quinze mètres
d'épaisseur : la présence des meulières est annoncée par ua
lit mince d'argile ferrugineuse, qui est remplie de [)etitsfrag-
œens de meulières; on le nomme pipois. Vient ensuite une
couche épaisse de quatre à cinq décimètres, composée de
fragmens plus gros de meulière , puis le banc de meulière
lui-même, dont l'épaisseur varie entre trois et cinq mètres.
Ce banc, dont la surface est très-inégale, donne quelquefois,
mais rarement , trois épaisseurs de meules. Quoique étendu
sur presque tout le plateau, on ne le trouve pas toujours
avec les qualités qui permettent de l'exploiter , et pour le
découvrir, on sonde au hazard. Il est quelquefois divisé par
des fentes verticales qui permettent de prendre les meules
dans le sens vertical, et on a remarqué que les meules oui
avoient été extraites de cette manière, faisoient plus d'ouvrage
que les autres.
Les carrière» à meules sont exploitées à ciel ouvert; le ter-
rain meuble qui recouvre ces pierres ne permet pas de les
extraire autrement, malgré les frais énormes de déblaiement
qu'entraîne ce genre d'extraction. Les eaux, assez abon-
dantes , sont enlevées au moyen de seaux attachés à de
longues bascules à contrepoids : des enfans montent, par ce
moyen simple, les seaux remplis d'eau d'étage en étage.
Lorsqu'on est arrivé au banc de meulière, on le frappe
avec le marteau : si la pierre est sonore , elle est bonne et
fait espérer de grandes meulçs ; si elle est sourde, c'est un
signe qu'elle se divisera dans l'extraction. On taille alors dans
la masse un cylindre qui, selon sa hauteur, doit donner une
ou deux meules, mais rarement trois, et jamais plus; on
trace sur la circonférence de ce cylindre une rainure de neuf
à douze centimètres de profondeur, qui détermine la hau-
ï4ô SIL
teur et la séparation de la première meule , et on y fait
entrer deux- rangées de ealles de Lois; on place entre ces
cailes des coins de fer, qu'on chasse avec précaution et égalité
dans toute la circonférence de la meule, pour la fendre éga-
lerueiit et pour la séparer de la masse; on prête l'oreille pour
juger par le son si les fissures font des progrès égaux.
Les iïioreeaux de meules sont taillés en parallélipipède et
sont nommés carreaux. On réunit ces carreaux au moyen de
cercles de fer et on en fait d'assez grandes meules. Ces pièces
sont principalement vendues pour l'Angleterre et pour l'Amé-
rique.
Les pores de la meulière portent chez les fabricans le nom
de frasicr , et le silex plein celui de défense. Il faut, pour
qu'une meule soit bonne , que ces deux parties se montrent
dans une proportion convenable.
Les meules à fraisier rouge et abondant font plus d'ouvrage
que les autres; mais elles ne donnent pas une farine si blanche
et sont par cela même peu estimées.
Les meules d'un blanc bleuâtre, a. frasier abondant, mais
petit et également disséminé , sont les plus estimées. Les
meules de cette qualité, ayant deux mètres de diamètre, se
vendent jusqu'à 1,200 francs la pièce.
L.es trous et fissures de toutes les meules sont bouchés en
plâtre pour la vente; les meules sont bordées en cerceaux de
bois, pour qu'on ne les écorne pas dans le transport.
Cette exploitation de meulières remonte très-haut, et il y
a des titres de plus de- quatre cents ans qui en constatent
dès-lors l'existence ; mais on ne faisoit à cette époque que des
petites meules, et ce genre d'exploitation s'appeloit ma7^o/^-
ner. On a vu par ce que nous avons dit plus haut, que les
meules extraites des environs de Laferté-sous-Jouarre sont
recherchées dans les pays les plus éloignés.
4.° Les meulières du sud de Paris sont généralement plus
poreuses, moins coquillières, plus tenaces et plus estimées
que celles du nord. On remarque , en allant de l'est à
l'ouest :
A. Le plateau de Meudon dans presque toutes ses parties.
La meulière y est en bancs minces et interrompus, et n'est
exploitée que pour les constructions. La meulière coquillière
SIL U5
y est très-rare et seulement en lits encore plus minces sur les
points les plus élevés. •
B. La forêt des Alluets et toute la partie du plateau de
la forêt de Marly qui avoisine les Alluets. La meulière y est
plus épaisse qu'à Meudon , et on l'a autrefois exploitée pour
en faire des meules.
Sur le même plateau , mais plus au sud , au-delà de Che-
vreuse et près de Limours , se trouve l'exploitation de pierres
à meules du village dit Molières, qui en a pris son nom.
Après avoir traversé environ deux mètres de terre blanche,
on trouve deux à trois bancs de meulières, situés au milieu
d'un sable argileux et ferrugineux. Les bancs supérieurs sont
composés de meulières en fragmens. L'inférieur seul peut
être exploité en meules. 11 repose sur du sable ou sur un
lit de marne blanche.
Le silex meulière , cette roche particulière de formation
lacustre, peut être rapporté comme un exemple réel d'une
formation locale et très- circonscrite : il est, ou très -rare,
ou encore très -peu connu , hors du bassin de Paris, et nous
ne le connoissons qu'en France, et même que dans un petit
nombre d'endroits; mais s'il ne se présente pas dans tous
ces lieux avec des caractères minéralogiques parfaitement
semblables à ceux de la meulière de notre bassin , il offre
touiours , comme on va le voir , les caractères géologiques
qui doivent faire attribuer une même origine aux meulières
de ces différens lieux.
Nous citerons hors du bassin de Paris :
1 ." Les carrières de pierres à meules d'Houlbec près Pacy-
sur-Eure : elles ont été décrites avec détail par Guettard.
On voit par cette description qu'elles sont recouvertes de
sable argileux et ferrugineux , de cinq à six mètres de cail-
loux roulés ; que le banc exploité est précédé d'un lit de
meulière en fragmens . appelé rochard, et enfin que ce banc,
qui a deux mètres d'épaisseur, repose sur un lit de glaise;
par conséquent , toutes les circonstances de gisement sont
les mêmes dans ce lieu qu'aux environs de Paris , et qu'à
Laferté, qui en est éloigné de plus de trente lieues.
2° Les carrières de pierres meulières de Cinq-mars-lapile,
bourg sur la Lgire , à quatre lieues et demi au-dessous de
U4 SIL
Tours et à une et demie au-dessus de Langeais, sur la pive
droite de la Loire, arrondissement de Chinon, département
d'Indre et Loire.
Je n'ai pas vu ce canton , mais j'ai reçu de M. Duvau quel-
ques renseignemens sur leur formation, et des échantillons
suffisamment caractérisés pour indiquer à quelle formation
ces meulières appartiennent.
Elles sont en banc assez puissant dans un sol marneux et
argileux. Ce banc solide est recouvert de fragmens de meu-
lières et consiste principalement en silex pyromaque gri-
sâtre ou roussàtre , assez translucide , rempli de cavités et
traversé par ces tubulures sinueuses qui se montrent pres-
que constamment dans les terrains d'eau douce. On y trouve
des moules de coquilles d'eau douce, qui paroissent avoir
appartenu à des limnées et à des paludines. Cette roche passe
au silex corné grisâtre ou blanchâtre. Ses fissures sont cou-
vertes de dendrites et les parois de ses cavités tapissées de
concrétions siliceuses, mamelonnées.
Les meules qui proviennent de ces carrières, dont les
parties les plus estimées portent les noms de jariais noir, ja-
riais gris , grain de sel et ail de perdrix , sont transportées
par Nantes dans toute la Bretagne et jusqu'en Amérique, et
se vendent de 90 à 120 francs.
On indique des silex meulières de même nature et proba-
blement de même position géognostique à la Fermeté sur
Loire, département de la Nièvre. On assure qu'on y trouve
de très-bonnes et de très-grandes meules, semblables à celles
de la Ferté-sous-Jouarre.
Un quarz ou silex carié jaunâtre , ayant absolument l'as-
pect des meulières cellulaires, se trouve près Limoges, for-
mant une sorte d'amas interposé dans un micaschiste , et fai-
sant ainsi partie des terrains primitifs.
M. Beudant croit avoir reconnu un quarz ou silex poreux
analogue aux meulières dans la partie supérieure, dite masse
sableuse, qui forme des collines au pied nOrd-ouestdu Blocks-
berg, dans la contrée de Bude, en Hongrie.
M. Stilson cite des meulières semblables à celles de Paris,
à Sand-Creck , à soixante railles de White-Rives, état d'Indiaua
,dans l'Amérique septentrionale.
SIL 149
4. Silex nectique '. Ce sont des silex à texture lâche, po-
reuse, spongieuse et même cellulaire, au point qu'en masse ils
sont souvent plus légers que l'eau, et surnagent sur ce liquide.
Ils se présentent ordinairement en petites masses, ou tuber-
culeuses, ou ondulées, à cassure assez droite , n'ayant aucun
éclat. Leur masse se laisse aisément entamer par des lames de
fer; mais leur poussière, rude au toucher, a la dureté des silex.
Nous rapportons à cette variété comme sous- variétés ou
comme exemples :
1.° Le silex nectique de Saint-Ouen ; sur le bord de la Seine,
au pied de la colline de Montmartre près Paris. 11 se présente
en petites masses sphéroidales ou tuberculeuses, d'un gris jau-
nâtre très -pâle, enveloppant du silex pyromaque bianc et
même des résinites communs et eng.igés dans un terrain marno-
siliceux d'origine d'eau douce. M. Vauquelin, qui a analysé
ces pierres, les a trouvées presque entièrement siliceuses,
c'est-à-dire, composées de silice 0,98 et de carbonate de
chaux 0,02.
2." Le silex nectique concréticnnc , qui couvre le sol à l'en-
tour des jets et sources d'eau bouillante, dits Geyser, de Rei-
kum et d'autres lieux de l'islaude. "^
Il est en dépôts à surfaces ondoyantes ou tuberculeuses,
à texture poreuse et absorbante, à structure presque con-
crétionnée, quelquefois cellulaire , tantôt d un blanc de neige,
tantôt d'un blanc jaunâtre.
Il est composé, d'après Klaproth , de silice pur 98, d'a-
lumine Tt de fer oxidé 2 à 5 , et renferme quelquefois 21
pour cent d'eau, qui ne paroit être ici qu'interposée. Le
maximum de la pesanteur spécifique de la masse est de 1,8;
quelquefois il est plus léger que l'eau.
Il est dû sans aucun doute à. un précipité chimique de si-
lice tenue en dissolution dans l'eau bouillante de ces sources
1 Quarz nectique, IIauy, c'est- à - dire , disposé à nager. — LevisileS;
Delamétherie.
2 Kieseltuff, Lkonh. (Excluez Perlsinter, fiorite.)
Kieselsinter , Kieselguhr , Geysersintcr , Gejserite.
Nous distinguons cette variété de silex, non essentiellement hydratée,
à texture terreuse, du résinite hjalite, à cassure résineuse, etc.
49. 10
^46 SIL
jaillissantes, qui renferment en même temps du carbonate de
soude et d'autres sels à base de soude. On doit peut-être
rapporter encore à cette variété un silex nectique trouvé
par M. Hacquet dans les roches de Podgorzen près Cracovie,
et un silex très-cellulaire , plus léger que la ponce , de Bere-
sof en Sibérie.
5. Silex pulvérulent. Cette variété, qui ne peut se rappor-
ter à aucune de celles que nous avons établies, ne doit pas
être considérée comme du sable fin; mais elle doit être regar-
dée comme un précipité chimique et pulvérulent de silice.
Ce silex s'offre sous la forme d'une poussière blanche ou
grise, rude au toucher, dure au point de rayer l'acier, in-
soluble, infusible, elc
Il se présente tantôt en petite quantité dans la cavilé des
silex pyromaques sphéroïdaux, tantôt en dépôts assez consi-
dérables dans des terrains calcaires. C'est ainsi que M. L.
André l'a observé dans les environs de Vierson, département
du Cher. Ce silex, analj^sé par M. Robiquct, s'est trouve
composé de silice 97 , d'alumine 2 , et de fer 1.
Les Agates sont des silex à pâte fine, à cassure écailleuse,
à petites écailles, comme est celle de la cire, approchant
quelquefois de la cassure luisante, doués de couleurs variées
et vives, et susceptibles de recevoir un poli éclatant.'
C'est sur la considération des couleurs et des autres phé-
nomènes lumineux que sont fondées les diverses variétés des
agates.
6. Agate chrysoprase'*. Elle est d'un vert pur et pâle, qu'on
appelle vert- pomme; il est plus ou moins foncé. Sa cassure
est imparfaitement conchoïde, cireuse et foiblement écail-
leuse. Sa pesanteur spécifique est de 3,25; enfin, elle perd
en partie sa couleur au feu.
Ce4te agate paroît devoir sa couleur au nickel; du moins
elle renferme, d'après Klaproth, 0,01 de ce métal.
1 Ces caractères sont peu tranchés; mais ils suffisent pour distinguer
des groupes de variétés. On pourroit même à l'exemple de Linnœus éta-
blir Ces divisions sans leur assigner de caractères.
2 Chrysoprase, Werh. , et quelquefois prase. — Prasopale; c'est une
variété de chrysoprase, établie par M. Uleinecke.
La clirysoprase ne s'est encore Ironvée qu'en Silésie, dans
les environs de Kosemiz et de GJasendorf, et aussi sur le
Crachberg près de Grachau. Elle est disposée en veines et en
nodules irréguliers dans une ophiolife. Elle y est accompagnée
de calcédoine, de lithomarge, de falc , d'asbesle et d'une
matière terreuse verdàlre, renfermant comme elle du nickel ,
et à laquelle on a donné le nom de pimélile.
On emploie la uhrysoprase en bijoux: elle est assez estimée,
lorsque sa couleur est d'un vert pur et homogène. On aug-
mente momentanément son éclat, en la tenant plongée dans
l'eau quelque temps.
7. Agate plasme. Cette variélé, introduite par Werner, est
de ce vert foncé tirant sur le bleuâtre, que l'on nomme vert
de porreau. Sa cassure est conchoïde et n'est point cireuse
comme celle de la clirysoprase, mais elle a l'éclat vitreux.
On n'a d'abord connu cette variété que parmi les restes des
pierres employées parles anciens comme objets d'ornement,
et on n'indiquoit point d'autres lieux qui l'eussent présentée
que les monumcns antiques de l'Italie, et notamment celui
qui est nommé tombeau de Cecilia Metella, hors d'une des
portes de Rome.
Winckelmann a cité, comme fait avec cette pierre, mais
.sous le nom de plasme tTémeraude, une petite figure assise qui
s'est trouvée à la Villa-Alhani , et qu'on croit d'origine égyp-
tienne.
On y a depuis rapporté, en croyant même que les anciens
pouvoient tirer leur plasme des mêmes lieux , les agates
plasmes venant du Levant, et celles qu'on trouve en Mo-
ravie. Targionni cite cette pierre parmi celles que renferme
l'estomac des grues. Klaproth possédoit une agate verte qui
ressembloit au plasma, et qui venoit du mont Olympe en
Grèce.
Enfin M. Beudant rapporte aussi à cette variété uu silex
vert, en veines dans un porphyre de Konigsberg en Hongrie,
et dans un conglomérat ponccux de Tolesva, près Tokay, en
Hongrie.
Il nous semble qu'on doit rapporter à cette variété toutes
les agates vertes qui ne doivent leur couleur qu'au fer, tel
que l'agate décrite sous le nom de calcédoine verte, observée au
ï48 SIL
Heîdeber^, dans le pays de Berg, par M. Bergtnann de Ber-
lin , et qui vient d'un filon traversant une traumate. Sa cou*
leur est d'un vert bleuâtre tirant sur le vert grisâtre. Elle
contient un peu de fer, de manganèse, d'alumine, et n,02
d'eau.
8. Agate héliotrope'. Sa couleur est encore le vert, mais le
vert vif et foncé. Elle est très - translucide ; sa cassure est à
peu près comme celle du plasme conchoïde et presque vi-
treuse, rarement et imparfaitement écailleuse; elle perd sa
couleur par l'action du feu.
Une particularité assez caractéristique de l'héliotrope est,
de renfermer des points, taches, veines ou nuages d'un rouge
de sang très -vif. Le jaspe sanguin présente le même assorti-
ment de couleurs, mais le fond vert est opaque dans le jaspe,
tandis qu'il est très -translucide dans l'héliotrope. Il paroU
qu'il doit sa couleur verte au fer, dont il renferme, suivant
Tromsdorf , jusqu'à o,o5.
Les belles agates héliotropes viennent d'Orient, notamment
du Guzarate et de la Bucharie. On en cite aussi en Sibérie,
à Jaschkenberg en Bohème; elles y sont en filons. En géné-
ral, on n'a que peu de notions précises sur les lieux d'où
vient l'héliotrope, et sur la manière dont il s'y trouve.
On emploie cette pierre en bijoux ; elle prend un poli
très-éclatant. On la tailloit autrefois en ornemens destinés
à représenter des objets de sainteté. Les taches d'un rouge
sanguin, dont ellç est parsemée, rappeloient et figuroient le
sang des martyrs.
9. Agate cornaline. La couleur dominante de cette agate est
le rouge, qui varie du rouge de sang foncé au rouge de chair
1 Wallebius, Werker, Jambson , etc. , ont employé ce nom pour dé-
signer cette pierre.
L'héliotrope de Pline étoit très-différent et du jaspe sanguin et de
riiéliotrope des modernes. Il paroît que c'étoit une calcédoine girasol ;
car Pline dit que cette pierre translucide, mise dans un vase plein
d'eau, fait paroîire couleur de sang les rayons du soleil qui j tombent,
et que hors de l'eau elle représente l'image du soleil, et qu'elle est
propre à observer les éclipses. Aucune de ces propriétés ne peut con-
venir à notre héliotrope.
On dit que la fameuse bague de Gjgès étoit ornée d'un héliotrope.-
SIL 149
fendre, nuancé de jaunâtre, et passant ainsi à la sardoine.
La cornaline est très-translucide ; sa cassure est parfaitement
conchoïde, assez lisse.
Elle perd sa couleur et devient presque opaque au feu.
Lorsque les cornalines sont d'une belle couleur foncée uni-
forme , elles sont fort recherchées pour les bijoux. Elles re-
çoivent un poli très-vif.
Il paroît que les plus belles cornalines viennent d'Orient;
on les nomme, en effet, soit pour cette cause, soit pour in-
diquer leurs belles qualités, cornalines orientales.
On assure que les Hollandois en apportent de brutes du
Japon, et qu'ils les échangent à Oberstein contre des agates
du pays (Faujas); ce qui est dû à la facilité que l'on trouve
à Oberstein de faire tailler et polir ces pierres à très - bas
prix.
On trouve des cornalines dans presque tous les lieux dont
les roches renferment des agates.
10. Agate sardoine'. Elle est d'une couleur brune orangée;
d'une translucidité, d'une finesse de pâte et d'un éclat de
poli, qui lui donnent le premier rang, après la cornaline,
parmi les agates. Comme cette variété se présente souvent en
lits alternant avec des lits de calcédoine ou d'autres agates,
c'est la plus estimée et la plus recherchée de ces pierres pour
l'usage de la gravure en relief ou camée. Il y en a d'un brun
si foncé qu'elles paroissent presque noires : elles font alors
un très-beau fond aux camées.
Les sardoines à pâte fine et d'une belle couleur viennent
en Europe par le commerce du Levant, et portent le nom
d'orientales. On trouve des sardoines partout ; mais il est sûr
qu'on ne connoît aucun lieu en Europe qui fournisse abon-
damment des sardoines du ton chaud et vigoureux, et de la
finesse de celles qui étoient employées par les anciens pour
la gravure en pierre dure. On en a trouvé, il y a environ
1 Cornaline jaune de Werner. — Sar<lonix et sarda des anciens. On
dit que leur nom vient de la ville de Sardes en Lydie, où les pre-
mières ont été trouvées. S. Épiphane veut trouver l'élyniologie de ce
nom dans celui d'une espèce de thon, qui étoit appelée sarda , et dont
la chair étoit d'un brua rougeàtre, couleur de la sardoine. (MoNcez,
Enêyrcl. méth.)
^5o SIL
vingt- cinq ans, à Champigny près Paris, dans le calcaire
compacte et siliceux de ce canton; ^Ues offroient des nuances
de couleurs assez pures et assez vives, et qui étoient disposées-
en lits minces, accompagnées d'une sorte d'écorce de calcé-
doine.
] 1. i^GATE CALCÉDOINE. On donuc cc nom aux agates qui ont
une translucidité laiteuse , c'est-à-dire , qui présentent une cou-
leur blanc de lait, tantôt pure, tantôt comme teinte en rose, en
jaune, en orangé, en bleuâtre, même en verdàtre , par l'une
de ces couleurs qu'on auroit délayée dans du lait. Ces cou-
leurs altèrent plus ou moins fortement la translucidité des
calcédoines". I.a cassure delà calcédoine est conchoide, tantôt
cireuse ou écailleuse , tantôt lisse et luisante.
Les calcédoines sont de toutes les agates à couleur simple
celles qui s'offrent sous le plus grand volume , soit en cou-
ches de plusieurs décimètres d'épaisseur et d'étendue, com-
posés de lits parallèles de diverses nuances, soit en con-
crétion , en stalactites tuberculeuses ou cylindroides , à sur-
face mamelonnée , ondoyante, parfaitement lisse.
Elles présentent quelquefois aussi des formes régulières,
qui tantôt leur sont propres et tantôt leur sont étrangères.
Dans le premier cas c'est le rhomboïde obtus, voisin du
cube , qui est la forme du quarz , et alors on peut dire que la
partie suj)erficielle des masses de calcédoine, comme épurée,
s'offre à l'état de quarz hyalin, dont la transparence est trou-
blée par une nébulosité laiteuse. Cet état paroit être celui
des calcédoines d'un bleu de ciel laiteux ' de Torda et de
Madgyar lapos en Transylvanie, de Tresztya au sud de Kap-
nik : on les trouve roulées dans les sables des ruisseaux ; mais
M. Beudant soupçonne qu'elles viennent d'un terrain de dio-
rîte porphyrique.
Dans le second cas, les rhomboïdes ou d'autres formes, ré-
sultant d'une pseudomorphose de calcaire, de fluorite, etc.,
sont recouverts d'une couche tuberculeuse de calcédoine. On
1 Les lapidaires n'appellent calcédoines que celles qui ont une
nuance bleuâtre. Ils nomment les autres cornalines blanches et agates.
2 Ou donne dans le commerce le nom de saphirine à celte calcé-
doine bleue.
SIL i5i
reviendra sur ce sujet et sur les aufres dispositions de struc-
ture et de forme extérieure de la calcédoine en traitant de
la formation des agates et du silex.
Les calcédoines se trouvent dans presque tous les terrains
qui renferment les autres variétés d'agate; mais elles se mon-
trent plus particulièrement et plus abondamment dans les
îles Féroë en Islande , où elles forment ces couches à zones
remarquables par leur parallélisme que nous avons citées
plus haut; à Oberstein et dans une multitude d'endroitsde la
Hongrie et de la Transylvanie.
Les Silex a0uifèiies renferment de Teau dans une quantité
qui n'est pas moindre de o,5. Ils ont la cassure résinoïde ;
ils sont rayés par l'acier. La présence de l'eau s'y démontre
facilement par l'action de la chaleur. On peut les séparer en
deux sous-espèces ou groupes de variétés sous la dénomina-
tion d'hyaiite et de résinite.
L'HYALITE a, comme son nom l'indique, une transparence
presque complète : elle ressemble au quarz par ce caractère
et par son éclat vitreux; mais elle contient de l'eau depuis 0,06
jusqu'à 0,08 d'après Bucholz; elle a la cassure et l'éclat rési-
noïde; elle est plus tendre que le quarz hyalin, et devient
opaque et friable au feu en perdant son eau. La surface de
l'hyalite est tuberculeuse , mamelonnée, très-luisante et comme
polie, et indique une formation par voie de concrétion.
On peut y établir deux variétés :
12. L'hyaute vitreuse'. — Elle a la transparence et l'éclat de
verre , et par la manière dont elle se présente dans la plupart
des cas, elle ressemble à du verre qu'on auroit fondu sur la
surface d'une roche. Elle se trouve en effet en enduit concré-
tionné sur des laves ou sur des trachytes , principalement aux
environs de Francfort sur le Mein.
i3. L'hyalite laiteuse^. — Avec tous les caractères de la pré-
cédente elle a une translucidité laiteuse et un éclat perlé :
i Hyalite, Kirwak, Leowrard , Beudakt. Quarz concrélionné. —
M'ùUerglas et Lavaglas.
2 Fiorite, Thompsoh ; Amialile , Samti.
ï52 SIL
elle se présente en concrélion plus volumineuse, mais à
structure plus lâche; elle se trouve surtout près Sanla-Fiora
en Toscane.
Les hyalites offrent clans leur position géognoslique des gé-
néralités fort remarquables. On ne les trouve que dans les
terrains pyrogènes ou d'origine ancienne et évidente , soit tra-
chyliques, soit laviques : ou d'origine problématique. Elles
couvrent la surface de ces roches, dans leu s fissures ou dans
leurs cavités, d'un enduit vitreux, quelquefois très-mince,
quelquefois aussi plus épais et comme mamelonné, ou même
uviforme (Santa-Fiora, Kaiserstuhl ) , enfin en veines e( petits
amas qu'on prendroit pour du verre fondu dans l'intérieur
de certaines roches des uiênies terrains.
Les lieux que nous allons citer offriront tous des preuves
de cette disposition.
Le lieu le plus anciennement connu pour avoir offert à
Muller, de Francfort , la première occasion de faire remarquer
cette sorte de silex, est dans les environs de Francfort sur
le Mein. Les fissures des téphrines poreuses, qui forment le
sol d'une partie de ce canton , notamment dans la carrière au-
tour de la ville près d'Obcrsteinbach , etc., sont couvertes
d'hyalite vitreuse, autrefois très -recherchée sous le nom de
Mullerglas.
Dans le pays de Bade, dans la carrière de Limbourg près
Ihrîngen et à Niederrothwcil , au Kaiserstuhl, sur de la do-
lomie et intimement lié avec elle. Chaque goutte vitreuse
d'hyalite semble comme enchatonnée dans la dolomie. Elle
est toujours placée sur le niinéral et jamais immédiatement
sur le spilite , dont la dolomie tapisse les cavités. Celte hyalite
contient cj7,36 de silice et 2,64 d'eau ( Walchner ). — En
Auvergne, en enduits minces sur les téphrines poreuses et sur
les trachytt'S. — En Italie , dans un très-grand nombre de
lieux et de gisemens différens; à la Solfatare de Fouzzole sur
les parois des fissures ouvertes dans les trachytes et les alu-
nites qui forment l'enceinte de cette espèce de cratère, et
d'où sortent des vapeurs chaudes et humides qui leur ont fait
donner le nom de fumarole , et dans les laves d'x\stroni , cra-
tère voisin. M. Thompson suppose que la silice étpit tenue
jBn dissolution dans ces eaux à l'aide du carbonate de soude
SIL i53
qu'elles renferment ordinairement. — A Arcîdosso et à Cas-
tel-del-Piano près Santa-Fiora dans le Montamiata en Toscane.
L'iiyaiite y est en petites concrétions uviformes, d'un blanc
perlé, dans les fissures d'une roche de pépérine (Santi) , sur
les parois des fumaroles de l'île d'Ischia. — Elle est aussi
assez commune en Hongrie, dans les fentes des trachytes de
Bohiinitz, à Bosok, dans le comitat de Honther; à Detwa ,
au pied méridional des montagnes d'Ostrosky, dans le comitat
de Zolyom , dans le voisinage des opales; à Remete et à
Erdo-Horvalhy dans le comitat de Zemplen ; avec le résinite
jaspoïde; à Skalnok dans le comilat de Gomor.
On a rapproché de l'hyalite un quarz concrétionné qui
enduit le minerai de fer et de manganèse de Zelesnik dans
ce même comitat; mais M. Beudant a fait voir que ce quarz
n'étoit point de l'hyalite, et qu'il n'offroit par conséquent
pas d'exception aux règles observées jusqu'à présent dans le
gisement de l'hyalite. Ce minéral accompagne l'opale dans la
montagne de Dubnick, entre Eperiés et Tokay. — Il se
trouve de la même manière, c'est-à-dire, dans des filons
d'opale des roches de EL penol de Los Banos sur les bords de
la mer, au Mexique; dans le basalte, et en grande quantité,
à Santiago dans l'île de Graciosa.
Au Kamtschatka.
A Ceilan, dans la carrière de nitre de Doomberawa , qui
est située au milieu de roches granitiques et calcaires. L'hya-
lite incruste ces roches, et ressemble beaucoup au silex nec-
tique concrétionné des Geyser. (John Davy.)
On cite un autre exemple d'hyalite dans un terrain qui n'a
aucun caractère volcanique : c'est celle qui se trouve en en-
duit, en perles ou en globules rondes, tantôt isolées, tantôt
formant des grappes engagées dans une masse de serpentine,
qui renferme d'ailleurs des résiniîes et de l'asbeste, à Jordans-
muhl près de Zobtenberg.
En Silésie. Cette hyalite, décrite p,ir«M. MuHer, de Bres-
lau , est grisâtre, jaunâtre, verdâtre ou d'un blanc bleuâtre.
Le RÉSmïTE a une cassure et un éclat résineux tellement
caractérisés, qu'on n'aperçoit souvent aucune différence ex-
>54 SIL
térieure entre ces silex et un morceau de résine : il est tan-
tôt presque opaque et tantùt très- translucide , mais il n'a
jamais la transparence complète de l'hyalite ; il a d'ailleurs
la cassure facile et le peu de dureté des silex aquiféres. Sa
cassure est parfaitement conchoïde ; les fragmens ont les arêtes
vives et coupantes.
Il y a dans celte variété principale un grand nombre de
sous-variétés. Plusieurs ont reçu des noms techniques parti-
culiers, que nous leur conserverons.
14. Résinite opale'. On peut dire que cette pierre cé-
lèbre, quoique ornée souvent des couleurs les plus vives et
les plus variées, n'a point de couleur propre; car, privée
de ces couleurs, qui sont, comme on va le faire connoitre,
accidentelles , elle n"a plus pour fond qu'une teinte de
blanc clair et bleuâtre , comme celle du lait étendu de
beaucoup d'eau. Mais, placée sous certains aspects, elle ren-
voie une multitude de reflets vifs qui offrent souvent la série
de toutes les couleurs de l'iris, parmi lesquelles il y en a quel-
quefois une de dominante. Ces couleurs ne sont point inhé-
rentes à la pierre : elles sont dues à un état particulier de sa
texture : elles disparoissent entièrement par la chaleur , en tout
ou en partie par la fraction ou le simple choc, par l'action d'un
corps gras, etc.-, ce qui prouve qu'elles sont dues non pas à un
corps étranger colorant, mais à une multitude de fissures ou
de vacuoles très-fines, qui décomposent la lumière dans l'in-
térieur de cette pierre. Si on fait.disparoître ces fissures ou
vacuoles par les moyens qu'on vient d'indiquer , la pierre
perd ses couleurs.
L'opale est très -fragile et peu dure; sa pesanteur spéci-
fique est de 2,10 environ; celle de Hongrie renferme, d'après
Klaproth, de silice 90, d'eau 10. Les chimistes et les minéra-
logistes ne sont pas d'accord sur la manière dont l'eau est unie à
cette pierre : les uns ne la considèrent que comme interposée ;
d'autres la regardent comme réellement combinée et comme
la cause de toutes les propriétés qui distinguent l'hyalite et
le résinite du quarz hyalin. Ces considérations nous semblent
d'une grande importance. Je suis depuis long -temps disposé
i Edier O/ml. — Quarz résinite opalin, Hauy.
SÎL ^55
à admettre que l'eau n'est pas dans un simple état d'inter-
position mécanique dans les résinites, et M. Beudant aénoncc
la même opinion". L'opale, exposée au feu , éclate, perd son
eau, sa translucidité et ses couleurs,
II y a dans certaines opales une couleur dominante qui les
fait désigner dans le commerce par divers noms et qui leur
donne des valeurs différentes.
Celles qui sont presque blanches et laiteuses portent le nom
impropre de pierres de lune.
On appelle opales orientales, celles qui montrent les couleurs
les plus étendues et les plus vives; opales arlequines celles qui
offrent toutes les couleurs , mais par petites parties. Les opales
dont la couleur dominante est le vert sont le plus estimées.
On nomme opaledefeu^ ou Jlambojanle , celle qui est d'une
belle couleur rouge d'hyacinthe passant au jaune vineux, au
rouge carmin et même au vert-pomme. Les plus belles vien-
nent de Zimapan au Mexique.
Les opales se trouvent en général dans les mêmes terrains
que les silex de la division des agates; cependant elles se ren-
contrent plus particulièrement dans les roches d'argilophyre,
de porphyre, même de trachyte , que dans les aphanites et
les spilites. Elles y sont plutôt en veines ou petits nodules
pleins et intimement liés avec les roches , qu'en nodules creux
et facilement séparables , comme les agates; par conséquent
elles sont plus pures, plus dégagées de minéraux étrangers,
et ne présentent pas, comme les géodes d'agates, ces cristaux
de quarz, de calcaire, de chabasie , etc., qui leur sont ordi-
nairement associés.
Les pays qui renferment des opales sont assez nombreux;
mais ceux qui en fournissent de belles, propres à être mises
avec avantage dans le commerce de la joaillerie , sont au
■contraire très-restreints.
C'est la Hongrie qui est la patrie des opales les plus belles
«les temps modernes. On en trouve dans plusieurs parties de
ce pays, à Bunita, à Erdiiske , près de Sovar, au sud d'Her-
lany, à Zamulo ; mais les mines d'opale les plus remarqua-
» Voyage en Hongrie, tom. 3, pag. .-,91.
3 Feuer-Offal , Leosh.
ï56 SIL
blés, relies où ces pierres sont recherchées et exploitées ac-
tivement depuis le commencement du quinzième siècle, sont
les environs de Czer-Venitza au nord de Kaschau , non loin
d'Eperies dans le comitat de Saros , et particulièrement dans
les montagnes de Dubnick, de Pred-Banya et de Libanka.
Les opales y sont en veines ou en petits amas, soit dans le
trachyte, soit dans le conglomérat résultant des débris de
cette roche. Elles n'y sont jamais en lits, et les résinites com-
muns, jaspoïdes ou laiteux y sont et plus abondons et plus
volumineux que l'opale proprement dite'. Quelquefois la
roche trachytique contient aussi des pyrites, qui ont été en-
veloppées par l'opale. C'est un fait très-rare, mais que les
observations de MM. Mohs et Beudant mettent liors de doute.
Le peu de dureté des roches qui renferment les opales en
Hongrie, en rend en général l'exploitation assez facile.
On a distingué aussi en Hongrie une variété particulière
d'opale d'un jaune de cire ou miellé, qu'on a nommée
TVachs-Opal, et qui se trouve en nids ou en veines dans un
stigmite perlaire de Telkebanya.
II paroît que la belle qualité des opales à fond laiteux,
ornées des plus belles couleurs de l'iris, est propre à la Hon-
grie : toutes celles que nous allons citer, quelque belles
qu'elles soient d'ailleurs, ont un aspect très -différent.
Le lieu oij on a trouvé en Europe les opales les plus remar-
quables après celles de Hongrie , sont les îles Féroë. M. le comte
Vargas-Bedemar , qui a décrit ces opales et leur gisement,
fait remarquer qu'elles ont généralement un fond de couleur
dominante, orangé-rougeâtre , brunâtre, verdâtre, blanchâtre,
iivec un chatoiement rougeàtre, toutes plus ou moins ornées
des couleurs de l'iris, mais généralement beaucoup moins
éclatantes que celles de Hongrie. Elles se trouvent principa-
lement dans le Kollefiord , sur la route de ce lieu à Kalbaks-
fiord , près de Rivedig sur l'Œsteroe , etc. On a trouvé aussi
des opales à Fâroern en Norwége, dans un terrain de trapp
et de spilite. Un autre lieu devenu célèbre parmi les miné-
ralogistes par une nouvelle et belle variété d'opale que M»
Delrio y a trouvée, que M. de Humboldt en a rapportée , dont il
1 Beudast, Voyage f.n Hongrie, toin. 2, pag. 182 à 190.
s IL 157
â fait connoître le gisement, et que M. Karsten a déctite, est-
Zimapan au Mexique. Cette opale, nommée opale de feu,
Feuer-Opal , par M Karsten , a un fond d'un rouge orangé , avec
des reflets d'un rouge de feu. Elle est en veines dans les filons
de Zimapan , qui traversent une espèce de porphyre ou de '
stigmite perlaire à globules rayonnans, d'un bleu de lavande;
elle perd au feu 8 p. loo de son poids, devient friable et
d'un rouge de chair. Ce stigmite a, suivant MM. Beudant et
de Humboldt, la plus grande ressemblance avec la roche des
environs de Telkebanya , qui renferme les opales miellées.
M. Engelsbach-Larivière a décrit comme une espèce parti-
culière , sous le^ nom de Zér.site, un minéral qui se trouve
au Mexique et qu'il regarde comme très-différent de l'opale
de feu. Il est d'un noir de jais; sa pesanteur spécifique est
de 3.
On cite encore des opales dans les environs de Freibcrg
en Saxe, dans un argilophyre. A Pontpcan en Bretagne,
dans un felspath. Nous tirons cette citation de De Born; mais
il faut prendre garde que plusieurs minéralogistes désignent
certains résinites par le nom d'opale, tandis que nous avons
restreint ce nom à son acception réelle et technologique ou
à la variété que les minéralogistes allemands appellent opale
noble.
Les opales, et surtout l'opale irisée , sont des pierres très-
estimées, très-recherchées et d'un très-haut prix. (Voyez ce
qui est relatif à ce genre de considération , à l'article Opale
de ce Dictionnaire.)
i5. Résinite girasol. Il n'est presque qu'une sous- variété
d'opale : c'est un résinite à translucidité en même temps lai-'
teuse et orangée, et à reflets principalement et presque uni-
quement rougeàtresou jaune-doré, lorsqu'on lui fait réfléchir
la lumière directe du soleil. Il se trouve dans les mêmes
circonstances et dans les mêmes lieux que l'opale et que les
autres résinites; mais les plus beaux et les plus volumineux
viennent du Brésil et du Mexique.
i6. Résinite cacholong. 11 est d'un blanc de lait presque opa-
que ou légèrement translucide sur les bords; cette transluci-
dité laiteuse, cfui approche quelquefois de l'opacité de l'ivoire,
est modifiée par des nuaaces verdàfres et surtout bleuâtres.
î58 SIL
Sa cassure est unie , ordinairement luisante , quelquefois
terne; il happe souvent à la langue: sa dureté est égale à celle
des résinites, cVst-à-dire qu'il se laisse entamer par l'acier,
mais moins facilement que certains résinites.
Les cacholongs accompagncnl souvent les silex pj romaques,
les calcédoines, et surtout les résinites. Ils paroissent être le
résultat d'une altération de ces pierres, altération produite
par une cause inconnue, car ils enveloppent souvent les silex
que nous Aœnons de nommer, et se lient avec eux par des
nuances insensibles : c'est pourquoi on les trouve assez ordi-
nairement dans les lieux où se rencontrent ces silex. Nous
citerons particulièrement les cacholongs de Champigny, près
Paris; ils sont dans les cavités d'un calcaire siliceux compacte,
bréchiforme. Parmi ces cacholongs les uns sont durs et ont la
cassure luisante, les autres sont tendres, légers, happent à la
langue et ressemblent à de la craie; ils sont mêlés avec des
silex pyromaques et même avec des calcédoines. On ciie aussi
des résinites de cacholongs dans les spilites des îles Féroë, du
Groenland , de l'Islande. On en cite aussi dans la mine de fer
de Huttenberg en Carinthie, de l'Ile d'Elbe, etc.; mais n'a-t-
on pas confondu quelquefois les minéraux nommés pholé-
rite, collyrite, etc., avec les cacholongs proprement dits?
Les véritables cacholongs, ceux qui ont donné leur nom à
cette variété, se trouvent sur les bords du Cach, fleuve voisin
desCalmoucksde Bucharie. Ils sont répandus dans les champs,
sans cependant être roulés ; mais sous forme de tablettes
composées de couches alternatives de cacholong et de calcé-
doine.
On taille quelquefois le cacholong en cabochon et on le
monte en bague.
Les cacholongs des îles Féroë et de l'Islande, faisant partie
de masses de calcédoine à zones droites et parallèles . et
même de masses de cacholong à lits de différentes duretés
et nuances, ont été employés par des artistes italiens, gra-
veurs en pierres lines. pour faire des camées très-fouillés ,
dont les reliefs sont en cacholong tendre et le fond en calcé-
doine ou en cacholong plus dur. On a donné à ces pierres, à
cause de ces différens degrés de dureté, le nom de tenero-
duro. (Léman.)
SIL ^h
17. Rksinite hydrophane'. On donne ce nom aux résinitcs
qui, étant blancs ou d'une couleur foible et presque opaque,
deviennent plus ou moins translucides après quelque temps
d'immersion dans l'eau. Ce sont assez ordinairement des opales
ou des cacholongs comme desséchés, c'est-à-dire qui, par
une cause quelconque, ont perdu une partie de leur eau.
Il est resté des vacuoles à la place de ce liquide : elles sont
remplies momentanément par l'eau dans laquelle on les
plonge. Le passage de l'opacité à la translucidité que ce chan-
gement d'état fait éprouver est la conséquence d'un phéno-
mène d'optique dont l'explication appartient à la physique.
M. Klaproth a trouvé dans quelques hydrophanes près de
0,02 d'alumine, et toujours un peu d'eau.
L'hydrophane est évidemment poreuse. L'air renfermé dans
ses pores est chassé d'une manière visible par l'eau ou par
tout autre liquide plus lourd dans lequel on la plonge. Cer-
taines hydrophanes deviennent opalines en devenant plus
translucides, notamment celle d'Hubertsburg , que M. Klap-
roth a nommée hydrosane , et celle de Pecklin , en Haute-
Hongrie, citée par De Born. L'une de ces pierres, qui est bru-
nâtre, devient translucide et d'un rouge de grenat dans l'eau.
Le gisement de l'hydrophane est le même que celui de la
calcédoine et de l'opale. Les lieux qui fournissent plus parti-
culièrement cette variété de silex, sont Hubertsburg en Saxe,
l'île de Féroë , Telkebanya en Hongrie, Chatelaudren en
France dans un argilophyre, Musinet près de Turin. Celles
de ce dernier lieu se trouvent dans des veines de calcédoine,
ou même de serpentine dure, qui traversent dans tous les
sens une montagne composée de serpentine. Toutes ces calcé-
doines ne sont point hydrophanes ; il n'y en a même que très-
peu qui aient réellement cette propriété: on remarque que
celles qui la manifestent le mieux ne sont ni trop transpa-
rentes ni trop opaques.
M. Desnoyer a observé, à Bellesme, département de l'Orne,
dans une glauconie crayeuse, une sorte d'hydrophane ter-
reuse, qui est composée de qS parties de silice et de 5 d'eau
1 C'esl-à-dire qui devient transparent par Veau. On l'a nommé
oculus mundi , commi le girasol , lapis imitahilis, etc.
aussi
i6o SIL
environ , et qui a la propriété d'être enlièremenl dissolubie
dans une solution de potasse à la chaleur de l'eau bouillante»
Il l'a appelée silice, hydrophanique.
L'hydrophane n"est qu'une pierre de curiosité. Lorsqu'on
veut augmenter l'effet que produit son passage de l'opacité à
la transparence, on en fait des bijoux composés de deux pla-
ques minces, entre lesquelles on place une figure ou une de-
vise qui, restant opaque lorsque le reste de l'objet devient
translucide, est seulement alors visible. (Léman.)
18. llÉsiMTE co.mjiun'. Nous réunissous sous cette dénomina-
tion toutes les variétés qui n'appartiennent à aucune de celles
qui sont désignées d'une manière plus spéciale.
Le résinite commun est translucide ou presque opaque.
Avec tous les caractères de cette sous-espèce, il présente des
couleurs variées, quelquefois assez vives, et qui sont inhé-
rentes à la matière même de ces variétés.
Les couleurs principales qu'offre cette variété sont:
Le grisâtre. Dans un calcaire compacte lacustre des envi-
rons d'Orléans. — De Campo , dans l'ile d'Elbe. Il passe au
cacholong.
Le verdàtre. De la côte de Coromandel.
Le rose. D'un beau rose purpurin, en veines dans un rési-
nite grisâtre du calcaire lacustre de Mehun, département de
la Nièvre. Il est susceptible de recevoir un poli éclatant. C'est
à M. L. André qu'on doit la découverte de cette jolie variété.
Le jaunâtre. C'est un des plus communs. De Saint-Ouen ,
près Paris.
Le jaune-roussâlre. C'est une très-belle variété, qu'on trouve
principalement à Telkebanya et à Libethees en Hongrie. —
A Recolènes en Auvergn-e; ce dernier est plein de cavitésvqui
renferment une poussière siliceuse jaunâtre. — L'opale de feu
de Zimapan au Mexique est souvent accompagnée d'un rési-
nite qui peut être rapporté à cette variété.
Le rougeâtre. On le trouve à la Basse-Terre , dans l'est de
la Guadeloupe. Il est opaque et d'un rouge assez vif.
Le brunâtre. D'un brun foncé qui passe au noir. Saint- Pierre
i Halbopal, Wern. — Quelques Pechsiein des minéralogistes aile
raands. = Pissite , Delawétherie, en excluant la variétc h.
SIL 161
Aynac, près du Puy , département de la Loire. — Monac et
Gergovia, au Puy-de-Dôme.
Outre les lieux que nous venons de citer comme propres
à certaines variétés de couleur assez remarquables, on trouve
encore des résinites dans beaucoup d'autres endroits; mais il
faut se méfier des citations prises dans les auteurs allemands
et dans les minéralogistes qui écrivoient il y a plus de trente
ans , parce qu'ils confondoient alors les résinites infusibles
avec les résinites fusibles , également nommés par eux Peck-
stein.
En France, les terrains volcaniques, notamment la mon-
tagne de Gergovia en Auvergne, la côte de Saint -Pierre
Eynac , dans le département de la Loi-"e, la colline d'Am-
bierle , au nord-ouest de Rouane , renferment des résinites
communs.
On trouve aussi des résinites , en Angleterre , dans les
filons de minerai de cuivre du comté de Cornouailles, no-
tamment ceux de Rosewarne et d'Huëldamsel.
En Allemagne, à Steinheim , près de Hanau : ils y sont
comme rubanés de gris foncé et de blanc.
L'Islande et les îles Féroë sont riches en résinites communs
blancs, bruns, verdàtres, de diverses nuances.
En Sibérie , les filons de la mine de plomb de Nikolaiefskoi ,
dans l'Altaï, renferment des résinites en masses rougeàtres,
jaunâtres, olivâtres, passant parla désagrégation à l'état d'une
matière terreuse rougeâtre.
Le résinite , à raison de la texture qu'il a prise dans les
corps organisés qu'il a remplacés, est susceptible de se pré-
senter avec la forme et la texture d'un os long, circonstance
rare dont je possède un exemple, ou avec celles d'un végétal
ligneux. Cette dernière manière d'être, beaucoup plus com-
mune , a donné occasion d'établir une autre variété de ré-
sinite , sous le nom de
Résinite xiloïve { Ho Izop al, Wern. ) , offrant plusieurs nuan-
ces de couleurs et une texture souvent très-différente , sui-
vant qu'il est originaire d'un bois dicutylédon ou d'un bois
monocotylédon, comme le palmier. Le plus remarquable est
le résinite xiloide de palmier, d'un beau jaune orangé, ve-
nant de Telkebanya en Hongrie.
49. Ji
3^2 SIL
M. Brandes, de Salzulfeln, a voulu savoir si les réMnites
hyloïdes renfermoient encore quelques traces du végétal qu'ils
avoient remplacé, et il a examiné dans ce but les résinites
xyloïdes d'un jaune d'ocre des sept montagnes qui se trouvent
sur la route d'Obercassel à Stein , près Stieldorf . dans une
couche de sable d'un mètre et plus, qui est recouverte par
un terrain basaltique et qui est accompagnée de quelques
indices de lignite. Il a trouvé dans ces résinites les principes
suivans :
Résiniie compacte. Résinite fibreux.
Silice 86 9^
Alumine o,5o 0,12
Fer oxidé et soufrr interposé. 3,38 0,07
Eau 9,96 6,12.
Résinite ménilite'. Cette variété, bien' caractérisée, ne s'est
encore trouvée que dans le bassin de Paris. Elle est presque
opaque ; sa cassure est moins conchoïde et moins résinoïde
que celle des autres variétés ; elle offre souvent une structure
presque fissile. Elle se présente sous forme de petites masses
aplaties, tuberculeuses, mamelonnées même, dont la pesan-
teur spécifique est ordinairement de 2,88.
Analysée par Klaproth , elle lui a donné 85 de silice et 1 1
d'eau. Bayen y avoit démontré la présence de la magnésie:
cette terre venoit certainement de la marne argileuse et ma-
gnésienne au milieu de laquelle se trouve ce résinite , et qui
renferme une assez grande quantité de silicate de magnésie.
Il y a deux sous -variétés de ménilite.
Le ménilite brun { Kalkopal , Oken) , qui est en tablettes ou
rognons d'un brun tirant sur le bleuâtre.
Il vient principalement de Menil-Montant et du nord de
Paris.
Le ménilite gris (grauer Ménilite, Hoffm.), qui est en ro-
gnons souvent plus gros, mais déprimés, d'un gris pâle ou
jaunâtre, et qui , suivant Hoffmann, est plus pesant que le
premier dans le rapport de 2,37 à 2,18.
Quai'ï subliusant. Hiiiy. — Leheiopal, etc.
SIL i63
11 se trouve plus particulièrement dans les collines de
Saticafs, prés d'Angoulême, sur les bords de la Seine à Sainl-
Ouen, dans le terrain gypseux près Clamart, tous lieux qui
avoisinent Paris.
Le niénilite s'est aussi trouvé dans le département de l'Al-
lier , prés Vichy.
Dans tous ces lieux il est en rognons aplatis , mamelonnés,
disposés en lits interrompus dans la masse stratifiée d'une
marne argileuse plus ou moins massive et quelquefois très-
feuilletée. Lorsque des corps organisés accompagnent cette
marne , on les reconnoit pour appartenir à des mollusques
ou à des crustacés terrestres ou d'eau douce, ce qui établit
que le terrain qui renferme les ménilites n'est pas de forma-
tion sous-marine. Celui des environs de Paris appartient aux
parties inférieures de la formation gypseuse; celui de Vichy
ne fait pas exception à cette règle.'
'"'■ Annotations sur les silex et les résinites.
Les minéraux du genre Quarz, composant ces deux sous-
espèces , offrent des propriétés et des particularités qui,
leur étant communes et ne pouvant être décrites de préfé-
rence à l'article d'aucune d'elles, doivent être exposées à la
suite de leur description.
On a pu remarquer que les silex présentent presque toutes
les couleurs, à Pexception du bleu pur et du rouge pur,
et encore trouve-t-on dans la calcédoine , dans la sardoine
et dans les résinites, des nuances assez pures de ces couleurs.
On voit même, dans quelques agates, des teintes d'un beau
violet; cette variété est rare. Le Muséum de Paris en possède
trois échantillons. Mais les couleurs des silex n'ont jamais la
vivacité, l'éclat et surtout la pureté de celles du quarz hyalin.
La plupart de ces couleurs se trouvent quelquefois réunies
dans le même morceau; cependant dans Phéliotrope il n'y
i M. Albert Petrouski a décrit, comme ménilite vert-noirâtre, se
trouvant dans un schisle à polir, un silex des environs de Zancuto dans
le comitat de Zemplin. M. Beudant regarde ce minéral comme un
silex ordinaire, engagé dans un conglomérat ponceux.
i64 SIL
a de mélange que le rouge, et dans la chrysoprase le vert
est toujours seul.
Ces couleurs, ou seulement leurs nuances, offrent des dis-
posilionset des arrangemens particuliers, qu'on a désignés sous
différeus noms. La plupart de ces dispositions peuvent se ren-
contrer dans tous les silex et résiniles , et par conséquent
ces noms s'appliquent à ces diverses sous-espèces et variétés.
Cependant on fera remarquer que quelques-unes sont do-
minant-^s dans certaines variétés, tandis qu'elles paroissent
entièrement exclues des autres. Les agates étant la variété
qui présente le plus grand nombre de ces dispositions, c'est
aussi à cette variété que s'appliquent plus particulièrement
les dénominations qui les désignent. On nomme donc :
Onyx, les silex dont les couleurs ou les nuances d'une
même couleur sont disposées par zones parallèles bien dis-
tinctes, droites ou sinueuses, et quelquefois très-multipliées.
Le nombre de ces couleurs, le retour des mêmes séries , leur
parfait parallélisme sur une étendue de plusieurs centimètres,
sont des phénomènes fort remarquables , et qui donnent à
ces pierres un mérite et une valeur assez grands.
Les agates sont celles qui les présentent le plus communé-
ment et le plus complètement, et parmi elles ce sont sur-
tout les calcédoines, la cornaline et les sardoines; viennent
ensuite les silex pyromaques et quelques résinites communs.
Les autres variétés n'offrent pas cette disposition.
Œillés, lorsque les couleurs forment par leur disposition
des cercles concentriques à une tache plus foncée. Quel-
ques silex onyx, coupés d'une certaine manière , présentent
cette disposition. Elle est bornée aux mêmes variétés que les
onyx.
Ponctués. Les couleurs sont disséminées en une multitude
de points quelquefois si petits qu'on ne les distingue point
d'abord. Les agates, ponctuées aussi finement, semblent être
teintes uniformément ou nuagées parla couleur de ces points,
qui sont ordinairement rouges.
Tachés. Ce sont les silex des variétés agates, pyromaques
et résinite commun, qui sont marqués de taches irrégulières
de diverses couleurs. Lorsque ces taches représentent grossiè-
rement quelque objet connu , on nomme ces pierres agates
SIL i65
eu silex fgurês, et on attachoit autrefois un grand prix à ces
effets du hasard.
Herborises ou arhorisés. Ce sont les silex et surtout les agates
qui font voir, dans leur intérieur, des linéamens ou dessins
noirs, bruns, rouges ou jaunâtres, qui représentent des ar-
brisseaux dépouillés de leurs feuilles. On remarque que les
rameaux de ces arbrisseaux ne sont pas disposés sur un seul
et même plan, mais qu'ils se ramifient dans toutes les di-
rections. On reviendra sur ce phénomène.
Les plus belles agates arborlsées viennent de l'Arabie par
la voie de Moka, et portent dans le commerce le nom de
pierres de Moka. Elles ont quelquefois une très- grande va-
leur.
Agates mousseuses. Ce sont les agates (et il n'y a que cette
variété qui présente la particularité qu'on désigne par ce
nom) qui font voir dans leur intérieur des filamens verts,
bruns, rougeàtres, qui s'entrelacent irrégulièrement, comme
les conferves ou comme le chevelu des racines.
Daubenton, M. Macculloch depuis lui, ont cru reconnoître
dans ces filamens de véritables végétaux de la famille des
mousses ou des conferves, qui auroient été enveloppés par la
matière siliceuse.
Quelquefois les agates onyx ont été brisés dans l'intérieur
même de la terre, et leurs fragmens ont été comme recollés
par une pâte de silex, mais de manière cependant que les
parties d'une même zone ne se correspondent plus.
Toutes ces variations dans la finesse de la pâte des silex,
dans les couleurs, dans la disposition de ces couleurs, don-
nent lieu aux nombreuses variétés de silex qu'on vient de
passer en revue. Il faut examiner maintenant comment ces
silex sont placés dans l'écorce du globe.
'^* Maniêj^e d'être et gisement des silex.
Les minéraux quarzeux qui constituent la variété princi-
pale ou la sous-espèce des silex, se rencontrent dans l'écorce
du globe d'une manière si différente, qu'on ne pourroit éta-
blir clairement la généralité de leur gisement, si on voulait
le traiter ainsi. ,
l'^ô SIL
Il n'y a pas la moindre analogie entre la manière d'être
dans la nature du silex meulière et des agates, et de celle-ci
avec les hyalites. Aussi avons-nous fait connoître en leur lieu
la disposition et le gisement particulier de ces principales
variétés. Il nous reste à exposer celui du plus grand nombre
des silex, c'est-à-dire des agates et des résinites.
Les agates cornaline, sardoine et calcédoine se présentent
généralement en nodules ou rognonssphéroïdaux, ellypsoïdes,
ovoïdes ou tuberculeux, mamelonnés. Les nodules sont quel-
quefois creux et géodiques; leur intérieur est couvert de
concrétions cylindroïdes ou tuberculeuses, mamelonnées et
lisses, ou tapissées de cristaux divers.
Les agates se présentent aussi en petites masses lenticu-
laires, qui , en prenant beaucoup d'extension , passent à Tétai
de lits assez minces , à couches ou zones parallèles.
En6n, ces mêmes pierres se trouvent quelquefois dans les
fissures des roches, tantôt elles les remplissent entièrement,
et y jouent le rôle de véritables filons; tantôt elles ne font
que tapisser leurs parois de concrétions stalactiformes, ou se
présenter en petites masses dans certaines parties des tissures
ou filons des montagnes.
C'est dans les terrains que l'on appelle trappéens, qui sont
uniquement ou au moins principalement composés de vakite ,
dephtanite, de spilite, de porphyre, de trachyte , de basa-
nite, d'argilophyre, dans lesquels on ne voit aucune stratifi-
cation, par conséquent aucun caractère de sédiment, qui
offrent l'im.age de masses molles , qui auroient été accompa-
gnées dans leur formation de boursouflures, c'est dans ces
terrains, probablement d'origine volcanique, et dans ceux
pour lesquels celte origine n'est pas douteuse, que se présen-
tent les agates et quelques résinites. Elles remplissent ou ta-
pissent seulement les parois des cavités qui figurent ici les
hoursoufiures , et sont assez généralement disséminées sans
ordre dans ces terrains; elles ont pénétré dans leurs fissures,
et y ont pris la forme de plaques d'inégales épaisseurs,
lit presque toujours de peu d'étendue. Mais de quelque ma-
nière que les agates soient disposées dans ces terrains, elles
ne s'y présentent jamais en grandes masses; elles s'y subdi-
visent plutôt presque à l'infini, en remplissant de grains pi-
SIL 167
saires ou amygdalaires jusqu'aux plus petites soufflures. Ces
nodules, quel que soit leur volume, n'ont ordinairement au-
cune adhérence avec la roche; ils s'en séparent nettement
et même facilement par le plus léger choc , et comme une
iimande quitte le noyau qui l'enveloppoit.
Ce n'est, comme on vient de le dire, que dans les ter-
rains pyrogénes et principalement trappéens que les agates
J>e présentent ainsi: on en rencontre aussi dans les laves, ou
roches volcaniques proprement dites ; mais, outre que cette
circonstance est beaucoup plus rare , ce ne sont que les ter-
rains volcaniques anciens dont les éruptions sont antérieures
et au plus contemporaines à la dernière révolution du globe,
qui renferment des agates dans leurs roches. Je ne connois
pas d'exemple de la présence de cette variété de silex dans
les terrains volcaniques actuels.
11 en résulte que les agates ne sont accompagnées dans leur
gîte que des minéraux pierreux et métalliques dont la for-
mation avoit encore lieu à l'époque où se sont formés les ter-
rains qui les renferment. On trouve avec elles, et même au
milieu d'elles, du quarz hyalin, de l'améthyste, de la chlo-
rite, de la stilbite, de la chabasie , delà prehnite, de l'har-
motome, du calcaire spathique , du calcaire brunissant, du
fer carbonate, de la barytine , du cuivre malachite et du
cuivre natif, du titane, du bitume, etc.
Les agates de cette formation ne renferment ou ne sont
généralement accompagnées d'aucun débris organique, soit
animal, soit végétal, quoique la roche qui les enveloppe
jjuisse en présenter quelques-uns, (Des hélices dans la vakite
de Pont-du-Château , en Auvergne.)
Comme Its terrains trappéens paroissent appartenir, au
moins pour quelques-uns d'-entre eux, à une des dernières
époques gcognostiques , il en résulte que les agates de ces
terrains sont pareillement d'une formation très-récente.
Les résinites se trouvent aussi dans ces mêmes terrains,
mais ils y sont rares, tandis que leurs gîtes spéciaux sont les
porphyres, les trachytes et les argilophyres. Ils ne s'y pré-
sentent pas en nodules comme les agates, mais en veines,
qui parcourent ces roches dans tous les sens, qui en pé-
nètrent toutes les fissures, et qui se lient intimement avec
>^8 SIL
elles : ils ne s'en détachent donc pas avec netteté et facilité,
comme le font les agates.
C'est aux résinitcs de ces terrains, et par conséquent de
cette époque géognostique , qu'on peut rapporter les débris
organiques végétaux qu'on trouve quelquefois (en Hongrie,
et en différens lieux de la terre, telle que Table-bay sur la
côte nord-esi de la Nouvelle-Zélande ) avec les silex de cette
sous-espèce, ayant pris la nature des résinites.
Des terrains d'une époque contemporaine à ces terrains
pyrogènes anciens, ou peut-être encore plus nouveaux, ren-
ferment des résinites bien caractérisés, et même des silex
cornés et des agates : ce sont les terrains lacustres, calcaires
et siliceux, postérieurs au calcaire à céritcs, et faisant, comme
lui, partie des terrains de sédiment supérieurs. Les résinites
communs, et surtout les blancs, les jaunes, les verdàtres ,
forment dans ces terrains de petits lits, des veines ou de petits
amas qui sont fortement adhérens à la roche calcaire, qui
semblent même se perdre dans cette roche. On voit des
exemples frappans de cette disposition dans les terrains la-
custres de Saint-Ouen, près Paris, de Montabusar, près d'Or-
léans, etc.
Les résinites ne renferment et ne sont ordinairement ac-
compagnés d'aucune des substances minérales que nous avons
nommées plus haut, ni d'aucune substance métallique; mais
ils enveloppent quelquefois des débris organiques, végétaux
et animaux, qui ont appartenu à l'époque de formation de
ces terrains. Ce sont des os de palceotherium, de trionix , des
limnées, des planorbes, des cyclostomes, etc.; des bois de
dicotylédones et de ]ialmiers.
Le terrain de calcaire grossier à cérifes, et celui d'argile
plastique et de lignites, ne renferment que des silex cornés et
les autres variétés, dont nous avons déjà fait connoître le
gisement.
Les agates sont assez rares dans les terrains de sédiment
moyens. Ces terrains recèlent plutôt des silex pyromaques et
des silex cornés; mais il arrive souvent que le centre des
géodes, souvent très- volumineuses, que forment ces silex,
est rempli ou tapissé de concrétions cylindroïdes ou tubercu-
leuses qui , par la liuesse de leur pùte , appartiennent aux
SIL 169
:i<riites, et principalement à la calcédoine. C'est aussi dans ces
terrains que se trouvent des débris de végétaux, de mol-
lusques ou de zoophytes remplacés par des agates. (Dans la
craie tufau et au-dessous de cette craie, tant à Charmouth,
en Angleterre, que sur les côtes de Normandie, en France;
à l'ile d'Aix , dans le département de la Charente : dans
ce dernier lieu , les cavités laissées par des larves qui ont
vécu dans le bois transformé en lignite, sont remplies d'a-
gate calcédoine.) Les pyrites, étant abondantes dans ces ter-
rains , accompagnent souvent les agates, surtout dans les
couches et dans les parties de ces couches riches en débris
organiques.
Les terrains de sédiment inférieurs renferment à peu près
la même variété de silex, et de la même manière. Cepen-
dant les agates proprement dites paroissent être plus rares
dans ces terrains, tels que nous les avons limités, que dans
les terrains de sédiment supérieurs et moyens.
Les agates reparoissent en plus grande quantité et avec
d'autres sous -espèces du genre Quarz, dans les terrains pri-
mordiaux de sédiment ou terrain de transition compacte,
et en admettant dans ces terrains les ophiolites, par consé-
quent les magnésites anciennes et les giobertites, on y at-
tribue une roche riche en variétés de silex.
Des silex cornés, la chrj^soprase , probablement le plasme
et l'héliotrope, bien certainement des calcédoines, des ca-
cholongs, des hydrophanes, des résinites communs, se trou-
vent dans ces terrains en veines, en amas déprimés, ma-
melonnés, irréguliers, tantôt bien distincts et séparés de la
roche enveloppante, ce qui est un cas assez rare, tantôt s'y
liant et s'y fondant par nuances insensibles, ce qui est une
circonstance beaucoup plus commune. Ils y sont accompagnés
de quelques minéraux et de quelques indices métalliques; mais
rarement, peut-être jamais, de débris organiques qui sont
généralement étrangers aux roches ophiolitiques.
Les ophiolites sont , dans le terrain de transition com-
pacte, presque la seule roche qui renferme les variétés de
silex que nous venons de nommer; mais les silex cornés, et
surtout les jaspes et les phtanites, sont abondans dans ce ter-
rain, et y forment des lits assez étendus, assez puissans et
170 SIL
assez réguliers, les uns au-dessus des ophiolites, les autres au
milieu des différentes roches calcaires qu'on appelle de tran-
sition.
Les terrains ophiolitiques des Apennins, la montagne de
Mussinet, et celles de Castella-Monte et de Baldissero, près
Turin , offrent des exemples remarquables de cette dispo-
sition.
Les silex deviennent encore plus rares dans les terrains pri-
mordiaux de cristallisation. Cette rareté n'est point en raison
de l'ancienneté des terrains, elle paroit suivre plutôt le rap-
port inverse de l'état de cristallisation , en sorte que les ro-
ches qui paroissent avoir été entièrement dissoutes et for-
mées complètement par voie de cristallisation, telles que les
granités, les gneiss, les micaschistes, les hyalomictes , le
calcaire saccaroïde, ne renferment dans leur masse aucun
silex; celles, au contraire, dans lesquelles la texture cristal-
line est moins parfaite, telles que les porphyres,' les eu-
rites, sont accompagnées quelquefois de silex; ce sont des
agates calcédoines, des silex cornés, et surtout des résinites,
qui y sont disposés plutôt en veines et en petits amas qu'en
nodules.
On a déjà dit que les porphyres , appartenant souvent
aux terrains trappéens, renferment, comme les autres roches
de ces terrains, des silex agates qui s'y trouvent alors dans
leur gisement principal.
De Saussure dit avoir vu dans un granité près de Vienne,
département de l'Isère, des calcédoines disposées en rognons
et en liions, qui renfermoient des morceaux du même gra-
nité, et qui étoient pénétrées de pyrite. II n'est pas sûr
que cette roche soit un vrai granité; d'après les échantil-
lons que j'en ai vus, elle présente des caractères qui indiquent
plutôt un porphyre granitoïde qu'un granité ancien ; mais le
même géologue cite dans le même lieu des lits minces de cal-
cédoine alternant avec du gneiss.
J'ai vu, dans la collection de Delamétherie et dans d'au-
tres collections , des nodules de calcédoine dans un por-
phyre très -solide.
Dans ce cas, les silex sont évidemment contemporains de
la roche; mais lorsqu'ils la traversent en liions distincts et
SIL 17^
limités, ce qui est assez rare, ou lorsqu'ils font partie des
filons qui la traversent, ce qui est plus commun, ces silex
sont de formation postérieure , et ont été déposés dans des
circonstances bien diirérentes de celles qui ont présidé à la
formation de la roche.
C'est le cas de la plupart des siles cornés, des calcédoines
et des résinites, qu'on cite dans les granités et dans les au-
tres roches de même origine. Ils font partie de filons, et ren-
ferment ordinairement les mêmes minéraux pierreux ou mé-
talliques que ceux qui composent ces filons.
Ainsi, on voit près de Vienne, dans le département de
l'Isère , dans un iilon de minerai de plomb qui traverse un
stéachiste ou un gneiss talqueux , une agate tantôt homo-
gène, tantôt bréchiforme, qui constitue quelquefois la roche
du filon, et qui renferme la galène pour laquelle on l'ex-
ploite.
On cite dans l'île d'Elbe des kaolins exploités pour la fa-
brique de porcelaine de Florence, renfermant des nodules
de résinite blanc, dont le n'^yau est du même kaolin que
celui dans lequel ils sont disséminés. Or, le kaolin est une
i-oche primordiale. Néanmoins M. de Ruppel , qui a fait
cette observation, attribue au résinite une formation toute
récente.
Les exemples de calcédoine et de silex corné, traversant
des filons, ou faisant partie des filons qui traversent les roches
primordiales de cristallisation, sont très - nombreux , même
en ne comprenant dans ces roches que les granités, les gneiss,
les diorites, les porphyres, les eurites.
Ainsi on cite, en vSaxe , des agates et de la calcédoine en
filons très-puissans, à Schlottwitz sur les bords de la Muglitz,
à Gersdorf dans un gneiss près du village de Halsbach , ou
les filons sont minces, mais composés de lits parallèles d'agates
de diverses couleurs, tantôt continus, tantôt brisés. On
connoit dans le même pays les exemples de silex cornés et
de calcédoine en nodules dans les porphyres de Chemnitz,
et en filons dans celui de Hohenstein. M. de Humboldt a ob-
servé le même fait dans le porphyre de Zimapan au Mexique.
Aux exemples spéciaux que nous avons donnés du gisement
du silex corné, on peut ajouter qu'il se présente aussi en
^72 SIL
filons, traversant le granité et renfermant de nombreux
fragmens de cette roche ^ près de Ruhla au Heisenberg en
Thuringe , et à Carlsbad.
La plupart des résinites qui viennent de Sibérie , se ren-
contrent, suivant Patrin, en filons dans des roches primor-
diales. Ainsi le filon du minerai de plomb de Nikolaiefskoi,
dans l'Altaï , le filon de minerai d'argent de Tom aussi
dans l'Altaï, mais à cent lieues à l'est du précédent; celui
de Moursinsk, célèbre par l'améthyste qu'il fournit, tra-
versent des terrains primordiaux ophiolitiques ou même de
gneiss.
La même manière d'être du résinitea été observée, en Pen-
sylvanie, dans le granité, et près Baltimore, dans l'ophio-
lite.
'^'^^ Observations pour la théorie de la formation
des agates et autres silex en nodules.
Quand on visite les terrains qui renferment sous forme de
nodules les diverses variétés de silex, hoit les silex pyroma-
ques, soit les agates, soit même les jaspes qui, en se pré-
sentant ainsi, ne diffèrent des agates que par leur opa-
cité, on remarque que ces nodules sont dis^éi!linës dans ces
terrains, tantôt sans aucune régularité, et c'est le cas des
agates dans les terrains d'aphanite, de spilite et de por-
phyre, tantôt qu'ils sont disposés en lits parallèles, mais in-
terrompus, et c'est le cas des silex pyroniaques et des silex
cornés dans la craie et dans les autres terrains de calcaire sé-
dimenteux qui les renferment.
La forme de ces nodules dans ces deux sorîes de positions, -
déjà si différentes par elles-mêmes et parla nature des terrains,
offVf elle-même de nombreuses différences. Dans le premier
cas les undules ont des formes assez limitées et qui présentent
entre elles une sorte d'analogie : ce sont des sphéroïdes, des
ellipsoïdes dépri'pS, mais surtout des ovoïdes atténués et
même aplatis à une extrémité et présentant grossièrement
ce qu'on appelle la forme de larme. Celte forme se répète
dans wne multitude ùe uoJules : elle est plus sensible dans
les petits et les moyens que dans les gros. Le volume varie
SIL »73
depuis celui d'un pois et d'une amande, jusqu'à celui d'uu
melon.
Presque tous présentent comme une sorte de queue ou
d'extrémité brisée, comme le montrent les masses de verre
fondu qu'on laisse tomber dans un liquide , ou comme le
montrent mieux les espaces que forment des bulles de gaz
qui s'élèvent avec peine dans une masse boueuse.
On voit aussi dans les mêmes terrains des agates sous forme
de lits ou de couches; mais, ensuivant ces prétendus lits, oa
remarque que ce ne sont ordinairement que des parties d'el-
lipsoïdes lenticulaires, fort étendus et très-aplatis.
Enfin, pour terminer tout ce qui est relaiif à la forme ex-
térieure et au rapport des nodules d'agates avec la roche
qui les renferme, on fera remarquer que ces nodules sont
exactement moulés sur les parois de la cavité où ils sont placés,
que leur surface est raboteuse, comme l'est celle de ces ca-
vités; qu'ils n'ont avec la roche presque aucune adhérence,
et qu'ils s'en détachent avec une si grande facilité qu'il est
difficile d'avoir dans les collections un échantillon qui pré-
sente en même temps la roche et le nodule, pour peu que
celui-ci soit volumineux.
Les silex pyromaques et les agates des terrains calcaires
de sédiment ont une tout autre disposition : nous l'avons
décrite à l'article de ces silex , et nous n'y reviendrons pas.
Si nous passons maintenant à l'examen de la structure par-
ticulière des nodules d'agate, nous aurons occasion de re-
marquer une disposition générale dans les diverses parties de
ces rognons, qui n'est pas sans intérêt, lors même qu'on n'en
pourroit encore tirer aucune lumière sur le mode de for-
mation des agates.
Le noyau d'agate, logé et comme moulé dans la cavité de
la roche, n'est pas toujours appliqué sans intermédiaire sur
les parois de cette cavité. Il y a très-souvent entre eux une
couche mince de terre verte, qu'on a nommée chlorite , et
qui, s'élant présentée en parties volumineuses et presque iso-
lées au Mont-Baldo, a été nommée par de Saussure baldo-
gée. Cette matière s'y montre très- fréquemment et toujours
dans cette même position : elle a quelquefois une épaisseur
notable de quelques millimètres ; plus souvent elle jie forme
^74 SIL
sur les agates qu'un enduit mince , mais très-reconnoissablc
par sa couleur verte.
Tantôt le nodule est plein, c'est le cas le plus rare, tantôt
il présente vers son centre une cavité plus ou moins consi-
dérable, qui lui fait donner le nom de géode. Presque jamais,
peut-être même jamais, ce nodule n'est parfaitement homo-
gène. Lorsqu'il est le moins varié dans sa composition , il
ne présente que des nuances de la même substance, que ce
soit de la calcédoine ou du jaspe. Mais il est plus souvent com-
posé de matières très- différentes , non -seulement par leur
couleur mais même par leur nature : or, ces matières sont
toujours à peu près disposées de la même manière , depuis
l'écorce du nodule jusque vers son centre.
Ce sont d'abord, c'est-à-dire, en commençant par l'écorce
ou la surface extérieure du nodule, des zones d'agates de dif-
férentes couleurs, ou de différentes nuances lorsqu'il n'y a
qu'une couleur. Ces zones, quelquefois multipliées jusqu'au
nombre déplus de cent, et alors très-minces, mais toujours
très-distinctes , sont souvent parfaitement parallèles entre
elles et à peu près parallèles auK parois de la cavité dans
laquelle le nodule s'est moulé; mais cette dernière circons-
tance est sujette à varier par une multitude de causes. Lors-
que ces causes ont fait naître dans une zone un sinus, une
courbure , ou un dérangement quelconque qui ôte tout rap-
port de parallélisme avec les parois de la cavité, les zones
qui suivent sont parallèles à cette sinuosité, jusqu'à ce qu'une
nouvelle cause ait fait naître une nouvelle sinuosité.
Non- seulement les zones de couleur présentent cet admi-
rable parallélisme, malgré leur multiplicité, mais elles of-
frent aussi quelquefois un retour périodique et régulier de
la même série de couleurs ou de nuances.
Ces zones ne sont pas cependant exactement parallèles à
la surface des nodules, ni dans toutes leurs directions, ni dans
toute leur étendue. Si on a eu soin d'observer la disposition
des nodules dans la montagne, de manière à pouvoir recon-
noitre sur chaque nodule les parties semblablement situées
par rapporta l'horizontale, lors de la position primitive du
terrain au moment de la formation des agates, et lorsqu'on
çst parvenu a déterminer ainsi les parties des nodules, aux-
SIL Î75
quelles on peut donner les noms de partie supérieure et
de partie inférieure, on remarque les faits suivans dans la
disposition des zones. Si on divise le nodule par une coupe
horizontale , on obtient des zones à peu près parallèles
à la circonférence de celte coupe et parallèles entre elles;
mais si on le divise par une coupe verticale, on remarque
en général que les zones sont plus minces vers la partie supé-
rieure et plus épaisses vers la partie inférieure.
Cette observation, qui a pu être faite par toutes les per-
sonnes qui ont étudié les agates dans leur place, a été faite
d'une manière encore plus profonde et plus complète par M.
de Buch sur les agates des terrains trappéens d'Irlande. Ces
agates sont, dans le lieu où les a étudiées cet illustre géologue ,
des ellipsoïdes très-irréguliers et souvent aplatis dans le sens ho-
rizontal. Les zones de calcédoine sont plus minces vers la par-
tie supérieure des nodules, et elles en suivent les contours;
mais elles sont beaucoup plus épaisses dans la partie inférieure ,
oîi elles ont pris une surface horizontale et plane; on voit
une succession de ces surfaces séparées par une zone mince
de calcédoine d'une autre couleur, qui se continue et tapisse
toute la surface interne des nodules. Ces nodules sont creux ;
on remarque à la surface interne et supérieure de chacun
d'eux des concrétions cylindroïdes, des espèces de stalactites
de silice , qui pendent à la voûte de ces cavités, comme si la
matière du dépôt horizontal étoit d'une autre origine et
d'une autre époque que la matière agatine des zones paral-
lèles aux parois.
Ces observations indiquent déjà l'introduction de la silice
agatine dans la soufflure de la roche par une partie déter-
minée de cette cavité. Mais quelquefois la section verticale,
ou à peu prés, s'est faite de manière à mettre à jour le vé-
ritable canal d'introduction de cette matière, non-seulement
d ns le nodule d'agate lui-même, mais dans la roche qui l'en-
veloppe : dans le premier cas, on voit les zones des différentes
co :leurs, minces et comme serrées dans ce canal, et paral-
lèles à ses parois, s'épancher ensuite en divergeant dans la
cavité et acquérir d'autant plus d'épaisseur qu'elles appro-
chent davantage du fond de cette cavité. J'ai sous les yeux
plusieurs nodules d'agafe qui ne laissent aucun doute sur
Ï7S SIL
cette circonstance'. Dans l'autre cas on voit clans la roche
qui enveloppe le nodule une fissure s'ouvrant en canal et se
continuant avec celui par lequel la matière siliceuse de l'agate,
et probablement aussi celle des cristaux étrangers qui s'y trou-
vent, paroît s'être introduite. Cette observation est principa-
lement due à M. Frédéric Hoffmann , qui l'a faite sur une
agate d'Ilefeld au Harz, engagée dans un spilite.*
Ces nodules, comme nous lavons vu, ne sont pas toujours
pleins ; ils offrent au contraire très-souvent une cavité vers
leur centre, qui a quelquefois une assez grande étendue.
Les parois de cette cavité sont tapissées ou seulement garnies
de plusieurs substances minérales. Tantôt c'est de la silice
dansdifférens états d'agrégation, et on y voit, ou des stalac-
tites de calcédoines très-belles par la finesse de leur poli,
leur transliicidité, leur volume et leur élégante disposition,
ou des cristaiix de quarz hyalin limpide, mais plus souvent
des cristaux de quarz améthyste à pyramides sans prisme.
C'est, comme on l'a dit ailleurs, une disposition particu-
lière à cette variété de quarz.
On voit en ou^re dans ces cavités, mais en cristaux plutôt
couchés sur quelques parties de la cavité qu'en cristaux im-
plantés sur toute la surface, et cette circonstance n'est pas
à négliger, du calcaire spathique pur, du calcaire ferrifèrc,
de labarytine, de la chabasie, etc.
Les cristaux, et surtout ceux de calcaire et de barytine, sont
peu nombreux, mais très-volumineux et disposés à peu près
comme ces gros cristaux qu'on trouve dans le fond des bo-
caux qui renferment depuis long-temps des dissolutions sa-
lines à base métallique ou terreuse.
Enfin ces géodes contiennent quelquefois de l'eau, qui
tantôt est de l'eau pure, et tantôt offre, suivant M. Davy,
les propriétés de l'eau renfermée dans les bulles du quarz
hyalin.
Les matières qui composent les nodules d'agate y sont dispo-
sées suivant un ordre qui est remarquable par sa constance dans
tous les lieux où l'on a observé des agates. On voit en général ,
1 On en a figure deiiï dans l'atlas de ce Diclionnairc.
2 Dans kEOKHARP, Zeitsch., 1025, tome 2, page 490, fîg. pi. 6.
SIL 177
en allant de l'extérieur à l'intérieuf, d'abord cette croûte
terreuse, verdàtre , dont on a parlé au commencement, en-
suite les zones des différentes variétés d'agate; on remarque
que les plus colorées, les moins translucides, celles, enfin,
qui tiennent au jaspe ou qui appartiennent même à cette
pierre, sont situées le plus près de la surface, et que la ma-
tière siliceuse va toujours en s'épurant, à mesure qu'elle ap-
proche du centre de la géode, en sorte qu'après avoir été
amenée à présenter les concrétions ou les zones les plus pures
et les plus translucides de la calcédoine, elle acquiert toute
sa perfection de nature et de texture en cristallisant en quart
ou en améthyste.
C'est aussi dans cette cavité, et presque uniquement dans
cette partie, que s'observent les minéraux cristallisés éiran-
gersau quarz, que nous avons nommés plus haut : ils sont en
général placés sur le quarz.
La matière colorante des agates n'est pas toujours égale-
ment fondue et comme dissoute dans la pâte de leurs diverses
variétés de couleurs -. elle forme dans cette même pâte des
veines sinueuses, des taches et des points, qui y sont tantôt
répandus très-inégalement, et tantôt disséminés avec un es-
pacement des plus réguliers.
Les diverses dispositions des couleurs dans les nodules ex-
pliquent assez bien les différens aspects qui ont fait donner
aux agates versicolores des noms particuliers.
On voit que les onjx et les camées qu'on en tire, résultent
de la coupe d'un nodule d'agate dans le sens parallèle ou à
peu près à ses parois; que les agates rubanées sont dues à une
coupe faite perpendiculairement à ces parois ; qu'en cou-
pant un nodule d'agate horizontalement et vers son centre,
on coupe plusieurs concrétions stalactitiques et cylindroïdes
perpendiculairement a leur axe, et que cet axe, étant quel-
quefois d'une couleur très-dilTérente de celles des cercles qui
l'entourent, forme comme la prunelle des yeux, dont ces cercles
représentent l'iris. C'est à cette disposition et à cette coupe
que sont dues le s agates cciUces^
En général, la disposition que la silice montre à former des
cercles concentriques, est encore un phénomène fort remar-
quable. Il s'observe dans deux circonstances très-dijGférentes.
^78 ' SIL
1.° Dans ie test de plusieurs coquilles fossiles des terrains-
de sédiment moyen, en particulier de la glauconie sableuse
(Greensand), du calcaire jurassique et surtout du lias. La plu-»
part des coquilles de ces terrains, mais plus particulièrement
celles de la famille des ostracés, telles que les peignes et
les gryphées, présentent dans leur test une multitude d'or-
bicules calcédonieux , composés de cercles ou petits cordons
saillans , parfaitement circulaires et parfaitement concentri-
ques, tantôt isolés, tantôt confluens. On voit aussi ces mêmes
orbicules dans le test fossile des spatangues et des térébratules.
On a pris quelquefois ces orbicules pour des corps marins,
parce qu"on n'avoit regardé ces objets que superficiellement;
mais, en les examinant avec quelque attention, on voit quils
n'offrent aucune organisation et qu'ils sont de pure silice au
milieu du test calcaire. Ces orbicules, très-nombreux et très-
sensibles sur le grj'phea arcuata du lias des environs d'Alais,
avoient été remarqués et décrits par Sauvages dans les Mé-
moires de l'Académie des sciences.
a." Sur des surfaces planes, mais naturelles, d'agates et
même de grès. Ces cercles étant superficiels, on ne peut les
attribuer à la coupe transversale des stalactites de calcé-^
doine; ils sont quelquefois assez nombreux, à peine saillans,
et d'une régularité telle que la pointe d'un compas n'auroit
pu les faire plus exactement circulaires.
On voit de ces cercles concentriques au nombre de plus de
vingt, formant des plaques circulaires de deux à deux cen-
timètres de diamètre, tantôt isolées, tantôt confluentes, sur les
surfaces de fissures d'un grès dense des carrières de May, près
Caen. De beaux échantillons de ce grès ont été recueillis el
donnés au Muséum de Paris, par M. Pattu, ingénieur des
ponts et chaussées.
On voit aussi de ces facLes, composées de lignes circulaires,
sur la surface ou sur l'écorce des nodules d'agate que nous
avons décrits plus haut, et qui sont engagés dans les spilites à
Oberstein et ailleurs. Ces orbicules, quoique moins parfaits
que ceux des coquilles fossiles, en ont d'ailleurs la forme,
la structure et les connexions.
Les agates ont éprouvé quelquefois, au milieu même des
?Gches qui les renferment, une altération fort remarquable
SIL ly^j
dans Jcur (cxlurc et IcMir agrégalion. Elles perdent leur
franslucidifé, deviennent blanches et opaques. Les dépôts
successifs qui forment leur masse et qui se distinguent par
leur couleur, se séparent facilement en une multitude de
feuillets comme mamelonnés et qui se moulent exactement
l'un sur l'autre. Quelquefois aussi cette aUération ne se ma-
nifeste que par le passage de la translucidité à la blancheur
opaque. Ce qu'il y a de remarquable dans les petits nodules
massifs et pleins qui présentent cette altération , c'est que le
milieu seul l'a éprouvé. Chacun de ces nodules blancs, de
la grosseur d'un pois, est entouré d'une écorce translucide,
qui n'a éprouvé aucune altération. Ces phénomènes peuvent
s'observer facilement sur les roches agatifères d'Oberstein.
Telles sont les observations qu'on peut faire sur la struc-
ture des agates et sur la disposition de leurs diverses parties.
Ces observations, jointes à celles des phénomènes qui se
passent à la surface du globe et qui peuvent avoir quelques
rapports avec la formation des agates, et appuyées par des
expériences directes et méthodiques , pourront conduire un
jour à la théorie de la formation des agates.
Nous allons essayer sinon de l'établir dans son entier, au
moins d'en ébaucher quelques points, ou plutôt de faire voir,
à l'aide de ce que nous savons, quelle classe d'explication ne
peut être admise, puisqu'elle est détruite par les faits connus.
On a supposé pendant long-temps que la silice des agates j
dissoute dans différens véhicules, s'étoit infiltrée à travers les
pores des roches qui renferment les nodules et s'étoit réunie
par voie de sédiment ou d'agrégation presque cristalline dans
ces cavités.
Cette théorie peut avoir son application dans quelques cas.
Ainsi on peut admettre que les molécules des corps organisés
végétaux et animaux , entièrement pétrifiés en silex, ont été
remplacés peu à peu par des molécules siliceuses. On peut
admettre la même espèce de cémentation pour la transmuta-
tion de certaines substances minérales en silex, ainsi que M.
Bory Saint-Vincent l'a proposé pour expliquer la formation
des silex stratifiés de la craie tufau de Maëstricht '. Mais en-
i Voyage soutermi» dans les carrières âc Saint-Pierre de Maëstriclu,
iSo SIL
fore celte théorie de rinliltration, réduite à ces applications,
denianderoit-elle, pour être complète et claire, la solution
de deux questions: i." quel est le menstrue qui a dissous et
charrié la silice; 2<° par quelle cause ou par quelle affinité
cette silice, après avoir traversé des couches poreuses sans
s'y arrêter, est-elle venue se concentrer, dans un degré d'iso-
lement et même de pureté remarquable, dans une place oc-
cupée par des corps organisés végétaux et animaux, et, ce qui
est encore plus singulier, par des corps minéraux denses, en
chassant entièrement toutes les parties solides des corps dont
elle a pris la place.
Ainsi, dans le cas des agates, on demandera pourquoi la
silice s'est remise dans la place où sont ces nodules, tandis
que les autres parties de la roche qui les avoisinent sont res-
tées poreuses et n'ont retenu aucune partie de cette silice
qu'elles ont laissé passer de toute part pour aller s'accumuler
dans une petite cavité; c'est une circonstance dont il est diffi-
cile de se former une idée satisfaisante. Il est également
difficile de se rendre compte dasis cette théorie de la dissé-
mination égale et sans aucune apparence sédimenteuse des
points rouges des agates ponctuées, de la différence d'épais-
seur des zones à la partie supérieure et à la partie inférieure
des agatesj et surtout de la disposition sur plusieurs plans des
rameaux dans les arbrisseaux des agates arborisécs; car, dans
l'hypothèse du dépôt par infiltration , chaque molécule et cha-
que couche de molécule a dû venir s'ajouter successivement
à la couche déjà déposée. Il faudroit donc supposer que l'ar-
brisseau existoit déjà et qu'il a été engagé peu à peu dans la
succession des couches, ou qu'il s'est formé par voie d'infiltra-
tion entre les couches; supposition, qu'on pourroit admettre
si tous ses rameaux étoient sur un même plan parallèle à une
fissure de dépôt ou à une fissure de retraite ; mais on sait
qu'il n'en est pas ainsi, et que la disposition des rameaux sur
plusieurs plans, exclut tout-à-fait la théorie du dépôt suc-
cessif de la matière de l'agate.
1821, pag. 203. En admettant la posibililé d'un dépôt siliceux par voie
d'infiltration, nous sommes lèih d'admettre les détails et les hypothèses
par lesquels on a cherché à expliquer comment s'étoit opéré et poHToit
s'opérer encore le dépôt siliceux
SIL 181
Il faut donc arriver à la théorie que j'ai déjà proposée ', et
qui avoit été indiquée, mais d'une manière assez vague, par
Patrin », en 1801.
Elle consiste à supposer que la matière siliceuse des agates
étoit dans cet état particulier de dissolution qui constitue
ce qu'on appelle des gelées, état dans lequel une matière
homogène, réduite à ses molécules intégrantes, prend une con^
sistance visqueuse, qui lui permet de se mouvoir en conser-
vant une certaine forme et une certaine épaisseur, et d'être
pénétrée par des corps étrangers, qui, au lieu de se préci-
piter et de se reunir comme ils le feroient dans un liquide
parfait, peuvent se disperser également dans la masse de
cette matière, y rester suspendus et s'y disposer suivant les
circonstances qui tiennent à leur nature ou à leur état.
Cette supposition nous paroît la seule qui puisse expliquer
d'une manière satisfaisante les taches, les points , les corps
étrangers et les arborisations des agates.
Voyons maintenant quels sont les phénomènes de struc-
ture et d'autres genres qui indiquent que les agates ont été
dans cet état gélatineux.
L'aspect seul des agates dites orientales suffit pour faire
naître cette idée. Leur translucidité gélatineuse, les nuages
légers, les ondulations de leur pâte fine et translucide, ne
permettent pas d'admettre un dépôt successif de matière so-
lide, mais indiquent une matière gélatineuse, qui a dû se
solidifier en masse.
Le canal d'introduction de cette matière, si visible dans
quelques géodes, et qui existe peut-être dans toutes, montre
1 Article Dehdrites de ce Dictionnaire, 1819, et Description géolo'
gique des environs de Paris, 1822, in-4.°, page 206, note.
2 « 11 y a diverses pierres dans lesquelles la matière quarzeuse. . . .ne
« cristallise jamais, attendu que la silice y est intimement combinée
« avec d'autres substances qui lui ont donné une consistance gélatineuse.
« ...Tels sont le silex, l'agate, etc. (Patrin, Hist. «at. des min., t. 2,
« p. 129.). . .La matière calcédonieuse suinte à travers la substance com-
« pacte des basaltes sous la forme d'une gelée, qui se durcii à l'instant
(t en petits mamelons, etc. {Ibid., p. 170.)... La matière qui compose
« les agates, a été, à ce qu'il me semble, dans un état gélatineux.
« ( Ibid., p. 207. ) >'
.?«? SIL
avec la dernière-évidence qu'une niaficrc visqueuse diverse-
ment colorée, selon les époques, s'est introduite par ce ca-
nal dans la cavité produite dans la roche par un dégagement
de gaz; qu'elle s'est répandue par voie d'adhérence sur les pa-
rois de la cii\i!é; que sa viscosité, asvsez grande pour l'cmpé-
cher d'ohéir complètement à la pesanteur et de se réunir
entièrement au .fond de lasouflure, n'a pas cependant telle-
ment détruit celle influence , qu'il n'y ait pius de matière
agaline vers le fond q>ie vers l'ouverture supérieure.
Les manielons et stalactites qui terminent celte couche de
silice gélatineuse solidifiée, ont une texture dense, qui est celle
des matières fondues et coagulées par refroidissement , comme
les mélaux, et surtout comme la cire ou la graisse, et non
pas celte structure cristalline des concrétions formées par une
jnalière minérale tenue en dissoluliou dans un liquide, et
qui s'en précipite à mesure que ce liquide s'évapore ou qu'il
change de nature, comme cela a lieu dans les stalactites et
concrétions de calcaire, de barytine, de fer hématite, de
malachite, etc.
Enfin, j'ai rapporté ailleurs' un fait qui montre la silice
sous une forme absolument semblable à une couche de géla-
tine étendue sur une pierre et desséchée : c'est une masse
de calcaire siliceux , couverte de concrétions siliceuses et
mamelonnées. On voit comme une membrane gélatineuse
tendue sur les sommités de ces mamelons, ayant tout-à-fait
l'aspect d'une matière glaireuse, qui, en se desséchant, se
seroit retirée d'autant plus facilement qu'aucune adhérence
ne s'y opjîosoit, en sorte que cette membrane est constam-
ment beaucoup plus étroite dans les espaces oij elle est libre
qu'à ses points d'adhérence. Or, cette membrane, qu'on pren-
droit réellement pour de la colle séchée, est de nature sili-
ceuse et calcédonieuse ; elle a donc conservé, aussi bien
qu'une pierre aussi dure que la calcédoine puisse le faire,
les caraotèrîs de Téfa-t gélatineux dans lequel je présume que
dpvoit être la silice.*
i Di^scvipt. i;o )loç;. t'.cs envir. de Paiis, 1822, pag. 206 , note.
2 On trouvov.i ilgiiiLS cil couleurs dans l'atlas de ce Dictiomiahe noii-
seulemenl réchaniilloii qui p.éseîile ce fait curieux, nuiis plusieurs au-
tres phénomènes relatifs à la lliéorie des agalcs.
SIL ib5
Néanmoins ii reste encore des difficultés assez grandes pour
rendre compte de toutes les circonstances de formation des
agates; nous ne les dissimulons pas. Ainsi on ne voit pas en-
core clairement d'où a pu venir cette gelée de silice qui a.
rempli si complètement les soufflures des spilites et des au-
tres roches qui renferment des agates ; comment elle a pu
acquérir la solidité quarzeuse sans laisser, en se coagulant,
une cavité considérable; on ne voit pas comment cette ma-
tière a pu s'introduire dans les nodules qui ne montrent pas
le moindre indice de canal, comment, même avec la pré-
sence du canal , la matière siliceuse a pu être entièrement
dirigée vers ce point; on ne conçoit pas quel fluide a pu être
introduit en assez grande quantité dans ces soufflures, ou être
assez fortement saturé de matière minérale, ou enfin les tra-
verser assez long- temps pour y déposer ces gros cristaux de
barj'tine, de calcaire et d'autres matières presque insolubles
qu'on y observe. Ce sont, du moins pour nous, des problèmes
qui restent encore à résoudre.
Il y avoit autrefois une difficulté plus embarrassante, que
les observations des géologues et les travaux des chimistes ont
déjà résolue presque entièrement; elle étoit relative à l'état
gélatineux de la silice. On ne connoissoit cette substance
sous cet état que dans la dissolution alcaline désignée dans
les laboratoires sous le nom de liquor silicum. Mais la grande
quantité de cette terre reconnue dans les eaux minérales,
l'état gélatineux même sous lequel on l'a observée dans ces
eaux, nous porte à admettre, non plus hypothétiquement ,
mais avec des raisons appuyées sur des faits assez nombreux,
la possibilité et même l'existence réelle de la silice gélatineuse
dans la nature. Cette théorie de l'état gélatineux de la silice
que j'avois ébauchée, en 1819, dans l'article Dendrites de ce
Dictionnaire, et en 1822, dans la Géognosie des environs
de Paris, a été depuis cette époque également proposée par
M. Teubner, de Blansko , en 182.?; par M. Emmanuel Re-
petti, en 1824; et enfin , presque complètement prou^é, eu
1826, par les caractères chimiques que M. Guillemin a ob-
servés sur un quarz, etc. Cet accord d'opinions émises par
plusieurs physiciens, qui certainement n"avoient eu aucune
connoissance de la théoriç que j'avois bazardée, donne à cette
^84 SIL
théorie une plus grande importance en l'appuyant de faits
nouveaux et d'autorités respect.ibles.
M. Tenbner, de Blansko, en Moravie, remarque quelamaT
gnésie de Moravie, translucide et molle dans l'intérieur de
la terre, devient opaque et dure par l'action de l'air : il
attribue ce cbani;einent à la silice, qui est susceptible , dit-il,
de prendre avec l'eau un état gélatineux, considération qui
peut jeter un grand jour sur la formation des opales , des
hydrophanes , efc. ■
Spallanzani avoit présumé que les cristaux de quarz du
marbre de Carrare étoient le résultat d'une infiltration qui
continueroit encore. M. Eaim. Repetti a cherché à confir-
mer celte opinion par une observation fort singulière, qu'il
lut à la Société de Georgeophyle en 1824 : il rapporte que,
ayant cassé un morceau de calcaire renfermant une druse
de ces cristaux, il a trouvé dans celle cavité plus d'une livre
et demie d'eau siliceuse, et entre les cristaux déjà formés ,
des petites masses de la grosseur d'un pois, qui, exposées à
l'air, se sont endurcies en prenant l'aspect calcédonieux.
M. Guillemin" a cru reconnoitre et pouvoir établir l'élat
primitif gélatineux d'un quarz, auquel il a même donné le
nom de quarz gélatineux, et qu'il a observé à Tortezais ,
dans le département de l'Allier. Cette sorte de résinite est
d'un blanc pur, avec l'échit résineux : elle esta peine trans-
lucide; elle happe à la langue , absorbe l'eau, et quoiqu'elle
en renferme déjà 0,11 de son poids, elle en absorbe encore
0,14, lorsqu'on la tient plongée dans ce liquide, en sorte
qu'elle en sort renfermant 0.26 d'eau. Ce résinite perd son eau
par l'action du feu et devient un peu plus translucide; mais
le caractère essentiel, qui établit ce que les chimistes nom-
ment Télat gélatineux de la silice , c'est la propriété qu'il a
de se dissoudre dans la potasse caustique à la chaleur de loo ,
Il donne à l'analyse, lorsqu'il a été complètement desséché:
Silice 97,7
Alumine 2,3 ,
et n'indique la présence d'aucune matière alcaline.
1 Dans Refersteik , Deutschl., geog.-geol. dargest., t, 2 , i cab., p. 64.
3 Ann. des min., 4826, t. i3 , p. 32 1.
SIL «85
Il se Irouve à Tortezais dans un grès, qui passe au psam-
mite : il sert de ciment à ce grès et s'y présente aussi en
petits amas au milieu de la masse ou en petites veines dans
SCS fissures. Ce grès , et le résinite qu'il renferme et qui
est de même époque que lui, paroît appartenir au terrain
de grès rouge, inférieur à la formation houillière de ce
canton.
Telles sont les principales observations et expériences qui
eonlribuent à établir que les agates et les résinites ont été
souvent dans un élat gélatineux au milieu des roches qui les
renferment, avant de prendre la solidité et la dureté qu'elles
montrent actuellement.
Les observations suivantes donnent quelques lumières sur
les moyens que la nature a mis en usage pour tenir la silice
en dissolution et la précipiter, soit à l'état de gelée, soit à
l'état de molécules siliceuses.
M. Mackensie' aduiet aussi la fluidité visqueuse des agates,
qui lui semble démontrée par la texture et la forme des sta-
lactites cylindroïdes de calcédoine, qui sont plus grosses à leur
extrémité inférieure qu'à leur base; mais il a cherché à expli-
quer la formation de ces concrétions siliceuses par la fusion
ignée. Ce naturaliste pense que la calcédoine a été fluide
comrpe de la cire, et s'est consolidée comme cette substance ,
lorsqu'elle se fige. Il propose cette hypothèse comme la seule
qui puisse donner l'explication des agates zonécs.
M. J. Flemming, en 1826, en faisant remarquer la trans-
mutation en calcédoine des débris de végétaux et d'ani-
maux de Kiskton , aux environs de Bathgate dans le West-
lothian, a rapporté ces faits comme s'opposant à la théorie
des concrétions siliceuses par la fusion ignée, proposée par
MM. Ailan et Mackensie. 11 croit qu'on ne peut les expliquer
que par la dissolution aqueuse de la silice.
Mais, comme nous l'avons dit plus haut, cette dissolution
n'est plus mise en doute ; on connoît depuis long-temps l'abon-
dance du dépôt siliceux que les Geyser d'Islande forment sur
les bords du canal d'où s'élance l'eau bouillante qui tient cette
Trans. of the B. Soc. of Edimhurg , 1824, tom. io,p.
m SIL
ferre en dissolution. Un grand nombre d'autres faits l'étur
blissent, et on va même plus loin , en affirmant, comme l'a
fait M. de Buch , que la silice est tenue en dissolution dans
la vapeur d'eau ; il fait remarquer que les vapeurs d'eau bouil-
lante qui se dégagent du volcan de File de Lancerotte, dé-
posent, sur les parois du cratère de ce volcan, des stalac:
tites siliceux.
M. Macculloch a admis celte sublimation.
Ces faits, qui peuvent servir à expliquer plusieurs dépôts
et concrétions siliceux, ne peuvent s'appliquer à la forma-
lion des agates. Ils ne sont pas en opposition avec la théo-
rie de l'état gélatineux de la silice; mais ils ne peuvent la
suppléer dans les applications que nous en avons faites, et
nous les rapportons plutôt pour compléter la théorie géné-
rale de la formation des concrétions siliceuses, que pour ap-
puyer celle qui est spécialement relative aux nodules d'agate,
aux concrétions calcédonieuses, etc.
^■>t-4:s- annotations diverses sur les silex, leurs
usages , etc.
On a parlé de l'emploi particulier de plusieurs variétés
de silex, d'agate et de résinite, en faisant l'histoire de ces
variétés; il ne doit donc être question ici que des usages qui
n'ont pas encore été mentionnés parce qu'ils appartiennent à
plusieurs variétés.
Les agates ont été plus en usage autrefois qu'à présent; on
les tailloit en coupes et en plaques pour en faire des boites:
on en faisoit aussi des poignées de sabre, de couteau, etc.
On taille et on polit encore en grand, et à un prix très-mo-
dique , les agates à Oberstein. On dégrossit d'abord la sur-
face à polir, au moyen de grandes meules d'un grès dur et
rougeâtre que l'eau fait tourner : on leur donne ensuite le
poli sur une roue de bois tendre, mouillée et pénétrée de la
poussière fine, mais dure, d'un tripoli rouge qui vient des
environs. M. Faujas croit que ce tripoli est produit parla dé-
composition de la roche porphyrilique qui sert de gangue
aux agates.
Les anciens employoient surtout les agates pour y graver
SIL 187
t!cs camées; et c'est presque le seul usage que l'on fasse en-
core de ces pierres. I^a cornaline , la chrysopraso , etc.,
sont cependant toujours trés-rechcrchécs pour être montée";
en bijoux.
I.cs agates qui sont principalement employées pour la gra-
vure en camée, sont les onyx à zones parallèles, droites et
de diverses couleurs. On choisit surtout celles qui sont com-
posées de couches alternatives de calcédoine, de sardoine
pâle et de sardoine foncée. En enlevant ces couches avec un
certain art, on fait en sorte que la couche la plus foncée
fasse le fond du camé?, et que celle de sardoine pâle et de
calcédoine soient employées, l'une pour les chairs, l'autre
pour les draperies ou les lumières. Les anciens ont pratiqué
cet art avec le plus grand succès, et nous ont laissé des ou-
vrages remarquables en ce genre par leurs dimensions et leur
fini précieux. Nous citerons particulièrement une plaque
ovale de sardoine à trois couches, de 3i centimètres de lar-
geur sur 27 centimètres de hauteur, connue sous le nom
d'Apothéose d'Auguste; une coupe de sardoine brune de 13
centimètres de haut sur 14 centimètres de diamètre, sur la-
quelle sont figurés des objets consacrés aux mystères de Cérès
et de Bacchus. On peut voir au Musée des Médailles et des
Antiques ces sardoines et beaucoup d'autres pierres gravées
sur diverses variétés de silex.
On est étonné de l'immense qu.'mlifé et de la superhe
qualité des agates sardoines, cornalines, calcédoines, etc.,
gravées par les anciens, et on se demande cù étoient situées les
carrières qui les leur fonrnissoient. Ces pierres sont particu-
lièrement remarquables par leur finesse, leur pureté, l'inten-
sité de leur couleur et parleur grandeur: toutes qualités qui se
voient surtout dans les camées. E'ckel a supposé que ces carrières
étoient situées dans deS contrées qui ne sont plus fréquen-
tées par les Européens. Jouannon de Saint- Laurent présume
que ces carrières se trouvoient dans le territoire soumis
maintenant à la domination des Turcs. M. Mcngez croit qu'on
les apportoit de l'Orient, et surtout de Tliide; Ctesias y place
les hautes monlagnes d'où l'on tiroit les sar(ioines, les onyx,
etc., et Pline vante les sardoines de l'Inde. Or il est certain,
continue M. Mongez , que les parties de l'Inde qui étoient
«88 SIL
autrefois, et surtout après l'expédition d'Alexandre, souvent
traversées par les voyageurs de cette époque . ne le sont plus
actuellement. Les colonies grecques qu'il établit en Hircanie ,
en Bactriane et en Perse, durent faire fleurir le commerce des
pierres fines; mais, depuis que les Sarrasins se sont rendus
maîtres de ces pays, les communications ont été presque en-
tièrement interrompues. On ramassoit autrefois les agates de
ces contrées, en les traversant pour d'autres objets plus im-
portans ; maintenant il faudroit, pour se les procurer, faire
le voyage exprès : l'importance de ce commerce n'est pas
assez grande pour faire surmonter les obstacles et les dan^
gers que présentent de pareils voyages.
Les anciens tiroient aussi de belles calcédoines du pays des
Nasamons et des environs de Thèbes en Afrique.
La difficulté que l'on éprouve à présent à se procurer de
belles pierres à plusieurs couches , propres à être gravées en
camées, a fait chercher les moyens de donner aux calcé^
doines les diiférens lits de couleurs qui sont nécessaires à ce
genre de sculpture. On a su profiter d'une propriété des
agates qui semble être une dépendance du mode de formation
que nous leur avons attribué, et qui consiste dans une poro^
rilé très-fine, il est vrai, mais suffisante pour qu'elles puissent
s'imprégner de différentes dissolutions.
Ainsi, pour leur donner une couche ou zone noire, on
commence par imprégner ces agates d'huile, soit à. l'aide
de la chaleur, soit par le moyen du polissage; on les fait en-
suite bouillir dans de l'acide sulfurique , qui agit sur l'huile,
la charbonne dans les pores mêmes de l'agate, et lui donne
ainsi une couleur noire très-intense.
On fait naître une couche blanche sur les cornalines, en
couvrant ces pierres d'un enduit de carbonate de soude ,
qu'on fait fondre à la moufle en une espèce d'émail blanc,
aussi dur que la pierre , et qu'on peut ensuite graver en camée.
On rehausse aussi la couleur rouge des cornalines en les
chauffant jusqu'à un certain degré dans un bain de sable.
On peut aussi donner quelques nuances verdàtre et vio-
lâtre aux agates , en les imprégnant d'une dissolution de cuivre
ou d'une dissolution d'or ; mais ces nuances sont foibles ,
ioégales et peu durables. (B. )
SIL 189
SILICATES. (Chirn.) On donne ce nom aux combinaisons
de la silice avec les bases salifiables.
Composition.
Suivant M. Berzelius, il existe des silicates :
1.° Dans lesquels l'oxigène de la silice est égal à celui de
la base. M. Berzelius les appelle silicates.
2" Diins lesquels l'oxigène de la silice est 2 fois celui de la
base. M. Berzelius les appelle hisilicate';.
0° Dans lesquels l'oxigène de la silice est 5 fois celui de la
base. M. Berzelius les appelle trisilicates.
l^.° Dans lesquels l'oxigène de la silice est 6 fois celui de la
base. M. Berzelius les appelle sésilicates.
5° Dans lesquels l'oxigène de la base est double de celui
de la silice; ce sont les hi-sous-silicates>
6." Dans lesquels l'oxigène de la base est triple de celui de
la silice; ce sont les tri-sous-silicates, etc.
Cette nomenclature semblcroit indiquer que M. Berzelius
considère les silicates dans lesquels l'oxigène de l'cicide
est égal à celui de la base comme des silicates neutres; ce-
pendant il n'en est pas ainsi: il pense que les silicates neutres
sont ceux dont la silice contient trois fois autant d'oxigène
que la base , et sous ce rappport ils correspondent aux
sulfates.
Les silicates sont très-abondans dans la nature; non seule-
ment on en trouve de simples, mais encore , et c'est le plus
souvent , de doubles, de triples, de quadruples. Dans les sili-
cates complexes les silicates simples ne sont pas en général au
même état de saturation; dans ce cas les bases salifiables les
plus foiblessont des sous-silicates ou des silicates, tandis que
les plus fortes ou les plus énergiques sont des bi- ou des tri-
silicates.
Nous parlerons dabord des silicates simples et ensuite des
silicates complexes; mais par la raison que la plupart des si-
licates se trouvent dans la nature et n'ont pas encore été pro-
duits dans nos laboratoires, nous en parlerons plutôt pour les
indiquer que pour les décrire, leur histoire appartenant en-
core plutôt à la minéralogie qu'à la chimie.
9-^ SIL
A. Silicates simples.
Silicates d'aluminl.
SlLICATi: d'aI.UiMJNE.
(Néphéline. )
Silice 45,75
Alumine 49,25*
Suhstalices accidenlelles.
Chaux 2
Oxide de fer 1.
Silicate d'alumine hydraté.
{Triclasile.)
Silice ....... /,6,79
Alumine 26,73
£jju i5 5o ^'^ ^ proportion de sili-
Magnésie 2^97 ^'''^ d'alumine, -+^
Oxide de fer .... 5,oi 3 proportions d'eau.
Oxid.demanganèse 0,45.
BiSILICATE d'alumine.
(Pinite d'Ain'ergne.)
Silice 65
Alumine . . . 55.
Bl-SOUS-SILICATE d'aLUMINE.
(DisUiènc.)
Silice 02
Alumine . . . 68.
Tri-sous-silicate d'alumine hydraié*.
( CoUyrite. )
Silice i5,i4
Alumine . . . 42,46
Eau 44,40.
Quadro-sous-silicate d'alumine-
{Cjmophane.)
Silice 19
Alumine ... 81.
s IL
Silicate de cérium hydraté.
{Cérile.)
Sili*^^ ^^^ ou iat.de silicate
Pfotoxide de cérium . . 20 ^^ g ^^^ ^,^^^^
Eau 12.
IilSlUCATE DE CHAUX.
{JVollaslànile. Spath en tables. )
Silice 55
Ghaux .... 47.
Silicates de cuivre.
La dioptase, formée, suivant Lo-
witz, de 1
Il en existe deux qui sont hydratés, savoir:
Silice 33
Oxide de cuivre 35
l Eau 12.
I Silice 22
La kieselmalachitc . de | Oxide de cuivre 64
( Eau 24.
Silicates de fer.
Silicate de deotoxide de fer.
( Pcridot de fer. )
Silice 5i
Profoxide de fer . . 6g,
TrISILICATE de PROTOXIDE de fer HYDRATÉ.
( Hedenbcrgite de Tunaberg. )
Silice 40,62
Protoxide de fer ..... 02,55
Eaii 16, o5
Carbonate de chaux . . . 4»93
Oxide de manganèse ... 0,76
Alumine o,5j.
SIL
Silicate he magnésien
( Chvndrodite. )
Silice 4S
Magnésie 67.
Silicate de magnésie hydraté.
(^Serpcntinct)
Silice 09 ]
Tj, , . c 1 prop. de silicate.
Magnésie ... 5o = ^ '
^ ^ 3 — eau.
Eau 11 )
Trisilicate de magnésie-
{Talc.) •
Silice 70
Magnésie 3o.
Trisilicate de magnésie hydraté.
(Magnésite.)
Silice 62 )
Magnésie .. . ,3 ^ h prop. de trisilicate.
Eau 25 ) ^ - """•
Silicate de manganèse hydraté.
{Oxide de manganèse silicifère de Klaproth^)
Silice 26,89
Protoxide de manganèse . 69,36
Eau 14-75.
BlSILlCATE DE MANGANESE.
Silice 47
Protoxide de manganèse . . 55.
TrI-SOUS-SILICATE de MANGANÈSE.
Silice \6
Tritoxide de manganèse. . . 84-
SÉSII.ICATE de nickel HYDRATE.
{Pimélite.)
Silice 4S
Protoxide de nickel ..... 37
Eau 40.
SIL 193
Silicate de zinc hydraté.
( Calamine. )
Silice 26,2$ ] , .,.
^ ., j . rr '• (1 prop. de silicate.
Oxide de zinc 66,^7 =/ _
„ ,3 — eau.
Eau 7,40 j
Silicate de zircone.
( Zircone. )
Vauquelin.
Silice 3 1
Zircone 66.
Silicate d'yttria.
( Gadolinite. )
Silice u8
Yttria 72.
Silicates doubles.
2 prop. de lisilicale d'alumine et 1 prop. de quadrosilicate de
glucine.
Émeraude.
Bisilicate d'alumine 52
Quadrosilicate de glucine . . 48.
2 prop. de silicate d'alumine -+- 1 prop. de silicate de glucine.
Euclase.
Silicate d'alumine 61
Silicate de glucine Sg.
Grenats.
Ils sont composés de 2 prop. de silicate d'alumine ou de
peroxide de fer -t- 1 prop. de silicate d'une autre base.
2 prop. de silicate d'alumine -+- 1 prop. de silicate de protoxide,
de fer.
Grenat de fer almandin.
Silicate d'alumine Sg
Silicate de fer ^1.
^94 SIL
2 prop. de silicaLe d'alumine -f- i prop. de silicate de proloxïde
de manganèse.
Grenat de manganèse.
Silicate d'alumine 3c)
Silicate de manganèse. ... 61.
2 prop. de silicate d'alumine -4- 1 prop. de silicate de chaux.
Grenat de chaux grossulaire.
Silicate d'alumine /^3
Silicate de chaux 67.
2 prop, de silicate de peroxide de fer — t— 1 prop. de silicate de
chaux.
Grenat mélanite.
Silicate de peroxide de fer . 49
Silicate de chaux 5],
Les minéraux appelés hehine et idocrase ont une compo-
sition analogue à celle des grenats.
L'espèce axinite des minéralogistes renferme plusieurs sili-
cates doubles d'alumine , et chacun de ces silicates doubles
porte le nom d'axinife et celui de la base du silicate, uni au
silicate d'alumine; ainsi il y a un axinite de chaux, un axi-
nite de fer et un axinite de manganèse.
4 prop. de silicate d'alumine, 1 prop. de bisilicate de chaux.
Prehnite.
Silicate d'alumine 62
Bisilicate de chaux 48.
4 prop. de silicate d'alumine -H 1 prop. de silicate de manganèse
— f— 12 prop. d'eau.
Carpholite.
Silice 36,1 5
Alumine 28,67
Oxide de manganèse ... 19,16
Oxide de fer 2,2g
Chaux o,'27
Acide fluorique 1,45
Eau 10,78.
SIL 195
Vepidote des minéralogistes renferme plusieurs espèces;
chacune d'elles contient 4 prop. de silicate d'alumine -f-
1 prop. d'un silicate ; telles sont :
Vépidole calcaire ou le zoïsite.
Vepidote de fer uni à répidote calcaire ou le thallite.
6 prop. de silicate d'alumine -+- 1 prop. de silicate de chaux,
Wernerite.
Silicate d'alumine 69
Silicate de chaux 3i.
Q prop. de silicate d'alumine -+- 1 prop. de silicate de soude.
Lapis.
Silicate d'alumine 68
Silicate de soude 32.
La sodalite paroit avoir beaucoup d'analogie avec le lapis.
2 prop. de silicate d'alumine -H— 1 prop. de trisilicate de potasse.
Haiiyne.
G prop. de silicate d'alumine -i— 1 prop. de silicate de chaux -f-
i5 prop. d'eau.
Thomsonite.
Silicate d'alumine 60
Silicate de chaux 27
Eau i3.
6 prop. de hisilicate d'alumine -+- 1 prop, de bisilicate de potasse,
Amphigène.
Bisilicate d'alumine 65
Bisilicate de potasse 35.
6 prop. de hisilicate d'alumine —h- i prop, de bisilicate de soude
-+~ 14 prop. d'eau.
Analcime.
Bisilicate d'alumine 62
Bisilicate de soude 27
Eau 11.
^3^ S IL
2 pTop. de silicate d'alumine -\- i prop. de trisilicale de chaux
-+- 6 prop. d'eau.
Scolisite.
Silicate d'alumine 49
Trisilicate de chaux 38
Eau i5.
2 prop. de hisilicate d^alumine -}- 1 prop. de trisilicate de soude
H— A prop. d'eau.
Mésotype.
Bisilicate d'alumine 5i
Trisilicate de soude 40
Eau 9.
2 prop. de hisilicate d'alumine -\-~ 1 prop. de trisilicate de chaux
—H 1 2 prop, d'eau.
Chabasie.
Bisilicate d'alumine 53
Trisilicate de chaux 28
Eau 19.
0 prop. de lisilicate d^alumine—r- 1 prop. de trisilicate de lithine.
Triphane.
Bisilicate d'alumine 69
Trisilicate de lithine 3i.
2 prop. de hisilicate de peroxide de fer -+- 1 prop. de trisilicate de
potasse.
Achmite.
Bisilicate de fer Cg
Trisilicate de potasse .... 3i.
2 prop. de trisilicate d^ alumine —H 1 prop. de trisilicate de chaux
—h- 12 prop. d'eau.
Stilbite.
Trisilicale d'alumine .... Co
Trisilicate de chaux 2 5
Eau j".
SIL ^97
Le feldspath des minéralogistes renferme plusieurs espèces,
dont chacune contient 2 prop. de trisilicate d'alumine -f-
1 prop. d'atome de trisilicate alcalin.
1.° Feldspath de potasse;
u." Feldspath de soude, albite;
5." Feldspath de chaux, indianite.
2 prop, de trisilicate d'alumine — f- 6 de sésilicate de lithine,
Pétalite.
Trisilicate d'alumine. - . . . 63
Sésilicate de lithine Sy.
i" prop. de bisilicate d'alumine -H- de quadro silicate de haryte H-
42 prop. d^eau.
Harmotome.
Bisilicate d'alumine 49
Quadrosilicate de baryte. . . 55
Eau , 16.
8 prop. de hisilicate d'alumine -+- 1 prop, de bisilicate de chaux
-f- 96 prop. d'eau.
Laumonite.
Bisilicate d'alumine 63
Bisilicate de chaux 20
Eau 17.
8 prop. de silicate d^alumine-i- 1 prop. de bisilicate de magnésie,
Cordiérite.
Silicate d'alumine 72
Bisilicate de magnésie. . . . 28.
6 jorop. de bi-sous-silicate d'alumine -+-bi-sous-silicate de protoxide
de fer.
Staurotide.
Bi-sous-silicate d'alumine . . 78
Bi-sous-silicate de prot. de fer 22.
La tourmaline et les micas des minéralogistes se composent
de plusieurs espèces de doubles silicates d'alumine, qui n'ont
point encore été parfaitement déterminées.
^98 SIL
6 prop. de hi-sous-silicate d'alumine -h- i prop, de trisilicate
de potasse.
Andaloiisite.
Bi-sous-silicate d'alumine . . 85
Trisilicate de potasse .... ly.
Le diallage paroît être formé de 3 prop. de bisilicate de
magnésie —h- i prop. de bisilicate de protoxide de fer.
Le pyroxène contient plusieurs espèces qui ne sont pas en-
core bien déterminées ; ces espèces paroissent être formées de
deux bisilicates, dont les proportions sont entre elles :: i : i.
1.° Pyroxène cALCARpio- magnésien.
{SaJilile et diopside.)
2." Pyroxène calcaréo- ferrugineux.
( Hedenbergite. )
3." Pyroxène ferro - manganésien.
{PjTosm alite.)
V amphibole des minéralogistes comprend plusieurs espèces,
dont chacune est formée de proportions égales de trisilicate
et de bisilicate.
1.° Amphibole calcareo- magnésien.
( Trémolite. )
2." Amphibole calcaréo -ferrugineux.
[Actinote.)
Dans Pamphibolc hornblende la silice est remplacée par
l'alumine; on a don;- un trialuminate de chaux uni à un alu-
minate de protoxide de fer.
Silicate de chaux -j— 4 silicate de protoxide de fer.
Ilvaï/e.
Silicate de protoxide d-e fer . 8:2
Silicate de chaux i8.
SIL 199
Silicate de cérium —H silicate de protoxide de fer.
Allanite.
Silicate de cérium 58
Silicate de fer 42.
8 Trisilicate de chaux ~{- 1 sésilicate dépotasse -f- Sa eau.
Apophyllite.
Trisilicate de chaux ..... 65
Sésilicate de potasse 20
fau i5.
(Ch.)
SILICE. (Chim.) C'est le silicium saturé d'oxigéne. Voyez
Silicium. (Ch.)
SILICIA. {Bot.) Suivant Adanson , ce nom est donné par
Pline au fenu-grec , trigonella, (J.)
SILICICALCE. {Min.) De Saussure a donné ce nom, beau-
coup trop long et trop significatif, à une pierre qui réunit
aux caractères des silex, tirés de la cassure conchoïde et
de la dureté, ceux qui résultent de la présence de la chaux
carbonatée. Il est difiicile d'établir une limite entre ce silex
et le calcaire siliceux; on a cherché cependant à le faire à
l'article Silex. Voyez Silex calcifère , et Calcaire siliceux,
tom. VIII, pag. 3o5. (B.)
SILICIQUE [Acide]. (Chim.) C'est le silicium saturé d'oxi-
géne , ou la silice. On en a fait un acide d'après la considé-
ration de ses nombreuses combinaisons avec les bases salifîa-
bles. Voyez SiliciuiM. ( Ch. )
SILICIUM. (Chim.) Corps simple qui produit la silice lors-
qu'il est saturé d'oxigéne. D'après l'analogie de la silice
avec les bases salifîables appelées terres, on avoit rangé pro-
visoirement le silicium dans la première section des métaux
(voyez Corps, t. X, p.5i 1) ; aujourd'hui , que M. Berzelius l'a
étudié, on doit ranger ce corps auprès du bore et du carbone.
Propriéiés physiques.
Le silicium est d'un brun de noisette sombre, dépourvu
du brillant métallique, lors même qu'on le frotte avec un
polissoir d'acier.
200 StL
Il parott infusîble ou au moins il se range parmi les corps
les plus difficiles à fondre.
Lt' silicium tache les vases de verre dans lesquels on le con-
serve , et adhère fortement à leurs parois.
Le silicium n'est pas conducteur de rélectricité.
Il ne prend pas feu lorsqu'on le chaufte dans l'air et même
dans loxigène»'
Le silicium, chauffé dans le chlore , prend feu et conti-
nue à brûler: il en résulte un composé liquide , qu'on peut
appeler acide chloro-silicique.
Le silicium , chauffé au rouge dans la vapeur de soufre , ne
brûle pas.
M. Berzelius a essayé en vain d'unir le silicium avec le phos-
phore , en faisant passer la vapeur de ce corps sur le premier ,
qui étolt chauffé au rouge.
On ignore l'action du silicium sur l'iode, l'azote, le sélé-
nium , l'arsenic, le bore, le carbone, le molybdène, le
chrome.
Il se combine difficilement aux métaux; parmi ceux-ci on
ne connoît guère que les combinaisons qu'il forme avec le
platine et le potassium.
Le silicium se combine à l'hydrogène dans certaines cir-
constances.
Il n'éprouve aucun changement de la part de l'eau, de
l'acide hydrophtorique , de Tacide hydrochlorique , de l'acide
nitrique, de l'acide sulfurique, de l'eau régale. 11 est dissous
à froid et avec rapidité par un mélange d'acide nitrique et
d'acide hydroph torique ; il se dégage du gaz nitreux par la
rai«on que l'hydrogène de l'acide hydrophtorique forme de
l'eau avec une portion de l'oxigène de l'acide nitrique, tan-
dis que le phtore se porte sur le silicium.
Le silicium détone en dégageant de la lumière, lorsqu'on
le chauffe avec la potasse ou la soude hydratée. L'action a lieu
au-dessous du rouge. 11 y a dégagement d'hydrogène ; les hy-
drates de baryte et de chaux se comportent comme les précé-
dens, si ce n'est que l'émission de la lumière est moins con-
sidérable.
Le chlorate de potasse, projeté sur le silicium rouge de
feu , jie Je fait pas détoner. Il en est de même du nitrate de
SIL
potasse, si le silicium n'est pas chauffé au rouge blanc-, cela
tient à ce que l'affinité de la potasse pour la silice a une
grande influence sur la combustion du silicium, de sorte que
cette combustion ne s'effectue qu'à la température où le ni-
trate de potasse est devenu alcalin.
Ce que nous disons est si vrai , que le silicium brûle très-
facilement , avec une vive inflammation , lorsqu'on le chaulfe
avec du sous- carbonate de potasse ou du sous -carbonate de
soude. Dans ce cas une partie de l'acide carbonique est réduite
en oxide de carbone , tandis que l'autre l'est en carbone»
Volumes égaux de silicium et de sous-carbonate brûlent aussi
à une température inférieure à celle de la chaleur rouge.
Lorsqu'on chauffe au rouge du silicium avec du nitre , et
qu'il n'y a pas d'action , on déterminera une vive détonaticn
accompagnée de lumière, si on ajoute aux corps un peu de
sous- carbonate de soude sec.
Le silicium n'existe dans la nature qu'à l'état de corps brûlé.
Préparation.
On prend du phtoro -silicate de potasse ou de soude (ou
fluate silice de potasse ou de soude), réduit en poudre et
séché au-dessus de loo*^. On met une couche de potas-
sium dans un tube de verre fermé à un bout; on la recouvre
d'une couche de phtoro-silicate, et ainsi de suite. On échauffe
toute la masse en même temps : avant la chaleur rouge le si-
licium est mis à nu, son phtore s'unit au potassium; il ne se
dégage point de gaz quand on opère avec des matières bien,
sèches. On délaie le résultat de l'opération dans beaucoup d'eau
froide; on décante le liquide ; quand on a ainsi enlevé la plus
grande partie de la potasse libre, on fait bouillir le résidu
avec de Teau jusqu'à ce que le lavage évaporé ne laisse pas
de matière fixe. Le silicium, ainsi obtenu, contient de l'hy-
drogène et de la silice. On le fait sécher, puis on le chauffe
presque au rouge; après qu'il a été tenu pendant quelque
temps à cette température , on pousse la chaleur jusqu'au
rouge. Si le silicium s'enflammoit , on couvriroit le creuset
202 SIL
et on diminueroit la chaleur : dans cet é(at le silicium ne
contient plus d'hydrogène, il n'est plus combustible ni so-
luble dans les acides simples : on peut donc, en le traitant
par l'acide hydrophtorique, lui enlever la silice qu'il contient.
S'il étoit uni à du fer ou à du manganèse, il seroit dissous
avec dégagement d'hydrogène. On lave le silicium et on le
fait sécher.
On peut encore se procurer le silicium par le procédé sui-
vant ; on introduit dans une cornue de lo pouces cubes de
capacité, un petit vase de porcelaine sur lequel on place un
morceau de potassium de la grosseur d'une grosse noisette.
On fait rapidement le vide dans la cornue, puis on la met
en communication avec un réservoir de gaz phtoro-silicique
qui repose sur le mercure. On chauffe le potassium avec une
lampe à alcool. Ce métal blanchit d'abord, passe au brun et
enfin au noir ; il brûle avec une flamme rouge-foncé, vo-
lumineuse, sans intensité. Aussitôt la combustion achevée, on
fait le vide et on laisse la matière se refroidir. On la retire
ensuite de la cornue, on la jette dans l'eau; il se dégage
de l'hydrogène. L'eau dissout du phtorure de potassium : on
décante la liqueur; on remet de l'eau sur le résidu; enfin,
quand il ne se dégage plus d'hydrogène, on lave le silicium à
l'eau bouillaiite, et on ne cesse les lavages qu'à l'époque oii
ils ne sont pins acides. On chaufTe ensuite le silicium dans
un creuset long-tem.ps a la chaleur obscure, puis à la chaleur
rouge. Enfin , il ne s'agit plus que de le traiter par l'acide hy-
drophtorique , pour le priver de silice.
HisLoire.
MM Gay-Lussac etThénard firent les premiers réagir îe po-
iassiuui sur le gaz phloïo-silicique ; mais il ne séparèrent pas
à l'état de pureté le silicium qu'ils obtinrent certainement
dans leur expérience. Sir H. Davy réduisit ensuite la si-
lice au moyen du potassium, mais il ne put obtenir une assez
grande quantité de silicium pour en constater les propriétés.
Ce fut M. Berzeliijs qui les fit connoitre en 1824, après avoir
préparé ce corps par les deux procédés que »ous avons dé-
crits.
SIL =o3
Combinaisons du silicium avec plusieurs corps simples.
OXIDE DE SILICIUM.
Silice, Acide silicique.
Cotnposition.
Berzelius.
Oxigène 5i,975 .... 108,22
Silicium 48,026 .... 100,00.
Préparation.
On prend i p. d'une pierre quarzeuse ou de sable siliceux;
on la réduit en poudre fine dans un mortier de silex; on la
met dans un creuset d'argent avec 3 p. d'hydrate de potasse
et une quantité d'eau suffisante pour humecter le mélange.
On place le creuset découvert entre quelques charbons; on
chauffe doucement pour sécher la matière, puis on élève
la température peu à peu jusqu'à en opérer la fusion. Quand
on est arrivé à ce point, on maintient la chaleur pendant
dix minutes , puis on laisse refroidir le creuset , et ensuite on y
introduit de l'eau pour dissoudre ou au moins délayer le sous-
silicate de potasse qu'on a formé. On verse la solution dans
une capsule de porcelaine , et on ajoute de l'eau de manière
que celle-ci soit de 80 à 100 fois le poids de la substance sili-
ceuse. On y verse de l'acide hydrochlorique en excès, afin
de tout dissoudre; on fait évaporer la liqueur à siccité; oa
ajoute de l'eau acidulée sur le résidu ; on laisse déposer la
silice qui n'est pas dissoute; on décante la liqueur; on réi-
tère ainsi le lavage par décantation; enfin, on jette la silice
sur un filtre , où on la lave jusqu'à ce que l'eau ne trouble plus
le nitrate d'argent. La filtration ne se fait bien qu'autant que
l'évaporation du sous- silicate de potasse sursaturée d'acide
hydrochlorique a été poussée assez loin pour que la silice ait
pris la forme pulvérulente; car, si cette substance restoit
gélatineuse, l'eau filtreroit difficilement.
Propriétés.
La silice préparée par ce procédé est en poudre blanche,
rude au toucher : elle paroit formée de petites lames cristal-
lines transparentes.
Kirwan lui assigne une densité de 2,66,
-^04 SIL
La silice se trouve crisfallisée dans la nature, car l'analyse
n'a rien trouvé "étrajiger à cette substance dans le cristal de
roche incolore.
Sa forme primitive est un rhomboèdre un peu obtus.
Quand les ciistatix de roche sont colorés, ils doivent pres-
que foujours cette propriété à des oxides de fer ou de man-
ganèse.
La silice est une des substances les moins fusibles qu'on con-
Boisse. Lavoisier et Guyton n'ont pu la fondre à un feu de
charbon alimenté par l'oxigène. De Saussure dit en avoir fondu
un atome au feu du chalumeau. Enfin, M. Vauquelin en a
trouvé de très-pure dans des matières qui s'étoienl sublimées
dans des cheminées de fourneaux où l'on fondoit des mines
de fer.
La silice est soluble dans l'eau, mais en si petite propor-
tion qu'elle passe pour y être insoluble. Ce qu'on peut assurer,
c'est que l'eau n'en dissout pas ~Z de son poids, comme l'a
préfendu Kirwan. Si des eaux naturelles contiennent une pro-
portion de silice plus forte que celle dont nous parlons,
c'esl qu'il y existe des corps qui en augmentent la solubilité.
La silice en poudre ne s'unit pas à l'eau ; elle n'agit sur elle
que comme corps poreux, loo p. de silice bien sèche peuvent
absorber, dans une atmosphère humide, de i5 à 20p. de va-
peur d'eau.
Lorsque la silice vient a se séparer lentement d'une disso-
lution, par exemple de celle du sous-silicate de potasse ou de
soude qu'on a concentrée doucement sur le feu, puisqu'on a
abandonnée a elle-même, elle se prend en une gelée demi-
transparente , qui retient entre ses parties toute la liqueur d'où
elle s'est sépiirf e. Il suffit d'exposer cette gelée à une trèâ-
douce chaleur et même à un air sec, pour que la silice de-
vienne opaque en perdant la plus grande partie de l'eau in-
terposée qui la rendoit gélatineuse. Cette gelée ne peut être
considérée comme un hydrate.
La silice chauffée au rouge ne retient pas d'eau.
Le chlore, l'iode, l'azote, le soufre, le sélénium, l'arsenic,
le phosphore, le bore, n'ont pas d'action sur elle.
Les acides du chlore, de l'iode, de l'azote, du soufre, du
sélénium, de l'arsenic, du carbone, n'ont aucune action bien
SIL 205
sensible sur la silice pulvérulente; mais quand on safure «ne
dissolution alcaline de silice très-étendue d'eau par un excès
de ces acides (excepté l'acide carbonique) , la silice reste en
dissolution dans l'excès d'acide. Si la liqueur étoit assez con-
centrée pour qu'il s'y produisit des flocons gélatineux de si-
lice, ceux-ci ne seroient pas dissous par un excès d'acide
précipitant.
L'acide borique, l'acide phosphorique , chauffés avec la si-
lice, forment des espèces de verres qui résistent d'autant plus
à l'action de l'air humide qu'ils contiennent une plus forte
proportion de silice.
Dès que l'acide hydrophtorique est en contact avec la silice ,
il se produit de l'eau et du saz phtoro-silicique qui se dégage.
Telle est l'action de la silice sur les acides: on voit qu'elle
n'a aucun des caractères des bases salifi^bles : car, outre
qu'elle ne se dissout dans la plupaiJ des acides que quand elle
est très- divisée, elle n'en iKNjffaiif.e {«.s les propriétés carac-
téristiques. 11 n'en est pas de Dir-me cie faction qu'elle exerce
sur les bases saliliables; elle est telle qu'on peut considérer
cette substance avec MM. Smitson . Tennant et Berzelius,
comme un véritable acide, et appeler, en conséquence, les
combinaisons qu'elle forme avec les bases salifiables des sili-
cates.
La silice peut se combiner avec les bases salifiables, i."
par la voie des doubles affinités en versant une solution de
Suous-silicate de potasse ou de soude dans des solutions de sels
dont les bases forment des silicates insolubles, ou plus sim-
plement en versant un silicate dans les solutions aqueuses de
ces bases quand elles sont solubles ; 2.° en exposant la silice
et les bases salifiables qu'on veut y combiner à l'action d'une
température plus ou moins élevée.
Silice et Potasse.
Si l'on chauffe jusqu'à la fusion, dans un creuset d'argent,
3 p. d'hydrate de potasse avec 1 p. de silice, on obtient un li-
quide parfaitement limpide , qui , par le refroidissement , se
prend en un verre déliquescent. C'est cette substance liqué-
fiée par l'eau qu'elle a absorbée à l'atmosphère , qui a été ap-
pelée par les anciens liqueur de cailloux.
^o^ SIL
Seigling, ayant abandonne de Ja liqueur de cailloux très-
étendue d'eau dans son laboratoire, observa au bout de huit
ans qu'il s'y étoit formé des cristaux en pyramides tétraèdres,
que Tromsdorf reconnut être de la silice. A ce sujet je ferai
remarquer qu'une personne m'ayant apporté des cristaux qui
s'étoient formés à peu près dans les mêmes circonstances, je
trouvai qu'ils n'éfoient autre chose que du sulfate de potasse.
Ce sel provenoit de la potasse avec laquelle la silice avoit
été fondue.
L'eau de potasse concentrée , tenue en ébullition sur la silice
très-divisée , en dissout une quantité notable.
Si l'on chauffe 5 p. de silice avec '/, p. d'hydrate de potasse,
on obtient un verre transparent qui ne tombe point en déli-
quescence à l'air, quoiqu'il ait la propriété hygrométrique
qu'on reconnoît à tous les verres.
Ce composé, comme ces derniers, bouilli avec l'eau, cède
à ce liquide un sous-silicate de potasse; conséquemment le
résidu contient une proportion de silice plus forte que le
verre n'en contenoit ayant d'avoir été soumis à l'action de
l'eau bouillante. Ce résultat, que Schéele et Lavoisier ont
reconnu depuis long-temps, s'est présenté de nouveau à mon
observation , lorsque je cherchois à obtenir de l'eau distillée ab-
solument pure; j'ai vu qu'il suffit de concentrer ce liquide
dans une cornue de verre à base de potasse pour qu'il dis-
solve du sous- silicate de potasse.
On conçoit, d'après cela, comment les vases de verre se
dépolissent si promptement quand ils renferment de l'eau de
potasse.
Silice et Soude.
La soude se comporte avec la silice comme elle le fait
ayec la potasse, avec cette difTérence, que les verres à base
de soude sont moins fusibles et moins déliquescens que le
sont les verres à base de potasse.
Silice et Baryte.
L'eau de baryte versée dans du sous-silicate de potasse, en
précipite un silicate de baryte.
1 p. de silice et 5 p. de baryte, chauffées ensemble, se fon-
dent. La combinaison traitée par l'eau se réduit en eau de
SIL 207
baryte retenant de la silice, ou peut-être en un sous-silicate
de baryte, et en un résidu de silicate de baryte.
1 p. de silice et 3 p. de baryte se réduisent, à une tempé-
rature de lôo*^ en une matière poreuse porcelanisée.
1 p. de silice et 1 p. de baryte ne fondent pas à une tem-
pérature rouge.
Silice et Strontiane.
Ces deux substances offrent des phénomènes analogues à
ceux que présentent la silice et la baryte.
Silice et Chaux.
Stuke a observé que la chaux précipite la silice de la li-
queur de cailloux en s'unissant avec elle.
Parties égales de silice et de chaux se fondent en un verre
qui est rarement transparent.
Silice et Magnésie.
Suivant Lavoisier , on ne peut fondre qu'imparfaitement un
mélange de silice et de magnésie à parties égales.
Silice et Alumine.
Quand on mêle des volumes égaux de liqueur de cailloux
et d'une solution concentrée d'alumine dans la potasse, le mé-
lange se prend en gelée. Ce phénomène est dû à la précipi-
tation d'un silicate d'alumine uni peut-être à du silicate de
potasse qui retient entre ses particules toute la matière qui
conserve l'état liquide.
La silice et l'alumine sont les bases de la plupart des pote-
ries, depuis la plus grossière jusqu'à la porcelaine. (Voye?:
l'article Argile de ce Dictionnaire.)
Histoire.
Pott distingua, le premier, sous le nom de terres siliceuses,
les quarz, les sables, les agates, la calcédoine, etc., que Von
appeloit pz'erres ou terres vitrifables , parce qu'elles forment
du verre quand on les chaufie avec la potasse ou la soude.
Pott les appela siliceuses, parce qu'elles coiitenoienf , suivant
lui, une terre particulière appelée silice. La silice étoit con-
nue de Glauber; Geoffroy pensa qu'on pouvoit la convertir
2«8 S IL
en chaux, ef Pott et Baume, en alumine. Cartheuser, Schéele
et Bergmann prouvèrent que cette opinion est erronnée.
Bergmann publia une excellente dissertation sur la silice,
dans laquelle il décrivit ses propriétés, ainsi que les procédés
propres à la préparer à l'état de pureté.
Schéele et Priestley firent connoitre l'action de l'acide fluo-
rique sur la silice. Enfin M. Berzelius en sépara le silicium, et
il prépara une quantité suffisante de ce corps pour détermi-
ner toutes les propriétés principales qui le caractérisent.
Chlorure de Silicium.
Préparation.
On chauffe le silicium au milieu du chlore. Les corps s'u-
nissent en dégageant de la lumière. Le chlorure de silicium
se condense en un liquide qui est jaunâtre, s'il contient un
excès de chlore, et qui est incolore dans le cas contraire.
Propriétés.
Le chlorure de silicium est incolore, très-fluide; il se réduit
presque instantanément, lorsqu'on l'expose à l'air libre, ea
fumées blanches. 11 reste un peu de silice.
Il a une forte odeur, qui rappelle celle du cyanogène.
Il surnage sur l'eau , mais par l'agitation il s'y dissout. Quel-
quefois il se sépare un peu de silice.
Une goutte d'eau jetée sur une goutte de chlorure de si-
licium est bientôt enveloppée par ce dernier. De la silice
apparoit sous forme de gelée.
Le chlorure de silicium semble avoir plus d'analogie avec
les acides qu'avec les corps neutres. Sous ce rapport il méri-
teroit de porter le nom d'acide chloro-silicique. Ce qu'il y a
de certain, c'est qu'il rougit la teinture de tournesol.
A froid, le potassium n'a pas d'action sur lui; mais si ou
chaiifTe le métal dans la vapeur du chlorure, la combinaison
des corps s'opère avec émission de lumière.
Phtore et Silicium.
Voyez Phtoro-silicique (acide).
SIL 209
Sulfure de silicium.
Préparation^
Si l'on chauffe du siliciure d'hydrogène dans la vapeur de
soufre, il y a émission de lumière et formation d'un sulfure
de silicium ; celui-ci est sous la forme d'une scorie qui est
souvent mélangée de silice, au moins quand on n'a pas opéré
la combinaison dans un vaisseau préalablement vidé d'air.
Propriétés.
Quand le silicium est saturé de soufre , il est blanc , sem~
blable a une terre.
Jeté dans l'eau , il s'y dissout instantanément avec production
d'acide hydrosulfurique et de silice. 11 est remarquable que
si l'on n'emploie qu'une très-petite quantité d'eau, on obtient
une liqueur tellement chargée de silice qu'en la concentrant
légèrement elle se prend en gelée.
Le sulfure de silicium, exposé à l'air humide , répand une
odeur d'acide hydrosulfurique, et a bientôt perdu tout son
soufre.
11 ne s'altère pas ou que très-lentement, si opi le conserve
dans l'air sec.
Chauffé au rouge avec le contact de l'air, il se réduit en
acide sulfureux et en silice.
Siliciure d'hydrogène.
M. Berzelius présume que le silicium qui s'enflamme dans l'air
et qu'on obtient dans la préparation de ce corps, doit son in-
flammabilité à de l'hydrogène auquel il est combiné : ce qu'il y a
de certain, c'est qu'en le brûlant dans des vases parfaitement
desséchés, on obtient de la vapeur d'eau, et en l'exposant à
la chaleur, il perd sa combustibilité. M. Berzelius pense que,
si le silicium brûle quand il est uni à l'hydrogène, cela est dû
à ce que la chaleur dégagée par la combustion de l'hydrogène
est suffisante pour embraser le silicium ou plutôt une portion
de ce corps; car il ne brûle jamais entièrement, parla raison
que la silice formée préserve une certaine quantité de silicium
du contact de l'air, et qu'en outre l'hydrogène n'est uni au si-
licium qu'en une foible proportion.
49. 14
8Ï0 SIL
Sir-ICIURE DE PLATINE.
On sait qu'on obtient du platine siliciuré en chauffant du
potassium et de la silice avec du platine.
SlLICICRE DE POTASSIUM.
Le potassium s'unit au silicium à une température élevée.
On peut obtenir deux combinaisons.
1.° Celle qui contient le plus de potassium: elle est d'un
brun-gris foncé, entièrement soluble dans l'eau.
2.° Celle qui en contient le moins, peut s'obtenir en ex-
posant la précédente à une température très-élevée. (Ch.)
SILICULE. (Bot.) Voyez SiLiytE. (Mass.)
SILIGO. (Boti) On trouve dans C. Bauhin ce nom ancien
cité comme synonyme du froment, du seigle, et même du
maïs, qui est le siligo turcica, (J. )
SILINIANG. {Bot.) Dans le petit herbier de plantes de
Péi<3n , cueillies par le P. d'Incarville , jésuite, on trouve
sous ce nom le chalef ou olivier de Bohème, elœagnus. (J. )
SIUQUA. [Bot.) Ce nom latin, cité par Prosper Alpin et
j)ar Peloii pour le caroubier , adopté d'abord par Tournefort,
a été changé ensuite par Linnaeus en celui de ceratonia, dérivé
du nom grec cera.ia. La casse des boutiques, cassia fistula ,
est aussi nouimée siliqua par Lobel et Daléchamps, ainsi que
le gaiîiicr et le tamarin par C. Bauhin. (J.)
SILIOUAiRE, ^'diqiiaria. (Malacoz.) Genre de Coquilles tu-
Li'lcuse , cricostomes , établi par Bruguière, adopté par
Mi^j. deLamaick, Bosc, Cuvier, etc., et tous les zoologistes
Tivaus, pour li II certain nombre d'espèces, que Linné et tous
les auteurs qni ont admis son système, confondoient avec les
serpules, comme l'avoient fait avant eux tous les conchylio-
Icjistes, si ce n'est touUfois Gueltard, qui en faisoitun genre
sons le nom de ïcnagode. Cependant Bruguière et M. de La-
marck. ainsi que tous les naturalistes qui ont adopté ce genre,
l'ont placé auprès des serpules, dont ils paroissent ne le distin-
guer que par Texistence d'une fissure médio-doisale. Cela se
coiiçoit, en voyant que dans le genre Serpule M. de Lamarck
lui-même place un assez grand nombre de vermets ; mais
en en retirant ceux-ci, comme cela est aisé, quand on a
bien dé/ini les serpules, il est évident que les siliquaires doi-
SIL 2H
vent suivre le sort des vermets et passer avec eux dans la classe
des mollusques, à côté des cyclostomes et des scalaires, etc.
C'est ce qu'a exécuté le premier M. de Blainville dans le
Gênera, qui fait suite à l'article Mollusqjues. M. de Savigny
avoit également douté que ce genre dût rester parmi les ché-
topodes ou annelides.
Lorsqu'on étudie avec soin une coquille desiliquaire et qu'on
la compare alternativement avec celle des vermets et avec le
tube de la serpule la moins adhérente , on recoi;noît aisément
qu'elle offre fous les caractères de la première et aucun de
ceux du second. Elle n'est jamais adhérente dans aucune partie
de son étendue. Son sommet, bien fermé, est toujours plus
ou moins régulièrement spire comme dans les vermets. Sa
cavité est souvent partagée en arrière par des cloisons adhé-
rentes, plus ou moins serrées, en forme de calotte de nionfre,
comme cela a également lieu dans les vermets et jéjm£)is dans
les serpnles. On trouve même que les siliquaires sont tou-
jours légèrement épidermées et même un peu colorées en
jaune roussàtre ; ce qui n'a jamais lieu pour les serpules, dont
le tube est une excrétion complète et n'est pas. comme une
coquille , contenue entre le derme et le pigmenlum épidermé.
Malheureusement on ne connoît pas l'animal des siliquaires,
et l'on n'a pas même encore observé d'opercule qui ferme-
roit l'orifice de la coquille, comme il y en a constamment dans
les vermets. Malgré cela , pour les personnes qui auront
égard aux considérations qui viennent d'être exposées, ainsi
qu'à la description des genres Siliquaire et Vermet, il est
probable qu'il leur restera peu de doutes. Dans cette nouvelle
manière de voir, voici comment on peut caractériser ce
genre: Coquille fort mince, conique, tubuleuse, à coupe
complètement circulaire, enroulée en spire lâche et irrégu-
lière, si ce n'est au sommet, souvent assez régulièrement
spiré et cloisonné; ouverture ronde, à péristome continu,
tranchant, fendu dans la ligne médio-dorsaîe par une échan-
crure prolongée en fissure dans presque toute la longueur
de la coquille et quelquefois arrêtée brusquement à quelque
distance du sommet.
Nous avons déjà fait observer que Ion ne connoît absolu-
ment rien de l'animal de la siliquaire , ce qu'en dit Denys
212 SIL
de Montfort d'un corps annelé, d'une télé pourvue de hras
simples, multipliés, capteurs par le simple contact , d'un bec
qui arme la bouche, d'un manteau qui sort par la fissure,
étant indubitablement de son imagination. L'existence de
la fissure médio- dorsale de la coquille porte cà penser que
la cavité branchiale est un peu comme dans les émarginules ,
et non pas, comme le suppose M. d'e Lamarck, seulement
sur un côté; ce qui seroit une chose fort anomale, surtout
même pour les serpules, dont le système respiratoire est
toujours parfaitement pair. Quant à cette fissure, elle varie
beaucoup pour sa largeur, sa forme simple ou renflée d'es-
pace en espace; ce qui la rend comme articulée, au point
que quelquefois ce n'est qu'une série de trous, un peu comme
dans les haliotides.
Toutes les siliquaires connues viennent des mers de l'Inde.
Les stries d'accroissement sont toujours fort visibles; ce qui
les rend rugueuses en dehors; mais en dedans elles sont
toujours fort lisses.
M. de Lamarck en caractérise quatre espèces vivantes; ce
sont :
La SiLiQUAiRE ANGUiNE : 5. auguina ; Serpula anguina, Linn. ,
Gmel. , p, 0743 , n.° i5 ; Boni , Mus., p. 440, tab. 18 , fig. i 5.
Coquille épaisse, à coupe circulaire, mutique, fortement
ridée en travers, légèrement sillonnée dans sa longueur, en-
roulée en spirale régulière, cylindrique à son sommet et très-
variable dans les inflexions et la longueur de la partie anté-
rieure ; fissure égale et terminée bien avant le sommet. Cou-
leur d'un blanc roussàtre.
Des mers de Flnde.
C'est l'espèce la plus commune dans les collections.
J'ai obsei'vé dans la collection du prince d'Esling un grand
nombre de beaux échantillons de siliquaires , entre autres
ceux qui proviennent du cabinet de M. de Lamarck, et il
m'a semblé qu'il y avoit des variations infinies sur la forme
et l'étendue de la partie régulièrement spirée, sur la longueur
de celle qui n'est que flexucuse , sur le diamètre de l'ou-
verture, sur le plus ou moins de rugosité produite par les
stries d'accroissement, de manière que l'on pourroit multi-
plier les espèces dans ce genre avec la plus grande facilité.
SIL 2i3
En effef , Guettard porfie le nombre de ses espèces de Tena-
gode à six, dont deux, il est vrai, sont fossiles; mais je suis
bien éloigné de penser qu'elles soient réellement distinctes.
La SiLiyuAiRE MURiQUÉE : 5. Ttiuricata ; Serpulamuricata, Born ,
Mus., p. 440, tab. i8,fig. 16. Première espèce de Tenagode de
Guettard. Coquille tubuleuse , angulaire, tortillée d'une ma-
nière assez irrégulière, plus ou moins hérissée par des séries
d'écaîlles voûtées le long des côtes longitudinales dont elle
est pourvue. Couleur d'un blanc rougeàtre, quelquefois d'un
violet rosé.
De la mer des Indes.
La S. lactée; s. lactea, de Lamk. , Anim. sans vert., t. 5,
pag. 538, n.° 5. Coquille assez petite, irrégulièrement con-
tournée, semi- transparente, blanche, très-lisse, avec la fis-
sure inarticulée.
Rapportée des mers de l'Australasie par MM. Péron et Le-
suenr.
La S. usSE ; S. lœvigata , de Lamk., ibid., n.° 3 ; Chemn.,
Conch., ], tab. 2, fig. i3, C? Coquille à coupe circulaire,
lâchement enroulée, à côtes obsolètes et à fissure articulée.
Couleur blanche.
Patrie inconnue.
La S. ÉcAiLLEusE , S. squamata. Coquille tubuleuse, grêle,
très- longue, à stries d'accroissement peu distinctes, à sillons
longitudinaux, au contraire, très-marqués et hérissés d'écaillés
voûtées, surtout en arrière, avant la partie spirée ; fissure
subarliculée ou renflée d'espace en espace, et se prolongeant
jusqu'à la pointe de la spire, qui est conique : couleur rous-
sâtre dans cette partie et violacée dans le reste.
J'ai vu un bel individu de cette espèce dans la collection
du prince d'Esling, provenant de celle de M.™" Juliani. On
ignoroit sa patrie. J'ai pu la comparer avec la S. muriquée
de M. de Lamarck, qui existe dans la même collection, por-
tant encore l'étiquette écrite de la main de ce savant, et
m'assurer qu'elle en est fort distincte; celle-ci ne me pa-
roissant qu'une variété de la S. anguine; mais n'y auroit-il
pas eu transport d'étiquette ?
La S. por.YGONALE, s. polygona. Coquille très - épaisse , so-
lide, tubuleuse, grêle, presque régulièrement heptagonale.
=^>4 SIL
avec une fissure tellement articulée, «qu'elle semble composée
de trous placés les uns à la file des autres, enroulée d'une
manière irrégulière, et peu serrée au sommet. Couleur d'un
blanc subtransparent.
LaSiLiQUAiRE KosE, S. rosea. CoqulUe tubiileuse, très-épaisse,
très-solide, grêle, striée en travers et creusée dans sa longueur
par quatre sillons profonds, séparés par cinq côtes épaisses,
à dos mousse, enroulée d'une manière fort irrégulière et peu
serrée; fissure remplacée par une série de trous assez distans
et ovales. Couleur toute rose.
Cette espèce, bien distincte de la précédente, surtout par
l'excavation longitudinale de ses faces et par Télévation de
ses angles , se trouve , comme elle , dans la collection du prince
d'Esling. J'en ai vu deux individus également roses, un autre
étoit cependant d'un blanc subagatisé, quoiqu'il eût tous les
caractères de l'espèce.
M. Schumacher, dans son Nouveau système de conchylio-
logie , donne à ce genre le nom d'Anguinaire. Klein en faisoit
aussi nn genre sous le nom de Solen ; mais il y confondoit
beaucoup d'autres coquilles lubuleuses. Enfin, le genre Aga-
thirse de Denys de Montfort est aussi établi sur une espèce
fossile de ce genre, en ayant égard, pour le distinguer du
genre Siliquaire, qu'il adopte également, à l'existence des
cloisons dans l'extrémité du tube, comme s'il n'y en avoit
pas dans toutes les siliquaires et dans les vermets. (De B.)
SILIQUAIIŒ, Silicaria. (Conchjl.) M. Schumacher, dans
son Nouveau S3^s(ème de conchyliologie , a établi sous cette
dénomination un genre avec une espèce de solen, qu'il ap-
pelle S. g'ibhus , et que nous ne connoissons pas. (De B.)
SILIQUAIRE. (Fos5.) Ce n'est que dans les couches plus
nouvelles que la craie que, jusqu'à présent, on a trouvé à
l'état fossile les espèces dépendant de ce genre.
SiUQUAiRE ANGUiNE , SHiquoria anguina. Celte espèce , qui
vit dans la mer des Indes, se trouve à l'état fossile à Saint-
Clément , au nord d'Angers (M. Menard) et dans le Plaisantin
(Brocc. Conch. foss. suhupp.). Qi'elques débris que je possède,
et qui paroisser't appartenir à cet'e espèce , prt'seutent un têt
qui a près d'une ligne d'épaisseur.
Siliquaire îtriée; Siliquaria sLriatay Def. On îrouve à Saint-
SIL ii5
Félix, dëpartemene de Seine-et-Oise , dans la couche du cal-
caire grossier, des débris de cette espèce qui ont quelque-
fois deux pouces de longueur sur quatre à cinq lignes de
diamètre. Ils sont contournés en spirale alongée et couverts
de stries longitudinales peu élerées et régulières. La fente
longitudinale est composée de petits trous oblongs, rappro-
chés les uns des autres. Cette espèce n'est peut-être qu'une
Viiriété de la précédente.
SiLiQUAiRE TIRE-BOUCHON; SiUquaria terebella, Lamk., Anim.
sans vert. , tom. 5, p. 358. Tube cylindrique, lisse, volute,
à fente subarticulée. Fossile de Saint- Clément de la Plaie, à
trois lieues d'Angers.
On trouve à Thorigné et à Sceaux près d'Angers des débris
d'une espèce de siliquaire fossile qui pourroit se rapporter
à celle qui précède immédiatement; mais, dans les morceaux
que je possède , la partie supérieure du tube est couverte de
stries longitudinales et de fissures transverses.
On rencontre dans les faluns de la Touraine des tubes qui
ont de très-grands rapports avec ceux que Ton trouve à Tho-
rigné. Après avoir tourné cinq à six fois sur eux-mêmes,
ils se redressent un peu. Ils portent aussi quelques stries
longitudinales et des fissures transverses. Longueur, plus d'un
pouce.
On trouve à Castel-Arquato en Italie des siliquaires con-
tournées six à sept fois sur elles-mêmes. Elles ont un pouce
et demi de longueur et sont plus grosses que le pouce. On
voit quelques stries longitudinales sur le dernier tour. Le têt
est épais, couvert de fissures transverses très -serrées, et la
fente longitudinale paroi t s'être fermée dans les trois pre-
miers tours.
Ces tubes sont plus gros que ceux deFespèce qu'on trouve
diins la Touraine et dans les environs d'Angers, mais ils ont
tant d'analogie avec eux, que je les regarde comme dépen-
dant de la même espèce, modifiée par la localité où elle a
vécu. Cette espèce a quelques rapports avec relie qui se trouve
figurée dans Fouvrage de Favannes, pl. G, i'ig. G, i.
SiLiQVAiKE LIME.; SiUquaria lima, Lamk., loc. cit. Tube cylin-
drique peu épais, à tours éloignés les uns des auîres, et cou-
vert de stries longitudinales et écailleuses. La fente longilu-
2i6 SIL
dinale est composée de petits trous ronds. Fossile de Grlgnon ,
département de Seine-et-Oise.
SiLiQCAiRE ÉPINEUSE : SUiquavia spinosa , Lamk. , loc. cit. ;
SiLiQUAiRE FOSSILE, Faujas, Ess. de géol., tom. i , pi. 3, fig. 6
et 7; Agatirse furcelle, Den. de Montf. , Conch. systém.,
pag. 39g. Tube cylindrique, contourné, peu épais, couvert
de côtes longitudinales épineuses. La fente longitudinale est
composée sur certains morceaux de petites fentes qui ont
plus d'une ligne de longueur et qui sont séparées par de
petits intervalles solides comme le reste du tube. Quelques-
uns sont munis d'une cloison intérieure vers leur sommet;
mais je n'en ai jamais vu dans les derniers tours, et il y a
lieu de croire que les morceaux cloisonnés représentés dans
les essais de géologie, appartiennent à la vermilie ? cornue,
qu'on trouve assez communément à Grignon avec cette sili-
quaire.
Je possède des débris de siliquaire trouvés à Grignon, et
qui sont plus ou moins épineux ou écailleux. Dans les uns la
fente est composée de petits trous ronds très-rapprochés , et
dans d'autres de petites fentes, comme il est dit ci -dessus.
Ces débris pourroient se rapporter aux deux espèces qui
précèdent immédiatement ; mais je crois qu'ils peuvent dé-
pendre de la même et qu'il n'en existe qu'une seule à Gri^
gnon.
Siliquaire florine; Siliquaria florina , Def. Je n'ai vu de
cette espèce que des portions du sommet qui se trouvent
attachées sur une cérite de la grosseur du poing et qui a été
trouvée dans la couche du calcaire grossier de Néhou, dé-
partement de la Manche. Cette coquille est couverte de petits
trous sur l'un de ses côtés seulement , laufre ayant été pro-
bablement enfoncé dans le sable et garanti du ravage des
animaux qui 01 t formé ces trous : sur le côté où se trouvent
ces derniers on voit, avec des supports d'hipponiccs , des
restes de cinq à six tubes de cette espèce de siliquaire, qui
sont- couverts de stries longitudinales assez élevées et garnies
de petits appendices en cuilleron qui s'appuient sur le tube.
Quoiqu'on ait eu bien des raisons de penser que les tube^
des siliquaires qui ne sont pas réguliers, ont dû être adhé-
rens, il paroît que jusqu'H présent on n'a pu s'en assurer;
SIL 217
maïs on a la preuve que l'espèce dont il est ici question, a
été attachée par ses premiers tours.
Le sommet des tubes paroît sortir constamment d'un des
trous qui sont sur la coquille, et comme leur dernier tour
est brisé, on peut croire qu'ils étoient beaucoup plus longs,
et tels qu'ils sont, ils ressemblent à des spirorbes qui auroient
plus de six lignes de diamètre.
Ces tubes sont tournés de gauche à droite, et les animaux qui
les ont formés, ont creusé la cérite avant d'y appliquer leur
tube, qui s'y trouve enfoncé en partie, et la fente longitudi-
nale, qui est placée dans la portion du tube qui touche la
coquille , n'est apparente que dans les endroits où il se trouve
des trous.
On trouve à Grignon des fragmens de tubes qui ont quel-
quefois un pouce de longueur, sur trois à quatre lignes de
diamètre , et qui sont couverts de stries longitudinales garnies
d'appendices en cuilleron , comme la siliquaire florine : ils
ont les plus grands rapports avec cette espèce; mais ils n'ont
point de fente longitudinale. On voit des figures de ces tubes
dans les Vélins du Muséum, vélin n." 21 , lig. 1 et 4. (D. F.)
SILIQUARIA. (Bot.) Ce genre de Forskal est réuni au
chôme dans la famille des capparidées. ( J.)
SILIQUARIA. {Bot.) Stackhouse place dans ce genre de sa
création les fucus siliquosus , siliculosus et denudatus , et le ca-
ractérise ainsi : Fronde cartilagineuse , glabre , rameuse , à
rameaux distiques; vésicules oblongues, acuminées, sillon-
nées en travers, contenant de l'air; fruits oblongs, muqueux,
sillonnés transversalement, renfermant de petites séminules.
Ce genre, dont l'espèce principale est décrite au mot Fucus,
entre dans le cjstoseira d'Agardh. Roussel (FI. du Calv. }
l'avoit établi avant Stackhouse et nommé siliquarius. (Lem. )
SILIQUARIA. (Conchj'l.) Nom latin du genre Siuquaiiie.
Voyez ce mot. (De B.)
SILIQUARIUS. (Bot.) Voy. Siliquaria de Stackhouse. (Lem.)
SILIQUASTRUM. {Bot.) Pline dit que le panax a la saveur
du poivre, et plus encore le siliquastrum , nommé aussi pour
cette raison piperitis. C'est peut-être pour cela que Fuchsius
désigne sous le nom de siliquaUrum le poivre^ordinaire et
plusieurs autres poivres, Castor-Durantes donnoit au gaînier
^^8 SIL
ou arbre de Judée le même nom, que Tournefort avoit con-
servé à ce genre ; mais Linnseus lui a substitué celui de cercis ,
et ne l'emploie que comme nom spécifique. (J. )
SILIQUE, SILICULE. (Bot.) Fruit capsulaire , bivalve,
ayant uh placentaire élargi en une cloison longitudinale, sur
les côtés de laquelle les graines et les valves sont attachées.
Ce fruit caractérise la famille des crucifères. Lorsqu'il est
alongé , il prend le nom de silique proprement dite; exem-
ples : turritis, sisymbrium , etc. Lorsqu'il est court, et surtout
large relativement à sa longueur, il reçoit le nom desilicule;
exemples : iberis, mjagrum, lunaria , etc. Les graines, en gé-
néral en n'ombre assez considérable , et rangées en deux
séries dans chaque loge (cheiranthus, brassica, etc.), sont quel-
quefois réduites à une ou deux [myagrum , cochlearia corono-
pus, etc.). La cloison persiste après la chute des graines et
des valves; quelquefois cependant elle s'oblitère, le fruit ne
s'ouvre point, et tout tombe à la fois; exemples: cramhe ,
cochlearia coronopug. ( Mass. )
SILIQUE, Siliqua. (Condijl.) Mégerlé dans sa Classification
des coquilles bivalves , donne ce nom à un petit genre , qu'il
établit avec le solen radiatus , type du genre Léguminaire de
M. Schumacher, et qui entre dans la division des Solécurtes
de M. de Blainville. Voyez ce mot et Soi.en. (De B. )
SILIS. ( Entom. ) M. Mégerlé a désigné ainsi un genre d'in-
sectes coléoptères apalytres, voisin des téléphores. (C. D.)
SILK-TAIL. (Ornith.) Dénomination angloise du jaseur de
Bohème , ampelis garrulus , Linn. , et bombjcivora , Temm,
(Ch. D.)
SILL. {Ichthjol.) Un des noms norwégiens de l'appât de
vase. Voyez Ammodyte. (H. C.)
SILLAGO, Sillago. {IchthyoL) M. Cuvier a désigné par ce
nom un genre de poissons acanthoptérygiens , de la famille
des gobioïdes, et reconnoissable aux caractères suivans :
Deux nageoires dorsales: la première courte, mais haute, à
rayons flexibles; la seconde longue et basse; museau peu alongé,
terminé par une petite bouche protraclile, garnie de lèvres char-
nues et de dents en velours , avec un rang de plus fortes a l'ex-
térieur ; Icle içouverfe d'écaillés ; opercules années d\ine petite
épine ; préopercule légèrement dentelé; cinq rayons aux ouïes.
SIL 219
Le PÊCHE-BicouT : Sillago acuta, Cuvier; Sciœna malàbarica,
Schn. Teinte générale fauve; taille d'un pied au plus.
Ce poisson, dont le nom de pays est sering , passe pour le
plus délicat de la mer des Indes. Il est surtout connu à Pon-
dichéry.
Le Pêche-madame ; Sillago domina , Cuvier. Premier rayon
dorsal aussi long que le corps.
Du même pays que le précédent. Ce poisson a aussi une
chair d'une saveur exquise. (H. C.)
SILLT. (Bot.) Nom donné en Italie à des champignons plus
connus sous les dénominations de cèpes ou potirons. Silli est
une altération de suillus , nom des mêmes plantes chez les
Latins. (Lem.)
SILLIMANITE. [Min.) Nous ne connoissons ce minéral
que par la description que M. G. T. Bowen en a donnée dans
les journaux scientifiques des Etats-Unis d'Amérique.
Sa couleur est d'un gris foncé passant au brun. Il cristal-
lise en prisme rhomboidal- oblique, dont les angles sont
d'environ 106** 3o' et 73,3o; l'inclinaison de l'axe du prisme
sur sa base est de 11 3**. II n'a qu'un seul clivage parallèle à
la grande diagonale. Il est plus dur que le quarz. Sa pesan-
teur spécifique est de 3, 41. Il est absolument infusible au
chalumeau , même avec le borax.
Il est composé, d'après l'analyse qu'en a fait M. Bowen,
de silice 42,66
d'alumine 54, 11
d'oxide de fer 1,99
d'eau 0,5 1
99»27
Perte 00,73.
Ce minéral a été trouvé dans une veine de quarz qui tra-
verse un gneiss près de Saybrook, ville du Connecticut. M.
Bowen l'a dédié à M. Silliman.
On a cherché à rapprocher ce minéral d'espèces connues.
On peut en effet lui trouver beaucoup de ressemblance
avec le disthène par sa composition, dans laquelle Klaproth
indique 43 de silice et 5 5 d'alumine; par la valeur des an-
gles du prisme, qui sant, suivant Haiiy, de 106,6 et 73,54,
220 SIL
et par sa pesanteur spécifique; mais il en diffère par la du-
reté, par le clivage, par l'inclinaison de Taxe sur la base , etc.
On a voulu le considérer comme une variété d'anthophvl-
lite; mais il n'a d'analogie aA^ec cette pierre que par la forme
de prisme rhomboicial, par la valeur des angles de la base,
et un peu par l'éclat du clivage; tandis qu'il en diffère par
l'obliquité du prisme sur sa base , par sa dureté, par sa pesan-
teur spécifique, et surtout par sa composition.
Ce minéral ne peut donc être réuni jusqu'à présent avec
aucune espèce connue. ( B. )
SILLONNÉ, STRIÉ. (Bot.) Marqué de sillons parallèles, lon-
gitudinaux. Lorsque les sillons sont très-petits, on les nomme
stries. La tige du panais, par exemple, est sillonnée; celle de
Verysimum alliaria est striée. (Mass.)
SILLONNÉ. (Erpét.) Voyez Lézardet. (H. C. )
SILLONNÉ. {Iclilhjol.) Nom spécifique françois du Balisles
ringens. Voyez Bai.iste. (H. C.)
SILLONNEE. {Erpét. ) Nom spécifique d'une couleuvre dé-
crite dans ce Dictionnaire, tomeXI,pag. 2i5. (H. C.)
SILLONNETTE. (Bot.) Nom françois que Bridel donne au
genre de mousses qu'il a établi sous le nom de Gljphomilrium.
Il est justifié par la coiffe, qui est sillonnée. Bridel a porté
des modifications au genre Glyphomilrium , dans sa Bryologie
universelle. Il réduit les espèces à une seule, le glyphomitriuui.
Daviesii , décvit dans cp Dictionnaire à l'article Glyphomitrium ,
que nous avons exposé d'après Bridel, Suppl. , 4, pag. 3o.
Déjà R. Brown avoit fait remarquer cette nécessité en éta-
blissant le même genre sous le nom de Griffithia. Ce genre
ainsi modifié est le glyphomitrium de Schwacgrichen , le glj''
phomifrion de Greville et d'Arnott. Bridel en établit ainsi le
caractère générique : Péristome simple, à seize dents rappro-
chées par paires, pyramidales, sillonnées en travers. Coiffe
campanulée, glabre, striée, divisée à sa base en plusieurs la-
nières. Capsule régulière, lisse, sans anneau et sans apophyse.
Le gl-yphomitrium a des rapports avec le grimmia, mais il s'en
distingue surtout par les dents de son péristome rapprochées
par paire. (Lem.)
SILMAD, SILMAHD. {IchthyoL) Nom qu'en Estonie on
donne à la Pricka. Voyez Péthomyzon. (H. C.)
SIL
SILONA. (Bot.) Nom brame du Jlagellaria indica , cité par
Khéede. (J.)
SILOXÈRE, Siloxerus ou Ogcerostflus. (Bot.) Ce genre de
plantes, établi en i€o6 par M. Labillardière , dans le second
volume ( pag. 68, tab. 209) de son ISo^'œ HoLlandiœ planta-^
rum spécimen, appartient à l'ordre des synanthér; es, à notre
tribu naturelle des Inulées, à la section des Inulées-gna-
phaliées , à la sous-section des Sériphiées, et au groupe des
Léontopodièes, dans lequel nous l'avons placé auprès de nos
genres HirneUia et Gnephosis. (Voyez notre tableau des Inu-
lées, tome XXIII, pag. 563.)
M. Labillardière rapporte son genre Siloxerus à la Syngé-
nésie séparée; il le croit voisin du Sphœranthus , et le carac-
térise ainsi : Calicules contenant chacun deux à cinq fleurs;
corolles enflées, hermaphrodites; style en massue renversée;
réceptacle commun poilu ; réceptacle partiel paléacé; aigrette
quinquéfide, dentée.
Le nom de Siloxerus signifie (selon M. Labillardière) style
enjlé. II nous semble que, d'après cette étymologie, le nom
devroit être Ogcerostjlus.
L'auteur a fondé ce genre sur une seule espèce, trouvée
par lui dans la partie sud -ouest de la Nouvelle- Hollande
appelée Terre de Leuwin. Il nomme cette plante Siloxerus
liumifusus , et la décrit de la manière suivante:
Petite plante à tiges ordinairement couchées, à feuilles
linéaires, obtuses, glabres, opposées, rarement alternes , un
peu distantes, mais rapprochées sous les capitules, où elles
semblent former un calice commun ; calicules rassemblés en
capitule terminal, ovale, sur un réceptacle commun oblong,
presque en forme de mas«ue, garni de poils, sans autre ca-
lice commun que les feuilles rapprochées sous le capitule j
chaque calicule sessile, formé de cinq à sept écailles égales,
disposées presque sur un seul rang, obovales-oblongues, dia-
phanes, plus longues que les fleurons; deux à cinq fleurons
uniformes, hermaphrodites , à corolle ovale-oblongue , enflée
comme un ballon , à cinq dents, un peu rétrécie au-dessous
du sommet; cinq étamines à filets courts, attachés à la co-
rolle, à anthères incluses, réunies en un tube quinqut'denté;
ovaire en pyramide renversée , tubercule ; style aminci, su-
^22 SIL
périeurement, très -épaissi inférieurement; deux stigmates
obtus, inclus; graines en pyramide renversée, marquées de
tubercules disposés presque en série, bordées au sommet d'en-
viron doure petites dents, et couronnées par une aigrette
monophylle, cauipanulée , membraneuse, diaphane, quin-
quéfide, à lanières ovales- acuminées , dentées- ciliées; ré-
ceptacle paléacé, à paillettes oblongues, diaphanes, à peine
plus longues que les fleurons.
Nous avons dû traduire littéralement la description géné-
rique et spécifique de M. Labillardière, parce que, n'ayant
pas pu nous permettre d'analyser complètement l'échantillon
unique que nous avons observé dans l'herbier de M. de
Jussieu , nous n'avons étudié que quelques pièces détachées
du capitule de cet échantillon. Voici les résultats de nos ob-
servations :
L'ovaire est oblong, obconique; il paroît couvert d'une
pellicule charnue, et est hérissé de papilles éparses ; l'aigrette
est plus longue que l'ovaire, aussi longue que la corolle,
caduque, membraneuse-scarieuse, demi- transparente , co-
lorée, dorée, composée de cinq squamellules unisériées, à
peu près égales, entregreffées inférieurement, libres supé-
rieurement, paléiformes, ovales- lancéolées, réticulées, dé-
coupées sur les bords en lanières subulées ; endehoTsde cette
aigrette il y en a une autre extrêmement petite, stéphanoide,
plane, annulaire, blanchâtre, découpée presque jusqu'à sa
base en petites dents simples, obtuses. Cette petite aigrette
extérieure, presque imperceptible, et qui ne paroît pas ca-
duque, est-elle analogue à l'aigrette du Gnephosis? ou bien
est-elle formée par un assemblage, une rangée de papilles
afialogués à celles qui sont éparses sur l'ovaire ? Le style est
extrêmement épais et ovoïde inférieurement, filiforme supé-
rieurement; il porte deux stigmatophores égaux, analogues
à ceux des inulécs-gnaphallées. La corolle est jaune , longue
comme l'aigrette; son tube est plus large que le limbe, et
paroît être formé d'une substance épaisse; son limbe est cy-
lindracé, à cinq divisions. Les anthères ne paroissent pas
avoir d'appendices basilaires ; la libération des filets paroît
être au-dessous du sommet du tube de la corolle. Le cala-
thiphore porte des bractées un peu variables, grandes, obo-
SIL 223
vales, planes, membraneuses-scarîeuses, (îemî-transparentes,
dorées, munies d'une nervure qui disparoit subitement avant
d'atteindre le sommet, lequel est trilobé, ou plus souvent
simplement plissé en trois parties imitant des lobes quelque-
fois jaunâtres ou noirâtres; chacune de ces bractées accom-
pagne probablement une calathide née dans son aisselle, mais
qui n'adhère point à sa base, comme dans \e Gnephusis. Le
péricline, très -supérieur aux fleurs, est formé de squames
tout-à-fait analogues aux bractées ci-dessus décrites, si ce
n'est qu'elles sont simples, elliptiques -oblongues, non-colo-
rées au sommet. Le clinanthe porte-t-il dessquamelles ? Nous
sommes tenté (j^ le croire; cependant chaque fleur nous a
paru être enveloppée par une squame qui appartient pro-
bablement au péricline. Nos lecteurs concevront facilement
que, n'ayant point observé toutes ces pièces dans leur situa-
tion naturelle, mais seulement détachées de leur support,
nous n'avons pas pu distinguer avec certitude les bractées,
les squames , les squamelles.
Quoi qu'il en soit, en combinant nos propres observations
avec la description de M. Labillardière , et avec les figures
qui accompagnent cette description , nous connoissons le Si-
loxerus assez bien pour être convaincu que nos Gnephosis et
Hirnellia, décrits dans ce Dictionnaire (tom. XIX, pag. 127;
tom. XXI, pag. 199), lui ressemblent beaucoup, mais que
pourtant ils en différent par des caractères suffisans pour
constituer des genres distincts.
Notre tableau desinulées, publié en 1822, a subi , depîiis
cette époque, des changemens et des additions que nous
pouvons indiquer ici sans alonger beaucoup le présent ar-
ticle.
Première section. Indlées-Gnaphaliées,
I. Leysérées : 1. Relhania ; 2. Eclopes ; 3. Rosenia; 4. Lapel-
rousia- 5. Leysera ; 6. Leptophjtus ; 7. Longchampia.
II. Luciliées : B.Chevreulia ; ij. Lucilia; 10. F acelis; 11. PJui>
nopoda.
III. Faustulées : 12. Syncarpha: i3. Faustula.
IV. Gnaphaliécs vraies ; 14. Phagnalnn: 1^. Gnaphalium ;
16. hasiopogon.
224 SIL
V. Cassiniées : 17. IJloga ; 18. Piptocarpha; ig. Bill.ya'^
20. Cassinia; 21. Ammobium; 22. Ixodia.
VI. Hélichrysées : 23. Lepiscline ou Lepidocline ; 2/4. Ed-
mondia; 26. Macledium; 26. ^rgjrocome ; 27. Helichrjsum ;
28. Scalia; 29. Podoleph ; 3o. Antennaria ; 3i. OzoiJiamnws ;
02.Petalolepis; 53. Metalasia.
VII. Sériphiées : (A. Sériphiées vraies.) 34. Endoleuca ;
35. Anaxeton; 56. Perotriche; Sj.Seriphium; 58. Stete; 39. Lew-
cophyta; 40. Dj'sparago; 41- ûBdera; 42. E(yiropapp«/s. = ( B.
Léontopodiées. ) 40. Ogcerostylus ou Siloxerus; 44. llirnellia;
45. Gnep/i05fs; 46. ^ngiaai/ms ; 47. Calocephalus ; 48. RJchea;
4g. Leo/iforxyx ; 5o. Leontopodium. ^
Seconde section. lNDLÉEs-Pn«)TOTYPES.
I. Filaginées : 5i. Filago; 52. Gi/b/a; 55. Logfia ; 64. Mi-
cropus ; 55. OgUfa.
II. Inulées-Protofypes vraies : 56. Conyza; S-j. ïnula; 58. Lim-
larda; 69. Francœuria; 60. Pulicaria; 61. Tuhilium; 62. Jflso-
nm; 65. Chiliadenus ; 64. Carpesium; 65. Denekia ; 66. Cohi-
mellea; 67. Pentanema; 68. Iphiona; 69. Pegolettia.
m. Rhantériées: jo.Rhanterium; ji.Cjlindrocline; 72. Mo/-
padia; 70. ISeurolœna.
Troisième section. Inulées-Bophthai-Mées.
I. Buphthalmées vraies : 74. BuplUhalmum ; yS. Pallenis ;
76. ISauplius; 77. Ceruana.
II. Pyrardées -.jS.Egletes; yc). Pjrarda -So. Grangea ; 8 1 . Ceii-
tipeda.
III. Sphéranthées : 82. 5p?iccra/ifliU5 ; 85. Gjmnarrhena.
(H. Cass.)
SILPHE , Si7p/(a. (Erefom.) Genre d'infiectes coléoptères pcn-
tamérés, de la famille des hélocères, à corps aplati, à ély-
tres de la longueur de l'abdomen, ayant les bords relevés et
dont les antennes sont en masse globuleuse.
Ce genre a été établi primitivement par Linnacus , qui en
avoit emprunté le nom des ouvrages d'Aristote. Le mot
S/AÇh, employé par cet auteur, indiquoit un insecte plat,
une sorte de blatte; mais il y joignoit les boucliers, les né-
crophores, les nitidules.
Les silphes diffèrent par la forme aplatie de leur corps
SIL 225
des sphéridies, qui ressemblent à de petites coccinelles hé-
misphériques, des scaphidies , des biirhes, qui sont ovés;
des dermcstcs, desparnes et des hydrophiles, qui ont le dos
très-convexe. On les distingue ensuite des nécrophores et des
boucliers, dont l'abdomen se prolonge en pointe et dépasse
les élytres: des élophores, dont le corselet est compx'imé et
comme plissé en long, et dont les élytres n'ont pas les bords
relevés, et, enfin, des nitidules, dont la masse des antennes,
ainsi que celle des boucliers, est alongée , tandis que dans les
silphes cette masse est globuleuse comme dans les nécrophores.
D'ailleurs les mœurs sont à peu près les mêmes que celles
des boucliers et des nécrophores. Elles se nourrissent princi-
palement de cadavres; quelques espèces, cependant, se trou-
vent sur les arbres, oii elles poursuivent les chenilles et les
larves pour les dévorer. Leurs larves sont semblables à celles
des boucliers : elles ressemblent à des blattes; leurs mouve-
mens sont Irès-vii's; elles s'enfouissent dans ia terre et elles
y subissent leurs métamorphoses.
Nous avons fait figurer une espèce de ce genre sous le
n." 4 de la planche 6 de l'atlas de ce Dictionnaire, et nous
allons indiquer les principales espèces qui se rencontrent
aux environs de Paris.
i. La SiLPHE THOBACiQ'UE, SUpha thoraclca.
C'est le bouclier à corselet jaune de Geoffroy, tome i .
page 121 , n.° (>.
Car. Noire; les élytres ont trois lignes longitudinales éle-
vées ; le corselet est d'un jaune de rouille comme velouté.
On trouve celte espèce sous les cadavres desséchés à l.i
forte chaleur de l'atmosphère.
2. La Sii.PHE RUCUEUSR, SUpha rugosa.
Bouclier noir, à corselet raboteux , à élytres chiffonnés, de
Geoffroy.
Car. D'un noir sale; élytres plissés , ù trois lignes saillantes,
comme sinuées à lextrémité.
On la trouve avec la précédente.
3. La SiLPHE NOIRCIE, SUpha atrata.
Bouclier noir, h trois raies et corselet lisse, de Geoffroy.
Car. Noire, élytres à trois lignes saillantes et pointilléeS :
corselet large 5 aplati, lisse et bordé.
^'26 siL
4. La SiLrHE LISSÉE , Silpha lœvigala.
La gouttière de Geoffroy, tome 1.", page 122 , ii." 8.
Car. Toute noire, élyfrcs lisses, mais finement chagrinés,
à reboi'ds très- relevés.
On trouve cette espèce dans les bois.
5. La SiLPHE siM'ÉE , Silpha sinuata.
Cai-. Noire, à corselet échancré, raboteux; élytrcs à trois
lignes élevées , échancrés à l'extrémité libre.
Cette espèce se trouve sous les cadavres très -humides.
6. La SiLPHE QUATRE- POINTS , SUphu quadvipunclatci.
C'est le bouclier jaune, à taches noires, de Geoffroy, que
nous avons fait figurer sur la planche indiquée ci -dessus.
Car. Noire, corselet et élytres d'un jaune pâle; une tache
sur le corselet et deux points noirs sur chaque élytre.
On la trouve sur les chênes , où elle poursuit les chenilles,
dont elle se nourrit. Elle vole mal et tombe lorsque l'on
secoue les branches. (C. D.)
SILI'HIDÉES. {Enloin.) M. le docteur Leach désignoit ainsi
cette famille des coléoptères, à laquelle il rapportoit les né-
crophores, les peltides ou boucliers et les silphes. Voyez Hé-
LOCÈRES. (C. D.)
SILPHIE, Silphium. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs composées, de l'ordre dea radiées, de la sjngénésie
poljgamie nécessaire de Linnaeus, offrant pour caractère essen-
tiel : Un calice composé de larges écailles imbriquées, sca-
rieuses; des fleurs radiées; les fleurons du centre sont mâles,
pourvus de cinq éfamines syngénèses ; point d'ovaires; les
demi- fleurons de la circonférence femelles, fertiles; les se-
mences larges, ovales, comprimées, à deux cornes, ou échan-
crées au sommet; le réceptacle garni de paillettes.
Ce genre renferme de très-belles espèces, presque toutes
d'ornement, remarquables par la hauteur de leurs tiges, par
l'élégance de leur port, par la beauté et souvent la grandeur
de leurs fleurs, en général .plus petites que celles des helian-
Ihus, mais avec lesquelles elles ont beaucoup de rapports. Dans
les helianthus les fleurons du centre sont fertiles, les demi-
fleurons stériles : c'est le contj-aire dans les silpJiium.
SiLVHiE PERFOLiÉE : SUphium perfoHûtum, Linn. , Sp. ;Jungh.,
Plant, ic, centur. i; n.° 33. Cette plante a des tiges droites.
SIL 227
inédiocrement tétragones, cannelées, d'un vei-t jaunâtre,
hautes d'environ cinq c'i six pieds. Les feuilles sont opposées,
ovales, presque deltoïdes; les radicales et inférieures pétio-
lées, sinuées et dentées, rudes, fermes, épaisses, échancrées
en cœur, courantes sur les pétioles, réunies à leur base; les
supérieures sessiles, grandes, ovales-lancéolées, acuminées,
rétrécies en pétiole à leur base, conuiventcs et perfoliées ,
entières ou munies de quelques dents très-distantes. Les fleurs
sont disposées en une panicule terminale, presque en co-
rymbe. Cette panicule se divise à sa base en une bifurcation
dans le milieu de laquelle est placée une fleura long pédon-
cule; chaque bi'anche est trichotome , chargée d'une ou de
plusieurs fleurs péijiccllées. Le calice est glabre, composé de
larges écailles ovales, imbriquées; la corolle jaune; les demi-
fleurons linéaires, étroits, de la longueur du calice; les se-
mences planes, larges, ovales, membraneuses, presque ailées,
échancrées au soniuiet, terminées par deux petites pointes;
le réceptacle garni de paillettes à peine de la longueur des
semences. Cette plante croit dans l'Amérique septentrionale.
SiLPHiE AFEU1LLE3 REUNIES : SUphium cotuiatum, Lluu., Mant.,
57/4; Mich., Flor. bor. amer., 2, p. 146. Trés-rapprochée de
la plante précédente ; celle-ci a des liges rudes, très-simples,
chargées de poils courts et couchés, hautes de quatre- à cinq
pieds, de la grosseur du pouce à leur partie inférieure. Les
feuilles sont opposées, sessiles, réunies à leur base tt perfo-
liées, concaves à la portion qui embrasse la tige , rudes, ovales-
lancéolées , longues de cinq à six pouces, dentées, un peu
aiguës. L<es fleurs sont disposées à l'extrémité des tiges en une
panicule dichotome, dans la bifurcation de laquelle est une
fleur solitaire, pédonculée. Le calice estscarieux; les écailles
lisses, ovales, imbriquées, un peu obtuses, réfléchies au som-
met; la corolle jaune; les demi -fleurons de la circonférence
femelles et fertiles, au nombre de douze environ; les fleu-
rons nombreux , stériles. Cette plante croit dans l'Amérique
septentrionale.
SiLPHiE ÉTOiLÉE : SUphium asteriscus, LInn., Spec; Lamk. ,
Jll. gen., tab. 707, fig, i; Dill., EUham. , tab. 07, fig. 4^-
Ses tiges sont hautes de quatre ou cinq pieds, droites, épaisses,
cylindriques, simples, hautes de quatre ou cinq pieds, mar
22^ 8]L
quées souvent de taches purpurines, hérissées de poils courts
et piquans. Les feuilles sont sessiles, opposées ou alternes,
ovales- oblongues ou lancéolées, sinuées, crénelées ou den-
tées à leur contour, rudes, hispides et velues à leurs deux
faces, un peu ciliées à leurs bords; les supérieures un peu
obtuses au sommet. La corolle est grande, radiée, de couleur
jaune; les demi-fleurons étalés en étoile, ordinairement au
nombre de neuf, lancéolés, un peu élargis, obtus, terminés
par trois petites dents, tous femelles et fertiles; les fleurons
du centre stériles. Cette plante croit dans la Caroline et la
Virginie.
SiLPHiE A FEUiUEs EN CŒUR : SUpliium tereliiithiiiaceum , Linn.
fils, SuppL, 383; Lamk., III. gen. , tab. 707, fig. 2; Gœrtn. ,
De fruct., tab. 171. Espèce remarquable par l'ampleur de ses
feuilles. Ses tiges sont droites, très -hautes, glabres, cylin-
driques, striées , paniculées au sommet. Les feuilles sont très-
grandes, alternes, pétiolées, forlement échancrécs en cœur
à leur base, ovales, obtuses, rétrécies au sommet, très-rudes,
chagrinées à leurs deux faces, épaisses, sinuées, dentées en
scie à leur contour; les dentelures fines, inégales, aiguës,
traversées par une forte nervure saillante et des nervures la-
térales, un peu jaunâtres. Les pétioles sont plus longs que les
feuilles, fortement striées, un peu rougeâtres ; les feuilles
caulinaires moins pétiolées, ovales, elliptiques, arrondies au
sommet; les supérieures sessiles, plus petites, un peu lancéo-
lées. Les fleurs forment un corymhe terminal et rameux. Les
pédoncules sont grêles, striés, inégaux; le calice un peu globu-
leux; ses écailles membraneuses, très-glabres; les extérieures
ovales, un peu arrondies; les intérieures plus grandes, pres-
que lancéolées, acuminées; la corolle jaune; les demi- fleu-
rons nombreux, linéaires; les fleurons d'un jaune pâle, sépa-
rés par des petites paillettes linéaires; les semences planes,
ovales, échancréesau sommet. Cette plante croît dans l'Amé-
rique septentrionale, au pays des Illinois.
SiLi^HiE COMPOSÉE : SUpliium compositum , Mich. , Flor. bor.
amer., 2, page 146; Willd. , Spec. , 3, pag. 235i; SHphium
lacintatum ,Via\t. , F L. car., 21 y . Cette plante a des tiges droites,
très-lisses, élevées, striées, garnies de feuilles alternes, dis-
tantes , pétiolées ; les radicales divisées en trois folioles pé-
SIL 2.9
dicellëes, sinuées , à plusieurs divisions à leur contour; les
feuilles caulinaires sinuées, pinnatifides, distantes. Les fleurs
sont jaunes et terminales. Cette plante croît dans les forêts
maritimes de la Caroline.
SiLPHiE A FEUILLES TERNÉEs : SUphiuni IrifoUalum. , Linn., Spec;
Silphium ternifoiium , Flor. hor. amer., 2, p. i/|6; Moris. , Hisf. ,
3, 1 iG, tab. 3, fig. 68. Cette espèce a des tiges droites, lisses,
cannelées, ordinairement à six angles, divisées vers leur ex-
trémité en rameaux paniculés, hautes de quatre ou cinq pieds
et plus. Les feuilles sont réunies trois par trois à chaque nœud ,
en forme de verticille ; les inférieures pétiolées, embrassant
la tige par leur pétiole ; les supérieures presque sessiles, rudes
à leursdeux faces, épaisses, dentées inégalement àleurs bords;
les feuilles du milieu ovales, lancéolées; les inférieures et les
supérieures plus étroites, alongées, lancéolées, longues d'en-
viron trois ou quatre pouces. Les fleurs sont disposées, à
l'extrémité des tiges, en une panicule trichotome , étalée,
supportée par de longs pédoncules glabres, striés, munis à
leur base de bractées lancéolées, aiguës. Les calices sont gla-
bres; les écailles larges, ovales, presque sur trois rangs; les
extérieures plus courtes , réfléchies, les intérieures lancéolées;
la corolle jaune; les demi-fleurons étroits, linéaires, cà trois
dents, au moins de la longueur du calice. Cette plante croît
dans l'Amérique septentrionale, sur les montagnes de la Car
roline et de la Virginie.
SiLPHiE A TROIS FEUILLES; SUphium lematuni ^ Willd., Spec,
3, pag. 2333. Cette plante a des tiges droites, cylindriques,
non anguleuses, très- lisses, hautes de quatre pieds. Les
feuilles inférieures et supérieures sont éparses , celles du
milieu rangées trois par trois en verticille; les feuilles des
rameaux de la panicule deux par deux et sessiles; les feuilles
caulinaires pétiolées : toutes sont lancéolées, un peu rudes,
ù lâches dentelures , rétrécies au sommet , ciliées à leurs bords ,
particulièrement vers la base. Les fleurs sont disposées à l'exr
trémité des tiges en une panicule dichotome ; le calice com-
posé d'écaillés imbriquées, ciliées à leur contour, placées sur
quatre rangs; la corolle jaune; les demi-fleurons assez larges.
Cette plante croit dans l'Amérique septentrionale.
SiLPHiE purpdrine; Silphium atropurpureum , Y^illd,, Spec.,
^3o S IL
3, pag. 2554. Cette espèce a des tiges droites, lisses, striées,
cylindriques, souvent d'un pourpre foncé ou noirâtre, hautes
de trois ou quatre pieds. Les feuilles inférieures sont alternes,
pétiolécs, celles qui suivent sont ternées, les supérieures qua-
ternées, presque sessiles , en verticille , épaisses, oblongues,
lancéolées, rudes à leurs deux faces, un peu rétrécies à leur
base, et à demi embrassajites . aiguës au sommet, ciliées à
leurs bords, un peu tuberculeuses en dessus, finement réti-
culées en dessous, à dentelures distantes, longues de trois
ou quatre pouces; la côte du milieu purpurine. Les tiges se
bifurquent à leur sommet ; chaque branche supporte une
panicule dont les rauàfications sont très- ouvertes, inégales,
munies à leur base .ie deux folioles opposées, sessiles, très-
aiguës, et aux sous-divisions, de bradées solitaires, étroites,
lancéolées, ciliées: les pédicelles grêles, courts, uniflorcs,
très-glabres, cylindriques.- le calice glabre, composé de trois
rangs de folioles élargies, ovales-lancéolées, un peu obtuses;
les extérieures courbées en dehors ; la corolle jaune ; les demi-
fleurons linéaires, oblongs, très- étroits. Cette plante croit
dans l'Amérique méridionale.
Sii.FHiE LACiNiÉE : SUphiuiii laciniatum? Linxi. , Spec, et Linn.
fils, fasc. 1, tab. 5; Mi'ch. , Flor. bor. amer., 2, pag. 345.
Ses tiges sont presque simples, droites, cylindriques, can-
nelées, hautes de six ou huit pouces, lisses et de la grosseur
du pouce à leur partie inférieure , chargées à leur partie
supérieure de tubercules de couleur brune, liérissées de
poils rudes, blanchâtres, Les feuilles sont alternes, pétiolées,
très-amples, longues de deux pieds, larges d'un pied, laci-
niées ou pinnatilides; les pinnules courantes, distantes, étroi-
tes, oblongues. sinuées et dentées à leurs bords, rudes à leurs
deux faces; les pétioles velus, embrassans ; les feuilles supé-
rieures presque sessiles, souvent un peu purpurines à leu^*
contour. Les fleurs sont alternes , axillaires, très -médiocre-
ment pédonculées, solitaires, placées le long des tiges en
forme d'épi. Le calice est ample, composé d'écaillés imbri-
quées, grandes, presque en cœur, très-rudes, liérissées de
poils courts, réfléchies au sommet. La corolle est jaune ; les
demi-fleurons nombreux, au moins de la longueur du calice;
les fleurons séparés par autant de paillettes linéaires. Les se-
SIL 23i
menées sont ovales, membraneuses, cciiancrécs au sommet,
terminées par deux petites pointes. Cette plante croît au
Mississipi , et dans rAmérique méridionale, au pays des
Illinois.
Sif.PHiE fét;olée; Silpliiinn petiolaliim , Poir., EncycL, SuppI,
Cette plante a des tiges glabres, presque quadrangulaires,
fistuleuses à leur partie supérieure, très -lisses, garnies de
feuilles lancéolées, acuminées, inégalement dentées: les den-
telures terminées par une petite pointe très-fine, comme une
épine; les feuilles inférieures de la lige presque opposées,
longues de cinq ou six pouces et plus, soutenues par de très-
longs pétioles, légèrement membraneux à leurs bords, gla-
bres, comprimés: les feuilles supéi-ieures réunies et concaves
à leur base, réfrécies en un pétiole ailé. Les fleurs sont
jaunes , terminales , pédonculées , solitaires ou agrégées ,
axillaires; le calice glabre, composé d'écaillés ovales, ob-
tuses; les demi-fleurons linéaires, bidentés, une fois plus
longs que le calice. Je possède'de cette plante un écliantil-
lon cultÎA'é dans les pépinières de Versailles : je la crois ori-
ginaire de rAmérique septentrionale.
SiLPHiF. A FEDit.r.ES ENTtÈnKS; SUphiuiii uiiegvifoUum , Mic'i.,
rior. hor, amer., 2, pag. 146. Cette espèce a de^ tiges droites,
rudes au toucher, à quatre faces anguleuses, garnies de
feuilles sessiles, opposées, toutes de même forme, redressées,
ovales-oblongues , extrêmement rudes à leur face supérieure ,
entières à leurs bords. Les fleurs sont peu nombreuses, sou-
tenues par des pédoncoles courts. Cette plante a été décou-
verte par Michaux père, dans l'Amérique septentrionale,
au pays des Illinois.
SiLPHiE A FEUILLES RUDES; SUpliium scahrum , Walter, Flor.
carcL, pag. 216. Dans cette espèce les tiges sont glabres,
hautes d'environ deux pieds, simples ou médiocrement ra-
meuses, garnies de feuilles alternes, à peine pétiolées, élar-
gies, lancéolées, dentées en scie à leur contour, très-rudes
à leurs deux faces, plus pâles en dessous, fermes, ciliées à
leurs bords, soutenues par des pétioles très-courts. Les fleurs
sont jaunes, grandes, solitaires, axillaires, terminales; les
pédoncules lisses et simples. Cette plante croît dans la Ca-
roline.
^3^ SIL
SiLPHiE LISSE j Silphium lœvigatum , Pursh, Flor. amer., 2,
pag. 678. Ses tiges sont simples, glabres, tétragones , hautes
d'environ deux pieds, garnies de feuilles sessiles , opposées,
ovales, acuminées, légèreiuent dentées en scie, presque en
cœur à leur base, glabres à leurs deux faces. Les fleurs sont
disposées en un corymbe serré ; les écailles du calice sont
ovales et ciliées. Cette plante croit dans l'Amérique septen-
trionale , à la Nouvelle- Géorgie. (Poir.)
SILPHION. {Bot.) Voyez Svlphion. (L. D.)
SILPHIUM. [Bot.) On a toujours été embarrassé pour dé-
terminer avec précision quelle étoit la plante qui fournissoit
le suc du silphium, célèbre chez les anciens, loué par Hip-
pocrate et par Dicscoride, dont la mémoire avoit été aussi
conservée par des médailles antiques, représentant sous le
iiom de silphium deux larges bases de feuilles presque oppo-
sées, embrassant une portion de tige. Pline, dans le chapitrf
trois de son dix-neuvième livre sur l'histoire naturelle, dit
qu'il existoit long-temps avant lui, dans la province cyré-
naïque, une plante nommée laserpiliuin, qui étoit le silphioii
des Grecs, dont le suc, connu sous le nom de laser, étoit
regardé comme un excellent médicament et se vendoit au
poids de l'argent. D'après Pautorité des meilleurs auteurs
grecs, il ajoutoit que cette plante croissoit dans la Cyrénaï-
que, non loin du jardin des Hespérides et de la grande Syrfe
(au nord de l'Afrique), et que depuis long-temps elle y avoit
été détruite par les troupeaux que l'on menoit paître dans
ce lieu. De son temps on ne connoissoit plus qu'un laser
provenant de la Perse, de la Médie et de l'Arménie, regardé
comme très inférieur à celui de la Cyrénaïque, et, de plus,
souvent altéré par le mélange de sagopenum et d'autres
substances. Sans entrer dans les autres détails, que l'on peut
lire dans Pline, nous voyons le cas qu'on faisoit du silphium,
exhalant de plus une odeur agréable qui ne permet pas de
le confondre avec Vassa-fatida, autre suc très-.connu, dont
l'odeur est repoussante. On croyoit au moins que le silphium
provenoit de même d'une plante ombellifère , et on la trouve
dans C. Bauhin sous le nom de laserpitium verum. Des auteur*
plus récens croyoient que ce pouvoit être une férule.
Telles étoient les opinions émises sur cette plante, lors-
SIL 253
que le docteur Délia Cella fit, en 1817, un voyage dans la
Lybie dont l'ancienne Cyrënaïque fait partie. 11 y recueillit
beaucoup de plantes, qu'il remit à son retour à son ami
M. Viviaui, célèbre professeur de botanique et d'histoire na-
turelle à Gènes, qui les a publiées en 1824 sous le nom de
Florœ l^bicœ spécimen. Cet ouvrage présente plusieurs genres
nouveaux, et dans le nombre des espèces nouvelles, il cite
sous le nom de thapsia silphium la plante qu'il croit être la
plante du silphium, cueillie dans les mêmes lieux, confor-
mée dans les bases de ses feuilles comme elle l'est dans les
médailles antiques, et ayant ses graines absolument sembla-
bles à celles du thapsia. Il faut donc croire que nous con-
noissons maintenant le vrai silphium, dont Linnaeus a peut-
être eu tort d'assigner le nom à un genre de la famille des
corymbifères , originaire de la Louisiane, parce qu'il avoit
de même ses feuilles rapprochées et même réunies par le
bas. (J.)
SILURE, Silurus. (Ichthyol.) On donne ce nom à un genre
de poissons osseux holobranches , abdominaux, de la famille
des oplophores, et reconnoissablc aux caractères suivans:
Opercules des branchies mobiles; bouche au bout du museau;
dents en carde aux deux mâchoires , et se présentant sur une bande
vomérienne en arrière de la bande intermaxillaire ; une seule na~
geoire dorsale, à rayons osseux , mais courte et sans épine; anale
fort longue et arrivant près de la caudale.
On isolera sans peine les Silures des Asprèdes , qui ont les
opercules des branchies immobiles; des Schilbés , dont la dor-
sale a une épine; des Macroptéronotes, qui ont cette nageoire
extrêmement longue; desMAitAPTÉauREs, chez lesquels elle est
adipeuse; des Cataphractes , des Pogonathes, desTAcursuRES,
des Plotoses , des Macroramphoses, des Cory doras, (les Cen-
TRANODONS, dcS DoRAS , dCS HÉTÉROCRANCHES , dcS FlMÉLODES ,
des Bagres, des Shals et des Agénéioses, qui ont deux na-
geoires dorsales; des Loricaires et des Hyfostomes, enfin, qui
ont la bouche sous le museau. (Voyez ces divers noms de
genres et Oplophores.)
Parmi les silures nous citerons le» espèces suivantes.
Le Glanis ou Saluth ; Silurus glanis, Linn. Deux barbillons
à la mâchoire supérieure ; quatre à l'inférieure ; nageoire
-^54 SIL
caudale arrondie ; iête grosse et déprimée ; museau fort
obtus; mâchoire inférieure un peu plus avancée que la su-
périeure; dents petites et recoiirbées; gueule largement ou-
verte; yeux ronds, saillans, très-écartés Tun de l'autre et
d'un très-petit volume; dos épais; ventre boursouflé; peau
enduite d'un mucus visqueux et gluant ; premier rayon de
chaque nageoire pectorale très- fort et dentelé sur son bord
intérieur.
La teinte générale de ce poisson est un vert mêlé de noir,
qui s'éclaircit sur les côtés et passe au blanc jaunâtre en des-
sous. Les nageoires pectorale et doi"sale, ainsi que les catopes,
sont noirs; ces derniers ont leur extrémité bleuâtre ; l'anale
et la caudale sont d'un gris mêlé de jaune et bordées d'une
bande violette.
Le glanis habite dans les eaux douces de l'Europe, de l'Asie
et de l'Afrique. Il fréquente plus particulièrement les rivières
d'Allemagne et de Hongrie, où il se tapit dans la vase pour
surprendre sa proie. Très-rarement on l'a trouvé dans la mer.
encore étoit-ce dans le voisinage de l'embouchure de grands
fleuves, du sein desquels des circonstances fortuites parois-
soient alors l'avoir entraîné. C'est ainsi que le professeur Kol-
pin , de Stettin , en 1766, en vit pécher un individu auprès
de l'île de Riigen . dans la Baltique.
Ce silure est le plus grand de tous les poissons des eaux
douces de l'Europe, et le seul d;; genre que cette partie du
monde nourrisse. Long de six, de douze et même de quinze
pieds, et pesant trois et même quatre cents livres, il a été
iiommé la baleine des riyières et des lacs , par quelques observa-
teurs qui se sont plu à croire* qu'il dominoit et régnoit sur
les eaux douces comme les grands cétacés sur l'Océan.
11 n'atteint, au reste, son entier développement qu'au bout
d'un grand nombre d'années; mais alors, nageant avec peine
et ne paroissant remuer sa lourde masse qu'avec difficulté,
il étonne, il surprend , il effraie par ses énormes dimensions.
Près de Limritz, en Poméranie, on a vu un de ces monstrueux
animaux, dont la gueule pouvoit facilement livrer passage
à un enfant de six ou sept ans; un autre, qui fut péché à
"VVritzen sur POder, pesoit quatre cents livres.
11 se nourrit de proie, mais il ne poursuit pas ses victimes
SIL 235
et, préférant la ruse à la violence, il se tient en embuscade,
se couvre de limon et épie patiemment les poissons qui doivent
le sustenter.
Il ne quitte que pendant un mois ou deux le fond des ri-
vières où il a établi sa pêche , et c'est ordinairement vers le
printemps qu'il se montre à la surface de Teau , ou qu'il va
frayer près des rivages.
Le nombre de ses œufs n'est nullement proportionné à son
volume. Bloch rapporte qu'une femelle du poids de trois
livres et demie, n'en renfermoit dans ses deux ovaires que
) 7,5oo.
La forte épine qui fait le premier rayon de ses nageoires
pectorales, est tellement articulée avec l'épaule, qu'elle peut
à volonté être rapprochée du corps ou fixée perpendiculaire-
ment dans une situation immobile, ce qui en fait une arme
dangereuse et dont les blessures passent généralement pour
venimeuses, sans doute à cause du tétanos que doivent dé-
terminer les déchirures que ses dentelures opèrent.
Sa chair est blanche, grasse, douce, dune saveur assez
agréable, mais mollasse, visqueuse et difficile à digérer. Dans
certains lieux son lard est substitué à celui du porc ; dans les
environs du Volga on fabrique de richlhyocoHe avec sa
vessie natatoire, et, du temps de Belon, on recouvroit avec
sa peau des instrumens de musique.
On a essayé de le naturaliser en Alsace, et les sieurs Durr,
de Strasbourg, le furent chercher, dans cette intention,
dans un lac de Souabe , à quelques milles de Doneschingen.
Cette entreprise a été abandonnée ; cependant on reçoit quel-
quefois à Paris, de Strasbourg et de quelques autres villes du
Nord, des glanis assez volumineux et en assez bon état.
Les Suisse» appellent ce poisson saliith , les Allemands le
nomment wels ou scheid . et les Suédois mal.
Le Silure asote , Silurus asolus. Deux barbillons à la mâ-
choire supérieure ; deux à l'inférieure; épines pectorales très-
fortes et très- dentelées.
De l'Asie.
Le Silure fossile; Silurus fossilis , Bloch. Quatre barbillons
a chaque mâchoire; nageoire caudale arrondie. Teinte géné-
rale du chocolat.
û36 SIL
Décrit par Bloch , d'après un individu reçu de Tranquebar,
Le Silure a deux taches; Siluriis himaculatus, Bloch. Un
Larbillon à chaque angle de la bouche: deux barbillons à
l'extrémité de la mâchoire inférieure; nageoire caudale en
croissant.
Ce poisson a le dos d'un violet clair; ses flancs brillent
de l'éclat de l'argent; les deux pointes du croissant de sa na-
geoire caudale, qui est jaune, sont teintes d'un violet foncé;
les autres nageoires sont variées de jaune et de violet.
Sa chair a une saveur désagréable.
Il vit dans les lacs et les rivières de la côte du Malabar.
Le Silure chinois ; Siluriis sinensis , Lacép. Deux barbil-
lons très - longs à la mâchoire supérieure; nageoire caudale
fourchue ; dos verdàtre , marbré de vert; ventre et flancs ar-
gentés, avec des reflets verts.
11 faut encore rapportera ce genre le silurus attu de Schnei-
der, et peut-être bien l'ompok. siluroïde de feu de Lacé-
pède. Voyez Ompok. (H. C.)
SILURE ANGUILLE. (Ichthfol.) Voyez Plotose et Macro?-
lÉRONOTE. (H. C.)
SILURE ARMÉ. {IcMijol.) Voyez Agénéio^e. (H. C.)
SILURE ASCITE. {Ichthjol.) Voyez Pimélode. (H. C.)
SILURE ASPRÈDE. {IchLhjol.) Voyez Asprède. (H. C.)
SILURE BAGRE. {IcUhj'oL) Voyez Bagre. (H. C.)
SILURE BAYAD. {Ichthjol.) Voyez Bayad. (H. C.)
SILURE BRUN. (IchthyoL) Voyez Macroptéronote. (H. C.)
SILURE CALLlCm:E.\lchthjol.) Voyez Callichthe. (H. C.)
SILURE CASQUE. {IchthyoL) Voyez Pimélode. (H. C.)
SILURE CATAPHRACTE^ {Ichth.) Voyez Doras. (H. C.)
SILURE CHARDONNERET. {Ichthjol.) Voyez Macroram-
phose. {h. c.)
SILURE CHAT. {IchthyoL) Voyez Pimélode. (H. C.)
SILURE DÉSARMÉ. (ichthjoL) Voyez Agénéiose. (H. C.)
SILURE DOCMAC. {IchthjoL) Voyez Bagre. (H. C.)
SILURE ÉLECTRIQUE. {IchthyoL) Voyez Malaptérure.
(H C.)
SILURE FASCIÉ. {IchthyoL) Voyez Bagre. (H. C.)
SILURE GRENOUILLER. {IchthjoL) Voyez MacroptérO'
noie. (h. C.)
SIL .57
SILURE LIME. {Ichthjol.) Voyez Bacre. (H. C. )
SILURE MILITAIRE. {Ichthjol.) Voyez i'arlicle Agénéiose,
(H.C.)
SILURE RAMONEUR, Pimelodus clùlensis. (Iclith.) Voyez
PlMÉLODE. (H. C.)
SILUROÏDE. i Ichthjol.) Voyez Owpok. (H.C.)
SILUROÏDES. {Ichlhfol.) M. Cuvier a donné ce nom à la
cinquième et dernière famille de ses poissons malacoptéry-
giens abdominaux.
Les poissons qui la composent paroissent privés de véri-
tables écailles et ne sont recouverts que d'une peau nue et
de grandes ^plaques osseuses. Leurs os intermaxillaires, sus-
pendus sous l'ethmoïde , forment le bord de la mâchoire su-
périeure, et les os maxillaires sont réduits à de simples ves-
tiges ou alougés en barbillons. Leurs nageoires pectorale et
dorsale ont presque constamment une forte épine pour pre-
mier rayon. Souvent aussi, comme dans les saumons, ils of-
frent une seconde nageoire dorsale adipeuse. (Voyez Oplo-
PHORtS. )
Les genres qui doivent rentrer dans cette famille sont ,
suivant M. Cuvier, les genres Silure , Schilbé , Machoiran ,
PiMÉLODE, ShAL, BaGRE, AgÉNÉIOSE , DORAS, HÉTÉROBRANCHE ,
Macroptéronote , Plotose , CALr,(CHTHE , Malaptérure , As-
PRÈDE, Loricaire, Hypostome. (H. c.)
SILURUS. {Ichthyol.) Nom latin du Silure. Voyez ce mot.
(H.C.)
SILUS. (Conchjl.) Adanson ( Sénég. , page 140 , pi. 9) dé-
crit et figure sous ce nom une très-petite espèce de buccin,
que les auteurs systématiques ne nous paroissent pas avoir in-
troduite dans leur catalogue. 11 paroit qu'elle est fort com-
mune sur les rochers de l'ile de Corée. ( De B. )
SILVAIN ou SYLVy\lN. (Entom.) Noms de papillons.
Le grand Sylvain est le papillon du peuplier , n.° 124.
Le PETIT Sylvain est le papillon Sjbille, n.° i25.
Le Sylvain azuré est le papillon Camille, n." 126.
Le Sylvain cénobite d'Engramelle est le papillon Lucille ,
n." 127. (CD.)
SILV ANDRE ou SYLVANDRE. (Entom.) Noms d'un pa-
pillon, qui est Vliermione. Voyez Papillon, n.° 3o. ( C. D. )
238 SIL
SILVANE, SiU'anus. (Eiitom.) M. Lalreille a proposé ce
iiom de genre pour y placer quelques espèces d'ips d'Oli-
vier, petits coléoptères que Fabricius avoit rangés avec les
dermestes, en particulier le dermestes unidentatus, qu'il a
décrit dans son Système des éleuthérates , sous le ii.° 27,. et
dont Olivier a donné la figure, n."* 10, 1 1 , 1 2 , 1 8 , pi. 1 ,
iig. 4. (C. D.)
SILVER-BIRD. (Omith.) Nom anglois du sterne pierre-
garin, sterna hirundo, Linn. (Ch.D.)
SILVER-PAMPEL. (Ichthjol.) Nom an-lois du stromatée
argenté. Voyez Stromatée. (H. C.)
SILVER-PERCH. {IchthyoL) Nom anglois du spare méla-
note de feu de Lacépède. Voyez Spare. ( H. C)
SILVER-SivI^REL. { Idithjol.) Nom suédois du paille-
en-cul, trichiurus lepturus. Voyez Ceinture. (H. C)
SILVESTRE. (JSof.) On lit dans le petit Recueil des voyages,
où il est question des productions du Mexique , que le silvestre
est la graine d'une espèce de cochenillier ou raquette , cactus ,
dont la fleur est jaune, et dont le fond rouge laisse tomber, à
l'époque de la maturité, ses graines également rouges, dont la
teinture est presque égale en beauté à celle de la cochenille ;
et l'auteur ajoute que Dampier reçut ces éclaircissemens d'un
gentilhomme dont il avoit eu occasion de connoitre la bonne
foi. Si l'onredonnoit une édition de cet ouvrage, on ne com-
mettroit pas l'erreur de prendre un insecte pour une graine :
on sait depuis long-temps que deux espèces de cochenilles
vivent sur des cactus, et, ayant l'apparence de graines, sont
nommées pour cette raison au Mexique grana jinœ et grana
sylvestre, et qu'elles donnent toutes deux une belle couleur
pourpre. ( J. )
SÎLYBE, Siljluin. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs composées, de l'ordre des Jlosculeuses, de la sjngénésie
poljgamie égale de Linnœus , offrant pour caractère essentiel :
Un calice ventru, imbriqué d'écaillcs très-serrées, prolongées
en un appendice en bec , réfléchi , élargi et denté à sa partie
inférieure; les fleurs toutes flosculeuses, hermaphrodites; le
réceptacle garni de paillettes ; les semences couronnées par
une aigrette de paillettes linéaires, caduques, réunies en
anneau à leur base.
s IL ^Sg
Sii.vEE DE Marie : SUjhum marianum, Gsertn., Defruct., 2,
t>. 078, tab. i6-2, lig. 2 ; Carduus marianus, Linn., >.Spec.; Car^
thainus maculatns, Lamk., Eiicycl.: Fiichs, Uist.^ 56; Matth.,
Comm., 5o5, fig. \ ; Cainer. , Epit , 445; Lob., Icon., 2, p. 7 ,
fig. 2; Dod., Penipl., 722. Plante très-rcraarquable par la
'beauté de son feuillage, parsemé, sur un fond d'un beau vert,
de grandes taches laiteuses, auxquelles la superstition reli-
gieuse a attribué une origine miraculeuse, en supposant que
ces taches provenoient de quelques gouttes de lait échappées
du sein de la vierge Marie , d'où lui est venu le nom de
chardon Marie : c'étoit répéter, en d'autres termes, l'origine
ne la voie lactée, substituer une fable pieuse à une fable my-
thologique. Cette plante s'élève à la hauteur de deux ou trois
pieds, sur une tige droite, épaisse, cannelée et rameuse. Ses
feuilles sont fort grandes, larges, sinuées, épineuses; les fleurs
terminales, assez grosses, purpurines. Cette plante croît sur
le bord des chemins, aux lieux incultes, en France, en An-
gleterre, en Allemagne, etc.
Une plante décorée d'un nom religieux devoit avoir de gran-
des propriétés: aussi a-t-elle été indiquée comme souveraine
dans la pleurésie, et de plus fébrifuge, sudorifique, diuréti-
que, etc.; qualités reconnues à peu près illusoires par le petit
nombre des médecins éclairés et bons observateurs : mais
sous d'autres rapports cette plante n'est point à mépriser. Ses
feuilles, jeunes, débarrassées de leurs épines, se mangent en
salade dans plusieurs contrées de l'Europe; ses tiges, cuites,
sont apprêtées comme les légumes : les Grecs les mangeoient
avec de Thuile et du sel. Le réceptacle des fleurs remplace
nos artichauts : il ne lui manque que la grosseur. Les racines
plaisent beaucoup à différens animaux. On dit les lapins très-
friands des jeunes tiges et des feuilles.
SiLYBE PENCHÉ : Silybum cernuum, Gaertn., Defruct., loc.cit.,
tab. 162; Cnicus cernuus, Linn., Hort. JJps., 261; Gmel., Sibir.,
2, pag. 47, tab. 19; Serratula cernua , Poir. , Encycl. Cette
plante a des tiges droites, hautes de six pieds, cendrées,
creusées par des stries purpurines , presque simples, divi-
sées à leur sommet en rameaux paniculés. Les feuilles sont
sessiles, alternes, embrassantes, en cœur, ovales, dentées,
échancrées à leur face inférieure, pourvues d'épines molles ;
2/,0 S IL
les feuilles radicales péUolées , en cœur, un peu lancéolées;
les pétioles ailés, un peu crépus et denticulés. Les fleurs sont
inclinées, terminales, presque solitaires, assez grandes : le
calice est hémisphérique, composé d'écaillcs scarieuses, im-
briquées, dont les extérieures sont prolongées en un appen-
dice presque en cœur, denté, terminé par une épine moller
les écailles intérieures sont linéaires , plus longues, terminées
^ar un appendice concave, réfléchi ; tous les fleurons jaunes,
égaux; le réceptacle est garni de paillettes sétacées; les se-
mences sont lenticulaires, comprimées, striées , en ovale ren-
versé; l'aigrette est caduque, plus longue que la semence.
Cette plante croit dans la Sibérie. (Poir.)
SILYBUM. {Bot.) Ce nom, cité par Daléchamps , soit pour
Yecliinops sphœrocephalus , soit pour Vonopordum acanihium ,
plantes de la famille des ciuarocéphales , a été appliqué par
C. Bauhin à un autre genre de la même famille {carduus
marianus), adopté pour la même plante par Vaillant, Haller
et Adanson, et récemment par Gasrtner et M. De Candolle.
Adanson cite encore ce nom, d'après Rauwolf , pour le genre
Gundelia. Voyez Silybe. (J.)
SIMA-UTSUGI, JNIPPON-UTSUGI, KOREI-UTSUGI.(Bof.)
M. Thunberg cite ces noms japonois de son genre IVeigela
japonica, originaire de la Corée, suivant Kaempfer, lequel
n'est pas encore rapporté à une famille connue. (J. )
SIMABE, Simaba. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des simarou-
lées, de la décandrie monogjnie de Linnasus, ofl'rant pour ca-
ractère essentiel : Un calice en cupule, à cinq divisions ou à
cinq dents; cinq pétales ; dix élamines ; les filamens élargis à
leur base en une écaille velue; cinq ovaires rapprochés, uni-
loculaircs, monospermes; cinq styles, souvent soudés en un
seul; cinq stigmates courfs; cinq capsules ou coques à une loge
mon'osperme. Quelquefois la fleur a une partie de moins ou
une de plus.
SiMABE A FLEURS NOMBREUSES; Simula Jloribunda , Aug. b. Hil.,
Mém. du Mus., vol. lo, pag. 277. Arbrisseau d'environ dix
pieds, à tige grêle, à feuilles ailées, avec une impaire et les
folioles glabres, lancéolées, elliptiques, un peu obtuses, lon-
gues de deux à cinq pouces, luisantes, rétrécies à leur base;
SIM 241
la panicule est ample, pubescente, terminale, à ramifications
étalées, munies à leur base d'une petite bractée en spatule ; les
fleurs, presque sessiles, agglomérées, ont le calice pubescent,
à cinq divisions; cinq pétales verdâtres, ovales, aigus-, dix
étamines; cinq ovaires distincts, velus; les styles soudés. Cette
plante croit au Brésil, dans les lieux secs, proche la ville de
Vi[la-do-Fanedo, L'écor.e et les feuilles sont trés-amères; les
fleurs ont une odeur de miel.
SiMABE ferrugineux; Slmaha fcrrugmea , Aug. S. Hil. , l. c.
Ses tiges sont ligneuses, hautes de deux pieds et plus, revê-
tues d'une écorce amère ; les rameaux pubescens, ferrugineux ;
les feuilles composées de deux ou trois paires de folioles op-
posées, elliptiques, pubescentes et nerveuses en dessous, très-
obtuses; la panicule est terminale, presque sessile, pubescente,
plus courte que les feuilles, à ramifications anguleuses, ferru-
gineuses; les fleurs, ramassées, médiocrement pédicellées, ont
le calice petit, tomenteux, roussàtre ; cinq pétales linéaires,
verdâtres, tomenteux, un peu obtus; dix étamines; les an-
thères rougeàtres; les styles soudés; cinq ovaires ovales, tri-
gones, lanugineux. Cette plante croit au Brésil. Ses fleurs
répandent une odeur de miel.
SiMABE odorant; Siuiaba suaveolens, Aug. S. Hil., loc. cit.,
tab. 18, ^. Cette espèce a des rameaux tétragones, couverts
d'un duvet cendré : les feuilles sont ailées, sans impaire ; les
supérieures simples ou ternées ; les folioles médiocrement pé-
dicellées, glabres, coriaces, elliptiques ou un peu arrondies,
très-obtuses; les fleurs disposées en grappes terminales, pubes-
centes, un peu lâches, composées, longues d'environ cinq
pouces: elles ont le calice pubescent, à découpures ovales, ob-
tuses; la corolle blanche, à pétales lancéolés, parsemés de
points glanduleux; quelquefois huit étamines; cinq styles sou-
dés, pubescens ù leur base; cinq ovaires portés sur un récep-
tacle en colonne, épais, cannelé. Les fleurs répandent une
odeur de miel très-agréable. Cette plante croit au Brésil.
SiMABE TRiCHiLioÏDE; Simuba tricMUoides , Aug. S. Hil., /. c. ,
tab. 18, B. Cet arbrisseau a l'aspect d'un trichilia. Ses feuilles
sont pétiolées, ailées avec ou sans impaire, à trois ou quatre
paires de folioles longues de trois pouces, elliptiques, très-
obtuses, nerveuses, un peu mucronées au sommet, pubes-
49. 16
242 SIM
centes eu dessus, légèrement tomenteuscs en dessous ; la pani-
cule est presque simple, Ejoussâtre, tomenteuse, longue de deux
pieds et plus ; une petite bractée est à la base des ramifica-
tions : les fleurs sont agglomérées : elles ont le calice roussâtre ,
tomenteux , en forme de cupule, à cinq dents ; les pétales
verdâtres, soyeux, linéaires, obtus; dix étamines rapprochées
en tube ; les styles soudés , tomenteux à leur base : les ovaires
très-velus, ainsi que leur réceptacle très-long. Cette plante
croît au Brésil.
SiMABE DE L'ORÉNoyuE; Simabu orinocensis, Kunth, in Humb.
et Bonpl. , A'ok'. gen. , 6 , pag. 1 8 , tab. 5 1 4 , A, B. Arbre garni
de rameaux épars, glabres, ridés, d'un brun noirâtre. Les
feuilles sont alternes, pétiolées , ailées sans impaire, quel-
quefois binées ou ternées ; les fol'oles opposées, un peu pédi-
cellées , oblongues, arrondies au sommet, rétrécies en coin à
leur base, très-glabres, coriaces, longues de trente à qua-
rante lignes, larges d'environ un pouce ; point de stipules. Les
grappes sont terminales, presque sessiles , solitaires ou gémi-
nées, longues d'un à trois pouces, un peu hérissées sur leur
rachis; les fleurs pédicellées, solitaires ou réunies deux ou
trois, munies de petites bractées hérissées et caduques : le
calice est fort petit, hérissé, à cinq divisions profondes, ova-
les, concaves, un peu aiguës; les pétales sont oblongs, obtus,
inégaux à leurs côtés , élargis à leur base , beaucoup plus longs
que le calice; les dix étamines sont beaucoup plus courtes que la
corolle, cinq opposées aux pétales; les filamens dilatés à leur
base; l'ovaire est composé de trois ou quatre coques, dont très-
souvent une seule reste dans le fruit. Cette plante croît aux
lieux sablonneux et très-cliauds, proche Carichana.
SiMABE DE Guinée : Simaba guianensis , Aubl. , Guian., i,
lab. i53; T'Vingera amara,yVil\.d.,Sp. , 2, p. 665. Arbrisseau
de sept à huit pieds, dont la tige est droite, cylindrique,
à écorce ridée, et rameaux étalés. Les feuilles sont alter-
nes, pétiolées, ternées ou ailées avec une impaire, compo-
sées de quatre ou six folioles opposées, fermes, lisses, vertes,
ovales-oblongues , entières, acuminées, longues d'environ
trois pouces et demi, larges d'un pouce et plus; la foliole im-
paire pédicellée. Les flieurs sont axillaires, réunies au nombre
de cinq à six en un petit corymbe; les pédoncules sont courts,
SIM 243
inégaux, munis à leur base d'une petite bractée en forme
d'écaille. Le calice est glabre, à quatre ou cinq divisions
profondes, aiguës; la corolle blanche, un peu plus longue
que le calice, à quatre ou cinq pétales ovales, étroits, ob-
tus ; le fruit composé de quatre ou cinq coques jaunâtres,
ovoides , revêtues d'une écorce verte , mince , coriace, d'une
saveur amère. Cet arbrisseau croît dans la Guiane. On le
rencontre dans les forêts d'Orapu , sur les terrains découverts.
(PoiR.)
SIMAROUBA. (Bot.) Nicolson cite sous ce nom trois arbres
de Saint-Domingue : le simarouba de Cayenne, ou bois amer,
paroît devoir être le vrai simarouba. Celui dit de Saint-Do-
mingue est peut-être le même que le bois blanc de la Mar-
tinique. Le simarouba faux est selon lui un malpighia, (J. )
SIMAROUBA DE LA MARTINIQUE. (Bot.) Voyez Bois
BLANC DE LA MARTINIQUE. (J.)
SIMAROUBÉES. {Bot.) On a parlé de cette famille dans
rénumération de celles qui font partie du groupe des Ruta-
cÉEs, où elle est placée la cinquième, tom. XLVI , pag. 46g.
On n'a pas oublié de citer les noms et les travaux des auteurs
célèbres qui ont concouru à l'établir , à la distinguer d'autres
familles voisines , et à déterminer leurs rapports respectifs.
Son caractère général a été tracé avec soin; et pour éviter
des répétitions inutiles, nous croyons devoir renvoyer à
l'article cité. (J.)
SIMARUBA. {Bot.) Voyez Quassier. (Poir.)
SIMBI. {Ornith.) On donne ce nom , dans l'Histoire géné-
rale des voyages, édition ]n-4.° , tom. 3 , p. 3o4, à une des
espèces d'aigles qui se trouvent à la côte occidentale d'Afrique
€t font leur proie des oiseaux. (Ch. D.)
SIMBLEPHILE. {Entom.) Nom donné par M. Jurine à quel-
ques espèces de philanthes , insectes hyménoptères, dont ii
a formé un genre; tels sont les philanthus coronatus, triangu-
lum , plctus , ventilabris , etc. Voyez Philanthe. (C. D.)
SIMBULETA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à
fleurs complètes , monopétalées , de la didynamie angiospermie
de Linnœus, jusqu'alors imparfaitement connue, dont le ca-
ractère essentiel consiste dans un calice campartulé , persis-
tant, à cinq divisions; la corolle campanulée ; le limbe par-
244 SIM
tagé en deux lèvres; la supérieure bifide et réfléchie; rin^
férieure plus longue, à trois lobes; quatre étamines didy-
names; les anthères réunies; un ovaire supérieur; un style;
un stigmate en tête. Le iVuit inconnu.
SiMKULETA d'Arabie; Simbuleta arabica, Forsk. , Flor. œgypt.
arah., pag. ii5. Plante herbacée, dont les tiges sont hautes
d'environ un pied, grêles, simples, droites, cj'^lindriques,
anguleuses, garnies de feuilles éparses, alternes, rapprochées,
linéaires, presque filiformes; les supérieures très-simples,
longues d'environ un demi-pouce ; les inférieures partagées
en deux, glabres, acuminées, longues d'environ un pouce.
Les fleurs sont blanches et forment une grappe terminale
longue de quatre pouces, composée de fleurs solitaires , pen-
chées , médiocrement pédonculées , munies à la base de
chaque pédoncule d'une bractée linéaire, semblable aux
feuilles. Le calice est partagé en cinq découpures égales ,
linéaires; la corolle monopétale, irrégulière, partagée en
deux lèvres; les étamines didynames; les anthères noirâtres,
réunies, formant comme un seul corps quadrangulaire , un
peu comprimé ; l'ovaire ovale , supère ; le style filiforme ,
surmonté par un stigmate oblique, ovale ou globuleux. Cette
plante croit dans l'Arabie et sur la montagne de Kurma.
(POIR.)
Ce genre de Forskal a été réuni à Vanarhinum dans la fa-
mille des personées ou scrophularinées par Vahl, possesseur
de son herbier. C'est le sjmhulet ennosem ou safal des Arabes,
suivant Forskal. ( J. )
SIMERI. {Conchjl.) Adanson (Sénég. , page 79, pi. 5) dé-
crit et figure sous ce nom une très-petite coquille abondante
sur la côte du Sénégal , et dont il fait une espèce de son genre
Péribole ; mais qu'il auroit mieux fait , à ce qu'il nous semble ,
de porter dans son genre Porcelaine , correspondant à celui
que M. de Lamarck a nommé Marginelle. Gmelin rapporte
cette coquille au voluta pallida de Linné. Je ne vois pas que
M. de Lamarck en ait parlé; peut-être l'a-t-il regardée comme
une jeune porcelaine. (De B. )
SIMESSI. {Ichlh^ol.) C'est ainsi qu'on nomme les poissons
aux îles Fidji; mais aux iles de la Société ils portent le nom
générique d'eïa, qui paroit être un diminutif du malais ikan.
SIM 245
Le mot îJca est aussi usité aux îles de Mendoce. (Lessok. )
SIMIA. (Mamm.) Nom latin des singes. Il paroit que les
anciens le donnoient spécialement au pithèque ou magot,
espèce du genre Macaque. (Desm.)
SIMIA MARINA. (Ic/if/ijo/.)Dans Jonston , c'estla chimère
arctique. Voyez Chimèhe. ( H. C. )
SIMIBIL. (Bot.) Voyez Sembel. (J.)
SlMILyVIRES [Parties]. (Bot.) Parties élémentaires sembla-
bles à elles-mêmes dans les divers végétaux. Voyez Tissu or-
ganique. (Mass.)
SIMILIFLORE [Ombelle]. {Bot.) Ses fleurs, au lieu d'être
irrégulières à la circonférence, comme dans la coriandre , par
exemple, sont toutes semblables; exemples : sium verticilla-
tum , imperatoria, etc. (Mass.)
SIMILOR. {Chim.) Alliage de cuivre et de zinc, qui a la
couleur de l'or. (Ch.)
SIMIRA. [Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs
complètes, monopétalées , de la famille des rubiacées , de la
pentandrie monosiynie de Linnœus , offrant pour caractère es-
sentiel : Un calice fort petit, à cinq dents; une corolle pe-
tite, tubulée , à cinq lobes; cinq étamines insérées à l'orifice
du tube; un ovaire inférieur; un style quelquefois bifide au
sommet; deux stigmates obtus; une petite baie à deux loges
monospermes, couronnée par les dents du calice.
Ce genre est tellement voisin du Psycothria que plusieurs
auteurs les ont réunis avec assez de raison, n'offrant que
quelques différences peu importantes dans les parties de la
fructification, ainsi que dans le port des espèces : ce sont
des arbres ou de grands arbrisseaux. En rejetant ce genre,
il faudra transporter au Psycothria les espèces suivantes :
SiMiRA DES TEINTURIERS : Simira tinctoria, Aubl., Guian. , 1 ,
tab. 65; Psjcothria parvi/lora, Willd. , Spec. , 1, pag. 962.
Arbre élevé d'environ dix à douze pieds sur un tronc de dix
pouces de diamètre, revêtu d'une écorce épaisse, roussâtre,
rouge en dedans, et dont le bois est blanchâtre; ses branches
sont étalées ou dressées; les rameaux opposés, garnis de
feuilles opposées, médiocrement pétiolées, molles, ovales,
entières, elliptiques, vertes en dessus, plus paies en dessous,
glabres , aiguës , longues d'environ quatorze pouces sur six de
^'46 SIM
large, marquées en dessous de nervures rougeâtres, saillantes,
et garnies de deux stipules opposées, ovoles, aiguës , très-cadu-
ques. Les fleurs sont disposées en une panicule ample , termi-
nale , touffue ; les ramifications opposées ; les pédicelles courts ;
le calice est petit, d'une seule pièce, à cinq petites dents. La
corolle est blanche, monopëtale , en entonnoir ; le tube au
moins une fois plus long que le calice; le limbe à cinq lobes
un peu arrondis ; les étamines sont plus longues que le tube , et
le style plus long que les étamines. Le fruit est une petite baie
à deux loges monospermes. Cet arbre croit dans les grandes
forêts d'Orapu , aux lieux humides. Son écorce , trempée
dans Teau , lui communique une couleur d'un très-beau
rouge, ce qui fait présumer qu'elle pourroit être employée
utilement dans la teinture. Les essais qu'on en a fait àCayenne
donnent lieu de croire qu'elle seroit bonne pour teindre
en un rouge vif les étoffes de soie et de coton.
SiMiRA LUISANTE : Sïmiia nitida, Poir. , Encycl. , Mapouria
guianensis, Aubl. , Guian., i, tab. 167; Psycothria nitida,
"VVilld. , Spec, 1, pag. 963. Arbrisseau qui, des mêmes ra-
cines, pousse plusieurs tiges moelleuses, cassantes, rameuses,
hautes de sept à huit pieds, revêtues d'une écorce verdàtre.
Les feuilles sont opposées, pétiolées, larges, ovales, un peu
arrondies, vertes, tendres, luisantes, entières, acuminées, ré-
trécies à leur base, longues d'environ huit pouces, sur quatre
ou cinq de large, munies de deux stipules ovales, opposées,
très -caduques. Les fleurs sont disposées en une ample pani-
cule ; les ramifications opposées, munies à leur insertion
d'une petite bractée caduque. Le calice est d'une seule pièce,
évasé, à cinq dents terminées par une petite pointe noirâtre.
La corolle est blanche, infundibuliforme ; le tube court; le
limbe à cinq lobes obtus ; les étamines sont de la longueur de la
corolle ; le style est terminé par un stigmate à deux lames. Cet
arbrisseau croit dans la Guiane, sur les bords de la rivière
de Sinémari. Les Galibis lui donnent le nom de majpouri-
crahri, parce que les majpouri ou vaches sauvages se nour-
rissent volontiers de ses feuilles et de ses rameaux.
SiMiHA PALicouRiER: Siuiira palicourea, Poir., Encycl., Palî-
courea guianensis, Aubl., Guian., ) , tab. 66; Psycotbria pali-
courea, VVilld., Spec, 1, pag. 971; Slephanium, Schreb. ,
s I jVI 247
Gen. Arbrisseau de sept à huit pieds, revêtu d'une ëcorce
Jisse, verdàtre. Le bois est blauc , dur, cassant: les rameaux
sont opposés, et forment avec les branches une tête pyramidale.
Les feuilles sont opposées, pétiolées, fermes, larges, ovales,
glabres, entières , aiguës à leurs deux extrémités, longues d'un
pied et plus, larges de cinq à six pouces; le pétiole est long
d'un pouce , muni k sa base de deux larges stipules oblon-
gues, aiguës, presque conniventes à leur base. Les fleurs
répandent une odeur agréable, et forment une panicule
terminale , d'un rouge écarlate , de couleur orangée à la
partie inférieure. Le calice est fort petit, à cinq dents cour-
tes, très-aiguës; la corolle infundibuliforme, d'un rouge écar-
late ; le tube long, cylindrique, un peu renflé vers le som-
met , légèrement courbé; le limbe à cinq lobes ovales, aigus,
un peu inégaux; les étamlnes sont de la longueur du tube ; le
style a la longueur de la corolle et deux stigmates comprimés,
élargis. Le fruit est une petite baie à deux loges. Cette plante
croit à la Guiane , dans les forêts de Caux. (Poir.)
SIMIRA. {Bot. ) Ce genre d'Aublet est un de ceux qui ont
été réunis au Psjchotria dans les rubiacées. On donne aussi,
suivant lui, le nom de simira , dans la Guiane, à son Vouapa
simira, genre de légumineuses. (J. )
SIMIRE , KINSAL (Bot.) Noms japonois de la violette odo-
rante , cités par Kœmpfer, ainsi que du viola tricolor. (J.)
SIMMOGUSA. (Bot.) Voyez Katabami. (J.)
SI-MOMU , SU-MOMU. [Bot.) Noms japonois du prunier
ordinaire, cités par Kœmpfer et M. Thunberg. (J. )
SIMON. (Mamm.) Le dauphin a reçu ce nom vulgaire.
(Desm.)
SIMON. {Ornith.) Voyez Petxt-simon. (Ch. D.)
SIMPLA EGGEN. {Ichlhyol.) Nom suédois de Vasprède lisse.
Voyez AspaÈDE. (H. C.)
SIMPLA- NOBL A. {Bot.) La plante qui porte dans les Ca-
naries ce nom, sous lequel Plukenet l'a désignée , est le P/iyWis
de Linnaaus, genre de la J'amillc des rubiacées. (J.)
SIMPLE. {Bot.) On distingue par cette épithètela racine,
la tige, les vrilles, les épines, etc., qui ne sont point rami-
lles ; la feuille dont toutes les parties sont continues ensem-
ble; rombelle dont les pédoncules ombelles ne se subdivisent
^4» SIM
■point {hutom us, etc.); le corymbe dontlespédicellespartent im-
médiatement du pédoncule commun (sedum , halmia, etc.); l'in-
volucre composé d'une seule pièce ou bien de plusieurs pièces
disposées sur un seul rang [urospermum , etc.) ; la fleur dont le
nombre des pétales qu'elle doit avoir n'est point augmenté
par la transformation des autres parties qui la composent;
le périanthe qui ne présente qu'une seule enveloppe (lis,
daphne , aristoloche, etc.); le stigmate qui n'est pas sensible-
ment distinct du sommet du style {valeriana rubra, etc.); le
fruit qui provient d'un ovaire unique {amygdalus, etc.); les
poils qui ne sont ni ramifiés ni divisés par des cloisons trans-
versales. ( Mass.)
SIMPLEGADE, Simplegas. (ConchyL) Denys de Montfort
(Conchyl. System., tome i, page 82) a établi sous ce nom
une division génériqTie parmi les ammonites : ce sont celles
dont les cloisons sont constamment sinueuses avec le siphon
dorsal, c'est-à-dire, le plus grand nombre des espèces d'am-
monites. Il nomme, au contraire, Ammonie, les espèces de
coquilles également enroulées dans le même plan vertical,
de manière à laisser voir les tours de spire; mais dont les
cloisons sont simples ou non sinueuses, comme le nautile
ombiliqué. M. de Blainville, pour moins changer les habi-
tudes, a laissé le nom d'ammonites aux espèces à cloisons si-
nueuses, et celui de simplegade aux autres ; mais il sera peut-
être préférable, en ayant égard à la position seule du siphon,
de laisser les espèces à cloisons non sinueuses parmi les nau-
tiles. (De B. )
SIMPLEGADE. (Foss.) Dans la Conchyliologie systématique
(1808), Denys de Montfort, qui avoit présenté pour type
des ammonites un nautile ombiliqué et à l'état frais, avoit
donné le nom générique de simplegade à toutes celles des
ammonites qui ont des cloisons dentelées, lobées et persil-
lées; M. de Blainville (Manuel de malacologie, p. 384) a fait
ce qu'il a cru que Denys de Montfort auroit dû faire, en
donnant le nom de simplegade à celles des ammonites dont
les cloisons ne sont pas sinueuses, et celui d'ammonite à celles
dont les cloisons sont sinueuses ou persillées.
L'un des caractères des ammonites étant d'avoir des cloi-
sons sinueuses ou persillées (Lamk., Anim. sans vert. , 1801),
SIM H9
Denys de Montfort , pour faire passer une de ses idées , n'au-
roit pas dû changer ce que M. de Lamarck avoit fait ; mais
cet auteur se jouoit trop souvent de ses lecteurs. 11 paroit
convenable de conserver le nom d'ammonites à toutes celles
des coquilles roulées sur le même plan qui ont des cloisons
lobées et découpées dans leur contour.
On a divisé les Ammonécs en Ammonites , Orbulites, Pla-
nulites, Ammonocérates , Turrilifes, Baculites (Lamk.); Ellip-
solites, Amaltés, Pélagures, Simplegades, Tiranites (Montf.);
ISautilus argonauta (Rein.); Ammonelliptiques (Park.); Ophio-
morphifes (Plett.); Globifes , Cératites , Goniatites , Rhab-
dites (de Haan ) ; Orthocératites (Schlot.)s Hamites et Sca-
phites (Sovv. ).
II semble que de tous les genres ci-dessus il doit être seu-
lement conservé, sous les noms les plus anciens, ceux qui ne
vont pas se fondre dans d'autres par des passages insensibles.
Sans trop savoir au juste ce que c'est qu'un genre dans
celles des coquilles fossiles dont on ne connoit pas les ani-
maux , je vais passer en revue ceux dont les noms sont rappor-
tés ci-dessus, et hasarder mes opinions sur chacun d'eux.
Les turrilites, qui malheureusement viennent d'ctre nom-
mées turrites par un estimable savant, étant contournées en
spirale, et les baculites, qui sont droites, peuvent constituer
des genres particuliers très-distincts.
Les scaphites, avec la forme singulière de leur dernière
loge et de leur ouverture, ne sont peut-être que des ammo-
nites.
Les orbulites n'étant distingués que par le dernier tour , qui
enveloppe tous les autres, et quelques espèces faisant passer
à ce caractère par des tours plus ou moins enveloppans, il
semble que ce genre ne peut être conservé, et qu'il doit
rentrer dans celui des ammonites.
Les planulites paroissent n'être que des ammonites aplaties.
Les ammonocérates se sont présentés rarement , et parois-
sent avoir été moulés dans des coquilles auxquelles il étoit
arrivé quelque accident qui les avait brisées vers leursommet.
S41 étoit reconnu , comme le dit Denys de Montfort , que la
forme elliptique des ellipsolites est toujours constante, ils
pourroient former une section dans les ammonées; mais cela
25o SIM
n'est peut-être pas encore bien prouvé : on voit plusieurs
espèces d'ammonites qui se sont présentées sous cette forme,
et il reste à vérifier si elle est constante dans ces espèces.
Les amaltés ne sont que des ammonites à dos caréné, et
c'est par erreur que, dans la figure que Denys de Montfort en
a donnée, le siphon a été placé au milieu, au lieu d'être pré-
senté sous la carène dorsale.
Les noms de pélaguse et de cératite ont été donnés à la
même espèce d'ammonite par Montfort et par M. de Haan,
Les cloisons de ces coquilles sont sinueuses, et si elles n'é-
loient pas découpées ou persillées, on pourroit peut-être les
ranger dans un genre particulier; mais il paroît qu'indépen-
damment des sinuosités des cloisons, elles sont persillées,
ainsi que Montfort l'annonce. Ce que je puis allirnier ta cet
égard, c'est que je possède trois moules de ces coquilles ,
dont deux, qui ont plus de cinq pouces de diamètre, ont
des cloisons sinueuses, simples, non persillées; et une autre,
qui n'a que deux pouces de diamètre, dont le bord des cloi-
sons est garni de dents, en sorte que ce caractère paroît de-
voir faire rester ces coquilles dans les ammonites, ainsi que
l'a fait M. d'Orbign}- dans son Tableau méthodique de la classe
des céphalopodes (p. 76), où il a dit que, pour un très-grand
nombre de genres formés aux dépens des ammonites, les pas-
sages sont insensibles d'une forme à l'autre.
Les tiranites de Montfort, qui sont les mêmes coquilles que
celles que M. de Haan a nommées rhabdites, étant droites,
appartiendroient aux baculites, si le siphon n'étoit pas cen-
tral; mais je pense que ce caractère doit les faire ranger dans
les orthocératites.
M. d'Orbigny (loc. cit.) range dans les ammonites le nauti-
lus argonauta, les ammonelliptiques et les ophiomorphites ,
que je ne connois pas. Je crois qu'il en doit être ainsi des
globites; mais, à l'égard des goniatites, j'avois pensé depuis
long-temps que leurs cloisons simples sur leurs bords, angu-
leuses et non persillées, dévoient les faire distinguer des am-
monites.
Comme dans les scaphites on ne voit que des portions de
coquille, on n'en connoît pas tous les caractères; mais la
forme coudée des portions qu'on rencontre, ne permet pas
SIM 25 1
de les confondre avec les ammonites , quoique leurs cloisons
soient persillées : celles de Vammonites Gerviilii (Sow. et de
Haan) paroissant simples sur leurs bords, et ayant cela de
particulier qu'en divisant la coquille dans son épaisseur, on
voit que dans l'un des morceaux elles sont concaves du côté
qui regarde l'ouverture, tandis que dans l'autre elles présen-
tent une convexité , il semble que cette espèce doive être
distinguée des ammonites.
Lorsque les ammonites sont entières, elles présentent une
diversité étonnante dans la forme des bords de la bouche :
quelqi'.efois elles sont munies d'un bourrelet épais et réttéchî
en dehors. Dans quelques espèces deux languettes alongées en
pointe ou digitées s'étendent de chaque côté de la bouche :
dans d'autres, un troisième appendice part du milieu des
deux languettes, et se replie sur l'entrée de la bouche; enfin,
on en voit qui terminent seulement leur ouverture en la ré-
trécissant. On voit des figures de ces différentes ouvertures
dans l'atlas de ce Dictionnaire, planches de fossiles. (D. F.)
SIMPLICICORNES ou APLOCÈRES. (Entom.) Nous avons
indiqué sous ce dernier nom dans ce Dictionnaire, Suppl. du
tom. II, pag. loo , une famille d'insectes diptères, sans suçoir
corné, à trompe charnue, rétractile, à antennes sans poilisolé,
particularité qui est indiquée par le nom ; tels sont en parti-
culier les genres Bibion, Anthrax, Stratiome, Sique, Némo-
tèle , etc. Voyez Aplocères. (CD.)
SIMPSKRABBAN. (Ichthjol.) Nom suédois de la rascasse.
Voyez ScoRPÈNE. (H. C. )
1. SIMSIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs
composées, de l'ordre des radiées , de la syngénésie polygamie
Jrustranée de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel: Un
calice presque cylindrique , à plusieurs folioles presque
égales, linéaires-lancéolées, toutes appliquées les unes sur les
autres ; la corolle radiée ; les fleurons du disque hermaphro-
dites et fertiles; les demi-fleurons de la circonférence fe-
melles et stérilesj le réceptacle couvert de paillettes ; les se-
mences planes , un peu échancrées au sommet , avec une
double arête.
Ce genre faisoit d'abord partie des coreopsis ; il en a
été séparé par M. Persoon , à cause du caractère du calice
252 SIM
et du port des espèces. Il l'a consacré à Sims, continuateur
du Botanical magazin de Curtis. Depuis, M. Rob. Brown a
établi un autre genre sous le même nom. Il sera mentionné
a la suite de celui-ci ; mais on conçoit la nécessité de changer
un de ces deux noms , en supposant que l'on conserve ces
deux genres. M. Kunth réunit le Simsia au Xinienesia de Ca-
vanilles.
SiiMsiA A FEUILLES DE FIGUIER : Siinsia ficifoHa , Fers. , Sjnops.,
2, pag. 478 ;. Corcop5i5 fatiàa, Cavan., le. rar., ] , tab. 77.
Espèce remarquable par la forme de ses feuilles , approchant
de celles du figuier, grandes, ovales , en cœur, glutineuses,
d'une odeur forte, à trois lobes aigus, dentées en scie; les
pétioles connivens à leur base. Les feuilles sont alternes ,
sessiles, lancéolées; les tiges droites, cylindriques, rameuses,
hautes de cinq à six pieds, glutineuses, légèrement tomen-
leuses , ainsi que toutes les autres parties de la plante. Les
fleurs sont disposées eu corymbe ; le calice est ovale , pres-
que cylindrique, à seize folioles aiguës, disposées sur deux
rangs, dont les huit externes d'un vert noirâtre; la corolle
jaune; huit demi-fleurons ovales, oblongs, un peu échancrés ,
à trois nervures ; les semences sont presque trigones, surmon-
tées de deux pointes blanchâtres, droites, capillaires. Cette
plante croît au Mexique.
Simsia amplexicaule : Simsia amidexicaulis , Fers, , Synops. ,
loc.cit.; Corcopsis amplexicaulis , Cavan., Descript., ■226. Cette
espèce a des tiges droites, blanchâtres et pubescentes, gar-
nies de feuilles alternes, pétiolées , presque palmées, un peu
rudes; ordinairement divisées en trois lobes, quelquefois en
cinq ; les pétioles embrassent à demi les tiges par leur base
foliacée , auriculée. Les feuilles inférieures sont rudes , en-
tières, obliques; les fleurs d'un jaune de safran. Le lieu natal
<ie cette plante n'est pas connu.
Simsia HÉxÉRornYLLE : Simsia heterophj^lla , Fers., Sj'nops. ,
loc. cit.; Coreopsis helerophjlla, Cavan. , le. rar., 3, tab. 268.
Cette espèce est très-belle. Ses tiges sont herbacées, hautes
d'environ un pied , épaisses, légèrement tomenteuses. Les
feuilles sont rudes : les radicales nombreuses , longues d'un
pied, panduriformes, sinuées , crénelées et courantes sur le
pétiole 5 les caulinaires alternes , sessiles, lancéolées, dentées
SIM 253
en scie; les fleurs très-grandes, solitaires, axillaires; les pé-
doncules alongés, renflés vers leur sommet. Le calice est ur-
céolé , à plusieurs folioles longues d'un pouce, rudes, ovales,
ciliées: les demi-fleurons ovales, oblongs , d'un violet clair,
longs d'un pouce, obtus, à trois dents; les fleurons d'un
jaune verdâtre , à cinq dents; les ovaires surmontés de deux
pointes recourbées. Cette plante croît à la Nouvelle-Espagne.
(PoiR.)
II. SIMSIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs
incomplètes, de la famille des protéacées, de la tétrandrie mo-
nogynie de Linnœus, off'rant pour caractère essentiel: Une
corolle à quatre divisions profondes, régulières, réfléchies à
leur partie supérieure; point de calice; quatre étamines sail-
lantes; les anthères libres, d'abord conniventes ; un ovaire
supérieur; un style; un stigmate concave, dilaté; une noix
conique.
Ce genre renferme des arbrisseaux peu élevés , très-glabres,
garnis de feuilles alternes, filiformes, bifides, pétiolées, di-
latées à la base des pétioles. Les fleurs sont réunies en une
petite tête terminale, globuleuse, formant par leur ensemble
une grappe ou une panicule , munie d'un involucre court ,
quelquefois nul. Les fleurs sont jaunes, glabres, pourvues
d'une seule bractée.
M. Rob. Brown , auteur de ce genre, n'en a mentionné
que deux espèces dans les Transactions linnéennes, tom. lo,
pag. 1S2 ; savoir: le simsia tenuifolia , dont les fleurs, ramassées
en tête , sont privées d'involucre ; les rameaux de la pani-
cule ne portent presque qu'une seule fleur, munie de petites
bractées: le simsia anethifolia, dont les petites têtes de fleurs
sont accompagnées d'un involucre, et de petites bractées im-
briquées; les rameaux de la panicule garnis de plusieurs fleurs;
les pédicelles presque aussi longs que les têtes de fleurs. Ces
deux plantes croissent sur les côtes de la Nouvelle-Hollande.
(PoiR.)
SIMULACRUM COTURNICIS, {Ornith.) Cette dénomina-
tion désigne, dans Jonston , la caille de la Louisiane ou Col-
cuicuii.Tic. Voyez ce mo(. (Ch.D.)
SIMULIE, Simulium. {Entoin.) M. Latreille a fait connoitre
sous ce nom une espèce d'insectes, dont il a formé un genre
254 S IN
que M. Mèigen a appelé Atractocèrc : ce iont des espèces de
moustiques qui piquent les quadrupèdes. (C. D.)
SIN, MAKI. {Bot.) Noms japonois , cités par Ksempfer,
d'un if qui est le taxas macrophyUa de M. Thunberg, employé
au Japon pour faire des coffrets et autres meubles; le noise-
tier, corjlus avellana , est aussi nommé sin ou fasi-hami ; Veu-
patorium album est nommé sin-ran ; le chiysanthemum corona-
Tium est le singikf; le sin-san de Kœmpfer est le skinnera ja-
ponica de M. Thunberg; le sin-ut est le cornus sanguinea. (J.)
SIN -SAM. (Bot.) Voyez Muama-skimmi. (J.)
SINA-HORIC. {Bot.) Plante d-e Madagascar, indiquée par
Flacourt comme semblable à l'aigremoine , mais classée dans
le Catalogue de l'herbier de Vaillant parmi les mauves. (J.)
SINA-NO-KAKI. (Bot.) PTom japonois d'un plaqueminier,
diospjros laki, cité par M. Thunberg. ( J.)
SINAIRE. {Ornith.) La Chesnaye- des -Bois dit, au mot
Faucon sacre, tome 2 de son Dictionnaire universel des ani-
maux, que les fauconniers distinguent trois espèces de sa-
cres; savoir , le saph , qui se trouve en Egypte et prend les
lièvres et les biches ; le leurj' , qui prend les daims et les
chevreuils, elle sinaire ou pèlerin , qui est nommé de passage,
parce qu'il passe vers les Indes et vers le Midi. On en prend ,
ajoute-t-ll , dans les îles du Levant, en Chypre, à Candie
et à Rhodes. (Ch. D.)
SINAPI. (Bot.) Ce nom ancien de la moutarde {sinepi des
Grecs), adopté par Tournefort, a été changé par Linnseus en
celui de sinnpis. Les anciens le donnoient aussi au velar, erj^si^
mum, à la roquette sauvage, sisymhrium lenuifolium, et à quel-
ques autres plantes crucifères. (J.)
SINAPI , Encycl. (Bot.) Voyez à l'article Cordyiolocarpe.
(POIR.)
SINAPISTRUM. {Bol. ) Tournefort nommoit ainsi le Mo-
zambé, genre de plantes dont plusieurs espèces ont un goût
piquant et sont employées dans l'Inde en assaisonnement. Lin-
nœus a substitué à ce nom celui de chôme. (J.)
SINAFOU. {Bot.) Nom donné dans la Guiane. suivant Au-
blet, au galega cinerea, qui est cultivé sur toutes les habita-
tions et dont on fait usage pour enivrer les poissons. Il est
aussi nommé senepou, (J.)
SIN 255
SINARA. (Bot.) Nom vulgaire d'une espèce d'ixore. Voyez
IxORE. (PoiR. )
SINASBAR. {Bot.) Nom arabe de la menthe aquatique,
suivant Mentzel. (J.)
SINCANA-WAREI. {Bot.) On connoît sous ce nom le
commelina cristata sur la côte de Coromandel, suivant Bur-
mann. (J.)
SINCIALO. ( Orniilu ) La perriche qui porte ce nom à
Saint-Domingue, est le psittacus rufirostris de Linné et de
Latham. (Ch. D.)
SINDOE. (Bot.) Ce nom malabare, cité par Rhéede, a été
appliqué par Burmann à son laurus malahatrum. (J. )
SINETHÈRE. (Mamm.) Nom donné par M. Frédéric Cuvîer
à l'un des genres de Rongeurs épineux et non clavicules,
qu'il admet pour subdiviser le genre Porc-épic, hystrix, de
Linné. Il a pour type le coendou à longue queue de Bufibn ,
qui a déjà été considéré par feu de Lacépède comme devant
former un genre particulier, auquel il a donné le nom de
Coëndou , Cuandu. Voyez l'article Porc-é?ic, tome XLII ,
page 553 de ce Dictionnaire , oii les caractères des sine-
fhères sont exposés. (Desm. )
SING-DROSTEL. {Ornith.) Nom allemand de la grive pro-
prement dite, turdus musicus , Linn. et Lath., laquelle a été
confondue avec la grive mauvis par Salerne , qui lui en a
mal à propos appliqué les divers noms vulgaires. (Ch. D.)
SINGADL (Bot.) Voyez Parisataco. (J.)
SINGANE, Singana. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, polypétalées, de la famille des guttifères,
de la polyandrie monogynie de Linnaeus , offrant pour carac-
tère essentiel: Un calice à trois ou cinq divisions; trois ou
cinq pétales; des étamines nombreuses, insérées sur le récep-
tacle; un ovaire supérieur; un style courbé au sommet; un
stigmate concave en tête; une capsule cylindrique, alongée,
à une seule loge; des semences imbriquées , environnées
d'une substance pulpeuse , attachées à trois réceptacles la-
téraux.
SiNGANE DE LA GuiANE : Singana guianensis , Aubl., Guian. -
1 , tab. 25o ; Lamk. , lll. gen., tab. 460; Sterbeckia laterijlora^
■\Villd.5 Spec, 2, pag. 1177. Arbrisseau sarmenteux etgrim-
^56 SIIN
pant , dont les rameaux se roulent autour des plus grands
arbres , sur la cime desquels ils se répandent en grand nombre.
Ces rameaux sont noueux , revêtus d'une écorce verte , mar-
quée de taches blanches. Le bois est dur, compacte, jaunâtre.
Les feuilles sont placées deux à deux à chaque nœud , presque
opposées, pétiolées , grandes, ovales, elliptiques, très-en-
tières, glabres à leurs deux faces , vertes, minces , acumi-
nées , longues de six à sept pouces sur trois de large; les pé-
tioles longs d'un pouce. Les fleurs sont latérales, axillaires ,
presque fasciculées ; les pédoncules courts. Le calice est ver-
dâtre, à trois ou cinq folioles concaves, arrondies; la corolle
blanche , petite , à trois ou cinq pétales dentés à leurs bords.
Les étamines sont nombreuses, plus courtes que les pétales ;
la capsule grisâtre, longue de six à dix pouces, sur un ou
deux de diamètre , relevée en bosse, soutenue par un long
pédoncule ligneux. L'écorce est ferme , épaisse, cassante ; les
semences sont renfermées dans une seule loge, de la grosseur
d'une châtaigne , contenant, dans une membrane coriace et
blanchâtre, une amande blanche, légèrement amère. Ces se-
mences sont enveloppées d'une substance blanche, pulpeuse,
douceâtre, dont l'odeur approche de celle de la citrouille.
Cette plante croit dans les grandes forêts de la Guiane. (Poir.)
SlNGARl. ( Bot. ) Rhéede désigne sous ce nom brame le
Nelam-mari du Malabar. Voyez ce mot. (J.)
SINGE D'ANGOLA. (Mamm.) Ce nom a été donné au
chimpanzée ou simia troglodytes de Linné, le jocko de Buffon.
(Desm. )
SINGE ANNELÉ de Pennant. {Mamm.) Ce petit quadru-
mane présente tous les traits principaux de l'ouistiti pro-
prement dit; mais il se pourroit néanmoins qu'il appartint
à l'une des espèces que M. Geoffroy en a séparées dans son
Prodrome sur la classilication des singes. (Desm.)
SINGE D'ANTIGOA. (Mamm.) Singe de l'île d'Antigoa ou
d'Antigue, dont Pennant a fait mention. Il semble appartenir
au genre des Sapajous; mais son espèce ne sauroit être dé-
terminée. Son pelage est noir, mêlé de roux en dessus et
blanc en dessous ; ses membres, noirs extérieurement, sont
gris intérieurement, et la queue est de cette dernière cou-
leur; la face est noire et ses joues portent une barbe. (Desm.)
SIN 257
SINGE ARAB ATA. (Mamm.) Ce nom, rapporté par Gu-
milla comme appartenant à un singe américain, a été ap-
pliqué par les naturalistes modernes à une espèce du genre
Alouate. Voyez le mot Singes, où l'histoire de ce genre sera
traitée, ne l'ayant pas été à son ordre alphabétique. (Desm.)
SINGE ARAIGNÉE. (Mamm.) Les formes très-alongées du
corps et des membres des atèles, singes particuliers à l'Amé-
rique méridionale, leur a fait quelquefois donner ce nom. Nous
décrirons ces animaux à l'article Singes, le mot Atèle n'ayant
été dans ce Dictionnaire que l'objet d'un simple renvoi. (Desm.)
SINGE DU BENGALE. (Mamm.) Ce nom a été donné à
plusieurs singes que l'on trouve dans le Bengale, et qui ap-
partiennent notamment à quelques espèces de macaques et
de semnopithèques. (Desji. )
SINGE BLANC DE BAMBUK. (Mamm.) On a cru pouvoir
rapporter ce nom , qu'on trouve dans les récits des voya-
geurs, au semnopithèque entelle , à cause, sans doute, de
la couleur pâle du pelage de ce dernier singe. On a égale-
ment pensé qu'il désignoit la guenon atjs d'Audebert , mais
sans la moindre certitude; aucun caractère ne signalant d'ail-
leurs la forme et la taille de ces singes blancs, qui, comme
l'atys, ne sont peut-être que des individus albinos de toute
autre espèce. (Desm.)
SINGE BLANC-NEZ. {Mamm.) Le nom de blanc -nez a
servi à désigner deux espèces de singes du genre Guenon,
l'une , l'ascagne , et l'autre , le hocheur. Voyez l'article Guenon ,
tome XX, page 00. (Desm.)
SINGE BLEU, ROUGE, DE LA GAMBRA. (Mamm.) Cette
désignation , l'indication des contrées où existent les singes
auxquels elle a été appliquée, la grande taille de ces animaux
et les détails rapportés sur leurs habitudes naturelles, toutes
ces données font présumer qu'il s'agit des mandrills. Voyez le
mot Cynocéphale. (Desm.)
SINGE BOGGO. (MaTum.) Sorte de singe mentionnée par
Smith et qui paroît appartenir au genre Cynocéphale, sans
qu'on puisse précisément déterminer l'espèce dont elle se
rapproche le plus. (Desm.)
SINGE-BOUC de Pennant. (Mamm.) Ce singe , qui .ne
nous est pas connu, est., à ce qu'il paroit, un cynocéphale,
4g. 17
A8 SIN
rapproché des babouins ou papions par la longueur très-con-
sidérable de sa queue, et du mandrill, par la couleur bleue
de sa face, qui est ridée obliquement, et par l'existence
d'une barbe à son menton. ( Desm. )
SINGE BRUN de Pennant. {Mamm.) Quadrumane inconnu,
qu'on trouveroit aux Indes orientales, et qui auroit la taille
d'un chat ; le corps généralement couvert de poils bruns , mais à
base gris«; le dos orangé; le ventre blanc; les membres gris;
la face et les oreilles couleur de chair; la queue plus courte
que le corps, etc. Une variété auroit la face noire entourée de
grands poils de couleur blanche. (Desm.)
SINGE A CAMAIL. (Mamm.) C'est le colole à camail d'Il-
ïîger, décrit à l'article Guenon de 'ce Dictionnaire , tom. XX,
page 34. (Desm.)
SINGE CAPUCIN. (Mamm.) Nom vulgairement d'usage
pour désigner les singes américains qui appartiennent au
genre Sapajou. Il a aussi été employé comme dénomination
spécifique d'un saki. (Desim.)
SINGE CERCOPITHÈQUE. (Mamm.) Ce nom est appli-
cable aux singes à longue queue et à face courte de l'ancien
continent, tels que les guenons et les semnopithèques. Nos
cercopithèques étoient les cebos des anciens, et il paroît que
leur cercopithecos se rapportoient aux babouins, tandis que les
cjynomolgos étoient nos macaques.
Systématiquement, le nom de cercopithèque ou cercopithecu s
n'appartient maintenant qu'au genre Guenon. Voyez ce mot
et Semnopithèque. (Desm.)
SINGE DE LA COCHINCHINE. {Mamm.) Deux singes , le
doue et le Icahau, qui sont des semnopithèques, et qui ont
été décrits dans ce Dictionnaire au mot Guenon, ont quel-
quefois été ainsi désignés. (Desm.)
SINGE CORNU. (Mamm.) Cette dénomination a été ap-
pliquée à plusieurs singes remarquables par les aigrettes ou
touffes de poils relevés dont leur tête est ornée , tels que
le sapajou cornu et le mataque femelle ou aigrette de Buflon.
(Desm.)
SINGE COURONNÉ de Buffon. (Mamm.) Cet animal a été
rapporté au genre des Guenons par M. Geoffroy. M. F. Gu-
vier le croit voisin du macaque bonnet -chinois. (Desm.)
s IN 259
SINGE A CRINIÈRE. (Mamm.) Singe de l'ancien conti-
nent qu'on a rapporté à l'espèce de la guenon malbrouck ,
nia-s sans motif suffisant, et qui seroit plutôt un macaque-
ouanderou. (Desm.)
SINGE CYNOCÉPHALE. {Mamm.) Singe à télé ou museau
de chien. Voyez l'article Cynocéphale. (Desm.)
SINGE CYiNfOMOLGUE. (Mamm.) Le mot cjnomolgos étolt
employé par les anciens pour désigner nos Macaques. Voyez
ce mot. ( Desm.)
SINGE EN DEUIL ou SAPAJOU EN DEUIL, Ceins lugu-
Iris. (Mamm.) Espèce de sapajou tout noir, avec la face, les
mains et les pieds d'un rouge de rouille, décrit ou plutôt
indiqué par Erxleben ; mais qui ne figure plus dans nos cata-
logues systématiques. (Desm.)
SINGE DORMEUR DU CASSIQUIARE. (Mamm.) C'est
l'un des noms donnés au nocthore douroucouli. Voyez l'ar-
ticle Saki, tome XLVII, page 38. (Desm.)
SINGE DRILL. (Mamm.) Espèce nouvelle de Cynocéphale
(voyez ce mot), distinguée par M. Frédéric Cuvier. (Desm.)
SINGE ÉCUREUIL. (Mamm.) Nom quelquefois donné au
saïmiri et aussi aux makis, selon Sonnini. (Desm.)
SINGE A FACE POURPRÉE de Pennant et de BufFon.
(Mamm.) Ce singe, suivant M. Geoffroy, n'est autre que la
guenon qu'il admet, d'après M. Temminck, sous le nom de
guenon barbique. (Desm.)
SINGE GUARIBA. (Mamm.) Le nom de guariba, dans Marc-
grave , désigne un singe qu'on a placé dans le genre Alouate,;
genre qui sera décrit à la fin de l'article Singes. (Desm.)
SINGE HOCHEUR ou BLANC-NEZ. {Mamw.) C'est la Gue^
NON HocHEDR de cc Dictionnaire. Voyez t. XX, p. 00. (Desm.)
SINGE DE HONDURiVS. (Mamm.) Les bradypes ou pares-
seux, appelés aussi aï et unau , ont quelquefois reçu cette
dénomination. (Desm.)
SINGE HURLEUR. (Mamm.) Les singes hurleurs des forets
de FAmérique méridionale, remarquables par Fétendue et
la force de leur voix, ainsi que par la conformation particu-
lière de leur larynx, seront décrits ci-après à Farticle Singes.
Ils forment un genre voisin de celui des Sapajous, qui a reçu
le nom d'Alouate. (Desm.)
26o SIN
SINGE JAKANAPER. {Mamm.) C'est un des noms par les-
quels on a désigné la guenon callitriche. (Desm.)
SINGE LION. (Mamm.) C'est une petite espèce d'OuïsTiTi,
décrite et figurée pour la première !ois par M. de Humboldt.
(Desm.)
SINGE A LONG NEZ. (Mamm.) C'est le semnopithèque
kahau , décrit dans ce Dictionnaire sous le nom de Guenon
KAHAU. Vo^ez tome XX, p. 02. (Desm.)
SINGE DU MEXIQUE [Petit]. {Mamm.) Brisson a donné
ce nom à notre Ouistiti pinche. Voyez Sapajou, où le genre
Ouistiti a été décrit. (Desm.)
SINGE DE MOCO ou HAMADRYAS. (Mamm.) Espèce de
singe du genre Cvnocéphale. Voyez ce mot. (Desm.)
SINGE MONKIÉ. [Mamm.) Le mot monlej signifie singe
en anglois : un peu défiguré, il est devenu, on ne sait com-
ment, la dénomination Françoise d'une fausse espèce de Linné,
simia morta , établie d'après la description d'un fœtus de sa-
pajou, donnée par Séba. Maintenant le simia morta a disparu
des catalogues systématiques. (Desm.)
SINGE MUSQUÉ. {Mamm.) Le sapajou saï a, dit-on, reçu
quelquefois ce nom. (Desm.)
SINGE NEGRE. {Mamm.) C'est une espèce de sapajou dont
le pelage tire sur le noir. On donne aussi le nom de nègre
ou maure à une espèce de semnopithèque, rangée autrefois
parmi les guenons. (Desm.)
SINGE NOIR. {Mamm.) Ce nom est donné par Levalllant
au cynocéphale noir, simia porcaria , Linn. (Desm.)
SINGE DE NUIT. {Mamm.) A la Guiane ce nom s'applique
aux sakis. M. de Humboldt le rapporte aussi à son dourou-
couli , qui est. le nocthore douroucouli de M. F. Cuvier.
Voyez le mot Saki. (Desm.)
SINGE PALATINP:. {Mamm.) Ce nom a été donné à un
singe d'Afrique qu'on a rapporté à l'espèce de la guenon
diane. ( Desm. )
SINGE DU PARA. {Mamm.) L'ouïstiti mico a reçu cette
dénomination. (Desm.)
SINGE DU. PÉROU. {Mamm.) Il paroît que quelques voya-
geurs ont ainsi désigné des sarigues du Pérou. (Desm.)
SINGE PLEUREUR. {Mamm.) La voix grêle et plaintive
SIN 561
des sapajous, et nolamment celle des sais, les a fait nommer
singes pleureurs par plusieurs voyageurs. (Desm.)
SINGE POURPRE ou A FACE POURPRE de Pennant et
de Buffon. (Mamm.) Ce singe seroit, selon M. Geoffroy, de
la même espèce que la guenon barbique de M. Temminck.
(Desaî.)
SINGE A QUEUE DE RENARD. (Mamw.) Dénomination
triviale qui s'applique aux Sakis. Voyez ce mot. (Desm.)
SINGE- RENARD. (Mamm.) On a ainsi nommé quelques
sarigues, sans doute, parce qu'ils joignent à une tête de car-
nassiers semblable à celle du renard par son museau pointu,
des pieds de derrière dont le pouce est opposable, comme
cela existe dans ceux des singes. (Desm.)
SINGE ROUGE. [Mamm.) A Cartkigène on donne à l'A-
louate proprement dit le nom de mono Colorado, c'est-à-
dire singe rouge.
Ce nom a aussi été appliqué parles voyageurs k une espèce
de guenon qui vit dans l'intérieur de l'Afrique, et qui est
vraisemblablement le patas à bandeau noir. (Desm.)
SINGE SIFFLEUR. {Mamm.) La voix sifflante des sapajous
les a fait désigner ainsi. (De.sm.)
SINGE SYRICHTA. ( MammJ) Linné a donné la dénomi-
nation spécilique de simia syrichta k un singe si mal figuré et
décrit par Pétiver, qu'il est impossible de le rjjpporter même
plutôt à un genre qu'à un autre, entre celui des guenons et
celui des sapajous. (Desm.)
SINGE TÊTE- DE- MORT, Simia morta. (Mamm.) Voyex
Singe monkié. (Desm.)
SINGE yARIË ou SINGE VIEILLARD. {Mamm.) M. Virey
rapporte ces noms à la guenon mone. (Desm.)
SINGE VERT. {Mamm.) La couleur générale du pelage
de la guenon callitriche lui a fait donner cette dénominatian.
(Desm.)
SINGE VIEILLARD. {Mamm.) Voyez Since varié. Une va-
riété du macaque ouanderou , ou le lowando , est ainsi appelée
par quelques auteurs. (Desm.)
SINGE VOLANT. {Mamm.) On a désigné sous ce nom les.
galéopithèques et peut-être quelques autres mammifères pour-
vus d'un développement de la peau des flancs entre les mem-
:i63 SIN
bres antérieurs et postérieurs, tels que les polatouches, les
taguans et les pétaurislcs. (Desm. )
SINGE VOLTIGEUR. {Mamm.) Nom donné aux singes du
genre des Atèles, qui vivent constamment sur les arbres en
se suspendant aux branches par leurs membres ou leur longue
queue prenante, et conséquemment semblent s'exercer à la
voltige. (Desm.)
SINGE DE WURMB. (Mamm.) Audebert a donné ce nom
au pongo de Bornéo , décrit par VVuruib dans les Mémoires
de la Société de Batavia. Voyez l'article Orang, tom. XXXVl,
pag. 285 de ce Dictionnaire. (Desm.)
SINGES , Siinicv. {Mamm.) Famille de manwnirères de l'ordre
des quadrumanes, caractérisée par les quatre extrémités pour-
vues de mains, dont le pouce est ordinairement séparé et
plus ou moins opposable aux autres doigts; les formes géné-
rales du corps et de la tête plus analogues à celles de l'homme ,
que celles des autres animaux de la même classe; les dents,
qui sont de trois sortes , savoir, quatre incisives, deux canines
et dix ou douze molaires à chaque mâchoire; deux mamelles
pectorales.
Ces animaux , dont la taille ne s'élève que dans une seule
espèce jusqu'à celle de l'homme, sont souvent réduits à de
très-petites proportions. Dans le plus grand nombre le crâne
est arrondi , la face médiocrement prolongée , le nez plus ou
moins proéminent; les yeux sont dirigés en avant; le cou est
court; le corps svelte; les membres sont grêles et longs. Plu-
sieurs sont dépourvus totalement de queue; tous les autres
en ont une, mais qui varie considérablement dans sa longueur.
La tête des singes, assez petite ou moyenne, est tantôt de
forme arrondie ou ovalaire , avec la face peu prolongée,
quoique plus néanmoins que celle de l'homme (sapajous, gue-
nons), et d'autres fois au contraire tout aussi avancée que
celle des animaux carnassiers du genre des Chiens (Cynocé-
phales). La mesure de l'angle facial varie entre 65 et 5o degrés,
et cela non-seulement dans la série des espèces, mais encore
dans les différens âges d'une seule de ces espèces. Le crâne
est tan tôt lisse, orbiculaire et sans éminences extérieures bien
prononcées, tel que l'est le crâne humain, et d'autres fois
pourvu de crêtes surcilières, sagittales ou occipitales plus ou
SIN 265
moins relevées, généralement en proportion de l'alongement
de la face et de l'àge des individus. Dans quelques-uns les
os maxillaires supérieurs sont comme tuméfiés et augmentent
considérablement la saillie de cette ^ice (mandrill). La mâ-
choire inférieure, presque toujours de même forme que celle
de rhomme et s'articulant de la même manière avec le crâne,
offre dans un seul genre (Alouate) une anomalie singulière,
dans la hauteur et l'écartement de ses branches montantes,
entre lesquelles se trouve placé un tambour, dépendant de
rhyoide et qui sert à augmenter prodigieusement le volume
de la voix. La capacité crânienne est très -vaste, bien qu'il
y ait encore , selon les espèces, des variétés nombreuses à cet
égard. Les fosses orbitaires sont, comme celles de l'homme,
totalement séparées des fosses temporales, et leurs ouvertures
sont très- rapprochées et dirigées en avant. Les os propres du
nez sont assez courts; les arcades zygomatiques , médiocre-
ment fortes et peu écartées de la tête, ne laissent qu'une
assez médiocre capacité aux fosses temporales; celles-ci ne se
trouvent augmentées que dans les espèces dont le crâne est
garni de fortes crêtes. Les arcades dentaires sont, dans les es-
pèces des premiers genres de la famille, en demi -cercle,
comme celles de l'homme; mais, dans les espèces qui ont la
face très-alongée, elles présentent une figure elliptique oh
même comme anguleuse en avant. Les incisives sont en gé-
néral analogues par leur forme à celles de l'homme, sur-
fout les deux du milieu de chaque mâchoire, mais les deux
latérales affectent plus ou moins la forme des canines. Ces
dernières dents quelquefois n'ont que très-peu de saillie au-
dessus des autres et leur sont immédiatement contiguës, mais
le plus souvent elles s'alongent et prennent d'autant plus de
force que la face se prolonge davantage , et que les crêtes du
crâne sont plus proéminentes. Les molaires, au nombre de
cinq de chaque côté, dans les singes de l'ancien continent,
et de six dans une partie de ceux .du nouveau , ont des tu-
bercules mousses sur la couronne, et sont conséquemment
conformées comme celles des animaux omnivores. Les autres
singes américains, qui n'en ont que cinq, les ont pourvues
de tubercules assez pointus, comme en présentent les mo-
laires des insectivores. Lçs yeux, médiocrement grands, sont
264 SIIV
très-vifs et très-mobiles; ceux des sakis sont assez proéminens.
Les oreilles ont souvent leur conque appliquée contre la tête ,
avec le contour supérieur plus ou moins arrondi et rebordé,
comme dans l'oreille humaine; mais, dans les singes les plus
rapprochés des carnassiers, cette conque se simplifie et pré-
sente supérieurement un angle un peu dirigé en arrière, qui
est comme l'indice de la forme en cornet si commune dans
la plupart des oreilles de mammifères. Aucune espèce n'est
dépourvue de conques auditives. Le nez est tantôt dessiné
par une simple gibbosité au milieu delà face (guenons, sapa-
jous); d'autres fois il se prolonge d'une ujanière remarqua-
ble (semnopilhèque kahau ) , et dans les cynocéphales il se
compose d'une surface nue, comme tronquée au bout de la face,
telle que celle qui termine le museau des chiens ( cynocé-
phales). Les narines, qui sont simples, ont tantôt une cloi-
son très-mince qui les sépare (singes rie l'ancien continent),
et tantôt un intervalle très-remarquable (singes américains).
La face est nue ou à peu près nue et ornée de diverses façons :
tantôt elle est couleur de chair livide, d'autres fois noire ou
rouge de cuivre, ou variée de ces différentes teintes. Dans une
espèce, le visage est coloré en bleu indigo et en rouge de sang
(mandrill ) ; deux guenons ont le nez d'un blanc de lait (le Hp-
cheur et l'Ascagne) ; un autre singe du même genre a ses lèvres
marquées d'une sorte de moustache bleuâtre, etc. Tantôt les
poils du sommet de la tête sont lisses et couchés dans le sens
ordinaire d'avant en arrière; d'autres fois ils convergent vers
le sinciput et forment une aigrette (macaque proprement dit
femelle), ou bien ils diA^ergent du centre à la circonférence
(macaque bonnet-chinois); deux aigrettes sont relevées sur les
côtés du front du sajou cornu ; une sorte de toupet très-touffu ,
divisé en deux masses, garnit celui du saki capucin : plusieurs
singes, comme la guenon callitriche et l'ouistiti, ont des
poils longs ou des favoris sur les joues; d'autres ont le visage
encadré de poils relevés et divergens (atèle chuva); quel-
ques-uns ont une sorte de perruque sur la tête, en forme de
crinière (cynocéphale hamadryas et macaque ouanderou);
enfin, il en est, comme le saki couxio et le mandrill, dont
le menton est garni d'une barbe tantôt toiiff"ue, tantôt grêle
et pointue.
SIN 265
Le cou est toujours court proportionnellement comme celui
de l'homme; ce qu'on remarque d'ailleurs dans tous les mam-
mifères qui peuvent employer les membres antérieurs pour
porter leur nourriture à la bouche.
Nous avons dit que le corps est généralement alongé; néan-
moins il y a quelques exceptions à cet égard pour plusieurs
espèces, et notamment le semnopithèque kahau et les aloua-
tes , dont le ventre est volumineux; d'autres, au contraire,
comme les atèles, présentent presque l'extrême de la min-
c«ur. Le nombre des vertèbres dorsales, lombaires et sa-
crées, ainsi que celui des côtes, quoique variant selon les
espèces, n'est jamais néanmoins très- diHerent de ce qu'il est
dans l'homme. Toutes les parties supérieures sont couvertes
d'un poil assez serré et seulement de nature soyeus-e : il n'y a
pas de poil laineux intérieur; les parties inférieures sont tou-
jours moins vêtues, et dans quelques espèces même elles sem-
blent presque nues. Chez un orang on voit sur le haut de la
poitrine une place tout- à- fait dénudée, qui correspond à
une poche ou sac aérien intérieur, que l'animal enfle lors-
qu'il veut faire entendre sa voix. Les mamelles sont placées
sur les côtés de la poitrine, comme dans l'homme. Les envi-
rons de l'anus, et principalement vers les points où fontsaiilie
les tubérosilés des os iscliions, présentent dans la plupart des
singes de l'ancien continent, mais dans aucun de ceux du
nouveau , des places nues et plus ou moins étendues, aux-
quelles on donne le nom de callosités. Ces callosités sont quel-
quefois démesurément grandes et surtout à l'époque du rut,
où elles se tuméfient : leur couleur varie entre celle de chair
livide et îe rouge le plus intense ou le violet. Le jsénis du
mâle est visible au dehors, et dans un prépuce libie et non
adhérent au ventre , comme le fourreau de la verge des ani-
maux herbivores. Le gland , qui est extrêmement variable
dans ses formes , a fourni à M. F. Cuvier d'excellens caractères
pour séparer plusieurs espèces très-voisines les unes des au-
tres et que Ton avoit long-temps confondues. Les testicules
sont placés dans un scrotum pendant, et dont la peau niie
affecte souvent des couleurs bleues , rouges ou vertes très-
vives. La vulve des femelles, qui n'a rien de bien remar-
quable , est surmontée par un clitoris très-apparent et qu'oa
*66 S IN
pourroit prendre à la première vue pour la verge du mâle.
Les membres sont toujours conformés le mieux possible
pour grimper. Ils sont alongés, grêles, mais musculeux.
Les deux os des avant-bras et ceux des jambes sont mobiles
l'un sur l'autre, comme ceux des avant-bras de l'homme,
de manière à pouvoir faire exécuter à la main ou au pied
des mouvcmens de pronation et de supination bien faciles ; les
os carpiens et tarsiens sont nombreux. Les doigts sont alongés,
BUS en dessous, peu poilus en dessus , et terminés pour l'ordi-
naire par un ongle plat ou fort peu arqué. Le pouce est séparé
aux mains et aux pieds, et opposable aux autres doigts. Néan-
moins dans quelques-uns de ces animaux il existe certaines
anomalies. Ainsi, dans les ouistitis ou petits singes insectivores
d'Amérique, les doigts sont moins mobiles séparément; le
pouce est à peu près dans la même direction , et les ongles
sont crochus et comprimés, cojnme de véritables griffes. Dans
une espèce d'orang, le syndactyle, le premier et le second
doigt du pied après le pouce sont réunis dans une grande
partie de leur étendue. Enfin, dans les atcles, le pouce des
mains, ou n'existe pas, ou est à l'état rudimentaire.
Du reste , aucun singe n'a les extrémités conformées pou?
la natation, ni pour fouiller la terre; et chez aucun, la plante
du pied ne pose à plat sur la terre, comme celle de l'homme.
Dans ceux mêmes qui ont le plus de propension à se tenir
debout, c'est toujours le tranchant externe du pied qui re-
pose sur le sol.
La queue n'existe pas dans quelques singes de l'ancien con-
tinent, tels que les orangs ; ou bien , elle est représentée par
un simple tubercule, comme celui qu'on voit dans le ma-
caque magot; dans d'autres elle est très-courte et très-grêle,
comme dans le mandrill çt le drill. Quelques macaques l'ont
un peu plus longue et plus forte; enfin, les guenons et les
semnopithèques l'ont très-étendue et couverte de poils dans
son entier, lâche et très-mobile, agissant comme un balan-
cier pour maintenir l'équilibre, lorsque l'animal exécute de
grands sauts, mais jamais pour l'attacher aux branches d'ar-
Lre. Tous les singes américains ont la queue fort longue ; mais
cette queue présente des différences notables dans les divers
genres entre lesquels se partagent ces animaux. Ainsi, les sa*
SIN 267
goîns, les ouïsthis et les tamarins Tonf lâche et couverte de
poils assez courts. Les sakis l'ont très -touffue et également
lâche; les sapajous ont la leur couverte de poils courts, mais
elle est prenante vers le bout, et les atèles , ainsi que les
alouates, ont la leur éminemment douée de cette qualité,
et terminée en dessous par un espace dénudé qui est un vé-
ritable instrument de tact et de préhension.
On sait que le cerveau des singes est plus volumineux,
comparativement au volume du corps, que celui de tous
les autres mammifères, si ce n'est l'homme, et que les cir-
convolutions de sa surface sont très -nombreuses. Ce déve-
loppement de l'encéphale est en rapport avec l'intelligence
très-marquée dont ces animaux font preuve. Leurs sens ont
aussi beaucoup de perfection; iis voient très-bien, et Jugent
parfaitement les distances des corps qu'ils essaient d'atteindre,
ou des branches sur lesquelles ils s'élancent avec une viva-
cité incroyable; leur ouïe paroît avoir beaucoup de finesse.
L'odorat et le goût semblent chez eux inférieurs aux deux
premiers sens. On conçoit que le tact est au contraire au
maximum de perfection, puisqu'ils ont quatre mains, à peu
de chose près, conformées comme celles de l'homme, et que
souvent l'extrémité de leur queue leur rend l'office d'un
cinquième membre. Leur face nue , leurs lèvres très- mu-
biles, le peu d'épaisseur de leur fourrure, le manque presque
complet de graisse, et la grande irritabilité de leur système
nerveux, doivent concourir puissamment à celte perfection.
L'organisation des parties internes des singes a la plus
grande analogie avec celle des mêmes parties dans l'homme.
Les intestins ont une longueur et une grosseur qui est à peu
près proportionnelle. L'estomac estmédiocrementgrand, mem-
braneux et de forme ovalaire (si ce n'est dans une espèce de
semnopifhèque, récemment disséquée par M. Otto, de Berlin,
où il présente une ampleur, et des divisions ou boursouflures
très-remarquables). Le cœcum est médiocre, et même dans
une espèce (l'orang roux), son fond est pourvu d'un appen-
dice vermiculaire. Tous les autres viscères ont encore plus
de ressemblance avec les nôtres.
Ici se termine tout ce que nous avons à dire de la con-
formation tant externe qu'interne de ces "animaux. IJ itous
2^58 S IN
reste à exposer leur distribution sur la surface du globe et
a passer eu revue leurs habitudes.
Les singes ont pour patrie générale les zones intertropi-
cales : on les trouve aux mêmes latitudes à peu près, en
Amérique, en Afrique, dans l'Inde et dans les îles de Tar-
chipel Indien. Néanmoins ils sortent dans quelques contrées
de ces limites, et, d'un autre côté, plusieurs points qu'elles
comprennent n'offrent aucune espèce de ces animaux. Les
pays peu élevés au-dessus de la surface de la mer, très-boisés,
où la température est fort élevée , sont ceux qui conviennent
à leur nature. Aussi en Amérique ne les Irouve-t-on que sur
toutes les parties qui sont situées à Test des Andes, et ja-
mais sur ces montagnes ou celles qui en sont le prolonge-
ment, et sur l'étroite lisière des terrains qui sont à l'ouest de
cette chaîne: passé l'isthme de Panama, on n"en rencontre
plus vers le nord , et il en est de même pour le Paraguay au
sud. Ainsi les seules parties de l'Amérique qui offrent les
animaux de cette famille, sont le Brésil, le Paraguay ,. les
Guianes, et une partie du Mexique.
L'Afrique est peuplée de singes dans tous les lieux où l'on
a pénétré; mais le pays de Congo, le Sénégal et le cap de
Bonne- Espérance semblent être leur patrie par excellence.
Deux ou trois espèces au plus se voient sur la côte de Bar-
barie, et les mêmes se montrent dans la haute Egypte. Lile de
Madagascar paroit posséder un petit nombre de ces animaux.
Les rochers de Gibraltar, inaccessibles à l'homme, et dans
lesquels quelques magots se sont échappés, sont le seul point
de l'Europe où il existe des singes a l'état de liberté.
Il n'y en a pas en Asie mineure, en Géorgie, en Syrie,
et vraisemblablement la Perse en est dépourvue; mais deux
ou trois espèces sont signalées comme propres à l'Arabie.
La chaîne de l'Himalaya et des montagnes du Thibet est une
limite à l'existence des singes, et on ne les trouve qu'au sud
de ces cîmes les plus élevées du globe , c'est-à-dire dans la
presqu'île de l'Inde, surtout au voisinage de la mer, au
Bengale, à Ceilan , à Malacca , à Sumatra. Les grandes îles
de l'archipel Indien ^t surtout Bornéo, en renferment, et
il paroît que dans quelques provinces méridionales de la
Chine il en existe aussi. Tout le nord et les parties de l'est
sm 269
de l'Asie , à l'exception de celles que nous venons de nommer ,
n'ont aucune espèce de singes, et il en est de même du conti-
nent entier de la Nouvelle-Hollande et de toute la série des
îles du grand océan Pacifique.
Ces animaux constituent dans les diverses contrées des
genres particuliers, parce qu'ils offrent des différences ca-
ractéristiques dans leur organisation, et ce ne sont guère que
les guenons et les macaques, qui offrent à la fois des es-
pèces dans l'Asie méridionale et dans l'archipel Indien, mais
encore ces espèces sont parfaitement distinctes entre elles.
Les oran<^s et les semnopithèques sont particuliers à l'Asie et
à ce même archipel Indien; les cynocéphales et les troglodytes
à l'Afrique; les sapajous, atèles , alouates , sakis, sagoins et
ouistitis à l'Amérique.
Quoique les macaques et les guenons soient communs,
ainsi que nous venons de le dire, à l'Afrique et à l'Asie,
on reconnoit néanmoins que le plus grand nombre des es-
pèces du premier genre appartient au dernier de ces conti-
nens, et que c'est le contraire pour le genre des Guenons,
qui sont presque toutes du Sénégal , du Congo ou du Cap.
Certains caractères distinguent parfaitement les singes de
l'ancien continent de ceux qui habitent le nouveau , et ces
caractères sont les uns positifs et les autres négatifs. Ainsi
tous les singes africains ou asiatiques ont les narines sépa-
rées par une cloison fort mince, tandis que ceux d'Amérique
ont un large intervalle entre ces ouvertures. Tout singe
pourvu de callosités ou d'abajoues, est de l'ancien monde,
bien néanmoins qu'il existe en Asie quelques espèces (les
orangs ) qui ont leur bouche sans duplicature de la peau
interne, et leurs fesses complètement revêtues de poils. Toute
espèce sans queue (orang), ou à queue rudimentaire (magot) ,
ou à queue plus ou moins courte (cynocéphales mandrill et
drill , macaques rhésus et maimon) , sont de l'ancien continent.
Au contraire , tout singe à queue longue et prenante , soit que
cette partie soit velue ou nue à son extrémité, est propre
à l'Amérique méridionale (sapajous, atèles, alouates). Toute
espèce qui a six molaires à chaque côté des mâchoires," est
aussi de cette même contrée. Ce n'f'st qu'en Amérique qu'on
rencoatre des singes noctures (nocthores , sakis) , ou des singes
^70 SliV
pourvus de griffes, au lieu d'ongles plais ou eji j^ouUière, ei
des molaires à couronne garnies de tubercules aigus (ouistitis).
Les rapports de rinlelligence des singes avec celle de
rhonime ont été l'objet des écrits d'une multitude d'auteurs,
soit naturalistes, soit psyt-hologistes, et Torang roux a été
surtout l'espèce sur laquelle on a fait le plus d'observations
et de raisonnemens, pour prouver tantôt qu'il n'y avoitqu'une
différence très-minime entre cet animal et l'homme, sous le
rapport intellectuel , tantôt pour restreindre à sa juste valeur
cette ressemblance. Nous n'entreprendrons pas de traiter ici
un tel sujet, et nous ne croyons pouvoir mieux faire que de
renvoyer aux articles Instinci et Okang , dans lesquels M. F.
Cuvier, qui s'est livré à de longues et profondes méditations
Sur l'intelligence des animaux , a développé avec toute la
clarté possible la théorie qui nous semble la plus saine et la
plus rationnelle, qui, suivant nous, ait été présenté jus-
qu'alors sur des matières d'un aussi difllcile examen.
Quelques singes sont ibrls lents dans leurs mouvemens .
et, ce qui est remarquable, cela n'a lieu que dans les es-
pèces dont les membres, et surtout les bras , sont très-alongés
et très-grêles (les gibbons parmi les orangs et le genre entier
des atèlcs); mais la généralité de ces animaux, au contraire,
se distingue par la vivacité des mouvemens et la pétulance
du cai'actère.
Dans l'état de nature le plus grand nombre vivent en po-
lygamie et sont partagés en petites troupes; mais quelques-
uns sont monogames (quelques gibbons). Intermédiaires pour
ainsi dire entre les mammifères ordinaires et les oiseaux, ils
ne viennent presque jamais à terre et se tiennent presque
constamment sur les arbres. C'est ainsi que dans les vastes
forêts du Brésil et de l'Afrique ils voyagent de branche en
branche et d'arbre en arbre , en cherchant les fruits et
les œufs d'oiseaux, dont ils font leur nourriture habituelle.
Dans quelques espèces les petites troupes ne font chacune
qu'une famille réunie sous la direction d'un vieux maie.
Celui-ci est suivi par tous les autres, qui se rassemblent à sa
voix : c'est du moins ce qu'on rapporte des alouates ou singea
hurleurs du Brésil et du Paraguay, dont les cris retentissans
sont produits par une modification très-singulière de leur la-
SIN 27^
ryiix. Très-rapirlcs dans leurs mouvcrncns, ils examinent ce
qu'ils rencontrent d'un peu remarquable sur leur chemin ;
mais cet examen n'a que la durée de l'éclair et ne semble
donner chez eux lieu à aucune réflexion; car on les voit re-
venir à plusieurs reprises sur le même objet et le regarder
en le retournant rapidement sous toutes ses faces, comme
s'ils ne l'avoient pas encore aperçu. Ils changent d'actions
vingt fois par minute, et remplacent les unes par d'autres
qui n'ont avec elleS aucune espèce d'analogie ou de rapport.
Ils passent aussi subitement de l'état tranquille aux gestes les
plus désordonnés et à la manifestation de la colère la plus
furieuse. Leurs sens les dominent avec énergie, et chacun
d'eux semble commander seul à son tour. Aussi les voit-on
successivement passer de l'indolence à la gloutonnerie et aux
excès de la lubricité la plus dégoûlante. Dans la captivité on
observe que certains individus parmi les singes, et surtout
de sexes différens, sont susceptibles de prendre de l'affection
l'un pour l'autre ; mais cette affection ne va pas jusqu'au
partage tranquille des alimens qu'ils aiment : dans ce cas
ils diffèrent néanmoins des carnassiers, en ce que, au lieu
d'employer la force pour rester seuls maîtres de l'obiet con-
voité, ils ont toujours recours à l'adresse pour l'enlever fur-
tivement à celui qui le perd de vue un seul instant.
L'apprentissage au vol est la base de l'éducation que les
femelles de singes donnent à leurs petits. Lorsqu'ils sont nés,
elles les soignent d'abord avec la plus grande tendresse, les
transportent partout dans leurs bras, et les alaitent souvent;
mais cela ne dure ainsi que tant qu'ils ne peuvent manger
seuls. Quand cette époque est venue, elles cessent non -seu-
lement de leur donner des alimens, mais elles s'emparent de
tous ceux qu'on leur distribue, s'ils s'en dessaisissent un seul
instant.
Ce que l'on a dit du penchant qu'éprouvent les singes pour
les individus de l'espèce humaine d'un autre sexe que le leur,
est fort exact, surtout pour les grosses espèces dont la face
est prolongée, comme les babouins, les mandrills, les ma-
caques , et l'on sait que les relations des voyageurs renfer-
ment de nombreuses histoires d«' Négresses enlevées par des
*inges, qui les transportent dans leurs forêts pour en jouir.
Il est (rès- probable , qu'il y a exagération dans ces récits,
et que les voyageurs ont fait souvent à cet égard ce qu'ils
font dans maintes occasions, c'est-à-dire qu'ils se sont co-
piés les uns les autres, et ont menti; mais le fait ne paroît
pas impossible, lorsque l'on réfléchit que la force musculaire
de ces animaux est grande , qu'on a vu quelquefois des
hommes forts et robustes terrassés avec la plus grande fa-
cilité par un papion.
Les femelles des singes ne font ordinairement qu'un petit,
mais quelquefois deux par portée. La durée de la gestation
varie selon les espèces, mais est toujours moindre que celle
de la femme. M. F. Cuvier l'a reconnu être de sept mois dans
les macaques Maimon et Rhésus.
Les petits linges diffèrent de leurs parens par les couleurs
du pelage et de la face, et par des formes plus arrondies.
Souvent ils ont la queue proportionnellement plus longue
que la leur. Dans leur jeunesse ils sont d'un naturel fort doux
et fort gai. Plus tard, la pétulance augmente, et lorsqu'ils
sont vieux, ils deviennent plus ou moins indociles , farouches
et même intraitables. Dans beaucoup d'espèces la face devient
très-saillante; les crêtes du crâne s'élèvent; les muscles qui
s'y attachent, acquièrent plus de force et l'animal n'estplus
reconnoissable. L'exemple de cette sorte de métamorphose,
le plus frappant qu'on puisse produire, si, ainsi qu'on le
croit, sa réalité est démontrée , c'est sans nul doute celui
de l'orang roux, dont le crâne est vaste et arrondi, la face
peu prolongée, et dont le caractère otFre un si remarquable
mélange de douceur et d'intelligence, qui ne seroit' que
l'état d'enfance du farouche pongo de Bornéo, dont la tête
est encore plus rapprochée par ses formes de celle des car-
nassiers les plus féroces que ne l'est celle des mandrills et
des babouins ou papions.
L'âge de la puberté arrive de bonne heure chez les siiiges :
à cette époque les parties sexuelles se développent complè-
tement. Plusieurs femelles sont sujettes à un écoulement
périodique qui, comme chez la femme, revient douze fois
dans une année, et qui est accompagné d'une tuméfaction des
callosités et d'une vive coloration en rouge de ces parties.
Les singes, transportés en Europe et gardés en captivité,
SIN 275
vivent généralement peu d'années, et la plupart périssent
attaqués de phthisie pulmonaire. Ceux qui ont une longue
queue sont enclins à en ronger l'extrémité et à y faire
ainsi une plaie, qu'ils ne laissent jamais guérir, parce qu'ils
l'avivent de nouveau quand elle est au moment de se fermer.
Comme ils paroissent éprouver un certain plaisir lorsqu'ils
se livrent à cette occupation, le mal empire toujours, et ils
finissent quelquefois par atteindre le canal vertébral ; ce qui
cause leur mort assez promptcment.
Ces animaux étant imitateurs de leur nature, apprennent
plus facilement que les autres à exécuter des mouvemens
plus ou moins compliqués et plus ou moins ressemblans à
ceux qui sont particuliers à l'homme , et les jongleurs tirent
parti de cette disposition. Dans leur jeunesse, il est facile
de les dresser, en faisant usage d'appâts pour leur gourman-
dise, ou de chàtimens, dont ils conservent très-bien la mé-
moire; mais en vieillissant ils deviennent toujours plus ou
moins rebelles aux volontés de leur maître et souvent même
d'une indocilité complète.
Les espèces de la famille des singes sont très- nombreuses
et ont été divisées ainsi qu'il suit :
1.'^ Tribu. SiN'GEs DE l'ancien continent ou Catarrhins,
Geoffr. Narines rapprochées, n'ayant entre elles qu'une cloison
mince. Cinq molaires de chaque côté des deux mâchoires, à
couronne garnie de tubercules mousses, souvent des aba-
joues et des callosités. Genres Troglodyte, Orang , Semnopi-
THÈyuE, GcENON, MA'bAyuE et Cynocéphale. (Voyez ces mots.)
2.^ Tribu. Singes du nouveau continent ou Platyrhinins ,
Geoffr. Cloison des narines larges ; narines placées sur les
côtés du nez ; six molaires de chaque côté des deux mâchoires ,
à tubercules mousses, ou cinq seulement à tubercules aigus,
jamais d'abajoues, ni de callosités. Genres Atèle, Lagotriche,
Alouate, Sapajou, Nocthore, Saki, Sagoin et Ouistiti. (Voyez
ces mots. ' )
La famille des mammifères qui a le plus de rapport avec
celle des singes, est celle des Makis ou Lémuriens. (Voyez ces
1 L'article Sagoin renferme l'histoire des sagoins, des ouistitis et
des tamarins. Celui des Saisis Irai te des noclhores.
49. 18
274 SIN
ino(s.)Toutes deux réunies composentrordredes quadrumanes.
Les articles Atèle et Alouate n'ayant pas été traités à leur
ordre alphabétique , et l'un d'eux étant remplacé par un
simple renvoi au mot Singe, nous allons, en décrivant les
cardctères <i,e ces deux genres, compléter la description en-
tière de la famille des singes.
Atèle, Ateles. Genre de singes du nouveau continent,
caractérisésprincipalement par l'extrême alongement de leurs
membres et de leur queue, qui est éminemment prenante et
nue en dessous vers l'extrémité ; par la forme de leur mâ-
choire inférieure , qui est dans les proportions ordinaires à
.celle des autres singes américains, sauf les alouates, et sur-
tout par leur pouce des mains, qui manque totalement ou
qui n'est que rudimentaire. Ils ont d'ailleurs la tète ronde,
la face perpendiculaire; l'angle fascial de 60"; les canines
peu saillantes, entrecroisées de mâchoire à mâchoire et co-
niques; les molaires conformées à peu de chose près comme
celles des sapajous et des sakis; l'os hyoïde non apparent
au-dehors, mais un peu renflé et demi- caverneux ; leurs
fesses ne sont pas calleuses et ils n'ont point d'abajoues. Les
membres grêles, la longue queue des atèles , leurs doigts dé-
mesurément alongés et le manque de pouce, ou le rempla-
cement de celui-ci par un simple tubercule qui supporte
un petit ongle , sont leurs traits les plus frappans. Si Ton
ajoute à cela un pelage très- fourni et d'un noir profond
dans les espèces les plus connues et une face d'un rouge-brun
de cuivre, on complétera l'idée qu'on peut se former en gé-
néral de ces singes.
Ils sont très-peu agiles, et sous ce rapport, ainsi que sous
celui de la gracilité de leurs membres, on peut les considé-
rer comme représentant les gibbons dans le nouveau conti-
•nent. Leur séjour habituel est au milieu des vastes forêts du
Brésil et des Guiaui s. Ils se tiennent sur les sommités des
arbres et panourent ainsi des distances considérables, en
passant de branche en branche, sans descendre à terre. C'esî
de ces singes que l'on rapporte, mais vraisemblablement sans
que ce fait soit constaté , quils traversent les petites rivières
en s'accrochant les uns aux autres par la queue et les juains.
SIN 275
et formant ainsi une longue chaîne qu'ils suspendent à une
hranche surplombant sur l'eau; après avoir donné un mou-
vement à l'extrémité de cette chaîne, ils augmentent son ba-
lancement jusqu'à ce que le dernier des singes qui la com-
posent puisse saisir un arbre de la rive opposée : alors, grim-
pant à son tour sur cet arbre et entraînant les autres, celui-
ci devient le chef de file, et le premier, lâchant la branche
qui avoit servi de point de départ, se trouve le dernier; en-
suite ces animaux se séparent.
On rapporte que les atèles ne font qu'un seul petit par por-
tée. Ils ont pour ennemis les petites espèces de chats etlesser-
pens, qui les poursuivent sur leurs arbres. En captivité, ces sin-
ges se tiennent des journées entières presque sans mouvement
et perchés sur les hâtons de leur cage. Lorsqu'ils veulent saisir
un fruit ou une racine à terre , et que cet objet est à portée
de l'extrémité de leur queue, ils se servent de celle-ci pour
l'entourer, le saisir et le rapprocher de leurs mains. Quand.
ils dorment, ils enroulent cette longue queue autour de leur
corps, en manière de bandoulière , à peu près comme le font
les makis proprement dits ; mais ils cherchent toujours à en ac-
crocher le bout à quelque objet solide. Leur voix est un cri
aigu et pleureur, et qui ressemble à celui des sapajous.
Parmi les espèces de ce genre les unes conservent un petit
rudiment de pouce aux mains antérieures, ce sont:
L'Atèle hyeoxanthe {Ateles hjpoxanthus , Kuhl , Desm. ,
Mamm., esp. 44), qui habite le Brésil entre le i3.^ et le 14."
degré de latitude australe. Ce singe a deux pieds et quatre
pouces de hauteur depuis la plante des pieds jusqu'au som-
met de la tète. Il est pourvu d'un très - petit pouce armé
d'un ongle comprime et arqué aux mains de devant, en quoi il
dilFère de l'atèle arachnoïde , auquel il ressemble d'ailleurs
assez par ses formes et la couleur générale de son pelage. Son
dos, son ventre et sa poitrine , sont couverts de poils fins
d'un gris fauve , mais plus foncé sur les parties supérieures
que sur les inférieures; la face, couleur de chair, est nue
autour des yeux seulement; les poils des sourcils sont très-
longs, noirs et dirigés en haut; les lèvres et le menton por-
tent quelques poils noirs et fins; ceux du sommet de la tête
sont très-fournis, d'un gris pâle lavés de fauve, assez courts
et cachant peu les oreilles, qui sont petites; on remarque
une toufTe plus foncée derrière chaque oreille ; les mamelles
sont rapprochées des aisselles, avec un petit espace nu autour
du mamelon; les extrémités des membres sont d'un gris moins
lavé de fauve que le corps; la base de la queue et la région
anale sont d'un jaune ferrugineux dans quelques individus.
L'Atète chameck {Ateles subpenfadactjlus , Geoff. , Desm.,
Mamm. , esp. 46), qui est le plus grand du genre et qui a
les plus grands rapports avec le coaïta; mais qui en diffère
essentiellement parce qu'il a un petit rudiment de pouce,
sans ongle, aux mains antérieures. Sa longueur , mesurée de-
puis le sommet de la tête jusqu'à l'origine de la queue, est
d'un pied cinq pouces; lorsqu'il marche à quatre pattes, sa
hauteur peut être estimée à un pied huit pouces; sa queue
est longue de deux pieds neuf pouces; son poil est noir foncé
partout, sec, grossier et luisant. 11 a le museau gros et alongé;
le front éievé ; la face entière et les oreilles d'un brun rouge ;
le menton nu, avec quelques poils épars ; les poils du som-
met de la tête, depuis l'occiput jusqu'au vertex , dirigés en
avant et recouvrant à peine le haut du front et les tempes;
les doigts des pieds et des mains presque nus, grêles et très-
longs, surtout ceux des mains; les mamelles placées très-près
des aisselles; la queue, fort poilue, surtout à sa base et ter-
minée en dessous par une partie nue, aplatie, marquée de
petites rides concentriques les unes aux autres, comme celles
qu'on voit sous le bout des doigts de l'homme; l'iris brun et
entouré d'un petit cercle jaunâtre; la prunelle grande, etc.
Son crâne est plus large, ])lus court, plus aplati vers la
suture pariétale que celui de l'espèce suivante; le frontal, qui
est déprimé, présente une légère crête surcilière. Le pouce
des mains n'a qu'une seule phalange.
Ce singe habite particulièrement la Guiane française; mais
Buffbn l'a signalé aussi comme se trouvant sur la côte de
Baucet au Pérou.
Les autres atèles sont privés complètement de pouce aux
membres antérieurs. Ce sont :
L'Atèle coAiiA {ALeles paniscus, GeofiT. , Desm., esp. 46; le
CoAÏTA , Buff. , Hist. nat. , tom. 1 5 , pi. 1 ; Simia paniscus, Linn. ,
Gmei,)j qui est plus petit que le chameck, et a le ventre
SIN 277
proportionnellement plus gros. Il a le poil aussi noir, aussi
sec et aussi grossier, que ce singe; la face d'une couleur de
chair cuivreuse ; le front et les tempes très-hauts ; les oreilles
semblables à celles de l'homme; mais sans lobe; les lèvres
minces; la langue douce; le sommet de la télé recouvert par
une calotte de poils divergens, qui ont presque pour centre
l'occiput; les mains noires; les pouces antérieurs non appa-
rens, mais représentés sous la peau par un petit os métacar-
pien et une très-petite phalange. L'os frontal est arrondi et
sans crête surcilière; la mâchoire inférieure est proportion-
nellement moins grande que celle du chameck , et ses bran-
ches montantes sont moins étendues. La femelle a un clitoris
long de deux pouces, plus gros à l'extrémité qu'à la base,
sillonné en dessous.
M. Geoffroy regarde, comme formant une variété, le coaïta
de Surinam, qui a les orbites saillans en dessus, et la cloison
des narines assez peu large, un peu de poil sur le milieu du
front et la face peu foncée en couleur; et comme une autre
variété, le coaïta de Cajenne, qui a le bord supérieur des or-
bites peu saillant, les narines très-distantes l'une de l'autre,
et le pourtour de la tête entièrement garni de poils. C'est
sur l'espèce du Coïta que l'on a observé les détails d'habi-
tudes naturelles que nous avons rapportés ci -dessus.
L'Atèle cayou; Ateles ater, Fréd. Cuvier, Histoire naturelle
des mammifères, 5 9.*^ livraison.
Cette espèce est très voisine de l'atèîe coaïta, en ce qu'elle
a le pelage entièrement composé de poils grossiers, épais,.
d'un noir très-foncé, et qu'elle est dépourvue de pouce ou
de rudiment de pouce. Mais elle s'en distingue par la cou-
leur de sa face , qui est toute noire , au lieu d'être d'un rouge
cuivreux.
Elle habite le Brésil.
L'Atèle Beelzebuth : Ateles Beelzebuth, GeoËTr. , Dcsmarest,
Mamm. , esp. 47; Marimonda , Humboîdt, Obs. zool. , p. 02 5,
esp. /i ; le Coaïta a ventre blanc, G. Cuv., Règne anim. Ce
singe est à peu près de la taille du précédent, c'est-à-dire,
que sa tête et son corps ensemble ont à peu près un pied trois
pouces de longueur : sa queue , pour cette dimension a , selon
M. GeofiFroy , un pied sept pouces de longueur dans un jeune
27» SIN
sujet , et, suivant Brisson , ellea deux pieds. Il a le pelage géné-
ralement d'un noir brun, un peu moins foncé, cependant,
sur la croupe qu'ailleurs, et d'un blanc-sale jaunâtre sous la
gorge, la poitrine et le ventre; une ligne de cette dernière
couleur sur la face intérieure dçs bras et des avant- bras de-
puis l'aissdle jusqu'au poignet, et une autre ligne pareille sur
la face inferne des cuisses et des jambes jusque prés le talon;
la face inférieure de la queue , dans une longueur de deux
pouces près de son origine, également blanchâtre; une ligne
rousse sur chaque flanc . séparant la couleur du dos de celle
du ventre. Le museau est assez prolongé et détaché de la
face; les oreilles sont assez semblables à celles de l'homme,
mais sans tragus; l'œil est noir; les paupières et le tour des
yeux sont couleur de chair, et le reste de la face d'un
rouge brun ; les lèvres sont très- extensibles; le dessus de la
té(e est couvert de poils jusqu'aux sourcils , et ceux des
sourcils plus noirs sont rélevés, et composent un bandeau
étroit; ceux du dessus du cou, de l'oceiput et du vertex ,
prennent leur direction en avant, et se rencontrent en oppo-
sition avec ceux des sourcils; les joues ont quelques poils
noirs épars, et on en voit davantage sous le cou; les poils
des avant bras ont, comme ceux de l'orang-outang et ceux
de l'homme, leur pointe tournée du côté du coude.
Dans un jeune individu de la collection on ne voit point
de ligne blanchâtre sur la face interne des bras et des jambes.
Ce singe , qui parcourt en petites troupes les rives de
rOrénoque, est d'un naturel fort doux, triste et craintif. Il
fait souvent la grimace, en avançant beaucoup s.es lèvres, qui
sont très-mobiles. 11 ne devient méchant que lorsqu'il a été
vivement inquiété. En captivité, on en a vu dormir embrassés
par couple, à la manière des makis, et s'enroulant mutuel-
lement de leur longue queue.
L'Atèle chuva ou Atèle encadré {Ateles marginatus , Geoff. ,
Desm., Mamm., esp. 48) a le corps et la tête, ensemble, longs
d'un pied quatre pouces, et la queue longue de près d'un
pied sept pouces. 11 est très -semblable au coaïta : mais il a .^
quand il a atteint tout son développement, une sorte de cadre
de poils blancs qui entourent toute la face, et dont les plus
longs sont au menton , près de la bouche et sur le front: son
SIN 279
^e est d'un noir lustré, surtout foncé sur les membres
et sur la queue, et composé de poils longs, flasques et on-
dulés,- ceux du sommet de la tête se dirigent en avant, où
ils sont rencontrés par ceuK du front, qui se portent en ar-
rière ou sur les côtés; sa face est d'un brun noir, avec quel-
ques poils rares, blanchâtres, au bout du museau.
Dans les mâles adultes les poils blanchâtres du toupet sont
teints de jaunâtre ; dans la femelle ils sont blancs, et les
jeunes n'ont point l'encadrement de la face qui distingue
les individus âgés : on voit seulement quelques poils blan-
châtres isolés sur les côtés des joues ou sur le contour du
front.
M. de Humboldt dit que cette espèce d'atèle est commune
dans la province de Jaen de Bracamoros , sur les bords des
fleuves Santiago et des Amazones. Ses mœurs sont encore
inconnues.
L'Atèle arachnoïde {Ateles arachnoïdes , GeofF. , Desm, ,
Mamm. , esp. 49 ) est ainsi dénommé , parce qu'il paroît
avoir les membres encore plus grêles que les autres. 11 res-
semble particulièrement à l'hypoxanthe par les couleurs de
sa robe et par sa taille, qui est d'un pied onze pouces pour le
corps et la tête ensemble, et de deux pieds passés pour la
queue; mais il diffère éminemment de ce singe par l'absence
totale de pouce à ses mains antérieures. 11 a les poils courts,
lisses, moelleux, généralement d'un gris châtain brillant en
dessus et d'un blanc jaunâtre en dessous, et tous ont leur
base un peu obscure; ceux du sommet de la tête ne retom-
bent pas vers le front, comme dans les autres espèces de ce
genre , l'atèle hypoxanthe excepté; mais ils se dirigent , au
contraire, en arrière ; l'occiput et l'entre-deux des oreilles sont
teint de marron; les poils du tour des oreilles d'un marron
foncé; ceux du front blanchâtres et bordés en avant par une
rangée de poils longs , roides et noirs ; le bas-ventre , les
fesses, la face interne des extrémités postérieures d'un roux
assez vif , ainsi que le dessous de la queue, dont les poils ,
très-touffus à la base, diminuent successivement de longueur
jusqu'à l'extrémité; la face est couleur de chair.
La tête de ce singe est moins arrondie et un peu plus longue
que celle de l'atèle Beelzebuth : ses pommettes sont un peu
28o SIN
plus rapprochées que les siennes ; son museau est moins relevé ,
et sa queue est plus courte à proportion.
Il est du Brésil , et sa manière de vivre est inconnue.
L'Atèle mélanocheïre; Ateles melanochir , Desm. , Mamm. ,
esp. 5o. Il est de le taille de l'atèle arachnoïde , c'est-à-dire
que sa tête et son corps , ensemble , ont un pied trois pouces
environ , et que sa queue a deux pieds un pouce. Il a la face
noire; les poils du front, depuis les sourcils, dirigés en ar-
rière et se rencontrant avec ceux du sommet de la tête , ce
qui forme une sorte d'épi en ligne transverse; quelques poils
gris sur les joues; le pelage d'un gris qui résulte du mélange
de poils gris très-clair et de poils totalement noirs, plus rares
que les premiers; le dessus de la tête tantôt d'un brun noir,
tantôt d'un gris-brun plus foncé que le restant du corps ; les
épaules d'un gris un peu plus obscur que celui du dos; les
membres excessivement grêles, gris comme le corps, mais
plus foncés à la face externe qu'à l'interne ; la face exté-
rieure des avant-bras et des mains et les pieds noirs ou d'un
gris-brun foncé; une tache au genou , du côté extérieur ; la
queue, de couleur brune en dessus, est grise en dessous.
On n'a aucun renseignement sur la patrie et les habitudes
naturelles de ce singe , dont deux individus empaillés sont con-
servés dans les galeries du Muséum d'histoire naturelle de Paris.
AliOUATE : Mjycetes, lUig. ; Alouata , Lacép. ; Stentor, Geoff.;
Cehus, Erxl. , Cuv. Genre de singes américains, à queue
éminemment prenante , et qui partage avec les atèles et les
lagotriches seulement le caractère d'avoir le dessous de l'ex-
trémité de celte queue nu dans une certaine étendue de sa
longueur ; mais les différences qu'il a avec ces mêmes genres
sont nombreuses et assez importantes.
Le crâne des alouates , au lieu d'être arrondi ou ovale
d'avant en arrière, comme celui de tous les autres singes du
nouveau monde , est au contraire comme pyramidal , l'oc-
ciput en étant anguleux et très-relevé ; l'angle facial n'est que
de trente degrés environ; la face est très- oblique , et les
trous auditifs sont très-relevés ; mais les branches montantes
de la mâchoire inférieure ., fort écartées entre elles , sont
démesurément élevées , ce qui donne à l'ensemble de la tête
SIN 281
une "physionomie en apparence peu différente de celle des
autres singes de la même tribu.
Cet écartement et cette hauteur des branches montantes
de la mâchoire est en accord avec la conformation singulière
des organes de la voix. Dans les alouates, que l'on connoît
vulgairement sous la dénomination de singes hurleurs, le corps
de l'os hyoide, prodigieusement renflé et comme vésiculeux ,
est destiné à faire résonner l'air qui sort des poumons et à
produire un volume de voix très-éclatiuit. Cet hyoïde , ainsi
transformé en un tambour creux , se trouve placé dans l'in-
tervalle vide qu'offre ainsi la mâchoire; mais son volume est
tel qu'il fait encore saillie sous le cou et figure comme une
sorte de goitre.
Dans ces singes les canines sont assez fortes , comme pyra-
midales et à trois faces. Les molaires ressemblent par leur
nombre, qui est de six de chaque côté, en haut et en bas,
à celles des atèles , des sapajous et des sakis. Les quatre ex-
trémités sont proportionnées au corps pour la longueur et
la grosseur, et les quatre mains sont pourvues d'un pouce
opposable et onguiculé. Les ongles sont convexes et courts.
Leur queue est très- longue et éminemment prenante.
Nous avons comparé les atèles de l'Amérique aux gibbons
de l'archipel Indien. Nous pourrions à peu près en faire au-
tant des alouates , qui nous semblent représenter dans le nou-
veau monde les macaques de l'ancien. Ce sont des animaux
très-farouches, qui vivent comme les atèles et de la même
manière par petites troupes, disséminées dans les forêts de
l'Amérique méridionale, depuis la Guiane jusqu'au Paraguay.
Ils les font retentir de leurs cris, qui sont, dit- on, si forts
et éclatans, qu'on les entend à une demi-lieue à la ronde
de l'individu qui les pousse. On rapporte à ce sujet que dans
chaque troupe il n'y a jamais qu'un seul singe qui hurle
ainsi; que c'^t ordinairement le plus vieux, celui qui en
est comme le chef, et que durant ce temps les autres l'en-
tourent à peu de distance, et sont silencieux. C'est surtout
pendant la nuit qu'ils hurlent ainsi. Du reste, l'on ne sait
rien sur les mœurs de ces animaux , qui paroissent vivre diffi-
cilement en captivité ; car il est remarquable qu'on n'en ait pas
encore signalé un seul comme ayant été vu existant en Europe.
282 Sljy
L'alouate roux (stentor seniculus, GeofFr. ; Mycetes sènicu^
lus , Illig. , Dcsm. ; VAIouate , Buff. , Hist. nat. , t. i 5 , pi. 5 , et
Suppl., t. 7 , pi, i5 iSimia seniculus , Linn., Gmel. , ou le Singe
HURLEUR proprement dit) est l'espèce le plus anciennement et
le plus généralement connue. Elle a deux pieds deux pouces
pour longueur totale, mesurée depuis le bout du museau
jusqu'à l'origine de la queue, sur quoi le contour de la tête
prend cinq pouces un quart. Sa queue est longue d'un pied
dix pouces seulement. Tout le dessus du corps est d'un beau
roux assez clair et comme doré. Le sommet de la tête , les
joues, la barbe, qui est courte, touffue et recouvre la saillie
que fait l'hyoïde , les quatre membres et la queue sont
d'un roux ardent, tirant sur la couleur marron - foncé ; la
face est noire et nue; les poils du front sont très- courts et
implantés jusque tout près des paupières; ils sont nettement
séparés de la face par une ligne tninsverse bien tranchée; il
y a de grands poils noirs et rares aux sourcils , aux lèvres et
au menton; la poitrine et le ventre, qui est assez gros, sont
presque nus; les doigts sont longs, parsemés en dessus de poils
assez rares, qui s'étendent jusqu'à la racine des ongles; ceux-
ci sont en gouttière.
Cet alouafe a les habitudes naturelles que nous avons dé-
taillées pour le genre entier. 11 existe à la Guiane françoise,
flux enviroris de Cathagène et sur les bords de la rivière
Sainte- Magdeleine. Il est rare au Brésil.
Lalouate ourson [stentor ursinus, Geoffr. ; Mycetes ursinus ,
Illig., Desm., Mamm., esp. 64) est très -semblable au pré-
cédent par les proportions et les dimensions de son corps. Il
a aussi pour teinte générale de son pelage la couleur rousse;
mais le dessous de sa barbe est plus foncé que le reste, et le
tour de sa face est d'un roux plus pâle. Sa face est noire,
mais nue sur une bien moins grande surface que celle de
l'alouate roux; les oreilles sont petites, presque cachées; les
sourcils présentent de grands poils épars , et l'on en voit de
pareils sur les lèvres et le menton. Son ventre et sa poitrine
sont presque nus.
Ce singe, que M. de Humboldt dit être appelé araguato en
Amériqne , habite la province de Venezuela , la Nouvelle-
Andalousie , la Nouvelle -Barcelonne , les bords de l'Oréno-
s IN :^B5
que et on le trouve aussi au Brésil. Il recherche les contrées
élevées et froids et se tient de préférence près des mares
d'eau stagnante, ombragées par le sagoutier d'Amérique ou
palmier moriché. 11 se nourrit plutôt de feuilles d'arbres
que de fruits. En captivité c'est un animai sobre et peu dé-
licat.
L'alouate arabata : Stentor stramineus , Geoffr. ; Mjcetes
slramineus, IHig. , Desm. , Mamm. , esp. 65. Il est un peu plus
petit que les deux précédens. Son pelage est généralement
d'un jaune de paille, les poils étant de cette couleur à
la pointe et bruns à leur base; sa face, couleur de chair,
est presque entièrement couverte de poils, si l'on en ex-
cepte le (our des yeux et du nez; les poils du front sont di-
rigés d'avant en arrière, et rencontrent sur leur paintc ceux
du sommet de la tête, qui se portent au contraire d'arrière
en avant, ce qui forme une petite bande noirâtre transverse
sur cette partie; les oreilles sont grandes et nues; les poils
du milieu de la face sont courts et noirâtres; il y a une pe-
tite barbe formée parles poils des joues, qui se dirigent par
en bas, et qui sont d'un jaune de paille ; le pelage du dessus
du corps est varié de jaune de paille et de brun , les poils
de cette partie offrant ces deux couleurs ; le ventre et la poi-
trine sont presque nus; les bra5 et les jambes sont couverts
de poils d'un jaune de paille; la queue est de la même cou-
leur, mais plus obscure.
Cette espèce habite le Para. Ses habitudes naturelles n'ont
pas été décrites.
L'Ajlouate cuaribà : Stentor fiiscus , Geoffr.; Mjcetes fus-
cus , Desm. , Mamm., esp. 56; Simia heelzebuth, Linn. , Sjst.
nat. , édit. 12 , p. Sy. Il est un peu plus grand que l'alouate
roux; les proportions de ses membres et de sa queue sont les
mêmes, mais sa tête paroit relativement plus petite que celle
de ce singe. Son pelage est généralement d'un brun foncé et
présente sur le dos des poils à pointe dorée, ainsi que ceux
du vertex et de l'occiput ; la face est d'un brun obscur , nue,
parsemée de poils noirs et roides sur les paupières, les lèvres
et le menton; les poils de la base du front sont dirigés en
arrière et rencontrent par leurs pointes ceux du derrière de
la tête; les tempes sont couvertes de poils bruns dirigés en
^«4 SUS
arrière ; le menton a une barbe moyenne et de couleur
brune.
Dans un jeune individu la rencontre des poils du front
avec ceux de l'occiput donne lieu à un épi en ligne trans-
verse; la barbe et les parties postérieures du corps, les mem-
bres et la queue sont d'un brun foncé, et l'on ne voit de poils
à pointe dorée que sur le derrière de la tête et du cou. Dans
un plus jeune encore le pelage est d'un brun fuligineux; il
n'y a presque point de barbe ; les poils du sommet de la tête
sont terminés de jaune.
Il habite les déserts les plus reculés du Brésil. On dit que
son caractère est très-farouche, et quil témoigne beaucoup
d'ardeur pour les femmes.
L'Alouate chouo : Stentor Jlavicaudalus , Geoffr. ; Mjcetes
jlavicaudatus , Desm. , Mamm. , esp. 67 ; Choro, Humb. , Rec.
d'obs. zool. , pag. 043 , esp. 3.
Un peu plus petit que l'alouate roux , celui-ci a le corps
entièrement couvert de poils bruns noirâtres dans la plus
grande partie de leur longueur , avec la pointe seulement
moins foncée. Ceux du sommet de la tête sont courts; ceux
du dos longs et touffus ; les extrémités sont d'un brun plus
foncé que le corps , à l'exception de la face externe des
cuisses, qui offre des poils dont l'extrémité est jaunâtre, et
du genou, où l'on voit du roux; la queue est d'un brun oli-
vâtre, avec deux bandes longitudinales jaunes, une de cha-
que côté, depuis le milieu de sa longueur jusqu'à son extré-
mité; les mains et les pieds sont d'un brun clair; le dessous
du corps, surtout le ventre, est plus poilu que dans les au-
tres espèces. La face de ce singe est courte, nue, obscure,
avec quelques grands poils épars; la partie postérieure des
joues est couverte de poils longs, bruns, et terminés de jau-
nâtre, qui descendent sous le cou , et forment les côtés de
la barbe; le milieu de celle-ci est peu prolongé, et formé
des poils bruns qui naissent au menton.
M. de Humboldt assigne pour patrie à ce singe la province
de Jaèn dans la Nouvelle- Grenade , et les bords de la ri-
vière des Amazones. Sa peau est employée pour couvrir les
selles des mulets sur lesquels on voyage dans les Cordillères;
aussi lui fait- on la chasse.
SUN 285
L'Alouate caraya : Stentor niger , Geoffr. ; Mycetes ater ,
Desm., Mamm., esp. 58; Caraya, d'Azara. Celui-ci, qui ha~
bite non-seulement le Paraguay, mais encore la province de
Bahia, et qui se répand vraisemblablement dans tout l'inté-
rieur du Brésil, a la taille de l'alouate roux, mais il a le
corps beaucoup plus gros et plus ventru , et les membres plus
robustes. Le pelage du màle , composé de poils lustrés, peu
durs, un peu crépus, longs de deux pouces et non couchés,
est d'un noir-brun foncé dans toutes ses parties, excepté sou3
le ventre et la poitrine , où il est peu fourni et d'un roux
obscur; les extrémités des membres sont d'un noir foncé; la
queue est noire, avec les poils de son extrémité terminés de
brun; les poils du scrotum sont d'un brun clair; la face est
d'un brun rougeàtre ; le front, les lèvres et le menton pré-
sentent quelques poils noirs épars; ceux du devant de la tête
se dirigent en arrière , et ceux de l'occiput, couchés en sens
contraire, les rencontrent par la pointe; la barbe est mé-
diocre.
La femelle ne diffère du màle que parce que sa barbe est
moins touffue que la sienne, et que le poil de son corps est
un peu plus fin et d'un brun peu foncé ou bai obscur. Les
jeunes mâles ressemblent plus aux femelles qu'aux mâles
adultes. On connoît une variété albine de cette espèce.
11 a les habitudes des autres singes du même genre. M. de
Humboldt rapporte que son cri, qu'il fait entendre à la pointe
du jour, ressemble au craquement d'une quantité de char-
rettes non graissées.
L'Alouate aux mains rousses : Mycetes rujimanus , Kuhl ;
Desm., Mamm., esp. Sg. Cette espèce, établie sur un indi-
vidu qui existoit dans la collection de Bullock à Londres,
et qui appartient maintenant à M. Jemminck , est presque
de Ja taille de l'arachnoïde, et sa queue est de la longueur
du corps. Son pelage est en totalité d'un noir foncé, a l'ex-
ception des quatre mains et de la dernière moitié de la
queue, qui sont de couleur rousse ; la face et les parties in-
férieures du corps sont nues.
On n'a aucun renseignement sur ses habitudes naturelles
et sur sa patrie. (Desm.)
SINGHUMOORY. {Ornith.) Ce nom, qui signifie oisea.u
286 ^1,Y
marbré , a été donné, parles Indiens, au napaul, paasianus
satyrus, Vieill. (Ch. D.)
SINGI. (Bot.) Nom brame du nir-pongalion du Malabar.
lignonia spathacea de Linna?us fils, que Ton a regardé comme
congénère du spathodea de Bcauvois ; mais qui en diffère par
sa corolle en entonnoir à long tube et peut-être aussi par le
nombre de ses étamines. (J.)
SINGITS, SUNGIRU. (Bot.) Kfempfer cite ces noms japo-
nois du chrjsanthemum corcnarium , plante cultivée dans les
jardins à fleurs. (.T.)
SINGLA [LÉ]. {Manun.) Le sanglier est ainsi nommé par
les habitans du département de l'Aube. (Desm.)
SINGLO. (Bot.) Nom d'une variété de thé à la Chine. (J.)
SINGOFAU. (Bot.) Flacourt parle d'une herbe de ce nom
à Madagascar, qui s'attache au tronc des arbres et dont les
feuilles sont appliquées sur les yeux pour éc'aircir la vue.
C'est peut-être un epidendrnm, plante parasite. (J.)
SINGSIE. (Ornith.) Les Chinois nomment ainsi la grande
perruche à longs brins, psittacus malaccensis, Gmel. , PI. enl.
deBuffon , n.° 887. (Ch. D.)
SINGUING-BIRD. (Ornith.) Les Anglois désignent par cette
expression le moqueur, turdus poljglottus , Linn. (Ch.D.)
SINI. (Bot.) Voyez Confusi. (.T.)
SINIAKI AMOOFONG. (Erpét.) On donne, suivant quel-
ques lexicographes , ce nom à un petit serpent vert tacheté
de noir, qui se trouve à Sierra-Leona, et qui lance, à deux
ou trois pieds de distance , sur les yeux des animaux dont il
fait sa proie ou qui l'attaquent, un venin qui leur fait perdre
à l'instant la vue et leur cause des douleurs atroces. (H. C.)
SINIHIDDA. (Bot.) Espèce non déterminée d'alcea , dans
l'île de Ceilan , citée par Herniann. ( J. )
SINIKIAOU. (Zooph.) Sous ce nom sont désignées les as-
téries ou étoiles de mer dans l'ile d'Oualan. (Lesson.)
SINIKOSSO. ( Zooph. ) On nomme ainsi une espèce d'é-
ponge dans l'ile d'Oualan. ( LessoxV. )
SINISTROPHORUM. (Bot.) Genre établi par Schrank sur
le myagrum sativum, Linn., et qui n'a pas été admis. Voyez
Camélike. ( Lem.)
SINKOO. (Bot.) Nom japonois cité par Raempfer du Garo
s IN 287
ou Bois d'aigle , Afialloclium de Ruroph , Aquilaria de M. de
Lamarck, genre de la famille des saniydées, ou d'une famille
voisine. (J.)
SINODENDRON. {Entom.) Ce nom est ainsi orthographié
par Fabricius. Voyez Synodendre. (C. D.)
SINOGARLICA. {Ornith.) Nom polonois de la tourterelle
commune, columha turtur , Linn. ( Ch. D.)
SINO-KI, SUI. (Bot.) Noms japonois, cités par Kœmpfer,
d'un chêne, qui est le quercus cuspidata de M. Thunberg. (J.)
SINOPE ou SINOPIS ( Min. ) , ou TERRE DE SINOPE
( ville de Paphlagonie , pays riche en mines de fer ) , étoit une
ocre rouge. On en distinguoit, suivant Pline, trois sortes :
l'une d'un rouge foncé , l'autre d'un rouge pâle , etla troisième ,
d'un rouge intermédiaire entre les deux précédens, étoit le
plus pur.
C'éloit une matière argileuse qu'on trouvoit dans des ca-
vités de l'ile de Lemnos , en Cappadoce , en Egypte et dans les
îles Baléares. Ce rouge de Sinope fournissoit une des couleurs
les plus employées et recherchées par les peintres; une des
quatre dont les peintres les plus célèbres de l'antiquité se
servoient de préférence, à cause de son éclat.
Le Sinope paroissoit être un bol ou ocre d'un beau rouge,
comme le sil étoit la belle ocre jaune. (B.)
SINOPLE. {Min.) Variété de quarz hyalin d"un rouge vif
et presque opaque. On a quelquefois donné ce nom à uu
jaspe, auquel on rapporte cette pierre. (Voyez Quarz héma-
ToÏDE, tom. XLIV, pag. 248 , et Jaspe, tom. XXIV, pag. 202.)
On a aussi donné ce nom et celui de Zinopel à un mi-
nerai d"or mêlé de galène et de blende, qui a pour gangue
du quarz hématoïde, et qui se trouve principalement dans
la mine de FacherstoU , près Schemnitz en Hongrie. (B.)
SI-NOSA, SIT-SIRU. (Bot.) Noms japonois du bambou,
cités par Kaempfer. (J.)
SINSARATl. (Bot.) Nom brame du solanum indicum, cité
par Rhéede. ( J. )
SINSIGNOTTE. ( Ornith.) Ce nom est vulgairement donné,
dans la Lorraine allemande, à l'alouette pipi, alauda Irivialis,
Linn. ; et celui de grande sinsignotte à la rousseiine , alauda
mosellana, dans le pays Messin. ( Ch. D.)
288 SIN
SINSIN. (Mamm.) Le père Duhalde dit, qu'il y à la Chine
un singe ainsi nommé. Sonnini prétend que c'est le pithèque,
c'est-à-dire le macaque magot. (Desm.)
SINSJO. (Bot.) Voyez Seo. (J.)
SINSONTE. ( Ornith. ) Le moqueur , furdus poljgloltus ,
Linn. , est ainsi désigné par Ulloa , tom. i."', p. 187, de ses
Mémoires philosophiques, traduction Françoise de Lefebvre
de Villebrune. Voyez Sésontlé. ( Ch. D. )
SINTEftlPSUM. \Bot.) Ruellius cite ce nom égyptien du
thlaspi. (J.)
SÏNTER. (Min.) C'est un mot allemand qui équivaut à
notre mot de concrétion ou de stalactite. Nous ne l'eussions
pas cité, si quelques minéralogistes François ne l'avoient em-
ployé sans traduction, et si Haiiy lui-même ne l'avoit inscrit
parmi les noms qualiiicatifs des minéraux. Voyez Concrétions
et SïALACTrrE. (B.)
SlNTlïOK. (OrnifJi.) L'oiseau connu sous ce nom au Groen-
land , est le hibou figuré dans les Oiseaux de l'Amérique sep-
tentrionale de M. Vieillot, pi. 21 , strix asio , Linn. , et Oth.
Fabricius, Fauna groentandica, n.° 5j. (Ch. D.)
SINTOXIE, SinLoxia. (Conchjl.) M. Rafinesque^ dans la
disposition méthodique des espèces nombreuses d'unios de
l'Amérique septentrionale, a établi sous ce nom une division
générique pour les espèces en général plus longues que
hautes, déforme ovale, oblique, qui ont la dent lamellaire
et le ligament courbe. Elle n'en contient cependant encore
qu'une. Voyez le mot Unio. (De B.)
SINUÉ. (Bot.) Découpé en parties saillantes, arrondies,
qui sont séparées par des sinus également arrondis; exemples:
feuilles du quercus rohur, nectaire du cobea , etc. (Mass.)
SIjNUEUX. {Bot.) Long, linéaire et en zigzags; exemples:
anthères du cucurbita, raphé du coofc/a , etc. (Mass.)
SINU-KOTAI. {Bot.) Nom japonois , cité par Ka?mpfer,
de l'arbre qui est Velœagnus pungens de M. Thunberg. ( J.)
SINZA. {Bot.) Nom brame du tamarin, cité par Rhéede.
(J.)
SIŒLAERKA. {Ornilh.) C'est, en Scanie , l'ortolan de
neige , emheriza nivalis , Linn. ( Ch.D.)
SIŒRAKAN. (OrmV/i.) Corneille Lebruyn parle, au tom. 4
SIP liBg
de ses Voyages, pag. /t53 , d'un oiseau ainsi nommé , qui est
de la taille d'un canard , lui ressemble, et a la tête jaune, le
bec et les pieds rouges. (Ch. D.)
SIOFFU. {Ornith.) Voyez Soffu. (Ch. D.)
SIOGEI-FIGE. [Bot.) Plante du Japon, déjà citée sous le
nom de mondo. Voyez Mondo et Sogaif. (J.)
SIORU. (Bot.) Voyez Kibi. (J.)
SIOMGA. (Ichthjol.) On nomme ainsi, au Kamtschatka , un
fort gros poisson de rivière , qui paroit appartenir au genre
des Truites. Voyez ce mot. (H. C.)
SION. (Bot.) Ce nom grec, mentionné par Dioscoride,
sium des auteurs latins, a été adopté par Tournefort et Lin-
naeus pour la Berle , genre d'ombellifères , dont toutes les es-
pèces sont aquatiques. Daléchamps et C. Bauhin l'avoient
adopté pour le cicuta virosa, Morison pour des espèces de
sison. Tragus et d'autres anciens Temployoîent pour le lec-
cahunga, espèce aquatique de véronique, et Cratevas pour le
cresson de fontaine, nasturtium. Voyez Berle. (J. )
SIONANNA. {Bot.) Le petit Recueil des voyages fait men-
tion d'un arbrisseau de ce nom dans llnde, fort agréable à
la vue , qui porte en même temps des fleurs en ombelles et
des fruits en baie, et dont la racine est très-réputée contre
le venin des plus dangereux serpens. Ces détails répondent
exactement à ceux que présente le sjovanna-amelpodi du Ma-
labar. (J.)
SIORARTOK. {Ornith.) Voyez Arnaviak. (Ch.D.)
SIOURIAK. {IchthyoU) Un des lioms tartares du sterlet.
(H.C.)
SIOUT. {Mamm.) Nom kamtchadale du phoque lion-marin ,
que M. F. Cuvier place dans son genre Platyrhynque. Voyez
Phoque, tom. XXXIX , p. 554. (Desm. )
SIPALE, Sipalus. {Entom.) Genre d'insectes cole\)ptères,
de la famille des rhinocères, et indiqué sous ce dernier nom
dans l'extrait de l'ouvrage de M. Schœnherr, n." 190. (C. D.)
SIPANE , Sipanea. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, monopétalées, d« la famille des r«/)mcees,
de la pentandrie monogjnie de Linnœus , offrant pour carac-
tère essentiel: Un calice persistant, à cinq divisions; une
corolle infundibuliformej le tube oblong, ventru à son orifice;
49- 19
Sgo SIP
le limbe à cinq lobes égaux ; cinq étamines; les anthères à
deux loges ; un ovaire inférieur , couronné par un disque
charnu ; un long style filiforme , terminé par deux stigmates ;
une capsule orbiculaire, à deux loges, couronnée par les
divisions du calice; chaque loge, partagée en deux valves; les
semences fort petites.
SiFANE DES PRÉS : Sipanea pratensis, Aubl., Guian. , i , t. 5G ;
Lamk. , Ht. gen., tab. i5i; V irect a pratensis , Vahl , Ed., 2.
Ses racines sont fibreuses, ramifiées; ses tiges nombreuses, cy-
lindriques, un peu velues, noueuses, très-ramifiées , longues
de deux pieds et plus ; la plupart des ramifications couchées,
radicantes à leurs nœuds. Les feuilles sont opposées, presque
sessiles, ovales-lancéolées, un peu rudes, entières , ciliées k
leur partie inférieure , aiguës, munies à leur base de deux
stipules opposées et caduques. Les fleurs naissent à l'extré-
mité des tiges et des rameaux, et forment de petits corymbes
de six ou huit fleurs , portées chacune sur un pédoncule
court. Le calice est strié, arrondi à sa base, partagé en cinq
longues divisions étroites , aiguës , avec un poil assez long dans
l'échancrure de chaque division. La corolle est rougeâtre ou
couleur de rose; le tube long; le limbe à cinq lobes égaux ;
les filamens courts, insérés sur le tube. Cette plante est très-
abondante dans les savannes aux environs de la ville de
Cayenne. On emploie cette plante dans les tisanes astringentes
et contre la gonorrhée ; on se sert de sa décoction pour laver
les plaies et les ulcères. (Poir.)
SIPANEA. (Bot.) Ce genre de rubiacées, fait par Aublet
sur une plante de la Guiane, a été réuni au Virecta par
Schreber, Vahl et M. Kunth ; mais MM. de Lamarck et Per-
soon le laissent distinct. Il diffère par la gorge de la co-
rolle, qui est velue, et par son fruit qui se partage en deux.
(J.)
SIPAROUNIER , Siparuna. {Bot.) Genre de plantes dicoty-
lédones , à fleurs incomplètes , monoïques , imparfaitement
connues, delà monoéde décandrie de Linnasus , offrant pour
caractère essentiel : Des fleurs monoïques; dans les mules, un
calice à quatre divisions; point de corolle; quatre à dix éta-
mines insérées sur le disque du calice: dans les fleurs femelles,
un calice comme dans les mâles ; un ovaire supérieur arrondi ;
SIP 2Ç)l
un style obloftg, strié, terminé par cinq stigmates. Le fruit
n'a pas été observé.
SiFAROUMEa DE r.A GciANE : Sipavuna guianensis , Aubl. ,
Guian., 2 , tab. 333. Arbrisseau de sept à huit pieds , dont
la tige est droite, divisée, presque dès sa base, en branches
grêles, alongées, garnies de rameaux opposés, noueux , lisses,
verdàtres; chaque nœud produitdeux feuillesopposées, ovales ,
oblongues, trés-entiéres , vertes, aiguës, lisses à leurs d -ux
faces, longues d'environ cinq pouces, sur deux de large, sou-
tenues par un pédoncule très-court. Les fleurs sont petites,
verdàtres, monoïques, situées dans l'aisselle des feuilks ,
réunies en petits corymbes peu garnis. Les divisions du ca-
lice sont arrondies, au nombre de quatre; point de corolie;
les étamines insérées sur un disque velu, situé au fond du
calice. Cet arbrisseau croit dans la Guiane, sur le bord des
courans d'eau douce, dans le quartier d'Oyac. (Poir.)
SIPEDE. (Erpét.) On a ainsi appelé une sorte de Couleuvre.
Voyez ce mot. ( H. C.)
SIPHALE. {Malacoz.? Aclin.?) Nom de genre donné par
M. Rafinesque-Schmaltz à un animal de la mer de Sicile , dont
nous ne pouvons pas même reconnoitre la classe, et qu'il
caractérise vaguement ainsi qu'il suit : Çoi-ps oblong, cylin-
drique, mutique ; ièie en tube. ( Desm. )
SIPHON. (Bo£.) C'est une espèce d'aristoloche. (L.D.)
SIPHONAIRE , Siplionaria. (MaUicoz.) Adanson , en décri-
vant les différentes espèces de patelles qu'il avoit observées
sur les côtes du Sénégal, avoit parfaitement indiqué les dif-
férences nombreuses que présente lanimal de celle qu'il a
désignée sous le nom de mouret; aussi depuis long -temps,
dans mon Gênera, envoyé en Angleterre en 1816, pour le
supplément à PEncyclopédie d'Ecosse, je Pavois séparée pour
en constituer un genre distinct, auquel je conservois cette
dénomination. Depuis lors M. Sowerby, dans ses Genres de
coquilles vivantes et fossiles , ayant trouvé parmi les pa-
telles de M. de Lamarck. , ou mieux parmi les cabochons
de Denys de Montfort, que quelques espèces présentoient
un caractère particulier dans la manière dont l'empreinte
musculaire en fer a cheval est partagée inégalement en deux
parties séparées par une espèce de siphon , a cru tj^àitiutiit
aga SIP
devoir en former un genre , qu'il a nommé Siphonaire. Ainsi
ce genre a été également établi d'après la double considé-^
ration de l'animal et de sa coquille. Il devra donc être
conservé, et bien plus, être placé très-loin des patelles, dans
l'ordre des monopleupobranches de M. de Blainville. Au
reste , voici la caractéristique que l'on en peut donner :
Corps subcirculaire , conique, plus ou moins déprimé; tête
subdivisée en deux lobes égaux, sans tentacules ni yeux
évidens; bords du manteau crénelés et dépassant un pied
subcirculaire, comme dans les patelles; cavité branchiale
transverse, contenant une branchie probablement en forme
d'un grand arbuscule , ouverte un peu avant le milieu du
côté droit et pourvue à son ouverture d'un lobe charnu ,
de forme carrée, situé dans le sinus, entre le manteau et
le pied ; muscle rétracleur du pied divisé en deux parties ;
une beaucoup plus grande , postérieure , en fer à cheval ;
l'autre très- petite, à droite et en avant de l'orifice bran-
chial. Coquille non symétrique, patelloïde , elliptique ou
suborbiculaire , à sommet bien marqué , un peu sénestre et
postérieur; une espèce de canal ou de gouttière sur le côté
droit , partageant l'impression musculaire en fer à cheval en
deux parties: l'une droite et antérieure, très-petite; l'autre
occupant tout le reste de l'extrémité postérieure et latérale
de la coquille.
Cette caractéristique est plus complète que celle que j'ai
donnée à l'article Mollusques; mais cela tient à ce qu'outre
la description d'Adanson, j'ai trouvé dans la planche 3 de la
Zoologie d'Egypte, consacrée aux patelles par M. Savigny ,
une excellente figure , que je rapporte certainement au genre
Mouret, rapprochement qui sans doute n'avoit pas échappé
à son observation , mais ce que nous ne pouvons assurer, ses
planches étant , par un grand malheur, privées d'explications
tirées de ses manuscrits. Adanson avoit lui-même très-bien
senti que son Mouret différoit beaucoup des Patelles: il avoue,
en effet, qu'il ne connoît pas d'espèce dont la figure du corps
s'éloigne davantage de ses congénères. Ses yeux et ses tenta-
cules sont si petits, qu'on peut dire qu'elle n'a ni les uns ni
les autres; sa tête est faite en demi-lune et elle est coupée
dans le milieu par une large crénelure qui la divise en de«x
SIP 295
parties égales. Le cordon de cirrhes tentaculaires qu'on voit
sous la racine du manteau dans les véritables patelles , n'existe
pas ici , et ses bords, au lieu d'être frangés , sont légèrement
crénelés. Dans le sinus circulaire qu'il fait avec le pied, on
voit à droite une petite membrane carrée qui est dans une
agitation continuelle; c'est , dit Adanson , sans doute avec
raison , le tuyau de la respiration. J'avois d'abord supposé
que ce pouvoit être la brancliie elle-même; mais la figure de
M. Savigny a rectifié mes idées à ce sujet. On y voit en effet
que cette membrane n'offre rien de branchial, et que, d'ail-
leurs, sous le manteau, au milieu du dos, est très-proba-
blement la véritable branchie. Je remarque en outre dans
cette figure qu'entre le pied et le bord du manteau est une
frange indivise qui circonscrit celui-là dans toute son étendue,
et dont Adanson n'a pas parlé.
II paroît, du reste , que les siphonaires vivent , à la manière
des patelles, fixées sur les rochers; du moins Adanson dit que
celle qu'il a observée est très-commune sur ceux de l'île de
Corée. ^
Il existe dans les collections plusieurs espèces de fausses
patelles, qu'il faut sans doute rapporter à ce genre; peut-être
même sont-elles déjà décrites; mais c'est ce qu'il est difficile
d'assurer, tant les descriptions et même les figures sont in-
complètes , faute de n'avoir pas fait attention à la non-symé-
trie et au siphon. Nous en connoissons cependant déjà de
plusieurs parties du monde.
La SiPHONAiRE A CÔTES BLANCHES : SiphoTiaria leucopleura ; Pa-
tella leucopleura, Linn., Gmel. , p. 0699 , n." 34 ; de Lamarck,
Système des anim. sans vert., tome 6 , 1.'" partie, page 332,
n.°3i ; Lister, Conch. , tab. 63g, fig. 22. Coquille ovale,
assez petite, peu élevée, à sommet submédian, de couleur
brune, quelquefois noirâtre ou grisâtre en dehors, radiée
par des côtes blanches assez peu nombreuses ( 3o — 32). Le
sommet blanc, entouré d'une ligne brune; l'intérieur blanc
ou brunâtre, entouré d'une bande presque noire, radiée de
blanc.
Cette petite coquille, dont on ignore la patrie , me paroît
principalement définie, du moins dans la couleur, d'après
un accident ; car il me semble que la blancheur du sommet
=94 SIP
et même celle des côtés est due au frottement ou à l'usure.
Au reste, elle me paroît considérablement varier.
Je rapporte à cette espèce, avec quelques doutes cepen-
dant, la 5. concinna de M. Sowerby , G. Siphonaria , fig. 2.
l/ci S. siphon; 5. sip',10 , Sowerby, Gen. of suells, G. Sip' o-
naria, fig. 1. Coquille subcircuiaire, à sommet submédian,
denliculée , par la terminaison marginale de près de cin-
quante rayons anguleux, subégaux, dont celui qui corres-
pond au siphon est bien plus prononcé; couleur d'un gris
verdàlre en dehors, roussàtre radiée de roux en dedans.
J'en ignore la patrie.
La S. DE Java: S. javanica; Patella javanica , de Lamk. ,
ibid., page S^y, n.° 36. Coquille ovale, à sommet submé-
dian, subconvexe, a bords crénelés, finement radiée par un
petit nombre d'assez grosses côtes blanches, égales , séparées par
des stries; couleur d'un roux noirâtre, avec le sommet noir
en dehors,- noirâtre en dedans, bordé de jaune, avec un
limbe blanc.
Des côtes de Java : rapportée p<t M. Lcschenault.
La S. RADIÉE , S. radiata, de B'ainv. , Conchyl. princîp.,
pi. 2 , fig. 4. Petite coquille ovale, très-déprimée, a sommet
peu marqué et submédian, à bords crénelés par des rayons
assez gros, dont deux plus gros étoilent sensiblement le côté
droit. Couleur grisâtre en dessus, d'un roux marron en de-
dans, avec un limbe agréablement radié de blanc et de noir.
J'ai vu plusieurs individus de cette espèce, qui, quoique
rapprochée de la S. conique , pavoit pouvoir en être distin-
guée, surtout par les deux espèces de digitations de son bord
droit. Peut-être cependant n'est-ce qu'une différence d'âge.
J'en ignore la patrie.
En général , jusqu'à ce qu'on ait pu étudier l'animal des
différentes espèces de siphonaires , les coq\ii!Ies seront diffi-
ciles à caractériser, parce que toutes sont s Honnris dusoui-
met à la b..se, et, à peu de chose près, semblabie:f;ent co«
lorées.
La S. CONIQUE, S. conica. Coquille ovale, conique, assez
élevée , à sommet subcentral , sillonnée pT trente-six à
qu'irante côtes un peu inégales, très-saillartes à l:-. rircou'é-
rence ; couleur roussàtre ou jaune de corne sui les côiés ,
SIP 295
brune dans les intervalles , en dehors , d'un roux pâle en
dedans ; les bords radiés de brun foncé et de blanc.
Cette coquille , dont j'ignore la patrie, pourroit bien n'être
qu'une variété de la précédente.
La SiPHONAiRE EXIGUË; 5. exigua, Sovv. , Z. c, fig. 4. Petite
coquille ovale , déprimée, à sommet subcentral peu marqué,
relevée de neuf côtes assez grosses, dont les intervalles sont
sliiés, de couleur jaune verdàtre.
Cetfe espèce, dont M. Sowerby n'indique pas la patrie, ne
diffère peut être pas de la S. radiée.
La S. étoilée; S. steîlafa, de Roissy. Coquille subcirculaire,
très -déprimée, à sommet bien marqué, submédian et un
peu en crochet, relevée de quinze à seize côtes seulement,
interstriées , se prolongeant beaucoup à la circonférence, de
manière à fortement lacinier le bord qui est en étoile. Cou-
leur de corne grise en dessus , plus foncée en dessous.
De la collection de M. de Roissy, qui en ignore la patrie.
La S. d'Adanson; S. Adansonii ; le Modret, Adans. , Seneg. ,
page 34, pi. 2. Coquille elliptique, à bords entiers, à som-
met élevé , submédian, rayonnée par deux cents cannelures
extrêmement fines et serrées; couleur ordinairement grise
ou cendré-verdàtre en dehors , brune sur les bords et blan-
châtre au fond , en dedans.
Cette espèce , qui a environ un pouce de long sur huit
lignes de large, est commune sur la côte du Sénégal. Quand
elle a été rouléesur le rivage, son sommet devient blanchâtre;
ses cannelures sont brunes, sur un fond quelquefois blan-
châtre , quelquefois vineux , coupé par trois ou quatre bandes
brunes, circulaires et concentriques au sommet.
La S. crénelée: s. crenata, Savign);^, yEgjpt. Zoolog.; Gas-
téropodes, pi, 5, fig. 3 — 35. Coquille fort petite, assez sur-
baissée , à sommet subraédian et incliné en arrière , rayonnée
de côtes fortes , peu nombreuses et denticulant le bord très-
sensiblement.
Quoiqu'il se puisse que cette espèce de siphonaire ne soit
qu'une variété de la S. à côtes blanches, cependant, en en
jugeant seulement par la figure, le petit nombre de côtes,
leur grosseur, la crénelure prononcée des bords, peuvent
également faire admettre sa distinction.
29(5 SIP
La SiPHONAiRE DE Tristan ; S. Tristcnsis , Sowerby , loc. cit.,
fig. 3. Petite coquille ovale, conique, capuloïde , à sommet
pointu, élevé, marqué d'un petit nombre de stries, formant
des côtes peu nombreuses. Couleur verdàtre en dehors, brun-
foncée en dedans.
Des rivages de l'île de Tristan d'Acunha, à, ce que je sup-
pose.
La S. DE Lesson ; S. Lessonii, Lesson , Voyage de Za Coquille,
et Concbyl., pi. 44, fig. 2 et 2 a. Coquille conique, élevée,
capuloïde, un peu oblique, à sommet bien marqué, pointu,
incliné en arrière et un peu à gauche, radiée par une cin-
quantaine de cannelures peu marquées, groupées deux à deux
et à stries d'accroissement très-marquées; couleur d'un gris
verdàtre en dehors, brun chocolat en dedans, surtout à la
circonférence. Canal peu marqué et assez reculé en arrière.
Cette jalie espèce , de dix lignes de long sur sept à huit
lignes de large, a été rapportée des îles Malouines par les na-
turalistes de l'expédition du capitaine Duperre}'^, MM. Lesson
et Garnot. Elle est bien distincte et ressemble, comme la pré-
cédente, à un cabochon. (De B. )
SIPHONANTHE , Sip/io/ian^/ius. (Bot.) Genre de plantes
dicotylédones, à fleurs complètes, monopétalées, delà famille
des verbénacées , delà tétrandrie mono gy nie , dont le caractère
essentiel consiste dans un calice ample , persistant , à cinq
divisions; une corolle infundibuliforme ; le tube très-long; le
limbe petit, à quatre lobes; quatre étamines saillantes; un,
ovaire supérieur; un style; un stigmate. Le fruit consiste en
quatre baies monospermes, entourées parle calice ouvert.
SiPHONANTHE DES Indes : Siphonanlhus indica , Linn. , Spee, ;
Lamk., IlL, tab. 79, fig. 1 ; Clerodendrurn siphonanthus , Ait.,
Jlort. Kew.; Anim, act, Pelrop., tab, i5. Plante, dont les tiges
sont droites , ligneuses , très-simples , glabres , garnies de feuilles
sessiles, opposées, plus ordinairement ternées, linéaires, lan-
céolées, oblongues, un peu rétrécies en pétiole à leur base,
entières, acuminées au sommet, glabres à leurs deux faces.
Les fleurs sont disposées en petits corymbes opposés, situées
dans l'aisselle des feuilles supérieures , portées sur un pédon-
cule commun assez court , divisé au sommet en trois autres plus
<iOurfs , presque en ombelle , yniflorqs. Le calice est glqbfç »
SIP 297
un peu ouvert, à cînq découpures aiguës; la corolle jaunâtre,
en entonnoir ; le tube grêle , très-long ; le limbe à quatre
lobes, plans, étroits, obtus, un peu réfléchis; les quatre éta-
mines ont les filamens plus longs que la corolle et les anthères
oblongu es , triangulaires ; l'ovaire est très-court , à quatre lobes ;
le style filiforme, de la longueur des étamines , recourbé au
sommet: le stigmate simple. Le fruit consiste en quatre pe-
tites baies arrondies, situées dans le calice ouvert, renfer-
mant chacune une semence arrondie. Cette plante croît dans
les Indes orientales. (Poir. )
SIPHONANTHUS. ( Bot. ) Ce genre de Linnaeus, nommé
auparavant Siphonanthemum par Ammann, est un ovieda et a
été nommé ovieda mitis. (J. )
SIPHONCULÉS. (Entom.) M. Latreille avoit donné ce nom
de famille à quelques genres d'insectes à deux ailes, qu'il a
depuis placés avec les tanystomes auprès des taons, et il
n'a plus employé le nom de siphonculés. (CD, )
SIPHONIA. (Bol.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs
monoïques , de la famille des euphorhiacées , de la monoécie
monadelphie de Linnasus, caractérisé par des fleurs monoïques ,
pourvues d'un calice à cinq divisions profondes ; point de
corolle: dans les fleurs mâles, les filamens des étamines réunis
en cylindre, libres à leur partie supérieure; les anthères,
cinq ou dix, placées en dehors, presque verticillées, presque
sessiles: dans les fleurs femelles, un ovaire placé dans la base
persistante du calice, à six côtes, à trois loges; un ovule
dans chaque loge; point de style; trois stigmates presque à
deux lobes. Le fruit est une grande capsule, revêtue d'une
écorce fibreuse , à trois coques s'ouvrant en deux valves
avec élasticité : quelquefois une ou deux semences avortent.
SiPHONiA DU Brésil; Siphonia brasiliensis , Kunth in Humb.
et Bonpl., Nov.gen., 7, pag. 171. Arbre d'environ soixante
pieds, d'où découle une liqueur laiteuse, qui se coagule à
l'air, et forme une sorte de gomme élastique ou de caoutj
chou. Les feuilles sont alternes, pétiolécs, ternées; les pé-
tioles très-longs; les folioles oblongues, acuminées , un peu
aiguës à leur base et médiocrement pédicellées , très-entières,
veinées , réticulées , glabres , membraneuses , d'un vert gai
et V» peu luisantes en dessus , parsemées en dessous de très-
^3^ SIP
pe(ifs points blanchâtres ; la foliole terminale longue de prés
de dix pouces, large de trois et plus; les deux latérales plus
courtes; les capsules sont presque globuleuses, ligneuses, à
trois loges. Cette plante croit dans les forêts et aux lieux
ombragés, dans le Brésil, près de San Fernando de Atabape.
et sur les bords du fleuve Tuamini.
SrPHONiA DE LA Gdiane : Siphonia giiianensis , Adr. Jussieu ,
T>e ettphorh. , pag. 4o; Heveaguianensis, Lamk. , Encycl. ; Aubl.,
Guian. , tab. 335; Pao seringa, Act. Paris., 1761, tab. 20;
Malajatrophaelastica, Linn., SuppL, l^2 2. Arbre de cinquante
à soixante pieds, sur deux pieds et demi de diamètre; son
hoîs est blanc , peu compacte; son écorce est épaisse, grisâtre
ou rougeàtre. Le tronc pousse à son sommet des branches
droites ou inclinées, qui s'étendent au loin en tout sens. Les
rameaux sont garnis, à leur extrémité , de feuilles éparses,
rapprochées, composées chacune de trois folioles ovales-cu-
néiformes , arrondies au sommet . quelquefois un peu mucro-
nées, aiguës à leur base, entières, portées par un pétiole de
la longueur des feuilles. Ces folioles sont épaisses, coriaces,
glabres , vertes en dessus , de couleur cendrée ou un peu
glauques en dessous, longues de trois ou quatre pouces,
larges de deux. Les fleurs sont petites, terminales, disposées
en grappes composées , paniculées , plus courtes que les
feuilles: elles sont monoïques; les mâles et les femelles sou-
vent placées sur la même panicule; les fleurs mâles beaucoup
plus nombreuses; les femelles presque solitaires et terminales.
Cet arbre croît dans les grandes forêts, à Cayenne.
D'après ce que dit Aublet , pour peu qu'on entaille Técorce
de cet arbre , il en découle un suc laiteux ; et quand on veut
en tirer une grande quantité, on commence par faire, au
has du tronc, une entaille profonde qui pénètre dans le bois.
On fait ensuite une incision qui prend du haut du tronc jus-
qu'à l'entaille, et, par distance, on en pratique d'autres la-
térales et obliques qui viennent aboutir à l'incision longitu-
dinale. Toutes ces incisions, ainsi pratiquées , conduisent le
suc. laiteux dans un vase placé à l'ouverture de l'entaille. Ce
suc s'épaissit, perd son humidité, et devient une résine molle,
roussàtre, élastique. C'est cette singulière résine, qui est éga-.
lement indissoluble dans l'eau et dans l'esprit de vin, qui est
SIP ^99
flexible, extensible, douée de ressort, que l'on connoit vul-
gairement sous le nom «le gomme élastique. Lorsque le suc
dont elle est formée est très-récent, il prend la forme des
instruniens et des vases sur lesquels on l'applique couche par
couche , que l'on fait sécher à mesure , en l'exposant à la
chaleur du feu. Cette couverture devient plus ou moins
épaisse, en raison du nombre des couches que l'on applique,
mais elle est toujours molle et flexible. Si les vases qui ont
servi de moule sont de terre glaise , on introduit de l'eau pour
la délayer et la faire sortir ; si c'est un vase de terre cuite,
on le brise en petits morceaux : c'est la manière d'opérer des
Garipnus.
On fait avec cette résine des boules solides , qui , étant
séchées, sont fort élastiques. On en peut faire toutes sortes
de petifs instrumens, comme seringues, bouteilles, bottes,
souliers ; on en fait aussi des torches et des flambeaux, dont
la lumière est éclatante. Cette substance singulière, étant
très- flexible , peut s'appliquer sur des corps qui ont de la
souplesse: elle a la propriété de rendre imperméables à l'eau
les toiles et les étoffes qui en sont enduites ou vernissées :
aussi en a-t-on fait en Europe des surtouts qui garantissent de
la pluie, et l'on s'en est servi avec succès pour vernisser les
toiles que l'on emploie dans la construction des aérostats ;
enfin , on fait avec cette résine des sondes élastiques et d'au-
tr>"s instrumens ou petits meubles utiles et commodes pour
ditîercns objets. Les dessinateurs s'en servent pour enlever le
crayon de dessus le papier avec plus de facilité. Au reste,
cet arbre n'est pas le seul qui fournisse une résine élastique.
Voyez Caootchou. (Poir.)
SI'HONIA. (Bot.) Voyez StPHOLA. (Lem.)
SIPHONION, SIPHON. {Bot.) Voyez Syphonion. (J.)
SIPHONOBRANCHES, Siphonohranchiata. [Malacoz.) Nom
employé par M. de Blainville dans son Système de malaco-
logie, pour désigner le premier ordre de la sous- classe des
paracéphalophores dioïques, ou des mollusques dont la tête
est subdistincte et dont les sexes sont séparés sur des indivi-
dus différens. Cette dénomination indique que ces animaux
sont tous pourvus d'un tube qui prol; nge en avant la cavité
branchiale et qui, sans doute, y conduit et rejette l'eau ser-
3oo SIP
vant à la respiration. D'après ce que nous apprend Muller
du buccin onde , il paroît que ce tube sert aussi d'une es-
pèce de tentacule et d'organe pour s'accrocher aux fucus.
La coquille des nialacozoaires siphonostomes a pour caractère
constant d'avoir la partie antérieure de l'ouverture prolon-
gée par un tube ou échancrée. Voyez l'article Mollusques.
(DeB.)
SIPHONOSTOMES. {Ichthjol.) M.Duméril a donné ce nom
à une famille de poissons osseux holobranches abdominaux,
à corps arrondi , cylindrique , à tète excessivement prolongée en
un museau qui porte la bouche à son extrémité.
Cette famille, dont le nom dérive du grec a-icpav , canal,
clofjA-, bouche, ne renferme que les genres Fistulaire , Au-
tosTOME et SoLÉNosTOME. Voycz CCS mots. (H. C. )
SlFHOîiOSTOMES , Siphonostomata. [Conchjl.) C'est le nom
de famille sous lequel M. de Blainville, dans son Système de
conchyliologie et de malacologie, comprend toutes les co-
quilles que Linné réunissoit sous le nom de murex , et qui
ont été subdivisées en un assez grand nombre de genres. Voyez
l'article Mollusques et le Gênera qui le termine. (De B. )
SIPHORINS. {Ornith.) Ce nom, qui désigne des narines
tubulées, est donné, par M. Vieillot, à la cinquième famille
des oiseaux nageurs, tribu des atéléopodes. (Ch. D.)
SIPHORUS. (Bot.? Zooph.?) Corps composé d'un tronc
d'où partent un grand nombre de tubes; il y en a de deux
espèces: l'un, le siphorus alternus , offre un tronc simple,
flexueux, et les tubes alternes, sessiles, blanchâtres, à ouver-
tures entières. Le siphorus fasciculatus a le tronc rameux et
les tubes épars, presque fascicules et pédoncules, avec Tou-
verture munie de dents nombreuses, aiguës. Ces deux espèces
se trouvent dans la iner et sur les côtes de Sicile.
Ce genre, établi par M. Rafinesque-Schmaltz, ne paroît pas
appartenir au règne végétal, où il le rapporte; mais plutôt
au règne animal, dans la classe des polypiers coralligènes.
(Lem.)
SIPHOSE, Siphosis, (Polyp.) M. Rafinesque (Journ. de
phys. , Juin 1819, page 429, donne ce nom de genre à
deux espèces. de polypiers calcaires, qui diffèrent, dit- il,
des millépores, parce que c'est un tube creux, à pores ex-
SIP Sol
teneurs. Il nomme l'une S. tubicella et l'autre S. Jlexuosa,
L'une et Tautre sont fossiles. (De B.)
SIPHOSTOME , Siphosf.oma. ( Ichth^ol. ) M. Rafinesque-
Schmaltz a formé, aux dépens de celui des Syngnathes, un
genre de ce nom parmi les poissons téléobranches osléodermès
de M. Duméril.
Ce genre, caractérisé par l'existence d'une nageoire dor-
sale, de deux nageoires pectorales , d'une caudale et d'une
anale, a pour type le sjngnalhus pelagicus de Linnaeus , et
comprend cinq espèces, que l'auteur appelle S. acus , S. fas-
data, S. ISoelii, S. caroliniana et S. capensis.
La première de ces espèces est la seule qu'on trouve sur
les cAtes de la Sicile. Voyez Syngnathe. (H. C.)
SIPHOSTOME, Siphostoma. {Chétopod.) Genre très-remar-
quable de chëtopodes, établi par M. le docteur Otto dans une
dissertation imprimée à Breslau en 1820, pour un animal
trouvé et observé sur les cAtes de Naples , au mois de Dé-
cembre 1818 , et qu'il a caractérisé ainsi : Corps cylindrique,
alongé , articulé , atténué aux deux extrémités , enveloppé
dans une peau extrêmement mince , diaphane, pourvu de
chaque côté d'une double série de soies dirigées en avant, et
dont les antérieures, rapprochées, forment deux espèces de
peignes avancés; bouche inférieure, subterminale, avec une
masse de cirrhes extrêmement nombreux en avant, et une
paire de cirrhes tentaculaires en arrière, composée de deux
orifices placés l'un en avant de l'autre: le premier plus petit,
canaliculé à la base d'une avance en forme de trompe , et
le second beaucoup plus large et arrondi plus en arrière.
Quelque extraordinaire que soit ce dernier caractère d'une
double bouche , disposition que je ne connois dans aucun
autre animal , M. Otto l'a décrite et l'a figurée avec tant de dé-
tails , qu'il est assez difficile d'en nier l'existence, quoiqu'au
premier abord on y soit porté. Peut-être cependant y a-t-il
encore quelques doutes sur l'usage de ces deux orifices, l'un
pouvant très-bien appartenir à l'appareil de la génération.
Quoi qu'il en soit, voici l'extrait de la description extérieure
et intérieure que M. Otto donne de cette espèce de chéto-
pode, qu'il nomme S. diplochaïte, S. diplochailes, à cause du
double rang de ses acicules. Son corps, cylindrique, alongé.
3o2 SIP
flexueux, d'environ trois pouces de long, s'atténue aux deux
exfi'émités , mais surtout en arrière; à la distance d'un demi-
pouce environ de l'antérieure, il offre un renflement, indice
de la place qu'occupent les viscères. Le nombre des segmens
du corps est d'environ quarante; mais ils sont peu distincts,
si ce n'est du côté du ventre , qui est aplati. Les côtés du
corps sont hérissés par un grand nombre desoies roides ,
longues, épaisses, surtout au milieu, peu brillantes, blan-
châtres, formant deux rangées longitudinales , distantes ;
chaque anneau portant deux de ces soies de chaque côté. Ce
qu'elles offrent encore d'assez singulier, c'est qu'elles sont
toutes dirigées en avant, au contraire de ce qui a lieu dans
tous les autres chétopodes. Les soies des anneaux qui compo-
sent l'extrémité antérieure comme tronquée , sont fort
grandes , serrées les unes contre les autres horizontalement ,
de manière à imiter de chaque côté une sorte de peigne di-
rigé en avant, comme dansles pectiuaires de M. de Lamarck,
et pourvu à sa racine d'une quantité considérable de cirrhes
tentaculaires extrêmement courts et labiaux. Entre ces
deux faisceaux et à la face inférieure est la tête propre-
ment dite, de forme conique , adhérente au corps par le
sommet du cône et se prolongeant antérieurement en une pe-
tite trompe. C'est à la base de ce prolongement proboscidi-
forme qu'est le premier orifice buccal , qui se continue eu
gouttière durant toute sa longueur, et que M. Otto regarde
comme servant de suçoir. La seconde bouche est plus en
arrière ; elle est beaucoup plus grande et entourée par
un bourrelet labial en fer à cheval , à la partie postérieure
duquel est une paire de tentacules subcomprimés, mobiles ,
subarticulés et avec un sillon profond sur le bord. L'anus est
arrondi, grand et tout-à-fait terminal. Du reste, M. Otto n'a
vu aucun autre orifice à l'extérieur.
L'enveloppe cutanée, assez. mince et transparente pour lais-
ser voir à travers le système nerveux et vasculaire, est for-
mée de deux lames, dont l'une est la peau proprement dite,
et l'autre, que M. Otto nomme le péritoine, encore beau-
coup plus mince, est très-peu adhérente. Celle-ci, au tiers
antérieur du corps, sépare la cavité intérieure en deux par-
ties très-inégales par une sorte de diaphragme percé seule-
SIP 3o3
ment par l'intestin. C'est dans la partie antérieure que sont
jes principaux viscères. Les deux bouches ont chacune un
œsophage d'un pouce de long environ , qui par un orifice la-
téral communique, en partie , avec une grande vessie, que
M. Otto pense être l'estomac, et, en partie, avec un intestin
unique, qui le continue. Le premier œsophage, plus étroit,
a été trouvé le plus souvent vide, mais quelquefois plein
d'un suc blanchâtre; tandis que le second l'étoit toujours de
la même matière brune que le reste de Tintestin. Celui-ci,
placé sous l'autre , a aussi des parois plus amples et plus so-
lides. A l'endroit où ils se rapprochent pour former un in-
testin commun, Tun et l'autre adhèrent avec la vessie sto-
machale et avec l'intestin ; mais le premier davantage avec
celle-là , et le second avec celui-ci ; en sorte qu'il semble que
la vessie soit la continuation de l'œsophage supérieur , et
l'intestin de l'inférieur. Cette vessie est grande, sphéroïdale ,
très-mince , diaphane , le plus souvent vide , mais quelquefois
remplie d'un suc jaunâtre. M. Otto ne pense pas que ce soit
un véritable estomac, mais une sorte de vessie propre à su-
cer. De chaque côté de la bouche antérieure se trouve un
organe en forme de cœcuni cylindrique , d'un pouce de long ,
tlexueux et plein d'un suc visqueux. M. Otto en fait une
glande salivaire. L'intestin continué, comme il a été dit, est
très-étroit , cylindrique ; il fait plusieurs circonvolutions sous
la vessie, traverse la cloison membraneuse, prend le calibre
d'un gros intestin, la forme celluleuse , et se continue direc-
tement jusqu'à l'anus, entouré dans son trajet, ainsi que l'in-
testin grêle, par une masse hépatique, épaisse et de couleur
jaune.
L'appareil de la génération consiste en plusieurs petits
sacs d'œufs situés dans la partie antérieure de la cavité vis-
cérale , et tenant entre eux et avec le péritoine par des fila-
mens extrêmement fins. Au mois de Janvier des individus
n'avoient ni ces petits sacs ni ovules, tandis que d'autres les
avoient très-développés. M. Otto n'a pu voir Torifice par le-
quel ils peuvent sortir.
Il a pu aisément s'assurer de l'existence d'un système vas-
culaire par plusieurs vaisseaux qui se portoient de l'infestin
à l'enveloppe cutanée, et de celle-ci à celui-là, et surtout
3o4 SIP
vers la vessie et la masse hépatique de l'œsophage supérieur
et sous le gros intestin ; mais il n'a pu en suivre la distribution,
à cause de leur finesse, de leur grand nombre , et de leur
couleur partout jaunâtre.
Quant au système nerveux , il avoue qu'aucun ver ne le
présente d'une manière aussi évidente , à cause de sa gros-
seur et de la transparence de la peau. Il consiste en un filet
étendu d'une extrémité à l'autre de la ligne médiane ven-
trale, et se renflant en un ganglion donnant des filets pour
chaque articulation. Le premier a paru plus gros que les
autres; aussi les nerfs qu'il fournit pour les côtés de la tête
sont-ils plus gros.
Dans l'analyse que nous venons de donner des observations
de M. le docteur Otto sur le siphonostome diplochaïte , ainsi
nommé à cause delà double série des soies dont son corps est
pourvu , et qu'il a trouvé souvent en assez grande abondance,
rejeté sur le rivage de Naples après une tempête, mais mort,
et que d'autres fois des pêcheurs ont pris dans leurs filets et
lui ont apporté vivant , nous avons exactement suivi sa ma-
nière de voir ; mais ne seroit-il pas possible qu'il eût pris
une extrémité pour l'autre, et que les deux orifices qu'il a
pris pour une double bouche, ne fussent l'un, l'inférieur,
l'anus, et l'autre, le supérieur, l'orifice de l'appareil gé-
nérateur ? La direction des soies sembleroit militer pour
cette opinion , et alors l'anomalie tout-à-fait extraordinaire
que présente le siphonostome d'une double bouche, n'exis-
teroit plus. C'est à M. Otto de confirmer ou de détruire par
un nouvel examen l'hypothèse que je lui propose. (DeB. )
SIPHULA. {Bot.) Pries donne ce nom au genre Dufourea
d'Acharius, de la famille des lichens, qu'il a également pro-
posé de nommer Siphonia , attendu qu'il existe déjà en bota-
nique un genre Dufourea plus ancien , fondé sur des plantes
phanérogames de l'Amérique méridionale. Ce genre, conservé
par Pries et Eschweiller, n'est pas adopté par Meyer , qui
réunit en grande partie ses espèces au Parmelia. (Lem.)
SIPHUNCULUS. [Foss.) Luid a donné ce nom à une espèce
de serpule ou de vermilie fossile, Lit. Brit., n." 120). (D. P.)
SIPHYTUS- [Bot.? Zooph.?) Corps solitaire, tubuleux,
coriace, à extrémité libre, ouverte, contenant au fond du
SIP 3o5
tube une chair ou gelée qui offre des semences éparses, visi-
bles au microscope. Rafinesque, en établissant ce genre et le
plaçant dans le régne végétal, auquel il semble étranger, en
décrit trois espèces, qui vivent dans la mer Méditerranée , sur
les côtes de Sicile , et qui paroissent appartenir plutôt à la
classe des polypiers.
Le Siphjtus obconicus est blanchâtre-jaune à sa base, lisse,
presque pédoncule, campanule, alongé, à ouverture entière.
Le Siphjtus he.rodon est jaune, sessile, lisse, campanule,
alongé, à ouverture à six dents aiguës.
Le Siphjtus JiUforme est jaune , avec la base blanchâtre ,
sessile, lisse, filiforme, à ouverture entière. (Lem.)
SIPONCLE, Sipunculus. (Annelid.) Genre établi par Linné
et par suite adopté par tous les zoologistes, pour un certain
nombre d'animaux lombriciformes , qui ont des caractères
de la dernière classe des entomozoaires ou animaux articulés,
dans la longueur, la forme du corps, l'absence de toute es-
pèce d'appendice, etc.; mais qui s'en éloignent pour se rap-
procher des échinodermes vermiformes, comme les fistulaires
parmi les holothuries , parce qu'ils n'offrent aucune trace
d'articulations , quoiqu'ils n'aient rien de rayonné dans leur or-
ganisation; aussi les zoologistes méthodistes varient-ils dans
la place qu'ils assignent à ce genre. Linné le plaçolt parmi
ses vers intestinaux, entre les planaires et les sangsues.
Bohadsch, qui paroît être le premier observateur qui ait dis-
tingué une espèce de ce genre sous une dénomination géné-
rique , celle de sjrinx , la compare avec les holothuries , dont
il fait cependant bien sentir la différence. Malgré cela, Pallas
en fait des espèces de lombrics. M. de Lamarck , dans la nou-
velle édition de son Système des animaux sans vertèbres ,
place ce genre au commencement de la troisième section
de sa classe des radiaires , à laquelle il donne le nom de fis-
tulides, avec les actinies et les holothuries. M. G. Cuvier en
fait un genre du deuxième ordre de ses échinodermes sans
pieds ; enfin , M. de Blainville constitue avec ce genre et quel-
ques autres une classe intermédiaire aux entomozoaires apodes
et aux actinozoaires, malgré qu'ils n'aient réellement rien des
caractères essentiels de ces deux types, et étant cependant plus
rapprochés des premiers. Quoiqu'il en soit, les caractères
4<j. 20
3oG S I P
de ce genre peuvent être exprimés ainsi : Corps plus tru
moins alongé, cylindrique, lombriciforme ou saccifornie,
nu, souvent sans traces d'articulations ou d'anneaux, mais
quelquefois subannelé, plus ou moins renflé en arrière , at-
ténué en avant et terminé par une sorte de col proboscidi-
formc, garni de tubercules papillaires , rétractile à l'intérieur ;
bouche terminale ; anus au tiers antérieur de la face ventrale;
appareil générateur terminé par deux orifices symétriques
latéraux vers le même point.
L'organisation des siponcles n'a pas encore été étudiée d'une
manière bien suffisante. Voici ce que j'ai vu sur une espèce
de la Méditerranée : l'enveloppe dermo- musculaire est com-
posée d'une peau épidermoïde , assez épaisse, peu adhérente
et formant une sorte de sac, et d'une couche musculaire
épaisse, robuste, formée elle-même de fibres transverses,
constituant les anneaux du corps et de fibres longitudi-
nales ; ce qui produit de petits carrés. Au-dessous se remar-
quent en outre deux faisceaux musculaires, longitudinaux,
distincts et simulant des cordes tendineuses, dont naissent
en dedans des plis longitudinaux; enfin, en avant seulement
sont deux paires de muscles; l'une inférieure à l'œsophage,
l'autre latérale, et qui , nés assez en arrière de l'origine de
la partie rétrécie ou proboscidiforme , pénètrent dans cette
partie, s'épaississent, entourent et adhèrent fortement à l'œ-
sophage et finissent en se réunissant entre eux, ne constituant
qu'un seul faisceau circulaire au péristome ou à la circon-
férence labiale de la bouche. Dans la grande espèce observée
par Pallas , en dedans de l'enveloppe dermoïde et de ses mus-'
clés, distincts ou non, se remarquoit une autre enveloppe,
une sorte de gaîne viscérale , très-intimement et très-forte-
ment adhérente à l'enveloppe par des fibrilles très- courtes
et presque tendineuses, disposées en réseau. Cette gaîne, qui
n'occupoit qu'une partie plus ou moins considérable de la
longueur du corps, étoit ouverte en avant et terminée en
cet endroit par une bande charnue, entière, de laquelle
naissoient les muscles rétractcurs du prolongement probos-
cidien. Mais, dans l'espèce que j'ai observée, cette sorte de
gaîne n'existoit pas et les viscères étoient flottans dans la cavité
abdominale. La bouche , tout-à-fait terminale , est au fond
SIP 3o7
d'un petit entonooir, dont le bord labial est un peu lacéré,
suivant Pallas; ce que je n'ai pas vu. Le canal intestinal,
beaucoup plus long que le corps en totalité, commence par
un œsophage étroit, qui occupe toute la longueur de la
partie prohoscidiforme. Il se conlioue presque directement
en un intestin d'un diamètre égal, un peu plus gros qu'une
plume de pigeon , jusque dans la cavité creusée dans l'extré-
mité renflée et postérieure du corps. Là , après avoir formé
plusieurs circonvolutions spirales, qui la remplissent entière-
ment, il se recourbe en avant, se continue dans la partie an-
térieure de l'abdomen, sans grandes inflexions; puis, après
de nouvelles circonvolutions irrégulières et s'être renflé un
peu en une sorte de cloaque, il se termine à l'anus, percé
au commencement du renflement. Le canal intestinal est
formé par une membrane extrêmement mince et qui adhère
à l'enveloppe cutanée par des fibrilles plus nombreuses
en avant et qui sont très- probablement vasculaires. Sous la
partie terminale de l'intestin ou le rectum et au-dessus de
l'œsophage, au bord même de la gaîne , est un corps réni-
forme, ou mieux, didyme, de consistance molle et de la
grosseur d'une graine de mauve, dont il sort en dessus et
en dessous un filet à peine plus gros qu'un cheveu, pendant
quelque temps un peu roide et de couleur jaune. Pallas fait
de cet organe un cœur et des vaisseaux. Je n'ai pas vu ce
cœur; mais il est aisé d'apercevoir un gros vaisseau qui suit
toutes les circonvolutions de l'intestin, en les bridant, à
la manière d'un mésentère. Ce vaisseau, dont j'ai vu sortir
plusieurs ramifications, commence en arrière à l'extrémité
de la cavité viscérale par un renflement bulboïde, peut-être
en communiquant avec un filament médian, dont Pallas fait
le système nerveux , et qui me paroit à peu près certaine-
ment vasculaire. Il arrive à l'intestin , traverse sa masse
postérieure, puis l'antérieure, arrive à la poche anale, et
semble se perdre dans la peau. L'appareil générateur consiste
en deux vésicules de près d'un pouce de long, dans lesquelles
il faut distinguer en arrière une partie à parois épaisses ,
granuleuses, en forme de cœcum conique et libre : c'est évi-
demment Povairc. Cet ovaire, dans lequel j'ai très-aisément
distingué Igs gemmules, communique en avant dans une vési-
3o8 SIP
cule ovale, arrondie, à parois fort minces, s'ouvrant par un
canal très- court , situé à peu de distance de la ligne médiane .
par un pore transversal, peu apparent, situé latéralement à
la face opposée à celle où se trouve l'anus. Ce qui paroît
être fort singulier, c'est que Pallas nomme positivement celle-
ci la face dorsale , et celle-là la face ventrale : désignation dont
l'exactitude semble être confirmée par la position du système
nerveux qui, d'après Pallas, occupe toute la ligne médiane de
la face dite ventrale, commençant à la pointe de l'extrémité
postérieure, adhérente d'abord à la gaine viscérale, puis s'en
détachant à son origine, s'atténuant, devenant noduleux et
se divisant enfin en tilamens considérables dans les parois
de la trompe. Il résulteroit donc de là que l'anus, dans les
siponcles, seroit dorsal comme dans les hirudinés. Le cordon
nerveux, suivant Pallas, est réellement fort considérable, sur-
tout à la partie rétrécie du corps. Il est situé dans la cavité
viscérale au-dessus de la couche musculaire de la peau, re-
tenue par une espèce de mésentère membraneux. En coupant
ce cordon en travers, on distingue aisément une enveloppe
assez épaisse, contenant une matière plus blanche et plus
molle. Il est continu d'un bout à l'autre de l'animal , sans
autre renflement que celui qui occupe toute la longueur du
col. Je me suis assuré que c'est à tort que Pallas regarde cette
partie comme le système nerveux. C'est un véritable vaisseau
dont j'ai vu sortir à droite et à gauche, non symétrique-
ment, les rameaux qui vont à la peau. Alors l'anus est bien
à la face ventrale , comme il a été dit dans la caractéristique.
Quant au système nerveux véritable , je n'ai pas pu l'aper-
cevoir.
Les siponcles, dans leur état de vie, paroissent se mouvoir
un peu à la manière des holothuries vermiformes ou fistu-
laires, leur corps se renflant, s'alongeant, s'étranglant d'une
manière extrêmement variable , quand on les a tirés de l'eau
et du sable dans lequel ils vivent, à ce qu'il paroit, cons-
tamment enfouis. Souvent l'extrémité antérieure est rentrée,
comme un doigt de gant ou comme les tentacules des lima-
çons, de manière à ce que la surface externe ou papilleuse
est intérieure; mais il arrive aussi que l'animal la déroule
plus ou moins complètement. On ignore comment les si-
s 1 P 3o9
p-oncles saisissent leur nourriture; mais il paroit certain
qu'elle consiste en matières animales, nécessairement mê-
lées avec le sable dans lequel ils vivent. En effet, on trouve
souvent tout le canal intestinal gorgé de sable. Nous igno-
rons tout le reste des mœurs et des habitudes de ces singu-
liers animaux, dont nous connoissons des espèces en diffé-
rentes parties du monde, mais toujours marines. Sur un in-
dividu fraîchement conservé dans l'esprit de vin, j'ai trouvé
des œufs nombreux, en forme de grains de millet, composés
d'une membrane transparente, contenant une masse plus pe-
tite , opaque, granuleuse, dans le milieu de laquelle il y
avoit une partie encore plus foncée. Ils nageoient dans la li-
queur contenue dans la cavité viscérale.
En Chine , où les lombrics et autres vers sont regardés
comme un aliment délicat, ilparoît que les siponcles servent
aussi à la nourriture de l'homme. En Europe, il ne paroit
pas qu'on mange aucune des espèces qui s'y trouvent.
Les espèces de ce genre n'ont pas encore été étudiées d'une
manière satisfaisante, probablement parce qu'elles sont assez
rares dans les collections , les vers ayant été généralement
négligés par les voyageurs.
Nous allons faire connoitre celles que nous avons vues, en
y joignant celles que nous avons trouvées incomplètement
caractérisées dans les auteurs , et quoique nous ayons des
doutes sur leur distinction.
Le SiPONCLE NU : S. nudus , Linn., Gmel. , p. 5094, n.° 1 ;
Sfrinx, Bohadsch , Anim.mar. , pag. gS , t. 7, fig. 6 et 7. Corps
fort alongé, conique, de huit pouces de long , comme réti-
culé par le croisement des stries longitudinales et transverses,
entièrement uni ou lisse; trompe courte, garnie de papilles
charnues, tricuspidées. Couleur d'un blanc jaunâtre.
Cette grande espèce de siponcle vit en haute mer sur le
rivage de Naples. Bohadsch, qui l'y a observée vivante, dit
qu'elle peut s'étendre quelquefois jusqu'à la longueur de près
d'un pied, et d'autres fois se raccourcir beaucoup en élar-
gissant proportionnellement sa partie postérieure.
Quoiqu'il se puisse que cette espèce de siponcle soit le
même animal que ceux dont Rondelet a parlé sous les noms
de vers microrhynque et macrorhynque , cependant nous
5io SIP
croyons devoir les en distinguer, du moins momentanément,
pour exciter l'attention des naturalistes.
Le SiPONCLE MICROUHYNQUE ; S. microrli-^'nchus ^ Rond. , Anim.
mar., édit. fr. , page 74, chap. 3. Corps assez court, cylin-
drique, de la longueur C't de la grosseur du doigt, couvert
d'une peau molle, avec beaucoup de stries longitudinales et
transverses, pourvu d'une trompe courte.
De la Méditerranée.
Le S. MACROBHYNQUE; S. macrorlijncus , Rondelet, ihid. ,
chap, 4. Corps cylindrique, très-alongé, long quelquefois de
deux pieds, gi'os comme le pouce et pourvu d'une trompe
assez longue.
De la Méditerranée.
Le S. COMESTIBLE : S. eduUs ; Lumhricus edulis , Linn., Gmel. ,
pag. '603^, n." 12, et Vallas , Spicil. zooL, io,pag. 10. tab. 1 ,
iig. 7. Corps très-alongé, cylindrique, annelé en travers,
terminé en massue courte, avec une double papille en ar-
rière; trompe assez longue, renflée à son extrémité et cou-
verlede papilles chariiues , courtes, serrées en rangées îrans-
A'crsales. Couleur d'un blanc grisâtre dans l'esprit de vin,
et, probablement, d'un blanc rosé dans l'état de vie.
Cette espèce, dont nous avons observé un individu con-
servé dans la collection du Muséum au Jardin du Roi sous
le nom de iiponclenu , atteint un pied de long sur un diamètre
d'une plume d"oie. File se trouve abondamment dans les
sables des rivages du port de Batavia, où elle est appelée
porrest ajang par les naturels, et soa-sec par les Chinois.
Elle vit à un pied ou un pied et demi de profondeur dans
le sable, dans des trous verticaux qui sont ouverts supérieu-
rement. A la marée basse l»s Chinois , qui en sont très-avides,
arrivent avec un faisceau de petites baguettes de rottang ,
atléuuées à une extrémité avec un petit renflement ou bou-
ton au-dessus. A cha'|ue orifice de siponcle qu'ils rencon-
trent, ils enfoncent une baguette, jusqu'à ce qu'ils aient
épuisé tout ce qu'ils en avoient préparé d'avance, et au bout
de quel.jue temps il'; vout les retirer successivement avec
précaution , en ayant soin préalablement d'enlever une grande
partie du sable qui les entoure. De cette manière ils trou-
yeut le siponcle attaché par la bouche au bâton , et ils peu-
SIP ' 3ii
vent l'enlever, snns quoi Taniinal, en renflant son corps à
sa partie postérieure, eût rendu son extraction impossible.
C'est ainsi qu'ils se procurent ce ver, qu'ils accomodent de
difTérentes manières, ou cuit seulement avec de l'ail de Ter-
nate , ou du garo sooy.
M. Cuvier suppose que cette espèce ne diflTère pas du S.
macrorhynque de Rondelet; mais cela n'est pas probable.
Le SiPONCLE PHALLOÏDE : S. plialloides ; Lumhricus phalloides,
Pallas, l. c. , fig. 8; Sipunculus saccatus , var. B, Linn., Gmel.,
page ocgS , n.° 2. Corps cylindrique, d'un demi-pied de long,
plus épais en avant et un peu glandiforme et mucroné avec
une double papille en arrière, subannelé, avec des stries
longitudinales; trompe médiocre, nue, peu renflée au som-
7net, couverte de granules dans toute sa longueur, si ce n'est
à la base du bourrelet labial, qui est lacinié; deux pores
transverses inférieures , cachés dans une strie transverse à un
demi-pouce de la racine de la trompe, et un orifice anal,
beaucoup plus grand à la face opposée et une seule arti-
culation plus en arrière. Couleur d'un cendré brunâtre, du
moins dans l'esprit de vin ; l'épiderme iridescent, comme dans
les cliétopodes.
Cette espèce a été trouvée dans le sable des rivages de I3
Grenade en Amérique. Pallas doute avec raison que ce puisse
être la même que le S. saccatus de Linné. Il n'ose en dire
autant de Vholothuria priapus , type du genre Priapule de M.
de Lamarck, sans doute parce qu'il ne connoissoit pas cet
animal.
Le S. TUNIQUE (S. saccatus, Linn., Gmel., page SogS , n."
2 ; d'après Linné, Aman, academ., 4 , page 454 , tab. 3 , fig. 5 ,
I^ereis sacculo induta) , que Gmelin définit : Siponcle dont le
corps est enveloppé par un épiderme séparé, formant une
sorte de tunique, n'est, sans doute, comme l'a fait justement
observer Pallas , et depuis M. Cuvier , qu'un animal altéré
dans la liqueur conservatrice.
Le S. DE Leach, 5. Leachii. Corps assez gros, court, cy-
lindrique, obtus aux deux extrémités, surtout en arrière,
sacciforme , sans indices d'anneaux; trompe fort longue,
garnie de tubercules mamelcnnés, du moins à la base; peati
iisse , comme percée d'une foule de pores dans toute la partie
3'^ SIP
antérieure, et hérissée en arrière de petits mamelons trans-
parens, garnis à leur partie postérieure d'un demi-anneau
corné; tout le ventre lisse. Couleur d'un gris blanchâtre, du
moins dans l'esprit de vin.
Je dois à l'amitié de M. le docteur Leach cette espèce de
siponcle. J'ignore d'où elle provient. En étudiant son orga-
nisation, elle m'a paru s'éloigner assez sensiblement de celle
des autres espèces que j'ai disséquées. La trompe, rétractée,
occupe toute la longueur delà cavité viscérale : elle n'a qu'un
muscle rélracteur en arrière.
Le Siponcle OXYURE : S. oxyurus; Lumhricus oxjyurus , Linn.,
Gmel. , p. 3o86 , n.° i 2 , d'après Pallas , Miscell. zool. , p. 1 46 ,
lab. 11, fig. 7 — g, et Spicil. zool., 10, page 16. Corps d'un
pouce et demi de long, à peine annelé; arrondi, atténué et
subulé à l'extrémité postérieure , plus épais et obtus en
avant; trompe courte, tronquée, finement granuleuse. Cou-
leur d'un blanc livide.
Cette petite espèce de siponcle, dont Pallas a parfaitement
senti les rapports avec le S. phalloïde, ce que prouve son
anatomie donnée par le même observateur, a été trouvée sur
le rivage de la province de Sussex en Angleterre.
Le S. EN MASsi'E, 5. clavatus. Corps cylindrique , fortement
atténué en avant, lorsque la trompe est étendue, renflé eu
arrière et terminé subitement par un cône très- surbaissé ou
par une calotte conique , et à plis radiés du sommet à la cir-
conférence; trompe fort longue, hérissée de papilles tuber-
culeuses à sa base seulement, et lisse dans le reste de son
étendue; peau à peine granuleuse : couleur d'un blanc rous-
sâtre.
Cette espèce m'a été envoyée des rivages de la basse Nor-
mandie par M. le lieutenant Lesauvage de Caen.
Le S. COMMUN , >S. vulgaris. Corps cylindrique, un peu plus
renflé en avant, où il se prolonge en une trompe médiocre ,
s'atténuant un peu en arrière et se terminant par une pointe
mousse; ptau d'une teinte un peu cuivrée, livide, presque
lisse ou à peine subtuberculeuse sur tout le corps propre-
ment dit; des tubercules épars , assez serrés au sommet du
prolongement proboscidiforme et à sa base, où ils sont plus
gros, ainsi qu'à l'extrémité conique postérieure du corps.
SIP 3i3
Cette petite espèce , dont j'ai trouvé un grand nombre
d'individus dans des espèces de fourreaux de grains de sable ,
qui réunissent les racines des fucus, sur la côte de Dieppe, n'a
pas plus de deux pouces dans sa plus grande extension, sur
deux lignes de diamètre environ.
Le SiPONCLE TUBERCULE, S. tuherculatus. Corps d'un à deux
pouces de long , cylindrique, atténué aux deux extrémités, mais
surtout en avant, où il se termine par une longue trompe co-
nique, pointue, fortement annelée dans sa moitié antérieure,
et du reste , sans papilles; peau du corps entièrement cou-
verte d'un grand nombre de tubercules arrondis, plus élevés
en arrière qu'en avant : couleur entièrement noire.
J'ai observé cette espèce dans la collection du Muséum au
Jardin du Roi. J'en possède un individu venant des mers de
l'Inde, à ce que je crois.
Le S. DE Gênes, S. genuensis. Corps d'un ou deux pouces
de long, cylindrique ou sacciforme , obtus aux deux extré-
mités ; l'antérieure se prolongeant en une trompe grosse,
courte, non papilleuse , mais garnie à son sommet de quel-
ques stries circulaires subcornées ; peau du corps et de la
trompe garnie de tubercules subcornés, lenticulaires , de cou-
leur brune , sur un fond blanc grisâtre.
Cette espèce, qui a servi à l'anatomie que j'ai donnée de
ce genre, paroit être commune dans la mer de Gênes. J'en
ai reçu plusieurs individus de M. Paretto; elle semble différer
assez peu de la précédente.
M. Cuvier cite encore plusieurs espèces de siponcle que je
ne connois pas. Les 5. lœvis et verrucosus sont, dit -il, assez
petites, percent les pierres sous -marines et se logent dans
leurs cavités. Peut-être cette dernière ne diffère- t-elle pas
d'une des deux dernières espèces que je viens de décrire.
Il ajoute en note qu'il y en a une espèce dont l'épiderme
est velu , et une autre dont la peau est toute coriace.
(DeB.)
SIPOOT BILALO. {Conchjl.) Nom donné par les Malais à
la porcelaine tigre.
Les mêmes peuples désignent l'ovule -œuf par les dénomi-
nations de sipot saloaco et Lia saloaco. (Desm.)
SIPOUIBEI. ( Ornilh. ) Flacourt , dans son Histoire de Ma-
3i4 SIP
dagascar, p. 166 , cite ce nom comme étant celui d'une es-
pèce de perdrix de cette île. (Ch. D.)
SIPPARIS. {Ichthyol.) Nom que les Grecs modernes don-
nent à la Daurade. Voyez ce mot. ( H. C. )
SIPPE. ( Ornith.) Comme dans les premières éditions d'A-
ristote on lisoit , au livre 19, chap. 17, le mot sippé , au
lieu de siffe, les anciennes versions françoises écrivoient sippe.
Au reste , il est ici question de la sittelle ou torchepot , sitta
europœa, Linn. (Ch. D.)
SIPUNCULUS. (/icfmo:.) Nom latin des siponcles. (Desm.)
SIQUE, Sicus. (Entoni.) Nom d'un genre d'insectes dip-
tères , de la famille des aplocéres ou à antennes sans poil
isolé latéral, à bouche charnue, rétractile , sans suçoir corné
évident. Ce genre est en outre caractérisé par la forme des
antennes, qui sont courtes, en fer d'alêne , rapprochées à
leur base; par leur tète petite, arrondie, inclinée, et par
des ailes longues, larges, croisées sur un abdomen plat,
ovale, o-blus, comme dans les stratiomcs, les némotèlcs,
les hypoléons, avec lesquels ils ont beaucoup de rapport.
Le nom de sicus, dont l'étymologie nous est inconnue, a
été d'abord employé par Scopoli dans son Entomologie de la
Carniole, page 069, sous le n.° 1004 , pour indiquer un genre
d'insectes diptères sclérostomes dont Fabricius a fait depuis
le genre Mjopa, en particulier, du Sicus buccatus de Scopoli.
M. Latreille, reprenant ce nom de sicus, l'a appliqué à des
diptères voisins des einpis, tel que le musca cimicoides , dont
Fabricius a fait depuis le genre Tachjdromie , d'après Mci-
gen; entin le même M. Latreille établit le même genre que
celui dont nous traitons dans cet article, mais sous le nom
de Cccnomj'e. Nous en avons donné une figure dans Fatlas de
ce Dictionnaire, pi. 48, n.° 3 : c'est
Le SiQUE FERRUGiNEnx, Sicus ferruQineus et bicolor.
Car. Testacé ; écusson à deux petites pointes ; corselet jaune
ou brun, suivant le sexe.
On ne connoît pas les mœurs de cet insecte , qui se trouve,
mais rarement, aux environs de Paris. (C. D.)
SIRA-MANGHITS. {Bot.) Petit arbre de Madagascar , men-
tionné par Flacourt, dont le bois, les feuilles et Fécorce ont
une odeur agréable j celle de Fécorce approche du girofle,
SIR 5i5
el il suinte de celte écorce une résine jaune odorante. Ses
diverses parties sont employées dans la médecine des Mal-
gaches. (J.)
SIRAPHAH. (Mamm.) Nom de la giraffe en arabe. (Desm.)
SIRAT. (Conchjl.) Adanson (Sénég. , page laS , pi. 8) dé-
crit et figure sous ce nom le murex anguliferus de M. de La-
marck , dont Gmelin, par inadvertance, a parlé deux fois;
lu première sous le nom de M. senegalensis , la seconde sous
celui de M. costatus. (De B.)
SIRÈCE, Sirex. {Entom.) Genre d'insectes hyménoptères , de
la famille des uropristes ou serricaudes, caractérisé par l'ab-
domen sessile ou non pédicule sur la poitrine, par les an-
tennes très-longues, grossissant insensiblement, parle corselet
rétréci en devant et formant une sorte de col, par l'abdomen
comprimé latéralement, garni d'une tarière dans les femelles,
et par les pattes qui sont fort alongées.
ÏNous avons donné la figure d'une espèce de ce genre sur
la planche 35, n." 5, de l'atlas de ce Dictionnaire.
Le nom de sirex a été introduit dans la science par Lin-
naeus; nous en ignorons l'étymologie. Geoffroy a indiqué quel-
ques espèces de ce genre sous le nom générique d'UROcÈRE,
parce que le dernier anneau de leur abdomen se prolonge en
forme de corne. D'autres auteurs , en particulier M. La-
treille, en a séparé des espèces qui ont les antennes courtes;
la tête arrondie, portéesur un col; l'abdomen conique, arrondi,
et les pattes courtes. Il en a formé le genre Xiphidrie; puis,
sous le nom d'ÛRUssE, le même auteur a réuni en un genre
les espèces sans corne ou prolongement de l'abdomen, sans
col ou rétrécissement du corselet au point où il porte la lê!e,
à antennes en lii et à abdomen arrondi ; enfin , sous le nom
de Irnchelus , M. Jurine a réuni les espèces que nous décrivons
ici, et quoique le nom ait été pris dans un tout autre but
par M. Latreille , qui l'a employé le premier, M. Kliig, dans
sa Monographie des sirex d'Allemagne, a décrit scus le nom
d'asiates les espèces que nous allons faire connoîlre.
Nous ne pouvons passer sous silence la critique de la syno-
nymie qui nous occupe. Le nom d'AsTATE, employé d'abord
par M. Latreiile, étoit destiné à désigner un genre d'insectes
voisins des pompiles , et ce nom , tiré du grec , indiquoit que
5»6 SIR
ces insectes ne restoient jamais en place. M. Jurine a donné le
nom de tremex aux urocères; celui A'urocerus aux xiphidries
de M. Latreille, et aux hyponotus de M. Klug ; celui de tra-
chelus aux asiates de M. Kliig. (Voyez Uropristes, Urocère,
XlPHIDRIE. )
Les sirèces de cet article sont :
1. La SiRÈcE TROGLODYTE, Sircx troglodyld.
Car. Noire, lisse; abdomen à anneaux jaunes; ailes à bord
marginal testacé.
2. La SitiÈCE spiNiPÈDE, Sircx spitifpes.
Car. Noire, lisse; abdomen à bandes jaunes; tarses et jambes
antérieures jaunâtres.
5. La SiRÈCE ANALE, Sircx analis.
Car. Toute noire, à anus jaune.
4. La SiRÈCE MAIGRE, Sircx tabidus.
Car. Noire, lisse ; bords de l'abdomen tacheté de jaune.
II paroît que les larves de ces insectes se développent dans
les tiges des graminées. M. Tristan a donné des observations
fort curieuses sur ce sujet dans les Mémoires de la société des
sciences d'Orléans. Il y décrit une espèce qui fait beaucoup
de tort aux seigles. (C. D.)
SIREE. {Bot.) Nom malais du schénanthe, andropogon schœ-
nanthus , cité par Rumph. (J.)
SIRENA DE MAR. (Ornlth.) Cest , en catalan , le guêpier
commun, merops apiaster , Linn. ( Ch. D.)
SIRENE, Siren. (Erpét.) On donne ce nom à un genre de
reptiles batraciens de la famille des urodèles et reconnois-
sable aux caractères suivans :
Trois houppes branchiales , libres de chaque côté du cou , sans
opercules et persistant toute la vie, en même temps qu'il existe des
poumons à l'intérieur ; deux pieds de devant seulement , divisés
chacun en cinq doigts ; ni pieds de derrière, ni bassin; mâchoire
inférieure armée de dents tout autour , plusieurs rangées de celles-ci
des deux côtés du palais; corps anguillijorme ; une queue.
Il devient facile de distinguer la Sirène des Crapauds, des
Pipas, des Rainettes, des Grenouilles, qui n'ont point de
queue ; des Salamandres terrestres et aquatiques , qui n'ont
point de branchies à l'état adulte; des Protées , qui possè-
dent quatre membres. (Voyez ces mots, et Urodèles.)
SIR 317
La Sirène, qui atteint la taille de plus de trois pieds,
et dont la teinte générale est noirâtre, est du nombre de ces
êtres qui semblent vouloir se soustraire à l'influence de nos
méthodes de classification , et qui se distinguent dans tout le
règne animal par les anomalies de leur organisation. Elle
habite les marais de la Caroline et surtout ceux que l'on
consacre à la culture du riz , et là elle se nourrit de lom-
brics, d'insectes, de jeunes mollusques , etc., au moins au
rapport du professeur Barton , qui lui refuse la faculté de
pouvoir se repaître de serpens et celle de faire entendre le
cri d'un jeune canard, lesquelles lui avoient été attribuées
par Alexandre Garden, médecin de Charleston.
C'est en 1765 et 1766 que celui-ci fit connoître, pour la
première fois au monde savant , la sirène, dont il envoya la
description et des individus à Linnaeus et à J. Ellis.
Le savant Suédois, croyant, avec Garden , que l'animal
ne change point de forme, créa pour lui l'ordre des Meantes
parmi ses amphibies, tandis que beaucoup d'autres natura-
listes de renom, jusqu'à ces derniers temps, ont soutenu que
la sirena lacertina de Linnaeus n'étoit point un animal parfait,
mais seulement la larve de quelque reptile batracien , plus
ou moins semblable à une salamandre inconnue, qui devoit
finir avec l'âge par perdre les branchies extérieures qui la
caractérisent. ^
Telle fut, en particulier, l'opinion Te Pallas , deHermann,
de Schneider , de feu de Lacépède ; et Camper , suivi en cela
par Gmelin , alla même jusqu'à en faire un poisson du genre
des Anguilles.
Dans un Mémoire lu à l'Institut de France en 1 807 , M. le
baron G. Cuvier établit , d'après des observations anatomi-
ques , que la sirène étoit le ty^ d'un genre à part, dont la
charpente osseuse différoit totalement de celle des sala-
mandres ; que ce reptile ne devoit jamais prendre des pieds
de derrière, ni perdre ses branchies; qu'il étoit, par consé-
quent, un véritable amphibie, qui respire à volonté pendant
toute sa vie, ou dans l'eau avec ses branchies, ou dans l'air
avec ses poumons.
Le temps n'a fait que confirmer ces conjectures.
Il résulte, en effet, de la Correspondance de Garden avec
5i8 SIR
Linnaeus et avec EUis , publiée à Londres en 1821 , que le
médecin américain a vu des sirènes dont la taille varioit de
quatre pouces à trois pieds et demi, également toutes pour-
vues de branchies et se propageant même sans les quitter.
Tous les voyageurs , tous les naturalistes du nouveau con-
tinent , et surtout Barton , ont confirmé les faits annoncés par
Garden. MM, Say , Richard, Harlan , Mitchill , Green , ont
publié, sur la sirène ou sur les reptiles singuliers qui en sont
voisins, des notes intéressantes; plusieurs sirènes de toutes
tailles ont été envoyées en Europe, toujours avec des bran-
chies et sans apparence de pieds de derrière. Et, pourtant,
M. Rusconi , savant médecin de Milan , dans ses Amours des
salamandres , a élevé des doutes sur tous ces témoignages et
pense que la sirène subit des métamorphoses, parce qu'un
voyageur allemand lui a écrit avoir vu au Muséum des chi-
rurgiens de Londres une sirène avec ses quatre pieds et ne por-
tant plus de hrancJiies.
Cette assertion mérite sans aucun doute d'être taxée de
légèreté. La prétendue sirène adulte dont il est ici question
est connue depuis fort long-temps , et n'avoit point échappé
à l'œil investigateur de Garden , celui qui, le premier, a fixé
l'attention des naturalistes sur la véritable sirène, et qui,
dès 1771, l'avoit envoyée à Linnaeus sous la dénomination
d'amphiuma means , aîn^ qu'il conste de la lecture de la Cor-
respondance du grand naturaliste suédois , publiée par le
chevalit-r James Edouard Smith.
Le genre Amphiuma vient d'être rétabli (Novembre 1826)
par M. Cuvier. Nous croyons devoir offrir ici quelques dé-
tails sur ce genre , puisqu'il n'a pu en être question à sa
place dans le présent Dictionnaire.
En 1822, le docteur Mitchill a envoyé à l'administratiou
du Muséum d'histoire naturelle de Paris une description fort
exacte de l'animal qui en est le type , et, dans le cours de
la même année , une autre description du même être, qui
y est nommé chrjsodonta larvœformis , fut insérée dans le
nurtiéro de Juillet du Médical Recorder.
Le troisième volume du Journal de l'Académie des sciences
naturelles de Philadelphie, et le numéro de Juin 1826 des
Annales du Lycée d'histoire naturelle de New-York, renfer-
SIR 319
ment deux articles du docteur Richard Harlan , qui en fait
connoître très-exactement les caractères extérieurs et la con-
formation, et qui en offre deux figures précieuses , Tune due
au crayon de notre savant ami M. Alexandre Lesueur, l'autre
à celui de M. Rembrandt Peale.
Or, en comparant le résultat de toutes ces observations,
en méditant celui des recherches ostéologiques faites par
M. Cuvier sur la sirène et l'amphiuma, on se convainc que
ces deux reptiles ne peuvent aucunement être des individus
d'âges différens l'un de l'autre, et d'une même espèce.
L'existence simultanée d'un larynx et d'une trachée-artère,
avec un appareil branchial non-seulement permanent, mais
encore parfaitement ossifié dans plusieurs de ses parties, est
une spécialité d'une haute importance en anatouiie compa-
rative. La sirène nous la présente. Elle contribue ainsi à
prouver ce qu'a avancé M. Cuvier à l'occasion des grenouilles
et des salamandres , savoir que l'appareil branchial n'est
autre qu'un os hyoïde plus compliqué, et non pas une com-
binaison de pièces provenues du sternum et du larynx.
Tout en se rapprochant beaucoup des salamandres et des
protées , la sirène s'en éloigne cependant par un grand
nombre de caractères intérieurs , tout autres que les exté-
rieurs dont il a été question précédemment.
Sa tête n'a ni la même conformation générale , ni les mêmes
proportions entre ses parties.
Le museau est fort rétréci en avant, à cause de l'exces-
sive réduction des maxillaires , qui ne consistent que dans
un très-petit noyau osseux. En arrière, on observe une crête
occipitale, qui règne sur les rochers et sur les pariétaux.
Les pièces qui composent la mâchoire inférieure, au lieu
d'être transverses comme des branches de croix, se dirigent
obliquement en avant.
Les os intermaxillaires ne portent point de dents , mais
leur bord est tranchant et garni , ainsi que celui de la mâ-
choire inférieure , d'une gaîne presque cornée , qui se dé-
tache aisément de la gencive et qui a son analogue dans les
têtards de grenouilles.
La cavité des fosses nasales est couverte en dessous d'une
simple membrane fibreuse -, leur orifice interne est , de
520 SIR
chaque côté , près de la commissure des lèvres , entre la
lèvre et les dents palatines.
On ne trouve ni mastoïdien, ni ptérygoïdien , ni jugal ,
ni occipital supérieur, ni basilaire.
Au palais , sous la partie antérieure et latérale du sphé-
noïde et de l'orbitaire, on voit deux plaques minces, toutes
hérissées de dents en crochets , et qu'on pourroit prendre
pour des vestiges de vomers ou de palatins, ou de palatins et
de ptérygoïdiens. La première de ces plaques porte six à sept
rangées de dents , tandis que la plus petite n'en a que quatre.
L'os hyoïde de la sirène est un hyoïde de larve de sala-
mandre ou d'axolotl , mais très-ossifié dans plusieurs de ses
parties.
Ses os du carpe sont cartilagineux.
Ses vertèbres sont plus nombreuses et autrement figurées
que celles de la salamandre. Leurs corps, qui se correspon-
dent par des faces concaves , sont réunis par des cartilages
en forme de double cône, comme dans les poissons.
Ses côtes ne sont qu'au nombre de huit paires.
Son œil est fort petit , son oreille cachée.
Quant à Vamphiuma means de Garden , que M. Cuvier vou~
droit qu'on appelât awphiuma didactylum , il a le corps alongé
et cylindrique; la tête déprimée et obtuse ; la queue com-
primée, pointue, tranchante en dessus, arrondie en dessous;
les narines percées au bout du museau ; les yeux latéraux ,
ronds, sans paupières, petits; les lèvres minces; des dents
coniques, pointues, un peu arquées , serrées les unes contre
les autres ; la langue peu apparente; les pieds de devant en
forme de tentacules; les doigts au nombre de deux seule-
ment à tous les pieds.
Tout cet animal est couvert d'une peau lisse, matte , et qui
ne montre d'autres inégalités que les plis des côtés et quel-
ques granulations sur la tête. Il est d'un gris noirâtre en dessus
et pâle en dessous, sans aucune tache ni raie.
Il varie en longueur depuis six pouces jusqu'à deux pieds.
Il habite dans les étangs des environs de la Nouvelle-Or-
léans , de la Floride, de la Géorgie et de la Caroline du Sud.
On le trouve quelquefois enfoncé dans la vase à deux ou trois
pieds de profondeur et cache comme un ver de terre. On en
SIR 321
a trouvé ainsi un grand nombre d'individus en creusant un
fossé près de Pensacola. Il peut vivre aussi pendant quelque
temps sur la terre.
Les Nègres de ces colonies l'appellent serpent de Congo ,
et le redoutent, mais à tort, comme venimeux.
M. Cuvier a décrit , dans le même genre et sous le nom
d'amphiuma Iriàactyium , une nouvelle espèce qui ne diffère
guère de la précédente que par le nombre de ses doigts, qui
est de trois à tous les pieds.
Ce reptile a été rapporté de la Nouvelle -Orléans par M.
Tainturier Desessf-rts, habitant de cette colonie. (H. C.)
SIRENIA. {Mamm.) Ce nom, dans la méthode d'IUiger,
est appliqué aux lamantins et aux dugongs, qui seuls com-
posent la famille des cétacés herbivores de M. Cuvier. (Desm.)
SIREX. (Eritoin.) Voyez Sirèce. (Desm.)
SIRGUEKITO. (Ornith.) Un des noms espagnols du char-
donneret,/;mgji/a carduelis , LInn. (Ch. D.)
SIRI. (Bot.) Tous les Malais mâchent ce qu'ils appellent le
siri , ou ce qu'on connoît en Europe sous le nom de bétel.
Ce nom de siri est le seul usité parmi les peuples de race
noirâtre qui habitent les îles de lEst, et notamment la terre
des Papous et la Nouvelle-Irlande. C'est un mélange de chaux
de corail (kapou) , de poivre cubèbe ou de poivre bétel (siri)
et de noix d'arec (pinane), dont l'usage leur vient des Ma-
lais. Ils en ont même adopté les noms. Tout ce qu'a écrit
Péron sur le bétel est en grande partie erroné; il est aisé de
voir qu'il n'en a jamais fait usage. Cette substance qui , au
premier coup d'œil, paroît être formée d'élémens corrosifs,
acquiert par le mélange de chaque ingrédient des propriétés
neutres fort agréables. C'est ainsi que ce composé est dans la
bouche, d'abord douceâtre, puis légèrement aromatique, il
finit ensuite par enivrer. Son action sur l'émail des dents et
sur les muqueuses est très- vive, et il suffit d'un usage de
quelques heures pour les teindre en rouge d'une manière
assez solide pour exiger plusieurs semaines avant que les
traces ne s'en effacent. (Lesson.)
SIRI. (Bot.) Nom donné dans l'Inde à diverses espèces de
poivres. Le siri - daun ou sirifolium de Rumph est le piper
amalago, (J.)
49- ' -^
32iï SIR
SIRI. (Ornith.) Le grand coq de bruyère, tetrao urogallus,
Linn., se nomme ainsi en Piémont. (Ch. D.)
SIRI-BIPAR. (Bot.) Nom du ficus septica de Burmann , à
Java. (J.)
STRl-CANDALO. (Bot.) Voyez Pou-kandel. (J. )
SIRI-KAYA. (Bof.) Nom de Vanona squamosa à Ja\ a , sui-
vant Rumph et Leschenault. Vanona mucosa de M. Dunal est
nommé siri-cajnona à Ternate. (J.)
SIRI-PADA. {Bot.) Voyez Solda. (J.)
SIRIBOA. (Bot.) Nom indien, cité par Rumph , d'un poivre
que Linna?us a nommé piper sirihoa. (J.)
SIRICACH. ( Ornith. ) A Narbonne on appelle ainsi la
cresserelle, falco tinnuncuLus , Linn. ( Ch. D.)
SIRIDIUM. {Bot.) C'est dans C. Sprengel, Sp. pL, vol. 4 ,
pag. 66y, le genre Seiridilm. Voyez ce mot. (Lem.)
SIRIFOLE. {Bot.) Nom donné dans le Bengale, suivant
Clusius , au marmelos, nommé par C. Bauhin cjdonia ero-
tica; par Linnaeus, crateva marmelos, ramené par Correa dans
la famille des aurantiacées , sous le nom générique œgle. (J.)
SIRINGA. {Bot.) Voyez Seringat. (L. D. )
SIRINGIA. (Poljp.) Donati (mer Adriatique, page 20)
propose ce nom de genre pour une plante marine qui a
plusieurs bouquets de capsules arrangées alternativement sur
la tige et sur les branches, ces capsules étant en forme de
cloche et à bord uni. N'est-ce pas de la sertularia lendigera
dont il a voulu parler? (De B. )
SIRIRE. {Ornith.) Nom de la sarcelle , anas querquedula ,
a Marîagasrar. (Ch. D.)
SiRITJAM. {Bot.) Nom turc du chenopodium allum, cité
par Forskal. (J.)
SIRIUM. (Bot.) Ce genre de Linnaeus a été réuni au santa-
lum. Le sirium decumanum de Rumph, que Linnaeus rappor-
toit à son piper decumanum , est reporté par Willdenow au
piper metliysticum de Forster, vu par lui dans plusieurs îles
de la mer du Sud ou grand Océan, où on le cultive pour en
faire une boisson acre et nauséeuse et cependant agréable
aux naturels de ces îles. Voyez Santalin , Santalum. (J.)
SIRKSARIARSUNGOAK. {Ornith.) Othon Fabricius donne
ce terme ( Fauna groenlandica, n.° 78 ) comme un des noms
SIS 325
groè'nlandois du chevalier rayé , Iringa striata , Linn. (Ch.D.)
SIRLI. {Ornith.) Cette espèce d'alouette du cap de Bonne-
Espérance, alauda africana, Linn., est décrite dans ce Dic-
tionnaire , tom. I , pag. 6o3. ( Ch. D.)
SIRO. {Entom.) Nom latin du ciron. (Desm.)
SIRO-JURI. {Bot.) Voyez JnRi et Sj.re. (J.)
SIRON. {Entom.) Voyez Cjron , MiTrE. (C. D.)
SIROP. {Chim.) On donne le nom de sirop à une solution
concentrée de sucre dans l'eau. Le sirop est la base d'un grand
nombre de boissons, parmi lesquelles on distingue des sirops
simples et des sirops composés.
On peut considérer encore le sirop comme un liquide propre
à conserver plusieurs matières organiques. Sons ce rapport,
il a de l'analogie avec la saumure ou l'eau contenant plus oi^
moins de chlorure de sodium (sel marin). Il n'est pas douteux
que la conservation de ces matières tient à ce qu'elles sont
plus ou moins préservées du contact de l'air, et à ce que le
sirop ou la saumure les maintient dans l'état de dessiccation,
où elles étaient au moment où on les a plongées dans ces
liquides. (Ch.)
SIROT. ( Ornith.) Ce nom vulgaire, qui s'écrit aussi sj'riot ,
est donné, dans le département de la Somme , suivant Sa-
lerne , pag. 3Zj7 , au guignard , charadrius morinellus , Linn.
(Ch.D.)
SIRR. {Bot.) Nom arabe du gymnocarpos de Forskal. (J.)
SIRS. {Bot.) Forskal dit qu'il a vu une plante de ce nom
apportée de l'Inde et cultivée dans l'Arabie. 11 la nommoit
glfcyrrhiza aculeata; mais Vahl, devenu propriétaire de son
herbier, a reconnu qu'elle étoit la guilandina bonducella de
Linnœus. (J. )
SIRSAIR. {Ornith.) Ce nom, écrit par erreur sirs uir dans
le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle , est, en arabe,
eelui d'une espèce de canard , anas sirsair , Linn. ( Ch. D.)
SIRTALE. {Erpét.) Nom spécifique d'une couleuvre dont
il est question tome XI , pag. 216, de ce Dictionnaire. ( H. C.)
SIRULE. {Ichthj^ol.) Voyez Silure. (H. C.)
SIS. {Oraith.) Ce mot , qui s'écrit aussi sus, désigne , pj»
hébreu, les hirondelles. ( Ch. D.)
SISALIOS. {Bût.) Voyez Sèséli. (J.)
524 SIS
SISARON. (Bot.) Nom donné par Dioscoride à une plante
ombellifère qui est le chervi, sisarum., des aniiens auteurs la-
tins et de Tournefort, réuni par Linnasus à la berle , siuni.
Sa racine est tubéreuse et bonne à manger, comme celle de
la patate, convoLulus batatas , qui, pour cette raison , avoit
été nommée sisarum peruvianum par Tabernœmontanus. Le
sisarum a en .ore été nommé, suivant Daléchamps, par quel-
ques anciens ,servillum, servilla, cher villa, à' on dérive son nom
françois. (J. )
SISELLE. {Ornith.) Nom vulgaire de la grive draine, lur-
dus viscivorus , Linn. , qu'on appelle aussi sizerre et sisette.
(Ch. D.)
SISEN, SUI-SIN. (Bot.) Noms donnés dans le Japon au
narcissus fazeffa, suivant Kœmpfer. (J. )
SISER. (Bot.) Les Latins donnoient ce nom au sisaron
des Grecs. Voyez Sisaron. (Lem.)
SISERRE. [Ornith.) Voyez Siselle. (Desm. )
SISERTOS. (Bot.) Voyez Sicupnoes. (J.)
SISGEN. ( Ornith. ) On nomme ainsi , en Frise , le tarin ,
fringilla spinus, Linn. , qui est le sisha des Suédois et le siskin
des Anglois. (Ch. D.)
SISIAGI. (Bot.) Nom japonois du chelidonium japonicum de
M. Thunbcrg. (J.)
SISIKER. (Ichthjol.) En Scanie on donne ce nom au Sey.
Voyez ce mot. (H. C.)
SISIMBRIUM. [Bot.) Voyez Sisymbre. ( L. D.)
SISIN. (Ornith.) Cet oiseau, auquel Lottinger donne le
nom de petit chêne, et que Brisson appelle petite linotte des
vignes, est le fringilla Linaria , Linn. ( Ch. D.)
SISIPHE , Sisiphus. {Entoni.) M. Latreilie a ainsi nommé
un genre de coléoptères pétalorcères, voisin des bousiers ou
des ateuches. Voyez Bousier araignée ou de ScH^FtER , n.° icj.
(CD.)
SISRIN. (Ornith.) Voyez Sisgen. (Ch. D.)
SISO. (Bot.) Ce nom japonois, qui signifie pourpre, a été
donné, suivant Kœmpfer, à un basilic, ocjmum crispum de
M. Thunberg , dont les Japonois font une décoction pour
teindre en couleur pourpre des racines et des fruits. ( J.)
SISON. (Bot.) Cette plante de Dioscoride paroît être, sui-
SIS 525
vanf Cordus, le sîson amomum de Linnaeus; il servoit à Loni-
cer pour désigner Vœthusa. (J.)
SISON; Sison, Linn. (Bot,) Genre de plantes dicotylé-
dones poîypétales , de la famille des ombellifères , Juss. , et de
la pentandrie digynie , Linn., dont les principaux caractères
sont lessuivans: Collerette générale composée d'un à trois
folioles; collerette partielle de quatre folioles; calice très-
petit; corolle de cinq pétales lancéolés, égaux, recourbés en
dedans; cinq étamines de la longueur des pétales; un ovaire
infère, surmonté de deux styles à stigmates obtus; fruit ovale,
relevé de côtes obtuses, et composé de deux graines planes
en dedans , convexes extérieurement.
Les sisons sont des plantes herbacées à feuilles alternes,
plus ou moins composées , et à fleurs petites , disposées en
ombelles. Les limites entre ce genre et les Berles {Sium,
Linn.) ne sont qu'imparfaitement circonscrites; de sorte que
quelques auteurs , au nombre desquels il faut citer MM. de
Lauiarck et De Candolle, en ont réuni toutes les espèces à
ces dernières. D'autres, au contraire , tout en conservant le
genre Sison de Linné, en ont cependant retranché plusieurs
espèces , qu'ils ont placées dans d'autres genres. Ainsi les
sisori inundatum et canadense de Linné, et le sison salsum ,
Linn. fils, SiippL, sont devenus pour Sprengel: le premier,
meum inandalum ;le second, myrrhis canaden.tis , et le dernier,
siler salsum. Enfin une espèce de Pallas , sison crinitum , fait
aujourd'hui le type d'un genre nouveau , sous le nom de
Schultzia crinita. Par opposition à ces espèces retranchées des
Sison , Sprengel y rapporte plusieurs autres plantes que Linné
ou autres auteurs plaçoient dans d'autres genres; par exemple:
\e pimpinella anisum , Linn., le ligusticum pjrenaicum, Linn.,
le smjrniuni integrifolium , Linn., Vammi divaricatum , Fers.,
Vœgopodium podagraria , Linn. , etc. , sont des Sison dans la
16." édition du Sjstema vegetabilium. Quoi qu'il en soi^. je
rapporterai ici quatre espèces de sison selon Linné , qui crois-
sent naturellement en France.
Sison amome, vulgairement Amome : Sison amomum, Linn.,
Spec», 362; Sium aromaticum, Lamk. , Dict. encycl. , 1, pag.
4o5. Sa racine est fusiforme , le plus souvent simple , blan-
che, annuelle , d'une saveur douce et aromatique; elle pro-
326 SIS
duif une ou plusieurs tiges hautes d'un pied et demi à deux
pieds, grêles, glabres, très- rameuses. Ses feuilles radicales
sont ailées, composées de sept h neuf folioles ovales-lancéo-
lées, dentées; dans les feuilles supérieures les folioles sont
plus étroites et incisées. Ses fleurs sont blanches, disposées en
petites ombelles terminales , composées de quatre à six raj'ons.
Les fruits sont menus, arrondis, striés, brunâtres et d'un
goût aromatique. Cette espèce croît dans les terrains humides
et argileux, en France, en Allemagne, en Angleterre , etc.
Les graines d amonie contiennent beaucoup d'huile essentielle
aromatique; on les comptoit autrefois, dans les anciens for-
mulaires, au nombre des quatre semences chaudes mineures,
et elles étoient employées comme carminatives et diurétiques.
SisoN DES moissons: SisoTi segetum , Linn. , Sp., 362 : Sium
segetum, Lam., Dict. encycl. , i , pag. 406. Sa tige est foible,
rameuse, haute d'un pied ou environ. Ses feuilles sont ailées,
composées de onze à quinze folioles arrondies dans la partie
inférieure de la tige, ovales, aiguës, dentées et quelquefois
incisées dans sa partie supérieure. Ses fleurs sont blanches ,
disposées en ombelles terminales, composées d'un petit nombre
de rayons , quelquefois de deux à trois seulement. Cette
plante croît dans les champs et les moissons, en France, en
Angleterre.
SisoN VERTiciLLÉ : Sison verticilla tum , Linn., 5p., 563. Sium
verticiUafum , Lam., Dict. encycl., 1 , pag. 407. Sa racine
est vivace , composée de plusieurs tubercules alongés, dis-
posés en faisceau: elle produit une tige droite, assez grêle,
peu rameuse , haute d'un pied ou environ , garniç à sa base
de feuilles alongées , composées de folioles nombreuses, op-
posées, mais partagées Jusqu'à leur base en plusieurs lobfs
linéaires et divergens , qui paroissent être autant de folioles
entourant le pétiole comme par élages et par verticiiles. Ses
fleurs sont blanches , disposées en ombelles terminales, com-
posées de dix à douze rayons. La collerette générale est for-
mée de cinq à six folioles courtes, ovales ; et les partielles
d'un plus grand nombre. Le fruit est ovale , comprimé. Cette
espèce croit dans les lieux humides et marécageux, en France
et dans le Midi de l'Europe.
SîSON INONDÉ : Sison inundatum , Linn. , 5p. , 565; 5mm mura-
SIS 327
àalum, Lam. DIcf. encycl. , i , pag. 407. Sa tige est simple
dans sa partie inférieure , plongée dans l'eau , garnie de
feuilles partagées en découpures capillaires; la partie supé-
rieure, qui nage à la surface de l'eau ou qui s'élève un peu
au-dessus , est légèrement rameuse , munie de quelques feuilles
composées de cinq à sept folioles élargies , dentées ou tri-
fides. Les fleurs sont blanches , disposées en ombelles axil-
laires , n'ayant souvent que deux <à trois rayons. Cette plante
croit dans les étangs et les fossés aquatiques, en France et dans
d'autres contrées de l'Europe. (L. D.)
SISON. (Ornith.) Nom espagnol de la canepétière ou petite
outarde, otis tetrax , Linn. ( Ch. D. )
SISOPYGIDA. (Ornith.) Gesner, pag. 5gi , donne ce nom
comme désignant plusieurs motacilles ou hoche - queues.
(Ch.D.)
SISORI. (Bot.) Nom brame , cité par Rhéede , du Belutha-
MonELA-MUccu du Malabar. Voyez ce mot. (J.)
SISS. (Ichthj'ol.) On donne ce nom à la Nouvelle-Irlande
à un poisson quelconque. (Lesson. )
SISTOTREMA. (Bot.) Genre de la famille des champi-
gnons et de l'ordre des champignons proprement dits. Il est
très -voisin de ïhjdnum, avec lequel même il a été en partie
confondu d'abord par M. Persoon et par presque tous les bo-
tanistes. M. Persoon , dans sa Mycologie européenne, vol. 2 ,
p. igi , le caractérise ainsi:
Champignons à chapeau coriace, entier, dimidié ou ren-
versé, garni de dents la plupart difformes, entières ou inci-
sées, nues ou velues à leur extrémité, quelques-unes sor-
t;int des spores, mais le plus souvent adhérentes par leur
base.
M. Persoon ramène à ce genre trente-quatre espèces, dont
douze nouvelles. Ces espèces croissent principalement sur les
arbres, notamment le chêne, le bouleau, le pin, le hêtre,
le cerisier, sur le bois des chantiers, sur le bois pourri, et
quelquefois à terre. Presque toutes sont européennes, et quel-
ques autres des États-Unis ont été mentionnées par Schwei-
nitz et viennent augmenter de huit le nombre des espèces
indiquées plus haut. Les sistotrema ont le port des hydnum •
ils sont étalés , membraneux, tuberculeux et simplement ap-
328- SIS
pliquës sur les ëcorces oti le bois; leur surface est tantôt
velue, tantôt lisse ou glal)re. Dans un petit nombre d'espèces
le chapeau est- distinct et stipitë. Ces diverses manières d'être
ont donné lieu à diviser ce genre en plusieurs groupes, ainsi
que nous allons l'exposer.
§. I." Champignons renversés, ohlitérés sur le coté
qui adhère à la hase, difformes; garnis à la sur-
face de dents fermes. (Xylodon, Pers.)
"■ Espèces dont la base (subiculum) est glabre et beaucoup
plus membraneuse.
1. Le SisTOTREMA DU CHÊNE : Sislolrema quercinum , Pers.,
^ycol. eur., 2, p. 192; Hjydnum membranaceiim, Bull., Fung.,
pi. 481, fig. 1; Sow. , Fung. , pi. 02J ; Flydnum quercinum,
"Willd., Bot. Mag. ,4, fig. 7. En plaque étalée, de trois ou
quatre pouces de largeur, glabre, d'un blanc pâle ou bru-
nâtre; dents jaunâtres, un peu épaisses, incisées ou entières,
très rapprochées et finissant par se souder, quelques-unes
libres et subulées. Il croît sur le bois du chêne ety adhère for-
tement; on en connoît plusieurs variétés.
2. Le SiSTOTREMA. EN FORME DE DENTS ; Sistolrcma molariforme ,
Pers., Mjcol. eur., 2, p. 194, pi. 22, fig. 1. Glabre, étalé-
alongé , très-mince, garni de dents obliques, les unes soli-
taires et presque cylindriques, les autres soudées et réunies
en faisceau de manière à ressembler à des dents molaires avec
leurs tubercules. Cette espèce a été observée a Neuchâtel sur
l'écorce du chêne.
3. Le SisTOTREiMA BLANC : Sislotrema leucoplaca, Pers., Mjc.
eur., loc. cit.; Hydnum cerasi? Dccand. , Flor. franc., Suppl.,
p. 36. Ovale, d'un blanc laiteux , pâle, ayant le bord velouté}
le disque plissé , et des dents difformes, obliques , confluentes,
peu distinctes, lisses et roussâtres. Il naît sur les troncs du
cerisier et semble croître entre les rides de l'écorce. Il a cinq
à huit lignes de diamètre.
4. Le SiSTOTREMA GUIS; Sistotrcma griseum , Pers., loc. cit.,
pi. 22, fig. 2. Il est entièrement glabre, d'un gris bleuâtre
ou brun, avec des dents écartées, droites, très -courtes, ob-
tuses, à sommet blanc quelquefois incisé, lia été çbservé par
SIS 329
M. Persoon sur du bois sec, auquel il adhère fortement sous
forme de plaques d'un pouce environ d'étendue.
*'*■ Espèces velues.
5. Le SiSTOTREMA DES sapins; Sistotremu ahielinum, Pers. , loc.
cif.,p. 199 , pi. 22 , fig. 5. Mince, irrégulier, étalé, velu, d'un
blanc jaunâtre, garni de dents courtes, solitaires ou fascicu-
lées , droites , élargies à leur base, entières ou finement in-
cisées à leur extrémité. Cette espèce croit sur les écorces
même du sapin dans les Vosges. Elle est velue dans tous ses
âges. Ses bords sont un peu farineux.
§. II. Champignons à chapeau distinct, dimidié, ses-
sile, quelquefois dilaté sur le côté.
6. Le SiSTOTREMA CENDRÉ : Sistotrcma cinereum, Fers., loc,
cit.; Boletus unicolor , Bull., pi. 5oi , fig. 3; Boit., pi. i63;
Sow. , pi. 325. Simple ou imbriqué, chapeau dimidié , velu ,
d'un gris roussàtre; dents variables, d'abord poreuses et cen-
drées. Ce champignon, assez commun sur les arbres et parti-
culièrement le marronnier des jardins, est dans sa jeunesse
entièrement poreux; mais dans l'âge adulte ses tubes se dé-
chirent et prennent diverses formes, et le plus souvent celles
de dents ou de pointes , quelquefois aussi celles de lamelles
incomplètes, ou formant des sinuosités qui ont fait associer
la plante aux dœdalea. Son chapeau est quelquefois glabre
et noir; sa villosité se maintient même jusque dans sa plus
grande vieillesse. Il est un peu subéreux de sa nature.
Le dœdalea cinerea de Pries est une variété du sistotrema
cinereum , suivant M. Persoon. Il se fait remarquer par ses
touffes composées d'un très-grand nombre de chapeaux im-
briqués et entassés quelquefois dans une position renversée.
Une autre variété, sistotrema lutescens, Pers., est jaunâtre, un
peu tomenteuse , avec des pores ou sinus oblongs : les uns
situés autour du chapeau et entiers, les autres dans le centre
et dentés ou lacérés. Cette variété croît près d'Angers.
§. III. Chapeau stipité , entier ou di77iidié (YiKruvi^ovoKVS^
Pers.) Les espèces sont terrestres et le plus souvent
grandes.
7. Le SisTOTR£MA FERRUGINEUX ; Sisfofrema/errugireeum, Pers.,
53ô SIS
Mrcol. éur., a, p. 2o5. Il est d'une couleur ferrugîn-euse ef
presque dimidié; son chapeau est fomenteux, d'un jaune de
soufre, verdâtre en dessous et sur ses bords; les pores sont
grands, difformes et déchiquetés. Cette espèce croit en Alle-
magne et en France à terre, principalement au bas des troncs
d'arbres. Son chapeau acquiert un pied et plus de diamètre.
Il est souvent entier, en forme d'entonnoir; cependantaussi,
quoique plus rarement, il est plus ou moins demi-circulaire,
avec le stipe latéral. Celui-ci est court, épais, couleur de
rouille ; quelquefois il n'existe pas du tout.
8. Le SisTOTREMA LAMELLEUx : Sistotrcma confluens, Persoon,
Pries, Sjst. mycol. , i, 426; Hydnum subîameUosum , Bull.,
Champ., pi. 455, fig. 1; Sow. , jÈf7g/. Fung., pi. 112. Solitaire
ou groupé, petit, d'abord blanchâtre , puis jaunâtre; chapeau
charnu, flexueux, glabre, garni de pointes ou de dents dé-
currentes, blanchâtres, en forme de petites lamelles entières
ou divisées, contournées et imitant quelquefois des caractères;
pédicule central ou latéral court, plein, cylindrique et atté-
nué. Ce champignon croît dans diverses parties de l'Europe ,
sur la terre, particulièrement dans les endroits sablonneux
le long des chemins. 11 est un peu fragile, son chapeau n'a
guère plus d'un pouce de diamètre.
Pries ne conserve dans le genre Sistotrcma que cette seule
espèce. Toutes les autres indiquées par M. Persoon sont pour
lui des hj'dnum , et quelques-unes des espèces de dœdalea ,
merulius et polj-porus. (Lem.)
SISTRE, Sistrum. (Conchjl.) Denys de Monlfort (Conchyl.
sysl., tome 2, page 594), a établi sous ce nom une division
générique avec une petite coquille connue sous le nom vul-
gaire de Mure blanche, et qui entre dans le genre Ricinule
de M. de Lamarck, auquel, par conséquent, le genre de
Denys de Montfort répond. L'espèce qui lui sert de type et
que celui-ci nomme le S. blanc, S. album, paroit être la
RiC[NC,LE MURiouÉE , Jî. murtcata , et non la Ricinule mure,
comme cela a été indiqué par erreur dans le Gênera qui suit
l'article Mollusques. (De B. )
SISYMBRE ; Sisjmhrium , Linn. (Bot.) Genre de plantes di-
coty^lédones polypétales , de la famille des crucifères, Juss. ,
et delà tétradjnamie siliqueuse, Linn., qui a pour principaux
SIS 53i
caractères : Un calice de quatre folioles demî-ouvertes ou
entièrement fermées, souvent colorées ; une corolle de quatre
pétales à onglet court, et quelquefois plus petits que le ca-
lice ; six étamines , dont quatre plus longues et deux plus
courtes; un ovaire oblong , surmonté d'un style très-court ou
presque nul , terminé par un stigmate obtus : une silique plus
ou moins alongée , à deux valves droites , s'ouvrant sans
élasticité, et à deux loges contenant plusieurs graines très-
petites.
Les sisymbrcs sont des plantes herbacées, à feuilles alter-
nes . entières, ou souvent plus ou moins découpées ou ailées, et
dont les fleurs sont le plus communément disposées en grappe
terminale. On en connoit aujourd'hui quatre-vingts espèces,
dont la plus grande partie croit naturellement en Europe.
M. Urov.n a divisé ce genre en deux; et cette division a été
adoptée par M. De Candolle et par M. Sprengel.
§. 1. Graines sur un seul rang dans chaque loge,
( SiSYMBRiuM, Linn.j Dec. )
*"' Feuilles non découpées.
SiSYMBRE ROiDE : Sisymbrium sfrictissimum , Linn. , Sp. , 922 ;
Jacq., Fl.Aust., t. iq/j. Sa tige est cylindrique, roide , pu-
bescente, ainsi que le reste de la plante , haute de deux à trois
pieds , simple dans sa partie inférieure, rameuse dans la su-
périeure , garnie de feuilles lancéolées, plus ou moins den-
tées en leurs bords, brièvement pétiolées, et les supérieures
sessilcs. Ses fleurs sont jaunes, de grandeur médiocre, rap-
prochées les unes des autres, au sommet de la tige et des ra-
meaux, en plusieurs grappes, dont l'ensemble forme une
large panicule. Les siliques sont grêles, redressées et glabres.
Cette espèce croit naturellement dans les montagnes , en
France et en Europe ; elle est vivace.
SisViMBRE d'Espagne; Sisymbrium hispanicum, Jacq., Icon.
rar, , 1 , t. 124. Sa tige est cylindrique, droite , partagée en
rameaux très-étalés, garnie de feuilles lancéolées, sessiîes ,
glabres, plus ou moins chargées en leurs bords de dentelures
courtes, aiguës et inégales. Ses fleurs sont jaunes, de gran-
deur médiocre, disposées, au sammet de la tige et des ra-
33^ SIS
meaux , en grappes droites et un peu lâches. Les silîquessont
courtes, cylindriques ou légér^Muei^t comprimées, redressées
et presque appliquées contre l'axe qui les porte. Cette espèce
croît dans le Midi de la France et en Espagne.
** Feuilles pinnalifides ou en lyre.
SisYMBRE COUCHÉ; Sisjmbrium supinum, Linn. , Sp., 917. Sa
lige est rameuse dès la base , divisée en rameaux inégaux,
assez simples, couchés sur la terre, longs de six à douze pouces,
légèrement pubescens, ainsi que la plante entière, et garnis,
dans toute leur étendue, de feuiiles pinnalilides , à divisions
obtuses, entières ou seulement dentées. Ses fleurs sont blan-
ches , assez petites, portées sur de courts pédoncules, soli-
taires dans les aisselles des feuilles et disposées presque dans
toute la longueur des tiges. Les siliques sont longues d'un
pouce on environ, chargées de quatre angles un peu saillans,
et tenaillées par un style court. Cette plante croit sur les
bords des champs et des rivières , en France : elle est an-
nuelle.
SiSYMBRE A SILIQUES NOMBREUSES : Sisjmbriuin polyceratium ,
Linn., 5p., 918. Sa racine est pivotante , annuelle, divisée
en un petit nombre de libres ; elle produit une tige cylin-
drique, plus ou moins glabre, ainsi que le reste delà plante,
ordinairement partagée dès sa base en un assez grand nombre
de rameaux étalés, longs de quatre a. huit pouces. Ses feuilles
radicales et celles de la partie inférieure des tiges sont ron-
cinées, à lobes aigus et dentés; les supérieures sont oblon-
gues-lancéolées, simplement dentées. Ses fleurs sont très-pe-
tites , blanchâtres , ou d'un jaune pâle , sessiles , ordinairement
deux ensemble dans les aisselles des feuilles et dans toute la
longueur des tiges et des rameaux. Les siliques sont tubulées,
hérissées de quelques poils, redressées et presque appliquées
contre les tiges. Ce sisymbre croît dans les lieux incultes et
sur les bords des chemins, dans le Midi de la France et de
l'Europe.
SisYMBEE OFFICINAL , Vulgairement Vélar, Tortelle , Herbe
AD CHANTRE : Sisj'mhrium officinale, Scop. , FI. Carn. , 2, pag.
26 , n." 824 ; Erysinium officinale, Linn. , Sp. , 922. Sa racine
est pivotante , annuelle , garnie latéralement de quelques
SIS 333
fibres menues; elle produit une ti^ droite, roitle , haute
d'environ deux pieds , légèrement velue ou pubescente ,
comme toute la plante, divisée, surfout dans sa partie su-
périeure, en rameaux ouverts, presque à angle droit. Ses
feuilles sont rontinéesou en lyre, à lobes dentés: le terminal
plus grand que les autres. Ses tleurs sont petites, d'un jaune
pâle, disposées, dans la partie supérieure de la tige et des
rameaux , en un épi peu garni. Les siliques sont obtuses ,
portées sur de courts pédiceiles, et appliquées contre leur
axe , qui s'alonge beaucoup à mesure que la fructification
avance. Cette espèce est commune dans les lieux incultes et
sur les bords des chemins, en France et dans le reste de l'Eu-
rope ; on la trouve aussi dans le Nord de l'Afrique et dans
l'Amérique septentrionale.
Le sisymbre officinal étoit autrefois regardé comme incisif,
pectoral et légèrement antiscorbutique; on l'employoit en in-
fusion théiforme, dans Tastlime humide , les affections catar-
rhales chroniques , et surtout dans l'enrouement, d'oii lui
est venu le nom vulgaire d'herbe au chantre. Il commence à
perdre de son crédit; mais il fut un temps où les chanteurs
y avoient une grande confiance et l'employoient beaucoup.
Les pharmaciens en préparent un sirop connu sous le nom de
sirop d' érj'simum .
Sisymbre irio : Sisjmbrium irio , Linn., Sp., 921 : Jacq. , FI.
Aust., t. 322. Sa racine est annuelle, pivotante; elle produit
une tige cylindrique , droite , simple inférieurement , un peu
rameuse dans sa partie supérieure, haute d'un à deux pieds,
et garnie de feuilles roncinées ou presque pinuatifides, gla-
bres , ainsi que toute la plante. Ses Heurs sont d'un jaune
pâle, petites , brièvement pédonculées , disposées en longues
grappes; les siliques qui leur succèdent sont grêles et très-
alongées. Cette plante est commune sur les bords des che-
mins, sur les vieux murs et dans les lieux incultes , en France
et autres pays de l'Europe; on la trouve aussi en Arabie.
*** Feuilles ailées ou décomposées.
Sisymbre a feuilles de tanaisie ; Sisjymbrium tanaceti/olium ,
Linn., Sp. , 916. Sa tige est cylindrique , droite, ordinaire-
ment assez simple , surtout inférieurement , haute d'un pied
334 SIS
ou environ, plus ou ipoins chargée d'un duvet court, et
garnie de feuilles ailées, composées de treize à dix-sept fo-
lioles lancéolées, profondément dentées ou même pinnati-
fides, d'un vert gai en dessus, couvertes en dessous de polis
qui les rendent un peu blanchâtres. Ses fleurs sont d'un beau
jaune, assez petites, disposées en grappe à l'extrémité des
tiges et des rameaux. Il leur succède des siliques lancéolées-
linéaires , un peu renflées, ne contenant que deux à trois
graines dans chacune de leurs loges. Cette espèce croît dans
les prairies ombragées et dans les bois des Alpes , des Pyré-
nées et de quelques autres montagnes alpines de l'Europe.
SisYMBRE A PETITES FLEL'RS , Vulgairement Sagesse des chi-
rurgiens, Thalictron : Sisjymbrium sophia, Linn., Sp. , 920;
FL Dan. , t. 628. Sa racine est annuelle, pivotante, divisée
en quelques fibres menues; elle produit une lige cylindrique,
simple inférieuremeut, ordinairement rameuse dans sa partie
supérieure, haute d'un à deux pieds, pubescenle , plus ou
moins chargée , ainsi que les feuilles et les pédoncules , de
poils très-courts, qui rendent quelquefois toutes ces parties
blanchâtres. Ses feuilles sont deux fois ailées, à folioks me-
nues, linéaires, entières ou dentées, et même pinnatilides ,
le plus souvent d'un vert foncé. Ses fleurs sont petites, jau-
nâtres, à pétales plus courts que le calice, disposées, à l'ex-
trémité de la tige et des rameaux , en grappes qui s'alongent
beaucoup pendant la maturation des fruifs : ceux-ci sont
des siliques grêles , portées sur des pédoncules assez ou-
verts, mais elles-mêmes redressées perpendiculairement ; elles
contiennent, dans chaque loge, des graines nombreuse*. Cette
plante est commune sur les bords des champs , dans les lieux
incultes et sur les murs couverts de chaume , en France et
dans toute l'Europe.
Toutes les parties de ce sisymbre sont antiscorbutiques , et
elles ont aussi passé pour astringentes. Ses graiiies, prises dans
du vin, sont, dit-on, dans certains cantons, un remède po-
pulaire contre la diarrhée. Quelques médecins les ont con-
seillées comme vermifuges, sudorifiques et diurétiques. Le suc
et l'extrait des feuilles ont été recommandés dans le crache-
ment de sang , dans les hémorrhagies utérines et la leucorrhée.
Aujourd'hui cette plante est peu employée par les praticiens.
SIS 335
§. 2. Graines sur deux rangs dans chaque loge.
( Nasturtium , Brown ; De Candolle.)
* Feuilles entières.
SiSYMBRE DES Inde3: Sîsjmhrium indicum, Linn. , Mant. , gS ;
Nasturtium indicum , Dec, Regn. veget., 2, p. 199. Ses tiges
sont droites, lisses, anguleuses, hautes d'un pied ou environ,
médiocrement rameuses , garnies de feuilles lancéolées ou
ovales-lancéolées, dentées en scie : les inférieures pétiolées;
les supérieures sessiles. Les fleurs sont petites, blanclies, dis-
posées en grappes terminales et axillaires, formant dans leur
ensemble une panicule médiocrement étalée. Les corolles sont
à peine plus grandes que les calices, et les siliques cylindri-
ques, légèrement arquées. Cette plante croit dans les Indes
et à la Chine ; elle est annuelle.
** Feuilles pinnatifîdes.
SisYMBRE DES MARAIS: Sisjmbrium palustre, Willd., Sp., 3 ,
p. 490; Nasturtium palustre, Dec, Regn. veget., 2, p. 191.
Sa racine est annuelle, pivotante; elle produit une tige cy-
lindrique, striée , rameuse , un peu couchée à sa base, en-
suite redressée , haute d'un pied ou environ , garnie de
feuilles pinnatifîdes, glabres, composées de sept à onze pin-
nules ovales-lancéolées , dentées ou incisées en leurs bords :
la terminale plus grande que les autres. Les fleurs sont pe-
tites, jaunes, disposées, à l'extrémité de la tige et des ra-
meaux, en grappes d'abord fort courtes et s'alongeant en-
suite beaucoup à mesure que la fructification avance. Les
pétales sont à peine aussi longs que le calice, et les siliques
sont oblongues, courtes, un peu renflées, portées sur des
pédicelles de leur longueur, et écartées de la tige presque à
angle droit. Cette espèce croit dans les lieux humides et sur
les bords des fossés, en France , dans toute l'Europe et dans
plusieurs parties de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique.
SiSYMBRE SAUVAGE, vulgaircmcut Creîson de rivière : SisYtn-
hrium sylvestre, Linn., Sp., 916; Nasturtium sjlvestre , Dec,
Regn. veget., 2, p. 190. Cette espèce ressemble un peu à la
précédente ; mais elle en diffère par sa racine rampante , vi-
536 SIS
vace; par sa tige flexueuse; par ses pinnules en général plus
étroites, à dents plus aiguës: par ses fleurs plus grandes , dont
les pétales surpassent les folioles du calice: et enlin par ses
siliques plus étroites , dont quelques-unes avortent souvent
en totalité ou en partie. Ce sisymbre croît dans les lieux hu-
mides et sur les bords des rivières , en France et dans d'autres
parties de l'Europe : on le trouve aussi en Asie et dans
l'Amérique septentrionale.
*** Feuilles ailées.
Sisymbre CRESSON, vulgairement Cresson de fontaine : Sis/m-
irium nasturtium, Linn., 5p., 916; Nasturlium officinale, Dec,
Regn. veget. , 2, p. 188. Sa racine est fibreuse, vivace; elle
produit une tige cylindrique, feuillée dans toute sa longueur,
glabre, comme tout le reste de la plante , couchée à sa base
sur la terre, ou nageant dans l'eau, et y prenant racine de
distance en distance , redressée dans sa partie supérieure et
peu rameuse, longue en tout d'un pied ou un peu plus. Ses
feuilles sont d'un vert assez foncé, luisantes et un peu succu-
lentes, composées de cinq à neuf folioles ovales, sessiles ,
plus ou moins sinuées en leurs bords, et dont la terminale est
toujours plus grande que les autres, pétiolée. Ses fleurs sont
blanches, médiocrement grandes, d'abord disposées en co-
rymbe terminal , s'alongeant ensuite en grappe. Les siliques
sont courtes, un peu recourbées en haut, écartées de l'axe ,
portées sur des pédicelles très-ouverts. Cette espèce croît
dans les ruisseaux, les eaux des fontaines et sur leurs bords ,
en France , dans d'autres contrées de FEurope et dans les
trois autres parties du monde.
Le cresson de fontaine est non-seulement une plante très-
employée en médecine comme antiscorbutique , mais encore ,
à Paris et dans beaucoup de villes du Nord on en fait une
grande consommation pour le manger en salade. Le vulgaire
l'appelle la santé du corps. De beaucoup de préparations
pharmaceutiques dans lesquelles le cresson enfroit autrefois,
il n'est guère resté que le vin et le sirop antiscorbutiques
dont les feuilles de cette plante font encore partie.
Par la grande consommation qu'on fait du cresson à Paris ,
cette plante est devenue assez rare dans les campagnes des
SIS 337
environs pour que de pauvres gens aillent en recueillir jus-
qu'à vingt et vingt-cinq lieues, et l'expédient le plus prorap-
lement possible par les voitures qui se dirigent sur la capi-
tale , où elle est exposée et vendue dans les marchés.
Quelques particuliers cultivent aussi le cresson pour le
même objet. On le plante ou on le sème, selon les localités.
Les meilleures cressonnières ( on donne ce nom aux planta-
tions de cresson ) sont celles qui sont faites dans des terrains
où l'on peut diriger des eaux vives, principaleLJient celles
de source et de fontaine, qui ne gèlent point en hiver. Lors-
qu'on n'a pas d'eaux courantes ou de fontaine dont on puisse
disposer, on cultive le cresson dans des plate-bandes creusées
dans le voisinage d'un puits . et tous les jours on les arrose.
Le cresson y vient beau ; mais il a plus d'àcreté que celui
qui est venu dans des eaux vives. C'est de semis qîj'on l'é-
lève : on le coupe quand il a six à huit pouces de hauteur,
et on le traite ordinairement comme plante annuelle , c'est-
à-dire qu'on ne laisse pas repousser les pieds et qu'on fait un
nouveau semis. Une cressonnière faite au contraire dans un
terrain qui est baigné par une eau courante, dure plusieurs
années, et les tiges de cresson s'y cueillent et se renouvellent
plusieurs fois par an. On dit que la culture du cresson est
plus étendue en Allemagne qu'en France. ( L. D.)
SISYRINCHIUM. {Bot.) Ce nom, donné d'abord par des
anciens à des iris et à des ixia (hitlbocodium de Tournefort,
ilimu d'Adanson), ainsi qu'a Yornithogalum luteum , a été dans
la suite appliqué par Linnaeus au bermudiana de Tournefort.
Voyez Bermudienne. (J. )
SISYROPHORE, Chlœnobolus. (Bot.) Ce nouveau genre
Ae plantes, que nous proposons, appartient à l'ordre des Sy-
nanthérées, et à notre tribu naturelle des Vernoniées, dans
laquelle nous le plaçons immédiat- ment auprès du Pluchea ,
dont il pourroit être considéré comme un sous -genre.
Voici les caractères génériques du Chlœnobolus.
Calathide discoïde : disque pauci-multiflore, régulariflore,
androgyni - masculiflore ; couronne bi - plurisériée , tubuli-
flore, féminiflore. Péricline inférieur aux fleurs, formé de
squames régulièrement imbriquées, appliquées, uninervées,
plus ou moins caduques : les extérieures plus courtes et plus
49. 22
338 SIS
larges, ovales-lancéolées, coriaces, moins caduques; les inté-
rieures longues, étroites, oblongues- lancéolées , coriaces in^
férieu renient, un peu membraneuses supérieurement, très*
caduques. Clinanthe plan , hérissé de fimbrilles plus ou moins
nombreuses, longues, fines, laineuses. Fleurs du disque ; Ovaire
fertile ou stérile, presque semblable, tant par lui-même
que par son aigrette, à celui des fleurs delà couronne. Co-
rolle régulière, à limbe peu distinct du tube, divisé supé-
rieurement eu cinq lanières garnies de glandes extérieure-
ment. Anthères plus ou moins exsertes, munies d'appendices
apicilaires très-obtus et d'appendices basilaires subulés. Style
hérissé de collecteurs vers le sommet, et portant deux stig-
matopliores courts, hérissés de collecteurs sur leur face ex-
terne. Fleurs de la couronne : Ovaire oblong, hispide , muni
d'un bourrelet basilaire ; aigrette longue, blanche, composée
de squamellules nombreuses, inégales, filiformes, fines, peu
barbellulées. Corolle très- longue, tubuleuse , très-grêle su-
périeurement, terminée au sommet par trois dents très -pe-
tites. Style à deux stigmatophores longs, grêles, très-diver-
gens, arqués en dehors, glabres.
Les Chlœnoholus sont des plantes américaines, herbacées,
plus ou moins tomenteuses ; à tige ailée ; à feuilles alternes,
sessiles , très- décurrentes, indivises; à calathides sessilcs ,
plus ou moins rapprochées ou agglomérées, formant ensemble
un épi terminal, court ou long , continu ou interrompu, ré-
gulier ou irrégulier; à corolles jaunes.
SiSYROPHoiiE A GROS ÉPI : Cklœnoholus pycnostachjos , H. Cass. ;
Conjza pjcnostachja , Micli. C'est une plante herbacée, à tige
dressée, simple, tomenteuse, roussàtre, garnie d'un bout à
l'autre de cinq ou six ailes longitudinales, étroites, linéaires,
glabres d'un côté , tomenteuses de l'autre ; les feuilles sont
alternes, sessiles, décurrentes, glabres en dessus, tomenteuses
et roussâtres en dessous , plus ou moins denticulées sur les
bords; les inférieures plus larges, ovales- lancéolées ; les su-
périeures plus étroites, oblongues- lancéolées ; les calathides
sont très-nombreuses, immédiatement rapprochées, et rassem-
blées en un épi terminal très-gros, long, continu, régulier;
elles sont sessiles autour de son axe. Ces calathides, très-
difficiles à étudier sur l'échantillon sec que nous décrivons,
SIS 339
à cause de la caducité de toutes leurs parties , nous ont offert
les caractères suivans : le disque paroit être large, composé
de fleurs nombreuses , régulières, dont les extérieures sem-
blent être hermaphrodites ou fertiles , et les intérieures mâles
ou stériles; la couronne paroît étroite, composée seulement
d'un ou deux i^angs de fleurs lubulcuses, femelles; le péri-
cline, très- inférieur aux fleurs, est formé de squames régu-
lièrement imbriquées, appliquées, caduques, se détachant et
s'arquant en dehors, uninervées, laineuses sur la face externe,
glabres sur la face interne; les squames extérieures plus
courtes et plus larges, moins caduques, moins susceptibles de
sar<juer, oblongues , aiguës au sommet, coriaces; les squames
intérieures graduellement plus longues et plus étroites, très-
caduques , très - arquées, linéaires, subcoriaces, à sommet
subulé, submembi-aneux ; le clinanlhe est plan, hérissé de
fimbrilles nombreuses, longues, fines, laineuses; les ovaires
de la couronne sont oblongs, hispides et parsemés de glandes,
munis d'un bourrelet basil;iire cartilagineux; leur aigrette est
longue, blanche, composée de squamellulcs nombreuses,
inégales, filiformes, fines, peu barbellulées ; les ovaires du
disque sont aigrettes comme ceux de la couronne; ceux du
centre paroissent imparfaits et stériles ; mais les extérieurs
sont probablement fertiles , car ils sont longs comme ceux
de la couronne, ils contiennent un ovule, et leurs stigmato-
phores sont divergens ; les styles de la couronne ont deux
stigmatophores longs, grêles, glabres, très-divergens , arqués
en dehors; les styles du disque sont très-longs, hérissés de
collecteurs vers le sommet, et ils portent deux stigmatophores
courts, hérissés de collecteurs sur leur face externe; les an-
thères sont très- cxsertes , munies d'appendices apicilaircs
comme tronqués ou très-obtus au sommet, et d'appendices
basilaires subulés; les corolles du disque ont le limbe cylin-
drique , à peine distinct du tube, et divisé supérieurement
en cinq lanières longues, linéaires, chargées de glandes sur
la partie supérieure de leur face externe; les corolles de la
couronne sont très-longues, tubuleuses, très-grêles supérieu-
rement , terminées par trois ou quatre dents extrêmement
petites.
SisyRorHoaE queue-de-renard : Chlœnololus alopecuroides ,
340 SIS
H. Cass. ; Conyza alopecuroides , Lam. Cette espèce diffère de
la précédente par ses feuilles plus rapprochées, plus courtes,
plus larges , moins tomenteuses , terminées au sommet par
une pointe courte et fine; elle en diffère aussi par la dispo-
sition de ses calathides, qui forment par leurs assemblages
un épi terminal, dense , peu épais, et quelques autres petits
épis très- courts, nés dans l'aisselle des petites feuilles supé-
rieures: l'épi terminal est composé de groupes sessiles, arron-
dis , capifulifi>rmes , inégaux, plus ou moins rapprochés le
long d'un axe ailé cowme la tige; les groupes inférieurs sont
plus distans, en sorte que les derniers, qui sont pédoncules,
ohlongs , semblent former, à la base de l'épi terminal, de
petits épis partiels, simples; les calathides sont sessiles , com-
posées d'un diyqne bi-triflore, et d'une couronne plurisériée.
mulliflore ; le péricline est formé de squames imbriquées .
caduques, dont les intérieures sont glabres et ont la partie
supérieure membraneuse et ciliée; le clinanthe paroit être
laineux, mais nous n'avons pas pu bien reconnoitre sa struc-
ture, non plus que celle des ovaires, les calathides observées
par nous étant en fort mauvais état.
SiSYROPHORE EN BAGUETTE : Chlœnoholus virgatus , H. Cass.:
Conj'za lirgata , Lam. Les feuilles sont très- longues , très-
étroites, linéaires; la tige est divisée supérieurement en ra-
meaux longs, grêles, simples, dont la partie terminale est
l'axe d'un épi irrégulier, très-interrompu , formé par des
calathides sessiles, hautes de quatre lignes, quelques-unes
plus ou moins distantes , les autres rapprochées en groupes
plus ou moins distans, composés chacun de cinq ou six cala-
thides, à corolles jaunes; leur disque est de trois ou quatre
fleurs régulières; la couronne est plurisériée, multiflore, tu-
buliflore, féminiflore; le péricline, inférieur aux fleurs, est
formé de squames régulièrement imbriquées, appliquées,
caduques, uninervées, plus ou moins tomenteuses ou lai-
neuses; les extérieures plus courtes et plus larges, ovales-
lancéolées, très- aiguës au sommet, coriaces; les intérieures
longues, étroites, oblongues-lancéolées, presque subulées au
sommet, coriaces inférieurement, un peu membraneuses et
rougeâtres supérieurement ; le clinanthe est plan , plus ou
moins hérissé de longues fimbrilles laineuses ; les ovaires de
SIS 341
îa couronne sont oblongs , hispides, munis d'un bourrelet
Lasilaire; leur aigrette, un peu plus longue que leur corolle,
est composée de squamellules non chiffonnées , uiî peu iné-
gales, filiformes, très-fines, presque nues; les ovaires du
disque, presque aussi longs que ceux de la couronne, et à
peu près semblables à eux, sont oblongs, cylindracés, striés,
his'^ides, munis d'un bourrelet basilaire ; leur aigrette est
moins longue, blanche, un peu chiflFonnée inférieurement,
composée de squamellules nombreuses, inégales, filiformes,
très-fines , à peine barbellulées ; leur style a sa partie supé-
rieure collectifère , divisée au sommet en deux branches
courtes; les élamines ont l'article anthérifère long, l'appen-
dice apicilaire très-obtus, les appendices basilaires subulés;
les corolles du disque, beaucoup plus courtes que celles de
la couronne, ont le tube long et le limbe peu distinct, di-
visé au sommet en cinq lanières peu longues, garnies de
glandes extérieurement; les corolles de la couronne sont très-
longues, tubuleuses, très- grêles supérieurement, terminées
au sommet par trois dents très-petites.
Les trois espèces que nous venons de décrire habitent l'A-
mérique septentrionale ou les Antilles : elles ont été bbser^
vées par nous sur des échantillons secs de l'herbier de M.
Desfontaines ; mais nous n'avons point vu les deux espèces
suivantes, de l'Amérique méridionale, que nous rapportons
néanmoins au genre ou sous -genre Chlœnobolus , à cause.de
l'aflinité qu'elles paroissent avoir avec les autres.
SisYROPHORE EN ÉPI : Chlœuobolus spicatus , H. Cass. ; Conyza
spicata, Lam. Cette plante habite l'Amérique méridionale;
ses feuilles sont décurrentes , lancéolées, dentées, tomen-
teuscs en dessous ; ses calathides sont disposées en un épi ter-
minal, cylindracé, pédoncule.
SisYRovHORE RiDé : Chlœnobolus Tugosus , H. Cass.; Con^yza
rugosa, Willd. Celle-ci, qui habite le Brésil, a les feuilles
décurrentes, elliptiques, crénelées, tomenteuses en dessous,
et les calathides disposées en tête, c'est-à-dire probablement
en épis courts, imitant des capitules.
Le genre ou sous-genre Chlœnobolus diffère du Pluchea dé-
crit dans ce Dictionnaire (tom. XLII, pag. 1 ), i ." par le
disque androgyni-masculiflore , ayant les ovaires à peu près
042 SIT
semblables à ceux de la couronne, presque aussi longs, con-
tenant un ovule, et souvent fertiles; 2.° par le péricline
formé de* squames caduques; 5." par le clinanthe hérissé de
fimbrilles laineuses : 4." par Taigrette composée de squamcl-
lules nombreuses; 6." enfin . par un port très-dififérent et fort
remarquable.
Le nom laiin Chlcpnoholus , composé de deux mots grecs,
signifie qui jette son ern-eloppe , et fait ainsi allusion au péri-
cline caduc. Le nom françois Sisyrophore, également dérivé
du grec, signifie qui porte un habit grossier de peau velue,
parce que toutes les espèces connues de ce genre sont tomen-
teuses.
Nous avons trouvé le disque large et la couronne étroite
dans le Chlœn. pjcnostachj os , le disque étroit et la couronne
large dans les Chlœn. alopecuroides et virgatus. Si l'on pouvoit
observer un grand nombre d'individus de chaque espèce ,
on reconnoîtroit peut-être que ces deux dispositions inverses
existent ensemble dans toutes les espèces du genre. Ainsi,
les Chlcpnoholus seroient subdioïques , à peu près comme les
Petasites , c'est-à-dire que chaque espèce auroit des indivi-
dus subfemelles, ou à calathides composées de fleurs femelles
très- nombreuses, accompagnées de quelques fleurs mâles ou
hermaphrodites centrales, et des individus su])màles, ou à
calathides composées de fleurs mâles ou hermaphrodites très-
nombreuses , accompagnées d'un petit nombre de fleurs fe-
melles marginales.
Le Piptocarpha de M. Brown , que nous avons rapporté
avec doute aux Inulées- Gnaphaliées, en le plaçant dans le
groupe des Cassiniées , ne seroit-il pas une Vernoniée voi-
sine de nos Chlœnobolus? (H. Cass.)
SITAKI. (Bot.) Nom japonois d'une des variétés du cham-
pignon de couches , tant ou taki, agaricus campestris de I.in-
nœus, que l'on met au Japon dans beaucoup d'apprêts de
cuisine et que Ton vend dans tous les marchés, suivant M.
Thunberg, ( J. )
SITANION. {Bot.) Nom grec donné au blé trémois par Dios-
coride, suivant Ruellius , son commentateur. ( J.)
SITARIDE, Sitaris, (Entom.) Genre d'insectes coléoptères,
de la famille des sténoptères ou à élytres durs, rétrécis, à
SIT 343
suture séparée et écartée en arrière, à antennes courtes, en fil.
Ce genre , établi par M. Latreille sous un nom dont
l'étymologie ne nous est pas connue, avoit été confondu avec
les cantharides et avec les nécydales par la plupart des au-
teurs et même avec les lymexylons. L'espèce principale est
La SriARiDE HUMÉRALE, Sïtans humeralis.
Nous l'avons fait figurer dans l'atlas de ce Dictionnaire,
pi. 11 , n.° 1. C'est lacantharide à bande jaune de Geoffroy.
CaK Noire; élytrcs jaunes à la base.
Nous avons trouvé très-souvent cet insecte dans les nids
d'abeilles construits dans l'argile ou dans les murs faits avec
de la terre. Il est surtout très- commun à Amiens. Il est
probable que la larve est élevée en parasite ou qu'elle dé-^
vore celles des abeilles. ( C. D.)
SITCHATCHITCH. {Ornith.) Kraschenninikow , pag. 5o5
de sa Description du Kamtschatka, faisant suite au Voyage
de l'abbé Chappe , dit que c'est, dans cette contrée, le nom
d'une espèce d'hirondelle de mer ou sterne ,. appelée chez les
p.usses marticlili; chez les Koriaques, hanitchongou , et chez les
Kouriles, sitchaatcha. (Ch. D.)
SITHILCAS. {Bol.) Nom donné parles Carthaginois à l'éper-
vière , hieracium, suivant RuelUus et Mentzel. (J.)
SITNIC. [Mamm.) Espèce de rongeur de la Sibérie, quia
été décrite par Pallas sous le nom de mus agrarius. Voyez l'ar-
ticle Rat. (Desm.)
SITODIUM. {Bot.) Nom sous lequel Gaertner désigne l'arbre
du fruit à pain , artocarpus. ( J. )
SITONE, Sitona. {Enfom.) Nom donné par M. Germar et
adopté par M. Schœnherr pour désigner un genre d'insectes
coléoptères, de la famille des charansons. Ce nom, qui si-
gnifie acheteur de blé, frumenti emptor , est indiqué à l'article
Rhinocères , extrait de Schœnherr, genre 67. (CD.)
SITOSPELOS. {Bot.) Adanson désigne sous ce nom grec,
tiré de Théophraste , Veljymus de Linnœus , genre de plante
graminée. l J. )
SITS, SITZ-DSJU. (BoL) Nomsjaponoisdu vernis du Japon,
rhus vernix de Linnaeus : c'est celui qui fournit le vernis le
plus précieux, bien supérieur à celui de la Chine : on l'ex-
trait sous forme de suc laiteux, en faisant des incisions h J'é-
344 SIT
corce, et on le retire aussi des côtes des feuilles et de leur
pétiole. (J.)
SIT-SIKU. (Bol.) Voyez Si-nosa. (J. )
SITTA. ( Ornith.) Nom latin du genre Sittelle. (Ch. D.)
SITTACE. {Ornith.) Ce terme et celui de biltacc désignent
les perroquets dans l'Inde, où il paroit qu'on les connoît
aussi sous le nom de sitiau ou psiitau. (Ch. D. )
SITTELLE. (Ornith.) Cet oiseau, auquel tous les natura-
listes se sont accordés à donner le nom latin sitta , a«pour
caractères génériques: Un bec droit, médiocre, prismatique
(Cuvier), poititu, tranchant a la pointe; la mandibule in-
férieure quelquefois un peu retroussée; des narines basales,
arrondies, nues ou légèrement recouvertes par des poils di-
rigés en avant; la langue courte , aplatie, non susceptible
d'alongement , cartilagineuse a sa base, et ^r//iiie ( lUiger) ;
quatre doigts aux pieds : l'extérieur de ceux de devant soudé,
par la base, à celui du milieu; le pouce robuste , long et
muni d'un ongle très-courbé ; la première rémige fort courte
elles troisième et quatrième les plus longues; la queue est
composée de douze pennes carrées ou légèrement étagées, à
baguettes foibles.
Ces oiseaux grimpent sans cesse, soit eu montant, soit en
descendant, au tronc et aux branches des arbres, et ils dif-
fèrent en cela des pics, qui ne grimj)ent presque jamais qu'en
montant. Quoiqu'ils n'aient qu'un doigt rierrière, leur queue
ne sert pas à les soutenir et ne leur est d'aucun usage pour cet
exercice. Les insectes et leurs larves, qu'ils trouvent sur le
tronc des arbres ou sous l'écorce, en les saisissant avec leur
langue , comme les pics , sont leur nourriture ordinaire. Les
coups de bec qu'ils donnent à cet efï'et s'entendent d'asses
loin, mais pas autant que le bruit grrrro qu'ils font en met-
tant leur bec dans une fente ou en le frottant contre les
branches sèches et creuses. On prétend que ce bruit est si
fort, qu'il est entendu à plus de cent toises, et qu'il semble
produit par un oiseau bien plus gros. Leur mue ne paroit
avoir lieu qu'une fois l'année.
Le nombre des oiseaux décrits dans l'édition de Buffon
donnée par Sonnini , et dans le Nouveau Dictionnaire d'his-
toire naturelle, souslenom de siltclles ^ est assez considérable,
SIT 345
mais il n'y en a que cinq qui paroissent réellement appar-
tenir à ce genre; et la seule sittelle qui vive en Europe y a
reçu plusieurs noms, qui présentent des idées fausses et tendent
à la confondre avec des oiseaux d'espèce différente : tels sont
ceux de pic cendré , pic de Mai, pic bleu , pic-maçon, picotelle,
tappe-bois , erimpard , grand grimpereau ou torchepol, hoche-queue ,
cendriîle , casse-noisette, d'après le dernier desquels Charleton
l'a prise pour le casse-noix, cariocatactes , etc.
Sittelle commune ou Tohchepot : Sitta europœa , Linn., PI.
enl. de Buffon , n." 6:^3 , fîg. 1 ; de Lewin , Ois. d'Angl. , t. 2 ,
fig. 62; de Borkhausen , Ois. d'Allemagne, 10." fascicule. La
taille de cette espèce est de près de six pouces ; le bec est long
de dix lignes ; le haut de la t^te et le dos sont d'un gris
bleuâtre; la gorge est blanche; un trait noir part de l'angle
du bec et passe sur les yeux ; les couvertures des ailes, de la
même couleur que la tête, sont légèrement teintes de brun;
les pennes alaires sont de couleur sombre; la poitrine et le
ventre d'un orangé terne ; les flancs et les cuisses d'un roux
marron; les pennes caudales, au nombre de douze , sont en
partie noires , en partie grises , et les quatre extérieures ont
une tache blanche transversale vers le bout; le bec, d'un
noir clair par dessus et à la pointe , est d'une couleur pâle à
sa partie inférieure; l'iris est de couleur noisette, et les pieds
sont gris. La femelle est un peu plus petite , et ses couleurs
sont moins pures.
Cette sittelle, qui habite dans les diverses parties de l'Eu-
rope , est sédentaire dans les contrées où elle a pris naissance;
elle passe l'été dans les bois, où elle mène une vie solitaire,
et elle vient en hiver dans les vergers et les jardins.
Le cri ordinaire de la sittelle est ti, ti, ti, li , ti; mais c'est
par le chant, ou cri d'amour, guiric , guiric , souvent ré-
pété, que cet oiseau rappelle, au printemps, sa femelle,
avec laquelle il travaille à l'arrangement du nid , qu'ils
établissent dans un trou d'arbre. Quelquefois ils font choix
d'un trou de pic abandonné. Si l'ouverture du trou est
trop grande , ils la rétrécissent avec de la terre grasse , ce
qui a donné naissance aux. dénominations de pic-maçon , tor-
chepot, et ils garnissent d'un léger matelas de mousse le fond
de ce nid, sur lequel la femelle pond cinq à sept œufs gri-
546 SIT
sàfres, marqués de petites taches rouges, qui sont figurés
dans Lewin, pi, 12, n.° 5. Si l'on fourre une baguette dans
ee trou , elle siffle, comme font les mésanges, et elle se laisse
prendre plutôt que de les abandonner. C'est du moins le
motif que l'on donne à cette action, qui pourroit s'expli-
quer par la difficulté qu'elle auroit à se retirer. Au surplus,
on la dit si attachée à sa couvée , qu'elle ne la quitte pas , et
qu'elle attend , pendant la durée de l'incubation , que le mâle
lui apporte des alimens. Les petits éclosent au mois de Mai ,
et ils s'éloignent pour vivre seuls dés qu'ils peuvent se passer
des soins des père et mère.
Ces oiseaux , qui sont tout à la fois entomophages et gra-
nivores, ne quittent point nos climats en hiver, saison pour
laquelle ils ont la précaution d'amasser . en automne , une
provision de noisettes, de faines de hêtre, de graines de
tournesol, de chanvre, etc. Le moyen qu'ils emploient pour
extraire la substance des premières, est de les fixer solide-
ment dans une fente quelconque et de les percer ensuite à
coups de bec. Ils ont une manière particulière de se percher,
car on les voit souvent suspendus par les pieds, ou se repo-
sant de côté, et jamais de la même manière que les autres
oiseaux. On a remarqué que, des individus mis en cage pas-
soient la nuit sur le plancher, quoiqu'il y eût des juchoirs.
On en voit quelquefois dans la compagnie des mésanges,
avec lesquelles ils ont une autre analogie parleur goût pour
les graisses et le suif , qui, suivant Schwenkfeld , servent d'ap-
pât pour les prendre.
Des auteurs font mention , d'après Belon , d'une petite sit-r
telle d'Europe comme d'une espèce distincte; mais il paroi t que
les individus observés étoient des jeunes de l'année , dont la
taille n'étoit pas encore entièrement développée.
S1TTEL1.E brune: Sittafusca, Vieill. Cet oiseau, qui se trouve
.nu Brésil, et qu'on voit au Muséum d'histoire naturelle de
Paris, est de la taille du rossignol, et la couleur brune est
celle qui domine sur la tête, le cou , les ailes , la queue et le
dessous du corps ; il a un collier blanc à la partie supérieure
du cou, et une bande longitudinale delà même couleur der-r
rière l'œil ; la gorge est d'un blanc qui devient roussâtre sur
les parties postérieures. Le bec, glabre à la base, est plus
SIT oki
pointu que celui des autres sittelles , ciroonsJance d'après la-
quelle M. Vieillot pense qu'on pourroit en faire une section;
ce bec est brun, ainsi que les pieds, mais dune nuance plus
claire.
vSiTTEf.LE A TÈTE NOIRE: S'ûta melanocephdla , Vicill. ; Sitla Ca-
roline nsi s , Lath., pi. 2, fîg. 3 de yOrnith. américaine de
"Wilson. Cet oiseau, regardé par Gmelin comme une variété,
est considéré par Lathara et M. Vieillot comme identique
avec la sittelle à huppe noire. Elle a cinq pouces trois lignes
de longueur; les joues et les sourcils sont d'un gris blanc,
ainsi que les soies qui rerouvrent les narines; le dessus de la
ièle et le derrière du cou sont noirs; le dos est de couleur
d'ardoise; la poitrine et le ventre sont d'un gris blanc ; il y
a dc& taches rousses sur les flancs; les pennes alaires et leurs
coTivertures sont noires et bordées d'un gris bleuâtre ; celte
teinte est également celle des deux pennes caudales intermé-
diaires: les deux qui les approchent le plus sont noires et
terminées de blanc ; les suivantes sont d'un gris bleuâtre à
leur extrémité, et les autres blanches de chaque côté et de
couleur d'ardoise à leur extrémité. La couleur noire est moins
foncée chez la femelle.
Cette espèce niche dans les trous d'arbres, dans ceux des
clôtures en bois et sous les corniches boisées des cavernes.
La femelle pond cinq œufs d'un blanc terne, et tachetés de
brun au gros bout. Le cri de l'oiseau est, en hiver, ti , ii , ti ,
ti , ti. et en été quank, quanh. 11 est répandu dans le Nord de
l'Amérique, jusqu'à la baie d'ffudson , et on le trouve aussi
à la Jamaïque.
Sittelle roLLE:5/i'/a ■■itulla , Vieill. Cet oiseau, long d'un
peu plus de quatre pouces , est figuré dans l'Ornithologie
américaine de Wilson , pi. 2 , n." 4 , et l'espèce avec laquelle
il paroit avoir le plus de rapport, est le *itla jamaicensis ,
Linn. , ou sittelle. à huppe noire de EufFon , laquelle ne porte
pas réellement de huppe, puisque Browne et Sloane, qui.
ies premiers, l'ont oI)servée, n'en parlent point, et que le
second dit seulement qu'il a la tête grosse. Celte espèce paroît
être aussi, comme le remarque Wilson, la même que la sit-
telle du Canada, figurée, sous le n." 1 , sur la 683." planche
de Buffon , quand elle étoit encore dans son jeune âge.
348 SIT
Lorsque son plumage est parfait , cet oiseau a le dessus de
]a tête d'un beau noir terminé en pointe sur la nuque; une
bande blanche, partant du front, passe au-dessus de l'œil et
descend sur le cou : sous cette bande il y en a une autre de
couleur noire; un gris ardoisé règne sur le cou , le dos, le
croupion et une partie des rémiges et des rectrices, dont les
autres sont noires et les trois les plus extérieures terminées
par une tache blanche. Les parties inférieures du corps sont
d'un roux rougeàtre; les pieds sont d'un vert sombre, et le
bec est noir. Le noir de la tête est moins foncé sur la fe-
melle , qui a la poitrine et le ventre d'un roux rembruni.
Tout le dessus du corps est cendré chez le jeune, dont les
sourcils, les côtés de la tête et la gorge, sont blanchâtres, et
les parties inférieures d'un gris roussàtre.
Ces oiseaux , dont la Jamaïque, dit Sloane , est le pays
natal , fréquentent les buissons des saA^annes , et se laissent
approcher de si près , qu'on les tue souvent à coups de bâton ;
ce qui leur a fait donner le nom d'oiseaux fous.
SiTTELLE [petite] A TÊTE BRUNE: Sittu pUsUla , Lath. ; PeTITE
SrrrELLE a tête brune de Buffon , figurée pi. i5 , n." 2 , dans
y American ornith. Cet oiseau, dont la longueur totale est de
trois pouces huit lignes, est brun sur la tête et le cou, et il
a une tache blanche sur la nuque; les joues et la gorge sont
blanchâtres, ainsi que tout le dessous du corps; les ailes
sont noirâtres ; leurs couvertures et les pennes secondaires
sont d'un gris ardoisé : cette couleur est celle des autres
parties supérieures et des deux pennes intermédiaires de la
queue, dont les autres pennes offrent un mélange de noir,
de cendré et deblatic. Le bec est noir en dessus, et bleu à la
base et en dessous; l'iris est, de couleur noisette, et les pieds
sont d'un bleu terne.
Cette sittelle habite dans les parties sud des États-Unis ;
elle ne pénètre pas, dans 1^ Nord, a;i-del<à de la Virginie. On
la trouve aussi à la Jamaïque. Ses habitudes sont les mêmes
que celles de la sittelle folle ; mais elle est vive , alerte et
plus difficile à approcher. On la rencontre souvent dans les
forêts de pins avec le pic boréal.
Les autres oiseaux indiqués par Latham, par Buffon ou ses
continuateurs , et par M. Vieillot, comme portant le nom
SIT 349
ûe sittelles, sont réputés par ce dernier des espèces douteuse?.
Ge sont :
].° La SiTTELLE A LONG BEC DE Batavia , qui a Sept pouces
et demi de long, et dont le sommet de la tête et les parties
supérieures du corps sunt d'un gris-hleu clair , et les parties
inférieures d'une couleur de tan. C'est le sitla longiroslra de
Latham.
2.° La SiTTELLE ROUSSE DE SuRiNAM ; Sitta suritiamensis , Lath.,
qui Ta figurée planche 28 de son Sjnopsis ; laquelle , longue
de trois pouces un quart, a la tête et le dessus du cou d'un
roux châtain ; les couvertures des ailes noires et tachetées de
blanc ; le dessous du corps d'un blanc châtain-, la queue ter-
minée de blanc ; et le bec est représenté comme arqué et
pointu, ce qui seroit contraire aux caractères du genre.
3." La SiTTELLE GRiVELÉE ; Sittu nœvia, Lath., pi. 476 des
Glanures d'Edwards ; laquelle , originaire de la Guiane ,
longue d'environ six pouces, et dont la couleur dominante
est un cendré obscur, a paru à M. Vieillot être un four-
milier.
4." La GRANDE SiTTELLE A BEC CROCHU ; Sitta majoT , Lath. ,
qui est longue d'environ sept pouces et demi , a le bec renflé
dans son milieu et un peu crochu à sa pointe, le dessous
du corps blanchâtre, les pennes alaires et caudales brunes
et bordées d'orangé, et se trouve à la Jamaïque.
6." La SiTTELLE CAFRE; Sitta cafra, Lath., qui est figurée
par Sparrman, tab. 4, comme étant du cap de Bonne-Es-
pérance et la plus grande des sittelles connues. Sa longueur
est de huit pouces et demi ; sa queue , composée de dix
pennes, en a deux plus longues : ses couleurs présentent un
mélange de jaune, de brun, de noir et d'olive.
6° La SiTTELLE CHLORLs ; Sitta chloris, Lath., figurée par
Sparrman , tab. 55 , comme étant aussi du cap de Bonne-
Espérance. Elle offre un joli vert sur le dessus du corps et
du blanc au-dessous; son bec est plus long que la tête.
7.° La SiTTELLE DE LA Chine ; Silta chineiisis , Osb. , Voyage,
tom. 2 , pag. 10, dont la tête porte une belle huppe, dont
la taille est celle du chardonneret, et dont le plumage élé-
gant est d'un ferrugineux foncé , glacé de bleu sur le corps
et d'un blanc de neige en dessous, avec deux taches, dont
35o SIT
Tune, d'un rouge ccarlate, près de l'œil. Le croupion est
jaune; le bec et les pieds sont noirs. Cet oiseau porte à la
Chine le nom de kowkay koim.
M. Temminck , qui ne cite que trois espèces de sittelles
dans l'Analyse de son Système , y comprend le sitta chrjsop-
tera ou sittelle aux ailes orangées ; mais M. Vieillot a renvoyé
cet oiseau au genre Sitline, et, d'après la figure qu'en donne
Latham , on a cru devoir l'y laisser. (Ch. D. )
SITTICH. {Ornitli.) Les perruches sont ainsi nommées en
Allemagne, suivant Buffon. (Ch. D. )
SITTINE. (Omith.) Ce genre, de la famille des grimpe-
reaux et voisin du genre Siltelle, a été nommé Xenops , de
deux mots grecs signifiant visage nouveau. Ce nom qui , sui-
vant la remarque de Levaillant, ne désigne pas une physio-
nomie nouvelle , extraordinaire, puisqu'elle se rapproche de
celle des sittelles, du tournepierre, etc., a été formé par le
comte de Hoffmannscgg et adopté par Illiger. M. Vieillot y a
apporté un léger changement en substituant Neops à Xe-
nops. Ses caractères consistent dans un bec grêle , très-com-
primé , entier , dont la mandibule supérieure est presque
droite, mais dont l'inférieure, plus étroite, fléchie vers le
milieu, est ensuite retroussée à la pointe; des narines ovales,
situées à la base du bec et recouvertes d'une membrane nue; la
queue médiocre, composée de douze pennes foiblcs, entières
et sans piquans; des pieds ayant quatre doigts, dont trois en
devant et un derrière, et dont les doigts latéraux, à peu
près égaux , sont unis à celui du milieu , savoir, l'externe
jusqu'à la seconde articulation , et l'interne jusqu'à la pre-
mière seulement; des ongles arqués, forts, et celui du pouce
le plus long.
• M. Vieillot avoit transporté dans ce genre l'oiseau de la
Nouvelle -Hollande figuré par Latham , 2.* supplément du
Synopsis ,Tp. 146, pi. 127, sous le nom de sitta chiysoptera ,
sittine aux ailes orangées ; mais M. Temminck, suivant lequel
les espèces du genre Sittine ne se trouvent que dans les
contrées méridionales du Nouveau-Monde , prétend que la
ligure de Latham est très-défectueuse, et qu'on ne doit point
placer cet oiseau avec les siltines, attendu que ce n'est
pas un xenops, mais un torchepot , son bec n'étant point
SIT 3-5 ..
rccoiiriié eu liaut, Comme Ui figure sembleroit l'indiquer.
■ Les seules espèces de sittine seroient donc :
1.° La SiTTiNE HoFiMANNSEGG , Xcnops genibariis d'IUiget- ,
figurée par Levaillant sous ce nom dans ses Promérops , pi.
5i , n.° 2, et dont le mâle Test également dans les Oiseaux
coloriés de MM. Temminck et Laugier , pi. i5o, n." i , et sur
la pi. gravée p. 20, n." 2 , du tom. 5i du Nouveau Diction-
naire d'histoire naturelle , sous le nom de sittine à qtieue
rousse, ncops rtijlcauda, Vieillot. Cet oiieau , qui se trouve
à Cayenne , est long de quatre pouces et demi. La descrip-
tion en est à peu près la même dans les deux auteurs. Le
sommet de la tête est d'un brun terne ; les yeux sont sur-
montés d'un sourcil blanc , et un trait de la même couleur
se voit aux deux côtés du cou; la gorge et la poitrine sont
d'un blanc cendré ; le dos et tout le manteau sont d'un
brun roux qui s'éclaircit en s'approchant du croupion. Les
scapulaires sont largement frangées de roux ; les l'éxniges
sont lisérées de roux orangé et bordées de noir; la queue,
un peu étagée et noire dans le milieu , a les bords laté-
raux d'un roux orangé ; la mandibule inférieure , blanche
à sa base, est noire au bout, ainsi que la totalité de la
mandibule supérieure; les pieds sont grisâtres.
2." La Sittine anabatoïde , Xenops anabaloides , que M.
Temminck a ainsi nommée cà cause de sa ressemblance , par
la taille et par les couleurs du plumage , aux espèces qui
composent le genre Anabates. Cet oiseau , dont le mâle est
figuré sur la planche i5o de MM. Temminck et Laugier ,
n.** 2 , a sept pouces de longueur totale ; le bec , quoique sur
une plus grande échelle, est formé comme celui des autres
espèces, et sa mandibule inférieure est fortement retroussée;
la queue , qui est d'un roux vif , est longue et à peu près
égale : les ailes n'en couvrent que les deux tiers ; la tête , les
joues, le dos et les ailes, sont d'un brun roux; il y a der-
rière les yeux une raie d'un blanc pur , qui s'étend sur les
côtés de l'occiput; la nuque est entourée d'un collier blanc ;
la gorge est de cette couleur, qui devient d'un roux terne
sur la poitrine et le milieu du ventre, et passe au roux foncé
sur l'abdomen ; toute la queue est tl'un roux vif; les pieds
sont gris et le bec est blanchâtre.
352 SIT
0." La SiTTiNE EIBANDÈ ; Xenops rutUuns , Lichtenst, pi. 72 des
Oiseaux coloriés , fig. 2. Celte espèce , de quatre pouces quatre
lignes de longueur, et qui se trouve au Brésil , se distingue par
deux traits blancs , disposés longitudinalement sur chaque
côté du cou ; la forme du bec est très-prononcée en lame
aplatie et recourbée en haut; le sommet de la tête et les joues
sont de couleur brune , avec des mouchetures d'un brun
plus clair; le dos et les couvertures des ailes sont d'un brun
olivâtre, et les rémiges, d'un jaune doré à leur base, sont
ensuite noires et bordées de roux; le croupion et la queue
sont d'un roux ardent; la gorge est blanche , et les parties
inférieures ont des mèches de cette couleur sur un fond
d'un cendré olivâtre ; le bec est brun , à l'exception de la
base de la mandibule inférieure , qui est blanche.
Levaillant a figuré à la suite de ses Promérops, pi. 01 ,
n.° 1 , sous le nom de grimpar sitfelle , un autre oiseau égale-
ment trouvé au Brésil, qui est représenté dans les Oiseaux
coloriés de M. ïemminck, pi. 72, n." 1 , avec la dénomination
de grimpar fauvette ou bec-fin , dendrocolaptes sjh'iellus.
M. Vieillot a fait sa sittelle à queue en spirale , neops spi-
rurus , de cet oiseau ,qui est surtout remarquable par la forme
particulière de sa queue, très-étagée, donttoutes les pennes,
terminées par une griffe , sont contournées vers le bout
en spirale. Le sommet de sa tête est d'un brun roux , avec
une teinte olivâtre ; les yeux sont surmontés d'un petit
sourcil jaunâtre , ce qui est aussi la couleur des plumes de
la gorge. Le dos et les ailes sont d'un roux brun ; la queue
et ses couvertures d'un roux plus vif; le bec et les pieds sont
gris. ( Ch. D. )
SITULE. {Erpët.) Nom spécifique d'une Couleuvre. Voyez
ce mot. (H.C.)
SIU. [Ovnith.) Cet oiseau du Chili ressemble un peu au
chardonneret, gilghero des Espagnols; son bec , blanc à. la base
et noir à la pointe, est conique, droit et pointu : c'est le
fringilla barbaia de Gmelin et de Latham. Le mâle a la tête
d'un noir velouté, le dos d'un jaune tirant sur le vert, les
ailes bariolées de vert, de jaune, de rouge et de noir. Dans
son jeune âge la gorge est jaune; mais, dit Molina , après les
six premiers mois il pousse à la base de son bec des poils noirs
SIY 353
qui, à mesure qu'il vieillit, lui couvrent toute la gorge et
s'étendent enfin jusqu'à la moitié de la poitrine; son chant,
qu'il fait entendre toute l'année, est, dit le même auteur,
supérieur à celui du serin, et il apprend facilement à imiter
la voix des autres oiseaux. La femelle n'a ni voix ni barbe;
le fond de son plumage est gris, avec des taches jaunes sur
les ailes.
On voit pendant toute l'année le siu sur les montagnes ma-
ritimes, mais il ne se trouve qu'en hiver dans les plaines des
provinces méditerranées, qu'il abandonne au printemps pour
aller faire dans les Andes, sur différentes sortes d'arbres,
un nid composé d'herbes menues et de plumes, où la femelle,
dit l'auteur, ne pond que deux œufs chaque couvée, qui se
renouvelle sans doute , car cet oiseau est très-multiplié. II
s'élève facilement en cage , où on le nourrit avec les graines
du madia saliva, et les feuilles du scandix chilensis. ( Ch. D.)
SIUBA. (Bot.) Nom péruvien du stereoxj^lum corymbosum de
la Flore du Pérou, qui a le port d'un myrte et dont le bois,
très -dur, brûle difficilement. (J.)
SIUM. {Bot.) Voyez Sion et Berle. (J.)
SIUTERUT. {ConchjL) Ce nom groënlandois est, dit-oa,
celui de notre buccin onde, buccinum undatum. (Desm.)
SIUTUT. [Ornith.) On nomme ainsi, dans l'ile d'Œland,
le pigeon ramier, columba palumbus , Linn. (Ch. D.)
SIVITOULA. (Ornith.) Ce nom est cité, dans le Nouveau
Dictionnaire d'histoire naturelle , comme étant celui de la
chev'cche en Piémont , où la chouette se nomme Sivitouloun.
(Ch. d.)
SIVOUTCHAS. (Mamm.) Nom kamtchadale qu'on dit être
celui du phoque ou de l'otarie lion-marin du genre Platy-
rhynque de M. F. Cuvier. (Desm.)
SIX-BANDES. {Ichthjol.) Nom d'un Glyphisodon. Voyez
ce mot. (H, C.)
SIY. [Ornith.) Le perroquet que d'Azara, tom. 4, décrit
sous le n.°287, comme portant ce nom au Paraguay, est le
papegai à tête et gorge bleues de Buffon , psittacus menstruus,
Linn. (Ch.D.)
SIYAH - GHUSH. {Mamm.) Nom persan du caracal, es-
pèce du genre Chat. (Desm.)
49. 23
354 8IZ
SIZAIN. (Ornitli.) Ce nom est cité dans le Nouveau Dic-
*tIonnaire d'histoire naturelle comme étant la dénomination
vulgaire d'un chardonneret dont la queue n'a que six pennes
terminées de blanc. ( Ch. D.)
SIZERIN. {Ornith.) On a donné, au mot Linotte, t. XXVI,
page 540 etsuiv. de ce Dictionnaire, la description du sizerin
proprement dit, et l'on est entré dans quelques détails sur le
genre que M. Vieillot a établi sous ce nom. (Ch. D.)
SIZIN. (Ornith.) Voyez Sizerin. (Ch. D.)
SJABET, SJAMAR. {Bol.) Noms é^'yptiens de l'aneth , ane-
ilium graveolens, suivant Forskal : c'est le cliebet de Delile.
(J.)
SJADJARET-EN-NEDŒ, SJŒBE-ELDJŒBHEL. (Bot.)
Noms arabes , cités par Forskal , du lichen pjxidatus de Lin-
naeus , espèce de hœomyces d'Acharius. Il cite encore le se-
cond de ces noms pour son crithmum pjrenaicum , bubon tor-
tuosum de M. Desfontaines, qui est le chebet-el-gebel de De-
lile, signifiant fenouil du désert. (J. )
SJAICUNA. [Bot.) Le chervi, sium sisarum , plante pota-
gère, est ainsi nommée au Japon, suivant M. ïhunberg.
(J.)
SJAMI. (Bot.) Forskal dit que le chou qui fournit le bro-
coli est ainsi nommé en Egypte et en Ai'abie. (J.)
SJARANEK. (Bot.) Nom égyptien du chanvre, suivant
Forskal. Delile le nomme charaneq et et- cachyeh. (J.)
SJEF. (Bot.) Nom arabe d'un dolic , dolichos polystachios
de Forskal. (J.)
SJENOSTAVEZ. (Mamm.) Les habitans du Kolyvan don-
nent ce nom, qui sis,niûe faucheur , au lagomys pika, à cause
de Fhabitude qu'il a de couper les herbes, et de s'en faire
des provisions pour l'hiver. (Desm.)
SJERK EL FŒLAK. (Bot.) Nom égyptien d'une grenadille,
passijlora cœrulea , selon Forskal. (J. )
SJIBB-ELLEIL. (Bot.) Nom égyptien de la belle-de-nuit,
njctago , suivant Forskal. (J.)
SJIKO, RINTSJO. (Bot.) M. Thunberg cite ces noms ja-
ponois de son daphne odora , qui croît aux environs de Nan-
gasaki, et que l'on cultive dans les jardins à cause de sa bonne
odeur. (J>)
SJO 355
SJIKURIE. (Bot.) La chicorée endive est ainsi nommée chez
les Arabes, suivant Forskal. ( J. )
SJIORO. (Bot.) Kœmpfer cite ce nom japonois de la truffe,
tuber, comestible au Japon comme elle l'est en Europe. (J.)
SJIRE, SJIROI, SlRO-JURl. (Bot.) Noms japonois du lis
blanc, cités par M. Thunbcrg. (J. )
SJIRO-BANNA. [Bot.) V'oyez Ominamisi. (J.)
SJIRO-IWO. (Ichthjol.) Nom japonois del'ÉpERLANj voyez
ce mot. (H. C.)
SJIRO-00, TSIO. (Bot.) Noms japonois de Vurtica nivea,
selon Kaempfer , qui ajoute que son écorce est textile et propre
à faire des cordes, et que ses graines donnent par expression
une huile caustique. (J. )
SJIRSJ^IR. (Ornilh.) Forskal cite, pag. lo , n.'' 22 ef
25 , ce mot et celui de sirsœirœ , qu'il recommande de nepas
confondre, comme étant les noms de deux des oiseaux qui
arrivent de l'Occident pendant la crue du Nil, et ne quittent
l'Egypte que quand les eaux se retirent, après quarante ou
cinquante jours. 11 paroît que le second oiseau est une sar-
celle. Voyez SiRSAiR. ( Ch. D.)
SJO. {Boti) Ce nom japonois est donné, suivant Kœmpfer
et M. Thunberg, à plusieurs végétaux très-différens. Les/o,
ou kus-no'hi, ou surno-fa , est le camphrier, laiirus camphora;le
sjo, ri ou haadsi est le mûrier à papier, morus papjrifera de
Linnœus, broussonetia de l'Héritier; le sjo ou niaats est le pinus
sylveslris ; le sjo ou jamma-sonsjo est le fagara piperita, nommé
aussi Soo. Voyez ce mot. (J. )
SJO-KUSO, TOO-KIBBI. {Bot.) Le maïs , zea , est ainsi
nommé au Japon, suivant Kaempfer. Le sjo-hua est le con-
combre serpent , cucumisjlexuosus. (J.)
SJOBLICK. (Conchjl.) C'est le nom suédois de la térébelle.
(Desm.)
SJŒ-ORRE. (Ornilh.) Ce nom est indiqué par Buffon
comme étant, en Suède, celui de son petit guillemot ou co-
lombe du Groenland. (Ch. D.)
SJŒBET-EL-DJEBBEL. (Bot.) Voyez Sjadjaret-en-nedœ.
(J.)
SJŒBR. (Bot.) Une espèce d'orge, hordeum hexastichum ^
porte ce nom dans l'Egypte, suivant Forskal. (J)
556 SJO
SJŒFSJUF. {Bol.) Nom arabe, cité par Forskal, de son
arislida lanata, que Vahl a réuni à Varistida plumosa de Lin^
naeus. ( J. )
SJŒHTAREDI. (Bot.) Voyez Scheiteregi. (J.)
SJOK-EDSJAMMEL. (Bot.) Voyez Chasjir. (J.)
SJOK-LHAMNASCH. (Bot.) Ce nom arabe, qui signifie
chardon rampant, est celui du salsola mucronata de Forskal,
anabasis spinosissima de Linnseus fils, selon Vahl, qui croit
en Egypte près d'Alexandrie, et dont tous les rameaux se
terminent en pointes très-épineuses. (J.)
SJOORIKE. (Bot.) Nom japonois du phjlolaca octandra .^
cité par Kaempfer. (J.)
SJOORO. (Bot.) Nom japonois delà truffe que l'on mange,
cité par Kaempfer. Elle est nommée sjiroo par M. Thunberg.
(J.)
SJORALLO. (Bot.) Voyez Vallia-tsjori-valli. (J.)
SJOVANNA-AMELPODI. (Bot.) Nom malabare, cité par
Rhéede, d'un arbrisseau qui porte des fleurs blanches en om-
belle ou corymbe, et des baies petites, du volume d'un gros
pois, tantôt didymes, tantôt simples par avortement , conte-
nant deux noyaux. Ces fleurs et ces fruits existent en même
temps sur la plante, dont la résine est employée contre la
morsure des serpins. La figure que Rhéede en donne , ré-
pond parfaitement à celle du radix mustelœ de Rumph, in-
diquée pour les mêmes usages et rapportée comme synonyme
par Linnoeus à son ophioxjlon serpentinum , ainsi que le sjovanna,
retranché postérieurement par "Willdenow. Celui-ci est le
talona des Portugais du Malabar. Nous ajouterons ici que M.
Persoona réuni, probablement à tort, l'ochrosiade Commerson
à Vopliioxjion, dont il diffère par ses deux folicules charnus,
de forme ovale, alongée, écartés l'un de l'autre et contenant
chacun deux ou trois graines planes. (J. )
SJOVANNA POLI TALI. (Bot.) Nom malabare, cité par
Rhéede, du crinum latlfolium de Linnseus. (J. )
SJU, SOOBU. {Bot.) Kœnipfer cite ces noms japonois de
Viris versicolor , plante aquatique, cultivée dans les pièces
d'eau à cause de la beauté de ses fleurs. ( J. )
SJU-SJIM. {Bot.) Voyez Sodsai. (J.)
SJUBBAITA. {Bot.) Voyez Dabbuna. (J.)
SKE 557
SJUKT. (Bot.) Voyez 0-reni. (J.)
SJUN. (Bot.) M. Thunberg cite ce nom japonois, soit pour
le camellia japonica , bel arbrisseau conservé dans nos orange-
ries, soit pour le nympheau , menyanthes nymphoides de Lin-
, naeus, maintenant Villarsia {genre distinct), plante aquatique,
très -commune, qui est aussi nommée sjun-sai. Son serapias
longi/olia est nommé sju-ran. (J.)
SJURO , SODIO. {Bot.) Kaempfer cite ces noms japonois
pour le chamœrops hiimilis, genre de palmier. Une variété à
tige plus basse est nommée sjuro-tuku. Le sju-sjir , plante très-
ditférente, est Je fameux ninsi de la Chine, regardé dans ces
pays comme un excellent cordial et vendu à un très -haut
prix. (J. )
SJURYGGFISK. {IchtJiyol.) Un des noms suédois du lompe.
Voyez CycLOPTËRE. (H. C.)
SJUWO. (Bot.) Nom japonois de la plante que M. Thun-
berg nomme melittis melissophyllum dans le texte de son Flora
japonica , et melittis japonica dans la gravure qu'il en donne. (J.)
SKAAR. (Ormt/i.) C'est, en Laponie , suivant Mnller, l'es-
pèce de canard qui est nommée anas 5/cor?-a dans son Prodromus^
n." i3o. (Ch. D.)
SKAGITE. {Ornitli.) Nom lapon du struntjager, larus pa->
rasiticus, Linn. ( Ch. D.)
SKAMBO, SUIBA. (Bot.) M. Thunberg cite ces noms ja-
ponois du rumex persicarioides , espèce de patience. (J. )
SKARFEN. (Ornith.) Nom islandois , suivant Olafsen et
Povelsen, du cormoran , pelecanus carbo , Linn. (Ch. D.)
SRARY. {Ornith.) On appelle ainsi, en Norwége, le cor-
moran, pe/ecanws carbo, Linn. (Ch. D. )
SKAST. {Ornith..) C'est, en Silésie , l'orfraie ou pygargue,
falco ossifragus , albicilla et alhicaudus, Linn. ( Ch. D.)
SKATA. {Ornith.) On appelle ainsi la pie, co7vi/s pica ,
Linn., en Suède. (Ch. D.)
SKATA { Ichth_yol,) Nom islandois de la raie bâtis. Voyez
Raie. (H.C.)
SKATE. {Ichthj'ol.) Un des noms anglois de la raie bâtis.
Voyez Raie. ( H. C. )
SKECRE. [Ornith.) BufTon cite ce nom comme étant, en
Islande, celui d'un jeune goéland brun. (Ch. D.)
358 SRE
SKEGLA. (Ornith.) Ce nomparoît désigner en Laponie une
espèce de mouette, larusrissa, ou kittaviak. (Ch. D.)
SKEL-ENDT. (Ornith. ) Cest en allemand, suivant Buf-
fon, le morillon, anas fuligula, Linn. (Ch. D.)
SKELEUS. ( Ornith. ) L'oiseau , dont le nom grec zo'hioç
est ainsi rendu par l'ancien traducteur d'Aristote , paroît
être un pic-vert. ( Cii. D.)
SRERIA STEINBITR. (Ichthjol.) Nom islandois du Gunnel.
Voyez ce mot. (H. C. )
SKIAER-FLAECKA. (Ornith.) Nom del'avocette, recur-
virostra avocetta, Linn., en suédois. (Ch. D.)
SKIALRYTA. (Ichlhyol.) Voyez, Skrabba. (H. C.)
SKIB , SKIBEA. ( ichlhyol. ) Nom spécifique d'un Poma-
TOME. Voyez ce mot. (H. C.)
SKIDE-HEYRE. (Ornith.) C'est en danois le nom du hé-
ron commun, ardea cinerea , Linn., lequel est aussi appelé,
dans la même langue , shred-hegre. (Ch. D. )
SKIDIS-FISKOR. (Mamm.) Nom islandois des cétacés pour-
vus de fanons, et dont le ventre est marqué de plis longitu-
dinaux. (Desm.)
SKIERRO. (Ornith.) Ce nom paroit désigner en Laponie
un goéland, larus tridactylus, Linn. (Ch. D.)
SKIMMI, SOMO. (Bot.) Noms japonois de la badiane, il-
licium anisatum, cités par Kaenipfer et M. Thunberg. Ce der-
nier a fait du misama-skimmi (skimmi sauvage, en langue japo-
noise) un genre très-diiférent, sous le nom de sMmmia. (J. )
SKIMMIE, Skimmia. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, polypétalées , de la fétrandrie monogynic
de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Un calice per-
sistant, fort petit, à quatre ou cinq divisions ovales; quatre
pétales concaves; quatre étamines; un ovaire supérieur; un
style ; un stigmate; une baie ovale, presque à quatre valves, à
quatre sillons, contenant, dans une pulpe farineuse, quatre
semences blanchâtres.
Skimmie DU Japon: Skimmia japonica , Thunb. , FI. Jap., 62 ;
"Willd., Spec, 1, pag. 6ji, Sin san, vulgairement Mijanea
skimmi, Kaempf. , Aman., 5, page 779, reliq. ie. , tab. 5.
Cet arbrisseau a une tige droite, glabre, divisée en rameaux
lisses , alternes , légèrement tétragones. Les feuilles sont pé-
SKJ 559
tiolées , alternes , placées vers la partie supérieure des ra-
meaux, très-rapprochées , presque vcrticillées, nombreuses,
oblongues, entières, ondulées à leurs bords, droites , longues
de trois à quatre pouces, vertes et ridées en dessus, plus
pâles et ponctuées à leur face inférieure , toujours vertes ,
d'une saveur aromatique , légèrement crénelées vers le som-
met , un peu repliées à leur contour , soutenues par des
pétioles épais , à demi cylindriques , longs d'environ un
pouce. Les fleurs sont disposées, <à l'extrémité des tiges, en
panicule. Les pédoncules sont cylindriques, épais, longs d'en-
viron un pouce. Le calice est d'une seule pièce, fort petit,
de couleur verte , à quatre, quelquefois cinq divisions ovales,
aiguës. La corolle est blanche, à pétales fort petits, ovales, con-
caves; les filamensdes étamines sont très-courts; l'ovaire est su-
périeur surmonté d'un seul style. Le fruit est une baie rouge,
de la grosseur d'un pois, blanche et pulpeuse en dedans ,
très-glabre , un peu farineuse , à quatre sillons , presque
à quatre valves , renfermant quatre semences blanchâtres.
Cette plante croit au Japon. (Poir.)
SKIÎNKOKE. {Erpét.) L'animal figuré par Shaw , sous ce
nom, est la salamandre pointillée. Voyez Salamandre. (H. C.)
SKINNALING. {Ichthjol.) Un des noms suédois de l'épi-
nochette. Voyez Gastérostée. (H. C.)
SKINNERA. (Bot.) Genre de Forster , réuni au Fuchsia de
Plumier et de Linnaeus. Voyez Fuchsie. (J. )
SKIOLRISTA. (fcI^%o/.) Voyez Skrabba. (H. C.)
SKIOR. {Ornith.) C'est en Norwége le nom de la pie com-
mune , corvus pica , Linn. , qui est aussi appelée , dans la même
langue, sliare et slate. (Cu. D.)
SRIOR-AND. (Ornith.) Nom islandois du harle commun ,
mergus mergaiiser , Linn. (Ch. D.)
SKIOR- VINGE. {Ornith.) Nom de la buse commune,
falco huteo, Linn., en Norwége. (Ch. D.)
SKIPPOG. (Ornith.) Le bec en ciseaux, rh^nchops nigra ,
Linn. , est ainsi appelé par les Anglois de New-York. (Ch. D.)
SKITOSTEGA. (Bot.) Voyez Schistostega. (Lem.)
SKITPIGG. (Ichthjol.) Un des noms suédois de Tépinoche.
On le prononce skœttspigg. Voyez Gastérostée. ( H. C.)
SKJALRYTA. (Ichthjol.) Voyez Skraeba. ( H. C. )
56o SKO
SKOGSKNETT. (Omjih.) Ce nom est, en suédois , celui de
la fauvette grise ou griselte, stoparola d'Aldrovande. (Ch.D.)
SKOLESITE. (Min.) Voyez Scolésite. (B.)
SKOLPIZA. {Ornith.) La spatule d'Europe, platalea leuco-
rodia, Gmel. , est ainsi nommée en kalmouk. (Ch. D.)
SKOPA. ( Ornith. ) Nom que porte le pygargue en Russie
sur les bords du Jaïk. (Desm.)
SKORODITE. {Min.) Voyez Scorodite. (B.)
SKORPINA. {Ichthjol.) Nom que les Grecs modernes don-
nent à Ja rascasse. Voyez Scorpène, (H. C.)
SKORZA. {Min.) Variété granulaire ou arénacée d'ÉpiDoiE.
Voyez ce mot et cette variété. (B. )
SKORZEK. {Ornith.) C'est, en Pologne, Pétourneau, stur-
nus vulgaris , Linn. ( Ch. D.)
SKOURA. {Ornith.) Nom danois d'une espèce de canard,
anas scandiaca, Gmel. et Lath. (Ch. D.)
SKOURONECK. {Orn.) C'est le nom polonois de Palouette,
alauda, Linn., qui se nomme en illyrien surzium. (Ch. D.)
SKOUT. {Ornith.) Nom que porte, dans le comté d'York,
le grand guillemot, colj'tnbus troile, Linn. ( Ch. D.)
SKRAAP. {Ornith.) C'est, selon Muller, le nom norwë-
gien du pétrel - puffin , procellaria pijjjinus, Linn. (Ch. D.)
SKRABBA. {Ichthjol. ) Un des noms suédois du scorpion
de mer , cottus scorpius. Voyez Cotte. (H. C.)
SKRABE. {Ornith.) Ce nom est cité par Olhon Fabricius,
Fauna groenlandica , n.° 56, et-par Muller, n.° 146, comme
un des synonymes du pétrel-puffin, procellaria pujjinus, Linn.
C'est probablement Phistoire du même oiseau qui, sous le nom
de slcraben, est rapportée d'une manière étrange et peu digne
de foi, d'après Lucas- Jacobson Deves, Curiosités naturelles de
l'île de Féroè , dans la collection académique, tom. 4? part,
étrang. , p. 1 98. « Cet oiseau , dit-on , fait son nid dans la terre ;
« en grattant avec les ongles et fouillant avec le bec , couché
« sur le dos ( d'où il a tiré son nom ) , il se creuse un trou
« sous terre à la profondeur de huit ou dix pieds, et choisit
« le voisinage d"une pierre pour plus de sûreté. Il ne couve
« jamais qu'un œuf à la fois. Quand le petit est éclos , il
« le quitte pendant le jour et lui donne à manger dans la
« nuit. Si; par hazard, il oublie de sortir de son nid dès le
SLA 36i
<r matin , il y reste toute la journée et ne va que la nuit sui-
« vante chercher dans la mer la provision qui doit servir pour
« la nuit d'après. Quoique ce petit ne mange qu'une fois
« le jour, il devient cependant plus gras que l'oie commune,
« et les habitans de ces iles sont obligés de le saler pour l'hi-
« ver, autrement ils ne pourroient le manger. On se sert
« de sa graisse pour mettre dans les lampes : ce petit s'ap-
« pelle lieren. On ne se soucie pas de prendre la mère. »
CCh. D. )
SKRAND KARASSE. {Ichlhjyol.) Nom danois du Labre
RONE , décrit dans ce Dictionnaire, tome XXV, page 26.
(H.C.)
SKREY. (Iclith/yol.) Un des noms lapons et norwégiens
de la Morue. Voyez ce mot. ( H. C. )
SKROFA. (Ornith.) Cet oiseau est donné, dans les Voyages
d'OIafsen et Povelsen en Islande, comme de la même espèce
que le Skrabe des îles Féroë. Voyez ce mot. (Ch. D.)
SKRZIWAN. (Ornith.) Nom illyrien de l'alouette com-
mune, alauda arvensis , Linn. ( Ch. D.)
SKUA. [Ornith.) Nom que le goéland varié ou grisard ,
larus marinus , Linn., porte aux îles Féroë. C'est le sîcua hoieri
de Clusius, dont le nom s'écrit aussi skue ou shuen. (Ch. D.)
SKUNK. (Mamm.) Ce nom est donné dans l'Amérique du
Nord aux mammifères carnassiers du genre des Moufettes.
(Desm.)
SKUR. (Ornith.) Nom norwégien du bruant commun,
emberiza citrinella , Linn. ( Ch. D.)
SKYTOFHYLLUM. ( Bot. ) M. Bachelot de la Pylaie donne
ce nom au genre Fissidens d'Hedwig, Bridel, etc. Voyez Fissr-
DENS. (LeaI.)
SLAG-HOEG. (Ornith. ) Un des noms de la buse bondrée
en Norwége. ( Ch. D.)
SLAMI-MORESKI. (Mamm.) Nom donné par les Russes
aux fourrures composées de peaux de lièvres. (Desm.)
SLANGA. (Chétop.) Les serpules sont ainsi nommées par
les Suédois. (Desm.)
SLANGEN-WREETER. (Ornith.) Les Hollandois du cap
de Bonne-Espérance nommoient ainsi la spatule, platalea leu-
corodia, Linn. (Ch. D.)
362 SLA
SLATERIA. (Bot.) Genre de plantes monocotylëdones , à
fleurs incomplètes, de la famille des asparaginëes , de l'hexan-
drie monogjnic de Linna^us , oflTrant pour caractère essen-
tiel: Une corolle à six divisions profondes; point de calice;
six étamines à la base de l'ovaire; les filamens très-courts;
un ovaire à demi infère, <i trois loges: six ovules dans
chaque loge ; un style terminé par trois stigmates bilobés ;
une baie presque globuleuse, entourée d'un petit bourrelet
vers son sommet, à trois loges: plusieurs des semences avor-
tent.
Ce genre avoit été établi par Richard , sous le nom de Flug-
gea, pour le convallaria japonica , Linn. iils , Suppl. ; mais un
autre genre ayant été publié sous le même nom , M. Desvaux
y a substitué celui de Slateria. Ce genre se distingue essen-
tiellement des convallaria par la forme de sa corolle presque
à six pétales , par l'insertion des étamines en contact avec l'o-
vaire , par les anthères presque sessiles , par l'ovaire à demi
infère, par six ovules dans chaque loge, enfin par une baie
entourée d'un bourrelet vers son sommet.
Slateria du Japon: Slateria japonica, Desv. , Journ. bot. ,
1, pag. 244; Convallaria japonica, Linn. fils, Suppl. , 204;
Fluggca japonica , Rich. in New Journ. bot. ; Schreber , 2 ,
pag. 8, tab. 2, fig. ^; Ophiopogon japonicum, Bot. magaz. ,
tab. io63. Cette plante est petite, et ne s'élève pas à plus
de deux ou trois pouces de haut. Ses feuilles sont toutes ra-
dicales, étroites, linéaires, presque semblables à celles des
graminées, un peu rétrécies au-dessus de leur base, glabres,
un peu courbées en faucille, planes en dessus, triangulaires
en dessous. De leur centre s'élève une hampe nue, grêle, à
deux angles tranchans, plus courte que les feuilles, quadran-
gulaire à la partie qui porte les fleurs : celles-ci sont dispo-
sées en une grappe unilatérale et courbée, peu garnie; la
corolle est petite, à six divisions lancéolées, accompagnée à
sa base d'une petite bractée filiforme ; les anthères sont presque
sessiles, aiguës, droites, roussàtres, plus courtes que la co-
rolle. Le fruit est une baie presque ovale , bleuâtre, glabre,
obtuse, à une seule loge, à trois valves, de la grosseur d'un
pois. Cette plante croît à la Chine et au Japon. Thunberg
en cite une variété dont les feuilles sont beaucoup plus Ion-
s MA 365
gués; les semences diaphanes, d'une odeur qui approche de
celle de l'ail. (Poir.)
SLAWICK. (Ornif/^.) Nom illyrien du rossignol , motacilla
luscinia. (Ch. D. )
SLEPEZ ou SLEPETZ, SLEPYSCHOK. ( Mamm.) Nom de
l'aspalax ou rat-taupe en langue russe. (Desm.)
SLERBOK. (Ornith.) Ce nom et ceux de fiskeren et smaa,
slcarv , sont donnés, en Norwége, au procellaria graculus de
Miller, n." 147. (Cii. D.)
SLICKTEBACK. (Mamm.) Selon feu de Lacépède , ce nom
est donné par les Danois à la baleine. (Desm.)
SLINGER KONIGLICHER ou Serpeni roval. (Erpét.) Un
des noms allemands du devin. Voyez Boa. (H. C. )
SLOANEA. (Bol.) Voyez Quapalier. (Poir.)
SLOMCKA. (Ornith.) C'est la bécasse commune , scoZopax
rusticola , Linn. , en polonois. (Ch. D.)
SLOTH. (Mamm.) En anglois , ce mot qui signifie pares-
.•ieux, est donné aux bradypes. (Desm.)
SLOWIK. (Ornith.) Nom du rossignol en Pologne. (Desm.)
SMAA-FISKUR. (Ichthj'ol.) En Islande on appelle ainsi le
Tacaud. Voyez ce mot. (H. C.)
SMAA-SILD. (Ichthyol.) Un des noms norwégiens de la
sardine. Voyez Clupée. (H. C.)
SMAA-SPUE. (Ornith.) Nom norwégien du corlieu ou petit
courlis, scolopax phœopus , selon MuUer, n.° i8o.(Ch. D.)
SMAA-STORSK. (Ichthjol.) Un des noms danois du Mu-
SCHEBOUT. Voyez ce mot. (H. C.)
SMALING. (Ichthjol.) En Norwége on appelle ainsi le
corégone able. Voyez Corégone. (H. C. )
SMALL-BITTERN. (Ornith.) C'est, dans Catesby, le cra-
bier vert de Buffon. ( Ch. D. )
SMALL -BLACK BIRD. (Ornith.) C'est, en anglois, le
troupiale noir de Brisson. (Ch. D.)
SMALL-PEWIT. (Ornith.) Ce nom, qui signifie petite huppe,
a été donné par les Américains au moucherolle plaintif, mus-
cicapa querula, figuré pi. Sg de l'Histoire naturelle des oi-
seaux de l'Amérique septentrionale par M. Vieillot. (Ch. D. )
SMALLER-FLYING-FISH. ( Ichthjol. ) Un des noms anglois
de la trigle Caroline, Voyez TuiGiE. (H. C.)
364 SMA
SMALLER RED-BEART. ( Ichthjol. ) Un des noms anglois
du rouget, mullus barbatus de Linnaeus. (H. C.)
SMALT. (Chim.) C'est le verre bleu qu'on obtient en fon-
dant des matières vitrifiables avec la mine de cobalt grillée.
C'est en réduisant le smalt en poudre qu'on prépare l'azur. (Ch.)
SMARAGDITE. (Min.) De Saussure avoit donné ce nom
à un minéral d'un beau vert d'émeraude , qui se trouve en
parties laminaires disséminées dans certaines roches grani-
toïdes. Ce nom n'étoit pas bon, puisqu'il étoit employé dans
une autre langue pour désigner un autre minerai que l'éme-
raude. Mais ce motif sufBsoit-il pour le changer en celui de
DiALLAGE, qu'Haiiy lui a donné, et qui a généralement pré-
valu? Voyez ce mot. (B. )
SMARAGDO-CHALZIT. (Mm.) C'est ainsi que M. Hauss-
mann et M. Freiesleben demandent qu'on nomme le cuivre
muriaté , en changeant, comme on voit, un nom significatif
de composition en un nom significatif de caractère extérieur. C'est
le minerai qu'on a désigné par le nom univoque d^atacawite,
qui est tiré de celui du lieu oîi ce cuivre sous-muriaté a été
trouvé. Voyez Cuivre muriaté pulvérulent, tome XII , p. 17 5.
(B.)
SMARAGDO-PRASE. (Min.) Nom donné par les anciens
minéralogistes à différens minéraux qui avoient la couleur
verte et l'éclat vitreux de l'émeraude. Il paroît que le fluo-
rite (chaux fluatée) a été un de ceux qu'on a le plus sou-
vent désigné par ce nom. (B.)
SMARE, Smaris. {Ichthyol.) On donne aujourd'hui ce nom
à un genre de poissons formé aux dépens de celui des Spares
de Linnaeus, et qui a pour type le Picarel, Sparus smaris.
Il appartient à la famille des léiopomes de M. Duméril et
à la troisième tribu de la quatrième famille des acanthop-
térygiens de M. Cuvier.
II est reconnoissable aux caractères suivans :
Mâchoires protractiles , extensibles en une sorte de tube, à
cause des longs pédicules de leurs intermaxillaires et du mouve-
ment de bascule que leur font faire les maxillaires , et garnies cha-
cune d'une rangée de dents Ji nés et pointues , derrière lesquelles il
y en a quelques rangées de très-petites ; corps étroit, presque fu-
siforme , comprimé; une seule nageoire dorsale.
SMA 365
On distinguera facilement les Smares de presque tous les
genres de la nombreuse famille des Léiopomes en général, où
les lèvres ne sont point extensibles, et de celui des Filous,
en particulier , où les dents sont en rang simple. (Voyez Bogue ,
Canthère, Chéiune, Chéiuon, Chéilodiptère, Coris,Dipté-
RODON, Daurade, Hiatdle, Denté, Filou , Girelle, Gomfhose,
HOLOBRANCHES, HoLOGYMNOSE , LaERE, LaBROÏDES , LÉIOPOMES ,
Monodactyle, Mulet, Ophicéphale, Osphronème, Pagre, Plé-
siors, Pogonias, Spare , Sparoïde , Rason , Sargue , Thora-
CIQUES. )
Parmi les espèces de ce genre nous signalerons :
Le PicAREL : Smaris vulgaris , N. ; Sparus smaris , Linnaeus,
Des dents incisives comme tronquées et mêlées à des dents
plus petites et plus serrées ; un grand nombre de pores sur
la partie antérieure de la tête; teinte générale d'un gris rous-
sàtre argenté: une belle tache quadrangulaire noire sur les
flancs; bouche ample; yeux argentés; nageoires pectorales
et catopes terminés en pointe et rougeàtres comme les autres
nageoires; taille de sept à huit pouces.
Ce petit mais excellent poisson, habite la mer Méditer-
ranée et l'Adriatique. Au rapport d'Azuni, auteur estimé
d'une Histoire de Sardaigne, sa pêche est si copieuse sur les
côtes de cette île, depuis le mois d'Octobre jusqu'au mois de
Mars, que son prix ne peut s'élever au-dessus d'un sou la
livre, la loi municipale ayant établi une amende contre les
pêcheurs qui le vendroient davantage.
A Nice, où on le n-omme gavaron , quand il est jeune , on
en prend toute l'année , dit M. Risso.
Sur les côtes de la Méditerranée, du temps de Rondelet,
les pêcheurs exposoient les picarels à l'air pour les faire
sécher, ou les conservoient dans une saumure comme les an-
chois ; circonstance qui paroît avoir donné naissance au nom
par lequel on les désigne et qui dénote leur saveur piquante.
Alors aussi, dans plusieurs de nos provinces méridionales,
on en préparoit un garum par macération dans l'eau.
En Italie, on les mange de même salés et desséchés.
LaMENDOLE: Smuris mendola , N. ; Sparus mœna, Linn. Dents
petites, pointues, en poinçon sur le premier rang; langue
lisse; palais rude; bouche petite; museau effilé; teinte gêné-
566 SMA
raie d'un gris argenté, avec des raies longitudinales bleuâtres;
nageoires rouges ; une grande tache noire sur chaque flanc.
Un peu plus grand que le précédent, ce poisson varie de
couleur avec les saisons, et perd de son éclat et de la vivacité
de ses teintes en hiver.
Il est très -fécond. Ses œufs, qui sont aurores, éclosent en
Juillet.
Il fréquente également la mer Méditerranée et l'Adriatique.
Sa chair est habituellement maigre, coriace, sans saveur.
Du côté de Venise on le pêche en telle abondance, qu'on le
vend par monceaux, et qu'on en sale une énorme quantité.
Dioscoride a vanté sa saumure comme un excellent purgatif,
tant à l'intérieur qu'à l'extérieur.
Le Smare queue-rouge : Smaris erythrurus , N. ; Sparus ery-
£?iroi/ro5, Bloch. Tête et ouverture de la bouche petites; de
petites écailles sur une partie des opercules et des nageoires
du des, de l'anus et de la queue; teinte générale argentée;
dos bleu ; nageoires rouges ; yeux grands et presque verticaux.
De la mer du Japon.
Le Smare breton : Smaris hritannus , N. ; Sparus britannus et
Lahriis longirostris, Lacép. Hauteur du corps égalant le tiers
de sa longueur ; teinte générale argentée ; dos bleuâtre; de
petites taches et de petites raies interrompues brunes sur les
côtés. Taille d'un pied au plus.
Observé par Commerson sur les rivages de ITsle-de-France,
où sa chair est estimée.
LeSMAKE OsBECK : Smoris Osheck, N.; Sparus Osbech , Lacép.;
Sparus zébra. Mâchoire inférieure recourbée et garnie de
quatre dents assez longues; corps large et aplati; dos nuancé
d'or , d'azur et de brun; flancs pointillés de bleu et rayés de
jaune doré ; ventre argenté; une tache blanche sur la nuque ;
nageoires tachetées de bleu ; catopes très-longs.
Ce poisson, de la taille de huit à dix pouces , vit dans la
Méditerranée. On en doit la connoissance à Osbeck.
Sur la côte de Nice on le nomme g-oro.
Il faut encore rapporter aux Sjiares le a-'odaivaliah de Russel
et le spare alcyon de M. Risso , sparus alcedo , lequel brille
d'une parure si riche en couleurs, que les habitans des Alpes
maritimes lui donnent le nom de martin-pècheur. Sa taille est
s ME 3G7
de huit à dix pouces, mais sa chair ne vaut point celle du
picarel. ( H. C. )
SMARID. {Ichthjol. ) Nom turc du Sparaillon. Voj^ez ce
mot. (H. C.)
SMARIDIE, Smaridia. {Eritom.) M. Latreille a tlésigné sous
ce nom un genre d'insectes aptères, de la famille des para-
sites ou rhinaptères, dont le corps est globuleux; la tête, le
corselet et l'abdomen indiqués par quelques lignes enfon-
cées; qui n'ont que deux yeux; les palpes alongés et les
pattes de devant plus longues que les autres.
Ce genre est encore très- peu connu. Le nom Ifxap^ç-iS^oçj
est celui d'un labre, sorte de poisson que M. Latreille a pris
à peu près au hazard.
L'espèce que nous avons fait figurer dans l'atlas de ce Dic-
tionnaire , pi. 62 , lig. a, b , très-grossie , a été observée par nous
vivante en société dans les fentes de boiseries près d'un endroit
où l'on tenoit accrochée une cage dans laquelle on élevoit des
serins. Il paroît que ces insectes sont nocturnes et qu'ils pro-
fitent du sommeil des oiseaux pour venir les sucer.
On ne peut observer ces insectes qu'à la loupe. (CD.)
SMARIS. {Ichthjol.) Voyez Smare. (H. C.)
SMARIS. (Efifom.) Voyez Smaridie. (Desm.)
SMASIJK. {Ichthyol.) Nom suédois du corégone aile. Voyez
CORÉGONE. (H. C. )
SMA-TORSK. {Ichthyol.) Nom suédois du dorscJi. Voyez
Morue. ( H. C. )
SMECTITE. (Min.) C'est l'argile des foulons et la terre à
foulon. Nous avons décrit cette terre à l'article Argile, sous
le nom d'Argile smectiqus. (Voyez ce mot, tom. III, pag. 17.)
Nous croyons pouvoir rapporter à cette variété d'argile et
sous le nom de smectite snponiforme, le minéral remarquable
par son éclat presque résinoïde, et surtout par son toucher
onctueux, que les minéralogistes allemands nomment Berg-
seife (savon de montagne), et qui est composé, d'après
Buchholz ,
d'alunnine 26,5
de silice 44
d'oxide de fer. ... 8
d'eau 20,5.
568 SME
Il se trouve en Thuringe, en Bohème près de Billin , en
Pologne près d'OIkucz et de Miedziana - Gora , dans l'ile de
Skye en Ecosse, et près de Rabenscheid, aux environs de Dil-
lenbourg, duché de Nassau. Leoinhard. (B.)
SMEGMADERMOS. (Bot.) Ce genre, de la Flore du Pérou,
que Willdenow a nommé Sinegmaria , est le quillai du Pérou ,
que Molina , par cette raison , avoit auparavant indiqué sous
le nom de quillaia, qui doit être conservé. ( J. )
SMEL-PUNGER. {Bot.) Voyez Pdngjer. (J.)
SMELLUS, SMERUUS, S/>t?Aov. (Ichthrol.) Noms de deux
poissons, dont ont parlé Tarentinus, Varinus et Hésychius,
et qui ne nous sont point connus. (H. C. )
SMELT. {Ichthjol.) Nom anglois de PÉferlan. Voyez ce
mot. (H. C.)
SMERDIS. (Crust.) Nom d'un genre de crustacés, fondé
par M. Leach, et qui correspond à celui que M. Latreille a
nommé Erichte, Voyez Malacostracés , tom. XXVIII , p. 342.
(Desm.)
SMERIGLIO. (Ornith.) Nom italien de Pémérillon , qui
s'écrit aussi smerlo ; c'est le falco œsalon, Linn. , et le falco
smirillus, Sav. (Ch. D.)
SMÉRINTHE, Smerinlhus. [Enlom.) Genre d'insectes lépi-
doptères, séparé de celui des sphinx, d'après quelques con-
sidérations, telles que la brièveté de la trompe , un moindre
renflement de la partie moyenne des antennes , qui sont
quelquefois dentelées dans le sexe mâle; enfin, par leur
port et leurs habitudes.
Fabricius avoit rangé les espèces de ce genre , établi par
M. Latreille, dans un autre, auquel il a donné le nom de
laothoe. Le nom de smérinthe est grec , IfxiipivB'jç, et signifie
une petite corde; ce qui exprime !a forme des antennes.
Nous décrirons les espèces de ce genre à l'article Sphinx;
telles sont celles qui ont été nommées Demi-paon , bu Tilleul,
DU Peuplier ou à ailes dentelées, de Geoffroy. (CD.)
SMERLE.(ZcIiili^oZ.) Un des noms saxons de la loclie franche.
Voyez C0BITE. (H. C.)
SMERLING. {Ichthyyol.) Nom danois de la loche franche.
Voyez CoBiTE. (H. C. )
SMEROULA. {Ornith.) M. Vieillot dit que, dans les lies
SMï 369
de l'Archipel, on nomme ainsi le merle bleu ou solitaire.
(Desm.)
SMIGUET. (Bot.) Nom de la salsepareille épineuse aux en-
virons de Narborinc. (Lem.)
SMILACÉES. (Bot,) La famille des asparaginées , telle qu'elle
est exposée dans le Gênera plantarum et dans le tome III de
ce Dictionnaire , comprend des plantes à fleurs hermaphro-
dites et des plantes à fleurs unlsexuelles. Ventenat sépara
ces dernières pour en faire une famille particulière, qu'il
nomma smilacées. A une époque plus récente, M. R. Brown
établit une famille du même nom, mais non identique avec
celle de Ventenat. En effet, il réunit la plupart des aspara-
ginées de Jussieu , et notamment le genre Asperge, aux aspho-
delées. I-e Dioscorea, le Rajania et le Tamus , dont le fruit
est adhérent au calice , constituent , pour lui , une famille
particulière, qu'il nomme dioscorées. Les genres Trillium,
Paris, Medeola, Convallaria, Strrptopus , Drytuophila , Smilax ,
se rattachent à celle des smilacées , qu'il caractérise de la
manière suivante : Fleurs hermaphrodites ou dioiques; calice
libre, pétaloide,-à six divisions ; six étamines insérées à la
base de ces divisions ; ovaire à trois loges polyspermes ; style
le plus souvent trifide ; trois stigmates; baie globuleuse;
graines revêtues d'un tégument membraneux ; périsperme
charnu , cartilagineux ; embryon souvent éloigné de rombiiic.
Voyez Asparaginées. (J.)
SMILACINA. (Bof. ) Le convallaria racemosa et quelques
espèces voisines, rapportées auparavant par Tournefort au
smilax, diffèrent du corn'allaria- et du polygonatum par leur
port et surtout par leur calice , divisé profondément en six
parties. Ce caractère avoit déterminé quelques auteurs à en
faire un genre distinct du Convallaria, auquel Linnaeus les
avoit réunis. Heister nommoit ce genre Salomonia; Adanson,
T'Vagnera ; Necker , Tov'ana; Mœnch, Poljgonastrum ; M. Des-
fontaines, Smilacina. Si l'on doit choisir le plus ancien, ne
pouvant adopter Salomonia , déjà employé ailleurs, on se dé-
cideroit pour IVagnera; mais il paroît que le nom smilacina
a prévalu. (J.)
SMILAX. (Bo£.) Voyez Salsepareille. (Poir.)
SMILLI. {Bot.) Nom arabe d'un concombre, cucumis smilli
49. ' -2/^
570 S MI
de Forskal, dont on mange en Arabie le fruit cru, qui est
lisse, long de trois pouces, et jaune à sa maturité. L'auteur
cite plusieurs autres espèces du même pays, plus ou moins
estimf^es. (.T.)
SMINARIA. (Ichthjol.) Nom que les Grecs modernes don-
nent à la Murène. Voyez ce mot. (H. C.)
SMINARIDA. (Ichthjol.) Nom que les Grecs modernes
donnent au Picarel. Voyez ce mot. (H. C.)
SMINTHURE, Sminlhurus. (Enlom.) M. Latreille a décrit
sous ce nom de genre quelques espèces de podures, insectes
aptères de la famille des nématoures. Nous avons décrit
quelques espèces de sminthures à la fin de l'article Podure.
Mais Porthographe veut, d'après Pctymologie , que ce nom
ne soit pas écrit smynthure , mais sminthure, par i simple,
du grec, Â/uivùoupoç, qui remue fortement la queue. (CD.)
SMIRLIN. {Ichthyol.) Voyez Smeri.e. (H. C.)
SMIRRING. {Ornitk.) L'oiseau ainsi nommé en Allemagne,
et dont Buffon parle sous la même dénomination, est la gal-
linule ou poule d'eau commune, fuLica chloropus , Linn.
(Ch. D.)
SMITHIA. (Bot.) Le nom de M. Smith, président de la
Société linnéenne de Londres, connu par plusieurs ouvrages
estimés, le doyen des botanistes anglois, ne pouvoit manquer
d'être donné à un genre de plantes. Gmelin Pavoit substitué
à celui du quapoja d'Aublet. Scopoli Pappllquoit à Pendrach
de Madagascar, nommé auparavant par nous endrachium. Le
smitliia de Salisbury, Aiton et Schreber, qui a prévalu, ap-
partient à la famille des légumineuses. ( J. )
SMITHIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédont s, à fleurs
complètes, papilionacées , de la famille des légumineuses, de
Id diadelpliie décandrie de Linnaeus, dont le caractère essentiel
consiste dans un calice bifide, a deux lèvres , persistant, ren-
fermé entre deux bractées : une corolle papilionacée ; dix
étaminesdiadelphes; un ovaire supérieur, un style persistant;
une gousse à plusieurs articulations monospermes, renfermée
dans le calice; une semence dans chaque articulation.
Smithia sensitive : Smithia sensitiva , Ait. , Hort. Kew. , 5 ,
pag. 496 , tab. i3; Lamk. , I//. ge;i. , tab. 627. Plante herbacée,
munie d'une tige lisse, cylindrique, renversée, et de rameaux
SMO 071
diffus, alternes, garnis de feuilles pétiolées, alternes, ailées
sans impaire, composées de cinq à dix paires de folioles pe-
tites, ovales, oblongues, opposées, presque sessiies , obtuses,
couvertes de poils fins et soyeux , tant à leurs bords que sur
les principales nervures j les pétioles courts et soyeux. Les
stipules sont opposées, persistantes , situées à la base des pé-
tioles, à demi lancéolées, entières, prolongées à la base en
deux découpures sagittées, inégales; l'une courte, obtuse;
l'autre plus longue, acuminée. Les fleurs sont axillaires, dis-
posées en grappes courtes , composées de trois ou six fleurs
au plus, à peine de la longueur des feuilles; le pédoncule
commun filiforme, plus long que les pétioles; les pédicelles
plus courts que le calice; à leur base est située une bractée
semblable aux stipules, mais plus petite; deux autres, oppo-
sées, ovales, lancéolées, hérissées de poils roides, envelop-
pent le calice. Celui-ci est chargé de poils tubercules, divisé
en deux lèvres ovales, lancéolées, presque égales; la corolle
est jaune, papilionacée; l'étendard en cœur renversé; les ailes
oblongues, obtuses, plus courtes que fétendard ; la carène
linéaire , oblongue, fendue à sa base et de la longueiir des
ailes ; les étamines diadelphes ; les anthères oblongues ; l'ovaire
surmonté d'un style capillaire , persistant , terminé par un
stigmate simple. Le fruit est une gousse renfermée dans le
calice, à quatre ou sept articulations distinctes, hérissées,
orbiculaires, renfermant chacune une semence glabre, réni-
forme , comprimée. Cette plante croit dans les Indes orien-
tales. ( PoiR. )
SMITTEN. {Mamm.) Il paroît que le singe d'Afrique au-
quel Bosman attribue ce nom. est le chimpanzée. (Desm. )
SMŒTORSK. {Ichthjol.) ISom suédois du Tacaud. Voyez
ce mot. (H. C.)
SMONT. (Ichtlifol.) Nom écossois du saumoneau. (H. C.)
SMOOTH-BLENNY. (IcIithfoL) Un des noms anglois du
PiioLis. (H. C.)
SMOOTH-HOUND. {Ichthjol.) Un des noms anglois de
l'EMissot-E. Voyez ce mot. (H. C. )
SMORKUSSA. {Ichthj'ol.) Nom suédois du Gunnel. Voyez
ce mot. (H. C.)
SMOTH-SKAN. {Ichthjol.) Voyez Smooth-bxenny. (H. C.)
372 S Ml)
SMURR. (Bot.) Nom arabe du mimosa ungais cali de Fofs-
kal , mimosa mellifera de Vahl , maintenant inga mellifera de
Willdenow. Voyez Dobb. ( J.)
SMYNTHURE. {Entom.) Voyez Sminthure. ( C. D. )
SMYRAINA. (Ichthjol.) Voyez Sminaria. (H. C.)
SMYRLIN. {Ornilh.) Un des noms de rémérillon , falco
œsalon, Linn. (Ch. D. )
SMYRNÉEN. {Ichthyol.) Nom d'un Gobioïde , que nous
avons décrit à la page 146 du tome XIX de ce Dictionnaire.
(H. C.)
SMYRNIUM. [Bot.) Ce nom latin du maçeron, genre de
plante ombellifère, avoit aussi été donné par Cordus à l'a?!-
eelica archangelica, et par Fuchsius au lisusticum le^isticum.
(J.)
SN^PPA. [Ornith.) On nomme ainsi en Suède la gui-
gnette , tringa lijpoleucos , Linn. (Ch. D. )
SNAGRUEL. {Bot.) Murray croit que la plante de l'Amé-
rique septentrionale, désignée sous ce nom par Cornutus,
est la serpentaire de Virginie, aristolochia serpentaria. (J.)
SNAK. (Mamin.) Sonnini rapporte que les Tartares don-
nent ce nom à l'antilope proprement dite. (Desm.)
SNAPPING TURTLE. (Erpétol.) Dans l'état de New-York
on appelle ainsi la tortue à longue queue, emjs serpenlina.
Voyez Émyde. (H. C.)
SNASl. (Ornith.) Nom kamtschadale d'une espèce de ca-
nard. (Ch. d. )
SNATTER. {Bot.) Voyez Latoch. (J.)
SNAWDRAP. {Bot.) Les Anglois nomment ainsi l'arbre
de neige, chionanthus virginica, dont les fleurs sont blanches
comme la neige : c'est le sneebaum des Hollandois. (J.)
SNEE-BAUM. (Bof.) Voyez Snawdrap. (J.)
SNEE-FUGL. {Ornith.) Nom norwégien de l'ortolan de
neige, emberiza niyalis , qu'on appelle aussi, dans les langues
du Nord, sneeroh et snee-titling, ( Ch. D. )
SNEPPE. {Ornith.) Nom flamand de la bécasse commune,
fcolopax rusticola , Linn. Le même nom, selon Fabricius,
n.° 73, désigne au Groenland le chevalier rayé, tringa striata y
Linn. (Ch. D. )
SNETK. {Ichthjol,) On a ainsi appelé un petit poisson des
SOA 373
lacs de la Sibérie , dont on fait un grand commerce dans
.toute la Russie. Quoiqu'il paroisse appartenir au genre Cy-
prin, l'espèce en est indéterminée. (H. C. )
SNIEGULA.(0rn.j7?i.) C'est l'ortolan déneige, emherizanhalis,
en polonois, lequel s'appelle aussi, dans la même langue,
Siiiezniczka , et en suédois, snœsparf. (Ch. D.)
SNIPE. (Ornith.) Nom anglois de la bécassine , scolopax
gallinago, Linn. (Ch. D.)
SNIPPEFISH. (Ichthjol.) Un des noms anglois de la lé-
casse de mer. Voyez Centrisque. (H. C. )
SNIPVISCH. (Iclithjol.) Nom hollandois de la bécasse de
mer. Voyez Centrxsque. (H. C. )
SNOBAR. ( Bot. ) Forskal cite ce nom égyptien du pin.
Mentzel le nomme sonohar. (J. )
SNOËK. (Ichthjol.) Un des noms hoILmdois du brochet.
Voyez ÉsocE. (H. C.)
SNORDOLK. (Ichthjol.) Nom norwégien du Gunnel. Voyez
ce mot. (H, C.)
SNOTTOLFF. {Ichthjol.) Nom belge du lompe. Voyez Cy-
CLOPTÈRE. (H. C.)
SNOW BUNTING. [Ornith.) Nom de l'ortolan de neige
en anglois. ( Ch. D. )
SOA. (Bof.) Voyez CuLANG. (J.)
SOAGIA. [Ichthjol.) Un des noms vénitiens du Carrelet,
Voyez ce mot. ( H. C.)
SOAJER. (Erpét.) Un des noms de pays de Yiguane ordi'
naire. Voyez Iguane. (H. C. )
SOALOUKITCHI. ( Ornith. ) Nom kamtscliadale d'une es-
pèce de canard que les Russes appellent loutH , mais que
Krascheninnikovv ne désigne pas autrement. (Ch. D.)
SOAMOUNA. (Bot.) Parmi les productions végétales de
l'Inde , mentionnées dans le petit Recueil des voyages, il est
question d'un arbre de ce nom dont le tronc est plus renflé
dans son milieu qu'à sa base et à son sommet. Son bois , blanc
en dedans et gris en dehors , est moelleux et mou comme le
liège, chargé d'épines, que l'on coupe quand elles sont vertes
et desquelles découle un suc employé comme ophthalmique.
Les feuilles ont un long pétiole terminé par cinq folioles, et
les fruits sont des gousses oblongues contenant des pois rouges.
374 SOA
Cette réunion de caractères ne suffit pas pour déterminer ïe
genre de cet arbre. Ses gousses et ses graines rouges semblent
indiquer une plante Icgumineuse voisine du Robinia ou de
VEythrina, mais aucune espèce de ces genres n"a la tige ren-
flée et les feuilles digitées. Des fromagers, homhax , ont des
troncs énormes et quelques-uns chargés d'épines, mais leurs
fruits ne sont pas des gousses. (J.)
SOASOAJEB. {Erpét.) Nom que les habitans d'Amboine
donnent au basilic porte- crête. Voyez Basilic (H. C.)
SOB. {Bot.) Nom sous lequel le monhin, spondias , est connu
au Sénégal, suivant Adanson. (J.)
SOBA, KJO. (Bol.) Noms japonois du sarrasin , poljgonum.
fagopyrum, cité par Kacmpfer. Le soba-uri ou lo-lcwo est le
cucurbita verrucosa de Linnœus, suivant Thunberg. (J.)
SOBCA, SOBEL. {Bot.) Noms égyptiens, cités par Mentzel,
de la plante nommée par les anciens cliamœleon niger , espèce
de chardon , qui est le cuiciis acarna ou le carthamus corym-
hosus, maintenant cardopatium des modernes. (J. )
SOBER. {Bot.) Voyez Tragium. (J.)
SOBOL ou SOBLE. {Mamm.) Noms de la marte zibeline,
appelée aussi sabel, sable, etc. (Dessi.)
SOBOLE. {Bot.) Rudiment d'un nouveau pied ou d'une
nouvelle branche , suivant M. Linck ; bulbille péricarpiale,
suivant M. Thouin. Les corps charnus qui se développent
dans le péricarpe de WDnaryUis belladonna, etc., et qui ont
l'apparence do bulbilles, sont de véritables graines pourvues
d'embryon. (Mass.)
SOBORTING. {Ichthjol.) En Laponie on appelle ainsi la
truite saumonée. Voyez Truite. (H. C.)
SOBRALIA. {Bot.) Genre de plantes monocotylédones , de
la famille des orchidées , de la gynandrie diandrie de Linnaeus,
offrant pour caractère essentiel : Une corolle renversée; cinq
pétales alongés , égaux, très-étalés, un peu rabattus; deux
iiitéricurs un peu plus étroits; un sixième inférieur, en forme
de lèvre, en cœur renversé, frangé, presque linéaire à sa
partie supérieure, trifidc, canaliculée ; des bulbes fasciculées.
Ce genre a été établi par les auteurs de la Flore du Pérou
pour plusieurs plantes de ce pays qu'ils ne font que men-
tionner ; savoir: le sobraliadichoioma, à feuilles ovales, très^
SOD 3^5
aîgues: les pédoncules dichotomes; le solraliaUjlora, à feuilles
oblongues, lancéolées, très-aiguës ; les tiges terminées par deux
fleurs; le sohralia amplexicaulis, a feuilles en cœur, embras-
santes; les fleurs disposées en une grappe terminale. (Poia.)
SOBRETUKON. {Mamm.) Le surmulot, espèce la plus com-
mune et la plus grosse de nos rats, est ainsi désigné en espa-
gnol. ( Desm. )
SOBREYA. {Bol.) M. R. Brown a démontré , dans ses Ob-
servations sur les Composées (pag. 104), que le Mejera de
Schreber, le Sohreja de la Flore du Pérou, VEnydra de Lou-
reiro, YHingstha de Roxburg, et le Cryphiospermum de M. de
Beauvois , ne dévoient former qu'un seul et même genre ,
auquel il conserve le nom de Meyera. Mais comme le second
volume des Gênera plantarum de Schreber, dans lequ«l se
trouve le genre Mejera, n'a été publié qu'en 1791 , tandis
que la Flora Cochinchinensis de Loureiro , dans laquelle se
trouve le genre Enydra, étoit publiée dès 1790 , nous pen-
sons que le nom générique d'Enydra doit être préféré à ce-
lui de Mejera, conformément à la règle établie. Voyez nos
articles Énydre , tom. XIV , pag. 553 , et Meyera , tom. XXX,
pag. 479. ( H. Cass.)
SOCCEN-YREIRA. (Ornith.) C'est en gallois le mauvis ,
turdus iliacus, Linn. (Ch. D. )
SOCCOUCHA. {Bot.) Nom donné dans le Pérou à plusieurs
espèces de sauges citées dans la Flore de ce pays. Un autre
genre de la même Flore, de la même famille, le Gardoquia,
ayant le calice du thym et la corolle approchant de celle des
sauges, porte aussi dans le pays le nom de soccoucha, (J.)
SOCCUS. {Bot.) C'est sous ce nom que Rumph décrit plu-
sieurs espèces de jaquier , arfocarpus, nommées soccum dans
la langue malaise. (J. )
SOCKA, TSCHtEBA, VUZAR. {Bot.) Forskal cite ces
noms donnés dans divers cantons de l'Arabie au sidaciliata,
plante malvacée. (J.)
SOCO. {Ornith.) Ce nom générique des hérons au Brésil,
a été appliqué particulièrement par Buffon à une espèce de
cette contrée. (Ch. D.)
SODA. {Bot.) Un des noms latins anciens de la soude. (J.)
SODAD. {Bot.) Nom arabe du genre Sodada de Forskal,
S?^ SOD
de la famille des capparidées, dont le Homuak (voyez ce mot)
de Lippi paroît congénère et qui est décrit sous ce dernier
nom dans ce Dictionnaire. (J.)
SODADvV. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs
complètes, polypétalées, de la famille des capparidées , de l'oc-
tandrie monogjnie de Linna'us , offrant pour caractère essen^
tiel : Un calice à quatre folioles, la supérieure plus grande,
en bosse : quatre pétales inégaux ; Us deux supérieurs ovales,
plus courts, situés sous la plus grande foliole du calice ; huit
étamines inégales; les anthères lancéolées, recourbées; un ovaire
supérieur, phicésur un long pivot, à quatre sillons, surmonté
d'un style et d'un stigmate. Le fruit est rouge, de la grosseur
d'une aveline et plus.
SoDADA CADUQUE : Soduda dccidua , Forsk., FI. cpgj'pt' arah. , 8i;
Delil., Mgypt. , t. 26; ou Homkac (voyez ce mot), Lipp., mss.
Arbrisseau dont les rameaux sont étalés, diffus, alternes, disr
tans, longs d'un pouce et demi; à chaque nœud croissent deux
épines courtes, subulées. Les feuilles sont sessiles, très-cadu-
ques, oblongues. Du milieu des épines sortent trois pédoncules
uniflores. Les fleurs sont rouges; le calice coloré, à quatre fo-
lioles caduques, inégales ; la supérieure très-grande, convexe,
comprimée, en bosse , quelquefois déchiquetée à l'endroit par
où sort la fleur ; les trois folioles inférieures égales, linéaires-lan-
céolées, étalées, bordées à leurs bords. La corolle est composée
de quatre pétales inégaux, plus longs que le calice; les deux
supérieurs plans, ovales, acuminés , d'abord cachés sous la
grande foliole du calice; les deux pétales inférieurs alternes,
avec les trois plus petites folioles du calice, plans, oblongs,
aigus, velus en dessous et à leurs bords; huit étamines fili-
formes, plus longues que les pétales, inégales, inclinées, d'un
brun verdàtre ; les anthères simples, lancéolées ; l'ovaire, porté
sur un pivot filiforme, incliné, delà longueur des étamines,
est globuleux, à quatre sillons ; le style subulé ; le stigmate
aigu ; le fruit rouge : on le mange après l'avoir fait cuire.
Cette plante croît dans l'Yémen. (PoiR.)
SODAÏTE {Min.) On croit que le minéral d'Alhvidaberg
et de Hessellvulla , en Suède, auquel on a donné ce nom et
aussi celui de natrolithe , n'est autre chose qu'une variété
d€ Néphéline. Voyez ce mot. {ù.)
SOD 37T
SODALITE. (Min.) Ce nom fort impropre a été donné par
le docteur Thomson à un minéral du Groenland qu'il a
décrit, le premier, dans les Transactions de la société royale
d'Edimbourg (t. i , p. 3go), d'après des échantillons tirés de
la collection de M. Allan. Ce minéral a d'abord été pris pour
une natrolithe, parce que sa composition chimique a beau-
coup d'analogie avec celle de cette variété principale de mé-
sotype ; mais on a été forcé de l'en séparer, à raison des dif-
férences que présentent les caractères extérieurs des deux
substances, et on lui a donné un nom qui signifie la même
chose que le premier, et fait allusion à la grande quantité
de soude que renferme ce minéral. M. Jameson , dans son
Manuel de minéralogie, le désigne par le nom de Zéolite do-
décaèdre. On a réuni depuis à la sodalite une pierre du Vé-
suve qui renferme aussi beaucoup de soude, et qu'on croit
être de la même espèce. Comme l'identité de ces deux mi-
néraux ne paroît pas encore suflisamment démontrée aux
yeux de quelques minéralogistes, nous les décrirons ici sé-
parément sous les dénominations respectives de Sodalite du
Groenland et de Sodalite du Vésuve.
1. SODALHE DU GaOËNLAN^D. '
En cristaux assez nets, présentant la forme du dodécaèdre
rhomboïdal, et plus ordinairement en masses composées de
grains cristallins, clivables, avec assez de netteté, parallèle-
ment aux faces du dodécaèdre primitif, et quelquefois de
grains à texture compacte.
La couleur de cette sodalite est le vert -obscur plus ou
moins intense; elle est translucide, a l'éclat vitreux, la cas-
sure conchoïde et un peu inégale. Suivant M. Allan, cette
cassure, lorsqu'elle est fraîche, présente une belle teinte
d'un rouge cramoisi, qui se ternit bientôt à l'air.
Elle est facile à casser; sa dureté est inférieure à celle du
felspath , et supécieure à celle de l'apatife; sa pesanteur spé-
cifique est de 2,078.
Chauffée seule dans le matras, elle dégage une petite quan-
1 Et aussi SodalUe de Thomson. — La zcolile dodécaèdre de Jame»
son, et le kouphcre ■ spath dodécaèdre d? M<ill.s.
5^8* SOD
tité d'eau, sans perrlre sa transparence. Sur le charbon, elle
fond en se boursouflant en un verre incolore; avec le sel
de soude, elle donne un verre opaque. Elle est soluble en
gelée dans l'acide nitrique.
Composition.
Thomson ,
Eckebere
' ~^
~
*"
3
^
-a
? i;
i
•5
é
-D
TS
S
^ w
ff
3
î
6
3
S
<
CJ
38,52
27,48
2,] 0
1,00
23, 5o
3,00
2,10
36, oo
32,00
0,00
o,i5
25,00
6,75
0,00
En faisant abstraction de l'acide rnuriatique, et se bornant
aux silicates, on trouve que cette composition est analogue
à celle du la^h lazuli.
La sodalitc forme au Groenland une couche de six à douze
pieds d'épaisseur dans du micaschiste, et elle y est associée
avec le grenat, l'amphibole hornblende, le pyroxène, le fel-
spath , et une substance rougeàtrc nommée cndialile. M. Mon-
téiro , en examinant un fragment de cette roche, y a re-
marqué un cristal de zircon de la variété dodécaèdre. Ce gi-
sement a été observé par M. Giesecke au mont Nunasor-
naursak , situé dans une langue de terre dite Kangerdhiar-
suk , de la partie occidentale du Groenland.
2. SoDALiTE DU Vésuve.
Les couleurs de cette sodalite sont le blanc-verdàtre pâle,
le bleuâtre, Je grisâtre ou le jaunâtre. Sa forme ordinaire
est celle du dodécaèdre rhoniboïdal combinée avec celle du
cube, et alongce dans le sens d'un des axes qui aboutissent
aux angles solides trièdres, ce qui donne aux cristaux l'ap-
parence de prismes hexaèdres terminés par des sommets à
trois faces rhombes. Souvent aussi deux de ces cristaux se
réunissent en un groupement régulier, de manière que le
..■ii:naU rf philoso//hj' , t. 1 , p.
SOD 579
plan de jonction est perpendiculaire à l'un des pans du do-
décaèdre, et parallèle en même temps à l'axe qui a subi un
alongement: cette disposition fait naître des angles reiitrans
vers les sommets du groupe. (Haidinger.)
Le clivage a lieu très-distinctement, parallèlement aux
faces du dodécaèdre. La cassure transversale est quelquefois
conchoïde. La texture des masses et même des cristaux est
généralement granulaire.
La dureté de la sodalite du Vésuve est intermédiaire entre
celles de l'apatite et du felspath ; sa pesanteur spéciiique est
de 2,349 (Haidinger). Elle est quelquefois limpide , mais
communément sa transparence est imparfaite.
Chauffée seule dans le matras , elle ne donne point de
traces d'eau; sur le charbon, elle ne subit aucune altéra-
tion : elle se dissout dans le borax avec une extrême lenteur,
en formant un verre incolore et transparent. Avec la solu-
tion de cobalt, elle fond sur les bords, où elle se colore foi-
blement en bleu. Elle est promptement décomposée par l'a-
cide nitrique ou par l'acide muriatique.
Composition.
Silice.
Alu-
mine.
Soude.
Oxide
de fer.
Acide
iimrialiqiu'.
44,87
50,98
23,75
27,64
27,5o
20,96
0,12
0
0
1,29
Dunin Borkousky
VVachtmeister.. .
L'analyse de la sodalite du Vésuve a été faite prcscjue en
même temps par le comte Dunin Borkousky et par Vl. Arf-
Avedson. I-es résultats auxquels ces deux chimistes sont par-
venus, diffèrent essentiellement de celui qu'a obtenu plus
récemment M. Wachtmeister ' , qui considère la sodalite du
Vésuve comme formée d'un atome de bisilicate de soude et
de deux atomes de silicate d'alumine. En comparant le mî-
uéral qu'il avoit analysé, avec celui de M. Arfwedson, M.
Wachtmeister observa que ces minéraux présentoicnt entre
eux d'assez grandes différences, soit dans leurs caractères ex-
1 Méiu. de l'acad. de Suède .
58o SOD
térieurs, soit dans la manière de se comporter au chalu*
m eau.
Les cristaux réguliers et les grains de sodalite tapissent les
cavités ou font partie de la masse de ces blocs de la Somma
qui proviennent des premières éruptions du Vésuve, et qui
n'ont point été altérés par le feu. Ils sont fréquemment en-
gagés dans des druses calcaires , et associés au grenat, au
mica vert- pâle, au felspath gris, au pyroxène augite et à
l'idocrase brune. Plus rarement on rencontre , dans ces mêmes
druses, des cristaux fort petits de fer pyriteux, de fluorite
et de spinelle pléonaste. Une sodalite grenue , parfaitement
semblable à la sodalite verdàtre et massive du Vésuve, a été
observée dans ces derniers temps à Mariuo ', sur le lac Al-
bano , dans la Campagne de Rome. Elle y est engagée dans
une roche micacée, que Ton prendroit pour l'une des roches
de la Somma, tant leur ressemblance est frappante.
La sodalite du Vésuve a évidemment des rapports intimes
décomposition et de forme avec la sodalite du Groenland. La
comparaison de ces variétés de sodalite entre elles se lie à une
autre question plusieurs fois agitée, celle de savoir si la so-
dalite, le lapis, la haiiyne et le spinellane de Nose , qui s'i-
dentifient par leur forme, ont des caractères chimiques assez,
prononcés pour obliger les minéralogistes à les considérer
comme espèces distinctes. M. Haidinger' est porté <à croire,
avec MM. Bergmann , Breithaupt , de Gerolt, INoggerath et
quelques autres savans , que tous ces minéraux ne sont que
des variétés d'une seule et même substance.
M. Breithaupt pense en outre, que le minéral du Kaiser-
stuhl, dans le district de Freyberg, qui a été décrit pour la
première fois par d'Ittner, et que le docteur Gmeîin, de Tu-
bingue , a comparé à l'éléolite verte de Laurvig en Nor-
wége'', est encore une variété de sodalite. Il auroit, suivant
ce minéralogiste, le cliviige en dodécaèdre , la propriété de
se dissoudre dans les acides , et une pesanteur spécifique
d'environ 2,3. D'après l'analyse de M. Gmçlin , il est com-
posé de :
j Journal philosopliique d'Edimbourg, Octobre i825, p. 222.
2 Nouveau Journal de Schwcigger, l. 6, p. ■j^-
SOD 38t
Silice 3/(,oi6
Alumine 28,400
Chaux 7,266
Soude i2,i5o
Potasse 1,565
Eau et hydrate sulfuré.... 10,759
Acide sulfurique 2,860
Oxide de fer 0,616
Acide muriatique 0,766
98,388.
(Deiafosse.)
SODAR. (Bot.) Voyez Sedar. (J.)
SODAREINTA. (Mamm.) Nom huron de l'élan américaiii
ou orignal. (Desm.)
SODERELLO. {Bot.) Nom qu'on donne en Toscane à une
espèce d'agaric comestible , qui est mentionnée à l'article
Pain de vache. Il est spécialement désigné par soderello des
oiseleurs , parce qu'il croît dans les lieux préparés pour prendre
les oiseaux à la pipée. Il est d'un blanc roussàtre ou d'ua
roux pâle. ( Lem. )
SODBRINO. {Bot.) C'est à Florence un champignon du
genre Agaric , qu'on y porte et que l'on vend dans les marchés.
On le nomme ailleurs en Italie piazzajolo : c'est la touffe
hise et grise de Paulet. (Lem.)
SODETS, SOTITS , TESSIO. {Bot.) Kaempfer cite ces noms
japonois du cycas revoluta , qui est le ciserhoom des HoUan-
dois résidant au Japon , dont on mange le fruit, et surtout la
moelle du tronc, qui est très -nutritive. Thunberg ajoute
qu'en temps de guerre on en nourrit les soldats, et que ,
pour priver de ce secours les ennemis voisins, il est défendu
sous peine de mort d'en exporter un pied vivant hors du
Japon. ( J. )
SODIO. {Bot.) Voyez Sjuro. (J.)
SODIUM. {Chim.) Corps simple, compris dans la seconde
section des métaux. Voyez Corps, tome X, page 5 11. Il est
caractérisé surtout parles propriétés de son protoxide, qui
est la soude.
A la température ordinaire le sodium est solide, mou et
382 SOD
ductile comme la cire. Son éclat est vff et sa cuuîeur res-
semble à celle du plomb, qui n'est point oxidé; à iS*^, sa
densité est de 0,972 ; à — 20 il a de la dureté; à 90'' il se
fond.
Il est volatil , mais moins que le potassium : c'est j)our-
quoi il ne peut être distillé, comme ce dernier , dans des
vaisseaux de verre.
Le sodium est moins combustible que le potassium. A
froid, il n'éprouve pas d'altération dans l'oxigène et l'air
qui ont été desséchés. Chauffé sur le mercure dans une cloche
remplie d'oxigène, il brûle avec flamme, et il se produit
un protoxide et un peroxide ; si on le chauffoit dans une
petite cloche pleine d'air, il ne s'enflammeroit pas, mais
il s'oxideroit lentement. Jeté dans un têt rouge de feu ^ ou
jeté par terre lorsqu'il est lui-même incandescent, il brûle
avec flamme. MM. Gay-Lussac et Thénard , qui ont observé
ces phénomènes, les attribuent à ce que, dans ce cas, le
métal est dans une atmosphère moins raréfiée que quand on
le chauffe dans une petite cloche. Le produit de la com-
bustion vive du sodium est du peroxide.
Le sodium décompose l'eau instantanément, comme le fait
le potassium. Il se forme du protoxide de sodium ou soude,
et de l'hydrogène est mis en liberté. En recueillant l'hy-
drogène dégagé de l'eau par un poids connu de sodium ,
MM. Gay-Lussac et Thénard ont conclu que 100 de sodium
absorbent 35, 996 d'oxigène.
Le sodium, jeté sur l'eau qui est contenue dans une cap-
sule placée au milieu de l'air, s'agite dans tous les sens,
donne lieu à un dégagement d'hydrogène , diminue de vo-
lume; mais il n'y a point d'émission de lumière, ainsi qu'on
le remarque avec le potassium.
Le sodium , chauffé dans le protoxide d'azote , s'y en-
flamme, en lançant des étincelles. 11 se produit d'abord du
peroxide, qui passe ensuite a l'état d'hyponitrite.
Le sodium ne s'oxide pas au maximum dans le deutoxide
d'azote, ainsi que le fait le potassium.
L'iode s'unit directement au sodium.
L'azote ne s'y combine que sous l'influence de l'hydro-
gène.
SOD 383
Le pliospliore, le soufre, s'y combinent, en donnant lieu
aux mêmes phénomènes que ceux qu'on observe, en opérant
avec le potassium.
L'action des hydrogènes phosphuré et sulfuré sur le so-
dium est analogue à celle de ces gaz sur le potassium.
Un grand nombre de métaux s'allient au sodium à Laide
de la chaleur. Ces alliages se préparent comme ceux de
potassium.
Le sodium ne décompose l'oxide de carbone qu'à chaud
et sans dégagement de lumière.
Il se comporte avec les oxides métalliques absolument
comme le potassium, seulement, pour que l'action ait lieu,
il faut élever un peu plus la température des corps.
Les résultats sont les mêmes encore avec les acides de na-
ture inorganique, si ce n'est, cependant, i.° que la dé-
composition des acides carbonique , borique et nitreux à
chaud s'opère sans drgagement de lumière, tandis qu'il y eti
a lorsque c'est le potassium qui les décompose; 2.° que dans
le cas où les acides enflamment le sodium, celui-ci ne de-
vient pas d'abord, bleuâtre, ainsi que cela a lieu avec le po-
tassium ; 3.° que le sodium demande , pour agir, plus de cha-
leur que n'en demande le potassium.
Tous Ifs acides, dissous dans l'eau et qui sont exposés à
l'air, enflamment le potassium qu'on y projette. I-es résul-
tats sont différens quand on opère avec le sodium, car s'il
existe plusieurs acides qui l'enflamment , il en est d'autres
qui le font disparoître sans qu'il y ait dégagement de lu-
mière. Ainsi l'acide sulfurique concentré, l'acide nitrique
concentré à 36*^, l'acide nitreux, l'enflamment. Ces acules ,
sufijsamment étendus, ne l'enflamment pas. L'acide hydro-
chlorique concentré et étendu, ainsi que le chlore dissous
dans l'eau , ne l'enflamment pas.
Le sodium se comporte avec le gaz ammoniaque comme
le potassium. Il se dégage un volume d'hydrogène égal à
celui qui seroit dégagé de l'eau par ce métal, et il se pro-
duit un azolure ammoniacal de sodium vert, qui, étant ex-
posé à une température convenable, laisse pour résidu de
l'azature de sodium.
584 SOD
Des oxides de sodium.
Protoxide de sodium.
Soude.
Les anciens ont connu cet alcali : ils l'appeloient nitrinn.
On l'a appelé depuis acali minéral, pour le distinguer de
la potasse, que l'on appeloit alcali végétal. Ces noms sont
mauvais, par la raison que la potasse et la soude se trou-
vent dans les végétaux et dans les minéraux. La distinction
de ces alcalis ne date que de lySC, ce fut Duhamel qui la
fit. Margratf, en 1768, la confirma par beaucoup d'expé-
riences.
Composition.
Berzcliui.
Oxigèiie 25,58
Sodium 74,42.
Prépavatioji. f
La soude du commerce se retire des cendres de plusieurs
végétaux marins. Toutes les espèces du genre Salsola peu-
vent en donner. On en obtient encore des algues et des fucus.
Lorsqu'on veut extraire la soude, on forme un tas de ces vé-
gétaux ; on creuse, à côté de ce tas, une fosse ronde, qui
s'élargit vers le fond, et qui a 3 pieds de profondeur et 4
de largeur; on met les plantes dans ces fosses; on les allume
et on entretient lu combustion pendant plusieurs jours. Lors-
que toutes les plantes sont brûlées, on trouve une masse de
cendres qui est demi- vitrifiée ; on la divise en morceaux,
qu'on met ensuite dans des barils.
La soude obtenue des salsola porte le nom de soude de
harille , parce que c'est le nom que l'on donne en Espagne à
l'espèce de salsola avec lequel on prépare la soude. La soude
des algues et du fucus, qui est de qualité inférieure à la
première, porte le nom de varec. La première soude se
prépare dans le Midi; la seconde, dans le Nord; celle-ci est
toujours mélangée de sels à base de potasse.
Ce qui prouve bien que les alcalis ne sont pas formés par
la végétation, qu'ils sont simplement puisés dans le sol, c'est
que les plantes qui fournissent de la soude sur les bords de
SOD 385
la mer, donnent de la potasse lorsqu'on les cultive dans
l'intérieur des terres , ainsi que Duhamel l'a vu pour les
salsola, et Broussonet pour les glaciales. M. Vauquelin a
confirmé cette observation : il a vu en outre que la plus
grande partie de la soude que l'on obtient du salsola soda,
est combinée dans cette plante à l'acide oxalique. L'autre
partie de l'alcali provient probablement de la décomposition
que le sulfate de soude, qui se trouvoit dans la plante, a
éprouvée par les actions simultanées du charbon et de la
chaux. Cette dernière base est le résultat de la décomposi-
tion de sels calcaires organiques.
La soude récemment obtenue est en masses extrêmement
dures, parce que, l'alcali et les matières salines y étant en.
grande quantité, il arrive que les matières terreuses qui les
accompagnent, se fondent avec elles et forment ainsi une
espèce de fritte vitreuse. Si on lessivoit la soude ainsi vitri-
fiée, on n'en retireroit qu'une très-foible portion de l'alcali
qu'elle contient ; mais si on l'expose dans un lieu humide , dans
une cave, par exemple, peu cà peu elle absorbe de l'eau à l'at-
mosphère ; elle se gonfle, se délite, et le sous- carbonate de
soude s'isole des matières étrangères qui étoient avant l'ex-
posilion à l'air à l'état de fritte : alors il est facile de dissoudre
dans l'eau toutes les substances qui y sont solubles par elles-
mêmes à l'état de pureté.
Les soudes du commerce peuvent contenir : i." du sous-
carbonate de soude ; quand elles sont à l'état de fritte, il y
a très -probablement de la soude qui n'est pas carbonatée ;
2° du sulfate de soude; 3.° du sulfite de soude; 4.'* de
l'hyposulfite de soude ; S." du chlorure de sodium ; G.° du
sulfure de sodium; 7." des traces de cyanure de sodium '
8.° du sous-carbonate de chaux ; 9.° du sous-sulfure de chaux
10.° du sous-carbonate de magnésie '; 11.° du sulfure de fer
12.° de la silice ; ij." de Talumine ; 1 4.*" du sous -phosphate de
chaux ' : i5." du sous-phosphate de magnésie. «
Essai des soudes de commerce.
On appelle essai des soudes, la détermination de la pro-
1 11 ne s'en trouve pas dans les soudes artificielles.
49.. 2 5
386 SOD
portion de la soude qui se trouve dans une soude du com-
merce ou dans un sel de soude, et qui peut y être à l'état
caustique, à Tétat de sous- carbonate, à l'état de carbonate.
Pi^incipe.
L'essai des soudes est fondé d'abord sur ce qu'un certain
poids de soude, soit à l'étal de pureté, soit carbonate, exige
«ne quantité constante d'un même acide pour être neutra-
lisé, et, en second lieu, sur la possibilité dereconnoître qu'une
soude est neutralisée, en mettant cette soude en contact avec
une matière colorante, dont la couleur est changée par l'a-
cide employé dès qu'on a outrepassé la quantité nécessaire
à la neutralisation de l'alcali.
Pi^éparatioîi de l'acide.
On essaie les soudes, en général, avec l'acide sulfurique
étendu. Pour préparer cet acide on met dans un ballon,
portant un trait sur le col qui indique une capacité de
1 litre, loo gr, d'acide sulfurique à 66** ou d'une densité de
1,848; on y ajoute une quantité d'eau suffisante pour que
le volume total soit de 1 litre ou de 1000 centimètres cubes:
tel est l'acide que le commerce a adopté, d'après Décroizillcr
On doit le conserver dans un flacon fermé.
On s;iit que 100 gr. d'acide sulfurique, d'une densité de
1,848 , contiennent 81^,68 d'acide réel; lesquels neutralisent
^35,71 de soude, ou ]o5§,88 de sous-carbonate de soude sec,
suivant M. Berzelius.
Lessivage des soudes.
On pulvérise dans un mortier de fer ou de bronze ta
soude qu'on veut essayer; on en pèse 10 gr. ; on les met
dans un matras de verre de 1 décilitre et demi à 2 décilitres
de capacité (-nviron ; on verse dessus 100 centimètres cubes
d'eau f on agite les matières quand la liqueur est éclaircie,
et qu'on a Jugé d'ailleurs que toute la partie soluble de la
soude est dissoute; on mesure 5o cent, de lessive, soit en
versant doucement la liqueur dans une mesure, soit en la
mesurant avec une pipète graduée ; on verse les 60 cent.
dans un bocal; on lave la mesure ou la pipète avec de
l'eau distillée , et on ajoute le lavage ù la liqueur du bocal»
SOD 387
Tout le liquide doit former uiie couche de o'",o3 à o,"o4 en-
viron d'épaisseur. Par ce moyen on a une lessive représen-
tant la quantité de soude vénale contenue dans 5 grammes
de la soude à. essayer.
Au lieu de ce procédé on peut lessiver à froid 5 grammes de
soude à essayer : on filtre et on lave le résidu jusqu'à ce qu'il
ne cède plus d'alcali à l'eau.
Dans l'une et l'autre manière de lessiver la soude on ajoute
assez d'infusion de tournesol à la lessive pour lui donner une.
teinte bleue prononcée.
Si on opéroit à chaud, le sulfure de chaux seroit décom-
posé, et conséquemment la qualité de la soude seroit altérée.
Si on avoit un sel de soude ta essayer, on procéderoit de
la même manière , c'est-à-dire , qu'on en dissoudroit 5
grammes dans 5o cent, d'eau environ.
N eutralisation d'une liqueur ne contenant pas de
sulfure, ni de sulfite, ni d'hyposiilfte.
On met dans un tube, gradué en dixièmes de centimètre
cube, un volume déterminé d'acide étendu, comme nous
l'avons dit plus haut, on en met, par exemple, 5o cent, (cette
quantité neutralise 3^,1 85 de soude ou 5s,2g4 de sous- carbo-
nate sec); on verse ensuite l'acide dans la lessive de soude
du commerce, avec la précaution de n'en mettre qu'une pe-
tite quantité à la fois, et d'agiter: reflfervescence , causée. par
le dégagement de Tacide carbonique, n'a lieu que quand la moi-
tié de l'alcali du sous-carbonate est neutralisée ; et ce n'est qu'à
partir de ce moment que le tourresol commence à prendre
une couleur rouge de vin; lorsqu'on présume que l'on est
près d'atteindre le point de neutralisation, on n'ajoute l'acide
que par y ou — de cenlimctre cube , et l'on fait après
chaque addition un trait sur du papier de tournesol avec un
tube de verre mince, dont le bout a été plongé dans la li-
queur; on ne cesse de faire cet essai qu'après qu'on a obtenu
un trait bien décidément rouge ; on retranche alors du volume
de l'acide employé autant de f ou 7^ ^^ centimètre cube
qu'il y a de traxt& rouges, moins 1. (Les traits rouges ne peu-
vent être produits que par l'acide sulfurique en excès , car
le papier de tournesol n'est pas rougi par l'acide carbonique
388 SOD
contenu dans la liqucui' que Ton applique sur lui au moyen
d'un tube.)
Maintenant, connoissant le volume de l'acide employé V',
vous savez le poids d'acide réel qu'il contient, puisque 5o cent,
de cet acide V représentent 5' d'acide à 66"^, ou 4^,84 d'acide
réel, qui neutralisent 3^, i85 de soude ou 5", ..'94 de sous-carbo-
nate sec ; donc le quatrième terme de la proportion
V : V :: 6",294 .: x
donne la quantité de sous- carbonate sec que la soude de
l'essai représente.
Ce que Décroizilie appelle 1 degré de son tube alcali-mé-
trique , est un volume d'un demi -centimètre cube d'acide
étendu , lequel contient o°,o5 d'acide sulfurique à 6G .
ISeutralisation cV une liqueur contenant , a\^ec la soude
carbonatée , du sulfite ou du sulfure, mais pas
d'hyposulfite.
a. Contenant du sulfite.
On reconnoît l'existence de ce sel dans une soude ou un sel
de soude, au dégagement d'acide sulfureux, qui a lieu lors-
qu'on verse de l'acide sulfurique dans la lessive concentrée,
sans qu'il se produise de dépôt de soufre.
On lessive la soude ou le sel de soude, qui est dans ce cas,
comme à l'ordinaire ; on fait évaporer le lavage en y ajou-
tant un peu de chlorate de potasse; on chauffe la matière
desséchée au rouge obscur dans une capsule de platine ; on les-
sive le résidu et on le neutralise par l'acide sulfurique.
Dans cette opération on convertit le sulfite en sulfate, et,
comme on sait, cette conversion s'opère par l'oxigène du
chlorate sans changer la proportion de la soude carbonatée
de l'essai. Si l'on n'eût pas pris cette précaution, une partie
de l'acide sullurique employé aiiroit neutralisé la moitié de
la soude du sulfite , par la raison que l'acide sulfureux de
cette moitié, en se concentrant sur l'autre moitié de la
soude du su(fîte, auroit formé un bi.ulfite, qui est sans ac-
tion sur le tournesol; conséqueumienl on auroit estimé le
titre de la soude essayée au-dessus du véritable, d'une quan-
tité correspondante à la moitié de la soude du sulfite.
SOD 389
h. Contenant du sulfure.
On reconnoit l'existence du sulfure dans la lessive de soude ,
en y versant de l'acide sulfurique , qui dégage de l'acide
hydrosulfurique, sensible à l'odorat, et reconnoissable parla
couleur noire qu'il donne au papier imprégné de sous -car-
bonate de plomb.
La lessive d"nne soude qui est dans ce cas , se traite par
le clilorate de potasse de la même manière que ci-dessus, a.
L'action du chlorate de potasse sur le sulfure de soude est
la même que sur le sulfite, c'est-à-dire, que le sulfure est
converti en sulfate en conservant toute sa soude et tout son
soufre.
Si l'on veut déterminer la quantité du sulfite on fait deux
essais, l'un sur la lessive de soude, l'autre sur la lessive de
soude évaporée et calcinée avec du chlorate de potasse. Le
double de la différence des deux essais donnera le sulfite.
Si l'on A'eut déterminer la quantité de sulfure, on procé-
dera de la même manière , mais on prendra la différence sans
la doubler.
TSeutralisation d'une liqueur contenant, avec la
soude carhonatée , de V hypo sulfite ^ sans sulfure
ni sulfite.
Les soudes ou sels de soude qui sont dans ce cas, donnent
une lessive qui ne dégage par l'acide sulfurique que de l'a-
cide sulfureux, en laissant précipiter du soufre.
On les essaie comme les soudes qui ne contiennent pas de
sulfure ni de sulfite , par la raison , ] ." que si on les calcinoit ,
il se produiroit, aux dépens de l'acide hyposulfureux, une
quantité de sulfate double de celle qui peut être produite
par la soude de l'hyposulûte ; 2." que, dans le cas où l'acide
sulfurique est versé sur de l'hyposulfite, il ne se produit pas
de bisulfite , quoiqu'il n'y ait pas assez d'acide sulfurique
pour neutraliser toute la base de l'hyposulfite.
Neutralisation d'une soude cojitenant du sulfure ,
du sulfite et de l'hyposulfite.
L'essai d'une pareille soude laisse toujours de l'incertitude j
ho SOD
mais les soudes qui sont dans ce cas, sont fort rares . par la
raison que toutes les fois qu'une soude est d'une bonne fa-
brication , l'alcali en excès ne permet pas la production d'un
hyposulfite, mais celle d'un sulfite.
Telles sont les précautions à prendre dans l'essai des soudes.
La première idée de cet essai appartient à Home et à M.
Vauquelin. On doit à Décroizille de l'avoir adaptée au com-
merce au moyen de son alcalimètre, et, enfin, on doit à
MM. Gay-Lussac et "VVelter toutes les précautions que nous
venons d'énoncer pour rendre ces essais satisfaisans.
Hydrate de soude.
Berzelius.
Eau 22,54
Soude 77766.
La soude à l'alcool est un hydrate, qui contient suri 00 p.,
suivant M. Darcet , 28 d'eau; suivant M. Berard , 18,86;
suivant MM. Thénard et Gay-Lussac, 26.
Pi^éparatioji de l'hydrate de soude.
On obtient la soude à l'état d'hydrate pur, eu employant
les mêmes procédés que ceux que nous avons décrits à l'ar-
ticle de la Potasse.
Propriétés de l'hydrate de soude.
Il est blanc. Sa pesanteur spécifique est de 3,336, suivant
Hassenfratz.
Son odeur et sa saveur sont analogues à celles de la po-
tasse. 11 est volatil à une chaleur rouge.
Quand il est exposé à l'air, il en absorbe d'abord l'humi-
dité et l'acide carbonique-, il devient pâteux, et, enfin, il
se dessèche et tombe en poudre , en quoi il diffère de la
potasse, qui, dans les mêmes circonstances, se liquéfie. Ces
phénomènes sont dus à ce que la soude, combinée à l'acide
carbonique, forme un sel qui a moins d'affinité pour l'eau
que n'en a le sous-carbonate de potasse; mais si la potasse est
exposée pendant assez long-temps dans une atmosphère sufîi-
samment sèche, alors elle donne des cristaux de sous -car-
bonate.
SOD 391
La soude, combinée avec une plus grande quantité d'eau ,
peut cristalliser.
Le phosphore se comporte avec la soude comme avec la
potasse.'
Les combinaisons du soufre et celles de Facide hydro-
sulfiirique avec la soude sont analogues à celles de la po-
tasse avec les mêmes corps.
La soude est décomposée par le fer, comme l'est la potasse.
La manière de distinguer la soude de la potasse, est de
verser ces alcalis dans la dissolution de platine : la première
n'y fait pas de précipité; la seconde en produit un qui est
jaune.
D'un autre côté l'acide sulfuriquc forme avec la soude
une combinaison qui cristallise en prismes à six pans, ter-
minés par une pyramide à six faces, et la potasse une combi-
naison qui cristallise en dodécaèdres ou en solides à 1 8 facettes.
La solution de sulfate de potasse concentrée, mêlée à une so-
lution également concentrée de sulfate d'alumine, donne de
petits cristaux d'alun. La solution de sulfate de soude ne pro-
duit pas ce phénomène.
L'hydrate de soude , fondu dans des creusets d'argent ou
de platine , absorbe du gaz oxigène comme le fait la potasse.
Deutoxide de sodium.
Berzelius.
Oxigène 34,02
Sodium C5,<)8.
Le sodium, brûlé dans l'air ou dans le gaz oxigène, absorbe
une fois et demie autant de ce dernier gaz qu'il lui en fau-
droit pour passer à l'état de soude. Cet oxide ne se forme
pas, comme celui de potassium , dans le gaz oxigène froid,
L'oxide de sodium au maximum présente des phénomènes
analogues à ceux du peroxide de potassium.
Chlorure de sodium.
Composition.
Chlore 60,48
Sodium 39,62.
392 SOD
Synonymie: Selmarin, Sel gemme , Aïuriate de soude anhydre.
Pj^épnratlon.
On l'extrait du sein de la terre ou des eaux salées qui le
tiennent en dissolution.
Pi'opriétés.
Il cristallise en cubes: il ç?,i incolore; il est fusible et vo-
latil à une chaleur rouge.
Il a une saveur fraîche, salée, agréable, qui le fait re-
chercher des animaux.
Ses propriétés chimiques sont absolument analogues à celles
du chlorure de potassium , sauf les différences qui tiennent
à la nature spécifique de sa base.
AzOTURE DE SODIUM.
Il est analogue à l'azoture de potassium.
Sulfure de sodium.
Il est probable qu'il existe autant de sulfures de sodium
que de sulfures de potassium. Quant aux propriétés des sul-
fures de sodium qu'on a préparés, elles sont analogues à
celles des sulfures de potassium correspondans.
Arseniure de sodium.
2 volumes de sodium et '- volume d'arsenic en fragmcns,
chauffés daris une cloche pleine de gaz azote, s'unissent en
dégageant de la lumière.
I-e composé a une couleur d'un brun marron ; il est dé-
pourvu conséquemment du brillant métallique. Mis dans l'eau ,
il passe à l'état de soude; il se dégage de l'hydrogène arse-
niqué , et il se dépose des flocons d'hydrure d'arsenic.
1 volume de sodium et 5 volumes d'arsenic, chauffés au-
dessous du rouge- cerise, s'unissent en dégageant une foible
lumière.
La combinaison est cassante, quand elle est d'un gris blanc.
Phospiiure de sodium.
Ce composé est analogue au phosphure de potassium.
SOD 395
Sodium et Antimoine.
I volume de sodium et 4 volumes d'antimoine en poudre ,
chauffés, se combinent en dégageant de la lumière à une
température voisine de celle où l'antimoine entre en fusion.
Cet alliage est cassant.
II ressemble au métal de cloches.
Il se décompose rapidement à l'air.
Sodium et Étain.
I volume de sodium, 4 volumes d'étain en limaille fine,
eliauffés dans une cloche étroite, dont le bout ouvert est
effilé, se combinent dès que l'étain est fondu. Il ne se dé-
gage pas de lumière.
L'alliage est très- cassant, moins fusible que l'étain.
II est promptement altéré par le contact de l'air.
Sodium et Bismuth.
1 volume de sodium et 4 volumes de bismuth, chauffés
dans une cloche étroite, dont l'extrémité ouverte est effilée,
s'unissent au-dessus de la température qui est nécessaire pour
fondre le bismuth.
L'alliage est gris -jaunâtre, très -cassant, grenu.
Sodium et Mercure.
o",o2!)8 de sodium, mis dans un petit tube de verre, sur
lesquels on verse 5^',o69 de mercure, s'y combinent à froid
en dégageant de la lumière.
L'amalgame est liquide.
1^,0476 de sodium, mis avec 5",o6(^ de mercure, dégagent
de la chaleur et de la lumière, et donnent un composé qui
se fige quand il est refroidi.
0^,0714 de sodium, mis avec 6', 1 56 de mercure, dégagent
de la chaleur et de la lumière. La masse refroidie présente
beaucoup de petits cristaux grenus.
Ces alliages sont tous décomposables par la chaleur.
lis font une vive effervescence avec l'eau. Le sodium passe
à l'état de soude.
394 SOD
Sodium et Plomb.
1 volume de sodium et 4 volumes de plomb en limaille
fine, s'unissent dès que le plomb entre en fusion.
L'alliage est un peu ductile.
La fusibilité est à peu près la même que celle du plomb.
1 volume de sodium et 3 volumes de plomb eu limaille
S unissent en présentant les mêmes phénomènes.
L'alliage qui en résulte est plus altérable à l'air que le
précédent.
Sodium et Zinc.
1 volume de sodium et 4 volumes de zinc en limaille ne
se combinent qu'à une chaleur rouge-cerise.
L'alliage est gris- bleuâtre , cassant, lamellcux.
Sodium et Potassium.
Le sodium s'allie au potassium et forme des alliages qui
sont toujours plus fusibles que le sodium, et qui sont cris-
tallisables et plus ou moins cassans.
5 volumes de sodium et 1 volume de potassium forment
un alliage fusible à zéro, qui cristallise quand on le plonge
dans un mélange de glace et de sel. En augmentant la pro-
portion du sodium , l'alliage perd de sa fusibilité, j^ de
potassium rend le sodium fusible, cassant, et lui donne la
blancheur de l'argent.
Si l'on combine moins de 5 parties de sodium à 1 partie
de potassium , on obtient des alliages qui sont de plus en
plus fusibles, et dont la fusibilité ne diminue que quand il
y a beaucoup de potassium. 10 de potassium et 1 de sodium
forment un alliage liquide à zéro, qui est plus léger que
l'huile de naphte.
On fait ces alliages en chauffant les métaux dans Phuile que
nous venons de nommer.
Tous ces alliages, exposés à Pair, même quand ils sont
couverts d'huile de naphte, se détruisent; le potassium se
brûle et le sodium reste à nu. Cette décomposition donne le
moyen d'obtenir à l'état de pureté du sodium qui auroit été
obtenu d'une soude contenant de la potasse.
SOE 395
Préparation du sodium.
Elle s'opère comme telle du potassium , mais il faut des
moyens plus énergiques.
État du sodium dans la nature.
Il n'existe dans la nature que des combinaisons de sodium.
Usages.
Le sodium, à l'état de métal, n'est d'aucun usage; mais
son chlorure, son oxide, les combinaisons de cet oxide avec
les acides, sont d'une grande utilité.
Histoire.
Le sodium a été obtenu et caractérisé par H. Davy en
iSoy. MM. Gay-Lussac et Thénard l'ont ensuite étudié avec
beaucoup de 'soin, et c'est d'après leur travail que nous
avons tracé l'histoire de ce métal. (Ch.)
SODSAL {Bot.) Ksempfer cite ce nom tartare du Ninsi
(voyez ce mot), plante précieuse dans le Japon, où elle est
nommée sju-sjim, et dans la Chine on lui donne le nom de
som. Cet auteur en donne une figure et une longue descrip-
tion, ainsi que l'énumération de ses vertus. (J.)
SOE- BAVER, SOE-HEST. {Ichthjol.) Noms norwégiens
de l'HippocAMPE. Voyez ce mot. (H. C.)
SOE-BIORN. {Mamm.) Le phoque ours marin porte ce
nom chez les Danois : il est la traduction de notre mot ours
marin, de même que soe-love est celle de lion marin, et que
soe-lcale est celle de veau marin, qui sont des qualifications
spécifiques de deux autres phoques. (Desm.)
SOE-BORDING, AURRIDE. (IcJi%o/.) Noms norwégiens
de la truite saumonée. Voyez Truite. (H. C. )
SOE-DRAGE, {Ichthfol.) Un des noms norwégiens de la
vive. (H. C.)
SOE-HANE, KNURR-HANE. {[chlhjol.) Nom danois du
perlon, trigla hirundo. Voyez Trig le. (H. C.)
SOE-HONE. {Ornith.) Nom danois du petit grèbe cornu,
qui est appelé en Norwége soe-orre. (Ch. D.)
SOE-KONGE. [Ornith.) Nom norwégien du petit guille-
mot, alca aile et uria aile. (Ch. D. ) *
%5 SOE
SOE-PAPEGOY. (OrniLh.) Nom norwégien du macareux,
alca arctica, Linn. (Ch. D.)
SOE-RAEV, SOE-ROTTE, SOE-MUUS. {IcUthjol.) Trois
des noms iiorwégieris de la chimère arctique. Voyez CnniKnE.
(H.C.)
SOE -SCORPION. {Tchthjol.) Un des noms norwégiens du
scorpion de mer, cottus scorpius. Voyei. Cotte. (H. C. )
SOE-SVALE. {Ornith.) On appelle ainsi, en Norwége, le
sterna nigra, ou hirondelle de mer à tête noire. (Ch. D.)
SOEDT. (Bol.) Nom arabe, suivant Rauwolf, d'un souchet,
cjpcrus rotundus , qui est Vhodueg des Égyptiens. (J.)
SŒFEN. {Iclilhjol.) Nom que les Arabes de l'Yemen don-
nent à la sephen. Voyez Pastenague. (H. C. )
SŒGARIEK. (Ornith.) Nom turc du pic, picus. (Ch. D.)
SCEING. ( Ornith.) Nom norwégien de la mouette cendrée,
larus cnnus , Linn. (Cn. D. )
SŒKE. (Ornith.) On appelle ainsi, en Suisse , la petite
sarcelle , anas crecca, Linn. ( Ch. D.)
SŒKOK. (Ichthjol.) Un des noms norwégiens du perlon,
trigla hirundo. Voyez Trigle. (H. C.)
SŒPIA. (Malacoz.) Nom latin du genre Sèche. Voyez ce
mot. (De B.)
SŒPIACEA [Sépiacés]. (Malacoz.) Quelques auteurs em-
ploient cette dénomination pour désigner le groupe d'ani-
maux mollusques que Linné comprenoit sous la dénomina-
tion de Sapia, même en y conservant les poulpes qui s'en
éloignent d'une manière évidente; tandis que d'autres ne
l'appliquent qu'à une famille qui ne comprend que les cryp-
todibranchcs décacères , c'est-à-dire les calmars et les sèches.
(De B.)
SŒSMED. (Ichthyol.) Un des noms groënlandois du gai
rerdâtre. Voyez Gal. (H. C.)
SOFAR-UERAMON. (Bot.) Nom arabe du sparganium ,
cité par Mcntzcl. ( J. )
SOFERA. (Bot.) Voyez SoPHORA. (J.)
SOFFEYR. (Bot.) Voyez Suff.ejr. (J.)
SOFFIETTA. (Ichthjol.) A Rome, on appelle ainsi la hé-
casse de mer. Voyez Centrisque. (H. C.)
SOFFO-O-KOKOTOO. (Ornith.) L'oiseau qui se nomme
SOG 397
ainsi à Ternate et à Tidor, est le paradisier superbe, para-
disea siiperha, Gmel. (Ch.D.)
sono. (Ichthjol.) Voyez Rabanenco. (H. C.)
SOGAF, ZOGAF. (Bo^) Noms arabes, suivant Forskal , de
son acanthus eclulis, dont on mange les feuilles crues. (J.)
SOGAIF, MONDO. (Bot.) Noms japonois de l'œillet des
jardins, dianthus carjophjllus , cités par Keempfer et Thun-
berg. Celui de Mondo (voyez ce mot) est aussi donné à ua
genre de la famille des asparaginées, Convallaria de Thun-
berg. Adanson en fait le nom générique de ce genre et y ajoute
comme synonyme le siogai-fge de Kœmpfcr. (J,)
SOGALGINE , Sogalgina. (Bot.) Ce genre de plantes, que
nous avons proposé dans îe Bulletin des sciences de Février
j8i8 (pag. 5i ) , appartient à Tordre des Synanthérées, à la
tribu naturelle des Hélianthées, et à notre section des Hé-
lianthées-Héléniées, dans laquelle nous l'avons placé immé-
diatement auprès du Ptilostcphium. (Voyez notre article Pii-
LObTÈPHE , tom. XLIV , pag. 60 et 63.)
La Sogalgina Irilohata , qui est le type du genre, présente
les caractères génériques suivans, observés par nous sur des
individus vivans, cultivés au Jardin du Roi.
Calathide radiée: disque multillore , régularillore, andro-
gynitlore; couronne unisériée, biliguliflore , féminiflore. Pé-
ricline inférieur aux fleurs du disque, hémisphérique , sub-
globuleux , formé de squames inégales , paucisériées , imbri-
quées , larges, arrondies, foliacées, avec une bordure mem-
braneuse. Clinanthe convexe, garni de squamelles inférieures
aux fleurs, d emi-em brassantes , ovales-acuminées , membra-
neuses, uninervées. Ovaires obovoïdes, non comprimés, pu-
bescens; aigrette composée de squamellules unisériécs , iné-
gales, entregreffeesà la base, filiformes, charnues, barbellées
sur les deux côtés. Corolles de la couronne à tube long, à
languette extérieure grande, large, elliptique, trilobée au
sommet , à languette intérieure beaucoup plus courte et plus
étroite, divisée jusqu'à sa base en deux lanières linéaires ;,
obtuses. Stigmatophores du disque pourvus d'un appendice
semi-conique, glabre, prolongé en un filet pénicillé.
SoGALGiNE TRILOBÉE : Sogalgitia irilolmta, H. Cass. ; Galinsoga
trilobata, Cavan. , Icon. et dcsci\, tom. 3, pag. 42, tab. 282.
M SOG
C'est une plante mexicaine, herbacée , annuelle , à feuilles
opposées, oblongues- lancéolées , dentées, friplinervées , les
inférieures hastées, trilobées; les calathides, composées de
fleurs jaunes, sont terminales et longuement pédonculées.
SoGALGiNE FAUSSE-BALBisiE : Sogîdgina balhisioidcs , H. Cass. ;
Galinsogea halbisioides , Kunlh. , Noi". gen. et sp. pi. , tom. 4 ,
pag. 2 53 , tab. 3o6. Cette plante, trouvée dans le Mexique
par MM. de Humboldt et Bonpland , est remarquable prin-
cipalement par les corolles de la couronne, dont la languette
extérieure est extrêmement large , presque réniforme , très-
entière, à bord ondulé.
Nous avons démontré, dans notre article Galinsoge ( tom.
XVIII , pag. 97 ), que l'ancien nt-m de Galinsoga doit être
conservé à l'espèce nommée parviflora , puisqu'elle fut évi-
demment le vrai type originaire du genre ; et que le nou-
A'eau nom générique doit être appliqué à celle que Cava-
nilles associoit inexactement à la précédente , en la nommant
Galinsoga trilohata. On s'en convaincra facilement si Ton re-
marque avec nous que Ruiz et Pavon sont réellement les
premiers auteurs du genre Galinsoga , qu'ils ont établi avant
Cavanilles et publié en même temjis que lui, mais dont ils
n'ont connu que l'espèce par^ijlora, qu'ils ont nommée plus
tard quinqneradiata, et une autre espèce très-peu différente,
qu'ils ont nommée quadriradiata. Mais l'espèce trilohata de Ca-
vanilles leur étoit inconnue. M. Kunth nous paroit donc s'être
écarté des règles, en conservant le nom de Galinsoga (ou Ga-
linsogea) h l'espèce trilohata, et en appliquant, avec Roth ,
celui de JVihorgia à l'espèce parvijlora.
Ce botaniste dit que, dans son genre Galinsogea , qui cor-
respond à notre Sogalgina (publié antérieurement), l'aigrette
est composée tantôt de petites écailles ciliées-frangées , tantôt
de rayons plumeux ; et comme il assigne l'aigrette plumeuse
à l'espèce balhisioides, il suppose sans doute que l'espèce tri-
lobaia offre l'aigrette écailieuse ou paléacée. Nous ne sommes
pas d'accord avec lui sur ce point; car, selon nous, l'aigrette
plumeuse, ou composée de squamellules filiformes barbellées,
appartient au genre Sogalgina, tandis que l'aigrette de squa-
mellules paléiformes et frangées est propre au vrai Galinsoga.
Dans Ja Sogalgina trilohata, l'ovaire paroît quelquefois un
s OH §99
peu comprimé bilatéralement; il est obovoïde, arrondi au
sommet, sanscAtes, ni arêtes, ni nervures saillantes; mais
il est hériîsé de poils bicuspidés, et muni d'un bourrelet api-
cilaire vert ; son aréole basilaire est petite , orbiculaire ,
oblique-intérieure, située dans une échancrure; l'aréole api-
cllairc est large, orbiculaire. L'aigrette, beaucoup plus courte
que l'ovaire, est composée de squamellules unisériées , iné-
gales, irrégulières, filiformes-laminécs , un peu charnues,
verdàtres, garnies de barbelles sur les deux côtés. Cette ai-
grette, comparée à celle de la Sogalgina balbisioides , n'en dif-
fère évidemment que parce qu'elle est beaucoup plus courte.
Dans la Galinsoga parvijlora (quiseroit mieux nommée Gai.
micro cephala) , Tovaire n'est pas sensiblement comprimé ;
mais il est un peu arqué en dedans , obconique ou obpyra-
midal , à quatre faces et à quatre arêtes, et tout hérissé de
soies roides; il a un bourrelet apicilaire cartilagineux, ver-
dâtre, glabre; son aréole basilaire est petite, oblique-inté-
rieure, située dans une échancrure, et entourée d'un petit
bourrelet basilaire cartilagineux, glabre. L'aigrette , longue
comme l'ovaire , est composée d'environ dix squamellules
uni-bisériées , paléiformes-laminées , à partie inférieure li-
néaire , un peu charnue , continue avec le bourrelet apici-
laire de l'ovaire, à partie supérieure demi-lancéolée, mem-
braneuse , frangée sur les bords. Cette aigrette, fort diffé-
rente de celle des Sogalgina, est tout-à-fait analogue à celle
du Carphostephiiim (tom. XLIV, pag. 62).
Notre genre Sogalgina diffère du vrai Galinsoga , non seu-
lement par l'aigrette plumeuse , ou composée de squamel-
lules filiformes, barbellées , mais encore par la couronne
biliguliflore, c'est-à-dire composée de fleurs à deux languettes,
par le péricline imbriqué, par le clinanthe presque plan , et
par lesstiginatophores pourvus d'un appendice semi-conique,
glabre, prolongé en un filet pénicillé. (H. Cass. )
SOGO. (Ichthjol.) Nom spécifique d'un Holocentre, dé-
crit dans ce Dictionnaire, tome XXI, page 287. (H. C.)
SOGUR. (Mamm.) Nom tartare de la marmotte bobac,
(Desm.)
SOHAL. {Ichthjol.) Nom arabe du Sohar. Voyez ce mot,
(H, C.)
400 SOH
SOHAR. {IchLhjol.) Nom spécifique de I'Aspisure. Voyez
ce mot. (H. C.)
SOHER, {Ichthj'ol.) On appelle ainsi un grand et excellent
poisson du Gange, que l'on ne sait encore à quel genre rap-
porter, faute de reuseigiioniens positifs.
Il a les écailles vertes, bordées d'or, et les nageoires bron-
zées. (H. C. )
SOHIATAN. (Mamin.) Suivant Thevet , ce nom est celui
d'un rat, que mangeoient les sauvages de l'Amérique du Nord.
Sonnini croit, sans aucun motif suffisant, que ce prétendu
rat étoit un sarigue. (Dksm.)
SOHNA. {Ornith.) Nom sous lequel est connu, dans cer-
tains cantons de l'Inde, le jacana , qui porte plus générale-
ment celui de vuppi-pi; c'est le jacana à longue queue ou
■parra sinensis de Latham , pi. 117 de son premier supplé-
ment au Synopsis. (Cu. D.)
SOIE. {Bot.) Dans les mousses on nomme soie le pédicule
ou support de l'urne ; dans les synanthérées on désigne par
ce mot, ou par celui de paillettes , les espèces de bractées qui
accompagnent les fleui-s sur le réceptacle commun; dans les
graminées on nomme soies ou arêtes, les filets roides qui par-
tent des écailles Horales. M. de Beauvois distingue la soie de
l'arête. La soie est le prolongement d'une ou plusieurs ner-
vures ; l'arête ue laisse apercevoir aucun indice de son ori-
gine au-dessous de son point d'attache. Le froment a des
soies, l'avoine a des arêtes. On donne le nom de soies de l'an-
thère aux petits filets formés par le prolongement de la partie
inférieure des loges. (Mass.)
SOIE. {Entom.) On donne ce nom aux fils déliés que les
insectes sécrètent, tantôt pour se former un cocon, lors-
qu'ils se changent en chrysalides, comme cela arrive à beau-
coup de lépidoptères et en particulier aux chenilles des bom-
iyces, à un grand nombre de larves d'hyménoptères et de
névroptères, etc.; tantôt pour en former des toiles, des filets,
des cordeaux, comme le font les araignées; tantôt, enfin,
pour déposer leurs œufs sous une espèce de tente, comme les
hydrophiles femelles nous en offrent un exemple. On appelle
aussi soies, les poils plus ou moins alongés qui recouvrent le
corps de certaines larves ou de quelques insectes parfaits ; ou
SOI 401
quelques parties prolongées et dont la base est un peu plus
grosse que l'extrémité libre, à peu près comme une soie de
cochon.
Nous traiterons séparément de ces deux acceptions.
La Soie , Sericum. On désigne plus particulièrement sous
ce nom les fils d'une ténuité extrême et d'un diamètre à peu
près égal , dont la flexibililé, la souplesse , la mollesse , le lui-
sant, ne peuvent être exprimés que par le terme même de
soyeux. On sait que le mot sericum des Latins est emprunté du
grec ItiûiKov, dont l'étymologie , d'après Pausanias, seroit tirée
du î;om "Eup , vermiculus quidam sericum texens. Quelques au-
tei'rs font dériver le mot sericum d'un peuple d'Asie ou d'une
vnle de Scythie , d'où provenoit la soie chez les Romains,
qui pensoient que cette matière étoit produite par des arbres,
puisqu'on l'y récoltoit, comme on le voit par ces deux vers,
l'un de Virgile, l'autre d'Ausone.
Velîeratjue ut foliis depectant tenuia seres.
ViRC, Georg. , lib. IL
^ssjrius gemmas , Ser vellera , thura Sabœus.
AcSONE.
Nous avions commencé cet article dans le dessein d'y pré-
senter les détails que nous avions promis à nos lecteurs, lors-
que nous avons traité du bombjce du mûrier ^ mais nous avons
dû consulter auparavant tout ce qui avoit été écrit à ce sujet ,
et nous avons reconnu que notre travail , tel que nous l'avions
préparé, donnoit absolument les mêmes faits à connoitre que
ceux qui sont consignés à l'article Mûrier par l'un de nos
collaborateurs, qui a recueilli les plus grands détails sur ce
bombyce et sur l'histoire de la soie dans cet article, auquel
nous renvoyons le lecteur , quoiqu'il n'y ait pas tout l'ordre
que nous pourrions désirer. Nous donnerons seulement quel-
ques renseignemens sur l'organisation des parties qui pré-
parent et sécrètent la soie, et sur celles qui la moulent pour
ainsi dire au passage à travers les filières.
Les chenilles en général sécrètent la soie à l'aide d'organes
qui font l'office de glandes, mais qui n'ont l'apparence que
de longs canaux repliés sur eux-mêmes et susceptibles d'être
développés dans l'eau. Ce» tuyaux, qui, lorsqu'ils sont éten-
49. slS
4*2, SOI
dus, oITrent sept à huit fois la longueur de la chenille, vont
toujours en grossissant vers le point où ils doivent se termi-
ner. Ils forment là une sorte de réservoir d'où il est facile
de faire sortir la matière liquide, qui ressemble à un vernis
et qui aboutit, à l'aide d'un canal excréteur plus ou moins
long, vers la lèvre inférieure , où se trouve un tubercule mo-
bile dont la longueur varie; mais c'est là une véri table J;/;cre,
La chenille, en portant cette partie sur un corps solide, y-
fait adhérer la matière ductile, qui s'écoule par le trou de
sa filière , dont le diamètre déterminé constitue la grosseur
de la soie. Dans quelques chenilles cette sécrétion s'opère dès
le plus jeune âge, et l'animal s'en sert dans mainte circons-
tance, tantôt pour se construire une tente isolée, ou com-
mune à un grand nombre d'individus; tantôt pour se sous-
traire au danger; car au moment où celui-ci se fait craindre,
l'insecte, saisi d'une crainte salutaire , colle un fil sur le plan
qui le supporte et s'abandonne à son propre poids •• il tombe
A-erlicalement et reste suspendu à une distance convenable
jusqu'à ce que, le danger étant passé, il puisse, à l'aide de
ses pattes onguiculées , se raccrocher sur le fil; qu'il pelo-
tonne pour remonter au point où il étoit fixé d'abord, ou
jusqu'à ce que le vent le pousse et le dirige vers une branche
sur laquelle il a l'espoir de trouver une nouvelle nourriture.
La matière de la soie est le plus souvent destinée à la cons-
truction de la coque dans laquelle la chenille , et surtout
celles des bombyces , doivent subir leur métamorphose. Ce
follicule ou cocon est plus ou moins épais , et la matière
soyeuse s'y trouve dans un état souvent altéré par la bave
ou par la mucosité que l'insecte y dégorge pour la déguiser
aux animaux qui voudroient y pénétrer. C)uelquefois ces che-
nilles y font entrer des corps étrangers, qu'elles empruntent
et détachent tantôt de leur propre corps , tantôt des objets
qui sont à leur portée.
Ou a profité de celte matière soyeuse, lorsqu'elle est en?
core liquide et contenue dans les organes qui la sécrètent.-
pour en obtenir des fils beaucoup plus grossiers, mais aussi
extrêmement résistans et imperméables ou indissolubles par
l'eau. C'est une sorte d'industrie qu'on exerce avec le ver-à-i
soi* . en tirant ainsi de la chenille la substance de la soie^
SOK 4oS
que l'on aldnge pour en former une sorte de gros crin très-
solide , qui sert pour la pêche à la ligne et sur lequel on
monte des haims ou hameçons. On vend cette matière sous
le nom vulgaire de mord-à-pèche ; elle est aussi faussement dé-
signée sous les noms de fil de pitte, ou d'aloës et d'agave.
Les larves de quelques coléoptères se filent aussi une coque ;
mais ce sont surtout celles des hyménoptères en général et
celles de quelques névroptères , comme la plupart des stégop-
tères, qui sont douées de cette faculté. Nous citerons en par-
ticulier les chenilles des uropristes , des mellitcs, des Aéot-
tocryptes , telles que celles des petits ichneumons à codons
blancs et jaunes.
La Soie, Seta, est, comme nous l'avons dit au commence-
ment de cet article, une forme particulière de quelques par-
ties d'insectes. Ainsi, on dit antennes en saie ou sétacées, celles
qui sont plus grêles à l'extrémité libre qu'à la base , par op-
position à filiformes, dont la grosseur esta peu près la même
dans toute la longueur. Ainsi les éphémères ont l'abdomen
terminé par deux ou trois soies, qui sont des appendices oii
des prolongemens du ventre. Lespodures, les forbicines, les
machiles , ont des soies à la queue. La chenille des bom-
byces dites écailles ou hérissonnes sont couvertes de poils alon-
gés en forme de soie. ( C. D.)
SOIE. {Chim.) La soie, à l'état de pureté, passe générale-
ment pour une substance azotée analogue a la laine , aux poils ,
à la corne , en un mot, pour une substance de la nature du
mucus. Le travail que j'ai commencé sur la soie n'est point
assez avancé pour que je puisse émettre une opinion défini-
tive sur la nature de cette substance. ( Ch. )
SOIE DE MER. {Entomoz.) Voyez l'article Dragonneau.
(Desm. )
SOILETTE. {Bot.) C'est une variété de froment. (L. D.)
SOJA. {Bot.) Voyez Mame. (J.)
SOK^JKA. {Bot.) Nom arabe, cité par Forskal, d'un ino-
zambé, cleome ornitliopodioides. (J.)
SOK^JT. {Bot.) Nom arabe d'une carmentine , justicia
lanccolata de Forskal , qui est, selon Vahl,lç barleria noctijlora
de Linnœus fils. (J.)
SOKAM. {Bot.) Voyez Obre. (J.)
404 SOK
SOKAR. (Bot.) Nom arabe des ip-omœa bilola et Inflora
de Forskal. (J.)
SOKOL. {Ornith.) L'épervier est ainsi nommé en polonois.
(Ch. D.)
SOKU-SUISI. {Bot.) L'épurge , euphorbia lathyris , dont
les graines sont un violent purgatif, est ainsi nommée au
Japon, suivant Thunberg. (J.)
SORUSA-SA. {Bot.) Voyez Saki-teki. (J.)
SOL. (Bot.) Nom arabe du sureau, cité par Mentzel d'après
Avicenne. Il est encore donné , comme nom latin, au soleil ,
helianthus annuus , qui est le sol indianus de Lonicer , cité
par C. Bauhin. (J.)
SOL. {Ichthjol.) Nom anglois de la Sole. Voyez ce mot.
(H. C.)
SOL-BAKKE. {Ornith.) Nom danois de l'hirondelle de
rivage, hirundo riparia, Linn. (Ch.D.)
SOLA. {IchthYol. ) Voyez Tunga. (H. C.)
SOLADI-TIRTAVA. {Bot.) Rhéede cite sous ce nom une
plante du Malabar qui paroit être un basilic. (J. )
SOLANAN. {Bot.) Voyez Herbe aux hebechets. (J.)
SOLANASTRUM. {Bot.) Heister donnjoit ce nom au sola-
num sodomœum de Linnasus. (J.)
SOLAND-GOOSE. {Ornith.) Nom anglois du fou de bas-
san , pelecanus bassanus , Linn. (Ch. D.)
SOLANDRA. {Bot.) Ce nom, qui rappelle la mémoire
du botaniste Solander, compagnon de voyage de Cook et de
Banks, a été donné à plusieurs genres. Celui de Murray est
un Lagunœa, genre de malvacées; celui de Linnasus est main-
tenant YHjdrocotjle solandra, genre d'ombellifères; celui de
Swartz, voisin du Datura dans les solanées, confondu avec
lui par quelques-uns, a été conservé par d'autres. (J.)
SOLANDRE, Solandra. {Bot.) Genre de plantes dicotylé-
dones, à fleurs complètes, de la. famille des malvacées, de Ift
monadelphie polyandrie de Linnœus, offrant pour caractère
essentiel : Un calice simple, à cinq divisions profondes , per-
sistantes , une corolle à cinq pétales soudés à leur base et
attachés sur le tube des étamines; celles-ci nombreuses ; les
filamens réunis en un tube alongé , portant les anthères à
sa surface vers le sommet ; un ovaire supérieur ; uî\ style
SOL 4o5
terminé par cinq stigmates en tête i une capsule à cinq lo-
ges polyspermes , à cinq valves , divisées dans leur milieu
par une cloison ; les semences insérées sur un réceptacle
central.
Le nom de Solandra avait été employé pour trois genres
différens, d'abord pour une très- belle plante de la famille
dessolanées, le solandra grandijlora, Swartz, réuni aux Da-
tura par M. de Lamarck. Ce même nom de solandra avoit été
appliqué auparavant par Linné à une ombellifère , le so-
landra capensis, que Linné fils a fait entrer depuis parmi les
hydrocotyle. Willdenow a donné le nom de solandra au Da-
tura sarmentosa , Lamk. ; M. de Lamarck a consacré le nom de
solandra pour la plante que Cavanilles a décrite sous ce nom,
et il y réunit le laguna du même auteur.
SoLANDRE LOBÉ : Solandra lobata, Poir. , Encyc; Lamk., III.
gen., tab. 58o; Murr in Gœtt., 1784, tab. 1 ; Cavan., Diss.,
5 , tab. i36 , fig. 1 ; Laguncea lobata, Willd., Spec, 3, p. 733 ;
Hibiscus solandra, THérit., Stirp., i , tab. 49; Triguera aceri-
folia , Cavan., Diss., 1 , tab. 1 1. Cette plante s'élève à la hau-
teur de deux ou trois pieds sur une tige droite, rameuse,
velue, striée, cylindrique. Les feuilles sont alternes, pétio-
lées , hérissées par quelques poils; les inférieures petites, en
cœur, entières, un peu arrondies, aiguës; celles du milieu
divisées en plusieurs lobes, presque palmées, dentées à leurs
bords ; les supérieures élargies, divisées en trois lobes inégaux ,
oblongs, aigus, dentés en scie; les terminales étroites, lan-
céolées, entières et dentées; les pétioles beaucoup plus longs
que les feuilles; les stipules oblongues, linéaires, aiguës, un
peu ciliées. Les fleurs sont axillaires, situées à l'extrémité des
rameaux , soutenues par des pédoncules velus, simples, très-
longs, uniflores, avec des bractées assez semblables aux stipules.
Le calice est ovale-oblong, légèrement hispide, à cinq décou-
pures lancéolées , aiguës. La corolle est blanche , très-ouverte,
à pétales ovales , oblongs, un peu obtus, veinés, presque au-
riculés à un des côtés de leur base; l'ovaire est ovale, oblong,
acuminé; le style surmonté d'un stigmate à cinq rayons, ter-
minés chacun par une petite tête. La capsule est ovale ,
acuminée, presque à cinq angles, un peu plus longue que le
calice persistant. Les valves sont légèrement ciliées; les se-
40& SOL
menées nombreuses, petites, arrondies. Cette plante a été
découverte à l'Isle-de-France par Commerson.
SoLANDREA FEUILLES lERîiÉES : Sularidra temuta ^ Cavan., Diss.,
5, tab. i36, fîg. 2; Lagunœa ternata , Willd., loc. cit. Cette
plante s'élève à la hauteur d'un pied sur plusieurs tiges her-
bacées, velues, rameuses dès leur base. Les feuilles sont al-
ternes, pétiolées, velues, distantes ; les inférieures ternées,
composées de trois folioles ovales, linéaires, très-inégales, dont
celle du milieu étroite, fort longue, entière; les supérieures
échancrées en cœur et hastées à leur base, très-longues, lan-
céolées, fort étroites; les pétioles plus courts que les feuilles;
les stipules courtes, petites, caduques. Les fleurs sont soli-
taires, latérales, axillaires, soutenues par de très- longs pé-
doncules géniculés à leur sommet: les divisions du calice lan-
céolées, très-aiguës. La capsule est ovale, acuminée, à cinq
valves, à cinq loges; dans chaque loge sont trois semences
noirâtres, hérissées de quelques petits tubercules. Cette plante
croît au Sénégal.
SoLANpRE ÉPINEUSE : Solundra spinosa , Poir., Enc; Lagunœa
aculeata, Cavan., Diss., 3, tab. 71, fig. 1 ; Lamk. , III. gen.y
tab. 577. Cette espèce a une tige droite , cylindrique, tomen-
teuse, chargée de quelques petits aiguillons courts et droits,
un peu rameuse, haute d'environ un pied et demi. Les
feuilles sont alternes, pétiolées, profondément divisées en
trois ou plusieurs découpures dentées en scie; la découpure
du milieu plus alongée; les pétioles très-longs. Les fleurs sont
axillaires , solitaires , situées vers l'extrémité des rameaux ;
les pédoncules courts, uniflores. Le calice est tomenteux ,
ovale, oblou'^ , terminé au sommet en cinq dents courtes et
suhulées, puis divisé latéralement jusque vers ston milieu par
le développement de la corolle. Celle-ci est jaune, étalée,
une fois plus longue que le calice, à pétales un peu élargis,
rétrécis à leur onglet; le stigmate rougeâtre , pelté , peu sail-
lant; la capsule oblongue, acuminée, à cinq faces, à cinq;
loges, à cinq valves, renfermant des semences réniformes,
noirâtres. Cette plante croît sur les côtes de Coromandel. Les
feuilles sont regardées comme résolutives.
SoLANDRE ÉCAiLLEUSE: Solandra squamosu , Vo'ir. , ^nc; Lagu-
IKKEa. sqiiamosa, Vejît. , Jard. de Malm. , tab. 42 ; Andr. , Bot. rep.,
SOL 4o7
tâb. 226. Tréis-'b elle espèce, distinguée par son port et paifSeS
feuilles. Sa tige est ligneuse, haule de dix ou douze pieds,
rameuse, droite, cylindrique, écailleuse, à rameaux alternes;
garnis de feuilles pétiolées , alternes, oblongues , lancéo-
lées, coriaces, entières, longues d'environ trois pouces, ob-
tuses, d'un vert foncé, parsemées, surtout à leur face infé-
rieure, d'écailles blanchâtres ; les pétioles sont très-courts ; les
stipules linéaires, caduques. Les fleurs sont grandes, solitaires,
axillaires, inodores, d'un violet terne; les pédoncules plus
longs que les pétioles, uniflores, articulés à leur base. Le
calice est campanule, écailleux, velu et soyeux en dedans,
visqueux, à cinq découpures ovales, aiguè's ; la corolle en
cloche, à cinq pétales ovales, oblongs , obtus; les anthères
d'un jaune doré, vacillantes, à quatre sillons. L'ovaire est
soyeux, en poire, à cinq loges, renfermant plusieurs ovules
disposés sur deux rangs ; le stigmate pubescent, à cinq lobes
ovales, un peu arrondis, ouverts en étoile. Cette plante croît
dans l'île de Norfolk , à l'est de la Nouvelle - Hollande^
(POIR.)
SOLANÉES. (Bot.) Cette famille déplantes très-naturelle
et généralement admise, tire son nom de la Morelle, Sola-
-aum, son genre le plus nombreux en espèces; elle fait partie
de la classe des hypocorollées ou dicotylédones à corolle me-
nopétale insérée au support de l'ovaire. Son caractère géné-
ral est formé de la réunion des suivans.
Un calice d'une seule pièce , non adhérent à l'ovaire, di-
visé plus ou moins profondément en cinq parties ordinaire-
ment égales, quelquefois en moins ou plus de cinq. Corolle
hypogyne , monopétale, oi'dinairement régulière, dont le
limbe se divise en lobes plissés avant la floraison, égaux en
nombre à ceux du calice et alternes avec eux. Etamines in-
sérées au tube de la corolle au-dessous de ses lobes, alternes
avec eux et en nombre égal; filets distincts; anthères (quel-
quefois inégales en grosseur) biloculaires, s'ouvrant dans leur
longueur ou quelquefois par deux pores terminaux. Le fruit
est ordinairement à deux loges (très-rarement plus) , séparées
par une cloison portant sur le milieu de chacune de ses faces
un placentaire chargé de plusieurs graines, proéminant quel-
quefois dans l'intérieur de sa loge au point de la diviser
4o8 SOL
presque en deux demi-loges. Ce fruit est tantôt une baie va-
riant beaucoup dans sa forme et son volume; tantôt une cap-
sule bivalve, dont la cloison , séparant les loges, et parallèle
aux valves , s'applique par son contour sur leurs bords (comme
dans beaucoup de genres de Scrophularinées voisins de cette
famille). Graines nombreuses, sessiles sur les placentaires,
recouvertes de deux tégumens, dont l'extérieur est solide. Em-
bryon dans un périsperme charnu , cylindrique, dirigé vers
l'ombilic de la graine, tantôt droit ou légèrement courbé,
tantôt plus ordinairement très-recourbé en forme d'hameçon,
à radicule plus longue que les lobes ordinairement demi-cy-
lindriques et non débordée par eux (excepté dans le cestrum,
dans lequel ils sont orbicuhiires).
Les plantes de cette famille sont des herbes ou des sous-ar-
brisseaux ou arbrisseaux. Les feuilles sont «ilternes, simples ou
rarement pennées: les florales parlent quelquefois deux d'un
même point. Les fleurs, dont la disposition et l'assemblage
varient, sont quelquefois extra-axillaires , sortant à côté des
feuilles.
Les solanées se divisent assez naturellement en deux sections
principales , caractérisées par le fruit capsulaire ou charnu.
Dans celle des fruits capsulaires on rapporte les genres
Celsia et Verbascum, servant de transition aux Scrophulari-
nées, ayant comme elles la corolle un peu irrégulière et l'em-
bryon droit; Hyoscjamus ; Nierembergia de la Flore du Pérou;
Markea de Richard, adopté par M. de Lamarck; ISicotiana
et son congénère Tabacum de Mœnch ; Pétunia de Jussieu; Sal-
viglossis de la Flore du Pérou ; Anthocercis de M. de Labillar-
dière; Dalura , auquel plusieurs réunissent le Solandra de
Linnaeus fils et de Swartz, ou Brugmansia de M. Persoon, ou
Swarlzia de Gmelin , ayant le fruit un peu charnu et tenant
ainsi le milieu entre cette section et la suivante.
La section des fruits charnus ou en baie réunit les genres
Triguera de Cavanilles ; Jaborosa; Mandragora; ISectouxia de
MM. de Humboldt et Kunth ; Alropa, auquel se rapporte le
Sa-racha de la Flore du Pérou , ou BelLunia de Rœmer ; Nican-
dra , avec lequel se confond le Calydermos de la même Flore;
Rapinia de Loureiro; Phj'salis , comprenant aussi le Physalodes
de Mœnch, le Herschellia de Bewdich et peut-être le ^Ki-
SOL 409
ihania de M. Pâques ; ÏVithcringia de l'Héritier ; Duhoisia de
M. Brown; Aquartia, que M. Dunal réunit au suivant ;>So/an«m,
dont on ne sépare ni le Dulcamara et le Pseudocapsicum de
Mœnch, ni le ISjcterium de Ventenat; Ljcopersicon deTour-
nefort, détaché du précédent par M. Dunal, non admis par
d'autres; Capsicum; Ljcium, auquel le Panzeria de Gmelin , le
Jasminoides de Mœnch et le Ljcioserissa de Rœmer restent unis ;
Dunalia de M. Kunth; Cestrum; Dartus de Loureiro; Ulloa de
M. Persoon ou' Juan -Ulloa de la Flore du Pérou.
A la suite de cette famille on place avec doute les genres
suivans , qui ont avec elle quelque affinité, mais en différant
en plusieurs points importans, qui feront peut-être de quel-
ques-uns les types de nouvelles familles. Ces genres sont iVo-
lana; Cerium de Loureiro; Cocion. de Van-Royen ; Billanderia
de M. Smith; Bruns/elsia et Crescentia. (J. )
SOLANÉE PARMENTIÈRE. (Bot.) Nom donné à la pomme
déterre en l'honneur de Parmenlier, qui a beaucoup contri-
bué à répandre cette plante précieuse. ( L. D.)
SOLANIFOLIA. (Bot.) C'est sous ce nom qu'on trouve cité
dans C. Bauhin le circœa alpina. (J.)
SOLANOIDES. {Bot.) Ce genre, fait par Tournefort et que
Mœnch a voulu rétablir, est resté réuni au Rivina de Plumier
et de Linnaeiis. ( J. )
SOLANUM. [Bot.) Voyez Morelle. (L. D.)
SOLARIS. {Bot.) Quelques anciens, cités par Daléchamps,
ont donné ce nom à l'héliotrope ordinaire, probablement
parce qu'il tourne ses fleurs vers le soleil. (J. )
SOLARIUM [Cadran]. {Conch.) Subdivision du genre Tro-
chusde Linné, établie par M. de Lamarck, depuis l'impression
des premiers volumes de ce Dictionnaire et de leurs Supplé-
niens , pour un assez petit nombre de jolies coquilles que les
anciens conchyliologistes désignoient en efl'et sous le nom de
cadrans, et dont ils formoient aussi une sorte de section géné-
rique. Comme on n'a aucune connoissance de l'animal des
cadrans, et qu'on ne sait pas même s'il est pourvu d'un oper-
cule, ce qui est cependant extrêmement probable, et de
quelle nature il est, la caractéristique de ce genre ne porte
absolument que sur la coquille et peut être ainsi énoncée :
Coquille orbiculaire , enroulée presque dans le même plan
4ïo^ SOL
vertical ou sabplanorbique, à spire très-surbaissée , forlemenl
ombiliquée de la base au sommet, et par conséquent sans
columelle ; l'ombilic plus ou moins crénelé dans sa circon-
férence,- ouverture très-déprimée et plus ou moins quadran-
gulairc. D'après cela, il est aisé de voir que c'est une exagé-
ration de certaines espèces de troques, dont la base, très-plate,
est circonscrite par un bord tranchant. On ne sait rien du
resle sur les cadrans, si ce n'est qu'ils sont tous marins et des
mers des paj's chauds; il paroit cependant qu'il en existe déjà
dans la Méditerranée. Les espèces que M. de Lamarck carac-
térise dans ce genre sont les suivantes : '
Le Cadranstrié: S.-perspectivum; Trochus perspeclivus , Linn.^
Gmel., pag. 5566, n.° 3; Eue. méth. , pi. 446, fig. 1 , a, h.
Coquille orbiculaire, à spire conoïdale , fortement striée dans
le travers de ses tours; à ombilic grand, crénelé de tuber-
cules assez petits : couleur d'un fauve blanchâtre, avec une
double bande articulée de blanc et de fauve ou de châtain
le long de la suture, décurrente sur les tours de spire.
Cette jolie coquille, commune dans les collections, et dont
3e diamètre est quelquefois de deux pouces et demi , vient de
la mer des Indes, où elle porte le nom de cadran ou d'esca-
lier. Linné et M. de Lamarck disent qu'elle se trouve aussi
dans la Méditerranée, sur la cAte d'Afrique.
Le C. GRANULÉ : S. granulatum , de Lamk. , Syst. des anim.
sans vert. , tom. 7 , p. 3 , n.° 2 ; Enc. méth. , pi. 446 , fig. a, h.
Coquille orbiculaire, conoïdale, lisse ou non striée; ombilic
rétréci et entouré de tubercules épais : couleur d'un blanc
fauve, avec plusieurs bandes granuleuses tachetées de brun le
long de la suture. Diamètre dix-neuf lignes. Patrie inconnue^
Le C. GLABRE : S. lœvigatum, de Lamk., ibid., n.° 3; Enc.
méth., pi. 446, fig. "5, a, b. Coquille orbiculaire, conique,
presque lisse et avec quelques stries seulement au sommet de
la spire; ombilic rétréci avec des tubercules assez épais : cou-
leur blanche, avec plusieurs bandes tachetées de jaune ou de
roux.
C'est encore une espèce dont on ne connoît pas la patrie,
et qui me paroit n'être qu'une variété du cadran ridé : elle
est cependant un peu plus élevée et son ombilic est plus res-
serré. Son diamètre a un pouce et demi. '
SOL 4ii^
Le Cadran treiuissb : S. stramineum ; Trochus stramineus , L. ,
GmeL, p. 3575 , n.° 69; Chemn., Conch., 5, t. 172 , p. 1699.
Coquille orbiculo- convexe, sillonnée dans la décurrence de
la spire, striée en travers, et par conséquent treillissée, assez
légèrement arrondie à son dernier tour; ombilic très-ouvert,
avec des crénelures extrêmement fines; ouverture tout-à-fait
ronde: couleur d'un jaune fauve sans taches.
Cette petite espèce , puisqu'elle n'a pas plus de dix lignes
de diamètre, vient des côtes de Tranquebar.
Le C. HYBRIDE: S. hjbridum, Trochus hjhridus, Linn. , Gmel.,
p. 5567 ; Enc. méth. , pi. 446, fig. 2, a, h. Coquille petite
(huit lignes de diamètre), orbiculaire , raccourcie, conoi-
dale , lisse , à ombilic étroit et assez fortement crénelé à sa
circonférence ; ouverture ronde , avec une échancrure dans le
dernier tubercule de l'ombilic : couleur d'un jaune roussâtre ,
tacheté de blanc en dessus , à fascies articulées de blanc et
de fauve en dessous.
De la Méditerranée.
Le C. BIGARRÉ : S. variegatum; Trochus variegatus , Linn. ,'
Gmel. , p. 5575, n.° 60; Enc. méth., pi. 446, fig. 6, a, b;
vulgairement le Lépreux de la Nodvelle-Zélande. Petite co-
quille de huit lignes de diamètre, orbiculo - convexe , un
peu treillissée par des sillons décurrens et des stries trans-
verses, à ombilic ouvert et crénelé dans son pourtour par
une double série de tubercules ; ouverture grande , arrondie,
avec deux échancrures columellaires : couleur bigarrée ou va-
riée, tant en dessus qu'en dessous, de blanc et de roussâtre.
Des mers australes.
Le C. JAUNATRE; S, luteum, de Lamk. , ibid., pag. 5, n.° 7.
Très-petite coquille (quatre lignes et demie de diamètre), or-
biculo-conoïdale , glabre, avec un double sillon à la cir-
conférence et un ombilic étroit, cerné de tubercules blancs:
couleur jaune, ponctuée de rouge le long des sillons et de la
suture.
Des mers de la Nouvelle -Hollande.
Le C. PLANORBE, S. planorbis. Petite coquille presque tout-
à-fait plate, discoïde, labourée par des sillons décurrens iné-
gaux, à peine tuberculeux, et par des stries transverses ; om-
bilic très-ouvert , bordé par une série de tubercules dont le
4>2 SOL
dernier est ëchancré ; ouverture ronde : couleur toute blanche.
Cette petite espèce, dont j'ignore la patrie, existe dans la
collection du duc de Rivoli.
En remarquant que tous les caractères employés pour dif-
férencier les espèces de cadrans établies par Gmelin et par
M. de Lamarck , ne portent que sur des choses susceptibles de
beaucoup de variations, comme la grosseur relative, la hau-
teur de la spire, la grandeur de l'ombilic et de sescrénelures,
le développement des stries, et enfin, la couleur, je ne se-
rois pas étonné que plusieurs ne fussent réellement que des
variétés de la même espèce. On trouve cependant trois formes
distinctes : la première est celle des véritables cadrans, con-
tenant les S. perspecfivum, granulatum et lœwigatum ; la seconde,
qui est un peu différente, parce que le dernier tour est moins
plissé en dessous et moins caréné, contient les S. stramineum,
'hj'bridum et plaaorbis, qui ont en outre pour caractère com-
mun : une échancrure au dernier tubercule de l'ombilic;
enfin, la troisième forme est beaucoup plus rapprochée de
celle des lurbos : l'ombilic est très-évasé , et il y a deux rangs
de tubercules décurrens, et deux échancrures par conséquent
au bord columellaire. Ce sont les 6. variegalum et luteum.
(DeB.)
SOLART. (Ornith.) Ancien nom, suivant Cotgrave, delà
bécasse commune, scolopax rusticola , Linn. (Ch. D.)
SOLAT. (Co/xchj/.) Adanson, Sénég., p. 122, pi. 8, fig. i 5 ,
décrit et figure sous ce nom une petite coquille de son genre
Pourpre, dont Gmelin a fait une espèce de murex sous le
nom de murex semilunaris , et que M. de Lamarck rapporte
avec doute au murex hrandaris. (De B.)
SOLDA. (Bot.) Au Malabar, suivant Rhéede , on nomme
ainsi une espèce de câprier à grandes fleurs et à très-grandes
feuilles, non mentionnée dans les livres modernes, lequel
est le sivi pada des Brames. (J. )
SOLDADO. {Ichthyol.) Nom spécifique d'un Holocentre,
décrit dans ce Diciionnaire , tome XXI, page 3o3.
Soldado est aussi le nom latin du genre Holocentre, réformé
par M. Cuvier. (H. C.)
SOLDANELLA. (Bot,) La plante maritime ainsi nommée
parles anciens est un liseron, conyoli>ulus soldanella. Le solda-
SOL 4i3
nella alpina est la Soldanelle , genre de la famille des primu-
lacées. (J.)
SOLDANELLE; Soldanella, Linn, (Bot.) Genre de plantes
dicotylédones monopélales , de la famille des primulacées ^
Juss. , et de là pentandrie nionogjnie , Linn., qu^a pour prin-
cipaux caractères: Un calice monophylle, à cinq divisions;
une corolle monopétale , campanulée, ayant son limbe par-
tagé en un grand nombre de lobes linéaires ; cinq étaminea
ayant leurs anthères terminées par un filet; un ovaire supère ,
surmonté d'un style filiforme; une capsule oblongue, s'ou-
vrant par le sommet en plusieurs valves , contenant des
graines nombreuses et très- petites. On n'en connoît qu'une
espèce.
Soldanelle des Alpes : Soldanella alpina, Linn. , Sp. , 206 ;
Jacq., FI. Aust., t. i3. Sa racine est horizontale, fibreuse,
vivace ; elle produit trois à six feuilles arrondies, glabres ,
échancrées à leur base , portées sur des pétioles longs d'un,
à deux pouces. Du milieu de ces feuilles s'élève une hampe
cylindrique, nue, droite, une ou deux fois plus longue que
les feuilles , portant à son sommet une à trois fleurs penchées,
dont les pédicelles particuliers sont munis à leur base d'un
petit involucre de deux à trois folioles linéaires , une ou deux
fois plus courtes que les pédicelles eux-mêmes. La corolle est
presque toujours bleue , rarement blanche, et les divisions de
son limbe sont souvent au nombre de plus de vingt. Cette
plante croît dans les lieux frais et dans le voisinage des gla-
ciers, sur les sommets des Alpes , des Pyrénées et des autres
montagnes alpines de l'Europe. (L. D.)
SOLDANIE. (Foss.) Dans le tableau méthodique de la classe
des céphalopodes, M. Dorbigny a signalé sous ce nom un genre
de coquilles microscopiques, auquel il assigne les caractères
suivans : Coquille libre , déprimée; spire régulière, également
apparente de chaque côté; ouverture présumée marginale ou
à l'angle extérieur des loges. Soldani en a donné la description
et les figures de six espèces, dont trois vivent dans la Médi-
terranée, et les trois autres se trouvent fossiles à la Corroncine,
savoir :
Soldanie carinée : Soldania carinala, Dorb,; Sold. , /i,App.,
p. 146, tab. 18, fig. P et Q,
414 sot
SoLDANiE SPIRORBE : Soldania spirorbis, Dorb.; Sold., 4, App.'
tab. 4, fig. G et H, p. 140.
SoLDANiE BLANCHE : SoWa/M'fl njVida, Dorb.; Sold., 2, tab. i35,
fig. 1.
Nous ne connoissons pas ces espèces, et ce n'est que d'après
les figures de l'ouvrage de Soldani qu'elles ont été décrites
par M. Dorbigny. (D. F.)
SOLDANITE. (Min.) M. Thomson, de Naples, a proposé de
désigner par ce nom les pierres météoriques en l'honneur du
P. Soldani. (B.)
SOLDAT. (Ornith.) Nom vulgaire du combattant, tringa
jjugnax , Linn. (Ch. D.)
SOLDAT. [Conch-yl.) Nom du turbo pica ou méléagre de
Denys de Montfort. (Des:».)
SOLDAT DES BOIS. {Entom.) Nom vulgaire sous lequel
on désigne aux Moluques et dans l'Amérique du sud de grandes
espèces de mantes; ce sont des insectes orthoptères, de la fa-
mille des anomides, qui ressemblent à des branches de bois
sec. Voyez les articles Phasme et Spectre. (CD.)
SOLDAT DE MER. (Crust.) Désignation attribuée quel-
quefois aux pagures. (Desm. )
SOLDATENFISCH. {Ichth^ol.) Nom allemand du chétodon.
bridé. Voyez Chétodon. (H. C.)
SOLDEVILLA. (Bot,) Voyez notre article Hispidelle, tom,
XXI, pag. 247 ; et notre tableau des Lactucées , tom. XXV ,
pag. 63. (H. Cass.)
SOLDIDO. {Ichthyol.) Nom portugais que l'on donne au
callichthe dans le Brésil. Voyez Callichthe. (H. C.)
SOLDIGO. {Ichthjol.) Les Portugais du Brésil donnent ce
nom au Tamoata. Voyez ce mot. (H. C.)
SOLE, Solea. (Ichthj'ol.) En conséquence des nombreux:
démembremens opérés dans le grand genre Pleuronecte de
Linnaeus et de la plupart des ichthyologistes qui l'ont suivi,
M. Cuvier a formé sous ce nom un genre de poissons holo-
branches osseux, qui appartiennent à la famille des hétéro-
somes de M. Duméril, et qu'il est facile de reconnoitre aux:
caractères suivans:
Corps comprimé , haut verticalement , oblong , non symétrique;
louche contournée et comme monstrueuse du côté opposé aux veux ^
SOL 4.5
tt garnie seulement de ce côté-là de Jlnes dents eh velours serré,
tandis que le côté des yeux n'a aucune dent; museau rond et pres-
que toujours plus avancé que la bouche; nageoire dorsale com-
mençant sur celle-ci et régnant, aussi bien que V anale , jusqu'à
la caudale; ligne latérale droite; deux nageoires pectorales.
Par suite il devient très -facile de distinguer les Soles des
Flktans et des Pues, qui ont la nageoire dorsale beaucoup
plus courte; des Monochires , qui n'ont qu'une seule nageoire
pectorale ; des Achires , qui n'en ont point du tout ; des Tur-
bots . dont la bouche n'est point contournée. (Voyez ces dif-
fércns noms de genres, et H#.térosomes et Pleuronecte.)
Parmi les Soles nous décrirons les suivantes :
La Sole commune : Solea vulgaris , N. ; Pleuronectes solea ,
Linn. Les deux yeux à droite; nageoire caudale arrondie,
non échancrée ; nageoire dorsale étendue jusqu'au bout du
museau; mâchoire supérieure plus avancée que l'inférieure;
corps et queue très-alongés , couverts d'écaillcs tenaces, ra-
boteuses et dentelées, d'un brun olivâtre sur la face droite
et grisâtre sous la gauche; nageoires pectorales tachetées-,
des barbillons blancs et très-courts au côté gauche des deux
mâchoires ; intestin long, à plusieurs sinuosités et sans cœcum.
La sole habite un grand nombre de mers; on la trouve
non-seulement dans la Baltique et dans l'océan Atlantique
boréal, mais encore dans les environs de Surinam et dans la
mer Méditerranée, où Ton en fait particulièrement une pêche
très-abondante auprès d'Orytana et de Saint-Antioche de
Sardaigne. Elle habite aussi la vase de l'embouchure du Var,
et la Gambie où Bowdich l'a observée. On la voit entrer
quelquefois dans les rivières, et Noël de la Morinière la vu
pêcher dans les guideaux de la Seine, auprès de Tancarvilie,
et jusque dans le lac de Tôt.
La grandeur des soles paroît varier suivant les eaux qu'elles
fréquentent. Auprès de Pembouchurede la Seine, on en prend
qui ont dix-huit à vingt-cinq pouces de longueur; non loin
de celle du Var, elles parviennent au poids de quatre livres,
et sur quelques côtes d'Angleterre, à celui de six et huitlivresi
On les pêche de plusieurs manières, et spécialement aux
hameçons dormans et au harpon.
La chair de la sole est tendre , délicate , d'une saveur
4^6 SOL
exquise; aussi ce poisson, que dans quelques-unes de nos
provinces, et pour celle raison, on a surnommé Perdrix de
mer, paroit-il avec honneur sur les tables les plus somp-
tueuses. Il peut d'ailleurs se garder plusieurs jours avant
d'être mangé, sans inconvénient et même avec avantage ; car
non-seulement il ne se corrompt point, mais encore il ac-
quiert une saveur de plus en plus fine. Voilà pourquoi , toutes
choses égales d'ailleurs, les soles de l'océan sont meilleures à
Paris qu'auprès du Havre, et celles de la Méditerranée à Lyon
qu'à Toulon ou à Montpellier.
Les soles qui passent pour l'emporter sur les autres pour
l'excellence de leur chair, sont celles du cap de Bonne-Es-
pérance.
Auprès de l'embouchure de l'Orne on pêche, sous la dé-
nomination de cardine, une variété de sole à tête grande et
alongée , à côté droit d'un fauve- roux clair, et à chair
moins délicate.
La Pôle : Solea cynoglossa, N. ; Pleuronectes cynoglossus ,
Linn. Les deux yeux à droite; nageoire caudale arrondie;
écailles ovales, molles et lisses; dénis obtuses; côté droit d'un
rouge brun; côté gauche blanc.
Ce poisson, dont la taille se balance habituellement entre
vingt-huit et trente pouces , habite la partie de Pocéan Atlan-
tique qui baigne la Belgique. On le trouve aussi dans les
mers du Groenland.
Sa chair passe pour fort bonne.
La Sole œillke : Solea ocellata , N. ; Pleuronectes ocellatus ,
Linn. Quatre taches noires, bordées de blanc et rondes sur
le côté droit, qui est d'une couleur vigogne clair avec des
reflets d'un rouge obscur; une bandelette noire sur la queue;
côté gauche d'un blanc de chair, qui passe au bleu céleste
vers les nageoires ; yeux relevés en bosse , avec Piris d'un
bleu de saphir et la pupille d'une teinte d'améthyste ; na-
geoires obscures et variées de rougeâtre et de violet.
Ce poisson n'a que trois à quatre pouces de longueur , et
ne pèse que trois onces à trois onces et demie.
On l'avoit cru relégué dans les mers de Surinam; mais
M. Rissb l'a vu dans celles de Nice, où néanmoins il est rare.
Il paroît d'ailleurs que le Pleuronectes ocellatus de Schnei-
SOL 417
der (/|0) n'est que le Pleuronedes Rondeletii de Shaw, et que
la Solea ocellata ou Pégouze de Rondelet, probablement.
LaPÉGOCZE : Solea peguza, N. ; Pleuronedes peguza, de Lacép.
Écailles petites, ciliées, fort adhérentes à la peau ; les deux
yeux, comme dans l'espèce précédente, placés du côté droit,
qui est d'un rouge brunâtre et orné de taches inégales et de
bandes noirâtres; côté gauche d'un blanc sale ; nageoire cau-
dale rougeàtre , lunulée de noir à sa base : taille de trois à
cinq pouces.
La Pégouze vit dans les algues près des rochers sous- ma-
rins de la Méditerranée. Noël de la Morinière dit aussi qu'on
l'a prise parfois aux environs de Caen ; mais ce fait est dou-
teux.
Son nom lui vient du patois languedocien, et indique l'ex-
trême adhérence de ses écailles à la peau , où elles semblent
fixées comme avec de la poix.
La Sole Lascaris : Solea Lascaris, N. ; Pleuronedes Lascaris,
Risso. Corps aplati; écailles ciliées; très - adhérentes ; côté
droit d'un fauve tigré de noir, avec des reflets violets et des
points grisâtres; côté gauche d'un blanc azuré; dessous de la
tête orné de petits cils soyeux, blanchâtres, entourant un
long tube d'où s'écoule une humeur muqueuse ; nageoires
dorsale et anale grandes et tachetées de rouge , de blanc et
de noir.
Ce poisson des mers qui baignent les rivages des Alpes ma-
ritimes, est excellent à manger. Il atteint la taille d'un pied,
environ.
La Sole Théophile : Solea Theophila, N. ; Pleuronedes Theo-
philus, Risso. Dessus d'une couleur cendrée, parsemée de pe-
ti(s points noirs; dessous d'un gris sale; nageoire pectorale
droite tachetée de noir; la gauche blanche.
Ce poisson n'a pas plus de quarante à cinquante lignes de
longueur, comme le précédent, et a été décrit aussi, comme
lui pour la première fois, par M. Risso : on le prend dans le
golfe de Nice en Juillet et Septembre.
La Sole zèbre: Solea zébra, N. ; Pleuronedes zehra, Linn.
.Les deux yeux à droite ; la nageoire caudale pointue et réu-
nie avec les nageoires dorsale et anale; corps et queue très-
alongés; côté droit blanchâtre avec des lignes transversales
49-' 27
4i8 SOL
brunes, très-longues, réunies ou rapprochées deux à deux.
Des Indes orientales.
La Plagieuse : Solea plagiusa, N. : Pleuronectes plagiusa,
Linn. Yeux, nageoires, corps et queue comme dans l'espèce
précédente. Côté droit grisâtre.
Observée dans les eaux de la Caroline , par le docteur
Garden.
Il faut encore rapporter aux soles le Pleuronectes orientalis
de Schneider, et le Pleuronectc Commersonien de feu de
Lacépède. (H. C.)
SOLE. {Conchjl.) Nom vulgaire d'une espèce de peigne
dont la coquille est très-mince et très-plate, Pecten pleuronectes
de Lamarck; Os Lrca pleuronectes , Linn. (DeB.)
SOLE EN BÉNITIER. {Conchjl.) Nom marchand rarement
employé aujourd'hui pour désigner le P. zig-zag , Oslrpa zig-
zag de Linné. (DeB.)
SOLE PÉTONCLE ou PETITE SOLE. {Conchjl.) Bruguière
paroit douter que ce soit le spondjlus plicalus. (DeB.)
SOLEA. {Ichtliyol.) Nom latin de la Soie. Voyez ce mot.
(H.C.)
SOLEARIA. {Foss.) Ce nom a été quelquefois donné à des
numisniales. (Desm.)
SOLEASTER. {Bot.) Un des noms anciens du sideritis, cité
par Ruellius et Mentzel. (J.)
SOLÉCURTE, Solecurlus. {Conch.) C'est le nom sous lequel
M. de Blainvillc a rangé plusieurs espèces de solens des conchy-
liologistes les plus modernes, par exemple de M. de Lamarck,
qui diffèrent d'une manière évidente des autres par la forme
générale, la position et la composition de la charnière, etc.
Les caractères qu'il a assignés à ce genre sont entièrement
tirés de la coquille , l'animal étant tout-à-fait inconnu ; ce
sont les suivans : Coquille ovale, alongée , équivalve , sub-
équilaférale, à bords presque droits et parallèles; extrémités
également arrondies et subtronquées : sommets très-peu mar-
qués , submédians ; charnière édentule ou formée par quel-
ques petites dents cardinales rudimenlaires; ligament saillant,
bombé, porté sur des callosités nymphales épaisses; deux im-
pressions musculaires distantes; impression palléale étroite,
profondément sinueuse en arriére et se prolongeant bien en
SOL 419
arrière de l'origine de la sinuosité. Quoique rapprochés des
véritables solens, les solécurtes ont réellement un fucies parti-
culier qui permet de les distinguer au premier aspect, et ils
font le passage entre ceux-là et les sanguinolaires, qui étoient
aussi des solens pour Linné. Il se trouve des espèces de solé-
curtes dans toutes les mers, où très-probablement elles vivent
enfoncées dans le sable , à la manière de tous les pyloridés.
A. Espèces plates , minces , inéqiùlatérales , pourvues
d'une barre intérieure, décurrente obliquement du
sommet au bord abdominal. (G. SiliquEj Mcgerle.)
Le SoLKCURTE RADIÉ: Solccurtus rodiatus ; Solen radiatus ,
Linn., Gmel. , pag. 8224, n.° 6; Enc. méth., pi. 226, fig. 1.
Coquille mince, plate, ovale - oblongue , liise , de couleur
violette, avec trois ou quatre rayons blancs, sous un épi-
derme inconnu.
Cette coquille, que nous ne connoissons que dépouillée
et qui est commune dans les collections, vient des mers de
l'Inde.
Le S. ÉCAILLE, s. squama. Coquille ovale-alongée, très-plate,
très- mince, fragile, à bords convexes, surtout l'abdominal ^
très-inéquilatérale, arrondie et plus large en avant, subrostrée
en arrière: une longue dent lamellaire transverse sur la valve
droite seulement , avec une barre décurrente au-dessous:
couleur d'un blanc de lait , sous un épiderme épais brun corné.
Cette coquille , que Je crois unique dans les collections de
Paris, me provient de Terre-Neuve; elle a deux pouces un
quart de long sur un pouce de haut.
Le S. GOUSSE : S. legumen, Linn., Gmel., pag. 3224, n." 4;
Enc. méth., pi. 226 , fig. 3. Coquille fort mince, semi-trans-
parente, oblique, étroite, un peu plus large en arrière qu'en
avant, très-plate ; deux dents cardinales sur la valve gauche
et une intrante sur la droite, avec une apophyse oblique en
arrière, supportée par une barre décurrente atteignant seu-
lement le milieu de la coquille: couleur toute blanche, sous
•un épiderme verdàtre.
J'ai reçu cette jolie espèce de la Méditerranée, C'est très-
probablement le molan d'Adanson.
h'^o SOL
Le SoLÉcuRTE très-petit; 5. minimus, Linn., Gmel., p. 0227 j
n.° 14. Coquille linéaire, ovale, droite, avec deux dents car-
dinales, et une côte intérieure traversant toute la coquille :
couleur toute blanche, sous un épiderme jaunâtre.
Du golfe de Tranquebar.
B. espèces plus cylindriques, sans barre intérieure
et suhéquilatérales.
Le S. ROSE: S. slrigillatus , Linn., Gmel., p. 0225, n." 7;
Enc. méth., pi. 224, fig. 5, et Dict. des se. nat. , pi. 79,
fig. 4. Coquille ovale - oblongue , épaisse, solide, très- con-
vexe, comme tronquée aux extrémités, striée obliquement:
couleur rose , avec deux rayons blancs sous un épiderme brun.
Cette espèce, qui se trouve dans la Méditerranée et dans
la mer Atlantique, n'a quelquefois qu'une seule dent cardi-
nale, comme dans une variété plus petite, indiquée par M.
de Lamarck. C'est le golar d'Adanson.
Le S. BLANC, S. albiis. Coquille oblongue-subcylindrique ,
épaisse, solide, arrondie aux deux extrémités, à bord abdo-
minal un peu rentré, striée obliquement vers le milieu et en
arrière : couleur toute blanche.
Cette espèce, des côtes de la Manche, que j'ai reçue de
M. Hérissier de Gerville, sous le nom de Solen strigillatus , en
est bien distincte par sa grandeur beaucoup moins consi-
dérable, sa forme plus cylindrique, sa couleur et la posi-
tion de son sommet beaucoup plus médian. C'est le S. stri-
gillatus de tous les conchyliologues anglois, qui paroît ne pas
exister dans la Méditerranée.
C. Espèces encore plus alongées et subcylindriques.
Le S. DE DoMBEY : S. Dombeii, de Lamk., tom. 5, p. 464,
II." 12; Enc. méth., pi. 224, fig. i, a, b, c. Coquille assez
étroite, alongée, arrondie aux extrémités, à bord abdominal
un peu excavé ; une seule ou deux dents cardinales : cou-
leur d'un blanc mat, radiée de brun vers les crochets, sous
un épiderme roussâtre.
Des côtes du Pérou.
Le S. DES Antilles : S. caribœus, de Lamk., ibid., n.° 145
Enc. méth., pi. 225, fig. 1. Coquille oblongue-ovale , droite,
SOL \-ix
avec deux dents cardinales sur une valve , et une seule bifide
sur l'autre .- couleur d'un fauve paie non radié, sous un épi-
derme roussàtre.
De l'Océan des Antilles.
Le SoLÉcuRTE DE Java ; 5. jamniciis, id. , ilid,, n."3. Coquille
étroite, alongée, droite , striée longitudinalement , avec deux
dents cardinales sur une valve, et trois dont la médiane bi-
fide sur l'autre : couleur jaune, à épiderme rembruni.
Des côtes de Java.
Le S. RESSERRÉ; 5. constrictiis , id., ibid.. n° 16. Coquille
mince, oblongue, presque droite, arrondie aux deux extré-
mités, un peu étranglée au milieu : couleur blanche.
Des mers de la Chine ou du Japon, d'après Péron.
Le S. suBLAMELLEux : S. antiquatus , Montagu ; SoZen cultelliis ,
Penn., Zool. brit. , 4, pi. 46, fig. 26. Coquille mince, sub-
pellucide, ovale-oblongue , assez courte, arrondie aux deux
extrémités, avec des stries longitudinales très-fines sur les
côtés et une ou deux dents cardinales: couleur blanche , sous
un épiderme d'un jaune brunâtre.
Des côtes d'Angleterre , dans le Hampshire, et en Cor-
nouailles.
MM. Maton et Rakett , dans leur Catalogue descriptif des
testacés de l'Angleterre, disent que les observations de Mon-
tagu ont prouvé que le solenfragilis, qu'il avoit adopté d'après
Pulterey in Hutch., Dorset. , pag. 28, n'est qu'un jeune âge
du S. antiquatus.
Le S. TAGAL ; S. tagal , Adanson, Sénég. , p. 255 , pi. 19,
fig. 1. Coquille ovale-oblongue, droite, arrondie aux deux
extrémités, un peu plus large en avant qu'en arrière, striée
dans sa longueur; deux dents cardinales, étroites, rappro-
chées sur chaque valve : couleur blanche en dedans comme
en dehors, sous un épiderme de couleur cendrée.
Cette espèce, qui pourroit bien ne pas différer du S. ca-
TÏbœus , est, à ce qu'il paroit, fort commune dans le limon
noir et sablonneux de l'embouchure du Niger.
La glycimère rousse de Daudin, Bosc, Coq., tom. 3,pl. 17,
fig. 3 , qui se trouve probablement à l'embouchure des fleuves
de l'Amérique méridionale, pourroit bien n'être encore que
le S, caribœus. (De B.)
4" SOL
SOLEIL. {Astr.) Voyez Système nu iMonde. (L. C. )
SOLEIL. (Ichthyol.) Le gai verdàtre tt l'ortagorisque lune
ont quelquefois reçu ce nom. (Desm.)
SOLEIL COUCHANT. ( ConchjL ) Nom vulgaire de la
sanguinolaria occidens de M. de Lamarck ; solen occidens de
Linné et Gmelin. (DeB.)
SOLEIL LEVx\NT. {Conchjl.) Nom marchand d'une es-
pèce de solételline, solen rostralus de M. de Lamarck; S. ra-
diatus de quelques auteurs. (DeB.)
SOLEIL MARIN. {Concli)i. et Actinoz.) Sous ce nom on a
indiqué une coquille du genre Turbo , T. calcar , plus ordinai-
rement appelée l'éperon; d'autres fois les espèces d'astéries,
qui ont un grand nombre de rayons. (De B.)
SOLEMYE, Solemja. {Conchjl.) Genre de coquilles établi
par M. de Lamarck, tom. 6 , pag. /|88 , de son Système des
anim. sans vert., pour un très-petit nombre d'espèces, dont
l'une, de la Méditerranée, avoit été rangée par Poli parmi
les Solens. En voici la caractéristique ; Coquille fortement
épidermée, régulière, ovale, alongée , à bords droits et pa-
rallèles , équivalve , très-inéquilatérale ; sommets postéro-
dorsaux peu marqués; charnière similaire, édentule ; liga-
ment sub-extérieur très-reculé et porté sur un cuilleron den-
tiforme, court et très-oblique; deux impressions musculaires,
petites, arrondies, écartées, sans impression palléale visible.
Ce petit genre, qui se distingue assez aisément des Solens et
des Myes par la position des sommets très-reculés en arrière,
ce qui le rapproche des Glycimères , dont le ligament est
aussi sur le côté court de la coquille , ne contient encore que
deux espèces, qui probablement vivent dans le sable, à la
manière de presque tous les pyloridés ; elles sont remar-
quables par l'épaisseur de leur épiderme, qui sans doute les
clôt et les enveloppe de toutes parts. Ce sont:
La SoLEMYE australe: Solemya australis , de Lamarck, loc.
cit. , pag. 489 : Atlas de ce Dictionnaire , pi. LXXIX, fig. 1 j
Mja marginipectitiata, Péron et Lesueur. Coquille oblongue,
échancrée vers les natèces , d'un brun luisant, rayonnée.
Des mers delà Nouvelle-Hollande , au port du roi George.
La S. méditerranéenne: s. mediierranea, de Lamarck, ibid.,
n.° 2 ; Poli , Test. , 2 , pag. 4 2 , et tom. 1 , tab. 1 5 , fig. 1 0 ;
SOL 4^5
Solen , Encycl. , pi. 226 , fig. 4. Petite coquille oblongue ,
entière vers les natèces, brune, luisante, rayonnée de jaune.
De la Méditerranée.
J'ai vu plusieurs individus de cette espèce dans la collec-
tion de M. Deshaies, et je me suis assuré qu'il n'y a réelle-
ment pas de dents à la charnière, mais bien une sorte de
cuillcron fort court et oblique, sur lequel repose le liga-
ment. (De B.)
SOLEN, Solen. (Malacoz.) Cette dénomination, que les
auteurs latins, et entre autres Linnaeus, ont adoptée de
la langue grecque , dans laquelle elle signifie canal ou tuyau ,
paroît avoir été employée de bonne heure pour désigner le
genre de coquilles auquel elle est maintenant appliquée par
les zoologistes, puisqu'on la trouve déjà dans Aristote avec des
circonstances qui ne permeltent pas de douter que c'étoient
bien les mêmes animaux que nos solens, qu'il comprenoit sous
ce nom. (Il ne me paroît pas aussi certain que, comme le veu-
lent la plupart des commentateurs, cette dénomination de
solen puisse être appliquée aux animaux dont parle Pline
sous les noms d'unguis, d'aulus , de don-ax et de dactyli ; en
effet, la propriété éminemment phosphorescente appartient
aux pholades et non aux solens.) Cela tient sans doute à ce
que la forme singulière de la coquille et de son animal ,
commun sur tous les rivages sablonneux, a dû presque cons-
tamment frapper la vue des observateurs les moins atten-
tifs. Aristote semble même avoir connu plusieurs espèces de
solens, car il parle quelque part du genre des Solens; mais
il est probable qu'il avoit réservé ce nom à des espèces qui
le méritoient par leur ressemblance avec un canal ou un
tuyau. Linngeus et son éditeur Gmelin n'ont pas été aussi ri-
goureux qu' Aristote , et ils ont compris dans leur genre Solen
des coquilles qui ne ressembloient plus le moins du monde à
des tuyaux, probablement parce que par la suite ils ont fait
davantage attention à la ressemblance des caractères tirés de
la charnière qu'à celle de la forme générale. Au reste , comme
l'organisation et les mœurs des animaux qui les habitent sont
si semblables avec les pandores et les pholades, que Poli a été
obligé de les renfermer dans le même genre, qu'il nomme
Hypogée, il n'en pouvoit résulter d'inconvénient qu'en pure
424 SOL
et simple conchyliologie. Cependant les zoologistes modernes,
et entre autres Bruguière , de Lamarck, Megerle, Schuma-
cher, deBlainville, ont trouvé d'assez nombreuses coupes géné-
riques à faire dans le genre Solen de Linnaeus et surtout dans ce-
lui de son éditeur Gmelin. Ainsi les genres Anatine, Sanguino-
laire , Psammobie , Hiatelle , Silique , Vagina , Solécurte , Solé-
telline , en ont été successivement séparés; en sorte qu'au-
jourd'hui le genre Solen étant presque réduit à des coquilles
bivalves, presque tr.buleuses, il peut être ainsi défini: Corps
cylindrique, fort alongé , enveloppé dans un manteau en
forme de canal ouvert seulement à ses deux extrémités,
et réuni dans le reste de son étendue par un épiderme épais,
sous lequel est la coquille ; tubes réunis dans toute leur lon-
gueur et assez courts; pied cylindroïde, tout-à-fait antérieur;
coquille fortement épidermée ,^quivalve , très-inéquilatérale:
les sommets étant plus ou moins antéro-dorsaux et très-peu
marqués, à bords presque complètement droits ou parallèles;
une ou deux dents transverses à la charnière ; ligament
bombé, assez long; deux impressions musculaires fort dis-
tantes.- l'antérieure longue et étroite, la postérieure suban-
guleuse; impression palléale , droite, fort longue et terminée
en arrière par une courte bifurcation.
L'organisation des solens n'ofïre rien de bien différent de
ce qu'elle est dans les pyloridés en général ; seulement la
réunion des lobes du manteau est beaucoup plus considérable,
de manière qu'ils forment un long canal ouvert seulement
aux deux extrémités ; la postérieure donne attache à un
double tube indivis, assez court, percé dans toute sa lon-
gueur de deux canaux, dont le branchial ou l'inférieur est
d'un calibre plus considérable que l'autre. Par l'orifice anté-
rieur du tube palléal sort le pied, qui est par conséquent at-
taché très-obliquement à la masse abdominale. Ce pied , re-
marquable par son étendue , puisqu'il égale au moins la
moitié de la coquille , porté par une espèce de pédicule fort
gi'os, est cependant terminé par un renflement conoïde dans
l'état ordinaire , mais réellement susceptible de se durcir,
de se rentier, de s'alonger, en un mot de changer considéra-
blement de forme. Les lobes labiaux et les branchies sont
très-étroits. Celles-ci sont cependant beaucoup moins longues
SOL 425
qu'on pourroit le croire d'après la forme du corps ; ce qui
tient à la grandeur du pied.
La coquille qui enveloppe le corps des solens, quoique
composée de deux pièces ou valves semblables , ne forme
réellement qu'un véritable canal par la manière dont l'épi-
derme très-épais, qui l'entoure, passe d'une valve à l'autre,
et en réunit les deux bords en dessus comme en dessous , si
ce n'est à ses deux extrémités, qui restent toujours distantes
et forment des orifices presque arrondis. Cette coquille est la
plus inéquilatérale connue; en effet , le sommet, quoique bien
dorsal , est quelquefois presque tout-à-fait à l'extrémité orale :
dans un petit nombre d'espèces il est seulement un peu plus
reculé. Il en est résulté que les deux impressions musculaires
sont toutes deux en arrière des sommets. Quoiqu'il y ait un
véritable engrenage à la charnière par l'application réci-
proque des dents cardinales horizontales, il y a un assez grand
nombre de variations dans le nombre et le développement
de ces dents.
Les solens vivent tous à peu de distance des rivages , en-
foncés verticalement dans le sable, la bouche en bas et l'anus
en haut. Les trous qu'ils y font ne sont jamais tapissés par un
dépôt calcaire, comme dans certains genres voisins, ce dont
on conçoit très -bien la raison, puisque le manteau est
entièrement couvert par la coquille. Les mouvemens des
solens se bornent ordinairement à une ascension ou une
descente dans leur trou , qui a quelquefois près de deux
pieds de profondeur. Ce mouvement est sans doute produit
par l'action du pied qui taraude le sable, en s'atténuant à
son extrémité pour descendre, ou qui, en s'élargissant , en
s'épâtant , prend un point d'appui sur lui , pour monter,
et faire que leur tube et même une partie de la coquille
dépassent l'orifice du trou, à la surface du sable, et s'élè-
vent plus ou moins dans l'eau qui le recouvre. Il n'est pas
probable que l'animal en sorte jamais de lui-même , quoi-
qu'on en conçoive très-bien la possibilité; mais il est cer-
tain, d'après les observations de Réaumur et Adanson , que
si, par quelque cause que ce soit, il en a été retiré, il
peut y rentrer de nouveau. Le premier a décrit dans les
Mémoires de l'Académie des sciences pour l'année 1716, la
425 SOL
manière dont l'animal s'y prend. En courbant et enfonçant
l'extrémité de son pied, disposé en coin, il commence à
soulever sa coquille plus ou moins obliquement à l'horizon;
une nouvelle impulsion, en redressant le pied, commence
l'enfoncement de la coquille eu même temps qu'elle fait un
angle encore plus aigu avec l'horizon. La même action la
rend verticale et un peu eiifoncée. Alors il étend son pied le
plus directement possible , 1 1 , en lui donnant la forme de
coin, en le retirant ensuite, la coquille à laquelle il est
attaché descend ; en répétant ces mouvemens , il s'enfonce
très-vite. L'ascensiou se fait, au contraire, en retirant for-
tement le pied et en l'élargissant beaucoup ; le point résis-
tant est sur le renflement et le mouvement se fait à la co-
quille ou en haut.
Nous ne savons rien de plus sur l'histoire naturelle des
solens. Aristote nous dit cependant que ces animaux parois-
sent entendre quand on fait du bruit auprès d'eux; ce qui
veut dire que , si envient à faire un bruit subit et un peu fort
auprès d'eux , ils s'enfoncent dans leur trou ; mais cela ne
vient-il pas tout simplement du choc immédiat sur l'eau et
sur les cirrhes qui terminent leurs tubes ?
On ignore comme les solens se reproduisent et comme leurs
germes ou œufs sont placés par la mère. Aristote avançoit qu'ils
se reproduisent dans le sable , ce qui se conçoit, s'il a voulu
dire que les œufs sont déposés à une très- petite profondeur
dans le sable lui-même. La distinction que l'on trouve dans
Pline, et, par suite, dans Rondelet et autres auteurs de cette
époque, en solens mâles et en solens femelles, ne repose
absolument sur rien de positif.
Les auteurs anciens, et entre autres Pline, disent que les
solens sont e;:sentiellement phosphoresccns ; mais cela tient
sans doute à ce qu'ils comprenoient sous ce nom des animaux
du genre Fholade et même des Lithodomes; car Réaumur
ne dit pas que les véritables solens jouissent de cette pro-
priété.
Les habitans des côtes où se trouvent communément des
espèces de ce genre, et qui sont connues sous les noms de
manches de couteau, de coutelier, vont à leur recherche, soit
pour en faire leur nourriture, ce qui est assez rare et seu-
SOL 427
lement parmi les pauvres gens , soit pour amorcer les haims
pour la pêche du merlan et des autres poissons qui se pè-
chent de cette manière. C'est lorsque la mer est fortement
retirée, surtout dans les grandes marées, qu'ils peuvent s'en
procurer en plus grande abondance et avec plus de facilité.
Ils reconnoissent l'endroit où il en existe à une ouverture
transverse , élargie à chaque extrémité en forme de trou de
serrure, au-dessus du trou qu'ils habitent. Pour les en retirer,
ce qui est assez souvent difficile, l'animal s'étant quelquefois
enfoncé très-profondément, on jette, dit-on, quelques pin-
cées de sel dans leur trou. Le sel produit un effet si irritant
sur l'extrémité de son tube, qu'il remonte aussitôt hors de
son trou pour s'en débarrasser. C'est alors qu'on le saisit ,
mais il faut encore y mettre quelque adresse et surtout beau-
coup de prestesse, sans quoi l'animal rentre aussi rapidement
qu'il étoit sorti, et de nouvelles pincées de sel ne produisent
plus le même effet que les premières; c'est -ci -dire qu'averti
par le danger auquel il a échappé, il préfère éprouver l'ac-
tion irritante du sel à la certitude d'être pris. Alors le pê-
cheur est obligé d'avoir recours à un long crochet de fer,
qu'il enfonce assez profondément pour qu'en le retirant obli-
quement, il enlève avec le sable le solen qui y étoit enfermé.
En Italie et, à ce qu'il paroît, en Angleterre , on emploie
pour le même but une baguette de fer terminée par un
bouton conique , avec une lèvre proéminente ; on enfonce
cette baguette dans le trou et même on la fait traverser toute
la coquille, et on l'enlève.
On connoît des solens dans toutes les mers.
Le nombre des espèces est assez peu considérable, du moins
en en retirant celles dont M. de Blainville a fait ses genres
Solécurte et Solételline , et que l'on peut partager en deux
sections. Dans la première sont les espèces qui n'ont pas le
sommet tout-à-fait antéro-dorsal , et dans la seconde, celles
qui l'ont: ce sont les véritables manches de couteau.
A. Espèces ovales y très - alongées , à sommet suhan-
térieur. (Genre Couteau, Cidtelliis.^
Le SoLEx PLAï : s. planiis; Solen mnximus , Linn. , Gmel.,
p. 0227, n.° i5 ; Chemn. ^ Conch,. 6 . fab. 5 , fig. 35, copié dans
428 SOL
l'Enc. métli. , pi. 220 , lîg. 6. Coquille mince, pellucide, plate,
alongëe, droite, à bords parallèles, arrondis aux extrémités ;
deux dents cardinales sur chaque valve; celles de la gauche
obliques et divergentes. Couleur blanche sous un épiderme
jaunâtre. Quatre pouces de long sur un et demi de haut.
Cette coquille rare , qui vient des îles Nicobar, forme
avec la tellina gari , Linn., Gmel., le genre Solen de Megerle.
Le SoLEN coutelet: s. cultellus, Linn. , Gmel., p. 3224 , n." 5 ,
vulgairement la Cosse de pois, Chemn., Conch., G, tab. 5,
£g. 56 et 37 ; Atlas du Dict., pi. yy , fig. 3. Coquille mince,
ovale - oblongue , un peu arquée, avec deux dents cardinales
sur une valve et une seule sur l'autre. De couleur blanche,
maculée irrégulièrement de violet et de fauve sous un épi-
démie jaunâtre.
Des mers de l'Inde.
Le S. PELLUCIDE : ^S. pellucidus , Pennant , Brit. zool. , 4 ,
lab. 46, fig. 23 : .S. minutus , Montagu ; S. pygmceus , de
Lamarck, Syst. des anim. sans vert., tom. 6 , pag. 462 , n." 6.
Très-petite coquille, mince, pellucide, étroite, alongée, sub-
arquée , avec deux dents cardinales . dont l'antérieure peu
marquée, surtout sur la valve droite, et un support oblique
en arrière de la principale. Couleur blanche sous un épi-
derme verdàtre.
Très -jolie espèce, commune sur les côtes d'Angleterre et
sur celle de la Normandie, d'où elle m'a été envoyée par M.
Hérissier de Gerville.
B. Espèces très-alongées , à bords parallèles , un peu
courbes ou droits; le sommet antérieur. (Genre
Vagina , Megerle.)
Le S. AMBIGU ; S. amhiguus , de Lamk., loc. cit., p. 452,
n."']. Coquille très-épaisse, étroite, alongée, assez courte ce-
pendant, à bords parallèles, un peu arquée, de couleur fauve-
pâle , avec des rayons blancs et obliques, partant des som-
mets.
Des mers d'Amérique ?
M. de Lamarck, qui possédoit celte espèce dans son ca-
binet, dit qu'elle ressemble beaucoup au S. vagina, mais
SOL 429
que sa charnière est bien plus reculée. D'après ce que j'ai vu
moi-même sur l'échantillon qui fait maintenant partie de la
collection du duc de Rivoli, les sommets sont seulement un
peu moins antérieurs que dans les autres véritables solens.
Le SoLEN sabbe; 5. ensis , Linn. , Gmel. , p. 8224, n." 3 }
Enc, pi. 223, fîg. 3. Coquille fortalongée, un peu arquée,
surtout en avant, avec une dent cardinale forte, à la valve
droite, entre deux plus petites de la gauche, couleur blan-
che sous un épiderme brun assez foncé.
Cette grande espèce est commune dans toutes nos mers, et
elleparoît sujette à d'assez grandes variations pour qu'on en ait
fait deux variétés .l'une, que M. de Lamarck nomme S. major
et l'autre S. minor; celle-ci est en général plus courbe dans toute
sa longueur. Un individu de la Manche a ses dents cardi-
nales gauches extrêmement fortes, et celles de la valve droite
lamelleuses; tandis que sur un autre individu, moins courbe,
il est vrai , il n'y avoit qu'une dent cardinale à chaque
valve.
Un individu encore plus petit de la Méditerranée a ses
dents presque effacées, surtout sur la valve gauche, et sa
coloration violette, avec des bandes verticales brunes, est
beaucoup plus vive sous un épiderme également corné.
Le S. vaginoîde; S. vaginoides, de Lamk. , ilid. , pi. 5i,
n.° 3. Coquille étroite, alongée . subarquée, avec une seule
dent cardinale à chaque valve, de couleur rouijeàtre.
Très- commune sur le rivage de toutes les îles de la Nou-
velle-Hollande.
Le S. sir.iQUE; S. siliqua, Linn. , Gmel., page 3220, n." 2 ;
Enc. méth., pi. 222, fig. 2, a , b , c. Coquille droite ou un
peu arquée, assez courte pour son diamètre, ayant à la char-
nière deux dents cardinales très-serrées à la valve gauche,
entre lesquelles pénètre une seule dent de la valve droite.
Couleur blanche sous un épiderme d'un brun corné , surtout
en avant.
Cette espèce, qui se trouve communément dans nos mers,
a réellement quelque chose d'intermédiaire au S. ensis et au
S. vagina. En eff'et , quand elle est droite, elle ressemble
beaucoup à celui-ci , dont elle ne diflTère que par la dispo-
sition des dents cardinales et l'absence du bourrelet marginal.
43o SOL
Quand elle est un peu courbe, alors c'est assez bien le 5»
ensis, dont elle diffère surtout par beaucoup plus de brièveté.
Gmclin en cite, d'après Scliroter, Einleit. in die Conch. , 2,
tab. 7 , fig. 6 , une variété de l'Inde , qui est un peu courbée
et qui est peinte de taches lunulées roses.
Le SoLEN RASOIR ; S. novacula , Monfagu, Test, hrit., p. 47,
Coquille droite et tout-à-fait semblable à la précédente, si
ce n'est qu'elle n'a qu'une seule dent cardinale à chaque
valve.
Des côtes de l'Angleterre.
Le S. CORNÉ; S. corneus , de Lamk. , /. c. , p. 461, n.° 2.
Coquille très-petite, étroite, droite, avec une seule dent
cardinale à chaque valve. Couleur uniforme cornée-verdâtre.
Des côtes de l'île de Java.
Le S. GAINE : S. ragina, Linn. , Gmel. , page 5225, n.° 1 ;
Lister, Conch. , t. 409, fig. 255 , pour une variété; Rumph ,
Mus., t. 45, fig. M, pour une seconde. Coquille assez peu
étroite, tout-à-fait droite, comme tronquée aux deux extré-
mités, avec une sorte de bourrelet marginal. Une seule dent
cardinale à chaque valve. Couleur blanche ou rousse, quel-
quefois avec des stries roses.
Cette espèce, qui, dit-on, se trouve dans toutes les mers
de l'Europe , de l'Inde et d'Amérique , paroit susceptible d'un
assez grand nombre de variétés. La première est remarquable
par sa grande taille; la seconde est très-courte, et, enfin,
une troisième, pour laquelle M. de Lamarck ne cite pas de
figure, est plus petite et variée de taches.
Le S. vagina de la Manche me paroit plus court propor-
tionnellement et d'un diamètre plus considérable, par rap-
port à sa longueur ; en outre son bourrelet marginal est très-
marqué.
M. de Lamarck ne Ta pas cru différent de cette espèce,
puisqu'il forme une de ses variétés du S. gaîne; cependant
l'inspection de l'individu qu'il possédoit dans sa collection,
et qui appartient maintenant au duc de Rivoli, m'a permis
de l'en distinguer.
Le S. DE Ceilan; S. cejloncnAs , Leach , Miscellan. , 1,
page 21 , tab. 7. Coquille assez haute par rapport à sa lon-
gueur, et paroissant assez courte , tout-à-fait droite, arrondie
SOL /,3i
à une extrémité, tronquée à l'autre, sans bourrelet marginal;
une seul dent cardinale sur chaque valve; l'une plus grande
que l'autre. Couleur rosée dans la moitié oblique inférieure,
comme annelée de violet sur l'autre moitié.
Cette espèce, qui vient des côtes de Ceilan , diffère-t-elle
réellement du S. vagina?
M. de Lamarck. décrit encore comme devant appartenir à
la première section des solens, le S. double - côtés , S. mi-
niitus, Linn., Gmcl., page 0226, n.° 1 1 , dont M. le docteur
Lcach a faitson genre BiaphoUus, figuré dans Cbeuin. , Conch.,
6, t. G, fig. 5i et 52, et dans Montagu , Test, brit., 1, 53,
t. 1, fig. 4. Petite coquille ovale, ayant une double carène
denticulée à l'extrémité postérieure ; deux dents cardinales
à la charnière, et qui se trouve dans les mers du Nord,
entre les anfractuosités des corps marins. J'ai supposé que
c'étoit la même coquille que le mj'a cretica , Linn., Gmel. ;
page 3220, n.° 17, type du genre Hia telle de Daudin.
Gmelin décrit encore sous le nom de solcn:
Le SoLEN MACHA ; 5. mâcha, d'après Molina, I^ist. nat. Chil. ,
page 178 , qui se borne à dire que c'est une coquille marga-
ritacée, ovale-oblongue, tronquée en arrière, de six à sept
pouces de long, brune, variée de blanc, avec deux dents
cardinales sur une valve, et qu'elle vit dans le sable. Il est
impossible, d'après cela, d'assurer ce que c'est.
Le S. BULLATus est le cardium bullatum de M. de Lamarck.
Le S. CRispus est une pholade , P. crispata, et, en effet,
il cite la même figure de Lister pour les deux coquilles.
Le S. VERDOYANT, S.virens, deGmelin, p. 0226, n." 12, dont
la coquille, ovale-oblongue, très-fragile, diaphane, blanche,
est inéquivalve, à peine close en avant et en arrière, avec
deux dents approchées ou opposées à la charnière et les na-
téces saillantes , pourroit bien n'être qu'une anatine.
Cela est certain pour le S. anatinus , page 0227, n." 8.
Le S. sanguinolent us , page 6227, n." 18, et le S. occidens ,
page 0228, n." 21 , appartiennent au genre Sanguinolaire de
M. de Lamarck.
Les S. striatus et vespertinus appartiennent au genre Psam-
mobie du même auteur.
Enfin j'ignore ce que c'est que :
43:^ SOL
Le SoLEN DE Spengler; s. Spengleri. n." jo.
Le SoLEN RÉTRÉCI, 5. coarctutus , p. 3 2 27, n.° 16; Schioter,
Fluss-Conch. , t. 9, fîg. 17, dont la coquille, rugueuse dans
sa longueur, étranglée au milieu, arrondie et bâillante aux
deux extrémités , a une ou deux dents sur chaque valve , dont
la couleur est d'un blanc sale et qui vient des iles Nicobar.
Ce pouvoit cependant fort bien être une espèce d'unio.
Le S. ROSE : S. roseus , page 0227, n.° 17; Chemn. , Conch.,
6, t. 7 , fig. 55, dont la coquille équivalve , bâillante aux
deux extrémités, a à sa charnière une dent subbifide sur
chaque valve, insérée dans une fossette de l'autre.
Elle vient des iles de la mer Rouge et offre des rapports
avec la tellhia radiata.
Je trouve encore dans Olivi, Mer Adriat. , page 98, le
S. CALLEUX , S. callosus , lab. 4 , fig. 1 , qui n'est que la lu-
traria compressa, de M. de Lamarck.
Enfin, les auteurs anglois, et entre autres, Montagu, Maton
et Rakett, décrivent encore parmi les solens les coquilles sui-
vantes, qui certainement n'en sont pas, savoir:
Le S. BCAiLLEux; 5. sqimmosus, Montagu, Tesf. brit., -p. S65.
Très-petite coquille, mince, transparente, plate, suborbicu-
laire, équilatérale , à stries concentriques, à sommet peu
marqué, avec deux dents cardinales, droites, divisées paj
un sillon en deux lames divergentes. Couleur blanche eu
dehors comme en dedans.
Il paroit que Montagu seul a trouvé cette coquille extrê-
mement petite , puisqu'elle a six lignes de long sur quatre
lignes et demie de haut, sur la côte du Devonshire.
Le S. finne; S.pinna, Montagu, loc. cit., page 566, t. a5,
fig. 3. Très-petite coquille, mince, fragile, pellucide, dé-
primée, subovale , un peu inéquivalve, à stries concentriques
serrées; sommet petit auprès de l'extrémité ; une seule dent
obtuse, cardinale à chaque valve.
C'est encore une coquille découverte par Montagu sur la
côte du comté de Devon. (De B. )
SOLEN. (Foss.) Les espèces fossiles de ce genre sont assez
nombreuses, et ce n'est que dans les couches plus nouvelles
que la craie que jusqu'à présent elles ont été trouvées.
SoLEN A REBORD : Soleil vagina, Lamk., Ann. du Mus., tom. 7,
SOL 453
p. 4 2 7, n."], et fom. 12, pi. 40 , fig. 5; Desh., Descript. des coq.
foss. des env. de Paris, torn. 1 , p. 26 , pi. 2 , fig. 20 et 21 ; de
Bast., Mém. géol. sur les «nv. de Bord., p. 96; Brocc, Conch.
subap.,p. 496. Coquille linéaire, droite, marginée à son bord
antérieur, portant seulement une dent sur chaque valve.
Fossile de Grignon , de Valmondois, département de Seine-
et-Oise, de Parues, de Mouchy, de Chauuiont, déparlement
de l'Oise, du Plaisantin, de Saucats, prés de Bordeaux.
M. de Lainarck rapporte cette espèce au solen vugina de
Linné, qui vit dans les mers de l'Europe , dans celles de l'Amé-
■ rique et de Plnde, et dont on voit une figure dans les planches
de l'Encyclopédie, {d. 222, fig. 1, a, b et c; mais cette espèce,
n'ayant point de rebord à son extrémitt^ supérieure, ne peut
être identique avec celle qui est fossile; et, comme le pense
M. Deshayes (/oc. cit.), elle a beaucoup plus de rapports
avec le solen amhiguus. Les coquilles de l'espèce de S. vagina,
que l'on trouve à Grignon , n'ont que trois pouces de lon-
gueur; mais des fragmens qu'on a trouvés, prouveroient
que quelques individus ont jusqu'à quatre pouces et demi ;
ceux que l'on trouve dans le Plaisantin ont jusqu'à cinq pouces
de longueur.
Solen fragile: Solen fragilis , Lamk., loc. cit., n." 2, et
même pi., fig. 2, a, b; Desh., loc. cit., pi. 4, fig. 3 et 4.
Coquille ovale- oblongue, courbée, mince, lisse, fragile,
portant deux dents cardinales sur chaque valve ; largeur
quinze lignes; longueur sept lignes. Fossile de Grignon et
de la ferme de l'Orme près de Grignon. Cette espèce a de
grands rapports avec le solen cultellus, qui vit dans les mers
de Plnde, et il est probable qu'elle a vécu dans les mêmes
circonstances que celles dans lesquelles vit ce dernier.
Solen papyracé; Solen papjraceus , Desh., loc. cit., pi. 2,
fig. 18 et 19. Coquille ovale-alongée , très-mince, lisse, por-
tant intérieurement une côte solide, transverse, qui part de
la charnière pour se rendre au bord inférieur. Largeur six
lignes; longueur trois lignes. Fossile de Mouchy -le-CJiàlel ,
département de POise , où il n'a été trouvé qu'une valve de
cette espèce.
Solen appendiculé : Solen appendiculatiis , Lamk. , loc. cit. ,
même pi., fig. 4 , a, b; Desh., loc. cit., pi. 4. fig. 5 et 6.
49. 28
434 SOL
Coquille elliptique, lisse. A sa base, près des crochets, on
voit un appendice ou une petite oreillette formant une saillie
assez remarquable. Il y a deux petites dents cardinales sur
une valve et une seule sur l'autre. Largeur huit lignes ;
longueur quatre lignes. Fossile de Grignon, de Mouchy et de
Houdan. Cette espèce n'est pas rare : on trouve à Haute-
ville une espèce de solen un peu plus grande et plus épaisse,
et qui a beaucoup de rapports avec celle-ci.
Solen versant : Solen ejfusus, Lamk. , loc. cit., même pi.,
fig. 1, a, h; Desh., loc. cit., pi. 2, fig. 24 et 26. Coquille
ovale-oblongue , droite, lisse, couverte de stries, provenant
de ses accroissemens, obtusément anguleuse à son bord pos-
térieur; une seule dent cardinale sur une valve et deux sur
l'autre. Sur la partie postérieure on voit des traces obliques
qui partent du sommet et vont jusqu'au bord, et qui , avant
que la coquille eût passé à l'état fossile, ont été très-pro-
bablement marquées de couleurs différentes du reste. Largeur,
quelquefois plus de deux pouces, sur Ireii^e lig'ies de lon-
gueur. Fossile de Grignon et de Mouchy-le-Chùtel.
Je possède une valve non fossile, qui paroit dépendre d'une
espèce identique avec celle-ci; mais j'ignore où elle a été
trouvée.
S01.EN sTRiGi[.LÉ : Solen strigillatus , Lamk., loc, cit., même
planche, fig. S, a, /«/Desh., loc. cit., fig. 22 et 23 ; de Bast. ,
loc. cit., page 96; Solen candidus , Brocc, loc. cit., page 497.
On trouve dans la Méditerranée, dans l'océan Atlantique
(Lamk.) , au Sénégal , au Brésil , dans la mer Adriatique et
dans celles des Indes orientales (de Bast.) , l'espèce de coquille à
laquelle M. de Lamarck a donné le nom de solen rose, S.
strigillatus (Anim. sans vert.).
Cette espèce se trouve représentée à l'état fossile dans les
couches du calcaire grossier de différens pays, par des va-
riétés moins grandes que celle qui vit dans la Méditerranée,
puisque celle-ci a quelquefois plus de trois pouces de lar-
geur, tandis que les autres n'ont que la moitié de cette
dimension. Ces variétés diffèrent encore de celle qui n'est pas
fossile, parce qu'elles ont un plus grand nombre de stries
obliques, et elles diffèrent entre elles par un plus ou moins
grand nombre de ces stries. On en trouve à Grignon, à
SOL 435
Parnes, département de l'Oise, «^ Mouchy-le-Chàiel , aurc
environs de Bordeaux, à Dax , dan.-; le Plaisa:iiin , dans le
val d'Andone et aux environs de V'enne en Autri«;he.
SoLEN TËLLINELLE ; SolcTi telUneila , Desli., toc. cit., pi, 4, fig.
1 et 2. Coquille ovale-oblonguu , étroitfî au bord anférieur,
portant un pli comme les tellines et une dent bifide à la char-
nière , à lunule enfoncée et striée. Largeur, dix lignes. Lon-
gueur, cinq lignes. Fossile de Tancrou , près de Meau::, dans
le grès marin supérieur.
SoLEN ovale; Solen ovalis, Desh., loc. cit., pi. 2, fig. 2G
et 27. Coquille elliptique, très -mince, couverte de stries
concentriques, déprimée; ses nymphes sont longues, proé-
minentes, et ses crochets sont à peine sensibles. La charnière
ne présente qu'une seule dent. On remarque une côte sail-
lante à lintérieur , qui parcourt jusqu'à la charnière, qui est
médiane, le bord supérieur et le bord postérieur. Largeur,
vingt lignes. Longueur, un pouce. Cette espèce rare a été
trouvée par M. Deshayes à Maulette, près de Houdan, et à
Mouchy - le - Chàtel.
SoLEN GOUSSE; SoUn It'gumen. M. de Baslerot , l. c, annonce
qu'on trouve fossile à Saucatsprès de Bordeaux, celte espèce,
qui vit dans la Méditerranée tt dans la mer Adriatique.
SoLEN RÉTRÉCI : Solen coarctatus , Lauik., Anim. î.ans ver.'.,
tome 5, page 466, r." i'/; S. roarctatus , Lijin. , Brocc, loc.
cit., page 497. Coquille ovale -oblongue, transversalement
striée, rétrécie au bord supérieur, arrondie aux deux bout^;
dents cardinales obliques, une sur une valve et deux sur
l'autre, insérées dans une fossette. Largeur, dix- sept lignes.
Longueu.', sept lignes et demie. Fossile de Plaisantin et du
val d'Andone.
SoLEN SABRE; Solen ensis. Brocchi annonce (loc. cit.) que
dans le Plaisantin on trouve à Vétitt fossile cette espèce,
qui vit dans les mer? d'Europe et de PAmérique,
Solen déprimé; S. depressus , Risso , Hisf. nat. des prjncip.
prod. de FEurope mérid., tome 4, page 275. Coqniî'e i-lou-
gée , droite, déprimée, sculptée de rides concentri(jues et
de sillons également distans. Largeur, un pouce. Fossile de
l'argile chloritée des environs de Nice. On trouve à Cri-
gnon des débris d'une espèce , qui est couverle de str'.cs
4^6 SOL
concentriques et qui pourroit avoir rapport avec celle-ci.
SoLEN DOi TEUx; Solen dubius, Desh. Coquille ovale-alongée ,
mince, luisante, à charnière portée vers le bord antérieur
et sur laquelle il se trouve deux dents obliques. Près des
crochets on voit «ne petite oreillette comme dans le S. ap-
pendiculé. Largeur, six ligues. Longueur, trois lignes. Fossile
de Grigiion.
Solen ajfinis , Sow., Min. concli., tome i.",page j5, tab. 3.
Coquille linéaire, un peu arquée, arrondie à chaque extré-
mité. La charnière est placée vers le bord antérieur, et la
surface est lisse. Largeur, un pouce. Longueur, trois lignes.
Fossile de Highgate près de Londres. M. Sowerby trouve que
cette espèce a les plus grands rapports avec le solen pelluci-
dus (Rlontagu); solen pyomœus (Lamk.) , qui vit sur les côtes
de France et d'Angleterre. (D. F.)
SOLEN DU SABLE. (Ckétop.) On a désigné ainsi une ser-
pule. (Desm.)
SOLEINA. (Bol.) Ce genre de Willdenow est le même que
le Posoqueria d'Aublet , de la famille des rubiacées. Le Solena
de Loureiro, genre de cucurbitacées, est conservé. (J. )
. SOLÉNACÉES. {Conchyl.) Famille de coquillages bivalves
établie par M. de Lamarck, et contenant les genres Solen,
Panopée et Glycimère. (Des.m.)
SOLENARIUM. (Bot.) Genre de la famille des champi-
gnons et de Tordre des pyrénomycétes de Fries ou hypoxy-
lées. Il est formé de petits rameaux couchés, divisés, rayon-
nans, cylindriques, remplis d'une matière gélatineuse qui
finit par s'endurcir, s'ouvrant par une fente longitudinale.
Les sporidies sont fusiformes, divisées par une cloison et con-
tenues dans des thèques droites, fixes, cylindriques et ter-
minées en massue.
Ce genre, que Sprengel a nommé Solenarium , ainsi que
Kunze, est le Glonium de Muhlenberg , de Schweinitz et de
Fries, et comme cette dénomination est plus ancienne, elle
doit être adoptée de préférence.
Le Glonium stellatum, Muhl., Cat. ; Schwein. , Fries, Sjst.
myc. , 2, page ôgô; < olenarium Ijssoideum, Spreng. ; S. Muh-
lenbergii, Kunze, Mycol., i , page 48, tab. 2, fîg. 24. Cette
espèce, la seule du genre, a été découverte aux États-Unis,
SOL 437
sur le bois carié ou réduit en terreau. C'est un champignon
d'un brun noir, byssoïde, qui forme des plaques de quatre
à cinq pouces d'étendue, composé de fibres rameuses, entre-
lacées, etc. ( Lem. )
SOLENIA. {Bot.) Genre de la famille des champignons,
établi par Hoflïnann, adopfé par Persoon, Nées, Pries, etc.
Il est fondé sur quelques espèces àepeziza, qui différent beau-
coup des autres espèces du métne genre. Ce sont des cham-
pignons alongés , en forme de tube simple, membraneux,
droit, terminé en un petit disque; le bord est entier et ré-
tréci, et la surface privée d'hyménium ou membrane fructi-
fère distincte ; les sporidies , à peine discernables , sont
éparses.
Les espèces de ce genre sont peu nombreuses : elles crois-
sent sur le bois mort ou qui se pourrit.
1. L.c Soi.EMA FAscicvLÉ: S. fasciculata, Vers., Mjcol.europ. ,
page 355, pi. 12, lig. 8 et 9; Pries, ^S^s^ mycoL, 2, p. 200;
Peziza solenia, Decand., PI. fr. , n.° 209, excl. synon. Blanc,
quelquefois brunâtre; tubes fusiformes ou en massue, pres-
que glabres, perpendiculaires, réunis, en groupes assez nom-
breux, plus ou moins rapprochés; extrémités des tubes d'a-
bord clos, puis se développant en un petit disque grisâtre.
Ce champignon a une ligne et demie de hauteur environ.
M. Persoon le compare à un bolet réduit à quelques por-
tions de sa partie tubuleuse. On le trouve en Suisse et dans
les 'Vosges, sur les bois pourris et vermoulus du pin et du
sapin.
2. Le Solenia blanc : 5. candida, Fers., loc. cit., p. 334;
Hoffm. , Cijpt. Germ. , pi. 8, fig. 1. Tubes épars, solitaires,
glabres, droits et blancs, d'une ténuité extrême, parfaite-
ment cylindriques. On le trouve en Allemagne, sur le bois
de hêtre pourri.
3. Le Solenia couleur d'ocre ; 5. ochracea, Pers. , loc. cit.
Tubes de couleur de rouille ou d'ocre, épars, un peu velus
ou tomenteux, en forme de cylindres élargis à la partie su-
périeure. On trouve cette espèce sur les troncs d'arbres
pourris : elle est plus petite que le solenia fascicule, mais dis-
tinctement velue, creusée à sa base et blanche intérieure-
ment.
4^'8' SOL
Pries indique une quatrième espèce, le solenia villosa , qui
croît en tubes épars, blanchâtres, cylindriques, velus. On la
trouve sur les bois tombés et ramollis. (Lem.)
SOLENL\. (Bo^) Fronde tubnleuse, membraneuse , striée
et aréolée: sporidies infiniment petites, très-denses dans la
fronde. C'est le caractère que donne Agardh à ce genre, qu'il
établit dans la famille des algues aux dépens du genre Vlva,
pour y placer res|)èce la plus connue sous le nom d'ulve,
et qui i: été dans Tongine le type du genre Ulya : c'est Vulva
intesfinalis , Linn. Agardh en compte iseuf espèces, et, outre
la précc'dente, on peut citer les ulva linza et compressa,
Linn. Plusieurs auties espèces ont été placées dans le genre
Scytosiphim par Lyngbye.
Le solenia est (ïnus le Species d'Agardh une simple division
du genre Ulva. ( Voyez Ulva.)
Fries, qui l'admet comme un genre distinct, propose de le
nomm' r I!ea, parce qu'il existe déjà un genre Solenia. (Lem.)
SOLÉNITE. (Foss.) Nom des solens fossiles. (Desm.)
SOLEINOPE, Solenopus. (Entoni.) Nom tiré du grec et si-
gnifiant patie canaliculée, donné par M. Schœnherr à un genre
d'insectes rhinocèns, dont les pattes de devant ont les jambes
comprimées, dilatées et profondément canaliculées. Voyez à
l'article Rhinocères le n." 167. (CD.)
SOLENOKHINE. [Entom.) Nom donné au 149.^ genre des
rhinocères par M. Schœnherr. (CD.)
SOLENOSTERNE. (Entom.) Sous-genre de rhinocères,
établi par M. Schœnherr dans son genre Baridie , n." 162.
(CD.)
SOLLNOSTOME, Solenostoma. (Ichtlijol.) D'après les mots
grecs 'î.(.)?^riv , tube, et (flcfX'*.., bouche, Klein, Séba , de Lacé-
pèdc ont donné ce nom à un genre de poissons cartilagineux
téléobranches, de la famille des aphyostomes de M. Duméril,
et reconnoissable aux caractères suivans :
Branci.ies à opercule et à membrane ; squelette cartilagineux ;
catnpes très-grands et unis ensemble en arrière des nageoires pec-
torales ; bouclie sans dents; corps couvert d'écaillés; deux na-
geoires du dos.
Conséquem!r=ent on distinguera facilement les Solknostomes
des Syngnathes, qui n'ont point de catopes; des Macrgrhin-
SOL 439
çuEs, qui ont des dents; des Centrisques, qui ont le corps
couvert de plaques. (Voyez ces divers noms de genres et
Aphyostomes et Télbobranches. )
Le SoLéNOSTOME BÉCASSE , Solcnostoma scoîopax. Écailles
dures, rudes, imbriquées: corps comprimé, ovale, alongé;
bec arrondi ; bouche oblique , terminale et recouverte par
la mâchoire inférieure; premier rayon de la première na-
geoire du dos en forme d'aiguillon mobile et à double den-
telure ; nageoire caudale arrondie.
Ce poisson, qui atteint la taille de trois à quatre pouces au
plus, habite la mer Méditerranée, et est le seul parmi les
cartihigineux qui ait de véritables écailles. A Nice, où il est
assez rare, on le nomme troumhetto ; dans d'autres lieux on
l'appelle bécasse et soujflet.
Sa chair est tendre et d'une fort bonne saveur.
Il faut encore rapporter à ce genre le fistularia paradoxa
de la mer des Indes, décrit par Pallas {Spicil. , vin, iv, 6).
(H. C.)
SOLÉNOSTOMES. ( Entom. ) M. Latreille avoit ancienne-
ment composé sous ce nom un ordre d'insectes aptères, qui
renfermoit tous les acarus de Linné dont la bouche est en
forme de suçoir simple. (Des.m.)
SOLENUS. {Entom.) M. Megerle nomme ainsi un genre
d'insecfes coléoptères, voisin des scolytes. (CD.)
SOLETARD. {Min.) Valmont de Bomare dit, à l'article
Smectis, que les cardeurs de laine donnent ce nom à une
terre savonneuse dont ils se servent pour dégraisser les laines.
(B.)
SOLÉTELLINE , Solelellina. {Conchjl.) Genre de coquilles
établi par M. de Blainville dans son Manuel de conchylio-
logie pour un petit nombre d'espèces de solens de Linné
et de M. de Lamarck, dont la forme rappelle beaucoup
mieux les psammocoles et les sanguinolaires que les véritables
solens. Les caractères qu'il a assignés à ce genre sont les sui-
vans : Coquille ovale-oblongue, comprimée, à bords tranchans
et courbes, équivalve, subéquilatérale, beaucoup plus large
et arrondie à l'extrémité ovale, plus ou moins atténuée et
subcarinée ; sommets submédio- dorsaux, peu marqués; une
ou deux très-petites dents cardinales; ligament épais, porté
44o SOL
par des callosifés njrnphalcs , très-relevées ; deux impressions
musculaires, arrondies, distantes, réunies par une impression
palléale très-sinueuse en arrière.
Les solétellines , dont on ne connoit pas l'animal, vivent
sans doute, comme tous les pyloridés, enfoncées dans le
sable.
La SoLÉTELMM-', Ro-'TRÉE : .S. diphos , Linu., Gmel. , p. 322C,
ii.° i3; d'après Chemn. , Conch. , 6. p. 68 , t. 7, fig. 55 et 64 ; Eue.
méth., pi. 226, fig. I. Coquille assez grande, oblongue, atté-
nuée et comme rostrée à l'extrémité postérieure ; deux dents
cardinales sur une v'alve, une seule sur l'autre : couleur vio-
lette imbue, avec plusicui'S rayons obscurs sous un épiderme
vert.
Cette coquille , qui a cinq pouces de long sur la moitié
de hauteur, vient de l'Océan des grandes Indes.
M. de Lamarck doute que la S. virens , Linn. , Gmel. ,
p. 3226, pourroit être rapportée à cette espèce; mais cela
n'est pas probable, puisque Gmelin dit positivement que son
S. virens est inéquivalve.
La S. violette; S. vio'acea, de Lamk., Syst. des anim. sans
vert., tom. 6", p. 456, n.° 20. Coquille vm peu moins grande
que la précédente, oblongue- ovale, arrondie aux deux ex-
trémités, avec une dent cardinale à chaque valve et les cal-
losités nymphales très - saillantes : couleur violette imbue,
avec deux rayons blanchâtres en dehors, sous un épiderme
verdàtre.
De l'océan des grandes Indes, comme la précédente, dont
elle est évideuimerit très -rapprochée.
La S. CHINOISE, .S. chinensis , Chemn., ConcJx. , t. 1 , p. 200,
lab. 198, fig. iqoS, doit aussi appartenir à ce genre. (De B.)
SOLFATARE. (Min.) Nom d'origine italienne, qui veut
dire la même chose que soufrière : c'est, en général, un ter-
rain volcanique, même un ancien cratère de volcan ; ce que
semble indiquer la forme circulaire, k fond plan et à bords
relevés des solfatares, d'oii s'exhalent des vapeurs sulfureuses
qui déposent du soufre sur les parois des fissures qui leur don-
nent p.'issage. Ces vapeurs, en passant à l'état d'acide et en
réagissant sur l'alumine des trachytes , qui forment souvent
la roche des solfatares, y produisent de l'alun que l'on en
SOL 441
extrait avec avantage. I.a solfatare la plus célèbre, celle que
l'on entend quand on se sert de ce nom sans désignation de
lieu, est la solfatare de Pouzzole , près de Naples, connue
et exploitée même du temps de Pline. ( B. )
SOLHAG. ( Mamm. ) Nom polonois de l'antilope saiga.
( Desm. )
SOLIDAGO. (Bot.) Ce nom ancien, que Linnaeus a substi-
tué à celui de virga aurea de Tournefort, avoit été antérieu-
lement donné à d'autres plantes composées ; par Brunfels à
la pâquerette, bellis; par Tragus à Vinula germanica, et* à la
salicaire, Ijthrum salicaria; par Lonicer au senecio sarraceni-
CMS et au serratula tinctoria. (J.)
SOLIDAGO ou VERGE D'OR. (Bot.) Genre de plantes
dicotylédones, à fleurs composées, de l'ordre des radiées, de
la srngénésie polygamie superflue de Linnaeus, offrant pour ca-
ractère essentiel: Des fleurs radiées; environ cinq demi-fleu-
rons femelles, et plus, à la circonférence; des fleurons herma-
phrodites dans le centre; cinq étamines syngénèses ; un ca-
lice droit, serré, imbriqué ; les semences surmontées d'une
aigrette simple; le réceptacle nu.
SoLiDAGO nu CANAnA : SoUdago canadensis, Linn., Sp.; Pluk.,
Almag., tab. 2 36, fig. i. Sa tige s'élève à la hauteur de deux
à quatre pieds, droite, presque simple, rude, velue. Les
feuilles sont alternes, éparses, presque sessiles, étroites, lan-
céolées, alongées, très -rapprochées, rétrécies à leur base,
très- aiguës au sommet, glabres ou un peu pubescentcs, en-
tières ou un peu dentées, à trois nervures longitudinales.
I,es fleurs sont axillaires, disposées en grappes alongées, la-
térales ; les supérieures plus courtes , formant une ample pani-
ci:le pyramidale, aiguë"; les rameaux inférieurs munis d'une
feuille à leur base ; les supérieurs sans feuilles; les pédi-
celles courts, filiformes, pubescens, accompagnés de fines
bractées presque filiformes.- foutes les fleurs redressées et tour-
nées vers le ciel du même côté : elles sont petites , de couleur
jaujie, très- nombreuses. Cette plante croit dans la Virginie
et le Canada. On la cultive dans les jardins de l'Europe
comme plante d'ornement , où elle produit plusieurs variétés.
S01.IDAG0 A HAUTE TIGE : SoUdago altissima , Linn., Spec. ;
Mart, , centur. 14, tab. 14. Cette espèce peut se confondre
442 SOL
facilement avec les variétés de la précédente; elle en diffère
par sa grandeur, par ses feuilles sans nervures, par les den-
telures plus profondes : elle a également ses variétés. Les tiges
sont hautes de cinq à six pieds, médiocrement rameuses,
hérissées de poils roides. Les feuilles sont fort longues, ses-
siles, un peu embrassantes, étroites, lancéolées, très-aiguës;
Jes inférieures profondément dentées en scie, très-rudes,
veinées. Les fleurs forment une belle panicule très- étalée,
dont les rameaux sont recourbés et quelquefois ascendans.
Cette plante croit dans l'Amérique septentrionale.
SoLiDAGO ÉLEVÉE : SoUdago proccra , Ait., Hort. KeiV., S,
p. 211; Willd. , Spec, 4, p. 2o55. Celte plante se distingue
de la précédente par son port, ses panicules moins étalées,
ses grappes droites; ses tiges hautes, épaisses, roides, cy-
lindriques, simples, rudes, velues et très-droites. Les feuilles
sont sessiles, nombreuses, éparses, lancéolées, épaisses, très-
rudes à leurs deux faces, pubescentes en dessous, à trois
nervures saillantes, dentées en scie, longues de trois à quatre
pouces , larges de six ou huit lignes. Les fleurs sont termi-
nales, disposées en une panicule très-peu étalée, composée
de grappes en forme d'épi, un peu touffues, droites à l'époque
de la floraison , un peu inclinées en avant; les pédicelles courts,
unifloreS; les fleurs petites ; la corolle est jaune, les demi-
fleurons sont courts, fort petits; les aigrettes blanchâtres et
pileuses, à peine plus longues que le calice. Cette plante
croit dans l'Amérique septentrionale.
SoLiDAGO PILEUSE : SoUdago p'ilosa , Mill. , Dict. ; SoUdago
altissima, var. /3 ; Willd., Spec, loc. cit.; Ait., Hort. Kew.,
3 , pag. 2 12. Des panicules petites, étroites, formant presque
un seul épi touffu et rameux , distinguent cette espèce du so-
lidago altissima. Ses tiges sont hautes d'environ trois pieds ,
velues, a peine rameuses, d'un blanc jaunâtre. Les feuilles
sont alternes, presque sessiles, nombreuses, oblongues, lan-
céolées, dentées en scie, à trois nervures blanchâtres et sail-
lantes, longues de trois pouces sur six lignes de large. Les
fleurs sont terminales et forment une petite panicule droite,
étroite, lancéolée, composée de petites grappes latérales,
un peu recourbées ; les pédoncules sont pubescens , fili-
formes , blanchâtres , ainsi que les pédicelles accompagnées
SOL 44^
de petites bractées presque sétacées. pubescentes, aiguës; les
folioles du calice glabres, scarieuses et blanchâtres à leurs
bords :1a corolle est petite, radiée , d'un jaune de soufre. Cette
plante croit dans les contrées septentrionales de l'Amérique.
SoLiDAGo géante; SoUdogo gigantea. Ait., Hort. Kew. , loc.
cit. Cette espèce est très-élevée; sa tige est droite, glabre,
cylindrique, presque simple, divisée au sommet en rameaux
paniculés. Les feuilles sont alternes, lancéolées, dentées en
scie, aiguës, rudes à leurs bords, traversées par trois ner-
vures longitudinales peu sensibles. Les fleurs sont unilaté-
rales, disposées eu paniculés composées de grappes latérales,
feuillées à la base; les pédoncules hérissés de poils courts; les
calices un peu colorés; la corolle est jaune; les demi-fleurons
sont courts, peu nombreux. Cette plante croît dans les con-
trées septentrionales de l'Amérique.
SoLiDAGo A FEUILLES RUDES : SoUdugo ûspcra, Ait., Horl.
Kew., loc. cit.; Dillen. , Eltham., tab. 5o5 , fîg. 392. Cette
plante s'élève à la hauteur de deux pieds sur une tige droite,
pubescente et pileuse. Les feuilles sont alternes, presque ses-
siles , ovales, lancéolées; les inférieures rudes au toucher,
ridées à leurs deux faces, un peu velues en dessous, dentées
en scie, longues de deux pouces et plus, larges d'un pouce,
un peu rétrécies en pétiole à leur base; les nervures héris-
sées de poils très -courts; les feuilles supérieures beaucoup
plus petites, sessiles , ovales, obtuses, très-entières, à peine
pubescentes; celles des rameaux à fleurs petites, elliptiques,
unilatérales; les écailles du calice scarieuses , petites, obtuses;
la corolle est jaune, petite ; les aigrettes sont blanches , pileuses,
à peine plus longues que les fleurons. Cette plante croit au Ca-
nada et dans les contrées septentrionales de l'Amérique.
SoLiDAGO RIDEE : SoUdago rugosa , A'Villd., Sp., loc. cit. ; So-
lidago altissima, var. ê^ Ait. , loc. cit.; Dill. , Eltham., tab. 3o8 ,
fig. 596. Sa tige est droite, haute de deux ou trois pieds,
velue ou hérissée de poils courts, divisée vers le sommet en
rameaux paniculés. Les feuilles sont alternes, sessiles, lan-
céolées, les inférieures longues de deux pouces et plus, ob-
longues, rétrécies à leurs deux extrémités, munies à leurs
bords de dentelures serrées, en scie, courtes, égales; les su-
périeures plus petites, aiguës, presque entières. Les fleurs
444 SOL
fonnent, à Texf rémité des rameaux et des tiges, une pani-
ciile feuillée, composée de grappes latérales, étalées, tour-
nces du même côté, un peu recourbées, garnies de petites
bractées; les fleurs sont jaunes. Cet le plante croît dans TAmé-
rjque septentrionale, à la Nouvelle- Angleterre.
SoLiDAGo ELMiTiQUE: SoUdogo elUplica, Poir. , Enc; Willd. ,
Spec? Cette espèce s'élève à la hauteur de trois ou quatre
pieds, sur une tige droite, très-glabre, d'un blanc jaunâtre,
simple, épaisse, rameuse vers le sommet. Les feuilles sont
alternes, elliptiques, lancéolées , glabrts à leurs deux faces,
dentées en scie, longues de trois à quatre pouces, larges
d'un pouce. Les fleurs sont d'un jaune pâle, disposées en
grappes courtes à l'extrémité des rameaux latéraux, rappro-
chés, formant par leur ensemble une panicule fastigiéc; les
pédoncules munis de petites bractées éparses, subulées, nom-
breuses. Les calices sont composés d'écaillés imbriquées ,
étroites, un peu aiguës; les demi-tleurons très- étroits , une
fois plus longs que le calice; les aigrettes simples, d'un blanc
grisâtre. Cette plante croît au Canada.
SoLiDAGO TOUJOURS VKRTE : SoUdago seiiipen'irens , Linn., Sp.;
Cornut., Canad., tab. ]6g; Moris., hiist., 5, §. 7, tab. ^3 ,
fig. i5. Ses tiges sont hautes de quatre ou six pieds, presque
simples, droites, glabres, épaisses, rongeàtres, garnies de
feuilles dans toute leur longueur; les radicales fort longues,
lancéolées, entières, rétrécies en pétiole à leur base, gla-
bres, un peu charnues, entières, d'un vert gai, un peu rudes
à leurs bords, très-aiguës, persistantes pendant tout l'hiver.
Les fleurs sont disposées en une panicule terminale, oblon-
gue, touffue, ou un peu lâche, composée quelquefois de co-
rymbes, plus souvent de grappes en forme d'épi, droites,
unilatérales; les pédoncules un peu pileux; les folioles du
calice larges, presque scarieuses, d'un jaune pâle; la corolle
est d'un beau jaune; les demi -fleurons sont d'une grandeur
médiocre. Cette plante croit au Canada.
SoMDAGO A GRAPPES SERRÉES ; SoUdago confcrta , Poir., Enc.
Cette plante a des tiges droites , simples, grêles , cylindriques ,
hé^i^sées de poils courts et grisâtres. Les feuilles sont éparses,
presque sessiles, d'un vert cendré, oblongues , lancéolées,
entières 5 quelques-unes munies de deux ou trois dents fort
SOL 445
petites vers le sommet, larges rie deux pouces, longues de
quatre, rétrécies eti pétiole à leur hase : les feuilles supé-
rieures renferment dans leur aisselle de petits rameaux courts,
non développés, munis de petites feuilles étroites, linéaires.
Les fleurs sont nombreuses, fort petites, presque unilatérales,
très-serrées, réunies en grappe ou en épi toiiflu à Textré-
mité de rameaux axillaires, presque fascicules. Les pédon-
cules sont courts, souvent rameux , accompagnés de petites
bractées aiguës. La corolle est jaune et radiée; les demi-fleu-
rons rares, très-étroits, un peu plus longs que les aigrettes;
les fleurons peu nombreux; l'aigrette blanche, pileuse, un
peu plus longue que le calice. Cette espèce est cultivée au
Jardin du Roi. Son lieu natal n'est pas connu.
SoLiDAGO A DEUX COULEURS : SoUdago bicolov , Linn. , Mant.,
ii4; Pluken., Almag. , iah. 114, fig. 8. Sa tige est haute de
deux ou trois pieds, striée, un peu pubescente; les rameaux
sont grêles, très-slujples. Les feuilles sont alternes, ovales, lan-
céolées; les inférieures plus larges, plus grandes, ovales, ré-
trécies en pétiole à leur base, dentées, un peu aiguës; les
supérieures sessiles, lancéolées, presque elliptiques, rétrécies
à leurs deux extrémités, blanchâtres en dessous, rudes, ua
peu pubescentes, longues d'un pouce et demi. Les fleurs sont
réunies en un épi droit et touffu , quelquefois interrompu.
Le calice est coloré, les écailles sont glabres , scarieuses, ob-
tuses; la corolle est radiée; les demi-fleurons sont linéaires et
blanchâtres; les fleurons jaunes; laigrette estbliinche, pi-
leuse , à peine plus longue que les fleurons. Cette plante croit
sur les montagnes de la Caroline et du Canada.
SoLiDAGo DU Mexique : Solidago mexicana, Linn., Sp.; Dod..
Act. Par., 4, p. et tab. 219; Pluk. , Phyt. , 235, lig. 2. Celte
plante s'élève à la hauteur d'environ deux pieds sur une tige
oblique, striée, de couleur brune. Les feuilles sont lancéo-
lées, sessiles, à demi embrassantes, longues de trois ou quatre
pouces, sur un de large, glabres, entières, à peine aiguës,
rétrécies à leur base. Les fleurs sont disposées en grappes
axillaires, droites, unilatérales, feuillées et munies de petites
bractées subulécs. Les écailles du calice sont courtes, glabres,
à peine aiguës, un peu scarieuscs à leurs bords; la corolle
est jaune, assez grande; les demi-fleurons sont oblonss. Cette
44S SOL
plante croît au Mexique et dans l'Amérique septentrionale. Elle
fleurit au Jardin du Roi dans les mois de Juillet et d'Août.
SoLiDAGo TORTUEUSE : SoUdugo JlexicauUs , Linn. , 5p.; Pluk.,
^/mag-. ,tab. 255 , fig. 3;Herm., Farad., tab. 244. Cette espèce
est remarquable par ses tiges flexueuses surtout à leur partie
supérieure : elles sont glabres, hautes de deux pieds, presque
simples, un peu anguleuses; les feuilles sont presque sessiles,
ovales - lancéolées , glabres, acuminces , un peu membra-
neufes, denticulées; les radicales plus grandes, rétrécies en
un long pétiole ailé. Les fleurs sont axillaires, réunies en pe-
tites grappes courtes, droites, épaisses, presque agglomérées,
ou prolongées en un petit rameau garni de feuilles petites,
linéaires; les écailles du calice scarieuses, un peu obtuses; la
corolle est d'un jaune de soufre ; les demi-fleurons sont d'une
grandeur médiocre. Cette plante croît au Canada. On la cul-
tive au Jardin du Roi.
SoLiDAGO A LARGES FEUILLES : SoUdago lutifoUa , Linu. , Sp.;
pluk., Almag. , tab. 235 , fîg. 4. Très- rapprochée de la pré-
cédente, cette espèce s'en distingue par ses tiges droites, non
flexueuses, par ses feuilles plus grandes, plus alongécs. Ses
tiges sont hautes de deux ou irois pieds, glabres, C3'lindri-
ques , à peine anguleuses, quelquefois marquées de taches
purpurines, garnies de feuilles presque sessiles : les supérieures
plus étroites, oblongues, lajicéolées ; les inférieures ovales,
glabres, dentées. Les fleurs sont axillaires, disposées en grappes
courtes, simples, latérales; les bractées linéaires, oblongues,
fort étroites; la corolle jaune. Cette plante croit dans l'Amé-
rique septentrionale. On la cultive au Jardin^du Roi.
SoLiDAGO VERGE- d'or : So/idag-o virga aurea , Linn., Spec;
F/or. Dan., tab. 663; Lamk. , lU., tab. 680; Tabern. , Icon. ,
875, fig. 2. Sa tige est rougeàtre, cannelée, garnie dans une
partie de sa longueur de belles grappes de fleurs jaunes,
droites, axillaires, ramassées par paquets, ou formant des
rameaux courts, nombreux et feuilles. Les feuilles inférieures
sont ovales, lancéolées, aiguës, dentées, presque glabres; les
supérieures plus étroites. Les écailles du calice sont glabres,
scarieuses, d'un vert jaunâtre ; la corolle est d'un jaune doré;
les demi-fleurons sont alongés, en petit nombre. On en distingue
plusieurs variétés. Cette plante croit dans les bo's, les sols
SOL 447
arides, les prés secs de l'Europe. Elle passe pour amère , dc-
tersive, diurétique, apéritive: elle l'ait partie des vulnéraires
de Suisse. On emploie ses feuilles et ses fleurs en infusiou
théiforme dans les maladies des reins et de la vessie, dans
les hydropisies naissantes et dans les ulcères putrides. Les
hestiaux la mangent volontiers : elle pcurroit figurer comme
plante d'ornement avec celles de nos parterres.
SoLiDAGO DES ROCHERS: SoUdago alpcstris , Willd., Spec, 3,
pag. 2o65. Cette espèce, très-rapprochée du solidago virga
aurea , en diffère par ses tiges très-glabres, par ses feuilles
caulinaires, elliptiques, lancéolées, presque entières: elle ac-
quiert parla culture un port très -différent , qui la rend uié-
connoissable. Dans l'état sauvage sa tige est très-simple , droite,
très-glabre, haute d'un pied. Les feuilles sont alternes, lon-
gues d'environ un pouce et demi; les fleurs, réunies au som-
met des tiges en grappes serrées, forment une sorte d'épi.
Dans la plante cultivée les tiges sont hautes de deux pieds
et plus, glabres, rameuses; les feuilles ont jusqu'à trois pouces
de longueur; celles des tiges sont très-entières; les fleurs sont
disposées en grappes très- courtes , axillaircs , peu garnies.
Cette plante croît sur les hautes montagnes , dans la Bohème,
l'Autriche, etc.
Solidago des montagnes : Solidago montana, Poir. , Encycl.j
Barrel., Icon. rar., tab. 783. Cette plante a des liges hautes
d'un pied , droites, glabres, striées, un peu anguleuses, un
peu pubescentes vers leur sommet. Les feuilles sont alternes,
pétiolées, oblongues, lancéolées, un peu courantes sur le pé-
tiole, aiguës, à larges dentelures en scie, presque mucro-
nées ; chaque aisselle des feuilles supérieures contient un pé-
doncule solitaire , pubescent , muni de deux ou trois petites
bractées filiformes, et quelquefois d'autant de fleurs assez
grandes. Les écailles calicinales sont scarieuses, glabres, lancéo-
lées, aiguës ; les demi-fleurons linéaires. Cette plante croit
dans les Alpes , sur les montagnes de la Suisse. Peut-être n'est-
elle qu'une variété de la suivante.
Solidago a tige basse; Solidago minuta, Linn., Sp.; Herm.,
Parad., tab. 246; Pluk., Alin. , tab. 2 35, fig. 8. Cette espèce,
assez semblable à la précédente, en diffère par ses tiges basses,
hautes de cinq à six pouces au plus, velues; par ses feuilles
448 SOL
lancéolées, un peu obtuses, entières, ou à peine dentées, d'un
vert cendré; les feuilles supérieures presque sessiles; les pé-
doncules solitaires, aussi longs que les feuilles qui les accom-
pagnent, portant une ou deux grosses fleurs d'une belle cou-
leur jaune; les demi-fleurons linéaires; les bractées alternes,
très- étroites, aiguës. Cette plante croit dans les Pyrénées et
les Alpes.
SoLiDAGo ATiGE GRÊLE; SoUdogo graciUs , Poir. , Enc. Plante
remarquable par ses petites fleurs disposées en grappes courtes,
peu garnies. Ses tiges sont glabres, cylindriques, à peine
striées , ramifiées vers le sommet en une panicule étalée et
fleurie. Les feuilles sont sessiles, lancéolées, minces, glabres,
un peu rudes, entières, aiguës. Les fleurs sont situées le long
des rameaux, en grappes plus courtes que les feuilles, munies
de petites bractées; les pédicelles un peu pubescens ; les
écailles calicinales d'un vert jaunâtre, glabres, obtuses; la
corolle est jaune , à trois ou quatre demi-fleurons ovales,
obtus ; l'aigrette blanche et pileuse. On cultive cette plante
au Jardin du Roi. Son lieu natal n'est pas connu.
SouDAGO A FEUILLES DDREs : SoUdugo l'igidu , Linn., Spec;
Herm. , Parad., tab. 245. Cette plante a des racines compo-
sées de fibres blanchâtres, étalées .- elles produisent plusieurs
^iges droites, roides, simples, un peu rudes, paniculées à leur
sommet. Les feuilles sont fermes, alternes; les inférieures très-
grandes, ovales, oblongues, un peu dentées, longues de
quatre ou six pouces et plus, sur deux ou trois de large, à
pétioles de leur longueur; les supérieures sessiles, ovales,
presque en cœur, entières, rudes à leurs deux faces. Les
fleurs sont réunies en grappes courtes, épaisses, rapprochées
en corymbe , formant ensuite, par leur ensemble, une ample
panicule droite, terminale. La corolle est d'un jaune brillant ;
les demi-fleurons sont alongés. Cette plante croit sur les mon-
tagnes, à la Caroline, et dans la Pensylvanie. Elle est cul-
tivée au Jardin du Roi.
SoLiDAGo DES SABLES; SoUdago arcuaria, Poir., Encycl. Ses
tiges sont droites, glabres, verdâtres, cylindriques, presque
simples, garnies de feuilles roides, entières, rudes à leurs
deux faces; les inférieures pétiolées , ovales- oblongues , ai-
guës, rétrécies à leur base, un peu courantes, longues de
s 0 L 449
quatre à cinq pouces, larges d'un pouce et demi; les pétioles
-au moins de la longueur des feuilles; celles des tiges sessiles,
ovales, très- obtuses , presque en spatule; les supérieures et
celles des rameaux beaucoup plus étroites, lancéolées, ai-
guës. Les fleurs sont jaunes, peu nombreuses, disposées en
grappes axillaires le long des jeunes rameaux, formant une
panicule droite, terminale, un peu serrée; les pédicelles
plus longs que les fleurs, solitaires, placées dans l'aisselle
d'une bractée subulée. On soupçonne cette plante originaire
de Ja Hongrie, Elle est cultivée au Jardin du Roi.
SoLiDAGo A FEuiuES ¥Ét:ioiées ; SoUdago peliolaHs , Ait. , Hort.
Kciv., 3 , pag. 216. Cette plante a des tiges droites, velues,
cylindriques, garnies de feuilles alternes, péliolées, ellip-
tiques, un peu rudes à leurs deux faces, rétrécies à leurs
deux extrémités. I,es fleurs sont jaunes, disposées au sommet
des tiges et des rameaux en grappes droites. Les demi-fleurons
sont peu nombreux, linéaires, oblongs. Cette plante croit
dans l'Amérique septentrionale. On la cultive au Jardin du
Roi. (POIR.)
SOLIDICORNES ou STÉRÉOCÈRES. (Entom.) Noms sous
lesquels nous avons désigné une petite famille d'insectes co-
léoptères pentamérés, à élytres durs, dont les antennes for-
ment une masse ronde, solide, comme on les observe dans
leslèthres, les escarbots, les anthrénes. Voyez STÉrvÉocÈREs.
(CD.)
SOLIPËDES. (i\/amm.) Famille demammifères herbivoreson-
guiculésou à sabots, nonruminans, caractérisée principalement
par les quatre pieds, qui ne sont formés extérieurement que par
un seul doigt et un seul sabot , et par l'absence de trompe.
Le mot de solipèdes , dès long-temps employé pour désigner
les animaux compris dans cette famille, est inexact, en ce
qu'il signifie un seul pied , au lieu d'iai seul doigt , comme ont
voulu sans doute l'exprimer ceux qui l'ont inventé et qui
s'en sont servi les premiers. Aussi pensons-nous que le nom
de solidungula , proposé par Illiger, celui de monochiies , ima-
giné par Klein, ou celui de monodactyles, en usage parmi
les vétérinaires, seroient à préférer, s'ils étoient plus généra-
lement adoptés. Dans ces derniers temps M. Gray , ayant
partagé en deux le seul genre (>heval ou Equus , compris dans
49- -9
A5o SOL
cette farnilie parles zoologistes qui l'ont précédé, a donné
à celle-ci la dénomination d'équidés , qui convient peut-être
encore mieux que toutes les autres.
Originairement Linné plaçoit le genre Equus dans son ordre
des belluœ , c'est-à-dire, des mammifères onguiculés non rumi-
nans; plus tard M. Cuvier en a fait un ordre à part sous le
non» de solipèdes; mais plus récemment encore, dans son
Règne aninitil, replaçant dans l'ordre des pachydermes tous
les belluœ de Linné, ce célèbre naturaliste a composé des so-
lipèdes la troisième famille de cet ordre.
Selon M. Cuvier la famille des pachydermes solipèdes, ne
se composant que du genre Cheval, présente absolument les
jncincs caractères que celui-ci, c'est-à-dire, tous les pieds
terminés par un seul doigt et un seul sabot; six incisives à
chaque mâchoire; des canines dans les miles; six molaires
à couronne plane , et marquées de linéamens émailleux'nom-
breux; point de mufle; estomac simple. Il n'admet dans cette
famille ou ce genre que cinq espèces, savoir : l'âne, le cheval,
le dziggetaï, le zèbre et le couagga.
M. Cray reconnoit les mêmes caractères à ses équidés; mais
il les partage en deux genres et six espèces, savoir : i.° Genre
Cheval, Equus : qticue couverte de crins depuis son origine
jusqu'à son extrémité ; une plaque cornée ou châtaigne à la
face interne de chaque membre; espèces : cheval et dziggetaï.
2." Genre Ane , Asinus .- queue terminée par un flocon de
poils plus longs que ceux qui la couvrent dans toute son
étendue ; des plaques cornées ou châtaignes seulement aux
jambes de devant; espèces: âne, zèbre, couagga, daws ou
zèbre de Burchell , espèce nouvelle. Voyez Cheval. (DesiM.)
SOLITAIRE. [Bot.) Isolé ou unique ; les stipules du ber-
heris , par exemple , sont solitaires; chaque feuille n'en a
qu'une, tandis que presque toutes les feuilles stipulées en ont
deux. (Mass.)
SOLITAIRE. [Manim.) Nom donné par les chasseurs aux
vieux sangliers. (De'-m.)
SOLITAIRE. (Entom.) Nom donné par Engramelle à une
espèce de papillon de jour de la Franconie. C'est une espèce
du genre Coliade ( voyez à l'article Papillon, page 582 du
tome XXXVII). Esper l'a nommée europorae. (C D.)
SOL 45i
SOLITAIRE. (Entom.) Goëdaeit nomme ainsi, dans une
de ses Expériences sur les métamorphoses naturelles, tom. 2,
expér. 2, une mouche qui paroît être l'échinomye des larves,
qu'il a obtenue d'une larve sortie d'une chenille qui se nour-
rissoit (le l'absinthe. (CD.)
SOLITAIRE. (Ornilh.) Cet oiseau est, avec le dronfe et
l'oiseau de Nazare, un des trois dont l'existence est encore
regardée par plusieurs naturalistes comme problématique.
Il y a dans ce Dictionnaire, tom. XIII, pag. 619, un article
assez étendu sur le dronte. On trouve dans le tome XXXV,
page 494, une courte notice sur l'oiseau de Nazare, et l'on
en va donner une plus étendue sur le solitaire; mais on ne
peut l'appuyer sur des faits plus authentiques que celle des
autres, et comme la race en est perdue, s'il n'y a pas eu ori-
ginairement de confusion avec quelque autre oiseau , on ne
peut malheureusement plus espérer de renseignemens ulté-
rieurs à ce sujet. C'est dans des contrées peu éloignées les
unes des autres que les anciens navigateurs disent les avoir
trouves, c'est-à-dire dans les îles de France et de Bourbon,
connues Jadis sous les noms d'ile Rodrigue et île Maurice. Les
voyageurs Léguât et Carré s'accordent dans la manière de
parler du solitaire, et il est difficile de ne pas ajouter foi à
leurs récits. Le premier, dans son Voyage en deux îles dé-
sertes, entre dans de grands détails sur cet oiseau, qu'il pa-
roît avoir étudié soigneusement; et le second, dans le sien,
qui est inséré au volume IX, in-4.°, de l'Histoire générale des
voyages, cite deux individus embarqués pour en faire présent
au Roi, s'ils n'avoient péri dans le vaisseau, où ils refu-
sèrent toute nourriture.
Il résulte de la relation de Léguât, que le solitaire figuré
tom. 1 , pag. 98, deson Voyage, éloit d'une taille supérieure
à celle du dindon , dont il avoit les pieds. Les jambes et le
cou étoient plus longs : il ne portoit ni créto , ni huppe ; ses
ailes, impropres au vol, ne lui servoient qu'à faciliter la
course, et à faire, en quatre ou cinq minutes, vingt à trente
pirouettes , avec un bruit semblable à celui d'une cresserelle ,
et destiné au rappel des femelles par les mâles. Cet oiseau
n' avoit point de pennes caudales, eï son croupion étoit garni
de plumes lâches et décomposées. Le plumage du mâle étoit
45:^ SOL
gris et brun, mais celui de la femelle offroit un mélange
agréable de cette dernière couleur et de fauve.
Il est aisé de concevoir comment les îles Rodrigue et Mau-
rice , d'abord couvertes de forêts, auront cessé de fournir,
en se peuplant, un refuge suHisant à des oiseaux dont la
chair abondante étoit bonne à manger, et qui, d'ailleurs,
n'étoient pas d'une fécondité assez grande pour compenser la
destruction des chasseurs. La ponte ne consistolt qu'en un
seul œuf, plus gros que celui de foie , qui étoit trois semaines
avant d'éclore, et dont le petit ne pouvoit pourvoir à ses
besoins que plusieurs mois après sa naissance. Il paroît que
le nid, construit avec des feuilles de palmier, étoit élevé à
un pied et demi de terre, et que le màle et la femelle par-
ticipoient à l'incubation. (Ch. D.)
SOLITAIRE ou VER SOLITAIRE. {Vers.) Voyez T^nia.
(Desm.)
SOLIUM. {Vers.) Voyez Tjlnia. (Desm.)
SOLIVA ou SOLIV^A. {Bot.) M. R. Brown a remarqué,
dans ses Observations sur les Composées {pag. loi), que le
genre Gjymnostjdes de M. de Jussieu pouvoit être réuni au
genre 'oliva de Ruiz et Pavon , publié long-temps aupara-
vant dans le Prodrome de la Flore du Pérou et du Chili.
Quoique nous n'ayons point vu les SoZiVa, nous étions très-
disposé à partager l'opinion de M. R. Brown; et nous l'avons
déHnitivcaient adoptée, dans notre tableau des Anthémidées
( tom. XXIX, pag. 177), en réunissant, sous le titre géné-
rique de Soli.œa, les So/ù'a de Ruiz et Pavon et les Gjmnos-
tjles de M. de Jussieu. Mais dans un article précédent (tom.
XX , pag. 162 ), nous avions décrit ce genre sous le nom de
Gymnostyles. Nous devons donc ici nous borner à renvoyer le
lecteur à cet article Gymnostyle. (H. Cass.)
SOLIVIAR. (Oj?7J//i.) Nom du merle solitaire, turdus soli-
tarius ou cjanus, Linn., en Catalogne. (Ch.D.)
SOLKONGUR. {Concli^t.) Nom islandois du buccin onde,
buccinum undaîum. (Desm.)
SOLLE. {IcIUhyol.) Voyez Sole. (H. C.)
SOLLEÏHEK.. (Omilh.) M. Savigny parle sous ce nom , dans
son Histoire de l'Ibis, page 12 , de Poiseau que Bulîon a dé-
crit sous celui d'ibis bl^inc, et qui est le couricaca d'Egypte,
SOL 453
lantalus ihis, Lath. , dont le nom est, par erreur, écrit so'/et-r
kel dans le Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle. (Ch. D.)
SOLLO. (Ichthjol.) Nom nicéen de la sole commune, de
la sole Lascaris et de la sole Théophile. Voyez l'article Sole.
(H. C.)
SOLLO D'ARGO. (Ichthyol.) Nom nicéen de la monoohire
Mangili. Voyez Monochire. (H. C.)
SOLLO DE FOUNT. (Ichthyol.) Nom nicéen de la sole
cciUée. Voyez Sole. (H. C. )
SOLLO DE PLANO, (lehthjol.) Nom nicéen de la Plie.
Voyez ce mot. (H. C.)
SOLLO DE ROCCO. (Ichthfol.) Nom nicéen de la pégouze^
Voyez Sole. (H. C.)
SOLOM. (Bot.) Nom tamoul du sorgho, holcus sorghum de
Linnaeus, sorghum des modernes. (J. )
SOLOPLETTER. (Ichthjol.) Nom norvégien du Vomer.
Voyez ce mot. (H. C.)
SOLORI. {Bot.) Voyez Noel-valli. (J.)
SOLORINA. {Bot.) Genre de la famille des lichens, établi
par Acharius et généralement adopté, excepté par Meyer ,
qui persiste k le maintenir dans le genre Peltidea ( Peltigera ,
HofFm.), où l'avoit d'abord laissé Acharius lui-même.
Ce genre est caractérisé par son expansion foliacée, co-
riace, lobée, libre en dessous et couverte de fibrilles lai-'
neuses, disposées en veines. Les conceptacles ou apothéciums
sont d'abord recouverts par le thallus , puis découverts ,
presque orbiculaircs, adhérens, sans rebord , recouverts d'une
membrane colorée et formée à l'intérieur d'un noyau solide ,
celluleux et vésiculeux , contenant des théques grandes, ob-
longues, simplement annulées.
Ce genre ne comprend que deux espèces , toutes deux
remarquables et de nos contrées.
1. Le SoLORiNA SAFRANE : 5. croccu , Ach. , Lichen uni'/.,
page 1 49 ; Peltigera crocea , Hoffm. , Lich. , 2 , pi. 4 1 , fig. 2 — 4 ,
et pi. 42, fig. 4 et 5 ; Lichen croceus , Linn. , Engl. bot., pi.
498; Jacq. , Co/L, 4 , pi. i 1 , fig. 2 et 3, Expansion lobée,
d'un roux brun en dessus, et en dessous d'une couleur rouge-
orangée très-vive, avec quelques veines et quelques fibrilles
radicales roussâtres ; apothéciums sessiles , orbiculaircs ,
454 SOL
plans, bruns, situés dans le centre, sortant au sommet des
lobes. Cette espèce, qui se fait remarquer par la vive couleur
de la partie inférieure de son expansion, n'est pas très-grande,
et végète dans les h.'iutes montagnes sur la terre qui recouvre
les rochers dans les lieux secs et découverts.
2. Le SoLORiNA A pocHF.TfES : S. soccata, Achar. ; Lichen xac-
catus, Linn., Engl, bolan., pi. 288; Lichen, Michéli , Gère.,
pi. 62 , fig. 1 ; Lichenoides, Dill. . Musc, pi. 3o, fig. 121. Ex-
pansion arrondie, coriace, déprimée, lobée, un peu imbri-
quée, d'un gris- cendré verdàtre ou glauque en dessus, blan-
châtre et garnie de librilles; apothéciums d'un brun noir,
orbiculaires, épars et enfoncés très- profondément dans l'ex-
pansion, de sorte à former autant de petites cavités qui sont
comme des petites poches. Cette espèce, assez répandue, quoi-
que rare partout, forme des plaques d'un à trois pouces sur
la terre humide et les mousses qui couvrent le pied des troncs
d'arbres et les rochers ombragés, particulièrement dans les
pays de montagnes. (Lem.)
SOLOURA. (Ichihyol.) Les Yakouts donnent ce nom au
véron. Voyez Aele, dans le Supplément du tome I.*' de ce
Dictionnaire. (H. C.)
SOLPUGA ou SOLIFUGA. (Enfom.) Noms donnes à une
sorte (le scorpion, d'autres disent de fourmi, dont parle Pline
et dontLucain a dit : Quis calcare tuas metuat, solpuga, latehras.
Ce nom avoit été pris pour désigner le genre Pince, porte-
pince ou chélifère, dont Illigera fait aussi le genre Obisium.
Voyez Pince. (CD.)
SOLSENSUDG. [IchCiyol.) En Laponie on appelle ainsi
l'aphye , leuciscus aphja. Voyez Able, dans le Supplément du
tome I.*"' de ce Dictionnaire. (H. C. )
SOLSIRORA. (Bot.) Voyez Rorella. (J.)
SOLSTICES. {^5/r.) Ce sont les deux points où l'EcLiFTiguE
( voyez ce mot'! s'éloigne le plus de l'équateur. L'élymologie
latine de ce mot exprime l'état presque stationnaire du so-
leil , lorsqu'il paroi t à Tun des pomfs solstitiaux. Le mouve-
ment par lequel cet astre semble alternativement s'éloigner
et se i::pprocher de l'équateur, est presque insensible pen-
dant qu'^lques jours. L'un de ces points est placé dans notre
hémisphère au commencement du signe du cancer, et se
SOL 455
nomme solstice d'été . c'est aussi la dénomination de l'époque.
Elle est pour nous celle du plus long jour de l'année.
L'autre solstice est dans riiémisphère austral , au premier
point du signe du capricorne: c'est le solstice d'hiver, el l'épo-
que du jour le plus court de l'année (voyez Eté et Hivek).
11 faut bien observer que les positions précédentes sont rap-
portées au mouvement apparent du soleil ; dans la réalité
la terre en occupe de diamétralement opposées. Au sol-
stice d'été, elle est au premier point du capricorne, et à
celui du cancer , au solstice d'hiver. ( Voyez Système du
MONDE.)
Les parallèles à l'équateur qui passent par les solstices,
prennent le nom de tropiques , mot tiré du grec , et indiquant
que ces parallèles sont le terme de la marche alternative du
soleil vers chaque pôle : l'un est le tropique du cancer, l'autre
celui du capricorne. (L. C.)
SOLULO. (Bol.) Nom malais du solulus de Rumph. arbre
originaire de Ternate et naturalisé à Amboine , dont la figure
donnée par l'auteur présente une fleur de plante légumineuse
et une gousse renflée sur chaque graine comme celle du
sophore : ce qui peut faire présumer que c'est un sophora.
(J.)
SOLUTION. (C/u'»i.) Ce mot est généralement employé
comme synonyme de dissolution , dans le cas surtout où l'on
veut désigner le résultat de l'action qu'un liquide exerce sur
un solide, et même sur un gaz, lorsqu'il lui fait partager son
état. Cependant Lavoisier, frappé de la différence qui existe
entre le phénomène qu'un sel présente lorsqu'il est dissous
par l'eau, et le phénomène que présente un métal qui se dis-
sout dans un acide, ens'oxidant, soit aux dépens de cet acide,
soit aux dépens de l'eau qu'il contient , avoit proposé de dé-
signer le premier produit par la dénomination de solution, el
le second par celle de dissolution ; mais cette distinction n'a
jamais été adoptée, probablement parce qu'il n'existe pas de
verbe correspondant à solution comme le verbe dissoudre
correspond à dissolution; et, en second lieu, parce que la
même liqueur peut être , suivant Lavoisier, dissolution ou so-
lution: par exemple, du nitrate d'argent fait en dissolvant le
métal dans l'acide nitrique, est une dissolution , tandis que, si
456 SOL
l'on fond des cristaux de nitrate d'argent dans l'eau, on obtient
une solution. Voyez Dissolution. (Ch.)
SOLV-FISK. (Ichthjol.) Voyez Sill. (H. C.)
SOLVHAEN. {Ichlhyo!.) Un des noms danois de la chimère
arctique. Voyez Chimère. (H. C.)
SOM. (Bot.) Voyez Sod^ai. (J.)
SOM. {Ichthjol.) Nom russe du glanis. Voyez l'article Silure.
(H. C.)
SOMBAC. (Bot.) Nom du dracœna lerminalis dans l'île de
Banda, cité par Rumph. (J.)
SOMBOUG. {Bot.) Nom malais, cité par Burmann,du co-
rvyza balsamifera , commun dans l'ile de Java, où il est em-
ployé aux mêmes usages que la sauge , dont on lui donne
aussi le nom. (J. )
SOMBRE. (Erpét.) Nom spécifique d'un Agame , agama
alra. Voyez ce mot. (H. C.)
SOMBRE A DEUX RAIES. {Erpét.) Nom spécifique d'une
Couleuvre, décrite à la page 2o5 du tome XI de ce Diction-
naire. (H. C.)
SOMERVILLITE. {Min.) M. Brooke a décrit sous ce nom,
dans le tome 16 du Journal de Brande, pag. 274, un minéral
que l'on trouve au Vésuve, associé à du mica noir et à d'au-
tres substances. II ressemble cà l'idocrase par quelques-uns de
ses caractères extérieurs, mais il en diffère par une dureté
moins grande, et un éclat plus vitreux dans la cassure trans-
versale. Sa couleur est le jaune pâle. Ses formes cristallines
se rapportent à la variété d'idocrase qu'on nomme unihi-
naite; elles dérivent, selon M. Brooke, d'un octaèdre à base
carrée, dans lequel deux faces A^oisines sur une même pyra-
mide font entre elles l'angle de i34° 48', tandis que les faces
de la pyramide supérieure s'inclinent sur celles qui leur sont
adjacentes inférieurement , de 66° 60'. Cet octaèdre se divise
par une coupe très-nette dans le sens perpendiculaire à
l'axe ; il n'offre au contraire aucun clivage sensible parallè-
lement à cet axe. Traité seul au chalumeau , ce minéral dé-
créi.ile et fond en un globule grisâtre; avec le borax, il
donne uj) verre sans couleur. (Delafosse. )
SOMI. {Bût.) Nom égyptien de l'absinthe, cité par Rucllius
et Mentzcl. f J.)
SOM 457
SOMION. (Bot.) Adanson réunit sous ce nom générique
les champignons du genre Hfdnum de Linnœus, dont la subs-
tance est coriace ou subéreuse, et le chapeau demi-orbicu-
laire, horizontal, lisse, attaché par le côté, sans tige , doublé
en dessous de poils ou piquans coniques, ou plats et pendans,
a la surface desquels sont des graines sphériques. AHanson
donne pour exemple les agaricum figurés par Michéli, pi.
64, fîg. 3 — 5 de son ISo^'a gênera, qui sont les hjdnum oc-
carium. Fers.; pectinatum, Pries, et orhiculatum , Fers. Mais
ces espèces ne diffèrent que par leurs chapeaux sessiles des
autres espèces du genre Hjdnum, et ne méritent pas d'en
être séparées pour former un genre particulier. (Lem.)
SOMMAK. {Bot.) Adanson cite ce nom arabe du sumac,
r/u/5, qui en dérive probablement. (J.)
-SOMMARGULING. (Ornilh.) Un des noms suédois du lo-
riot, oriolus galbula. Linn. (Ch. D.)
SOMMEIL DES FLANTES. (Bot.) Position que prennent
certaines feuilles pendant la nuit. Voyez Feuilles. (Mass.)
SOMMITE. (Min.) C'est le nom qui a été donné en pre-
mier lieu à un minéral du mont Somma au Vésuve, parce
qu'il s'était fait plus particulièrement remarquer qu'aucun
des nombreux minéraux de cette montagne. Haiiy l'a érigée
en espèce sous le nom de Néphéline. Voyez ce mot. (B. )
SOMMOSE. (Ichthjol.) M. Lesueur a proposé sous ce nom
la création d'un sous- genre de squales, qui ne diffère de
celui des aiguillats que par une forme plus raccourcie et
plus obtuse de la partie antérieure de la tête. Il le compose
d'une espèce qui vit sur les côtes des États-Unis. (Desm.)
SOMO. (Bot.) Voyez Skimmi. (J.)
SOMOÏNITE. (Min.) C'est un minéral qui s'est trouvé avec
le platine dans les terrains meubles de l'Oural. II a beaucoup
de ressemblance avec la A^ariété de corindon qu'on nomme
saphir. (B.)
SOMF. (Bot.) Ce nom est donné dans le Sénégal, suivant
Adanson, à Vagihalid de Frosper Alpin, balanites de Delile.
(J.)
SOMPHIA. (Bot.) Nom égyptien de l'hellébore blanc, ve--
ratrum , cité par Ruellius et Mentzel. (J.)
SOMPUR. (Bot.) Nom donné dan* l'île de Java, suivant
458 SOM
M. Blume, à son colhertia ohovata, qui croît dans les vallées
rie ceiie île. (J.)
SOMROKKE et SOMSKATTE. {IMyol.) Noms nprwé-
giens de la raie bouclée. Voyez Raie. (H. C.)
SON. (Ph-ys.) L'impression que l'agitation de l'air, mu
avec une très-grande rapidité, produit sur l'organe auditif,
se nomme en général hruit ; mais on distingua dans les bruits
ceux qui semblent éteints aussitôt que formés, et ceux qui
ont une durée sensible ou un retentissement particulier. Ces
derniers constituent le son. Pour montrer que l'ébranlement
de Taîr eft nécessaire à la production du son, on place sous
le récipient de la machine pneumatique un carillon , mis
en mouvement par un ressort. I,e son s'affoiblit à mesure que
l'air se raréfie, et finit par cesser tout-à-fait, quand on a pro-
duit le vide. (Voyez AiH , tome L", page Sgg.)
Toutes les causes qui excitent dans l'air des compressions
et des dilatations alternatives, par suite de son élasticité, y
produisent des vibrations, desquelles résulte le son. Le cla-
quement du fouet; le bruit que fait l'ouverture prompte d'un
étui bien fermé, sont le résultat de la compression produite
par la rentrée subite de l'air dans un espace où il s'est trouvé
d'abord raréfié. (Voyez Mouvement, toni. XXXIII, p. 264.)
La propagation l'u son dans l'air a beaucoup de rapport
avec celle des ondes que forment, sur la surface de l'eau,
les corps qu'on y laisse tomber-, mais il faut concevoir des
sphères au lieu des cercles que l'on voit dans l'eau , parce
que l'ébranlement de l'air a lieu dans toutes les directions
qui partent du point où le son est excité, et qui sont les rayons
des sphères dont ce point est le centre.
La coexistence de plusieurs sens qu'on entend ensemble
au même point, sans qu'ils se confondent, est un fait ana-
logue à Cf qui se passe dans l'eau dont les ondes se croisent
sans se mêler, lorsqu'on y laisse tomber divers corps sur
plusieurs j.nints, ou les uns après les autres.
Le son ne se transmet que successivement par la commu-
nication de rébranlemcnt de chacune des couches sphéri-
ques à celle qui l'enveloppe. De là résulte la vitesse avec
laquelle le son, produit dans un point, passe dans un autre,
et qui est appréciable dès que la distance n'est pas très-
SON 459
petite. Quand, par exemple, on voit une personne frapper
sur un corps un peu éloigné , il s'écoule un temps sensible
entre l'impression reçue par l'œil et celle qui arrive par
l'oreille, la première étant presque instantanée, à cause de
l'excessive rapidité de la propagation de la lumière. (Voyez
Lumière, tome XXVII, page 291.)
En observant avec soin le temps que le bruit de l'explosion
d'une pièce d'artillerie met à parcourir une distance mesurée
exactement, on a déterminé plusieurs fois la vîfesse du son.
L'expérience la plus récente sur ce sujet, et qui a été faîte
avec le plus de soin, est rapportée dans la Connoissance des
temps pour Tannée 1825 (page 56i) et dans le tome 20 des
Annales de chimie, de phjysique (pag. 210). MM. Prony, Bou-
vard , Arago , Mathieu, de Humboldt et Gay-Lussac ont
trouvé qu'à la température de 10 degrés, la vitesse du son
doit être de 175,01 toises, ou 557™,2 , par seconde sexagé-
simale. Par ce moyen on peut estimer les distances à la mer,
par exemple, en observant le temps qui s'écoule entre le
moment où l'on aperçoit le feu d'une pièce de canon, et
celui où l'on entend le bruit, on prendra pour la distance
autant de fois 537",2 que l'on a compté de secondes. En ob-
servant de même l'intervalle qui a lieu entre Féclair et le
bruit du tonnerre, on appréciera la distance du nuage dans
lequel Fexplosion a été produite.
En transportant la masse d'air vibrante dans le sens où il
souffle , le vent augmente la vitesse du son , qui se propage
de ce côté plus loin du centre d'ébranlement, qu'il ne se-
roit parvenu dans un temps calme. Le contraire a lieu dans
la direction opposée à celle du vent.
Le son est direct ou réfléchi, selon qu'il nous parvient im-
médiatement du point où l'ébranlement primitif a été excité,
ou qu'il nous est renvoyé dans une autre direction par un
corps qui forme alors un Echo. (Voyez ce mot.)
L'air est mis en vibration de diverses manières : d'abord
par les corps élastiques, lorsqu'ils y sont eux-mêmes. (Voyez
Ressort, tome XLV, page 2G8.) Le cas le plus simple de ce
genre est celui des vibrations que les cordes élastiques tendues
exécutent transversalement à leur longueur. Elles ont été ob-
servées les premières, parce qu'elles sont les plus faciles à
45o SON
saisir. On peut voir dans les traités spéciaux de physique les
phénomènes qu'elles présentent.
Je me bornerai à énoncer les faits suivans :
1.° Le nombre des vibrations qu'elles font dans un temps
donné, une seconde par exemple, est en raison inverse de
leur longueur, lorsque, étant de la même matière, elles ont
même grosseur, même poids et même tension ;
2.° Ce nombre est en rai.son inverse de leur diamètre, lors-
que les autres circonstances sont les mêmes ;
3.° 11 est en raison directe des racines carrées des tensions,
SI tout est égal d'ailleurs; c'est-à-dire que la corde tendue par
un poids de 9 kilogrammes, fera 3 fois plus de vibrations
dans le même temps que si le poids était seulement de 5
kilogrammes , parce que 3 est la racine carrée de 9 ;
4«° La gradation des sons qu'elles rendent dépend du nombre
des vibrations qu'elles font dans le même temps; ils sont d'au-
tant plus aigus que ce nombre est grand, et d'autant plus
graves qu'il est moindre;
5.° Une même corde peut faire entendre divers sons, lors-
que dans son mouvement elle se divise en plusieurs parties
égales, qui vibrent comme si elles éf oient seules, et qu'il
y eût entre chacune un point de la corde fixement arrêté.
Les vibrations des corps sonores ne nous paroissent pas
toujours accompagnées de sons. Pour en produire qui soient
appréciables par notre oreille , il faut que ces vibrations
aient une vitesse comprise entre certaines limites : trop
petite , le son est si grave qu'il cesse d'être entendu ; trop
grande, le son devient si aigu qu'il nous échappe. Lors-
qu'on ébranle une corde assez longue, et tendue par un
poids assez foible pour que l'on puisse compter les vibra-
tions qu'elle exécute dans un temps donné, une seconde par
exemple, on n'entend aiucun son; mais si l'on augmente le
poids tendant jusqu'à ce que le son soit appréciable, on en
déduira, par la troisième loi énoncée ci -dessus, le nombre
de vibralions que fait la corde dans le second cas, quoiqu'on
ne puisse plus les compter. La limite des sons élevés s'ob-
tiendra ensuite par la première loi, en raccourcissant la
"corde de plus en plus, jusqu'à ce qu'on parvienne à des sons
tellement aigus qu'on ne puisse plus les saisir. Ces expé^
SON 461
riences, dont je ne fais ici qu'indiquer la possibilité, ont
été faites, il y a plus d'un siècle, avec des moyens suscep-
tibles de plus de précision, et ont appris que 02 vibrations
par seconde donnent le son le plus grave qui soit appréciable ,
et 7552 le plus aigu, '
En faisant vibrer des plaques élastiques, recouvertes de
poussière, M. Chiadni a produit des phénomènes analogues à
la division des cordes. Suivant le point de sa surface par le-
quel la plaque est tenue, et celui de sa tranche par lequel
elle est frottée pour la mettre en vibration (ordinairement
c'est avec un archet), on voit la poussière se ranger sur cer-
taines lignes droites ou courbes, qui doivent être composées
de points demeurant immobiles pendant les vibrations, et in-
diquant ainsi les portions dans lesquelles la plaque s'est di-
visée. '
Le même RI. Chiadni a fait voir que les corps étoient sus-
ceptibles de diverses sortes de vibrations : les cordes, par
exemple, dont on ne connoissoit que les vibrations trans-
versales, en ont aussi de longitudinales. M. Savart , que j'ai
déjà eu occasion de citer à l'article Lumière (tome XXVII,
page 029), pour une expérience remarquable, a fait de ce
sujet l'objet de recherches très-suivies et très -intéressantes,
auxquelles nous ne saurions nous arrêter ici ; mais on les
trouvera dans les Annales de chimie et de phjsique et dans
son Mémoire sur la construction des instrumens à cordes et à,
archet.
Si les vibrations des corps solides se communiquent à l'air,
réciproquement celles de ce fluidp en excitent de semblables
1 Pour plus de simplicité, je n'ai parlé que d'une seule corde; mais,
comme il auroit fallu d'abord la prendre assez grosse, elle ne yailc-
roit plus, lorsqu'elle seroit très -raccourcie. On éviteroit cet inconvé-
aient, en prenant ensuite une corde fine, mise à l'unisson du ton le
plus élevé que la première puisse faire entendre distinctement.
Rapportés à l'échelle musicale, les sons appréciables embrassent uu-
peu nioiiw de huit octaves.
2 C'est dans les dernières années du 18.^ siècle que M. Chiadni fai-
soit ces belles expériences; jusque-là personne n'avoit remarqué celle
que Galilée raconte dans son Dialogo primo inlorno aile scienze noce ,
page 59 du tome 3 de l'édition de ses Œuvres. Padoue , 1744.
462 SON
flans les corps solides; c'est par là qu'on peut expliquer com^
ment un corps vibrant fait résonner ou frémir ceux qui sont
placés dans sou voisinage, et qui, mis eux-mêmes dans* cet
état, auroicnt des vibrations d'une durée égale à celle des
vibrations du premier, ou qui en seroit une aliquote.
Les corps solides transmettent le son et en augmentent la
force dans certaines circonstances. C'est sur cette dernière
remarque qu'est fondée la construction des caisses qui font
partie des instrumens à cordes; et, quant à la première,
on s'en assure bien aisément, en appliquant l'oreille contre
l'extrémité d'une pièce de bois un peu longue , pendant
qu'on frappe très -légèrement à l'autre extrémité: le son ,
qui ne seroit pas entendu à cette distance dans l'air, l'est
très-distinctement au bout de la pièce de bois.
De plus , la transmission est beaucoup plus rapide que
dans l'air. En faisant produire à l'une des extrémités d'une
ligne de tuyaux de conduite, longue de 95i",25, un son
assez fort pour être entendu dans l'air à l'autre extrémité,
M. Biot a trouvé que , si l'on apptiquoit l'oreille à cette ex-
trémité, le son étoit transmis par le tuyau environ dix fois
plus vite que par l'air. MM. Coladon et Sturm, dans un Mé-
moire qui vient d'être couronné par l'Académie des sciences,
ont inséré les expériences qu'ils ont faites dans le lac de
Genève , pour mesurer la vitesse du son transmis par l'eau.
Ils ont trouvé que cette vitesse étoit de 1466 mètres par se-
conde (762 toises).
L'air peut devenir lui-même le corps sonore : c'est ce
qui a lieu dans les instrumens à vent, tels que la flûte,
qui sont tenus de manière à étouffer les vibrations dont ils
pourroient être affectés. Le corps de ces instrum.ens ne fait
que contenir la colonne d'air mise en vibration ; et les trous
latéraux, divisant cette colonne, servent à Avarier le ton. La
théorie des instrumens à vent est trop compliquée pour
trouver place dans cet article ; je me bornerai h rappeler deux
faits principaux. Il ne suffit pas de souffler d'une manière
quelconque dans un tuyau pour produire un son. En pous-
sant l'air par l'ouverture tout entière d'un tuyau cylindrique,,
par exemple , on ne feroit que chasser le fluide par l'autre
extrémité , si elle étoit ouverte , ou le comprimer , si cette
SON 465
extrémité étoit fermée. II est nécessaire que l'ébranlement de
la colonne soit produit par une lame d'air d'une dimension
moindre que la section du tuyau ; c'est ce qu'on peut voir
par la forme du bec d'un sifflet, et par la disposition que
prennent les lèvres quand on se sert d'une clef forée. On re-
marque encore que c'est lorsqu'il passe par des ouvertures
resserrées, comme entre des portes ou des fenêtres, que le
vent produit des sons, dont le degré dépend de la largeur
de ces ouvertures et de la force du courant qui s'y établit.
11 y a des insfrumens dans lesquels l'air est mis en vibra-
tion , non pas immédiatement par la bouche, mais par l'é-
branlement d'une languette nommée anche, construite en bois
ou en métal, et appliquée sur une gouttière qui conduit le
souffle dans le corps de l'instrument. Libre par l'une de ses ex-
trémités, c'est en s'approchant et en s'éloignant alternative-
ment de l'orifice ou canal qu'elle recouvre, que cette lan-
guette met en vibration l'air intérieur. Pour bien saisir ces
détails, il faut examiner les instrumens eux-mêmes, surtout,
l'orgue qui en rassemble les principales circonstances, et re-
courir aux traités à'' acoustique, ou de la science des sons.
Deux sons peuvent être du même degré, ou à l'unisson,
c'est-à-dire, résulter du même nombre de vibrations pen-
dant le même temps , et cependant différer beaucoup dans
la qualité qu'on appelle timbre: ainsi un cor, une llùte, un
violon, peuvent rendre un son du même degré par rapport
au grave ou à l'aigu ; mais il tiendra de chaque instrument
un caractère particulier, qui ser-t, comme l'on sait, à varier
l'expression musicale.
La force du son dépend de l'étendue des vibrations, ainsi
qu'on le reconnoit aisément sur les cordes. Plus on les écarte
de la situation rectiligne, plus le son est fort, mais, lorsque
cet écart passe certaines limites, le son baisse un peu, quand
les vibrations diminuent d'amplitude. Enfin, la prolongation
du son , après que le corps sonore est abandonné à lui-même ,
dépend non-seulement de la matière de ce corps, mais aussi
du degré du son. Les sons graves durent plus long-temps que
ceux qui sont aigus.
Dans ces derniers temps on a trouvé encore deux nouvelles
manières de produire des sons ; l'une est le résultat de la
4C4 SON
combustion du gaz hydrogène, dont on reçoit la flamme
dans un tube de verre. Le courant déterminé par cette
combustion fait entrer en vibration Tair contenu dans le
tube. (Voyez le Traité de phjrsique élémentaire et mathémalique ,
par M. Biot, tome 2, page 182.)
L'autre manière de produire du son s'est présentée à M.
Savart comme une conséquence dé la remarque faite par M.
Clément, sur ce qui se passe lorsqu'on met au-dessus d'une
ouverture pratiquée à la paroi de la chaudière d'une ma-
chine à vapeur une plaque mince , mais plus étendue que
l'ouverture. Au lieu d'être enlevée par l'expansion de la va-
peur , cette plaque , rcpoussce par la réaction de l'atmo-
sphère, reste sur l'ouverture sans la boucher tout-à-fait,
parce que la vapeur s'échappe latéralement. Par un appa-
reil dont M. Hachette a eu l'idée, on produit le même effet
à l'aide du souffle seulement, et c'est alors que M. Savart
s'est aperçu que la plaque vibroit, et qu'il en a tiré des sons.
Sans entrer dans l'explication détaillée de ces phénomènes,
on voit bien qu'il s'y produit des impulsions intermittentes,
desquelles résultent des alternatives de condensation et de
dilatation , c'est-à-dire un mouvement de vibration. (L. C.)
SONjEFA. {Bot.) Nom arabe d'une gesse, lathjrus tomen-
tosus de Forskal. (J, )
SON^Mj^. (Bol.) Nom arabe d'un plantain , plantago de-
cumhens de Forskal, (J, )
SONARD. {Ornith.) Le canard miiouin porte ce nom
dans le département de l'Ain et dans ceux qui l'avoisinent.
(Desm.)
SONATLI SCHUSCHl. (Afflmm,)Nom tartare tschuwache
des chéiroptères ou chauve -souris, (Desm.)
SONCHORUS, {Bot.) Rumph désigne sous ce nom le lœm-
pferia galanga de Linnœus. ( J.)
SONCHUS. {Bot.) Voyez Laitron. ( Lem. )
SONDAQUA. {Ornith.) L'oiseau qui se nomme ainsi chez
les Hurons, est l'orfraie, falco ossijfragus , albicilla et albi-
caudus , Gmel, ( Ch. D.)
SONDAT. {Bot.) Nom donné dans file de Bala , voisine
de Java, au cananga de Rumph, in>aria odoratade M. de La-
marck. (J.)
SON 465
SONDENVINDS-FUGL. {Ornilh.) Un des noms norwégiens
du pétrel tempête, procellaria pelagica. (Ch. D.)
SONDIFAFAT. {Bot.) Voyez Soudifafat. (J.j
SONDMEER KONG. ( Ichthjol. ) Nom norwégîen de la
Plie. Voyez ce mot. (H. G.)
SONERI-ILA. {Bot.) Nom d'une herbe du Malabar, dé-
crite et fîgurée par Rhéede , qui lui trouve de l'affinité avec
■une pulmonaire. C'est peut-être la même plante dont Roxburg
a fait son genre Sonerila, rapporté par M. Don, dans son FI.
NepauL, a la suite des éricinées et conséquemment loin des
borraginées. ( J. )
SONG-LA-CHA. {Bot.) Nom du thé vert à la Chine, cité
dans le petit Recueil des voyages. Le thé est nommé cha dans
cet empire, et cette espèce tire son prénom d'une montagne
de la province de Kiang-nam, qui en est entièrement cou-
verte. 11 est inférieur au thé bou, et a besoin de sucre pour
corriger un peu son àcreté. (J.)
SONGAR. {Mamm.) Espèce de hamster de Sibérie, décrite
par Fallas sous le nom de mus songarus. (Desm.)
SONGIUM. {Bot.) Nom sous lequel Rumph décrit et figure
le syalita du Malabar, dillenia indica. (J.)
SONGO. {Ornith.) C'est le coucou indicateur, principale-
ment connu sous le nom de coucou moroc , cuculus abjssi-
nicus , Lath. (Ch D.)
SONl. {Conchjl.) M. Bosc dit que c'est une très-petite co-
quille des genres Volute ou Mitre de M. de Lamarck. (Desm.)
SONICÉPHALE. {Entom.) Ce nom vulgaire a été donné à
quelques insectes coléoptères qui font du bruit avec la tête,
en particulier à une sorte de vrillette , anobium pertinax.
(CD.)
SONK. {Bot.) Le sesban, sesbania, est ainsi nommé au Sé-
négal, suivant Adanson. (J. )
SONNANT. {Erpët.) Nom spécifique d'un Crapaud. Voyez
ce mot. (H. C.)
SONNENFISCH. {Ichthjol.) Un des noms allemands du
poisson Saint-Pierre. Voyez Dorée. (H. C.)
SONNENVIS. {Ichthyol.) Nom hollandois du poisson Saint-
Pierre. Voyez Dorée. (H. C.)
SONNERAT. {lehthyol.) Nom spécifique d'un Holoceutre,
49. 3o
466 SON
décrit dans ce Dictionnaire, tome XXI, page 3ol\. (H. C.)
SONNERATIA. (Bot.) Nous avons réuni au calastrus le
genre que Commerson avoit fait sous ce nom. Le sonneralia
de Gmelin étoit déjà connu sous le nom de cookia dans les
aurantiacées. Le genre qui a conservé ce nom fait partie des
myrtées. Voyez Pagapate. (J. )
SONNEUR. (Ornith.) Cet oiseau, auquel on a générale-
ment appliqué le nom de coracias huppé, est probablement,
d'après la remarque de M. Savigny, page 6 de ses Observa-
tions sur les oiseaux d'Egypte et de Syrie, une espèce de
courlis, numenius. (Ch. D.)
SONOBAR. (Bot.) Voyez Snobar. (J.)
SONOFFRIG. (Bot.) Voyez Senophci. (J.)
SONOKI. {Bot.) Tliunberg, qui cite ce nom japonois du
earissa spinariim , espèce de calac, ajoute qu'il pousse des
fleurs au mois d'Avril, étant encore couvert de fruits mûrs.
(J.)
SONORO-MAUTS, SONARI-MAUTS. {Bot.) Noms japo-
nois, cités par Thunberg au juniperus virginica. (J. )
SONOU. {Bot.) Voyez Kans.iiram-Maravam. (J. )
SONSOUTl. {Bol.) Nom caraïbe du coreopsis coronata, cité
dans l'herbier de Surian. (J.)
SON-TO. {Bot.) Selon M. Bosc , on donne ce nom, dans
le commerce, à un thé; mais on ignore s'il s'agit ici d'une
espèce de thé, ou d'un mode de préparation. (LeiM.)
SONZES. {Bot.) Flaccourt dit qu'on nomme ainsi à Ma-
dagascar une espèce de gouet, aruin , dont les feuilles, rondes
et très- larges, sont bonnes à manger, étant cuites avec la
viande, et ont le goût de chou. Le goût de la racine est aussi
agréable que celui de l'artichaut. (J. )
SOO, KUWA. {Bot.) Kaempfer cite ces deux noms, soit
pour le mûrier à fruit blanc, soit pour celui à fruit noir
auquel Thunberg les attribue plus particulièrement. L'oignon ,
altium cepa , est aussi nommé soo ou Jjtomosi ; le suo-huso est
Vaconitum japonicum de Thunberg. Une variété très-basse du
chamœrops excelsa du même auteur, est le soo-tsiku, et le
xanthiuin orientale est nommé sooni ou namomo. (J. )
SOOBI, SJOUR. {Tchthyol.) Deux des noms arabes du spare
mahsena. Voyez Spare. (H. C.)
SOP hh
SOOBU. {BoL) Voyez Sju. (J.)
SOOK. {Bol.) Suivant Adanson , lesesban, seshania, genre
de plante légiunineuse , est ainsi nommé au Sénégal. (J.)
SOOKO. {Bot.) Voyez Sec. (J.)
SOOKOON. (Bot.) Nom que porte à Sumatra, suivant
jVIarsden , l'arbre à pain, arlocarpus : c'est l'espèce cultivée,
laquelle n'a point de noyaux et est multipliée par drageons»
Les habitans le couj)ent par tranches, et le mangent bouilli
ou rôti avec du sucre. Il a été transporté dans cette ile , où
il n'est pas naturel, comme le Calawea (voyez ce mot), autre
espèce du même genre, dont le fruit a des graines. (J.)
SOONDAL-MOLLAM. (Bot.) Plante de Sumatra, nommée
aussi belle- de -nuit selon Marsden , parce qu'elle ne s'épa-
nouit que la nuit. Elle a, comme la tubéreuse, suivant l'au-
teur, un calice tubulé, divisé par le haut en six lobes, muni
de six étamines et un style terminé par trois stigmates. (J. )
SOOTY. (Ornith.) Ce nom et celui d'oiseau quaker ont été
donnés par les matelots anglois à l'albatros gris-brun , diome-
deafuliginosa, Lath. , qui n'est vraisemblement que l'albatros
commun dans son jeune âge. (Ch. D.)
SOP-CLOO. {Ornith.) Nom du paradisier manucode chez
les Papous. (Ch. D.)
SOPE. {Ichthjol.) Nom spécifique d'un Labéon. Voyez ce
mot. (H. C.)
SOPHERA. (Bot.) Nom cité par Prosper Alpin et par C.
Bauhin, d'une casse, qui est le cassia sopliora de Linnseus.
C'est, peut-être, la même plante que Clusius nomme sofeva.
(J.)
SOPHIA. (Bot.) Lb plante crucifère que Dodoè'ns et Lobel
nommoient ainsi , est le sisyrnbrium sophia de Linnasus. Sa
silique, plus longue que dans ses congénères, avoit déter-
miné Adanson a en faire, sous le nom de sophia, un genre,
dont Guettard faisoit aussi son descurea. (J. )
SOPHIE. {Entom.) Nom donné par Geoffroy à une espèce
de demoiselle, n." 5, insecte névroptère. Voyez Agrion fil-
I-ETTE. (C. D.)
SOPHIO. {Ichthyol.) Voyez Vandoise. (H. C.)
SOPHISTÈQUE. (3of.) Ce genre de Commerson fait partie
du Gomphia de Schreber, dans la famille des oclmacées, ( J. )
468 SOP
SOPHO. (Bot.) C'est, suivant RuelUus , le nom égyptiea
du sampsuchus amaracus , la marjolaine, origanum majorana.
(J.)
SOPHOBI. (Bot.) Nom égyptien de la garance, cité par
Adanson , d'après Ruellius. (J.)
SOPHOEPH. (Bot.) Mentzel cite ce nom égyptien de Paris-
toloche clématite. ( J. )
SOPHORA. (Bot.) Genre de plantfs dicotylédones, à fleurs
complètes, papilionacées , delà famille des légumineuses, de
la décandrie monogynie de Linnœus, dont le caractère essen-
tiel consiste dans un calice campanule, à cinq dents; une
corolle papilionacée; les ailes de la longueur de Pétendard ;
dix étamines libres; un ovaire supérieur ; un style; une gousse
alongée, en forme de chapelet.
Depuis Pétablissement de ce genre par Linné il y a été fait
de grands changemens. Beaucoup d'espèces en ont été exclues
et transformées en genres particuliers. Tel est le genre Ed-
WARDSiA (voyez Edouarde), qui n'en diffère que par sa corolle ,
dont les pétales sont tous connivens; le calice oblique, fendu
latéralement; les gousses munies de quatre ailes. Le Virgilia
est un autre genre , établi par M. de Lamarck , à gousses lon-
gues, comprimées, point articulées, ainsi que le Podalvria ,
à gousses courtes et renflées. ( Voyez ces différens articles. )
SoPHORA QUEUE-DE-RENARD : Sopliora alopecuroîdcs , Linn., Syst.
vegel. ; Dill. , Hort. Elth., tab. 112, fîg. i36; Buxb., cent. , 3 ,
tab. 46. Cette plante a des racines vivaces et rampantes qui
produisent plusieurs tiges droites, herbacées, rameuses,
hautes de trois à quatre pieds. Les feuilles sont alternes ,
ailées, composées d'un très grand nombre de folioles ovales,
oblongues , presque opposées, médiocrement pétiolées , ter-
minées par une impaire. Les fleurs naissent à Pextrémité des
branches, dans Paisselle des rameaux, disposées en longues
grappes simples, presque droites ; les pédicelles sont épars , fili-
formes. Le calice est presque campanule , muni à son orifice
de cinq dents peu marquées, obtuses. La corolle est petite,
à peine une fois aussi longue que le calice , d'un bleu pâle,
quelquefois blanche. Les gousses sont alongées , noueuses ,
presque articulées. Cette plante croît dans le Levant. Elle
fleurit dans le mois de Juillet au Jardin du Roi.
SOP 469
SopHORA A FLEURS JAUNES : Sophora Jlavcsceus , Ait. , HotI,
Ke^v., 2,pag. 43 ; Willd. , Spec, 3, pag. 4gg. Celle espèce,
voisine de la précédente , a des tiges glabres, herbacées,
presque cylindriques, rameuses, striées, un peu anguleuses
vers leur sommet. Les feuilles sont alternes, ailées, avec
impaire, pétiolées, composées d'environ six paires de folioles
oblongues, ovales ou lancéolées, obtuses, entières, alternes,
pédicellées, glabres à leurs deux faces, longues d'un pouce
et plus. Les fleurs sont disposées en longues grappes termi-
nales, simples , un peu pendantes ; les pédicellcs épars , fili-
formes, plus courts que les fleurs. Le calice est glabre, ovale,
campanule, presque tronqué, à cinq dents courtes, très-oh-
tuses. La corolle est d'un blanc jaunâtre, au moins une fois
plus longue que le calice. Cette plante croit dans la Sibérie.
Elle est cultivée au Jardin du Roi.
SovHORA DU Japon : Sophora japonica , Linn. , Mant. , 68 ;
Duham. , edit. noi'. , 3 , pag. 84, tab. 21 ; Andr. , Bot. rep. ,
tab. 585. Arbre de soixante pieds et plus. Ses rameaux sont
étalés , diffus ; l'écorce est grise sur le tronc et d'un vert foncé
sur les jeunes rameaux; son feuillage est léger et toufifu , d'un
vert un peu sombre ; ses feuilles sont composées de six à
sept paires de folioles opposées, pédicellées, ovales , aiguës,
glabres, entières. Les fleurs sont blanches, nombreuses, uu
peu odorantes , disposées au sommet des rameaux en grap-
pes étalées, formant une ample panicule. Le calice est petit,
campanule, à cinq dents; la corolle un peu odorante; l'éten-
dard fort grand , réilcchi sur le calice; les gousses sont pul-
peuses , charnues , pendantes, relevées en bosse à leurs ar-
ticulations; les semences noires, ovales, luisantes.
Cet arbre , originaire de la Chine et du Japon , est cul-
tivé au Jardin du Roi et dans beaucoup d'autres. On le doit,
dit M. Desfontaines, au père d'Incarville , qui en envoya des
graines à Bernard de Jussieu , en 1747. Elles furent semées
au Jardin des plantes , et c'est de là que ce sophora s'est
répandu en Europe. On a ignoré à quel genre il appartenoit
jusqu'en 1779, époque à laquelle il fleurit à Saint-Germain-
en-Laye, dans le jardin du maréchal de Noailles, et à ïria-
non , dans celui de la Reine. Un cultivateur, nommé Tro-
chereau , en publia, la méiae année, une description et une-
470 SOP
gravure dans le Journal de physique; il lui donna le nom de
aophora sintca , et bientôt après on reconnut que c'étoit Je so-
phorajaponica de Linna?us. Avant ce temps il étoit désigné sous
ie nom â'arhor incogniia Sinarum ; depuis, les mêmes individus
et beaucoup d'autres ont fleuri et fructifié successivement,
et ce sophora est devenu très-commun en Europe. Ses fleurs
paroissent vers la fin du printemps; ses gousses mûrissent vers
la fin de l'automne. Cet arbre ne craint pas les gelées; il
résiste aux hivers les plus froids de nos climats: il faut seu»
lement l'abriter lorsqu'il est très -jeune. On l'emploie à la
décoration des parcs et des jardins. Il seroit très-important de
le multiplier dans nos forêts. Son accroissement est rapide;
il se multiplie facilement de drageons et de graines, qu'il
faut semer vers la fin d'Avril , en ayant la précaution de ne
les couvrir que d'une légère couche de terre. On les dégage
de leur enveloppe avant de les semer; cette opération faci-
lite l'éruption du germe, et elles lèvent en plus grande abon-
dance. Les racines sont douces et un peu sucrées ; les feuilles
sont purgatives, et on dit qu'à la Chine les fleurs servent à
la teinture. Le bois est liant, compacte, d'une couleur jaune-
pàlc, d'un tissu uni et serré. On pourroiten tirer partie pour
la menuiserie et l'ébénisterie. M. Desfontaines rapporte qu'on
lui a assuré que des ouvriers qui en scioient des tronçons ,
avoient été purgés par les émanations qui s'en exhaloient :
d'autres disent qu'il occasionne des coliques suivies de diar-
rhées aux ouvriers qui le travaillent.
SoPHORA d'Occident : Sophora occidentalis, Linn., Sj'st.veg.;
Trevv., Ehret. , i>7, tab. 69 ; Brown , Jam., lab. 3i , fig. 1 ; So-
phora tonientosa, var. , Linn., Sjst. ; Herm., Lugd. bat. FI.,
tab. 17) ; vulgairement Bois de pigeon. Cet arbrisseau s'élève à
la hauteur de sept a huit pieds sur une lige droite, divisée en
rameaux diffus , alternes, un peu pubcscens. Les feuilles
sont ailées, alternes, pétiolées ; les folioles nombreuses, en-
tières, ovales, très- obtuses, quelquefois un peu échancrées
au sommet, d'un vert cendré en dessus, blanchâtres et un
peu puhescenles en dessous, un peu pédiceliées, opposées.
Les fleurs sont réunies en grappes simples, terminales , alon-
gées. Le calice est campanule , un peu renflé à sa base ,
divisé à son orifice en cinq dents inégales, obtuses. La co-
SOP /,7i
rollc est jaune, assez grande; l'étendard oblong , couvrant la
carène et les ailes, de la longueur de l'étendard. Les gousses
sont alongées, divisées en nœuds sphériques, un peu velues
et cendrées; les semences sont jaunâtres, globuleuses, com-
primées à leurs deux extrémités. Cette plante croit aux An-
filles. I-e sophora lomentosa, originaire de Ceilan, est à peine
une variété de cette espèce.
Sophora a sept folioles : Sophora heptaphylla , Linn. , Syst.
veg. ; AnLicholerica , Rumph. , Amh. , 4 , pag. 60, tab. 22.
Sous-arbrisseau gialjre sur toutes ses parties. Sa tige est li-
gneuse, divisée en rameaux alternes; les feuilles sont pétio-
lées, alternes, ailées avec une impaire, composées très -or-
dinairement de sept folioles pédicellées, ovales, oblongiies,
distantes, étroites, entières, un peu aiguës au sommet, gla-
ires à leurs deux faces. Les fleurs sont disposées, à l'extrémité
des rameaux , en longues grappes nues ; les pédicelles sont
simples et épars. Le calice est glabre, campanule; la corolle
d'une grandeur médiocre. Le fruit est une gousse noueuse ,
dont le dernier nœud est terminé par une longue corne
aiguë. Cet arbrisseau croit dans les Indes orientales. Il paroît
se rapprocher beaucoup du biti , grand arbre mentionné par
Rhéede. (Voyez Biti.)
Sophora DU Cap : Sophora capensis, Andr. , Bol. rep. , tab.
347; Poir. , Encycl., Suppl. Arbrisseau très-élégant, dont la
tige se divise en rameaux glabres, cylindriques, garnis de
feuilles alternes, ailées, composées d'un grand nombre de
folioles sessiles . lancéolées , entières, la plupart alternes,
rétrécies à leur base, mucronées au sommet, vertes en des-
sus , pubescentes en dessous. Les fleurs sont disposées en
grappes axillaires, pédonculées, plus courtes que les feuilles;
les fleurs pédicellées, blanchâtres, un peu mélangées de rose.
Le calice esi glabre , renflé en bosse à sa base ; les pétales
sont onguiculés ; les onglets un peu courbes , excepté ceux
de la carène. Le fruit est une gousse alongée , noueuse sur
les semences. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance,
(Poir.)
SOPHRONIA. (Bot.) Genre de la famille des iridées et de
îa Iriandrie monosYnic, qui a été établi par Lichfenstein et
très-voisin du TVitsenia , avec lequel il a des rapports d'afli-
472 SOP
nité si étroits, que la plupart des botanistes pensent qu'il
faut les réunir.
Dans le sophronia la corolle est hippocratériforme et divi-
sée en six parties; le stigmate trifide, et la capsule inférieure
trivalve et à trois loges polyspermes.
La seule espèce de ce genre est le Sophronia cœspitosa
(Lichtenst. , Spicileg.Jl. cap.; Rœmer et Schult., Syst. veget.,
1 , pag. 482; Mant., i,p. 161 ; IVitsenia, Ker. , Curt Spreng. ,
Sjst. veget., 1 , pag. 147). C'est une plante acaule, dont les
feuilles sont linéaires, nerveuses, recourbées, à bases dila-
tées, engainantes, membraneuses, semblables à des spathes
et plus longues que les Heurs. Celles-ci sont presque en om-
belle sur des pédoncules radicaux, qui peuvent être les di-
visions d'une hampe commune. Les corolles sont jaunes; leur
tube est filiforme à sa base, et leurs divisions sont oblongues
et ouvertes. Cette espèce se trouve au cap de Bonne-Espérance.
(Lem.)
SOPI. (Ichùyol.) Voyez. Sopf,. ( H. C.)
SOPRAGINÈ. (Bot.) Nom italien de la laitue, cité par
Adanson. (J. )
SOR-ENTLE. (Ornith.) C'est la petite sarcelle , anas bo'
chas, Linn., en Suisse. ( Cn. D.)
SOR-SPŒR. (Ornith.) C'est, en Norwége , le pic noir,
pîcus martius, Linn. ( Ch. D. )
SORA. (Ichtliyol.) Un des noms du Milandre. Voyez ce
mot. (H. C.)
SORA. (Mamm.) C'est, selon Flaccourt, à Madagascar le
nom des hérissons ou plutôt celui des tanrecs. (Desm.)
SORA-MAME, SANDSU. (Bot.) Nom japonois de la fève
de marais. (J.)
SORAMIER, Soramia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé-
dones , à fleurs complètes , polypétalées , de la famille des
dilléniacées , de \a polydnàrie monogjnie de Linnasus , dont le
caractère essentiel consiste dans un calice persistant, à cinq
divisions étalées; cinq pétales alternes avec les divisions du
calice ; des élamines nombreuses, insérées sur le réceptacle;
un ovaire supérieur ; un style long, courbé , persistant ; un
stigmate en tête; une baie monosperme; la semence envcr
loppée d'une membrane épaisse, visqueuse.
SOR 473
Ce genre , peu tranché, est réuni par Willdenow aux tC'
tracera, aux doliocarpus par M. De CandoUe ; c'est un mappia
dans Schreber.
SoRAMiER DE LA GviAVE : Sorumia gulunensis , Aubl. , Guian.,
1 , tab. 21 g ; Lamarck , III. gen., tab. 463 , fig. 1 ; Tetracera
ohovala, "Willd. , Spec. , 2, pag. 1241 ; Doliocarpus soramia ,
Dec, Syst. vég. , 1, pag. 406. Arbre sarmenteux , dont les
branches, chargées de tubercules, se répandent sur les troncs
des arbres , et s'élèvent jusque sur leur sommet ; elles se di-
visent ensuite en plusieurs rameaux alternes , très-longs et
pendans. Les feuilles sont pétiolées, alternes , ovales , lisses,
très-entières, vertes, épaisses, rétrécies à leur base, obtuses
et mucronées au sommet, longues d'environ six pouces, sur
trois et plus de large , nerveuses et veinées. Les fleurs sont
réunies en une sorte de corymbe dans l'aisselle des feuilles
ou sur les petits tubercules des branches et des rameaux.
Les pédoncules sont fort longs, grêles, rougeàtres, plus courts
que les feuilles. Le calice est partagé en cinq découpures
profondes, concaves, arrondies, verdàtres en dehors, rouges
en dedans. La corolle est blanche, à cinq pétales un peu plus
longs que le calice; les filamens des étamines sont nombreux,
insérés sur le réceptacle; les anthères comprimées; l'ovaire
est sphérique; le style rougeâtre, charnu; le stigmate large,
convexe, arrondi. Le fruit est une baie ovale, de la gros-
seur d'une cerise, revêtue d'une écorce ferme, charnue, lé-
gèrement acide , accompagnée du calice charnu, d'un rouge
loncé; elle ne renferme qu'une seule semence blanche, cou-
verte d'une membrane épaisse , visqueuse. Cette plante croit
dans la Guiane , sur les bords de la rivière de Sinamary ;
elle fleurit et fructifie dans le courant du mois de Mai.
(POIR.)
SORANTHE. {Bot.) Genre de la famille des protéacées ,
fait par M. Salisbury , qui est le même que le Sorocephalus
de M. R. Brovvn. ( J. )
SORBASTRILLA. (Bot.) Adanson cite ce nom italien de
la pimprenelle , sanguisorba. (J. )
SORBATES ou MALATES. (Chim.) Combinaisons salines
de l'acide sorbique ou malique avec les bases salifiables.
Par la raison qu'on a adopté dans ces derniers temps la dé-
474 SOR
nomination d'acide malique pour designer l'acide sorbiqiie
(voyez SoRBiQUE [Acide] ) , nous décrirons les sorbates sous le
nom de malates.
La composition des malates est telle , suivant M. Braconnot ,
que loo p. d'acide neutralisent une quantité d'oxide salifiable
contenant ii,253 d'oxigéne; et suivant M. Vauquelin , l'oxi-
gène de l'acide est à celui de la base :: 4 : 1.
Suivant M. Braconnot, les sur-malates sont des bimalates ,
c'est-à-dire qu'ils contiennent deux fois plus d'acide que les
malates neutres.
Malates d'ammoniaque.
Le malate neutre est incristallisable : mais le bimalate cris-
tallise.
Malates d'alumine.
Suivant M. Braconnot, l'acide malique, étendu d'eau, dis-
sout l'alumine pulvérisée, surtout à une douce chaleur.
La solution est incristallisable. Évaporée, elle laisse une
masse transparente, gommeuse , inaltérable à l'air.
M. Braconnot ajoute que ce malate n'est précipité ni par la
potasse, ni par l'ammoniaque.
Le même chimiste dit qu'il existe un sous-malate d'alumine
peu soluble.
M. Donovan n'avoit pu, avant M. Braconnot, unir l'acide
malique à l'alumine.
M. Chennevix avoit conseillé de précipiter par l'acide ma-
lique l'alumine qui est en solution avec la magnésie, afin de
séparer ces deux bases l'une de l'autre; mais il est évident
qu'il s'est servi d'un acide impur.
M
ALATES D ARGENT.
Suivant M. Braconnot, quand on met une solution d'acide
malique en contact avec l'oxide d'argent à chaud, la liqueur
brunit, et i! se dégage du gaz acide carbonique : il se forme
de l'acide acétique. Ces produits proviennent d'une portion
de l'acide et d'une portion de l'oxide, qui se décomposent
SOPv 475
mutuellement, tandis que le reste des deux substances for-
me un sel neutre soluble, qui est incolore quand on Ta filtré.
Cette solution donne un résidu incristallisable.
Il existe un sur-malaite d'argent peu soluble et cristalli-
sable.
Malates de baryte.
L'acide malique forme, suivant M. Braconnot, trois com-
binaisons avec la baryte.
Le malate neutre, formé avec des solutions d'acide étendu
et de baryte, est soluble, incristallisable. En faisant évaporer
la solution, on obtient des pellicules inaltérables à l'air.
Le sur-malate de baryte est incristallisable , inaltérable à
l'air, plus soluble et plus transparent que le sel neutre.
Lesous-malate de baryte s'obtient en versant un excès d'eau
de baryte dans du sur-malate. 11 se précipite en flocons qui
sont solubles à l'aide de la chaleur.
Malates de chaux.
Malafe neutre.
"Bracomiot.
Acide .
. . . . 72 . . 100
Chaux .
.... 28 . . 38,89,
L'acide malique ne précipite pas l'eau de chaux; mais si l'on
mêle des solutions d'bydrochlorate de chaux et de malate
de soude suffisamment concentrées, on obtient, au bout de
quelque temps, du malate de chaux cristallisé et transparent.
Ce sel est inaltérable: il ne contient pas d'eau de cristalli-
sation.
Il exige G5 p. d'eau chaude et 147 p. d'eau à 12'' pour être
dissous. Cette solution a une saveur salée; elle précipite l'a-
cétate de plomb et le nitrate de protoxide de mercure en
blanc. L'acide sulfurique en précipite, au bout de quelque
temps, du sulfate de chaux cristallisé, La potasse, la soude,
l'ammoniaque ne le décomposent qu'en partie; les sous-car-
bonatcs le décomposent en totalité. L'eau de chaux en pré-
cipite, si la solution est concentrée , du sous-malate.
476 SOR
Bimalate de chaux.
Braconnot.
Acide 65,48 . . loo
Chaux ii;99 • • i9?485
Eau 22,63.
M. Braconnot l'a obtenu en dissolvant à chaud du malate
de chaux dans l'acide nialique.
Il cristallise en prismes transparens à six faces, dont deux
plus larges; les prismes sont terminés en biseau.
Il a une saveur plus forte que celle du bitartrate de potasse.
Il exige 5o p. d'eau à 12 pour se dissoudre.
Le sous -carbonate de soude trouble à peine sa solution,
même quand on la fait bouillir.
L'eau de potasse versée dans la même solution, en préci-
pite un sous-malate de chaux et de potasse. Il reste dans l'eau
une combinaison incristallisable d'acide et des deux bases.
Le bimalate de chaux , en s'unissant aux autres bases salifîâ-
bles, forme des sels doubles comme le fait le bitartrate de
potasse.
Le sel double ammoniacal a cela de remarquable, qu'il cristal-
lise précisément comme le sur-malate de chaux, suivant M.
Braconnot.
Malates de deutoxide de cuivre.
L'acide malique dissout le deutoxide de cuivre. La solution
ne cristallise pas; elle est verte.
Le sur-malate de cuivre est incristallisable. La solution n'est
qu'incomplètement précipitée par la potasse.
Malates d'étain.
Ils sont très-solubles, incrisfallisables et un peu déliques-
cens.
Malates de fer.
L'acide malique dissout le fer avec effervescence. La li-
queur concentrée laisse une masse gommeuse brune, inalté-
rable à l'air.
Il existe un sur-malate de fer analogue par ses propriétés au
malate neutre , suivant M. Braconnot.
SOR 477
Malates de magnésie.
Le malate neutre est, suivant M. Donovan , susceptible de
cristalliser parfaitement.
Il se dissout dans 28 p. d'eau à i5 .
Le sur-malate est, suivant M. Braconnot, très-soluble , inal-
térable à l'air ; il a l'aspect d'une gomme.
La potasse ne le précipite qu'en partie; le précipité est un
sous-sorbate de magnésie et de potasse.
Malates de manganèse.
Le malate neutre, obtenu en saturant l'acide par le sous-car-
bonate de manganèse, a l'aspect d'une gomme; il est incris-
tallisable.
Le sur-malate s'obtient, suivant M. Braconnot, en versant
de l'acide malique dans la solution du malate neutre. Il se
précipite du sur-sel cristallisé.
Ce sel exige 41 p. d'eau à 1 5*^ pour être dissous.
Malates de mercure.
L'acide malique, versé dans le nitrate de protoxide de mer-
cure, en précipite un malate blanc pulvérulent, peu soluble
dans l'eau.
La solution d'acide malique, chauffée avec le peroxide de
mercure, le dissout. Le sel est incristallisable: il ressemble à
une gomme , et quand on le traite par l'eau , on le réduit en
sur-sel soluble et en sous-sel qui n'est pas dissous.
Malates de plomb.
Malate neutre.
Braconnot.
Acide 100
Oxide de plomb . . 157,4.
M. Donovan a obtenu , le premier , ce sel à l'état de pureté.
On peut le préparer en versant une solution d'acide malique
dans l'acétate de plomb. 11 se précipite des flocons blancs qui
passent bientôt à l'état cristallin.
Ce sel cristallise en belles lames minces très-éclatantes, ab-
solument incolores, ou en prismes tétraèdres très -aplatis.
478 S OR
tronqués obliquement, ou bien encore en houppes soyeuses .
qui ne sont qu'une réunion d'aiguilles fines.
M. Donovan dit qu'il n'est pas dissous par 5ooo p. d'eau
bouillante. Ce résultat est ditlicile à admettre. Ce qu'il y a de
certain , c'est qu'en traitant ce sel en excès par l'eau bouil-
lante, il y en a une quantité notable qui est dissoute, et qui
peut s'obtenir cristallisée par le refroidissement. Le résidu
reste fondu tant qu'il est chaud, mais ensuite il devient dur.
Suivant MM. Braconnot et Vauquelin , la neutralité du sel
ne change pas dans cette opération. En cela ils ne pensent pas
comme M. Donovan, qui prétend que l'eau bouillante réduit
lemalate de plomb en sur-sel et en sous-sel.
L'acide acétique augmente le pouvoir dissolvant de l'eau
bouillante sur le malate de plomb.
M. Braconnot a observé que, si l'on met de l'acétate de
plomb dans une solution de malate de potasse ou de soude
neutre, on obtient un précipité qui est un mélange de ma-
late neutre et desous-malatc , et une liqueur acide qui, étant
filtrée, donne, après quelques heures, du malate de plomb
cristallisé.
Sous- malate de plomh.
M. Braconnot Ta obtenu en faisant digérer le malate neutre
dans l'ammoniaque. La liqueur, séparée par la filtration du
sous-malate qui n'est pas dissous, abandonnée à elle-même à
l'air, donne du sous-malate et ensuite un sel double ammo-
niacal qui cristallise.
Malates de potasse.
Le malate neutre est déliquescent, incristallisable ; le bi-
malate cristallise.
Malates de soude.
Ils sont analogues aux précédens.
Malates de strontiane.
Le malate neutre , obtenu en neutralisant l'eau de strontiane
par l'acide malique , est insoluble dans l'eau froide. Il cris-
tallise confusément. Il est inaltérable à l'air.
SOR 479
Le sur-malate s'obtient en versant un excès d'acide dans la
solution concentrée de malate neutre. Il se précipite en pe-
tits cristaux qui sont soiubles dans l'eau, surtout quand elle
est bouillante.
Malates de zinc.
Braconnot.
Acide 58, o5
Oxide 01,95
Eau 10.
On l'obtient en unissant l'acide malique à l'oxide de zinc,
ou en décomposant le malate de chaux parle sulfate de zinc.
Il est cristallisable en prismes courts tétraèdres , souvent
terminés en biseaux durs et brillans.
Il est soluble dans 10 p. d'eau bouillante et dans 55 p.
d'eau à la"^. Chaque fois qu'on le dissout dans l'eau , il se sé-
pare un peu de sous-sorbate cristallisé.
L'ammoniaque ne le décompose qu'en partie, parce qu'il
se forme un sel double; celui-ci est cristallisable.
Bimalate de zinc.
Braconnot.
Acide 7i>88 . . 100
Oxide 19579 • • 27,6744
Eau 8,32.
M. Braconnot l'a obtenu en dissolvant le sel neutre dans un
excès d'acide, et faisant cristalliser la solution. Les cristaux
doivent être lavés avec de l'eau ou de l'alcool.
Il est plus soluble que le sel neutre. Il exige seulement 2 5 jj.
d'eau à 15*^ pour être dissous.
Il cristallise en octaèdres alongés, à base carrée.
Sous -malate de zinc.
Braconnot.
Acide 51,89 • • 100
Base 48,11 . . 92,708.
On l'obtient en dissolvant plusieurs fois le malate neutre
dans l'eau. Chaque fois il se sépare une poudre cristallisée de
sous-sorbate qui est insoluble dans l'eau bouillante.
48o SOR
Histoire.
M. Braconnot est le chimiste qui a examiné avec le plus de
détailles combinaisons salines de l'acide malique. (Ch.)
SORBIER ;>Sort«s, Linn. (Bo^) Genre de plantes dicotylédo-
nes polypétales , de la famille des rosacées , Juss. , et de Xicosan-
drie trigynie, Linn. , dont les caractères sont d'avoir : Un calice
monophylle , adhérent à l'ovaire , divisé à sa partie supé-
rieure en cinq découpures persistantes; une corolle de cinq
pétales arrondis , insérés sur le calice ; vingt étamines ou plus ,
inégales, attachées sur le calice; un ovaire turbiné ou glo-
buleux , infère ou adhérent au calice , surmonté de trois et
quelquefois de cinq styles filiformes , à stigmates en tête ;
une petite pomme globuleuse ou pyriforme , ombiliquée à
son sommet, à trois et quelquefois à cinq loges renfermant
chacune une ou deux graines oblongnes , planes d'un côté ,
convexes de l'autre , acuminées à chacune de leurs extré-
mités.
Les sorbiers sont des arbres à feuilles alternes , ailées ou
pinnatifides, et à fleurs disposées en corymbe à l'extrémité
des rameaux. On en connoît huit espèces, dont deux sont
un peu incertaines.
Plusieurs botanistes modernes , entre autres Gaertner ,
Smith , Sprengel et M. De Candolle , ont réuni les sorbiers
aux poiriers, en se fondant sur ce que le caractère de trois
styles, qui pourroit les faire distinguer, n'est pas constant, et
que souvent ils en ont cinq, comme dans les poiriers; mais
ils sont, d'ailleurs, si faciles à distinguer par leurs grandes
feuilles ailées ou pinnatifides, qu'il m'a paru préférable de
les conserver comme genre, ainsi que l'avoient fait tous les
botanistes antérieurs.
Sorbier des oiseaux , vulgairement Cochesne : Sorhus aucu-
paria, Linn., Spec, i, pag. 683 ; Pyrus aucuparia, Gaertn. ,
Fruct. , 2, p. 45, t. 87. C'est un arbre qui s'élève à vingt ou
vingt-cinq pieds de hauteur, et dont le tronc est d'une gros-
seur médiocre , revêtu d'une écorce grisâtre ; celle des ra-
meaux est d'un brun foncé, très -glabre. Ses feuilles sont
grandes, ailées, composées de treize à dix-sept folioles ses-
siles , opposées, excepté la terminale, oblongues-lancéo-
SOR 481
îées , dentées eu scie, légèrement pubescentes dans leur
jeunesse, glabres dans l'âge adulte. Ses fleurs sont blanches,
nombreuses , un peu odorantes , disposées en un large cor
rymbe terminal. Les pédoncules propres et les calices sont
très-pubescens, presque cotonneux. Les fruits sont arrondis,
de la grosseur d'une très-petite cerise et d'un rouge vif. Cet
arbre croît naturellement dans les forêts des montagnes, en
France et dans d'autres contrées de l'Europe.
Le sorbier des oiseaux se plante communément dans les
jardins paysagers qu'il embellit au printemps par ses beaux
corymbes de Heurs blanches, et dans lesquels il produit, en
automne et pendant une partie de Phiver , un très-agréable
effet, lorsqu'à ses Heurs ont succédé de gros bouquets de fruits
d'un rouge éclatant. C'est du goût que beaucoup d'oiseaux,
comme les grives, les merles, les poules, etc., ont pour les
fruits de cet arbre, qu'il a pris son nom. Les bestiaux même
reclierchent, dit-on, ces fruits elles mangent. Dans quelques
pays du Nord on fait avec ces mêmes fruits, fermentes dans
l'eau , une boisson qui n'est pas désagréable, et dont on peut
tirer de l'eau-de-vie parla distillation. On les fait aussi sécher
pour les manger pendant l'hiver. Un chimiste a découvert,
en i8i5, dans les fruits mûrs de cet arbre , un acide auquel
il donna le nom d'acide sorbique; mais d'autres chimistes ont
trouvé dej)uis que ce n'étoit pas un acide particulier, mais
seulement de l'acide malique pur.
Ce sorbier se multiplie facilement de graines; mais le plus
souvent les pépiniéristes le greffent sur l'aubépine , parce
qu'il croit alors plus rapidement et qu'il devient plus grand.
On le greffe aussi sur l'alizier , le néflier , le poirier , etc.
C'est un arbre qui n'est pas délicat et qui vient bien presque
partout, pourvu que le terrain ne soit pas trop aride, ni
trop aquatique. Son bois est assez dur; il a le grain lin, et il
prend bien le poli par le travail. On l'emploie pour les ou-
vrages détour, pour faire des vis, des montures d'outils;
itiais on lui préfère en général le sorbier domestique, qui
possède les mêmes qualités que lui dans un degré supérieur-
SoRBiER d'Améiuque ; Soi'hus americdna , Pursh , Flor. bor,
amer., i,pag. 041. Cette espèce a beaucoup de rapports avec
la précédente; mais on l'en distingue aisément, parée qu'elle
/)9. 3i
482 SOR
ne s'élève guère qu'à dix ou douze pieds ; parce que ses feuilles
sont plus glabres, un peu glauques en dessous, à dentelures
plus serrées et plus aiguës; parce que les pédoncules et les
calices sont presque glabres , à peine pubescens ; et enfin ,
parce que les fruits sont moitié plus petits et jaunâtres.
Ce sorbier croît naturellement dans les montagnes du Ca-
nada. Il est cultivé depuis quarante et quelques années en
France, en Angleterre, et on le plante, comme le sorbier
des oiseaux, dans les jardins paysagers et d'agrément. On le
multiplie soit de marcottes, soit en le greffant sur l'aubé-
pine et le néflier.
SoRBTER DOMESTiQDE , Vulgairement Cormier: Sorhus domes-
tica, Linn., Sp. , 684; Jacq., FI. Aust. , t. L^kl ; ^jrus sorhus,
Gaertn. , Fruct., 2, pag. 46 , t. 87. Arbre élevé de quarante
à cinquante pieds, dont le tronc est droit, recouvert d'une
écorce grise, brunâtre, et divisé en branches formant une
tête pyramidale assez régulière. Ses feuilles sont alternes ,
pétiolées, ailées avec impaire, composées d'environ quinze
folioles ovales - oblongues , dentées, vertes en dessus, velues
et blanchâtres en dessous. Ses fleurs sont blanches, petites,
disposées, un grand nombre ensemble, sur des pédoncules
rameux, et formant un beau corymbe à l'extrémité des ra-
meaux. Les fruits, connus sous les noms de sorbes ou de cor-
mes, sont d'un rouge jaunâtre dans leur parfaite maturité :
ils ont la grosseur et la forme d'une très-petite poire ; iis con-
tiennent trois à cinq graines, selon qu'il y en a qui avortent
ou qui se développent bien. Cet arbre croit naturellement
dans les forêts, en France et dans d'autres contrées de l'Eu-
rope: on le cultive dans les campagnes, mais en général peu
fréquemment.
Le sorbier domestique croît lentement ; il lui faut beau-
coup plus de cent ans pour acquérir un pied de diamètre ;
mais il vit très-longtemps. II y a quelques années, j'en ai vu un
arbre abattu qui avoil douze pieds de tour, et dont l'âge remon-
toit peut-être à cinq ou six cents ans. On peut greffer cet arbre
sur le poirier et l'aubépine, mais il ne se multiplie bien que
de graines, qu'il faut semer aussitôt la maturité des fruits ou
stratifîer jusqu'au moment de faire le semis. Comme il croît
très-lentement, ainsi qu'il vient d'être dit, il n'est guère bon
SOR 485
à mettre eu place avant l'âge de dix ans. Il reprend assez
difficilement quand il est replanté ; de sorte qu'il vaut mieux
le semer en place. Il n'est d'ailleurs pas difficile sur la nature
du terrain ; et vient .'tsez bien partout: cependant sa crois-
sance, comme celle de tous les arbres, est un peu plus accé-
lérée quand il est placé dans un bon fond. Son bois est d'ua
brun rougeâtre, très-dur, très-compacte, d'une grande soli-
dité; il a le grain fin et prend un beau poli. Selon Varennes
de Feuille , il pèse par pied cube , étant vert , plus de soixante-
douze livres, et soixante -trois livres et près de douze onces
quand il est sec. Ce bois est très-recherché par les ébénistes ,
les tourneurs, les menuisiers, les armuriers, les machinistes,
et il est fort cher, surtout quand il a une certaine grosseur.
L'arbre de douze pieds de tour dont j'ai parlé plus haut,
fut vendu six cents francs.
Les fruits de ce sorbier, sorbes ou cormes, sont très-
acerbes et fortement astringens avant leur parfaite maturité ,
et ce n'est qu'en les laissant quelque temps sur de la paille,
après les avoir cueillis , qu'ils deviennent un peu mous et
bons à manger ; tant qu'ils sont durs, ils ont une saveur âpre
insup])ortable. Ces fruits sont peu estimés, et passent pour
être difficiles à digérer. On ne les connoit guère que dans les
campagnes, et il faut en avoir mangé dans son enfance pour
les aimer plus tard. Le suc qu'on eu exprime produit, après
une légère fermentation , une sorte de cidre qui ressemble
assez à celui qu'on retire des poires. En Allemagne , on en
obtient, par la distillation, une eau-de-vie assez estimée dans
le pays. On préparoit autrefois dans les pharmacies une con-
fiture de sorbes qu'on donnoit comme astringente, et il en
étoit ainsi d'une eau distillée. Ces préparations sont tombées
en désuétude.
Sorbier hybride : Sorbus hyhrida , Linn. , Dec. , 6; FI. Dan. ,
t. 3o. Cet arbre a le port du sorbier domestique , mais il eu
diffère beaucoup par la forme de ses feuilles ; celles-ci sont
ovales-oblongues, vertes en dessus, cotonneuses et blanches
en dessous , découpées seulement à leur base en quatre à huit
pinnules, et terminées par un grand lobe irrégulièrement
denté. Ses fleurs sont blanches, disposées , à l'extrémité des
rameaux , en un corymbe touffu. Les pédoncules propres et
484 S OR
les calices sont cotonneux, blancliâtres. Ses fruits sont glo-
buleux et d'un beau rouge. Cette espèce croît dans les bois
montueux , en Suède , en Allemagne et en Angleterre. On
la cultive en France pour l'ornement -les jardins. ( L. D.)
SORBIQUE [Acide] ou ACIDE MALIQUE. (Chim.) Schéele
donna le nom d'acide malique à un acide qu'il découvrit ,
en 1785, dans le suc du libes grossularia , et dans celui des
pommes. Il l'obtenoit en saturant ce dernier suc par la po-
tasse, séparant par le filtre une matière gélatineuse, précipi-
tant l'acide malique par l'acétate de ploiiib, et décomposant
le précipité par l'acide sulfurique foible. Schéele fit voir que,
dans un grand nombre de fruits, l'acide malique est accom-
pagné d'acide citrique, et que, dans ce cas, on peut les séparer
l'un de l'autre en saturant à chaud les sucs qui les contiennent
par le sous-carbonate de chaux , parce qu'alors il se forme du
citrate de chaux , qui se précipite, et il reste un sur-malate en
dissolution. Schéele fit voir encore qu'en traitant plusieurs
matières organiques, le sucre entre autres, par l'acide ni-
trique, on en obtient une matière acide incristallisable , qui
lui parut être identique avec l'acide malique. En 181 5, M.
Donovan annonça l'existence d'un acide particulier dans les
baies du sorbus oucuparia, qu'il désigna par le nom de sorbiquc.
11 obtint cet acide en précipitant le suc des baies du sorbus
par l'acétate de plomb, lavant le précipité sur un filtre,
d'abord avec de l'eau froide , ensuite avec de l'eau bouillante :
par le refroidissement il se précipitoit du sorbate de plomb cris-
tallisé; et, en retraitant la matière restéesurle filtre par l'acide
sulfurique, précipitant la solution par l'acétate de plomb,
et ensuite le précipité par l'eau bouillante , il obtenoit par
ce moyen de nouveau sorbate. Enfin, il traitoit le sel de
plomb par une quantité d'acide sulfurique un peu plus foible
que celle nécessaire à la neutralisation de l'oxide; il obtenoit
un acide qui ne contenoit pa^ d'acide sulfurique , mais qui
retenoit du plomb: il en séparoit ce dernier par un courant
d'acide hydro-sulfurique.
En 1817 , MM. Braconnot et Vauquelin répétèrent les ex-
périences de M. Donovan, et ils en confirmèrent les résultats
principaux. M. Braconnot étudia les sorbates avec détail et
détermina la capacité de saturation de l'acide. M. Vauquelin
SOR 485
détermina la proportion des éléinens de l'acide sorbique , et
fît voir qu'il a la propriété de cristalliser. Enfin, en 1818,
MM. Braconnot et Houfon-Labillardière , ayant étudié compa-
rativement l'acide sorbique et l'acide nialique extrait du suc
de ioubarbe, virent qu'ils sont identiques lorsqu'on a séparé
de l'acide malique , obtenu par les anciens procédés , des
corps étrangers de nature variable. Apres ces travaux, on
avoit à choisir entre les noms d'acide malique et d'acide sor-
bique; les chimistes françois se sont décidés pour le premier,
comme étant le plus ancien.
Composition.
Vauquelin.
Oxigènc ^'^•)'^
Carbone 28, 5
Hydrogène . . . 16,8.
Propriétés de l acide soi^hique hydraté.
a. Cas où l'.Tcide ne s'altère pas.
L'acide sorbique hydraté cristallise confusément en mame-
lons. Il est incolore.
11 a une saveur très-acide , analogue à celle des acides ci-
trique et tartrique. 11 est déliquescent.
La solution ne précipite pas les eaux de chaux, de baryte;
elle précipite la solution d'acétate de plomb en flocons blancs ,
qui cristallisent bientôt après en lames brillantes, semblables
à du talc. C'est une des propriétés caractéristiques de l'acide
malique.
11 est précipité par les nitrates de plomb , d'argent et de
uiercure.
il est très-sol uble dans l'alcool.
h. Cas 011 l'acide est altéré.
L'acide nitrique convertit très-promptement l'acide malique
en acide oxalique. Dès que l'action commence, il se dégage
de l'acide carbonique avec le gr'iz nitrcux.
L'acide m.ilique , distillé dans une petite cornue, se fond,
dégage une eau acide , donne un sublimé abondant d'acide
pyromalique , et ne laisse qu'une trace de charbon.
(Voyez PYROMALiycE [Acide]).
486 SOR
État.
Il existe dans un grand nombre de fruits. On peut ciler par-
ticulièrement le sorbus aucuparia et diverses espèces du genre
Frunus; enfin il existe dans le verjus et dans le suc du semper-
vivum tectorum , où il a été signalé depuis long-temps par M.
Vauquelin.
Extraction.
Procédé de M. Donovan.
Nous avons exposé, au commencement de cet article, le
procédé k l'aide duquel M. Donovan a extrait l'acide malique
du suc des sorbes. M. Vauquelin l'a suivi pour préparer l'a-
cide qu'il a examiné.
Procédé de M. Braconnof.
Ort écrase des fruits du sorbier, lorsqu'ils ne sont pas encore
parfaitement mûrs, dans un mortier de marbre: on les soumet
à la presse. Ou fait bouillir le suc dans une bassine et on le
neutralise autant que possible avec de la craie. On évapore à
consistance de sirop et on enlève les écumes qui se forment:
le sorbate de chaux se sépare à l'état de petits grains. On dé-
cante le liquide; on lave le sorbate avec un peu d'eau froide:
on le fait bouillir dans l'eau pendant un quart d'heure avec
un poids de sous- carbonate de soude cristallisé égal au sien;
on ajoute de l'eau de chaux ou un lait de chaux à la li-
queur, afin de précipiter une matière colorante, que salit le
sorbate de soude. On fait chauffer pendant quelques minutes :
on filtre: on fait passer dans la liqueur filtrée un courant
d'acide carbonique jjour séparer l'excès de la chaux. On filtre
de nouveau: on précipite l'acide sorbique du sorbate de soude
par le sous- acétate de plomb , on lave le sorbate de jilomb,
et on décompose à chaud par l'acide sulfurique foible.
Procédé de M. Houton-Labillardière.
Ou sature le suc de joubarbe par un lait de chaux em-
plo^fé en excès. On fait évaporer aux trois quarts la liqueur
séparée de l'excès de la chaux. Pendant qu'elle se concentre
SOR 487
elle dépose du tnalate de chaux. Quand le dépôt est bien sé-
paré de son eau-mère, on décante celle-ci; on lave le sorbale
avec de l'alcool de 1 2 à 1 5"^ ; on le traite par l'eau , qui dissout
le malate, à l'exclusion d'une combinaison de chaux et de
matière colorante; on décompose la liqueur filtrée par le ni-
trate de plomb neutre. On lave le malate de plomb, on le
délaie dans l'eau et on le décompose par un courant d'acide
hydro-sulfurique : on filtre; et la liqueur évaporée donne de
l'acide malique , qui cristallise, si l'évaporation est faite dans
une atmosphère suflisamment sèche.
Usages,
L'acide malique, à l'état de pureté, n'est employé ni dans
les arts ni dans l'économie domestique, mais il contribue cer-
tainement à donner aux fruits qui le contiennent une partie
des propriétés qu'ils ont comme alimens.
L'acide malique, à l'état de pureté, pourroit être employé
avec le sucre comme le sont les acides acétique , tartrique et
citrique. On pourroit en composer un sirop ou une limonade
sèche. (Ch.)
SORBUS. [Bot.) Voyez Sorbier. (L. D.)
SORCIÈRE. {Jchlhyol.) Nom spécifique d'une Murène,
que nous avons décrite dans ce Dictionnaire, tome XXXIII,
page 321. (H. C.)
SORCIÈRE. {Conchyl.) Nom spécifique François d'une co-
quille du genre Troque, Trochus magus , qui se trouve sur
toutes les côtes de France.
11 paroit qu'on le donne aussi quelquefois, en ajoutant la
spécification à clavicule élevée, à une autre petite espèce du
même genre , également commune sur nos côtes, Trochus zizi-
phinus. (De B.)
SORCIO. {Mawm.) Nom italien qui, ainsi que ceux de
sorce et de sorco , signifie souris ou rat. (Desm.)
SORDAWALITE. (Min.) C'est le nom sous lequel M. Nor-
denskiold a décrit un minéral noir, ayant l'apparence du
charbon, et qui se trouve près de la ville de Sordawala, en
Finlande, dans le roc sur lequel l'église est bâtie. Sa ressem-
blance avec le grenat noir de Swaphawara, analysé par M.
Hisinger, l'avoit fait regarder d'abord comme un grenat mé-
4&8 S OR
lanite massif; mais on ne peut douter que ce ne soit une
espèce distincte, d'après la description et l'analyse qu'en a
données M. Nordenskiold (Journal philosoph. d'Edinîbourg,
tom. 9 , pag. 162 ).
La sordaw.alite se présente en masse compacte, sans aucun
indice de clivage.
Elle est plus dure que le fluorite, et même que Tapatite ;
mais elle est rayée par le quarz. Sa pesanteur spécifique est
de 2,55.
Elle est absolument opaque. Sa couleur est le noir tirant
quelquefois sur le grisâtre ou le verdâtre. Sa poussière est
grise. Son éclat est vitreux , et passe au métalloïde.
Elle est facile à casser, surtout dans un sens perpendicu-
laire à la direction de ses couches. Sa cassure est conchoï-
dale.
Elle devient rougeâtre par une longue exposition à l'air.
Chauffée seule dans le matras, elle dégage une grande quan-
tité d'eau. Sur le charbon, elle fond, sans se boursoufler,
en- un globule noirâtre, et avec addition de borax, en un
Yerre d'une teinte verdâtre. Elle est en partie soluble dans
l'acide muriatique.
Composition. = MS* -+- sfS" -+- 5AS^ Berz. ,
avec un mélange d'eau et de phosphate de magnésie. D'après
l'analyse de Nordenskiold, elle contient:
Silice 49,40
Alumine i3,8o
Magnésie 1 0,67
Peroxide de fer 18,17
Acide phosphoriq'.'c 2,G8
Eau 4,38.
La sordawalite a été trouvée en lits d'un demi-pouce à un
pouce d'épaisseur, dans une roche trapéenne, à Sordawala
dans le gouvernemeiif de Wiborg , en Finlande. (Delafossk.)
SORDID DRAGONED. (IchthyoL) Un des noms anglois du
c ail ion/}' me dragonneau. Voyez Callionyme. (H. C.)
SORDIDE. {Ichthjol.) Voyez Sai.e. (H. C.)
SORDING. ( Ichthjol. ) Les Yakouts appellent ainsi le
brochet. Voyez Ësoce. (H. C)
SOR 489
SORIiDION. (Bot.) Les auteurs modernes désignent par ce
mot, dans les lichens, les propagules, lorsque ces corps re-
producteurs, composés de fragmens de la plante, sont agglo-
mérés çà et là sous la forme de taches pulvérulentes. Cette
poussière est désignée sous le nom de fleurs mâles dans les
ouvrages de Linné, dTIedwig, etc. (Mass.)
SORÉE. {Ornith.) C'est le râle widgeon dans Catesb)^
(Ch. D.)
SORELLA. (Ornith.) Nom que, suivant Aldrovande , les
Ferrarais donnent au pigeon nonain , columba cuculata , Br.
(Ch.D.)
SORES. (Bot.) Nom donné, dans les fougères, aux con-
ceptacles qui contiennent les corps reproducteurs, lorsque
ces conceptacles, élant très-multipliés, forment des groupes.
Ces amas de conceptacles se présentent sous l'aspect de pe-
tites taches arrondies dans le poljpodium; de lignes dans le
pteris; de croissans dans le lonchitis , et ils couvrent souvent
toute la surface de la feuille dans Vachrosticum. (Mass.)
SOREX. (Marnw.) Nom latin adopté par les naturalistes
pour les musaraignes; il répond à notre mot souris, et a été
quelquefois employé pour désigner le petit quadrupède de
ce nom, ainsi que le lérot. (Desm.)
SORGE- MARINA. (IchihyoL) Nom italien de la mustelle
commune. (H. C.)
SORGHO. (Bot.) Voyez Houque. (Poir.)
SORGO. (Mamm.) L'un des noms italiens du rat ou plutôt
de la souris. (Desm.)
SORIA. (Bot.) Adanson , regardant Vanastatica sj'viaca de
Linnaeus comme genre distinct, a adopté pour lui le nom
soria , emprunté de Zanoni, synonyme du myagrum de Su-
matra, sous lequel cette plante est figurée par Morison. M.
Dt svaux avoit conservé le nom d'Adanson dans son Journal
de botanique ; mais M. R. Brown , dans VHort. Kew. , a donné
à ce genre le nom Euclidium , que M', de Candolle a conservé
dans son Systema. Yoyc/. Jerose. (J. )
SORICIENS. (Mamm.) Nom d'une petite famille de mam-
mifères insectivores que nous avions formée anciennement,
et qui comprenoit les genres Musaraigne, Desman, Scalops
et Ghrysochlore. (De:sji.)
490 SOR
SORIGUA. (Mamm.) Nom italien, qui s'applique aux pe-
tits animaux du genre des Rats. (Desm.)
SORINDEIA. ( Bot. ) M. du Petit-Thouars ( Noi'. gcn. Ma-
dag., pag. 23 ) a mentionné sous ce nom une plante de Ma-
dagascar , dont il a formé un genre de la famille des téré-
hinthacées , qu'il soupçonne être le mangifera pinnata de Lin-
nseus. Ses fleurs .paroissent être polygames et dioiques; les
mâles étant pourvues d'un calice urcéolé , à cinq dents ;
cinq pétales lancéolés , élargis à leur base ; environ vingt
étamines insérées au fond du calice. Dans les fleurs herma-
phrodites, on voit le même calice et la même corolle que
dans les mâles ; cinq étamines peut-être fertiles ; les lilamens
courts ; un ovaire conique ; trois stigmates sessiles. Le fruit est
un drupe renfermant un noyau alongé , comprimé , filamen^
teux ; l'embryon est nu et épais.
Ce genre ne renferme qu'une seule espèce ; c'est un ar-
brisseau foible , garni de feuilles alternes, ailées avec une
impaire. Les pétioles sont ligneux; les fleurs disposées en pe-
tites grappes axillaires. Le fruit est bon à manger ; il res-
sembi- ;resqne à celui du mangifera , mais il est beaucoup
plus petit, bien moins savoureux, avec un arrière-goût de
térébenthine. On le nomme vulgairement mangier à grappes,
et en langue malgache, voa sorindi. ( Poir. )
SORING ou PËCHE-BICUUS. {Ichthjol.) Voyez Siliago.
(H.C.)
SORMET. (ConclljL) Adanson (Sénég. , pag. 3 , pi. i)
donne et ligure sous ce nom un petit animal mollusque ; il
fait la première espèce de son genre Gondole, Cymbium, la
seconde étant une véritable huile. Aucun zoologiste systéma-
tique ne paroit en avoir parlé, si ce n'est M. de Blaiuviile,
qui en a fait un gei)re distinct de la famille des acérés dans
l'ordre des monopleurobranches , qu'il caractérise ainsi :
Corps alongé, semi-cylindrique, largement gasféropode . sans
traces de tentacules ou d'appendices céphaliques ; bouche
ronde, marginale; appareil de la respiration communiquant
avec le fluide ambiant par un petit orifice arrondi , situé au
côté droit et protégé par une petite coquille ovale, dépri-
mée, subsymétrique, à sommet à peine indiqué et à bords
un peu repliés en dedans. Ce genre ne comprend que rcspéce
SOR 49^
observée par Adanson et que M. de Blainville nomme le S.
d'Adanson , S. Adansonii. Voici l'extrait de ce qu'en dit cet
observateur : «On ne distingue dans l'animal aucune partie qui
iiit rapport à ce qu'on appelle tête, tentacules, yeux , manteau ,
dans les autres limaçons. Tout son corps n'est qu'un morceau
de chair musculeux assez ferme, et conpé en un demi-cy-
lindre arrondi à ses deux extrémités. Il est convexe en dessus,
aplati en dessous, et creusé sur les côtés par deux sillons très-
jirofonds qui s'étendent dans toute sa longueur, ne dépas-
sant guère dix lignes. Sa largeur est égale partout, et d'en-
^iron trois lignes. A l'extrémité antérieure on aperçoit un
grand trou rond, percé dans le milieu de son épaisseur; mais
il n"a pas été possible d'y voir ni mâchoires, ni dents. On
voit sur le côté droit, fort proche de l'extrémité postérieure,
une ouverture ronde, qui donne une entrée libre à la res-
piiation et laisse issue aux excrémens; depuis cette ouverture
Jatérale jusqu'à l'extrémité où est la bouche, le dessous du
corps sert à l'animal de pied pour se trainer. Ce pied n'est
distingué du reste du corps que par les deux sillons latéraux
dont il a été parlé ci-dessus.»
Rien ne ressemble mieux à un ongle que la coquille du
sonnet : elle est ovale , extrêmement mince et fort petite pro-
portionnellement avec le corps, puisqu'elle n'en couvre que
la moitié postérieure. En dehors elle est convexe, polie et
luisante; en dedans elle est concave et assez transparente; ses
bords étant repliés en dedans et formant une espèce de bour-
relet qui règne tout autour, si ce n'est en avant. L'extrémité
antérieure est un peu plus large que la postérieure, qui
puroit comme coupée et formée par une ligne droite. Sa
longueur est de cinq lignes environ , et sa largeur de trois.
Elle est couleur de corne, l'animal étant d'un blanc sale.
Le sormet vit dans l'eau de la mer, enfoncé d'un a deux
pouces dans le sable de l'embouchure du JNiger.
D'après cette description , quoiqu'elle ne soit pas aussi
complète qu'on pourroit le désirer, il me semble qu'il n'est
guère possible de douter que ce soit un animal de la famille
des acères. Le trou respiratoire, servant à la fois d"issuo aux
extrémités, est sans doute une erreur d'observation.
Jl est difficile de concevoir comment Bruguière a pu sup-
492 SOR
poser que le sormet ëtoît le patella crepidula , type du genre
Crépidule de M. de Lamarck. (De B.)
SORMULE. {Ichthyol.) Un des noms vulgaires du Surmu-
let. Voyez ce mot. ( H. C. )
SOROCÉPHALE, Soroceplialus. (Bot.) Genre de plantes
dicotylédones , à fleurs incomplètes , de la famille des pro'
téacées , de la tétrandrie monogynie de Linnaeus, offrant pour
caractère essentiel : Une corolle (calice , Brown ) à quatre
divisions très-profondes, égales, caduques: quatre éf aminés :
un stigmate vertical, en massue; une noix ventrue, médio-
crement pédiceilée ou échancrée à sa base ; un involucre à
trois ou six folioles presque sur un seul rang, peu garni de
fleurs, quelquefois uniflore, point changé à l'époque de la
maturité; le réceptacle pourvu de paillettes.
Ce genre a été établi par M. Rob. Brown pour des plantes
très-voisines des Protea , et a reçu plusieurs espèces de ces
derniers. Il renferme des arbrisseaux à rameaux eîRlés, garnis
de feuilles éparses, planes ou filiformes, entières; quelque-
fois les inférieures sont deux fois pinnatifides ; les involucres
forment une tête en épi, avec des bractées imbriquées. Les
/leurs sont purpurines.
SoRocÉi'HALE IMBRIQUÉ: Soroceplidlus imhricatus , Rob. Brown ,
Trans.tinn., tom. lo, pag. 112; Protea imbricata , Linn., SuppL,
nG ; Thunb. , Diss. de prot., 38 , tab. 5 , fîg. 2 ; Andr. , Bot.
rep. , tab. S2J. Petit arbrisseau dont la tige est haute de deux
ou trois pieds et plus, divisée en rameaux filiformes, pubes-
cens, réunis pardeux ou trois, garnis de feuilles scssiles nom-
breuses, fortement imbriquées, étroites, lancéolées , aiguës,
un peu velues, profondément striées, glanduleuses ou cal-
leuses à leur sommet, longues de trois ou quatre lignes ,
couvrant les tiges en entier. Les fleurs sont réunies en une tête
terminale, solitaires ou quelquefois au noir.bre de deux, de
la grosseur d'une forte noix, un peu alongée . composée d'é-
caiiles lancéolées, ciliées, aiguës, glanduleuses, presque
aussi longues que les feuilles. La corolle est couverte exté-
rieurement d'un duvet tomenteux et jaunâtre. Cette plante
croit au cap de BonnerEspérance.
SoROCÉPHALE LAINEUX : Soroccphalus lanafus, Rob. Bro\vn ,
loc, cit.; Protea lanata , Thunb. , Diss, de prot., 3o, tab. 3,
SOR 493
fig. 1. Celte espèce est remarquable par ses grosses têtes de
fleurs terminales , couvertes de poils argentés, et par ses
feuilles courtes, aiguës, fortement imbriquées. Ses tigessont
glabres, droites, presque filiformes, rameuses, hautes de
deux pieds, garnies dans toute leur longueur de feuilles
droites, nombreuses, appliquées contre les rameaux, glabres,
subulécs, convexes, presque triangulaires, à peine longues
d'un pouce. Les fleurs sont réunies en une tête au moins de
la grosseur d'une noix, très-soyeuse; l'involucre est composé
d'écaillcs lancéolées; la corolle revêtue d'un duvet argenté et
tomenteux. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance.
SoROcÉPHALE sÉTACÉ ; Soroceplialiis setaceus , Rob. BroAvn,
Trans. linn. , tom. 10, pag. 140. Cette plante a des tiges
droites, des rameaux roides, élancés, velus, presque dis-
posés en ombelle, garnis de feuilles nombreuses, longues à
peine d'un pouce et demi, entières, sétacëes , recourbées,
terminées par une pointe très-Cne , scarieuse: les inférieures
plus redressées. La tête des fleurs est sessile , ovale , termi-
nale, de la grosseur dune petite cerise; l'involucre ne ren-
ferme qu'une seule fleur; les onglets de la corolle sont to-
menteux; le limbe est barbu; le stigmate ovale et conique.
Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance.
SoROCÉPHALE A FEUILLES DE SOUDE ; Soroccpkalus salsoloidcs ,
llob."Brown, loc. cit. Arbrisseau à tige droite, très-rameuse.
Les rameaux sont glabres: les plus jeunes légèrement pubes-
cens;^les feuilles glabres, nombreuses, à demi cylindriques,
filiformes, courbées en dedans, longues d'un demi-pouce,
terminées par une pointe aiguë. Les fleurs sont placées dans
une tête sessile , ovale , terminale , à peine de la grosseur
d'une petite cex'ise, composée de petites bractées très-courtes,
peu nombreuses, linéaires-lancéolées , ne renfermant qu'une
seule fleur; la corolle est couverte de poils courts ; le stig-
mate droit, un peu incliné. Cette plante croit au cap de
Bonne- Espérance.
SoROCÉPHALE IMBERBE; Soroccplialus imherl'is , Rob. Brown,
loc. cit. Cette plante a des tiges droites, très-rameuses ; les
rameaux pubescens; les feuilles glabres, simples, filiformes,
longues d'un pouce, médiocrement étalées, un peu courbées,
sillonnées en dessus , aiguës, mucronées; les fleurs en une tête
494 SOR
terminale, très -peu pédonculée, presque globuleuse, de la
grosseur d'une petite cerise , contenant trois de ces fleurs ;
les bractées glabres, ciliées, lancéolées, terminées par une
pointe subulée; la corolle bai'bue à sa partie inférieure; le
style roide; le stigmate ovale, en massue. Cette espèce croît
au cap de Bonne-Espérance.
SoROcÉFHALE sPATALLo'iDE ; Soroccphalus sputalloîdes , Rob.
Brown , loc. cit. Cette espèce a des tiges droites, des rameaux
un peu pubescens, en ombelles. Les feuilles sont médiocre-
ment étalées, un peu courbées, velues dans leur jeunesse,
longues d'un pouce et plus. Les têtes de fleurs sont solitaires
ou réunies deux ou trois ensemble , médiocrement pédon-
culées , ovales ou alongées , de la grosseur d'une noisette;
les bractées lancéolées, aiguës, pubescentes, glabres vers leur
sommet; le limbe de la corolle est barbu; le style courbé au
sommet ou droit; le stigmate ovale. Cette plante croit au
cap de Bonne-Espérarlce.
SoROCÉPHALE A FEUILLES MENUES ; Sorocephuliis tenuifolius ,
Rob. Brown, loc. cit. Dans cette espèce les tiges sont hautes
de trois ou quatre pieds, et se divisent eu rameaux glabres,
rougeàtres : les plus jeunes un peu velus. Les feuilles sont
imbriquées, filiformes, un peu rudes , longues de cinq ou six
lignes, aiguës, mucronées, un peu hérissées dans leur jeu-
nesse. La tête de fleurs est sessile, terminale, delà grosseur
d'un pois, composée de deux ou quatre autres petites têtes peu
garnies de fleurs; les involucres sont presque imbriqués; les
folioles lancéolées , barbues ; le limbe de la corolle est plumeux
et barbu; le style roide; le stigmate droit, ovale , à côtés
égaux. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance. (Poir.)
SOROCH ou SCHOROK. {Mamm.) La brebis est ainsi ap-
pelée par les Tartares Tschuwasches et les Tschérémisses.
(Dësst. )
SORON. (Conchjl.) Adanson (Sénég., p. Sa, pi. 2) décrit
et figure sous cette dénomination une petite espèce de pa-
telle non symétrique, qui doit entrer dans le genre Cabo-
chon des conchyliologistes modernes. C'est le patella nivea de
X^inn., Gmel. , p. 5727, n." u^-j. (De B. )
SOROSE. {Bot A Réunion de plusieurs fruits en un seul
Rorps par l'intermédiaire des enveloppes florales, succulentes
SOR 495
et entregreffées; exemples : la mûre, l'ananas, etc. (Mass.)
SORRAT EN NAGHÏ. {Bot.) Nom arabe du cejitaureaacauUs
de Forskal , qui est le centaurea glomerata de Vuh\. (J. )
SORROCUCO. (Erpét.) Serpent du Brésil, non déterminé
par les naturalistes, mais passant pour fort venimeux. (H. C.)
SORS. {Ornith.) Cette dénomination s'applique, en fau-
connerie, à plusieurs oiseaux de proie, et notamment aux
jeunes faucons pris à leur passage. (Ch.D.)
SORTLAK. (Bot.) On lit dans le petit Recueil des voyages,
que les Groënlandois nomment ainsi une racine ayant la
forme d'une noisette oblongue et une forte odeur de rose
musquée ou de girofle, qu'elle retient encore étant sèche. On
ajoute qu'elle est nommée Chicotin (voyez ce mot), Tele-
phium. 11 faut observer que ce ne peut être le telephium de
Linnœus, qui n'a point de racine tuberculeuse, mais que
c'est plutôt l'orpin , sedum telephium, ou une de ses variétés
figurées par Clusius, Rar. plant., dont la racine est composée
de plusieurs tubercules alongés. (J. )
SORTRtEV. (Mamm.) Les Danois nomment ainsi le loup
noir, canis lycacon. Voyez au mot Chien. (Desm.)
SORY. (Min.) On convient généralement que le sory des
anciens étoit ce qu'on appelle un sel vitriolique , c'est-à-dire ,
un sulfate métallique. Le sory faisoit partie du clialcitis, mi-
nerai de cuivre pyriteux. 11 résultoit souvent du chalcitis an-
cien ou vieilli; il venoit, ou d'Egypte ou de Chypre. Celui
d'Egypte éloit le plus vanté ; celui de Chypre étoit au second
rang. Le sory exhaloit une odeur désagréable, devenoit noir,
avoit une consistance spongieuse , un aspect gras quand on
le broyoit: son odeur étoit si nauséabonde qu'elle excitoit
au vomissement.
Il nous semble qu'il y a rarement dans les auteurs anciens
des substances mieux décrites et mieux caractérisées que ne
l'est ici le sory, et qu'on ne peut se refuser à y reconnoîtrç
un sulfate de cuivre, peut-être avec excès d'acide, et, par
conséquent, un peu déliquescent et résultant de la décom-
position du cuivre pyriteux, chalcitis.
J'ai reçu des environs de Cuença en Espagne, un sulfate de
cuivre naturel, en masse, d'un blanc-verdàtre sale, qui avait
tous les caractères du sory, sa consistance spongieuse, son
49^ SOS
aspect gras dans le broyage, et son odeur nauséabonde. (B.)
SOSANDRON. (Bot.) Voyez Delphinion. ( J. )
SOSJEDKA. {Mamm.) Nom sibérien de la taupe. (Desm.)
SOSO. {Bot.) La plante de ce nom, àTusco, dans le Mexique,
est Vhjdrolea urens de la Flore du Pérou; l'Viganàia urens de
M. Kunth : lliydrolea spinosa de Linneeus est nommé spina de
vagra à Popayan. (J. )
SOSOVÉ. ( Ornith. ) Cette espèce de touï ou perruche à
queue courte est le psittacus sosoi'é. ( Ch. D. )
SOSSOPORO. (Bot.) Barrère cite sous ce nom un arbre
ou arbrisseau épineux de Cayenne, qu'il nomme jasminum
arborescens , dont le fruit, de la grosseur de celui du momor-
dica elaterium , est divisé intérieurement en quatre loges con-
tenant plusieurs graines et remplies d'une pulpe noire, ai-
grelette, moelleuse comme la casse, purgative et quelquefois
émétique. Cette indication ne suffit pas pour déterminer sou
genre. Aucun jasmin n'a un fruit de la grosseur indiquée. 11
a quelque rapport avec le ropourea d'Aublet , arbrisseau éj-i-
neux de la Guiane, dont le fruit charnu, à quatre loges, tt
rempli d'une pulpe douce, jaune et visqueuse, est sucé avec
plaisir par les Créoles et les Coussaris, une des nations de
la Guiane, qui nomment ce végétal aroupoarou. (J.)
SOT. {Tchthjol.) Un des noms de la raie oxjrhjnque. Voyez
Raie. (H. C.)
SOTAR. {Bot.) Nom arabe de Vipomœa trijlora de Forskal. (J.)
SOTART. {Ornith.) Voyez Solart. (Ch. D.)
SOTEETSOU. (Bof.)Rhéede cite ce nom japonois du todda-
panna du Malabar, qui est le cjcas circinalis. (J.)
SOTERIAU. {Ichtlijol.) Autrefois, et jusqu'au 12.* siècle,
on appeloit ainsi à Paris un poisson des plus estimés, mais
qu'on ne sait à quel genre rapporter aujourd'hui. (H. C. )
SOTITS. (Bot.) Voyez Sodets. (J.)
SOTOO-KADSLIRA. {Mamm.) M. Bosc rapporte ce nom,
comme étant employé par les Japonois pour désigner une
espèce de baleine. (Desm.)
SOTTELITTE. {Ornith.) Un des noms vulgaires du pluvier
guignard, charadriits morinellus , I,inn. (Ch. D.)
SOTTULARl. {Bot.) Nom brame de Vadamboe du Malabar,
lagerstrcemia regina de Roxburg. (J.)
sou 497
SOU. (Tehthfol.) A Gênes, on appelle ainsi le maquereau
bâtard ou tra>.hiire. A'^oyez Caranx. (H. C.)
SOUANNA-FOUSPA. {Bvt.) Voyez Ponnampoij-m^ra.var\.
(J.)
SOUBENISSA. (Bol.) Voyez Pec-poxnagam. (J.)
SOUBEYRANIA. (BoL) Necker avoit fait sous ce nom un
genre du barleria cristata, de la famille des acanfhées, qui
a deux dos divisions du calice plus grandes et épineuses, et
la capsule couipriuiée , se divisant en deux valves cymbi-
foni.ts. (J.)
SOU BUSE. (Ornith.) Depuis Pimpression de l'article Bdse
de ce Dictionnaire, tome V, page 4(^14 et suivantes, l'auteur
des articles d'ornithologie di.ns le Nouveau Dictionnaire d'his-
toire nati.Telle, a décrit au tome 3» , comme espèce particu-
lière, le busard Montugu , dédié à Pau leur de V Ornith olosical
Diclionnarj , et a donné, d'après M. Bâillon, d'Abbeville,
une description comparative de ce busard , falco cinerarius
ou circus Montag!ti,V\eiï\., et du busard soubuse ou oiseau
Saint-Martin, ya/co cjaneus, Linn., ou circus cjaneus , Vieill.
En voici Pextrait :
Le busard soubuse mâle a les pennes primaires noires en
dessous, depuis le milieu jusqu'à leur pointe, et blanches
dans le reste ; celles du busai'd Montagu sont totalement
noires en dessous. Les pennes intermédiaires de l'aile du
premier sont d'une couleur uniforme, tandis que dans Pautre
elles sont traversées en dessus par une bande composée de
taches noires. Le ventre, les parties postérieures et Its cou-
vertures inférieures de la queue sont absolument blanches
chez le premier, et tachetées longitudinalement de cendré
ou de roux chez le second, qui a aussi des taches sous
les pennes caudales , lesquelles sont d'un blanc pur à
l'autre.
La femelle de la première espèce a une collerette très-
prononcée , et cette collerette est très-peu apparente dans
la deuxième. Chez celle -la le tour des yeux est sans taches
blanches , et il y en a deux chez Pautre. La première a
les parties inférieures d'un roux foible avec de larges taches
brunes, et la seconde a les mêmes parties d'un roux foncé
avec des taches étroites. ( Ch. D. )
49. 3a
49» SOU
SOUCHET; Cfperus, Linn. (Bot.) Genre de plantes inorio'
cotylédones qui a donné son nom à la famille des cypéracces^
Juss. , et qui appartient à la triandrie monogynie du Système
sexuel. Ses principaux caractères sont d'avoir pour calice des
glumes univalves, uniflores , imbriquées , et disposées, sur
deux rangs opposés, en épillefs comprimés; point de corolle;
trois étamines à filamens courts, chargés d'anthères oblongues;
un ovaire supère, surmonté d'un style filiforme , terminé par
trois stigmates capillaires ; une graine entre chaque écaille
calicinale et l'axe de Tépillef.
Les souchcts sont des plantes herbacées, à feuilles étroites ^
graminiformes, et dont les fleurs sont disposées en épis rap-
prochés en tête, ou disposés en ombelle. On en connoît un
grand nombre d'espèces. Sprengel, dans la 16." édition du
SysLema vegctabitium , en compte deux cent trente-sept. On
en trouve dans toutes les parties du monde.
~'' T'fg^ cylindrique.
SoucHET ARTICULÉ ; Cyperus arliculalus , Linn. , 5p. 66. Ses
racines sont tubéreuses, odorantes; elles produisent des tiges
cylindriques , droites , hautes de deux pieds ou environ ,
grosses comme le petit doigt dans leur partie inférieure , dé-
pourvues de feuilles , rétrécies insensiblement à leur sommet,
paroissant articulées quand on les glisse entre les doigts. Ses
fleurs sont disposées en plusieurs épillets formant une ombelle
terminale et composée. Cette espèce croit sur les bords des
ruisseaux , dans les Indes , en Egypte et en Amérique.
SoucHET A ÉPIS SERRÉS; Cypcrus con-gesfus , "VVilld, , Spec, 1 ,
p. 271. Ses racines sont fibreuses; elles produisent des tiges
cylindriques , striées , hautes de deux pieds . garnies infé-
rieurement de feuilles linéaires, glabres, égales aux tiges en
hauteur; les épillets sont rapprochés en tête, composés d'en-
viron six fleurs, et disposés en ombelle de plusieurs rayons
soutenant des ombellules de trois à cinq rayons. Les écailles
calicinales sont subulées, striées, purpurines, mêlées de vert.
L'ombelle générale est munie à sa base d'une collerette à cinq
folioles inégales , dont une est fort longue. Cette plante croît
à la Chine.
sou 499
SoucHET lONciFORME: Cfperiis junciformis, Desf. , FI. Atl. i ,
p. 42 , t. 7 , fig. 1 ; Cyperus dislachjos , AIL , Auct. FI. Ped.,
48 , t. 2 , fig. 5. Sa racine est rampante, vivace ; elle pro-
duit des tiges grêles, presque cylindriques, feuillées seule-
ment à leur base, hautes de six pouces à un pied. Les fleurs
sont disposées sur des épillets lancéolés - linéaires , sessiles,
réunis, depuis deux jusqu'à six, dans la partie latérale et
supérieure des tiges. Les épillets ont à leur i.ase une espèce
d'involucre formé de deux folioles : l'une qui est le prolon-
gement de la tige et beaucoup plus longue que les épillets;
l'autre qui est toujours plus courte. Cette espèce croit ea
Espagne, en Barbarie, et dans les lieux marécageux des bords
du Var , dans le pays de Nice.
** Tige triangulaire; un ou plusieurs épis sessiles ,
disposés en ombelles simples ou médiocrement
composées.
SoccHET A UN SEUL ÉPI ; Cjperus monostaclijos , Linn., Mant.,
180. Ses racijies sont un peu tuberculeuses, odorantes; elles
produisent plusieurs tiges filiformes, triangulaires, disposées
en gazon, hautes de huit à dix pouces ou environ, munies,
seulement à leur base, de feuilles linéaires, très-étroites, un
peu plus courtes que les tiges. Les fleurs sont réunies en un
seul épi terminal, ovale, un peu comprimé, composé d'é-
cailles imbriquées; les supérieures très-serrées et un peu mu-
cronées ; les inférieures lâches et terminées par une arête.
Chaque fleur n'a qu'une étamine et deux stigmates. Cette
plante croit dans l'Amérique méridionale.
SoucHET A DEUX ÉPIS; Cjperus distachjos , Willd., Spec. , 1 ,
pag. 272. Ses tiges sont droites, filiformes, striées, triangu-
laires , hautes de cinq à six pouces, munies à leur base d'une
seule feuille étroite, graminiforme, engainante par sa partie
inférieure. Les fleurs sont disposées sur deux épillets oblor.gs,
de couleur brune, sessiles à Textrémité des tiges , et accom-
pagnés à leur base d'un involucre de trois folioles, dont une
très-longue , et les deux autres plus courtes que les épillets.
Cette espèce croit en Italie.
SoiiCHET DE Hongrie • Cypems pannonicus , Linn. , SuppL,
5oo SOU
io3 ; Jacq. , FI. Aust. , npp., p. 29, t. 6, Ses tiges sont grêles,
un peu triangulaires, feuillées seulement à leur base, réunies
en gazon. Lfs fleurs forment des épillets ovales-alongés , d'un
hr>in noirâtre , sessiles , rcuuis latéralement trois à quatre
ensemble: Tinvolucre est formé de trois à quatre folioles,
dont deux toujours plus longues que les épillets. Cette plante
croît en Autriche, en Hongrie, en Espagne , dans les Pyrénées.
Soi'CHET FASCICULE; Cyperus fasciculans . Lam., lUiist. , n."
708, tab. 38. Ses feuilles sont toutes radicales, et ses tiges
triangulaires, hautes d'un pied à un pied et demi. Ses fleurs
sont disposées sur des épillets linéaires , d'un jaune pâle ,
très-nombreux , ramassés en tête sur des pédoncules très-
courts et formant une sorte de corymbe serré, muni à sa'
base d'un involucre de quatre a six feuilles inégales. Cette
espèce croit dans les lieux humides, aux environs de Nice,
et en Barbarie.
SoucHET traçant; Cjperus hydra ,Mich., F/, hor. amer., 1,
pag. 27. Ses racines sont formées de longues fibres traçantes,
menues, munies, de distance eu distance, de petits tubercules
qui produisent par la suite de nouvelles plantes. Ses tiges sont
simples, grêles, triangulaires, hautes d'un pied tout au plus,
garnies, seulement à leur base, de feuilles étroites, subulées ,
aiguës, souvent recourbées en dehors. Ses fLurs forment des
épillets linéaires, très-étroits, aigus , brunâtres, presque ses-
siles, disposés en une ombelle simple, terminale, dont les
rayons sont très-inégaux ; les extérieurs longs d'un à deux
pouces; les intérieurs très-courts, enveloppés à leur base par
un involucre de quatre folioles souvent plus courtes que
l'ombelle elle-même. Cette espè -e croît naturellement dans
les terrains cultivés de la Caroline , de la Virginie , de la
Floride, et h Porto-Ricco. C'est une des plantes les plus nui-
sibles aux cultures par la grande facilité et par la rapidité
avec lesquelles elle se multiplie , soit par ses graines, soit
par ses racines traçantes et les tubercules dont elles sont
munies.
^"'"' Tige t/-iangu/aire ; épillets disposés en ombelle
composée.
SoucHET BRUN; Cj'perus fuscus , Linn. , Sp., 69. Sa racine est
sou 5oi
fibreuse , annuelle ; elle produit des tiges triangulaires ,
feuillées seulement à leur base, réunies en gazon , hautes de
deux à six pouces. Ses fleurs forment des épillets linéaires-
lancéolés, bruns, réunis plusieurs ensemble sur des pédon-
cules inégaux, et disposés en ombelles terminales, presque
sessiles , enveloppées à leur base par un involucre de trois
folioles inégales , beaucoup plus longues que les rayons de
l'ombelle. Ses graines sont blanchâtres, à trois angles. Cette
plante se trouve dans les prés marécageux , en France , en
Allemagne, en Suisse, dans le Nord de l'Afrique, etc.
SoucHET JAUNAIRE; Cfpevus flavescens, Linn., Sp,, 68, Cette
espèce a le port de la précédente et s'élève à peu près à la
même hauteur; elle en diffère par ses tiges et ses feuilles plus
grêles, et surtout par ses épillets lancéolés, jaunâtres, et par
ses graines lenticulaires, noires, rétrécies à la base et au
sommet. Cette espèce croît dans les prés humides et maréca-
geux, en France, en Suisse , en Allemagne, en Italie , en
Barbarie . etc.
SoucHET glabre; Cjperus glaber , Linn. , Mant. , 17g. Ses
feuilles sont toutes radicales. Du milieu d'elles s'élève une
tige triangulaire , haute de trois à quatre pouces, terminée
par une ombelle dont les épillets sont d'un jaune verdàtre ,
agglomérés par paquets pédoncules; l'ombelle est munie à sa
base d'un involucre de six folioles. Cette espèce est indiquée
en Dauphlné, en Languedoc, dans les Pyrénées, et en Italie:
elle est annuelle.
SoucHET COMESTIBLE; Cjptrus csculentus, Linn., Sp., 67. Sa
racine est rampante, vivace, munie çà et là de tubercules
oblongs ou arrondis; elle produit des tiges triangulaires,
hautes de six à douze pouces. Ses feuilles sont toutes radi-
cales , presque aussi longues que les tiges, étroites, carénées.
Ses fleurs sont disposées sur des épillets linéaires, d'un rouge
ferrugineux , portés sur des pédoncules rameux , inégaux ,
et disposés en une ombelle assez serrée , munie à sa base
d'un involucre de quatre à cinq feuilles. Cette plante croît
dans les lieux marécageux du Midi de la France , en Italie ,
en Barbarie, dans FOrient, etc. Les tubercules de sa racine
ont une saveur douce, agréable et assez semblable à celle de
la châtaigne. On les mange crus dans les pays où ils sont
Bo2 SOU
communs. Les Espagnols les emploient à faire une sorte
d'orgeat. ' '
SoucHET LONG , vulgaifcment Souchet odorant ; Cyperus
longus , Linn., tSp. , 67. Sa racine est rampante, vivaee; elle
produit une tige triangulaire , haute de deux à trois pieds ^
garnie , dans sa partie inférieure , de feuilles linéaires ,
carénées. Ses fleurs sont disposées en épillets roussàtres, li-
néaires, portés sur des pédoncules rameux, inégaux, dis-
posés en petites ombelles faisant elles-mêmes partie d'une
ombelle plus considérable , munie de quatre à six feuilles à
sa base, et dont les plus grands pédoncules ont quelquefois
jusqu'à six ou huit pouces de longueur. Les écailles calici-
nales sont très-serrées. Cette espèce croît dans les fossés, sur
les bords des eaux et dans les marais, en France, dans le Midi
de l'Europe , etc. Ses racines ont une odeur aromatique
agréable; ce qui fait que les parfumeurs les emploient comme
parfum , après les avoir réduites en poudre. Elles sont un
peu amères, et on en a fait usage en médecine comme to-
niques, emménagogucs et diurétiques.
Souchet rond; Cyperus rotundus , Linn., Sp., 67. Cette es-
pèce ressemble beaucoup à la précédente, et elle n'en dif-
fère guère que par ses racines, dont les fibres sont traçantes,
renflées de distance en distance en tubercules ovales, d'une
saveur acre et amère. Ce souchet croît dans le Midi de la
France et de l'Europe. ( L. D.)
SOUCHET. {Ornith.) Cette division du genre Canard est
remaï-quable par un long bec dont la mandibule supérieure,
pliée en demi - cylindre , est élargie au bout; les lamelles
sont si longues et si minces qu'elles ressemblent à des cils.
La nourriture de ces oiseaux consiste en vermisseaux qu'ils
recueillent dans la vase au bord des ruisseaux. L'espèce com-
iHune est Vanas clypeata, Linn. Voyez Canard. (Ck. D.)
SOUCHET D'AMÉRIQUE. {Bol.) C'est une espèce de ro-
tang, calamus. (Lem.)
SOUCHET DES INDES. {Bot.) C'est une espèce de cur-
cuma. (Lem. )
SOUCHETS. {Bot.) Famille de plantes maintenant dési-
gnées par le nom de Cypéracées. (Lem.)
SOUCI , Calendula. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones.
sou 5o3
n fleurs composées , de rordre des radiées , de la syngénésie
polygamie nécessaire, dont le caractère essentiel consiste dans
un calice composé de plusieurs folioles égales, lancéolées,
disposées sur un ou deux rangs; les fleurs radiées; les fleurons
du centre mâles; ceux du disque hermaphrodites; les demi-
fleurons femelles et fertiles ; les semences membraneuses ,
courbées, irréguliéres, point aigrettées; le réceptacle nu.
Ce genre est, en grande partie, composé d'espèces, les
unes européennes , d'autres originaires du cap de Bonne-Es-
pérance : il existe entre elles une différence telle qu'on
pourroit presque s'en servir pour l'établissement de deux
genres, dont cependant on conçoit tout l'inconvénient. Dans
les premières la corolle est jaune, et les semences de la cir-
conférence courbées en arc, très-souvent différentes de celles
du centre ; dans les secondes la corolle est assez générale-
ment de deux couleurs aux demi-fleurons, d'un beau blanc
de lait en dessus , d'un pourpre violet plus ou moins foncé
en dessous, caractère qui les rapproche des aretolis. Les se-
mences sont planes, membraneuses, en cœur, rarement de
deux sortes. Ventenat a remarqué que toutes les espèces qu'il
avoit eu occasion d'observer, avoient leurs feuilles parsemées
de points transparens, et que les poils étoient articulés. Les
calendes, chez les Romains { calendœ ) , désignoient le pre-
mier jour de chaque mois. Comme notre souci des champs
fleurit tout l'été, que ses fleurs reparoissent presque à chaque
mois , on lui a appliqué le nom de calendula.
Souci DES champs: Calendula arvensis , Linn., Spec.; Gaertn. ,
DefrucL, tab. 168; Bull., Herb. , tab. 23y; Moris, , Hist. , 3,
§. 6 , tab. 4 , fig. 6 ; J. Bauh. , Hist. , 3 , pag. 100. Cette plante
est très-commune partout, dans les champs et dans les vi-
gnes. Ses tiges sont étalées, très- variables dans leur gran-
deur, longues de trois ou quatre pouces jusqu'à un pied ;
elles produisent successivement un grand nombre de ra-
meaux, ce qui fait que cette plante fournit des fleurs pen-
dant toute la belle saison et au-delà -• ces rameaux sont
grêles, cylindriques, chargés de quelques poils. Les feuilles
sont sessiles , entières , ovales-oblongues ou lancéolées , uu
peu sinuées ou munies de quelques dents rares, glabres,
aiguës ou un peu obtuses. Les fleurs sont jaunes , solitaires ,
5o4 SOU
terminales; les folioles du calice lancéolées, aiguè's, disposées
sur deuxriings; les lleurous du cenire stériles: les semences
du milieu fortement arquées , creusées en ri;:celle d'un enté,
hérissées d'as[)érilés sur le dos , renfermées dans des esjjèces
de ca|)s)iles nu^mbraneuses et convexes; les semences de la
circonférence plus alongées, souvent terminées par une ;ointe
bifide. Le port de cette plante est très-variable , s. ion son
âge: d'abord la tige est simple, très-courte, uniflore ; à me-
sure qu'elle se ranitie, elle s'étale , se charge de fleurs, et
offre quebjuefois un grand développement , surtout dans les
bonnes terres.
C«*tte plante est un pru amère , légèrement acide; elle
passe peur résolutive , antiscorbutique, dépurative; elle est
aujourd'hui très-peu en usage, hes fleurs s'emploient pour
colorer le beurre en jaune ; ses feuilles, contifes dans le vi-
naigre, servent souvent d'assaisonnement aux sauces et- aux
saliidcs. Ce souci est d'ailleurs un fléau pour les cultiva-
teurs, par son abondance: il leur est assez difficile de s'en
débarrasser, parce qu'il offre des graines mûres dans toutes
les saisons , et que celles de ces graines que les labours en-
terrt nt, même à six pouces , se conservent un grand nombre
d'années en état de germination. On a dit à tort que cette
plante pouvoit communiquer sa mauvaise odeur au vin fait
avec les raisins des vignes dans lesquelles elle est abondante.
Les bestiaux la recherchent; et comme elle donne un excel-
lent lait aux vaches, on l;i ramasse pour elles dans beaucoup
de cantons , surtout au commencement du printemps , où
la nourriture des bestiaux di^vicnt rare : on pourroit même
la semer comme fourrage précoce, ou l'enterrer comme en-
grais a toutes les époques de l'année.
Souci DES JARDINS : Calendula ojficinalis. Linn., Sp.; Gœrtn..
Defruct., tab. i68; Dod., Prmpt. , 264 ; J. Bauh.. 3 , p. loi.
Beaucoup plus grande dans toutes ses parties que respè.ce
précédente, celle-ci lui ressemble dans pnsque toutes ses
formes. Ses tiges, plus grosses et très- rameuses , ont leurs
feuilles ir-férieures réLrécies à leur base en spalule ; les fleurs
sont très-giandes , d'un jaune orangé; les semences du centre
sont courbées en arc et rudes sur le dos: celles de la circon-
férence élargies , creusées en forme de nacelle , obtuses à
sou 5o5
leur sommet , hérissées d'aspérités sur le dos. Cette plante
croit dans les contrées méririionales de la France, aux envi-
rons (!e Montpellier, sur les cAtes de Barbarie, etc. Elle pro-
duit dans les jardins plusieurs vaiiétés reui<M'quahles soit par
la couleur plus ou moins foncée des fleurs, soit par leur
grandeur, ou par une proiifi. atiori ahoudanfe, 11 en est de
simples, de semi-dnutiles et de parfaitement doubles: elles ne
cessent de se succéder jusqu'à répo(|ne des geléi s.
On multiplie cette planie de boutures , mais plutAt de
graines. Les meilltures sont celles fo irnies par les fleurs épa-
nouies les premières, qu'il faut préférer quand on veut ob-
tenir des pieds vigoureux et des fleurs bien doubles. Toute
terre qui n'est pas trop aride ou trop aquatique convient à
ce souci. Les vaches aiment autant cette espèce que la pré-
cédente : on ne devroit dotir jamais jeter dans les Jiliées les
pieds qu'on arrache dans les parterres, lorsqu'on veut éclair-
cir le plant.
Souci ÉTOILE: Calendula stellata , Desf. , Flor, Allant.^ i,
p. 3oz) ; Cav. , le. rar., i, tab. 5. Cette plante a de grands rap-
porta avec la précédente: on l'en distingue par la forme de
ses semences. Ses tiges sont un peu couchées à leur base,
hautes d'environ deux pieds, rudes, velues, dures, ra-
meuses. Les feuilles sont sessiies, alternes, un peu rudes, pu-
bcscentes dans leur jeunesse , oblongues , laucéolées, légère-
ment ciliées , rétrécies en spatule à leur base : les feuilles
supérieures étroites, lancéolées, un peu aiguè's. les fleurs sont
solitaires, terminales , assez nombreuses, supportées par de
longs pédoncules très-rudes, feuilles. Le calice est pubcscenf,
chargé d'aspérités, et ses folioles sont disposées sur deux rangs,
presque égales, lancéolées, subulées. La corolle est d'un jaune
pâle; les demi- fleurons étroits sont linéaires; les si nieuces
roussàtres , de deux sortes ; celles du centre étroites, forte-
ment arquées , presque en coquille de limaçon, hérissées de
pointes sur le dos; celles de la circonférence au nombre de
dix: cinq extérieures ovales, alternes, membraneuses, un
peu élargies, échancrées, denticulées ou lobées à leurs bords,
un peu courbées, hérissées sur leur dos, ouvertes en étoile ;
les cinq autres naviculaires , fortement courbées tant à leurs
bords qu'à leur sommet. Ces formes sont sujettes à plusieurs
5o6 SOU
variétés. Nous avons , M. Desfontalnes et moi , découvert
cette espèce sur les côtes de Barbarie , près le bastion de
France et aux environs de la Calle. Elle croit également en
Espagne.
Souci tomenteux : Calendula tomenfosa , Desf. , FI. Atlanl.,
2 , pag. 3o5 , tab. 246 ; Calendula incana , Willd., Spec, 5 ,
pag. 2541. Toutes les parties de celte plante sont recouvertes
d'un duvet épais, tomenteux et très- blanc. Ses tiges sont
droites, hautes d'environ un pied et demi , divisées en ra-
meaux diffus. Les feuilles sont alternes, presque sessiles , un
peu courantes ou rétrécies en pétiole, ovales ou lancéolées ,
obtuses, denticulces ou un peu sinuées à leurs bords. Les pé-
doncules sont solitaires, inégaux, uniflores, un peu feuilles à
leur partie inférieure ; le calice est composé de folioles iné-
gales, disposées sur deux rangs, subulées , lancéolées, pubes-
centes ; la corolle est d'un jaune doré, de moitié plus petite
que celle du souci des >ardins. Les semences intérieures ou des
fleurons sont courtes, naviculaires, oblongues, membraneuses
à leurs bords , striées , mais sans aspérités , divisées en des-
sous presque en deux lobes, avec une cloison saillante ; les
semences de la circonférence ou des demi-Heurons, plus lon-
gues que les intérieures, sont arquées, subulées, légèrement
hérissées. Cette plante a été découverte par Broussonnet dans
le royaume de Maroc.
Souci A FLEURS ROUGEATREsj Calendula flaccîda , Vent,, Jard.
de la Malm. , tab. 20. Cette plante a des tiges droites, cylin-
driques, un peu ligneuses à leur partie inférieure; des ra-
meaux foibles, herbacés, rapprochés, tombans, un peu pu-
hescens au sommet. Les feuilles sont sessiles , linéaires, ci-
liées, lancéolées, très-entières, marquées de trois nervures.
Les pédoncules sont simples, pubescens, striés, uniflores; le
calice est composé de plusieurs folioles presque égales, lan-
céolées , aiguës, membraneuses à leurs bords, parsemées de
quelques poils articulés. La corolle est de la grandeur de
Vaster chinensis (la reine Marguerite ), d'un rouge orangé à
sa circonférence, d'un pourpre foncé dans le disque, exha-
lant une odeur peu agréable, s'ouvrant vers les sept heures
du matin , et se fermant le soir vers les quatre heures. Les
fruits sont inclinés, presque globuleux, légèrement dépri-
sou 5o7
niés; les semences ovales, en coeur, planes, comprimées,
membraneuses , de couleur brune. Cette plante croit au
cap de Bonne-Espérance: on la cultive au Jardin du Roi;
elle passe l'hiver dans l'orangerie et fleurit au commence-
ment du printemps.
Soucia feuilles de chrtsanthème ; Calendula chrjsanthemi-
folia , Venten. , Jard. de la Malm. , tab. 56. Ses tiges sont
épaisses, ligneuses, rudes au toucher; ses rameaux glauques,
cylindriques, dressés, puis inclinés à mesure que les fleurs
paroissent. Les feuilles sont alternes , pétiolées , réfléchies ,
ovales, profondément sinuées, presque en forme de lyre,
rudes , courantes sur le pétiole. Les fleurs sont d'un beau
jaune doré, deux fois plus grandes que celles de la reine
Marguerite; elles s'épanouissent vers les trois heures du matin
et se ferment vers les trois ou quatre heures du soir; les pé-
doncules sont solitaires, pubescens, un peu courbés, uniflores;
le calice est hémisphérique , pubescent, composé de plusieurs
folioles lancéolées, aiguës, disposées sur plusieurs rangs; les
demi-fleurons sont parsemés de poils articulés. Les semences
sont brunes ; celles de la circonférence , en cœur renversé, bor-
dées d'une large membrane; celles du disque et du centre
cunéiformes, comprimées, stériles, bordées d'une courte
membrane. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance;
on la cultive au Jardin du Roi.
Souci DES pluies : Calendula pluvialis , Linn. , Spec. ; Hort.
Liigd., t. io5; Moris., Hist., 5 , §. 6 , 1. 3 , fig. 8. Plante très-
agréable par la grandeur et la couleur de ses fleurs , d'un
blanc de neige en dessus , d'un violet foncé en dessous , au-
jourd'hui cultivée dans quelques jardins comme plante d'orne-
ment, et qui a la propriété de se fermer toutes les fois que
le temps se dispose à la pluie: elle ne s'ouvre, d'ailleurs, que
lorsqu'elle est éclairée par le soleil, et se ferme lorsqu'il com-
mence à se retirer vers l'horizon. Ses tiges sont annuelles, un
peu couchées à leur partie inférieure ; puis redressées; ses ra-
meaux longs, diffus; ses feuilles sessiles , lancéolées, un peu
étroites, succulentes, sinuées et dentées à leurs bords. Les fleurs
5ont grandes, nombreuses ; les pédoncules élancés et feuilles ;
les folioles du calice un peu velues, blanches et membra-
neuses à leurs bords, étroites, lancéolées, aiguës, les demi-
5o8 SOU
fleurons linéaires , entiers et obtus ; les fleurons du centre
d'un pourpre foncé. Le pédoncule se courbe pendant la ma^
turation des semences; il se redresse lorsqu'elles sont mûres.
Les semences extérieures sont ovales, en cœur, point mem-
braneuses, planes, d'un roux clair, à rebord épais; celles de
l'intérieur plus courtes, coniqties, tuberculées. Cette plante
croît au cap de Bonne-Espérance.
Souci hybride: Calendulahjybrida, Linn., Spec, 27/4; Mill.,
Icon., tab. 75, fig. 1; Breyn., Icon., 26, tab. 14, fig. 2.
Cette espèce semble tenir le milieu entre la précédente et
la suivante. Ses tiges sont épaisses, pubescentes, herbacées;
ses feuilles très-longues, lancéolées, presque ovales, élargies
et obtuses à leur partie supérieure, munies de quelques dents
vers leur sommet. Les fleurs sont nombreuses , supportées
par de très-longs pédoncules droits , uniflores , renflés vers
leur sommet. La corolle est petite, d'un pourpre violet en
dessous, d'un très-beau blanc en dedans; les semences sont
planes, grandes, oblongues , un peu membraneuses, légère-
ment échancrées en cœur. Cette plante croît au cap de Bonne-
Espérance.
Souci a tige nue : Calendula nudicaulis , Linn. , Spec.
Commel. , HorL, 2 , tab. 33. Ses tiges sont un peu ligneuses
à leur base , à peine rameuses, droites , presque nues et sans
feuilles à leur partie supérieure , garnies inférieurement de
feuilles alternes, sessile^, peu distantes, lancéolées, oblon-
gues , très-entières ou un peu sinuées et dentées , rudes à leurs
bords. Les fleurs sont solitaires à l'extrémité d'un long pé-
doncule simple , pubescent; les folioles du calice égales , lan-
céolées, un peu aiguës; la corolle blanche en dedans , d'un
violet clair en dehors, d'une grandeur médiocre. Les semences
sont planes, orbiculaires , un peu membraneuses, légèrement
échancrées. Cette espèce se rencontre au cap de Bonne-Es-
pérance.
Souci arbrisseau: Calendula fru tic osa , Linn., Spec; Mill. ,
Dict. icon. , 283. Ses tiges se divisent , presque dès leur base ,
en longs rameaux grêles, ligneux , tombans et diffus, longs
de trois ou quatre pieds , un peu rudes , pubescens. Les feuilles
sont alternes, éparses , presque sessiles , spatulées, longues
d'un ou deux pouces, très-obtuses, entières , charnues, ci-
sou 5o9
liées, un peu dentées à leur contour. Les pédoncules sont
terminaux, fort longs, velus, uniflores; les folioles du calice
linéaires, lancéolées, acuminées, presque égales, velues sur
le dos, un peu membraneuses à leurs bords. La corolle est
au moins une fois plus longue que le calice , blanche en
dedans, violette en dehors ; les semences larges, comprimées,
en cœur, un peu membraneuses.
Souci a feuilles de graminées : Calendula graminifolia , Linn.,
Spec; Mil!., le, tab. 76; Commel. , Hort., 2 , tab. 34; Arc-
totis tenuifolia, Poir. , Encycl. , Suppl. Cette espèce est très-
bien distinguée par ses feuilles semblables à celles des gra-
minées. Les racines sont fibreuses ; elles poussent plusieurs
touffes de feuilles radicales, ramassées en gazon épais, étroites,
linéaires, un peu rudes, sessiles , chargées de quelques poils
et cils rares et courts; il y a souvent quelques feuilles cauli-
naires, un peu courantes. Les fleurs sont solitaires, situées
à Textrémité de très -longs pédoncules rudes et striés. Le
calice est composé de folioles placées sur un seul rang,
étroites , lancéolées , aiguës , blanches et membraneuses à
leurs bords, un peu hérissées sur le dos. La corolle est grande
et belle , un peu noii^àtre dans le centre , blanche en dedans,
d'un pourpre rougeàtre , quelquefois un peu jaunâtre en
dehors ; les demi-lleurons linéaires, obtus , élargis ; les se-
mences ovales- oblongues, en cœur, comprimées, un peu
rudes dans leur jeunesse. Cette plante croît au cap de Bonne-
Espérance; elle est cultivée au Jardin du Roi.
Souci nain: Calendula puni ila, Willd., Spec, 3, pag. 2344;
Forst. , Proûîr., n.° 3o5. Espèce remarquable par sa petitesse.
Ses tiges sont des hampes nues, filiformes, uniflores, hautes
de deux ou trois pouces. Les feuilles sont toutes radicales ,
petites, portées sur de longs pétioles, presque, orbiculaires ,
crénelées ou grossièrement dentées en scie , longues d'environ
un pouce ; les pétioles étant une fois plus longs que les feuilles ,
chargés de cils articulés. Les fleurs sont solitaires, terminales,
semblables à celles de la pâquerette , mais beaucoup plus pe-
tites. Les semences sont oblongues , courbées en dedans. Cette
plante croît à la Nouvelle-Zélande.
Souci de Magellan : Calendula magellanica, Willd., Spec,
3, pag. 2044 ; Calendula pumila, var. /3 , Forst., loc cit.; Aster
5io SOU
nudicauUs , Lamk. , Ericyci. el Illuslr. , lab. Oot , fig. /|. Cette
plante est fort petite, et quoique Forster n'en ait lait qu'une
variété de la précédente, elle en paroit assez bien distinguée
par des caractères qui lui sont propres. Elle offre l'aspect
d'une pâquerette ; ses racines sont rampantes , stolonifères :
elles produisent de très-petites feuilles spatulées , sessiles ,
rétrécies en pétiole à leur base , terminées par trois ou cinq
dents un peu obtuses. Les hampes sont nues , filiformes ,
longues à peine d'un ou deux pouces, quelquefois munies
d'une ou deux petites folioles; elles soutiennent une fort
petite fleur radiée , semblable à celle de l'espèce précédente,
mais plus petite. Le calice est composé de folioles non im-
briquées, disposées sur un seul rang. Cette plante croît au
détroit de Magellan.
Souci VISQUEUX : Calendula viscosa, Ait., Hort. Kew. , éd.
nov., 5, pag. 168; Andr., Bot. repos., tab. 412 ; Arctotis glu-
linosa , Bot. Magaz. , tab. i345. Cette belle espèce est vis-
queuse sur toutes ses parties. Sa tige est foible, ligneuse, di-
visée en rameaux grêles et alternes; ses feuilles sont étroites,
alongées, rétrécies en coin h leur base , glabres à leurs deux
faces, incisées ou dentées irrégulièrement à leurs bords. Les
fleurs sont solitaires, terminales, portées sur un long pédon-
cule; le calice est tomenteux , composé de folioles inégales,
ciliées, étroites, linéaires, obtuses; la corolle gmnde, d'un
beau jaune safrané ; les demi - fleurons sont très-étalés, li-
néaires, recourbés. Cette plante croit au cap de Bonne- Es-
pérance. (POIR. )
SOUCI. (Ornith.) Cet oiseau, qu'on nomme aussi pou^,
est le roitelet proprement dit, motacilla régulas, L. (Ch. D.)
SOUCI. {Enlom.) C'est le nom vulgaire d'un papillon de
jour du sous - genre Coliade , que Geoffroy a^ décrit sous
ce même nom dans le tome II de son Histoire des insectes
des environs de Paris, sous le u.° 48 ; c'est l'hj-ale des auteurs.
(CD.)
SOUCI DES BLÉS et SOUCI DES CHAMPS. {Bot.) Noms
vulgaires du chrysanthemum se gel u m , Linn. ( Lem. )
SOUCI D'EAU, SOUCI DE MARAIS. {Bot.) Nom vulgaire
du caltha palustris. Voyez Populace. (J.)
SOUCIO. {Ichthjol.) Voyez SouPHio. (H. C)
sou 5ii
SOUCOUPE A SEGMENS. {Bot.)?auUt désigne ainsi, dans
son Traité des champignons, le peziza lacera, Willd., qu'il
croit être la même plante que le peziza coronaria , Jacq. ([,em.)
SOUCOUPE PEAU DOUCE ou DE LIÈGE. (Bot.) Paulet
(Tr. des champ., 2, page ]54, pi. 69, fig. 5 et 6 ) donne ce
nom et celui de petite soucoupe olivâtre, à un petit agaric
comestible, dont le chapeau imite une soucoupe. Paulet le
croit de même espèce que lefungus n.° 2, page i4g, de l'ou-
A'rage de Michéli , et y semble rapporter encore le fungus
n." 8, page 149, de Michéli, connu des Florentins sous le
nom àefungo sughcrello, c'est-à-dire , de petit liège, parce
que sa surface unie, douce et sèche, ressemble à celle du
liège. ( Le\i. )
SOUCROURETTE. (Ornith.) Ce nom et celui de soucrou-
rou , sont donnés à une espèce de sarcelle , a«a5 discors, Linn.
(Ch.D.)
SOUDE; Salsola, Linn. (Bot.) Genre de plantes dicotylé-
dones apétales, de la famille des atriplicées , Juss. , et aie la
pentandrie digjnie, Linn., dont les principaux caractères sont
les suivans : Calice partagé en cinq divisions profondes, ovales ,
concaves , persistantes ; point de corolle ; cinq étamines à
filamens courts, terminés par de petites anthères; un ovaire
globuleux, surmonté de deux à trois styles courts, à stig-
mates recourbés; une seule graine roulée sur elle-même en
spirale et enveloppée par la base du calice persistant. Les
soudes sont des plantes herbacées ou ligneuses , dont les feuilles
sont entières , plus ou moins charnues, cylindriques ou semi-
cylindriques, quelquefois planes, ou linéaires, subulées, ter-
minées par une pointe épineuse. On en connoît environ cin-
quante espèces.
* Feuilles planes.
Soude couchée -. Salsola prostrata, Linn., Sp., 018; Jacq.,
Fl.Aust., t. 294. Sa racine est vivace; elle produit une tige
ligneuse, partagée dès sa base en rameaux grêles, couchés
ou redressés, pubescens, garnis de feuilles alternes, sessiles,
linéaires, planes, chargées de quelques poils. Ses fleurs sont
petites, velues, sessiles, ordinairement solitaires dans les ais-
selles des feuilles et dans toute la longueur des tiges et des
5.2 sou
rameaux. Cette espèce croît dans les champs en France, en
Allemagne, eu Suts;e, en Italie, etc. On la trouve aussi en
Asie.
SoDDE DES SABLE-.; Salsola arenaria , Fers. , Sj'ncps., i , p. ^96.
Cette esuèc- a tout le port de la précédente et lui ressemble
beaucoup; nuis elle est annuelle, lis poils fioni les feuilles
sont chargéfs sont plus longs, el les fkurs sont plus velues.
Cette plante croit en Allemagne et en Hongrie.
*"^ Feuilles cylindriques ou presque cylindriques,
oh lus es.
Soude commune : Salsola soda, Linn., Spec, 3^3; Jacq. ,
Hort. P'ind., t. 68. Sa racine esl annu' 11^ , simple ou divisée
en un petit nombre défibres; elle produit une tige rameuse,
glabre, souvent couchée à sa base, ensuite redressée, haute
d'un pied à dix- huit pouces, garnie de feuilles semi-cylin-
drioues, sessiles, les irifer euros souvt-nt opposées, les supé-
rietWes toujours alternes. Ses fleurs sont ordinaii ement soli-
taires dans les aisselles des feuilles supérieures, quelquefois
deux à trois ensemble. Elles sont munies a leur base de deux
bractées foliacées. Celte soude croît sur les bords de la mer
en France, en Europe, et dans le Nord de l'Afrique.
SovDE cvLiiyÉE; Salsola saliva , Linn., Sp. , 32'5. Cette espèce
est annuelle comme la précédente; sa tige est longue d'un
pied ou environ , divisée en rameaux étalés, garnis de feuilles
courtes, sessiles, presque cylindriques, nombreuses, glabres
comme toute la plante. Ses fleurs sont sessiles. réunies au
nombre de cinq à sept dans les aisselles des feuilles. Cette
plante croit naturellement en Espagne , sur les bords de la
mer.
î;-:::t- Peuilles cylindriques ou suhulées et aiguës.
Soude de Caroline : Salsola caroliniana, Micb. ; Flvr. bor,
amer., 1 , p. 174. Ses tiges sont herbacées, glabres, étalées,
garnies de feuilles sessiles, alternes, dilatées a leur base , en-
suite rétrécies et subulées . terminées par une pointe épi-
neuse. Ses fleurs sont sessiles dans les aisselles des feuilles,
ayant leur calice dilaté en un limbe membraneux. Cette es-
pèce croît sur les bords de la mer dans la Caroline.
sou 5i3
Soude épineuse; Salsola tragus , Linn., Sp., 322. Sa tige est
haute d'un pied à un pied et demi, divisée en rameaux nom-
breux , garnis de feuilles charnues, linéaires, glabres, ter-
minées par une pointe épineuse. Ses fleurs sont axiUaires,
solitaires, et elles ont leurs calices mimbraneux, arrondis.
Cette plante croit sur les bords de la mer, en France, en
Europe, en Asie et en Afrique.
Soude kali ; Salsola Icali, Linn., '\t. , 322. Cette espèce a
beaucoup de rapports avec la précédente; mais elle en dif-
fère sensiblement , parce que ses tiges et sesfeuilles sont héris-
sées de poils courts et roides, qui les rendent rudes au tou-
cher, et parce que leur calice est cartilagineux, rétréci à
son sommet en une pointe très- aiguë. Cette soude croit dans
les mêmes lieux et les mêmes contrées que la précédente.
'"'"'"''^ Tiges dépourvues ou presque dépourvues de
feuilles.
Soude aphylle; Salsola aphjlla, Linn. fils, Suppl., p. lyS.
Sa tige est ligneuse, haute de cinq à six pieds, divisée en ra-
meaux nombreux, diffus, tlexueux, dont les dernières rami-
fications sont blanchâtres, pubescenles, chargées seules de
feuilles très-petites, courtes, presque globuleuses, serrées
les unes contre les autres. Ses fleurs sont aussi très-petites ,
sessiles et axiUaires. Cette espèce croit naturellement au cap
de Bonne-Espérance.
Soude A feuilles de genêt; Salsola genistoides , Poir. , Dict.
encycl. , 7, pag. 294. Ses tiges sont cylindriques, ligneuses,
hautes de deux à trois pieds, divisées en branches striées,
elles-mêmes divisées en petits rameaux roides, glabres, pres-
que fascicules, garnis de feuilles sessiles, courtes, aiguës,
très -petites, semblables à de petites écailles. Ses fleurs sont
axiUaires, sessiles, disposées, dans la partie supérieure de
chaque rameau , en une sorte d'épi terminal. Cette plante
croit en Espagne.
Les tiges et les feuilles des soudes fournissent par la com-
bustion l'espèce d'alkali qui porte le même nom que les
plantes elles-mêmes, alkali qui est très- employé dans les
arts , et principalement dans les fabriques de savon et de verre.
Comme la petite quantité de ces plantes, croissant naturelle-
4g. 33
5i4 SOU
ment sur les bords de la mer, ne suffît pas aux besoins du
commerce , on cultive les soudes dans les terrains maritimes
analogues à ceux où elles viennent spontanément. Jusqu'à pré-
sent cette culture n'est pas très-répandue en France; cepen-
dant les essais qu'on a faits à ce siijet aux environs d'Arles,
dcMonJpellier. de Narbonne. de Bayonne, etc.. ont en général
eu du succès, et ils pouvoient faire espérer de grands pro-
fits. C'est dans les environs d'AIicante en Espagne que les
soudes se cultivent en grand, et le produit qu'on en retire
est pour ce pays une source de richesse.
Toutes les soudes qui croissent dans les terres salées des
bords de la mer , sont susceptibles de fournir en plus ou
moindre quantité l'alkali de la soude ; mais, comme certaines
espèces en produisent davantage et de meilleure qualité, on
ne cultive que ces espèces, qui sont la soude commune, la
soudt' cultivée et la soude kali : cette dernière est la moins
répandue sous le rapport de la culture.
Les soudes demandent un terrain fertile. C'est en Octobre
et Novembre qu'on sème leur graine, après avoir préalable-
mcni préparé le terrain par plusieurs labours e( par de bons
engrais. Quelquefois on ne sème la graine qu'en Janvier et
Février; mais les semis faits en automne donnent toujours
de plus belles plantes et des produits plus abondans. Ou
choisit pour semer un temps pluvieux , et on recouvre la
graine avec une herse très -légère, et même assez souvent
on se dispense de la recouvrir. A la fin de l'hiver les pieds
de soude n'ont guère qu'un pouce de hauteur, et il faut déjà
commencer à les débarrasser des herbes qui, croissant plus
rapidement , leur seroient très-nuisibles, et on continue ainsi
les sarclages au moins tous les mois jusqu'à ce que les plantes
de soude aient pris tout leur accroissement.
L'époque de la récolie ('es soudes varie de la fin de Juillet
au commencement et à la fin d'Août, selon que la tempéra-
ture a été plus ou moins chaude pendant le printemj)s et
pendant le commencement de l'été, et selon aussi la nature
du terrain , ou suivant que les graines ont été semées de bonne
heure ou plus tard. En général, le moment propice pour la
récolte est indiqué par le changement de couleur des tiges
et par la maturité d'une partie des graines: car si on atlen-
sou 5i5
doit trop tard, les produits en alkali seroient diminués. Les
pieds de soude s'arrachent à la main, el on Jes laisse sur le
sol par petits las, pendant quatre à cincf jours, après lesquels
on les amoncelle en gros tas ou meules jusqu'à ce qu'on pro-
cède à la combustion, en a)ant soin de recouvrir ces meules
de nattes ou de paillassons , si le temps est pluvieux ou me-
nace de pluie.
Aux environs de Narbonne, la graine excédante aux besoins
qu'on peut en avoir pour semer, est employée a la nourriture
des bœufs, atixquels on la donne en guise d'avoine. ( L. D.)
SOUDE. {Chim.) C'est le proloxide de sodium. Il jouit à
un haut degré des propriétés ahalines. Voyez Sodium. (Ch. )
SOUDE BORATÉE. {Min.) Vulgairement Borax, Tznckal,
etc. Le cariictère le plus saillant de cefte substance minérale
est la propriété dont elle jouit de se boursoufler et de se ré-
duire ensuite en un bouton de verre, par l'action de la simple
flamme d'une bougie, et c'est cette extrême fusibilité qui le
fait rechercher dans les arts. La saveur du borax est douceâtre
et savonneuse; sa transparence est gélatineuse et permet ce-
pendant d'observer sa double réfraction. Sa pesanteur spéci-
fique varie de i,56 à 1,71. Les cristaux, qui sont quelquefois
assez volumineux, dérivent d'un prisme rectangulaire oblique,
et leurs principales variétés sont les suivantes ^
Burax périhexaèdre. Un prisme hexaèdre oblique , dont la
base est symétritjue.
Borax périoctaèdre. Un prisme à huit pans.
Borax dihexaèdre. C'est un pristne hexaèdre, dont deux bords
opposés des bases sont remplacés par une facette oblique.
Ces cristaux sont des produits de l'art ; car, dans la nature ,
le borax ne se présente qu'en masses informes et impures, qui
ont besoin d'être affinées. Dans cet état de pureté, le borax
est d'un blanc légèrement jaunâtre, et il n'est composé, d'après
Klaproih, qiie d'acide borique, de soude et d'eau dans les
proportions suivantes , savoir:
Acide borique 07,0 )
Soude 14-5 ( ^^^
Eau 47,0
Perte i,5
et sa formule est — So Bo*^ -f- 18 Aq.
5i6 SOU
On n'a eu, pendant assez long-temps, que des notions assez,
vagues et assez incertaines sur le gisement, l'origine et les
contrées qui nous fournissent ce sel. Il nous arrive tantf'it
sous la forme de petites niasses, et tantôt sous celle de gros
cristaux d'un gris sale , recouverts d'une espèce d'enduit
gras. On diroit que l'on se plaît à laisser planer une sorte de
mystère sur les lieux d'où il provient , sur la manière dont il
se forme ou dont on le fabrique et sur les moyens employés
pour le recueillir , on s'accorde cependant assez générale-
ment à considérer le borax comme un produit naturel, mais
dont on active la formation par quelques opérations peut-être
analogues à celles que Von pratique dans les nilrières arllfi-
cielles.
Nous recevons le borax de différentes parties de l'Asie.
Quelques voyageurs ont fait présumer qu'on le fabriquoit de
toutes pièces en Perse, mais il paroît certain qu'on le retire
du fond de ^^ertains lacs de Ceilan et du Thibet. On en cite
dans la grande Tartarie, en Transylvanie, et en très-grande
abondance au Potosi ; enfin on en cite aussi dans la Basse-
Saxe. C)n assure que celui du Thibet se trouve dans un lac
situé à quinze journées de marche de Tisoolumbo , qui en est la
capit;!le.
Ce lac, qui confient à la fois le borax et le sel commun,
est dans une situation si élevée qu'il gèle la plus grande par-
tie de l'année, et c'est sur ses bords et dons ses bas-fonds que
l'on trouve le borax yous la forme de couches épaisses, tan-
dis que les parties les plus profondes ne produisent que du
sel commun. (\V. I^Hnxii^s.)
Le borax nommé tinckal par les Indiens et haiirach par les
Arabes, demande a être épuré avant d'être employé, et pen-
dant assez long-teii;ps les Holiandois ont été les seuls posses-
seurs de ce secret, mais aujourd'hui l'on pratique cette opé-
ration tout aussi bien en France qu'en Hollande. Elle consiste
à tenir ce sel en fusion dans un four à réverbère ou dans un
creuset chauffé au rouge, ce qui brûle la matière grasse dont
il est ordirsairement enduit et ce qui le convertit en un verre
que l'on fait dissoudre dans Peau. Cette dissolution, trouble et
blanchâtre dans les premiers instans, se repose, s'éclaircit et
laisse cristalliser le borax par refroidissement. M. Thénard
sou 5i7
pense que l'on ajoute en même temps une certaine dose de
soude dans la dissolution, parce qu'il croit que le tinkal n'en
contient point une quantité suffisante.
On connoît dans le commerce plusieurs espèces de borax
brut, entre autres, le borax de l'Inde qui est en petits cristaux
assez nets, agglutinés par une matière savonneuse; le borax
du Bengale et de Chandernagor qui est en très-gros cristaux
isolés et graissés ou enveloppés de feuilles, et le borax de la
Chine qui est plus pur que les précédens et qui paroit avoir
subi un commencement d'affinage. On pense avec raison que
la matière grasse dont le borax brut de l'Inde est enduit, a
pour but de le garantir du contact de l'air qui le fait effleurir.
Les principaux usages du borax sont de servir aux bijoutiers
pour faciliter les nombreuses soudures des pièces qu'ils exé-
cutent habituellement, d'entrer dans la composition de cer-
tains verres blancs, de servir de fondant aux couleurs que
l'on applique sur la porcelaine et particulièrement à For; en-
fin , de contribuer puissamment à la fusion des minerais de
cuivre du Potosi, où il porte le nom de quemason.
Les chimistes s'en servent pour préparer l'acide borique qui
a le bore pour base, et les minéralogistes en font usage pour
reconnoitre les différens oxidcs métalliques en raison des dif-
férentes couleurs qu'ils communiquent au verre qui résulte
de sa fusion. C'est ainsi que le manganèse le colore en violet,
le ciirôme et le cuivre en vert, le cobalt en bleu , etc. (Brard.)
SOUDE MURIATÉE. [Min.) C'est l'ancien nom du sel,
qu'on a nommé depuis chlorure de sodium : c'est le Selmarin.
Voyez ce mot. ( B.)
SOUDE NITRATÉE. {Min.) Ce sel a été nouvellement
trouvé dans la nature. C'est à M. Mariano de Rivero qu'on
en doit la découverte.
La soude nitratée du Pérou a la saveur fraîche et amère
qui caractérise ce sel. Il fuse sur les charbons ardens; il est
déliquescent; il n'est pas pur, renfermant un peu de sulf;ite
de soude. Ses autres caractères sont les mêmes que ceux du
nitrate de soude des laboratoires; mais il ne les manifeste
que quand il a été purifié par dissolution et cristallisation;
alors il offre la forme d'un rhomboïde obtus de 106'' 16' et
73'' 44'. Sa structure est laminaire, et Içs jornts naturels sont
5i8 SOU
nets et cclaians; il est fendre; sa pesanteur spécifique est de
r,og ; il est co'nposé, d'après Gmelin , de soude, 37,2, et
d'acide nitrique , 62,8.
Il se trouve en une couche épaisse de près d'un mètre,
dans le district de Tarapaca et d'Ataniaca , dans les environs
de la baie de Yquique au Pérou . vers la frontière du Chili.
Il occu])e une étendue de plus de quarante lieues; tantôt il
paroît à la surface du sol, tantôt il est recouvert par une
couche d'argile ou mêlé avec cette argile et du sable, et,
suivant les circonstances, il est ou elfeivescent ou déliques-
cent.
On exploite cette masse saline, et on avoit déjà apporté ,
en 1820, plus de soixante mille quintaux de ce sel purifié
dans les ports de la Conception au Chili et d'Yquique au
Pérou. Cette découverte peut avoir la plus grande iiitluence
sur rerfaiiis arts industriels en Amérique. ( B. )
SODDE SULFATEE', (M/n.) Nous ne reviendrons pas sur
la sj/.ionymie et les caractères chimiques de ce sel, exposés
à l'article du Sulfate de soude ; nous rappellerons seulement
qu'on les reconnoit à. sa saveur salée et en même temps
anière, à la propriété de se dissoudre facilement dans l'eau,
de i:e donner aucun précipite par les alcalis, de cristalliser
par le refroidissement en cristaux prismatiques qui s'efïleu-
rissent <à l'air avec rapidité.
La forme de ces cristaux est un caractère minéralogique
très-bon, mais qui ne peut s'observer que sur la soude sul-
fatée obtenue artificiellement. Haiiy a reconnu qu'elle déri-
voit d'un octaèdre à faces triangulaires, isocèles, égales
et semblables, dans lequel l'incidence de P sur P' est de 100''.
De Fiournon n'a pas adopté cette forme, il fait dériver ces
cristaux d'un prisme droit à base i-homboïdale de 72 et 108*^
environ.
Mais, comme on vient de le dire, la soude sulfatée naturelle
ne se trouve jamais ni à l'état de cristaux déterminables, ni
1 Glauhersalz , P.loedit , TVundeisah , Reussin,W\n. aWcm. hc Réussis
n'est pas de la soude sulfatée pure; on le regarde comme un sel par-
liculitr (voy:'z ce mot). Le nom de Bloedit a été particulièrement apr
l-lie^ué à la soude sulfatée d'Ischel, en Autriche.
sou 5i9
ïnéme à l'état de pureté, en sorte que sa composition doit
être prise aussi de celle des laboratoires. D'après M. Berzelins,
ce sel est composé de soude 19,2, d'acide sulfurique 24,8
et d'eau 56; il est à peine plus dur que le gjpse : il se
brise avec la plus grande facilité; sa cassure est vitreuse. Sa
pesanteur spécifique est indiquée comme égale à 1,47 dans
Leonhard, et à 2,24 par M. Beudant.
Le gisement de la soude sulfatée est assez difficile à déter-
miner exactement, parce qu'on ne peut savoir si ce que
l'on en rapporte dans les ouvrages des voyageurs-naturalistes
ou des géologues, ne convient pas plutôt au reussin ou au
sulfate de magnésie, sels si souvent confondus avec celui dont
nous traitons.
On trouve généralement la soude sulfatée en efflorescence
d'un blanc sale ou jaunâtre à la surface des roches schisteuse,
calcaire et marneuse, qui font partie des terrains de sclmarin.
On la trouve aussi dissoute dans plusieurs eaux minérales et
dans l'eau de la mer. Dans le premier cas, ces eaux sourdent
presque toujours dans le voisinage des terrains de selmarin,
et il paroit que ces deux sels sont très- ordinairement asso-
ciés. Les halurgistes attribuent cette association, qui se pré-
sente quelquefois bien plus fréquemment et plus abondam-
ment dans une saison que dans une autre, au changement
de base qui a lieu en hiver dans les eaux salines exposées
à la température de la glace fondante, entre le muriate de
soude et le sulfate de magnésie contenus dans ces eaux.
On a reconnu de la soude sulfatée en dissolution dans les
eaux de plusieurs lacs de l'Autriche et de la Basse-Hongrie,
notamment dans celui de Neusiedel, entre les comitatsd'Œden-
bourg et de Wieselbourg. — On la trouve aussi à Villeneuve,
près Vevai , et à Schwarzenbourg, en Suisse. — En Espagne,
autour d'une source dans les environs d'Aranjuez; près de
Vacia - Madrid , à trois lieues de Madrid, en efflorescences
abondantes, dans le fond d'un ravin; la source qui sort de
ce ravin est chargée d'une assez grande quantité de ce sel.
On dit aussi que l'eau du Tage en renferme.
La plupart des galeries et travaux souterrains des salines
de l'Autriche à Ischel, Aussée , Hallstadt; du pays de Salz-
bourg, à Hallein; du Tyrol, à Salzberg , près Hall, présen-
520 sou
tent ce sel en petits cristaux aciculaires qui ne tardent pa«
à s'effleurir.
Boulduc l'a trouvée en France, près de Grenoble; elle est
en eillorescence à la surface d'anciennes galeries de mines.
— On la trouve aussi en efflorescence sur les murailles à la
manière du nitre ; on l'a observée sous cette forme à Copen-
hague, dans la partie haute de la ville, et à Hambourg,
dans le Gymnase. — Les escarpemens de la Solfatare de Pouz-
ïole présentent ce sel dans un seul endroit, du côté du nord.
(Breisi.ak.) — On dit qu'il se présenta sous la forme d'un en-
duit, comme fondu, à la surface de la lave de l'éruption du
Vésuve du 2S Décembre i8i3. — Il est très-commun dans les
lacs de la Sibérie. On remarque que le fond du lac de Gu-
niskoi, entre Toïon et llunskoï, se couvre, dès que la tem-
pérature est à la glace, d'une croûte de soude sulfatée. Pallas
assure que la pharmacie d'Orembourg s'approvisionne de
soude sulfatée, en recueillant celle qui se dépose en automne
au fond d'un lac qui est entre le Tobol et le Miœs. — On
la trouve aussi dans un lac des environs de Gourief; dans
un autre, entre Oustoïska et Miniouskaïa , près de l'Enissey ;
au pied et dans le milieu de la chaîne des monts Ourals, près
de Tscheliabinsk : dans ce lieu, ce sel sort de terre au prin-
temps sous forme d'effloresceuce ou d'écume. Le sol argileux
qui fait le fond de ce terrain, n'en renferme point, ce qui
feroit penser qu'il se forme comme le nitre à la surface de
la terre et par l'action de l'air. (Pallas.) — On le retire éga-
lement des schistes alumiueux de Duttweiler, près de Saar-
bruck, ancien département de la Saar, et des eaux-mères de
l'alun, à Freyenwalde, dans le Brandenbourg.
Il se trouve enfin dans les cendres de quelques végétaux,
notamment dans celles des varecs, du tamarin, et même dans
celles de certaines tourbes. On fait un grand usage de ce sel
en médecine , et on l'emploie ^ussi directement et en rem-
placement de la soude dans la fabrication de certains verres.
(B.)
SOUDE SULFATÉE ANHYDRE. (Min.) Voyez Thénar-
DITE. (B.)
SOUDE SULFATÉE MAGNÉSIFÈRE. (Mm.) Voyez Reussin.
(B.)
sou 521
SOUDIFAFAT. (Bol.) Dans un herbier cueilli à Madagascar
par Poivre , on trouVe sous ce nom la plante que M. de La-
inarck a nommée cotylédon pinnata, différente du cotjlcdon
par les organes de la fructification, dans lesquels il y a une
cinquième partie de moins. Elle a été réunie par d'autres au
genre qu'ils ont nommé Kalanchoe ou Calanchoe, mais qui
avoit reçu de Comnterson le nom de Crassuvia , plus conve-
nable à la nature épaisse de ses feuilles, lequel mérite d'être
préféré. Rochon nomme cette plante sondifafat , et ajoute
que les Mulgaches se frottent le corps avec ses feuilles quand
ils sont fatigués, et que cette friction les rend frais et dispos.
C'est aussi le souirfafa de Flaccourt. ( J. )
SOUDURE. (Chim.) On donne généralement le nom de
soudure à un métal ou à un alliage méfallique qui est destiné
à réunir des pièces métalliques, et qui est plus fusible que ces
dernières. Si , après avoir fondu la soudure sur une des pièces ,
on y place ensuite l'autre pièce , celle-ci adhérera à la pre-
mière lorsque la matière de la soudure sera solidifiée, et en
supposant, d'ailleurs, que sa nature lui permette d'adhérer
plus ou moins fortement aux surfaces qu'elle touche.
On opère souvent la réunion de pièces d'un même métal
en chauffant celles-ci dans les parties qu'on veut faire adhérer
l'une à l'autre , sinon de manière à les fondre , du moins de
manière aies ramollir assez pour qu'en les rapprochant et les
percutant l'arlhcsion ait lieu.
Une condition nécessaire pour que les soudures se fassent
bien, c'est que les surfaces métalliques soient bien brillantes,
c'est-à-dire dépourvues d'oxide.
On soude l'or avec un alliage d'or et d'argent ou de cuivre;
l'argent avec un alliage d'argent et de cuivre; le cuivre avec
de l'étain ou un alliage de cuivre et d'étain ; le fer et la tôle
avec ce même alliage de cuivre et d'étain ; l'étain et le plomb
avec un alliage de ces deux métaux, etc. (Ch.)
SOUDVUD. [Bot.) Nom arabe du ruellia intrusa de Forskal
et de Vahl. (J.)
SOUETTE. {Oniith.) Un des noms vulgaires de la chouette,
strix ulala et strix hrachjotos , Gmel. (Ch. D.)
SOUFFLET. IJchtii.) Nom spécifique d'un Chelmo^. Voyez
ce mot.
522 SOU
On a appelé aussi soufflet , la bécasse de mer. Voyez Cen-
TRISQUE. (H. C.)
SOUFFLEUR A BEC DORÉ. {Mawm.) Nom sous lequel a
été désigné Vhjperoodon hutskopft de leu de Lacépède. Voyez
à l'article Baleine de ce Dictionnaire, tome III , page 417.
(Desm.)
SOUFFLEURS. {Mamm.) Nom par lequel les marins et les
Iiabitaiis des côtes désignent en général les petits cétacés,
pour la plupart appartenant au genre des Dauphins, sans
doute à cause des jets d'eau qu'ils font sortir de leurs évents,
lorsqu'ils nagent à la surface de la mer. Voyez Cétacés.
(DESiM.)
SOUFRE. {Min.) Substance simple, combustible, non mé-
tallique, d'un jaune citron, très-fragile, solide, entrant en
fusion à la température de 108°; ayant, lorsqu'elle a été
fondue, une pesanteur spécifique de 1,99; faisant entendre,
lorsqu'on la serre dans la main, un petit craquement, dû à
la rupture de ses parties intérieures; acquérant, par le frot-
tement, l'électricité résineuse avec une odeur assez forte. Le
soufre brûle sans laisser de résidu, et en répandant des va-
peurs acres et suffocantes, accompagnées d'uneflamme bleue,
qui devient blanche et vive, si la combustion est rapide.
Lorsqu'on le traite par l'acide nitrique, on obtient de l'a-
cide sulfurique , avec un dégagement de gaz nitreux. Le
soufre est assez abondant dans la nature , 011 il existe tantôt
pur ou simplement mélangé, tantôt à l'état de combinaison
intime avec l'oxigène et ditïérens métaux, et formant ainsi
des sulfates et des sulfures métalliques. Nous ne le considé-
rons ici que sous le premier état, où il est libre de toute»
combinaison, et où il constitue une espèce minérale bien dé-
terminée, sous le nom de soufre natif.
Le Soufre natif ' , dans l'état de pureté , est solide, tendre ,
transparent, d'un jaune pur ou tirant sur le verdàtre, et d'un
éclat vitreux dans la cassure. Il se présente fréquemment en
masses cristallines et en cristaux complets et réguliers.
Les formes régulières du soufre naturel dérivent d'un oc-
taèdre rhomboïdal, dont les angles sont de 107"! y' et !3^'*24'
I JVntuilicher Schwefel , Werk- — Prismatic sulfur, James-
sou 525
vers un même sommet, et de i/)5° 7' à la base (HAÎiy). M.
Rîitscherlich a trouvé pour ces mêmes aiigles des valeurs un
peu différentes : 106" 3 8', 84° 58' et 143° 17'. — Le clivage pa-
rallèle aux faces de cet octaèdre est sensible dans quelques
cristaux. La cassure est généralement conchoïde et éclatante.
Le soufre natif est très-fragile; sa dureté est inférieure à
celle du calcaire spalhique . et quelquefois supérieure à celle
du gypse. Sa pesanteur spécifique est de 2,072 , un peu plus
forte que celle du soufre fondu.
Il est doué d'un pouvoir réfringent très-considérable. Il
double fortement les images des objets, même à travers deux
faces parallèles.
Il acquiert parle frottement, sans avoir besoin d'être isolé,
l'électricité résineuse.
Le soufre que Ton fait cristalliser par d^s moyens artifi-
ciels,.présente un phénomène très-remarquable: on obtient,
en variant les procédés, des cristaux dont les formes appar-
tiennent à deux systèmes de cristallisation différens. On sa-
voit, depuis Rouelle, qu'en faisant fondre du soufre dans
un creuset, le laissant refroidir jusqu'au point d'être figé
seulement à la surface, puis brisant cette croûte superficielle
pour décanter les parties encore fluides à l'intérieur, on avoit
ainsi une sorte de géode tapissée de cristaux de soufre en ai-
guilles prismatiques, qui se croisoient dans différentes direc-
tions. Mais, quoique leur forme ne fût pas très -facile à dé-
terminer, on n'avoit pas encore prouvé son incompatibilité
avec celle des cristaux naturels. M. Milscherlich ' a fait voir,
le premier, que ces cristaux en aiguilles étoient des prismes
obliques à bases rliombes, susceptihles de clivage parallèle-
ment à leurs faces, et dans lesquels deux pans faisoient entre
eux l'angle de qo" 02', tandis que la base étoit inclinée sur
eux de 85° 64'. D'une autre part, si, d'après les expériences
du même chimiste, on laisse évaporer du carbure de soufre,
tenant du soufre pur en solution, ou si, comme l'a fait plus
anciennement Pelletier, on laisse refroidir de l'huile de té-
rébenthine dans laquelle on a dissous du soufre à l'aide de
la chaleur, on obtient des cristaux de cette substance en oc-
\ Annales de chimie et de physique, lom. :34 , pag. 264.
|24 sou
taèdres à bases rhombes, dont la forme est absolument iden-
tique avec celle des cristaux naturels. Ainsi, le soufre offre
un nouvel exemple de dimorphisme , d'auîant plus remar-
quable, qu'il a lieu ici dans une substance réputée simple,
et sans qu'on puisse s'expliquer en aucune manière les cir-
constances qui ont provoqué ce changement de forme. Mais
ce fait, si intéressant pour l'histoire de la cristallisation,
importe peu à la méthode minéralogique, puisque le soufre
naturel ne s'est montré jusqu'ici que sous des formes qui ren-
trent toutes dans un seul et même système.
Variétés de formes.
Le soufre, considéré sous le rapport de ses formes, offre
cinq modifications principales, savoir: deux sur les angles A
des sommets de l'octaèdre, une sur les angles latéraux J, et
deux sur les arêtes B et D. Ces modifications, seules ou com-
binées entre elles et avec les faces primitives, donnent neuf
variétés de formes, parmi lesquelles nous citerons :
1. Le Soufre primitif. L'octaèdre fondamental sans modi-
fication. — On trouve cette variété à Césène en Italie. — A la
Solfalara de Pouzzole. — A Sainte-Lucie, etc.
2. Le Soufre basé. L'octaèdre primitif, dont les sommets
sont remplacés chacun par une face rhombe, parallèle et
semblable à la base. — ■ A la Catholica , en Sicile.
3. Le Soufre prisme. Le même octaèdre, tronqué latérale-
ment sur les arêtes de la base, en sorte que les deux pyra-
mides se trouvent séparées par un prisme.
/j. Le Soufre octodécimal. Le même octaèdre, dont les an-
gles terminaux sont remplacés par des sommets à cinq
faces, dont quatre obliques et une horizontale. — A Saint-
Boè's, département des Landes. — A la Catholica (Sicile).
— Dans la Californie.
5. Le Soufre équivalent. La variété précédente, émarginée
aux endroits des arêtes longitudinales de la forme primitive.
— A Conilla , en Espagne.
Les principales variétés de couleur sont le jaune pur, le
jaune de citron ou jaune d'huile : cristaux de Conilla ; le
jaune miellé ou jaune rougeâtre : cristaux de Sicile; le jaune
verdàtre : ci-istaux de Césène, etc.; le brunâtre, le grisâtre
sou 525
et le blanchâtre. Ces dernières couleurs, jointes à l'opacité,
paroissent dues à un mélange du soufre avec une matière
argileuse ou bitumineuse. Quant à la teinte rouge, assez or-
dinaire dans les cristaux de la Sicile et dans ceux des ter-
rains volcaniques , quelques niinéialogistes l'attribuent à la
présence d'une certaine quantité de réalgar , d'autres à celle
du fer coujbiné avec le soufre. M. Stromeyer, ayant recher-
ché la nature du principe qui colore en rouge-orangé le
soufre sublimé de Vulcano , une des iles Lipari , a reconnu
que c'étoit une combinaison naturelle de soufre et de sélé-
nium. '
T'ariétés de texture et d'aspect.
Soufre vitreux. Texture, cassure et éclat vitreux, passant
quelquefois à l'éclat de résine ; transparence presque par-
faite ; cassure ordinairement conchoïde.
Soufre fibreux. En masses stratiformes, composées d'aiguilles
cristallines (la Guadeloupe), ou en concrétions d'un jaune
blanchâtre, à texture fibreuse et presque compacte, formant
des lits de plusieurs pouces d'épaisseur. A Saint-Philippe et
dans la grotte de San-Fedele, près de Sienne, en Toscane.
(Doi.OMlEU.)
Soufre compacte. En masses amorphes d'un blanc ou d'un
gris jaunâtre, associées au soufre cristallisé des terrains non
volcaniques, en Sicile (Mazzarino); en Italie (Césène); eu
France (Malvesi, près Narbonne). — En concrétions cylin-
droïdes d'un jaune orangé, dans le cratère de Vulcano.—
En nodules d'un brun hépatique, à Radaboy , en Croatie.
Soufre pulvérulent. En masses terreuses, composées de par-
ticules foiblement agrégées ( Mazzarino, Talamone); ou sous
forme d'un enduit jaunâtre ou d'une poudre blanchâtre à
la surface des laves; dans l'intérieur des silex (la^Charité,
près Besançon); dans les marnes argileuses (Montmartre, près
Paris); dans le lignite (Artern, en Thuringe), et dans les
lieux oij il y a des eaux sulfureuses et des matières organi-
ques en décomposition.
I Archives do Kastrier, tom. i , pag. 3a6, et Journal philosophique
d'Edimbourg, Juin i825, pag. i8f}.
526 SOU
Gisemenc et LocaliLés.
Le soufre affecte différentes manières d'être dans la nature.
Il ne forme point à lui seul de roche proprement dite; mais
on le rencontre dans des terrains de diverses époques, tan-
tôt implanté en cristaux déterminés sur les roches qui les
composent , tantôt disséminé dans leur intérieur en lits de
peu d'étendue , en nodules ou en amas plus ou moins volu-
mineux, quelquefois en enduit pulvérulent à leur surface.
On le trouve aussi au milieu des filons qui traversent les
roches de différens âges.
Dans les terrains primordiaux cristallisés le soufre n'est pas
très-abondant, et c'est presque uniquement dans le nouveau
inonde que se trouvent les seuls exemples que l'on connoisse
de ce gisement. On a cité du soufre granulaire, disséminé
dans un micaschiste, à Glashiitte, prés deSchemnitz, en
Hongrie (De Born). M. de Humboldt a observé cette subs-
tance dans une couche puissante de quarz, subordonnée au
micaschiste, entre Ticsan et Alausi, dans les Andes de Quito;
dans le porphyre primitif, au volcan de l'Antisana , et à
l'Aziifral, à l'ouest de Quesaca, près la ville d'Ibarra. M.Esch-
wege a trouvé du soufre disséminé dans un calcaire, sub-
ordonné à un phyllade du même âge que celui auquel est
superposée l'itacolumite, à Serro-do-Frio , près de San- An-
tonio Pereira , au Brésil. Cette même roche (l'itacolumite
ou quarz chloriteux) est pénétrée de particules de soufre;
car, réduite en plaques minces et fortement chauffée, elle
brûle avec une flamme bleue. Enfin, on a cité du soufre
dans le calcaire saccaroïde, à Carrara , sur la côte de Gênes.
Dans les terrains primordiaux de sédiment ou terrains inter-
termédiaires le soufre se rencontre aussi, mais assez rarement*
On le trouve en masse au milieu des gypses de transition
des glaciers de Gébrulaz, près de Pesay dans la Tarentaise ,
et dans ceux de l'Oisans, en Dauphiné; on Ta trouve aussi
dans des calcaires du même âge, à Sublin, non loin de Bé-
vieux, canton de Berne, en Suisse. M. de Humboldt Fa ob-
servé avec For au Pérou, dans les Andes de Caxamarca, entre
Curimayo et Alto del Tuai, sur la limite des porphyres in-
termédiaires et du calcaire a-lpin, dans des masses puissantes
sou 527
<je quarz, qui sont parallèles au grés rouge; enfin, M. Beu-
dant l'a trouvé à Kalinka , en Hongrie, sur la pente septen-
trionale de rOsztroszky , dans une roche qu'il a signalée vers
le terrain de dioritc porphyrique.
Dans les terrains de sédiment inférieurs et moyen'; le soufre
est beaucoup plus abondant. Son principal gisement est au
milieu des gypses, des calcaires et des marnes argileuses des
dépôts salifères; on le trouve dans ces roches en nids plus
ou moins étendus , qui vont quelquefois jusqu'à plusieurs
pieds d'épaisseur. Il y est en association presque constante
avec le gypse, le selniarin et la célestine (en Sicile); plus
rarement avec le bitume (Sainf-Boës, dans les Landes). C'est
de ces terrains que proviennent les plus beaux groupes de
cristaux connus, savoir: ceux de Conilla, près de Gibraltar,
à huit lieues de Cadix; ceux de Césène, à six lieues de Ra-
vennes, sur l'Adriatique ; et ceux deGirgenti, du val de Noto
et du val de Mazzara , en Sicile. Le soufre de Conilla , d'un
jaune citron, est dans une marne argileuse grise, endurcie,
contenant du calcaire spathique en petits cristaux, du quarz
et de la célestine bleuâtre. Le soufre de Sicile, de couleur
jaune ou miellée et quelquefois verdàtre, est en bancs ho-
rizontaux très-puissans, qui reposent sur un schiste sablon-
neux. Le soufre dans ces bancs est mêlé de marne grise en-
durcie, de calcaire gris avec de beaux cristaux de gypse, de
calcaire spathique souvent concrétionné, et de célestine blan-
che en cristaux très-nefs et parfois très -volumineux (la Ca-
tholica, près de Girgenti). Le soufre de Césène est, comme
celui de Conilla, dans une marne argileuse grise, endurcie;
il est accompagné de célestine blanche, et quelquefois de
cristaux d'aragonite , semblables à ceux d'Espagne. On a
trouvé aussi du soufre dans les mines de sel de Wieliczka,
en Gallicie ; dans les gypses ou les argiles des salines de la
Lorraine, du pays d'Hanovre, de la Thuringe et de la Hon-
grie. Enfiit, on le rencontre quelquefois sous forme pulvé-
rulente dans l'intérieur des silex, à la Charité , département
du Doubs, et dans le département de la Haute -SaAne.
Dans Les terrains de sédiment supérieurs le soufre a élé ob-
servé à l'état pulvérulent , au milieu des lignites, à Ar-
tern en Thuringe; dans la pierre à plâtre aux environs de
528 SOU
Meaux; dans la marne argileuse, à Montmartre, près Farisi
Le soufre se rencontre fréquemment dans le voisinage des
eaux fJiermales, dans lesquelles il est tenu en dissolution par
le moyen du gaz hydrogène. Ces eaux déposent journellement
du soufre en poudre autour des lieux d'oîi elles sortent: c'est
ce que Ton observe aux eaux thermales d'Aix-la-Chapelle,
de Tivoli , d'Aix en Savoie, de Balaruc , de Sainl-Boës près
de Dax, etc. Les eaux minérales d'Enghien, près de Mont-
morency, qui paroissent sourdre à travers le gypse grossier,
produisent également du soufre en pellicules minces et blan-
châtres. Enfin, ce combustible se forme journellement dans
nos marais, dans nos étangs, et dans tous les lieux od se
trouvent des matières animales et végétales en putréfaction,
tels que les égouts , les fosses d'aisance , etc.
Dans les filons. Le soufre a été trouvé dans l'intérieur des
filons de cuivre pyriteux qui traversent le granité, à Rip-
poltsau, en Souabe; dans les liions de galène du calcaire in- ■
termédiaire du pays de Siegen ; dans les filons aurifères d'É-
katerinebourg et dans les monts Altaï, en Sibérie. On le cite
également dans les filons métallifères de la montagne de Cha-
lanches, en Dauphiné; de Truskavvice, dans le cercle de Sam-
bor, enGallicie; de Breznobanya , en Hongrie, etc.
Dans les terrains volcaniques. Le soufre est extrêmement
rare dans les terrains pyrogènes anciens. On n'en cite qu'un
seul exemple dans le basalte, à l'île Bourbon. Le trachyte
en a offert dans quelques points, comme à Budos-Hegy en
Transylvanie, au Montdor en France, à Monserrat dans les
petites Antilles. Mais les volcans en activité, et surtout les
volcans à demi éteints, le fournissent en très-grande abon-
dance (le Vésuve, l'Etna, les volcans d'Islande, de Java,
de l'île Lancerote, de la Guadeloupe, de Sainte- Lucie , de
Saint-Domingue, etc.). Le soufre sublimé par l'action des
feux volcaniques, se dépose à la surface des laves, où il forme
des croûtes et des concrétions, et on le retrouve, à la pro-
fondeur de quelques pieds, dans le sol encore fumant qui
avoisine les vieux cratères. C'est surtout dans les solfatares
ou soufrières naturelles, qui sont des volcans à demi éteints,
des cratères encore fumans d'anciens volcans affaissés, que le
soufre est le plus répandu. 11 abonde dans l'ile de Vulcano,
sou 529
une des îles Lipari. — En Islande, dans les districts de Hu-
sevik et de Krysevik, situés aux extrémités opposées de File:
le soufre y est en si grande quantité, qu'on le ramasse à la
pelle jusqu'à la profondei:r de trois à quatre pieds. — A Pouz-
zole, près de Naples, dont le vieux cratère porte le nom de
solfatare par excellence, qui a été exploité de foute anti-
quité, tt où le soufre se renouvelle perpétuellement.
Localités. Les lieux où l'on a observé le soufre dans les
diff'ércns modes de gisement que nous venons de décrire, sont
assez nombreux. Nous citerons particulièrement:
En France. Saint-Boës, près de Dax, dans le département
des Landes, dans un banc d'argile mêlée de galets et de bi-
tume pétrole. — Malvesi , près de Narbonne , département
de l'Aude. — Oisans , en Dauphiné, dans les gypses. — Mont-
dor, à la cascade de la Dore. — Meaux, près Paris, dans
la pierre à plâtre. — Montmartre, dans la marne argileuse.
— La Charité, près Besançon , dans des silex.
En Savoie. A Pesay, dans la karsfénite, avec plomb sul-
furé.— A Moustiers, près de Bex, dans du gypse.
En Slïisse. A Bevieux, canton de Vaud, au milieu du gypse
et du calcaire.
En Itîaue. Tortona, en Piémont. — Scandiano, dans le Mo-
dénois. — En Toscane, à Saint-Philippe; à Pezetta et dans la
grotte de San-Fedele, près de Sienne. — Carrara, sur la côte
de Gênes. — Formiguiano, près deCésène, dans le Ravennois.
— Urbino , dans les Etats romains. — Pouzzole, près de Na-
ples.— Le Vésuve. — Isle de Lipari, à Vulcano , avec l'acide
borique et Pammoniaque muriatée. — En Sicile, val de Deu-
cona, à l'Etna; Racalmuto et la Catholica, près Girgenti ; le
val de Nolo et le val de Mazzara ; San-Cataldo, dans une
géode siliceuse; Milloco , Palma, Riési , Fiume, Salato , Capo-
d'Arso, Licata, Bivona , Falconara, Mazzarino , Summatino,
Castro -Giovanni, Occhio.
En Espagne. Conilla, près de Gibraltar. — Hellin, en Arra-
gon ; Séville.
En Allemagne. Dans le pays de Salzbourg, à Gipsberg, prés
Golling. — Eu Souabe, à Rippoltsau , dans des filons de cuivre
pyriteux. — Pays de Siegen , dans des filons de galène. — En
Thuriuge, à Artern, dans les lignites.
49. 34
53o SOU
En Gau.icie. A Swarzowice, dans la marne argileuse; "Wie-
liczka: Drohobgize, cercle de Santore, avec plomb sulfaté et
xinc calamine; Truschavvice , cercle de Sambor.
En Croatie. A Radaboy, près Waradin.
En Hongrie. A Glashiitte , près de Schemnitz , dans un mica-
schiste ;Breznobanya; Kalinga, sur la pente nord de l'Osztroszky.
En Transylvanie, à Budos-Hegy.
En Islande. Dans les districts de Husevik et de Krysevik.
En Russie. Ékaterinebouig, dans les mines d'or. — En Si-
bérie, dans les monts Altaï. — A l'embouchure de la Soka.
— A Samara et Sernajora, sur le Wolga.
En Afrique. Isle de Ténériffe. — Isie de Bourbon.
En Amérique. Dans les Antilles, à Montserrat. — ■ La Gua-
deloupe , Sainte- Lucie. — Saint-Domingue. — A la Califor-
nie, avec calcaire spathique. — Dans l'état de New -York,
près des cascades de Clifton. — Au Mexique, au mont Cuen-
camé, en petits filons dans le calcaire. — Dans les Andes de
Quito, entre Ticsan et Alausi, dans des couches de quarz
subordonnées au micaschiste ; dans les Andes de Caxamarca,
dans des bancs de quarz ; à l'Azufral, près Ibarra , dans le
porphyre primitif. — Au volcan d'Anlisana. — Au Brésil, à
Serro-do-Frig , près San -Antonio Pereira.
Usages. La propriété qu'a le soufre de brûler à une tem-
pérature peu élevée , le fait employer avec succès pour se
procurer facilement du feu, en déterminant par son moyen
la combustion dans d'autres corps moins inflammables. A
Paris, la fabrication des alumettes forme une branche d'in-
dustrie d'une assez grande importance. L'acide sulfureux que
l'on produit par la combustion du soufre, peut servir utile-
ment à blanchir les tissus, et principalement les soies; à dés-
infecter l'air dans les endroits où il est vicié; à faire périr
les mites et autres insectes destructeurs dans les collections
de zoologie. Ce même acide, ayant la propriété d'éteindre
subitement les corps enflammés, sert à étouffer le feu, quand
il se manifeste dans une cheminée ; il suflit pour cela de
jeter une poignée de soufre en poudre dans le foyer. On
emploie encore le soufre pour sceller le fer dans la pierre ,
pour former des moules, et pour prendre des empreintes de
pierres gravées; mais les principaux usages sont de servir
sou 53i
à la fabrication de la poudre à canon et à celle de l'acide
sulfurique. Le soufre entre pour un dixième, et quelquefois
pour un cinquième, dans la composition de la poudre, oii
il est mêlé au nitre et au charbon; c'est encore par le con-
cours du nitre et du soufre que Ton se procure en grand l'a-
cide sulfurique, et dans cette opération le soufre est pour
les neuf dixièmes, et le nitre pour un dixième seulement.
On peut juger par là de l'énorme quantité de ce combustible
que consomment les arts chimiques. La médecine s'en sert à
l'extérieur contre les maladies de la peau, et à rintérieur
contre les maladies chroniques du poumon et des viscères
abdominaux. Extérieurement on l'applique sous forme d'on-
guent, en le mêlant aux corps gras, tels que le cérat ou la
graisse de porc; intérieurement on le donne sous forme de
pastilles, quelquefois à la dose d'un gros par jour. Enfin, il
est la base des eaux dites sulfureuses ou hépatiques.
Préparation. On se procure le soufre de deux manières :
en le recueillant immédiatement dans les solfatares ou sou-
frières naturelles, et le séparant des matières terreuses avec
lesquelles il est mélangé, ou bien, en l'extrayant des py-
rites , c'est-à-dire des composés qu'il forme avec le fer et le
cuivre, et qui sont abondamment répandus dans l'intérieur
de la terre. Pour purifier le soufre des terrains volcaniques,
on place le minerai dans de grands creusets en terre, que
l'on chauffe tous ensemble dans un long fourneau nommé
galère. Ces creusets communiquent avec d'autres vases , qui
sont extérieurs au fourneau , par le moyen d'un tuyau de
terre. Le soufre, déjà débarrassé de la plus grande partie des
matières qui lui étoient mélangées, se dépose dans ces réci-
piens, et se rend, en dernier lieu, dans des tinettes de bois
pleines d'eau, où il se fige. Dans cet état il porte le nom de
soufre brut, et n'est pas encore parfaitement pur. Pour ache-
ver de le purifier, on le soumet à la distillation dans un ap-
pareil construit de manière à ce que l'on puisse obtenir à vo-
lonté, par son moyen, le soufre sous forme liquide ou sous
forme pulvérulente. Dans le premier cas, le soufre va se
mouler dans des cylindres de bois, et produit ce que l'on
connoît dans le commerce sous le nom de soufre en canon.
Dans le second cas, on obtient cette poudre impalpable d'un
532 SOU
beau jaune, qu'on nomme Jleur de soufre, à cause de sa pu-
reté. Quant au soufre que l'on extrait des pyrites , c'est en-
core par une sorte de distillation qu'on parvient à l'obtenir,
en opérant soit en vase clos, soit en plein air. Dans le pre-
mier cas on opère la distillation dans de grands cornets de
terre, inclinés, qui traversent des fourneaux chauffés modé-
rément, et qui communiquent par leur extrémité la plus
étroite avec des récipiens pleins d'eau. Dans le second cas, on
forme de grands tas de minerai, composés alternativement
d'une couche de bois et d'une couche de pyrite, et que l'on
fait brûler pendant plusieurs mois. Ces tas, en forme de py-
ramides, sont terminés par une petite esplanade, sur laquelle
on a ménagé des fosses, où le soufre se rassemble , et où on
le recueille de temps en temps avec des poches de fer.
(Delafosse.)
SOUFRE. (Chim.) Corps simple non métallique.
11 est solide, d'un jaune verdàtre, tantôt transparent, tan-
tôt opaque. Il exhale une odeur particulière par le frotte-
ment.
Quand il a cristallisé par fusion, il est en prismes obliques
à bases rhombes; s'il a cristallisé au milieu du sulfure de car-
bone, il est en octaèdres, suivant M. Mitscherlich.
Sa pesanteur spécifique est de 1,99 quand il a été fondu,
et de 2,o33 quand il est cristallisé.
Le soufre est fragile. Lorsqu'on en tient un bâton dans la
main , il pétille et se brise en morceaux ; parce qu'il est
mauvais conducteur de la chaleur, et que les parties qui
sont en contact avec la main , s'échauffant beaucoup plus que
celles du centre, se dilatent assez pour s'en séparer.
Le soufre, exposé au feu, se fond à 170^; quand il est
fondu , il a une couleur orangée. Si on le laisse refroidir de
manière que la partie extérieure seulement soit solidi-
fiée , et si on décante les parties du centre qui sont encore
liquides, après avoir fait un trou dans la croûte extérieure,
on obtient une géode tapissée de cristaux prismatiques. Le
soufre fondu perd, en se refroidissant, la couleur rougeâtre
qu'il avoit acquise.
Le soufre, tenu en fusion sans le contact de l'air pendant
plusieurs l^eures , s'épaiîsit et se colore en rouge foncé. Si,
sou 535
dans cet état, on le coule dans l'eau, il se présente sous la
forme d'une matière d'un brun rougeàtre, qui est molle et
ductile; mais il reprend à la longue les caractères du soufre.
Ce changement, qu'on avoit d'abord attribué à une oxida-
tion, est dû à un arrangement particulier des molécules; car
Irvine fils et Davy ont observé que le soufre fondu devenoit
rouge sans qu'il eût le contact de l'oxigène. M. Vauquelin a
observé depuis long-temps que le soufre rouge, chauffé et re-
froidi lentement, reprend ses premières propriétés. Le soufre
rouge a une pesanteur spécifique de 2,325.
Le soufre fondu se réduit en vapeur et peut bouillir si la
température est sufiisamment élevée. On peut le distiller,
comme de l'eau , dans une petite cornue de verre , à laquelle
on a adapté un ballon.
Le soufre , exposé à l'action de fils pointus de platine ,
chauffés au rouge vif par un appareil de looo doubles plaques,
a donné un peu de gaz hydrosulfurique.
Le gaz oxigéne n'a pas d'action à froid sur le soufre ; mais
si l'on plonge le soufre enflammé dans le gaz oxigène , il brûle
avec une flamme d'un blanc bleuâtre ; le produit est du gaz
acide sulfureux. Lorsque les corps sont parfaitement nus, il
ne se produit que du gaz acide sulfureux. Il paroît , et c'est
l'opinion de M. Davy , que le volume du gaz oxigène ne change
pas dans cette combinaison ; au moins ce chimiste a-t-il ob-
tenu 98 mes. de gaz acide sulfureux, en brûlant du soufre
dans 100 mes. d'oxigéne.
Outre cette combinaison , le soufre en forme encore, avec
l'oxigène, trois autres, qui sont acides.
Il est insoluble dans l'eau et sans action sur elle à toutes
les températures connues.
Il se combine avec le chlore à la température ordinaire.
L'iode, par la fusion, s'y unit en toutes proportions.
L'azote ne s'y combine pas.
Le sélénium s'y unit en toutes proportions.
Il en est de même de l'arsenic , mais on peut obtenir des
composés définis.
Le phosphore s'y combine en toutes proportions.
Le bore ne s'y unit pas.
Le silicium , le carbone , et la plupart des métaux , s'y
«54 SOU
finissent dîreclement , et presque toujours il y a une émission
très -forte de lumière.
Tenu en fusion dans le gaz hydrogène, il s'y combine et
forme l'hydrogène sulfuré; le volume de l'hydrogène ne
change pas.
Le soufre a plus d'affinité pour l'hydrogène que le carbone,
c'est ce qu'on prouve en faisant sublimer du soufre dans du
gaz percarburé. Celui-ci double de volume en passant à l'état
de gaz hydrosulfurique. Il y a un dépôt de carbone.
Etat.
Le soufre se trouve natif ou à l'éfat de pureté dans les
environs des volcans ou dans des terrains qui ont été vulca-
nisés. C'est surtout à la Solfatare près de Pouzzole qu'il est abon-
«dant; il y en a dans les environs de Rome, en Sicile, en
Islande, à la Guadeloupe, à Quito, dans les Cordillères. Il
est en cristaux octaèdres transparens, quelquefois en pous-
sière, et le plus souvent en masses translucides et opaques.
Le soufre existe dans un grand nombre de composés métal-
liques à l'état de sulfure ou à celui de sulfate.
Les matières organiques qui se décomposent laissent exhaler
du soufre ; mais il ne ftiut pas croire que celui qui est mis à
nu dans la putréfaction , provienne en totalité des matières
organiques, une grande partie provient des sulfates, particu-
lièrement de celui de chaux, dont l'acide cè.ie son oxigène
au carbone et à l'hydrogène de la matière organique.
Extj^action.
On extrait le soufre des minéraux qui le contiennent à la
Solfatare par le procédé suivant.
On place dix pots de terre d'environ i mètre de hauteur,
de 20 litres de capacité et renflés vers le milieu, dans un
fourneau appelé galère ; ou en met 5 d'un côté et 5 de l'autre.
On les dispose dans Fépaisseur même des parois de la galère,
de manière que leur ventre déborde en dedans et en dehors,
et que leur partie supérieure soit à travers la surface du dôme;
on les remplit de morceaux de minerai, de la grosseur du
poing; on les recouvre d'un couvercle en terre et on adapte
à une ouverture pratiquée à leur partie supérieure et laté-
sou 535
raie, un tuyau d'environ 4 centimètres de diamètre, qui se
rend , en s'inclinant, dans un autre pot couvert, percé à son
fond et situé au-dessus d'une tinette en bois pleine d'eau. On
chaufTe, le soufre se fond, se volatilise et coule en liquide
dans la tinette , où il se congèle. Quand l'opération est ter-
minée, on recharge les pots de matière neuve.
En Saxe et en Bohème on introduit des sulfures de fer et
de cuivre dans des tuyaux de terre, qui traversent un four-
neau à galère. Le soufre qui se dégage des sulfures coule dans
des tuyaux pleins d'eau froide, qui sont placés à l'extérieur ;
900 de sulfure donnent de 100 à i5o de soufre : le résidu est
à l'état de protosulfure.
On purifie le soufre de plusieurs manières.
1.° La plus ancienne consiste à fondre le soufre brut dans
une chaudière de fonte; peu à peu les parties hétérogènes se
précipitent au fond du vaisseau : lorsqu'elles sont déposées,
on puise les couches supérieures au moyen d'une cuiller
de fer, et on les coule dans des moules de bois de hêtre, qui
sont cylindriques et qui s'ouvrent en deux longitudinalement.
Les moules doivent être mouillés et égouttés avant de rece-
voir le soufre. Le soufre obtenu par ce procédé n'est jamais
pur, il est grisâtre, parce qu'il retient les parties hétéro-
gènes les plus ténues auxquelles il étoit mélangé avant la fusion.
Le résidu de cette opération est appelé soufre gris.
1° On met le soufre dans un vaisseau de terre qui peut
s'adapter dans un fourneau. On recouvre le vaisseau d'une
suite de pots de terre renflés, qui sont ouverts par leui's
deux extrémités; le dernier seul est fermé : il est percé d'un
petit trou ou bien il porte un tuyau: on appelle ces vaisseaux
des aludels ou chauffes. Le soufre se volatilise et se condense
dans les pots. Le soufre, sublimé de cette manière, porte le
nom de Jleurs de soufre. Comme l'air a toujours plus ou moins
d'accès dans l'intérieur de l'appareil, il en résulte qu'une
portion de soufre se brûle. C'est ce qu'on reconnoît facile-
ment en faisant bouillir de l'eau sur les fleurs de soufre : l'eau
acquiert des propriétés acides; elle rougit la couleur du tour-
nesol et précipite le sulfate de baryte. C'est pour cette raison
que les fleurs de soufre qu'on emploie en médecine doivent
être lavées.
536 SOU
5.° Le procédé qu'on suit généralement en France depuis
plusieurs années, est dû aux frères Michel, de Marseille : il
consiste à distiller le soufre dans une chaudière de fonte qui
est accolée à une chambre en brique. Cette chambre porte
une soupape pour évacuer l'air dilaté; le soufre qui s'y dis-
tille peut s'écouler par un conduit placé à fleur du sol, dans
Un récipient.
Usages et Histoire.
Le soufre est connu depuis la plus haute antiquité : il sert
à soufrer les allumettes, à faire la poudre à canon, à fabri-
quer les acides sulfureux et sulfurique, le cinabre, le sul-
fure de potasse, plusieurs sulfates. Il est employé pour sceller
Je fer dans les pierres. On le prescrit en médecine à l'inté-
rieur.
De plusieurs combinaisons du soufre avec les co/ps
non métalliques.
OxiGÈNE ET Soufre.
Ac'iàe hjpo- sulfureux. Voyez Sulfureux [Acide hypo-].
Acide sulfureux. Voyez Sulfureux [ Acide].
Acide liypo -sulfurique. Voyez Sulfurique [Acide hyfo-].
Acide sulfurique. Voyez Sulfurique [Acide].
Du Chlorure de soufre.
A. BerthoUet. Dumas.
Chlore Gj,(j2 69,22
Soufre 32,08 30,72.
Le chlorure de soufre est d'un rouge -orangé brun, quand
il est vu par la lumière réfléchie, et d'un jaune verdàtre ,
quand il est vu par réfraction. Il a une odeur analogue à
celle des algues marines, mais plus piquante.
Sa pesanteur spécifique est de 1,6 , suivant Thomson, et
1,7, suivant A. BerthoUet.
Il ne rougit pas le papier de tournesol desséché.
Il est très-volatil. La chaleur rouge ne le décompose pas.
Il n'éprouve pas d'altération de la part du gaz oxigène
sec, soit à froid, soit à chaud.
sou 557
11 répand des fumées blanches à l'air; il se produit alors de
l'acide sulfureux et de l'acide hydrochlorique ; pour s'en con-
vifincre , on n'a qu'à mêler dans un tube des volumes égaux
d'eau et de chlorure : il se dégage assez de calorique pour
faire bouillir la liqueur; il se dépose du soufre; il se forme
de l'acide sulfureux , un peu d'acide sulfurique et de l'acide
hydrochlorique.
L'alcool et l'éther produisent le même effet que l'eau , avec
cette différence que l'action paroît plus vive, parce qu'il y a
plus de liquide qui se vaporise.
L'action est très- vive quand on mêle le chlorure avec l'am-
moniaque fluor; il se dégage des fumées violettes, et Ton ob-
tient du sulfite, du sulfate et de l'hydrochlorate d'ammo-
niaque.
Le chlorure de soufre peut dissoudre du soufre à l'aide de
la chaleur; il prend alors une couleur jaune de tan.
Préparation,
On peut le préparer : 1.° en plongeant du soufre enflammé
dans du chlore sec ; la flamme s'éteint, mais le soufre se com-
bine au chlore; 2.° en faisant arriver du chlore desséché dans
une petite éprouvette où l'on a mis de petits fragmens de
soufre.
Histoire,
Il a été découvert, en 1804 , par M. Thomson.
Iode et Soufae.
Ces deux corps forment une combinaison fusible d'un gris
noir, rayonné comme le sulfure d'antimoine; on peut en dé-^
gager l'iode en la distillant avec l'eau.
Sélénium et Soufke.
Voyez Sélénium.
Phosi'iiore et Soufre.
Voyez Phosphore.
Silicium et Soufre.
Voyez SiuciuM.
538 SOU
Sulfure de carbone.
Voyez Carbone, lom. VII, pag. 64.
SODFRE ET HyDOGÈNE.
Voyez Hvdrosulfurique [Acide], tom. XXII, p. 290. (Ch.)
SOUFRE DORÉ. (Cliim.) Préparation antimoniale, con-
tenant du protoxide d'antimoine, de l'acide hydrosulfurique
et du soufre. Voyez tom. XXIV, pag. ogi et Sg/j. (Ch.)
SOUFRE DORÉ NATIF D'ANTIMOLNE. (Mm.) Voyez An-
timoine MORDORE. (DeLAFOSSE. )
SOUFRE LAVÉ. (C/iim. ) Plusieurs personnes ont désigné
par cette dénomination les Jleiirs de soufre qui ont été dé-
pouillées , par des lavages à l'eau, des acides sulfurique et
sulfureux qu'elles contiennent ordinairement. (Ch.)
SOUFRE ROUGE DES VOLCANS. ( Min.) Voyez Arsenic
BÉALGAR. (DeLaFOSSE. )
SOUFRE VÉGÉTAL. (Bot.) On donne ce nom à la poussière
des étamines du lycopode, qui s'enflamme promptement à
l'approche d'une lumière ou d'un tison, et que l'on emploie
dans les torches de l'opéra. On lui a aussi substitué celle de
la massette, tj/pha. (J.)
SOUFRE VIF. {Chim.) On désignoit autrefois par cette dé-
nomination le soufre natif de couleur grise, dont la couleur
jaune est masquée par des impuretés. (Ch.)
SOUFRÉE A QUEUE. {Entom.) Nom donné par Geoffroy
à la Phalène du sureau, que nous avons décrite sous le n.° 5.
(CD.)
SOUFRÉS. {Bot.) Nom par lequel Paulet désigne Vagaricus
sulfureus , Bull. , et Vagaricus croceus , Schœff. , qu'il considère
néanmoins comme deux espèces distinctes. (Lem.)
SOUFRETEUSE. (Entom.) Nom trivial appliqué à la che-
nille de la noctuelle bois veiné ou du bouillon blanc, noctua
verbasci. (Desm.)
SOUFRIERE. (Min.) On donne plus particulièrement ce
nom aux soupiraux volcaniques par où se dégage presque
continuellement du soufre en vapeur, dont une partie se
condense en petits cristaux aiguillés sur les parois de ces ou*
sou 539
vertures. Une soufrière des plus célèbres par la permanence
de ses phénomènes, est celle de la Guadeloupe. (B.)
SOUGMOUM. ( Mamm. ) Les Tartares voisins de l'Irtisch
désignent ainsi une race de buffles sauvages, qui pourroient
appartenir à l'espèce du yak. (Desm.)
SOUGLOUK. {Ornith.) Nom sibérien de la corneille freux,
cornus frugiiegus , Linn. (Ch. D.)
SOUGNIMBINDOU. (Ornith.) Nom donné parles habitans
de Malimbe aux souï-mangas qui fréquentent leur pays, et
que M. Vieillot a appliqué particulièrement à l'espèce figu-
rée dans ses Oiseaux dorés, tome 2, pi. 22. (Ch. D. )
FIN DU QUAftANTE-NEUVIEME VOLUME,
STRASBOURG, de l'imprimerie de V.° Levrault, impr. du Roi.
OUVRAGES NOUVEAUX
Que l'on trouve chez les mêmes libraires à Strasbourg et à Paris
LA GUZLA, Choix de poésies iliyriqncs recueillies rians la Dal-
malîe, la Bosnie, la Croatie et l'Herzégovine; i volume gr. in-
avec un joli portrait lithcgraj'hîi; irHyacinflie !^'5;:i;!.inomch.
HISTOIRE NATURELi.E DE L'HOMME, par M. le comte de
LacépiiDe; préct-tlce de son éloge liistorif|ne, p^r ^I- le baron
G. CoviEi». hec^laircpcrnt-luel derAcadeiuie royale ck-s sciences,
l'un des tnjarnnte de i"Acad''mie française; in- 8.°, avec le portrait
de M. le comte de Lacépèclc et un^rtc simil-^ <tc soti .Iciilurc.
RECUEIL DhS ELOGES LUS DA^S LES SÉA^C'S PU-
BLIQUES DE L'INSTITUT ROYAL DE FRANCE ; par
M. le B."" CoviER, l'un des quarante de iAcadvhiie française.
Secrétaire perpétuel de celle des Sciences, etc.; Tome 111
( 1820 à 1817) , in-S."
HISTOIRE CRITIQUE DU GNOSTICISME, et de son inûucnce
subies sectes religieuses et philosopliic£ues des six premiers siècles
de Tire chrétienne; ouvrage couronné par i'/nslilut royal de
France; par M. J- Matter; 2 vol. in-8.°
m
CATHÉDRALE DE STRASBOURG, dessinée d'après nature, et
lilhographiée par M. Chapuï, ex - officier du génie maritime,
ancien élève de l'école polytechnique, avec un texte historique
et descriptif par M. J. (i. ScnwEiGHJECSER.
La description détaillée et si)éciale de cette cathédrale est des-
tinée à faire Kuite aux Antiquités de l'Alsace, dont le cadre nH
pas permis de donner à cet important monument tout le dévelop-
pement dont il est susceptible. Elle formera trois livraisons in-
folio sur même papier que les Antiquités.
La J." et la 2.* livraisons paraissent, la dernière est sous presse.
VOYAGE PiTIORESQUE DAKS LE BRÉSIL; par Maubicb
RuGEftDAs, publié par Esgelaianît et Comp.*
L'exécution des lithographies est confiée à MM. Villeneuve,
Joly, Deroy, Bichebois , Maurin , Zwingcr, Adam- Rugendas ,
Gudin, Vigneron, et autres artistes disiiuguis.
L'ouvrage entier est composé de vingt livraisons, chacune de
cinq planches in-folio, imprimées sur demi -feuille de papier
jcsus vclin^upcrfin , de vingt ponces de haut sur quatorze de large,
et environ den : fc tulles de texte.
11 est divis' en quatre parties t
La première', composée de six livraisons, contient les vues ou
pays:.ges ;
La sec 'tide .- r ■ le rji": Te livraisons, contient les coslumcs
et y)ortraits <; ^i.dion- ;
La troisièn .^ i.:<| livraisons-, contient les mceurs
et usages des indion.-. et des ]• urtiéc ,n ; __^
La quatrième, compos-ce de cinq livraison*,, contient les rt: eii!«
et usages des Nègres.
Les trois premières livraisons sont en vente, i' p;i tî'. \lternali-
-ement une livraison de chaque partie.