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DICTIONNAIRE I
DES
SCIENCES NATl AELLES,
DANS LEQUEL
ON TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DIFFBRENS ÊTKE3 DE LA NATURE,
CONSIDÉRÉS SOII EN EUX-MÊMES, D'APRES l'ÉTAT ACTUEL DE NOS
CONNOiSSANCES. SOIT RELATIVEMENT A L'UTILITE Qu'en PEUVENT
RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICUI.TURE , LE COMMERCE ET LES ARTS.
SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES
NATURALISTES.
Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi et des principales
Écoles de Paris.
TOME CINQUANTE-NEUVIÈME.
m
WAA-ZOOP.
F. G. Lbvratjlt, Éditeur, à STRASBOURG,
et rue de la Harpe, N.° 81, à PARIS.
Le Normant, rue de Seine, N.° 8, à PARIS,
1829,
m
LIBRARY OF
IQ85-IQ56
DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES NATURELLES.
TOME LIX.
WAiV = ZOOP.
Le nombre d? exemplaires prescrit par la loi a été dé"
posé. Tous les exemplaires sont revêtus de la signature
de l'éditeur.
DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES NATURELLES
DANS LEQUEL
ON TRAITE MÉTHODIQUEMENT DES DIFFÉRENS ÊTRES DE LA NATURE,
CONSIDÉRÉS SOIT EN EUX-MÊMES, d'aFRES l'ÉTAT ACTUEL DE
NOS CONNOISSANCES, SOIT RELATIVEMENT A INUTILITÉ Qu'en
PEUVENT RETIRER LA MÉDECINE, l'aGRICULTURE , LE COMMERCE
ET LES ARTS.
SUIVI D'UNE BIOGRAPHIE DES PLUS CÉLÈBRES
. NATURALISTES.
Ouvrage destiné aux médecins, aux agriculteurs, aux commerçans,
aux artistes, aux manufacturiers, et à tous ceux qui ont intérêt
à connoître les productions de la nature, leurs caractèresgénériques
et spécitiques, leur lieu natal, leurs propriétés et leurs usages.
PAR
Plusieurs Professeurs du Jardin du Roi, et des principales
Ecoles de Paris.
TOME CINQUANTE-NEUVIEME.
F. G. Levrault, Editeur, à STRASBOURG,
et rue de la Harpe, N.° 81, à PARIS.
Le Noumant, rue de Seine, N.° 8 , à PARIS.
1829.
Liste des Auteurs par ordre de Matières.
Physique générale.
M. LACROIX , membre de l'Académie des
Collège de
(L.)
professeu
Chi
M. CIIEVREUL, membre de l'Académie des
sciences, professeur au Collège royal de
Charlemagne. (Cb.)
Minéralogie et Géologie.
M. Alevand. BRONGNIART, membre de
l'Académie royale des Sciences , professeur
de Minéralogie au Jardin du Roi. (B.j
M. BKOCHANT DE V1LLIERS , membi
de l'Académie des Sciences. ( B. de V. )
M. DE FRANCE, membre de plusieurs
Sociétés savantes. (D. F.)
Botanique.
M. DESFONTA1NES, membre de l'Académie
des Sciences. (Desp.)
M. DE JUSSIEU, membre de l'Académie des
Sciences, professeur au Jardin du Roi. (J.)
M. 1MIRBEL, membre de l'Académie des
Sciences , professeur à la Faculté des
Sciences. (B. M.)
M. HENRI CASSINI , associé libre de l'Aca-
démie des sciences, membre étranger de la
Société Linnéennc de Londres. (H. Cass.)
M. LEMAN, membre de la Société pbiloma-
tiquc de Paris. (Le™.)
M. LOISEI.EUR DESLONGCHAMPS
membre de plusiem
Zoologie générale, Anatomie et
Physiologie.
M. G. CUVIER , membre et secrétaire per-
pétuel de l'Académie des Sciences, prof, au
Jardin du Roi, etc. (G. C. ou CV. ou C.)
M. FLOURENS. (F.)
Mammifères.
M. GEOFFROY SAINT-HILAIRE, membre
de l'Académie des Sciences, prof, au Jardin
du Roi. (G.)
Oiseaux.
M. DUMONT DE S." CBOIX , membre de
plusieurs Sociétés savantes. (Ce. D.)
Reptiles et Poissons.
M. DE LACEPÈDE, membre de l'Académie
des Sciences, prof, au Jardin du Roi. (L. L.)
M. DUMÉRIL, membre de l'Académie de»
Sciences, professeur au jardin du Roi et à
l'École de médecine. (C. D.)
M. CLOQUET, Docteur en médecine. (H. C.)
Insectes.
M. DUMÉRIL,
Sciences , professe
l'Ecole de médecir
aerubre de l'Académie de
rdin du Roi et ;
Docteur c
Sociétés
mlrciue
s. (L. D.)
M. MASSEY. (Mass.)
M. POIRET, membre de plusieurs Sociétés
savantes et littéraires , continuateur de
lopédie botanique. (Poik.)
FEnc
(C. D.)
Crustacés.
M. W. E. LEACH, membre de la Société roy.
de Londres, Correspond, du Muséum d'his-
toire naturelle de France. ( W. E. L. )
M. A. G. DESMAREST, membre titulaire
de l'Académie royale de médecine, profes-
seur à l'école royale vétérinaire d'Alfort ,
membre correspondant de l'académie des
Sciences, etc.
Mollusques , Vers et Zoophytes.
M. DE BLAIN VILLE, membre de l'Académie
des Sciences, professeur à la Faculté des
Sciences. (De B.)
de la
chargé de
M. DE TUS SAC, membre de plusieurs M. TCRPIN,
Sociétés savantes, auteur de la Flore des l'exécution des dessi
Antilles. (De T.)
MM. DE HUMBOLDT et RAMOND donneront quelques articles sur les objets nouveaux
qu'ils ont observés dons leurs voyages, ou sur les sujets dont ils se sont plus particuliè-
rement occupés. M. DE CANDOLLE nous a fait la même promesse.
M. PRÉVrOT a donné l'article Océan; M. VALENCIENNES plusieurs articles d'Orni-
tbologie ; M. DESPORTES l'article Pigeon domestique , et M. LESSON l'article Pluvier.
M. F, CUVIER, membre de l'académie des Sciences, est chargé delà direction géné-
rale de l'ouvrage, et il coopérera aux articles géuéraux de zoologie et à l'histoire des
man.mifères. ( F. C. )
DICTIONNAIRE
DES
SCIENCES NATURELLES.
WAC
W AALIA. (Ornith.) Bruce a décrit sous ce nom, dans son
Voyage en Abyssinie, une espèce de pigeon, qui est le co-
lumba abyssinica de Latham. ( Ch. D. et L. )
"WAC (Bot.) Le bananier est ainsi nommé à Tripoli et dans
la Syrie, suivant Rauwolf. ( J. )
WACCAT. (Bot.) Voyez Pitada. (J.)
WACERONE. ( Ornith. ) Nom de la lavandière dans l'En-
cyclopédie. (Ch. D. et L.)
WACHENDORFE, TVachendorfia. (Bot.) Genre de plantes
monocotylédones, à fleurs incomplètes, polypétalées, de la fa-
mille des iridées? de la triandrie monogynie de Linnseus, offrant
pour caractère essentiel: Une spathe univalve pour calice;
une corolle irrégulière à six pétales; les trois supérieurs re-
dressés, les inférieurs étalés; trois élamines fertiles, inclinées;
deux ou trois autres fîlamens stériles (nectaire, Linn.) ; un
ovaire supérieur; un style incliné; un stigmate simple ; une
capsule à trois loges , à trois valves.
"Wachendorfe en thyrse : IVachendorfia thyrsiflora, Linn.,
Spec; Lamk. , lll. gen., tab. 44, fig. 2 ; Bot. Magaz., tab. 160;
Red., Lil., tab. o,5. Cette plante a des racines tubéreuses:
elles produisent une hampe velue, un peu tomcnteuse, gar-
nie a sa base de feuilles ensiformes, engainantes à leur partie
inférieure, glabres, pliées, à cinq nervures; les feuilles des
tiges courtes, éparses , en forme d'écaillés. Les fleurs sont
alternes, réunies en épis rameux, alongés, situés à l'extré-
mité des rameaux; le rachisest anguleux, divisé vers sa base
59. 1
WAC
en deux ou trois rameaux et plus, flexueux, tomenteux.
Chaque fleur est pédicellée , accompagnée d'une bractée ,
velue, lancéolée, delà longueur des fleurs. Les pétales sont
lancéolés, presque cunéiformes, aigus; les étamines étalées,
plus courtes que la corolle. Cette plante croitau cap de Bonne-
Espérance. On la cultive au Jardin du Roi.
Wachendorfe paniculée: Wachendorjia paniculaia, Linn.,
Spec. ; Lamk. , III. gen. , tab. 5 4 , fig. 1 ; Bot. Magaz. , tab. 6 1 6 ;
Smith , Icon. pict., tab. 5. Cette plante produit de ses ra-
cines une hampe droite; ses feuilles radicales sont disposées
sur deux rangs presque opposés, verticales, trois fois plus pe-
tites que celles de l'espèce précédente. Les feuilles caulinaires
sont peu nombreuses , petites , sessiles , éparses , linéaires
un peu aiguës. Les fleurs sont disposées en un épi droit
alongé, terminal, composé de très-petites grappes latérales
pubescentes, munies de bractées oblongues, aiguës. La co-
rolle est petite, jaune en dedans, pubescente et rougeàtre
en dehors ; les pétales sont en ovale renversé. Cette phinte
est cultivée au Jardin du Roi ; elle est originaire du cap de
Bonne -Espérance.
Wachendorfe velue: TV achendorfia hirsuta , "Willd., Spcc;
Andr. , Bot. repos., tab. 098; Rudb., Elys., 2, fîg. 10. Cette
plante a des racines tubéreuses et tuniquées, qui produisent
une hampe droite, velue, haute d'environ un pied et demi,
cylindrique à sa base , triangulaire à la partie supérieure qui
supporte les fleurs. Les feuilles radicales sont plissées , ensi-
formes, glabres à leur base, velues à leur partie supérieure,
rétrécies vers le sommet, marquées de trois nervures longi-
tudinales plus saillantes que les autres; les feuilles caulinaires
éparses , fort petites. Les fleurs sont disposées en épis paniculés,
étalés, situés à l'extrémité des hampes. Les pédoncules sup-
portent quatre a cinq fleurs unilatérales, pédicellées, accom-
pagnées de bractées velues, lancéolées; la corolle est d'un pour-
pre violet. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance.
Wachendorfe a feuilles de graminée ; IVacliendorfia gra-
minifotia, Linn. fils, Suppl. , 101. Ses hampes sont droites,
simples, cylindriques a leur partie inférieure. Les feuilles
radicales s engaïnent les unes les autres, et enveloppent la
partie inférieure des hampes : elles sont étroites, alongées,
WAD 3
assez semblables à celles des graminées, glabres, nerveuses,
entières, aiguës; celles des tiges sont fort petites, éparses, peu
nombreuses. Les fleurs sont disposées en une panicule étalée ,
composée de plusieurs épis. Cette plante croît au cap de
Bonne -Espérance.
Wachendorfe fluette; T'Vachendorfia tenella, "YYilId. ,5p., i,
pag. 24g. Dans cette plante les hampes sont droites, presque
cylindriques , accompagnées, à leur base , de feuillesengainées
les unes dans les autres par leur partie inférieure, étroites,
linéaires, entières, glabres à leurs deux faces, marquées de
trois nervures plus saillantes; les feuilles des tiges sont petites,
éparses, peu nombreuses. Les fleurs sont disposées en une
panicule étalée, composée de quelques épis partiels. Cette
plante croît au cap de Bonne -Espérance. (Poir.)
WACHTELKŒNIG. (Ornith.) Nom allemand du rallia crex
ou râle des genêts, type du genre Ortygomefra. (Ch. D. et L. )
WAD. (Min.) C'est le nom que les minéralogistes angiois,
et quelques minéralogistes allemands, tels que M. Hausmann ,
donnent au manganèse que nous avons décrit sous le nom de
Manganèse oxidé terne, à l'article Manganèse, et qui est un
oxide hydraté de manganèse.
Cet oxide terreux ou ocreux, comme le désignent les mi-
néralogiesangloises (Jameson) et allemandes (Hal-mann). entre
comme partie composante essentielle dans la poterie de grès
noire, faite par Wegdwood et ses successeurs. (B.)
WADAMBU. {Bot.) Voyez Wadapu. ( J. )
WADAPU. (Bot.) Nom malabare, cité par Rhéede, du
gomphrena globosa. C'est le wadambu de l'île de Ceilan, suivant
Linnœus. (J. )
WADDAGHAS. (Bot.) La rose de Chine, hibiscus rosa si-
nensis , est ainsi nommée à Ceilan , suivant Hermann. (J.)
WADDERGAT. (Ornith.) Nom anglois employé par les
colons du port Jackson pour désigner les alouettes de mer ou
les sanderlings. (Ch. D. et L.)
WADOUKA. (Bot.) L'arbre du Malabar, désigné sous ce
nom par Rhéede, a le tronc élevé, les rameaux garnis de
petites épineséparses, les feuilles simples et alternes. Ses fleurs,
disposées en grappes terminales et axillaires très-làches, ont
un calice à quatre divisions et quatre pétales, et son fruit
4 WAD
est une baie sphérique, contenant trois noyaux et probable-
ment à trois loges. Rhéede , en le décrivant ainsi, dit que
son fruit ressemble à celui du nialel, que nous avons rappro-
ché du Lansium ou Lansa (voyez ce mot) , genre voisin du
Cookia dans les aurantiacées. Dirigés par cette indication ,
nous retrouvons dans celte famille le genre Atalantia de Cor-
rea (Limonia monophylla de Linnasus), qui a les feuilles sim-
ples , quatre pétales, huit étamines et une baie à quatre loges
monospermes. Ne pourroit-on pas en conclure que le wa-
douka doit lui être réuni ou former un genre très-voisin P (J.)
WADUR. (Mamm.) Nom suédois du bélier. (Desm.)
~WJE.LJEMÏ11LLA. (Bot.) Suivant Linnasus, ce nom est donné,
dans l'ile de Ceilan, à un arbre qu'il regarde comme une va-
riété du chalef, elœagnus latifolia. (J. )
W^LHAPPU, K1R1ANGURA. (Bot.) Noms cités par Her-
mann d'un apocin de l'île de Ceilan. (J.)
"WjELKjEPPETHYA. (Bot.) C'est à Ceilan la même plante
que le Cappathya. Voyez ce mot. (J.)
W^LKAHABILYA. (Bot.) Nom donné , dans l'île de Cei-
lan. suivant Linnaeus, à son Tragia involucrata , genre d'eu-
phorbiacées. (J.)
WjELMENDYA. (Bot.) Voyez Mendya. (J.)
WiELMINDI. (Bot.) Nom du ceanothus asiaticus à Ceilan,
Suivant Hermann. Il cite encore un autre wœlmindi , nommé
aussi walmedya , qui n'est point rapporté à un genre connu,
et qui, ayant les feuilles opposées, n'est probablement pas
congénère du précédent, ni du wœlmendya. ou Mendya (voyez
ce mot), autre plante de la même île. (J. )
W6ELÙNDU. (Bot.) Nom du dolichos scarabœoides à Cei-
lan, suivant Hermann. (J.)
WyEMBU. (Bot.) Vacorus calamus porte ce nom au Mala-
bar. (Lem.)
W/ERANYA. (Bot. ) Vhedyotis fruticosa est ainsi nommé
à Ceilan, suivant Hermann. (J.)
Wj'ËRELAGHAS. (Bot.) Nom du dodonea viscosa à Ceilan,
cité par Hermann. (J. )
WiETHAKOLA". (Bot. ) A Ceilan on nomme ainsi le mo-
mordica /////'a, suivant Hermann. (J.)
YV./ETHAKYA. (Bot.) C'est sous ce nom qu'est connu à
WAG 5
Ceîlan , selon Hermann , un végétal pris d'abord pour un
Bromelia, et reconnu ensuite pour le vacoua de Madagascar,
ou laida du Malabar, pandanus odoratissimus. (J.)
WJE-WJEL. (Bot.) Nom du rotang, calamus , à Ceilan ,
suivant Hermann. (J.)
WAFFIS. ( Ornith. ) Nom d'une espèce de canard , à la baie
d'Hurlson. (Ch. D. et L.)
WAGA. (Bol. ) La plante que Rhéede cite sous ce nom,
dans VHort. malab., est une espèce d'acacia sans épines, à
feuilles bipennées, à fleurs disposées non en tête, mais en
épis lâches, et à gousses aplaties , larges et assez longues. Ces
gousses ressemblent à celles de Yacacia lebbeck , mais il n'a ni
le même feuillage, ni les fleurs en tête, et il doit être une
espèce nouvelle, qu'il ne faudroit point confondre avec l'a-
cacia vaga, dont les fleurs sont aussi en tête. (J.)
WAGEL-KUTTU-PEGANDEI. (Bot.) Nom du stemodia
aquatica de "Willdenow, dans la langue tamoule. (J.)
WAGELL. (Ornith.) Nom usité dans le comté de Cor-
nouailles pour désigner le ganet ou goè'land, variété du genre
Larus. ( Ch. D. et L.)
WAGELLUS CORNUBENSIUM. (Ornith.) Nom adopté par
Ray pour désigner le goè'land grisard, suivant Sonnini. (Ch.
D. et L.)
WAGNÉRITE. (Min.) C'est le nom que M. Fuchs a donné
à un minéral encore très-rare, et dont il a fait une espèce, en
la dédiant à M. Wagner de Munich '. D'après le résultat de
son analyse, ce seroit un phosphate de magnésie, mélangé ou
combiné avec environ 3o parties pour 100 de fluate de magné-
sie. La wagnérite est une substance d'aspect lithoïde, à cassure
vitreuse et inégale, translucide et de couleur grise ou jaunâ-
tre ; elle ne s'est encore offerte qu'à l'état cristallin. Les formes
régulières dérivent d'un prisme rhomboidal à base oblique ,
dont les faces latérales font entre elles un angle de g5° 25'
(Lew). Sa dureté est supérieure à celle de l'apatite, et in-
férieure à celle de felspath adulaire. Sa pesanteur spécifique
est de 3,n (Fochs). Traitée seule au chalumeau, elle fond
i Journal de Schweigger, tom. 3 , p. 269.
6 WAG
avec difficulté en un globule vitreux d'un gris verdâtre : avec
le borax, elle fond aisément en un verre transparent.
Composition == M3P2. Berzelius.
Acide
phospho-
rique.
Acide
fluorique.
Magnésie.
Oxide de
fer.
Oxide de
Manganèse.
Auteur.
4l,73
6,5o
46,66
5,00
o,5o
Fuchs.
La wagnérif e a été trouvée d'abord dans la vallée de Hollgra-
ben, près de Wcrfen , dans le Salzbourg: elle y est dissémi-
née au milieu de petites veines irrégulières de quarz, qui
traversent un phyllade. On l'a retrouvée depuis dans les États-
Unis d'Amérique. (Delafosse. )
WAGN-HUALUR. (Mamm.) Ce nom norwégien est ap-
pliqué à un cétacé du genre Dauphin. (Desm.)
WAGORA. ( Ichthyoï. ) Nom polonois de l'anguille. (H. C.)
WAGTHOND. (Mamm.) Le dogue ordinaire porte ce nom
en Hollande. (Desm.)
"WAHLBOME, JValûbomia. (Bot.) Genre de plantes dico-
tylédones, à ileurs complètes, polypétalées, régulières, de
ïa famille des rosacées, de la polyandrie tétragjnie, dont le
caractère essentiel consiste dans un calice persistant, à quatre
divisions profondes; quatre pétales; un grand nombre d'éta-
inines insérées sur le réceptacle; les anthères petites, glo-
buleuses; quatre ovaires connivens, supérieurs: quatre styles
persistans ; le fruit paroît être une capsule oblongue.
Ce genre est tellement rapproché des tetracera , qu'il est
très-probable qu'il y seroit réuni, si le fruit étoit mieux
connu : d'ailleurs je soupçonnerois que le fruit doit être
composé de quatre capsules, peut-être réunies, d'après le
caractère de l'ovaire.
"Wahlbome des Indes : W 'àhlbomia indica, Thunb. , Act.
Holm., 1790, tab. 9; Lamk., lll. gen., tab. 485. Arbrisseau
à tige drcite, cylindrique, divisée en rameaux alternes, droits,
étalés, couverts de poils cendrés. Les feuilles sont alternes,
médiocrement pétiolées, ovales-elliptiques, presque lancéo-
lées, entières à leur partie inférieure, dentées en scie à leur
bord supérieur, un peu velues, acuminées, longues d'envi-
WAK 7
ron trois pouces, rétrécies à leur base en un pétiole court;
il y a des stipules sessiles, lancéolées, caduques. Les fleurs sont
terminales, réunies en une ombelle simple ou composée ; cha-
que ombelle a environ quatre fleurs; les pédoncules sont alon-
gés, filiformes , un peu velus, étalés, dépourvus de bractées.
Le calice est composé de quatre folioles ovales -lancéolées,
un peu aiguës; la corolle a quatre pétales, de la forme et
de la longueur des folioles du calice; les étamines sont nom-
breuses, plus courtes que la corolle; il y a quatre styles su-
bulés, persistans; les stigmates sont courts. Cette plante croit
aux Indes orientales, et à file de Java. (Poir.)
WAHLBOM1A. (Bot.) Ce genre de Thunberg a été réuni,
par M. De Candolle , au Tigarea d'Aublet, dans les dillénia-
cées. (J.)
WAHLENBERGIA. (Bot.) M. Schrader sépare sous ce nom
le campanula lobelioides , quia la corolle en entonnoir. (J.)
WAIJAPALI. (Bot.) Voyez Gajapala. (J.)
WAINSCOTTED WRASSE. (Ichthjol.) Nom anglois du
labre boisé, décrit dans ce Dictionnaire, tom. XXV, pag. 21.
(H.C.)
WAITZIA. (Bot.) Plante de la Nouvelle-Hollande qui, se-
lon Venland (pi. 42), constitue un genre dans la syngénésie
égale et dans la famille des cinarocépliales. Ses caractères sont:
Calice commun , imbriqué d'écaillés coloriées , pédiculées ,
spathulées , dentées, aiguës, barbues sur leur pédicule, les
intérieures plus longues ; corolle en massue et à cinq divi-
sions ; semences oblongues, surmontées d'une aigrette stipi-
tée , à deux poils plumeux. (Lem.)
WAJEL-KATTU-PANGAMDEI. (Bot.) Dans la langue ta-
moule , dans l'Inde, on nomme ainsi le stemodia aquatica ,
Willd., plante aquatique qui croit aux environs de Tranque-
bar, et qui ne paroit pas être un stemodia. (Lem.)
WAJER-VISCH. (lchthyol.) Un des noms hollandois du
monacanthe velu , dont a parlé Valentin. Voyez Monacanthe>
(H. C.)
WAKE. ( Ornith.) On donne ce nom dans l'Histoire géné-
rale des voyages (tom. 3 , p. 5io) , et aussi celui de alcaviak,
à un oiseau que nous croyons être la grue couronnée ou
demoiselle de Numidie. (Lesson.)
8 WAK
WAKE. (Mm.) Voyez Vake. (B.)
WALAN. (Bot.) Voyez Tjerlanc. (J.)
WALANGHUNA. (Bot.) La plante citée sous ce nom à
Ceilan par Hermann , étoit regardée par lui comme un apo-
cin, par Burmann comme un asclepias , et Linnœus soupçon-
noît que c'étoit un cynanchum. (J.)
WALANG-KADDA. (Ornith.) Nom javanois du pelecanus
pliilippensis de Gmelin. (Ch. D. et L. )
"WAIDAMINI. {Bot.) Voyez Mahapila. (J.)
"WALDHUHN. (Ornith.) Nom allemand générique des té-
tras et gélinotles. (Ch. D. et L. )
"WALDPIDSCHA. (Bot.) Nom du jasmin des Açores à Cei-
lan , suivant Hermann. ( J. )
WALDSCHM1DIA. (Bot.) Ce genre de M. "Wiggers est le
même que le Villarsia de Ventenat , reporté à la suite des
gentianées, nommé aussi Scluvefcherta et Limnanthemum par
Gmelin. Antérieurement il avoit été substitué, par Necker
et Scopoli , à celui d'Apalatoa , donné par Aublet à un de
ses genres légumineux, nommé maintenant Crudia par Schre-
ber, VVilldenow et M. De Candolle. (J.)
WALDSCHNEPFE. ( Ornilh. ) Nom allemand delà bécasse,
scolopax rustica. (Ch. D. et L.)
"VVALDSTEINIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, polypétalées , régulières, de la famille
des rosacées, de Yicosandrie digjnie de Linnaeus, offrant pour
caractère essentiel : Un calice persistant, à dix divisions, cinq
alternes plus courtes; cinq pétales insérés sur le calice avec
des étamines nombreuses; deux ovaires libres; deux styles;
les stigmates en massue ; deux semences ovales.
Wai.dsteinia a feuilles de géum: J'Valdsteinia geoides , Willd.,
Nov. act. berol. , 2 , tab. 4, fig. 1. Cette plante a des racines
fibreuses, qui produisent une tige couchée à sa partie infé-
rieure, puis redressée, ascendante, cylindrique, striée, un
peu pileuse; les feuilles sont alternes; les radicales et infé-
rieures fermes, pétiolées, élargies, veinées, nerveuses, munies
de quelques poils rares, divisées à leur circonférence en cinq
lobes assez réguliers ; chacun de ces lobes est souvent divisé en
trois autres inégaux, obtus au sommet , médiocrement dentés:
la base des feuilles est pourvue de stipules sessiles , oblongues ,
WAL 9
aîguè's , très-entières. Les fleurs sont au nombre de deux,
quelquefois trois , situées à l'extrémité des tiges , portées sur
de très- longs pédoncules simples, filiformes, terminés par
une seule fleur. Le calice est divisé en dix découpures inégales;
cinq plus grandes, cinq autres plus petites, alternes, ovales,
vn peu aiguës : la corolle est jaune ; il y a cinq pétales un peu
arrondis, prolongés en un onglet aigu; les étamines sont nom-
breuses; les anthères obtuses ; il y a deux ovaires ovales; deux
styles droits, alongés. Le fruit consiste en deux semences en
ovale renversé, tin peu obtuses, point surmontées par le style,
qui tombe avant la maturité. Cette plante croit dans les grandes
forêts, en Hongrie. On la cultive au Jardin du Roi. (Poir.)
WALEN PAREY. (Ichthyol.) Nom par lequel lesTamoules
désignent le caranx de Klein. Voyez Caranx. (H. C.)
WALENBERGIA. (Bot.) Voyez Wahlenbergia. (Lem.)
WALG*AMBU. (Bot. ) Nom de ïeugenia malaccensis dans
Pile de Ceilan. C'est le nari-schambu du Malabar. (J.)
WALGHATALA. (Bot.) On nomme ainsi à Ceilan, selon
Hermann , la colocase , arum colocasia. Linnœus , dans son
Flora zeylanica, l'écrit walyhdhala. ( J. )
WALGH-VOGEL. (Ornith.) Nom hollandois du dronte, di->
dus ineptus. ( Ch. D. et L. )
"VVALI. (Bot.) Nom brame du basclla du Malabar, basella
cordifolia de M. de Lamarck. (J. )
WALIDDA. (Bot.) Suivant Rai et Burmann , ce nom est
donné, dans l'île de Ceilan, à une plante apocinée (codaga-
pala du Malabar), qui est le nerium antidysentericum de Lin-
nœus , maintenant wrigthia de M. Brown, genre distinct. (J.)
WALIKAHA. (Bot.) Le genre Memecylon est ainsi nomme
à Ceilan , selon Hermann. (J.)
WAL1NGHURA. (Bot.) Vamomum zerumbet porte ce nom
à Ceilan , suivant Hermann. (J.)
"WALISOA. (Bot.) Voyez Utta-soa. (J.)
WALKERIA. (Bot.) Ehret nommoit ainsi le genre Nolana
de Linnagus. Schreber désignoit aussi sous le nom de Wal-
hera, adopté par M. De Candolle, le Meesia de Gaertner et
de M. de Lamarck, genre d'ochnacées, décrit précédemment
par M. Poiret sous le nom de Mésier. Voyez ce mot et Meesia.
(J.)
i0 WAL
"WALKERIA. (Bot.) Hornschuch a nommé ainsi un genre
de mousses, qu'il a établi pour placer le Trichostomum leuco-
loma de Schwaegrichen. M. Walker-Arnott avoit proposé le
même genre sous la dénomination de Macrodon ; enfin, il est
appelé Leucoloma par Bridel , dans sa Bryologie universelle,
vol. 2, pag. 218. Ce naturaliste définit ainsi le genre : Péris-
tome simple, à seize dents filiformes, fendues jusqu'à la base;
coiffe cuculiforme ou en cornet; capsule régulière, sans
anneau. Selon Arnott, dans le macrodon la coiffe est en outre
oblique à sa base et elle offre des loges latérales.
Bridel place le leucoloma à la suite de ses genres Leucodon
et Dicnemon; mais, comme il est encore peu connu, ses affi-
nités ne peuvent point être indiquées.
Bridel indique trois espèces; elles sont toutes trois étran-
gères à l'Europe.
i.° Leucoloma bijidum , Brid., Bryol. univ. , 2, p. 219 et 751 ;
Jrlypnum bifidum , Brid., Musc, recens., 2, part. 2, pag. 5i,
pi. 1, fig. 4; Trichostomum bijidum, Brid., Mant,; Trichosto-
mum leucoloma, Schwaegr. , Suppl., 2, part. 1 , p. 76, pi. 122;
Dicranum brevisetum, Brid., Bryol. univ., 1 , p. 487 ; Macrodon
yluberti, Arnott. C'est une mousse découverte à l'île de Mada-
gascar par Aubert du Petit-Thouars; sa tige, droite, rameuse,
est garnie de feuilles linéaires, lancéolées, à base élargie et
concave, et bordure blanche. La capsule est droite, ovale;
elle porte un opercule conique.
2.0 Leucoloma angustifolium, Brid., loc. cit., p. j52; Hyp-
num bifidum, Brid., Musc, recens., 2, part. 2, pag. 5i, pi. 1,
fig. 4. Les tiges de cette espèce sont droites, rameuses et
munies de feuilles linéaires fort longues, point amplexicaules
à la base; ces feuilles ont le bord blanc. Cette espèce a été
découverte à l'île Bourbon par Commerson.
5." Leucoloma serrulatum , Brid., loc. cit., p. 762. Cette es-
pèce, que M. Desvaux a reçue de file Saint-Domingue, se
distingue par sa tige dichotome, à rameaux réunis et fasci-
cules en forme de pinceaux; par ses feuilles presque disti-
ques, très-ouvertes, roides, ayant leur base élargie, amplexi-
caule et au milieu une nervure qui finit à l'extrémité en une
longue pointe. Le bord inférieur des feuilles est plus large
et il devient diaphane. La fructification n'est point connue,
WAL «
Le nom de Leucoloma convient mieux à ce genre, et rap-
pelle la bordure blanche des feuilles; celui de IValVerïa est le
même que celui de T'Valkera, autre genre du même nom,
mais phanérogame, adopté par tous les botanistes; enfin,
l'expression macrodon, n'étant pas justifiée par une grandeur
outre - commune des dents du péristome , ne sauroit être
admise. D'ailleurs M. Arnott (Mémoire de la soc. d'hist. natur.
de Paris, vol. 2 , p. 3o2) semble le destiner à une des divisions
de son genre Daltonia; il place dans cette division une seule
mousse, remarquable par sa coiflfe, dont la base est fixement
et longuement ciliée, avec les dents longues et filiformes. Cette
mousse est le D. splachnoides , Hook. , Musc. brit. , qui a le
péristome double et représente à elle seule le daltonia de Brï-
del, Bryol. univ., 2, p. 255, et 7, 58. (Lem.)
WALKOHOMBA. [Bot.) L'arbre de Ceilan , cité sous ce
nom par Hermann , a des feuilles de frêne , suivant Bur-
mann , et Linnaeus le rapporte avec doute au genre de VAze-
darach. ( J. )
WALKUFFA. (Bol.) L'arbre connu sous ce nom dans l'Abys-
sinie , où il a été observé par Bruce, appartient par ses ca-
ractères au genre Brotera de Cavanilles, ou Pentapetes de Lin-
nseiis, dont on a séparé le Pterospermum , et qui fait partie de
la famille des hermanniées. (J. )
WALKUFFA PENTAPÈTE. (Bot.) W 'alkuffa pentapetes ,
Bruce, Voyage en Nubie , vol. 5 , p. 84 , et trad. franc. , vol. 6,
tab.20, Poir. , Encycl. Ce genre, établi par Bruce, a de très-
grands rapports avec les pentapetes , et appartient à la famille
des malvacées: il ne diffère des pentapetes, à en juger d'après
la description de Bruce, que par son calice simple, à cinq
découpures, et peut-être encore par ses fruits, qui ne sont
pas connus. Il est possible cependant que, comme le calice
extérieur des pentapetes est fort caduc, il ait échappé à
Bruce; c'est pourquoi je ne présente ce genre qu'avec doute;
toutes les autres parties de la fleur, la corolle, le nombre
et la disposition des étamines, sont les mêmes que dans les
pentapetes; mais le stigmate est plan, presque pelté, ouvert
en une étoile à cinq pointes courtes.
« Le Walkuffa, dit Bruce , ressemble, au premier coup
« â'œil, à un cerisier de la province de Kent, surtout quand
WAL
« il n'a pas de branches très-touffues et très-étendues. Le
« premier bois que recouvre l'écorce, est blanc, mais ce n'est
« qu'un aubier sous lequel est un bois d'un jaune -brun qui
« ressemble un peu au cèdre. Les vieux arbres que j'ai vus
« avoient le bois encore plus noir, et pareil à celui du labur-
« num. Les Abyssiniens prétendent que son bois ne surnage
« pas dans l'eau ; mais j'ai fait l'expérience du contraire : il
« est néanmoins très-pesant. »
Les feuilles sont amples, pétiolées, ovales en cœur, acu-
minées, dentées en scie, vertes en dessus, blanchâtres en
dessous; les fleurs disposées en corymbes axillaires, presque
en ombelle ou en cime. Le calice est simple, à cinq divisions
profondes, lancéolées, aiguës, d'un vert clair; la corolle
blanche, à cinq pétales redressés, formant une coupe régu-
lière, pendante,- chaque pétale élargi , concave, un peu rétréci
en onglet, tronqué etsinué au sommet. 11 y a quinze étamh>5s
inégales; les filamens sont libres à leur partie supérieure,
réunis à leur base en un anneau qui environne l'ovaire: de
plus cinq filamens stériles, épais, plus longs que les autres,
séparent les étamines en trois paquets. L'ovaire est ovale, su-
périeur, surmonté d'un style subulé, jaunâtre, beaucoup plus
long que la corolle ; le stigmate est pelté, à cinq rayons courts,
aigus.
Le waïkuffa croît dans la Kolla, la partie la plus chaude de
l'Abyssinie , et il ne fleurit pas de suite après la pluie, dit
Bruce, comme la plupart des autres arbres de l'Abyssinie,
entre le commencement de Septembre et l'Epiphanie , quand
les dernières pluies de Novembre tombent encore en abon-
dance. Ses fleurs sont d'une grande beauté, mais elles n'ont
point d'odeur. On prétend même qu'elles font périr les abeilles ;
c'est pourquoi on a grand soin d'arracher l'arbre dans toutes
les provinces dont le principal revenu est en miel. (Poir.)
WALKURUNDU. (Bot.) Ce nom signifie à Ceilan cannel-
lier sauvage, kurundu , avec la préposition wal , sauvage. C'est
celui que les Portugais de l'Inde nomment candi de Malt, sui-
vant Burmann. Cet auteur cite plusieurs variétés de can-
nelle, savoir: le rasse coronde, ou cannelle douce; le cohette
coronde ou cannelle amère ; le welli coronde ou cannelle
sablonneuse ; le sewal coronde ou cannelle mucilagineuse. On
WAL »3
nomme encore dawel coronde le cannellier dont le bois lé-
ger est employé pour faire des tambours; cotte coronde, celui
dont le tronc est chargé d'épines; mael coronde, celui qui est
toujours en fleurs. (J.)
WALLANRADHU , WALMIRIS. {Bot.) Nom du piper m a-
lamiris à Ceilan. (J.)
WALL-B1RD. (Ornith.) Ce nom et celui de Spotted fly
catcher, désignent, chez les Anglois , le muscicapa grisola. (Ch.
D. et L.)
WALL-CREEPER. (Ornith.) Nom anglois du grimpereau
de muraille, certhia muraria , Linn. (Ch. D. et L. )
WALLEI-WA WAL. (Ici thyol.) A la côte de Coromandel
on donne ce nom au stromatée argenté. Voyez Stromatée. (H.C.)
WALLENA. (Mamm.) Voyez Valena. (Desm.)
WALLÈNE, TVallenia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé-
dones, à fleurs complètes, monopétalées , régulières, très-
voisin des ardisia , de la famille des ardisiacées , de la télran-
drie monogynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel:
Un calice persistant, à quatre dents; une corolle tubulée,
à quatre divisions; quatre étamines insérées au fond de la
corolle; les filamens élargis à leur base; les anthères droites,
ovales; un ovaire supérieur; un style subulé , persistant; un
stigmate simple; une baie uniloculaire , monosperme.
Wallène a feuilles de laurier: Wallenia laurifolia, Willd.,
Spec. , 1 , page 618; Sloane, Jam. hist. , 2, tab. 14$, fig- 5;
Petesioides laurifolium; Jacq., Amer., 17. Arbrisseau qui s'élève
à la hauteur de dix à vingt pieds, sur un tronc revêtu d'une
écorce lisse, chargé de longues branches qui se divisent en
rameaux cylindriques, hérissés de cicatrices. Les feuilles sont
pétiolées, oblongues, acuuiinées , un peu obtuses, glabres,
entières, nerveuses, striées, un peu épaisses : les pétioles courts,
sans stipules. Les fleurs sont disposées en une panicule ter-
minale, étalée; les ramifications alternes, presque fastigiées;
toutes les fleurs pédicellées , inodores, de couleur jaune; le
calice, coloré, est à quatre découpures droites, obtuses; la
corolle tubuJée; le tube droit, cylindrique , plus long que le
calice; le limbe à quatre lobes courts , obtus ; les étarniues sont
saillantes. Le fruit est une baie arrondie , de couleur écarlate,
à une seule loge, à une semence revêtue d'une croûte fragile.
14 WAL
Cette plante croît parmi les broussailles sur les montagnes, à la
Jamaïque et à la Nouvelle-Espagne. On trouve quelquefois
des fleurs mâles stériles parmi les fleurs hermaphrodites.
Le calice, la corolle, les parties sexuelles et le fruit, sont
couverts de points glanduleux jaunâtres. Le fruit mûr est
légèrement acide, aromatique, ainsi que les autres parties de
la fructification ; ses semences ont une saveur piquante et
poivrée. Cet arbrisseau fleurit au printemps et dans l'au-
tomne. Il porte le nom de laurier à la Nouvelle -Espagne.
W allène angcleux; TV allenia angularis,Jacq. , Uort. Schanb.,
1, tab. 5o. Arbrisseau de vingt-cinq à trente pieds; son tronc
est de la grosseur de la jambe ; ses rameaux sont glabres, étalés,
anguleux; les feuilles sont alternes, médiocrement pétiolées,
quelquefois rapprochées trois ou quatre, presque en verticilles,
oblongues, lancéolées, très- entières , glabres, coriaces, ob-
tuses, luisantes, longues d'environ cinq à six pouces, larges
de deux ou trois, sans stipules. Les fleurs sont disposées en
une panieule droite, touffue, terminale : elles sont fort petites,
presque sessiles , d'un vert pâle. Le calice est tubulé, à quatre
petites dents droites, obtuses, un peu velues; la corolle est trois
fois plus longue que le calice et à quatre lobes courts, obtus;
il y a quatre, quelquefois cinq étamines plus longues que la
corolle; les anthères sont oblongues, vacillantes; le style est
conique, presque aussi long que la corolle, terminé par un
stigmate simple. Cette plante croit dans les Indes orientales.
(PO.R.)
W ALLER.' ( Ichthyol. ) Voyez Scheid. (H. C.)
"WALLÉRITE. (Min.) M. Ménard de la Groye a voulu con-
sacrer à "Willerius, le père de la minéralogie, digne de l'es-
pèce la mieux caractérisée, un minéral terreux qui n'est pas
une espèce, ou qui rentre dans des variétés qui ont déjà reçu
bien de noms; c'est à une alumine hydratée silicifère. car il
y en a de bien des sortes, qu'il a appliqué le nom de Wallé-
rite. On sait que cette combinaison à caractères vagues, à pro-
portions indéfinies, peut se rapportera la Coixyiute, à I'Alu-
winite, à la Lenzinite, au Diaspore, etc. Voyez ces mots. (B.)
WALLESIA. (Bot.) Voyez Vallesia. (Lfm.)
"W'ALLIA-POL-VjELLI. (Bot.) Nom malabare d'une plante
apocinée dont la fleur n'est pas connue. (J.)
WAL *5
WALLICHIA. (Bot. ) Ce nom a été donné à deux genres
trés-différens. Roxburg l'a appliqué à un palmier , et il a été
adopté par M. Martius pour le même, dans sa Monographie
des palmiers. M. De Candolle , dans son Mémoire sur les bytt-
nériacées (Mém. du Mus. d'histoire naturelle, 10, pag. 97).
s'en sert pour désigner un genre de cette série divisée en
plusieurs sections, au nombre desquelles est celle des walli-
chiées. C'est peut être celui-ci qui prévaudra, étant inséré
dans le Prodromus de l'auteur, qui est un ouvrage général.
(J.)
WALLICHIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs
complètes, polypétalées , de la famille des buttnériacées, de la
monadelphie polyandriede Linnaeus, offrant pour caractère essen-
tiel : Un involucre à trois ou quatre petites folioles entières,
distantes de la fleur; un calice à quatre lobes oblongs, linéaires,
tomentcux, munis de deux glandes en dedans à leur base;
quatre pétales étalés, réfléchis, épais et veloutés à leur on-
glet : les étamines monadelphes ; un ovaire ovale , à huit
loges; un style, huit stigmates; une capsule? les loges mono-
spermes.
Wallichia élégant; Wallichiaspectabilis ,Decand., Mém. du
Mus. , vol. 10, p. 104 , tab.6. Les rameaux sont ligneux , cylin-
driques , pubescens dans leur jeunesse; les feuilles alternes,
pétiolées, en cœur, inégalement dentées, à sept nervures,
pubescentes et blanchâtres en dessous , longues de deux pouces
et plus; les stipules sétacées, caduques; les pédoncules axil-
laires, plus longs que les feuilles, bifides au sommet, formant
une panicule ou un corymbe feuille; les folioles de l'invo-
lucre linéaires, blanchâtres et persistantes, à deux lignes
au-dessous du calice , dont les découpures sont lancéolées ,
linéaires , acuminées , épaisses et veloutées à leurs deux faces ,
munies à leur base interne de deux taches glanduleuses ;
quatre pétales insérés sur le réceptacle, de la longueur du
calice, ovales, oblongs, obtus, très- étalés, membraneux au
sommet, rétrécis en un onglet coriace, très-velu ; le tube des
étamines est conique; l'ovaire très-velu. Le fruit pafoit être
une capsule à quatre ou cinq loges polyspermes. Cetîe plante
a été découverte au Napoul, dans les Indes orientales, par
M. Wallich. (Poir.)
i6 WAL
WALLIMA. ( Bot. ) A Ceilan on nomme ainsi un haricot
non encore rapporté à une espèce connue. (J.)
WALLKATZE. (îchthjol.) Nom que l'on donne, à Ham-
bourg, au scorpion de mer , cottus scorpius. Voyez Cotte.
(H.C.)
WALLOURODU. (Bot.) Voyez Kalawel. (J.)
WALLROTHIA. (Bot.) Sprengel a réuni le bunium alpinum
et le Ugusticum lenuissimum sous ce nouveau genre , qui n'a
pas été admis. ( J.)
WALLU^A. (Bot.) Voyez Luna. ( J. )
"WALMIRIS. (Bot.) Voyez Wallanradhu. (J.)
"WALNIKA. (Bot. ) Hermann cite à Ceilan ce nom du
len-nosi du Malabar, vitex negundo. (J.)
WALSON-VALSON-FOUCHI. (Ornith.) Nom malgache,
dans l'Histoire des voyages, du crabier blanc. (Ch. D. et L.)
WALTHERIA. (Bot.) Voyez Valthére. (Poir.)
"WALTERIANA. (Bot.) Le genre désigné sous ce nom par
Fraser est le même que le Mylocarium de Willdenow, Mort.
Berol. , que Richard avoit réuni au Cliflonia de Banks et de
M. Gœrtner fils. (J.)
WAL-TIEDDE. (Bot.) Voyez Caapeba. (J.)
"VVALTOLABO. (Bot.) Un des noms donnés au crinum asia-
ticum , dans Pile de Ceilan, selon Hermann. (J.)
WALUHORA. (Ornith.) Nom usité, dit-on, à Ceilan, pour
désigner une espèce d'oiseau de paradis. (Ch. D. et L. )
WALVISCHVANGST. (Mamm.) Ce nom, que feu de La-
cépède dit hollandois, est rapporté par lui comme syno-
nyme de son physale cylindrique. (Desm.)
^VALYHAHALA. (Bot.) Nom d'une espèce d'arum ou co-
locase à Ceilan, cité par Hermann. (J.)
WALYKALLA. (Ichthjol.) Un des noms livoniens de Ta-
blette. Voyez Abi.e, dans le Supplément du tom. I.el de ce
Dictionnaire. (H. C.)
WA-MEW ouOUA-MIOU. (Ornith.) Nom indien du merle
bamahbou. (Ch. D. et L.)
WAMP1. (Bot.) Voyez Cookia. (J.)
YVAN , NORA-MAME. (Bot.) Noms japonois du pisum sa-
tivurn, cullivé au Japou, suivant Thunberg. (J.)
AVANACOE. (Mamm.) Stedman a parlé sous ce nom d'un
WAN 17
singe de Surinam , qu'il ne décrit pas. Il seroit nocturne
comme le saki yarqué, mais M. de Humboldt doute que ce
soit cet animal. (Desm.)
WAN^PALA MALAB. (Bot.) Un des noms du justicia ad-
hatoda à Ceilan , cité par Hermann. (J.)
WANDEROU. (Mamm.) Ce nom est le même que celui
d'ouanderou , appliqué à un singe de l'ancien continent qui
appartient au genre Macaque. (Desm.)
WANGENHEIMIA. {Bot.) Ce genre de M. Dietrik est le
même que le Gilibertia de la Flore du Pérou , lequel paroit
différer très-peu du Polyscias de Forster, genre de la famille
des araliacées. Le Gynosurus tima de Linnseus a été aussi séparé
de son genre sous ce nom par Mœnch ; Beauvois l'avoit éga-
lement séparé, mais en le reportant à son genre Dineba, dont
il a tout le port. ( J. )
WANGI-MALACCO-TALI. (Bot.) Nom malais, cité par
Rumph , de son sonchus volubilis, que M. de Lamarck rap-
porte avec doute à son conyza proliféra. (J.)
WANGLE ou WANGLER. (Bot.) Nom du quazuma ulmi-
folia, à la Jamaïque. (Lem.)
WANG-YU. (Ichthjol.) Nom chinois d'un poisson d'eau
douce, dont la pêche est fort lucrative. (H. C. )
WANHOM. ( Bot. ) Nom japonois du kœmpferia galanga.
Kœmpfer en donne la figure avec une longue description. (J.)
WANNA-COGLI et WANNA-PAM. (Erpétol.) Noms in-
diens de la couleuvre chajquarona. Voyez Couleuvre. (H. C.)
WANNAN-POLICA. (Iclithyol.) Nom donné par les Chin-
gulois à la roussette tigre. Voyez Roussette. (H. C.)
WANNIE. (Bot.) Nom donné, sur la côte de Coroman-
del, suivant Burmann , à son prosopis spicata. (J.)
AVANT. (Mamm.) Un des nomsanglois de la taupe. (Desm. )
WANTOHCvE , BANTGHQ^:. (Bot.) Ces noms chinois,
qui signifient, suivant Rumph, herbe équivalente à dix mille
autres , sont donnés , selon lui , aux datura metel etfastuosa , qui
sont éminemment narcotiques et d'un usage dangereux. (J.)
WANZEN-SAAMEN. (Bot.) Nom allemand des corisper-
mes. (Lem.)
WANZEY. (Bot.) C'est sous ce nom, cité par Bruce, que
le cordia sebestena est connu dans l'Abyssinie. (J.)
59. 2
i8 WAO
WAOKA. (Bot. ) Fruit d'un palmier qui croît sur la côte
d'Afrique, vis-à-vis de la Mecque, et qui se mange; il est
probable que c'est le cocotier. (Lem.)
WAPACUTHU. (Ornith.) Nom de pays d'une espèce de
chouette , strix wapacuthus de Latham. (Ch. D. et L.)
WAP ATECUSHISH. (Ornith.) Nom usité à la baie d'Hud-
son pour désigner Yemberiza nivalis. ( Ch. D. et L. )
WAPAW-UCHECHAUK. (Ornith.) Nom de la grue blan-
che, à la baie d'Hudson , suivant M. Vieillot. (Cu. D. et L. )
WARABI, KETS. (Bot.) Noms japonois, suivant Kœmp-
fer, de notre fougère femelle, pteris aquilina, qui est aussi
commune dans le Japon. Ses jeunes tiges sont cueillies avant
le développement du feuillage et vendues au marché pour
servir de nourriture. Les pauvres font cuire ses racines, et,
après avoir jeté la première eau, ils les mangent. (J.)
WARABOU. (Ichthyol. ) En Guinée on appelle ainsi le
maquereau. Voyez Scombke. (H. C.)
"WARAGHAHA. (Bot.) Nom de Yasclepias gigantea dans l'île
de Ceilan : c'est Yericu du Malabar. Rhéede l'écrit waraghala.(3 .)
WARAKU-PEMPE. ( Ichthyol. ) Les aborigènes du cap de
Bonne-Espérance donnent ce nom à la Dorade. Voyez ce mot.
(H. C.)
WARAL. (Erpét.) Voyez Ouaran. (H. C)
WARANAM.(Mamm.) Nom de l'éléphant au Malabar.(DESM-)
WARAPOLT. (Bot.) Voyez Valli-panna. (Lem.)
WARA-PULLU. {Bot.) Voyez Pena. (J.)
WARCHIEGER. (Ichthyol.) Un des noms autrichiens delu
perche. Voyez Persèque. (H. C.)
WARG. (Mamm.) Nom suédois du loup. (Desm.)
WARGLO. (Mamm.) Dénomination suédoise d u lynx. (Desm.)
WARIA. (Bot .) Genre d'Aublet, nommé uvariaaromatica par
M. deLamarck, et reporté, avec le même nom spécifique , par
M. Dunal, au genre Unona, dans la famille des anonées. (J.)
WARIMETTEN. ( Bot. ) A Amboine on donne ce nom à
un arbrisseau dont les parties sont incomplètement connues.
On mange ses fruits. ( Lem. )
WARINGA. (Bot.) Voyez Varinga. (J.)
WARINGEN. (Bot.) Nom que les Hollandois des Moluques
donnent au figuier des pagodes. (Lem.)
WAS 19
WARÎRI. (Mamm.) Nom que porte le fourmilier tamanoir
a la Guiane. (Desm.)
WARNA RŒPANJA. (Ichthyol.) Aux Indes orientales on
donne ce nom à Yanthias diagramma de Bloch. Voyez Dia-
gramme. (H. C. )
WARNERA. (Bot.) Ce genre, cité et figuré par Miller,
est Yhydrastis de Linnœus. (J.)
WARRÉE. (Mamm.) Nom donné au cochon sauvage par les
habit .ns de l'isthme de Panama, au rapport du voyageur Dur-
ret. (Desm. )
WARÏIGE PLATTLEIB. ( Ichthyol. ) Nom allemand du
platystacus verrucosus de Bloch. Voyez Asprède. (H. C.)
WARTY FLAT-FISFL (Ichthyol.) Nom anglois du glanis.
Voyez Silure. (H. C.)
WARU-LANDAK. (Bot. ) A Java on nomme ainsi, selon
M. Blume, V hibiscus mutabilis et son hibiscus venustus, qui sont
cultivés dans les jardins. Son hibiscus similis , voisin de Yhi-
biscus tiliaceus , est nommé simplement waru. (J.)
WARZENKOPH. (Ichthyol.) Voyez SternsEher. (H. C.)
WAS. (Mamm.) Ce nom est employé par les Tartares-Mor^
duans pour désigner le veau. (Desm.)
WASCHINA. (Mamm.) Les mêmes Tartares appellent ainsi
le poulain ou jeune cheval. (Desm.)
WASI. (Bot.) Voyez Uru-jine. ( J. )
WASKESSER. (Mamm.) Ce nom a été donné à l'élan qui
habite les contrées les plus septentrionales du Canada. (Desm.)
WASRIGUSA* (Bot.) Un des noms japonois d'un lis aspho-
dèle , hemerocallis fulva , cultivé dans nos jardins à Heurs. (J. )
WASSER-HjEHNLEIN. (Ornith.) C'est un des noms alle-
mands du martin-pêcheur ordinaire. (Desm.)
WASSER-HUHN. (Ornith.) Dénomination allemande de
la foulque. (Desm.)
WASSER-LAUFER. (Ornith.) En Allemagne les barges
portent ce nom. (Desm.)
WASSER-SCHWEIN. (Mamm.) Cette dénomination alle-
mande, qui signifie cochon d'eau, a été appliquée au tapir
d'Amérique. (Desm.)
WASSER-ÏRETER. (Ornith.) Nom allemand du phalarope.
(Desm. )
2o WAT
WATER-BŒNTJE. (Ornith.) Nom de la poule d'eau ou
gallinule en hollandois. ( Desm. )
WATER-DOG, WATER-SPANIEL. (Mamm.) Nom anglois
du chien barbet. (Desm.)
WATER-HOND. (Mamm.) Nom hollandois du même ani-
mal. (Desm.)
WATER-MOLE. (Mamm.) Nom que les colons de la Nou-
velle-Galles du Sud donnent à l'ornithorhynque. Ce mot si-
gnifie taupe d'eau. (Lesson. )
WATER-RAT. (Mamm.) Nom anglois du rat d'eau. (Desm.)
WATER-SCHREW , WATER-SP1TZMUIS. (Mamm.) Noms
anglois des musaraignes aquatiques. (Desm.)
■WATHvESSA. (Bot.) La plante nommée ainsi à Ceilan est
un rossolis, drosera Burmanni de Vahl. (J.)
WATSONIA. (Bot.) Ce genre n'est qu'un démembrement
de celui des glayeuls et des ixia. Il en diffère peu, et ne s'en
distingue que par une spathe à deux valves; une corolle tu-
bulée, à six découpures; trois étamines; trois stigmates fili-
formes, à deux divisions recourbées; une capsule cartilagi-
neuse , polysperme.
Watsonia a épis : IVatsonia spicata, Ait. , Hort. Kew. ; Bot.
Magaz. , tab. 553; Ixia spicata, VVilld., Spec; Ixia cepea,
Red., Lil. , tab. 96; Gladiolus fistulosus, Jacq. , Hort.Schanb., 1,
tab. 16. Cette plante a une tige droite', très-simple, velue,
garnie de quelques feuilles linéaires , striées , quelquefois rou-
lées à leurs bords et comme fistuleuses. Les fleurs sont disposées
en épis courts , imbriqués de toutes parts ; la corolle est petite ,
d'un bleu clair;, son tube s'épanouit en un limbe un peu ir-
régulier, à six divisions ouvertes en étoile ; les spathes sont
courtes, imbriquées, formées d'écaillés scarieuses sur leurs
bords. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance.
Watsonia bordé: ïVatsonia marginata, Ait. , Hort. Kew. ,
éd. nov. , 1 , pag. 93 ; Bot. Magaz., tab. 608; Gladiolus mar-
ginatus , Linn. fils, Suppl. , g5. Cette espèce a des feuilles
longues d'un pied , glabres, ensiformes, nerveuses ; leurs bords
sont cartilagineux, lisses, trois fois plus épais. La tige est de
la grosseur d'une plume d'oie, terminée par un épi fort long,
un peu fléchi en zigzag d'une fleur à l'autre. Les spathes
sont distantes, de la longueur des bractées, souvent déchi-
WAT 21
quefées à leur sommet ; le tube de la corolle est une fois plus
long que lesspathes; les découpures du limbe sont presque
égales, oblongues, elliptiques, purpurines. Cette plante croit
dans les lieux humides au cap de Bonne -Espérance.
AY atsonia mériane ; TV atsonia meriana, Ait. , Hort. Kew.
I. c; Bot. Magaz. , 1194; Red. , Lil. , tab. 1 1 ; Jacq., Icon. rar.
tab. 23o ; Antholiza meriana, Linn. Ses tiges sont droites
hautes d'un pied et demi, munies de quatre feuilles radicales,
linéaires, ensiformes, glabres, bordées, plus courtes que les
tiges; les fleurs sont purpurines, inodores et au nombre de
quatre on huit; les spathes sont à deux valves oblongues, ai-
guës , rougeàtres à leurs bords , à peine longues d'un pouce , un
peu inégales ; la corolle est infundibuliforme ; le tube long d'un
pouce et demi, anguleux, réfléchi; les découpures du limbe
sont mucronées. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance.
YV atsonia alétais : IV 'atsonia aletroides , Ait., Hort.Kew.,
loc.cit. ; Bot. Mag., tab. 44 1 '■> Gladiolus tubulosus , Jacq., Icon.
rar., tab. 229; Gladiolus aletroides , Vahl , Enum. Cette espèce
a le port d'un aloès ou d'un alétris. Ses tiges s'élèvent à la
hauteur de deux pieds : elles sont droites, enveloppées par
les gaines des feuilles; celles-ci , au nombre de trois ou quatre;
sont radicales , ensiformes , striées , longues d'un pied et demi ;
les fleurs , au nombre de cinq à douze , sont disposées en un épi
terminal , long de six pouces; lesspathes sont alternes, à trois
valves, presque imbriquées: l'extérieure purpurine, longue
d'un demi -pouce, ovale, striée; les intérieures linéaires, lan-
céolées. La corolle est d'un rouge écarlate foncé, longue d'un
pouce et demi; les lobes du limbe sont courts, droits, ovales,
et les divisions du stigmate bifides. Cette plante croît au cap
de Bonne -Espérance.
Une variété de cette plante avoit d'abord été signalée
comme espèce distincte , sous le nom de gladiolus merianellus ,
Thunb. et Vahl, Enum.; Bot. Magaz. , tab. 533; Andr., Bot.
rep., tab. 174; Antholyza merianella, Linn. Ses tiges sont hautes
d'environ un pied et demi, garnies de trois ou quatre feuilles
étroites, linéaires, nerveuses, striées, plus courtes que les
tiges , glabres ou un peu pileuses; les gaines longues et velues.
Les fleurs sont terminales, d'un jaune incarnat, quelquefois
panachées, réunies, au nombre de trois ou quatre, en un épi
WAT
terminal. Les spath es sont bivalves, lancéolées, aiguës, striées?
la corolle est en forme d'entonnoir; le tube grêle à sa partie in^
férieure, puis très-ample; les lobes du limbe sont ovales et
alongés. Cette plante croît aux mêmes lieux que la précédente.
Watsonia jaune de laque : TVat&onxa laccata , W. humiiis ,
Ait., loc. cit.; Bot. Magaz., tab. 65i, 1 ic>5 ; Gladiolus laccatus-
Jacq. , Icon. rar. , 2 , tab. 252, Ses feuilles sont étroites , longues
d'un pied; les tiges plus longues, enveloppées par les gaines
des feuilles et terminées par environ quatre fleurs en épi, dis-r
tantes, inclinées; les valves de la spathe sont étroites, lancéo-
lées, verdàtres à leur base, puis brunes, scarieuses , presque de
la longueur du tube de la corolle. Celle-ci est infundibuli-
forme; le tube est cylindrique , courbé vers son orifice; leslobes
du limbe sont oblongs et obtus. Celte plante croît au cap de
Bonne -Espérance. (Poir.)
WATTA , WATTA-NO-KT. (Bot.) Le cotonnier herbacé
est connu sous ces noms au Japon, où on le cultive pour en
extraire le coton employé à fabriquer du linge et des vête-;
mens. (J. )
WATTA-KAKA-CODI. (Bot.) La plante qui porte ce nom
malabare est reportée par M. de Lamarck à son apocinum ti-
licpfolium 1, M. R. Brown en fait un genre distinct sous le nom
de Hcya viridiflora. Le watt ou - velli du Malabar paroit appar-
tenir au même genre. (J.)
WATTA-TALY. [Bot.) Rhéede (Hort. Malab., 5 , tab. 52)
cite ce nom malabare de Yacalypha hispida de Burmann, re-
porté au caturus spicijlorus. Ce dernier cite à Ceilan le sida
asiatica sous le nom de vatta-tœly. Voyez aussi Wetti-tali, (J.)
WATTED-CROWN, (Ornith.) Nom de la pie à pendelo-
ques de Daudin , en anglois. (Ch. D. et L.)
WATTER-RATTLE-SNAKE. (Erpét.) Nom anglo-américain
du crotale à losanges. Il signifie serpent à sonnettes d'eau. Voyez
Crotale. (H. C )
WATTERROT. {Mamm.) Nom hollandois du campagnol
.-at-d'eau. (Desm.)
WATTOU-VALLI. (Bot.) Voyez l'article WATTA-KAKA-coDf.
(J.)
WATTUHAHAMBILYA. (Bot.) Hermann cite sous ce nom
une plante de Ceilau que Linnspus nommoit XJrticainlerrupta,
WAV
si
et qui est pour Willdenow un Bœhmeria interrupta , genre voi-
sin. II faudroit analyser la fleur pour vérifier si le change-
ment est motivé. On observera seulement que cette plante
a les feuilles de l'ortie et nullement celles du Bcehmeria. (J.)
YV'AURONET. (Ornith.) Nom provençal de la motacille
bergeronette. ( Ch. D. et L. )
WAVELLITE. ( Mm.) Alumine hydro-phosphatée (Hauy),
ainsi nommée en l'honneur du docteur "\Vavel, qui l'a trou-
vée le premier. Cette espèce minérale comprend au nombre
de ses variétés le lasionite de Fuchs, la dévonite de Thompson ,
et l'hydrargilite de Davy. Elle ne s'est encore présentée que
sous la forme d'aiguilles très-déliées, composant ordinairement
des globules ou des stalactites à structure rayonnée. Ces ai-
guilles sont de couleur blanche ou grise, et ont un éclat vif
et nacré. La couleur des globules varie entre le jaune ver-
dàtre , le vert foncé et le brunâtre. Les aiguilles sont des
prismes droits rhomboïdaux de 12 2° i5' (Phillips) , terminés
par des sommets dièdres. La wavellite est susceptible d'être
clivée parallèlement aux pans du prisme rhomboïdal ; dans
les autres sens, elle présente une cassure vitreuse.
Sa dureté est supérieure à celle du calcaire spathique, et
inférieure à celle du felspath adulaire. Sa pesanteur spéci-
fique est de 2,307 (variété de Barnstaple).
Au chalumeau elle perd sa transparence et son éclat, mais
sans éprouver de fusion. Réduite en poudre, elle se dissout
à chaud sans effervescence dans l'acide nitrique, en dégageant
un gaz qui a la propriété de corroder le verre.
Composition = Al4P3 -H i2Aq. Berzelius.
Lieux.
ïi
0- tr
v 'Z
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"û >*
< *
33,40
35,12
34,72
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3
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13 C
'S 3
O °
Auteurs.
De Barnstaple
Ibid
2,06
35,35
37,20
70,00
36,56
7.,5
26,80
26,2
28,0
o,5o
28,00
28,00
1,25
0,5
Berzelius.
Fuchs.
Davy.
Fuchs.
Klaproth.
Ibiâ
D'Amberg
|De Barnstaple
H WAW
La wavellite a été découverte en Angleterre par le doc-
teur Wavel, dans une carrière des environs de Barnstaple en
Devonshire. Elle y remplit les veines irrégulières d'un schiste
siliceux, qui fait partie d'un phyllade tendre; ses mamelons
varient depuis la grosseur d'une tête d'épingle jusqu'à celle
d'une amande. Les aiguilles sont d'un beau blanc soyeux ou
d'une légère teinte verdàtre; mais quand elles s'altèrent , elles
passent au blanc mat ou au brun ferrugineux.
Une variété filamenteuse, de couleur blanche, a été trou-
vée près de Saint-Austle, en Cornouailles, dans des veines
qui traversent un granité. Elle y est accompagnée defluorite,
de quarz, d'étain oxidé, de cuivre pyriteux, d'urane phos-
phaté, etc.
La wavellite se rencontre aussi à Corrivelan , l'une des îles
Shiant, en Ecosse, et à Loch Humphrey , dans le Dumbar-
tonshire ; son gisement dans ces deux localités est analogue
à celui de Barnstaple. — Le docteur Fitton a découvert aussi
cette substance à Springhill, près de Cork en Irlande : elle y
est en mamelons d'un vert obscur, ou d'un blanc verdàtre,
à la surface ou dans les fissures d'un schiste. M. de Humboldt
a rapporté la même substance de Hualgayoc , dans l'Amérique
méridionale, où elle accompagne le cuivre gris. Enfin, M.
Mawe l'a retrouvée dans le Brésil , à Villarica ; elle y est
en globules aciculaires dont la surface est brune; mais chacun
de ces globules est traversé par un cylindre de la même
substance , autour duquel les aiguilles sont disposées par
couches. La wavellite existe aussi a Kannioak, dans la partie
septentrionale du Groenland : elle est en petits globules bruns ,
rayonnes et engagés dans uu calcaire magnésien. On a aussi
trouvé la même substance sur le continent européen, dans
deuxlocalitésdifférentesrà Zbirow, près de Beraun en Bohème,
à la surface d'un psammite; et à Amberg dans le Haut-Pala-
tinat , en petites aiguilles disséminées dans un fer hématite
(variété dite Lasionite). ( Delafosse. )
WAWUMETHYA. (Bot.) Hermann cite sous ce nom une
plante de Ceilan , prise pour un acacia par Plukenet et Bur-
mann , que Linnœus nomme guilandina bonduceLla. C'est le
caretti du Malabar, suivant M. de Lamarck , qui distingue le
îaka-melladu même lieu sous le nom de guilandina panicuiata.(J.)
WEL ^
WAXEN CHATTERER. (Ornith.) Nom anglois du jaseur,
bombycivora garrula. ( Ch. D. et L.)
WAYAPALI. (Bot.) Un des noms du croton tiglium , cité
à Ceilan par Hermann. (J.)
WAYDIOLE ou WAYGEHOE. (Ornith.) Sonnini dit qu'on
nomme ainsi la pie de paradis, aslrapia splendens ; mais c'est
indubitablement le nom propre de File de Waigiou , d'où
provient cet oiseau. (Ch. D. et L.)
"WAY-VAY. (Ornith.) Nom usité à la baie d'Hudson pour
désigner l'oie du Nord. ( Ch. D. et L. )
WEASEL ou WEEZEL. (Mamm.) Nom anglois de la be-
lette. (Desm.)
WEATHER-COCK. (Ichthyol.) Un des noms anglois du té-
trodon hérissé. Voyez Tbtrodon. ( H. C. )
WEBERA. (Bot.) Ce nom a d'abord été donné par Ehr-
hard au Buxbaumiafoliosa, Linn., genre adopté par quelques
botanistes sous le nom de Diphyscium, créé par Mohr. Ehrhard
l'avoit dédié au botaniste Weber, auquel on doit un ouvrage
estimé sur les cryptogames du Harz. Hedwig a depuis établi
sous ce nom un genre de mousse, qu'il distinguoit essentiel-
lement du Bryum par les dents du péristome externe, de
forme aiguë, et par les fleurs hermaphrodites. Il y rappor-
toit les bartramia halleriana et pommiformis , qui sont restées
dans le genre Bartramia , et le mnium pyriforme, Linn., placé
ensuite dans le Bryum par Swartz. 11 avoit encore les IVebera
nutans et longicollis , qui répondent aux Bryum nutans, Schreb. ,
et longicollum, Swartz. Divers botanistes, entre au très Schwaeg-
richen , ont voulu admettre le genre Webera; mais la ma-
jorité A es auteurs le réunit au Bryum, comme nous l'avons
déjà exposé à l'article Bryum , dans le Supplément au tome
V de ce Dictionnaire. En effet , ces deux genres ne diffèrent
que par leurs fleurs , hermaphrodites dans le Webera, dioïques
dans le Bryum. Bridel, dans le premier volume de sa Bryo-
logie universelle, décrit le genre Bryum , et on trouve qu'il
y réunit le Webera contre son ancienne opinion. Le IVebera
forme la première division de son genre Bryum, et il le ca-
ractérise par ses fleurs hermaphrodites ( quelquefois cepen-
dant mâles). Il y ramène seize espèces, qui ont Les caractères
naturels des Pohlia. Leur tige, nue à la base, feuillée vers
^ WEB
Je haut, est garnie de feuilles roides, qui ne se tortillent
point. La capsule est alongée ou pyriforme, munie d'un oper-
cule court, convexe ou conique. Ces caractères distinguent
incomplètement le JVebera ; considéré même comme sous-
genre du Bryum , ainsi que le fait Bridel. Ce bryologue par-
tage ses bryum webera en deux sections, comme il suit :
§. 1." Capsules droites.
Dans cette division, qui comprend deux espèces, on dis-
tingue :
t . Le Webera longicolla , Hedvv. , Sp. musc. , pi. 41 , fig. 1 ;
Bryum webera longicollis , Brid., Bryol. i/mV. , 1, pag. 625;
Orthopyxis longicolla , Pal. Beauv. , Prod.. pag. 79; Bryum
longicollum, Swartz, Musc. suec. , pag. 4g , pi. 6. fig. i5. Tige
droite, très-simple, de six à dix-huit lignes de hauteur; feuilles
lancéolées, dentelées à leur extrémité ; capsule presque droite,
ayant sa base renflée en une espèce d'apophyse, longuement
atténuée ; opercule un peu en pointe. Cette mousse forme des
coussinets sur les rochers des montagnes alpines, en Suisse,
en Tyrol, en Allemagne, en Suède, en Angleterre.
§. 2. Capsules inclinées 9 penchées ou pendantes.
Cette division comprend douze espèces, presque toutes eu-
ropéennes.
2. Le Webera en forme de poire : IVebcrapyriformis , Hedw. ,
Musc, j rond., 1, pag. 5 , pi. 5; Funk, Moostasch.. pag. 58,
pi. 2 5 ; Brid. , Musc. univ. , 1 , pag. 65 1 ; Sub. bryol.; Dec. ,
FI. fr. , n.° 1297; Bryum pyriforme , Hedw., Fund., 2, pi. 5 ,
fig. 12; Hook. et Tayl., Musc. brit. , pi. 28; Bryum aureum ,
Smith, Engl. bot., pi. 58g; Bryum, Dill. , Musc, pi. 5o,
fig. 60 ; Hall. , Hist. Helv. , pi. 45 , fig. 7 , et Enum., pi. 4 ,
fig. 7 ; Mnium pyriforme , Linn. Tige droite, très-simple ; feuilles
supérieures linéaires"/ mais un peu élargies à leur hase;
feuilles du périchèze beaucoup plus longues, subulées, pres-
que entières; pédicule terminal , solitaire, portant une capsule
pendante en forme de poire et munie d'un opercule en forme
de mamelon; coiffe en forme de cornet très-alongé, brune.
Cette mousse se rencontre partout en Europe , sur les pierres ,
les rochers, dans les fentes des murs, sur le sable. Elle
WEB *7
croit aussi dans l'Asie boréale, au Kamtschatka . en Afrique
et dans l'Amérique septentrionale •■ elle forme des touffes d'un
beau vert. Ses tiges n'ont guère plus d'un pouce de long, et
ses pédicelles autant: elle est annuelle, fleurit au printemps,
et fructifie en été.
3. Le Webera penché -.Webera nutans , Hedw. , Musc.frond.,
3 , pi. 4; Brid., Musc, recens., 1 , pi. 4, fig. 28; Bryum tri-
çhodes, Hedw., Fund. musc. , 1 , pi. 4 , fig. 16 — - 20, et IVt-
hera mutabilis , 2 , pi. 6 , fig. 28 ; Bryum nutans , Swartz , Musc,
suec. , pag. 46; Dec, FI. franc., n.° 1296; Smith, FI. brit.;
Sow. , Engl. bot., 1240; Hook. et Tayl. , Musc, brit., pl. 29.
Tige droite, simple; feuilles lancéolées, un peu concaves,
dentelées sur les bords; pédicelle terminal, solitaire; urne
penchée, oblongue, un peu cylindrique ou un peu en forme
de poire; opercule convexe, légèrement acuminé. Cette
mousse se rencontre, comme la précédente, partout en Eu-
rope, et également au Kamtschatka , dans l'Amérique sep-
tentrionale; elle se plaît dans les bois à l'ombre, sur les ter-
rains sablonneux, tourbeux, dans les bruyères, etc.; elle
fleurit au printemps et fructifie en été : elle est vivace. (Lem.)
WEBERA. (Bot.) Ce nom générique avoit été donné par
Gmelin au Blakea d'Aublet ou Bellucia de Necker; parSchre-
ber, au Canthium de M. de Lamarck ; par Hedwig, à un genre
de mousses adopté par quelques-uns, reporté par d'autres
au Bryum. ( J. )
WEBSTÉRITE. (Min.) alumine sous-sulfatée , Hauv; Hydro-
sulfate d'alumine , Beudant. Ce minéral a été découvert ancien-
nement à Halle en Saxe, dans le jardin d'une maison d'édu-
cation nommée pedagogium regium. On l'a pris pendant long-
temps pour de l'alumine pure ou de l'argile native. Il a été
retrouvé, en 1814, par M. Webster, auprès de New- Haven,
sur la côte d'Angleterre, à neuf milles à l'est de Brighton.
M. Brongniart, ayant reconnu l'identité de cette nouvelle va-
riété avec celle de Saxe, proposa d'en faire une nouvelle
espèce sous le nom de webstérite, en la dédiant au savant au-
teur de la Description de l'ile de Wight. Cette espèce s'est
accrue depuis de deux autres variétés trouvées en France,
l'une à la montagne de Bernon, prés d'Epernay, et l'autre k
Auteuil, près de Paris. A l'occasion decetfe dernière variété,
23 WEB
dont la découverte est encore récente , M. Brongniart a publié ,
dans les Annales des sciences naturelles1 , une note dans la-
quelle, après avoir rappelé tout ce que l'on sait de l'histoire
iuinéralogique de la webstérite , il montre que toutes les va-
riétés connues de cette espèce s'accordent non-seulement dans
les deux classes de caractères qui constituent essentiellement
les espèces minérales, la composition et la forme, mais aussi
dans leur mode de gisement.
La webstérite est une substance terreuse , d'un blanc mat ,
tendre, douce au toucher et happant à la langue; se présen-
tant toujours sous la forme de rognons ou de masses nodu-
laires, à surface lisse, qui ressemblent beaucoup à la craie
par leur aspect et leur consistance.
Elle se laisse aisément racler par le couteau.
Sa poussière, étant lavée avec soin et examinée avec le se-
cours de la loupe, laisse apercevoir la forme de cristaux pris-
matiques assez nets. Sa dureté est inférieure à celle du gypse ;
sa pesanteur spécifique est de 1,669 (Schreiber).
Elle est insipide et insoluble dans l'eau ; mais elle se dis-
sout dans l'acide nitrique sans effervescence. Chauffée dans
le matras, elle commence par donner beaucoup d'eau; puis,
au rouge naissant, elle dégage de l'acide sulfureux, recon-
noissable à son odeur.
Composition. =
- AS -+- 9Aq. Berzeli
Acide
sulfurique.
Alumine.
Eau.
De Halle. . .
Ihid
New-Haven .
D'Auteuil . .
2 1,5
25,36
*3,37
■20
Si
3o,26
29,86
3o
45
46,32
46,76
47
Bucholz.
Stromeyer.
Idem.
Dumas.
Variétés.
On peut distinguer quatre variétés de webstérite, d'après
les lieux où elle se rencontre.
1. La Webstérite de Halle. Elle est en nodules ou en masses
mamelonnées, à texture terreuse et d'un blanc mat, dissémi-
1 Mars 1828, pag. 2a5.
WED n
nées dans le terrain d'argile plastique et accompagnées de
gypse et de lignite. A la Saale, à Morl , à Langenbogen et
autres lieux des environs de Halle en Saxe.
2. La fVebstérite de N pw*Haven. En niasses nodulaires blan-
ches, traversées par des lignes rougeâtres, qui sont formées
de gypse et d'argile ferrugineuse. A New-Haven, dans le comté
deSussex, en Angleterre.
5. La Welstérile d'Epemaf. En masses nodulaires, accom-
pagnées de gypse et d'argile limoneuse. Cette variété a été
découverte sur la montagne de Bernon, près d'Épernay, par
MM. de Basterot et de Lajonkaire.
l\. La IVebstèrite d'Auteuil, ou Wehstérite oolithique (Bron-
gniart). Composée d'une multitude de petits grains arrondis,
fortement serrés les uns contre les autres, mais pas au point
cependant qu'ils ne laissent des interstices remplis d'argile
grisâtre. Ces nodules présentent intérieurement l'aspect d'une
ooliihe à grains blancs très-serrés, avec une pâte ou ciment
grisâtre. Dans l'argile plastique d'Auteuil, près Paris, mais
dans la partie supérieure de la formation, où l'argile est jau-
nâtre et sablonneuse.
La webstérite appartient exclusivement aux terrains de sé-
diment supérieur, et à la partie la plus inférieure de ces ter-
rains. Elle se trouve toujours en veines ou en nodules dans le
terrain d'argile plastique , accompagnée de gypse et de lignite ,
et supérieure à la craie. (Delafosse.)
WÉDÉLIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs
composées, de l'ordre des radiées, de la syngénésic polygamie
nécessaire àe Linnaeus, offrant pour caractère essentiel: Un
calice simple, à cinq folioles élargies; le réceptacle garni de
paillettes ovales, concaves; la corolle radiée; les fleurons du
centre hermaphrodites et fertiles; les demi -fleurons de la
circonférence femelles et stériles; cinq étamines syngénèses ;
un style; deux stigmates sétacés ; les semences couronnées par
une membrane presque pédicellée, denticulée.
Ce genre est un démembrement du Polymnia. Il en diffère
particulièrement par la membrane qui couronne les semences.
Les feuilles sont opposées; les fleurs presque solitaires, pédon-
culées.
Wkdélia arbrisseau : PVedeliafrutesceus , Jacq. , Amer. ,217,
3o AVED
tab. i3o; Willd., ^pec.,3,pag. 2334 ; Poljymnîa wedelia, Liuh. ,
MarU. , 108. Plante grimpante et ligneuse, dont la tige est
glabre, lisse, cylindrique, divisée en rameaux très- étalés,
garnis de feuilles opposées sur les jeunes rameaux, ovales,
aiguës , entières , légèrement dentées en scie , rudes à leurs
deux faces, supportées par des pétioles très-courts. Les fleurs
sont jaunes, solitaires, pédonculées, placées dans l'aisselle des
dernières feuilles. Le calice est composé de quatre ou cinq
folioles lâches, planes, élargies, un peu ovales, obtuses; le
réceptacle est garni de paillettes; les intérieures colorées en
jaune au sommet; les extérieures plus grandes, ayant l'appa-
rence d'un calice intérieur; les demi -fleurons prolongés en
une languette à deux lobes à demi ovales , écartés et obtus.
Les semences, d'un brun roussâtre, sont surmontées d'une
petite couronne campanulée, à dix dents environ. Le récep-
tacle est plan; il contient autant de paillettes qu'il y a de
fleurs. Cette plante croit en Amérique, dans les forêts, à la
Guadeloupe et dans les Antilles.
Wédéua d'Afrique : Wcàdia, africana , Pal. Beauv. , Flor.
d'Oware et Bénin, vol. 2, pag. 18, tab. 69. Cette plante a
une tige herbacée, pubescente, munie de rameaux situés
dans l'aisselle des feuilles, droits, un peu grêles. Les feuilles
sont opposées, médiocrement pétiolées , ovales- lancéolées ,
aiguës, dentées en scie à leur contour, pubescentes, marquées
de trois nervures longitudinales , longues de trois pouces et
plus; les supérieures sessiles , un peu échancrées en cœur à
leur base ; les pétioles connivens et embrassant la tige. Les
fleurs sont solitaires , terminales, portées sur un long pédon-
cule ; leur calice est simple, composé de quatre ou cinq fo-
lioles courtes, ovales, obtuses; la corolle radiée; les demi-
fleurons échancrés au sommet en deux lobes ; les fleurons tu-
bulés, à cinq divisions; le réceptacle garni de paillettes aiguës,
dentées et comme laciniées au sommet; celles qui appartien-
nent aux demi -fleurons plus grandes, herbacées , formant
comme un calice intérieur; les autres paillettes plus étroites;
les semences couronnées par une membrane campanulée , à
plusieurs dents. Cette plante croît dans le royaume d'Oware,
sur les bords du fleuve Formose.
Wédélia a petites fiecrs ; JYcitlia iparviflora, Pers. , Syn. ,
WED 3i
pi. 2 , pag. 490. Cette plante a des tiges ligneuses, garnies de
feuilles sessiles, ridées , ovales-lancéolées, très-rudes, entière;»
à leurs bords. Les fleurs sont solitaires, portées sur des pt-
doncules courts, uniflores ; les demi-fleurons bifides. Les se-
mences sont pubescentes, surmontées d'une membrane d'un
pourpre violet, légèrement crénelée. Cette plante croît dans
les champs, à la Guadeloupe. Dans le wedelia calicina, Pers. ,
loc. cit., les feuilles sont amples, opposées, pétiolées, mem-
braneuses, dentées, acuminées; les folioles du calice plus lon-
gues que les demi-fleurons ; les semences semblables à celles de
l'espèce précédente : elle croît aux mêmes lieux, dans les forêts.
Wedelia de l'île Sainte-Croix ; Wedelia cruciata, Pers. , loc.
cit. Celte plante est couverte sur toutes ses parties d'un duvet
mou. Ses feuilles sont amples , pétiolées, ovales , aiguës et
dentées. Les fleurs sont portées sur de très- longs pédoncules
uniîlores; les semences pubescentes, surmontées d'une mem-
brane dentée, rétrécie en pédicelle à sa base. Cette plante
croît en Amérique, à l'île de Sainte- Croix. Dans le wedelia
calendulacea (Pers., loc. cit.), les feuilles, ainsi que toute la
plante, sont un peu blanchâtres, légèrement hispides, angu-
leuses à leurs deux bords, sessiles, lancéolées, presque rhom-
boidales , incisées et dentées. Les fleurs sont d'un jaune de sa-
fran, assez semblables à celles du souci; les demi-fleurons ova-
les, presque entiers. Cette plante croit à la Nouvelle-Espagne.
Wédélia denté; IVedelia serrata , Pers., loc. cit. Cette es-
pèce a ses feuilles assez semblables à celles de l'yeuse, portées
sur de longs pétioles, lisses, luisantes, un peu coriaces, à
grandes échancrures; les demi -fleurons de la circonférence
munis de trois dents; la membrane qui couronne les semences
glabre, excepté à ses bords. Cette plante croit à Saint-Do-
mingue. Le wedelia crenata (Pers. , loc. cit.) a ses tiges renver-
sées, un peu grêles, médiocrement ligneuses; les feuilles pé-
tiolées, alongées , obtuses, membraneuses, un peu ridées,
à crénelures inégales. Les fleurs sont petites; les demi- fleu-
rons à trois dents peu marquées ; les ovaires glanduleux ; l'ai-
grette des semences est à peine sensible. Cette espèce croit aux
lieux sablonneux , à la Guadeloupe. Dans le wedelia mollis
(Pers., loc. cit.) , les tiges sont pubescentes, herbacées; les
feuilles sont membraneuses, pétiolées, échancrées en cœur.
32 VVED
lancéolées, crénelées à leur contour, garnies en dessous d'un
duvet mou, à deux nervures, réticulées à leur face infé-
rieure. Elle croît dans l'Amérique méridionale. ( Poir. )
WEDELIA. (Bot.) La plante à laquelle Lœfling donnoit ce
nom, est Yallionia incarnata de Linnaeus, dans la famille des
nyctagynées. Jacquin avoit publié auparavant un autre lVe.de-
lia, genre de composées, que Linnaeus rapportoit à son Polym-
nia; mais plus récemment quelques auteurs l'ont rétabli , en
y ajoutant plusieurs espèces. Ce wedelia avoit été nommé kar-
gilla par Adanson, dont le vedelia est un ardisia de Swartz. (J.)
WEDKNAVE. (Ornith.) Dénomination suédoise du pic vert.
(Desm.)
WEEBONG. (Ornith.) M. Vieillot , dans ses Oiseaux chan-
teurs de la zone torride , a donné ce nom spécifique à une es-
pèce de Moineau. Voyez ce mot. ( Ch. D. et L. )
WEED. (Bot.) Les Anglois désignent ainsi toutes les plantes
herbacées qui croissent sans culture et naturellement, c'est-
à-dire les herbes sauvages. (Lem.)
WEERLOOZE MEERVAL. (Ichthjol.) Nom hollandois du
centranodon japonois. Voyez Centranodon. (H. C. )
WEEVER. (Ichthjol.) Nom anglois de la Vive. Voyez ce
mot. (H. C.)
WEEZEL. (Mamm.) Nom générique des Martes et des Be-
lettes en hollandois. (Desm.-)
WEICHFLOS3ER. (Ichthyol.) Nom allemand de la girellc
malaptère. Voyez Girei.le. (H. C. )
WE1DE. (Bot.) Nom allemand des saules. (Lem.)
WEIDENBLATT. ( Ichthyol. ) Voyez Veckeley. (H. C.)
WEIDEN-RŒSLEIN. {Bot.) Nom allemand des épilobes.
(Lem.)
WEIDFISCH. (Ichthjol. ) Gesner dit que les Allemands
appellent ainsi une sorte de barbeau fort délicat et qu'ils pè-
chent surtout en hiver. (H. C.)
WÉIGÈLE, tVagelia. (Bot.) Genre de plantes dicotylé-
dones, à fleurs complètes, monopétalées, de la pentandrie mo-
nogynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un ca-
lice à cinq divisions profondes; une corolle infundibuliforme ;
le tube velu en dedans; le limbe à cinq lobes; cinq étamines
insérées sur le tube de la corolle ; un ovaire supérieur , tétra-
WEI 3L
gone; un style situé à la base de l'ovaire; un stigmate pelté.
Le fruit n'est pas connu.
Wéigèle du Japon : Weigelia japonica, Thunb. , FI. jap. ,
tab. 16; Lamk. , lll. gen., tab. io5. Cette plante a des tiges
ligneuses; les rameaux opposés, glabres, cylindriques, de
couleur cendrée , les plus jeunes presque tétragones. Les
feuilles sont pétiolées , opposées, ovales, longues d'environ
deux pouces, acuminées, dentées en scie, vertes, presque
glabres, hérissées sur leurs principales nervures de poils courts,
tant en dessus qu'en dessous ; les pétioles sont un peu comprimés,
longs d'une ligne , fortement pileux en dessous. Les fleurs
sont axillaires , situées vers l'extrémité des jeunes rameaux,
placées à l'extrémité d'un pédoncule commun, solitaire, com-
primé, long d'un pouce, divisé au sommet en trois pédicelles
uniflores, plus longs quele pédoncule; deux bractées droites,
opposées, subulées à l'extrémité du pédoncule. Le calice est
court, à cinq divisions droites, profondes, subulées, assez
semblables aux bractées, la corolle purpurine, tubulée , lon-
gue d'environ un pouce; le tube court, de la longueur du
calice, velu en dedans; le limbe presque campanule, à cinq
Iobesovales , obtus ; les étamines sont presque aussi longues que
la corolle; les anthères droites, linéaires, bifides à leur base,
obtuses au sommet. L'ovaire est glabre, tronqué, tétragone;
de sa base sort un style filiforme , un peu plus long que la co-
rolle , terminé par un stigmate plan , en rondache. Cette
plante croît au Japon.
Wbigèi.e cop.f.1 : IVegelia corœensis, Willd. , Act. soc. linn.
Lond., 2, p. 55 1 ; Willd., Spec; Korei utsugi, Ka-nipf., Aman,
exot., fasc. 5 , p. 855 , et Icon. selecl., tab. 45. Cet arbrisseau
a ses tiges garnies de rameaux opposés, étalés, disposés en
croix, un peu redressés, glabres, de couleur cendrée. Les
feuilles sont opposées, pétiolées, en ovale renversé, longues
de trois pouces , dentées en scie , acuminées ; les pétioles longs
d'environ un pouce , élargis et embrassans à leur base. Cette
plante croît au Japon. Il est douteux , d'après la figure de
Kaempfer, que cette plante appartienne à ce genre. (Poir.)
WEIHEN. (Ornith.) Nom allemand qui désigne les oiseaux
de proie que nous nommons busards. (Desm.)
WEINGiERTNERIA. (Bot.) M. Bernhardi désignoit sous
59. 3
34 WEI
ce nom Yaira canescens , faisant partie du genre Corynepho-
rus de Beauvois, restitué plus récemment au genre Aira. (J.)
WEINGALLE. (Ichth.) Nom livonien de la vimbe. Voyez
Brème, dans le Supplément du tom. V, pag. 72 , de ce Dic-
tionnaire. (H. C. )
WEINMANNIA, TAN - ROUGE. (Bot.) Genre de plantes
dicotylédones, à fleurs complètes , polypétalées, de la famille
des saxifragées (cunoniacées, Rob. Brown ) , de Yoctandrie di-
gynie deLinnaeus, offrant pour caractère essentiel : Un calice
persistant, à quatre divisions profondes; quatre pétales; huit
étamines courtes; les anthères arrondies; un ovaire supérieur,
entouré à sa base d'un disque à huit glandes; deux styles ;
deux stigmates simples; une capsule bivalve au sommet, à
deux loges , à deux pointes; les cloisons formées par les bords
des valves recourbés eu dedans; six ou huit semences.
Weinmannia glabre : Weinmannia glabra, Linn. fils, SuppZ.;
Lamk. , III. gen., tab. 5i3, fig. 1. Arbuste dont les rameaux
sont opposés; les plus jeunes un peu pubesccns , garnis de
feuilles pétiolées, opposées, ailées avec une impaire; le pé-
tiole commun membraneux entre les folioles: celles-ci au
nombre de douze ou treize, opposées, sessiles , ovales, ob-
tuses, rétrécies à leur base, glabres, dentées en scie; à la
base des pétioles, des stipules solitaires, ovales, caduques,
presque de la grandeur des folioles. Les fleurs sont disposées
en grappes simples, terminales, axillaires, pédonculées, plus
longues que les feuilles: ces fleurs sont nombreuses, petites,
pédicellées. Le calice est partagé en quatre folioles blanchâ-
tres, oblongues, étalées; la corolle blanche; les pétales sont
lancéolés, trois fois plus longs que le calice; l'ovaire est ovale,
marqué de deux sillons; les deux styles sont de la longueur des
étamines; les deux stigmates en tête; la capsule est petite,
ovale, divisée en deux valves acuminées, à deux loges po-
lyspermes. Cette plante croit à la Jamaïque.
Weinmannia trichosperme; Weinmannia trichosperma , Cav.,
Ic.rar., 6, tab. 567. Cette plante a des tiges ligneuses , hautes
de dix pieds ; les rameaux opposés , chargés de poils roussà-
tres. Les feuilles sont pétiolées, opposées, ailées avec une im-
paire, formées de neuf ou onze folioles ovales, larges de deux
ou trois lignes, longues d'un demi-pouce, rétrécies en pointe «à
WEI 55
leur base, dentées en scie, vertes et luisantes en dessus , ferrugi-
neuses en dessous ; il y a deux stipules caduques , ovales ; le pé-
tiole est ailé entre les folioles par des membranes qcadrangu-
laires. Les fleurs sont disposées en grappes simples, axillaires,
solitaires , de la longueur des feuilles ; les capsules sont glabres ,
ovales, à deux pointes en bec , à deux loges, renfermant des se-
mences ovales, réniformes, couvertes de poils ferrugineux.
Cette plante croit au Chili.
Weinmannia trifoliée : Weinmannia trifoliata, Linn. fils,
Suppl., 227; Lamk. , lll. gen., tab. 3i3, fig. 2. Cet arbuste a
des tiges droites, glabres, ligneuses, divisées en rameaux op-
posés, glabres, cylindriques. Les feuilles sont péliolées, oppo-
sées, composées de trois folioles ovales, presque lancéolées,
rétrécies en pédicelle à leur base , obtuses et arrondies au
sommet, glabres, crénelées; les pétioles très-longs. Les fleurs
sont disposées en grappes simples, touffues, cylindriques,
obtuses , pédonculées , plus longues que les feuilles, latérales ,
axillaires : ces fleurs sont fort petites, très-nombreuses , serrées,
un peu pédicellées. Le calice est à quatre divisions profondes ;
la corolle plus longue que le calice ; les étamines sont plus
courtes que les pétales; l'ovaire est arrondi, un peu velu ; le style
court; les deux stigmates sont épais , divergens, un peu cour-
bés en dehors. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance.
Weinmannia panicuf.e ; Weinmannia yaniculata , Cavan. ,
loc. cit., tab. 565. Arbrisseau de dix à douze pieds de haut.
Les rameaux sont opposés, un peu noueux; les feuilles pé-
tiolées , opposées, glabres, lancéolées, très simples , un peu
glauques en dessous, dentées en scie, longues de deux ou
trois pouces, larges d'un pouce; les pétioles courts, longs de
deux ou trois lignes; les stipules lancéolées, caduques. Les
fleurs sont réunies en panicules axillaires ; solitaires; les ra-
mifications opposées, fleuries à leur sommet; les pédicelles
courts, accompagnés à leur base de stipules ovales, aiguës ,
caduques. La corolle est d'un jaune rougeàtre , un peu plus
grande que le calice, composée de quatre, quelquefois de
cinq pétales insérés sur le calice , ovales - rétrécis en o; glet ; les
étamines sont un peu plus longues que les pétales , insérées sur
les glandes qui accompagnent l'ovaire ; l'ovaire est ovale, velu,
environné d'un disque composé de huit glandes. 11 y a deux et
36 WEI
quelquefois troisstyles persistons. Lefruitest une capsuleovale-
oblongue, velue, à deux loges, à deux valves, quelquefois
à trois loges et trois valves; les semences sont oblongues et
comprimées. Cette plante croit au Chili, sur les côtes mari-
times, proche la ville de Talcahuanho.
Weinmannia a feuilles ovales; Weinmannia ovata , Cavan. ,
loc. cit., tab. 566. Arbre d'environ dix-huit à vingt pieds,
dont les rameaux sont opposés, striés, un peu noueux , ren-
flés à l'opposition des feuilles; celles-ci sont médiocrement
pétiolées, opposées, ovales - oblongues, glabres, crénelées,
longues de deux pouces, larges de plus d'un pouce; les pé-
tioles bruns, longs d'une ligne, épaissis à leur base; les sti-
pules courtes, ovales, caduques. Les fleurs sont petites, dis-
posées en grappes simples, terminales , axillaires, solitaires,
quelquefois géminées. Les folioles du calice sont ovales, ai-
guës ; la corolle est ferrugineuse dans son état de dessiccation ;
les pétales sont ovales, plus longs que le calice; les étamines plus
longues que la corolle ; l'ovaire est ovale, entouré d'un disque
glanduleux; les deux styles sont réfléchis. Cette plante croit au
Pérou, non loin de la ville de Saint - Bonaventure , dans les
fossés creusés par les alluvions.
Weinmannia tomenteuse : Weinmannia tomentosa, Willd.,
Spec. , 2, pag. 437; Linné fils, Suppl., pag. 227. Arbre très-
rameux; les rameaux chargés d'un grand nombre de feuilles,
revêtus d'une écorce roussâtre. Les feuilles sont opposées,
pétiolées, ailées avec une impaire, vertes, glabres en dessus,
très-tomenteuses en dessous , composées d'environ onze ou
treize folioles petites, un peu épaisses, ovales, entières. Le
pétiole commun est ailé de chaque côté entre les folioles ; les
stipules sont caduques , solitaires et plus grandes que les folioles.
Les fleurs sont terminales, réunies en grappes simples, touf-
fues ; chaque fleur est soutenue par un pédicelle très-court. Le
calice est à quatre découpures profondes ; les étamines sont en-
vironnées d'une membrane entière. Cette plante croît dans
la Nouvelle- Grenade.
"Weinmannia hérissée; Weinmannia hirta , Swartz , Flor.
Ind. occid., 2, pag. 691. Cette plante a des tiges ligneuses,
divisées en rameaux opposés et pubescens, garnis de feuilles
pétiolées, opposées, ailées avec une impaire : les folioles sont
WEI 57
sessiles, un peu arrondies, obtuses, crénelées ou dentées en
scie, glabres en dessus, hérissées de poils en dessous, un peu
réfrécies à leur base; les pétioles garnis entre chaque foliole
d'une aile courante, presque en cœur. Les fleurs sont termi-
nales, disposées en grappes velues, épaisses, a!on<*ées; les pé-
dicelles rapprochés par fascicules. Le calice est à quatre di-
visions profondes; la corolle blanchâtre, beaucoup plus lon-
gue que le calice ; les capsules sont petites , ovales-oblongues,
terminées par deux longues pointes en forme de bec. Cette
plante croit sur les hautes montagnes dans les contrées méri-
dionales de l'Amérique. (Poir.)
WEISBAND. (Ichthyol.) Nom allemand du Tontelton des
Anglois. Voyez ce mot et Amphiprion. ( H. C.)
WEISDOBEL. (Ichthyol:) Voyez Tievel. (H. C.)
WE1SFISCH. ( Ichthyol. ) Un des noms allemands de la
Vandoise et du Dobule. Voyez ces mots et l'article Tievel.
(H. C.)
"VYEISFISCH. (Mamm.) Ce nom allemand, qui signifie pois-
son blanc, a été appliqué à plusieurs cétacés, notamment au
cachalot blanchâtre de Lacépède, au delphinaptère béluga
et au physetère microps. (Desm.)
WEISLACH. (Ichthyol.) Nom allemand du saumon, quand
il est gras. Voyez Triute. (H. C.)
"YVEISSER. ( Ichthyol.) Un des noms allemands du lieu ou
merlan jaune. Voyez Merlan. (H. C. )
Y/VFJSSGULTIGERZ. (Min.) Nom employé par des mineurs
allemands pour désigner différens minerais, ou de plomb sul-
furé, ou d'antimoine et de plomb sulfuré, ou de cuivre gris,
qui sont argentifères et très-riches dans ce métal. Il y a ,
comme on voit, plusieurs minerais qui ont été désignés ainsi ,
suivant les lieux. Le Weissgulligerz des mineurs saxons n'est
pas la même chose que celui des mineurs du Harz : aussi cette
synonymie est-elle très-obscure, surtout pour nous. (B. )
WEISSI A. (Bot.) Genre de plantes de la famille des mousses ,
établi par Hedvvig et dédié à Weiss , auteur d'une Cryptogamie
des environs de Gœttingue. Ce genre a pour fondement quel-
ques espèces de mousses que Linnaeus et plusieurs botanistes
ont rangées parmi les bryum et les mnium , L., jusqu'à Hedwig,
Dans ce genre le péristome est simple , à seize dents un peu
58 WEI
droites, rétrecies, imperforées; la coiffe cuculliforme; la cap-
sule égale, sans apophyse, avec ou sans anneau.
Ces mousses ont les fleurs dioïques, terminales. Les mâles
forment des capitules qui contiennent quatre à seize organes
génitaux et des paraphyses fort nombreux et articulés égale-
ment; les fleurs femelles contiennent un plus petit nombre
d'organes génitaux.
Ce genre, qui n'est pas aussi naturel qu'on pourroit le dé-
sirer, a été extrêmement modifié par Bridel, et il est à croire
qu'il éprouvera encore des changemens.
Les mousses qu'il renferme sont en général de petite taille,
délicates, et d'un vert agréable; leur tige est droite, com-
munément un peu rameuse, quelquefois simple et presque
nulle; les feuilles sont, ou peu nombreuses, très-petites,
roides , ou nombreuses , tortillées et sans poil ; la capsule, tou-
jours saillante, est portée sur un pédicelle moyen, rarement
presque sessile : elle est ovale , ou obovale , ou cylindrique et
droite, quelquefois cependant oblique. Ces mousses ont la plu-
part le port des bryums. On les rencontre par toute la terre,
dans le fond des vallées'et au sommet des montagnes- elles for-
ment des gazons et des touffes. Bridel en décrit trente-sept
espèces , lesquelles sont en grande partie des espèces à'eucalypta
et de grimmia pour Hedwig, Schwœgrichen et d'autres auteurs.
Bridel, d'une part, ne comprend pas dans le weissia des mousses
qu'on y a rapportées et dont il fait ses genres nouveaux Ca-
tascopium et Discellium (voyez Rougetie) , Entosthodon, Oreas,
etc., ou bien qu'il renvoie dans des genres déjà établis. Nous
citerons encore comme un travail très-bon sur ce genre, le
tableau des espèces qu'en a donné M. Arnott, dans les Mé-
moires de la Société d'histoire naturelle de Paris, 2 , p. 2712.
Parmi les trente -sept espèces décrites par Bridel, trente-
deux croissent en Europe; voici l'indication de plusieurs
d'entre elles, les plus propres à donner une idée de ce genre.
§. x.er Feuilles se tortillant par l'effet de la sécheresse.
a. Tige simple.
1. Le Weissia verdoyant : l'Veissia viridula , Brid., Brjol.
umV.,1 , p. 53/+ ; Hedw. , F uni.; Weissia controversa , Hedw. ,
Musc.frond., 3, p. 12, pi. 5; Schkuhr, Deutsch. Moose, pi.
WEI 59
35; Funk, Moostasch. , p. i5, pi. 10; Hook. et Tayl. , Musc.
Irit., pi. i5; Grimm ia conlroversa, Schrad., Smith, Engl. Lot.,
pi. 1367 ; Afzelia crispa, Ehrh., Crypt. exsicc. , n.° 222; Bryum
viridulum, Linn. ,Curt., Fl.cond., 1 , 1 52, fig. a; Bryum contro-
versum, Pal. Beauv., Mém. de la soc. linn. de Par. , 1 , pi. 5, fig. 5;
Bryum, Dill. , Musc, pi. 48, fig. 43 ; Vaill. , Bot. par., pi. 29,
fig. 5. Tige droite, de deux à trois lignes, avec quelques pe-
tites ramifications; feuilles linéaires-lancéolées , carénées, d'un
vert gai; pédicelles terminaux sur la tige et sur les rameaux,
droits , longs de trois à quatre lignes , d'un vert sale , puis jau-
nâtres; capsules ovales -oblongues , un peu redressées, rou-
geàtres, puis brunes; opercules convexes, terminés par une
pointe droite ou oblique. Cette mousse croît sur la terre nue ,
dans les bois, les prés, les champs aux bords des chemins,
dans les bruyères, partout en Europe, dans l'Amérique sep-
tentrionale, au cap de Bonne-Espérance, en Cochinchine: elle
forme des gazons étendus, irréguliers et couverts de capsules
lors de la fructification. Elle fleurit et fructifie au premier
printemps. On la trouve sur les parties les plus élevées des
Hautes- Alpes.
b. Tige rameuse.
2. Le Weissia fugace : JVeissia fugax , Hedvv. , Sp. musc,
pi. i3, fig. 5 — 10; Funk, Moostasch., p. j5., pi. 10; Grim-
miastriata, Schkuhr , Deutsch. Moose, pi. 25 ; Smith, Engl. bot.,
pi. 1988. Tige droite, longue de deux à trois lignes, d'abord
simple, puis très-rameuse, à rameaux fragiles; feuilles linéaires
pointues, carénées; pédicelles droits, terminaux, longs de
deux à quatre lignes, tordus, jaunâtres, puis bruns; capsules
obovales, à ouvertures fort larges, profondément striées après
la chute des opercules : ceux-ci convexes et terminés en une
pointe longue et oblique. On trouve cette mousse sur les pierres
et les rochers, en gazons serrés, en Allemagne, dans les Alpes
de la Suisse, en France, dans les Vosges et en Angleterre.
3. Le Weissia frisé: Weissia cirrhata, Hedvv., Sp. musc,
pi. 12, fig. 7 — 1 2 ; Funk , Moostasch. , p. 1 5 , pi. 10; Hook.
et Tayl., Musc brit., pi. i5; Grimmia cirrhata, Smith, Engl.
bot. , pi. 2556 ; Schkuhr, Deutsch. Moose, pi. 27 ; Mnium cirrha-
tum, Linn. , Gesn., Phyt., pi. 61 , fig. io56, 6 ; Œd. , FI. Dan.,
pi. 558, fig. 4; PalL, Palat., n.° 980, fig. 9; Bryum cirrhatum,
Ao WEI
Gmel. ; Dill. , Myc. , pi. 48 , fig. 42 ; Vaiil., Bol. par. , pi. 24 ,
fig. 7. Tige droite, longue de six à douze lignes, très-rameuse
par la succession des nouvelles pousses annuelles; rameaux
fastigiés; feuilles lancéolées, acuminées, un peu imbriquées;
carènes droites et ouvertes lorsqu'elles sont fraîches, extrê-
mement frisées lorsqu'elles sont sèches ; pédicelles placés au
sommet des rameaux de l'année, droits, longs de quatre à
huit lignes, d'un jaune rouge éclatant; capsules droites, ovales-
oblongues, d'un vert jaunâtre, puis d'un jaune brun; opercules
à base convexe rouge, surmontée d'une pointe ou bec fili-
forme, droit ou oblique; coiffes blanches à sommet noir. Cette
mousse croit partout en Europe, sur les toits de paille des
chaumières, dans les haies, les champs, sur la terre, et, dit-
on encore , sur les troncs d'arbres. Il est peu de mousses qui
aient été placées dans autant de genres différens. Nous en
avons cité un certain nombre ; nous ajouterons que Swartz
en a fait un Eucaljpta; Palisot-Beauvois , Rœhling, etc., un
BarWa; Eh rhard, son Afzelia cirrhata;yVil\denow , Roth l'ont
donné pour un Leersia , un Timmia , un Dicranum; Schranck,
pour un Cymnostomum; Weiss , Haller, pour un Hypnum.
4. Le Weissia a bec becourbé: Weissia recurvirostra , Hedw.,
Musc. /rond. , 1 , pi. 7;Funk, Moostasch., 14, pi. 10; Weissia,
curvirostra , Brid. ; Hook. etTayl. , Musc. brit. , p. 46 , pi. 14;
Grimmia recurvirostra , Smith, FI. brit. et Engl. bot. , pi. 1 4^8 ;
Grimmia curvirostra, Schkuhr, Deutsch. Moose, p. 65, pi. 24;
Srjum recurvirostrum etrubellum, Hoffm. Tige droite, longue
de six lignes et plus, rameuse; feuilles lancéolées, imbriquées,
ouvertes dans la fraîcheur, tortillées lorsqu'elles sont sèches;
pédicelles terminaux, soliiaires, longs de six à douze lignes,
d'un blanc verdàtre, rouges à leur base; capsules un peu cylin-
driques, droites; opercules convexes, prolongés en un bec
droit, quelquefois arqués. Cette espèce offre une variété à
opercules plus courts et un peu obtus, et une autre, qui a
la tige fort rameuse; les feuilles subulées et l'opercule conique
moins courbé. Cette espèce se plaît dans les lieux pierreux,
sur les lisières humides des champs, dans les lits desséchés
des torrens, dans les lieux sylvatiques et secs, partout en
Europe ; en Asie , aux environs de Jérusalem ; au Kamtschatka ,
où même elle a de plus grandes dimensions.
WEI 41
$. 2. Feuilles ne se tortillant point par l'effet de la
sécheresse.
a. Tige simple bu presque simple.
* Espèces presque sans tige.
5. Le Weissia fygmbe : Wettsia pusilla ,Hedw. , Musc.frond.,
2, pi. 29; Funk , Moostasch. , page 14, pi. 9; Hook. et
Tayl., Musc. brit., pag. 47, pi. i5; Grimmia pusilla, Smith,
Engl. bot., pi. 2 55 1 ; Schkuhr, Deutsch. Moose, pag. $7 , pi.
25; Bryum paludosum , Linn. , Dill. , Musc, pi. 44, fîg. 53.
Tige à peine longue d'une demi-ligne; feuilles capillaires;
pédicelle terminal long de deux à trois lignes, et d'un vert
jaunâtre, portant une capsule droite, ovale, surmontée d'un
opercule, aminci en une poiute oblique. Cette espèce forme
des gazons bien garnis sur les rochers calcaires et les blocs
de granité, dans les lieux pierreux et dans les endroits ma-
récageux, en France, en Piémont, en Suisse, dans toute
l'Allemagne, en Angleterre, etc. : elle est annuelle et végète
en toute saison.
** Espèces caulescentes.
6. Le "Weissia de FoRSTEa : Weissia Forsteri , Bridel , Bryol.
Univ., 1 , pag. 35y ; Grimmia Forsteri , Smith, FI. brit. et Engl.
bot., pi. 2225; Gymnostomum viridissimum , Hook. et Tayl.,
Musc, brit.; Bryum Forsteri , Dicks. , Fasc. pi. crypt. , pi. 7,
fig. 8. Tige droite, un peu rameuse; feuilles ovales, con-
caves, mutiques; pédicelles terminaux; capsules ovales-ob-
longues, droites; opercule alongé , surmonté d'un cône en
alêne et arqué. On trouve cette espèce prés Walthamston ,
en Angleterre, sur le tronc des arbres coupés.
Cette division du genre Weissia de Bridel comprend encore
trois espèces, mais exotiques: le weissia obtusa, Brid. , qui est
le didymodon splachnifolium , Hook., Musc. exot. , 2, pag. 10,
pi. 126, et qui se trouve aux Antilles; le weissia capillacea,
Schwaegr., Suppl. , 1 , part. 1 , p. 69 , pi. 19 , qui croît sur la
terre , en Pensylvanie , et le weissia Bergiana , Schwaegr. ,
Suppl. , 2 , part, i , pag. 46 , pi. 1 1 4 , lequel croit au cap de
Bonne - Espérance , sur la montagne du Lion,
^ WEI
h. Tige rameuse.
7. Le Weissia unilatéral : IVeissia heteromalla , Hedw. ,
Musc. /rond. , 1, pag. 22, pi. 8; Didjmodon heteromallum ,
Honk. et Tayl. , Musc. hrit. , pi. 20; Grimmia heteromalla,
Schkuhr, Deutsch. Moose, pag. 55, pi. 24; Sowerb., Eng/.
bot., pi. i 899 ; Afzelia heteromalla, Ehrh. , Crjpt. exsicc. ; Bryurn
unilatérale, Gmcl., Sjst. , Pal. Beauv. Tige droite, longue de
quatre à cinq lignes, poussant quelques rameaux vers son
sommet; feuilles larges à la base, puis linéaires, subulées ,
foides, un peu rejetées du même côté, quoique placées sur
deux côtés de la tige et pressées; pédicelies terminaux, plus
longs que la tige, ayant presque un pouce, brunâtres, un
peu tordus; capsules ovales-oblongues, brunes, pourvues d'un
anneau remarquable ; opercules petits , coniques-obtus. Cette
mousse croît partout en Europe, dans les forêts sablonneuses,
le long des chemins dans les bois, les champs, etc. Elle est
solitaire ou réunie par plusieurs individus en une seule touffe.
On la trouve à la fin de l'été et en automne.
8. Le Weissia aigu : Weissia acuta, Hedw., Musc.frond.,
3 , pag. 85 , pi. 55 ; Funk, Moostasch., pag. 14, pi. 9 ; Hook.
et Tayl., Musc. brit. , pag. 48, pi. 14 ; Grimmia acuta, Smith,
FI. brit. et Engl. bot., pi. 1644; Schkuhr, Deutsch. Moose,
pag. 5o, pi. 26 ; Dicranum splacïmoides , Pal. Beauv. ; Dicra-
num fulvellum , Smith , Engl. bot. , pi. 2268 ; FI. Dan., pi. 1661 ,
fig. 1 ; Bryum, Dill. , Musc, pi. 47 , fig. 54. Tige droite, longue
d'un à deux pouces et plus; d'abord simple, puis un peu ra-
meuse; feuilles éparses, carénées, subulées, très - entières ,
étalées dans l'état frais; mais séchées, elles se rapprochent
contre la tige et forment une pointe à l'extrémité des rameaux ;
pédicelies de six lignes ou moins de longueur, terminaux,
d'un vert pâle, rouge à la base; capsules ovales, oblongues,
droites, d'un brun jaunâtre, ayant leur opercule presque
conique et terminé par une pointe. Cette mousse croît dans
les montagnes alpines de l'Europe, sur les rochers humides :
elle forme des gazons qui se couvrent de capsules en été;
elle est vivace.
Le weissia rupestris, Hedw. , en est une variété, selon Bridel ,
plus grande, à tige plus ronde et à capsule arrondie. Bridel
WEI 45
cite une seconde variété {IV. acuta rupincola) , dont les cap-
sules sont plus alongées et un peu en forme de poire. On
la trouve en Suède : c'est le weissia rupincola , Web. et Mohr ,
Jieise durch Schwed. , pag. 1 oo , pi. 2 , fig. 3. Bridel pense que ce
peut être une espèce distincte.
Nous terminerons cet article parles observations suivantes :
a.0 Le weissia Templetoni de Hooker etTaylor, Musc, brit.,
pi. 14, est le type et la seule espèce du genre Entosthodon de
Schwaegrichen , adopté par Bridel. Ses caractères sont ceux-ci :
Péristome simple, à seize dents entières, roides , imperforées,
fixées à la surface interne de la capsule, un peu au-dessous
de son ouverture; coiffe dimidiée , campanulée, subulée;
capsule régulière, avec apophyse et sans anneau. Ventost.
Templetoni , Sehwaegr. , Suppl. , 2 , page 425 ; Brid. , BryoZ. univ.,
ï, page 57g, est une petite mousse droite, d'un pouce au
plus de hauteur, qui a été découverte en Ecosse, et près Éblan
en Irlande, par M. Templeton. Il paroît qu'elle se trouve
encore dans le comté de Donégal, aussi en Irlande.
2.0 Le genre Oreas de Bridel est fondé également sur des
mousses placées dans le genre Weissia par les botanistes.
Il est caractérisé par son péristome simple, à seize dents,
élargies à leur base, puis lancéolées , courbées en dedans et
imperforées ; sa coiffe cuculiforme ; sa capsule régulière , avec
apophyse, et annulée. Trois espèces rentrent dans ce genre.
Elles croissent sur les rochers des montagnes les plus élevées de
l'Europe ; elles forment des touffes ou coussinets denses. Leurs
tiges sont longues et entrelacées.
L' oreas mielichoferi , BricL, Bryol. univ. , i,pnge58i, ou
weissia mielichoferi, Schwœgr. , Suppl. , et Hook. , Musa exot. ,
2 , pi. 101 , est particulièreauxmontagnes du Salzbourg. Elle a
été découverte par M.Thomas de Bex, dans la vallée deLio,
dans les Pyrénées orientales.
V oreas elongata, Brid., ou weiss ia elongala, Hook. , pi. 102,
est une deuxième espèce du Tyrol.
Enfin, une troisième, Voreas martiana, Brid., ou weissia
martiana, Hook., Musc, exot., 8, pi. 42, croit encore dans
le Tyrol, où elle a été découverte sur les rochers du Messer-
ling-Wand et du Mattreyer-Tavern , par Hornschuch et Hoppe.
Elle diffère à la première vue des autres espèces par la Ion-
44 WEI
gueur de sa tige, qui est de trois à quatre pouces. Ce genre
Oreas nous paroît différer très- peu du Weissia, et il nous
semble que la base élargie des dents du péristoine ne sauroit
être un caractère suffisant, bien que Bridel le trouve excel-
lent, et qu'il en dérive le nom de Eurylasia , qu'il propose
en place de celui d'Oreas.
3.° A l'article Roi cette de ce Dictionnaire nous avons fait
connoitre deux genres, Dhcellium et Catascopium , dont les
espèces ont fait autrefois partie du weissia, Hedw. ; enfin, on
peut consulter la nomenclature de Steudel , et l'on y verra
que plus d'une mousse étrangère à ce genre y a été placée
à tort. (Lem.)
WEISSLIEGENDE. (Min.) C'est le nom dune couche com-
posée d'une roche conglomérée qui fait partie des terrains pé-
néens. Elle est voisine de la roche ou terrain nommé rothe
Todtliegende , et n'en diffère que par sa couleur blanchâtre;
elle sert, comme elle, de lit au minerai de cuivre schisteux
et bitumineux. On a quelquefois employé ce nom sans tra-
duction dans des ouvrages françois. ( B. )
WEISSTEIN. (Min.) C'est, suivant les principes de la dé-
termination des roches des géologues allemands, plutôt un
terrain qu'une roche : il est primitif, stratifié, subordonné au
gneiss, etc.; mais il est aussi caractérisé par sa composition,
dans laquelle le felspath grenu ou compacte, le mica et même
les grenats entrent comme partie composante. Voyez au mot
Roches, les articles Eurite et Lepfinite , roches auxquelles
nous avons rapporté le Weisstdn. ( B. )
WELAGHA. (Bol.) Les naturels de Ceilan nomment ainsi,
suivant Hermann , le pentapetes subetifolia de Linnœus, pte-
rospermum suberifolium de Willdenow. (J,)
WELAKOLA. (Bot.) Ce nom, cité par Burmann à Ceilan
pour deux plantes, a été rapporté par Linnaeus au rhman-
thus indic us,' nommé aussi wila, et au cleome p"ntapiiylla. (J. )
WELALA. (Bot.) A Ceilan on donne ce nom au diosco-
rea alata , qui est le katfdl-helengu du Malabar, dont Pluke-
net et Burmann faisoient un rhizopliora. (J.)
WELHIRl. (Bot.) Hermann cite sous ce nom, à Ceilan,
une plante graminée à fruit de gremil , lithospermum. On
peut croire que c'est ou un coix dans les graminées, ou plu-
WEL 45
tôt dans les cypéracées un sclerya, dont les graines sont blan-
ches et luisantes comme celles du gremil. Linnseus, dans le
FI. ZejL, récrit weïhiri. (J.)
WELIA-CUPAMENI. (Bot.) La plante citée par Rhéede
sous ce nom malabare étoit regardée par Linnaeus comme
variété de son acalypha indica, avec lequel M. Poiret l'assi-
mile; Willdenow, au contraire, le supprime entièrement
dans la citation de cette espèce. ( J. )
WELI-ILA. (Bot.) Cette plante aroïde, citée au Malabar
par Rhéede, est le caladium njmphœifolium de Ventenat. (J.)
WELKIRI. (Bot.) Voyez Kar^bu. (J.)
WELLAT. (Bot.) On nomme ainsi à Amboine, suivant
Runiph , son folium politorium , qui est le Jîcus politoria de
Willdenow, dont les feuilles, à surface très-rude, sont em-
ployées pour polir le bois. (J.)
WELLE-CORONDE. (Bot.) Voyez Walkundu. (J.)
WELLENKALK, ou Calcaire ondulé. (Min.) C'est le nom
que MM. Oyenhausen , d'Alberti , etc., ont donné aux as-
sises inférieures ou du terrain calcaire conchylien ou du lias ,
qui renferment quelquefois des lits de selmarin, à cause des
ondulations de leurs surfaces. (B.)
WELLIA-CODIVELLI. (Bot.) Nom malabare, cité par
Rhéede, de Vachymnthes lappacea de Linnaeus, qui est un de
nos pupalia (pupal d'Adanson ) , et que M. De Candolle a
nommé desmochœta atropurpurea. C'est le karalhaebo de Ceilan.
(J.)
, WELLIA-CUP AMENE (Bot.) Voyez Welia-cupameni. (J.)
WELLIA-PONNA-KELENGU. (Bot.) Cette fougère du
Malabar , figurée par Rhéede , Mal. , i 2 , t. 1 2 , a le feuillage
pinnatifide, et ne peut conséquemment être rapportée au po-
lypodium dissimile de Linnaeus, auquel Buruiann l'assimiloit,
puisque ce poljpodium a les feuilles pennées; elle se rap-
procheroit davantage du poljpodium aureum , ou peut-être de
la fronde supérieure du poljpodium quercinum. On doit sup-
poser que le nom de pakku-bezoar, dans Pile de Java, cité par
Burmann, s'applique au véritable polypodium dissimile, décrit
par cet auteur avec des feuilles pennées. ( J. )
WELLIA-TAGER A. (Bot.) Nom malabare , suivant Rhéede ,
du cassia arborescent de Vahl. (J. )
46 WEL
WELLIA-TANDALE-COTTI. (Bot.) Nom malabare du
crotalaria quinquefolia. (J. )
WELLIA-THEKA-MARAVARA. (Bot.) M. Lindley rap-
porte cette plante orchidée du Malabar à son pholidota im-
hricata. (J.)
WELLOZIA. (Bot.) Ce genre de Vandelli paroit être le
même que le Blahea d'Aublet. (J. )
"WELS. (Ichthyol.) Voyez Scheid. ( H. C. )
WELSE. (Ichthyol. ) Auprès d'Astracan on donne ce nom
au glanis. Voyez Silure. (H. C.)
"WELSHMAN. (Ichthyol.) A la Jamaïque on appelle ainsi
le Sogo. Voyez ce mot et Holocentre. (H. C.)
"YVENDHOVER ou WINDOVER. (Ornith.) Cet oiseau pa-
roît être, dans le Dictionnaire de Bomare, la cresserelle du
genre Falco. ( Ch. D. et L.)
WEND1A. (Bot.) Sous ce nom générique M. Hoffmann
désigne l'heracleum longifolium , dénué d'involucre , dont l'in-
volucelle est petit et caduc , et le calice un peu denté. (J.)
M. Wendt lui assigne les caractères suivans : des involu-
cres universels et partiels, à peine visibles; des fleurs irrégu-
lières ; un calice à cinq dents, dont deux plus grandes; des
pétales inégaux, les extérieurs composés de deux lobes, dont
l'un est plus grand que l'autre; un ovaire marginé; un fruit
glabre , comprimé, orbiculaire, terminé par le style qui per-
siste. ( Lem.)
WENDLA1NDIA. (Bot.) Ce genre, nommé d'abord Andro-
phylax par Wendland , et ensuite IKendlandiapar Willdenow,
a été décrit par Richard comme la même plante que le me-
nispermum carolinum de Linnaeuset de Michaux, ayant comme
lui six pétales, six étamines , six styles et six capsules. Cette
identité est confirmée par M. De Candolle dans son Sjstcma
et dans son Prodromus , lequel, séparant du Meni&permum ,
sous le nom de cocculus , toutes les espèces réduites au nom-
bre six dans la fleur et le fruit, nomme celle-ci cocculus
carolinus , ne pensant pas que son caractère de fleurs, dites
hermaphrodites, soit suffisant pour en faire un genre distinct.
(J.)
WENGALLE. (Ichthyol.) Voyez "Weincalle. (H. C.)
AVEPFERIA. (Bot.) Heister désignoit sous ce nom Yœthusa
WER 47
cynapium de Linnœus, dont les graines sont moins sillonnées
que celles de ses congénères. (J.)
WERALU. (Bot.) Il paroît que ce nom est donné à deux
arbres différens dans l'ile de Ceilan. Le premier (écrit veralu
par Adanson), cité d'après Hermann, par Burmann, Thés,
zeyl., 93, t. 40, est regardé par ce dernier comme un elœo-
carpus, et nommé par Linnaeus elœocarpus serrala, type d'une
section des tiliacées ou d'une famille distincte, sous le nom
d'élœocarpées.
Un autre IVeralu de Hermann, cité par Linnaeus, FI. zeyl.,
n.° 409, est indiqué par Burmann sous le nom de mendya,
et non de weralu. Il le décrit et le figure sous celui de laurus
(Thés. zeyl. , 109, t. 62). Il est cité par Linnaeus, et les deux
descriptions sont conformes : elles indiquent des feuilles al-
ternes, des fleurs disposées en épis lâches et axillaires: elles
ont un calice supère, à cinq petites divisions; cinq pétales,
beaucoup d'étamines insérées au calice ; un ovaire infère ou
adhérent, surmonté d'un style et d'un stigmate simple; une
petite baie, dont la structure intérieure n*est pas désignée.
Burmann dit qu'on extrait une résine odorante de cet arbre,
auquel il trouve de l'affinité avec le myrte. Linnaeus, parta-
geant probablement cette opinion , le nomme provisoirement
eugenioides , et il ne l'a rapporté à aucun de ses genres. Il
paroit devoir être placé à la fin des myrtées à feuilles alternes.
Si, mieux connu, il devenoit genre distinct, on pourroit le
nommer Mendya ou JT'eralium. (J.)
WER1NERIA. (Bot.) Voyez nos articles Euryops, t. XVI,
p. 49 ; et Sénécionées, tom. XLVIII , p. 449 et 461. (H. Cass.)
WERNÉR1TE. (Min.) Les substances qui ont été décrites
jusqu'à présent , sous les noms d' Arkiisite ou de fKernérite vert,
de Paranthine ou de Scapolite , et de Méionite, paroissent, au
premier aspect, avoir si peu de rapports entre elles, que pen-
dant long-temps on les a considérées comme des espèces bien
distinctes; mais un examen attentif et comparé de leurs diffe-
rens caractères , et surtout de leur composition chimique , que
les nouvelles analyses permettent de mieux apprécier , ne peut
guéres laisser de doute sur la nécessité de confondre maintenant
toutes ces espèces en une seule, à laquelle on doit conserver
le nom de wernérite, qui réclame à si juste titre la préférence.
48 WER
Les wernérites sont des substances vitreuses ou lithoïdes ,
cristallisées, à texture lamelleuse ou compacte, se présentant
en masses ou sous la forme de cristaux prismatiques ordinai-
rement alongés, striés longitudiualement , et qui dérivent
d'un prisme droit à bases carrées; elles résultent de la com-
binaison en proportions définies des deux silicates simples de
chaux et d'alumine.
Elles sont généralement clivables parallèlement aux pans
d'un prisme droit symétrique, et aux diagonales de ses bases :
ces indications, jointes à celles que fournit la symétrie et le
calcul des formes secondaires, prouvent que la forme fonda-
mentale des cristaux est le prisme à base carrée PM (Haiiy),
dont la hauteur est au côté de la base dans le rapport de 3 à 5.
Elles sont fragiles; leur cassure est inégale et raboteuse ;
leur dureté égale ou supérieure à celle de l'apatite, mais
inférieure à celle du felspath adulaire. Leur pesanteur spé-
cifique varie de 2,61 (méionite) à 2,72 (scapolite de Pargas).
Elles ont un éclat vitreux, passant au résineux sur les faces
de clivage, et à l'éclat perlé sur la cassure transversale; leurs
couleurs les plus ordinaires sont le blanc et le grisâtre , avec
différentes nuances de vert : elles présentent plus rarement
des teintes de bleuâtre et de rouge.
Sous un coup de feu assez vif, elles fondent au chalumeau ,
se boursouflent avec violence , et se transforment en un verre
bulleux et incolore , ou en un émail blanc. Elles se dissol-
vent dans le borax, avec une effervescence prolongée, en
un verre transparent»
Composition
6AS
-f-
es
ESPÈCES.
<ù
u
c
a
s
34
33
35,43
32,72
3 o,6
H
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16
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18,96
24,24
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CL
0
0,5
0
1,8
0
AUTEURS.
Du Wernérite arktisite
Du W. paranth. vitreux.
Du "W. scapolite de Par-
40
45
43,83
40,53
40,8
John.
Laugier.
Nordenskiold.
Stromeyer.
L. Gnielin.
Du "W. méionite
Ibid.
WER 49
Variétés de formes.
Le wernérite, considéré sous le rapport de ses variétés de
formes, offre cinq modifications principales; savoir: une sur
l'arête B , deux sur l'arête longitudinale G , et deux sur
l'angle A. Ces modifications combinées donnent quatre variétés
de formes, parmi lesquelles nous citerons seulement celles
qui appartiennent au wernérite parauthine , les deux autre*
ayant été décrites à l'article Méioniïe.
1. Wernérite périoctaèdre = M'G'P.
En prisme octogone régulier. Variété dite scapolite d'Aren-
dal , en Norwége.
2. Wernérite dioctaèdre. = M'G'B.
Prisme octaèdre, terminé par des sommets tétraèdres, qui
naissent sur les bords horizontaux du même prisme. A Bouen,
près Arendal (variété dite arktisite); à Malsjo, en Wfrmeiande
(wernérite paranthine ) ; à la Somma , au Vésuve (wernérite
méionite).
Variétés de texture.
On peut diviser l'espèce du wernérite en trois variétés prin-
cipales, en ayant égard aux différences de texture et de formes
accidentelles que ce minéral peut offrir.
i.re Variété. Le wernérite arktisite, caractérisé par sa texture
compacte et son opacité, jointes aune couleur d'un vert olivâ-
tre ou d'un vert d'asperge. Elle a été décrite pour la première
fois par d'Andrada , qui l'a nommée wernérite, en l'honneur du
célèbre professeur de Freiberg : ce nom a été adopté depuis
par Karsten et Haiiy. Werner lui avoit substitué celui d'arfc-
tisite. Cette variété s'est présentée en cristaux réguliers de
la forme dioctaèdre, ou en masses amorphes, dans la mine de
Bouen , à trois quarts de mille d'Arendal , en Norwége :
elle y est associée à l'amphibole hornblende d'un noir écla-
tant, au quarz et au felspath laminaire rougeàtre. On l'a
trouvée aussi dans les mines de fer de Northo et d'Ulrica ,
en Suède , et à Campo-Longo , dans le val Levantine, en
Helvétie.
La substance nommée gabbronite paroit n'être qu'une va-
riété compacte de l'espèce qui nous occupe ; elle lui est
59. 4
5o WER
souvent associée dans les mines d'Arendal ; peut-être faudra-t-il
aussi réunir au wernérite , ainsi que l'ont déjà fait MM.
T. AUan et Hausmann, les minéraux que Ton a désignés sous
les noms d'éléolithe et de lithrodes , et qui ont avec lui des
rapports assez marqués de structure et de composition.
2.c Variété. Le wernérite paranthine ou la scapolite, carac-
térisée par son tissu sensiblement lamelleux , son éclat vitreux
ou nacré , et sa tendance à une sorte de décomposition , qui
le rend opaque, léger, et d'un aspect mat et terreux. C'est
à la facilité qu'a cette pierre de s'altérer par le contact de
l'air, que fait allusion le nom de paranthine , que lui a donné
Haiiy , et qui veut dire : pierre qui se déjleurit.
Le wernérite paranthine se présente en masses amorphes,
ou bien cristallisé en prismes, soit cylindroïdes , ce qui est le
cas lé plus ordinaire, soit déterminables, et appartenant alors
aux variétés périoctaèdre et dioctaèdre. Ces cristaux sont
remarquables par leur longueur; ils se groupent entre eux
et s'entrelacent d'une manière fort irrégulière. Leur diamètre
varie beaucoup ; il en est qui sont déliés comme des aiguilles,
et d'autres qui atteignent la grosseur du pouce, et quelque-
fois même celle du poing. C'est à leur forme ordinairement
très-alongée qu'ils doivent le nom de scapolite ( pierre à tiges),
que leur a donné d'Andrada , et celui de rapidolithe (pierre
en baguettes), qu'ils ont reçu d'Abildgaard. Ils ont souvent
leur surface enduite d'une légère pellicule semblable à du
mica argentin; ils sont translucides, lorsqu'ils n'ont pas été
atteints par la décomposition. On peut, d'après la couleur et
la texture, distinguer dans le wernérite paranthine les trois
sous-variétés suivantes :
Le wernérite paranthine vitreux, en masse, ou en cristaux
réguliers , aciculaires ou cylindroïdes. Ses couleurs les plus
ordinaires sont le gris, le blanc- jaunâtre, le bleuâtre et le
rosàtre : il a de l'analogie avec certains morceaux de felspath
laminaire.
Le wernérite paranthine nacré, renfermant presque toujours
une base alcaline. Sa couleur est le blanc, avec différentes
teintes de jaunâtre ou de verdâtre ; il est ordinairement en
cristaux courts, ou même granuliforines; rarement en prismes
aîongés ou cylindroïdes. Son éclat est moins vitreux que celui
WER 5!
de la variété précédente ; il devient d'un blanc opaque par
la décomposition , et constitue alors le wernérite blanc des
minéralogistes allemands.
La substance nommée micarelle par Abild«aard , n'est
qu'une variété du paranthine nacré, à texture feuilletée, et
dont l'aspect ressemble à celui du talc ou du mica. Ses couleurs
sont le gris et le vert, nuancés quelquefois de brun ou de
rougeàtre; elle accompagne à Arendal les autres variétés de
paranthine. Suivant M. Berzelius , le dipyre ne seroit aussi
qu'une sous-variété de la scapolite.
Le wernérite paranthine rouge obscur , d'un rouge de brique
et complètement opaque, coloré par l'oxide de fer. Ses cris-
taux, en prismes réguliers et cylindroïdes, ordinairement très-
alongés , présentent souvent dans leur intérieur des portions
de wernérite gris ou verdâtre.
Le wernérite paranthine se rencontre principalement dis-
séminé dans les filons de minerais de fer qui traversent les
terrains primordiaux de cristallisation, aux environs d'Aren-
dal, en Norwége, et dans la province de "Wermelande en
Suède. Les substances auxquelles il est ordinairement as-
socié sont le fer oxidulé , le felspath , le quarz , le mica,
l'amphibole hornblende, l'épidote , le pyroxène sahlite , le
grenat , le calcaire spathique; plus rarement le sphéne, le
zircon, le fluorite, l'apatite, la tourmaline, le felspath et
la stilbite. Les principales localités dans lesquelles on l'ait
trouvé jusqu'à présent, sont :
En Norwége: dans les mines d' Arendal, de Langsoë et de
Torbiôrnsboë', avec mica vert et noir, amphibole laminaire,
calcaire spathique et titane sphène ; à Egg, près de Chris-
tiansand , avec quarz hyalin.
En Suède: dans le Wermelande, à Langbanshyttà'n, avec
fer oligiste, et à Malsjo avec calcaire spathique et pyroxène
sahlite; dans la Sudermanie, à Sjosa ; dans la Dalécarlie, à
Garpenberg , avec du cuivre pyriteux. On a trouvé aussi le
wernérite paranthine en Finlande, dans les carrières de pierres
calcaires d'Ersby , de Storgard et de Simonsby , paroisse
de Pargas; il y est accompagné de pyroxène, de mica, de
felspath, d'apatite et de fluorite. Suivant M. d'Ittner, on
le trouve aussi en Brisgau , au Kaiserstuhl , avec amphibole
U WER
hornblende, fer titane, pyrite magnétique et grenat mélanite.
Enfin, on cite encore le wernérite scapolite dans l'Amérique
du nord, à Francklin , dans le New -Jersey, où il est accom-
pagné de mica brunâtre et métalloïde; à Bolton , dans le
Massachusetts, où il s'offre avec la texture vitreuse et une
teinte rosâtre ; et au Groenland, dans l'île d'Akudlek, où
sa couleur est le blanc tirant sur le bleuâtre.
3.e Variété. Le wernérite méionite: c'est la variété la plus
pure et la plus transparente; elle est sans couleur, et sa cas-
sure est vitreuse et comme ondulée. Nous renvoyons le lecteur
au mot Méionite, où elle a été décrite à part dans ce Dic-
tionnaire. (Delakosse. )
WERNISEKIA. (Bot.) Ce nom a été substitué par Scopoli
à celui du genre Houmiria d'Aublet. (J.)
WEROT. ( Ornith. ) Nom usité, sur les côtes de Picardie ,
pour désigner le pingouin. (Ch. D. et L. )
WESTERINGIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, monopétalées , de la famille des labiées,
dont le caractère essentiel consiste dans un calice persistant ,
monophylle, à cinq dents, accompagné de deux bractées;
une corolle tubulée; le limbe cà cinq découpures presque
égales; les deux supérieures échancrées au sommet; quatre
étamines didynames ; deux anthères stériles et sagittées; un
ovaire supérieur, tétragone ; un style; un stigmate bifide;
quatre semences ovales.
"Westerincia a feuilles de romarin : fVesteringia rosmari-
nifolia, Andr. , Bot. repos., tab. 214; Smith, Act. Holm. ,
1797 , tab. 8 ; Poir. , Enc; Cunila fruticosa, Willd. , Spec. ,
1, pag. 122; Cunila frutescens , Donati , Catal. hort. Camlr.,
pag. 5. Cette plante, rapprochée d'abord des cunila, auxquels
on l'avoit associée, a des rapports plus naturels avec les feu-
crium , d'après les observations de M. de Jussieu. Son port
est celui du romarin. La grandeur de sa corolle, les divi-
sions de son limbe, les anthères sagittées des deux étamines
stériles, la distinguent suffisamment des cunila et des teucrium,
et les calices tubulés, à cinq dents égales , la séparent des
romarins.
C'est un petit arbuste assez élégant, dont les tiges sont
droites, glabres, munies de rameaux opposés. Les feuilles sont
WHA 53
sessiles, presque verticillées , ordinairement au nombre de
quatre ou cinq à chaque verticille , presque linéaires, lan-
céolées, fort étroites, fermes, longues d'un pouce et plus,
larges de deux lignes, rétrécies à leur base, aiguës au som-
met, entières etun peu roulées à leurs bords, vertes en dessus,
blanchâtres et soyeuses en dessous. Les fleurs sont presque
sessiles, situées dans l'aisselle des feuilles, quelquefois soli-
taires, formant parleur ensemble un épi oblong , terminal
et feuille. Le calice est glabre, court, tubulé, un peu cam-
panule, à cinq dents presque égales, accompagné à sa base
de deux bractées. La corolle, beaucoup plus grande que le
calice , est d'un bleu pâle ; le limbe est plus long que le tube ,
divisé en cinq découpures ouvertes, presque linéaires; les deux
supérieures sont un peu échancrées au sommet ; les inférieures
parsemées vers leur base de petits points jaunes et nombreux ;
les étamines insérées à l'orifice de la corolle ; les deux su-
périeures, plus longues et fertiles, munies d'anthères oblon-
gues et pendantes ; les deux inférieures stériles-, leurs anthères
droites, sagittées , en forme d'écaillés ; le style est un peu
courbé, de la longueur du tube de la corolle; le stigmate à
deux divisions réfléchies. Cette plante croît à la Nouvelle-
Hollande. (Poir.)
WESTIA de Cavanilles. (Bot.) C'est maintenant une es-
pèce de cestrum. (Lem.)
WESTONIA. (Bot.) Genre de plantes de la famille des lé-
gumineuses et de la diadelphie de Linné, caractérisé ainsi par
Curtis, qui l'a établi (Syst. veget., vol. 3,pag. 1 53 ) : il offre
un calice quinquéfide, avec les deux lanières supérieures fal-
ciformes, réunies et voûtées, comprenant l'étendard. Légume
aciniforme pointu.
Le IVestonia humifusa est d'un pays inconnu. C'est une
herbe annuelle décumbente, à feuilles ternées, ovales, ob-
tuses , pubescentes en dessous, pointues et âpres, à fleurs axil-
laires presque solitaires, portées sur de courts pédoncules
jaunâtres. C'est le glycina humifusa, Willd., et le DilUvinia
trifoliata , Roth. (Lem.)
WEYDE-BIALLA. (Ornith.) C'est, dans BufFon , le goéland
brun. (Ch. D. et L. )
WHALE. (Mamm.) Nom anglois de la baleine. (Desm.)
H WHA.
WHALFISH. (Mamrn.) Dénomination hollandoise de la ba-
leine. (Desm.)
WHANG-YU. (Ichthyol.) Les Chinois appellent ainsi une
espèce d'esturgeon qui remonte les rivières de leur empire,
et dont ils font une pêche abondante et lucrative. ( H. C. )
WHAPA-WE-WE. (Omith.) Les naturels des bords de la
baie d'Hudson donnent ce nom à l'oie hyperboréenne de M.
Vieillot. (Desm.)
WHA-TSYAU. (Bot.) Dans le petit Recueil des voyages il
est question d'un petit fruit de ce nom à la Chine, ayant la
forme d'une coque et contenant une graine noire de la gros-
seur d'un pois, laquelle coque, ainsi que la graine, a une
saveur chaude et acre, et remplace le poivre pour la classe
pauvre de la Chine, sans pouvoir être comparée au poivre
des Indes. Le végétal qui produit ce fruit est un arbrisseau
ou un petit arbre. Cette description paroit bien convenir
au fruit nommé cubèbe et quabeh par les Arabes, mentionné
et figuré par Clusius dans ses Exotica , pag. 184, que, selon
lui, on trouve aussi dans la Chine sous le nom de cubab-sine ,
lequel est le fruit d'un fagara, et paroît appartenir au fagara
Avicennœ de M. de Lamarck ou à quelque congénère. (J. )
WHIDAH-BIRD. ( Orniih. ) Nom anglois de la veuve au
collier d'or. (Cn. D. et L.)
YVHIFF. ( Ichthjol. ) Nom anglois du Targeur. Voyez ce
mot. (H. C.)
WHILIA. (Bot.) Voyez Wilia. (Lem.)
"WHIMBREL. (Omith.) Nom anglois du numenius phœopus.
(Ch. D. et L.)
WHIN. (Bot.) Nom du houx, ilex aquifolius, Linn., en An-
gleterre. (Lem.)
WHIN ou WHINSTONE. (Min.) C'est un nom anglois sou-
vent employé sans traduction et que les géologues de ce pays
donnent à un trappite noirâtre siliceux, d'une pesanteur spéci-
fique d'environ 2,78 , et 2,72 , suivant Kirwan. Ce nom indique
généralement des roches delà nature du trapp ou du basalte ,
et surtout lorsque ces roches forment de ces espèces de filons
puissans en forme de murs, qu'on nomme dykes et whindyhes.
Ce sont en général des noms plutôt techniques que scienti-
fiques. (B. )
WHI 55
WHINCHAT. (Ornith.) Nom anglois du saxicola rubetra.
(Ch.D. etL.)
WHIP-POOR-WILL. {Ornith.) Nom anglo-américain d'une
espèce d'engoulevent mentionnée au mot Ouiprouil. (Ch. D.
etL.)
WHIP-TOU-KELLY. (Ornith.) Nom indiqué par Buffon
pour une espèce de gobe-mouche, mais qu'on doit appliquer
à la fauvette altilauque. Voyez Fauvette. (Ch. D. et L. )
"WHISTLEFISH. (Ichthyol.) Un des noms anglois de la mus-
tclle commune. Voyez Mustelle. (H. C.)
WH1TE. (Ichthyol.) Nom spécifique de I'Énoplose. Voyez
ce mot. (H. C.)
WHITE-CUNT. ( Ichthyol.) Un des noms anglois de la raie
oxyrhinque. Voyez Raie. (H. C.)
WH1TE-HORSE. (Ichthyol.) Nom anglois de la raie chardon.
Voyez Raie. (H. C.)
WH1TE-OWL. (Ornith.) Nom anglois du strix Jlammea.
(Ch.D. etL.)
WHITE-SHARK. (Ichthyol.) Un des noms anglois du re-
quin. Voyez Carcharias. (H. C.)
"WHITE-VVAGTAIL. (Ornith.) Nom anglois de la motacilla
alba. (Ch. D. etL.)
WHITIA. (Bot. ) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs
complètes , monopétalées , irrégulières, de la famille des per-
sonées , de la didynamie angiospermie de Linnaeus, rapproché
des cyrtandra , offrant pour caractère essentiel: Un calice
court, à cinq divisions profondes, égales; une corolle infnn-
dibuliforme ; le tube fort ample à son oriâce; le limbe à cinq
lobes irréguliers, presque à deux lèvres ; cinq étamines, dont
deux à peine saillantes, pourvues d'anthères, trois autres sé-
tacées, stériles; les loges des anthères inégales par leur in-
sertion; un ovaire supérieur; un style; un stigmate infundi-
buliforme; une baie en forme de silique, à deux loges; les
semences insérées sur les bords recourbés des loges, formant
une cloison charnue.
Whitia a longues feuilles ; VVhitia oblongifolia , Blume.
Flor. jav., fasc. 14, pag. 774. Arbrisseau à tige grimpante,
dont les feuilles sont opposées, oblongues-lancéolées, glabres
à leurs deux faces, très -entières, obliques; à chaque paire
56 VVHI
une plus courte que l'autre. Les fleurs sont réunies dans l'ais-
selle des feuilles par paquets, très-médiocrement pédonculées,
accompagnées de bractées lancéolées. Le fruit est alongé. Cette
plante croît et fleurit en tout temps à l'île de Java, dans les fo-
rêts des montagnes. Les naturels la nomment lidabebek. Dans le
whitia carnosa. Blume, loc. cit., les feuilles sont oblongues,
lancéolées , légèrement tomenteuses en dessous. Les fleurs sont
médiocrement pédonculées, réunies en fascicules axillaires ,
accompagnées de deux bractées ovales, en forme d'involucre.
Le fruit est oblong. Cette plante croît aux mêmes lieux que la
précédente, sur les montagnes boisées de Jéribu. (Poir. )
WHITING. (Ichtkyot.) Nom anglois du salmo albus d'Ar-
tédi. Voyez Truite. (H. C.)
WH1TINGE. (Ichthyol.) Nom hollandois du Merlan. Voyez
ce mot. (H. C.)
WHITING-MOPS. (Ichthyol.) A Londres on appelle ainsi
les jeunes tacauds. Voyez Morue. (H. C.)
WHITING-POLLACK. ( Ichthyol. ) Nom anglois du lieu ou
merlan jaune. Voyez Merlan. (H. C.)
WHITING-PONT. {Ichthyol.) Un des noms anglois du Ta-
caud. Voyez ce mot. (H. C.)
WHITRED. (Mamm.) Nom écossois de la belette. (Desm.)
WHOURO-ROA. (Orm7Ji.)Nom d'un martin-pêcheur des
Indes. (Ch.D. et L.)
WIANAQUE. {Mamm.) Ce nom correspond à celui de gua-
naco. Voyez Lama. (Desm.)
Wl ART. (Ornith.) Nom picard de la maubèche. (Ch. D. et L.)
"WIBELIA. (Bot.) Genre créé par Bernhardi dans la famille
des fougères pour placer les trichomanes elatum et epiphyllum
de Forster (Prodr. , n.os 474 et 471 ), qui s'éloignent effecti-
vement du genre où on les avoit placés. Le Wïbelia, d'après
les caractères assignés par Bernhardi , diffère à peine du Daval-
lia de Smith, ce qui fait que Swartz, Schkuhr et Willdenow
ont réuni ces fougères au genre Davallia. Curt Sprengel va
plus loin ; il ne voit qu'une seule espèce dans les deux de
Forster. Le TVibelia de Bernhardi différoit essentiellement du
Davallia par Findusium ou involucre qui recouvre les paquets
fructifères ou sores, de forme lancéolée et fixé depuis sa base
jusque vers son milieu, étant libre dans sa partie supérieure.
WIB 57
Selon Bernhardi, dans le Davallia l'îndusium est semi-orbi-
culaire, d'abord fixé par son bord circulaire, et puis se re-
dressant ou s'ouvrant tout droit.
Le wibelia elata de Bernhardi est mentionné dans ce Dic-
tionnaire, tom. XII , p. 556 : c'est le davallia elata de Swartz.
Nous avons omis de citer la figure que Schkuhr en a donnée
dans sa Cryplogamie, pi. 1^7 , b.
Robert Brown (Prod. Nov. Holl.) fait observer que les es-
pèces du genre Davallia, dont il rectifie le caractère géné-
rique , peuvent être disposées en quatre séries dans une mé-
thode naturelle. Les trois premières auroient des affinités avec
les Lindsœa, Dicksonia etNephrodium. La quatrième , ou TVibe-
lia, Bernh., différeroit des autres par le port et surtout par la
forme de l'involucre, qui, mieux examiné, pourroit peut-être
fournir un caractère suffisant propre à distinguer le TVibelia
du Davallia.
Le TVibelia de Bernhardi ne doit pas être confondu avec
le TVibelia de Persoon , qui n'est autre que le Pay-Payrola
d'Aublet, ou Payrola , Juss. (Voyez Payrole.)
Ces genres ont été consacrés à M. W. E. C. Wibel, bo-
taniste du grand-duché de Bade, auteur de plusieurs ou-
vrages de botanique estimés, et entre autres d?une Flore des
environs de Wertheim (grand-duché de Bade), publiée en
1799. (Lem.)
W1BORGIA. {Bot.) Ce genre, de la famille des légumi-
neuses, est encore très -peu connu ; il a été établi par Thun-
berg dans son Prodrome des plantes du cap de Bonne-Espé-
rance. , page 21 ; il lui donne pour caractère essentiel: Un
calice à cinq dents ; les sinus arrondis; une corolle papilio-
nacée ; dix étamines diadelphes ; un style ; une gousse renflée,
sillonnée, ailée. Les espèces mentionnées par Thunberg sont :
Wieorgia a feuilles en cœur; T'Viborgia obcordata , Thunb. ,
loc. cit.; Willd. , Spec, 5, page 919. Cette plante a des
tiges ligneuses, chargées de rameaux lâches, alongés, garnis
de feuilles alternes, pétiolées, ailées, composées de folioles
glabres à leurs deux faces, entières, en forme de cœur ren-
versé, obtuses à leur sommet. Cette plante croît avec les
suivantes au cap de Bonne-Espérance. Dans le wiborgia fusca
les rameaux sont cylindriques, redressés, élancés; les folioles
58 WID
glabres, mucronées au sommet. Le wiborgiasericea se distingue
des deux espèces précédentes par ses rameaux couverts d'un
duvet pubescent. Les feuilles sont également pubescentes et
soyeuses. Il existe un autre genre, avec le nom de Wibergia ,
établi par Roth dans ses Catalecta botanica, qui appartient à
la famille des composées. Je l'ai mentionné dans l'Encyclopédie
sous le nom de Vigolina. (Poir.)
WIDDEHOP. {Ornith.) Nom anglois du coq de roche de
Cayenne, rupicola aurantia. (Ch. D. et L. )
WIDDER. (Mamm.) Nom allemand du bélier. (Desm.)
WIDDEWAL. (Ornith.) Un des noms allemands du loriot
d'Europe. (Ch. D. et L. )
WIDE-RUTTEN. (Bot.) Voyez Sedah. (J.)
WIDGEON. (Ornith.) Espèce de râle de l'Amérique sep-
tentrionale, nommé ainsi par les habitans des États-Unis.
(Ch. D. etL.)
WIDJOR. (Bot.) Nom du sesamum orientale à Java , suivant
Burmann. (J. )
WIDOW. (Ornith.) M. Vieillot, dans sa Description des
oiseaux de l'Amérique septentrionale , mentionne sous ce
nom une espèce d'engoulevent. (Ch. D. et L.)
WIDRA. (Mamm.) Nom hongrois de la loutre. (Desm.)
WIDWOL ou WITWOL. (Ornith.) Dénominations an-
gloises du loriot. (Desm.)
WIEDEHOPF. (Ornith.) Nom allemand de la huppe com-
mune , upupa epops. ( Ch. D. et L. )
"WIEPRZ. (Mamm.) Nom polonois du sanglier. (Desm.)
WIESEL. (Mamm.) Nom allemand de la belette. (Desm.)
WIESENPFIFFERLING et W1ESENSCHWAMM. (Bot.)
Noms du champignon de couches (agaricus edulis) , en Bohème.
(Lem.)
WIEWIORKA. (Mamm.) Dénomination polonoise de l'écu-
reuil d'Europe. (Desm.)
WIGANDIA. de Humboldt et Bonpland. (Bot.) Ce genre,
confondu avec YHydrolea par Ruiz et Pavon , en a été séparé
par MM. de Humboldt, Bonpland et Kunth (Sjnops. plant,
œquin., 2, p. 234). Ces messieurs en ont fait une famille :
celle des hyàroleacea , à laquelle ils ont aussi rapporté le
Nama, Linn.,Brown.
WIG 59
Le Wioandia. est caractérisé ainsi :
Calice divisé en cinq parties, persistant; corolle infundi-
buliforine; limbe à cinq divisions étalées; cinq étamines sail-
lantes; anthères sagittées; deux styles; stigmate presque peltc
et presque déprimé ; capsule ovale-oblongue , biloculaire , locu-
licide-bivalve ; quatre placentas (dont deux dans chaque loge ) ,
fixés entre les lames dans Taxe de la capsule vers la cloison , et
séminifères partout. Ce sont des herbes souvent suffrutescentes,
hispides,inermesou sans épines, dont les feuilles sont alternes,
entières; les épis terminaux, paniculés, secondaires; les fleurs
sessiles, sans bractées, violettes, blanches ou jaunes?
Il y a trois espèces :
1. Le Wigandia urens, Humb. , Bonpl. et Kunth, loc. cit.,
p. 20 5; Hydrolea urens , Ruiz et Pavon, FI. du Pérou, 3, pag.
2 1 , pi. 2/)3 ; Pers. , Synops. , pag. 289 ; Lamk. , Encycl. suppl. ,
2, p. 576. Les feuilles sont ovales-arrondies au sommet, double-
ment crénelées, mollement velues , tomenteuses, canescentes
en dessus, incanes ou cendrées en dessous; les épis sont pani-
culés et conjugués. Cette plante croî t près de Tasco au Mexique,
à la hauteur de 915 toises. Les fleurs sont d'un violet sale.
Les habitans l'appellent 5050. Elle est vivace.
2. Le Wigandia caracassana, Humb., Bonpl. et Kunth,
loc. cit., pag. 235 ; Hydrolea mollis, Willd., Herb. ; Rœm. et
Schultes, Syst. veget. , 6, p. 190. Les feuilles sont elliptiques,
pointues, doublement dentées , velues- tomenteuses, canes-
centes en dessus, incanes et très-molles en dessous ; les épis
paniculés. conjugués P Cette espèce croît près Caracas, dans la
montagne dite Quebrada de Cotecia, à la hauteur de 480
toises. Elle est frutescente.
3. Le Wigandia crispa, Humb., Bonpl. et Kunth, loc. cit.;
Hydrolea crispa, B.uiz et Pavon, loc. cit., 5 , pag. 22, pi. 244 ,
fig. a; Pers., Synops., 1 , pag. 289; Lamk., Encycl. suppl., 2 ,
p. 076. Les feuilles sont largement ovales, un peu pointues,
doublement dentées en scie, presque muqueuses, velues-his-
pides en dessus, canescentes laineuses -tomenteuses en des-
sous, et argentées; les épis paniculés, solitaires. Cette espèce
est frutescente, fleurit en Juillet, et croit près Alausi , lieu
ainsi nommé parles habitans de Quito, à lifo toises de hau-
teur. C'est le tantan des indigènes. (Lkm. )
Go WIG
WIGEON. (Omith.) Nom , dans Klein , du canard siffleur ,
anas pcnelope. ( Ch.D. et L. )
WIGERSIA. (Bot.) Genre indiqué et décrit dans la Flore de
la Wettéravie, et qui rentre dans le vicia, selon Steudel,
N omenclator botanicus. (Lf.m. )
"VVIGI. (Ornith.) Nom illyrien des goélands. (Desm.)
W1JUN. (Ichthyol.) En Russie on appelle ainsi le misgume
fossile. Voyez Misgurne. (H. C.)
WTKSTROMIA. (Bot.) M. Sprengel a proposé, en 1826 ,
dans le troisième volume de son Sjystema vegetabilium, un genre
de Synanthérées nommé IVikstromia, qu'il place dans sa tribu
des Eupatorines, auprès du Liatris , et qu'il caractérise ainsi:
Anthodium imbricatum , paucijlorum ; receptaculum nudum ; pap-
pus paleaceo-setaceus , scaber. Ce genre, étant fondé sur YEu-
patorium dalea de Swartz , n'est autre chose que l'ancien genre
Critonia de Patrice Browne, dont M. Sprengel ne devoit pas
changer le nom; car le Critonia de Gœrtner , fort différent de
celui de Browne, doit reprendre le nom de Kuhnia. Nous
avions annoncé en 1820, dans ce Dictionnaire (tom. XXVI,
pag. 235) , que, d'après la description de Swartz, le vrai Cri-
tonia de Browne nous sembloit ne pas appartenir légitime-
ment au genre Eupatorium, ni même à la tribu des Eupato-
riées, mais plutôt à celle des Vernoniées. C'est pourquoi nous
avons récemment hasardé d'admettre avec doute ce genre
Critonia dans notre tableau des Vernoniées (tom. LVII, pag.
042), en le rapprochant du Gymnanthemum. (H. Cass.)
WILA. (Bot.) Voyez Welakola. (J.)
"VVILCKIA. (Bot.) Le cheiranthus maritimus de Linnaeus ,
dont Scopoli fait sous ce nom un genre distinct, a été réuni
par M. De Candolle à son Malcomia, dans la famille des cru-
cifères. Le maïl-elou du Malabar, espèce de vitex, dans celle
des crucifères, est aussi nommé wilchea par Scopoli. Ce genre
n'est pas mieux admis. (J.)
WU-D. (Mamm.) Terme qui signifie sauvage, farouche, par
lequel on désigne quelquefois en allemand le gros gibier ; IVild-
ichwein, dans la même langue, est le nom du sanglier. Ce
dernier animal se nomme wild-boar en Angleterre; will-swin
en Suède, et wild-sviin en Danemarck. (Desm.)
W1LE yVMD. (Omith.) En hollandois c'est le loriot d'Eu-
rope. (Desm.)
WIL 61
WILGA. (Omith.) Le loriot d'Europe porte ce nom en
Pologne. (Desm.)
WILIA. (Bot.) Sous ce nom générique M. Hoffmann sépare
du genre Scandix quelques espèces, dont les fleurs centrales
de l'ombelle sont mâles, à pétales égaux, et celles de la cir-
conférence hermaphrodites, apétales inégaux. Ce genre n'a
pas encore été admis, mais il mériteroit d'être adopté. (J.)
WILK. (Mamm.) Nom polonois du loup. (Desm.)
W1LLDENOWA. (Bot.) Cavanilles avoit nommé ainsi un
genre de Synanthérées , auquel Willdenow a donné plus tard
le nom de Schlechtendalia , et enfin M. Persoon celui d'Ade-
nophjllum. Maintenant M. Lagasca le supprime , en le réu-
nissant au Dyssodia. Quoi qu'il en soit, le WiVÀenowa de
Cavanilles appartient à notre tribu naturelle des Tagétinées,
dont nous avons déjà décrit les caractères ( tom. XX, pag.
367), et présenté une liste alphabétique (tom. XXXVIII,
pag. 2o3), mais dont nous n'avons point encore exposé le ta-
bleau méthodique, qui auroit dû se trouver dans ce Diction-
naire au mot Tagétinées. Cet article ayant été oublié , il faut né-
cessairement en réparer ici l'omission, car nous n'aurons plus
désormais aucune occasion de parler de la tribu dont il s'agit.
VIII.e Tribu. Les Tagétinées (Tagelineœ).
Bidentumet Conysarum gênera. Adanson (1765) — Helianthorum
gênera. H. Cass. (181 2) — Helianthearum sectio dicta HeLiantheœ-
Tagetineœ. H. Cass. (1816) — Tribus peculiaris dicta Tagetineœ.
H. Cass. (1819) — Jacobearum et Helianthearum gênera. Kunlh
(1820).
(Voyez les caractères de la Tribu des Tagétinées , tom. XX,
pag. 567.)
Première Section.
Tagétinées -DyssoDiÉES ( Tagetineœ-Dyssodieœ).
Caractère : Péricline double, ou involucré, ou bisérié, ou
imbriqué.
1. *CLOMENOcoMA.=^sferissp. Lin. (17^7) — An? Bartolina.
Adans. (1763). (non R. Brown) — Clomenocoma. H, Cass. Bull,
déc. 1816. p. 199. Dict.v. 9. p. 416— Inulœ sp. Spreng. (1826}.
2. *Dyssodia.= Tagetis sp. Vent. — Mich. — Dyssodia. Cav.
(1802)— H. Cass. (i822)Dict. v. a5.p. 3g6 —(Non Dysodium.
02 WIL
Rich. 1807 ) — Boebera. Willd. ( 1800 ) — Pers. — H. Cass.
(1817) Dict. v. 5. suppl. p. 2 — Dyssodiœ sp. Lag. (1816).
3. tScHLECHTENDALrA. = IVilldenowa. Cav. (1791) — (Non
IViildenowia. Thunb. 1790) — Schlechtendalia. Willd. (i8o3)
— H. Cass. Dict. (hic) — Adenophyllum. Pers. (1807) — H. Cass.
(1816) Dict. v. 1. suppl. p. 58 — Dyssodiœ sp. Lag. (181C).
4. * Lebetina. = Lebetina. H. Cass. (1822) Dict. v. 25. p. 5g4-
Seconde Section.
Tagétinées- Prototypes ( Tagetineœ - Archétypes).
Caractère : Péricline très-simple , formé de plusieurs squames
unisériées, entregreffées jusques près du sommet.
5. * Hymenaiherum. Hymenatherum. H. Cass. Bull. janv.
1817. p. 12. Bull. déc. 1818. p. 1 83. Dict. v. 22. p. 01 3.
6. *Tagetes. = Tagetes. Tourn. ( 1694) — Vaill. (1720) —
Lin. ( 1737) — Gaertn. (1791 ) — H. Cass. Dict. (hic).
7. * Diglossus. = Diglossus. H. Cass. Bull, mai 1817. p. 70.
Bull. déc. 1818. p. 184. Dict. v. i5. p. 241.
8. *Enalcida. = Enalcida. H. Cass. Bull. févr. 1819. p. 3i.
Dict. v. 14. p. 445.
9. t Thymophylla. = Thymophylla. Lag. ( 1816).
Troisième Section.
Tagétinées -Pectidées ( Tagetincœ - Pectideœ).
Caractère : Péricline très-simple , formé de plusieurs squames
unisériées , parfaitement libres jusqu'à la base.
10. *Porophyllum. = Bidentis sp. Tourn. — Tagetis sp. Plum.
— Porophyllum. Vaill. (1719. malè) — Liu. (1707. optimè) —
Adans. (1765. benè) — Juss. (i8o3 et 1806) Ann. du mus. v.
2 et 7 — H. Cass. (1826) Dict. v. 43. p. 56 — Kleiniœ sp. Lin.
( 1742 ) — Cacaliœ sp. Lin. (1753) — Cav. ( 1794 ) — Kleinia.
Jacq. (i7G3) — Schreb. (1791) — Willd. (i8o5) — Pers. (1807)
— Kunth (1820) — (Non Kleinia. Juss. i8o5).
11. * Cryptopetalon. == Cryptopetalon. H. Cass. Bull. janv.
1817. p. 12. Dict. v. 12. p. 125. v. 27. p. 206 — An? Pectidis
sp. Kunth ( 1820).
1 2. * Pectis. = Pectidis sp. Lin. — Jacq. — Pectis. Gasrtn.
( 1791 ) — H. Cass. (i825 ) Dict. v. 38. p. 202.
i5. *Chthonia. = Pectidis sp. Lin. — Cav. — Svvarlz ~
WIL 65
Seala. Adans. ( 1763 ) — Lorentea. Lag. (1816) — Chthonia.
H. Cass. Bull. févr. 1817. p. 33. Dict. v. 9. p. i75. v. 27. p. 204
— An? Pectidis sp. Kunth (1820)..
Tagbtinées douteuses.
* Kleinia. =f Kleinia. Juss. ( i8o3 ) — H. Cass. (1822) Dict.
v. 24. p. 459 — (Non Kleinia Jacq. , quœ Porophjllum Vaill.)
— Jaumea. Pers. (1807).
t Microspermum. = Microspermum. Lag. (1816) — H. Cass,
(1825) Dict. v. 34. p. 208 et 228.
* Glyphia seu Glycyderas. = Glyphia. H. Cass. Bull. sept.
1818. p. 141. Dict. v. 19. p. 108.
Tournefort, qui ne connoissoit qu'un seul genre de Tagé-
tinées, le Tagetes, l'avoit placé entre son Doronicum et son
Corona-solis , c'est-à-dire entre les Doronicum et Arnica, d'une
part, et les Helianthus , Helenium , Rudbeckia, etc., d'autre
part. Vaillant rangea ce genre Tagetes auprès de son Hele-
niastrum, qui est YHelenium de Linné; et il créa le genre Po-
rophyllum , qu'il plaça auprès du Senecio. Linné , qui avoit
d'abord adopté le Porophjllum de Vaillant , le supprima bientôt
en le réunissant au Cacalia; mais il fonda le genre Pectis,
et le rapprocha immédiatement du Tagetes , en les plaçant
tous deux, entre le Tridax et le Zinnia, dans les Composées
à feuilles opposées de sa méthode naturelle. Remarquons que
plus anciennement, avant d'avoir établi le genre Pectis, Linné
plaçoit le Tagetes auprès du Bellis , dans une section des Com-
posées autre que celle des oppositifoliœ. Adanson classa le
Tagetes et le Pectis, entre le Milleria et le Liabum , dans sa
section des Bidents , principalement caractérisée par les
feuilles ordinairement opposées; et il rangea le Porophjllum
auprès du Senecio , dans sa section des Conises. Nous trouvons
aussi , dans sa section des Jacobées , entre ÏErigeron et le Do-
ronicum, un genre Bartolina, qui correspond peut-être à notre
Clomenocoma. Enfin, M. de Jussieu , dans son Gênera plantant m
(où il n'admet point le Porophjllum), a placé les Tagetes et
Pectis entre les Didelta, Othonna , etc., d'une part, et les
Bellium , Doronicum, etc., d'autre part.
Dans notre premier Mémoire sur les Synanthérées, lu à
la classe des sciences de l'Institut , en Avril 1812, nous avons
^4 WIL
rapporté les Tagetes et Porophyllum à la section des Hélianthes ;
mais dans notre quatrième Mémoire , lu devant l'Académie
des sciences en Novembre 1816, nous avons indiqué la divi-
sion de la tribu des Hélianthées en six sections, dont l'une
étoit intitulée Hélianthées-Tagétinées ; et dans notre sixième
Mémoire, publié au commencement de 1819, nous avons
définitivement considéré le Tagetes et les genres analogues
comme devant constituer, sous le titre de Tagétinées, une
tribu tout-a-fait distincte, que nous avons rangée entre celle
des Calendulées, qui la précède, et celle des Hélianthées ,
qui la suit.
M. Kunth, dans le quatrième volume (publié en 1820) de
son Nova gênera et species plantarum , classe les Porophyllum ,
Tagetes, Djssodia, dans sa section des Jacobées, qui est un
mélange confus de Nassauviées, de Sénécionées et de Tagéti-
nées; et il sépare le Porophyllum des Tagetes et Djssodia, en
l'insérant isolément entre les Nassauviées et les Sénécionées.
En même temps il range au milieu de sa section des Hé-
lianthées le genre Pectis, qui se trouve ainsi très-éloigné des
autres Tagétinées.
Notre tribu des Tagétinées forme certainement un groupe
très-naturel, mais peu nombreux, qui ne pourroit pas être
convenablement réuni à un autre , et qui surtout ne doit
pas être disséminé dans plusieurs.
Presque tous les botanistes, sans excepter Tournefort, sem-
blent avoir pressenti plus ou moins clairement la double affi-
nité qui rapproche les Tagétinées des Hélianthées et des Sé-
nécionées. Nous ne pouvions pas la méconnoitre ; et pour-
tant nous avons été forcé, en coordonnant notre série géné-
rale des tribus, de sacrifier entièrement un de ces deux rap-
ports. Ainsi, nous plaçons les Arctotidées au sixième rang,
les Calendulées au septième, les Tagétinées au huitième, les
Hélianthées au neuvième. En effet, les Calendulées se rap-
prochent naturellement des Arctotidées, comme les Tagéti-
nées des Hélianthées; mais nous confessons franchement qu'il
y a fort peu de rapports entre les Calendulées et les Tagéti-
nées. Pour rétablir l'ordre des rapport;, naturels, il sufliroit
d'interposer les Astérées et les Sénécionées entre les Calen-
dulées et les Tagétinées, ce qui produiroit cette série .- Arc-
W1L H
iotîdées, Calendulées, Astérées , Sénécionées, Tagétinées,.
Hélianthées. Mais en améliorant cette partie de la série gé-
nérale, on détérioreroit une autre partie dans laquelle les
Astérées sont attirées auprès des Inulées^ et les Sénécionées
auprès des Nassauviées. Tout naturaliste doit se résigner à
ces défectuosités, qui sont absolument inévitables dans nos
méthodes de classification , parce que la série linéaire, simple
et droite, ne peut jamais exprimer toutes les affinités et
que pourtant cette série est la seule praticable, comme seule
conforme à la nature de notre entendement. C'est pourquoi
nous nous décidons à maintenir l'ordre établi en 1819 dans
notre sixième Mémoire.
En convenant que notre classification est défectueuse à
l'égard des Tagétinées, sous un certain rapport, nous osons
dire qu'elle est très -satisfaisante sous un autre , car on ne
peut nier l'affinité intime des Tagétinées avec les Héléniées
et les Coréopsidées, qui sont les deux premières sections de
la tribu des Hélianthées.
Quoique la tribu des Tagétinées n'offre pas des caractères
distinctifs très-saillans , elle est toutefois facilement recon-
noissable dans presque tous les cas par ses fruits très-longs et
très-étroits, ainsi que par les réservoirs glanduliformes situés
sous les feuilles et sur le péricline , et remplis d'un suc propre ,
auquel est due sans doute l'odeur forte et désagréable de ces
plantes.
Toutes les Tagétinées habitent l'Amérique, et la plupart
se trouvent au Mexique.
Dans notre liste alphabétique des Tagétinées, publiée en
1826 (tom. XXXVIII , pag. ao3), nous avions énuméré dix-
neuf genres : mais depuis cette époque nous avons éliminé
l'arnica, en l'attribuant aux Sénécionées-Doronicées (tom. LI,
page 459); le Selloa, en le rapportant aux Hélianthées-Hélé-
niées (tom. LV, pag. 264 et 273) ; le Tetrantlius , en le classant
parmi les Vernoniées- Rolandrées (tom. LV11, pag. 345),
Trois autres genres (Kleinia, Microsperrtium, Gljyphia) ne sont
maintenus par nous qu'avec doute et provisoirement dans la
tribu des Tagétinées. Il reste treize genres, que nous pouvions
distribuer soit d'après la structure de l'aigrette, soit d'après
celle du péricline, soit enfin d'après la composition de la
59. S
06 VVIL
calathide. JNotre choix a dû se fixer . sans hésitation, sur les
caractères du péricline , et il en est résulté la division de notre
tribu en trois sections, qu'on peut, si l'on veut, considérer
comme trois genres subdivisés chacun en quatre ou cinq sous-
genres.
i. Notre genre Clomenocoma , fondé sur V Aster aurantius
de Linné, n'a aucun rapport avec le genre Aster, ni même
avec le genre Inula , auquel M. Sprengel l'attribue : mais il
se rapproche beaucoup du genre Djssodia, dont il est toutefois
bien distinct par son péricline imbriqué, par son clinanlhe
hérissé de fimbrilles sétiformes , par son aigrette dont les
squamellules sont pédalées. Nous soupçonnons que notre Clo-
menocoma correspond au Bartolina d'Adanson, qui, suivant
l'auteur, seroit un Aster d'Houston et le Tridax de Linné,
mais qui auroit les feuilles ailées, le péricline imbriqué, à
feuilles pointues, le clinanthe garni d'écaillés courtes, l'ai-
grette dentée, longue, desfleurs hermaphrodites à cinq dents,
des fleurs femelles à trois dents, un seul stigmate dans toutes
ces fleurs: ajoutons qu'il range son Bartolina, entre YErigeron
et le Doronicum, dans sa section des Jacobées , à laquelle il
attribue le clinanthe nu ou presque nu , et toutes les feuilles
alternes. Il s'en faut de beaucoup sans doute que tout cela
convienne exactement «à notre Clomenocoma; mais assurément
tout cela convient encore moins au Tridax de Linné, qui
est le Balbisia de Willdenow : ainsi la vraie synonymie du
Bartolina d'Adanson restera probablement toujours incer-
taine.
Nous croyons utile de transcrire ici une description ma-
nuscrite de l'ester aurantius , que nous avons copiée dans
l'herbier de M. de Jussieu , où elle se trouvoit jointe à l'échan-
tillon en très-mauvais état, sur lequel nous avons décrit le
Clomenocoma. « Caulis repens, ramosus ; folia opposita, pinnata;
« pinnœ ovatœ , serratœ , apice acuminatœ ; radiculi ex ortu fo-
« liorum caulis geniculis prodeunt ; rami unijlori ; calicis folia
« triplici ordine , Jloribus sibique invicem adpressa, apice parùm
« acuminata ; Jlosculi quinquejidi, longi ; semi-flosculi tridentati :
« starnina quinque infasciculum coadunata ; stylus unus, stigmate
,,' duo longa; semen oblongum , pappo multisetoso cinctum ; re-
in cep'aculum pilis brevibus instructum. Hœc planta differt à Tri-
WIL 67
« dax Lin. serai -Jlosculis non ad basim trifidis, receptaculoque
« non paleaceo, sed tantùm piloso. »
Dans notre description du Clomenocoma (tom. IX, pag. /(i6)
on lit : l'aigrette plus longue que la capsule. C'est une faute
d'impression ; lisez : plus longue que la cypsèle.
■2. Le genre Dyssodia de Cavanilles doit conserver ce nom,
préférablement à celui de Boebcra , qui est moins ancien :
mais on devroit peut-être écrire Dysodia, en supprimant un
5 , pour se conformer exactement à l'orthographe du mot <*rec
JW«JYa {puanteur). Le Dyssodia chrysanthemoides , Lag. . qui
est le type de ce genre, a le péricline double, l'intérieur
formé de squames libres d'un bout à l'autre, ou entregreffées
seulement tout près de la base ; son clinanthe est nu ; les
squamellules de son aigrette ont leur partie supérieure et les
deux côtés de leur partie inférieure irrégulièrement divisés
en plusieurs lanières inégales, filiformes, barbellulées.
3. Le genre IVilldenowa de Cavanilles n'ayant été publié
qu'après un autre genre nommé de même par Thunberg, il a
fallu changer son nom; et celui de Schlechtendalia , qui n'est
pas plus difficile à prononcer que beaucoup d'autres (Terns~
troemia , etc.) , doit être préféré comme plus ancien à celui
d'Adenophyllum , qui d'ailleurs est peu convenable , en ce qu'il
pourroit s'appliquer également bien à tous les autres genres
de la tribu. M. Lagasca supprime ce genre, en le réunissant
au Dyssodia. Cependant il résulte de ses propres observations,
ainsi que des figures qui accompagnent la mauvaise descrip-
tion de Cavanilles, que la plante en question a l'aigrette
double : l'extérieure courte, composée de cinq à sept squa-
mellules paléiformes, petites, tronquées, très-simples; l'in-
térieure longue, composée de cinq à sept squamellules al-
ternes avec les extérieures, paléiformes, lancéolées-subulées,
et ordinairement trifurquées au sommet ou divisées supérieu-
rement en trois lanières sétacées. Nous remarquons aussi, sur
les figures tracées par Cavanilles, que les pièces du péricline
extérieur sont simples et sétacées. et que celles du péricline
intérieur sont surmontées d'une longue soie; qu'enfin le cli-
nanthe est alvéolé , à cloisons dentées, et non paléacé , comme
le disoit ce botaniste. Quant aux prétendus caractères fournis
à l'auteur par la division du style en trois branches , et
68 WIL
par celle de la corolle en six à huit lobes, nous avions dit
(tom. I, Suppl., pag. 58) qu'ils ne dévoient être attribués
qu'à une monstruosité; et notre assertion, fondée seulement
alors sur les lois de l'analogie, s'est trouvée depuis conflrmée
par les observations de M. Lagasca. Toutefois , en supprimant
ces faux caractères du style et de la corolle, ainsi que celui
du clinanthe , il reste assez de différence réelle dans la struc-
ture de l'aigrette pour distinguer très- bien le genre Schlech-
tendaliada Djssodia. àmoinsqu'on ne veuille confondre toutes
les Tagétinées en un seul et même genre, ce qui sans doute
est possible, si l'on ne consulte que les affinités, mais ce qui
seroit assurément fort peu convenable. En effet, quoique
l'aigrette du Schlechtendalia ne soit pas formée de cinq arêtes,
comme disoit Cavanilles , elle diffère beaucoup de celle du
Djyssodia, dont les squamellules sont toutes disposées sur un
seul rang, toutes à peu près égales, toutes semblables , toutes
longues, toutes laciniées.
4. Notre genre Lebetina se rapproche du Schlechtendalia
par son aigrette double ; mais l'extérieure est formée d'environ
dix squamellules oblongues-spatulées , etl'intérieure d'environ
dix squamellules cunéiformes , irrégulièrement divisées en
lanières nombreuses; les corolles du disque sont très-obrin-
gentes , et ont leurs divisions surmontées chacune d'une grosse
corne comprimée ; le clinanthe est hémisphérique ou conoïdalj
le péricline extérieur, ou involucre , est composé d'une
douzaine de bractées pinnatifides; l'intérieur, ou vrai péri-
cline, est formé d'une vingtaine de squames entregreffées in-
férieurement , libres supérieurement , portant une corne au-
dessous du sommet ; la couronne est composée de douze fleurs
courtement radiantes. Ce genre, très-remarquable, est donc
bien distinct des trois autres composant avec lui la section
des Dyssodiées, et il se rapproche des Tagétinées -Prototypes
par son péricline demi- plécolépide, c'est-à-dire formé de
squames entregreffées en leur moitié inférieure.
Les Dj'ssodia porophylla et coccinea de M. Lagasca, que
nous n'avons pas vus, mais que nous soupçonnons de n'être
point exactement congénères du vrai Dyssodia, peuvent- ils
se rapporter au Lebetina, ou doivent-ils constituer un nou-
veau genre de Dyssodiées ?
WIL 69
5. Notre genre Hymcnatherum , solidement fixé dans la
section des Prototypes par son péricline très-simple et entière-
ment plécolépide , se rapproche des Dyssodiées par la structure
de son aigrette, composée d'une dixaine de squamellules sub-
unisériées, dont la partie inférieure, plus courte, est simple,
large , laminée, membraneuse, et la supérieure divisée en
deux ou trois filets inégaux, roides, barbellulés. Le nom du
genre, composé de deux mots grecs, qui signifient membrane
et arête, fait allusion à la nature mixte des pièces de l'ai-
grette.
6. Nous croyons devoir présenter ici une description com-
plète des caractères du genre Tagetes, tels que nous les avons
observés sur les deux espèces erecta et patula, qui sont les
vrais types de ce genre.
t Tagetes. Calathide radiée : disque multiflore , obringenti-
flore, androgyniflore; couronne unisériée, octoflore , liguli-
flore, féminitlore. Péricline inférieur aux fleurs du disque,
subcampanulé , plécolépide ; formé de huitsquamesunisériées,
correspondant aux huit fleurs de la couronne , entregreffées
par les bords jusques près du sommet, égales, appliquées ,
convexes ou subcanaliculées, oblongues, aiguës au sommet,
coriaces, parsemées de glandes. Clinanlhe très-convexe , sub-
hémisphérique ou presque ovoïde , à réseau plus ou moins
garni de poils très -courts. Fleurs du disque : Ovaire long,
étroit, oblong, un peu obcomprimé , un peu anguleux, pu-
bescent ; aigrette très-adhérente à l'ovaire, variable, com-
posée d'environ cinq squamellules unisériées , paléiformes ,
inégales et dissemblables , oblongues , coriaces , plus ou moins
denticuîées ou frangées sur les bords, plus ou moins scabres
sur la face externe; une ou deux squamellules extérieures
libres ou presque libres, très -prolongées supérieurement et
insensiblement étrécies en une arête subulée , barbellulée ;
les trois ou quatre autres beaucoup plus courtes, plus ou
moins entregreffées par les bords, obtuses ou tronquées au
sommet. Corolle articulée sur l'ovaire, glabre extérieurement,
infundibulée , à limbe peu distinct du tube, très-obringent,
divisé supérieurement en cinq lanières oblongues, oblusius-
cules au sommet, hérissées de longs poils sur les bords de la
face interne, et munies d'un gros bourrelet cartilagineux,
7° WIL
saillant sur les bords de la face externe; les deux incisions
formant la lanière extérieure, beaucoup plus profondes que
les trois autres. Etauiines à filet laminé, libéré au sommet
du tube de la corolle; article anlhérifère long et conforme
au filet; appendice apicilaire de l'anthère demi-lancéolé, ob-
tus; appendices basilaircs très-courts, presque nuls. Style à
deux stigmatophores libres, longs, demi-cylindriques, ayant
la face intérieure couverte par deux gros bourrelets stigma-
tiques papilles, presque contigus, la face extérieure très-hé-
rissée supérieurement de longs collecteurs piliformes , et le
sommet surmonté d'un appendice court, semi-conique, hé-
rissé de collecteurs. Fleurs de la couronne : Ovaire et aigrette
à peu près comme dans les fleurs du disque, si ce n'est qu'or-
dinairement toutes les squamellules sont courtes et tronquées.
Corolle articulée sur l'ovaire, glabre, à tube plus court que
la languette; languette large, ayant le sommet arrondi, or-
dinairement bilobé ou échancré, et la face supérieure plus
ou moins veloutée par de petites papilles. Style à peu près
comme dans les fleurs du disque , si ce n'est que les stigmato-
phores sont dénués de collecteurs et d'appendice.
Gaertner a décrit et figuré un long funicule filiforme, tor-
tueux , librement contenu dans la partie inférieure du fruit,
et supportant la graine. Ce prétendu funicule n'est sans doute
qu'un vestige dessérhédu placentaire, c'est-à-dire delà partie
basilaire pleine et charnue de l'intérieur de l'ovaire, à la-
quelle l'ovule est attaché par son court funicule, et qui est
ici très -élevée.
7. Notre genre Diglossus (ainsi nommé parce qu'il n'a or-
dinairement que deux languettes) diffère peu du Tagetes ,
dont il se distingue néanmoins, i.° par sa couronne, com-
posée seulement de deux ou trois fleurs au plus, situées du
même côté, et entièrement ou presque entièrement cachées
dans le péricline ; 2° par son aigrette, dont les squamellules
sont les unes paléiformes et plus courtes , les autres triquètres-
filiformes, barbellulées, alternes avec les premières. Le Ta-
getes lucida doit appartenir à ce genre.
8. Notre genre Enalcida ressemble au Tagetes par la struc-
ture de son aigrette ; mais il en diffère par les fleurs de sa
couronne, qui sont cachées sous le péricline, et dont la co-
WIL *»
rolle, courte , entièrement engainée dans l'aigrette , a le limbe
presque avorté, cochléariforme. Il ressemble au Diglossus par
les fleurs de sa couronne ; mais il en diffère par son aigrette ,
dont toutes les squamellules sont paléiformes.
g. Le genre Thymophylla de M. Lagasca, que nous n'avons
point vu, paroit être voisin des précédens, dont il se distingue
par sa calathide absolument privée de couronne. Ce carac-
tère le rapproche du genre suivant.
10. Le genre Porophyllum de Vaillant, de Linné (en 1757),
et d'Adanson , doit conserver cet ancien nom, auquel Jac-
quin a substitué sans aucun motif celui de Kleinia. Ce genre
se distingue des trois autres, composant avec lui la section
des Pectidées, par sa calathide incouronnée, et par son style
portant deux longs stigmatophores libres.
1 1 . Notre genre Cryptopetalon diffère des Pectis et Chthonia ,
par son aigrette composée de squamellules filiformes et bar-
bellulées d'un bout à l'autre; et ce caractère le rapproche
beaucoup du Porophyllum. Le nom de Cryptopetalon , qui si-
gnifie pétales cachés , s'applique bien à l'espèce sur laquelle
nous avons établi ce genre, les corolles de sa couronne étant
entièrement ou presque entièrement cachées par le péricline :
mais si, comme nous le présumons, les Pectis elongata et ca-
nescens de M.Kunth sont des Cryptopetalon , ce nom générique
deviendroit impropre. Cependant nous ne croyons pas devoir
le changer; car c'est le sort commun de la plupart des noms
génériques significatifs , de ne s'appliquer exactement qu'aux
espèces primitives, et de devenir impropres par l'adjonction
de nouvelles espèces, ce qui n'autorise pas à les changer,
parce que la fixité de la nomenclature est bien préférable à
son exactitude étymologique.
12. Le genre Pectis, réduit dans les limites que nous lui
avons assignées, se distingue du Cryptopetalon et du Chthonia
par son aigrette, dont les squamellules sont subtriquètres,
subulées, cornées, parfaitement lisses.
i3. Notre genre Chthonia diffère des Pectis et Cryptopetalon,
en ce que les squamellules de son aigrette sont paléiformes
et dentées inférieurement , filiformes et barbellulées supé-
rieurement. Ce genre a été publié d'abord en 1760 parAdanson
sous le nom de Seala, puis en 3816 par M. Lagasca sous le
72 WIL
nom de Lorentea, enfin en Février 1817 par nous-même sous
le nom de Chthonia. A cette dernière époque, nous n'avions
pas encore étudié les genres d'Adanson , presque tous obscurs
et problématiques; et l'ouvrage de M. Lagasca , qui venoit
de paroitre en Espagne, nous étoit inconnu comme à tous
les botanistes françois. Ceux qui ne consultent que les dates,
doivent sans aucun doute préférer le nom de Seala. Ceux
qui examineront quel est celui des trois auteurs qui a fait
connaître de la manière la plus claire, la plus exacte et la
plus complète le genre dont il s'agit, préféreront peut-être
le nom de Chthonia. Quant au nom de Lorentea , nous igno-
rons à quel titre il pourroit obtenir la préférence sur les deux
autres. (Voyez notre article Lorentea , tom. XXVII, pag. 202,
contenant un supplément à notre article Chthonia.)
Les trois genres Chthonia , Pectis et Cryplopetalon, distin-
gués par les caractères de l'aigrette, sont remarquables pour
la structure très-anomale du style des fleurs du disque, con-
sidérées comme hermaphrodites : ce style est simple, ayant
une partie supérieure très-longue, hérissée de collecteurs pa-
pilliformes ou piliformes, et divisée seulement au sommet
en deux lobes extrêmement courts, obtus, arrondis, diver-
gens. Cependant le style des Heurs femelles de la courojine
offre deux stigmatophores libres et assez longs. Il sembleroit,
d'après tout cela, que le style des fleurs du disque, au lieu
d'être androgynique , est masculin , ayant ses deux stigmato-
phores entregreffés presque jusqu'au bout, et que par con^
séquent ces fleurs ne sont pas réellement hermaphrodites,
comme on le croit et comme elles paroissent l'être. Pour
résoudre cette question, il sufïiroit de vérifier si les fruits
du disque sont fertiles ou stériles, ce que nous n'avons pas
pu reconnoitre avec certitude sur les échantillons secs et en
mauvais état que nous avons examinés (voyez tom. XXVII,
pag. 2o5).
Le genre Chthonia termine convenablement la série des
Tagétinées, parce qu'il a beaucoup de rapports avec les
Sçhkuhria , Trichophjllum , etc. , placés au commencement de
la série des Héléniées, qui suit immédiatement celle-ci.
Les trois genres Kleinia, Microspermum , Qljphia , sont des
Tagétinées très-douteuses, que nous rangeons par ordre d'an--
WIL 75
cienneté à la suite de cette tribu, en attendant que nous
connoissions mieux leurs vraies affinités.
Le genre Kleinia de M. de Jussieu , mal à propos nommé
Jaumea par M. Persoon , a l'aigrette plumeuse , suivant son
auteur. Cependant cette aigrette nous a paru composée de
quelques squamellules ayant une partie inférieure laminée,
membraneuse , denticulée, et une partie supérieure filiforme-
épaisse, munie de grosses barbellules. Mais notre observation,
faite sur des fleurs sèches, trop jeunes, non épanouies, très-
comprimées et collées ensemble, ne mérile pas beaucoup de
confiance. Si ce genre appartient réellement aux Tagétinées,
il faudra le placer (à cause de son péricline imbriqué) immé-
diatement avant le Clomenocoma. Mais il s'associeroit peut-être
mieux aux Héléniées, et devroit alors être rangé parmi les
Hyménopappées (tom. LV, pag. 266). Enfin, le Kleinia peut
très-bien être absolument étranger aux Héléniées comme aux
Tagétinées. En ce cas, où faut-il le classer? Seroit-ce auprès
du Scepinia, parmi les Chrysocomées, dans la tribu des As-
térées ?
Le genre Microspermum de M. Lagasca , que nous avions
rapporté avec doute à la tribu des Nassauviées (tom. XXXIV,
pag. 208 et 228), seroit probablement mieux placé dans celle
des Tagétinées, soit auprès du Thymophylla , si les squames
de son péricline sont entregreffées, soit auprès du Pectis, si
elles sont libres, ce que l'auteur du genre a négligé de nous
apprendre. Cependant le nom de Microspermum, qui signifie
petites graines, nous inspire des doutes, parce que les Tagé-
tinées ont généralement les fruits très-longs ; et d'ailleurs nous
trouvons dans la description insuffisante de M. Lagasca quel-
ques traits qui augmentent nos incertitudes.
Notre genre Glyphia doit presque indubitablement être classé
dans la tribu des Astérées, dans la section des Aslérées-Solida-
ginées, et dans la sous -section des Solidaginées vraies, où il
faut le ranger immédiatement avant VEuthamia (tom. XXXVII,
pag. 459). Nous avions été induit à rapporter ce genre avec
doute à la tribu des Tagétinées, à cause des glandes très-re-
marquables dont ses feuilles sont criblées : mais cette consi-
dération ne suffit point ; car VEuryops flahelliformis (tom. XVI ,
pag. 5i), qui est une Sénéoionée, et le Pterophorus campho-
74 \V IL
ralus ( foin. XLIV , pag. 45) , qui est une Astérëe , ont les
feuilles pourvues de glandes tout-à-fait analogues à celles des
Tagétinées. D'ailleurs le Gljphia , étant une plante de Mada-
gascar, ne doit pas être associé sur de légers indices aux Ta-
gétinées. qui sont toutes américaines. Le genre Gljphis d'Acha-
rius ayant été publié avant notre GLyphia, nous devons changer
ce dernier nom, et nous proposons de lui substituer celui
de Glycyderas , qui signifie peau douce, et qui fait allusion
aux feuilles de notre plante. (H. Cass.)
WILLDENOWIA. (Bot.) Ce nom, donné par Thunberg à
un genre de restiacées, avoit aussi été employé par Cavanilles
pour un genre de composées, qui est Yadetwpliyllum de Per-
soon. Il a aussi été substitué par Gmelin à celui du Lighlfoo-
lia de Schreber , que celui-ci a supprimé lui-même dans l'ap-
pendice de son ouvrage , reconnoissant qu'il éloit congénère du
Rondeletia, genre de rubiacées. (J.)
WILLEMET1A. (Bot.) Necker distinguoit sous ce nom
générique des espèces de hieracium à tige indivise et une en
forme de hampe, ayant de plus la graine surmontée d'une
aigrette stipitée. Un autre willeinetia. est cité par M. Steudel
comme congénère du Koochia de Roth , qu'on a laissé réuni
au Salsola dans les atriplicées. (J. )
"W1LLICHIA. (Bot. ) Genre de plantes dicotylédones, à
fleurs complètes; monopétalées, régulières, de la triandrie
monogynie de Linnasus, offrant pour caractère essentiel : Un
calice persistant, à quatre divisions profondes.; une corolle
en roue; le limbe à quatre lobes; trois étamines placées entre
les lobes du limbe ; les anthères à deux loges; un ovaire supé-
rieur; un style; un stigmate simple; une capsule à deux loges,
à deux valves; une cloison opposée aux valves; les semences
placées sur un réceptacle globuleux.
Willichia rampante; Willichia repens , Linn., Mant., 55.
Petite plante, dont les racines sont fibreuses et produisent
une tige rampante , herbacée , filiforme, rameuse, hérissée de
poils et longue d'environ deux pieds. Ses feuilles sont alternes,
pétiolées, distantes, orbiculaires, presque en rondache, ve-
lues, larges d'un pouce, crénelées, vertes en dessus, un peu
rougeàtres en dessous; les pétioles sont épais, longs et velus.
Les fleurs sont axillaires, ordinairement au nombre de deux,
WII: :3
soutenues par des pédoncules simples, filiformes, velus-, uni-
flores, de la longueur des pétioles- Le calice est velu, à
quatre découpures profondes, ovales, aiguës, persistantes;
la corolle fort petite, en roue, couleur de rose; le tube très-
court ;le limbe divisé en quatre lobes arrondis, obtus ; l'ovaire
libre, comprimé , arrondi; le style filiforme, de la longueur
des étamines, incliné sur la division inférieure du limbe; le
stigmate obtus. Le fruit est une capsule presque ronde, en-
veloppée parle calice, à deux loges, s'ouvrant en deux valves ;
une cloison opposée aux valves, renfermant plusieurs se-
mences fort petites, arrondies, placées sur un placenta glo-
buleux, formé de deux demi-sphères. Cette plante croit au
Mexique. ( Poin.)
W1LLOK. ( Ornith.) Nom d'un canard, dans Latham. (Ch.
D. et L.)
W1LLUGHBEIA. (Bot.) Schreberavoit substitué ce nom à
celui de Y Ambelania d'Aublet , genre d'Apocinées. Sous le
même nom Necker séparoit de l'Eupatorium les espèces dont
les écailles du périanthe ou péricline sont disposées sur un
seul rang, lesquelles espèces constituent maintenant le genre
Mikania de Willdenow. (J. )
WILOU1TE. (Min.) Nom de lieu, tiré du fleuve Wiloui, en
Sibérie, que M. Sewezguine a donné à une variété d'idocrase,
qui diffère de celle du Vésuve par la grosseur, la netteté et
la forme simple de ses cristaux. Voyez Idocrase. (B.)
WILSONIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones , à fleurs
complètes, monopétalées, régulières, de la famille des con-
volvulacées, de la pentandrie monogynie de Linnaeus, offrant
pour caractère essentiel: Un calice urcéolé, pentagone, à
cinq dents; une corolle infundibuliforme; cinq étamines; un
ovaire supérieur, renfermant deux ovules; un style bifide;
deux stigmates en tête; une capsule.
Wilsonia a tige basse ; Wilsonia liumilis , Rob. Brown, IVo^.
Holl., 1, p. 490. Arbrisseau peu élevé, presque couché, très-
rameux , pubescent ; ayant ses rameaux garnis de petites feuilles
sessiles, un peu épaisses, imbriquées sur deux rangs. Les fleurs
sont sessiles, solitaires, axillaires, dépourvues de bractées; le
calice est d'une seule pièce , à cinq angles ; la corolle en forme
d'entonnoir; l'ovaire est libre; il renferme deux ovules et
76 WIM
se convertît en un fruit qui paroxt devoir être une capsule,
mais qui n'a point été observé. Cette plante croit à la Nou-
velle-Hollande. (POIR.)
WIMBA. (Ichthyol.) Voyez Vimbe. (H. C. )
WIMBREL. (Ornith.) Voyez Whimbrel. (Ch.D. et L.)
WIMPELF1SCH. (Ichthyol.) Un des noms allemands du
callionyme lyre. Voyez Caluonyme. ( H. C.)
W1NANCK. (Bof.) On donnoit anciennement, dans la Vir-
ginie, au laurier sassafras ce nom mentionné dans la Collec-
tion des voyages de Théodore de Bry. (J.)
WINCKELBUTT. (Ichthyol.) Un des noms allemands du
Carrelet. Voyez ce mot. (H. C. )
WINDHALM. (Bot.) Nom allemand des agrostis, espèces
de graminées, qu'on nomme en françois éternues, à cause de
la ténuité des rameaux de ses panicules, qui excitent l'éter-
nument, quand on s'en chatouille le nez. (Lem.)
WINDHOND et WINDHUND. (Mamm.) Noms hollandois
et allemand du chien lévrier. (Desm.)
WIND-HOWER. (Omith.) Ce nom, ainsi que ceux de
kestril et de hover-hawk , servent à désigner en Angleterre le
falco tinnimculus des auteurs. (Ch.D. et L.)
WINDLAUBEN. (Ichthyol.) Voyez Smtzlaoben. (H. C.)
WINDMANNIA. (Bot.) Le genre établi sous ce nom par
P. Browne et adopté par Adanson, est nommé par Linnaeus
T'Veinmanriia. (J. )
WINDSORA. (Bot.) Ce genre de graminées de M. Nultal
a été regardé par M. Trinnius comme congénère du Poa; il
a peut-être plus d'affinité avec le Triodia de M. Brown. (J.)
Le IVinàsora de Nuttal, cité ci-dessus , est le Tricuspis de
Palisot de Beauvois: c'est le poa sesterioides , Mich. Ses carac-
tères sont : calice caréné, à deux valves, scarieuses, renfer-
mant plusieurs fleurs tombantes, rapprochées deux à deux;
la valve dorsale mucronée, avec des dentules intermédiaires,
ciliées en dessous; la valve inférieure émarginée. (Lem.)
WINTERA. [Bot.) Voyez Drymis. ( Poir. )
WINTERANIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à
fleurs complètes, polypétalées , régulières, de la famille des
méliacées , de la dodécandrie mono gy nie de Linnaeus, offrant
pour caractère essentiel : Un calice persistant, campanule.
WIN 77
à trois lobes concaves; cinq pétales non onguiculés; seize
étamines sessiles, placées sur un anneau central; un ovaire
supérieur; un style; trois stigmates; une petite baie à trois
lo<^es; une ou deux semences dans chaque loge.
Winterania fausse- cannelle : Winterania canella, Lamk. ,
lll. gen. , tab. 099; Pluken., Phyt. . tab. 160, fîg. j- Canella
alba, WiUd., Spec. , 1, pag. 85 1. Il a déjà été fait mention
de cette espèce à l'article Canella, dont cette plante porte
le nom , à cause de son écorce d'un blanc sale, de son odeur
aromatique et de sa saveur piquante, qui la rapprochent de
la cannelle ordinaire (laurus cinnamomum , Linn.) : elle est em-
ployée par les habitans de la Jamaïque comme assaisonnement
dans les ragoûts, à la place du poivre et des clous de girofle.
Linné avoit appliqué le nom de winterania à la plante qu'on
nomrnoit vulgairement écorce de Pointer. L'erreur a été re-
connue , et cette plante fait aujourd'hui partie du genre
Drymis.
Winterania a feuilles lancéolées ; Winterania lanceoluta ,
Poir. , Enc. Arbrisseau qui se divise en rameaux glabres, cy-
lindriques, striés, comprimés vers leur sommet. Les feuilles
sont opposées, pétiolées, un peu carénées, lancéolées, rétré-
cies à leurs deux extrémités, glabres, entières , très-lisses ,
vertes en dessus, pâles et presque glauques à leur face in-
férieure, à nervures peu sensibles, se dirigeant vers le som-
met des feuilles, longues de deux ou trois pouces, à peine
larges d'un pouce; les pétioles canaliculés, à peine longs de
six lignes. Les fleurs sont latérales et terminales , situées dans
l'aisselle des feuilles, disposées en petites grappes simples,
presque en ombelle, à peine plus longues que les pétioles;
les pédoncules glabres , simples , uniflores. Le fruit consiste
en petites baies globuleuses, de la grosseur d'un grain de
groseille, noirâtres, à trois loges, accompagnées à leur base
du calice persistant, à trois lobes courts, concaves, très-
obtus. Je it'ai pu observer que les fruits. Cette plante a été
découverte par M. de Labillardière sur les côtes de la Nou-
velle-Hollande. (Poir. )
WINTER-GRAPE. (Bot.) Dans la Pensylvanie on nomme
ainsi, suivant Michaux, son vitis cordifolia. (J.)
W'INTERGRÙN (Bot.) Voyez Vuintegruen. (Lem.)
7« * Win
"W'INTERLIA. (Bot. ) Mœnch désignoit sous ce nom géné-
rique le prinos glaber de Linnaeus. (J. )
WIPA. (Ornith.) Le vanneau commun est ainsi nommé
en Suède. (Ch. D. et L.)
WIPOROTKI. (Mamm.) Ce nom est donné en Russie à des
fœtus de phoques, retirés du corps de leur mère, et dont la
peau , beaucoup plus fine que celle des adultes , est employée
comme fourrure. (Desm.)
WIRFL1NG. (Ichthyol.) Voyez Urff. (H. C.)
"WIROS. (Mamm.) Nom des agneaux dans la langue des
Tartares morduans. (Desm.)
WISAUCH. (Bot. ) C. Bauhin cite ce nom d'un asclepias
de Virginie, qui y est regardé comme un contre -poison.
(J.)
WISCHAL. (Ichthyol.) Un des noms hongrois du grand
esturgeon. Voyez Esturgeon. (H. C.)
WISENIA. (Bot.) Ce genre, établi parHouttuyn, Linn. ,
Plant., 6, pag. 287, tab. 46, fig. 3, ne nous est pas connu.
Son caractère consiste dans un calice inférieur, campanule,
à cinq dents ; cinq pétales; cinq étamines , autant de styles:
cinq capsules monospermes. (Poir. )
"WISENT. (Mamm.) Ce nom, dérivé de bison des Latins,
est celui que porte Y Aurochs en Allemagne. (Desm.)
WISNAGARANDI. (Bot.) Nom du mollugo pentaphylla à
Ceilan, cité par Hermann. (J.)
WISSADULÏ. (Bot.) La plante de Ceilan. citée sous ce
nom par Hermann , prise pour un lychnis par Burmann , a
été nommée knoxia zeylanica par Linnaeus. (J. )
WISTERIA. (Bot.) Nuttal, Gen. of amer, plant. , vol. 2, a
fondé ce genre sur le glycine frutescens , qu'il caractérise
ainsi : calice campanule, bilabié , obtus à sa base ; la lèvre
supérieure tronquée, émarginée; la lèvre inférieure à trois
dents égales ; étendard large et vertical , avec une strie épaisse
dans son milieu ; ailes réunies par leur sommet et bidentées à
leur base; carène recourbée sur l'étendard; pédicule du germe
dentelé; gousse renflée, à plusieurs semences. (Lf.m.)
WIT-COC ou WIT-DE-COQ. (Ornith.) Nom anglois de la
bécasse. ( Ch. D. etL.)
W1T-GAT-SPREEUW. (Orn.) Ce nom, qui signifie étour-
W1T 79
neau à cul blanc, est donné, par les Hollandois du cap de
Bonne-Espérance, au merle spréo. (Ch. D. et L.)
WITECKE. (Ichthyol. ) Voyez Vickelev. ( H. C. )
WITE-MOUVEN. (Ornith.) Synonyme de mouette. (Ch. D,
et L.)
W1THAMITE. (Min.) C'est le nom que M. Brewster a
donné à un minéral qu'il a décrit comme une espèce nou-
velle, et que M. Witham a découvert en 1824 à Glencoe en
Ecosse, où il se présente en grains disséminés dans les roches
trappéennes, ou formant des druses de petits cristaux dans les
cavités de ces roches. Ces cristaux sont translucides et doués
d'un vif éclat : ils sont souvent disposés en globules rayonnes ;
le centre des rayons est d'un rouge clair, et les extrémités
d'un rouge de carmin. M. Brewster a reconnu que leur for-
me étoit celle d'un prisme droit irrégulier, susceptible d'être
clivé dans le sens perpendiculaire à l'axe. Les angles de ce
prisme, mesurés au moyen du goniomètre à réflexion, ont été
trouvés par lui de 1 16' 40' et 65° 20' ; c'est-à-dire sensible-
ment les mêmes que ceux du prisme fondamental de l'épi-
dote. La withamite est facile à casser: sa dureté est à peu près
égale à celle du felspath: sa pesanteur spécifique est de 5,187
(Turner). Au chalumeau, elle se boursoufle et fond avec
difficulté en une scorie d'un gris verdàtre foncé; avec le bo-
rax on obtient un émail d'un jaune foncé. Le sel de phos-
phore la dissout avec effervescence en un globule qui ren-
ferme un squelette de silice, et qui devient opaque par le
refroidissement. La withamite donnant au chalumeau les
mêmes réactions que l'épidote d'Arendal , et s'accordant avec
lui dans ses autres caractères, il est extrêmement probable
qu'elle n'est qu'une variété de cette substance, distinguée seu-
lement par un éclat plus vif et une puissance réfractrive plus
considérable. (Delafosse. )
W1THANIA. [Bot.) C'est sous ce nom générique que M.
Pauquy désigne Vatropa frutescens de Linnseus, ou phy salis
suberosa de Cavanilles, différent du physalis par son calice
moins renflé et non resserré au sommet. (J.)
WITHERINGIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, monopétalées, régulières, de la famille
des solances . de la pmtandrie mcr.ogynic de Linuïcus. offrant
8o \YIT
pour caractère essentiel : Un calice fort petit, à quatre OU
cinq divisions ; une corolle monopétale, presque campanulées
quatre ou cinq étamines ; les anthères conniventes , s'ouvrant
latéralement dans leur longueur; un ovaire supérieur; un
style; un stigmate simple ; une baie à deux loges; les semen-
ces nombreuses, attachées à un réceptacle divisé en deux.
La plupart des espèces renfermées aujourd'hui dans ce
genre faisoient partie des morelles (solanum). Elles en ont
été séparées par M. Dunal, offrant pour principal caractère
distinctif, des anthères qui s'ouvrent latéralement dans leur
longueur , tandis que celles des vraies morelles s'ouvrent
au sommet par deux pores.
Witheringia solanée ; W iùitringia solanacea , l'Hérit., Sert,
angl., 1 , tab. 1 ; Lamk. , III. gen. , tab. 82. Cette plante a
le port d'un solarium, tant dans la forme de ses feuilles que
dans la disposition de ses fleurs. Ses racines sont composées
d'un faisceau de tubercules fusiformes ; elles produisent une
tige droite, cylindrique , un peu anguleuse, haute d'environ
un pied, velue, d'un rouge foncé. Les feuilles sont alternes,
pétiolées, ovales- oblongues , entières, quelquefois un peu
échancrées en cœur, un peu velues, aiguës, pileuses à leurs
bords; les pétioles rougeâtres, longs d'un pouce et plus. Les
fleurs sont axillaires, disposées en une ombelle simple; les
pédoncules glabres, cylindriques, un peu réfléchis, uniflores,
delà longueur des pétioles; le calice est glabre, fort court,
à quatre petites dents aiguës ; la corolle est au moins une fois
plus longue que le calice, d'un jaune clair; le tube très-
court, presque urcéolé, relevé par quatre petites bosses; le
limbe partagé en quatre découpures lancéolées, aiguës, lon-
gues de trois lignes, réfléchies en dehors. Cette plante croît
dans l'Amérique méridionale.
Witheringia a feuilles épaisses: JVitlieringia crassifolia ,
Dunal, Solan. , pag. 108; Solarium crassi/olium , Poir. , Enc. ;
Dillen., Eltham., tab. 273, fig. a5a ; Solarium dulcamara, var. /3,
Linn. Cette plante a une tige presque sarmenteuse , divisée
en rameaux presque anguleux , hérissés de poils courts à leur
partie supérieure. Les feuilles sont alternes, portées sur des
pétioles quelquefois si courts qu'on les croiroit sessiles ; elles
n'ont aucune forme bien déterminée ; les unes sont entières .
WIT 81
ovales, obtuses; d'autres lancéolées, échancrées, anguleuses,
aiguës, quelquefois semblables à celles du lierre; bordées
de poils très-courts, un peu roides. Les fleurs sont disposées
en une cime pendante; elles sont grandes, à cinq divisions
ovales, point rabattues ni roulées en dehors; les anthères
courtes. Cette plante croît au cap de Bonne -Espérance.
"Witheringia des montagnes : Witheringia montana, Dunal ,
Solan., loc. cit.; Solanum montanum , Lamk. , 1//.; Poir. , Enc. ;
Feuill., Pér. , vol. 3, tab. 46; Papas de loraa, au Pérou, var.
Plante petite, herbacée, à peine haute de trois pouces, dont
la racine est un tubercule charnu, ovale, épais d'environ
un pouce, garni dans sa partie inférieure de longues fibres
nombreuses. Les feuilles sont alternes , peu nombreuses , en
cœur, presque entières ou sinuées en lobes arrondis ; les pé-
tioles très-longs. De l'aisselle de ces feuilles en sortent d'autres,
plus petites, ou quelques rameaux bifurques, terminés à chaque
bifurcation par une fleur en cloche , d'une belle couleur
rose, divisée en cinq lobes. Cette plante croît au Pérou , sur
le revers des montagnes. Les Indiens font un grand usage de
ses racines; ils en mangent dans leur soupe et dans tous leurs
ragoûts.
La variété désignée sous le nom de W. arenaria, connue
au Pérou sous celui de papas de loma , diffère de la précé-
dente par sa tige plus haute, hispide ; par ses feuilles lobées;
par ses pédoncules à plusieurs fleurs, munis de bractées; par
son calice à cinq divisions; par sa corolle plane et de couleur
bleue : c'est vraisemblablement une espèce distincte.
Witheringia phyllanthe : Witheringia phyllantha , Dunal,
Solan. , loc. cit.; Solanum phjllanthum , Cavan. , Icon. , 4 ,
tab. 559, fig. 1. Cette plante a des racines fusiformes. Se»
tiges sont hautes d'un pied et plus, ailées à leurs bords; di-
visées à leur partie supérieure en cinq lobes ovales, aigus;
les feuilles opposées, cunéiformes, courantes sur la tige, di-
visées à leur partie supérieure en cinq lobes ovales , aigus.
Les feuilles qui accompagnent les fleurs sont alternes, plus
courtes; toutes sont courantes, d'où résulte que la tige offre
quatre ailes. Les pédoncules sont soudés sur la principale
nervure des feuilles jusque vers le milieu , puis se redressent
et portent des petites grappes de fleurs longues d'environ.
Sy. 6
%* WIT
un pouce. Le calice est à cinq divisions; la corolle à cinq
angles, d'un bleu clair, offrant une étoile à cinq rayons. Le
fruit est une baie rougeâtre , arrondie , de la grosseur d'un
pois. Cette plante croît au Pérou, dans les champs cultivés,
aux environs de la ville de la Magdeleine.
Witheringia pinnatifide : Witheringia pinnatijida , Dunal,
Solan., SuppL, loc. cit.; Solanum multifidum , Lamk. , III. gen. ,
tab. 1 1 5 , fig. 2 ; Poir., Enc. ; Solanum pinnatifidum, FI. per. ,
3 , tab. 170 , fig. B. Cette jolie plante a un port élégant : elle
s'élève à la hauteur de quinze ou dix-huit pouces. Sa tige
est droite, ailée, rameuse, herbacée, couverte de quelques
poils rares. Les feuilles sont courantes sur la tige et les ra-
meaux : elles ressemblent beaucoup à celles du séneçon com-
mun; elles sont lisses, laciniées, à découpures profondes,
nombreuses, presque ailées, obtuses, arrondies. Les fleurs
naissent en grappes paniculées à l'extrémité des rameaux,
portées sur des pédoncules minces et filiformes. La corolle
est plane; ses lobes sont courts, obtus; elle est blanche ou
un peu teinte en violet. Le calice est à cinq segmens pro-
fonds et obtus; le style long, terminé par un gros stigmate
globuleux. Cette plante croît au Pérou.
Witheringia multtfide : Witheringia multifida , Dunal,
Solan. , Suppl. , loc. cit. ; Solanum multifidum , FI. per. , 2 ,
lab. 17, fig. A, non Poir., Enc. Cette espèce est pourvue
d'une tige succulente, parsemée, ainsi que les feuilles, de
poils simples, assez rares. Les feuilles sont courantes sur le
pétiole, deux fois ailées, à découpures dentées, obtuses; les
pétioles longs et embrassant la tige ; les pédoncules sont très-
longs, multifides, terminaux ou latéraux, munis dans leur
milieu d'une petite bractée sessile, aiguë, entière ou à trois
lobes. La corolle est d'un bleu foncé. Le fruit est une baie
quatre fois plus grande que le calice. Cette plante croît au
Pérou , sur les collines de Pungo , village de la province de
Cumana.
Witheringia ombellbe ; Witheringia umbellata , Dunal ,
Solan. , Suppl. , tab. 27. Cette plante a beaucoup de rapports
avec le witheringia montana : elle en diffère par ses pédon-
cules axillaires et par ses pédicelles en ombelle. Sa tige est
herbacée, munie d'une aile courante, couverte de poils sim-
WIT 83
pies. Les feuilles sont ovales, alternes, péliolées, rétrécies à
leurs deux extrémités, sinuées et dentées à leurs bords, par-
semées de poils ; les pétioles longs et courans sur la tige ; les
pédoncules sont très-simples, situés dans l'aisselle des feuilles;
les pédicelles, qui les terminent, disposés en ombelle- le ca-
lice est à cinq découpures aiguës. Cette plante croit à Saint-
Domingue. (Poir.)
WITHÉRITE. (Afin..) C'est le nom adopté par les minéra-
logistes anglois en l'honneur du docteur Withering, pour dé-
signer la Baryte carbonatée, découverte par lui à Anclesark,
Voyez ce mot. (B.)
WIT1NCK. (lchthyol.) Voyez Veckeley. (H. C.)
WITSENIA. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à
fleurs incomplètes, monopétalées, de la famille des iridées ,
de la triandrie monogynie de Linnaeus , très-rapproché des ixia,
et dont le caractère essentiel consiste dans une corolle tubu-
îeuse, régulière; le limbe droit, dilaté, à six lobes égaux;
point de calice; trois étamines ; un ovaire inférieur; un stig-
mate à peine trifide ou échancré. Le fruit inconnu.
En s'en tenant aux caractères des fleurs pour la distinction
de ce genre, on aura peine a le séparer des ixia . dont il
ne diffère que par les divisions très-courtes du stigmate, et
peut-être par ses fruits, qui ne sont pas connus: mais son
port l'en distingue assez bien, ayant des tiges presque ligneuses
et les feuilles placées sur deux rangs opposés.
Witsenia d'Afrique : Witstnia maura , Thunb., Nov. gen. ,
34, Icon.; Lamk. , Ill.gen., tab. 3o ; Redout. , LU., tab. 245$
Antholyza maura, Linn. , Mant., 170; Ixia disticha, Lamk.,
Enc. Cette plante a une tige presque ligneuse, haute de deux
pieds, rameuse , un peu comprimée ou à deux angles, glabre,
nue à sa partie inférieure, garnie vers son sommet de cica-
trices, ainsi qu'à la base de ses rameaux, puis de feuilles im-
briquées sur deux rangs opposés, planes, ensiformes, un peu
étroites , finement striées , longues de cinq à sept pouces. Les
fleurs sontsessiles, terminales , quelquefois plusieurs ensemble
ou solitaires, munies d'une spathe bivalve, accompagnées la-
téralement de sept ou huit bractées, ou écailles spathacées,
imbriquées sur deux rangs, plus courtes que les spathes. La
corolle est longue, tubuleuse; son limbe droit, régulier.
84 WIT
beaucoup plus court que le tube, d'un noir bleuâtre infé-
ïieurement, jaunâtre au sommet ; ses découpures sont oblon-
gues, obtuses; les trois extérieures cotonneuses en dehors; le
stigmate est à peine trifide.
Witsénia rameuse: Wit&enia ramosa , Vahl , Enum. , 2 ; Ixia
fruticosa, Thunb., Diss., loc. cit., tab. 1. Cette espèce est peu
élevée, glabre dans toutes ses parties. Sa tige est ligueuse,
longue de cinq ou six pouces, rameuse, raboteuse et tuber-
culée par les cicatrices des feuilles tombées. Ses rameaux sont
courts, épars ou alternes, quelquefois entièrement couverts
de feuilles : celles-ci sont linéaires, disposées sur deux rangs,
serrées et imbriquées, finement striées, d'un vert un peu
glauque, longues d'un pouce ou d'un pouce et demi, larges
d'une ligne. Les fleurs sont bleues, sessiles, terminales, soli-
taires; leur tube est filiforme et jaunâtre , long de six ou sept
lignes. Cette plante croît au cap de Bonne-Espérance.
Witsénia a corymbes : Witsenia corymbosa , Bot. Magaz. ,
tab. 895 ; Smith, Bot. exot. , 2, tab. 6-8. Cette plante a des
racines tubéreuses; des tiges simples, droites, très -lisses,
hautes de quatre pouces, comprimées , munies inférieurement
de deux rangs de feuilles nombreuses, opposées, ensiformes,
étroites, aiguës, s'engaînant à leur base, de la longueur des
tiges. Les fleurs sont nombreuses , disposées en un corymbe
paniculé, terminal, sortant d'une feuille en bractée; les spa-
thes bivalves ; la corolle est d'un bleu éclatant. Son tube est
deux fois plus long que les spathes; le limbe a six découpures
de la longueur du tube , presque en ovale renversé, terminées
par une petite pointe ; les filamens sont presque nuls ; le stig-
mate est trifide , plus long que la corolle. Cette plante croît
au cap de Bonne-Espérance. (Poir.)
WITTAEUA. (Bot.) Voyez Vittaria. (Lem.)
"VV1TTELSBACHIA. [Bot.) Ce genre, de M. Martius, est
reconnu par lui comme le même que le Cochlospermum de
M. Kunth , publié auparavant, auquel sont rapportés quel-
ques bombai de Linnseus et de Cavanilles. (J.)
WITTE- POO LE. (Mamm.) Ce nom paroit devoir s'appliquer
au delphinaptère béluga. Voyez Dauphin. (Desm.)
WITT-F1SCH ou WEISS-FISCH. [Mamm.) Noms qui signi-
fient poisson blanc , et que le béluga, espèce de delphinaptère,
WOL 85
et une variété du cachalot à grosse tête, ont reçus des navi-
gateurs et des pêcheurs de baleines. (Desm.)
WITTING. (Ichthyol.) Un des nomsnorwégiens du Merlan.
Voyez ce mot. (H. C. )
WITTLING. (Ichthyol.) Nom allemand du Merlan. Voyez
ce mot. (H. C.)
WITTLING POLLACK. (Ichthyol.) Voyez Pollack. (H.C.).
WITTRAVINANSA. (Bot.) Un des noms donnés dans l'île
de Ceilan , suivant Hermann , au Cajan , Cajanus , genre de la
famille des légumineuses. (J. )
W1TTWE. (Ornith.) Nom allemand de la veuve au collier
d'or, emberiza paradisea. (CH.D.etL.)
WITWOL. (Ornith.) Dénomination angloise du loriot
d'Europe. (Desm.)
"WTVRE. (Ichthyol.) Un des anciens noms de la lamproie.
Voyez Pétromyzon. (H. C. )
"WJARGES. (Mamm.) Nom du loup chez les Tartares mor-
duans. (Desm.)
WJEKSCHA. (Mamm.) Nom de l'écureuil en Russie. (Desm.)
WLASTO WIGE. (Ornith.) Dénomination des mouette»
ou mauves en Illyrie. (Desm.)
WODAMIUM. (Min.) M. Lampadius, ayant cru reconnoitre
dans un minerai de cobalt de Topschau , en Hongrie, un nou-
veau métal, lui avoit donné le nom- de Wodamium, ancien
dieu des Germains. Le wodankies étoit le sulfure qui renfer-
moit ce métal. Cette découverte ne paroît pas avoir été con-
firmée. (B.)
WODJANOI KROT. (Mamm.) Nom du campagnol, rat
d'eau, en Russie. (Desm.)
WŒLFINN. (Mamm.) Nom allemand de la louve. (Desm.)
WOEST NAGANTHI. (Bot.) Voyez Vistnu-clandi. (J.)
WOIGNE. (Ornith.) Nom picard du canard sififleur. (Ch.
D. etL.)
WOLF. (Mamm.) Nom allemand du loup. Le chien -loup
porte celui de Wolfshund. (Desm.)
WOLFART. (Min.) Synonyme de Wolfram. (B.)
WOLFIA. (Bot.) Ce genre, de Schreber, est le même que
le Casearia de Jacquin , ou Anavinga de M. de Lamarck,
(J.)
es WOL
WOLFRAM. ( Min. ) Nom donné par les mineurs allemands
au sehéelin ferrugîné. Il vient probablement d'une ancienne
croyante populaire de ces ouvriers, mais la signification en
est actuellement perdue. Voyez Schéelin wolfram , t. XLVIII ,
pag. 53, de ce Dictionnaire. (B. )
WOLFRAM1UM. (Chim.) Nom que M. Bereelius et plu-
sieurs chimistes allemands donnent au tungstène. (Ch.)
WOLLASTONITE. (Min.) Spath en tables*. — Bisilicate de
chaux. Le Nom de fiVollastonite a été proposé par M. Léman ,
pour désigner la substance de Capo di Bove, qu'il regarde,
avec quelques minéralogistes, comme différente du véritable
spath en tables des Allemands. Haiiy , ayant cru devoir réunir
ces deux minéraux en une seule espèce, a adopté ce nom de
PVollastonite , qui restera comme un hommage rendu à
l'illustre physicien dont les sciences déplorent la perte ré-
cente.
La wollastonite est une substance blanche, vitreuse, ten-
dre, fusible, et qui se présente ordinairement sous la forme
de petites masses lamellaires, susceptibles d'être clivées dans
deux sens avec beaucoup de netteté. Ces clivages sont paral-
lèles aux pans d'un prisme droit rhomboïdal de 920 18', sui-
vant Haiiy , et de g5° 20', d'après les mesures de M. Phillips.
La position de la base n'est que présumée , en sorte que le
caractère cristallographique de l'espèce laisse encore beau-
coup à désirer. La cassure de ce minéral est inégale et vi-
treuse; les faces de clivages ont un éclat perlé.
Sa dureté est supérieure à celle -du fluorite et inférieure à
celle de fapatite. Sa pesanteur spécifique est de 2,8 (variété
du Bannat ).
Sa couleur ordinaire est le blanc grisâtre, avec différentes
nuances de jaune, de rouge et de brunâtre. Il est translucide
ou devient seulement transparent sur les bords.
Traité au chalumeau sur le charbon, il fond avec difficulté
sur les bords , en bouillonnant un peu. Le résultat de la fusion
est un verre demi-transparent et incolore. Avec le borax et
le sel de phosphore , il fond aisément en un verre transparent.
Tafelspath, Karst. — Schaahtein , Werk
WOL
Composition. = Ca3Si'*. Berzelius.
37
De Capo di
De Finlande
De Ciiklowa.
dans le Bannat.
û
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5 0,00
45,oo
5,o
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49>°°
36,oo
8,0
3,0
5 1,60
46,4'
0,0
0,0
5 1,445
47,412
0,07
0,0
Klaproth.
Brocchi.
Bose.
Stromeyer.
La Avollastonite ne s'est encore rencontrée qu'en grains cris-
tallins, ou en petites niasses prismatiques, groupées suivant
leur longueur, et disséminées dans les roches des terrains pri-
mordiaux de cristallisation , et dans quelques laves des vol-
cans anciens. La première variété de ce minéral qui ait été
connue, est celle de Czildowar, près d'Orawitza, dans le ban-
nat de Temeswar, en Hongrie. On la trouve en veines dans
un calcaire, où elle est accompagnée de calcaire spathique,
lamellaire, bleuâtre, de grenats verdâtres, d'amphibole gram-
matite et de cuivre pyriteux irisé. On l'a retrouvée depuis
en Finlande , dans la carrière de pierre calcaire de Perheniemi ,
dans le Tavastland. Elle se rencontre aussi dans le gneiss avec
Tessonif e , à l'île de Ceilan ; et on la cite encore dans quelques
localités des États-Unis d'Amérique.
Enfin, on rapporte à la même espèce une substance d'un
blanc sale , à cassure vitreuse, que l'on trouve dans une lave
basaltique à Capo di Bove , près de Rome. Ses cristaux pa-
roissent être des prismes hexaèdres ou dodécaèdres réguliers,
et c'est pour cela que quelques minéralogistes, et entre au-
tres M. Beudant, la regardent comme tout- à -fait distincte
du véritable tafelspath. (Delafosse. )
WOLLBLUME. (Bot.) Nom de Vanthyllis vulneraria, Linn.,
en Allemagne. (Lem.)
WOLLGRASS. (Bot.) Nom allemand de la linaigrette,
eriophorum. ( Lem. )
WOLNYN. (Min.) On a donné ce nom à une variété de
baryte sulfatée ou barytine qu'on trouve à Muzsay , dans leco-
mitât de Beregher , et qui tapisse les cavités d'une alunite. (B.)
83 WOL
WOLSCHANKA. (Bot.) Selon Fischer, les Russes donnent
ce nom à Yagaricus cinamomeus, Linn. Suivant Pallas, ce même
champignon est le voljanka de la province de Mourzin , dont
les habitans font usage comme aliment , quoique l'espèce soit
réputée vénéneuse ailleurs. ( Lem. )
WOLVERENNE. (Mamm.) Nom d'une espèce de mammi-
fère très -voisine du glouton, si ce n'est le Glouton lui-même.
Voyez ce mot. (Desm.)
WOMBAT. (Mamm.) Ce nom est donné par les habitans
de la Nouvelle-Hollande à deux mammifères marsupiaux de
leur pays, dont la taille est assez forte et les formes générales
un peu approchantes de celles de l'ours.
L'un de ces animaux est évidemment le Phascolome de
M. Geoffroy (voyez ce mot); l'autre est le phascolarctos de
M. de Blainville, que les mêmes naturels nomment aussi
loala. C'est celui dont Bass et Flinders ont donné la descrip-
tion , mais auquel ils attribuent à tort six incisives à chaque
mâchoire, puisque ce nombre ne se trouve qu'à la mâchoire
supérieure et qu'il n'y en a que deux à l'inférieure. (Voyez
Phascolarctos.) Ce mammifère, dontllliger a formé son genre
Amblotis , est très-commun dans les îles Furneaux , ainsi que
dans les montagnes bleues, situées à l'ouest du port Jackson.
(Desm.)
"WONKONDEY. (Ichthyol. ) Nom du voncondre en langue
lamoule. (H. C.)
WOO. (Bot.) Arbuste indien, dont le liber est employé
pour fabriquer des vêtemens , et qui est cultivé exprès. Il a été
figuré par Rumphius ; mais ses caractères botaniques , qui
sans doute le rapprochent du mûrier, n'ont pas été décrits.
(Lem.)
WOOD-COOK. (Ornithol.) Nom anglois de la bécasse.
(Ch. D. et L.)
WOODERACKER. (Ornith.) Un des noms anglois de la
.sittelle torchepot, sitta europœa. (Ch. D. et L.)
WOODFORDIA. (Bot.) Ce genre de M. Salisbuiy est
réuni au Grislea de Lœfling, dans la famille des lythraires.
(J.)
WOODLARK. (Ornith.) Nom anglois de Yalauda arborea.
(Ch. D. etL.)
WOO 89
WOOD-PECKER. (Ornith.) Nom anglois du pic commun.
(Ch. D. etL.)
"W'OODSIA. (Bot.) Genre delà famille des fougères, établi
par R. Brown pour y placer deux fougères jusque-là don-
nées par les botanistes pour des poljpodium ou des acrostichum,
et dont les caractères de la fructification avoient été mal ob-
servés.
Le IVoodsia est caractérisé de cette manière par R. Brown :
Fructification dorsale en paquets ou sores presque ronds :
involucre caliciforme , ouvert, avec le bord découpé en la-
nières en forme de crins, contenant des capsules pédicellées;
point de réceptacle central élevé. Ce genre est très-voisin de
YAlsophila du même R. Brown , qui en diffère essentiellement
par ses capsules portées sur un réceptacle commun , élevé ,
fixé sur une veine dans une fente.
Les Woodsia sont de petites fougères qui naissent en touffes
à frondes ailées ; elles sont garnies de poils simples et d'é-
cailles étroites, brunes.
1. Le Woodsia de t'iiE u'Elbe : TVoodsia ilvensis , R. Brown,
Trans. linn. Lond. , 1 1 , p. 1 7 3 ; Curt Sprengel , Syst. , 4 , part.
1, p. 126; TVood. paleacea , Opiz; Acrostichum ilvense , Linn.;
Poljpodium ilvense, Swartz, Willd., Spec. pi., 5 , pag. 198;
Schkuhr, Crypt., 16, pi. 39; Poljpodium Maranthœ , Hoffm. ,
Roth.; Nephrodium lanosum, Mich.; Aspidium distans, Vivian.
Frondes presque deux fois ailées ou bipinnatifides, à pre-
mières découpures oblongues, avec leurs divisions confluentes
et multiflores; divisions ou pinnules inférieures un peu irré-
gulièressur le contour; celles du bas presque égales. Cette fou-
gère ne se rencontre point à l'île d'Elbe, comme son nom
sembleroit l'indiquer; mais elle habite le nord de l'Europe ,
sur les rochers des Alpes; en Laponie, en Norwége , en
Bohème et même en Tyrol. Elle croît sur les rochers des mon-
tagnes et y forme des touffes dont les frondes sont remarqua-
bles par les poils bruns et nombreux qui les couvrent en des-
sous. Si le nephrodium lanosum de Michaux esï bien la même
espèce, comme le dit Brown, elle croitroit encore aux Etats-
Unis. Curt Sprengel y ramène le nephrodium rufidulum, Mich.,
dont il avoit fait antécédernment son woodsia vestita, que Swartz
a nommé aspidium rufidulum, et Desvaux , nothoclœna vestita.
9° woo
2. Le Woodsia hyperborben : Woodsia hyperborea, Robert
Brown, loc. cit., pag. 173, pi. 11 ; Polypodium hyperboreum ,
Swartz, Willd., Sp.pl., 5, p. 197; Sowerby , Engl. bot., pi.
2025 ; Polyp. amonicum, Smith, Brit. , 3 , p. 1 1 1 5 ; Polypod.
ilvense, Villars , Delph.; Withez, Arrany , pi. 3; Acrostichum
ilvense , Huds.; Acrost. hyperboreum , Liljeblad, Act. Holm.,
1793, p. 201 , pi. 8; Ceterach alpinum , Decand. , Flor. franc.,
n.° 1435; Fdicula,?luk. , Phyt. , pi. 89, fig. 5 ; Moris. , Hist.,
5, p. 576, sect. 14, pi. 3, fig. 3. Fronde ailée, à frondules
triangulaires ou oblongues, divisées en trois ou pinnatifides,
à lobes entiers, pauciflores, velus en dessous; les sores, d'a-
bord solitaires, écartés, finissant par être contigus. Cette fou-
gère croit en petites touffes sur les rochers des montagnes
alpines, en Ecosse, en Laponie, en Suisse, en Italie; en
France, dans les Pyrénées, en Px'ovence et en Dauphii.é. Ses
frondes, linéaires, lancéolées, ont deux à trois pouces de
longueur environ ; leur pétiole , rougeâtre et pubescent , porte
jusqu'à huit et neuf paires de frondules. C'est à tort que cette
espèce a été confondue avec la précédente par quelques bo-
tanistes. Comme elles ne se rencontrent pointa l'île d'Elbe,
on auroit pu les désigner par les noms de Wood. pubescens et
palleacea, proposés par M. Opiz.
Rob. Brown a fait connoître une troisième espèce de ce
genre, consignée dans le Botanical appendice, ou l'Appendice
botanique au voyage du capitaine Franklin dans le nord de
l'Amérique : c'est le woodsia glabella, dont les frondes sont
lancéolées-linéaires, ailées, très-glabres, à frondules triangu-
laires, pinnatifides ; celles du bas dilatées, à lobes cunéifor-
mes; les rachis nus, et les stipes écailleux.
A ces espèces Curt Sprengel en joint une quatrième du
Brésil : c'est le woodsia pubescens (Syst. , 4 , p. 125 ) , qu'il spé-
cifie ainsi : Fronde glabre, velue en dessous, vers la côte,
et sur le rachis; frondules inégalement cunéiformes à leur
base, oblongues, obtuses et dentées. (Lem.)
WOOD-TIN. (Min.) Nom quelquefois employé sans tra-
duction , par lequel les minéralogistes anglois désignent l'oxide
d'étain concrétionné, à cause de sa structure et de sa couleur
qui le font ressembler à du bois. Voyez Etain. ( B. )
WOODWARDIA. (Bot.) Smith a établi ce genre dans la
WOO 91
famille des fougères pour y placer Yacrostichum areolatum ,
Linn. Il a été depuis adopté par Swartz et Willdenow, qui
en ont porté les espèces à sept , parmi lesquelles se trouvent
plusieurs bleclinum de Linnaeus et de Thunberg.
Ce genre est caractérisé , i.° par ses fructifications ou sores
oblongs, distincts, droits, placés parallèlement à la côte, et
en série sur les deux côtés de la nervure , ou côte de la fronde ;
2.0 par ses tégumens ou involucres qui les recouvrent , lesquels
sont voûtés et s'ouvrent de dedans en dehors, c'est-à-dire par
la partie qui regarde la côte.
Les espèces de ce genre , voisin du Blechnum, sont , a l'ex-
ception d'une seule, toutes exotiques et la plupart d'Amé-
rique. Ce sont de petites fougères à frondes ailées et dont les
frondules sont entières ou plus souvent pinnatifides.
1. Le Woodwardia onocléoÏde : TV. onocleoides , Willd. ,
Sp., S , p. 416 ; TV. angustifolia, Smith , Act. Taur. , 5 , p. 41 1 ;
TV. Jloridana , Schkuhr, Crypt., io3, pi. 1 1 1 ; Acrostichum
areolatum, Linn.; Filix , Pluk. , Phytog., pi. 399, fig. 1 ; Lon-
chitis , Moris. , Hist. , 5 , p. 569 , sect. 14, pi. 2 , fig. 24. Frondes
stériles, pinnatifides, à découpures lancéolées, très-finement
dentelées; frondes fertiles, ailées, à frondules linéaires, en-
tières, pointues. La tige ou souche de cette fougère est ram-
pante et écailleuse ; elle pousse des frondes stériles de prés
d'un pied de longueur et des frondes fertiles de moitié plus
courtes. C'est en Pensylvanie , en Virginie , dans la Caroline
et la Floride, que cette fougère croît. Willdenow a reconnu
que c'étoit la même plante que Vonoclea nodulosa de Michaux.
2. Le Woodwardia radicant: TV. radie an s , Swartz, Syn.
fil. , 117; Schkuhr, Crypt. , 104, pi. 112; Willd., Spec, 5,
p. 48 ; Blechnum radicans , Linn. , Mant., Zoj ; Filix, Till. , Pis.,
62 , pi. 24. Frondes ailées, à frondules un peu pétiolées, pin-
natifides, à découpures lancéolées, acuminées, dentelées, un
peu irrégulières dans leur contour ; rachis prolifère. Cette fou-
gère , remarquable par son rachis, qui porte des excroissances
prolifères, par où il s'enracine, se trouve en Italie, en Por-
tugal, à Madère et à Ténériffè.
Le TVoodw. stans (Swartz et Schkuhr, Crypt. , pi. 1 13) ne
diffère pas du TVoodw. radicans , selon Willdenow.
3. Le Woodwardia de Virginie : TV. virginica , "Willd. f
9* WOR
Spec. , 5, p. 418; TV. lanisteriana, Swartz , Mich. , Amer. , 2,
p. 263 ; Blechnum virginic um , Linn., Mant., 3oj ; Filix , Pluk.,
Alm. , 1 5 1 , pi. 1 79 , fig. 2. Frondes ailées , à frondules sessiles ,
lancéolées, pinnatifides, à découpures lancéolées, obtuses,
crénulées irrégulièrement. Cette plante croit en Virginie et
en Caroline.
Il y a encore dans ce genre les espèces suivantes : 1 .° les TV.
japonica et orientalis, Willd., qui croissent au Japon; 2.0 le
TV. dispar , que Willdenow ne paroit indiquer que sur la
simple figure de cette fougère donnée par Plumier (Filic,
j3, pi. 16); 5.° le TV. theljpterioides , Pursh , qui croit dans
la Caroline du Sud.
Quant au TV. caudata de Cavanilles, observé à la Nouvelle-
Hollande et rapporté avec doute à ce genre par Willdenow,
il est maintenant le type du genre Doodia de Rob. Brown.
Voyez Doodia. (Lem.)
WORABÉE. ( Ornith.) C'est le serin d'Abyssinie , figuré par
M. Vieillot dans ses Oiseaux chanteurs de la zone torride.
(Ch.D. etL.)
"WORMIA. (Bot.) Voyez Lenidia. (Poir.)
WORMSKIOLDIA. (Bot.) Genre de la famille des algues,
établi par Curt Sprengel , dans son Systema vegetabilium , et
qu'il place entre le Claudea et X Amans ia de Lamouroux , près
du Bonnemaisonia , Agardh. Il le caractérise ainsi: Fronde
membraneuse; fruits doubles; des capsules et des sores con-
tenant des sporidies ternées. D'après ces caractères et la sy-
nonymie des espèces que Sprengel rapporte à ce genre, il est
précisément le Delesseria, Lamx.: Sprengel même avoue qu'il
a été conduit à proposer ce changement de nom sur la con-
sidération qu'il y a déjà en botanique un genre Lessertia , créé
par M. De Candolle en l'honneur de B. Delessert, et que le
nom de Delesseria de Lamouroux ne peut être conservé par
cette raison , comme par celle du défaut d'orthographe.
Nous profiterons de cette occasion pour faire remarquer
que le genre Delesseria de Lamouroux a été adopté par Agardh,
mais avec beaucoup de modifications , et sans y admettre
toutes les espèces de Lamouroux. Il en a donné la description
dans son Species algarum et dans son Systema , sans changer le
caractère essentiel, celui de la double sorte de fructification.
WOR 93
Les vingt-quatre espèces rapportées à ce genre par Agardh .
dans son Sjstema, sont divisées en cinq tribus. Dans la pre-
mière sont les espèces dont la couleur est le rouge Sanguin,
et la fronde ovale , lancéolée ou linéaire , traversée presque
entièrement par une côte longitudinale, les deless. sanguinea,
hypoglossa et alata , Lauix. , décrits à l'article Delesseria, en
font partie, ainsi que le plocamium vulgare, Lamx. (Voyez
Plocamium.)
Dans la seconde tribu, celle où l'on place les espèces à
fronde veinée, est le delesseria lacerata, Lamx., décrit égale-
ment au mot Delesseria , ainsi que les delesseria Gmelini et
ocellata, Lamouroux.
Dans la troisième tribu sont rangées les espèces à fronde cu^
néiforme , simple ou dichotome, parmilesquelles Agardh range
le deless. botrycarpa, Lamx., et le delesseria platycarpa , Lamx. ,
qu'il regarde comme le même que le delesseria lobata , Lamx.
Dans la quatrième tribu sont les espèces à fronde filiforme,
portant les deux fructifications sur ses côtes. Agardh n'y place
qu'une espèce trouvée dans la mer à Cadix.
Dans la cinquième tribu Agardh place les deux empreintes
de plantes fossiles décrites par M. Brongniart fils sous les noms
de delesseria gazolana et Lamourouxii.
Enfin, dans une sixième tribu sont deux espèces douteuses,
dontle/ucus rosa marina, Gmel. , pi. 5, fig. 2 et 2 a.
Les delesseria nervosa , palmata et edulis, de Lamouroux,
décrits dans ce Dictionnaire, sont, chez Agardh , ses sphœro-
coccus nervosus , halymenia palmata et edulis. C'est, i.° à son
genre Sphœrococcus qu'il renvoie les deless. Broddiœi, caules-
cens, ciliaris, ciliata , pristoides, rubens et spemophora, de La-
mouroux; 2° au Khodomela , les delesseria dentata, saccata et
spiralis, Lamx.; 3.° à son genre Grateloupia , le delesseria fli-
cina, Lamouroux.
Curt Sprengel limite le nombre des espèces de ce genre à
dix-huit , qu'il divise en deux tribus , selon que la fronde offre
une côte ou qu'elle en est dépourvue.
On trouvera dans le second volume du Nomenclator de
Steudel l'indication des mutations qu'ont éprouvées plusieurs
autres espèces du genre Delesseria, avec l'indication de leur
nouvelle place dans la classification des algues. (Lem.)
94 YVOU
WOU, WOWE.(Ornitli.)Noins du milan en Hollande.(DEsM.)
WOUAIE, Gynestum. (Bot.) Genre de plantes monocoty-
lédones, établi par M. Poiteau , de la famille des palmiers,
de la dioécie hexandrie , offrant pour caractère essentiel : Des
fleurs dioïques, rarement monoïques, sur le même régime.
Le spadice spathacé, simple ou rameux. Dans les fleurs mâles,
un calice à trois divisions profondes ; une corolle tubuleuse ,
à trois divisions; six étamines réunies en tube et monadel-
phes à leur partie inférieure; les filamens libres à la partie
supérieure, plans, renversés; les anthères larges, sagittées.
Dans les fleurs femelles , le calice et la corolle comme dans
les fleurs mâles, mais plus grands; un tube cylindrique , plus
long que la corolle ; un ovaire en ovale renversé , produisant
dès sa base un style plus long que le tube; trois stigmates
ai^us, divergens. Le fruit est un petit drupe globuleux ou
ovale, lisse, crustacé, un peu charnu, à une seule loge; l'em-
bryon est placé à la base de la semence.
Wouaie très-grande; Gynestum maximum, Poit. , Mém. du
Mus., vol. 9,pag. 387, tab. 1. Arbrisseau à fleurs monoïques,
qui s'élève à la hauteur de dix ou douze pieds, et dont la tige
porte à son sommet des feuilles ailées, composées de folioles
nombreuses, lancéolées; le spadice incliné, composé de ra-
meaux divisés en d'autres plus petits. Cette plante croît dans
la Guiane, le long de la rivière de la Mana. Son tronc sert à
faire des cannes et des lattes. Le gynestum. baculiferum (Poit. ,
loc. cit., tab. 2) a des fleurs dioïques; ses feuilles sont cunéi-
formes, fourchues; son spadice incliné; ses ramifications sim-
ples. Cet arbrisseau s'élève à la hauteur de cinq à six pieds :
il est très-recherché pour des cannes. Il croit aux mêmes lieux
que le précédent, ainsi que le suivant.
Wouaie a feuilles renversées ; Gynestum deversum , Poit. ,
loc. cit. , tab. 3. Cet arbrisseau a la hauteur de deux ou trois
pieds sur une tige garnie à son sommet de feuilles renversées,
partagées en deux et divisées en six folioles oblongues, lan-
céolées, recourbées, acuminées au sommet; le spadice est in-
cliné; ses ramifications sont simples; les flturs dioïques. Le gy-
nestum strictum (Poit., I. c. , tab. 4) a des feuilles oblongues ,
fourchues au sommet. Les fleurs sont dioïques; le spadice simple,
portant un épi droit. Sa tige est haute de deux ou trois pieds.
WRI 05
Il croît à l'île du Petit -Cayenne. Le gynestum. acaute (Poit. ,
loc. cit., tab. 5) est dépourvu de tige; ses feuilles sont four-
chues au sommet et divisées ; son spadice est simple , soutenant
un épi droit. Cette plante croît à l'île de Cayenne. (Poir. )
WOUDO-LOUSO-FOWLO. (Ornith.) Stedman , dans son
Voyage à la Guiane , mentionne sous ce nom ( tom. 3 , pag. 26 )
un oiseau qui paroît être un pic , picus. ( Ch. D. et L. )
WOURES-FEIQUES. (Ornith.) Ce nom, dans la langue
des habitans de Madagascar , signifie oiseau-cognée. Il est donné
à une espèce d'hydrobate ou canard à fanon encore inconnue.
(Ch. D. et L.)
WOURES-MEINTE. (Ornithol.) François Cauche appelle
ainsi , en langue malgache , le perroquet vasa. ( Ch. D. et L. )
WOUROU-DOULOU. {Ornith.) Les habitans de Madagascar
nomment ainsi la spatule. Ce mot signifie oiseau du diable , parce
que son cri passe pour être de mauvais augure. (Ch. D. et L.)
WOUROU-PATRA. {Ornith.) Nom malgache de l'autruche.
(Ch. D. et L.)
WOUROU-SAMBE. (Ornith.) Nom sous lequel Flacourt
mentionne un oiseau de Madagascar qui paroit être une sterne.
(Ch. D. et L. )
WOUWOU. (Mamm.) Nom que portent plusieurs espèces
de singes du genre Gibbon à Java et à Sumatra , et qui est
formé à l'imitation de leur voix; l'un d'eux l'a cependant plus
particulièrement reçu des naturalistes : c'est le gibbon brun,
hylobates agilis. Voyez Orang. (Desm.)
WOVI-WOVI. (Ornith.) Nom employé par les naturels des
îlesd'Arou pour désigner le paradisier manucode (Ch. D.elL.)
WOWO-WIVI. ( Ornith.) Nom javanois du striai badia
d'Horsfield. (Ch. D. et L.)
WRACKLACHS. (Ichthyol.) Nom allemand du saumon qui
a frayé. Voyez Truite. (H. C.)
"WRAHL. (Ichthjol.) Nom spécifique d'un Ohicéphale.
Voyez ce mot. (H. G. )
WREN. (Ornith.) Nom anglois du troglodyte, motacilla
troglodytes. ( Ch. D. et L. )
WRETENSA. (Ichth.) Nom hongrois de la perche. Voyez
Persèque. (H. C)
WRIGHTEA* (Bot.) Ce nom, donné par M. Brown à un
96 WRI
genre nouveau d'apocinées, étoit appliqué par les jardiniers
au Meriania de Swartz, appartenant aux mélastomées. (J.)
WRIGHTIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs
complètes, monopétalées, régulières, de la famille des apoci-
nées , de la pentandrie monogjnie de Linnaeus, offrant pour ca-
ractère essentiel : Un calice à cinq divisions; une corolle en
soucoupe; l'orifice garni de dix écailles divisées; cinq éta-
mines saillantes; les filamens insérés à l'orifice de la corolle;
les anthères sagittées , rapprochées vers le milieu du stig-
mate; un ovaire supérieur; un style dilaté au sommet; le stig-
mate plus étroit; cinq ou dix écailles à la base du calice, en
dehors de la corolle; deux follicules distans ou adhérens; les
semences chevelues à l'extrémité opposée à l'ombilic.
"Wbightia pubescente; Wrightia pubescens , Rob. Brown ,
Nov. HolL, 1, pag. 467. Arbrisseau garni de feuilles opposées,
oblongues, elliptiques, entières, pubescentes , acuminées à
leur sommet. Les fleurs sont disposées vers l'extrémité des
tiges en un corymbe dressé. Le calice est pubescent, à cinq
divisions; la corolle blanche, en soucoupe; le tube un peu
plus long que le calice ; l'oriflce garni de dix écailles. Le fruit
consiste en deux follicules adhérens entre eux , renfermant
plusieurs semences chevelues à leur extrémité. L'embryon est
blanc; il devient de couleur rose, lorsqu'il est plongé dans
l'eau tiède. Cette plante croît à la Nouvelle-Hollande.
Wrightia antidysentérique: PVrightia antidysenterica, Rob.
Brown, loe. cit.; Nerium antidysenterium , Linn. , Burm., Zejl. ,
167 , tab. 77; Codaga-pala , Rhéede , Malab., 1 , tab. 47. Ar-
brisseau de huit ou dix pieds, d'un port élégant, dont les
rameaux sont chargés, glabres; l'écorce grisâtre; les feuilles op-
posées, vertes, glabres , ovales, acuminées, longues d'environ
trois pouces, larges d'un pouceet demi ou deux pouces, portées
sur des pédoncules courts. Les fleurs sont blanches, odorantes,
de la grandeur et de la forme de celles du jasmin , disposées
en corymbe terminal ou latéral : il leur succède des follicules
géminés, cylindriques, longs de plus de six pouces, glabres,
réunis ensemble par leur sommet , jusqu'au moment de la
sortie des semences. Celles-ci sont oblongues, chargées d'une
grande aigrette de poils blanchâtres. Cette plante croît dans
l'Inde , au Malabar et dans File de Ceilan. Son écorce , broyée
WUR 97
et in/usée dans du petit-lait, offre un remède propre à guérir
le cours de ventre; celle de la racine surtout, employée de
la même manière , convient pour guérir les dysenteries.
Wrightia de Ceilan : Wrightia zeilanïca , Rob. Brown , /oc.
cit.; Neriumzeilanicum, Linn., Aman, acad.. 4, p. 509; Burin.,
ZeiL, tab. 12, fig. 2. Cette plante est un arbrisseau dont la
tige se divise en rameaux fort longs, droits, cylindriques,
de couleur purpurine. Les feuilles sont opposées, pétiolées
droites, glabres à leurs deux faces, lancéolées, acuminées,
un peu étroites, très-entières. Les fleurs sont peu nombreuses,
terminales , réunies en cime. Cette plante croît dans les Indea
orientales et à Ceilan. (Poir.)
WROBEL. (Ornith.) Nom polonois du moineau commun.
(Ch. D. et L.)
WROBEL OSOBNY. (Ornith.) Nom polonois du merle so-
litaire. (Ch. D. et L. )
WRONA. {Ornith.) Nom polonois de la corneille mantelée.
(Ch. D. et L. )
WRONGI. ( Ornith.) Nom que les naturels de la Nouvelle-
Galles du Sud donnent à l'hydrobate à fanons , anas membra-
nacea. ( Ch. D. et L. )
WRYNECK. (Ornith.) Nom anglois du torcol , yunx tor-
quilla. (Ch. D. et L.)
WULFÉNIE. (Bot.) Voyez Vulfénie et P^derote. (Poir.)
WULK. (Ichthjol.) Voyez Ulk. ( H. C. )
WULLEI-TSJARNE. (Bot.) Burmann fils a reçu de la côte
de Coromandel, sous ce nom , la plante dont il a fait son za-
leya decandra, que Linnaeus, dans son Mantissa, a réuni au
genre Trianthema. (J.)
WUNI. (Bot.) Voyez Bumus. (J.)
WUREBAINIA. ( Bot. ) M. Steudel cite sous ce nom un
genre de M. Rseusch , que l'on ne connoît pas encore. (J. )
WURGER. (Ornith.) Nom allemand de la pie-grièche grise ,
lanius excubitor, Linn. (Ch.D. et L. )
WURMB [Singe de]. (Mamm.) Voyez les articles Oranc et
PONGO. (DESM.)
WURMBÉE, TVurmbea. (Bot.) Genre de plantes monoco-
tylédones, à fleurs incomplètes , monopétalées , delà famille
des colchicées , de Yhexandrie trigynie de Linnaeus, offrant pour
59. 7
98 WUR
caractère essentiel : Point de calice; une corolle tabulée -, le
tube à six angles; le limbe à six divisions étroites; six éta-
mines insérées à l'orifice du tube; un ovaire supérieur ; trois
styles; trois capsules conniventes.
Malgré les rapports nombreux qui existent entre ce genre
et les melanthium , on l'en dislingue facilement par le tube
alongé et hexagone de sa corolle, au moins aussi long que le
limbe, tandis que, dans les melanthium, la corolle est par-
tagée jusqu'à sa base en six découpures profondes. Les wurmbea
ont d'ailleurs un port un peu différent, remarquables par
leurs feuilles ventrues un peu au-dessus de leur base, par leurs
fleurs sessiles, disposées en épis droits, très-simples. Dans la
plupart des melanthium , les fleurs sont pédicellées , en pani-
nicule, rarement en épi.
Wurmbke campanulée: Wurmbea campanulata, "VVilld., 5p. ;
Lamk., Illustr. gen. , tab. 270, fig. 1 ; Bot. Magaz. , tab. 1291 ;
Melanthium marginatum , Desr. , Encycl. Sa racine est une petite
bulbe ovale, garnie en dessous de quelques fibres: elle pro-
duit une tige droite, à peine flexueuse, haute de quatre ou
six pouces. Les feuilles sont alternes, lancéolées, glabres,
entières, un peu canaliculées , rétrécies et vaginales à leur
base, ventrues et plus larges à leur partie moyenne, acumi-
nées. Les fleurs sont terminales, réunies en un épi droit,
aussi long que lesfeuilles; ces fleurs sont nombreuses, sessiles,
rapprochées; le tube de la corolle est court, un peu élargi à sa
base , presque hexagone ; les découpures en sont étroites , lan-
céolées, aiguës, rabattues en dehors, de la longueur du tube;
les étamines de la longueur de la corolle; les anthères vacil-
lantes, échancrées aux deux extrémités; les styles sont au
nombre de trois et recourbés; il y a trois capsules conniventes
à leur base. Cette plante croît au cap de Bonne -Espérance.
Wu RM bée a longues fleurs: TVurmbea longiflora , "Willd.,
Spec; Lamk. , lll. gen. , tab. 270 , fig. 2 ; Melanthium monope-
talum , Linn. , Suppl. , 2 3 1. Dans cette espèce les tiges sont très-
flexueuses à leur partie supérieure; les feuilles très- larges,
ventrues, rétrécies et très-aiguës à leur sommet, vaginales à
leur base. Les fleurs sont sessiles, distantes, alternes, dispo-
sées en un long épi très-làche, simple, droit, flexueux. Le tube
de la corolle est étroit, alongé, ua peu renflé à sa base. Le
WYW 09
limbe divisé en six découpures linéaires, obtuses, beaucoup
plus courtes que le tube ; lesétamines sont de la lon«njeurde la
corolle; les anthères ovales, presque en cœur, à deux lobes ;
les capsules ovales, aiguës, conniventes à leur partie infé-
rieure. Cette plante croît sur les collines Sahlonneuses au
cap de Bonne-Espérance.
Wurmbée naine; Wurmhea pumila, Willd. , Spcc. Ses ra-
cines sont bulbeuses; elles produisent une tige qui ordinaire-
ment n'a pas plus d'un ou à peine deux pouces de haut gla-
bre, cylindrique, garnie de trois feuilles alternes, petites,
étroites, renflées et concaves à leur partie inférieure, ^labres
entières, aiguës au sommet. Les fleurs sont disposées à l'ex-
trémité des tiges, en un épi court, surpassant à peine la lon-
gueur des feuilles, contenant trois ou quatre fleurs. Le tube
de la corolle est à six pans; le limbe à six découpures, de la
longueur du tube. Cette plante croît au cap de Bonne-Espé-
rance, dans les plaines sablonneuses. (Poir.)
WYEYWORKA. (Mamm.) Voyez Wiewiorka. (Desm.)
WYLIA d'Hoffmann. (Bot.) Ce genre est formé sur Je scandix
falcata de Londres : il n'a pas été adopté. (Lem.)
WYNKERNEL. (Ornith.) Sous cette indication , Salerne
mentionne le râle marouette. (Ch. D. et L.)
WYWIELGA. (Ornith.) Nom du loriot d'Europe en Po-
logne. (Desm.)
X ou ix. (Entom.) Geoffroy a désigné sous ce nom une noc-
tuelle qu'il a décrite parmi les phalènes, sous le n.° io3 , et
qui a sur le milieu des ailes supérieures une bande brune
croisée en X. (C, D.)
XABRA. (Bot.) Voyez Sabra. (J.)
XA-CAN et XA-CUM. (Bot.) Noms chinois de Vixia ohi-
nensis , le belam-canda de M. De Candolle , qui lui a conservé
son nom de pays. ( Lem. )
XAC-MA Y-LAC. (Bot.) Nom du limonia monophjlla en Chine.
( Lem. )
XADERA, XADUAR, XUDAR. (Bot.) Noms grecs de la
Zédoaire (voyez ce mot) , cités par Mentzel. Celui de zedoaria,
que lui donnent les Latins, paroît dériver plutôt du mot za-
dura, sous lequel Gesner la désignoit suivant C. Bauhin. Il est
surtout question ici delà zédoaire longue, espèce d'amome.(J.)
XAGUA. (Bot.) A Carthagène, dans l'Amérique méridio-
nale , on nomme ainsi le genipa caruto de la Flore équinoxiale.
C. Bauhin avoit déjà annoncé cette concordance du xagua
d'Oviédo et du genipa de Thévet. (J.)
XAHAER,SCHAIR.(Bo£.)Daléchamps cite ces noms arabes
de l'orge, qui est le schœir de Forskal. (J.)
XAHUALI. (Bot.) Marcgrave croit que cet arbre, ainsi
nommé dans le Mexique, est le même que le janipaba du
Brésil, regardé par Linnaeus comme synonyme de son genipa
americana, reporté par WiUdenow au genre Gardénia. Cepen-
dant la figure donnée par Marcgrave diffère beaucoup par
les feuilles alternes, dont il n'y a pas d'exemple dans les ru-
biacées, auxquelles appartient le genipa. (J.)
XALAPA. (Bot.) Nom mexicain du jalap , convoWulus ja-
lapa. (J.)
XALCUANI. (Ornith.) Fernandez donne ce nom, qui signi-
fie avaleur de sable, à un canard du Mexique. (Ch. D. et L. )
XALXALHUA. (Erpét.) Voyez Xaxathua. (H. C.)
XALXOCOTL. (Bot.) Nom mexicain du goyavier, psidium ,
cité par Hernandez. ( J. )
XAMIN. (Bot.) Nom arabe de la nielle cultivée, selon
Tabernajmontanus. (Lem.)
XAN iêi
XAN-CHU-YU. (Bot.) Nom chinois du varronia sînensis ,
Lour. , dont les baies sont données comme astringentes et
céphaliques. (Lem.)
XAN-MO. (Bot.) Grand arbre de la Chine, et de la fa-
mille des conifères , qui est commun aux environs de Canton.
Loureiro l'avoit pris pour notre sapin, mais c'est une espèce
différente , figurée dans l'herbier d'Amboine de Rumph
(pi. 2, tab. 57) , sous le nom de dammara alba. ( Lem.)
XAN-PE-XU. (Bot.) Espèce de ricin , qui croît en Chine :
c'est le ricinus apelta, Loureiro , différent du ricinus lanarius,
Linn* , par ses feuilles, qui ne sont ni peltées ni sinueuses sur
les bords, mais en forme d'entonnoir, à bord très-entier. (Lem.)
XANT. (Ichthyol.) Voyez Sand-Barsch. (H. C.)
XANTHE. (Bot.) Schreber avoit substitué ce nom générique
à celui du quapoya d'Aublet, reporté à la famille des gutti-
fères. ( J. )
XANTHIUM. (Bot.) Voyez notre article Lampourde ( tom.
XXV, pag. ig5), qu'on peut considérer comme une disser-
tation sur les Ambrosiées. On y trouve une description neuve
et trés-détaillée des caractères du genre Xanthium, l'analyse
historique et critique des observations et des opinions des
botanistes sur ce genre et sur les autres Ambrosiées, notre
système sur la structure des calathides femelles de VAmbrosia,
la proposition de trois systèmes sur la structure du Xanthium,
des observations particulières sur le Xanthium, l'analyse com-
parative des quatre genres Xanthium, Franseria, Ambrosia,
Iva, enfin des renvois à plusieurs articles offrant le complé-
ment des notions qu'on peut désirer acquérir sur le sujet
dont il s'agit. (H. Cass.)
XANTHO. (Crust.) Genre de crustacés décapodes brachyures,
fondé par le docteur Leach , et que nous avons décrit à
l'article Malacostracés, tom. XXVIII , pag. 228, de ce Dic-
tionnaire. (Desm. )
XANTHO. (Chétopod.) Nom donné par M. Dutrochet à un
genre de Chétopodes qui correspond à celui que M. Oken
a nommé Dero , et qui a pour type le nais digitata de Muller.
Voyez Naïde. (Desm.)
XANTHOCEPHALUM. (Bot.) Willdenow a proposé, en
1807 , dans les Mémoires de la société des naturalistes de
XAN
Berlin , un genre Xanthocephalum , qu'il a, suivant son usage,
très-brièvement caractérisé, en ces termes : Calix imbricatus
ovatus; pappus marginalus lacerus; receptaculum nudum. L'auteur
ajoute que c'est un genre de la Syngénésie frustranée , voisin
du Zoégea. Il paroit que l'unique espèce (Xanlh. centaurioides)
sur laquelle "VVilldenow avoit établi ce genre, existoit alors
dansl'herbierdeMM. de HumboldtetBonpland;maisM.Kunth
déclare (Nov. gen. et sp., tom. 4, pag. 5 12) qu'elle ne s'y
retrouve plus. On sent bien qu'il nous est impossible, d'après
une description telle que celle de Willdenow, de déterminer
avec quelque assurance la place qu'il convient d'assigner au
Xanthocephalum dans notre classification naturelle des Sy-
nanthérées. Cependant nous avons hasardé de le rapporter
avec doute à la tribu des Vernoniées, à la section des Ver-
noniées- Prototypes, et à la sous -section des Ethuliées, dans
laquelle nous l'avons placé entre le Sparganophorus et le Sto-
kesia (voyez notre tableau des Vernoniées, tom. LVII , pag. 3/jo).
Le clinànlhe nu et l'aigrette stéphanoïde nous persuadent
que la plante en question n'est pas une vraie Centauriée,
quoiqu'elle en ait probablement l'apparence. Elle pourroit
donc être voisine du Stokesia , qui ressemble aussi beaucoup
extérieurement à une Centauriée, niais qui est uneVernoniée
indubitable. L'attribution du Xanthocephalum à la syngénésie
frustranée indique une couronne de fleurs neutres : mais
Willdenow, qui n'y regardait pas de très- près, était bien
capable de prendre pour une couronne de fleurs neutres le
rang marginal ou extérieur des fleurs hermaphrodites, si ces
fleurs sont construites comme celles du Stokesia (tom. LI ,
pag. 64). Un doute plus grave nous est suggéré par le nom de
Xanthocephalum , qui indique que les fleurs sont jaunes, cou-
leur tout-à-fait insolite chez les Vernoniées-Prototypes ;mais
la vraie couleur des fleurs étoit peut-être altérée sur l'échan-
tillon sec très-légèrement examiné par Willdenow. Nous
avons no us-même , malgré toutes nos scrupuleuses précautions ,
commis très-souvent de ces erreurs, qui sont inévitables quand
on observe des plantes sèches. (H. Cass.)
XANTHOCHYMUS. (Bot.) Ce genre est très-peu connu. Il
a été établi par Roxburg ( Corom. , 2 , tab. 96 , pour une plante
tinctoriale (zanthochj'mus tinctorius) , arbre qui se distingue
XAN io3
par ses fleurs composées d'un calice à cinq folioles; cinq pé-
tales; cinq nectaires; les étamines polyadelphes , distribuées
en cinq paquets. Le fruit est une pomme d'une à cinq se-
mences. Cette plante croit au Coromandel. (Polr. )
XANTHOCOMA. {Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
de la famille des composées , de l'ordre des radiées apparte-
nant à la syngénésie polygamie superflue de Linnœus, offrant
l>our caractère essentiel : Un calice hémisphérique, composé
de plusieurs folioles imbriquées, oblongues, srarieuses ; les
extérieures plus courtes; le réceptacle plan , alvéolé; les al-
véoles laciuiées et scarieuses à leur bord ; des fleurs radiées;
les fleurons du centre nombreux, hermaphrodites; les demi-
fleurons de la circonférence femelles ; cinq étamines syngé-
nèses ; les anthères nues à leur base ; les semences non aigrettées.
Le principal caractère de ce genre, établi par M. Kunth ,
consiste dans les semences privées d'aigrettes. Son nom est com-
posé de deux mots grecs, £atrô» (jlava) , jaune, et xojjlh (coma),
chevelure. Il ne renferme jusqu'alors qu'une seule espèce.
Xanthocoma a tige courte; Xanlhoeoma humilis, Kunth, in
Humb. et Bonpl. , Nov. gen. , vol. 4 , p. 3 1 1 , tab. 412. Cette
plante a des racines fibreuses, des tiges presque simples, ra-
massées en gazon, diffuses, couchées et ascendantes, quelque-
fois prolifères, longues de deux ou trois pouces, glabres et
cylindriques. Les feuilles radicales sont étroites , lancéolées,
linéaires , planes , glabres , entières , rétrécies en pétiole à leur
base; celles des tiges alternes, sessiles, linéaires- lancéolées ,
aiguës , longues d'environ trois lignes. Les fleurs sont soli-
taires à l'extrémité de chaque tige, de la grandeur de celles de
la pâquerette annuelle, d'une belle couleur jaune. Leur ca-
lice ou involucre est glabre , hémisphérique , composé d'en-
viron quarante folioles imbriquées, oblongues , aiguës, dia-
phanes à leurs bords, verdàtres au sommet; les fleurons du
disque hermaphrodites, glabres, tubulés, un peu élargis à
iiur orilice, terminés par cinq dents ovales, un peu obtuses;
les demi-fleurons de la circonférence en tube alongé, termi-
nés par une languette plane , oblongue , lancéolée , à trois
dents courtes; les anthères nues à leur base, terminées par
des appendices diaphanes, ovales, oblongs, obtus. L'ovaire
< unéiforme, alongé, nu au sommet; le style glabre,- le stig-
104 XAN
mate à deux divisions étalées, un peu dilatées au sommet.
Les semences n'ont pas été observées. Cette plante croît au
Mexique, dans les terrains humides. (Poir.)
XA1STH0L1NE. (Bot.) Voyez Santoline. (Lem.)
XAMHOLINE, Xantholinus. (Entom. ) Nom donné par
Dahlà un petit genre de coléoptères brachélytres , qui com-
prend de petites espèces de staphylins, dont les tarses anté-
rieurs ne sont point dilatés. (CD.)
XANTHOPHANEA. (Bot.) Un des noms anciens du side-
riLis, cité par Ruellius et Mentzel. (J. )
XANTHOPHYLLUM.(Bof.)Genre de l'octandrie monogynie ,
établi par Rudge, et qui appartient à la famille des cappa-
ridées, selon Curt Sprengel. Il offre pour caractères : un
calice de cinq sépales ; une corolle papiiionacée (ce qui
annonce de l'analogie avec les légumineuses); huit étamines ,
insérées à la base des pétales et sur le réceptacle; une baie
monosperme, stipitée.
Deux espèces des Indes orientales composent ce genre ;
ce sont : le xanthophillum vires c e ns , Rudg. , Curt Spreng. , 2.
pag. 219, dont les feuilles n'offrent point de glandes, et dont
les panicules sont interfoliées et les germes tétraspermes.
Le xanlhoph. Jlavescens , Rudg. , Curt Spreng. , loc. cit. , dont
les feuilles ont deux glandes à la base , dont les panicules sont
axillaires, et qui a les germes à huit ou dix graines : il est
du Bengale. (Lem.)
XANTHOPHYTUM. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, monopétalées, régulières, delà famille des
rubiacées, de lapentandrie monogynie de Linnseus, offrant pour
caractère essentiel: Un calice persistant, à quatre ou cinq
divisions : une corolle infundibuli forme; le tube court, velu
à son orifice: le limbe étalé, à quatre ou cinq divisions;
quatre ou cinq ëiamines saillantes ; les filamens connivens .
insérés à l'orifice de la corolle; un ovaire inférieur, un style
presque en massue, traversant le disque de l'ovaire; un stig-
mate épais, bâillant, à deux lobes; un drupe à deux lobes,
couronné par le calice , qui se divise en deux coques ou deux
loges polyspermes, au milieu desquelles est placé un récep-
tacle saillant; les semences petites , anguleuses.
Xanthophytcm ugneox ; Xanthophytumfruticulosum, Blume.
XAN io5
FIot. jav., fasc. 16, pag. 989. Arbrisseau très-médiocrement
rameux, garni de feuilles opposées, oblongues- lancéolées ,
glabres en dessus, un peu velues en dessous, accompagnées
de deux stipules grandes , bifides et caduques ; les pédoncules
sont situés dans l'aisselle des feuilles, trichotomes, chargés
de plusieurs fleurs variables dans le nombre de leurs parties.
Cette plante croît sur les montagnes, parmi les broussailles,
à File de Java. Elle fleurit en tout temps. (Poir.)
XANTHORNUS. (Ornith.) Nom générique des carouges ,
suivant Brisson et Illiger. Voyez Troupiale. (Ch. D. et L. )
XANTHORRFLEA. (Bot.) Genre déplantes monocotylédo-
nes, à fleurs incomplètes, polypétalées , delà famille des aspho-
délées, de Vhexandrie monogynie deLinnaeus, offrant pour ca-
ractère essentiel : Point de calice; une corolle persistante, à
six pétales; six étamines; un ovaire supérieur; un style; une
capsule à trois faces; deux semences comprimées, bordées à
leur contour.
Ce genre est composé d'arbustes exotiques à l'Europe, d'où
découle une résine jaunâtre. Les feuilles sont simples, à trois
faces. La hampe est très-longue et terminée par un chaton écail-
leux, composé de plusieurs fleurs, dont quelques-unes avortent.
Xanthorrh^a en arbre; Xanthorriiœa arborea, Rob. Brown,
JVov. Holl. , 1, pag. 288. Cette plante a une tige arbores-
cente. Ses feuilles sont simples, à deux tranchans, puis tri-
gones au-delà de leur milieu , striées à leur face supérieure.
Les fleurs sont réunies en un chaton très-long , presque de la
même longueur que la hampe, garni de bractées très-gla-
bres, ainsi que la corolle. Cette plante croît à la Nouvelle-
Hollande, ainsi que les suivantes. Le xanthorriiœa australis ,
Rob. Brown , loc. cit. , a une tige ligneuse ; des feuilles à
deux tranchans dans toute leur longueur; les fleurs réunies
en un chaton beaucoup plus long que les hampes; les brac-
tées alongées. Dans le xanthorrhœa hastilc, Rob. Brown , loc. cit.,
la tige est très-courte ; les feuilles sont à deux tranchans dans
toute leur longueur; la hampe très-longue l'est beaucoup plus
que le chaton , qui est d'un pied et demi ; les bractées sont
tomenteuses au sommet, ainsi que les pétales extérieurs. Le
xanthorriiœa média, Rob. Brown, toc. cit., a la tige courte;
les feuilles a deux tranchans ; la hampe très-longue , souvent
»o6 XAN
plus que le chaton , d'un pied et demi ; les bractées et la co-
rolle glabres.
Xanthorrh^a petite; Xanthorrhœa minor , Rob. Brown ,
loc. cit. Celte espèce est privée de tige; ses feuilles sont tri-
gones, planes en devant, un peu concaves au-delà de leur
milieu. Les fleurs sont réunies en un chaton de quatre ou
huit pouces, plusieurs fois plus long que la hampe; les brac-
téesàpeine plus longues que les Heurs. Toutes, ainsi que les co-
rolles, sontparfaiteinentglabres. Le xanthorrhœabracteata, Rob.
Brown , loc. cit. , est également dépourvu de tige. Ses feuilles
sont trigones, un peu saillantes en dessous au-delà de leur
milieu, et concaves en dessus. Le chaton, long de trois ou six
pouces, est plusieurs fois plus long que la hampe; les bractées,
qui soutiennent les faisceaux de fleurs, sont deux et trois fois
plus longues que la fleur, lancéolées, étalées, très- glabres,
ainsi que les corolles. Toutes ces plantes croissent à la Nou-
velle-Hollande. (Poir.)
XANTHORRHIZA. (Bot.) Voyez Zanthorrhtza. (J.)
XANTHOSIA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à
fleurs complètes, polypétalées , de la pentandrie digjnie de
Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Un calice à deux
folioles, accompagné de deux bractées subulées ; une corolle
à cinq pétales; cinq étamines opposées aux pétales; deux
appendices ovales ; un ovaire inférieur, strié, qui se partage
en deux, surmonté de deux glandes; deux styles velus.
Xanthosta velue : Xanthosia pilosa, Rudg. , Trans. linn. ,
io , tab. 22 , fjg. i ; Poir., M. gen., suppl., tab. 933. Arbris-
seau à tige droite, grêle, velue, ramifiée, garnie de feuilles
alternes, pétiolées, presque lancéolées, longues d'environ un
pouce, pileuses en dessous, sinuées à leurs bords, obtuses au
sommet ; les pétioles sont courts ; les fleurs sont uniques ou en
petit nombre , sessiles et axillaires. Le calice est à deux folioles
en ovale renversé , glabres , pluslongucsquela corolle , accom-
pagné de deux bractées subulées, couvertes de poils longs et
touffus; les cinq filamenssont de la longueur des pétales ; les an-
thères réniformes, à deux loges; l'ovaire est inférieur, ovale,
strié, se partage en deux, et est surmonté par deux styles
pileux; les stigmates sont simples. Cette plante croît au port
Jaokson, à la Nouvelle -Hollande. (Poir.)
XFX Î07
XANTHURUS. (Ichthyol.) Voyez Léiostome. (H. C. )
XANTHUS ou XANTHION. (Af in.) La couleur jaune fauve
ou plutôt blonde qu'indique le nom de cette pierre , les rap-
ports que Théophraste établit entre elle et l'hématite , en la
plaçant à côté de ce minerai de fer, et ce que dit Hill dans ses
Notes sur Théophraste, qu'elle devenoit rouge au feu, peuvent
faire présumer que c'étoit un minerai de fer carbonate, presque
compacte et d'un blond pâle. On sait que ces minerais pren-
nent parla calcination une couleur rouge-brun, absolument
semblable à celle de certaines hématites. ( B.)
XAN-T1M-HIAM. (Bot.) Nom du giroflier, en Chine. (Lem.)
XAN-TU. (Bot.) Espèce de laitron , sonchus , en Chine, sui-
vant Loureiro ; ce seroit le sonchus sibiricus. (Lem.)
XAN-YO. (Bot.) En Chine on appelle ainsi l'igname à
feuilles opposées, de Linné. (Lem.)
XANZER. (tfof .)Nom arabe du lithymale,cité parDaléchamps.
Rucllius l'écrit causer ou xauxer , ainsi que Mentzel : c'est peut-
être Veuphorbia esula , sanseb des Arabes, cité par Forskal. (J.)
XARA, XARGUNA, XARON. (Bot.) Une espèce de ciste
porte ces différens noms dans divers lieux de l'Espagne, sui-
vant Clusius. (J.)
XARA PISSA. (Bot.) Nom de la verveine odorante, selon
M. Bosc; sans doute dans son pays natal. (Lem.)
XA-SANG des Cochinchinois et XANHOAN de la Chine.
(Bot.) Ce sont les noms de Vathamantha chinensis , Linn. ;
ombeliifère dont on regarde les graines comme résolutives,
diurétiques et emménagogues. (Lem.)
XAXATHUA. (Erpct.) Un des noms mexicains du boaaboma.
Voyez Boa. (H. C.)
XAXBÈS ou XAXABÈS. (Ornith.) Oviédo a décrit sous ce
nom le perroquet sassebé. ( Ch. D. et L.)
XE ou SE. (Mamm.) Ce nom, qui signifie odeur, est donné
par les Chinois au chevrotain musc . qu'ils appellent aussi
xerchiam. ( Desm.)
XEBET. (Bot.) Voyez Jebet. (J.)
XE-CAN. (Bot.) C'est en Chine Vixia chinensis ou le lelam-
canda chinensis de M. De Candolle. (Lem.)
XE-CHAM-PU. (Bot.) Les Chinois nomment ainsi Yacorus
calamus. (Lem.)
lo8 XEC
XE-CHOAN. (Bot.) Nom chinois de Vixia lelam-canda.Voyei
Xacan. (Lem.)
XE-HO. (Bot.) C'est en Chine le nom du ceraja simplicissima
de Loureiro. (Lem.)
XE-HU-YU. (Bot.) Nom chinois de la coriandre, selon
Loureiro. ( Lem.)
XELEON. (Bot. ) Nom que l'on croit avoir été donné à
Yhyosciamus ou jusquiame par Pythagore. (Lem.)
XE-LIN-TSU. (Bot. ) Veuclea herbacea de Loureiro porte
ce nom en Chine. (Lem.)
XENG-CON-THAN.(fio£.)Sous-arbrisseau grimpant, qui croît
aux environs de Canton : c'est le campylus de Loureiro. (Lem.)
XENJE, Xenia. (Zoophyt.) Division générique établie par
M. Savigny, dans ses Mémoires, sur les animaux sans ver-
tèbres, pour quelques espèces d'alcyons dans lesquels les polypes
à huit tentacules, pinnés comme dans toute la famille, sont
cylindriques , non rétractiles (ce qui est douteux) , fascicules
et ramassés au sommet des rameaux courts de tiges épaisses,
naissant d'une base rampante, formant le corps commun.
M. de Lamarck a adopté ce genre , qui est cependant à peine
distinct de ses lobulaires: il en définit deux espèces.
La X. bleue (X. umbellata, Savigny), chez laquelle les om-
belles des polypes sont d'un bleu foncé en dessus et glauques
en dessous; les tentacules des animaux étant longs et profon-
dément pectines.
Elle habite la mer Rouge.
La X. pourpre (X. purpurea; Alcyonium Jloridum , Esper. ,
Suppl., 2, p. 49, t. 16), dont les polypes sont pourprés, réu-
nis en fascicules globuleux , extrêmement nombreux sur des
rameaux comprimés et divergens.
Patrie inconnue. (DeB.)
XÉNOCARPE , Xenocarpus. ( Bot. ) Ce nouveau genre de
plantes, que nous proposons, appartient à l'ordre des Sy-
nanthérées, à notre tribu naturelle des Sénécionées, et à la
section des Sénécionées -Prototypes, dans laquelle nous le
plaçons entre les deux genres Jacobœa et Sclerobasis. (Voyez
notre tableau des Sénécionées, tom. XLVIII, pag. 446.)
Voici les caractères du genre Xenocarpus.
Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore , andro-
XEN 100
gyniflore ; couronne unisériée , octoflore , liguliflore, fémi-
niflore. Péricline cylindracé, inférieur aux fleurs du disque;
formé, i.° d'environ douze squames libres jusqu'à la base, uni-
sériées , égales, contiguës, appliquées, oblongues, aiguës au som-
met, foliacées, à bords membraneux, diaphanes, recouverts; 2.°
de six à huit squamules surnuméraires, appliquées . lancéolées.
Clinanthe plan , nu, un peu fovéolé. Ovaires de la couronne
pédicellulés, oblongs, très-manifestement obromprimés, ayant
les deux faces (extérieure et intérieure) presque glabres, et
les deux arêtes latérales hérissées de poils nombreux et char-
nus; aigrette blanche, composée de squamellules nombreuses,
inégales, filiformes, très-barbellulées. Ovaires du disque sem-
blables à ceux de la couronne , si ce n'est que la face externe
est plus convexe et plus hispide. Corolles de la couronne à
languette obovale , quadrinervée , tridentée au sommet. Co-
rolles du disque glabres, à cinq divisions.
Nous ne connoissons qu'une seule espèce de ce genre.
Xénocarpe a feuiixes de benoîte : Xenocarpus geifolius ,
H. Cass. ; Cineraria geifolia, Linn., Sp.pl., pag. 1242. C'est
une plante herbacée , un peu charnue, basse, très-rameuse,
touffue, à tiges pubescentes ; les feuilles sont nombreuses,
peu distantes, alternes, munies d'un pétiole très-long et ac-
compagné à sa base de deux oreillettes stipuliformes ; leur
limbe est arrondi, presque réniforme, très-échaucré à sa base,
pubescent sur ses deux faces, légèrement lobé, à lobes an-
guleux ou dentés ; les calathides sont terminales , pédonculées ,
un peu paniculées; le péricline est pubescent; les corolles
sont jaunes.
Nous avons fait cette description spécifique, et celle des
caractères génériques, sur un individu vivant, cultivé au
Jardin du Roi.
Cette plante habite le cap de Bonne - Espérance , et est,
dit -on, vivace par sa racine; d'autres lui attribuent la tige
ligneuse. Il est probable qu'elle est tantôt ligneuse, tantôt
herbacée , suivant les circonstances favorables ou défavora-
bles à sa végétation. C'est ce que nous avons déjà remarqué
sur plusieurs Synanthérées du Cap.
Notre Xenocarpus ayant le péricline accompagné à sa base
de six à huit squamules surnuméraires très -manifestes, ana-
XEN
logues aux bractées squamiformes du pédoncule, ne peut pas
être régulièrement attribué au vrai genre Cineraria, qui est
absolument privé de squamules (tom. XLVIII, pag. 464). Il
se rapproche donc du genre Jacobœa , dont il est pourtant bien
distinct, ainsi que de toutes les autres Sénécionées, parla forme
insolite de ses ovaires, qui est remarquable surtout dans les
fleurs de la couronne. Le nom de Xenocarpus, qui signifie
fruit étrange ou extraordinaire, fait allusion à ce caractère.
Le Cineraria maritima de Linné a le péricline squamulé :
il doit donc être exclu du genre Cineraria, et rapporté au
genre Jacobœa. (H. Cass.)
XENOCHLOA. (Bot.) Genre de graminées, qui, fonde
par Lichtenstein , doit prendre place entre le Gymnotrus
et YArundo, et est surtout voisin de ce dernier. Il est ca-
ractérisé par sa glume à deux valves, qui renferment deux
fleurs, munies chacune d'une balle laineuse à la base et à
deux valves. Une seule espèce de ce genre est connue; c'est
le xenochha arundinacea, Romer. Son chaume est haut de
cinq pieds; ses feuilles sont linéaires et roulées; ses fleurs
sont ramassées en panicule fusiforme : elle croît au cap de
Bonne - Espérance, dans les terres dites Caranares, sur les
bords des torrens. (Lem. )
XENODOCHUS. {Bot. ) Schlechtendal a donné ce nom à
un genre qu'il place parmi les champignons. Il le définit
ainsi : Filamens simples , courts , composés d'articulations glo-
buleuses , contenant les sporidies à leur intérieur.
Le xenodochus carbonarius , Schlecht. (Linnœa, Avril, 2 35),
est la seule espèce de ce genre. Elle forme de petites touffes
noires sur les feuilles et les pétioles du sanguisorba ojficinalis ,
Linn. Elle a été découverte en Westphalie.
Ce champignon, qui ressemble à des poils , pourroit peut-
être ne pas appartenir à lacryptogamie. M. Raspail, auteur de
l'article n.° 288, inséré dans le Bulletin des sciences natu-
relles (Novembre 1826, p. 335), est porté à considérer les
filamens du Xenodochus comme de simples poils articulés,
comme ceux qui naissent sur les points d'un végétal ou de
quelques déformations, et s'exprime ainsi au sujet de cette
plante : « M. Schlechtendal a joint à la description la figure
* de ce qu'il nomme Jlocci, et nous n'hésitons plus à déclarer
XEN m
'c que le Xenodochus n'est dû qu'à des filets semblables à ceux
« qu'on trouve si communément sur le sonchus , et que Guet-
ce tard nommoit des filets en chapelet. La figure en a été donnée
« par ce dernier (Observ. sur les plantes, 1 , fig. 7 et 8 ). Or.
K ces filets n'ont jamais été considérés comme des cryptoga-
« mes. » ( Lem. )
XENOPOMA. (Bot.) Genre de la didynamie gymnospermie,
fondé par Willdenow, adopté par Curt Sprengel, et qui se
place près de VHemiphraga de Sprengel, et le Josephinia de
Ventenat. Ses caractères sont : calice double, l'extérieur
inférieur, tubuleux, à cinq dents; l'intérieur supérieur, à
cinq divisions ciliées ; corolle denticulée, à tube cylindrique ,
à gorge ample; limbe des deux tiers; étamines contenues
dans la corolle; stigmates bifides; une baie?
Le renopoma obovatum, Willd. , Spreng. , 9 , pag. 767 , paroît
être de la Chine : c'est un arbrisseau aromatique, à rameaux
quadrangulaires, rudes, à feuilles obovales-oblongues , pres-
que glabres, à fleurs axillaires, très-courtement pédoncu-
lées et blanches.
M. Fortin a proposé l'infusion des feuilles de cette plante
pour remplacer le thé; mais ses essais pour en propager
l'usage ont été infructueux. (Lem.)
XENOPS- (Ornith.) Nom générique latin, proposé par Illi-
ger pour le genre Sittine. Voyez ce mot. ( Ch. D. et L.)
XENOS. (Enlonu) Rossi d'abord (dans le tome 2 de la Faune
d'Etrurie) et ensuite M. Kirby ont décrit sous ce nom, ce
dernier dans un mémoire publié parmi ceux des Transactions
de la Société linnéenne de Londres, tome 1 1 , un genre d'in-
sectes parasites très-singuliers, dont il a fait, avec un autre
genre voisin , qu'il nomme Stjlops , un ordre particulier, qu'il
a désigné sous le nom de Strepsiptères , qui signifie ailes tordues;
ordre que M. Latreille a aussi adopté, mais en lui substituant
le nom de Rhipiptèrcs, qui, selon lui, fait mieux comprendre
la disposition des ailes, qui sont pliées en éventail.
Ces deux genres ou cet ordre se rapproche de celui des
hyménoptères par la forme des parties de la bouche, et des
diptères par le nombre des ailes.
Ces insectes se développent sous forme de larves, à la ma-
nière des oestres, mais sous les anneaux de l'abdomen des hy-
112 XEM
ménoptères, en particulier des guêpes. La nymphe y reste même
dans une sorte de tumeur, qu'elle produit. Les xénos diffèrent
des stylops par la disposition des antennes, dont la branche
extérieure n'est point composée de plusieurs articles.
M. Jurine a publié un mémoire particulier sur cet insecte,
parmi ceux de l'Académie royale des sciences de Turin. Il le
regarde comme une espèce de diptère.
On a décrit deux espèces de xénos. L'une a été trouvée dans
le corps des guêpes (vespa gallica), et M. Jurine a observé
jusqu'à six larves dans un seul individu. L'autre espèce a été
reconnue par M. Peck dans l'abdomen d'une autre espèce du
même genre de l'Amérique du Nord (vespa fucata). Voyez
Rhipiptères et Strepsiptères. ( C. D. )
XENTERL (Ornith.) Nom de l'épervier en grec moderne,
suivant Sonnini. (Ch. D. et L.)
XÉRANTHEME, Xeranthemum. (Bot.) Ce genre de plantes
appartient à l'ordre des Synanthérées, à notre tribu naturelle
des Carlinées , et à la section des Carlinées -Xéranthémées , au
commencement de laquelle nous l'avons placé, et où il est
voisin des genres Xeroloma, Chardinia, Sicbera. (Voyez notre
tableau des Carlinées, tom. XLVII , pag. 497 et 5o2.)
Voici les caractères du genre Xeranthemum, tels que nous
les avons observés sur les deux espèces (ornatum et incomp-
tum) qui le composent.
Calathide discoïde : disque multiflore, régulariflore , an-
drogyniflore ; couronne unisériée , interrompue, pauciflore .
biliguliflore, neutriflore. Péricline radié, très-supérieur aux
fleurs, formé desquames nombreuses, inégales, plurisériées ,
régulièrement imbriquées, graduellement étagées, appliquées,
coriaces, vertes, occultes : les extérieures nulles ou presque
nulles, mais surmontées d'un grand appendice inappliqué ou
lâchement appliqué, ovale ou arrondi, scarieux , incolore,
presque diaphane , muni d'une nervure médiaire qui se pro-
longe au sommet en une petite pointe ou spinule; les inter-
médiaires graduellement plus grandes, arrondies, searieuses
sur les bords, surmontées d'un appendice analogue à celui
des squames extérieures et décurrent sur les bords de la
squame qui le porte ; les intérieures (correspondant chacune
à une fleur marginale) oblongues, surmontées d'un très-grand
XER n3
appendice étalé, radiant, elliptique, oblong , ou lancéolé,
subscarieux, multinervé, opaque , pétaloïde, coloré pendant
la fleuraison, redressé, décoloré et brunissant après la fleu-
raison. Clinanthe plan, garni de fimbrilles squamelliformes,
c'est-à-dire, d'appendices plus nombreux que les fleurs et
irrégulièrement disposés autour d'elles, plus ou moins iné-
gaux entre eux, supérieurs, égaux ou inférieurs aux fleurs
(suivant l'âge de celles-ci, qui grandissent par l'ovaire),
libres ou entregreffés à la base , laminés, scarieux, blancs,
linéaires-subulés, ordinairement plus ou moins carénés sur
leur face externe. Fleurs du disque: Ovaire obovoïde-oblong,
peu ou point aplati, hérissé de longs poils biapiculés , muni
d'un bourrelet basilaire glabre, cartilagineux, dimidié-exté-
rieur , onguiforme; aigrette composée de cinq squamellules
unisériées, contiguës , libres, inégales, ayant une partie in-
férieure large, paléiforme , membraneuse, ovale, glabre,
et une partie supérieure étroite, linéaire et finement denti-
culée sur les bords, ou filiforme et barbellulée. Corolle arti-
culée sur l'ovaire et facilement séparable, glabre; à partie
inférieure (tube?) ovoïde- cylindracée , comme enflée, très-
large, très-épaisse, charnue, verte inférieurement, colorée
supérieurement; à partie supérieure (limbe?) étroite, cy-
lindracée, membraneuse, colorée, divisée supérieurement,
par des incisions égales, en cinq lobes égaux, dressés, aigus.
Étamines à filets laminés, larges, uninervés, très-glabres,
ordinairement libérés au milieu de la hauteur du tube delà
corolle, quelquefois entièrement libres ou n'adhérant tout
au plus qu'à la base même de la corolle; articles anthérifères
cylindracés , plus étroits que les filets ; anthères incluses, pour-
vues d'appendices apicilaires lancéolés , aigus , entregreffés
inférieurement, et d'appendices basilaires plus ou moins barbus
à leur extrémité. Nectaire nul ou presque nul. Style ' in-
clus ou exsert , à base enflée et globuleuse, à sommet couronné
par un petit bourrelet annulaire, muni de quelques collecteurs
i Cotte description du style, faite sur le X- ornalum, ne convient
pas en tout point au A", incomptum , où quelques-uns des caractères ici
décrits se trouvent oblitérés ou effacés. Mais il importoit de présenter
les caractères typiques, pour démontrer que le genre Xeranthemum
s'éloigne des corymbifères et se ratlacia aux cynarocéphales.
59. 8
«4 XER
piliformes très-courts; deux stigmatophores extrêmement
courts, articulés sur le sommet du style, entregreffés près de
la base , libres du reste, divergens, arqués en dehors, à peu
près semi - coniques , arrondis au sommet, ayant la face in-
térieure stigmatique plane, glabre, sans bourrelets, et la face
extérieure garnie de collecteurs papilliformes. Fleurs de la
couronne: Faux-ovaire cunéiforme-oblong ou grêle, glabre
ou hispidule, creux en dedans, mais privé d'ovule; aigrette
nulle ou presque nulle. Corolle articulée sur le faux-ovaire,
glabre, à tube épais, charnu, vert, à limbe profondément
divisé en deux languettes inégales : l'extérieure plus courte
et plus étroite, dressée, divisée jusqu'à sa base en deux
lanières aiguës; l'intérieure plus longue et plus large, divisée
supérieurement en deux ou trois lanières obtuses. Étamines
absolument nulles. Nectaire énorme, très-élevé, très-épais,
remplissant toute la capacité du tube de la corolle, cylin-
dcacé, charnu , ayant en sa partie supérieure une cavité tu-
buleuse, axile. Style très-long, très-exsert, parfaitement sim-
ple, entièrement glabre , ayant la base engainée dans la cavité
du nectaire, et le sommet à peine fendu ou échancré.
Nous n'admettons dans le vrai genre Xeranthemum que les
deux espèces suivantes.
Xéranthémk paré : Xeranthemum ornatum , H. Cass. ; Xeran-
themum annuum , Gay , Monographie , pag. 04 , tab. 7 , fig. 1.
C'est une plante herbacée, annuelle, à tige dressée, haute
d'environ un pied et demi, grêle, rameuse, anguleuse, co-
tonneuse; ses feuilles, longues de près d'un pouce et demi ,
larges d'environ trois lignes, sont sessiles , lancéolées, poin-
tues, très-entières, uninervées, cotonneuses et blanchâtres en
dessous ; les ealathides sont grandes et solitaires au sommet
des rameaux , dont la partie supérieure est nue et pédoncu-
liforme ; les appendices des squames intérieures du péricline
imitent une belle couronne radiante, rouge ou quelquefois
blanche ; les fimbrilles squamelliformes du clinanthe se dé-
veloppent souvent par luxuriance, dans les individus cultivés,
en grandes lames colorées analogues aux appendices radians
du péricline.
Cette belle plante, qui fleurit en Juillet et Août, habite
les terrains secs et pierreux de l'Europe orientale ; et M. Gay
XER M
doute beaucoup qu'elle soit indigène en France : mais on la
cultive communément dans les jardins, et ses calathides, ^ui
peuvent, moyennant quelques précautions et quelques soins,
conserver toute leur beauté après la dessication , servent à
orner les appartenons pendant l'hiver. Le nom spécifique
annuum , consacré par les botanistes à cette espèce, est mal
choisi, car toutes les plantes de ce genre, et même des genres
voisins, sont annuelles comme celle-ci.
Xérantheme négligé: Xeranthemum incomptum , H. Cass. ;
Xeranthemum inapertum, Gay, Monographie, pag. 56, tah. 7,
fig. 2. Cette seconde espèce, bien distincte de la première,
en diffère principalement par ses calathides beaucoup plus
petites, et dont le péricline parait rarement radié, les ap-
pendices des squames intérieures étant courts, peu ;;pparens,
peu colorés, presque toujours dressés, et ne s'étalent qu'au
moment de la fécondation. Cette plante, dit M. Gay, paroit
attachée aux côtes du vaste golfe formé par l'Italie, la I rance
méridionale et l'Espagne. Nous avons cru devoir lui donner
un nouveau nom spécifique, parce que celui d' inapertum ,
adopté par M. Gay, ayant été presque toujours appliqué,
par Linné et la plupart des botanistes, non à cette plante-
ci, mais à une autre, comme nous le prouverons bientôt,
l'emploi inusité qu'en fait M. Gay pourrait accroitre ou per-
pétuer la confusion.
Tournefort doit être considéré comme le fondateur du genre
Xeranthemum , qu'il rangeoit avec le Carlina dans sa classe
des herbes à fleur radiée. Ce botaniste croyoitquela couronne
du Xérantheme et de la Carline étoit formée de vrais pétales
plans, non supportés par des ovaires. Une erreur aussi grave
ne pouvoit pas manquer d'être redressée par l'exact obser-
vateur Vaillant, qui caractérisa ainsi le genre Xeranthemum:
« Ovaires couronnés à l'antique (c'est-à-dire portant une
« aigrette paléacée); fleurons extérieurs irréguliers et fe-
« melles; les autres réguliers et hermaphrodites; placenta
« chargé de lanières ; calice à pureau des écailles entier,
« dont le rang intérieur coloré forme une couronne rayon-
« nante. » Remarquez que cet excellent synauthérographe
n'hésitoit pas à comprendre dans les Cynarocéphales le genre
dont il s'agit, qu'Adanson a , quarante -cinq ans après, bizar-
«* XEK
rement interposé entre le Tarchonanthus et le Lonas , et que
M. de Jussieu lui-même a plus récemment associé aux Co-
rymbifères en le plaçant auprès du Gnaphalium (Gen. pi. ,
p. 179).
Linné bouleversa le Xeranthemum de Tournefort et de
Vaillant , et parvint à en faire un des plus mauvais genres
qui aient jamais été produits en botanique. Fausse classification ,
caractères inexacts, association monstrueuse d'espèces hété-
rogènes, confusion en une seule de plusieurs espèces distinctes
et même non congénères; toutes les sortes d'erreurs semblent
avoir été accumulées à plaisir par l'illustre auteur dans cet
inextricable chaos.
Gaertner commença pourtant à le débrouiller , en rétablis-
sant tout simplement le genre Xeranthemum dans le même
état où Vaillant l'avoit laissé.
Necker peut paroitre1 avoir fait, à la même époque, la
même réforme que Gaertner ; mais pour quiconque a étu-
dié dans son livre la manière dont il travailloit habituel-
lement , il est facile de deviner qu'il n'a fait autre chose que
de donner les noms génériques d'Harrisonia , de Trichandrum
et de Xeranthemum , aux trois sections indiquées par Linné
dans son genre Xeranthemum.
M. Desfontaines, en 1817, a éliminé du genre Xeranthe-
mum une espèce qui y avait été admise par Tournefort et
Vaillant, et il en a formé son genre Chardinia. M. Gay , eu
1827, a publié, dans les Mémoires de la Société d'Histoire
naturelle de Paris (tom. 3 ), une très-bonne Monographie
des genres Xeranthemum et Chardinia, dans laquelle il a pro-
posé d'établir, sous le nom Siebera , un nouveau genre, fondé
sur le Xeranthemum pungens de M. de Lamarck. Enfin , nous
pensons que le Xeranthemum cjlindraceum de Smith doit
constituer aussi un genre particulier, que nous proposons de
nommer Xeroloma.
Les trois genres Xeroloma, Chardinia, Siebera, n'ayant pas
été décrits jusqu'ici dans ce Dictionnaire , doivent trouver
place dans le présent article. Mais nous devons auparavant
exposer quelques observations sur le vrai genre Xeranthemum.
Et d'abord, en ce qui touche ses véritables affinités et sa
classification naturelle, nous croyons les avoir fixées d'une
XER 117
manière inébranlable, en éloignant ce genre des Gnaphalium,
Hdiçlirysum , etc., qui sont des Inuiées, et en le rapportant
à notre tribu des Carlinées, où. il est le type d'une section
caractérisée par l'aigrette paléacée, et comprenant les Stobœa,
Cardopatium , etc. L'opinion de M. Don, qui associe les Xe-
ranthernum et Chardinia aux genres composant notre section
des Inuiées -Gnaphaliées , et qui attribue toutes ces plantes
aux Carduacées , n'est pas soutenable et ne mérite aucune
réfutation sérieuse.
Quelle est la vraie nature des appendices qui garnissent le
clinanthe du Xeranthemum P Cette question , que nous avons déjà
discutée (tom. L, pag. 61 ) relativement à la section des Car-
linées-Prototypes , se représente ici et doit y recevoir la même
solution. Si l'on observe une calathide de Xer. ornatum, prise
sur un individu cultivé, où les appendices du clinanthe sont
luxurians, on sera naturellement disposé, dès le premier
coup d'oeil , à prononcer avec assurance que ces appendices ne
sont point des fimbrilles , mais de vraies squamelles, parce
qu'on sera infailliblement frappé de leur ressemblance ma-
nifeste avec les squames intérieures, radiantes et colorées du
péricline. Mais si l'on examine une calathide dans son état
naturel , c'est-à-dire, non altérée par la luxuriance des ap-
pendices du clinanthe, et surtout si, au lieu de s'arrêter aux
apparences extérieures, qui trompent si souvent , on consulte
la disposition respective des parties, qui est presque toujours
le point le plus important, on reconnoitra que, malgré leur
ambiguité , les appendices en question doivent certainement
être considérés, non comme des squamelles, mais comme
des fimbrilles, puisqu'ils sont plus nombreux que les fleurs,
irrégulièrement et variablement disposés autour d'elles , plus
ou moins inégaux entre eux , libres ou entregreffés à la
base '. Nous convenons toutefois que ce sont des fimbrilles
1 Dans le Xeranth. ornatum, il nous a paru que chaque fleur est en-
tourée ordinairement par trois appendices du clinanthe, dont un dor-
sal et deux latéraux, c'est-à-dire, dont l'un couvre la face extérieure
de la fleur, tandis que les deux autres couvrent ses deux côtés; ces trois
appendices, un peu inégaux, et souvent plus ou moins entregreffés à la
base, forment ensemble un verticille presque complet, qui n'est inter-
rompu que sur la face intérieure de la fleur; et il est digne de reraai-
i>8 XER
squameiliformes , ayant beaucoup d'analogie avec les squamelles ,
et qui prouvent que ces deux sortes d'appendices, très-dis-
tincts dans presque tous les cas , se rapprochent quelquefois
tellement qu'on seroit alors tenté de les confondre. Mais il
en est de même à l'égard de toutes les parties des plantes ,
et ce n'est pas une raison pour ne point distinguer ces parties.
La libération des étamines, dans le genre Xeranthemum ,
mérite aussi de fixer un moment notre attention. Chez le
Xer. incon'ptum (que nous n'avons observé que dans l'herbier
de M. Gay), nous avons trouvé constamment les filets des
étamines libérés au milieu de la hauteur du tube, ou de la
partie inférieure enflée, delà corolle. Mais le Xcr. ornatum
que que l'appendice dorsal est situé un peu en dehors des deux autres,
dont il couvre les Lords, ce qui prouve que ce ne sont point trois divi-
sions d'une seule et même pièce. Telle est la disposition ordinaire; m.iis
elle varie beaucoup : ainsi nous avons quelquefois trouvé quatre ou cinq
appendices groupés autour d'une seule fleur; et il est probable que
d'autres fleurs n'ont que deux appendices, car, ayant compté très-scru-
puleusement le nombre des fleurs d'une calathide, et le nombre des ap-
pendices de son clinanthe, nous avons reconnu qu'il y avoit environ
deux ou trois appendices pour une fleur. Ayant fait la même opération
sur une calathide de Xeranth. incomptum , nous y avons trouvé à peu près
la même proportion, c'est-à dire plus de deux appendices par fleur; et nous
avons vériGé ce résultat par des observations directes, qui nous ont appris
que , dans cette espèce , chaque fleur est ordinairement accompagnée de
deux appendices latéraux, un peu entregreffés à la base, et qui embras-
sent incomplètement la fleur, en laissant à nu sa face interne; mais
que quelquefois une fleur est entourée de trois appendices, et que rare-
ment elle semble n'en avoir qu'un seul; mais cet appendice, en appa-
rence unique, offre alors deux pointes, qui prouvent qu'il est réelle-
ment double. Remarquez que les fleurs marginales, c'est-à-dire tout-à-
fait extérieures , étant protégées immédiatement par les squames inté-
rieures du péricline, ne sont accompagnées par aucun appendice du
clinanthe. Dans le Xeroloma fetldum , chaque fleur nous a paru accom-
pagnée ordinairement d'environ cinq appendices verticillés autour d'elle.
Ici les fleurs marginales ne sont pas seulement protégées en dehors par
les squames intérieures du péricline; elles sont en outre accompagnées
sur les côtés par des fimbrilles adhérentes aux bords de ces squames.
Le Xeranth. ornatum nous a offert quelquefois la même disposition, si
ce n'est que les deux fimbrilles latérales adhéroient, non aux bords ,
mais à la face interne de la base de la squame, qui remplace la fim-
brille dorsale.
XER 119
nous a offert, sous ce rapport, d'étranges variations. Les in-
dividus cultivés au Jardin du Roi, et que nous y observons
habituellement, depuis seize ans, nous ont toujours présenté
les filets d'étamines entièrement libres jusqu'à la base ; et à
une époque où nous n'avions examiné les étamines des Xé-
ran thèmes que sur ces individus, nous eûmes l'extrême im-
prudence de proposer une tribu des Xéranthémées , caracté-
risée par les filets des étamines non adhérens à la corolle*
Heureusement nous avons été bientôt désabusé, en observant
le Xer. cjliniraceum , cultivé au Jardin du Roi, et nous nous
sommes empressé de supprimer cette fausse tribu, en la réu-
nissant à celle des Carlinées. Nous avons récemment examiné,
dans l'herbier de M. Gay, plusieurs échantillons de Xer. or-
natum, recueillis l'un aux environs de Vienne, un autre en
Hongrie, d'autres à Odessa, dans un jardin d'Yverdun , à
Parme, etc., et nous nous sommes bien assuré que, dans
tous, les filets des étamines sont greffés à la corolle jusqu'au
milieu de la hauteur de sa partie inférieure enflée. Remar-
quons que, dans l'échantillon de Parme, comme dans les
individus cultivés au Jardin du Roi, les appendices du cli-
nanlhe sont luxurians, c'est-à-dire grandis et pétaloïdes ; et
que dans les autres ces appendices sont à l'état normal. Nous
avons observé, dans un jardin près de Grosbois, un individu,
dont les appendices du clinanthe étoient luxurians, et dont
les filets d'étamines étoient libres ou presque libres, c'est-à-
dire à peine adhérens à la base même de la corolle. Enfin,
nous avons dans notre herbier des échantillons recueillis dans
un jardin des environs de Soissons , et dont les appendices
du clinanthe sont ou normaux ou à peine luxurians : les filets
d'étamines y sont en général presque entièrement libres, ou
adhérens seulement à la base de la corolle-, mais une fleur
nous a offert les cinq filets libérés à différentes hauteurs, l'un
d'eux presque vers le milieu de la hauteur du tube de la co-
rolle. Nous ne pensons pas , comme M. Gay ( Monogr. , p. 1 7 ) ,
que ces variations soient dues à l'âge de la fleur, qui auroit,
suivant lui, les filets d'étamines libres avant la fécondation,
et greffés à la corolle après cette époque: mais il nous paroît
assez vraisemblable que la liberté de& filets est ici ordinai-
rement produite, comme la luxuriance des fimbrilles, parla
™° XER
culture, et qu'elle se perpétue plus ou moins constamment,
dans cette plante annuelle, par la génération sexuelle.
Xeroloma, H. Cass. Calathide discoïde: disque subdécem-
flore, régulariflore, androgyniflore ; couronne unisériée , in-
terrompue, bi-quadriflore, subbiliguliflore , neutriflore. Pé-
ricline oblong , supérieur aux fleurs, radié au moment de
la fécondation; formé de squames régulièrement imbriquées,
graduellement étagées : les extérieures et les intermédiaires
inégales, mais semblables, entièrement appliquées, inappen-
diculées, ovales, arrondies au sommet, coriaces, épaisses,
tomenteuses extérieurement, apparentes au dehors, pourvues
(au lieu d'appendice) d'une simple bordure large , scarieuse,
semi-diaphane, sans nervure ni apicule, ciliée par de longs
poils aranéeux; les squames intérieures (au nombre de huit,
correspondant chacune à une fleur marginale) oblongues-lan-
céolées, aiguës au sommet, glabres, ayantune partie inférieure
plus courte et plus étroite, verte, plurinervée, ordinaire-
ment accompagnée de deux flmbrilles adhérentes aux deux
bords de sa base, mais appartenant au clinanthe, et une partie
supérieure appendiciforme , colorée, pétaloïde , étalée au
moment de la fécondation, dressée avant et après cette époque.
Clinanthe petit, plan, garni de fimbrilles squamellifonnes,
plus nombreuses que les fleurs, verticillées autour d'elles,
inégales en longueur et en largeur, libres ou entregreflees à
la base, ordinairement linéaires -lancéolées , laminées, pla-
niuscules, minces, membraneuses - scarieuses , blanches, à
base molle, charnue, succulente. Fleurs du disque: Ovaire
obovoïde , manifestement aplati (comprimé ou obcomprimé ,
suivant sa position centrale ou marginale), tout couvert de
longs poils biapiculés, muni d'un bourrelet basilaire glabre,
cartilagineux, dimidié - extérieur , onguiforme ; aigrette plus
courte que la corolle , composée de huit à douze squamellules
unisériées, très-inégales, ayantla partie inférieure paléiforme,
lancéolée, scabre extérieurement, et la partie supérieure fili-
forme, épaisse, barbellulée. Corolle articulée sur l'ovaire, mais
très -adhérente et persistant après la fleuraison, glabre; à
tube très-large, enflé, ventru, ovoïde, épais, charnu, vert;
à limbe nettement distinct du tube, et comme articulé sur
lui, beaucoup plus étroit, subcylindracé, membraneux, co-
XER 121
loré, divisé supérieurement, par des incisions presque égales,
en cinq lanières longues, linéaires, aiguës. Étamïnes à filets
laminés, larges, uninervés, glabres, libérés un peu au-des-
sous du sommet du tube de la corolle; articles anthérifères
bien distincts, étroits; anthères incluses, pourvues d'appen-
dices apicilaires aigus , et d'appendices basilaires subulés ,
simples, ou non barbus à l'extrémité. Nectaire nul ou presque
nul. Style exsert, analogue à celui du Xeranthemum , si re
n'est que l'articulation y est rarement sensible , parce que le
rebord ou bourrelet qui l'indique est ici nul ou presque nul.
Fleurs de la couronne : Faux -ovaire oblong , obeomprimé ,
hispidule, inovulé , inaigretté ou n'offrant que quelques petits
rudimens, d'aigrette. Corolle articulée sur le faux -ovaire,
à limbe variable et irrégulier, ordinairement à peu près
biligulé, offrant le plus souvent une languette extérieure di-
visée jusqu'à sa base en deux lanières aiguës , et une languette
intérieure plus grande , profondément divisée en deux la-
nières. Nectaire grand, oblong, cylindracé. Style à peu près
égal à la corolle, très-simple, très-glabre, un peu fendu ou
échancré au sommet.
Xeroloma fetidum , H. Cass. (Xeranthemum cylindraceum .
Gay , Monogr. , pag. 58, tab. 7, fig. 3.) Cette plante, dont
nous nous dispensons d'exposer ici les caractères spécifiques,
est assez remarquable par son odeur. Nous avons étudié ses
caractères génériques sur des individus vivans, cultivés au
Jardin du Roi sous le nom de Xeranthemum inapertum, qui
n'est peut-être pas inexact. En effet, il nous semble évident
que c'est bien cette plante (et non le Xer. inapertum de M.
Gay) que Linné a désignée dans son Species plantarum parla
lettre j8 et le nom à'inapertum , puisqu'il dit (pag. 1201) :
Calycis squamis solo margine membranaceo ; et qu'il la distingue
ainsi (comme variété) de son annuum (a), auquel il at-
tribue le calice tout-à-fait scarieux (calyce scarioso) , carac-
tère qui appartient également à Vannuum et à Yinapertum de
M. Gay. Nous pensons donc que Linné confondoit sous le
nom d'annuum (et) les deux espèces annuum et inapertum de
M. Gay, et qu'il nommoit inapertum (/2) notre Xeroloma.
Linné n'est pas le seul qui ait appliqué le nom à'inapertum
uniquement ou principalement au Xer. cylindraceum de M.
122 XER
Gay; presque tous les autres botanistes ont fait, d'après lui,
le même emploi de ce nom. M. Gay croit cependant (Mo-
nogr. , p. 37) que son Xer. inapertum est l'espèce nommée
de même inapertum par "V\ illdenow dans le Species plantarum ,
et par M. De Candoîle dans le Synopsis florœ gallicœ. Nous pen-
sons tout le contraire ; car ces auteurs attribuent à leur Xer.
inapertum le péricline formé de squames membraneuses seu-
lement sur les b^rds: il est donc presque indubitable qu'ils
appliquoient , comme Linné et beaucoup d'autres , le nom
tf inapertum au X. cjlindraceum de MM. Smith et Gay. Con-
cluons que M. Gay auroit dû imposer un nom tout nouveau
à sa seconde espèce de Xeranthemum , dont il est le véritable
auteur, puisqu'elle étoit absolument confondue avant lui par
tous les botanistes avec la première espèce ; et qu'il auroit
plus convenablement conservé pour sa troisième espèce le
nom d'inapertum , qui lui avoit toujours été antérieurement
consacré. Quoi qu'il en soit , cette dernière plante habite ,
selon M. Gay*, les lieux secs de l'Europe australe et moyenne ,
depuis l'extrémité orientale de la mer Noire jusqu'à la mer
Atlantique.
Notre genre Xeroloma, exactement intermédiaire entre le
Xeranthemum et le Chardinia , ne peut assurément pas être
confondu avec le Chardinia, comme a fait M. Desvaux, et il
nous paroît suffisamment distinct du Xeranthemum : i.° par
son péricline, dont les squames extérieures et intermédiaires
sont apparentes au dehors, entièrement appliquées, inap-
pendiculées, pourvues, au lieu d'appendice, d'une simple
bordure scarieuse ; tandis que, dans le Xeranthemum , ces
squames ont de grands appendices scarieux, inappliqués, qui
les cachent entièrement, et que l'on a coutume de prendre
pour les vraies squames qu'on ne voit pas ; 2.0 par ses ovaires
très-manifestement aplatis ; 3.° par leur aigrette , composée
de huit à douze squamellules, au lieu de cinq ; 4.0 par la co-
rolle des fleurs du disque , dont le tube et le limbe sont tel-
lement distincts l'un de l'autre qu'ils semblent séparés par une
articulation. Cette corolle très -adhérente à l'ovaire, quoique
articulée sur lui , ne s'en détache pas spontanément après la
fleuraison; son tube continue de vivre et s'accroît après cette
époque , tandis que son limbe est desséché. Nous pourrions
XER 125
ajouter que la calathide du Xeroloma est pauciflore, que le
style de ses (leurs neutres ne dépasse point la corolle, etc.
Le nom de Xeroloma, qui signilie bordure sèche, indique
le principal caractère de ce genre, en faisant allusion aux
squames du péricline , qui n'ont qu'une bordure scarieuse
au lieu d'appendice.
Chardinia , Desf. Calathide oblongue , discoïde : disque
pauciflore, régulariflore , androgynillore ; couronne subuni-
flore , tubuliflore, féminiflore. Péricline subcylindracé , un
peu supérieur aux fleurs, formé d'une douzaine de squames
imbriquées , étagées , glabres : les intermédiaires entièrement
appliquées, grandes, très-larges, ovales, coriaces, opaques
et plurinervées dans le bas et le milieu, scarieuses, minces
et presque diaphanes sur les bords, terminées au sommet par
une pointe spinuliforme, mais absolument privées d'appen-
dice ; les squames extérieures semblables aux intermédiaires,
mais moins grandes et semi -orbiculaires ; les intérieures (au
nombre d'environ trois ou quatre) analogues aux intermé-
diaires, si ce n'est qu'elles sont plus longues, un peu supé-
rieures aux fleurs, et que leur sommet se prolonge en une
sorte d'appendice liguliforme, oblong, beaucoup plus étroit
que la squame, aigu au sommet, opaque, coloré, un peu étalé
ou subradiant au moment de la fécondation. Clinanthe petit,
plan, garni d'appendices inégaux, irrégulièrement disposés,
lancéolés, subscarieux. Fleurs du disque: Fruit oblong, subcy-
lindracé, a peine aplati, très-aminci de haut en bas, presque
obeonique, multistrié, ayant sa partie supérieure glabre, sa
partie moyenne parsemée de poils courts , épaissis au sommet ,
sa partie inférieure hérissée de très -longs poils bicuspidés,
sa base munie d'un petit bourrelet cartilagineux, dimidié-
extérieur; aigrette très-longue, composée de huit à dix squa-
mellules égales, unisériées, parfaitement continues au fruit,
coriaces-scarieuses , oblongues-lancéolées , subulées au sommet ,
denticulées sur les bords, hispidules sur la face externe. Co-
rolle articulée sur l'ovaire, glabre; à partie inférieure (tube?)
conique-alongée , opaque, verte, très-large et très-épaisse à
sa base; à partie supérieure (limbe p) nettement distincte
de l'inférieure par sa substance mince, membraneuse, semi-
diaphane, plus courte et plus étroite que l'inférieure, sub-
>24 XER
cylindracée , renflée vers le milieu, divisée au sommet, par
des incisions égales, en cinq lanières aiguës, dressées. Étamines
à filets très-glabres, greffés à la corolle jusqu'au sommet de
son tube , et entregreffés par les bords au-dessus du point
de libération ; articles anthérifères courts et libres ; an-
thères incluses, pourvues d'appendices apicilaires lancéolés
et d'appendices basilaires barbus. Style à deux stigmato-
phores exserts , libres , plus ou moins divergens , assez
longs, demi-cylindriques, amincis vers le sommet, parsemés
de petits collecteurs sur la face externe convexe. Fleurs
de la couronne : Fruit obovoïde , très - obeompriiné , très-
glabre , lisse; chacune des deux arêtes latérales munie d'une
large bordure aliforme , coriace, dentée, prolongée supé-
rieurement en une grande corne plate, demi- lancéolée, qui
s'élève bien au-dessus de l'aréole apicilaire; la face extérieure
absolument plane ; l'intérieure ordinairement carénée par
une côte médiaire plus ou moins manifeste, qui souvent se
dilate et se prolonge en une aile cornue analogue aux deux
latérales, mais moins grande; aigrette ordinairement nulle,
mais offrant quelquefois une, deux ou trois squamellules
analogues à celles du disque, et situées devant les cornes
du fruit, auxquelles elles adhèrent par la face externe de
leur partie basilaire. Corolle articulée sur l'ovaire, glabre;
à tube cylindracé , un peu élargi et épaissi vers sa base ; à
limbe ayant une partie inférieure indivise , cylindrique, con-
fondue avec le tube, et une partie supérieure divisée en trois
ou cinq lanières un peu inégales, plus ou moins longues et
étroites, linéaires -aiguè's. Nectaire très -long, peu épais,
cylindracé. Style un peu exsert (dépassant un peu le sommet
des lanières de la corolle), analogue à celui des fleurs du
disque, si ce n'est que les stigmatophores sont souvent un
peu plus courts et toujours dénués de collecteurs.
Nous avons fait cette description sur un échantillon sec,
de l'herbier de M. Desfontaines.
La calathide du Chardinia présente deux aspects fort dif-
férens , selon qu'on la voit à l'époque de la fécondation ou
après cette époque. Pendant la fécondation elle est oblongue,
étroite; son péricline est subcylindracé, plus long que les
fleurs, et un peu radié par les appendices étalés et colorés
XER i25
des squames intérieures. Après la fécondation , l'accroissement
des ovaires devenus fruits fait que cette même calathide
s'élargit, que son péricline s'évase, et que les aigrettes
s'élèvent bien au-dessus de ce péricline , qui n'offre plus au-
cune apparence de radiation. Les trois calathides que nous
avons analysées, nous ont présenté quatre, cinq ou six fleurs
hermaphrodites, et une seule fleur femelle; et il nous a paru
qu'il y avoit toujours quelques fleurs stériles, non par leur
conformation , mais parce qu'elles sont étouffées par les autres
qui ont pris un plus rapide accroissement. Les stigmatophores
ne paroissent point du tout articulés sur le style.
Siebera , Gay. Péricline formé de squames régulièrement
imbriquées, appliquées : les extérieures très-courtes, arron-
dies, entièrement appliquées, mutiques, privées d'appendice,
déchirées sur les bords; les intermédiaires grandes, larges,
elliptiques, concaves, coriaces, un peu scarieuses et comme
parcheminées sur les bords, qui sont originairement entiers,
mais qui se déchirent ensuite plus ou moins ; le sommet pro-
longé en un long appendice peu distinct de la squame, étalé,
laminé, mais roulé en dessus de manière à former, par la
courbure et le rapprochement de ses deux bords latéraux,
une sorte de tube incomplet ou fendu longitudinalement ,
subnlé, corné, très-roide, très-piquant, spiniforme ; les
squames intérieures elliptiques, coriaces -scarieuses, prolon-
gées en un appendice très -long, radiant, coloré, plan,
linéaire, dont le sommet est presque subulé et un peu pi-
quant. Clinanthe garni de fimbrilles squamelliformes, plus
longues que lesovaires, larges, laminées, concaves, scarieuses,
subulées supérieurement, roides, presque piquantes, x^igrette
longue, composée de squamellules probablement bisériées ,
à peu près égales et semblables; ayant une partie inférieure
paléiforme , lancéolée, membraneuse -scarieuse , semi-dia-
phane, denticulée- ciliée sur ses bords, parsemée de poils
sur sa face externe; et une partie supérieure filiforme, forte,
très-barbellulée. Corolle glabre, à partie inférieure (demi-
détruite) large, enflée, probablement ovoïde; à partie su*
périeure étroite, cylindracée, divisée très -profondément,
par des incisions à peu près égales, en quatre ou cinq la-
nières longues, étroites, linéaires-subulées, très-épaissies sur
'** XEIl
les bords. Quatre ou cinq étamines, à anthères (détruites
en bas) entregreffées, très -longues , pourvues d'appendices
apicilaires peu longs, lancéolés, aigus. Style glabre, ayant
une partie supérieure épaisse, roide , subclaviforme , termi-
née par un petit cône ( quelquefois imparfait) profondément
fendu en deux parties divergentes, arquées e» dehors, dont
la face externe est munie de collecteurs papilli formes à peine
visibles ; la base du cône entourée d'une zone de collecteurs
piliformes très- manifestes.
Siebera Gayana , H. Cass. ( Xeranthemum pungens, Lafn. )
Tige herbacée, rameuse, anguleuse, tomenteuse, garnie de
feuilles alternes, sessiles, lancéolées, très-entières, uniner-
vées, un peu tomenteuses en dessus, très-tomenteuses en des-
sous; calathides terminales, solitaires, grandes, entourées à
leur base par quelques feuilles rapprochées, presque verti-
cillées , qui forment en apparence une sorte d'involucre
irrégulier; péricline presque glabre, offrant, sur le milieu
seulement de chaque squame, comme une large tache blanche,
tomenteuse ; les appendices radians des squames intérieures,
colorés en pourpre -. corolles , anthères , pollen , styles ,
jaunâtres.
Nous avons fait cette description spécifique, et celle des
caractères génériques, sur les débris d'un fragment d'échan-
tillon sec, donné par M. de Jussieu à M. Gay, qui, l'ayant
analysé avant nous, avoit trouvé l'intérieur des calathides
presque entièrement détruit. Néanmoins, cet habile observa-
teur, ayant eu à sa disposition des calathides entières , a pu
y découvrir des choses que nous n'avons pas retrouvées dans
les débris épars et mélangés de son analyse. Telles sont les
trois fleurs marginales femelles (ou plutôt neutres) qu'il a
décrites , et qui ressembleroient beaucoup à celles du Xeran-
themum : nous n'en avons vu aucun vestige. Le clinanthe,
les ovaires, la partie inférieure des corolles et des étamines.
tout celaétoit vermoulu. Cependant notre description , quoi-
que très-incomplète, pourra .«ervir, avec celle de M. Gay
(Monogr. , p. 19), à donner quelque notion de ce nouveau
genre, dont le principal caractère nous semble résider dans
la singulière structure des appendices des squames intermé-
diaires du péricline. Ces appendices ne sont ; is . comme on
XER i27
l'a cru jusqu'ici, desimpies épines ordinaires , mais des tuyaux
fendus longitudinalement en dessus et spinitormes. Le style
a beaucoup de rapports avec celui du Xeranthemum ornatum :
mais le petit cône stigmatique qui le termine est souvent
imparfait , et dans ce cas la fleur est sans doute stérile et
doit être considérée comme mâle par défaut de stigmate. Le
mot pungens ne pouvant plus servir à caractériser l'espèce,
puisqu'il s'applique au caractère essentiel du genre, nous
proposons de lui substituer, comme dénomination spécifique ,
le mot Gayana, qui rappelle le premier auteur de ce genre,
indiqué dans son excellente Monographie des Xéranthèmes.
Notre section des Carlinées-Xéranthémées se compose au-
jourd'hui de dix genres, disposés ainsi : 1. Xeranthemum; 2.
Xeroloma; 5. Chardinia; 4. Siebera ; 5. Nitclium; 6. Dicoma ;
7. Lachnospermum ; 8. Cousinia; 9. Stobœa; 10. Cardopatium.
(H. Cass.)
XERANTHEMOIDES. {Bot.) Nom sous lequel Dillenius
désignoit les plantes auxquelles on conserve celui d'etychrysum,
en les distinguant des xeranthemum , qui ont le réceptacle ou
clinanthe chargé de paillettes. (J.)
XERANTHES. (Bot.) Voyez Thridacea. ( J. )
XÉRASITE. (Min.) Haiiy a cru devoir désigner par ce
nom, qui veut dire aride , fané , les roches amygdalaires à
base d'aphanite qu'il a considérées comme composées d'une
pâte de diorite altéré, et qu'il a rapportées aux roches que les
géologues allemands nomment Uebergang - Griinstein. La va-
riolite du Drac, qu'il donne pour exemple de la xérasite
amygdalaire, rapporte cette roche à celle que nous avons
décrite sous le nom de spilite commun. Voyez l'article Roches ,
tom. XLVI, p. 99. (B.)
XERCAST, XERKEST. (Bot.) Voyez Thungibyn. ( J. )
XERCHIAM. (Mamm.) L'un des noms que les Chinois
donnent au chevrotain porte-musc, qu'ils appellent aussi xé
ou se. (Desm.)
XERCULA. (Ornith.) Nom latin , dans quelques auteurs,
du corvus corone. (Ch. D. et L. )
XÉROBE, Xerobius. (Bot.) Ce nouveau genre de plantes,
que nous proposons, appartient à l'ordre des Synanthérées ,
à notre tribu naturelle des Inulées, à la section des Inulées-
^8 XER
Buphthalmées, et à la sous-section des Grangéinëes , dans la-
quelle nous le plaçons entre les deux genres Egletes et Py-
rarda. (Voyez notre tableau des Inulées , tom. XXIII , pag. 566 ;
tom. XLIX, pag. 224.)
Voici les caractères du genre Xerolius.
Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore , andro-
gyniflore; couronne unisériée, continue, liguliflore , fémini-
flore. Péricline supérieur aux fleurs du disque, hémisphéri-
que-campanule, irrégulier; formé de squames à peu près bi-
sériées, un peu inégales, oblongues, aiguës au sommet, fo-
liacées, uninervées, appliquées inférieu rement , inappliquées
supérieurement. Clinanthe ovoïde ou conique, absolument
nu. Fleurs du disque: Ovaire très- comprimé bilatéralement,
obovoïde, entouré d'une sorte de bordure en forme de bour-
relet épais et cylindracé, parsemé de quelques longs poils et
de quelques grosses glandes, portant une petite aigrette sté-
phanoïde, membraneuse, denticulée , à dents subulées , pres-
que filiformes. Corolle à tube un peu grêle, cylindrique,
hispidule; à limbe distinct du tube, plus long, plus large,
subcampanulé, glabriuscule, ayant cinq divisions. Etamines
à filets paroissant libérés soit au sommet, soit un peu au-
dessous du sommet du tube de la corolle; anthères munies
d'appendices apicilaires presque aigus, et privées d'appen-
dices basilaires. Style à deux stigmatophores larges, aigus
au sommet, bordés de deux bourrelets stigmatiques. Fleurs
de la couronne: Ovaire analogue à celui des fleurs du disque,
si ce n'est qu'il est un peu triquètre, l'arête extérieure for-
mant ici une face très - étroite , bordée de deux bourrelets.
Corolle à tube beaucoup plus court que la languette, cy-
lindrique , glabriuscule; à languette grande, oblongue, poin-
tue au sommet, qui esta peine tridenté. Style exsert, à deux
stigmatophores glabres, obtus au sommet.
Nous ne connoissons qu'une seule espèce de ce genre.
Xérobe laineux ; Xerobiuslanalus, H. Cass. C'est une petite
plante herbacée, entièrement garnie, dans sa jeunesse, d'une
laine blanche, qui disparoît ensuite sur certaines parties, et
persiste sur d'autres ; sa tige , longue d'environ quatre pouces ,
est simple, un peu ramifiée supérieurement, cylindrique ,
plus ou moins laineuse ; les feuilles sont alternes , longues
XER i*9
d'environ un pouce, larges de six à huit lignes, parsemée»
de laine sur les deux faces; leur partie inférieure est courte,
étroite , presque linéaire, subpétioliforme ; la supérieure est
grande, elliptique, ayant chacun de ses deux côtés découpé
en trois ou quatre lobes inégaux, irréguliers, arrondis, ob-
Jongs, ou pointus, un peu dentés; chaque division terminée
par un petit tubercule calleux, saillant en forme de pointe;
l'échantillon que nous décrivons porte trois calathides soli-
taires au sommet de pédoncules terminaux, longs de six lignes,
grêles et laineux; ces pédoncules, quoique réellement ter-
minaux, sont en apparence latéraux et opposés aux feuilles,
parce qu'il existe à la base de chaque pédoncule une feuille,
dans l'aisselle de laquelle nait un rameau foliifère et flori-
fère, qui semble terminal; chaque calathide, large d'environ
six lignes, est composée d'un disque jaune, et d'une couronne
blanchâtre, un peu jaunâtre (sur l'échantillon sec); le péri-
cline est un peu laineux; les calathides sèches, étant frois-
sées, nous ont paru exhaler une foible odeur un peu anisée.
Nous avons fait cette description spécifique, et celle des
caractères génériques, sur un échantillon sec , en très-mau-
vais état, recueilli par M. Desfontaines parmi les plantes cul-
tivées au Jardin du Roi, où celle-ci est rapportée au genre
Chrysanthemum.
L'attribution de cette plante au Chrysanthemum (ou plutôt
au Pyrethrum) seroit à peine tolérable , en s'arrêtant aux
seuls caractères techniques : car le péricline et les ovaires
sont fort différens. Mais si l'on considère les affinités natu-
relles, il faut, sans hésiter, rejeter la plante en question bien
loin des Chrysanthemum et Pyrethrum, et la rapprocher im-
médiatement de notre genre Egletes , auquel elle ressemble
beaucoup. Toutefois elle nous paroît se distinguer générique-
ment de V Egletes par le péricline, le fruit et l'aigrette, qui
la rapprochent des Pyrarda et Grangea , dont elle est bien
distincte, ainsi que du Centipeda , par sa calathide non dis-
coïde, mais très-radiée , comme celle de l'Egletes. Nous devons
noter ici que le Xerobius , qui doit nécessairement être associé
aux Egletes, Grangea, etc., semble avoir pourtant le style,
lesétamines, la corolle, l'ovaire, plus analogues à ceux des
Astérées qu'à ceux des Inubies. Cela prouve l'affinité qui existe
5<j. 9
|5o XER
entre les Inulées-Buphthalmées et les Astérées -Solidaginées.
M. Desfontaines, en nous donnant l'échantillon sur lequel
nous avons décrit le Xerohius , a bien voulu nous donner aussi
un échantillon femelle d'Arrhenachne , recueilli à l'époque
de la maturité des fruits, ce qui nous procure l'avantage de
compléter ici la description insérée dans ce Dictionnaire (tom.
LU, pag. 253 ).
Cet échantillon offre trois calathides, dont une terminale
et deux latérales. Les deux calathides latérales, encore en
fleuraison , sont beaucoup plus petites que la terminale; leur
péricline est égal ou supérieur aux fleurs; les aigrettes sont
un peu plus longues que les corolles. La calathide terminale,
déjà parvenue à l'âge de la dissémination , est incomparable-
ment plus grande que les latérales; son péricline est devenu
très- inférieur aux fleurs, parce que leurs aigrettes se sont
prodigieusement alongées depuis la fécondation; ce péricline
est maintenant très-évasé; le clinanthe est large, plan, hé-
rissé de petites lames pointues, saillantes sur le réseau; le
fruit mûr est souvent comprimé bilatéralement , ordinaire-
ment un peu arqué en dedans, glabre, muni de six ou huit
côtes longitudinales, saillantes; son aigrette est devenue ex-
trêmement longue, c'est-à-dire double ou triple de la co-
rolle; elle est composée de squamellules très - nombreuses ,
plurisériées, à peu près égales, libres jusqu'à la base, fili-
formes, nues, blanches, et qui finissent par s'arquer forte-
ment en dehors pour faciliter la dissémination.
L'analogie qui nous semble exister entre les fruits de l'^4r-
rhenachne et ceux des Baccharis , peut fortifier le soupçon
que nous avions déjà énoncé (tom. XLI . pag. 58) sur la clas-
sification du Pingrœa, et par conséquent de VArrhenachne.
Ces deux genres immédiatement voisins , que nous avons classés
dans la tribu des Vernoniées , en les rapprochant du Tarcho-
nanthus, appartiennent peut-être à la tribu des Astérées ,
dans laquelle ils s'associeroient au genre Baccharis. Pour ré-
soudre cette question , il faut observer les stigmatophores
du style féminin, qui sont munis de bourrelets stigmatiques
dans la tribu des Astérées, et qui en sont privés dans celle
des Vernoniées. Nous avons fait de vains efforts pour bien
vérifier ce fait essentiel et décisif, sur les échantillons secs
XER i3i
soumis à holrè examen. Cette observation , fort difficile à
faire sur des stigmatophores grêles et desséchés, ne pourra
nous donner Un résultat tout-à-fait satisfaisant, que lorsque
nous aurons sous les yeux des stigmatophores vivans. En at-
tendant, nous présumons, avec beaucoup de vraisemblance,
qu'il n'y a point de bourrelets stigmatiques, et que par con-
séquent les Arrhenachne et Pingrcra sont des Vernoniées-Tar-
chonanthées»
Nous avons dit (tom. X, pag. 1 36) que > dans tous les cas,
l'aigrette ne prend aucun accroissement après la fleuraison.
Mais depuis que nous avons témérairement énoncé cette pro-
position en termes trop absolus , nous avons reconnu qu'elle
est, comme toute autre règle générale, sujette à des excep-
tions, que nous avons signalées notamment dans le Facelis
(tom. XVI, pag. 104), dans le Lieberkuhna Iracteata (tom.
XXVI, pag. 287), dans le Trixis paradoxa (tom. XXXIV,
pag. 210), dans le vrai Perdicium (tom. LV, pag. 394), etc.
V Arrhenachne présente la même exception.
Nous avons trouvé récemment un échantillon mâle de Pin-
grœa dans l'herbier de M. Mérat , où il est écrit qu'il a été
recueilli dans le Chili par M. D'Urville. Le style nous a paru
manifestement analogue à ceux des Vernoniées ; le clinanfhe
nous a semblé garni de fimbrilles piliformes extrêmement
fines-, les aigrettes étoient rougeâtres. Du reste, cette plante
nous a offert absolument les mêmes caractères que notre Pin-
grœa angustifolia, décrit dans le tome XLI (pag. 58) de ce
Dictionnaire. (PL Cass.)
XEROCHLOA. (Bot. ) Genre de plantes monocotylédones,
à fleurs glumacées, de la famille des graminées, de la mo-
noécie triandrie de Linnseus, offrant pour caraclére essentiel :
Des fleurs monoïques, en épi ; un calice biflore , à deux valves
inégales, à demi enfoncées dans le rachis; la fleur extérieure
mâle ; l'intérieure femelle ; les valves de la corolle membra-
neuses, mutiques,subulées; trois étamines ; deux styles; point
d'écaillés hypogynes.
Ce genre renferme des herbes vivaces, glabres, sèches,
assez semblables à des joncs. Les feuilles sont roides, subulées;
leur gaîne est munie d'une membrane très-courte. Les tiges
sont garnies, vers leur extrémité , de plusieurs gaines alternes,
i3* XER
en forme de spathe , renfermant chacune deux ou quatre épis
courts , peu garnis de fleurs. M. Rob. Brown , auteur de ce
genre, y rapporte deux espèces; i ." le xerochloa imberbis ,
Nov. Holl., 1, pag. 197, dont les épillets sont subulés, un
peu courbés; la valve intérieure de la fleur mâle parfaite-
ment glabre; 2.0 le xerochloa barbata, distingué par ses épil-
lets roides, lancéolés; la valve intérieure de la fleur mâle bar-
bue. Ces plantes croissent à la Nouvelle-Hollande. (Poir.)
XEROPHYLLUM. (Bot.) Uhelonias asphodeloides de Lin-
naeus , distingué par trois divisions de son calice plus petites,
a été désigné par Michaux sous ce nom générique, qui n"a
pas été adopté. (J.)
XEROPHYTA. (Bol.) Genre de plantes monocotylédones.
à fleurs incomplètes, de la famille des broméliacées, de Yhexan-
drie monogynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel .
Point de calice ; une corolle tubulée, à six découpures pro-
fondes , régulières , persistantes ; les trois extérieures plus
étroites, acuminées; six étamines insérées à la base des dé-
coupures; les anthères longues, presque sessiles, de la lon-
gueur du limbe de la corolle; un ovaire inférieur; un style ;
un stigmate oblong, renflé; une capsule hispide, couronnée
par le limbe de la corolle, à trois loges polyspermes.
Xerophyta a feuilles de pin : Xerophyta pinifolia , Poir.,
Enc. ; Lamk. , Illustr. gen. , tab. 225. Petit arbrisseau, remar-
quable par une apparence de sécheresse dans toutes ses par-
ties, par des écailles vaginales, striées, qui enveloppent les
rameaux dans toute leur longueur. Les tiges se divisent en
rameaux glabres, alternes, cylindriques, mous, presque su-
béreux, hérissés par des gaines fortement réfléchies, courtes,
roides, persistantes après la chute des feuilles : celles-ci sont
éparses, sessiles, très- rapprochées et même fasciculées vers
l'extrémité des rameaux, linéaires, longues de deux pouces
et plus, larges d'environ une ou deux lignes, glabres à leurs
deux faces, roides, aiguës à leur extrémité, entières, assez
semblables à celles du pin, sortant d'une petite gaîne courte,
en forme de stipule persistante. Souvent une touffe de fila-
mens plus ou moins longs existent à la base des feuilles.
Les fleurs sont situées a l'extrémité des rameaux, sur des
pédoncules un peu plus longs que les feuilles, simples, gla-
XEX i35
bres, cylindriques, uniflores , quelquefois chargés de deux
ou trois fleurs alternes , pédicellées , dune grandeur médiocre.
La corolle est monopétale, munie d'un tube plus ou moins
long; le limbe profondément divisé en six découpures régu-
lières , lancéolées, aiguës ; les trois extérieures sont plus étroites,
acuminées; les étamines sont insérées à la base de la corolle;
les filamens droits , filiformes , plus courts que celle-ci ; les an-
thères droites, petites, ovales, obtuses; l'ovaire est adhérent
à la partie inférieure du tube de la corolle, ovale -oblong,
hérissé de quelques poils courts; le style droit, à peine plus
long que les étamines; le stigmate alongé, droit, renflé en
massue. Le fruit est une capsule un peu hispide, ovale, cou-
ronnée par le limbe persistant de la corolle, divisée inté-
rieurement en trois loges , renfermant plusieurs semences.
Cette plante a été découverte par Commerson à l'île de Ma-
dagascar. (PoiR.)
XEROTES. (Bot.) Ce genre, de M. R. Brown, appartenant
à la famille des joncées, contient beaucoup d'espèces, parmi
lesquelles il rapporte les lomandra de M. de Labillardière,
mentionnés par M. Poiret dans ce Dictionnaire, à l'article Lo-
mandra , et dans le Supplément du Dictionnaire encyclopé-
dique au mot Vinule, sous lequel, adoptant le genre et le
nom xerotes , il en détaille les espèces, en y rapportant les
lomandra. (J.)
XEROTES. (Bot.) C'est, dans Fries. ( Sysl. orb. veget., i ,
p. 78), un genre de champignons qu'il place entre le Favolus
et le Cantharellus, et auquel il assigne pour caractères : La-
melles dichotomes de même nature que le chapeau, très-en-
tières; chapeau coriace; sporidies blanches. Pries annonce y
rapporter une espèce qui croît en Afrique, sous la ligne. Il
ajoute que la substance de ce champignon est presque la même
que celle du dœdalea quercina , mais que le chapeau est en
même temps membraneux, et que ses lamelles, assez larges et
épaisses , sont plusieurs fois dichotomes , mais point anasto-
mosées. ( Lem. )
XEXA. (Bot.) Nom par lequel le froment d'été, triticum ces-
livum, Linn., est appelé en Espagne, où il est aussi désigné
par les dénominations de hembrilla, babilla, pichi, perman
et pichon. (LeiM.)
'34 XIC
XICAMA. (Bot.) Voyez Catzotl. (J.)
XIÈLE- (Entom. ) Nous trouvons ce nom indiqué par M,
Latreille, dans ses familles naturelles du Règne animal, pag.
442 , ligne dernière, comme celui d'un genre d'insectes hy-
ménoptères de notre famille des uropristes , près des xiphy-
dries. Il paroît que M. Dalmann, qui le premier a employé
ce nom, l'écrivoit ainsi : xyela. Voyez Xyèle. (C. D.)
XILOXOCH1TL. (Bot.) La plante figurée sous ce nom
mexicain par Hernandez , page 68, paroît être congénère
du pachira d'Aublet. (J.)
XIMÉNESIE, Ximenesia. (Bot,) Ce genre de plantes ap-
partient à l'ordre des Synanthérées, à la tribu naturelle des
Hélianthées, et à notre section des Hélianthées- Prototypes.
Voici ses caractères.
Calathide radiée : disque multiflore , régulariflore , andro-
gyniflore ; couronne unisériée , multiflore, liguliflore , iémi-
niflore. Péricline supérieur aux fleurs du disque, très-étaléj
presque plan, irrégulier,- formé de squames un peu inégales,
suhbisériées, inappliquées, longues, étroites, aiguës, folia-
cées. Clinanthe conique, peu élevé, garni de squamelles in-
férieures aux fleurs, demi-embrassantes, lancéolées, submem-
braneuses, uninervées, colorées au sommet. Fleurs du disque:
Ovaire très -comprimé bilatéralement, obovale , hérissé de
poils principalement sur ses deux arêtes extérieure et inté-
rieure ; aigrette ordinairement peu apparente, quelquefois,
demi-avortée ou même entièrement avortée , formée de deux
squamellules opposées, correspondant aux deux arêtes de
l'ovaire, continues avec lui, le plus souvent très- courtes ,
inégales, épaisses et charnues inférieurement, filiformes et
à peine barbellulées supérieurement. Corolle à tube hispide,
à limbe bien distinct du tube , plus large , beaucoup plus long ,
subc3rlindracé , muni de dix nervures , hispide inférieurement,
glabriuscule du reste, divisé supérieurement en cinq lanières
divergentes, étalées, arquées en dehors, papillées sur les
marges de leur face supérieure. Fleurs de la couronne : Ovaire
comprimé bilatéralement, obovale, glabre, privé d'aigrette.
Corolle articulée sur l'ovaire, à tube court, hispide; à lan-
guette très-grande, large, presque obovale ou cunéiforme,
très-profondément trilobée.
XIM i35
Leclinanthe nous a quelquefois offert , outre les squainelles,
quelques fimbrilles éparses, longues, filiformes, barbellulées.
A l'époque de la maturité, les fruits du disque sont munis,
sur chaque arête (extérieure et intérieure) , d'une large bor-
dure aliforme , subcoriace, qui se prolonge au-dessus de l'aréole
apicilaire; à la même époque, les fruits de la couronne sont
ridés et privés de bordure. Les filets desétamines sont libérés
au sommet du tube de la corolle. Les stigmatophores sont
pourvus de bourrelets stigmatiques distincts. Le style féminin
a une base très-épaisse, charnue.
Ximénésie fausse- Encélie ; Ximenesia cncelioides, Cav. C'est
une plante herbacée , dont la tige, haute d'environ trois pieds,
est dressée, rameuse, épaisse, cylindrique, pubescente ; ses
feuilles , opposées pour la plupart (les supérieures alternes) ,
ont un long pétiole un peu bordé, et muni à sa base de deux
oreillettes foliacées, plus ou moins grandes; leur limbe est
grand , ovale-subcordiforme , triplinervé, un peu scabre , garni
sur les deux faces de poils courts, plus rapprochés et plus
nombreux en dessous; les calathides, larges de deux pouces,
et composées de fleurs jaunes, sont solitaires au sommet de
pédoncules longs, grêles, nus, pubescens , axillaires et ter-
minaux, souvent rapprochés au nombre de trois à l'extrémité
de chaque rameau.
Nous avons fait cette description spécifique , et celle des
caractères génériques, sur des individus vivans , cultivés au
Jardin du Roi. Cette plante, indigène au Mexique, est vi-
vace suivant les uns, annuelle selon d'autres.
Le genre Ximenesia fut établi par Cavanilles, en 1790, sur
la seule espèce que nous venons de décrire. M. Persoon pro-
posa, en 1807 , un genre Simsia, comprenant trois espèces,
que Cavanilles avoit rapportées au genre Coreopsis. Ce genre
Simsia de M. Persoon a été supprimé et réuni au Ximenesia
par MM. Kunth et Sprengel; et M. R. Brown avoit donné ,
en i«io, le nom de Simsia à un genre de Protéacées. Quoique
nous n'ayons point observé le ge-nre Simsia de M. Persoon ,
nous croyons pouvoir le rétablir sous ce nom, comme genre
voisin du Ximenesia, mais bien distinct, en lui attribuant les
caractères suivans, que nous trouvons indiqués explicitement
ou implicitement dans les descriptions de MM, Persoon et
»** XIM
Kunth, et dans les figures de l'une des espèces décrites par
ce dernier.
Simsia. Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore,
androgyniflore; couronne unisériée , ligulitlore, neutriflore.
Péricline à peu près égal aux fleurs du disque, subcylindracé
ou subcampanulé, formé de squames un peu inégales, subbi-
sériées , appliquées inférieurement, inappliquées supérieure-
ment, linéaires-lancéolées, foliacées. Clinanthe planiuscule,
garni de squamelles inférieures aux fleurs, demi-embrassantes,
carénées, lancéolées, aiguës, submembraneuses. Fleurs du
disque: Fruit très-comprimé bilatéralement, obovale , plus
ou moins garni de poils, muni d'une bordure plus ou moins
manifeste sur chaque arête (extérieure et intérieure); ai-
grette formée de deux squamellules opposées, correspondant
aux deux arêtes de l'ovaire, persistantes, subfiliformes, su-
bulées, à peine barbellulées. Corolle glabre, à tube très-court,
à limbe long, subcvlindracé, quinquénervé , quinquélobé.
Fleurs de la couronne ; Faux-ovaire petit, oblong, comprimé,
glabre, privé de bordure, d'aigrette et de style. Corolle à
tube court, à languette oblongue-lancéolée, plurinervée , bi-
tridentée au sommet.
En comparant cette description générique à la précédente,
on reconnoît facilement que le genre Simsia se distingue du
Ximenesia : 1 ,° en ce que les fleurs de sa couronne, au lieu
d'être femelles et par conséquent fertiles, comme dans le
Ximenesia , sont neutres et par conséquent stériles; -j.° en ce
que son péricline est cylindracé ou campanule, au lieu d'être
étalé ou plan, comme celui du Ximenesia; 3.° en ce que son
clinanthe est plan et non conique; 4.0 en ce que les languettes
de sa couronne ne sont pas profondément trilobées , mais
terminées par deux ou trois petites dents,
MM. Persoon et Kunth ayant négligé, suivant l'usage des
botanistes, d'indiquer le sens de l'aplatissement du fruit, c'est
uniquement en nous fondant sur l'analogie que nous suppo-
sons celui du Simsia comprimé bilatéralement. S'il étoit ob-
comprimé (ce qui n'est pas vraisemblable), ce genre, loin
de pouvoir se confondre avec le Ximenesia, n'appartiendroit
pas au même groupe naturel.
Outre les trois espèces rapportées par M. Persoon à son
X1M ift
genre Simsia, nous attribuons à ce même genre les trois plantes
que M. Kunth a décrites dans le quatrième volume (p. 227) de
son Nova gênera et species , sous le titre générique de Xime-
nesia, et que nous proposons de nommer Simsia hispida ,
Simsia Kunthiana ' , Simsia cordata.
Le genre Simsia de M. Brown , étant postérieur à celui de
M. Persoon , devra recevoir un autre nom , si les botanistes
adoptent la distinction générique que nous venons de pro-
poser.
Nous avons fait connoitre (tom. XX, pag. 347) le caractère
de la section des Hélianthées-Prototypes, et nous avons pré-
senté (tom. XXXVIII, pag. 17) la liste alphabétique des genres
qui la composent. Il nous reste à exposer le tableau métho-
dique de cette section, et nous ne pouvons pas nous dispenser
de l'insérer ici.
Troisième Section.
Hélianthées - Prototypes ( Helianthece - Archetypœ ).
Caractères ordinaires : Ovaire ordinairement tétragone et
plus ou moins comprimé bilatéralement , de sorte que son
grand diamètre est toujours de devant en arrière; aigrette
le plus souvent formée de deux squamellules opposées (l'une
extérieure, l'autre intérieure), adhérentes ou caduques,
filiformes, triquètres ou paléiformes.
I. Spilanthées. Calathide incouronnée.
1. * Sfilanthes. = Arekepa. Surian (ined.) — Ceratocephali
sp. Vaill. ( 1720) — Verbesinœ sp. Lin. (1747) — Spilanthes.
Jacq. (1765) — Gœrtn. (1791 ) — H. Cass. (1827) Dict. v. 5o.
p. 257 — Ukakou sp. Adans. (1763) — Cotulœ sp. Lin. (1767)
— Bidentis sp. Berg. (1768) — Lam. (1783) — Spilanthi sp. Lin.
(j 768 et 1774) — Kunth (1820) — Pyrethrum. Medic. — Ceru-
chis. Géertn. ined.? (ex Schreb. 1791).
2. * Platypteris. = Bidentis sp. Cav. ( 1791 ) — Willd. —
Spilanthis sp. Sims (1814) — Platypteris. Kunth ( 1820) — H.
Cass. (1827) Dict. v. 5o. p. 259.
3. *Ditrichdm. = Ditrichum. H. Cass. Bull. févr. 1817. p. 33.
1 Notre Simsia Kunthiana est le Ximen. heterophjrlla de M. Kunth,
dont le nom spécifique doit être changé, puisqu'il avoit été précédcDi-
ment appliqué par M- Persoon h l'un de ses trois Simsia.
138 XIM
Bull. avr. 1818. p. 59. Journ. de phys. juill. 1818. p. 24. Dict.
v. i3. (1819) p. 37i.
4. t? Petrobium. = Laxmannia. G. Forst. (pessimè) — Spi-
lanthi sp. G. Forst. — Bidentis sp. Roxb. ( 18 i 6 ) — Petrobium
R. Brown (1817) — H. Cass. (1826 ) Dict. v. 09. p. 007.
5. K' S alv.ea. — Bidentis sp. Lin. (ij "S j) — P. Browne (1756)
— Swartz (1791 et 1806) — Santolinœsp. Lin. (1759) — Gœrtn.
(1791) — Bidentis et Caleœ sp. Lin. (1763) — Salmea. Decand.
(r8i3) — R. Brown (1817) — H. Cass. (1827) Dict.v. 47- P- 87
— Spiianthis sp.H. Cass. (i8i6.ined.) — Kunth (1820) — Mika-
nia Houstonis (manuscr. in Herbar. Juss.).
6. t? Isocabpha. = Santolinœ sp. P. Browne (1766) — Lin.
(1759) — Gœrtn. (1791) — Caleœ et Bidentis sp. Lin. (1760) —
An ? Cotula pyrelhraria. Lin. (1767) — Caleœ et Spilanthi sp.
Lin. (1774) — An? Spilanthi sp. L'Hérit. (1784) — Jacq. (1793)
— Kunth (1820) — Caleœ sp. Swartz (1791 et 1806) — An?
Pjrethraria dichotoma. Pers. (1807) — lsocarpha. R. Brown
(1817) — H. Cass. Dict. v. 24 (1822) p. 18. Dict. v. 26 (1823)
p. 280.
7. * Melakthera.= Bidentis sp. Dill. (1732) — Lin. ( 1755)
— Swartz (1791) — Amellus. P. Browne (1736) — Ukakou sp.
Adans. (i765) — Caleœ. sp. Jacq. (1788) — Willd. (i8o3) —
Melanthera. Rohr (1784, ined.; 1792, edit.) — H. Cass. (182J)
Dict. v. 29. p. 483 — Melananthera. Rich. et Miel). (1800) —
Pers. (1807) — R. Brown (1817) — Kunth (1820).
II. Verbésinées. Calathide à couronne féminiflore.
8. t Lipotriche. = Lipotriche. R. Brown (1817) — H. Cass.
Dict. v. 27. p. 8.
9. *Br.AiNViLLEA. = An? Verbesina dichotoma. Mœnch (1 794)
— An? Bidens dichotoma. Pers. (1807) — An? Bidens nivea.
Dum. Cours. ( 1811 ) — Ucacea. H. Cass. ( 1825 ) Dict. v. 27.
p. 9. (Non Ucacou. Adans.) — Blainvillea. H. Cass. Journ.de
phys. mai 1823. p. 2 16. Dict. v. 29 (i8j3). p. 493. Dict. v. 47
( )827). p. 90.
10. * Acmellx. ~ Ceratocephali sp. Vaill. (1720) — Verbesinœ
sp. Lin. ( 1747 ) — Abcdaria. Rumph. ( 1760) — Spilanthi sp.
Lin. (1774) — Mich. (i8o3) — Swartz (1806) — Kunth (1820)
— An? Athronia. Neck. (1791) — Acmellœ sp. Rich. et Pers.
XIM i39
(1807) — Acmella. H. Cass. Dict. v. 24 ( 1822). p. 328. Dict.
v. 5o (1827). p. 258.
11. *Sanvitalia. = Sanvitalia. Gualteri ? (ined.) — Lam.
('792) — Cavan. (1797) — Venten. (1799) — H. Cass. (1827)
Dict. v. 47. p. 292 — Lorentea. Orteg. ( 1797 ).
12. * Zinnia. == Chrysogoni sp. Lin. (1753) — Bidentis sp.
Mill. — Rudbeckiœ sp. Zînn (1767) — Lejica, Hill — Crassina.
Scepin — Zinnia. Lin. (1763).
i5. t Tr.AOocEROs. = Tragoceros. Kunth(i82o).
1 4» * Hamuiium, = Bidentis sp. Tourn. (1 700) — Ceratocepha-
loidis sp. Vaill. (1720) — Verbesinœ sp. Lin. (1757) — Gaertn.
(1791) — Kunth (1820) — Tepion. Adans. (1763. non suffi-
cienter) — An? Abesina. Neck. ( 1791. non sufficienter ) —
Harnulium. H. Cass. Bull. nov. 1820. p. 170. Dict. v. 20 (1821).
p. 260.
i5. * Verhesina. — Eupatoriophalacri sp. Vaill. (1720) —
Verbesinœ sp. Gron. (1743) — Cav. (1794) — Kunth {1820) —
Sigesbeckiœ sp. Gron. (1762) — Verbesinœ et Sigesbeclciœ sp. Lin.
(1763) — Phaèthusa. Gaertn. (1791) — Locheria. Neck. (1791)
— Verbesinœ sp. et Phaèthusa. Mich. (i8o3) — "Willd. (i8o3)
— Verbesina. H. Cass. Dict. v. 5i (1827). p. 476. Dict. (hic).
16. * Ximenesia. = Ximenesia. Cavan. ( 1795 ) — Pers.
(1807) — H. Cass. Dict. (hic) —Ximenesiœsp. Kunth (1820) —
Spreng. (1826).
III. Hélianthées-Prototypes vraies. Calathide à couronne
neutri flore.
17. tSiiwsiA. = Coreopseos sp, Cav. ( 1791 ) — Simsia. Pers.
(1807)— H. Cass. Dict. (hic) — (Non Simsia. R.Brown, 1810)
— Ximenesiœ sp. Kunth (1820) — Spreng. (1826).
18. *Encelia. = Encelia. Adans. (1760) — Lam. (1786) —
Juss. (1789) — Cav. (1791 et 1794) — Pers. (1807) — H. Cass.
(1819) Dict. v. 14. p. 447 — Kunth (1820) — Coreopseos sp.
Jacq. (1793) — Pallasia. L'Hérit. (1784) — Aiton (1789) —
Willd. (i8o3).
19. ^Pterofhyton. = Coronœ soîis sp. Tourn. (1700) — Ce-
ratocephaloidis sp. Vaill. (1720) — Coreopseos sp. Royen (1740)
— Lin. ( 1748) — Jacq. ( 1772) — Aiton ( 1789) — Gaertn.
('79») —Cav. (1794) — WiîM. (i8o5) — Pers. (1807) —
i4« X1M
Kunth (1820) — Ridan. Adans. (1765) — Helianthi sp. Orteg.
(1798) — Pterophyton. H. Cass. Bull, mai 1 3 1 8. p. 76. Dict.
v. 44 (1826). p. 48 — Actinomeris. Nuit. (1818) — Verbesinœ
sp. Spreng. ( 1826).
20. * Helianthus. = Chrysis. Reneaume ( 161 i ) — Helenii
sp. C. Bauh. (1625) — Coronœsolis sp. Tourn. (1700) — Vaill.
(1720) — Helianthus. Lin. (1737) — Ga-rfn. (1791) — H. Cass.
(1821) Dict. v. 20. p. 35i — Vosacan. Adans. (1765) — He-
lianthi sp. Kunth (1820). = Au verè congener Hel. parvi-
florus Kunthii, forte proprii generis, ob periclinium squamis
subuniseriatis, subaequalibus ?
21. *Harpalium. = Harpalium. H. Cass. Bull. sept. 1818.
p. 141. Dict. v. 20 (1821). p. 299. Dict. v. 25 (1822). p. 407 —
An? Helianthus diffusus. Siins (1818) — Helianthi sp. (truxil-
lensis et aureus) Kunth (1820).
22. * Leighia. = Helianthi sp. Lin. — Cav. — Mich. —
Kunth — Leighia. H. Cass. (1822) Dict. v. 25. p. 435— (Non
Leighia Scop., quae Kahiria Forsk. , Elhulia Lin.). == Hue re-
tuli Hel. squarrosum et microphylluui Kunthii , nec non Hel.
angustifolium Linnaei.
23. tViGuiERA. = Viguiera. Kunth (1820).
Le caractère essentiel de la section des Hélianthées-Proto-
types doit être observé sur les fruits intérieurs de la cala-
thide, et non sur les fruits marginaux, dont la forme est or-
dinairement plus ou moins altérée par l'obstacle que le pé-
ricline oppose à leur développement. Ainsi, par exemple,
dans notre Acmella brachyglossa (tom. L, pag. 258) , les fruits
de la couronne diffèrent de ceux du disque, en ce qu'ils
sont obeomprimés au lieu d'être comprimés bilatéralement,
et que par conséquent les deux squamellules de l'aigrette se
trouvent à droite et à gauche, au lieu d'être en dedans et
en dehors. Si donc on s'arrêtoit à l'observation de ces fruits ,
on seroit induit dans une grave erreur, car on rapporteroit
infailliblement la plante dont il s'agit à la section des Hé-
lianthées-Coréopsidées. Cependant, comme les fruits absolu-
ment centraux sont très-souvent imparfaits et demi -avortés,
il faut en général s'attacher de préférence aux fruits inter-
médiaires.
Le genre Verbesina de Linné, tel qu'il se trouve composé
XIM 1,1
dans la troisième et dernière édition du Species plantarum
de cet auteur, est un mélange de treize espèces hétérogènes,
dont la plupart ont été depuis attribuées aux genres Eclipta,
Spilanthes, VVedelia, Adenostemma , Sjnedrella, Chrysanlhellina,
Acmella, Hamulium. En même temps que Linné admetfoit
dans son genre Verbesina tant d'espèces non congénères, il
en excluoit une qui lui appartient bien réellement, et la
rapportoit au Sigesbeckia. Malgré les réformes successives que
ce genre a subies depuis la dernière édition du Species, il a
encore besoin d'être aujourd'hui défini et limité avec plus
de précision : mais la difficulté est de savoir quelle est l'es-
pèce qu'il convient de choisir pour type du genre. La rè<de
qui prescrit de considérer comme type l'espèce primitive
ou la plus ancienne, ne peut pas s'appliquer ici. En effet,
Linné a d'abord attribué, dans YHortus Clijfortianus , au genre
en question , deux espèces : i.° la Verbes, alata; 2° la Verbes,
alba. Cette dernière ayant été ajoutée dans VAppendix, il semble
que l'autre soit l'espèce typique. Cependant l'auteur lui-même
est loin de l'avoir considérée comme telle ; car, dans le Spe-
cies plantarum., il dit que sa Verbesina alata diffère beaucoup
{maxime) des autres espèces du genre Verbesina par le port
et la structure , en sorte qu'elle doit peut-être constituer un
genre particulier. D'ailleurs, dans le Gênera plantarum , il ne
cite, pour la synonymie de son genre Verbesina, que YEupa-
toriophalacron de Dillen et de Vaillant , qui se rapporte à
sa Verbesina alba; et l'un des principaux caractères qu'il as-
signe à ce genre, est d'avoir une couronne composée seule-
ment d'environ cinq fleurs, ce qui ne peut pas du tout con-
venir à la Verbesina alata. Enfin, ce caractère ayant toujours
continué à être admis dans la définition essentielle du genre,
la Verbesina alata, pourvue d'une couronne subbisériée , con-
tinue, multiflore, et offrant d'ailleurs dans son aigrette une
particularité très-notable, ne peut pas être prise aujourd'hui
pour type du genre Verbesina; et quoiqu'elle paroisse avoir
été l'espèce primitive de ce genre, nous avons dû l'en re-
tirer pour fonder sur elle un nouveau genre, nommé Hamu-
lium. La seconde espèce ( Verbesina alba) ne peut pas non
plus être actuellement le type du genre Verbesina , puisque
Linné a établi principalement sur elle son genre Eclipta, et
i42 XIM
que d'ailleurs ses caractères génériques ne s'accordent point
du tout avec ceux que les botanistes attribuent au Verbesina.
Ces considérations nous ont déterminé à n'avoir aucun égard
à l'ancienneté, dans cette circonstance-ci, et à choisir pour
type une espèce quelconque offrant les principaux caractères
génériques communément admis par presque tous les auteurs
dans la définition essentielle du genre Verbesina. Ces carac-
tères sont d'avoir la calathide radiée, à disque androgyni-
flore, et à couronne féminiflore composée d'un très- petit
nombre de fleurs ligulées; le péricline formé de squames
disposées à peu près sur deux rangs; le clinanthe squamelli-
fère; le fruit ordinairement pourvu de deux arêtes persis-
tantes. La Verbesina serrata de Cavanilles nous ayant offert
ces caractères, nous la prenons pour type de la description
générique suivante.
Verbesina. Calathide radiée : disque multiflore, régulari-
flore, androgyniflore : couronne uniscriée, interrompue,
pauciflore, liguliflore, féminiflore (souvent irrégulière , quel-
quefois nulle ou presque nulle par avortement accidentel).
Péricline très -inférieur aux fleurs du disque, orbiculaire,
convexe, formé de squames irrégulièrement bisériées , iné-
gales; les extérieures oblongues-spatulées, ayant la partie
inférieure appliquée, coriace, et la supérieure inappliquée,
foliacée; les intérieures analogues aux squamelles du clinanthe.
Clinanthe convexe, un peu conique, garni de squamelles
très-inférieures aux fleurs, demi -embrassantes, ovales, co-
riaces-foliacées, colorées vers le sommet. Ovaires du disque
et de la couronne très-comprimés bilatéralement, obovales
ou cunéiformes , hispidules , aigrettes ; aigrette formée de
deux squamellules opposées, correspondant aux deux arêtes
(extérieure et intérieure) de l'ovaire, continues avec lui et
très-adhérentes, égales ou inégales, droites, subtriquètres ou
cylindracées, pointues, épaisses, roides, cornées, irrégulière-
ment barbellulées. Corolles de la couronne à languette large,
elliptique , tridentée au sommet.
Nous avons fait cette description sur un individu vivant
de Verbesina serrata, cultivé au Jardin du Roi. La plupart
des calathides de cette plante ont la couronne réduite à trois
fleurs, d'autres à deux fleurs, et même quelques-unes se
XIM U5
trouvent accidentellement tout-à-fait privées de couronne; 1-e
clinanthe porte souvent, outre les squamelles , quelques fim-
brilles éparses , longues, filiformes, hispides; il est probable
qu'après la fleuraison il se développe autour du fruit une
bordure aliforme , dont la présence nous a paru commencer
à se manifester sur l'ovaire ; les fleurs de la couronne offrent
souvent des rudimens d'étamines avortées, et leur languette
est quelquefois un peu irrégulière.
En comparant ensemble le Verbesina et le Ximenesia, nous
reconi'oissons facilement que ces deux genres sont immédia-
tement voisins l'un de l'autre, et qu'ils se distinguent, i.°
en ce que la couronne est pauciflore dans le Vcrbesina .
multiflore dans le Ximenesia ; 2° en ce que le péricline est in-
férieur aux fleurs du disque dans le Verbesina, supérieur à
ces fleurs dans le Ximenesia; 3.° en ce que les fruits de la
couronne sont semblables à ceux du disque dans le Ver-
besina, diflerens de ceux du disque dans le Ximenesia; 4.0
en ce que les languettes de la couronne sont tridentées au
sommet dans le Verbesina, très -profondément trilobées dans
le Ximenesia. Le genre Verbesina confine d'une autre part
à notre Hamulium, qui s'en distingue, i.° par sa calathide
très-courtement radiée, à couronne continue, multiflore ,
disposée presque sur deux rangs; 2° par son aigrette formée
de deux squamellules absolument nues, et dont l'intérieure,
beaucoup plus longue , est courbée au sommet en forme de
crochet.
Les descriptions des deux espèces suivantes compléteront
les notions que nous voulions donner ici sur le genre Ver-
besina.
Verbesina pliaëthusa, H. Cass. (Pkacthusa americana, Geertn. ;
Verbesina sigesbechia et Phaëthusa americana , Mich. , Willd.,
Pers.; Sigesbechia occidentalis , Lin.) Plante herbacée, très-
haute, plus ou moins garnie sur toutes ses parties de petits
poils très-courts, mais point rudes , qui la rendent légèrement
pubescente ; tiges dressées, droites, simples, munies d'un
bout à l'autre de quatre ailes linéaires, très - entières , ner-
vées transversalement , produites par les décurrences des
feuilles, et se terminant à la base de chaque mérithalle en
une sorte de crochet formant cul- de -sac ; feuilles opposées-
'44 XIM
croisées, pétiolées, grandes, uniformes, Récurrentes, à pc-
tiole long à peu près comme le tiers du limbe, demi-cylin-
drique, ailé à la base et vers le sommet , nu du reste , à limbe
ovale -lancéolé, acuminé, triplinervé, décurrent par sa base
sur le sommet du pétiole, et légèrement denté en scie sur
ses bords; calathides nombreuses, rapprochées, disposées en
corymbe terminal, dont les ramifications et les pédoncules
sont opposés; corolles jaunes; la plupart des calathides com-
posées de huit à quinze fleurs régulières, hermaphrodites,
formant le disque, et d'une ou deux fleurs ligulées, femelles,
formant la couronne; quelques calathides absolument privées
de couronne; péricline très-inférieur aux fleurs du disque ,
subcylindracé ou subcampanulé , formé de squames paucisé-
riées, irrégulièrement imbriquées ; les extérieures plus courtes,
ovales-lancéolées, foliacées, appliquées inférieurement, in-
appliquées supérieurement; les intérieures plus longues, ob-
longues-lancéolées, très-aiguë's, colorées, appliquées , analo-
gues aux squamelles du clinanthe; clinanthe petit, plan,
garni de squamelles très-inférieures aux fleurs, larges, em-
brassantes, obovales-lancéolées, aiguës, colorées, pluriner-
vées , analogues aux squames intérieures du péricline; ovaires
du disque et de la couronne oblongs, comprimés bilatérale-
ment, velus supérieurement, portant une aigrette (souvent
demi-avortée, quelquefois absolument nulle) formée de deux
squamellules opposées (l'une extérieure , l'autre intérieure),
ordinairement très-inégales, plus ou moins arquées , épaisses ,
roides, persistantes, linéaires-subulées , presque lisses, à peu
près demi-cylindriques ou filiformes-laminées, subtriquètres
vers la base ; corolles du disque à tuhe court, velu , enflé à
sa base , qui est articulée sur le sommet de l'ovaire ; à limbe
long, cylindracé, glabre, divisé supérieurement en quatre
ou cinq lobes ; anthères exsertes , à loges noires; styles du
disque à deux stigmatophores exserts, divergens; corolles de
la couronne à tube court, velu, à languette longue, large,
elliptique , plurinervée , plus ou moins échancrée ou tridentée
au sommet.
Nous avons fait cette description sur un individu vivant,
cultivé au Jardin du Roi , où il étoit étiqueté Phaëthusa ame-
ricana. La présence de l'aigrette nous lit d'abord penser que
XIM 145
cette étiquette étoit inexacte, et que la plante en question
n'étoit point le Phaèthusa de Gaertner, mais la Verbesina si-
gesbeckia de Michaux. Un examen plus attentif nous a per-
suadé (tom. II, pag. 476 ) que la plante de Gaertner et celle
de Michaux, attribuées jusqu'alors à deux genres différens
ne constituent pourtant qu'une seule et même espèce qui
est celle qu'on cultivoit au Jardin du Roi sous le nom de
Phaèthusa. En effet, nous avons trouvé sur l'unique individu
observé par nous des fruits à aigrette complète , c'est-à-dire
ayant deux squamellules , des fruits à aigrette incomplète ,
c'est-à-dire n'ayant qu'une seule squamellule, enfin des fruits
absolument privés d'aigrette. 11 est probable qu'il se trouve
des individus dont presque tous les fruits sont dénués d'ai-
grette par avortement, et qu'ils ont été observés dans cet
état accidentel par Vaillant, Gronovius, Linné, Gaertner et
Necker , quand ils ont attribué cette espèce successivement
aux genres Eupatoriophalacron , Sigesbeckia , Phaèthusa , Locheria.
Gronovius l'avoit d'abord très- bien rapportée au Verbesina ,
et sa première opinion a été justement adoptée par Michaux,
WiUdenow et Persoon : mais ces trois derniers botanistes se
sont trompés en croyant que le Phaèthusa de Gaertner est une
plante différente. Le nom de Verbesina phaèthusa nous semble
préférable à celui de Verbesina sigesbeckia, parce qu'un nom
de genre ne peut régulièrement devenir un nom d'espèce,
que dans le cas où le genre précédemment désigné par ce
nom ne comprenoit que cette seule espèce, et se trouve
ainsi entièrement supprimé.
Verbesina acmelloides , H. Cass. Plante herbacée; tige longue
de huit pouces (dans l'échantillon incomplet que nous décri-
vons), foible, striée, très-scabre par la présence de poils
courts et roides, divisée au sommet en trois parties, savoir,
deux branches latérales, opposées, et un pédoncule terminal ,
grêle , long de près de trois pouces , situé entre ces deux bran-
ches; feuilles opposées, distantes , à pétiole long de trois lignes,
à limbe long de onze lignes, large de cinq lignes, lancéolé,
entier sur les bords de sa moitié inférieure, bordé de quel-
ques dents en sa moitié supérieure, trinervé, très-vert , scabre,
hérissé sur les deux faces de poils roides, épars; calathide
(unique sur notre échantillon) large de dix lignes, solitaire
59. 10
146 XI M
au sommet du pédoncule décrit ci-dessus ; corolles jaunes;
calathide radiée; disque multiflore , régulariflore, androgyni-
flore; couronne unisériée, liguliflore, féminitlore ; péricline
inférieur aux fleurs du disque, subhémisphérique, formé de
squames bi-trisériées, régulièrement imbriquées , ovales, ap-
pliquées et coriaces kiférieurement , inappliquées et foliacées
supérieurement; clinanthe convexe, un peu conique, garni
de squamelles inférieures aux fleurs, oblongues, aiguës, sub-
foliacées ; ovaires oblongs , comprimés bilatéralement, his-
pides supérieurement, portant une aigrette extrêmement va-
riable dans le nombre, la disposition , la grandeur et la forme
de ses squamellules, celte aigrette étant composée d'une, de
deux, de trois, ou d'un plus grand nombre de squamellules,
ordinairement très-inégales , irrégulières , grossièrement bar-
bellulées, subulées, plus ou moins longues, plus ou moins
larges ou épaisses , roides, tantôt filiformes, tantôt laminées ,
tantôt opposées ou seulement distantes, tantôt rapprochées
ou même contiguës ; corolles de la couronne à languette ovale,
tridentée au sommet; corolles du disque à cinq divisions;
anthères noires.
Nous avons fait cette description sur un échantillon sec ,
incomplet et en mauvais état, qui nous fut donné en 1819
par M. Desfontaines, et qui provenoit d*un individu cultivé
au Jardin du Roi , sans aucun nom ni indication d'origine.
Le nom de Verbesina acmelloides , que nous proposons, con-
vient assez bien à cette plante, et peut maintenant lui être
appliqué sans inconvénient , puisque les Verbesina acmella et
-pseudo - acmella de Linné ont été justement exclues de ce
genre.
Les deux espèces que nous venons de décrire sont un peu
anomales dans le genre Verbesina, c'est-à-dire qu'elles ne s'ac-
cordent pas en tous points avec les caractères de celle que
nous avons prise pour type. Mais elles ne s'en écartent que
sur des points peu importans, elles offrent les caractères es-
sentiels du genre , et doivent par conséquent lui appartenir.
Le genre Viguiera termine convenablement la section des
Hélianthées-Prototypes, parce qu'il a beaucoup de rapports
avec le genre Tithonia, placé au commencement de la section
des Hélianthées-Rudbeckiées, qui suit immédiatement celle-
XIM 147
ci. Ce genre Tithonia est un peu ambigu, c'est-à-dire qu'il
semble participer des deux sections, en sorte qu'on pourroit
presque indifféremment l'attribuer à l'une ou à l'autre et qu'il
forme un lien très-naturel entre ces deux groupes. Dans notre
article Tithonie (tom. LIV, pag. 454), nous avions décrit
les caractères de ce genre sur deux calathides sèches de Tith.
tagetiflora ; mais depuis la rédaction de cet article nous avons
observé une calathide vivante , sur laquelle nous avons fait
des remarques qui peuvent servir à confirmer, à compléter
et à rectifier en quelques points cette description.
Notre calathide vivante de Tith. tagetiflora a voit le péricline
subcampanulé, formé de squames dont les appendices étoient
très-étalés et même arqués en dehors ; les squames intérieures
étoient presque toutes bien plus analogues aux squames ex-
térieures de ce péricline qu'aux squamelles du clinanthe ;
quoique la calathide fût déjà toute entière en état complet
de fleuraison, le clinanthe étoit fort peu élevé, mais pour-
tant conique et creux, sa cavité étant continue à celle du
pédoncule: toutes les squamelles du clinanthe étoient infé-
rieures aux fleurs, mais les intérieures étoient plus longues
que les extérieures; les ovaires étoient glabres, comprimés
bilatéralement, à peine tétragones ; leur aigrette étoit scabre
sur sa face externe, et moins roide, moins coriace, moins
opaque, que sur le fruit mûr et sec; les divisions de la co-
rolle étoient ovales, et leurs bords n'étoient pas réfléchis en
dedans; le filet de l'étamine étoit hérissé de poils courts, et
le connectif de l'anthère étoit poilu; tout le reste étoit con-
forme à notre description.
Dans le Tith. tulœformis , les filets des étamines nous ont
paru être glabres, ainsi que le connectif: mais nous n'avons
pu faire cette observation que sur des fleurs sèches et demi-
pourries. (H. Cass. )
XIMÉNIE, Ximenia. (Bct.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, polypétalées, régulières , de la famille
des olacinées , de Yoctandrie monogynie de Linnaeus, offrant
pour caractère essentiel : Un calice fort petit, persistant,
à quatre divisions; quatre pétales alternes avec le calice,
pileux en dedans, connivens à leur base, roulés à leursominet;
huit étamines; les filamens courts; les anthères longues et
i48 XI M
droites ; un ovaire supérieur ; un style ; un stigmate ; un drupe
monosperme.
Ximéme d'Amérique: Ximenia americana , Linn. , Spec;
Lamk. , III. gen., tab. 297, fig. 1 et 2 ; Heymassoli spinosa ,
Aubl. , Guian. , 1, tab. i2Ô; Plum., Amer. icon. , 261, fig. 1.
Arbrisseau peu élevé, dont la tige parvient à la hauteur de
cinq ou six pieds, sur environ un demi-pied de diamètre, re-
vêtue d'une écorce brune et ridée. Le bois est blanchâtre; les
branches sont tortueuses et rameuses, étendues en tout sens;
les rameaux garnis de feuilles alternes , ovales ou ovales-ob-
longues, médiocrement pétiolées , un peu molles, vertes à
leurs deux faces, lisses, entières, obtuses , longues d'environ
deux pouces sur un pouce et plus de large. On voit très-sou-
vent à la base de ces feuilles une petite épine droite, courte ,
aiguë. Les fleurs sont axillaires; en petites grappes courtes,
réunies six à huit sur un pédoncule commun, au moins une
fois plus court que les feuilles ; les pédicelles courts , inégaux,
très-glabres. Le calice est court, glabre , à quatre découpures
aiguës. Les pétales sont oblongs , verdàtres en dehors, cou-
verts en dedans d'un duvet blanc et soyeux, munis d'un on-
glet très-court ; les anthères sont à deux loges ; l'ovaire est ob-
long, un peu arrondi. Le fruit est un drupe jaune, revêtu d'une
écorce charnue , renfermant une amande couverte d'une
coque mince, de la forme et de la grosseur d'une olive. Les
fleurs varient quelquefois dans le nombre de leurs parties.
On en rencontre quelques-unes qui n'ont que trois pétales
et six étamines. Cet arbrisseau croit à Cayenne, sur les bords
sablonneux de la mer, depuis Courou jusqu'à Sinémari.L' écorce
de ses fruits est astringente; la coque amère ; l'amande douce
et bonne à manger.
Ximénie sans épine; Ximenia inermis , Linn., Spec. Arbuste
à tige droite, glabre, divisée en rameaux alternes, presque
cylindriques, dépourvus d'épines. Les feuilles sont glabres,
ovales, pétiolées, entières; les pétioles ailés. Les fleurs sont
axillaires, soutenues par des pédoncules courts , simples,
uniflores. Leur calice est court , à quatre dents ; les pétales sont
lancéolés, droits, étalés, réfléchis en dehors, hérissés de poils
en dedans vers leur base; les filamens courts; les anthères
oblongues; l'ovaire est ovale; le style de la longueur des éta-
XIP mi
mines; le stigmate obtus. Le fruit est un drupe ovale-oblong,
à une seule loge, renfermant un noyau monosperme. Cette
plante croit à la Jamaïque, sur le bord des rivières. (Poir.)
XINA. (Ornith.) Nom de l'oie en grec moderne. (Desm.)
XINNUNGIA. ( Bot. ) Commerson , dans ses manuscrits,
donnoit ce nom au sapium sebiferum, alors rapporté au croton
par Linnaeus. (J.)
XIPHIAS. (Ichthyol.) Voyez Espadon. (H. C.)
XIPHIDION. (Bot.) Ruellius cite ce nom grec comme ayant
été donné anciennement au Sparganium. Lœfling et Aublet
l'ont employé pour désigner un genre qui paroit devoir faire
partie d'une nouvelle famille des dilatridées, distincte des iri-
dées par l'insertion de ses grainessur un placentaire central. (J.)
XIPHIDIUM. (Bot.) Lœfling a désigné par ce nom le genre
Glaivane, que les botanistes ont adopté sous ce même nom
de Xiphidium. Voyez Glaivane. ( Lem.)
XIPHiDRIE, Xiphidria. (Entom.) M. Latreille a laissé im-
primer, probablement par erreur, Xiphydrie , et M. Pelletier
de Saint-Fargeau Xyphidria , nom d'un genre d'insectes établi
par M. Latreille pour y ranger des hyménoptères de la famille
des uropristes, placés d'abord avec les urocéres et les sirèces,
désignés depuis sous le nom tfHybonotus par Klug.
Ce genre est caractérisé par les notes suivantes, qui le dis-
tinguent de ceux de la même famille : Antennes en fil; tête
arrondie, comme portée sur un col; abdomen obtus; pattes
courtes.
Ces notes suffisent, en effet. D'abord les antennes les sépa-
rent des sirèces et des cimbèces , qui les ont en masse ou gros-
sissant à l'extrémité; puis la tête arrondie, des tenthrèdes et
des hylotomes, qui l'ont carrée ou triangulaire; l'abdomen
obtus, des urocéres, chez lesquels il se prolonge en une sorte
de corne, et enfin la tête portée sur une sorte de cou, d'avec
les orusses, qui, ayant aussi l'abdomen obtus, ont en même
temps la tête sessile.
Nous avons fait figurer une espèce de ce genre sous le n.° 2
de la planche 35 de l'atlas de ce Dictionnaire. Nous suppo-
sons que l'élymologie du nom est grecque , £/<p/JW , une pe-
tite épée , ensiculus , gladiolus , pugio, parce que la tarière
est très-courte , comparée à celle des urocéres.
i5o XIP
i.Xiphidrie chameau, Xiphidria camelus.
C'est celle que nous avons fait figurer , et l'urocerus camelus
des auteurs.
Car. Noire, avec des taches jaunes ou blanchâtres; pattes
pâles, à tarses noirs ; ailes transparentes.
Nous l'avons trouvée très-communément dans des troncs de
marroniers delà ci-devant abbaye de Sainte-Geneviève, à
Paris.
2. Xiphidrie dromadaire, X. dromedarius.
Car. Noire , à anneaux intermédiaires de l'abdomen jaunes;
pattes noires; jambes postérieures blanches.
3. Xjphidrie annelée , X". annulata.
Car. Noire; abdomen à taches latérales carrées, jaunes;
pattes noires , à genoux et premier article des tarses blancs;
ailes transparentes.
Ces trois espèces se trouvent aux environs de Paris. (CD.)
XIPKION. (Bot.) Ce nom, dérivé du grec, xiphos , épéc
ou sabre, a été donné par quelques anciens à des iris ou
autres plantes voisines, dont les feuilles avoient la forme
d'un sabre. Tournefort l'appliquoit plus particulièrement à
celles de ces plantes dont la racine est tubéreuse; mais Lin-
nseus , regardant ce caractère de la racine comme insuffisant,
a réuni ce genre à Yiris. (J. )
XIPHIUM. (Bot. ) Son nom a été donné aux iris xiphioides
et xiphium. (Lem.)
XIPHOPTERIS. (Bot.) Genre de la famille des fougères,
établi par Kaulfuss pour placer quelques fougères, dont plu-
sieurs avoient été données pour des grammitis par Swartz .
Willdenow , etc. Ce genre appartient à l'ordre des polypo-
diacés. Il est caractérisé par ses fructifications, ou sores, de
forme oblongue, disposées obliquement en dessous et à l'ex-
trémité de la fronde , qui est réfléchie et recourbée. Ces fruc-
tifications sont nues, c'est-à-dire privées d'involucre ou d'in-
dusium. Les capsules sont entourées d'un anneau élastique.
Ce genre se rapproche des lycopodium par ses caractères, et
s'éloigne des grammitis par la position terminale et oblique
des fructifications. Dans les grammitis, les fructifications sont
parallèles à la côte. Les espèces de xiphopteris ont leurs frondes
linéaires, incisées, dentées, quelquefois pinnatifides,
XIU i5t
i. Le Xiphopteris dentelb: Xiphopteris serrulata, Kaulfuss ,
Enum.filic; Curt Spreng. , Syst. , 4 , p. 45. Frondes linéaires ,
finement dentelées, un peu obtuses, glabres, à extrémités
entières et fructifères; sores rapprochés les uns contre les
autres. Cette petite fougère est donnée pour la même plante
que le grammilis serrulata de Swartz et de Willdenow figuré
dans la Cryptogamie de Schkuhr, pi. 7, et qui croît au pied
des arbres, parmi la mousse, à la Jamaïque, aux Antilles, à
la Nouvelle-Grenade et au Pérou.
2. Le Xiphopteius soyeux: Xiphopteris setosa, Kaulf. ; Curt
Spreng., loc. cit. Frondes linéaires, incisées, dentées, à dé-
coupures oblongues, obtuses, soyeuses et décurrentes; sores
finissans , contigus 1ers de leur entier développement. Cette
espèce croît au Brésil.
5. Le Xiphopteris myosuroïde; Xiphopt. myosuroides , Kaulf.
Frondes linéaires, à dentelures très-profondes, qui lui don-
nent Fapparence d'être ailées; découpures demi-ovales, un
peu obtuses; sores entassés à l'extrémité de la fronde alongée
comme une queue et entière. Cette fougère croît au Brésil et
à la Jamaïque. C'est la même plante que le grammitis myosu-
roides de Swartz et de Willdenow (Sp.pl., 5, p. 142).
Curt Sprengel ramène à ce genre, et comme espèces :
j.° Le polypodium cucullatum, Nées : c'est son xiphopteris
cucullata.
•2" Le grammitis heterophylla . Labill. , ou polypodium gram-
ruititis, Rob. Brown : c'est son xiphopteris heterophylla.
Ces deux espèces s'éloignent des autres par leurs fructifi-
cations toujours en paquets distincts et point contigus. (Lem.)
X1PHOSURES. (Crust.) Dans ses premiers ouvrages M. La-
treille avoit établi sous ce nom une famille de crustacés en-
tomostracés , qui ne contenoit que le seul genre Limule.
Voyez l'article Malacostracés, tom. XXVIII, pag. 1 38. (Des.m.)
XIQUE. (Entom.) Voyez Chique et Puce. (Desm.)
X1UHTOTOTLT ou XIUTOTOL. (Omith.) Fernandez, cha-
pitre 120, pag. i3g, et Rai, App. , pag. 170, décrivent sous
ce nom mexicain le tangara bleu, qu'ils disent être très-bon à
manger. (Ch. D. et L. )
XI-UI-TAN. ( Bot. ) Nom chinois de Yophioglossum scandens,
Linn. , qui croit le long des fleuves , en Asie. C'est le tsieru-*
l5* XIX
valli-panna des habitans de la côte de Malabar. Voyez Hydro-
GLOSSUM. (LEM. )
XIXELL. (Ornith.) Nom que le pigeon ramier porte en
Catalogne. (Desm.)
XOA-HOA. (Bot.) Nom cochinchinois d'un grand arbre,
le mangifera fetida , Lour. , dont le bois sert à faire des
parquets dans la Cochinchine. (Lem.)
XOCHI-COPALLI. (Bot.) Nom de la verveine odorante,
selon M. Bosc , probablement en Amérique. (Lem.)
XOCHINACAZTLI. (Bot.) Nom mexicain de la vanille,
cité par Hernandez, lequel signifle fleur d'oreille, parce que
sa fleur, très-odorante , représente par ses contours la forme
de l'oreille humaine. (J.)
XOCHIOCOTZO. (Bot.) Nom mexicain , cité par Hernandez,
du liquidamlar styracifluum , abondant dans l'Amérique sep-
tentrionale, et surtout au Mexique, d'où découle le baume
dit de copalme. ( J. )
XOCHITECANATL ou HOCHICAT. (Ornith.) Synonymes
de toucan et d'aracari, dans Fernandez et Nieremberg. Voyez
Hochicat. (Ch. D. et L. )
XOCHITL. (Bot.) Nom de l'œillet d'Inde, lagetes , dans
le Mexique , d'où cette plante est originaire. Hernandez en
cite plusieurs variétés , et il ajoute qu'il est très-employé dans
ce pays pour la guérison de diverses maladies. (J. )
XOCHITOL. (Ornith.) Il diffère du xochitototl, et est Vorio-
lus costotolt de Latham , décrit sous ce nom mexicain par
Fernandez. (Ch. D. et L.)
XOCHITOTOTL. ( Ornith. ) Voyez Cocostol , ou le troupiale
du Mexique , oriolus banana. ( Ch. D. et L. )
XOCHOITZITZIL1N. (Ornith.) Hernandez mentionne sous
ce nom une espèce d'oiseau -mouche , qui est l'hoitzitzil.
(Ch. D. et L.)
XOCOXOCH1TL. (Bot.) Nom ancien mexicain du cassia
caryophyUacea , dont l'écorce est employée en médecine.
(Lem. )
XOLANTHA. (Bot. ) Genre formé aux dépens des helianthe-
mum, et qui n'a pas été adopté; tandis que le Platonia, qui
répond à VHelianthemum de Tournefort , qui l'avoit créé pour
les espèces de cistes, ou mieux les helianthemum des botanistes,
XUA *53
qui ont la capsule uniloculaire et trivalve, a été établi par
Rafinesque-Schmalz. (Lem.)
XOLO. (Ornith.) Gemelli Carréri a indiqué sous ce nom une
espèce de coq des Philippines à jambes élevées. (Ch. D. et L.)
XOMOLT. (Ornith.) Brisson a cru que cet oiseau , décrit
par Séba , étoit un jaseur; mais c'est plutôt un manakin. Le
xomolt de Fernandez paroit être un cormoran ou un canard
huppé. (Ch. D. et L.)
XONAQUILPATL1. (Bot.) Ce nom mexicain est donné par
Jonston , on ne sait point pourquoi , au spirea salicifolia. (Lem.)
XOR1DE , Xorides. (Entom.) M. Latreille désigne ainsi un
genre d'insectes hyménoptères néottocryptes, voisin des ich-
neumons et des stéphanes. (C. D. )
XOUROUQUOUY. (Bot.) Sous ce nom Barrère cite un
arbrisseau de la Guiane, qu'il croit être un Malpighia, dont
le bois et l'écorce ont une vertu antidysentérique, comme
le simarouba. Voyez Bois de quinquina. ( J.)
XOXOUQU1HOACTLI. ( Ornith.) Nom mexicain, dans Fer-
nandez, du héron hohon. (Ch. D. et L. )
XO-YO. (Bot.) Nom de la pivoine en Chine. (Lem.)
XUARES1A. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs
complètes, monopétalées, de la famille des personnées , de la
didynamie angiospermie de Linnœus, offrant pour caractère
essentiel : Un calice persistant, à cinq divisions profondes;
une corolle presque campanulée ; le tube très-court; le limbe
à cinq découpures égales; cinq étamines égales; les anthères
sagittées , à deux lobes; un ovaire supérieur; un style court;
les stigmates à deux laines; une capsule oblongue , un peu
comprimée, à deux loges, séparées en deux valves par une
cloison ; les valves bifides; un placenta central; des semences
nombreuses.
Xuaresia biflore : Xuaresia bijlora , Ruiz et Pav. , FI. per. ,
■j, tab. i2D, fig. 2; Kunth, in Humb. et Bonpl. , Nov. gen.,
2, pag. 536; Feuill., Per., 2, tab. 48. Arbrisseau d'environ
cinq à six pieds, très-rameux; les rameaux épars, glabres,
striés. Les feuilles sont éparses, pétiolées , lancéolées, acu-
minées, entières, finement dentées en scie, rétrécies en pé-
tiole à leur base , longues de trois pouces, larges de cinq lignes.
Les fleurs sont axillaires , géminées , pédonculées , de la
*«* XUA
grandeur de celles au solanum nigrum ( morelle ). Le calice
est à cinq divisions glabres, profondes, lancéolées, rétrécies
et subulées au sommet, planes , égales, à cinq nervures; la
corolle blanche, campanulée , presque en roue; le tube très-
court; le limbe à cinq découpures égales, oblongues, un peu
aiguës, étalées et réfléchies. Les étaminessont insérées sur le
tube et une fois plus courtes que la corolle; les filainens aplatis,
très-glabres ; les anthères oblongues, sagittées , à deux lobes,
s'ouvrant intérieurement en longueur ; l'ovaire est ovale-ob-
long, glabre, comprimé; le style très-court, terminal; le stig-
mate à deux lames arrondies, conniventes; la capsule est ob-
longue, obtuse, un peu comprimée, brune, glabre, longue de
deux lignes , à deux loges ; les semences sont très-petites , nom-
breuses, un peu rudes. Cette plante croît au Pérou. (Poir. )
XUAREZIA. (Bot.) Genre de la Flore du Pérou, reporté
au Capraria de Linnaeus. (J.)
XUDAR. (Bot.) Voyez Xarera. (J.)
XUEI-KIN. (Bot. ) Nom chinois du chervi. (Lem.)
XUEI-LEAO. (Bot.) Nom chinois du curage poivre-d"eau ,
poljgonum hydropiper , qui croît aussi en Chine. ( Lem.)
XUI-CHAM-PU. (Bot.) Nom de Yorontium cochinchinense ,
en Cochinchine, selon Loureiro. (Lem.)
XUMATL. (Bot.) C'est, selon Hernandez, le sureau du
Mexique, qui est employé aux mêmes usages que le nôtre. (J.)
XUN-LIEN. (Bot.) Nom chinois de l'azedarach , melia aze-
derach, Linn., qu'on cultive pour l'agrément en Chine. (Lem.)
XUONG-RAONG-LA. (Bot.) En Cochinchine, c'est Veuphor-
lia edulis , Linn. , qui, contre l'ordinaire des espèces de ce
genre, peut être mangée; tandis qu'une autre espèce, qui
croît dans le même pays, l'euphorbia nereifolia , Linn., ou
xuone-rong-rao , est émétique, purgative et dangereuse : on
en fait des haies qu'il est difficile de franchir, à cause de ses
nombreux piquans. (Lem.)
XUTAS. (Ornith.) Oiseau aquatique du Pérou , que l'on ap-
privoise dans la province de Quito, et qui paroît être le
pélican. (Ch. D. et L.)
XYA. (Entom.) M. Illiger avoit appelé ainsi le genre d'in-
sectes orthoptères, voisin des courtilières, qu'Olivier avoit
décrit sous le nom de Tridactyle. Voyez ce mot. (C. D.)
XYL i55
XYÈLE, Xyela. (Entom.) Nom donné par M. Dalmann à
un genre d'insectes hyménoptères uropristes, pour y ranger
l'hylotome du pin , dont M. Latreille a fait le genre Pinicola ,
et M. Klug celui de Mastigocerus. Le nom de Xyèle est grec,
£t/»A», et signifie un coutelas courbe, falcula seu gladius fal-
catus. C'est à tort que l'on a écrit Xiète. ( C. D.)
XYLANTHEMA. (Bot.) Genre de Necker, à reporter au
Cirsium dans les cinarocéphales. (J.)
XYLARIA. (Bot.) Hill avoit introduit ce nom en botanique
pour désigner un genre de plantes cryptogames que , depuis
lui, les botanistes ont réuni au Sphœria. Persoon s'en est servi
pour désigner la première section des espèc( s du genre Sphœ-
ria, qui ont la forme d'une massue, ou bien sont caulescentes,
alongées et munies d'un tronc particulier. Ce groupe lui re-
présente le Xilaria de Hill, de Schrank, et VHypoxylon de
Jussieu. On y remarque les sphœria militaris, ophioglossoid.es ,
hypoxylon et digitata , que Linné avoit donnés pour des clavaria,
en quoi il a été suivi par Bulliard.
Le genre Xjlaria de Greville (Crypt. Scol.) répond à cette
section du genre Sphœria de Persoon.
Le Xylaria, comme genre, n'est point admis par Sprengel
et Fries. Ce dernier fait usage du nom de Xylaria pour dési-
gner la première section du genre Hypoxylon, qu'il admet dans
son Syst. orb.veg. , 1 , p. io5 , où il ramène les huit espèces
qui composent sa série des hypoxylons , dans la première
tribu, les Cordiceps, de son genre Sphœria (Syst. mycol. , 2 ,
pag. 3 25 ). Parmi elles sont les sphœria digitata et hypoxylon ,
déjà cités et décrits dans ce Dictionnaire, à l'article Sphœria,
espèces 3 et 4 , ainsi que les sphœria militaris et opliioglossoides.
( Lem. )
XYLÉTINE, Xyletinus. (Entom.) Nom donné par M. La-
treille à quelques espèces de vrillettes, dont il a fait un genre,
parce que leurs antennes sont en scie, comme dans les ptilins
ou les panaches. (C. D.)
XYLITE, Xylita. (Entom.) M. Pnykull désigne sous ce nom
de genre quelques espèces de dircées ou de serropalpes, co-
léoptères hétéromérés de la famille des ornéphiles. (CD.)
XYLOALOES. (Bot.) Voyez Pai.os. (J.)
XYLOBALSAMUM, (Bot.) C'est sous ce nom que l'on cou-
156 XYL
noît dans la matière médicale les petits rameaux brisés de
l'espèce de Balsamier (voyez ce mot) qui donne le baume
de la Mecque. ( J. )
XYLOCARACTA ou XYLOCRACTE, XYLOCOCCUM et
XYLOGLYCON. (Bot.) Noms donnés dans les anciens ou-
vrages de médecine au fruit du caroubier. (Lem. )
XYLOCARPUS. (Bot.) Voyez Carapa et Granatum. (J.)
XYLOCASSIA. (Bot. ) Lobel désigne par ce nom diverses
écorces , qui semblent se rapporter à des variétés de la can-
nelle. ( Lem.)
XYLOCESTE. (Bot.) Arbrisseau décrit par Patrice Browne,
et qui est le Jacquinia armillaris , Jacq. (Lem.)
XYLOCINAMOMUM. (Bot.) Nom du cannellier dans
Adanson. ( Lem. )
XYLOCISTE. (Bol.) Plukenet soupçonne que cet arbre est
le camacari, qui croit au Brésil, et dont Marcgrave a donné
une description imparfaite (voyez Camacari). Le bois du
xylociste est employé pour faire des caisses destinées à con-
tenir du sucre. ( Lem. )
XYLOCOCCUM. (Bot.) Voyez Xylocaracta. (Lem.)
XYLOCOPE, Xylocopa. (Entom.) Genre d'insectes hymé-
noptères de la famille des apiaires ou mellites, établi par M.
Latreille pour y ranger une division de grosses abeilles, éta-
blie par Réaumur ( Mémoires sur les abeilles, tom. 6) sous le
nom de perce-bois ou menuisières , et que nous avons indiquée
sous ce nom, comme une section, au tome I.w, pag. 21 , de
ce Dictionnaire.
Ce genre est établi d'après les caractères suivans : Lèvre
supérieure courte, ne couvrant pas toute la bouche; man-
dibules fortes, à deux ou trois dentelures; tête plus large
que le corselet, sur lequel elle est accolée; abdomen large,
aplati , tronqué à la base, à poils rares, roides, surtout sur les
bords.
Le nom de Xylocope est tiré de deux mots grecs, %uXcv,
bois, et }to7roç , coupeur, le nom de %t)Xox.o7rce signifiant un
bûcheron. Nous avons fait figurer une espèce de ce genre suç-
la planche 29 de l'atlas de ce Dictionnaire , fig. 1.
On peut voir à l'article Mellites, tom. XXX, pag. 7, de
ee Dictionnaire, comment le genre Xylocope diffère de tous
XYL i57
ceux de la même famille: des bembèces, qui ont la lèvre su-
périeure très-longue, formant une sorte de bec; des hylées et
des nomades, qui ont la tête lisse et sans poils; des eucères, qui
ont les antennes très-longues et peu brisées; des euglosses, qui
ont l'abdomen tronqué ; des bourdons , dont la tête est étroite ,
comparativement au corselet; des abeilles et des andrènes , qui
ont l'abdomen couvert de poils fins, comme par un duvet, et
enfin d es phyllot ornes, dont l'abdomen n'est pas conique , mais
concave en dessous.
Nous avons décrit les mœurs de Yabeille violette à l'article
précité. Les autres espèces de ce genre sont d'Afrique, d'A-
mérique ou des Indes orientales. (C. D.)
XYLOCOPHOS. (Ornith.) Nom grec qui se rapporte au
pic ou aux épeiches. (Desm. )
XYLOCRATA. {Bot.) Voyez Xylocaracta. (Lem.)
XYLOCRYPTITE. (Afin.) Nom donné à un minéral dé-
couvert par M. Becquerel dans le lignite d'Auteuil, aux en-
virons de Paris : il est disséminé en cristaux extrêmement
petits, de forme octaédrique, dans les fissures de ce lignite,
à la partie supérieure du terrain d'argile plastique, dont la
craie est recouverte. Ce même lignite renferme aussi des no-
dules de succin et du soufre pulvérulent. La forme des cris-
taux de cette substance paroît se rapprocher beaucoup de
celle de l'octaèdre régulier; ils ont un éclat gras; leur cou-
leur, vue par réflexion, est le grisâtre; ils sont jaunes ou
d'un rouge de rubis par transparence. Ces couleurs dispa-
roissent lorsqu'on chauffe le minéral sur des charbons ardens ;
il ne tombe point en poussière blanche, comme le feroit le
mellite. Exposé sur une feuille de platine à un feu vif et sou-
tenu , il se réduit considérablement, et finit par se trans-
former en une matière vitreuse noirâtre : le mellite ne don-
neroit point ce résultat. Malgré ces caractères distinctifs, M.
Becquerel ne croit pas que l'on puisse encore prononcer sur
la séparation absolue des deux minéraux, et c'est provisoi-
rement qu'il a adopté le nom de xylocryptite, pour distinguer
cette nouvelle substance , qui est en quelque sorte cachée
dans l'intérieur du lignite. (Delafosse.)
XYLODON. (Bot. ) Nom de la première division du genre
^istotrema. Voyez ce mot. (Lem.)
i58 VïL
XYLOGLOSSUM. (Bot.) Genre de la famille des champi-
gnons, établi par Persoon , dans son Traité des champignons
comestibles, pag. 5 1 , 1 45. Il le range près du Sclerotium , et
fait observer qu'il diffère du Clavaria par le défaut d'une
membrane fructifère ou hyinénium , et parce que les graines
ne sont point à l'extérieur. Ce naturaliste se borne à ce peu
de mots, et il cite les clavaria herbarum et sclerotioides, Dec,
FI. fr., 6, pag. 29, comme les espèces de son genre.
1. Le clavaria herbarum, Decand., est le même que le cla-
varia herbarum, Pers. (Comm., p. 6g , pi. 3, fig. 4 , et Syn. , 65) ,
et Vacrospermum compressum , Tode (Fung. Meci. , 1 , p. 8 , pi. 2 ,
fig. 1 5). Selon M. DeCandolle, il est rapporté par lui avec doute
au genre Clavaria. C'est une petite espèce d'une à deux lignes
de longueur, tenace, un peu dure, de forme elliptique , com-
primée , rétrécie à sa base et d'une couleur noirâtre tirant sur
le vert-olive. On la trouve, au printemps, sur l'écorce des
tiges sèches des herbes, solitaire ou disposée en petits groupes.
2. Le clavaria sclerotioides (Dec, FI. fr., 6, p. 29) diffère
beaucoup du précédent. Il forme des tubercules épais, com-
pactes, noirs à l'extérieur et blancs à l'intérieur, qui nais-
sent sous Tépiderme des tiges desséchées de la gentiane jaune,
qu'ils soulèvent pour se mettre à jour. Ces tubercules , qui
rappellent les sclerotium, sont chagrinés, et de leur milieu
s'élève une petite massue longue de deux à trois lignes, char-
nue, glabre, obtuse au sommet, amincie à sa base, de cou-
leur blanchâtre ou roussàtre. Elle a été découverte dans le
Jura par M. Chaillet. Ce naturaliste fait observer que la petite
massue n'est qu'une continuation du tubercule. Dans le Pha-
corhiza, elle sort d'un tubercule en forme de volva.
On ne doit point confondre cette plante avec le phacorhiza
sclerotioides de Persoon. Fries l'a rapportée d'abord à son genre
Pistillaria (pistillaria sclerotioides , Fries, Mycol., 1 , p. 497);
puis ( vol. 2 , p. 245 ) il la ramène , avec l'espèce précédente ,
au genre Acrospermum. Curt Sprengel rapporte le clavaria
sclerotioides, Decand., au clavaria erjthropus, Fers. ; et, par la
synonymie qu'il donne, nous pensons que ce botaniste con-
fond ici plusieurs plantes très-différentes, soit comme espèces,
soit même comme genres. Voyez Sprengel, Syst., 4 , part. 1 ,
pag. 494. (Lem.)
XYL i5g
XYLOGLYCON. (Bot. Voyez Xylocaracta. (Lem.)
XYLOIDES. (Bot.) C'est le nom d'un arbrisseau chez les
anciens Grecs. (Lem.)
XYLOLITHE. (Min.) Delamétherie a donné ce nom aux
bois pétrifiés, et comme il est convenable de désigner ce
genre et ce mode de fossile organique autrement que par une
périphrase, nous l'adoptons; il servira surtout à distinguer
les differens états des bois fossiles, c'est-à-dire enfouis dans
les couches de la terre. Nous restreignons le nom de lignite
aux bois fossiles dicotylédons, soit à peine altérés, soit trans-
formés en une matière charbonneuse et bitumineuse noire,
mais dans laquelle le tissu des bois est encore reconnoissable
soit enfin au charbon fossile qui tire évidemment son origine
de végétaux dicotylédons, accumulés dans les couches super-
ficielles du globe et modifiés par des causes diverses. Nous
nommons stipite, les charbons fossiles qui doivent leur ori-
gine à des végétaux de la famille des cycadées, et enfin nous
réservons le nom de houille au dépôt le plus ancien, dans le-
quel dominent les végétaux monocotylédons des familles des
equisetum, des fougères et des lycopodes.
Le nom de xjlolithe désignera de même des végétaux fos-
siles, mais il ne devra s'appliquer qu'à ceux qui, au lieu
d'avoir été comme carbonisés , ont été remplacés par une
substance pierreuse ; celte substance est presque toujours si-
liceuse, et c'est un fait très -remarquable dans l'histoire de
la pétrification , que cette constance de transformation ou plu-
tôt de remplacement de la substance végétale par la matière
siliceuse , en sorte que les bois, quelle que soit la nature du
sol qui les renferme, qu'il soit marneux, calcaire, gypseux
même, sont presque toujours ou altérés en charbon bitumi-
neux, ou remplacés par du silex. Sur mille exemples de bois
fossiles, il n'y a peut-être pas une exception à cette règle.
Voyez Lignite et Pétrification. (B.)
XYLOLOTON. (Bot.) L'un des noms du quinquefolium des
anciens. (Lem.)
XYLOMA. (Bot.) Persoon a établi ce genre dans la famille
des champignons, dans la division qui comprend le genre
Sphœria, dans lequel même plusieurs de ses espèces avoient
été placées. Ce genre, qui n'est pas adopté par tous les bota-
i6o XYL
nistes, a été le sujet d'un travail particulier de M. De Can-
dolle, inséré dans les Mémoires du Muséum d'histoire natu-
relle de Paris, vol. 3, p. 5 12. Cet auteur le place dans sa fa-
mille des hypoxylons.
Le Xyloma est défini ainsi par Persoon et M. De Candolle :
Réceptacle ou périthécium épiphylle, naissant rarement sur
les rameaux, assez dur, noir, de forme variable, un peu
charnu à l'intérieur, restant clos ou s'ouvrant de différentes ma-
nières, et ne montrant point de sporidies. Ces caractères nous
paroissent extrêmement généraux et applicables à un grand
nombre de genres de la même famille-, aussi Pries semble-t-il
justifié de n'avoir point admis sérieusement le genre Xy-
loma.
Les espèces de ce genre croissent principalement sur les
feuilles des arbres; elles naissent sous l'épiderme , dans le
tissu même des feuilles : à la fin de leur vie , elles rompent
souvent l'épiderme et le fendillent ou le soulèvent irréguliè-
rement. M. De Candolle fait observer que, malgré qu'elles
vivent ainsi dans le tissu des feuilles, et quoique quelques-
unes acquièrent une grosseur considérable , il est remar-
quable qu'elles n'altèrent presque point la santé des plantes
sur lesquelles on les trouve, et que celles-ci végètent à peu
près comme à l'ordinaire , fleurissent et portent des fruits.
Ainsi , malgré leur abondance sur certaines plantes , les xyloma
ne donnent naissance à aucune des maladies végétales redou-
tées par les agriculteurs.
Persoon , dans son Synopsis fungorum, décrit quatorze es-
pèces de xyloma, et on en trouve quarante-une dans les Mé-
moires de M. De Candolle. Toutes ces espèces ne sont pas ad-
mises par les botanistes , et Fries en ramène beaucoup aux
genres Rhytisma , Dothidea, Phacidium , Phorna, Sphœria, Ec-
tosthroma, Usteroma , Decand. Il ne laisse dans Le Xjyloma que
quelques espèces qui, mieux connues, pourroient être pla-
cées ailleurs. Fries et Curt Sprengel admettent le genre Xy-
loma, mais limité à douze espèces.
Les espèces sont présentées sous deux divisions par Persoon.
Dans la première sont les xyloma composés, dont les péri-
théciums sont réunis en un sewl corps. Les xyloma salicinum,
andromedœ , punctatum etacerinum, Pers. , en font partie. Ce
XYL i6t
dernier est décrit à l'article Rhytisma. Le xyloma stellare , en-
core de cette division, est un Dothidea de Pries et le genre
Asteroma (voyez ce mot) de M. De Candolle.
Dans la seconde division , Persoon range les espèces dont
les périthéciums sont solitaires, épars , le plus souvent arron-
dis à la manière des pézizes , ou ponctiformes. On y remarque ,
3.0 les xyloma pezizoides et alneum, qui rentrent dans le »enre
Phacidium (voyez ce mot) de Fries; â.° le xyloma salignum ,
rapporté au genre Phoma (voyez ce mot) 5.° le xyloma sphœ-
rioides, dont Fries a fait une espèce de son genre Excipula;
4.° le xyloma populinum , Pers. , que Fries place dans son genre
Dothidea, ainsi que plusieurs autres espèces de xyloma des au-
teurs ; les xyloma rubrum, Pers. ; aurantium , Schleich. ; orbicu-
latum , Schwein. ; rhois , Sehw. ; lonicerœ , Fries; xylostei , Dec;
asteromorpha , etc. (Le genre Dothidea de Fries ne diffère pas
essentiellement du Xyloma pour ne pas être donné pour le
même, mieux caractérisé et mieux limité. 111e caractérise ainsi:
Cellules solitaires ou plusieurs ensemble, enfoncées dans un
stroma ou une base , arrondies, remplies d'un noyau céracé
et s'ouvrant par une ouverture simple , privées de périthé-
cium ; sporidies simples.) ; 5.° le xyloma hysterioides , Persoon,
décrit à l'article Hvfoderma; 6." les xyloma fa gineum et con-
centricurn, Pers., sont des espèces de sphœria.De ce qui pré-
cède on voit qu'aucune des espèces de xyloma , Pers. , ne reste
dans le genre.
M. De Candolle divise les quarante-une espèces de son genre
Xyloma en trois sections , qu'il ne donne que comme très-ar-
tificielles.
Ce sont celles-ci :
I. Spiloma. Espèces épiphylles, en larges taches rele-
vées de rides et de veines probablement multilocu-
laires à l'intérieur.
Quatorze espèces rentrent dans cette division , où sont les
xyloma acerinum de Persoon, betulinum de Funk , pteridis de
M. De Candolle (espèce de dothidea de Fries), et le xyloma
lemocreum, Dec, ou salicinum, Pers.
53. 11
^2 XYL
II. Microma. Espèces en petites taches épiphylles, en-
tassées ou êparses , probablement uniloculaires.
Cette division comprend vingt- deux espèces, parmi les-
quelles sont les xyloma p une tatum , alneuni ,pezizoides , salignum
populinum , Pers. , dont nous avons donné la synonymie , et les
ectostroma de Fries. '
III. Espèces qui naissent sur les rameaux des arbres.
Quatre espèces composent cette division: ce sont les xyloma
ledi,pini, rhombeum, cinereum, Alb. etSchwein., espèces pla-
cées maintenant dans le genre Phacidium. Enfin, le xyloma
rosœ, Decand., est une espèce encore douteuse, donnée pour
un sphœria par Schleicher.
Ainsi donc, d'après les travaux des botanistes postérieurs
à ceux de M. De Candolle , le genre Xyloma se trouveroit
réduit à un nombre très-limité d'espèces; et Curt Sprengel ,
qui admet le Xyloma de Persoon, n'y place aucune des es-
pèces de cet auteur, et y rapporte plusieurs de celles de M.
De Candolle.
Le genre Xyloma de Sprengel est caractérisé ainsi qu'il est
dit plus haut. Il comprend douze espèces , divisées en deux
parties.
i.° Espèces petites.
1. Le xyloma allii, Dec, qui forme sur les feuilles de Val-
lium multijlorum , Desf. , des pustules noires en dehors et brunes
en dedans.
2. Le xyloma campanulœ , Dec, qui est en très-petites pus-
tules distinctes, noires, pointillées et rudes , sur les feuilles
du campanula trachelium. C'est un dothidea pour Fries.
1 Dans ce genre Ectostroma , ou plutôt dans ce groupe artificiel.
Fries classe les xyloma qui forment sur les végétaux des taches irrégu-
lières, qui semblent privées de substance propre et de végétation. 11
y cite comme exemples : les sphœria thoracella , Reytr. ; le leptoslroma
viridis , Elirenb. ; les xyloma bistortœ , Decand. ; ludiœ , Decand. ; ajfla-
tum , Schwein.; annonœ , Schwein. ; lyriodenà
Decand.; tilite } Fiies; pedicularîs, Decand.
XYL i63
3. Le xyloma virgaureœ, Dec. Ses pustules sont fort rappro-
chées, très-petites , et forment des taches noires, entourées
d'une bande jaunâtre. Elle croit sur la verge d'or. C'est aussi
un dothidea, Fries.
4. Le xyloma juglandis, Dec. Ses pustules sont exiguës , pla-
nes, noires, scabres, disposées par zones circulaires, et for-
ment des taches dont le bord est gris ou roussàtre. On
trouve cette espèce sur les feuilles du noyer.
5. Le 2yl0ma.punctula.tum, Dec. Pustules exiguës convexes
brunes, très-rapprochées et confluentes. Ce xyloma croît à la
surface inférieure des feuilles du châtaignier et du chêne.
Curt Sprengel ramène à cette division les xyloma arbusti de
Fries (Obs.), cupulatum du môme auteur, et cratœoi termi-
nalis de Nées.
2.0 Espèces plus grandes.
6. Le xyloma listortœ, Decand. Il forme sur les feuilles de
la bistorte des taches d'un noir sans éclat, arrondies ou irré-
gulières, larges de six lignes ou plus, ayant une bordure jau-
nâtre , due aux feuilles altérées en cette partie. Cette espèce
est un ectostroma de Fries.
7. Le xyloma pedicularis , Dec, se plaît sur les deux faces
des feuilles du pedicularis incarnata, Linn. Il y forme des ta-
ches noires irrégulières ou arrondies, peu proéminentes, à
surface légèrement chagrinée , à substance interne brune et
compacte.
Les xyloma areolatum et frustulatum de Fries sont deux es-
pèces que Sprengel rapporte à cette seconde division de son
genre Xyloma.
On peut consulter la table de Steudel pour la synonymie
des cryptogames rapportés au genre Xyloma. On y trouvera
aussi la citation de quelques espèces rapportées à d'autres
genres. Enfin , le xyloma caricinum de Fries est Varthrmium puc-
einoides (Kunz, Persoon et Schmidt), le goniosporium pucci-
noides ( Link, in "VViUd., 6p. pi. , 6 , part. 1 , pag. 44 ) et le co-
noplea puccinoides , Decand. (Lem.)
XYLOMÉES. {Bot.) Fraction de Tordre des hypoxylons dans
les champignons, qui réunit les genres Polysligma, Xyloma,
Asteroma, Microma , Phacidiurn, Leptospermum, Bypoderma et
164 XYL
Hysterium , selon M. De Candolle; genres qui font partie des
Sphœriacées de Fries. (Lem.)
XYLOMELUM. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à
fleurs incomplètes, delà famille des prot éacées, de la tétrandrie
monogynie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Point
de calice; une corolle à quatre pétales, courbés au sommet;
quatre étamines saillantes , insérées vers le milieu des pétales,
quatre glandes à la base de l'ovaire; celui-ci supérieur, à
deux ovules; un style ; un stigmate vertical, obtus, en massue.
Le fruit épais, ligneux, à une seule loge excentrique; les se-
mences ailées au sommet.
Ce genre est très-voisin des banlcsia, dont il faisoit partie :
il se rapproche également des orites.
Xyiomelum fyriforme : Xylomelum pyriforme , Smith, Trans.
linn.,vo\. 10 ; Rob. Brown , AW. Holl. , 387 ; Halcea pyriformis ,
Cavan. , Ann. de hist. nat. alic, 6, tab. 556; Banksia pyri-
formis, Gaertn., De fruct. , tab. 47; Lamk., lll. gen., tab. 54,
fig. 4. Arbre peu élevé, dont le tronc est droit, cylindrique,
haut d'environ quatorze pieds. Les rameaux sont opposés,
revêtus d'une écorce brune, garnis de feuilles opposées, pé-
tiolées, lancéolées, entières, très-aiguës, vertes en dessus,
brunes en dessous, longues de trois pouces sur un de large,
les pétioles longs d'un pouce, renflés, comprimés, plus larges
et presque embrassans à leur base. Les fleurs sont réunies sur
des épis simples, axillaires, opposés ou en verticilles rappro-
chés, presque tous stériles, excepté les inférieurs. Le fruit,
soutenu par un pédoncule court, épais, est une capsule en
forme de poire renversée, longue de deux ou trois pouces
sur environ un pouce et demi de large, couverte d'un duvet
court, épais, tomenteux, cendré ou d'un brun foncé, à une
seule loge , à deux valves épaisses , s'ouvrant d'un côté jusqu'à
leur base et de l'autre à peine jusqu'au milieu, renfermant
des semences convexes d'un côté, planes de l'autre, termi-
nées par une aile membraneuse, fort grande, roussàtre , à
une seule nervure , point veinées. Cette plante croît à la
Nouvelle -Hollande. (Poir.)
XYLOMETRON. (Bot.) Paulet classoit sous ce nom géné-
rique les agarics ligneux. ( Lem.)
XYLOMYZON. (Bot.) Genre de la famille des champignons,
XYL i65
séparé du Merulius, dont il faisoit une des sections, leSerpula,
dans le Synopsis fungorum de Persoon , et qui en a été distin-
gué par cet auteur, dans sa Mycologie européenne, vol. 2 ,
pag. 32. Mais nous devons dire que Link l'avoit déjà pro-
posé et nommé Xylophagus. 11 est ainsi caractérisé : Chapeau
étendu, très -plat, membraneux, sessile, renversé et adhé-
rent par sa surface supérieure ; ayant l'inférieure ou l'externe
marquée de plissures sinueuses, entrelacées de manière à
former des cellules ou des pores disposés en forme de réseau
ou irrégulièrement.
Ce genre , adoplé par quelques botanistes et rejeté par Fries
' et Curt Sprengel, comprend une quinzaine d'espèces , qui vi-
vent sur les arbres et sur le bois dépouillé de son écorce ,
comme l'indique leur nom générique de xylomyzon. Elles
forment des plaques plus ou moins étendues, minces, diver-
sement colorées en brun , en jaune, en rouge, etc.
Le xylomyzon, destruens , Pers. , est l'espèce principale de ce
genre. Elle est décrite à l'article Merulius, tom. XXX, p. 178 ,
de ce Dictionnaire , et nommée merulius lacrymans. Le meru-
lius vastator , qui y est également décrit, non-seulement est
ramené par Persoon au genre Xylomyzon , mais encore il ne
seroit qu'une variété de l'espèce précédente.
Ce même naturaliste décrit plusieurs variétés du xylomyzon
destruens, dans sa Mycologie européenne, vol. 2, p. 22 , dont
une, qui croît sur le marchantia polymorplia, pourroit être une
espèce distincte. Dans ce même genre il place les merulius
Lren^eHosus, serpens , ru/us, de son Syncpsis fungorum. Les meru-
lius vastator, molluscus , himantioides , porioides , de Fries (Syst.
mycol., vol. 1 ) , sont autant d'espèces de xylomyzon.
Persoon décrit en outre plusieurs nouvelles espèces de ce
genre, et en donne les figures. Ce sont :
1. Le xylomyzon pulchrum, Pers. , Mycol. , 2 , p. 32 , pi. 14 ,
fig. 1. Il est d'un brun rouge ou ferrugineux, avec une belle
bordure blanche; les plissures forment un réseau poreux très-
régulier. 11 croit en plaques de deux à trois pouces de dimen-
sion sur les écorces du sapin, près de Neufchàtel.
2. Le xylomyzon taxicola, Pers., loc. cit., fig. 5 et 6. Il est
brun -roux, avec une teinte de terre d'ombre, opaque et
sans rebords; ses cellules sont un peu élevées et presque tu-
>w XYL
buleuses. Ce champignon croît sur les troncs des ifs, dans les
Vosges. v
3. Le xylomyzon isopyron, Pers. , loc. cit., pi. 16 , fig. 1 et 2.
Champignon s'étalant longitudinalement , très* mince, d'un
rouge de chair, avec le contour irrégulier, blanc, un peu
byssoïde, rarement fibreux ; plissures serrées, assez grandes,
régulières, entremêlées de plis plus petits; les pins grands
forment presque un réseau. Cette jolie espèce a été trouvée
aux environs de Paris, et y paroit peu commune. Elle forme
sur les branches dépourvues de leur écorce des plaques très-
adhérentes, longues de trois pouces sur un de large.
4. Le xylomyzon crocum , Persoon , loc. cit., pi. 14, fig. 5
et 4. Il est inégalement étalé, mou , d'une couleur jaune de
safran, avec le bord byssoïde , d'un blanc gris; les plissures
sont lâches, irrégulièrement réticulées; quelques-unes sont
obliques , comme dentelées et déchirées. On le trouve sur le
sapin, dans les Vosges.
5. Le xylomyzon paucirugum, Pers., loc. cit.,j>]. 14, fig- ?•
Celui-ci est incrustant, mince, d'un jaune voilé de brun ,
avec le bord un peu velu , blanchâtre; son hyménium est lisse ;
ses plissures sont peu nombreuses, larges, transversalement
réticulées. Il adhère fortement au bois, en formant des pla-
ques très-irrégulières, confluentes. La surface de ce cham-
pignon , qui croît dans les Vosges , est d'abord entièrement
lisse ; les plissures ne s'y développent que plus tard ; elles sont
superficielles et même peu apparentes.
6. Le xylomyzon cru stosum , Pers., loc. cit., p. 54. Il forme
sur les troncs des sapins recouverts de terre de larges plaques
glabres, semblables à des croûtes, d'un brun pâle, avec le
bord aigu ; ses plissures sont poreuses, inégales, comprimées
et petites. On le trouve dans le Jura. (Lem.)
XYLON. (Bot.) Les anciens donnoient au cotonnier ce nom
et celui de gossypium. Tournefort avoit adopté le premier:
mais le second, préféré par Linnaeus , a prévalu. (J.)
XYLON-EFFENDI. (Bot.) Nom du liquidambar oriental en
Chypre. On dit que Je parfum employé par Joseph d'Ari-
mathie pour embaumer Jésus- Christ en avoit été retiré.
Son bois a été pris pour le bois de Rhode ou de rose, mais
à tort. (Lem.)
XYL 167
XYLOPALE. (Min.) On a donné ce nom aux bois pétrifiés
qui sont de la nature du silex résinite. Voyez Quarz et Silex
nÉSINITE. (Delafosse. )
XYLOPETALON. (Bot.) Voyez Thymiatitis. (J.)
XYLOPHAGES. (Entom.) Ce mot, qui signifie mangeur de
bois ou qui se nourrit de lois , a été donné à des insectes très-
différens : i.° par nous et par M. Cuvier , dans les Tableaux
d'anatomie comparée, en 1799, et ensuite, en i8o5, dans la
Zoologie analytique, comme le nom delà 20/ famille des co-
léoptères tétramérés , dits Ugnivores ou xylophages,
■j.° En 1817, pour la première fois, M. Latreille nomma
ainsi la seconde famille des coléoptères tétramérés, qui com-
prend les bostriches, les trogosites , les mycétophages , etc.;
tandis qu'il appela longicornes les insectes qui étoient pour
nous des xylophages. (Cuvier, Règne animal, tom. 5, p. 337;
et, en 182 5, dans ses Familles naturelles du règne animal,
p. 395.)
3.° Enfin M. Meigen , en 1804 , et par suite Fabricius, ont
employé le nom de Xjdophagus pour indiquer un genre de
diptères voisin des némotèles ou des stratyomes.
Nous traiterons successivement , dans des articles séparés ,
de chacune de ces applications diverses.
I. Les XIXOPHAGES ou L.IGN1VORES. Noms sous les-
quels nous avons désigné une famille très- naturelle parmi
les insectes coléoptères à quatre articles à tous les tarses
ou tétramérés, correspondante aux genres Cerambyx ou Ca-
pricorne, et Leptura de Linné, qui ont été depuis subdivi-
sés en plusieurs autres.
Cette famille est caractérisée essentiellement par la forme
des antennes, qui sont longues et en forme de scie, ou plus
grêles à leur extrémité libre, non portées sur un bec ou sur
un prolongement du front.
Cette dernière particularité les éloigne des rhinocères ou
de la famille des charansons, qui ont en général les antennes
plus courtes que le corps et insérées sur une sorte de nez ou
la partie prolongée de la tête qui supporte la bouche.
Secondement, cette famille des xylophages se distingue de
celles des omaloïdes et des cylindroïdes, tels que les ips, les
lyctçs , les trogosites, les mycétophages , d'une part, et de
,68 XYL
l'autre, les clairons, les bostriches , lesscolytes, dont les an-
tennes sont en masse.
Troisièmement, des phytophages ou herbivores, tels que
les chrysomèles, criocères, galéruques, gribouris, etc., ainsi
que des spondyles et des cucujes, dont les antennes sont en
fil ou à peu près de même grosseur à leurs deux extrémités.
Le nom de Xyloph <ges est emprunté des mots grecs fyxov ,
lois, et Çctyoç , mangeur.
M. Latreille, dans ces derniers temps, les a nommés lon-
gicornes, et il les a partagés en cinq tribus, qu'il nomme les
Priot.iens, les Cérambycins, les Nécydalides, les Lamiaires et
les Lepturètes, qui correspondent aux cinq genres principaux.
Tous ces insectes ont les mêmes mœurs et une analogie des
plus évidentes dans leur port et dans la forme des membres.
Tous, sous l'état de larves, se nourrissent des parties ligneu-
ses des végétaux , dans le tronc même des arbres ou dans leurs
branches, ou sous leurs écorces. Ces larves ont l'apparence de
vers blancs, mous, alongés , presque constamment à quatre
pans garnis de mamelons du côté le plus large, qui corres-
pond au dos ou au ventre. L'extrémité qui correspond à la
tête est plus grosse et plus ridée : on y voit de fortes mandi-
bules. Le dessous est muni de six pattes écailleuses, courtes.
Quelques-unes de ces lirves vivent dans les arbres en pleine
végétation; d'autres préfèrent le tronc des arbres morts ou
leurs racines. Elles s'y pratiquent de longues galeries, dans
lesquelles elles se meuvent à l'aide des tubercules ou mame-
lons dont leur corps est garni, à la manière des ramoneurs
dans les tuyaux des cheminées, et cela avec une rapidité in-
concevable.
La plupart des xylophages , sous l'état parfait, ont des for-
mes sveltes; leur corps est grêle, alongé, plus étroit aux ex-
trémités que dans la partie moyenne; le plus souvent il est
orné des couleurs les plus vives et les plus brillantes. Leur tête
est armée de longues antennes à articulations distinctes , que
l'insecte peut diriger en avant et souvent porter sur les côtés
et même en arrière; leurs pattes sont grêles, alongées, avec
des tarses garnis de brosses ou de parties veloutées en dessous.
La plupart peuvent produire un bruit ou un son particulier
en faisant frotter leur corselet contre la base des élvtres. ou
XYL iGc)
la tête dans le corselet, par un mouvement régulier de va et
vient. Les femelles sont ordinairement plus grosses et moins
brillantes que les mâles. Leurs antennes sont plus courtes , et
leur abdomen est prolongé en une sorte de pondoir ou de
tube formé de pièces articulées, alongées, que l'insecte peut
introduire sous les écorces pour y déposer ses œufs.
Huit genres principaux ont été rapportés à cette famille.
Nous les avons fait représenter sur la planche i8.e de l'atlas
des insectes joint à ce Dictionnaire, auquel nous prions le
lecteur de recourir, pour avoir sous les yeux l'arrangement
systématique que nous allons lui indiquer ici , renvoyant à
chacun des genres les détails qui les concernent.
Celui des Molorques, que quelques auteurs ont appelé Né-
cjdale, se distingue de tous les autres, parce que ses élytres
sont très-courts, comme tronqués, laissant à nu les ailes infé-
rieures , qui sont même étendues dans toute leur longueur ou
simplement un peu plissées à leur extrémité.
Tous les autres genres ont les éiy très alongés et couvrant les
ailes membraneuses dans l'état de repos; mais dans deux
genres, ceux des Rhagies et des Leptures , les élytres sont évi-
demment plus étroits à leur extrémité libre; la tête est ré-
trécie en arrière du côté du corselet, en manière de col ;
les antennes sont rapprochées entre les yeux; le corselet, qui
est tantôt lisse ou arrondi latéralement, tantôt muni d'une
épine ou d'un tubercule saillant, distingue ces deux genres.
Dans tous les autres genres , les élytres offrent à peu prés la
même largeur dans toute leur étendue; mais de même le cor-
selet est tantôt épineux, comme dans les Priones , les Capri-
cornes et les Lamies; tantôt il est arrondi et sans épines, comme
dans les Callidies , qui l'ont déprimé ou globuleux, presque
aussi large que long, et dans les Saperdes, qui l'ont plus long
que large, et dont le corps est convexe. La manière dont
s'insèrent lesantennes distingue les Priones, chez lesquels elles
s'attachent au-dessus des mandibules; au lieu qu'elles sont
situées entre les yeux chez les Capricornes , dont le corps est
aplati , alongé; tandis que dans les Lamies il est très-court et
convexe.
Voici, au reste, un tableau synoptique qui représente ces
particularités caractéristiques.
M° XYL
20/ Famille. Les Lignivores ou Xyi.ophages.
Coléoptères tétratnérés , à antennes longues, en soie, non
portées sur un bec.
raccourcis, ne couvrant pas les ailes membraneuses qui
ne sont pas pliées 3. Moi.orqie
plus étroits à l'extrémité, libre; j épineux i.Rhacie.
à corselet jsans ëpines . 2. Lepture.
- Ç [ au-dessus des mandibules 8. PRior;e.
c v 1
- S "S j entre les I plat , long, étroit. 6. Cutricorke.
|.S (3-eux; corPsj rond, court, large ^.Lam.e.
{globuleux ou circulaire 4. Callidif.
.... ,' Z „
cjlindnque ou alongc.. 5. Saperde.
II. Les X1XOPHAGES. M. Latreille a désigné ainsi la
deuxième famille des coléoptères de sa troisième section
ou tétratnérés, qu'il divise en cinq tribus. Le principal ca-
ractère de cette famille consiste dans la forme des antennes,
qui sont courtes , qui ont souvent moins de onze articles et
qui sont plus grosses ou en massue à leur extrémité. Cette fa-
mille correspond essentiellement à celles que nous avons dé-
signées sous les noms de planiformes ou omaloïdes et de cylin-
driformes ou cylindroïdes. A cette dernière appartiennent les
trois premières tribus de M. Latreille, qu'il nomme scolitaïres ,
lostrichins et paussiles. A la première se rapportent les deux
autres tribus, désignées sous les noms de trogositaires et de
platysomes. (Voyez Omaloïdes et Cylindroïdes.)
III. XYLOPIIAGE , Xylophagus. Nom donné par M. Mei-
gen et adopté par 1 abricius , par M. Macquart, etc.. pour
désigner un genre d'insectes à deux ailes, que Ton avoit
d'abord rangé avec les stratyomes ou les némotéles, qui ap-
partiennent en effet à la même famille des aplocères. Leurs
larves se développent dans la sève des arbres qui ont des caries
ou des ulcères qui suintent. On n'en connoit que trois espèces.
1. Le Xylophage noir , Xylophagus ater.
Le mâle a été décrit et figuré par Panzer ( Faune d'Alle-
magne, cahier 64, n.° 20 ) sous le nom ftempis subulata.
Car. Noir, avec les pattes jaunes; ailes transparentes, à
bandes transversales, obscures. La femelle a des bandes grises
sur le corselet.
z. Le Xylopkage ceinturé, X. cinctus,
XYL 17 =
C'est le rhagio syrphoides de Panzer (Faune germanique,
fasc. 77 , n.° 19).
Car. Noir , avec le milieu de l'abdomen et les pattes fauves.
5. Le Xylophage tacheté, X. maculatus.
Car. Corselet tacheté de jaune ; bords postérieurs des an-
neaux du ventre jaunes; écusson et pattes jaunes.
Ces trois insectes se trouvent aux environs de Paris. (CD.)
XYLOPHAGUS. (Bot.) Link. avoit proposé sous ce nom un
genre de champignons où il rapporloit les espèces de merulius
dont le chapeau, membraneux, sessile, étendu, a la surface
externe marquée de plis ou de veines flexueuses, entières ou
interrompues. Link. ajoute que ces champignons s'étalent sur
le bois et le détruisent, et qu'il considère comme lui appar-
tenant les merulius que Persoon , dans son Synopsis, avoit ran-
gés en un groupe, le Serpula. Le Xjlophagus de Link est le
même que le XvLOMYZON.de Persoon, décrit plus haut. (Lem.)
XYLOPHYLLA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs hermaphrodites ou polygames, de la famille des
euphorbiacées , de la pentandrie trigynie de Linna?us, offrant
pour caractère essentiel : Des fleurs hermaphrodites , souvent
monoïques; un calice à cinq ou six divisions profondes; point
de corolle; trois, quelquefois cinq ou six étamines; les fila-
mens connivens à leur base; un ovaire supérieur; trois styles
réfléchis; trois stigmates déchiquetés; un fruit capsulaire, à
trois coques; chaque coque bivalve, à deux semences.
Ce genre est très-rapproché du Phjllanthus . il est remar-
quable par la situation des fleurs, placées entre les créne-
lures des feuilles, ou, selon M. de Jussieu, des rameaux
aplatis prenant la forme des feuilles. Ces feuilles elles-mêmes
offrent, dans le plus grand nombre des espèces, l'apparence
de feuilles ailées , et plusieurs auteurs les ont regardées comme
telles, étant étalées et disposées sur deux rangs, le long d'un
rameau souvent caduc . qui semble devenir un pétiole com-
mun. Ces pétioles ont le caractère de véritables rameaux;
ils ne tombent point tous avec les feuilles, et il se trouve
des espèces, comme le xylephyllafàlcata, qui ont les feuilles
éparses, caduques: elles sont, assez généralement accompa-
gnées à leur base d'une stipule en forme d'écaillé vaginale,
en carène. Plusieurs des parties de la fructification avortent
'7* XYL
souvent dans la plupart des espèces. On trouve des fleurs
qui n'ont que des étamines et point de pistils; d'autres des
pistils sans étamines; quelques autres sont hermaphrodites.
Ces caractères ne sont point assez constans pour être établis
en principes, et il est assez probable que ces variations n'ont
lieu que par avortement. Les grands rapports de ce genre
avec les phjllanthus , ont occasioné le passage de plusieurs
espèces d'un genre dans l'autre.
Xylophylla a larges feuilles : Xjloplij'lla latifolia , Linn. ;
Larnk., ///. gen., tab. 855 , fig. 2. Arbrisseau de deux ou trois
pieds, plus ou moins raineux. Les rameaux sont alternes,
presque cylindriques, glabres, un peu comprimés. Les feuilles
sont alternes, comprimées, coriaces, disposées sur deux rangs,
lancéolées, glabres, à stries obliques, rétrécies à leur base,
aiguës au sommet, d'un vert foncé , entières à leur partie
inférieure, crénelées de leur milieu à leur sommet, longues
d'environ deux pouces sur six lignes de large. Les fleurs sont
polygames, pédonculées, situées entre les crénelures des
feuilles , petites , d'un blanc sale. 11 y a trois étamines dans les
fleurs mâles dont les filamens sont connivens jusqu'au-delà de
leur milieu. Dans les fleurs femelles on voit un seul style
droit, divisé en trois à sa partie supérieure; les stigmates sont
obtus, réfléchis, à deux ou trois découpures. Cette plante
croit dans les contrées méridionales de l'Amérique.
XYLorHYLLA a longues feuilles : Xjdophjlla longifolia , Linn.,
Mcnf., 221; Xerophyllos ceramica , Rumph. , Herb. amb., 7,
tab. 12. Arbrisseau d'une médiocre grandeur, dont les tiges
sont glabres, cylindriques, très - lisses , environ de la gros-
seur du bras, chargées de rameaux alternes, nombreux,
fermes, tétragones, un peu membraneux à leurs angles. Les
feuilles sont alternes, presque sessiles , étroites, linéaires,
longues d'un pied et plus, à peine larges de six lignes, ré-
trécies en pointe à leur base, aiguës au sommet, fermes,
giabres , dentées à leurs bords. Ces feuilles en produisent
quelquefois d'autres , et alors les anciennes deviennent pres-
que des rameaux ailés. Les fleurs sont situées sur le bord et
entre les crénelures des feuilles. Leur calice est fort petit,
de couleur rouge, à cinq découpures obtuses , persistantes.
Le fruit est une capsule oblongue, un peu arrondie; de la
XYL i75
forme d'une baie de laurier, dure, de couleur verte; les se-
mences sont ovales-oblongues. Cette plante croit sur le revers
des hautes montagnes, sur les rochers exposés au froid, dans
les Indes orientales. Ses fruits, d'après Rumph , empoisonnent
les chiens.
Xylophylla a feuilles linéaires ; Xylophylla linearia , Swarfz,
FI. ind. occid., 2 , pag. 1 1 1 3. Ses tiges sont à peine hautes
d'un pied , droites , rameuses , à ramifications cylindriques ; les
pétioles communs (ou rameaux) sont glabres, redressés, un
peu comprimés, longs de quatre à cinq ponces, presque à
deux angles; les feuilles linéaires, presque sessiles, élargies
dans leur milieu, très- aiguës , glabres, crénelées, longues
de deux pouces, accompagnées à leur base de stipules pres-
que capillaires. Les fleurs sont monoïques, réunies au nombre
de trois ou six à chaque crénelure ; les pédoncules capillaires ,
longs de quatre lignes; le calice est blanc, à six découpures
arrondies; il y a six glandes comprimées dans le fond du calice;
les trois filamens sont très -courts, connivens ; les anthères à
deux lobes; l'ovaire est arrondi, surmonté de trois styles com-
primés; les stigmates sont bifides. Cette plante croît dans les
contrées occidentales de la Jamaïque , sur le bord des fleuves,
dans les terrains pierreux, au milieu des forêts.
Xylophylla ALONGÉE ; Xylophjylla elongata , Jacq. , Hort.
Schanbr., 3, tab. 348. Cette plante a des tiges glabres, li-
gneuses, droites, cylindriques, rudes, d'un brun cendré,
hautes d'environ six pieds, épaisses d'un pouce à leur base.
Les rameaux ou pétioles communs sont étroits , alternes ,
comprimés, rapprochés; les feuilles alternes, alongées, va-
riables dans leur longueur, coriaces, linéaires - lancéolées ,
rétrécies à leur base, vertes, luisantes, crénelées, longues de
deux ou cinq pouces; la feuille supérieure et terminale est plus
étroite que les autres, quelquefois longue d'un pied ; les stipules
sont petites, sessiles, rougeàtres à la base de rameaux. Les
fleurs sont situées dans les crénelures des feuilles, réunies plu-
sieurs ensemble, monoïques, quelquefois hermaphrodites ;
les pédoncules courts, simples, uniflores; le calice est coloré
en rouge , divisé en six découpures en ovale renversé , obtuses ,
étalées; les trois extérieures plus étroites, rouges dans les
fleurs mâles, blanches dans les femelles; il y a six filamens rap-
174 XYL
proches en colonne, soutenant autant d'anthères; six glandes
jaunâtres à la base des filamens ; l'ovaire est placé dans le
centre d'un disque glanduleux, marqué de trois sillons, sur-
monté de trois styles trifides; les capsules sont glabres. Cette
plante croît dans les Indes orientales.
Xylophylla des montagnes ; Xylophylla montana , Swartz ,
Flor., loc. cit. Ses tiges sont très-rameuses, hautes de cinq à
six pieds, revêtues d'une écorce cendrée; les rameaux et leurs
divisions sontépars, souventdichotomes, un peu cylindriques,
redressés, ridés par anneaux, persistans, comprimés au som-
met, de couleur glauque , cendrée; les feuilles sont alternes ,
presque sur deux rangs opposés, sessiles, elliptiques, lancéo-
lées, un peu obtuses, incisées et crénelées, roides, coriaces,
d'un vert foncé, glabres ; il n'y a point de stipules. Les fleurs
sont réunies par petits paquets aux crénelures; les feuilles
monoïques, presque sessiles. Les fleurs mâles, au nombre de
huit ou dix , sont d'un rouge pâle ; leur calice est à cinq ou
six découpures concaves ; il y a autant de glandes comprimées ;
trois filauiens courts, connivens; les anthères sont à deux lo-
ges; les fleurs femelles, mélangées avec les fleurs mâles, d'un
pourpre foncé; l'ovaire entouré d'un anneau à sa base; les
trois styles sont très-courts , appliqués sur l'ovaire ; les stig-
mates bifides, un peu élargis; la capsule est fort petite, arron-
die, à trois côtes, à trois sillons, à trois valves bifides. Cette
plante croît sur les roches calcaires, dans les contrées occi-
dentales de la Jamaïque. (Poir.)
XYLOPHYLLOS. {Bot.) La plante de l'Inde que Rumph
nommoit ainsi, a été constituée genre par Linnaeus, dans son
Mantissa, sous le nom de Xylophylla longifolia, et il y ajou-
tait comme seconde espèce son phyllanthus epip'ayllanthus ,
sous celui de Xylophylla latifolia. Quelques auteurs l'ont réuni
au Phyllanthus. L'Héritier le séparoit sous le nom de Genesi-
phylla. Gœrtner et M. Ad. de Jussieu ont maintenu le Xjv-
lophylla, qui reste distinct sous son premier nom, en le re-
plaçant parmi les genres monoïques. (J.)
XYLOP1A. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs
complètes, polypétalées, régulières, de la famille des anonees,
de la polyandrie polygynie de Linnoeus, offrant pour caractère
essentiel : Un calice coriace à trois divisions profondes, quel-
XYL i?5
quefois à trois ou cinq lobes; une corolle à six pétales; les
extérieurs plus larges; les anthères presque sessiles , nom-
breuses, insérées sur le réceptacle ; deux à quinze ovaires su-
périeurs, autant de stigmates sessiles et décapsules ou de baies
coriaces-, pédicellées , à une ou deux loges monospermes.
Xylopia a feuilles de troëne : Xjlopia ligustrifolia , Dunal,
Anon., tab. 18; Kunth, in Humb. et Bonpl., 5, pag. 64. Cet
arbrisseau est garni de rameaux alternes, glabres, verruqueux,
pubescens dans leur jeunesse. Les feuilles sont alternes, pé-
tiolées , lancéolées, aiguës à leurs deux extrémités, entières,
glabres en dessus, d'un vert gai et luisant, pubescentes en
dessous, longues de dix-sept à vingt -une lignes, larges de
cinq à six lignes. Les pédoncules sont axillaires, solitaires ou
géminés, chargés d'une ou quelquefois de plusieurs fleurs,
munis à leur base de deux ou quatre bractées ovales, arron-
dies, embrassantes. Le calice est glabre , petit, trifide, à lobes
ovales, égaux , aigus; la corolle est à six pétales, dont les trois
extérieurs linéaires , un peu aigus , épais, creusés à leur base,
soyeux à leurs deux faces, ferrugineux en dehors, longs de
sept à huit lignes; les trois intérieurs sont plus étroits et plus
courts. Le fruit est oblique, oblong, obtus, rétréci en pédi-
celle à sa base, glabre, brun, long de quatre à cinq lignes;
les semences sont glabres, brunes, luisantes, entourées d'un
arille incomplet. Cette plante croit proche de Buga de Popaya.
Xylopia a feuilles de saule : Xjlopia salicifolia, Dunal,
Anon. , tab. 17 ; Kunth , /ce. cit. Cet arbre est chargé de ra-
meaux cylindriques, verruqueux, d'un brun noirâtre, soyeux
etpubescens dans leur jeunesse. Les feuilles sont rapprochées,
alternes, médiocrement pétiolées, lancéolées, étroites, acu-
minées, obtuses à leur base , aiguës au sommet, très-entières,
glabres en dessus , d'un vert gai , luisantes , argentées et
soyeuses en dessous, longues de deux pouces et plus, larges
de quatre ou cinq lignes; les pédoncules sont axillaires, so-
litaires, uniflores , velus et pubescens, munis vers leur mi-
lieu d'une bractée presque orbiculaire, soyeuse, pubescenîe,
embrassante. Les fruits sont au nombre de deux et plus,
pédicellés , ovales, obliques, rétrécis en pédicelle à leur base,
bruns, glabres, à une ou deux loges indéhiscentes, de la gros
seur d'un noyau de cerise; il y a une semence dans chaque
ï7« XYL
loge, brune, elliptique, obtuse. Cette plante croît le long de
la rive du fleuve de la Magdeleine.
Xylopia a fruits hérissés : Xylopia muricata, Linn. , Spec;
Browne, Jam., tab. 5 , fig. 2; Xylopia frutescens, Gaertn.,
tab. 69. Dans cette espèce les rameaux sont glabres, ligneux,
un peu tortueux; les feuilles alternes, médiocrement pélio-
lées, oblongues, lancéolées, nerveuses, acuminées, barbues
à leur sommet, entières, longues de trois pouces et plus,
larges d'un pouce. Les fleurs sont axillaires , disposées en
petites grappes très-courtes , sur un pédoncule court et ra-
meux. Le calice est petit, à trois ou cinq lobes; la corolle
trois ftris plus longue que le calice; les pétales sont lancéolés;
les trois extérieurs plus grands; les filamens très-courts; les
anthères oblongues; les capsules sont pédicellées , un peu
globuleuses, ponctuées, hérissées, à deux valves, à deux
loges, à deux semences. Cette plante croit sur les montagnes
à la Jamaïque.
Xylopia arbrisseau : Xylopia frutescens , Aubl., Guian., 1 ,
tab. 292; Lamk. , III. , tab. 495. Arbrisseau d'une moyenne
grandeur, haut de quatre ou cinq pieds, sur un tronc de
cinq à six pouces de diamètre, revêtu d'une écorce lisse et
cendrée. Son bois est blanc ; ses branches sont droites, char-
gées de rameaux velus, longs et flexibles ; les feuilles alternes,
éparses, sessiles, glabres, verdàtres en dessus, cendrées eu
dessous, ovales, lancéolées, étroites, alongées , terminées en
pointe. Les fleurs sont axillaires, solitaires ou réunies deux
ou trois; le pédoncule est court; le calice velu, à trois décou-
pures profondes , concaves « aiguës , accompagné de deux petites
écailles; les pétales sont oblongs, les trois extérieurs épais, cen-
drés, velus; les intérieurs plus petits; les capsules sont rouges, à
quatre angles mousses, attachées à un placenta commun , s'ou-
vrant du sommet à la base en deux valves coriaces, renfer-
mant une ou deux semences. Cet arbre croit à l'île de Cayenne
et dans la Terre ferme , au bord des savannes. Son écorce
est d'une saveur piquante , aromatique. Les capsules sont acres
et ont une odeur de térébenthine. Les graines, mâchées, sont
également aromatiques et piquantes. Les Nègres en font
usage en guise d'épices.
Xylopia a feuilles glabres: Xylopia glabra , Linn., Spec;
XYL 177
Dunal, Monogr. , tab. 19. Ses rameaux sont glabres, légère-
ment ponctués, cylindriques; ses feuilles alternes, médiocre-
ment pétiolées , ovales- oblongues, presque lancéolées, en-
tières, glabres, luisantes, acuniinées, obtuses, rétrécies à
leur base , longues de deux pouces, larges d'un pouce. Les
fleurs sont axillaires ou géminées ; les pédoncules courts ,
glabres, uniflores, munis de petites bractées: la corolle est
longue d'un demi -pouce; ses pétales sont linéaires, obtus,
rapprochés en tube avant leur épanouissement ; les capsules
sont glabres. Cette plante croit dans la Jamaïque et aux îles
Barbades.
Xylopia luisante : Xylopia nitida , Dunal , Monogr. , tab. 20 ;
Dec, Syst. végét. , 2, pag. 5oi. Arbre d'une médiocre gran-
deur, dont les rameaux sont droifs, glabres, rugueux; les
feuilles oblongues, elliptiques, veinées en dessous, couvertes
d'un duvet soyeux , très-courtes, vertes et luisantes en dessus,
très glabres, un peu roulées à leurs bords, longues de deux
ou trois pouces, larges cîe neuf ou dix lignes. Les fleurs, au
nombre de quatre ou cinq, sont disposées en petites grappes
eu corymbes; les pédoncules sont embrassés par des bractées
arrondies; le calice est urcéolé, coriace, presque entier, de
couleur brune; les pétales sont aigus. Cette plante croît à
Cayenne , sur les monts Oyac , du côté qui regarde la
mer.
Xylopia acuminée; Xylopia acuminata , Dunal, Monogr.,
tab. 16. Cette plante a des rameaux glabres, rugueux, cy-
lindriques; les feuilles médiocrement pétiolées, oblongues,
presque elliptiques, très-acuminées, longues de quatre ou
six pouces, larges de deux, glabres à leurs deux faces, pres-
que coriaces, un peu luisantes ea dessous, roulées à leurs
bords. Les capsules sont ovales, rétrécies à leur base en un
long pédicelle , à une ou deux valves, glabres, lisses, un peu
luisantes, longues de huit ou dix lignes , renfermant deux
semences noires, un peu fétides, eu ovale renversé, con-
vexes en dehors, planes en dedans. Cette plante croît à l'île
de Cayenne. (Poir.)
XYLOP1CRON. (Bot. ) Genre d'arbres américains, ainsi
nommé par P. Browne , mais qui a ensuite reçu de Linné
la dénomination de Xylopia. Voyez ce mot. (Lem.)
59. 12
27§ XYL
XYLORNIA ou XYLORNIS. (Ornith.) Dénomination de la
bécasse en grec moderne. (Desm.)
XYLOSMA. (Bot.) Voyez Miroxile. (J.)
XYLOSTEON. (Bot.) Ce nom, donné par plusieurs anciens
à quelques espèces de camérisier, chamœcerasus , caractéri-
sées par un double fruit, porté sur le même pédicule, avoit
été adopté par Tournefort. Linnasus les avoit réunies avec les
chèvre -feuilles et d'autres en un même genre sous le nom
de lonicera , employé antérieurement pour d'autres plnntes
par Plumier. Il nous a paru convenable de rétablir dans le
Gênera plantarum ces divers genres, faciles à distinguer, et
notamment le Xylosteon, bien caractérisé par ses deux fruits
souvent confondus en un seul. Ces changemens ont déjà été
adoptés par quelques auteurs. (J.)
XYLOSTROMA. (Bot.) Genre de la famille des champi-
gnons et de la série des byssus, établi par Tode et adopté par
Persoon, qui en avoit d'abord rapporté l'espèce principale au
genre Racodium. Ce sont des champignons coriaces, en partie
subéreux, compactes, lisses et sans apparence de fructifica-
tion. Ils forment des plaques semblables à de la peau , à du
cuir ou à du feutre et même à de l'amadou. Ils croissent sur
les bois des arbres, sous leur écoree, où ils prennent quel-
quefois un développement considérable; leur tissu paroît un
composé de tilamens très-serrés.
Tersoon rapporte à ce genre sept espèces, dont voici la plus
connue :
i. Le Xylostroma géant : Xylostroma giganteum , Tode ,
Fung. Meckl., 1 , p. 56, pi. 6 ; Sow. , Fung., pi. 358; Xylostroma
corium, Pers., Mycol. europ., î , p. 94; Byssus gigantea, Dec,
Fl. fr. , n.° 1 65 ; Rhacodiurn xylostroma, Pers., Syn.fung., pag.
702; Curt Sprengel, Syst. , 4, part. 2, pag. 55y. Cette espèce
croît dans les fentes des arbres morts ou mourans, surtout
des chênes, et y forme des lames ou plaques de quelques
lignes d'épaisseur, qui prennent un développement quelque-
fois fort étendu en longueur. Ces lames sont lisses, d'un blanc
jaunâtre ou roussâtre, semblables à du cuir ou à de la peau,
et extrêmement souples ; leur tissu , blanchâtre , est un com-
posé de filamens entrecroisés les uns dans les autres, et serrés,
coriaces, semblables à de l'amadou.
xyp m
Ce champignon n'est point rare. Les botanistes ont porté
divers jugemens sur sa nature. Fries (Syst. orb. veatt.) pense
qu'il peut être une dégénérescence du thelephora hirsula ou
des dcedalea quercina et gibbosa.
Les autres espèces indiquées par Persoon sont moins com-
munes que la première. Nous ne ferons que les citer.
2. Le xylostroma radians, qui croît sur le noyer.
3. Le xylostroma griseum, qu'on trouve en France.
4. Le xylostroma candidum, qui se trouve sur le chêne.
5. Le xylostroma loreum, aussi de France.
6. Le xylostroma ramentaceum , qu'on trouve sur le bois sec.
7. Le xylostroma suber , qui se trouve dans les cuves où l'on
fait le vin, et qui en remplit le fond.
Le genre Xylostroma demande encore à être examiné avec
soin dans ses espèces, qui probablement rentreront en partie
dans le Racodium , où l'espèce décrite plus haut est rapportée
par presque tous les botanistes. Le genre Hypolepis de M. Rafi-
nesque est le même que le Xylostroma, Pers. (Lem.)
XYPHALIER. (Bot.) M. Poiret, dans le Dictionnaire ency-
clopédique, décrit sous ce nom françois Y Anthospermum de
Linnaeus, précédemment mentionné à l'article Anthosperme.
(J.)
XYPHANTHUS. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à
tleurs complètes, polypétalées, papillonacées, de la famille
des légumineuses, de la diadelphie décandrie de Linnaeus,
très-rapproché des erythrina , desquels il ne peut guère être
séparé, n'offrant de différence essentielle que dans son ca-
lice, dont la forme est d'ailleurs très-variable dans les ery-
thrina. Son caractère essentiel consiste dans un calice épais,
coloré, à cinq dents; une corolle papillonacée ; l'étendard
plié en forme de sabre, embrassant les ailes et la carène;
dix étamines (monadelphes ?) ; un style; une gousse alongée,
toruleuse.
Xyphanthds a feuilles de lierre : Xyphanthtis hederifolius ,
Rafîn. , FI. Ludov. , pag. 1 o5 ; Erythrina , Robin , Itin. , p. 5o3.
Cette espèce est rapprochée de Yerythrina herbacea. Ses ra-
cines sont tubéreuses; ses tiges épaisses , herbacées, longues
de quatre pieds, lisses, cylindriques, fîstuleuses, d'un rouge
de sang, armées d'épines axillaires; ses feuilles alternes,
>8o XYR
composées de trois folioles, semblables à celles du lierre,
presque à trois lobes acuminés. Les fleurs sont médiocrement
pédonculées, réunies presque en verticilles trois par trois,
formant par leur ensemble un épi ou une grappe terminale
très-longue: le calice, la corolle et le fruit sont d'un rouge
écarlate; la corolle, longue d'un pouce, en forme de sabre,
ne montre que son étendard; le calice paroit en être la poignée.
Cette plante a été découverte à la Louisiane par M. Robin,
(Poîr.)
XYRIS. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à fleurs
incomplètes, de la famille des resttacées , de la triandrie mo-
nogynie de Linnseus, offrant pour caractère essentiel : Des
fleurs réunies en tête; plusieurs écailles imbriquées, uni-
flores ; les inférieures vides; point de calice.: une corolle à
trois pétales, connivens à leur base; leur onglet étroit et
long; la lame plane, ovale; trois étamines fertiles; quelque-
fois trois filamens stériles, en pinceau (ou trois pétales irré-
guliers selon quelques auteurs) ; un ovairesupérieur ; un style
ti-ifide ; trois stigmates globuleux; une capsule à trois valves,
uniloculaire , polysperme.
Xykjs des Indes : JCyris indica , Linn., Spec. ; Lamk. , lll. gen..
tab. 36, fig. 1 ; Pluk. , Almag. , tab. 416, fig. 2. Plante d'en-
viron deux ou trois pieds , dont les racines sont composées
de fibres très-fines, blanchâtres, fasciculées: elles produisent
des tiges droites, simples, très-glabres, cannelées, à cinq ou
six angles; torses à leur partie inférieure, enveloppées cha-
cune, à leur base, par une gaine un peu lâche, prolongée en
une feuille courte; les autres feuilles sont lâches, presque
ensiformes, très- glabres , striées, vaginales à leur base, ai-
guës au sommet, d'inégale grandeur, quelquefois presque
aussi longues que les tiges, un peu molles, larges de deux
ou trois lignes. Les fleurs sont disposées, à l'extrémité des
hampes, en une tête ovale, presque aussi grosse qu'une pe-
tite noisette, composée d'écaillés imbriquées, très- glabres ,
luisanles, un peu arrondies, de couleur brune, fermes et
concaves. Il y a trois pétales; les étamines sont insérées au som-
met de l'onglet de ces pétales; les anthères sont linéaires et
échancrées. Cette plante croit dans les Indes orientales. On
la trouve également a l'île de Cayenne.
XYR 181
Xyris pcbescente; Xyris pubescens, Poir. ,Enc. Cette espèce
a des racines fort longues, épaisses, de la grosseur du doigt,
garnies défibres molles, un peu charnues, presque simples,
de la grosseur d'une plume de corbeau : il sort de leur collet
un grand nombre de feuilles molles, lâches, presque imbri-
quées, glabres," entières, longues d'un ou deux pieds, larges
de six lignes, élargies à leur partie inférieure, aiguës au
sommet. Les tiges sont droites, un peu grêles, presque cy-
lindriques, striées, torses à leur partie inférieure, environ-
nées à leur base d'une gaîne cylindrique, pubescente, longue
de trois ou quatre pouces, prolongée en une petite feuille
courte, aiguë. Les fleurs sont réunies en une tête terminale,
ovale, obtuse, de la grosseur d'un pois, composée d'écailies
nombreuses, imbriquées, inégales, très-serrées, d'un blane
pâle ; les extérieures un peu élargies, ovales, presque planes,
un peu aiguës; les intérieures plus étroites, obtuses, un peu
concaves. Cette plante croit dans les Antilles.
Xyris a grosse tète; Xyris macrocephala , Vahl , Enuni.,
1 , pag. 204. Très-belle espèce, remarquable par la grosseur
de ses épis et par la largeur de ses feuilles. Ses racines sont
courtes , fibreuses ,fasciculées; ses tigesdroites, simples, hautes
d'environ deux pieds et plus, glabres, striées, un peu torses
et cylindriques à leur partie inférieure, comprimées vers le
sommet, avec un angle courant, peu saillant, enveloppées à
]a base par une gaine lâche , striée, prolongée en une petite
feuille courte, un peu obtuse; les autres feuilles presque
ensiformes , glabres , striées , longues d'environ un pied , larges
au moins de trois lignes, entières, un peu aiguës, pliées en
deux et s' emboîtant à leur partie inférieure. Les fleurs sont
réunies en une tête terminale, ovale, obtuse, plus grosse
qu'une noisette, composée d'écaillés épaisses, imbriquées ou
peu concaves, obtuses ou aiguës, ovales, de couleur cendrée
sur le dos, d'un brun foncé, scarieuses à leurs bords, gla-
bres, luisantes. Cette plante croît à l'île de Cayenne.
Yyris gladiée : Xyris anceps, Lamk., IlL, n.° 618; Poir.,
Eue. ; Vahl , Enum. , 2o5. Ses tiges sont droites , comprimées,
à deux angles, un peu torses, hautes d'un pied et plus,
lisses, à peine striées, garnies à leur base de feuilles toutes
radicules, glabres, un peu roides, étroites, entières, trois et
>8- XYR
quatre fois plus courtes que les tiges; celles-ci se terminent
par une petite tête de Heurs , à peine de la grosseur d'un
pois, globuleuse, imbriquée d'écaillés arrondies, convexes,
un peu échancrées; la ccrolle est composée de trois pétales
onguiculés, ovales, de couleur jaune, un peu denticulés,
rétrécis en un onglet blanchâtre, de la longueur du ca'lice.
Il y a trois anthères à l'orifice de la corolle, tridentées à leur
so.nmet, et deux autres filamens en pinceau, de la longueur
des anthères; le style est trifîde. Cette plante croîtau Malabar
et dans les Indes orientales.
Xyris d'Amérique: Xyris americana, Aubl. , Guian., tab. 14 ;
Lamk., lll.gen., tab. 56, fig. 2 ; Japitai , Pison, Bras. , 208. Ses
racines sont fort menues, fibreuses, fasciculées; elles pro-
duisent des feuilles nombreuses, étroites, aiguës, un peu
roides, vaginales à leur base, de moitié plus courtes que les
hampes; celles-ci s'élèvent plusieurs ensemble , hautes de six
ou douze pouces et plus, cylindriques vers leur base , com^
primées et dilatées à leur partie supérieure. Les Heurs sont
réunies en une tête ovale-oblongue, un peu plus grosse qu'un
pois, composée d'écaillés glabres , oblongues, luisantes, con^
caves, brunes, un peu échancrées au sommet, avec une pe-
tite pointe presque calleuse dans l'enfoncement. La corolle
est bleue; les pétales sont rétrécis à leur base, un peu ondulés à
leurs bords; les trois étamines ont leurs filamens velus à la partie
inférieure et de couleurbleue ; lesanthères sont tétragones, à
quatre sillons; l'ovaire est arrondi; le style trifide ; la cap-
sule à trois valves ; les semences sont fort menues. Cette
plante croît à l'ile de Cayenne , aux lieux marécageux.
Xtkis operculée; Xyris operculata, Labill. , Nov. Holl., i ,
tab. 10. Cette plante a des tiges glabres, droites, très-simples,
flexibles, hautes d'environ un pied, enveloppées, à leur
partie inférieure , de gaines cylindriques, longues de deux
ou trois pouces; les feuilles disposées sur deux rangs, linéaires,
subulées, velues intérieurement vers leur base. Les fleurs
forment une tête globuleuse, terminale, composée d'écaillés
imbriquées, un peu arrondies , uniflores; chaque écaille ex-
térieure en renferme deux autres oblongues, velues sur le
dos, persistantes, recouvertes par une troisième de même
longueur, obtuse, en forme de coiffe; la corolle est jaune,
XYS i83
formée de trois pétales inégaux, ovales, onguiculés, portant
les étamines. Il y a trois filamens (ou pétales) intérieurs, fort
petits, en pinceau; les filamens fertiles sont très -courts; les
anthères ovales, à deux loges; le style est à peine de la lon-
gueur des étamines ; les stigmates sont en tête. Le fruit est une
capsule ovale, à trois loges, à trois valves; les semences sont
nombreuses, oblongues, fort petites. Cette plante a été dé-
couverte par M. de Labillardière , au cap de Van-Diémen.
Xyris subulée; Xyris subulata, Ruiz et Pav., F/or. per. , i ,
tab. 71 , fig. B. Petite plante herbacée, ramassée en gazon,
dont les racines fibreuses produisent un grand nombre de
feuilles radicales et inférieures, disposées sur deux rangs,
vaginales à leur base, subulées, velues, longues de deux
pouces au plus. Les hampes sont droites, solitaires, glabres,
simples, filiformes, longues de six ou sept pouces, souvent
munies vers -leur milieu d'une petite feuille fine, subulée.
Les fleurs sont réunies en un épi oblong, fort petit, à deux
ou trois fleurs, garni de six écailles concaves, ovales, imbri-
quées. La corolle est jaune; les pétales sont munis d'onglets
linéaires, de la longueur du calice ; le limbe est ovale, entier;
il y a trois étamines et trois filamens stériles , en pinceau , al-
ternes avec les pétales. Le fruit est une petite capsule ob-
longue, s'ouvranten trois valves, à une seule loge, renfermant
des semences fort petites, attachées par un court pédicelle à
un réceptacle central. Cette plante croît au Pérou, dans les
lieux humides, élevés. (Poir.)
XYRIS. (Bot.) Voyez Sfatula. (J.)
XYROIDES. ( Bot. ) Ce genre de M. du Petit-Thouars ,
qui ne diffère du Xyris que par sa capsule uniloculaire, n'a
pas encore été adopté. (J. )
XYSMALOBIUM (Bot.), Rob. Brown, in Ait., Hort. Kew.,
edit. nov., 2, pag. 79. M. Rob. Brown, dans la nouvelle édi-
tion de YHortus Kewensis , a établi ce genre pour quelques
espèces à'asclepias, telles que ïasclepias undulata, etc., qu'il
distingue par la couronne staminifère simple, partagée en
dix découpures; les alternes fort petites; la corolle étalée;
les follicules rayés. (Poir.)
XYSTÈRE, Xjstera. (Ichlhyol.) Un savant et infatigable
voyageur, un observateur exact, un investigateur zélé, dont
»84 XYS
le nom se présente probablement pour la dernière fois sous
notre plume, dans cet ouvrage, Commerson , en parcourant
l'océan Equinoxial , a eu l'occasion d'examiner un poisson
inconnu jusqu'à lui, et qui, souslenom de Xystère, est de-
venu le type d'un nouveau genre, admis par de Lacépède
et par M. Duméril, et trouvant sa place, non loin des dupées
et des menés, dans la famille des gymnopomes.
Le genre Xystère peut être ainsi caractérisé :
Squelette osseux ; branchies garnies d'une opercule et d'une mem-
brane , l'opercule étant lisse et sans écailles; ventre dentelé, caréné ,
convexe; dos convexe et régulier; nageoire dorsale unique et courte;
catopes abdominaux.
On distinguera facilement, d'après ces caractères et en s'en
rapportant à ce que nous avons dit à l'article Gymnopomes,
les Xystères des Dorsiaires , dont le dos est comme bossu ;
des Hydrargyres, des Argentines, des Carpes, des Barbeaux,
des Tanches, des Ables, des Brèmes, des Athérines , des
Stoiéphores , des Goujons, qui ont le ventre arrondi et non
caréné ; des Buros et des Mènes, dont la nageoire dorsale
est fort longue -, des Serpes , qui offrent deux nageoires dor-
sales ; des Clupées, des Clupanodons , des Engraules et des
Mystes, qui ont le ventre presque droit. (Voyez ces divers
noms de genres et Gymnopomes).
Il n'existe encore qu'une espèce dans le genre dont nous
parlons ; c'est la Xystère brune, qui atteint la taille de trois
pieds et dont le nom spécilique est destiné à rappeler la
teinte générale. (H. C.)
XYSTID1UM de Trinius. (Bot.) Il est fondésurune espèce
de graminée du genre Perotis. C'est le perotisrara de Robert
Brown , et le xjstidium maritimum, qui croît à la Nouvelle-
Hollande et aux îles Philippines, qui n'est pas cité dans ce
Dictionnaire, et qui se distingue par ses feuilles linéaires fili-
formes elson épi linéaire, nu à la base, avec une gaine. (Lem.)
XYSTB.1S. (Bot.) Ce genre se trouve dans le Gênera plan-
tarum , Linn., edit. Schreb., mais sans indication d'espèces.
Il appartient à la pentandrie monogjnie de Linnaeus. Les fleurs
sont pourvues d'un calice persistant, à cinq découpures lan-
céolées, hispides, aiguës; la corolle est monopétale; le tube
très-court; le limbe a cinq lobes ovales, obtus; les étamines
YAG i85.
sont au nombre de cinq; lesfilamens divergens, insérés vers le
milieu du tube; les anthères droites; l'ovaire est supérieur ,
globuleux, surmonté de deux styles droits, capillaires; les
stigmates sont obtus. Le fruit est un drupe globuleux, envi-
ronné à sa base de poils courts et couchés. Il renferme une noix
globuleuse, sillonnée, à dix loges, contenant chacune ua
noyau oblong. (Poia. )
Y. (Entom.) Nom donné par L.Albin, peintre anglois,
à une espèce de lépidoptères dont la chenille vit sur la
menthe. (C. D.)
YABAG. {Bot.) Le petit arbre désigné sous ce nom par
Camelli dans son Catalogue des plantes des Philippines , pa-
roit, d'après sa description et son dessin, être une espèce
de sophora, dans la famille des légumineuses. (J. )
YABIRU. (Ornith.) Vieille orthographe dans certains au-
teurs du nom de Jabiru. Voyez ce mot. (Ch. D. et L. )
YABROHAC. (Bot.) Nom arabe de la mandragore, cité
par Ddléehamps. Mentzel ajoute ceux de jablahac , yabrio.(S.)
YACABERE. (Ornith.) Nom des bécassines au Paraguay.
(Ch. D. et L.)
YACACINTLI. (Ornith.) Nom mexicain de la poule sultane;
en l'écrit acintli dans Buffon , porphjrio acintli. (Ch. D. et L.)
YACAMIRÏ. (Ornith.) Azara , tom. 3,pag. Soi , écrit ainsi
le nom du jacamiri. ( Ch. D. et L. )
YACAPANI. (Ornith.) Nom d'un aigle dans Sonnini. (Ch. D.)
YACAPATLAHOAC. {Ornith.) Nom mexicain, signifiant
oiseau à large bec ; il est donné dans Fernandez (chap. 68,
pag. 29) à Vanas mexicana de Latham, très-voisin du souchet,
à chair très- délicate ; c'est le canard royal des créoles es-
pagnols. (Ch. D. et L. )
YACAPITZAHOAC. (Ornith.) Quelques auteurs ont cru que
Fernandez avoit décrit sous ce nom une espèce de canard ,
bien que ce soit plutôt un grèbe de petite taille. (Ch. D.etL.)
YACARE. (Erpét. ) Les Guaranis nomment ainsi le caïman.
(H.C.)
186 YAC
YACATEXOTLT. (Ornith.) Nom d'un canard dans Fer-
nande/.. (Ch. D. et L.)
YACATL1L ou YACATOPIL. (Ornith.) D'Azara décrit sous
ce nom une espèce de pigeon. (Ch. D. etL.)
YACINTLI ou XIACINTLI. (Ornith.) Synonyme de porphjrio
aciatli de Lathain. (Ch. D. et L. )
YACK ou YAK. (Mamm.) Nom d'une espèce de bœuf qui
a élé aussi désignée par les dénominations de bauf à queue de
cheval et de vache grognante. Voyez l'article Bœuf. (Desm.)
YACONDA. (Ichthjol.) Nom d'un poisson qui paroit de-
voir ê!re rapporté au genre Coffre. Voyez ce mot. (H. C.)
YACOU , Pénélope. (Ornith.) La plupart des auteurs ont
adopté pour le nom françois du genre Pénélope le mot inarail.
Cependant celui de yacou , que lui donne Buffon , en chan-
geant un peu la dénomination de yacuhu, consacrée dans les
travaux d'ornithologie de d'Azara , mérite la préférence,
comme s'appliquant à plusieurs espèces ; il a déjà d'ailleurs
été pris par M. Vieillot pour le nouveau Dictionnaire d'his-
toire naturelle, et pour ne pas faire naître d'équivoque, on
a dû le conserver dans celui-ci. 11 seroit sans doute préfé-
rable qu'on eût primitivement adopté en françois celui de
pénélope, plus convenable que les dénominations empruntées
aux langues barbares, variant de pays à pays , et qui ne
s'appliquent qu'à une seule espèce. Les yacous sont indiffé-
remment nommés gitans, marails ou marayes , jacous , jac ,
jacu , jacuhu et yacuhu. Ils formoient pour Merrem les genres
Pénélope et Ortalida, que Linné, Latham, Temminck, Vieillot,
réunirent en un seul et que M. Cuvier a séparés de nouveau.
Toutefois les caractères qui distinguent les marails, penelope,
des parraq-uas , ortalida, ne tiennent qu'à quelques particula-
rités d'organisation, et nous traiterons ici ces deux genres à
la suite l'un de l'autre.
Les yacous appartiennent à la 5.e classe, gallinœ, du Sys-
tema naturœ ; au i?i.e ordre de M. de Lacépède ; aux rasores
gallinacei d'illiger; aux gallinacés alectrides de M. Duméril;au
4/ ordre du Règne animal de M. Cuvier; aux sylvains tétra-
dactyles, famille des alectrides, de M. Vieillot; au ]o.c ordre
*le M. Temminck; aux passerigales alectrides de M. Latreille:
aux gallinacés cracidées de M. Vigors et de noire Manuel.
YAC 187
Les caractères du genre Pénélope sont : Bec médiocre , nu à
la base, entier . convexe en dessus , plus large que haut, pres-
que droit, fléchi à la pointe. Lorum et base du bec nus. Une
peau nue sous la gorge , susceptible de se renfler. Narines per-
cées dans la cire vers le milieu du bec, à demi fermées. Tarse
grêle, plus long que le doigt intermédiaire. Cinquième et
sixième rémiges les plus longues. Ongles courbés , forts, com-
primés, pointus. Queue composée de douze rectrices.
Les pénélopes sont des oiseaux essentiellement américains
et confinés dans les régions intertropicales et tempérées, où
ils ne dépassent point au sud le Paraguay. Leurs mœurs sont
peu connues, et toutes les espèces se ressemblent par les
teintes du plumage, au point qu'il est nécessaire d'employer
une minutieuse comparaison pour les distinguer. Ces oiseaux
sont monogames, ou du moins vivent en petites familles, et
tiennent des gallinacés par toutes leurs habitudes et leurs
formes corporelles; cependant ils en diffèrent par une parti-
cularité assez remarquable, qui est d'avoir le pouce placé au
niveau des doigts antérieurs, tandis que toutes les autres
espèces de gallinacés sans distinction ont ce doigt plus élevé
que les autres. On dit aussi , et c'est M. Vieillot qui rapporte
ce fait, que les yacous boivent à la manière des pigeons.
D'Azara est le seul ornithologiste qui ait donné des détails
assez précis sur les mœurs et sur les habitudes de ces oiseaux.
11 rapporte que les yacous ont un vol bas, horizontal et de
peu de durée. C'est aussi ce que nous avons eu occasion de
reconnoitre dans les forêts des environs de Sainte- Catherine
au Brésil. Us se perchent sur les branches les plus basses, se
tiennent dans les broussailles , et lorsqu'ils marchent, ils
s'aident de leurs ailes , ce qui accélère singulièrement leurs
mouvemens. Comme les ménures, avec lesquels ils ont ce point
d'analogie , ils se cachent pendant le jour dans les arbres les
plus touffus, et sortent de préférence le soir et le matin.
C'est à cette époque de la journée qu'ils se rendent sur la
lisière des bois, sans jamais s'envoler dans les lieux décou-
verts. Leur nourriture consiste en graines, en bourgeons, en
fruits, en pousses d'herbes. Leur cri imite la syllabe pi ,
articulée d'une manière aiguë, mais basse , sans ouvrir le bec ,
et comme par les nariues. Ils portent la queue un peu bais-
^88 YAC
sée et ouverte , et lorsqu'ils marchent elle s'élargit à cha-
que mouvement. La femelle pond un petit nombre d'oeufs,
et rarement la ponte est de plus de huit. Leur manière de
boire consiste à prendre une gorgée d'eau dans la mandibule
inférieure et à lever la tête, absolument à la manière des
poules; ils dorment appuyés sur leurs jambes pliées et la tête
sur la poitrine : ils construisent leurs nids avec des bûchettes
et le placent sur un arbre touffu. Ces oiseaux peuveut ai-
sément être élevés en domesticité; ils se nourrissent de mais
et de blé; mais on dit que les grains de riz sont rejetés sans
avoir été le moindrement élaborés par la digestion. Leur
chair est délicieuse, et seroit une précieuse acquisition pour
nos cuisines ; leur longue queue étagée et arrondie, leurs
ailes courtes et concaves , leur cou svelte , rappellent les
formes générales des faisans, dont ils sont les représentais
dans le nouveau monde.
§. i" Vrais Pénélopes (Pénélope, Cuv.).
Le caractère particulier des pénélopes est d'avoir le tour
des yeux et une partie de la gorge nus. On en connoit cinq
espèces, qui sont : les penelope cristata, marail , obscura , super-
ciliaris, pipile, et aburri.
Le Pénélope guan : Pénélope cristata, Latham ; Meleagris
cristata, Linn. ; Gallo pavo brasiliensis , Brisson ; le Yacou ,
Buff. ; Dindon du Brésil, Encyclop. , pi. 84, fig. 2; Guan ou
Quan , Edvv. , Glan. , 1 5 ; Pénélope quan , Temm. , t. 5 , pag. 46 et
692 ; Iacupema , Marcg. ; Vieill. , Nouv. Dict. , t. 36 , pag. 33y.
Le guan mâle a la huppe et le corps d'un vert-rouî-sàtre
brillant de cuivre de rosette; le croupion et l'abdomen châ-
tains, le cou et la poitrine taehetés de blanc; la région
temporale nue et de couleur violàtre ; la gorge et la mem-
brane longitudinale rouges et poilues. La femelle n'a presque
pas de huppe; le bec est fauve; les iris sont orangés, et les
pieds rouges.
Cet oiseau a de 28 à 3o pouces, et se trouve dans presque
toute l'Amérique méridionale entre les tropiques.
On le nomme yacou par rapport à son cri, qui exprime
parfaitement bien ces deux syllabes : ses habitudes sont
douces et timides, et on peut l'apprivoiser aisément; il se
YAC 189
perche sur les arbres les plus élevés des forêts, et lorsqu'on
le conserve en domesticité, c'est toujours sur le faite des
maisons qu'on le voit se tenir de préférence. On le trouve au
Brésil, à la Guiane et au Mexique ; le plus souvent dans
l'intérieur des terres. Sa chair est délicieuse.
Le Yacou marail: Pénélope marail , Gmel. , Lath. ; Temm.,
GalL, t. 3, png. 56;Faisan verdatre de Cayenne, Enl. , 338;
le Marail, BuflT. ; Maraye , Bajon ; Phasianus cinereus cervice
sanguineà, Barrère , Fr. équinox. ; Vieill., Dict., t. 36, pag.
538 ; Jacou pemba des Brésiliens, Wied , It. , t. 2 , p. 98.
Le marail mâle a vingt-trois ou vingt-quatre pouces de
longueur totale. Sa huppe et le plumage du corps sont d'un
vert très-foncé, brillant des teintes de cuivre de rosette.
Les faces orbitaires et temporales sont nues et d'un rouge
pâle; la gorge et la membrane longitudinale sont de couleur
ronge et poilues; le cou et la poitrine sont tachetés de blanc;
la huppe de la femelle est à peine prononcée ; le hec est
fauve et les pieds sont rouges.
Plusieurs auteurs ont confondu le marail avec le guan ;
il s'en éloigne toutefois par un grand nombre de caractères.
Sa queue est longue et étagée , et s'étale lorsque l'oiseau vole ;
les ailes, au coutraire , sont courtes, concaves et arrondies,
aussi son vol est-il bruyant, embarrassé et peu étendu. La
femelle fait son nid sur les arbres, et y pond de deux à cinq
œufs. Les marails ont des mœurs douces et paisibles, se réu-
nissent le plus souvent par paires , et parfois en petites troupes,
qui cherchent pour leur nourriture les fruits sauvages. La
trachée -artère, parvenue au bord pharyngien du sternum,
se recourbe sur cet os pour former une anse recouverte par
la peau seulement, et se divise en deux branches.
De cette conformation de la trachée-artère il résulte que
les marails font entendre un cri rauque , surtout au lever du
soleil, que le mot ma-raye rend assez bien; dans le jour,
ces oiseaux se tiennent perchés sur les arbres, dans les lieux
les plus isolés de la cuianc. Les créoles estiment beaucoup
leur chair, qui est très-délicate; pris jeune, on peut facile-
ment les conserver en domesticité.
Le Pénélope yacdhu : Pénélope obscura, Illig. ; Ternm., Gall.K
t. 3, p. 68 et 693 :l'racuhH,d'Azara, lt.; Vieill., t. 36, p. 343.
'9° YAC
Leyacuhu, qui vit au Paraguay, a de longueur totale vingt-
huit pouces, et la queue à elle seule en a onze. Sa tête est
sans huppe; l'occiput et le cou sont teints de noir en dessus;
le devant du cou, le dos et les ailes, sont noirâtres et tache-
tés de blanc; le croupion, le ventre et les flancs, sont mar-
ron ; la queue et les rémiges sont noires. Le bec et la région
oculaire sont noirs; les iris rouges ; les pieds fauves; la gorge
et la membrane longitudinale rouges. Le mâle et la femelle
ne diffèrent point entre eux.
Cet oiseau a été décrit par d'Azara comme appartenant
au Paraguay ; son nom guaranis signifie à cou noir. Sur les
rivages du fleuve de la Plata on l'appelle pabo ai monte ou
dindon de montagnes. Cependant il se tient de préférence
dans le voisinage des rivières et des lacs; son cri imite assez
bien la syllabe yac , ou le mot yacou.
Cet oiseau ne diffère que légèrement des pénélopcs guan
et marail.
Le Pénélope peoa: Pénélope superciliaris , IUig. ; Temm..
GalL, tom. 3, pag. 72 et 693; Vieill., Dictionn., tom. 36,
pag. 341.
Le peoa du Brésil n'a point de huppe sur la tête , et l'oc-
ciput est d'un noir fauve ; le dos est d'un cendré verdàtre ; les
rémiges sont bordées de gris, et vertes, ainsi que les tectrices
secondaires, lisérées de fauve. Le ventre et le croupion sont
roux. Le mâle et la femelle ne présentent aucune différence:
leur bec est fauve, l'iris est rouge; les pieds sont cendrés; la
région temporale est violàtre, et la membrane gutturaie est
de la même couleur que chez l'espèce précédente. Cet oiseau
a environ vingt-deux pouces de longueur.
On est redevable de la connoissance de ce pénélope au
comte de Hoffmannsegg. Les jeunes ne diffèrent point des
adultes par les couleurs du plumage. On trouve le peoa au
Brésil et dans le haut Para , où il est connu des naturels sous
le nom de jacu -peoa.
Le Pénélope siffleur : Penelvpe pipile , Lath.; Temm., GalL,
t. 3 , p. 76 et 694; Hocco de Comana, Bomi. , Encyel., pi. 86,
fig. 2 et 3 ; Crax pipile et Crax cumanensis, Jacq., pi. 10 et 1 1 ;
Yacou, Bajon ; Pénélope leucoptera, Linn. ? le Jacu-tinga au
Brésil, Wied, It., t. 2, pag. i5.
YAC 19'
Le siffleur ainsi nommé pipile par .Tacquin , de pipilaiio .
gloussement, à cause de son cri, a près de vingt-sept pouces
de longueur. Son bec est noir ; la peau nue des joues bleue, les
tempes sont blanches et les pieds d'un beau rouge. Une huppe
blanchâtre surmonte la tête; le plumage du corps est en en-
tier d'un noir violàtre ; le cou et la poitrine sont ponctués
de blanc , et les mêmes taches se reproduisent sur les cou-
vertures; la membrane de la gorge est bleue et poilue, et
toutes les rémiges sont tronquées à leur sommet.
Ce pénélope n'est pas rare dans la Guiane, et surtout dans
les lieux humides qui avoisinent les grands fleuves. On le re-
trouve au Brésil , mais avec un plumage beaucoup plus foncé
en couleur, et avec des reflets plus vifs de cuivre de rosette.
Cette variété, bien distincte, n'a aussi, autour de l'œil, qu'un
cercle nu, étroit. Le yacou-apeli (penelope nigrifrons, Temm.),
a le front et la face noirs; le plumage varié de blanc et de
brun, un large miroir ponctué de noir sur les ailes; la taille
du guan.Cenom dejacou-apeti signifie yacou à taches blanches;
on lui donne encore ceux deyacou-para et deyacou-tinga; mais
tout porte à croire que cet apeti est une espèce distincte, ca-
ractérisée par ses jambes plus courtes et son bec plus long.
Les apétis habitent les forêts éloignées des établissemens eu-
ropéens par les 24 à 25° de latitude sud , et se réunissent par
paires et en petites troupes, dont le cri, peut être rendu
par la syllabe pu
Le Pénélope aburri ; Pénélope alurri , Goudot. Il a été dé-
crit par M. Goudot de la manière suivante :
« Cet oiseau a de longueur totale deux pieds trois pouces
« (la queue seule a dix pouces); le bec est noir-brun à la
« pointe de la mandibule supérieure, qui a un pouce cinq
'< lignes de long; à sa commissure il a huit lignes de large;
g la cire est d'un beau bleu de ciel ; l'iris est gris foncé, la
« prunelle noire; l'espace entre l'œil et le bec est couvert
« de petites plumes serrées noires. Tout le plumage est d'un
« vert très-foncé à reflets bronzés, à l'exception des plumes
<< des joues et du dessous du bec . qui sont noires : les plumes
« acuminées du dessus de la tête sont longues d'un pouce
« quatre lignes, larges de deux lignes et demie, et obtuses à
« leur extrémité, l'oiseau les relève en huppe lorsqu'il est
.92 YAC
« agité; les ailes et la queue sont noires en dessous; les trois
« rémiges extérieures de chaque aile ont , sur une étendue de
« deux pouces et demi, les barbes intérieures de leur ex-
« trémité très-petites , ce qui leur donne la même forme subu-
« lée que M. Temminck avoit déjà observée sur le penelope
« pipile de Latham ; la quatrième rémige offre aussi ce ré-
« trécissement des barbes intérieures de son extrémité, mais
« il est moins étroit, et seulement sur une longueur d'un
« pouce. La queue est arrondie; ses larges pennes offrent
« cette même forme à leur extrémité ; la peau nue du bas
« de la gorge est peu étendue; elle est semée de quelques
« petites plumes noires, qui la rendent moins apparente que
« dans les autres espèces de ce genre; elle est jaunâtre, et
« porte à sa partie inférieure un appendice charnu , pendant ,
« long d'un pouce et demi environ , et de la grosseur d'un
« canon de plume; sa couleur est d'un blanc jaunâtre sur
« sa longueur, son extrémité est rougeàtre ; il est parsemé
« de huit ou dix petites plumes linéaires, noires; les plumes
« du bas-ventre sont brunes; les tarses, les doigts et la mem-
« brane qui les unit, sont d'un beau jaune citron; les ongles
« sont bruns ; le tarse est nu , il a deux pouces cinq lignes;
« le doigt du milieu a deux pouces sept lignes avec l'ongle
« (l'ongle seul a six lignes). »
Cette espèce, bien différente des six ou sept espèces déjà
mentionnées par les ornithologistes, semble se rapprocher du
penelope pipile de Lath. , par la forme de son bec , la couleur
de sa cire, la forme subulée des trois pennes externes
alaires, comme aussi pour la conformation de sa trachée ar-
tère ; mais elle en diffère suffisamment par la membrane nue
du bas de la gorge, par l'appendice particulier qu'elle porte,
et qu'aucune espèce de ce genre ne présente; par la couleur
des pieds et la teinte du plumage : sa taille est aussi plus
forte. On doit ajouter l'habitation comme caractère diffé-
rentiel .- en effet, le penelope pipile ne se trouve que dans
les grandes forêts de l'Orénoque, à la Guiane et au Brésil,
c'est-à-dire dans les plaines sous l'équateur ; le pénélope
aburri, au contraire , paroît propre aux montagnes de la
Nouvelle-Grenade, et habite les terres tempérées et froides.
Son espèce est inconnue dans les grandes vallées chaudes
YAC i93
et le long des fleuves, où il est très-rare de le rencontrer.
Dans les environs de la ville de Muzo , célèbre par sa mine
d'émeraudes, on connoit cet oiseau sous le nom de pavo-b-
guali; les habilans des environs de Bogota et de la vallée du
Cauca le désignent sous celui de pava burri, ou mieux aburri
aburrida, ce qui, lorsque la prononciation en est lente ex-
prime assez bien son cri.
Le mâle ne diffère point de la femelle. Les oiseaux de cette
espèce, que M. Goudot a ouverts, ont offert deux cœcums
analogues à ceux des pénélopes parrakoua et pavita (superci-
liaris?) la trachée-artère descendoit sans aucun repli jusqu'au
poumon; il n'y avoit point de gravier dans le gésier, dont les
parois étoient minces et presque entièrement recouvertes par
les muscles propres.
Cette espèce vit solitaire, se perche sur les grands arbres,
vole peu, et se laisse facilement approcher à la portée du
fusil; M. Goudot ne l'a jamais vue à terre; les fruits des lau-
riers, des ardiacées, desaralies, composent sa nourriture. Son
nid est formé d'un amas de feuilles sèches, déposées entre les
fourches des arbres ; la ponte est de trois œufs blancs d'un
pouce huit lignes de diamètre : la femelle les couve. Ces
oiseaux sont très-communs dans les montagnes du Quindiù,
entre llague et Carthago; leurs chants sont les derniers qui
se font entendre lorsque la nuit arrive, ce sont aussi les pre-
miers qui annoncent l'aube du jour.
§. 2. Les Parrakouas; Ortallda , Merrem.
M. Cuvier a adopté le démembrement des parrakouas du
genre Pénélope, dont ils ne diffèrent que parce que la tête
est complètement emplumée, et qu'il n'y a pas de nu autour
des yeux.
Le type de ce petit sous-genre est le parrakoua del'Enl. 146,
et nous y ajouterons deux espèces nouvelles de la Colombie.
Le Parrakoua : Ortalida parrakua; Phasianus molmot, Linn. ;
Phasianus guianensis , Briss. ; Phasianus parrakua, Gmel. ; Pha-
sianus garrulus, Humboldt, Obs. zool. ; Faisan de la Guiane,
Buff. ; Enl., 146; le Catraca paraka, Barrère, 140; Hannequan ,
Bancr. ; Yacu carraguata, d'Azara, Voy., 2; Pénélope parraqua,
Sonn.; Temm., t. 3, pag. 85 et 696; Vieillot, Dict., t. 36,
59. i3
>94 YAC
pag. 340; Aracuan au Brésil, Wied, It. , t. 2, pag. 47, et
t. 3, pag. 574.
Le parrakoua a pour phrase spécifique et distinctive les
caractères suivans : huppe rousse; plumage fauve-olivàtre en
dessus, cendré-olivàtre en dessous; la région temporale nue ,
pourprée. Deux lignes nues partant de la mandibule infé-
rieure et de couleur rouge ; gorge barbue ; rectrices latérales
terminées de roux; bec cendré; pieds rougeàtres ; iris fauve.
Le parrakoua est le plus petit des pénélopes , et a sous la
gorge une petite bandelette de peau nue et rouge que sépare
une ligne de poils. Son nom lui vient des syllabes qu'il ar-
ticule par son cri: ce qui le distingue des pénélopes, est de
ne point avoir de membrane lâche et flottante sous la gorge;
mais seulement deux bandelettes étroites et peu apparentes:
ce qui le caractérise aussi, est d'avoir sa trachée -artère re-
courbée sur toute la surface du sternum, et d'avoir en longueur
quinze pouces et quelques lignes. On dit que le parrakoua
habite les forêts des côtes, et rarement l'intérieur des pays
où on le trouve. Suivant les auteurs, il seroit répandu au
Brésil , au Paraguay et à la Guiane ; il est probable , cependant ,
que le carraguata de d'Azara en forme une variété distincte.
Cet oiseau , suivant l'auteur espagnol , auroit vingt-deux pouces
de longueur totale; le bec et les tarses blanchâtres, l'œil en-
touré d'une peau d'un rouge sanguin s'étendant jusqu'au bec:
la tête et la moitié du cou d'un gris de plomb ; le reste du
dessous du cou, le manteau et les couvertures supérieures
des ailes d'un brun noirâtre, avec des teintes vertes. La poi-
trine et le dessous du corps variés de brun et de blanc; le
dos et le croupion châtain; les rectrices presque noires, ex-
cepté les deux externes, qui sont bordées de rougeàtre.
Les parrakouas , comme presque toutes les espèces de pé-
nélopes, varient beaucoup par les nuances de leur plumage;
leur étude est loin d'être dégagée d'un grand nombre d'er-
reurs, quoique M. Temminck soit parvenu à grouper les faits
les plus constans dont elle se compose. Le phasianus garrulus
de M. de Humboldt paroit être le parrakoua dans son plumage
complet , et dont les plumes du ventre sont d'un blanc pur
au lieu d'être mélangées de brun.
Cet oiseau a la voix forte, rauque et désagréable; il vit
YAC ,i<j5
de fruits et de graines sauvages, court dans les broussailles
avec vitesse , et , comme les pénélopes , peut s'apprivoiser
aisément.
Le Parrakoua de Goudot ; Ortalida Goudotii, Less. , Man*
d'Ornith., t. -j , pag. a 17.
M. Justin Goudot, naturaliste à Santa-Fé de Bo»ota , nous
a adressé la description de cette espèce en ces termes :
« On trouve encore dans les mêmes lieux que le pénélope
« aburri , un autre pénélope, que les habitans appellenlpa^a ,
« et qui me paroît devoir être remarqué par le manque de
« nudité du dessous de sa gorge : sa longueur totale est de
« vingt-trois pouces (la queue seule a neuf pouces); les pattes
« sont rouges; le tarse a deux pouces cinq lignes; le doigt
« du milieu deux pouces quatre lignes (l'ongle seul cinq
« lignes et demie) ; le bec est noirâtre, brun à sa pointe; la
« mandibule supérieure porte un pouce cinq lignes ; la cire
« et la membrane nue du tour des yeux sont bleues; tout le
« plumage supérieur est brun , à reflets vert foncé, ou mieux
« d'un verdàtre très-foncé; les plumes de la gorge sont grises;
« le bas du cou, le ventre et le bas-ventre, ainsi que les
« cuisses, sont couverts de plumes rousses. On ne remarque
« point de huppe à cette espèce, ni aucune nudité sous la
« gorge; sa trachée-artère dans les deux sexes n'offre aucun
« repli.
« Cette espèce , que Ton observe dans les montagnes du
« Quindiù, se trouve dans les lieux fréquentés par les pavas
« aburridas; on ne la rencontre jamais ailleurs. *
Le Parrakoua maillé; Ortalida squamata, Lesson.
Cette espèce nouvelle est d'un tiers plus grande que le
catraca; elle a, comme lui, le tour des yeux nu , et deux
bandelettes de peau dénudée sur la gorge , séparées par une
ligne de poils noirs ; une sorte de petite huppe peu apparente
couvre l'occiput; la gorge, la tête, les joues, le haut du cou,
sont de couleur marron , le dos et les ailes sont d'un gris
fauve ; les plumes de la poitrine sont squameuses , c'est-à-
dire taillées en rond , brunes à leur centre et bordées de
gris- cendré clair; le ventre et les flancs sont de cette der-
nière couleur ; la queue est longue, étagée, arrondie à son
extrémité et de couleur rousse 5 les tarses sont plombés et le
196 YAC
bec est noirâtre, marqué de blanchâtre. Cet oiseau est de
l'Amérique méridionale.
Gmelin avoit rangé, avec assez de fondement , parmi les pé-
nélopes , l'oiseau nommé napaul ou faisan cornu des Indes,
dont Latham avoit fuit son meleagris satyra , et que MM.
Temminck et Vieillot ont placé parmi les faisans. Le napaul,
dans les galeries du Muséum , a encore été rangé au milieu
des pénélopes , et cette classification est préférable à celle
qui le laisse parmi les faisans ; toutefois cet oiseau s'éloigne
considérablement des pénélopes , et tout doit porter à en faire
un genre à part , qui seroit ainsi caractérisé:
Napaul; Satyra , Lesson. (Août 1828.)
Bec court, épais, conique, à mandibules robustes et à peu
près égales; l'inférieure presque aussi épaisse que la supérieure;
cette dernière renflée sur ses bords, surmontée d'une émi-
nence sur le front ; narines petites , ovalaires, basales, nuesj
joues emplumées ; gorge parfois munie d'un fanon charnu
et pendant, et quelquefois emplumé partout; ailes amples et
très - concaves ; queue courte et rectiligne; tarses scutellés ,
robustes, munis d'ergots ou d'éminences cornées ; ongles des
doigts forts et recourbés.
Les napauls ont la forme générale et le corps massif des
faisans; le port et la démarche des coqs, et nullement la forme
élancée, c'est-à-dire la minceur du cou et la longueur de la
queue des pénélopes: ils vivent exclusivement dans les con-
trées les plus chaudes de l'Inde.
Ce genre auroit pour type le napaul , Pénélope satyra, de
Gmelin , figuré pi. 116 des Glanures d'Edwards, dont on
voit deux beaux individus mâles au Muséum, et qui ont été
décrits au mot Faisan de ce Dictionnaire. La femelle est grise
et n'a aucune partie nue sous la gorge, et le jeune mâle
a toute la tête et la face noires; le plumage varié de gris et
de rouille, avec des taches blanches qui commencent à se
dessiner sur le ventre.
A ce genre nous ajouterons une belle espèce nouvelle du
Bengale qui est le Napaul a longue huppe , Satyra matro-
lopha , Lesson.
Cette belle espèce est remarquable par une très-longue
huppe d'un bleu-noir bronzé, composée déplumes nombreuses
YAG 197
et roides, qui se dirigent en arrière en partant de l'occiput;
le dessus de la tête et le devant de la gorge sont d'un noir-
bronzé foncé ; sur les joues se dessinent deux taches assez
larges d'un blanc pur, qui descendent en pointe sur les côtés
du cou ; le plumage du corps , en dessus , est d'un brun varié de
gris; en dessous, à partir de la moitié du cou, il est d'un
marron foncé, le centre de chaque plume paroissant flammé
d'une teinte marron plus vive. Les flancssont bruns; les plumes
de la région anale et des cuisses sont de cette même couleur,
rayées dans leur milieu et en long de blanc jaunâtre; les ré-
miges sont brunes, bordées extérieurement de blanc ; la queue
est courte et rectiligne ; le bec est noir ; les tarses sont plombés
et munis d'un fort ergot. Cet oiseau est du Bengale. (Lesson.)
YACU, YACO. (Ornith.) Synonyme de Yacou. Voyez ce
mot; on y ajoute les mots apeti,caraguata, suivant les espèces.
(Ch.D. etL.)
YACUHU. (Ornith.) Nom d'un yacou noir au Paraguay.
(Ch.D. etL.)
YACU-MAMA. (Erpétol.) Un des noms que , sur les bords
de l'Orénoque, on donne au boa aboma. Voyez Boa. (H. C. )
YACU -PARA. (Ornith.) Ces mots, qui veulent dire yacou
peint, désignent au Paraguay le yacou apéti , qui porte encore
le nom de yacu-tinga. (Ch. D. et L. )
YAG OU A. (Mamm.) Ce nom est employé par les habitans
du Paraguay pour désigner le jaguar, grande espèce du genre
Chat. (Desm.)
YAGOUA BLANC ou YAGOUATI. (Mamm.) D'Azara dit
que cette dénomination est appliquée au couguar par les
mêmes habitans. (Desm.)
YAGOUA ÉTÉ. (Mamm.) Ce nom, qui signifie jaguar vrai,
est un de ceux du jaguar, encore selon d'Azara. (Desm.)
YAGOUA PARA* (Mamm.) Autre désignation du jaguar au
Paraguay; elle signifie yagoua ou jaguar tacheté. (Desm.)
YAGOUA PÉ. (Mamm.) Nom des moufettes au Paraguay.
(Desm.)
YAGOUA PITA. (Mamm.) Selon d'Azara, les Guaranis ap-
pellent ainsi le couguar, à cause de la couleur de sa robe.
Ce nom signifie yagoua ou jaguar roux. (Desm.)
YAGOUARÉTÉ. (Mamm.) Nom guarani du jaguar, suivant
>q3 YAG
d'Azara. Uyagouarélé noir, suivant cet auteur, est une variété
noire du même animal. (Desm.)
YAGOUARÉTÉ POPE. {Mamm.) Variété du jaguar, selon
d'Azara, remarquable par sa taille plus grande, son poil
plus court, le fond de sa robe plus roux et ses taches moins
marquées. Cette variété a, dit-il, les pattes plus robustes et
plus larges, d'où lui vient la dénomination pope, qui signifie
main étendue. (Desm.)
YAGOURE. (Mamrn.) Ce nom, dont la signification est chien
puant, est appliqué par les Guaranis à une espèce de mou-
fette, qui pourroit être celle que Buffon a désignée sous ce-
lui de moufette du Chili. (Desm.)
YAGRAMO. (Bot.) Lœfling cite ce nom, donné dans quel-
ques lieux de l'Amérique méridionale au cecropia peltata ,
genre de la famille des urticées. Voyez Yaruma. (J.)
YAGUAR. (Mamm.) Voyez Jaguar à l'article Chat. (Desm.)
YAGUARONDI ou JAGUARONDI. ( Mamm. ) Espèce de
chat du Paraguay, remarquable par sa taille, qui est plus
que double de celle du chat domestique, et par la couleur
noirâtre de son pelage. Voyez l'article Chat. (Desm.)
YAHANA. (Ornith.) Nom, dans d'Azara, des poules d'eau
et des porphyrions. (Ch. D. et L. )
YAK. (Mamm.) Voyez Yack. (Desm.)
YAMALAO. (Bot.) La plante des Antilles désignée sous
ce nom caraïbe par Surian , est citée par Vaillant comme ayant
fies feuilles de frêne et un fruit siliqueux. Ce dernier ca-
ractère semble indiquer une espèce de bignonia à feuilles
pennées. (J. )
YAMBU. (Ornith.) Synonyme, dans Marcgrave , des tina-
mous. (Ch. D. et L. )
YAM-MOT. (Bot.) Dénomination chinoise d'un arbre que
Loureiro rapporte au mimosa arborea , Linn., quoique celui-
ci soit propre à l'Amérique. (Lem.)
YAM-MUEI. (Bot.) A la Chine on nomme yam-muei un ar-
buste dont les drupes, assez semblables aux fruits du mûrier
et de couleur rouge, sont deux fois plus gros, et ont leur
noyau ridé comme celui de la pêche: leur saveur est acide.
En Chine et en Cochinchine ces fruits sont mangés taniôt
crus, tantôt cuits, et entrent dans la composition de cer-
YAP 399
taines pâtisseries et de divers mets. Leuf jus donne une li-
queur qui fermente facilement et dont !a saveur est agréable.
L'arbuste dont il est ici question est le morella rubm de Lou-
reiro. (Lem.)
YAMSOUN. {Bot.) Nom arabe de l'anis, pimpinella anisum,
suivant Delile. (J. )
YAM-TAO. {Bot. ) Nom cochinchinois du carambolier ,
avcrrhoa carambola, Linn. ( Lem.)
Y-ANDIROBA. {Bot.) Dénomination que les Garipous de
la Guiane donnent à l'arbre qu'Aublet a appelé carapa , ca-
rapa guianensis , Linn. (Lem.)
YANDU, JARDU. {Ornith.) Noms des touyous, ou rhea
americana , cités parfois dans quelques auteurs. (Ch. D. et L.)
YANOLITHE. {Min.) Nom donné par Delamétherie au
minéral confondu si mal à propos, sous le nom de schorl vio-
let , avec ceux qu'on nommoit schorl. Voyez l'article Axinite.
(B.)
YA-OUTI-MOUTA. {Bot.) Aublet cite ce nom galibi de son
Bauhinia outimouta , une des espèces dont la tige se replie
en zigzag. (J.)
YAPA. {Ornith.) Nom brésilien du grand cassique, cité
dans Laè't et dans d'Azara. (Ch. D. et L.)
YAPACUTHO. (Ornith.) Nom d'une chouette de l'Amé-
rique septentrionale, décrite par M. Vieillot, t. i , pag. 47,
de son Histoire des oiseaux d'Amérique. (Ch. D. et L. )
YAPOCK. (Mamm.) Ce nom, venant sans doute d'oj apoc&\
qui est celui d'un fleuve de l'Amérique méridionale, a été
appliqué par Vicq-d'Azyr à un petit carnassier de la famille
des marsupiaux, très-voisin des sarigues, et qui n'en diffère
que par ses habitudes aquatiques et parce qu'il a les doigts
des pieds de derrière palmés. Il forme le type du genre Chi-
ronecte d'IUigcr, et nous l'avons décrit à l'article Sarigue.
(Desm.)
YAPORE. (Ornith.) Nom d'une espèce de cassique à la
Guiane. (Desm. )
YAPPE. (Bot.) M. Bosc, dans le Nouveau Dictionnaire d'his-
toire naturelle, dit que c'est une grande herbe qui couvre les
plaines de l'Amérique méridionale, et qu'il considère comme
appartenant au genre des Barbons, Andropogon. (Lem.)
YAY
YAPU, YAPURI. (Omith.) Ces noms, au Paraguay, dé-
signent différentes espèces de cassiques. (Ch. D. et L.)
YARDU. {Omith.) Voyez Yandu. (Desm.)
YARETA. (Bot.) Un des dessins faits au Pérou par Joseph
de Jussieu, représente sous ce nom un bolax, plante ombel-
lifère, qui couvre la terre sous forme de gazon, et de la-
quelle suinte , d'après son indication, une gomme résine abon-
dante. Elle croit dans les régions les plus froides du Pérou,
et il paroit que c'est la même que le gommier des îles Ma-
louims décrit par Pernetty, espèce de bolax, ou au moins
une congénère. (J.)
YARO. {Bot.) Voyez Gigarum. (J.)
YARÇ/UE. (Mamm.) Nom d'une espèce de singe nocturne,
ou de singe de nuit, que nous avons décrite au mot Saki.
(Desm.)
YARUMA. {Bol.) Sloane cite, d'après Oviédo , ce nom
du coulekin ou bois trompette, ambaiba de Marcgrave et
Adanson , j anima de Linscot, cecropia de Linnaeus. Voyez Ya-
gramo. (J.)
YASMICH. {Bot.) Voyez Phamich. (J.)
YA-TA. (Bot.) C'est sous ce nom que le missionnaire- jé-
suite Boy in cite une espèce de corossolier , anona, de la
Chine, dont le fruit, bon à manger, contient une substance
charnue, blanche et d'une saveur agréable. (J.)
YAÏONITOLIOU. {Bot.) Nom caraïbe de Yacrostichum ca-
lomelanos, espèce de fougère, cité par Surian. (J. )
YAYAGUA, YAYAMA. {Bot.) Daléchamps cite ces noms
de deux variétés du nana, qui est l'ananas, bromelia ananas,
dont il donne une mauvaise figure. (J. )
YAYAUHQUITOTOLÏ. ( Ornith.) Nom mexicain , dans Fer-
nandez, du momot varié, et, d'après ce que pensent quelques
ornithologistes, du brin-bleu. (Ch. D. et L.)
YAY-CU. {Bot.) Boym, jésuite-missionnaire, qui, dans un
ouvrage très-court, a décrit et figuré, en i656, quelques
plantes de la Chine, mentionne sous ce nom le palmier co-
cotier, sur lequel il entre dans quelques détails économiques.
Il parle dans le même article du palmier dattier, avec in-
dividus mâles et individus femelles. Il dit positivement que le
premier porte des fleurs sans fruit, et que son voisinage est
YEO 2oi
nécessaire au second pour que celui-ci donne des fruits. Il
ajoute que les habitans qui n'ignorent pas que ce rapproche-
ment est nécessaire , ont soin , à l'époque convenable de porter
des fleurs mâles près des individus femelles. Ils pratiquent
ainsi ce qui se fait aussi habituellement dans l'Egypte; et il
paroît que cette manière de féconder ce palmier remonte à un
temps très- reculé. (J. )
YBICTER. (Ornith.) Nom grec signifiant vociférateur , et
donné au rancanea par M. Vieillot. ( Ch. D. et L. )
YCAN BiENAK. ( Ichth.) Nom japonois du bodian bœnàk.
Voyez Bodian. (H. C.)
YCHAO ou YCHO. (Bot.) Au Pérou, le jarava de Ruiz
et Pavon porte ce nom. (Lem.)
YEBLE. (Bot.) Nom vulgaire et spécifique du sureau
hièble. (L. D.)
YEDRA. (Bot.) Nom espagnol du lierre, liedera, cité par
Mentzel. (J. )
YEGUA. ( Marnm.) En espagnol ce nom s'applique à la ju-
ment. Desm.)
YELLOW-GURNARD. (Ichthyol.) Nom anglois du callio-
nyme lyre. Voyez Callionyme. (H. C. )
YELLOW-MAUCOCO. (Mamm.) Le kinkajou potto est
ainsi dénommé par Pennant. (Desm.)
YELLO W-SNAKE. (Erpétol.) Un des noms anglois du loa
anacondo. Voyez Boa. (H. C.)
YELLOW-TAIL. ( Ichthyol. ) Nom anglois du caranx queue
jaune de feu de Lacépède. (Voyez Caranx.)
C'est aussi celui du léiostome queue jaune. Voyez Léiostome.
(H. C.)
YELMO. (Bot.) Nom donné dans le Chili au Decoslea, genre
de la Flore du Pérou, dont le caractère a besoin d'être revu
pour qu'on puisse fixer ses aifinités. Le yelmo del gallinazo est
le salvia purpurescens de la Flore du Pérou ; le euphea ciliata
de la même Flore y est nommé yelmo cabeba. ( J.)
YENITE. (Min.) Voyez Fer silicbo - calcaire , tom. XVI ,
p. 406, et LiÉvrafE. (B.)
YEN-YE. (Bot.) Nom chinois du tabac. (Lem.)
"ÏEO. (Mamm.) On nomme le chameau , yeo , et aussi cl-
ghimmo , à Timbouklou, suivant Denham. (Lesson.)
no2 YER
YERANO-POULO. (Omith.) Ce nom, tiré du grec mo-
derne, s'applique, selon Sonnini, au merle bleu. (Desm.)
YERBA DE COURLEBRA. (Bot.) Nom donné dans les
environs de Quito , suivant M. Kunth , à la plante qu'il a
nommée pour cette raison herpestis colubriona, et qui passe
dans le pays pour être bonne contre les morsures des ser-
pens. Le spigelia anthelmia , réputé anciennement comme ver-
mifuge, est nommé ycrba de lumbricas dans les mêmes lieux.
Le yerba de la perla, aux environs de Santa -Fé de Bogota,
est le margaricarpus setosus du même auteur ; le lobelia lina-
rifolia de Vahl, est le yerba del angel du Pérou. (J.)
YERBO, YERBOA, YERBUA ou GERBO. (Mamm.) Voyez
Gerboise. (Desm.)
YERSCH. (Ichthyol.) Nom d'une espèce de perche qu'on
pêche dans les eaux de la Sibérie. Voyez l'article Perseque.
(H.C.)
YERUTI. (Omith.) Nom d'un ramier en guarani, cité par
d'Azara. (Ch. D. et L. )
YERVAMORA. (Bot.) Ce nom espagnol du bosea de Lin-
nœus, cité par Plukenet , lui a été conservé comme nom spé-
cifique, h'yerva deballeste est l'hellébore blanc, veratrum, sui-
vant Mentzel ; le myginda uragoga de Jacquin , est nommé
yerva de maravedi par les Espagnols de Carthagène, en Amé-
rique. (J.)
YET, Yetus. (Malacoz.) C'est le. nom sous lequel Adanson
(Sénégal, p. 43, pi. 5 , fig. 71), avoit très-bien établi , d'après la
double considération de l'animal et de sa coquille, le genre
Volute des zoologistes modernes, ou mieux peut-être le dé-
membrement qu'en a fait Denys de Montfort sous le nom de
cymbium ou de gondole. Voyez Volute. (DeB. )
YETAPA. (Ornith.) Nom spécifique d'une belle espèce de
moucherolle du Paraguay, à queue fourchue, muscicapa ye-t
tapa. (Ch. D. et L. )
YEUSE. (Bot.) On connoît sous ce nom le chêne vert,
quercus ilex. («L )
YEUX-BLANCS. (Ornith.) Nom vulgaire, à l'Isle-Je-France ,
du petit figuier de Madagascar. (Ch. D. et L. )
YEUX DE BOURRIQUE. (Bot.) Nom vulgaire de la graine
grosse et lenticulaire du grand pois pouilleux, dolichos urens
YGA *o5
de Lînnseus; mucuna du Brésil, adopte par Adanson et les
modernes. Voyez Mucuna. (J. )
YEUX D'ÉCREVISSE ou PIERRES D'ÉCREVISSE. (Crust.)
On donne vulgairement ce nom à des plaques calcaires qui
dépendent de l'estomac des écrevisses, et qu'on remarque
surtout dans ces animaux à l'époque où la mue doit avoir
lieu. (Des.m.)
YEUX DANS LES INSECTES. (Entom.) On en distingue
de deux sortes, les yeux à facettes ou composés, qui se re-
marquent constamment à la tête chez les insectes parfaits ;
ils sont au nombre de deux, situés sur les parties latérales:
jamais ils n'ont de paupières. Nous les avons fait connoître
avec détail à l'article Insectes de ce Dictionnaire , tom. XXIII,
pag. 435.
On nomme yeux lisses, ou mieux, stemmates , des parties
qu'on a, peut-être à tort, appelées des yeux , occupant le
sommet de la tête. On ne les observe que dans certains or-
dres parmi les insectes. Les coléoptères en sont toujours pri-
vés, ainsi que les lépidoptères. Leur nombre varie de deux
à trois, ce qui est le plus ordinaire; dans ce cas, ils sont
le plus souvent disposés en triangle. Dans les acères ou ara-
néides , leur nombre varie de deux à huit, et ils tiennent
lieu des yeux composés ou latéraux, qui manquent constam-
ment. Voyez Stemmates. (C. D.)
YEUX DU PEUPLE. (Bot.) Nom que l'on donne aux bour-
geons du peuplier noir. (Lem.)
YEUX DE LA REINE DE HONGRIE. (Bot.) Ce nom a été
appliqué à une variété de la nielle de Hongrie. (Lem.)
YEUX-DE-SERPENT. (Foss.) On a quelquefois donné ce
nom à des dents de poissons fossiles. Voyez au mot Glosso-
VETRES. (D. F. )
YEU-XU. (Bot.) Nom chinois de la painpclmouse, citrus
decumana, espèce d'orange. (Lem.)
YF. (Bot.) Voyez If. (Lem.)
YGA , YWERA. (Bot.) Dans le grand Recueil des voyages
par Th. de Bry, il est parlé d'un arbre de ce nom au Brésil,
dont les anciens habitans enlevoient avec adresse l'écorce
d'une seule pièce, pour en construire des canots capables
de porter plusieurs hommes. On n'y trouve pas d'autre indi-
204 YNA
cation. C. Bauhin, qui en faitmention , ajoute qu'on tire d'une
autre plante, nommée ywire , une écorce semblable à celle
du tilleul, dont on fait des cordes; et Vaillant, dans son
Herbier , applique cetîe dernière citation à Yhibiscus tiliaceus.
(J.)
YGUANA. (Erpétol.) Dans les colonies espagnoles on donne
ce nom au sauve-garde d'Amérique. Voyez Saove-garde. (H. C.)
YHABOURA, YTIBOUCA. {Bot.) Nicolson cite à Saint-
Domingue ces noms caraïbes du triumfetta, nommé aussi grand
cousin. ( J. )
YIAOBA. (Bot.) Nom caraïbe d'une espèce de sauvagesia
des Antilles, cité par Surian. (J.)
YÏESSEREU. (Ornith.) Voyez Yetapa. (Ch. D. et L. )
YING-MEW. (Ornitn.) Nom chinois du cacatoès à huppe
blanche. (Ch. D. et L.)
YINX. (Ornith.) Voyez Torcol et Yunx. (Ch.D. et L.)
YIPERU. {Ornith.) Voyez Yetapa. ( Ch. D. et L.)
YKORAKA. {Bot.) La plante de ce nom, à Ceilan, est,
suivant Burmann , la même que le Ghoraka. Voyez ce mot.
(J.)
YLOTOMOUSA. {Ornith.) Nom d'une sittelle. (Ch.D. et L.)
YM-CHAO. {Bot.) Nom chinois de Yuvaria uncata de Lou-
reiro (cay-lut-dico de la Cochinchine) , unnna fiamata de M.
Dunal. Loureiro dit que cet arbrisseau grimpant est abondant
à Canton, où il tapisse les murs. (J.)
YMNITRICHUM. ( Bot. ) Genre de mousses établi par
Necker, pour placer quelques espèces du genre Polytrichum ,
Linn., qu'il ne cite point. Ce genre n'a pas été admis. (Lem.)
YMNOSTEMA. [Bot.) Nom donné par Necker à une espèce
de lobelia. (J.)
YMOCEPERIRI. (Bot.) Nom américain du Markea de Ri-
chard , ou Lamarhea de Persoon , genre de solanées. (J. )
YNAMBU , Tinarnus. (Ornith.) Les oiseaux qui seront décrits
sous ce nom générique , sont aussi appelés tinamous à la Guiane ,
pezus au Brésil, et ynambus au Paraguay, suivant l'exact
observateur d'Azara. Linné ne connut point ce genre, et les
tinamous ne furent pour ce grand naturaliste que des espèces
de perdrix, tetrao. Latham, le premier, les sépara, en leur
donnant le nom de linamou, tinarnus, qu'une espèce porte à
YNA 2o5
Cayenne , au dire de Buflon. Cet ornithologiste n'en décri-
vit que quatre espèces, qui sont les T. brasiliensis, cinereus,
variegatus et Soui. Ce genre fut admis par M. de Lacépède
dans son Arrangement méthodique des oiseaux, et reçut pour
caractères la phrase suivante : Bec long, à ouvertures nasales
couvertes d'une callosité ; les yeux entourés d'un rebord nu
et les tarses non emplumés. M. Duméril n'admit point ce
genre, que plus tard M. Cuvier distingua nettement. Dans
tous les systèmes ou les méthodes d'ornithologie les tinamous
sont placés dans la famille des gallinacés et dans cette tribu
qui se compose des perdrix, des turnix , des tétras etc.;
tribu parfaitement naturelle par les formes, les habitudes et
même par ses moeurs générales.
Le genre Tinamus de Latham fut adopté par Illiger ; mais
le naturaliste prussien rejeta ce nom de son Prodromus mam-
malium et avium (1811 ), parce qu'il n'étoit ni grec ni latin
(p. 1 7, lîg. 4 et 5 ) , et le changea en crypturus ( de ^ù'jtttsiv ,
occultare, et«pa, cauda, queue presque nulle). Plus tard (1816),
M. Vieillot changeant, abusivement et sans indiquer son ori-
gine, le nom de crypturus , proposa celui de cryptura.
Les caractères zoologiques du genre Ynambu ou Tinamou,
Tmamus, sont : Bec médiocre, grêle, presque droit, déprimé,
à pointe obtuse et arrondie, à cire membraneuse à sa base,
à arête élargie ; narines percées au milieu du bec, ovoïdes,
ouverîes ; langue très - courte , triangulaire ; ailes concaves
et courtes ; tarses assez longs; doigts courts, divisés; pouce
élevé et peu saillant; ongles recourbés, obtus, peu longs;
acropode scutellé; queue très-courte, cachée ou même nulle,
les quatre premières rémiges étagées , la première très-
coijrte.
Illiger divisa les espèces en deux sections, suivant que la
face plantaire des pieds a des scutelles lisses ou des squa-
melles élevées, et que les plumes sont simples ou composées;
mais cette manière de voir eût fait naître plus d'une diffi-
culté pour l'étude, aussi M. Temminck proposa -t -il avec
plus de fondement de les séparer en deux coupes, distinguées
l'une de l'autre par la présence ou l'absence d'une queue.
En 1827 M. Wagler, dans son Systema avium, divisa les ti-
namous en trois genres. Il conserva le nom de Crypturus pour
•3o6 YNA
les espèces suivantes : linamus tao , brasiliensis , adspersus , ver-
miculatus , cinereus , noctivagus, variegatus, undulatus , strigulo-
sus , soui, obsoletus , tataupa et parvirostris. L.e second genre
de M. Wagler fut nommé Notliura, et comprit cinq espèces,
savoir : tinamus boraquira , major, maculosus , minor et nanus.
Le troisième genre, appelé Rhynchotus par Spix, n'a qu'une
seule espèce, le tinamus rufescens ou ynambu guazu , d'Azara.
Les ynambus sont les représentans au Paraguay, au Brésil et
à la Guiane, des perdrix de l'aacien continent, comme les
colins y sont les vrais remplaçans des cailles. On les a très-
long- temps confondus avec les perdrix, parce que les Euro-
péens établis en Amérique ne leur donnèrent point d'autre
nom. Les espèces nommées ynambus vivent au Brésil et pres-
que exclusivement au Paraguay : d'Azara rapporte que ces
dernières ne se perchent jamais. Il n'en est pas de même des
espèces de la Guiane, qu'on y connoîtroit sous le nom de ti-
namous et qui, au contraire, se tiennent sur les branches
des arbres.
Privés de moyens de défense, n'ayant comme nos perdrix
qu'un vol lourd, saccadé et de peu d'étendue, ces oiseaux
ont reçu en partage des mœurs douces, timides et craintives;
toujoursau guet, ils fuient dans les fourrées les plus épaisses des
forêts, ou au milieu des herbes touffues des pampas , et lors-
qu'ils sont blottis quelque part, rien ne peut les décider à
partir. Leur naturel est par suite fort sauvage, et se refuscroit
aux soins de la domesticité -, les jeunes ne vivent point en
essaims conduits par la mère, et se séparent , au contraire,
de fort bonne heure; mais si leur vol est imparfait, ils peuvent
en revanche courir avec une grande aisance, et se soustraire
par une fuite rapide aux nombreux animaux de rapine qui les
poursuivent. Les ynambus se non; rissent d'insectes, de graines,
de petits vermisseaux qu'ils ramassent à terre. Les femelles
pondent deux fois dans une année plusieurs œufs de couleur
vert-pré. Ces dernières ne diffèrent presque point des mâles,
et toutes les espèces se ressemblent par les mêmes teintes du
plumage, à l'exception de quelques particularités de détail:
leur cri d'appel est sur un ton traînant, mais aigu, et l'on dit
que leur chair est blanche et délicate. Les sauvages se servent
de leurs plumes pour empenner leurs flèches.
YNA 2o7
M. Temminck dit que le choro de d'Azara, que plusieurs
auteurs ont pris pour un tinainou , est une poule d'eau, et
que Yuru de l'auteur espagnol est le toero ou perdix guia-
nensis des nomenclaleurs.
A. Les RhynchoteSj Spix.
Reclrices nulles.
Le Tinamou isabeue : Tinarnus rufescens, Temm., Gall. , t. 5
p. 552 ; Crjptura guazu, Vieill., Nouv. Dict., tom. 54, p. io3;
Rhynchotus rufescens, Wagl., esp. i.re Cet oiseau, figuré dans
les planches coloriées, n.°4i2 , est Yjnamlu guazu de d'Azara,
n.°526, ou la grande perdrix des Espagnols. Sa longueur est,
en général, de quinze pouces et demi ; mais quelques indi-
vidus n'en ont que quatorze : le sommet de la tête est par-
semé de quelques taches noires , oblongues et bordées de
roux clair; l'orifice de l'oreille est couvert d'une tache noi-
râtre; la gorge est blanche ; le cou, la poitrine et le ventre,
sont d'un roux clair; le dos, les couvertures des ailes et les
longues plumes qui recouvrent les dernières vertèbres dor-
sales, sont d'un gris noirâtre et rayées transversalement de
blanc et de noir; les rémiges, le bord extérieur de l'aile et
l'aile bâtarde, sont d'un roux rougeàtre; le bec, qui est long,
et dont la pointe est foiblement courbée, a une teinte d'un
brun bleuâtre-, les pieds sont d'un roux pâle.
Cet oiseau habite le Paraguay et le Brésil , c'est le rhyncliotus
fasciatus de M. Spix , Avium species novœ , tom. 2 , pag. 60,
pi. 76. La femelle adulte ressemble au mâle, seulement elle
est un peu plus petite de taille, et moins claire de teinte.
Les jeunes ressemblent à leur mère, et ont seulement des
lignes plus fines sur le corps.
On ne le trouve que dans les pâturages gras, où il se
cache dans les herbes hautes, dont on parvient difficile-
ment à le faire envoler. Il va ordinairement au clair de
la lune dans les blés et les maïs nouvellement semés, où il
ramasse les grains non recouverts de terre. On entend de fort
loin son cri , qui est un sifflement triste et un peu tremblant.
On élève difficilement les jeunes, et ils sont toujours farouches \
ils cachent dans quelque touffe d'herbe leur nid, dans lequel
la femelle pond sept œufs d'un violet brillant, dont les dia-
208 YNA
toètres ont de vingt à vingt-sept lignes, et qui sont d'une égale
grosseur aux deux bouts. On ne rencontre pas la famille réu-
nie en troupe; mais dispersée à environ quarante pas. La chair
de ces oiseaux passe pour être fort bonne, et à Monte-Vidéo
on les chasse avec des chiens, qui font lever, suivent, et
prennent à la seconde ou troisième remise ceux qu'on n'a
pas tués à coups de fusil; on les prend aussi avec des piépes.
Le Muséum en possède trois beaux individus, recueillis au
Brésil par M. Auguste de Saint -Hilaire.
M. Wagler a distingué cette espèce, à l'exemple de Spix,
en en faisant le type du genre Khynchotiis. Les caractères qui
séparent ce nouveau genre des tinamous , sont peu distincts,
et le plus saillant, sans contredit, se trouve être celui fourni
parla queue, qui n'est pas composée de vraies rectrices, mais
de nombreuses plumes molles, longues, larges et retom-
bantes.
£. Les Nothures , Wagler.
L'Ynambui, Azara : Tinamus maculosus , Temm. , GalL, 5,
pag. 557 et 748; Tinamus major , Spix, pi. 80; Nothura ma-
jor, W agi., esp. i.re
Cet oiseau , de la taille d'une petite perdrix grise , est long
de neuf ou dix pouces. Son plumage est en dessus d'un fauve
roux, avec quelques-unes des plumes linéolées de noirâtre
et de jaunâtre clair ; les deuxièmes rémiges sont striées de
roux et de noir; la gorge est blanche, le cou et la poitrine
sont rayés de taches noires longitudinales; le bec est fauve,
l'iris orangé, et les pieds sont fauves.
Ce tinamou a pour habitude de se tapir, lorsqu'il est in-
quiété, de manière qu'on peut le prendre presqu'à la main.
Il est très-commun aux environs de Monte- Vidéo et de Buenos-
Ayres; on dit qu'il se rencontre aussi dans les forêts du Brésil;
son cri est lent, mélancolique et désagréable; la femelle pond
huit œufs violets : sa chair n'est point bonne. Son nom gua-
rani signifie petit ynambu.
Le Timamou basset: Tinamus médius , Spix, pi. 81 ; Tinamus
Irefipes, Natt. , Mus. de Vienne; Tinamus plumbeus , Galeries
du Muséum; Nothura médius, Wagler.
MM. de Lalande et Auguste de Saint-Hilaire ont rap-
YNA *o9
porté du Brésil les individus de cette espèce qu'on voit au
Muséum de Paris.
Ce tinamou est remarquable par le peu de hauteur de ses
tarses. Son plumage est, en général, sur la tète, le cou et
tout le dessous du corps, d'un gris plombé uniforme; tout
le dessous de la gorge est blanchâtre; le manteau et les ailes
sont d'un roux assez vif ; les couvertures inférieures des
cuisses et de la queue sont grises , maillées de brun et bor-
dées de blanc; le bec est d'un jaune clair: sa taille est celle
du râle d'Europe.
Près du tinamus médius doit sans doute se placer le tinamus
hotaquira , figuré pi. 79 de M. Spix, et décrit par Wagler
dans son genre Nothura, esp. i.re
Il est très- difficile d'isoler nettement les nothures ou tina-
mous nommés butaquira major, médius, minor , et M. Wagler
nous semble à ce sujet avoir fait quelque confusion.
Le Tinamou carafe ou pavonin : Tinamus nanus , Temm.,
Gall. , t. 3 , pag. 600 , pi. 3 1 6 , le mâle adulte ; Tinamus minor,
Spix , pi. 81. Le nom d'ynambu carapé ou nain , est donné
par les Guaranis à cet oiseau, que d'autres, suivant d'Azara ,
n.°528, appellent ynambu-yarii, c'est-à-dire grand- père de
l'ynambu : c'est le cryptura nana de M. Vieillot, et le nothura
nana de M. Wagler. Ce petit gallinacé n'a que six pouces de
longueur; il est remarquable par les plumes longues et cour-
bées du croupion, qui remplacent la queue et se courbent en
arc sur l'extrémité des ailes , qu'elles cachent. Le mâle se
distingue de la femelle par ce faisceau, qui a l'apparence
d'une houppe soyeuse ; le sommet de sa tête est bordé de
roux et de gris sur un fond noir; la gorge, les joues, le
milieu du ventre et les cuisses, sont blanchâtres; des bandes
transversales brunes, noires et blanches couvrent les flancs;
il y a au bout des plumes du dos et du croupion , des taches
rousses, noires et grises de forme irrégulière; la femelle,
qui n'a que cinq pouces, a plus de roux, et les taches du dos
sont moins grandes.
Cette espèce se tient ordinairement dans les campagnes et
les pâturages bien fournis d'herbes, et elle ne pénètre jamais
dans les bois. On parvient difficilement à la faire envoler, et
elle se cache de nouveau à peu de distance, après quoi elle
5g. 14
YNA
se laissèrent plutôt écraser que de s'envoler une seconde fois4,
cependant sa démarche est aisée, mais moins rapide que celle
des autres. Elle fait entendre, dans les mois d'Octobre et de
Novembre , un cri qui exprime la syllabe pi.
Le Muséum en possède un bel individu , rapporté du Brésil
par M. Auguste de Saint-Hilaire. La femelle ou le jeune est
de taille plus petite, et sans développement de plumes uro-
pygiales.
C. Les Cryptures, Au et., Wagler.
Rectrices formant une petite queue peu apparente.
Le Magoda : Tinamus brasiliensis , Lath.; Tinamou de Cayen-
ne, BufF.? Enl., 476; Tinamus brasiliensis et tao , Temm. , Gall. ,
3, pag. 56a et 56g ; Pezus serratus, Spix, pi. 76 et 77; Mo-
cocoigoé , d'Azara; le Macura ou Macucara, Wied, It. , t. 3,
p. 3 ; Crypturus tao et serratus, Wagl. , esp. 1 et 2 ; Macucagua
de Ma regrave ; Cryptura magoua,Vieîïï.
Avec l'isabelle, le magoua est l'espèce la plus grande du
genre. C'est un oiseau ayant de longueur totale quinze pouces
et le plumage en dessous d'un olivâtre très-foncé; légèrement
strié de noir en dessus en certains endroits. Le dessous du
corps est d'un rouxeendré assez clair, l'occiput est d'une belle
couleur rousse; les deuxièmes rémiges sont en dedans rayées
de roux et de noir; les ailes, dans leur région interne, sont
blanches.
La plupart des auteurs distinguent comme deux espèces
réelles le tao , qui est le Mococoigoé de d'Azara , du serratus , qui
est le Macucagua de Marcgrave.
Ce nom de magoua a été contracté par Buffon du mot
brésilien macoucagua. On trouve cette espèce aussi bien au
Brésil qu'à la Guiane : la femelle pond douze à quinze œufs,
et couve deux fois l'an. Sa chair est, dit-on, fort bonne.
Le Tinamou noctivague : Tinamus noctivagus , Wied, It . ,
t. 1 , pag. 246; le Juo , Wied, pag. 147; le Sabélé , Wied,
It. , tom. 3, pag. 8; Pezus zabele , Spix, pi. 77.
Cet oiseau est plus petit que le tinamou du Brésil; il a de
longueur treize pouces cinq lignes ; son plumage est gris foncé
mêlé de brun rougeàtre en dessus; le dos est brun marron;
le croupion couleur de rouille; des lignes transversales d'un
YNA m
brun noir sillonnent les ailes et le. dos; la gorge est blanchâtre;
la poitrine jaune de rouille brunâtre vif; le ventre plus pâle; le
bec brun , à mandibule inférieure blanchâtre. Il habite le Brésil.
Le Tinamou cendré : Tinamus cinereus, Lath., Buff. Temin.,
Gall. 5, pag. 574; Tinamus pLumbeus , Temin.
Tout le plumage de cet oiseau est d'un fauve cendré uni-
forme, excepté l'occiput et le cou , qui affectent une teinte
roussàtre plus décidée. Ce tinamou a de longueur totale douze
pouces ; le bec et les pieds sont fauves. Il se trouve aussi bien
au Brésil qu'à la Guiane.
Le Tinamou varié: Tinamus variegatus , Lath., Buff., Enl.,
S28; le Chororao, Wied , It.; Temin., Gall., t. 3, pag. 576.
Ce tinamou a le corps et les flancs slriés transversalement
d'un fauve roussàtre foncé; le sommet de la tête d'un brun
vif; le cou et la poitrine roux; la gorge et le ventre d'un
blanc teint de roussàtre. Le bec est long, à mandibule supé-
rieure fauve; les pieds sont brunâtres. Cet oiseau, long de
onze pouces, se trouve à la Guiane.
La Tinamou rayé : Tinamus undulatus , Teram., Gall., t. 3 ,
•pag. 582;Vieill., Gall., pi. 216.
D'Azara est le premier qui ait décrit cette espèce, sous le
nom à'ynambu rayé. C'est un oiseau du Paraguay , et qui se
trouveroit aussi au Brésil; il auroit de longueur totale douze
ou treize pouces; tout le plumage du corps, de la poitrine
et des flancs, seroit d'un noirâtre fauve rayé transversalement;
il est eu dessous d'un blanc jaunâtre; les rémiges sont de cou-
leur marron.
Le Tinamou macaco ou vermicclé: Tinamus adspersu s , Temm.,
Gall.; Pezus yapura , Spix, pi. 78; T.vermiculatus, Temm., pi.
36g ; Crypturus adspersu s , Wagl. Cette espèce, longue de onze
pouces, se rapproche par sa taille, ses dimensions et ses for-
mes du tinamou apaquia; son plumage offre presque partout
des stries transversales fines, très- nombreuses, très -rappro-
chées et en zigzag; le sommet de la tête, la nuque elle mi-
lieu du dos, sont d'un brun roussàtre très- foncé; le bas du
dos, la queue, les ailes, la poitrine et les flancs, sont d'une
teinte grisâtre et terreuse; la gorge est d'un gris uniforme;
le milieu du ventre d'une légère teinte isabelle; les cuisses,
l'abdomen et les plumes anales, sont d'un roux clair, et le
(
YNA
bec et les pieds d'un brun terne: elle habite le Brésil et le
Paraguay.
M. Auguste de Saint-Hilaire l'a rapportée du Brésil.
L'Ykambu apequia ; Tinamus obsoletus , Temm. , pi. 196, le
mâle. Cette espèce porte chez les Guaranis le nom àjnambu
apequia , qui signifie suivant d'Azara , n.° 33o , tinamou sans
éclat. Longue de dix pouces et demi à onze pouces et demi
environ , elle a les côtés de la tête et de la gorge d'un cendré
roussàtre , le sommet de la tête et le derrière du cou d'un
brun noirâtre; le devant du cou, la poitrine et le ventre de
couleur de rouille; le dos, le croupion, les petites couver-
tures des ailes et les barbes extérieures des pennes secondaires
d'un brun noirâtre avec des teintes rousses; les rémiges d'un
gris brun: on voit sur les longues plumes de côté, dont les
cuisses sont recouvertes , et sur celles de l'abdomen , des bandes
larges et noires, disposées sur un fond roux; le tarse est de
couleur de feuille morte, le bec d'un brun rougeàtre , et
l'iris orangé. La femelle a des teintes moins vives que le mâle.
Cet oiseau habite en grand nombre au Brésil et au Paraguay.
Le Tinamou tataupa: Tinamus talaupa, Temm., Gall., 5 90,
pi. col., 41 5 ; le Talaupa d'Azara, n.° 829; Swainson , Zool.
illust. , pi. 19 ; Pezus nianibu , Spix , pi. 78 , Zool. gen. , t. 9,
2/ partie , pag. 41 G.
Le tataupa a de longueur totale huit pouces et deux ou trois
lignes; son bec est d'un rouge de carmin, ainsi que le cercle
qui entoure les yeux ; les tarses sont brunâtres ; le dessus de
la tête et le derrière du cou sont d'un ardoisé foncé, plus
clair sur les côtés et en devant jusqu'au haut du ventre, où
s'arrête cette teinte; la gorge est blanche; le dos, le dessus
des ailes et le croupion sont d'un marron foncé ; les flancs
sont brunâtres, ainsi que les petites plumes des tarses; le
ventre est de couleur blanchâtre , les plumes latérales et
les couvertures inférieures sont maillées de brun et terminées
par un rebord blanc jaunâtre.
On trouve le tataupa au Brésil, surtout dans la province de
Bahia. L'individu décrit par M. W. Swainson est adulte.
Le Tinamou a petit bec ; Crjpturus parvirostris , Wagler ,
esp. i3.
Il ressemble au tataupa par le Bec et les pieds, qui sont
YOC »$
grêles, rouges et courts; la gorge blanchâtre; la tête, le cou
et le corps en dessus d'un cendré uniforme; la partie moyenne
du ventre blanche; le dos, les scapulaires, le croupion et les
rectrices supérieures de la queue d'un fauve-roux unicolore:
les rectrices alaires sont de cette couleur, rayées, ainsi que
les secondes rémiges, de lignes brunes très-fines; les plume*
des flancs et des cuisses noires, bordées de blanc ; celles des
jambes un peu rousses et très-finement bordées de blanc.
L'individu décrit par M. Wagler étoit une femelle, ayant
huit pouces deux lignes de longueur totale, et provenant
du Brésil.
Le Tinamou oariana ; Tinamus strigulosus , Temm. , Gall. ,
tom. 3 , pag. 594.
Ce tinamou, du Brésil et plus particulièrement du Para,
est long de dix pouces et quelques lignes; le plumage est
roux en dessus; chaque plume est entourée de noir vers son
extrémité; les couvertures des ailes sont variées de taches
jaunes et de stries noires ; le front et le sommet de la tête sont
noirs; le cou est en dessous d'un roux vif : le corps est ondulé de
cendré et de jaune en dessous; la queue est longue; lç bec
est blanc à sa base et fauve en dessus ; les tarses sont d'un
cendré teint de jaune.
Le Soui : Tinamus soui, Latham ; Tinamou soui , Buflbn,
Enl. , 82g; Temm., Gall. , t. 5, pag. 597.
Très- commun à la Guiane, le soui est un des tinamous le
plus anciennement connus. C'est un oiseau d'un roux fauve
uniforme , à teintes légèrement rembrunies ; le dessous du corps
tire sur le roux cendré ; l'occiput et les tempes sont noirs ; le
cou est en dessous d'un olivâtre cendré; le bec est cendré
supérieurement et blanchâtre inférieurement; les pieds sont
fauves. Le soui a de longueur totale neuf pouces : il niche
sur les branches les plus basses des arbrisseaux; il fréquente
les broussailles et même les lieux défrichés à la Guiane.
(Lfsson.)
YN-CHIN-HAO. (Bot.) Nom chinois de l'auronne , artemi-
sia ahrotanum. (Lem.)
YNIESTA. (Bot.) Nom donné, suivant Clusius , à une es-
pèce de genest en Espagne. (J. )
YOCCOTLI. (Bot. ) L'arbre du Mexique, cité sous ce nom
**4 YOH
par Hcrnandez, est le cerbera thevetia de Lïnnseus, mainte-
nant Thevetia, genre distinct. (J. )
YOHUAL QUACHILI. (Ornith.) Nom mexicain d'un jacana.
(Ch. D. et L.)
YOHUALTOTOTL. (Ornith.) Nom mexicain de deux oi-
seaux qui appartiennent au genre Bouvreuil, le père-noir et
le bouvreuil à sourcils roux. (Desm.)
YOKOLA. (Ichthyol.) Les Kamtschadales nomment ainsi
un mélange de la chair hachée de divers poissons, dont ils
se servent au lieu de pain pendant l'hiver. (H. C.)
YOLOXOCHITL et YOLOCH1TL. (Bot.) Noms mexicains
du magnolier. (Lem.)
YONG-TSAO. (Bot) Nom chinois du romarin. (Lem.)
YONOTA. (Bot.) M. Bosc donne ce nom comme synonyme
de gqmuto aux Philippines. (Lem.)
YOQUOUT. (Mamm.) C'est un des noms du fourmilier ta-
manoir au Paraguay. (Desm.)
YORITURP. (Bot.) Voyez Taucca-taocca. (J.)
YORO. (Bot.) Nom de pays du sagoutier. (Lem.)
YOUC. (Bot.) Voyez Yucca. (Lem.)
YOULONNE. (Bot.) Un des noms caraïbes du gomart , lur-
sera gummifera , cité par Nicolson. (J.)
YOULOUTINE. (Bot.) Surian cite ce nom caraïbe d'un mé-
lastome des Antilles, qui paroit être le melastoma procera de
Swartz. (J.)
YOULY. (Bot.) Nom caraïbe du tabac, nicotiana, cité par
Nicolson. (J.)
YOUNC. (Bot.) Selon M. Bosc, c'est le nom d'une espèce
de truffe qui croît au Sénégal, et qui a le goût de la patate.
(Lem.)
YOUROUPARI. (Bot.) Voyez Odroparia. (J.)
YOUYOU.(Ormtfi.)Nom arabe àufalco œsalon. (CH.D.etL.)
YPACAHA. (Ornith.) Nom guarani d'un râle, dont le cri
imite parfaitement les syllabes y-pa-ca-ha. ( Ch. D. et L. )
YPATKA. (Ornith.) Nom du macareux chez les Kamtscha-
dales. (Ch. D. et L.)
YPÉ. (Ornith.) Nom des canards au Paraguay, suivant
d'Azara. (Ch. D. et L.)
YPECACA. (Bot. ) Les Brésiliens donnent ce nom, suivant
YPO 2i5
Aublet, à son viola xtoulou ; pombalia de Vandelli, qu'ils
emploient aux mêmes usages que le vrai ipecacuanha. (J. )
YPECACUANHA. {Bot.) Voyez Ipecacoanha. (J.)
YPECA-GUAM. (Ornith.) C'est suivant M. Vieillot le nom
du canard musqué. (Ch. D. et L. )
YPECUS. (Ornith.) Nom générique des pies au Paraguay.
(Ch. D. et L.)
YPE-GUAZU. (Ornith.) Nom du canard musqué au Para-
guay. (Ch. D. et L.)
YPÉREAU. (Bot.) Voyez Préau. (Lem.)
YPHANTES. (Ornith.) Nom créé par M. Vieillot pour les
baltimores. Voyez le mot Troufiale. (Ch. D. et L.)
YPOBALLUS. (Bot.) Genre de mousses, que Necker établit
aux dépens du genre Bryum , Linn. : il n'a point été reconnu
par les botanistes. (Lem.)
YPOLAIS. (Ornith.) Nom de la fauvette babillarde chez
les Grecs. (Ch. D. et L.)
YPONOMEUTE, Yponomeuta. (Entom.) Genre d'insectes
lépidoptères , de la famille des séticornes ou chétocéres , voisin
de celui des teignes, avec lesquelles les yponomeutes avoient
été rangés d'abord, et dont ils ne diffèrent que par leurs ha-
bitudes et par quelques particularités de leur port.
On peut ainsi exprimer leurs caractères : ailes entières ou
non divisées; Jes supérieures formant autour du corps un
fourreau , qui dépasse l'abdomen et qui recouvre les ailes
inférieures, qui sont plisséessur leur longueur; les antennes
en soie , simples , écartées ; les palpes de la longueur de la tête
au plus; la langue alongée , mais roulée en spirale.
Ce nom d'yponomeute a été employé pour indiquer les
habitudes des chenilles qui produisent ces insectes, qui vivent
sous une tente commune et qui se filent des chemins cou-
verts, à l'abri desquels , soustraits à l'humidité de l'air, à l'ac-
tion de la chaleur et de la lumière, «à la voracité des oiseaux,
elles se portent successivement sur les différentes branches
des végétaux, qu'elles dépouillent de leurs feuilles, de leurs
fleurs et de leurs fruits.
Dioscoride nomme en effet Yttovojacl , des ulcères de mau-
vaise nature, qui se creusent en clapiers fistuleux, qui lon-
gent sous la peau, et le verbe T7rovojj.ivu , signifie je creuse
216 YPO
des galeries souterraines, cuniculos facio , à la manière des
lapins dans leurs terriers.
La description de quelques espèces fera mieux connoître
ce genre que nous avions laissé avec les teignes et dont nous
n'avons pas, en conséquence, fait figurer un individu.
i . Yponomeute du fusain , Yponomeuta evonymella.
C'est la teigne blanche à points noirs de Geoffroy, tom. 2 ,
pag. 1 83 , n.° 4, dont Réaumur a tracé l'histoire dans ses Mé-
moires, tom. 2, pi. 10.
Car. Les ailes sont d'un blanc argenté, mais couvertes de
petits points noirs réguliers, ainsi que la tête et le corselet;
le dessus de l'abdomen est noir sous les ailes.
On trouve sa chenille sur le fusain et sur quelques autres
plantes, comme sur le sorbier et l'épine blanche. Elle est d'un
blanc jaunâtre, peu velue, avec des points noirs; elle vit en
grandes familles, sous des tentes d'une soie très-fine, dont on
a cru pouvoir tirer parti; elles s'y changent en chrysalides.
Cet insecte fait beaucoup de dommage dans les jardins d'agré-
ment.
2. Yponomeute du bois de Sainte -Lucte, Y. padella.
Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente, mais ses
ailes ne sont pas d'un blanc aussi pur et les points noirs ne
sont guères qu'au nombre de vingt au lieu de cinquante; ses
ailes inférieures sont brunâtres.
Elle vit sur le prunier de Sainte-Lucie , et s'y construit aussi
une tente, où souvent elle passe l'hiver. Sa chenille est d'un
gris brun , le cocon qu'elle se file pour se transformer en
chrysalide, est fusiforme.
5. Yponomeute de la vipérine, Y. echiella.
Car. Ailes supérieures noires, avec une ligne dorsale blan-
che, dentelée; corselet blanc, avec deux points noirs.
Beaucoup d'autres espèces appartiennent au même genre.
On les trouve sur le cornouiller, sur le saule , sur le pin.
(CD.)
YPOTPREOPCHIS. ( Omith.) Nom grec du hobereau. ( Ch. D.
et L.)
YPRÉAU. (Bot.) C'est une espèce de peuplier. Les jardi-
niers donnent aussi ce nom à un orme a larges feuilles. (L. D.)
YPSOLOPHE, Ypsolophus. (Enlom.) Fabricius a désigné
YTI 217
sous ce nom de genre une division des teignes, que M. La-
treille rapporte aux alucites. (C. D. )
YQUETAYA. (Bot.) Un chirurgien françois, venant du
Brésil sur la fin du dix-septième siècle, débitoit sous ce nom
une plante qu'il disoit de ce pays, et a laquelle il attribuoit
la propriété de corriger le mauvais goût et la saveur nau-
séeuse du séné par son mélange avec ce médicament. Il la
vendoit réduite en très- petites parcelles pour qu'on ne pût
pas la reconnoître; mais des débris de capsules et des graines
commencèrent à faire croire au botaniste Marchand que ce
pourroit être la scrophulaire aquatique. Ces graines, mises
en terre et germées , confirmèrent ce soupçon , et de plus le
mélange de cette scrophulaire avec le séné produisit le même
effet que le prétendu yquetaya. (J.)
YRA1GNE, YRAGNADO. (Entom.) Noms des araignées
dans les patois du midi de la France. (Desm.)
YSANGR1N. (Mamm.) Ancien nom françois appliqué au
loup. (Desm. )
YSARD. (Mamm.) Ancien nom françois de l'antilope cha-
mois, encore en usage dans les Alpes et dans les Pyrénées.
(Desm.)
YSON. (Bot. ) Aux environs de Quito et dans la province
de Popayan on nomme ainsi le daiea astragalina de M. Kunth,
plante légumineuse. (J. )
YSQUIEPATL. (Mamm.) Nom mexicain rapporté par les
voyageurs qui ont écrit peu de temps après la découverte
de l'Amérique, et qui se rapporte à des animaux du genre
Moufette. (Desm.)
YSTACTZONYAYAUHQUI. (Ornith.) Nom mexicain d'un
canard qu'il seroit fort difficile de spécifier. ( Ch. D. et L. )
YSVOS et STEENVOS. (Mamm.) Les voyageurs hollandois
aux terres polaires se servent de ces noms pour désigner
l'isatis ou renard bleu. (Desm. )
YT1BOUCA. (Bot.) Voyez Yhabouha. (J.)
YTIC. (Ornith.) Nom d'un canard inconnu. (Ch. D. et L.)
YTIE. (Ornith.) Nom d'un canard élevé en domesticité,
dans Pile de Luçon. (Ch. D. etL.)
YTIN. (Bot.) M. Bosc rapporte ce nom comme étant donné
au chèvre-feuille par les Chiliens. (Lem.)
*.s YTI
Y-TIU. (Bot.) La plante du Chili, citée sous ce nom par
Feuillée, est le lonicera corymbosa de Linnœus. (J. )
YTMANI. (Bot.) Nom arabe de la belle-de-nuit, nyctago .
cité par Forskal. (J.)
YTTERBITE. (Min.) Nom qu'on avoit donné à la gadolinite ,
à cause de la terra d'Yttria, qui en fait la base. Voyez Gado-
unite. (B.)
"ÏTTRIA. (Chim.) Base salifiable terreuse, que Ton considère
par analogie comme un composé d'oxigène et d'un métal par-
ticulier que l'on appellcjy«rù/m.
Propriétés physiques.
Elle est en poussière incolore , lorsqu'elle a été séparée
complètement des oxides de fer et de manganèse, pour les-
quels elle a une grande affinité.
Suivant Eckeberg, sa densité est de 4,842.
Elle est insipide et inodore.
Elle est infusible aux températures les plus élevées de nos
fourneaux.
Propriétés chimiques.
Elle est insoluble dans l'eau.
Lorsqu'elle a été précipitée d'une de ses dissolutions par
l'ammoniaque, elle est en gelée, et, dans cet état, elle con-
tient environ o,55 d'eau.
Les corps combustibles ne paroissent pas avoir d'action sur
elle.
Action des acides.
Elle forme avec l'acide sulfurique un sel qui cristallise en
rhombes, et qui exige de 25 à 3o parties d'eau chaude pour
être dissous.
Elle forme avec les acides nitrique et hydrochlorique des
combinaisons incristallisables très-solubles dans l'eau.
L'acétate d'yttria cristallise en prismes carrés terminés en
biseau.
L'oxalate d'yttria est insoluble.
Tous les sels d'yttria solubles ont une saveur sucrée et as-
tringente; ils rougissent le tournesol : ils sont précipités par
les hydrosulfates , mais le précipité ne contient pas d'acide
hydrosulfurique ni de soufre en combinaison.
YTT 2i9
L'hydrocyanoferrate de potasse et la noix de galle préci-
pitent l'yttria, au moins quand celte base est unie à l'acide
hydrochlorique.
Les succinates alcalins ne la précipitent pas, suivant Ecke-
berg.
Action des bases salifiables et des sous-sels alcalins.
Lorsqu'on la fait digérer à l'état gélatineux , dans de l'eau
de potasse ou dans de l'eau de soude, une petite quantité est
dissoute; maigre cela on peut la précipiter complètement de
ses dissolutions salines au moyen de la potasse ou de la soude.
Elle est très-légèrement soluble dans le sous-carbonate de
soude et d'ammoniaque, et dans le bi-carbonate de potasse.
El!e forme un verre incolore, quand on l'expose au feu
avec le borax. ,
Etat.
L'yttria se trouve dans la nature :
A l'état de colombate (tantalate dytlria, Berzelius, ou yttrO'
tantalite) ;
A l'état de plitorure dyttrium , uni à du plhorure de cé-
rium ;
Enfin, à l'état de silicate dans la gadolinite»
Extraction de l'yttria de la gadolinite.
Dans ce minéral le silicate d'yttria est mêlé de silicate de
protoxide de fer et de traces d'alumine et d'oxide de man-
ganèse. Il y a des échantillons qui contiennent du silicate de
cérium.
(a) On réduit la gadolinite en poudre fine, et on la fait
digérer dans un ballon de verre avec de l'eau régale , en ayant
soin d'agiter pour que la matière ne se prenne pas en gelée,
(^uand la solution est opérée, on verse la liqueur dans une
capsule et on la fait évaporer à siccité.
(h) En ajoutant de l'eau acidulée sur le résidu, et filtrant
le tout, on obtient la silice sur le papier.
(c) On précipite la liqueur filtrée par l'ammoniaque ; on
lave le précipité dans un ilacon , et en Je faisant digérer dans
l'eau de potasse, oh dissout l'alumine, qu'on en précipite en
suite par lliydrochlorate d'ammoniaque.
*20 Y f^
(dj L'yttria et l'oxide de fer qui n'ont pas été dissous par
l'eau de potasse, sont redissous dans l'acide nitrique; pour
les séparer l'un de l'autre, on peut suivre plusieurs procédés.
i.° En faisant évaporer la solution avec précaution, et re-
prenant le résidu par l'eau, le nitrate de fer est décomposé,
tandis que celui d'yttria ne l'est pas. Conséquemment , en trai-
tant le résidu par l'eau , on dissout le sel à l'exclusion de
l'oxide de fer.
2.0 En versant du succinate de soude, on précipite le per-
oxide de fer à l'exclusion de l'yttria. On peut faire cette pré-
cipitation sur la liqueur que l'on obtient après avoir ajouté
de l'eau au résidu de l'évaporation (a). •
3.° En ajoutant quelques gouttes d'hydrosulfate de potasse
à la solution des nitrates, le fer est précipité.
Histoire.
En 1787, le capitaine Arrhenius découvrit à Ytterby, en
Suède, un minéral d'un noir verdàtre, ressemblant à un verre
volcanique, ayant une pesanteur spécifique de 4,237. Geyer
décrivit ce minéral en 1788; en 1794, Gadolin , l'ayant exa-
miné, trouva qu'il contenoit une terre nouvelle. Les chimis-
tes firent peu d'attention à cette découverte, jusqu'en 1797,
époque où Eckeberg confirma les résultats de Gadolin, et
donna le nom à'y ttria a la base salifiable que ce dernier avoit
découverte. En 1800, MM. Vauquelin et Klaproth dissipèrent
tous les doutes que l'on pouvoil conserver sur l'existence
d'une substance particulière dans le minéral d'Ytterby.
Klaproth pensoit que l'yttria établissoit le passage des terres
aux métaux, parce qu'il la croyoit essentiellement colorée,
ainsi que ses sels, et enfin, parce qu'elle est précipitée par
les réactifs qui précipitent la plupart des dissolutions métal-
liques des 5.e, 4/ et 5.e sections. Sous ce dernier rapport
Klaproth avoit raison de rapprocher l'yttria des oxides mé-
talliques; mais il avoit tort de croire qu'elle s'éloignoit des
terres par sa couleur et par la propriété qu'il lui attribuoit
de former des sels colorés en améthyste. 11 fut trompé par
des restes de manganèse que retenoit l'yttria qu'il avoit pré-
parée. (Ch.)
YTTRIUM. (Chim.) Corps simple , combustible, qui e&t
YU
supposé uni à l'oxigène dans la base salifiable terreuse ap-
pelée yttria. (Ch.)
YTTRO-CÉRITE. (Min.) C'est un fluate naturel de cériuœ ,
d'yttria et de chaux, qui se trouve avec les autres minerais
de cérium à Furbo, près Fahlun, et à Breddbo en Suède.
Voyez Cérium. ( B. )
YTTRO-COLUMBITE. (Mm.) C'est le même minéral que
I'Yttro-tantalite ci-après. (B. )
YTTRO-TANTALITE ou TANTALE OXIDE YTTRIFÈRE.
( Min. ) Voyez Tantale. (B.)
YTZAIMPACTLI. (Bot. ) Nom mexicain? de la cévadille,
hordum causticum, ou caustic indian barlay des Anglois. (Lem.)
YTZCUINTE PORZOTLI, ou YTZCUMBE POTZOTLI par
altération. (Mamm.) Ce nom mexicain étoit donné, lors de
la découverte de l'Amérique, à une race de petits mammi-
fères qu'on dit être des chiens indigènes du Mexique et du
Pérou, et qui a disparu depuis.
Ces animaux , qui sont sans doute les mêmes que ceux qui
ont été désignés sous le nom d'alcos , avoient la tête petite,
les oreilles pendantes, le cou court, le corps épais, le dos
arqué, le ventre gros, la queue courte et basse, le poil blanc,
avec des taches noires.
Fernandez, sous le nom de michuacanens , fait mention de
ces animaux, auxquels il faut sans doute rapporter aussi les
dénominations de chiens du Pérou et de chiens du Mexique,
que l'on trouve dans des relations de quelques voyageurs.
(Desm.)
YTZLEHUAYO PATLI. (Bot.) L'arbre du Mexique nommé
ainsi, selon Hernandez, est regardé par Marcgrave comme
le même que son ibira du Brésil , qui est le xjlopia sericea de
M.Auguste Saint- Hilaire. (J.)
YU- (Bot.) Plante chinoise inconnue, dont la fibre ligneuse,
convenablement préparée, sert à fabriquer des étoiles très-
fines et très-belles. (Lem.)
YU. (Min.) C'est une pierre célèbre dans l'histoire des cu-
riosités de la Chine, qui est très-estimée dans ce pays, et re-
cherchée avec beaucoup d'empressement depuis un temps
presque immémorial. La couleur dominante de la vraie pierre
de yu est le verdàtre ou le vert poireau, tirant au blanchâtre
YUC
au au vert de pomme. Elle se trouve en nodules roulées
dans 1rs ravins ou Je lit des torrens.
Malgré sa dureté et sa ténacité, on en fait une grande
variété d'nhjets d'ornemens, sculptés avec la plus grande déli-
catesse et qui sont d'un grand prix dans le pays même.
Les voyageurs, les orientalistes, les naturalistes, ont fait
beaucoup de recherches pour savoir de quelle nature étoit
la pierre de yu , et, par conséquent, à laquelle des espèces
minérales connues des minéralogistes européens, on devoit
la rapporter. M. Abel Remusat, savant profond dans tout
ce qui tieni à la langue et a l'histoire de la Chine , et n'étant
pas étranger à la minéralogie , réunissoit toutes les con-
ditions propres pour arriver à cette déterminaison ; il nous
paroît qu'il y est parvenu et qu'il a très-bien prouvé à la
suite de son Histoire de la ville de Khotan', que la pierre
de yu des Chinois, qu'il écrit iu , est le jade que nous avons
nommé oriental ou néphrite. (Voyez Jade néphrite, t. XXIV,
page 122.)
On écrit ju, iu et plus rarement yu. Celle dernière or-
thographe paroît être plus particulièrement celle des An-
glois et des Allemands.
On a voulu aussi rapporter la pierre de yu à la prehnile
compacte ; mais les caractères principaux de ces deux pierres
s'opposent à ce rapprochement. (B.)
YUCA. (Bo\ ) On donne ce nom sur les bords de l'Oréno-
que, suivant M. Kunlh , à son janipha Lajlingii genre d'eu-
phorbiacées , qui étoit le Jatropha janipha de Linnagus. Le
Manihot, Jatropha manihot de Linnaeus; Janiplia de M. Kunth,
est nommé juca dulce, et le Yuquilta de la Nouvelle- Anda-
lousie, est le janipha yuguilla du même auteur. (J.)
YUCCA. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à fleurs
incomplètes, de la famille des liliacées. Juss. (des tulipacées ,
Dec), de ïhexandrie monogynie de Linnaeus, offrant pour
caractère essentiel : Une corolle campanulée, à six décou-
pures droites, profondes . sans nectaire point de calice ; six
filamens épaissis à leur sommet, fort courts, insérés vers la
i Histoire de la ville de Khotan, traduite du chinois par M. Abul-
Tîemusat, Paris, 1820, page 117 et suiv.
YUC 223
base de la corolle; les anthères petites; un ovaire supérieur ;
point de style; un stigmate sessile, perforé, à trois sillons,
une capsule oblongue, à trois angles émoussés, à trois loges,
à trois valves; les semences nombreuses, imbriquées sur un
double rang.
Lés yucca forment un genre très-naturel, et qui ne peut
être confondu avec aucun autre : ils se rapprochent beaucoup
des tulipes par leur corolle et les autres caractères de leur
fructification; mais ils constituent par leur port, parleur
souche ligneuse, par la forme de leurs feuilles, un ordre
particulier, qui les lie avec les aloès ; mais dont ils diffèrent
essentiellement par leur fructification : ils ont avec les lis
des rapports plus naturels. Ce sont de très-belles plantes, le
luxe de nos jardins, et dont la nature a embelli les riches
campagnes de l'Amérique. Depuis long-temps nous les pos-
sédons dans nos parterres, où elles contrastent si agréable-
ment avec celles de nos contrées et nous dédommagent par
leurs beaux épis chargés de fleurs, des soins que nous coûte
leur culture. On les multiplie par les rejetons pris sur les
vieilles souches : on peut aussi les obtenir par graines.
Yucca a feuilles entières: Yucca gloriosa, Linn. , Spec;
Barrel. , le. rar. , tab. 1194; Bot. Magaz., tab. 1260 ; Andr.,
Bot. repos. , tab. 47 3. Cette plante a la forme d'un aloès par la
disposition de ses feuilles , rangéesautour d'une souchedroite,
simple, ligneuse, épaisse, haute de trois ou quatre pieds. Les
feuilles sont dures, fermes, éparses, glabres, étalées, très^
serrées, ensiformes, alongées, d'un vert foncé, très -aiguës
et même épineuses et piquantes au sommet, très -entières,
coupantes à leurs bords. De leur centre s'élève un bel épi
presque paniculé , droit, composé de fleurs nombreuses,
soutenues par des pédoncules simples ou un peu rameux,
épais, inclinés, munis à leur base et à leurs divisions de brac-
tées souvent aiguës, un peu élargies, plus courtes que les
pédoncules. La corolle est presque aussi grande que celle du
lis, à peu près de la même forme, pendante, campanulée ,
blanchejfci dedans, marquée en dehors d'une large bande
purpurine, divisée en six découpures profondes, ovales, ob-
longues, un peu obtuses; les filamens des étamines épais,
appliqués contre l'ovaire, presque courbés en S ; les anthères
«4 YUC
petites, à peine plus épaisses que le sommet des filamens ;
l'ovaire à trois côtés arrondis, surmonté d'un stigmate stssile,
épais, perforé au sommet. Le fruit est une capsule à trois
loges. Cette plante croit dans l'Amérique septentrionale, à
la Caroline et la Virginie, vers les côtes maritimes. On la
cultive au Jardin du Roi.
Yucca a feuilles d'aloès : Yucca aloifulia, Linn. , Spec. ;
Dec, PI. grass. , tab. 20; Pluken., Almag. , tab. 256, fig. 3.
Cette espèce diffère de la précédente par ses feuilles plus
étroites, finement rîenticulées. Ses souches sont plus élevées,
hautes de six ou huit pieds ; ses feuilles nombreuses, sessiles,
roides, très- rapprochées . étroites, linéaires -lancéolées, ai-
guës et piquantes, d'un vert clair, munies à leurs bords de
petites dents calleuses. Les fleurs sont disposées en un épi
paniculé, long de deux ou trois pieds; les pédoncules gla-
bres, cylindriques, chargés de petites grappes un peu rami-
fiées; les pédicelles courbés, munis d'une fleur pendante,
blanche en dedans, un peu jaunâtre en dehors, d'un pourpre
foncé sur le dos, campanulée . presque aussi grande que la
tulipe; ses divisions lancéolées , aiguës , dont trois alternes plus
larges ; les autres rétrécies vers leur base.; une capsule à trois
loges, renfermant des semences planes, d'un brun noirâtre.
Cette plante croît dans les contrées septentrionales de l'Amé-
rique, dans l'intérieur des terres et sur les bords de la mer.
Yucca a larges feuilles : Yucca latifolia, Linn., Spec;
Lamk. , lit. gen. , tab. 245 ; Dillen., Eltiiam., tab. 824 , fig. 417.
Sa souche s'élève à la hauteur de trois ou quatre pieds ; elle
est droite, ligneuse, cylindrique, garnie de feuilles nom-
breuses, très -serrées, glabres, verdàtres, très- fermes, ob-
longues, lancéolées, très- rétrécies et pointues au sommet,
roides, piquantes, crénelées, très- ouvertes , presque rabat-
tues. De leur centre s'élève un bel épi paniculé, chargé d'un
grand nombre de belles fleurs blanches, campanulées ; les
pédoncules sont médiocrement r. milles ;les pédicelles inclinés;
les divisions de la corolle ovales, lancéolées, un peu obtuses,
rétrécies à leurs deux extrémités: les hlamens épais, Jj^ aire est
anguleux , alongé ; le stigmate sessile , a trois divisions; chaque
division a deux lobes. Le fruit est une capsule presque charnue,
épaisse, oblongue, presque à six angles, à trois loges ; chaque
YUC 2.5
loge divisée par une cloison très-mince; les semences noi-
râtres, placées les unes au-dessus des autres et séparées par
une membrane très-mince. Cette espèce croit dans la Caro-
line , et dans plusieurs autres contrées de l'Amérique septen-
trionale.
Yucca filamenteuse : Yucca Ji'.amentosa , Linm , Spec; Bot.
Magaz., tab. 900. Ses souches sont basses ; ses feuilles toutes
radicales ou inférieures , nombreuses, disposées en touffes
étalées, roides, longues, un peu élargies, lancéolées, vertes,
entières, un peu obtuses, remarquables par les longs filets
qui se détachent de leurs bords et pendent vers la terre. Du
milieu des feuilles et presque du collet de la racine s'élève
un épi, long de quatre ou six pieds, droit, un peu pani-
culé, garni dans toute sa longueur de belles et grandes fleurs
blanches, à peine pédicellées, à six divisions conniventes à
leur base, les filamens épais, à peu près de la longueur de
l'ovaire. Cette espèce croît dans les contrées occidentales de
la Caroline et de la Virginie , sur le bord de la mer et dans
l'intérieur des terres.
Yucca épineuse : Yucca spinosa, Kunth , mHiimb. etBonpî.,
ISiov. gen., 1 ,pag. 089. Arbre qui s'élève à la hauteur d'environ
trente pieds, sur un tronc droit , et qui offre le port de ïyucca
gloriosa. Ses feuilles sont planes, coriaces, linéaires, striées,
glabres, rétrécies au sommet , vertes, luisantes, longues d'en-
viron un pied et demi, larges de quatre lignes, denticulées
et munies à leurs bords d'épines jaunâtres, ascendantes. Ses
fleurs sont disposées en particules. La corolle est d'un pourpre
orangé; ses divisions sont alongées, un peu aiguës; les trois
intérieures un peu plus larges; les étamines sont une fois plus
courtes que la corolle; les filamens épais à leur base; l'ovaire
est trigone. Cette plante croit dans la Nouvelle- Espagne.
Yucca a double armure : Yucca horrida , Kunth , loc. cit.
Cette espèce a l'apparence de Yagavt. cubensis ; mais elle en
est bien différente par ses fleurs : elle n'a presque point de
tige. Ses feuilles sont lancéolées, ensiformes , armées à leurs
bords d'épines bifides, à deux pointes recourbées. La panicule
est très-longue, composée de rameaux alternes; les fleurs sont
pédicellées, ternées et pendantes; la corolle est d'un jaune pâle;
ses divisions sont oblongues, un peu obtuses, longues d'environ
5g. j S
226 YUL
neuf lignes; les trois intérieures un peu plus larges; les fila-
mens subulés, dilatés à leur base; l'ovaire trigone; un style
à trois faces, un peu plus long que les étamines ; le stigmate
trifide. Cette plante croît aux environs de Caracas et de
Cumana. ( Potr.)
YU-LAN. (Bot.) Nom d'un arbre chinois, dont les mis-
sionnaires ont fait mention et que les botanistes ont rapporté
au genre Magnolier. (Lem.)
YU-M1. (Bot.) Nom du lychnis grandi flora à la Chine. (Lem.)
YUNX. (Ornith.) Nom latin du genre Torcol. Voyez ce
mot. (Ch. D. et L.)
YUOUILLA. (Bot.) Voyez Yuca. (J.)
YURAC-ICHU. (Bot.) Nom du stipa eriostachya de M.
Kunfh aux environs de Quito. Voyez Icnn. ( J. )
YURAHUACTA, YURAHUSSA. (Bot.) C'est sous ces noms
péruviens qu'est désigné le solarium incanum de la Flore du
Pérou: solanum albidum de M. Dunal. (J. )
YURAHUAMUM. (Bot.) Nom péruvien du Lygodisodea
de la Flore du Pérou, ou par abbrévation , Disodea de Per-
soon . genre de la famille des rubiacées, voisin du Pœderia. (J.)
YURAPANGA. (Bot.) Nom vulgaire de Vandromachiaigniaria
de la Flore équïnoxiale, aux environs de Quito. (J. )
YURI. (Bot.) C. Bauliin cite sous ce nom, d'après le grand
Recueil des voyages, une espèce de palmier du Brésil, dont
les fruits sont disposés en grappe : c'est probablement le
même qui est appelé yri; mais l'indication est insuffisante
pour déterminer l'espèce. (J.)
YU-THAU. (Bot.) Nom chinois de l'igname ailée, diosco-
rea alata. ( Lem. )
YVIRÉ, YWERA. Voyez Yga. (J.)
YVOIRE. (Mamm.) Voyez Ivoire. (Desm.)
YVOUYRA. (Bot.) Voyez Avoira. (Lem.)
YVRAIE. (Bot.) Voyez Ivraie. (J.)
YVRAIE DE RAT. (Bot.) Voyez Ivraie sauvage, à l'article
Ivraie. (Lem.)
YXTLA-OLZANATLouIZANATL. (Ornith.) Brissona rap-
porté l'oiseau mentionné par Fernandez sous ce nom . à la
pie de la Jamaïque. Sonninî pense que c'est de Fétourneau du
Mexique dont il s"agit. ( Ch. D. et L, )
rZAB "7
Y- Y-GIN. (Bot.) Nom chinois du coix lacryma ou larmille,
( Lem.)
YZARD. (Mamm.) Voyez Ysaiid. (Desm.)
YZERHONT. (Bof.)Nom de Yoleaexcelsa, au cap de Bonne-
Espérance. (Lem.)
YZERLICH. (Bot.) Nom turc de l'Harmale, Pegamwi ,
genre derutacées, cité par Forskal. (J.)
YZQUAUTHLI. (Ornith.) Nom brésilien d'une espèce d'ai-
gle, ou plutôt d'un caracara, que Buffon a citée comme étant
la harpie d'Amérique. (Ch. D. et L. )
YZQUIEPATL. (Mamm.) Voyez Ïbqdepatl. (Desm.)
YZTAC. (Mamm.) Nom que portent à la Nouvelle-Espagne
les mazames ou petites espèces de cerfs à bois très-courts et
toujours simples, consistant en une simple dague. (De^m.)
YZTACHOITZIÏZILIN. (Ornith.) Voyez le mot Ho.tzitzil,
synonyme d'oiseau -mouche. (Ch. D. et L. )
YZTACPATLI. (Bot.) Hermann, dans son Parad. batav. ,
page 46, assimile l'arbrisseau du Mexique, décrit et figuré
sous ce nom par Hernandez, Mëxic, pag. 25o,ason apocinum
mexicanum nodosum tuberc>sa radice , et il est copié en ce
point par Burmann père, PL A fric, pag. 33 , qui regarde
comme congénères , soit un autre apocinum , figuré par
lui, t. 14, fig. 1, soit un apocinum de Hermann, reporté par
Linnaeus à son asclepias fruticosa. Ces diverses espèces sont re-
marquables par une corolle en forme de rosette et un fruit
couvert d'aspérités ou de poils. (J.)
YZTACTZON-YAYAUHQUI. (Ornith.) Nom du canard
huppé à la Nouvelle-Espagne, et aussi de la sarcelle du
Mexique. Ces noms signifient oiseau à tête varice. (Ch.D. et L.)
z
ZAAF. (Bot.) Voyez R\mich. (J. )
ZAAG-VISCH. (Ichthjol.) Un des noms hollandois de la
Scie. Voyez ce mot. (H. C)
ZABATA. (Bot. ) Nom arabe de l'initia crithmoides dans la
petite oasis, au midi de l'Egypte, où M. Cailliaud l'a trouvé,
(J-)
228 ZAB
ZABEL, ZABELLE ou ZOBEL. (Mamm.) Ces dénomina-
tions sont appliquées à l'animal que nous appelons zibeline,
par quelques peuplades du nord de l'Asie. (Desm.)
ZABLE. (Ichthyol.) Voyez Tschecha. (H. C.)
ZABO. {Mamm.) Nom arabe de l'hyène rayée. (Desm.)
ZABRUS. (Enlom.) M. Clairville a désigné sous ce nom
un genre de coléoptères , pour y ranger quelques carabes.
(CD.)
ZABUCAIO, JACAPUCAIO. (Bot.) On nomme ainsi dans
le Brésil, suivant Pison , et dans la Guiane , suivant Aublet,
un arbre rapporté au genre Lecythis , en françois, Quatelé,
et qui est le lecythis zabucaia. Son fruit , ayant la forme d'une
marmite munie de son couvercle, contient des graines dont
les singes se nourrissent, d'où lui vient le nom vulgaire de
marmite de singe. (J.)
ZACA ZACA. (Bot.) Nom péruvien du Maxillaria bicolor ,
genre d'orchidées, décrit dans la Flore du Pérou , dont les
bulbes nombreux, sortis de terre et serrés les uns contre les
autres, imitent un pavé formé de plusieurs pierres rappro-
chées : c'est ce qu'exprime le nom du pays. ( J.)
ZACATE CAMELOTE. (Bot.) Nom de Yoplismenus holci-
formis de la Flore équinoxiale dans le Mexique , près de Ci-
napecuaro. ( J. )
ZACHUM. (Bot.) On a été long-temps indécis pour déter-
miner quel étoit l'arbre de ce nom, croissant aux environs
de Jéricho, dont les fruits fournissent une huile médicinale
portant le même nom. Quelques auteurs ont cru que c'étoit
le chalef, elœagnus; mais M. Brocchi , qui a été sur les lieux,
a reconnu que c'étoit le Balanites de Delile , et il l'a consigné
dans une lettre imprimée, dont on trouve l'extrait dans le
Bulletin des sciences naturelles, tom. 6, pag. 070. (J. )
ZACTNTHA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, de
la famille des composées, de l'ordre des semi -flosculeuses ,
appartenant à la syngénésie polygamie égale de Linné, offrant
pour caractère essentiel : Un calice ou involucre caliculé,
à huit foîioles, fermées à leur maturité, à côtes arrondies,
entourées à leur base de petites écailles très - serrées. Les
flèvirs teintes semi- flosculeuses et hermaphrodites: cinq éta-
inincs syngénèses; les ovaires surmontés d'un style et de
deux stigmates; le réceptacle glabre et nu ; les semences du
centre couronnées d'une aigrette sessile, à poils courts, sim-
ples, légèrement velus; celles de la circonférence entourées
chacune par une des folioles du calice , devenu coriace ,
globuleux.
Ce genre, d'abord établi par Tournefort et Vaillant, avoit
été réuni aux lampsanes par Linné. 11 en diffère évidemment
en ce que ses semences ne sont point complètement dépourvues
d'aigrette; il n'y a que celles du centre qui en soient privées:
les semences du centre en portent une, mais courte, sessile
et caduque. Après la floraison, et pendant la maturité des
semences, les folioles calicinales deviennent coriaces, sillon-
nées, destinées à envelopper chacune une semence. Ce calice
prend alors une forme globuleuse, à côtes saillantes et ar-
rondies. Une seule espèce appartient à ce genre, qu'Allioni
a réuni au genre Rhagadiolus.
Zacinthe a verrues : Zacintha verrucosa, Gœrtn. , tab. iSj ,
fig. 7 ; Lapsana zacintha, Linn. , Spec; Cainer. , Epit., t. 287.
Sa tige est glabre, rameuse, haute d'environ un pied ou un
pied et demi , divisée en rameaux lâches , dichotomes, striés,
peu feuilles. Les feuilles sont glabres; les radicales amples,
alongées, un peu en forme de lyre, comme rongées, rétré-
cies vers leur base, élargies et un peu aiguës au sommet;
celles de la tige sont alternes, amplexicaules, sessiles, presque
sagittées, à oreillettes un peu découpées et anguleuses. Les
fleurs sont jaunes, petites; les unes terminales, d'autres ses-
siles, soit sur les côtés des rameaux, soit dans leurs bifurca-
tions. Les calices, à l'époque de la maturité, sont ventrus,
aplatis en dessus, à côtes saillantes et arrondies. Cette plante
a reçu le nom de zacintha, parce qu'elle a été découverte
dans l'île de Zaeinthe ou de Zanthe. On la trouve également
dans le Levant, en Provence, en Italie, dans la Barbarie,
aux lieux stériles. (Poir. )
ZAD1BA. (Bot.) Nom castillan de l'aloès ordinaire, cité
par Quer. ( J. )
ZADIC. (Ornith.) Selon M- Vieillot, c'est un des noms
arahes de la cigogne. (Desm.)
ZADUKA. (Bot.) Voyez Xadera. (J.)
ZiElTEMAN. (Bot.) Nom arabe d'un ail, allium dtsertorum
5o ZiEJ
de Forskal. cité aussi par lui pour le hyacinihus serotinus.
(J.)
Z^IJTUN. (Bot.) Nom arabe de l'olivier, cité par Forskal.
Il est écrit zaiton ou caiton par Daléchamps. ( J.)
ZjENZABALACHT. (Bot.) Forskal cite ce nom arabe de
l'azédarach, melia. Daléchamps l'écrit zaizalacht. (J.)
ZAFARAN, ZAHAFAKAM. (Bot.) Noms arabes du safran ,
cités par Daléchamps : c'est, suivant lui, le zaffarano des
Italiens. (J.)
ZAFRE. (Chim.) Voyez Safre. (B.)
ZAGA. (Bot.) Nom malais, cité parRumph, de Yabruspre-
catorius, dont les graines rouges ont une tache noire, et sont
nommées bidji-zaga. Le zaga-pohon des Malais est Y adenanthera
de Linnaeus, dont les graines lenticulaires sont d'un rouge
de corail : ce qui l'avoit fait nommer coraV.aria parvifolia
par Rumph. Un autre zagapohon, nommé aussi aylaru , co-
raUaria latifolia de Rumph, ayant des feuilles plus grandes,
des gousses plus courtes, contenant seulement une ou deux
graines rouges et plus grosses , paroît appartenir au genre
Ormosia de Jackson. ( J.)
ZAGGOUEH. (Bot.) Voyez Kmddad. (J.)
ZAGHLYL. ( Bot.) Nom arabe d'une renoncule , ranunculus
sceleratus , suivant Forskal et Delile. ( J.)
ZAGHLYLEH. (Bot.) Nom arabe de l'ortie-grièche , urtica
urens , selon Delile. Forskal la nomme hamscheld. (J. )
ZAGU. (Bot. ) Le palmier cité sous ce nom par C. Bauhin
est le sagoutier. (J..)
ZAGUENETE. (Bo£.)Nom galibi d'un palmier de laGuiane,
que Barrère croit être le palma coccifera , caudice tumido et
aculeato , figuré par Plumier, mais non publié. Cette ligure
présente une tige épineuse, renflée dans son milieu , des feuilles
pennées et des fruiis sphériques de la grosse! r d'une pomme
d'api , absolument conformes à celui du palmier mocaya
d'Aublet. Il a aussi beaucoup d'affinité avec le grougrou de
Jacquin , cocos aculeatus, pag. 278, t. 169. ( J. )
ZAHN-BRACHSEM, ZAHN-BRASEM." (ïchthyol.) Noms
allemands du denté ordinaire. Voyez Denté. ( H. C.)
ZAHNLOSE. (Ichth.) Un des noms allemands du léiogr.uthe
argenté. Voyez Léiognathe. ( H. C.)
ZAL **>
ZAHNT. (Ichthyol.) Voyez Zant. ( H. C.)
ZAHR-EL-LŒIL. (Bot.) Nom delà belle-de-nuit, nyctago ,
dans l'Arabie. Cultivée dans les jardins du Caire, elle y est
nommée sjibb elleil, suivant Forskal. (J. )
ZAHRES ZIRR. (Bot.) Nom arabe d'un œillet, dianthus
t/niflorus de Forskal. ( J. )
ZAINO ou SAINO. (Mamm.) Du temps de d'Acosta le pé-
cari étoit ainsi nommé par diverses peuplades de l'Amérique
méridionale. (Desm.)
ZA1TOR. (Bot.) Suivant Mentzel , ce nom arabe est donné
à l'olivier, et son fruit est nommé zaitron. Forskal dit que
l'olivier est appelle sejtum dans l'Egypte. (J.)
ZAKID. (Ornith.) Nom arabe de la cigogne. (Ch.D. et L.)
ZAL ou ZIL. (Ornith.) Dénomination turque de la perdrix
grise. (Desm.)
ZALA. (Bot.) Willdenow reporte ce genre de Loureiro au
Pistia de Linnaeus. (J.)
ZALACK. (Bot.) A Java on nomme ainsi le zalacaàe Rumph,
espèce de rotang, calamus zalacea de Gaertner et Willdenow.
(J.)
ZALEIA. (Bot.) Ce genre, de Burmann, est la même plante
que le trianthema decandra de Linnaeus. Voyez aussi Zalia.
(J.)
ZALIA , ZALEIA. (Bot.) Un des noms grecs anciens d'un
fragon , ruscus, cité par Ruellius et Mentzel. (J.)
ZALIKO des Brames. (Bot.) C'est le baril des Malabares
(Rhéede, 6, t. 35), le rhizomorpha cylindrica, Linn. , dont
Adanson fait un genre sous le nom de Zaliko. Il y voit
le Karilha des Portugais, qui est donné aussi pour le Mail-
elou des Malabares et le Davrinti des Brames; le carimpana
des Malabares ou Lontarus, Rumph; le Borassus , Linn., dont
Adanson fait son genre Lontarus, dans la famille des palmiers.
Le Zaliko est encore le Kariojoti . le Karinta kali, le Karinti,
des Malabares, lesquels sont le Lokandi des Brames, le café,
les uvaria , le Karinti des Brames; le Kanauga et YMmettea
de Rumph. On peut voir dans Adanson d'autres s3'nonymies.
(Lem.)
ZALMA ou JALMA. (Mamm.) Selon Pallas, ces noms kal-
moucks sont ceux de la gerboise alagtaga. (Desm.)
*** ZAL
ZALOFE. (Mamm.) Nom de l'antilope guib, antilope scripta ,
au Sénégal. (Desm.)
ZALUZANIA. (Bot.) Les plantes décrites sous ce nom dans
les manuscrits de Commerson, sont des espèces de Berliera,
genre de rubiacées. Sous le même nom Persoon a séparé
Y anthémis trilobata d'Ortéga de son genre primitif, dont il
diffère par les écailles de son réceptacle ou clinanthe non in-
divises, mais trilobées. Necker a aussi séparé quelques mar-
silea io;s le nom de zaluzanskia , qui rappelle également la
mémoire de Zaluzanius ou Zaluziansky. (J.)
ZALUZANIE, Zaluzania. (Bot.) Ce genre de plantes, éta-
bli par M. Persoon, en 1807, appartient à l'ordre des Synan-
thérées, à la tribu naturelle des Hélianthées, et à notre section
des Hélianthées -Millériées. Voici ses caractères, tels qu'ils
résultent de nos propres observations.
Calathide radiée : disque multiflore , régulariflore, andro-
gyniflore ; couronne unisériée , ligulillore , féminiflore. Péri-
cline double : l'extérieur à peu près égal aux fleurs du disque ,
Irès-étalé , presque plan , orbiculaire , formé de squames unisé-
riées, à peu près égales entre elles, oblongues-lancéolées,
subfoliacées, appliquées parla base, inappliquées du reste;
l'intérieur beaucoup plus court, formé de squames analogues
aux squamelles du clinanthe, unisériées, entièrement appli-
quées, embrassant la partie inférieure des fleurs de la cou-
ronne, concaves, un peu carénées, courtes, larges, subcu-
néiformes , trilobées et frangées au sommet , presque membra-
neuses , uninervées. Clinanthe conique, élevé, garni de
squamelles tout- à -fait analogues aux squames du péricline
intérieur, inférieures aux fleurs, embrassantes, concaves,
obiongues, élargies de bas en haut, trilobées et frangées au
sommet, membraneuses, uninervées. Fleurs du disque: Ovaire
un peu comprimé bilatéralement, obovoïde-oblong, glabre,
lisse, sans aucun angle, ni cùte , ni nervure, ayant l'aréole
basilaire oblique -intérieure, et le sommet arrondi , absolu-
ment privé d'aigrette. Corolle articulée sur l'ovaire, hispide ,
à tube bien distinct , presque aussi long que le limbe , et for-
mant à sa base un rebord annulaire qui couvre et emboîte le
sommet de l'ovaire, à limbe campanule, divisé supérieure-
ment en cinq lobes étalés, ovales, papilles sur la face interne.
ZAL *55
Examines à filets libérés au sommet du tube de la corolle;
anthères cohérentes. Style à deux stigmatophores, pourvus
de deux bourrelets stigmatiques , immédiatement contigus,
papilles, et surmontés d'un appendice semi- conique, garni à
sa base de collecteurs piliformes. Fleurs de la couronne : Ovaire
obovoïde-oblong, subtrigone , hérissé de longs poils, privé
d'aigrette. Corolle articulée sur l'ovaire, à tube très-court,
fendu presque jusqu'à sa base, à languette grande, très-large,
obovale, multinervée, bi- trilobée au sommet.
On ne connoit qu'une seule espèce de ce genre.
Zaluzanie trilobée: Zaluzania triloba, Fers. , Sjn. pi., tom. 2 ,
pag. 475; Anthémis triloba , Orteg. , Dec. 6, pag. 72. Cette
plante a des tiges herbacées, paroissant un peu ligneuses à la
base, dressées, épaisses, cylindriques, striées, pubescentes ,
rameuses ; les feuilles inférieures des tiges et des rameaux sont
opposées; les autres sont alternes; toutes ces feuilles sont
grandes, pétiolées, pubescentes sur les deux faces; leur pétiole
est demi -cylindrique et canaliculé en dessus ; le limbe est
subcordiforme, profondément bipinnatifide , à divisions et
subdivisions symétriques, mais inégales et irrégulières , arron-
dies, lobées, un peu dentées; les calathides, larges d'environ
dix lignes, sont solitaires au sommet de pédoncules terminaux
et axillaires , longs, grêles, nus, pubescens, et elles forment
ensemble de petites paniculcs corymbiformes, terminales,
très-irrégulières ; la couronne est ordinairement composée de
huit ou neuf fleurs ; les corolles du disque et de la couronne
sont jaunes, ainsi que les anthères; les feuilles et les calathides,
étant froissées, exhalent une odeur foiblement aromatique et
un peu analogue à celle des Anthémidées.
JNous avons fait cette description spécifique, et celle des
caractères génériques, qui la précède, sur un individu vivant ,
cultivé au Jardin du Roi. Cette plante est vivace, et indigène
au Mexique. Ortega , qui la fit connoître en 1798, l'attribuoit
au genre Anthémis. Mais, en 1807 , M. Persoon a fondé sur elle
un genre particulier, nommé Zaluzania, placé par l'auteur
entre YAcmella et le Pascalia, et qui, suivant lui, diffère de
Y Anthémis, en ce que les squamelles du clinanthe ne se ter-
minent pas en une soie roide, et que le péricline n'est point
hémisphérique. Selon nous, la plante dont il s'agit est étran-
M* ZAL
gère non-seulement au genre Anthémis, mais même à la tribu
des x\nthémidées, et elle doit être associée au groupe des
Hélianthées- Millériées.
Ce groupe naturel a déjà été caractérisé par nous dans ce
Dictionnaire ( lom. XX , pag. 347), et nous avons présenté
(toni. XXXVIII, pag. 17) la liste alphabétique des genres qui
le composent. Il nous reste à exposer le tableau méthodique
de cette section.
Cinquième Section.
Hélianthées - Millériées ( Heliantheae-Millerieœ).
Caractères ordinaires: Ovaires ordinairement épais ou larges,
obovoïdes, pointus à la base, plus ou moins arrondis, surtout
vers le sommet, arqués en dedans, gibbeux, glabres, lisses ou
striés, tantôt comprimés bilatéralement, tantôt obcomprimés,
tantôt trigonesou tétragones, le plus souvent dénués d'angles ,
toujours absolument privés d'aigrette , souvent enveloppés
complètement ou incomplètement, soit par les squames du
péricline , soit par les squamelles du clinanthe ; aréole api-
ciiaire presque toujours déviée, excentrique, plus ou moins
oblique- intérieure, et ordinairement supportée par un rudi-
ment de col épais, extrêmement court, réduit aune petite
protubérance tuberculiforme.
I. Millériées vraies. Disque masculiflore; couronne
fêminittore.
(A) Millériées vraies, régulières. Clinanthe complètement
et régulièrement garni de squamelles bien manifestes ; péri-
cline parfaitement symétrique ou régulier.
1. * Melamfodium. == Melampodium. Lin. (1767) — Gaertn.
(1791) — H. Cass. Dict. (hic) — Melampodii sp. Lin. (1763) —
Lag. (1816) — R. Brown (1817) — Kunth (1820) — Cargillce
sp. Adans. (1763).
2. * Zarabellia. = An? Dy sodium. Rich. in Pers. (1807) —
(Non Dyssodia. Cav. 1802) — Melampodii sp. R. Brown (1817)
— Kunth (182*0) — Dy sodium. H. Cass. (18.9) Dict. v. i3.
p. 573 (inalè) — Zarabellia. H. Cass. Dict. (hic) — (Non Zara-
bellia Neck. , quœ Berkheja Ehr.).
3. *Alcina. = Alcina. Cavan. (1791) — Lag. (1816) — H.
ZAL ^35
Cass. Dict. (hic) — ÎVedeliœ sp. Willd. (i8o3) — An? Dy so-
dium. Rich. in Pers. (1807) — Melampodii sp. R. Brown (1817)
— Kunth (1820).
4. * Centrospermum. = Melampodii sp. Lœfling (1768) — <
Lin. (1763) — R. Brown (1817) — Spreng. (i8a6) — Centro-
spermum. Kunth (1820) — H. Cass. Dict. (hic) — (Non Centro-
spermum. Spreng.) — Echinodium. Poiteau (manuscr. in herbar.
Gay).
5. t Polymniastrum. = Polymniastrum. Lam. (1 796 p) Illustr.
tab. 712 — H. Cass. Dict. (hic).
6. * Polymnia. — Moniliferœ sp. Vaill. (1720) — Ost-ospermi
sp. Lin. (1737) — Polymnia. Lin. (1766 et 1763) — Gajrtn.
(1791) — H. Cass. Dict. (hic).
(B) Millériées vraies, irrégulières. Clinanthe tantôt incom-
plètement, irrégulièrement, ou imparfaitement squamellé,
tantôt absolument privé de squamelles ; péricline ordinaire-
ment plus ou moins irrégulier.
7. *Pronacron. == Pronacron. H. Cass. (1826) Dict. v. 43«
p. 37o.
8. *Millerfa. = Milleriœ sp. Marlyn (1728) — Lin. ( 1 7 3 7 )
— Gaertn. (1791) — Milleria. H. Cass. (1024) Dict. v. 5o. p. 67
et 68. an Hic sola Milleria quinqueflora Linnaei admitteuda.
9. tMERATiA. = Delilia. Spreng. (pessimè) Bull. avr. 1823.
p. 54. — Meratia. H. Cass. (1824) Dict. v. 5o. p. 65. = Aliud
genus {Lilcea) longé anteriùs clarissimo Delile à Bonplandio
dicatum.
10. * Elvira. = Milleriœ sp. Martyn (1728) — Lin. (1737) —
Gaertn. (1791) — EtiHfà. H. Cass. (1824) Dict. v. 3o. p. 67. =
Milleria biflora Linnœi hujus gen ris typus est.
11. * Riencourtia. = Rïencourlia. H. Cass. Bull, mai 1818.
p. 76. Dict. v. 43. p. 371. v. 45. p. 466 — Tetrantha. Poiteau
(manuscr. in herbar. Gay).
12. t Unxia. = Unxia. Lin. fil. (1781) — Juss. (1789). =='
Flores disci masculi ex Jussieo (Gen. pi. p. 186).
II. Sigesbeckiécs. Disque androgyniilore, ou quelquefois an-
drogyni-masculiflore; couronne ordinairement féminiflore.
quelquefois neutriflore, quelquefois nulle.
(A) Sigesbeekiees irrégulières. Clinanthe tantôt nu, tantôt
^6 ZAL
irrégulièrement squamellé; péricline ordinairement plus oh
moins irrégulier.
i3. t Villanova. = VHlanova. Lag. (181 G), (non Orteg.) —
Unxia. Kunth (1 820). = Flores disci hermaphroditi , interdùm
mascuiis intermixtis.
14. t Madia. = Madia. Molina (1782) — Juss. (1789) — H.
Cass. (>8».5) Dict. v. 34. p. 309.
i5. ^Biotia. = An? Madia viscosa. Cav. (1794) — Non Ma-
dia, meilosa. Jacq. (1790) — Biotia. II. Cass. (1825) Dict. v. 34.
p. 5o8.
16. *Sci.erocarpus. = Sclerocarpus. Jacq. (1786) — H. Cass.
(1827) Dict. v. 48. p. 148.
17. * Enydra. = Ecliptœ sp. Swartz ( 1788) — Enydra. Lou-
reiro (1790) — H. Cass. Bull. déc. 1817. p. 196. Dict. v. 14
(1819). p. 553 — Meyera. Schreb. (1791) — Swartz (1806) —
R. Brown (1817) — Kunth (1820) — Sobreya. Ruiz et Pav.
(1794) — Ecliptce et Cœsuliœ sp. Willd. (i8o5) — Enydra,
Meyera , Sobreya, et Cœsuliœ sp. Pers. (1807) — Cryphiosper-
mum. Beauv. — Hinpstha. Roxb. (ined.). = Nouien genericum
(Enydra) anteriùs editum, recentiori [Meyera) prfeponendum.
18. * Broteha. = Broiera. Spreng. (1800) — Pers. (1807) —
H. Cass. (1 8^5) Dict. v. 84. p. 3o4. — (Non Brotera Cav. , nec
Willd.) — Nauenburgia. Willd. (1800) — Flaveriœ sp. Spreng.
(,826).
19. tFLAVERfA.= Eupatoriophalacri sp. Vaill. (1720) — Eu-
patorioides. Feuillée (1725) — Flaveriœ sp. Juss. (1789) — Mil-
leriœ sp. Cuvan. (1791 et 1794) — WiHd. (i8o3) — Vermi-
fuga. Ruiz et Pav. (1794) — ï'iaveria. Pers. (1807) — H. Cass.
(1820) Dict. v. 17. p. 127 — Kunth. (1820).
20. t ? Monactis. =• Munactis. Kunth (1820) — Phaethusœ
sp. Spreng. (1826). = Genus incertas sedis, affine forsan Ver-
besina? phaethusae, et ideô ad Heliantheas-Archetypas repel-
lendum ?
21. tEpaocARPHA. = Eriocoma. Kunth (1820) — H. Cass.
Dict. v. 1». p. 193 — (Non Eriocoma. Nutt. 1818) — Eriocar-
pha. H. Cass. Dict. (hic). = An meliùs inter Sclerocarpuin et
Enyrlram collocanda ?
(B) Sigesbeckiées régulières. Clinanthe régulièrement squa-
mellé : péricline régulier.
ZAL 237
22. *06tERA. = An? Eleutheranthera. Poîteau (i8o3) — An?
Mclampodium ruderale. Swartz (1806) — Oglcra. H. Cass. Bull,
févr. 1818. p. 32. Dict. v. 55 (182S). p. 445. Dict. v. fî
(1826). p. 571 — Chalarium. Poiteau (manuscr. in herbar. Gay).
= Genus ab Euxenià Chamiss. longé diversum.
25. * Tbimeranthes. = Sigesberkiœ sp. Lhérit. (1784) —
Schkuhria. Mœnch (1 794). (non Roth) — Trimeranthes. H. Cass.
(1827) Dict. v. 49. p. 1 iô.
24. *Sigesbeckia. = Sigcsbeckia. Lin. (1737) — Gaertn. (1791)
— Kunth (1820) — H. Cass. (1827) Dict. v. 49. p. 1 14 — Siges-
beckiœ sp. Lin. (1765).
25. t J/Egep.ia. = Jœgeria. Kunth (1820) — H. Cass. (1822)
Dict. v. 24. p. 125.
26. * Gmzot[a. = Polymnia abyssinica. Lin. fil. (1781) — Ai-
ton (1789) — Parthenium luteum. Spreng. (1818) — Heliopsis
platyglossa. H. Cass. Bull. 1821. p. 187. Dict. v. 24 (1822). p.
35 2 — Guizotia. H. Cass. Dict. (hic).
27. * Zaluzama. = Anthemidis. sp. Orteg. (1798) — Zaluza-
nia. Pers. (1807) — H. Cass. Dict. (hic) — Acmellœ sp. Spreng.
(1826).
28. * Hveridella. == Anlhemidis sp. Orteg. (1797) — Hybri-
della. H. Cass. Bull. janv. 1817. p. 12. Dict. v. 22 (1821). p. 86
— Acmellœ sp. Spreng. (1826).
La section dont nous venons de présenter le tableau, a reçu
de nous le nom de Millériées, parce que le genre M il 1er ia est
le plus ancien de tous ceux qui la composent. Un motif sem-
blable nous a fait donner le nom de Sigesbeckiées à la seconde
partie de ce groupe naturel.
Plusieurs genres de cette section n'ont point été décrits dans
ce Dictionnaire, ou ne l'ont été qu'imparfaitement; ce qui
nous oblige à insérer ici les descriptions suivantes.
Melampodium. Calathide radiée: disque conique , multiflore,
régularitlore , masculiflore ; couronne unisériée. subdécem-
flore , liguliûore, féminiflore. Péricline double : l'extérieur
involucri forme , à peu près égal à l'intérieur, subhémisphé-
rique, composé de cinq squames bractéiformes, à peu près
égales entre elles, unisériées, entregrefiees à la base, persis-
tantes, ovales, foliacées, munies de nervures rameuses; le
péricline intérieur composé d'environ dix squames capsuli-
=58 ZAL
formes, égalps, unisériées, libres, attachées par leur base,
caduques, complètement enveloppantes, tout-à-fait closes par
la greffe de leurs bords v ouvertes seulement au sommet par
un orifice oblong, comprimées bilatéralement, à peu près
obuvoïdes ou cunéiformes, gibbeuses , coriaces, dures, inu-
nies sur les deux faces latérales de trois côtes portant des petites
excroissances laminées , et couronnées au sommet par un
énorme appendice simulant une aigrette stéphanoïde: cet ap-
pendice est laminé, subcartilagineux, nervé- réticulé, très-
large, ovale -cordiforme, aigu, très-concave, entourant com-
plètement l'ouverture apicilaire de la squame, mais presque
nul sur le côté intérieur de cette ouverture , tandis que , sur
le côté extérieur, il est prodigieusement élevé et dilaté, et
qu'il semble greffe de ce même côté, par la face externe de
sa base, sur le sommet du dos gibbeux delà squame. Clinanthe
axiforme, long, peu épais, cylindracé, poilu, garni de squa-
meiles persistantes, très-grandes, oblongues-obovales , con-
caves, embrassantes, presque enveloppantes, mais ouvertes
d'un bout à l'autre, naviculaires, membraneuses, uninervées,
presque glabres, surmontées d'un grand appendice étalé, large,
ovale, plan, «lenticule, coloré. Fleurs du disque: Faux-ovaire
très-long (presque aussi long que lasquamelle) , grêle, sub-
filiforme, poilu, persistant, ayant l'aréole apicilaire entourée
d'un bourrelet circulaire saillant, évasé, imitant un rudiment
d'aigrette stéphanoïde. Corolle très-caduque (se détachant du
faux -ovaire aussitôt après son épanouissement), à tube aussi
long que la partie indivise du limbe, à limbe divisé supérieu*-
rement en cinq lanières étalées, hérissées île poils au sommet.
Fleurs de la couronne: Ovaire ou fruit étroitement enveloppé
par une squame du péricline intérieur , nu seulement au
sommet, comprimé bilatéralement, à peu près obovoïde,
glabre, lisse, gibbeux vers le haut sur le côté extérieur,
ayant l'aréole apicilaire supportée par un col épais, extrême-
ment court, inaigretté, situé au sommet du côté intérieur, et
qui correspond à l'extrémité intérieure de l'ouverture oblongue
de la squame. Corolle à tube très-court , articulé sur le col de
l'ovaire, à languette grande, large, elliptique , presque ronde,
échancrée au sommet, plurinervée, poilue en dessous.
Melampodium dijj'usum, H. Cass. Plante herbacée, annuelle,
ZAL 23ç»
à racine pivotante, tortueuse, fibreuse; tige dressée, dicho-
toine, très-rameuse, cylindrique, parsemée de poils rudes,
à branches très-longues et très - étalées ; feuilles opposées,
connées à la base, comme courtement pétiolées, lancéolées,
entières sur les bords, hérissées en dessus de poils courts et
roides, garnies en dessous de longs poils mous, laineux, blan-
châtres, et d'une multitude de petites glandes; la base de la
feuille étrécie en une sorte de pétiolecourt, linéaire, foliacé,
dont la base est élargie; calalhides ( offrant exactement tous
les caractères génériques décrits ci-dessus) larges d'environ
quatre lignes , nombreuses , solitaires au sommet de pédoncules
très-longs, très-grêles, filiformes, très-simples, aphylîes ,
velus, nés solitairement dans les bifurcations de la tiwp et des
rameaux; péricline extérieur glabre en dedans, hérissé de
longs poils sur ses bords et sa face externe; les appendices des
squamelles du clinanthe jaunes- dorés, ainsi que les corolles.
Nous avons fait cette description spécifique, et celle des
caractères génériques, qui la précède, surun échantillon sec
de l'herbier de M. Mérat, où il n'étoit point nommé, mais où
il est écrit qu'il a été recueilli dans l'île de Manille, et donné
en 1825 par M. Busseuil.
Le genre Melampodium , que M. Brown veut confondre avec
les Zarabellia , Alcina, Centrospermiirn , s'en distingue très-bien ,
selon nous, par quelques caractères importans, notamment par
le singulier appendice qui couronne chacune des squames du
péricline intérieur , et qui ressemble à une aigrette stépha-
noïde. Cet appendice existe aussi , mais tout autrement modi-
fié, sur les squamelles du clinanthe, qui méritent l'attention
des botanistes philosophes, à cause des ressemblances et des
différences qu'on doit remarquer entre elles et les squames
du péricline intérieur. Il est évident que chacune de ces
squames représente exactement une squamelle, dont les deux
bords libresseseroient greffes ensemble pour former autour de
l'ovaire une gaîne parfaitement close; dont la substance mem-
braneuse seroit devenue coriace, épaisse et dure, pour le
protéger efficacement sous son abri : dont l'appendice se seroit
converti en une sorte d'aigrette pour aider à la dissémination ;
et qui enfin seroit devenue caduque, pour que cette dissémi-
nation pût s'opérer. Comment se fait-il que ces bractées, quand
*4° ZAL
elles accompagnent des fleurs femelles, acquièrent des modi-
fications aussi notables et aussi évidemment appropriées à la
conservation et à la dissémination des fruits, tandis qu'elles
conservent sans altération leur état primitif, quand elles ac-
compagnent les fleurs mâles , pour lesquelles ces modifications
seroient inutiles P C'est une question que nous adressons à
ceux qui dédaignent et proscrivent la considération des causes
finales. En attendant leur réponse, nous ferons remarquer
que chaque fleur mâle, avant son épanouissement, se trouve
env eloppée dans une squamelle du clinanthe; mais au moment
où elle va s'épanouir , son faux-ovaire s'alonge prodigieusement
pour élever la corolle au-dessus de la squamelle ; dès-lors
cette corolle s'ouvre, les étamines accomplissent leur fonction ,
et aussitôt après elles disparoissent avec la corolle qui les
porte.
Zarabellia, H. Cass. Calât hide radiée: disque pluriflore ,
régnlariflore, masculiflore; couronne unisériée, pauciflore,
liguliflore , féminiflore. Péricline double: l'extérieur involu-
criforme , très-supérieur aux fleurs du disque et de la cou-
ronne , composé de cinq squames bractéi formes, étalées,
inégales, unisériées, entregrelfées à la base, lancéolées, fo-
liacées; le péricbne intérieur composé d'environ six ou sept
squames capsuliformes, égales, unisériées, libres, attachées
par le coté intérieur au-dessus de leur base apparente, com-
plètement enveloppantes, tout-à-fait closes par la greffe de
leurs bords, ouvertes seulement au sommet,, coriaces, dures,
grandes, irrégulières, difformes, munies de rides et d'excrois-
sances, comprimées bilatéralement, arquées en dedans, gib-
beuses sur le dos et sous la base, comme tronquées oblique-
ment au sommet , qui se prolonge par derrière en une longue
et grosse corne conique, subtriquètre ; l'ouverture apicilaire
de la squame bordée par deux petits processus opposés, laté-
raux, libres, mais rapprochés, arrondis, coriaces, ressem-
blant à deux valves , et entourant le sommet de l'ovaire et
la base de la corolle. Clinanthe petit, convexe, garni de squa-
melles inférieures aux fleurs, oblongues, larges, concaves,
embrassantes, membraneuses, à sommet élargi, tronqué,
frangé. Fleurs du disque : Faux-ovaire nul ou presque nul.
Corolle à quatre ou cinq divisions, terminées chacune par
ZAL 241
un pinceau de poils. Fleurs de la couronne : Ovaire ou fruit
étroitement enveloppé par une squame du péricline intérieur,
un peu comprimé bilatéralement, obovoïde, glabre, lisse,
ayant la base pointue, arquée en dedans, la partie supérieure
très-épaisse, arrondie, l'aréole apicilaire très-oblique-inté-
rieure, petite, inaigrettée, supportée par un petit col situé sur
le côté intérieur, et correspondant à l'ouverture de la squame.
Corolle à tube nul , à languette courte , large , concave ovale-
oblongue, tronquée, échancrée ou bilobée au sommet.
Zarabellia rhomboidea , H. Cass. (An? Dy sodium divaricatum,
Pers., Syn. ph , tom. 2 , pag. 489.) Plante herbacée, à tige
rameuse; feuilles opposées, absolument sessiles, molles, pu-
bescentes , un peu dentées inégalement et irrégulièrement ,
ayant une partie inférieure plus étroite , oblongue, échancrée
en cœur à sa base, et une partie supérieure plus large, rhom-
boidale ; calathides (offrant exactement tous les caractères
génériques décrits ci-dessus) petites, solitaires, pédonculées,
situées dans les bifurcations de la tige et des rameaux ; corolles
jaunes -pâles.
Nous avons fait cette description , générique et spécifique ,
sur des individus vivans, cultivés au Jardin du Roi , où cette
plante fut pendant quelque temps anonyme , et où elle a été,
depuis, étiquetée Dysodium divaricatum , d'après notre indi-
cation. Mais nous avons commis peut-être une erreur , en appli-
quant ce nom à la plante dont il s'agit ; car M. Persoon attribue
à la sienne des feuilles pétiolées et presque lisses. Ajoutons
que notre plante n'est point le Melampodium paludosum de M.
Kunth, ni VAlcina ovalifolia de M. Lagasca , que M. Sprengel
cite l'un et l'autre comme synonymes du Dysodium divaricutum.
Quoi qu'il en soit, nous ne pouvions pas conserverie nom
générique Dysodium, parce que le genre Dyssodia de Cava-
nilles est plus ancien. Nous lui substituons le nom de Zarabel-
lia, vainement appliqué par Necker au genre Berkheya.
En comparant nos deux descriptions génériques du Melam-
podium et du Zarabellia, on reconnoît aisément plusieurs diffé-
rences notables, et selon nous suffisantes pour autoriser la
distinction des deux genres. Bornons-nous à signaler ici deux
caractères distinctifs principaux : 1." l'énorme appendice cu-
culliforme qui couronne les squames du péricline intérieur
59. 16
ii* ZAL
dans le Melampodium , se trouve remplacé dans le Zàrahellia
par deux petits processus à peine manifestes et fort diiï'érens ;
2.0 le faux-ovaire des fleurs mâles, très- grand dans le Melam-
podium, est nul ou presque nul dans le Zarabellia.
Dans notre article Djsodium (tom. XIII, pag. 573) nous
avions commis une grave erreur, en disant que l'ovaire est
presque entièrement greffé avec la squame qui l'enveloppe,
et que ces deux parties sont confondues en une seule masse.
Alcina. Calathide radiée: disque inultiflore, régulari flore ,
masculiflore ; couronne unisériée , subduodécimflore , liguli-
flore , féminiflore. Péricline double : l'extérieur involucri-
forme, très-supérieur à l'intérieur et même à la couronne,
composé de cinq squames bractéiformes, étalées, égales, uni-
sériées, entregreffées à la base, ovales, foliacées; le péricline
intérieur un peu inférieur aux fleurs du disque, composé
d'environ douze squames capsuliformes , égales , unisériées ,
libres, complètement enveloppantes, tout-à-fait closes par la
greffe de leurs bords, ouvertes seulement au sommet par un
trou très -petit, rond, et absolument nu sur ses bords, co-
riaces, épaisses, devenant dures et cornées, comprimées bila-
téralement, gibbeuscs sur le dos, tronquées obliquement au
sommet, qui est muni de quelques éminences coniques, qu'on
trouve aussi quelquefois sur la partie supérieure du dos. Cli-
nanthe conique, garni de squamelles inférieures aux fleurs,
oblongues, concaves, embrassantes, membraneuses, à som-
met élargi, arrondi, denticulé, coloré. Fleurs du disque : Faux-
ovaire très-court et absolument continu avec la corolle. Co-
rolle glabre, à cinq divisions. Anthères entregreffées. Style
masculin, simple, indivis, à partiesupérieure épaisse, pointue,
hérissée de collecteurs. Fleurs de la couronne: Ovaire ou fruit
étroitement enveloppé par une squame du péricline intérieur,
comprimé bilatéralement, obovale, glabre, lisse, arqué en
dedans, ayant la base étroite et pointue, le sommet large,
arrondi, très-oblique-intérieur, terminé par un petit col char-
nu, très-court, très-étroit, supportant l'aboie apicilaire, qui
est très-petite, inaigrettée , et qui remplit l'ouverture de la
squame. Corolle à tube très -court, articulé sur le sommet du
col de l'ovaire; à languette large, elliptique, entière. Style
féminin, très-court, portant deux stigmatophores très-arqués
ZAL 243
<?n dehors, glabres, à face intérieure bordée de deux bour-
relets stigmatiques distancés.
Nous avons fait cette description générique sur des indi-
vidus vivans d'Alcina perfoliata, cultivés au Jardin du Roi.
On cultive aussi dans le même jardin, sous le nom de Dyso-
dium radiatum, une autre espèce d'Alcina, qu'il n'est pas inu-
tile de décrire ici.
Alcina minor, H. Cass. (An? Djsodutm divaricatum , Pers.)
Tige herbacée, haute d'environ un pied , dressée, rameuse,
épaisse, cylindrique, striée , hérissée de poils; rameaux longs,
divergens; feuilles opposées, pétiolées, longues d'environ cinq
pouces (y compris le pétiole) , larges d'environ trois pouces;
pétiole nu inférieurement , bordé supérieurement parla dé-
currence du limbe; limbe décurrent sur le haut du pétiole,
large, triplinervé, ordinairement à peu près ovale, inégale-
ment et irrégulièrement denté, très-garni sur les deux faces
de poils, qui sont plus petits et plus roides sur la face supé-
rieure ; calathides radiées, larges de six lignes, solitaires au
sommet de pédoncules longs de deux pouces, grêles, filiformes,
nus, nés solitairement à l'extrémité de la tige et des branches,
entre deux bourgeons situés dans les aisselles de deux feuilles
opposées, lesquels bourgeons se développent ensuite, de sorte
que chaque pédoncule avec sa calathide se trouve alors dans
une bifurcation; corolles jaunes; disque composé de fleurs
nombreuses, régulières, mâles ; couronne composée d'environ
douze fleurs unisériées, ligulées , femelles; péricline extérieur
subhémisphérique, inférieur aux fleurs de la couronne, à peu
près égal aux fleurs du disque, formé de cinq bractées égales,
unisériées, entregreffées inférieurement, libres supérieure-
ment, appliquées, larges, obovales, foliacées; périeline inté-
rieur formé d'environ douze squames capsulaires, complète-
ment enveloppantes, tout-à-fait closes par la greffe de leurs
bords, ou vertes seulement par un trou sur Je sommet organique
des ovaires, pour livrer passage à leur col , coriaces foliacées,
très-irréguliéres , subtrigones, gibbeuses à la base, comme
tronquées au sommet, qui se prolonge par derrière en une
lame denticulée; clinanthe conique, très-élevé, garni de squa-
melles à peu près égales aux fleurs, spatulées, ayant la partie
inférieure oblongue , canaliculée, embrassante, etla supérieure
244 ZAL
large, arrondie, colorée, frangée sur les bords; fleurs du
disque à faux- ovaire très-court, épais, obconique , inaigretté,
continu avec la corolle; à corolle ayant cinq divisions, ter-
minées chacune par un faisceau de poils; à anthères noirâtres,
entregreffées ; à style indivis, ayant la partie supérieure hé-
rissée de collecteurs ; ovaires de la couronne étroitement enve-
loppés parles squames du péricline intérieur, épais, compri-
més bilatéralement , obovoïdes, irréguliers, arqués en dedans,
gibbeux, glabres, presque lisses , terminés par un col très-
court, cylindrique, inaigretté, portant un style divisé pres-
que jusqu'à sa base en deux stigmatophores longs, très-di-
vergens, très-arqués, pourvus de deux bourrelets stigmatiques ;
corolles de la couronne articulées sur le col de l'ovaire, à tube
nul, à languette large, suborbiculaire , concave, ordinaire-
ment tridentée au sommet.
JNous avons fait cette description sur des individus vivans cul-
tivés au Jardin du Roi, où cette plante est étiquetée Dysodium
radiatum, avec l'indication qu'elle est annuelle et indigène au
Mexique. C'est peut-être le vrai Dysodium de Richard et Persoon.
Le genre Alcina est, selon nous, distinct du Melampodium
et du Zarabellia , en ce que l'ouverture des squames du pé-
ricline intérieur se réduit à un très-petit trou rond, entière-
ment rempli par le col ou l'aréole apicilaire de l'ovaire , et
absolument nu sur ses bords , qui ne sont entourés ni d'un
appendice cuculliforme, ni de deux processus valviformes ;
il diffère en outre du Melampodium, en ce que ses faux-ovaires,
analogues à ceux du Zarabellia, sont très -courts et continus
avec la corolle.
Centrospermum. Péricline double : l'extérieur involucri-
forme , composé de cinq squames bractéiformes, étalées, à
peu près égales, unisériées, entregreffées à la base, elliptiques-
oblongues, foliacées, trinervées; le péricline intérieur com-
posé de squames plus nombreuses, capsuliformes , égales,
unisériées, libres , attachées par leur base ( qui est étrécie en
forme de pétiole très-court ), caduques, complètement enve-
loppantes, tout-à-fait closes par la greffe de leurs bords,
ouvertes seulement au sommet par un grand trou rond , non
excentrique ni oblique, absolument nu sur ses bords, régu-
lières , droites ou presque droites, ellipsoïdes - oblongues ,
ZAL 245
comprimées bilatéralement , épaisses , dures , coriaces , fibreu-
ses , ligneuses, parsemées de glandes, et munies de plu-
sieurs côtes longitudinales, très-saillantes, régulièrement dis-
posées tout autour d'elles, et qui sont hérissées de longs filets
cylindriques , pointus, cartilagineux, perpendiculaires à la
surface qui les porte, courbés au sommet (ordinairement en
dedans) en forme de crochet. Clinanthe conique ou subcy-
lindracé, garni de squamelles oblongues, subcunéiformes,
naviculaires, concaves , embrassantes, presque enveloppantes,
mais entièrement ouvertes sur le côté intérieur , tronquées et
laciniées au sommet, presque membraneuses, uninervées ,
glabriuscules. Fleurs du disque: Faux-ovaire très-long (aussi long
que la squamelle), très-grêle, subfiliforme, glabriuscule, per-
sistant, ayant l'aréole apicilaire entourée d'un bourrelet évasé.
Corolle très-caduque, se détachant du faux- ovaire aussitôt
après son épanouissement. Fleurs de la couronne : Ovaire ou
fruit étroitement enveloppé par une squame du péricline inté-
rieur, droit ou presque droit, elliptique-oblong , comprimé
bilatéralement, glabre, lisse, à sommet conique.
Nous avons fait cette description générique sur un échan-
tillon sec, en mauvais état, recueilli dans la Guiane françoise
par M. Poiteau, et qui se trouve dans l'herbier de M. Gay, où
il étoit étiqueté Echinodium prostratum , Poit. C'est indubitable-
ment le Centrospermum xanthioides de M. Kunth. Toutes les
corolles, mâles et femelles, de cet échantillon avoient disparu,
ce qui rend notre description incomplète.
Le genre Centrospermum, comparé aux trois précédens, nous
semble devoir être essentiellement caractérisé, i.° par l'ouver-
ture des squames du péricline intérieur, formant un trou
rond, absolument nu sur ses bords, comme dans VAlcina, ce
qui le distingue du Melampodium et du Zarabellia; 2.0 par ses
faux-ovaires, semblables à ceux du Melampodium, ce qui le dis-
tingue du Zarabellia et de VAlcina. Mais à ces deux principaux
caractères distinctifs on peut ajouter, i.° que le fruit et la
squame qui l'enveloppe ne sont pas sensiblement arqués, mais
droits ou presque droits, d'où il suit que leur base et leur
sommet organiques coïncident à peu près avec la base et le
sommet géométriques; 2.0 que cette squame semble être sup-
portée par une sorte de pétiole très-court, et qu'elle est en-
m ZAL
tièrement garnie d'excroissances uniformes , régulièrement
disposées tout autour d'elle , et très-différentes de celles qu'on
observe dans les trois autres genres; 3.° enfin, que (d'après la
description de M. Kunth et les figures qui l'accompagnent),
les corolles de la couronne paroissent être fort courtes, pres-
oue tubuleuses, et non étalées, mais dressées , en sorte que la
ralathide seroit plutôt discoïde que radiée.
Lessquatnelles du clinanthe portent quelquefois sur le dos
de leur face externe quelques petits poils rares, épars, qui
nous semblent être les rudimens presque imperceptibles des
grandes excroissances crochues, qui hérissent les squames du
péricline intérieur. Cette remarque , jointe à plusieurs autres,
que nous omettons pour abréger, nous persuade que, malgré
la ressemblance apparente de ces. hameçons avec ceux du Xan-
thium , leur vraie nature et leur origine sont bien différentes.
(Voyez notre article Lampourde, tom. XXV, pag. 2o5.) Quoi
qu'il en soit, nous demandons aux contempteurs des causes
finales, qui ne peuvent nier l'analogie des squames du péri-
cline et des squamelles du clinanthe, pourquoi ces hameçons,
si favorables à la conservation et à la dissémination des fruits >
se trouvent précisément sur les squames qui enveloppent les
fruits du Cenirospermurn, et non sur les squamelles qui enve-
loppent ses faux- ovaires.
Polymniastrum. Calathide discoïde: disque multiilore, régu-
lariflore, masculiflore ; couronne unisériée , non radiante,
subligulillore, féminiflore. Péricline double: l'extérieur invo-
lucriforme, composé de cinq squames bractéiformes, étalées,
inégales, unisériées, longues, linéaires-subulées, foliacées; le
péricline intérieur composé de plusieurs squames égales, uni-
sériées, appliquées, ovales-aiguës. Clinanthe garni de squa-
melles. Faux -ovaires du disque grêles, portant un style
masculin , simple , indivis , épaissi au sommet. Ovaires ou
fruits de la couronne obeomprimés, larges, subtrigones, gla-
bres, lisses, privés d'aigrette. Corolles de la couronne très-
petites, cuculliformes , à tube velu.
Polymniaslrum urticœfolium. H.Cass. Cette plante a des feuilles
pétiolées, stipulées, ressemblant à celles de l'ortie ; les infé-
rieures sont alternes et les supérieures opposées; les calathides
paroissent disposées à p«u près en panicule.
ZAL H7
Le genre Polymniastrum de M. de Lamarck ne nous est
connu que par la figure que ce botaniste en a donnée dans
ses Illustrations (planche 712). C'est uniquement d'après cette
figure, peut-être inexacte, que nous avons fait la description
ci-dessus, à laquelle par conséquent on ne doit pas accorder
une grande confiance. Ce genre nous paroit différer du Po-
[ymnia par la petitesse et la forme des corolles de sa couronne ,
ainsi que par la forme de szs fruits.
Polymma. Calathide radiée: disque multiflore, régulariflore,
masculiflore : couronne unisériée, radiante, liguiiflore, fémi-
niilore. Péricline double: l'extérieur beaucoup plus grand,
involucriforme , crbiculaire , composé de cinq squames brac-
téiformes, étalées , inégales , unisériées , ovales- lancéolées ,
foliacées ; le péricline intérieur supérieur aux fleurs du disque,
composé de plusieurs squames égales, unisériées, demi-embras-
santes, ovales-acuminées, foliacées. Clinanthe plan , garni de
squamelles analogues aux squames du péricline intérieur, à peu
près égales aux fleurs, sublancéolées, membraneuses. Ovaires
delà couronne larges, épais, globuleux, comprimés bilatéra-
lement, glabres, lisses, privés d'aigrette et de nectaire, ayant
les aréoles basilaire et apicilaire obliques - intérieures , et la
substance du péricarpe épaisse, charnue, cellulaire. Faux-
ovaires du disque courts, cylindriques, glabres, portant un
grand nectaire tubulé.
Nous avons fait cette description générique sur un individu
vivant de Poljmnia uvedalia, cultivé au Jardin du Roi.
GuizouiA , H. Cass. Calathide radiée : disque multiflore,
régulariilore, androgyniflore; couronne unisériée, subduodé-
cimtiore, liguiiflore, féminiflore. Péricline double: l'exté-
rieur beaucoup plus grand, un peu supérieur aux fleurs du
disque, subcampaniforme, composé de cinq grandes squames
un peu inégales, unisériées, ovales-lancéolées, foliacées, à
partie inférieure appliquée, à partie supérieure étalée; le pé-
licline intérieur composé de plusieurs (environ douze) squames
égales, unisériées, beaucoup plus courtes et plus étroites que
celles du péricline extérieur, squamelliformes, oblongues-obo-
\ales, arrondies au sommet, membraneuses, plunnervees,
Ciliées sur les bords. Clinanthe conique, garni de squamelles
inférieures aux fleurs, embrassantes, oblougues, arrondies
248 ZAL
au sommet, membraneuses, plurinervées, ciliées, tout-à-fait
analogues aux squames du péricline intérieur. Ovaires oblongs,
un peu épaissis de bas en haut, point comprimés ni obcom-
p rimes, tétragones, glabres, lisses, privés d'aigrette. Corolles
de la couronne articulées avec l'ovaire ; à tube court, hérissé
de très-longs poils charnus, subulés, articulés; à languette très-
large, presque orbiculaire, concave , multinervée, terminée
par trois crénelures. Corolles du disque articulées avecl'ovaire ;
à tube hérissé de longs poils ; à limbe glabre.
Guizotia abyssinica , H. Cass. Cette plante, qui est laPolymnia
abyssinica de Linné fils, a été décrite par nous ( tom. XXIV,
pag. 532 ) sous le nom de Heliopsis platyglossa. Elle ne se rap-
porte exactement à aucun des trois genres ( Polymnia , Parthe-
nium, Heliopsis) auxquels on l'a successivement attribuée ; et
nous croyons aujourd'hui devoir fonder sur elle un nouveau
genre, que nous dédions au célèbre professeur d'Histoire de
la faculté des lettres de Paris, et qui nous semble bien placé
dans la section des Millériées, parmi les Sigesbeckiées régu-
lières, entre les deux genres Jœgeria et Zaluzania. (H. Cass.)
ZALUZANSRIA. (Bot.) Necker (Ad. Pal., 3, Phys. ,
3o , n.° 3o5) a décrit sous ce nom le marsilea quadrifolia, Linn.
Dans le Nomenclatorbotanicus de Steudel le genre Zaluzanslcia
de Necker est rapporté au Bryum, genre de la famille des
mousses, ce qui est une erreur. Willdenow écrit Zaluzians-
lcia. ( Le m. )
ZAMALC. (Bot.) Flacourt cite sous ce nom une plante
sarmenleuse de Madagascar, extrêmement puante, recherchée
cependant par les habitans, qui la mâchent pour guérir les
ulcères des gencives. Leur haleine est alors insupportable.
Les nourrices la mâchent également pour frotter les gencives
de leurs enfans à l'époque de la sortie des dents, pour apai-
ser les douleurs. Cette plante est peut-être une espèce du/
genre Pœderia, daoun contu des Malais, également très-fétide
et employée, suivant Runiph, soit à l'intérieur, pour apaise/
les coliques, soit à l'extérieur, pour dissiper les tumeurs in-
flammatoires. (J.)
ZAMAOUSE. (Mamm.) Nom africain du bas bubalis, sui
vant le voyageur Denham. (Lesson.)
ZAMBAK.. (Bof.) Forskal, dans son FI. œgypt., cite ce noii
ZAM 249
arabe de son iris sambac et de Viris sisjrinchium, et dans la
FI. arab. il le cite également pour le lis blanc. Dans les deux
Flores il le cite encore, d'après Linnœus , comme nom spé-
cifique d'un nyctanlhes, qui est le jasmin d'Arabie, en l'écri-
vant sambac, comme tous les auteurs. Willdenow le repor-
toit au Jasminum, et nous en avons fait un genre distinct sous
le nom de Mogorium. (J.
ZAMBARES. (Mamm.) Sous ce nom Gmelli-Carreri dé-
signe un animal de l'Inde, ayant le corps d'un bœuf et les
cornes et les pierls d'un cerf. Ce caractère, tiré de la forme
des cornes, semble rapporter sans nul doute cet animal au
genre des Cerfs, et d'après sa taille il ne seroit possible de
le comparer qu'à Phippelaphe ou à l'axis, quoique ces deux
cerfs soient beaucoup plus petits qu'un bœuf. (Desm.)
ZAMBUS, Simius zambus. [Mamm.) Dans Niereinberg, cette
dénomination se rapporte au maki mongous. (Desm.)
ZAMER. (Mamm.) Nom bébreu de la giraffe. (Desm.)
ZAMIA. (Bot.) Genre de plantes monocolylédones, à fleurs
dioïques, de la famille des cj cadées, delà dioécie polyandrie
de Linnaeus , offrant pour caractère essentiel : Des fleurs
dioïques, en cône, sans spatlie. Dans les mâles, des écailles
imbriquées, en forme de bouclier, contenant chacune un
grand nombre d'anthères sessiles, à une loge, à deux valves.
Dans les fleurs femelles, les écailles de même forme, ren-
fermant deux ovaires sous chaque écaille; les stigmates en
tête; deux drupes, renfermant deux noix oblorigues, fibreu-
ses , monospermes; deux cotylédons soudés ensemble.
Zamia fl'rfuracé : Zamia furfuracea , Ait., Jiort. Kew. , 3,
Pag- 477; Pluken. , Pbyf. , io3,fig. 2; Herm., Parad., tab. 210.
Cette plante a des souches épaisses, au moins de la grosseur
de la tête d'un homme , hautes d"un pied , brunes en de-
hors , rudes, ridées; elles produisent plusieurs feuilles lon-
gues d'environ deux pieds, ailées, très-ouvertes, composées
de folioles sessiles, la plupart opposées, coriaces, très-fermes,
glabres, luisantes, lancéolées, longues de trois ou quatre
pouces, larges de huit lignes, denticulées à leur partie su-
périeure, un peu aiguës au sommet, rctrécies en forme de
coin à leur base; la plupart parsemées à leur face inférieure
d'une poussière un peu jaunâtre. Le pétiole est grêle, can-
950 ZAM
nelé, fistuleux, {rès-glabre, un peu cotonneux à la base,
armé de quelques petites pointes éparses , courtes, épineuses.
Cette plante croit dans l'Amérique méridionale : elle produit
une substance gommeuse et blanchâtre.
Zamia des Hotte>tots : Zamia cycadis , Linn. fils, Suppl. ,
443 ; Cj-cas cajfra, Thunb., Act. Vps. , 2, tab. 5; Zamia cy-
cadifulia, Jacq. , Frugm. . tab. a5 et 26. Cette plante est pourvue
d'une racine épaisse, fort grosse, divisée en plusieurs ramifi-
cations aiongées et rameuses : elle produit une souche peu
élevée au-dessus de la terre, en forme de grosse bulbe ovale,
tomenteuse, couverte d'écaillés imbriquées, d'où sortent des
feuilles amples, ailées, pétiolées , point épineuses sur le pé-
tiole, composées de deux rangs de folioles épaisses, coriaces,
glabres, oblongues , lancéolées, épineuses à leur sommet.
Les fleurs sont dioiques; les mâles disposées en un cône épais,
ovale, oblong ; celui des fleurs femelles de même forme,
mais plus épais, pédoncule, long d'environ un pied, couvert
d'écaillés pédicellées, imbriquées, en forme de bouclier,
rhomboi'dales, acuminées à leurs deux extrémités, coriaces,
subéreuses, rudes, de couleur brune, munies, à leur milieu
et aux deux faces, d'une plaque comprimée, et à leur ex-
trémité, d'une lame mince, courbée en dedans. Sous chaque
écaille se trouvent deux baies accolées, ovales, un peu tri-
gones, glabres, charnues, revêtues d'une pellicule mince,
d'un jaune pâle ; elles renferment chacune une grande semence
ovale, presque globuleuse. Cette plante croit au cap de lionne-
Espérance.
Zamia a fedili.es étroites; Zamia angustifolia, Jacq., le.
rar. , 5, tab. 656. Dans cette plante les racines sont fusiformes,
longues d'un pied, épaisses d'un pouce, garnies de fibres
charnues et fragiles; elles s'alongtnt à leur collet en une
souche conique , au moins de la grosseur du poing , couvertes
de larges écailles velues , imbriquées, acuminées. Les feuilles ,
lorsqu'elles commencent à paroitre , sont roulées en crosse,
comme celles des fougères; leur pétiole est long d'environ
quatre pieds , nu à sa partie inférieure , garni à sa partie su-
périeure de folioles alternes ou opposées, sessiles, linéaires,
très-étroites, glabres, luisantes, longues au moins d'un demi-
pied, larges de trois lignes, finement striées, entières, ob~
ZAM *5j
tuses, quelquefois un peu échancrées et calleuses au sommet ,
dilatées et blanchâtres à leur base. Du sommet des souches
et d'entre les feuilles sortent plusieurs cônes, soutenus par
des pédoncules droits, longs de quatre pouces, roussàtres,
munis à leur base d'écaillés linéaires, lancéolées, acuminées.
Cette plante croît dans l'île de Bahama.
Zamia a dentsépineuses; Zamiahorrida , Jacq., HorLSchanhr.,
3 , tab. 597 et 698. Cette espèce a une souche d'un pied
d'épaisseur, haute de deux pieds, glabre, de forme ovale,
garnie de grosses libres charnues, recouverte d'écaillés imbri-
quées, qui présentent, en se détruisant, un paquet de libres
iiiamenteuses. Chaque feuille sort de dessous une lar^e écaille
aiguë. Le pétiole est long de trois pieds, un peu comprimé,
de l'épaisseur du doigt, glabre, privé d'épines, courbé au
sommet, muni de chaque côté de folioles alternes, sessiles,
linéaires-lancéolées, coriaces, linement striées, aiguës, de
couleur glauque, armées à un de leurs bords de plusieurs
dents fortes, lancéolées, aiguës, très- piquantes ; les folioles
supérieures et inférieures plus courtes; celles du milieu lon-
gues au moins d'un demi-pied. Les fleurs sont dioïques; les
chatons des fleurs femelles oblongs, coniques, obtus, longs
d'environ quinze pouces, larges de huit; les écailles sont
brunes, imbriquées, ridées au sommet. Chacune d'elles ren-
ferme deux drupes ovales, de couleur écarlate , obtus à
leurs deux extrémités, un peu triangulaires. Cette plante
croit au cap de Bonne- Espérance.
Zamia lanugineuse ;Zamia lanuginosa, Jacq. , Fragm. , tab. 5o.
Cette plante est distinguée de la précédente par sa souche
couverte d'un duvet très- doux au toucher, fort grosse,
ovale, arrondie, enveloppée par la base des anciens pé-
tioles, et par des écailles, d'entre lesquelles sortent des feuilles
ailées, droites, étalées, composées de folioles alternes, ses-
siles, roides, coriaces, linéaires - lancéolées , très - glabres ,
luisantes en dessus, linement striées; les folioles du milieu
longues de quatre pouces: les supérieures et inférieures plus
courtes; celles du bas très- entières; les autres munies d'une
ou de deux fortes dents saillantes, mucronées et piquantes.
Les pétioles sont lanugineux à leur partie inférieure, dé-
pourvus d'épines, presque triangulaires, relèves en carène",
253 ZAM
longs au moins de trois pieds, recourbés et piquans à leur
sommet. Cette plante croit au cap de Bonne-Espérance.
Zamia a longi'es feuilles; Zamia lonsifolia , Jacq. , Fragm. ,
tab. 39. Sa souche est fort grosse : elle a près d'un pied de dia-
mètre, huit a dix pouces de haut; elle est couverte d'écaillés
imbriquées, fragcnens des anciens pétioles: ceux-ci sont glabres,
cylindriques, un peu comprimés cà leur partie supérieure,
courbés au sommet, longs de six ou sept pouces, de la gros-
seur du doigt à leur base, dépourvus d'épines, garnis de fo-
lioles, au nombre d'environ cinquante de chaque côté, très-
roides, étalées, coriaces, sessiles , la plupart alternes, quel-
ques-unes opposées, très- entières, finement striées en des-
sous; les unes obtuses, d'autres mucronées au sommet; les
supérieures, ainsi que les inférieures, plus courtes, ellipti-
ques, lancéolées; celles du milieu longues au moins de quatre
pouces , couvertes d'un duvet pulvérulent et fugace. Les fleurs
sont dioïques; les fleurs mâles disposées en un chaton droit,
alongé , aigu, long d'un pied et demi, large d'environ cinq
pouces , de couleur brune. Cette plante croît au cap de Bonne-
Espérance.
Zamia moyenne: Zamia média, Jacq., Hort. Schanbr. , 3,
tab. 5c)7 et 398. La souche de cette plante est de la grosseur
du poing, de couleur brune; il en sort de toutes parts de
longues fibres épaisses, charnues ; les feuilles sont nombreuses,
longues de deux ou quatre pieds, glabres, luisantes, ailées r
sans impaire, composées d'un grand nombre de folioles ob-
longues , linéaires, obtuses, un peu calleuses au sommet,
quelquefois bifides, alternes ou opposées, longues de quatre
ou six pouces, entières, dentées à leurs bords par de petites
callosités, principalement vers leur sommet; les pétioles
roides , dépourvus d'épines , sortant de dessous une large
écaille rétrécie en pointe au sommet, velue, de couleur
brune. Les fleurs sont dioïques ; les mâles portées à l'extré-
mité d'une hampe droite, axillaire, longue d'un à deux pouces,
couverte de bractées tomenteuses et soyeuses; le spadice est
cylindrique, de l'épaisseur du doigt, long de deux ou quatre
pouces, tomenteux , d'un rouge foncé. Dans les fleurs fe-
melles, la hampe est plus épaisse; le spadice de la grosseur
du pouce, ou de celle du poing quand il est couvert de fruits,
ZAN 253
tomenteux, d'un rouge obscur. Les baies sont rouges; elles
contiennent une pulpe douce, savoureuse et un noyau blan-
châtre. Cette plante croit dans les Indes orientales. (Poik.)
ZAMOUNA. (Bot.) L'arbre du Brésil, que Pison décrit sous
ce nom dans sa première édition, et sous celui de saamoura
dans la seconde , avoit été pris par Plukenet pour un œsculus,
parce qu'il a les feuilles alternes et digitées: mais le caractère
de tige renflée, couverte d'épines, l'avoit fait prendre avec
raison par Adanson pour un fromager, bornbax. Sloane avoit
eu auparavant la même opinion, et la même citation est faite
par Barrére. ( J. )
ZAMR-EL-SULTAN. (Bot.) Nom arabe du daturafastuosa,
suivant Delile. ( J. )
ZAMURO. (Ornith.) Nom de pays des vultur urubu et aura de
l'Amérique. (Ch. D. et L. )
ZANCUDO. (Entom.) Nom espagnol des cousins, culex pi-
piens. (Desm.)
ZANCUDO. (Ornith.) Azara mentionne sous ce nom Péchasse.
(Ch.D. et L.)
ZANDER. (Ichthyol.) Voyez Sand-Baarsch. (H. C.)
ZANGE. (Ichtlvyol.) Un des noms allemands de la Sole.
Voyez ce mot. (H. C. )
ZANICHELLIE; Zanichellia , Linn. (Bol,) Genre de plantes
znonocotylédones , de la famille des alismacées , Juss. , et de
la monoécie monandrie , Linn., dont le caractère essentiel est
d'avoir des fleurs monoïques; les mâles sans calice ni corolle,
et pourvues d'une seule étamine à filament droit, très-long,
terminé par une anthère ovale : dans les fleurs femelles il y a
un calice monophylle , turbiné, à deux dents à peine visibles ;
point de corolle; deux à six ovaires supères, surmontés par
autant de styles simples, terminés chacun par un stigmate
pelté; deux à quatre capsules sessiles, relevées en bosse , à une
seule loge monosperme. Ce genre ne renferme que trois espèces.
Zanichkllie des marais : Zanichellia palustris, Linn. , Spec,
i375 ; FI. Dan., t. 67. La racine est annuelle; elle produit
des tiges flottantes dans les eaux, foibles, menues, articulées,
divisées en rameaux nombreux, alternes ou opposés, garnis
de feuilles linéaires, alternes dan» la partie inférieure des tiges,
opposées et presque fasciculées dans la partie supérieure des
»4 ZAN
rameanx. Les fleurs sont petites, axillaîres et solitaires ; leurs
anthères sont à quatre loges. Cette espèce croît clans les fossés
et dans les ruisseaux en France et en Europe.
Zamchelue dentée; Zanichellia dentala , "Willd., Spec., 4,
p. 181, n.° 2. Cette espèce diffère de la précédente, parce
qu'elle est plus petite dans toutes ses parties ; parce que ses
feuilles sont plus courtes, plus étroites; mais surtout parce que
l'anthère est à deux loges. Cette plante est indiquée en Italie,
où elle croît dans les fossés aquatiques.
La Zanichellie tubéreuse; Zanichellia tuberosa, Lour. , FI.
Cocliin. ,vol. 2 , p. 662. Celle-ci paroit devoir appartenir à un
autre genre. ( L. D.)
ZAN1PERUS. (Bot. ) Voyez Juniperus et Genévrier. (Lf.m.)
ZANOE. (Ornith.) Nom de la pie du Mexique dans sa patrie.
(Ch. D. et L.)
ZANONE, Zanonia. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs incomplètes, dioïques, de la dioécir pentandrie de
Linnauis, offrant pour caractère essentiel: Des fleurs dioïques:
dans les fleurs mâles, un calice à trois divisions ; une corolle
en roue, h cinq lobes: cinq étamines libres; les anthères
simples. Dans les fleurs femelles, un ovaire inférieur; trois
styles étalés, trois stigmates bifides; une grosse baie alongée.
trigone, rétrécie à sa base, tronquée au sommet, couronnée par
le limbe crtpu du calice, revêtue d'une écorce épaisse, à trois
loges; dans chaque loge deux semences entourées d'une aile
foliacée , attachées à un réceptacle central , trigone et charnu.
Ce genre, très-rapproché du Couratari d'Aublet, ne con-
vient qu'imparfaitement à la famille des cucurbitacées : il s'en
éloigne par ses baies à trois loges, par le réceptacle central
des semences, par sa corolle, par ses étamines libres; il s'en
rapproche par son port, par ses tiges grimpantes, par la forme
et la disposition de ses feuilles, par ses fruits. Plumier avoit
établi, sous le nom de Zanonia, un genre particulier, qui
est devenu le commelina zanonia, I.inn. Richard en a formé
un genre nouveau , sous le nom de Campalia (voyez ce mot) :
c'est le tradescantia zanonia de Swarlz.
Zanoné des Indes: Zanonia indica, Linn., Spec; Lamk. ,
îll. gerc., tab. 8ofi ; Penarvalli mascula-femina, Rhéede, Hort.
malab., 8, tab. 47 , 48 et 49. Cette plante a des tiges grim-
ZAN 255
pantcs, herbacées, hautes de plusieurs pieds, divisées en ra-
meaux glabres, nombreux;, cylindriques, trcs-cialés, et qui
s'étendent au loin. Les feuilles sont amples , pétiolées . al-
ternes, oblongnes, lancéolées, échancrées en rteur à leur
base, glabres, entières, aiguës, veinées et munies de trois
ou quatre nervures principales, qui partent de la base des
feuilles. Les individus mâles sont pourvus de vrilles simples,
situées dans l'aisselle des feuilles. Les fleurs sont dioïques,
disposées, tant dans les individus mâles que dans les femelles.
en grappes simples, un peu lâches, axillaires. Les fleurs mâles
sont soutenues par des pédoncules longs d'un demi-pouce,
simples dans la partie supérieure des grappes, à deux ou quatre
divisions uniflores à leur partie inférieure; les fleurs femelles
sont à peine pédicellées, alternes, distantes, un peu plus
grandes que les mâles ; leur calice est glabre, à cinq divisions ,
couronnées par l'ovaire; la corolle en roue, à cinq découpures
égales, ovales, acuminées, réfléchies. Le fruit est une baie
charnue, alongée , pédonculée, en cône renversé, divisée
en trois loges. Cette plante croît au Malabar et à l'ile de
Ceilan. Au rapport de Rhéede, ses fruits ont la saveur et
l'odeur des concombres. ( Poir.)
ZANONIA. (Bot.) Ce nom avoît été donné primitivement
par Plumier à une plante qui fut réunie au Commelina par
Linnaeus, transportée ensuite au Tradescantia par Swartz et
Willdenow, et plus récemment rétablie par Richard comme
genre distinct, sous le nom deCampelia, adopté par M. Kunth.
On n'a pu lui rendre son premier nom, appliqué par Linnaeus
à un genre très-différent. (J.)
ZANT. (Ichthyol.) Nom silésien du Sandat. Vovez ce mot.
(H. C.)
ZA5NT-HABHESCHI. (Bot.) Suivant ForskaI, l'immortelle
des ]avdins , gomphrena globosa, est ainsi nommée dansl'Arabie.
(J.)
ZANTHENE. (Ichthyol.) Un des noms du sparus argyrops
de Linna?us. Voyez Share. (H. C.)
ZANTHORIZA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, polypétalées, régulières, de la famille
des renonculacées , de la pentandrie polygynie de Linnceus ,
offrant pour caractère essentiel : Un calice à cinq divisions
.56 ZAN
profondes, étalées; cinq pétales fort petits, en forme de
glandes, presque à deux lobes ; cinq ou huit étamines insérées
sur le réceptacle; plusieurs ovaires très- grêles , supérieurs,
autant de styles et de stigmates ; les capsules en même nombre,
oblongues, comprimées, membraneuses, monospermes, pres-
que à deux valves au sommet.
Le caractère des parties de la fructification , la disposi-
tion et la forme des feuilles et des fleurs, rapprochent ce
genre des cimicifuga; mais ses capsules ne renferment qu'une
seule semence, tandis que celles des cimicifuga en contiennent
plusieurs. Ce genre, établi par l'Héritier, n'est composé que
d'une seule espèce, que l'on cultive dans quelques jardins,
moins à cause de sa beauté que pour ajouter à nos richesses
végétales une nouvelle plante, dont le bois, d'un beau jaune
de soufre, pourroit peut-être entrer au nombre de ceux qui
nous fournissent de belles teintures. Cet arbuste résiste assez
bien a l'action de l'air, et peut se conserver en pleine terre;
néanmoins il exige d'être garanti des grands froids, et même
il doit être, pendant sa. jeunesse , renfermé dans la serre
tempérée durant l'hiver.
Zanthoriza a feuiu.es de persil : Zanthoriza apiifolia, l'Hérit.,
Stirp., 1, tab. 38; Lamk. , III. gen. , tab. 854; Bot. Magaz.,
tab. 1 756. Petit arbrisseau peu élevé, qui parvient à peine
à la hauteur de deux ou trois pieds, dont la racine est grêle,
rameuse, de couleur jaune. La tige est droite, un peu tor-
tueuse, d'une grosseur médiocre; son bois est d'un jaune de
soufre très-vif; son écorce de couleur cendrée, marquée sou-
vent de larges plaques blanchâtres. Ses rameaux sont glabres,
cylindriques, très-lisses ; ses feuilles éparses, presque fasci-
culées, pétiolées, ailées avec une impaire, composées de cinq
à sept folioles presque sessiles, ovales, opposées, un peu cu-
néiformes, d'un vert gui, assez grandes, glabres, plus ou moins
profondément incisées ou dentées, aiguës, rélrécies à leur
base; la foliole impaire est souvent divisée en trois lobes ai-
gus; les pétioles sont grêles et longs, un peu anguleux, en-
gainés à leur base.
Les fleurs sortent d'entre les feuilles vers l'extrémité des
rameaux ; elles sont disposées en panicules rameuses, presque
dès leur base, composées de grappes grêles, étalées, pendantes,
ZAP 257
ordinairement plus courtes que les feuilles; le pédoncule
filiforme, cylindrique, un peu pubescent, portant des fleurs
nombreuses, fort petites, d'un violet foncé; les pédicelles
munis à leur base d'une petite bractée acérée. Le calice divisé
en cinq petites folioles glabres, étroites, lancéolées; la co-
rolle Irès-petite; les pétales semblables à cinq petites glandes
pédicellées. Le nombre des étamines et des pistils est variable,
assez ordinairement de cinq à huit. Les capsules sont jau-
nâtres, petites, membraneuses, glabres, s'ouvrant en deux
valves à leur partie supérieure, ne renfermant qu'une seule
semence. Cet arbrisseau croit dans la Caroline et à la Nou-
velle - Géorgie. ( Poir. )
ZANTHOXYLÉES. {Bot.) Le Zanthoxylum et quelques genres
voisins, placés d'abord à la suite des térébinthacées dans une
section distincte, ont été reportés plus récemment près des
rutacées, à cause de l'insertion de leurs étamines, reconnue
hypogyne, par les uns comme simple section de cette fa-
mille, par d'autres comme famille différente. Mous avons
adopté la première opinion, et l'on retrouvera dans ce Dic-
tionnaire les zanthoxylées comme quatrième section des ruta-
cées, tom. XLVI, pag. 467. (J.)
ZANTHOXYLUM. (Bot.) Voyez Clavalier. (Poir.)
ZANTHOXYLUM de Linné. {Bot.) C'est le Xanthoxylum de
Smith. ( Lem.)
ZANTH URE.(Jc7if kyoi.) Nom spécifique d'un Spare. Voyez
ce mot. (H. C.)
ZANZARA ou ZENZERA. (Entom.) Dénominations ita-
liennes du cousin. (Desm.)
ZAPANA. (Bot.) Ce mot, ajouté en renvoi à la fin de
l'article Stacuytarpheta , y a été ajouté par inadvertance.
(J.)
ZAPANE, Zapania. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, monopétalées , irrégulières, de la famille
des verbénacées , de la diandrie monogyme de Linnœus, dont
le caractère essentiel consiste dans un calice tubulé, persis-
tant, à quatre dents; une corolle tubulée; le limbe à cinq
lobes inégaux; deux étamines fertiles; quelquefoisdeux autres
stériles; un ovaire supérieur; un style; un stigmate oblique ;
deux semences oblongues, renfermées dans le fond du calice.
59. 17
253 ZAP
Ce genre faisoit d'abord partie des verveines; il en a été
séparé d'après le port du plus grand nombre des espèces ,
dont le calice est très-souvent divisé en quatre dents; la
corolle droite, tubulée et non infundibuliforme ou courbée;
deux semences au lieu de quatre ; les fleurs disposées en un
épi qui termine les rameaux, et souvent enfoncées dans les
fissures d'un axe charnu. (Voyez Stachytarpheta. )
Zapane nodiflore : Zapania nodijlora, Lamk., Illustr. gm.,
tab. 17, fig. 5; Verbena nodijlora, Linn.; C. Bauhin. Prodr. ,
tab. 12 5. Cette plante a des tiges rampantes, étalées sur la
terre, glabres, diffuses, presque ligneuses, articulées, radi-
cantes à leurs articulations; les rameaux un peu redressés,
herbacés; les feuilles opposées, médiocrement pétiolées ,
ovales- cunéiformes, glabres , obtuses, dentées en scie à leur
partie supérieure, longues d'un pouce et plus. Les épis sont
courts, globuleux, placés aux nœuds des rameaux; les pé-
doncules simples, droits, fort longs, terminés par des fleurs
sessiles, ramassées en tête, très -serrées, accompagnées de
bractées ovales, aiguës. Le calice est à quatre dents, divisé
presque en deux valves à sa maturité. Le fruit consiste en
deux semences planes , oblongues , glabres et roussàtres. Cette
plante croît aux deux Indes, dans les sols arides.
Zapane a feuilles dest/EChas: Zapania stœchadifolia , Poir. ,
Enc. ; Zapania reclinata, Lamk. , 7//.; Verbena stœchadifolia,
Linn., Spec; Browne , Jam., tab. 5, fig. 1 ; Plum., Amer.,
tab. 3, fig. 1. Ses tiges sont ligneuses, un peu recourbées,
longues de cinq à six pieds ;ses rameaux opposés, étalés; ses
feuilles médiocrement pétiolées, opposées, linéaires- lancéo-
lées , aiguës, sillonnées obliquement, dentées, longues d'en-
viron deux pouces , larges d'un demi-pouce ; les pédoncules en
sont simples, très-longs, axillaires ; ils supportent à leur som-
met un épi court, en tête ovale, composé de fleurs sessiles,
de couleur bleue; le calice est tubulé, à quatre dents; la
corolle partagée en cinq lobes à son limbe ; l'ovaire ovale ;
il y a deux semences dans le fond du calice. Cette plante croit
dans l'Amérique méridionale.
Zapane de la Jamaïque : Zapania jamaicensis , Lamk. , III.
gen. ; Verbena jamaicensis, Linn., Spec; Sloan. , Hist. , tab. 107,
fig. 1. Cette espèce a des tiges médiocrement ligneuses, di-
ZAP »5g
visées en rameaux épars, étalés, hérissés de poils courts. Les
feuilles sont opposées, pétiolées, ovales ou un peu oblon»ue?,
à nervures simples, latérales et alternes, presque glabres ,
quelquefois munies , sur leurs principales nervures, de poils
rares, très-courts, à dentelures fortes, aiguës, entières un
peu rétrécies en spatule à leur base , obtuses, longues d'en-
viron deux pouces. Les fleurs sont disposées, à l'extrémité
des rameaux et des tiges, en un épi grêle, long de six à
neuf pouces, glabre, très-simple, un peu rétréci vers son
sommet, couvert de bractées glabres, imbriquées, lancéolées,
striées, très-serrées, mucronées au sommet, un peu membra-
neuses sur leurs bords. La corolle est bleuâtre. Cette plante
croît dans les contrées méridionales de l'Amérique , à la
Jamaïque, à Saint-Domingue.
Zapane changeante : Zapania mutabilis , Poir. , Enc. ; Ver-
hena mutabilis , Jacq. , le. rar., 2 , tab. 207 ; Vent., Jard. Malm.,
tab. 06. Ses tiges sont droites, ligneuses, hautes de six pieds,
un peu rudes, tomenteuses , un peu blanchâtres, presque
cylindriques; les rameaux opposés, quadrangulaires à leur
partie supérieure , velues, principalement dans leur jeunesse ;
les feuilles sont opposées, pétiolées, ovales, fort grandes, un
peu ridées, vertes, hérissées à leur face supérieure de poils
couchés, tomenteuses et un peu blanchâtres en dessous, ai-
guës au sommet, dentées en scie , longues de quatre ou cinq;
pouces, larges de trois. Les fleurs sont disposées en épis ter-
minaux, droits, solitaires, longs quelquefois d'un pied et
demi, un peu velus, couverts de fleurs très-serrées, sessiles,
accompagnées de bractées souvent plus courtes, quelquefois
au moins aussi longues que le calice, concaves, lancéolées,
scarieuses à leurs bords, terminées par un filet sétacé. Le
calice est tubuleux, presque à deux lèvres; l'inférieure en-
tière, tronquée obliquement ; la supérieure à trois dents
courtes, aiguës. Lacorolle, d'abord d'un rouge écarlate, prend
ensuite une couleur de rose. Son tube est une fois plus long
que le calice ; son limbe est divisé en cinq lobes arrondis , iné-
gaux. Les semences sont noirâtres et luisantes. Cette plante
croît dans les contrées méridionales de l'Amérique.
Zapane cithonelle : Zapania citrodora , Poir., Enc; Ver-
bena triphjlla, l'Hérit., Stirp., 1, tab. 11; Alojsia citrodora.
26o ZAP
Orteg. , Diss. Petit arbuste fort élégant, qui répand une
odeur de citron très-agréable. Ses tiges sont grêles, cylin-
driques, un peu striées, glabres, hautes d'environ deux pieds
et plus, d'un gris cendré en dehors, jaunâtres en dedans,
munies de rameaux ; la plupart opposés, grêles, étalés. Les
feuilles sont presque verticillées, trois à chaque verticille,
médiocrement péfiolées, lancéolées, aiguës, très-glabres,
longues de deux pouces et plus, entières, d'un vert gai,
très-odorantes , marquées en dessous de nervures fines et
simples, traversées par une côte saillante d'un blanc jau-
nâtre. Les fleurs sont blanches ou légèrement purpurines,
petites, nombreuses, disposées en une panicule droite, ter-
minale; les ramifications presque simples, verticillées; les
inférieures axillaires; chaque fleur accompagnée d'une pe-
tite bractée aiguë. Le calice est tubuleux , à quatre petites
dents; la corolle petite, à cinq lobes courts, obtus, égaux-, ilya
quatre étamines ; deux semences nues, fort petites , convexes
en dessus, comprimées en dessous, renfermées dans le fond
du calice. Cet arbuste croit naturellement au Pérou , d'où
les graines ont été rapportées par Dombey. Je me sers de ses
feuilles , dit Ruffo , vertes ou sèches, en guise de citron ,
pour le punch. J'en fais une infusion , qui remplace le thé;
enfin, je les emploie pour donner du parfum aux crèmes de
dessert.
Zapane élancée : Zapania virgata , Poir. , Enc. ; Verhena
virgata, Ruiz et Pav. , Ffor. per., 1 , tab. 52, fig. B. Cet ar-
brisseau répand une odeur des plus agréables : il s'élève à
la hauteur de dix ou douze pieds. Ses tiges sont droites, cy-
lindriques, très-rameuses ; ses rameaux élancés , très -longs,
cylindriques ou obscurément tétragones, étalés; ses feuilles
sont pétiolées , ouvertes , opposées, ovales, aiguës, crénelées,
rudes à leur face supérieure, pubescentes en dessous, vei-
nées, ridées, longues de trois à quatre pouces, larges au
moins d'un pouce et demi. Les épis sont grêles, terminaux,
axillaires, opposés, ordinairement au nombre de trois dans
chaque aisselle, très-simples, formant par leur ensemble une
panicule étalée, chargée de fleurs sessiles, presque verticil-
lées, au nombre de trois ou six à chaque verticille, munies
de bractées fort petites, lancéolées, aiguës. Le calice est
ZAR 26!
velu, tubuleux, profondément bifide; les dents en sont aiguës,
subulées, presque égales; la corolle est blanche, en forme de
soucoupe; le tube cylindrique, recourbé, un peu plus long
que le calice; le limbe presque à deux lèvres; la supérieure
en cœur renversé; l'inférieure à trois découpures égales; les
étamines sont didynames, au nombre de quatre; les anthères
ovales, sagittées; le style est de la longueur des étamines, ter-
miné par un stigmate échancré ; il y a deux semences lisses,
ovales, oblongues. Cette plante croit dans les grandes forêts
du Pérou. ( Poir.)
ZAPATERO. (Bot.) M. Kunth cite ce nom de pays dans le
voisinage d'Angostura en Amérique pour son hymenea Jlori-
bunda. (J.)
ZAPHÈNE. (Chim.) C'est, suivant Haudiquet de Bleur-
cour, la même chose que zafre , saphre ou Safre. Voyez ce
dernier mot. ( B. )
ZAPOTA, ZAPOT1LLA. (Bot.) Voyez Sapota , Sapotiixier.
(J.)
ZAPOTL NEGRO. (Bot.) Dans les îles Philippines on donne
ce nom, suivant Camelli, cité par Rai, à un grand arbre,
qui est une espèce de plaqueminier , diospyros. (J. )
ZARAA. (Bot.) Nom arabe du cyperus globosus de Forskal,
qui, selon Vahl , est le cyperus cruentus de Rottboll. (J.)
ZARABELLIA. (Bot.) Nom donné par Necker au gorteria
ciliaris. (J.)
ZARAGOSA. (Bot.) Suivant Aublet, les Espagnols de l'A-
mérique nomment ainsi le manglier ou palétuvier, rhizophora.
(J.)
ZARAMAGULLON. (Ornith.) Les créoles du Paraguay
donnent ce nom aux anhingas et aux cormorans; ce mot, en
Europe, est appliqué par les Espagnols aux harles. (Ch. D.
et L.)
ZARATER. (Ornith.) Dans les vieux livres, l'étourneau se
trouve parfois ainsi nommé. Ce mot vient de l'arabe alzarasi.
(Ch. D. et L.)
ZARAUND, ZARAUED. (Bot.) Noms arabes de l'aristo-
loche , cités par Dalécharnps. Celui de zarahunt est mentionné
par Mentzel pour l'aristoloche ronde. (J. )
ZARCA. (Bot. ) Nom arabe du sorbier, cité d'après Avi-
*$« ZAR
cenne par Menlzel. Il y ajoute les noms zaror et zarur, qu'il
cite ailleurs comme appartenant aussi au néflier, mespilus 7
que Da'éehamps mentionne sous ceux de zarar ou zarur. (J.)
ZARCERO. (Mamm.) Nom espagnol du basset, race de
chien de chasse. (Desm.)
ZARGANES. (Ichthjol.) En Grèce on appelle ainsi le spet
ou brochet de mer. Voyez Sphyrène. (H. C.)
ZARIGOUEYO et ZARIGOUEYA. (Mamm.) Dénomina-
tions que les Guaranis donnent aux didelphes et desquelles
est dérivé notre mot sarigue. (Desm.)
ZARITHEA. (Bot.) Un des noms grecs de la renouée, po-
tygonum, cité par Ruellius et Mentzel. (J. )
ZARNEB, ZARNABUM. [Bot.) Rhazès et Avicenne, mé-
decins arabes, cités par Rauwolf, désignoient sous ces noms
l'arbre que cet auteur dit encore être le zurumbeth de Séra-
pion , Yelœagnos ou oleagnos de Théophraste, l'arnabo d'^ïgy-
neta , le sassaf des Syriens. C. Bauhin rapportoit cette syno~
nymie à son $alix syriaca........ , que Gronovius, éditeur de
Rauwolf, rapporte au chalef ou olivier de Bohème, elœagnus
angustifolia. Linnœus, regardant avec Prosper Alpin le calaf
ou ban des Egyptiens comme une espèce de saule , le nommoit
salix œgypLiacQ, et l'assiiniloit au salix syriaca de C. Bauhin;
mais Willdenow, ne connoissant ni la plante de Linnaeus ni
celle de Bauhin, les a supprimées dans son Species, ainsi que
les citations de Rauwolf et de Gronovius. (J.)
ZARNEB-MOLCHI. (Bot.) Nom syrien, cité par Rauwolf,
d'une espèce de seseli, qui n'est pas déterminée et que l'on
trouve aux environs d'Alep. (J.)
ZAROA. (Bot.) Rauwolf et Clusius , HUt. plant., parlent
d'un arbre de ce nom qui croit sur le mont Liban et donne
un suc nommé hadhadii , qui est le lycium verum de Diosco-
ride et des anciens. C. Bauhin le cite sous le nom de lycium
indicum foliis pruni , mentionné aussi par Gronovius , éditeur
de Rauwolf, qui ajoute plusieurs autres citations. Malgré
cette réunion d'autorités, on ignore encore quel est l'arbre
qui fournissoit ce suc également inconnu aux modernes.
Voyez Hadhadh et Lycium. (J.)
ZAROLLE. (Bot.) Nom français donné par M. Poiretau Goo-
benia dans le Dictionnaire encyclopédique. Voyez ce mot, (J,)
ZEA ■*«
ZARUR, ZAROR, ZARAR. (Bot.) Voyez Zarca. (J.)
ZARZAPARILLA. (Bot.) Voyez Salsaparilla. (J.)
ZASANMACK. (Malacoz.) C'est le nom du casque chez
les habitans delà Nouvelle-Irlande. (Lesson.)
ZATAR. (Bot.) Ce nom arabe s'applique à une espèce de
basilic. Voyez Zatarhendi. (Lem.)
ZATARHENDI. (Bot.) La plante d'Egypte, citée sous ce
nom par Prosper Alpin , est le plectranthus crassifolius de Vahl,
que Forskal nommoit ocimum zatarhendi. Elle est aussi men-
tionnée dans les manuscrits de Lippi, qui dit que les Arabes
l'apportent des montagnes au Caire, où ils la vendent sous
le nom de zatur. Voyez Médan. (J.)
ZATTO. (Ichthyol.) En Lombardie on donne ce nom à la
Baudroie ou Raie pécheresse. Voyez ces mots. (H. C.)
ZAUBERFISCH. (Ichthyol.) Nom allemand de la sjnancée
horrible. Voyez Synancée. (H. C.)
ZAZA ou SASA. (Omith.) Voyez ce dernier mot. (Ch. D.
et L.)
ZDZELO. (Omith.) Nom polonois du pipi spipolette , suivant
Vieillot. (Ch. D.etL.)
ZEA. (Bol.) C'est V Olyra d'Hérodote. Dioscoride en a deux,
l'un à fruit solide (triticummonococcum, Linn., de Delile), et
le second à fruit géminé (triticum spelta Delili). Théophraste
les dislingue ainsi que Pline. Le Zea de Pline, étoit appelé
seinen (grain). Le Zea de Dioscoride, ou Olyra et Zea, Hérod.,
comprend les deux épeautres ci-dessus. 11 en existe un troisième
(triticum zea), qui pourroit être pris pour V Olyra de Théo-
phraste, de Dioscoride et de Pline. Linnœus l'a transporté au
maïs des Orientaux, qui étoit le frumentum indicum ou turci-
cum de plusieurs anciens, le blé de Turquie de nos pro-
vinces méridionales. Voyez Maïs. (Lem.)
ZËAGON1TE. (Min.) Ce nom, donné par l'abbé Gismondi
à un minéral de Capo-di-Bove, près Rome, est, dit-on, sy-
nonyme de gismondin et d'abrazite. C'est, selon les uns un
wollastouite (silicate de chaux); selon d'autres (M. Gmelin,
etc.) un harmotome renfermant de la potasse. (B.)
ZÉASITE. (Min.) C'est un nom que M. Engelbach-Lari-
vière a donné à une variété de silex résinite noir. Voyez Silex.
(B.)
264 ZEB
ZEBET ou ZIBETH. (Mamm.) Espèce de mammifère car-
nassier , qui appartient au genre Civette, Viverra. (Desm.)
ZEBOA. (Erpét.) Dans nie de Néra, près de Banda, dans
l'océan Indien, on nomme ainsi un serpent qui paroît avoir
de grands rapports de ressemblance avec le céraste , mais qui
est peu connu des naturalistes. (H. C.)
ZÈBRE. (Ichtliyol.) Nom spécifique d'un Chétodon , d'une
Sole et d'un Acanthore. Voyez ces mots. (H. C.)
ZÈBRE. (Mamm.) Nom d'une espèce de quadrupède du
genre Cheval. Voyez ce mot. (Desm.)
ZÈBRE ou ANE RAYÉ. (Conchyl.) Petite espèce de porce-
laine, ainsi nommée à cause des deux bandes transverses plus
foncées que le fond dont elle est ornée; c'est le C. zébra. On
trouve aussi quelquefois ce nom avec quelque épithète pour
désigner d'autres coquilles, comme des néritines, etc. (De B.)
ZÈBRE. (Conchyl. ) Nom vulgaire d'une coquille du genre
Agathine , remarquable par les bandes de couleurs vives qui
suivent ses tours de spire parallèlement les uns aux autres.
(Desm.)
ZÉBU. (Mamm.) Ce nom appartient à plusieurs races de
bœufs de l'Inde et de l'Afrique méridionale , caractérisées
par une ou deux loupes graisseuses sur le garrot. Il y en a de
grands et de très-petits, et l'on distingue parmi eux des va-
riétés cornues et des variétés sans cornes. (Desm.)
ZECHSTEIN. (Min.) Nom allemand, employé souvent dans
les ouvrages françois de géognosie , faute d'expression pour
dénommer la roche calcaire qu'il désigne. Les mineurs alle-
mands l'appliquent à un calcaire compacte fin , gris de fu-
mée, à cassure facile, conchoïdale, qui fait partie des terrains
calcaires qu'on désignoit autrefois sous le nom de calcaire
alpin : c'est un des membres principaux des terrains pénéens;
il est supérieur au schiste bitumineux. Voyez la désignation
et la position de cette roche, tome LIV, page 176. (B. )
ZECORA. (Mamm.) Le zèbre est désigné ainsi dans quel-
ques anciens auteurs. (Desm.)
ZEDA. (Ornith.) Nom arabe du milan. (Ch. D. et L. )
ZÉDOA1RE. (Bot.) On cite sous ce nom dans les Matières
médicales deux plantes principales, dont les racines sont em-
ployées : l'une est le zedoaria longa de C. Bauhin, que les bo-
ZEE 2f,S
tanistes nomment amomum zedoaria ; l'autre est le zedoaria
rotunda de Bauhin ; Kœmpferia rotunda de LinnœHS. Ces ra-
cines sont aromatiques, regardées comme stomachiques, et
entrent dans diverses préparations. (J.)
ZEDORY. (Bot.) C'est sous ce nom qu'est connu dans la
Hongrie le rubus saxalilis , suivant Clusius. (J. )
ZÉE, Zens. (Ichthjol.) Voyez Dorée. (H. C. )
ZÉE A BEC; Zeus rostratus , Mitchill. (Ichthjol.) Voyez
Ahacatuia et Vomer. (H. C. )
ZEE-BOïJE. (Ichthjol.) Un des noms hollandois du Te'ïra.
Voyez ce mot et Platax. (H. C. )
ZÉE CAPILLAIRE, Zeus capillaris. (Ichthjol.) Voyez Aba-
catuia et Vomer. (H. C.)
ZEE-DRACH. (Ichthjol.) Nom hollandois du pégase spatule.
Voyez Pégase. (H. C.)
ZEE-DRAKJE. (Ichthjol.) Nom hollandois du dragon de
mer. Voyez Pégase. ( H. C.)
ZEE-DUIF. (Ichthjol.) Un des noms hollandois du tétrodon
lagocéphale. Voyez Téta o don. ( H. C.)
ZEE-DUYVEL ou DIABLE DE MER. (Ichthjol.) Nom hol-
landois de la Baudroie ou Raie pécheresse. (Voyez ces mots.)
Les Anglois appellent le même poisson sea-devil. (H. C. )
ZEE-EGEL. (Ichthjol.) Voyez Steekelvarken. ( H. C. )
ZÉE FORGERON ou POISSON SAINT-PIERRE. (Ichthyol.)
Voyez Dorée. (H. C.)
ZEEG. (Mamm.) La chevrette, femelle du chevreuil, porte
ce nom en Hollande. (Desm.)
ZÉE GAL, Zeus gallus. (Ichthjol.) Voyez Gal. (H. C.)
ZEEHOND. (Mamm.) Ce nom, qui signifie chien de mer,
est employé par les Hollandois pour désigner les phoques.
(Desm.)
ZEEKATZGE. ( Ichth. ) Voyez Taureau de mer et Vierhor-
nigk. (H. C.)
ZEEKOE. (Mamm.) Dénomination hollandoise appliquéeaux
lamantins. (Desm.)
ZEE-LAMPREY. (Ichthjol.) Nom hollandois de la lamproie
ordinaire. Voyez Pétromyzon. (H. C.)
ZEELEEW. (Mamm.) Nom hollandois du phoque lion-
marin. 11 signifie en effet lion de mer. (Desm.)
*<* ZEE
ZEELT. (Ichthyol.) Nom hollandois de la (anche. (H. C.)
ZEE LUNE; Zeus luna, Gmel. {Ichthyol.) Voyez Chrysostose.
(H. C.)
ZEE-LUYS. {Ichthyol.) Nom que les colons hollandois des
Indes donnent au rémora. Voyez Échénéide. (H. C.)
ZEELZAMER. (Ichthyol.) Voyez Zee-drach. ( H. C)
ZÉE A NAGEOIRES SOYEUSES, Zeus setapinnis , Mitch.
(Ichthyol.) Voyez Vomer. (H. C.)
ZEEPARDJE. ( Ichthyol.) Un des noms hollandois de l'hip-
pocampe ordinaire. (H. C. )
ZÉE QUADRILATÈRE; Zeusquadratus, Sloane. (Ichthyol.)
Voyez Sélène. (H. C.)
ZEE-REPHUHJN. (Ichthyol.) Voyez Zange. (H. C. )
ZÉE ROYAL; Zeus regius, Penn. (Ichthyol.) Voyez Chry-
sostose. ( H. C. )
ZÉE RUSÉ ; Zeus insidiator , Bloch. (Ichthyol.) Voyez
Poulain. (H. C.)
ZÉE SANGLIER, Zeus aper. (Ichth. ) Voyez Capros. (H. C. )
ZEE-SNIPPE. (Ichthyol.) Un des noms hollandois du voi-
lier. Voyez Jstiophore. (II. C.)
ZEE-SNŒCK. (Ichthyol.) Nom hollandois du loupdemer,
perça labrax de Linna»us. Voyez Persè^ke. (H. C. )
ZÉE TACHETÉ; Zeus macula! us , Schn. (Ichthyol.) Voyez
Mené. (H. C.)
ZEETONG. (Ichthyol.) Les colons de Surinam appellent
ainsi la Sole. Voyez ce mot. (H. C.)
ZEE-VHERMUIS. (Ichthyol.) Un des noms hollandois de
l'aigle de mer. Voyez Mïliobate. (H. C. )
ZÉE VOMER ; Zeus vomer , Linn. (Ichthyol.) Voyez Vomer.
(H. C.)
ZEE-WARK. (Mamra.) Nom hollandois du marsouin, es-
pèce de cétacé du genre Dauphin. (Desm.)
ZÉE-WTND. (Ichthyol.) Voyez Lavaret. ( H. C. )
ZEE-WOLF. (Ichthyol.) Nom hollandois de ïanarrhiqueloup
de mer. Voyez Anarrhi^ue. (H. C.)
ZEISSUGE. (Ornithol.) Nom allemand du chardonneret.
(Desm.)
ZEK-FIU. (Bot.) Nom d'une espèce d'œiUet dans, la Hongrie,,
suivant Clusius. (J.)
ZEN 267
ZELARI. (Bot.) M. Poiret a décrit sous ce nom, dans le
Dictionnaire encyclopédique, le genre Gahnia, de la famille
des Cypéracbes. Voyez ce mot. (J.)
ZELEM. (Bot.) M. Dunal, dans sa Monographie des ano-
nées ou anonacées, cite, d'après Avicenne , une graine de
ce nom arabe , d'une odeur et d'une saveur très-aromatiques t
extrêmement recherchée par les Arabes : c'est, suivant Avi-
cenne, une graine grosse, de la l'orme d'un pois chiche,
jaune en dedans et blanche en dehors, dont le nom répon-
doit à celui de poivre noir. M. Dunal croit que c'est la graine
d'une espèce d'anona, sans pouvoir déterminer l'espèce. On
sait que le fruit, nommé à Cayenne poivre d'Ethiopie, poivre
des noirs, est le funis musarius de Rumph ; uvaria zeylanïca
d'Aublet; anona musaria. de M. Dunal, et que d'autres plantes
delà même famille, telles que des xilopia , ont aussi des graines
employées comme assaisonnemens. (J.)
ZELIALJROS. (Bot.) Un des noms grecs du mouron, ana-
gallis, cité par Ruellius et Mentzel. (J.)
ZELNICEFA. (Bot.) Suivant Clusius, le mahaleb , cerasus
mahaleb, est ainsi nommé dans la Hongrie. ( J. )
ZELO. (Bot.) Nom brame, mentionné par Rhéede , d'une
màcre de l'Inde, trapa bispinosa de Roxburg. Le même est
donnéau/coûta-pai/du Malabar .pisliastratiotes , suivant Mentzel.
(J.)
ZELUK. (Ornith.) Nom turc de l'avocette d'Europe. (Ch.D.
et L.)
ZELUS. (Entom.) Genre d'insectes hémiptères, de la fa-
mille des zoadelges, établi par Fabricius , pour y placer
quelques espèces de réduves étrangers, dont le corps et les
pattes sont alongés, grêles, et la partie de la tête qui s'ar-
ticule avec le corselet fort resserrée et formant une sorte de
col. La plupart sont de l'Amérique du sud; quelques-unes
de l'Afrique ou des Indes orientales. (CD.)
ZEMBUL. (Bot,) Nom turc de la jacinthe, cité par Mentzel.
(J-)
ZEMNI. (Mamm.) Mammifère de Tordre des rongeurs, qui
est décrit à l'article Rat-taupe. (Desm.)
ZENALE. (Bot.) Dans le Dictionnaire encyclopédique c'est
sous ce nom qu'est décrit le Haioragis de Forster et de M. de
268 ZEN
Labillardière, genre nommé auparavant Cercodea parSolander
et adopté par Gartner et M. de Lamarck, devenu type de
la famille des cercodéanes. Voyez Cercodée. (J. )
ZENARRHËNE. (Bot.) Voyez Cf.narrhène. (J.)
ZEN-CAMANI. (Bot.) Nom brame, cité par Rhéede, de
la larmille ou larme de Job, coix. (J.)
ZENCA-TSJADA. (Bot.) Voyez Koda-tsjebi. ( J. )
ZENDEL. (Ichtlijol.) Ce nom, ou plutôt celui de zirigel,
est donné à un poisson de la famille des perches, appelé
cingle en frariçoïs. (Desm.)
ZENIGALE. (Bot.) Le saule qui, suivant C. Bauhin , porte
ce nom aux environs de Padoue, est le salix viminalis. M.
Poiret le cite aussi sous celui de zenicule. (J.)
ZENIK. (Mamrn.) Sonnerat a décrit ou plutôt indiqué sous
ce nom un quadrupède carnassier du cap de Bonne -Espé-
rance, qui paroit ne pas être différent du suricate. (Desm.)
ZÉNITH. (Aslron.) C'est le point du ciel vers lequel se di-
rige la verticale, élevée à chaque point de la terre; il est
l'opposé du Nadir. Voyez ce mot. ( L. C.)
ZENLIE ou KENLIE. (Mamm.) Le voyageur Kolbe rap-
porte ces noms comme étant employés par les Hottentots pour
désigner le chacal. (Desm.)
ZENOBIE. (Entom.) C'est le nom d'une grande phalène de
Surinam , décrite par Cramer et par Drury , et qui se trouve
inscrite sous le n.° 969, page 2629, du Syslema naturœ de
Gmelin , tom. 1 , part. 5. ( C. D. )
ZENON. (Bot.) Nom hébreu du raifort, cité par Mentzel.
(J.)
ZENZALAKHT. (Bot.) Nom arabe de l'azédarach , suivant
Delile. Il est écrit zenselacht par Clusius, C. Bauhin et Mentzel.
(J.)
ZENZERA. (Entom.) C'est une des dénominations italiennes
du cousin ordinaire, culex pipiens. (Desm.)
ZEOCRITON. (Bot.) La plante graminée qui portoit ce
nom ancien, avoit été réunie par Linnaeus à l'orge, sous
celui de hordeum zeocriton. Beauvois en a fait le nom généri-
que des espèces d'orge, telles que Vhordeum distichum, qui
ont dans chaque locuste deux fleurs mâles, jointes à une
hermaphrodite; mais ce genre n'a pas été adopté. (J.)
ZEO 2C9
ZÉODAIRE. (Bot.) Voyez K^mpkéiue. (Lem.)
ZÉOLITHE. (Min.) C'est un des noms minéralogiques dont
on a abusé comme de celui de schorl , de spath , en l'appliquant
à de nombreuses substances qui n'avoient entre elles d'autres
rapports que quelques caractères extérieurs trompeurs. Cron-
stedt, en le créant, l'avoil appliqué à un minéral assez bien
caractérisé par une couleur d'un blanc nacré: une structure
radiée et la propriété alors fort remarquable de faire gelée
dans les acides. La mésofype d'Haiiy est bien la zéolithe de
Cronstedt; mais le premier minéralogiste, craignant d'errer
ôlus l'application de ce nom à l'une des espèces qu'il com-
prenoit, a préféré l'abandonner tout-a-fait, et le nom de zéo-
lithe n'est plus employé que par les minéralogistes qui n'ont
pas voulu adopter la réforme, ou que pour désigner cette
espèce de petites familles de minéraux, qui, comme celles
des pyroxènes, des amphiboles, des felspath , ont des carac-
tères communs. La synonymie alphabétique que nous allons
présenter des zéolithes, fera connoitre les noms, en effet très-
noinbreux , de minéraux tout-à-fait différens, auxquels on a
donné ce nom.
Zéolithe bacillaire (Nadeheolith et Nadelstein). C'est prin-
cipalement à la scolésite que peut s'appliquer cette dénomi-
nation.
Zéolithe de Brisgau. On avoit pris pour une variété de
cette pierre un oxide de zinc en baguettes déliées et blan-
châtres, qui se trouve en Brisgau. (Voyez Zinc)
Zéolithe bleue. Le lazulite , faisant quelquefois gelée dans
les acides et paroissant avoir la fusibilité des zéolithes, a été
désigné sous ce nom par de célèbres minéralogistes, Romé-
Delisle, de Born , etc.
Zéolithe bronzée. C'est la slilbite brune.
Zéolithe du Cap. (Voyez Prehnite. )
Zéolithe conglomérée. L. Gmelin donne ce nom à une
obsidienne perlée.
Zéolithe cubique. C'est la chabasie, dont le rhomboïde,
très-voisin du cube, a été pris pour ce solide.
Zéolithe dure. Nom donné parDolomieu à l'analcime ; c'est
aussi la variété à laquelle Kirvvan a donné le nom d'/Edelithe.
Zéolithe effloresceiste. C'est la Laumonite. (Voyez ce mot.)
=7° ZEO
Zéolithe farineuse (Méhlzeolith, Wern.). Il paroit que c'est
une mésotype altérée.
Zéolithe feuilletée de Delaméiherie. C'est le stilbite.
Zéolithe filamenteuse ou Capillaire. C'est une mésotype.
Zéolithe d'Hellesta. C'est l'apophyllite d'Hellesta en Ostro-
gothie. (Rhinmann. )
Zéolithe jaune. C'est la mésotype jaunâtre qu'on a regardée
pendant long-temps comme une espèce particulière, et qu'on
a décrite sous le nom de natrolite.
Zéolithe nacrée. (Voyez Stilbite.)
Zéolithe rouge. C'est la stilbite rouge, distinguée mainte-
nant comme espèce sous le nom de heulandite.
Zéolithe siliceuse. C'est encore la variété de mésofype dure,
nommée JEàelite par Kirwan. Voyez Mésotype, Scolésite, Stil-
bite, Analcine, Apophyi.lite, Mésolithe , Mésole, Prehnite,
Sarcolite, Chabasie, Thomsonite. (B.)
ZEOPYRON. (Bot.) Voyez Gymnotrichon. (J.)
ZEORA. (Bot.) Genre de la famille des lichens, établi par
Fries (Syst. orb. veget. , 1, pag. 244); il le caractérise ainsi:
Disque des apotheciums céracé , ouvert, enfoncé dans le thal-
lus, dont il est d'abord recouvert; mais qui bientôt se déchire
et forme autour du disque une bordure pulvérulente. Le
thallus est horizontal , entièrement granuleux ou lépreux ,
distinct, vert, et privé de couche corticale; il se développe
et s'étend par son centre: il est souvent stérile. Les espèces
de ce genre se plaisent à l'ombre , dans les lieux les plus secs,
comme sur les parois des roches les plus élevés, d;ins les fentes
des écorces des arbres, particulièrement sur celles qui sont
exposées au Midi. Comme elles sont le plus souvent stériles,
elles ont été prises, la plupart, pour des lepraria.
Ce genre, fait observer Fries, tient le milieu entre le par-
melia , le lecidea et le lecanora; aussi les espèces qui en font
partie en sont-elles retirées. Fries, sans donner de description
d'espèces, se borne à faire connoître les groupes qu'elles
peuvent composer.
i.° Les Imbiucaires , Imbricariœ. Il y rapporte le parmelia
lanuginosa, Ach., en ajoutant que c'est le byssus lactea des
grottes : le lecanora teicholyta, Ach. , est aussi de cette division.
2.0 Les Rinodines , Rinodinœ. Ici sont rangés les lecanora
zer m
hœmaloma Turneri , Stonei ; citrina , incrustons, e.rpallens ,
lutescens, Ach. ; les lecidea epixantha, lucida, orophea, quernea ,
Ach. , et le byssus incaria, Liùn., ou zeora incana, Frics.
5.° Les espèces à croûte variable, un peu tartreuse, due sans
donteàunsol plus humide. Le lècanora coarctata, A <>ard h con-
fondu par Acharius, tantôt avec les lècanora, tantôt avec les
lecidea, appartient à cette division. Selon Pries, dans cette es-
pèce, le disque n'est jamais noir, mais rouge dans l'état vivant,
et brun -noirâtre à l'état sec. Fries cite les lècanora tapelia ,
ocrinata, Ach., et le lecidea cotaria, Acharius ; enfin, les leci-
dea inculcata et pereœna, d'Ach., qui pourroient appartenir
à cette espèce; les lecidea Lallavei et erythrocarpia d'Acharius.
(Lem.)
ZEPHYANTHES. [Bot.) Ce genre , réuni à V Amaryllis , cori-
tenoit les amaryllis atamasco et chorolema. (Lem.)
ZEPiAL. (Mamm.) M. Bosc dit que dans le Sennaar, royaume
d'Afrique, ce nom est employé pour désigner une espèce
d'antilope. (Desm. )
ZEIiAMI. (Bol.) M. Poiret décrit sous ce nom, dans le Dic-
tionnaire encyclopédique, le Pileanlhus de M. de Labillar-
dière , genre de la famille des myrtées. Voyez Pileanthcs.
(J.)
ZERAPHOES. (Bot.) Nom sous lequel le lin étoit connu
sur îes côtes africaines delà Méditerranée, suivant Ruellius.
(J.)
ZERA-PUTI. (Bot.) Nom brame, cité par Rhéerle, de deux
coquerets de l'Inde, physalis pubescens et physalis minima. (J.)
ZERB1N. (Bot.) Nom arabe du cèdre du Liban, cité par
Daléchamps. (J.)
ZERDA. (Mamm.) Ce nom, selon Sparrman , désigne chez
les Hottentots un petit animal carnassier du cap de Bonne-
Espérance, qu'on a regardé comme le même que le fennec de
Bruce, et qui est remarquable en effet, ainsi que ce dernier
animal, par la grandeur de ses oreilles. Il appartient peut-être
au renard aux longues oreilles de Delalande (canis megalotis ,
Desm.). Quoi qu'il en soit, c'est de ce nom qu'a été formé
celui de cerdo , dont Grnelin s'est servi pour désigner ces mam-
mifères , qu'il confondoit dans une seule espèce du genre
Chien. (Desm.)
272 ZER
ZERERITE. (Min.) C'est le cérium oxidé silicifère rouge
d'Haiiy. Voyez Cérium. (B.)
ZERIN. (Min.) C'est la même chose que l'espèce de cérium
nommé Cerin. Voyez Cérium. ( B. )
ZERMOUMEAS. (Erpét.) On a appelé ainsi un reptile qui
paroit être le scinque algire. Voyez Scinque. (H. C. )
ZERUMBET. (Bot.) Voyez Globbée. (Poir.)
ZERUMBET. (Bot.) Voyez Amome zerumbet. (J.)
ZERUMBET TOMMON BEZAAR, Rumph. , Ami., S , t. 68.
(Bot.) Loureiro pense que ce peut être le curcuma rotunda;
mais la figure et la description ne s'accordent pas. (Lf.m.)
ZESKANTIGE NAALD-VISCH. (Ichthjol. ) Nom hollandois
du syngnathe trompette. Voyez Syngnathe. (H. C.)
ZETHE , Zethus. (Entom.) Fabricius a formé sous ce nom
un genre d'insectes hyménoptères, pour y placer quelques
guêpes exotiques d'Amérique et d'Afrique. ( C. D. )
ZEUGITES. (Bot.) Genre de plantes monocotylédones, à
fleurs glumacées, de la famille des graminées, de la monoécie
triandrie de Linnaeus, offrant pour caractère essentiel : Des
fleurs monoïques; deux valves calicinales presque tronquées,
à trois fleurs ; les deux fleurs supérieures mâles et pédicellées ,
renfermant trois étamines ; la valve inférieure de la corolle
presque à trois dents ; la supérieure bifide ou bidentée; la
fleur inférieure sessile , hermaphrodite; la valve inférieure
delà corolle naviculaire, tronquée, terminée par une arête,
membraneuse à ses bords; l'ovaire échancré, surmonté de
deux styles.
Ce genre avoit été confondu avec YApluda de Linné. Ce
dernier offre deux épillets biflores; l'un sessile, à fleurs po-
lygames; l'autre pédicellé, à fleurs mâles ; les valves calici-
nales plus longues que la corolle; l'inférieure presque tri-
dentée au sommet; les valves corollaires tridentées; l'infé-
rieure presque bifide. Dans les épillets polygames, la fleur
inférieure est mâle; la supérieure hermaphrodite; la valve in-
férieure du calice est onguiculée et obtuse au sommet; la su-
périeure presque tridentée ; les valves de la corolle sont mem-
braneuses ; l'inférieure, dans la fleur hermaphrodite , est pres-
que nulle, représentée par une arête très-longue, tortillée;
les stigmates sont en pinceau: on doit substituer ce caractère
ZIB 273
au genre Apluda de ce Dictionnaire. Il faut, d'après Bcau-
vois, rapportera V Apluda aristataetdigitata, Linn., et au Zeu-
gites, le Zeugites americana, "Willd. (Poik.)
ZELIJCHIL. {Bot.) Nom arabe du gingembre, amomum zin-
giber, cité par Forskal. (J. )
ZEUZÈRE. (Entom.) M. Latreille a indiqué sous ce nom
un genre de lépidoptères, pour y ranger en particulier le
cossus du marronier d'Inde ou la coquette de Geoffroy, dont
Réaumur a fait connoître l'histoire dans le second volume
de ses Mémoires, p. 47" ? et donné la figure, pi. 38. (C. D.)
ZEVEN. (Bot.) Voyez Seylem. (J. )
ZEYL-VISfttï. (Ichthyol.) Voyez Zee-Snippe. (H. C. )
ZEYTOUN. (Bot.) Nom arabe de l'olivier ordinaire, selon
Delile. (J.)
ZEYTY. (Bot. ) Nom arabe du statice monopetala, suivant
Forskal. ( J. )
ZEZ1R. (Ornith.) Nom hébreu de l'étourneau ou sanson-
net. (Desm.)
ZEZUr.A. (Ornith.) Dénomination russe du coucou. (Desm.)
ZH1ERREK. (Ornith.) Synonyme de pic-vert. Muller, 21;
Fabricius, pag. io5. (Ch. D. et L.)
ZH1NOIK.. (Entom.) Selon M. Bosc , ce nom est celui du cou-
sin ou moustique, en Laponie. (Desm.)
ZIBELINE. (Mamm.) Ce nom est celui d'une espèce de
petit carnassier du genre des Martes, qui habite la Sibérie
et dont la fourrure est fort estimée. Il est dérivé des mots
sobol, sabel , sàbel, qui , dans les idiomes des peuples de cette
vaste contrée, sont employés pour désigner cet animal. (Desm.)
ZIBET ou Z1BETH. (Mamm.) Ces noms et celui de vnerra
zibetha de la nomenclature linnéenne, désignent un animal
carnassier digitigrade de l'Afrique, à ongles à demi rétraetiles,
et pourvu aux environs de l'anus d'une poche assez profonde,
où se rassemble une humeur de consistance épaisse et très-
odorante.
Ces caractères ont fait placer le zibeth dans le même genre
que la Civette. Voyez ce mot. (Desm.)
ZIBETH1N. ( Mamm. ) Ce nom adjectif a été donné par
Vicq-d'Azyr à l'ondatra ou rat musqué du Canada , sans doute
à cause de l'odeur qu'il répand et qui est due, comme celle
5y. 18
274 Z1B
du zibeth , à une humeur particulière, sécrétée pa? les parois
d'une poche que l'on trouve près de l'anus de cet animal.
(Desm.)
ZIBIB, ZIBEBEN, (Sot.) Noms de la vigne chez les Maures,
suivant Rauwolf. Lezibeben de l'île de Crête est, selon Belon ,
le gros raisin de Damas. (J. )
ZÏCKE. (Iclitlryol.) En Poméranie on appelle ainsi le Ziece
des Prussiens. Voyez ce mot. ( H. C. )
ZIC-ZAC. (Entom.) Voyez Zig-zag. (CD.)
ZIDDERVISCH. (Ichthyol. ) Voyez Stompviscb. (H. C )
ZIDRAC. (Ichth.) Synonyme d'HippocAMFE. Voyez ce mot.
(H.C.)
ZIEBA. (Ornith.) Nom polonois du pinson , fringilla cœlebs,
(Ch. D. et L.)
ZIEGE. (Ichthyol.) Nom donné en Prusse au cyprinus cullra-
tus de Bloch. qui appartient à la section des ables. ( H. C. )
ZIEGELERZ. (Min.) Nom allemand, employé quelquefois
dans des ouvrages françois pour désigner un minerai de
enivre rouge ou oxidulé, mêlé de peroxide de fer : ce qui
lui donne la couleur de brique que le nom indique. Voyez
Cuivre. ( B. )
Z1EGENBART. (Bot.) Nom de la chanterelle en Haute-Saxe.
Voyez Merulius. (Lem.)
Z1EMNI. (Mamm.) Voyez Zemni. (Desm.)
Z1ERIA. (Bot. ) Genre de plantes dicotylédones, à fleuri?
complètes, polypétalées, de la famille des rutacées , de la té*
trandric létragynie de Linnneus, offrant pour caractère essen-
tiel : Un calice à quatre divisions profondes, quatre pétales-,
quatre étamines alternes avec les pétales; les hlamens insérés
chacun sur une glande ; les anthères mobiles, en cœur ; quatre
ovaires eniourés d'un cercle glanduleux; quatre styles sortant
de l'angle interne des ovaires, réunis à leur partie supérieure,
soutenant un stigmate à quatre lobes ; quatre capsules.
Zieria pileuse: Zieria pilosa, Rudg. , Trans.linn. , 10, tab. îO,
fig. 2; Poif. , III. gcn., suppl. , tab. 91 5. Arbrisseau dont les
rameaux sont opposés, très-velus; les feuilles pétiolées, op-
posées, ternées-. les folioles étroites, lancéolées, longues de
trois ou quatre lignes, glabres, à une seule nervure, ponc-
tuées en dessus, pileuses en dessous; les pétioles velus; les
ZIG *75
fleurs solitaires, axillaîrcs, pédonculces; les pédoncules (ou
peut-être de jeunes rameaux) courts, cylindriques, cou-
verts de poils. Le calice es; à quatre divisions profondes, un
peu aiguës; la corolle plus longue que le calice, à quatre
pétales ovales, obtus; quatre étamines; les Glamens élargis,
placés chacun sur une glande; les anthères mobiles, en cœur,
à deux loges; un disque autour des ovaires, faisant corns avec
le calice, soutenait les pétales, muni de quatre glandes qui
portent les étamines; quatre ovaires supérieurs , "labres,
connivens; de l'angle interne des ovaires sortent quatre styles
qui se réunissent à leur partie supérieure et se terminent par
un stigmate à quatre lobes et en tête. Le fruit consiste en
quatre capsules ovales, hérissées, monospermes. Cette plante
croît à la Nouvelle- Hollande.
Zieria de Smith : Zieria Smithii , Bot. M a gaz. , tab. i3q5 ;
Andr. , Bot. repos., tab. CoG. Cette espèce est un arbrisseau
peu élevé» Ses rameaux sont rougeàtres et glanduleux; ses
feuilles opposées, pétiolées, composées de trois folioles ses-
siles , lancéolées, entières, longues d'environ deux pouces,
mai filées d'un grand nombre de petits points rougeàtres, trans-
parens. Les fleurs sontaxillaires, disposées en panicules tricho-
totnes; les pédoncules plus courts que les pétioles, accompa-
gnés de bractées lancéolées, presque subulées, opposées, per-
sistantes; le calice est velu, à quatre divisions; la corolle blan-
che ; les pétales sont petits, ovales, aigus; le stigmate est à
quatre lobes ; il y a quatre capsules conniventes ; les semences
sont arillées. Cette plante croît à la Nouvelle-Hollande. (Poir.)
ZIERVOÇLIA. {Bot.) Necker désignoit sous ce nom géné-
rique une espèce de cynanchum. ( J. )
ZIETENIA. (Bot.) Ce genre appartient au Stacliys : il a été
établi pour le stachjs lavandulifolia. (Po:r.)
ZIGADENUS. (Bot.) Ce genre doit être réuni au Halo nias.
Voyez ce mot. (Poir.)
ZIGAR. (Bot.) Ruellius cite ce nom africain au hunion ou
boynion de Dioscoride, qui, suivant la description rie ce der-
nier, paroît être une plante ombellifère , à graines odorantes
et à feuilles découpées et très-menues : c'est peut-être, d'après
la description, le bunius ou buni'um de Daléchamps; cet Un sa
bunius de Linnceus. Cette description ne peut convenir ni à
276 ZIG
un navet, comme quelques-uns l'ont dit, ni au hunîum de
Linnaeus, distinct surtout par sa racine tubéreuse, dont Dios-
coride ne fait pas mention. (J.)
ZIGERDECK. (Bot.) C'est une des dénominations tartarcs
des graines de la badiane ou anis étoile. (Lëm.)
ZIGOLO. ( Ornith. ) Cetti donne ce nom italien à un crabier.
(Ch. D. et L.)
ZIGORELLA. (Ichtliyol.) Un des noms liguriens de la Gi-
belle. Voyez ce mot. ( H. C. )
ZIG-ZAG. (Entom. ) C'est le nom que Geoffroy a donné au
bonibyce disparate, ton). 2, pag. ii3 , n.° 14. Le zigzag
de Linné, édit. de Gmelin, Bonibyce, n.° 61 , pag. 2430 du
Systema naturce , est le bois veiné de Geoffroy, tom. 2, pag.
124, n.° 29. (C. D.)
ZIG-ZAG. (Conchjl. ) Nom vulgaire d'une espèce de por-
celaine, cyprœa ziczac , Linn.; d'une espèce de peigne, pecten
ziczac ; d'une espèce de trochus,T. ziczac, et d'une espèce de
venus, comme la V. point d'Hongrie, à cause de la disposi-
tion des traits colorés formant des angles rentrans et saillans,
qui se remarquent sur ces coquilles. ( De B.)
ZILATAT. (Ornith.) Espèce de crabier du genre Héron.
(Ch. D. etL.)
ZILD. (Ichth. ) Nom russe du hareng. Voyez Clupée. (H. C.)
ZILF\. (Bot.) Nom de l'orme dans la Hongrie, suivant
Mentzel. (J. )
ZILLA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à fleurs
complètes, polypétalées , de la famille des crucifères, de la
tétradynamie siiiculeuse de Linnajus, offrant pour caractère
essentiel : Un calice droit, égal à sa base; quatre pétales on-
guiculés; le limbe entier; six étamines tétradynamcs , sans
dents ; un ovaire supérieur, ovale; un style conique; une
silique globuleuse, indéhiscente, à deux loges, terminée par
le style ; une semence solitaire, ovale-arrondie , pendante
dans chaque loge; les cotylédons foliacés.
Zilla FAUSSE-CAMÉLiNE : Zilla mjagroides , Forsk., Mgypl. ,
121 , et le, tab. 17, fig. A; Dec, Syst. vég. , 2, pag. 646 ; Bu-
niasspinnsa, Linn., Mant., 96; Vent., .Tard, de Malin., tab. 16;
Nyagrum spinosum , Lamk., Enc. Plante glabre, un peu glau-
que, presque ligneuse. Sa tige est droite, rameuse, cyliudri-
ZIN 277
que, haute de deux pieds; ses rameaux nombreux, blan-
châtres, très-durs, épineux et dichotomes au sommet, diffus,
redressés, feuilles à leur partie inférieure, nus dans le reste
de leur longueur. Les feuilles sont éparses , peu nombreuses,
oblongues, obtuses, un peu glauques, rétrécies à leur base,
un peu sinuées ou dentées; les supérieures plus petites, lan-
céolées. Les fleurs sont disposées en grappes droites roides
qui terminent les rameaux et deviennent piquantes au som-
met, comme des épines; elles portent latéralement des fleurs
peu nombreuses, dont les pédicelles sont très- courts, fili-
formes , dépourvus de bractées. Le calice est droit, à quatre
folioles longues de trois lignes ; la corolle d'un blanc violet;
les pétales sont oblongs, étalés, rétrécis en onglet. Le fruit est
une petite silique lisse , un peu plus grosse qu'un pois, spon-
gieuse, à deux loges. Cette plante croit en Egypte, dans les
déserts. D'après Prosper Alpin , les Arabes mangent cette
plante cuite dans l'eau. (Poir.)
ZJLLEH. (Bot.) Voyez Oummo. ( J. )
ZILLERTHITE. (Min.) C'est un de ces noms de lieu que
Delamétherie donnoit comme nom spécifique à de simples
variétés locales de minéraux : celui-ci indique une actinote
radiée de Zillerthal en Tyrol. Voyez Actinote. (B.)
ZILLO. (Iclithyol.) Dans Pile de Rhodes on donne ce nom
à la Girelle. Voyez ce mot. (H. C.)
Z1LVERVISCH. (Ichth.) Nom hollandois du Vomer. Voyez
ce mot. (H. C. )
ZIMBIS ou SIMBOS. (Conchjl.) On trouve quelquefois ce
nom dans les Voyages à la côte d'Angola, pour désigner une
petite coquille qui sert de monnoie aux habitans,le cjprœa
moneta , autrement nommée cauris. (DeB.)
ZIMBR. (Mamm.) Nom moldave de l'espèce de bœuf sau-
vage que nous désignons par celui d'aurochs. (Desm. )
ZIM1ECH. (Ornith.) Nom du petit aigle en arabe. (Ch. D.
et L.)
ZIMMETROSTEIN. (Bot.) Voyez Tamalapatr.e. (J.)
ZINC. ( Min.) Ce métal , assez abondamment répandu dans
le sein de la terre, ne s'est point encore offert à l'état natif;
il est toujours combiné avec d'autres corps, dont il faut
le séparer par les procédés métallurgiques. Quand l'a ob-
*i* ZIN
tenu parfaitement pur, il est d'un blanc bleuâtre, avec l'éclat
métallique, lorsque sa surface est mise depuis peu à l'air ;
mais il ne tarde pas à se ternir. Il a une texture sensiblement
lamelleuse ; il est ductile et peut se réduire en lames assez
minces. Il passe à la filière avec plus de difficulté, et on ne
peut pas en obtenir de fil d'un très-petit diamètre. Sa pe-
santeur spécifique est de 7,19, suivant Brisson. On n'est point
encore parvenu à l'obtenir en cristaux déterminables; niais
comme on a réussi à le faire cristalliser sous la figure d'étoiles
hexagonales à rayons branchus, il est probable que sa forme
est octaédrique, comme celle de la plupart des métaux natifs.
Le zinc ne s'égrène pas sous le marteau; pour le réduire
en poudre, il faut le chauffer de manière à le ramollir sans
le fondre : il devient alors cassant, et on peut le broyer ai-
sément dans un mortier. Il entre en fusion au-dessous de la
chaleur rouge; si on le chauffe fortement et presque jusqu'au
blanc, il brûle en répandant une flamme d'une blancheur
éblouissante.
Les minerais de zinc n'ont de commun entre eux que la
présence de ce métal, considéré comme principe caractéris-
tique : ils ne possèdent d'ailleurs aucune propriété extérieure
qui puisse aisément les faire reconnoitre. Aucun d'eux n'a
l'aspect métallique, et leur pesanteur spécifique est toujours
au-dessous de 6. Ils sont tous assez facilement réductibles sur
le charbon, au moyen d'un grillage ménagé et du carbonate
de soude. Ils répandent sur le charbon une poussière blanche,
qui entoure le globule sans lui être contiguë, et qui se vo-
latilise facilement sans colorer la flamme. Si l'on plonge dans
le minerai revivifié un fil de cuivre rouge, on le transforme
immédiatement en laiton reconnoissable à sa couleur jaune.
Le zinc du commerce est presque toujours allié à une pe-
tite quantité de plomb et probablement aussi du métal appelé
cadmium, qui jusqu'à présent ne s'est encore trouvé que dans
les minerais de zinc. Ce métal a élé découvert en 1817 par
M. Stromeyer, de Gœltingue, dans une variété de calamine
ou de carbonate de zinc, employée dans certaines pharma-
cies d'Allemagne en place de zinc oxidé. On a reconnu de-
puis l'existence de ce métal dans d'autres minerais de zinc,
savoir : dans la calamine qui accomoa"iie le cuivre azurite7
à Chessy, près de Lyon (Berzelius); dans la blende de Frei-
berg en Saxe (Chudren); dans le zinc silicate de Silésie
(Hermann et Rodolf). Le cadmium est ductile, d'un blanc
d'éfain ; il a un vif éclat et peut recevoir un beau poli : sa pe-
santeur spécifique est de 8^5, d'après M. Slroir.eyer. Il est
très- fusible et très - volatil ; il n'éprouve point d'altération
par son exposition à l'air à la température ordinaire; seule-
ment il se ternit comme le plomb. On reconnoît sa présence
dans un minerai de zinc, en traitant celui-ci sur un charbon
à la flamme de réduction; il se dépose au premier coup de
feu , à peu de distance de la matière d'essai, un anneau
jaune ou orangé d'oxide de cadmium , que l'on aperçoit d'au-
tant mieux que le charbon est plus refroidi.
Onconnoit sept espèces de minerais de zinc, savoir : le
zinc sulfuré ou zinc-blende, le zinc oxidé manganésifèreouzinc
rouge, le zinc silicate, le zinc carbonate ou zinc calamine,
le zinc hydro-carbonaté , le zinc sulfaté et le zinc aluminaté
ou zinc gahnite. Le zinc silicate et le zinc carbonate ont été
pendant long-temps confondus ensemble sous le nom com-
mun de calamine (en allemand Calmey) : MM. Berzelius et
Berthier sont les premiers chimistes qui aient donné des
moyens précis pour distinguer ces deux substances l'une de
l'autre.
i.M Espèce. Zinc -Blende ou Zinc sulfuré; vulgairement
Blende ou Pseudo - galène' . Substance assez abondamment ré-
pandue dans la nature, de couleur jaune ou brune, tendre
et ordinairement à tissu très-lainelleux , offrant presque tou-
jours un éclat assez vif, joint à un certain degré de trans-
parence.
Elle se laisse cliver avec la plus grande facilité parallèle-
ment aux faces d'un dodécaèdre rhomdoïdal, et par consé-
quent aussi parallèlement à celles d'un rhomboïde obtus de
109° 28' 16" et 700 3i' 44", d'un tétraèdre à triangles isocèles,
et d'un octaèdre à base rectangulaire. La surface des lames
est très- éclatante : elles ont un brillant qui se rapproche
tantôt de l'éclat métallique et tantôt du luisant de la résine.
Elle est facile à casser; sa dureté est supérieure à celle du
1 Dodecahedral Zincblende , James.
2 8o
ZIN
calcaire spafhique et inférieure à celle de la fluorite. Sa pe-
santenrspécihque varie de 4,02 à 4,07. Sa réfraction estsimple.
Lorsque la blende est pure, elle est transparente: la cou-
leur de sa masse est le jaune de citron, et celle de la pous-
sière est grise. Les variétés de couleur brune jouissent tou-
jours d'une certaine translucidité, au moins sur les bords de
leurs laines.
Certaines variétés de blendes, surtout celles de couleur
jaune, sont très-phosphorescentes par frottement dans l'obs-
curité; et pour développer cette propriété, il suffit même
de les frotter avec une plume. Selon Berginann, elles s'élec-
trisent par le frottement et deviennent phosphorescentes,
même sous l'eau.
La blende décrépite au chalumeau etquelquefoisavec force ;
elle est infusible seule et même avec le secours du borax ;
elle ne donne par le grillage qu'une foible odeur d'acide sul-
fureux ; mais si on la chauffe après l'avoir broyée et hu-
mectée d'acide sulfurique, elle répand une forte odeur d'hy-
drogène sulfuré. Elle est soluble avec difficulté dans l'acide
nitrique : sa solution donne par les alcalis un précipité qui
se redissout lorsqu'ils sont en excès.
Composition. = Z11S'. Berzemus.
•
ô
y
tT
SJ
ta
O,
C/5
<>t
1 1,69
28,64
62
3
5
21 .
;>2
8
—
l6
jfj
9
6
-9
Yar. jaune de Scliarfenberg, en
Saxe 64 5 — 20 Bcrgmann.
Yar. brune du Cornouailles. .. . 58,5^ 11,69 — 28,64 Thomson,
Var. rougeàlre de Geroldse
en Brisgau 62 3 5 ?. 1 • Hecht.
Var. noire de Bowallon 52 8 — 26 Bergman».
De Danneniora
M. Children a reconnu la présence du cadmium dans la
blende brune cristallisée de Freiberg en Saxe. Celle de Przi-
bram en Bohème contient accidentellement de l'argent, et
celle de Nagyag de l'argent aurifère et du plomb.
* Variétés de formes.
Les variétés de formes régulières de la blende sont assez
ZIN 28i
nombreuses: nous indiquerons seulement les suivantes, qui
sont les plus remarquables:
i.° La Blende primitive ou dodécaèdre : le dodécaèdre à plans
rhombes, dont chacun est incliné de 1200 sur ceux qui lui
sont adjacens. Il est rare de trouver cette forme en cristaux
nels et complets; elle est presque toujours modifiée par des
facettes additionnelles.
De Przibrain et de Ratieborziz, en Bohème; deSchemnitz,
en Hongrie; de Kapnick, en Transylvanie; dans plusieurs
mines du Cornouailles et du Derbyshire.
2.0 La Tétraèdre : le tétraèdre régulier, provenant de mo-
difications hemi-symélriques, c'est-à-dire qui n'ont lieu que
sur quatre des huit angles solides composés de trois plans, et
qui sont identiques sur le dodécaèdre.
De la mine Goldbach , près d'Ober-Rossbach , dans le Dil-
lenbourg; d'Alston-Moor, en Cumberland ; de Kapnick, en
Transylvanie.
Quelquefois le tétraèdre est trépointé : il est modifié sur
ses angles par trois faces tournées vers les arêtes, en sorte
qu'il se combine avec les faces d'un dodécaèdre à triangles
isocèles. De la mine Junge hohe Birke , près Freiberg.
3.° L'Octaèdre : l'octaèdre régulier, provenant de la tron-
cature des huit angles solides trièdres. Elle se présente sou-
vent sous la forme d'un tétraèdre épointé.
Du Cornouailles; de la mine Aurora, prés Nieder-Ross-
bach, dans le Dillenbourg; de Sibérie.
4.0 La Cubo-dodécaèdre : le dodécaèdre tronqué sur les six
angles composés de quatre plans. Les nouvelles faces pren-
nent quelquefois une extension telle que le cristal paroît
sous la forme cubique. (De Bournon.)
Du Cornouailles; de Kapnick, en Transylvanie.
5.° La B if orme : c'est la combinaison du dodécaèdre rhom-
boïdal et de l'octaèdre régulier; elle se présente sous l'aspect
d'un octaèdre émarginé.
De Przibram, en Bohème; de Schemnitz, en Hongrie; de
Kapnick, en Transylvanie.
6." La Triforme .- combinaison du dodécaèdre rhomboïdal,
de l'octaèdre régulier et du cube ; elle offre l'aspect d'un oc-
taèdre dont les angles et les arêtes sont tronqués.
a.8* yAy
De Kapnick, en Transylvanie.
7.0 La Didodecaèdre : solide, à vingt- quatre faces, savoir
douze trapézoïdes, qui répondent aux faces primitives, et
douze triangles isocèles alongés, réunis trois à trois par leurs
sommets, et deux à deux parleurs bases. Ce solide provient de
la combinaison du dodécaèdre rhomboidal, avec un dodé-
caèdre à triangles isocèles.
D'Alston-Moor, en Cumberland.
M. Mqhs a aussi observé la combinaison du dodécaèdre
rhomboïdal avec un dodécaèdre à faces trapézoïdales, prove-
nant de modifications bémi -symétriques, et que l'on peut
obtenir par la réduction à moitié du nombre des faces d'un
octaèdre pyramide, c'est-à-dire d'un solide à vingt-quatre
faces triangulaires, isocèles, que donne l'octaèdre quand il
est biselé sur toutes ses arêtes.
A Kapnick, en Transylvanie.
Les cristaux de blende sont quelquefois maclés par trans-
position : dans ces groupemens le plan de jonction est tou-
jours parallèle à l'une des faces de l'octaèdre régulier. On
observe quelquefois la blende en octaèdres transposés , comme
ceux du spinclle; en dodécaèdres rhomboïdaux, pareillement
transposés, et se présentant sous la forme d'un dodécaèdre
composé de six faces rhombes et de six trapèzes, sans angles
rentrons.
Enfin, la variété didodecaèdre est aussi susceptible d'une
transposition analogue , qui produit un nouveau solide ,
distinct du premier par l'assortiment de ses faces. Dans la
variété didodecaèdre simple, à chaque trapézoïde correspond
dans la partie opposée un autre trapézoïde qui lui est paral-
lèle; dans la variété didodecaèdre transposée, c'est une arête
qui répond à chaque trapézoïde, et se trouve parallèle à
l'une de ses diagonales.
11 est rare que les formes des cristaux de blende soient par-
faitement nettes ; ces cristaux sont en général peu volumi-
neux ; leur grosseur ordinaire ne dépasse guères celle d'un
pois. Cependant il en est qui ont plus d'un demi- pouce de
diamètre. Us sont aussi rarement isolés , mais ils se groupent,
en forme de druses , à la surface de diverses substances de
filons, soit pierreuses, soit métalliques.
"•'-' Variétés principales de texture et d'aspect.
Blende laminaire. Blende spéculaire ou miroitante, à
grandes lames brillantes et diversement entrelacées, compo-
sant des masses qui sont quelquefois criblées de cavités.
Blende lamellaire. A petites lames mêlées et inclinées dans
toutes les directions. Cette variété est souvent mêlée de cuivre
pyriteux, de fer sulfuré et de galène. Très-commune en Hon-
grie. En petites lames noirâtres, avec calcaire spathique, dans
les roches de la Somma , au Vésuve.
Blende radiée; Strahlige Blende , Werner. En masse solide,
fibreuse et radiée , ayant une couleur brunâtre et un éclat
tirant sur le perlé. A Przibram, en Bohème; à Felsobanya, en
Hongrie. M. Breithaupt fait de cette variété une espèce par-
ticulière dans son Système de minéralogie. Suivant le profes-
seur Zippe, elle contient du cadmium.
Blende concrétionnée : Faserige et dichte Blende, Werner ;
Schaalenblende, Karsten et Hausmann. Blende testacée ou hé-
patique; ble-ndc striée et compacte. En masses mamelonnées
ou globuliformes , à structure testacée et à texture fibreuse
ou compacte. L'intérieur des mamelons ou des globules pa-
roit ordinairement comme strié du centre à la circonférence.
Cette variété est presque toujours d'un brun rougeàtre, et
son éclat varie du mat au luisant de la résine. Les fiagmens
sont opaques ou foiblement translucides sur les bords.
A Gerohlseck, dans un filon de galène; à Raibcl , en Ca-
rinthie; à Henri-la-Chapelle, près d'Aix-la-Chapelle; à Fremy,
en Oisans; dans la mine de plomb de Saint-Sauveur, en Lan-
guedoc; dans celle de Wheal-Unity, en Cornouailles.
Considérée sous le rapport de la couleur, la blende peut
se partager en trois variétés principales, qui ont été distin-
guées avec beaucoup de soin par les minéralogistes allemands.
i." La Blende jaune; Gelbc Blende, Wern. Transparente,
très -lameileuse et très-phosphorescente. Elle offre diverses
teintes de jaune, qui varient depuis le jaune citrin ou vert
jaunâtre du soufre jusqu'au jaune miellé ou rougeàtre du
succin.
Les plus beaux groupes de cristaux de blende appartien-
nent à cette variclj : on les trouve à Kapnick, en Transylva-
2S4 ZIN
nie, où iîs s'associent au fer carbonate, au calcaire brunis-
sant, au cuivre gris, au manganèse sulfuré et au manganèse
rose. On trouve aussi de la blende jaune à Felsobanya , Nagy-
banya et Schemnitz, en Hongrie; à Ratieborziz, en Bohème;
à Scharfenberg, Schvvarzenberg et Riltersgriin , en Saxe; dans
le Rammelsberg, au Harz ; à Gummerud , en Norwége ; en
France, à Baigorry, dans les Pyrénées.
2.° La Blende brune; Braune Blende, Wern. Cette variété
est plus commune que la précédente; elle forme quelquefois
àcs masses très- volumineuses ; elle est moins transparente
que la blende jaune, et se clive avec moins de facilité.
Ses couleurs varient du brun jaunâtre au brun rougcàtre et
au rouge du grenat. On la trouve en cristaux, en masses la-
minaires et en masses radiées ou fibreuses. La blende brune
de Freiberg, en Saxe, analysée par M. Children , a donné du
cadmium.
A Alston-Moore, dans le Cumberlaml, avec fluorite; dans
les mines du Derbyshire , du Northumberland et du Leicester,
en Angleterre; dans celles de Freiberg, en Saxe ; dans la mine
de plomb de Chàtelaudrun, département des Côtes-du-Nord ,
en France. La blende brune s'associe fréquemment à la ba-
rytine, au calcaire spathique , au fluorite et au quarz.
3.° La Blende noire; Scluvarze Blende, Wern. Cette variété
est plus rare que la précédente; sa couleur est tantôt d'un
noir de velours, tantôt d'un noir grisâtre ou rougeàtre. Elle
est opaque, ou tout au plus translucide sur les bords. On la
trouve, soit en cristaux, soit en masses lamellaires; elle est
très-mélangée et contient du fer, du manganèse et plusieurs
autres substances métalliques. Les minéraux qui l'accompa-
gnent le plus constamment, sont le cuivre pyriteux, le fer
sulfuré, le fer hydroxidé, la galène, l'argent rouge, le quarz
et le calcaire spathique.
A Freiberg, Annaberg, Breifcnbrunn et Schwarzenberg ,
en Saxe; dans les mines de la Bohème, de la Hongrie et de
la Sibérie.
Gisement et lieux.
La blende se présente assez fréquemment dans la nature;
elle est répandue dans presque toutes les formations, depuis
ZïN 285
les terrains primordiaux les plus anciens, jusqu'aux terrains de
sédiment moyens; mais elle n'est jamais assez abondante dans
un même lieu pour constituer à elle seule un véritable gile de
minerais. On ne la trouve guères que dans les liions de galène,
de fer sulfuré, de cuivre pyriteux , de cuivre gris, etc., et
c'est surtout dans les filons de plomb qu'elle se montre le
plus communément; elle est presque inséparable de la galène,
et comme elle lui ressemble beaucoup par l'éclat brillant de
ses lames, on l'a quelquefois confondue avec elle; de là les
noms de Blende ( trompeur) et de pseudo-galène , qui ont été
donnés à cette substance par les anciens minéralogistes. Sui-
vant quelques auteurs, le nom de blende, qui veut aussi
dire brillant , lui auroit été donné à raison du vif éclat dont
elle est douée. Les substances pierreuses qui l'accompagnent
le plus ordinairement, sont la fluorite, le calcaire spathique,
le quarz et la barytine.
Les gisemens de la blende étant presque les mêmes que
ceux de la galène, nous pourrions nous contenter de ren-
voyer à l'article de ce dernier minerai (tom.XVIil, p. 74);
cependant nous croyons devoir indiquer ici les principaux
terrains et lieux où elle s'est montrée d'une manière remar-
quable.
1 .° Dans les terrains primordiaux de cristallisation. La
blende est assez rare dans le granité ancien; mais elle se
montre dans les filons qui traversent le gneiss, le micaschiste,
les stéaschistes et phyllades, et dans les couches subordonnées
à ces roches principales. (Girzen, enSilésie; Przibram, en Bo-
hème; Strontian, en Ecosse; Baltimore, aux Etats-Unis.) Sa
variété lamellaire forme quelquefois de petits amas ou des
veines irrégulières au milieu du micaschiste; elle est dissé-
minée en grains jaunâtres dans la dolomie du Saint-Gothard ,
où elle s'associe à l'arsenic réalgar.
2.0 Mais c'est surtout dans les terrains de transition que
la blende est le plus abondante. On la trouve rarement dans
la s>énite ou dans les roches qui en dépendent (Scharfen-
berg, près de Meissen, en Saxe , et Schemnitz, en Hongrie),
et dans les amygdalites de la même époque de formation (Dil-
lenbourg en Vettéravie ) ; mais beaucoup plus fréquemment
dans les traumates, les schistes argileux et les roches cal-
236 /A^
caires, qui terminent les terrains de transition (Derbyshiré
et Northumberland , etc., en Angleterre).
5.° Dans les terrains de sédiment inférieurs. La blende ne
s'y montre plus que disséminée en petites parties d:ms 1rs
psammites des terrains houillers et dans la houille elle-même
(Dudley, dans le Staflbrdshire); au milieu des arkoses de
Bleiberg , dans la Roër; dans le calcaire pénéen en Silésic.
La blende semble s'arrêter au calcaire conchylien , ainsi que
la galène; cependant on en 'trouve encore quelques traces
dans le calcaire marneux à gryphites, et jusque dans les lits
pyriteux de l'argile plastique , situés à la base des terrains
de sédiment supérieurs (Auteuil. près Paris). On a aussi ob-
servé la même substance disséminée en petites lamelles noi-
râtres dans les roches de la Somma, au Vésuve.
Principaux lieux.
Ex France. Poullaouen et Huelgoët, dans le département
du Finistère : avec la galène, dans des filons qui traversent
un schiste argileux; Pompéan , près de Rennes; Chàfelau-
drun, département des Cotes-du-Nord , dans un filon de ga-
lène, avec le zinc calamine : environs d'Alais , blende brune ,
recouverte d'une substance jaune pulvérulente , que l'on croit
être du cadmium oxidé terreux; on cite encore la même
substance à Saint-Martin-le-Pin, près Montrond, dans la Dor-
dogne. Mine de plomb de Saint-Sauveur, en Languedoc; Bai-
gorry, dans les Pyrénées, au milieu de filons de fer spathi-
que, qui traversent un micaschiste; Durford. dans le dépar-
tement du Gard; Fremy, en Oisans, et les Chalanches; dans
les Vosges, à Giromagny et Sainte-Marie-aux-mines ; à Lach,
dans un grès houiller.
Pays allemands. Dans le grand -duché de Bade : les mines
de plomb de Wolfach et de Badenweiler ; de Geroldseck, de
Mùnsterthal et de Silbererkel, en Brisgau Dans le Wester-
wald : les mines Aurora et Goldbach , en Dillenbourg ; celles
de Heckenbach et de Landeskrone, près de Willnsdorf. —
Dans le Harz : les mines de plomb et d'argent de Klausthal,
Lautenthal, Andreasberg , Stollberg, et celle de Ramelsherg,
près de Goslar. où la blende se présente en concrétions ma-
melonnées. — En Bavière : à Erbendorf et Botlenmais. — En
Saxe : les mines de Schnrfenberg , près de Meisscn ; de Brei-
tenbrunn, Annaberg, Schwarzenberg et Riltersgrùn , dari3
l'Erzgebirge; celles des environs de Freiberg, où l'on trouve
une blende brune cadniifère. — En Bohème : à Frzibram ,
dans des liions de galène qui traversent un schiste argileux ;
blende rouge et concrétionnée; à Ratieborziz et Kuttenberg.
— En Silésie : à Girzen, dans le micaschiste, avec fer mispi-
ckel, fer sulfuré et grenat en masse ; à Kupferberg et Quer-
bach. — En Carinthie : les mines de Raibel et de Bleiberg;
blende fibreuse et concrétionnée, avec galène, calcédoine et
calcaire brunissant. — En Hongrie : les mines de Schemnitz ,
de Felsobanya et Nagybanya. — En Transylvanie : celles de
Nagyag et de Kapnick.
Scandinavie. En Suède : la mine de plomb argentifère de
Sala > les mines de Fahlun, etc. — En Norwége : près de Dram-
men et Gummerud ; blende lamellaire d'un vert jaunâtre,
mêlée de galène et d'ap alite d'un beau bleu.
Isles britanniques. En Angleterre : les mines de plomb du
Derbyshire, du Cumberland, du Cornouailles. — En EcoiSC:
celles de Strontian et de Fîle d'Yley.
Amérique septentrionale. Aux Éta ts-Unis : en virons de Bal-
timore; Hambourg etSparta, dans le New-Jersey; Southamp-
ton , dans le Massachusetts; l'erkiomen, en Pensylvanie. — Au
Mexique : Tlapujahua , près de Guanaxuato.
2/ Espèce. Zinc rouge1. Zinc oxidé manganésifère ; zinc
oxidé ferrifére, Hauv ; oxide de zinc ferro-manganésien, Beup.
Substance d'un rouge brunâtre ou noirâtre, qui se rencontre
aux États-Unis en masses amorphes, ou disséminée sous In
l'orme de lamelles et de gr;iins dans un calcaire spalhique
grano-lamellaire. Elle a souvent une apparence micacée; son
éclat est vif et comme diamantaire dans les cassures fraîches ;
mais lorsqu'elle a été exposée à l'air, elle se ternit et se re-
couvre quelquefois d'une croûte blanchâtre. Sa structure est
lamelleuse dans plusieurs sens et mène à un prisme droit
ihomboklal d'environ 125° (Haidinger).
Elle est fragile et se raie aisément avec le couteau ; la cou-
leur de sa poussière est le jaune orangé. Sa dureté est sen-
1 Prismatisches Zinkerz , Mous; Red zinc, James.
288 ZIN
siblement la même que celle du fluorite. Sa pesanteur spé-
cifique est de 5,45.
Elle est opaque ou à peine translucide sur les bords. Seule
elle est infusible au chalumeau ; mais avec le borax elle donne
un verre jaune et transparent. Elle est soluble dans l'acide
nitrique, et la solution précipite en brun par les alcalis.
Composition = ZnMn. Berzelitjs.
De Franklin.
Oxide
de zinc.
Oxides de
fer ot mangan.
92
88
8
12
Bruce.
Berthier.
Le zinc oxidé rouge a été observé aux Etats-Unis, dans plu-
sieurs rainesdefer du comté de Sussex et du New-Jersey, prin-
cipalement dans les mines de Franklin , Stirling et Rutgers,
et près de Sparta. Suivant M. Bruce, à qui l'on doit la con-
noissance de ce minéral, il est si abondant aux Etals- Unis,
qu'il pourroit être exploité avec avantage pour la fabrication
du sulfate de zinc ou même du laiton. Il se présente en
couches ou en amas liés aux syénites des terrains de transi-
lion. Il est fréquemment disséminé dans un calcaire spathique
lamellaire, et entremêlé de grains et de cristaux d'un autre
minéral d'un noir de fer, que l'on a considéré d'abord comme
un fer oxidulé mélangé d'oxide de zinc, mais que M. Ber-
thier a proposé de nommer franklinite , d'après le lieu où il
a été trouvé pour la première fois. Suivant ce chimiste, la
franklinite seroit une combinaison en proportions définies
d'oxide de fer, d'oxide de zinc et d'oxide de manganèse.
La franklinite se présente en grains ou en cristaux , qui
paroissent être des octaèdres réguliers , modifiés sur les arêtes
et passant soit à Toctaèdre pyramide, soit au dodécaèdre
rhomboïdal. Sa cassure est imparfaitement conchoïde: la cou-
leur de la surface est le noir foncé joint à l'éclat métallique ;
celle de la poussière est d'un brun foncé. Elle est opaque et
fragile, agit fortement sur l'aiguille aimantée, mais sans ma-
nifester le magnétisme polaire. Sa dureté est inférieure à celle
du quarz et supérieure à celle du felspath ; sa pesanteur spé-
ZIN 289
cifîque est de 5,09. Elle est soluble à chaud dans l'acide mu-
riatique.
Composition. = ZnFe2 -h MnFe\ Berz.
Ôxide de fer. Oxide d.- zinc. Oiide de mangan.
c7^ 17?2 15,7. Berthier.
La franklinite se rencontre en grains disséminas avec le
zinc oxidé rouge et le calcaire spathique dans plusieurs mines
du comté de Sussex, province de New-Jersey, aux États-Unis
principalement dans celles de Franklin et de Sparta.
5.e Espèce. Zinc silicate1. Zinc oxidé silicifère, Hauy ; Ca-
lamine , Beud. Substance lilhoïde. ordinairement blanche
ou jaunâtre, tendre, assez pesante, s'offrant cristallisée et
fréquemment en masses compactes, concrélionmes ou caver-
neuses. Cette espèce se distingue aisément des autres minerais
de zinc par la propriété qu'elle a d'être fortement électrique
par la chaleur, et de se résoudre en gelée dans les acides,
sans produire d'effervescence.
Le zinc silicate se présente souvent en cristaux tabulaires,
qui dérivent d'un octaèdre rectangulaire, dans lequel l'inci-
dence des faces d'une pyramide sur les faces adjacentes de la
pyramide opposée est de 1 20" ou de 8o° 4'(Hauy). L'axe d'alon-
gement des cristaux est parallèle au petit côté de la base , qui
doit être ainsi placé verticalement. Par une troncature sur les
plus grandes arêtes de la même base, cet octaèdrese transforme
en un prisme droit rhomboïdal de 990 56' et 8o° 4', et que Ton
peut adopter pour forme fondamentale; les angles de ce prisme
seroient de io3° 53' et 760 7', suivant M. Haidinger, et de
1020 5o' et 770 3o', suivant M. Beudant. Le clivage est très-sen-
sible parallèlement aux pans de la forme prismatique. Dans les
autres directions la cassure est inégale et vitreuse. Les cris-
taux sont ordinairement striés longitudinalement. Leur sur-
face est très -brillante, et dans certaines variétés de Sibérie
elle est remarquable par une sorte de chatoiement; quelque-
fois leur aspect est gras et comme huileux. Dans l'état de pu-
reté ils sont transparens et incolores.
1 Galmey , Wern. et Leonb.; Zink Glasetz , Karsteh ; Prismatischer
Zïnk-Baryt , Mohs; Electric calamine , James.
59. 39
*9° Z1N
Le zinc silicate est facile à casser et à pulvériser; sa dureté
est supérieure à celle du fluorite et inférieure à celle du
felspath. Sa pesanteur spécifique varie de 3,38 à 3,5.
Ses cristaux sont fortement électriques parla chaleur, et le
sont même habituellement à la température ordinaire; il est
phosphorescent par frottement.
Sa couleur la plus ordinaire est le blanc ou le jaunâtre;
elle passe quelquefois au bleu, au vert et au brunâtre.
Au chalumeau il décrépite, dégage de l'eau et devient d'un
blanc laiteux, sans se fondre; avec le borax il se dissout en
un verre incolore, qui ne devient laiteux ni par le flamber ,
ni par- le refroidissement. Il est soluble en gelée dans les acides,
sans dégagement de gaz.
Composition. = Zn3Si* -f- 3Aq. Berz.
De Wanloclibead, en Ecosse.
De Fribourg , en Brisgau ....
De Rezbanya , en Hongrie . . .
De Raibel, en Carinthie. . . . ,
D'Angleterre
De Limbourg
De Fribourg
Oxide
de zinc.
Si-
lice.
Eau.
66
33
0
33
5o
12
68,3 o
25
4,40
69,2 5
3 0,7 5
0
75
2 5
0
66
25
9
64,45
a5, o5
10
Klaprotb.
Pelletier.
Smilhson.
Jobn.
Idem.
Bertbier-
Idem.
La quantité d'eau est variable dans les diverses calamines,
et il en est qui n'en donnent pas du tout : telle est entre
autres la calamine des États-Unis d'Amérique.
Variétés de formes.
1. Zinc silicate unitaire , Hauy. L'octaèdre primitif, tron-
qué sur les deux arêtes verticales de la base. Cette forme se
présente, dans sa position naturelle, sous l'aspect d'un prisme
hexaèdre aplati, à sommets dièdres , et si l'on place horizon-
talement les faces de troncature , qui sont ordinairement
dominantes, elle se montre comme une table hexagonale,
qui auroit été biselée sur deux bords opposés. Ces cristaux
tabulaires sont toujours implantés sur leur gangue par leur
tranche, c'est-à-dire par une des extrémités du prisme fon-
damental. A Leadhills, en Ecosse; à Altenberg, près d'Aix-
ZIN 2Ç,"
Îa-Chnpelle; à Rezbanya, en Hongrie; à Bleiberg, en Ca-
rinthie.
2. Zinc silicate trapézien , Hauy. Le même prisme hexaèdre
aplati, terminé aussi par des sommets dièdres, mais dont les
faces ont une position différente : elles s'appuient sur les pans
les plus larges du prisme, ce qui transforme celui-ci en une
table rectangulaire, biselée sur tous ses bords. De Rutland,
en Derbyshire; de Bleiberg, en Carinthie.
Ces cristaux tabulaires sont, comme ceux de la variété pré-
cédente, implantés par leurs tranches. Ils se réunissent sou-
vent plusieurs ensemble parallèlement à leurs faces planes,
mais de manière qu'ils divergent un peu vers l'extrémité, et
ils composent ainsi des groupes flabelli formes. A Bleiberg. en
Carinthie; dans les mines de plomb argentifère de Gaziinour
et de Nertschinsky , en Sibérie.
Les cristaux de zinc silicate sont en général fort petits; ce-
pendant ceux des mines de la Daourie ont quelquefois jus-
qu'à un pouce de longueur.
Variétés de texture.
Zinc silicate lamelliforme ; Calamine lamellease de Patrin.
En lames étroites, souvent d'un blanc limpide et très-bril-
lantes, quelquefois d'un gris brunâtre, éparses ou diverse-
ment groupées entre elles, formant des étoiles, des masses
flabclliformes, des touffes nombreuses et pressées sur la même
gangue. Dans les mines de la Daourie et des monts Altaï.
Zinc silicate aciculaire. En aiguilles cristallines, d'un blanc
de neige, très-éclatantes, formant des incrustations de l'épais-
seur du doigt ou davantage, ou des masses fibreuses et ra-
diées, qui ont tout-à-fait l'aspect de certaines variétés de mé-
sotype ou de scolésite. Dans les mines de Hofsgrund, près
de Fribourg, en Brisgau , avec cuivre malachite et fer hy-
draté : les masses sphéroïdales ont souvent dans leur centre
un petit noyau de fer hydraté brunâtre. A Nertschinsky, en
Sibérie : en cristaux aciculaires pénétrant lq quarz hyalin
limpide; dans la mine de plomb de Taina. A Aulus, dans
les Pyrénées, sur les frontières d'Espagne; à Katzenthal ,
dans une arkose miliaire. Cette variété de zinc silicate est
quelquefois colorée en verdàtre par le cuivre malachite; elle
w ZIN
constitue alors ce que les Allemands appellent la mine de lai-
ton et la mine de cloche : dans les monts Altaï et à Lofteskoy,
en Sibérie; à Rezbanya, dans le Bannat.
Zinc silicate compacte. En masses amorphes, à texture ter-
reuse, ordinairement de couleur jaunâtre, et servant de
gangue à de petits cristaux de la même substance. A Rutland ,
en Derbyshire : cette variété est cadmifère, à la Vieille-Mon-
tagne, près Limbourg, à une liette et demie d'Aix-la-Cha-
pelle.
Zinc silicate concrétionné. Calamine chatoyante de Patrin.
En masses mamelonnées ou globuliformes, à texture compacte
ou légèrement striée, translucides, ayant un aspect gras ou
chatoyant , et dont la couleur varie du blanc laiteux au blond et
au jaune verdàtre. En stalactites ou grappes composées de no-
dules étranglés dans leur milieu; en grains plus ou moins vo-
lumineux , réunis et serrés entre eux , ou bien isolés les uns des
autres et disséminés sur des stalactites de fer et de manganèse
hydraté. Ces variétés sont souvent encroûtées d'une couche ter-
reuse d'un brun ferrugineux. Dans la mine d'argent de Taina,
en Daourie; à Raibel, en Carinthie.
Zinc silicate caverneux; vulgairement Calamine, Pierre cala-
minaire. En masses pierreuses et amorphes, à texture com-
pacte, terreuse ou grenue, souvent cellulaires, spongieuses
et comme vermoulues, de couleur de brique ou de quelque
autre nuance ferrugineuse. Ces masses sont impures; elles
sont fréquemment mélangées de zinc carbonate et d'argile fer-
rugineuse. Leur dureté et leur pesanteur spécifique varient
par suite de ces mélanges. La calamine de Limbourg, qui est
compacte, grenue et jaunâtre, et qui sert de gangue aux cris-
taux de zinc silicate et de zinc carbonate, est composée,
d'après M. Berthier, de 71 parties sur cent de zinc silicate,
de 28 parties de zinc carbonate, et d'une partie d'oxide de fer.
Zinc silicate terreux ; Zinkocker, Karsten. En masses ter-
reuses et friables, ternes et arides au toucher. A Tarnowitz
en Silésie.
Le zinc silicate accompagne presque partout dans la nature
le zinc carbonate ou zinc calamine. Ses gisemens sont donc
les mêmes que ceux de cette espèce, et par conséquent nous
renvoyons à l'article qui la concerne, en nous bornant à in-
ZIN 293
diquer Ici les lieux où l'on a observé les plus belles cristalli-
sations de zinc silicate.
En France : à Aulus, dans les Pyrénées, sur les frontières
d'Espagne, avec la galène. Dans la mine de la Vieille- Mon-
tagne, près de Limbourg, à une lieue et demie d'Aix-la-Cha-
pelle, sur la route de Liège. — Dans les mines de Hofsgrund ,
près Fribourg , en Brisgau : en cristaux lamelliformes et lim-
pides, ou en incrustations cristallines, de couleur blanche ou
jaunâtre, avec cuivre malachite et fer hydraté. — En Carin-
thie : à Raibel et Bleiberg, près de Villach. — En Hongrie:
a Rezban)'a ; variété bleuâtre, avec plomb molybdaté. — En
Angleterre : à Rutland et Wirkworth, dans le Derb^shire, et
à Holywell, dans le Flintshire; en Ecosse, à Leadshills, dans
la province de Lanark, et à Wanlockhead , dans celle de
Dumfries. — En Sibérie : dans les mines de plomb argentifère
de Gazimour, Taina, Ildekansky, Semenowsky, Klitchka et
Nertschinsky.
4«e Espèce. Zinc calamine ou Zinc carbonate'. Cette espèce
a un aspect lithoïde, une couleur ordinairement blanche ou
jaunâtre, une cassure subvitreuse : elle est opaque ou seu-
lement translucide. Elle se distingue de l'espèce précédente
par la propriété d'être soluble dans l'acide nitrique, sans
production de gelée et avec effervescence, et de cristalliser
sous des formes qui dérivent d'un rhomboïde obtus. Ses cris-
taux, qui sont en général fort petits, et les masses cristal-
lines qui leur servent de support , ont une structure sensi-
blement lamelleuse, qui conduit pour forme primitive à un
rhomboïde obtus de 1070 40', suivant les mesures de Wol-
laston , et de 106° 3o', suivant M. Phillips. Les faces de cli-
vage sont souvent courbes et raboteuses : la cassure est iné-
gale et imparfaitement conchoïde.
Le zinc calamine est facile à rayer par le couteau. Sa pous-
sière , passée avec frottement sur le verre, le dépolit. Sa du-
reté est supérieure à celle du fluorite. Sa pesanteur spéci-
fique est de 4,4.
Son éclat est vitreux et tire quelquefois sur le perlé. Sa
couleur est blanche, quand le minéral est pur; mais elle est
1 Zinkspath , Leohh.; Rhomhoedrischer Zink-Baryl , Mohs.
m zin
susceptible de varier entre le blanc de lait , le gris , le jaune ,
le brunâtre , le rougeàtre, le bleu et le vert-pomme.
Elle ne donne pas d'eau par la calcination, mais devient
semblable à un émail blanc. Elle est soluble avec efferves-
cence dans les acides, tantôt à froid et tantôt à chaud. Un
papier imbibé de cette dissolution, étant exposé à la distance
d'environ un pied d'un brasier ardent, s'enflamme spontané-
ment. Ce dernier caractère peut aussi convenir au zinc oxidé.
Du Derbjsaire.
DHolyvrell, en
De Mendip-Hilli
Des monts Altaï
Composition. ■
= ZiiC\ Berz.
Oxide
de zinc.
Acide
carbonique.
65,20
69
64,80
62,5o
34,8o
28
35,20
?6,oo
Smithson
intsViire
en bommersetsh.
Idem.
Idem.
John.
Variétés de formes.
1. Zinc calamine rhomboïdal. En rhomboïdes aigus de 66"
3o', provenant d'une modification sur les angles inférieurs
du rhomboïde primitif. A Limbourg, en Sibérie.
2. Zinc calamine prisme. Variété analogue à celle de cal-
caire spathique qui porte le même nom. C'est un prisme
hexaèdre, terminé par des sommets rhomboïdaux très-obtus.
Dans le Derbyshire. A Rezbanya , en Hongrie.
5. Zinc calamine pseudomorphique. Sous des formes emprun-
tées au carbonate de chaux, et principalement sous celle du
dodécaèdre méiastatiçue. Ces cristaux pseudomorphes sont
souvent creux à l'intérieur et peuvent être considérés comme
des incrustations; mais quelquefois ils sont entièrement pleins.
Leur tissu mat et sans aucun indice de lames ne permet pas
de les regarder comme un produit immédiat de la cristallisa-
tion. En Angleterre; en Hongrie.
Variétés de texture.
Zinc calamine aciculaire. En masses composées de libres ou
d'aiguilles grossières, qui se terminent en pointes de rhom-
boïdes aigus.
ZIN 29J
Zinc calamine concrétionné. En concrétions mamelonnées et
translucides, dont la texture est cristalline, et qui présentent
souvent l'aspect de la calcédoine ou de la cire. Couleurs : le
jaune verdâtre (en Sibérie); le jaune de miel (mine de
Taina, en Daourie); le jaune de safran et le brun (en So-
mersetshire); le blanc (eu Hongrie). Quelquefois cette va-
riété est en petites concrétions distinctes , à la manière du
calcaire oolithique.
Zinc calamine compacte. En masses compactes, opaques,
ayant un aspect terreux, une cassure terne, granulaire ou
écailleuse, une structure ordinairement cariée. Les deux va-
riétés précédentes sont souvent impures ; elles se mêlent fré-
quemment avec le zinc silicate et différens carbonates, tels
que ceux de fer, de manganèse, de chaux et de cuivre.
D'après M. Berthier, la calamine de Limbourg est com-
posée de 88 parties de zinc carbonate et 12 de zinc silicate.
Variétés par mélange de substances étrangères.
Zinc calamine ferrif ère ; Calamine ferrugineuse. Elle est or-
dinairement de couleur brune ou ocreuse. Une variété de
calamine mamelonnée, de Taina, en Daourie, contient, d'après
M. Berthier : zinc carbonate, 93, et fer carbonate, 7. A la
Vieille -Montagne, près d'Aix-la-Chapelle : calamine brun
rougeàtre, avec cristaux rhomboïdaux ; dans le comté de
JeHerson, état de Missoury, aux Etats-Unis d'Amérique.
Zinc calamine cuprifère. Mine naturelle de laiton , colorée
en bleu ou en vert par une quantité plus ou moins considé-
rable de carbonate de cuivre. A Rezbanya , dans le Bannat.
Zinc calamine caàmifère. En cristaux ou en masses concré-
tionnées, dans la mine de cuivre de Chessy, près de Lyon.
Le zinc carbonate a deux manières d'être différentes dans
la nature. Tantôt on le rencontre à l'état de cristaux ou de
stalactites dans les filons métallifères, et principalement dans
les mines de plomb et de cuivre, coirrme celles de l'Altaï et
de la Daourie , de la Carinthie , de l'Angleterre ; tantôt il
forme, seul ou mêlé avec le silicate de zinc , des gîtes parti-
culiers, de véritables couches dans les terrains de transition
et dans ceux de sédiment, quelquefois de petits amas, des
nids ou de simples veines au milieu de ces mêmes terrains.
*tf ZIN
Les substances qui t'accompagnent le plus ordinairement sont
la galène , le cuivre pyriteux et le fer oxidé. Il est presque
toujours associé au zinc silicate, avec lequel il se mélange
intimement dans les variétés compacles, concrétionnées et ca-
verneuses, qui seules constituent de grands dépôts et par
conséquent de véritables mines de zinc. Ce sont ces variétés
compactes et mélangées qui sont connues sous le nom de pierres
calaminaires ou de calamines, et que l'on exploite en diiï'érens
pays, soit pour en retirer le métal, soit pour servir directe-
ment à la fabrication du laiton , qui est un alliage de cuivre
et de zinc. Nous allons faire connoitre les différens gisemens
de ces calamines et les principaux lieux où on les a observées.
Gisement des calamines.
C'est dans les terrains primordiaux de sédiment, dans ceux
qui sont formés de schiste et de calcaire, que Ton rencontre
les premiers gîtes de calamine. On peut rapporter à cette
époque de formation ceux de Bleiberg, en Carinthie, de Lini-
bourg et du duché de Julîers, dans la Roê'r. Dans les terrains
de sédiment inférieurs la calamine se présente au milieu des
arkoses (Chessy, près Lyon ; le Katzenthal) et du calcaire pé-
néen ou zechstein (Ilefeld , dans le Harz; Mendip-Hills, dans
le Sommersetshire; Combecave , près Figeac , et Monlalet , près
d'Uzès, en France). On trouve encore de la calamine, mais
en moindre quantité, dans les terrains de sédiment moyens
et jusque dans les terrains de sédiment supérieurs, où elle est
rare. On la cite dans le bassin parisien, à Passy, aux portes
de la capitale, où elle est disséminée entre les couches du
calcaire grossier; dans la colline de Viaume , à quatre lieues
de Pontoise , et aux environs de Marine, dans un terrain de
transport.
Principaux lieux.
En France. Dans la mine de plomb de Pierreville, à six
lieues <le Cherbourg; dans les environs de Bourges et de Sau-
mur; sous le château de Montalet, près d'Uzès, en couche
de douze mètres d'épaisseur; à Combecave, près Figeac, dé-
partement du Lot, avec galène et barytine; à Saint-Sauveur,
département de la Manche : calamine translucide, avec ga.-
ZIN 297
lène, enveloppée d'une matière ocreuse. A Aulus, dans les
Pyrénées, avec galène; dans la mine de cuivre de Chessy,
prés de Lyon. — En Belgique : dans les environs de Philippe-
ville, au village de Sautour.
Dans la Prisse rhénane. Dans le duché de Juliers : en couche
distincte, très-étendue et située entre deux autres couches,
l'une de fer hydraté, l'autre de galène; le tout enveloppé
d'une couche de sable qui repose sur un calcaire compacte.
A la montagne de Mausbach , et à celle de Busbai h , près de
Stollberg, sur la rive gauche de la Dente; à la Vieille-Mon-
tagne, près d'Aix-la-Chapelle : en couche très- puissante de
5oo mètres de longueur et d'une profondeur inconnue. L'ex-
ploitation de cette calamine est une des plus considérables:
selon Baillet elle a fourni annuellement, jusqu'en 1796, 1600
milliers de calamine au commerce. — A Iserlohn et à Brilon,
dans le duché de Berg.
Dans les Isles Britanniques. Dans le Sommersefshire, à Men-
dip-Hills et Shispam , près Cross; Allonhead, dans le comté
de Durham ; Holywell , dans le Flintshire ; Wirkworth et
Rutland, dans le Derbyshire; dans les provinces de Nothing-
ham et de Leicester. — En Ecosse : à Wanlockhead, comté
de Dumfries, et à Leadhills, dans celui de Lanark.
Dans les Pats allemands. Dans le grand -duché de Bade:
à Nusloch et Wiesloch , près de Heidelberg; à Hofsgrund,
près de Fribourg, et à Sulzbourg, en Brisgau. — A Tarnowitz
et Benthen, en Silésie. — A Faigenstein , en Tyrol. — A Blei-
berg et Raibel, en Carinthie. — A Sazka et Rezbanya, dans
le Bannat, et à Schemnitz, en Hongrie. — A Medziana-Gora ,
Olkutzk et Zawonzno , en Pologne.
En Espagne. A Alcaras , dans la Manche.
En Russie. Dans les mines de plomb de l'Altaï et de la
Daourie, principalement dans celles de Gazimour, Taina,
Ildekansky , Semenowsky , Klitchka, et autres mines des en-
virons de Nertschinsk.
Dans I'Amérique septentrionale. En Pensylvanie , dans les
mines de plomb de Perkiomen , et de Conestoga-Creek , à
neuf milles de Lancastre; en Missoury, dans le comté de Jef-
ferson.
5.e Espèce. Zinc hydro-carbonate : Sous-carbonate de zinc,
*9* ZIN
Berz. ; Calamine terreuse, James; Zinkbliithc , Karst. Cette
substance a été confondue avec l'espèce précédente, dont
elle diffère par sa composition : elle renferme de l'eau en
quantité notable, et, suivant M. Berzelius, l'oxide de zinc et
l'acide carbonique y sont à l'état de carbonate simple. Aussi
ce minéral est-il plus léger que le zinc calamine; il se dissout
plus aisément dans les acides; enlin , il donne de l'eau parla
calcination.
Il est beaucoup moins commun que le zinc calamine , et ne
se trouve qu'en petites masses compactes et terreuses, en con-
crétions feuilletées et ordinairement d'un blanc mat, qui hap-
pent à la langue. Sa pesanteur spécifique est de 3,35.
Comp
osition.
Oxide
de zinc.
Acide
carbonique.
Eau.
De Bleiberg
Ibid
7'?4
67
i3.5
i3
i5,i
20
Smithso
Bertliiei
Cette substance accompagne le zinc calamine dans plu-
sieurs de ses gisemens , principalement dans ceux de Blei-
berg, en Carinthie, et de Saska , dans leBannat, en Hongrie.
6.* Espèce. Zinc sulfaté : Gallizinite , Beud. ; Zink-Vitriol,
Karst.; vulgairement Vitriol blanc et Couperose blanche. Subs-
tance saline, blanche, d'une saveur stiptique et un peu nau-
séabonde , très-soluble, qui dégage de l'eau par la calcination
et se boursoufle, en donnant une scorie grise. Sa pesanteur
spécifique est de 2,1. Ses cristaux, obtenus artificiellement,
sont des prismes quadrangulaires, terminés par des pyramides
à quatre faces , et qui dérivent d'un prisme droit , à base
carrée, suivant M. Beudant, ou bien d'un prisme oblique à
base rhombe de 90 ° 42', suivant M. Mohs.
Le zinc sulfaté est assez rare dans la nature, et il paroît
devoir sa naissance à la décomposition de la blende. On le
trouve en aiguilles brillantes, blanches ou jaunâtres, dans
les fentes d'une roche schisteuse micacée du département de
l'Aveyron , en France, et dans les mines de mercure d'idria,
en Carniole. Plus ordinairement il forme des stalactites et
des concrétions à structure fibreuse , dans les galeries des
ZIN 299
mines où l'on exploite de la blende, comme dans celles du
Rammelsberg, près de Goslar, au Harz; de Spitz, en Autriche;
de Packerstollen et deRuden, près Schemnitz, en Hongrie;
de Sahlberg, en Suède; de Holywell, dans le Flintshire, en
Angleterre. Le zinc sulfaté existe aussi en petite quantité
dans les eaux qui circulent au milieu de ces mines. Suivant
Klaproth, le zinc sulfaté du Rammelsberg est composé de:
zinc oxidé , 127,5 ; acide sulfurique , 22 ; eau, 5o.
Le zinc sulfaté s'emploie en médecine comme astringent.
Les vernisseurs s'en servent pour rendre l'huile siccative et
pour préparer la couleur blanche connue sous le nom de
blanc de zinc. On fabrique ce sel au Rammelsberg, près de
Goslar, dans le Harz; c'est de là que nous vient la plus grande
partie de celui qui est répandu dans le commerce; on le con-
noit sous la dénomination de vitriol de Goslar.
y.e Espèce. Zinc gahnite ou Zinc aluminaté. C'est la subs-
tance qui a été regardée pendant long-temps comme une va-
riété de spinelle mêlée d'oxide de zinc. 11 en a été question à
l'article de ce minéral. Voyez Spinelle zincifère. (Delafosse.)
ZINC. (Chinr.) Corps simple, compris dans la 5.e section
des métaux. (Voyez Cori's, tom. X, pag. 555.)
11 a porté le nom de speltre; la mine de zinc a d'abord été
appelée cadmie ; enfin , le nom de marcassite d'or paroit avoir
été donné par Albert le grand à du laiton.
Propriétés physiques.
Le zinc est solide, d'un gris bleuâtre; sa cassure présente
une texture lamelleuse, brillante dans quelques parties, et
mate dans d'autres.
Suivant Brisson , sa pesanteur spécifique est de 6,861 à 7,1.
et de 7, 1 905 , quand il a été écroui.
Le zinc est beaucoup moins ductile que le plomb et l'é-
tain ; on casse facilement un lingot de zinc de cinq lignes de
diamètre : cependant, en le pressant également et avec pré-
caution, on parvient à le réduire en feuilles qui sont souples
et élastiques, mais qui se cassent si on les ploie jusqu'à un
certain point. Lorsqu'il est chauffé au degré de l'eau bouil-
lante, on peut le marteler, le réduire en feuilles minces, le
laminer et le travailler au tour.
ooo ZIN
Exposé a 2o5°, il devient si cassant qu'il est aisé de le pul-
vériser dans un mortier.
Le zinc est un peu ductile à la filière; d'après Muschen-
broeck, un fil de 2 millimètres peut supporter un poids de
12,72 kilogr.
Il fond à 36o°, suivant Black; à une plus haute tempéra-
ture il s'évapore; on peut le sublimer dans des vases de terre.
Quand il est refroidi lentement, après avoir été fondu, il
cristallise en petits faisceaux de prismes quadrangulaircs ,
qui prennent une couleur irisée , si on les expose encore
chauds à l'action de l'atmosphère, parce qu'ils se recouvrent
alors d'une couche très-mince d'oxide.
A la température ordinaire l'air, sec ou humide, n'a au-
cune action sur le zinc, après toutefois que sa surface est lé-
gèrement ternie ; c'est pour cela qu'on se sert des feuilles de
ce métal pour couvrir les édifices.
Si le zinc est tenu en fusion dans un creuset couvert, et
qu'il soit bien chaud, il brûlera avec une flamme bleue très-
brillante dès qu'il aura la contact de l'air. Dans ce cas, une
grande partie de l'oxide qui se forme , se répand dans l'atmos-
phère sous la forme de flocons blancs d'une extrême légèreté.
C'est cet oxideque l'on a appelé nihil album , lainephilosopii ique ,
fleurs de zinc. 11 n'est pas volatil; s'il ne reste pas dans le
creuset, cela tient à ce que le zinc, venant à se volatiliser,
brûle au milieu de l'atmosphère , et que le courant d'air
chaud qui s'établit dans le creuset, entraîne l'oxide avec lui,
et, dès que le courant d'air s'est refroidi, ï'oxide retombe en
flocons blancs comme de la neige.
Le zinc, terni en fusion à une douce température , se com-
bine avec Toxigène de l'air et forme une poudre grise, qui
n'est qu'un mélange de métal très-divisé et d'oxide.
Il n'est pas démontré, ainsi qu'on l'a affirmé, que le zinc
décompose l'eau à froid; mais si on l'a chauffé au rouge dans
un tube de porcelaine, et que l'on y fasse passer de la va-
peur d'eau , celle-ci est décomposée avec une grande rapi-
dité. Il se produit de l'oxide de zinc, et il se dégage du gaz
hydrogène.
Le zinc brûle dans le chlore et forme un chlorure solide
et volatil.
ZIN Sol
Il s'unit facilement avec l'iode et avec le phosphore.
Il ne s'unit directement au soufre qu'en prenant de grandes
précautions; cependant le sulfure de zinc s'obtient aisément
par des procédés indirects.
Il s'unit à la plupart des métaux.
11 n'est pas dissous par l'acide sulfurique concentré et
froid ; mais à l'aide de la chaleur une portion d'acide est dé-
composée ; il se dégage de l'acide sulfureux , et il se forme du
sulfate de zinc.
L'acide étendu d'eau laisse dégager du gaz hydrogène pen-
dant que le métal se dissout : si celui-ci contenoit de l'arse-
nic, du cuivre, du plomb, ces métaux se sépareroient sous
la forme d'une poudre noire.
On a dit que le gaz hydrogène qui se dégage pendant la
dissolution du zinc contient un peu de ce métal , et on a ajouté
qu'il le laissoit déposer à la longue. Cette assertion est gé-
néralement considérée comme une erreur.
Watt a proposé l'emploi de ce gaz dans plusieurs maladies
du poumon; mais il est probable que, s'il présente quelque
avantage, cela ne peut être que comme gaz hydrogène.
Le gaz hydrogène dégagé du zinc est mêlé de quelques
atomes d'hydrogène carboné; on en attribue l'origine au char-
bon qui a servi à réduire l'oxide de zinc.
L'acide sulfureux dissout le zinc en formant un hyposulfite,
parce que le métal s'oxide aux dépens d'une portion de l'a-
cide.
L'acide nitrique à 12' le dissout bien. Il se dégage du gaz
oxidule d'azote, mêlé de gaz nitreux. Si l'acide est concentré,
il se dégage des gaz nitreux et azote, ainsi que de la vapeur
nitreuse.
L'acide hydrochlorique le dissout en dégageant du gaz hy-
drogène.
Le gaz hydrochlorique attaque le zinc avec facilité; de
l'hydrogène est mis à nu et un chlorure sec est produit.
L'acide phosphorique le dissout en dégageant du gaz hy-
drogène.
En le fondant avec l'acide phosphorique vitreux, on ob-
tient un phosphure métallique et de l'oxide de zinc, dont
une partie se combine à de l'acide phosphorique indécomposé.
w Z1N
La potasse, la soude et surtout l'ammoniaque, mis en con-
tact avec le zinc très-divisé, le dissolvent à la manière des
acides. Ce métal s'oxide aux dépens de l'eau ; il y a dégage-
ment de gaz hydrogène, et formation d'un oxide qui reste ea
dissolution dans l'alcali.
Oxide de zinc.
Composition.
Proust. Gay-Lussac. Berzelius.
Oxigène . . 25 . . . 24,41 . . . 19,87
Zinc .... 100 .. . 100,00 . . . 80, 1 5.
Préparation.
Il n'y a qu'un oxide de zinc; on le prépare dans les labo-
ratoires de produils chimiques, en brûlant le zinc dans un
creuset alongé; on enlève l'oxide avec une cuiller à mesure
qu'il se forme. On le prépare aussi par la voie humide: on
fait dissoudre le zinc dans l'acide nitrique; on fait évaporer
cette dissolution à siccité : par ce moyen on.sépare le fer qui
est presque toujours contenu dans le zinc. En reprenant par
l'eau le résidu de l'évaporation, on dissout le nitrate de zinc,
à l'exclusion de l'oxide de fer. On fait évaporer le nitrate
de zinc à siccité, puis, en le faisant chauffer au rouge, on
obtient un oxide pur.
Propriétés physiques.
Cet oxide est blanc : par la chaleur il passe au jaune, mais
en refroidissant il redevient blanc. C'est un phénomène de
phosphorescence.
Il est fixe et inaltérable au feu. On a cependant dit qu'il
perdoit de l'oxigène , quand on le chauffoit fortement; mais
ce résultat n'a pas été vérifié.
Propriétés chimiques.
L'hydrate qu'il forme est décomposé par une douce cha-
leur.
L'oxide de zinc est dissous par les acides sulfurique, nitri-
que et hydrochlorique.
Il l'est aussi par la potasse, la soude et l'ammoniaque.
ZIN 5o5
mais pour obtenir une solution bien chargée, il faut que
Foxide soit à l'état d'hydrate, et ne pas opérer à une tempé-
rature trop élevée ; car si l'on chauffe une solution concentrée
de cet oxide jusqu'à l'ébullition, elle se trouble d'une ma-
nière notable.
Les combinaisons alcalines d'oxide de zinc sont susceptibles
de cristalliser, surtout celle d'ammoniaque : elles sont décom-
posées par les acides.
Cet oxide est réduit en sulfure, lorsqu'on le distille avec
le soufre. Il paroît que le précipité jaune, obtenu en ver-
sant un hydrosulfate dans un sel de zinc, est un sulfure hy-
draté plutôt qu'un hydrosulfate.
L'oxide de zinc est réduit par le charbon. Il se dégage du
gaz oxide de carbone et de l'acide carbonique. Pour faire
cette réduction, on fait un mélange de 6 parties d'oxide et
de 1 partie de charbon calciné : on met ce mélange dans une
cornue de grès lutée, communiquant à un récipient dans le-
quel on a mis un peu d'eau, et on chauffe peu à peu, jus-
qu'au degré qui est nécessaire pour fondre du cuivre-, après
l'opération on trouve du zinc métallique dans le col de la
cornue.
En Angleterre on se sert d'un procédé analogue à celui-ci:
pour réduire l'oxide de zinc natif, on chauffe le mélange
d'oxide et de charbon dans des pots d'argile fermés, à la
partie inférieure desquels il y a un tube de fer qui conduit
le zinc réduit et fondu dans des vaisseaux qui contiennent
de l'eau.
Chlorure de zinc.
Composition.
J. Davj.
Chlore 5o
Zinc 5o.
Préparation.
On peut le préparer, i.°en distillant un mélange de limailLe
de zinc et de perchlorure de mercure;
2.0 En dissolvant le zinc dans l'acide hydrochlorique et
faisant évaporer doucement la dissolution à siccité. M. J.
So4 ZIN
Davy prétend que le chlorure produit par ce moyen ne se
sublime pas, ainsi que cela a lieu pour le précédent.
Propriétés.
Il est fusible et volatil (au moins celui qui est fait par le
premier procédé): le chlorure qui a été volatilisé conserve
de la mollesse pendant quelque temps; c'est ce qui lui a
valu la dénomination de beurre de zinc.
Il est très-déliquescent; sa dissolution se comporte absolu-
ment comme celle des sels de zinc; c'est ce qui a engagé la
plupart des chimistes à la considérer comme un hydrochlorate.
Iode .
IODURE DE ZINC.
Composition.
Gay-Lussac.
Zinc .
26,5.
Préparation.
Cet iodure peut être obtenu en chauffant l'iode avec le
zinc.
Propriétés.
L'iodure de zinc est incolore.
Il se volatilise aisément et cristallise en prismes quadran-
gulaires.
Il est déliquescent, et conséquemment très-soluble dans
l'eau. Cette solution se comporte comme un hydriodate de
zinc.
Sulfure de zinc.
(Le sulfure natif est appelé blende.)
Composition.
Soufre 53,28
Zinc 66,72.
Préparation.
Le meilleur procédé pour opérer cette combinaison, con-
siste à chauffer d'abord doucement, dans une cornue iutée,
parties égales de soufre et d'oxide de zinc; d'élever ensuite
ZIN 3o5
la température au-rouge cerise, afin de chasser tout le soufre
non combiné. Dans cette opération une partie du soufre
enlève l'oxigène au zinc, et l'autre s'unit au métal , en sorte
que le résultat est une combinaison de zinc métallique et de
soufre. On a cru faussement pendant long-temps que ce pro-
duit étoit un oxide sulfuré.
Deluc a fait un sulfure en chauffant un mélange de zinc et
de soufre recouvert de poussière de charbon. Il paroit que
c'est la grande volatilité du métal qui rend cette opération
difficile, lorsqu'on n'emploie pas son oxide.
Propriétés.
Le sulfure de zinc est jaune; il est fixe. Par le grillage
opéré à une basse température, il est converti en sulfate mêlé
d'oxide; par un grillage opéré à une température très-éle-
vée, il l'est en acide sulfureux et en oxide.
Il donne du gaz hydrosulfurique , quand il est dissous par
l'acide sulfurique étendu et par l'acide hydrochlorique.
Arsenic et zinc.
Malouin a allié l'arsenic avec le zinc, en chauffant un mé-
lange d'acide arsénieux et de zinc; celui-ci se partage en
deux portions: l'une désoxigène l'acide, et l'autre s'allie à
l'arsenic réduit.
Bergmann parle d'un alliage formé de 1 partie d'arsenic
et de 4 parties de zinc.
Phosphore et zinc.
Préparation.
Pelletier a fait le phosphure de zinc , en jetant de petits
morceaux de phosphore sur du zinc fondu; il est bon de re-
couvrir la surface du métal d'une couche de résine ou de
charbon , afin de le préserver de l'action de l'air.
Propriétés.
Le phosphure de zinc est blanc ; il a l'éclat métallique; mais
il ressemble plus au plomb qu'au zinc.
Il est un peu malléable; lorsqu'on le frappe, il répand
l'odeur de phosphore.
5c). ao
3o6 Z1N
Suivant Pelletier, en distillant dans une cornue de grés,
à une température élevée, 12 parties d'oxide de zinc, 12
parties de verre phosphorique et 2 parties de charbon, on
obtient un sublimé métallique d'un blanc d'argent, d'une
cassure vitreuse, qui dégage du phosphore quand on le chauffe
au chalumeau , et qui laisse un globule vitreux , qui est trans-
parent tant qu'il est fondu; mais qui devient opaque en re-
froidissant. Pelletier regarde ce sublimé comme un oxide
phosphuré.
Antimoine et zinc.
L'alliage de ces deux métaux est dur, cassant, gris d'acier;
sa densité est moindre que celle des métaux qui le consti-
tuent.
Or et zinc
Voyez Or, tome XXXVI, page 271.
Êtain et zinc.
Cet alliage se fait facilement : il est un peu ductile et sa
densité est bien supérieure à celle du zinc.
Platine et zinc.
Voyez Platine.
Cuivre et zinc.
Cet alliage est fréquemment employé dans les arts. (Voyez
Cuivre, tome XII, page 201.)
Fer et zinc.
Le zinc peut être employé pour produire une sorte d'éta-
mage sur le fer, ainsi que Malouin l'a démontré.
Il est difficile d'allier ces métaux par fusion.
Mercure et zinc.
Voyez Mercure, tome XXX, page 99.
Argent et zinc
Ces deux métaux s'allient aisément; l'alliage est cassant,
d'un blanc bleuâtre. W'sserberg avance qu'un alliage de 11
parties de zinc et de 1 partie d'argent se volatilise en vais-
seaux clos.
ZIN -5o7
Plomb et zinc.
Suivant Gmelin, les alliages sont ductiles et plus durs que
le plomb.
■2 parties de zinc et 1 partie de plomb font un alliage plus
ductile et plus dur que le plomb.
1 partie de zinc et î partie de plomb font un alliage peu
différent du plomb par la ductilité et la couleur; mais plus
dur, plus sonore, plus susceptible d'être poli.
Potassium et zinc.
Voyez Potassium.
Sodium et zinc
Voyez Sodium.
Extraction du zinc.
C'est en chauffant avec du charbon l'oxide de zinc soit
natif, soit produit par le grillage du sulfure natif, comme
nous l'avons dit en parlant de cet oxide , qu'on se procure
le zinc métallique.
Usages.
Le zinc à l'état métallique entre dans la construction des
piles voltaïques; il supplée le plomb pour faire des cuves,
des canaux et des tuyaux propres à recevoir de l'eau, pour
couvrir les édifices. Il forme avec le cuivre, le laiton employé
à un si grand nombre d'usages. Amalgamé au mercure et à
1'étain , il remplace l'or mussif pour frotter les coussins des
machines électriques. 11 sert dans les laboratoires à préparer
l'hydrogène et l'oxide blanc de zinc.
Il est employé à l'état de sulfate et à celui de sous-carbo-
nate.
On avoit proposé d'en fabriquer des casseroles et des vais-
seaux propres à la cuisine; mais on a reconnu bientôt les
inconvéniens que présenteroit l'usage de ces vases; car le
zinc est très-attaquable par les acides foibles, et les sels qu'il
produit ont une propriété vomitive ou purgative plus ou
moins prononcée.
Histoire.
Les anciens ne paroissent point avoir connu le zinc à l'état
métallique , au moins dégagé de toute combinaison ; mais ils
3o8 ZIN
connoissoient la propriété qu'a l'oxide de zinc natif, qu'ils
appeloient caduiie , de former un alliage jaune avec le cuivre.
Ils connoissoient aussi l'oxide de zinc préparé parla combus-
tion; enfin, Paracelse est l'écrivain le plus ancien qui ait parlé
de ce métal sous le nom de zinc.
On a trouvé en 1817, dans des mines de zinc, un nouveau
métal, auquel on a donné le nom de cadmium; nous allons
le faire connoître dans un article supplémentaire. (Ch. )
Appendice au mot Zinc.
CADMIUM. (Chim.) Corps simple, qui doit être compté
dans la troisième section des métaux (voyez Corps, tome X,
page 5n ); découvert, en 1817, par M. Stromeyer, dans
l'oxide de zinc du commerce.
Propriétés.
Le cadmium est solide, très- éclatant; il prend un beau
poli ; sa texture est compacte . il cristallise facilement en oc-
taèdres, et sa surface présente des dessins en feuilles de fou-
gère.
Il est mou, très-flexible, facile à limer et à couper au cou-
teau: il peut être réduit en fils et en feuilles très-minces ; ce-
pendant, s'il est frappé pendant long-temps , il s'écaille à i6,5H;
sa densité est de 8,6040, et de 8,6944 quand il est écroui.
11 fond avant de rougir et se volatilise un peu au-dessus
de 36o : sa vapeur est inodore; elle se condense en gouttes,
qui cristallisent par refroidissement.
A l'air froid il conserve son brillant comme l'étain; mais,
si on élève sa température, il brûle aussi facilement que ce
dernier métal,; il se change en un oxide d'un jaune brunâtre.
L'iode s'unit aisément au cadmium , soit par la voie sèche,
soit par la voie humide.
Le soufre s'y unit difficilement, mais il est facile d'obtenir
le sulfure de cadmium en désoxigénant l'oxide par le soufre
ou en chauffant le précipité que forme un hydrosulfate al-
calin dans un sel de cadmium.
A chaud le cadmium s'unit bien au phosphore, ainsi qu'à
la plupart des métaux.
L'acide sulfurique foible , l'acide hydrochlorique, l'acide
ZIN 3o9
acétique, le dissolvent lentement, même à chaud; il se dé-
gage de l'hydrogène.
L'acide nitrique le dissout facilement à froid.
OXIDE DE CADMIUM.
Composition.
Stromeyer.
Oxigène 14, 352
Cadmium 100,000.
Propriétés.
L'oxide de cadmium a une couleur d'un jaune brunâtre,
passant au brun noirâtre.
Il est tout-à-fait fixe et indécomposable à la plus forte cha-
leur blanche.
Il est réduit par le charbon au-dessous de la chaleur rduge.
Il se dissout facilement dans le borax sans le colorer.
Il est insoluble dans les eaux de potasse et de soude.
Il est soluble dans l'ammoniaque; cette solution dépose,
par l'évaporation , de l'hydrate de cadmium en gelée.
L'hydrate de cadmium est blanc : il attire l'acide carboni-
que de l'air.
Sels de cadmium.
L'oxide de cadmium forme des sels qui sont presque tous
incolores, doués d'une saveur acerbe, et cristallisables quand
ils sont solubles dans l'eau.
Les dissolutions de cadmium précipitent de l'hydrate par
les alcalis; l'ammoniaque seule, ajoutée en excès, redissout
le précipité.
Les sous-carbonates les précipitent en sous-carbonate anhy-
dre; un excès de sous-carbonate d'ammoniaque ne redissout
pas le précipité, tandis qu'il redissout le sous -carbonate de
zinc.
Le sous-phosphate de soude les précipite en poudre, tandis
qu'il précipite les dissolutions de zinc en paillettes cristallines.
L'acide hydrosulfurique et les hydrosulfates les précipitent
en jaune ou en orangé; la facilité avec laquelle ce précipité
se dissout dans l'acide hydrochlorique et sa fixité à la cha-
leur, le distinguent du sulfjire jaune d'arsenic.
Ira ZIN
L'hydrocyanoferrate de potasse les précipite en blanc.
Le zinc en précipite le cadmium à l'état métallique.
La noix de galle n'y produit aucun changement.
Nitrate de cadmium.
Composition.
Acide 100
Oxide ii7,58.
100 parties de nitrate sec fixent 28,3 1 d'eau de cristallisa-
tion.
Ce sel est déliquescent, cristallisable en prismes ou aiguilles
ordinairement groupées en rayons.
Sn
LFATE DE CADMIUM.
Composition.
Acide 100
Oxide. 161,120.
100 parties de sulfate sec prennent 34,26 d'eau de cristal-
lisation.
Le sulfate de cadmium cristallise en gros prismes droits ,
rectangulaires, transparens, semblables au sulfate de zinc;
ils sont efflorescens.
Il est très-soluble dans l'eau.
A une légère chaleur rouge il n'éprouve aucun change-
ment , si ce n'est qu'il a perdu de l'eau à une température
de beaucoup inférieure à celle-là; chauffé suffisamment, il
abandonne de l'acide et laisse un sous-sulfate difficilement
soluble dans l'eau, cristallisable en paillettes.
Phosphate de
cadmium.
Composition.
Acide 100
Oxide 225,49.
11 est pulvérulent, insoluble dans l'eau , fusible, au-dessous
de la chaleur blanche , en un verre transparent.
ZIN Su
Borate de cadmium.
Composition.
Acide 27,88
Oxide 72,12.
On le prépare en précipitant le sulfate neutre de cadmium
par le borax.
Il est peu soluble dans l'eau.
Carbonate de cadmidm.
Composition.
Acide 100
Oxide 292,88.
Il est pulvérulent, insoluble dans l'eau et décomposable à
une température peu élevée.
Acétate de cadmium.
Cristallisable en petits prismes disposés en étoiles, qui sont
assez permanens à l'air et très-solubles dans l'eau.
Tartrate de cadmium.
Cristallisable en petites aiguilles molles comme de la laine
et à peine solubles dans l'eau.
Oxalate de cadmium.
II est pulvérulent et insoluble.
Citrate de cadmium.
Poussière cristalline très- peu soluble.
Chlorure de cadmium.
Composition.
Chlore 38,6i
Cadmium 61,39.
Ce composé cristallise en petits prismes rectangulaires trans-
parens , qui s'effleu rissent facilement par la chaleur.
Il est très-soluble dans l'eau.
Il fond au-dessous de la chaleur rouge, perd son eau et
m zin
se prend par le refroidissement en une masse feuilletée, trans-
parente, d'un éclat nacré.
A une chaleur suffisante il se sublime en petites lames mi-
cacées, qui se réduisent en poudre à l'air, ainsi que cela
arrive au chlorure fondu.
IODURE DE CADMIUM.
Composition.
Iode 227,43
Cadmium 100.
L'iodure de cadmium cristallise en grandes et belles tables
hexaèdres, incolores, transparentes, inaltérables à l'air, dont
l'éclat est métallique et nacré.
Cet iodure se fond facilement et reprend sa forme pri-
mitive par le refroidissement.
Il est très-soluble dans l'eau et l'alcool.
Au feu il laisse dégager de l'iode.
Sulfure de cadmium.
Composition.
Soufre 28,172
Cadmium . 100,000.
Il est d'une couleur jaune orangée; par la chaleur il devient
brun et ensuite cramoisi; en refroidissant il repasse à sa pre-
mière couleur.
Il est très- fixe; il ne se fond qu'à la chaleur blanche. II
cristallise par le refroidissement en lames transparentes mi-
cacées d'une belle couleur jaune de citron.
L'acide hydrochlorique concentré le dissout même à froid ;
il se dégage de l'acide hydrosulfurique : l'acide foible ne le
dissout que très-difficilement , même à chaud.
Ce sulfure paroit à M. Stromeyer devoir être d'un usage
avantageux dans la peinture, non-seulement comme couleur
jaune , mais encore comme couleur susceptible de former
du vert, etc., par son mélange avec du bleu , etc.
Cuivre et cadmium.
Cet alliage est d'un blanc tirant un peu sur le jaune clair;
ZIN *l3
son tissu est Iamelleux; il est très -aigre : il suffit de & de
cadmium pour rendre le cuivre cassant.
A une chaleur suffisante pour fondre le cuivre , le cad-
mium se volatilise entièrement; on ne doit donc pas trouver
de cadmium dans les laitons qui sont faits avec des mines de
zinc cadmifères.
Mercure et cadmium.
Composition.
Mercure 100
Cadmium 27,78.
Ces deux corps s'unissent même à froid ; l'amalgame est
d'un très-beau blanc d'argent, grenu , cristallisé en octaèdres.
Il est dur et très-fragile.
Il est fusible à 75 .
Platine et cadmium.
Composition.
Platine 100,00
Cadmium 117,30.
L'alliage de ces métaux est très-blancs sa cassure est extra-
ordinairement fine : il est très-aigre, difficile à fondre.
Extraction du cadmium.
On dissout les mines de zinc cadmifères dans de l'acide
sulfurique en excès; on fait passer un courant d'acide hydro-
sulfurique dans la liqueur; on recueille le précipité, on le
lave, on le dissout dans l'acide hydrochlorique concentré et
on fait évaporer la solution à siccité : on reprend le résidu
par l'eau. La dissolution est ordinairement formée de chlo-
rures de zinc , de cadmium et de cuivre. On précipite la so-
lution par un excès de sous-carbonate d'ammoniaque, le
sous-carbonate de cadmium est précipité, tandis que le cuivre
et le zinc sont retenus dans la liqueur.
Le sous-carbonate de cadmium, lavé, séché, est réduit en
oxide par la chaleur, et cet oxide , mêlé avec du noir de
fumée, puis chauffé dans une cornue de verre, est ramené
à l'état métallique.
Depuis que M. Stromeyer a fait sur le cadmium les re-
3-4 ZIN
cherches que nous venons d'exposer, M. "W. Herapath a donné
un moyen de se procurer le cadmium en plus grande quan-
tité qu'on ne l'avoit obtenu du traitement immédiat des mi-
néraux cadmifères. Nous avons dit au mot Zinc qu'en Angle-
terre on réduit l'oxide de ce métal avec du charbon dans un
pot couvert exactement à sa partie supérieure et portant un
tube à son fond , qui va s'ouvrir dans une voûte placée au-
dessous. L'orifice du tube correspond au dessus d'un vais-
seau rempli d'eau , et au moyen d'un second tube mobile
qu'on adapte au premier, et dont l'orifice inférieur vientpres-
que effleurer la surface, le zinc, qui est volatilisé , vient s'y
condenser dans du liquide.
Quand l'opération commence, le tube mobile n'est pas
adapté au premier; on ne l'y fixe qu'à l'époque où une flamme
brune, qui se manifeste d'abord, est remplacée par une flamme
bleue. La première flamme est due à la vapeur du cadmium,
et la seconde à celle du zinc. Les oxides produits se conden-
sent à la partie supérieure de la voûte avec de la suie et du
sulfure de cadmium. On enlève cette espèce de sublimé, on
le dissout dans l'acide hydrochlorique ; on précipite le cad-
mium par le zinc, puis on le distille avec du noir de fumée
ou de cire dans un tube de verre.
Le métal ainsi préparé a une densité de 8,677 à 16, 5.
M. Herapath, ayant une fois sublimé le cadmium dans un
tube ouvert, a obtenu de l'oxide en cristaux aciculaires ra-
diés, opaques, de couleur pourpre.
Histoire.
M. Stromeyer , après avoir visité les pharmacies du Hanovre
qui sont soumises à son inspection, eut l'occasion d'exami-
ner, en 1817 , des oxides de zinc mêlés d'oxide de cadmium.
D'un autre côté, M. Hermann , qui fabrique en grand l'oxide
de zinc pour la médecine, ayant reçu l'ordre de cesser d'en
préparer, parce qu'on avoit cru y reconnoître la présence de
l'acide arsénieux, reconnut bientôt que ce qu'on avoit pris
pour de l'arsenic étoit l'oxide d'un nouveau métal. M. Stro-
meyer, à qui il envoya un échantillon de cette substance,
constata qu'elle étoit identique avec celle qu'il avoit décou-
verte. (Cu. )
ZIN *'5
ZINDEL. (Ichlliyol.) Nom suisse de PAfron , que nous avons
décrit dans ce Dictionnaire , tom. IX , p. 240. (H. C.)
ZINGEL. (Ichthyol.) Nom spécifique d'un poisson du genre
Cingle. Voyez ce mot. (H. C)
ZINGIBER. (Bot.) Voyez Amome gingembre. (J.)
ZINKENITE. (Mire.) C'est un minerai de plomb et d'anti-
moine , décrit par M. Henri Rose , et qui est composé des prin-
cipes suivans :
Antimoine 44,5g
Plomb 3i,84
Soufre 22,58
Cuivre 0,42
99,55.
Il cristallise en prismes à six pans , terminés par une pyr
ramide hexaèdre. Sa pesanteur spécifique est de 5,5o. Il s'est
trouvé au Wolfsberg, près Stollberg, au Harz. (B.)
ZINNBAARSCH. (Ichthyol.) Voyez Zingel. (H. C)
ZINNFISCH. (Ichthjol.) Nom suisse delà vandoise. (H. C.)
ZINNIE, Zinnia. (Bot.) Ce genre de plantes appartient
à Tordre des Synanthérées, à la tribu naturelle des Hélian-
thées , à notre section des Hélianthées-Prototypes, et à la sous-
section des Verbésinées, dans laquelle nous l'avons placé entre
les deux genres Sanvitalia et Tragoceros. (Voyez notre tableau
des Hélianthées-Prototypes, inséré à la suite de l'article Ximk-
NÉS1E.)
Voici les caractères du genre Zinnia, tels que nous les
avons observés sur plusieurs espèces.
Calathide radiée : disque multiflore, régulariflore, andro-
gyniflore; couronne unisériée, liguliflore , féminiflore. Péri-
î-line inférieur aux fleurs du disque, subcylindracé ou sub-
hémisphérique, formé de squames paucisériées , imbriquées,
appliquées au moins inférieurement , oblongues, larges, ar-
rondies au sommet, ordinairement coriaces - membraneuses ,
multinervées , ayant la partie supérieure appendiciforme ,
plus ou moins distincte de l'inférieure par sa substance , et
souvent inappliquée ou lâchement appliquée. Clinanthe co-
nique ou cylindracé , plus ou moins élevé, garni de squa-
melles inférieures aux fleurs, demi-embrassantes , oblongues,
3,6 ZIN
submembraneuses, ayant le sommet coloré et denticulé ou
frangé, formant quelquefois un appendice distinct. Fleurs du
disque: Ovaire oblong , trés-comprimé bilatéralement, hispi-
dule ou glabriuscule; aigrette formée d'une seule squamel-
lule (quelquefois avortée), située sur le sommet de l'arête
intérieure de l'ovaire, parfaitement continue avec lui, épaisse,
triquètre, pointue, roide, cornée, barbellulée. Corolle arti-
culée sur l'ovaire , à tube très-court, à limbe très-long, sub-
cylindracé, un peu enflé à sa base, divisé au sommet en cinq
lanières longues, linéaires, très -obtuses, hérissées de longs
poils sur leur face interne. Etamines à filet libéré au sommet
du tube de la corolle; à anthère ayant l'appendice apicilaire
oblong, arrondi au sommet, et les appendices basilaires nuls
ou presque nuls. Style à deux stigmalophorcs divergens, ar-
qués en dehors, ayant la faGe intérieure entièrement ou pres-
que entièrement couverte par deux bourrelets stigmatiques
papilles, tout-à-fait confluens et confondus ensemble, et la
face extérieure garnie d'un bout à l'autre, ou seulement au
sommet, de collecteurs piliformes. Fleurs de la couronne:
Ovaire oblong ou obovale, obcomprimé , pubescent , privé
d'aigrette proprement dite. Corolle P absolument continue
par sa base avec le sommet de l'ovaire, persistante, devenant
scarieuse après la fleuraison, et faisant fonction d'aigrette,
à tube court, à languette large, elliptique ou presque obcor-
diforme, munie de nervures ramifiées, anastomosées, et bor-
dée de très-petites dents piliformes, crochues. Style et stig-
matophores privés de vrais collecteurs, mais portant souvent
des poils ordinaires.
On connoit sept espèces de Zinnia: ce sont des plantes amé-
ricaines, herbacées, annuelles, à feuilles opposées, entières,
et à calathides terminales, solitaires, composées de fleurs
jaunes ou écarlates , rarement violettes. Quelques-unes sont
cultivées en Europe pour l'ornement des jardins; et celle
qu'on nomme Z. violacea ou elegans mérite surtout cette fa-
veur, à cause de la grandeur de ses calathides, de l'agréable
couleur de ses fleurs , et de l'élégance des appendices qui
terminent les squamelles du clinanthe.
Les zinnia présentent à l'observateur attentif quelques par-
ticularités dignes de remarque.
ZIN 3i7
Les squames du péricline ont réellement un appendice ,
tantôt peu distinct , comme dans le Z. revoluta , où il est par-
faitement appliqué, aussi bien que la squame elle-même;
tantôt bien distinct et très-manifeste, comme dans le Z. vio-
lacea, où il est réfléchi et foliacé, et dans le Z. paucijlora, où
il est lâchement appliqué, membraneux, concave, tandis que
la vraie squame est coriace, roide, fermement appliquée,
plane.
Dans le Z. violacea les squamelles du clinanthe sont pres-
que égales aux fleurs, et terminées par un appendice lancéolé,
coloré, frangé.
L'ovaire des fleurs du disque est très-comprimé bilatérale-
ment, de manière à offrir deux arêtes saillantes, minces, pres-
que aliformes, l'une extérieure, l'autre intérieure, prolongées
chacune au sommet en une squamelîule; mais la squamellule
extérieure avorte constamment, tandis que l'intérieure (avor-
tée aussi dans le Z. violacea) est ordinairement très-grande et
forme seule l'aigrette. Le péricarpe est mince , flexible, par-
cheminé , submembraneux. La graine a deux enveloppes,
dont l'extérieure est une pellicule membraneuse, très-fugace,
fauve; l'intérieure, que nous considérons comme un albumen
très-mince, est une membrane charnue, blanchâtre , presque
transparente.
Les corolles du disque sont remarquables par leur forme
et leur structure, suffisamment signalées dans notre descrip-
tion. Ajoutons seulement ici que les divisions de cette corolle,
très-arquées en dehors au moment de la fécondation, s©nt
plus ou moins arquées en dedans , soit avant , soit après cette
époque.
Le style androgynique du Z. revoluta est très-épaissi à sa.
base en forme de bulbe turbiné, c'est-à-dire conique et
pointu en dessous; ses stigmatophores sont hérissés de collec-
teurs d'un bout à l'autre sur la face externe. Dans les Z. mul-
tiflora et verti dilata , les collecteurs n'occupent que la partie
supérieure du dos des stigmatophores; et dans le Z. violacea
ils couvrent seulement la face extérieure d'un appendice ter-
minal semi- conique, dont la face intérieure est nue et non
stigmatique.
L'ovaire des fleurs de la couronne est obcomprimé, au lieu
•3.8 ZllS
d'être comprimé bilatéralement, ce qui prouve, comme noi:s
l'avons dit ailleurs, que ce caractère, si important pour la
classification naturelle des Hélianthées, doit être observé dans
les fleurs intérieures, et non dans les extérieures, où il est
altéré parla pression qu'exerce le péricline. Adanson prétend
(Fam. des pi., tom. 2 , pag. 129) que les ovaires de la cou-
ronne sont stériles : il est possible que, dans notre climat,
l'ovule que renferme chacun de ces ovaires avorte presque
toujours avant de parvenir à maturité; mais nous pensons que
cela est accidentel, et que dans l'état naturel ces ovaires doi-
vent être fertiles , ainsi que l'indique la constitution des organes.
Les fleurs de la couronne ont-elles une véritable corolle?
On pourroit en douter, et considérer peut-être cette préten-
due corolle comme une sorte de calice ou d'aigrette. Quoi
qu'il en soit, elle remplit certainement la fonction d'une ai-
grette, et elle diffère beaucoup des corolles ordinaires, en
ce qu'elle est absolument continue avec l'ovaire, qu'elle per-
siste sur lui en se desséchant sans se flétrir, qu'elle est munie
de nervures ramifiées, anastomosées, réticulées, et qu'enfin
elle est bordée de petites dents crochues. Sous ce rapport au
moins, on ne peut nier l'affinité du genre Zinnia avec les San-
vitalia et Tragoceros , entre lesquels nous l'avons placé.
Le style féminin de quelques Zinnia (revoluta, violacea)
imite le style androgynique des Lactucées, parce qu'il est muni
de poils : mais ce ne sont que des poils ordinaires, comme
ceux qui peuvent se trouver sur toute autre partie de la plante;
et cette anomalie est propre à démontrer que les collecteurs
sont des poils d'une nature particulière et différente de celle
des autres poils de la plante. (Voyez nos Opuscules pliytologi-
ques, tom. 1 , pag. 32.) Le style féminin du Z. revoluta offre
encore une autre singularité, en ce que la face extérieure
des srigmatophores porte dans le haut cinq ou six gros corps
à peu près sphériques, glanduliformes.
Nous avons fait connoitre (tom. XX, pag. 547) le caractère
de la section des Hélianthées-Coréopsidées, et nous avons pré-
senté (tom. XXXVIII, pag. 17) la liste alphabétique des genres
qui la composent. Il nous reste à exposer le tableau métho-
dique de cette section , et nous ne pouvons pas nous dispenser
de l'insérer ici.
Seconde Section.
Hélianihees-Coréopsidées {Heliantheœ- Coreopsidcœ).
Caractères ordinaires : Ovaire ordinairement tétragone, et
plus ou moins obcomprimé, c'est-à-dire aplati sur la face
interne et sur la face externe, de sorte que" le sens de sa lar-
geur est toujours de droite à gauche; aigrette tantôt bien ma-
nifeste, tantôt semi- avortée, tantôt nulle, le plus souvent
formée de deux squamellules opposées, latérales (l'une à
droite, l'autre à gauche), ordinairement triquètrcs et con-
tinues avec l'ovaire.
I. Silphiées. Disque masculiflore ; couronne féminiflore.
1. * Oswalx>a.. = Oswalda. H. Cass. Dict. (hic).
2. t Baillieria. = Baillieria. Aubl. ( 1775) — Kunfh (1820)
— Trixis. Svvartz (1788). (non Browne).
3. * Parthenium. = Matricariœ sp. Tourn. ( 1700 ) — Par-
théniastrum. Nissole (1711 ) — Dill. (1702) — Hysterophorus.
Vaill. (1720) — Adans. ( 1763) — Parthenium. Lin. (1737) —
Gœrtn. (1791) — Kunth (1820) — H. Cass. (1825) Dict. v. 38.
p. 14 — Argyrochœla. Cav. (1797) — ■ Villanova. Orteg. (1797).
(non Lag.) — Trichospermum. Beauv. (ined.).
4. t ? Guardiola. == Guardiola. Bonpl. ( 1808?) — Kunth
(1820) — H. Cass. (1821 ) Dict. v. 20. p. 12.
5. t Espeletia. = Espeletia. Bonpl. (1809?) — H. Cass. (1819)
Dict. v. i5. p. 027 — Kunth (1820).
6. * Silfhium. = Asterisci sp. Dill. (1752) — Silphium. Lin.
(1737) — Gaertn. (1791) — H. Cass. Dict. (hic) — Coreopsidis
sp. Adans. (1763). = Silphium tetragonotheca Geertneri, à
Tetragonothecà Dillenii longé diversum, à Silphio etiam ali-
quatenùs recedit, et genus proprium forte requirit.
IL Synédrellées. Disque androgynitlore; couronne
féminiflore.
7. t ? Tetragonotheca. = Tetragonotheca. Dill. (1732) —
Lin. (1707) — l'Hérit. (1785) — Bikera. Adans. (1763) — Po-
lymniœ sp. Lin. (1 774) — Aljmnia. Neck. (1791). = An fructus
obcompressi? An genus référendum ad Millerieas, prope Gui-
zotiam?
hb ZIN
8. t ? Mnesiteon. = Mnesiteon. Rafin. (1817). = An fructus
obcompressi ? an bilateraliter compressi? indè genus incertas
sedis.
9. * Synedrella. = Hucacou. Surian (ined.) — Ceratocephali
sp. Vaill. (1720) — Bidentis sp. Dill.(i7,3a) — Verbesinœ sp. Lin.
et Juslcn. (i755.) — Lin. (1763) — Ukakou sp. Adans. (1765)
— Synedrella. Gaertn. (1791) — Rich.in Pers. (1807) — Kunth
(1820) — H. Cass. (1827) Dict. v. 5i.p. 469.
10. * Chrysanthellina. = Chrysanthemi sp. Tourn. (1700)
— Asteroidis sp. Vaill. (1720) — Buphthalmi sp. Lin. (1707) —
Anthemidis sp. Lin. (1753) — Bidentis sp. Lin. et Elmgr. (] 769)
— Verbesinœ sp. Lin. (1763) — Swartz (1791 ) — Chrysanthel-
lum. Rich. in Pers. ( 1807) — Chrysanthellina. H. Cass. (1822)
Dict. v. 2b. p. 591 — Collœa. Spreng. ( 1826 ). (Non Collœa.
Decand. 1825).
1 1. ^Neuractis. = Neuractis. H. Cass. (1825) Dict. v. 54. p.
496.
12. * Glossocardia. = Verbesina boswallia. Lin. fil. (1781)
— Glossocardia. H. Cass. Bull. sept. 1817. P* J38. Dict. v. 19.
p. 62.
i3. * Heterospermum. = Heterospermum. Cavan. (1794) —
Kunth (1820) — H. Cass. (1821) Dict. v. si. p. 128.
14. * Glossogyne. = Bidens tenuifolia. Labill. ( 1825) —
Glossogyne seu Gynactis. H. Cass. (1827) Dict. v. 5i. p. 475.
i5. * Narvalina. = Needhamia. H. Cass. (1825) Dict. v. 04.
p. 335. ( Non JSeedhamia. R. Brown , 1810) — Narvalina. H.
Cass. (1825) Dict. v. 38. p. 17.
1 6. * Georgina. = Dahlia, Cavan. (1791). (Non Dahlia. Thunb.
anteriùs édita) — Georgina. "Willd. ( i8o3) — Decand. ( 1810)
— Kunth ( 1820) — H. Cass. Dict. (hic) — Coreopsidis sp. H.
Cass. (1820) Dict. v. 18. p. 441- = In hortis Europae flores
corona? stériles, sed probabiliter fertiles in patrià mexicanà.
III. Coréopsidées vraies. Disque androgyniflore; couronne
neutrillore (rarement nulle).
17. * Coreopsis. — Ceratocephali sp. Vaill. (1720) — Coreop-
sidis sp. Lin. — An? Acispermum. Neck. (1791) — Coreopsis ,
excl. Cor. bidentem. Mœnch (1791) — Coreopsis. H. Cass. Dict.
v. 10 (1818;. p. 419. Dict. ( hic).
ZIN 32i
18. * Caixiopsis. =• Coreopsidis sp. Nutt. — Calliopsis. Rei-
chenb. — Spreng. (1826) — H. Cass. Dict. (hic). = Genus vix
à Coreopside distinctum.
39. * Leachia. = Bidentis sp. Martyn (1728) — Dill. (i?32)
— Coreopsidis sp. Lin. — An? Coreopsis. Neck. (1791) — Coreop-
soides. Mœnch (1794) — Leachia. H. Cass. (182:'.) Dict. v. 26.
p. 388.
20. f ? Peramibus. = Peramibus. Rafin. (1820) — H. Cass.
( 1826 ) Dict. v. 38. p. 416. — Ex Rafin. fructus trigoni; indè
probabiliter obcompressi.
21. t ? Heliophthalmum. = Helioplithalmum. Rafin. (1817)
— H. Cass. Dict. v. 20 (1821). p. 471. Dict. v. 46 (1827). p.
401. = An fructus obcompressi? An genus référendum ad
Rudbeckieas, ob pappum stephanoidem ?
22. t ? AsriLiA. — Aspilia. Pet. Th. (181 1) — H. Cass. (1816)
Dict. v. 3. suppl. p. 57. = An fructus obcompressi, aut bila-
teraliter compressi ?
23. t Campylotheca. = Bidens micrantha. Gaudich. (1827.
icon sine descriptione) — Campylotheca seu Dolichotheca. H.
Cass. (1827) Dict. v. 5i. p. 475.
24. * Cosmos. = Cosmos. Cavan. (1791) — H. Cass. ( 1818)
Dict. v. 11. p. 4 — Kunth (1820) — Coreopsidis sp. Jacq. ( 1793
et 1798) — Juss. (1806) — Cosmea. Willd (i8o3) — Spreng.
(1826) — Cosmus. Pers. (1807).
25. * Kerneria. = Bidentis sp. Lin. (1737) — Adans. (1763)
— Kunth (1820) — Kerneria. Mœnch (1794) — H. Cass. Dict.
v. 24 ( 1822). p. 397. Dict. v. 5i ( 1827). p. 473. Dict. (hic)
— (Non Kernera. Medic. , nec Willd.) — Coreopsidis sp.
Jacq. (1798) — Poir. — Ceratocephalus. Rirh. (1801) in Marthe
Catal. — (Non Ceratocephala. Mœnch, 1794).
26. * Bidens. = Bidentis sp. Tourn. (1700) — Lin. (1737) —
Adans. (1763) — Kunth ( 1820) — Ceratocephali sp. Vaill.
(1720) — Bidens, excl. Bid. pilosam. Gaertn. ( 1791) — Pluridens
et Edwarsia. Neck. (1791) — Bidens. H. Cass. Dict. v. 24(1822).
p. 402. Dict. (hic).
Plusieurs genres de cette section n'ont point été décrits
dans ce Dictionnaire, ou ne l'ont été qu'imparfaitement; ce
qui nous oblige à insérer ici la description de quelques-uns
et des remarques sur quelques autres.
5g. 21
522 ZIN
Oswalda, H. Cass. Calathide discoïde : disque subduodé-
cimflore, régulariflore, masculiflore ; couronne plus courte
que le disque, unisériée , interrompue, subquinquéflore , tu-
buliflore, féminiflore. Péricline inférieur aux fleurs, ovoïde
ou hémisphérique-cylindracé, formé d'environ huit squames
inégales, subtrisériées, irrégulièrement imbriquées , très-lar-
ges, concaves, presque rondes, ovales, aiguës au sommet,
plurinervées, ayant la partie inférieure très -appliquée, co-
riace, et la partie supérieure plus ou moins lâche et foliacée.
Clinanthe petit, plan, absolument nu. Fleurs du disque: Faux-
ovaire long, étroit, linéaire, paroissant comprimé, hérissé,
surtout au sommet, de très- longs poils articulés; aigrette
nulle. Corolle articulée sur le faux-ovaire, caduque, blanche,
à tube court , bien distinct, à limbe long, beaucoup plus large
que le tube, subcampanulé, divisé au sommet en cinq la-
nières hérissées de longs poils sur la face externe, glabres sur
la face interne. Étamines à filets libérés au sommet du tube
de la corolle; à anthères entregreffées, exsertes, entièrement
noirâtres, ayant l'apppndice apicilaire subcordiforme, obtus.
Style masculin, indivis, ayant la partie supérieure exserte,
hérissée de collecteurs, à peine fendue au sommet. Fleurs de
la couronne: Ovaire obeomprimé, obovale-oblong, hérissé sur-
tout au sommet de longs poils articulés , mais privé d'aigrette ;
fruit mûr obeomprimé, large, épais, obovale , arrondi, très-
convexe sur ses deux faces, subglobuleux, glabriuscule, lisse,
noir, absolument privé d'aigrette, ayant l'aréole apicilaire
oblique- intérieure, et le sommet un peu saillant en forme
de bosse derrière celte aréole. Corolle articulée sur l'ovaire,
caduque, tubuleuse, blanche , glabre inférieurement , pubes-
cente supérieurement, divisée au sommet ordinairement en
trois lanières divergentes, linéaires-lancéolées. Style féminin,
à deux stigmatophores exserte , très-longs, divergens, arqués
en dehors, glabres, munis de deux bourrelets stigmatiques.
Nous avons fait cette description générique sur trois ou
quaire échantillons secs de l'herbier de M. Gay , les uns re-
cueillis dans la Guiane françoise par M. Poiteau, les autres
provenant d'individus cultivés au Sénégal et originaires de
la Guiane. Ces échantillons sont étiquetés Baillieria : mais
en analysant avec soin leurs caractères génériques, nousavons
ZIN 323
reconnu qu'ils différoient essentiellement en quelques points
de ceux qui sont attribués au Baillieria par Aublet, Svvartz
et M. Kunth. En effet, suivant Aublet, la calathide du Bail-
lieria est composée de quatorze fleurs, dont sept mâles et sept
femelles, toutes à cinq divisions; le péricline est formé de
quatre ou cinq squames égales; le clinanthe est garni de squa-
melles arrondies et charnues ; enfin , les fruits sont plats et ont
un rebord membraneux, qui se termine par deux petites
pointes. Les caractères décrits par Swartz s'éloignent beau-
coup moins de ceux que nous avons observés : cependant il
attribue au genre TrLris (Baillieria, Aubl.) le clinanthe garni
de squamelles. Enfin, M. Kunth, qui nous inspire beaucoup
plus de confiance qu'Aublet et Swartz, déclare positivement
que son Baillieria barbasco a le clinanthe garni de squamelles
oblongues , obtuses, un peu carénées, un peu ciliées, deux
fois plus courtes que les fleurs mâles; et que l'ovaire des fleurs
femelles (observé à l'époque de la floraison^ est lisse, glabre,
muni au sommet de deux dents très-petites. Nous pouvons
affirmer avec une parfaite assurance , que notre plante a le
clinanthe complètement nu , et que ses fruits, devenus gla-
bres à la maturité, ne sont point du tout bicornes ni échan-
crés au sommet, qui est au contraire un peu saillant au mi-
lieu en forme de bosse derrière l'aréole apicilaire. D'après
cela, nous croyons pouvoir proposer le nouveau genre Os-
walda, dédié à la mémoire d'Oswald , philosophe de l'école
écossoise. Ce genre Oswalda , immédiatement voisin du Bail-
lieria , auquel il ressemble beaucoup , s'en distingue essen-
tiellement par le clinanthe nu. Remarquez que ce caractère,
considéré par tous les botanistes comme générique , se re-
trouve également, sans aucune altération ni modification,
dans les individus nés spontanément à la Guiane. comme dans
ceux qui ont été transplantés de là au Sénégal, où ils sont
cultivés; ce qui ne permet pas de supposer que ce soit l'effet
d'une variation accidentelle. L'espèce que nous avons obser-
vée seroit convenablement nommée Oswalda bai Hier ioides ,
parce qu'elle offre toutes les apparences extérieures du Bail-
lieria aspera d'Aublet. Notre genre Oswalda est bien placé au
commencement de la section des Coréopsidées : car, de tous
les genres de cette section, c'est celui qui a le plus de rap»
8*4 ZIN
ports avec les Hyménopappées , et notamment avec le Flores-
tina, qui termine la section des Héléniées.
Nous sommes aujourd'hui persuadé que le Clibadium d'Al-
lamand est immédiatement voisin de notre Oswalda, et que
ces deux genres ne diffèrent que.par les fruits, drupacés dans
le Clibadium , secs dans YOswalda. •
Silphium. Calathide radiée : disque multiflore , régulari-
flore, masculiflore ; couronne unisériée , liguliflore, fémini-
flore. Péricline supérieur aux fleurs du disque, subhémisphé-
rique, formé de squames paucisériées, obimbriquées, larges,
ovales- oblongues, obtuses, ayant la partie inférieure appli-
quée, coriace, et la partie supérieure inappliquée, foliacée,
appendiciforme. Clinanthe convexe, garni de squamelles in-
férieures aux fleurs, linéaires, arrondies au sommet, mem-
braneuses. Fleurs du disque: Faux- ovaire pédonculiforme ,
long, grêle, cylindracé, un peu obcomprimé, entièrement
rempli de tissu cellulaire (sans aucune cavité intérieure);
aréole apicilaire bordée d'un gros bourrelet cartilagineux,
irrégulièrement denticulé, et portant au centre un nectaire
creux. Corolle à tube très-court, à limbe très- long, arqué à
sa base , élargi de bas en haut , divisé au sommet en cinq lobes
semi-ovales, étalés, hérissés sur la face interne ou supérieure
de longues papilles cylindriques à leur base, pointues au som-
met, renflées en globule au milieu. Etamines à filets libérés
au sommet du tube de la corolle; à anthères noirâtres, ayant
l'appendice apicilaire court, arrondi, ordinairement plus ou
moins échancré au sommet. Style masculin , indivis, ayant la
partie supérieure hérissée de collecteurs aculéiformes, à peine
ou point fendue au sommet. Fleurs de la couronne : Ovaire
très-obcomprimé , presque plat, large, orbiculaire ou obo-
vale, glabre et lisse, un peu échancré au sommet, privé d'ai-
grette, mais pourvu sur ses deux arêtes latérales d'une bor-
dure aliforme, largement linéaire , cartilagineuse, qui s'élève
un peu au-dessus de l'aréole apicilaire. Corolle ligulée. Style
féminin , à deux stigmatophores étrécis en pointe vers le
sommet, croisés à la base, arqués en dedans, ayant la face
extérieure glabre, et la face intérieure convexe et entière-
ment ou presque entièrement couverte de papilles stigma-
tiques.
ZIN 325
Nous avons fait cette description générique sur des indi-
vidus vivans et cultivés de plusieurs espèces de Sitphium, no-
tamment du perfoliatum , que nous avons pris pour type.
Georgina. Dans notre article Géorgine (tom. XVIII, pag.
459) nous avions cru devoir supprimer ce genre, en le réu-
nissant au Coreopsis, dont il nous sembloit ne différer par
aucun caractère. En réfléchissant de nouveau sur cette ques-
tion, nous sommes disposé à changer d'avis et à rétablir le genre
Georgina. Nous persistons pourtant à soutenir que les bota-
nistes sont dans l'erreur, lorsqu'ils prétendent distinguer les
deux genres par le péricline intérieur, plécolépide dans le
Georgina, chorisolépide dans le Coreopsis, et par les ovaires,
inaigrettés dans le Georgina, surmontés de deux cornes ou
arêtes dans le Coreopsis. Mais la troisième différence, qui con-
siste en ce que la couronne de la calathide seroit féminiflore
dans le Georgina, au lieu d'être neutriflore, comme dans le
Coreopsis, nous paroit plus réelle, malgré les objections très-
graves résultant des observations de M. Runth et de celles
qui nous sont propres. Il est bien vrai que toutes les Géor-
gines que nous avons observées en grand nombre, soit dans
les jardins de Paris, soit dans ceux de quelques départemens
circonvoisins, nous ont toujours offert le style et son stigmate
mal conformés, imparfaits, semi -avortés, ou même tout-à-
fait nuls, dans les fleurs de la couronne, qui par conséquent
sont stériles et neutres. Mais il importe de remarquer que
l'ovaire de ces fleurs est absolument semblable à ceux du
disque, et qu'il contient comme eux un ovule; ce qui n'a
jamais lieu dans le Coreopsis , dont les faux-ovaires de la cou-1
ronne sont constamment privés d'ovule. Il résulte de cette
différence essentielle que la couronne du Coreopsis ne peut
jamais devenir fertile; tandis que l'on conçoit très-bien que
des circonstances favorables pourroient facilement procurer
aux styles et aux stigmates de la couronne du Georgina la
perfection qui leur manque habituellement dans nos jardins,
et que dès-lors cette couronne deviendroit fertile et par con-
séquent vraiment féniiniflore. Plusieurs motifs, qu'il seroit
trop long d'exposer ici, nous persuadent que la fertilité de
la couronne est l'état naturel des Géorgines qui vivent spon-
tanément au Mexique, surtout quand elles sontnées degraines.
3,6 ZIN
Cokeopsis. Ce genre étant restreint dans les limites que nous
lui assignons, se distingue des Georgina, Calliopsis et Leachia,
de la manière suivante.
l,° Le Coreopsis se distingue du Georgina par les fleurs de
la couronne, qui, dans le Coreopsis, n'ont qu'un faux-ovaire
privé d'ovule et de style, et par conséquent toujours stérile;
tandis que dans le Georgina elles ont un ovaire très-sembla-
ble à celui des fleurs du disque , contenant toujours un ovule ,
portant ordinairement un style , et probablement fertile dans
l'état naturel.
2.° Le Coreopsis se distingue du Calliopsis en ce que les lan-
guettes de sa couronne sont elliptiques et terminées au som-
met par de petites dents convergentes; que ses ovaires ont
des rudimens d'aigrette; que les fleurs du disque ont cinq
étamines et la corolle à cinq divisions; que leurs stigmato-
phores sont surmontés d'un appendice collectifère semi- co-
nique; qu'enfin le clinanthe est plan.
3.° Le Coreopsis se distingue du Leachia par la forme de ses
fruits, par son péricline extérieur chorisolépide, c'est-à-dire
formé de plusieurs pièces parfaitement libres, par les lan-
guettes de sa couronne elliptiques et munies au sommet de
petites dents rapprochées, enfin par son clinanthe plan.
Nous devons faire remarquer que dans les Coreopsis del-
pliinifolia et tripteris, nous avons trouvé le péricline intérieur
plécolépide, c'est-à-dire formé de squames entregreffées à la
base , comme dans les Leachia et Calliopsis : mais les pièces
du péricline extérieur sont toujours libres et même distan-
cées.
Calliopsis. Calathide. radiée : disque multiflore , régulari-
flore, androgyniflore ; couronne unisériée , liguliflore, neu-
triflore. Péricline double : l'extérieur beaucoup plus petit %
formé de .squames subunisériées, égales, parfaitement libres
et distinctes, étalées, ovales, obtuses, foliacées, à bords mem-
braneux; l'intérieur supérieur aux fleurs du disque , formé de
squames égales, subunisériées, entregreffées à la base, ovales-
lancéolées , à partie inférieure appliquée , subcoriace , à partie
supérieure étalée, submembraneuse, rayée ou veinée. Cli-
nanthe un peu conique, garni de squamelles inférieures aux
fleurs, étroites, linéaires, membraneuses, binervées. Fleurs
ZIN 327
du disque: Ovaire obcomprimé, elliptique -oblong, glabre,
lisse , privé d'aigretfe. Corolle à quatre divisions ovales , ré-
fléchies. Quatre étamines. Style à deux stigmatophores , pri-
vés d'appendice au sommet. Fleurs de la couronne : Faux-ovaire
obcomprimé, large, obcordiforme , privé d'aigrette, d'ovule
et de style. Corolle à tube court, à languette large, cunéi-
forme, élargie de bas en haut, découpée au sommet en trois
ou quatre lobes larges et arrondis, portant à sa base, sur
la face supérieure, une grande tache brune et comme ve-
loutée.
Calliopsis bicolor. Plante herbacée, entièrement glabre; tige
dressée, haute d'environ trois pieds, cylindrique, striée, trés-
ramifiée, à rameaux étalés; feuilles opposées; les inférieures
longues d'environ cinq pouces, bipinnées, à pétiole canali-
culé, cilié à sa base, à folioles peu nombreuses (environ
quinze) , longues , étroites, linéaires-lancéolées, très-entières,
uninervées; les feuilles supérieures graduellement plus pe-
tites ; calathides nombreuses, larges d'environ seize lignes,
solitaires à l'extrémité des derniers rameaux, qui sont gé-
minés ou ternes, plus ou moins longs, grêles, nus, pédoncu-
liformes;Ies languettes de la couronne sont d'un beau jaune,
avec une grande tache d'un rouge très -foncé, noirâtre et
comme veloutée, située en dessus à la base; les corolles du
disque ont le tube jaune, et les divisions du limbe rouges; les
anthères sont noires, le pollen jaune; les stigmatophores sont
jaunes, et analogues à ceux du Senecio ou de YHelenium, parce
qu'ils n'ont point d'appendice terminal colleclifére; les squames
du péricline extérieur ont les bords rougeàtres; celles du pé-
ricline intérieur ont la partie supérieure rayée de veines
rouges; les squamelles du clinanthe sont munies de deux ner-
vures rouges, qui sont probablement des vaisseaux propres.
Nous avons fait cette description, générique et spécifique,
en Juillet 1825, sur des individus vivans, cultivés au Jardin du
Roi, où cette plante (étiquetée depuis Coreopsis tinclovia) étoit
alors anonyme. A cette époque nous fûmes tenté d'en faire
un genre nouveau , intermédiaire au Coreopsis et au Leachia:
mais malgré notre propension presque invincible pour la
multiplicité des genres, nous n'osâmes pas proposer celui-ci ,
qui nous sembloit ne pas se distinguer suffisamment du Co-
5,8 ZIN
reopsis. Cependant, puisque M. Reichenbach a été plus hardi
que nous , et que son genre Calliopsis a été adopté par M.
Sprengcl, nous l'admettons volontiers comme un sous-genre,
formant une nuance remarquable exactement intermédiaire
entre le vrai Coreopsis et le Leaciiia.
En effet . le Calliopsis ressemble au vrai Coreopsis par la forme
de ses fruits, et par son péricline extérieur chorisolépide ;
mais il en diffère par la forme de ses languettes, et par son
clinanthe convexe. Il ressemble au Leaciiia par la forme de
ses languettes, et par son clinanthe convexe; mais il en dif-
fère par la forme de ses fruits, et par son péricline extérieur
chorisolépide. Au reste, le Calliopsis se distingue tout à la fois
et du Coreopsis et du Leaclda , par ses ovaires absolument pri-
vés de tout vestige d'aigrette , par ses faux-ovaires larges et
obeordiformes, par ses fleurs du disque à quatre divisions et
à quatre étamines, par ses stigmatophores comme tronqués
au sommet , c'est-à-dire privés d'appendice , par ses languettes
portant une grande tache brune et veloutée.
Kerneria. Quoique nous ayons déjà décrit plusieurs espèces
de ce genre (tom. XXIV, pag. 098; tom. LI , pag. 473) , nous
croyons devoir ajouter ici la description suivante.
Kerneria coreopsoides , H. Cass. Tige herbacée, rameuse,
striée, glabriuscule; feuilles opposées, un peu connées à la
base , presque sessiles ou étrécies à la base en forme de pétiole ,
longues d'environ quatre pouces et demi , larges de près d'un
pouce, lancéolées, aiguës aux deux bouts, régulièrement
dentées en scie sur les bords, glabres sur les deux faces; ra-
meaux florifères presque nus ou ne portant que quelques pe-
tites feuilles alternes ; calathides très-radiées, larges d'environ
quinze lignes, solitaires au sommet de pédoncules longs, grêles,
nus, terminaux et axillaires, ordinairement alternes et au
nombre de trois environ à l'extrémité de la tige et de chaque
branche; disque composé de fleurs nombreuses, régulières,
hermaphrodites; couronne unisériée , interrompue, composée
d'environ cinq fleurs ligulées, neutres; les deux périclines à
peu près égaux entre eux, ainsi qu'aux fleurs du disque;
l'extérieur composé d'environ quinze squames bractéiformes,
libres, subunisériées, inappliquées, à peu près égales, uni-r
formes, étroites, oblongues, presque obtuses au sommet, subi
ZIN 329
trinervées, verdâtres, ciliées sur les bords; le péricline inté-
rieur formé d'environ douze squames libres, unisériées, appli-
quées, larges, ovales, foliacées dans le milieu , mais ayant les
bords membraneux, colorés, pétaloïdcs, jaunes; clinanthe
plan, garni de squarnelles inférieures aux fleurs, oblongues-
lancéolées, membraneuses et colorées sur les bords; fleurs
de la couronne ayant un faux-ovaire obcomprimé, privé d'ai-
grette et de style, et une corolle articulée sur le faux-ovaire,
à tube court et large, à languette très- grande, très-large,
elliptique, jaune-dorée, veloutée en dessus par de petites
papilles, multinervée, terminée par trois crénelures larges
et obtuses; fleurs du disque ayant l'ovaire obcomprimé, ai-
grette par deux squamellules opposées, latérales, égales, lon-
gues, filiformes, barbellées à rebours, la corolle jaune-dorée,
les anthères noirâtres, demi-exsertes , dont l'appendice api-
cilaire est muni d'une grosse nervure rouge.
Quoique cette espèce ressemble beaucoup à la Kerneria he-
liantlioides (tom. XXIV, pag. 399), nous la croyons suffisam-
ment distincte. Nous l'avons décrite sur un échantillon sec,
innommé, qui nous fut donné en 1818 par M. Godefroy, et
dont il ignoroit l'origine.
Bidens. Calathide incouronnée, inéqualiflore, multiflore,
régulariflore, androgyniflore. Péricline double : l'extérieur
plus grand, i n vol u cri forme , composé de bractées foliacées,
unisériées, inégales, étalées; l'intérieur, ou vrai péricline ,
cylindracé , supérieur aux fleurs marginales, composé de
squames unisériées, égales, appliquées, ovales-oblongues, sub-
membraneuses. Clinanthe plan, garni de squarnelles un peu
supérieures aux fleurs, oblongues, submembraneuses, analo-
gues aux squames du péricline intérieur. Ovaires ou fruits
obeomprimés, obovales-oblongs, comme tronqués au sommet,
inégaux, les extérieurs étant plus courls et plus larges: ai-
grette composée de deux , trois ou quatre squamellules , égales
ou inégales, situées sur les arêles du fruit, absolument con-
tinues avec elles, épaisses, roides, cornées , triquètres, amin-
cies de bas en haut, armées sur les trois angles de barbelles
aiguës, spinuliformes, dirigées de haut en bas. Corolles in-
fundibulées, à tube distinct, à limbe divisé au sommet en
quatre ou cinq lobes. Étamines à filets libérés au sommet du
33o ZIN
tube de la corolle, à anthères ayant l'appendice apicilaire
cordiforme. Styles à deux stigmatophores terminés chacun
par un appendice semi-conique, garni de collecteurs à sa base
et à son sommet.
Nous avons observé ces caractères génériques sur plusieurs
espèces de Bidens, notamment sur le B. tripartita, qui est le
vrai type de ce genre. Remarquez que , dans cette plante (et
probablement aussi dans les autres espèces), les fruits exté-
rieurs de la calathide sont beaucoup plus courts et plus larges
que les intérieurs. Cette diversité des fruits dans une même
calathide confirme ce que nous avons dit ailleurs, que la dis-
tinction des deux genres ou sous-genres Bidens et Kerneria
doit ê?re fondée sur l'absence ou la présence d'une couronne
radiante, iiguliflore, neutriflore, bien manifeste, plutôt que
sur la forme des fruits. (H. Cass.)
ZINZANIA. (Bot.) Voyez Zizania. (Lem.)
Z1NZIRELLA. (Ornith.) Le jaseur de Bohème. (Ch. D. et L.)
ZIPHIAS, ZIPHIU3, ZIFIUS. (IûhthyoL) Ces trois mots de
la basse latinité ont été employés comme des synonymes de
xiphias. Voyez Espadon. (H. C. )
ZIPHOTHÈQUE, ZIPHOTHECA. (Ichthyol.) Montagu a
ainsi appelé le genre Léudope de Gouan. Voyez ce mot. (H. C.)
ZIPPOR. (Ornith.) Nom arabe du moineau commun. ( Ch.
D. et L.)
ZIRA-PUTI-VALLI. (Bot.) Nom brame du ceropegia can-
delabrum , mentionné par Rhéede. (J.)
ZïRCON. (Min.) Cette espèce minérale, appartenant à
l'ancienne classe des pierres, est formée par la réunion des
deux substances minérales connues sous les dénominations
de jargon ou zircon et d'hyacinthe. Le zircon ne s'est encore
offert dans la nature qu'à l'état cristallin, et toujours en cris-
taux disséminés dans les roches solides ou dans les terrains
meubles. Ses cristaux, qui sont en général d'un petit vo-
lume , dérivent d'un octaèdre à base carrée, dans lequel
chaque face de l'une des pyramides est inclinée sur celle qui
lui est adjacente dans l'autre pyramide de 83° 58'. Cet oc-
taèdre se sous -divise parallèlement à des plans qui passent
par l'axe et par le milieu des arêtes latérales. La cassure trans-
versale est vitreuse, ondulée et éclatante.
ZIR
35i
Le zircon est infusible au chalumeau ; mais il y perd sa cou-
leur, lorsqu'il est coloré en rouge ou en orangé. Sa dureté
est inférieure à celle de la topaze, et supérieure à celle du
quarz. Sa pesanteur spécifique varie de /,,38 à 4,70.
Il possède la réfraction double à un très-haut degré, ce qui
peut servir à le distinguer du diamant, dont la réfraction
est simple. Il a un éclat ordinairement gras, ou tirant sur
l'adamantin. Il est transparent, ou au moins translucide.
Composition. = Silicate de zircone.
Du zircoti jargon de Ceilan..
— des Indes orientales....
— de Norwége
— hjacinthe de Ceilan.,..
— du même
— d'Expaillj
Zircono.
Silice.
Oxide
de fer.
69
26,5
o,5
64,5
32,5
i,5
65
35
1,0
70
25
o,5
64,5
32
2
55,5
3i
i,5
Klaproth.
Idem.
Idem.
Idem.
Vauquelin.
Idem.
Variétés de formes.
Considéré sous le rapport de ses variétés de formes, le zir-
con offre, indépendamment de l'octaèdre primitif, six mo-
difications principales, savoir : des troncatures simples sur les
arêtes obliques, sur les arêtes horizontales et sur les angles
latéraux, un bisellement sur les arêtes horizontales, et des
pointemens à quatre faces sur les angles latéraux et sur les
angles des sommets. Ces modifications, combinées entre elles
et avec l'octaèdre, donnent un assez grand nombre de variétés
de formes, parmi lesquelles nous citerons les suivantes.
1. Le Zircon primitif. En octaèdre symétrique, complet
ou sans modification. A Expailly, près la ville du Puy-en-
Vélay; à la Somma, au Vésuve; dans les Indes orientales.
2. Le Zircon dodécaèdre. Prisme carré, terminé par des
sommets à quatre faces rhombes, qui s'inclinent sur les arêtes
du prisme. Dans l'île de Ceilan , et en France.
a. Raccourci. Les faces latérales deviennent des rhombes,
et le dodécaèdre est alors composé de douze faces rhomboï-
dales , ce qui lui donne une certaine ressemblance avec le
dodécaèdre du grenat ; mais , malgré cette analogie apparente ,
332 ZIR
il s'en distingue aisément par l'assortiment particulier de ses
faces et par les mesures diverses de ses angles.
3. Le Zircon prisme. L'octaèdre primitif, dont les arêtes
latérales sont tronquées, ce qui le transforme en un prisme
droit, carré, terminé par des pyramides droites à faces trian-
gulaires, inclinées vers les pans. A l'ile de Ceilan ; dans les
Indes orientales; dans la Caroline du nord.
4. Le Zircon mocTAÈDRE. La variété dodécaèdre, dans là-
quelle les quatre arêtes du prisme sont tronquées, ce qui
donne un prisme régulier à huit pans. A Expailly , en France ;
sur les bords du lac llmen , en Russie.
5. Le Zircon unibinaire. La variété dodécaèdre , émargi-
née sur les arêtes d'intersection des pans avec les faces des
sommets, ce qui entoure les bases des pyramides d'un anneau
de facéties disposées en zigzag. Des bords du lac llmen.
6. Le Zircon plagièdre. La variété prismée, dont chaque
angle solide latéral est modifié par deux facettes situées de
biais. A l'île de Ceilan.
7. Le Zircon équivalent. La variété unibinaire , dont le
prisme est à huit pans, comme dans la dioctaèdre. A Tren-
ton , dans le New-Jersey.
8. Le Zircon soustractif. La variété plagièdre, augmentée
de facettes qui remplacent les bords d'intersection des faces
pyramidales avec les faces prismatiques. A Friederichsvârn, en
Norwége.
Sous-espèces.
1. Zircon jargon'; vulgairement Jargon, Jargon de Ceilan.
Les cristaux de cette sous-espèce ont des joints naturels peu
sensibles; leurs formes sont presque toujours prismées : leurs
couleurs sont le gris plus ou moins blanchâtre ou verdàtre,
le blanc jaunâtre , le vert, le brun foncé, le rouge et le bleu.
Ces couleurs ne son! point vives; elles ne sont ptunt unifor-
mément répandues dans la pierre, et leurs teintes se diversi-
fient quelquefois dans le même échantillon. La transparence
varie depuis la limpidité jusqu'à l'opacité presque complète.
Les cristaux de jargon sont en général d'un petit volume;
Zirkon , WjBMr.; Pyramidale? Zirkon , Mohs.
ZIR 333
cependant ils dépassent ordinairement en grosseur ceux du
zircon hyacinthe. Ils ont un éclat luisant, qui se rapproche
beaucoup de celui du diamant brut. Le zircon jargon se trouve
disséminé soit en cristaux complets dans les roches des ter-
rains primordiaux de cristallisation, soit plus ordinairement
en cristaux roulés dans les sables des rivières, avec des tour-
malines, des corindons télésies, des grenats, du fer titane,
etc. On a observé le jargon en cristaux prismes fort petits,
de couleur grise ou jaunâtre dans les roches micacées du Saint-
Gothard , où il est associé au fer oligiste , au titane ruthile
et au felspath adulaire ; on le rencontre en cristaux bleuâtres
dans les blocs de la Somma , surtout dans ceux qui sont pres-
que entièrement composés de néphéline. On le trouve en
cristaux roulés dans le sable stannifère de Piriac , près du
Croisic , en France; à Ceilan , dans le district de Matura ,
partie raéridionale de L'île; dans l'Inde, au milieu des sables
de la rivière de Kirtna, dans le district d'Ellore, partie sep-
tentrionale de Madras; dans le royaume de Pégu ; à l'île Saint-
Louis, dans la Sénégambie.
Nous rapportons à cette sous-espèce les variétés que Schu-
macher a décrites sous le nom de zirconite, et qui sont en
quelque sorte intermédiaires entre le zircon jargon et le
zircon hyacinthe : leur couleur est le brun jaunâtre ou rou-
geâtre de la cannelle; elles sont seulement translucides; leurs
cristaux varient de grosseur depuis celle de la tête d'une
épingle jusqu'à celle d'un tuyau de plume; ils sont toujours
disséminés dans des roches de cristallisation , et principale-
ment dans la syénite des terrains de transition , dite sjénite
zirconienne , qui paroit être leur gîte spécial. Ces cristaux sont
quelquefois si abondans, qu'ils forment des masses à eux
seuls. Les formes qu'ils affectent le plus ordinairement, sont
la soustractive, la plagiédre et plus rarement la prisrnée et
l'équivalente. Leur surface est souvent lisse et brillante. On
trouve ces variétés de jargon dans la syénite de Friederichs-
vâ'rn et Laurwig , près Christiania, en Norwége; dans celle
de l'île de Portusok, sur la côte occidentale du Groenland;
dans les syénites du Harz et de Meissen , en Saxe ; dans celles
des comtés de Galloway et de Dumfries, et dans la syénite
subordonnée au gneiss de Sutherland, en Ecosse; enfin, dans
f
534 ZIR
celle tl'Assouan , l'ancienne Syène , en Egypte. On les ren-
contre encore dans certains sables de l'Afrique et de l'Amé-
rique, qui sont tous mélangés de fer titane; tel est entre
autres le sable platinifère du Choco, dans la Nouvelle- Gre-
nade.
On peut placer parmi les variétés de la zirconite les jar-
gons opaques et bruns jaunâtres, que l'on trouve disséminés
dans différens pays dans des roches granitoïdes: tels sont des
cristaux bruns prismatiques, qui ont été rapportés récem-
ment de la Caroline du nord, en Amérique, ceux que M.
Menge a découverts dans un granité à felspath blanc ou rou-
geàtre , sur les bords du lac llmen , près de Myask , gouverne-
ment d'Orenbourg , en Sibérie. Ils sont souvent enveloppés
de mica noir et ils sont associés à la gadolinite. Leurs formes
sont celles des variétés dioctaèdre et unibinaire. On a pareil-
lement observé ces zircons dans le gneiss, à Trenio~, dans
le New-Jersey, aux Etats-Unis; ils sont accompagnés de gre-
nats et ordinairement engagés dans un quarz laiteux. On en
trouve aussi dans le granité aux environs de Baltimore, État
de Maryland; dans les montagnes de Schooîey , Etat de New-
York , et à Sharon, dans le Connecticut; à Kangerdluarsuk ,
au Groenland, avec la sodalite et l'eudyalite; à Finbo , près
de Fahlun , en Suède, avec l'yttrotantaliie et l'albite; dans
une roche subordonnée au gneiss de Pricklerhalt , sur le ver-
sant méridional du Saualpe, en Carinthie.
2. Zircon hyacinthe; Hyazinth , Wern. Les cristaux qui
se rapportent à cette sous-espèce , et dont la couleur est le
rouge ou le brun- jaunâtre orangé, ont des joints naturels
plus apparens; leurs formes sont ordinairement la dodécaèdre,
la dioctaèdre et l'unibinaire; plus rarement la primitive. Ces
formes sont en général plus nettes que celles des cristaux de
zircon jargon, quoiqu'elles soient souvent arrondies sur leurs
angles. La couleur de l'hyacinthe se perd par l'action du feu;
il suffit même d'en exposer un fragment à la flamme d'une
bougie, pour qu'il se décolore; il devient alors blanchâtre
ou d'un gris de perle. Les cristaux d'hyacinthe ont un éclat
vif et luisant : ils jouissent d'une transparence presque com-
plète.
Les zircons hyacinthes sont disséminés dans les basaltes et
ZIR 335
les laves basaltiques , dans les scories et dans les sables des ter-
rains volcanisés , avec des grains ou cristaux d'autres subs-
tances, et particulièrement de fer titane et de corindon sa-
phir. On les trouve en assez grande quantité dans le sable
volcanique d'un ruisseau appelé Riou pezzouliou , près d'Ex-
pailly, village situé au pied d'une montagne basaltique nom-
mée les Orgues , à une demi-lieue de la ville du Puy-en-Vélay.
Ce sable renferme des cristaux de fer titane , de spinelle pléo-
naste, de corindon saphir, de grenat almandin, de pyroxène
verdàtre et surtout des cristaux d'hyacinthe, dont le volume
dépasse rarement celui d'un gros pois. Le comte Bournon a
observé ces mêmes hyacinthes dans les basaltes couchés qui
forment la montée par laquelle on arrive à la ville du Puy;
et M. Cordier les a découvertes dans les basaltes de la mon-
tagne des Orgues et dans les scories du Puy-des- Amis. Les
hyacinthes se rencontrent aussi dans les sables de l'île de Cei-
lan; dans un sable analogue à celui d'Expailly, à Beaulieu,
près d'Aix en Provence; dans les sables de Trzibîitz et Podse-
litz, et de Bilin , en Bohème ; dans ceux des environs de Pise
et de Léonido, dans le Vicentin. On prétend les avoir obser-
vées à Brendola, près de Vicence, dans une roche amygda-
loïde qui renferme aussi des cristaux de corindon saphir, et
dans les basaltes d'Espagne et des environs de Lisbonne.
Le nom d'hyacinthe a été donné par les modernes à des
pierres d'un rouge orangé, souvent avec une teinte de brun.
On peut voir à l'article Hyacinthe les noms des diverses subs-
tances auxquelles les lapidaires appliquent encore cette dé-
nomination. On taille quelquefois des cristaux de zircon hya-
cinthe; mais ce sont en générai de très-petites pierres, dont
on fait peu usage. La plupart de celles qui circulent sous ce
nom dans le commerce, appartiennent à l'espèce de grenat
que Ton appelle Kaneelstein ou Essonite.
A l'égard du nom de jargon, on le donnoit autrefois aux
pierres sans couleur, qui, après avoir été taillées, avoient
un faux air de ressemblance avec le diamant et pouvoient
lui être substituées, quoiqu'elles lui cédassent très-sensible-
ment en éclat et en dureté. Les jargons du commerce appar-
tiennent tous à l'espèce du zircon : leur couleur est le blanc ,
le jaune et le vert- olive. Ce sont des pierres de peu d'effet,
536 ZIR
d'un éclat gras ou diamantaire. On n'estime que les variétés
de couleurs foncées, et on les taille à degrés ou en poires
à facettes; on en fait divers objets de parure, des boucles
d'oreille, des épingles, des bagues. Il faut qu'elles aient un
volume assez fort et une belle couleur pour être d'un prix
un peu élevé. Un jargon vert -olive pur, de 12 millimètres
en carré, est une pierre de 100 francs; un jaune foncé de
même dimension, vaut de 20 à 3o francs. Ce qu'on nomme
jargon d'hyacinthe, est un zircon- hyacinthe pâle ou presque
sans couleur. (Delafosse.)
ZJRCOJNE. (Chim.) Oxide du corps simple appelé Zirco-
nidm. Voyez ce mot. (Ch.)
ZIRCONIUM. (Chim.) Corps combustible , que nous avons
compris par analogie, en 1818, dans la première section des mé-
taux (voyez Corps, t. X, p. 5 29); mais en 1825, M. Berze-
lius ayant obtenu ce corps en séparant l'oxigène de la zir-
cone, on a vu que, si à la rigueur on peut donner au zirco-
nium le brillant métallique au moyen du brunissoir, ce corps
ne conduit pas l'électricité, par conséquent il est dépourvu
d'une propriété que tous les métaux possèdent.
Propriétés physiques.
Le zirconium est en poudre, dont les parties sont réunies
en petites masses cohérentes.
Il est noir comme le charbon; cependant il prend un éclat
d'un gris foncé, qu'on peut bien appeler métallique, suivant
M. Berzelius.
Il a paru à ce chimiste absolument non conducteur de
l'électricité.
Le zirconium ne s'altère pas dans l'air à la température or-
dinaire.
Il ne s'altère pas, non plus, quand il est chauffé au rouge
dans le vide ou dans l'hydrogène; mais dans l'air il s'enflamme
bien au-dessous de la chaleur rouge et brûle tranquillement
en dégageant une vive lumière : le résidu est de la zircone
blanche. Lorsqu'il contient du charbon, celui-ci brûle difli-
cilement.
Du zirconium qui, rouge de feu, a été exposé dans le vide,
ZIR 557
et qui s'y est refroidi, s'échauffe, lorsqu'on rend brusquement
l'air au récipient, et si alors on l'expose à l'air, il prend feu.
Le mélange fie zirconium et de chlorate rie potasse s'en-
flamme par le choc, mais sans détonation. Si on le f.iit chauf-
fer, ainsi que celui de nitrate de potasse . les sels ne se dé-
composent qu'a la chaleur rouge, et le zirconium paroit peu
altéré.
Le zirconium et le sous -carbonate de potasse entrent en
ignilion foible ; l'acide carbonique est décomposé , il se forme
de la zircone.
Avec le borax hydraté le zirconium brûle aux dépens de
l'oxigène de l'eau.
Il brûle dai;s le chlore et dans la vapeur de soufre.
Il se dissout lentement, même à chaud , dans l'acide hy-
drochlorique concentré; il se dégage de l'hydrogène.
L'acide sulfurique concentré et l'eau régale ne l'attaquent
que difficilement.
L'acide hydrophtorique le dissout à froid, en dégageant de
l'hydrogène.
11 n'est pas attaqué par une solution de potasse caustique.
OxiGENE ET ZIRCONIUM.
On ne connoit qu'une combinaison de l'oxigène avec le zir-
conium.
OxiDE DE ZIRCONIUM , ZlRCONE.
Composition.
Berzelius.
Oxigène 26,314 .... 3 5 ,69 7
Zirconium 75,686 .... 100,000»
Préparation.
Nous n'en parlerons qu'après avoir examiné les propriétés
de la zircone et celles du chlorure et du sulfure de zirco-
nium.
Propriétés physiques.
La zircone est une base salifîable qu'on n'a obtenu jusqu'ici
qu'à l'état d'une poudre blanche inodore et insipide, rude au
toucher.
358 '/AR
Quand elle a été fortement chauffée, sa densité est, dit- on,
de 4»3oo (la couleur grise qu'elle acquiert quelquefois par la
calcination est certainement due à du fer, car je me suis as-
suré qu'elle ne se colore pas quand elle est pure); la zircone
qui a éprouvé l'action de la chaleur a une dureté considé-
rable.
Elle ne se combine pas aux corps combustibles.
Elle est susceptible de s'unir à l'eau. On obtient cette com-
binaison en précipitant à froid une solution de zircone par la
potasse caustique; le précipité doit être lavé avec de l'eau
froide; autrement il ne se redissoudroit que difficilement dans
les acides. Suivant Berzelius, l'hydrate de zircone est formé
de Eau 1 4,793
Zircone. . . 100,000;
par conséquent l'oxigène de la zircone est le double de celui
de l'eau.
Cet hydrate chauffé perd son eau, et présente ensuite un
phénomène d'incandescence qui a été remarqué par sir Davy ,
que j'ai aussi observé sur de la zircone parfaitement pure.
Cette base forme des sels très-solubles avec les acides ni-
trique et hydrochlorique, un sel peu soluble avec l'acide
sulfurique, et un sel presque insoluble avec l'acide phospho-
rique.
Les sels solubles de zircone ont une saveur acide et astrin-
gente. Ils rougissent le tournesol; ils précipitent de l'hydrate
de zircone incolore par les hydrosulfates ; ils précipitent en
jaune-serin par l'hydrocyanoferrale de potasse; ils précipi-
tent en blanc par les oxalates.
La zircone est insoluble dans les eaux de potasse et de soude,
ainsi que dans l'ammoniaque.
Elle est assez soluble dans le sous-carbonate d'ammoniaque,
surtout quand elle est à l'état de carbonate.
Chlorure de zirconium.
Ce composé, dont on doit la connoissance à M. Berzelius,
a été obtenu par lui en chauffant doucement le zirconium
dans du chlore.
M. Berzelius n'a pu le dissoudre entièrement dans l'eau. Il
attribue ee résultat à ce que le chlore dont il s'étoit servi
ZIR 539
contenoît un peu d'oxigène, qui avoit formé de la zircone :
c'est cette zircone qui rendoit laiteuse l'eau dans laquelle il
avoit mis le chlorure de zirconium.
Sulfure de zirconium.
M. Berzelius l'a obtenu en chauffant le zirconium dans la
vapeur de soufre. 11 y eut un léger dégagement de lumière.
Le sulfure de zirconium est d'un brun clair ou couleur de
cannelle foncée.
Il ne prend pas le brillant métallique par le brunissoir.
Il n'éprouve pas de changement de la part de l'eau, des
acides hydrochlorique, nitrique.
L'eau régale le dissout lentement.
Avec l'acide hydrophtorique il dégage de l'acide hydrosul-
furique, et le zirconium est dissous.
11 n'est pas soluble dans l'eau de potasse; mais, fondu avec
la potasse sèche, il s'oxide et il se forme du sulfure de po-
tassium.
Carbure de zirconium.
M. Berzelius a observé que, lorsqu'on prépare le zirconium
avec du potassium qui contient du carbone, on obtient un
carbure de zirconium qui a l'aspect du zirconium pur.
Ce composé, traité par l'acide hydrophtorique, se dissout,
sauf le carbone, qui reste à l'état d'une poudre noire.
Bouilli dans l'acide hydrochlorique, il se dégage un gaz dont
l'odeur est semblable à celle du gaz qu'on obtient en dissol-
vant le fer dans le même acide.
Le carbure de zirconium chauffé ne donne pas ou que très-
diiricilement, avec le contact de l'air, une zircone blanche,
parce qu'il y a une portion de carbone qui résiste fortement;
à la combustion.
Extraction de la zircone et préparation du
zirconium*
i.er Procédé.
Je vais rapporter le procédé au moyen duquel j'ai obtenu
ïa zircone pure.
(a) On expose à une chaleur rouge-cerise, dans un creuset
d'argent, 1 partie de zircone réduite en poudre fine et 2 parties
34o ZIR
de potasse à l'alcool. On traite la masse fondue et refroidie
par l'eau ; celle-ci enlève la plus grande partie de la potasse,
avec des traces de silice et de zircone.
(/>) î.e résidu indissous par l'eau consiste en une espèce de
sel double, formé de silice, de zircone et de potasse, mêlé
fl'oxide de fer, provenant de la zfrcone , et d'oxide d'argrnt et
de cuivre, provenant du creuset. On le fait dissoudre dans
l'acide hydrochlorique foible : on évapore la solution à siccité,
en ayant soin de remuer continuellement la matière; puis on
reprend le résidu par l'eau acidulée d'acide hydrochlorique :
on filtre; la silice reste sur le papier.
(c) On fait évaporer très-doucement la liqueur en consis-
tance d'extrait mou ; on la mêle avec de l'acide hydrochlo-
rique concentré, de manière à former une sorte de pâte molle,
qu'on introduit, vingt-quatre heures après l'avoir faite, dans
un tube de verre d'un pouce de diamètre et de 5 pouces de
hauteur, dont un des bouts a été effilé à la lampe. On passe
ensuite de l'acide hydrochlorique sur la matière jusqu'à ce
que cet aride ne dissolve plus que de l'hydrochlorate de zir-
cone et du chlorure de potassium; ce qu'on riconnoît, i.*
à ce que le lavage mêlé à l'eau ne dépose pas de chlorure
d'argent; 2.° à ce qu'il ne se colore pas par l'acide hydrosul-
furique; 3.° à ce que l'hydrosulfate d'ammoniaque y fait un
précipité incolore.
(d) On prend l'hydrochlorate de zircone ainsi lavé; on le
délaie dans l'eau; on le filtre dans un papier préalablement
lavé à l'acide hydrochlorique. On précipite la liqueur par
l'ammoniaque; on décante le liquide; on le remplace par de
l'eau, et cela plusieurs fois; puis on jette l'hydrate de zir-
cone sur un filtre lavé à l'acide hydrochlorique : on le laisse
égoutter , puis on fait sécher l'hydrate à l'air.
Ce procédé est principalement fondé sur ce qu'une quan-
tité d'acide hydrochlorique concentré , insuffisante pour dis-
soudre une certaine quantité d'hydrochlorate de zircone ,
suffit, au contraire, pour dissoudre les hydrochlorates de fer
et de cuivre qui sont mêlés à ce dernier.
2.e Procédé.
Après la publication du procédé que je viens de décrire,
ZIR 54i
MM. Dubois et Silveïra ont conseillé de séparer le peroxide
de fer de la zircone en traitant les deux corps, à l'état d'hy-
drate, par l'acide oxalique, qui, disent-ils, dissout le fer, à
l'exclusion de la zircone. Je dois dire qu'avant le travail de
ces messieurs, j'avois essayé le procédé qu'ils ont publié, et
que j'y avois renoncé, parce que les résultats qu'il me donna
furent loin de me satisfaire.
5.e Procédé.
M. Berzelius donne le procédé suivant : on dissout la zircone
ferrugineuse hydratée dans l'acide tartrique; on met un excès
d'ammoniaque dans la liqueur: il ne se fait pas de précipité.
On ajoute de l'hydrosulfate d'ammoniaque, qui précipite le
fer; on lave le précipité; on évapore la liqueur à sec; on cal-
cine, et l'on obtient de la zircone pour résidu. M. Berzelius
ajouteque la zircone calcinée, réduite en poudre line, digérée
dans l'acide sulfurique étendu de son poids d'eau, puis chauf-
fée jusqu'à ce que l'eau et l'excès d'acide soient évaporés,
se dissout ensuite dans l'eau chaude à l'état de sulfate.
Préparation du zirconium.
On prend du phtorure de potassium uni au phtorure de zir-
conium desséché; on le mélange avec du potassium, qui est
tenu en fusion dans un tube de fer fermé à un bout, d'un
quart de pouce de diamètre intérieur et de i{ pouce de
longueur. On adapte un couvercle à ce tube; on le renferme
dans un creuset de platine, et on chauffe l'appareil sur une
lampe à alcool, à double courant d'air. La réduction a lieu
sans ignition ni effervescence , si les matières ont été bien des-
séchées. Quand on juge l'opération terminée , on laisse re-
froidir le creuset; on découvre le tube de fer et on le plonge
dans l'eau distillée, en agitant la matière qui y est contenue.
On obtient par ce moyen une poudre noire qui finit par se dé-
poser. Il se dégage un peu d'hydrogène, et l'eau dissout du
phtorure de potassium et de la potasse.
Il arrive ordinairement que la potasse qui se dissout dans
l'eau, précipite sur la poudre noire de l'hydrate de zircone
(provenant d'une certaine quantité de phtorure de zirconium
qui n'a pas été décomposée), et lorsqu'on vient à chauffer ce
342 ZIR
mélange de zirconïum et d'hydrate de zircone , l'eau est dé-
composée : il se produit de Foxide de zirconium et il se dé-
gage de l'hydrogène.
Pour séparer l'hydrate de zircone du zirconium, on prend
la poudre noire lavée ; on la fait digérer à une température
de 40 à 5o dans de l'acide hydrochlorique étendu de son poids
d'eau. Il se dégage un peu d'hydrogène ; après trois heures on
filtre : on lave le zirconium avec une solution d'hydrochlorate
d'ammoniaque, puis avec de l'alcool. Enfin on le fait sécher.
Histoire.
La zircone fut découverte par Klaproth , d'abord dans la
pierre appelée jargon ou zircon , et ensuite dans celle qui
porte le nom (Hyacinthe de Ceilan. Guyton et M. Vauquelin
trouvèrent depuis la même terre dans l'hyacinthe de France
du ruisseau d'Expailly. Le jargon et l'hyacinthe ne font qu'une
seule espèce dans la Minéralogie de Haiiy. En 1819, j'ob-
tins la zircone parfaitement pure, et j'établis plusieurs de ses
propriétés caractéristiques. En 1825, M. Berzelius fit con-
noître le zirconium et ajouta des faits importans à l'histoire
de la zircone. ( Ch.)
ZIRULIA. ( Ickthyol. ) En Sardaigne on appelle ainsi les
Taies. ( H. C. )
ZISEL ou SOUSLIC. (Mamm.) Petit quadrupède rongeur
de Sibérie, à pelage brun tacheté de blanc comme par gouttes,
et que les naturalistes ont pendant long-temps placé parmi
les marmottes ou actomjs. M. Frédéric Cuvier, en le réunis-
sant à d'autres espèces de l'Amérique septentrionale, nou-
vellement connues, en a forméson genre Spermophage. (Desm.)
ZISILA. (Ornith.) C'est une espèce d'hirondelle. (Ch. D.
et L.)
Z1TAC. (Bot.) Nom d'un guittarin, citharexylum ilicifolium
de la Flore équinoxiale , dans le royaume de Quito et la vallée
des Cordillières. (J. )
ZITRIN et Z1TR1NE. (Min.) C'est le nom synonyme de
citrin et citrine, qu'on a quelquefois donné dans la minéralo-
gie allemande à une variété jaune du quarz hyalin, princi-
palement à celle qui vient de Lairgorm , dans l'île écossoise
d'Arran. Voyez Quarz. (B.)
ZIZ 343
ZITTER-AAL. (Ichthyol.) Un des noms allemands de l'an-
guille électrique. Voyez Gvmnonotk. (H. C.)
ZITTERFISCH. (Ichthyol.) Un des noms allemands de la
Torpille. Voyez ce mot. (H. C.)
ZITTERROCHEN. ( Ichthyol.) Voyez Zitterfisch. (H.C.)
ZITZIL. (Ornith.) Nom brésilien des colibris : leurs ailes pro-
duisent un bruit qui semble bien rendu par les syllabes zit-
zil. (Ch. D. et L.)
Z1VETTA, ZIGUETTA, ZUETA. (Ornith.) Ces diverses dé-
nominations italiennes s'appliquent à la chevêche et au petit
duc, oiseaux du genre Strix de Linné. (Desm.)
ZIVOLO ou ZIVOLA. (Ornith.) Dénomination de l'ortolan
dans Olina. (Ch. D. et L.)
ZIZANI A. (Bot.) Ce nom , appliqué anciennement à l'ivraie ,
lolium tenulentum , appartient maintenant à un autre genre
de graminées. ( J. )
ZIZANIA. (Bot. ) Genre de plantes monocotylédones , à
fleurs glumacées, de la famille des graminées, delà monoécie
hexandrie de Linnœus, offrant pour caractère essentiel : Des
fleurs monoïques; point de balle calicinale; dans les fleurs
mâles, deux valves corollaires, souvent sans arête; six éta-
mines; dans les fleurs femelles, les mêmes valves concaves;
l'extérieure terminée par une longue arête; un style bifide ;
une semence renfermée dans la valve intérieure.
Zizania aquatique : Zizania aquatica, Linn., Spec; Sloan. ,
Jam., 1, tab. 67. Cette plante a des racines blanchâtres,
fibreuses, un peu tomenteuses ; elles produisent des tiges
hautes d'environ deux pieds, droites , lisses, très- glabres,
garnies de longues feuilles aiguës, larges de trois ou quatre
lignes, lisses en dessous, rudes à leur face supérieure, fine-
ment denticulées; leur gaîne est un peu lâche, alongée,
glabre, striée, nue à son orifice, munie d'une membrane
obtuse , un peu ovale. Les fleurs sont disposées en une longue
panicule terminale; les ramifications nombreuses , éparses,
presque simples, redressées, serrées en épi , presque sélacées;
les pédicelles courts, renflés en massue au sommet, suppor-
tant une seule fleur; les fleurs mâles sont mélangées avec
les femelles ; la valve extérieure est terminée par une arête
courte clans les njâles , très-longue et fort droite dans les
M ZIZ
femelles; chaque fleur est ovale, de médiocre grandeur et
d'un vert très -pâle. Cette plante croit à la Jamaïque, dans
les terrains inondés. On assure qu'elle est un excellent man-
ger, et qu'on en fait usage dans quelques contrées de l'Amé-
rique sous le nom de riz sauvage. Les bestiaux en sont extrê-
mement friands, ainsi que des autres espèces.
Zizama des marais : Zizania palustris, Linn. , Spee.; Lamk. ,
lll, gen. , tab. 768; Geerln. , De fruct. , tab. 82; Schreb. ,
Gram., tab. 29. Cette plante offre le port du zizania aqvatica ;
elle n'en serait, d'après Aiton , qu'une simple variété; ce-
pendant elle parait en différer par ses fleurs mâles, séparées
des femelles, qui occupent la partie inférieure et paniculée
des épis. Les tiges sont dans une direction oblique, glabres,
cylindriques, liantes d'environ deux pieds, partagées, dès
leur base, en deux ou trois ramifications presque opposées.
Les feuilles sont alongées, très-aiguës, glabres à leurs deux
faces ; leur gaine est longue, striée , nue à son orifice. Les fleurs
forment une longue panicule terminale, fort lâche, étalée à
sa partie inférieure, dont les ramifications, ouvertes horizon-
talement. ne contiennent que des fleurs mâles , soutenues par
des pédiceiles capillaires, uniflores, et quelquefois une ou
deux fleurs sessi les; les valves sont lâches, grêles, lancéolées,
caduques; la valve extérieure est marquée de cinq nervures et
terminée par une longue pointe ; la valve intérieure est plus
étroite, à trois nervures; il y a six filamens courts, capillaires;
les anthères sont pendantes, linéaires , s'ouvrant latéralement.
La partie supérieure de la panicule se prolonge en un épi
droit, uniquement composé de fleurs femelles, presque ses-
siles, appliquées contre l'axe; la valve intérieure de la co-
rolle est grande, C3;lindrique , toruleuse , obtuse, pileuse au
sommet , adhérente par ses bords avec la valve extérieure ,
plus étroite, qui ne s'entr'ouvre que pour laisser sortir le
pistil; il y a une arête sétacée, rude, droite, alongée; l'ovaire
est presque en cœur; le style court, bifide; les stigmates sont
plumeux et réfléchis; les semences oblongues , un peu cylin-
driques, d'un brun noirâtre, enveloppées par les valves
de la corolle. Cette plante croît aux lieux aquatiques, dans
l'Amérique septentrionale.
Zizania miliacée : Zizania miliacea , Poir. , Enc. ; Mich. ,
ZIZ 345
Flor. bor. amer., i , pag. 74 ? Cette espèce se rapproche beau-
coup par son port du zizania aqualica : elle en diffère par
ses feuilles glabres, très-lisses, par la forme de ses semences,
et par ses barbes courtes. Ses tiges sont droites, épaisses; ses
feuilles fort longues, aiguës, striées, très-lisses à leurs deux
faces et à leurs bords, larges de quatre ou six lignes; la
gaîne est fort longue, un peu comprimée, nue à son orifice;
la panicule fort longue, très-ramifiée, un peu serrée; les ra-
meaux sont presque verticillés, capillaires , rameux, sans épi
terminal. Les fleurs mâles sont mélangées avec les femelles;
les pédoncules et les pédicelles un peu rudes, anguleux,
ainsi que le rachis; les fleurs mâles étroites, presque subu-
lées ; la valve extérieure est terminée par une arête droite, à
peine de la longueur des valves. Les fleurs femelles sont plus
courtes, renflées; leurs valves concaves, un peu aristées ;
leurs semences ovales , luisantes. Cette plante croit dans l'Amé-
rique septentrionale, dans la Caroline, aux lieux aquati-
ques. (Poir.)
Z1ZEL. (Mamm.) Voyez Zisel. (Desm.)
ZIZI. (Ornith.) Synonyme de bruant des haies. Voyez Bruant.
(Ch. D. et L.)
ZIZIPHORA. (Bot.) Genre de plantes dicotylédones, à
fleurs complètes, monopétalées, irrégulières, de la famille
des labiées, de la diandrie mono gy nie de Linnaeus, offrant
pour caractère essentiel : Un calice persistant, long, cylin-
drique, hispide, barbu à son orifice, à cinq dents; la co-
rolle labiée; le tube alongé, le limbe court, à deux lèvres;
la supérieure réfléchie et entière; l'inférieure à trois lobes;
deux filamens fertiles; souvent deux stériles; un ovaire su-
périeur, à quatre lobes; un style; quatre semences au fond
du caiiee.
Ziziphora en tête : Ziziphora capitata , Linn., Spec; Lamk. ,
III. gen. , tab. 1 8 , fig. 3 ; Pluk. , Almag. , tab. 1 64 , fig. 4. Cette
plante a des racines dures, grêles, presque simples, tor-
tueuses , un peu fibreuses , qui produisent une fige glabre , cy-
lindrique, divisée, dès sa base, en rameaux alongés, presque
couchés , étalés ; les ramifications de ceux-ci sont opposées , peu
nombreuses. Les feuilles sont opposées, médiocrement pétio-
lées, ovales-laucéolées, glabres, entières, un peu aiguës, ré-
346 ZIZ
trécies à leur base. Les fleurs sont fascïculées, réunies, à l'ex-
trémité des rameaux, en une tête épaisse, entourée de quatre
grandes bractées en forme d'involucre, sessiles, plus larges
que les feuilles, ovales, un peu lancéolées, légèrement ciliées
à leur contour. Ces fleurs sont sessiles, nombreuses, très-
serrées; leur calice est alongé , presque cylindrique, un peu
hispide, strié, à cinq dents aiguës; la corolle un peu plus
longue que le calice, d*un bleu tendre, un peu tachetée.
Cette plante croît dans la Syrie, l'Arménie, la Sibérie. On
la cultive au Jardin des plantes.
Ziziphora d'Espagne : Ziziphora hispanica, Linn., Spec;
Lamk., ïll. gen., tab. 18, fig. 1. Petite plante, dont les tiges
sont droites, dures, grêles, un peu cylindriques, hautes de
trois à six pouces, divisées en rameaux opposés, très- étalés,
rougeàtres ou cendrés, légèrement pubescens ; les feuilles sont
distantes, opposées, presque sessiles, petites, ovales, à peine
pubescentes, nerveuses, entières ou très- médiocrement cré-
nelées, un peu obtuses, ponctuées à leur face inférieure. Les
fleurs sont réunies presque en verticilles axillaires, peu nom-
breuses, à peine pédicellées, formant, par leur ensemble,
une sorte d'épi terminal. Les feuilles ou bractées qui les ac-
compagnent, sont ovoides, un peu arrondies, entières, un
peu plus grandes que les feuilles , de la longueur des fleurs.
Le calice est hispide, fortement strié, cylindrique, à cinq pe-
tites dents aiguës; la corolle est purpurine, à peine plus longue
que le calice; le limbe fort petit. Cette plante croît en Es-
pagne.
Ziziphora lancéolé : Ziziphora tenuior, Linn., Spec; Lamk.,
Jll. gcn., tab. 18, fig. 2, Moris. . Hist. , 3, §. 11, tab. 19,
fig. 4. Cette plante a des racines grêles, très-brunes, fibreuses,
presque simples. Ses tiges sont divisées, presque dès leur
base, en rameaux étalés, longs de six ou dix pouces, rami-
fiés, un peu pubescens, médiocrement tétragones; les feuilles
sont distantes, opposées, pétiolées, étroites, lancéolées , ai-
guës, rétrécies à leurs deux extrémités, un peu ciliées, à
peine longues d'un pouce; les inférieures ovales, obtuses.
Les fleurs sont axillaires, verticillées , pédicellées, formant
par leur ensemble un épi terminal, accompagnées de feuilles
florales, opposées, lancéolées ? semblables aux autres, mais
ZIZ 347
un peu plus grandes et plus longues que les fleurs. Le calice
est grêle, alongé, cylindrique, hispide, strié, à cinq dents
courtes, subulées; la corolle est petite et blanchâtre; le tube
filiforme , un peu plus long que le calice ; la lèvre supé-
rieure entière; l'inférieure à trois lobes arrondis; il y a deux
étamines fertiles et deux stériles. Cette plante croît dans la
Syrie, en Barbarie, sur les collines incultes. On la cultivé
au Jardin du Roi.
Ziziphora a feuilles de thym ; Ziziphora acinoides , Linn. ,
Spec. Cette espèce a le port du thymus acinos ; mais elle est
bien plus grande dans toutes ses parties, et est hérissée de poils
blanchâtres. Les feuilles sont opposées, médiocrement pétio-
lées, ovales, rétrécies à leur base, entières, semblables a
celles du ziziphora capitata , terminées par une pointe courte.
Les fleurs sont axillaires , verticillées , deux ou quatre dans
chaque aisselle; les inférieures distantes; les supérieures plus
rapprochées, médiocrement pédicellées , plus courtes que les
feuilles, formant par leur ensemble un épi droit, feuiîlé,
terminal. Le calice est tubulé, chargé de poils courts et rudes ;
les étamines sont saillantes hors de la corolle. Cette plante
croit dans la Sibérie.
Ziziphora en épi; Ziziphora spicata , Cav. , Hist. nat. , 4 ,
pag. 254. Cette espèce paroît avoir de grands rapports avec le
ziziphora hispanica, dont elle diffère par ses fleurs en épis plus
épais, ainsi que par la forme de ses feuilles et de ses bractées.
Ses tiges sont beaucoup plus élevées , hautes de dix à dix-huit
pouces, divisées, dès leur base, en un ou deux rameaux sou-
vent aussi longs que les tiges, garnis de feuilles nerveuses; les
inférieures sont pétiolées ; les supérieures sessiles, oblongues,
lancéolées, médiocrement denticulées. Les fleurs sont axil-
laires, disposées, vers l'extrémité des tiges, en un épi serré,
un peu touffu, imbriqué; chaque fleur est médiocrement pé-
dicellée , munie de bractées opposées, larges, ovales, en-
tières, plus larges que les feuilles des tiges, ciliées à leurs
bords, aiguës au sommet. Le calice est tubulé, strié, terminé
par cinq petites dents; la corolle un peu plus longue que le
calice. Cette plante croît en Espagne.
Le rapport de ce genre avec le Cunila a embarrassé pour
ki disposition de certaines espèces, que l'on a placées alter-
348 ZIZ
nativement dans l'un et dans l'autre. Les cunila eapitata, ma-
riana-pu!e<roides, ont été rapportés au Zizip' ora. Le Ziziphora
de Loiireirn est le justicia obscura . Vahl. (PoiR.)
ZIZIPHUS. (Bot.) Nom latin du Jujubier. Voyez ce mot. (J.)
ZIZOLA. (Bot.) Suivant Césalpin , on nomme ainsi dans la
Toscane le cyperus esculcntus , connu dans d'autres lieux de
l'Italie sous celui de trasi. (.1.)
ZJA-RACK. (Bot.) Bruce désigne sous ce nom , probable-
ment persan , Vasclepias procera ri'Aifon et de AYilldenow. (J.)
ZJOTZHJA. (Ichtliyol.) Nom qu'on donne au thymalle en
Laponie. Voyez Corégone. (H. C.)
ZOACANTHE. (Bot.) M. Poïret donne ce nom dans le
Dictionnaire encyclopédique à Veaoacantl.a. Voyez Exoacan-
THA. f J.)
ZOADELGES ou SANGUISUGES. <Entom.) C'est ainsi que
nous avons désigné une famille d'insectes de l'ordre des hé-
miptères, dont les ailes supérieures, ordinairement coriaces
et croisées, sont larges comme l'abdomen, et dont les an-
tennes, longues, sont en soie.
Leur nom, emprunté de deux mots grecs, goiov , des ani-
maux, et de aJVÀ^ê), je suce, dénote leurs habitudes; car
toutes les espèces de cette famille se nourrissent principale-
ment des humeurs des animaux, dont elles piquent les té-
gumens , pour en sucer le sang : ce qu'indique aussi leur
synonyme, tiré du latin, sanguisuges ou suce-sang.
Les notes particulières que nous avons placées au com-
mencement de cet article, distinguent les zoadelges des cinq
autres familles du même ordre; d'abord parla consistance
des ailes supérieures, qui sont à demi coriaces et croisées
dans l'état de repos, d'avec les autres hémiptères, dits ho-
moptéres, à ailes membraneuses , d'égale consistance et non
croisées, tels que les auchénorhinques, comme les cigales,
les metnbraces, lesfulgores, etc., et des phytadelges, comme
les pucerons.
Ensuite les élytres larges, ainsi que l'abdomen, les distin-
guent de la famille des physapodes ou vési tarses, tels que les
thrips, qui ont les élytres et le ventre linéaires.
Troisièmement enfin , les antennes longues les éloignent des
hydrocorées ou des punaises aquatiques, comme les sigares,
ZOA 349
les naucores , les notonectes, les népes , les ranatres, qui
ont les antennes très-courîes, semblables à un petit poil, et
les pattes postérieures le plus souvent aplaties en nageoires
et bordées de poils roi des , qui font l'ofiice de raines. 11 est
fort remarquable que toutes les espèces d'insectes hémiptères
vrais, qui ont les antennes en soie, comme les zoadelges et
les kydrocorées, se nourrissent avec les humeurs des animaux;
tandis que les espèces à antennes en fil ou en masse sucent
les végétaux.
Enfin, ces mêmes antennes alongées sont en soie , ce qui
les sépare des rhinostomes ou frontirostres , qui les ont en
fil ou en niasse, et dont le bec est aussi une sorte de pro-
longement du front, tels que les pentatomes, les scutellaires,
autrement dits punaises des bois, ainsi que les acanthies, les
gerres et les lygées , qui, pour la plupart, se nourrissent de
la sève des végétaux.
Voyez au reste , pour avoir une idée complète de cet ar-
rangement méthodique, l'article général , où nous avons traité
des insectes Hémiptères.
En résumé, les zoadelges ont les élytres à demi coriaces,
quand ils en ont; car le genre Punaise proprement dit n'en
a point. Leur bec paroît naître du front; leurs antennes sont
longues, terminées par un article plus grêle, et leurs pattes
sont propres à marcher.
Cette famille réunit cinq genres, que nous avons fait re-
présenter sous les cinq premiers numéros de la 57/ planche
de l'atlas de ce Dictionnaire, relatif à l'entomologie : ce sont
les genres Miride, Punaise, Réduve, Ploière et Hydromètre.
La forme du corps et le mode d'insertion du bec ont servi
à caractériser ces genres.
Dans les mirides et les punaises le bec paroit comme" plié
ou coudé sous la tête dans l'état de repos, tandis que cette
sorte de trompe forme une courbe ou un arc au devant de
la tête dans les trois autres genres, ainsi que l'indique le ta-
bleau synoptique par lequel nous terminerons cet article en
le copiant dans notre Zoologie analytique, n." 1 65.
M. Latreille n'a point adopté cette famille. Dans le troi-
sième volume du Règne animal M. Cuvier partage les hélérop-
tères en deux familles, les géoconscs ou punaises terrestres,
r
55o ZOA
et les liydrocorises ou punaises aquatiques, dont nous avions
fait les hydrocorces : c'est parmi les géocorises qu'il place nos
zoadelges avec les genres que nous avions rapprochés sous le
nom commun de rhinostomes.
Le même auteur , dans ses familles naturelles du Règne
animal, pag. 419, partage sa première famille des géocorises
en cinq tribus; i.° les longilabrcs ; tels que les scutellaires . les
pentatomes , les lygées , les miris , etc.; 2.0 les membraneuses,
telles que les tingis, les arades , les punaises, etc.; 3.° les nu-
dicolles, comme les zélus, les réduves , les ploières, etc.; 4.0
les oculées . telles que les acanthies , les saldes , etc. ; 5.* , enfin ,
les rameuses, comme les hydromètres, les gerres , ete.
XLI.e Famille. Les Sanguisuges ou Zoadelges.
Hémiptères à élytres demi- coriaces ; à bec paroissant naître du
front; à antennes longues, terminées par un article plus grêle;
à pattes propres à la marche.
... , . (des ailes... 4. Ploière.
{ linéaire.. . . ï
lue; corps j ( pas d'ailes. 5. Hydromètke.
Bec... J (non linéaire 3. Réduve.
I caréné, épais 1. miride.
e; corps r
(aplati, mince.... 2. Pukaise.
Voyez chacun de ces noms de ce genre. (CD.)
ZOANTHE, Zoantha. (Actinoz.) Division établie par M. G.
Cuvier, dans son Tableau des animaux , p. 653, pour les es-
pèces d'actinies qui sont plus ou moins atténuées et comme
pédiculées à leur partie inférieure, telles que les Adiantkus
(hydra dianlhus, Gmel.), et VA. sociata, hydra sociata, Gmel.;
mais que M. de Lamarck. a restreinte à cette dernière espèce
seulement, qui offre une sorte de racine rampante commune,
d'où s'élèvent plusieurs individus. M. Cuvier, danssonRègne
animal, a adopté à peu près cette manière de voir, toute-
fois en réunissant à l'espèce type les alcyonium mamillcsum ,
et digitatum d'EUis et Solander ; mais il n'a pas placé, avec
juste raison , la séparation que M. de Lamarck fait de son
genre Zoanihe de celui des Actinies, celles-ci étant à côté
des holothuries, et celui-là dans l'ordre des polypes nus, c'est-
à-dire aux deux extrémités du type des animaux rayonnes.
(DeB.)
ZOE 35i
ZOBEJDE. (Bot.) Nom arabe du souci des jardins, suivant
Forskal. (J.)
ZOIiEL. (Mamm.) Voyez Zaeel et Zibeline. (Des m.)
ZOBELPLEINZL. (Ichthyol.) Nom usité en Autriche du
Hamburge. Voyez ce mot. (H. C. )
ZOCODON. (Actinoz.) M. Bosc rapporte que ce nom a été
donné comme générique à des polypes des mers de Sicile,
dont le corps est fixé et dont la bouche est grande, campa-
nulée et à bords entiers.
M. Rafinesque, auteur de ce genre de polype, en dis-
tingue deux espèces, sous les noms de Z. tubercule et Z. strié.
(Desm.)
ZODIAQUE. (Astron.) C'est la zone ou bande céleste dans
laquelle sont renfermées les orbites de la lune et des pla-
nètes; l'EcLiniQUE eu occupe le milieu (voyez ce mot). On
ne donnoit à cette bande que 16 degrés de largeur, tant que
l'on n'a connu que les cinq planètes Mercure, Vénus, Mars,
Jupiter et Saturne ; mais les planètes découvertes dans ces
derniers temps, et particulièrement P 'allas , qui s'écarte de
plus de 34 degrés de chaque coté de l'écliptique , obligeaient
de porter cette largeur à près de 70 degrés, si Ton ne jugeoit
pas à propos de laisser de côté la considération du zodiaque,
laquelle n'est pas fort utile maintenant. Voyez Système du
monde, tom. LTI, pag. 54. ( L. C.)
ZODION. (Entom.) M. Latreille nomme ainsi un genre de
diptères, qu'il place entre les conops et les myopes, ou les
stomoxes : ce sont des conops dont les ailes sont croisées dans
l'état de repos, et dont les antennes, très-courtes, se termi-
nent par une masse ovoïde. Le mjopa cinerea de Fabricius
est un zodipn. ( C. D. )
ZOE. (Crust.) Genre de crustacés de l'ordre des branchio-
podes, et dont nous avons décrit les caractères dans l'article
Malacostracés de ce Dictionnaire, tome XXVIII, page 420.
(Desm.)
ZOÉCIES , Zoecia. (Polyp.) Lamouroux, dans son Histoire
des polypiers flexibles, a proposé transitoirement ce nom,
pour désigner les polypiers , c'est-à-dire les corps organisés
sur lesquels sont réunis les polypes. (De B.)
ZOÉGÉE, Zoegea. (Bot.) Voyez Zyégée. (H. Cass.)
55* ZOE
ZOÉNIES, Zoenia. (Malacoz.) C'est le nom sous lequel M.
Savîgny a proposé transitoirement de réunir tous les animaux
qu'il a désignés par la dénomination d'alcyons à double ou-
verture, et qui ne sont autre chose que des ascidies agrégées.
(DeB.)
ZOET. (Ornith.) C'est dans Salerne un nom de chouette.
(Ch. D. etL.)
ZOG. (Mamm.) Nom hollandois de la femelle du porc.
( Des.m. )
ZOGAF. (Bot.) Voyez Sogaf. (J.)
ZOHADE. (Bot.) Menizel cite, d'après Avicenne , ce nom
arabe du souchet, cyperus. (J. )
Z01S1TE. (Min.) Variété d'épidote, fort remarquable et
fort distincte par sa couleur gris de perle et sa structure très-
laminaire ; on l'a regardée pendant quelque temps comme une
espèce particulière qu'on avoit dédiée au baron deZois. Haiiy
a prouvé que ce minéral rlevoit être réuni àl'épidote, d'après
son système cristallin. Voyez Epidote. (B.)
ZOKOR. (Mamm.) Voyez Rat-taupe. (Desm.)
ZOLERO. (Ichthyol.) A Rome on donne ce nom au boule-
reau noir. Voyez Gobie. (H. C.)
ZOLHAFJK. (Erpét.) Forskal a donné ce nom à une tortue
d'Egypte qui doit se rapporter à la tortue grecque des auteurs.
Voyez Tortue. (H. C. )
ZOMARITION. (Bot.) Voyez Promorna. (J.)
ZOMMEYR. (Bot.) Les paysans des environs de Damiette,
dans l'Egypte, nomment ainsi le panicum Jluitans de Ratz ;
suivant Delile; Yavenafatua porte le même nom. (J.)
ZONARIA. ( Bot. ) Draparnaud forma sous ce nom un genre
particulier de Yulva pavonia de Linnaeus, sans savoir que Do-
nati l'avoit déjà établi et nommé pteryçospermum , et que c'étoit
le padina d'Adanson et de Palisot-Beauvois.
Lamouroux, en proposant une nouvelle classification des
algues, rapporta le zonaria à son genre Dictjota; enfin, c'est
à ce même genre de Lamouroux qu'Agardh a consacré le
nom de zonaria. Ce genre se trouve décrit dans ce Diction-
naire à l'article Dictyota. Nous ajouterons qu'Agardh . dans
son Sj'stema algarum, en porte le nombre des espèces à trente-
quatre, qu'il partage en six divisions: la première comprend
ZON 353
les espèces à fronde flabelliforme, dont les dictyota pavonia ,
squamaria et ciliata, Lamx. , font partie; la seconde, celles
à fronde dichotome , parmi lesquelles se trouve le dictyota di-
chotoma, Lamx.; la troisième division, celles à fronde mar-
quée dune nervure peu sensible: elle ne se compose que
du dictyota interrupta , Lamx. , ou zonaria interrupta, Agardh ,
Spec. alg. et Syst., dont la fronde est supérieurement zonée ,
dichotome , à segmens linéaires , dont l'extrémité est arrondie,
comme tronquée et déchiquetée sur le bord; c'est le fucus in-
terruptus , Turn, , Fuc. , pi. 246, qui croît dans les mers australes
et de l'Inde.
Dans la quatrième division sont deux espèces , qui pour-
roient ne pas appartenir au genre : ce sont Vulva plan/alinéa,
Roth , 96, et sa variété décrite par Lyngbye et dont Agardh
fait une espèce ; ce sont ses Z. plantaginea et Lenuissima.
La cinquième division offre, sous le nom de Z.Jlabelli-
formis , l'impression d'une plante fossile , décrite par M.
Adolphe Brongniart, et qui paroit appartenir à ce genre.
La sixième et dernière division renferme un certain nom-
bre des espèces de Lamouroux, que M. Agardh pense qu'on
doit examiner de nouveau avant de les admettre. Parmi les
trente-quatre espèces décrites par Agardh, s'en trouvent plu-
sieurs nouvelles. Curt Sprengel (Syst. veget.) présente le
genre Zonaria réduit à seize espèces, divisées en deux groupes,
les espèces à frondes entières et celles à frondes divisées:
quelques zonaria d'Agardh sont rapportés par lui à Vhaliseris.
Link (Horœ pliys. BeroL, pag. 6), paroil restreindre le genre
Zonaria aux seuls Ulva pavonia et squamaria : il a donné des
figures de la première de ces espèces (Horœ phys. BeroL , p. 6 ,
pi. 1 ); c'est son zonaria pavonia. Pries (Syst. orb. veg., p. 328)
présente le dictyota de Lamouroux comme formé, i.° du zo-
naria, Agardh , Link, qui renferme les espèces à fronde zo-
née, et le plus souvent sans côte ; 2.0 de Vltaliseris, Agardh,
ou dictyopteris , Lamx., caractérisé par sa fronde non zonée,
munie d'une côte et d'une structure réticulaire plus pronon-
cées : il ne cite point les espèces qu'il y rapporle. ( Lem.)
ZONATE. (Bot.) Dans le Dictionnaire encyclopédique M.
Poiret décrit sous ce nom le Calorophus. Voyez ce mot, tom,
VI, Suppl., ainsi que le Lepyrodia de M. Brown. ( J. )
59. a3
354 ZON
ZONCA. (Ornith.) Synonyme du grand duc, strix asio.
(Ch.D. et L.)
ZONE. (Eritom.) C'est le nom donné par Geoffroy, tom. 2,
pag. 127 , n.° 36, à une espèce de son genre Phalène : c'est
un bombyce. (C. D.)
ZONÉCOLIN. {Ornith.) Voyez les articles Colin et Perdrix.
(Desm.)
ZONÉE [Feuille]. (Bot.) Ayant des bandes colorées dispo-
sées concentriquement; exemple: géranium zonale, etc. (Mass.)
ZONÉPHORE. (Ichth.) Nom spécifique d'un Spare. Voyez
ce mot. (H. C.)
ZONES. (Astron.) On appelle ainsi tout espace compris
entre deux cercles parallèles, sur la surface d'une sphère; et
en conséquence on donne ce nom aux espaces renfermés
entre les tropiques, entre chaque tropique et le cercle po-
laire d'un même hémisphère, et aux espaces embrassés par
chaque cercle polaire. Le premier de ces cinq espaces est
partagé en deux parties égales par l'équateur, et, recevant
toujours à plomb, dans quelques-uns de ses points, les rayons
du soVil , est appelé zone torride , à cause de la chaleur qu'on
y ressent : les anciens la croyoient inhabitable par cette rai-
son. Les espaces compris entre les tropiques et les cercles po-
laires sont les zones tempérées. Enfin , les cercles polaires en-
veloppent les zones glaciales, au centre desquelles est situé
chaque pôle. Les zones tempérées, et encore plus les zones
glaciales, reçoivent obliquement les rayons du soleil (voyez
Système du monde, tom. LU, pag. 8), et sont par conséquent
beaucoup plus froides en général que la zone torride; mais
on a vu à l'article Température ( tom. LUI , pag. 4), qu'elle
ne dépend pas seulement de l'obliquité des rayons du soleil,
mais encore de l'élévation du sol. ( L. C.)
ZONITE, Zonitis. (E.Uom.) Nom donné par Fabricius à un
genre d'insectes coléoptères hétéromérés , de la famille des
vésicans ou épispastiques, voisin des mylabres.
Ce genre est caractérisé par la forme des antennes, qui
sont en fil, à articulations égales et atteignant au plus en
longueur la moitié du corps.
Le nom de zonitis e&t entièrement grec, Zuvhii;--, il signifie
entouré de bandes , zonis cinctus.
ZOO 555
Les zonîtes diffèrent de tous les autres vésicans par les notes
suivantes : d'abord des mylabres et des cérocomcs, dont les
antennes sont en masse plus ou moins alongée; ensuite des
méJoës, des dasytes, des anthices et des lagries, dont les an-
tennes sont formées de petits articles grenus, comme en cha-
pelet; enfin des cantharides , par la régularité des articles
des antennes, et desapales, par leur longueur respective.
Nous avons fait figurer une espèce de ce genre, dont les
mœurs ne nous sont pas connues, sur la planche 10 de l'atlas
de ce Dictionnaire, partie entomologique , sous le n.° 10;
c'est le
Zonite pale ou AFicui.E ; Zonitis pallida , Fabr. D'un jaune
pâle, avec la tête, les antennes, l'écusson et l'extrémité de
l'abdomen, pâle.
C'est un insecte d'Amérique.
On trouve quelques espèces dans les parties chaudes de
l'Europe, en Espagne et même au midi de la France. La
plupart sont étrangères. (CD.)
ZOMTE, Zonitis. (Conchyl.) Genre établi par Denys de
Montfort , dans le tome deuxième de sa Conchyliologie systé-
matique, pour les espèces d'hélices déprimés , planorbiques,
plus ou moins largement ombiliqués et à péristome tranchant,
comme l'hélice peson , H. algira , si commun dans la Provence.
Voyez Hélice. (DeB.)
ZOOCARPÉES. (Bot.) Nom donné par M. Bory de Saint-
Vincent cà la quatrième tribu de sa famille des arthrodiées.
Cette tribu mérite, ainsi que le fait observer l'auteur, toute
l'attention des naturalistes. C'est dans plusieurs des espèces
qu'elle renferme qu'il a observé, à l'aide du microscope,
l'état purement végétal et l'état entièrement animal, se suc-
cédant de l'un à l'autre, dans le même être (Bory, article
slrthrodiées , Dict. class. ). Trois genres composent cette tribu.-
l' Anthophysis , le Tiresias et le Cadmus; les espèces de ces
genres ont été confondues avec les conferves par les auteurs.
V Anthophysis est caractérisépar ses filamens microscopiques,
simples ou divisés, tubuleux, produisant par leur extrémité
des rosettes ou glomérules hyalins , doués d'un mouvement ro-
tatoire ; les rosettes ou glomérules se détachent bientôt de
leur support, jouissent d'une faculté locomotive, et finissent
(
356 ZOO
par se diviser en une multitude de zoocarpes ou monades ani-
més. Deux espèces composent ce genre , dont une est le volvox
vegetans , Mull.: elles habitent clans les eaux douces. Dans l'une
des planches désignées par le nom d'arthrodiées , on trouve sous
le n.° 12 la figure de V anthophysis dichotoma.
Le Tiresias. Dans ce genre les filamens sont cylindriques, et
le tube intérieur rempli d'une matière colorante, dans la-
quelle se développent des corpuscules hyalins, et articulés par
espacescarrésquiséparentdcsdissépiuiens. Lamatièrecolorante
finit par s'agglomérer dans chaque article en une sphère
ou zoocarpe d'apparence semblable aux genres nés des Con-
jugées ( voyez Zygnema ) , et inerte jusqu'au moment où , rom-
pant l'article par son développement, et se mettant en contact
avec le fluide environnant, elle commence à se mouvoir en
divers sens, et finit par voguer librement, laissant tout brisé
et transparent comme du verre, le tube qui l'avoit produite.
Les tiresias moniliformis et crispa , Bory , sont figurés dans
les mêmes planches des arthrodiées , citées plus haut. M. Bory
ramène encore ici le conferva bipartita , Dillen. (pi. io5), dont
les conaria podura et viridis , Mull., sont les zoocarpes.
Le Cadmus a des filamens cylindriques , ou peut-être un
peu comprimés ; la matière colorante du tube intérieur est
homogène, contenue entre des dissépimens rapprochés, for-
mant des articles plus larges que longs. Cette matière forme
dans chaque article deux zoocarpes, qui, à une certaine
époque, rompent le tube extérieur en tous sens, s'échappent,
et nagent en grande quantité avec des mouvemens très-rapides
autour du tube. Le conferva desiliens , Dillw. , est un cadmus,
dont les zoocarpes paroissent être à M. Bory le monas ou
Yenchelis pulvisculus, Muller. On voit encore, dans les plan-
ches d'arthrodiées déjà citées, une figure du cadmus sericeus,
Bory.
On trouvera dans l'article Arthrodiées , de M. Bory de Saint-
Vincent, d'autres faits curieux cités sur ces zoocarpes, êtres
dont la multiplication est encore un problème, malgré les ob-
servations faites par des naturalistes du premier mérite. (Lem.)
ZOOCHUL. (lchthyol.) Nom que les Kalmouks donnent au
sterlet. Voyez Esturgeon. (H. C.)
ZOOLJTHES. ( Foss. ) C'est le nom qu'on a quelquefois
ZOO 357
donné aux restes de mammifères qu'on a trouvés à l'état fos-
sile. (D. F.)
ZOOLOGIE = MAMMALOGIE'. Le mot Mammalogie , par
lequel on entend la Science des animaux à mamelles, comprend
en effet dans sa généralité tous les animaux qui allaitent leurs
petits immédiatement après les avoir mis au monde , ou
plutôt qui les nourrissent au moyen du liquide sécrété par les
glandes mammaires , que les petits obtiennent par la succion.
Le but de cette science est d'établir les rapports que les
mammifères ont entre eux et avec la nature au milieu de la-
quelle ils vivent, et qu'ils modifient comme ils sont modifiés
par elle. Pour cet effet le zoologiste étudie l'organisation de
ces animaux, les divers phénomènes qu'ils présentent et les
lois en vertu desquelles ces phénomènes s'opèrent ; en un
mot, tout ce qui peut lui faire apprécier leurs différences et
leurs ressemblances. Il recherche ensuite les conditions exté-
rieures qui se lient à leur existence et l'influence qu'elles
exercent sur eux.
Ces divers sujets de recherches et d'études forment eux-
mêmes , par l'étendue de chacun d'eux , des sciences dis-
tinctes; et l'une comme l'autre suffiroit seule à l'esprit le
plus actif et le plus étendu. Ainsi l'anatomie , qui recherche la
structure des parties; la physiologie, qui considère leurs fonc-
tions en elles-mêmes et dans les circonstances extérieures dont
elles dépendent; la psychologie , qui a pour but les actions
dans leurs causes efficientes, ne font point spécialement l'ob-
jet de la mammalogie ; mais elles en sont les auxiliaires indis-
pensables; sans elles toute la zoologie ne seroit qu'une science
vaine , plus propre à exercer les forces de l'esprit qu'à l'é-
clairer.
Cependant la perception de ces rapports, l'appréciation de
i Le plan de ce Dictionnaire et l'étendue des articles qu'un tel ou-
vrage comporte, ne me permettent ni de réunir dans celui-ci tout ce
qui fait partie de la mammalogie, d'autres articles auxquels je ren-
voie en ayant parlé, ni de donner au tableau systématique des mammi-
fères tout le développement qu'on recherche dans les traités particuliers;
mais l'ouvrage spécial dont cet article est extrait, paroîtra plus tard
avec les développemens que demande un travail de cette importance.
558 £00
l'influence qu'exercent les uns sur les autres, et sur ce qui
les entoure , les animaux de toute espèce, ne peuvent résul-
ter que de l'intégrité de l'existence de ceux-ci , que de l'exer-
cice de toutes leurs fonctions, c'est-à-dire de leur vie. C'est
donc l'animal vivant que le zoologiste doit étudier, qu'il a
pour objet de connoitre ; et s'il en fait un sujet de recherche
après la mort, ce n'est que pour le mieux connoitre dans le
premier état.
L'objet de la zoologie ainsi déterminé laisseroit peu d'am-
biguité dans l'esprit, et celui qui s'occuperoit de cette science
auroit un but vers lequel il pourroit tendre sans hésitation ;
toutefois cette connoissance, quelque lumineuse qu'elle fût,
ne sufîiroit point à l'étude de la mammalogie et à son avan-
cement : ce n'est pas assez d'un but à atteindre, il faut encore
un chemin peur y conduire. Tant que les sciences sont à leur
origine et ne se composent encore que de faits isolés, il suffit,
pour observer et décrire exactement ces faits, de cette droi-
ture naturelle à l'esprit qui le porte à fixer plus particuliè-
rement son attention sur ce qu'il a intérêt de connoitre, et
de la manière la plus convenable à l'objet qu'il se propose,
mais une fois que les faits ne restent plus isolés, et que leurs
Tapports peuvent être perçus , une fois surtout que le nombre
de ces faits s'est beaucoup accru et que les rapports font le
but principal des recherches, la simple observation des phé-
nomènes n'est plus suffisante , et l'une des premières nécessi-
tés des sciences alors est la coordination des faits connus,
leur réunion en un corps, en un système qui les présentent
à l'intelligence dans leur ensemble et suivant leurs relations
les plus intimes. Or, c'est par la méthode, par les règles sui-
vant lesquelles l'esprit peut procéder et l'ordre s'établir, que
l'homme parvient à s'élever des faits particuliers à ces sys-
tèmes, à ces généralités de divers ordres qui embrassent la
nature entière et qui peuvent n'avoir de terme que celui de
la nature elle-même.
En ne considérant que la mammalogie , nous pourrions
nous borner à ne parler de la méthode que relativement à
elle. Cependant , comme le niammalogiste n'a pas seulement
pour objet la simple classification des mammifères , que sou-
vent il est obligé d'étudier des organes , de déterminer des
ZOO 359
fonctions , de rechercher des causes , quelques réflexions som-
maires sur la méthode appliquée à la zoologie en général ns
seront point déplacées.
Tous les rapports naturels des êtres , tous les arrangemens
réguliers , tous les systèmes fondés en raison , approchent d'au-
tant plus de la perfection, c'est-à-dire de la vérité, que les
laits sont plus nombreux, mieux connus, et que leur compa-
raison a été plus exacte. Cette vérité est fondamentale pour
toutes les sciences d'observations. Rien, absolument rien, ne
peut à nos yeux exister, pour elles, avant les faits; ce sont
eux seuls qui font leurs richesses, c'est en eux que se trou-
vent toutes les vérités qu'elles renferment, et sans eux, quels
que soient ses efforts, l'intelligence ne peut produire que des
fantômes sans vie, qui s'évanouissent au premier rayon de lu-
mière.
Le principe fondamental de toutes ces sciences est donc de
ne jamais admettre pour vérité que ce qui résulte de l'ob-
servation et de l'expérience , que ce qui en sort légiti-
mement par les divers moyens qui nous ont été donnés de
connoitre les êtres et leurs rapports. Toute proposition qui
a ce caractère, porte le nom de théorie, et commande la con-
fiance. Au contraire , celle qui n'est pas le résultat de ce
principe et de l'un ou l'autre de ces moyens de connoitre j
qui ne se renferme pas dans les faits, mais les dépasse et
s'étend au-delà, est une hypothèse; elle ne contient pas né-
cessairement la vérité , n'entraîne point la conviction ; le doute
l'environne, et il ne se dissipe qu'autant qu'elle rentre sous
la règle commune à toute théorie et à toute certitude scien-
tifique : mais cette certitude des théories ne peut jamais être
considérée elle-même comme absolue; elle ne l'est que rela-
tivement aux faits qui lui servent de fondement; car des faits
nouveaux peuvent la modifier ou la détruire , comme ils
pourraient détruire l'hypothèse.
Considéré d'une manière abstraite, le principe que nous ve-
nons d'exposer ne souffre point d'exception: la théorie ren-
ferme des faits, l'hypothèse des suppositions; mais il n'en est
plus de même dans l'application , et la foiblesse de l'esprit
humain ne permet pas de rendre ce principe exclusif. En
effet, les êtres, comme les phénomènes, ne se présentent or-
36o ZOO
dinairement à nous que d'une manière fortuite , quelquefois
dans un ordre très-différent de celui de leurs rapports. S'ils
sont en petit nombre , ils restent ordinairement isolés , et
l'esprit se borne à les conserver dans son souvenir; si , au con-
traire , ils sont nombreux, il a besoin de les lier par des rap-
ports; et si ces rapports ne sont pas évidemment ceux de la
nature , si tous les efforts de l'intelligence sont insuffisans pour
découvrir ces rapports naturels, si l'imagination est forcée d'a-
jouter ce qui leur manque pour établir leur union, la théo-
rie ne peut s'établir, et le secours de l'hypothèse est inévi-
table. L'hypothèse peut donc être légitime; mais elle n'est
jamais qu'une présomption , une supposition , qui peut être
plus ou moins fondée, mais qu'on ne doit jamais s'habituer à
considérer comme une vérité , tant qu'elle conserve ses ca-
ractères et qu'elle n'est pas rentrée dans la catégorie des
théories par la confirmation qu'elle a obtenue de faits nou-
veaux.
La théorie, comme l'hypothèse, telles que nous venons de
les présenter, sont, en dernier résultat, des propositions gé-
nérales qui contiennent tous les faits connus , mais ne con-
tiennent légitimement qu'eux; les vérités qu'elles expriment
ne s'étendent point nécessairement au-delà , et, comme nous
venons de le dire, la seule acquisition d'un fait nouveau peut
les détruire. Cependant plus ces faits seront nombreux, plus
il sera vraisemblable que les faits nouveaux confirmeront ces
vérités, et dès-lors elles ne sont plus seulement des consé-
quences pour la science , elles deviennent elles-mêmes des
principes qui permettent de conclure les faits inconnus avec
plus ou moins de probabilité. On sent toute la différence qu'on
doit faire entre ces principes, lorsqu'ils sont fondés sur un
petit nombre ou sur un grand nombre de faits. Autant ils
méritent de confiance dans le second cas, autant ils en méri-
tent peu communément dans le premier; c'est-à-dire qu'alors
ils sont de véritables hypothèses, auxquelles on donne arbi-
trairement le nom de principe.
Ce sont ces sortes de principes qui, dans les sciences d'ob-
servations , se distinguent par le nom de principes à priori ;
car, dans ces sciences, il n'y en a point d'absolument sem-
blables , c'est-à-dire qui ne tirent leur origine d'aucun fait
ZOO 36!
antérieur: aussi ne se légitiment-ils jamais que par des faits
subséquens; mais alors ils se transforment en principes à poste-
riori , c'est-à-dire qui sont la juste conséquence des faits connus.
Les principes à priori cependant , quoiqu'ils soient , tant qu'ils
conservent ce titre , toujours des hypothèses, ne sont, pas
plus que celles-ci , toujours des erreurs. Un seul animal , une
seule plante, contiennent les lois de la vie; mais il n'appar-
tient qu'au génie d'induire les vérités les plus générales des
faits les moins nombreux et les plus particuliers, de décou-
vrir sans efforts ces principes simples et féconds , qui sup-
pléent les faits, les annoncent, guident dans leur recherche
et leur découverte , et font en quelque sorte descendre la
science du ciel , au lieu de la tirer de la terre. Je n'ai pas
besoin d'ajouter que toutes les hypothèses et tous les prin-
cipes à priori n'ont ni une aussi noble origine , ni d'aussi
heureux effets.
Cet abus des principes à priori, si grave par ses effets, et
qu'il seroit par conséquent si important d'éviter, paroitra ce-
pendant excusable jusqu'à un certain point, si l'on considère
que les rapports des êtres, quoique fondés sur la nature, ne
nous sont connus que quand ils ont été perçus par l'esprit , qui ,
après les avoir abstraits, les concrète en quelque sorte pour
se les rendre perceptibles. Or, les faits sont des êtres com-
plexes qui ont des rapports plus ou moins nombreux et de
différente nature: c'est entre leurs diverses qualités , leurs
divers modes d'existence , que ces rapports peuvent être saisis;
et les sens ne sont pas toujours immédiatement frappés de
ce qui fait la ressemblance ou la différence fondamentale des
êtres; ils ne se forment même à cette distinction que par
l'exercice , et, dans tous les cas, ils ne sont que des instru-
mens passifs, bornés à fournir des matériaux, des sujets, à
l'activité de l'esprit. C'est donc de cette activité, de sa force,
de son étendue , de sa rectitude , que dépend en définitif la
connoissance de ces rapports, qui font l'objet des sciences.
Mais cette activité , comme tout ce qui est dans la nature ,
a des formes qui lui sont essentielles ; elle est soumise à des
règles qu'elle ne peut violer impunément, et qui , dominant
la nature humaine , ont été de tout temps un objet impor-
tant de recherches pour les philosophes. Celles de ces règles,
36: ZOO
de ces lois, qui président à la perception des rapports scien-
tifiques dont nous cherchons l'origine , sont principalement
celles du jugement , de l'induction et du raisonnement.
Or, soit que l'usage des facultés de juger, d'induire, de
raisonner, présente des difficultés, soit que ces facultés puis-
sent être exposées à des altérations, à des maladies, qui en
vicient l'exercice, elles sont sujettes à de graves et fréquentes
aberrations; de sorte que si, dans cet état d'altération, elles
s'unissent dans le travail de l'esprit, ou se servent d'appuis
mutuels pour élever la pensée, il est peu de ces aberrations
dont l'homme ne puisse se rendre coupable ; mais aussi rien
n'égale sa grandeur et sa puissance quand ces facultés sont
pures, actives et libres: alors il crée le système du monde.
De tout ceci il résulte que, s'il n'est pas. possible de juger
définitivement une hypothèse ou un principe à priori, pour
les condamner ou les absoudre , tant que les règles auxquelles
l'esprit humain est soumis n'ont pas été violées, ils peuvent
l'être dès que le contraire a eu lieu ; et, dans le premier cas,
ils sont toujours susceptibles d'être appréciés à leur juste va-
leur, de telle sorte qu'une hypothèse mérite d'autant moins
d'estime, qu'elle contient plus de suppositions, et que ces sup-
positions sont plus fondamentales. Quant à celles qui, repo-
sant sur un principe conjectural, ont recours à de nouvelles
conjectures, pour donner l'explication ou établir les rapports
de chaque fait en particulier, ce ne sont plus des hypothèses
scientifiques; ce sont des jeux de l'esprit, qui n'ont de com-
mun avec les sciences que le sujet , et qui peuvent occu-
per les loisirs de ceux qui s'en amusent , mais qu'on ne doit
ni examiner ni juger sérieusement. Les hypothèses où l'arbi-
traire domine et où les règles de l'esprit sont violées, ne sont
point rares en histoire naturelle; et, en faisant l'application
des règles que nous venons d'indiquer, chacun pourra sans
peine les reconnoître, quels que soient l'éclat ou l'obscurité
du langage sous lequel elles se déguisent.
Ces formes , auxquelles l'activité de l'esprit est soumise ,
et que, dans aucun cas, il ne peut violer impunément, s'ap-
pliquent naturellement à la mammalogie , et les rapports des
mammifères s'établissent par leurs organes. Or , comme dans
tous les faits, dans tous les êtres, on observe des circonstances
ZOO 363
ou des qualités d'ordres divers, qui tiennent plus ou moins
à leur essence , de même les mammifères nous présentent
des organes, des fonctions, des qualités, en un mot, qui diffé-
rent beaucoup par l'influence qu'ils exercent sur leur vie,
par la part qu'ils prennent à leur existence. C'est donc à
apprécier ces qualités , à juger leurs ressemblances , à in-
duire leurs analogies, à conclure leur nature, que l'esprit
doit employer ses forces ; et , comme les mammifères ont
reçu des destinations très- différentes, qu'ils doivent exercer
sur la création des influences diverses , que les uns sont
portés à se nourrir de chair, les autres de végétaux, que
ceux-ci doivent vivre dans l'air et ceux-là dans l'eau,
que plusieurs n'ont de recours qu'à la force pour atteindre
leur proie, tandis que plusieurs autres ne s'aident que de la
ruse, il résulte que les mêmes qualités ne sont pas également
essentielles pour tous ; que celles qui ont ce caractère chez
les uns , ne l'ont pas chez les autres , et réciproquement ;
d'où la nécessité d'étudier chaque organe , chaque fonction ,
par rapport à l'animal qui les présente, afin de" pouvoir dé-
terminer l'ordre de chacun d'eux; autrement on seroit sans
cesse exposé à comparer des qualités qui ne sont pas compa-
rables, à induire sur des apparences trompeuses, à établir
ses raisonnemens sur de fausses prémices.
C'est d'après les organes, appréciés conformément à ces
principes, que se coordonnent les mammifères dans lé système
le plus vrai , dans celui de la nature , qu'on a pu à juste
titre appeler méthode ou système naturel, dès que sa marche
a été tracée, quoique la perfection n'y fût pas atteinte , par
opposition aux coordinations, aux méthodes ou systèmes ar-
bitraires, qui avoient été proposés auparavant, et qu'on put
dès-lors nommer avec raison méthodes artificielles. Dans la
première de ces méthodes, les mammifères se trouvent réu-
nis suivant leurs plus grandes ressemblances ; dans la seconde,
suivant leur conformité à l'une ou à l'autre de leurs quali-
tés, choisies plutôt de manière à en rendre la perception
et la comparaison faciles qu'à les rendre lumineuses et fé-
condes.
La vérité de ces principes ne peut être contestée; mais leur
application présente de telles difficultés , qu'elle serait à peu
364 ZOO
près devenue impossible, si, au moyen de l'artifice que l'on
doit aux méthodes artificielles, on n'étoit parvenu à affoiblir
les difficultés ou à les surmonter même entièrement. En effet,
ces organes d'importance diverse, d'après lesquels les rapports
élevés des mammifères s'établissent, sont, pour la plupart,
des organes cachés, que rien souvent ne manifeste au dehors,
et dont on ne pourroit reconnoître l'existence que par les
secours de fanatomie, c'est-à-dire en détruisant pièce à pièce
les êtres qu'on voudroit connoitre et cependant conserver.
Or, pour échapper à ces graves difficultés, on a cherché à
découvrir les rapports des organes internes avec les organes
externes; et, ce rapport découvert, les uns sont devenus les
signes des autres. Ainsi tous les animaux qui ont des ma-
melles ou qui sont revêtus de poils , ont leurs systèmes orga-
niques fondamentaux semblables; mais c'est à l'observation
seule qu'on doit la connoissance de ces rapports: leur raison
est complètement ignorée. Aussi est-il de la plus grande im-
portance de ne point confondre ces deux ordres de signes ,
comme on le fait encore trop souvent, les signes naturels et
les signes artificiels; autrement le principe de la subordina-
tion des caractères seroit abandonné, et l'on retomberoit dans
l'arbitraire et l'obscurité de l'empirisme.
On s'abuseroit cependant étrangement , si l'on pensoit ,
comme quelques auteurs ont cherché à l'établir, que l'ap-
plication de la méthode naturelle conduit à former, des êtres
vivans, et par conséquent des mammifères, une série linéaire
telle , que tous les individus dont elle se composeroit ne laisse-
roient entre eux que des intervalles égaux , et formeroient
ainsi un tout homogène , dont l'unité seroit détruite par l'ad-
mission ou le retranchement d'un seul individu ou par sa
simple transposition. Cette idée , purement spéculative et
hypothétique à l'époque assez ancienne où elle prit naissance
et où elle embrassoit toute la nature, n'est pas devenue plus
vraie , n'a pas acquis plus de fondement pour avoir été res-
treinte à quelques branches des sciences naturelles; et, mal-
gré les nombreuses richesses que ces sciences ont acquises,
elle n'a pu être soutenue qu'à l'aide de suppositions arbitraires
ou de faits mal observés. On doit même penser que si cette
idéeparoit encore séduisante à quelques esprits élevés, a quel-
ZOO 365
ques observateurs habiles, c'est sans doute plutôt par l'espoir
de la voir se réaliser un jour, que par la conviction de sa réa-
lité actuelle; car elle ne peut pas soutenir l'examen des faits
connus aujourd'hui, et même des faits qu'une analogie légi-
time permet de supposer, sous quelque point de vue qu'on
les envisage.
Mais si l'on ne peut classer les mammifères en une seule et
longue série, on peut, comme dans toute méthode philoso-
phique où l'on réunit les idées particulières dans des idées
générales, et celles-ci dans des idées plus générales encore,
l'on peut, dis-je, dans la méthode naturelle appliquée à la
mammalogie, grouper les mammifères suivant leurs plus nom-
breuses ou leurs plus importantes ressemblances, de manière
à s'élever de généralités en généralités à cette idée de mam-
mifères qui contient tout ce qui constitue aujourd'hui la
science de ces animaux.
En mammalogie , les faits particuliers sont , comme nous
l'avons dit, les individus, les mammifères, considérés isolé-
ment. La réunion des individus constitue les espèces; celle
des espèces constitue les genres; celle des genres, les ordres
ou les familles; celle des ordres, les classes, etc.; de telle sorte
que les individus d'une espèce se ressemblent par le plus grand
nombre de leurs qualités, de leurs caractères; les espèces d'un
genre par des caractères moins nombreux , mais plus impor-
tais, c'est-à-dire par tous ceux des individus, moins ceux qui
caractérisent ceux-ci, etc. Mais nous devons entrer dans quel-
ques détails sur la formation de ces groupes, indépendamment
de toute application.
L'Individu existe tout entier en lui-même et par lui-même;
tout ce qu'il renferme constitue ses qualités : rien ne peut
lui être ajouté ou retranché sans le transformer en un autre
individu; et ses caractères, pour être perçus, n'ont besoin
que de sens exercés et attentifs. Il ne peut jamais y avoir
identité parfaite entre deux individus ; mais leur différence
pourroit, à la rigueur, ne consister que dans la différence
de place qu'ils occupent dans la nature. C'est sur l'observa-
tion et la connoissance exacte des individus que reposent les
vérités de la science : les erreurs qu'elle auroit admises se
retrouveroient dans toutes les opérations de l'esprit sur elle,
366 ZOO
comme les erreurs des prémices d'un raisonnement ou des
premiers nombres d'un calcul se retrouvent dans les résul-
tats qu'on en tire. Enfin, c'est de la réunion des individus que
se composent les espèces; mais il importe de faire remarquer
ici que , chez les mammifères, comme chez tous les animaux
de hautes classes qui se perpètrent par la génération, un in-
dividu pourroit être considéré comme incomplet, puisqu'il
ne présente que les caractères d'un sexe, et qu'un nombre,
quelque grand qu'il fût, d'individus d'un seul sexe ne don-
neroit jamais des caractères suffisans pour fonder complète-
ment une espèce.
L'Espèce se compose, comme nous venons de le dire, des
individus des deux sexes qui ont entre eux le plus grand
nombre de ressemblances, et se caractérise parles qualités de
ces individus, abstraction faite de celles qui leur sont exclusi-
vement propres et qui les distinguent de tous les autres in-
dividus de leur espèce, c'est-à-dire par les qualités qui leur
sont communes à tous.
L'espèce n'est donc plus pour le zoologiste un être exis-
tant par lui-même et indépendamment de toute autre exis-
tence ; elle est un être de raison, le résultat d'une abstraction
formée par l'esprit, qui a dû séparer, par un acte spécial ,
les qualités qui sont propres à tous les individus de celles qui
sont particulières à chacun d'eux ; et elle renferme tout ce
qu'il y a porté, erreur et vérité, et tout ce qu'y a porté
l'observation des individus.
Les Genres , à leur tour , se forment de la réunion des es-
pèces , comme celles-ci se sont formées de la réunion des
individus; ils ne sont, comme elles, que des êtres de raison,
qui ont pour caractères les qualités communes aux espèces.
Ces êtres abstraits sont , ainsi que les espèces, implicitement
renfermés dans les individus, et ils sont exposés à porter en
eux d'autant plus de germes d'erreurs, qu'ils s'éloignent da-
vantage de ce qui est pour eux la source de la vérité. En
effet, si l'esprit a introduit des erreurs dans la formation des
espèces, par une cause quelconque; outre que, par là, ces
espèces seront nécessairement vicieuses, il pourra encore en
introduire dans la formation du genre.
Les Ordres et les Classes ne ^sont que des genres plus ou
ZOO _ 367
moins éloignés. Les premiers se forment de la réunion des
genres, et les classes de la réunion des ordres , c'est-à-dire
qu'ils se caractérisent de ce qui est commun , l'ordre aux
genres, les classes aux ordres. Ainsi les causes d'erreurs s'aug-
mentent proportionnellement aux abstractions : c'est pour-
quoi les ordres et les classes sont exposés à ne pas consti-
tuer des réunions aussi naturelles que les espèces et les genres.
Ce tableau des divisions entre lesquelles se partagent métho-
diquement les mammifères, suppose que ces animaux se dé-
veloppent sans autres influences que celles qui sont inhérentes
à leur nature , qu'ils renferment en eux-mêmes et dont ils ne
sont en quelque sorte que les effets; que leurs caractères de
différens ordres restent les mêmes, et que tel organe carac-
téristique d'une espèce se retrouvera semblable dans tous les
individus dont cette espèce se compose , comme les organes
caractéristiques des genres se retrouveront les mêmes dans
toutes les espèces constitutives de ces genres. Il n'en est point
ainsi. Outre les causes qui agissent en eux , tous les animaux
se développent sous l'influence de causes qui sont hors d'eux
et qui ont la puissance de les modifier dans des limites plus
ou moins étendues. Les modifications qu'ils éprouvent par là
tendent ordinairement à les mettre en harmonie avec les cir-
constances au milieu desquelles ils vivent; et, sous ce point
de vue, il est peu de phénomènes qui méritent à un plus
haut degré l'attention du naturaliste. Ce sont toujours les
organes les moins influens sur la vie qui sont atteints les pre-
miers de ces modifications : une action prolongée des causes
qui les produisent les étend sur des organes d'un ordre supé-
rieur; mais, jusqu'à ce jour, toutes sont restées renfermées
dans de fort étroites limites. Les seuls systèmes d'organes sur
lesquels elles aient été généralement observées, sont ceux qui
caractérisent les espèces: cependant on en trouve un ou deux
exemples dans ceux qui caractérisent les genres; mais ces
dernières modifications n'ont guère été présentées que par les
animaux les plus domestiques, qui se sont associés à l'homme
depuis le plus de temps et qui l'ont accompagné dans toutes
les régions du globe , en un mot sur les chiens ; et les plus no-
tables consistent dans des déformations profondes de la tête
et dans le développement d'un doigt de plus aux pieds de
368 ZOO
derrière. Toutes les autres, à peu d'exceptions près, ne se
montrent que sur les poils, dont elles changent les couleurs,
l'épaisseur ou la finesse.
C'est sur ces phénomènes, qui mériteroient si fort d'être
étudiés et qui, à proprement parler, ne l'ont jamais été, qu'on
s'est fondé pour établir cette hypothèse, que tous les ani-
maux dérivent d'un seul et même germe , et ne sont tels
que nous les voyons aujourd'hui , ne diffèrent au point où ils
le font par leurs organes et leurs facultés, que par l'effet du
temps et des causes extérieures sous l'influence desquelles
leurs générations se sont développées. Cet exemple seroit
très-propre à montrer jusqu'à quelle exagération peuvent en-
traîner des analogies forcées et l'abus des inductions. Quoi
qu'il en soit, ces modifications accidentelles donnent nais-
sance, en zoologie, à une division intermédiaire aux individus
et aux espèces : c'est celle des races ou des variétés ; il est
peu d'espèces qui n'aient les leurs. Cependant elles ne sont
admises que lorsque leurs caractères sont fixes et se perpé-
tuent par la génération ; et elles acquièrent surtout de l'im-
portance chez les animaux domestiques , qui alors peuvent
être doués de qualités nouvelles, plus utiles à l'homme que
celles qui sont propres à l'espèce. C'est ainsi que, dans l'es-
pèce du mouton, la variété désignée sous le nom de mérinos
est revêtue d'une laine fine, au lieu du poil grossier du mou-
flon , qui peut être considéré comme présentant le type de
l'espèce dans toute sa pureté.
Nous avons dit, en thèse générale, que les espèces se for-
ment de la réunion de plusieurs individus; les genres, de la
réunion de plusieurs espèces, etc. Cela est vrai tant que la
science, à son origine, est encore empirique et sous les simples
lois de l'observation; tant qu'elle ne s'est point encore enri-
chie de principes qui lui soient propres; tant enfin que le na-
turaliste ne peut encore tirer des lois générales de la science
pour s'en faire un appui et conclure ce qui doit être de ce
qui est, ce qu'il ne sait pas encore de ce qu'il sait déjà: mais
il n'en est plus de même lorsque des faits assez nombreux lui
ont permis de créer ces principes et de faire reposer sur eux
ses inductions et ses raisonnemens. Or, dès qu'on est parvenu
à déterminer le degré d'importance de chaque système d'or-
ZOO 5C9
ganes, considéré isolément ovi unis aux autres, ou de chaque
partie des divers systèmes organiques dont le corps animal
se compose, dès qu'on a pu assigner à chacun d'eux le rang
qu'il doit occuper et le groupe qu'il est propre à caraclé'-
riser, qu'on s'est assuré de ceux qui exercent le moins d'in-
fluence pour caractériser les individus, de ceux qui en exer-
cent davantage pour caractériser les espèces , de ceux qui en
exercent davantage encore pour caractériser les genres, etc.,
et qu'on a apprécié les différences qui accompagnent celles
des sexes, il n'est plus toujours nécessaire d'avoir sous les
yeux plusieurs individus pour en constituer une espèce, ou
plusieurs espèces pour en constituer un genre : il suffit de
faire sur un seul individu l'application de ces principes ;
de reconnoitre que les modifications organiques qu'il pré-
sente sont de la nature de celles qui caractérisent les genres
ou les ordres, par exemple, et que ces modifications ne
se sont point encore présentées, pour qu'on soit fondé à
former un genre ou un ordre de ce seul individu , pour
qu'on soit même obligé de le faire, sous peine d'avouer sa
propre impuissance ou celle de la science; et dans ce cas,
nous en devons la remarque , on ne fait autre chose que
l'application d'un principe établi à posteriori, d'une théorie
fondée sur des observations fidèles et des inductions rigou-
reuses.
Il ne faudroit cependant pas croire , comme quelques au-
teurs l'ont dit, que les classifications en général ne sont que
les fruits de l'arbitraire et de l'artifice, et que l'homme en es.t
librement le créateur. Elles résultent, au contraire, tellement
des facultés de notre esprit, que nous sommes forcés, pour
ainsi dire, de les former. En effet, les espèces, ainsi que les
genres, commencent toujours par être le résultat d'un empi-
risme aveugle, d'un acte irréfléchi de notre intelligence ; et
il ne sauroitmêine en être autrement, car la réflexion ne crée
rien, elle n'a de prise que sur ce qui est antérieur «à son ac-
tion, et si elle contribue à nos abstractions, ce n'est qu'en
nous montrant que nous en sommes capables, et en nous dé-
voilant, dans ce cas, les procédés de notre entendement: la
spontanéité est partout dans l'intelligence.
Toutefois ces abstractions, ces créations de genres de diffé-
59. 2\
37o ZOO
rens ordres , c'est-à-dire plus ou moins rapprochés des indi-
vidus, seroient restreintes dans de fort étroites limites, si
l'esprit étoit abandonné à cette faculté naturelle qu'il a d'ob-
server, de saisir des rapports et de les abstraire . s'il ne s'ai-
dait d'un artifice qui double la puissance de sa pensée, de
l'artifice admirable du langage, lequel, outre les secours qu'il
en reçoit, lui permet d'associer à ses propres efforts les ef-
forts de tous les autres hommes. Le langage est donc un élé-
ment important pour les sciences, une des causes les plus
puissantes de leur agrandissement , surtout lorsqu'il se dis-
tingue par la précision, la propriété de rappeler ou de pré-
senter nettement les images et les idées de toute nature à
l'esprit, et d'en rendre les associations claires et faciles. Une
des premières observations que nous ayons à faire sur ce
sujet , relativement au point de vue sous lequel nous l'envi-
sageons, c'est que, excepté dans quelques circonstances, pour
l'espèce humaine, par exemple, et pour les êtres ou les ob-
jets domestiques, les individualités ne reçoivent point de dé-
nominations particulières, tant le besoin des généralités nous
domine, tant nous avons le sentiment de leur influence sur le
mouvement et l'étendue de la pensée ; et ce que, dans ce cas,
nous avons fait naturellement et par instinct sans doute, la
Taison le confirme dans le langage technique de l'histoire na-
turelle , qui est tout entier dû à la réflexion; car le langage
de cette science, et conséquemment de la zoologie, a tous les
caractères généraux du langage ordinaire : les individus n'y
reçoivent point de noms propres. Ces noms sont réservés pour
les espèces et les genres de tout ordre , et ils ont pris le ca-
ractère de la langue à laquelle ils se sont associés.
Les réflexions qui précèdent ne s'appliquent pas seulement
-aux êtres complets, mais aussi aux parties de ces êtres qu'on
n'apprend à discerner et à faire discerner aux autres qu'à
l'aide du nom qu'on leur impose, et sans lequel l'esprit ne
s'élèveroit même jamais au-delà de l'image des objets parti-
culiers. C'est sur leur distinction et leur dénomination que
repose le fondement de la science ; c'est d'eux que celle-ci
tire sa véritable richesse : aussi le vocabulaire des diverses
branches de la zoologie suffiroit presque seul pour faire appré-
cier leur mérite, le degré de perfection qu'elles ont acquis, et
ZOO %1<
ce qu'elles peuvent encore promettre de succès à ceux qui s'en
occuperont.
Cette disposition naturelle à l'esprit de nommer les objets
et de généraliser, et par suite d'appliquer des noms aux idées
générales, et les effets admirables de ces dispositions sur le
développement de l'intelligence, montrent bien tout ce qu'ont
de puéril les plaintes qu'on s'est quelquefois permises sur les
nouveaux noms introduits dans la science. Les considérant uni-
quement sous le rapport de la mémoire et non sous celui des
idées , au lieu d'y trouver un soulagement , on n'y a trouvé
qu'une faîigue; et ce qui étoit une richesse réelle et précieuse
pour ceux qui ajoutaient du sens à ce nouveau langage, n'est
devenu qu'un appauvrissement pour ceux qui ne pouvoient
le comprendre. Sur ce point, toutes les règles du langage or-
dinaire conviennent encore à celui de la science. Chaque
fois qu'une idée nouvelle est conçue, qu'un rapport nouveau
a été perçu; dès qu'ils ne peuvent point encore être expri-
més avec précision . i!s légitiment un nom nouveau , et d'au-
tant plus qu'ils ont une plus grande importance , que leur
influence devra être plus étendue; et ces dénominations nou-
velles, rarement nécessaires pour le langage commun, vieux
comme la société , don eut être fréquentes pour l'histoire na-
turelle, qui est, pour ainsi dire, encore à son enfance. Les
noms d'espèces se tirent de la langue même dans laquelle on
écrit, du moins communément; et l'usage a en quelque sorte
consacré l'habitude de tirer du grec les noms de genre. La
multiplication inutile des noms est celle qui résulte de noms
donnés à ce qui a déjà été nommé. Une ignorance excusable
souvent en est cause; souvent aussi cet abus repose sur un
système de dénominations nouvelles plus analogiques, et, par
là, fondé sur un motif du moins raisonnable, mais inadmis-
sible , parce que les inconvéniens qu'il entraine sont rarement
compensés par les avantages qu'il présente; mais, dans tous les
cas, un changement de nom qui n'est pas accompagné d'un
changement d'idées, quelles que soient les raisons sur les-
quelles il se fonde, ne peut jamais être approuvé; et qu'en
peut-il être pour ceux qui , en donnant un nom nouveau,
n'ont d'autre objet que de s'approprier des idées qu'ils n'ont
point eues? Malheureusement ces exemples ont été donnés,
«7* ZOO
et le seront encore d'autant plus long-temps que, sur cette
matière, les règles ne seront pas fixées.
En effet, les zoologistes se partagent sur les principes de la
nomenclature, et cette division sert de prétexte aux abus que
nous venons de signaler. Les uns pensent que les noms signi-
ficatifs et qui rappellent les qualités les plus saillantes de l'être
qu'ils désignent, doivent être préférés a ceux qui n'ont au-
cune signification et qui ne rappellent les êtres que par l'asso-
ciation qui s'établit dans l'esprit entre ceux-ci et les sons dont
se compose le nom qui leur a été donné, ce que les autres
n'admettent pas. Ces deux opinions reposent sur des raisons
qui méritent de nous arrêter un moment. Il est certain qu'un
nom dont la composition retrace à l'esprit, par des images,
l'être ou la collection d'êtres qu'il désigne , a un avantage
très-grand sur celui qui ne se compose que de sons insigni-
fians: car, quoiqu'il soit dans notre nature d'oublier l'éty-
mologie des mots, pour ne conserver dans notre souvenir que
leur association, comme simples sons articulés, aAec les objets,
il n'en est pas moins vrai que, si cette association échappe à la
mémoire, elle peut y être rappelée, quand on se souvient du
nom par le sens qu'il porte en lui-même, ou quand on ne se
souvient que de l'objet par l'image des qualités qu'exprime
son nom. Mais l'on conçoit que cet avantage incontestable cesse
en grande partie dès que des qualités exprimées par un nom
ne sont plus exclusives à un objet, dès que ces qualités peu-
vent appartenir à plusieurs êtres ou collections d'êtres diff'é-
rens, et par conséquent les rappeler indistinctement. Or, si
nous considérons qu'en zoologie les vérités générales ne se
composent absolument que de vérités particulières, que les
espèces sont des généralités formées des individus, les genres
des généralités formées des espèces, etc., et que, quel que soit
le nombre des individus et des espèces que nous connoissions,
nous n'avons aucune certitude de connoitre tous ceux qui
existent et qui un jour peuvent être connus , nous serons forcés
d'avouer que nous n'avons non plus jamais la certitude que
les qualités que nous faisons aujourd'hui désigner au nom de
l'espèce ou du genre qui nous les présente , n'appartiendront
pas plus tard ta des espèces ou à des genres que nous ne con-
noissons point encore, et que par là nous nous exposons à
ZOO 375
introduire dans la science une confusion que les dénomina-
tions ont précisément pour objet d'éviter. Les noms significa-
tifs n'ont donc point, en zoologie, l'importance que quelques
auteurs leur attribuent , et ils peuvent sans inconvénient
n'avoir point cette qualité , pourvu que d'ailleurs ils soient
propres à se graver dans la mémoire et aient le caractère de
la langue qui doit les adopter. D'un autre côté il y a une exa-
gération futile à les proscrire : ils sont dans la nature, et c'est
toujours ainsi qu'ils sont formés par elle ; car, les êtres ne se
distinguant que par leurs qualités , ce n'est que par leurs qua-
lités qu'elle peut les désigner. Mais il semble qu'en même temps,
elle ait voulu prévenir les inconvéniens de ce mode de dé-
nomination, en nous donnant la faculté d'associer directement
de simples articulations sonores à l'image des objets, de telle
sorte que tous les noms prennent définitivement ce carac-
tère, ce qui, d'une part, évite toute confusion, et, de l'autre,
accélère, dans une étonnante mesure, toutes les opérations
de l'esprit appuyées sur le langage.
On conçoit que , pour faire l'application des principes dont
nous venons de donner une idée sommaire , et principalement
celle de la méthode à la mammalogie, il faut, comme nous
l'avons dit plus haut, connoitre les divers systèmes d'organes
dont les mammifères se composent, et leur importance relati-
vement aux êtres qui les présentent. C'est pourquoi, avant de
considérer l'emploi qu'on a fait de la méthode pour la classi-
fication des mammifères , nous devrions jeter un coup d'œil
rapide sur ces divers systèmes d'organes, c'est-à-dire sur les
systèmes de la circulation, de la respiration, de la nutrition,
de la génération, du mouvement et de l'innervation, autant
du moins que nous le permettraient les bornes où nous de-
vons nous renfermer ; mais , comme ce travail a dû être fait
aux articles respectifs de chacun de ces systèmes d'organes,
nous nous bornons à y renvoyer, pour éviter une répétition
inutile, et nous passons immédiatement à la considération des
mammifères, supposant leur organisation connue.
Ces animaux sont les êtres les plus compliqués de la nature
et qui offrent à notre étude les organes les plus variés et les
phénomènes les plus divers. Mais chaque individu n'arrive que
successivement à cet état de complication où nous pouvons
374 ZOO
ïe considérer comme complet; et dès ce moment il est sou-
mis à un dépérissement graduel qui le conduit à la mort. Ces
changemens en sens opposé sont marqués par des phases plus
ou moins nombreuses, et qui, suivant les espèces, varient par
l'époque de leur apparition ou par leur importance.
Ces phénomènes d'accroissement et de dégradation, qui
font un des objets principaux de la zoologie, doivent être
aussi pour le mammalogiste un sujet important d'observations;
car, indépendamment de toute autre considération, n'ayant
que ce moyen d'apprécier les différences que l'âge apporte
dans les caractères distinctifs des mammifères , en le négli-
geant, il s'exposeroit à toute sorte d'erreurs; à créer des es-
pèces monstrueuses , à confondre celles qui existent, ou à les
multiplier en les divisant sans fondement, et à porter ainsi
dans la science, avec les vues les plus élevées, les spéculations
les plus fausses.
Toutefois c'est à l'époque où le mammifère est arrivé au terme
de son développement, à l'instant où il peut exercer toutes
les influences qui lui étoient réservées dans l'harmonie générale,
que le naturaliste doit particulièrement s'attacher. C'est par
la connoissance des mammifères, à cette époque de leur vie,
qu'il peut envisager toute la science et s'élever a sa hauteur.
Cette époque est, pour ces animaux, celle où leurs or-
ganes génitaux ont acquis toute leur force , toute leur ac-
tivité : c'est alors aussi que leurs autres fonctions paroissent
s'exercer avec le plus de plénitude et de vigueur; non pas
qu'elles se soient toutes développées en même temps; à cet
égard , les différences même sont assez grandes. Ce sont celles
qui sont essentielles à la vie qui se montrent les premières:
celles qui ne sont essentielles qu'au mammifère ne se mon-
trent que beaucoup plus tard; et, par une exception bien
digne de remarque, plusieurs des facultés intellectuelles se-
roient plus actives chez le mammifère avant l'époque du dé-
veloppement de ses forces musculaires, que lorsque cette
époque est arrivée, comme si les unes avoient été destinées
à suppléer les autres.
Dans leur état de parfait développement , les mammifères
se présentent sous deux formes différentes, sous celle de qua-
drupèdes et sous celle de poissons, lesquelles sont constam-
700 375
ment symétriques. Chacun eonnoit la première par nos ani-
maux domestiques; le type de la seconde se trouve dans les
baleines et les cachalots. Mais tous les systèmes organiques
généraux qui sont attachés à ces formes et à leurs modifica-
tions, et desquelles les fonctions si diverses de ces animaux
dépendent , sont les mêmes chez les uns et chez les autres.
Ces systèmes généraux , dont nous avons parlé précédemment,
constituent et caractérisent , par les variations de leurs élé-
mens, les diverses sortes de genres et d'espèces entre les-
quels ces animaux se partagent. Nous allons brièvement
indiquer les caractères sous lesquels ces variations se pré-
sentent à nous dans la considération extérieure des mam-
mifères.
La première de ces variations, et peut-être la moins impor-
tante, est celle de la taille. En effet, rien ne diffère plus sous
ce rapport que la baleine, qui atteint jusqu'à 80 et 100 pieds
de longueur, et les musaraignes, ou les petites souris, qui ont
à peine quelques lignes. Ce qui frappe ensuite, ce sont les
proportions des diverses parties du corps. Ici ce sont des
animaux qui ont avec l'homme la plus singulière ressem-
blance; là c'en sont qui annoncent la force et l'agilité, ou la
force et la pesanteur; plus loin ce sont des formes effilées ou
trapues, des membres antérieurs réduits à un état rudimen-
taire , tandis que les postérieurs ont éprouvé le plus grand
développement , et semblent constituer des mammifères bi-
pèdes, etc. Je pourrois multiplier de beaucoup l'indication
de ces apparences extérieures, s'il étoit utile de le faire; mais,
quoiqu'elles offrent toujours des caractères importans et no-
tables, elles ne donnent que des indications grossières pour
l'établissement des rapports naturels , et elles ont fait com-
mettre de nombreuses erreurs aux naturalistes qui se sont re-
posés sur elles. 11 n'en est cependant pas moins vrai que les
espèces de chaque genre ont une physionomie commune ;
mais, pour la saisir, il faut une expérience des détails qui
suppose une grande connoissance de l'organisation. Quoi qu'il
en soit, ce point de vue n'est point celui que nous avons
adopté. Rentrons donc dans un ordre de considérations plus
scientifique.
Tout est disposé chez les animaux pour leur conservation,
3?6 ZOO
dans les conditions où ils sont naturellement placés ■: leurs fa-
cultés, ou leurs organes, et leurs besoins , sont dans la plus
parfaite harmonie , et la connoissance de l'un conduit à la
connoissance de l'autre, pour ce qui est du moins des besoins
ou des organes fondamentaux.
Un des premiers besoins, pour les mammifères . est de pou-
voir se placer d'eux-mêmes dans les conditions nécessaires de
leur existence; de là la faculté de se mouvoir et des organes
de mouvement appropriés au milieu qu'ils habitent. Ainsi les
uns ont des membres propres aux mouvemens dans l'air et sur
le sol, des ailes ou des pieds (les chauve-souris et les quadru-
pèdes), et d'autres aux mouvemens dans l'eau, ou des na-
geoires lies cétacés). Un second besoin, celui delà respiration,
ne pouvant être satisfait que dans l'atmosphère , nous trouvons
dans l'organe extérieur qui y concourt, les narines, deux mo-
difications fondamentales; l'une qui caractérise ceux qui vivent
dans l'air, et l'autre qui caractérise ceux qui vivent exclusi-
vement dans l'eau. Chez les premiers, elles sont toujours si-
tuées à l'extrémité antérieure de la face , de manière à s'ou-
vrir constamment eu avant , et chez les autres à sa partie pos-
térieure ou antérieure, mais de manière à s'ouvrir toujours
du côté supérieur, c'est ce qui a lieu chez les cétacés propre-
ment dits.
Le besoin de se nourrir, qui suppose la faculté de prendre
la nourriture, et le besoin de se défendre ou d'échapper à
ses ennemis, qui, dans quelques cas, suppose aussi la faculté
de saisir ceux-ci, viennent après celui de respirer, et sont
aussi essentiels l'un que l'autre à l'existence de l'animal; aussi
voyons-nous les organes qui sont relatifs à ces besoins, unis
l'un à l'autre de la manière la plus intime, et presque tou-
jours concourir ensemble à les satisfaire : tels sont surtout les
dents et les modifications secondaires des organes du mouve-
ment. Les dents sont incisives, canines ou molaires. Tous les
mammifères ne sont pas pourvus de ces trois sortes de dents;
quelques-uns en sont tout-à-fait dépourvus. Leur forme , et
surtout celle des dents molaires, est toujours relative aux
substances dont les animaux se nourrissent; et le mode de
la mastication des alimens résultant de la nature de ceux-ci,
l'articulation des mâchoires est elle-même toujours en rap-
ZOO *77
port avec eux. Ainsi les animaux qui vivent exclusivement
de chair ont des molaires tranchantes et la mâchoire infé-
rieure fixement articulée; ceux qui se nourrissent de subs-
tances végétales les ont aplaties et propres à broyer, et leur
mâchoire inférieure est articulée de manière que les màche-
lières peuvent agir horizontalement les unes contre les autres.
Chez la plupart, les incisives sont des organes de préhension
et de défense : dans l'un et l'autre cas nous les voyons agir
différemment, suivant les animaux. Chez les singes, les car-
nassiers , les chevaux, etc.. elles coupent et pincent à la
manière des tenailles; chez les rongeurs, elles divisent à la
manière des ciseaux; chez l'hippopotame, le dugong, etc.,
ce sont des espèces d'instrumens au moyen desquels ces ani-
maux arrachent du fond des eaux les plantes dont ils se nour-
rissent , et qu'ils peuvent employer avec de grands avantages
contre leurs ennemis; et chez les éléphans elles ne sont que
des moyens de défense. Enfin , les canines sont généralement
des armes offensives ou défensives : telles sont, entre autres,
celles des lions, des sangliers, des hippopotames, etc. Les mo-
difications secondaires des organes du mouvement se présen-
tent sous une variété de formes considérable, et consistent
principalement dans la proportion relative des membres, dans
la division et la nature de leur extrémité, c'est-à-dire dans
le nombre des doigts, leur forme, leurs ongles, leur mobi-
lité, les membranes ou les tcgumens qui leur sont associés ,
etc. En général, les quadrumanes, les insectivores, les car-
nassiers, les rongeurs, les pachydermes, les édentés, sont des
animaux à plusieurs doigts (digités) plus ou moins libres. Chez
tous les mammifères, le nombre des doigts, complets ou rudi-
mentaires , ne va jamais au-delà de cinq à chaque pied , et
n'est jamais moindre de trois; lorsqu'ils se montrent au de-
hors, ils sont ordinairement armés à leur extrémité d'ongles
plus ou moins forts, aigus et mobiles. Les solipèdes ou che-
vaux , et les ruminans ou bisulces , n'ont qu'un ou deux
doigts complets, lesquels sont tout-à-fait enveloppés dans
leurs ongles et à peu près sans mouvement ; de là leur nom
d'ongulés. Les doigts des quadrumanes sont des organes de
préhension, et ils se servent de leurs ongles pour se défendre.
Parmi les insectivores, les uns, tels que les chéiroptères,
5?8 ZOO
ont leurs membres antérieurs développés en forme d'ailes;
d'antres, les taupes, les chrysochlores, etc., les ont orga-
nisés pour fouir; chez les desmans, les doigts des membres
postérieurs sont réunis par une large membrane, qui en fait
de véritables organes de natation : les uns marchent sur l'ex-
trémité des doigts (les digitigrades) , les autres sur la plante
des pieds (les plantigrades)- et toutes ces modifications se
retrouvent chez, les carnassiers proprement dits, chez les ron-
geurs, e!c. ; mais les premiers sont les seuls qui nous présen-
tent des ongles rétractiles . or ces ongles sont la modification
la plus remarquable des organes du mouvement, considérés
comme arme offensive ou défensive. Je ne puis entrer dans
tous les détails que demanderait une exposition complète des
modificalions secondaires de ces organes : il me suffira d'avoir
ii.diquéles principales. J'ajouterai seulement, 1." que la queue
doit être considérée comme pouvant fournir des caractères
de même ordre que les membres : c'est un organe de mou-
vement et de préhension ; car elle ne paroît être utile à
l'animal que lorsqu'elle concourt à ses mouvemens; 2.0 que ,
chez les ruminans et les solipèdes, la liaison entre les mo-
difications secondaires des organes du mouvement et les sys-
tèmes de dentition et de digestion est telle que, jusqu'à pré-
sent, les uns sont les signes infaillibles des autres: ainsi tous
les ruminans , sans exception , sont des animaux bisulces ,
c'est-à-dire à deux doigts complets enveloppés chacun par
un sabot; et tous les solipèdes ont Je système de dentition des
chevaux; 5.", enfin, que le groin du cochon, la trompe de
l'éléphant, sont des organes de préhension, et qu'il en est
de même des lèvres et de la langue, surtout chez un grand
nombre de ruminans. Une foule de vues plus intéressantes
les unes que les autres résultent des modifications de ces
divers organes et de leurs rapports avec la nature des mam-
mifères et leur classification; mais je dois me borner à en in-
diquer l'importance par quelques exemples.
C'est encore comme moyen de défense que l'on peut con-
sidérer les productions solides dont la tête de plusieurs ru-
minans est armée, et que l'on distingue sous les noms de bois
chez les cerfs, et de cornes chez les antilopes, les boucs, les
bueufs, etc., suivant leur nature intime; le bois étant de la
ZOO 379
nature des os, et les cornes étant de la nature des poils. Les
premiers, toujours au nombre de deux, tombent périodique-
ment chaque année; les autres, quelquefois au nombre de
quatre, subsistent durant toute la vie de l'animal: souvent
ce sont les mâles seuls qui en sont pourvus. La forme des bois
varie suivant les espèces de cerfs, et il n'en est pas tout-à-fait
de même pour les cornes. La girafe fait seule exception à ces
règles: ses cornes sont des productions osseuses, comme les
bois des cerfs, mais qui restent toujours recouvertes parla
peau et ne tombent point.
Cependant la recherche et la préhension de la nourriture,
la poursuite et l'attaque d'une proie , la fuite devant l'ennemi ,
etc. , supposent les relations de l'animal avec le monde exté-
rieur ; de là des organes des sens , en même nombre chez tous
les mammifères, analogues à ceux de l'homme et tout-à-fait
en harmonie avec les besoins particuliers qu'ils sont destinés
à satisfaire. Ici, l'animal vivant au grand jour a des yeux for-
més pour recevoir une grande niasse de lumière sans en souf-
frir; là, devant se conduire dans l'obscurité, ses yeux sont
organisés de telle sorte que la plus petite quantité de lumière
lui suffit; ou même telle espèce, vivant perpétuellement sous
terre, est tout-à-fait privée de la faculté devoir. L'oreille ex-
terne, destinée à rassembler les vibrations sonores, est d'au-
tant plus développée et plus mobile que l'animal, plus timide,
a besoin d'être averti de plus loin par le sens de l'ouïe. Sou-
vent des appendices de diverses formes garnissent cet organe;
et, chez les phoques et les autres animaux aquatiques, il est
petit, et a la faculté de se ployer de manière à fermer com-
plètement l'entrée du canal auditif. Les organes de l'odorat,
les différentes parties du nez, ne nous présentent pas moins
de modifications que ceux de la vue et de l'ouïe. Plus les
surfaces où se trouve le siège de ce sens sont étendues, plus il
a de force; mais elles peuvent s'étendre en longueur en pro-
longeant le museau, comme chez les ours et les chiens, ou en
se reployant sur elles-mêmes, comme chez les phoques, etc.,
qui ont le museau très-court et l'odorat très-fin ; et les mam-
mifères aquatiques ont la faculté de fermer et d'ouvrir leurs
narines à volonté : enfin, les narines sont quelquefois entou-
rées par un organe glanduleux plus ou moin6 étendu, nommé
5So zoo
mujle, La langue, où réside principalement le goût, est cou-
verte de légumens très-divers. Chez les animaux qui parois-
seiit avoir le plus de délicatesse dans ce sens, cet organe est
revêtu supérieurement de papilles molles, où s'épanouissent
les nerfs destinés à percevoir les saveurs; chez d'autres, ces
papilles sont revêtues de parties cornées, aiguës chez les uns
et semblables à des épines plus ou moins arrondies chez les
autres, et peu propres chez tous à la faculté de savourer. Mais
le sens du goût dépend autant des organes de l'odorat que de
ses organes propres; et ce que ceux-ci ne procurent pas à
l'animal, les autres peuvent le lui procurer. Quelquefois la
lèvre supérieure est divisée, comme celle des lièvres, et les
joues sont garnies en dedans ou en dehors d'une poche formée
par un repli de la peau et où les animaux renferment leurs ali-
inens superflus, ce qui se voit chez plusieurs singes et plusieurs
rongeurs. Enfin, le toucher, ce sens auquel on fait jouer un si
grand rôle chez l'homme, paroit, chez les mammifères, borné
à teir faire surtout conrioître la présence des corps et un petit
nombre seulement de leurs qualités; et il paroit avoir pour
siège des parties assez différentes : les mains chez les quadru-
manes, les doigts chez les carnassiers, les lèvres chez un grand
nombre de rnminans, l'extrémité de la trompe chez l'éléphant,
et les poils soyeux, mais surtout les moustaches, chez la plu-
part de ceux qui en sont revêtus; aussi ces poils présentent,
dans leur structure et leur forme, des caractères de la valeur
de ceux des sens, dans leurs rapports de subordination.
Si les sens sont les moyens que les mammifères ont reçus
pour les mettre eu communication avec le inonde extérieur,
la voix leur a principalement été donnée pour communiquer
avec leurs semblables; en effet, chaque espèce a sa voix pro-
pre, qui varie suivant les causes qui la sollicitent. Dans le
danger elle n'est pas la même que dans la joie, et la femelle,
pressée par les besoins de l'amour, appelle son mâle par des
cris très-différens de ceux qui avertissent ses petits. On n'a
distingué par des noms différens qu'un très-petit nombre de
voix d'animaux. Le lion rugit, le cheval hennit, le chien
aboie, le taureau beugle, le chat miaule , le mouton bêle,
etc.; et c'est souvent par des différences dans la voix qu'on a
appris à distinguer des espèces.
ZOO 58i
En supposant fous les animaux dans des conditions telles
que leurs besoins de se nourrir et de se défendre puissent être
satisfails complètement , l'existence individuelle se eonserve-
roit aussi long-temps que la nature de chaque individu le corn-
porteroit. Ces conditions n'existent nulle part d'une manière
absolue. D'abord , les animaux herbivores, étant destinés à
servir de proie aux animaux; carnassiers , ne peuvent résister
à leurs ennemis qne dans certaines limites, et l'existence de
ceux-ci trouve également des limites dans les bornes de leurs
facultés : de ces luttes résulte l'harmonie que nous voyons
partout s'établir dans la nature entre le nombre des animaux.
Ensuite les conditions d'existence sont susceptibles de changer
suivant une foule de causes naturelles, sousl'action desquelles
les mammifères peuvent être conduits fortuitement, et qui
les feroient succomber, s'il n'y avoit pas été pourvu. Tels sont
les climats, les saisons, en un mot lesagens extérieurs et beau-
coup d'autres causes encore qui nous sont inconnues. En effet,
nous voyons certains organes des mammifères se modifier
conformément aux circonstances qui les environnent, et se
mettre en harmonie avec elles. Ces organes sont les plus super-
ficiels, ceux dont la vie et la conservation des animaux dé-
pendent le moins, et qui par conséquent peuvent éprouver
des changemens non -seulement sans dangers, mais utilement
pour eux: ces modificalions se manifestent dans les tégumens:
les poils soyeux et les poils laineux deviennent plus ou moins
longs, plus ou moins épais, et leurs couleurs sont susceptibles
de varier dans de très- grandes limites. Le froid paroit mul-
tiplier les poils et les rendre plus fins; aussi les plus belles
fourrures viennent-elles du Nord. La chaleur semble avoir une
action tout-à-fait contraire à celle du froid ; mais ces règles
souffrent de nombreuses exceptions. Quant à la couleur des
poils, on ne connoit point la cause de ses divers changemens.
Ces parties tégumentaires ou qui entrent dans le vêtement
des mammifères, constituent les derniers caractères de ces
animaux, ceux qui établissent leurs derniers rapports, les ca-
ractères des espèces ou des individus, suivant que les individus
d'une même espèce sont ou non restés sous les mêmes influences.
Dans le premier cas, tous les individus d'une espèce se res-
semblent par le pelage; dans le second, en général, ils difl'è-
582 ZOO
rent. Cependant il est des espèces dont le pelage varie par des
causes qui ne sont pas suffisantes pour faire varier celui d'au-
tres espèces , et toutes les espèces n'éprouvent pas les mêmes
effets des mêmes causes. Au reste c'est une des parties les plus
obscures de la mammalogie et qui demande le plus de re-
cherches. Il nous suffira d'en avoir indiqué les difficultés.
Tout ce qui précède ne regarde que l'existence des indivi-
dus; mais, avant d'arriver au terme de leur vie, les individus
sont destinés à se reproduire et h propager ainsi leurs races
indéfiniment. Sous ce rapport, l'individu, chez les mammi-
fères, est double; il se compose de deux êtres, l'un qui est
pourvu des organes mâles, et l'autre des organes femelles; et
ces organes, ainsi que le phénomène de la génération, se pré-
sentent sous des formes et avec des circonstances très-variées.
La première différence qui s'observe à cet égard, c'est que
les femelles du plus grand nombre, en mettant leurs petits
au monde , s'en séparent entièrement et les allaitent dans le
nid qu'elles leur ont préparé d'avance; tandis que d'autres,
les mettant au monde presque immédiatement après la fécon-
dation, les reçoivent dans une poche abdominale qui fait l'effet
du nid, et où ils achèvent de se développer par allaitement.
Comparant cette poche à une seconde matrice, on a donné à
ces animaux le nom de didelphes. Les mâles n'en sont point
pourvus, et elle n'est pas développée au même degré chez les
femelles de toutes les espèces : il en est même où elle ne
consiste qu'en un léger repli; de telle sorte que ce caractère,
tout important qu'il est, ne suffit point pour faire reconnoitre
si tel individu appartient ou non à sa famille ou à son genre:
dans ce cas, les autres caractères suppléent à celui-là. La
vulve, chez toutes les femelles des mammifères, est ordinai-
rement fort simple, et cet organe est quelquefois environné
d'une poche glanduleuse, qui s'étend jusqu'autour de l'anus.
Dans quelques genres, et principalement ceux des singes, le
clitoris acquiert souvent un développement qui l'égale à celui
de la verge; dans d'autres, comme les taupes, les chrysochlo-
res, il contient le canal de l'urètre, et l'époque du rut se
marque plus ou moins chaque mois par l'accumulation du
sang dans la vulve ou autour d'elle, par une plus grande ac-
tivité de ses glandes et par une véritable menstruation. Les
ZOO 585
mamelles sont tantôt abdominales et tantôt pectorales; ici elles
se montrent dans les aines; là sons les aisselles; et. chez quel-
ques espèces, elles s'étendent de la poitrine à l'extrémité pos-
térieure de l'abdomen. Chez les mâles, les mamelles existent,
comme chez les femelles, à peu d'exceptions prés; et leur
verge se présente dans deux directions différentes, lorsque cet
organe est inactif. Chez les uns il se dirige d'arrière en avant,
comme chez les chiens, et chez les autres d'avant en arrière,
comme chez les chats; mais elle reprend constamment la pre-
mière de ces directions lorsque l'union des sexes doit avoir
lieu. Quant à ses formes, elles sont extrêmement variées, et
souvent son gland est revêtu d'épines et même de crochets
acérés, qui soumettent les femelles, par la douleur, aux em-
hrassemens du mâle. Ces formes si diverses n'ont point été
étudiées, et on ignore quels sont leurs rapports avec les or-
ganes de la femelle et le phénomène de la fécondation. Les
testicules se montrent quelquefois suspendus dans un scro-
tum très-large ou renfermés dans un scrotum étroit, ou enfin
ils sont tout-à-fait cachés dans l'abdomen; et une poche glan-
duleuse enveloppe ces parties et l'anus chez plusieurs espèces.
Enfin, quand l'époque du rut est marquée chez les mâles
comme chez les femelles, elle s'annonce par des phénomène
particuliers: ou les testicules acquièrent plus de volume, ou
des sécrétions nouvelles s'opèrent dans des appareils glandu-
leux jusqu'alors inactifs, et dans des parties très-éloignées des
organes génitaux.
En général, les petites espèces sont beaucoup plus fécondes
que les grandes, et la durée de la gestation varie suivant les
espèces : aussi les petits naissent-ils à des degrés de dévelop-
pement très-différens. Chez les didelphes, les traces des mem-
bres s'aperçoivent à peine; chez certains rongeurs, plusieurs
des sens sont encore fermés, tandis que, chez les chevaux.
les pachydermes, les ruminans, les petits ont , en naissant,
le libre exercice de leurs membres et de leurs sens. D'après un
calcul de Buffon, la durée de l'accroissement, depuis le mo-
ment de la naissance jusqu'à celui où l'animal atteint l'âge
adulte, feroit le septième de la durée totale de la vie.
C'est ici que nous devons dire un mot des mulets ou métis,
c'est-à-dire des individus qui naissent de l'accouplement d'un
384 ZOO
mâle et d'une femelle d'espèces différentes. Il n'est point rare
devoir de tels produits; mais il n'y a aucun exemple, parmi les
mammifères, que des individus libres et dans la situation de se
livrer à leur impulsion naturelle leur aient donné naissance.
Aucun métis n'est provenu que du mélange d'animaux domes-
tiques ou d'animaux esclaves; et ces animaux, pour s'unir,
ont dû appartenir à des espèces d'un même genre , et d'un
genre naturel. Aucune exception constatée n'a été apportée à
ces règles. Ainsi on a eu des produits du cheval et de l'àne ,
de l'àne et du zèbre, du cheval et du zèbre, du loup et du
chien, du lion et du tigre, du bélier et de la chèvre, du
bison et de la vache; et les mulets se caractérisent par plus
ou moins de ressemblance avec les espèces d'où ils provien-
nent, sinon que la faculté de se reproduire et de se perpétuer
leur est à peu près refusée : en effet , il n'y a pas d'exemple
qu'une race de mulets se soit perpétuée au-delà de la qua-
trième ou cinquième génération; et ordinairement ils sont in-
féconds, ce qui devient aussi le partage des races modifiées à
un certain point par la domesticité. Enfin, on trouve encore
dans la difficulté des petits mulets à se développer et à atteindre
l'âge adulte une preuve de la foible source de vie qu'ils ont
reçue de leurs parens.
Jusqu'à présent nous n'avons considéré les animaux que re-
lativement à leurs organes et aux fonctions qui leur sont inhé-
rentes: mais il n'est qu'un petit nombre d'organes qui agissent
par leur nature propre , et ceux-là seulement qui sont chargés
des fonctions de la vie végétative : ceux qui sont liés à la vie ani-
male sont en grand nombre sous l'influence de fonctions d'une
nature toute particulière, dont le siège n'est point en eux, mais
dans le cerveau ; ce sont celles de l'intelligence et de l'instinct ,
sanslaconnoissance desquelles l'animal n'est pas plus connu que
si on ignoroit la structure de ses membres. Je dois cependant
ïn'abstenir d'en traiter ici , les ayant exposées sommairement à
l'article Instinct. Seulement je rappellerai que l'intelligence et
l'instinct sont en raison inverse l'un de l'autre; que les qua-
drumanes, les carnassiers/, les pachydermes, etc., ont beau-
coup d'intelligence et peutA'instinct , et que, par contre, les
rongeurs, les ruminans, on! beaucoup d'instinct et peu d'in-
telligence. Chacun connoit, d'une part, la finesse du singe et
ZOO 385
la facilité d'éducation du chien et de l'éléphant, et de l'autre,
l'art machinal des castors pour se créer des habitations, celui
des hamsters pour se creuser des terriers et se former des pro-
visions d'hiver. En général, les actions des mammifères ont
toujours trois objets: se nourrir, se défendre et se propager ;
c'est dans ces limites que leur intelligence et leur instinct
s'exercent, et l'on parvient toujours à distinguer une de ces
facultés de l'autre, en ce que les actions qui dépendent de la
première ne supposent jamais d'actes réflexifs, tandis que le
contraire a heu pour la plupart des actions qui dépendent de
la seconde.
Une dernière considération m'arrêtera: c'est la distribution
des mammifères sur notre globe. Elle peut être envisagée sous
deux points de vue , sous celui de l'organisation et sous celui
du rapport des diverses parties de la terre. Sous le premier,
nous ne trouvons point d'espèces naturellement cosmopolites,
c'est-à-dire qui se soient rencontrées dans les deux hémisphè-
res; mais un assez grand nombre de genres sont dans ce cas :
ainsi on a trouvé à peu près sur toute la terre des chéirop-
tères insectivores, des musaraignes, des chats, des chiens, des
martes, des ours, des phoques, des rats, des ruminans à bois
et à cornes, etc. , d'où l'on peut conclure que les organes qui
constituent les caractères spécifiques ont pu supporter l'in-
fluence de climats très -divers, et que ces climats n'ont point
eu d'action sur les systèmes d'organes caractéristiques des gen-
res que nous venons d'indiquer ; circonstances importantes
par les conséquences qui peuvent s'en déduire, soit relative-
ment aux idées d'espèces , soit relativement aux règles qui doi-
vent être suivies dans l'acclimatation des animaux qui peuvent
nous être utiles. L'habitation , la patrie de chaque espèce est
plus ou moins circonscrite. Quand aucun obstacle matériel ne
s'y oppose , elle s'étend plutôt dans le sens des latitudes que
dans celui des méridiens, et la raison en est simple ; c'est pour-
quoi un grand nombre de mammifères du nord de l'Europe
se trouve dans le nord de l'Amérique , les glaces établissant
annuellement une communication entre ces deux continens;
mais, toutes les fois que les communications entre deux con-
trées sont interrompues par des mers, des déserts ou de grandes
chaînes de montagnes, nou^ voyons chaque contrée avoir ses
5g. 25
586 ZOO
espèces et ses genres propres: ainsi les singes proprement dits,
le tigre, le lion, le chacal, la civette, les éléphans, les rhino-
céros, les sangliers, les chevaux, les chameaux, un grand
nombre d'antilopes , etc. , sont exclusivement propres à l'an-
cien inonde; tandis que les sapajous, le jaguar, le cougouar,
les moufettes, les coatis et les ratons, les tatous, lesdicotyles ,
les lamas, etc., sont exclusivement propres à l'Amérique ,
quoique habitant sous des climats à peu près semblables. Si
l'on en jugeoit par quelques exemples, on diroit que la sé-
paration des continens a précédé la naissance de leurs habi-
tans , et que des influences diverses ont présidé au dévelop-
pement de leurs organes fondamentaux, comme on l'a sup-
posé. Mais alors comment expliquer que ces influences aient
agi sur un système organique pour produire les sangliers d'une
part et les dicotyles de l'autre, sans agir d'une manière ana-
logue sur celui des chats, par exemple, et surtout des ta-
pirs, qui ne se présente qu'avec des modifications spécifiques
dans les deux continens. En général, la distribution des mam-
mifères sur la surface du globe donne lieu aux problèmes les
plus intéressans et les plus difficiles; aussi sont-ils probable-
ment les derniers que parviendra à résoudre la zoologie.
Arrivé au point où nous pouvons supposer les principes de
la science établis , et avant d'en faire l'application aux mam-
mifères connus, nous allons jeter un coup d'œil rapide sur
les systèmes de classification des principaux auteurs de mam-
malogie ; mais il ne faut point oublier que le mérite des
premiers auteurs d'une science ne doit pas être mesuré d'a-
près les lois que cette science a tirées elle-même de ses pro-
grès , d'après les règles dont elle s'est enrichie plus tard : il
y auroit une grande injustice dans un tel jugement; car, où
les causes n'existent pas, les effets ne peuvent naître. Mais
ce mérite peut être apprécié relativement à ce qui faisoit sa
richesse à l'époque où ils écrivirent, et, dans tous les genres,
comme à toutes les époques, les travaux des hommes ayant
été soumis aux lois de l'intelligence, la violation de ces lois
a toujours dû être un sujet de reproche d'autant plus grave ,
qu'il n'y avoit point de motif d'éloges à leur obéir.
Nous devrions donc examiner, sous ce double point de vue ,
les ouvrages fondamentaux de la viammalogie ; mais ce travail
ZOO 387
remplirent un livre entier: nous nous bornerons conséquem-
ment à de simples indications de dates et de titres, en les rap-
portant aux époques caractérisées par la nature de ces ou-
vrages.
La mammalogie est une science nouvelle, à proprement
parler; c'est-à-dire que son développement est la conséquence
d'une direction de l'esprit humain qui n'étoit point suivie
chez les anciens. Us observèrent sans doute les mammifères,
mais ils le firent dans des vues différentes des nôtres; et, si
l'impulsion qu'ils donnèrent avoit pu se propager jusqu'à nos
jours, on doit croire que la mammalogie n'auroit pas pré-
senté les phases que nous y observons , et ne seroit pas arri-
vée aux résultats que nous avons atteints : un tout autre en-
chaînement de causes et d'effets auroit eu lieu ; mais hâtons-
nous de dire qu'Aristote , qui , dans l'antiquité , eut la double
gloire de créer l'histoire naturelle des animaux et d'en rester
le chef, s'astreignit ordinairement à ces lois de l'intelligence
qu'il avoit lui-même en partie caractérisées, et qu'il suivit
encore mieux qu'il ne les connut, comme font, au reste, tous
les hommes d'un esprit ferme et droit. Mais le syllogisme avec
son dogmatisme étoit un germe de mort dans l'antiquité,
comme il en fut un depuis, au moyen âge, pour toutes les
sciences d'observation.
Le premier essai de mammalogie est celui de Gesner' ; ce-
pendant n'y cherchons point encore de science proprement
dite : c'est un recueil de faits classés alphabétiquement d'après
leur nom , dans la langue où écrivoit l'auteur. Ainsi , point de
rapports scientifiques perçus ni supposés, seulement quelques
rapprochemens empiriques grossiers, qui n'égalent pas même
ceux que nous voyons aujourd'hui familiers au vulgaire; mais,
par contre , tout ce que l'histoire pouvoil offrir à un érudit du
premier ordre, de particularités diverses, fausses ou vraies,
relatives aux espèces dont il donnoit la figure ou dont il par-
loit : aucune sorte de critique ne règne dans l'exposition de
ces faits. La critique est le fruit de la science, et la science
n'existoit pas; elle commençoit.
588 ZOO
Aldrovande * , qui vint après Gesner , ne peut guère en-
core être considéré que comme un érudit qui appliquoit sa
science a l'histoire naturelle. Cependant ses animaux ne sont
plus classés suivant Tordre alphabétique de leurs noms. Il ad-
met ce qu'avoit indiqué Aristote , et, après avoir divisé les
mammifères en solipèdes, en bisulces et en digités, il forme
dans chacun de ces ordres des genres plus ou moins nombreux
et plus ou moins naturels; mais toujours empiriquement: et,
comme il ne travailloit dans son cabinet que sur des figures ou
des descriptions, il est arrivé, paje l'empirisme, à des erreurs
auxquelles cette voie n'auroit point conduit, s'il eût travaillé
sur la nature. Pour lui le rhinocéros est un bisulce, l'éléphant
un solipède , etc.
Nous ne nous arrêterons point aux travaux de Jonston' , ni
à ceux de Carleton3, ni même à l'édition du premier, donnée.
en 1718 , par Ruysch, avec des additions; car le seul ouvrage
de cette époque où la science commence à se montrer, est le
Synopsis methodica animalium de Rai'1, qui parut en 1 6 g 5 .
En effet, Rai, nourri d'Aristote , ne se borne plus à la
simple observation matérielle ; il cherche des causes et des
rapports généraux dans l'organisation. Ainsi , avant de trai-
ter delà classification des quadrupèdes, il considère ce qu'est
l'animal , le phénomène de la génération , les caractères dis-
tinctifs des animaux vivipares et ovipares, leur division; ce
qui le conduit, comme son maître, à séparer ceux qui ont
du sang, et par ce mot il entend le sang rouge, de ceux qui
en sont dépourvus, rangeant parmi les premiers ceux qui
respirent par des poumons et qui ont un cœur à double
ventricule ; mais ces animaux chez lesquels la respiration est
complète, sont vivipares ou ovipares, et les vivipares sont
aquatiques (les cétacés) ou terrestres (les quadrupèdes pro-
prement dits). On voit qu'à l'égard de ces distinctions gé-
nérales la science a pu acquérir plus de précision , d'exacti-
tude, par les travaux qui ont eu lieu depuis, mais qu'aucun
changement fondamental n'y a été apporté.
1 LesSolip.,en 1616; les Bisulc, 1621 ; les Digit., i63;.
2 Né en i6o3. Ses Quadrumanes parurent en it>">2.
3 Né en 1619. Son Onomasticon loicon parut en 1668.
4 Né en 1628.
ZOO 389
Quant à ses quadrupèdes , c'est-à-dire à ses animaux pour-
vus de membres, respirant par des poumons, ayant un cœur
double et étant vêtus de poils, il prend pour leur premier ca-
ractère distinctif les ongles et les doigts, leur nombre, leur
forme , leur action plus ou moins libre , etc. ; pour caractères
secondaires, la rumination, les cornes solides ou les cornes
tombantes, les incisives au nombre de deux ou en nombre plus
grand: et, arrivé aux carnassiers proprement dits, il les sub-
divise par la taille et la forme de la tête. Enfin, tout ce qui n'a
pu se ranger sous ces caractères, forme une division anomale ,
qui se subdivise encore par les particularités organiques que
nous venons d'indiquer, mais qui sont dans d'autres rapports;
aucune nomenclature méthodique complète n'accompagne ces
classifications: si les genres ont des noms, la plupart des es-
pèces n'en ont point, et ils ne sont désignés que par une phrase
descriptive.
Par ce seul exposé on voit combien les travaux de détails
étaient peu nombreux du temps de Rai. On avoit pu recon-
noitre ou plutôt confirmer les caractères sur lesquels reposent
la distinction fondamentale des animaux à sang chaud et des
animaux à sang froid , et l'on n'avoit pu le faire pour les qua-
drupèdes entre eux. En effet, les différences d'un ordre élevé
sont toujours plus faciles à saisir que celles des ordres inférieurs,
bien moins sensibles que les premières: aussi, dans son travail
détaillé et purement empirique sur les quadrupèdes, Rai se
borne-t-il à former de grands genres, qui se trouvent assez na-
turels et que les zoologistes n'ont guère travaillé depuis qu'à
subdiviser. C'est qu'en effet on n'a jamais pu ne pas saisir du
premier coup d'œil les rapports intimes qui existent entre les
solipèdes, les ruminans, les singes, les carnassiers, les ron-
geurs, etc., tel que l'a fait Rai; mais là n'étoit point encore
la science proprement dite ; elle n'est encore chez lui que dans
sa définition des quadrupèdes: le reste de son travail est un
essai, mais un essai inévitable, par lequel il falloit passer, et
qui , en ouvrant la voie , montroit le but.
Linnaeus, qui succéda à Rai dans la recherche des rapports
des quadrupèdes entre eux, n'a fait qu'étendre le travail de
son prédécesseur par la considération d'un plus grand nombre
d'organes, en subdivisant toujours davantage, dans les treize
3ç)o ZOO
éditions successives de son Systema naturce1 , les genres qu'il
trouva établis. Comme Rai , nous ne le voyons encore en pos-
session d'aucun autre principe que ceux sur lesquels reposent
les grandes divisions du règne animal; tous ses groupes d'or-
dres et de genres sont formés empiriquement et distingués par
des caractères artificiels, pris à peu près exclusivement, pour
les ordres, des dents incisives et des ongles, et pour les gen-
res, de différentes autres parties organiques, suivant qu'elles
lui étoient présentées fortuitement par ses groupes formés d'a-
vance. M 'lis il introduisit dans la science une nomenclature mé-
thodique , et ce seul changement auroit suffi pour immorta-
liser son système. 11 est cependant résulté de ce système que ,
les caractères des genres étant de nature très-différente , on ne
voit ni le fondement de leur dénomination commune, ni celui
de leur limitation ; erreur de logique, qui , livrant la science
à l'arbitraire, a eu sur elle les plus fâcheuses conséquences. En
effet, presque tous les travaux de l'école de Linnseus, en mam-
mafogie, ont été, à proprement parler, inutiles pour la science,
quand elle a eu besoin de connoître réellement les mammi-
fères pour apprécier leur nature et établir leurs véritables
rapports.
Linna'us doit cependant moins que son système être accusé
de ce tort: il connoissoit l'objet borné de ce travail; aussi,
dans ses descriptions particulières de mammifères entre-t-il
dans presque tous les détails nécessaires pour les faire con-
noître, ce qui n'a pas été suivi par ses disciples; et ce système,
à l'époque où il le conçut, ne trouvoit point d'autres bases
que celles qu'il lui donna. Malheureusement, pendant trente-
deux ans, il ne put apporter aux principes sur lesquels il l'a-
voit établi aucun changement fondamental. Son dogmatisme
captiva toutes les intelligences qui ne surent que marcher sur
ses traces et l'imiter servilement. Mais cette influence immense,
qu'il dut à beaucoup d'autres travaux, et principalement à son
système de nomenclature, simple et méthodique, donne la
mesure de son génie. En effet , il fut tellement supérieur à son
siècle, que ses erreurs mêmes ne peuvent obscurcir sa gloire.
i Linnseus naquit en 1707. La première édit. de son Systema parut en
1735, et la dernière en 1767,
ZOO 59i
L'influence de Linnseus sur la mammalogie ne s'établit en
France que fort tard et y dura peu. Buffon , qui commença à
publier son Histoire naturelle des quadrupèdes en 1749, frappé
principalement de ce qu'il y avoit d'arbitraire dans le Sjstema
naturœ animalium de Linnaeus, et se défiant, peut-être à cause
des résultats auxquels le naturaliste suédois avoit été conduit,
des rapports qui s'aperçoivent entre les quadrupèdes à leur
seule vue , ne tint aucun compte de la considération de ces
rapports dans la description successive qu'il donna de ces ani-
maux, et se borna à en traiter dans des discours généraux non
moins remarquables quelquefois par la profondeur et l'éléva-
tion des idées que par l'éclat et la noblesse du style. Quant
aux quadrupèdes, il en fit l'histoire et en donna une descrip-
tion très-étendue, ensuivant un ordre purement artificiel. On
sait que la partie descriptive est due tout entière à Daubenton,
et qu'elle peut encore être présentée aujourd'hui comme un
modèle de précision et d'exactitude. La partie historique con-
tient des erreurs inévitables à une époque où la critique n'étoit
point encore assez éclairée pour faire apprécier les récits des
voyageurs, source principale, mais impure, où Buffon dut
puiser les élémens de cette histoire, d'ailleurs si attachante
souvent par les détails philosophiques dont elle est semée. Le
préjugé qui dominoit ce grand homme dans ses premiers tra-
vaux ne pouvoit tenir contre l'expérience ; aussi le voyons-
nous, dans les derniers volumes de son ouvrage, réunir, entre
autres, tous les singes dans un même groupe général, et y for-
mer ensuite des divisions très-naturelles, et comme l'avoit fait
Linnaeus même. Quoi qu'il en soit, Buffon fut d'abord moins
considéré comme naturaliste que comme grand écrivain. Les
descriptions de Daubenton , isolées l'une de l'autre, n'indiquant
presque aucun rapport, ne purent être appréciées: les histoires
seules trouvèrent des juges dans les admirateurs de l'écrivain,
ce qui explique pourquoi l'un fit plutôt naitre des imitateurs
que l'autre.
Pendant la même période, Klein en Allemagne, en 1761 ,
et Brisson en France, en 1766, s'occupèrent des mammifères
et de leur classification, de leurs rapports; mais l'un et l'autre
s'écartèrent encore plus de la nature que Linnseus, et leurs ou-
vrages ont à peine laissé quelques traces. 11 faut toutefois ex-
or- . ZOO
cepter de l'oubli les descriptions originales données par le
dernier , qui sont remarquables par l'exactitude des caractères
spécifiques.
C'est donc exclusivement sous la direction de Linnasus et
de Buffon que les naturalistes marchèrent dans cette première
époque de la mammalogie , que l'on pourroit à juste titre dé-
signer sous le nom d'époque empirique.
En effet, d'une part, Erxleben en 1777 , Pennant en 1771,
1781 et i795,Storr en 1780, Boddaërt en 1785 , Gmelin en
3788, et même Vicq-d'Azyr en 1792, et Blumenbach en 1796,
ne firent que suivre les pas de Linnseus; tandis que, de l'autre,
Allamand, Vosmaër, Lacépède , Bernardin de Saint-Pierre,
se mirent, mais de bien loin, pour la plupart, à la suite
de Buffon et Daubenton. Un seul homme, Pallas , esprit
élevé , jugeant ses maîtres, imita de chacun d'eux ce qu'ils
avoient de bon; et, après avoir rapproché, avec Buffon, par
une critique judicieuse, ce qui pouvoit constituer l'histoire
de ses mammifères, recherché, avec Daubenton, les détails
de leurs organes, nous le voyons établir leurs rappors naturels,
avec Linnaeus: mais, quoiqu'il ait pu fonder ses comparaisons
et ses rapprochemcns sur v.n plus grand nombre de points , en
raison de la connoissance plus étendue qu'il avoit de l'orga-
nisation, il est encore contraint, faute de principes fixes, de
se livrer à tous les tatonnemens de l'empirisme , de ne former,
à peu d'exceptions près, que des genres artificiels dans le riche
et beau travail sur les rongeurs, qu'il publia en 1778, sous le
titre de Novœ species quadrupedum e glirium ordine.
Cependant les travaux anatomiques devenoient nombreux ;
les ressemblances et les différences des mammifères les uns avec
les autres se multiplioient par l'observation ; on cherchoit à ap-
précier la part de chaque organe à leur existence ; l'idée de leur
nature , comme celle de la vie, prenoit plus d'étendue et d'exac-
titude, et le principe rationnel sur lequel doit reposer l'établisse-
ment des rapports qu'ils ont entre eux, pouvoit être proclamé;
maisil falloit le concevoir, et c'est ceque fit mon frère dans l'idée
de la subordination des caractères. Cette idée fait le caractère
de la seconde époque de la zoologie , comme l'empirisme fait
celui de la première. L'ouvrage où elle a été exprimée pour
la première fois et où l'application en a été faite , est le tableau
ZOO 3y3
élémentaire de l'Histoire naturelle des animaux que mon frère
publia en 1798. Mais entre l'apparition d'une idée mère et son
développement complet l'intervalle peut être grand; et, en
effet, depuis cette dernière époque, tous les travaux de zoo-
logie ont été dirigés vers ce but, surtout en France. En 1801 ,
M. de Lacépède exposa un tableau des divisions et sous-divi-
sions, ordres et genres des mammifères. En 1804, M. Des-
marest publia un tableau méthodique des mammifères dans le
Dictionnaire d'histoire naturelle; en 1806, M. Duméril fit pa-
roilre sa Zoologie analytique; en 1816, M. de Blainville fit
imprimer dans le Nouveau Bulletin de la société philomatique
le prodrome d'une nouvelle distribution systématique du règne
animal; mon ouvrage intitulé, Des dents des mammifères , con-
sidérées comme caractères zoologiques (1825), avoit le même
objet que ces différens traités; Les familles naturelles de M. La-
treille parurent en 1825 ; le tableau de l'Histoire naturelle
des animaux de mon frère reparut en 1817 , sous le titre de
Tableau du règne animal , dont une troisième édition vient
d'être achevée (1829); M. Temminck a publié, en 1827, à la
fin du premier volume de ses Monographies de mammalogie,
un tableau méthodique des mammifères; enfin, M. Duvernoy
vient de terminer, en 1828, son cours des mammifères à l'Aca-
démie de Strasbourg, en exposant dans un tableau les carac-
tères des différens ordres entre lesquels les mammifères se par-
tagent. J'indiquerai encore le Prodromus systematis mammalium
et avium d'Illiger, publié à Berlin en 1811 , et l'esquisse du
Système d'histoire naturelle de M. Oken, Paris, 1821 , quoi-
qu'ils aient plutôt pour objet de modifier les nomenclatures
que d'améliorer la méthode et d'appliquer le principe de la
subordination des caractères.
On comprend assez que ces tableaux méthodiques et gé-
néraux de toute la mammalogie n'apportent de modifications
au système de classification des mammifères que dans quel-
ques-unes de ses parties, et que ces modifications auroient
pu être présentées séparément: aussi plusieurs auteurs, en
se bornant à porter leurs travaux sur des ordres, des genres
ou des espèces , à les circonscrire dans des subdivisions quel-
conques du système général, ont rendu à la science les mêmes
services que ceux qui ont placé ou encadré leurs recherches
3g4 ZOO
dans un tableau complet des animaux qui nous occupent.
Parmi ces auteurs , nous indiquerons principalement M.
Geoffroy Saint - Hilaire , qui, un des premiers, a travaillé
à fonder la méthode naturelle par ses belles recherches sur les
didelphes, les chéiroptères, les quadrumanes, etc., et qui,
depuis, s'élevant en anatomie à des considérations d'un autre
ordre, tend encore d'une manière moins directe, mais non
moins utile peut-être , à étendre et à approfondir la zoologie
tout entière.
Chacun des travaux que nous venons d'indiquer contient
des notions plus ou moins vraies et a eu une influence plus
ou moins grande sur les progrès de la inammalogie ; mais l'es-
pace me manque pour les juger d'après les principes établis
plus haut et apprécier les innovations qu'ils contiennent, ce
que chacun, au reste, peut faire, en se chargeant soi-même
de l'application de ces principes.
Il est superflu d'ajouter que ces travaux de mammalogie, ces
tentatives diverses faites pour établir les rapports que les mam-
mifères ont entre eux, n'ont eu lieu qu'à l'aide des descrip-
tions données par les voyageurs ou les monographes, ou par
la vue des animaux mêmes, soit dans les ménageries, soit dans
les cabinets d'histoire naturelle ; et les descriptions ont suivi
la marche de la science , de sorte que celles des derniers voya-
geurs ou des derniers monographes sont sans comparaison plus
complètes que celles des premiers, et ont même sous ce rap-
port un tout autre caractère.
Il nous reste actuellement à exposer le tableau méthodique,
le système naturel des mammifères, tel que les divers travaux
dont nous venons de parler permettent de le composer; mais
pour les genres seulement, et surtout pour ceux dont l'atlas
de ce Dictionnaire nous offre les types ; et l'antropologie de-
vant, à notre sens, former une branche spéciale de la mam-
malogie, à cause de sa nature, de son étendue et de ses
difficultés , nous l'envisagerons comme ayant été traitée à l'ar-
ticle Homme, et nous passerons immédiatement à l'ordre des
quadrumanes.
ZOO 395
I.er ORDRE.
LES QUADRUMANES.
Us ont les membres antérieurs et les postérieurs terminés
par des mains à peu près semblables à celles de l'homme , dans
lesquelles le pouce, séparé des autres doigts, peut leur être
opposé.
Ce sont des animaux qui se nourrissent de fruits ou d'in-
sectes, vivant dans les forêts et sur les arbres, où ils grimpent
avec la plus grande facilité. Ils forment trois familles : i.°les
singes, ou les quadrumanes de l'ancien monde; 2.0 les sapa-
jous, ou les quadrumanes du nouveau monde, et les makis,
ou lémuriens, qu'on a aussi désignés par le nom de singes à
museau de renard; lesquels se distinguent les uns des autres par
des modifications du système organique de l'alimentation.
I.re FAMILLE.
Les Singes.
Tous les singes ont le même système de dentition , à de très-
légères exceptions près, c'est-à-dire quatre dents incisives
tranchantes à chaque mâchoire , deux canines fortes , quatre
fausses molaires et six molaires vraies, dont les couronnes
sont formées de tubercules mousses. '
1." GENRE.
Les O rangs; Pjthecus, Cuv.
Leurs sens ont de grands rapports avec ceux de l'espèce
humaine. Leurs yeux, très-rapprochés l'un de l'autre, ont la
pupille ronde; leur nez ne se montre au dehors que par ses
ailes et par ses narines sans mufle, ouvertes au-dessus du mu-
seau, et il est très-éloigné de la bouche, qui est presque sans
lèvres; les joues sont simples et sans abajoues; la langue est
très-douce, et l'oreille a la forme de la nôtre. Les poils, qui
recouvrent toutes les parties du corps, excepté la face et l'in-
térieur des mains, sont assez rares principalement aux parties
inférieures. Les membres antérieurs sont très-longs, et, quand
l'animal est debout, ils descendent fort au-dessous des genoux;
l Des dents, etc., pi. 2 à 6.
W ZOO
les postérieurs sont au contraire fort courts; et dans la marche
les orangs ne posent sur le sol que le côté externe de leurs
mains : dans la marche sur leurs quatre membres, ils portent
alternativement le train de devant et le train de derrière en
avant tout entiers. Ils sont sans queue. Les organes génitaux
sont analogues à ceux de l'homme. Ces animaux paroissentêtre
les plus grands et les plus forts de tous les quadrumanes. Ils
habitent les bois et vivent sur les arbres, où ils se construi-
sent des retraites et où la structure de leurs membres leur
donne la faculté de grimper avec la plus grande facilité. Ils se
nourrissent de fruits, d'œufs, qu'ils vont dénicher, d'insectes
et peut-être aussi d'oiseaux. On n'en connoit encore que deux
espèces, l'orang-outang de Bornéo et peut-être des continens
voisins, et le chimpensé des parties centrales de l'Afrique.
Quelques auteurs ont fait de chacune de ces espèces le type
d'un genre , peut-être avec fondement.
2.e GENRE.
Les Gibbons; Hilobates, Illiger.
Ils diffèrent des orangs par des fesses calleuses ; du reste
ils paroissent en avoir les organes essentiels et les mœurs. On
en connoît cinq ou six espèces, toutes originaires du midi de
l'Asie.
3.e GENRE.
Les Semnopithèqces ; Semnopithecus , Fréd. Cuv.
Par la forme de leur corps, les proportions générales de
leurs membres, les traits de leur figure, ces animaux rap-
pellent les gibbons ; mais ils ont,, de plus qu'eux, une queue
extraordinairement longue , habituellement relevée sur le
dos, qui semble faciliter leurs sauts en leur servant de balan-
cier, et leur dernière molaire inférieure est alongée par un
cinquième tubercule impair, qui la termine en arrière. Ils
ont les fesses calleuses, mais ils n'ont point d'abajoues. Toutes
les espèces de ce genre sont de l'Asie méridionale , et vivent
en grandes troupes.
4e GENRE.
Les Guenons ; Cercopithecus , Erxleb.
Ce sont des singes qui n'acquièrent jamais qu'une taille
ZOO 397
médiocre , comparativement aux précédens. Leurs propor-
tions générales et la hauteur de leur train de derrière annon-
cent la légèreté de leurs mouvemens. Ils ont des abajoues,
une queue longue, relevée sur le dos; les fesses calleuses; la
dernière molaire d'en bas n'a que quatre tubercules, et leurs
narines s'ouvrent en arrière du museau. Les guenons sont toutes
originaires d'Afrique et vivent en troupes très-nombreuses.
On en connoit déjà douze ou treize espèces.
5.e GENRE.
Les Macaques ; Macacus , Lacép.
Ces quadrumanes se rapprochent dessemnopithèques, dont
ils ont les dents; mais ils sont pourvus d'abajoues , comme les
guenons, et ils ont les fesses calleuses. Ils ont les membres
mieux proportionnés que ceux des précédens pour marcher
à quatre pattes. La plupart ont la queue courte; mais, quelque
longue qu'elle soit, elle reste pendante , excepté à sa base ,
et ne prend aucune part à leurs mouvemens : sous ce rap-
port, c'est un organe rudimentaire. Leurs narines , comme
dans les genres précédens, s'ouvrent en arrière de l'extré-
mité du museau. Toutes les femelles, sans exception , à l'é-
poque du rut , c'est-à-dire chaque mois , éprouvent autour
des organes génitaux une congestion sanguine qui , chez la
plupart, produit dans ces parties un gonflement monstrueux
que suit ordinairement une véritable menstruation. Dans leur
jeunesse , ils sont susceptibles d'une certaine éducation , mais
en avançant en âge , ils deviennent intraitables par leur mé-
chanceté. Ils ne sont adultes qu'à quatre ou cinq ans ; mais
le rut se manifeste dès la deuxième année, et la gestation est
de sept mois. Des dix espèces qu'on connoit aujourd'hui ,
neuf sont de l'Asie méridionale , et une est du nord de l'Afri-
que et des parties méridionales de TEspagne.
6.e GENRE.
Les Cynocéphales; Cjnocephalus , Cuv.
Les cynocéphales sont des macaques dont la taille s'est
agrandie, et dont le museau s'est prolongé de manière que les
narines s'ouvrent à son extrémité au lieu de s'ouvrir en arrière.
En effet, ces quadrumanes ont le même système de dentition.
398 ZOO
les mêmes organes du mouvement et de la génération, et les
mêmes sens , excepté le changement considérable qui est
survenu à ceux de l'odorat et du goût par le développement
des parties où ils ont leur siège. Après les o rangs, ce sont les
plus grands et les plus forts des quadrumanes , aussi sont-ils
des animaux très-dangereux : dans leur extrême jeunesse ils
se prêtent à quelque éducation, mais en avançant en âge ils
deviennent intraitables et brutaux jusqu'à la férocité. On en
connoit huit espèces , et, comme les macaques, les uns ont la
queue longue , d'autres courte , et plusieurs en sont tout-à-
fait privés; mais cet organe , étant rudimcntaire chez eux ,
n'exerce aucune influence sur leur naturel. Tous les cynocé-
phales se trouvent en Afrique , excepté un seul , qui vit,- dit-
on , aux Philippines.
IL' FAMILLE.
Les Sapajous.
Ces quadrumanes ont à chaque mâchoire quatre incisives
tranchantes, deux canines de médiocre grandeur, trois fausses
molaires et six ou cinq molaires véritables, dont les couron-
nes sont formées de tubercules mousses, et dans cette famille
le caractère des mains présente quelques modifications : plu-
sieurs espèces sont privées de pouces aux membres antérieurs;
d'autres n'en ont que de rudimentaires , et, dans un genre,
le pouce de ces membres est parallèle aux autres doigts et ne
leur est point opposé.1
1." GENRE.
Les Alouattes ; Mjcetes, Illiger.
Ces sapajous se sont fait remarquer parleur tête pyramidale
et la grosseur de leur cou due à un os hyoïde très-renflé et
formant un tambour osseux. Ils ont la queue nue à son ex-
trémité inférieure et prenante. Leur voix très-forte et reten-
tissante leur a valu le nom de singe hurleur ; elle est produite
par les parois élastiques de leur os hyoïde. On en distingue
cinq ou six espèces, qui sont peu connues et originaires du
Brésil et des contrées voisines.
i Des dcnls, pi. 7 à 9.
*
ZOO 399
S.e GENRE.
Les CoaÏta ; Atele's , Geoffr.
Ces quadrumanes sont surtout remarquables par leurs mem-
bres longs et grêles et le peu de vivacité de leurs mouvemens
comparée à la pétulance des autres sapajous. Ils ont la tête
ronde, le museau peu saillant, les narines séparées par une
large cloison, et leur queue, nue à son extrémité inférieure,
est prenante. Le plus grand nombre est privé de pouce aux:
mains antérieures; quelques-uns cependant en ont un , mais
très-court ; et toutes les espèces connues du Brésil ou des con-
trées voisines, au nombre de cinq ou six, ont les parties su-
périeures du corps noires.
3.e GENRE.
Les Lagotriches; Lagolrix , Geoffr.
Ces quadrumanes diffèrent des précédens par la physio-
nomie : ils ont le front plus effacé et le museau un peu plus
saillant ; mais ils ont encore leur queue prenante , nue en
dessous à son extrémité, dans un tiers environ de sa lon-
gueur; des narines séparées par une large cloison; et leurs
membres, moins disproportionnés que ceux des atèles, sont
pourvus de pouces. Us servent en quelque sorte de passage
entre ce genre et le suivant. On n'en connoit encore qu'une
ou deux espèces, qui paroissent être du Pérou.
4-e GENRE.
Les Sajous ; Cebus , Erxl.
Les sajous ont la tête plus arrondie et le museau moins sail-
lant que les lagotriches; mais ils leur ressemblent par les or-
ganes des sens et du mouvement, excepté la queue, qui est
entièrement velue, tout en restant queue prenante, mais elle
n'est plus pour eux un organe du toucher. On en connoit un
grand nombre d'espèces, qui sont toutes des contrées chaudes
de l'Amérique méridionale.
5e GENRE.
Les Saïmiri; Callitrix , Geoffr.
L'espèce qui constitue ce genre , de plus petite taille que
400 ZOO
celles du genre précédent, en a l'organisation, la physiono-
mie et les mœurs; mais ses couleurs sont plus brillantes, et
elle n'a point la queue prenante.
6/ GENRE.
Nocthore; Nocthora , Fréd. Cuv.
Animal nocturne, qui s'éloigne beaucoup, par ses formes
ramassées et ses proportions , des quadrumanes d'Amérique ,
mais qui se nourrit, comme eux , de fruits , d'insectes et même
d'oiseaux. Ses dents sont semblables à celles des sajous, si ce
n'est que les canines ne dépassent point les incisives. Ses
yeux sont très-grands et à pupille ronde ; son nez est saillant,
et ses narines, ouvertes en dessous autant que sur les côtés,
sont séparées par une cloison étroite; sa bouche est fort grande ,
ainsi que ses oreilles, qui sont arrondies. Ses organes du mou-
vement sont ceux des autres sapajous; mais sa queue n'est pas
prenante, et le pouce des mains antérieures est très-peu sé-
paré et très-peu distinct des autres doigts, tous garnis d'ongles
étroits et en gouttière. Les mamelles sont au nombre de deux
sous les aisselles , et la verge est cachée dans un prépuce
très-court entre les deux testicules ; la vulve est simple. La
seule espèce de ce genre qui soit connue est originaire du
Paraguay et du Brésil.
7.e GENRE.
Les Sakis; Pithecia, Desm.
Ils se distinguent surtout des autres sapajous par leurs mo-
laires, qui sont bordées d'une crête saillante à leur face in-
terne. Du reste ce sont des quadrumanes dont on connoit très-
peu le naturel. Us vivent en petites troupes, se nourrissent
de fruits, de miel, d'insectes; et c'est principalement la nuit
qu'ils pourvoient à leurs besoins. Leur tête est arrondie et
leur face peu proéminente; ils paraissent avoir les organes
du mouvement des sajous; mais ils n'ont point la queue pre-
nante. Leur pelage, très-touffu sur toutes les parties de leur
corps, les fait paraître épais et trapus, ce qui, joint à leur
allure assez lente et à leurs couleurs généralement sombres,
leur donne un air de gravité que n'ont point les sajous. Les
oreilles sont très-arrondies , et les poils du dessus de la tête
ZOO 4o»
se dirigent en avant ou sur les côtés, et non point en arrière,
comme chez les sajous. On en a caractérisé huit à neuf espèces ,
qui sont toutes originaires des parties les plus chaudes de l'A-
mérique méridionale.
Plusieurs autres quadrumanes américains paroissent se rap-
procher des sakis et former un genre distinct; mais ils ne sont
point assez connus pour qu'on puisse les caractériser. Ce sont
ceux qui ont été désignés par les noms de melanochir , p<rso-
natus, lugens, moloch , torquatus, infulatus, etc. Ces animaux
n'ont pas été mieux observés que les précédens, quant à leur
naturel. Ils vivent aussi en petites troupes sur les arbres
des grandes forêts; mais ils sont diurnes. On les apprivoise
aisément, et ils deviennent alors doux et confians. Leur œil
est vif; leur agilité fort grande, et ils l'exercent à surprendre
les oiseaux, dont ils paroissent très-avides, quoiqu'ils puis-
sent aussi se nourrir de fruits. Leur voix est forte et gla-
pissante. Ils ont un système dentaire très- particulier et qui
les rapproche des quadrumanes insectivores. Us s'en rappro-
chent encore par leur physionomie: leur front est déprimé
et leur face étroite et peu saillante. On n'a aucun détail sur
leurs principaux organes des sens: leur oreille, arrondie et
lobée à sa partie supérieure , est plus étroite que celle des
sakis, auxquels ils paroissent ressembler tout -à -fait par les
organes du mouvement. Jusqu'à présent on en a distingué six
à sept espèces, qui toutes sont originaires du Brésil et de la
Guiane.
8.c GENRE.
Les Ouistitis: Hapales, Illiger ; Antopithecus , Geoff.
Ces quadrumanes forment un genre qui s'éloigne toujours de
plus en plus des sajous, en ce qu'il perd en partie les carac-
tères des quadrumanes. Ces animaux ont la tête plate , alongée
en arrière; la face peu saillante. Les dents ne sont plus qu'au
nombre de trente-deux : quatre vraies molaires ne se sont
point développées, et celles qui restent sont caractérisées, à
la mâchoire supérieure, par trois tubercules, deux à la face
externe et un à la face interne , avec un talon plus ou moins
5g. 26
402 ZOO
développé à la base de ce dernier, et à la mâchoire infé-
rieure par quatre tubercules disposés par paires , avec une
côte saillante qui réunit les deux tubercules antérieurs . ce
qui les rend fort semblables à celles des sajous. Les organes
des sens paroissent être les mêmes que ceux de ces derniers
quadrumanes. Il n'en est point ainsi des organes du mouve-
ment : la queue n'est point prenante, et le pouce des mains
antérieures n'est point opposable aux autres doigts; le pouce
des mains postérieures a seul ce caractère , c'est-à-dire qu'ils
ne sont véritablement que pédimanes. Ce sont de petits ani-
maux qui ont le genre de vie des écureuils , mais qui se
nourrissent autant d'insectes que de fruits. Leur voix consiste
dans un petit sifflement; ils sont très-irritables et peu suscep-
tibles d'être apprivoisés. Ils se trouvent, comme les précé-
dens, dans les régions les plus chaudes des parties de l'Amé-
rique méridionale. On en a formé deux groupes par la con-
sidération des incisives inférieures plus ou moins proclives.
111/ FAMILLE.
Les Lémuriens.
Ces animaux sont , de tous les quadrumanes , ceux qui
s'éloignent le plus du type commun de cet ordre. Ils se rap-
prochent de certains carnassiers par leur absence de front
et leur museau très-alongé, à l'extrémité duquel sont les na-
rines, qu'un mufle bien complet environne. Ils sont beaucoup
plus quadrumanes que les ouistitis. Leurs pouces , très-déve-
loppés , sont écartés des autres doigts, et peuvent leur être
facilement opposés : aussi les lémuriens sont-ils des animaux
essentiellement grimpeurs qui font leur habitation des arbres;
et les proportions de leur train de derrière surpassant de
beaucoup celles du train de devant, ils ont en outre une
prodigieuse faculté pour sauter. Chez tous on trouve l'index
du pied de derrière garni d'un ongle aigu et relevé , tandis
que tous les autres le sont d'ongles plats ; et dans plusieurs
genres la queue est longue et touffue , tandis que dans d'au-
tres elle n'existe point, et jamais elle n'est prenante. Ce sont
des animaux crépusculaires ou nocturnes. Leurs yeux, fort
grands, dirigés en avant, ont la pupille ronde ou alongée ,
ZOO 4o3
comme celle des chats, mais susceptible, dans l'un et l'autre
cas, d'une grande dilatation. Leur odorat est délicat, et c'est
un sens dont ils font beaucoup plus d'usage que les espèces
précédentes; leur langue est douce chez les uns et rude chez
les autres. Chez la plupart l'oreille est arrondie et assez sem-
blable à celle de l'homme ; quelques-uns cependant l'ont très-
grande et membraneuse ; et , contre ce qui est le plus ordi-
naire chez les animaux des régions équatoriales, ils sont re-
vêtus d'un pelage très-épais, très-fin et d'apparence laineuse.
Les organes génitaux sont dans quelques genres remarquables
par leur structure compliquée.
Les lémuriens sont des animaux dont la grandeur ne sur-
passe jamais celle d'un chien de moyenne taille ; ils aiment
la viande; mais, dans la nature, ils vivent de fruits et sur-
tout d'insectes , car leurs dents , qui sont évidemment for-
mées d'après un plan commun , commencent à nous montrer
les traits caractéristiques de celles des insectivores , des tu-
bercules aigus s'engrenant les uns dans les autres. De plus ,
leurs canines inférieures sont en rapport avec la face interne
des supérieures, au lieu de passer en avant, comme dans les
carnassiers.
Tous sont originaires de l'ancien monde, et principalement
de quelques parties de l'Afrique , de Madagascar et des iles
qui l'avoisinent , de Ceilan , du Bengale.
On en compte déjà un assez grand nombre d'espèces, qui
ont été partagées en quatre ou cinq genres.
1." GENRE.
Les Indris; Indris, Geoffr. ; Lichanotus, Illig.
On ne connoît le seul animal qui constitue ce genre que
par Sonnerat, qui le découvrit à Madagascar. Son museau est
peu alongé ; sa queue n'est guère qu'un tubercule peu appa-
rent. La conque de l'oreille est assez développée et s'élève au-
dessus du sommet de la tête. Sa voix ressemble à celle d'un
enfant qui pleure, et les Madécasses, dit-on, le dressent pour
la chasse. Le système dentaire n'est connu que par les inci-
sives , les canines et une ou deux fausses molaires des mâ-
choires supérieure et inférieure. Les incisives supérieures
sont au nombre de quatre , divisées en deux paires , qu'un
4o4 ZOO
large intervalle sépare ; elles sont en forme de coin, et cha-
que paire converge avec la paire opposée. La canine est une
dent mince , large , courte et triangulaire ; et il en est de
même des deux fausses molaires , qui ne diffèrent de la ca-
nine que par plus d'épaisseur et par une saillie à leur base
interne. A la mâchoire inférieure, les incisives, au nombre
de quatre, sont longues, étroites, tout-à-fait couchées en
avant, et les latérales sont du double plus longues que les
moyennes ; la canine ressemble à la fausse molaire qui la
suit, et elles sont toutes deux semblables ou analogues à celles
de la mâchoire opposée.
2.e GENRE.
Les Makis ; Lemur, Linn.
Ces lémuriens à museau très-saillant ont six incisives à la
mâchoire inférieure, comprimées et couchées en avant; deux
eanines petites et triangulaires; deux fausses molaires ; la pre-
mière semblable à la canine, la seconde plus épaisse; les vraies
molaires, au nombre de trois, vont en diminuant de gran-
deur de la première à la dernière, et toutes présentent deux
tubercules en avant et une crête en arrière, qui s'élève en forme
de tubercule sur le bord externe. A la mâchoire supérieure ils
ont quatre incisives séparées par paires et placées l'une de-
vant l'autre ; une canine longue , mince et tranchante en
avant et en arrière ; trois fausses molaires à un seul tuber-
cule du côté externe , et à un talon plus ou moins étendu
du côté interne; trois vraies molaires, qui ont toutes deux
tubercules à leur bord externe et une crête longitudinale
ensuite; mais la première a en outre deux tubercules à son
bord interne ; la seconde n'en a plus qu'un , et la troisième
en est privée tout-à-fait, de sorte que ce bord interne est
chez elle formé par la crête.
Les makis sont, de tous les lémuriens , ceux qui ont le
museau le plus alongé , ce qui les a fait quelquefois appeler
singes à museau de renard. Leur queue est très-longue et cou-
verte d'un poil touffu; et leurs oreilles, qui ne dépassent pas
la tête , sont petites, arrondies et assez semblables à celles de
l'homme. Tous sont de Madagascar et des iles voisines , et l'on
en distingue déjà dix à douze espèces.
ZOO 4o5
3.' GENRE.
Les Galagos : Galago , Geoffr. ; Otolicnus , Illig.
Ces animaux diffèrent assez peu des makis par leur système
de dentition; ils ont, sans aucune exception , le même nom-
bre de dents, et c'est par des modifications peu nombreuses
dans les formes que celles des premiers se distinguent de celles
des seconds. Les incisives supérieures, petites et séparées par
paires, sont placées sur l'arc d'un cercle très-grand, au lieu
d'être placées l'une devant l'autre ; les canines sont peu ar-
quées et les deux premières fausses molaires très-simples ;
la troisième fausse molaire et les trois vraies molaires ont
leur tubercule interne du côté postérieur de la dent, au lieu
de l'avoir du côté antérieur, comme les makis : du reste, les
dents des deux genres présentent les mêmes saillies et les
mêmes cavités.
Le museau des galagos est plus obtus que celui des makis,
et ils ont encore de plus grands yeux ; la conque de leurs
oreilles , membraneuse et très-développée , a la faculté de se
reployer sur elle-même et de fermer complètement l'orifice
du canal auditif. Ils sont revêtus d'un poil très- fin et très-
épais; les mamelles sont au nombre de quatre. C'est tout ce
qu'on connoit de leurs organes des sens et de ceux de la gé-
nération. Les organes du mouvement sont semblables à ceux
des makis.
Ces quadrumanes vivent sur les arbres à la manière des
écureuils , où ils se nourrissent principalement d'insectes.
On en connoit trois espèces, qui sont originaires d'Afrique
ou de Madagascar.
4.e GENRE.
Les Loris: Loris, Geoffr.; Stenops, Illig.
Ils ont , à peu de chose près , le même système de denti-
tion que les galagos, dont ils ne diffèrent que parce que les
incisives, voisines des canines, sont infiniment plus petites
que les moyennes , et qu'avec l'âge elles tombent souvent ,
ce qui fait qu'alors les loris n'en ont plus que deux ; en ce
que les vraies molaires sont plus étroites à leur face interne
qu'a leur face externe , et que les fausses molaires sont plus
4o6 ZOO
rapprochées les unes des autres, le museau étant moins alongé.
Les membres sont trapus, et la queue est très-courte ou nulle.
Leurs yeux , très-grands, ne voient que dans le crépuscule;
aussi ont-ils la pupille alongée horizontalement: leur oreille ,
courte et arrondie , ressemble à celle des makis, et ils ont la
langue rude ; le pelage est épais et doux. C'est tout ce qu'on
connoit de leurs sens.
Ces animaux, qui vivent principalement d'insectes et d'oi-
seaux, ont des allures assez lentes, quoiqu'ils puissent, par
des mouvemens très-prompts, saisir la petite proie qui se
trouve à leur portée. Ils ont été fort peu étudiés dans la na-
ture. Toutes les espèces connues jusqu'à ce jour sont de Java
ou de Ceilan.
5.e GENRE.
Les Tarsiers; Tarsius, Storr.
Ce sont des animaux moins connus encore que tous ceux
de la famille des lémuriens que nous venons de décrire. Au-
cun n'a été vu vivant ; néanmoins ils forment un genre très-
nettement caractérisé. Ils ont trente-quatre dents; deux inci-
sives inférieures de moins que les genres précédens; les deux
incisives moyennes supérieures sont longues, crochues et tout-
à-fait semblables à des canines ; les deux externes sont rudi-
mentaircs, et dépassent à peine les gencives ; la dent qui vient
ensuite, est une petite canine, également rudimentaire ; les
trois fausses molaires vont en augmentant de grandeur de la
première à la dernière ; elles sont formées d'une pointe ex-
terne et d'un talon interne : Les trois vraies molaires, d'égale
grandeur à peu près, ont deux pointes externes et un talon
interne bordé d'une crête. A la mâchoire inférieure, les deux
incisives moyennes sont rudimentaires; les externes sont lon-
gues et crochues, comme des canines; les trois dents suivantes
sont à une seule pointe et petites; les deux vraies molaires,
qui viennent après, présentent un tubercule à leur partie
antérieure , divisé en trois pointes , et deux pointes posté-
rieures liées au tubercule antérieur par deux crêtes qui bor-
dent, l'une la face interne, l'autre la face externe. La der-
nière vraie molaire a . de pius , un [talon à] sa partie posté-
rieure.
ZOO 407
De tous les lémuriens, les tarsiers sont ceux qui ont le
museau le plus court ; il fait à peine la sixième partie de la
longueur totale de la tête. Ses yeux sont dans le même cas :
il n'en est point qui lésaient proportionnellement aussi grands
que lui. Ses oreilles sont membraneuses, fort développées , et
dépassent de beaucoup le sommet de la tête 3 mais ce qui
surtout les caractérise . c'est la longueur extrême de leurs
tarses. Ils sont encore plus insectivores que les précédens ,
et viennent des Moluques. On en distingue deux espèces.
IL* ORDRE.
Les INSECTIVORES.
A l'exception des roussettes , ils forment un ordre très-na-
turel, qui se lie d'une part aux quadrumanes par les lému-
riens, et de l'autre aux carnassiers en général, mais surtout
aux mangoustes et aux suricates. Ce sont de petits animaux : les
plus grands ne surpassent guère le chat domestique , et leur
vie est généralement peu active; la plupart se tiennent cachés
dans des retraites obscures; quelques-uns se creusent des ter-
riers ou se forment de vastes demeures souterraines, d'où ils
ne sortent que rarement; un très-petit nombre vit sur les ar-
bres, et tous habituellement se nourrissent de matières ani-
males, mais quelques-uns aussi de fruits.
Leurs caractères d'insectivores nous sont donnés par leurs
vraies molaires aux deux mâchoires. Ces dents, dans leur
forme normale, à la mâchoire supérieure, se composent de
deux prismes triangulaires , terminés chacun par trois pointes
et portés sur une base qui s'étend du côté interne de la dent,
et se termine antérieurement par une saillie triangulaire, et
postérieurement par une petite pointe. Celles de la mâchoire
inférieure se composent aussi de deux prismes triangulaires,
mais ne reposent pas sur une base particulière : ce sont ces
formes que l'on retrouve, mais plus ou moins modifiées, dans
toutes les vraies molaires des insectivores. Du reste rien n'est
plus variable dans le nombre et dans les formes que le sys-
tème de dentition des insectivores, et surtout que le nombre
et la forme de leurs incisives et de leurs canines : dans cer-
taines espèces, les incisives prennent un développement con-
4°8 ZOO
sidérable et des formes singulières, tandis que dans d'autres
elles disparaissent. Ici les canines sont fortes et crochues ,
comme celles des carnassiers , là elles sont transformées en
fausses molaires, ou sont rudimentaires. Enfin, on voit des
incisives et des fausses molaires prendre les formes de ca-
nines, et en remplir les fonctions.
Leurs autres systèmes d'organes ne présentent pas de moin-
dres variations que leur système dentaire. Les uns sont digi-
tigrades et formés pour la course, d'autres sont fouisseurs,
comme les taupes, ou nageurs, et à pieds palmés, comme les
desmans. Les cladobates ont les ongles aigus et propres à
grimper, etc.; mais la modification la plus remarquable est
celle où les mains sont formées pour le vol.
Les sens en général sont peu connus : l'ouïe et l'odorat pa-
raissent être les plus développés et , dans quelques genres ,
les parties qui en sont le siège présentent des formes et des
organes accessoires très -caractéristiques.
Les organes génitaux ne sont pas moins remarquables que
les autres par la variété de leurs formes et leurs singulières
anomalies. La plus grande est sans doute celle des insectivores
didelphes, qui achèvent en quelque sorte la gestation de leurs
petits dans une poche extérieure qu'on a comparée à une se-
conde matrice.
On trouve des insectivores dans toutes les parties du monde.
I.re FAMILLE.
Les Roussettes.
Elles sont un de ces types isolés de familles qui ne se rap-
prochent qu'imparfaitement de toutes les autres; aussi ne les
plaçons-nous entre les chauve-souris et les quadrumanes que
parce qu'ils se rapprochent des premières par les modifica-
tions de leurs organes du mouvement, et que leur nature
frugivore les éloigne moins des seconds qu'elle ne le ferait
des genres qui suivent les chauve -souris, et en cela nous ne
faisons qu'imiter à peu près ce qui a été fait jusqu'à présent.
Ces animaux , qui volent à la manière des chauve-souris ,
au moyen d'une membrane étendue entre leurs doigts, très-
alongée , et qui n'est qu'un prolongement de la peau du dos
ou des flancs, ont une tête conique, alongée , qui rappelle
ZOO 4o9
un peu la physionomie du chien , et qui leur a valu la déno-
mination de chien volant. Ils sont essentiellement frugivores ,
vivent en société sur les arbres ou dans les lieux cachés, et
passent le jour, suspendus par leurs pieds de derrière, la
tête en bas, dans un repos d'où ils ne sortent qu'au crépus-
cule , pour satisfaire leurs divers besoins. On leur fait une
chasse très-vive , à cause des dégâts qu'ils occasionnent en
détruisant les fruits, et parce qu'ils sont un aliment délicat
et recherché.
Leur système dentaire se compose de canines et de mâche-
lières aux deux mâchoires : les incisives peuvent manquer; le
nombre desmàchelières et des incisives peut être variable ; mais
chez tous leur structure est la même. En effet, toutes les mà-
chelièresdes roussettes sont elliptiques, plus élevées antérieu-
rement que postérieurement, et creusées dans leur milieu ,
d'où résulte une crête plus ou moins aiguë et saillante , suivant
qu'elles sont usées : il peut même arriver un moment où ces
crêtes ont tout-à-fait disparu et où la surface de la dent est
parfaitement plate. Les canines sont très-fortes, et les incisives
petites , pressées entre les canines et de peu d'usage.
C'est par les organes du mouvement que ces animaux se
font surtout remarquer à l'extérieur. Leurs membres an-
térieurs sont très-alongés par le développement des avant-
bras et des phalanges. Ils ont cinq doigts; les deux premiers,
ceux qui répondent au pouce et à l'index , et qui sont plus
courts que les autres, sont terminés quelquefois par des ongles
comprimés et crochus ; les autres doigts sont privés de ces
ongles et de leurs phalanges. Les membres postérieurs , re-
marquables aussi par l'alongement de la cuisse , ont égale-
ment cinq doigts, mais qui sont courts, de longueur égale et
tous armés d'ongles forts, comprimés et très-aigus, au moyen
desquels l'animal s'accroche aux corps qui doivent le suppor-
ter. La queue, toujours très- courte lorsqu'elle existe , n'est,
chez les roussettes, qu'un organe rudimentaire, qui n'exerce
sur elles aucune influence. Ces membres sont tous enveloppés
par la même membrane , qui naît à la hauteur des épaules ,
embrasse les doigls des pieds de devant, passe immédiate-
ment de l'extrémité du dernier de ceux-ci à la base de ceux
de derrière, et vient se rejoindre sur la ligne moyenne pour
4>° ZOO
envelopper plus ou moins complètement la queue, lorsqu'elle
existe ; mais , en ce point , elle est toujours extrêmement
étroite : il résulte de là que cette membrane borde tout le
corps de l'animal, excepté le cou et la tête.
Plusieurs des sens des roussettes sont très-développés. On
ne connoit point la structure de leurs yeux; mais leurs oreilles,
membraneuses et elliptiques, sont grandes, dépassent de beau-
coup la tête, et sont susceptibles de se reployer sur elles-
mêmes. Les narines , ouvertes sur les côtés d'un large mufle
et séparées par un sillon profond, rappellent celles des dogues.
La langue est couverte de papilles cornées, aiguës , excepté
dans une espèce, et le corps est revêtu de poils plus ou moins
lins et épais, qui paroissent soyeux. Leur cri. dans certains
cas, est, dit-on , semblable à celui de l'oie. Les mamelles sont
au nombre de deux sur la poitrine. La verge est dans un
fourreau libre, en avant des testicules, remarquables par leur
grossetir et renfermés dans un scrotum très-étroit.
Ces animaux, jusqu'à présent, ne se sont encore trouvés
que dans les régions méridionales, au Bengale, dans l'Inde
et dans les iles qui en peuplent les mers, à Madagascar et dans
les îles voisines, en Egypte, etc., et l'on croit en avoir déjà
distingué plus de vingt espèces. Mais ces animaux sont si im-
parfaitement connus, diffèrent souvent si peu l'un de l'autre,
et paroissent éprouver de si grands changemens dans leurs
couleurs , en passant du jeune âge à l'âge adulte, qu'il est à
craindre que les espèces n'aient été trop multipliées. Us peu-
vent être divisés en cinq genres.
1er GENRE.
Les Roussettes proprement dites; Pteropus, Briss.
Elles ont trente-quatre dents; seize supérieures (quatre in-
cisives , deux canines et dix màchelières consistant en deux
fausses molaires et en huit molaires véritables) et dix-huit in-
férieures ( quatre incisives, deux canines et douze màchelières,
c'est-à-dire deux fausses molaires et dix Arraies molaires). Ce
sont celles qui ont le museau le plus alongé, et c'est ce groupe
qui est le plus riche en espèces: les unes ont une queue *
les autres en sont privées.
ZOO 4>i
g.' GENRE.
Les CérHALOTES ; Cephalotes, Geoffr.
Ce sont des roussettes qui n'ont que vingt-huit dents; deux
incisives et deux fausses molaires supérieures de moins que
le genre précédent. On n'en connoit encore qu'une espèce.
3.e GENRE.
Les Cynoptères ; Cjnopterus , Fréd. Cuv.
Ils sont privés, aux deux mâchoires, de la dernière vraie
molaire des deux genres précédens. Il paroit en exister plu-
sieurs espèces.
4-c GENRE.
Les Harpyes ; Harpyia , Illig.
Elles sont tout-à-fait privées d'incisives inférieures et n'en
ont que deux supérieures ; du reste , leur système dentaire
est semblable à celui des roussettes proprement dites. On n'en
connoit encore qu'une espèce.
5/ GENRE.
Les Macroglosses ; Macroglossus, Fréd. Cuv.
Très-caractérisés par leur tête étroite et alongée, comparée
même à celle des roussettes , et par conséquent à celle des
cynoptères et des céphalotes, qui sont larges et obtuses. De
plus , ils n'ont point de fausses molaires anomales ; et , chez
les roussettes, la dernière vraie molaire est fort petite , tandis
que chez les macroglosses , cette dernière dent n'est pas moins
grande que celles qui la précèdent. Enfin , suivant Lesche-
nault , ces animaux ont la faculté d'étendre considérablement
la langue; et, chez eux, cet organe n'est point recouvert de
papilles aiguës , ce qui feroit encore une exception à tout
ce qui nous a été offert par les genres précédens. On n'en
connoit encore qu'une espèce.
11/ FAMILLE.
Les Chauve-souris.
Ce sont de véritables insectivores, qui ne peuvent être sé-
parés des insectivores proprement dits , dont ils ne se dis-
tinguent guère que par les organes du mouvement ; mais ces
4« zoo
organes exercent sur leur vie une telle influence et les réu-
nissent si intimement, qu'ils en forment une des familles les
plus naturelles du règne animal.
Ces chéiroptères, par leur nombre , la variété de leurs es-
pèces, les caractères singuliers qui les distinguent, forment
dans la classe des mammifères une des familles les plus cu-
rieuses à connoitre et les moins faciles à étudier. Leur vie
nocturne les soustrait facilement aux recherches et à l'obser-
vation , et les modifications organiques qu'un grand nombre
d'entre eux présente, sont sans aucune analogie avec ce qui
existe chez les autres mammifères.
Tous ceux qui ont été observés jusqu'à présent, ont le même
système essentiel de dentition : deux canines , deux fausses
molaires normales et six vraies molaires à chaque mâchoire ,
et celles-ci ont chez tous les mêmes formes. Les quatre pre-
mières de la mâchoire supérieure , à peu près de même gran-
deur, présentent la forme la plus pure des vraies molaires
d'insectivores , celle que nous avons décrite en parlant des
caractères de cet ordre. La dernière molaire , de moitié plus
petite que les autres, semble être une des premières, qui
auroit été tronquée obliquement à sa partie externe et pos-
térieure ; car il ne lui manque , pour n'en point différer, que
la moitié de son prisme postérieur et la petite pointe posté-
rieure de la base. Les quatre premières vraies molaires de la
mâchoire inférieure sont dans- le même cas que celles de la
mâchoire opposée ; elles présentent la forme normale de ces
dents chez les insectivores, et la dernière vraie molaire a son
prisme postérieur imparfait et tronqué en arrière. Ce système
organique ne présente de différences, chez ces animaux, que
par le nombre et la forme de leurs incisives et de leurs fausses
molaires, et quelquefois par la forme des canines.
Les organes du mouvement sont également les mêmes dans
tout ce qu'ils ont d'essentiel. Ils consistent en membres anté-
rieurs très-développés, à l'exception du pouce, dont toutes
les parties sont revêtues et réunies par une membrane qui en
fait de véritables et de puissantes ailes. Les membres posté-
rieurs, bien moins développés, proportionnellement, que les
antérieurs, le sont cependant relativement à la grandeur du
corps, et ils sont aussi renfermés dans la membrane des ailes.
ZOO 4Ȕ
laquelle naît à l'épaule, se prolonge le long de l'avant-bras ,
de l'index et du second doigt, qui est le plus grand, en lais-
sant le pouce libre; passe de là au tarse, en enveloppant tous
les autres doigts, en remplissant l'intervalle qui les sépare et
en s'attachant le long des flancs ; elle vient enfin se terminer
à la queue, qu'elle embrasse plus ou moins, et qui est plus
ou moins longue. Le pouce est le seul doigt des pieds de de-
vant qui soit onguiculé; mais les cinq doigts des pieds de der-
rière sont garnis d'ongles aigus , et ils sont à peu près d'égale
longueur. On sent que de l'étendue de leur membrane et des
parties des membres qui en font la limite , dépend l'étendue
du vol de ces animaux. Lorsque l'animal est en repos, les
dernières phalanges des ailes se reploient de diverses ma-
nières, suivant les espèces , et par la seule disposition des liga-
mens; tous les doigts se rapprochent de manière à ce que les
ailes enveloppent quelquefois le corps entier de l'animal. La
dernière phalange du premier doigt étant toujours plus ou
moins rudimentaire et cartilagineuse , il devient très-difficile
et souvent impossible de la reconnoitre, même quand elle
existe.
Les organes des sens sont très-variables, et présentent des
modifications quelquefois singulières; ils donnent, avec les
modifications des dents, les caractères les plus propres à di-
viser ces animaux et à les réunir en groupes naturels. La
petitesse de leurs yeux , cachés quelquefois par les oreilles et
entourés de longs poils, devoit borner singulièrement leur
vue : aussi a-t-on supposé que la présence des corps leur
étoit révélée par un autre sens, d'autant que la vivacité de
leurs mouvemens et leur adresse à éviter tous les obstacles qui
se trouvent sur leur passage, dans l'obscurité, ne permet-
toientpas de douter qu'ils n'en eussent une très-vive percep-
tion. Les expériences de Spallanzani ont confirmé cette con-
jecture. Des chauve-souris aveuglées se conduisoient avec la
même aisance, au milieu des difficultés qu'on multiplioit au-
tour d'elles, qu'elles le faisoient avant cette mutilation; d'où
l'on a pensé que l'étendue du sens du toucher et peut-être
celui de l'ouïe suppléoient, chez elles, aux bornes étroites de
celui de la vue.
Les organes génitaux consistent , chez les mâles , en une
4i4 ZOO
verge pendante, sans os intérieur, renfermée dans un four-
reau, et en testicules fort gros, qui peuvent être, ou non,
contenus dans un scrotum extérieur; et chez les femelles, en
un vagin très-simple et voisin de l'anus: les mamelles sont au
nombre de deux ou de quatre. Dans ce dernier cas il y en a
deux inguinales; les deux autres sont toujours pectorales.
Toutes les chauve-souris sont insectivores , et quelques-unes
s'attachent aux autres animaux et en sucent le sang. Elles
sont crépusculaires ou nocturnes , et passent le jour cachées
dans des lieux obscurs, ordinairement suspendues, la tête en
bas , par les pieds de derrière, le corps enveloppé dans la
membrane de leurs ailes. Elles marchent avec peine, et ne
vont sur le sol qu'en se traînant. Leur vie est essentiellement
aérienne , et c'est en volant qu'elles attrapent les insectes dont
elles se nourrissent. Celles des pays froids passent l'hiver plon-
gées dans un sommeil léthargique.
On les a divisées en trente genres, et la meilleure partie
de ce travail est due à M. Geoffroy Saint-Hilaire. Nous ne
donnerons cependant que ceux dont nous avons pu constater
les caractères, ou qui ont été présentés avec assez de dévelop-
pement et de clarté pour qu'il ne puisse plus s'élever des doutes
sur leur réalité.
!.- GENRE.
Les Vespertjxions ; Vespertilio , Linn.
Tous les vespertilions ont quatre incisives supérieures ,
pointues, séparées par paires et rapprochées des canines;
les deux intermaxillaires n'étant point réunies sur la ligne
moyenne.
Les narines sont ouvertes sur les côtés d'un mufle de
moyenne grandeur et à la partie inférieure d'un sillon courbé
en g renversée. La bouche, grande et dépourvue d'abajoues,
s'ouvre immédiatement au-dessous du mufle , qui se continue
en une surface lisse , jusque sous la partie moyenne de la
lèvre supérieure. Les oreilles sont plus ou moins elliptiques
et plus ou moins larges, mais elles laissent toujours entre
elles , sur le sommet de la tête , un large intervalle. Leur
bord postérieur descend et s'avance jusque près de la com-
missure des lèvres, et son bord antérieur s'arrête vis-à-vis
ZOO 4i5
de l'œil. Le tragUs se présente sous forme d'une saillie arron-
die, plus ou moins étendue , et un oreillcn tantôt alongé en
forme d'alêne , tantôt courbé en croissant , tantôt anguleux ,
borde la partie antérieure du trou auditif. L'œil, très-petit,
est à peu près à égale distance de cet oreillon et de l'extré-
mité du museau.
Les organes du vol sont fort étendus ; et lorsque les ailes se
ferment, les dernières phalanges de tous les doigts se re-
ploient en dessous, mais de manière seulement à former un
crochet, et non point en s'appliquant sur les phalanges qui
les précèdent. La membrane interfémorale s'étend jusqu'au
bout de la queue , fort longue, qu'elle embrasse entièrement ,
excepté dans une seule espèce, où celle-ci reste libre dans la
longueur d'une ou deux lignes.
Les espèces de ce genre se trouvent dans toutes les parties
du monde, et diffèrent assez peu l'une de l'autre par les cou-
leurs, ce qui ajoute aux difficultés que présente leur étude.
9;e GENRE.
Les Oreillards; Plecautus, Geoffr.
Ils ont les incisives des vesperlilions et leurs fausses molaires,
anomales inférieures; mais, au lieu de quatre supérieures,
ils n'ont que deux de ces dernières. Ce qui en outre les dis-
tingue des vespertilions, ce sont leurs oreilles, dont la gran-
deur est considérable relativement à la tête. Ces oreilles, el-
liptiques , se réunissent vers le milieu du front par leur bord
interne, à la partie inférieure duquel se trouvent deux .lobes ;
le bord externe se termine par un seul lobe, qui paroît être
le tragus à l'état rudimentaire , et en avant du trou auditif
est un oreillon très-long, plus ou moins lancéolé, tandis qu'un
opercule recouvre immédiatement cet orifice.
On en compte déjà sept à huit espèces, qui , comme les
vespertilions, se trouvent dans l'ancien monde et dans le
nouveau.
3.e GENRE.
Les Furies ; Furia , Fréd. Cuv.
Nous rapprocherons des vespertilions une espèce de chauve-
souris qui a des rapports avec eux parle nombre des dents,
4'6 ZOO
mais qui en diffère par des caractères assez importuns pour
nous déterminer à en former le type d'un groupe nouveau.
Ses incisives supérieures sont au nombre de quatre, poin-
tues et également espacées dans l'intervalle qui sépare les
canines; les inférieures, lobées, sont au nombre de six. La
canine supérieure est bifide , ayant une pointe vers sa base
en arrière; l'inférieure est petite et simple. Il y a deux fausses
molaires anomales à chaque mâchoire. Les narines, très-rap-
prochées l'une de l'autre, s'ouvrent en avant d'un mufle qui
ne consiste que dans leurs bords; leur orifice est tout-à-fait
circulaire, et elles dépassent un peu les lèvres: celles-ci sont
entières et charnues. La langue , de la largeur de la bouche ,
est couverte de papilles molles. De fortes verrues se voient
sur chacun des côtés de la lèvre supérieure et sous l'extré-
mité de la mâchoire inférieure. Les oreilles sont grandes ,
aussi larges que hautes ; leur bord antérieur , après s'être
prolongé en avant , revient sur lui-même se fixer à la tête ;
le bord postérieur se termine sous l'œil : un petit tragus naît
sur la surface interne de ce bord , et un oreillon lancéolé ,
ayant deux appendices latéraux vers son milieu , l'antérieur
plus long que le postérieur, est porté sur un pédicule, et est
situé au-devant du trou auditif. Les yeux sont saillans. Les
organes du mouvement ne diffèrent point de ceux des ves-
pertilions.
Un trait fort remarquable des furies est leur museau élargi,
les parties nasales relevées, le chanfrein comprimé, et toutes
ces parties hérissées de poils longs et durs.
4-e GENRE.
Les Nvcticées ; ISjcticeus , Rafin.
Ceux-ci viennent encore se placer très-près des vesperti-
lions. Ils en diffèrent en ce qu'ils n'ont que deux incisives su-
périeures: ces dents sont écartées l'une de l'autre et rappro-
chées des canines. Leurs incisives inférieures, au nombre de
six , sont lobées ; et ils ont deux fausses molaires anomales à
l'une et à l'autre mâchoire.
L'oreille, courte et large, se termine à son bord antérieur,
au point où il s'unit à la tête, en une languette horizontale ;
et Toreillon, courbé en croissant ou prolongé en alêne plus
ZOO p1
ou moins élargie à la base , s'étend intérieurement en un
héger appendice.
5.' GENRE.
Les Scotophilles ; Scotophillus , Leach.
Ces animaux, qui ont beaucoup de rapports avec les ves-
pertilions, s'en distinguent en ce que leurs incisives latérales
sont bilobées, tandis que les deux intermédiaires ou moyennes
sont simples, ce qui est le contraire chez les vespertilions.
De plus , les canines supérieures ont une pointe en arrière,
et les inférieures une en avant. Ils n'ont point de fausses mo-
laires anomales.
Ce genre , formé par M. Leach , ne contient qu'une seule
espèce.
6.' GENRE.
Les Cfxœnos ; Celano , Leach.
Ils présentent une combinaison dentaire tout-à-fait parti-
culière dans les genres voisins des vespertilions. Ces animaux
ont à la mâchoire supérieure deux incisives pointues et une
seule fausse molaire , qui est normale , et à la mâchoire in-
férieure, quatre incisives et une seule fausse molaire, qui
est également normale. Les oreilles sont écartées, latérales,
et leur oreillon est petit.
M. Leach n'en indique qu'une espèce, qu'il ne décrit qu'in-
complètement.
7.e GENRE.
Les Taphiens ; Taphozous , Geoffr.
Ces animaux se reconnoissent d'abord à la forme, en quel-
que sorte conique, de leur museau; les narines, très-petites
et très-rapprochées, et l'extrémité de la lèvre inférieure, for-
ment le sommet du cône. Ils sont dépourvus d'incisives supé-
rieures et en ont quatre inférieures, qui sont égales et trilo-
bées. Leurs fausses molaires anomales sont au nombre de deux
à chaque mâchoire, et les canines ont une base étroite. Les
narines sont ouvertes en avant d'un très-petit mufle , qui forme
toute l'épaisseur de la lèvre supérieure. La langue , de la lar-
geur des mâchoires , est garnie à son extrémité de petites lames
rigides, et dans tout le reste . de papilles molles. La bouche
59. a7
4i8 ZOO
est grande, sans abajoues, et la lèvre intérieure se termine
par deux mamelons nus et lisses, qu'un léger sillon sépare,
et ils correspondent à un mamelon de même nature , qui ter-
mine la lèvre opposée. L'œil, de médiocre grandeur, est à
peu près à égale distance de la commissure des lèvres et du
bord antérieur de l'oreille : celle-ci est grande ; elle naît sur
le chanfrein , au bord de la cavité circulaire et très-remar-
quable qui se trouve sur cette partie du museau, et vient se
terminer un peu au-dessous et en arrière de la mâchoire in-
férieure par un bord libre. Au-devant du trou auditif est un
oreillon en spatule. Chez les mâles , on voit sous la gorge une
cavité nue , dont l'orifice transversal est garni de lèvres mus-
culeuses.
Les ailes sont médiocrement grandes ; lorsqu'elles se fer-
ment , la dernière phalange de l'index et la seconde du
deuxième doigt se reploient en dessus de l'aile , tandis que
la première phalange de ce second doigt se reploie sur la
seconde ; et la troisième phalange du troisième doigt se re-
ploie en dessous de l'aile. D'un autre côté, une membrane
épaisse unit Tavant-bras au quatrième doigt, près du carpe,
où elle forme une petite poche. La membrane interfémorale
est aussi étendue que la queue, mais celle-ci n'y est engagée
que dans sa première moitié; l'autre moitié reste libre en
dessus de cette membrane.
8.e GENRE.
Les Nyctères ; Njycteris , Geoffr.
Ils présentent le caractère fort singulier d'une fosse longit-
tudinale tout le long du chanfrein , bordée extérieurement
par un repli de la peau, auquel sont attachées deux pièces
de forme arrondie , qui recouvrent en partie le milieu de
cette fosse: c'est à l'extrémité de celle-ci que sont les narines,
sans aucune espèce d'appendice.
Les nyctères ont quatre incisives supérieures lobées et sé-
parées par paires, mais peu distantes l'une de l'autre; et il
n'y a point dans cette mâchoire de fausses molaires anomales.
Les six incisives inférieures , également lobées , sont rangées
sur un assez grand arc de cercle , et les fausses molaires ano-
ZOO 419
maies sont au nombre de deux. Les oreilles, très-grandes,
ont leurs bords entiers et très-rapprochés , sinon réunis sur
le front. Un pli longitudinal les partage en deux parties iné-
gales, et l'oreillôn est court. Les yeux sont beaucoup plus
rapprochés de l'oreille que de l'extrémité du museau. La
bouche est grande ; la lèvre supérieure haute et entière ; l'in-
férieure terminée 'par trois mamelons nus et lisses, qui sé-
parent un sillon bifurqué supérieurement. La langue , ar-
rondie à son extrémité, est couverte de papilles aiguës très-
fines.
Les organes du mouvement sont très-développés , sans offrir
d'ailleurs rien de particulier. La queue, assez longue et ter-
minée par un cartilage fourchu, est entièrement enveloppée
dans la membrane interfémorale.
On en compte trois espèces, qui paroissent être de l'ancien
monde.
9.e GENRE.
Les Noctjlions; Noctilio , Geoffr.
Ce sont des chéiroptères fort remarquables et faciles à dis-
tinguer de tous les autres parleur museau élevé et divisé an-
térieurement par deux larges sillons de la lèvre supérieure,
qui en font un double bec de lièvre. Ils ont quatre incisives
supérieures ; les deux moyennes larges et les deux latérales
rudimentaires-, deux inférieures, lobées, placées à côté l'une
de l'autre , en avant des canines : celles-ci se touchent par
leur base ; elles sont recourbées et plus petites que les ca-
nines supérieures, qui sont longues, presque droites et tran-
chantes antérieurement. Les narines, entourées chacune d'un
bourrelet assez saillant , qui laissent entre eux un sillon ,
s'ouvrent circulairement sur les côtés d'un petit mufle nu.
Une saillie triangulaire, qui forme la partie moyenne de la
lèvre supérieure, descend du mufle sur les incisives, et deux
sillons profonds la séparent des parties latérales de cette même
lèvre, lesquelles descendent d'abord verticalement et se re-
ploient ensuite à angle droit, pour se réunir à la lèvre infé-
rieure. Cette lèvre , très- charnue et plissée régulièrement en
dessous, présente à sa partie moyenne un tubercule arrondi,
nu et lisse. La langue est charnue , large et eouvei'te de pa-
4*o zoo
pilles molles. L'œii est petit et plus rapproché de l'oreille que
du bout du museau. L'oreille est étroite, longue, terminée
en pointe ; son tragus forme une petite poche ouverte en
dehors ; ensuite elle s'avance au-delà , presque jusqu'à la
commissure des lèvres: et un oreillon petit et dentelé, porté
sur un pédicule, naît sur le bord interne du trou auditif.
Le scrotum est couvert d'épines.
Les organes du vol sont étendus-, la dernière phalange du
second doigt est presque aussi longue que la première, et
lorsque l'aile se ferme, elle se reploie, ainsi que la première
du troisième doigt , sur la surface interne de l'aile, La mem-
brane interfémorale est très-grande et plus étendue que la
queue , laquelle, après avoir été enveloppée par celte mem-
brane, reste libre dans un quart environ de sa longueur.
On en distingue deux ou trois espèces, qui sont de l'Amé-
rique méridionale.
10/ GENRE.
Les Molosses ; Molossus , Geoffr.
On les reconnoit d'abord à leurs larges oreilles , couchées
en avant et aboutissant toutes deux au même poinf.au milieu
du chanfrein , et à leur museau large , obtus et élevé au-des-
sus de la bouche par l'épaisseur de la lèvre supérieure. Ils
n'ont que deux incisives à chaque mâchoire ; les supérieures
sont aiguës, lobées à leur base, convergentes et contiguës par
leur extrémité; les inférieures sont rudimentaires, bilobées
et situées en avant des canines, qui, étant très-fortes et gar-
nies d'un tubercule aigu à la face interne de leur collet, se
touchent souvent par leur base. Les narines, situées à l'ex-
trémité du museau et en avant de la bouche , consistent dans
deux orifices simples et arrondis, environnés chacun par un
bourrelet , dont la réunion forme le mufle. La langue est
épaisse, charnue et couverte de papilles molles, et les lèvres
sont épaisses et élevées. Les oreilles , plus remarquables par
leur étendue que par leur élévation , naissent presque à la
commissure des lèvres, passent derrière le canal auditif et
reviennent en avant se réunir au milieu du chanfrein, et, de
ce point , elles semblent se contenir en une légère saillie
jusqu'à l'extrémité du museau : un tragus épais et lenticu-
ZOO 421
laire garnit leur base , et un rudiment d'oreillon , semblable
à un petit pédicule, se voit au bord et en avant du trou
auditif. Enlin , un pli profond, qui forme un bourrelet à
leur face interne, les partage en deux parties inégales, d'ar-
rière en avant. L'œil est placé sous le milieu de la conque et
tout-à-fait caché quand celle-ci se ferme. Des poils, très-
singuliers par leur forme, ayant leur extrémité dilatée et
recourbée de bas en haut , garnissent tout le devant de la
lèvre supérieure. Enfin, on observe une poche gutturale peu
profonde et garnie de lèvres musculeuses : elle paroit être
moins marquée chez les femelles que chez les mâles; mais on
ignore si elle existe dans toutes les espèces.
Les ailes sont de médiocre étendue. En se fermant , l'avant-
dernière phalange du second doigt et la dernière du troi-
sième se reploient en dessous des phalanges qui les précèdent,
lesquelles se reploient elles-mêmes en dessus de l'aile. La
membrane interfémorale est très-grande et embrasse la moitié
de la longueur de la queue ; les doigts des pieds qui corres-
pondent au petit doigt et au pouce , remarquables par les
mouvemens particuliers dont ils sont susceptibles , et beau-
coup plus épais que les autres, sont garnis, sur leur bord
externe et en dessous, de petits poils roides, crochus; tandis
que d'autres poils , assez longs et semblables à des soies, nais-
sent de leur partie supérieure, ainsi que de celle de tous les
autres doigts.
Quelques auteurs en ont déjà distingué une vingtaine d'es-
pèces, mais en faisant sans doute quelques doubles emplois ;
car ce sont des animaux dont les caractères spécifiques n'ont
été encore qu'imparfaiîement appréciés, et dont le pelage,
généralement obscur, les rend fort difficiles à distinguer l'un
de l'autre : les espèces qui sont le mieux caractérisées, sont
toutes originaires d'Amérique.
11.' GENRE.
Les Ny en nom es ; Njctinomus, Geoffr.
Ils ont les caractères des molosses, mais plus développés ,
et quatre incisives inférieures; les deux moyennes lobées; les
deux externes simples.
On les trouve dans l'ancien et dans le nouveau monde.
te* zoo
12.f GENRE.
Les Dinops ; Dinops , Savi.
Ces animaux ne paroissent différer des molosses et. des
nyetinomes que parce qu'ils ont six incisives à la mâchoire
inférieure; mais ce qui rend remarquable l'espèce sur la-
quelle ce genre a été fondé, c'est qu'elle s'est trouvée en
Italie.
13.e GENRE.
Les Myoptères ; Mjopteris , Geoffr.
On n'en connoit encore qu'une espèce. Ils ont deux inci-
sives à chaque mâchoire ; les supérieures pointues et conti-
guè's , les inférieures bilobées. Les màchelières sont au nombre
de huit en haut (deux fausses molaires normales et six vraies
molaires) et de dix en bas ( deux fausses molaires normales,
deux anomales et six vraies molaires ). Les oreilles sont larges ,
isolées, latérales, à petit oreillon; et le museau , obtus, n'est
garni d'aucun appendice. '
14e GENRE.
Les Sténodermes ; Stenodcrma, Geoffr.
D'après M. Geoffroy, les incisives sont au nombre de quatre
à chaque mâchoire , et il n'y a point de fausses molaires ano-
males.
Le nez est simple, les oreilles petites, latérales et isolées,
avec un oreillon.
La membrane interfémorale est rudimentaire , et est ré-
duite à une bordure des jambes. Il n'y a point de queue.
15.e GENRE.
Les Mormops ; Mormops , Leach.
Ils sont singulièrement remarquables par la forme très-ex-
traordinaire de leur tûte , car l'encéphale, relevé au-dessus
du museau , forme avec lui un angle droit.
i On n'a, pour établir les caractères du genre et de l'espèce, que la
description très-incomplète que Daubenton a donnée de son Rat volant
(Mém. de l'Acad. des sciences, année i ?58) , lequel, depuis, n'a plus
clé vu par aucun naturaliste.
ZOO 4"
La mâchoire supérieure a quatre incisives ( les moyennes
grandes et largement échancrées , les latérales petites et
simples) et deux fausses molaires anomales. La mâchoire in-
férieure a quatre incisives inférieures égales et trilobées , et
quatre fausses molaires anomales.
Quant aux autres caractères, M. Leach se borne à dire que
la lèvre supérieure est lobée et crénelée; que l'inférieure est
terminée par trois tubercules; que la langue est couverte de
papilles bifides antérieurement et multifides postérieurement ;
que les narines sont garnies d'une feuille nasale droite, réu-
nie aux oreilles , dont le bord supérieur est divisé en deux
lobes.
Les organes du mouvement ne présentent aucune modifi-
cation importante. La queue est entièrement enveloppée dans
la membrane interfémorale, et est plus courte qu'elle.
Ce genre ne contient qu'une seule espèce, qui vient de
Java.
16. ' GENRE.
Les Puyllosto.mes ; Phyllostoma , Geoffr.
Ces animaux commencent la série des chauve-souris dont
les narines sont environnées et surmontées d'un appendice
membraneux très-singulier, en forme de feuille ou de bour-
relet plus ou moins compliqué, dont on ne connoît point en-
core la nature , mais qui paroît être une dépendance du sens
de l'odorat.
Les phyllostomes ont quatre incisives à chaque mâchoire :
à l'inférieure elles sont lobées et disposées régulièrement sur
un arc de cercle; à la supérieure, les latérales sont petites et
rudimentaircs, et les moyennes sont ou bilobées et à côtés
égaux, ou simples, en ligne droite par le côté où elles se
touchent, et en ligne courbe par le côté opposé. Les fausses
molaires anomales sont généralement au nombre de deux.
La membrane nasale, arrondie à sa partie inférieure, s'é-
lève en se rétrécissant, et se termine en une pointe plus ou
moins obtuse: deux sillons profonds naissent sur ses côtés, se
rapprochent en descendant, et se terminent aux narines. Ces
sillons la partagent en deux parties; l'inférieure, qui a éié
comparée à un fer à cheval , et la supérieure , qui l'a été
4'24 zoo
à une feuille lancéolée. Enfin , la portion moyenne de la
feuille est plus épaisse et plus charnue que les latérales, qui
sont fort rétrécies inférieurernent par les sillons des narines,
d'où résulte que la partie lancéolée va en se rétrécissant à
ses deux extrémités. Cette membrane ne tient aux autres té-
gumens du museau que par les parties environnantes des
narines. Les oreilles sont larges, élevées, à bord postérieur
échancré supérieurement, et se terminant inférieurernent en
un petit lobe , et à bord antérieur se reployant inférieure-
rnent en dedans de la conque : un oreillon , en forme de
peigne, garnit le bord latéral du trou auditif du côté de la
tête. Les yeux, de médiocre grandeur, sont à peu près à
égale distance de l'oreille et de l'extrémité du museau. La
bouche, très-grande, aie bord des lèvres mamelonné , et la
lèvre inférieure, à sa partie moyenne, présente un tuber-
cule environné de tubercules plus petits, qui forment entre
eux un angle ouvert.
Les organes du vol sont très-développés : le troisième doigt
a trois phalanges et le rudiment d'une quatrième; et, lors-
que les ailes se ferment, les dernières phalanges se reploient
en dedans; au second doigt, la dernière sous la pénultième,
et celle-ci sous celle qui la précède ; au troisième doigt, les
deux dernières phalanges seules se replient les unes sur les
autres. La membrane interfémorale est courte , ainsi que la
queue, lorsqu'elle existe.
Les organes génitaux ne présentent rien de particulier.
Nous partagerons les phyllostomes en deux groupes , carac-
térisés par la forme de leurs incisives moyennes supérieures;
et cette division se trouve confirmée parla structure des têtes
osseuses.
1." Les Phyllostomes a incisives simples, qui ont le museau
alongé, et, par là, le sens de l'olfaction assez étendu. Leurs
incisives moyennes convergent , se dirigent en avant , ont
leur bord inférieur tranchant, leur face postérieure creusée
et leur face antérieure saillante et arrondie.
2.0 Les Phyllostomes a incisives lobées , qui ont le museau
beaucoup moins alongé que ceux de la division précédente,
et conséquemment le sens de l'odorat moins étendu ; et leurs
incisives moyennes , au lieu d'être convergentes et projetées
ZOO 4»5
en avant, sont parallèles et descendent en ligne droite sur
la mâchoire inférieure.
17.' GENRE.
Les Vampires ; Vampirus , Geoffr.
Ce sont des phyllostomes à incisives supérieures moyennes
lobées; à museau très-alongé et rétréci, et à très-fortes ca-
nines, d'où est résultée la compression des incisives inférieu-
res, qui a forcé les deux latérales de se placer en avant des
deux moyennes, et deux fausses molaires anomales de plusse
sont développées à la mâchoire inférieure. Les oreilles sont
plus grandes que celles des phyllostomes , et l'extrémité de la
lèvre inférieure n'a que deux mamelons.
On n'en connoit encore qu'une seule espèce , qui est des
parties les plus chaudes de l'Amérique méridionale.
18. e GENRE.
Les Glossovhages ; Glossophaga , Geoffr.
Ceux-ci diffèrent principalement des phyllostomes par leur
langue étroite, fort alongée , couverte de poils à sa partie
antérieure et partagée à son extrémité ou dans son milieu
par un sillon longitudinal. Le museau est alongé et étroit, et
quelques espèces ont les incisives supérieures séparées par
paires , comme les vesperlilions ; tandis que d'autres les ont
rapprochées et assez semblables à celles des phyllostomes à
incisives simples. Les fausses molaires anomales sont varia-
bles.
On en compte déjà quatre ou cinq espèces , qui sont toutes
de l'Amérique méridionale.
19.' GENRE.
Les Mégadermes: Megaderma, Geoffr.
Ils. n'ont point d'incisives supérieures et en ont quatre in-
férieures lobées; les moyennes placées en rivant des latérales
par l'effet du grand développement des canines. Il n'existe de
fausses molaires anomales, et seulement au nombre de deux,
qu'à la mâchoire inférieure.
^ La feuille du nez rappelle celle des phyllostomes seulement :
l'extrémité inférieure de la partie supérieure s'est épanouie
*2C zoo
et fait comme l'office d'opercule aux narines, et l'autre ex-
trémité varie de forme. Mais ce qui fait reconnoitre les nié-
gadermes au premier coup d'oeil, c'est qu'avec leur feuille
nasale ils ont des oreilles qui rappellent celles des oreillards
par leur grandeur, et qui se réunissent sur le front par leur
bord antérieur jusqu'à la moitié de sa hauteur ; elles ont un
fort grand oreillon lancéolé, plus ou moins simple.
Les organes du mouvement sont ceux des phyllostomes ,
excepté que le troisième doigt des membres antérieurs n'a
que deux phalanges et le rudiment d'une troisième , c'est-à-
dire une de moins que les phyllostomes.
M. Geoffroy, qui a établi ce genre, en compte quatre es-
pèces, qui sont toutes des parties chaudes de l'ancien monde.
20.' GENRE.
Les Rhinolophes ; Rhinolophus, Geoffr.
Ces animaux se sont fait remarquer , comme les phyllos-
tomes, par l'étendue de leur membrane nasale et même par
sa complication , qui surpasse encore celle de ces dernières
chauve-souris, et qui paroit avoir avec le sens de l'odorat des
rapports plus intimes que la leur, les os du nez , par leur dé-
veloppement, offrant aux odeurs, chez les uns, un large ré-
ceptacle qui ne s'observe point chez les autres. Cette mem-
brane varie de structure suivant les espèces.
Ils ont deux incisives supérieures , petites, coniques, écar-
tées l'une de l'autre et sortant à peine des gencives. Les infé-
rieures sont au nombre de quatre et trilobées. La mâchoire
supérieure a deux fausses molaires anomales; l'inférieure en
a quatre.
Les oreilles sont étendues et sans oreillon; mais leur bord
postérieur se relève en un lobe large et arrondi à sa pariie
inférieure. L'œil se trouve situé très-près de l'oreille. Les
lèvres sont entières, mais deux petits mamelons s'observent à
la partie moyenne de chacune d'elles. La langue est large ,
épaisse et couverte de papilles molles très-fines.
Les organes du mouvement, très-développés , sont sembla-
bles à ceux des mégadermes. Le troisième doigt n'a que deux
phalanges; et les rapports de la queue avec la membrane
interfémorale ne sont pas constans.
ZOO 427
Les mamelles sont au nombre de quatre ; deux pectorales
et deux inguinales.
On compte six espèces de rhinolophes, qui sont toutes de
l'ancien monde.
■ 1.- GENRE.
Les Rhinopomes ; Rhinopoma , Geoflr.
Ils sont particulièrement remarquables par leur chanfrein
creusé en gouttière ; leurs grandes oreilles réunies sur le
front et leurs narines entourées d'une espèce de groin, libre
à son bord supérieur et se fermant par l'élasticité de leurs
bords.
Ils ont deux petites incisives coniques et écartées l'une de
l'autre à la mâchoire supérieure, et quatre trilobées et pla-
cées régulièrement à la mâchoire inférieure. Leurs fausses mo-
laires anomales sont au nombre de deux et à la mâchoire infé-
rieure seulement.
Les oreilles, à peu près aussi larges que hautes, ont un
oreillon ressemblant à une feuille lancéolée. Le groin ne se
détache du museau qu'à sa partie supérieure , où il se termine
à peu près en un angle droit, et les narines se présentent
comme deux fentes obliques qui se rapprochent par leur
partie inférieure.
La lèvre supérieure ne descend pas au-delà de la partie
inférieure du groin , et la lèvre opposée se termine par
deux mamelons qu'un sillon léger sépare. L'œil est de gran-
deur médiocre et à peu près à égale distance de l'oreille et
du bout du museau.
Les ailes sont étendues ; mais la membrane interfémorale
est étroite, et la queue est en grande partie libre. Dans le
repos, les dernières phalanges des quatre doigts se reploient
en dessous, et le tarse est sans osselet pour soutenir la mem-
brane.
On en compte deux espèces.
22/ GENRE.
Les Nyctophyu.es ; Nyctopltyllus , Leach.
Ces animaux présentent une combinaison nouvelle de dents
parmi les chauve-souris à membrane nasale. Ils ont deux in-
W zoo
cisives supérieures coniques, six inférieures, lobées, et point
de fausses molaires anomales.
M. Lcach ajoute que la feuille nasale est double: la posté-
rieure plus grande que l'antérieure. 11 n'en décrit qu'une
espèce.
23.e GENRE.
Les Monophylles ; Monophyllus , Leach.
Ceux-ci ont à la mâchoire supérieure quatre incisives et
deux fausses molaires anomales ; les incisives latérales sont
petites; les moyennes sont plus grandes et bifides. Ils n'ont
point d'incisives à la mâchoire inférieure , et ont quatre fausses
molaires anomales. Une feuille nasale simple et droite sur
le nez.
III.e FAMILLE.
Les Insectivores proprement i>its.
Ce sont pour nous des animaux dont les vraies molaires
sont formées sur le modèle de celles des chauve-souris, mais
dont les membres antérieurs n'ont pas la forme d'ailes. Du
reste, les genres n'ont pas toujours entre eux d'intimes rap-
ports : les modifications qui les caractérisent ne dépendent pas
toutes d'un même ordre d'organes ; la plupart sont même
remarquables par les anomalies singulières de leurs incisives
et de leurs canines, ou plutôt des dents qui en prennent la
place.
Le plus grand nombre se nourrit d'insectes, de petits ani-
maux ou de la chair d'animaux morts. Leur vie est cachée et
nocturne: ils fouissent pour se former des abris ou pour attein-
dre les vers, dont ils font leur principal aliment. Quelques-
uns font leur habitation des arbres, mais tous restent petits :
il n'en est aucun dont la taille surpasse celle de nos chats
domestiques dé grande race.
Nous les réunirons en deux petites tribus, caractérisées par
les formes normales ou anomales des parties antérieures de
leur système dentaire, c'est-à-dire de leurs incisives et de
leurs canines.
Les insectivores à incisives ou à canines anomales.
Ce sont des animaux fouisseurs qui se cachent près de terre,
ZOO Aag
sous les abris que le hasard leur présente, ou bien encore
des animaux qui vivent sur les arbres, à la manière des écu-
reuils.
Parmi les premiers, les plus connus sont :
1." GENRE.
Les G A LÉO PI THÉO. U ES.
Ces animaux appartiennent à Tordre des insectivores; leurs
dents en ont les caractères généraux : cependant ils en diffè-
rent assez pour qu'il ne soit pas possible de les lier aussi inti-
mement aux autres genres de cet ordre que ceux-ci le sont
entre eux. Ils ont aussi par leurs dents quelques rapports avec
les derniers genres des lémuriens ; aussi les envisageons-nous
comme un type de sous-famille intermédiaire entre ces der-
niers animaux et les insectivores proprement dits, mais placée
dans un certain isolement des uns et des autres; de telle sorte
que l'induction conduiroit à faire supposer que des espèces
ou des genres plus ou moins nombreux pourront se grouper
autour des espèces qui sont connues, et remplir le vide qui
s'aperçoit encore entre elles et les deux familles entre lesquelles
nous les plaçons. Quoi qu'il en soit, les galéopithèques ont
trente-quatre dents. A la mâchoire supérieure, quatre incisi-
ves formant deux paires très-écartées; les deux moyennes de
ces dents sont à plusieurs dentelures et n'ont qu'une seule ra-
cine, comme toutes les incisives; les deux externes, à deux
racines, sont semblables en tout à des fausses molaires : deux
fausses molaires de chaque côté viennent ensuite , et quatre
vraies molaires à quatre pointes et un talon à la face interne.
A la mâchoire inférieure sont six incisives ; les quatre moyennes
proclives et découpées comme des peignes; les deux externes
simplement lobées; deux fausses molaires suivent de chaque
côté, et quatre molaires vraies, formées antérieurement de
trois pointes disposées en triangle et postérieurement de
trois pointes sur une même ligge transversale.
Les membres sont à peu près d'égale longueur , et terminés
par cinq doigts parallèles courts, garnis d'ongles minces et
très-crochus; une membrane enveloppe ces membres, les
doigts et la queue , et, s'attachant au corps et aux flancs, sert
43o ZOO
ù Tanimal de parachute, lorsqu'il saute de haut en bas, les
membres étendus.
Le museau rappelle celui des makis : les yeux sont grands
et saillans; les oreilles courtes et arrondies; les narines ou-
vertes sur les côtés d'un mufle , et la langue douce. Le pelage
est moelleux et d'une apparence laineuse : il n'y a point de
moustaches. La verge est pendante, et les mamelles, au nom-
bre de deux, sont pectorales.
Les galéopithèques sont des animaux nocturnes ou crépus-
culaires, qui se nourrissent d'insectes et qui restent accrochés
par leurs ongles aux arbres pendant le jour, pour se mettre
en mouvement dès que le jour s'affoiblit. Ce sont des animaux
qui ne surpassent pas en grandeur le chat domestique et qui
se trouvent aux Moluques. On n'en connoît que quelques es-
pèces , et même imparfaitement.
2.e GENRE.
Les Taupes; T"alpa, Linn.
Elles sont très-reconnoissables à leur tête , qui semble im-
médiatement attachée au corps ; à leur museau alongé en
forme de boutoir, et surtout à leurs pattes antérieures, cour-
tes et élargies, exclusivement formées pour fouir : aussi mar-
chent-elles très - péniblement.
Au premier aspect , les taupes semblent avoir des incisives
et des canines normales. A la mâchoire supérieure, leurs in-
cisives , tranchantes, comme celles des carnassiers, sont au
nombre de six , disposées sur l'arc d'un assez grand cercle ;
mais leurs canines ont deux racines, comme les huit fausses
molaires qui les suivent ; les vraies molaires sont au nombre
de six. A la mâchoire inférieure il y a huit incisives; huit
fausses molaires et six vraies. L'œil est d'une petitesse extrême
et recouvert par les poils ou tout-à-fuit caché sous la peau.
L'oreille est sans conque externe. Le museau , prolongé au-
delà des mâchoires, est terminé par une sorte de groin, au
milieu duquel sont percées les narines; et c'est l'odorat qui
constitue le principal sens de l'animal. La bouche, grande, a
sa lèvre supérieure divisée , et la langue est couverte de pa-
pilles molles. Le pelage, de la douceur du velours, se com-
pose de poils soyeux , fins et serrés l'un contre l'autre. Les
ZOO *»
membres antérieurs et postérieurs ont cinq doigts, armés d'on-
gles fouisseurs; mais les premiers ont acquis un développe-
ment en largeur qui les rend en quelque sorte monstrueux ,
et sont toujours tournés en dehors ou en arrière. La queue
est rudimentaire.
Les organes génitaux ont ce caractère particulier que , chez
la femelle , le clitoris renferme le conduit de l'urètre. Les ma-
melles sont au nombre de six.
Il est vraisemblable qu'il existe plusieurs espèces de taupes,
mais on n'en a encore décrit et distingué que deux, qui sont
d'Europe.
3.e GENRE.
Les Scalôpes; Scalops , Cuv.
Elles ont l'apparence des taupes par la brièveté de leurs
membres et la structure de ceux de devant, exclusivement
formés pour fouir; mais elles paroissent avoir le naturel des
desmans , dont elles se rapprochent encore par leur trompe
et leurs dents. A la mâchoire supérieure , elles ont deux in-
cisives tranchantes, semblables à celles des rongeurs; douze
fausses molaires et six molaires vraies. A l'inférieure se trou-
vent quatre dents qui sont en rapport avec les incisives su-
périeures, et qu'à cet égard on pourroit considérer comme
incisives; mais les devix moyennes seules ont les caractères de
ces dents : elles sont petites et tranchantes; les deux latérales,
au contraire, sont coniques et crochues, presque comme des
canines, et elles sont dépourvues de racine, comme les dé-
fenses proprement dites. Les fausses molaires sont au nombre
de six, ainsi que les molaires vraies.
Les membres antérieurs , très-courts et fort élargis , ont
cinq doigts réunis jusqu'aux ongles par la peau et armés d'on-
gles fouisseurs. Les postérieurs, moins forts, ont aussi cinq
doigts onguiculés, comme les premiers, et palmés. La queue
est rudimentaire.
L'odorat est le sens prépondérant de ces animaux : les na-
rines s'étendent fort au-delà des mâchoires et constituent une
sorte de trompe ; elles sont environnées d'un mufle , s'ouvrent
au-dessus de la trompe , et sont garnies d'une sorte de sou-
pape. L'œil n'est marqué que par un point noir presque im-
43* ZOO
perceptible et caché sous les poils. L'oreille est dans le même
cas et sans aucune trace de conque externe. La langue est
longue , étroite et couverte de papilles molles. Enfin , les poils,
tous d'apparence laineuse, sont ou de structure uniforme dans
toute leur longueur, ou élargis et aplatis à leur extrémité ,
c'est-à-dire lancéolés.
Les organes génitaux ne sont point dans une poche ; mais
le clitoris de la femelle renferme le canal de l'urètre.
On n'en connoit encore qu'une seule espèce de l'Amérique
du Nord.
4-e GENRE.
Les Condylures; Condylura, lllig.
Ces animaux ont de nombreux rapports avec les scalopes et
les taupes, qu'ils rappelleroient sans la structure singulière de
l'extrémité de leur museau , découpé en petites lanières, en pe-
tits tentacules, qui forment deux crêtes rayonnées, deux sortes
d'étoiles , autour des narines. Néanmoins leur système den-
taire leur est particulier. A ia mâchoire supérieure il y a deux
incisives fortes et triangulaires, une forte canine , dix fausses
molaires , dont quatre anomales et six molaires vraies. La mâ-
choire inférieure a quatre incisives couchées en avant et ellip-
tiques , une très-petite canine , huit fausses molaires et six
vraies.
Les organes du mouvement ne diffèrent point essentielle-
ment de ceux des scalopes, si ce n'est que la queue des con-
dylures est longue et forte.
L'organe de l'odorat , plus développé que celui d'aucun
autre sens, acquiert encore de l'importance par les organes
du toucher, qui l'environnent. Les narines sont en avant des
mâchoires et ouvertes à l'extrémité d'un mufle qui termine un
groin mobile , entouré de tentacules , formant un cercle
autour de chaque narine.
L'œil est d'une extrême petitesse, mais les parties environ-
nantes sont dépourvues de poils. L'oreille est sans conque, et
son orifice fort petit. Les lèvres proprement dites sont sépa-
rées des parties environnantes par un sillon qui semble former
les contours d'autres lèvres , et paroissent être doubles. Le
pelage, fort épais et très-doux, se compose de poils uniformes
et de poils terminés en fer de lance très-alongé.
ZOO 433
Les organes génitaux ne sont point contenus dans une poche ,
et l'urètre est indépendant du vagin : son canal a son orifice
à l'extrémité du clitoris.
La seule espèce connue est de l'Amérique septentrionale.
5.e GENRE.
Les Chrysochlores; Chrisochloris, Lacép.
Ces animaux , qui ont beaucoup de ressemblance avec les
taupes communes , mais qui sont tout-à-fait aveugles , nous
présentent leurs vraies molaires modifiées dans un sens con-
traire à celui des hérissons , comme nous le verrons plus bas;
autant celles de ces derniers se sont élargies, ont pris d'épais-
seur, dans toutes leurs parties , autant celles des autres se sont
rétrécies et comprimées dans le sens de la longueur des mâ-
choires : elles ne sont plus composées que d'un seul prisme,
au lieu de deux, dont se composent les vraies molaires nor-
males des insectivores. La mâchoire supérieure a deux inci-
sives à peu près coniques, six fausses molaires et onze molaires
véritables, et la mâchoire inférieure a quatre incisives (les
moyennes très-petites, les latérales beaucoup plus grosses),
six fausses molaires et dix molaires vraies. Il n'y a point de
canines.
Les organes du mouvement sont disposés pour fouir: les
pieds de devant très-courts et terminés par quatre ongles,
dont deux sont fort gros, principalement celui du doigt ex-
terne , qui ressemble à un sabot ; les pieds de derrière ont
cinq doigts garnis d'ongles crochus , mais petits. La queue est
rudimentaire.
L'œil est caché sous la peau , et l'orifice de l'oreille est dé-
pourvu de conque. Le museau, très-obtus, est terminé par
un mufle bordé en arrière d'une petite crête, et les narines
sont environnées de lames valvulaires. La langue est douce , et
les lèvres sont entières. Les poils sont en forme de fer de
lance.
Les organes génitaux s'ouvrent, avec l'anus, dans une poche
dont la peau est très-plissée.
On n'en connoît qu'une espèce, qui est du Cap.
5q. 28
454 ZOO
6.e GENRE.
Les Desmans; Mygale, Cuv.
Ce sont des animaux remarquables par leur long museau
en forme de trompe , leur queue écailleuse , aplatie sur les
côtés, et leurs pieds palmés.
Ils ont deux incisives supérieures pointues et triangulaires ,
quatorze fausses molaires et six molaires vraies, et à la mâ-
choire inférieure , huit incisives , douze fausses molaires et
six molaires vraies.
Les membres, courts, ont cinq doigts palmés, armés d'on-
gles fouisseurs ; la queue , longue , est comprimée et écailleuse.
Les yeux sont très-petits; la conque auditive n'existe point;
le museau, terminé parles narines, dépasse de beaucoup les
mâchoires et jouit d'une grande mobilité; les soies, roides et
nombreuses, garnissent le tour du museau, et le pelage est fort
doux.
Ce sont des animaux dont les mœurs sont peu connues,
qui se creusent, dans le voisinage des eaux, des terriers, où
ils vivent obscurément.
On en connoit deux espèces, l'une de Sibérie, l'autre des
Pyrénées.
7.e GENRE.
Les Musaraignes; Sorex , Linn.
Ces animaux sont faciles à distinguer des desmans par leur
museau , qui a la forme d'un cône alongé , non celle d'une
trompe, et qui est terminé par un petit mufle, au-devant
duquel les narines sont ouvertes ; leurs membres sont faits
pour la marche , et non pour la natation , comme ceux
des desmans ; mais ceux-ci sont dépourvus de conque audi-
tive, tandis que les musaraignes en ont une: aussi ce ne sont
point des animaux fouisseurs ; ils vivent dans les trous des
murailles, sous les pierres, sous les racines des plantes, et
n'en sortent qu'au crépuscule. Plusieurs espèces, si ce n'est
toutes , vont parfois au fond des eaux à la recherche de cer-
tains animaux aquatiques.
Ils ont deux incisives supérieures coniques, arquées avec
une pointe à leur face interne ; dix fausses molaires et six
molaires vraies. La mâchoire inférieure a deux incisives Ion-
ZOO 435
gués, fortes, coniques, un peu arquées à leur pointe et cou-
chées presque horizontalement en avant, quatre fausses mo-
laires et six vraies.
Les membres, assez courts, ont cinq doigts garnis d'ongles
coniques, et la queue est longue et écailleuse.
Les yeux sont d'une très-grande petitesse , mais ils ont des
paupières; la conque de l'oreille est arrondie, large et garnie
d'espèces d'opercules; l'une inférieure, propre à fermer l'o-
rifice du conduit auditif. Les narines s'ouvrent sur les côtés
d'un mufle divisé profondément dans son milieu par un sillon ;
les lèvres sont simples , et la langue est couverte de papilles
molles. Leurs sens principaux sont l'odorat et l'ouïe.
Les organes génitaux s'ouvrent dans une cavité longitudinale,
qui leur est commune avec l'anus. Les mamelles, toutes ab-
dominales, sont au nombre de six ; et, durant le temps des
amours, en été, on observe sur les flancs de quelques espèces
une petite bande de poils roides, qui paroissent communi-
quer avec un système de glandes particulier.
Ces animaux se trouvent dans toutes les parties du monde.
En Europe, on en a déjà décrit plus de douze espèces;
mais comme les musaraignes changent de pelage suivant les
saisons , il est à craindre qu'on en ait trop multiplié le nombre.
8.e GENRE.
Lés Hérissons; Erinaceus , Linn.
Ceux-ci , faciles à reconnoître à leur vêtement d'épines
fixées à la peau par une tête qui n'en permet jamais la chute y
et par la facilité qu'ils ont de s'y renfermer, en fléchissant la
tête et les pattes vers le ventre, nous présentent, dans leur
système dentaire , une modification opposée à celle que nous
avons observée dans les chrysochlores; c'est-à-dire que le dé-
veloppement de leurs vraies molaires a acquis la plus grande
extension, et que leurs tubercules se sont effacés en partie.
Ils ont six incisives à la mâchoire supérieure; les moyennes
longues , obtuses et saillantes ; les autres petites et rudimen-
taires; six fausses molaires et huit vraies molaires; et à la mâ-
choire inférieure , deux incisives semblables aux moyennes
de l'autre mâchoire ; huit fausses molaires et six vraies. Ces
dernières dents , aux deux mâchoires, de forme à peu près
436 ZOO
carrée, présentent, quand elles ne sont point usées, un tu-
bercule à chacun de leurs angles.
Le sens de l'odorat est le plus développé par l'alongement
du museau , à l'extrémité duquel s'ouvrent les narines sur les
côtés d'un mufle. Les oreilles ont une conque arrondie , peu
étendue; les yeux sont très-petits ; les lèvres sont entières et
la langue couverte de papilles molles. Les parties supérieures
du corps seules sont revêtues d'épines ; les inférieures sont
revêtues de poils.
Les membres ont cinq doigts garnis d'ongles fouisseurs , et
la queue est rudimentaire.
Ce sont des animaux crépusculaires qui. durant le jour , se
tiennent cachés au pied des arbres, sous la mousse, sous les
pierres, dans les lieux les plus obscurs.
On en a distingué nettement deux espèces, l'une d'Europe,
l'autre d'Egypte.
9.' GENRE.
Les Cladobates ; Cladolates , Fréd. Cuv.
Ils ressemblent extérieurement aux écureuils par leur queue
longue et touffue, qu'ils relèvent sur leur dos, et présentent
cette singularité, comparés aux autres insectivores , qu'ils vi-
vent sur les arbres et non point dans les retraites obscures et
cachées des hérissons ou des musaraignes. Néanmoins ils sont
essentiellement insectivores; et depuis long-temps Valentin
en avoit parlé sous le nom de toupes.
Ils ont quatre incisives supérieures séparées lune de l'autre ,
petites, coniques, obtuses et crochues; huit fausses molaires
et six vraies; et à la mâchoire inférieure, six incisives lon-
gues, couchées en avant, aplaties et elliptiques; huit fausses
molaires et six vraies.
Leurs sens sont peu connus. Tout ce qu'on sait, c'est qu'ils
ont de grands yeux, des oreilles peu élevées et fort larges;
la bouche grande , avec une langue douce, et un museau très-
alongé, terminé par un mufle, sur les côtés duquel s'ouvrent
les narines. Le pelage est doux et épais.
Leurs membres ont cinq doigts armés d'ongles aigus, qui se
relèvent et ne s'usent point dans la marche ; leur queue est
distique.
ZOO 437
On en distingue trois espèces, qui sont des îles de Sumatra
et de Java. M. Diard , qui a formé ce genre, lui avoit donné
le nom de sorex glis , qui a dû être changé.
Les insectivores à incisives et à canines normales.
Les insectivores qui nous restent à décrire ont , au con-
traire des précédens, des incisives et des canines dont les for-
mes sont normales, Mais ils se partagent en deux groupes par
les modifications du système delà génération : les uns, comme
les tenrecs, paroissent avoir ce système semblable à celui de
la plupart des mammifères; tandis que les autres , comme les
sarigues, mettent leurs petits au monde à l'état d'embryons,
lesquels sont reçus dans une poche abdominale , plus ou
moins étendue, où ils achèvent de se développer.
10.' GENRE.
Les Tenrecs ; Centenes , Illig.
Ces animaux ont un museau conique et sont recouverts
d'épines , à peu près comme les hérissons ; mais ils ne peu-
vent point, comme ceux-ci , s'envelopper de ces épines en se
roulant en boule. D'ailleurs les dents des tenrecs, pour ap*
partenir au même système dentaire que celles des hérissons,
ont des caractères qui leur sont exclusivement propres.
A la mâchoire supérieure il y a quatre incisives lobées,
deux fortes canines, deux fausses molaires et dix vraies, A
l'inférieure , les incisives sont au nombre de six , couchées en
avant et bilobées; il y a deux canines, deux fausses molaires
et dix vraies. Ces dernières dents, aux deux mâchoires, s'é-
cartent un peu des formes normales, en ce qu'elles se sont ré-
trécies d'avant en arrière , et que leurs tubercules se sont
amoindris.
L'odorat paroit être le sens prédominant des tenrecs. Le
museau dépasse de beaucoup les mâchoires et se termine par
un mufle, sur les bords duquel s'ouvrent les narines. La bou-
che est grande; les lèvres entières et la langue douce. Les
yeux sont fort petits, et la conque auditive, peu étendue
et un peu échancrée à son bord postérieur, est d'une grande
simplicité ; mais elle peut se fermer en s' affaissant sur elle-
même. Les poils sont plus ou moins épineux,, suivant les par*
438 ZOO
ties du corps ; et de longues soies garnissent les côtés du mu-
seau et des joues, ainsi que le dessus des yeux, et sont plus
ou moins répandues, mais isolées, sur toutes les autres par-
ties du corps.
Les pieds ont cinq doigts libres, armés d'ongles fouisseurs;
la queue est rudimentaire.
Les organes génitaux de la femelle s'ouvrent dans une poche
qui leur est commune avec l'anus.
On en compte trois espèces, qui sont de Madagascar; mais
une seule nous paroit bien connue.
Les insectivores à poches abdominales, ou didelphes, nous
restent à décrire. Ceux qui nous paroissent se rapprocher le
plus des tenrecs par leur physionomie générale , sont :
11e GENRE.
Les Pébamèles ; Perameles , Geoffr.
Ces animaux diffèrent de tous les autres marsupiaux insec-
tivores par l'extrême prolongement de leur museau, la grande
hauteur de leur train de derrière, comparé à celui de devant,
et la réunion sous un seul tégument des deux doigts internes
des pieds de derrière.
Ils ont dix incisives, deux canines, six fausses molaires nor-
males et huit vraies à la mâchoire supérieure. Les mêmes
nombres se retrouvent à la mâchoire inférieure , excepté pour
les incisives, donton ne compte que six; et les deux canines
latérales supérieures sont écartées des moyennes, et sont co-
niques et crochues, au lieu d'être, comme les autres , com-
primées et tranchantes.
On connoît peu leurs organes des sens. L'odorat prédomine.
Un mufle termine leur long museau. Les yeux paroissent fort
petits, et la conque auditive est peu développée; la bouche
est grande.
Les pieds antérieurs ont cinq doigts libres (les deux extern
nés très-courts et rudimentaires), armés d'ongles fouisseurs.
Ceux de derrière n'en ont que quatre , et les deux internes ,
plus petits que les autres, sont renfermés sous un tégument
commun , de telle sorte que leurs ongles seuls restent libres.
ZO G 439
La queue, assez longue , est velue et lâcher leur pelage est
doux et épais; leurs organes génitaux ne sont point connus
par leur détail.
Ce sont des animaux qui se nourrissent de petites proies et
de chairs mortes, et dont la vie obscure se passe en grande
parlie dans des terriers qu'ils se creusent.
On n^n connoît encore qu'une espèce , originaire de la
Nouvelle-Hollande.
12.c GENRE.
Les Isoodons; Isoodon, Geoffr.
N'étant encore que très-imparfaitement connus, ces ani-
maux ne paroissent différer essentiellement des péramèles que
par le nombre de quelques-unes de leurs dents ; en effet ils
n'ont que huit fausses molaires supérieures , que huit inci-
sives et que six vraies molaires inférieures.
On n'en connoît qu'une espèce, qui vient de la Nouvelle-
Hollande.
f3.e GENRE.
Les Sarigues; Didelphis, Linn.
Ces animaux diffèrent de tous les autres insectivores à po-
ches abdominales par leur queue prenante et par leurs pieds
de derrière non palmés, et dont le pouce , écarté des autres
doigts, leur est opposable. Ils se rapprochent des péramèles
par l'alongement de leur museau et le grand nombre de leurs
dents.
A la mâchoire supérieure il y a dix incisives ; les deux
moyennes cylindriques, crochues et plus longues que les au-
tres, qui sont tranchantes; deux canines, six fausses molaires
et huit vraies. A la mâchoire inférieure sont huit incisives
cylindriques et couchées en avant , deux canines , six fausses
molaires et huit vraies.
L'odorat est aussi le sens prédominant des sarigues. Leurs
narines, à l'extrémité de leur long museau, s'ouvrent sur les
côtés d'un large mufle; leurs yeux, petits, sont remarquables
par leur saillie et leur forme elliptique; leur conque auditive
est large, arrondie , susceptible de se reployer sur elle-même,
mais d'une structure fort simple. La bouche est grande; les
lèvres simples, et la langue, frangée à son extrémité, est
44° ZOO
recouverte, dans le milieu de sa partie antérieure, de pa-
pilles aiguës et cornées, à racines globuleuses. De nombreuses
et longues moustaches environnent le museau , garnissent les,
côtés des joues et surmontent les yeux ; le pelage , peu fourni,
se compose principalement de lpngs poils soyeux ; la queue,
est nue et écailieuse.
Les membres, généralement courts, ont cinq; doigts armés
d'ongles aigus, mais foibles, excepté le pouce des pieds de
derrière, qui en est privé, et qui, comme nous l'avons dit,
n'est point parallèle aux autres doigts, mais leur est oppo-
sable. La queue est prenante de dessus en dessous.
Chez le mâle, le gland de la verge est bifurqué, et c'est
entre la bifurcation que se trouve l'orifice du canal de l'u-
rètre. Elle est située en arrière des testicules, qui sont sus-
pendus à un long pédicule, formé par le scrotum. L'anus a
de chaque côté des glandes qui sécrètent une matière très-
odorante.
Le vagin des femelles est simple et ne présente aucune
modification particulière. Le nombre des mamelles est très-
variable.
Les sarigues sont des animaux tristes et lents, qui ne sortent
de leur retraite qu'au crépuscule et qui vivent principalement
de viandes mortes ou de foibles animaux; ils montent sur les
arbres pour surprendre et dénicher les oiseaux.
On en distingue déjà quinze à dix -huit espèces, toutes
d'Amérique, mais la plupart ne sont qu'imparfaitement con-
nues ; et , chez les unes , les femelles ont une poche abdominale
spacieuse, tandis que, chez les autres, cette poche consiste
en un simple pli.
14e GENRE.
Les Chironectes; Chironectes , Illig.
Ceux-ci ne paroissent différer des sarigues qu'en ce qu'ils
ont les pieds de derrière palmés.
On n'en connoit encore qu'une espèce , qui est de l'Amé-
rique méridionale.
15. c GENRE.
Les Phascogales; Phascogales , Temm-
Ce sont des marsupiaux insectivores qui se rapprochent des
ZOO • 44i
péramèles et des sarigues par le nombre des màchelières ,
mais qui diffèrent de tous deux en ce qu'ils n'ont que huit
incisives supérieures, et plus particulièrement des seconds,
en ce qu'ils n'ont que six de ces dents à la mâchoire infé-
rieure et en ce que le pouce de leurs pieds de derrière n'est
point opposable aux autres doigts, et leur queue non pré-
hensile.
Les deux incisives moyennes supérieures sont isolées, con-
vergentes, coniques, pointues et un peu inclinées en avant ,
trait qui les rapproche encore des sarigues. Les deux moyennes
inférieures , plus grandes que les latérales , sont également
inclinées en avant; toutes les autres sont petites , égales et
disposées régulièrement entre elles.
Du reste ils ne paroissent point différer essentiellement des
sarigues, et surtout des dasyures, auxquels ils avoient d'abord
été réunis.
M. ïemminck forme ce genre de deux espèces , mais la
seconde est douteuse,
16. c GENRE.
Les Dasyures ; Dasyurus , Geoffr.
Ce sont de tous les insectivores ceux qui se rapprochent
le plus des carnassiers. Leurs incisives et leurs canines ne
présentent plus d'anomalies dans leurs formes; et ce sont là
les seules différences qu'ils présentent, comparés aux phas-
cogales , qui long-temps ont été considérés comme des dasyures.
Leurs incisives supérieures, au nombre de huit, et les in-
férieures , au nombre de six , sont tranchantes , à peu près
égales et disposées régulièrement entre elles. Ils ont deux ca-
nines crochues et arrondies, quatre fausses molaires? et huit
vraies, à chaque mâchoire.
Il y a plus d'harmonie dans le développement de leurs sens
que nous ne l'avons vu jusqu'à présent dans cet ordre. L'o-
dorat prédomine cependant encore. Le museau, alongé , est
terminé par un mufle large , sur les côtés duquel s'ouvrent
les narines; la conque auditive, elliptique, élevée, large et
susceptible de se reployer tout entière sur elle-même, a, à
son bord antérieur, une saillie ou lame carrée, qui semble
tenir lieu de valvule. La bouche , grande , a des lèvres en-
44* ZOO
tières et une langue couverte de pnpilles molles. L'oeil est
de médiocre grandeur ; et le pelage e*t épais et doux , et de
fortes moustaches garnissent les parties antérieures du mu-
seau.
Les pieds de devant ont cinq doigts armés d'ongles fouis-
seurs; ceux de derrière n'en ont que quatre, armés de sem-
blables ongles. La queue ne paroit être d'aucun usage à
l'animal.
Les organes génitaux sont disposés comme chez les sarigues,
mais ils diffèrent beaucoup par la forme et la structure. La
verge des dasyures présente , entre autres, un appendice la-
téral , plus long même qu'elle , et dont il est difficile de dé-
terminer la nature.
On compte encore quatre ou cinq espèces dans ce genre,
qui toutes sont originaires de la Nouvelle-Hollande.
111/ ORDRE.
Les CARNIVORES.
Ce sont des animaux onguiculés, qui se nourrissent plus ou
moins exclusivement de proie et se caractérisent par des in-
cisives tranchantes , des canines coniques et trois sortes de
màchelières, les fausses molaires, les carnassières et les tu-,
berculeuses. Ces màchelières, suivant les genres , présentent ,
à divers degrés, la forme normale propre à chacune d'elles,
et c'est de la prédominance de l'une ou de l'autre , suivant
leur iiombre et leur développement, que résulte le penchant
plus ou moins grand qu'ont ces animaux à vivre de substances
animales.
Les incisives sont à peu près tranchantes et disposées ré-
gulièrement sur un arc de cercle; les canines sont coniques,
crochues, et acquièrent un développement plus ou moins
considérable. Les fausses molaires sont toujours situées après
les canines et à la partie antérieure des mâchoires; les car-
nassières viennent immédiatement après les fausses molaires,
et les tuberculeuses occupent la partie postérieure des mâ-
choires,
Les fausses molaires sont des dents à couronnes triangulaires ,
Marges, comprimées et pourvues de deuxracines, quand elles
ZOO 443
sont normales , et d'une seule , quand elles sont anomales. Les
carnassières supérieures, larges, comprimées et tranchantes ,
semblables, à l'extérieur, à de grandes fausses molaires , en
diffèrent essentiellement par un tubercule interne à leur
partie antérieure ; les inférieures ont leur partie antérieure
tranchante , divisée en deux pointes triangulaires , et leur
partie postérieure élargie et obtuse. Enfin , les tuberculeuses
sont épaisses , larges et couvertes de tubercules obtus.
Ces dents varient pour le nombre et caractérisent ainsi des
réunions de genres, des familles fort naturelles.
Les sens présentent un ensemble harmonique qui ne se ren-
contre au même degré que dans peu d'autres animaux, quoi-
qu'ils présentent des modifications nombreuses et importantes,
comme nous le verrons par les détails; et nous pouvons dire
de même des organes du mouvement et de ceux de la géné-
ration. Leur taille, comparée à celle des mammifères en gé-
néral, est moyenne ; les plus petites espèces se trouvent dans
le genre des Mangoustes et dans celui des Putois , et les plus
grandes dans le genre des Chats; mais, toutes choses égales,
ce sont les animaux les plus puissans par la force musculaire
et peut-être par l'intelligence. Aussi les carnivores sont, avec
les singes , les animaux dont les rapports avec la nature sont
les plus étendus et qui exercent sur son économie la plus
grande influence.
Ils peuvent être partagés en plusieurs groupes, sinon en
familles , par la considération du nombre des incisives , des
carnassières et des tuberculeuses.
Carnivores à plusieurs molaires carnassières aux
deux mâchoires.
1." GENRE.
Les Thylacines ; Thilacinus , Temm.
La seule espèce dont se compose ce genre, imparfaitement
décrite par Harris, avoit été réunie aux dasyures, à cause
du nombre des incisives. M. Temminck ayant pu juger de tous
les caractères , en a fait , avec raison , un genre nouveau ,
sous le nom de Thylacine; car non-seulement elle n'est point
un dasyure, mais elle n'est même point un insectivore : elle
444 ZOO
appartient à l'ordre des carnassiers, et présente un type en-
tièrement nouveau. Elle est jusqu'à présent la seule espèce
pourvue de plus d'une paire de molaires carnassières et de
plus de six incisives supérieures.
Les thylacines ont huit incisives supérieures et six infé-
rieures, deux canines à l'une et à l'autre mâchoire, ainsi
que quatorze mâchelières; à la mâchoire supérieure, trois
fausses molaires normales , trois carnassières et une petite
tuberculeuse ; à la mâchoire inférieure, quatre fausses mo-
laires normales et trois carnassières.
On possède peu de renseignemens sur les organes des sens.
La bouche est grande; les lèvres entières; le museau fort
alongé : les narines s'ouvrent sur les côtés d'un mufle assez
étendu; le pelage est court et serré, et la queue , dit-on , est
nue à son extrémité en dessous.
Les pieds antérieurs ont cinq doigts et les postérieurs
quatre seulement; les uns et les autres sont armés d'ongles
forts et peu crochus , mais fouisseurs. La queue est compri-
mée sur les côtés à son extrémité.
Les organes génitaux mâles ont la plus grande analogie avec
ceux des sarigues , et l'on conjecture qu'il en est de même
des organes génitaux femelles.
Ce sont des animaux plus bas sur pattes que les chiens ,
mais qui leur ressemblent singulièrement par la tête. Ils sont
très-carnassiers et paroissent habiter les creux des rochers et
chercher des abris dans les cavités de toute espèce.
Carnivores à une mâchelière tuberculeuse supérieure.
Tous les carnivores dont nous avons encore à parler , ont
six incisives à l'une et à l'autre mâchoire , deux canines et
deux carnassières,
2e GENRE.
Les Chats ; Felis , Linn.
Ce sont les plus carnassiers de tous les animaux qui se nour-
rissent de chair : aucun n'a des dents plus tranchantes , des
mâchoires plus ramassées , plus courtes , et par conséquent
une tête plus arrondie ; et l'on peut ajouter qu'aucun n'est
mieux armé , si Ton considère que tous ont des ongles rétrac-
ZOO 445
files , qui sont, pour le plus grand nombre, des armes plus
puissantes que les dents les plus fortes.
Les deux incisives latérales de la mâchoire supérieure sont
plus grandes que les moyennes , et pointues . au lieu d'être
tranchantes comme celles-ci. Les canines, très-fortes, sont
anguleuses antérieurement et postérieurement. Des deux faus-
ses molaires la première est anomale; la carnassière n'a qu'un
très-petit tubercule interne, et la tuberculeuse est petite et
rudimentaire inférieurement ; les incisives sont en forme de
coin; les canines semblables à celles de l'autre mâchoire,
mais plus grandes. Les deux fausses molaires sont normales,
ainsi que la carnassière qui termine la mâchoire.
La brièveté du museau donne peu d'étendue à l'organe de
l'odorat; mais les narines s'ouvrent sur les côtés d'un large
mufle; les lèvres sont entières, et la langue est couverte de
papilles cornées et crochues. Les yeux , diurnes ou noc-
turnes , ont la pupille ronde ou verticale. Les oreilles sont
larges, sans être élevées, et le pelage est généralement court
et serré ; mais plusieurs ont des crinières quelquefois très-
fortes: de nombreuses et fortes moustaches garnissent les côtés
du museau et le dessus des yeux. Le plus grand nombre des
espèces a la robe tigrée, et toutes mettent au monde des
petits portant une livrée; de sorte que les espèces qui , dans
l'état adulte, ont un pelage unicolore , l'ont tacheté au moins
dans la première année de leur vie.
Les pieds ont cinq doigts ( l'interne des pieds de devant très-
court), armés, chez le plus grand nombre, d'ongles aigus ,
qui se relèvent et se cachent naturellement entre les doigts
par la disposition des ligamens, et qui par là ne s'émoussent
pas, mais que l'animal peut mouvoir, et qui deviennent alors
pour lui une arme puissante et dangereuse. Il en est cepen-
dant dont les ongles ne se cachent point entre les doigts ,
s'usent dans la marche; et quoique l'animal puisse les mou-
voir, il ne peut s'en faire une arme. Plusieurs ont des queues
très-longues et très-mobiles, et leur marche est digitigrade.
La verge est dirigée en arrière et couverte de crochets cor-
nés. Le vagin est fort simple, et le nombre des mamelles varie.
Les chats sont des animaux dont la défiance nuit au cou-
rage : les plus forts , ceux qui n'ont aucun ennemi à crain-
446 ZOO
dre, n'attaquent jamais leur proie que par surprise, et ils ne
se nourrissent de viande morte que quand ils ne peuvent
point se procurer de proie vivante. Les plus petites espèces
la poursuivent jusque sur les arbres.
On a déjà distingué près de cinquante espèces de chats ;
mais il s'en faut de beaucoup que la plupart soient établies
sur des observations rigoureuses.
Nous avons divisé les mieux connues en trois sections ,
comme le demandent leurs principales modifications orga-
niques :
i.° Les chats à pupilles alongées verticalement, et dont les
ongles sont rétractiles ;
2-° Ceux à pupilles rondes et à ongles rétractiles ;
3.° Ceux à pupilles rondes et à ongles non rétractiles.
Les espèces de la seconde division sont les plus nombreuses.
3.e GENRE.
Les Ratêls ; Mellivora , Fréd. Cuv.
Ils sont, après les chats, les plus carnassiers des animaux,
sans être cependant les plus dangereux : ils n'ont que deux
fausses molaires de plus que les chats: mais leurs molaires
tuberculeuses, rudimentaires chez ces derniers, ont pris un
développement sensible; le tubercule interne de la carnas-
sière supérieure s'est agrandi, ainsi que la partie postérieure,
ou le talon, de la carnassière inférieure; et, au lieu d'être
digitigrades et armés d'ongles tranchans, ils sont plantigrades
et leurs ongles sont fouisseurs.
Leurs sens paroissent peu développés. La brièveté de leur
museau, terminé par un mufle, restreint l'organe de l'odorat;
la conque auditive est fort petite. On ne connoit pas la struc-
ture de leurs yeux; la langue est garnie de papilles cornées,
comme celle des chats , et la nature du pelage n'a point été
observée ; on sait seulement que les poils sont gros et durs.
Les pieds, assez courts, ont cinq doigts garnis d'ongles très-
forts , dont l'animal se sert pour fouir et se préparer le ter-
rier qui doit faire sa demeure; la queue est courte.
Les ratels sont des animaux très-peu connus : aussi n'en
a-t-on encore caractérisé qu'une seule espèce, qui est fort
puante et, dit-on, fort avide de miel.
ZOO 447
4.e GENRE.
Les Hiènes ; Hiœna , Storr.
Celles-ci ont encore la molaire tuberculeuse rudimentaire
des chats ; mais elles ont quatre fausses molaires de plus , et
toutes leurs dents ont pris une épaisseur qui rend en quel-
que sorte ces animaux ossifrages autant que carnivores. Ils
sont digitigrades et n'ont que quatre doigts à chaque pied ,
armés d'ongles fouisseurs.
Leur museau , plus alongé que dans les genres précédens ,
donne de la force à leur odorat ; leurs narines sont entourées
d'un très-large mufle , et ils ont une large conque auditive ;
leurs yeux ont une pupille moitié nocturne, moitié diurne,
c'est-à-dire qu'elle est circulaire à sa partie inférieure et alon-
gée à sa partie supérieure. Les lèvres sont entières, et la lan-
gue est couverte de papilles aiguës et cornées. Enfin le pelage
est rude, peu fourni, composé de poils longs, qui forment
une crinière le long du dos.
Les membres sont, comme nous l'avons dit, terminés par
quatre doigts, et la queue, généralement courte, est pen-
dante.
Les organes génitaux ressemblent beaucoup à ceux des
chiens; mais les hiènes ont une poche entre l'anus et la queue,
où se sécrète une matière visqueuse très-puante.
Ce sont des animaux qui ont une grande force , mais qui
sont timides : aussi se nourrissent-ils principalement de cha-
rognes , de cadavres , qu'ils vont déterrer jusque dans les
tombeaux. Ils ont une réputation de férocité qu'ils ne méri-
tent nullement: ce sont des animaux très-faciles à apprivoiser.
On n'en connoit encore que deux espèces, qui appartien-
nent exclusivement à l'ancien monde.
5.e GENRE.
Les Protèles ; Proteles , J. G. Saint-Hil.
Ces animaux, qui ne sont encore connus que par quelques
individus d'une seule espèce, présentent une des anomalies
les plus singulières auxquelles puisse conduire l'étude des
mammifères. Quoiqu'ils appartiennent à l'ordre des carnas-
siers , que les, individus qui ont présenté leurs caractères
448 ZOO
soient à peu près adultes, qu'il soit permis de penser qu'ils
ont de grandes analogies avec les hiènes, les civettes et les
chiens, cependant ils manquent du caractère principal qui
seroit propre à faire reconnoître leurs véritables rapports*
Leur système dentaire est en quelque sorte avorté ; les mâ-
chelières consistent, à la mâchoire supérieure, en trois pe-
tites dents pointues , écartées l'une de l'autre et tout-à-fait
semblables à de fausses molaires, et en une dernière dent qui
ressemble à la tuberculeuse des chats; et à la mâchoire infé-
rieure, en trois dents pointues, ressemblant aux analogues
de la mâchoire opposée.
On n'a aucun détail sur les organes des sens. A en juger
parle genre de vie, l'œil seroit nocturne; l'oreille a une
étendue médiocre : le museau est terminé par un mufle , eii
avant duquel s'ouvrent les narines, et le pelage , long, forme
une crinière dans toute l'étendue du dos.
Les organes génitaux sont moins connus encore que les sens.
Les pieds antérieurs ont cinq doigts , et les postérieurs
quatre; la queue est pendante.
Le protèle que l'on connoît vit dans des terriers à plusieurs
issues , qu'il se creuse et d'où il ne sort que la nuit.
Carnivores à une mâchelière tuberculeuse à chaque
mâchoire.
6.e GENRE.
Les Putois ; Putorius , Cuv.
Ce sont les plus carnassiers de ce groupe. Leur mâchelière
tuberculeuse supérieure est petite , et l'inférieure n'est encore
que rudimentaire. Le tubercule interne de la carnassière d'en
haut n'est pas plus grand que chez les chats, et le talon pos-
térieur de la carnassière d'en bas n'a encore que peu d'é-
tendue; enfin, leurs fausses molaires sont au nombre de deux
à la mâchoire supérieure , et au nombre de trois à l'infé-
rieure.
La tête est arrondie , et le museau , court , dépasse sensi-
blement la bouche ; il est terminé par un mufle , qui contient
les narines : les oreilles, fort larges et arrondies , sont peu
élevées; les yeux sont à pupilles rondes, et la bouche, sim-
I
ZOO 449
pie , a sa langue couverte de papilles rudes ; le pelage est
fourni , brillant et doux.
Les pieds ont cinq doigts réunis par une membrane lâche
dans les trois quarts de leur langueur, et ils sont armés d'on-
gles aigus , qui ne touchent point le sol et ne s'usent point dans
la marche, qui est digitigrade. La queue est longue.
Les organes génitaux sont simples.
Les mamelles sont en nombre variable, et on trouve aux
côtés de l'anus des organes sécréteurs d'une matière plus ou
moins odorante et fétide.
Ce sont des animaux très-sanguinaires, qui vaguent au cré-
puscule et durant la nuit, et font la chasse aux oiseaux et aux
petits mammifères. On en trouve dans l'ancien comme dans
le nouveau monde.
7.' GENRE.
Les Zorilles ; Zorilla, Fréd. Cuv.
Ils ont pour caracètres le tubercule interne de la carnas-
sière supérieure un peu plus grand que chez les putois , et
des ongles crochus, forts et propres à fouir.
On n'en connoit qu'une espèce, qui est du Cap..
8.' GENRE.
Les Martes; Mustela, Linn.
Celles-ci diffèrent des putois par un museau plus alongé,
ce qui concorde avec le développement de deux fausses mo-
laires de plus à chaque mâchoire, et par une langue couverte
de papilles molles. Du reste , ces animaux se ressemblent en-
tièrement.
Les martes se trouvent dans le nouveau monde , comme
dans l'ancien , et les espèces sont nombreuses»
9.e GENRE.
Les Gloutons ; Gulo , Storr.
Ces animaux ont le même système de dentition que les
putois et les martes, mais ils sont plantigrades et fouisseurs.
Et, comme ils sont moins bien connus par leurs organes
des sens que ces derniers , nous n'en formerons point deux
groupes, comme nous avons fait de ceux-ci, qirf ne se dis-
tingiiokmt pas seulement par une fausse molaire de plus aux
59- 29
45o ZOO
deux mâchoires, mais encore par des modifications organiques
de quelque importance.
Tous ont le museau terminé par un mufle, sur les côtés
duquel s'ouvrent les narines, et les oreilles courtes, mais
larges. Il n'est pas de même certain qu'ils aient tous des yeux
à pupille ronde , et la langue couverte de papilles cornées
et aiguës. Les uns ont le pelage épais et doux ; d'autres rare
et dur, ce qui est l'effet des contrées qu'ils habitent.
Leurs pieds ont cinq doigts armés d'ongles forts et crochus,
propres à fouir, et ils marchent sur la plante entière du pied.
Les organes génitaux sont peu connus. Dans une espèce ,
la verge se dirige en avant, et le scrotum est libre et nu.
Ce sont des animaux très-carnassiers, qui vivent sous des
abris ou dans des terriers qu'ils se préparent eux-mêmes.
On n'en connoit encore que trois espèces : deux ont les
dents des putois et la troisième a celles des martes. Ils sont
d'Europe ou d'Amérique.
10.e GENRE.
Les Moufettes ; Mephitis, Cuv.
Ces animaux, dont les molaires tuberculeuses, et principa-
lement celles de la mâchoire supérieure , acquièrent un dé-
veloppement considérable , commencent à être beaucoup
moins carnassiers que les précédens. La molaire carnassière
supérieure a aussi perdu de ses caractères spéciaux; son tu-
bercule interne s'est agrandi, et, par là, elle est devenue
moins tranchante : ces changemens ont aussi eu lieu à la car-
nassière inférieure. Les fausses molaires, au nombre de deux
à la mâchoire supérieure et de trois à l'inférieure , sont pe-
tites, et principalement les quatre premières, qui sont rudi-
mentaires.
Ce sont des animaux dont les sens sont médiocrement dé-
veloppés. Leur museau est peu prolongé , quoiqu'il dépasse
sensiblement les mâchoires, et il est terminé par un mufle,
sur les côtés duquel s'ouvrent les narines. L'oreille est arron-
die , peu élevée; mais son ouverture a une certaine étendue.
Les yeux paroissent avoir la pupille ronde ; la langue est cou-
verte de papilles aiguës; le pelage n'est pas très-fourni.
ZOO 45i
Les pieds ont cinq doigts garnis d'ongles fouisseurs, et la
marche est plantigrade.
Toutes les espèces sont d'Amérique ; mais les couleurs de
chacune paroissent être si variables , que le nombre de ce»
espèces est encore fort incertain.
11.e GENRE.
Les Mydaus ; Mydaus , Fréd. Cuv.
Ils diffèrent principalement des moufettes par leur museau
alongé à la manière de celui des blaireaux , qui se termine
par une sorte de groin , au milieu duquel s'ouvrent les narines.
On n'en connoit qu'une espèce , qui est des Indes.
12.e GENRE.
Les Loutres; Lutra, Briss.
Remarquables par leur tète large et aplatie , leur corps
écrasé, et surtout leurs pieds largement palmés , elles sont
un peu moins carnassières encore que les moufettes : sous ce
rapport, elles se caractérisent par le grand développement
du tubercule interne de leur molaire carnassière supérieure,
qui embrasse la dent dans toute sa longueur et fait plus de
la moitié de son épaisseur. Les tuberculeuses des deux mâ-
choires sont ce que nous les avons vues dans le genre précé-
dent; la carnassière inférieure s'est agrandie, en tout sens ,
proportionnellement à celle qui lui est opposée, et les fausses
molaires sont au nombre de trois à l'une et à l'autre mâchoire.
Les sens ne paroissent point fort étendus: l'odorat est le
plus actif; le museau, qui s'avance au-delà des mâchoires ,
est terminé par un mufle , et les narines sont ouvertes sur ses
côtés. L'œil est petit; sa pupille ronde, très-rétractile , et sa
paupière interne est assez étendue pour recouvrir toute la
cornée. L'oreille est courte, oblongue , simple et capable de
se fermer ; la langue est douce , et les lèvres sont entières.
Les organes génitaux ne présentent rien de très-particulier.
La verge se dirige en avant, et le vagin est renfermé en partie
dans une cavité semi-circulaire.
Les pieds ont cinq doigts longs, armés d'ongles courts, et
réunis jusqu'à leur extrémité par une large et forte mem-
brane , qui fait de ces animaux d'excellens nageurs.
4^2 £00
Les loutres vivent au bord des rivières et se nourrissent
principalement de poissons ; mais on peut sans peine les ha-
bituer à se nourrir de substances végétales. Ce sont des ani-
maux intelligens. faciles à apprivoiser; et l'on dit même qu'en
quelques endroits on les dresse a la pêche , comme les chiens
à la chasse.
Ce genre est si naturel, et les espèces sont si peu différentes
l'une de l'autre, qu'il est fort difficile de les caractériser. Il
s'en trouve dans toutes les parties du monde.
13.' GENRE.
Les Blaireaux; Taxus, Geoff.
Ceux-ci se distinguent par leurs formes trapues, leur mu-
seau épais, alongé et obtus, et leur marche plantigrade. Ils
terminent la série des carnassiers à quatre molaires tubercu-
leuses et sont les moins carnassiers de cette division; car, en
même temps que la màchelière tuberculeuse supérieure s'est
beaucoup agrandie, la carnassière a sensiblement diminué:
elle ne consiste plus guère qu'en une petite dent triangulaire ,
étendue à sa face interne par l'accroissement du tubercule
propre à cette partie. La carnassière inférieure est presque
tuberculeuse , et les fausses molaires sont au nombre de deux
à la mâchoire supérieure, et au nombre de quatre à l'infé-
rieure ; mais la première de celles-ci est rudimentaire et
disparoit souvent avec l'âge.
Excepté le sens de l'odorat, les autres montrent peu de
développement. Le museau dépasse de beaucoup les mâchoires ,
et les narines sont enveloppées par un très -large mufle; la
langue est revêtue de papilles demi-cornées et aiguës; l'œil
est petit, et sa pupille ronde; la troisième paupière est assez
étendue pour recouvrir enlièrement la cornée. L'oreille est
petite et fort simple. Le pelage , très-fourni, a des poils soyeux,,
qui ne se feutrent point.
La verge se dirige en arrière. La vulve est simple ; mais .
chez le mâle comme chez la feu elle, se voit immédiatement
sous la queue une poche où se sécrète une matière particu-
lière , et l'anus lui-même est ouvert au fond d'une seconde
poche. Les mamelles sont au nombre de six.
ZOO 455
Les pieds ont cinq doigts réunis par une membrane étroite
et armés d'ongles fouisseurs très-forts; et, comme nous l'avons
dit, ces animaux sont plantigrades.
Les blaireaux vivent tristement au fond des terriers, qu'ils
se creusent et qu'ils garnissent d'herbes sèches, ne sortant que
la nuit pour surprendre les petits animaux : dans le besoin
ils se nourrissent de matières végétales. Ce sont des animaux
qui ne manquent point d'intelligence et qui s'apprivoisent
assez facilement.
On n'en connoit encore que deux espèces; une en Europe
et l'autre dans l'Amérique du Nord.
Carnassiers à deux tuberculeuses à l'une et à l'autre
mâchoire.
14/ GENRE.
Les Chiens ; Canis , Linn.
Ceux-ci se reconuoissent aisément à leur tête semblable à
celle du matin , à leurs pattes élevées, à leurs allures légères
et à leur marche digitigrade.
Ce sont les seuls carnassiers, avec les deux genres suivans ,
qui aient deux molaires tuberculeuses aux deux mâchoires ;
mais, quoique ce caractère soit l'indice d'un affoiblissement
dans la faculté de se nourrir de chair, il est compensé par
leur carnassière supérieure , dont le tubercule interne est
resté fort petit et qui a conservé , ainsi que la carnassière
inférieure, les formes tranchantes qui les caractérisent chez
les putois et les martes. Les fausses molaires sont au nombre
de trois à la mâchoire supérieure , et au nombre de quatre
à l'inférieure; mais les premières sont rudimentaires.
Tous les sens ont acquis un développement remarquable.
Leur long museau est terminé par des narines que sépare un
large mufle; leur langue est fort douce; les yeux, à pupille
ronde , sont grands ; leur conque auditive , très-développée ,
est fort mobile.
Ils ont généralement un pelage ferme et peu propre h for-
mer des fourrures.
Ils ont quatre doigts aux pieds de derrière et cinq à ceux
454 ZOO
de devant, garnis d'ongles fouisseurs, et leur marche est di-
gitigrade.
Les organes génitaux n'ont rien de particulier. La verge se
dirige en avant, et les testicules sont dans un scrotum libre.
La vulve est simple, et le nombre des mamelles varie.
Les naturalistes en ont déjà distingué un grand nombre
d'espèces; mais l'existence de toutes n'est pas à beaucoup
près également certaine. Il s'en trouve dans toutes les parties
du monde.
15.e GENRE.
Les Renards; Vulpes, Fréd. Cuv.
Ces animaux ont le même système de dentition que les
chiens; mais ils ont la tête plus large, le museau plus court et
plus pointu, et leurs pupilles sont étroites et alongées comme
celles du chat domestique.
Ce sont des animaux nocturnes, qui habitent des terriers et
Tépandent une fort mauvaise odeur. Ceux des pays froids
donnent une fourrure très-recherchée.
Les espèces en sont nombreuses et répandues dans toutes
les parties du monde. Ce n'est qu'avec peine qu'on les carac-
térise, à cause que beaucoup d'entre elles changent de cou-
leur suivant les saisons.
U.e GENRE.
Les CynhYjï-nes ; Oynlvyœna. '
ils ont le système de dentition des chiens, mais les doigts
des hiènes, c'est-à-dire quatre à chaque pied; leurs yeux sont
diurnes. Ils vivent en troupes et chassent de même.
Leur taille est celle du loup , et leuTs couleurs consistent
en grandes taches irrégulières, noires, brunes, rousses , blan-
ches, qui paroissent varier beaucoup suivant les individus.
M. Temminck (Annales générales des sciences physiques
de Bruxelles ) , en donne une description et une figure sous
le nom de hiène peinte.
i M. Brocchi a donné un nom générique ù ces animaux que je ne cou-
rtois point.
ZOO 455
Carnassiers à deux molaires tuberculeuses supèrieureà
et à une inférieure.
17.' GENRE.
Les Civettes; Viverra, Linn.
Celles-ci , plus carnassières que les chiens, en apparence ,
et ayant une molaire tuberculeuse de moins à la mâchoire
inférieure, peuvent être cependant, sous ce rapport, assimi-
lées à ces animaux, parce que, d'un autre côté, leurs mo-
laires carnassières sont moins tranchantes; et la grande épais-
seur de ces dents équivaut à la petite tuberculeuse qui man-
que à ces animaux. Les fausses molaires sont au nombre de
trois à la mâchoire supérieure, et de quatre à l'inférieure ;
les premières rudimentaires.
Le museau , un peu plus obtus et moins alongé que celui
du chien, mais qui le rappelle, est terminé par un large
mufle, sur les côtés duquel sont les narines; les lèvres sont en-
tières , et la langue est couverte de papilles aiguës et cornées ;
la pupille est alongée verticalement, et ne présente plus, à
une vive lumière, qu'une fente linéaire presque impercep-
tible; l'oreille, de médiocre grandeur, est arrondie et peu
compliquée dans sa structure. Les tubercules des pieds sont
nus. Des moustaches longues et fortes sont placées sur les côtés
du museau et des joues, et au-dessus des yeux. Le pelage,
très-fourni, se compose presque également de poils soyeux et
de poils laineux ; il forme , le long du dos, une sorte de cri-
nière , que l'animal a la faculté de relever dans la colère.
Tous les pied sont cinq doigts courts , forts et réunis par une
membrane serrée ; ils sont armés d'ongles obtus : la marche
est semi-plantigrade. La queue , longue et touffue , n'est point
prenante.
Les organes génitaux mâles se composent d'une verge di-
rigée en arrière; les femelles ont un vagin simple; mais
entre ces organes et l'anus est une poche proéminente, formée
par deux fortes glandes, qui sécrètent abondamment des ma-
tières odorantes.
On ne connoit encore que deux espèces de civettes, qui
sont originaires de l'ancien monde.
456 ZOO
18 e GENRE.
Les Paradoxures ; Paradoxurus , Fréd. Cuv.
Ils ont le système de dentition et les sens des civettes;
mais ils sont plantigrades, à ongles demi-rétractiles, à doigts
demi-palmés , et leur queue a la faculté de s'enrouler sur elle-
même d'une manière particulière et d'être prenante. La verge
se dirige en avant, et ils n'ont point de poche anale.
19.' GENRE.
Les Mangoustes; Herpetes, Illigcr.
Elles diffèrent des civettes en ce que leur pupille est alon-
gée horizontalement et que leur poche renferme l'anus, au
lieu d'être située entre cet orifice et les organes génitaux.
Les espèces sont difficiles à déterminer , parce que les
nuances du brun au gris qui en séparent plusieurs, sont peu
sensibles. Elles sont toutes des parties chaudes de l'ancien
continent.
20.e GENRE.
Les Genettes; Genetta, Cuv.
Celles-ci ont les ongles presque aussi rétractiles que les
chats; leur pupille est verticale, et leur poche anale rudi-
mentaire. Toutes sont de petits animaux à pelage tacheté sur
un fond clair.
On enconnoit plusieurs espèces, qui se trouvent dans l'an-
cien monde.
21.e GENRE.
Les Atilax; Alilax, Fréd. Cuv.
Ces animaux, qui ont toujours été réunis aux mangoustes,
ont pour caractères deux fausses molaires de moins que ces
derniers aux deux mâchoires; des doigts entièrement libres,
la verge dirigée en avant , et enfin ils sont privés de toute
poche anale.
Ils sont en outre remarquables par la grande largeur de
leur boite cérébrale et la brièveté de leur museau.
On n'en connoit encore qu'une espèce , qui est de l'ancien
monde.
ZOO 457
22.e GENRE.
Les Crossarques; Crossarchus , Fréd. Cuv.
Ceux-ci se rapprochent à la fois des mangoustes et des su-
ricates. Ils ont la forme des dents des premières et le nombre
de celles des seconds; ils ont cinq doigts, et leur marche
est entièrement plantigrade; les yeux sont à pupille ronde.
Enfin , ils ont une poche anale très-étendue , mais qui se ferme
par une sorte de sphincter; et c'est dans cette poche que se
trouve l'anus. La verge est dirigée en avant.
On n'en connoit encore qu'une espèce , qui est d'Afrique.
23.e GENRE.
Les Suricates; Rysœna, Illiger.
Ces animaux ont de nombreux rapports avec les crossar-
ques. Comme eux ils sont plantigrades, ont une poche anale
à sphincter, et leurs organes des sens et de la génération sont
semblables; mais les suricates n'ont, à chaque pied, que
quatre doigts, qui sont armés d'ongles fouisseurs, et leurs
dents màchclières ont une épaisseur qui , sous ce rapport, les
éloigne des autres genres de la famille des civettes , et qui ,
en en faisant des animaux moins carnassiers, les rapprochent
des ailures et des ictides.
Il n'en a encore été décrit qu'une seule espèce, qui est
d'Afrique.
?4.e GENRE.
Les Ictides , Valenc. ; Arctictis , Temm.
Ils montrent encore des traces du système de dentition des
civettes par le nombre de leurs vraies molaires; mais ces dents
se rapprochent, par leur épaisseur, de celles des ratons. Ils
ont six fausses molaires et si < vraies a la mâchoire supérieure
(la dernière de celles-ci très-petite), six fausses molaires et
quatre vraies à la mâchoire inférieure.
Ce sont des animaux entièrement plantigrades, qui ont, à
chaque pied, cinq doigts comprimés et fort aigus, et une
queue fortement prenante. L'œil a la pupille alongée, comme
celui du chat domestique ; l'oreille est petite et le museau
terminé par un mufle.
458 ZOO
Il paroit que , dans ce genre , on ne doit en distinguer
qu'une espèce, qui est de l'Inde.
25. e GENRE.
Les Ailures; Ailurus, Fréd. Cuv.
Ces animaux, dont on ne connoit pas exactement le système
dentaire, s'annoncent comme se rapprochant de la famille des
carnassiers à dents obtuses , des ratons et des ours. Ils ont le
museau court et la tête arrondie des chats ; cinq doigts à tous
les pieds, armés d'ongles demi-rétractiles : leur marche est
entièrement plantigrade.
Une seule espèce forme ce genre. Elle vient de l'Inde.
26.e GENRE.
Les Coatis ; JSasua , Storr.
Ceux-ci ne montrent presque plus aucun vestige, dans leurs
dents, des formes qui caractérisent les molaires carnassières.
Leurs fausses molaires, au nombre de trois de chaque côté de
la mâchoire supérieure et de quatre de chaque côté de l'in-
férieure, présentent encore les caractères de ces dents; mais
leurs vraies molaires sont devenues tout-à-fait tuberculeuses
et ne présentent plus qu'une surface large, garnie de tuber-
cules plus ou moins obtus : il y en a six à la mâchoire supé-
rieure et quatre à l'inférieure.
Ce sont des animaux tout-à-fait plantigrades, ayant à cha-
que pied cinq doigts garnis d'ongles longs et forts, propres
à fouir. Leur queue , longue et musculeuse , n'est point pre-
nante.
Le sens qui domine chez eux est l'odorat. Leur museau se
prolonge fort au-delà des narines, et sa grande mobilité per-
met à l'animal d'en faire un usage très-varié. L'oreille est pe-
tite ; l'œil a la pupille ronde; les lèvres sont entières, et la
langue n'est couverte que de papilles molles. Le pelage est
très-fourni , et les poils soyeux, assez fermes, y dominent.
Les organes génitaux ne présentent rien de particulier. La
verge se dirige en avant , et le vagin est fort simple.
Ce sont des animaux très- intelligens, qui s'apprivoisent ai-
sément et qui s'attachent même, presque comme des animaux
domestiques , à la maison où ils sont nourris.
ZOO 45<j
Toutes les espèces sont de l'Amérique méridionale; maison
varie encore sur leur nombre.
27.e GENRE.
Les Ratons ; Procyon , Storr.
Ils ont à peu près le système dentaire des coatis, comme ils
en ont les organes du mouvement, des sens et de la généra-
tion. Le trait qui les distingue le plus manifestement, c'est
que les ratons n'ont point le museau alongé et mobile des
coatis.
Ce sont aussi des animaux très-intelligens et très-faciles $
apprivoiser.
Les deux espèces qui composent ce genre sont des parties
moyennes du nouveau monde.
28.e GENRE.
Les Ours ; Ursus , Linn.
Ceux-ci sont, de tous les carnassiers bien connus, ceux qui.
par leur organisation, sont les moins destinés à vivre de
chair. La structure de leurs dents, entièrement tuberculeuse,
étant beaucoup plus favorable pour broyer ou écraser les
fruits et les racines, que pour couper ou diviser les fibres
alongées des muscles. Ils ont quatre fausses molaires à chaque
mâchoire supérieure, dont trois rudimentaires et deux mo-
laires vraies; les dents de la mâchoire inférieure ne diffèrent
de celles-ci qu'en ce que les vraies molaires sont au nombre
de trois de chaque côté.
Ce sont des animaux fouisseurs et plantigrades, qui ne dil-
fèrent, ni par les sens ni par les organes génitaux, des genres
précédens.
Tous ont une très-grande taille; leur vie est solitaire, et ils
passent les saisons froides dans une espèce de sommeil léthar-
gique. Ils sont néanmoins remarquables par leur intelligence
et la prudence extrême qui préside à toutes leurs actions.
Ils sont répandus dans l'ancien et dans le nouveau monde ,
depuis le pôle boréal jusqu'aux Indes et à la terre des Pafa-
gons ; mais ces carnassiers diffèrent si peu l'un de l'autre .
que, pour quelques-uns, il est fort difficile de leS distinguer
spécifiquement.
46o Z00
29.' GENRE.
Les Arctonyx; Arctonyx, Fréd. Cuv.
L'espèce dont ce genre est formé n'est point complètement
connue. Elle paroit être encore moins carnassière que les
ours,- comme eux, elle est plantigrade , avec cinq doigts fouis-
seurs à chaque pied. Mais son museau est terminé par une
sorte de groin, assez semblable à celui d'un cochon.
Il est du Bengale.
30.' GENRE.
Les Cercoleptes; Cercoleptes, lllig.
L'animal qui constitue à lui seul ce genre, ne se lie encore
intimement à aucune des familles de la classe des mammifères.
Ses caractères anomaux l'isolent autant des quadrumanes que
des insectivores ou des carnassiers; et, par leur importance,
ils pourroient être considérés comme ceux d'une famille nou-
velle , qui serviroit d'intermédiaire entre les quadrumanes
frugivores et les derniers genres des carnassiers , les ratons et
les ours.
L'animal qui nous présente le type de ce genre a trente-
six dents, qui, dans l'une et l'autre mâchoire, consistent en
six incisives , deux canines , quatre fausses et six vraies mo-
laires. A la mâchoire supérieure , les quatre incisives moyennes
sont semblables et en forme de coin ; les deux externes plus
grandes et coupées obliquement du côté de la canine : celle-
ci est conique , arrondie à sa face externe , aplatie à sa face
interne, tranchante postérieurement et marquée destries lon-
gitudinales sur l'une et l'autre face. Les deux fausses mo-
laires sont petites et pointues ; les vraies molaires présentent
une forme circulaire , et sont environnées d'une crête plus ou
moins épaisse; la dernière est plus petite que les deux autres,
qui sont égales. A la mâchoire inférieure , les incisives sont
petites, en forme de coin et semblables l'une à l'autre : les
canines sont coniques, larges à leur base et courtes; les deux
fausses molaires sont pointues et les vraies molaires ont le
même caractère que celles qui leur sont opposées; seulement,
au lieu d'être circulaires, elles sont alongées. Ces dents sont
dans les rapports ordinaires ; mais les canines inférieures pas-
sent en avant des supérieures, comme chez les carnassiers,
ê
ZOO 4d
les singes et les sapajous, et non point dans le sens contraire,
comme chez les lémuriens.
Le cercolepte a cinq doigts serrés les uns contre les autres,
armés d'ongles comprimés et crochus, et il est plantigrade.
Sa queue est prenante , mais entièrement velue : c'est un or-
gane du mouvement et non point un organe du toucher. Les
yeux sont grands, à pupille rude, et ils ne supportent que
la lumière du crépuscule. Les narines sont ouvertes sur les
côtés d'un mufle ; la langue est très-longue, extensible et fort
douce ; les oreilles sont arrondies, petites, simples et peu
mobiles; le pelage est épais et doux sur toutes les parties du
eorps. Les mamelles sont inguinales et au nombre de deux.
IV.e ORDRE.
Les PHOQUES.
Lre FAMILLE.
Les Phoques proprement dits.
Avec un corps approchant de celui des cétacés ou des pois-
sons, ils ont, pour la plupart du moins, une tête arrondie,
un museau court, qui a toujours rappelé ou celle des chats,
ou celle du veau au moment de sa naissance; c'est ce qui a
fait donner à plusieurs d'entre eux par quelques voyageurs les
noms de chats ou de veaux marins, et ce qui a sans doute servi
de fondement à la fable des syrènes. Ce sont en effet des mam-
mifères tout-à-fait aquatiques , c'est-à-dire qui vivent habi-
tuellement dans les eaux , se nourrissent de poissons ou de
cétacés et ne viennent sur le rivage que pour s'y coucher et
y dormir, à l'époque de leurs amours et du part. Quoique la
respiration aérienne leur soit indispensable, ils peuvent rester
plongés très-longtemps sous l'eau, où ils se meuvent facile-
ment à l'aide de leurs membres antérieurs et postérieurs, fa-
çonnés en nageoires, mais composés encore de toutes les par-
ties qui constituent les membres des mammifères carnassiers ,
par exemple; seulement le bras et l'avant-bras, ainsi que la
cuisse et la jambe, sont extrêmement raccourcis; mais ces
membres sont terminés par cinq doigts réguliers, armés d'on-
gles crochus et réunis par une membrane qui en fait de véri-
tables rames. Aussi ces animaux ne marchent point lorsqu'ils
462 ZOO
sont à terre ; ils rampent en portant alternativement en avant
leur train de devant et leur train de derrière. Pendant ces
mouvemens, les bras sont à peu près inactifs, étendus per-
pendiculairement au corps, et les jambes sont immobiles et
couchées parallèlement à la queue, qui est très-courte.
Les sens, poui la plupart, paroissent être obtus. Les yeux
sont grands, mais surtout organisés pourvoir dans l'eau, et
les oreilles externes rudimentaires. Les narines se ferment par
leur élasticité propre et ne s'ouvrent qu'à la volonté de l'ani-
mal ; et l'odorat, dans ses rapports avec le goût, paroît être
le sens dominant, à en juger par la complication des cornets
du nez. Le pelage est formé de poils courts et roides , et les
côtés du museau sont garnis de moustaches longues et fortes.
Ils ont l'estomac simple, le cœcum court et les intestins longs,
qui diffèrent assez peu de grosseur.
Leurs dents màchelières sont plus ou moins tranchantes et
à racines simples ou multipliées, et toutes se ressemblent; les
canines sont ou non pourvues de racines , et les incisives
sont plus ou moins nombreuses. C'est sur ces différences sur-
tout que reposent les caractères des genres, lesquels coïnci-
dent avec les différences que présente la forme des têtes, et
avec plusieurs autres caractères tirés des organes des sens
et de ceux du mouvement.
1." GENRE.
Les Calocéphales; Calocephalus , Fréd. Cuv.
Ils ont pour type le phoque commun, et sont surtout remar-
quables par la grosseur et la forme arrondie de leur encé-
phale. Ces animaux ont en effet un cerveau d'une grande
étendue, qui les rapproche des singes, et une intelligence
tout-à-fait conforme à la structure de cet organe.
Ces animaux ont à la mâchoire supérieure six incisives,
deux canines et dix màchelières, et à l'inférieure quatre in-
cisives, deux canines et dix màchelières; et ces dernières
dents, à l'une et à l'autre mâchoire , sont toutes tranchantes et
formées d'une pointe moyenne grande, d'une plus petite anté-
rieurement et de deux également plus petites postérieurement.
Leur membrane interdigitale ne dépasse pas les doigts, qui,
aux membres antérieurs, vont en diminuant graduellement
ZOO 463
de longueur de l'interne à l'externe, et, aux membres pos-
térieurs, présentent cette anomalie, que ce sont les deux ex-
ternes qui sont les plus longs. Leur pupille est alongée comme
celle du chat domestique ; les narines ne se prolongent point
au-delà du museau, et la langue est douce et échancrée à son
extrémité. Les organes génitaux de la femelle consistent en
un orifice très-simple : ceux du mâle sont entièrement cachés ,
et les mamelles sont abdominales et au nombre de quatre.
On compte huit ou neuf espèces de calocéphales, qui vien-
nent surtout des mers du Nord.
2.e GENRE.
Les Sténorhynques; Stenorhyncus , Fréd. Cuv.
Ces animaux ont le museau alongé , comparativement à
celui des calocéphales. Ils ont de chaque côté de Tune et de
l'autre mâchoire dix màchelières; leurs incisives supérieures
et inférieures sont au nombre de quatre, et leurs canines au
nombre de deux. Les premières se composent, dans leur
partie moyenne, d'un long tubercule arrondi, cylindrique,
pointu , recourbé en arrière et séparé de deux autres tuber-
cules un peu plus petits, l'un antérieur et l'autre postérieur,
par une profonde échancrure. Lespiedssont remarquables par
l'extrême petitesse de leurs ongles.
On n'en connoit qu'une espèce et très-imparfaitement, qui
paroit originaire des mers australes, dans le voisinage de*
Malouines et de la Nouvelle-Géorgie.
3.' GENRE.
Les Pelages; Pelagius, Fréd. Cuv.
Ceux-ci se distinguent par un museau alongé et élargi , un
chanfrein très-arqué et des dents qui ne se distinguent pas de
celles des sténorhynques par le nombre, mais beaucoup par
la forme. Les incisives supérieures sont échancrées transver-
salement à leur extrémité, tandis que les inférieures sont
simples et tranchantes. Les màchelières, coniques et épaisses,
n'ont antérieurement et postérieurement que de petites poin-
tes rudimentaires.
On n'en connoit qu'une espèce, qui se trouve dans la Mé-
diterranée.
464 ZOO
4.e GENRE.
Les Stejimatopes ; Stemmatopus , Fréd. Cuv.
Ces animaux s'éloignent des genres précédens beaucoup plus
que ceux-ci ne le font entre eux. Leur mâchoire supérieure a
quatre incisives , deux canines et dix màchelières , et l'infé-
rieure deux incisives, deux canines et dix màchelières: celles-
ci sont à racine simple, courte et large, et leur couronne ,
striée plutôt que dentelée, sort à peine des gencives. Le mu-
seau est étroit et obtus, et la capacité cérébrale étendue.
La seule espèce connue est des mers du Nord.
5e GENRE.
Les Macrorhins ; Macrorhinus , Fréd. Cuv.
Ils se distinguent, au premier aspect, de tous les autres
phoques par la trompe alongée et mobile des mâles; mais ils
ne s'en distinguent pas moins par la forme très-particulière de
leur tête et par la structure de leurs dents. Celles-ci sont au
nomb.-e de seize à la mâchoire supérieure, quatre incisives,
deux canines et dix màchelières, et au nombre de quatorze
à la mâchoire inférieure, deux incisives, deux canines et dix
màchelie es. Les incisives sont petites, mais crochues comme
des canines: celles-ci sont de fortes défenses sans racines, et
les màchelières, à une seule racine, ont une couronne très-
simple, beaucoup plus petite que leur racine, et qui res-
semble à un mamelon sur la base sphérique qui la soutient.
L'espèce qui compose ce genre est le phoque à trompe, qui
habile l'hémisphère austral.
6.e GENRE.
Les Arctocéphale.s ; Arctoceplialus , Fréd. Cuv.
Ces animaux ont la tête plus déprimée qu'aucun des genres
précédens et s'éloignent plus qu'aucun autre des calocéphales.
A la mâchoire supérieure ils ont six incisives (les quatre
moyennes échancrées transversalement), deux canines et
douze màchelières, et k la mâchoire inférieure quatre inci-
sives échancrées d'avant en arrière, deux canines et dix mà-
chelières. Les màchelières n'ont qu'une seule racine, et leur
couronne consiste en un tubercule moyen, garni à sa base,
ZOO 465
en avant et en arrière, d'un tubercule beaucoup plus petit.
Les oreilles ont une conque externe. La membrane qui réunit
les doigts des pieds de derrière se prolonge au-delà de ceux-
ci sous forme de lobes, et les membres antérieurs sont plus
éloignés du cou que chez les autres phoques.
Le type de ce genre est l'ours marin , qui paroitroit se
trouver dans les mers boréales comme dans les mers australes.
7.' GENRE.
Les Platyrhynques; Platyrhyncus , Fréd. Cuv.
Us diffèrent des arctocéphales par des incisives pointues,
des màchelières qui n'ont de pointes secondaires qu'à leur
côté antérieur, une région cérébrale plus élevée et un mu-
seau plus élargi.
Le lion marin est le type de' ce genre, et paroit aussi se
trouver dans les deux hémisphères.
II.e FAMILLE.
LES MORSES} Trichecus, Linn.
Ceux-ci sont semblables aux phoques par les organes du
mouvement et la forme générale du corps; mais ils n'en cons-
tituent pas moins le type d'une famille isolée, qui s'éloigne
des phoques par la place particulière qu'elle paroit occuper
dans l'économie générale de la nature. En effet, les morses
ne sont plus des amphibies carnassiers ; leurs dents màche-
lières , simples et aplaties , semblent faites pour briser des
corpsdurs, des coquillages, et leurs canines supérieures, très-
longues et dépassant de beaucoup la mâchoire inférieure ,
qu'elles compriment, paroissent destinées à arracher ces corps ,
ces coquillages, des points où ils sont attachés. Ces animaux
se nourriroient donc encore de chair : aussi leur canal intes-
tinal est assez semblable à celui des phoques.
Cette famille ne forme qu'un seul genre, qui se dislingue
d'abord des phoques par l'extrême largeur du museau et la lon-
gueur des canines supérieures; mais ce qui les caractérise sur-
tout, est leur système dentaire. A la mâchoire supérieure, les
incisives sont au nombre de quatre ; les deux moyennes rudi-
mentaires et qui tombent avec l'âge , les deux latérales larges
5y. 00
4C6 ZOO
et aplaties; les canines, au nombre de deux, sont des dé-
fenses, des dents sans racines, qui croissent pendant toute
la vie de l'animal et qui atteignent une fort grande longueur.
Les màchelières sont de chaque côté au nombre de quatre;
elles sont larges, aplaties, courtes, et présentent un ou deux
creux sur la surface horizontale de leur couronne. A la
mâchoire inférieure paroissent se montrer, dans le premier
âge , deux incisives rudimentaires, qui tombent et dont les
traces disparoissent bientôt: il n'y a point de canines; mais il
s'y développe quatre màchelières de forme analogue à celles
de la mâchoire supérieure, plus étroites et ayant la partie ho-
rizontale de leur couronne arrondie, laquelle correspond,
quand les mâchoires sont fermées, aux creux des dents qui
leur sont opposées dans l'autre mâchoire. On connoit peu les
autres parties organiques de ces animaux.
Une seule espèce de morse est bien connue : quelques au-
teurs cependant en distinguent deux. La première se trouve
dans les mers du Nord, surtout près des régions polaires.
V.e ORDRE.
LES MARSUPIAUX FRUGIVORES.
Cet ordre fort naturel se rapproche des insectivores à poche
abdominale ou didelphes par le système de la génération , et
des péramèles en particulier par la réunion , sous une mem-
brane commune, de deux doigts des pieds de derrière: mo-
dification remarquable en ce qu'elle ne s'est encore rencon-
trée que parmi les mammifères de la Nouvelle-Hollande. Du
reste, les différens genres dont il se compose sont insépara-
bles, quoiqu'ils forment plusieurs familles: ils ont évidem-
ment un même système de dentition, et leurs différences à
cet égard ne sont que d'un ordre subordonné. Leurs organes
du mouvement présentent aussi des caractères importans, et,
sous ce rapport, les animaux de cette famille sembleraient
de nature assez peu semblable; mais la prédominance du sys-
tème dentaire sur celui des organes moteurs, considérés dans
leurs modifications secondaires, fait disparoitre cette diili-
eulté, et réduit ces apparences à leur juste valeur.
ZOO 4*7
I.re FAMILLE.
Les Phalangers
A MEMBRES DE LONGUEUR A PEU PRES EGALE.
1." GENRE.
Les Pétauristes ; Petaurus , Fréd. Cuv.
Ce sont de petits animaux qui vivent sur les arbres, dont
ils mangent les fruits et sur lesquels ils grimpent avec facilité.
Ils ont trente-huit dents-, vingt- deux à la mâchoire supé-
rieure; six incisives tranchantes, les moyennes plus grandes
que les latérales; huit fausses molaires, les deux premières
rudimentaires, et huit molaires vraies, formées de quatre tu-
bercules triangulaires principaux, séparés par deux tubercules
plus petits. La mâchoire inférieure a seize dents; deux inci-
sives longues, fortes et proclives; huit fausses molaires, les
deux premières rudimentaires et disparoissant bientôt après
leur apparition, et six molaires vraies, formées de quatre
tubercules triangulaires, disposées par paires, l'une en avant,
l'autre en arrière.
Les membres antérieurs ont cinq doigts armés d'ongles cro-
chus, et il en est de même de ceux de derrière, excepté que
le pouce est sans ongle et opposable aux autres doigts, et que
les deux doigts qui le suivent sont réunis sous une même
membrane et ne montrent au dehors que leurs ongles. Les
uns ont une membrane étendue entre les extrémités anté-
rieures et postérieures, les autres en sont privés. Leur queue
est prenante.
On connoit peu leurs organes des sens : leurs yeux sont
grands, ainsi que leurs oreilles; ils ont le museau terminé par
un mufle, la langue douce, le pelage épais et moelleux, et les
moustaches longues et fortes.
Les parties génitales se montrent à l'extérieur, chez le mâle,
par un scrotum suspendu à un long pédicule et par une verge
dirigée en arrière; chez la femelle, par une vulve simple et
une poche abdominale, où sont renfermées quatre mamelles,
et où les petits naissent à l'état d'embryons.
Les petaurus se divisent en deux sous-genres, par la con-
468 ZOO
sidération de la présence ou de l'absence de la membrane des
flancs.
Tous sont originaires de la Nouvelle-Hollande.
2.e GENRE.
Les Phalangers proprement Drrs ; Plialangisla , Fréd. Cuv.
Ceux-ci diffèrent principalement des pétauristes en ce que
leurs vraies molaires nom que quatre tubercules et qu'ils ont
des canines à la mâchoire supérieure. Ils paroissent avoir du
reste beaucoup de ressemblance avec eux. Ils sont des mêmes
contrées, et les phalangers se partagent aussi en deux sous-
genres par la présence ou l'absence de la membrane des flancs ,
qui réunit les membres antérieurs et postérieurs, et favorise
les sauts en formant un parachute à l'animal.
II. e FAMILLE.
Les KAitGtritoos.
A MEMBRES ANTERIEURS TRES- PETITS , LES POSTERIEURS TRES-
CRANDS , ET LA QUEUE FAISANT LES FONCTIONS d'un TROI-
SIEME MEMBRE POSTÉRIEUR.
1." GENRE.
Les Potoroos ; Hjpsiprjmnus , Illig.
Ce ne sont aussi que de petits animaux de la taille du
lapin, qui ne marchent qu'avec lenteur à quatre pattes, à
cause de l'extrême différence qui se trouve entre la longueur
de celles de devant et de celles de derrière; mais qui , dres-
sés sur celles-ci, sautent avec une grande vélocité, aidés par
la force musculaire de leur queue, qui s'appuie sur le sol
et agit toujours de concert avec les membres postérieurs.
Leur système dentaire ne diffère guère de celui des pha-
langers que par un moindre nombre de fausses molaires, par
la première de ces dents, qui, chez eux, est longue, com-
primée et en forme de coin, et par les incisives moyennes
supérieures, qui sont longues, à trois faces et pointues.
Les pieds de devant ont cinq doigts armés d'ongles cro-
chus. Ceux de derrière en ont quatre; l'avant-dernicr est le
plus long et armé d'un ongle très-fort; l'externe est moins
ZOO 4%
long, et ses deux doigts sont libres; mais les deux autres sont
réunis sous une membrane commune jusqu'aux ongles, qui
seuls se montrent au dehors. La queue est longue et épaisse.
Les yeux sont à pupille ronde, les oreilles pointues et de
médiocre grandeur , le nez entouré d'un mufle, la langue
douce et le pelage touffu et moelleux.
La verge est simple , dirigée en arrière d'un scrotum volu-
mineux, suspendu à un long pédicule. Le vagin est simple,
et les mamelles sont renfermées dans une grande poche ven-
trale, où les petits se retirent long-temps encore après qu'ils
ne se nourrissent plus exclusivement de lait.
On en compte deux ou trois espèces, qui sont de la Nou-
velle-Hollande.
2.' GENRE.
Les Hai.matures; Halmaturus , Fréd. Cuv.
Ces animaux diffèrent des potoroos en ce qu'ils n'ont point
de dents canines; ils sont aussi privés de mufle. Leurs mà-
chelières sont toujours au nombre de cinq de chaque côté de
l'une et de l'autre mâchoire, et la première est une fausse
molaire tranchante.
On en connoit plusieurs espèces de l'Australasie.
3.c GENRE.
Les Macropes ; Macropus , Fréd. Cuv.
Ils sont, comme les halmatures, privés de canines; mais ils
ont un mufle , et leurs màchelières ne sont qu'au nombre de
quatre : ils n'ont point de fausses molaires.
On en distingue plusieurs espèces de l'Australasie.
Les deux genres suivans sont anomaux.
4.e GENRE.
Les Koala, Cuv.; Phascolarctos , De Blainv.
Ceux-ci paroissent avoir un système de dentition analogue
à celui des macropes ; mais leurs membres sont à peu près
d'égale grandeur, et la seule espèce qui constitue ce genre
est un animal trapu de la taille d'un petit lapin, qui est privé
de queue, ayant aux pieds de devant cinq doigts armés d'on-
gles crochus , présentant cette particularité , que le pouce
47° ZOO
et le doigt suivant se séparent des trois autres et leur devien-
nent opposables. Les pieds de derrière ont quatre doigts ,
deux réunis sous une membrane commune. Les yeux sont
semblables à ceux du chat domestique, et le museau est ter-
miné par un mufle. Les petits naissent aussi dans une poche
abdominale à l'état d'embryon.
Ils viennent également de TAustralasie.
5e GENRE.
Les Phascolomes; Phascolomys , Geoff.
Ils forment en quelque sorte un passage des didelphes fru-
givores avec les rongeurs. En effet, les phascolomes sont des
animaux trapus et plantigrades, dont les formes et les mou-
vemens rappellent ceux des marmottes, et ils n'ont que deux
incisives et des molaires au nombre de cinq de chaque côté
des deux mâchoires ; mais les incisives ne sont point dispo-
sées pour ronger : elles sont opposées couronnes à couronnes
par une face plate et élargie, de sorte qu'elles sont plus pro-
pres à pincer qu'à couper; et la mâchoire inférieure est ar-
ticulée d'une manière analogue à celle des carnassiers. Les
molaires ont une couronne à surface plate, entourée d'émail,
partagée en deux parties égales par un pli à leur face externe
et un pli à leur face interne , excepté la première , qui est
simple.
Les pieds ont cinq doigts, les antérieurs armés d'ongles
fouisseurs. Ils n'ont pas de queue.
Les yeux sont très-petits, ainsi que les oreilles; un mufle
termine le museau ; leur langue est douce , et ils sont revêtus
d'un poil épais et grossier. Leur mode de génération est celui
des genres précédens.
On n'en connoit qu'une espèce , qui vit dans des terriers
à la Nouvelle-Hollande , près du port Jackson , à l'île Ring, etc.
VI." ORDRE.
Les RONGEURS.
Ces animaux ont pour caractères communs deux incisives
tranchantes à chaque mâchoire , opposées Tune à l'autre de
ZOO 471
telle sorte que le tranchant des inférieures agit contre le bi-
seau interne des supérieures, ce qui en fuit essentiellement
des dents rongeantes. Leurs màchelières sont à surface tritu-
rante, et ils n'ont point de canines. Sous le rapport de la den-
tition c'est un ordre très-naturel; mais les animaux qui le
constituent présentent des modifications organiques et des
mœurs très-diverses. Leur taille ne s'élève jamais au-delà de
celle d'un chien de race moyenne , et elle descend plus bas
encore que celle de la souris. Les formes de leurs corps sont
généralement ramassées ; leur tête est petite , leur cou très-
court, leur museau arrondi, et leur train de derrière beau-
coup plus élevé que celui de devant. Les uns habitent sur
les arbres, les autres se fouillent des terriers, et, quoique
tous puissent se nourrir de substances végétales, le plus grand
nombre est omnivore.
Leurs incisives sont des dents sans racines et dont le bulbe
producteur est toujours actif, de sorte qu'elles repoussent
à mesure qu'elles s'usent. Les màchelières de quelques espèces
sont dans le même cas, et elles caractérisent les rongeurs
essentiellement herbivores; celles des autres sont pourvues de
racines : une fois formées, le bulbe qui les produit s'oblitère
et cesse d'être actif. Ces dents caractérisent les rongeurs
omnivores; mais les unes présentent une structure simple et
sont uniformément enveloppées par l'émail, tandis que dans
d'autres cet émail pénètre leur intérieur, à cause des replis
nombreux de leur couronne.
Les sens, excepté celui de l'ouie et quelquefois celui de la
vue, sont généralement obtus, et il en est de même de l'in-
telligence. De tous les mammifères ce sont ceux qui ont le
plus d'instinct, qui agissent le plus machinalement.
Les organes génitaux présentent des variations de forme
très-diverse.
Les intestins sont longs; et les rongeurs frugivores se dis-
tinguent sous ce rapport par un cœcum aussi volumineux
que l'estomac.
Nous les diviserons en trois sections , qui ne sont point
assez naturelles pour recevoir le nom de famille , mais qui
sont nécessaires pour la facilité de l'étude.
472 ZOO
t.* Section.
Rongeurs à mâchelières simples.
1" GENRE.
Les Aye-ayes; Cheiromjs, Geoffr. de S. Hil.
Ces animaux forment un de ces groupes isolés qui n'ap-
partiennent proprement à aucune famille, mais qui semblent
intermédiaires entre plusieurs. En effet , ils semblent tenir
au moins autant des quadrumanes lémuriens que des rongeurs,
et nous les plaçons à la tête de ces derniers , comme nous au-
rions pu les placer à la fin des autres; seulement ils n'ont que
deux incisives à chaque mâchoire et des mâchelières.
Leurs incisives sont semblables à celles des rongeurs, c'est-
à-dire sans racines; mais elles sont entièrement entourées
d'émail.
Les mâchelières, au nombre de quatre de chaque côté de
la mâchoire supérieure, et de trois de chaque côté de l'infé-
rieure, avoient, dans le seul individu qui soit connu, des
couronnes très-lisses à leur surface et pourvues de fort petites
racines.
Tous les pieds ont cinq doigts, dont quatre de ceux de de-
vant sont fort longs et celui du milieu est excessivement grêle.
Le pouce est séparé des autres doigts aux pieds de derrière,
et leur est opposable. La queue est longue et épaisse.
On ignore la structure intime des sens et des autres sys-
tèmes d'organes. Les yeux sont grands, ainsi que les oreilles.
L'espèce dont on a les dépouilles est nocturne et paroît vivre
dans des terriers : elle est originaire de Madagascar.
2.e GENRE.
Les Marmottes.
Remarquables par leurs formes trapues, leur tête large et
aplatie, la brièveté de leurs membres, ces animaux se carac-
térisent plus particulièrement parleurs mâchelières, au nom-
bre de cinq à la mâchoire supérieure et de quatre à l'infé-
rieure. La série des premières commence par une petite dent
à une seule racine et ru dimen taire,: les autres sont partagées
ZOO 4?3
transversalement par trois collines bornées du côté interne
par une crête élevée comme elles, excepté que la seconde
colline de la dernière màchelière ne se montre qu'à demi. Les
mâchelières inférieures, semblables l'une à l'autre, présen-
tent à leur côté externe une échancrure large et de forme
carrée, tandis que le reste de leur contour est bordé d'une
crête mousse.
Les membres antérieurs ont quatre doigts, avec un pouce
rudimentaire , réunis jusqu'à la seconde phalange et armés
d'ongles forts et crochus, excepté le pouce, dont l'ongle est
plat et obtus. Les membres postérieurs ont cinq doigts armés
d'ongles encore plus forts que les premiers. La queue, ru-
dimentaire, est fort courte. La marche est tout-à-fait planti-
grade.
L'œil est petit et sa pupille ronde. Le mufle ne consiste que
dans l'intervalle étroit qui sépare les narines. La lèvre supé-
rieure est fendue; la langue courte, épaisse, arrondie et
douce. L'oreille est petite, courte, arrondie et d'une struc-
ture fort simple. Le pelage est épais et doux, et de fortes
moustaches garnissent la lèvre supérieure, les sourcils, les
joues et le dessous de la gorge.
Les organes génitaux n'offrent rien de particulier.
Comme on le sait, les marmottes sont des animaux fouis-
seurs qui passent la plus grande partie de leur vie dans des
terriers artistement préparés, où elles dorment d'un sommeil
léthargique la plus grande partie de l'hiver.
Beaucoup d'animaux ont été décrits comme marmottes ;
cependant on n'en connoit encore avec assurance qu'un très-
petit nombre.
3.c GENRE.
Les Spermophiles; Spermophillus , Fréd. Cuv.
Ils ne diffèrent que légèrement des marmottes par la forme
des dents; mais ils sont pourvus d'abajoues. Leur pupille est
alongée horizontalement, et ils sont moins plantigrades des
membres postérieurs que les marmottes. Du reste ils vivent
aussi dans des terriers, qu'ils se creusent et où. ils tombent en
léthargie pendant l'hiver; mais ils sont solitaires et non so-
ciables comme les marmottes.
474 ZOO
4e GENRE.
Les Tamias; Tamia, Illig.
Ceux-ci ne diffèrent point génériquement des marmottes
par les dents, et se rapprochent beaucoup des spermoj.hiles
par les formes de la tête, auxquels d'ailleurs ils ressemblent
encore par leurs abajoues, la structure de leurs membres, celle
de leurs sens et leur vie souterraine. Aussi devroient-ils leur
être réunis.
On n'en connoit encore exactement qu'une seule espèce de
l'Asie et de l'Amérique septentrionale.
5.e GENRE.
Les Guerlinguets ; Macroxus , Fréd. Cuv.
Ce sont des écureuils dont la queue n'est point distique et
dont la capacité cérébrale surpasse de beaucoup celle des
écureuils proprement dits et celle des tamias. Une dépression
très-marquée sépare le crâne d'un museau peu alongé. Enfin,
ils sont remarquables par leurs testicules volumineux.
Jl s'en trouve dans les deux mondes vivant sur les arbres.
6.e GENRE.
Les Écureuils ; Sciurus, Linn.
Semblables aux tamias et aux guerlinguets par les dents, ils
diffèrent des premiers en ce qu'ils sont privés d'abajoues et
ne terrent point; et des seconds, en ce que leur queue est dis-
tique, leur capacité cérébrale moins étendue et leur museau
plus alongé.
Ils vivent sur les arbres, où ils se construisent des nids avec
art, et se nourrissent de fruits.
On en trouve dans toutes les parties du monde, excepté à
la Nouvelle-Hollande, et le nombre des espèces connues est
déjà fort grand.
7.e GENRE.
Les Sciuroptères; Sciurnpterus , Fréd. Cuv.
Ce sont des écureuils dont les flancs sont garnis d'une mem-
brane qui s'étend entre les membres antérieurs et postérieurs ,
auxquels elle est fixée, et elle se termine près du poignet en
un lobe arrondi. Cette membrane s'étend lorsque l'animal
ZOO 475
saute de haut en bas; et, en faisant ainsi l'effet d'un parachute,
elle facilite et augmente l'étendue des sauts: aussi les sciurop-
tères sont-ils des animaux d'une légèreté qu'on ne peut com-
parer qu'à celle des oiseaux. Ils se nourrissent à la manière
des écureuils, passent le jour dans les trous des arbres, où ils
font aussi leurs petits, et ne s'occupent que la nuit à satisfaire
leurs besoins.
On en distingue deux espèces.
8.e GENRE.
Les Ptéromvs ; Pteromjs , Fréd. Cuv.
Ces animaux avaient été réunis aux écureuils volans ou
polatouches (sciuroptères) ; mais ils en ont été séparés par
la considération de leurs dents màchelières, qui ne diffèrent
point par le nombre , mais qui diffèrent par la forme de celles
des écureuils.
Ces dents sont couvertes irrégulièrement à leur sommet de
collines ou de tubercules nombreux, qui font qu'elles pré-
sentent, dès les premiers momens de leur usure, des figures
dessinées par l'émail , si nombreuses et si variées, que leur
description est impossible: c'est pourquoi nous renvoyons au
dessin que nous en avons donné.1
Les organes des sens ne paroissent point différer de ceux
des écureuils, et il en est de mtme de ceux de la génération.
Les organes du mouvement ne diffèrent point essentielle-
ment de ceux des sciuroptères, excepté que la queue des
ptéromys n'est point distique: et la membrane des flancs se
prolonge en une pointe saillante près du poignet.
Ce sont aussi des animaux très- légers dans leurs mouve-
mens, et dont la vie est nocturne.
Ils sont des Indes orientales : on en dislingue deux espèces.
9.e GENRE.
Les Loirs , Mroxus.
A la première vue, ces animaux rappellent quelque chose
de la physionomie des écureuils: Ils ont leur museau court et
fin, leur tête large, leur queue touffue et quelquefois dis-
1 Des dents, considérées comme caractères ztxolqgiques, pi. 67, p. \63.
47« ZOO
tique . et en partie leur genre de vie; mais ils ne sont pas
aussi élevés sur jambes; leurs proportions sont plus lourdes.
et leurs allures moins vives et moins légères.
Les màchelières des loirs sont au nombre de huit à chaque
mâchoire, et toutes sont coupées transversalement par des
rillons nombreux diversement contournés, qui, formant des
collines étroites, donnent à ces dents un caractère qu'on ne
retrouve dans aucun autre genre.'
L'œil est grand ; mais la pupille , ronde , a la faculté de se
contracter à la lumière en un point presque imperceptible :
un petit mufle, partagé par un sillon, sépare les narines. Ce
sillon est la continuation de la fissure qui partage la lèvre
supérieure. La langue est charnue et douce. L'oreille, ovale,
a son trou auditif garni d'un bourrelet, au-dessus duquel est
une cavité formée par un pli rentrant de l'hélix. Le pelage
est épais et doux, et de fortes moustaches garnissent les côtés
du museau , le dessus des yeux et le dessous de la mâchoire
inférieure.
Les pieds de devant, comme ceux de derrière, ont cinq
doigls; mais le pouce des pieds antérieurs est rudimentaire
et garni d'un ongle plat, tandis que les autres doigts sont
armés d'ongles aigus et comprimés.
La vulve est à l'extrémité d'un tube qui a la faculté de se
plisser longitudinalement. La verge est courte, cylindrique
et terminée par un gland conique en forme de fer de lance.
Les testicules ne sont point apparens.
Ce sont des animaux qui vivent dans des retraites cachées,
où ils se forment un nid de mousse et où ils passent l'hiver
plongé dans un sommeil léthargique. Ils ne pourvoient que
de nuit à leurs besoins. Toutes les espèces connues , au
nombre de quatre, sont de l'ancien monde.
10.' GENRE.
Les Rats; Mus, Linn.
Ceux-ci forment un genre très-naturel et très-nombreux en
rspèces, dont notre rat commun etle surmulot peuvent faire
connoitre la physionomie générale. Leur tête lourde , leur
i Des dents, elc- , p. 164, pi. 58.
ZOO '.77
corps alongé, leur queue longue et écailleuse, les font distin-
guer au premier regard de la plupart des autres rougeurs.
Jls ont six màchelières à Tune et à l'autre mâchoire, com-
posées de trois collines, qui sont elles-mêmes formées de trois
tubercules, lorsqu'elles sont complètes, ce qui n'a lieu que
pour la première. Les deux autres ont leurs collines anté-
rieures et postérieures formées d'un seul tubercule ou de
deux au plus; et comme les tubercules sont peu saillans et
partout bientôt usés, il arrive un moment où ces dents ne
présentent plus que les restes de leurs collines, cest-à-dire
une surface unie, avec un ou deux sillons transverses. '
Les membres postérieurs sont plus longs que les antérieurs ,
et les uns comme les autres ont cinq doigts libres, armés
d'ongles épais et crochus, excepté le pouce des pieds de de-
vant, qui est rudiinentairc et qui a un ongle plat et obtus.
La queue est longue, musculeuse et nue.
L'œil est petit et à pupille ronde ; l'oreille , ovale . est d'une
structure très-simple; un petit mufle entoure les narines; la
lèvre supérieure est fendue, et la langue douce et charnue :
le pelage est grossier, et de fortes moustaches garnissent les
cotés du museau.
Le vagin consiste extérieurement en un simple orifice ; mais
au-dessus se trouve le clitoris imperforé et communiquant à
deux glandes? Les mamelles sont au nombre de six de chaque
côté du corps.
Ce sont des animaux qui se nourrissent indistinctement de
matières animales ou végétales. Beaucoup se forment des ter-
riers et se réunissent en troupes ; d'autres vivent solitaires .
quelques-uns font des provisions, et plusieurs sont des para-
sites incommodes et même dangereux par leur nombre.
11/ GENRE.
Les Otomys ; Otomys, Fréd. Cuv.
Voisins des rats, ils en diffèrent en ce que leurs màche-
lières, au nombre de six à chaque mâchoire, se composent
d'un nombre plus ou moins grand de lames transversales ,
entourées d'émail , réunies par un ciment.2
i Des dents, etc., p. 166, pi. f»9-
2 Ibid. , p. iG8. pi. 60.
478 ZOO
Les organes du mouvement et ceux des sens ne paroissent
point différer de ceux des rats.
On en distingue deux espèces , du Cap.
12.e GENRE.
Les Hamsters ; Cricelus, Lacép.
Ces animaux ont des rapports avec les genres suivans par les
dents; mais ils s'en éloignent par d'autres caractères qui les
rapprochent des spermophiles. Ils sont trapus; leur tête, moins
longue et plus large que celle des gcrbilles, et les yeux assez
grands, font que leur physionomie a de la ressemblance avec
celle des écureuils de terre et des souslics.
Ils ont six molaires à chaque mâchoire; la première formée
de trois collines et les suivantes de deux seulement: mais ces
collines, au Heu d'être séparées par des sillons d'une profon-
deur à peu près égale dans toute leur longueur, ne sont sé-
parées que par des échancrures sur leurs côtés, et qui se réu-
nissent dans la ligne moyenne; d'où résulte que, si ces dents
et celles des gerbilles ont beaucoup de ressemblance lors-
qu'elles sont usées profondément, elles en ont assez peu dans
le jeune âge et après les premiers effeis seulement de la mas-
tication. '
Les pieds de devant, comme ceux de derrière, ont cinq
doigts fort épais, courts et armés d'ongles propres à fouir.
La queue est rudimentaire.
Les yeux ont la pupille ronde; les oreilles, assez larges,
sont courtes, arrondies, et leur structure est simple. Les na-
rines sont ouvertes sur les côtés d'un petit mufle , partagé
dans son milieu par un sillon. La lèvre supérieure est divisée
par le prolongement du sillon du mufle; la langue est épaisse
et douce, et de larges abajoues garnissent l'intérieur de la
bouche. Le pelage est très-fourni, et les côtés du museau sont
garnis de fortes moustaches.
Les organes génitaux ne présentent rien de particulier.
Ce sont des animaux qui vivent dans des terriers à plu-
sieurs issues, qu'ils se creusent et où ils forment des pro-
visions considérables en toute sorte de grains. Leur vie est
i Des dents, etc., p). 61 , p. 169.
ZOO 479
solitaire, et ils ne se recherchent qu'à l'époque où le besoin de
la reproduction se fait sentir. Ils sont un lléau pour les pays
où ils abondent , par les pertes qu'ils font éprouver aux cul-
tivateurs. On dit que le terrier du hamster contient souvent
plusieurs boisseaux de blé. Cependant cette espèce passe l'hi-
ver plongée dans un sommeil léthargique , comme les maiv
mottes.
On n'en connoit exactement qu'une espèce.
13/ GENRE.
Les Gerbii.les ; Gerbillus , Desmarest.
-Ces animaux ont de légers rapports avec les gerboises par
la longueur de leurs pieds de derrière; mais ils s'en éloignent
tout-à-fait par les dents : à cet égard ils ont beaucoup de res-
semblance avec les hamsters.
Leurs màchelières sont au nombre de trois à chaque mâ-
choire. La première est formée de trois collines; la seconde
de deux, et la troisième, très-petite, de deux aussi à la mâ-
choire supérieure et d'une seule à l'inférieure. Ces collines
ne sont plus marquées que par des échancrures de chaque
côté des dents , quand celles-ci sont à demi usées.
Les pieds de derrière sont beaucoup plus longs que ceux
de devant, à cause de la longueur du tarse; les uns et les
autres ont cinq doigts terminés par des ongles minces et aigus,
excepté le pouce des pieds de devant, qui , étant rudimen-
taire , n'a qu'un petit ongle plat. La queue est longue et
velue.
Les yeux sont grands et à pupille ronde ; les oreilles, éga-
lement grandes, ont une structure fort simple. Les narines se
terminent par un petit mufle, sur les côtés duquel s'ouvrent
les narines. La lèvre supérieure est fendue , et la langue ,
peu étendue , est douce. De fortes moustaches garnissent les
côtés des lèvres et le dessus des yeux.
Les organes génitaux sont peu connus.
Ils vivent de grains et en construisent de grands magasins
dans des terriers spacieux , qu'ils se creusent eux-mêmes. Ils
restent cachés le jour et ne vont que la nuit.
Quatre espèces sont bien déterminées.
48o ZOO
14e GENRE.
Les Néotomes ; Neotoma , Say et Ord.
Ceux-ci se rapprochent des gerbillcs par leur système den-
taire et leurs organes du mouvement. Leurs dents ne diffé-
rent guère qu'en ce que, chez les néotomes, les secondes et
troisièmes màchelières des deux mâchoires sont formées d'une
colline de plus que celles des gerbilles, d'où résulte une
échancrure de plus aussi , lorsque ces dents commencent à
s'user et que le sommet des collines a disparu ; et à la mâ-
choire supérieure, les échancrures du côté externe sont beau-
coup plus profondes que celles du côté interne.
Les membres antérieurs ont cinq doigts , le pouce en ru-
diment; les postérieurs, quatre, et tous sont armés d'ongles
aigus. La queue est longue et velue.
L'œil est grand, ainsi que l'oreille, qui est elliptique; les
narines sont sans mufle , et les lèvres sont entières. De fortes
moustaches garnissent les côtés du museau , et le pelage est
d'une finesse et d'une douceur extrême.
L'espèce sur laquelle ce genre est fondé a été découverte
dans l'Amérique septentrionale.
15.' GENRE.
Les Sigmodons ; Sigmodon , Say.
C'est encore auprès des gerbilles que viennent se placer les
sigmodons. Leur système dentaire et leurs organes du mou-
vement diffèrent peu. Quant aux màchelières , le caractère
des sigmodons consiste en ce que les dernières sont aussi
grandes que celles qui les précèdent immédiatement; en ce
que la seconde et la troisième de la mâchoire supérieure ont
deux replis au côté externe, et en ce que la troisième de la
mâchoire inférieure a un repli sur chacun de ses côtés; ca-
ractères qu'on n'observe ni chez les gerbilles ni chez les
néotomes.
Les membres antérieurs ont quatre doigts, avec un rudi-
ment de pouce ; les postérieurs en ont cinq , et sont beaucoup
plus longs que les premiers. Les ongles sont de moyenne gran-
deur et aigus. La queue est longue et velue.
4
ZOO 48i
Les yeux sont grands, ainsi que les oreilles. Le pelage est
dur et grossier.
Ces animaux vivent dans des terriers.
On n'en connoit qu'une espèce.
16. e GENRE.
Les Hydromys ; Hydromys, Geoff.
Ayant la physionomie et le genre de vie des rats d'eau, ils
en diffèrent cependant à beaucoup d'égards.
Ils n'ont que quatre màchelières à chaque mâchoire , dont
les couronnes sont divisées en deux ou trois lobes creusés en
cuiller et entourés d'émail.
Les pieds de devant ont quatre doigts armés de petits ongles
pointus et un rudiment de pouce terminé par un ongle plat.
Ceux ' de derrière ont cinq doigts réunis jusqu'aux ongles ,
qui sont petits et pointus, par une large membrane, laquelle
en fait des pieds palmés. La queue est longue.
Les sens ressemblent à ceux des rats.
On en connoit imparfaitement deux espèces, qui ont été
trouvées dans des iles du canal d'Entrecasteaux.
17.' GENRE.
Les Oryctères; Orjcterus, Fréd. Cuv.
Ceux-ci sont des animaux chez lesquels la faculté de ron-
ger a été portée au plus haut degré par le développement
des incisives; ils ont huit molaires à chaque mâchoire, qui
vont en diminuant de grandeur de la première à la dernière,
mais qui ont toutes la même forme ; c'est-à-dire qu'elles sont
composées de deux collines séparées par un sillon transver-
sal, moins profond dans son milieu que sur ses bords: il en
résulte que, dans un degré moyen d'usure, la dent ne pré-
sente plus que deux échancrures, une à son côté interne,
l'autre à son côté externe.
Les pieds , très-courts , ont cinq doigts armés d'ongles fouis-
seurs de moyenne force, et la queue est courte et plate.
Le museau est terminé par une espèce de groin. L'oreille
ne se montre que par les poils qui l'entourent et qui rayon-
nent autour de son orifice. Les yeux sont très-petits; la lèvre
supérieure fendue, et la langue douce.
5q. ii
*«* zoo
Ce sont des animaux qui vivent dans de grands et profonds
terriers, se nourrissent en partie des racines qu'ils rencon-
trent.
Les deux espèces qui appartiennent à ce genre sont du cap
de Bonne-Espérance.
18.' GENRE.
Les Rats-taupes ; Spalax, Guldenst.
Nommés ainsi à cause de leur vie souterraine , ils sont re-
marquables par leur corps cylindrique, leur grosse tête, où
l'on n'aperçoit d'abord ni trace d'yeux, ni trace d'oreilles,
et la grandeur et la force de leurs incisives en fait des ani-
maux rongeurs au plus haut degré.
Ils ont six molaires à chaque mâchoire de forme très-irré-
gulière, et dont le principal caractère consiste en deuxéchan-
crures à leur côté externe et une à leur côté interne.'
Leurs doigts sont au nombre de cinq à chaque pied, armés
d'ongles propres à fouir, et ils sont privés de queue ou n'en
ont qu'une très-courte.
2.c Section.
Rongeurs à mâchelières composées.
I9.e GENRE.
Les Porcs-épics; Histrix, Linn.
Distingués depuis long-temps de tous les autres rongeurs
par leurs poils en forme d'épines, ils sont d'assez grands ani-
maux pour cet ordre, qui vivent dans des terriers, d'où ils
ne sortent qu'aux crépuscules. Leurs formes sont épaisses,
trapues, et leurs allures lourdes et embarrassées, aussi n'est-
ce guère que par la cuirasse d'épines dont ils sont revêtus,
qu'ils se défendent contre leurs ennemis.
Ils ont quatre mâchelières de chaque côté des deux mâ-
choires, formées de collines irrégulières qui, à un certain
degré d'usure, ne font plus voir que des dessins formés par
des rubans d'émail, et présentent des ellipses, des cercles,
etc. , modifiés diversement et impossibles à décrire , comme
i Des dents, etc., p. >-t>, pi. 6ft.
ZOO 485
toutes celles de cette division des rongeurs à machelières
composées. '
La tête osseuse de ces rongeurs est entre autres remarqua-
ble par son chanfrein très-arqué , et ses os du nez représen-
tant un ovale arrondi.
Les quatre membres sont terminés par cinq doigts armés
d'ongles fouisseurs; mais le pouce des pieds de devant est ex-
trêmement court, et son ongle est plat. La queue est rudi-
mentaire, et la marche plantigrade.
Les sens sont obtus : l'œil est petit et à pupille ronde; l'o-
reille est simple et de très -peu d'étendue; les narines sont
entourées d'une partie nue, mais non glanduleuse; la langue
est courte, épaisse, couverte de papilles cornées, et la lèvre
supérieure est fendue. Le corps en dessus et sur les côtés est
couvert d'épines rayonnées à leur intérieur , que l'animal a
la faculté de redresser à l'aide des muscles sous-cutanés.
La verge se dirige en arrière; le vagin est simple, et les
mamelles sont au nombre de trois de chaque côté.
On n'en connoit avec quelque certitude qu'une seule es-
pèce, qui se trouve en Italie.
90.e GENRE.
Les Acanthionsj Acanthion, Fréd. Cuv.
Peu connus encore , ils paroissent surtout différer des porcs-
ëpics, dont ils ont les dents, les poils, les membres et les
sens, par les formes de la tête ; leur chanfrein étant presque
droit, et leurs os du nez présentant la figure d'un parallélo-
gramme alongé.
Deux espèces de l'ancien monde s'y rapportent.
m." GENRE.
Les Athéhures ; Atherurus , G. Cuv.
Ces animaux ont de nombreux rapports avec les deux
genres précédens. Le caractère le plus remarquable qui les
en distingue, c'est que leur queue est longue et terminée par
i Des dents, etc. , p. 177. pi. 6;.
484 ZOO
un faisceau de lanières cornées , aplaties et étranglées d'es-
pace en espace , de manière à représenter un chapelet.
Le corps est couvert d'épines.
Des Indes orientales.
22.' GENRE.
Les Erkthisons ; Erethison , Fréd. Cuv.
Ceux-ci diffèrent un peu des genres précédens par la forme
des dents, dont le nombre est le même ', et beaucoup par la
figure de la tête: mais leurs caractères principaux consistent
dans la structure de leurs membres : les pieds de devant ont
quatre doigts et ceux de derrière cinq , tous armés d'ongles
crochus et épais; la paume et la plante sont entièrement nues,
et celle-ci est susceptible de se ployer de manière à étreindre
les corps,- aussi ces rongeurs vivent-ils sur les arbres.
Leurs épines ne sont pas rayonnées extérieurement.
Ils sont de l'Amérique septentrionale.
23.e GENRE.
Les Sinéthères : Sinethere* , Fréd. Cuv.
Ils ont des dents semblables, pour le nombre, à celles des
genres précédens, mais un peu différentes pour la forme.3
Leurs membres ont la structure de ceux des éréthisons, aussi
vivent-ils comme eux sur les arbres ; mais ce qui les carac-
térise essentiellement, est leur queue longue et prenante,
et leur museau terminé par un mufle large, arrondi, relevé,
qui dépasse de beaucoup les mâchoires, et qui donne à ces
rongeurs une physionomie toute particulière.
Leur tête est remarquable par l'extrême proéminence de
toutes ses parties postérieures.
Les épines ne sont point rayonnées intérieurement.
On n'en connoît avec certitude qu'une seule espèce, qui est
de l'Amérique méridionale.
i Des dents, etc., p. 178, pi. 68.
2 Ce genre avoit été formé par feu de Laeépède sous le nom dp coèn-
dou ; mais ce nom ayant été donné à de* animaux très- différens , nous
avons cru devoir lui substituer celui de sinéthère pour éviter toute con-
fusion.
3 Des dents, etc., p. 178, pi. 68.
ZOO 485
?4.e GENRE.
Les Sphiggures ; Sphiggurus, Fréd. Cuv.
Ces animaux ressemblent aux synéthères par les organes de
la dentition, des sens et du mouvement ; mais autant les pre-
miers sont remarquables par la proéminence des parties pos-
térieures de leur tête , autant les sphiggures le sont par la
dépression de ces mêmes parties, ce qui établit entre eux des
différences analogues à celles que nous avons observées entre
les porc-épics et les acanthions.
25.e GENRE.
Les Pacas ; Calogenys , Fréd. Cuv.
Ce sont des rongeurs à grosse et large tête , sans queue , à
corps épais, qu'on reconnoit d'abord à leur physionomie par-
ticulière. Ils ont quatre màchelières de chaque côté des deux
mâchoires, qui ont une ressemblance générale avec celles des
porc-épics. '
Leurs membres, très-épais, sont terminés par quatre doigts
complets, armés d'ongles longs et forts, et par un cinquième
très-petit et rudimentaire , qui est le pouce onguiculé. La
marche est semi-plantigrade. La queue ne consiste que dans
un tubercule de quelques lignes de longueur.
Les sens paroissent être assez grossiers : l'œil a une prunelle
ronde ; l'oreille est arrondie, peu étendue et simple; les na-
rines, sans mufle, sont ouvertes parallèlement à la bouche;
la langue est fort douce , et une cavité particulière , formée
par le jugal extérieurement et par les muscles des mâchoires
intérieurement, se montre à l'intérieur de chaque joue; une
autre cavité se trouve à l'extérieur, formée par un repli de
la peau , qui pénètre sous un renflement extraordinaire de l'ar-
cade zygomatique. Ces cavités singulières ne paroissent être
d'aucune utilité à l'animal. De fortes moustaches garnissent les
joues, et les poils du corps sont durs et peu fournis.
La verge chez les mâles est cylindrique , terminée par un
cône obtus, dont toute la surface est couverte par des papilles
i Des deuts, etc. , p. 180, pi. 69.
486 Z00
cornées, plus ou moins saillantes, et deux crêtes osseuses den-
telées et mobiles garnissent le gland en dessous.
Deux espèces des parties chaudes de l'Amérique méridio-
nale forment ce genre.
26.e GENRE.
Les Chloromys ; Chloroinys , Fréd. Cuv.
Ceux-ci sont remarquables par leur petite tête fixe et la
partie postérieure de leur corps, privée de queue, beaucoup
plus élevée et plus forte que l'antérieure. Leur système den-
taire est analogue à celui des Pacas. '
Ils ont trois doigts aux pieds de derrière et cinq à ceux de
devant, mais les deux externes de ceux-ci sont rudimentaires;
tous sont onguiculés, et les ongles des pieds de derrière sont
longs, épais et propres à fouir. La queue ne consiste qu'en
un très -petit tubercule. La marche est semi-plantigrade.
Les sens sont analogues à ceux des pacas.
La verge se dirige en arrière ; le vagin est dans une sorte
de poche formée par les glandes qui l'entourent.
On en connoit trois ou quatre espèces des parties chaudes
de l'Amérique méridionale.
27.e GENRE.
Les Capromys ; Capromys , Desm.
Ils semblent par leur physionomie avoir des rapports avec
les chloromys et avec les rats, mais ils diffèrent des derniers
par leurs màchelières, qui appartiennent aux dents composées:
elles présentent trois plis d'émail à l'une et à l'autre mâ-
choire, où elles sont au nombre de quatre de chaque côté.
Les pieds ont cinq doigts armés d'ongles fouisseurs, mais
le pouce de ceux de devant est en rudiment. La marche est
plantigrade, et la queue, longue et musculeuse , est écail-
leuse , comme celle des rats.
Les sens paroissent assez développés : l'oeil n'est pas très-petit ;
l'oreille a une étendue médiocre ; les narines sont environ-
nées d'une peau presque nue et non d'un mufle , et terminent
un museau assez long; la langue est douce, la lèvre supérieure
i Des dents, etc., p. i3i , pi. 70.
zoo m
fendue ; de fortes moustaches garnissent le museau , et un pe-
lage très-fourni recouvre le corps.
La verge se dirige en arrière.
On n'en connoit encore bien qu'une espèce, qui vient de
l'île de Cuba.
28/ GENRE.
Les Castors ; Castor , Linn.
Ce sont des animaux dont les allures sont aussi lentes que
les formes sont épaisses et lourdes. On les connoît générale-
ment par les huttes qu'ils se construisent au bord des rivières,
lorsqu'ils vivent en troupes.
Leur système dentaire est analogue à celui des genres pré-
cédens pour le nombre et la forme des dents.
Ils ont cinq doigts à tous les pieds, garnis d'ongles en gout-
tière, et ceux de derrière sont palmés jusqu'aux ongles. La
queue, aplatie et large, est couverte de tégumens écailleux.
Les sens sont obtus : ils n'ont que de très-petits yeux cachés
dans les poils; des oreilles dont la conque externe est peu
étendue, mais qui a la faculté de se fermer en se reployant
sur elle-même; des narines petites, sans mufle, et susceptibles
aussi de se fermer; une langue courte et sans mobilité, et la
lèvre supérieure fendue ; de fortes moustaches garnissent les
côtés du museau, et un pelage très-épais couvre le corps.
Les organes génitaux des deux sexes s'ouvrent dans une
poche anale , et les glandes qui se trouvent à la partie supé-
rieure sécrètent le castoréum.
On en trouve dans le nord et les parties tempérées des
deux mondes ; mais on ignore encore s'ils constituent plu-
sieurs espèces.
29.' GENRE.
Les Myopotames ; Myopolamys , Commerson.
Ceux-ci paroissent approcher des castors par leur physio-
nomie et par les formes de leurs mâchelières. '
Us ont l'un et l'autre cinq doigts à tous les pieds, et ceux
de derrière sont palmés. Mais les myopotames ont une queue
i Des dents, etc., p. i83, pi. 72.
488 Z00
longue, de forme ordinaire, et couverte de poils comme le
corps.
Du reste ce sont des animaux qui n'ont encore été qu'im-
parfaitement observés.
On n'en connoît qu'une espèce, qui est des parties chaudes
de l'Amérique méridionale.
30.e GENRE.
Les Echimys ; Echimjs , Geoffr. S.-Hil.
Ce sont des animaux dont les formes générales rappellent
celles des rats et un peu celles des loirs.
Leurs mâchelières approchent un peu de celles des myo-
potames. '
Ils ont cinq doigts à tous les pieds, mais avec un rudiment
de pouce seulement à ceux de devant. Ces doigts sont termi-
nés par des ongles fouisseurs. Le pelage est en grande partie
formé par des poils aplatis et épineux.
Toutes les espèces de ce genre , assez petites , sont de l'A-
mérique méridionale.
31/ GENRE.
Les Sacomys ; Sacomys , Fréd. Cuv.
Ce sont de très-petits rongeurs, qui approchent des rats par
leurs apparences extérieures, avec une tête plus grande.
Leurs mâchelières, au nombre de quatre de chaque côté des
deux mâchoires, ont des formes compliquées et qui leur sont
propres.1
Les membres ont chacun cinq doigts, mais les antérieurs
n'ont qu'un pouce rudimentaire ; ils sont terminés par des
ongles crochus. La queue est longue et écailleuse.
L'œil est de médiocre grandeur et à pupille ronde ; les
oreilles sont arrondies; le museau est terminé par un mufle
sur les côtés duquel s'ouvrent les narines. De chaque côté de
la bouche, en dehors, est une abajoue où l'animal introduit
le superflu de sa nourriture; la langue est épaisse et douce , et
i Des dents, etc. p. i85, pi. 73.
a Jbid. , p. 186, pi. 74.
ZOO 489
la lèvre supérieure est entière. Les organes génitaux sont sem-
blables à ceux des rats.
La seule espèce connue est originaire de l'Amérique sep-
tentrionale.
32/ GENRE.
Les Marions ; Meriones , Fréd. Cuv.
Ils ont la physionomie générale des rats, mais leur train de
derrière est excessivement élevé en comparaison de celui de
devant.
Leurs mâchelières normales ne sont qu'au nombre de trois
à chaque mâchoire, seulement une très-petite dent rudimen-
taire se voit à la base antérieure de la première vraie mà-
chelière d'en haut. Leur figure est compliquée et leur est
particulière. '
Ils ont cinq doigts à tous les pieds, terminés par des ongles
aigus : mais le pouce de ceux de devant n'est qu'en rudi-
ment. La queue est longue et écailleuse.
Leurs sens sont analogues à ceux des rats, ainsi que les or-
ganes génitaux. Ce sont au reste des animaux très-imparfai-
tement connus.
Une seule espèce, qui est de l'Amérique septentrionale, a
été décrite.
33/ GENRE.
Les Gerboises ; Dipus , Bodd.
Tout le monde connoit la physionomie particulière que
ces rongeurs doivent à l'extrême longueur de leurs jambes
de derrière comparées à celles de devant.
Leurs dents les rapprochent des mérions.*
Ils ont cinq doigts aux pieds de devant, le pouce en rudi-
ment, et trois ou cinq doigts aux pieds de derrière3; tous
les doigts sont garnis d'ongles fouisseurs. Leur queue est
longue et paroit les soutenir, lorsqu'ils se dressent et sautent
sur leurs pieds de derrière.
L'œil est grand, ainsi que l'oreille ; 1rs narines sont sans
1 Des dents, etc., p. 187, pi. 7 5.
2 Ibid. , p. 189, pi. 76.
3 11 y a une anomalie véritable à rôimir dans un même genre des
animaux dont le nombre des doigts est différent.
*9° ZOO
mufle ; la langue est douce, et la lèvre supérieure fendue; de
longues moustaches garnissent les côtés du museau , et le pe-
lage est épais.
La verge est dans un fourreau en avant.
Ce sont des animaux qui se cachent dans des terriers et vivent
de grains et de racines, et ils passent l'hiver en léthargie.
Les gerboises sont de l'ancien monde, dans l'Asie centrale
et le nord de l'Afrique.
34e GENRE.
Les Ondatras; Fiber , Fréd. Cuv.
Ils paraissent avoir quelques rapports de forme avec les
castors : ce sont de grands rongeurs, qui vivent sur le bord
des eaux , où ils se creusent des terriers ou des espèces de
huttes en façon de dôme.
Leurs mâchelières, au nombre de trois de chaque côté des
deux mâchoires, présentent des zigzags à leur face interne
comme à leur face externe, et le sommet des angles de Tune
correspond toujours au côté des angles de l'autre. Ces formes
sont exactement celles des campagnols; mais les mâchelières
des ondatras ont des racines, et celles des campagnols n'en
ont point*
Les pieds ont cinq doigts garnis d'ongles fouisseurs, et ceux
de derrière sont un peu palmés. La queue est longue, écail-
leuse et comprimée sur les côtés.
Les yeux sont grands; les oreilles arrondies; un mufle ter-
mine le museau et la langue est douce.
L'urètre chez la femelle s'ouvre en avant du vagin, et la
verge du mâle se dirige en arrière. Les glandes anales pro-
duisent une espèce de castoréum.
On n'en connoit qu'une espèce, qui est de l'Amérique sep-
tentrionale*.
S.6 Section.
Rongeurs herbivores ou à mâchelières sans racines.
35.e GENRE.
Les Campagnols ; Arvicola , Lacép.
Ces animaux sont remarquables par leur grosse tête , leur
large museau , et leurs épaisses proportions.
ZOO 491
Ils ont six mâchelières à chaque mâchoire, présentant sur
leurs bords des zigzags, disposés de manière que le sommet
de l'angle du zigzag d'un bord correspond à un des côtés du
zigzag du côté opposé. '
Les pieds de devant ont quatre doigts avec un rudiment
de pouce ; ceux de derrière en ont cinq , le pouce très-court,
et tous sont libres et armés d'ongles longs et crochus , propres
à fouir. La queue, de médiocre longueur, est plus ou moins
velue.
L'œil a la pupille ronde et est assez grand ; le museau est
terminé par un petit mufle; l'oreille est courte, arrondie,
et l'orifice du canal auditif est précédé par un tube membra-
neux, et une lame arrondie de même nature se trouve entre
ce tube et la partie postérieure de la conque. La lèvre supé-
rieure est partagée par un sillon, et la langue, fort douce,
est élargie et arrondie à son extrémité. Le pelage est long,
épais et moelleux , et de longues moustaches garnissent les
côtés du museau et le dessus des yeux.
Les organes génitaux de la femelle consistent en un vagin
fort simple , accompagné d'un clitoris velu qui contient le
canal de l'urètre. Elle a six mamelles.
Ce sont des animaux qui vivent dans des terriers qu'ils se
creusent, ou dans des retraites qu'ils se choisissent, les uns
au milieu des champs, dont ils deviennent les fléaux, quand
les circonstances favorisent leur propagation, les autres sur
le bord des rivières ou dans les prairies.
Le nombre des espèces connues est assez grand, et il s'en
est trouvé dans le nouveau monde comme dans l'ancien.
36.e GENRE.
Les Lemmings ; Lemmus , G. Cuv.
Ceux-ci diffèrent des campagnols en ce qu'ils ont cinq doigts
complets aux pieds de devant, tous armés d'ongles aigus,
propres à fouir, mais simples.
On n'en connoit qu'une espèce avec certitude.
» Des dénis, etc., p. i55, pi. 52.
49- ZOO
37. « GENRE.
Les Cabiais; Hjdrocherus , Brisson.
A en juger parla seule espèce qu'on connoit, ils paroissent
être les plus grands et les plus forts des rongeurs. Ils ont dans
les proportions de leur corps quelque chose qui rappelle celles
du cochon , car la plupart des anciens voyageurs les désignent
par ce dernier nom; cependant ils n'ont point, à beaucoup
près, le museau aussi alongé que celui du cochon.
Leurs dents màchelières sont au nombre de huit à chaque
mâchoire , et sont remarquables par les caractères qu'elles
présentent: les trois premières, a la mâchoire supérieure,
sont à peu prés d'égale grandeur et formées de triangles échan-
crés à la face externe; la quatrième égale en longueur les trois
précédentes, et les surpasse en largeur; elle se compose en
grande partie de lames réunies par la matière corticale. A la
mâchoire inférieure , les mêmes différences n'existent point
entre la grandeur des dents , et elles se composent aussi de
triangles et de lames réunies par la matière corticale. '
Les pieds de devant ont quatre doigts , et ceux de derrière
trois, et les uns comme les autres sont terminés par des ongles
plats et obtus, et réunis par une membrane qui en fait des
animaux nageurs, mais qui ne s"étend que jusqu'à la moitié
des doigts. Il n'y a point de queue , ou plutôt elle ne se montre
que par un petit tubercule.
Les yeux sont grands; les oreilles, arrondies et simples,
sont échancrées à leur extrémité et de médiocre grandeur.
Les narines sont très-écartées l'une de l'autre, à cause de la
largeur de l'extrémité du museau , et séparée par un mufle.
La lèvre supérieure est fendue , et la langue , douce , est
étroite et mince à sa moitié antérieure; large et très-épaisse
à son autre moitié.
Le pelage se compose de poils rares assez roides.
Chez la femelle , la vulve et l'anus sont renfermés dans la
même cavité , et de chaque côté de l'anus se trouvent deux
poches glanduleuses, sécrétant une matière fort puante. Les
mamelles sont au nombre de douze.
i Des dents, etc. , pi. 46 , p. 148.
ZOO W
La verge , dirigée en arrière, est cachée dans la même
poche que l'anus, et il n'y a point de scrotum externe.
38.' GENRE.
Les Anœmas; Anamas, Fréd. Cuv.
Ces animaux , dont une variété domestique est nommée
cochon d'Inde, sont connus par cette variété que chacun a vue,
du moins quant à leurs formes générales. Ils sont courts,
trapus; leur tête paroit aussi large que le corps, et semble
naître des épaules.
Us ont huit màchelières à chaque mâchoire, qui présentent
antérieurement une portion en forme d'ellipse alongée, et pos-
térieurement une portion en forme de cœur.
Les pieds antérieurs ont quatre doigts et les postérieurs
trois, libres et armés d'ongles petits et crochus. La queue ne
-se montre que par un très-court tubercule.
L'œil est de médiocre grandeur et à pupille ronde. Les
oreilles sont courtes, larges, arrondies et d'une fort simple
structure; les narines sont sans mufle; la lèvre supérieure est
fendue; la langue est épaisse et douce, et l'on trouve sur les
côtés des joues un repli semblable à une abajoue en rudi-
ment. Le pelage se compose de poils soyeux , lisses , mais durs.
Les organes génitaux de la femelle consistent dans une pe-
tite vulve que l'on a peine à voir , parce que les lèvres en sont
toujours collées. Le mâle, sans scrotum externe, a son pénis
dirigé en arrière.
Ces animaux recherchent les terrains secs , et passent la
journée à l'abri des pierres ou des broussailles. Ils sortent de
leur retraite au coucher du soleil pour satisfaire leurs besoins.
Ce sont des animaux qui se conservent plutôt par leur grande
fécondité que par leur instinct ou leur intelligence.
On n'en connoit qu'une espèce.
39/ GENRE.
Les Kérodons ; Kérodons , Fréd. Cuv.
Quoiqu'ayant des proportions moins épaisses que celles des
cochons d'Inde (anœmas), ils rappellent cependant par leurs
formes celles de ces animaux.
494 ZOO
Leurs mâchelières, au nombre de huit à chaque mâchoire ,
sont toutes formées de deux triangles isocèles, réunis par leur
plus petit côté. '
Les pieds de devant ont quatre doigts, et ceux de derrière
trois, libres et garnis d'ongles plats, obtus, reposant sur un
tubercule très-épais, qui garnit l'extrémité de chaque doigt.
La queue ne consiste qu'en un tubercule à peine sensible.
L'œil est de médiocre grandeur; l'oreille , arrondie, plus
large que haute , est simple de structure et reployée à son ex-
trémité ; les narines sont sans mufle ; la lèvre supérieure est
fendue, et la langue est douce. Le pelage est lisse et doux,
sans mollesse.
Ils sont de l'Amérique méridionale.
40.e GENRE.
Les Hélamys; Hdamys, Fréd. Cuv.
Ces animaux ont été comparés aux gerboises , à cause dé
la longueur de leurs jambes de derrière et de leur manière
de sauter comme elles, et aux lièvres, à cause de leurs grandes
oreilles pointues. Ils diffèrent des uns et des autres par les
caractères les plus importans.
Leurs mâchelières, au nombre de huit à chaque mâchoire,
ont la forme d'un cylindre entouré d'émail et divisé en deux
parties égales par un repli de cet émail."
Ils ont quatre doigts aux pieds de derrière, l'externe très-
petit, armés d'ongles épais, droits, pointus et triangulaires.
Les pieds, de devant ont cinq doigts terminés par des ongles
crochus et étroits. La queue, épaisse, longue et musculeuse,
paroit prendre part à ses mouvemens, comme celle des ger-
boises et des kanguroos.
Les yeux sont grands; les oreilles sont longues, étroites et
terminées en pointe ; les narines sont sans mufle ; la langue
est charnue et douce, et la lèvre supérieure est entière; mais
elle se reploie en dedans , de chaque côté de la bouche, der-
rière les incisives, de manière à former deux petites poches
en arrière de ces dents.
i Des dents, etc., pi. 47, p. i5o.
2 Ibid- , pi. 49? P- l52-
ZOO 495
Le rectum et les parties génitales sont renfermés dans une
même poche, de chaque côté de laquelle sont deux cavités
glanduleuses. Chez la femelle, la vulve est grande et le cli-
toris distinct: et l'on trouve une espèce de poche abdominale,
qui ne contient cependant point les mamelles , lesquelles sont
pectorales et au nombre de quatre. Chez le mâle, la verge
est dirigée en arrière, et le gland est verruqueux.
Ce sont des animaux qui vivent dans des terriers à plu-
sieurs issues, qu'ils se creusent eux-mêmes et où ils passent le
jour, ne s'occupant que la nuit à pourvoir à leurs besoins.
On n'en connoit qu'une espèce.
41 ." GENRE.
Les Lièvres ; Lepus, Linn.
Ceux-ci forment un genre si naturel, qu'on peut à peine
distinguer les espèces l'une de l'autre; aussi notre lievre com-
mun donne-t-il, à très-peu de chose près, l'idée de tous les
autres.
Tous les lièvres ont le chanfrein arqué et le museau étroit,
de grandes oreilles pointues et une queue très-courte, et le
train de derrière beaucoup plus élevé que celui de devant ;
mais ce qui les caractérise principalement, c'est leur système
dentaire.
Dans l'état adulte ils ont à la mâchoire supérieure deux
paires d'incisives, placées l'une derrière l'autre, et trois dans
le jeune âge; exception qui ne se rencontre que dans ce genre
et dans le suivant. Les antérieures sont partagées inégalement
par un sillon longitudinal plus rapproché de leur bord interne
que de leur bord externe. Les incisives inférieures, aunombre
de deux seulement, sont unies et plates antérieurement. Les
mâchelières sont au nombre de douze à chaque mâchoire ,
et leur forme dérive de la même structure, laquelle consiste
en deux ellipses trèsralongéès et plus ou moins irrégulières,
entourées d'émail et rapprochées par leur cAtéle plus long, de
manière à s'unir tellement que l'émail de chacune d'elles ne
forme plus qu'un seul ruban. Les antérieures et les posté-
rieures sont plus petites que les moyennes.
Les membres antérieurs ont cinq doigts, garnis d'ongles cy-
lindriques, épais et un peu crochus. Les postérieurs n'ont que
te.e zoo
quatre doigts, garuis d'ongles semblables aux précédens; et les
uns comme les autres sont revêtus de poils en dessous, ainsi
que la plante et la pa\ime des pieds. La queue , très-courte,
est rudimentaire.
Les yeux, fort grands, ont une pupille ovale, dont le plus
grand diamètre est dans le sens de la longueur de l'œil. Les
narines sont sans mufle et partagées antérieurement par un
profond repli transversal, qui résulte du mouvement de la
partie supérieure pour s'abaisser sur l'inférieure ; mouvement
très-rapide qui est à peu près continuel. La lèvre supérieure
est entièrement fendue , et la langue , épaisse et peu exten-
sible, est revêtue de papilles douces. Les oreilles, très-mo-
biles, alongées en cornet, sont principalement remarquables
par une cavité en cul-de-sac qui se trouve immédiatement au-
dessus du trou auditif. Le pelage est doux et épais; jl se com-
pose de poils soyeux et de poils laineux.
La verge se dirige en arrière , et est terminée par un gland
conique; les testicules, peu saillans , ont chacun leur scrotum,
et dans l'intervalle qui les sépare de la verge est une cavité
où se sécrète une matière épaisse, jaunâtre et puante. Les or-
ganes femelles n'offrent rien de particulier à l'extérieur ; mais
les deux cornes de la matrice ayant chacune un orifice parti-
culier, ces animaux peuvent éprouver une véritable super-
fétation.
Le nombre des espèces distinguées aujourd'hui l'une de
l'autre, est de quinze à dix-huit, dans le nouveau monde
comme dans l'ancien.
42.e GENRE.
Les Lagomys ; Lagomys , Cuv.
Ils ressemblent aux lièvres, à l'exception que ni la tête
ni les oreilles ne sont aussi alongées; et plusieurs d'entre eux
font des magasins de foin pour l'hiver dans les retraites, qu'ils
se choisissent ordinairement entre les rochers.
On en distingue trois espèces, toutes originaires de Sibérie.
43.e GENRE.
Les Pseudostomes; Pseudostoma , Say.
Ils ont huit molaires à chaque mâchoire, sans racines; à
ZOO 497
couronne simple et de forme ovale, excepté les antérieures,
qui sont doubles.
L'oreille n'a point de conque externe. De fortes abajoues,
dont l'ouverture est en dehors, se trouvent de chaque côté de
la tête.
Les pieds de devant ont cinq doigts armés d'ongles fouis-
seurs, longs et forts , principalement les moyens. Ceux de der-
rière ont cinq doigts, également armés d'ongles fouisseurs,
mais bien moins forts que ceux des pieds de devant.
On n'en connoit encore qu'une espèce exactement, et elle
est de l'Amérique septentrionale.
VII.e ORDRE.
Les ÉBENTÉS.
Ces animaux forment un ordre qui n'est pas très -naturel,
quoiqu'on ne puisse réunir à un autre aucune des espèces qui
le composent.
Ces mammifères n'ont guère de commun qu'un système de
dentition incomplet , comparé à celui des carnassiers , par
exemple. Ce sont surtout les dents antérieures qui leur man-
quent; mais tous ont des ongles très- forts , qui enveloppent
l'extrémité des doigts, à la manière des sabots.
Ils se présentent sous cinq types très- distincts .- les tardi-
grades, les dorakophores, les orycléropes, les fourmilliers et
les pangolins.
I.re FAMILLE.
Les Tardigrades.
Ces animaux se font remarquer , parmi les édentés, parleur
museau court , leur tête arrondie , la longueur de leurs mem-
bres antérieurs, comparés aux postérieurs, la largeur de leur
bassin et l'écartement de leurs cuisses.
Leur estomac est divisé en quatre poches.
Leurs màchelières sont des cylindres coupés obliquement en
avant et en arrière , et creusés d'un sillon dans le sens de la
longueur des mâchoires. Toutes les dents de ces animaux sont
dépourvues de racines proprement dites.
Leurs allures ont une lenteur qui leur a valu le nom de
59. 32
498 ZOO
paresseux. Ils se tiennent sur les arbres, dont ils mangent les
feuilles, et ne forment encore que deux genres.
1." GENRE.
Les Bradvpes : Bradypus , Fréd. Cuv. ; Cholœpus , Illig.
Ils ont cinq dents de chaque côté de la mâchoire supé-
rieure, et quatre seulement à l'inférieure. La première de
ces dents est forte , pointue , et présente les caractères géné-
raux des canines ; elle ne peut être qu'une arme puissante pour
ces animaux.
Les membres sont terminés par deux doigts réunis par une
membrane serrée , et armés d'ongles crochus très-forts.
Le reste de leur organisation n'est que très-imparfaitement
connu.
Us sont des parties les plus chaudes de l'Amérique méri-
dionale.
2.e GENRE.
Les Achéus ; Acheus , Fréd. Cuv. ; Bradypus , Illig.
Ceux-ci ont le même nombre de dents que les bradypes ;
mais les premières n'ont point la forme des canines: elles sont
au contraire plus petites que les autres màchelières.
Les doigts de chaque pied sont au nombre de trois, mais
les deux externes sont très-petits et ne se montrent guère au
dehors que par leurs ongles.
Les achéus ne sont pas mieux connus que les bradypes , et
sont aussi de l'Amérique méridionale.
II.e FAMILLE.
Les Dorakophores ou Tatous.
Ces animaux sont particulièrement remarquables par la cui-
rasse osseuse dont les parties supérieures de leur corps sont
revêtues; cuirasse formée sur les épaules et la croupe de bou-
cliers composés de petites pièces polygones, et entre ces deux
boucliers , des pièces ou des ceintures mobiles , lesquelles lais-
sent une certaine liberté aux mouvemens de l'épine. Des poils
plus ou moins nombreux naissent entre les parties de cette
cuirasse et sur les parties nues.
ZOO 499
Ce sont des animaux à museau pointu , larges de corps et
bas sur jambes.
Les dents, variables pour le nombre, sont des cylindres ou
des lames simples, privées de racines, et les doigts, dont le
nombre varie également, tous armés d'ongles très-forts, font
de tous les dorakophores des animaux essentiellement fouis-
seurs.
Ils se nourrissent de substances végétales et animales.
Les différences génériques qu'ils présentent, consistent dans
les dents et les organes du mouvement, et caractérisent quatre
genres.
I.er GENRE.
Les Tatous ; Dasypus , Fréd. Cuv.
Ils ont huit màchelières de chaque côté à la mâchoire su-
périeure , et une incisive semblable aux màchelières et placée
près d'elles. La mâchoire inférieure a dix dents de chaque
côté, semblables entre elles; les deux premières correspon-
dent avec l'incisive de la mâchoire opposée.
Tous les pieds ont cinq doigts , et deux de ceux de devant
sont remarquables par la grosseur presque monstrueuse de
leurs ongles. La queue est de médiocre longueur, mais inutile
aux mouvemens.
Les sens, excepté l'odorat, sont obtus; les yeux sont très-
petits, et leur pupille est ronde; la conque externe de l'oreille
peu étendue ; les narines sont percées à l'extrémité du mu-
seau , qui est nu et non glanduleux. La langue est fort
longue, étroite et douce.
La verge, dirigée en avant, a une forme cylindrique sim-
ple : il y a deux mamelles sur la poitrine.
Les tatous sont de l'Amérique méridionale.
2.e GENRE.
Les Tatusies; Tatusia, Fréd. Cuv.
Celles-ci se distinguent des tatous, en ce qu'elles n'ont point
de dents dans les os intermaxillaires; mais le nombre total de
leurs màchelières est le même que celui des dents des tatous;
et l'on trouve chez les tatusies des espèces qui n'ont que quatre
5oo zoo
doigts aux pieds de devant; mais le doigt de plus des autres
espèces est petit et n'influe en rien sur le naturel des animaux
qui en sont pourvus.
Ce sont au reste des animaux peu connus , qui sont tous de
l'Amérique méridionale.
3.e GENRE.
Les Priodontes; Priodontes . Fréd. Cuv.
Ces animaux se caractérisent par leurs màchelières , au
nombre de vingt -cinq de chaque côté de la mâchoire supé-
rieure , comprimées latéralement , et au nombre de vingt-
quatre de chaque côté de la mâchoire inférieure , en forme
de lames. Celles-ci sont opposées aux autres par leur face ex-
terne, et agissent comme des scies par le mouvement de la
mâchoire inférieure , qui , comme celui des rongeurs , est dans
le sens de la longueur des mâchoires.
Les pieds ont cinq doigts armés des mêmes ongles que ceux
des genres précédens.
Ce sont du reste des animaux peu connus. La seule espèce
dont se compose ce genre se trouve au Paraguay.
4-e GENRE.
Les Chlamyphores ; Chlamyphorus , Harlan.
Ils sont entièrement revêtus de plaques rangées transversa-
lement et toutes mobiles, ce qui ne permet plus de distinguer
aussi facilement que dans les espèces précédentes les parties
qui recouvrent les épaules et la croupe de celles qui recou-
vrent les parties intermédiaires.
Ils n'ont que des màchelières, au nombre de huit de chaque
côté des deux mâchoires. Les pieds ont cinq doigts , et la queue ,
mince , se reploie en dessous contre le corps de manière à
être entièrement cachée.
La seule espèce connue vient du Chili.
III.e FAMILLE.
Les Oryctéropes.
Ces animaux, dont une seule espèce compose cette famille,
sont bas sur jambes, à museau très-long; ils vivent dans des
terriers et se nourrissent principalement de fourmis.
ZOO Soi
Leurs caractères principaux consistent dans leurs màche-
lières, au nombre de sept de chaque côté de la mâchoire su-
périeure, et au nombre de six de chaque côté de l'inférieure;
dents de forme cylindrique, qui par leur contexture rappel-
lent celle du jonc à canne. Ces dents sont sans racines.
Les pieds de devant ont quatre doigts forts, propres à fouir.
et ceux de derrière, cinq. La queue est longue, mais sans
utilité apparente pour l'animal.
L'espèce dont se compose cette famille n'est encore qu'assez
peu connue , et se trouve à l'extrémité méridionale de l'Afrique.
IV.e FAMILLE.'
Les Myrmécophages.
Ceux-ci sont remarquables par leur long museau , terminé
par une bouche d'une petitesse extrême ; des mâchoires sans
dents; une langue étroite et très-extensible; des ongles anté-
rieurs forts et tranchans , toujours fléchis dans le repos.
Ce sont des animaux revêtus de poils, qui vivent de four-
mis et qui atteignent ces insectes avec la langue, en l'intro-
duisant dans les fourmilières: ils ne creusent point de terriers,
et sont tous de l'Amérique méridionale.
l.er GENRE.
Les Tamanoirs ; Myrmecophaga , Linn.
Ce sont de grands animaux qui ont quatre doigts aux pieds
de devant, et cinq à ceux de derrière; une longue queue,
lâche , dont les longs poils sont disposés en forme de panache.
2.e GENRE.
Les Tamanduas , Tamanduas.
Ils diffèrent desprécédens par une queue prenante.
3.e GENRE.
Les Dioactyles , Didactyles.
Ils se distinguent des tamanduas en ce qu'ils n'ont que deux
doigts au lieu de quatre aux pieds de devant.
5o2 ZOO
V.e FAMILLE.
Les Lépidophores.
Ceux-ci ont le long museau , la petite bouche des myrmé-
cophages, et, comme eux, ils sont absolument privés de
dents. Ils ont cinq doigts à tous les pieds, et au lieu d'être
revêtus de poils, ils le sont d'écaillés fortes et imbriquées, qui
varient de figure suivant les espèces.
Ce sont des animaux qui, dans le danger, se roulent en
boule comme le hérisson , et qui se nourrissent de fourmis à
l'aide de leur langue longue et gluante.
Ils ne forment qu'un seul genre.
Les Pangolins ; Manis, Linn.
Leurs caractères sont renfermés dans ceux de la famille.
Ses différentes espèces sont d'Afrique et des Indes.
VIII.e ORDRE.
LES MONOTRÈMES.
On réunit , sans de bien bonnes raisons , aux édentés les
singuliers animaux qui forment cet ordre , et que plusieurs
naturalistes ne reconnoissent même pas encore comme des
mammifères. En effet, les monotrèmes ne sont point encore
suffisamment connus pour qu'on puisse assigner leurs rap-
ports naturels, et même, à en juger par les formes générales,
par les apparences extérieures, on seroit tenté de les rappro-
cher des quadrupèdes ovipares plutôt que des quadrupèdes à
mamelles.
Quoi qu'il en soit, les monotrèmes sont des animaux de la
taille d'un grand rat ou du hérisson, très-bas sur jambes, à
corps épais, qui vivent dans des terriers qu'ils se creusent
eux-mêmes. C'est dans un cloaque analogue à celui des oi-
seaux qu'arrivent la semence et les excrémens. La matrice
consiste en deux canaux qui s'ouvrent séparément et chacun
dans l'urètre par un double orifice. Leurs épaules sont sou-
tenues par une seconde clavicule analogue à la fourchette des
oiseaux , et des os marsupiaux sont attachés à leur pubis ,
quoiqu'ils n'aient pas la poche abdominale des didelphes.
Les uns ont des dents cornées , les autres n'en ont point.
ZOO 5o5
Leurs pieds ont cinq doigts garnis d'ongles fouisseurs longs
et forts, et les mâles ont à ceux de derrière un ergot creux
qui communique avec une glande dont la sécrétion est un
venin dangereux.
Leurs yeux sont très- petits ; ils n'ont point de conque ex-
terne de l'oreille ; les narines sont en dessus et presque à
l'extrémité du bec.
Les uns sont couverts d'épines et les autres de poils.
Tous sont de la Nouvelle-Hollande , et se partagent en deux
genres.
\." GENRE.
Les Echidnés; Echidna, Fréd. Cuv.
Ces animaux sont privés de dents et ont le museau alongé,
grêle, terminé par une petite bouche , dont la langue est ex-
tensible comme celle des fourmiliers. Leur palais est garni
d'épines dirigées en arrière. Leurs doigts sont libres ; ils n'ont
point de queue, et tout le dessus de leur corps est couvert
d'épines comme celui du hérisson. Ils vivent de fourmis. On
en a caractérisé deux espèces.
2.e GENRE.
Les Ornithorhynques ; Ornilhorhyncus , Blumenb.
Ils ont le museau tout-à-fait semblable au bec d'un canard .
et leur bouche est garnie de chaque côté des deux mâchoires
de deux dents anomales, qui semblent ne tenir que par les
gencives, et qu'on diroit formées d'une matière gélatineuse,
sèche, compacte, d'apparence cornée.
Leurs pieds sont palmés; ils ont une queue longue et aplatie,
et leur corps est couvert de poils.
Ils vivent près des marais et des rivières. On en distingue
deux espèces.
lX.e ORDRE.
Les PACHYDERMES.
Ce sont des mammifères qui ne peuvent se servir de leurs
pieds que pour se soutenir et marcher sur terre , dont les
doigts sont immobiles dans des sabots épais, et qui ne rumi-
nent point. Toutes les autres parties de leur organisation se
5o4 ZOO
présentent sous des formes diverses: et malgré la nature et le
petit nombre de leurs caractères communs , ils ne peuvent
point être séparés l'un de l'autre dans l'état actuel de la
science.
Cet ordre renferme les mammifères terrestres les plus vo-
lumineux , et ces animaux ne varient pas moins par le na-
turel que par les organes.
Envisagés sous ce double rapport , ils forment trois fa-
milles principales : les pachydermes proprement dits, les pro-
boscidiens ou éléphans , et les solipèdes ou chevaux.
I.re FAMILLE.
Les Pachydermes proprement dits.
Les animaux de cette famille forment plusieurs genres , qui
se distinguent l'un de l'autre par des caractères de l'ordre le
plus élevé, et qui n'ont de commun, avec leurs caractères
d'ordre, que de ne- pouvoir être réunis ni aux éléphans, ni
aux chevaux , c'est-à-dire d'être dépourvus d'une trompe , et
d'avoir plusieurs doigts distincts. Ils sont plus ou moins om-
nivores, et la plupart d'entre eux aiment à se plonger dans
l'eau, et recherchent à cet effet le voisinage des rivières.
1." GENRE.
Les Hippopotames; Hippopotatnus , Linn.
Ceux-ci sont de très-gros animaux, à formes épaisses, à mu-
seau large et aplati, à jambes très-courtes, à naturel grossier
et farouche, qui vivent habituellement dans les rivières, où
ils se nourrissent de racines et d'herbes aquatiques. Leur es-
tomac est formé de plusieurs divisions ou poches.
Ils ont sept mâchelières de chaque côté de la mâchoire su-
périeure et six de chaque côté de l'inférieure. Les quatre
premières d'en haut sont de faussés molaires coniques, et les
trois qui suivent sont de vraies molaires, qui présentent qua-
tre pointes , lesquelles en s'usant prennent chacune la forme
d'un trèfle. Les deux premières mâchelières d'en bas sont des
fausses molaires, et les quatre vraies molaires suivantes ont
la forme des analogues de la mâchoire opposée. Chaque mâ-
choire a quatre incisives et deux canines ; les incisives supé-
rieures sont courtes, coniques et recourbées; les inférieures
ZOO 5o5
sont longues, cylindriques, pointues et couchées en avant. La
canine supérieure est droite et courte, l'inférieure est irès-
grosse et recourbée , et toutes deux s'usent Tune contre l'autre. '
Les pieds ont quatre doigts presque égaux, terminés chacun
par un petit sabot , et leur queue est courte et rudimentaire.
Les sens paroissent être peu développés, à en juger du
moins par leurs parties externes, très-peu développées elles-
mêmes, et ne présentant rien autre chose de caractéristique.
Quelques poils très- rares et très- durs s'observent sur leur
corps, et principalement sur les côtés du museau et au bout
de la queue.
Les organes génitaux sont peu connus.
On n'en a encore distingué qu'une seule espèce , qui est
d'Afrique.
2.e GENRE.
Les Sangliers ; Sus , Linn.
Ce sont des animaux de moyenne taille, à corps alongé, à
jambes courtes, et à museau très-long, terminé par un boutoir.
Ils sont grossiers et sauvages, sans manquer d'intelligence, et
vivent en troupes dans les forêts, où ils se nourrissent prin-
cipalement de racines et de fruits , quoiqu'ils n'éprouvent
point de répugnance pour la nourriture animale. Leur esto-
mac est simple.
Us ont six incisives, deux canines et quatorze mâchelières
à l'une et à l'autre mâchoire. Les premières sont plus ou
moins tranchantes et lobées, et couchées en avant. Les ca-
nines sont des défenses triangulaires sans racines, et qui s'u-
sent et s'aiguisent les unes contre les autres ; celles d'en
haut ne descendent point sur la mâchoire inférieure, mais se
relèvent dans le sens opposé. Les trois premières molaires à la
mâchoire supérieure et les quatre premières à l'inférieur sont
des fausses molaires, les suivantes vraies molaires présentent
trois ou quatre tubercules coniques principaux , environnés
de tubercules secondaires qui rendent leur figure très-com-
pliquée, surtout quand la détrition commence.2
Les pieds ont quatre doigts ; mais les deux moyens seuls
i Des dents, etc., p. 208, pi. 85.
2 Ibid. , p. 206 , pi. 84.
5o6 £00
portent sur le sol, les deux externes, placés derrière les deux
premiers, sont rudimenlaires.
De tous les sens l'odorat est le plus développé , et les na-
rines sont percées au milieu d'un groin, à l'aide duquel l'a-
nimal fouille et soulève la terre. Les yeux et les oreilles sont
petits ; la langue est longue et douce , et le corps est revêtu
de soies dures, sous lesquelles croît un poil plus frisé.
Les organes génitaux de la femelle sont simples. Le mâle
a une verge dirigée en avant et un scrotum extérieur. Les
mamelles sont très-nombreuses.
On n'en distingue encore que deux espèces : l'une qui pa-
roit répandue dans tout l'ancien monde , l'autre qui paroit
exclusive à l'Afrique méridionale et à Madagascar.
3.e GENRE.
Les Dicotyles ; Dicotyles, G. Cuv.
Ces petits sangliers n'ont que quatre incisives supérieures
au lieu de six, et douze mâchelières au lieu de quatorze, à
l'une et à l'autre mâchoire. Leur canine supérieure ne se re-
courbe point en haut. Ils n'ont que trois doigts aux pieds de
derrière , un seul en rudiment , et ils sont dépourvus de queue.
Enfin , une forte glande a son orifice sur la croupe, et verse
au dehors une liqueur fétide.
On en connoît deux espèces, qui sont de l'Amérique mé-
ridionale.
4e GENRE.
Les Babiroussas.
Ces animaux n'ont que dix mâchelières à l'une et à l'autre
mâchoire ; leurs incisives sont semblables à celles des dico-
tyles, et leurs canines, très-longues, sont remarquables en
ce que les supérieures, se dirigeant en haut, ne sortent pas en
dehors des lèvres, comme celles des sangliers, mais percent
la peau, et ne s'usent point contre les inférieures, mais au
contraire, croissant toujours, finissent par se reployer sur
elles-mêmes en spirale. Ils ont les pieds des sangliers.
5.e GENRE.
Les Phacochœres ; Phacochceres , Fréd. Cuv.
Ils ont quelques apparences extérieures avec les sangliers ,
ZOO 5o7
et ils leur ressemblent tout-à-fait par les organes du mouve-
ment. Les incisives sont au nombre de deux à la mâchoire su-
périeure , et au nombre de six à l'inférieure , ou ils n'en ont
pas du tout; les canines sont de puissantes défenses, toutes
dirigées en dehors et en haut, et sortant de la bouche. Les
màchelières, au nombre de six à l'une et à l'autre mâchoire,
sont composées de tubercules d'autant plus nombreux que les
dents sont plus grandes , et dans l'intervalle desquels une
substance corticale est déposée , et ces dents dans leur ac-
croissement se poussent d'arrière en avant.
Ce sont des animaux moins omnivores que les sangliers,
et l'on n'en connoit encore que deux espèces, qui sont d'A-
frique.
6.e GENRE.
Les Tapirs , Tapirus.
Ceux-ci rappellent aussi les sangliers par leurs formes gé-
nérales , mais au lieu d'un boutoir ils ont une petite trompe
mobile, susceptible de s'alonger et de se raccourcir, sans être
un organe de préhension.
Ils ont à chaque mâchoire six incisives tranchantes et deux
canines. Leurs màchelières sont au nombre de quatorze à la
mâchoire supérieure et de douze à l'inférieure, toutes for-
mées, avant la trituration, de deux collines transverses, sépa-
rées par un simple sillon.
L'odorat paroit être leur sens le plus actif. Us ont de pe-
tits yeux, des oreilles médiocres, une langue douce, et leur
pelage, rare dans une espèce, paroit être plus fourni dans
une autre.
Chez la femelle, les organes génitaux sont fort simples, et
les mamelles inguinales. La verge est dirigée en avant et le
scrotum est externe.
On en connoît trois espèces : une de l'Inde, une des par-
ties occidentales de l'Amérique méridionale , et l'autre des
parties orientales.
7.e GENRE.
Les Damans; Hjrax , Herm.
Ce sont de petits animaux qui ont été long-temps pris pour
5o8 ZOO
des rongeurs, non-seulement à cause du nombre de leurs in-
cisives supérieures, mais encore à cause de leur physionomie
générale, et sans doute de la fourrure épaisse dont ils sont
revêtus, caractère qui semble être opposé à celui des pachy-
dermes. L'estomac est divisé en deux poches.
Leurs incisives supérieures consistent en deux petites dents
sans racines et triangulaires ; les inférieures , au nombre de
quatre , sont tranchantes ; ils n'ont point de canines. Les mà-
chelières supérieures, au nombre de sept de chaque côté,
présentent deux collines transversales, séparées par un sillon,
excepté du côté externe, où elles sont réunies; les inférieures,
aussi au nombre de sept , sont formées de deux croissans
transverses.
Ils ont quatre doigts aux pieds de devant et trois à ceux
de derrière ; le doigt interne de ceux-ci, au lieu d'un sabot,
a un ongle crochu.
Leurs yeux sont grands, leurs oreilles larges et arrondies;
un petit mufle sépare les narines; leur langue est douce , et
leur pelage fin et épais.
On connoit peu leurs organes génitaux.
On en a distingué deux espèces : Tune de l'Afrique septen-
trionale et des contrées voisines de l'Asie , l'autre du cap de
Bonne-Espérance.
8.e GENRE.
Les Rhinocéros; Rhinocéros, Linn.
Ces animaux, de la plus grande taille, à corps lourd et
trapu , sont depuis long-temps connus par la corne ou les cornes
dont la partie supérieure de leur museau est armée : ce sont
des animaux grossiers , qui vivent d'herbes et de jeunes
branches. Leur estomac est simple.
Les incisives supérieures, au nombre de deux , sont courtes,
larges et obtuses. Les deux inférieures sont longues, coni-
ques, couchées en avant et sans racines. Il n'y a point de ca-
nines, et les màchelières sont absolument semblables à celles
des damans.
Tous les pieds ont trois doigts, et la queue est courte et
rudimentaire.
Les sens passent pour être généralement obtus. Les yeux
ZOO 5ot,
sont petits; les oreilles pointues, de longueur médiocre et
très-mobiles; les narines sans mufle ; la langue douce, et quel-
ques poils seulement s'aperçoivent sur la peau.
On en connoit plusieurs espèces , qui sont toutes des partie^
méridionales de l'Afrique et de l'Asie.
II.? FAMILLE.
Les Proboscidiens.
Ceux-ci , ou les éléphans , qui sont les plus grands mammi-
fères terrestres, se distinguent exclusivement par la trompe
longue et mobile qui termine leur museau , et qu'ils emploient
également pour se défendre et pour saisir les objets. On sait
que leur corps est lourd et épais; mais qu'ils sont susceptibles
d'éducation et de se ployer jusqu'à un certain point à la do-
mesticité. Ils vivent en troupes, et chaque troupe est dirigée
par un vieux mâle. Ils n'ont que des incisives et des màche-
lières. Les premières consistent en deux longues défenses, qui
sortent en avant de la mâchoire supérieure et se recourbent
vers le haut. Les màchelières se composent de lames verti-
cales, formées chacune de substances osseuses, environnées
d'émail et liées par la substance corticale. Ces màchelières se
succèdent en se poussant d'arrière en avant, de telle fayon
qu'à mesure qu'une dent s'use , elle est poussée par celle qui
vient après, en sorte que les éléphans ont tantôt une, tantôt
deux màchelières de chaque côté des deux mâchoires. Les
premières de ces dents se composent de peu de lames, et
celles qui leur succèdent en ont toujours davantage, telle-
ment qu'à un certain âge elles en ont jusqu'à vingt.
Les éléphans ont cinq doigts à tous les pieds; mais ils sont
enveloppés dans des tégumens communs et ne se montrent
au dehors que par leurs ongles, qui, aux pieds de devant,
sont au nombre de cinq , mais ne sont qu'au nombre de
quatre, et même de trois, à ceux de derrière. La queue est
courte et rudimentaire.
L'odorat est le sens le plus délicat des éléphans , et ils flai-
rent par leur trompe, à l'extrémité de laquelle s'ouvrent les
narines ; leurs yeux sont petits; leurs oreilles larges ne forment
point de conques en avant ; elles sont appliquées sur les côtés
S'° ZOO
de la tête, à peu près comme celles de l'homme ; leur langue
est douce, épaisse et très-peu extensible, et quelques poils
seulement s'aperçoivent sur les diverses parties de leur corps.
Les organes génitaux de la femelle ont leur orifice à l'ex-
trémité d'une sorte de cône tronqué , formé par une exten-
sion de la peau et suspendu entre les jambes de derrière, et
ses mamelles sont pectorales. La verge du niàle est dans un
fourreau, suspendu également entre ses jambes de derrière,
et les testicules ne se montrent point au dehors.
Les Eléphans; Elephas , Linn.
Deux espèces d'éléphans sont connues et ne forment qu'un
genre , quoiqu'elles diffèrent par plusieurs caractères géné-
riques, mais surtout par les dents. Les eléphans d'Asie pré-
sentent à la surface de leurs màchelières, dès que la détrition
est commencée, des rubans transverses, ondoyans, et ceux
d'Afrique présentent des losanges.
III.e FAMILLE.
Les Solipèdes.
Les chevaux nous donnent généralement l'idée de ces ani-
maux, qui sont tous légers à la course, dont les proportions
annoncent la force et qui sont essentiellement herbivores. Ils
vivent en troupes, et chaque troupe a un mâle à sa tête. Ils
ont six incisives tranchantes à chaque mâchoire, et quelque-
fois une petite canine rudimentaire , qui manque souvent chez
les femelles. Les màchelières sont au nombre de six de chaque
côté des deux mâchoires; leur forme est carrée, et elles pré-
sentent sur leur couronne, par les lames d'émail qui s'y en-
foncent, quatre croissans, et en outre, dans les supérieures,
un petit disque à leur bord interne.
Les pieds ne montrent en dehors qu'un seul doigt, terminé
par un sabot ; mais ils ont en outre deux doigts rudimentaires,
cachés sous la peau.
Tous les sens des solipèdes paroissent être délicats. Leur œil
saillant et grand a la pupille horizontale. L'oreille, très-mo-
bile, est alongée: les narines sont sazis mufle et la langue est
très- douce.
ZOO 5<i
La vulve est simple ; la verge se dirige en avant; les testi-
cules sont dans un scrotum extérieur, et les mamelles sont
inguinales.
Les solipèdes ne forment qu'un seul genre.
Les Chevaux ; Equus , Linn.
Leurs caractères se confondent avec ceux de la famille.
Toutes les espèces paroissent être originaires du centre de
l'Asie et des parties méridionales et centrales de l'Afrique.
On sait que l'àne et le cheval sont devenus des animauv do-
mestiques , qui ont fourni de nombreuses variétés ou races.
X.e ORDRE.
LES RUMINAKS.
Ils forment un des ordres les plus naturels de la mamma-
logie. C'est à peine si l'on peut former des genres de leurs
nombreuses espèces. Tous sont exclusivement herbivores, et
s'ils diffèrent beaucoup par la force et la taille, ils différent
assez peu par le naturel.
Tous ont les mêmes màchelières , c'est-à-dire formées de
deux doubles croissans, dont la convexité est tournée en de-
dans dans les supérieures et en dehors dans les inférieures. On
sait qu'ils sont pourvus de quatre estomacs: la panse, le bon-
net, le feuillet et la caillette, et qu'après avoir avalé leur
nourriture une première fois, il lui font éprouver une se-
conde mastication en la ramenant dans leur bouche, ce qui
leur a valu le nom de ruminans.
Leurs pieds ne sont terminés que par deux doigts, pourvus
chacun d'un sabot ; mais un ou deux autres vestiges de doigts
qui se montrent quelquefois au dehors par des ergots, sont
cachés sous la peau.
Leurs sens sont assez délicats ; leurs yeux . grands et saillans ,
ont la pupille horizontale ; les oreilles sont alongées ; les na-
rines avec ou sans mufle; la langue douce ou rude, et le
pelage généralement épais.
Les organes génitaux varient beaucoup pour la forme ; mais
toutes les mamelles sont inguinales.
5ia ZOO
Ils se partagent en cinq familles, et se trouvent répandus
dans toutes les parties de la terre.
I.re FAMILLE.
Les Chameaux.
Ce sont de grands animaux à tête très-alongée , à hautes
jambes et à long cou, qui se distinguent de tous les autres
ruminans en ce qu'ils ont deux incisives crochues et deux
canines à la mâchoire supérieure, et six tranchantes et deux
canines à l'inférieure. Leur sabot a en dessus la forme d'un
ongle et la plante de leurs pieds est garnie d'une semelle
épaisse , mais flexible ; tous ont la verge dirigée en arrière
ils sont sans mufle , et leur langue est douce.
1." GENRE.
Les Chameaux proprement dits; Camelus , Linn.
Ils ont douze màchelières supérieures et dix inférieures ;
les premières petites et crochues; et leur dos est garni d'une
ou plusieurs bosses.
Ils sont de l'Asie centrale et de l'Afrique.
8.« GENRE.
Les Lamas; Aucheria, Illig.
Ils ne diffèrent des chameaux que parce qu'ils manquent
des deux premières màchelières crochues de ceux-ci , et qu'ils
n'ont point de bosses. Ils sont originaires des contrées les
plus élevées de l'Amérique méridionale.
IL* FAMILLE.
LES Chevrotains.
Ils sont, comme les familles suivantes, absolument privés
d'incisives supérieures , en ont huit à la mâchoire inférieure
et douze molaires à l'une et à l'autre mâchoire. Ce qui les
en distingue , sont deux longues canines crochues à la mâ-
choire d'en haut, qui descendent sur la lèvre inférieure et
sortent de la bouche , du moins chez les mâles , et ils ne for-
ment qu'un seul genre.
ZOO 5i3
Les Chevrotains proprement dits; Moschus, Linn.
Leurs caractères se confondent avec celui de la famille.
Une des espèces de ce genre est le porte-musc. Toutes sont
de l'Asie centrale ou méridionale.
III.e FAMILLE.
Les Girafes.
Outre leur taille, qu'elles doivent surtout à leurs longues
jambes et à leur long cou , elles ne diffèrent des chevrotains
qu'en ce qu'elles n'ont point de dents canines à la mâchoire
supérieure et en ce que leurs frontaux portent deux éminences
en forme de cornes, qui ne tombent point et restent toujours
recouvertes de la peau : elles ne forment aussi qu'un genre.
Les Girafes; Càmelopardalis , Linn.
Leurs caractères se confondent aussi avec ceux de la fa-
mille. On n'en connoit encore qu'une espèce , qui est de l'Afri-
que centrale et méridionale.
IV.e FAMILLE.
Les Cerfs.
Ils se distinguent de tous les autres ruminans en ce que les
mâles portent sur la tête des productions osseuses , auxquelles
on a donné le nom de bois, qui sont simples ou rameuses et
de formes très-diverses, et qui tombent et repoussent chaque
année. Les uns ont des mufles et d'autres n'en ont pas. Cer-
taines espèces, les mâles surtout, ont de petites canines,
tandis que d'autres en sont privées , et néanmoins ils ne sont
encore réunis qu'en un seul genre.
Les Cerfs ; Cervus , Linn.
Leurs caractères se confondent avec celui de la famille.
Les espèces sont répandues sur toutes les parties de la terre.
V.e FAMILLE.
Les Ruminans a cornes creuses.
Ils ont pour caractères communs, des cornes diversement
figurées , qui sont une production de la peau et qui semblent
59. ' 33
5;4 ZOO
formées de poils agglutinés les uns aux autres. Ces cornes sont
soutenues par un noyau osseux, qui naît des frontaux, et,
excepté dans une seule espèce , elles ne sont jamais qu'au
nombre de deux. Ce sont des armes puissantes pour ces ani-
maux.
Le nombre des espèces de ruminans à cornes creuses est
très-considérable et elles se présentent sous toutes sortes de
formes, depuis celle de la gazelle, remarquable par son élé-
gance et sa légèreté, jusqu'à celle du bœuf, remarquable
par sa masse et son épaisseur; mais entre ces deux extrêmes
se trouvent des intermédiaires si variés, qu'il est impossible
d'employer ce caractère pour distinguer génériquement entre
eux ces animaux, et il en est de même des cornes, de sorte
que jusqu'à présent il a été impossible de former parmi eux
des groupes génériques nettement caractérisés. Communément
on les partage en quatre genres : les antilopes, les chèvres,
les moutons et les bœufs, et comme les espèces d'antilopes
sont encore en très-grand nombre, on a essayé de les subdi-
viser par la forme des cornes; mais tous ces essais ne sont
point encore de nature à satisfaire la méthode naturelle, et
les naturalistes doivent encore chercher à découvrir quelles
sont les parties qui, chez ces animaux, sont propres à carac-
tériser les genres.
XI.e ORDRE.
Les CÉTACÉS.
Ils ont la forme générale des poissons : une tête grosse, at-
tachée sans cou à un corps très-alongé et conique, privé de
membres postérieurs et terminé par une nageoire horizon-
tale. Les membres antérieurs sont réduits à de simples na-
geoires; aussi ont-ils été long-temps classés parmi les poissons;
mais ils respirent par des poumons et ont le sang chaud ; ils
sont vivipares et allaitent leurs petits au moyen de leurs ma-
melles, qui sont pectorales, et leur cerveau est fort déve-
loppé : caractères exclusifs des mammifères.
Ils diffèrent beaucoup par les organes de l'alimentation :
les uns ont les dents plates et sont herbivores ; les autres les
ont coniques et se nourrissent de poissons ; enfin , les baleines
sont tout-à-fait privées de dents.
ZOO Sis
Leurs sens paroissent être fort obtus , quoiqu'on les con-
noisse fort peu : ils ont l'oeil petit ; l'oreille sans conque ex-
terne et n'ayant pour orifice extérieur qu'une ouverture pres-
que imperceptible ; la langue épaisse , douce et peu mobile :
le corps nu , et les narines ouvertes en dessus de la tête ou
du museau.
Ce sont des animaux peu connus. Dans quelques genres les
espèces paroissent très-nombreuses, et l'on a vu des baleines
de plus de cent pieds de longueur. Ils se partagent naturelle-
ment en trois familles.
I.re FAMILLE.
Les Cétacés herbivores.
Ils ont des mâchelières à couronne plate ou sillonnée. De
fortes moustaches garnissent les côtés du museau , et leurs na-
rines ne leur servent point à rejeter l'eau qui entre dans leur
bouche : ils forment trois genres.
1." GENRE.
Les Lamantins; Manatus, G. Cuv,
Ils ont dans leur jeunesse deux petites incisives supérieures,
qui tombent dès qu'ils atteignent l'âge adulte : ils sont en-
tièrement privés de canines et ont seize mâchelières à l'une
et à l'autre mâchoire, qui, par leur forme, rappellent celles
des tapirs, c'est-à-dire, qu'elles sont principalement compo-
sées de deux collines, séparées par un sillon profond.
Des ongles s'aperçoivent encore à l'extrémité des nageoires
antérieures, et la nageoire de la queue est arrondie ; ils n'ont
point de nageoires dorsales.
On croit en avoir distingué deux espèces, qui vivroient
à l'embouchure des fleuves ; l'une sur les côtes d'Afrique ;
l'autre sur les côtes de l'Amérique méridionale.
2.' GENRE.
Les Dugongs; Halicon, Ulig.
Ils ont six ou huit incisives inférieures, qui tombent dès
la première jeunesse, et quatre supérieures; deux qui sont
des défenses très-longues et droites, et deux rudimentaires ,
5i6 ZOO
qui ne subsistent pas. L'animal paroît se servir des premières
pour arracher les herbes, dont il fait sa principale nourriture.
Ils ont jusqu'à cinq molaires de chaque côté de Tune et de
l'autre mâchoire ; mais ce nombre est bientôt réduit à deux
parla chute des trois premières. Ces dents, à couronne plate ,
présentent une surface ovale, entourée d'émail.
Les nageoires antérieures n'ont point d'ongles, et la na-
geoire caudale est échancrée à sa partie moyenne.
Le museau, recouvrant les incisives supérieures, est très-
large et rappelle celui de l'hippopotame.
On n'en connoit qu'une espèce, qui est de la mer des
Indes.
3.e GENRE.
Les Stellères; Rytina, Illig.
D'après la connoissance trè^-imparfaite qu'on en a , ils pa-
roissent n'avoir de chaque côté des deux mâchoires qu'une
seule màchelière à couronne plate et formée de lames d'émail.
On n'en connoit qu'une espèce, qui a été aperçue près des
Kouriles.
II.e FAMILLE.
CÉTACÉS PISCIVORES.
Ils ont des dents de forme plus ou moins conique, ordi-
nairement aux deux mâchoires, et des évents, c'est-à-dire
des narines formées non - seulement pour la respiration ,
mais encore pour servir de conduits à l'eau qui pénètre dans
leur bouche quand ils saisissent leur nourriture , et qu'ils
doivent rejeter.
Ce sont des animaux dont les mouvemens sont d'une ex-
trême vélocité.
Ils se partagent en plusieurs genres.
1." GENRE.
Les Pauphins ; Delphinus , G. Cuv.
Ils ont des dents tout le long des deux mâchoires. Le mu-
seau prolongé en une sorte de bec et séparé brusquement du
front. Une nageoire dorsale. Le nombre des espèces de dau-
phins est très -grand.
ZOO 5i7
2.e GENRE.
Les Delphinorhynques; Delphinorhyncus , Blainv.
Ils ne diffèrent des dauphins qu'en ce que leur bec ne se
sépare point du front brusquement.
3.e GENRE.
Les Marsouins; Phocœna, Cuv.
Ils sont sans bec ; leur museau est court et uniformément
bombé avec le front ; ils ont aussi une nageoire dorsale.
4e GENRE.
Les Delphinoptères ; DelphinopLerus , Lacép.
Ce sont des marsouins sans nageoire dorsale.
5.' GENRE.
Les Hyperoodons ; Hyperoodon, Lacép.
Ils sont semblables aux dauphins , mais n'ayant qu'un très-
petit nombre de dents à la mâchoire inférieure.
III.e FAMILLE.
Les Narvals.
Ils se distinguent de tous les autres cétacés par les deux
longues défenses droites et pointues qui naissent de l'os in-
termaxillaire ; ils n'ont aucune autre dent , et ordinairement
une seule de leurs défenses se développe ; l'autre reste rudi-
mentaire.
Ces cétacés ne forment encore qu'un genre.
Les Narvals; Monodon, Linn.
Leurs caractères sont renfermés dans ceux de la famille.
On n'en connoit qu'une espèce du Nord,
IV,e FAMILLE.
Les Cachalots.
Ils se caractérisent par l'extrême longueur de leur tête et
par la grande largeur des maxillaires supérieures , comparées
à celles des maxillaires inférieures.
5i8 ZOO
Ils n'ont des dents persistantes qu'à la mâchoire inférieure ;
lesquelles , quand celle-ci se ferme , se logent dans des ca-
vités correspondantes de la mâchoire opposée. Ce sont eux
qui produisent le sperma ceti, et cette matière est contenue
dans la cavité considérable qui se trouve à la partie supé-
rieure de leur énorme tête. Ils n'ont point de nageoire dor-
sale.
Ce sont des animaux très-peu connus.
Les Physétères ; Physeteres , Lacép.
Ce sont des cachalots avec une nageoire dorsale.
V.e FAMILLE.
Les Baleines.
Ce sont les seuls cétacés à fanons; ils ont la tête aussi dis-
proportionnée que les cachalots , mais non par l'effet des ca-
vités, qui, chez ceux-ci, renferment le sperma ceuti, que les
baleines ne produisent pas. Les fanons sont des lames cornées,
garnies de franges sur leur bord, qui sont attachées de chaque
côté de la mâchoire supérieure et qui ferment la bouche sur
les côtés, ou plutôt qui y forment comme une espèce de peigne
frangé, au travers duquel l'eau peut s'écouler en partie; mais
non les petits animaux qui s'y trouvent et dont les baleines
se nourrissent. La mâchoire inférieure est sans dents ni fanons.
On en a formé deux genres.
t." GENRE.
Les Baleines proprement dites, Balœna , Linn.,
N'ont point de nageoires dorsales.
2.e GENRE.
Les Baleinoptères , Balenopterus, Lacép..
Ont une nageoire dorsale.
Tel est un des tableaux méthodiques qui résultent des prin-
cipes que nous avons établis au commencement de cet ar-
ticle : car la classification des mammifères peut différer sui-
vant le degré d'importance que l'on accorde à tel ou tel sys-
tème d'organes, relativement aux ordres ou aux genres ; et,
ZOO Sl9
comme ce point est loin d'être éclairci , et qu'il sera un sujet
très-important de recherches pour les naturalistes, tant qu'il
restera des recherches à faire en zoologie , les classifications
méthodiques des animaux sont deslinées à éprouver encore
de fréquentes modifications; d'autant plus qu'en dernier ré-
sultat elles ne sont qu'un résumé de la science dans toutes
ses parties.
J'aurois pu m'étendre davantage dans ce tableau , mettre
plus d'opposition entre les caractères pour les rendre plus
saillans , et surtout présenter ces caractères avec plus d'étendue
et peut-être de clarté; mais ayant dû renoncer à instruire en
détail, je n'ai plus eu pour objet que de faire connoitre l'esprit
de la mammalogie, et de donner un aperçu de sa méthode.
(F.C.)
ZOOMORPHOSE, Zoomorphosis. (Malacoz.) D'Argenville
et quelques auteurs qui ont adopté son système, ont em-
ployé cette dénomination composée , qui signifie forme ou
impression des animaux, pour désigner la partie de la Zoolo-
gie qui traite des animaux contenus dans les coquilles. On
trouve, en effet, à la fin de la Conchyliologie de d'Argenville,
un petit traité de Zoomorphose, où il a figuré tous les ani-
maux des coquilles qu'il a pu se procurer. Il en est même
quelques-uns que nous ne connoissons encore que d'après ses
figures, généralement assez mauvaises. (De B. )
ZOOMORPHYTES. (Foss.) Anciennement on donnoit ce
nom aux cailloux ou pierres dont la forme se rapprochoit
avec celle de quelque partie de l'homme ou des animaux.
(D. F.)
ZOON- VOGEL. (Orniih.) Nom hollandois du petit paon des
roses ou caurale. (Ch. D. et L. )
ZOONYCHON. (Bot. ) Ruellius cite ce nom synonyme du
Leontofodium (voyez ce mot) de Dioscoride, regardé géné-
ralement comme une plante composée ou s vnanthère ,filago
ieontopodium de Linnaeus, à laquelle la description de Diosco-
ride s'applique assez bien. Comme cependant le nom Ieonto-
podium signifie pied de lion, Brunsfelsle donnoit au pes leonis
des anciens; alchimilla des botanistes; en françois, pied-de-
lion : c'est peut-être pour cette raison qu'Adanson rapporte à
ce dernier le zoonickon. (J.)
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Z00PHAGES ( Ornith. ) , qui vit d'animaux, se dit de
tous les oiseaux qui se nourrissent de substances animales vi-
vantes, tels que les oiseaux de proie, ceux qui recherchent
les insectes, etc. (Ch. D. et L. )
ZOOPHTALMON. {Bot.) Ce nom grec étoit donné an-
ciennement, suivant Ruellius et Mentzel , à la grande jou-
barbe, sempervivum , qui étoit Yaieizoon de Dioscoride. P.
Browne a nommé aussi zoophtalmum le dolichos urens de Lin-
naeus, maintenant reporté au Mucuna. Voyez ce mot. (T. )
K1N DU CINy UANTE-NEU VIEME VOLUME.
STRASBOURG, de l'imprimerie Je F. G. Levrallt, impr. du Roi.
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OUVRAGES NOUVEAUX
Que l'on trouve chez les mêmes libraires à Strasbourg et à Paris,
et à la Librairie Parisienne à Bruxelles.
LETTRES SUR L'ORIENT, écrites pendant le cours des
années 1827 et 1828; par le baron TH. REîVOUAJlD UIZ
BU3SIERRE , Secrétaire d'ambassade.
Les Lettres sur l'Orient composeront a vol. in-8.° de teste,
qui ont paru et qu'où peut acheter séparément. Les originaux des
planches ont été dessinés d'après nature par Tauteur ; l'exécution
des lithographies est confiée aux artists les plus distingués de la
capitale, tels que MM. Villeneuve, Adam, Bichebois, Deroi,
Sabatier, etc. Elles seront toutes imprimées sur papier rie Chine,
et paraissent en livraisons, chacune de quatre planches in-folio
grand-raisin. Le nombre des livraisons sera de six à dit au plus,
il en a paru deux.
TRAITÉ DE CHIMIE MINERALE , VEGETALE ET
ANIMALE, par j. J. BERZELïUS ; traduit par A. J. L.
Jourdan, sur les manuscrits inédits de l'auteur, et en partie
sur la dernière édition allemande. 8 fort vol. iu-8.°, avec pi.
Les quatre premiers comprendront la chimie minérale , les
tomes V et VI la Chimie végétale, et les deux derniers la Chimie
animale, avec un manuel alphabétique, etc.
Le premier volume , accompagné de trois planches , est en
vente; il en paraîtra un tous les mois, et l'ouvrage entier sera
publié dans l'année 1829.
TABLEAU DES TERRAINS QUI COMPOSENT L'É-
CORCE DU GLOBE , ou Essai sur la structure de la partie
connue de la terre; par ALEXANDRE BRONGNIART ; in-8.°
HISTOIRE NATURELLE DES POISSONS, ouvrage con-
tenant plus de cinq mille espèces de ces animaux, décrites
d'après naliue et distribuées conformément à leurs rapports
d'organisation, avec des observations sur leur anatomie et des
recherches criîi q ues sur leur nomenclature ancienne et moderne ,
par M. le baron CUVIER, secrétaire perpétuel de l'académie des
sciences, etc. ; et par M. VAEENC1ENNES, aide-naturaliste au
Muséum royal d'histoire naturelle; i5 à 20 vol. in-8." ou in-4.°
MISE EN VENTE DU TROISIÈME VOLUME.
La publication se fait par livraisons d'un volume de texte, avec
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en trois mois.
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