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Full text of "Dictionnaire des sciences naturelles, dans lequel on traite méthodiquement des différens êtres de la nature, considérés soit en eux-mêmes, d'après l'état actuel de nos connoissances, soit relativement à l'utilité qu'en peuvent retirer la médecine, l'agriculture, le commerce et les artes. Suivi d'une biographie des plus célèbres naturalistes"

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DICTIONNAIRE      I 


DES 


SCIENCES  NATl  AELLES, 


DANS    LEQUEL 

ON  TRAITE  MÉTHODIQUEMENT  DES  DIFFBRENS  ÊTKE3  DE  LA  NATURE, 
CONSIDÉRÉS  SOII  EN  EUX-MÊMES,  D'APRES  l'ÉTAT  ACTUEL  DE  NOS 
CONNOiSSANCES.  SOIT  RELATIVEMENT  A  L'UTILITE  Qu'en  PEUVENT 
RETIRER  LA  MÉDECINE,  l'aGRICUI.TURE  ,  LE  COMMERCE  ET  LES  ARTS. 

SUIVI   D'UNE   BIOGRAPHIE   DES    PLUS    CÉLÈBRES 
NATURALISTES. 


Plusieurs  Professeurs  du  Jardin  du  Roi  et  des  principales 
Écoles  de  Paris. 

TOME   CINQUANTE-NEUVIÈME. 


m 


WAA-ZOOP. 


F.  G.  Lbvratjlt,  Éditeur,  à  STRASBOURG, 

et  rue  de  la  Harpe,  N.°  81,  à  PARIS. 
Le  Normant,  rue  de  Seine,  N.°  8,  à  PARIS, 

1829, 


m 


LIBRARY     OF 


IQ85-IQ56 


DICTIONNAIRE 


DES 


SCIENCES  NATURELLES. 


TOME  LIX. 


WAiV  =  ZOOP. 


Le  nombre  d?  exemplaires  prescrit  par  la  loi  a  été  dé" 
posé.  Tous  les  exemplaires  sont  revêtus  de  la  signature 
de  l'éditeur. 


DICTIONNAIRE 


DES 


SCIENCES  NATURELLES 


DANS    LEQUEL 

ON  TRAITE  MÉTHODIQUEMENT  DES  DIFFÉRENS  ÊTRES  DE  LA  NATURE, 
CONSIDÉRÉS  SOIT  EN  EUX-MÊMES,  d'aFRES  l'ÉTAT  ACTUEL  DE 
NOS  CONNOISSANCES,  SOIT  RELATIVEMENT  A  INUTILITÉ  Qu'en 
PEUVENT  RETIRER  LA  MÉDECINE,  l'aGRICULTURE  ,  LE  COMMERCE 
ET    LES    ARTS. 

SUIVI  D'UNE  BIOGRAPHIE  DES  PLUS   CÉLÈBRES 
.       NATURALISTES. 

Ouvrage  destiné  aux  médecins,  aux  agriculteurs,  aux  commerçans, 
aux  artistes,  aux  manufacturiers,  et  à  tous  ceux  qui  ont  intérêt 
à  connoître  les  productions  de  la  nature,  leurs  caractèresgénériques 
et  spécitiques,  leur  lieu  natal,  leurs  propriétés  et  leurs  usages. 

PAR 

Plusieurs  Professeurs  du  Jardin  du  Roi,  et  des  principales 
Ecoles  de  Paris. 


TOME  CINQUANTE-NEUVIEME. 


F.  G.  Levrault,  Editeur,  à  STRASBOURG, 

et  rue  de  la  Harpe,  N.°  81,  à  PARIS. 

Le  Noumant,  rue  de  Seine,  N.°  8 ,   à  PARIS. 

1829. 


Liste  des  Auteurs  par  ordre  de  Matières. 


Physique  générale. 

M.   LACROIX  ,    membre   de  l'Académie  des 
Collège     de 


(L.) 


professeu 


Chi 


M.  CIIEVREUL,  membre  de  l'Académie  des 
sciences,  professeur  au  Collège  royal  de 
Charlemagne.   (Cb.) 

Minéralogie  et   Géologie. 

M.  Alevand.  BRONGNIART,  membre  de 
l'Académie  royale  des  Sciences  ,  professeur 
de  Minéralogie  au  Jardin  du  Roi.  (B.j 

M.  BKOCHANT  DE  V1LLIERS  ,  membi 
de   l'Académie  des  Sciences.    (  B.  de  V.  ) 

M.  DE  FRANCE,  membre  de  plusieurs 
Sociétés  savantes.  (D.  F.) 

Botanique. 

M.  DESFONTA1NES,  membre  de  l'Académie 
des  Sciences.   (Desp.) 

M.  DE  JUSSIEU,  membre  de  l'Académie  des 
Sciences,  professeur  au  Jardin  du  Roi.  (J.) 

M.  1MIRBEL,  membre  de  l'Académie  des 
Sciences  ,  professeur  à  la  Faculté  des 
Sciences.   (B.  M.) 

M.  HENRI  CASSINI  ,  associé  libre  de  l'Aca- 
démie des  sciences,  membre  étranger  de  la 
Société  Linnéennc  de  Londres.  (H.  Cass.) 

M.  LEMAN,  membre  de  la  Société  pbiloma- 
tiquc  de  Paris.  (Le™.) 

M.   LOISEI.EUR    DESLONGCHAMPS 
membre  de  plusiem 


Zoologie  générale,  Anatomie  et 
Physiologie. 
M.  G.   CUVIER  ,   membre  et  secrétaire  per- 
pétuel de  l'Académie  des  Sciences,  prof,  au 
Jardin  du  Roi,  etc.  (G.  C.  ou  CV.  ou  C.) 
M.   FLOURENS.   (F.) 

Mammifères. 
M.  GEOFFROY  SAINT-HILAIRE,  membre 
de  l'Académie  des  Sciences,  prof,  au  Jardin 
du  Roi.  (G.) 

Oiseaux. 
M.   DUMONT  DE  S."  CBOIX  ,    membre   de 
plusieurs  Sociétés  savantes.  (Ce.  D.) 

Reptiles  et  Poissons. 

M.   DE  LACEPÈDE,   membre  de  l'Académie 

des  Sciences,  prof,  au  Jardin  du  Roi.  (L.  L.) 

M.  DUMÉRIL,  membre  de  l'Académie  de» 
Sciences,  professeur  au  jardin  du  Roi  et  à 
l'École  de  médecine.  (C.   D.) 

M.  CLOQUET,  Docteur  en  médecine.  (H.  C.) 
Insectes. 


M.  DUMÉRIL, 
Sciences  ,   professe 
l'Ecole  de  médecir 


aerubre    de   l'Académie  de 
rdin  du   Roi  et  ; 


Docteur  c 
Sociétés 


mlrciue 


s.  (L.  D.) 

M.  MASSEY.  (Mass.) 

M.   POIRET,  membre  de  plusieurs  Sociétés 

savantes    et    littéraires  ,     continuateur     de 

lopédie  botanique.  (Poik.) 


FEnc 


(C.  D.) 
Crustacés. 
M.  W.  E.  LEACH,  membre  de  la  Société  roy. 
de  Londres,   Correspond,  du  Muséum  d'his- 
toire  naturelle  de  France.  (  W.   E.   L.  ) 

M.    A.   G.  DESMAREST,  membre   titulaire 

de  l'Académie  royale  de  médecine,  profes- 
seur à  l'école  royale  vétérinaire  d'Alfort  , 
membre  correspondant  de  l'académie  des 
Sciences,    etc. 

Mollusques ,   Vers  et  Zoophytes. 

M.  DE  BLAIN  VILLE,  membre  de  l'Académie 
des  Sciences,  professeur  à  la  Faculté  des 
Sciences.  (De  B.) 


de   la 


chargé    de 


M.   DE    TUS  SAC,    membre   de    plusieurs       M.  TCRPIN, 
Sociétés   savantes,   auteur  de  la   Flore   des  l'exécution  des  dessi 
Antilles.   (De  T.) 

MM.  DE  HUMBOLDT  et  RAMOND  donneront  quelques  articles  sur  les  objets  nouveaux 
qu'ils  ont  observés  dons  leurs  voyages,  ou  sur  les  sujets  dont  ils  se  sont  plus  particuliè- 
rement occupés.    M.   DE    CANDOLLE  nous   a   fait   la    même   promesse. 

M.  PRÉVrOT  a  donné  l'article  Océan;  M.  VALENCIENNES  plusieurs  articles  d'Orni- 
tbologie  ;  M.   DESPORTES  l'article  Pigeon  domestique  ,   et  M.  LESSON  l'article  Pluvier. 

M.  F,  CUVIER,  membre  de  l'académie  des  Sciences,  est  chargé  delà  direction  géné- 
rale de  l'ouvrage,  et  il  coopérera  aux  articles  géuéraux  de  zoologie  et  à  l'histoire  des 
man.mifères.   (  F.    C.  ) 


DICTIONNAIRE 

DES 

SCIENCES  NATURELLES. 

WAC 

W  AALIA.  (Ornith.)  Bruce  a  décrit  sous  ce  nom,  dans  son 
Voyage  en  Abyssinie,  une  espèce  de  pigeon,  qui  est  le  co- 
lumba  abyssinica  de  Latham.   (  Ch.  D.  et  L.  ) 

"WAC  (Bot.)  Le  bananier  est  ainsi  nommé  à  Tripoli  et  dans 
la  Syrie,  suivant  Rauwolf.  (  J.  ) 

WACCAT.  (Bot.)  Voyez  Pitada.  (J.) 

WACERONE.  (  Ornith.  )  Nom  de  la  lavandière  dans  l'En- 
cyclopédie. (Ch.  D.  et  L.) 

WACHENDORFE,  TVachendorfia.  (Bot.)  Genre  de  plantes 
monocotylédones,  à  fleurs  incomplètes,  polypétalées,  de  la  fa- 
mille des  iridées?  de  la  triandrie  monogynie  de  Linnseus,  offrant 
pour  caractère  essentiel:  Une  spathe  univalve  pour  calice; 
une  corolle  irrégulière  à  six  pétales;  les  trois  supérieurs  re- 
dressés, les  inférieurs  étalés;  trois  élamines  fertiles,  inclinées; 
deux  ou  trois  autres  fîlamens  stériles  (nectaire,  Linn.)  ;  un 
ovaire  supérieur;  un  style  incliné;  un  stigmate  simple  ;  une 
capsule  à  trois  loges ,  à  trois  valves. 

"Wachendorfe  en  thyrse  :  IVachendorfia  thyrsiflora,  Linn., 
Spec;  Lamk. ,  lll.  gen.,  tab.  44,  fig.  2  ;  Bot.  Magaz.,  tab.  160; 
Red.,  Lil.,  tab.  o,5.  Cette  plante  a  des  racines  tubéreuses: 
elles  produisent  une  hampe  velue,  un  peu  tomcnteuse,  gar- 
nie a  sa  base  de  feuilles  ensiformes,  engainantes  à  leur  partie 
inférieure,  glabres,  pliées,  à  cinq  nervures;  les  feuilles  des 
tiges  courtes,  éparses ,  en  forme  d'écaillés.  Les  fleurs  sont 
alternes,  réunies  en  épis  rameux,  alongés,  situés  à  l'extré- 
mité des  rameaux;  le  rachisest  anguleux,  divisé  vers  sa  base 
59.  1 


WAC 

en  deux  ou  trois  rameaux  et  plus,  flexueux,  tomenteux. 
Chaque  fleur  est  pédicellée  ,  accompagnée  d'une  bractée  , 
velue,  lancéolée,  delà  longueur  des  fleurs.  Les  pétales  sont 
lancéolés,  presque  cunéiformes,  aigus;  les  étamines  étalées, 
plus  courtes  que  la  corolle.  Cette  plante  croitau  cap  de  Bonne- 
Espérance.  On  la  cultive  au  Jardin  du   Roi. 

Wachendorfe   paniculée:    Wachendorjia  paniculaia,  Linn., 
Spec.  ;  Lamk. ,  III.  gen. ,  tab.  5 4  ,  fig.  1  ;  Bot.  Magaz. ,  tab.  6  1  6  ; 
Smith  ,   Icon.  pict.,    tab.  5.   Cette  plante  produit  de  ses  ra- 
cines   une  hampe  droite;  ses  feuilles  radicales  sont  disposées 
sur  deux  rangs  presque  opposés,  verticales,  trois  fois  plus  pe- 
tites que  celles  de  l'espèce  précédente.  Les  feuilles  caulinaires 
sont   peu  nombreuses  ,  petites  ,  sessiles  ,  éparses  ,  linéaires 
un   peu  aiguës.  Les  fleurs  sont   disposées  en    un   épi  droit 
alongé,  terminal,  composé  de  très-petites  grappes  latérales 
pubescentes,  munies  de  bractées  oblongues,   aiguës.  La  co- 
rolle est  petite,  jaune  en  dedans,  pubescente  et  rougeàtre 
en  dehors  ;  les  pétales  sont  en  ovale  renversé.  Cette  phinte 
est  cultivée  au  Jardin  du  Roi  ;  elle  est  originaire  du  cap  de 
Bonne -Espérance. 

Wachendorfe  velue:  TV  achendorfia  hirsuta ,  "Willd.,  Spcc; 
Andr. ,  Bot.  repos.,  tab.  098;  Rudb.,  Elys.,  2,  fîg.  10.  Cette 
plante  a  des  racines  tubéreuses  et  tuniquées,  qui  produisent 
une  hampe  droite,  velue,  haute  d'environ  un  pied  et  demi, 
cylindrique  à  sa  base  ,  triangulaire  à  la  partie  supérieure  qui 
supporte  les  fleurs.  Les  feuilles  radicales  sont  plissées ,  ensi- 
formes,  glabres  à  leur  base,  velues  à  leur  partie  supérieure, 
rétrécies  vers  le  sommet,  marquées  de  trois  nervures  longi- 
tudinales plus  saillantes  que  les  autres;  les  feuilles  caulinaires 
éparses ,  fort  petites.  Les  fleurs  sont  disposées  en  épis  paniculés, 
étalés,  situés  à  l'extrémité  des  hampes.  Les  pédoncules  sup- 
portent quatre  a  cinq  fleurs  unilatérales,  pédicellées,  accom- 
pagnées de  bractées  velues,  lancéolées;  la  corolle  est  d'un  pour- 
pre violet.  Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

Wachendorfe  a  feuilles  de  graminée  ;  IVacliendorfia  gra- 
minifotia,  Linn.  fils,  Suppl. ,  101.  Ses  hampes  sont  droites, 
simples,  cylindriques  a  leur  partie  inférieure.  Les  feuilles 
radicales  s engaïnent  les  unes  les  autres,  et  enveloppent  la 
partie  inférieure  des  hampes  :  elles  sont  étroites,  alongées, 


WAD  3 

assez  semblables  à  celles  des  graminées,  glabres,  nerveuses, 
entières,  aiguës;  celles  des  tiges  sont  fort  petites,  éparses,  peu 
nombreuses.  Les  fleurs  sont  disposées  en  une  panicule  étalée , 
composée  de  plusieurs  épis.  Cette  plante  croît  au  cap  de 
Bonne -Espérance. 

Wachendorfe  fluette;  T'Vachendorfia  tenella,  "YYilId.  ,5p.,  i, 
pag.  24g.  Dans  cette  plante  les  hampes  sont  droites,  presque 
cylindriques  ,  accompagnées,  à  leur  base  ,  de  feuillesengainées 
les  unes  dans  les  autres  par  leur  partie  inférieure,  étroites, 
linéaires,  entières,  glabres  à  leurs  deux  faces,  marquées  de 
trois  nervures  plus  saillantes;  les  feuilles  des  tiges  sont  petites, 
éparses,  peu  nombreuses.  Les  fleurs  sont  disposées  en  une 
panicule  étalée,  composée  de  quelques  épis  partiels.  Cette 
plante  croît  au  cap  de  Bonne -Espérance.   (Poir.) 

WACHTELKŒNIG.  (Ornith.)  Nom  allemand  du  rallia  crex 
ou  râle  des  genêts,  type  du  genre  Ortygomefra.  (Ch.  D.  et  L. ) 

WAD.  (Min.)  C'est  le  nom  que  les  minéralogistes  angiois, 
et  quelques  minéralogistes  allemands,  tels  que  M.  Hausmann , 
donnent  au  manganèse  que  nous  avons  décrit  sous  le  nom  de 
Manganèse  oxidé  terne,  à  l'article  Manganèse,  et  qui  est  un 
oxide  hydraté  de  manganèse. 

Cet  oxide  terreux  ou  ocreux,  comme  le  désignent  les  mi- 
néralogiesangloises  (Jameson)  et  allemandes (Hal-mann).  entre 
comme  partie  composante  essentielle  dans  la  poterie  de  grès 
noire,  faite  par  Wegdwood  et  ses  successeurs.  (B.) 

WADAMBU.  {Bot.)  Voyez  Wadapu.  (  J.  ) 

WADAPU.  (Bot.)  Nom  malabare,  cité  par  Rhéede,  du 
gomphrena  globosa.  C'est  le  wadambu  de  l'île  de  Ceilan,  suivant 
Linnœus.  (J.  ) 

WADDAGHAS.  (Bot.)  La  rose  de  Chine,  hibiscus  rosa  si- 
nensis ,  est  ainsi  nommée  à  Ceilan ,  suivant  Hermann.  (J.) 

WADDERGAT.  (Ornith.)  Nom  anglois  employé  par  les 
colons  du  port  Jackson  pour  désigner  les  alouettes  de  mer  ou 
les  sanderlings.  (Ch.  D.  et  L.) 

WADOUKA.  (Bot.)  L'arbre  du  Malabar,  désigné  sous  ce 
nom  par  Rhéede,  a  le  tronc  élevé,  les  rameaux  garnis  de 
petites  épineséparses,  les  feuilles  simples  et  alternes.  Ses  fleurs, 
disposées  en  grappes  terminales  et  axillaires  très-làches,  ont 
un  calice  à  quatre  divisions  et  quatre  pétales,  et  son  fruit 


4  WAD 

est  une  baie  sphérique,  contenant  trois  noyaux  et  probable- 
ment à  trois  loges.  Rhéede  ,  en  le  décrivant  ainsi,  dit  que 
son  fruit  ressemble  à  celui  du  nialel,  que  nous  avons  rappro- 
ché du  Lansium  ou  Lansa  (voyez  ce  mot)  ,  genre  voisin  du 
Cookia  dans  les  aurantiacées.  Dirigés  par  cette  indication  , 
nous  retrouvons  dans  celte  famille  le  genre  Atalantia  de  Cor- 
rea  (Limonia  monophylla  de  Linnasus),  qui  a  les  feuilles  sim- 
ples ,  quatre  pétales,  huit  étamines  et  une  baie  à  quatre  loges 
monospermes.  Ne  pourroit-on  pas  en  conclure  que  le  wa- 
douka  doit  lui  être  réuni  ou  former  un  genre  très-voisin  P  (J.) 

WADUR.  (Mamm.)  Nom  suédois  du  bélier.  (Desm.) 

~WJE.LJEMÏ11LLA.  (Bot.)  Suivant  Linnasus,  ce  nom  est  donné, 
dans  l'ile  de  Ceilan,  à  un  arbre  qu'il  regarde  comme  une  va- 
riété du  chalef,  elœagnus  latifolia.  (J.  ) 

W^LHAPPU,  K1R1ANGURA.  (Bot.)  Noms  cités  par  Her- 
mann  d'un  apocin  de  l'île  de  Ceilan.  (J.) 

"WjELKjEPPETHYA.  (Bot.)  C'est  à  Ceilan  la  même  plante 
que  le  Cappathya.  Voyez  ce  mot.  (J.) 

W^LKAHABILYA.  (Bot.)  Nom  donné ,  dans  l'île  de  Cei- 
lan.  suivant  Linnaeus,  à  son  Tragia  involucrata ,  genre  d'eu- 
phorbiacées.  (J.) 

WjELMENDYA.  (Bot.)  Voyez  Mendya.  (J.) 

WiELMINDI.  (Bot.)  Nom  du  ceanothus  asiaticus  à  Ceilan, 
Suivant  Hermann.  Il  cite  encore  un  autre  wœlmindi ,  nommé 
aussi  walmedya ,  qui  n'est  point  rapporté  à  un  genre  connu, 
et  qui,  ayant  les  feuilles  opposées,  n'est  probablement  pas 
congénère  du  précédent,  ni  du  wœlmendya.  ou  Mendya  (voyez 
ce  mot),  autre  plante  de  la  même  île.  (J.  ) 

W6ELÙNDU.  (Bot.)  Nom  du  dolichos  scarabœoides  à  Cei- 
lan,  suivant  Hermann.  (J.) 

WyEMBU.  (Bot.)  Vacorus  calamus  porte  ce  nom  au  Mala- 
bar. (Lem.) 

W/ERANYA.  (Bot.  )  Vhedyotis  fruticosa  est  ainsi  nommé 
à  Ceilan,  suivant  Hermann.  (J.) 

Wj'ËRELAGHAS.  (Bot.)  Nom  du  dodonea  viscosa  à  Ceilan, 
cité  par  Hermann.  (J. ) 

WiETHAKOLA".  (Bot. )  A  Ceilan  on  nomme  ainsi  le  mo- 
mordica  /////'a,  suivant  Hermann.  (J.) 

YV./ETHAKYA.  (Bot.)  C'est  sous  ce  nom  qu'est  connu  à 


WAG  5 

Ceîlan ,  selon  Hermann  ,  un  végétal  pris  d'abord  pour  un 
Bromelia,  et  reconnu  ensuite  pour  le  vacoua  de  Madagascar, 
ou  laida  du  Malabar,  pandanus  odoratissimus.  (J.) 

WJE-WJEL.  (Bot.)  Nom  du  rotang,  calamus ,  à  Ceilan , 
suivant  Hermann.  (J.) 

WAFFIS.  (  Ornith.  )  Nom  d'une  espèce  de  canard  ,  à  la  baie 
d'Hurlson.  (Ch.  D.  et  L.) 

WAGA.  (Bol.  )  La  plante  que  Rhéede  cite  sous  ce  nom, 
dans  VHort.  malab.,  est  une  espèce  d'acacia  sans  épines,  à 
feuilles  bipennées,  à  fleurs  disposées  non  en  tête,  mais  en 
épis  lâches,  et  à  gousses  aplaties ,  larges  et  assez  longues.  Ces 
gousses  ressemblent  à  celles  de  Yacacia  lebbeck ,  mais  il  n'a  ni 
le  même  feuillage,  ni  les  fleurs  en  tête,  et  il  doit  être  une 
espèce  nouvelle,  qu'il  ne  faudroit  point  confondre  avec  l'a- 
cacia  vaga,  dont  les  fleurs  sont  aussi  en  tête.  (J.) 

WAGEL-KUTTU-PEGANDEI.  (Bot.)  Nom  du  stemodia 
aquatica  de  "Willdenow,  dans  la  langue  tamoule.  (J.) 

WAGELL.  (Ornith.)  Nom  usité  dans  le  comté  de  Cor- 
nouailles  pour  désigner  le  ganet  ou  goè'land,  variété  du  genre 
Larus.  (  Ch.  D.  et  L.) 

WAGELLUS  CORNUBENSIUM.  (Ornith.)  Nom  adopté  par 
Ray  pour  désigner  le  goè'land  grisard,  suivant  Sonnini.  (Ch. 
D.  et  L.) 

WAGNÉRITE.  (Min.)  C'est  le  nom  que  M.  Fuchs  a  donné 
à  un  minéral  encore  très-rare,  et  dont  il  a  fait  une  espèce,  en 
la  dédiant  à  M.  Wagner  de  Munich  '.  D'après  le  résultat  de 
son  analyse,  ce  seroit  un  phosphate  de  magnésie,  mélangé  ou 
combiné  avec  environ  3o  parties  pour  100  de  fluate  de  magné- 
sie. La  wagnérite  est  une  substance  d'aspect  lithoïde,  à  cassure 
vitreuse  et  inégale,  translucide  et  de  couleur  grise  ou  jaunâ- 
tre ;  elle  ne  s'est  encore  offerte  qu'à  l'état  cristallin.  Les  formes 
régulières  dérivent  d'un  prisme  rhomboidal  à  base  oblique , 
dont  les  faces  latérales  font  entre  elles  un  angle  de  g5°  25' 
(Lew).  Sa  dureté  est  supérieure  à  celle  de  l'apatite,  et  in- 
férieure à  celle  de  felspath  adulaire.  Sa  pesanteur  spécifique 
est  de  3,n  (Fochs).  Traitée  seule  au  chalumeau,  elle  fond 

i    Journal  de  Schweigger,  tom.  3  ,  p.  269. 


6  WAG 

avec  difficulté  en  un  globule  vitreux  d'un  gris  verdâtre  :  avec 
le  borax,  elle  fond  aisément  en  un  verre  transparent. 

Composition  ==   M3P2.    Berzelius. 


Acide 

phospho- 

rique. 

Acide 
fluorique. 

Magnésie. 

Oxide  de 
fer. 

Oxide   de 
Manganèse. 

Auteur. 

4l,73 

6,5o 

46,66 

5,00 

o,5o 

Fuchs. 

La  wagnérif  e  a  été  trouvée  d'abord  dans  la  vallée  de  Hollgra- 
ben,  près  de  Wcrfen  ,  dans  le  Salzbourg:  elle  y  est  dissémi- 
née au  milieu  de  petites  veines  irrégulières  de  quarz,  qui 
traversent  un  phyllade.  On  l'a  retrouvée  depuis  dans  les  États- 
Unis  d'Amérique.  (Delafosse.  ) 

WAGN-HUALUR.  (Mamm.)  Ce  nom  norwégien  est  ap- 
pliqué à  un  cétacé  du  genre  Dauphin.  (Desm.) 

WAGORA.  (  Ichthyoï.  )  Nom  polonois  de  l'anguille.  (H.  C.) 

WAGTHOND.  (Mamm.)  Le  dogue  ordinaire  porte  ce  nom 
en  Hollande.  (Desm.) 

"WAHLBOME,  JValûbomia.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dico- 
tylédones,  à  ileurs  complètes,  polypétalées,  régulières,  de 
ïa  famille  des  rosacées,  de  la  polyandrie  tétragjnie,  dont  le 
caractère  essentiel  consiste  dans  un  calice  persistant,  à  quatre 
divisions  profondes;  quatre  pétales;  un  grand  nombre  d'éta- 
inines  insérées  sur  le  réceptacle;  les  anthères  petites,  glo- 
buleuses; quatre  ovaires  connivens,  supérieurs:  quatre  styles 
persistans  ;  le  fruit  paroît  être  une  capsule  oblongue. 

Ce  genre  est  tellement  rapproché  des  tetracera  ,  qu'il  est 
très-probable  qu'il  y  seroit  réuni,  si  le  fruit  étoit  mieux 
connu  :  d'ailleurs  je  soupçonnerois  que  le  fruit  doit  être 
composé  de  quatre  capsules,  peut-être  réunies,  d'après  le 
caractère  de  l'ovaire. 

"Wahlbome  des  Indes  :  W 'àhlbomia  indica,  Thunb.  ,  Act. 
Holm.,  1790,  tab.  9;  Lamk.,  lll.  gen.,  tab.  485.  Arbrisseau 
à  tige  drcite,  cylindrique,  divisée  en  rameaux  alternes, droits, 
étalés,  couverts  de  poils  cendrés.  Les  feuilles  sont  alternes, 
médiocrement  pétiolées,  ovales-elliptiques,  presque  lancéo- 
lées, entières  à  leur  partie  inférieure,  dentées  en  scie  à  leur 
bord  supérieur,  un  peu  velues,  acuminées,  longues  d'envi- 


WAK  7 

ron  trois  pouces,  rétrécies  à  leur  base  en  un  pétiole  court; 
il  y  a  des  stipules  sessiles,  lancéolées,  caduques.  Les  fleurs  sont 
terminales,  réunies  en  une  ombelle  simple  ou  composée  ;  cha- 
que ombelle  a  environ  quatre  fleurs;  les  pédoncules  sont  alon- 
gés,  filiformes  ,  un  peu  velus,  étalés,  dépourvus  de  bractées. 
Le  calice  est  composé  de  quatre  folioles  ovales -lancéolées, 
un  peu  aiguës;  la  corolle  a  quatre  pétales,  de  la  forme  et 
de  la  longueur  des  folioles  du  calice;  les  étamines  sont  nom- 
breuses, plus  courtes  que  la  corolle;  il  y  a  quatre  styles  su- 
bulés,  persistans;  les  stigmates  sont  courts.  Cette  plante  croit 
aux  Indes  orientales,  et  à  file  de  Java.  (Poir.) 

WAHLBOM1A.  (Bot.)  Ce  genre  de  Thunberg  a  été  réuni, 
par  M.  De  Candolle ,  au  Tigarea  d'Aublet,  dans  les  dillénia- 
cées.  (J.) 

WAHLENBERGIA.  (Bot.)  M.  Schrader  sépare  sous  ce  nom 
le  campanula  lobelioides ,  quia  la  corolle    en   entonnoir.  (J.) 

WAIJAPALI.  (Bot.)  Voyez  Gajapala.  (J.) 

WAINSCOTTED  WRASSE.  (Ichthjol.)  Nom  anglois  du 
labre  boisé,  décrit  dans  ce  Dictionnaire,  tom.  XXV,  pag.  21. 
(H.C.) 

WAITZIA.  (Bot.)  Plante  de  la  Nouvelle-Hollande  qui,  se- 
lon Venland  (pi.  42),  constitue  un  genre  dans  la  syngénésie 
égale  et  dans  la  famille  des  cinarocépliales.  Ses  caractères  sont: 
Calice  commun  ,  imbriqué  d'écaillés  coloriées  ,  pédiculées  , 
spathulées  ,  dentées,  aiguës,  barbues  sur  leur  pédicule,  les 
intérieures  plus  longues  ;  corolle  en  massue  et  à  cinq  divi- 
sions ;  semences  oblongues,  surmontées  d'une  aigrette  stipi- 
tée ,  à  deux  poils  plumeux.  (Lem.) 

WAJEL-KATTU-PANGAMDEI.  (Bot.)  Dans  la  langue  ta- 
moule  ,  dans  l'Inde,  on  nomme  ainsi  le  stemodia  aquatica  , 
Willd.,  plante  aquatique  qui  croit  aux  environs  de  Tranque- 
bar,  et  qui  ne  paroit  pas  être  un  stemodia.  (Lem.) 

WAJER-VISCH.  (lchthyol.)  Un  des  noms  hollandois  du 
monacanthe  velu  ,  dont  a  parlé  Valentin.  Voyez  Monacanthe> 
(H.  C.) 

WAKE.  (  Ornith.)  On  donne  ce  nom  dans  l'Histoire  géné- 
rale des  voyages  (tom.  3  ,  p.  5io)  ,  et  aussi  celui  de  alcaviak, 
à  un  oiseau  que  nous  croyons  être  la  grue  couronnée  ou 
demoiselle  de  Numidie.  (Lesson.) 


8  WAK 

WAKE.  (Mm.)  Voyez  Vake.  (B.) 

WALAN.  (Bot.)  Voyez  Tjerlanc.  (J.) 

WALANGHUNA.  (Bot.)  La  plante  citée  sous  ce  nom  à 
Ceilan  par  Hermann  ,  étoit  regardée  par  lui  comme  un  apo- 
cin,  par  Burmann  comme  un  asclepias ,  et  Linnœus  soupçon- 
noît  que  c'étoit  un  cynanchum.  (J.) 

WALANG-KADDA.  (Ornith.)  Nom  javanois  du  pelecanus 
pliilippensis  de  Gmelin.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

"WAIDAMINI.  {Bot.)  Voyez  Mahapila.  (J.) 

"WALDHUHN.  (Ornith.)  Nom  allemand  générique  des  té- 
tras et  gélinotles.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

"WALDPIDSCHA.  (Bot.)  Nom  du  jasmin  des  Açores  à  Cei- 
lan ,  suivant  Hermann.  (  J. ) 

WALDSCHM1DIA.  (Bot.)  Ce  genre  de  M.  "Wiggers  est  le 
même  que  le  Villarsia  de  Ventenat  ,  reporté  à  la  suite  des 
gentianées,  nommé  aussi  Scluvefcherta  et  Limnanthemum  par 
Gmelin.  Antérieurement  il  avoit  été  substitué,  par  Necker 
et  Scopoli  ,  à  celui  d'Apalatoa  ,  donné  par  Aublet  à  un  de 
ses  genres  légumineux,  nommé  maintenant  Crudia  par  Schre- 
ber,  VVilldenow  et  M.  De  Candolle.  (J.) 

WALDSCHNEPFE.  (  Ornilh.  )  Nom  allemand  delà  bécasse, 
scolopax  rustica.  (Ch.  D.  et  L.) 

"VVALDSTEINIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  polypétalées ,  régulières,  de  la  famille 
des  rosacées,  de  Yicosandrie  digjnie  de  Linnaeus,  offrant  pour 
caractère  essentiel  :  Un  calice  persistant,  à  dix  divisions,  cinq 
alternes  plus  courtes;  cinq  pétales  insérés  sur  le  calice  avec 
des  étamines  nombreuses;  deux  ovaires  libres;  deux  styles; 
les  stigmates  en  massue  ;  deux  semences  ovales. 

Wai.dsteinia  a  feuilles  de  géum:  J'Valdsteinia geoides ,  Willd., 
Nov.  act.  berol.  ,  2  ,  tab.  4,  fig.  1.  Cette  plante  a  des  racines 
fibreuses,  qui  produisent  une  tige  couchée  à  sa  partie  infé- 
rieure, puis  redressée,  ascendante,  cylindrique,  striée,  un 
peu  pileuse;  les  feuilles  sont  alternes;  les  radicales  et  infé- 
rieures fermes,  pétiolées,  élargies,  veinées,  nerveuses,  munies 
de  quelques  poils  rares,  divisées  à  leur  circonférence  en  cinq 
lobes  assez  réguliers  ;  chacun  de  ces  lobes  est  souvent  divisé  en 
trois  autres  inégaux,  obtus  au  sommet ,  médiocrement  dentés: 
la  base  des  feuilles  est  pourvue  de  stipules  sessiles  ,  oblongues , 


WAL  9 

aîguè's ,  très-entières.  Les  fleurs  sont  au  nombre  de  deux, 
quelquefois  trois  ,  situées  à  l'extrémité  des  tiges  ,  portées  sur 
de  très- longs  pédoncules  simples,  filiformes,  terminés  par 
une  seule  fleur.  Le  calice  est  divisé  en  dix  découpures  inégales; 
cinq  plus  grandes,  cinq  autres  plus  petites,  alternes,  ovales, 
vn  peu  aiguës  :  la  corolle  est  jaune  ;  il  y  a  cinq  pétales  un  peu 
arrondis,  prolongés  en  un  onglet  aigu;  les  étamines  sont  nom- 
breuses; les  anthères  obtuses  ;  il  y  a  deux  ovaires  ovales;  deux 
styles  droits,  alongés.  Le  fruit  consiste  en  deux  semences  en 
ovale  renversé,  tin  peu  obtuses,  point  surmontées  par  le  style, 
qui  tombe  avant  la  maturité.  Cette  plante  croit  dans  les  grandes 
forêts,  en  Hongrie.  On  la  cultive  au  Jardin  du  Roi.  (Poir.) 
WALEN  PAREY.  (Ichthyol.)  Nom  par  lequel  lesTamoules 
désignent  le  caranx  de  Klein.  Voyez  Caranx.  (H.  C.) 

WALENBERGIA.  (Bot.)  Voyez  Wahlenbergia.  (Lem.) 
WALG*AMBU.  (Bot. )  Nom  de    ïeugenia  malaccensis   dans 
Pile  de  Ceilan.  C'est  le  nari-schambu  du  Malabar.  (J.) 

WALGHATALA.  (Bot.)  On  nomme  ainsi  à  Ceilan,  selon 
Hermann  ,  la  colocase ,  arum  colocasia.  Linnœus ,  dans  son 
Flora  zeylanica,  l'écrit  walyhdhala.  (  J.  ) 

WALGH-VOGEL.  (Ornith.)  Nom  hollandois  du  dronte,  di-> 
dus  ineptus.  (  Ch.  D.  et  L.  ) 

"VVALI.  (Bot.)  Nom  brame  du  basclla  du  Malabar,  basella 
cordifolia  de  M.  de  Lamarck.  (J.  ) 

WALIDDA.  (Bot.)  Suivant  Rai  et  Burmann ,  ce  nom  est 
donné,  dans  l'île  de  Ceilan,  à  une  plante  apocinée  (codaga- 
pala  du  Malabar),  qui  est  le  nerium  antidysentericum  de  Lin- 
nœus  ,  maintenant  wrigthia  de  M.  Brown,  genre  distinct.  (J.) 
WALIKAHA.  (Bot.)  Le  genre  Memecylon  est  ainsi  nomme 
à  Ceilan  ,  selon  Hermann.  (J.) 

WAL1NGHURA.  (Bot.)  Vamomum  zerumbet  porte  ce  nom 
à  Ceilan ,  suivant  Hermann.  (J.) 

"WALISOA.  (Bot.)  Voyez  Utta-soa.  (J.) 
WALKERIA.  (Bot.)  Ehret  nommoit  ainsi  le  genre  Nolana 
de  Linnagus.  Schreber  désignoit  aussi  sous  le  nom  de  Wal- 
hera,  adopté  par  M.  De  Candolle,  le  Meesia  de  Gaertner  et 
de  M.  de  Lamarck,  genre  d'ochnacées,  décrit  précédemment 
par  M.  Poiret  sous  le  nom  de  Mésier.  Voyez  ce  mot  et  Meesia. 
(J.) 


i0  WAL 

"WALKERIA.  (Bot.)  Hornschuch  a  nommé  ainsi  un  genre 
de  mousses,  qu'il  a  établi  pour  placer  le  Trichostomum  leuco- 
loma de  Schwaegrichen.  M.  Walker-Arnott  avoit  proposé  le 
même  genre  sous  la  dénomination  de  Macrodon  ;  enfin,  il  est 
appelé  Leucoloma  par  Bridel ,  dans  sa  Bryologie  universelle, 
vol.  2,  pag.  218.  Ce  naturaliste  définit  ainsi  le  genre  :  Péris- 
tome  simple,  à  seize  dents  filiformes,  fendues  jusqu'à  la  base; 
coiffe  cuculiforme  ou  en  cornet;  capsule  régulière,  sans 
anneau.  Selon  Arnott,  dans  le  macrodon  la  coiffe  est  en  outre 
oblique  à  sa  base  et  elle  offre  des  loges  latérales. 

Bridel  place  le  leucoloma  à  la  suite  de  ses  genres  Leucodon 
et  Dicnemon;  mais,  comme  il  est  encore  peu  connu,  ses  affi- 
nités ne  peuvent  point  être  indiquées. 

Bridel  indique  trois  espèces;  elles  sont  toutes  trois  étran- 
gères à  l'Europe. 

i.°  Leucoloma  bijidum ,  Brid.,  Bryol.  univ. ,  2,  p.  219  et  751  ; 
Jrlypnum  bifidum  ,  Brid.,  Musc,  recens.,  2,  part.  2,  pag.  5i, 
pi.  1,  fig.  4;  Trichostomum  bijidum,  Brid.,  Mant,;  Trichosto- 
mum leucoloma,  Schwaegr. ,  Suppl.,  2,  part.  1  ,  p.  76,  pi.  122; 
Dicranum  brevisetum,  Brid.,  Bryol.  univ.,  1  ,  p.  487  ;  Macrodon 
yluberti,  Arnott.  C'est  une  mousse  découverte  à  l'île  de  Mada- 
gascar par  Aubert  du  Petit-Thouars;  sa  tige,  droite,  rameuse, 
est  garnie  de  feuilles  linéaires,  lancéolées,  à  base  élargie  et 
concave,  et  bordure  blanche.  La  capsule  est  droite,  ovale; 
elle  porte  un  opercule  conique. 

2.0  Leucoloma  angustifolium,  Brid.,  loc.  cit.,  p.  j52;  Hyp- 
num  bifidum,  Brid.,  Musc,  recens.,  2,  part.  2,  pag.  5i,  pi.  1, 
fig.  4.  Les  tiges  de  cette  espèce  sont  droites,  rameuses  et 
munies  de  feuilles  linéaires  fort  longues,  point  amplexicaules 
à  la  base;  ces  feuilles  ont  le  bord  blanc.  Cette  espèce  a  été 
découverte  à  l'île  Bourbon  par  Commerson. 

5."  Leucoloma  serrulatum ,  Brid.,  loc.  cit.,  p.  762.  Cette  es- 
pèce, que  M.  Desvaux  a  reçue  de  file  Saint-Domingue,  se 
distingue  par  sa  tige  dichotome,  à  rameaux  réunis  et  fasci- 
cules en  forme  de  pinceaux;  par  ses  feuilles  presque  disti- 
ques, très-ouvertes,  roides,  ayant  leur  base  élargie,  amplexi- 
caule  et  au  milieu  une  nervure  qui  finit  à  l'extrémité  en  une 
longue  pointe.  Le  bord  inférieur  des  feuilles  est  plus  large 
et  il  devient  diaphane.  La  fructification  n'est  point  connue, 


WAL  « 

Le  nom  de  Leucoloma  convient  mieux  à  ce  genre,  et  rap- 
pelle la  bordure  blanche  des  feuilles;  celui  de  IValVerïa  est  le 
même  que  celui  de  T'Valkera,  autre  genre  du  même  nom, 
mais  phanérogame,  adopté  par  tous  les  botanistes;  enfin, 
l'expression  macrodon,  n'étant  pas  justifiée  par  une  grandeur 
outre  -  commune  des  dents  du  péristome  ,  ne  sauroit  être 
admise.  D'ailleurs  M.  Arnott  (Mémoire  de  la  soc.  d'hist.  natur. 
de  Paris,  vol.  2  ,  p.  3o2)  semble  le  destiner  à  une  des  divisions 
de  son  genre  Daltonia;  il  place  dans  cette  division  une  seule 
mousse,  remarquable  par  sa  coiflfe,  dont  la  base  est  fixement 
et  longuement  ciliée,  avec  les  dents  longues  et  filiformes.  Cette 
mousse  est  le  D.  splachnoides ,  Hook. ,  Musc.  brit.  ,  qui  a  le 
péristome  double  et  représente  à  elle  seule  le  daltonia  de  Brï- 
del,  Bryol.  univ.,  2,  p.  255,  et  7,   58.  (Lem.) 

WALKOHOMBA.  [Bot.)  L'arbre  de  Ceilan ,  cité  sous  ce 
nom  par  Hermann  ,  a  des  feuilles  de  frêne  ,  suivant  Bur- 
mann  ,  et  Linnaeus  le  rapporte  avec  doute  au  genre  de  VAze- 
darach.  (  J. ) 

WALKUFFA.  (Bol.)  L'arbre  connu  sous  ce  nom  dans  l'Abys- 
sinie  ,  où  il  a  été  observé  par  Bruce,  appartient  par  ses  ca- 
ractères au  genre Brotera  de  Cavanilles,  ou  Pentapetes  de  Lin- 
nseiis,  dont  on  a  séparé  le  Pterospermum ,  et  qui  fait  partie  de 
la  famille  des  hermanniées.  (J. ) 

WALKUFFA  PENTAPÈTE.  (Bot.)  W 'alkuffa  pentapetes  , 
Bruce,  Voyage  en  Nubie  ,  vol.  5  ,  p.  84  ,  et  trad. franc. ,  vol.  6, 
tab.20,  Poir. ,  Encycl.  Ce  genre,  établi  par  Bruce,  a  de  très- 
grands  rapports  avec  les  pentapetes ,  et  appartient  à  la  famille 
des  malvacées:  il  ne  diffère  des  pentapetes,  à  en  juger  d'après 
la  description  de  Bruce,  que  par  son  calice  simple,  à  cinq 
découpures,  et  peut-être  encore  par  ses  fruits,  qui  ne  sont 
pas  connus.  Il  est  possible  cependant  que,  comme  le  calice 
extérieur  des  pentapetes  est  fort  caduc,  il  ait  échappé  à 
Bruce;  c'est  pourquoi  je  ne  présente  ce  genre  qu'avec  doute; 
toutes  les  autres  parties  de  la  fleur,  la  corolle,  le  nombre 
et  la  disposition  des  étamines,  sont  les  mêmes  que  dans  les 
pentapetes;  mais  le  stigmate  est  plan,  presque  pelté,  ouvert 
en  une  étoile  à  cinq  pointes  courtes. 

«  Le  Walkuffa,  dit  Bruce  ,  ressemble,  au  premier  coup 
«  â'œil,  à  un  cerisier  de  la  province  de  Kent,  surtout  quand 


WAL 

«  il  n'a  pas  de  branches  très-touffues  et  très-étendues.  Le 
«  premier  bois  que  recouvre  l'écorce,  est  blanc,  mais  ce  n'est 
«  qu'un  aubier  sous  lequel  est  un  bois  d'un  jaune -brun  qui 
«  ressemble  un  peu  au  cèdre.  Les  vieux  arbres  que  j'ai  vus 
«  avoient  le  bois  encore  plus  noir,  et  pareil  à  celui  du  labur- 
«  num.  Les  Abyssiniens  prétendent  que  son  bois  ne  surnage 
«  pas  dans  l'eau  ;  mais  j'ai  fait  l'expérience  du  contraire  :  il 
«  est  néanmoins  très-pesant.  » 

Les  feuilles  sont  amples,  pétiolées,  ovales  en  cœur,  acu- 
minées,  dentées  en  scie,  vertes  en  dessus,  blanchâtres  en 
dessous;  les  fleurs  disposées  en  corymbes  axillaires,  presque 
en  ombelle  ou  en  cime.  Le  calice  est  simple,  à  cinq  divisions 
profondes,  lancéolées,  aiguës,  d'un  vert  clair;  la  corolle 
blanche,  à  cinq  pétales  redressés,  formant  une  coupe  régu- 
lière, pendante,-  chaque  pétale  élargi ,  concave,  un  peu  rétréci 
en  onglet,  tronqué  etsinué  au  sommet.  11  y  a  quinze  étamh>5s 
inégales;  les  filamens  sont  libres  à  leur  partie  supérieure, 
réunis  à  leur  base  en  un  anneau  qui  environne  l'ovaire:  de 
plus  cinq  filamens  stériles,  épais,  plus  longs  que  les  autres, 
séparent  les  étamines  en  trois  paquets.  L'ovaire  est  ovale,  su- 
périeur, surmonté  d'un  style  subulé,  jaunâtre,  beaucoup  plus 
long  que  la  corolle  ;  le  stigmate  est  pelté,  à  cinq  rayons  courts, 
aigus. 

Le  waïkuffa  croît  dans  la  Kolla,  la  partie  la  plus  chaude  de 
l'Abyssinie ,  et  il  ne  fleurit  pas  de  suite  après  la  pluie,  dit 
Bruce,  comme  la  plupart  des  autres  arbres  de  l'Abyssinie, 
entre  le  commencement  de  Septembre  et  l'Epiphanie ,  quand 
les  dernières  pluies  de  Novembre  tombent  encore  en  abon- 
dance. Ses  fleurs  sont  d'une  grande  beauté,  mais  elles  n'ont 
point  d'odeur.  On  prétend  même  qu'elles  font  périr  les  abeilles  ; 
c'est  pourquoi  on  a  grand  soin  d'arracher  l'arbre  dans  toutes 
les  provinces  dont  le  principal  revenu  est  en  miel.  (Poir.) 

WALKURUNDU.  (Bot.)  Ce  nom  signifie  à  Ceilan  cannel- 
lier  sauvage,  kurundu ,  avec  la  préposition  wal ,  sauvage.  C'est 
celui  que  les  Portugais  de  l'Inde  nomment  candi  de  Malt,  sui- 
vant Burmann.  Cet  auteur  cite  plusieurs  variétés  de  can- 
nelle, savoir:  le  rasse  coronde,  ou  cannelle  douce;  le  cohette 
coronde  ou  cannelle  amère  ;  le  welli  coronde  ou  cannelle 
sablonneuse  ;  le  sewal  coronde  ou  cannelle  mucilagineuse.  On 


WAL  »3 

nomme  encore  dawel  coronde  le  cannellier  dont  le  bois  lé- 
ger est  employé  pour  faire  des  tambours;  cotte  coronde,  celui 
dont  le  tronc  est  chargé  d'épines;  mael  coronde,  celui  qui  est 
toujours  en   fleurs.  (J.) 

WALLANRADHU  ,  WALMIRIS.  {Bot.)  Nom  du  piper  m  a- 
lamiris  à  Ceilan.  (J.) 

WALL-B1RD.  (Ornith.)  Ce  nom  et  celui  de  Spotted  fly 
catcher,  désignent,  chez  les  Anglois  ,  le  muscicapa  grisola.  (Ch. 
D.  et  L.) 

WALL-CREEPER.  (Ornith.)  Nom  anglois  du  grimpereau 
de  muraille,  certhia  muraria ,  Linn.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

WALLEI-WA WAL.  (Ici thyol.)  A  la  côte  de  Coromandel 
on  donne  ce  nom  au  stromatée  argenté.  Voyez  Stromatée.  (H.C.) 

WALLENA.  (Mamm.)  Voyez  Valena.  (Desm.) 

WALLÈNE,  TVallenia.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones, à  fleurs  complètes,  monopétalées ,  régulières,  très- 
voisin  des  ardisia ,  de  la  famille  des  ardisiacées ,  de  la  télran- 
drie  monogynie  de  Linnaeus,  offrant  pour  caractère  essentiel: 
Un  calice  persistant,  à  quatre  dents;  une  corolle  tubulée, 
à  quatre  divisions;  quatre  étamines  insérées  au  fond  de  la 
corolle;  les  filamens  élargis  à  leur  base;  les  anthères  droites, 
ovales;  un  ovaire  supérieur;  un  style  subulé  ,  persistant;  un 
stigmate  simple;   une  baie  uniloculaire ,  monosperme. 

Wallène  a  feuilles  de  laurier:  Wallenia  laurifolia,  Willd., 
Spec. ,  1  ,  page  618;  Sloane,  Jam.  hist. ,  2,  tab.  14$,  fig-  5; 
Petesioides  laurifolium;  Jacq.,  Amer.,  17.  Arbrisseau  qui  s'élève 
à  la  hauteur  de  dix  à  vingt  pieds,  sur  un  tronc  revêtu  d'une 
écorce  lisse,  chargé  de  longues  branches  qui  se  divisent  en 
rameaux  cylindriques,  hérissés  de  cicatrices.  Les  feuilles  sont 
pétiolées,  oblongues,  acuuiinées ,  un  peu  obtuses,  glabres, 
entières,  nerveuses,  striées,  un  peu  épaisses  :  les  pétioles  courts, 
sans  stipules.  Les  fleurs  sont  disposées  en  une  panicule  ter- 
minale, étalée;  les  ramifications  alternes,  presque  fastigiées; 
toutes  les  fleurs  pédicellées ,  inodores,  de  couleur  jaune;  le 
calice,  coloré,  est  à  quatre  découpures  droites,  obtuses;  la 
corolle  tubuJée;  le  tube  droit,  cylindrique  ,  plus  long  que  le 
calice;  le  limbe  à  quatre  lobes  courts  ,  obtus  ;  les  étarniues  sont 
saillantes.  Le  fruit  est  une  baie  arrondie  ,  de  couleur  écarlate, 
à  une  seule  loge,  à  une  semence  revêtue  d'une  croûte  fragile. 


14  WAL 

Cette  plante  croît  parmi  les  broussailles  sur  les  montagnes,  à  la 
Jamaïque  et  à  la  Nouvelle-Espagne.  On  trouve  quelquefois 
des  fleurs  mâles  stériles  parmi  les  fleurs  hermaphrodites. 
Le  calice,  la  corolle,  les  parties  sexuelles  et  le  fruit,  sont 
couverts  de  points  glanduleux  jaunâtres.  Le  fruit  mûr  est 
légèrement  acide,  aromatique,  ainsi  que  les  autres  parties  de 
la  fructification  ;  ses  semences  ont  une  saveur  piquante  et 
poivrée.  Cet  arbrisseau  fleurit  au  printemps  et  dans  l'au- 
tomne. Il  porte  le  nom  de  laurier  à  la  Nouvelle -Espagne. 
W  allène  angcleux;  TV  allenia  angularis,Jacq. ,  Uort.  Schanb., 
1,  tab.  5o.  Arbrisseau  de  vingt-cinq  à  trente  pieds;  son  tronc 
est  de  la  grosseur  de  la  jambe  ;  ses  rameaux  sont  glabres,  étalés, 
anguleux;  les  feuilles  sont  alternes,  médiocrement  pétiolées, 
quelquefois  rapprochées  trois  ou  quatre,  presque  en  verticilles, 
oblongues,  lancéolées,  très- entières  ,  glabres,  coriaces,  ob- 
tuses, luisantes,  longues  d'environ  cinq  à  six  pouces,  larges 
de  deux  ou  trois,  sans  stipules.  Les  fleurs  sont  disposées  en 
une  panieule  droite,  touffue,  terminale  :  elles  sont  fort  petites, 
presque  sessiles  ,  d'un  vert  pâle.  Le  calice  est  tubulé,  à  quatre 
petites  dents  droites,  obtuses,  un  peu  velues;  la  corolle  est  trois 
fois  plus  longue  que  le  calice  et  à  quatre  lobes  courts,  obtus; 
il  y  a  quatre,  quelquefois  cinq  étamines  plus  longues  que  la 
corolle;  les  anthères  sont  oblongues,  vacillantes;  le  style  est 
conique,  presque  aussi  long  que  la  corolle,  terminé  par  un 
stigmate  simple.  Cette  plante  croit  dans  les  Indes  orientales. 

(PO.R.) 

W  ALLER.'  (  Ichthyol.  )  Voyez  Scheid.  (H.  C.) 
"WALLÉRITE.  (Min.)  M.  Ménard  de  la  Groye  a  voulu  con- 
sacrer à  "Willerius,  le  père  de  la  minéralogie,  digne  de  l'es- 
pèce la  mieux  caractérisée,  un  minéral  terreux  qui  n'est  pas 
une  espèce,  ou  qui  rentre  dans  des  variétés  qui  ont  déjà  reçu 
bien  de  noms;  c'est  à  une  alumine  hydratée  silicifère.  car  il 
y  en  a  de  bien  des  sortes,  qu'il  a  appliqué  le  nom  de  Wallé- 
rite.  On  sait  que  cette  combinaison  à  caractères  vagues,  à  pro- 
portions indéfinies,  peut  se  rapportera  la  Coixyiute,  à  I'Alu- 
winite,  à  la  Lenzinite,  au  Diaspore,  etc.  Voyez  ces  mots.  (B.) 
WALLESIA.  (Bot.)  Voyez  Vallesia.  (Lfm.) 
"W'ALLIA-POL-VjELLI.  (Bot.)  Nom  malabare  d'une  plante 
apocinée  dont  la  fleur  n'est  pas  connue.  (J.) 


WAL  *5 

WALLICHIA.  (Bot.  )  Ce  nom  a  été  donné  à  deux  genres 
trés-différens.  Roxburg  l'a  appliqué  à  un  palmier  ,  et  il  a  été 
adopté  par  M.  Martius  pour  le  même,  dans  sa  Monographie 
des  palmiers.  M.  De  Candolle ,  dans  son  Mémoire  sur  les  bytt- 
nériacées  (Mém.  du  Mus.  d'histoire  naturelle,  10,  pag.  97). 
s'en  sert  pour  désigner  un  genre  de  cette  série  divisée  en 
plusieurs  sections,  au  nombre  desquelles  est  celle  des  walli- 
chiées.  C'est  peut  être  celui-ci  qui  prévaudra,  étant  inséré 
dans  le  Prodromus  de  l'auteur,  qui  est  un  ouvrage  général. 
(J.) 

WALLICHIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
complètes,  polypétalées ,  de  la  famille  des  buttnériacées,  de  la 
monadelphie  polyandriede  Linnaeus,  offrant  pour  caractère  essen- 
tiel :  Un  involucre  à  trois  ou  quatre  petites  folioles  entières, 
distantes  de  la  fleur;  un  calice  à  quatre  lobes  oblongs,  linéaires, 
tomentcux,  munis  de  deux  glandes  en  dedans  à  leur  base; 
quatre  pétales  étalés,  réfléchis,  épais  et  veloutés  à  leur  on- 
glet :  les  étamines  monadelphes  ;  un  ovaire  ovale  ,  à  huit 
loges;  un  style,  huit  stigmates;  une  capsule?  les  loges  mono- 
spermes. 

Wallichia  élégant;  Wallichiaspectabilis  ,Decand.,  Mém.  du 
Mus. ,  vol.  10,  p.  104  ,  tab.6.  Les  rameaux  sont  ligneux  ,  cylin- 
driques ,  pubescens  dans  leur  jeunesse;  les  feuilles  alternes, 
pétiolées,  en  cœur,  inégalement  dentées,  à  sept  nervures, 
pubescentes  et  blanchâtres  en  dessous ,  longues  de  deux  pouces 
et  plus;  les  stipules  sétacées,  caduques;  les  pédoncules  axil- 
laires,  plus  longs  que  les  feuilles,  bifides  au  sommet,  formant 
une  panicule  ou  un  corymbe  feuille;  les  folioles  de  l'invo- 
lucre  linéaires,  blanchâtres  et  persistantes,  à  deux  lignes 
au-dessous  du  calice  ,  dont  les  découpures  sont  lancéolées  , 
linéaires  ,  acuminées  ,  épaisses  et  veloutées  à  leurs  deux  faces  , 
munies  à  leur  base  interne  de  deux  taches  glanduleuses  ; 
quatre  pétales  insérés  sur  le  réceptacle,  de  la  longueur  du 
calice,  ovales,  oblongs,  obtus,  très- étalés,  membraneux  au 
sommet,  rétrécis  en  un  onglet  coriace,  très-velu  ;  le  tube  des 
étamines  est  conique;  l'ovaire  très-velu.  Le  fruit  pafoit  être 
une  capsule  à  quatre  ou  cinq  loges  polyspermes.  Cetîe  plante 
a  été  découverte  au  Napoul,  dans  les  Indes  orientales,  par 
M.  Wallich.    (Poir.) 


i6  WAL 

WALLIMA.  (  Bot.  )  A  Ceilan  on  nomme  ainsi  un  haricot 
non  encore  rapporté  à  une  espèce  connue.  (J.) 

WALLKATZE.  (îchthjol.)  Nom  que  l'on  donne,  à  Ham- 
bourg, au  scorpion  de  mer  ,  cottus  scorpius.  Voyez  Cotte. 
(H.C.) 

WALLOURODU.  (Bot.)  Voyez  Kalawel.  (J.) 

WALLROTHIA.  (Bot.)  Sprengel  a  réuni  le  bunium  alpinum 
et  le  Ugusticum  lenuissimum  sous  ce  nouveau  genre  ,  qui  n'a 
pas  été  admis.  (  J.) 

WALLU^A.  (Bot.)  Voyez  Luna.  (  J.  ) 

"WALMIRIS.  (Bot.)  Voyez  Wallanradhu.  (J.) 

"WALNIKA.  (Bot.  )  Hermann  cite  à  Ceilan  ce  nom  du 
len-nosi  du  Malabar,  vitex  negundo.  (J.) 

WALSON-VALSON-FOUCHI.  (Ornith.)  Nom  malgache, 
dans  l'Histoire  des  voyages,  du  crabier  blanc.  (Ch.  D.  et  L.) 

WALTHERIA.  (Bot.)  Voyez  Valthére.    (Poir.) 

"WALTERIANA.  (Bot.)  Le  genre  désigné  sous  ce  nom  par 
Fraser  est  le  même  que  le  Mylocarium  de  Willdenow,  Mort. 
Berol.  ,  que  Richard  avoit  réuni  au  Cliflonia  de  Banks  et  de 
M.  Gœrtner  fils.  (J.) 

WAL-TIEDDE.  (Bot.)  Voyez  Caapeba.  (J.) 

"VVALTOLABO.  (Bot.)  Un  des  noms  donnés  au  crinum  asia- 
ticum ,  dans  Pile  de  Ceilan,  selon  Hermann.  (J.) 

WALUHORA.  (Ornith.)  Nom  usité,  dit-on,  à  Ceilan,  pour 
désigner  une  espèce  d'oiseau  de  paradis.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

WALVISCHVANGST.  (Mamm.)  Ce  nom,  que  feu  de  La- 
cépède  dit  hollandois,  est  rapporté  par  lui  comme  syno- 
nyme de  son  physale  cylindrique.  (Desm.) 

^VALYHAHALA.  (Bot.)  Nom  d'une  espèce  d'arum  ou  co- 
locase  à  Ceilan,  cité  par  Hermann.  (J.) 

WALYKALLA.  (Ichthjol.)  Un  des  noms  livoniens  de  Ta- 
blette. Voyez  Abi.e,  dans  le  Supplément  du  tom.  I.el  de  ce 
Dictionnaire.  (H.  C.) 

WA-MEW  ouOUA-MIOU.  (Ornith.)  Nom  indien  du  merle 
bamahbou.  (Ch.  D.  et  L.) 

WAMP1.  (Bot.)  Voyez  Cookia.  (J.) 

YVAN ,  NORA-MAME.  (Bot.)  Noms  japonois  du  pisum  sa- 
tivurn,  cullivé  au  Japou,  suivant  Thunberg.  (J.) 

AVANACOE.  (Mamm.)  Stedman  a  parlé  sous  ce  nom  d'un 


WAN  17 

singe  de  Surinam  ,  qu'il  ne  décrit  pas.  Il  seroit  nocturne 
comme  le  saki  yarqué,  mais  M.  de  Humboldt  doute  que  ce 
soit  cet  animal.  (Desm.) 

WAN^PALA  MALAB.  (Bot.)  Un  des  noms  du  justicia  ad- 
hatoda  à  Ceilan  ,  cité  par  Hermann.  (J.) 

WANDEROU.  (Mamm.)  Ce  nom  est  le  même  que  celui 
d'ouanderou ,  appliqué  à  un  singe  de  l'ancien  continent  qui 
appartient  au  genre  Macaque.  (Desm.) 

WANGENHEIMIA.  {Bot.)  Ce  genre  de  M.  Dietrik  est  le 
même  que  le  Gilibertia  de  la  Flore  du  Pérou  ,  lequel  paroit 
différer  très-peu  du  Polyscias  de  Forster,  genre  de  la  famille 
des  araliacées.  Le  Gynosurus  tima  de  Linnseus  a  été  aussi  séparé 
de  son  genre  sous  ce  nom  par  Mœnch  ;  Beauvois  l'avoit  éga- 
lement séparé,  mais  en  le  reportant  à  son  genre  Dineba,  dont 
il  a  tout  le  port.  (  J.  ) 

WANGI-MALACCO-TALI.  (Bot.)  Nom  malais,  cité  par 
Rumph  ,  de  son  sonchus  volubilis,  que  M.  de  Lamarck  rap- 
porte avec  doute  à  son  conyza  proliféra.  (J.) 

WANGLE  ou  WANGLER.  (Bot.)  Nom  du  quazuma  ulmi- 
folia,  à  la  Jamaïque.  (Lem.) 

WANG-YU.  (Ichthjol.)  Nom  chinois  d'un  poisson  d'eau 
douce,  dont  la  pêche  est  fort  lucrative.  (H.  C.  ) 

WANHOM.  (  Bot.  )  Nom  japonois  du  kœmpferia  galanga. 
Kœmpfer  en  donne  la  figure  avec  une  longue  description.  (J.) 

WANNA-COGLI  et  WANNA-PAM.  (Erpétol.)  Noms  in- 
diens de  la  couleuvre  chajquarona.  Voyez  Couleuvre.  (H.  C.) 

WANNAN-POLICA.  (Iclithyol.)  Nom  donné  par  les  Chin- 
gulois  à  la  roussette  tigre.  Voyez  Roussette.  (H.  C.) 

WANNIE.  (Bot.)  Nom  donné,  sur  la  côte  de  Coroman- 
del,  suivant  Burmann  ,  à  son  prosopis  spicata.  (J.) 

AVANT.  (Mamm.)  Un  des  nomsanglois  de  la  taupe.  (Desm.  ) 

WANTOHCvE ,  BANTGHQ^:.  (Bot.)  Ces  noms  chinois, 
qui  signifient,  suivant  Rumph,  herbe  équivalente  à  dix  mille 
autres ,  sont  donnés ,  selon  lui ,  aux  datura  metel  etfastuosa ,  qui 
sont  éminemment  narcotiques  et  d'un  usage  dangereux.  (J.) 

WANZEN-SAAMEN.  (Bot.)  Nom  allemand  des  corisper- 
mes.  (Lem.) 

WANZEY.  (Bot.)  C'est  sous  ce  nom,  cité  par  Bruce,  que 
le  cordia  sebestena  est  connu  dans  l'Abyssinie.  (J.) 
59.  2 


i8  WAO 

WAOKA.  (Bot. )  Fruit  d'un  palmier  qui  croît  sur  la  côte 
d'Afrique,  vis-à-vis  de  la  Mecque,  et  qui  se  mange;  il  est 
probable  que  c'est  le  cocotier.  (Lem.) 

WAPACUTHU.  (Ornith.)  Nom  de  pays  d'une  espèce  de 
chouette ,  strix  wapacuthus  de  Latham.  (Ch.  D.  et  L.) 

WAP ATECUSHISH.  (Ornith.)  Nom  usité  à  la  baie  d'Hud- 
son  pour  désigner  Yemberiza  nivalis.  (  Ch.  D.  et  L.  ) 

WAPAW-UCHECHAUK.  (Ornith.)  Nom  de  la  grue  blan- 
che,  à  la  baie  d'Hudson  ,  suivant  M.  Vieillot.  (Cu.  D.  et  L.  ) 

WARABI,  KETS.  (Bot.)  Noms  japonois,  suivant  Kœmp- 
fer,  de  notre  fougère  femelle,  pteris  aquilina,  qui  est  aussi 
commune  dans  le  Japon.  Ses  jeunes  tiges  sont  cueillies  avant 
le  développement  du  feuillage  et  vendues  au  marché  pour 
servir  de  nourriture.  Les  pauvres  font  cuire  ses  racines,  et, 
après  avoir  jeté  la  première  eau,  ils  les  mangent.  (J.) 

WARABOU.  (Ichthyol.  )  En  Guinée  on  appelle  ainsi  le 
maquereau.  Voyez  Scombke.  (H.  C.) 

"WARAGHAHA.  (Bot.)  Nom  de  Yasclepias  gigantea  dans  l'île 
de  Ceilan  :  c'est  Yericu  du  Malabar.  Rhéede  l'écrit  waraghala.(3 .) 

WARAKU-PEMPE.  (  Ichthyol.  )  Les  aborigènes  du  cap  de 
Bonne-Espérance  donnent  ce  nom  à  la  Dorade.  Voyez  ce  mot. 
(H.  C.) 

WARAL.  (Erpét.)  Voyez  Ouaran.  (H.  C) 

WARANAM.(Mamm.)  Nom  de  l'éléphant  au  Malabar.(DESM-) 

WARAPOLT.  (Bot.)  Voyez  Valli-panna.  (Lem.) 

WARA-PULLU.  {Bot.)  Voyez  Pena.  (J.) 

WARCHIEGER.  (Ichthyol.)  Un  des  noms  autrichiens  delu 
perche.  Voyez  Persèque.  (H.  C.) 

WARG.  (Mamm.)  Nom  suédois  du  loup.  (Desm.) 

WARGLO.  (Mamm.)  Dénomination  suédoise  d  u  lynx. (Desm.) 

WARIA.  (Bot .)  Genre  d'Aublet,  nommé  uvariaaromatica par 
M.  deLamarck,  et  reporté,  avec  le  même  nom  spécifique  ,  par 
M.  Dunal,  au  genre  Unona,  dans  la  famille  des  anonées.  (J.) 

WARIMETTEN.  (  Bot.  )  A  Amboine  on  donne  ce  nom  à 
un  arbrisseau  dont  les  parties  sont  incomplètement  connues. 
On  mange  ses  fruits.  (  Lem.  ) 

WARINGA.  (Bot.)  Voyez  Varinga.  (J.) 

WARINGEN.  (Bot.)  Nom  que  les  Hollandois  des  Moluques 
donnent  au  figuier  des  pagodes.  (Lem.) 


WAS  19 

WARÎRI.  (Mamm.)  Nom  que  porte  le  fourmilier  tamanoir 
a  la  Guiane.  (Desm.) 

WARNA  RŒPANJA.  (Ichthyol.)  Aux  Indes  orientales  on 
donne  ce  nom  à  Yanthias  diagramma  de  Bloch.  Voyez  Dia- 
gramme. (H.  C.  ) 

WARNERA.  (Bot.)  Ce  genre,  cité  et  figuré  par  Miller, 
est  Yhydrastis  de  Linnœus.  (J.) 

WARRÉE.  (Mamm.)  Nom  donné  au  cochon  sauvage  par  les 
habit  .ns  de  l'isthme  de  Panama,  au  rapport  du  voyageur  Dur- 
ret.  (Desm.  ) 

WARÏIGE  PLATTLEIB.  (  Ichthyol.  )  Nom  allemand  du 
platystacus  verrucosus  de  Bloch.  Voyez  Asprède.  (H.  C.) 

WARTY  FLAT-FISFL  (Ichthyol.)  Nom  anglois  du  glanis. 
Voyez  Silure.  (H.  C.) 

WARU-LANDAK.  (Bot.  )  A  Java  on  nomme  ainsi,  selon 
M.  Blume,  V hibiscus  mutabilis  et  son  hibiscus  venustus,  qui  sont 
cultivés  dans  les  jardins.  Son  hibiscus  similis ,  voisin  de  Yhi- 
biscus  tiliaceus ,  est  nommé  simplement  waru.   (J.) 

WARZENKOPH.  (Ichthyol.)  Voyez  SternsEher.  (H.  C.) 

WAS.  (Mamm.)  Ce  nom  est  employé  par  les  Tartares-Mor^ 
duans  pour  désigner  le  veau.  (Desm.) 

WASCHINA.  (Mamm.)  Les  mêmes  Tartares  appellent  ainsi 
le  poulain  ou  jeune  cheval.  (Desm.) 

WASI.  (Bot.)  Voyez  Uru-jine.  (  J.  ) 

WASKESSER.  (Mamm.)  Ce  nom  a  été  donné  à  l'élan  qui 
habite  les  contrées  les  plus  septentrionales  du  Canada.  (Desm.) 

WASRIGUSA*  (Bot.)  Un  des  noms  japonois  d'un  lis  aspho- 
dèle ,  hemerocallis  fulva ,  cultivé  dans  nos  jardins  à  Heurs.  (J.  ) 

WASSER-HjEHNLEIN.  (Ornith.)  C'est  un  des  noms  alle- 
mands du  martin-pêcheur  ordinaire.  (Desm.) 

WASSER-HUHN.  (Ornith.)  Dénomination  allemande  de 
la  foulque.  (Desm.) 

WASSER-LAUFER.  (Ornith.)  En  Allemagne  les  barges 
portent  ce  nom.  (Desm.) 

WASSER-SCHWEIN.  (Mamm.)  Cette  dénomination  alle- 
mande, qui  signifie  cochon  d'eau,  a  été  appliquée  au  tapir 
d'Amérique.  (Desm.) 

WASSER-ÏRETER.  (Ornith.)  Nom  allemand  du  phalarope. 
(Desm.  ) 


2o  WAT 

WATER-BŒNTJE.  (Ornith.)  Nom  de  la  poule  d'eau  ou 
gallinule  en  hollandois.  (  Desm.  ) 

WATER-DOG,  WATER-SPANIEL.  (Mamm.)  Nom  anglois 
du  chien  barbet.   (Desm.) 

WATER-HOND.  (Mamm.)  Nom  hollandois  du  même  ani- 
mal. (Desm.) 

WATER-MOLE.  (Mamm.)  Nom  que  les  colons  de  la  Nou- 
velle-Galles du  Sud  donnent  à  l'ornithorhynque.  Ce  mot  si- 
gnifie taupe  d'eau.  (Lesson.  ) 

WATER-RAT.  (Mamm.)  Nom  anglois  du  rat  d'eau.  (Desm.) 

WATER-SCHREW  ,  WATER-SP1TZMUIS.  (Mamm.)  Noms 
anglois  des  musaraignes  aquatiques.  (Desm.) 

■WATHvESSA.  (Bot.)  La  plante  nommée  ainsi  à  Ceilan  est 
un  rossolis,  drosera  Burmanni  de  Vahl.  (J.) 

WATSONIA.  (Bot.)  Ce  genre  n'est  qu'un  démembrement 
de  celui  des  glayeuls  et  des  ixia.  Il  en  diffère  peu,  et  ne  s'en 
distingue  que  par  une  spathe  à  deux  valves;  une  corolle  tu- 
bulée,  à  six  découpures;  trois  étamines;  trois  stigmates  fili- 
formes, à  deux  divisions  recourbées;  une  capsule  cartilagi- 
neuse ,  polysperme. 

Watsonia  a  épis  :  IVatsonia  spicata,  Ait. ,  Hort.  Kew.  ;  Bot. 
Magaz. ,  tab.  553;  Ixia  spicata,  VVilld.,  Spec;  Ixia  cepea, 
Red.,  Lil. ,  tab.  96;  Gladiolus  fistulosus,  Jacq. ,  Hort.Schanb.,  1, 
tab.  16.  Cette  plante  a  une  tige  droite',  très-simple,  velue, 
garnie  de  quelques  feuilles  linéaires  ,  striées  ,  quelquefois  rou- 
lées à  leurs  bords  et  comme  fistuleuses.  Les  fleurs  sont  disposées 
en  épis  courts ,  imbriqués  de  toutes  parts  ;  la  corolle  est  petite , 
d'un  bleu  clair;,  son  tube  s'épanouit  en  un  limbe  un  peu  ir- 
régulier, à  six  divisions  ouvertes  en  étoile  ;  les  spathes  sont 
courtes,  imbriquées,  formées  d'écaillés  scarieuses  sur  leurs 
bords.  Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

Watsonia  bordé:  ïVatsonia  marginata,  Ait. ,  Hort.  Kew. , 
éd.  nov. ,  1  ,  pag.  93  ;  Bot.  Magaz.,  tab.  608;  Gladiolus  mar- 
ginatus ,  Linn.  fils,  Suppl. ,  g5.  Cette  espèce  a  des  feuilles 
longues  d'un  pied  ,  glabres,  ensiformes,  nerveuses  ;  leurs  bords 
sont  cartilagineux,  lisses,  trois  fois  plus  épais.  La  tige  est  de 
la  grosseur  d'une  plume  d'oie,  terminée  par  un  épi  fort  long, 
un  peu  fléchi  en  zigzag  d'une  fleur  à  l'autre.  Les  spathes 
sont  distantes,  de  la  longueur  des  bractées,  souvent  déchi- 


WAT  21 

quefées  à  leur  sommet  ;  le  tube  de  la  corolle  est  une  fois  plus 
long  que  lesspathes;  les  découpures  du  limbe  sont  presque 
égales,  oblongues,  elliptiques,  purpurines.  Cette  plante  croit 
dans  les  lieux  humides  au  cap  de  Bonne -Espérance. 

AY  atsonia  mériane  ;  TV atsonia  meriana,  Ait.  ,  Hort.  Kew. 
I.  c;  Bot.  Magaz. ,  1194;  Red. ,  Lil. ,  tab.  1 1  ;  Jacq.,  Icon.  rar. 
tab.  23o  ;  Antholiza  meriana,  Linn.  Ses  tiges  sont  droites 
hautes  d'un  pied  et  demi,  munies  de  quatre  feuilles  radicales, 
linéaires,  ensiformes,  glabres,  bordées,  plus  courtes  que  les 
tiges;  les  fleurs  sont  purpurines,  inodores  et  au  nombre  de 
quatre  on  huit;  les  spathes  sont  à  deux  valves  oblongues,  ai- 
guës ,  rougeàtres  à  leurs  bords ,  à  peine  longues  d'un  pouce ,  un 
peu  inégales  ;  la  corolle  est  infundibuliforme  ;  le  tube  long  d'un 
pouce  et  demi,  anguleux,  réfléchi;  les  découpures  du  limbe 
sont  mucronées.  Cette  plante  croit  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

YV  atsonia  alétais  :  IV 'atsonia  aletroides ,  Ait.,  Hort.Kew., 
loc.cit.  ;  Bot.  Mag.,  tab.  44 1  '■>  Gladiolus  tubulosus ,  Jacq.,  Icon. 
rar.,  tab.  229;  Gladiolus  aletroides ,  Vahl ,  Enum.  Cette  espèce 
a  le  port  d'un  aloès  ou  d'un  alétris.  Ses  tiges  s'élèvent  à  la 
hauteur  de  deux  pieds  :  elles  sont  droites,  enveloppées  par 
les  gaines  des  feuilles;  celles-ci ,  au  nombre  de  trois  ou  quatre; 
sont  radicales ,  ensiformes  ,  striées ,  longues  d'un  pied  et  demi  ; 
les  fleurs  ,  au  nombre  de  cinq  à  douze ,  sont  disposées  en  un  épi 
terminal ,  long  de  six  pouces;  lesspathes  sont  alternes,  à  trois 
valves,  presque  imbriquées:  l'extérieure  purpurine,  longue 
d'un  demi -pouce,  ovale,  striée;  les  intérieures  linéaires,  lan- 
céolées. La  corolle  est  d'un  rouge  écarlate  foncé,  longue  d'un 
pouce  et  demi;  les  lobes  du  limbe  sont  courts,  droits,  ovales, 
et  les  divisions  du  stigmate  bifides.  Cette  plante  croît  au  cap 
de  Bonne -Espérance. 

Une  variété  de  cette  plante  avoit  d'abord  été  signalée 
comme  espèce  distincte  ,  sous  le  nom  de  gladiolus  merianellus , 
Thunb.  et  Vahl,  Enum.;  Bot.  Magaz. ,  tab.  533;  Andr.,  Bot. 
rep.,  tab.  174;  Antholyza  merianella,  Linn.  Ses  tiges  sont  hautes 
d'environ  un  pied  et  demi,  garnies  de  trois  ou  quatre  feuilles 
étroites,  linéaires,  nerveuses,  striées,  plus  courtes  que  les 
tiges  ,  glabres  ou  un  peu  pileuses;  les  gaines  longues  et  velues. 
Les  fleurs  sont  terminales,  d'un  jaune  incarnat,  quelquefois 
panachées,  réunies,  au  nombre  de  trois  ou  quatre,  en  un  épi 


WAT 

terminal.  Les  spath  es  sont  bivalves,  lancéolées,  aiguës,  striées? 
la  corolle  est  en  forme  d'entonnoir;  le  tube  grêle  à  sa  partie  in^ 
férieure,  puis  très-ample;  les  lobes  du  limbe  sont  ovales  et 
alongés.  Cette  plante  croît  aux  mêmes  lieux  que  la  précédente. 

Watsonia  jaune  de  laque  :  TVat&onxa  laccata ,  W.  humiiis  , 
Ait.,  loc.  cit.;  Bot.  Magaz.,  tab.  65i,  1  ic>5  ;  Gladiolus  laccatus- 
Jacq. ,  Icon.  rar. ,  2  ,  tab.  252,  Ses  feuilles  sont  étroites ,  longues 
d'un  pied;  les  tiges  plus  longues,  enveloppées  par  les  gaines 
des  feuilles  et  terminées  par  environ  quatre  fleurs  en  épi,  dis-r 
tantes,  inclinées;  les  valves  de  la  spathe  sont  étroites,  lancéo- 
lées, verdàtres  à  leur  base,  puis  brunes,  scarieuses  ,  presque  de 
la  longueur  du  tube  de  la  corolle.  Celle-ci  est  infundibuli- 
forme;  le  tube  est  cylindrique  ,  courbé  vers  son  orifice;  leslobes 
du  limbe  sont  oblongs  et  obtus.  Celte  plante  croît  au  cap  de 
Bonne -Espérance.  (Poir.) 

WATTA  ,  WATTA-NO-KT.  (Bot.)  Le  cotonnier  herbacé 
est  connu  sous  ces  noms  au  Japon,  où  on  le  cultive  pour  en 
extraire  le  coton  employé  à  fabriquer  du  linge  et  des  vête-; 
mens.  (J.  ) 

WATTA-KAKA-CODI.  (Bot.)  La  plante  qui  porte  ce  nom 
malabare  est  reportée  par  M.  de  Lamarck  à  son  apocinum  ti- 
licpfolium 1,  M.  R.  Brown  en  fait  un  genre  distinct  sous  le  nom 
de  Hcya  viridiflora.  Le  watt  ou  -  velli  du  Malabar  paroit  appar- 
tenir au  même  genre.  (J.) 

WATTA-TALY.  [Bot.)  Rhéede  (Hort.  Malab.,  5  ,  tab.  52) 
cite  ce  nom  malabare  de  Yacalypha  hispida  de  Burmann,  re- 
porté au  caturus  spicijlorus.  Ce  dernier  cite  à  Ceilan  le  sida 
asiatica  sous  le  nom  de  vatta-tœly.  Voyez  aussi  Wetti-tali,  (J.) 

WATTED-CROWN,  (Ornith.)  Nom  de  la  pie  à  pendelo- 
ques de  Daudin ,  en  anglois.  (Ch.  D.  et  L.) 

WATTER-RATTLE-SNAKE.  (Erpét.)  Nom  anglo-américain 
du  crotale  à  losanges.  Il  signifie  serpent  à  sonnettes  d'eau.  Voyez 
Crotale.  (H.  C  ) 

WATTERROT.  {Mamm.)  Nom  hollandois  du  campagnol 
.-at-d'eau.  (Desm.) 

WATTOU-VALLI.  (Bot.)  Voyez  l'article  WATTA-KAKA-coDf. 
(J.) 

WATTUHAHAMBILYA.  (Bot.)  Hermann  cite  sous  ce  nom 
une  plante  de  Ceilau  que  Linnspus  nommoit  XJrticainlerrupta, 


WAV 


si 


et  qui  est  pour  Willdenow  un  Bœhmeria  interrupta ,  genre  voi- 
sin. II  faudroit  analyser  la  fleur  pour  vérifier  si  le  change- 
ment est  motivé.  On  observera  seulement  que  cette  plante 
a  les  feuilles  de  l'ortie  et  nullement  celles  du  Bcehmeria.  (J.) 

YV'AURONET.  (Ornith.)  Nom  provençal  de  la  motacille 
bergeronette.  (  Ch.  D.  et  L.  ) 

WAVELLITE.  (  Mm.)  Alumine  hydro-phosphatée  (Hauy), 
ainsi  nommée  en  l'honneur  du  docteur  "\Vavel,  qui  l'a  trou- 
vée le  premier.  Cette  espèce  minérale  comprend  au  nombre 
de  ses  variétés  le  lasionite  de  Fuchs,  la  dévonite  de  Thompson , 
et  l'hydrargilite  de  Davy.  Elle  ne  s'est  encore  présentée  que 
sous  la  forme  d'aiguilles  très-déliées,  composant  ordinairement 
des  globules  ou  des  stalactites  à  structure  rayonnée.  Ces  ai- 
guilles sont  de  couleur  blanche  ou  grise,  et  ont  un  éclat  vif 
et  nacré.  La  couleur  des  globules  varie  entre  le  jaune  ver- 
dàtre  ,  le  vert  foncé  et  le  brunâtre.  Les  aiguilles  sont  des 
prismes  droits  rhomboïdaux  de  12 2°  i5'  (Phillips)  ,  terminés 
par  des  sommets  dièdres.  La  wavellite  est  susceptible  d'être 
clivée  parallèlement  aux  pans  du  prisme  rhomboïdal  ;  dans 
les  autres  sens,  elle  présente  une  cassure  vitreuse. 

Sa  dureté  est  supérieure  à  celle  du  calcaire  spathique,  et 
inférieure  à  celle  du  felspath  adulaire.  Sa  pesanteur  spéci- 
fique est  de  2,307  (variété  de  Barnstaple). 

Au  chalumeau  elle  perd  sa  transparence  et  son  éclat,  mais 
sans  éprouver  de  fusion.  Réduite  en  poudre,  elle  se  dissout 
à  chaud  sans  effervescence  dans  l'acide  nitrique,  en  dégageant 
un  gaz  qui  a  la  propriété  de  corroder  le  verre. 


Composition  =  Al4P3  -H  i2Aq.  Berzelius. 


Lieux. 

ïi 

0-  tr 
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33,40 

35,12 

34,72 

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13     C 

'S    3 

O    ° 

Auteurs. 

De   Barnstaple 

Ibid 

2,06 

35,35 
37,20 
70,00 

36,56 
7.,5 

26,80 

26,2 

28,0 

o,5o 
28,00 

28,00 

1,25 

0,5 

Berzelius. 

Fuchs. 

Davy. 

Fuchs. 

Klaproth. 

Ibiâ 

D'Amberg 

|De   Barnstaple 

H  WAW 

La  wavellite  a  été  découverte  en  Angleterre  par  le  doc- 
teur Wavel,  dans  une  carrière  des  environs  de  Barnstaple  en 
Devonshire.  Elle  y  remplit  les  veines  irrégulières  d'un  schiste 
siliceux,  qui  fait  partie  d'un  phyllade  tendre;  ses  mamelons 
varient  depuis  la  grosseur  d'une  tête  d'épingle  jusqu'à  celle 
d'une  amande.  Les  aiguilles  sont  d'un  beau  blanc  soyeux  ou 
d'une  légère  teinte  verdàtre;  mais  quand  elles  s'altèrent ,  elles 
passent  au  blanc  mat  ou  au  brun  ferrugineux. 

Une  variété  filamenteuse,  de  couleur  blanche,  a  été  trou- 
vée près  de  Saint-Austle,  en  Cornouailles,  dans  des  veines 
qui  traversent  un  granité.  Elle  y  est  accompagnée  defluorite, 
de  quarz,  d'étain  oxidé,  de  cuivre  pyriteux,  d'urane  phos- 
phaté, etc. 

La  wavellite  se  rencontre  aussi  à  Corrivelan ,  l'une  des  îles 
Shiant,  en  Ecosse,  et  à  Loch  Humphrey ,  dans  le  Dumbar- 
tonshire  ;  son  gisement  dans  ces  deux  localités  est  analogue 
à  celui  de  Barnstaple.  —  Le  docteur  Fitton  a  découvert  aussi 
cette  substance  à  Springhill,  près  de  Cork  en  Irlande  :  elle  y 
est  en  mamelons  d'un  vert  obscur,  ou  d'un  blanc  verdàtre, 
à  la  surface  ou  dans  les  fissures  d'un  schiste.  M.  de  Humboldt 
a  rapporté  la  même  substance  de  Hualgayoc ,  dans  l'Amérique 
méridionale,  où  elle  accompagne  le  cuivre  gris.  Enfin,  M. 
Mawe  l'a  retrouvée  dans  le  Brésil ,  à  Villarica  ;  elle  y  est 
en  globules  aciculaires  dont  la  surface  est  brune;  mais  chacun 
de  ces  globules  est  traversé  par  un  cylindre  de  la  même 
substance ,  autour  duquel  les  aiguilles  sont  disposées  par 
couches.  La  wavellite  existe  aussi  a  Kannioak,  dans  la  partie 
septentrionale  du  Groenland  :  elle  est  en  petits  globules  bruns , 
rayonnes  et  engagés  dans  uu  calcaire  magnésien.  On  a  aussi 
trouvé  la  même  substance  sur  le  continent  européen,  dans 
deuxlocalitésdifférentesrà  Zbirow,  près  de  Beraun  en  Bohème, 
à  la  surface  d'un  psammite;  et  à  Amberg  dans  le  Haut-Pala- 
tinat ,  en  petites  aiguilles  disséminées  dans  un  fer  hématite 
(variété  dite  Lasionite).  (  Delafosse.  ) 

WAWUMETHYA.  (Bot.)  Hermann  cite  sous  ce  nom  une 
plante  de  Ceilan  ,  prise  pour  un  acacia  par  Plukenet  et  Bur- 
mann ,  que  Linnœus  nomme  guilandina  bonduceLla.  C'est  le 
caretti  du  Malabar,  suivant  M.  de  Lamarck  ,  qui  distingue  le 
îaka-melladu  même  lieu  sous  le  nom  de  guilandina  panicuiata.(J.) 


WEL  ^ 

WAXEN  CHATTERER.  (Ornith.)  Nom  anglois  du  jaseur, 
bombycivora  garrula.  (  Ch.  D.  et  L.) 

WAYAPALI.  (Bot.)  Un  des  noms  du  croton  tiglium ,  cité 
à  Ceilan  par  Hermann.   (J.) 

WAYDIOLE  ou  WAYGEHOE.  (Ornith.)  Sonnini  dit  qu'on 
nomme  ainsi  la  pie  de  paradis,  aslrapia  splendens  ;  mais  c'est 
indubitablement  le  nom  propre  de  File  de  Waigiou  ,  d'où 
provient  cet  oiseau.  (Ch.  D.  et  L.) 

"WAY-VAY.  (Ornith.)  Nom  usité  à  la  baie  d'Hudson  pour 
désigner  l'oie  du  Nord.  (  Ch.  D.  et  L.  ) 

WEASEL  ou  WEEZEL.  (Mamm.)  Nom  anglois  de  la  be- 
lette. (Desm.) 

WEATHER-COCK.  (Ichthyol.)  Un  des  noms  anglois  du  té- 
trodon  hérissé.  Voyez  Tbtrodon.  (  H.  C.  ) 

WEBERA.  (Bot.)  Ce  nom  a  d'abord  été  donné  par  Ehr- 
hard  au  Buxbaumiafoliosa,  Linn.,  genre  adopté  par  quelques 
botanistes  sous  le  nom  de  Diphyscium,  créé  par  Mohr.  Ehrhard 
l'avoit  dédié  au  botaniste  Weber,  auquel  on  doit  un  ouvrage 
estimé  sur  les  cryptogames  du  Harz.  Hedwig  a  depuis  établi 
sous  ce  nom  un  genre  de  mousse,  qu'il  distinguoit  essentiel- 
lement du  Bryum  par  les  dents  du  péristome  externe,  de 
forme  aiguë,  et  par  les  fleurs  hermaphrodites.  Il  y  rappor- 
toit  les  bartramia  halleriana  et  pommiformis  ,  qui  sont  restées 
dans  le  genre  Bartramia ,  et  le  mnium  pyriforme,  Linn.,  placé 
ensuite  dans  le  Bryum  par  Swartz.  11  avoit  encore  les  IVebera 
nutans  et  longicollis  ,  qui  répondent  aux  Bryum  nutans,  Schreb. , 
et  longicollum,  Swartz.  Divers  botanistes,  entre  au  très  Schwaeg- 
richen ,  ont  voulu  admettre  le  genre  Webera;  mais  la  ma- 
jorité A  es  auteurs  le  réunit  au  Bryum,  comme  nous  l'avons 
déjà  exposé  à  l'article  Bryum  ,  dans  le  Supplément  au  tome 
V  de  ce  Dictionnaire.  En  effet ,  ces  deux  genres  ne  diffèrent 
que  par  leurs  fleurs  ,  hermaphrodites  dans  le  Webera,  dioïques 
dans  le  Bryum.  Bridel,  dans  le  premier  volume  de  sa  Bryo- 
logie universelle,  décrit  le  genre  Bryum  ,  et  on  trouve  qu'il 
y  réunit  le  Webera  contre  son  ancienne  opinion.  Le  IVebera 
forme  la  première  division  de  son  genre  Bryum,  et  il  le  ca- 
ractérise par  ses  fleurs  hermaphrodites  (  quelquefois  cepen- 
dant mâles).  Il  y  ramène  seize  espèces,  qui  ont  Les  caractères 
naturels  des  Pohlia.  Leur  tige,  nue  à  la  base,  feuillée  vers 


^  WEB 

Je  haut,  est  garnie  de  feuilles  roides,  qui  ne  se  tortillent 
point.  La  capsule  est  alongée  ou  pyriforme,  munie  d'un  oper- 
cule court,  convexe  ou  conique.  Ces  caractères  distinguent 
incomplètement  le  JVebera  ;  considéré  même  comme  sous- 
genre  du  Bryum  ,  ainsi  que  le  fait  Bridel.  Ce  bryologue  par- 
tage ses  bryum  webera  en  deux  sections,  comme  il  suit  : 

§.  1."  Capsules  droites. 

Dans  cette  division,  qui  comprend  deux  espèces,  on  dis- 
tingue : 

t  .  Le  Webera  longicolla  ,  Hedvv. ,  Sp.  musc. ,  pi.  41 ,  fig.  1  ; 
Bryum  webera  longicollis  ,  Brid.,  Bryol.  i/mV. ,  1,  pag.  625; 
Orthopyxis  longicolla ,  Pal.  Beauv.  ,  Prod..  pag.  79;  Bryum 
longicollum,  Swartz,  Musc.  suec. ,  pag.  4g  ,  pi.  6.  fig.  i5.  Tige 
droite,  très-simple,  de  six  à  dix-huit  lignes  de  hauteur;  feuilles 
lancéolées,  dentelées  à  leur  extrémité  ;  capsule  presque  droite, 
ayant  sa  base  renflée  en  une  espèce  d'apophyse,  longuement 
atténuée  ;  opercule  un  peu  en  pointe.  Cette  mousse  forme  des 
coussinets  sur  les  rochers  des  montagnes  alpines,  en  Suisse, 
en  Tyrol,  en  Allemagne,  en  Suède,  en  Angleterre. 

§.  2.  Capsules  inclinées 9  penchées  ou  pendantes. 

Cette  division  comprend  douze  espèces,  presque  toutes  eu- 
ropéennes. 

2.  Le  Webera  en  forme  de  poire  :  IVebcrapyriformis ,  Hedw. , 
Musc,  j rond.,  1,  pag.  5  ,  pi.  5;  Funk,  Moostasch..  pag.  58, 
pi.  2  5  ;  Brid. ,  Musc.  univ.  ,  1 ,  pag.  65  1  ;  Sub.  bryol.;  Dec.  , 
FI.  fr. ,  n.°  1297;  Bryum  pyriforme ,  Hedw.,  Fund.,  2,  pi.  5  , 
fig.  12;  Hook.  et  Tayl.,  Musc.  brit. ,  pi.  28;  Bryum  aureum , 
Smith,  Engl.  bot.,  pi.  58g;  Bryum,  Dill. ,  Musc,  pi.  5o, 
fig.  60  ;  Hall.  ,  Hist.  Helv.  ,  pi.  45  ,  fig.  7  ,  et  Enum.,  pi.  4  , 
fig.  7  ;  Mnium  pyriforme  ,  Linn.  Tige  droite,  très-simple  ;  feuilles 
supérieures  linéaires"/  mais  un  peu  élargies  à  leur  hase; 
feuilles  du  périchèze  beaucoup  plus  longues,  subulées,  pres- 
que entières;  pédicule  terminal ,  solitaire,  portant  une  capsule 
pendante  en  forme  de  poire  et  munie  d'un  opercule  en  forme 
de  mamelon;  coiffe  en  forme  de  cornet  très-alongé,  brune. 
Cette  mousse  se  rencontre  partout  en  Europe ,  sur  les  pierres , 
les  rochers,   dans  les  fentes   des  murs,  sur  le  sable.  Elle 


WEB  *7 

croit  aussi  dans  l'Asie  boréale,  au  Kamtschatka  .  en  Afrique 
et  dans  l'Amérique  septentrionale  •■  elle  forme  des  touffes  d'un 
beau  vert.  Ses  tiges  n'ont  guère  plus  d'un  pouce  de  long,  et 
ses  pédicelles  autant:  elle  est  annuelle,  fleurit  au  printemps, 
et  fructifie  en  été. 

3.  Le  Webera  penché  -.Webera  nutans  ,  Hedw. ,  Musc.frond., 
3  ,  pi.  4;  Brid.,  Musc,  recens.,  1  ,  pi.  4,  fig.  28;  Bryum  tri- 
çhodes,  Hedw.,  Fund.  musc.  ,  1  ,  pi.  4  ,  fig.  16  — -  20,  et  IVt- 
hera  mutabilis  ,  2  ,  pi.  6  ,  fig.  28  ;  Bryum  nutans  ,  Swartz  ,  Musc, 
suec. ,  pag.  46;  Dec,  FI.  franc.,  n.°  1296;  Smith,  FI.  brit.; 
Sow. ,  Engl.  bot.,  1240;  Hook.  et  Tayl. ,  Musc,  brit.,  pl.  29. 
Tige  droite,  simple;  feuilles  lancéolées,  un  peu  concaves, 
dentelées  sur  les  bords;  pédicelle  terminal,  solitaire;  urne 
penchée,  oblongue,  un  peu  cylindrique  ou  un  peu  en  forme 
de  poire;  opercule  convexe,  légèrement  acuminé.  Cette 
mousse  se  rencontre,  comme  la  précédente,  partout  en  Eu- 
rope, et  également  au  Kamtschatka  ,  dans  l'Amérique  sep- 
tentrionale; elle  se  plaît  dans  les  bois  à  l'ombre,  sur  les  ter- 
rains sablonneux,  tourbeux,  dans  les  bruyères,  etc.;  elle 
fleurit  au  printemps  et  fructifie  en  été  :  elle  est  vivace.  (Lem.) 

WEBERA.  (Bot.)  Ce  nom  générique  avoit  été  donné  par 
Gmelin  au  Blakea  d'Aublet  ou  Bellucia  de  Necker;  parSchre- 
ber,  au  Canthium  de  M.  de  Lamarck  ;  par  Hedwig,  à  un  genre 
de  mousses  adopté  par  quelques-uns,  reporté  par  d'autres 
au  Bryum.  (  J.  ) 

WEBSTÉRITE.  (Min.)  alumine  sous-sulfatée  ,  Hauv;  Hydro- 
sulfate  d'alumine ,  Beudant.  Ce  minéral  a  été  découvert  ancien- 
nement à  Halle  en  Saxe,  dans  le  jardin  d'une  maison  d'édu- 
cation nommée  pedagogium  regium.  On  l'a  pris  pendant  long- 
temps pour  de  l'alumine  pure  ou  de  l'argile  native.  Il  a  été 
retrouvé,  en  1814,  par  M.  Webster,  auprès  de  New- Haven, 
sur  la  côte  d'Angleterre,  à  neuf  milles  à  l'est  de  Brighton. 
M.  Brongniart,  ayant  reconnu  l'identité  de  cette  nouvelle  va- 
riété avec  celle  de  Saxe,  proposa  d'en  faire  une  nouvelle 
espèce  sous  le  nom  de  webstérite,  en  la  dédiant  au  savant  au- 
teur de  la  Description  de  l'ile  de  Wight.  Cette  espèce  s'est 
accrue  depuis  de  deux  autres  variétés  trouvées  en  France, 
l'une  à  la  montagne  de  Bernon,  prés  d'Epernay,  et  l'autre  k 
Auteuil,  près  de  Paris.  A  l'occasion  decetfe  dernière  variété, 


23  WEB 

dont  la  découverte  est  encore  récente  ,  M.  Brongniart  a  publié  , 
dans  les  Annales  des  sciences  naturelles1  ,  une  note  dans  la- 
quelle, après  avoir  rappelé  tout  ce  que  l'on  sait  de  l'histoire 
iuinéralogique  de  la  webstérite  ,  il  montre  que  toutes  les  va- 
riétés connues  de  cette  espèce  s'accordent  non-seulement  dans 
les  deux  classes  de  caractères  qui  constituent  essentiellement 
les  espèces  minérales,  la  composition  et  la  forme,  mais  aussi 
dans  leur  mode  de  gisement. 

La  webstérite  est  une  substance  terreuse  ,  d'un  blanc  mat , 
tendre,  douce  au  toucher  et  happant  à  la  langue;  se  présen- 
tant toujours  sous  la  forme  de  rognons  ou  de  masses  nodu- 
laires,  à  surface  lisse,  qui  ressemblent  beaucoup  à  la  craie 
par  leur  aspect  et  leur  consistance. 

Elle  se  laisse  aisément  racler  par  le  couteau. 

Sa  poussière,  étant  lavée  avec  soin  et  examinée  avec  le  se- 
cours de  la  loupe,  laisse  apercevoir  la  forme  de  cristaux  pris- 
matiques assez  nets.  Sa  dureté  est  inférieure  à  celle  du  gypse  ; 
sa  pesanteur  spécifique  est  de  1,669  (Schreiber). 

Elle  est  insipide  et  insoluble  dans  l'eau  ;  mais  elle  se  dis- 
sout dans  l'acide  nitrique  sans  effervescence.  Chauffée  dans 
le  matras,  elle  commence  par  donner  beaucoup  d'eau;  puis, 
au  rouge  naissant,  elle  dégage  de  l'acide  sulfureux,  recon- 
noissable  à  son  odeur. 


Composition.   = 

-  AS  -+-  9Aq.  Berzeli 

Acide 
sulfurique. 

Alumine. 

Eau. 

De  Halle.  .  . 
Ihid 

New-Haven  . 
D'Auteuil  .  . 

2  1,5 

25,36 
*3,37 

■20 

Si 

3o,26 

29,86 

3o 

45 

46,32 

46,76 

47 

Bucholz. 
Stromeyer. 

Idem. 
Dumas. 


Variétés. 

On  peut  distinguer  quatre  variétés  de  webstérite,  d'après 
les  lieux  où  elle  se  rencontre. 

1.  La  Webstérite  de  Halle.  Elle  est  en  nodules  ou  en  masses 
mamelonnées,  à  texture  terreuse  et  d'un  blanc  mat,  dissémi- 


1  Mars  1828,  pag.  2a5. 


WED  n 

nées  dans  le  terrain  d'argile  plastique  et  accompagnées  de 
gypse  et  de  lignite.  A  la  Saale,  à  Morl ,  à  Langenbogen  et 
autres  lieux  des  environs  de  Halle  en  Saxe. 

2.  La  fVebstérite  de  N pw*Haven.  En  niasses  nodulaires  blan- 
ches, traversées  par  des  lignes  rougeâtres,  qui  sont  formées 
de  gypse  et  d'argile  ferrugineuse.  A  New-Haven,  dans  le  comté 
deSussex,  en  Angleterre. 

5.  La  Welstérile  d'Epemaf.  En  masses  nodulaires,  accom- 
pagnées de  gypse  et  d'argile  limoneuse.  Cette  variété  a  été 
découverte  sur  la  montagne  de  Bernon,  près  d'Épernay,  par 
MM.  de  Basterot  et  de  Lajonkaire. 

l\.  La  IVebstèrite  d'Auteuil,  ou  Wehstérite  oolithique  (Bron- 
gniart).  Composée  d'une  multitude  de  petits  grains  arrondis, 
fortement  serrés  les  uns  contre  les  autres,  mais  pas  au  point 
cependant  qu'ils  ne  laissent  des  interstices  remplis  d'argile 
grisâtre.  Ces  nodules  présentent  intérieurement  l'aspect  d'une 
ooliihe  à  grains  blancs  très-serrés,  avec  une  pâte  ou  ciment 
grisâtre.  Dans  l'argile  plastique  d'Auteuil,  près  Paris,  mais 
dans  la  partie  supérieure  de  la  formation,  où  l'argile  est  jau- 
nâtre et  sablonneuse. 

La  webstérite  appartient  exclusivement  aux  terrains  de  sé- 
diment supérieur,  et  à  la  partie  la  plus  inférieure  de  ces  ter- 
rains. Elle  se  trouve  toujours  en  veines  ou  en  nodules  dans  le 
terrain  d'argile  plastique ,  accompagnée  de  gypse  et  de  lignite , 
et  supérieure  à  la  craie.  (Delafosse.) 

WÉDÉLIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones  ,  à  fleurs 
composées,  de  l'ordre  des  radiées,  de  la  syngénésic  polygamie 
nécessaire  àe  Linnaeus,  offrant  pour  caractère  essentiel:  Un 
calice  simple,  à  cinq  folioles  élargies;  le  réceptacle  garni  de 
paillettes  ovales,  concaves;  la  corolle  radiée;  les  fleurons  du 
centre  hermaphrodites  et  fertiles;  les  demi -fleurons  de  la 
circonférence  femelles  et  stériles;  cinq  étamines  syngénèses  ; 
un  style;  deux  stigmates  sétacés  ;  les  semences  couronnées  par 
une  membrane  presque  pédicellée,  denticulée. 

Ce  genre  est  un  démembrement  du  Polymnia.  Il  en  diffère 
particulièrement  par  la  membrane  qui  couronne  les  semences. 
Les  feuilles  sont  opposées;  les  fleurs  presque  solitaires,  pédon- 
culées. 

Wkdélia  arbrisseau  :  PVedeliafrutesceus ,  Jacq. ,  Amer.  ,217, 


3o  AVED 

tab.  i3o;  Willd.,  ^pec.,3,pag.  2334  ;  Poljymnîa  wedelia,  Liuh. , 
MarU. ,  108.  Plante  grimpante  et  ligneuse,  dont  la  tige  est 
glabre,  lisse,  cylindrique,  divisée  en  rameaux  très- étalés, 
garnis  de  feuilles  opposées  sur  les  jeunes  rameaux,  ovales, 
aiguës  ,  entières  ,  légèrement  dentées  en  scie  ,  rudes  à  leurs 
deux  faces,  supportées  par  des  pétioles  très-courts.  Les  fleurs 
sont  jaunes,  solitaires,  pédonculées,  placées  dans  l'aisselle  des 
dernières  feuilles.  Le  calice  est  composé  de  quatre  ou  cinq 
folioles  lâches,  planes,  élargies,  un  peu  ovales,  obtuses;  le 
réceptacle  est  garni  de  paillettes;  les  intérieures  colorées  en 
jaune  au  sommet;  les  extérieures  plus  grandes,  ayant  l'appa- 
rence d'un  calice  intérieur;  les  demi -fleurons  prolongés  en 
une  languette  à  deux  lobes  à  demi  ovales ,  écartés  et  obtus. 
Les  semences,  d'un  brun  roussâtre,  sont  surmontées  d'une 
petite  couronne  campanulée,  à  dix  dents  environ.  Le  récep- 
tacle est  plan;  il  contient  autant  de  paillettes  qu'il  y  a  de 
fleurs.  Cette  plante  croit  en  Amérique,  dans  les  forêts,  à  la 
Guadeloupe  et  dans  les  Antilles. 

Wédéua  d'Afrique  :  Wcàdia,  africana  ,  Pal.  Beauv. ,  Flor. 
d'Oware  et  Bénin,  vol.  2,  pag.  18,  tab.  69.  Cette  plante  a 
une  tige  herbacée,  pubescente,  munie  de  rameaux  situés 
dans  l'aisselle  des  feuilles,  droits,  un  peu  grêles.  Les  feuilles 
sont  opposées,  médiocrement  pétiolées  ,  ovales- lancéolées  , 
aiguës,  dentées  en  scie  à  leur  contour,  pubescentes,  marquées 
de  trois  nervures  longitudinales ,  longues  de  trois  pouces  et 
plus;  les  supérieures  sessiles ,  un  peu  échancrées  en  cœur  à 
leur  base  ;  les  pétioles  connivens  et  embrassant  la  tige.  Les 
fleurs  sont  solitaires ,  terminales,  portées  sur  un  long  pédon- 
cule ;  leur  calice  est  simple,  composé  de  quatre  ou  cinq  fo- 
lioles courtes,  ovales,  obtuses;  la  corolle  radiée;  les  demi- 
fleurons  échancrés  au  sommet  en  deux  lobes  ;  les  fleurons  tu- 
bulés,  à  cinq  divisions;  le  réceptacle  garni  de  paillettes  aiguës, 
dentées  et  comme  laciniées  au  sommet;  celles  qui  appartien- 
nent aux  demi -fleurons  plus  grandes,  herbacées  ,  formant 
comme  un  calice  intérieur;  les  autres  paillettes  plus  étroites; 
les  semences  couronnées  par  une  membrane  campanulée  ,  à 
plusieurs  dents.  Cette  plante  croît  dans  le  royaume  d'Oware, 
sur  les  bords  du  fleuve  Formose. 

Wédélia  a  petites  fiecrs  ;  JYcitlia  iparviflora,  Pers. ,  Syn. , 


WED  3i 

pi.  2  ,  pag.  490.  Cette  plante  a  des  tiges  ligneuses,  garnies  de 
feuilles  sessiles,  ridées  ,  ovales-lancéolées,  très-rudes,  entière;» 
à  leurs  bords.  Les  fleurs  sont  solitaires,  portées  sur  des  pt- 
doncules  courts,  uniflores  ;  les  demi-fleurons  bifides.  Les  se- 
mences sont  pubescentes,  surmontées  d'une  membrane  d'un 
pourpre  violet,  légèrement  crénelée.  Cette  plante  croît  dans 
les  champs,  à  la  Guadeloupe.  Dans  le  wedelia  calicina,  Pers. , 
loc.  cit.,  les  feuilles  sont  amples,  opposées,  pétiolées,  mem- 
braneuses, dentées,  acuminées;  les  folioles  du  calice  plus  lon- 
gues que  les  demi-fleurons  ;  les  semences  semblables  à  celles  de 
l'espèce  précédente  :  elle  croît  aux  mêmes  lieux,  dans  les  forêts. 

Wedelia  de  l'île  Sainte-Croix  ;  Wedelia  cruciata,  Pers. ,  loc. 
cit.  Celte  plante  est  couverte  sur  toutes  ses  parties  d'un  duvet 
mou.  Ses  feuilles  sont  amples  ,  pétiolées,  ovales  ,  aiguës  et 
dentées.  Les  fleurs  sont  portées  sur  de  très- longs  pédoncules 
uniîlores;  les  semences  pubescentes,  surmontées  d'une  mem- 
brane dentée,  rétrécie  en  pédicelle  à  sa  base.  Cette  plante 
croît  en  Amérique,  à  l'île  de  Sainte- Croix.  Dans  le  wedelia 
calendulacea  (Pers.,  loc.  cit.),  les  feuilles,  ainsi  que  toute  la 
plante,  sont  un  peu  blanchâtres,  légèrement  hispides,  angu- 
leuses à  leurs  deux  bords,  sessiles,  lancéolées,  presque  rhom- 
boidales ,  incisées  et  dentées.  Les  fleurs  sont  d'un  jaune  de  sa- 
fran, assez  semblables  à  celles  du  souci;  les  demi-fleurons  ova- 
les, presque  entiers.  Cette  plante  croit  à  la  Nouvelle-Espagne. 

Wédélia  denté;  IVedelia  serrata ,  Pers.,  loc.  cit.  Cette  es- 
pèce a  ses  feuilles  assez  semblables  à  celles  de  l'yeuse,  portées 
sur  de  longs  pétioles,  lisses,  luisantes,  un  peu  coriaces,  à 
grandes  échancrures;  les  demi -fleurons  de  la  circonférence 
munis  de  trois  dents;  la  membrane  qui  couronne  les  semences 
glabre,  excepté  à  ses  bords.  Cette  plante  croit  à  Saint-Do- 
mingue. Le  wedelia  crenata  (Pers. ,  loc.  cit.)  a  ses  tiges  renver- 
sées, un  peu  grêles,  médiocrement  ligneuses;  les  feuilles  pé- 
tiolées, alongées  ,  obtuses,  membraneuses,  un  peu  ridées, 
à  crénelures  inégales.  Les  fleurs  sont  petites;  les  demi- fleu- 
rons à  trois  dents  peu  marquées  ;  les  ovaires  glanduleux  ;  l'ai- 
grette des  semences  est  à  peine  sensible.  Cette  espèce  croit  aux 
lieux  sablonneux  ,  à  la  Guadeloupe.  Dans  le  wedelia  mollis 
(Pers.,  loc.  cit.) ,  les  tiges  sont  pubescentes,  herbacées;  les 
feuilles  sont  membraneuses,  pétiolées,  échancrées  en  cœur. 


32  VVED 

lancéolées,  crénelées  à  leur  contour,  garnies  en  dessous  d'un 
duvet  mou,  à  deux  nervures,  réticulées  à  leur  face  infé- 
rieure. Elle  croît  dans  l'Amérique  méridionale.  (  Poir.  ) 

WEDELIA.  (Bot.)  La  plante  à  laquelle  Lœfling  donnoit  ce 
nom,  est  Yallionia  incarnata  de  Linnaeus,  dans  la  famille  des 
nyctagynées.  Jacquin  avoit  publié  auparavant  un  autre  lVe.de- 
lia,  genre  de  composées,  que  Linnaeus rapportoit à  son Polym- 
nia;  mais  plus  récemment  quelques  auteurs  l'ont  rétabli ,  en 
y  ajoutant  plusieurs  espèces.  Ce  wedelia  avoit  été  nommé  kar- 
gilla  par  Adanson,  dont  le  vedelia  est  un  ardisia  de  Swartz.  (J.) 

WEDKNAVE.  (Ornith.)  Dénomination  suédoise  du  pic  vert. 
(Desm.) 

WEEBONG.  (Ornith.)  M.  Vieillot ,  dans  ses  Oiseaux  chan- 
teurs de  la  zone  torride ,  a  donné  ce  nom  spécifique  à  une  es- 
pèce de  Moineau.  Voyez  ce  mot.  (  Ch.  D.  et  L.  ) 

WEED.  (Bot.)  Les  Anglois  désignent  ainsi  toutes  les  plantes 
herbacées  qui  croissent  sans  culture  et  naturellement,  c'est- 
à-dire  les  herbes  sauvages.  (Lem.) 

WEERLOOZE  MEERVAL.  (Ichthjol.)  Nom  hollandois  du 
centranodon  japonois.  Voyez  Centranodon.  (H.  C.  ) 

WEEVER.  (Ichthjol.)  Nom  anglois  de  la  Vive.  Voyez  ce 
mot.  (H.  C.) 

WEEZEL.  (Mamm.)  Nom  générique  des  Martes  et  des  Be- 
lettes en  hollandois.  (Desm.-) 

WEICHFLOS3ER.  (Ichthyol.)  Nom  allemand  de  la  girellc 
malaptère.  Voyez  Girei.le.  (H.  C.  ) 

WE1DE.  (Bot.)  Nom  allemand  des  saules.  (Lem.) 

WEIDENBLATT.  (  Ichthyol.  )  Voyez  Veckeley.  (H.  C.) 

WEIDEN-RŒSLEIN.  {Bot.)  Nom  allemand  des  épilobes. 
(Lem.) 

WEIDFISCH.  (Ichthjol.  )  Gesner  dit  que  les  Allemands 
appellent  ainsi  une  sorte  de  barbeau  fort  délicat  et  qu'ils  pè- 
chent surtout  en  hiver.  (H.  C.) 

WÉIGÈLE,  tVagelia.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylé- 
dones, à  fleurs  complètes,  monopétalées,  de  la  pentandrie  mo- 
nogynie  de  Linnaeus,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  ca- 
lice à  cinq  divisions  profondes;  une  corolle  infundibuliforme  ; 
le  tube  velu  en  dedans;  le  limbe  à  cinq  lobes;  cinq  étamines 
insérées  sur  le  tube  de  la  corolle  ;  un  ovaire  supérieur ,  tétra- 


WEI  3L 

gone;  un  style  situé  à  la  base  de  l'ovaire;  un  stigmate  pelté. 
Le  fruit  n'est  pas  connu. 

Wéigèle  du  Japon  :  Weigelia  japonica,  Thunb.  ,  FI.  jap. , 
tab.  16;  Lamk. ,  lll.  gen.,  tab.  io5.  Cette  plante  a  des  tiges 
ligneuses;  les  rameaux  opposés,  glabres,  cylindriques,  de 
couleur  cendrée  ,  les  plus  jeunes  presque  tétragones.  Les 
feuilles  sont  pétiolées ,  opposées,  ovales,  longues  d'environ 
deux  pouces,  acuminées,  dentées  en  scie,  vertes,  presque 
glabres,  hérissées  sur  leurs  principales  nervures  de  poils  courts, 
tant  en  dessus  qu'en  dessous  ;  les  pétioles  sont  un  peu  comprimés, 
longs  d'une  ligne  ,  fortement  pileux  en  dessous.  Les  fleurs 
sont  axillaires ,  situées  vers  l'extrémité  des  jeunes  rameaux, 
placées  à  l'extrémité  d'un  pédoncule  commun,  solitaire,  com- 
primé, long  d'un  pouce,  divisé  au  sommet  en  trois  pédicelles 
uniflores,  plus  longs  quele  pédoncule;  deux  bractées  droites, 
opposées,  subulées  à  l'extrémité  du  pédoncule.  Le  calice  est 
court,  à  cinq  divisions  droites,  profondes,  subulées,  assez 
semblables  aux  bractées,  la  corolle  purpurine,  tubulée ,  lon- 
gue d'environ  un  pouce;  le  tube  court,  de  la  longueur  du 
calice,  velu  en  dedans;  le  limbe  presque  campanule,  à  cinq 
Iobesovales  ,  obtus  ;  les  étamines  sont  presque  aussi  longues  que 
la  corolle;  les  anthères  droites,  linéaires,  bifides  à  leur  base, 
obtuses  au  sommet.  L'ovaire  est  glabre,  tronqué,  tétragone; 
de  sa  base  sort  un  style  filiforme ,  un  peu  plus  long  que  la  co- 
rolle ,  terminé  par  un  stigmate  plan ,  en  rondache.  Cette 
plante  croît  au  Japon. 

Wbigèi.e  cop.f.1  :  IVegelia  corœensis,  Willd. ,  Act.  soc.  linn. 
Lond.,  2,  p.  55 1  ;  Willd.,  Spec; Korei  utsugi,  Ka-nipf.,  Aman, 
exot.,  fasc.  5  ,  p.  855  ,  et  Icon.  selecl.,  tab.  45.  Cet  arbrisseau 
a  ses  tiges  garnies  de  rameaux  opposés,  étalés,  disposés  en 
croix,  un  peu  redressés,  glabres,  de  couleur  cendrée.  Les 
feuilles  sont  opposées,  pétiolées,  en  ovale  renversé,  longues 
de  trois  pouces ,  dentées  en  scie  ,  acuminées  ;  les  pétioles  longs 
d'environ  un  pouce  ,  élargis  et  embrassans  à  leur  base.  Cette 
plante  croît  au  Japon.  Il  est  douteux ,  d'après  la  figure  de 
Kaempfer,  que  cette  plante  appartienne  à  ce  genre.  (Poir.) 

WEIHEN.  (Ornith.)  Nom  allemand  qui  désigne  les  oiseaux 
de  proie  que  nous  nommons  busards.  (Desm.) 

WEINGiERTNERIA.  (Bot.)  M.  Bernhardi  désignoit  sous 
59.  3 


34  WEI 

ce  nom  Yaira  canescens ,  faisant  partie  du  genre  Corynepho- 
rus  de  Beauvois,  restitué  plus  récemment  au  genre  Aira.  (J.) 

WEINGALLE.  (Ichth.)  Nom  livonien  de  la  vimbe.  Voyez 
Brème,  dans  le  Supplément  du  tom.  V,  pag.  72  ,  de  ce  Dic- 
tionnaire. (H.  C.  ) 

WEINMANNIA,  TAN  -  ROUGE.  (Bot.)  Genre  de  plantes 
dicotylédones,  à  fleurs  complètes  ,  polypétalées,  de  la  famille 
des  saxifragées  (cunoniacées,  Rob.  Brown  )  ,  de  Yoctandrie  di- 
gynie  deLinnaeus,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice 
persistant,  à  quatre  divisions  profondes;  quatre  pétales;  huit 
étamines  courtes;  les  anthères  arrondies;  un  ovaire  supérieur, 
entouré  à  sa  base  d'un  disque  à  huit  glandes;  deux  styles  ; 
deux  stigmates  simples;  une  capsule  bivalve  au  sommet,  à 
deux  loges  ,  à  deux  pointes;  les  cloisons  formées  par  les  bords 
des  valves  recourbés  eu  dedans;  six  ou  huit  semences. 

Weinmannia  glabre  :  Weinmannia glabra,  Linn.  fils,  SuppZ.; 
Lamk. ,  III.  gen.,  tab.  5i3,  fig.  1.  Arbuste  dont  les  rameaux 
sont  opposés;  les  plus  jeunes  un  peu  pubesccns  ,  garnis  de 
feuilles  pétiolées,  opposées,  ailées  avec  une  impaire;  le  pé- 
tiole commun  membraneux  entre  les  folioles:  celles-ci  au 
nombre  de  douze  ou  treize,  opposées,  sessiles  ,  ovales,  ob- 
tuses, rétrécies  à  leur  base,  glabres,  dentées  en  scie;  à  la 
base  des  pétioles,  des  stipules  solitaires,  ovales,  caduques, 
presque  de  la  grandeur  des  folioles.  Les  fleurs  sont  disposées 
en  grappes  simples,  terminales,  axillaires,  pédonculées,  plus 
longues  que  les  feuilles:  ces  fleurs  sont  nombreuses,  petites, 
pédicellées.  Le  calice  est  partagé  en  quatre  folioles  blanchâ- 
tres, oblongues,  étalées;  la  corolle  blanche;  les  pétales  sont 
lancéolés,  trois  fois  plus  longs  que  le  calice;  l'ovaire  est  ovale, 
marqué  de  deux  sillons;  les  deux  styles  sont  de  la  longueur  des 
étamines;  les  deux  stigmates  en  tête;  la  capsule  est  petite, 
ovale,  divisée  en  deux  valves  acuminées,  à  deux  loges  po- 
lyspermes.  Cette  plante  croit  à  la  Jamaïque. 

Weinmannia trichosperme;  Weinmannia  trichosperma ,  Cav., 
Ic.rar.,  6,  tab.  567.  Cette  plante  a  des  tiges  ligneuses  ,  hautes 
de  dix  pieds  ;  les  rameaux  opposés  ,  chargés  de  poils  roussà- 
tres.  Les  feuilles  sont  pétiolées,  opposées,  ailées  avec  une  im- 
paire, formées  de  neuf  ou  onze  folioles  ovales,  larges  de  deux 
ou  trois  lignes,  longues  d'un  demi-pouce,  rétrécies  en  pointe  «à 


WEI  55 

leur  base,  dentées  en  scie,  vertes  et  luisantes  en  dessus  ,  ferrugi- 
neuses en  dessous  ;  il  y  a  deux  stipules  caduques  ,  ovales  ;  le  pé- 
tiole est  ailé  entre  les  folioles  par  des  membranes  qcadrangu- 
laires.  Les  fleurs  sont  disposées  en  grappes  simples,  axillaires, 
solitaires ,  de  la  longueur  des  feuilles  ;  les  capsules  sont  glabres , 
ovales,  à  deux  pointes  en  bec  ,  à  deux  loges,  renfermant  des  se- 
mences ovales,  réniformes,  couvertes  de  poils  ferrugineux. 
Cette  plante  croit  au  Chili. 

Weinmannia  trifoliée  :  Weinmannia  trifoliata,  Linn.  fils, 
Suppl.,  227;  Lamk. ,  lll.  gen.,  tab.  3i3,  fig.  2.  Cet  arbuste  a 
des  tiges  droites,  glabres,  ligneuses,  divisées  en  rameaux  op- 
posés, glabres,  cylindriques.  Les  feuilles  sont  péliolées,  oppo- 
sées, composées  de  trois  folioles  ovales,  presque  lancéolées, 
rétrécies  en  pédicelle  à  leur  base  ,  obtuses  et  arrondies  au 
sommet,  glabres,  crénelées;  les  pétioles  très-longs.  Les  fleurs 
sont  disposées  en  grappes  simples,  touffues,  cylindriques, 
obtuses  ,  pédonculées ,  plus  longues  que  les  feuilles,  latérales  , 
axillaires  :  ces  fleurs  sont  fort  petites,  très-nombreuses ,  serrées, 
un  peu  pédicellées.  Le  calice  est  à  quatre  divisions  profondes  ; 
la  corolle  plus  longue  que  le  calice  ;  les  étamines  sont  plus 
courtes  que  les  pétales;  l'ovaire  est  arrondi,  un  peu  velu  ;  le  style 
court;  les  deux  stigmates  sont  épais  ,  divergens,  un  peu  cour- 
bés en  dehors.  Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

Weinmannia  panicuf.e  ;  Weinmannia  yaniculata ,  Cavan.  , 
loc.  cit.,  tab.  565.  Arbrisseau  de  dix  à  douze  pieds  de  haut. 
Les  rameaux  sont  opposés,  un  peu  noueux;  les  feuilles  pé- 
tiolées ,  opposées,  glabres,  lancéolées,  très  simples ,  un  peu 
glauques  en  dessous,  dentées  en  scie,  longues  de  deux  ou 
trois  pouces,  larges  d'un  pouce;  les  pétioles  courts,  longs  de 
deux  ou  trois  lignes;  les  stipules  lancéolées,  caduques.  Les 
fleurs  sont  réunies  en  panicules  axillaires  ;  solitaires;  les  ra- 
mifications opposées,  fleuries  à  leur  sommet;  les  pédicelles 
courts,  accompagnés  à  leur  base  de  stipules  ovales,  aiguës  , 
caduques.  La  corolle  est  d'un  jaune  rougeàtre ,  un  peu  plus 
grande  que  le  calice,  composée  de  quatre,  quelquefois  de 
cinq  pétales  insérés  sur  le  calice ,  ovales  -  rétrécis  en  o;  glet  ;  les 
étamines  sont  un  peu  plus  longues  que  les  pétales ,  insérées  sur 
les  glandes  qui  accompagnent  l'ovaire  ;  l'ovaire  est  ovale,  velu, 
environné  d'un  disque  composé  de  huit  glandes.  11  y  a  deux  et 


36  WEI 

quelquefois  troisstyles persistons.  Lefruitest  une  capsuleovale- 
oblongue,  velue,  à  deux  loges,  à  deux  valves,  quelquefois 
à  trois  loges  et  trois  valves;  les  semences  sont  oblongues  et 
comprimées.  Cette  plante  croit  au  Chili,  sur  les  côtes  mari- 
times, proche  la  ville  de  Talcahuanho. 

Weinmannia  a  feuilles  ovales;  Weinmannia  ovata ,  Cavan. , 
loc.  cit.,  tab.  566.  Arbre  d'environ  dix-huit  à  vingt  pieds, 
dont  les  rameaux  sont  opposés,  striés,  un  peu  noueux  ,  ren- 
flés à  l'opposition  des  feuilles;  celles-ci  sont  médiocrement 
pétiolées,  opposées,  ovales  -  oblongues,  glabres,  crénelées, 
longues  de  deux  pouces,  larges  de  plus  d'un  pouce;  les  pé- 
tioles bruns,  longs  d'une  ligne,  épaissis  à  leur  base;  les  sti- 
pules courtes,  ovales,  caduques.  Les  fleurs  sont  petites,  dis- 
posées en  grappes  simples,  terminales ,  axillaires,  solitaires, 
quelquefois  géminées.  Les  folioles  du  calice  sont  ovales,  ai- 
guës ;  la  corolle  est  ferrugineuse  dans  son  état  de  dessiccation  ; 
les  pétales  sont  ovales,  plus  longs  que  le  calice;  les  étamines  plus 
longues  que  la  corolle  ;  l'ovaire  est  ovale,  entouré  d'un  disque 
glanduleux;  les  deux  styles  sont  réfléchis.  Cette  plante  croit  au 
Pérou,  non  loin  de  la  ville  de  Saint  -  Bonaventure ,  dans  les 
fossés  creusés  par  les  alluvions. 

Weinmannia  tomenteuse  :  Weinmannia  tomentosa,  Willd., 
Spec. ,  2,  pag.  437;  Linné  fils,  Suppl.,  pag.  227.  Arbre  très- 
rameux;  les  rameaux  chargés  d'un  grand  nombre  de  feuilles, 
revêtus  d'une  écorce  roussâtre.  Les  feuilles  sont  opposées, 
pétiolées,  ailées  avec  une  impaire,  vertes,  glabres  en  dessus, 
très-tomenteuses  en  dessous  ,  composées  d'environ  onze  ou 
treize  folioles  petites,  un  peu  épaisses,  ovales,  entières.  Le 
pétiole  commun  est  ailé  de  chaque  côté  entre  les  folioles  ;  les 
stipules  sont  caduques ,  solitaires  et  plus  grandes  que  les  folioles. 
Les  fleurs  sont  terminales,  réunies  en  grappes  simples,  touf- 
fues ;  chaque  fleur  est  soutenue  par  un  pédicelle  très-court.  Le 
calice  est  à  quatre  découpures  profondes  ;  les  étamines  sont  en- 
vironnées d'une  membrane  entière.  Cette  plante  croît  dans 
la  Nouvelle- Grenade. 

"Weinmannia  hérissée;  Weinmannia  hirta ,  Swartz ,  Flor. 
Ind.  occid.,  2,  pag.  691.  Cette  plante  a  des  tiges  ligneuses, 
divisées  en  rameaux  opposés  et  pubescens,  garnis  de  feuilles 
pétiolées,  opposées,  ailées  avec  une  impaire  :  les  folioles  sont 


WEI  57 

sessiles,  un  peu  arrondies,  obtuses,  crénelées  ou  dentées  en 
scie,  glabres  en  dessus,  hérissées  de  poils  en  dessous,  un  peu 
réfrécies  à  leur  base;  les  pétioles  garnis  entre  chaque  foliole 
d'une  aile  courante,  presque  en  cœur.  Les  fleurs  sont  termi- 
nales,  disposées  en  grappes  velues,  épaisses,  a!on<*ées;  les  pé- 
dicelles  rapprochés  par  fascicules.  Le  calice  est  à  quatre  di- 
visions profondes;  la  corolle  blanchâtre,  beaucoup  plus  lon- 
gue que  le  calice  ;  les  capsules  sont  petites ,  ovales-oblongues, 
terminées  par  deux  longues  pointes  en  forme  de  bec.  Cette 
plante  croit  sur  les  hautes  montagnes  dans  les  contrées  méri- 
dionales de  l'Amérique.  (Poir.) 

WEISBAND.  (Ichthyol.)  Nom  allemand  du  Tontelton  des 
Anglois.  Voyez  ce  mot  et  Amphiprion.  (  H.  C.) 
WEISDOBEL.  (Ichthyol:)  Voyez  Tievel.  (H.  C.) 
WE1SFISCH.   (  Ichthyol.  )   Un    des  noms  allemands  de  la 
Vandoise  et  du  Dobule.  Voyez  ces  mots  et  l'article  Tievel. 
(H.  C.) 

"VYEISFISCH.  (Mamm.)  Ce  nom  allemand,  qui  signifie  pois- 
son blanc,  a  été  appliqué  à  plusieurs  cétacés,  notamment  au 
cachalot  blanchâtre  de  Lacépède,  au  delphinaptère  béluga 
et  au  physetère  microps.  (Desm.) 

WEISLACH.  (Ichthyol.)  Nom  allemand  du  saumon,  quand 
il  est  gras.  Voyez  Triute.  (H.  C.) 

"YVEISSER.  (  Ichthyol.)  Un  des  noms  allemands  du  lieu  ou 
merlan  jaune.  Voyez  Merlan.  (H.  C.  ) 

Y/VFJSSGULTIGERZ.  (Min.)  Nom  employé  par  des  mineurs 
allemands  pour  désigner  différens  minerais,  ou  de  plomb  sul- 
furé, ou  d'antimoine  et  de  plomb  sulfuré,  ou  de  cuivre  gris, 
qui  sont  argentifères  et  très-riches  dans  ce  métal.  Il  y  a  , 
comme  on  voit,  plusieurs  minerais  qui  ont  été  désignés  ainsi , 
suivant  les  lieux.  Le  Weissgulligerz  des  mineurs  saxons  n'est 
pas  la  même  chose  que  celui  des  mineurs  du  Harz  :  aussi  cette 
synonymie  est-elle  très-obscure,  surtout  pour  nous.  (B.  ) 

WEISSI  A.  (Bot.)  Genre  de  plantes  de  la  famille  des  mousses , 
établi  par  Hedvvig  et  dédié  à  Weiss ,  auteur  d'une  Cryptogamie 
des  environs  de  Gœttingue.  Ce  genre  a  pour  fondement  quel- 
ques espèces  de  mousses  que  Linnaeus  et  plusieurs  botanistes 
ont  rangées  parmi  les  bryum  et  les  mnium ,  L.,  jusqu'à  Hedwig, 
Dans  ce  genre  le  péristome  est  simple ,  à  seize  dents  un  peu 


58  WEI 

droites,  rétrecies,  imperforées;  la  coiffe  cuculliforme;  la  cap- 
sule égale,  sans  apophyse,  avec  ou  sans  anneau. 

Ces  mousses  ont  les  fleurs  dioïques,  terminales.  Les  mâles 
forment  des  capitules  qui  contiennent  quatre  à  seize  organes 
génitaux  et  des  paraphyses  fort  nombreux  et  articulés  égale- 
ment; les  fleurs  femelles  contiennent  un  plus  petit  nombre 
d'organes  génitaux. 

Ce  genre,  qui  n'est  pas  aussi  naturel  qu'on  pourroit  le  dé- 
sirer, a  été  extrêmement  modifié  par  Bridel,  et  il  est  à  croire 
qu'il  éprouvera  encore  des  changemens. 

Les  mousses  qu'il  renferme  sont  en  général  de  petite  taille, 
délicates,  et  d'un  vert  agréable;  leur  tige  est  droite,  com- 
munément un  peu  rameuse,  quelquefois  simple  et  presque 
nulle;  les  feuilles  sont,  ou  peu  nombreuses,  très-petites, 
roides  ,  ou  nombreuses ,  tortillées  et  sans  poil  ;  la  capsule,  tou- 
jours saillante,  est  portée  sur  un  pédicelle  moyen,  rarement 
presque  sessile  :  elle  est  ovale ,  ou  obovale ,  ou  cylindrique  et 
droite,  quelquefois  cependant  oblique.  Ces  mousses  ont  la  plu- 
part le  port  des  bryums.  On  les  rencontre  par  toute  la  terre, 
dans  le  fond  des  vallées'et  au  sommet  des  montagnes-  elles  for- 
ment des  gazons  et  des  touffes.  Bridel  en  décrit  trente-sept 
espèces ,  lesquelles  sont  en  grande  partie  des  espèces  à'eucalypta 
et  de  grimmia  pour  Hedwig,  Schwœgrichen  et  d'autres  auteurs. 
Bridel,  d'une  part,  ne  comprend  pas  dans  le  weissia  des  mousses 
qu'on  y  a  rapportées  et  dont  il  fait  ses  genres  nouveaux  Ca- 
tascopium  et  Discellium  (voyez Rougetie)  ,  Entosthodon,  Oreas, 
etc.,  ou  bien  qu'il  renvoie  dans  des  genres  déjà  établis.  Nous 
citerons  encore  comme  un  travail  très-bon  sur  ce  genre,  le 
tableau  des  espèces  qu'en  a  donné  M.  Arnott,  dans  les  Mé- 
moires de  la  Société  d'histoire  naturelle  de  Paris,  2  ,  p.  2712. 

Parmi  les  trente -sept  espèces  décrites  par  Bridel,  trente- 
deux  croissent  en  Europe;  voici  l'indication  de  plusieurs 
d'entre  elles,  les  plus  propres  à  donner  une  idée  de  ce  genre. 

§.   x.er  Feuilles  se  tortillant  par  l'effet  de  la  sécheresse. 

a.  Tige  simple. 

1.  Le  Weissia  verdoyant  :  l'Veissia  viridula  ,  Brid.,  Brjol. 

umV.,1  ,  p.  53/+  ;  Hedw. ,  F  uni.;  Weissia  controversa  ,  Hedw. , 

Musc.frond.,  3,  p.  12,  pi.  5;  Schkuhr,  Deutsch.  Moose,  pi. 


WEI  59 

35;  Funk,  Moostasch. ,  p.  i5,  pi.  10;  Hook.  et  Tayl.  ,  Musc. 
Irit.,  pi.  i5;  Grimm  ia  conlroversa,  Schrad.,  Smith,  Engl.  Lot., 
pi.  1367  ;  Afzelia  crispa,  Ehrh.,  Crypt.  exsicc. ,  n.°  222;  Bryum 
viridulum,  Linn.  ,Curt.,  Fl.cond.,  1  ,  1 52,  fig.  a;  Bryum  contro- 
versum,  Pal.  Beauv.,  Mém.  de  la  soc.  linn.  de  Par. ,  1 ,  pi.  5,  fig.  5; 
Bryum,  Dill. ,  Musc,  pi.  48,  fig.  43  ;  Vaill. ,  Bot.  par.,  pi.  29, 
fig.  5.  Tige  droite,  de  deux  à  trois  lignes,  avec  quelques  pe- 
tites ramifications;  feuilles  linéaires-lancéolées  ,  carénées,  d'un 
vert  gai;  pédicelles  terminaux  sur  la  tige  et  sur  les  rameaux, 
droits ,  longs  de  trois  à  quatre  lignes ,  d'un  vert  sale  ,  puis  jau- 
nâtres; capsules  ovales -oblongues ,  un  peu  redressées,  rou- 
geàtres,  puis  brunes;  opercules  convexes,  terminés  par  une 
pointe  droite  ou  oblique.  Cette  mousse  croît  sur  la  terre  nue  , 
dans  les  bois,  les  prés,  les  champs  aux  bords  des  chemins, 
dans  les  bruyères,  partout  en  Europe,  dans  l'Amérique  sep- 
tentrionale, au  cap  de  Bonne-Espérance,  en  Cochinchine:  elle 
forme  des  gazons  étendus,  irréguliers  et  couverts  de  capsules 
lors  de  la  fructification.  Elle  fleurit  et  fructifie  au  premier 
printemps.  On  la  trouve  sur  les  parties  les  plus  élevées  des 
Hautes- Alpes. 

b.  Tige  rameuse. 

2.  Le  Weissia  fugace  :  JVeissia  fugax ,  Hedvv. ,  Sp.  musc, 
pi.  i3,  fig.  5  —  10;  Funk,  Moostasch.,  p.  j5.,  pi.  10;  Grim- 
miastriata,  Schkuhr ,  Deutsch.  Moose,  pi.  25  ;  Smith,  Engl.  bot., 
pi.  1988.  Tige  droite,  longue  de  deux  à  trois  lignes,  d'abord 
simple,  puis  très-rameuse,  à  rameaux  fragiles;  feuilles  linéaires 
pointues,  carénées;  pédicelles  droits,  terminaux,  longs  de 
deux  à  quatre  lignes,  tordus,  jaunâtres,  puis  bruns;  capsules 
obovales,  à  ouvertures  fort  larges,  profondément  striées  après 
la  chute  des  opercules  :  ceux-ci  convexes  et  terminés  en  une 
pointe  longue  et  oblique.  On  trouve  cette  mousse  sur  les  pierres 
et  les  rochers,  en  gazons  serrés,  en  Allemagne,  dans  les  Alpes 
de  la  Suisse,  en  France,  dans  les  Vosges  et  en  Angleterre. 

3.  Le  Weissia  frisé:  Weissia  cirrhata,  Hedvv.,  Sp.  musc, 
pi.  12,  fig.  7  —  1 2  ;  Funk  ,  Moostasch. ,  p.  1  5  ,  pi.  10;  Hook. 
et  Tayl.,  Musc  brit.,  pi.  i5;  Grimmia  cirrhata,  Smith,  Engl. 
bot. ,  pi.  2556  ;  Schkuhr,  Deutsch.  Moose,  pi.  27  ;  Mnium  cirrha- 
tum,  Linn.  ,  Gesn.,  Phyt.,  pi.  61  ,  fig.  io56,  6  ;  Œd. ,  FI.  Dan., 
pi.  558,  fig.  4;  PalL,  Palat.,  n.°  980,  fig.  9;  Bryum  cirrhatum, 


Ao  WEI 

Gmel.  ;  Dill. ,  Myc. ,  pi.  48 ,  fig.  42  ;  Vaiil.,  Bol.  par. ,  pi.  24  , 
fig.  7.  Tige  droite,  longue  de  six  à  douze  lignes,  très-rameuse 
par  la  succession  des  nouvelles  pousses  annuelles;  rameaux 
fastigiés;  feuilles  lancéolées,  acuminées,  un  peu  imbriquées; 
carènes  droites  et  ouvertes  lorsqu'elles  sont  fraîches,  extrê- 
mement frisées  lorsqu'elles  sont  sèches  ;  pédicelles  placés  au 
sommet  des  rameaux  de  l'année,  droits,  longs  de  quatre  à 
huit  lignes,  d'un  jaune  rouge  éclatant;  capsules  droites,  ovales- 
oblongues,  d'un  vert  jaunâtre, puis  d'un  jaune  brun;  opercules 
à  base  convexe  rouge,  surmontée  d'une  pointe  ou  bec  fili- 
forme, droit  ou  oblique;  coiffes  blanches  à  sommet  noir.  Cette 
mousse  croit  partout  en  Europe,  sur  les  toits  de  paille  des 
chaumières,  dans  les  haies,  les  champs,  sur  la  terre,  et,  dit- 
on  encore ,  sur  les  troncs  d'arbres.  Il  est  peu  de  mousses  qui 
aient  été  placées  dans  autant  de  genres  différens.  Nous  en 
avons  cité  un  certain  nombre  ;  nous  ajouterons  que  Swartz 
en  a  fait  un  Eucaljpta;  Palisot-Beauvois ,  Rœhling,  etc.,  un 
BarWa;  Eh  rhard,  son  Afzelia  cirrhata;yVil\denow ,  Roth  l'ont 
donné  pour  un  Leersia  ,  un  Timmia  ,  un  Dicranum;  Schranck, 
pour  un  Cymnostomum;  Weiss ,  Haller,  pour  un  Hypnum. 

4.  Le  Weissia  a  bec  becourbé:  Weissia recurvirostra ,  Hedw., 
Musc.  /rond. ,  1  ,  pi.  7;Funk,  Moostasch.,  14,  pi.  10;  Weissia, 
curvirostra  ,  Brid.  ;  Hook.  etTayl. ,  Musc.  brit. ,  p.  46  ,  pi.  14; 
Grimmia  recurvirostra ,  Smith,  FI.  brit.  et  Engl.  bot.  ,  pi.  1 4^8  ; 
Grimmia  curvirostra,  Schkuhr,  Deutsch.  Moose,  p.  65,  pi.  24; 
Srjum  recurvirostrum  etrubellum,  Hoffm.  Tige  droite,  longue 
de  six  lignes  et  plus,  rameuse;  feuilles  lancéolées,  imbriquées, 
ouvertes  dans  la  fraîcheur,  tortillées  lorsqu'elles  sont  sèches; 
pédicelles  terminaux,  soliiaires,  longs  de  six  à  douze  lignes, 
d'un  blanc  verdàtre,  rouges  à  leur  base;  capsules  un  peu  cylin- 
driques, droites;  opercules  convexes,  prolongés  en  un  bec 
droit,  quelquefois  arqués.  Cette  espèce  offre  une  variété  à 
opercules  plus  courts  et  un  peu  obtus,  et  une  autre,  qui  a 
la  tige  fort  rameuse;  les  feuilles  subulées  et  l'opercule  conique 
moins  courbé.  Cette  espèce  se  plaît  dans  les  lieux  pierreux, 
sur  les  lisières  humides  des  champs,  dans  les  lits  desséchés 
des  torrens,  dans  les  lieux  sylvatiques  et  secs,  partout  en 
Europe  ;  en  Asie ,  aux  environs  de  Jérusalem  ;  au  Kamtschatka , 
où  même  elle  a  de  plus  grandes  dimensions. 


WEI  41 

$.  2.  Feuilles  ne  se  tortillant  point  par  l'effet  de  la 
sécheresse. 

a.  Tige  simple  bu  presque  simple. 

*  Espèces  presque  sans  tige. 

5.  Le  Weissia  fygmbe  :  Wettsia pusilla  ,Hedw. ,  Musc.frond., 
2,  pi.  29;  Funk  ,  Moostasch. ,  page  14,  pi.  9;  Hook.  et 
Tayl.,  Musc.  brit.,  pag.  47,  pi.  i5;  Grimmia  pusilla,  Smith, 
Engl.  bot.,  pi.  2 55 1  ;  Schkuhr,  Deutsch.  Moose,  pag.  $7  ,  pi. 
25;  Bryum  paludosum ,  Linn. ,  Dill. ,  Musc,  pi.  44,  fîg.  53. 
Tige  à  peine  longue  d'une  demi-ligne;  feuilles  capillaires; 
pédicelle  terminal  long  de  deux  à  trois  lignes,  et  d'un  vert 
jaunâtre,  portant  une  capsule  droite,  ovale,  surmontée  d'un 
opercule,  aminci  en  une  poiute  oblique.  Cette  espèce  forme 
des  gazons  bien  garnis  sur  les  rochers  calcaires  et  les  blocs 
de  granité,  dans  les  lieux  pierreux  et  dans  les  endroits  ma- 
récageux, en  France,  en  Piémont,  en  Suisse,  dans  toute 
l'Allemagne,  en  Angleterre,  etc.  :  elle  est  annuelle  et  végète 
en  toute  saison. 

**  Espèces  caulescentes. 

6.  Le  "Weissia  de  FoRSTEa  :  Weissia  Forsteri ,  Bridel ,  Bryol. 
Univ.,  1  ,  pag.  35y  ;  Grimmia  Forsteri ,  Smith,  FI.  brit.  et  Engl. 
bot.,  pi.  2225;  Gymnostomum  viridissimum  ,  Hook.  et  Tayl., 
Musc,  brit.;  Bryum  Forsteri ,  Dicks. ,  Fasc.  pi.  crypt. ,  pi.  7, 
fig.  8.  Tige  droite,  un  peu  rameuse;  feuilles  ovales,  con- 
caves, mutiques;  pédicelles  terminaux;  capsules  ovales-ob- 
longues,  droites;  opercule  alongé ,  surmonté  d'un  cône  en 
alêne  et  arqué.  On  trouve  cette  espèce  prés  Walthamston  , 
en  Angleterre,  sur  le  tronc  des  arbres  coupés. 

Cette  division  du  genre  Weissia  de  Bridel  comprend  encore 
trois  espèces,  mais  exotiques:  le  weissia  obtusa,  Brid. ,  qui  est 
le  didymodon  splachnifolium ,  Hook.,  Musc.  exot. ,  2,  pag.  10, 
pi.  126,  et  qui  se  trouve  aux  Antilles;  le  weissia  capillacea, 
Schwaegr.,  Suppl. ,  1  ,  part.  1  ,  p.  69  ,  pi.  19  ,  qui  croît  sur  la 
terre ,  en  Pensylvanie ,  et  le  weissia  Bergiana  ,  Schwaegr. , 
Suppl. ,  2 ,  part,  i  ,  pag.  46  ,  pi.  1 1  4 ,  lequel  croit  au  cap  de 
Bonne  -  Espérance  ,  sur  la  montagne  du  Lion, 


^  WEI 

h.  Tige  rameuse. 

7.  Le  Weissia  unilatéral  :  IVeissia  heteromalla  ,  Hedw. , 
Musc.  /rond. ,  1,  pag.  22,  pi.  8;  Didjmodon  heteromallum , 
Honk.  et  Tayl.  ,  Musc.  hrit.  ,  pi.  20;  Grimmia  heteromalla, 
Schkuhr,  Deutsch.  Moose,  pag.  55,  pi.  24;  Sowerb.,  Eng/. 
bot.,  pi.  i  899  ;  Afzelia  heteromalla,  Ehrh. ,  Crjpt.  exsicc.  ;  Bryurn 
unilatérale,  Gmcl.,  Sjst. ,  Pal.  Beauv.  Tige  droite,  longue  de 
quatre  à  cinq  lignes,  poussant  quelques  rameaux  vers  son 
sommet;  feuilles  larges  à  la  base,  puis  linéaires,  subulées , 
foides,  un  peu  rejetées  du  même  côté,  quoique  placées  sur 
deux  côtés  de  la  tige  et  pressées;  pédicelies  terminaux,  plus 
longs  que  la  tige,  ayant  presque  un  pouce,  brunâtres,  un 
peu  tordus;  capsules  ovales-oblongues,  brunes,  pourvues  d'un 
anneau  remarquable  ;  opercules  petits  ,  coniques-obtus.  Cette 
mousse  croît  partout  en  Europe,  dans  les  forêts  sablonneuses, 
le  long  des  chemins  dans  les  bois,  les  champs,  etc.  Elle  est 
solitaire  ou  réunie  par  plusieurs  individus  en  une  seule  touffe. 
On  la  trouve  à  la  fin  de  l'été  et  en  automne. 

8.  Le  Weissia  aigu  :  Weissia  acuta,  Hedw.,  Musc.frond., 
3  ,  pag.  85  ,  pi.  55  ;  Funk,  Moostasch.,  pag.  14,  pi.  9  ;  Hook. 
et  Tayl.,  Musc.  brit. ,  pag.  48,  pi.  14  ;  Grimmia  acuta,  Smith, 
FI.  brit.  et  Engl.  bot.,  pi.  1644;  Schkuhr,  Deutsch.  Moose, 
pag.  5o,  pi.  26  ;  Dicranum  splacïmoides ,  Pal.  Beauv.  ;  Dicra- 
num  fulvellum ,  Smith  ,  Engl.  bot. ,  pi.  2268  ;  FI.  Dan.,  pi.  1661  , 
fig.  1  ;  Bryum,  Dill. ,  Musc,  pi.  47  ,  fig.  54. Tige  droite,  longue 
d'un  à  deux  pouces  et  plus;  d'abord  simple,  puis  un  peu  ra- 
meuse; feuilles  éparses,  carénées,  subulées,  très  -  entières , 
étalées  dans  l'état  frais;  mais  séchées,  elles  se  rapprochent 
contre  la  tige  et  forment  une  pointe  à  l'extrémité  des  rameaux  ; 
pédicelies  de  six  lignes  ou  moins  de  longueur,  terminaux, 
d'un  vert  pâle,  rouge  à  la  base;  capsules  ovales,  oblongues, 
droites,  d'un  brun  jaunâtre,  ayant  leur  opercule  presque 
conique  et  terminé  par  une  pointe.  Cette  mousse  croît  dans 
les  montagnes  alpines  de  l'Europe,  sur  les  rochers  humides  : 
elle  forme  des  gazons  qui  se  couvrent  de  capsules  en  été; 
elle   est  vivace. 

Le  weissia  rupestris,  Hedw. ,  en  est  une  variété,  selon  Bridel , 
plus  grande,  à  tige  plus  ronde  et  à  capsule  arrondie.  Bridel 


WEI  45 

cite  une  seconde  variété  {IV.  acuta  rupincola)  ,  dont  les  cap- 
sules sont  plus  alongées  et  un  peu  en  forme  de  poire.  On 
la  trouve  en  Suède  :  c'est  le  weissia  rupincola  ,  Web.  et  Mohr , 
Jieise  durch  Schwed. ,  pag.  1  oo ,  pi.  2  ,  fig.  3.  Bridel  pense  que  ce 
peut  être  une  espèce  distincte. 

Nous  terminerons  cet  article  parles  observations  suivantes  : 
a.0  Le  weissia  Templetoni  de  Hooker  etTaylor,  Musc,  brit., 
pi.  14,  est  le  type  et  la  seule  espèce  du  genre  Entosthodon  de 
Schwaegrichen  ,  adopté  par  Bridel.  Ses  caractères  sont  ceux-ci  : 
Péristome  simple,  à  seize  dents  entières,  roides  ,  imperforées, 
fixées  à  la  surface  interne  de  la  capsule,  un  peu  au-dessous 
de  son  ouverture;  coiffe  dimidiée  ,  campanulée,  subulée; 
capsule  régulière,  avec  apophyse  et  sans  anneau.  Ventost. 
Templetoni ,  Sehwaegr. ,  Suppl. ,  2 ,  page  425  ;  Brid. ,  BryoZ.  univ., 
ï,  page  57g,  est  une  petite  mousse  droite,  d'un  pouce  au 
plus  de  hauteur,  qui  a  été  découverte  en  Ecosse,  et  près  Éblan 
en  Irlande,  par  M.  Templeton.  Il  paroît  qu'elle  se  trouve 
encore  dans  le  comté  de  Donégal,  aussi  en  Irlande. 

2.0  Le  genre  Oreas  de  Bridel  est  fondé  également  sur  des 
mousses  placées  dans  le  genre  Weissia  par  les  botanistes. 
Il  est  caractérisé  par  son  péristome  simple,  à  seize  dents, 
élargies  à  leur  base,  puis  lancéolées ,  courbées  en  dedans  et 
imperforées  ;  sa  coiffe  cuculiforme  ;  sa  capsule  régulière  ,  avec 
apophyse,  et  annulée.  Trois  espèces  rentrent  dans  ce  genre. 
Elles  croissent  sur  les  rochers  des  montagnes  les  plus  élevées  de 
l'Europe  ;  elles  forment  des  touffes  ou  coussinets  denses.  Leurs 
tiges  sont  longues  et  entrelacées. 

L' oreas  mielichoferi ,  BricL,  Bryol.  univ. ,  i,pnge58i,  ou 
weissia  mielichoferi,  Schwœgr. ,  Suppl. ,  et  Hook. ,  Musa  exot. , 
2  ,  pi.  101 ,  est  particulièreauxmontagnes  du  Salzbourg.  Elle  a 
été  découverte  par  M.Thomas  de  Bex,  dans  la  vallée  deLio, 
dans  les  Pyrénées  orientales. 

V  oreas  elongata,  Brid.,  ou  weiss  ia  elongala,  Hook. ,  pi.  102, 
est  une  deuxième  espèce  du  Tyrol. 

Enfin,  une  troisième,  Voreas  martiana,  Brid.,  ou  weissia 
martiana,  Hook.,  Musc,  exot.,  8,  pi.  42,  croit  encore  dans 
le  Tyrol,  où  elle  a  été  découverte  sur  les  rochers  du  Messer- 
ling-Wand  et  du  Mattreyer-Tavern  ,  par  Hornschuch  et  Hoppe. 
Elle  diffère  à  la  première  vue  des  autres  espèces  par  la  Ion- 


44  WEI 

gueur  de  sa  tige,  qui  est  de  trois  à  quatre  pouces.  Ce  genre 
Oreas  nous  paroît  différer  très- peu  du  Weissia,  et  il  nous 
semble  que  la  base  élargie  des  dents  du  péristoine  ne  sauroit 
être  un  caractère  suffisant,  bien  que  Bridel  le  trouve  excel- 
lent, et  qu'il  en  dérive  le  nom  de  Eurylasia ,  qu'il  propose 
en  place  de  celui  d'Oreas. 

3.°  A  l'article  Roi  cette  de  ce  Dictionnaire  nous  avons  fait 
connoitre  deux  genres,  Dhcellium  et  Catascopium  ,  dont  les 
espèces  ont  fait  autrefois  partie  du  weissia,  Hedw.  ;  enfin,  on 
peut  consulter  la  nomenclature  de  Steudel ,  et  l'on  y  verra 
que  plus  d'une  mousse  étrangère  à  ce  genre  y  a  été  placée 
à  tort.  (Lem.) 

WEISSLIEGENDE.  (Min.)  C'est  le  nom  dune  couche  com- 
posée d'une  roche  conglomérée  qui  fait  partie  des  terrains  pé- 
néens.  Elle  est  voisine  de  la  roche  ou  terrain  nommé  rothe 
Todtliegende ,  et  n'en  diffère  que  par  sa  couleur  blanchâtre; 
elle  sert,  comme  elle,  de  lit  au  minerai  de  cuivre  schisteux 
et  bitumineux.  On  a  quelquefois  employé  ce  nom  sans  tra- 
duction dans  des  ouvrages  françois.   (  B.  ) 

WEISSTEIN.  (Min.)  C'est,  suivant  les  principes  de  la  dé- 
termination des  roches  des  géologues  allemands,  plutôt  un 
terrain  qu'une  roche  :  il  est  primitif,  stratifié,  subordonné  au 
gneiss,  etc.;  mais  il  est  aussi  caractérisé  par  sa  composition, 
dans  laquelle  le  felspath  grenu  ou  compacte,  le  mica  et  même 
les  grenats  entrent  comme  partie  composante.  Voyez  au  mot 
Roches,  les  articles  Eurite  et  Lepfinite ,  roches  auxquelles 
nous  avons  rapporté  le  Weisstdn.  (  B.  ) 

WELAGHA.  (Bol.)  Les  naturels  de  Ceilan  nomment  ainsi, 
suivant  Hermann  ,  le  pentapetes  subetifolia  de  Linnœus,  pte- 
rospermum  suberifolium  de  Willdenow.  (J,) 

WELAKOLA.  (Bot.)  Ce  nom,  cité  par  Burmann  à  Ceilan 
pour  deux  plantes,  a  été  rapporté  par  Linnaeus  au  rhman- 
thus  indic us,'  nommé  aussi  wila,  et  au  cleome  p"ntapiiylla.  (J.  ) 

WELALA.  (Bot.)  A  Ceilan  on  donne  ce  nom  au  diosco- 
rea  alata  ,  qui  est  le  katfdl-helengu  du  Malabar,  dont  Pluke- 
net  et  Burmann  faisoient  un  rhizopliora.  (J.) 

WELHIRl.  (Bot.)  Hermann  cite  sous  ce  nom,  à  Ceilan, 
une  plante  graminée  à  fruit  de  gremil  ,  lithospermum.  On 
peut  croire  que  c'est  ou  un  coix  dans  les  graminées,  ou  plu- 


WEL  45 

tôt  dans  les  cypéracées  un  sclerya,  dont  les  graines  sont  blan- 
ches et  luisantes  comme  celles  du  gremil.  Linnseus,  dans  le 
FI.  ZejL,  récrit  weïhiri.  (J.) 

WELIA-CUPAMENI.  (Bot.)  La  plante  citée  par  Rhéede 
sous  ce  nom  malabare  étoit  regardée  par  Linnaeus  comme 
variété  de  son  acalypha  indica,  avec  lequel  M.  Poiret  l'assi- 
mile; Willdenow,  au  contraire,  le  supprime  entièrement 
dans  la  citation  de  cette  espèce.  (  J.  ) 

WELI-ILA.  (Bot.)  Cette  plante  aroïde,  citée  au  Malabar 
par  Rhéede,  est  le  caladium  njmphœifolium  de  Ventenat.  (J.) 

WELKIRI.  (Bot.)  Voyez  Kar^bu.  (J.) 

WELLAT.  (Bot.)  On  nomme  ainsi  à  Amboine,  suivant 
Runiph  ,  son  folium  politorium  ,  qui  est  le  Jîcus  politoria  de 
Willdenow,  dont  les  feuilles,  à  surface  très-rude,  sont  em- 
ployées pour  polir  le  bois.  (J.) 

WELLE-CORONDE.  (Bot.)  Voyez  Walkundu.  (J.) 

WELLENKALK,  ou  Calcaire  ondulé.  (Min.)  C'est  le  nom 
que  MM.  Oyenhausen  ,  d'Alberti ,  etc.,  ont  donné  aux  as- 
sises inférieures  ou  du  terrain  calcaire  conchylien  ou  du  lias  , 
qui  renferment  quelquefois  des  lits  de  selmarin,  à  cause  des 
ondulations  de  leurs  surfaces.  (B.) 

WELLIA-CODIVELLI.  (Bot.)  Nom  malabare,  cité  par 
Rhéede,  de  Vachymnthes  lappacea  de  Linnaeus,  qui  est  un  de 
nos  pupalia  (pupal  d'Adanson  )  ,  et  que  M.  De  Candolle  a 
nommé  desmochœta  atropurpurea.  C'est  le  karalhaebo  de  Ceilan. 
(J.) 
,     WELLIA-CUP AMENE  (Bot.)  Voyez  Welia-cupameni.  (J.) 

WELLIA-PONNA-KELENGU.  (Bot.)  Cette  fougère  du 
Malabar  ,  figurée  par  Rhéede ,  Mal. ,  i  2  ,  t.  1 2  ,  a  le  feuillage 
pinnatifide,  et  ne  peut  conséquemment  être  rapportée  au  po- 
lypodium  dissimile  de  Linnaeus,  auquel  Buruiann  l'assimiloit, 
puisque  ce  poljpodium  a  les  feuilles  pennées;  elle  se  rap- 
procheroit  davantage  du  poljpodium  aureum ,  ou  peut-être  de 
la  fronde  supérieure  du  poljpodium  quercinum.  On  doit  sup- 
poser que  le  nom  de  pakku-bezoar,  dans  Pile  de  Java,  cité  par 
Burmann,  s'applique  au  véritable  polypodium  dissimile,  décrit 
par  cet  auteur  avec  des  feuilles  pennées.  (  J.  ) 

WELLIA-TAGER A.  (Bot.)  Nom  malabare ,  suivant  Rhéede , 
du  cassia  arborescent  de  Vahl.  (J. ) 


46  WEL 

WELLIA-TANDALE-COTTI.  (Bot.)  Nom  malabare  du 
crotalaria  quinquefolia.  (J.  ) 

WELLIA-THEKA-MARAVARA.  (Bot.)  M.  Lindley  rap- 
porte cette  plante  orchidée  du  Malabar  à  son  pholidota  im- 
hricata.  (J.) 

WELLOZIA.  (Bot.)  Ce  genre  de  Vandelli  paroit  être  le 
même  que  le  Blahea  d'Aublet.   (J. ) 

"WELS.  (Ichthyol.)  Voyez  Scheid.  (  H.  C.  ) 

WELSE.  (Ichthyol.  )  Auprès  d'Astracan  on  donne  ce  nom 
au  glanis.  Voyez  Silure.  (H.  C.) 

"WELSHMAN.  (Ichthyol.)  A  la  Jamaïque  on  appelle  ainsi 
le  Sogo.  Voyez  ce  mot  et  Holocentre.  (H.  C.) 

"YVENDHOVER  ou  WINDOVER.  (Ornith.)  Cet  oiseau  pa- 
roît  être,  dans  le  Dictionnaire  de  Bomare,  la  cresserelle  du 
genre  Falco.  (  Ch.  D.  et  L.) 

WEND1A.  (Bot.)  Sous  ce  nom  générique  M.  Hoffmann 
désigne  l'heracleum  longifolium  ,  dénué  d'involucre  ,  dont  l'in- 
volucelle  est  petit  et  caduc  ,  et  le  calice  un  peu  denté.  (J.) 

M.  Wendt  lui  assigne  les  caractères  suivans  :  des  involu- 
cres  universels  et  partiels,  à  peine  visibles;  des  fleurs  irrégu- 
lières ;  un  calice  à  cinq  dents,  dont  deux  plus  grandes;  des 
pétales  inégaux,  les  extérieurs  composés  de  deux  lobes,  dont 
l'un  est  plus  grand  que  l'autre;  un  ovaire  marginé;  un  fruit 
glabre  ,  comprimé,  orbiculaire,  terminé  par  le  style  qui  per- 
siste. (  Lem.) 

WENDLA1NDIA.  (Bot.)  Ce  genre,  nommé  d'abord  Andro- 
phylax  par  Wendland  ,  et  ensuite  IKendlandiapar  Willdenow, 
a  été  décrit  par  Richard  comme  la  même  plante  que  le  me- 
nispermum  carolinum  de  Linnaeuset  de  Michaux,  ayant  comme 
lui  six  pétales,  six  étamines ,  six  styles  et  six  capsules.  Cette 
identité  est  confirmée  par  M.  De  Candolle  dans  son  Sjstcma 
et  dans  son  Prodromus ,  lequel,  séparant  du  Meni&permum  , 
sous  le  nom  de  cocculus ,  toutes  les  espèces  réduites  au  nom- 
bre six  dans  la  fleur  et  le  fruit,  nomme  celle-ci  cocculus 
carolinus  ,  ne  pensant  pas  que  son  caractère  de  fleurs,  dites 
hermaphrodites,  soit  suffisant  pour  en  faire  un  genre  distinct. 
(J.) 

WENGALLE.  (Ichthyol.)  Voyez  "Weincalle.  (H.  C.) 

AVEPFERIA.  (Bot.)  Heister  désignoit  sous  ce  nom  Yœthusa 


WER  47 

cynapium  de  Linnœus,  dont  les  graines  sont  moins  sillonnées 
que  celles  de  ses  congénères.  (J.) 

WERALU.  (Bot.)  Il  paroît  que  ce  nom  est  donné  à  deux 
arbres  différens  dans  l'ile  de  Ceilan.  Le  premier  (écrit  veralu 
par  Adanson),  cité  d'après  Hermann,  par  Burmann,  Thés, 
zeyl.,  93,  t.  40,  est  regardé  par  ce  dernier  comme  un  elœo- 
carpus,  et  nommé  par  Linnaeus  elœocarpus  serrala,  type  d'une 
section  des  tiliacées  ou  d'une  famille  distincte,  sous  le  nom 
d'élœocarpées. 

Un  autre  IVeralu  de  Hermann,  cité  par  Linnaeus,  FI.  zeyl., 
n.°  409,  est  indiqué  par  Burmann  sous  le  nom  de  mendya, 
et  non  de  weralu.  Il  le  décrit  et  le  figure  sous  celui  de  laurus 
(Thés.  zeyl. ,  109,  t.  62).  Il  est  cité  par  Linnaeus,  et  les  deux 
descriptions  sont  conformes  :  elles  indiquent  des  feuilles  al- 
ternes, des  fleurs  disposées  en  épis  lâches  et  axillaires:  elles 
ont  un  calice  supère,  à  cinq  petites  divisions;  cinq  pétales, 
beaucoup  d'étamines  insérées  au  calice  ;  un  ovaire  infère  ou 
adhérent,  surmonté  d'un  style  et  d'un  stigmate  simple;  une 
petite  baie,  dont  la  structure  intérieure  n*est  pas  désignée. 
Burmann  dit  qu'on  extrait  une  résine  odorante  de  cet  arbre, 
auquel  il  trouve  de  l'affinité  avec  le  myrte.  Linnaeus,  parta- 
geant probablement  cette  opinion  ,  le  nomme  provisoirement 
eugenioides  ,  et  il  ne  l'a  rapporté  à  aucun  de  ses  genres.  Il 
paroit  devoir  être  placé  à  la  fin  des  myrtées  à  feuilles  alternes. 
Si,  mieux  connu,  il  devenoit  genre  distinct,  on  pourroit  le 
nommer  Mendya  ou  JT'eralium.   (J.) 

WER1NERIA.  (Bot.)  Voyez  nos  articles  Euryops,  t.  XVI, 
p.  49  ;  et  Sénécionées,  tom.  XLVIII ,  p.  449  et  461.  (H.  Cass.) 

WERNÉR1TE.  (Min.)  Les  substances  qui  ont  été  décrites 
jusqu'à  présent ,  sous  les  noms  d' Arkiisite  ou  de  fKernérite  vert, 
de  Paranthine  ou  de  Scapolite  ,  et  de  Méionite,  paroissent,  au 
premier  aspect,  avoir  si  peu  de  rapports  entre  elles,  que  pen- 
dant long-temps  on  les  a  considérées  comme  des  espèces  bien 
distinctes;  mais  un  examen  attentif  et  comparé  de  leurs  diffe- 
rens caractères ,  et  surtout  de  leur  composition  chimique  ,  que 
les  nouvelles  analyses  permettent  de  mieux  apprécier  ,  ne  peut 
guéres  laisser  de  doute  sur  la  nécessité  de  confondre  maintenant 
toutes  ces  espèces  en  une  seule,  à  laquelle  on  doit  conserver 
le  nom  de  wernérite,  qui  réclame  à  si  juste  titre  la  préférence. 


48  WER 

Les  wernérites  sont  des  substances  vitreuses  ou  lithoïdes  , 
cristallisées,  à  texture  lamelleuse  ou  compacte,  se  présentant 
en  masses  ou  sous  la  forme  de  cristaux  prismatiques  ordinai- 
rement alongés,  striés  longitudiualement ,  et  qui  dérivent 
d'un  prisme  droit  à  bases  carrées;  elles  résultent  de  la  com- 
binaison en  proportions  définies  des  deux  silicates  simples  de 
chaux  et  d'alumine. 

Elles  sont  généralement  clivables  parallèlement  aux  pans 
d'un  prisme  droit  symétrique,  et  aux  diagonales  de  ses  bases  : 
ces  indications,  jointes  à  celles  que  fournit  la  symétrie  et  le 
calcul  des  formes  secondaires,  prouvent  que  la  forme  fonda- 
mentale des  cristaux  est  le  prisme  à  base  carrée  PM  (Haiiy), 
dont  la  hauteur  est  au  côté  de  la  base  dans  le  rapport  de  3  à  5. 

Elles  sont  fragiles;  leur  cassure  est  inégale  et  raboteuse  ; 
leur  dureté  égale  ou  supérieure  à  celle  de  l'apatite,  mais 
inférieure  à  celle  du  felspath  adulaire.  Leur  pesanteur  spé- 
cifique varie  de  2,61  (méionite)  à  2,72  (scapolite  de  Pargas). 

Elles  ont  un  éclat  vitreux,  passant  au  résineux  sur  les  faces 
de  clivage,  et  à  l'éclat  perlé  sur  la  cassure  transversale;  leurs 
couleurs  les  plus  ordinaires  sont  le  blanc  et  le  grisâtre ,  avec 
différentes  nuances  de  vert  :  elles  présentent  plus  rarement 
des  teintes  de  bleuâtre  et  de  rouge. 

Sous  un  coup  de  feu  assez  vif,  elles  fondent  au  chalumeau  , 
se  boursouflent  avec  violence ,  et  se  transforment  en  un  verre 
bulleux  et  incolore ,  ou  en  un  émail  blanc.  Elles  se  dissol- 
vent dans  le  borax,  avec  une  effervescence  prolongée,  en 
un  verre  transparent» 


Composition 

6AS 

-f- 

es 

ESPÈCES. 

<ù 

u 

c 

a 

s 

34 

33 

35,43 
32,72 
3  o,6 

H 

a 
a 

rC 

(J 

16 
17,6 

18,96 

24,24 

2  2,1 

0) 

6 

8 
1,0 

0 
0,18 

1,0 

T3 
00 

0 

,,5 

0 
0 

2,4 

CL 
0 

0,5 

0 

1,8 
0 

AUTEURS. 

Du  Wernérite   arktisite 
Du  W.  paranth.  vitreux. 
Du  "W.  scapolite  de  Par- 

40 

45 

43,83 
40,53 
40,8 

John. 
Laugier. 

Nordenskiold. 
Stromeyer. 
L.  Gnielin. 

Du  "W.  méionite 

Ibid. 

WER  49 

Variétés  de  formes. 

Le  wernérite,  considéré  sous  le  rapport  de  ses  variétés  de 
formes,  offre  cinq  modifications  principales;  savoir:  une  sur 
l'arête  B  ,  deux  sur  l'arête  longitudinale  G ,  et  deux  sur 
l'angle  A.  Ces  modifications  combinées  donnent  quatre  variétés 
de  formes,  parmi  lesquelles  nous  citerons  seulement  celles 
qui  appartiennent  au  wernérite  parauthine  ,  les  deux  autre* 
ayant  été  décrites  à  l'article  Méioniïe. 

1.  Wernérite  périoctaèdre  =  M'G'P. 
En  prisme  octogone  régulier.  Variété  dite  scapolite  d'Aren- 
dal ,  en  Norwége. 

2.  Wernérite  dioctaèdre.  =  M'G'B. 
Prisme  octaèdre,  terminé  par  des  sommets  tétraèdres,  qui 
naissent  sur  les  bords  horizontaux  du  même  prisme.  A  Bouen, 
près  Arendal  (variété  dite  arktisite);  à  Malsjo,  en  Wfrmeiande 
(wernérite  paranthine  )  ;  à  la  Somma  ,  au  Vésuve  (wernérite 
méionite). 

Variétés  de  texture. 

On  peut  diviser  l'espèce  du  wernérite  en  trois  variétés  prin- 
cipales, en  ayant  égard  aux  différences  de  texture  et  de  formes 
accidentelles  que  ce  minéral  peut  offrir. 

i.re  Variété.  Le  wernérite  arktisite,  caractérisé  par  sa  texture 
compacte  et  son  opacité,  jointes  aune  couleur  d'un  vert  olivâ- 
tre ou  d'un  vert  d'asperge.  Elle  a  été  décrite  pour  la  première 
fois  par  d'Andrada ,  qui  l'a  nommée  wernérite,  en  l'honneur  du 
célèbre  professeur  de  Freiberg  :  ce  nom  a  été  adopté  depuis 
par  Karsten  et  Haiiy.  Werner  lui  avoit  substitué  celui  d'arfc- 
tisite.  Cette  variété  s'est  présentée  en  cristaux  réguliers  de 
la  forme  dioctaèdre,  ou  en  masses  amorphes,  dans  la  mine  de 
Bouen  ,  à  trois  quarts  de  mille  d'Arendal ,  en  Norwége  : 
elle  y  est  associée  à  l'amphibole  hornblende  d'un  noir  écla- 
tant, au  quarz  et  au  felspath  laminaire  rougeàtre.  On  l'a 
trouvée  aussi  dans  les  mines  de  fer  de  Northo  et  d'Ulrica  , 
en  Suède  ,  et  à  Campo-Longo  ,  dans  le  val  Levantine,  en 
Helvétie. 

La  substance  nommée  gabbronite  paroit  n'être  qu'une  va- 
riété compacte  de  l'espèce  qui  nous  occupe  ;  elle  lui  est 
59.  4 


5o  WER 

souvent  associée  dans  les  mines  d'Arendal  ;  peut-être  faudra-t-il 
aussi  réunir  au  wernérite ,  ainsi  que  l'ont  déjà  fait  MM. 
T.  AUan  et  Hausmann,  les  minéraux  que  Ton  a  désignés  sous 
les  noms  d'éléolithe  et  de  lithrodes ,  et  qui  ont  avec  lui  des 
rapports  assez  marqués  de  structure  et  de  composition. 

2.c  Variété.  Le  wernérite  paranthine  ou  la  scapolite,  carac- 
térisée par  son  tissu  sensiblement  lamelleux  ,  son  éclat  vitreux 
ou  nacré ,  et  sa  tendance  à  une  sorte  de  décomposition ,  qui 
le  rend  opaque,  léger,  et  d'un  aspect  mat  et  terreux.  C'est 
à  la  facilité  qu'a  cette  pierre  de  s'altérer  par  le  contact  de 
l'air,  que  fait  allusion  le  nom  de  paranthine ,  que  lui  a  donné 
Haiiy ,  et  qui  veut  dire  :  pierre  qui  se  déjleurit. 

Le  wernérite  paranthine  se  présente  en  masses  amorphes, 
ou  bien  cristallisé  en  prismes,  soit  cylindroïdes  ,  ce  qui  est  le 
cas  lé  plus  ordinaire,  soit  déterminables,  et  appartenant  alors 
aux  variétés  périoctaèdre  et  dioctaèdre.  Ces  cristaux  sont 
remarquables  par  leur  longueur;  ils  se  groupent  entre  eux 
et  s'entrelacent  d'une  manière  fort  irrégulière.  Leur  diamètre 
varie  beaucoup  ;  il  en  est  qui  sont  déliés  comme  des  aiguilles, 
et  d'autres  qui  atteignent  la  grosseur  du  pouce,  et  quelque- 
fois même  celle  du  poing.  C'est  à  leur  forme  ordinairement 
très-alongée  qu'ils  doivent  le  nom  de  scapolite  (  pierre  à  tiges), 
que  leur  a  donné  d'Andrada ,  et  celui  de  rapidolithe  (pierre 
en  baguettes),  qu'ils  ont  reçu  d'Abildgaard.  Ils  ont  souvent 
leur  surface  enduite  d'une  légère  pellicule  semblable  à  du 
mica  argentin;  ils  sont  translucides,  lorsqu'ils  n'ont  pas  été 
atteints  par  la  décomposition.  On  peut,  d'après  la  couleur  et 
la  texture,  distinguer  dans  le  wernérite  paranthine  les  trois 
sous-variétés  suivantes  : 

Le  wernérite  paranthine  vitreux,  en  masse,  ou  en  cristaux 
réguliers  ,  aciculaires  ou  cylindroïdes.  Ses  couleurs  les  plus 
ordinaires  sont  le  gris,  le  blanc- jaunâtre,  le  bleuâtre  et  le 
rosàtre  :  il  a  de  l'analogie  avec  certains  morceaux  de  felspath 
laminaire. 

Le  wernérite  paranthine  nacré,  renfermant  presque  toujours 
une  base  alcaline.  Sa  couleur  est  le  blanc,  avec  différentes 
teintes  de  jaunâtre  ou  de  verdâtre  ;  il  est  ordinairement  en 
cristaux  courts,  ou  même  granuliforines;  rarement  en  prismes 
aîongés  ou  cylindroïdes.  Son  éclat  est  moins  vitreux  que  celui 


WER  5! 

de  la  variété  précédente  ;  il  devient  d'un  blanc  opaque  par 
la  décomposition ,  et  constitue  alors  le  wernérite  blanc  des 
minéralogistes  allemands. 

La  substance  nommée  micarelle  par  Abild«aard  ,  n'est 
qu'une  variété  du  paranthine  nacré,  à  texture  feuilletée,  et 
dont  l'aspect  ressemble  à  celui  du  talc  ou  du  mica.  Ses  couleurs 
sont  le  gris  et  le  vert,  nuancés  quelquefois  de  brun  ou  de 
rougeàtre;  elle  accompagne  à  Arendal  les  autres  variétés  de 
paranthine.  Suivant  M.  Berzelius  ,  le  dipyre  ne  seroit  aussi 
qu'une  sous-variété  de  la  scapolite. 

Le  wernérite paranthine  rouge  obscur  ,  d'un  rouge  de  brique 
et  complètement  opaque,  coloré  par  l'oxide  de  fer.  Ses  cris- 
taux, en  prismes  réguliers  et  cylindroïdes, ordinairement  très- 
alongés  ,  présentent  souvent  dans  leur  intérieur  des  portions 
de  wernérite  gris  ou  verdâtre. 

Le  wernérite  paranthine  se  rencontre  principalement  dis- 
séminé dans  les  filons  de  minerais  de  fer  qui  traversent  les 
terrains  primordiaux  de  cristallisation,  aux  environs  d'Aren- 
dal,  en  Norwége,  et  dans  la  province  de  "Wermelande  en 
Suède.  Les  substances  auxquelles  il  est  ordinairement  as- 
socié sont  le  fer  oxidulé  ,  le  felspath  ,  le  quarz  ,  le  mica, 
l'amphibole  hornblende,  l'épidote ,  le  pyroxène  sahlite ,  le 
grenat  ,  le  calcaire  spathique;  plus  rarement  le  sphéne,  le 
zircon,  le  fluorite,  l'apatite,  la  tourmaline,  le  felspath  et 
la  stilbite.  Les  principales  localités  dans  lesquelles  on  l'ait 
trouvé  jusqu'à  présent,  sont  : 

En  Norwége:  dans  les  mines  d' Arendal,  de  Langsoë  et  de 
Torbiôrnsboë',  avec  mica  vert  et  noir,  amphibole  laminaire, 
calcaire  spathique  et  titane  sphène  ;  à  Egg,  près  de  Chris- 
tiansand  ,    avec  quarz  hyalin. 

En  Suède:  dans  le  Wermelande,  à  Langbanshyttà'n,  avec 
fer  oligiste,  et  à  Malsjo  avec  calcaire  spathique  et  pyroxène 
sahlite;  dans  la  Sudermanie,  à  Sjosa  ;  dans  la  Dalécarlie,  à 
Garpenberg ,  avec  du  cuivre  pyriteux.  On  a  trouvé  aussi  le 
wernérite  paranthine  en  Finlande,  dans  les  carrières  de  pierres 
calcaires  d'Ersby  ,  de  Storgard  et  de  Simonsby  ,  paroisse 
de  Pargas;  il  y  est  accompagné  de  pyroxène,  de  mica,  de 
felspath,  d'apatite  et  de  fluorite.  Suivant  M.  d'Ittner,  on 
le  trouve  aussi  en  Brisgau  ,  au  Kaiserstuhl ,  avec  amphibole 


U  WER 

hornblende,  fer  titane,  pyrite  magnétique  et  grenat  mélanite. 
Enfin,  on  cite  encore  le  wernérite  scapolite  dans  l'Amérique 
du  nord,  à  Francklin ,  dans  le  New -Jersey,  où  il  est  accom- 
pagné de  mica  brunâtre  et  métalloïde;  à  Bolton  ,  dans  le 
Massachusetts,  où  il  s'offre  avec  la  texture  vitreuse  et  une 
teinte  rosâtre  ;  et  au  Groenland,  dans  l'île  d'Akudlek,  où 
sa  couleur  est  le  blanc  tirant  sur  le  bleuâtre. 

3.e  Variété.  Le  wernérite  méionite:  c'est  la  variété  la  plus 
pure  et  la  plus  transparente;  elle  est  sans  couleur,  et  sa  cas- 
sure est  vitreuse  et  comme  ondulée.  Nous  renvoyons  le  lecteur 
au  mot  Méionite,  où  elle  a  été  décrite  à  part  dans  ce  Dic- 
tionnaire.  (Delakosse.  ) 

WERNISEKIA.  (Bot.)  Ce  nom  a  été  substitué  par  Scopoli 
à  celui  du   genre  Houmiria  d'Aublet.  (J.) 

WEROT.  (  Ornith.  )  Nom  usité,  sur  les  côtes  de  Picardie  , 
pour  désigner  le  pingouin.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

WESTERINGIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  monopétalées ,  de  la  famille  des  labiées, 
dont  le  caractère  essentiel  consiste  dans  un  calice  persistant , 
monophylle,  à  cinq  dents,  accompagné  de  deux  bractées; 
une  corolle  tubulée;  le  limbe  cà  cinq  découpures  presque 
égales;  les  deux  supérieures  échancrées  au  sommet;  quatre 
étamines  didynames  ;  deux  anthères  stériles  et  sagittées;  un 
ovaire  supérieur,  tétragone  ;  un  style;  un  stigmate  bifide; 
quatre  semences  ovales. 

"Westerincia  a  feuilles  de  romarin  :  fVesteringia  rosmari- 
nifolia,  Andr. ,  Bot.  repos.,  tab.  214;  Smith,  Act.  Holm. , 
1797  ,  tab.  8  ;  Poir. ,  Enc;  Cunila  fruticosa,  Willd.  ,  Spec.  , 
1,  pag.  122;  Cunila  frutescens  ,  Donati ,  Catal.  hort.  Camlr., 
pag.  5.  Cette  plante,  rapprochée  d'abord  des  cunila,  auxquels 
on  l'avoit  associée,  a  des  rapports  plus  naturels  avec  les  feu- 
crium ,  d'après  les  observations  de  M.  de  Jussieu.  Son  port 
est  celui  du  romarin.  La  grandeur  de  sa  corolle,  les  divi- 
sions de  son  limbe,  les  anthères  sagittées  des  deux  étamines 
stériles,  la  distinguent  suffisamment  des  cunila  et  des  teucrium, 
et  les  calices  tubulés,  à  cinq  dents  égales ,  la  séparent  des 
romarins. 

C'est  un  petit  arbuste  assez  élégant,  dont  les  tiges  sont 
droites,  glabres,  munies  de  rameaux  opposés.  Les  feuilles  sont 


WHA  53 

sessiles,  presque  verticillées  ,  ordinairement  au  nombre  de 
quatre  ou  cinq  à  chaque  verticille ,  presque  linéaires,  lan- 
céolées, fort  étroites,  fermes,  longues  d'un  pouce  et  plus, 
larges  de  deux  lignes,  rétrécies  à  leur  base,  aiguës  au  som- 
met, entières  etun  peu  roulées  à  leurs  bords,  vertes  en  dessus, 
blanchâtres  et  soyeuses  en  dessous.  Les  fleurs  sont  presque 
sessiles,  situées  dans  l'aisselle  des  feuilles,  quelquefois  soli- 
taires, formant  parleur  ensemble  un  épi  oblong  ,  terminal 
et  feuille.  Le  calice  est  glabre,  court,  tubulé,  un  peu  cam- 
panule, à  cinq  dents  presque  égales,  accompagné  à  sa  base 
de  deux  bractées.  La  corolle,  beaucoup  plus  grande  que  le 
calice ,  est  d'un  bleu  pâle  ;  le  limbe  est  plus  long  que  le  tube  , 
divisé  en  cinq  découpures  ouvertes,  presque  linéaires;  les  deux 
supérieures  sont  un  peu  échancrées  au  sommet  ;  les  inférieures 
parsemées  vers  leur  base  de  petits  points  jaunes  et  nombreux  ; 
les  étamines  insérées  à  l'orifice  de  la  corolle  ;  les  deux  su- 
périeures, plus  longues  et  fertiles,  munies  d'anthères  oblon- 
gues  et  pendantes  ;  les  deux  inférieures  stériles-,  leurs  anthères 
droites,  sagittées ,  en  forme  d'écaillés  ;  le  style  est  un  peu 
courbé,  de  la  longueur  du  tube  de  la  corolle;  le  stigmate  à 
deux  divisions  réfléchies.  Cette  plante  croît  à  la  Nouvelle- 
Hollande.  (Poir.) 

WESTIA  de  Cavanilles.  (Bot.)  C'est  maintenant  une  es- 
pèce de  cestrum.  (Lem.) 

WESTONIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  de  la  famille  des  lé- 
gumineuses et  de  la  diadelphie  de  Linné,  caractérisé  ainsi  par 
Curtis,  qui  l'a  établi  (Syst.  veget.,  vol.  3,pag.  1 53  )  :  il  offre 
un  calice  quinquéfide,  avec  les  deux  lanières  supérieures  fal- 
ciformes,  réunies  et  voûtées,  comprenant  l'étendard.  Légume 
aciniforme  pointu. 

Le  IVestonia  humifusa  est  d'un  pays  inconnu.  C'est  une 
herbe  annuelle  décumbente,  à  feuilles  ternées,  ovales,  ob- 
tuses ,  pubescentes  en  dessous,  pointues  et  âpres,  à  fleurs  axil- 
laires  presque  solitaires,  portées  sur  de  courts  pédoncules 
jaunâtres.  C'est  le  glycina  humifusa,  Willd.,  et  le  DilUvinia 
trifoliata  ,  Roth.  (Lem.) 

WEYDE-BIALLA.  (Ornith.)  C'est,  dans  BufFon  ,  le  goéland 
brun.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

WHALE.  (Mamm.)  Nom  anglois  de  la  baleine.  (Desm.) 


H  WHA. 

WHALFISH.  (Mamrn.)  Dénomination  hollandoise  de  la  ba- 
leine. (Desm.) 

WHANG-YU.  (Ichthyol.)  Les  Chinois  appellent  ainsi  une 
espèce  d'esturgeon  qui  remonte  les  rivières  de  leur  empire, 
et  dont  ils  font  une  pêche  abondante  et  lucrative.  (  H.  C.  ) 

WHAPA-WE-WE.  (Omith.)  Les  naturels  des  bords  de  la 
baie  d'Hudson  donnent  ce  nom  à  l'oie  hyperboréenne  de  M. 
Vieillot.  (Desm.) 

WHA-TSYAU.  (Bot.)  Dans  le  petit  Recueil  des  voyages  il 
est  question  d'un  petit  fruit  de  ce  nom  à  la  Chine,  ayant  la 
forme  d'une  coque  et  contenant  une  graine  noire  de  la  gros- 
seur d'un  pois,  laquelle  coque,  ainsi  que  la  graine,  a  une 
saveur  chaude  et  acre,  et  remplace  le  poivre  pour  la  classe 
pauvre  de  la  Chine,  sans  pouvoir  être  comparée  au  poivre 
des  Indes.  Le  végétal  qui  produit  ce  fruit  est  un  arbrisseau 
ou  un  petit  arbre.  Cette  description  paroit  bien  convenir 
au  fruit  nommé  cubèbe  et  quabeh  par  les  Arabes,  mentionné 
et  figuré  par  Clusius  dans  ses  Exotica  ,  pag.  184,  que,  selon 
lui,  on  trouve  aussi  dans  la  Chine  sous  le  nom  de  cubab-sine , 
lequel  est  le  fruit  d'un  fagara,  et  paroît  appartenir  au  fagara 
Avicennœ  de  M.  de  Lamarck  ou  à  quelque  congénère.  (J.  ) 

WHIDAH-BIRD.  (  Orniih.  )  Nom  anglois  de  la  veuve  au 
collier  d'or.  (Cn.  D.  et  L.) 

YVHIFF.  (  Ichthjol.  )  Nom  anglois  du  Targeur.  Voyez  ce 
mot.  (H.  C.) 

WHILIA.  (Bot.)  Voyez  Wilia.  (Lem.) 

"WHIMBREL.  (Omith.)  Nom  anglois  du  numenius  phœopus. 
(Ch.  D.  et  L.) 

WHIN.  (Bot.)  Nom  du  houx,  ilex  aquifolius,  Linn.,  en  An- 
gleterre. (Lem.) 

WHIN  ou  WHINSTONE.  (Min.)  C'est  un  nom  anglois  sou- 
vent employé  sans  traduction  et  que  les  géologues  de  ce  pays 
donnent  à  un  trappite  noirâtre  siliceux,  d'une  pesanteur  spéci- 
fique d'environ  2,78  ,  et  2,72  ,  suivant  Kirwan.  Ce  nom  indique 
généralement  des  roches  delà  nature  du  trapp  ou  du  basalte  , 
et  surtout  lorsque  ces  roches  forment  de  ces  espèces  de  filons 
puissans  en  forme  de  murs,  qu'on  nomme  dykes  et  whindyhes. 
Ce  sont  en  général  des  noms  plutôt  techniques  que  scienti- 
fiques. (B.  ) 


WHI  55 

WHINCHAT.  (Ornith.)  Nom  anglois  du  saxicola  rubetra. 
(Ch.D.  etL.) 

WHIP-POOR-WILL.  {Ornith.)  Nom  anglo-américain  d'une 
espèce  d'engoulevent  mentionnée  au  mot  Ouiprouil.  (Ch.  D. 
etL.) 

WHIP-TOU-KELLY.  (Ornith.)  Nom  indiqué  par  Buffon 
pour  une  espèce  de  gobe-mouche,  mais  qu'on  doit  appliquer 
à  la  fauvette  altilauque.  Voyez  Fauvette.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

"WHISTLEFISH.  (Ichthyol.)  Un  des  noms  anglois  de  la  mus- 
tclle  commune.  Voyez  Mustelle.  (H.  C.) 

WH1TE.  (Ichthyol.)  Nom  spécifique  de  I'Énoplose.  Voyez 
ce  mot.  (H.  C.) 

WHITE-CUNT.  (  Ichthyol.)  Un  des  noms  anglois  de  la  raie 
oxyrhinque.  Voyez  Raie.  (H.  C.) 

WH1TE-HORSE.  (Ichthyol.)  Nom  anglois  de  la  raie  chardon. 
Voyez  Raie.  (H.  C.) 

WH1TE-OWL.  (Ornith.)  Nom  anglois  du  strix  Jlammea. 
(Ch.D.  etL.) 

WHITE-SHARK.  (Ichthyol.)  Un  des  noms  anglois  du  re- 
quin. Voyez  Carcharias.  (H.  C.) 

"WHITE-VVAGTAIL.  (Ornith.)  Nom  anglois  de  la  motacilla 
alba.  (Ch.  D.  etL.) 

WHITIA.  (Bot.  )  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
complètes  ,  monopétalées  ,  irrégulières,  de  la  famille  des  per- 
sonées ,  de  la  didynamie  angiospermie  de  Linnaeus,  rapproché 
des  cyrtandra ,  offrant  pour  caractère  essentiel:  Un  calice 
court,  à  cinq  divisions  profondes,  égales;  une  corolle  infnn- 
dibuliforme  ;  le  tube  fort  ample  à  son  oriâce;  le  limbe  à  cinq 
lobes  irréguliers,  presque  à  deux  lèvres  ;  cinq  étamines,  dont 
deux  à  peine  saillantes,  pourvues  d'anthères,  trois  autres  sé- 
tacées,  stériles;  les  loges  des  anthères  inégales  par  leur  in- 
sertion; un  ovaire  supérieur;  un  style;  un  stigmate  infundi- 
buliforme;  une  baie  en  forme  de  silique,  à  deux  loges;  les 
semences  insérées  sur  les  bords  recourbés  des  loges,  formant 
une  cloison  charnue. 

Whitia  a  longues  feuilles  ;  VVhitia  oblongifolia ,  Blume. 
Flor.  jav.,  fasc.  14,  pag.  774.  Arbrisseau  à  tige  grimpante, 
dont  les  feuilles  sont  opposées,  oblongues-lancéolées,  glabres 
à  leurs  deux  faces,  très -entières,  obliques;  à  chaque  paire 


56  VVHI 

une  plus  courte  que  l'autre.  Les  fleurs  sont  réunies  dans  l'ais- 
selle des  feuilles  par  paquets,  très-médiocrement  pédonculées, 
accompagnées  de  bractées  lancéolées.  Le  fruit  est  alongé.  Cette 
plante  croît  et  fleurit  en  tout  temps  à  l'île  de  Java,  dans  les  fo- 
rêts des  montagnes.  Les  naturels  la  nomment  lidabebek.  Dans  le 
whitia  carnosa.  Blume,  loc.  cit.,  les  feuilles  sont  oblongues, 
lancéolées ,  légèrement  tomenteuses  en  dessous.  Les  fleurs  sont 
médiocrement  pédonculées,  réunies  en  fascicules  axillaires , 
accompagnées  de  deux  bractées  ovales,  en  forme  d'involucre. 
Le  fruit  est  oblong.  Cette  plante  croît  aux  mêmes  lieux  que  la 
précédente,  sur  les  montagnes  boisées  de  Jéribu.  (Poir.  ) 

WHITING.  (Ichtkyot.)  Nom  anglois  du  salmo  albus  d'Ar- 
tédi.  Voyez  Truite.  (H.  C.) 

WH1TINGE.  (Ichthyol.)  Nom  hollandois  du  Merlan.  Voyez 
ce  mot.  (H.  C.) 

WHITING-MOPS.  (Ichthyol.)  A  Londres  on  appelle  ainsi 
les  jeunes  tacauds.  Voyez  Morue.  (H.  C.) 

WHITING-POLLACK.  ( Ichthyol. )  Nom  anglois  du  lieu  ou 
merlan  jaune.  Voyez  Merlan.  (H.  C.) 

WHITING-PONT.  {Ichthyol.)  Un  des  noms  anglois  du  Ta- 
caud.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

WHITRED.  (Mamm.)  Nom  écossois  de  la  belette.  (Desm.) 

WHOURO-ROA.  (Orm7Ji.)Nom  d'un  martin-pêcheur  des 
Indes.  (Ch.D.  et  L.) 

WIANAQUE.  {Mamm.)  Ce  nom  correspond  à  celui  de  gua- 
naco.  Voyez  Lama.  (Desm.) 

Wl  ART.  (Ornith.)  Nom  picard  de  la  maubèche.  (Ch.  D.  et  L.) 

"WIBELIA.  (Bot.)  Genre  créé  par  Bernhardi  dans  la  famille 
des  fougères  pour  placer  les  trichomanes  elatum  et  epiphyllum 
de  Forster  (Prodr.  ,  n.os  474  et  471  ),  qui  s'éloignent  effecti- 
vement du  genre  où  on  les  avoit  placés.  Le  Wïbelia,  d'après 
les  caractères  assignés  par  Bernhardi ,  diffère  à  peine  du  Daval- 
lia  de  Smith,  ce  qui  fait  que  Swartz,  Schkuhr  et  Willdenow 
ont  réuni  ces  fougères  au  genre  Davallia.  Curt  Sprengel  va 
plus  loin  ;  il  ne  voit  qu'une  seule  espèce  dans  les  deux  de 
Forster.  Le  TVibelia  de  Bernhardi  différoit  essentiellement  du 
Davallia  par  Findusium  ou  involucre  qui  recouvre  les  paquets 
fructifères  ou  sores,  de  forme  lancéolée  et  fixé  depuis  sa  base 
jusque  vers  son  milieu,  étant  libre  dans  sa  partie  supérieure. 


WIB  57 

Selon  Bernhardi,  dans  le  Davallia  l'îndusium  est  semi-orbi- 
culaire,  d'abord  fixé  par  son  bord  circulaire,  et  puis  se  re- 
dressant ou  s'ouvrant  tout  droit. 

Le  wibelia  elata  de  Bernhardi  est  mentionné  dans  ce  Dic- 
tionnaire, tom.  XII ,  p.  556  :  c'est  le  davallia  elata  de  Swartz. 
Nous  avons  omis  de  citer  la  figure  que  Schkuhr  en  a  donnée 
dans  sa  Cryplogamie,   pi.  1^7  ,  b. 

Robert  Brown  (Prod.  Nov.  Holl.)  fait  observer  que  les  es- 
pèces du  genre  Davallia,  dont  il  rectifie  le  caractère  géné- 
rique ,  peuvent  être  disposées  en  quatre  séries  dans  une  mé- 
thode naturelle.  Les  trois  premières  auroient  des  affinités  avec 
les  Lindsœa,  Dicksonia  etNephrodium.  La  quatrième  ,  ou  TVibe- 
lia,  Bernh.,  différeroit  des  autres  par  le  port  et  surtout  par  la 
forme  de  l'involucre,  qui,  mieux  examiné,  pourroit  peut-être 
fournir  un  caractère  suffisant  propre  à  distinguer  le  TVibelia 
du  Davallia. 

Le  TVibelia  de  Bernhardi  ne  doit  pas  être  confondu  avec 
le  TVibelia  de  Persoon  ,  qui  n'est  autre  que  le  Pay-Payrola 
d'Aublet,  ou   Payrola ,  Juss.  (Voyez  Payrole.) 

Ces  genres  ont  été  consacrés  à  M.  W.  E.  C.  Wibel,  bo- 
taniste du  grand-duché  de  Bade,  auteur  de  plusieurs  ou- 
vrages de  botanique  estimés,  et  entre  autres  d?une  Flore  des 
environs  de  Wertheim  (grand-duché  de  Bade),  publiée  en 
1799.  (Lem.) 

W1BORGIA.  {Bot.)  Ce  genre,  de  la  famille  des  légumi- 
neuses, est  encore  très -peu  connu  ;  il  a  été  établi  par  Thun- 
berg  dans  son  Prodrome  des  plantes  du  cap  de  Bonne-Espé- 
rance. ,  page  21  ;  il  lui  donne  pour  caractère  essentiel:  Un 
calice  à  cinq  dents  ;  les  sinus  arrondis;  une  corolle  papilio- 
nacée  ;  dix  étamines  diadelphes  ;  un  style  ;  une  gousse  renflée, 
sillonnée,  ailée.  Les  espèces  mentionnées  par  Thunberg  sont  : 

Wieorgia  a  feuilles  en  cœur;  T'Viborgia  obcordata  ,  Thunb. , 
loc.  cit.;  Willd. ,  Spec,  5,  page  919.  Cette  plante  a  des 
tiges  ligneuses,  chargées  de  rameaux  lâches,  alongés,  garnis 
de  feuilles  alternes,  pétiolées,  ailées,  composées  de  folioles 
glabres  à  leurs  deux  faces,  entières,  en  forme  de  cœur  ren- 
versé, obtuses  à  leur  sommet.  Cette  plante  croît  avec  les 
suivantes  au  cap  de  Bonne-Espérance.  Dans  le  wiborgia  fusca 
les  rameaux  sont  cylindriques,  redressés,  élancés;  les  folioles 


58  WID 

glabres,  mucronées  au  sommet.  Le  wiborgiasericea  se  distingue 
des  deux  espèces  précédentes  par  ses  rameaux  couverts  d'un 
duvet  pubescent.  Les  feuilles  sont  également  pubescentes  et 
soyeuses.  Il  existe  un  autre  genre,  avec  le  nom  de  Wibergia  , 
établi  par  Roth  dans  ses  Catalecta  botanica,  qui  appartient  à 
la  famille  des  composées.  Je  l'ai  mentionné  dans  l'Encyclopédie 
sous  le  nom  de  Vigolina.  (Poir.) 

WIDDEHOP.  {Ornith.)  Nom  anglois  du  coq  de  roche  de 
Cayenne,   rupicola  aurantia.  (Ch.  D.  et  L. ) 

WIDDER.  (Mamm.)  Nom  allemand  du  bélier.  (Desm.) 
WIDDEWAL.  (Ornith.)  Un  des  noms  allemands  du  loriot 
d'Europe.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

WIDE-RUTTEN.  (Bot.)  Voyez  Sedah.  (J.) 
WIDGEON.  (Ornith.)  Espèce  de  râle   de  l'Amérique  sep- 
tentrionale, nommé  ainsi  par  les   habitans   des  États-Unis. 
(Ch.  D.  etL.) 

WIDJOR.  (Bot.)  Nom  du  sesamum  orientale  à  Java ,  suivant 
Burmann.   (J.  ) 

WIDOW.  (Ornith.)  M.  Vieillot,  dans  sa  Description  des 
oiseaux  de  l'Amérique  septentrionale  ,  mentionne  sous  ce 
nom  une  espèce  d'engoulevent.  (Ch.  D.  et  L.) 

WIDRA.  (Mamm.)  Nom  hongrois  de  la  loutre.  (Desm.) 
WIDWOL  ou    WITWOL.  (Ornith.)   Dénominations  an- 
gloises  du  loriot.   (Desm.) 

WIEDEHOPF.  (Ornith.)  Nom  allemand  de  la  huppe  com- 
mune ,   upupa  epops.  (  Ch.  D.  et  L.  ) 

"WIEPRZ.  (Mamm.)  Nom  polonois  du   sanglier.  (Desm.) 
WIESEL.  (Mamm.)  Nom  allemand  de  la  belette.  (Desm.) 
WIESENPFIFFERLING   et  W1ESENSCHWAMM.    (Bot.) 
Noms  du  champignon  de  couches  (agaricus  edulis) ,  en  Bohème. 
(Lem.) 

WIEWIORKA.  (Mamm.)  Dénomination  polonoise  de  l'écu- 
reuil d'Europe.  (Desm.) 

WIGANDIA.  de  Humboldt  et  Bonpland.  (Bot.)  Ce  genre, 
confondu  avec  YHydrolea  par  Ruiz  et  Pavon ,  en  a  été  séparé 
par  MM.  de  Humboldt,  Bonpland  et  Kunth  (Sjnops.  plant, 
œquin.,  2,  p.  234).  Ces  messieurs  en  ont  fait  une  famille  : 
celle  des  hyàroleacea  ,  à  laquelle  ils  ont  aussi  rapporté  le 
Nama,  Linn.,Brown. 


WIG  59 

Le  Wioandia.  est  caractérisé  ainsi  : 

Calice  divisé  en  cinq  parties,  persistant;  corolle  infundi- 
buliforine;  limbe  à  cinq  divisions  étalées;  cinq  étamines  sail- 
lantes; anthères  sagittées;  deux  styles;  stigmate  presque  peltc 
et  presque  déprimé  ;  capsule  ovale-oblongue ,  biloculaire  ,  locu- 
licide-bivalve  ;  quatre  placentas  (dont  deux  dans  chaque  loge  ) , 
fixés  entre  les  lames  dans  Taxe  de  la  capsule  vers  la  cloison ,  et 
séminifères  partout.  Ce  sont  des  herbes  souvent  suffrutescentes, 
hispides,inermesou  sans  épines,  dont  les  feuilles  sont  alternes, 
entières;  les  épis  terminaux,  paniculés,  secondaires;  les  fleurs 
sessiles,  sans  bractées,  violettes,  blanches  ou  jaunes? 

Il  y  a  trois  espèces  : 

1.  Le  Wigandia  urens,  Humb. ,  Bonpl.  et  Kunth,  loc.  cit., 
p.  20 5;  Hydrolea  urens  ,  Ruiz  et  Pavon,  FI.  du  Pérou,  3,  pag. 
2 1 ,  pi.  2/)3  ;  Pers. ,  Synops. ,  pag.  289  ;  Lamk. ,  Encycl.  suppl. , 
2,  p.  576.  Les  feuilles  sont  ovales-arrondies  au  sommet,  double- 
ment crénelées,  mollement  velues  ,  tomenteuses,  canescentes 
en  dessus,  incanes  ou  cendrées  en  dessous;  les  épis  sont  pani- 
culés et  conjugués.  Cette  plante  croî  t  près  de  Tasco  au  Mexique, 
à  la  hauteur  de  915  toises.  Les  fleurs  sont  d'un  violet  sale. 
Les  habitans  l'appellent  5050.  Elle  est  vivace. 

2.  Le  Wigandia  caracassana,  Humb.,  Bonpl.  et  Kunth, 
loc.  cit.,  pag.  235  ;  Hydrolea  mollis,  Willd.,  Herb. ;  Rœm.  et 
Schultes,  Syst.  veget. ,  6,  p.  190.  Les  feuilles  sont  elliptiques, 
pointues,  doublement  dentées  ,  velues- tomenteuses,  canes- 
centes en  dessus,  incanes  et  très-molles  en  dessous  ;  les  épis 
paniculés.  conjugués  P  Cette  espèce  croît  près  Caracas,  dans  la 
montagne  dite  Quebrada  de  Cotecia,  à  la  hauteur  de  480 
toises.  Elle  est  frutescente. 

3.  Le  Wigandia  crispa,  Humb.,  Bonpl.  et  Kunth,  loc.  cit.; 
Hydrolea  crispa,  B.uiz  et  Pavon,  loc.  cit.,  5  ,  pag.  22,  pi.  244  , 
fig.  a;  Pers.,  Synops.,  1  ,  pag.  289;  Lamk.,  Encycl.  suppl.,  2  , 
p.  076.  Les  feuilles  sont  largement  ovales,  un  peu  pointues, 
doublement  dentées  en  scie,  presque  muqueuses,  velues-his- 
pides  en  dessus,  canescentes  laineuses -tomenteuses  en  des- 
sous, et  argentées;  les  épis  paniculés,  solitaires.  Cette  espèce 
est  frutescente,  fleurit  en  Juillet,  et  croit  près  Alausi ,  lieu 
ainsi  nommé  parles  habitans  de  Quito,  à  lifo  toises  de  hau- 
teur. C'est  le  tantan  des  indigènes.  (Lkm.  ) 


Go  WIG 

WIGEON.  (Omith.)  Nom  ,  dans  Klein  ,  du  canard  siffleur  , 
anas  pcnelope.  (  Ch.D.  et  L. ) 

WIGERSIA.  (Bot.)  Genre  indiqué  et  décrit  dans  la  Flore  de 
la  Wettéravie,  et  qui  rentre  dans  le  vicia,  selon  Steudel, 
N omenclator  botanicus.  (Lf.m.  ) 

"VVIGI.  (Ornith.)  Nom  illyrien  des  goélands.  (Desm.) 

W1JUN.  (Ichthyol.)  En  Russie  on  appelle  ainsi  le  misgume 
fossile.  Voyez  Misgurne.  (H.  C.) 

WTKSTROMIA.  (Bot.)  M.  Sprengel  a  proposé,  en  1826  , 
dans  le  troisième  volume  de  son  Sjystema  vegetabilium,  un  genre 
de  Synanthérées  nommé  IVikstromia,  qu'il  place  dans  sa  tribu 
des  Eupatorines,  auprès  du  Liatris ,  et  qu'il  caractérise  ainsi: 
Anthodium  imbricatum ,  paucijlorum  ;  receptaculum  nudum  ;  pap- 
pus  paleaceo-setaceus ,  scaber.  Ce  genre,  étant  fondé  sur  YEu- 
patorium  dalea  de  Swartz  ,  n'est  autre  chose  que  l'ancien  genre 
Critonia  de  Patrice  Browne,  dont  M.  Sprengel  ne  devoit  pas 
changer  le  nom;  car  le  Critonia  de  Gœrtner ,  fort  différent  de 
celui  de  Browne,  doit  reprendre  le  nom  de  Kuhnia.  Nous 
avions  annoncé  en  1820,  dans  ce  Dictionnaire  (tom.  XXVI, 
pag.  235)  ,  que,  d'après  la  description  de  Swartz,  le  vrai  Cri- 
tonia de  Browne  nous  sembloit  ne  pas  appartenir  légitime- 
ment au  genre  Eupatorium,  ni  même  à  la  tribu  des  Eupato- 
riées,  mais  plutôt  à  celle  des  Vernoniées.  C'est  pourquoi  nous 
avons  récemment  hasardé  d'admettre  avec  doute  ce  genre 
Critonia  dans  notre  tableau  des  Vernoniées  (tom.  LVII,  pag. 
042),  en  le  rapprochant  du   Gymnanthemum.  (H.  Cass.) 

WILA.  (Bot.)  Voyez  Welakola.  (J.) 

"VVILCKIA.  (Bot.)  Le  cheiranthus  maritimus  de  Linnaeus  , 
dont  Scopoli  fait  sous  ce  nom  un  genre  distinct,  a  été  réuni 
par  M.  De  Candolle  à  son  Malcomia,  dans  la  famille  des  cru- 
cifères. Le  maïl-elou  du  Malabar,  espèce  de  vitex,  dans  celle 
des  crucifères,  est  aussi  nommé  wilchea  par  Scopoli.  Ce  genre 
n'est  pas  mieux  admis.  (J.) 

WU-D.  (Mamm.)  Terme  qui  signifie  sauvage,  farouche,  par 
lequel  on  désigne  quelquefois  en  allemand  le  gros  gibier  ;  IVild- 
ichwein,  dans  la  même  langue,  est  le  nom  du  sanglier.  Ce 
dernier  animal  se  nomme  wild-boar  en  Angleterre;  will-swin 
en  Suède,  et  wild-sviin  en  Danemarck.  (Desm.) 

W1LE  yVMD.  (Omith.)  En  hollandois  c'est  le  loriot  d'Eu- 
rope. (Desm.) 


WIL  61 

WILGA.  (Omith.)  Le  loriot  d'Europe  porte  ce  nom  en 
Pologne.  (Desm.) 

WILIA.  (Bot.)  Sous  ce  nom  générique  M.  Hoffmann  sépare 
du  genre  Scandix  quelques  espèces,  dont  les  fleurs  centrales 
de  l'ombelle  sont  mâles,  à  pétales  égaux,  et  celles  de  la  cir- 
conférence hermaphrodites,  apétales  inégaux.  Ce  genre  n'a 
pas  encore  été  admis,  mais  il  mériteroit  d'être  adopté.  (J.) 

WILK.  (Mamm.)  Nom  polonois  du  loup.  (Desm.) 

W1LLDENOWA.  (Bot.)  Cavanilles  avoit  nommé  ainsi  un 
genre  de  Synanthérées ,  auquel  Willdenow  a  donné  plus  tard 
le  nom  de  Schlechtendalia ,  et  enfin  M.  Persoon  celui  d'Ade- 
nophjllum.  Maintenant  M.  Lagasca  le  supprime  ,  en  le  réu- 
nissant au  Dyssodia.  Quoi  qu'il  en  soit,  le  WiVÀenowa  de 
Cavanilles  appartient  à  notre  tribu  naturelle  des  Tagétinées, 
dont  nous  avons  déjà  décrit  les  caractères  (  tom.  XX,  pag. 
367),  et  présenté  une  liste  alphabétique  (tom.  XXXVIII, 
pag.  2o3),  mais  dont  nous  n'avons  point  encore  exposé  le  ta- 
bleau méthodique,  qui  auroit  dû  se  trouver  dans  ce  Diction- 
naire au  mot  Tagétinées.  Cet  article  ayant  été  oublié ,  il  faut  né- 
cessairement en  réparer  ici  l'omission,  car  nous  n'aurons  plus 
désormais  aucune  occasion  de  parler  de  la  tribu  dont  il  s'agit. 

VIII.e  Tribu.  Les  Tagétinées  (Tagelineœ). 
Bidentumet  Conysarum  gênera.  Adanson  (1765) — Helianthorum 
gênera.  H.  Cass.  (181  2)  —  Helianthearum  sectio  dicta  HeLiantheœ- 
Tagetineœ.  H.  Cass.  (1816)  —  Tribus  peculiaris  dicta  Tagetineœ. 
H.  Cass.  (1819)  — Jacobearum  et  Helianthearum  gênera.  Kunlh 
(1820). 

(Voyez  les  caractères  de  la  Tribu  des  Tagétinées ,  tom.  XX, 
pag.  567.) 

Première  Section. 
Tagétinées -DyssoDiÉES  (  Tagetineœ-Dyssodieœ). 
Caractère  :  Péricline  double,  ou  involucré,  ou  bisérié,  ou 
imbriqué. 

1.  *CLOMENOcoMA.=^sferissp.  Lin.  (17^7)  — An?  Bartolina. 
Adans.  (1763).  (non  R.  Brown)  —  Clomenocoma.  H,  Cass.  Bull, 
déc.  1816.  p.  199.  Dict.v.  9.  p. 416—  Inulœ  sp.  Spreng. (1826}. 

2.  *Dyssodia.=  Tagetis  sp.  Vent.  —  Mich.  —  Dyssodia.  Cav. 
(1802)—  H.  Cass.  (i822)Dict.  v.  a5.p.  3g6  —(Non  Dysodium. 


02  WIL 

Rich.    1807  )  —  Boebera.  Willd.  (  1800  )  —  Pers.  —  H.  Cass. 
(1817)  Dict.  v.  5.  suppl.  p.  2  — Dyssodiœ  sp.  Lag.  (1816). 

3.  tScHLECHTENDALrA.  =  IVilldenowa.  Cav.  (1791)  —  (Non 
IViildenowia.  Thunb.   1790)  —  Schlechtendalia.  Willd.  (i8o3) 

—  H.  Cass.  Dict.  (hic) — Adenophyllum.  Pers.  (1807) —  H.  Cass. 
(1816)  Dict.  v.  1.  suppl.  p.  58  —  Dyssodiœ  sp.  Lag.  (181C). 

4.  *  Lebetina. =  Lebetina.  H.  Cass.  (1822)  Dict.  v.  25.  p.  5g4- 

Seconde  Section. 
Tagétinées-  Prototypes  (  Tagetineœ  -  Archétypes). 
Caractère  :  Péricline  très-simple  ,  formé  de  plusieurs  squames 
unisériées,   entregreffées  jusques  près  du  sommet. 

5.  * Hymenaiherum.  Hymenatherum.  H.  Cass.  Bull.  janv. 
1817.  p.  12.  Bull.  déc.  1818.  p.  1 83.  Dict.  v.  22.  p.  01 3. 

6.  *Tagetes.  =  Tagetes.  Tourn.  (  1694)  —  Vaill.  (1720)  — 
Lin.  (  1737)  —  Gaertn.  (1791  )  —  H.  Cass.  Dict.  (hic). 

7.  *  Diglossus.  =  Diglossus.  H.  Cass.  Bull,  mai  1817.  p.  70. 
Bull.  déc.  1818.  p.  184.  Dict.  v.  i5.  p.  241. 

8.  *Enalcida.  =  Enalcida.  H.  Cass.  Bull.  févr.  1819.  p.  3i. 
Dict.  v.  14.  p.  445. 

9.  t  Thymophylla.  =  Thymophylla.  Lag.  (  1816). 

Troisième  Section. 
Tagétinées -Pectidées  (  Tagetincœ -  Pectideœ). 
Caractère  :  Péricline  très-simple  ,  formé  de  plusieurs  squames 
unisériées ,  parfaitement  libres  jusqu'à  la  base. 

10.  *Porophyllum.  =  Bidentis  sp.  Tourn.  —  Tagetis  sp.  Plum. 

—  Porophyllum.  Vaill.  (1719.  malè)  —  Liu.  (1707.  optimè)  — 
Adans.  (1765.  benè)  —  Juss.  (i8o3  et  1806)  Ann.  du  mus.  v. 
2  et  7 — H.  Cass.  (1826)  Dict.  v.  43.  p.  56  —  Kleiniœ  sp.  Lin. 
(  1742  )  —  Cacaliœ  sp.  Lin.  (1753)  —  Cav.  (  1794  )  —  Kleinia. 
Jacq.  (i7G3)  —  Schreb.  (1791)  — Willd.  (i8o5)  — Pers.  (1807) 

—  Kunth   (1820)  —  (Non  Kleinia.  Juss.   i8o5). 

11.  *  Cryptopetalon.  ==  Cryptopetalon.  H.  Cass.  Bull.  janv. 
1817.  p.  12.  Dict.  v.  12.  p.  125.  v.  27.  p.  206  —  An?  Pectidis 
sp.   Kunth  (  1820). 

1  2.  *  Pectis.  =  Pectidis  sp.  Lin.  —  Jacq.  —  Pectis.  Gasrtn. 
(  1791  )  —  H.  Cass.  (i825  )  Dict.  v.  38.  p.  202. 

i5.  *Chthonia.  =  Pectidis  sp.  Lin.  —  Cav.  —  Svvarlz  ~ 


WIL  65 

Seala.  Adans.   (  1763  )  —  Lorentea.   Lag.    (1816)  —  Chthonia. 
H.  Cass.  Bull.  févr.  1817.  p.  33.  Dict.  v.  9.  p.  i75.  v.  27. p. 204 

—  An?  Pectidis  sp.  Kunth  (1820).. 

Tagbtinées  douteuses. 

*  Kleinia.  =f  Kleinia.  Juss.  (  i8o3  )  — H.  Cass.  (1822)  Dict. 
v.  24.  p.  459  —  (Non  Kleinia  Jacq. ,  quœ  Porophjllum  Vaill.) 

—  Jaumea.  Pers.   (1807). 

t  Microspermum.  =  Microspermum.  Lag.  (1816)  —  H.  Cass, 
(1825)  Dict.  v.  34.  p.  208  et  228. 

*  Glyphia  seu  Glycyderas.  =  Glyphia.  H.  Cass.  Bull.  sept. 
1818.  p.  141.  Dict.  v.  19.  p.  108. 

Tournefort,  qui  ne  connoissoit  qu'un  seul  genre  de  Tagé- 
tinées,  le  Tagetes,  l'avoit  placé  entre  son  Doronicum  et  son 
Corona-solis ,  c'est-à-dire  entre  les  Doronicum  et  Arnica,  d'une 
part,  et  les  Helianthus ,  Helenium  ,  Rudbeckia,  etc.,  d'autre 
part.  Vaillant  rangea  ce  genre  Tagetes  auprès  de  son  Hele- 
niastrum,  qui  est  YHelenium  de  Linné;  et  il  créa  le  genre  Po- 
rophyllum ,  qu'il  plaça  auprès  du  Senecio.  Linné  ,  qui  avoit 
d'abord  adopté  le  Porophjllum  de  Vaillant ,  le  supprima  bientôt 
en  le  réunissant  au  Cacalia;  mais  il  fonda  le  genre  Pectis, 
et  le  rapprocha  immédiatement  du  Tagetes ,  en  les  plaçant 
tous  deux,  entre  le  Tridax  et  le  Zinnia,  dans  les  Composées 
à  feuilles  opposées  de  sa  méthode  naturelle.  Remarquons  que 
plus  anciennement,  avant  d'avoir  établi  le  genre  Pectis,  Linné 
plaçoit  le  Tagetes  auprès  du  Bellis ,  dans  une  section  des  Com- 
posées autre  que  celle  des  oppositifoliœ.  Adanson  classa  le 
Tagetes  et  le  Pectis,  entre  le  Milleria  et  le  Liabum ,  dans  sa 
section  des  Bidents  ,  principalement  caractérisée  par  les 
feuilles  ordinairement  opposées;  et  il  rangea  le  Porophjllum 
auprès  du  Senecio  ,  dans  sa  section  des  Conises.  Nous  trouvons 
aussi ,  dans  sa  section  des  Jacobées  ,  entre  ÏErigeron  et  le  Do- 
ronicum, un  genre  Bartolina,  qui  correspond  peut-être  à  notre 
Clomenocoma.  Enfin,  M.  de  Jussieu  ,  dans  son  Gênera  plantant  m 
(où  il  n'admet  point  le  Porophjllum),  a  placé  les  Tagetes  et 
Pectis  entre  les  Didelta,  Othonna ,  etc.,  d'une  part,  et  les 
Bellium ,  Doronicum,  etc.,  d'autre  part. 

Dans  notre  premier  Mémoire  sur  les  Synanthérées,  lu  à 
la  classe  des  sciences  de  l'Institut ,  en  Avril  1812,  nous  avons 


^4  WIL 

rapporté  les  Tagetes  et  Porophyllum  à  la  section  des  Hélianthes  ; 
mais  dans  notre  quatrième  Mémoire  ,  lu  devant  l'Académie 
des  sciences  en  Novembre  1816,  nous  avons  indiqué  la  divi- 
sion de  la  tribu  des  Hélianthées  en  six  sections,  dont  l'une 
étoit  intitulée  Hélianthées-Tagétinées  ;  et  dans  notre  sixième 
Mémoire,  publié  au  commencement  de  1819,  nous  avons 
définitivement  considéré  le  Tagetes  et  les  genres  analogues 
comme  devant  constituer,  sous  le  titre  de  Tagétinées,  une 
tribu  tout-a-fait  distincte,  que  nous  avons  rangée  entre  celle 
des  Calendulées,  qui  la  précède,  et  celle  des  Hélianthées  , 
qui  la  suit. 

M.  Kunth,  dans  le  quatrième  volume  (publié  en  1820)  de 
son  Nova  gênera  et  species  plantarum ,  classe  les  Porophyllum  , 
Tagetes,  Djssodia,  dans  sa  section  des  Jacobées,  qui  est  un 
mélange  confus  de  Nassauviées,  de  Sénécionées  et  de  Tagéti- 
nées;  et  il  sépare  le  Porophyllum  des  Tagetes  et  Djssodia,  en 
l'insérant  isolément  entre  les  Nassauviées  et  les  Sénécionées. 
En  même  temps  il  range  au  milieu  de  sa  section  des  Hé- 
lianthées le  genre  Pectis,  qui  se  trouve  ainsi  très-éloigné  des 
autres  Tagétinées. 

Notre  tribu  des  Tagétinées  forme  certainement  un  groupe 
très-naturel,  mais  peu  nombreux,  qui  ne  pourroit  pas  être 
convenablement  réuni  à  un  autre  ,  et  qui  surtout  ne  doit 
pas  être  disséminé  dans  plusieurs. 

Presque  tous  les  botanistes,  sans  excepter Tournefort,  sem- 
blent avoir  pressenti  plus  ou  moins  clairement  la  double  affi- 
nité qui  rapproche  les  Tagétinées  des  Hélianthées  et  des  Sé- 
nécionées. Nous  ne  pouvions  pas  la  méconnoitre  ;  et  pour- 
tant nous  avons  été  forcé,  en  coordonnant  notre  série  géné- 
rale des  tribus,  de  sacrifier  entièrement  un  de  ces  deux  rap- 
ports. Ainsi,  nous  plaçons  les  Arctotidées  au  sixième  rang, 
les  Calendulées  au  septième,  les  Tagétinées  au  huitième,  les 
Hélianthées  au  neuvième.  En  effet,  les  Calendulées  se  rap- 
prochent naturellement  des  Arctotidées,  comme  les  Tagéti- 
nées des  Hélianthées;  mais  nous  confessons  franchement  qu'il 
y  a  fort  peu  de  rapports  entre  les  Calendulées  et  les  Tagéti- 
nées. Pour  rétablir  l'ordre  des  rapport;,  naturels,  il  sufliroit 
d'interposer  les  Astérées  et  les  Sénécionées  entre  les  Calen- 
dulées et  les  Tagétinées,  ce  qui  produiroit  cette  série  .-  Arc- 


W1L  H 

iotîdées,  Calendulées,  Astérées  ,  Sénécionées,  Tagétinées,. 
Hélianthées.  Mais  en  améliorant  cette  partie  de  la  série  gé- 
nérale, on  détérioreroit  une  autre  partie  dans  laquelle  les 
Astérées  sont  attirées  auprès  des  Inulées^  et  les  Sénécionées 
auprès  des  Nassauviées.  Tout  naturaliste  doit  se  résigner  à 
ces  défectuosités,  qui  sont  absolument  inévitables  dans  nos 
méthodes  de  classification  ,  parce  que  la  série  linéaire,  simple 
et  droite,  ne  peut  jamais  exprimer  toutes  les  affinités  et 
que  pourtant  cette  série  est  la  seule  praticable,  comme  seule 
conforme  à  la  nature  de  notre  entendement.  C'est  pourquoi 
nous  nous  décidons  à  maintenir  l'ordre  établi  en  1819  dans 
notre  sixième  Mémoire. 

En  convenant  que  notre  classification  est  défectueuse  à 
l'égard  des  Tagétinées,  sous  un  certain  rapport,  nous  osons 
dire  qu'elle  est  très -satisfaisante  sous  un  autre  ,  car  on  ne 
peut  nier  l'affinité  intime  des  Tagétinées  avec  les  Héléniées 
et  les  Coréopsidées,  qui  sont  les  deux  premières  sections  de 
la  tribu  des  Hélianthées. 

Quoique  la  tribu  des  Tagétinées  n'offre  pas  des  caractères 
distinctifs  très-saillans ,  elle  est  toutefois  facilement  recon- 
noissable  dans  presque  tous  les  cas  par  ses  fruits  très-longs  et 
très-étroits,  ainsi  que  par  les  réservoirs  glanduliformes  situés 
sous  les  feuilles  et  sur  le  péricline ,  et  remplis  d'un  suc  propre , 
auquel  est  due  sans  doute  l'odeur  forte  et  désagréable  de  ces 
plantes. 

Toutes  les  Tagétinées  habitent  l'Amérique,  et  la  plupart 
se  trouvent  au  Mexique. 

Dans  notre  liste  alphabétique  des  Tagétinées,  publiée  en 
1826  (tom.  XXXVIII  ,  pag.  ao3),  nous  avions  énuméré  dix- 
neuf  genres  :  mais  depuis  cette  époque  nous  avons  éliminé 
l'arnica,  en  l'attribuant  aux  Sénécionées-Doronicées  (tom.  LI, 
page  459);  le  Selloa,  en  le  rapportant  aux  Hélianthées-Hélé- 
niées  (tom.  LV,  pag.  264  et  273)  ;  le  Tetrantlius ,  en  le  classant 
parmi  les  Vernoniées-  Rolandrées  (tom.  LV11,  pag.  345), 
Trois  autres  genres  (Kleinia,  Microsperrtium,  Gljyphia)  ne  sont 
maintenus  par  nous  qu'avec  doute  et  provisoirement  dans  la 
tribu  des  Tagétinées.  Il  reste  treize  genres,  que  nous  pouvions 
distribuer  soit  d'après  la  structure  de  l'aigrette,  soit  d'après 
celle  du  péricline,  soit  enfin  d'après  la  composition  de  la 
59.  S 


06  VVIL 

calathide.  JNotre  choix  a  dû  se  fixer  .  sans  hésitation,  sur  les 
caractères  du  péricline ,  et  il  en  est  résulté  la  division  de  notre 
tribu  en  trois  sections,  qu'on  peut,  si  l'on  veut,  considérer 
comme  trois  genres  subdivisés  chacun  en  quatre  ou  cinq  sous- 
genres. 

i.  Notre  genre  Clomenocoma  ,  fondé  sur  V Aster  aurantius 
de  Linné,  n'a  aucun  rapport  avec  le  genre  Aster,  ni  même 
avec  le  genre  Inula  ,  auquel  M.  Sprengel  l'attribue  :  mais  il 
se  rapproche  beaucoup  du  genre  Djssodia,  dont  il  est  toutefois 
bien  distinct  par  son  péricline  imbriqué,  par  son  clinanlhe 
hérissé  de  fimbrilles  sétiformes ,  par  son  aigrette  dont  les 
squamellules  sont  pédalées.  Nous  soupçonnons  que  notre  Clo- 
menocoma correspond  au  Bartolina  d'Adanson,  qui,  suivant 
l'auteur,  seroit  un  Aster  d'Houston  et  le  Tridax  de  Linné, 
mais  qui  auroit  les  feuilles  ailées,  le  péricline  imbriqué,  à 
feuilles  pointues,  le  clinanthe  garni  d'écaillés  courtes,  l'ai- 
grette dentée,  longue,  desfleurs  hermaphrodites  à  cinq  dents, 
des  fleurs  femelles  à  trois  dents,  un  seul  stigmate  dans  toutes 
ces  fleurs:  ajoutons  qu'il  range  son  Bartolina,  entre  YErigeron 
et  le  Doronicum,  dans  sa  section  des  Jacobées ,  à  laquelle  il 
attribue  le  clinanthe  nu  ou  presque  nu  ,  et  toutes  les  feuilles 
alternes.  Il  s'en  faut  de  beaucoup  sans  doute  que  tout  cela 
convienne  exactement  «à  notre  Clomenocoma;  mais  assurément 
tout  cela  convient  encore  moins  au  Tridax  de  Linné,  qui 
est  le  Balbisia  de  Willdenow  :  ainsi  la  vraie  synonymie  du 
Bartolina  d'Adanson  restera  probablement  toujours  incer- 
taine. 

Nous  croyons  utile  de  transcrire  ici  une  description  ma- 
nuscrite de  l'ester  aurantius  ,  que  nous  avons  copiée  dans 
l'herbier  de  M.  de  Jussieu ,  où  elle  se  trouvoit  jointe  à  l'échan- 
tillon en  très-mauvais  état,  sur  lequel  nous  avons  décrit  le 
Clomenocoma.  «  Caulis  repens,  ramosus ;  folia  opposita,  pinnata; 
«  pinnœ  ovatœ ,  serratœ ,  apice  acuminatœ ;  radiculi  ex  ortu  fo- 
«  liorum  caulis  geniculis  prodeunt  ;  rami  unijlori  ;  calicis  folia 
«  triplici  ordine ,  Jloribus  sibique  invicem  adpressa,  apice  parùm 
«  acuminata  ;  Jlosculi  quinquejidi,  longi ;  semi-flosculi  tridentati  : 
«  starnina  quinque  infasciculum  coadunata ;  stylus  unus,  stigmate 
,,' duo  longa;  semen  oblongum ,  pappo  multisetoso  cinctum  ;  re- 
in  cep'aculum  pilis  brevibus  instructum.  Hœc planta  differt  à  Tri- 


WIL  67 

«   dax  Lin.  serai -Jlosculis  non  ad  basim  trifidis,   receptaculoque 
«   non  paleaceo,  sed  tantùm  piloso.  » 

Dans  notre  description  du  Clomenocoma  (tom.  IX,  pag.  /(i6) 
on  lit  :  l'aigrette  plus  longue  que  la  capsule.  C'est  une  faute 
d'impression  ;  lisez  :  plus  longue  que  la  cypsèle. 

■2.  Le  genre  Dyssodia  de  Cavanilles  doit  conserver  ce  nom, 
préférablement  à  celui  de  Boebcra ,  qui  est  moins  ancien  : 
mais  on  devroit  peut-être  écrire  Dysodia,  en  supprimant  un 
5  ,  pour  se  conformer  exactement  à  l'orthographe  du  mot  <*rec 
JW«JYa  {puanteur).  Le  Dyssodia  chrysanthemoides ,  Lag. .  qui 
est  le  type  de  ce  genre,  a  le  péricline  double,  l'intérieur 
formé  de  squames  libres  d'un  bout  à  l'autre,  ou  entregreffées 
seulement  tout  près  de  la  base  ;  son  clinanthe  est  nu  ;  les 
squamellules  de  son  aigrette  ont  leur  partie  supérieure  et  les 
deux  côtés  de  leur  partie  inférieure  irrégulièrement  divisés 
en  plusieurs  lanières  inégales,  filiformes,  barbellulées. 

3.  Le  genre   IVilldenowa  de  Cavanilles  n'ayant  été  publié 
qu'après  un  autre  genre  nommé  de  même  par  Thunberg,  il  a 
fallu  changer  son  nom;  et  celui  de  Schlechtendalia ,  qui  n'est 
pas  plus  difficile  à  prononcer  que  beaucoup  d'autres  (Terns~ 
troemia ,  etc.)  ,  doit  être  préféré  comme  plus  ancien  à  celui 
d'Adenophyllum  ,  qui  d'ailleurs  est  peu  convenable  ,  en  ce  qu'il 
pourroit  s'appliquer  également  bien  à  tous  les  autres  genres 
de  la  tribu.  M.  Lagasca  supprime  ce  genre,  en  le  réunissant 
au  Dyssodia.  Cependant  il  résulte  de  ses  propres  observations, 
ainsi  que  des  figures  qui  accompagnent  la  mauvaise  descrip- 
tion de  Cavanilles,  que  la  plante  en   question  a    l'aigrette 
double  :  l'extérieure  courte,  composée  de  cinq  à  sept  squa- 
mellules paléiformes,  petites,  tronquées,   très-simples;  l'in- 
térieure longue,    composée  de  cinq  à  sept  squamellules  al- 
ternes avec  les  extérieures,  paléiformes,  lancéolées-subulées, 
et  ordinairement  trifurquées  au  sommet  ou  divisées  supérieu- 
rement en  trois  lanières  sétacées.  Nous  remarquons  aussi,  sur 
les  figures  tracées  par  Cavanilles,  que  les  pièces  du  péricline 
extérieur  sont  simples  et  sétacées.  et  que  celles  du  péricline 
intérieur  sont  surmontées  d'une  longue  soie;  qu'enfin  le  cli- 
nanthe est  alvéolé  ,  à  cloisons  dentées,  et  non  paléacé  ,  comme 
le  disoit  ce  botaniste.  Quant  aux  prétendus  caractères  fournis 
à  l'auteur   par   la  division    du    style  en  trois   branches  ,    et 


68  WIL 

par  celle  de  la  corolle  en  six  à  huit  lobes,  nous  avions  dit 
(tom.  I,  Suppl.,  pag.  58)  qu'ils  ne  dévoient  être  attribués 
qu'à  une  monstruosité;  et  notre  assertion,  fondée  seulement 
alors  sur  les  lois  de  l'analogie,  s'est  trouvée  depuis  conflrmée 
par  les  observations  de  M.  Lagasca.  Toutefois  ,  en  supprimant 
ces  faux  caractères  du  style  et  de  la  corolle,  ainsi  que  celui 
du  clinanthe  ,  il  reste  assez  de  différence  réelle  dans  la  struc- 
ture de  l'aigrette  pour  distinguer  très- bien  le  genre  Schlech- 
tendaliada  Djssodia.  àmoinsqu'on  ne  veuille  confondre  toutes 
les  Tagétinées  en  un  seul  et  même  genre,  ce  qui  sans  doute 
est  possible,  si  l'on  ne  consulte  que  les  affinités,  mais  ce  qui 
seroit  assurément  fort  peu  convenable.  En  effet,  quoique 
l'aigrette  du  Schlechtendalia  ne  soit  pas  formée  de  cinq  arêtes, 
comme  disoit  Cavanilles ,  elle  diffère  beaucoup  de  celle  du 
Djyssodia,  dont  les  squamellules  sont  toutes  disposées  sur  un 
seul  rang,  toutes  à  peu  près  égales,  toutes  semblables ,  toutes 
longues,  toutes  laciniées. 

4.  Notre  genre  Lebetina  se  rapproche  du  Schlechtendalia 
par  son  aigrette  double  ;  mais  l'extérieure  est  formée  d'environ 
dix  squamellules  oblongues-spatulées  ,  etl'intérieure  d'environ 
dix  squamellules  cunéiformes ,  irrégulièrement  divisées  en 
lanières  nombreuses;  les  corolles  du  disque  sont  très-obrin- 
gentes  ,  et  ont  leurs  divisions  surmontées  chacune  d'une  grosse 
corne  comprimée  ;  le  clinanthe  est  hémisphérique  ou  conoïdalj 
le  péricline  extérieur,  ou  involucre ,  est  composé  d'une 
douzaine  de  bractées  pinnatifides;  l'intérieur,  ou  vrai  péri- 
cline, est  formé  d'une  vingtaine  de  squames  entregreffées  in- 
férieurement ,  libres  supérieurement ,  portant  une  corne  au- 
dessous  du  sommet  ;  la  couronne  est  composée  de  douze  fleurs 
courtement  radiantes.  Ce  genre,  très-remarquable,  est  donc 
bien  distinct  des  trois  autres  composant  avec  lui  la  section 
des  Dyssodiées,  et  il  se  rapproche  des  Tagétinées -Prototypes 
par  son  péricline  demi- plécolépide,  c'est-à-dire  formé  de 
squames  entregreffées  en  leur  moitié  inférieure. 

Les  Dj'ssodia  porophylla  et  coccinea  de  M.  Lagasca,  que 
nous  n'avons  pas  vus,  mais  que  nous  soupçonnons  de  n'être 
point  exactement  congénères  du  vrai  Dyssodia,  peuvent- ils 
se  rapporter  au  Lebetina,  ou  doivent-ils  constituer  un  nou- 
veau genre  de  Dyssodiées  ? 


WIL  69 

5.  Notre  genre  Hymcnatherum  ,  solidement  fixé  dans  la 
section  des  Prototypes  par  son  péricline  très-simple  et  entière- 
ment plécolépide ,  se  rapproche  des  Dyssodiées  par  la  structure 
de  son  aigrette,  composée  d'une  dixaine  de  squamellules  sub- 
unisériées,  dont  la  partie  inférieure,  plus  courte,  est  simple, 
large  ,  laminée,  membraneuse,  et  la  supérieure  divisée  en 
deux  ou  trois  filets  inégaux,  roides,  barbellulés.  Le  nom  du 
genre,  composé  de  deux  mots  grecs,  qui  signifient  membrane 
et  arête,  fait  allusion  à  la  nature  mixte  des  pièces  de  l'ai- 
grette. 

6.  Nous  croyons  devoir  présenter  ici  une  description  com- 
plète des  caractères  du  genre  Tagetes,  tels  que  nous  les  avons 
observés  sur  les  deux  espèces  erecta  et  patula,  qui  sont  les 
vrais  types  de  ce  genre. 

t  Tagetes.  Calathide  radiée  :  disque  multiflore  ,  obringenti- 
flore,  androgyniflore;  couronne  unisériée,  octoflore  ,  liguli- 
flore,  féminitlore.  Péricline  inférieur  aux  fleurs  du  disque, 
subcampanulé  ,  plécolépide  ;  formé  de  huitsquamesunisériées, 
correspondant  aux  huit  fleurs  de  la  couronne  ,  entregreffées 
par  les  bords  jusques  près  du  sommet,  égales,  appliquées  , 
convexes  ou  subcanaliculées,  oblongues,  aiguës  au  sommet, 
coriaces,  parsemées  de  glandes.  Clinanlhe  très-convexe  ,  sub- 
hémisphérique ou  presque  ovoïde  ,  à  réseau  plus  ou  moins 
garni  de  poils  très -courts.  Fleurs  du  disque  :  Ovaire  long, 
étroit,  oblong,  un  peu  obcomprimé ,  un  peu  anguleux,  pu- 
bescent  ;  aigrette  très-adhérente  à  l'ovaire,  variable,  com- 
posée d'environ  cinq  squamellules  unisériées ,  paléiformes , 
inégales  et  dissemblables  ,  oblongues  ,  coriaces  ,  plus  ou  moins 
denticuîées  ou  frangées  sur  les  bords,  plus  ou  moins  scabres 
sur  la  face  externe;  une  ou  deux  squamellules  extérieures 
libres  ou  presque  libres,  très -prolongées  supérieurement  et 
insensiblement  étrécies  en  une  arête  subulée ,  barbellulée  ; 
les  trois  ou  quatre  autres  beaucoup  plus  courtes,  plus  ou 
moins  entregreffées  par  les  bords,  obtuses  ou  tronquées  au 
sommet.  Corolle  articulée  sur  l'ovaire,  glabre  extérieurement, 
infundibulée ,  à  limbe  peu  distinct  du  tube,  très-obringent, 
divisé  supérieurement  en  cinq  lanières  oblongues,  oblusius- 
cules  au  sommet,  hérissées  de  longs  poils  sur  les  bords  de  la 
face  interne,  et  munies  d'un  gros  bourrelet  cartilagineux, 


7°  WIL 

saillant  sur  les  bords  de  la  face  externe;  les  deux  incisions 
formant  la  lanière  extérieure,  beaucoup  plus  profondes  que 
les  trois  autres.  Etauiines  à  filet  laminé,  libéré  au  sommet 
du  tube  de  la  corolle;  article  anlhérifère  long  et  conforme 
au  filet;  appendice  apicilaire  de  l'anthère  demi-lancéolé,  ob- 
tus; appendices  basilaircs  très-courts,  presque  nuls.  Style  à 
deux  stigmatophores  libres,  longs,  demi-cylindriques,  ayant 
la  face  intérieure  couverte  par  deux  gros  bourrelets  stigma- 
tiques  papilles,  presque  contigus,  la  face  extérieure  très-hé- 
rissée supérieurement  de  longs  collecteurs  piliformes ,  et  le 
sommet  surmonté  d'un  appendice  court,  semi-conique,  hé- 
rissé de  collecteurs.  Fleurs  de  la  couronne  :  Ovaire  et  aigrette 
à  peu  près  comme  dans  les  fleurs  du  disque,  si  ce  n'est  qu'or- 
dinairement toutes  les  squamellules  sont  courtes  et  tronquées. 
Corolle  articulée  sur  l'ovaire,  glabre,  à  tube  plus  court  que 
la  languette;  languette  large,  ayant  le  sommet  arrondi,  or- 
dinairement bilobé  ou  échancré,  et  la  face  supérieure  plus 
ou  moins  veloutée  par  de  petites  papilles.  Style  à  peu  près 
comme  dans  les  fleurs  du  disque  ,  si  ce  n'est  que  les  stigmato- 
phores  sont  dénués  de  collecteurs  et  d'appendice. 

Gaertner  a  décrit  et  figuré  un  long  funicule  filiforme,  tor- 
tueux ,  librement  contenu  dans  la  partie  inférieure  du  fruit, 
et  supportant  la  graine.  Ce  prétendu  funicule  n'est  sans  doute 
qu'un  vestige  dessérhédu  placentaire,  c'est-à-dire  delà  partie 
basilaire  pleine  et  charnue  de  l'intérieur  de  l'ovaire,  à  la- 
quelle l'ovule  est  attaché  par  son  court  funicule,  et  qui  est 
ici  très -élevée. 

7.  Notre  genre  Diglossus  (ainsi  nommé  parce  qu'il  n'a  or- 
dinairement que  deux  languettes)  diffère  peu  du  Tagetes , 
dont  il  se  distingue  néanmoins,  i.°  par  sa  couronne,  com- 
posée seulement  de  deux  ou  trois  fleurs  au  plus,  situées  du 
même  côté,  et  entièrement  ou  presque  entièrement  cachées 
dans  le  péricline  ;  2°  par  son  aigrette,  dont  les  squamellules 
sont  les  unes  paléiformes  et  plus  courtes ,  les  autres  triquètres- 
filiformes,  barbellulées,  alternes  avec  les  premières.  Le  Ta- 
getes lucida  doit  appartenir  à  ce  genre. 

8.  Notre  genre  Enalcida  ressemble  au  Tagetes  par  la  struc- 
ture de  son  aigrette  ;  mais  il  en  diffère  par  les  fleurs  de  sa 
couronne,  qui  sont  cachées  sous  le  péricline,  et  dont  la  co- 


WIL  *» 

rolle,  courte  ,  entièrement  engainée  dans  l'aigrette  ,  a  le  limbe 
presque  avorté,  cochléariforme.  Il  ressemble  au  Diglossus  par 
les  fleurs  de  sa  couronne  ;  mais  il  en  diffère  par  son  aigrette  , 
dont  toutes  les  squamellules  sont  paléiformes. 

g.  Le  genre  Thymophylla  de  M.  Lagasca,  que  nous  n'avons 
point  vu,  paroit  être  voisin  des  précédens,  dont  il  se  distingue 
par  sa  calathide  absolument  privée  de  couronne.  Ce  carac- 
tère le  rapproche  du  genre  suivant. 

10.  Le  genre  Porophyllum  de  Vaillant,  de  Linné  (en  1757), 
et  d'Adanson  ,  doit  conserver  cet  ancien  nom,  auquel  Jac- 
quin  a  substitué  sans  aucun  motif  celui  de  Kleinia.  Ce  genre 
se  distingue  des  trois  autres,  composant  avec  lui  la  section 
des  Pectidées,  par  sa  calathide  incouronnée,  et  par  son  style 
portant  deux  longs  stigmatophores  libres. 

1 1 .  Notre  genre  Cryptopetalon  diffère  des  Pectis  et  Chthonia , 
par  son  aigrette  composée  de  squamellules  filiformes  et  bar- 
bellulées  d'un  bout  à  l'autre;  et  ce  caractère  le  rapproche 
beaucoup  du  Porophyllum.  Le  nom  de  Cryptopetalon ,  qui  si- 
gnifie pétales  cachés  ,  s'applique  bien  à  l'espèce  sur  laquelle 
nous  avons  établi  ce  genre,  les  corolles  de  sa  couronne  étant 
entièrement  ou  presque  entièrement  cachées  par  le  péricline  : 
mais  si,  comme  nous  le  présumons,  les  Pectis  elongata  et  ca- 
nescens  de  M.Kunth  sont  des  Cryptopetalon  ,  ce  nom  générique 
deviendroit  impropre.  Cependant  nous  ne  croyons  pas  devoir 
le  changer;  car  c'est  le  sort  commun  de  la  plupart  des  noms 
génériques  significatifs  ,  de  ne  s'appliquer  exactement  qu'aux 
espèces  primitives,  et  de  devenir  impropres  par  l'adjonction 
de  nouvelles  espèces,  ce  qui  n'autorise  pas  à  les  changer, 
parce  que  la  fixité  de  la  nomenclature  est  bien  préférable  à 
son  exactitude  étymologique. 

12.  Le  genre  Pectis,  réduit  dans  les  limites  que  nous  lui 
avons  assignées,  se  distingue  du  Cryptopetalon  et  du  Chthonia 
par  son  aigrette,  dont  les  squamellules  sont  subtriquètres, 
subulées,  cornées,  parfaitement  lisses. 

i3.  Notre  genre  Chthonia  diffère  des  Pectis  et  Cryptopetalon, 
en  ce  que  les  squamellules  de  son  aigrette  sont  paléiformes 
et  dentées  inférieurement ,  filiformes  et  barbellulées  supé- 
rieurement. Ce  genre  a  été  publié  d'abord  en  1760  parAdanson 
sous  le  nom  de  Seala,  puis  en  3816  par  M.  Lagasca  sous  le 


72  WIL 

nom  de  Lorentea,  enfin  en  Février  1817  par  nous-même  sous 
le  nom  de  Chthonia.  A  cette  dernière  époque,  nous  n'avions 
pas  encore  étudié  les  genres  d'Adanson  ,  presque  tous  obscurs 
et  problématiques;  et  l'ouvrage  de  M.  Lagasca  ,  qui  venoit 
de  paroitre  en  Espagne,  nous  étoit  inconnu  comme  à  tous 
les  botanistes  françois.  Ceux  qui  ne  consultent  que  les  dates, 
doivent  sans  aucun  doute  préférer  le  nom  de  Seala.  Ceux 
qui  examineront  quel  est  celui  des  trois  auteurs  qui  a  fait 
connaître  de  la  manière  la  plus  claire,  la  plus  exacte  et  la 
plus  complète  le  genre  dont  il  s'agit,  préféreront  peut-être 
le  nom  de  Chthonia.  Quant  au  nom  de  Lorentea ,  nous  igno- 
rons à  quel  titre  il  pourroit  obtenir  la  préférence  sur  les  deux 
autres.  (Voyez  notre  article  Lorentea  ,  tom.  XXVII,  pag.  202, 
contenant  un  supplément  à  notre  article  Chthonia.) 

Les  trois  genres  Chthonia  ,  Pectis  et  Cryplopetalon,  distin- 
gués par  les  caractères  de  l'aigrette,  sont  remarquables  pour 
la  structure  très-anomale  du  style  des  fleurs  du  disque,  con- 
sidérées comme  hermaphrodites  :  ce  style  est  simple,  ayant 
une  partie  supérieure  très-longue,  hérissée  de  collecteurs  pa- 
pilliformes  ou  piliformes,  et  divisée  seulement  au  sommet 
en  deux  lobes  extrêmement  courts,  obtus,  arrondis,  diver- 
gens.  Cependant  le  style  des  Heurs  femelles  de  la  courojine 
offre  deux  stigmatophores  libres  et  assez  longs.  Il  sembleroit, 
d'après  tout  cela,  que  le  style  des  fleurs  du  disque,  au  lieu 
d'être  androgynique  ,  est  masculin  ,  ayant  ses  deux  stigmato- 
phores entregreffés  presque  jusqu'au  bout,  et  que  par  con^ 
séquent  ces  fleurs  ne  sont  pas  réellement  hermaphrodites, 
comme  on  le  croit  et  comme  elles  paroissent  l'être.  Pour 
résoudre  cette  question,  il  sufïiroit  de  vérifier  si  les  fruits 
du  disque  sont  fertiles  ou  stériles,  ce  que  nous  n'avons  pas 
pu  reconnoitre  avec  certitude  sur  les  échantillons  secs  et  en 
mauvais  état  que  nous  avons  examinés  (voyez  tom.  XXVII, 
pag.  2o5). 

Le  genre  Chthonia  termine  convenablement  la  série  des 
Tagétinées,  parce  qu'il  a  beaucoup  de  rapports  avec  les 
Sçhkuhria  ,  Trichophjllum  ,  etc. ,  placés  au  commencement  de 
la  série  des  Héléniées,  qui  suit  immédiatement  celle-ci. 

Les  trois  genres  Kleinia,  Microspermum ,  Qljphia  ,  sont  des 
Tagétinées  très-douteuses,  que  nous  rangeons  par  ordre  d'an-- 


WIL  75 

cienneté  à  la  suite  de  cette  tribu,  en  attendant  que  nous 
connoissions  mieux  leurs  vraies  affinités. 

Le  genre  Kleinia  de  M.  de  Jussieu  ,  mal  à  propos  nommé 
Jaumea  par  M.  Persoon  ,  a  l'aigrette  plumeuse  ,  suivant  son 
auteur.  Cependant  cette  aigrette  nous  a  paru  composée  de 
quelques  squamellules  ayant  une  partie  inférieure  laminée, 
membraneuse  ,  denticulée,  et  une  partie  supérieure  filiforme- 
épaisse,  munie  de  grosses  barbellules.  Mais  notre  observation, 
faite  sur  des  fleurs  sèches,  trop  jeunes,  non  épanouies,  très- 
comprimées  et  collées  ensemble,  ne  mérile  pas  beaucoup  de 
confiance.  Si  ce  genre  appartient  réellement  aux  Tagétinées, 
il  faudra  le  placer  (à  cause  de  son  péricline  imbriqué)  immé- 
diatement avant  le  Clomenocoma.  Mais  il  s'associeroit  peut-être 
mieux  aux  Héléniées,  et  devroit  alors  être  rangé  parmi  les 
Hyménopappées  (tom.  LV,  pag.  266).  Enfin,  le  Kleinia  peut 
très-bien  être  absolument  étranger  aux  Héléniées  comme  aux 
Tagétinées.  En  ce  cas,  où  faut-il  le  classer?  Seroit-ce  auprès 
du  Scepinia,  parmi  les  Chrysocomées,  dans  la  tribu  des  As- 
térées  ? 

Le  genre  Microspermum  de  M.  Lagasca  ,  que  nous  avions 
rapporté  avec  doute  à  la  tribu  des  Nassauviées  (tom.  XXXIV, 
pag.  208  et  228),  seroit  probablement  mieux  placé  dans  celle 
des  Tagétinées,  soit  auprès  du  Thymophylla ,  si  les  squames 
de  son  péricline  sont  entregreffées,  soit  auprès  du  Pectis,  si 
elles  sont  libres,  ce  que  l'auteur  du  genre  a  négligé  de  nous 
apprendre.  Cependant  le  nom  de  Microspermum,  qui  signifie 
petites  graines,  nous  inspire  des  doutes,  parce  que  les  Tagé- 
tinées ont  généralement  les  fruits  très-longs  ;  et  d'ailleurs  nous 
trouvons  dans  la  description  insuffisante  de  M.  Lagasca  quel- 
ques traits  qui  augmentent  nos  incertitudes. 

Notre  genre  Glyphia  doit  presque  indubitablement  être  classé 
dans  la  tribu  des  Astérées,  dans  la  section  des  Aslérées-Solida- 
ginées,  et  dans  la  sous -section  des  Solidaginées  vraies,  où  il 
faut  le  ranger  immédiatement  avant  VEuthamia  (tom.  XXXVII, 
pag.  459).  Nous  avions  été  induit  à  rapporter  ce  genre  avec 
doute  à  la  tribu  des  Tagétinées,  à  cause  des  glandes  très-re- 
marquables dont  ses  feuilles  sont  criblées  :  mais  cette  consi- 
dération ne  suffit  point  ;  car  VEuryops  flahelliformis  (tom.  XVI , 
pag.  5i),  qui  est  une  Sénéoionée,  et  le  Pterophorus  campho- 


74  \V  IL 

ralus  (  foin.  XLIV ,  pag.  45) ,  qui  est  une  Astérëe  ,  ont  les 
feuilles  pourvues  de  glandes  tout-à-fait  analogues  à  celles  des 
Tagétinées.  D'ailleurs  le  Gljphia  ,  étant  une  plante  de  Mada- 
gascar,  ne  doit  pas  être  associé  sur  de  légers  indices  aux  Ta- 
gétinées.  qui  sont  toutes  américaines.  Le  genre  Gljphis  d'Acha- 
rius  ayant  été  publié  avant  notre  GLyphia,  nous  devons  changer 
ce  dernier  nom,  et  nous  proposons  de  lui  substituer  celui 
de  Glycyderas  ,  qui  signifie  peau  douce,  et  qui  fait  allusion 
aux  feuilles  de  notre  plante.  (H.  Cass.) 

WILLDENOWIA.  (Bot.)  Ce  nom,  donné  par  Thunberg  à 
un  genre  de  restiacées,  avoit  aussi  été  employé  par  Cavanilles 
pour  un  genre  de  composées,  qui  est  Yadetwpliyllum  de  Per- 
soon.  Il  a  aussi  été  substitué  par  Gmelin  à  celui  du  Lighlfoo- 
lia  de  Schreber ,  que  celui-ci  a  supprimé  lui-même  dans  l'ap- 
pendice de  son  ouvrage  ,  reconnoissant  qu'il  éloit  congénère  du 
Rondeletia,  genre  de  rubiacées.   (J.) 

WILLEMET1A.  (Bot.)  Necker  distinguoit  sous  ce  nom 
générique  des  espèces  de  hieracium  à  tige  indivise  et  une  en 
forme  de  hampe,  ayant  de  plus  la  graine  surmontée  d'une 
aigrette  stipitée.  Un  autre  willeinetia.  est  cité  par  M.  Steudel 
comme  congénère  du  Koochia  de  Roth ,  qu'on  a  laissé  réuni 
au  Salsola  dans  les  atriplicées.  (J. ) 

"W1LLICHIA.  (Bot.  )  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à 
fleurs  complètes;  monopétalées,  régulières,  de  la  triandrie 
monogynie  de  Linnasus,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un 
calice  persistant,  à  quatre  divisions  profondes.;  une  corolle 
en  roue;  le  limbe  à  quatre  lobes;  trois  étamines  placées  entre 
les  lobes  du  limbe  ;  les  anthères  à  deux  loges;  un  ovaire  supé- 
rieur; un  style;  un  stigmate  simple;  une  capsule  à  deux  loges, 
à  deux  valves;  une  cloison  opposée  aux  valves;  les  semences 
placées  sur  un   réceptacle  globuleux. 

Willichia  rampante;  Willichia  repens ,  Linn.,  Mant.,  55. 
Petite  plante,  dont  les  racines  sont  fibreuses  et  produisent 
une  tige  rampante  ,  herbacée  ,  filiforme,  rameuse,  hérissée  de 
poils  et  longue  d'environ  deux  pieds.  Ses  feuilles  sont  alternes, 
pétiolées,  distantes,  orbiculaires,  presque  en  rondache,  ve- 
lues, larges  d'un  pouce,  crénelées,  vertes  en  dessus,  un  peu 
rougeàtres  en  dessous;  les  pétioles  sont  épais,  longs  et  velus. 
Les  fleurs  sont  axillaires,  ordinairement  au  nombre  de  deux, 


WII:  :3 

soutenues  par  des  pédoncules  simples,  filiformes,  velus-,  uni- 
flores,  de  la  longueur  des  pétioles-  Le  calice  est  velu,  à 
quatre  découpures  profondes,  ovales,  aiguës,  persistantes; 
la  corolle  fort  petite,  en  roue,  couleur  de  rose;  le  tube  très- 
court  ;le  limbe  divisé  en  quatre  lobes  arrondis,  obtus  ;  l'ovaire 
libre,  comprimé  ,  arrondi;  le  style  filiforme,  de  la  longueur 
des  étamines,  incliné  sur  la  division  inférieure  du  limbe;  le 
stigmate  obtus.  Le  fruit  est  une  capsule  presque  ronde,  en- 
veloppée parle  calice,  à  deux  loges,  s'ouvrant  en  deux  valves  ; 
une  cloison  opposée  aux  valves,  renfermant  plusieurs  se- 
mences fort  petites,  arrondies,  placées  sur  un  placenta  glo- 
buleux, formé  de  deux  demi-sphères.  Cette  plante  croit  au 
Mexique.  (  Poin.) 

W1LLOK.  (  Ornith.)  Nom  d'un  canard,  dans  Latham.  (Ch. 
D.  et  L.) 

W1LLUGHBEIA.  (Bot.)  Schreberavoit  substitué  ce  nom  à 
celui  de  Y Ambelania  d'Aublet  ,  genre  d'Apocinées.  Sous  le 
même  nom  Necker  séparoit  de  l'Eupatorium  les  espèces  dont 
les  écailles  du  périanthe  ou  péricline  sont  disposées  sur  un 
seul  rang,  lesquelles  espèces  constituent  maintenant  le  genre 
Mikania  de  Willdenow.  (J.  ) 

WILOU1TE.  (Min.)  Nom  de  lieu,  tiré  du  fleuve  Wiloui,  en 
Sibérie,  que  M.  Sewezguine  a  donné  à  une  variété  d'idocrase, 
qui  diffère  de  celle  du  Vésuve  par  la  grosseur,  la  netteté  et 
la  forme  simple  de  ses  cristaux.  Voyez  Idocrase.  (B.) 

WILSONIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones  ,  à  fleurs 
complètes,  monopétalées,  régulières,  de  la  famille  des  con- 
volvulacées, de  la  pentandrie  monogynie  de  Linnaeus,  offrant 
pour  caractère  essentiel:  Un  calice  urcéolé,  pentagone,  à 
cinq  dents;  une  corolle  infundibuliforme;  cinq  étamines;  un 
ovaire  supérieur,  renfermant  deux  ovules;  un  style  bifide; 
deux  stigmates  en  tête;  une  capsule. 

Wilsonia  a  tige  basse  ;  Wilsonia  liumilis ,  Rob.  Brown, IVo^. 
Holl.,  1,  p.  490.  Arbrisseau  peu  élevé,  presque  couché,  très- 
rameux ,  pubescent  ;  ayant  ses  rameaux  garnis  de  petites  feuilles 
sessiles,  un  peu  épaisses,  imbriquées  sur  deux  rangs.  Les  fleurs 
sont  sessiles,  solitaires,  axillaires,  dépourvues  de  bractées;  le 
calice  est  d'une  seule  pièce ,  à  cinq  angles  ;  la  corolle  en  forme 
d'entonnoir;  l'ovaire  est  libre;  il  renferme  deux  ovules  et 


76  WIM 

se  convertît  en  un  fruit  qui  paroxt  devoir  être  une  capsule, 
mais  qui  n'a  point  été  observé.  Cette  plante  croit  à  la  Nou- 
velle-Hollande.  (POIR.) 

WIMBA.  (Ichthyol.)  Voyez  Vimbe.  (H.  C.  ) 

WIMBREL.  (Ornith.)  Voyez  Whimbrel.  (Ch.D.  et  L.) 

WIMPELF1SCH.  (Ichthyol.)  Un  des  noms  allemands  du 
callionyme  lyre.  Voyez  Caluonyme.  (  H.  C.) 

W1NANCK.  (Bof.)  On  donnoit  anciennement,  dans  la  Vir- 
ginie, au  laurier  sassafras  ce  nom  mentionné  dans  la  Collec- 
tion des  voyages  de  Théodore  de  Bry.  (J.) 

WINCKELBUTT.  (Ichthyol.)  Un  des  noms  allemands  du 
Carrelet.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.  ) 

WINDHALM.  (Bot.)  Nom  allemand  des  agrostis,  espèces 
de  graminées,  qu'on  nomme  en  françois  éternues,  à  cause  de 
la  ténuité  des  rameaux  de  ses  panicules,  qui  excitent  l'éter- 
nument,  quand  on  s'en  chatouille  le  nez.  (Lem.) 

WINDHOND  et  WINDHUND.  (Mamm.)  Noms  hollandois 
et  allemand  du  chien  lévrier.  (Desm.) 

WIND-HOWER.  (Omith.)  Ce  nom,  ainsi  que  ceux  de 
kestril  et  de  hover-hawk ,  servent  à  désigner  en  Angleterre  le 
falco  tinnimculus  des  auteurs.  (Ch.D.  et  L.) 

WINDLAUBEN.  (Ichthyol.)  Voyez  Smtzlaoben.  (H.  C.) 

WINDMANNIA.  (Bot.)  Le  genre  établi  sous  ce  nom  par 
P.  Browne  et  adopté  par  Adanson,  est  nommé  par  Linnaeus 
T'Veinmanriia.   (J.  ) 

WINDSORA.  (Bot.)  Ce  genre  de  graminées  de  M.  Nultal 
a  été  regardé  par  M.  Trinnius  comme  congénère  du  Poa;  il 
a  peut-être  plus  d'affinité  avec  le  Triodia  de  M.  Brown.  (J.) 

Le  IVinàsora  de  Nuttal,  cité  ci-dessus ,  est  le  Tricuspis  de 
Palisot  de  Beauvois:  c'est  le  poa  sesterioides  ,  Mich.  Ses  carac- 
tères sont  :  calice  caréné,  à  deux  valves,  scarieuses,  renfer- 
mant plusieurs  fleurs  tombantes,  rapprochées  deux  à  deux; 
la  valve  dorsale  mucronée,  avec  des  dentules  intermédiaires, 
ciliées  en  dessous;  la  valve  inférieure  émarginée.  (Lem.) 

WINTERA.  [Bot.)  Voyez  Drymis.  (  Poir.  ) 

WINTERANIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à 
fleurs  complètes,  polypétalées ,  régulières,  de  la  famille  des 
méliacées ,  de  la  dodécandrie  mono  gy  nie  de  Linnaeus,  offrant 
pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  persistant,  campanule. 


WIN  77 

à  trois  lobes  concaves;  cinq  pétales  non  onguiculés;  seize 
étamines  sessiles,  placées  sur  un  anneau  central;  un  ovaire 
supérieur;  un  style;  trois  stigmates;  une  petite  baie  à  trois 
lo<^es;  une  ou  deux  semences  dans  chaque  loge. 

Winterania  fausse- cannelle  :  Winterania  canella,  Lamk.  , 
lll.  gen. ,  tab.  099;  Pluken.,  Phyt. .  tab.  160,  fîg.  j-  Canella 
alba,  WiUd.,  Spec. ,  1,  pag.  85 1.  Il  a  déjà  été  fait  mention 
de  cette  espèce  à  l'article  Canella,  dont  cette  plante  porte 
le  nom  ,  à  cause  de  son  écorce  d'un  blanc  sale,  de  son  odeur 
aromatique  et  de  sa  saveur  piquante,  qui  la  rapprochent  de 
la  cannelle  ordinaire  (laurus  cinnamomum ,  Linn.)  :  elle  est  em- 
ployée par  les  habitans  de  la  Jamaïque  comme  assaisonnement 
dans  les  ragoûts,  à  la  place  du  poivre  et  des  clous  de  girofle. 
Linné  avoit  appliqué  le  nom  de  winterania  à  la  plante  qu'on 
nomrnoit  vulgairement  écorce  de  Pointer.  L'erreur  a  été  re- 
connue ,  et  cette  plante  fait  aujourd'hui  partie  du  genre 
Drymis. 

Winterania  a  feuilles  lancéolées  ;  Winterania  lanceoluta , 
Poir. ,  Enc.  Arbrisseau  qui  se  divise  en  rameaux  glabres,  cy- 
lindriques, striés,  comprimés  vers  leur  sommet.  Les  feuilles 
sont  opposées,  pétiolées,  un  peu  carénées,  lancéolées,  rétré- 
cies  à  leurs  deux  extrémités,  glabres,  entières ,  très-lisses , 
vertes  en  dessus,  pâles  et  presque  glauques  à  leur  face  in- 
férieure, à  nervures  peu  sensibles,  se  dirigeant  vers  le  som- 
met des  feuilles,  longues  de  deux  ou  trois  pouces,  à  peine 
larges  d'un  pouce;  les  pétioles  canaliculés,  à  peine  longs  de 
six  lignes.  Les  fleurs  sont  latérales  et  terminales  ,  situées  dans 
l'aisselle  des  feuilles,  disposées  en  petites  grappes  simples, 
presque  en  ombelle,  à  peine  plus  longues  que  les  pétioles; 
les  pédoncules  glabres ,  simples ,  uniflores.  Le  fruit  consiste 
en  petites  baies  globuleuses,  de  la  grosseur  d'un  grain  de 
groseille,  noirâtres,  à  trois  loges,  accompagnées  à  leur  base 
du  calice  persistant,  à  trois  lobes  courts,  concaves,  très- 
obtus.  Je  it'ai  pu  observer  que  les  fruits.  Cette  plante  a  été 
découverte  par  M.  de  Labillardière  sur  les  côtes  de  la  Nou- 
velle-Hollande. (Poir.  ) 

WINTER-GRAPE.  (Bot.)  Dans  la  Pensylvanie  on  nomme 
ainsi,  suivant  Michaux,  son  vitis  cordifolia.  (J.) 

W'INTERGRÙN  (Bot.)  Voyez  Vuintegruen.  (Lem.) 


7«  *  Win 

"W'INTERLIA.  (Bot.  )  Mœnch  désignoit  sous  ce  nom  géné- 
rique le  prinos  glaber  de  Linnaeus.  (J.  ) 

WIPA.  (Ornith.)  Le  vanneau  commun  est  ainsi  nommé 
en  Suède.  (Ch.  D.  et  L.) 

WIPOROTKI.  (Mamm.)  Ce  nom  est  donné  en  Russie  à  des 
fœtus  de  phoques,  retirés  du  corps  de  leur  mère,  et  dont  la 
peau  ,  beaucoup  plus  fine  que  celle  des  adultes  ,  est  employée 
comme  fourrure.  (Desm.) 

WIRFL1NG.  (Ichthyol.)  Voyez  Urff.  (H.  C.) 

"WIROS.  (Mamm.)  Nom  des  agneaux  dans  la  langue  des 
Tartares  morduans.  (Desm.) 

WISAUCH.  (Bot.  )  C.  Bauhin  cite  ce  nom  d'un  asclepias 
de  Virginie,  qui  y  est  regardé  comme  un  contre -poison. 
(J.) 

WISCHAL.  (Ichthyol.)  Un  des  noms  hongrois  du  grand 
esturgeon.  Voyez  Esturgeon.  (H.  C.) 

WISENIA.  (Bot.)  Ce  genre,  établi  parHouttuyn,  Linn. , 
Plant.,  6,  pag.  287,  tab.  46,  fig.  3,  ne  nous  est  pas  connu. 
Son  caractère  consiste  dans  un  calice  inférieur,  campanule, 
à  cinq  dents  ;  cinq  pétales;  cinq  étamines  ,  autant  de  styles: 
cinq  capsules  monospermes.  (Poir.  ) 

"WISENT.  (Mamm.)  Ce  nom,  dérivé  de  bison  des  Latins, 
est  celui  que  porte  Y  Aurochs  en  Allemagne.  (Desm.) 

WISNAGARANDI.  (Bot.)  Nom  du  mollugo  pentaphylla  à 
Ceilan,  cité  par  Hermann.  (J.) 

WISSADULÏ.  (Bot.)  La  plante  de  Ceilan.  citée  sous  ce 
nom  par  Hermann  ,  prise  pour  un  lychnis  par  Burmann ,  a 
été  nommée  knoxia  zeylanica  par  Linnaeus.  (J.  ) 

WISTERIA.  (Bot.)  Nuttal,  Gen.  of  amer,  plant. ,  vol.  2,  a 
fondé  ce  genre  sur  le  glycine  frutescens  ,  qu'il  caractérise 
ainsi  :  calice  campanule,  bilabié ,  obtus  à  sa  base  ;  la  lèvre 
supérieure  tronquée,  émarginée;  la  lèvre  inférieure  à  trois 
dents  égales  ;  étendard  large  et  vertical ,  avec  une  strie  épaisse 
dans  son  milieu  ;  ailes  réunies  par  leur  sommet  et  bidentées  à 
leur  base;  carène  recourbée  sur  l'étendard;  pédicule  du  germe 
dentelé;  gousse  renflée,  à  plusieurs  semences.   (Lf.m.) 

WIT-COC  ou  WIT-DE-COQ.  (Ornith.)  Nom  anglois  de  la 
bécasse.  (  Ch.  D.  etL.) 

W1T-GAT-SPREEUW.  (Orn.)  Ce  nom,  qui  signifie  étour- 


W1T  79 

neau  à  cul  blanc,  est  donné,  par  les  Hollandois  du  cap  de 
Bonne-Espérance,  au  merle  spréo.  (Ch.  D.  et  L.) 

WITECKE.  (Ichthyol.  )  Voyez  Vickelev.  (  H.  C.  ) 

WITE-MOUVEN.  (Ornith.)  Synonyme  de  mouette.  (Ch.  D, 
et  L.) 

W1THAMITE.  (Min.)  C'est  le  nom  que  M.  Brewster  a 
donné  à  un  minéral  qu'il  a  décrit  comme  une  espèce  nou- 
velle, et  que  M.  Witham  a  découvert  en  1824  à  Glencoe  en 
Ecosse,  où  il  se  présente  en  grains  disséminés  dans  les  roches 
trappéennes,  ou  formant  des  druses  de  petits  cristaux  dans  les 
cavités  de  ces  roches.  Ces  cristaux  sont  translucides  et  doués 
d'un  vif  éclat  :  ils  sont  souvent  disposés  en  globules  rayonnes  ; 
le  centre  des  rayons  est  d'un  rouge  clair,  et  les  extrémités 
d'un  rouge  de  carmin.  M.  Brewster  a  reconnu  que  leur  for- 
me étoit  celle  d'un  prisme  droit  irrégulier,  susceptible  d'être 
clivé  dans  le  sens  perpendiculaire  à  l'axe.  Les  angles  de  ce 
prisme,  mesurés  au  moyen  du  goniomètre  à  réflexion,  ont  été 
trouvés  par  lui  de  1 16'  40'  et  65°  20'  ;  c'est-à-dire  sensible- 
ment les  mêmes  que  ceux  du  prisme  fondamental  de  l'épi- 
dote.  La  withamite  est  facile  à  casser:  sa  dureté  est  à  peu  près 
égale  à  celle  du  felspath:  sa  pesanteur  spécifique  est  de  5,187 
(Turner).  Au  chalumeau,  elle  se  boursoufle  et  fond  avec 
difficulté  en  une  scorie  d'un  gris  verdàtre  foncé;  avec  le  bo- 
rax on  obtient  un  émail  d'un  jaune  foncé.  Le  sel  de  phos- 
phore la  dissout  avec  effervescence  en  un  globule  qui  ren- 
ferme un  squelette  de  silice,  et  qui  devient  opaque  par  le 
refroidissement.  La  withamite  donnant  au  chalumeau  les 
mêmes  réactions  que  l'épidote  d'Arendal ,  et  s'accordant  avec 
lui  dans  ses  autres  caractères,  il  est  extrêmement  probable 
qu'elle  n'est  qu'une  variété  de  cette  substance,  distinguée  seu- 
lement par  un  éclat  plus  vif  et  une  puissance  réfractrive  plus 
considérable.  (Delafosse.  ) 

W1THANIA.  [Bot.)  C'est  sous  ce  nom  générique  que  M. 
Pauquy  désigne  Vatropa  frutescens  de  Linnseus,  ou  phy  salis 
suberosa  de  Cavanilles,  différent  du  physalis  par  son  calice 
moins  renflé  et  non  resserré  au  sommet.  (J.) 

WITHERINGIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  monopétalées,  régulières,  de  la  famille 
des  solances  .  de  la  pmtandrie  mcr.ogynic  de  Linuïcus.  offrant 


8o  \YIT 

pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  fort  petit,  à  quatre  OU 
cinq  divisions  ;  une  corolle  monopétale,  presque  campanulées 
quatre  ou  cinq  étamines  ;  les  anthères  conniventes  ,  s'ouvrant 
latéralement  dans  leur  longueur;  un  ovaire  supérieur;  un 
style;  un  stigmate  simple  ;  une  baie  à  deux  loges;  les  semen- 
ces nombreuses,  attachées  à  un  réceptacle  divisé  en  deux. 

La  plupart  des  espèces  renfermées  aujourd'hui  dans  ce 
genre  faisoient  partie  des  morelles  (solanum).  Elles  en  ont 
été  séparées  par  M.  Dunal,  offrant  pour  principal  caractère 
distinctif,  des  anthères  qui  s'ouvrent  latéralement  dans  leur 
longueur  ,  tandis  que  celles  des  vraies  morelles  s'ouvrent 
au  sommet  par  deux  pores. 

Witheringia  solanée  ;  W  iùitringia  solanacea ,  l'Hérit.,  Sert, 
angl.,  1  ,  tab.  1  ;  Lamk. ,  III.  gen. ,  tab.  82.  Cette  plante  a 
le  port  d'un  solarium,  tant  dans  la  forme  de  ses  feuilles  que 
dans  la  disposition  de  ses  fleurs.  Ses  racines  sont  composées 
d'un  faisceau  de  tubercules  fusiformes  ;  elles  produisent  une 
tige  droite,  cylindrique ,  un  peu  anguleuse,  haute  d'environ 
un  pied,  velue,  d'un  rouge  foncé.  Les  feuilles  sont  alternes, 
pétiolées,  ovales- oblongues  ,  entières,  quelquefois  un  peu 
échancrées  en  cœur,  un  peu  velues,  aiguës,  pileuses  à  leurs 
bords;  les  pétioles  rougeâtres,  longs  d'un  pouce  et  plus.  Les 
fleurs  sont  axillaires,  disposées  en  une  ombelle  simple;  les 
pédoncules  glabres,  cylindriques,  un  peu  réfléchis,  uniflores, 
delà  longueur  des  pétioles;  le  calice  est  glabre,  fort  court, 
à  quatre  petites  dents  aiguës  ;  la  corolle  est  au  moins  une  fois 
plus  longue  que  le  calice,  d'un  jaune  clair;  le  tube  très- 
court,  presque  urcéolé,  relevé  par  quatre  petites  bosses;  le 
limbe  partagé  en  quatre  découpures  lancéolées,  aiguës,  lon- 
gues de  trois  lignes,  réfléchies  en  dehors.  Cette  plante  croît 
dans  l'Amérique  méridionale. 

Witheringia  a  feuilles  épaisses:  JVitlieringia  crassifolia  , 
Dunal,  Solan.  ,  pag.  108;  Solarium  crassi/olium  ,  Poir. ,  Enc.  ; 
Dillen.,  Eltham.,  tab.  273,  fig.  a5a  ;  Solarium  dulcamara,  var.  /3, 
Linn.  Cette  plante  a  une  tige  presque  sarmenteuse  ,  divisée 
en  rameaux  presque  anguleux  ,  hérissés  de  poils  courts  à  leur 
partie  supérieure.  Les  feuilles  sont  alternes,  portées  sur  des 
pétioles  quelquefois  si  courts  qu'on  les  croiroit  sessiles  ;  elles 
n'ont  aucune  forme  bien  déterminée  ;  les  unes  sont  entières  . 


WIT  81 

ovales,  obtuses;  d'autres  lancéolées,  échancrées,  anguleuses, 
aiguës,  quelquefois  semblables  à  celles  du  lierre;  bordées 
de  poils  très-courts,  un  peu  roides.  Les  fleurs  sont  disposées 
en  une  cime  pendante;  elles  sont  grandes,  à  cinq  divisions 
ovales,  point  rabattues  ni  roulées  en  dehors;  les  anthères 
courtes.  Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne -Espérance. 

"Witheringia  des  montagnes  :  Witheringia  montana,  Dunal , 
Solan.,  loc.  cit.;  Solanum  montanum  ,  Lamk. ,  1//.;  Poir. ,  Enc. ; 
Feuill.,  Pér. ,  vol.  3,  tab.  46;  Papas  de  loraa,  au  Pérou,  var. 
Plante  petite,  herbacée,  à  peine  haute  de  trois  pouces,  dont 
la  racine  est  un  tubercule  charnu,  ovale,  épais  d'environ 
un  pouce,  garni  dans  sa  partie  inférieure  de  longues  fibres 
nombreuses.  Les  feuilles  sont  alternes ,  peu  nombreuses  ,  en 
cœur,  presque  entières  ou  sinuées  en  lobes  arrondis  ;  les  pé- 
tioles très-longs.  De  l'aisselle  de  ces  feuilles  en  sortent  d'autres, 
plus  petites,  ou  quelques  rameaux  bifurques,  terminés  à  chaque 
bifurcation  par  une  fleur  en  cloche  ,  d'une  belle  couleur 
rose,  divisée  en  cinq  lobes.  Cette  plante  croît  au  Pérou  ,  sur 
le  revers  des  montagnes.  Les  Indiens  font  un  grand  usage  de 
ses  racines;  ils  en  mangent  dans  leur  soupe  et  dans  tous  leurs 
ragoûts. 

La  variété  désignée  sous  le  nom  de  W.  arenaria,  connue 
au  Pérou  sous  celui  de  papas  de  loma ,  diffère  de  la  précé- 
dente par  sa  tige  plus  haute,  hispide  ;  par  ses  feuilles  lobées; 
par  ses  pédoncules  à  plusieurs  fleurs,  munis  de  bractées;  par 
son  calice  à  cinq  divisions;  par  sa  corolle  plane  et  de  couleur 
bleue  :  c'est  vraisemblablement  une  espèce  distincte. 

Witheringia  phyllanthe  :  Witheringia  phyllantha ,  Dunal, 
Solan. ,  loc.  cit.;  Solanum  phjllanthum  ,  Cavan. ,  Icon.  ,  4  , 
tab.  559,  fig.  1.  Cette  plante  a  des  racines  fusiformes.  Se» 
tiges  sont  hautes  d'un  pied  et  plus,  ailées  à  leurs  bords;  di- 
visées à  leur  partie  supérieure  en  cinq  lobes  ovales,  aigus; 
les  feuilles  opposées,  cunéiformes,  courantes  sur  la  tige,  di- 
visées à  leur  partie  supérieure  en  cinq  lobes  ovales  ,  aigus. 
Les  feuilles  qui  accompagnent  les  fleurs  sont  alternes,  plus 
courtes;  toutes  sont  courantes,  d'où  résulte  que  la  tige  offre 
quatre  ailes.  Les  pédoncules  sont  soudés  sur  la  principale 
nervure  des  feuilles  jusque  vers  le  milieu  ,  puis  se  redressent 
et  portent  des  petites  grappes  de  fleurs  longues  d'environ. 
Sy.  6 


%*  WIT 

un  pouce.  Le  calice  est  à  cinq  divisions;  la  corolle  à  cinq 
angles,  d'un  bleu  clair,  offrant  une  étoile  à  cinq  rayons.  Le 
fruit  est  une  baie  rougeâtre  ,  arrondie  ,  de  la  grosseur  d'un 
pois.  Cette  plante  croît  au  Pérou,  dans  les  champs  cultivés, 
aux  environs  de  la  ville  de  la  Magdeleine. 

Witheringia  pinnatifide  :  Witheringia  pinnatijida ,  Dunal, 
Solan.,  SuppL,  loc.  cit.;  Solanum  multifidum ,  Lamk.  ,  III.  gen.  , 
tab.  1 1  5  ,  fig.  2  ;  Poir.,  Enc.  ;  Solanum  pinnatifidum,  FI.  per. , 
3 ,  tab.  170 ,  fig.  B.  Cette  jolie  plante  a  un  port  élégant  :  elle 
s'élève  à  la  hauteur  de  quinze  ou  dix-huit  pouces.  Sa  tige 
est  droite,  ailée,  rameuse,  herbacée,  couverte  de  quelques 
poils  rares.  Les  feuilles  sont  courantes  sur  la  tige  et  les  ra- 
meaux :  elles  ressemblent  beaucoup  à  celles  du  séneçon  com- 
mun; elles  sont  lisses,  laciniées,  à  découpures  profondes, 
nombreuses,  presque  ailées,  obtuses,  arrondies.  Les  fleurs 
naissent  en  grappes  paniculées  à  l'extrémité  des  rameaux, 
portées  sur  des  pédoncules  minces  et  filiformes.  La  corolle 
est  plane;  ses  lobes  sont  courts,  obtus;  elle  est  blanche  ou 
un  peu  teinte  en  violet.  Le  calice  est  à  cinq  segmens  pro- 
fonds et  obtus;  le  style  long,  terminé  par  un  gros  stigmate 
globuleux.  Cette  plante  croît  au  Pérou. 

Witheringia  multtfide  :  Witheringia  multifida  ,  Dunal, 
Solan.  ,  Suppl. ,  loc.  cit.  ;  Solanum  multifidum  ,  FI.  per. ,  2  , 
lab.  17,  fig.  A,  non  Poir.,  Enc.  Cette  espèce  est  pourvue 
d'une  tige  succulente,  parsemée,  ainsi  que  les  feuilles,  de 
poils  simples,  assez  rares.  Les  feuilles  sont  courantes  sur  le 
pétiole,  deux  fois  ailées,  à  découpures  dentées,  obtuses;  les 
pétioles  longs  et  embrassant  la  tige  ;  les  pédoncules  sont  très- 
longs,  multifides,  terminaux  ou  latéraux,  munis  dans  leur 
milieu  d'une  petite  bractée  sessile,  aiguë,  entière  ou  à  trois 
lobes.  La  corolle  est  d'un  bleu  foncé.  Le  fruit  est  une  baie 
quatre  fois  plus  grande  que  le  calice.  Cette  plante  croît  au 
Pérou  ,  sur  les  collines  de  Pungo ,  village  de  la  province  de 
Cumana. 

Witheringia  ombellbe  ;  Witheringia  umbellata  ,  Dunal , 
Solan.  ,  Suppl. ,  tab.  27.  Cette  plante  a  beaucoup  de  rapports 
avec  le  witheringia  montana  :  elle  en  diffère  par  ses  pédon- 
cules axillaires  et  par  ses  pédicelles  en  ombelle.  Sa  tige  est 
herbacée,  munie  d'une  aile  courante,  couverte  de  poils  sim- 


WIT  83 

pies.  Les  feuilles  sont  ovales,  alternes,  péliolées,  rétrécies  à 
leurs  deux  extrémités,  sinuées  et  dentées  à  leurs  bords,  par- 
semées de  poils  ;  les  pétioles  longs  et  courans  sur  la  tige  ;  les 
pédoncules  sont  très-simples,  situés  dans  l'aisselle  des  feuilles; 
les  pédicelles,  qui  les  terminent,  disposés  en  ombelle-  le  ca- 
lice est  à  cinq  découpures  aiguës.  Cette  plante  croit  à  Saint- 
Domingue.  (Poir.) 

WITHÉRITE.  (Afin..)  C'est  le  nom  adopté  par  les  minéra- 
logistes anglois  en  l'honneur  du  docteur  Withering,  pour  dé- 
signer la  Baryte  carbonatée,  découverte  par  lui  à  Anclesark, 
Voyez  ce  mot.  (B.) 

WIT1NCK.  (lchthyol.)  Voyez  Veckeley.  (H.  C.) 

WITSENIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylédones,  à 
fleurs  incomplètes,  monopétalées,  de  la  famille  des  iridées , 
de  la  triandrie  monogynie  de  Linnaeus ,  très-rapproché  des  ixia, 
et  dont  le  caractère  essentiel  consiste  dans  une  corolle  tubu- 
îeuse,  régulière;  le  limbe  droit,  dilaté,  à  six  lobes  égaux; 
point  de  calice;  trois  étamines  ;  un  ovaire  inférieur;  un  stig- 
mate à  peine  trifide  ou  échancré.  Le  fruit  inconnu. 

En  s'en  tenant  aux  caractères  des  fleurs  pour  la  distinction 
de  ce  genre,  on  aura  peine  a  le  séparer  des  ixia .  dont  il 
ne  diffère  que  par  les  divisions  très-courtes  du  stigmate,  et 
peut-être  par  ses  fruits,  qui  ne  sont  pas  connus:  mais  son 
port  l'en  distingue  assez  bien,  ayant  des  tiges  presque  ligneuses 
et  les  feuilles  placées  sur  deux  rangs  opposés. 

Witsenia  d'Afrique  :  Witstnia  maura ,  Thunb.,  Nov.  gen.  , 
34,  Icon.;  Lamk. ,  Ill.gen.,  tab.  3o  ;  Redout. ,  LU.,  tab.  245$ 
Antholyza  maura,  Linn. ,  Mant.,  170;  Ixia  disticha,  Lamk., 
Enc.  Cette  plante  a  une  tige  presque  ligneuse,  haute  de  deux 
pieds,  rameuse  ,  un  peu  comprimée  ou  à  deux  angles,  glabre, 
nue  à  sa  partie  inférieure,  garnie  vers  son  sommet  de  cica- 
trices, ainsi  qu'à  la  base  de  ses  rameaux,  puis  de  feuilles  im- 
briquées sur  deux  rangs  opposés,  planes,  ensiformes,  un  peu 
étroites  ,  finement  striées  ,  longues  de  cinq  à  sept  pouces.  Les 
fleurs  sontsessiles,  terminales  ,  quelquefois  plusieurs  ensemble 
ou  solitaires,  munies  d'une  spathe  bivalve,  accompagnées  la- 
téralement de  sept  ou  huit  bractées,  ou  écailles  spathacées, 
imbriquées  sur  deux  rangs,  plus  courtes  que  les  spathes.  La 
corolle  est  longue,  tubuleuse;   son  limbe   droit,   régulier. 


84  WIT 

beaucoup  plus  court  que  le  tube,  d'un  noir  bleuâtre  infé- 
ïieurement,  jaunâtre  au  sommet  ;  ses  découpures  sont  oblon- 
gues,  obtuses;  les  trois  extérieures  cotonneuses  en  dehors;  le 
stigmate  est  à  peine  trifide. 

Witsénia  rameuse:  Wit&enia ramosa ,  Vahl ,  Enum. ,  2  ;  Ixia 
fruticosa,  Thunb.,  Diss.,  loc.  cit.,  tab.  1.  Cette  espèce  est  peu 
élevée,  glabre  dans  toutes  ses  parties.  Sa  tige  est  ligueuse, 
longue  de  cinq  ou  six  pouces,  rameuse,  raboteuse  et  tuber- 
culée  par  les  cicatrices  des  feuilles  tombées.  Ses  rameaux  sont 
courts,  épars  ou  alternes,  quelquefois  entièrement  couverts 
de  feuilles  :  celles-ci  sont  linéaires,  disposées  sur  deux  rangs, 
serrées  et  imbriquées,  finement  striées,  d'un  vert  un  peu 
glauque,  longues  d'un  pouce  ou  d'un  pouce  et  demi,  larges 
d'une  ligne.  Les  fleurs  sont  bleues,  sessiles,  terminales,  soli- 
taires; leur  tube  est  filiforme  et  jaunâtre  ,  long  de  six  ou  sept 
lignes.  Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

Witsénia  a  corymbes  :  Witsenia  corymbosa ,  Bot.  Magaz. , 
tab.  895  ;  Smith,  Bot.  exot. ,  2,  tab.  6-8.  Cette  plante  a  des 
racines  tubéreuses;  des  tiges  simples,  droites,  très -lisses, 
hautes  de  quatre  pouces,  comprimées  ,  munies  inférieurement 
de  deux  rangs  de  feuilles  nombreuses,  opposées,  ensiformes, 
étroites,  aiguës,  s'engaînant  à  leur  base,  de  la  longueur  des 
tiges.  Les  fleurs  sont  nombreuses ,  disposées  en  un  corymbe 
paniculé,  terminal,  sortant  d'une  feuille  en  bractée;  les  spa- 
thes  bivalves  ;  la  corolle  est  d'un  bleu  éclatant.  Son  tube  est 
deux  fois  plus  long  que  les  spathes;  le  limbe  a  six  découpures 
de  la  longueur  du  tube  ,  presque  en  ovale  renversé,  terminées 
par  une  petite  pointe  ;  les  filamens  sont  presque  nuls  ;  le  stig- 
mate est  trifide  ,  plus  long  que  la  corolle.  Cette  plante  croît 
au  cap  de  Bonne-Espérance.  (Poir.) 

WITTAEUA.  (Bot.)  Voyez  Vittaria.  (Lem.) 

"VV1TTELSBACHIA.  [Bot.)  Ce  genre,  de  M.  Martius,  est 
reconnu  par  lui  comme  le  même  que  le  Cochlospermum  de 
M.  Kunth  ,  publié  auparavant,  auquel  sont  rapportés  quel- 
ques bombai  de  Linnseus  et  de  Cavanilles.  (J.) 

WITTE-  POO LE.  (Mamm.)  Ce  nom  paroit  devoir  s'appliquer 
au  delphinaptère  béluga.  Voyez  Dauphin.  (Desm.) 

WITT-F1SCH  ou  WEISS-FISCH.  [Mamm.)  Noms  qui  signi- 
fient poisson  blanc ,  et  que  le  béluga,  espèce  de  delphinaptère, 


WOL  85 

et  une  variété  du  cachalot  à  grosse  tête,  ont  reçus  des  navi- 
gateurs et  des  pêcheurs  de  baleines.  (Desm.) 

WITTING.  (Ichthyol.)  Un  des  nomsnorwégiens  du  Merlan. 
Voyez  ce  mot.  (H.  C.  ) 

WITTLING.  (Ichthyol.)  Nom  allemand  du  Merlan.  Voyez 
ce  mot.  (H.  C.) 

WITTLING  POLLACK.  (Ichthyol.)  Voyez  Pollack.  (H.C.). 

WITTRAVINANSA.  (Bot.)  Un  des  noms  donnés  dans  l'île 
de  Ceilan  ,  suivant  Hermann  ,  au  Cajan  ,  Cajanus  ,  genre  de  la 
famille  des  légumineuses.  (J.  ) 

W1TTWE.  (Ornith.)  Nom  allemand  de  la  veuve  au  collier 
d'or,  emberiza  paradisea.  (CH.D.etL.) 

WITWOL.  (Ornith.)  Dénomination  angloise  du  loriot 
d'Europe.  (Desm.) 

"WTVRE.  (Ichthyol.)  Un  des  anciens  noms  de  la  lamproie. 
Voyez  Pétromyzon.  (H.  C.  ) 

"WJARGES.  (Mamm.)  Nom  du  loup  chez  les  Tartares  mor- 
duans.  (Desm.) 

WJEKSCHA.  (Mamm.)  Nom  de  l'écureuil  en  Russie.  (Desm.) 

WLASTO  WIGE.  (Ornith.)  Dénomination  des  mouette» 
ou  mauves  en  Illyrie.  (Desm.) 

WODAMIUM.  (Min.)  M.  Lampadius,  ayant  cru  reconnoitre 
dans  un  minerai  de  cobalt  de  Topschau ,  en  Hongrie,  un  nou- 
veau métal,  lui  avoit  donné  le  nom- de  Wodamium,  ancien 
dieu  des  Germains.  Le  wodankies  étoit  le  sulfure  qui  renfer- 
moit  ce  métal.  Cette  découverte  ne  paroît  pas  avoir  été  con- 
firmée. (B.) 

WODJANOI  KROT.  (Mamm.)  Nom  du  campagnol,  rat 
d'eau,  en  Russie.  (Desm.) 

WŒLFINN.  (Mamm.)  Nom  allemand  de  la  louve.  (Desm.) 

WOEST  NAGANTHI.  (Bot.)  Voyez  Vistnu-clandi.  (J.) 

WOIGNE.  (Ornith.)  Nom  picard  du  canard  sififleur.  (Ch. 
D.  etL.) 

WOLF.  (Mamm.)  Nom  allemand  du  loup.  Le  chien -loup 
porte  celui  de  Wolfshund.  (Desm.) 

WOLFART.  (Min.)  Synonyme  de  Wolfram.  (B.) 

WOLFIA.  (Bot.)  Ce  genre,  de  Schreber,  est  le  même  que 
le  Casearia  de  Jacquin ,  ou  Anavinga  de  M.  de  Lamarck, 
(J.) 


es  WOL 

WOLFRAM.  (  Min.  )  Nom  donné  par  les  mineurs  allemands 
au  sehéelin  ferrugîné.  Il  vient  probablement  d'une  ancienne 
croyante  populaire  de  ces  ouvriers,  mais  la  signification  en 
est  actuellement  perdue.  Voyez  Schéelin  wolfram  ,  t.  XLVIII , 
pag.  53,  de  ce  Dictionnaire.  (B.  ) 

WOLFRAM1UM.  (Chim.)  Nom  que  M.  Bereelius  et  plu- 
sieurs chimistes  allemands  donnent  au  tungstène.  (Ch.) 

WOLLASTONITE.  (Min.)  Spath  en  tables*.  — Bisilicate  de 
chaux.  Le  Nom  de  fiVollastonite  a  été  proposé  par  M.  Léman  , 
pour  désigner  la  substance  de  Capo  di  Bove,  qu'il  regarde, 
avec  quelques  minéralogistes,  comme  différente  du  véritable 
spath  en  tables  des  Allemands.  Haiiy ,  ayant  cru  devoir  réunir 
ces  deux  minéraux  en  une  seule  espèce,  a  adopté  ce  nom  de 
PVollastonite ,  qui  restera  comme  un  hommage  rendu  à 
l'illustre  physicien  dont  les  sciences  déplorent  la  perte  ré- 
cente. 

La  wollastonite  est  une  substance  blanche,  vitreuse,  ten- 
dre, fusible,  et  qui  se  présente  ordinairement  sous  la  forme 
de  petites  masses  lamellaires,  susceptibles  d'être  clivées  dans 
deux  sens  avec  beaucoup  de  netteté.  Ces  clivages  sont  paral- 
lèles aux  pans  d'un  prisme  droit  rhomboïdal  de  920  18',  sui- 
vant Haiiy ,  et  de  g5°  20',  d'après  les  mesures  de  M.  Phillips. 
La  position  de  la  base  n'est  que  présumée ,  en  sorte  que  le 
caractère  cristallographique  de  l'espèce  laisse  encore  beau- 
coup à  désirer.  La  cassure  de  ce  minéral  est  inégale  et  vi- 
treuse; les  faces  de  clivages  ont  un  éclat  perlé. 

Sa  dureté  est  supérieure  à  celle  -du  fluorite  et  inférieure  à 
celle  de  fapatite.  Sa  pesanteur  spécifique  est  de  2,8  (variété 
du  Bannat  ). 

Sa  couleur  ordinaire  est  le  blanc  grisâtre,  avec  différentes 
nuances  de  jaune,  de  rouge  et  de  brunâtre.  Il  est  translucide 
ou  devient  seulement  transparent  sur  les  bords. 

Traité  au  chalumeau  sur  le  charbon,  il  fond  avec  difficulté 
sur  les  bords  ,  en  bouillonnant  un  peu.  Le  résultat  de  la  fusion 
est  un  verre  demi-transparent  et  incolore.  Avec  le  borax  et 
le  sel  de  phosphore  ,  il  fond  aisément  en  un  verre  transparent. 


Tafelspath,  Karst.  —  Schaahtein ,  Werk 


WOL 

Composition.  =  Ca3Si'*.  Berzelius. 


37 


De  Capo  di 
De  Finlande 
De  Ciiklowa. 


dans  le  Bannat. 


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5  0,00 

45,oo 

5,o 

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36,oo 

8,0 

3,0 

5 1,60 

46,4' 

0,0 

0,0 

5 1,445 

47,412 

0,07 

0,0 

Klaproth. 
Brocchi. 
Bose. 
Stromeyer. 


La  Avollastonite  ne  s'est  encore  rencontrée  qu'en  grains  cris- 
tallins, ou  en  petites  niasses  prismatiques,  groupées  suivant 
leur  longueur,  et  disséminées  dans  les  roches  des  terrains  pri- 
mordiaux de  cristallisation  ,  et  dans  quelques  laves  des  vol- 
cans anciens.  La  première  variété  de  ce  minéral  qui  ait  été 
connue,  est  celle  de  Czildowar,  près  d'Orawitza,  dans  le  ban- 
nat de  Temeswar,  en  Hongrie.  On  la  trouve  en  veines  dans 
un  calcaire,  où  elle  est  accompagnée  de  calcaire  spathique, 
lamellaire,  bleuâtre,  de  grenats  verdâtres,  d'amphibole  gram- 
matite  et  de  cuivre  pyriteux  irisé.  On  l'a  retrouvée  depuis 
en  Finlande ,  dans  la  carrière  de  pierre  calcaire  de  Perheniemi , 
dans  le  Tavastland.  Elle  se  rencontre  aussi  dans  le  gneiss  avec 
Tessonif e ,  à  l'île  de  Ceilan  ;  et  on  la  cite  encore  dans  quelques 
localités  des  États-Unis  d'Amérique. 

Enfin,  on  rapporte  à  la  même  espèce  une  substance  d'un 
blanc  sale  ,  à  cassure  vitreuse,  que  l'on  trouve  dans  une  lave 
basaltique  à  Capo  di  Bove  ,  près  de  Rome.  Ses  cristaux  pa- 
roissent  être  des  prismes  hexaèdres  ou  dodécaèdres  réguliers, 
et  c'est  pour  cela  que  quelques  minéralogistes,  et  entre  au- 
tres M.  Beudant,  la  regardent  comme  tout- à -fait  distincte 
du  véritable  tafelspath.  (Delafosse.  ) 

WOLLBLUME.  (Bot.)  Nom  de  Vanthyllis  vulneraria,  Linn., 
en  Allemagne.  (Lem.) 

WOLLGRASS.  (Bot.)  Nom  allemand  de  la  linaigrette, 
eriophorum.  (  Lem.  ) 

WOLNYN.  (Min.)  On  a  donné  ce  nom  à  une  variété  de 
baryte  sulfatée  ou  barytine  qu'on  trouve  à  Muzsay ,  dans  leco- 
mitât  de  Beregher ,  et  qui  tapisse  les  cavités  d'une  alunite.  (B.) 


83  WOL 

WOLSCHANKA.  (Bot.)  Selon  Fischer,  les  Russes  donnent 
ce  nom  à  Yagaricus  cinamomeus,  Linn.  Suivant  Pallas,  ce  même 
champignon  est  le  voljanka  de  la  province  de  Mourzin ,  dont 
les  habitans  font  usage  comme  aliment  ,  quoique  l'espèce  soit 
réputée  vénéneuse  ailleurs.  (  Lem.  ) 

WOLVERENNE.  (Mamm.)  Nom  d'une  espèce  de  mammi- 
fère très -voisine  du  glouton,  si  ce  n'est  le  Glouton  lui-même. 
Voyez  ce  mot.  (Desm.) 

WOMBAT.  (Mamm.)  Ce  nom  est  donné  par  les  habitans 
de  la  Nouvelle-Hollande  à  deux  mammifères  marsupiaux  de 
leur  pays,  dont  la  taille  est  assez  forte  et  les  formes  générales 
un  peu  approchantes  de  celles  de  l'ours. 

L'un  de  ces  animaux  est  évidemment  le  Phascolome  de 
M.  Geoffroy  (voyez  ce  mot);  l'autre  est  le  phascolarctos  de 
M.  de  Blainville,  que  les  mêmes  naturels  nomment  aussi 
loala.  C'est  celui  dont  Bass  et  Flinders  ont  donné  la  descrip- 
tion ,  mais  auquel  ils  attribuent  à  tort  six  incisives  à  chaque 
mâchoire,  puisque  ce  nombre  ne  se  trouve  qu'à  la  mâchoire 
supérieure  et  qu'il  n'y  en  a  que  deux  à  l'inférieure.  (Voyez 
Phascolarctos.)  Ce  mammifère,  dontllliger  a  formé  son  genre 
Amblotis ,  est  très-commun  dans  les  îles  Furneaux ,  ainsi  que 
dans  les  montagnes  bleues,  situées  à  l'ouest  du  port  Jackson. 
(Desm.) 

"WONKONDEY.  (Ichthyol.  )  Nom  du  voncondre  en  langue 
lamoule.  (H.  C.) 

WOO.  (Bot.)  Arbuste  indien,  dont  le  liber  est  employé 
pour  fabriquer  des  vêtemens  ,  et  qui  est  cultivé  exprès.  Il  a  été 
figuré  par  Rumphius  ;  mais  ses  caractères  botaniques ,  qui 
sans  doute  le  rapprochent  du  mûrier,  n'ont  pas  été  décrits. 
(Lem.) 

WOOD-COOK.  (Ornithol.)  Nom  anglois  de  la  bécasse. 
(Ch.  D.  et  L.) 

WOODERACKER.  (Ornith.)  Un  des  noms  anglois  de  la 
.sittelle  torchepot,  sitta  europœa.  (Ch.  D.  et  L.) 

WOODFORDIA.  (Bot.)  Ce  genre  de  M.  Salisbuiy  est 
réuni  au  Grislea  de  Lœfling,  dans  la  famille  des  lythraires. 
(J.) 

WOODLARK.  (Ornith.)  Nom  anglois  de  Yalauda  arborea. 
(Ch.  D.  etL.) 


WOO  89 

WOOD-PECKER.  (Ornith.)  Nom  anglois  du  pic  commun. 
(Ch.  D.  etL.) 

"W'OODSIA.  (Bot.)  Genre  delà  famille  des  fougères,  établi 
par  R.  Brown  pour  y  placer  deux  fougères  jusque-là  don- 
nées par  les  botanistes  pour  des  poljpodium  ou  des  acrostichum, 
et  dont  les  caractères  de  la  fructification  avoient  été  mal  ob- 
servés. 

Le  IVoodsia  est  caractérisé  de  cette  manière  par  R.  Brown  : 
Fructification  dorsale  en  paquets  ou  sores  presque  ronds  : 
involucre  caliciforme  ,  ouvert,  avec  le  bord  découpé  en  la- 
nières en  forme  de  crins,  contenant  des  capsules  pédicellées; 
point  de  réceptacle  central  élevé.  Ce  genre  est  très-voisin  de 
YAlsophila  du  même  R.  Brown  ,  qui  en  diffère  essentiellement 
par  ses  capsules  portées  sur  un  réceptacle  commun ,  élevé  , 
fixé  sur  une  veine  dans  une  fente. 

Les  Woodsia  sont  de  petites  fougères  qui  naissent  en  touffes 
à  frondes  ailées  ;  elles  sont  garnies  de  poils  simples  et  d'é- 
cailles  étroites,  brunes. 

1.  Le  Woodsia  de  t'iiE  u'Elbe  :  TVoodsia  ilvensis  ,  R.  Brown, 
Trans.  linn.  Lond. ,  1 1  ,  p.  1 7  3  ;  Curt  Sprengel ,  Syst. ,  4  ,  part. 
1,  p.  126;  TVood.  paleacea ,  Opiz;  Acrostichum  ilvense ,  Linn.; 
Poljpodium  ilvense,  Swartz,  Willd.,  Spec.  pi.,  5  ,  pag.  198; 
Schkuhr,  Crypt.,  16,  pi.  39;  Poljpodium  Maranthœ ,  Hoffm. , 
Roth.;  Nephrodium  lanosum,  Mich.;  Aspidium  distans,  Vivian. 
Frondes  presque  deux  fois  ailées  ou  bipinnatifides,  à  pre- 
mières découpures  oblongues,  avec  leurs  divisions  confluentes 
et  multiflores;  divisions  ou  pinnules  inférieures  un  peu  irré- 
gulièressur  le  contour;  celles  du  bas  presque  égales.  Cette  fou- 
gère ne  se  rencontre  point  à  l'île  d'Elbe,  comme  son  nom 
sembleroit  l'indiquer;  mais  elle  habite  le  nord  de  l'Europe  , 
sur  les  rochers  des  Alpes;  en  Laponie,  en  Norwége  ,  en 
Bohème  et  même  en  Tyrol.  Elle  croît  sur  les  rochers  des  mon- 
tagnes et  y  forme  des  touffes  dont  les  frondes  sont  remarqua- 
bles par  les  poils  bruns  et  nombreux  qui  les  couvrent  en  des- 
sous. Si  le  nephrodium  lanosum  de  Michaux  esï  bien  la  même 
espèce,  comme  le  dit  Brown,  elle  croitroit  encore  aux  Etats- 
Unis.  Curt  Sprengel  y  ramène  le  nephrodium  rufidulum,  Mich., 
dont  il  avoit  fait  antécédernment  son  woodsia  vestita,  que  Swartz 
a  nommé  aspidium  rufidulum,  et  Desvaux ,  nothoclœna  vestita. 


9°  woo 

2.  Le  Woodsia  hyperborben  :  Woodsia  hyperborea,  Robert 
Brown,  loc.  cit.,  pag.  173,  pi.  11  ;  Polypodium  hyperboreum  , 
Swartz,  Willd.,  Sp.pl.,  5,  p.  197;  Sowerby ,  Engl.  bot.,  pi. 
2025  ;  Polyp.  amonicum,  Smith,  Brit. ,  3  ,  p.  1 1 1  5  ;  Polypod. 
ilvense,  Villars ,  Delph.;  Withez,  Arrany ,  pi.  3;  Acrostichum 
ilvense  ,  Huds.;  Acrost.  hyperboreum  ,  Liljeblad,  Act.  Holm., 
1793,  p.  201  ,  pi.  8;  Ceterach  alpinum ,  Decand. ,  Flor.  franc., 
n.°  1435;  Fdicula,?luk. ,  Phyt. ,  pi.  89,  fig.  5  ;  Moris. ,  Hist., 
5,  p.  576,  sect.  14,  pi.  3,  fig.  3.  Fronde  ailée,  à  frondules 
triangulaires  ou  oblongues,  divisées  en  trois  ou  pinnatifides, 
à  lobes  entiers,  pauciflores,  velus  en  dessous;  les  sores,  d'a- 
bord solitaires,  écartés,  finissant  par  être  contigus.  Cette  fou- 
gère croit  en  petites  touffes  sur  les  rochers  des  montagnes 
alpines,  en  Ecosse,  en  Laponie,  en  Suisse,  en  Italie;  en 
France,  dans  les  Pyrénées,  en  Px'ovence  et  en  Dauphii.é.  Ses 
frondes,  linéaires,  lancéolées,  ont  deux  à  trois  pouces  de 
longueur  environ  ;  leur  pétiole ,  rougeâtre  et  pubescent ,  porte 
jusqu'à  huit  et  neuf  paires  de  frondules.  C'est  à  tort  que  cette 
espèce  a  été  confondue  avec  la  précédente  par  quelques  bo- 
tanistes. Comme  elles  ne  se  rencontrent  pointa  l'île  d'Elbe, 
on  auroit  pu  les  désigner  par  les  noms  de  Wood.  pubescens  et 
palleacea,  proposés  par  M.  Opiz. 

Rob.  Brown  a  fait  connoître  une  troisième  espèce  de  ce 
genre,  consignée  dans  le  Botanical  appendice,  ou  l'Appendice 
botanique  au  voyage  du  capitaine  Franklin  dans  le  nord  de 
l'Amérique  :  c'est  le  woodsia  glabella,  dont  les  frondes  sont 
lancéolées-linéaires,  ailées,  très-glabres,  à  frondules  triangu- 
laires, pinnatifides  ;  celles  du  bas  dilatées,  à  lobes  cunéifor- 
mes; les  rachis  nus,  et  les  stipes  écailleux. 

A  ces  espèces  Curt  Sprengel  en  joint  une  quatrième  du 
Brésil  :  c'est  le  woodsia  pubescens  (Syst. ,  4  ,  p.  125  ) ,  qu'il  spé- 
cifie ainsi  :  Fronde  glabre,  velue  en  dessous,  vers  la  côte, 
et  sur  le  rachis;  frondules  inégalement  cunéiformes  à  leur 
base,  oblongues,  obtuses  et  dentées.  (Lem.) 

WOOD-TIN.  (Min.)  Nom  quelquefois  employé  sans  tra- 
duction ,  par  lequel  les  minéralogistes  anglois  désignent  l'oxide 
d'étain  concrétionné,  à  cause  de  sa  structure  et  de  sa  couleur 
qui  le  font  ressembler  à  du  bois.  Voyez  Etain.  (  B.  ) 

WOODWARDIA.  (Bot.)  Smith  a  établi  ce  genre  dans  la 


WOO  91 

famille  des  fougères  pour  y  placer  Yacrostichum  areolatum  , 
Linn.  Il  a  été  depuis  adopté  par  Swartz  et  Willdenow,  qui 
en  ont  porté  les  espèces  à  sept ,  parmi  lesquelles  se  trouvent 
plusieurs  bleclinum  de  Linnaeus  et  de  Thunberg. 

Ce  genre  est  caractérisé ,  i.°  par  ses  fructifications  ou  sores 
oblongs,  distincts,  droits,  placés  parallèlement  à  la  côte,  et 
en  série  sur  les  deux  côtés  de  la  nervure ,  ou  côte  de  la  fronde  ; 
2.0  par  ses  tégumens  ou  involucres  qui  les  recouvrent ,  lesquels 
sont  voûtés  et  s'ouvrent  de  dedans  en  dehors,  c'est-à-dire  par 
la  partie  qui  regarde  la  côte. 

Les  espèces  de  ce  genre  ,  voisin  du  Blechnum,  sont ,  a  l'ex- 
ception d'une  seule,  toutes  exotiques  et  la  plupart  d'Amé- 
rique. Ce  sont  de  petites  fougères  à  frondes  ailées  et  dont  les 
frondules  sont  entières  ou  plus  souvent  pinnatifides. 

1.  Le  Woodwardia  onocléoÏde  :  TV.  onocleoides  ,  Willd. , 
Sp.,  S ,  p.  416  ;  TV.  angustifolia,  Smith  ,  Act.  Taur. ,  5  ,  p.  41  1  ; 
TV.  Jloridana  ,  Schkuhr,  Crypt.,  io3,  pi.  1 1 1  ;  Acrostichum 
areolatum,  Linn.;  Filix  ,  Pluk. ,  Phytog.,  pi.  399,  fig.  1  ;  Lon- 
chitis ,  Moris. ,  Hist. ,  5  ,  p.  569  ,  sect.  14,  pi.  2 ,  fig.  24.  Frondes 
stériles,  pinnatifides,  à  découpures  lancéolées,  très-finement 
dentelées;  frondes  fertiles,  ailées,  à  frondules  linéaires,  en- 
tières, pointues.  La  tige  ou  souche  de  cette  fougère  est  ram- 
pante et  écailleuse  ;  elle  pousse  des  frondes  stériles  de  prés 
d'un  pied  de  longueur  et  des  frondes  fertiles  de  moitié  plus 
courtes.  C'est  en  Pensylvanie  ,  en  Virginie  ,  dans  la  Caroline 
et  la  Floride,  que  cette  fougère  croît.  Willdenow  a  reconnu 
que  c'étoit  la  même  plante  que  Vonoclea  nodulosa  de  Michaux. 

2.  Le  Woodwardia  radicant:  TV.  radie an  s ,  Swartz,  Syn. 
fil. ,   117;  Schkuhr,  Crypt. ,  104,  pi.   112;  Willd.,  Spec,  5, 

p.  48  ;  Blechnum  radicans ,  Linn. ,  Mant.,  Zoj  ;  Filix,  Till. ,  Pis., 
62  ,  pi.  24.  Frondes  ailées,  à  frondules  un  peu  pétiolées,  pin- 
natifides, à  découpures  lancéolées,  acuminées,  dentelées,  un 
peu  irrégulières  dans  leur  contour  ;  rachis  prolifère.  Cette  fou- 
gère ,  remarquable  par  son  rachis,  qui  porte  des  excroissances 
prolifères,  par  où  il  s'enracine,  se  trouve  en  Italie,  en  Por- 
tugal, à  Madère  et  à  Ténériffè. 

Le  TVoodw.  stans  (Swartz  et  Schkuhr,  Crypt.  ,  pi.  1 13)  ne 
diffère  pas  du  TVoodw.  radicans ,  selon  Willdenow. 

3.  Le  Woodwardia  de  Virginie  :  TV.  virginica ,  "Willd.  f 


9*  WOR 

Spec. ,  5,  p.  418;  TV.  lanisteriana,  Swartz ,  Mich. ,  Amer. ,  2, 
p.  263  ;  Blechnum  virginic um ,  Linn.,  Mant.,  3oj  ;  Filix ,  Pluk., 
Alm. ,  1 5 1 ,  pi.  1 79 ,  fig.  2.  Frondes  ailées  ,  à  frondules  sessiles , 
lancéolées,  pinnatifides,  à  découpures  lancéolées,  obtuses, 
crénulées  irrégulièrement.  Cette  plante  croit  en  Virginie  et 
en  Caroline. 

Il  y  a  encore  dans  ce  genre  les  espèces  suivantes  :  1 .°  les  TV. 
japonica  et  orientalis,  Willd.,  qui  croissent  au  Japon;  2.0  le 
TV.  dispar ,  que  Willdenow  ne  paroit  indiquer  que  sur  la 
simple  figure  de  cette  fougère  donnée  par  Plumier  (Filic, 
j3,  pi.  16);  5.°  le  TV.  theljpterioides ,  Pursh ,  qui  croit  dans 
la  Caroline  du  Sud. 

Quant  au  TV.  caudata  de  Cavanilles,  observé  à  la  Nouvelle- 
Hollande  et  rapporté  avec  doute  à  ce  genre  par  Willdenow, 
il  est  maintenant  le  type  du  genre  Doodia  de  Rob.  Brown. 
Voyez  Doodia.  (Lem.) 

WORABÉE.  (  Ornith.)  C'est  le  serin  d'Abyssinie ,  figuré  par 
M.  Vieillot  dans  ses  Oiseaux  chanteurs  de  la  zone  torride. 
(Ch.D.  etL.) 

"WORMIA.  (Bot.)  Voyez  Lenidia.  (Poir.) 

WORMSKIOLDIA.  (Bot.)  Genre  de  la  famille  des  algues, 
établi  par  Curt  Sprengel ,  dans  son  Systema  vegetabilium ,  et 
qu'il  place  entre  le  Claudea  et  X Amans ia  de  Lamouroux  ,  près 
du  Bonnemaisonia ,  Agardh.  Il  le  caractérise  ainsi:  Fronde 
membraneuse;  fruits  doubles;  des  capsules  et  des  sores  con- 
tenant des  sporidies  ternées.  D'après  ces  caractères  et  la  sy- 
nonymie des  espèces  que  Sprengel  rapporte  à  ce  genre,  il  est 
précisément  le  Delesseria,  Lamx.:  Sprengel  même  avoue  qu'il 
a  été  conduit  à  proposer  ce  changement  de  nom  sur  la  con- 
sidération qu'il  y  a  déjà  en  botanique  un  genre  Lessertia  ,  créé 
par  M.  De  Candolle  en  l'honneur  de  B.  Delessert,  et  que  le 
nom  de  Delesseria  de  Lamouroux  ne  peut  être  conservé  par 
cette  raison ,  comme  par  celle  du  défaut  d'orthographe. 

Nous  profiterons  de  cette  occasion  pour  faire  remarquer 
que  le  genre  Delesseria  de  Lamouroux  a  été  adopté  par  Agardh, 
mais  avec  beaucoup  de  modifications  ,  et  sans  y  admettre 
toutes  les  espèces  de  Lamouroux.  Il  en  a  donné  la  description 
dans  son  Species  algarum  et  dans  son  Systema  ,  sans  changer  le 
caractère  essentiel,  celui  de  la  double  sorte  de  fructification. 


WOR  93 

Les  vingt-quatre  espèces  rapportées  à  ce  genre  par  Agardh  . 
dans  son  Sjstema,  sont  divisées  en  cinq  tribus.  Dans  la  pre- 
mière sont  les  espèces  dont  la  couleur  est  le  rouge  Sanguin, 
et  la  fronde  ovale  ,  lancéolée  ou  linéaire  ,  traversée  presque 
entièrement  par  une  côte  longitudinale,  les  deless.  sanguinea, 
hypoglossa  et  alata ,  Lauix.  ,  décrits  à  l'article  Delesseria,  en 
font  partie,  ainsi  que  le  plocamium  vulgare,  Lamx.  (Voyez 
Plocamium.) 

Dans  la  seconde  tribu,  celle  où  l'on  place  les  espèces  à 
fronde  veinée,  est  le  delesseria  lacerata,  Lamx.,  décrit  égale- 
ment au  mot  Delesseria  ,  ainsi  que  les  delesseria  Gmelini  et 
ocellata,  Lamouroux. 

Dans  la  troisième  tribu  sont  rangées  les  espèces  à  fronde  cu^ 
néiforme  ,  simple  ou  dichotome,  parmilesquelles  Agardh  range 
le  deless.  botrycarpa,  Lamx.,  et  le  delesseria  platycarpa ,  Lamx. , 
qu'il  regarde  comme  le  même  que  le  delesseria  lobata ,  Lamx. 

Dans  la  quatrième  tribu  sont  les  espèces  à  fronde  filiforme, 
portant  les  deux  fructifications  sur  ses  côtes.  Agardh  n'y  place 
qu'une  espèce  trouvée  dans  la  mer  à  Cadix. 

Dans  la  cinquième  tribu  Agardh  place  les  deux  empreintes 
de  plantes  fossiles  décrites  par  M.  Brongniart  fils  sous  les  noms 
de  delesseria  gazolana  et  Lamourouxii. 

Enfin,  dans  une  sixième  tribu  sont  deux  espèces  douteuses, 
dontle/ucus  rosa  marina,  Gmel. ,  pi.  5,  fig.  2  et  2  a. 

Les  delesseria  nervosa  ,  palmata  et  edulis,  de  Lamouroux, 
décrits  dans  ce  Dictionnaire,  sont,  chez  Agardh  ,  ses  sphœro- 
coccus  nervosus  ,  halymenia  palmata  et  edulis.  C'est,  i.°  à  son 
genre  Sphœrococcus  qu'il  renvoie  les  deless.  Broddiœi,  caules- 
cens,  ciliaris,  ciliata ,  pristoides,  rubens  et  spemophora,  de  La- 
mouroux; 2°  au  Khodomela  ,  les  delesseria  dentata,  saccata  et 
spiralis,  Lamx.;  3.°  à  son  genre  Grateloupia ,  le  delesseria  fli- 
cina,  Lamouroux. 

Curt  Sprengel  limite  le  nombre  des  espèces  de  ce  genre  à 
dix-huit ,  qu'il  divise  en  deux  tribus ,  selon  que  la  fronde  offre 
une  côte  ou  qu'elle  en  est  dépourvue. 

On  trouvera  dans  le  second  volume  du  Nomenclator  de 
Steudel  l'indication  des  mutations  qu'ont  éprouvées  plusieurs 
autres  espèces  du  genre  Delesseria,  avec  l'indication  de  leur 
nouvelle  place  dans  la  classification  des  algues.  (Lem.) 


94  YVOU 

WOU,  WOWE.(Ornitli.)Noins  du  milan  en  Hollande.(DEsM.) 
WOUAIE,  Gynestum.  (Bot.)  Genre  de  plantes  monocoty- 
lédones,  établi  par  M.  Poiteau ,  de  la  famille  des  palmiers, 
de  la  dioécie  hexandrie ,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Des 
fleurs  dioïques,  rarement  monoïques,  sur  le  même  régime. 
Le  spadice  spathacé,  simple  ou  rameux.  Dans  les  fleurs  mâles, 
un  calice  à  trois  divisions  profondes  ;  une  corolle  tubuleuse  , 
à  trois  divisions;  six  étamines  réunies  en  tube  et  monadel- 
phes  à  leur  partie  inférieure;  les  filamens  libres  à  la  partie 
supérieure,  plans,  renversés;  les  anthères  larges,  sagittées. 
Dans  les  fleurs  femelles ,  le  calice  et  la  corolle  comme  dans 
les  fleurs  mâles,  mais  plus  grands;  un  tube  cylindrique  ,  plus 
long  que  la  corolle  ;  un  ovaire  en  ovale  renversé ,  produisant 
dès  sa  base  un  style  plus  long  que  le  tube;  trois  stigmates 
ai^us,  divergens.  Le  fruit  est  un  petit  drupe  globuleux  ou 
ovale,  lisse,  crustacé,  un  peu  charnu,  à  une  seule  loge;  l'em- 
bryon est  placé  à  la  base  de  la  semence. 

Wouaie  très-grande;  Gynestum  maximum,  Poit. ,  Mém.  du 
Mus.,  vol.  9,pag.  387,  tab.  1.  Arbrisseau  à  fleurs  monoïques, 
qui  s'élève  à  la  hauteur  de  dix  ou  douze  pieds,  et  dont  la  tige 
porte  à  son  sommet  des  feuilles  ailées,  composées  de  folioles 
nombreuses,  lancéolées;  le  spadice  incliné,  composé  de  ra- 
meaux divisés  en  d'autres  plus  petits.  Cette  plante  croît  dans 
la  Guiane,  le  long  de  la  rivière  de  la  Mana.  Son  tronc  sert  à 
faire  des  cannes  et  des  lattes.  Le  gynestum.  baculiferum  (Poit. , 
loc.  cit.,  tab.  2)  a  des  fleurs  dioïques;  ses  feuilles  sont  cunéi- 
formes, fourchues;  son  spadice  incliné;  ses  ramifications  sim- 
ples. Cet  arbrisseau  s'élève  à  la  hauteur  de  cinq  à  six  pieds  : 
il  est  très-recherché  pour  des  cannes.  Il  croit  aux  mêmes  lieux 
que  le  précédent,  ainsi  que  le  suivant. 

Wouaie  a  feuilles  renversées  ;  Gynestum  deversum ,  Poit. , 
loc.  cit. ,  tab.  3.  Cet  arbrisseau  a  la  hauteur  de  deux  ou  trois 
pieds  sur  une  tige  garnie  à  son  sommet  de  feuilles  renversées, 
partagées  en  deux  et  divisées  en  six  folioles  oblongues,  lan- 
céolées, recourbées,  acuminées  au  sommet;  le  spadice  est  in- 
cliné; ses  ramifications  sont  simples;  les  flturs  dioïques.  Le  gy- 
nestum strictum  (Poit.,  I.  c. ,  tab.  4)  a  des  feuilles  oblongues  , 
fourchues  au  sommet.  Les  fleurs  sont  dioïques;  le  spadice  simple, 
portant  un  épi  droit.  Sa  tige  est  haute  de  deux  ou  trois  pieds. 


WRI  05 

Il  croît  à  l'île  du  Petit  -Cayenne.  Le  gynestum.  acaute  (Poit. , 
loc.  cit.,  tab.  5)  est  dépourvu  de  tige;  ses  feuilles  sont  four- 
chues au  sommet  et  divisées  ;  son  spadice  est  simple ,  soutenant 
un  épi  droit.  Cette  plante  croît  à  l'île  de  Cayenne.  (Poir.  ) 

WOUDO-LOUSO-FOWLO.  (Ornith.)  Stedman  ,  dans  son 
Voyage  à  la  Guiane ,  mentionne  sous  ce  nom  (  tom.  3  ,  pag.  26  ) 
un  oiseau  qui  paroît  être  un  pic  ,  picus.  (  Ch.  D.  et  L.  ) 

WOURES-FEIQUES.  (Ornith.)  Ce  nom,  dans  la  langue 
des  habitans  de  Madagascar  ,  signifie  oiseau-cognée.  Il  est  donné 
à  une  espèce  d'hydrobate  ou  canard  à  fanon  encore  inconnue. 
(Ch.  D.  et  L.) 

WOURES-MEINTE.  (Ornithol.)  François  Cauche  appelle 
ainsi ,  en  langue  malgache ,  le  perroquet  vasa.  (  Ch.  D.  et  L.  ) 

WOUROU-DOULOU.  {Ornith.)  Les  habitans  de  Madagascar 
nomment  ainsi  la  spatule.  Ce  mot  signifie  oiseau  du  diable ,  parce 
que  son  cri  passe  pour  être  de  mauvais  augure.  (Ch.  D.  et  L.) 

WOUROU-PATRA.  {Ornith.)  Nom  malgache  de  l'autruche. 
(Ch.  D.  et  L.) 

WOUROU-SAMBE.  (Ornith.)  Nom  sous  lequel  Flacourt 
mentionne  un  oiseau  de  Madagascar  qui  paroit  être  une  sterne. 
(Ch.  D.  et  L.  ) 

WOUWOU.  (Mamm.)  Nom  que  portent  plusieurs  espèces 
de  singes  du  genre  Gibbon  à  Java  et  à  Sumatra ,  et  qui  est 
formé  à  l'imitation  de  leur  voix;  l'un  d'eux  l'a  cependant  plus 
particulièrement  reçu  des  naturalistes  :  c'est  le  gibbon  brun, 
hylobates  agilis.  Voyez  Orang.  (Desm.) 

WOVI-WOVI.  (Ornith.)  Nom  employé  par  les  naturels  des 
îlesd'Arou  pour  désigner  le  paradisier  manucode  (Ch.  D.elL.) 

WOWO-WIVI.  (  Ornith.)  Nom  javanois  du  striai  badia 
d'Horsfield.  (Ch.  D.  et  L.) 

WRACKLACHS.  (Ichthyol.)  Nom  allemand  du  saumon  qui 
a  frayé.  Voyez  Truite.  (H.  C.) 

"WRAHL.  (Ichthjol.)  Nom  spécifique  d'un  Ohicéphale. 
Voyez  ce  mot.  (H.  G.  ) 

WREN.  (Ornith.)  Nom  anglois  du  troglodyte,  motacilla 
troglodytes.  (  Ch.  D.  et  L.  ) 

WRETENSA.  (Ichth.)  Nom  hongrois  de  la  perche.  Voyez 
Persèque.   (H.  C) 

WRIGHTEA*  (Bot.)  Ce  nom,  donné  par  M.  Brown  à  un 


96  WRI 

genre  nouveau  d'apocinées,  étoit  appliqué  par  les  jardiniers 
au  Meriania  de  Swartz,  appartenant  aux  mélastomées.  (J.) 

WRIGHTIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
complètes,  monopétalées,  régulières,  de  la  famille  des  apoci- 
nées ,  de  la  pentandrie  monogjnie  de  Linnaeus,  offrant  pour  ca- 
ractère essentiel  :  Un  calice  à  cinq  divisions;  une  corolle  en 
soucoupe;  l'orifice  garni  de  dix  écailles  divisées;  cinq  éta- 
mines  saillantes;  les  filamens  insérés  à  l'orifice  de  la  corolle; 
les  anthères  sagittées ,  rapprochées  vers  le  milieu  du  stig- 
mate; un  ovaire  supérieur;  un  style  dilaté  au  sommet;  le  stig- 
mate plus  étroit;  cinq  ou  dix  écailles  à  la  base  du  calice,  en 
dehors  de  la  corolle;  deux  follicules  distans  ou  adhérens;  les 
semences  chevelues  à  l'extrémité  opposée  à  l'ombilic. 

"Wbightia  pubescente;  Wrightia  pubescens ,  Rob.  Brown  , 
Nov.  HolL,  1,  pag.  467.  Arbrisseau  garni  de  feuilles  opposées, 
oblongues,  elliptiques,  entières,  pubescentes ,  acuminées  à 
leur  sommet.  Les  fleurs  sont  disposées  vers  l'extrémité  des 
tiges  en  un  corymbe  dressé.  Le  calice  est  pubescent,  à  cinq 
divisions;  la  corolle  blanche,  en  soucoupe;  le  tube  un  peu 
plus  long  que  le  calice  ;  l'oriflce  garni  de  dix  écailles.  Le  fruit 
consiste  en  deux  follicules  adhérens  entre  eux ,  renfermant 
plusieurs  semences  chevelues  à  leur  extrémité.  L'embryon  est 
blanc;  il  devient  de  couleur  rose,  lorsqu'il  est  plongé  dans 
l'eau  tiède.  Cette  plante  croît  à  la  Nouvelle-Hollande. 

Wrightia  antidysentérique:  PVrightia antidysenterica,  Rob. 
Brown,  loe.  cit.;  Nerium  antidysenterium ,  Linn. ,  Burm.,  Zejl. , 
167  ,  tab.  77;  Codaga-pala ,  Rhéede ,  Malab.,  1  ,  tab.  47.  Ar- 
brisseau de  huit  ou  dix  pieds,  d'un  port  élégant,  dont  les 
rameaux  sont  chargés,  glabres;  l'écorce  grisâtre;  les  feuilles  op- 
posées, vertes,  glabres  ,  ovales,  acuminées,  longues  d'environ 
trois  pouces,  larges  d'un  pouceet  demi  ou  deux  pouces,  portées 
sur  des  pédoncules  courts.  Les  fleurs  sont  blanches,  odorantes, 
de  la  grandeur  et  de  la  forme  de  celles  du  jasmin  ,  disposées 
en  corymbe  terminal  ou  latéral  :  il  leur  succède  des  follicules 
géminés,  cylindriques,  longs  de  plus  de  six  pouces,  glabres, 
réunis  ensemble  par  leur  sommet  ,  jusqu'au  moment  de  la 
sortie  des  semences.  Celles-ci  sont  oblongues,  chargées  d'une 
grande  aigrette  de  poils  blanchâtres.  Cette  plante  croît  dans 
l'Inde ,  au  Malabar  et  dans  File  de  Ceilan.  Son  écorce ,  broyée 


WUR  97 

et  in/usée  dans  du  petit-lait,  offre  un  remède  propre  à  guérir 
le  cours  de  ventre;  celle  de  la  racine  surtout,  employée  de 
la  même  manière ,  convient  pour  guérir  les  dysenteries. 

Wrightia  de  Ceilan  :  Wrightia  zeilanïca  ,  Rob.  Brown  ,  /oc. 
cit.; Neriumzeilanicum,  Linn.,  Aman,  acad..  4,  p.  509;  Burin., 
ZeiL,  tab.  12,  fig.  2.  Cette  plante  est  un  arbrisseau  dont  la 
tige  se  divise  en  rameaux  fort  longs,  droits,  cylindriques, 
de  couleur  purpurine.  Les  feuilles  sont  opposées,  pétiolées 
droites,  glabres  à  leurs  deux  faces,  lancéolées,  acuminées, 
un  peu  étroites,  très-entières.  Les  fleurs  sont  peu  nombreuses, 
terminales ,  réunies  en  cime.  Cette  plante  croît  dans  les  Indea 
orientales  et  à  Ceilan.  (Poir.) 

WROBEL.  (Ornith.)  Nom  polonois  du  moineau  commun. 
(Ch.  D.  et  L.) 

WROBEL  OSOBNY.  (Ornith.)  Nom  polonois  du  merle  so- 
litaire. (Ch.  D.  et  L.  ) 

WRONA.  {Ornith.)  Nom  polonois  de  la  corneille  mantelée. 
(Ch.  D.  et  L.  ) 

WRONGI.  (  Ornith.)  Nom  que  les  naturels  de  la  Nouvelle- 
Galles  du  Sud  donnent  à  l'hydrobate  à  fanons  ,  anas  membra- 
nacea.  (  Ch.  D.  et  L.  ) 

WRYNECK.  (Ornith.)  Nom  anglois  du  torcol ,  yunx  tor- 
quilla.  (Ch.  D.  et  L.) 

WULFÉNIE.  (Bot.)  Voyez  Vulfénie  et  P^derote.  (Poir.) 

WULK.  (Ichthjol.)  Voyez  Ulk.  (  H.  C.  ) 

WULLEI-TSJARNE.  (Bot.)  Burmann  fils  a  reçu  de  la  côte 
de  Coromandel,  sous  ce  nom  ,  la  plante  dont  il  a  fait  son  za- 
leya  decandra,  que  Linnaeus,  dans  son  Mantissa,  a  réuni  au 
genre  Trianthema.  (J.) 

WUNI.  (Bot.)  Voyez  Bumus.  (J.) 

WUREBAINIA.  (  Bot.  )  M.  Steudel  cite  sous  ce  nom  un 
genre  de  M.  Rseusch ,  que  l'on  ne  connoît  pas  encore.  (J.  ) 

WURGER.  (Ornith.)  Nom  allemand  de  la  pie-grièche  grise  , 
lanius  excubitor,  Linn.   (Ch.D.  et  L.  ) 

WURMB  [Singe  de].  (Mamm.)  Voyez  les  articles  Oranc  et 

PONGO.    (DESM.) 

WURMBÉE,  TVurmbea.  (Bot.)  Genre  de  plantes  monoco- 
tylédones,  à  fleurs  incomplètes ,  monopétalées  ,  delà  famille 
des  colchicées  ,  de  Yhexandrie  trigynie  de  Linnaeus,  offrant  pour 

59.  7 


98  WUR 

caractère  essentiel  :  Point  de  calice;  une  corolle  tabulée  -,  le 
tube  à  six  angles;  le  limbe  à  six  divisions  étroites;  six  éta- 
mines  insérées  à  l'orifice  du  tube;  un  ovaire  supérieur  ;  trois 
styles;  trois  capsules  conniventes. 

Malgré  les  rapports  nombreux  qui  existent  entre  ce  genre 
et  les  melanthium ,  on  l'en  dislingue  facilement  par  le  tube 
alongé  et  hexagone  de  sa  corolle,  au  moins  aussi  long  que  le 
limbe,  tandis  que,  dans  les  melanthium,  la  corolle  est  par- 
tagée jusqu'à  sa  base  en  six  découpures  profondes.  Les  wurmbea 
ont  d'ailleurs  un  port  un  peu  différent,  remarquables  par 
leurs  feuilles  ventrues  un  peu  au-dessus  de  leur  base,  par  leurs 
fleurs  sessiles,  disposées  en  épis  droits,  très-simples.  Dans  la 
plupart  des  melanthium ,  les  fleurs  sont  pédicellées ,  en  pani- 
nicule,  rarement  en  épi. 

Wurmbke  campanulée:  Wurmbea  campanulata,  "VVilld.,  5p.  ; 
Lamk.,  Illustr.  gen. ,  tab.  270,  fig.  1  ;  Bot.  Magaz. ,  tab.  1291  ; 
Melanthium  marginatum ,  Desr. ,  Encycl.  Sa  racine  est  une  petite 
bulbe  ovale,  garnie  en  dessous  de  quelques  fibres:  elle  pro- 
duit une  tige  droite,  à  peine  flexueuse,  haute  de  quatre  ou 
six  pouces.  Les  feuilles  sont  alternes,  lancéolées,  glabres, 
entières,  un  peu  canaliculées  ,  rétrécies  et  vaginales  à  leur 
base,  ventrues  et  plus  larges  à  leur  partie  moyenne,  acumi- 
nées.  Les  fleurs  sont  terminales,  réunies  en  un  épi  droit, 
aussi  long  que  lesfeuilles;  ces  fleurs  sont  nombreuses,  sessiles, 
rapprochées;  le  tube  de  la  corolle  est  court,  un  peu  élargi  à  sa 
base  ,  presque  hexagone  ;  les  découpures  en  sont  étroites ,  lan- 
céolées, aiguës,  rabattues  en  dehors,  de  la  longueur  du  tube; 
les  étamines  de  la  longueur  de  la  corolle;  les  anthères  vacil- 
lantes, échancrées  aux  deux  extrémités;  les  styles  sont  au 
nombre  de  trois  et  recourbés;  il  y  a  trois  capsules  conniventes 
à  leur  base.  Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne -Espérance. 

Wu  RM  bée  a  longues  fleurs:  TVurmbea  longiflora ,  "Willd., 
Spec;  Lamk. ,  lll.  gen. ,  tab.  270  ,  fig.  2  ;  Melanthium  monope- 
talum ,  Linn. ,  Suppl. ,  2  3 1.  Dans  cette  espèce  les  tiges  sont  très- 
flexueuses  à  leur  partie  supérieure;  les  feuilles  très- larges, 
ventrues,  rétrécies  et  très-aiguës  à  leur  sommet,  vaginales  à 
leur  base.  Les  fleurs  sont  sessiles,  distantes,  alternes,  dispo- 
sées en  un  long  épi  très-làche,  simple,  droit,  flexueux.  Le  tube 
de  la  corolle  est  étroit,  alongé,  ua  peu  renflé  à  sa  base.  Le 


WYW  09 

limbe  divisé  en  six  découpures  linéaires,  obtuses,  beaucoup 
plus  courtes  que  le  tube  ;  lesétamines  sont  de  la  lon«njeurde  la 
corolle;  les  anthères  ovales,  presque  en  cœur,  à  deux  lobes  ; 
les  capsules  ovales,  aiguës,  conniventes  à  leur  partie  infé- 
rieure. Cette  plante  croît  sur  les  collines  Sahlonneuses  au 
cap  de  Bonne-Espérance. 

Wurmbée  naine;  Wurmhea  pumila,  Willd. ,  Spcc.  Ses  ra- 
cines sont  bulbeuses;  elles  produisent  une  tige  qui  ordinaire- 
ment n'a  pas  plus  d'un  ou  à  peine  deux  pouces  de  haut  gla- 
bre, cylindrique,  garnie  de  trois  feuilles  alternes,  petites, 
étroites,  renflées  et  concaves  à  leur  partie  inférieure,  ^labres 
entières,  aiguës  au  sommet.  Les  fleurs  sont  disposées  à  l'ex- 
trémité des  tiges,  en  un  épi  court,  surpassant  à  peine  la  lon- 
gueur des  feuilles,  contenant  trois  ou  quatre  fleurs.  Le  tube 
de  la  corolle  est  à  six  pans;  le  limbe  à  six  découpures,  de  la 
longueur  du  tube.  Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne-Espé- 
rance, dans  les  plaines  sablonneuses.  (Poir.) 

WYEYWORKA.   (Mamm.)  Voyez  Wiewiorka.  (Desm.) 

WYLIA  d'Hoffmann.  (Bot.)  Ce  genre  est  formé  sur  Je  scandix 
falcata  de  Londres  :  il  n'a  pas  été  adopté.  (Lem.) 

WYNKERNEL.  (Ornith.)  Sous  cette  indication  ,  Salerne 
mentionne  le  râle  marouette.  (Ch.  D.  et  L.) 

WYWIELGA.   (Ornith.)  Nom  du  loriot  d'Europe  en  Po- 
logne. (Desm.) 


X  ou  ix.  (Entom.)  Geoffroy  a  désigné  sous  ce  nom  une  noc- 
tuelle qu'il  a  décrite  parmi  les  phalènes,  sous  le  n.°  io3  ,  et 
qui  a  sur  le  milieu  des  ailes  supérieures  une  bande  brune 
croisée  en  X.  (C,  D.) 

XABRA.  (Bot.)  Voyez  Sabra.  (J.) 

XA-CAN  et  XA-CUM.  (Bot.)  Noms  chinois  de  Vixia  ohi- 
nensis ,  le  belam-canda  de  M.  De  Candolle  ,  qui  lui  a  conservé 
son  nom  de  pays.  (  Lem.  ) 

XAC-MA Y-LAC.  (Bot.)  Nom  du  limonia  monophjlla  en  Chine. 
(  Lem.  ) 

XADERA,  XADUAR,  XUDAR.  (Bot.)  Noms  grecs  de  la 
Zédoaire  (voyez  ce  mot) ,  cités  par  Mentzel.  Celui  de  zedoaria, 
que  lui  donnent  les  Latins,  paroît  dériver  plutôt  du  mot  za- 
dura,  sous  lequel  Gesner  la  désignoit  suivant  C.  Bauhin.  Il  est 
surtout  question  ici  delà  zédoaire  longue,  espèce  d'amome.(J.) 

XAGUA.  (Bot.)  A  Carthagène,  dans  l'Amérique  méridio- 
nale ,  on  nomme  ainsi  le  genipa  caruto  de  la  Flore  équinoxiale. 
C.  Bauhin  avoit  déjà  annoncé  cette  concordance  du  xagua 
d'Oviédo  et  du  genipa  de  Thévet.  (J.) 

XAHAER,SCHAIR.(Bo£.)Daléchamps  cite  ces  noms  arabes 
de  l'orge,  qui  est  le  schœir  de  Forskal.  (J.) 

XAHUALI.  (Bot.)  Marcgrave  croit  que  cet  arbre,  ainsi 
nommé  dans  le  Mexique,  est  le  même  que  le  janipaba  du 
Brésil,  regardé  par  Linnaeus  comme  synonyme  de  son  genipa 
americana,  reporté  par  WiUdenow  au  genre  Gardénia.  Cepen- 
dant la  figure  donnée  par  Marcgrave  diffère  beaucoup  par 
les  feuilles  alternes,  dont  il  n'y  a  pas  d'exemple  dans  les  ru- 
biacées,  auxquelles  appartient  le  genipa.  (J.) 

XALAPA.  (Bot.)  Nom  mexicain  du  jalap  ,  convoWulus  ja- 
lapa.  (J.) 

XALCUANI.  (Ornith.)  Fernandez  donne  ce  nom,  qui  signi- 
fie avaleur  de  sable,  à  un  canard  du  Mexique.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

XALXALHUA.  (Erpét.)  Voyez  Xaxathua.  (H.  C.) 

XALXOCOTL.  (Bot.)  Nom  mexicain  du  goyavier,  psidium  , 
cité  par  Hernandez.  (  J.  ) 

XAMIN.  (Bot.)  Nom  arabe  de  la  nielle  cultivée,  selon 
Tabernajmontanus.  (Lem.) 


XAN  iêi 

XAN-CHU-YU.  (Bot.)  Nom  chinois  du  varronia  sînensis , 
Lour. ,  dont  les  baies  sont  données  comme  astringentes  et 
céphaliques.   (Lem.) 

XAN-MO.  (Bot.)  Grand  arbre  de  la  Chine,  et  de  la  fa- 
mille des  conifères  ,  qui  est  commun  aux  environs  de  Canton. 
Loureiro  l'avoit  pris  pour  notre  sapin,  mais  c'est  une  espèce 
différente  ,  figurée  dans  l'herbier  d'Amboine  de  Rumph 
(pi.  2,  tab.  57) ,  sous  le  nom  de  dammara  alba.  (  Lem.) 

XAN-PE-XU.  (Bot.)  Espèce  de  ricin  ,  qui  croît  en  Chine  : 
c'est  le  ricinus  apelta,  Loureiro  ,  différent  du  ricinus  lanarius, 
Linn* ,  par  ses  feuilles,  qui  ne  sont  ni  peltées  ni  sinueuses  sur 
les  bords,  mais  en  forme  d'entonnoir,  à  bord  très-entier.  (Lem.) 

XANT.  (Ichthyol.)  Voyez  Sand-Barsch.  (H.  C.) 

XANTHE.  (Bot.)  Schreber  avoit  substitué  ce  nom  générique 
à  celui  du  quapoya  d'Aublet,  reporté  à  la  famille  des  gutti- 
fères.  (  J.  ) 

XANTHIUM.  (Bot.)  Voyez  notre  article  Lampourde  (  tom. 
XXV,  pag.  ig5),  qu'on  peut  considérer  comme  une  disser- 
tation sur  les  Ambrosiées.  On  y  trouve  une  description  neuve 
et  trés-détaillée  des  caractères  du  genre  Xanthium,  l'analyse 
historique  et  critique  des  observations  et  des  opinions  des 
botanistes  sur  ce  genre  et  sur  les  autres  Ambrosiées,  notre 
système  sur  la  structure  des  calathides  femelles  de  VAmbrosia, 
la  proposition  de  trois  systèmes  sur  la  structure  du  Xanthium, 
des  observations  particulières  sur  le  Xanthium,  l'analyse  com- 
parative des  quatre  genres  Xanthium,  Franseria,  Ambrosia, 
Iva,  enfin  des  renvois  à  plusieurs  articles  offrant  le  complé- 
ment des  notions  qu'on  peut  désirer  acquérir  sur  le  sujet 
dont  il  s'agit.   (H.  Cass.) 

XANTHO.  (Crust.)  Genre  de  crustacés  décapodes  brachyures, 
fondé  par  le  docteur  Leach ,  et  que  nous  avons  décrit  à 
l'article  Malacostracés,  tom.  XXVIII ,  pag.  228,  de  ce  Dic- 
tionnaire. (Desm.  ) 

XANTHO.  (Chétopod.)  Nom  donné  par  M.  Dutrochet  à  un 
genre  de  Chétopodes  qui  correspond  à  celui  que  M.  Oken 
a  nommé  Dero ,  et  qui  a  pour  type  le  nais  digitata  de  Muller. 
Voyez  Naïde.   (Desm.) 

XANTHOCEPHALUM.  (Bot.)  Willdenow  a  proposé,  en 
1807  ,   dans  les  Mémoires   de  la  société  des   naturalistes  de 


XAN 

Berlin  ,  un  genre  Xanthocephalum ,  qu'il  a,  suivant  son  usage, 
très-brièvement  caractérisé,  en  ces  termes  :  Calix  imbricatus 
ovatus;  pappus  marginalus  lacerus;  receptaculum  nudum.  L'auteur 
ajoute  que  c'est  un  genre  de  la  Syngénésie  frustranée ,  voisin 
du  Zoégea.  Il  paroit  que  l'unique  espèce  (Xanlh.  centaurioides) 
sur  laquelle  "VVilldenow  avoit  établi  ce  genre,  existoit  alors 
dansl'herbierdeMM.  de  HumboldtetBonpland;maisM.Kunth 
déclare  (Nov.  gen.  et  sp.,  tom.  4,  pag.  5 12)  qu'elle  ne  s'y 
retrouve  plus.  On  sent  bien  qu'il  nous  est  impossible,  d'après 
une  description  telle  que  celle  de  Willdenow,  de  déterminer 
avec  quelque  assurance  la  place  qu'il  convient  d'assigner  au 
Xanthocephalum  dans  notre  classification  naturelle  des  Sy- 
nanthérées.  Cependant  nous  avons  hasardé  de  le  rapporter 
avec  doute  à  la  tribu  des  Vernoniées,  à  la  section  des  Ver- 
noniées- Prototypes,  et  à  la  sous -section  des  Ethuliées,  dans 
laquelle  nous  l'avons  placé  entre  le  Sparganophorus  et  le  Sto- 
kesia  (voyez  notre  tableau  des  Vernoniées,  tom.  LVII ,  pag.  3/jo). 
Le  clinànlhe  nu  et  l'aigrette  stéphanoïde  nous  persuadent 
que  la  plante  en  question  n'est  pas  une  vraie  Centauriée, 
quoiqu'elle  en  ait  probablement  l'apparence.  Elle  pourroit 
donc  être  voisine  du  Stokesia ,  qui  ressemble  aussi  beaucoup 
extérieurement  à  une  Centauriée,  niais  qui  est  uneVernoniée 
indubitable.  L'attribution  du  Xanthocephalum  à  la  syngénésie 
frustranée  indique  une  couronne  de  fleurs  neutres  :  mais 
Willdenow,  qui  n'y  regardait  pas  de  très- près,  était  bien 
capable  de  prendre  pour  une  couronne  de  fleurs  neutres  le 
rang  marginal  ou  extérieur  des  fleurs  hermaphrodites,  si  ces 
fleurs  sont  construites  comme  celles  du  Stokesia  (tom.  LI , 
pag.  64).  Un  doute  plus  grave  nous  est  suggéré  par  le  nom  de 
Xanthocephalum  ,  qui  indique  que  les  fleurs  sont  jaunes,  cou- 
leur tout-à-fait  insolite  chez  les  Vernoniées-Prototypes  ;mais 
la  vraie  couleur  des  fleurs  étoit  peut-être  altérée  sur  l'échan- 
tillon sec  très-légèrement  examiné  par  Willdenow.  Nous 
avons  no  us-même  ,  malgré  toutes  nos  scrupuleuses  précautions , 
commis  très-souvent  de  ces  erreurs,  qui  sont  inévitables  quand 
on  observe  des  plantes  sèches.  (H.  Cass.) 

XANTHOCHYMUS.  (Bot.)  Ce  genre  est  très-peu  connu.  Il 
a  été  établi  par  Roxburg  (  Corom. ,  2  ,  tab.  96 ,  pour  une  plante 
tinctoriale  (zanthochj'mus  tinctorius) ,  arbre  qui  se  distingue 


XAN  io3 

par  ses  fleurs  composées  d'un  calice  à  cinq  folioles;  cinq  pé- 
tales; cinq  nectaires;  les  étamines  polyadelphes ,  distribuées 
en  cinq  paquets.  Le  fruit  est  une  pomme  d'une  à  cinq  se- 
mences. Cette  plante  croit  au  Coromandel.  (Polr.  ) 

XANTHOCOMA.  {Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
de  la  famille  des  composées  ,  de  l'ordre  des  radiées  apparte- 
nant à  la  syngénésie  polygamie  superflue  de  Linnœus,  offrant 
l>our  caractère  essentiel  :  Un  calice  hémisphérique,  composé 
de  plusieurs  folioles  imbriquées,  oblongues,  srarieuses  ;  les 
extérieures  plus  courtes;  le  réceptacle  plan  ,  alvéolé;  les  al- 
véoles laciuiées  et  scarieuses  à  leur  bord  ;  des  fleurs  radiées; 
les  fleurons  du  centre  nombreux,  hermaphrodites;  les  demi- 
fleurons  de  la  circonférence  femelles  ;  cinq  étamines  syngé- 
nèses  ;  les  anthères  nues  à  leur  base  ;  les  semences  non  aigrettées. 
Le  principal  caractère  de  ce  genre,  établi  par  M.  Kunth , 
consiste  dans  les  semences  privées  d'aigrettes.  Son  nom  est  com- 
posé de  deux  mots  grecs,  £atrô»  (jlava) ,  jaune,  et  xojjlh  (coma), 
chevelure.  Il  ne  renferme  jusqu'alors  qu'une  seule  espèce. 

Xanthocoma  a  tige  courte;  Xanlhoeoma  humilis,  Kunth,  in 
Humb.  et  Bonpl. ,  Nov.  gen. ,  vol.  4  ,  p.  3 1 1  ,  tab.  412.  Cette 
plante  a  des  racines  fibreuses,  des  tiges  presque  simples,  ra- 
massées en  gazon,  diffuses,  couchées  et  ascendantes,  quelque- 
fois prolifères,  longues  de  deux  ou  trois  pouces,  glabres  et 
cylindriques.  Les  feuilles  radicales  sont  étroites ,  lancéolées, 
linéaires ,  planes ,  glabres  ,  entières ,  rétrécies  en  pétiole  à  leur 
base;  celles  des  tiges  alternes,  sessiles,  linéaires- lancéolées , 
aiguës  ,  longues  d'environ  trois  lignes.  Les  fleurs  sont  soli- 
taires à  l'extrémité  de  chaque  tige,  de  la  grandeur  de  celles  de 
la  pâquerette  annuelle,  d'une  belle  couleur  jaune.  Leur  ca- 
lice ou  involucre  est  glabre  ,  hémisphérique  ,  composé  d'en- 
viron quarante  folioles  imbriquées,  oblongues  ,  aiguës,  dia- 
phanes à  leurs  bords,  verdàtres  au  sommet;  les  fleurons  du 
disque  hermaphrodites,  glabres,  tubulés,  un  peu  élargis  à 
iiur  orilice,  terminés  par  cinq  dents  ovales,  un  peu  obtuses; 
les  demi-fleurons  de  la  circonférence  en  tube  alongé,  termi- 
nés par  une  languette  plane  ,  oblongue  ,  lancéolée  ,  à  trois 
dents  courtes;  les  anthères  nues  à  leur  base,  terminées  par 
des  appendices  diaphanes,  ovales,  oblongs,  obtus.  L'ovaire 
<  unéiforme,  alongé,  nu  au  sommet;  le  style  glabre,-  le  stig- 


104  XAN 

mate  à  deux  divisions  étalées,  un  peu  dilatées  au  sommet. 
Les  semences  n'ont  pas  été  observées.  Cette  plante  croît  au 
Mexique,  dans  les  terrains  humides.  (Poir.) 

XA1STH0L1NE.  (Bot.)  Voyez  Santoline.  (Lem.) 

XAMHOLINE,  Xantholinus.  (Entom.  )  Nom  donné  par 
Dahlà  un  petit  genre  de  coléoptères  brachélytres ,  qui  com- 
prend de  petites  espèces  de  staphylins,  dont  les  tarses  anté- 
rieurs ne  sont  point  dilatés.  (CD.) 

XANTHOPHANEA.  (Bot.)  Un  des  noms  anciens  du  side- 
riLis,  cité  par  Ruellius  et  Mentzel.  (J.  ) 

XANTHOPHYLLUM.(Bof.)Genre de l'octandrie monogynie  , 
établi  par  Rudge,  et  qui  appartient  à  la  famille  des  cappa- 
ridées,  selon  Curt  Sprengel.  Il  offre  pour  caractères  :  un 
calice  de  cinq  sépales  ;  une  corolle  papiiionacée  (ce  qui 
annonce  de  l'analogie  avec  les  légumineuses);  huit  étamines  , 
insérées  à  la  base  des  pétales  et  sur  le  réceptacle;  une  baie 
monosperme,  stipitée. 

Deux  espèces  des  Indes  orientales  composent  ce  genre  ; 
ce  sont  :  le  xanthophillum  vires c e ns  ,  Rudg. ,  Curt  Spreng. ,  2. 
pag.  219,  dont  les  feuilles  n'offrent  point  de  glandes,  et  dont 
les  panicules  sont  interfoliées  et  les  germes  tétraspermes. 

Le  xanlhoph.  Jlavescens ,  Rudg. ,  Curt  Spreng. ,  loc.  cit. ,  dont 
les  feuilles  ont  deux  glandes  à  la  base  ,  dont  les  panicules  sont 
axillaires,  et  qui  a  les  germes  à  huit  ou  dix  graines  :  il  est 
du  Bengale.  (Lem.) 

XANTHOPHYTUM.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  monopétalées,  régulières,  delà  famille  des 
rubiacées,  de  lapentandrie  monogynie  de  Linnseus,  offrant  pour 
caractère  essentiel:  Un  calice  persistant,  à  quatre  ou  cinq 
divisions  :  une  corolle  infundibuli forme;  le  tube  court,  velu 
à  son  orifice:  le  limbe  étalé,  à  quatre  ou  cinq  divisions; 
quatre  ou  cinq  ëiamines  saillantes  ;  les  filamens  connivens  . 
insérés  à  l'orifice  de  la  corolle;  un  ovaire  inférieur,  un  style 
presque  en  massue,  traversant  le  disque  de  l'ovaire;  un  stig- 
mate épais,  bâillant,  à  deux  lobes;  un  drupe  à  deux  lobes, 
couronné  par  le  calice  ,  qui  se  divise  en  deux  coques  ou  deux 
loges  polyspermes,  au  milieu  desquelles  est  placé  un  récep- 
tacle saillant;  les  semences  petites  ,  anguleuses. 

Xanthophytcm  ugneox  ;  Xanthophytumfruticulosum,  Blume. 


XAN  io5 

FIot.  jav.,  fasc.  16,  pag.  989.  Arbrisseau  très-médiocrement 
rameux,  garni  de  feuilles  opposées,  oblongues- lancéolées  , 
glabres  en  dessus,  un  peu  velues  en  dessous,  accompagnées 
de  deux  stipules  grandes  ,  bifides  et  caduques  ;  les  pédoncules 
sont  situés  dans  l'aisselle  des  feuilles,  trichotomes,  chargés 
de  plusieurs  fleurs  variables  dans  le  nombre  de  leurs  parties. 
Cette  plante  croît  sur  les  montagnes,  parmi  les  broussailles, 
à  File  de  Java.  Elle  fleurit  en  tout  temps.  (Poir.) 

XANTHORNUS.  (Ornith.)  Nom  générique  des  carouges , 
suivant  Brisson  et  Illiger.  Voyez  Troupiale.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

XANTHORRFLEA.  (Bot.)  Genre  déplantes  monocotylédo- 
nes,  à  fleurs  incomplètes,  polypétalées  ,  delà  famille  des  aspho- 
délées,  de  Vhexandrie  monogynie  deLinnaeus,  offrant  pour  ca- 
ractère essentiel  :  Point  de  calice;  une  corolle  persistante,  à 
six  pétales;  six  étamines;  un  ovaire  supérieur;  un  style;  une 
capsule  à  trois  faces;  deux  semences  comprimées,  bordées  à 
leur  contour. 

Ce  genre  est  composé  d'arbustes  exotiques  à  l'Europe,  d'où 
découle  une  résine  jaunâtre.  Les  feuilles  sont  simples,  à  trois 
faces.  La  hampe  est  très-longue  et  terminée  par  un  chaton  écail- 
leux,  composé  de  plusieurs  fleurs,  dont  quelques-unes  avortent. 

Xanthorrh^a  en  arbre;  Xanthorriiœa  arborea,  Rob.  Brown, 
JVov.  Holl. ,  1,  pag.  288.  Cette  plante  a  une  tige  arbores- 
cente. Ses  feuilles  sont  simples,  à  deux  tranchans,  puis  tri- 
gones  au-delà  de  leur  milieu  ,  striées  à  leur  face  supérieure. 
Les  fleurs  sont  réunies  en  un  chaton  très-long  ,  presque  de  la 
même  longueur  que  la  hampe,  garni  de  bractées  très-gla- 
bres, ainsi  que  la  corolle.  Cette  plante  croît  à  la  Nouvelle- 
Hollande,  ainsi  que  les  suivantes.  Le  xanthorriiœa  australis , 
Rob.  Brown  ,  loc.  cit. ,  a  une  tige  ligneuse  ;  des  feuilles  à 
deux  tranchans  dans  toute  leur  longueur;  les  fleurs  réunies 
en  un  chaton  beaucoup  plus  long  que  les  hampes;  les  brac- 
tées alongées.  Dans  le  xanthorrhœa  hastilc,  Rob.  Brown  ,  loc.  cit., 
la  tige  est  très-courte  ;  les  feuilles  sont  à  deux  tranchans  dans 
toute  leur  longueur;  la  hampe  très-longue  l'est  beaucoup  plus 
que  le  chaton  ,  qui  est  d'un  pied  et  demi  ;  les  bractées  sont 
tomenteuses  au  sommet,  ainsi  que  les  pétales  extérieurs.  Le 
xanthorriiœa  média,  Rob.  Brown,  toc.  cit.,  a  la  tige  courte; 
les  feuilles  a  deux  tranchans  ;  la  hampe  très-longue  ,  souvent 


»o6  XAN 

plus  que  le  chaton  ,  d'un  pied  et  demi  ;  les  bractées  et  la  co- 
rolle glabres. 

Xanthorrh^a  petite;  Xanthorrhœa  minor ,  Rob.  Brown , 
loc.  cit.  Celte  espèce  est  privée  de  tige;  ses  feuilles  sont  tri- 
gones,  planes  en  devant,  un  peu  concaves  au-delà  de  leur 
milieu.  Les  fleurs  sont  réunies  en  un  chaton  de  quatre  ou 
huit  pouces,  plusieurs  fois  plus  long  que  la  hampe;  les  brac- 
téesàpeine  plus  longues  que  les  Heurs. Toutes,  ainsi  que  les  co- 
rolles, sontparfaiteinentglabres.  Le  xanthorrhœabracteata,  Rob. 
Brown  ,  loc.  cit. ,  est  également  dépourvu  de  tige.  Ses  feuilles 
sont  trigones,  un  peu  saillantes  en  dessous  au-delà  de  leur 
milieu,  et  concaves  en  dessus.  Le  chaton,  long  de  trois  ou  six 
pouces,  est  plusieurs  fois  plus  long  que  la  hampe;  les  bractées, 
qui  soutiennent  les  faisceaux  de  fleurs,  sont  deux  et  trois  fois 
plus  longues  que  la  fleur,  lancéolées,  étalées,  très- glabres, 
ainsi  que  les  corolles.  Toutes  ces  plantes  croissent  à  la  Nou- 
velle-Hollande. (Poir.) 

XANTHORRHIZA.  (Bot.)  Voyez  Zanthorrhtza.  (J.) 

XANTHOSIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à 
fleurs  complètes,  polypétalées  ,  de  la  pentandrie  digjnie  de 
Linnaeus  ,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  à  deux 
folioles,  accompagné  de  deux  bractées  subulées  ;  une  corolle 
à  cinq  pétales;  cinq  étamines  opposées  aux  pétales;  deux 
appendices  ovales  ;  un  ovaire  inférieur,  strié,  qui  se  partage 
en  deux,  surmonté  de  deux  glandes;  deux  styles  velus. 

Xanthosta  velue  :  Xanthosia  pilosa,  Rudg. ,  Trans.  linn. , 
io  ,  tab.  22  ,  fjg.  i  ;  Poir.,  M.  gen.,  suppl.,  tab.  933.  Arbris- 
seau à  tige  droite,  grêle,  velue,  ramifiée,  garnie  de  feuilles 
alternes,  pétiolées,  presque  lancéolées,  longues  d'environ  un 
pouce,  pileuses  en  dessous,  sinuées  à  leurs  bords,  obtuses  au 
sommet  ;  les  pétioles  sont  courts  ;  les  fleurs  sont  uniques  ou  en 
petit  nombre ,  sessiles  et  axillaires.  Le  calice  est  à  deux  folioles 
en  ovale  renversé  ,  glabres  ,  pluslongucsquela  corolle  ,  accom- 
pagné de  deux  bractées  subulées,  couvertes  de  poils  longs  et 
touffus;  les  cinq  filamenssont  de  la  longueur  des  pétales  ;  les  an- 
thères réniformes,  à  deux  loges;  l'ovaire  est  inférieur,  ovale, 
strié,  se  partage  en  deux,  et  est  surmonté  par  deux  styles 
pileux;  les  stigmates  sont  simples.  Cette  plante  croît  au  port 
Jaokson,  à  la  Nouvelle -Hollande.  (Poir.) 


XFX  Î07 

XANTHURUS.  (Ichthyol.)  Voyez  Léiostome.  (H.  C.  ) 

XANTHUS  ou  XANTHION. (Af in.)  La  couleur  jaune  fauve 
ou  plutôt  blonde  qu'indique  le  nom  de  cette  pierre  ,  les  rap- 
ports que  Théophraste  établit  entre  elle  et  l'hématite  ,  en  la 
plaçant  à  côté  de  ce  minerai  de  fer,  et  ce  que  dit  Hill  dans  ses 
Notes  sur  Théophraste,  qu'elle  devenoit  rouge  au  feu,  peuvent 
faire  présumer  que  c'étoit  un  minerai  de  fer  carbonate,  presque 
compacte  et  d'un  blond  pâle.  On  sait  que  ces  minerais  pren- 
nent parla  calcination  une  couleur  rouge-brun,  absolument 
semblable  à  celle  de  certaines  hématites.  (  B.) 

XAN-T1M-HIAM.  (Bot.)  Nom  du  giroflier,  en  Chine.  (Lem.) 

XAN-TU.  (Bot.)  Espèce  de  laitron  ,  sonchus ,  en  Chine,  sui- 
vant Loureiro  ;  ce  seroit  le  sonchus  sibiricus.  (Lem.) 

XAN-YO.  (Bot.)  En  Chine  on  appelle  ainsi  l'igname  à 
feuilles  opposées,  de  Linné.  (Lem.) 

XANZER. (tfof  .)Nom  arabe  du  lithymale,cité  parDaléchamps. 
Rucllius  l'écrit  causer  ou  xauxer ,  ainsi  que  Mentzel  :  c'est  peut- 
être  Veuphorbia  esula  ,  sanseb  des  Arabes,  cité  par  Forskal.  (J.) 

XARA,  XARGUNA,  XARON.  (Bot.)  Une  espèce  de  ciste 
porte  ces  différens  noms  dans  divers  lieux  de  l'Espagne,  sui- 
vant Clusius.  (J.) 

XARA  PISSA.  (Bot.)  Nom  de  la  verveine  odorante,  selon 
M.  Bosc;  sans  doute  dans  son  pays  natal.  (Lem.) 

XA-SANG  des  Cochinchinois  et  XANHOAN  de  la  Chine. 
(Bot.)  Ce  sont  les  noms  de  Vathamantha  chinensis  ,  Linn.  ; 
ombeliifère  dont  on  regarde  les  graines  comme  résolutives, 
diurétiques  et  emménagogues.  (Lem.) 

XAXATHUA.  (Erpct.)  Un  des  noms  mexicains  du  boaaboma. 
Voyez  Boa.  (H.  C.) 

XAXBÈS  ou  XAXABÈS.  (Ornith.)  Oviédo  a  décrit  sous  ce 
nom  le  perroquet  sassebé.  (  Ch.  D.  et  L.) 

XE  ou  SE.  (Mamm.)  Ce  nom,  qui  signifie  odeur,  est  donné 
par  les  Chinois  au  chevrotain  musc .  qu'ils  appellent  aussi 
xerchiam.  (  Desm.) 

XEBET.  (Bot.)  Voyez  Jebet.  (J.) 

XE-CAN.  (Bot.)  C'est  en  Chine  Vixia  chinensis  ou  le  lelam- 
canda  chinensis  de  M.  De  Candolle.  (Lem.) 

XE-CHAM-PU.  (Bot.)  Les  Chinois  nomment  ainsi  Yacorus 
calamus.  (Lem.) 


lo8  XEC 

XE-CHOAN.  (Bot.)  Nom  chinois  de  Vixia  lelam-canda.Voyei 
Xacan.  (Lem.) 

XE-HO.  (Bot.)  C'est  en  Chine  le  nom  du  ceraja  simplicissima 
de  Loureiro.  (Lem.) 

XE-HU-YU.  (Bot.)  Nom  chinois  de  la  coriandre,  selon 
Loureiro.  (  Lem.) 

XELEON.  (Bot.  )  Nom  que  l'on  croit  avoir  été  donné  à 
Yhyosciamus  ou  jusquiame  par  Pythagore.  (Lem.) 

XE-LIN-TSU.  (Bot. )  Veuclea  herbacea  de  Loureiro  porte 
ce  nom  en  Chine.  (Lem.) 

XENG-CON-THAN.(fio£.)Sous-arbrisseau  grimpant,  qui  croît 
aux  environs  de  Canton  :  c'est  le  campylus  de  Loureiro.  (Lem.) 

XENJE,  Xenia.  (Zoophyt.)  Division  générique  établie  par 
M.  Savigny,  dans  ses  Mémoires,  sur  les  animaux  sans  ver- 
tèbres, pour  quelques  espèces  d'alcyons  dans  lesquels  les  polypes 
à  huit  tentacules,  pinnés  comme  dans  toute  la  famille,  sont 
cylindriques  ,  non  rétractiles  (ce  qui  est  douteux) ,  fascicules 
et  ramassés  au  sommet  des  rameaux  courts  de  tiges  épaisses, 
naissant  d'une  base  rampante,  formant  le  corps  commun. 

M.  de  Lamarck  a  adopté  ce  genre  ,  qui  est  cependant  à  peine 
distinct  de  ses  lobulaires:  il  en  définit  deux  espèces. 

La  X.  bleue  (X.  umbellata,  Savigny),  chez  laquelle  les  om- 
belles des  polypes  sont  d'un  bleu  foncé  en  dessus  et  glauques 
en  dessous;  les  tentacules  des  animaux  étant  longs  et  profon- 
dément pectines. 

Elle  habite  la  mer  Rouge. 

La  X.  pourpre  (X.  purpurea;  Alcyonium  Jloridum ,  Esper. , 
Suppl.,  2,  p.  49,  t.  16),  dont  les  polypes  sont  pourprés,  réu- 
nis en  fascicules  globuleux ,  extrêmement  nombreux  sur  des 
rameaux  comprimés  et  divergens. 

Patrie  inconnue.  (DeB.) 

XÉNOCARPE ,  Xenocarpus.  (  Bot.  )  Ce  nouveau  genre  de 
plantes,  que  nous  proposons,  appartient  à  l'ordre  des  Sy- 
nanthérées,  à  notre  tribu  naturelle  des  Sénécionées,  et  à  la 
section  des  Sénécionées -Prototypes,  dans  laquelle  nous  le 
plaçons  entre  les  deux  genres  Jacobœa  et  Sclerobasis.  (Voyez 
notre  tableau  des  Sénécionées,  tom.  XLVIII,  pag.  446.) 

Voici  les  caractères  du  genre  Xenocarpus. 

Calathide  radiée  :  disque  multiflore,  régulariflore ,  andro- 


XEN  100 

gyniflore  ;  couronne  unisériée ,  octoflore ,  liguliflore,  fémi- 
niflore.  Péricline  cylindracé,  inférieur  aux  fleurs  du  disque; 
formé,  i.°  d'environ  douze  squames  libres  jusqu'à  la  base,  uni- 
sériées ,  égales,  contiguës,  appliquées,  oblongues,  aiguës  au  som- 
met, foliacées,  à  bords  membraneux,  diaphanes,  recouverts;  2.° 
de  six  à  huit  squamules  surnuméraires,  appliquées .  lancéolées. 
Clinanthe  plan  ,  nu,  un  peu  fovéolé.  Ovaires  de  la  couronne 
pédicellulés,  oblongs,  très-manifestement obromprimés,  ayant 
les  deux  faces  (extérieure  et  intérieure)  presque  glabres,  et 
les  deux  arêtes  latérales  hérissées  de  poils  nombreux  et  char- 
nus; aigrette  blanche,  composée  de  squamellules  nombreuses, 
inégales,  filiformes,  très-barbellulées.  Ovaires  du  disque  sem- 
blables à  ceux  de  la  couronne  ,  si  ce  n'est  que  la  face  externe 
est  plus  convexe  et  plus  hispide.  Corolles  de  la  couronne  à 
languette  obovale ,  quadrinervée  ,  tridentée  au  sommet.  Co- 
rolles du  disque  glabres,  à  cinq  divisions. 

Nous  ne  connoissons  qu'une  seule  espèce  de  ce  genre. 

Xénocarpe  a  feuiixes  de  benoîte  :  Xenocarpus  geifolius  , 
H.  Cass. ;  Cineraria  geifolia,  Linn.,  Sp.pl.,  pag.  1242.  C'est 
une  plante  herbacée ,  un  peu  charnue,  basse,  très-rameuse, 
touffue,  à  tiges  pubescentes  ;  les  feuilles  sont  nombreuses, 
peu  distantes,  alternes,  munies  d'un  pétiole  très-long  et  ac- 
compagné à  sa  base  de  deux  oreillettes  stipuliformes  ;  leur 
limbe  est  arrondi,  presque  réniforme,  très-échaucré  à  sa  base, 
pubescent  sur  ses  deux  faces,  légèrement  lobé,  à  lobes  an- 
guleux ou  dentés  ;  les  calathides  sont  terminales  ,  pédonculées , 
un  peu  paniculées;  le  péricline  est  pubescent;  les  corolles 
sont  jaunes. 

Nous  avons  fait  cette  description  spécifique,  et  celle  des 
caractères  génériques,  sur  un  individu  vivant,  cultivé  au 
Jardin  du  Roi. 

Cette  plante  habite  le  cap  de  Bonne  -  Espérance ,  et  est, 
dit -on,  vivace  par  sa  racine;  d'autres  lui  attribuent  la  tige 
ligneuse.  Il  est  probable  qu'elle  est  tantôt  ligneuse,  tantôt 
herbacée  ,  suivant  les  circonstances  favorables  ou  défavora- 
bles à  sa  végétation.  C'est  ce  que  nous  avons  déjà  remarqué 
sur  plusieurs  Synanthérées  du  Cap. 

Notre  Xenocarpus  ayant  le  péricline  accompagné  à  sa  base 
de  six  à  huit  squamules  surnuméraires  très -manifestes,  ana- 


XEN 

logues  aux  bractées  squamiformes  du  pédoncule,  ne  peut  pas 
être  régulièrement  attribué  au  vrai  genre  Cineraria,  qui  est 
absolument  privé  de  squamules  (tom.  XLVIII,  pag.  464).  Il 
se  rapproche  donc  du  genre  Jacobœa ,  dont  il  est  pourtant  bien 
distinct,  ainsi  que  de  toutes  les  autres  Sénécionées,  parla  forme 
insolite  de  ses  ovaires,  qui  est  remarquable  surtout  dans  les 
fleurs  de  la  couronne.  Le  nom  de  Xenocarpus,  qui  signifie 
fruit  étrange  ou  extraordinaire,  fait  allusion  à  ce  caractère. 

Le  Cineraria  maritima  de  Linné  a  le  péricline  squamulé  : 
il  doit  donc  être  exclu  du  genre  Cineraria,  et  rapporté  au 
genre  Jacobœa.  (H.  Cass.) 

XENOCHLOA.  (Bot.)  Genre  de  graminées,  qui,  fonde 
par  Lichtenstein  ,  doit  prendre  place  entre  le  Gymnotrus 
et  YArundo,  et  est  surtout  voisin  de  ce  dernier.  Il  est  ca- 
ractérisé par  sa  glume  à  deux  valves,  qui  renferment  deux 
fleurs,  munies  chacune  d'une  balle  laineuse  à  la  base  et  à 
deux  valves.  Une  seule  espèce  de  ce  genre  est  connue;  c'est 
le  xenochha  arundinacea,  Romer.  Son  chaume  est  haut  de 
cinq  pieds;  ses  feuilles  sont  linéaires  et  roulées;  ses  fleurs 
sont  ramassées  en  panicule  fusiforme  :  elle  croît  au  cap  de 
Bonne  -  Espérance,  dans  les  terres  dites  Caranares,  sur  les 
bords  des  torrens.  (Lem.  ) 

XENODOCHUS.  {Bot.  )  Schlechtendal  a  donné  ce  nom  à 
un  genre  qu'il  place  parmi  les  champignons.  Il  le  définit 
ainsi  :  Filamens  simples  ,  courts ,  composés  d'articulations  glo- 
buleuses ,  contenant  les  sporidies  à  leur  intérieur. 

Le  xenodochus  carbonarius ,  Schlecht.  (Linnœa,  Avril,  2  35), 
est  la  seule  espèce  de  ce  genre.  Elle  forme  de  petites  touffes 
noires  sur  les  feuilles  et  les  pétioles  du  sanguisorba  ojficinalis , 
Linn.  Elle  a  été  découverte  en  Westphalie. 

Ce  champignon,  qui  ressemble  à  des  poils  ,  pourroit  peut- 
être  ne  pas  appartenir  à  lacryptogamie.  M.  Raspail,  auteur  de 
l'article  n.°  288,  inséré  dans  le  Bulletin  des  sciences  natu- 
relles (Novembre  1826,  p.  335),  est  porté  à  considérer  les 
filamens  du  Xenodochus  comme  de  simples  poils  articulés, 
comme  ceux  qui  naissent  sur  les  points  d'un  végétal  ou  de 
quelques  déformations,  et  s'exprime  ainsi  au  sujet  de  cette 
plante  :  «  M.  Schlechtendal  a  joint  à  la  description  la  figure 
*  de  ce  qu'il  nomme  Jlocci,  et  nous  n'hésitons  plus  à  déclarer 


XEN  m 

'c  que  le  Xenodochus n'est  dû  qu'à  des  filets  semblables  à  ceux 
«  qu'on  trouve  si  communément  sur  le  sonchus ,  et  que  Guet- 
ce  tard  nommoit  des  filets  en  chapelet.  La  figure  en  a  été  donnée 
«  par  ce  dernier  (Observ.  sur  les  plantes,  1  ,  fig.  7  et  8  ).  Or. 
K  ces  filets  n'ont  jamais  été  considérés  comme  des  cryptoga- 
«  mes.  »  (  Lem.  ) 

XENOPOMA.  (Bot.)  Genre  de  la  didynamie  gymnospermie, 
fondé  par  Willdenow,  adopté  par  Curt  Sprengel,  et  qui  se 
place  près  de  VHemiphraga  de  Sprengel,  et  le  Josephinia  de 
Ventenat.  Ses  caractères  sont  :  calice  double,  l'extérieur 
inférieur,  tubuleux,  à  cinq  dents;  l'intérieur  supérieur,  à 
cinq  divisions  ciliées  ;  corolle  denticulée,  à  tube  cylindrique  , 
à  gorge  ample;  limbe  des  deux  tiers;  étamines  contenues 
dans  la  corolle;  stigmates  bifides;   une  baie? 

Le  renopoma  obovatum,  Willd. ,  Spreng. ,  9  ,  pag.  767  ,  paroît 
être  de  la  Chine  :  c'est  un  arbrisseau  aromatique,  à  rameaux 
quadrangulaires,  rudes,  à  feuilles  obovales-oblongues ,  pres- 
que glabres,  à  fleurs  axillaires,  très-courtement  pédoncu- 
lées  et  blanches. 

M.  Fortin  a  proposé  l'infusion  des  feuilles  de  cette  plante 
pour  remplacer  le  thé;  mais  ses  essais  pour  en  propager 
l'usage  ont  été  infructueux.  (Lem.) 

XENOPS-  (Ornith.)  Nom  générique  latin,  proposé  par  Illi- 
ger  pour  le  genre  Sittine.  Voyez  ce  mot.  (  Ch.  D.  et  L.) 

XENOS.  (Enlonu)  Rossi  d'abord  (dans  le  tome  2  de  la  Faune 
d'Etrurie)  et  ensuite  M.  Kirby  ont  décrit  sous  ce  nom,  ce 
dernier  dans  un  mémoire  publié  parmi  ceux  des  Transactions 
de  la  Société  linnéenne  de  Londres,  tome  1 1  ,  un  genre  d'in- 
sectes parasites  très-singuliers,  dont  il  a  fait,  avec  un  autre 
genre  voisin  ,  qu'il  nomme  Stjlops ,  un  ordre  particulier,  qu'il 
a  désigné  sous  le  nom  de  Strepsiptères  ,  qui  signifie  ailes  tordues; 
ordre  que  M.  Latreille  a  aussi  adopté,  mais  en  lui  substituant 
le  nom  de  Rhipiptèrcs,  qui, selon  lui,  fait  mieux  comprendre 
la  disposition  des  ailes,  qui  sont  pliées  en  éventail. 

Ces  deux  genres  ou  cet  ordre  se  rapproche  de  celui  des 
hyménoptères  par  la  forme  des  parties  de  la  bouche,  et  des 
diptères  par  le  nombre  des  ailes. 

Ces  insectes  se  développent  sous  forme  de  larves,  à  la  ma- 
nière des  oestres,  mais  sous  les  anneaux  de  l'abdomen  des  hy- 


112  XEM 

ménoptères,  en  particulier  des  guêpes.  La  nymphe  y  reste  même 
dans  une  sorte  de  tumeur,  qu'elle  produit.  Les  xénos  diffèrent 
des  stylops  par  la  disposition  des  antennes,  dont  la  branche 
extérieure  n'est  point  composée  de  plusieurs  articles. 

M.  Jurine  a  publié  un  mémoire  particulier  sur  cet  insecte, 
parmi  ceux  de  l'Académie  royale  des  sciences  de  Turin.  Il  le 
regarde  comme  une  espèce  de  diptère. 

On  a  décrit  deux  espèces  de  xénos.  L'une  a  été  trouvée  dans 
le  corps  des  guêpes  (vespa  gallica),  et  M.  Jurine  a  observé 
jusqu'à  six  larves  dans  un  seul  individu.  L'autre  espèce  a  été 
reconnue  par  M.  Peck  dans  l'abdomen  d'une  autre  espèce  du 
même  genre  de  l'Amérique  du  Nord  (vespa  fucata).  Voyez 
Rhipiptères  et  Strepsiptères.  (  C.  D.  ) 

XENTERL  (Ornith.)  Nom  de  l'épervier  en  grec  moderne, 
suivant  Sonnini.  (Ch.  D.  et  L.) 

XÉRANTHEME,  Xeranthemum.  (Bot.)  Ce  genre  de  plantes 
appartient  à  l'ordre  des  Synanthérées,  à  notre  tribu  naturelle 
des  Carlinées  ,  et  à  la  section  des  Carlinées  -Xéranthémées ,  au 
commencement  de  laquelle  nous  l'avons  placé,  et  où  il  est 
voisin  des  genres  Xeroloma,  Chardinia,  Sicbera.  (Voyez  notre 
tableau  des  Carlinées,  tom.  XLVII ,  pag.  497  et  5o2.) 

Voici  les  caractères  du  genre  Xeranthemum,  tels  que  nous 
les  avons  observés  sur  les  deux  espèces  (ornatum  et  incomp- 
tum)  qui  le  composent. 

Calathide  discoïde  :  disque  multiflore,  régulariflore ,  an- 
drogyniflore  ;  couronne  unisériée  ,  interrompue,  pauciflore  . 
biliguliflore,  neutriflore.  Péricline  radié,  très-supérieur  aux 
fleurs,  formé  desquames  nombreuses,  inégales,  plurisériées , 
régulièrement  imbriquées,  graduellement  étagées,  appliquées, 
coriaces,  vertes,  occultes  :  les  extérieures  nulles  ou  presque 
nulles,  mais  surmontées  d'un  grand  appendice  inappliqué  ou 
lâchement  appliqué,  ovale  ou  arrondi,  scarieux ,  incolore, 
presque  diaphane  ,  muni  d'une  nervure  médiaire  qui  se  pro- 
longe au  sommet  en  une  petite  pointe  ou  spinule;  les  inter- 
médiaires graduellement  plus  grandes,  arrondies,  searieuses 
sur  les  bords,  surmontées  d'un  appendice  analogue  à  celui 
des  squames  extérieures  et  décurrent  sur  les  bords  de  la 
squame  qui  le  porte  ;  les  intérieures  (correspondant  chacune 
à  une  fleur  marginale)  oblongues,  surmontées  d'un  très-grand 


XER  n3 

appendice  étalé,  radiant,  elliptique,  oblong ,  ou  lancéolé, 
subscarieux,  multinervé,  opaque ,  pétaloïde,  coloré  pendant 
la  fleuraison,  redressé,  décoloré  et  brunissant  après  la  fleu- 
raison.  Clinanthe  plan,  garni  de  fimbrilles  squamelliformes, 
c'est-à-dire,  d'appendices  plus  nombreux  que  les  fleurs  et 
irrégulièrement  disposés  autour  d'elles,  plus  ou  moins  iné- 
gaux entre  eux,  supérieurs,  égaux  ou  inférieurs  aux  fleurs 
(suivant  l'âge  de  celles-ci,  qui  grandissent  par  l'ovaire), 
libres  ou  entregreffés  à  la  base ,  laminés,  scarieux,  blancs, 
linéaires-subulés,  ordinairement  plus  ou  moins  carénés  sur 
leur  face  externe.  Fleurs  du  disque:  Ovaire  obovoïde-oblong, 
peu  ou  point  aplati,  hérissé  de  longs  poils  biapiculés ,  muni 
d'un  bourrelet  basilaire  glabre,  cartilagineux,  dimidié-exté- 
rieur ,  onguiforme;  aigrette  composée  de  cinq  squamellules 
unisériées,  contiguës ,  libres,  inégales,  ayant  une  partie  in- 
férieure large,  paléiforme ,  membraneuse,  ovale,  glabre, 
et  une  partie  supérieure  étroite,  linéaire  et  finement  denti- 
culée  sur  les  bords,  ou  filiforme  et  barbellulée.  Corolle  arti- 
culée sur  l'ovaire  et  facilement  séparable,  glabre;  à  partie 
inférieure  (tube?)  ovoïde- cylindracée ,  comme  enflée,  très- 
large,  très-épaisse,  charnue,  verte  inférieurement,  colorée 
supérieurement;  à  partie  supérieure  (limbe?)  étroite,  cy- 
lindracée, membraneuse,  colorée,  divisée  supérieurement, 
par  des  incisions  égales,  en  cinq  lobes  égaux,  dressés,  aigus. 
Étamines  à  filets  laminés,  larges,  uninervés,  très-glabres, 
ordinairement  libérés  au  milieu  de  la  hauteur  du  tube  delà 
corolle,  quelquefois  entièrement  libres  ou  n'adhérant  tout 
au  plus  qu'à  la  base  même  de  la  corolle;  articles  anthérifères 
cylindracés ,  plus  étroits  que  les  filets  ;  anthères  incluses,  pour- 
vues d'appendices  apicilaires  lancéolés  ,  aigus  ,  entregreffés 
inférieurement,  et  d'appendices  basilaires  plus  ou  moins  barbus 
à  leur  extrémité.  Nectaire  nul  ou  presque  nul.  Style  '  in- 
clus ou  exsert ,  à  base  enflée  et  globuleuse,  à  sommet  couronné 
par  un  petit  bourrelet  annulaire,  muni  de  quelques  collecteurs 

i  Cotte  description  du  style,  faite  sur  le  X-  ornalum,  ne  convient 
pas  en  tout  point  au  A",  incomptum ,  où  quelques-uns  des  caractères  ici 
décrits  se  trouvent  oblitérés  ou  effacés.  Mais  il  importoit  de  présenter 
les  caractères  typiques,  pour  démontrer  que  le  genre  Xeranthemum 
s'éloigne  des  corymbifères  et   se  ratlacia  aux  cynarocéphales. 

59.  8 


«4  XER 

piliformes  très-courts;  deux  stigmatophores  extrêmement 
courts,  articulés  sur  le  sommet  du  style,  entregreffés  près  de 
la  base  ,  libres  du  reste,  divergens,  arqués  en  dehors,  à  peu 
près  semi -  coniques  ,  arrondis  au  sommet,  ayant  la  face  in- 
térieure stigmatique  plane,  glabre,  sans  bourrelets,  et  la  face 
extérieure  garnie  de  collecteurs  papilliformes.  Fleurs  de  la 
couronne:  Faux-ovaire  cunéiforme-oblong  ou  grêle,  glabre 
ou  hispidule,  creux  en  dedans,  mais  privé  d'ovule;  aigrette 
nulle  ou  presque  nulle.  Corolle  articulée  sur  le  faux-ovaire, 
glabre,  à  tube  épais,  charnu,  vert,  à  limbe  profondément 
divisé  en  deux  languettes  inégales  :  l'extérieure  plus  courte 
et  plus  étroite,  dressée,  divisée  jusqu'à  sa  base  en  deux 
lanières  aiguës;  l'intérieure  plus  longue  et  plus  large,  divisée 
supérieurement  en  deux  ou  trois  lanières  obtuses.  Étamines 
absolument  nulles.  Nectaire  énorme,  très-élevé,  très-épais, 
remplissant  toute  la  capacité  du  tube  de  la  corolle,  cylin- 
dcacé,  charnu  ,  ayant  en  sa  partie  supérieure  une  cavité  tu- 
buleuse,  axile.  Style  très-long,  très-exsert,  parfaitement  sim- 
ple, entièrement  glabre  ,  ayant  la  base  engainée  dans  la  cavité 
du  nectaire,  et  le  sommet  à  peine  fendu  ou  échancré. 

Nous  n'admettons  dans  le  vrai  genre  Xeranthemum  que  les 
deux  espèces  suivantes. 

Xéranthémk  paré  :  Xeranthemum  ornatum ,  H.  Cass.  ;  Xeran- 
themum annuum  ,  Gay ,  Monographie  ,  pag.  04  ,  tab.  7  ,  fig.  1. 
C'est  une  plante  herbacée,  annuelle,  à  tige  dressée,  haute 
d'environ  un  pied  et  demi,  grêle,  rameuse,  anguleuse,  co- 
tonneuse; ses  feuilles,  longues  de  près  d'un  pouce  et  demi , 
larges  d'environ  trois  lignes,  sont  sessiles ,  lancéolées,  poin- 
tues, très-entières,  uninervées,  cotonneuses  et  blanchâtres  en 
dessous  ;  les  ealathides  sont  grandes  et  solitaires  au  sommet 
des  rameaux  ,  dont  la  partie  supérieure  est  nue  et  pédoncu- 
liforme  ;  les  appendices  des  squames  intérieures  du  péricline 
imitent  une  belle  couronne  radiante,  rouge  ou  quelquefois 
blanche  ;  les  fimbrilles  squamelliformes  du  clinanthe  se  dé- 
veloppent souvent  par  luxuriance,  dans  les  individus  cultivés, 
en  grandes  lames  colorées  analogues  aux  appendices  radians 
du  péricline. 

Cette  belle  plante,  qui  fleurit  en  Juillet  et  Août,  habite 
les  terrains  secs  et  pierreux  de  l'Europe  orientale  ;  et  M.  Gay 


XER  M 

doute  beaucoup  qu'elle  soit  indigène  en  France  :  mais  on  la 
cultive  communément  dans  les  jardins,  et  ses  calathides,  ^ui 
peuvent,  moyennant  quelques  précautions  et  quelques  soins, 
conserver  toute  leur  beauté  après  la  dessication  ,  servent  à 
orner  les  appartenons  pendant  l'hiver.  Le  nom  spécifique 
annuum ,  consacré  par  les  botanistes  à  cette  espèce,  est  mal 
choisi,  car  toutes  les  plantes  de  ce  genre,  et  même  des  genres 
voisins,  sont  annuelles  comme  celle-ci. 

Xérantheme  négligé:  Xeranthemum  incomptum  ,  H.  Cass.  ; 
Xeranthemum  inapertum,  Gay,  Monographie,  pag.  56,  tah.  7, 
fig.  2.  Cette  seconde  espèce,  bien  distincte  de  la  première, 
en  diffère  principalement  par  ses  calathides  beaucoup  plus 
petites,  et  dont  le  péricline  parait  rarement  radié,  les  ap- 
pendices des  squames  intérieures  étant  courts,  peu  ;;pparens, 
peu  colorés,  presque  toujours  dressés,  et  ne  s'étalent  qu'au 
moment  de  la  fécondation.  Cette  plante,  dit  M.  Gay,  paroit 
attachée  aux  côtes  du  vaste  golfe  formé  par  l'Italie,  la  I  rance 
méridionale  et  l'Espagne.  Nous  avons  cru  devoir  lui  donner 
un  nouveau  nom  spécifique,  parce  que  celui  d' inapertum , 
adopté  par  M.  Gay,  ayant  été  presque  toujours  appliqué, 
par  Linné  et  la  plupart  des  botanistes,  non  à  cette  plante- 
ci,  mais  à  une  autre,  comme  nous  le  prouverons  bientôt, 
l'emploi  inusité  qu'en  fait  M.  Gay  pourrait  accroitre  ou  per- 
pétuer la  confusion. 

Tournefort  doit  être  considéré  comme  le  fondateur  du  genre 
Xeranthemum ,  qu'il  rangeoit  avec  le  Carlina  dans  sa  classe 
des  herbes  à  fleur  radiée.  Ce  botaniste  croyoitquela  couronne 
du  Xérantheme  et  de  la  Carline  étoit  formée  de  vrais  pétales 
plans,  non  supportés  par  des  ovaires.  Une  erreur  aussi  grave 
ne  pouvoit  pas  manquer  d'être  redressée  par  l'exact  obser- 
vateur Vaillant,  qui  caractérisa  ainsi  le  genre  Xeranthemum: 
«  Ovaires  couronnés  à  l'antique  (c'est-à-dire  portant  une 
«  aigrette  paléacée);  fleurons  extérieurs  irréguliers  et  fe- 
«  melles;  les  autres  réguliers  et  hermaphrodites;  placenta 
«  chargé  de  lanières  ;  calice  à  pureau  des  écailles  entier, 
«  dont  le  rang  intérieur  coloré  forme  une  couronne  rayon- 
«  nante.  »  Remarquez  que  cet  excellent  synauthérographe 
n'hésitoit  pas  à  comprendre  dans  les  Cynarocéphales  le  genre 
dont  il  s'agit,  qu'Adanson  a  ,  quarante -cinq  ans  après,  bizar- 


«*  XEK 

rement  interposé  entre  le  Tarchonanthus  et  le  Lonas ,  et  que 
M.  de  Jussieu  lui-même  a  plus  récemment  associé  aux  Co- 
rymbifères  en  le  plaçant  auprès  du  Gnaphalium  (Gen.  pi. , 
p.  179). 

Linné  bouleversa  le  Xeranthemum  de  Tournefort  et  de 
Vaillant ,  et  parvint  à  en  faire  un  des  plus  mauvais  genres 
qui  aient  jamais  été  produits  en  botanique.  Fausse  classification , 
caractères  inexacts,  association  monstrueuse  d'espèces  hété- 
rogènes, confusion  en  une  seule  de  plusieurs  espèces  distinctes 
et  même  non  congénères;  toutes  les  sortes  d'erreurs  semblent 
avoir  été  accumulées  à  plaisir  par  l'illustre  auteur  dans  cet 
inextricable  chaos. 

Gaertner  commença  pourtant  à  le  débrouiller  ,  en  rétablis- 
sant tout  simplement  le  genre  Xeranthemum  dans  le  même 
état  où  Vaillant  l'avoit  laissé. 

Necker  peut  paroitre1  avoir  fait,  à  la  même  époque,  la 
même  réforme  que  Gaertner  ;  mais  pour  quiconque  a  étu- 
dié dans  son  livre  la  manière  dont  il  travailloit  habituel- 
lement ,  il  est  facile  de  deviner  qu'il  n'a  fait  autre  chose  que 
de  donner  les  noms  génériques  d'Harrisonia ,  de  Trichandrum 
et  de  Xeranthemum ,  aux  trois  sections  indiquées  par  Linné 
dans  son  genre  Xeranthemum. 

M.  Desfontaines,  en  1817,  a  éliminé  du  genre  Xeranthe- 
mum une  espèce  qui  y  avait  été  admise  par  Tournefort  et 
Vaillant,  et  il  en  a  formé  son  genre  Chardinia.  M.  Gay ,  eu 
1827,  a  publié,  dans  les  Mémoires  de  la  Société  d'Histoire 
naturelle  de  Paris  (tom.  3  ),  une  très-bonne  Monographie 
des  genres  Xeranthemum  et  Chardinia,  dans  laquelle  il  a  pro- 
posé d'établir,  sous  le  nom  Siebera  ,  un  nouveau  genre,  fondé 
sur  le  Xeranthemum  pungens  de  M.  de  Lamarck.  Enfin  ,  nous 
pensons  que  le  Xeranthemum  cjlindraceum  de  Smith  doit 
constituer  aussi  un  genre  particulier,  que  nous  proposons  de 
nommer  Xeroloma. 

Les  trois  genres  Xeroloma,  Chardinia,  Siebera,  n'ayant  pas 
été  décrits  jusqu'ici  dans  ce  Dictionnaire ,  doivent  trouver 
place  dans  le  présent  article.  Mais  nous  devons  auparavant 
exposer  quelques  observations  sur  le  vrai  genre  Xeranthemum. 
Et  d'abord,  en  ce  qui  touche  ses  véritables  affinités  et  sa 
classification   naturelle,   nous  croyons  les  avoir  fixées  d'une 


XER  117 

manière  inébranlable,  en  éloignant  ce  genre  des  Gnaphalium, 
Hdiçlirysum ,  etc.,  qui  sont  des  Inuiées,  et  en  le  rapportant 
à  notre  tribu  des  Carlinées,  où.  il  est  le  type  d'une  section 
caractérisée  par  l'aigrette  paléacée,  et  comprenant  les  Stobœa, 
Cardopatium ,  etc.  L'opinion  de  M.  Don,  qui  associe  les  Xe- 
ranthernum  et  Chardinia  aux  genres  composant  notre  section 
des  Inuiées -Gnaphaliées ,  et  qui  attribue  toutes  ces  plantes 
aux  Carduacées ,  n'est  pas  soutenable  et  ne  mérite  aucune 
réfutation  sérieuse. 

Quelle  est  la  vraie  nature  des  appendices  qui  garnissent  le 
clinanthe  du  Xeranthemum  P  Cette  question  ,  que  nous  avons  déjà 
discutée  (tom.  L,  pag.  61  )  relativement  à  la  section  des  Car- 
linées-Prototypes ,  se  représente  ici  et  doit  y  recevoir  la  même 
solution.  Si  l'on  observe  une  calathide  de  Xer.  ornatum,  prise 
sur  un  individu  cultivé,  où  les  appendices  du  clinanthe  sont 
luxurians,  on  sera  naturellement  disposé,  dès  le  premier 
coup  d'oeil ,  à  prononcer  avec  assurance  que  ces  appendices  ne 
sont  point  des  fimbrilles ,  mais  de  vraies  squamelles,  parce 
qu'on  sera  infailliblement  frappé  de  leur  ressemblance  ma- 
nifeste avec  les  squames  intérieures,  radiantes  et  colorées  du 
péricline.  Mais  si  l'on  examine  une  calathide  dans  son  état 
naturel  ,  c'est-à-dire,  non  altérée  par  la  luxuriance  des  ap- 
pendices du  clinanthe,  et  surtout  si,  au  lieu  de  s'arrêter  aux 
apparences  extérieures,  qui  trompent  si  souvent ,  on  consulte 
la  disposition  respective  des  parties,  qui  est  presque  toujours 
le  point  le  plus  important,  on  reconnoitra  que,  malgré  leur 
ambiguité ,  les  appendices  en  question  doivent  certainement 
être  considérés,  non  comme  des  squamelles,  mais  comme 
des  fimbrilles,  puisqu'ils  sont  plus  nombreux  que  les  fleurs, 
irrégulièrement  et  variablement  disposés  autour  d'elles ,  plus 
ou  moins  inégaux  entre  eux  ,  libres  ou  entregreffés  à  la 
base  '.  Nous  convenons  toutefois  que  ce  sont  des  fimbrilles 

1  Dans  le  Xeranth.  ornatum,  il  nous  a  paru  que  chaque  fleur  est  en- 
tourée ordinairement  par  trois  appendices  du  clinanthe,  dont  un  dor- 
sal et  deux  latéraux,  c'est-à-dire,  dont  l'un  couvre  la  face  extérieure 
de  la  fleur,  tandis  que  les  deux  autres  couvrent  ses  deux  côtés;  ces  trois 
appendices,  un  peu  inégaux,  et  souvent  plus  ou  moins  entregreffés  à  la 
base,  forment  ensemble  un  verticille  presque  complet,  qui  n'est  inter- 
rompu que  sur  la  face  intérieure  de   la  fleur;  et  il  est  digne  de  reraai- 


i>8  XER 

squameiliformes ,  ayant  beaucoup  d'analogie  avec  les  squamelles , 
et  qui  prouvent  que  ces  deux  sortes  d'appendices,  très-dis- 
tincts dans  presque  tous  les  cas  ,  se  rapprochent  quelquefois 
tellement  qu'on  seroit  alors  tenté  de  les  confondre.  Mais  il 
en  est  de  même  à  l'égard  de  toutes  les  parties  des  plantes  , 
et  ce  n'est  pas  une  raison  pour  ne  point  distinguer  ces  parties. 
La  libération  des  étamines,  dans  le  genre  Xeranthemum , 
mérite  aussi  de  fixer  un  moment  notre  attention.  Chez  le 
Xer.  incon'ptum  (que  nous  n'avons  observé  que  dans  l'herbier 
de  M.  Gay),  nous  avons  trouvé  constamment  les  filets  des 
étamines  libérés  au  milieu  de  la  hauteur  du  tube,  ou  de  la 
partie  inférieure  enflée,   delà  corolle.  Mais  le  Xcr.  ornatum 

que  que  l'appendice  dorsal  est  situé  un  peu  en  dehors  des  deux  autres, 
dont  il  couvre  les  Lords,  ce  qui  prouve  que  ce  ne  sont  point  trois  divi- 
sions d'une  seule  et  même  pièce.  Telle  est  la  disposition  ordinaire;  m.iis 
elle  varie  beaucoup  :  ainsi  nous  avons  quelquefois  trouvé  quatre  ou  cinq 
appendices  groupés  autour  d'une  seule  fleur;  et  il  est  probable  que 
d'autres  fleurs  n'ont  que  deux  appendices,  car,  ayant  compté  très-scru- 
puleusement le  nombre  des  fleurs  d'une  calathide,  et  le  nombre  des  ap- 
pendices de  son  clinanthe,  nous  avons  reconnu  qu'il  y  avoit  environ 
deux  ou  trois  appendices  pour  une  fleur.  Ayant  fait  la  même  opération 
sur  une  calathide  de  Xeranth.  incomptum ,  nous  y  avons  trouvé  à  peu  près 
la  même  proportion,  c'est-à  dire  plus  de  deux  appendices  par  fleur;  et  nous 
avons  vériGé  ce  résultat  par  des  observations  directes,  qui  nous  ont  appris 
que  ,  dans  cette  espèce  ,  chaque  fleur  est  ordinairement  accompagnée  de 
deux  appendices  latéraux,  un  peu  entregreffés  à  la  base,  et  qui  embras- 
sent incomplètement  la  fleur,  en  laissant  à  nu  sa  face  interne;  mais 
que  quelquefois  une  fleur  est  entourée  de  trois  appendices,  et  que  rare- 
ment elle  semble  n'en  avoir  qu'un  seul;  mais  cet  appendice,  en  appa- 
rence unique,  offre  alors  deux  pointes,  qui  prouvent  qu'il  est  réelle- 
ment double.  Remarquez  que  les  fleurs  marginales,  c'est-à-dire  tout-à- 
fait  extérieures ,  étant  protégées  immédiatement  par  les  squames  inté- 
rieures du  péricline,  ne  sont  accompagnées  par  aucun  appendice  du 
clinanthe.  Dans  le  Xeroloma  fetldum ,  chaque  fleur  nous  a  paru  accom- 
pagnée ordinairement  d'environ  cinq  appendices  verticillés  autour  d'elle. 
Ici  les  fleurs  marginales  ne  sont  pas  seulement  protégées  en  dehors  par 
les  squames  intérieures  du  péricline;  elles  sont  en  outre  accompagnées 
sur  les  côtés  par  des  fimbrilles  adhérentes  aux  bords  de  ces  squames. 
Le  Xeranth.  ornatum  nous  a  offert  quelquefois  la  même  disposition,  si 
ce  n'est  que  les  deux  fimbrilles  latérales  adhéroient,  non  aux  bords  , 
mais  à  la  face  interne  de  la  base  de  la  squame,  qui  remplace  la  fim- 
brille  dorsale. 


XER  119 

nous  a  offert,  sous  ce  rapport,  d'étranges  variations.  Les  in- 
dividus cultivés  au  Jardin  du  Roi,  et  que  nous  y  observons 
habituellement,  depuis  seize  ans,  nous  ont  toujours  présenté 
les  filets  d'étamines  entièrement  libres  jusqu'à  la  base  ;  et  à 
une  époque  où  nous  n'avions  examiné  les  étamines  des  Xé- 
ran thèmes  que  sur  ces  individus,  nous  eûmes  l'extrême  im- 
prudence de  proposer  une  tribu  des  Xéranthémées ,  caracté- 
risée par  les  filets  des  étamines  non  adhérens  à  la  corolle* 
Heureusement  nous  avons  été  bientôt  désabusé,  en  observant 
le  Xer.  cjliniraceum ,  cultivé  au  Jardin  du  Roi,  et  nous  nous 
sommes  empressé  de  supprimer  cette  fausse  tribu,  en  la  réu- 
nissant à  celle  des  Carlinées.  Nous  avons  récemment  examiné, 
dans  l'herbier  de  M.  Gay,  plusieurs  échantillons  de  Xer.  or- 
natum,  recueillis  l'un  aux  environs  de  Vienne,  un  autre  en 
Hongrie,  d'autres  à  Odessa,  dans  un  jardin  d'Yverdun  ,  à 
Parme,  etc.,  et  nous  nous  sommes  bien  assuré  que,  dans 
tous,  les  filets  des  étamines  sont  greffés  à  la  corolle  jusqu'au 
milieu  de  la  hauteur  de  sa  partie  inférieure  enflée.  Remar- 
quons que,  dans  l'échantillon  de  Parme,  comme  dans  les 
individus  cultivés  au  Jardin  du  Roi,  les  appendices  du  cli- 
nanlhe  sont  luxurians,  c'est-à-dire  grandis  et  pétaloïdes  ;  et 
que  dans  les  autres  ces  appendices  sont  à  l'état  normal.  Nous 
avons  observé,  dans  un  jardin  près  de  Grosbois,  un  individu, 
dont  les  appendices  du  clinanthe  étoient  luxurians,  et  dont 
les  filets  d'étamines  étoient  libres  ou  presque  libres,  c'est-à- 
dire  à  peine  adhérens  à  la  base  même  de  la  corolle.  Enfin, 
nous  avons  dans  notre  herbier  des  échantillons  recueillis  dans 
un  jardin  des  environs  de  Soissons ,  et  dont  les  appendices 
du  clinanthe  sont  ou  normaux  ou  à  peine  luxurians  :  les  filets 
d'étamines  y  sont  en  général  presque  entièrement  libres,  ou 
adhérens  seulement  à  la  base  de  la  corolle-,  mais  une  fleur 
nous  a  offert  les  cinq  filets  libérés  à  différentes  hauteurs,  l'un 
d'eux  presque  vers  le  milieu  de  la  hauteur  du  tube  de  la  co- 
rolle. Nous  ne  pensons  pas ,  comme  M.  Gay  (  Monogr. ,  p.  1 7  ) , 
que  ces  variations  soient  dues  à  l'âge  de  la  fleur,  qui  auroit, 
suivant  lui,  les  filets  d'étamines  libres  avant  la  fécondation, 
et  greffés  à  la  corolle  après  cette  époque:  mais  il  nous  paroît 
assez  vraisemblable  que  la  liberté  de&  filets  est  ici  ordinai- 
rement produite,  comme  la  luxuriance  des  fimbrilles,  parla 


™°  XER 

culture,  et  qu'elle  se  perpétue  plus  ou  moins  constamment, 
dans  cette  plante  annuelle,  par  la  génération  sexuelle. 

Xeroloma,  H.  Cass.  Calathide  discoïde:  disque  subdécem- 
flore,  régulariflore,  androgyniflore  ;  couronne  unisériée ,  in- 
terrompue, bi-quadriflore,  subbiliguliflore  ,  neutriflore.  Pé- 
ricline  oblong  ,  supérieur  aux  fleurs,  radié  au  moment  de 
la  fécondation;  formé  de  squames  régulièrement  imbriquées, 
graduellement  étagées  :  les  extérieures  et  les  intermédiaires 
inégales,  mais  semblables,  entièrement  appliquées,  inappen- 
diculées,  ovales,  arrondies  au  sommet,  coriaces,  épaisses, 
tomenteuses  extérieurement,  apparentes  au  dehors,  pourvues 
(au  lieu  d'appendice)  d'une  simple  bordure  large  ,  scarieuse, 
semi-diaphane,  sans  nervure  ni  apicule,  ciliée  par  de  longs 
poils  aranéeux;  les  squames  intérieures  (au  nombre  de  huit, 
correspondant  chacune  à  une  fleur  marginale)  oblongues-lan- 
céolées,  aiguës  au  sommet,  glabres,  ayantune  partie  inférieure 
plus  courte  et  plus  étroite,  verte,  plurinervée,  ordinaire- 
ment accompagnée  de  deux  flmbrilles  adhérentes  aux  deux 
bords  de  sa  base,  mais  appartenant  au  clinanthe,  et  une  partie 
supérieure  appendiciforme ,  colorée,  pétaloïde  ,  étalée  au 
moment  de  la  fécondation,  dressée  avant  et  après  cette  époque. 
Clinanthe  petit,  plan,  garni  de  fimbrilles  squamellifonnes, 
plus  nombreuses  que  les  fleurs,  verticillées  autour  d'elles, 
inégales  en  longueur  et  en  largeur,  libres  ou  entregreflees  à 
la  base,  ordinairement  linéaires -lancéolées ,  laminées,  pla- 
niuscules,  minces,  membraneuses  -  scarieuses  ,  blanches,  à 
base  molle,  charnue,  succulente.  Fleurs  du  disque:  Ovaire 
obovoïde  ,  manifestement  aplati  (comprimé  ou  obcomprimé  , 
suivant  sa  position  centrale  ou  marginale),  tout  couvert  de 
longs  poils  biapiculés,  muni  d'un  bourrelet  basilaire  glabre, 
cartilagineux,  dimidié  -  extérieur  ,  onguiforme  ;  aigrette  plus 
courte  que  la  corolle  ,  composée  de  huit  à  douze  squamellules 
unisériées,  très-inégales,  ayantla  partie  inférieure paléiforme, 
lancéolée,  scabre  extérieurement,  et  la  partie  supérieure  fili- 
forme, épaisse,  barbellulée.  Corolle  articulée  sur  l'ovaire,  mais 
très -adhérente  et  persistant  après  la  fleuraison,  glabre;  à 
tube  très-large,  enflé,  ventru,  ovoïde,  épais,  charnu,  vert; 
à  limbe  nettement  distinct  du  tube,  et  comme  articulé  sur 
lui,  beaucoup  plus  étroit,  subcylindracé,  membraneux,  co- 


XER  121 

loré,  divisé  supérieurement,  par  des  incisions  presque  égales, 
en  cinq  lanières  longues,  linéaires,  aiguës.  Étamïnes  à  filets 
laminés,  larges,  uninervés,  glabres,  libérés  un  peu  au-des- 
sous du  sommet  du  tube  de  la  corolle;  articles  anthérifères 
bien  distincts,  étroits;  anthères  incluses,  pourvues  d'appen- 
dices apicilaires  aigus  ,  et  d'appendices  basilaires  subulés  , 
simples,  ou  non  barbus  à  l'extrémité.  Nectaire  nul  ou  presque 
nul.  Style  exsert,  analogue  à  celui  du  Xeranthemum  ,  si  re 
n'est  que  l'articulation  y  est  rarement  sensible ,  parce  que  le 
rebord  ou  bourrelet  qui  l'indique  est  ici  nul  ou  presque  nul. 
Fleurs  de  la  couronne  :  Faux -ovaire  oblong ,  obeomprimé  , 
hispidule,  inovulé  ,  inaigretté  ou  n'offrant  que  quelques  petits 
rudimens,  d'aigrette.  Corolle  articulée  sur  le  faux -ovaire, 
à  limbe  variable  et  irrégulier,  ordinairement  à  peu  près 
biligulé,  offrant  le  plus  souvent  une  languette  extérieure  di- 
visée jusqu'à  sa  base  en  deux  lanières  aiguës  ,  et  une  languette 
intérieure  plus  grande  ,  profondément  divisée  en  deux  la- 
nières. Nectaire  grand,  oblong,  cylindracé.  Style  à  peu  près 
égal  à  la  corolle,  très-simple,  très-glabre,  un  peu  fendu  ou 
échancré  au  sommet. 

Xeroloma  fetidum  ,  H.  Cass.  (Xeranthemum  cylindraceum  . 
Gay ,  Monogr. ,  pag.  58,  tab.  7,  fig.  3.)  Cette  plante,  dont 
nous  nous  dispensons  d'exposer  ici  les  caractères  spécifiques, 
est  assez  remarquable  par  son  odeur.  Nous  avons  étudié  ses 
caractères  génériques  sur  des  individus  vivans,  cultivés  au 
Jardin  du  Roi  sous  le  nom  de  Xeranthemum  inapertum,  qui 
n'est  peut-être  pas  inexact.  En  effet,  il  nous  semble  évident 
que  c'est  bien  cette  plante  (et  non  le  Xer.  inapertum  de  M. 
Gay)  que  Linné  a  désignée  dans  son  Species  plantarum  parla 
lettre  j8  et  le  nom  à'inapertum  ,  puisqu'il  dit  (pag.  1201)  : 
Calycis  squamis  solo  margine  membranaceo ;  et  qu'il  la  distingue 
ainsi  (comme  variété)  de  son  annuum  (a),  auquel  il  at- 
tribue le  calice  tout-à-fait  scarieux  (calyce  scarioso) ,  carac- 
tère qui  appartient  également  à  Vannuum  et  à  Yinapertum  de 
M.  Gay.  Nous  pensons  donc  que  Linné  confondoit  sous  le 
nom  d'annuum  (et)  les  deux  espèces  annuum  et  inapertum  de 
M.  Gay,  et  qu'il  nommoit  inapertum  (/2)  notre  Xeroloma. 
Linné  n'est  pas  le  seul  qui  ait  appliqué  le  nom  à'inapertum 
uniquement  ou  principalement  au    Xer.  cylindraceum   de  M. 


122  XER 

Gay;  presque  tous  les  autres  botanistes  ont  fait,  d'après  lui, 
le  même  emploi  de  ce  nom.  M.  Gay  croit  cependant  (Mo- 
nogr. ,  p.  37)  que  son  Xer.  inapertum  est  l'espèce  nommée 
de  même  inapertum  par  "V\  illdenow  dans  le  Species  plantarum , 
et  par  M.  De  Candoîle  dans  le  Synopsis  florœ  gallicœ.  Nous  pen- 
sons tout  le  contraire  ;  car  ces  auteurs  attribuent  à  leur  Xer. 
inapertum  le  péricline  formé  de  squames  membraneuses  seu- 
lement sur  les  b^rds:  il  est  donc  presque  indubitable  qu'ils 
appliquoient  ,  comme  Linné  et  beaucoup  d'autres  ,  le  nom 
tf  inapertum  au  X.  cjlindraceum  de  MM.  Smith  et  Gay.  Con- 
cluons que  M.  Gay  auroit  dû  imposer  un  nom  tout  nouveau 
à  sa  seconde  espèce  de  Xeranthemum ,  dont  il  est  le  véritable 
auteur,  puisqu'elle  étoit  absolument  confondue  avant  lui  par 
tous  les  botanistes  avec  la  première  espèce  ;  et  qu'il  auroit 
plus  convenablement  conservé  pour  sa  troisième  espèce  le 
nom  d'inapertum  ,  qui  lui  avoit  toujours  été  antérieurement 
consacré.  Quoi  qu'il  en  soit  ,  cette  dernière  plante  habite  , 
selon  M.  Gay*,  les  lieux  secs  de  l'Europe  australe  et  moyenne  , 
depuis  l'extrémité  orientale  de  la  mer  Noire  jusqu'à  la  mer 
Atlantique. 

Notre  genre  Xeroloma,  exactement  intermédiaire  entre  le 
Xeranthemum  et  le  Chardinia ,  ne  peut  assurément  pas  être 
confondu  avec  le  Chardinia,  comme  a  fait  M.  Desvaux,  et  il 
nous  paroît  suffisamment  distinct  du  Xeranthemum  :  i.°  par 
son  péricline,  dont  les  squames  extérieures  et  intermédiaires 
sont  apparentes  au  dehors,  entièrement  appliquées,  inap- 
pendiculées,  pourvues,  au  lieu  d'appendice,  d'une  simple 
bordure  scarieuse  ;  tandis  que,  dans  le  Xeranthemum  ,  ces 
squames  ont  de  grands  appendices  scarieux,  inappliqués,  qui 
les  cachent  entièrement,  et  que  l'on  a  coutume  de  prendre 
pour  les  vraies  squames  qu'on  ne  voit  pas  ;  2.0  par  ses  ovaires 
très-manifestement  aplatis  ;  3.°  par  leur  aigrette  ,  composée 
de  huit  à  douze  squamellules,  au  lieu  de  cinq  ;  4.0  par  la  co- 
rolle des  fleurs  du  disque ,  dont  le  tube  et  le  limbe  sont  tel- 
lement distincts  l'un  de  l'autre  qu'ils  semblent  séparés  par  une 
articulation.  Cette  corolle  très -adhérente  à  l'ovaire,  quoique 
articulée  sur  lui ,  ne  s'en  détache  pas  spontanément  après  la 
fleuraison;  son  tube  continue  de  vivre  et  s'accroît  après  cette 
époque  ,  tandis  que  son  limbe  est  desséché.  Nous  pourrions 


XER  125 

ajouter  que  la  calathide  du  Xeroloma  est  pauciflore,  que  le 
style  de  ses  (leurs  neutres  ne  dépasse  point  la  corolle,  etc. 

Le  nom  de  Xeroloma,  qui  signilie  bordure  sèche,  indique 
le  principal  caractère  de  ce  genre,  en  faisant  allusion  aux 
squames  du  péricline  ,  qui  n'ont  qu'une  bordure  scarieuse 
au  lieu  d'appendice. 

Chardinia  ,  Desf.  Calathide  oblongue  ,  discoïde  :  disque 
pauciflore,  régulariflore  ,  androgynillore  ;  couronne  subuni- 
flore ,  tubuliflore,  féminiflore.  Péricline  subcylindracé ,  un 
peu  supérieur  aux  fleurs,  formé  d'une  douzaine  de  squames 
imbriquées  ,  étagées  ,  glabres  :  les  intermédiaires  entièrement 
appliquées,  grandes,  très-larges,  ovales,  coriaces,  opaques 
et  plurinervées  dans  le  bas  et  le  milieu,  scarieuses,  minces 
et  presque  diaphanes  sur  les  bords,  terminées  au  sommet  par 
une  pointe  spinuliforme,  mais  absolument  privées  d'appen- 
dice ;  les  squames  extérieures  semblables  aux  intermédiaires, 
mais  moins  grandes  et  semi -orbiculaires  ;  les  intérieures  (au 
nombre  d'environ  trois  ou  quatre)  analogues  aux  intermé- 
diaires, si  ce  n'est  qu'elles  sont  plus  longues,  un  peu  supé- 
rieures aux  fleurs,  et  que  leur  sommet  se  prolonge  en  une 
sorte  d'appendice  liguliforme,  oblong,  beaucoup  plus  étroit 
que  la  squame,  aigu  au  sommet,  opaque,  coloré,  un  peu  étalé 
ou  subradiant  au  moment  de  la  fécondation.  Clinanthe  petit, 
plan,  garni  d'appendices  inégaux,  irrégulièrement  disposés, 
lancéolés,  subscarieux.  Fleurs  du  disque:  Fruit  oblong,  subcy- 
lindracé, a  peine  aplati,  très-aminci  de  haut  en  bas,  presque 
obeonique,  multistrié,  ayant  sa  partie  supérieure  glabre,  sa 
partie  moyenne  parsemée  de  poils  courts  ,  épaissis  au  sommet , 
sa  partie  inférieure  hérissée  de  très -longs  poils  bicuspidés, 
sa  base  munie  d'un  petit  bourrelet  cartilagineux,  dimidié- 
extérieur;  aigrette  très-longue,  composée  de  huit  à  dix  squa- 
mellules  égales,  unisériées,  parfaitement  continues  au  fruit, 
coriaces-scarieuses ,  oblongues-lancéolées ,  subulées  au  sommet , 
denticulées  sur  les  bords,  hispidules  sur  la  face  externe.  Co- 
rolle articulée  sur  l'ovaire,  glabre;  à  partie  inférieure  (tube?) 
conique-alongée ,  opaque,  verte,  très-large  et  très-épaisse  à 
sa  base;  à  partie  supérieure  (limbe  p)  nettement  distincte 
de  l'inférieure  par  sa  substance  mince,  membraneuse,  semi- 
diaphane,  plus  courte  et  plus  étroite  que  l'inférieure,  sub- 


>24  XER 

cylindracée ,  renflée  vers  le  milieu,  divisée  au  sommet,  par 
des  incisions  égales,  en  cinq  lanières  aiguës,  dressées.  Étamines 
à  filets  très-glabres,  greffés  à  la  corolle  jusqu'au  sommet  de 
son  tube  ,  et  entregreffés  par  les  bords  au-dessus  du  point 
de  libération  ;  articles  anthérifères  courts  et  libres  ;  an- 
thères incluses,  pourvues  d'appendices  apicilaires  lancéolés 
et  d'appendices  basilaires  barbus.  Style  à  deux  stigmato- 
phores  exserts  ,  libres  ,  plus  ou  moins  divergens  ,  assez 
longs,  demi-cylindriques,  amincis  vers  le  sommet,  parsemés 
de  petits  collecteurs  sur  la  face  externe  convexe.  Fleurs 
de  la  couronne  :  Fruit  obovoïde  ,  très  -  obeompriiné  ,  très- 
glabre ,  lisse;  chacune  des  deux  arêtes  latérales  munie  d'une 
large  bordure  aliforme ,  coriace,  dentée,  prolongée  supé- 
rieurement en  une  grande  corne  plate,  demi- lancéolée,  qui 
s'élève  bien  au-dessus  de  l'aréole  apicilaire;  la  face  extérieure 
absolument  plane  ;  l'intérieure  ordinairement  carénée  par 
une  côte  médiaire  plus  ou  moins  manifeste,  qui  souvent  se 
dilate  et  se  prolonge  en  une  aile  cornue  analogue  aux  deux 
latérales,  mais  moins  grande;  aigrette  ordinairement  nulle, 
mais  offrant  quelquefois  une,  deux  ou  trois  squamellules 
analogues  à  celles  du  disque,  et  situées  devant  les  cornes 
du  fruit,  auxquelles  elles  adhèrent  par  la  face  externe  de 
leur  partie  basilaire.  Corolle  articulée  sur  l'ovaire,  glabre; 
à  tube  cylindracé ,  un  peu  élargi  et  épaissi  vers  sa  base  ;  à 
limbe  ayant  une  partie  inférieure  indivise  ,  cylindrique,  con- 
fondue avec  le  tube,  et  une  partie  supérieure  divisée  en  trois 
ou  cinq  lanières  un  peu  inégales,  plus  ou  moins  longues  et 
étroites,  linéaires -aiguè's.  Nectaire  très -long,  peu  épais, 
cylindracé.  Style  un  peu  exsert  (dépassant  un  peu  le  sommet 
des  lanières  de  la  corolle),  analogue  à  celui  des  fleurs  du 
disque,  si  ce  n'est  que  les  stigmatophores  sont  souvent  un 
peu  plus  courts  et  toujours  dénués  de  collecteurs. 

Nous  avons  fait  cette  description  sur  un  échantillon  sec, 
de  l'herbier  de  M.  Desfontaines. 

La  calathide  du  Chardinia  présente  deux  aspects  fort  dif- 
férens ,  selon  qu'on  la  voit  à  l'époque  de  la  fécondation  ou 
après  cette  époque.  Pendant  la  fécondation  elle  est  oblongue, 
étroite;  son  péricline  est  subcylindracé,  plus  long  que  les 
fleurs,  et  un  peu  radié  par  les  appendices  étalés  et  colorés 


XER  i25 

des  squames  intérieures.  Après  la  fécondation  ,  l'accroissement 
des  ovaires  devenus  fruits  fait  que  cette  même  calathide 
s'élargit,  que  son  péricline  s'évase,  et  que  les  aigrettes 
s'élèvent  bien  au-dessus  de  ce  péricline  ,  qui  n'offre  plus  au- 
cune apparence  de  radiation.  Les  trois  calathides  que  nous 
avons  analysées,  nous  ont  présenté  quatre,  cinq  ou  six  fleurs 
hermaphrodites,  et  une  seule  fleur  femelle;  et  il  nous  a  paru 
qu'il  y  avoit  toujours  quelques  fleurs  stériles,  non  par  leur 
conformation  ,  mais  parce  qu'elles  sont  étouffées  par  les  autres 
qui  ont  pris  un  plus  rapide  accroissement.  Les  stigmatophores 
ne  paroissent  point  du  tout  articulés  sur  le  style. 

Siebera  ,  Gay.  Péricline  formé  de  squames  régulièrement 
imbriquées,  appliquées  :  les  extérieures  très-courtes,  arron- 
dies, entièrement  appliquées,  mutiques,  privées  d'appendice, 
déchirées  sur  les  bords;  les  intermédiaires  grandes,  larges, 
elliptiques,  concaves,  coriaces,  un  peu  scarieuses  et  comme 
parcheminées  sur  les  bords,  qui  sont  originairement  entiers, 
mais  qui  se  déchirent  ensuite  plus  ou  moins  ;  le  sommet  pro- 
longé en  un  long  appendice  peu  distinct  de  la  squame,  étalé, 
laminé,  mais  roulé  en  dessus  de  manière  à  former,  par  la 
courbure  et  le  rapprochement  de  ses  deux  bords  latéraux, 
une  sorte  de  tube  incomplet  ou  fendu  longitudinalement , 
subnlé,  corné,  très-roide,  très-piquant,  spiniforme  ;  les 
squames  intérieures  elliptiques,  coriaces -scarieuses,  prolon- 
gées en  un  appendice  très -long,  radiant,  coloré,  plan, 
linéaire,  dont  le  sommet  est  presque  subulé  et  un  peu  pi- 
quant. Clinanthe  garni  de  fimbrilles  squamelliformes,  plus 
longues  que  lesovaires,  larges,  laminées,  concaves,  scarieuses, 
subulées  supérieurement,  roides,  presque  piquantes,  x^igrette 
longue,  composée  de  squamellules  probablement  bisériées  , 
à  peu  près  égales  et  semblables;  ayant  une  partie  inférieure 
paléiforme  ,  lancéolée,  membraneuse  -scarieuse  ,  semi-dia- 
phane, denticulée- ciliée  sur  ses  bords,  parsemée  de  poils 
sur  sa  face  externe;  et  une  partie  supérieure  filiforme,  forte, 
très-barbellulée.  Corolle  glabre,  à  partie  inférieure  (demi- 
détruite)  large,  enflée,  probablement  ovoïde;  à  partie  su* 
périeure  étroite,  cylindracée,  divisée  très -profondément, 
par  des  incisions  à  peu  près  égales,  en  quatre  ou  cinq  la- 
nières longues,  étroites,  linéaires-subulées,  très-épaissies  sur 


'**  XEIl 

les  bords.  Quatre  ou  cinq  étamines,  à  anthères  (détruites 
en  bas)  entregreffées,  très  -longues ,  pourvues  d'appendices 
apicilaires  peu  longs,  lancéolés,  aigus.  Style  glabre,  ayant 
une  partie  supérieure  épaisse,  roide ,  subclaviforme ,  termi- 
née par  un  petit  cône  (  quelquefois  imparfait)  profondément 
fendu  en  deux  parties  divergentes,  arquées  e»  dehors,  dont 
la  face  externe  est  munie  de  collecteurs  papilli formes  à  peine 
visibles  ;  la  base  du  cône  entourée  d'une  zone  de  collecteurs 
piliformes  très- manifestes. 

Siebera  Gayana  ,  H.  Cass.  (  Xeranthemum  pungens,  Lafn.  ) 
Tige  herbacée,  rameuse,  anguleuse,  tomenteuse,  garnie  de 
feuilles  alternes,  sessiles,  lancéolées,  très-entières,  uniner- 
vées,  un  peu  tomenteuses  en  dessus,  très-tomenteuses  en  des- 
sous; calathides  terminales,  solitaires,  grandes,  entourées  à 
leur  base  par  quelques  feuilles  rapprochées,  presque  verti- 
cillées  ,  qui  forment  en  apparence  une  sorte  d'involucre 
irrégulier;  péricline  presque  glabre,  offrant,  sur  le  milieu 
seulement  de  chaque  squame,  comme  une  large  tache  blanche, 
tomenteuse  ;  les  appendices  radians  des  squames  intérieures, 
colorés  en  pourpre  -.  corolles  ,  anthères  ,  pollen  ,  styles  , 
jaunâtres. 

Nous  avons  fait  cette  description  spécifique,  et  celle  des 
caractères  génériques,  sur  les  débris  d'un  fragment  d'échan- 
tillon sec,  donné  par  M.  de  Jussieu  à  M.  Gay,  qui,  l'ayant 
analysé  avant  nous,  avoit  trouvé  l'intérieur  des  calathides 
presque  entièrement  détruit.  Néanmoins,  cet  habile  observa- 
teur, ayant  eu  à  sa  disposition  des  calathides  entières ,  a  pu 
y  découvrir  des  choses  que  nous  n'avons  pas  retrouvées  dans 
les  débris  épars  et  mélangés  de  son  analyse.  Telles  sont  les 
trois  fleurs  marginales  femelles  (ou  plutôt  neutres)  qu'il  a 
décrites  ,  et  qui  ressembleroient  beaucoup  à  celles  du  Xeran- 
themum :  nous  n'en  avons  vu  aucun  vestige.  Le  clinanthe, 
les  ovaires,  la  partie  inférieure  des  corolles  et  des  étamines. 
tout  celaétoit  vermoulu.  Cependant  notre  description  ,  quoi- 
que très-incomplète,  pourra  .«ervir,  avec  celle  de  M.  Gay 
(Monogr. ,  p.  19),  à  donner  quelque  notion  de  ce  nouveau 
genre,  dont  le  principal  caractère  nous  semble  résider  dans 
la  singulière  structure  des  appendices  des  squames  intermé- 
diaires du  péricline.  Ces  appendices  ne  sont  ;  is  .  comme  on 


XER  i27 

l'a  cru  jusqu'ici,  desimpies  épines  ordinaires ,  mais  des  tuyaux 
fendus  longitudinalement  en  dessus  et  spinitormes.  Le  style 
a  beaucoup  de  rapports  avec  celui  du  Xeranthemum  ornatum  : 
mais  le  petit  cône  stigmatique  qui  le  termine  est  souvent 
imparfait ,  et  dans  ce  cas  la  fleur  est  sans  doute  stérile  et 
doit  être  considérée  comme  mâle  par  défaut  de  stigmate.  Le 
mot  pungens  ne  pouvant  plus  servir  à  caractériser  l'espèce, 
puisqu'il  s'applique  au  caractère  essentiel  du  genre,  nous 
proposons  de  lui  substituer,  comme  dénomination  spécifique  , 
le  mot  Gayana,  qui  rappelle  le  premier  auteur  de  ce  genre, 
indiqué  dans  son  excellente  Monographie  des  Xéranthèmes. 

Notre  section  des  Carlinées-Xéranthémées  se  compose  au- 
jourd'hui de  dix  genres,  disposés  ainsi  :  1.  Xeranthemum;  2. 
Xeroloma;  5.  Chardinia;  4.  Siebera  ;  5.  Nitclium;  6.  Dicoma ; 
7.  Lachnospermum ;  8.  Cousinia;  9.  Stobœa;  10.  Cardopatium. 
(H.  Cass.) 

XERANTHEMOIDES.  {Bot.)  Nom  sous  lequel  Dillenius 
désignoit  les  plantes  auxquelles  on  conserve  celui  d'etychrysum, 
en  les  distinguant  des  xeranthemum ,  qui  ont  le  réceptacle  ou 
clinanthe  chargé  de  paillettes.  (J.) 

XERANTHES.  (Bot.)  Voyez  Thridacea.  (  J.  ) 

XÉRASITE.  (Min.)  Haiiy  a  cru  devoir  désigner  par  ce 
nom,  qui  veut  dire  aride ,  fané ,  les  roches  amygdalaires  à 
base  d'aphanite  qu'il  a  considérées  comme  composées  d'une 
pâte  de  diorite  altéré,  et  qu'il  a  rapportées  aux  roches  que  les 
géologues  allemands  nomment  Uebergang  -  Griinstein.  La  va- 
riolite  du  Drac,  qu'il  donne  pour  exemple  de  la  xérasite 
amygdalaire,  rapporte  cette  roche  à  celle  que  nous  avons 
décrite  sous  le  nom  de  spilite  commun.  Voyez  l'article  Roches  , 
tom.  XLVI,  p.  99.  (B.) 

XERCAST,  XERKEST.  (Bot.)  Voyez  Thungibyn.  (  J.  ) 

XERCHIAM.  (Mamm.)  L'un  des  noms  que  les  Chinois 
donnent  au  chevrotain  porte-musc,  qu'ils  appellent  aussi  xé 
ou  se.  (Desm.) 

XERCULA.  (Ornith.)  Nom  latin  ,  dans  quelques  auteurs, 
du  corvus  corone.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

XÉROBE,  Xerobius.  (Bot.)  Ce  nouveau  genre  de  plantes, 
que  nous  proposons,  appartient  à  l'ordre  des  Synanthérées , 
à  notre  tribu  naturelle  des  Inulées,  à  la  section  des  Inulées- 


^8  XER 

Buphthalmées,  et  à  la  sous-section  des  Grangéinëes ,  dans  la- 
quelle nous  le  plaçons  entre  les  deux  genres  Egletes  et  Py- 
rarda.  (Voyez  notre  tableau  des  Inulées ,  tom.  XXIII ,  pag.  566  ; 
tom.  XLIX,  pag.  224.) 

Voici  les  caractères  du  genre  Xerolius. 

Calathide  radiée  :  disque  multiflore,  régulariflore ,  andro- 
gyniflore;  couronne  unisériée,  continue,  liguliflore  ,  fémini- 
flore.  Péricline  supérieur  aux  fleurs  du  disque,  hémisphéri- 
que-campanule, irrégulier;  formé  de  squames  à  peu  près  bi- 
sériées,  un  peu  inégales,  oblongues,  aiguës  au  sommet,  fo- 
liacées, uninervées,  appliquées  inférieu rement ,  inappliquées 
supérieurement.  Clinanthe  ovoïde  ou  conique,  absolument 
nu.  Fleurs  du  disque:  Ovaire  très- comprimé  bilatéralement, 
obovoïde,  entouré  d'une  sorte  de  bordure  en  forme  de  bour- 
relet épais  et  cylindracé,  parsemé  de  quelques  longs  poils  et 
de  quelques  grosses  glandes,  portant  une  petite  aigrette  sté- 
phanoïde,  membraneuse,  denticulée  ,  à  dents  subulées  ,  pres- 
que filiformes.  Corolle  à  tube  un  peu  grêle,  cylindrique, 
hispidule;  à  limbe  distinct  du  tube,  plus  long,  plus  large, 
subcampanulé,  glabriuscule,  ayant  cinq  divisions.  Etamines 
à  filets  paroissant  libérés  soit  au  sommet,  soit  un  peu  au- 
dessous  du  sommet  du  tube  de  la  corolle;  anthères  munies 
d'appendices  apicilaires  presque  aigus,  et  privées  d'appen- 
dices basilaires.  Style  à  deux  stigmatophores  larges,  aigus 
au  sommet,  bordés  de  deux  bourrelets  stigmatiques.  Fleurs 
de  la  couronne:  Ovaire  analogue  à  celui  des  fleurs  du  disque, 
si  ce  n'est  qu'il  est  un  peu  triquètre,  l'arête  extérieure  for- 
mant ici  une  face  très  -  étroite ,  bordée  de  deux  bourrelets. 
Corolle  à  tube  beaucoup  plus  court  que  la  languette,  cy- 
lindrique ,  glabriuscule;  à  languette  grande,  oblongue,  poin- 
tue au  sommet,  qui  esta  peine  tridenté.  Style  exsert,  à  deux 
stigmatophores  glabres,  obtus  au  sommet. 

Nous  ne  connoissons  qu'une  seule  espèce  de  ce  genre. 

Xérobe  laineux  ;  Xerobiuslanalus,  H.  Cass.  C'est  une  petite 
plante  herbacée,  entièrement  garnie,  dans  sa  jeunesse,  d'une 
laine  blanche,  qui  disparoît  ensuite  sur  certaines  parties,  et 
persiste  sur  d'autres  ;  sa  tige ,  longue  d'environ  quatre  pouces , 
est  simple,  un  peu  ramifiée  supérieurement,  cylindrique  , 
plus  ou  moins  laineuse  ;   les  feuilles  sont   alternes  ,  longues 


XER  i*9 

d'environ  un  pouce,  larges  de  six  à  huit  lignes,  parsemée» 
de  laine  sur  les  deux  faces;  leur  partie  inférieure  est  courte, 
étroite  ,  presque  linéaire,  subpétioliforme  ;  la  supérieure  est 
grande,  elliptique,  ayant  chacun  de  ses  deux  côtés  découpé 
en  trois  ou  quatre  lobes  inégaux,  irréguliers,  arrondis,  ob- 
Jongs,  ou  pointus,  un  peu  dentés;  chaque  division  terminée 
par  un  petit  tubercule  calleux,  saillant  en  forme  de  pointe; 
l'échantillon  que  nous  décrivons  porte  trois  calathides  soli- 
taires au  sommet  de  pédoncules  terminaux,  longs  de  six  lignes, 
grêles  et  laineux;  ces  pédoncules,  quoique  réellement  ter- 
minaux, sont  en  apparence  latéraux  et  opposés  aux  feuilles, 
parce  qu'il  existe  à  la  base  de  chaque  pédoncule  une  feuille, 
dans  l'aisselle  de  laquelle  nait  un  rameau  foliifère  et  flori- 
fère, qui  semble  terminal;  chaque  calathide,  large  d'environ 
six  lignes,  est  composée  d'un  disque  jaune,  et  d'une  couronne 
blanchâtre,  un  peu  jaunâtre  (sur  l'échantillon  sec);  le  péri- 
cline est  un  peu  laineux;  les  calathides  sèches,  étant  frois- 
sées, nous  ont  paru  exhaler  une  foible  odeur  un  peu  anisée. 

Nous  avons  fait  cette  description  spécifique,  et  celle  des 
caractères  génériques,  sur  un  échantillon  sec  ,  en  très-mau- 
vais état,  recueilli  par  M.  Desfontaines  parmi  les  plantes  cul- 
tivées au  Jardin  du  Roi,  où  celle-ci  est  rapportée  au  genre 
Chrysanthemum. 

L'attribution  de  cette  plante  au  Chrysanthemum  (ou  plutôt 
au  Pyrethrum)  seroit  à  peine  tolérable  ,  en  s'arrêtant  aux 
seuls  caractères  techniques  :  car  le  péricline  et  les  ovaires 
sont  fort  différens.  Mais  si  l'on  considère  les  affinités  natu- 
relles, il  faut,  sans  hésiter,  rejeter  la  plante  en  question  bien 
loin  des  Chrysanthemum  et  Pyrethrum,  et  la  rapprocher  im- 
médiatement de  notre  genre  Egletes ,  auquel  elle  ressemble 
beaucoup.  Toutefois  elle  nous  paroît  se  distinguer  générique- 
ment  de  V Egletes  par  le  péricline,  le  fruit  et  l'aigrette,  qui 
la  rapprochent  des  Pyrarda  et  Grangea ,  dont  elle  est  bien 
distincte,  ainsi  que  du  Centipeda  ,  par  sa  calathide  non  dis- 
coïde, mais  très-radiée  ,  comme  celle  de  l'Egletes.  Nous  devons 
noter  ici  que  le  Xerobius ,  qui  doit  nécessairement  être  associé 
aux  Egletes,  Grangea,  etc.,  semble  avoir  pourtant  le  style, 
lesétamines,  la  corolle,  l'ovaire,  plus  analogues  à  ceux  des 
Astérées  qu'à  ceux  des  Inubies.  Cela  prouve  l'affinité  qui  existe 
5<j.  9 


|5o  XER 

entre  les  Inulées-Buphthalmées  et  les  Astérées -Solidaginées. 

M.  Desfontaines,  en  nous  donnant  l'échantillon  sur  lequel 
nous  avons  décrit  le  Xerohius ,  a  bien  voulu  nous  donner  aussi 
un  échantillon  femelle  d'Arrhenachne ,  recueilli  à  l'époque 
de  la  maturité  des  fruits,  ce  qui  nous  procure  l'avantage  de 
compléter  ici  la  description  insérée  dans  ce  Dictionnaire  (tom. 
LU,  pag.  253  ). 

Cet  échantillon  offre  trois  calathides,  dont  une  terminale 
et  deux  latérales.  Les  deux  calathides  latérales,  encore  en 
fleuraison  ,  sont  beaucoup  plus  petites  que  la  terminale;  leur 
péricline  est  égal  ou  supérieur  aux  fleurs;  les  aigrettes  sont 
un  peu  plus  longues  que  les  corolles.  La  calathide  terminale, 
déjà  parvenue  à  l'âge  de  la  dissémination  ,  est  incomparable- 
ment plus  grande  que  les  latérales;  son  péricline  est  devenu 
très- inférieur  aux  fleurs,  parce  que  leurs  aigrettes  se  sont 
prodigieusement  alongées  depuis  la  fécondation;  ce  péricline 
est  maintenant  très-évasé;  le  clinanthe  est  large,  plan,  hé- 
rissé de  petites  lames  pointues,  saillantes  sur  le  réseau;  le 
fruit  mûr  est  souvent  comprimé  bilatéralement ,  ordinaire- 
ment un  peu  arqué  en  dedans,  glabre,  muni  de  six  ou  huit 
côtes  longitudinales,  saillantes;  son  aigrette  est  devenue  ex- 
trêmement longue,  c'est-à-dire  double  ou  triple  de  la  co- 
rolle; elle  est  composée  de  squamellules  très  -  nombreuses  , 
plurisériées,  à  peu  près  égales,  libres  jusqu'à  la  base,  fili- 
formes, nues,  blanches,  et  qui  finissent  par  s'arquer  forte- 
ment en  dehors  pour  faciliter  la  dissémination. 

L'analogie  qui  nous  semble  exister  entre  les  fruits  de  l'^4r- 
rhenachne  et  ceux  des  Baccharis  ,  peut  fortifier  le  soupçon 
que  nous  avions  déjà  énoncé  (tom.  XLI .  pag.  58)  sur  la  clas- 
sification du  Pingrœa,  et  par  conséquent  de  VArrhenachne. 
Ces  deux  genres  immédiatement  voisins ,  que  nous  avons  classés 
dans  la  tribu  des  Vernoniées ,  en  les  rapprochant  du  Tarcho- 
nanthus,  appartiennent  peut-être  à  la  tribu  des  Astérées , 
dans  laquelle  ils  s'associeroient  au  genre  Baccharis.  Pour  ré- 
soudre cette  question  ,  il  faut  observer  les  stigmatophores 
du  style  féminin,  qui  sont  munis  de  bourrelets  stigmatiques 
dans  la  tribu  des  Astérées,  et  qui  en  sont  privés  dans  celle 
des  Vernoniées.  Nous  avons  fait  de  vains  efforts  pour  bien 
vérifier  ce  fait  essentiel  et  décisif,  sur  les  échantillons  secs 


XER  i3i 

soumis  à  holrè  examen.  Cette  observation  ,  fort  difficile  à 
faire  sur  des  stigmatophores  grêles  et  desséchés,  ne  pourra 
nous  donner  Un  résultat  tout-à-fait  satisfaisant,  que  lorsque 
nous  aurons  sous  les  yeux  des  stigmatophores  vivans.  En  at- 
tendant, nous  présumons,  avec  beaucoup  de  vraisemblance, 
qu'il  n'y  a  point  de  bourrelets  stigmatiques,  et  que  par  con- 
séquent les  Arrhenachne  et  Pingrcra  sont  des  Vernoniées-Tar- 
chonanthées» 

Nous  avons  dit  (tom.  X,  pag.  1 36)  que  >  dans  tous  les  cas, 
l'aigrette  ne  prend  aucun  accroissement  après  la  fleuraison. 
Mais  depuis  que  nous  avons  témérairement  énoncé  cette  pro- 
position en  termes  trop  absolus  ,  nous  avons  reconnu  qu'elle 
est,  comme  toute  autre  règle  générale,  sujette  à  des  excep- 
tions, que  nous  avons  signalées  notamment  dans  le  Facelis 
(tom.  XVI,  pag.  104),  dans  le  Lieberkuhna  Iracteata  (tom. 
XXVI,  pag.  287),  dans  le  Trixis  paradoxa  (tom.  XXXIV, 
pag.  210),  dans  le  vrai  Perdicium  (tom.  LV,  pag.  394),  etc. 
V Arrhenachne  présente  la  même  exception. 

Nous  avons  trouvé  récemment  un  échantillon  mâle  de  Pin- 
grœa  dans  l'herbier  de  M.  Mérat ,  où  il  est  écrit  qu'il  a  été 
recueilli  dans  le  Chili  par  M.  D'Urville.  Le  style  nous  a  paru 
manifestement  analogue  à  ceux  des  Vernoniées  ;  le  clinanfhe 
nous  a  semblé  garni  de  fimbrilles  piliformes  extrêmement 
fines-,  les  aigrettes  étoient  rougeâtres.  Du  reste,  cette  plante 
nous  a  offert  absolument  les  mêmes  caractères  que  notre  Pin- 
grœa  angustifolia,  décrit  dans  le  tome  XLI  (pag.  58)  de  ce 
Dictionnaire.  (PL  Cass.) 

XEROCHLOA.  (Bot.  )  Genre  de  plantes  monocotylédones, 
à  fleurs  glumacées,  de  la  famille  des  graminées,  de  la  mo- 
noécie  triandrie  de  Linnseus,  offrant  pour  caraclére  essentiel  : 
Des  fleurs  monoïques,  en  épi  ;  un  calice  biflore  ,  à  deux  valves 
inégales,  à  demi  enfoncées  dans  le  rachis;  la  fleur  extérieure 
mâle  ;  l'intérieure  femelle  ;  les  valves  de  la  corolle  membra- 
neuses, mutiques,subulées;  trois  étamines  ;  deux  styles;  point 
d'écaillés  hypogynes. 

Ce  genre  renferme  des  herbes  vivaces,  glabres,  sèches, 
assez  semblables  à  des  joncs.  Les  feuilles  sont  roides,  subulées; 
leur  gaîne  est  munie  d'une  membrane  très-courte.  Les  tiges 
sont  garnies,  vers  leur  extrémité  ,  de  plusieurs  gaines  alternes, 


i3*  XER 

en  forme  de  spathe ,  renfermant  chacune  deux  ou  quatre  épis 
courts ,  peu  garnis  de  fleurs.  M.  Rob.  Brown  ,  auteur  de  ce 
genre,  y  rapporte  deux  espèces;  i ."  le  xerochloa  imberbis , 
Nov.  Holl.,  1,  pag.  197,  dont  les  épillets  sont  subulés,  un 
peu  courbés;  la  valve  intérieure  de  la  fleur  mâle  parfaite- 
ment glabre;  2.0  le  xerochloa  barbata,  distingué  par  ses  épil- 
lets roides,  lancéolés;  la  valve  intérieure  de  la  fleur  mâle  bar- 
bue. Ces  plantes  croissent  à  la  Nouvelle-Hollande.  (Poir.) 

XEROPHYLLUM.  (Bot.)  Uhelonias  asphodeloides  de  Lin- 
naeus  ,  distingué  par  trois  divisions  de  son  calice  plus  petites, 
a  été  désigné  par  Michaux  sous  ce  nom  générique,  qui  n"a 
pas  été  adopté.  (J.) 

XEROPHYTA.  (Bol.)  Genre  de  plantes  monocotylédones. 
à  fleurs  incomplètes,  de  la  famille  des  broméliacées,  de  Yhexan- 
drie  monogynie  de  Linnaeus,  offrant  pour  caractère  essentiel . 
Point  de  calice  ;  une  corolle  tubulée,  à  six  découpures  pro- 
fondes ,  régulières  ,  persistantes  ;  les  trois  extérieures  plus 
étroites,  acuminées;  six  étamines  insérées  à  la  base  des  dé- 
coupures; les  anthères  longues,  presque  sessiles,  de  la  lon- 
gueur du  limbe  de  la  corolle;  un  ovaire  inférieur;  un  style  ; 
un  stigmate  oblong,  renflé;  une  capsule  hispide,  couronnée 
par  le  limbe  de  la  corolle,  à  trois  loges  polyspermes. 

Xerophyta  a  feuilles  de  pin  :  Xerophyta  pinifolia  ,  Poir., 
Enc.  ;  Lamk. ,  Illustr.  gen.  ,  tab.  225.  Petit  arbrisseau,  remar- 
quable par  une  apparence  de  sécheresse  dans  toutes  ses  par- 
ties,  par  des  écailles  vaginales,  striées,  qui  enveloppent  les 
rameaux  dans  toute  leur  longueur.  Les  tiges  se  divisent  en 
rameaux  glabres,  alternes,  cylindriques,  mous,  presque  su- 
béreux, hérissés  par  des  gaines  fortement  réfléchies,  courtes, 
roides,  persistantes  après  la  chute  des  feuilles  :  celles-ci  sont 
éparses,  sessiles,  très- rapprochées  et  même  fasciculées  vers 
l'extrémité  des  rameaux,  linéaires,  longues  de  deux  pouces 
et  plus,  larges  d'environ  une  ou  deux  lignes,  glabres  à  leurs 
deux  faces,  roides,  aiguës  à  leur  extrémité,  entières,  assez 
semblables  à  celles  du  pin,  sortant  d'une  petite  gaîne  courte, 
en  forme  de  stipule  persistante.  Souvent  une  touffe  de  fila- 
mens  plus  ou  moins  longs  existent  à  la  base  des  feuilles. 

Les  fleurs  sont  situées  a  l'extrémité  des  rameaux,  sur  des 
pédoncules  un  peu  plus  longs  que  les  feuilles,  simples,  gla- 


XEX  i35 

bres,  cylindriques,  uniflores  ,  quelquefois  chargés  de  deux 
ou  trois  fleurs  alternes ,  pédicellées ,  dune  grandeur  médiocre. 
La  corolle  est  monopétale,  munie  d'un  tube  plus  ou  moins 
long;  le  limbe  profondément  divisé  en  six  découpures  régu- 
lières ,  lancéolées,  aiguës  ;  les  trois  extérieures  sont  plus  étroites, 
acuminées;  les  étamines  sont  insérées  à  la  base  de  la  corolle; 
les  filamens  droits  ,  filiformes  ,  plus  courts  que  celle-ci  ;  les  an- 
thères droites,  petites,  ovales,  obtuses;  l'ovaire  est  adhérent 
à  la  partie  inférieure  du  tube  de  la  corolle,  ovale -oblong, 
hérissé  de  quelques  poils  courts;  le  style  droit,  à  peine  plus 
long  que  les  étamines;  le  stigmate  alongé,  droit,  renflé  en 
massue.  Le  fruit  est  une  capsule  un  peu  hispide,  ovale,  cou- 
ronnée par  le  limbe  persistant  de  la  corolle,  divisée  inté- 
rieurement en  trois  loges  ,  renfermant  plusieurs  semences. 
Cette  plante  a  été  découverte  par  Commerson  à  l'île  de  Ma- 
dagascar.  (PoiR.) 

XEROTES.  (Bot.)  Ce  genre,  de  M.  R.  Brown,  appartenant 
à  la  famille  des  joncées,  contient  beaucoup  d'espèces,  parmi 
lesquelles  il  rapporte  les  lomandra  de  M.  de  Labillardière, 
mentionnés  par  M.  Poiret  dans  ce  Dictionnaire,  à  l'article  Lo- 
mandra ,  et  dans  le  Supplément  du  Dictionnaire  encyclopé- 
dique au  mot  Vinule,  sous  lequel,  adoptant  le  genre  et  le 
nom  xerotes  ,  il  en  détaille  les  espèces,  en  y  rapportant  les 
lomandra.   (J.) 

XEROTES.  (Bot.)  C'est,  dans  Fries.  (  Sysl.  orb.  veget.,  i  , 
p.  78),  un  genre  de  champignons  qu'il  place  entre  le  Favolus 
et  le  Cantharellus,  et  auquel  il  assigne  pour  caractères  :  La- 
melles dichotomes  de  même  nature  que  le  chapeau,  très-en- 
tières; chapeau  coriace;  sporidies  blanches.  Pries  annonce  y 
rapporter  une  espèce  qui  croît  en  Afrique,  sous  la  ligne.  Il 
ajoute  que  la  substance  de  ce  champignon  est  presque  la  même 
que  celle  du  dœdalea  quercina  ,  mais  que  le  chapeau  est  en 
même  temps  membraneux,  et  que  ses  lamelles,  assez  larges  et 
épaisses ,  sont  plusieurs  fois  dichotomes  ,  mais  point  anasto- 
mosées. (  Lem. ) 

XEXA.  (Bot.)  Nom  par  lequel  le  froment  d'été,  triticum  ces- 
livum,  Linn.,  est  appelé  en  Espagne,  où  il  est  aussi  désigné 
par  les  dénominations  de  hembrilla,  babilla,  pichi,  perman 
et  pichon.   (LeiM.) 


'34  XIC 

XICAMA.  (Bot.)  Voyez  Catzotl.  (J.) 

XIÈLE-  (Entom.  )  Nous  trouvons  ce  nom  indiqué  par  M, 
Latreille,  dans  ses  familles  naturelles  du  Règne  animal,  pag. 
442  ,  ligne  dernière,  comme  celui  d'un  genre  d'insectes  hy- 
ménoptères de  notre  famille  des  uropristes ,  près  des  xiphy- 
dries.  Il  paroît  que  M.  Dalmann,  qui  le  premier  a  employé 
ce  nom,  l'écrivoit  ainsi  :  xyela.  Voyez  Xyèle.  (C.  D.) 

XILOXOCH1TL.  (Bot.)  La  plante  figurée  sous  ce  nom 
mexicain  par  Hernandez  ,  page  68,  paroît  être  congénère 
du  pachira  d'Aublet.   (J.) 

XIMÉNESIE,  Ximenesia.  (Bot,)  Ce  genre  de  plantes  ap- 
partient à  l'ordre  des  Synanthérées,  à  la  tribu  naturelle  des 
Hélianthées,  et  à  notre  section  des  Hélianthées- Prototypes. 
Voici  ses  caractères. 

Calathide  radiée  :  disque  multiflore ,  régulariflore ,  andro- 
gyniflore  ;  couronne  unisériée ,  multiflore,  liguliflore  ,  iémi- 
niflore.  Péricline  supérieur  aux  fleurs  du  disque,  très-étaléj 
presque  plan,  irrégulier,-  formé  de  squames  un  peu  inégales, 
suhbisériées,  inappliquées,  longues,  étroites,  aiguës,  folia- 
cées. Clinanthe  conique,  peu  élevé,  garni  de  squamelles  in- 
férieures aux  fleurs,  demi-embrassantes,  lancéolées,  submem- 
braneuses, uninervées,  colorées  au  sommet.  Fleurs  du  disque: 
Ovaire  très -comprimé  bilatéralement,  obovale  ,  hérissé  de 
poils  principalement  sur  ses  deux  arêtes  extérieure  et  inté- 
rieure ;  aigrette  ordinairement  peu  apparente,  quelquefois, 
demi-avortée  ou  même  entièrement  avortée  ,  formée  de  deux 
squamellules  opposées,  correspondant  aux  deux  arêtes  de 
l'ovaire,  continues  avec  lui,  le  plus  souvent  très- courtes , 
inégales,  épaisses  et  charnues  inférieurement,  filiformes  et 
à  peine  barbellulées  supérieurement.  Corolle  à  tube  hispide, 
à  limbe  bien  distinct  du  tube  ,  plus  large ,  beaucoup  plus  long , 
subc3rlindracé  ,  muni  de  dix  nervures  ,  hispide  inférieurement, 
glabriuscule  du  reste,  divisé  supérieurement  en  cinq  lanières 
divergentes,  étalées,  arquées  en  dehors,  papillées  sur  les 
marges  de  leur  face  supérieure.  Fleurs  de  la  couronne  :  Ovaire 
comprimé  bilatéralement,  obovale,  glabre,  privé  d'aigrette. 
Corolle  articulée  sur  l'ovaire,  à  tube  court,  hispide;  à  lan- 
guette très-grande,  large,  presque  obovale  ou  cunéiforme, 
très-profondément  trilobée. 


XIM  i35 

Leclinanthe  nous  a  quelquefois  offert ,  outre  les  squainelles, 
quelques fimbrilles  éparses,  longues,  filiformes,  barbellulées. 
A  l'époque  de  la  maturité,  les  fruits  du  disque  sont  munis, 
sur  chaque  arête  (extérieure  et  intérieure)  ,  d'une  large  bor- 
dure aliforme ,  subcoriace,  qui  se  prolonge  au-dessus  de  l'aréole 
apicilaire;  à  la  même  époque,  les  fruits  de  la  couronne  sont 
ridés  et  privés  de  bordure.  Les  filets  desétamines  sont  libérés 
au  sommet  du  tube  de  la  corolle.  Les  stigmatophores  sont 
pourvus  de  bourrelets  stigmatiques  distincts.  Le  style  féminin 
a  une  base  très-épaisse,  charnue. 

Ximénésie  fausse- Encélie  ;  Ximenesia  cncelioides,  Cav.  C'est 
une  plante  herbacée  ,  dont  la  tige,  haute  d'environ  trois  pieds, 
est  dressée,  rameuse,  épaisse,  cylindrique,  pubescente  ;  ses 
feuilles  ,  opposées  pour  la  plupart  (les  supérieures  alternes) , 
ont  un  long  pétiole  un  peu  bordé,  et  muni  à  sa  base  de  deux 
oreillettes  foliacées,  plus  ou  moins  grandes;  leur  limbe  est 
grand ,  ovale-subcordiforme  ,  triplinervé,  un  peu  scabre  ,  garni 
sur  les  deux  faces  de  poils  courts,  plus  rapprochés  et  plus 
nombreux  en  dessous;  les  calathides,  larges  de  deux  pouces, 
et  composées  de  fleurs  jaunes,  sont  solitaires  au  sommet  de 
pédoncules  longs,  grêles,  nus,  pubescens ,  axillaires  et  ter- 
minaux, souvent  rapprochés  au  nombre  de  trois  à  l'extrémité 
de  chaque  rameau. 

Nous  avons  fait  cette  description  spécifique ,  et  celle  des 
caractères  génériques,  sur  des  individus  vivans ,  cultivés  au 
Jardin  du  Roi.  Cette  plante,  indigène  au  Mexique,  est  vi- 
vace  suivant  les  uns,  annuelle  selon  d'autres. 

Le  genre  Ximenesia  fut  établi  par  Cavanilles,  en  1790,  sur 
la  seule  espèce  que  nous  venons  de  décrire.  M.  Persoon  pro- 
posa, en  1807  ,  un  genre  Simsia,  comprenant  trois  espèces, 
que  Cavanilles  avoit  rapportées  au  genre  Coreopsis.  Ce  genre 
Simsia  de  M.  Persoon  a  été  supprimé  et  réuni  au  Ximenesia 
par  MM.  Kunth  et  Sprengel;  et  M.  R.  Brown  avoit  donné  , 
en  i«io,  le  nom  de  Simsia  à  un  genre  de  Protéacées.  Quoique 
nous  n'ayons  point  observé  le  ge-nre  Simsia  de  M.  Persoon  , 
nous  croyons  pouvoir  le  rétablir  sous  ce  nom,  comme  genre 
voisin  du  Ximenesia,  mais  bien  distinct,  en  lui  attribuant  les 
caractères  suivans,  que  nous  trouvons  indiqués  explicitement 
ou  implicitement  dans  les  descriptions  de  MM,  Persoon   et 


»**  XIM 

Kunth,  et  dans  les  figures  de  l'une  des  espèces  décrites  par 
ce  dernier. 

Simsia.  Calathide  radiée  :  disque  multiflore,  régulariflore, 
androgyniflore;  couronne  unisériée ,  ligulitlore,  neutriflore. 
Péricline  à  peu  près  égal  aux  fleurs  du  disque,  subcylindracé 
ou  subcampanulé,  formé  de  squames  un  peu  inégales,  subbi- 
sériées  ,  appliquées  inférieurement,  inappliquées  supérieure- 
ment, linéaires-lancéolées,  foliacées.  Clinanthe  planiuscule, 
garni  de  squamelles  inférieures  aux  fleurs,  demi-embrassantes, 
carénées,  lancéolées,  aiguës,  submembraneuses.  Fleurs  du 
disque:  Fruit  très-comprimé  bilatéralement,  obovale  ,  plus 
ou  moins  garni  de  poils,  muni  d'une  bordure  plus  ou  moins 
manifeste  sur  chaque  arête  (extérieure  et  intérieure);  ai- 
grette formée  de  deux  squamellules  opposées,  correspondant 
aux  deux  arêtes  de  l'ovaire,  persistantes,  subfiliformes,  su- 
bulées,  à  peine  barbellulées.  Corolle  glabre,  à  tube  très-court, 
à  limbe  long,  subcvlindracé,  quinquénervé  ,  quinquélobé. 
Fleurs  de  la  couronne  ;  Faux-ovaire  petit,  oblong,  comprimé, 
glabre,  privé  de  bordure,  d'aigrette  et  de  style.  Corolle  à 
tube  court,  à  languette  oblongue-lancéolée,  plurinervée ,  bi- 
tridentée  au  sommet. 

En  comparant  cette  description  générique  à  la  précédente, 
on  reconnoît  facilement  que  le  genre  Simsia  se  distingue  du 
Ximenesia  :  1 ,°  en  ce  que  les  fleurs  de  sa  couronne,  au  lieu 
d'être  femelles  et  par  conséquent  fertiles,  comme  dans  le 
Ximenesia ,  sont  neutres  et  par  conséquent  stériles;  -j.°  en  ce 
que  son  péricline  est  cylindracé  ou  campanule,  au  lieu  d'être 
étalé  ou  plan,  comme  celui  du  Ximenesia;  3.°  en  ce  que  son 
clinanthe  est  plan  et  non  conique;  4.0  en  ce  que  les  languettes 
de  sa  couronne  ne  sont  pas  profondément  trilobées ,  mais 
terminées  par  deux  ou  trois  petites  dents, 

MM.  Persoon  et  Kunth  ayant  négligé,  suivant  l'usage  des 
botanistes,  d'indiquer  le  sens  de  l'aplatissement  du  fruit,  c'est 
uniquement  en  nous  fondant  sur  l'analogie  que  nous  suppo- 
sons celui  du  Simsia  comprimé  bilatéralement.  S'il  étoit  ob- 
comprimé  (ce  qui  n'est  pas  vraisemblable),  ce  genre,  loin 
de  pouvoir  se  confondre  avec  le  Ximenesia,  n'appartiendroit 
pas  au  même  groupe  naturel. 

Outre   les  trois  espèces  rapportées  par  M.  Persoon  à  son 


X1M  ift 

genre  Simsia,  nous  attribuons  à  ce  même  genre  les  trois  plantes 
que  M.  Kunth  a  décrites  dans  le  quatrième  volume  (p.  227)  de 
son  Nova  gênera  et  species ,  sous  le  titre  générique  de  Xime- 
nesia,  et  que  nous  proposons  de  nommer  Simsia  hispida  , 
Simsia  Kunthiana  ' ,  Simsia  cordata. 

Le  genre  Simsia  de  M.  Brown  ,  étant  postérieur  à  celui  de 
M.  Persoon ,  devra  recevoir  un  autre  nom ,  si  les  botanistes 
adoptent  la  distinction  générique  que  nous  venons  de  pro- 
poser. 

Nous  avons  fait  connoitre  (tom.  XX,  pag.  347)  le  caractère 
de  la  section  des  Hélianthées-Prototypes,  et  nous  avons  pré- 
senté (tom.  XXXVIII,  pag.  17)  la  liste  alphabétique  des  genres 
qui  la  composent.  Il  nous  reste  à  exposer  le  tableau  métho- 
dique de  cette  section,  et  nous  ne  pouvons  pas  nous  dispenser 
de  l'insérer  ici. 

Troisième  Section. 

Hélianthées  -  Prototypes  (  Helianthece  -  Archetypœ  ). 
Caractères  ordinaires  :  Ovaire  ordinairement  tétragone  et 
plus  ou  moins  comprimé  bilatéralement ,  de  sorte  que  son 
grand  diamètre  est  toujours  de  devant  en  arrière;  aigrette 
le  plus  souvent  formée  de  deux  squamellules  opposées  (l'une 
extérieure,  l'autre  intérieure),  adhérentes  ou  caduques, 
filiformes,  triquètres  ou  paléiformes. 

I.  Spilanthées.  Calathide  incouronnée. 

1.  *  Sfilanthes.  =  Arekepa.  Surian  (ined.) — Ceratocephali 
sp.  Vaill.  (  1720)  —  Verbesinœ  sp.  Lin.  (1747)  —  Spilanthes. 
Jacq.  (1765)  —  Gœrtn.  (1791  )  — H.  Cass.  (1827)  Dict.  v.  5o. 
p.  257  —  Ukakou  sp.  Adans.  (1763)  — Cotulœ  sp.  Lin.  (1767) 
—  Bidentis  sp.  Berg.  (1768)  —  Lam.  (1783)  —  Spilanthi  sp.  Lin. 
(j  768  et  1774)  —  Kunth  (1820)  —  Pyrethrum.  Medic.  —  Ceru- 
chis.  Géertn.  ined.?  (ex  Schreb.   1791). 

2.  *  Platypteris.  =  Bidentis  sp.  Cav.  (  1791  )  —  Willd.  — 
Spilanthis  sp.  Sims  (1814)  —  Platypteris.  Kunth  (  1820) —  H. 
Cass.  (1827)  Dict.  v.  5o.  p.  259. 

3.  *Ditrichdm.  =  Ditrichum.  H.  Cass.  Bull.  févr.  1817.  p.  33. 

1  Notre  Simsia  Kunthiana  est  le  Ximen.  heterophjrlla  de  M.  Kunth, 
dont  le  nom  spécifique  doit  être  changé,  puisqu'il  avoit  été  précédcDi- 
ment  appliqué  par  M-   Persoon  h   l'un  de  ses  trois  Simsia. 


138  XIM 

Bull.  avr.  1818.  p.  59.  Journ.  de  phys.  juill.  1818.  p.  24.  Dict. 
v.  i3.  (1819)  p.  37i. 

4.  t?  Petrobium.  =  Laxmannia.  G.  Forst.  (pessimè)  —  Spi- 
lanthi sp.  G.  Forst.  —  Bidentis  sp.  Roxb.  (  18  i  6  )  —  Petrobium 
R.  Brown  (1817)  —  H.  Cass.  (1826  )  Dict.  v.  09.  p.  007. 

5.  K' S alv.ea.  — Bidentis  sp.  Lin.  (ij "S j) — P.  Browne  (1756) 

—  Swartz  (1791  et  1806) — Santolinœsp.  Lin.  (1759)  —  Gœrtn. 
(1791)  —  Bidentis  et  Caleœ  sp.  Lin.  (1763)  —  Salmea.  Decand. 
(r8i3)  —  R.  Brown  (1817)  —  H.  Cass.  (1827)  Dict.v.  47- P- 87 

—  Spiianthis  sp.H.  Cass.  (i8i6.ined.)  — Kunth  (1820)  —  Mika- 
nia  Houstonis  (manuscr.  in  Herbar.  Juss.). 

6.  t?  Isocabpha.  =  Santolinœ  sp.  P.  Browne  (1766)  —  Lin. 
(1759)  —  Gœrtn.  (1791)  —  Caleœ  et  Bidentis  sp.  Lin.  (1760)  — 
An  ?  Cotula  pyrelhraria.  Lin.  (1767)  — Caleœ  et  Spilanthi  sp. 
Lin.  (1774)  —  An?  Spilanthi  sp.  L'Hérit.  (1784)  —  Jacq.  (1793) 

—  Kunth  (1820)  —  Caleœ  sp.  Swartz  (1791  et  1806)  —  An? 
Pjrethraria  dichotoma.  Pers.  (1807)  —  lsocarpha.  R.  Brown 
(1817)  —  H.  Cass.  Dict.  v.  24  (1822)  p.  18.  Dict.  v.  26  (1823) 
p.  280. 

7.  *  Melakthera.=  Bidentis  sp.  Dill.  (1732)  — Lin.  (  1755) 

—  Swartz  (1791)  — Amellus.  P.  Browne  (1736)  —  Ukakou  sp. 
Adans.  (i765)  —  Caleœ.  sp.  Jacq.  (1788)  —  Willd.  (i8o3)  — 
Melanthera.  Rohr  (1784,  ined.;  1792,  edit.)  —  H.  Cass.  (182J) 
Dict.  v.  29.  p.  483  —  Melananthera.  Rich.  et  Miel).  (1800)  — 
Pers.  (1807)  —  R.  Brown   (1817)  — Kunth  (1820). 

II.  Verbésinées.  Calathide  à  couronne  féminiflore. 

8.  t  Lipotriche.  =  Lipotriche.  R.  Brown  (1817)  —  H.  Cass. 
Dict.  v.  27.  p.  8. 

9.  *Br.AiNViLLEA.  =  An?  Verbesina  dichotoma.  Mœnch  (1  794) 

—  An?  Bidens  dichotoma.  Pers.  (1807)  —  An?  Bidens  nivea. 
Dum.  Cours.  (  1811  ) —  Ucacea.  H.  Cass.  (  1825  )  Dict.  v.  27. 
p.  9.  (Non  Ucacou.  Adans.)  —  Blainvillea.  H.  Cass.  Journ.de 
phys.  mai  1823.  p.  2  16.  Dict.  v.  29  (i8j3).  p.  493.  Dict.  v.  47 
(  )827).  p.  90. 

10.  *  Acmellx.  ~  Ceratocephali  sp.  Vaill.  (1720) —  Verbesinœ 
sp.  Lin.  (  1747  )  —  Abcdaria.  Rumph.  (  1760)  —  Spilanthi  sp. 
Lin.  (1774)  —  Mich.  (i8o3)  —  Swartz  (1806)  —  Kunth  (1820) 

—  An?  Athronia.  Neck.  (1791)  —  Acmellœ  sp.  Rich.  et  Pers. 


XIM  i39 

(1807)  —  Acmella.  H.  Cass.  Dict.  v.  24  (  1822).  p.  328.  Dict. 
v.  5o  (1827).  p.  258. 

11.  *Sanvitalia.  =  Sanvitalia.  Gualteri  ?  (ined.)  —  Lam. 
('792)  —  Cavan.  (1797)  —  Venten.  (1799)  —  H.  Cass.  (1827) 
Dict.  v.  47.  p.  292  — Lorentea.  Orteg.  (  1797  ). 

12.  *  Zinnia.  ==  Chrysogoni  sp.  Lin.  (1753)  — Bidentis  sp. 
Mill.  —  Rudbeckiœ  sp.  Zînn  (1767)  — Lejica,  Hill  —  Crassina. 
Scepin  —  Zinnia.  Lin.  (1763). 

i5.  t Tr.AOocEROs.  =  Tragoceros.   Kunth(i82o). 

1 4»  *  Hamuiium,  =  Bidentis  sp.  Tourn.  (1 700)  —  Ceratocepha- 
loidis  sp.  Vaill.  (1720)  —  Verbesinœ  sp.  Lin.  (1757)  —  Gaertn. 
(1791)  —  Kunth  (1820)  —  Tepion.  Adans.  (1763.  non  suffi- 
cienter)  —  An?  Abesina.  Neck.  (  1791.  non  sufficienter  )  — 
Harnulium.  H.  Cass.  Bull.  nov.  1820.  p.  170.  Dict.  v.  20  (1821). 
p.  260. 

i5.  * Verhesina.  —  Eupatoriophalacri  sp.  Vaill.  (1720)  — 
Verbesinœ  sp.  Gron.  (1743)  —  Cav.  (1794) — Kunth  {1820)  — 
Sigesbeckiœ  sp.  Gron.  (1762)  —  Verbesinœ  et  Sigesbeclciœ  sp.  Lin. 
(1763)  —  Phaèthusa.  Gaertn.  (1791)  —  Locheria.  Neck.  (1791) 

—  Verbesinœ  sp.  et  Phaèthusa.  Mich.  (i8o3)  —  "Willd.  (i8o3) 

—  Verbesina.  H.  Cass.  Dict.  v.  5i  (1827).  p.  476.  Dict.  (hic). 

16.  *  Ximenesia.  =  Ximenesia.  Cavan.  (  1795  )  —  Pers. 
(1807) — H.  Cass.  Dict.  (hic)  —Ximenesiœsp.  Kunth  (1820)  — 
Spreng.  (1826). 

III.  Hélianthées-Prototypes  vraies.  Calathide  à  couronne 
neutri  flore. 

17.  tSiiwsiA.  =  Coreopseos  sp,  Cav.  (  1791  )  —  Simsia.  Pers. 
(1807)— H.  Cass.  Dict.  (hic)  —  (Non  Simsia.  R.Brown,  1810) 

—  Ximenesiœ  sp.  Kunth   (1820)  — Spreng.  (1826). 

18.  *Encelia.  =  Encelia.  Adans.  (1760)  —  Lam.  (1786)  — 
Juss.  (1789)  — Cav.  (1791  et  1794)  —  Pers.  (1807)  —  H.  Cass. 
(1819)  Dict.  v.  14.  p.  447  —  Kunth  (1820)  —  Coreopseos  sp. 
Jacq.  (1793) — Pallasia.  L'Hérit.  (1784)  — Aiton  (1789)  — 
Willd.  (i8o3). 

19.  ^Pterofhyton.  =  Coronœ  soîis  sp.  Tourn.  (1700)  —  Ce- 
ratocephaloidis  sp.  Vaill.  (1720)  —  Coreopseos  sp.  Royen  (1740) 

—  Lin.  (  1748)  —  Jacq.   (  1772)  —  Aiton  (  1789)  —  Gaertn. 
('79»)  —Cav.  (1794)  —  WiîM.  (i8o5)  — Pers.  (1807)  — 


i4«  X1M 

Kunth  (1820)  —  Ridan.  Adans.  (1765)  —  Helianthi  sp.  Orteg. 
(1798)  —  Pterophyton.  H.  Cass.  Bull,  mai  1 3 1 8.  p.  76.  Dict. 
v.  44  (1826).  p.  48  —  Actinomeris.  Nuit.  (1818)  —  Verbesinœ 
sp.  Spreng.  (  1826). 

20.  *  Helianthus.  =  Chrysis.  Reneaume  (  161  i  )  —  Helenii 
sp.  C.  Bauh.  (1625)  —  Coronœsolis  sp.  Tourn.  (1700)  —  Vaill. 
(1720)  —  Helianthus.  Lin.  (1737)  —  Ga-rfn.  (1791)  —  H.  Cass. 
(1821)  Dict.  v.  20.  p.  35i  —  Vosacan.  Adans.  (1765)  —  He- 
lianthi sp.  Kunth  (1820).  =  Au  verè  congener  Hel.  parvi- 
florus  Kunthii,  forte  proprii  generis,  ob  periclinium  squamis 
subuniseriatis,  subaequalibus  ? 

21.  *Harpalium.  =  Harpalium.  H.  Cass.  Bull.  sept.  1818. 
p.  141.  Dict.  v.  20  (1821).  p.  299.  Dict.  v.  25  (1822).  p.  407  — 
An?  Helianthus  diffusus.  Siins  (1818)  —  Helianthi  sp.  (truxil- 
lensis  et  aureus)  Kunth  (1820). 

22.  *  Leighia.  =  Helianthi  sp.  Lin.  —  Cav.  —  Mich.  — 
Kunth  —  Leighia.  H.  Cass.  (1822)  Dict.  v.  25.  p.  435— (Non 
Leighia  Scop.,  quae  Kahiria  Forsk. ,  Elhulia  Lin.).  ==  Hue  re- 
tuli  Hel.  squarrosum  et  microphylluui  Kunthii ,  nec  non  Hel. 
angustifolium  Linnaei. 

23.  tViGuiERA.  =  Viguiera.  Kunth   (1820). 

Le  caractère  essentiel  de  la  section  des  Hélianthées-Proto- 
types  doit  être  observé  sur  les  fruits  intérieurs  de  la  cala- 
thide,  et  non  sur  les  fruits  marginaux,  dont  la  forme  est  or- 
dinairement plus  ou  moins  altérée  par  l'obstacle  que  le  pé- 
ricline  oppose  à  leur  développement.  Ainsi,  par  exemple, 
dans  notre  Acmella  brachyglossa  (tom.  L,  pag.  258) ,  les  fruits 
de  la  couronne  diffèrent  de  ceux  du  disque,  en  ce  qu'ils 
sont  obeomprimés  au  lieu  d'être  comprimés  bilatéralement, 
et  que  par  conséquent  les  deux  squamellules  de  l'aigrette  se 
trouvent  à  droite  et  à  gauche,  au  lieu  d'être  en  dedans  et 
en  dehors.  Si  donc  on  s'arrêtoit  à  l'observation  de  ces  fruits , 
on  seroit  induit  dans  une  grave  erreur,  car  on  rapporteroit 
infailliblement  la  plante  dont  il  s'agit  à  la  section  des  Hé- 
lianthées-Coréopsidées.  Cependant,  comme  les  fruits  absolu- 
ment centraux  sont  très-souvent  imparfaits  et  demi -avortés, 
il  faut  en  général  s'attacher  de  préférence  aux  fruits  inter- 
médiaires. 

Le  genre  Verbesina  de  Linné,  tel  qu'il  se  trouve  composé 


XIM  1,1 

dans  la  troisième  et  dernière  édition  du  Species  plantarum 
de  cet  auteur,  est  un  mélange  de  treize  espèces  hétérogènes, 
dont  la  plupart  ont  été  depuis  attribuées  aux  genres  Eclipta, 
Spilanthes,  VVedelia,  Adenostemma ,  Sjnedrella,  Chrysanlhellina, 
Acmella,  Hamulium.  En  même  temps  que  Linné  admetfoit 
dans  son  genre  Verbesina  tant  d'espèces  non  congénères,  il 
en  excluoit  une  qui  lui  appartient  bien  réellement,  et  la 
rapportoit  au  Sigesbeckia.  Malgré  les  réformes  successives  que 
ce  genre  a  subies  depuis  la  dernière  édition  du  Species,  il  a 
encore  besoin  d'être  aujourd'hui  défini  et  limité  avec  plus 
de  précision  :  mais  la  difficulté  est  de  savoir  quelle  est  l'es- 
pèce qu'il  convient  de  choisir  pour  type  du  genre.  La  rè<de 
qui  prescrit  de  considérer  comme  type  l'espèce  primitive 
ou  la  plus  ancienne,  ne  peut  pas  s'appliquer  ici.  En  effet, 
Linné  a  d'abord  attribué,  dans  YHortus  Clijfortianus  ,  au  genre 
en  question  ,  deux  espèces  :  i.°  la  Verbes,  alata;  2°  la  Verbes, 
alba.  Cette  dernière  ayant  été  ajoutée  dans  VAppendix,  il  semble 
que  l'autre  soit  l'espèce  typique.  Cependant  l'auteur  lui-même 
est  loin  de  l'avoir  considérée  comme  telle  ;  car,  dans  le  Spe- 
cies plantarum.,  il  dit  que  sa  Verbesina  alata  diffère  beaucoup 
{maxime)  des  autres  espèces  du  genre  Verbesina  par  le  port 
et  la  structure  ,  en  sorte  qu'elle  doit  peut-être  constituer  un 
genre  particulier.  D'ailleurs,  dans  le  Gênera  plantarum ,  il  ne 
cite,  pour  la  synonymie  de  son  genre  Verbesina,  que  YEupa- 
toriophalacron  de  Dillen  et  de  Vaillant  ,  qui  se  rapporte  à 
sa  Verbesina  alba;  et  l'un  des  principaux  caractères  qu'il  as- 
signe à  ce  genre,  est  d'avoir  une  couronne  composée  seule- 
ment d'environ  cinq  fleurs,  ce  qui  ne  peut  pas  du  tout  con- 
venir à  la  Verbesina  alata.  Enfin,  ce  caractère  ayant  toujours 
continué  à  être  admis  dans  la  définition  essentielle  du  genre, 
la  Verbesina  alata,  pourvue  d'une  couronne  subbisériée  ,  con- 
tinue, multiflore,  et  offrant  d'ailleurs  dans  son  aigrette  une 
particularité  très-notable,  ne  peut  pas  être  prise  aujourd'hui 
pour  type  du  genre  Verbesina;  et  quoiqu'elle  paroisse  avoir 
été  l'espèce  primitive  de  ce  genre,  nous  avons  dû  l'en  re- 
tirer pour  fonder  sur  elle  un  nouveau  genre,  nommé  Hamu- 
lium. La  seconde  espèce  (  Verbesina  alba)  ne  peut  pas  non 
plus  être  actuellement  le  type  du  genre  Verbesina ,  puisque 
Linné  a  établi  principalement  sur  elle  son  genre  Eclipta,  et 


i42  XIM 

que  d'ailleurs  ses  caractères  génériques  ne  s'accordent  point 
du  tout  avec  ceux  que  les  botanistes  attribuent  au  Verbesina. 
Ces  considérations  nous  ont  déterminé  à  n'avoir  aucun  égard 
à  l'ancienneté,  dans  cette  circonstance-ci,  et  à  choisir  pour 
type  une  espèce  quelconque  offrant  les  principaux  caractères 
génériques  communément  admis  par  presque  tous  les  auteurs 
dans  la  définition  essentielle  du  genre  Verbesina.  Ces  carac- 
tères sont  d'avoir  la  calathide  radiée,  à  disque  androgyni- 
flore,  et  à  couronne  féminiflore  composée  d'un  très- petit 
nombre  de  fleurs  ligulées;  le  péricline  formé  de  squames 
disposées  à  peu  près  sur  deux  rangs;  le  clinanthe  squamelli- 
fère;  le  fruit  ordinairement  pourvu  de  deux  arêtes  persis- 
tantes. La  Verbesina  serrata  de  Cavanilles  nous  ayant  offert 
ces  caractères,  nous  la  prenons  pour  type  de  la  description 
générique  suivante. 

Verbesina.  Calathide  radiée  :  disque  multiflore,  régulari- 
flore,  androgyniflore  :  couronne  uniscriée,  interrompue, 
pauciflore,  liguliflore,  féminiflore  (souvent  irrégulière  ,  quel- 
quefois nulle  ou  presque  nulle  par  avortement  accidentel). 
Péricline  très -inférieur  aux  fleurs  du  disque,  orbiculaire, 
convexe,  formé  de  squames  irrégulièrement  bisériées ,  iné- 
gales; les  extérieures  oblongues-spatulées,  ayant  la  partie 
inférieure  appliquée,  coriace,  et  la  supérieure  inappliquée, 
foliacée;  les  intérieures  analogues  aux  squamelles  du  clinanthe. 
Clinanthe  convexe,  un  peu  conique,  garni  de  squamelles 
très-inférieures  aux  fleurs,  demi -embrassantes,  ovales,  co- 
riaces-foliacées, colorées  vers  le  sommet.  Ovaires  du  disque 
et  de  la  couronne  très-comprimés  bilatéralement,  obovales 
ou  cunéiformes  ,  hispidules ,  aigrettes  ;  aigrette  formée  de 
deux  squamellules  opposées,  correspondant  aux  deux  arêtes 
(extérieure  et  intérieure)  de  l'ovaire,  continues  avec  lui  et 
très-adhérentes,  égales  ou  inégales,  droites,  subtriquètres  ou 
cylindracées,  pointues,  épaisses,  roides,  cornées,  irrégulière- 
ment barbellulées.  Corolles  de  la  couronne  à  languette  large, 
elliptique ,  tridentée  au  sommet. 

Nous  avons  fait  cette  description  sur  un  individu  vivant 
de  Verbesina  serrata,  cultivé  au  Jardin  du  Roi.  La  plupart 
des  calathides  de  cette  plante  ont  la  couronne  réduite  à  trois 
fleurs,  d'autres  à  deux  fleurs,   et  même  quelques-unes  se 


XIM  U5 

trouvent  accidentellement  tout-à-fait  privées  de  couronne;  1-e 
clinanthe  porte  souvent,  outre  les  squamelles  ,  quelques  fim- 
brilles  éparses ,  longues,  filiformes,  hispides;  il  est  probable 
qu'après  la  fleuraison  il  se  développe  autour  du  fruit  une 
bordure  aliforme  ,  dont  la  présence  nous  a  paru  commencer 
à  se  manifester  sur  l'ovaire  ;  les  fleurs  de  la  couronne  offrent 
souvent  des  rudimens  d'étamines  avortées,  et  leur  languette 
est  quelquefois  un  peu  irrégulière. 

En  comparant  ensemble  le  Verbesina  et  le  Ximenesia,  nous 
reconi'oissons  facilement  que  ces  deux  genres  sont  immédia- 
tement voisins  l'un  de  l'autre,  et  qu'ils  se  distinguent,  i.° 
en  ce  que  la  couronne  est  pauciflore  dans  le  Vcrbesina . 
multiflore  dans  le  Ximenesia  ;  2°  en  ce  que  le  péricline  est  in- 
férieur aux  fleurs  du  disque  dans  le  Verbesina,  supérieur  à 
ces  fleurs  dans  le  Ximenesia;  3.°  en  ce  que  les  fruits  de  la 
couronne  sont  semblables  à  ceux  du  disque  dans  le  Ver- 
besina, diflerens  de  ceux  du  disque  dans  le  Ximenesia;  4.0 
en  ce  que  les  languettes  de  la  couronne  sont  tridentées  au 
sommet  dans  le  Verbesina,  très -profondément  trilobées  dans 
le  Ximenesia.  Le  genre  Verbesina  confine  d'une  autre  part 
à  notre  Hamulium,  qui  s'en  distingue,  i.°  par  sa  calathide 
très-courtement  radiée,  à  couronne  continue,  multiflore  , 
disposée  presque  sur  deux  rangs;  2°  par  son  aigrette  formée 
de  deux  squamellules  absolument  nues,  et  dont  l'intérieure, 
beaucoup  plus  longue  ,  est  courbée  au  sommet  en  forme  de 
crochet. 

Les  descriptions  des  deux  espèces  suivantes  compléteront 
les  notions  que  nous  voulions  donner  ici  sur  le  genre  Ver- 
besina. 

Verbesina  pliaëthusa,  H.  Cass.  (Pkacthusa  americana,  Geertn.  ; 
Verbesina  sigesbechia  et  Phaëthusa  americana  ,  Mich.  ,  Willd., 
Pers.;  Sigesbechia  occidentalis ,  Lin.)  Plante  herbacée,  très- 
haute,  plus  ou  moins  garnie  sur  toutes  ses  parties  de  petits 
poils  très-courts,  mais  point  rudes  ,  qui  la  rendent  légèrement 
pubescente  ;  tiges  dressées,  droites,  simples,  munies  d'un 
bout  à  l'autre  de  quatre  ailes  linéaires,  très  -  entières ,  ner- 
vées  transversalement ,  produites  par  les  décurrences  des 
feuilles,  et  se  terminant  à  la  base  de  chaque  mérithalle  en 
une  sorte  de  crochet  formant  cul- de -sac  ;  feuilles  opposées- 


'44  XIM 

croisées,  pétiolées,  grandes,  uniformes,  Récurrentes,  à  pc- 
tiole  long  à  peu  près  comme  le  tiers  du  limbe,  demi-cylin- 
drique, ailé  à  la  base  et  vers  le  sommet ,  nu  du  reste  ,  à  limbe 
ovale -lancéolé,  acuminé,  triplinervé,  décurrent  par  sa  base 
sur  le  sommet  du  pétiole,  et  légèrement  denté  en  scie  sur 
ses  bords;  calathides  nombreuses,  rapprochées,  disposées  en 
corymbe  terminal,  dont  les  ramifications  et  les  pédoncules 
sont  opposés;  corolles  jaunes;  la  plupart  des  calathides  com- 
posées de  huit  à  quinze  fleurs  régulières,  hermaphrodites, 
formant  le  disque,  et  d'une  ou  deux  fleurs  ligulées,  femelles, 
formant  la  couronne;  quelques  calathides  absolument  privées 
de  couronne;  péricline  très-inférieur  aux  fleurs  du  disque  , 
subcylindracé  ou  subcampanulé  ,  formé  de  squames  paucisé- 
riées,  irrégulièrement  imbriquées  ;  les  extérieures  plus  courtes, 
ovales-lancéolées,  foliacées,  appliquées  inférieurement,  in- 
appliquées supérieurement;  les  intérieures  plus  longues,  ob- 
longues-lancéolées,  très-aiguë's,  colorées,  appliquées ,  analo- 
gues aux  squamelles  du  clinanthe;  clinanthe  petit,  plan, 
garni  de  squamelles  très-inférieures  aux  fleurs,  larges,  em- 
brassantes, obovales-lancéolées,  aiguës,  colorées,  pluriner- 
vées  ,  analogues  aux  squames  intérieures  du  péricline;  ovaires 
du  disque  et  de  la  couronne  oblongs,  comprimés  bilatérale- 
ment, velus  supérieurement,  portant  une  aigrette  (souvent 
demi-avortée,  quelquefois  absolument  nulle)  formée  de  deux 
squamellules  opposées  (l'une  extérieure  ,  l'autre  intérieure), 
ordinairement  très-inégales,  plus  ou  moins  arquées  ,  épaisses  , 
roides,  persistantes,  linéaires-subulées ,  presque  lisses,  à  peu 
près  demi-cylindriques  ou  filiformes-laminées,  subtriquètres 
vers  la  base  ;  corolles  du  disque  à  tuhe  court,  velu  ,  enflé  à 
sa  base  ,  qui  est  articulée  sur  le  sommet  de  l'ovaire  ;  à  limbe 
long,  cylindracé,  glabre,  divisé  supérieurement  en  quatre 
ou  cinq  lobes  ;  anthères  exsertes ,  à  loges  noires;  styles  du 
disque  à  deux  stigmatophores  exserts,  divergens;  corolles  de 
la  couronne  à  tube  court,  velu,  à  languette  longue,  large, 
elliptique  ,  plurinervée  ,  plus  ou  moins échancrée  ou  tridentée 
au  sommet. 

Nous  avons  fait  cette  description  sur  un  individu  vivant, 
cultivé  au  Jardin  du  Roi ,  où  il  étoit  étiqueté  Phaëthusa  ame- 
ricana.  La  présence  de  l'aigrette  nous  lit  d'abord  penser  que 


XIM  145 

cette  étiquette  étoit  inexacte,  et  que  la  plante  en  question 
n'étoit  point  le  Phaèthusa  de  Gaertner,  mais  la  Verbesina  si- 
gesbeckia  de  Michaux.  Un  examen  plus  attentif  nous  a  per- 
suadé (tom.  II,  pag.  476  )  que  la  plante  de  Gaertner  et  celle 
de  Michaux,  attribuées  jusqu'alors  à  deux  genres  différens 
ne  constituent  pourtant  qu'une  seule  et  même  espèce  qui 
est  celle  qu'on  cultivoit  au  Jardin  du  Roi  sous  le  nom  de 
Phaèthusa.  En  effet,  nous  avons  trouvé  sur  l'unique  individu 
observé  par  nous  des  fruits  à  aigrette  complète ,  c'est-à-dire 
ayant  deux  squamellules ,  des  fruits  à  aigrette  incomplète , 
c'est-à-dire  n'ayant  qu'une  seule  squamellule,  enfin  des  fruits 
absolument  privés  d'aigrette.  11  est  probable  qu'il  se  trouve 
des  individus  dont  presque  tous  les  fruits  sont  dénués  d'ai- 
grette par  avortement,  et  qu'ils  ont  été  observés  dans  cet 
état  accidentel  par  Vaillant,  Gronovius,  Linné,  Gaertner  et 
Necker  ,  quand  ils  ont  attribué  cette  espèce  successivement 
aux  genres  Eupatoriophalacron ,  Sigesbeckia ,  Phaèthusa ,  Locheria. 
Gronovius  l'avoit  d'abord  très- bien  rapportée  au  Verbesina , 
et  sa  première  opinion  a  été  justement  adoptée  par  Michaux, 
WiUdenow  et  Persoon  :  mais  ces  trois  derniers  botanistes  se 
sont  trompés  en  croyant  que  le  Phaèthusa  de  Gaertner  est  une 
plante  différente.  Le  nom  de  Verbesina  phaèthusa  nous  semble 
préférable  à  celui  de  Verbesina  sigesbeckia,  parce  qu'un  nom 
de  genre  ne  peut  régulièrement  devenir  un  nom  d'espèce, 
que  dans  le  cas  où  le  genre  précédemment  désigné  par  ce 
nom  ne  comprenoit  que  cette  seule  espèce,  et  se  trouve 
ainsi  entièrement  supprimé. 

Verbesina  acmelloides ,  H.  Cass.  Plante  herbacée;  tige  longue 
de  huit  pouces  (dans  l'échantillon  incomplet  que  nous  décri- 
vons),  foible,  striée,  très-scabre  par  la  présence  de  poils 
courts  et  roides,  divisée  au  sommet  en  trois  parties,  savoir, 
deux  branches  latérales,  opposées,  et  un  pédoncule  terminal , 
grêle ,  long  de  près  de  trois  pouces ,  situé  entre  ces  deux  bran- 
ches; feuilles  opposées,  distantes  ,  à  pétiole  long  de  trois  lignes, 
à  limbe  long  de  onze  lignes,  large  de  cinq  lignes,  lancéolé, 
entier  sur  les  bords  de  sa  moitié  inférieure,  bordé  de  quel- 
ques dents  en  sa  moitié  supérieure,  trinervé,  très-vert ,  scabre, 
hérissé  sur  les  deux  faces  de  poils  roides,  épars;  calathide 
(unique  sur  notre  échantillon)  large  de  dix  lignes,  solitaire 
59.  10 


146  XI M 

au  sommet  du  pédoncule  décrit  ci-dessus  ;  corolles  jaunes; 
calathide  radiée;  disque  multiflore  ,  régulariflore,  androgyni- 
flore;  couronne  unisériée,  liguliflore,  féminitlore  ;  péricline 
inférieur  aux  fleurs  du  disque,  subhémisphérique,  formé  de 
squames  bi-trisériées,  régulièrement  imbriquées  ,  ovales,  ap- 
pliquées et  coriaces  kiférieurement ,  inappliquées  et  foliacées 
supérieurement;  clinanthe  convexe,  un  peu  conique,  garni 
de  squamelles  inférieures  aux  fleurs,  oblongues,  aiguës,  sub- 
foliacées ;  ovaires  oblongs ,  comprimés  bilatéralement,  his- 
pides  supérieurement,  portant  une  aigrette  extrêmement  va- 
riable dans  le  nombre,  la  disposition  ,  la  grandeur  et  la  forme 
de  ses  squamellules,  celte  aigrette  étant  composée  d'une,  de 
deux,  de  trois,  ou  d'un  plus  grand  nombre  de  squamellules, 
ordinairement  très-inégales  ,  irrégulières  ,  grossièrement  bar- 
bellulées,  subulées,  plus  ou  moins  longues,  plus  ou  moins 
larges  ou  épaisses  ,  roides,  tantôt  filiformes,  tantôt  laminées  , 
tantôt  opposées  ou  seulement  distantes,  tantôt  rapprochées 
ou  même  contiguës  ;  corolles  de  la  couronne  à  languette  ovale, 
tridentée  au  sommet;  corolles  du  disque  à  cinq  divisions; 
anthères  noires. 

Nous  avons  fait  cette  description  sur  un  échantillon  sec  , 
incomplet  et  en  mauvais  état,  qui  nous  fut  donné  en  1819 
par  M.  Desfontaines,  et  qui  provenoit  d*un  individu  cultivé 
au  Jardin  du  Roi ,  sans  aucun  nom  ni  indication  d'origine. 
Le  nom  de  Verbesina  acmelloides ,  que  nous  proposons,  con- 
vient assez  bien  à  cette  plante,  et  peut  maintenant  lui  être 
appliqué  sans  inconvénient ,  puisque  les  Verbesina  acmella  et 
-pseudo -  acmella  de  Linné  ont  été  justement  exclues  de  ce 
genre. 

Les  deux  espèces  que  nous  venons  de  décrire  sont  un  peu 
anomales  dans  le  genre  Verbesina,  c'est-à-dire  qu'elles  ne  s'ac- 
cordent pas  en  tous  points  avec  les  caractères  de  celle  que 
nous  avons  prise  pour  type.  Mais  elles  ne  s'en  écartent  que 
sur  des  points  peu  importans,  elles  offrent  les  caractères  es- 
sentiels du  genre ,  et  doivent  par  conséquent  lui  appartenir. 

Le  genre  Viguiera  termine  convenablement  la  section  des 
Hélianthées-Prototypes,  parce  qu'il  a  beaucoup  de  rapports 
avec  le  genre  Tithonia,  placé  au  commencement  de  la  section 
des  Hélianthées-Rudbeckiées,  qui  suit  immédiatement  celle- 


XIM  147 

ci.  Ce  genre  Tithonia  est  un  peu  ambigu,  c'est-à-dire  qu'il 
semble  participer  des  deux  sections,  en  sorte  qu'on  pourroit 
presque  indifféremment  l'attribuer  à  l'une  ou  à  l'autre  et  qu'il 
forme  un  lien  très-naturel  entre  ces  deux  groupes.  Dans  notre 
article  Tithonie  (tom.  LIV,  pag.  454),  nous  avions  décrit 
les  caractères  de  ce  genre  sur  deux  calathides  sèches  de  Tith. 
tagetiflora ;  mais  depuis  la  rédaction  de  cet  article  nous  avons 
observé  une  calathide  vivante  ,  sur  laquelle  nous  avons  fait 
des  remarques  qui  peuvent  servir  à  confirmer,  à  compléter 
et  à  rectifier  en  quelques  points  cette  description. 

Notre  calathide  vivante  de  Tith.  tagetiflora  a  voit  le  péricline 
subcampanulé,  formé  de  squames  dont  les  appendices  étoient 
très-étalés  et  même  arqués  en  dehors  ;  les  squames  intérieures 
étoient  presque  toutes  bien  plus  analogues  aux  squames  ex- 
térieures de  ce  péricline  qu'aux  squamelles  du  clinanthe  ; 
quoique  la  calathide  fût  déjà  toute  entière  en  état  complet 
de  fleuraison,  le  clinanthe  étoit  fort  peu  élevé,  mais  pour- 
tant conique  et  creux,  sa  cavité  étant  continue  à  celle  du 
pédoncule:  toutes  les  squamelles  du  clinanthe  étoient  infé- 
rieures aux  fleurs,  mais  les  intérieures  étoient  plus  longues 
que  les  extérieures;  les  ovaires  étoient  glabres,  comprimés 
bilatéralement,  à  peine  tétragones  ;  leur  aigrette  étoit  scabre 
sur  sa  face  externe,  et  moins  roide,  moins  coriace,  moins 
opaque,  que  sur  le  fruit  mûr  et  sec;  les  divisions  de  la  co- 
rolle étoient  ovales,  et  leurs  bords  n'étoient  pas  réfléchis  en 
dedans;  le  filet  de  l'étamine  étoit  hérissé  de  poils  courts,  et 
le  connectif  de  l'anthère  étoit  poilu;  tout  le  reste  étoit  con- 
forme à  notre  description. 

Dans  le  Tith.  tulœformis ,  les  filets  des  étamines  nous  ont 
paru  être  glabres,  ainsi  que  le  connectif:  mais  nous  n'avons 
pu  faire  cette  observation  que  sur  des  fleurs  sèches  et  demi- 
pourries.  (H.  Cass.  ) 

XIMÉNIE,  Ximenia.  (Bct.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  polypétalées,  régulières  ,  de  la  famille 
des  olacinées  ,  de  Yoctandrie  monogynie  de  Linnaeus,  offrant 
pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  fort  petit,  persistant, 
à  quatre  divisions;  quatre  pétales  alternes  avec  le  calice, 
pileux  en  dedans,  connivens  à  leur  base,  roulés  à  leursominet; 
huit  étamines;  les  filamens  courts;  les  anthères  longues  et 


i48  XI M 

droites  ;  un  ovaire  supérieur  ;  un  style  ;  un  stigmate  ;  un  drupe 
monosperme. 

Ximéme  d'Amérique:  Ximenia  americana ,  Linn. ,  Spec; 
Lamk. ,  III.  gen.,  tab.  297,  fig.  1  et  2  ;  Heymassoli  spinosa  , 
Aubl. ,  Guian. ,  1,  tab.  i2Ô;  Plum.,  Amer.  icon.  ,  261,  fig.  1. 
Arbrisseau  peu  élevé,  dont  la  tige  parvient  à  la  hauteur  de 
cinq  ou  six  pieds,  sur  environ  un  demi-pied  de  diamètre,  re- 
vêtue d'une  écorce  brune  et  ridée.  Le  bois  est  blanchâtre;  les 
branches  sont  tortueuses  et  rameuses,  étendues  en  tout  sens; 
les  rameaux  garnis  de  feuilles  alternes ,  ovales  ou  ovales-ob- 
longues,  médiocrement  pétiolées ,  un  peu  molles,  vertes  à 
leurs  deux  faces,  lisses,  entières,  obtuses  ,  longues  d'environ 
deux  pouces  sur  un  pouce  et  plus  de  large.  On  voit  très-sou- 
vent à  la  base  de  ces  feuilles  une  petite  épine  droite,  courte , 
aiguë.  Les  fleurs  sont  axillaires;  en  petites  grappes  courtes, 
réunies  six  à  huit  sur  un  pédoncule  commun,  au  moins  une 
fois  plus  court  que  les  feuilles  ;  les  pédicelles  courts  ,  inégaux, 
très-glabres.  Le  calice  est  court,  glabre  ,  à  quatre  découpures 
aiguës.  Les  pétales  sont  oblongs ,  verdàtres  en  dehors,  cou- 
verts en  dedans  d'un  duvet  blanc  et  soyeux,  munis  d'un  on- 
glet très-court  ;  les  anthères  sont  à  deux  loges  ;  l'ovaire  est  ob- 
long,  un  peu  arrondi.  Le  fruit  est  un  drupe  jaune,  revêtu  d'une 
écorce  charnue  ,  renfermant  une  amande  couverte  d'une 
coque  mince,  de  la  forme  et  de  la  grosseur  d'une  olive.  Les 
fleurs  varient  quelquefois  dans  le  nombre  de  leurs  parties. 
On  en  rencontre  quelques-unes  qui  n'ont  que  trois  pétales 
et  six  étamines.  Cet  arbrisseau  croit  à  Cayenne,  sur  les  bords 
sablonneux  de  la  mer,  depuis  Courou  jusqu'à  Sinémari.L' écorce 
de  ses  fruits  est  astringente;  la  coque  amère  ;  l'amande  douce 
et  bonne  à  manger. 

Ximénie  sans  épine;  Ximenia  inermis ,  Linn.,  Spec.  Arbuste 
à  tige  droite,  glabre,  divisée  en  rameaux  alternes,  presque 
cylindriques,  dépourvus  d'épines.  Les  feuilles  sont  glabres, 
ovales,  pétiolées,  entières;  les  pétioles  ailés.  Les  fleurs  sont 
axillaires,  soutenues  par  des  pédoncules  courts  ,  simples, 
uniflores.  Leur  calice  est  court ,  à  quatre  dents  ;  les  pétales  sont 
lancéolés,  droits,  étalés,  réfléchis  en  dehors,  hérissés  de  poils 
en  dedans  vers  leur  base;  les  filamens  courts;  les  anthères 
oblongues;  l'ovaire  est  ovale;  le  style  de  la  longueur  des  éta- 


XIP  mi 

mines;  le  stigmate  obtus.  Le  fruit  est  un  drupe  ovale-oblong, 
à  une  seule  loge,  renfermant  un  noyau  monosperme.  Cette 
plante  croit  à  la  Jamaïque,  sur  le  bord  des  rivières.  (Poir.) 

XINA.  (Ornith.)  Nom  de  l'oie  en  grec  moderne.  (Desm.) 

XINNUNGIA.  (  Bot.  )  Commerson  ,  dans  ses  manuscrits, 
donnoit  ce  nom  au  sapium  sebiferum,  alors  rapporté  au  croton 
par  Linnaeus.  (J.) 

XIPHIAS.  (Ichthyol.)  Voyez  Espadon.  (H.  C.) 

XIPHIDION.  (Bot.)  Ruellius  cite  ce  nom  grec  comme  ayant 
été  donné  anciennement  au  Sparganium.  Lœfling  et  Aublet 
l'ont  employé  pour  désigner  un  genre  qui  paroit  devoir  faire 
partie  d'une  nouvelle  famille  des  dilatridées,  distincte  des  iri- 
dées  par  l'insertion  de  ses  grainessur  un  placentaire  central.  (J.) 

XIPHIDIUM.  (Bot.)  Lœfling  a  désigné  par  ce  nom  le  genre 
Glaivane,  que  les  botanistes  ont  adopté  sous  ce  même  nom 
de  Xiphidium.  Voyez  Glaivane.  (  Lem.) 

XIPHiDRIE,  Xiphidria.  (Entom.)  M.  Latreille  a  laissé  im- 
primer, probablement  par  erreur,  Xiphydrie ,  et  M.  Pelletier 
de  Saint-Fargeau  Xyphidria  ,  nom  d'un  genre  d'insectes  établi 
par  M.  Latreille  pour  y  ranger  des  hyménoptères  de  la  famille 
des  uropristes,  placés  d'abord  avec  les  urocéres  et  les  sirèces, 
désignés  depuis  sous  le  nom  tfHybonotus  par  Klug. 

Ce  genre  est  caractérisé  par  les  notes  suivantes,  qui  le  dis- 
tinguent de  ceux  de  la  même  famille  :  Antennes  en  fil;  tête 
arrondie,  comme  portée  sur  un  col;  abdomen  obtus;  pattes 
courtes. 

Ces  notes  suffisent,  en  effet.  D'abord  les  antennes  les  sépa- 
rent des  sirèces  et  des  cimbèces ,  qui  les  ont  en  masse  ou  gros- 
sissant à  l'extrémité;  puis  la  tête  arrondie,  des  tenthrèdes  et 
des  hylotomes,  qui  l'ont  carrée  ou  triangulaire;  l'abdomen 
obtus,  des  urocéres,  chez  lesquels  il  se  prolonge  en  une  sorte 
de  corne,  et  enfin  la  tête  portée  sur  une  sorte  de  cou,  d'avec 
les  orusses,  qui,  ayant  aussi  l'abdomen  obtus,  ont  en  même 
temps  la  tête  sessile. 

Nous  avons  fait  figurer  une  espèce  de  ce  genre  sous  le  n.°  2 
de  la  planche  35  de  l'atlas  de  ce  Dictionnaire.  Nous  suppo- 
sons que  l'élymologie  du  nom  est  grecque  ,  £/<p/JW ,  une  pe- 
tite épée ,  ensiculus ,  gladiolus ,  pugio,  parce  que  la  tarière 
est  très-courte ,  comparée  à  celle  des  urocéres. 


i5o  XIP 

i.Xiphidrie  chameau,  Xiphidria  camelus. 

C'est  celle  que  nous  avons  fait  figurer  ,  et  l'urocerus  camelus 
des  auteurs. 

Car.  Noire,  avec  des  taches  jaunes  ou  blanchâtres;  pattes 
pâles,  à  tarses  noirs  ;  ailes  transparentes. 

Nous  l'avons  trouvée  très-communément  dans  des  troncs  de 
marroniers  delà  ci-devant  abbaye  de  Sainte-Geneviève,  à 
Paris. 

2.  Xiphidrie  dromadaire,  X.  dromedarius. 

Car.  Noire  ,  à  anneaux  intermédiaires  de  l'abdomen  jaunes; 
pattes  noires;  jambes  postérieures  blanches. 

3.  Xjphidrie  annelée  ,  X".  annulata. 

Car.  Noire;  abdomen  à  taches  latérales  carrées,  jaunes; 
pattes  noires  ,  à  genoux  et  premier  article  des  tarses  blancs; 
ailes  transparentes. 

Ces  trois  espèces  se  trouvent  aux  environs  de  Paris.  (CD.) 

XIPKION.  (Bot.)  Ce  nom,  dérivé  du  grec,  xiphos  ,  épéc 
ou  sabre,  a  été  donné  par  quelques  anciens  à  des  iris  ou 
autres  plantes  voisines,  dont  les  feuilles  avoient  la  forme 
d'un  sabre.  Tournefort  l'appliquoit  plus  particulièrement  à 
celles  de  ces  plantes  dont  la  racine  est  tubéreuse;  mais  Lin- 
nseus  ,  regardant  ce  caractère  de  la  racine  comme  insuffisant, 
a  réuni  ce  genre  à  Yiris.  (J.  ) 

XIPHIUM.  (Bot.  )  Son  nom  a  été  donné  aux  iris  xiphioides 
et  xiphium.  (Lem.) 

XIPHOPTERIS.  (Bot.)  Genre  de  la  famille  des  fougères, 
établi  par  Kaulfuss  pour  placer  quelques  fougères,  dont  plu- 
sieurs avoient  été  données  pour  des  grammitis  par  Swartz  . 
Willdenow ,  etc.  Ce  genre  appartient  à  l'ordre  des  polypo- 
diacés.  Il  est  caractérisé  par  ses  fructifications,  ou  sores,  de 
forme  oblongue,  disposées  obliquement  en  dessous  et  à  l'ex- 
trémité de  la  fronde  ,  qui  est  réfléchie  et  recourbée.  Ces  fruc- 
tifications sont  nues,  c'est-à-dire  privées  d'involucre  ou  d'in- 
dusium.  Les  capsules  sont  entourées  d'un  anneau  élastique. 

Ce  genre  se  rapproche  des  lycopodium  par  ses  caractères,  et 
s'éloigne  des  grammitis  par  la  position  terminale  et  oblique 
des  fructifications.  Dans  les  grammitis,  les  fructifications  sont 
parallèles  à  la  côte.  Les  espèces  de  xiphopteris  ont  leurs  frondes 
linéaires,  incisées,  dentées,  quelquefois  pinnatifides, 


XIU  i5t 

i.  Le  Xiphopteris  dentelb:  Xiphopteris  serrulata,  Kaulfuss  , 
Enum.filic;  Curt  Spreng. ,  Syst. ,  4  ,  p.  45.  Frondes  linéaires  , 
finement  dentelées,  un  peu  obtuses,  glabres,  à  extrémités 
entières  et  fructifères;  sores  rapprochés  les  uns  contre  les 
autres.  Cette  petite  fougère  est  donnée  pour  la  même  plante 
que  le  grammilis  serrulata  de  Swartz  et  de  Willdenow  figuré 
dans  la  Cryptogamie  de  Schkuhr,  pi.  7,  et  qui  croît  au  pied 
des  arbres,  parmi  la  mousse,  à  la  Jamaïque,  aux  Antilles,  à 
la  Nouvelle-Grenade  et  au  Pérou. 

2.  Le  Xiphopteius  soyeux:  Xiphopteris  setosa,  Kaulf.  ;  Curt 
Spreng.,  loc.  cit.  Frondes  linéaires,  incisées,  dentées,  à  dé- 
coupures oblongues,  obtuses,  soyeuses  et  décurrentes;  sores 
finissans  ,  contigus  1ers  de  leur  entier  développement.  Cette 
espèce  croît  au  Brésil. 

5.  Le  Xiphopteris  myosuroïde;  Xiphopt.  myosuroides ,  Kaulf. 
Frondes  linéaires,  à  dentelures  très-profondes,  qui  lui  don- 
nent Fapparence  d'être  ailées;  découpures  demi-ovales,  un 
peu  obtuses;  sores  entassés  à  l'extrémité  de  la  fronde  alongée 
comme  une  queue  et  entière.  Cette  fougère  croît  au  Brésil  et 
à  la  Jamaïque.  C'est  la  même  plante  que  le  grammitis  myosu- 
roides  de  Swartz  et  de  Willdenow  (Sp.pl.,  5,  p.  142). 

Curt  Sprengel  ramène  à  ce  genre,  et  comme  espèces  : 

j.°  Le  polypodium  cucullatum,  Nées  :  c'est  son  xiphopteris 
cucullata. 

•2"  Le  grammitis  heterophylla  .  Labill.  ,  ou  polypodium  gram- 
ruititis,  Rob.  Brown  :  c'est  son  xiphopteris  heterophylla. 

Ces  deux  espèces  s'éloignent  des  autres  par  leurs  fructifi- 
cations toujours  en  paquets  distincts  et  point  contigus.  (Lem.) 

X1PHOSURES.  (Crust.)  Dans  ses  premiers  ouvrages  M.  La- 
treille  avoit  établi  sous  ce  nom  une  famille  de  crustacés  en- 
tomostracés ,  qui  ne  contenoit  que  le  seul  genre  Limule. 
Voyez  l'article  Malacostracés,  tom. XXVIII,  pag.  1 38.  (Des.m.) 

XIQUE.  (Entom.)  Voyez  Chique  et  Puce.  (Desm.) 

X1UHTOTOTLT  ou  XIUTOTOL.  (Omith.)  Fernandez,  cha- 
pitre 120,  pag.  i3g,  et  Rai,  App. ,  pag.  170,  décrivent  sous 
ce  nom  mexicain  le  tangara  bleu,  qu'ils  disent  être  très-bon  à 
manger.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

XI-UI-TAN.  (  Bot.  )  Nom  chinois  de  Yophioglossum  scandens, 
Linn. ,  qui  croit  le  long  des  fleuves ,  en  Asie.  C'est  le  tsieru-* 


l5*  XIX 

valli-panna  des  habitans  de  la  côte  de  Malabar.  Voyez  Hydro- 

GLOSSUM.   (LEM.  ) 

XIXELL.  (Ornith.)  Nom  que  le  pigeon  ramier  porte  en 
Catalogne.  (Desm.) 

XOA-HOA.  (Bot.)  Nom  cochinchinois  d'un  grand  arbre, 
le  mangifera  fetida ,  Lour. ,  dont  le  bois  sert  à  faire  des 
parquets  dans  la  Cochinchine.  (Lem.) 

XOCHI-COPALLI.  (Bot.)  Nom  de  la  verveine  odorante, 
selon  M.  Bosc ,  probablement  en  Amérique.  (Lem.) 

XOCHINACAZTLI.  (Bot.)  Nom  mexicain  de  la  vanille, 
cité  par  Hernandez,  lequel  signifle  fleur  d'oreille,  parce  que 
sa  fleur,  très-odorante  ,  représente  par  ses  contours  la  forme 
de  l'oreille  humaine.  (J.) 

XOCHIOCOTZO.  (Bot.)  Nom  mexicain ,  cité  par  Hernandez, 
du  liquidamlar  styracifluum ,  abondant  dans  l'Amérique  sep- 
tentrionale, et  surtout  au  Mexique,  d'où  découle  le  baume 
dit  de   copalme.  (  J.  ) 

XOCHITECANATL  ou  HOCHICAT.  (Ornith.)  Synonymes 
de  toucan  et  d'aracari,  dans  Fernandez  et  Nieremberg.  Voyez 
Hochicat.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

XOCHITL.  (Bot.)  Nom  de  l'œillet  d'Inde,  lagetes ,  dans 
le  Mexique ,  d'où  cette  plante  est  originaire.  Hernandez  en 
cite  plusieurs  variétés ,  et  il  ajoute  qu'il  est  très-employé  dans 
ce  pays  pour  la  guérison  de  diverses  maladies.  (J.  ) 

XOCHITOL.  (Ornith.)  Il  diffère  du  xochitototl,  et  est  Vorio- 
lus  costotolt  de  Latham ,  décrit  sous  ce  nom  mexicain  par 
Fernandez.  (Ch.  D.  et  L.) 

XOCHITOTOTL.  (  Ornith.  )  Voyez  Cocostol  ,  ou  le  troupiale 
du  Mexique  ,   oriolus  banana.  (  Ch.  D.  et  L.  ) 

XOCHOITZITZIL1N.  (Ornith.)  Hernandez  mentionne  sous 
ce  nom  une  espèce  d'oiseau -mouche  ,  qui  est  l'hoitzitzil. 
(Ch.  D.  et  L.) 

XOCOXOCH1TL.  (Bot.)  Nom  ancien  mexicain  du  cassia 
caryophyUacea ,  dont  l'écorce  est  employée  en  médecine. 
(Lem.  ) 

XOLANTHA.  (Bot.  )  Genre  formé  aux  dépens  des  helianthe- 
mum,  et  qui  n'a  pas  été  adopté;  tandis  que  le  Platonia,  qui 
répond  à  VHelianthemum  de  Tournefort ,  qui  l'avoit  créé  pour 
les  espèces  de  cistes,  ou  mieux  les  helianthemum  des  botanistes, 


XUA  *53 

qui  ont  la  capsule  uniloculaire  et  trivalve,  a  été  établi  par 
Rafinesque-Schmalz.  (Lem.) 

XOLO.  (Ornith.)  Gemelli  Carréri  a  indiqué  sous  ce  nom  une 
espèce  de  coq  des  Philippines  à  jambes  élevées.  (Ch.  D.  et  L.) 
XOMOLT.  (Ornith.)  Brisson  a  cru  que  cet  oiseau ,  décrit 
par  Séba  ,  étoit  un  jaseur;  mais  c'est  plutôt  un  manakin.  Le 
xomolt  de  Fernandez  paroit  être  un  cormoran  ou  un  canard 
huppé.  (Ch.  D.  et  L.) 

XONAQUILPATL1.  (Bot.)  Ce  nom  mexicain  est  donné  par 

Jonston  ,  on  ne  sait  point  pourquoi ,  au  spirea  salicifolia.  (Lem.) 

XOR1DE  ,  Xorides.  (Entom.)  M.  Latreille  désigne  ainsi  un 

genre  d'insectes  hyménoptères  néottocryptes,  voisin  des  ich- 

neumons  et  des  stéphanes.  (C.  D.  ) 

XOUROUQUOUY.  (Bot.)  Sous  ce  nom  Barrère  cite  un 
arbrisseau  de  la  Guiane,  qu'il  croit  être  un  Malpighia,  dont 
le  bois  et  l'écorce  ont  une  vertu  antidysentérique,  comme 
le  simarouba.  Voyez  Bois  de  quinquina.  (  J.) 

XOXOUQU1HOACTLI.  (  Ornith.)  Nom  mexicain,  dans  Fer- 
nandez, du  héron  hohon.   (Ch.  D.  et  L. ) 

XO-YO.  (Bot.)  Nom  de  la  pivoine  en  Chine.  (Lem.) 
XUARES1A.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
complètes,  monopétalées,  de  la  famille  des  personnées ,  de  la 
didynamie  angiospermie  de  Linnœus,  offrant  pour  caractère 
essentiel  :  Un  calice  persistant,  à  cinq  divisions  profondes; 
une  corolle  presque  campanulée  ;  le  tube  très-court;  le  limbe 
à  cinq  découpures  égales;  cinq  étamines  égales;  les  anthères 
sagittées ,  à  deux  lobes;  un  ovaire  supérieur;  un  style  court; 
les  stigmates  à  deux  laines;  une  capsule  oblongue ,  un  peu 
comprimée,  à  deux  loges,  séparées  en  deux  valves  par  une 
cloison  ;  les  valves  bifides;  un  placenta  central;  des  semences 
nombreuses. 

Xuaresia  biflore  :  Xuaresia  bijlora ,  Ruiz  et  Pav. ,  FI.  per. , 
■j,  tab.  i2D,  fig.  2;  Kunth,  in  Humb.  et  Bonpl. ,  Nov.  gen., 
2,  pag.  536;  Feuill.,  Per.,  2,  tab.  48.  Arbrisseau  d'environ 
cinq  à  six  pieds,  très-rameux;  les  rameaux  épars,  glabres, 
striés.  Les  feuilles  sont  éparses,  pétiolées  ,  lancéolées,  acu- 
minées,  entières,  finement  dentées  en  scie,  rétrécies  en  pé- 
tiole à  leur  base  ,  longues  de  trois  pouces,  larges  de  cinq  lignes. 
Les  fleurs   sont  axillaires  ,    géminées  ,  pédonculées ,   de    la 


*«*  XUA 

grandeur  de  celles  au  solanum  nigrum  (  morelle  ).  Le  calice 
est  à  cinq  divisions  glabres,  profondes,  lancéolées,  rétrécies 
et  subulées  au  sommet,  planes  ,  égales,  à  cinq  nervures;  la 
corolle  blanche,  campanulée ,  presque  en  roue;  le  tube  très- 
court;  le  limbe  à  cinq  découpures  égales,  oblongues,  un  peu 
aiguës,  étalées  et  réfléchies.  Les  étaminessont  insérées  sur  le 
tube  et  une  fois  plus  courtes  que  la  corolle;  les  filainens  aplatis, 
très-glabres  ;  les  anthères  oblongues,  sagittées  ,  à  deux  lobes, 
s'ouvrant  intérieurement  en  longueur  ;  l'ovaire  est  ovale-ob- 
long,  glabre,  comprimé;  le  style  très-court,  terminal;  le  stig- 
mate à  deux  lames  arrondies,  conniventes;  la  capsule  est  ob- 
longue,  obtuse,  un  peu  comprimée,  brune,  glabre,  longue  de 
deux  lignes  ,  à  deux  loges  ;  les  semences  sont  très-petites ,  nom- 
breuses, un  peu  rudes.  Cette  plante  croît  au  Pérou.  (Poir.  ) 

XUAREZIA.  (Bot.)  Genre  de  la  Flore  du  Pérou,  reporté 
au   Capraria   de   Linnaeus.    (J.) 

XUDAR.  (Bot.)  Voyez  Xarera.  (J.) 

XUEI-KIN.  (Bot.  )  Nom  chinois  du  chervi.   (Lem.) 

XUEI-LEAO.  (Bot.)  Nom  chinois  du  curage  poivre-d"eau , 
poljgonum  hydropiper ,  qui  croît  aussi  en  Chine.  (  Lem.) 

XUI-CHAM-PU.  (Bot.)  Nom  de  Yorontium  cochinchinense , 
en  Cochinchine,  selon  Loureiro.  (Lem.) 

XUMATL.  (Bot.)  C'est,  selon  Hernandez,  le  sureau  du 
Mexique,  qui  est  employé  aux  mêmes  usages  que  le  nôtre.  (J.) 

XUN-LIEN.  (Bot.)  Nom  chinois  de  l'azedarach  ,  melia  aze- 
derach,  Linn.,  qu'on  cultive  pour  l'agrément  en  Chine.  (Lem.) 

XUONG-RAONG-LA.  (Bot.)  En  Cochinchine,  c'est Veuphor- 
lia  edulis ,  Linn. ,  qui,  contre  l'ordinaire  des  espèces  de  ce 
genre,  peut  être  mangée;  tandis  qu'une  autre  espèce,  qui 
croît  dans  le  même  pays,  l'euphorbia  nereifolia ,  Linn.,  ou 
xuone-rong-rao  ,  est  émétique,  purgative  et  dangereuse  :  on 
en  fait  des  haies  qu'il  est  difficile  de  franchir,  à  cause  de  ses 
nombreux  piquans.  (Lem.) 

XUTAS.  (Ornith.)  Oiseau  aquatique  du  Pérou ,  que  l'on  ap- 
privoise dans  la  province  de  Quito,  et  qui  paroît  être  le 
pélican.  (Ch.  D.  et  L.) 

XYA.  (Entom.)  M.  Illiger  avoit  appelé  ainsi  le  genre  d'in- 
sectes orthoptères,  voisin  des  courtilières,  qu'Olivier  avoit 
décrit  sous  le  nom  de  Tridactyle.  Voyez  ce  mot.  (C.  D.) 


XYL  i55 

XYÈLE,  Xyela.  (Entom.)  Nom  donné  par  M.  Dalmann  à 
un  genre  d'insectes  hyménoptères  uropristes,  pour  y  ranger 
l'hylotome  du  pin  ,  dont  M.  Latreille  a  fait  le  genre  Pinicola , 
et  M.  Klug  celui  de  Mastigocerus.  Le  nom  de  Xyèle  est  grec, 
£t/»A»,  et  signifie  un  coutelas  courbe,  falcula  seu  gladius  fal- 
catus.  C'est  à  tort  que  l'on  a  écrit  Xiète.  (  C.  D.) 

XYLANTHEMA.  (Bot.)  Genre  de  Necker,  à  reporter  au 
Cirsium  dans  les  cinarocéphales.  (J.) 

XYLARIA.  (Bot.)  Hill  avoit  introduit  ce  nom  en  botanique 
pour  désigner  un  genre  de  plantes  cryptogames  que  ,  depuis 
lui,  les  botanistes  ont  réuni  au  Sphœria.  Persoon  s'en  est  servi 
pour  désigner  la  première  section  des  espèc(  s  du  genre  Sphœ- 
ria, qui  ont  la  forme  d'une  massue,  ou  bien  sont  caulescentes, 
alongées  et  munies  d'un  tronc  particulier.  Ce  groupe  lui  re- 
présente le  Xilaria  de  Hill,  de  Schrank,  et  VHypoxylon  de 
Jussieu.  On  y  remarque  les  sphœria  militaris,  ophioglossoid.es , 
hypoxylon  et  digitata ,  que  Linné  avoit  donnés  pour  des  clavaria, 
en  quoi  il  a  été  suivi  par  Bulliard. 

Le  genre  Xjlaria  de  Greville  (Crypt.  Scol.)  répond  à  cette 
section  du  genre  Sphœria  de  Persoon. 

Le  Xylaria,  comme  genre,  n'est  point  admis  par  Sprengel 
et  Fries.  Ce  dernier  fait  usage  du  nom  de  Xylaria  pour  dési- 
gner la  première  section  du  genre  Hypoxylon,  qu'il  admet  dans 
son  Syst.  orb.veg.  ,  1  ,  p.  io5  ,  où  il  ramène  les  huit  espèces 
qui  composent  sa  série  des  hypoxylons  ,  dans  la  première 
tribu,  les  Cordiceps,  de  son  genre  Sphœria  (Syst.  mycol. ,  2  , 
pag.  3  25  ).  Parmi  elles  sont  les  sphœria  digitata  et  hypoxylon , 
déjà  cités  et  décrits  dans  ce  Dictionnaire,  à  l'article  Sphœria, 
espèces  3  et  4  ,  ainsi  que  les  sphœria  militaris  et  opliioglossoides. 
(  Lem.  ) 

XYLÉTINE,  Xyletinus.  (Entom.)  Nom  donné  par  M.  La- 
treille à  quelques  espèces  de  vrillettes,  dont  il  a  fait  un  genre, 
parce  que  leurs  antennes  sont  en  scie,  comme  dans  les ptilins 
ou  les  panaches.  (C.  D.) 

XYLITE,  Xylita.  (Entom.)  M.  Pnykull  désigne  sous  ce  nom 
de  genre  quelques  espèces  de  dircées  ou  de  serropalpes,  co- 
léoptères hétéromérés  de  la  famille  des  ornéphiles.  (CD.) 

XYLOALOES.  (Bot.)   Voyez  Pai.os.  (J.) 

XYLOBALSAMUM,  (Bot.)  C'est  sous  ce  nom  que  l'on  cou- 


156  XYL 

noît  dans  la  matière  médicale  les  petits  rameaux  brisés  de 
l'espèce  de  Balsamier  (voyez  ce  mot)  qui  donne  le  baume 
de  la  Mecque.  (  J.  ) 

XYLOCARACTA ou  XYLOCRACTE,  XYLOCOCCUM  et 
XYLOGLYCON.  (Bot.)  Noms  donnés  dans  les  anciens  ou- 
vrages de  médecine  au  fruit  du  caroubier.  (Lem.  ) 

XYLOCARPUS.  (Bot.)  Voyez  Carapa  et  Granatum.  (J.) 

XYLOCASSIA.  (Bot. )  Lobel  désigne  par  ce  nom  diverses 
écorces  ,  qui  semblent  se  rapporter  à  des  variétés  de  la  can- 
nelle. (  Lem.) 

XYLOCESTE.  (Bot.)  Arbrisseau  décrit  par  Patrice  Browne, 
et  qui  est  le  Jacquinia  armillaris ,  Jacq.  (Lem.) 

XYLOCINAMOMUM.  (Bot.)  Nom  du  cannellier  dans 
Adanson.  (  Lem.  ) 

XYLOCISTE.  (Bol.)  Plukenet  soupçonne  que  cet  arbre  est 
le  camacari,  qui  croit  au  Brésil,  et  dont  Marcgrave  a  donné 
une  description  imparfaite  (voyez  Camacari).  Le  bois  du 
xylociste  est  employé  pour  faire  des  caisses  destinées  à  con- 
tenir du  sucre.  (  Lem.  ) 

XYLOCOCCUM.  (Bot.)  Voyez  Xylocaracta.  (Lem.) 

XYLOCOPE,  Xylocopa.  (Entom.)  Genre  d'insectes  hymé- 
noptères de  la  famille  des  apiaires  ou  mellites,  établi  par  M. 
Latreille  pour  y  ranger  une  division  de  grosses  abeilles,  éta- 
blie par  Réaumur  (  Mémoires  sur  les  abeilles,  tom.  6)  sous  le 
nom  de  perce-bois  ou  menuisières ,  et  que  nous  avons  indiquée 
sous  ce  nom,  comme  une  section,  au  tome  I.w,  pag.  21  ,  de 
ce  Dictionnaire. 

Ce  genre  est  établi  d'après  les  caractères  suivans  :  Lèvre 
supérieure  courte,  ne  couvrant  pas  toute  la  bouche;  man- 
dibules fortes,  à  deux  ou  trois  dentelures;  tête  plus  large 
que  le  corselet,  sur  lequel  elle  est  accolée;  abdomen  large, 
aplati ,  tronqué  à  la  base,  à  poils  rares,  roides,  surtout  sur  les 
bords. 

Le  nom  de  Xylocope  est  tiré  de  deux  mots  grecs,  %uXcv, 
bois,  et  }to7roç  ,  coupeur,  le  nom  de  %t)Xox.o7rce  signifiant  un 
bûcheron.  Nous  avons  fait  figurer  une  espèce  de  ce  genre  suç- 
la  planche  29  de  l'atlas  de  ce  Dictionnaire ,  fig.  1. 

On  peut  voir  à  l'article  Mellites,  tom.  XXX,  pag.  7,  de 
ee  Dictionnaire,  comment  le  genre  Xylocope  diffère  de  tous 


XYL  i57 

ceux  de  la  même  famille:  des  bembèces,  qui  ont  la  lèvre  su- 
périeure très-longue,  formant  une  sorte  de  bec;  des  hylées  et 
des  nomades,  qui  ont  la  tête  lisse  et  sans  poils;  des  eucères,  qui 
ont  les  antennes  très-longues  et  peu  brisées;  des  euglosses,  qui 
ont  l'abdomen  tronqué  ;  des  bourdons  ,  dont  la  tête  est  étroite , 
comparativement  au  corselet;  des  abeilles  et  des  andrènes ,  qui 
ont  l'abdomen  couvert  de  poils  fins,  comme  par  un  duvet,  et 
enfin  d es  phyllot ornes,  dont  l'abdomen  n'est  pas  conique  ,  mais 
concave  en  dessous. 

Nous  avons  décrit  les  mœurs  de  Yabeille  violette  à  l'article 
précité.  Les  autres  espèces  de  ce  genre  sont  d'Afrique,  d'A- 
mérique ou  des  Indes  orientales.  (C.  D.) 

XYLOCOPHOS.  (Ornith.)  Nom  grec  qui  se  rapporte  au 
pic  ou  aux  épeiches.  (Desm.  ) 

XYLOCRATA.  {Bot.)  Voyez  Xylocaracta.  (Lem.) 

XYLOCRYPTITE.  (Afin.)  Nom  donné  à  un  minéral  dé- 
couvert par  M.  Becquerel  dans  le  lignite  d'Auteuil,  aux  en- 
virons de  Paris  :  il  est  disséminé  en  cristaux  extrêmement 
petits,  de  forme  octaédrique,  dans  les  fissures  de  ce  lignite, 
à  la  partie  supérieure  du  terrain  d'argile  plastique,  dont  la 
craie  est  recouverte.  Ce  même  lignite  renferme  aussi  des  no- 
dules de  succin  et  du  soufre  pulvérulent.  La  forme  des  cris- 
taux de  cette  substance  paroît  se  rapprocher  beaucoup  de 
celle  de  l'octaèdre  régulier;  ils  ont  un  éclat  gras;  leur  cou- 
leur, vue  par  réflexion,  est  le  grisâtre;  ils  sont  jaunes  ou 
d'un  rouge  de  rubis  par  transparence.  Ces  couleurs  dispa- 
roissent  lorsqu'on  chauffe  le  minéral  sur  des  charbons  ardens  ; 
il  ne  tombe  point  en  poussière  blanche,  comme  le  feroit  le 
mellite.  Exposé  sur  une  feuille  de  platine  à  un  feu  vif  et  sou- 
tenu ,  il  se  réduit  considérablement,  et  finit  par  se  trans- 
former en  une  matière  vitreuse  noirâtre  :  le  mellite  ne  don- 
neroit  point  ce  résultat.  Malgré  ces  caractères  distinctifs,  M. 
Becquerel  ne  croit  pas  que  l'on  puisse  encore  prononcer  sur 
la  séparation  absolue  des  deux  minéraux,  et  c'est  provisoi- 
rement qu'il  a  adopté  le  nom  de  xylocryptite,  pour  distinguer 
cette  nouvelle  substance  ,  qui  est  en  quelque  sorte  cachée 
dans  l'intérieur  du  lignite.  (Delafosse.) 

XYLODON.  (Bot.  )  Nom  de  la  première  division  du  genre 
^istotrema.  Voyez  ce  mot.  (Lem.) 


i58  VïL 

XYLOGLOSSUM.  (Bot.)  Genre  de  la  famille  des  champi- 
gnons, établi  par  Persoon  ,  dans  son  Traité  des  champignons 
comestibles,  pag.  5 1 ,  1 45.  Il  le  range  près  du  Sclerotium ,  et 
fait  observer  qu'il  diffère  du  Clavaria  par  le  défaut  d'une 
membrane  fructifère  ou  hyinénium  ,  et  parce  que  les  graines 
ne  sont  point  à  l'extérieur.  Ce  naturaliste  se  borne  à  ce  peu 
de  mots,  et  il  cite  les  clavaria  herbarum  et  sclerotioides,  Dec, 
FI.  fr.,  6,  pag.  29,  comme  les  espèces  de  son  genre. 

1.  Le  clavaria  herbarum,  Decand.,  est  le  même  que  le  cla- 
varia  herbarum,  Pers.  (Comm.,  p.  6g  ,  pi.  3,  fig.  4  ,  et  Syn.  ,  65) , 
et  Vacrospermum  compressum  ,  Tode  (Fung.  Meci. ,  1 ,  p.  8  ,  pi.  2  , 
fig.  1 5).  Selon  M.  DeCandolle,  il  est  rapporté  par  lui  avec  doute 
au  genre  Clavaria.  C'est  une  petite  espèce  d'une  à  deux  lignes 
de  longueur,  tenace,  un  peu  dure,  de  forme  elliptique  ,  com- 
primée ,  rétrécie  à  sa  base  et  d'une  couleur  noirâtre  tirant  sur 
le  vert-olive.  On  la  trouve,  au  printemps,  sur  l'écorce  des 
tiges  sèches  des  herbes,  solitaire  ou  disposée  en  petits  groupes. 

2.  Le  clavaria  sclerotioides  (Dec,  FI.  fr.,  6,  p.  29)  diffère 
beaucoup  du  précédent.  Il  forme  des  tubercules  épais,  com- 
pactes, noirs  à  l'extérieur  et  blancs  à  l'intérieur,  qui  nais- 
sent sous  Tépiderme  des  tiges  desséchées  de  la  gentiane  jaune, 
qu'ils  soulèvent  pour  se  mettre  à  jour.  Ces  tubercules  ,  qui 
rappellent  les  sclerotium,  sont  chagrinés,  et  de  leur  milieu 
s'élève  une  petite  massue  longue  de  deux  à  trois  lignes,  char- 
nue, glabre,  obtuse  au  sommet,  amincie  à  sa  base,  de  cou- 
leur blanchâtre  ou  roussàtre.  Elle  a  été  découverte  dans  le 
Jura  par  M.  Chaillet.  Ce  naturaliste  fait  observer  que  la  petite 
massue  n'est  qu'une  continuation  du  tubercule.  Dans  le  Pha- 
corhiza,  elle  sort  d'un  tubercule  en  forme  de  volva. 

On  ne  doit  point  confondre  cette  plante  avec  le  phacorhiza 
sclerotioides  de  Persoon.  Fries  l'a  rapportée  d'abord  à  son  genre 
Pistillaria  (pistillaria  sclerotioides ,  Fries,  Mycol.,  1  ,  p.  497); 
puis  (  vol.  2  ,  p.  245  )  il  la  ramène  ,  avec  l'espèce  précédente  , 
au  genre  Acrospermum.  Curt  Sprengel  rapporte  le  clavaria 
sclerotioides,  Decand.,  au  clavaria  erjthropus,  Fers.  ;  et,  par  la 
synonymie  qu'il  donne,  nous  pensons  que  ce  botaniste  con- 
fond ici  plusieurs  plantes  très-différentes,  soit  comme  espèces, 
soit  même  comme  genres.  Voyez  Sprengel,  Syst.,  4  ,  part.  1  , 
pag.  494.  (Lem.) 


XYL  i5g 

XYLOGLYCON.  (Bot.  Voyez  Xylocaracta.   (Lem.) 

XYLOIDES.  (Bot.)  C'est  le  nom  d'un  arbrisseau  chez  les 
anciens  Grecs.  (Lem.) 

XYLOLITHE.  (Min.)  Delamétherie  a  donné  ce  nom  aux 
bois  pétrifiés,  et  comme  il  est  convenable  de  désigner  ce 
genre  et  ce  mode  de  fossile  organique  autrement  que  par  une 
périphrase,  nous  l'adoptons;  il  servira  surtout  à  distinguer 
les  differens  états  des  bois  fossiles,  c'est-à-dire  enfouis  dans 
les  couches  de  la  terre.  Nous  restreignons  le  nom  de  lignite 
aux  bois  fossiles  dicotylédons,  soit  à  peine  altérés,  soit  trans- 
formés en  une  matière  charbonneuse  et  bitumineuse  noire, 
mais  dans  laquelle  le  tissu  des  bois  est  encore  reconnoissable 
soit  enfin  au  charbon  fossile  qui  tire  évidemment  son  origine 
de  végétaux  dicotylédons,  accumulés  dans  les  couches  super- 
ficielles du  globe  et  modifiés  par  des  causes  diverses.  Nous 
nommons  stipite,  les  charbons  fossiles  qui  doivent  leur  ori- 
gine à  des  végétaux  de  la  famille  des  cycadées,  et  enfin  nous 
réservons  le  nom  de  houille  au  dépôt  le  plus  ancien,  dans  le- 
quel dominent  les  végétaux  monocotylédons  des  familles  des 
equisetum,  des  fougères  et  des  lycopodes. 

Le  nom  de  xjlolithe  désignera  de  même  des  végétaux  fos- 
siles, mais  il  ne  devra  s'appliquer  qu'à  ceux  qui,  au  lieu 
d'avoir  été  comme  carbonisés ,  ont  été  remplacés  par  une 
substance  pierreuse  ;  celte  substance  est  presque  toujours  si- 
liceuse,  et  c'est  un  fait  très -remarquable  dans  l'histoire  de 
la  pétrification ,  que  cette  constance  de  transformation  ou  plu- 
tôt de  remplacement  de  la  substance  végétale  par  la  matière 
siliceuse ,  en  sorte  que  les  bois,  quelle  que  soit  la  nature  du 
sol  qui  les  renferme,  qu'il  soit  marneux,  calcaire,  gypseux 
même,  sont  presque  toujours  ou  altérés  en  charbon  bitumi- 
neux, ou  remplacés  par  du  silex.  Sur  mille  exemples  de  bois 
fossiles,  il  n'y  a  peut-être  pas  une  exception  à  cette  règle. 
Voyez  Lignite  et  Pétrification.  (B.) 

XYLOLOTON.  (Bot.)  L'un  des  noms  du  quinquefolium  des 
anciens.  (Lem.) 

XYLOMA.  (Bot.)  Persoon  a  établi  ce  genre  dans  la  famille 
des  champignons,  dans  la  division  qui  comprend  le  genre 
Sphœria,  dans  lequel  même  plusieurs  de  ses  espèces  avoient 
été  placées.  Ce  genre,  qui  n'est  pas  adopté  par  tous  les  bota- 


i6o  XYL 

nistes,  a  été  le  sujet  d'un  travail  particulier  de  M.  De  Can- 
dolle,  inséré  dans  les  Mémoires  du  Muséum  d'histoire  natu- 
relle de  Paris,  vol.  3,  p.  5 12.  Cet  auteur  le  place  dans  sa  fa- 
mille des  hypoxylons. 

Le  Xyloma  est  défini  ainsi  par  Persoon  et  M.  De  Candolle  : 
Réceptacle  ou  périthécium  épiphylle,  naissant  rarement  sur 
les  rameaux,  assez  dur,  noir,  de  forme  variable,  un  peu 
charnu  à  l'intérieur,  restant  clos  ou  s'ouvrant  de  différentes  ma- 
nières, et  ne  montrant  point  de  sporidies.  Ces  caractères  nous 
paroissent  extrêmement  généraux  et  applicables  à  un  grand 
nombre  de  genres  de  la  même  famille-,  aussi  Pries  semble-t-il 
justifié  de  n'avoir  point  admis  sérieusement  le  genre  Xy- 
loma. 

Les  espèces  de  ce  genre  croissent  principalement  sur  les 
feuilles  des  arbres;  elles  naissent  sous  l'épiderme ,  dans  le 
tissu  même  des  feuilles  :  à  la  fin  de  leur  vie ,  elles  rompent 
souvent  l'épiderme  et  le  fendillent  ou  le  soulèvent  irréguliè- 
rement. M.  De  Candolle  fait  observer  que,  malgré  qu'elles 
vivent  ainsi  dans  le  tissu  des  feuilles,  et  quoique  quelques- 
unes  acquièrent  une  grosseur  considérable  ,  il  est  remar- 
quable qu'elles  n'altèrent  presque  point  la  santé  des  plantes 
sur  lesquelles  on  les  trouve,  et  que  celles-ci  végètent  à  peu 
près  comme  à  l'ordinaire ,  fleurissent  et  portent  des  fruits. 
Ainsi ,  malgré  leur  abondance  sur  certaines  plantes ,  les  xyloma 
ne  donnent  naissance  à  aucune  des  maladies  végétales  redou- 
tées par  les  agriculteurs. 

Persoon  ,  dans  son  Synopsis  fungorum,  décrit  quatorze  es- 
pèces de  xyloma,  et  on  en  trouve  quarante-une  dans  les  Mé- 
moires de  M.  De  Candolle.  Toutes  ces  espèces  ne  sont  pas  ad- 
mises par  les  botanistes ,  et  Fries  en  ramène  beaucoup  aux 
genres  Rhytisma ,  Dothidea,  Phacidium ,  Phorna,  Sphœria,  Ec- 
tosthroma,  Usteroma  ,  Decand.  Il  ne  laisse  dans  Le  Xjyloma  que 
quelques  espèces  qui,  mieux  connues,  pourroient  être  pla- 
cées ailleurs.  Fries  et  Curt  Sprengel  admettent  le  genre  Xy- 
loma, mais  limité  à  douze  espèces. 

Les  espèces  sont  présentées  sous  deux  divisions  par  Persoon. 
Dans  la  première  sont  les  xyloma  composés,  dont  les  péri- 
théciums  sont  réunis  en  un  sewl  corps.  Les  xyloma  salicinum, 
andromedœ  ,  punctatum  etacerinum,  Pers. ,  en  font  partie.  Ce 


XYL  i6t 

dernier  est  décrit  à  l'article  Rhytisma.  Le  xyloma  stellare ,  en- 
core de  cette  division,  est  un  Dothidea  de  Pries  et  le  genre 
Asteroma  (voyez  ce  mot)  de  M.  De  Candolle. 

Dans  la  seconde  division  ,  Persoon  range  les  espèces  dont 
les  périthéciums  sont  solitaires,  épars  ,  le  plus  souvent  arron- 
dis à  la  manière  des  pézizes  ,  ou  ponctiformes.  On  y  remarque , 
3.0  les  xyloma pezizoides  et  alneum,  qui  rentrent  dans  le  »enre 
Phacidium  (voyez  ce  mot)  de  Fries;  â.°  le  xyloma  salignum  , 
rapporté  au  genre  Phoma  (voyez  ce  mot)  5.°  le  xyloma  sphœ- 
rioides,  dont  Fries  a  fait  une  espèce  de  son  genre  Excipula; 
4.°  le  xyloma  populinum  ,  Pers. ,  que  Fries  place  dans  son  genre 
Dothidea,  ainsi  que  plusieurs  autres  espèces  de  xyloma  des  au- 
teurs ;  les  xyloma  rubrum,  Pers.  ;  aurantium  ,  Schleich.  ;  orbicu- 
latum  ,  Schwein.  ;  rhois  ,  Sehw.  ;  lonicerœ ,  Fries;  xylostei ,  Dec; 
asteromorpha ,  etc.  (Le  genre  Dothidea  de  Fries  ne  diffère  pas 
essentiellement  du  Xyloma  pour  ne  pas  être  donné  pour  le 
même,  mieux  caractérisé  et  mieux  limité.  111e  caractérise  ainsi: 
Cellules  solitaires  ou  plusieurs  ensemble,  enfoncées  dans  un 
stroma  ou  une  base  ,  arrondies,  remplies  d'un  noyau  céracé 
et  s'ouvrant  par  une  ouverture  simple  ,  privées  de  périthé- 
cium  ;  sporidies  simples.)  ;  5.°  le  xyloma  hysterioides ,  Persoon, 
décrit  à  l'article  Hvfoderma;  6."  les  xyloma  fa gineum  et  con- 
centricurn,  Pers.,  sont  des  espèces  de  sphœria.De  ce  qui  pré- 
cède on  voit  qu'aucune  des  espèces  de  xyloma ,  Pers. ,  ne  reste 
dans  le  genre. 

M.  De  Candolle  divise  les  quarante-une  espèces  de  son  genre 
Xyloma  en  trois  sections ,  qu'il  ne  donne  que  comme  très-ar- 
tificielles. 

Ce  sont  celles-ci  : 

I.  Spiloma.  Espèces  épiphylles,  en  larges  taches  rele- 
vées de  rides  et  de  veines  probablement  multilocu- 
laires  à  l'intérieur. 

Quatorze  espèces  rentrent  dans  cette  division  ,  où  sont  les 
xyloma  acerinum  de  Persoon,  betulinum  de  Funk ,  pteridis  de 
M.  De  Candolle  (espèce  de  dothidea  de  Fries),  et  le  xyloma 
lemocreum,  Dec,  ou  salicinum,  Pers. 

53.  11 


^2  XYL 

II.  Microma.  Espèces  en  petites  taches  épiphylles,  en- 
tassées ou  êparses  ,  probablement  uniloculaires. 

Cette  division  comprend  vingt- deux  espèces,  parmi  les- 
quelles sont  les  xyloma  p  une  tatum ,  alneuni  ,pezizoides  ,  salignum 
populinum  ,  Pers. ,  dont  nous  avons  donné  la  synonymie  ,  et  les 
ectostroma  de  Fries.  ' 

III.  Espèces  qui  naissent  sur  les  rameaux  des  arbres. 

Quatre  espèces  composent  cette  division:  ce  sont  les  xyloma 
ledi,pini,  rhombeum,  cinereum,  Alb.  etSchwein.,  espèces  pla- 
cées maintenant  dans  le  genre  Phacidium.  Enfin,  le  xyloma 
rosœ,  Decand.,  est  une  espèce  encore  douteuse,  donnée  pour 
un  sphœria  par  Schleicher. 

Ainsi  donc,  d'après  les  travaux  des  botanistes  postérieurs 
à  ceux  de  M.  De  Candolle ,  le  genre  Xyloma  se  trouveroit 
réduit  à  un  nombre  très-limité  d'espèces;  et  Curt  Sprengel  , 
qui  admet  le  Xyloma  de  Persoon,  n'y  place  aucune  des  es- 
pèces de  cet  auteur,  et  y  rapporte  plusieurs  de  celles  de  M. 
De  Candolle. 

Le  genre  Xyloma  de  Sprengel  est  caractérisé  ainsi  qu'il  est 
dit  plus  haut.  Il  comprend  douze  espèces ,  divisées  en  deux 
parties. 

i.°  Espèces  petites. 

1.  Le  xyloma  allii,  Dec,  qui  forme  sur  les  feuilles  de  Val- 
lium  multijlorum  ,  Desf. ,  des  pustules  noires  en  dehors  et  brunes 
en  dedans. 

2.  Le  xyloma  campanulœ ,  Dec,  qui  est  en  très-petites  pus- 
tules distinctes,  noires,  pointillées  et  rudes  ,  sur  les  feuilles 
du  campanula  trachelium.  C'est  un  dothidea  pour  Fries. 


1  Dans  ce  genre  Ectostroma ,  ou  plutôt  dans  ce  groupe  artificiel. 
Fries  classe  les  xyloma  qui  forment  sur  les  végétaux  des  taches  irrégu- 
lières, qui  semblent  privées  de  substance  propre  et  de  végétation.  11 
y  cite  comme  exemples  :  les  sphœria  thoracella ,  Reytr.  ;  le  leptoslroma 
viridis ,  Elirenb.  ;  les  xyloma  bistortœ ,  Decand.  ;  ludiœ ,  Decand.  ;  ajfla- 
tum  ,  Schwein.;  annonœ ,  Schwein.  ;  lyriodenà 
Decand.;  tilite }  Fiies;  pedicularîs,  Decand. 


XYL  i63 

3.  Le  xyloma  virgaureœ,  Dec.  Ses  pustules  sont  fort  rappro- 
chées, très-petites  ,  et  forment  des  taches  noires,  entourées 
d'une  bande  jaunâtre.  Elle  croit  sur  la  verge  d'or.  C'est  aussi 
un  dothidea,  Fries. 

4.  Le  xyloma  juglandis,  Dec.  Ses  pustules  sont  exiguës  ,  pla- 
nes, noires,  scabres,  disposées  par  zones  circulaires,  et  for- 
ment des  taches  dont  le  bord  est  gris  ou  roussàtre.  On 
trouve  cette  espèce  sur  les  feuilles  du  noyer. 

5.  Le  2yl0ma.punctula.tum,  Dec.  Pustules  exiguës    convexes 
brunes,  très-rapprochées  et  confluentes.  Ce  xyloma  croît  à  la 
surface  inférieure  des  feuilles  du   châtaignier  et  du  chêne. 

Curt  Sprengel  ramène  à  cette  division  les  xyloma  arbusti  de 
Fries  (Obs.),  cupulatum  du  môme  auteur,  et  cratœoi  termi- 
nalis  de  Nées. 

2.0  Espèces  plus  grandes. 

6.  Le  xyloma  listortœ,  Decand.  Il  forme  sur  les  feuilles  de 
la  bistorte  des  taches  d'un  noir  sans  éclat,  arrondies  ou  irré- 
gulières, larges  de  six  lignes  ou  plus,  ayant  une  bordure  jau- 
nâtre ,  due  aux  feuilles  altérées  en  cette  partie.  Cette  espèce 
est  un  ectostroma  de  Fries. 

7.  Le  xyloma  pedicularis ,  Dec,  se  plaît  sur  les  deux  faces 
des  feuilles  du  pedicularis  incarnata,  Linn.  Il  y  forme  des  ta- 
ches noires  irrégulières  ou  arrondies,  peu  proéminentes,  à 
surface  légèrement  chagrinée  ,  à  substance  interne  brune  et 
compacte. 

Les  xyloma  areolatum  et  frustulatum  de  Fries  sont  deux  es- 
pèces que  Sprengel  rapporte  à  cette  seconde  division  de  son 
genre  Xyloma. 

On  peut  consulter  la  table  de  Steudel  pour  la  synonymie 
des  cryptogames  rapportés  au  genre  Xyloma.  On  y  trouvera 
aussi  la  citation  de  quelques  espèces  rapportées  à  d'autres 
genres.  Enfin  ,  le  xyloma  caricinum  de  Fries  est  Varthrmium  puc- 
einoides  (Kunz,  Persoon  et  Schmidt),  le  goniosporium  pucci- 
noides  (  Link,  in  "VViUd.,  6p.  pi. ,  6  ,  part.  1 ,  pag.  44  )  et  le  co- 
noplea  puccinoides  ,  Decand.  (Lem.) 

XYLOMÉES.  {Bot.)  Fraction  de  Tordre  des  hypoxylons  dans 
les  champignons,  qui  réunit  les  genres  Polysligma,  Xyloma, 
Asteroma,  Microma ,  Phacidiurn,  Leptospermum,  Bypoderma  et 


164  XYL 

Hysterium ,  selon  M.  De  Candolle;  genres  qui  font  partie  des 
Sphœriacées  de  Fries.  (Lem.) 

XYLOMELUM.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à 
fleurs  incomplètes,  delà  famille  des  prot éacées,  de  la  tétrandrie 
monogynie  de  Linnaeus,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Point 
de  calice;  une  corolle  à  quatre  pétales,  courbés  au  sommet; 
quatre  étamines  saillantes  ,  insérées  vers  le  milieu  des  pétales, 
quatre  glandes  à  la  base  de  l'ovaire;  celui-ci  supérieur,  à 
deux  ovules;  un  style  ;  un  stigmate  vertical,  obtus,  en  massue. 
Le  fruit  épais,  ligneux,  à  une  seule  loge  excentrique;  les  se- 
mences ailées  au  sommet. 

Ce  genre  est  très-voisin  des  banlcsia,  dont  il  faisoit  partie  : 
il  se  rapproche  également  des  orites. 

Xyiomelum  fyriforme  :  Xylomelum  pyriforme ,  Smith,  Trans. 
linn.,vo\.  10  ;  Rob.  Brown  ,  AW.  Holl. ,  387  ;  Halcea  pyriformis , 
Cavan.  ,  Ann.  de  hist.  nat.  alic,  6,  tab.  556;  Banksia  pyri- 
formis, Gaertn.,  De  fruct. ,  tab.  47;  Lamk.,  lll.  gen.,  tab.  54, 
fig.  4.  Arbre  peu  élevé,  dont  le  tronc  est  droit,  cylindrique, 
haut  d'environ  quatorze  pieds.  Les  rameaux  sont  opposés, 
revêtus  d'une  écorce  brune,  garnis  de  feuilles  opposées,  pé- 
tiolées,  lancéolées,  entières,  très-aiguës,  vertes  en  dessus, 
brunes  en  dessous,  longues  de  trois  pouces  sur  un  de  large, 
les  pétioles  longs  d'un  pouce,  renflés,  comprimés,  plus  larges 
et  presque  embrassans  à  leur  base.  Les  fleurs  sont  réunies  sur 
des  épis  simples,  axillaires,  opposés  ou  en  verticilles  rappro- 
chés, presque  tous  stériles,  excepté  les  inférieurs.  Le  fruit, 
soutenu  par  un  pédoncule  court,  épais,  est  une  capsule  en 
forme  de  poire  renversée,  longue  de  deux  ou  trois  pouces 
sur  environ  un  pouce  et  demi  de  large,  couverte  d'un  duvet 
court,  épais,  tomenteux,  cendré  ou  d'un  brun  foncé,  à  une 
seule  loge  ,  à  deux  valves  épaisses ,  s'ouvrant  d'un  côté  jusqu'à 
leur  base  et  de  l'autre  à  peine  jusqu'au  milieu,  renfermant 
des  semences  convexes  d'un  côté,  planes  de  l'autre,  termi- 
nées par  une  aile  membraneuse,  fort  grande,  roussàtre ,  à 
une  seule  nervure  ,  point  veinées.  Cette  plante  croît  à  la 
Nouvelle -Hollande.  (Poir.) 

XYLOMETRON.  (Bot.)  Paulet  classoit  sous  ce  nom  géné- 
rique les  agarics  ligneux.  (  Lem.) 

XYLOMYZON.  (Bot.)  Genre  de  la  famille  des  champignons, 


XYL  i65 

séparé  du  Merulius,  dont  il  faisoit  une  des  sections,  leSerpula, 
dans  le  Synopsis  fungorum  de  Persoon ,  et  qui  en  a  été  distin- 
gué par  cet  auteur,  dans  sa  Mycologie  européenne,  vol.  2  , 
pag.  32.  Mais  nous  devons  dire  que  Link  l'avoit  déjà  pro- 
posé et  nommé  Xylophagus.  11  est  ainsi  caractérisé  :  Chapeau 
étendu,  très -plat,  membraneux,  sessile,  renversé  et  adhé- 
rent par  sa  surface  supérieure  ;  ayant  l'inférieure  ou  l'externe 
marquée  de  plissures  sinueuses,  entrelacées  de  manière  à 
former  des  cellules  ou  des  pores  disposés  en  forme  de  réseau 
ou  irrégulièrement. 

Ce  genre  ,  adoplé  par  quelques  botanistes  et  rejeté  par  Fries 
'  et  Curt  Sprengel,  comprend  une  quinzaine  d'espèces  ,  qui  vi- 
vent sur  les  arbres  et  sur  le  bois  dépouillé  de  son  écorce  , 
comme  l'indique  leur  nom  générique  de  xylomyzon.  Elles 
forment  des  plaques  plus  ou  moins  étendues,  minces,  diver- 
sement colorées  en  brun  ,  en  jaune,  en  rouge,  etc. 

Le  xylomyzon,  destruens ,  Pers. ,  est  l'espèce  principale  de  ce 
genre.  Elle  est  décrite  à  l'article  Merulius,  tom.  XXX,  p.  178  , 
de  ce  Dictionnaire  ,  et  nommée  merulius  lacrymans.  Le  meru- 
lius vastator ,  qui  y  est  également  décrit,  non-seulement  est 
ramené  par  Persoon  au  genre  Xylomyzon  ,  mais  encore  il  ne 
seroit  qu'une  variété  de  l'espèce  précédente. 

Ce  même  naturaliste  décrit  plusieurs  variétés  du  xylomyzon 
destruens,  dans  sa  Mycologie  européenne,  vol.  2,  p.  22  ,  dont 
une,  qui  croît  sur  le  marchantia  polymorplia,  pourroit  être  une 
espèce  distincte.  Dans  ce  même  genre  il  place  les  merulius 
Lren^eHosus,  serpens  ,  ru/us,  de  son  Syncpsis fungorum.  Les  meru- 
lius vastator,  molluscus  ,  himantioides  ,  porioides ,  de  Fries  (Syst. 
mycol.,  vol.  1  )  ,  sont  autant  d'espèces  de  xylomyzon. 

Persoon  décrit  en  outre  plusieurs  nouvelles  espèces  de  ce 
genre,  et  en  donne  les  figures.  Ce  sont  : 

1.  Le  xylomyzon  pulchrum,  Pers. ,  Mycol. ,  2  ,  p.  32  ,  pi.  14  , 
fig.  1.  Il  est  d'un  brun  rouge  ou  ferrugineux,  avec  une  belle 
bordure  blanche;  les  plissures  forment  un  réseau  poreux  très- 
régulier.  11  croit  en  plaques  de  deux  à  trois  pouces  de  dimen- 
sion sur  les  écorces  du  sapin,  près  de  Neufchàtel. 

2.  Le  xylomyzon  taxicola,  Pers.,  loc.  cit.,  fig.  5  et  6.  Il  est 
brun -roux,  avec  une  teinte  de  terre  d'ombre,  opaque  et 
sans  rebords;  ses  cellules  sont  un  peu  élevées  et  presque  tu- 


>w  XYL 

buleuses.  Ce  champignon  croît  sur  les  troncs  des  ifs,  dans  les 
Vosges.  v 

3.  Le  xylomyzon  isopyron,  Pers. ,  loc.  cit.,  pi.  16  ,  fig.  1  et  2. 
Champignon  s'étalant  longitudinalement ,  très* mince,  d'un 
rouge  de  chair,  avec  le  contour  irrégulier,  blanc,  un  peu 
byssoïde,  rarement  fibreux  ;  plissures  serrées,  assez  grandes, 
régulières,  entremêlées  de  plis  plus  petits;  les  pins  grands 
forment  presque  un  réseau.  Cette  jolie  espèce  a  été  trouvée 
aux  environs  de  Paris,  et  y  paroit  peu  commune.  Elle  forme 
sur  les  branches  dépourvues  de  leur  écorce  des  plaques  très- 
adhérentes,  longues  de  trois  pouces  sur  un  de  large. 

4.  Le  xylomyzon  crocum ,  Persoon ,  loc.  cit.,  pi.  14,  fig.  5 
et  4.  Il  est  inégalement  étalé,  mou  ,  d'une  couleur  jaune  de 
safran,  avec  le  bord  byssoïde  ,  d'un  blanc  gris;  les  plissures 
sont  lâches,  irrégulièrement  réticulées;  quelques-unes  sont 
obliques  ,  comme  dentelées  et  déchirées.  On  le  trouve  sur  le 
sapin,  dans  les  Vosges. 

5.  Le  xylomyzon  paucirugum,  Pers.,  loc.  cit.,j>].  14,  fig-  ?• 
Celui-ci  est  incrustant,  mince,  d'un  jaune  voilé  de  brun  , 
avec  le  bord  un  peu  velu  ,  blanchâtre;  son  hyménium  est  lisse  ; 
ses  plissures  sont  peu  nombreuses,  larges,  transversalement 
réticulées.  Il  adhère  fortement  au  bois,  en  formant  des  pla- 
ques très-irrégulières,  confluentes.  La  surface  de  ce  cham- 
pignon ,  qui  croît  dans  les  Vosges  ,  est  d'abord  entièrement 
lisse  ;  les  plissures  ne  s'y  développent  que  plus  tard  ;  elles  sont 
superficielles  et  même  peu  apparentes. 

6.  Le  xylomyzon  cru  stosum ,  Pers.,  loc.  cit.,  p.  54.  Il  forme 
sur  les  troncs  des  sapins  recouverts  de  terre  de  larges  plaques 
glabres,  semblables  à  des  croûtes,  d'un  brun  pâle,  avec  le 
bord  aigu  ;  ses  plissures  sont  poreuses,  inégales,  comprimées 
et  petites.  On  le  trouve  dans  le  Jura.  (Lem.) 

XYLON.  (Bot.)  Les  anciens  donnoient  au  cotonnier  ce  nom 
et  celui  de  gossypium.  Tournefort  avoit  adopté  le  premier: 
mais  le  second,  préféré  par  Linnaeus ,  a  prévalu.   (J.) 

XYLON-EFFENDI.  (Bot.)  Nom  du  liquidambar  oriental  en 
Chypre.  On  dit  que  Je  parfum  employé  par  Joseph  d'Ari- 
mathie  pour  embaumer  Jésus- Christ  en  avoit  été  retiré. 
Son  bois  a  été  pris  pour  le  bois  de  Rhode  ou  de  rose,  mais 
à  tort.  (Lem.) 


XYL  167 

XYLOPALE.  (Min.)  On  a  donné  ce  nom  aux  bois  pétrifiés 
qui  sont  de  la  nature  du  silex  résinite.  Voyez  Quarz  et  Silex 

nÉSINITE.    (Delafosse.  ) 

XYLOPETALON.  (Bot.)  Voyez  Thymiatitis.  (J.) 

XYLOPHAGES.  (Entom.)  Ce  mot,  qui  signifie  mangeur  de 
bois  ou  qui  se  nourrit  de  lois  ,  a  été  donné  à  des  insectes  très- 
différens  :  i.°  par  nous  et  par  M.  Cuvier  ,  dans  les  Tableaux 
d'anatomie  comparée,  en  1799,  et  ensuite,  en  i8o5,  dans  la 
Zoologie  analytique,  comme  le  nom  delà  20/ famille  des  co- 
léoptères tétramérés  ,  dits  Ugnivores  ou  xylophages, 

■j.°  En  1817,  pour  la  première  fois,  M.  Latreille  nomma 
ainsi  la  seconde  famille  des  coléoptères  tétramérés,  qui  com- 
prend les  bostriches,  les  trogosites ,  les  mycétophages ,  etc.; 
tandis  qu'il  appela  longicornes  les  insectes  qui  étoient  pour 
nous  des  xylophages.  (Cuvier,  Règne  animal,  tom.  5,  p.  337; 
et,  en  182 5,  dans  ses  Familles  naturelles  du  règne  animal, 
p.  395.) 

3.°  Enfin  M.  Meigen  ,  en  1804  ,  et  par  suite  Fabricius,  ont 
employé  le  nom  de  Xjdophagus  pour  indiquer  un  genre  de 
diptères  voisin  des  némotèles  ou  des  stratyomes. 

Nous  traiterons  successivement ,  dans  des  articles  séparés  , 
de  chacune  de  ces  applications  diverses. 

I.  Les  XIXOPHAGES  ou  L.IGN1VORES.  Noms  sous  les- 
quels nous  avons  désigné  une  famille  très- naturelle  parmi 
les  insectes  coléoptères  à  quatre  articles  à  tous  les  tarses 
ou  tétramérés,  correspondante  aux  genres  Cerambyx  ou  Ca- 
pricorne,  et  Leptura  de  Linné,  qui  ont  été  depuis  subdivi- 
sés en  plusieurs  autres. 

Cette  famille  est  caractérisée  essentiellement  par  la  forme 
des  antennes,  qui  sont  longues  et  en  forme  de  scie,  ou  plus 
grêles  à  leur  extrémité  libre,  non  portées  sur  un  bec  ou  sur 
un  prolongement  du  front. 

Cette  dernière  particularité  les  éloigne  des  rhinocères  ou 
de  la  famille  des  charansons,  qui  ont  en  général  les  antennes 
plus  courtes  que  le  corps  et  insérées  sur  une  sorte  de  nez  ou 
la  partie  prolongée  de  la  tête  qui  supporte  la  bouche. 

Secondement,  cette  famille  des  xylophages  se  distingue  de 
celles  des  omaloïdes  et  des  cylindroïdes,  tels  que  les  ips,  les 
lyctçs  ,  les  trogosites,  les  mycétophages  ,  d'une  part,  et  de 


,68  XYL 

l'autre,  les  clairons,  les  bostriches  ,  lesscolytes,  dont  les  an- 
tennes sont  en  masse. 

Troisièmement,  des  phytophages  ou  herbivores,  tels  que 
les  chrysomèles,  criocères,  galéruques,  gribouris,  etc.,  ainsi 
que  des  spondyles  et  des  cucujes,  dont  les  antennes  sont  en 
fil  ou  à  peu  près  de  même  grosseur  à  leurs  deux  extrémités. 

Le  nom  de  Xyloph  <ges  est  emprunté  des  mots  grecs  fyxov , 
lois,  et  Çctyoç  ,  mangeur. 

M.  Latreille,  dans  ces  derniers  temps,  les  a  nommés  lon- 
gicornes,  et  il  les  a  partagés  en  cinq  tribus,  qu'il  nomme  les 
Priot.iens,  les  Cérambycins,  les  Nécydalides,  les  Lamiaires  et 
les  Lepturètes,  qui  correspondent  aux  cinq  genres  principaux. 

Tous  ces  insectes  ont  les  mêmes  mœurs  et  une  analogie  des 
plus  évidentes  dans  leur  port  et  dans  la  forme  des  membres. 
Tous,  sous  l'état  de  larves,  se  nourrissent  des  parties  ligneu- 
ses des  végétaux  ,  dans  le  tronc  même  des  arbres  ou  dans  leurs 
branches,  ou  sous  leurs  écorces.  Ces  larves  ont  l'apparence  de 
vers  blancs,  mous,  alongés ,  presque  constamment  à  quatre 
pans  garnis  de  mamelons  du  côté  le  plus  large,  qui  corres- 
pond au  dos  ou  au  ventre.  L'extrémité  qui  correspond  à  la 
tête  est  plus  grosse  et  plus  ridée  :  on  y  voit  de  fortes  mandi- 
bules. Le  dessous  est  muni  de  six  pattes  écailleuses,  courtes. 

Quelques-unes  de  ces  lirves  vivent  dans  les  arbres  en  pleine 
végétation;  d'autres  préfèrent  le  tronc  des  arbres  morts  ou 
leurs  racines.  Elles  s'y  pratiquent  de  longues  galeries,  dans 
lesquelles  elles  se  meuvent  à  l'aide  des  tubercules  ou  mame- 
lons dont  leur  corps  est  garni,  à  la  manière  des  ramoneurs 
dans  les  tuyaux  des  cheminées,  et  cela  avec  une  rapidité  in- 
concevable. 

La  plupart  des  xylophages ,  sous  l'état  parfait,  ont  des  for- 
mes sveltes;  leur  corps  est  grêle,  alongé,  plus  étroit  aux  ex- 
trémités que  dans  la  partie  moyenne;  le  plus  souvent  il  est 
orné  des  couleurs  les  plus  vives  et  les  plus  brillantes.  Leur  tête 
est  armée  de  longues  antennes  à  articulations  distinctes ,  que 
l'insecte  peut  diriger  en  avant  et  souvent  porter  sur  les  côtés 
et  même  en  arrière;  leurs  pattes  sont  grêles,  alongées,  avec 
des  tarses  garnis  de  brosses  ou  de  parties  veloutées  en  dessous. 
La  plupart  peuvent  produire  un  bruit  ou  un  son  particulier 
en  faisant  frotter  leur  corselet  contre  la  base  des  élvtres.  ou 


XYL  iGc) 

la  tête  dans  le  corselet,  par  un  mouvement  régulier  de  va  et 
vient.  Les  femelles  sont  ordinairement  plus  grosses  et  moins 
brillantes  que  les  mâles.  Leurs  antennes  sont  plus  courtes  ,  et 
leur  abdomen  est  prolongé  en  une  sorte  de  pondoir  ou  de 
tube  formé  de  pièces  articulées,  alongées,  que  l'insecte  peut 
introduire  sous  les  écorces  pour  y  déposer  ses  œufs. 

Huit  genres  principaux  ont  été  rapportés  à  cette  famille. 
Nous  les  avons  fait  représenter  sur  la  planche  i8.e  de  l'atlas 
des  insectes  joint  à  ce  Dictionnaire,  auquel  nous  prions  le 
lecteur  de  recourir,  pour  avoir  sous  les  yeux  l'arrangement 
systématique  que  nous  allons  lui  indiquer  ici  ,  renvoyant  à 
chacun  des  genres  les  détails  qui   les  concernent. 

Celui  des  Molorques,  que  quelques  auteurs  ont  appelé  Né- 
cjdale,  se  distingue  de  tous  les  autres,  parce  que  ses  élytres 
sont  très-courts,  comme  tronqués,  laissant  à  nu  les  ailes  infé- 
rieures ,  qui  sont  même  étendues  dans  toute  leur  longueur  ou 
simplement  un  peu  plissées  à  leur  extrémité. 

Tous  les  autres  genres  ont  les  éiy  très  alongés  et  couvrant  les 
ailes  membraneuses  dans  l'état  de  repos;  mais  dans  deux 
genres,  ceux  des  Rhagies  et  des  Leptures ,  les  élytres  sont  évi- 
demment plus  étroits  à  leur  extrémité  libre;  la  tête  est  ré- 
trécie  en  arrière  du  côté  du  corselet,  en  manière  de  col  ; 
les  antennes  sont  rapprochées  entre  les  yeux;  le  corselet,  qui 
est  tantôt  lisse  ou  arrondi  latéralement,  tantôt  muni  d'une 
épine  ou   d'un  tubercule  saillant,  distingue  ces  deux  genres. 

Dans  tous  les  autres  genres  ,  les  élytres  offrent  à  peu  prés  la 
même  largeur  dans  toute  leur  étendue;  mais  de  même  le  cor- 
selet est  tantôt  épineux,  comme  dans  les  Priones ,  les  Capri- 
cornes et  les  Lamies;  tantôt  il  est  arrondi  et  sans  épines,  comme 
dans  les  Callidies  ,  qui  l'ont  déprimé  ou  globuleux,  presque 
aussi  large  que  long,  et  dans  les  Saperdes,  qui  l'ont  plus  long 
que  large,  et  dont  le  corps  est  convexe.  La  manière  dont 
s'insèrent  lesantennes  distingue  les  Priones,  chez  lesquels  elles 
s'attachent  au-dessus  des  mandibules;  au  lieu  qu'elles  sont 
situées  entre  les  yeux  chez  les  Capricornes ,  dont  le  corps  est 
aplati ,  alongé;  tandis  que  dans  les  Lamies  il  est  très-court  et 
convexe. 

Voici,  au  reste,  un  tableau  synoptique  qui  représente  ces 
particularités  caractéristiques. 


M°  XYL 

20/  Famille.  Les  Lignivores  ou  Xyi.ophages. 

Coléoptères  tétratnérés ,  à    antennes  longues,  en  soie,   non 
portées  sur  un  bec. 
raccourcis,  ne  couvrant  pas  les  ailes  membraneuses  qui 

ne  sont  pas   pliées 3.  Moi.orqie 

plus  étroits    à   l'extrémité,    libre;  j  épineux i.Rhacie. 

à  corselet  jsans  ëpines  .    2.  Lepture. 

-    Ç  [  au-dessus  des  mandibules 8.  PRior;e. 

c  v   1 

-  S  "S  j    entre    les    I  plat ,  long,  étroit.   6.  Cutricorke. 
|.S  (3-eux;  corPsj  rond, court,  large   ^.Lam.e. 

{globuleux  ou  circulaire  4.  Callidif. 
....  ,'     Z    „ 

cjlindnque  ou   alongc..    5.  Saperde. 

II.  Les  X1XOPHAGES.  M.  Latreille  a  désigné  ainsi  la 
deuxième  famille  des  coléoptères  de  sa  troisième  section 
ou  tétratnérés,  qu'il  divise  en  cinq  tribus.  Le  principal  ca- 
ractère de  cette  famille  consiste  dans  la  forme  des  antennes, 
qui  sont  courtes  ,  qui  ont  souvent  moins  de  onze  articles  et 
qui  sont  plus  grosses  ou  en  massue  à  leur  extrémité.  Cette  fa- 
mille correspond  essentiellement  à  celles  que  nous  avons  dé- 
signées sous  les  noms  de  planiformes  ou  omaloïdes  et  de  cylin- 
driformes  ou  cylindroïdes.  A  cette  dernière  appartiennent  les 
trois  premières  tribus  de  M.  Latreille,  qu'il  nomme  scolitaïres , 
lostrichins  et  paussiles.  A  la  première  se  rapportent  les  deux 
autres  tribus,  désignées  sous  les  noms  de  trogositaires  et  de 
platysomes.  (Voyez  Omaloïdes  et  Cylindroïdes.) 

III.  XYLOPIIAGE  ,  Xylophagus.  Nom  donné  par  M.  Mei- 
gen  et  adopté  par  1  abricius ,  par  M.  Macquart,  etc..  pour 
désigner  un  genre  d'insectes  à  deux  ailes,  que  Ton  avoit 
d'abord  rangé  avec  les  stratyomes  ou  les  némotéles,  qui  ap- 
partiennent en  effet  à  la  même  famille  des  aplocères.  Leurs 
larves  se  développent  dans  la  sève  des  arbres  qui  ont  des  caries 
ou  des  ulcères  qui  suintent.  On  n'en  connoit  que  trois  espèces. 

1.  Le  Xylophage  noir  ,  Xylophagus  ater. 

Le  mâle  a  été  décrit  et  figuré  par  Panzer  (  Faune  d'Alle- 
magne, cahier  64,  n.°  20  )  sous  le  nom  ftempis  subulata. 

Car.  Noir,  avec  les  pattes  jaunes;  ailes  transparentes,  à 
bandes  transversales,  obscures.  La  femelle  a  des  bandes  grises 
sur  le  corselet. 

z.  Le  Xylopkage  ceinturé,  X.  cinctus, 


XYL  17  = 

C'est  le  rhagio  syrphoides  de  Panzer  (Faune  germanique, 
fasc.  77  ,  n.°  19). 

Car.  Noir  ,  avec  le  milieu  de  l'abdomen  et  les  pattes  fauves. 

5.  Le  Xylophage  tacheté,  X.  maculatus. 

Car.  Corselet  tacheté  de  jaune  ;  bords  postérieurs  des  an- 
neaux du  ventre  jaunes;  écusson  et  pattes  jaunes. 

Ces  trois  insectes  se  trouvent  aux  environs  de  Paris.  (CD.) 

XYLOPHAGUS.  (Bot.)  Link.  avoit  proposé  sous  ce  nom  un 
genre  de  champignons  où  il  rapporloit  les  espèces  de  merulius 
dont  le  chapeau,  membraneux,  sessile,  étendu,  a  la  surface 
externe  marquée  de  plis  ou  de  veines  flexueuses,  entières  ou 
interrompues.  Link.  ajoute  que  ces  champignons  s'étalent  sur 
le  bois  et  le  détruisent,  et  qu'il  considère  comme  lui  appar- 
tenant les  merulius  que  Persoon  ,  dans  son  Synopsis,  avoit  ran- 
gés en  un  groupe,  le  Serpula.  Le  Xjlophagus  de  Link  est  le 
même  que  le  XvLOMYZON.de  Persoon,  décrit  plus  haut.  (Lem.) 

XYLOPHYLLA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  hermaphrodites  ou  polygames,  de  la  famille  des 
euphorbiacées ,  de  la  pentandrie  trigynie  de  Linna?us,  offrant 
pour  caractère  essentiel  :  Des  fleurs  hermaphrodites  ,  souvent 
monoïques;  un  calice  à  cinq  ou  six  divisions  profondes;  point 
de  corolle;  trois,  quelquefois  cinq  ou  six  étamines;  les  fila- 
mens  connivens  à  leur  base;  un  ovaire  supérieur;  trois  styles 
réfléchis;  trois  stigmates  déchiquetés;  un  fruit  capsulaire,  à 
trois  coques;  chaque  coque  bivalve,  à  deux  semences. 

Ce  genre  est  très-rapproché  du  Phjllanthus  .  il  est  remar- 
quable par  la  situation  des  fleurs,  placées  entre  les  créne- 
lures  des  feuilles,  ou,  selon  M.  de  Jussieu,  des  rameaux 
aplatis  prenant  la  forme  des  feuilles.  Ces  feuilles  elles-mêmes 
offrent,  dans  le  plus  grand  nombre  des  espèces,  l'apparence 
de  feuilles  ailées  ,  et  plusieurs  auteurs  les  ont  regardées  comme 
telles,  étant  étalées  et  disposées  sur  deux  rangs,  le  long  d'un 
rameau  souvent  caduc  .  qui  semble  devenir  un  pétiole  com- 
mun. Ces  pétioles  ont  le  caractère  de  véritables  rameaux; 
ils  ne  tombent  point  tous  avec  les  feuilles,  et  il  se  trouve 
des  espèces,  comme  le  xylephyllafàlcata,  qui  ont  les  feuilles 
éparses,  caduques:  elles  sont,  assez  généralement  accompa- 
gnées à  leur  base  d'une  stipule  en  forme  d'écaillé  vaginale, 
en  carène.  Plusieurs  des  parties  de  la  fructification  avortent 


'7*  XYL 

souvent  dans  la  plupart  des  espèces.  On  trouve  des  fleurs 
qui  n'ont  que  des  étamines  et  point  de  pistils;  d'autres  des 
pistils  sans  étamines;  quelques  autres  sont  hermaphrodites. 
Ces  caractères  ne  sont  point  assez  constans  pour  être  établis 
en  principes,  et  il  est  assez  probable  que  ces  variations  n'ont 
lieu  que  par  avortement.  Les  grands  rapports  de  ce  genre 
avec  les  phjllanthus ,  ont  occasioné  le  passage  de  plusieurs 
espèces  d'un  genre  dans  l'autre. 

Xylophylla  a  larges  feuilles  :  Xjloplij'lla  latifolia ,  Linn.  ; 
Larnk.,  ///.  gen.,  tab.  855  ,  fig.  2.  Arbrisseau  de  deux  ou  trois 
pieds,  plus  ou  moins  raineux.  Les  rameaux  sont  alternes, 
presque  cylindriques,  glabres,  un  peu  comprimés.  Les  feuilles 
sont  alternes,  comprimées,  coriaces,  disposées  sur  deux  rangs, 
lancéolées,  glabres,  à  stries  obliques,  rétrécies  à  leur  base, 
aiguës  au  sommet,  d'un  vert  foncé  ,  entières  à  leur  partie 
inférieure,  crénelées  de  leur  milieu  à  leur  sommet,  longues 
d'environ  deux  pouces  sur  six  lignes  de  large.  Les  fleurs  sont 
polygames,  pédonculées,  situées  entre  les  crénelures  des 
feuilles  ,  petites  ,  d'un  blanc  sale.  11  y  a  trois  étamines  dans  les 
fleurs  mâles  dont  les  filamens  sont  connivens  jusqu'au-delà  de 
leur  milieu.  Dans  les  fleurs  femelles  on  voit  un  seul  style 
droit,  divisé  en  trois  à  sa  partie  supérieure;  les  stigmates  sont 
obtus,  réfléchis,  à  deux  ou  trois  découpures.  Cette  plante 
croit  dans  les  contrées  méridionales  de  l'Amérique. 

XYLorHYLLA  a  longues  feuilles  :  Xjdophjlla  longifolia ,  Linn., 
Mcnf.,  221;  Xerophyllos  ceramica  ,  Rumph.  ,  Herb.  amb.,  7, 
tab.  12.  Arbrisseau  d'une  médiocre  grandeur,  dont  les  tiges 
sont  glabres,  cylindriques,  très  -  lisses ,  environ  de  la  gros- 
seur du  bras,  chargées  de  rameaux  alternes,  nombreux, 
fermes,  tétragones,  un  peu  membraneux  à  leurs  angles.  Les 
feuilles  sont  alternes,  presque  sessiles  ,  étroites,  linéaires, 
longues  d'un  pied  et  plus,  à  peine  larges  de  six  lignes,  ré- 
trécies en  pointe  à  leur  base,  aiguës  au  sommet,  fermes, 
giabres  ,  dentées  à  leurs  bords.  Ces  feuilles  en  produisent 
quelquefois  d'autres  ,  et  alors  les  anciennes  deviennent  pres- 
que des  rameaux  ailés.  Les  fleurs  sont  situées  sur  le  bord  et 
entre  les  crénelures  des  feuilles.  Leur  calice  est  fort  petit, 
de  couleur  rouge,  à  cinq  découpures  obtuses ,  persistantes. 
Le  fruit  est  une  capsule  oblongue,   un  peu  arrondie;  de  la 


XYL  i75 

forme  d'une  baie  de  laurier,  dure,  de  couleur  verte;  les  se- 
mences sont  ovales-oblongues.  Cette  plante  croit  sur  le  revers 
des  hautes  montagnes,  sur  les  rochers  exposés  au  froid,  dans 
les  Indes  orientales.  Ses  fruits,  d'après  Rumph  ,  empoisonnent 
les  chiens. 

Xylophylla  a  feuilles  linéaires  ;  Xylophylla  linearia ,  Swarfz, 
FI.  ind.  occid.,  2  ,  pag.  1 1 1 3.  Ses  tiges  sont  à  peine  hautes 
d'un  pied ,  droites ,  rameuses ,  à  ramifications  cylindriques  ;  les 
pétioles  communs  (ou  rameaux)  sont  glabres,  redressés,  un 
peu  comprimés,  longs  de  quatre  à  cinq  ponces,  presque  à 
deux  angles;  les  feuilles  linéaires,  presque  sessiles,  élargies 
dans  leur  milieu,  très- aiguës  ,  glabres,  crénelées,  longues 
de  deux  pouces,  accompagnées  à  leur  base  de  stipules  pres- 
que capillaires.  Les  fleurs  sont  monoïques,  réunies  au  nombre 
de  trois  ou  six  à  chaque  crénelure  ;  les  pédoncules  capillaires , 
longs  de  quatre  lignes;  le  calice  est  blanc,  à  six  découpures 
arrondies;  il  y  a  six  glandes  comprimées  dans  le  fond  du  calice; 
les  trois  filamens  sont  très -courts,  connivens  ;  les  anthères  à 
deux  lobes;  l'ovaire  est  arrondi,  surmonté  de  trois  styles  com- 
primés; les  stigmates  sont  bifides.  Cette  plante  croît  dans  les 
contrées  occidentales  de  la  Jamaïque  ,  sur  le  bord  des  fleuves, 
dans  les  terrains  pierreux,  au  milieu  des  forêts. 

Xylophylla  ALONGÉE  ;  Xylophjylla  elongata  ,  Jacq.  ,  Hort. 
Schanbr.,  3,  tab.  348.  Cette  plante  a  des  tiges  glabres,  li- 
gneuses, droites,  cylindriques,  rudes,  d'un  brun  cendré, 
hautes  d'environ  six  pieds,  épaisses  d'un  pouce  à  leur  base. 
Les  rameaux  ou  pétioles  communs  sont  étroits  ,  alternes  , 
comprimés,  rapprochés;  les  feuilles  alternes,  alongées,  va- 
riables dans  leur  longueur,  coriaces,  linéaires  -  lancéolées , 
rétrécies  à  leur  base,  vertes,  luisantes,  crénelées,  longues  de 
deux  ou  cinq  pouces;  la  feuille  supérieure  et  terminale  est  plus 
étroite  que  les  autres,  quelquefois  longue  d'un  pied  ;  les  stipules 
sont  petites,  sessiles,  rougeàtres  à  la  base  de  rameaux.  Les 
fleurs  sont  situées  dans  les  crénelures  des  feuilles,  réunies  plu- 
sieurs ensemble,  monoïques,  quelquefois  hermaphrodites  ; 
les  pédoncules  courts,  simples,  uniflores;  le  calice  est  coloré 
en  rouge ,  divisé  en  six  découpures  en  ovale  renversé ,  obtuses , 
étalées;  les  trois  extérieures  plus  étroites,  rouges  dans  les 
fleurs  mâles,  blanches  dans  les  femelles;  il  y  a  six  filamens  rap- 


174  XYL 

proches  en  colonne,  soutenant  autant  d'anthères;  six  glandes 
jaunâtres  à  la  base  des  filamens  ;  l'ovaire  est  placé  dans  le 
centre  d'un  disque  glanduleux,  marqué  de  trois  sillons,  sur- 
monté de  trois  styles  trifides;  les  capsules  sont  glabres.  Cette 
plante  croît  dans  les  Indes  orientales. 

Xylophylla  des  montagnes  ;  Xylophylla  montana  ,  Swartz  , 
Flor.,  loc.  cit.  Ses  tiges  sont  très-rameuses,  hautes  de  cinq  à 
six  pieds,  revêtues  d'une  écorce  cendrée;  les  rameaux  et  leurs 
divisions sontépars,  souventdichotomes,  un  peu  cylindriques, 
redressés,  ridés  par  anneaux,  persistans,  comprimés  au  som- 
met, de  couleur  glauque  ,  cendrée;  les  feuilles  sont  alternes  , 
presque  sur  deux  rangs  opposés,  sessiles,  elliptiques,  lancéo- 
lées, un  peu  obtuses,  incisées  et  crénelées,  roides,  coriaces, 
d'un  vert  foncé,  glabres  ;  il  n'y  a  point  de  stipules.  Les  fleurs 
sont  réunies  par  petits  paquets  aux  crénelures;  les  feuilles 
monoïques,  presque  sessiles.  Les  fleurs  mâles,  au  nombre  de 
huit  ou  dix  ,  sont  d'un  rouge  pâle  ;  leur  calice  est  à  cinq  ou 
six  découpures  concaves  ;  il  y  a  autant  de  glandes  comprimées  ; 
trois  filauiens  courts,  connivens;  les  anthères  sont  à  deux  lo- 
ges; les  fleurs  femelles,  mélangées  avec  les  fleurs  mâles,  d'un 
pourpre  foncé;  l'ovaire  entouré  d'un  anneau  à  sa  base;  les 
trois  styles  sont  très-courts  ,  appliqués  sur  l'ovaire  ;  les  stig- 
mates bifides,  un  peu  élargis;  la  capsule  est  fort  petite,  arron- 
die, à  trois  côtes,  à  trois  sillons,  à  trois  valves  bifides.  Cette 
plante  croît  sur  les  roches  calcaires,  dans  les  contrées  occi- 
dentales de  la  Jamaïque.  (Poir.) 

XYLOPHYLLOS.  {Bot.)  La  plante  de  l'Inde  que  Rumph 
nommoit  ainsi,  a  été  constituée  genre  par  Linnaeus,  dans  son 
Mantissa,  sous  le  nom  de  Xylophylla  longifolia,  et  il  y  ajou- 
tait comme  seconde  espèce  son  phyllanthus  epip'ayllanthus  , 
sous  celui  de  Xylophylla  latifolia.  Quelques  auteurs  l'ont  réuni 
au  Phyllanthus.  L'Héritier  le  séparoit  sous  le  nom  de  Genesi- 
phylla.  Gœrtner  et  M.  Ad.  de  Jussieu  ont  maintenu  le  Xjv- 
lophylla,  qui  reste  distinct  sous  son  premier  nom,  en  le  re- 
plaçant parmi  les  genres  monoïques.  (J.) 

XYLOP1A.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
complètes,  polypétalées,  régulières,  de  la  famille  des anonees, 
de  la  polyandrie  polygynie  de  Linnoeus,  offrant  pour  caractère 
essentiel  :  Un  calice  coriace  à  trois  divisions  profondes,  quel- 


XYL  i?5 

quefois  à  trois  ou  cinq  lobes;  une  corolle  à  six  pétales;  les 
extérieurs  plus  larges;  les  anthères  presque  sessiles  ,  nom- 
breuses, insérées  sur  le  réceptacle  ;  deux  à  quinze  ovaires  su- 
périeurs, autant  de  stigmates  sessiles  et  décapsules  ou  de  baies 
coriaces-,  pédicellées ,  à  une  ou  deux  loges  monospermes. 

Xylopia  a  feuilles  de  troëne  :  Xjlopia  ligustrifolia ,  Dunal, 
Anon.,  tab.  18;  Kunth,  in  Humb.  et  Bonpl.,  5,  pag.  64.  Cet 
arbrisseau  est  garni  de  rameaux  alternes,  glabres,  verruqueux, 
pubescens  dans  leur  jeunesse.  Les  feuilles  sont  alternes,  pé- 
tiolées  ,  lancéolées,  aiguës  à  leurs  deux  extrémités,  entières, 
glabres  en  dessus,  d'un  vert  gai  et  luisant,  pubescentes  en 
dessous,  longues  de  dix-sept  à  vingt -une  lignes,  larges  de 
cinq  à  six  lignes.  Les  pédoncules  sont  axillaires,  solitaires  ou 
géminés,  chargés  d'une  ou  quelquefois  de  plusieurs  fleurs, 
munis  à  leur  base  de  deux  ou  quatre  bractées  ovales,  arron- 
dies, embrassantes.  Le  calice  est  glabre  ,  petit,  trifide,  à  lobes 
ovales,  égaux  ,  aigus;  la  corolle  est  à  six  pétales,  dont  les  trois 
extérieurs  linéaires  ,  un  peu  aigus  ,  épais,  creusés  à  leur  base, 
soyeux  à  leurs  deux  faces,  ferrugineux  en  dehors,  longs  de 
sept  à  huit  lignes;  les  trois  intérieurs  sont  plus  étroits  et  plus 
courts.  Le  fruit  est  oblique,  oblong,  obtus,  rétréci  en  pédi- 
celle  à  sa  base,  glabre,  brun,  long  de  quatre  à  cinq  lignes; 
les  semences  sont  glabres,  brunes,  luisantes,  entourées  d'un 
arille  incomplet.  Cette  plante  croit  proche  de  Buga  de  Popaya. 

Xylopia  a  feuilles  de  saule  :  Xjlopia  salicifolia,  Dunal, 
Anon. ,  tab.  17  ;  Kunth  ,  /ce.  cit.  Cet  arbre  est  chargé  de  ra- 
meaux cylindriques,  verruqueux,  d'un  brun  noirâtre,  soyeux 
etpubescens  dans  leur  jeunesse.  Les  feuilles  sont  rapprochées, 
alternes,  médiocrement  pétiolées,  lancéolées,  étroites,  acu- 
minées,  obtuses  à  leur  base  ,  aiguës  au  sommet,  très-entières, 
glabres  en  dessus  ,  d'un  vert  gai ,  luisantes  ,  argentées  et 
soyeuses  en  dessous,  longues  de  deux  pouces  et  plus,  larges 
de  quatre  ou  cinq  lignes;  les  pédoncules  sont  axillaires,  so- 
litaires, uniflores ,  velus  et  pubescens,  munis  vers  leur  mi- 
lieu d'une  bractée  presque  orbiculaire,  soyeuse,  pubescenîe, 
embrassante.  Les  fruits  sont  au  nombre  de  deux  et  plus, 
pédicellés  ,  ovales,  obliques,  rétrécis  en  pédicelle  à  leur  base, 
bruns,  glabres,  à  une  ou  deux  loges  indéhiscentes,  de  la  gros 
seur  d'un   noyau  de  cerise;  il  y  a  une  semence  dans  chaque 


ï7«  XYL 

loge,  brune,  elliptique,  obtuse.  Cette  plante  croît  le  long  de 
la  rive  du  fleuve  de  la  Magdeleine. 

Xylopia  a  fruits  hérissés  :  Xylopia  muricata,  Linn. ,  Spec; 
Browne,  Jam.,  tab.  5  ,  fig.  2;  Xylopia  frutescens,  Gaertn., 
tab.  69.  Dans  cette  espèce  les  rameaux  sont  glabres,  ligneux, 
un  peu  tortueux;  les  feuilles  alternes,  médiocrement  pélio- 
lées,  oblongues,  lancéolées,  nerveuses,  acuminées,  barbues 
à  leur  sommet,  entières,  longues  de  trois  pouces  et  plus, 
larges  d'un  pouce.  Les  fleurs  sont  axillaires  ,  disposées  en 
petites  grappes  très-courtes  ,  sur  un  pédoncule  court  et  ra- 
meux.  Le  calice  est  petit,  à  trois  ou  cinq  lobes;  la  corolle 
trois  ftris  plus  longue  que  le  calice;  les  pétales  sont  lancéolés; 
les  trois  extérieurs  plus  grands;  les  filamens  très-courts;  les 
anthères  oblongues;  les  capsules  sont  pédicellées ,  un  peu 
globuleuses,  ponctuées,  hérissées,  à  deux  valves,  à  deux 
loges,  à  deux  semences.  Cette  plante  croit  sur  les  montagnes 
à    la  Jamaïque. 

Xylopia  arbrisseau  :  Xylopia  frutescens  ,  Aubl.,  Guian.,  1  , 
tab.  292;  Lamk. ,  III. ,  tab.  495.  Arbrisseau  d'une  moyenne 
grandeur,  haut  de  quatre  ou  cinq  pieds,  sur  un  tronc  de 
cinq  à  six  pouces  de  diamètre,  revêtu  d'une  écorce  lisse  et 
cendrée.  Son  bois  est  blanc  ;  ses  branches  sont  droites,  char- 
gées de  rameaux  velus,  longs  et  flexibles  ;  les  feuilles  alternes, 
éparses,  sessiles,  glabres,  verdàtres  en  dessus,  cendrées  eu 
dessous,  ovales,  lancéolées,  étroites,  alongées  ,  terminées  en 
pointe.  Les  fleurs  sont  axillaires,  solitaires  ou  réunies  deux 
ou  trois;  le  pédoncule  est  court;  le  calice  velu,  à  trois  décou- 
pures profondes ,  concaves «  aiguës ,  accompagné  de  deux  petites 
écailles;  les  pétales  sont  oblongs,  les  trois  extérieurs  épais,  cen- 
drés, velus;  les  intérieurs  plus  petits;  les  capsules  sont  rouges,  à 
quatre  angles  mousses,  attachées  à  un  placenta  commun  ,  s'ou- 
vrant  du  sommet  à  la  base  en  deux  valves  coriaces,  renfer- 
mant une  ou  deux  semences.  Cet  arbre  croit  à  l'île  de  Cayenne 
et  dans  la  Terre  ferme ,  au  bord  des  savannes.  Son  écorce 
est  d'une  saveur  piquante  ,  aromatique.  Les  capsules  sont  acres 
et  ont  une  odeur  de  térébenthine.  Les  graines,  mâchées,  sont 
également  aromatiques  et  piquantes.  Les  Nègres  en  font 
usage  en  guise  d'épices. 

Xylopia  a  feuilles  glabres:  Xylopia  glabra ,  Linn.,  Spec; 


XYL  177 

Dunal,  Monogr. ,  tab.  19.  Ses  rameaux  sont  glabres,  légère- 
ment ponctués,  cylindriques;  ses  feuilles  alternes,  médiocre- 
ment pétiolées  ,  ovales- oblongues,  presque  lancéolées,  en- 
tières, glabres,  luisantes,  acuniinées,  obtuses,  rétrécies  à 
leur  base  ,  longues  de  deux  pouces,  larges  d'un  pouce.  Les 
fleurs  sont  axillaires  ou  géminées  ;  les  pédoncules  courts  , 
glabres,  uniflores,  munis  de  petites  bractées:  la  corolle  est 
longue  d'un  demi -pouce;  ses  pétales  sont  linéaires,  obtus, 
rapprochés  en  tube  avant  leur  épanouissement  ;  les  capsules 
sont  glabres.  Cette  plante  croit  dans  la  Jamaïque  et  aux  îles 
Barbades. 

Xylopia  luisante  :  Xylopia  nitida  ,  Dunal ,  Monogr. ,  tab.  20  ; 
Dec,  Syst.  végét. ,  2,  pag.  5oi.  Arbre  d'une  médiocre  gran- 
deur, dont  les  rameaux  sont  droifs,  glabres,  rugueux;  les 
feuilles  oblongues,  elliptiques,  veinées  en  dessous,  couvertes 
d'un  duvet  soyeux  ,  très-courtes,  vertes  et  luisantes  en  dessus, 
très  glabres,  un  peu  roulées  à  leurs  bords,  longues  de  deux 
ou  trois  pouces,  larges  cîe  neuf  ou  dix  lignes.  Les  fleurs,  au 
nombre  de  quatre  ou  cinq,  sont  disposées  en  petites  grappes 
eu  corymbes;  les  pédoncules  sont  embrassés  par  des  bractées 
arrondies;  le  calice  est  urcéolé,  coriace,  presque  entier,  de 
couleur  brune;  les  pétales  sont  aigus.  Cette  plante  croît  à 
Cayenne  ,  sur  les  monts  Oyac  ,  du  côté  qui  regarde  la 
mer. 

Xylopia  acuminée;  Xylopia  acuminata ,  Dunal,  Monogr., 
tab.  16.  Cette  plante  a  des  rameaux  glabres,  rugueux,  cy- 
lindriques; les  feuilles  médiocrement  pétiolées,  oblongues, 
presque  elliptiques,  très-acuminées,  longues  de  quatre  ou 
six  pouces,  larges  de  deux,  glabres  à  leurs  deux  faces,  pres- 
que coriaces,  un  peu  luisantes  ea  dessous,  roulées  à  leurs 
bords.  Les  capsules  sont  ovales,  rétrécies  à  leur  base  en  un 
long  pédicelle  ,  à  une  ou  deux  valves,  glabres,  lisses,  un  peu 
luisantes,  longues  de  huit  ou  dix  lignes  ,  renfermant  deux 
semences  noires,  un  peu  fétides,  eu  ovale  renversé,  con- 
vexes en  dehors,  planes  en  dedans.  Cette  plante  croît  à  l'île 
de  Cayenne.  (Poir.) 

XYLOP1CRON.  (Bot.  )  Genre   d'arbres   américains,  ainsi 
nommé  par  P.  Browne  ,  mais  qui  a  ensuite  reçu  de  Linné 
la  dénomination  de  Xylopia.  Voyez  ce  mot.  (Lem.) 
59.  12 


27§  XYL 

XYLORNIA  ou  XYLORNIS.  (Ornith.)  Dénomination  de  la 
bécasse  en  grec  moderne.  (Desm.) 

XYLOSMA.  (Bot.)  Voyez  Miroxile.  (J.) 

XYLOSTEON.  (Bot.)  Ce  nom,  donné  par  plusieurs  anciens 
à  quelques  espèces  de  camérisier,  chamœcerasus ,  caractéri- 
sées par  un  double  fruit,  porté  sur  le  même  pédicule,  avoit 
été  adopté  par  Tournefort.  Linnasus  les  avoit  réunies  avec  les 
chèvre -feuilles  et  d'autres  en  un  même  genre  sous  le  nom 
de  lonicera  ,  employé  antérieurement  pour  d'autres  plnntes 
par  Plumier.  Il  nous  a  paru  convenable  de  rétablir  dans  le 
Gênera  plantarum  ces  divers  genres,  faciles  à  distinguer,  et 
notamment  le  Xylosteon,  bien  caractérisé  par  ses  deux  fruits 
souvent  confondus  en  un  seul.  Ces  changemens  ont  déjà  été 
adoptés  par  quelques  auteurs.  (J.) 

XYLOSTROMA.  (Bot.)  Genre  de  la  famille  des  champi- 
gnons et  de  la  série  des  byssus,  établi  par  Tode  et  adopté  par 
Persoon,  qui  en  avoit  d'abord  rapporté  l'espèce  principale  au 
genre  Racodium.  Ce  sont  des  champignons  coriaces,  en  partie 
subéreux,  compactes,  lisses  et  sans  apparence  de  fructifica- 
tion. Ils  forment  des  plaques  semblables  à  de  la  peau  ,  à  du 
cuir  ou  à  du  feutre  et  même  à  de  l'amadou.  Ils  croissent  sur 
les  bois  des  arbres,  sous  leur  écoree,  où  ils  prennent  quel- 
quefois un  développement  considérable;  leur  tissu  paroît  un 
composé  de  tilamens  très-serrés. 

Tersoon  rapporte  à  ce  genre  sept  espèces,  dont  voici  la  plus 
connue  : 

i.  Le  Xylostroma  géant  :  Xylostroma  giganteum ,  Tode  , 
Fung.  Meckl.,  1 ,  p.  56,  pi.  6  ;  Sow. ,  Fung.,  pi.  358;  Xylostroma 
corium,  Pers.,  Mycol.  europ.,  î  ,  p.  94;  Byssus  gigantea,  Dec, 
Fl.  fr. ,  n.°  1 65  ;  Rhacodiurn  xylostroma,  Pers.,  Syn.fung.,  pag. 
702;  Curt  Sprengel,  Syst. ,  4,  part.  2,  pag.  55y.  Cette  espèce 
croît  dans  les  fentes  des  arbres  morts  ou  mourans,  surtout 
des  chênes,  et  y  forme  des  lames  ou  plaques  de  quelques 
lignes  d'épaisseur,  qui  prennent  un  développement  quelque- 
fois fort  étendu  en  longueur.  Ces  lames  sont  lisses,  d'un  blanc 
jaunâtre  ou  roussâtre,  semblables  à  du  cuir  ou  à  de  la  peau, 
et  extrêmement  souples  ;  leur  tissu  ,  blanchâtre  ,  est  un  com- 
posé de  filamens  entrecroisés  les  uns  dans  les  autres,  et  serrés, 
coriaces,  semblables  à  de  l'amadou. 


xyp  m 

Ce  champignon  n'est  point  rare.  Les  botanistes  ont  porté 
divers  jugemens  sur  sa  nature.  Fries  (Syst.  orb.  veatt.)  pense 
qu'il  peut  être  une  dégénérescence  du  thelephora  hirsula  ou 
des  dcedalea  quercina  et  gibbosa. 

Les  autres  espèces  indiquées  par  Persoon  sont  moins  com- 
munes que  la  première.  Nous  ne  ferons  que  les  citer. 

2.  Le  xylostroma  radians,  qui  croît  sur  le  noyer. 

3.  Le  xylostroma  griseum,  qu'on  trouve  en  France. 

4.  Le  xylostroma  candidum,  qui  se  trouve  sur  le  chêne. 

5.  Le  xylostroma  loreum,  aussi  de  France. 

6.  Le  xylostroma  ramentaceum  ,   qu'on  trouve  sur  le  bois  sec. 

7.  Le  xylostroma  suber ,  qui  se  trouve  dans  les  cuves  où  l'on 
fait  le  vin,  et  qui  en  remplit  le  fond. 

Le  genre  Xylostroma  demande  encore  à  être  examiné  avec 
soin  dans  ses  espèces,  qui  probablement  rentreront  en  partie 
dans  le  Racodium ,  où  l'espèce  décrite  plus  haut  est  rapportée 
par  presque  tous  les  botanistes.  Le  genre  Hypolepis  de  M.  Rafi- 
nesque  est  le  même  que  le  Xylostroma,  Pers.  (Lem.) 

XYPHALIER.  (Bot.)  M.  Poiret,  dans  le  Dictionnaire  ency- 
clopédique, décrit  sous  ce  nom  françois  Y Anthospermum  de 
Linnaeus,  précédemment  mentionné  à  l'article  Anthosperme. 
(J.) 

XYPHANTHUS.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à 
tleurs  complètes,  polypétalées,  papillonacées,  de  la  famille 
des  légumineuses,  de  la  diadelphie  décandrie  de  Linnaeus, 
très-rapproché  des  erythrina ,  desquels  il  ne  peut  guère  être 
séparé,  n'offrant  de  différence  essentielle  que  dans  son  ca- 
lice, dont  la  forme  est  d'ailleurs  très-variable  dans  les  ery- 
thrina. Son  caractère  essentiel  consiste  dans  un  calice  épais, 
coloré,  à  cinq  dents;  une  corolle  papillonacée  ;  l'étendard 
plié  en  forme  de  sabre,  embrassant  les  ailes  et  la  carène; 
dix  étamines  (monadelphes  ?)  ;  un  style;  une  gousse  alongée, 
toruleuse. 

Xyphanthds  a  feuilles  de  lierre  :  Xyphanthtis  hederifolius , 
Rafîn. ,  FI.  Ludov. ,  pag.  1  o5  ;  Erythrina  ,  Robin  ,  Itin. ,  p.  5o3. 
Cette  espèce  est  rapprochée  de  Yerythrina  herbacea.  Ses  ra- 
cines sont  tubéreuses;  ses  tiges  épaisses  ,  herbacées,  longues 
de  quatre  pieds,  lisses,  cylindriques,  fîstuleuses,  d'un  rouge 
de  sang,    armées   d'épines  axillaires;    ses    feuilles  alternes, 


>8o  XYR 

composées  de  trois  folioles,  semblables  à  celles  du  lierre, 
presque  à  trois  lobes  acuminés.  Les  fleurs  sont  médiocrement 
pédonculées,  réunies  presque  en  verticilles  trois  par  trois, 
formant  par  leur  ensemble  un  épi  ou  une  grappe  terminale 
très-longue:  le  calice,  la  corolle  et  le  fruit  sont  d'un  rouge 
écarlate;  la  corolle,  longue  d'un  pouce,  en  forme  de  sabre, 
ne  montre  que  son  étendard;  le  calice  paroit  en  être  la  poignée. 
Cette  plante  a  été  découverte  à  la  Louisiane  par  M.  Robin, 
(Poîr.) 

XYRIS.  (Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylédones,  à  fleurs 
incomplètes,  de  la  famille  des  resttacées  ,  de  la  triandrie  mo- 
nogynie  de  Linnseus,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Des 
fleurs  réunies  en  tête;  plusieurs  écailles  imbriquées,  uni- 
flores  ;  les  inférieures  vides;  point  de  calice.:  une  corolle  à 
trois  pétales,  connivens  à  leur  base;  leur  onglet  étroit  et 
long;  la  lame  plane,  ovale;  trois  étamines  fertiles;  quelque- 
fois trois  filamens  stériles,  en  pinceau  (ou  trois  pétales  irré- 
guliers selon  quelques  auteurs)  ;  un  ovairesupérieur  ;  un  style 
ti-ifide  ;  trois  stigmates  globuleux;  une  capsule  à  trois  valves, 
uniloculaire  ,  polysperme. 

Xykjs  des  Indes  :  JCyris  indica  ,  Linn.,  Spec.  ;  Lamk. ,  lll.  gen.. 
tab.  36,  fig.  1  ;  Pluk. ,  Almag. ,  tab.  416,  fig.  2.  Plante  d'en- 
viron deux  ou  trois  pieds  ,  dont  les  racines  sont  composées 
de  fibres  très-fines,  blanchâtres,  fasciculées:  elles  produisent 
des  tiges  droites,  simples,  très-glabres,  cannelées,  à  cinq  ou 
six  angles;  torses  à  leur  partie  inférieure,  enveloppées  cha- 
cune, à  leur  base,  par  une  gaine  un  peu  lâche,  prolongée  en 
une  feuille  courte;  les  autres  feuilles  sont  lâches,  presque 
ensiformes,  très- glabres  ,  striées,  vaginales  à  leur  base,  ai- 
guës au  sommet,  d'inégale  grandeur,  quelquefois  presque 
aussi  longues  que  les  tiges,  un  peu  molles,  larges  de  deux 
ou  trois  lignes.  Les  fleurs  sont  disposées,  à  l'extrémité  des 
hampes,  en  une  tête  ovale,  presque  aussi  grosse  qu'une  pe- 
tite noisette,  composée  d'écaillés  imbriquées,  très- glabres  , 
luisanles,  un  peu  arrondies,  de  couleur  brune,  fermes  et 
concaves.  Il  y  a  trois  pétales;  les  étamines  sont  insérées  au  som- 
met de  l'onglet  de  ces  pétales;  les  anthères  sont  linéaires  et 
échancrées.  Cette  plante  croit  dans  les  Indes  orientales.  On 
la  trouve  également  a  l'île  de  Cayenne. 


XYR  181 

Xyris  pcbescente;  Xyris  pubescens,  Poir.  ,Enc.  Cette  espèce 
a  des  racines  fort  longues,  épaisses,  de  la  grosseur  du  doigt, 
garnies  défibres  molles,  un  peu  charnues,  presque  simples, 
de  la  grosseur  d'une  plume  de  corbeau  :  il  sort  de  leur  collet 
un  grand  nombre  de  feuilles  molles,  lâches,  presque  imbri- 
quées, glabres,"  entières,  longues  d'un  ou  deux  pieds,  larges 
de  six  lignes,  élargies  à  leur  partie  inférieure,  aiguës  au 
sommet.  Les  tiges  sont  droites,  un  peu  grêles,  presque  cy- 
lindriques, striées,  torses  à  leur  partie  inférieure,  environ- 
nées à  leur  base  d'une  gaîne  cylindrique,  pubescente,  longue 
de  trois  ou  quatre  pouces,  prolongée  en  une  petite  feuille 
courte,  aiguë.  Les  fleurs  sont  réunies  en  une  tête  terminale, 
ovale,  obtuse,  de  la  grosseur  d'un  pois,  composée  d'écailies 
nombreuses,  imbriquées,  inégales,  très-serrées,  d'un  blane 
pâle  ;  les  extérieures  un  peu  élargies,  ovales,  presque  planes, 
un  peu  aiguës;  les  intérieures  plus  étroites,  obtuses,  un  peu 
concaves.  Cette  plante  croit  dans  les  Antilles. 

Xyris  a  grosse  tète;  Xyris  macrocephala ,  Vahl ,  Enuni., 
1  ,  pag.  204.  Très-belle  espèce,  remarquable  par  la  grosseur 
de  ses  épis  et  par  la  largeur  de  ses  feuilles.  Ses  racines  sont 
courtes  ,  fibreuses  ,fasciculées; ses  tigesdroites,  simples,  hautes 
d'environ  deux  pieds  et  plus,  glabres,  striées,  un  peu  torses 
et  cylindriques  à  leur  partie  inférieure,  comprimées  vers  le 
sommet,  avec  un  angle  courant,  peu  saillant,  enveloppées  à 
]a  base  par  une  gaine  lâche  ,  striée,  prolongée  en  une  petite 
feuille  courte,  un  peu  obtuse;  les  autres  feuilles  presque 
ensiformes  ,  glabres  ,  striées ,  longues  d'environ  un  pied  ,  larges 
au  moins  de  trois  lignes,  entières,  un  peu  aiguës,  pliées  en 
deux  et  s' emboîtant  à  leur  partie  inférieure.  Les  fleurs  sont 
réunies  en  une  tête  terminale,  ovale,  obtuse,  plus  grosse 
qu'une  noisette,  composée  d'écaillés  épaisses,  imbriquées  ou 
peu  concaves,  obtuses  ou  aiguës,  ovales,  de  couleur  cendrée 
sur  le  dos,  d'un  brun  foncé,  scarieuses  à  leurs  bords,  gla- 
bres, luisantes.  Cette  plante  croît  à  l'île  de  Cayenne. 

Yyris  gladiée  :  Xyris  anceps,  Lamk.,  IlL,  n.°  618;  Poir., 
Eue.  ;  Vahl ,  Enum. ,  2o5.  Ses  tiges  sont  droites  ,  comprimées, 
à  deux  angles,  un  peu  torses,  hautes  d'un  pied  et  plus, 
lisses,  à  peine  striées,  garnies  à  leur  base  de  feuilles  toutes 
radicules,  glabres,  un  peu  roides,  étroites,  entières,  trois  et 


>8-  XYR 

quatre  fois  plus  courtes  que  les  tiges;  celles-ci  se  terminent 
par  une  petite  tête  de  Heurs  ,  à  peine  de  la  grosseur  d'un 
pois,  globuleuse,  imbriquée  d'écaillés  arrondies,  convexes, 
un  peu  échancrées;  la  ccrolle  est  composée  de  trois  pétales 
onguiculés,  ovales,  de  couleur  jaune,  un  peu  denticulés, 
rétrécis  en  un  onglet  blanchâtre,  de  la  longueur  du  ca'lice. 
Il  y  a  trois  anthères  à  l'orifice  de  la  corolle,  tridentées  à  leur 
so.nmet,  et  deux  autres  filamens  en  pinceau,  de  la  longueur 
des  anthères;  le  style  est trifîde.  Cette  plante  croîtau  Malabar 
et  dans  les  Indes  orientales. 

Xyris  d'Amérique:  Xyris  americana,  Aubl. ,  Guian.,  tab.  14  ; 
Lamk.,  lll.gen.,  tab.  56,  fig.  2  ;  Japitai ,  Pison,  Bras. ,  208.  Ses 
racines  sont  fort  menues,  fibreuses,  fasciculées;  elles  pro- 
duisent des  feuilles  nombreuses,  étroites,  aiguës,  un  peu 
roides,  vaginales  à  leur  base,  de  moitié  plus  courtes  que  les 
hampes;  celles-ci  s'élèvent  plusieurs  ensemble ,  hautes  de  six 
ou  douze  pouces  et  plus,  cylindriques  vers  leur  base ,  com^ 
primées  et  dilatées  à  leur  partie  supérieure.  Les  Heurs  sont 
réunies  en  une  tête  ovale-oblongue,  un  peu  plus  grosse  qu'un 
pois,  composée  d'écaillés  glabres  ,  oblongues,  luisantes,  con^ 
caves,  brunes,  un  peu  échancrées  au  sommet,  avec  une  pe- 
tite pointe  presque  calleuse  dans  l'enfoncement.  La  corolle 
est  bleue;  les  pétales  sont  rétrécis  à  leur  base,  un  peu  ondulés  à 
leurs  bords;  les  trois  étamines  ont  leurs  filamens  velus  à  la  partie 
inférieure  et  de  couleurbleue  ;  lesanthères  sont  tétragones,  à 
quatre  sillons;  l'ovaire  est  arrondi;  le  style  trifide  ;  la  cap- 
sule à  trois  valves  ;  les  semences  sont  fort  menues.  Cette 
plante  croît  à  l'ile  de  Cayenne ,  aux  lieux  marécageux. 

Xtkis  operculée;  Xyris  operculata,  Labill. ,  Nov.  Holl.,  i  , 
tab.  10.  Cette  plante  a  des  tiges  glabres,  droites,  très-simples, 
flexibles,  hautes  d'environ  un  pied,  enveloppées,  à  leur 
partie  inférieure  ,  de  gaines  cylindriques,  longues  de  deux 
ou  trois  pouces;  les  feuilles  disposées  sur  deux  rangs,  linéaires, 
subulées,  velues  intérieurement  vers  leur  base.  Les  fleurs 
forment  une  tête  globuleuse,  terminale,  composée  d'écaillés 
imbriquées,  un  peu  arrondies ,  uniflores;  chaque  écaille  ex- 
térieure en  renferme  deux  autres  oblongues,  velues  sur  le 
dos,  persistantes,  recouvertes  par  une  troisième  de  même 
longueur,  obtuse,  en  forme  de  coiffe;  la  corolle  est  jaune, 


XYS  i83 

formée  de  trois  pétales  inégaux,  ovales,  onguiculés,  portant 
les  étamines.  Il  y  a  trois  filamens  (ou  pétales)  intérieurs,  fort 
petits,  en  pinceau;  les  filamens  fertiles  sont  très -courts;  les 
anthères  ovales,  à  deux  loges;  le  style  est  à  peine  de  la  lon- 
gueur des  étamines  ;  les  stigmates  sont  en  tête.  Le  fruit  est  une 
capsule  ovale,  à  trois  loges,  à  trois  valves;  les  semences  sont 
nombreuses,  oblongues,  fort  petites.  Cette  plante  a  été  dé- 
couverte par  M.  de  Labillardière  ,  au  cap  de  Van-Diémen. 

Xyris  subulée;  Xyris  subulata,  Ruiz  et  Pav.,  F/or.  per. ,  i  , 
tab.  71  ,  fig.  B.  Petite  plante  herbacée,  ramassée  en  gazon, 
dont  les  racines  fibreuses  produisent  un  grand  nombre  de 
feuilles  radicales  et  inférieures,  disposées  sur  deux  rangs, 
vaginales  à  leur  base,  subulées,  velues,  longues  de  deux 
pouces  au  plus.  Les  hampes  sont  droites,  solitaires,  glabres, 
simples,  filiformes,  longues  de  six  ou  sept  pouces,  souvent 
munies  vers -leur  milieu  d'une  petite  feuille  fine,  subulée. 
Les  fleurs  sont  réunies  en  un  épi  oblong,  fort  petit,  à  deux 
ou  trois  fleurs,  garni  de  six  écailles  concaves,  ovales,  imbri- 
quées. La  corolle  est  jaune;  les  pétales  sont  munis  d'onglets 
linéaires,  de  la  longueur  du  calice  ;  le  limbe  est  ovale,  entier; 
il  y  a  trois  étamines  et  trois  filamens  stériles  ,  en  pinceau ,  al- 
ternes avec  les  pétales.  Le  fruit  est  une  petite  capsule  ob- 
longue,  s'ouvranten  trois  valves,  à  une  seule  loge,  renfermant 
des  semences  fort  petites,  attachées  par  un  court  pédicelle  à 
un  réceptacle  central.  Cette  plante  croît  au  Pérou,  dans  les 
lieux  humides,  élevés.  (Poir.) 

XYRIS.  (Bot.)  Voyez  Sfatula.  (J.) 

XYROIDES.  (  Bot.  )  Ce  genre  de  M.  du  Petit-Thouars , 
qui  ne  diffère  du  Xyris  que  par  sa  capsule  uniloculaire,  n'a 
pas   encore  été  adopté.  (J.  ) 

XYSMALOBIUM  (Bot.),  Rob.  Brown,  in  Ait.,  Hort.  Kew., 
edit.  nov.,  2,  pag.  79.  M.  Rob.  Brown,  dans  la  nouvelle  édi- 
tion de  YHortus  Kewensis ,  a  établi  ce  genre  pour  quelques 
espèces  à'asclepias,  telles  que  ïasclepias  undulata,  etc.,  qu'il 
distingue  par  la  couronne  staminifère  simple,  partagée  en 
dix  découpures;  les  alternes  fort  petites;  la  corolle  étalée; 
les  follicules  rayés.  (Poir.) 

XYSTÈRE,  Xjstera.  (Ichlhyol.)  Un  savant  et  infatigable 
voyageur,  un  observateur  exact,  un  investigateur  zélé,  dont 


»84  XYS 

le  nom  se  présente  probablement  pour  la  dernière  fois  sous 
notre  plume,  dans  cet  ouvrage,  Commerson ,  en  parcourant 
l'océan  Equinoxial  ,  a  eu  l'occasion  d'examiner  un  poisson 
inconnu  jusqu'à  lui,  et  qui,  souslenom  de  Xystère,  est  de- 
venu le  type  d'un  nouveau  genre,  admis  par  de  Lacépède 
et  par  M.  Duméril,  et  trouvant  sa  place,  non  loin  des  dupées 
et  des  menés,  dans  la  famille  des  gymnopomes. 

Le  genre  Xystère  peut  être  ainsi  caractérisé  : 

Squelette  osseux  ;  branchies  garnies  d'une  opercule  et  d'une  mem- 
brane ,  l'opercule  étant  lisse  et  sans  écailles;  ventre  dentelé,  caréné , 
convexe;  dos  convexe  et  régulier;  nageoire  dorsale  unique  et  courte; 
catopes  abdominaux. 

On  distinguera  facilement,  d'après  ces  caractères  et  en  s'en 
rapportant  à  ce  que  nous  avons  dit  à  l'article  Gymnopomes, 
les  Xystères  des  Dorsiaires  ,  dont  le  dos  est  comme  bossu  ; 
des  Hydrargyres,  des  Argentines,  des  Carpes,  des  Barbeaux, 
des  Tanches,  des  Ables,  des  Brèmes,  des  Athérines  ,  des 
Stoiéphores  ,  des  Goujons,  qui  ont  le  ventre  arrondi  et  non 
caréné  ;  des  Buros  et  des  Mènes,  dont  la  nageoire  dorsale 
est  fort  longue  -,  des  Serpes  ,  qui  offrent  deux  nageoires  dor- 
sales ;  des  Clupées,  des  Clupanodons  ,  des  Engraules  et  des 
Mystes,  qui  ont  le  ventre  presque  droit.  (Voyez  ces  divers 
noms  de  genres  et  Gymnopomes). 

Il  n'existe  encore  qu'une  espèce  dans  le  genre  dont  nous 
parlons  ;  c'est  la  Xystère  brune,  qui  atteint  la  taille  de  trois 
pieds  et  dont  le  nom  spécilique  est  destiné  à  rappeler  la 
teinte  générale.  (H.  C.) 

XYSTID1UM  de  Trinius.  (Bot.)  Il  est  fondésurune  espèce 
de  graminée  du  genre  Perotis.  C'est  le  perotisrara  de  Robert 
Brown ,  et  le  xjstidium  maritimum,  qui  croît  à  la  Nouvelle- 
Hollande  et  aux  îles  Philippines,  qui  n'est  pas  cité  dans  ce 
Dictionnaire,  et  qui  se  distingue  par  ses  feuilles  linéaires  fili- 
formes elson  épi  linéaire,  nu  à  la  base,  avec  une  gaine.  (Lem.) 

XYSTB.1S.  (Bot.)  Ce  genre  se  trouve  dans  le  Gênera  plan- 
tarum ,  Linn.,  edit.  Schreb.,  mais  sans  indication  d'espèces. 
Il  appartient  à  la  pentandrie  monogjnie  de  Linnaeus.  Les  fleurs 
sont  pourvues  d'un  calice  persistant,  à  cinq  découpures  lan- 
céolées, hispides,  aiguës;  la  corolle  est  monopétale;  le  tube 
très-court;  le  limbe  a  cinq  lobes  ovales,  obtus;  les  étamines 


YAG  i85. 

sont  au  nombre  de  cinq;  lesfilamens  divergens,  insérés  vers  le 
milieu  du  tube;  les  anthères  droites;  l'ovaire  est  supérieur , 
globuleux,  surmonté  de  deux  styles  droits,  capillaires;  les 
stigmates  sont  obtus.  Le  fruit  est  un  drupe  globuleux,  envi- 
ronné à  sa  base  de  poils  courts  et  couchés.  Il  renferme  une  noix 
globuleuse,  sillonnée,  à  dix  loges,  contenant  chacune  ua 
noyau  oblong.  (Poia.  ) 


Y.  (Entom.)  Nom  donné  par  L.Albin,  peintre  anglois, 
à  une  espèce  de  lépidoptères  dont  la  chenille  vit  sur  la 
menthe.  (C.  D.) 

YABAG.  {Bot.)  Le  petit  arbre  désigné  sous  ce  nom  par 
Camelli  dans  son  Catalogue  des  plantes  des  Philippines ,  pa- 
roit,  d'après  sa  description  et  son  dessin,  être  une  espèce 
de  sophora,  dans  la  famille  des  légumineuses.  (J. ) 

YABIRU.  (Ornith.)  Vieille  orthographe  dans  certains  au- 
teurs du  nom  de  Jabiru.  Voyez  ce  mot.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

YABROHAC.  (Bot.)  Nom  arabe  de  la  mandragore,  cité 
par  Ddléehamps.  Mentzel  ajoute  ceux  de  jablahac , yabrio.(S.) 

YACABERE.  (Ornith.)  Nom  des  bécassines  au  Paraguay. 
(Ch.  D.  et  L.) 

YACACINTLI.  (Ornith.)  Nom  mexicain  de  la  poule  sultane; 
en  l'écrit  acintli  dans  Buffon  ,  porphjrio  acintli.  (Ch.  D.  et  L.) 

YACAMIRÏ.  (Ornith.)  Azara  ,  tom.  3,pag.  Soi  ,  écrit  ainsi 
le  nom  du  jacamiri.   (  Ch.  D.  et  L.  ) 

YACAPANI.  (Ornith.)  Nom  d'un  aigle  dans  Sonnini.  (Ch.  D.) 

YACAPATLAHOAC.  {Ornith.)  Nom  mexicain,  signifiant 
oiseau  à  large  bec  ;  il  est  donné  dans  Fernandez  (chap.  68, 
pag.  29)  à  Vanas  mexicana  de  Latham,  très-voisin  du  souchet, 
à  chair  très- délicate  ;  c'est  le  canard  royal  des  créoles  es- 
pagnols. (Ch.  D.  et  L. ) 

YACAPITZAHOAC.  (Ornith.)  Quelques  auteurs  ont  cru  que 
Fernandez  avoit  décrit  sous  ce  nom  une  espèce  de  canard , 
bien  que  ce  soit  plutôt  un  grèbe  de  petite  taille.  (Ch.  D.etL.) 

YACARE.  (Erpét.  )  Les  Guaranis  nomment  ainsi  le  caïman. 
(H.C.) 


186  YAC 

YACATEXOTLT.  (Ornith.)  Nom  d'un  canard  dans  Fer- 
nande/.. (Ch.  D.  et  L.) 

YACATL1L  ou  YACATOPIL.  (Ornith.)  D'Azara  décrit  sous 
ce  nom  une  espèce  de  pigeon.  (Ch.  D.  etL.) 

YACINTLI  ou  XIACINTLI.  (Ornith.)  Synonyme  de  porphjrio 
aciatli  de  Lathain.   (Ch.  D.  et  L.  ) 

YACK  ou  YAK.  (Mamm.)  Nom  d'une  espèce  de  bœuf  qui 
a  élé  aussi  désignée  par  les  dénominations  de  bauf  à  queue  de 
cheval  et  de  vache  grognante.  Voyez  l'article  Bœuf.  (Desm.) 

YACONDA.  (Ichthjol.)  Nom  d'un  poisson  qui  paroit  de- 
voir ê!re  rapporté  au  genre  Coffre.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

YACOU  ,  Pénélope.  (Ornith.)  La  plupart  des  auteurs  ont 
adopté  pour  le  nom  françois  du  genre  Pénélope  le  mot  inarail. 
Cependant  celui  de  yacou ,  que  lui  donne  Buffon  ,  en  chan- 
geant un  peu  la  dénomination  de  yacuhu,  consacrée  dans  les 
travaux  d'ornithologie  de  d'Azara  ,  mérite  la  préférence, 
comme  s'appliquant  à  plusieurs  espèces  ;  il  a  déjà  d'ailleurs 
été  pris  par  M.  Vieillot  pour  le  nouveau  Dictionnaire  d'his- 
toire naturelle,  et  pour  ne  pas  faire  naître  d'équivoque,  on 
a  dû  le  conserver  dans  celui-ci.  11  seroit  sans  doute  préfé- 
rable qu'on  eût  primitivement  adopté  en  françois  celui  de 
pénélope,  plus  convenable  que  les  dénominations  empruntées 
aux  langues  barbares,  variant  de  pays  à  pays  ,  et  qui  ne 
s'appliquent  qu'à  une  seule  espèce.  Les  yacous  sont  indiffé- 
remment nommés  gitans,  marails  ou  marayes  ,  jacous  ,  jac  , 
jacu  ,  jacuhu  et  yacuhu.  Ils  formoient  pour  Merrem  les  genres 
Pénélope  et  Ortalida,  que  Linné,  Latham,  Temminck,  Vieillot, 
réunirent  en  un  seul  et  que  M.  Cuvier  a  séparés  de  nouveau. 
Toutefois  les  caractères  qui  distinguent  les  marails,  penelope, 
des  parraq-uas ,  ortalida,  ne  tiennent  qu'à  quelques  particula- 
rités d'organisation,  et  nous  traiterons  ici  ces  deux  genres  à 
la  suite  l'un  de  l'autre. 

Les  yacous  appartiennent  à  la  5.e  classe,  gallinœ,  du  Sys- 
tema  naturœ ;  au  i?i.e  ordre  de  M.  de  Lacépède  ;  aux  rasores 
gallinacei  d'illiger;  aux  gallinacés  alectrides  de  M.  Duméril;au 
4/  ordre  du  Règne  animal  de  M.  Cuvier;  aux  sylvains  tétra- 
dactyles,  famille  des  alectrides,  de  M.  Vieillot;  au  ]o.c  ordre 
*le  M.  Temminck;  aux  passerigales  alectrides  de  M.  Latreille: 
aux  gallinacés  cracidées  de  M.  Vigors  et  de  noire  Manuel. 


YAC  187 

Les  caractères  du  genre  Pénélope  sont  :  Bec  médiocre ,  nu  à 
la  base,  entier  .  convexe  en  dessus  ,  plus  large  que  haut,  pres- 
que droit,  fléchi  à  la  pointe.  Lorum  et  base  du  bec  nus.  Une 
peau  nue  sous  la  gorge  ,  susceptible  de  se  renfler.  Narines  per- 
cées dans  la  cire  vers  le  milieu  du  bec,  à  demi  fermées.  Tarse 
grêle,  plus  long  que  le  doigt  intermédiaire.  Cinquième  et 
sixième  rémiges  les  plus  longues.  Ongles  courbés  ,  forts,  com- 
primés, pointus.  Queue  composée  de  douze  rectrices. 

Les  pénélopes  sont  des  oiseaux  essentiellement  américains 
et  confinés  dans  les  régions  intertropicales  et  tempérées,  où 
ils  ne  dépassent  point  au  sud  le  Paraguay.  Leurs  mœurs  sont 
peu  connues,  et  toutes  les  espèces  se  ressemblent  par  les 
teintes  du  plumage,  au  point  qu'il  est  nécessaire  d'employer 
une  minutieuse  comparaison  pour  les  distinguer.  Ces  oiseaux 
sont  monogames,  ou  du  moins  vivent  en  petites  familles,  et 
tiennent  des  gallinacés  par  toutes  leurs  habitudes  et  leurs 
formes  corporelles;  cependant  ils  en  diffèrent  par  une  parti- 
cularité assez  remarquable,  qui  est  d'avoir  le  pouce  placé  au 
niveau  des  doigts  antérieurs,  tandis  que  toutes  les  autres 
espèces  de  gallinacés  sans  distinction  ont  ce  doigt  plus  élevé 
que  les  autres.  On  dit  aussi ,  et  c'est  M.  Vieillot  qui  rapporte 
ce  fait,  que  les  yacous  boivent  à  la  manière  des  pigeons. 

D'Azara  est  le  seul  ornithologiste  qui  ait  donné  des  détails 
assez  précis  sur  les  mœurs  et  sur  les  habitudes  de  ces  oiseaux. 
11  rapporte  que  les  yacous  ont  un  vol  bas,  horizontal  et  de 
peu  de  durée.  C'est  aussi  ce  que  nous  avons  eu  occasion  de 
reconnoitre  dans  les  forêts  des  environs  de  Sainte- Catherine 
au  Brésil.  Us  se  perchent  sur  les  branches  les  plus  basses,  se 
tiennent  dans  les  broussailles  ,  et  lorsqu'ils  marchent,  ils 
s'aident  de  leurs  ailes  ,  ce  qui  accélère  singulièrement  leurs 
mouvemens.  Comme  les  ménures,  avec  lesquels  ils  ont  ce  point 
d'analogie ,  ils  se  cachent  pendant  le  jour  dans  les  arbres  les 
plus  touffus,  et  sortent  de  préférence  le  soir  et  le  matin. 
C'est  à  cette  époque  de  la  journée  qu'ils  se  rendent  sur  la 
lisière  des  bois,  sans  jamais  s'envoler  dans  les  lieux  décou- 
verts. Leur  nourriture  consiste  en  graines,  en  bourgeons,  en 
fruits,  en  pousses  d'herbes.  Leur  cri  imite  la  syllabe  pi  , 
articulée  d'une  manière  aiguë,  mais  basse ,  sans  ouvrir  le  bec , 
et  comme  par  les  nariues.  Ils  portent  la  queue  un  peu  bais- 


^88  YAC 

sée  et  ouverte  ,  et  lorsqu'ils  marchent  elle  s'élargit  à  cha- 
que mouvement.  La  femelle  pond  un  petit  nombre  d'oeufs, 
et  rarement  la  ponte  est  de  plus  de  huit.  Leur  manière  de 
boire  consiste  à  prendre  une  gorgée  d'eau  dans  la  mandibule 
inférieure  et  à  lever  la  tête,  absolument  à  la  manière  des 
poules;  ils  dorment  appuyés  sur  leurs  jambes  pliées  et  la  tête 
sur  la  poitrine  :  ils  construisent  leurs  nids  avec  des  bûchettes 
et  le  placent  sur  un  arbre  touffu.  Ces  oiseaux  peuveut  ai- 
sément être  élevés  en  domesticité;  ils  se  nourrissent  de  mais 
et  de  blé;  mais  on  dit  que  les  grains  de  riz  sont  rejetés  sans 
avoir  été  le  moindrement  élaborés  par  la  digestion.  Leur 
chair  est  délicieuse,  et  seroit  une  précieuse  acquisition  pour 
nos  cuisines  ;  leur  longue  queue  étagée  et  arrondie,  leurs 
ailes  courtes  et  concaves ,  leur  cou  svelte  ,  rappellent  les 
formes  générales  des  faisans,  dont  ils  sont  les  représentais 
dans  le  nouveau  monde. 

§.  i"  Vrais  Pénélopes  (Pénélope,  Cuv.). 

Le  caractère  particulier  des  pénélopes  est  d'avoir  le  tour 
des  yeux  et  une  partie  de  la  gorge  nus.  On  en  connoit  cinq 
espèces,  qui  sont  :  les  penelope  cristata,  marail ,  obscura  ,  super- 
ciliaris,  pipile,  et  aburri. 

Le  Pénélope  guan  :  Pénélope  cristata,  Latham  ;  Meleagris 
cristata,  Linn.  ;  Gallo  pavo  brasiliensis  ,  Brisson  ;  le  Yacou  , 
Buff.  ;  Dindon  du  Brésil,  Encyclop. ,  pi.  84,  fig.  2;  Guan  ou 
Quan ,  Edvv.  ,  Glan. ,  1 5  ;  Pénélope  quan ,  Temm. ,  t.  5  ,  pag.  46  et 
692  ;  Iacupema ,  Marcg.  ;  Vieill. ,  Nouv.  Dict. ,  t.  36  ,  pag.  33y. 

Le  guan  mâle  a  la  huppe  et  le  corps  d'un  vert-rouî-sàtre 
brillant  de  cuivre  de  rosette;  le  croupion  et  l'abdomen  châ- 
tains, le  cou  et  la  poitrine  taehetés  de  blanc;  la  région 
temporale  nue  et  de  couleur  violàtre  ;  la  gorge  et  la  mem- 
brane longitudinale  rouges  et  poilues.  La  femelle  n'a  presque 
pas  de  huppe;  le  bec  est  fauve;  les  iris  sont  orangés,  et  les 
pieds  rouges. 

Cet  oiseau  a  de  28  à  3o  pouces,  et  se  trouve  dans  presque 
toute  l'Amérique  méridionale  entre  les  tropiques. 

On  le  nomme  yacou  par  rapport  à  son  cri,  qui  exprime 
parfaitement  bien  ces  deux  syllabes  :  ses  habitudes  sont 
douces  et  timides,    et  on  peut  l'apprivoiser  aisément;  il  se 


YAC  189 

perche  sur  les  arbres  les  plus  élevés  des  forêts,  et  lorsqu'on 
le  conserve  en  domesticité,  c'est  toujours  sur  le  faite  des 
maisons  qu'on  le  voit  se  tenir  de  préférence.  On  le  trouve  au 
Brésil,  à  la  Guiane  et  au  Mexique  ;  le  plus  souvent  dans 
l'intérieur  des  terres.  Sa  chair  est  délicieuse. 

Le  Yacou  marail:  Pénélope  marail ,  Gmel. ,  Lath.  ;  Temm., 
GalL,  t.  3,  png.  56;Faisan  verdatre  de  Cayenne,  Enl. ,  338; 
le  Marail,  BuflT.  ;  Maraye  ,  Bajon  ;  Phasianus  cinereus  cervice 
sanguineà,  Barrère  ,  Fr.  équinox.  ;  Vieill.,  Dict.,  t.  36,  pag. 
538  ;  Jacou  pemba  des  Brésiliens,  Wied  ,  It. ,  t.  2 ,  p.  98. 

Le  marail  mâle  a  vingt-trois  ou  vingt-quatre  pouces  de 
longueur  totale.  Sa  huppe  et  le  plumage  du  corps  sont  d'un 
vert  très-foncé,  brillant  des  teintes  de  cuivre  de  rosette. 
Les  faces  orbitaires  et  temporales  sont  nues  et  d'un  rouge 
pâle;  la  gorge  et  la  membrane  longitudinale  sont  de  couleur 
ronge  et  poilues;  le  cou  et  la  poitrine  sont  tachetés  de  blanc; 
la  huppe  de  la  femelle  est  à  peine  prononcée  ;  le  hec  est 
fauve   et  les  pieds  sont  rouges. 

Plusieurs  auteurs  ont  confondu  le  marail  avec  le  guan  ; 
il  s'en  éloigne  toutefois  par  un  grand  nombre  de  caractères. 
Sa  queue  est  longue  et  étagée ,  et  s'étale  lorsque  l'oiseau  vole  ; 
les  ailes,  au  coutraire ,  sont  courtes,  concaves  et  arrondies, 
aussi  son  vol  est-il  bruyant,  embarrassé  et  peu  étendu.  La 
femelle  fait  son  nid  sur  les  arbres,  et  y  pond  de  deux  à  cinq 
œufs.  Les  marails  ont  des  mœurs  douces  et  paisibles,  se  réu- 
nissent le  plus  souvent  par  paires  ,  et  parfois  en  petites  troupes, 
qui  cherchent  pour  leur  nourriture  les  fruits  sauvages.  La 
trachée -artère,  parvenue  au  bord  pharyngien  du  sternum, 
se  recourbe  sur  cet  os  pour  former  une  anse  recouverte  par 
la  peau  seulement,  et  se  divise  en  deux  branches. 

De  cette  conformation  de  la  trachée-artère  il  résulte  que 
les  marails  font  entendre  un  cri  rauque  ,  surtout  au  lever  du 
soleil,  que  le  mot  ma-raye  rend  assez  bien;  dans  le  jour, 
ces  oiseaux  se  tiennent  perchés  sur  les  arbres,  dans  les  lieux 
les  plus  isolés  de  la  cuianc.  Les  créoles  estiment  beaucoup 
leur  chair,  qui  est  très-délicate;  pris  jeune,  on  peut  facile- 
ment les  conserver  en  domesticité. 

Le  Pénélope  yacdhu  :  Pénélope  obscura,  Illig.  ;  Ternm.,  Gall.K 
t.  3,  p.  68  et  693  :l'racuhH,d'Azara,  lt.;  Vieill.,  t.  36,  p.  343. 


'9°  YAC 

Leyacuhu,  qui  vit  au  Paraguay,  a  de  longueur  totale  vingt- 
huit  pouces,  et  la  queue  à  elle  seule  en  a  onze.  Sa  tête  est 
sans  huppe;  l'occiput  et  le  cou  sont  teints  de  noir  en  dessus; 
le  devant  du  cou,  le  dos  et  les  ailes,  sont  noirâtres  et  tache- 
tés de  blanc;  le  croupion,  le  ventre  et  les  flancs,  sont  mar- 
ron ;  la  queue  et  les  rémiges  sont  noires.  Le  bec  et  la  région 
oculaire  sont  noirs;  les  iris  rouges  ;  les  pieds  fauves;  la  gorge 
et  la  membrane  longitudinale  rouges.  Le  mâle  et  la  femelle 
ne  diffèrent  point  entre  eux. 

Cet  oiseau  a  été  décrit  par  d'Azara  comme  appartenant 
au  Paraguay  ;  son  nom  guaranis  signifie  à  cou  noir.  Sur  les 
rivages  du  fleuve  de  la  Plata  on  l'appelle  pabo  ai  monte  ou 
dindon  de  montagnes.  Cependant  il  se  tient  de  préférence 
dans  le  voisinage  des  rivières  et  des  lacs;  son  cri  imite  assez 
bien  la  syllabe  yac  ,  ou  le  mot  yacou. 

Cet  oiseau  ne  diffère  que  légèrement  des  pénélopcs  guan 
et  marail. 

Le  Pénélope  peoa:  Pénélope  superciliaris  ,  IUig.  ;  Temm.. 
GalL,  tom.  3,  pag.  72  et  693;  Vieill.,  Dictionn.,  tom.  36, 
pag.  341. 

Le  peoa  du  Brésil  n'a  point  de  huppe  sur  la  tête  ,  et  l'oc- 
ciput est  d'un  noir  fauve  ;  le  dos  est  d'un  cendré  verdàtre  ;  les 
rémiges  sont  bordées  de  gris,  et  vertes,  ainsi  que  les  tectrices 
secondaires,  lisérées  de  fauve.  Le  ventre  et  le  croupion  sont 
roux.  Le  mâle  et  la  femelle  ne  présentent  aucune  différence: 
leur  bec  est  fauve,  l'iris  est  rouge;  les  pieds  sont  cendrés;  la 
région  temporale  est  violàtre,  et  la  membrane  gutturaie  est 
de  la  même  couleur  que  chez  l'espèce  précédente.  Cet  oiseau 
a  environ  vingt-deux  pouces  de  longueur. 

On  est  redevable  de  la  connoissance  de  ce  pénélope  au 
comte  de  Hoffmannsegg.  Les  jeunes  ne  diffèrent  point  des 
adultes  par  les  couleurs  du  plumage.  On  trouve  le  peoa  au 
Brésil  et  dans  le  haut  Para  ,  où  il  est  connu  des  naturels  sous 
le  nom  de  jacu  -peoa. 

Le  Pénélope  siffleur  :  Penelvpe  pipile  ,  Lath.;  Temm.,  GalL, 
t.  3  ,  p.  76  et  694;  Hocco  de  Comana,  Bomi.  ,  Encyel.,  pi.  86, 
fig.  2  et  3  ;  Crax  pipile  et  Crax  cumanensis,  Jacq.,  pi.  10  et  1 1  ; 
Yacou,  Bajon  ;  Pénélope  leucoptera,  Linn.  ?  le  Jacu-tinga  au 
Brésil,  Wied,  It.,  t.  2,  pag.  i5. 


YAC  19' 

Le  siffleur  ainsi  nommé  pipile  par  .Tacquin  ,  de  pipilaiio  . 
gloussement,  à  cause  de  son  cri,  a  près  de  vingt-sept  pouces 
de  longueur.  Son  bec  est  noir  ;  la  peau  nue  des  joues  bleue,  les 
tempes  sont  blanches  et  les  pieds  d'un  beau  rouge.  Une  huppe 
blanchâtre  surmonte  la  tête;  le  plumage  du  corps  est  en  en- 
tier d'un  noir  violàtre  ;  le  cou  et  la  poitrine  sont  ponctués 
de  blanc ,  et  les  mêmes  taches  se  reproduisent  sur  les  cou- 
vertures; la  membrane  de  la  gorge  est  bleue  et  poilue,  et 
toutes  les  rémiges  sont  tronquées  à  leur  sommet. 

Ce  pénélope  n'est  pas  rare  dans  la  Guiane,  et  surtout  dans 
les  lieux  humides  qui  avoisinent  les  grands  fleuves.  On  le  re- 
trouve au  Brésil ,  mais  avec  un  plumage  beaucoup  plus  foncé 
en  couleur,  et  avec  des  reflets  plus  vifs  de  cuivre  de  rosette. 
Cette  variété,  bien  distincte,  n'a  aussi,  autour  de  l'œil,  qu'un 
cercle  nu,  étroit.  Le yacou-apeli  (penelope  nigrifrons,  Temm.), 
a  le  front  et  la  face  noirs;  le  plumage  varié  de  blanc  et  de 
brun,  un  large  miroir  ponctué  de  noir  sur  les  ailes;  la  taille 
du  guan.Cenom  dejacou-apeti  signifie  yacou  à  taches  blanches; 
on  lui  donne  encore  ceux  deyacou-para  et  deyacou-tinga;  mais 
tout  porte  à  croire  que  cet  apeti  est  une  espèce  distincte,  ca- 
ractérisée par  ses  jambes  plus  courtes  et  son  bec  plus  long. 
Les  apétis  habitent  les  forêts  éloignées  des  établissemens  eu- 
ropéens par  les  24  à  25°  de  latitude  sud  ,  et  se  réunissent  par 
paires  et  en  petites  troupes,  dont  le  cri,  peut  être  rendu 
par  la  syllabe  pu 

Le  Pénélope  aburri  ;  Pénélope  alurri ,  Goudot.  Il  a  été  dé- 
crit par  M.  Goudot  de  la  manière  suivante  : 

«  Cet  oiseau  a  de  longueur  totale  deux  pieds  trois  pouces 
«  (la  queue  seule  a  dix  pouces);  le  bec  est  noir-brun  à  la 
«  pointe  de  la  mandibule  supérieure,  qui  a  un  pouce  cinq 
'<  lignes  de  long;  à  sa  commissure  il  a  huit  lignes  de  large; 
g  la  cire  est  d'un  beau  bleu  de  ciel  ;  l'iris  est  gris  foncé,  la 
«  prunelle  noire;  l'espace  entre  l'œil  et  le  bec  est  couvert 
«  de  petites  plumes  serrées  noires.  Tout  le  plumage  est  d'un 
«  vert  très-foncé  à  reflets  bronzés,  à  l'exception  des  plumes 
<<  des  joues  et  du  dessous  du  bec  .  qui  sont  noires  :  les  plumes 
«  acuminées  du  dessus  de  la  tête  sont  longues  d'un  pouce 
«  quatre  lignes,  larges  de  deux  lignes  et  demie,  et  obtuses  à 
«  leur  extrémité,  l'oiseau  les  relève  en  huppe  lorsqu'il  est 


.92  YAC 

«  agité;  les  ailes  et  la  queue  sont  noires  en  dessous;  les  trois 
«   rémiges  extérieures  de  chaque  aile  ont ,  sur  une  étendue  de 
«  deux  pouces  et  demi,  les  barbes  intérieures  de   leur   ex- 
«   trémité  très-petites  ,  ce  qui  leur  donne  la  même  forme  subu- 
«  lée  que  M.  Temminck  avoit  déjà  observée  sur  le  penelope 
«  pipile  de  Latham  ;  la  quatrième  rémige  offre  aussi  ce  ré- 
«  trécissement  des  barbes  intérieures  de  son  extrémité,  mais 
«  il  est  moins  étroit,  et  seulement  sur  une  longueur  d'un 
«  pouce.  La   queue   est  arrondie;  ses   larges  pennes  offrent 
«   cette  même  forme  à  leur  extrémité  ;  la  peau  nue  du  bas 
«   de  la  gorge  est  peu  étendue;  elle  est  semée  de  quelques 
«   petites  plumes  noires,  qui  la  rendent  moins  apparente  que 
«   dans  les  autres  espèces  de  ce  genre;  elle  est  jaunâtre,   et 
«   porte  à  sa  partie  inférieure  un  appendice  charnu  ,  pendant , 
«  long  d'un  pouce  et  demi  environ ,    et  de  la  grosseur  d'un 
«   canon   de  plume;   sa  couleur   est  d'un  blanc  jaunâtre  sur 
«  sa  longueur,   son  extrémité  est  rougeàtre  ;  il  est  parsemé 
«   de  huit  ou  dix  petites  plumes  linéaires,  noires;  les  plumes 
«   du  bas-ventre  sont  brunes;  les  tarses,  les  doigts  et  la  mem- 
«   brane  qui  les  unit,  sont  d'un  beau  jaune  citron;  les  ongles 
«  sont  bruns  ;   le  tarse  est  nu  ,  il  a  deux  pouces  cinq  lignes; 
«  le  doigt  du  milieu  a  deux  pouces  sept  lignes  avec  l'ongle 
«  (l'ongle  seul  a  six  lignes).  » 

Cette  espèce,  bien  différente  des  six  ou  sept  espèces  déjà 
mentionnées  par  les  ornithologistes,  semble  se  rapprocher  du 
penelope  pipile  de  Lath. ,  par  la  forme  de  son  bec  ,  la  couleur 
de  sa  cire,  la  forme  subulée  des  trois  pennes  externes 
alaires,  comme  aussi  pour  la  conformation  de  sa  trachée  ar- 
tère ;  mais  elle  en  diffère  suffisamment  par  la  membrane  nue 
du  bas  de  la  gorge,  par  l'appendice  particulier  qu'elle  porte, 
et  qu'aucune  espèce  de  ce  genre  ne  présente;  par  la  couleur 
des  pieds  et  la  teinte  du  plumage  :  sa  taille  est  aussi  plus 
forte.  On  doit  ajouter  l'habitation  comme  caractère  diffé- 
rentiel .-  en  effet,  le  penelope  pipile  ne  se  trouve  que  dans 
les  grandes  forêts  de  l'Orénoque,  à  la  Guiane  et  au  Brésil, 
c'est-à-dire  dans  les  plaines  sous  l'équateur  ;  le  pénélope 
aburri,  au  contraire  ,  paroît  propre  aux  montagnes  de  la 
Nouvelle-Grenade,  et  habite  les  terres  tempérées  et  froides. 
Son  espèce  est  inconnue  dans  les  grandes  vallées  chaudes 


YAC  i93 

et  le  long  des  fleuves,  où  il  est  très-rare  de  le  rencontrer. 

Dans  les  environs  de  la  ville  de  Muzo  ,  célèbre  par  sa  mine 
d'émeraudes,  on  connoit  cet  oiseau  sous  le  nom  de  pavo-b- 
guali;  les  habilans  des  environs  de  Bogota  et  de  la  vallée  du 
Cauca  le  désignent  sous  celui  de  pava  burri,  ou  mieux  aburri 
aburrida,  ce  qui,  lorsque  la  prononciation  en  est  lente  ex- 
prime assez  bien  son  cri. 

Le  mâle  ne  diffère  point  de  la  femelle.  Les  oiseaux  de  cette 
espèce,  que  M.  Goudot  a  ouverts,  ont  offert  deux  cœcums 
analogues  à  ceux  des  pénélopes  parrakoua  et  pavita  (superci- 
liaris?)  la  trachée-artère  descendoit  sans  aucun  repli  jusqu'au 
poumon;  il  n'y  avoit  point  de  gravier  dans  le  gésier,  dont  les 
parois  étoient  minces  et  presque  entièrement  recouvertes  par 
les  muscles  propres. 

Cette  espèce  vit  solitaire,  se  perche  sur  les  grands  arbres, 
vole  peu,  et  se  laisse  facilement  approcher  à  la  portée  du 
fusil;  M.  Goudot  ne  l'a  jamais  vue  à  terre;  les  fruits  des  lau- 
riers, des  ardiacées,  desaralies,  composent  sa  nourriture.  Son 
nid  est  formé  d'un  amas  de  feuilles  sèches,  déposées  entre  les 
fourches  des  arbres  ;  la  ponte  est  de  trois  œufs  blancs  d'un 
pouce  huit  lignes  de  diamètre  :  la  femelle  les  couve.  Ces 
oiseaux  sont  très-communs  dans  les  montagnes  du  Quindiù, 
entre  llague  et  Carthago;  leurs  chants  sont  les  derniers  qui 
se  font  entendre  lorsque  la  nuit  arrive,  ce  sont  aussi  les  pre- 
miers qui  annoncent  l'aube  du  jour. 

§.  2.  Les  Parrakouas;  Ortallda ,   Merrem. 

M.  Cuvier  a  adopté  le  démembrement  des  parrakouas  du 
genre  Pénélope,  dont  ils  ne  diffèrent  que  parce  que  la  tête 
est  complètement  emplumée,  et  qu'il  n'y  a  pas  de  nu  autour 
des  yeux. 

Le  type  de  ce  petit  sous-genre  est  le  parrakoua  del'Enl.  146, 
et  nous  y  ajouterons  deux  espèces  nouvelles  de  la  Colombie. 

Le  Parrakoua  :  Ortalida  parrakua;  Phasianus  molmot,  Linn.  ; 
Phasianus  guianensis ,  Briss.  ;  Phasianus  parrakua,  Gmel.  ;  Pha- 
sianus garrulus,  Humboldt,  Obs.  zool.  ;  Faisan  de  la  Guiane, 
Buff.  ;  Enl.,  146;  le  Catraca  paraka,  Barrère,  140;  Hannequan  , 
Bancr.  ;  Yacu  carraguata,  d'Azara,  Voy.,  2;  Pénélope  parraqua, 
Sonn.;  Temm.,  t.  3,  pag.  85  et  696;  Vieillot,  Dict.,  t.  36, 
59.  i3 


>94  YAC 

pag.  340;  Aracuan  au  Brésil,  Wied,  It. ,  t.  2,  pag.  47,  et 
t.  3,  pag.  574. 

Le  parrakoua  a  pour  phrase  spécifique  et  distinctive  les 
caractères  suivans  :  huppe  rousse;  plumage  fauve-olivàtre  en 
dessus,  cendré-olivàtre  en  dessous;  la  région  temporale  nue  , 
pourprée.  Deux  lignes  nues  partant  de  la  mandibule  infé- 
rieure et  de  couleur  rouge  ;  gorge  barbue  ;  rectrices  latérales 
terminées  de  roux;  bec  cendré;  pieds  rougeàtres  ;  iris  fauve. 

Le  parrakoua  est  le  plus  petit  des  pénélopes  ,  et  a  sous  la 
gorge  une  petite  bandelette  de  peau  nue  et  rouge  que  sépare 
une  ligne  de  poils.  Son  nom  lui  vient  des  syllabes  qu'il  ar- 
ticule par  son  cri:  ce  qui  le  distingue  des  pénélopes,  est  de 
ne  point  avoir  de  membrane  lâche  et  flottante  sous  la  gorge; 
mais  seulement  deux  bandelettes  étroites  et  peu  apparentes: 
ce  qui  le  caractérise  aussi,  est  d'avoir  sa  trachée -artère  re- 
courbée sur  toute  la  surface  du  sternum,  et  d'avoir  en  longueur 
quinze  pouces  et  quelques  lignes.  On  dit  que  le  parrakoua 
habite  les  forêts  des  côtes,  et  rarement  l'intérieur  des  pays 
où  on  le  trouve.  Suivant  les  auteurs,  il  seroit  répandu  au 
Brésil ,  au  Paraguay  et  à  la  Guiane  ;  il  est  probable  ,  cependant , 
que  le  carraguata  de  d'Azara  en  forme  une  variété  distincte. 
Cet  oiseau  ,  suivant  l'auteur  espagnol ,  auroit  vingt-deux  pouces 
de  longueur  totale;  le  bec  et  les  tarses  blanchâtres,  l'œil  en- 
touré d'une  peau  d'un  rouge  sanguin  s'étendant  jusqu'au  bec: 
la  tête  et  la  moitié  du  cou  d'un  gris  de  plomb  ;  le  reste  du 
dessous  du  cou,  le  manteau  et  les  couvertures  supérieures 
des  ailes  d'un  brun  noirâtre,  avec  des  teintes  vertes.  La  poi- 
trine et  le  dessous  du  corps  variés  de  brun  et  de  blanc;  le 
dos  et  le  croupion  châtain;  les  rectrices  presque  noires,  ex- 
cepté les  deux  externes,  qui  sont  bordées  de  rougeàtre. 

Les  parrakouas ,  comme  presque  toutes  les  espèces  de  pé- 
nélopes, varient  beaucoup  par  les  nuances  de  leur  plumage; 
leur  étude  est  loin  d'être  dégagée  d'un  grand  nombre  d'er- 
reurs, quoique  M.  Temminck  soit  parvenu  à  grouper  les  faits 
les  plus  constans  dont  elle  se  compose.  Le  phasianus  garrulus 
de  M.  de  Humboldt  paroit  être  le  parrakoua  dans  son  plumage 
complet ,  et  dont  les  plumes  du  ventre  sont  d'un  blanc  pur 
au  lieu  d'être  mélangées  de  brun. 

Cet  oiseau  a  la  voix  forte,  rauque  et  désagréable;  il  vit 


YAC  ,i<j5 

de  fruits  et  de  graines  sauvages,  court  dans  les  broussailles 
avec  vitesse  ,  et  ,  comme  les  pénélopes  ,  peut  s'apprivoiser 
aisément. 

Le  Parrakoua  de  Goudot ;  Ortalida  Goudotii,   Less. ,  Man* 
d'Ornith.,   t.  -j  ,  pag.  a  17. 

M.  Justin  Goudot,  naturaliste  à  Santa-Fé  de  Bo»ota ,  nous 
a  adressé  la  description  de  cette  espèce  en  ces  termes  : 

«  On  trouve  encore  dans  les  mêmes  lieux  que  le  pénélope 
«  aburri  ,  un  autre  pénélope,  que  les  habitans  appellenlpa^a  , 
«  et  qui  me  paroît  devoir  être  remarqué  par  le  manque  de 
«  nudité  du  dessous  de  sa  gorge  :  sa  longueur  totale  est  de 
«  vingt-trois  pouces  (la  queue  seule  a  neuf  pouces);  les  pattes 
«  sont  rouges;  le  tarse  a  deux  pouces  cinq  lignes;  le  doigt 
«  du  milieu  deux  pouces  quatre  lignes  (l'ongle  seul  cinq 
«  lignes  et  demie)  ;  le  bec  est  noirâtre,  brun  à  sa  pointe;  la 
«  mandibule  supérieure  porte  un  pouce  cinq  lignes  ;  la  cire 
«  et  la  membrane  nue  du  tour  des  yeux  sont  bleues;  tout  le 
«  plumage  supérieur  est  brun  ,  à  reflets  vert  foncé,  ou  mieux 
«  d'un  verdàtre  très-foncé;  les  plumes  de  la  gorge  sont  grises; 
«  le  bas  du  cou,  le  ventre  et  le  bas-ventre,  ainsi  que  les 
«  cuisses,  sont  couverts  de  plumes  rousses.  On  ne  remarque 
«  point  de  huppe  à  cette  espèce,  ni  aucune  nudité  sous  la 
«  gorge;  sa  trachée-artère  dans  les  deux  sexes  n'offre  aucun 
«   repli. 

«  Cette  espèce  ,  que  Ton  observe  dans  les  montagnes  du 
«  Quindiù,  se  trouve  dans  les  lieux  fréquentés  par  les  pavas 
«  aburridas;  on  ne  la  rencontre  jamais  ailleurs.  * 
Le  Parrakoua  maillé;  Ortalida  squamata,  Lesson. 
Cette  espèce  nouvelle  est  d'un  tiers  plus  grande  que  le 
catraca;  elle  a,  comme  lui,  le  tour  des  yeux  nu  ,  et  deux 
bandelettes  de  peau  dénudée  sur  la  gorge ,  séparées  par  une 
ligne  de  poils  noirs  ;  une  sorte  de  petite  huppe  peu  apparente 
couvre  l'occiput;  la  gorge,  la  tête,  les  joues,  le  haut  du  cou, 
sont  de  couleur  marron  ,  le  dos  et  les  ailes  sont  d'un  gris 
fauve  ;  les  plumes  de  la  poitrine  sont  squameuses ,  c'est-à- 
dire  taillées  en  rond  ,  brunes  à  leur  centre  et  bordées  de 
gris- cendré  clair;  le  ventre  et  les  flancs  sont  de  cette  der- 
nière couleur  ;  la  queue  est  longue,  étagée,  arrondie  à  son 
extrémité  et  de  couleur  rousse  5  les  tarses  sont  plombés  et  le 


196  YAC 

bec  est  noirâtre,  marqué  de  blanchâtre.  Cet  oiseau  est  de 
l'Amérique  méridionale. 

Gmelin  avoit  rangé,  avec  assez  de  fondement ,  parmi  les  pé- 
nélopes ,  l'oiseau  nommé  napaul  ou  faisan  cornu  des  Indes, 
dont  Latham  avoit  fuit  son  meleagris  satyra  ,  et  que  MM. 
Temminck  et  Vieillot  ont  placé  parmi  les  faisans.  Le  napaul, 
dans  les  galeries  du  Muséum  ,  a  encore  été  rangé  au  milieu 
des  pénélopes  ,  et  cette  classification  est  préférable  à  celle 
qui  le  laisse  parmi  les  faisans  ;  toutefois  cet  oiseau  s'éloigne 
considérablement  des  pénélopes ,  et  tout  doit  porter  à  en  faire 
un  genre  à  part  ,  qui  seroit  ainsi  caractérisé: 

Napaul;  Satyra  ,  Lesson.  (Août  1828.) 

Bec  court,  épais,  conique,  à  mandibules  robustes  et  à  peu 
près  égales;  l'inférieure  presque  aussi  épaisse  que  la  supérieure; 
cette  dernière  renflée  sur  ses  bords,  surmontée  d'une  émi- 
nence  sur  le  front  ;  narines  petites ,  ovalaires,  basales,  nuesj 
joues  emplumées  ;  gorge  parfois  munie  d'un  fanon  charnu 
et  pendant,  et  quelquefois emplumé  partout;  ailes  amples  et 
très  -  concaves  ;  queue  courte  et  rectiligne;  tarses  scutellés  , 
robustes,  munis  d'ergots  ou  d'éminences  cornées  ;  ongles  des 
doigts  forts  et  recourbés. 

Les  napauls  ont  la  forme  générale  et  le  corps  massif  des 
faisans;  le  port  et  la  démarche  des  coqs,  et  nullement  la  forme 
élancée,  c'est-à-dire  la  minceur  du  cou  et  la  longueur  de  la 
queue  des  pénélopes:  ils  vivent  exclusivement  dans  les  con- 
trées les  plus  chaudes  de  l'Inde. 

Ce  genre  auroit  pour  type  le  napaul ,  Pénélope  satyra,  de 
Gmelin  ,  figuré  pi.  116  des  Glanures  d'Edwards,  dont  on 
voit  deux  beaux  individus  mâles  au  Muséum,  et  qui  ont  été 
décrits  au  mot  Faisan  de  ce  Dictionnaire.  La  femelle  est  grise 
et  n'a  aucune  partie  nue  sous  la  gorge,  et  le  jeune  mâle 
a  toute  la  tête  et  la  face  noires;  le  plumage  varié  de  gris  et 
de  rouille,  avec  des  taches  blanches  qui  commencent  à  se 
dessiner  sur  le  ventre. 

A  ce  genre  nous  ajouterons  une  belle  espèce  nouvelle  du 
Bengale  qui  est  le  Napaul  a  longue  huppe  ,  Satyra  matro- 
lopha  ,   Lesson. 

Cette  belle  espèce  est  remarquable  par  une  très-longue 
huppe  d'un  bleu-noir  bronzé,  composée  déplumes  nombreuses 


YAG  197 

et  roides,  qui  se  dirigent  en  arrière  en  partant  de  l'occiput; 
le  dessus  de  la  tête  et  le  devant  de  la  gorge  sont  d'un  noir- 
bronzé  foncé  ;  sur  les  joues  se  dessinent  deux  taches  assez 
larges  d'un  blanc  pur,  qui  descendent  en  pointe  sur  les  côtés 
du  cou  ;  le  plumage  du  corps ,  en  dessus  ,  est  d'un  brun  varié  de 
gris;  en  dessous,  à  partir  de  la  moitié  du  cou,  il  est  d'un 
marron  foncé,  le  centre  de  chaque  plume  paroissant  flammé 
d'une  teinte  marron  plus  vive.  Les  flancssont  bruns;  les  plumes 
de  la  région  anale  et  des  cuisses  sont  de  cette  même  couleur, 
rayées  dans  leur  milieu  et  en  long  de  blanc  jaunâtre;  les  ré- 
miges sont  brunes,  bordées  extérieurement  de  blanc  ;  la  queue 
est  courte  et  rectiligne  ;  le  bec  est  noir  ;  les  tarses  sont  plombés 
et  munis  d'un  fort  ergot.  Cet  oiseau  est  du  Bengale.  (Lesson.) 

YACU,  YACO.  (Ornith.)  Synonyme  de  Yacou.  Voyez  ce 
mot;  on  y  ajoute  les  mots  apeti,caraguata,  suivant  les  espèces. 
(Ch.D.  etL.) 

YACUHU.  (Ornith.)  Nom  d'un  yacou  noir  au  Paraguay. 
(Ch.D.  etL.) 

YACU-MAMA.  (Erpétol.)  Un  des  noms  que  ,  sur  les  bords 
de  l'Orénoque,  on  donne  au  boa  aboma.  Voyez  Boa.  (H.  C.  ) 

YACU -PARA.  (Ornith.)  Ces  mots,  qui  veulent  dire  yacou 
peint,  désignent  au  Paraguay  le  yacou  apéti ,  qui  porte  encore 
le  nom  de  yacu-tinga.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

YAG  OU  A.  (Mamm.)  Ce  nom  est  employé  par  les  habitans 
du  Paraguay  pour  désigner  le  jaguar,  grande  espèce  du  genre 
Chat.  (Desm.) 

YAGOUA  BLANC  ou  YAGOUATI.  (Mamm.)  D'Azara  dit 
que  cette  dénomination  est  appliquée  au  couguar  par  les 
mêmes  habitans.  (Desm.) 

YAGOUA  ÉTÉ.  (Mamm.)  Ce  nom,  qui  signifie  jaguar  vrai, 
est  un  de  ceux  du  jaguar,  encore  selon  d'Azara.  (Desm.) 

YAGOUA  PARA*  (Mamm.)  Autre  désignation  du  jaguar  au 
Paraguay;  elle  signifie  yagoua  ou  jaguar  tacheté.  (Desm.) 

YAGOUA  PÉ.  (Mamm.)  Nom  des  moufettes  au  Paraguay. 
(Desm.) 

YAGOUA  PITA.  (Mamm.)  Selon  d'Azara,  les  Guaranis  ap- 
pellent ainsi  le  couguar,  à  cause  de  la  couleur  de  sa  robe. 
Ce  nom  signifie  yagoua  ou  jaguar  roux.  (Desm.) 

YAGOUARÉTÉ.  (Mamm.)  Nom  guarani  du  jaguar,  suivant 


>q3  YAG 

d'Azara.  Uyagouarélé  noir,  suivant  cet  auteur,  est  une  variété 
noire  du  même  animal.  (Desm.) 

YAGOUARÉTÉ  POPE.  {Mamm.)  Variété  du  jaguar,  selon 
d'Azara,  remarquable  par  sa  taille  plus  grande,  son  poil 
plus  court,  le  fond  de  sa  robe  plus  roux  et  ses  taches  moins 
marquées.  Cette  variété  a,  dit-il,  les  pattes  plus  robustes  et 
plus  larges,  d'où  lui  vient  la  dénomination  pope,  qui  signifie 
main  étendue.  (Desm.) 

YAGOURE.  (Mamrn.)  Ce  nom,  dont  la  signification  est  chien 
puant,  est  appliqué  par  les  Guaranis  à  une  espèce  de  mou- 
fette, qui  pourroit  être  celle  que  Buffon  a  désignée  sous  ce- 
lui de  moufette  du  Chili.  (Desm.) 

YAGRAMO.  (Bot.)  Lœfling  cite  ce  nom,  donné  dans  quel- 
ques lieux  de  l'Amérique  méridionale  au  cecropia  peltata  , 
genre  de  la  famille  des  urticées.  Voyez  Yaruma.  (J.) 

YAGUAR.  (Mamm.)  Voyez  Jaguar  à  l'article  Chat.  (Desm.) 

YAGUARONDI  ou  JAGUARONDI.  (  Mamm.  )  Espèce  de 
chat  du  Paraguay,  remarquable  par  sa  taille,  qui  est  plus 
que  double  de  celle  du  chat  domestique,  et  par  la  couleur 
noirâtre  de  son  pelage.  Voyez  l'article  Chat.  (Desm.) 

YAHANA.  (Ornith.)  Nom,  dans  d'Azara,  des  poules  d'eau 
et  des  porphyrions.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

YAK.  (Mamm.)  Voyez  Yack.  (Desm.) 

YAMALAO.  (Bot.)  La  plante  des  Antilles  désignée  sous 
ce  nom  caraïbe  par  Surian  ,  est  citée  par  Vaillant  comme  ayant 
fies  feuilles  de  frêne  et  un  fruit  siliqueux.  Ce  dernier  ca- 
ractère semble  indiquer  une  espèce  de  bignonia  à  feuilles 
pennées.   (J.  ) 

YAMBU.  (Ornith.)  Synonyme,  dans  Marcgrave ,  des  tina- 
mous.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

YAM-MOT.  (Bot.)  Dénomination  chinoise  d'un  arbre  que 
Loureiro  rapporte  au  mimosa  arborea ,  Linn.,  quoique  celui- 
ci  soit  propre  à  l'Amérique.  (Lem.) 

YAM-MUEI.  (Bot.)  A  la  Chine  on  nomme yam-muei  un  ar- 
buste dont  les  drupes,  assez  semblables  aux  fruits  du  mûrier 
et  de  couleur  rouge,  sont  deux  fois  plus  gros,  et  ont  leur 
noyau  ridé  comme  celui  de  la  pêche:  leur  saveur  est  acide. 
En  Chine  et  en  Cochinchine  ces  fruits  sont  mangés  taniôt 
crus,  tantôt  cuits,  et  entrent  dans  la  composition  de   cer- 


YAP  399 

taines  pâtisseries  et  de  divers  mets.  Leuf  jus  donne  une  li- 
queur qui  fermente  facilement  et  dont  !a  saveur  est  agréable. 
L'arbuste  dont  il  est  ici  question  est  le  morella  rubm  de  Lou- 
reiro.  (Lem.) 

YAMSOUN.  {Bot.)  Nom  arabe  de  l'anis,  pimpinella  anisum, 
suivant  Delile.  (J.  ) 

YAM-TAO.  {Bot.  )  Nom  cochinchinois  du  carambolier , 
avcrrhoa  carambola,  Linn.  (  Lem.) 

Y-ANDIROBA.  {Bot.)  Dénomination  que  les  Garipous  de 
la  Guiane  donnent  à  l'arbre  qu'Aublet  a  appelé  carapa ,  ca- 
rapa  guianensis ,  Linn.  (Lem.) 

YANDU,  JARDU.  {Ornith.)  Noms  des  touyous,  ou  rhea 
americana ,  cités  parfois  dans  quelques  auteurs.  (Ch.  D.  et  L.) 

YANOLITHE.  {Min.)  Nom  donné  par  Delamétherie  au 
minéral  confondu  si  mal  à  propos,  sous  le  nom  de  schorl  vio- 
let ,  avec  ceux  qu'on  nommoit  schorl.  Voyez  l'article  Axinite. 
(B.) 

YA-OUTI-MOUTA.  {Bot.)  Aublet  cite  ce  nom  galibi  de  son 
Bauhinia  outimouta ,  une  des  espèces  dont  la  tige  se  replie 
en  zigzag.  (J.) 

YAPA.  {Ornith.)  Nom  brésilien  du  grand  cassique,  cité 
dans  Laè't  et  dans  d'Azara.   (Ch.  D.  et  L.) 

YAPACUTHO.  (Ornith.)  Nom  d'une  chouette  de  l'Amé- 
rique septentrionale,  décrite  par  M.  Vieillot,  t.  i  ,  pag.  47, 
de  son  Histoire  des  oiseaux  d'Amérique.  (Ch.  D.  et  L. ) 

YAPOCK.  (Mamm.)  Ce  nom,  venant  sans  doute  d'oj  apoc&\ 
qui  est  celui  d'un  fleuve  de  l'Amérique  méridionale,  a  été 
appliqué  par  Vicq-d'Azyr  à  un  petit  carnassier  de  la  famille 
des  marsupiaux,  très-voisin  des  sarigues,  et  qui  n'en  diffère 
que  par  ses  habitudes  aquatiques  et  parce  qu'il  a  les  doigts 
des  pieds  de  derrière  palmés.  Il  forme  le  type  du  genre  Chi- 
ronecte  d'IUigcr,  et  nous  l'avons  décrit  à  l'article  Sarigue. 
(Desm.) 

YAPORE.  (Ornith.)  Nom  d'une  espèce  de  cassique  à  la 
Guiane.  (Desm.  ) 

YAPPE.  (Bot.)  M.  Bosc,  dans  le  Nouveau  Dictionnaire  d'his- 
toire naturelle,  dit  que  c'est  une  grande  herbe  qui  couvre  les 
plaines  de  l'Amérique  méridionale,  et  qu'il  considère  comme 
appartenant  au  genre  des  Barbons,  Andropogon.  (Lem.) 


YAY 

YAPU,  YAPURI.  (Omith.)  Ces  noms,  au  Paraguay,  dé- 
signent différentes  espèces  de  cassiques.  (Ch.  D.  et  L.) 

YARDU.  {Omith.)  Voyez  Yandu.  (Desm.) 

YARETA.  (Bot.)  Un  des  dessins  faits  au  Pérou  par  Joseph 
de  Jussieu,  représente  sous  ce  nom  un  bolax,  plante  ombel- 
lifère,  qui  couvre  la  terre  sous  forme  de  gazon,  et  de  la- 
quelle suinte ,  d'après  son  indication,  une  gomme  résine  abon- 
dante. Elle  croit  dans  les  régions  les  plus  froides  du  Pérou, 
et  il  paroit  que  c'est  la  même  que  le  gommier  des  îles  Ma- 
louims  décrit  par  Pernetty,  espèce  de  bolax,  ou  au  moins 
une  congénère.  (J.) 

YARO.  {Bot.)  Voyez  Gigarum.  (J.) 

YARÇ/UE.  (Mamm.)  Nom  d'une  espèce  de  singe  nocturne, 
ou  de  singe  de  nuit,  que  nous  avons  décrite  au  mot  Saki. 
(Desm.) 

YARUMA.  {Bol.)  Sloane  cite,  d'après  Oviédo  ,  ce  nom 
du  coulekin  ou  bois  trompette,  ambaiba  de  Marcgrave  et 
Adanson  ,  j  anima  de  Linscot,  cecropia  de  Linnaeus.  Voyez  Ya- 
gramo.  (J.) 

YASMICH.  {Bot.)  Voyez  Phamich.  (J.) 

YA-TA.  (Bot.)  C'est  sous  ce  nom  que  le  missionnaire- jé- 
suite Boy  in  cite  une  espèce  de  corossolier  ,  anona,  de  la 
Chine,  dont  le  fruit,  bon  à  manger,  contient  une  substance 
charnue,  blanche  et  d'une  saveur  agréable.  (J.) 

YAÏONITOLIOU.  {Bot.)  Nom  caraïbe  de  Yacrostichum  ca- 
lomelanos,  espèce  de  fougère,  cité  par  Surian.  (J.  ) 

YAYAGUA,  YAYAMA.  {Bot.)  Daléchamps  cite  ces  noms 
de  deux  variétés  du  nana,  qui  est  l'ananas,  bromelia  ananas, 
dont  il  donne  une  mauvaise  figure.  (J.  ) 

YAYAUHQUITOTOLÏ.  (  Ornith.)  Nom  mexicain  ,  dans  Fer- 
nandez,  du  momot  varié,  et,  d'après  ce  que  pensent  quelques 
ornithologistes,  du  brin-bleu.  (Ch.  D.  et  L.) 

YAY-CU.  {Bot.)  Boym,  jésuite-missionnaire,  qui,  dans  un 
ouvrage  très-court,  a  décrit  et  figuré,  en  i656,  quelques 
plantes  de  la  Chine,  mentionne  sous  ce  nom  le  palmier  co- 
cotier, sur  lequel  il  entre  dans  quelques  détails  économiques. 
Il  parle  dans  le  même  article  du  palmier  dattier,  avec  in- 
dividus mâles  et  individus  femelles.  Il  dit  positivement  que  le 
premier  porte  des  fleurs  sans  fruit,  et  que  son  voisinage  est 


YEO  2oi 

nécessaire  au  second  pour  que  celui-ci  donne  des  fruits.  Il 
ajoute  que  les  habitans  qui  n'ignorent  pas  que  ce  rapproche- 
ment est  nécessaire  ,  ont  soin ,  à  l'époque  convenable  de  porter 
des  fleurs  mâles  près  des  individus  femelles.  Ils  pratiquent 
ainsi  ce  qui  se  fait  aussi  habituellement  dans  l'Egypte;  et  il 
paroît  que  cette  manière  de  féconder  ce  palmier  remonte  à  un 
temps  très- reculé.  (J.  ) 

YBICTER.  (Ornith.)  Nom  grec  signifiant  vociférateur ,  et 
donné  au  rancanea  par  M.  Vieillot.  (  Ch.  D.  et  L.  ) 

YCAN  BiENAK.  (  Ichth.)  Nom  japonois  du  bodian  bœnàk. 
Voyez  Bodian.  (H.  C.) 

YCHAO  ou  YCHO.  (Bot.)  Au  Pérou,  le  jarava  de  Ruiz 
et  Pavon  porte  ce  nom.  (Lem.) 

YEBLE.  (Bot.)  Nom  vulgaire  et  spécifique  du  sureau 
hièble.  (L.  D.) 

YEDRA.  (Bot.)  Nom  espagnol  du  lierre,  liedera,  cité  par 
Mentzel.  (J.  ) 

YEGUA.  (  Marnm.)  En  espagnol  ce  nom  s'applique  à  la  ju- 
ment.   Desm.) 

YELLOW-GURNARD.  (Ichthyol.)  Nom  anglois  du  callio- 
nyme  lyre.  Voyez  Callionyme.  (H.  C.  ) 

YELLOW-MAUCOCO.  (Mamm.)  Le  kinkajou  potto  est 
ainsi  dénommé  par  Pennant.  (Desm.) 

YELLO W-SNAKE.  (Erpétol.)  Un  des  noms  anglois  du  loa 
anacondo.  Voyez  Boa.  (H.  C.) 

YELLOW-TAIL.  (  Ichthyol.  )  Nom  anglois  du  caranx  queue 
jaune  de  feu  de  Lacépède.  (Voyez  Caranx.) 

C'est  aussi  celui  du  léiostome  queue  jaune.  Voyez  Léiostome. 
(H.  C.) 

YELMO.  (Bot.)  Nom  donné  dans  le  Chili  au  Decoslea,  genre 
de  la  Flore  du  Pérou,  dont  le  caractère  a  besoin  d'être  revu 
pour  qu'on  puisse  fixer  ses  aifinités.  Le  yelmo  del  gallinazo  est 
le  salvia  purpurescens  de  la  Flore  du  Pérou  ;  le  euphea  ciliata 
de  la  même  Flore  y  est  nommé  yelmo  cabeba.  (  J.) 

YENITE.  (Min.)  Voyez  Fer  silicbo  -  calcaire  ,  tom.  XVI , 
p.  406,  et  LiÉvrafE.  (B.) 

YEN-YE.  (Bot.)  Nom  chinois  du  tabac.  (Lem.) 

"ÏEO.  (Mamm.)  On  nomme  le  chameau ,  yeo ,  et  aussi  cl- 
ghimmo ,  à  Timbouklou,  suivant  Denham.  (Lesson.) 


no2  YER 

YERANO-POULO.  (Omith.)  Ce  nom,  tiré  du  grec  mo- 
derne, s'applique,  selon  Sonnini,  au  merle  bleu.  (Desm.) 

YERBA  DE  COURLEBRA.  (Bot.)  Nom  donné  dans  les 
environs  de  Quito ,  suivant  M.  Kunth  ,  à  la  plante  qu'il  a 
nommée  pour  cette  raison  herpestis  colubriona,  et  qui  passe 
dans  le  pays  pour  être  bonne  contre  les  morsures  des  ser- 
pens.  Le  spigelia  anthelmia ,  réputé  anciennement  comme  ver- 
mifuge, est  nommé  ycrba  de  lumbricas  dans  les  mêmes  lieux. 
Le  yerba  de  la  perla,  aux  environs  de  Santa -Fé  de  Bogota, 
est  le  margaricarpus  setosus  du  même  auteur  ;  le  lobelia  lina- 
rifolia  de  Vahl,  est  le  yerba  del  angel  du  Pérou.  (J.) 

YERBO,  YERBOA,  YERBUA  ou  GERBO.  (Mamm.)  Voyez 
Gerboise.  (Desm.) 

YERSCH.  (Ichthyol.)  Nom  d'une  espèce  de  perche  qu'on 
pêche  dans  les  eaux  de  la  Sibérie.  Voyez  l'article  Perseque. 
(H.C.) 

YERUTI.  (Omith.)  Nom  d'un  ramier  en  guarani,  cité  par 
d'Azara.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

YERVAMORA.  (Bot.)  Ce  nom  espagnol  du  bosea  de  Lin- 
nœus,  cité  par  Plukenet ,  lui  a  été  conservé  comme  nom  spé- 
cifique, h'yerva  deballeste  est  l'hellébore  blanc,  veratrum,  sui- 
vant Mentzel  ;  le  myginda  uragoga  de  Jacquin  ,  est  nommé 
yerva  de  maravedi  par  les  Espagnols  de  Carthagène,  en  Amé- 
rique. (J.) 

YET,  Yetus.  (Malacoz.)  C'est  le. nom  sous  lequel  Adanson 
(Sénégal,  p.  43,  pi.  5  ,  fig.  71),  avoit  très-bien  établi ,  d'après  la 
double  considération  de  l'animal  et  de  sa  coquille,  le  genre 
Volute  des  zoologistes  modernes,  ou  mieux  peut-être  le  dé- 
membrement qu'en  a  fait  Denys  de  Montfort  sous  le  nom  de 
cymbium  ou  de  gondole.  Voyez  Volute.  (DeB.  ) 

YETAPA.  (Ornith.)  Nom  spécifique  d'une  belle  espèce  de 
moucherolle  du  Paraguay,  à  queue  fourchue,  muscicapa  ye-t 
tapa.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

YEUSE.  (Bot.)  On  connoît  sous  ce  nom  le  chêne  vert, 
quercus  ilex.  («L  ) 

YEUX-BLANCS.  (Ornith.)  Nom  vulgaire,  à l'Isle-Je-France , 
du  petit  figuier  de  Madagascar.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

YEUX  DE  BOURRIQUE.  (Bot.)  Nom  vulgaire  de  la  graine 
grosse    et  lenticulaire  du  grand  pois  pouilleux,  dolichos  urens 


YGA  *o5 

de  Lînnseus;  mucuna  du  Brésil,  adopte  par  Adanson  et  les 
modernes.  Voyez  Mucuna.  (J.  ) 

YEUX  D'ÉCREVISSE  ou  PIERRES  D'ÉCREVISSE.  (Crust.) 
On  donne  vulgairement  ce  nom  à  des  plaques  calcaires  qui 
dépendent  de  l'estomac  des  écrevisses,  et  qu'on  remarque 
surtout  dans  ces  animaux  à  l'époque  où  la  mue  doit  avoir 
lieu.  (Des.m.) 

YEUX  DANS  LES  INSECTES.  (Entom.)  On  en  distingue 
de  deux  sortes,  les  yeux  à  facettes  ou  composés,  qui  se  re- 
marquent constamment  à  la  tête  chez  les  insectes  parfaits  ; 
ils  sont  au  nombre  de  deux,  situés  sur  les  parties  latérales: 
jamais  ils  n'ont  de  paupières.  Nous  les  avons  fait  connoître 
avec  détail  à  l'article  Insectes  de  ce  Dictionnaire  ,  tom.  XXIII, 
pag.  435. 

On  nomme  yeux  lisses,  ou  mieux,  stemmates ,  des  parties 
qu'on  a,  peut-être  à  tort,  appelées  des  yeux ,  occupant  le 
sommet  de  la  tête.  On  ne  les  observe  que  dans  certains  or- 
dres parmi  les  insectes.  Les  coléoptères  en  sont  toujours  pri- 
vés, ainsi  que  les  lépidoptères.  Leur  nombre  varie  de  deux 
à  trois,  ce  qui  est  le  plus  ordinaire;  dans  ce  cas,  ils  sont 
le  plus  souvent  disposés  en  triangle.  Dans  les  acères  ou  ara- 
néides  ,  leur  nombre  varie  de  deux  à  huit,  et  ils  tiennent 
lieu  des  yeux  composés  ou  latéraux,  qui  manquent  constam- 
ment. Voyez  Stemmates.  (C.  D.) 

YEUX  DU  PEUPLE.  (Bot.)  Nom  que  l'on  donne  aux  bour- 
geons du  peuplier  noir.  (Lem.) 

YEUX  DE  LA  REINE  DE  HONGRIE.  (Bot.)  Ce  nom  a  été 
appliqué  à  une  variété  de  la  nielle  de  Hongrie.  (Lem.) 

YEUX-DE-SERPENT.  (Foss.)  On  a  quelquefois  donné  ce 
nom  à  des  dents  de  poissons  fossiles.  Voyez  au  mot  Glosso- 

VETRES.    (D.   F.  ) 

YEU-XU.  (Bot.)  Nom  chinois  de  la  painpclmouse,  citrus 
decumana,  espèce  d'orange.  (Lem.) 

YF.  (Bot.)  Voyez  If.  (Lem.) 

YGA ,  YWERA.  (Bot.)  Dans  le  grand  Recueil  des  voyages 
par  Th.  de  Bry,  il  est  parlé  d'un  arbre  de  ce  nom  au  Brésil, 
dont  les  anciens  habitans  enlevoient  avec  adresse  l'écorce 
d'une  seule  pièce,  pour  en  construire  des  canots  capables 
de  porter  plusieurs  hommes.  On  n'y  trouve  pas  d'autre  indi- 


204  YNA 

cation.  C.  Bauhin,  qui  en  faitmention  ,  ajoute  qu'on  tire  d'une 
autre  plante,  nommée ywire ,  une  écorce  semblable  à  celle 
du  tilleul,  dont  on  fait  des  cordes;  et  Vaillant,  dans  son 
Herbier  ,  applique  cetîe  dernière  citation  à  Yhibiscus  tiliaceus. 
(J.) 

YGUANA. (Erpétol.)  Dans  les  colonies  espagnoles  on  donne 

ce  nom  au  sauve-garde  d'Amérique.  Voyez  Saove-garde.  (H.  C.) 

YHABOURA,  YTIBOUCA.  {Bot.)  Nicolson  cite  à  Saint- 

Domingue  ces  noms  caraïbes  du  triumfetta,  nommé  aussi  grand 

cousin.  (  J.  ) 

YIAOBA.  (Bot.)  Nom  caraïbe  d'une  espèce  de  sauvagesia 
des  Antilles,  cité  par  Surian.  (J.) 

YÏESSEREU.  (Ornith.)  Voyez  Yetapa.  (Ch.  D.  et  L.  ) 
YING-MEW.  (Ornitn.)  Nom  chinois  du  cacatoès  à  huppe 
blanche.  (Ch.  D.  et  L.) 

YINX.  (Ornith.)  Voyez  Torcol  et  Yunx.  (Ch.D.  et  L.) 
YIPERU.  {Ornith.)  Voyez  Yetapa.  (  Ch.  D.  et  L.) 
YKORAKA.  {Bot.)  La  plante  de  ce  nom,  à  Ceilan,  est, 
suivant  Burmann ,  la  même  que  le  Ghoraka.  Voyez  ce  mot. 
(J.) 

YLOTOMOUSA.  {Ornith.)  Nom  d'une  sittelle.  (Ch.D.  et  L.) 

YM-CHAO.  {Bot.)  Nom  chinois  de  Yuvaria  uncata  de  Lou- 

reiro  (cay-lut-dico  de  la  Cochinchine) ,   unnna  fiamata  de  M. 

Dunal.  Loureiro  dit  que  cet  arbrisseau  grimpant  est  abondant 

à  Canton,  où  il  tapisse  les  murs.  (J.) 

YMNITRICHUM.    (  Bot.  )    Genre    de    mousses   établi  par 

Necker,  pour  placer  quelques  espèces  du  genre  Polytrichum , 

Linn.,  qu'il  ne  cite  point.  Ce  genre  n'a  pas  été  admis.  (Lem.) 

YMNOSTEMA.  [Bot.)  Nom  donné  par  Necker  à  une  espèce 

de  lobelia.  (J.) 

YMOCEPERIRI.  (Bot.)  Nom  américain  du  Markea  de  Ri- 
chard  ,  ou  Lamarhea  de  Persoon ,  genre  de  solanées.  (J.  ) 

YNAMBU  ,  Tinarnus.  (Ornith.)  Les  oiseaux  qui  seront  décrits 
sous  ce  nom  générique ,  sont  aussi  appelés  tinamous  à  la  Guiane , 
pezus  au  Brésil,  et  ynambus  au  Paraguay,  suivant  l'exact 
observateur  d'Azara.  Linné  ne  connut  point  ce  genre,  et  les 
tinamous  ne  furent  pour  ce  grand  naturaliste  que  des  espèces 
de  perdrix,  tetrao.  Latham,  le  premier,  les  sépara,  en  leur 
donnant  le  nom  de  linamou,  tinarnus,  qu'une  espèce  porte  à 


YNA  2o5 

Cayenne  ,  au  dire  de  Buflon.  Cet  ornithologiste  n'en  décri- 
vit que  quatre  espèces,  qui  sont  les  T.  brasiliensis,  cinereus, 
variegatus  et  Soui.  Ce  genre  fut  admis  par  M.  de  Lacépède 
dans  son  Arrangement  méthodique  des  oiseaux,  et  reçut  pour 
caractères  la  phrase  suivante  :  Bec  long,  à  ouvertures  nasales 
couvertes  d'une  callosité  ;  les  yeux  entourés  d'un  rebord  nu 
et  les  tarses  non  emplumés.  M.  Duméril  n'admit  point  ce 
genre,  que  plus  tard  M.  Cuvier  distingua  nettement.  Dans 
tous  les  systèmes  ou  les  méthodes  d'ornithologie  les  tinamous 
sont  placés  dans  la  famille  des  gallinacés  et  dans  cette  tribu 
qui  se  compose  des  perdrix,  des  turnix  ,  des  tétras  etc.; 
tribu  parfaitement  naturelle  par  les  formes,  les  habitudes  et 
même  par  ses  moeurs  générales. 

Le  genre  Tinamus  de  Latham  fut  adopté  par  Illiger  ;  mais 
le  naturaliste  prussien  rejeta  ce  nom  de  son  Prodromus  mam- 
malium  et  avium  (1811  ),  parce  qu'il  n'étoit  ni  grec  ni  latin 
(p.  1 7,  lîg.  4  et  5  ) ,  et  le  changea  en  crypturus  (  de  ^ù'jtttsiv , 
occultare,  et«pa,  cauda,  queue  presque  nulle).  Plus  tard  (1816), 
M.  Vieillot  changeant,  abusivement  et  sans  indiquer  son  ori- 
gine, le  nom  de  crypturus ,  proposa  celui  de  cryptura. 

Les  caractères  zoologiques  du  genre  Ynambu  ou  Tinamou, 
Tmamus, sont  :  Bec  médiocre,  grêle,  presque  droit,  déprimé, 
à  pointe  obtuse  et  arrondie,  à  cire  membraneuse  à  sa  base, 
à  arête  élargie  ;  narines  percées  au  milieu  du  bec,  ovoïdes, 
ouverîes  ;  langue  très  -  courte  ,  triangulaire  ;  ailes  concaves 
et  courtes  ;  tarses  assez  longs;  doigts  courts,  divisés;  pouce 
élevé  et  peu  saillant;  ongles  recourbés,  obtus,  peu  longs; 
acropode  scutellé;  queue  très-courte,  cachée  ou  même  nulle, 
les  quatre  premières  rémiges  étagées  ,  la  première  très- 
coijrte. 

Illiger  divisa  les  espèces  en  deux  sections,  suivant  que  la 
face  plantaire  des  pieds  a  des  scutelles  lisses  ou  des  squa- 
melles  élevées,  et  que  les  plumes  sont  simples  ou  composées; 
mais  cette  manière  de  voir  eût  fait  naître  plus  d'une  diffi- 
culté pour  l'étude,  aussi  M.  Temminck  proposa -t -il  avec 
plus  de  fondement  de  les  séparer  en  deux  coupes,  distinguées 
l'une  de  l'autre  par  la  présence  ou  l'absence  d'une  queue. 

En  1827  M.  Wagler,  dans  son  Systema  avium,  divisa  les  ti- 
namous en  trois  genres.  Il  conserva  le  nom  de  Crypturus  pour 


•3o6  YNA 

les  espèces  suivantes  :  linamus  tao ,  brasiliensis ,  adspersus  ,  ver- 
miculatus ,  cinereus  ,  noctivagus,  variegatus,  undulatus ,  strigulo- 
sus ,  soui,  obsoletus ,  tataupa  et  parvirostris.  L.e  second  genre 
de  M.  Wagler  fut  nommé  Notliura,  et  comprit  cinq  espèces, 
savoir  :  tinamus  boraquira ,  major,  maculosus  ,  minor  et  nanus. 
Le  troisième  genre,  appelé  Rhynchotus  par  Spix,  n'a  qu'une 
seule  espèce,  le  tinamus  rufescens  ou  ynambu  guazu ,  d'Azara. 

Les  ynambus  sont  les  représentans  au  Paraguay,  au  Brésil  et 
à  la  Guiane,  des  perdrix  de  l'aacien  continent,  comme  les 
colins  y  sont  les  vrais  remplaçans  des  cailles.  On  les  a  très- 
long- temps  confondus  avec  les  perdrix,  parce  que  les  Euro- 
péens établis  en  Amérique  ne  leur  donnèrent  point  d'autre 
nom.  Les  espèces  nommées  ynambus  vivent  au  Brésil  et  pres- 
que exclusivement  au  Paraguay  :  d'Azara  rapporte  que  ces 
dernières  ne  se  perchent  jamais.  Il  n'en  est  pas  de  même  des 
espèces  de  la  Guiane,  qu'on  y  connoîtroit  sous  le  nom  de  ti- 
namous  et  qui,  au  contraire,  se  tiennent  sur  les  branches 
des  arbres. 

Privés  de  moyens  de  défense,  n'ayant  comme  nos  perdrix 
qu'un  vol  lourd,  saccadé  et  de  peu  d'étendue,  ces  oiseaux 
ont  reçu  en  partage  des  mœurs  douces,  timides  et  craintives; 
toujoursau  guet,  ils  fuient  dans  les  fourrées  les  plus  épaisses  des 
forêts,  ou  au  milieu  des  herbes  touffues  des  pampas  ,  et  lors- 
qu'ils sont  blottis  quelque  part,  rien  ne  peut  les  décider  à 
partir.  Leur  naturel  est  par  suite  fort  sauvage,  et  se  refuscroit 
aux  soins  de  la  domesticité  -,  les  jeunes  ne  vivent  point  en 
essaims  conduits  par  la  mère,  et  se  séparent ,  au  contraire, 
de  fort  bonne  heure;  mais  si  leur  vol  est  imparfait,  ils  peuvent 
en  revanche  courir  avec  une  grande  aisance,  et  se  soustraire 
par  une  fuite  rapide  aux  nombreux  animaux  de  rapine  qui  les 
poursuivent.  Les  ynambus  se  non;  rissent  d'insectes,  de  graines, 
de  petits  vermisseaux  qu'ils  ramassent  à  terre.  Les  femelles 
pondent  deux  fois  dans  une  année  plusieurs  œufs  de  couleur 
vert-pré.  Ces  dernières  ne  diffèrent  presque  point  des  mâles, 
et  toutes  les  espèces  se  ressemblent  par  les  mêmes  teintes  du 
plumage,  à  l'exception  de  quelques  particularités  de  détail: 
leur  cri  d'appel  est  sur  un  ton  traînant,  mais  aigu,  et  l'on  dit 
que  leur  chair  est  blanche  et  délicate.  Les  sauvages  se  servent 
de  leurs  plumes  pour  empenner  leurs  flèches. 


YNA  2o7 

M.  Temminck  dit  que  le  choro  de  d'Azara,  que  plusieurs 
auteurs  ont  pris  pour  un  tinainou ,  est  une  poule  d'eau,  et 
que  Yuru  de  l'auteur  espagnol  est  le  toero  ou  perdix  guia- 
nensis  des  nomenclaleurs. 

A.  Les  RhynchoteSj  Spix. 

Reclrices  nulles. 

Le  Tinamou  isabeue  :  Tinarnus  rufescens,  Temm.,  Gall. ,  t.  5 
p.  552  ;  Crjptura  guazu,  Vieill.,  Nouv.  Dict.,  tom.  54,  p.  io3; 
Rhynchotus  rufescens,  Wagl.,  esp.  i.re  Cet  oiseau,  figuré  dans 
les  planches  coloriées,  n.°4i2  ,  est  Yjnamlu  guazu  de  d'Azara, 
n.°526,  ou  la  grande  perdrix  des  Espagnols.  Sa  longueur  est, 
en  général,  de  quinze  pouces  et  demi  ;  mais  quelques  indi- 
vidus n'en  ont  que  quatorze  :  le  sommet  de  la  tête  est  par- 
semé de  quelques  taches  noires  ,  oblongues  et  bordées  de 
roux  clair;  l'orifice  de  l'oreille  est  couvert  d'une  tache  noi- 
râtre; la  gorge  est  blanche  ;  le  cou,  la  poitrine  et  le  ventre, 
sont  d'un  roux  clair;  le  dos,  les  couvertures  des  ailes  et  les 
longues  plumes  qui  recouvrent  les  dernières  vertèbres  dor- 
sales, sont  d'un  gris  noirâtre  et  rayées  transversalement  de 
blanc  et  de  noir;  les  rémiges,  le  bord  extérieur  de  l'aile  et 
l'aile  bâtarde,  sont  d'un  roux  rougeàtre;  le  bec,  qui  est  long, 
et  dont  la  pointe  est  foiblement  courbée,  a  une  teinte  d'un 
brun  bleuâtre-,  les  pieds  sont  d'un  roux  pâle. 

Cet  oiseau  habite  le  Paraguay  et  le  Brésil ,  c'est  le  rhyncliotus 
fasciatus  de  M.  Spix  ,  Avium  species  novœ ,  tom.  2  ,  pag.  60, 
pi.  76.  La  femelle  adulte  ressemble  au  mâle,  seulement  elle 
est  un  peu  plus  petite  de  taille,  et  moins  claire  de  teinte. 
Les  jeunes  ressemblent  à  leur  mère,  et  ont  seulement  des 
lignes  plus  fines  sur  le  corps. 

On  ne  le  trouve  que  dans  les  pâturages  gras,  où  il  se 
cache  dans  les  herbes  hautes,  dont  on  parvient  difficile- 
ment à  le  faire  envoler.  Il  va  ordinairement  au  clair  de 
la  lune  dans  les  blés  et  les  maïs  nouvellement  semés,  où  il 
ramasse  les  grains  non  recouverts  de  terre.  On  entend  de  fort 
loin  son  cri ,  qui  est  un  sifflement  triste  et  un  peu  tremblant. 
On  élève  difficilement  les  jeunes,  et  ils  sont  toujours  farouches  \ 
ils  cachent  dans  quelque  touffe  d'herbe  leur  nid,  dans  lequel 
la  femelle  pond  sept  œufs  d'un  violet  brillant,  dont  les  dia- 


208  YNA 

toètres  ont  de  vingt  à  vingt-sept  lignes,  et  qui  sont  d'une  égale 
grosseur  aux  deux  bouts.  On  ne  rencontre  pas  la  famille  réu- 
nie en  troupe;  mais  dispersée  à  environ  quarante  pas.  La  chair 
de  ces  oiseaux  passe  pour  être  fort  bonne,  et  à  Monte-Vidéo 
on  les  chasse  avec  des  chiens,  qui  font  lever,  suivent,  et 
prennent  à  la  seconde  ou  troisième  remise  ceux  qu'on  n'a 
pas  tués  à  coups  de  fusil;  on  les  prend  aussi  avec  des  piépes. 

Le  Muséum  en  possède  trois  beaux  individus,  recueillis  au 
Brésil  par  M.  Auguste  de  Saint -Hilaire. 

M.  Wagler  a  distingué  cette  espèce,  à  l'exemple  de  Spix, 
en  en  faisant  le  type  du  genre  Khynchotiis.  Les  caractères  qui 
séparent  ce  nouveau  genre  des  tinamous ,  sont  peu  distincts, 
et  le  plus  saillant,  sans  contredit,  se  trouve  être  celui  fourni 
parla  queue,  qui  n'est  pas  composée  de  vraies  rectrices,  mais 
de  nombreuses  plumes  molles,  longues,  larges  et  retom- 
bantes. 

£.  Les  Nothures  ,  Wagler. 

L'Ynambui,  Azara  :  Tinamus  maculosus  ,  Temm.  ,  GalL,  5, 
pag.  557  et  748;  Tinamus  major ,  Spix,  pi.  80;  Nothura  ma- 
jor, W agi.,  esp.  i.re 

Cet  oiseau  ,  de  la  taille  d'une  petite  perdrix  grise ,  est  long 
de  neuf  ou  dix  pouces.  Son  plumage  est  en  dessus  d'un  fauve 
roux,  avec  quelques-unes  des  plumes  linéolées  de  noirâtre 
et  de  jaunâtre  clair  ;  les  deuxièmes  rémiges  sont  striées  de 
roux  et  de  noir;  la  gorge  est  blanche,  le  cou  et  la  poitrine 
sont  rayés  de  taches  noires  longitudinales;  le  bec  est  fauve, 
l'iris  orangé,  et  les  pieds  sont  fauves. 

Ce  tinamou  a  pour  habitude  de  se  tapir,  lorsqu'il  est  in- 
quiété, de  manière  qu'on  peut  le  prendre  presqu'à  la  main. 
Il  est  très-commun  aux  environs  de  Monte- Vidéo  et  de  Buenos- 
Ayres;  on  dit  qu'il  se  rencontre  aussi  dans  les  forêts  du  Brésil; 
son  cri  est  lent,  mélancolique  et  désagréable;  la  femelle  pond 
huit  œufs  violets  :  sa  chair  n'est  point  bonne.  Son  nom  gua- 
rani signifie  petit  ynambu. 

Le  Timamou  basset:  Tinamus  médius ,  Spix,  pi.  81  ;  Tinamus 
Irefipes,  Natt. ,  Mus.  de  Vienne;  Tinamus  plumbeus ,  Galeries 
du  Muséum;  Nothura  médius,  Wagler. 

MM.  de  Lalande    et  Auguste  de  Saint-Hilaire  ont  rap- 


YNA  *o9 

porté  du  Brésil  les  individus  de  cette  espèce  qu'on  voit  au 
Muséum  de  Paris. 

Ce  tinamou  est  remarquable  par  le  peu  de  hauteur  de  ses 
tarses.  Son  plumage  est,  en  général,  sur  la  tète,  le  cou  et 
tout  le  dessous  du  corps,  d'un  gris  plombé  uniforme;  tout 
le  dessous  de  la  gorge  est  blanchâtre;  le  manteau  et  les  ailes 
sont  d'un  roux  assez  vif  ;  les  couvertures  inférieures  des 
cuisses  et  de  la  queue  sont  grises  ,  maillées  de  brun  et  bor- 
dées de  blanc;  le  bec  est  d'un  jaune  clair:  sa  taille  est  celle 
du  râle  d'Europe. 

Près  du  tinamus  médius  doit  sans  doute  se  placer  le  tinamus 
hotaquira  ,  figuré  pi.  79  de  M.  Spix,  et  décrit  par  Wagler 
dans  son  genre  Nothura,  esp.  i.re 

Il  est  très- difficile  d'isoler  nettement  les  nothures  ou  tina- 
mous  nommés  butaquira  major,  médius,  minor ,  et  M.  Wagler 
nous  semble  à  ce  sujet  avoir  fait  quelque  confusion. 

Le  Tinamou  carafe  ou  pavonin  :  Tinamus  nanus  ,  Temm., 
Gall. ,  t.  3  ,  pag.  600  ,  pi.  3 1 6  ,  le  mâle  adulte  ;  Tinamus  minor, 
Spix  ,  pi.  81.  Le  nom  d'ynambu  carapé  ou  nain  ,  est  donné 
par  les  Guaranis  à  cet  oiseau,  que  d'autres,  suivant  d'Azara , 
n.°528,  appellent  ynambu-yarii,  c'est-à-dire  grand- père  de 
l'ynambu  :  c'est  le  cryptura  nana  de  M.  Vieillot,  et  le  nothura 
nana  de  M.  Wagler.  Ce  petit  gallinacé  n'a  que  six  pouces  de 
longueur;  il  est  remarquable  par  les  plumes  longues  et  cour- 
bées du  croupion,  qui  remplacent  la  queue  et  se  courbent  en 
arc  sur  l'extrémité  des  ailes  ,  qu'elles  cachent.  Le  mâle  se 
distingue  de  la  femelle  par  ce  faisceau,  qui  a  l'apparence 
d'une  houppe  soyeuse  ;  le  sommet  de  sa  tête  est  bordé  de 
roux  et  de  gris  sur  un  fond  noir;  la  gorge,  les  joues,  le 
milieu  du  ventre  et  les  cuisses,  sont  blanchâtres;  des  bandes 
transversales  brunes,  noires  et  blanches  couvrent  les  flancs; 
il  y  a  au  bout  des  plumes  du  dos  et  du  croupion  ,  des  taches 
rousses,  noires  et  grises  de  forme  irrégulière;  la  femelle, 
qui  n'a  que  cinq  pouces,  a  plus  de  roux,  et  les  taches  du  dos 
sont  moins  grandes. 

Cette  espèce  se  tient  ordinairement  dans  les  campagnes  et 

les  pâturages  bien  fournis  d'herbes,  et  elle  ne  pénètre  jamais 

dans  les  bois.  On  parvient  difficilement  à  la  faire  envoler,  et 

elle  se  cache  de  nouveau  à  peu  de  distance,  après  quoi  elle 

5g.  14 


YNA 

se  laissèrent  plutôt  écraser  que  de  s'envoler  une  seconde  fois4, 
cependant  sa  démarche  est  aisée,  mais  moins  rapide  que  celle 
des  autres.  Elle  fait  entendre,  dans  les  mois  d'Octobre  et  de 
Novembre  ,  un  cri  qui  exprime  la  syllabe  pi. 

Le  Muséum  en  possède  un  bel  individu  ,  rapporté  du  Brésil 
par  M.  Auguste  de  Saint-Hilaire.  La  femelle  ou  le  jeune  est 
de  taille  plus  petite,  et  sans  développement  de  plumes  uro- 
pygiales. 

C.  Les  Cryptures,  Au  et.,  Wagler. 

Rectrices  formant  une  petite  queue  peu  apparente. 

Le  Magoda  :  Tinamus  brasiliensis ,  Lath.;  Tinamou  de  Cayen- 
ne,  BufF.?  Enl.,  476;  Tinamus  brasiliensis  et  tao ,  Temm. ,  Gall. , 
3,  pag.  56a  et  56g  ;  Pezus  serratus,  Spix,  pi.  76  et  77;  Mo- 
cocoigoé ,  d'Azara;  le  Macura  ou  Macucara,  Wied,  It. ,  t.  3, 
p.  3  ;  Crypturus  tao  et  serratus,  Wagl. ,  esp.  1  et  2  ;  Macucagua 
de  Ma  regrave  ;  Cryptura  magoua,Vieîïï. 

Avec  l'isabelle,  le  magoua  est  l'espèce  la  plus  grande  du 
genre.  C'est  un  oiseau  ayant  de  longueur  totale  quinze  pouces 
et  le  plumage  en  dessous  d'un  olivâtre  très-foncé;  légèrement 
strié  de  noir  en  dessus  en  certains  endroits.  Le  dessous  du 
corps  est  d'un  rouxeendré  assez  clair,  l'occiput  est  d'une  belle 
couleur  rousse;  les  deuxièmes  rémiges  sont  en  dedans  rayées 
de  roux  et  de  noir;  les  ailes,  dans  leur  région  interne,  sont 
blanches. 

La  plupart  des  auteurs  distinguent  comme  deux  espèces 
réelles  le  tao ,  qui  est  le  Mococoigoé  de  d'Azara ,  du  serratus ,  qui 
est  le  Macucagua  de  Marcgrave. 

Ce  nom  de  magoua  a  été  contracté  par  Buffon  du  mot 
brésilien  macoucagua.  On  trouve  cette  espèce  aussi  bien  au 
Brésil  qu'à  la  Guiane  :  la  femelle  pond  douze  à  quinze  œufs, 
et  couve  deux  fois  l'an.  Sa  chair  est,  dit-on,  fort  bonne. 

Le  Tinamou  noctivague  :  Tinamus  noctivagus ,  Wied,  It . , 
t.  1  ,  pag.  246;  le  Juo  ,  Wied,  pag.  147;  le  Sabélé ,  Wied, 
It. ,  tom.  3,  pag.  8;  Pezus  zabele ,  Spix,  pi.  77. 

Cet  oiseau  est  plus  petit  que  le  tinamou  du  Brésil;  il  a  de 
longueur  treize  pouces  cinq  lignes  ;  son  plumage  est  gris  foncé 
mêlé  de  brun  rougeàtre  en  dessus;  le  dos  est  brun  marron; 
le  croupion  couleur  de  rouille;  des  lignes  transversales  d'un 


YNA  m 

brun  noir  sillonnent  les  ailes  et  le.  dos;  la  gorge  est  blanchâtre; 
la  poitrine  jaune  de  rouille  brunâtre  vif;  le  ventre  plus  pâle;  le 
bec  brun ,  à  mandibule  inférieure  blanchâtre.  Il  habite  le  Brésil. 

Le  Tinamou  cendré  :  Tinamus  cinereus,  Lath.,  Buff.  Temin., 
Gall.  5,  pag.  574;  Tinamus  pLumbeus ,  Temin. 

Tout  le  plumage  de  cet  oiseau  est  d'un  fauve  cendré  uni- 
forme,  excepté  l'occiput  et  le  cou  ,  qui  affectent  une  teinte 
roussàtre  plus  décidée.  Ce  tinamou  a  de  longueur  totale  douze 
pouces  ;  le  bec  et  les  pieds  sont  fauves.  Il  se  trouve  aussi  bien 
au  Brésil  qu'à  la  Guiane. 

Le  Tinamou  varié:  Tinamus  variegatus ,  Lath.,  Buff.,  Enl., 
S28;  le  Chororao,  Wied ,  It.;  Temin.,  Gall.,  t.  3,  pag.  576. 

Ce  tinamou  a  le  corps  et  les  flancs  slriés  transversalement 
d'un  fauve  roussàtre  foncé;  le  sommet  de  la  tête  d'un  brun 
vif;  le  cou  et  la  poitrine  roux;  la  gorge  et  le  ventre  d'un 
blanc  teint  de  roussàtre.  Le  bec  est  long,  à  mandibule  supé- 
rieure fauve;  les  pieds  sont  brunâtres.  Cet  oiseau,  long  de 
onze  pouces,  se  trouve  à  la  Guiane. 

La  Tinamou  rayé  :  Tinamus  undulatus  ,  Teram.,  Gall.,  t.  3  , 
•pag.  582;Vieill.,  Gall.,  pi.  216. 

D'Azara  est  le  premier  qui  ait  décrit  cette  espèce,  sous  le 
nom  à'ynambu  rayé.  C'est  un  oiseau  du  Paraguay  ,  et  qui  se 
trouveroit  aussi  au  Brésil;  il  auroit  de  longueur  totale  douze 
ou  treize  pouces;  tout  le  plumage  du  corps,  de  la  poitrine 
et  des  flancs,  seroit  d'un  noirâtre  fauve  rayé  transversalement; 
il  est  eu  dessous  d'un  blanc  jaunâtre;  les  rémiges  sont  de  cou- 
leur marron. 

Le  Tinamou  macaco  ou  vermicclé:  Tinamus  adspersu  s ,  Temm., 
Gall.;  Pezus  yapura ,  Spix,  pi.  78;  T.vermiculatus,  Temm.,  pi. 
36g  ;  Crypturus  adspersu  s ,  Wagl.  Cette  espèce,  longue  de  onze 
pouces,  se  rapproche  par  sa  taille,  ses  dimensions  et  ses  for- 
mes du  tinamou  apaquia;  son  plumage  offre  presque  partout 
des  stries  transversales  fines,  très- nombreuses,  très -rappro- 
chées et  en  zigzag;  le  sommet  de  la  tête,  la  nuque  elle  mi- 
lieu du  dos,  sont  d'un  brun  roussàtre  très- foncé;  le  bas  du 
dos,  la  queue,  les  ailes,  la  poitrine  et  les  flancs,  sont  d'une 
teinte  grisâtre  et  terreuse;  la  gorge  est  d'un  gris  uniforme; 
le  milieu  du  ventre  d'une  légère  teinte  isabelle;  les  cuisses, 
l'abdomen  et  les  plumes  anales,  sont  d'un  roux  clair,  et  le 


( 

YNA 

bec  et  les  pieds  d'un  brun  terne:  elle  habite  le  Brésil  et  le 
Paraguay. 

M.  Auguste  de  Saint-Hilaire  l'a  rapportée  du  Brésil. 
L'Ykambu  apequia ;  Tinamus  obsoletus ,  Temm. ,  pi.  196,  le 
mâle.  Cette  espèce  porte  chez  les  Guaranis  le  nom  àjnambu 
apequia ,  qui  signifie  suivant  d'Azara ,  n.°  33o  ,  tinamou  sans 
éclat.  Longue  de  dix  pouces  et  demi  à  onze  pouces  et  demi 
environ ,  elle  a  les  côtés  de  la  tête  et  de  la  gorge  d'un  cendré 
roussàtre  ,  le  sommet  de  la  tête  et  le  derrière  du  cou  d'un 
brun  noirâtre;  le  devant  du  cou,  la  poitrine  et  le  ventre  de 
couleur  de  rouille;  le  dos,  le  croupion,  les  petites  couver- 
tures des  ailes  et  les  barbes  extérieures  des  pennes  secondaires 
d'un  brun  noirâtre  avec  des  teintes  rousses;  les  rémiges  d'un 
gris  brun:  on  voit  sur  les  longues  plumes  de  côté,  dont  les 
cuisses  sont  recouvertes  ,  et  sur  celles  de  l'abdomen  ,  des  bandes 
larges  et  noires,  disposées  sur  un  fond  roux;  le  tarse  est  de 
couleur  de  feuille  morte,  le  bec  d'un  brun  rougeàtre  ,  et 
l'iris  orangé.  La  femelle  a  des  teintes  moins  vives  que  le  mâle. 
Cet  oiseau  habite  en  grand  nombre  au  Brésil  et  au  Paraguay. 
Le  Tinamou  tataupa:  Tinamus  talaupa,  Temm.,  Gall.,  5 90, 
pi.  col.,  41 5  ;  le  Talaupa  d'Azara,  n.°  829;  Swainson  ,  Zool. 
illust.  ,  pi.  19  ;  Pezus  nianibu  ,  Spix  ,  pi.  78  ,  Zool.  gen. ,  t.  9, 
2/  partie  ,  pag.  41  G. 

Le  tataupa  a  de  longueur  totale  huit  pouces  et  deux  ou  trois 
lignes;  son  bec  est  d'un  rouge  de  carmin,  ainsi  que  le  cercle 
qui  entoure  les  yeux  ;  les  tarses  sont  brunâtres  ;  le  dessus  de 
la  tête  et  le  derrière  du  cou  sont  d'un  ardoisé  foncé,  plus 
clair  sur  les  côtés  et  en  devant  jusqu'au  haut  du  ventre,  où 
s'arrête  cette  teinte;  la  gorge  est  blanche;  le  dos,  le  dessus 
des  ailes  et  le  croupion  sont  d'un  marron  foncé  ;  les  flancs 
sont  brunâtres,  ainsi  que  les  petites  plumes  des  tarses;  le 
ventre  est  de  couleur  blanchâtre  ,  les  plumes  latérales  et 
les  couvertures  inférieures  sont  maillées  de  brun  et  terminées 
par  un  rebord  blanc  jaunâtre. 

On  trouve  le  tataupa  au  Brésil,  surtout  dans  la  province  de 
Bahia.  L'individu  décrit  par  M.  W.  Swainson  est  adulte. 

Le  Tinamou  a  petit  bec  ;  Crjpturus  parvirostris ,  Wagler , 
esp.  i3. 

Il  ressemble  au  tataupa  par  le  Bec  et  les  pieds,  qui  sont 


YOC  »$ 

grêles,  rouges  et  courts;  la  gorge  blanchâtre;  la  tête,  le  cou 
et  le  corps  en  dessus  d'un  cendré  uniforme;  la  partie  moyenne 
du  ventre  blanche;  le  dos,  les  scapulaires,  le  croupion  et  les 
rectrices  supérieures  de  la  queue  d'un  fauve-roux  unicolore: 
les  rectrices  alaires  sont  de  cette  couleur,  rayées,  ainsi  que 
les  secondes  rémiges,  de  lignes  brunes  très-fines;  les  plume* 
des  flancs  et  des  cuisses  noires,  bordées  de  blanc  ;  celles  des 
jambes  un  peu  rousses  et  très-finement  bordées  de  blanc. 

L'individu  décrit  par  M.  Wagler  étoit  une  femelle,  ayant 
huit  pouces  deux  lignes  de  longueur  totale,  et  provenant 
du  Brésil. 

Le  Tinamou  oariana  ;  Tinamus  strigulosus  ,  Temm. ,  Gall. , 
tom.  3  ,  pag.  594. 

Ce  tinamou,  du  Brésil  et  plus  particulièrement  du  Para, 
est  long  de  dix  pouces  et  quelques  lignes;  le  plumage  est 
roux  en  dessus;  chaque  plume  est  entourée  de  noir  vers  son 
extrémité;  les  couvertures  des  ailes  sont  variées  de  taches 
jaunes  et  de  stries  noires  ;  le  front  et  le  sommet  de  la  tête  sont 
noirs;  le  cou  est  en  dessous  d'un  roux  vif  :  le  corps  est  ondulé  de 
cendré  et  de  jaune  en  dessous;  la  queue  est  longue;  lç  bec 
est  blanc  à  sa  base  et  fauve  en  dessus  ;  les  tarses  sont  d'un 
cendré  teint  de  jaune. 

Le  Soui  :  Tinamus  soui,  Latham  ;  Tinamou  soui  ,  Buflbn, 
Enl. ,  82g;  Temm.,   Gall. ,  t.  5,  pag.  597. 

Très- commun  à  la  Guiane,  le  soui  est  un  des  tinamous  le 
plus  anciennement  connus.  C'est  un  oiseau  d'un  roux  fauve 
uniforme  ,  à  teintes  légèrement  rembrunies  ;  le  dessous  du  corps 
tire  sur  le  roux  cendré  ;  l'occiput  et  les  tempes  sont  noirs  ;  le 
cou  est  en  dessous  d'un  olivâtre  cendré;  le  bec  est  cendré 
supérieurement  et  blanchâtre  inférieurement;  les  pieds  sont 
fauves.  Le  soui  a  de  longueur  totale  neuf  pouces  :  il  niche 
sur  les  branches  les  plus  basses  des  arbrisseaux;  il  fréquente 
les  broussailles  et  même  les  lieux  défrichés  à  la  Guiane. 
(Lfsson.) 

YN-CHIN-HAO.  (Bot.)  Nom  chinois  de  l'auronne ,  artemi- 
sia  ahrotanum.  (Lem.) 

YNIESTA.  (Bot.)  Nom  donné,  suivant  Clusius ,  à  une  es- 
pèce de  genest  en  Espagne.  (J.  ) 

YOCCOTLI.  (Bot. )  L'arbre  du  Mexique,  cité  sous  ce  nom 


**4  YOH 

par  Hcrnandez,  est  le  cerbera  thevetia  de  Lïnnseus,  mainte- 
nant Thevetia,  genre  distinct.   (J.  ) 

YOHUAL  QUACHILI.  (Ornith.)  Nom  mexicain  d'un  jacana. 
(Ch.  D.  et  L.) 

YOHUALTOTOTL.  (Ornith.)  Nom  mexicain  de  deux  oi- 
seaux qui  appartiennent  au  genre  Bouvreuil,  le  père-noir  et 
le  bouvreuil  à  sourcils  roux.  (Desm.) 

YOKOLA.  (Ichthyol.)  Les  Kamtschadales  nomment  ainsi 
un  mélange  de  la  chair  hachée  de  divers  poissons,  dont  ils 
se  servent  au  lieu  de  pain  pendant  l'hiver.  (H.  C.) 

YOLOXOCHITL  et  YOLOCH1TL.  (Bot.)  Noms  mexicains 
du  magnolier.  (Lem.) 

YONG-TSAO.  (Bot)  Nom  chinois  du  romarin.  (Lem.) 

YONOTA.  (Bot.)  M.  Bosc  donne  ce  nom  comme  synonyme 
de  gqmuto  aux  Philippines.  (Lem.) 

YOQUOUT.  (Mamm.)  C'est  un  des  noms  du  fourmilier  ta- 
manoir au  Paraguay.  (Desm.) 

YORITURP.  (Bot.)   Voyez  Taucca-taocca.  (J.) 

YORO.  (Bot.)  Nom  de  pays  du  sagoutier.  (Lem.) 

YOUC.  (Bot.)  Voyez  Yucca.  (Lem.) 

YOULONNE.  (Bot.)  Un  des  noms  caraïbes  du  gomart ,  lur- 
sera  gummifera ,  cité  par  Nicolson.  (J.) 

YOULOUTINE.  (Bot.)  Surian  cite  ce  nom  caraïbe  d'un  mé- 
lastome  des  Antilles,  qui  paroit  être  le  melastoma procera  de 
Swartz.  (J.) 

YOULY.  (Bot.)  Nom  caraïbe  du  tabac,  nicotiana,  cité  par 
Nicolson.  (J.) 

YOUNC.  (Bot.)  Selon  M.  Bosc,  c'est  le  nom  d'une  espèce 
de  truffe  qui  croît  au  Sénégal,  et  qui  a  le  goût  de  la  patate. 
(Lem.) 

YOUROUPARI.  (Bot.)  Voyez  Odroparia.  (J.) 

YOUYOU.(Ormtfi.)Nom  arabe  àufalco  œsalon.  (CH.D.etL.) 

YPACAHA.  (Ornith.)  Nom  guarani  d'un  râle,  dont  le  cri 
imite  parfaitement  les  syllabes y-pa-ca-ha.   (  Ch.  D.  et  L.  ) 

YPATKA.  (Ornith.)  Nom  du  macareux  chez  les  Kamtscha- 
dales. (Ch.  D.  et  L.) 

YPÉ.  (Ornith.)  Nom  des  canards  au  Paraguay,  suivant 
d'Azara.  (Ch.  D.  et  L.) 

YPECACA.  (Bot. )  Les  Brésiliens  donnent  ce  nom,  suivant 


YPO  2i5 

Aublet,  à  son  viola  xtoulou ;  pombalia  de  Vandelli,  qu'ils 
emploient  aux  mêmes  usages  que  le  vrai  ipecacuanha.  (J.  ) 

YPECACUANHA.  {Bot.)  Voyez  Ipecacoanha.  (J.) 

YPECA-GUAM.  (Ornith.)  C'est  suivant  M.  Vieillot  le  nom 
du  canard  musqué.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

YPECUS.  (Ornith.)  Nom  générique  des  pies  au  Paraguay. 
(Ch.  D.  et  L.) 

YPE-GUAZU.  (Ornith.)  Nom  du  canard  musqué  au  Para- 
guay. (Ch.  D.  et  L.) 

YPÉREAU.  (Bot.)  Voyez  Préau.  (Lem.) 

YPHANTES.  (Ornith.)  Nom  créé  par  M.  Vieillot  pour  les 
baltimores.  Voyez  le  mot  Troufiale.  (Ch.  D.  et  L.) 

YPOBALLUS.  (Bot.)  Genre  de  mousses,  que  Necker  établit 
aux  dépens  du  genre  Bryum ,  Linn.  :  il  n'a  point  été  reconnu 
par  les  botanistes.  (Lem.) 

YPOLAIS.  (Ornith.)  Nom  de  la  fauvette  babillarde  chez 
les  Grecs.  (Ch.  D.  et  L.) 

YPONOMEUTE,  Yponomeuta.  (Entom.)  Genre  d'insectes 
lépidoptères ,  de  la  famille  des  séticornes  ou  chétocéres  ,  voisin 
de  celui  des  teignes,  avec  lesquelles  les  yponomeutes  avoient 
été  rangés  d'abord,  et  dont  ils  ne  diffèrent  que  par  leurs  ha- 
bitudes et  par  quelques  particularités  de  leur  port. 

On  peut  ainsi  exprimer  leurs  caractères  :  ailes  entières  ou 
non  divisées;  Jes  supérieures  formant  autour  du  corps  un 
fourreau ,  qui  dépasse  l'abdomen  et  qui  recouvre  les  ailes 
inférieures,  qui  sont  plisséessur  leur  longueur;  les  antennes 
en  soie ,  simples ,  écartées  ;  les  palpes  de  la  longueur  de  la  tête 
au  plus;  la  langue  alongée  ,  mais  roulée  en  spirale. 

Ce  nom  d'yponomeute  a  été  employé  pour  indiquer  les 
habitudes  des  chenilles  qui  produisent  ces  insectes,  qui  vivent 
sous  une  tente  commune  et  qui  se  filent  des  chemins  cou- 
verts, à  l'abri  desquels  ,  soustraits  à  l'humidité  de  l'air,  à  l'ac- 
tion de  la  chaleur  et  de  la  lumière,  «à  la  voracité  des  oiseaux, 
elles  se  portent  successivement  sur  les  différentes  branches 
des  végétaux,  qu'elles  dépouillent  de  leurs  feuilles,  de  leurs 
fleurs  et  de  leurs  fruits. 

Dioscoride  nomme  en  effet  Yttovojacl  ,  des  ulcères  de  mau- 
vaise nature,  qui  se  creusent  en  clapiers  fistuleux,  qui  lon- 
gent sous  la  peau,  et  le  verbe  T7rovojj.ivu  ,  signifie  je  creuse 


216  YPO 

des  galeries  souterraines,  cuniculos  facio ,  à  la  manière  des 
lapins  dans  leurs  terriers. 

La  description  de  quelques  espèces  fera  mieux  connoître 
ce  genre  que  nous  avions  laissé  avec  les  teignes  et  dont  nous 
n'avons  pas,  en  conséquence,  fait  figurer  un  individu. 

i .  Yponomeute  du  fusain  ,  Yponomeuta  evonymella. 

C'est  la  teigne  blanche  à  points  noirs  de  Geoffroy,  tom.  2  , 
pag.  1 83 ,  n.°  4,  dont  Réaumur  a  tracé  l'histoire  dans  ses  Mé- 
moires, tom.  2,  pi.  10. 

Car.  Les  ailes  sont  d'un  blanc  argenté,  mais  couvertes  de 
petits  points  noirs  réguliers,  ainsi  que  la  tête  et  le  corselet; 
le  dessus  de  l'abdomen  est  noir  sous  les  ailes. 

On  trouve  sa  chenille  sur  le  fusain  et  sur  quelques  autres 
plantes,  comme  sur  le  sorbier  et  l'épine  blanche.  Elle  est  d'un 
blanc  jaunâtre,  peu  velue,  avec  des  points  noirs;  elle  vit  en 
grandes  familles,  sous  des  tentes  d'une  soie  très-fine,  dont  on 
a  cru  pouvoir  tirer  parti;  elles  s'y  changent  en  chrysalides. 
Cet  insecte  fait  beaucoup  de  dommage  dans  les  jardins  d'agré- 
ment. 

2.  Yponomeute  du  bois  de  Sainte -Lucte,  Y.  padella. 

Cette  espèce  ressemble  beaucoup  à  la  précédente,  mais  ses 
ailes  ne  sont  pas  d'un  blanc  aussi  pur  et  les  points  noirs  ne 
sont  guères  qu'au  nombre  de  vingt  au  lieu  de  cinquante;  ses 
ailes  inférieures  sont  brunâtres. 

Elle  vit  sur  le  prunier  de  Sainte-Lucie  ,  et  s'y  construit  aussi 
une  tente,  où  souvent  elle  passe  l'hiver.  Sa  chenille  est  d'un 
gris  brun ,  le  cocon  qu'elle  se  file  pour  se  transformer  en 
chrysalide,  est  fusiforme. 

5.  Yponomeute  de  la  vipérine,  Y.  echiella. 

Car.  Ailes  supérieures  noires,  avec  une  ligne  dorsale  blan- 
che, dentelée;  corselet  blanc,  avec  deux  points  noirs. 

Beaucoup  d'autres  espèces  appartiennent  au  même  genre. 
On  les  trouve  sur  le  cornouiller,  sur  le  saule  ,  sur  le  pin. 
(CD.) 

YPOTPREOPCHIS.  (  Omith.)  Nom  grec  du  hobereau.  (  Ch.  D. 
et  L.) 

YPRÉAU.  (Bot.)  C'est  une  espèce  de  peuplier.  Les  jardi- 
niers donnent  aussi  ce  nom  à  un  orme  a  larges  feuilles.  (L.  D.) 

YPSOLOPHE,  Ypsolophus.  (Enlom.)    Fabricius  a  désigné 


YTI  217 

sous  ce  nom  de  genre  une  division  des  teignes,  que  M.  La- 
treille  rapporte  aux  alucites.  (C.  D.  ) 

YQUETAYA.  (Bot.)  Un  chirurgien  françois,  venant  du 
Brésil  sur  la  fin  du  dix-septième  siècle,  débitoit  sous  ce  nom 
une  plante  qu'il  disoit  de  ce  pays,  et  a  laquelle  il  attribuoit 
la  propriété  de  corriger  le  mauvais  goût  et  la  saveur  nau- 
séeuse du  séné  par  son  mélange  avec  ce  médicament.  Il  la 
vendoit  réduite  en  très- petites  parcelles  pour  qu'on  ne  pût 
pas  la  reconnoître;  mais  des  débris  de  capsules  et  des  graines 
commencèrent  à  faire  croire  au  botaniste  Marchand  que  ce 
pourroit  être  la  scrophulaire  aquatique.  Ces  graines,  mises 
en  terre  et  germées ,  confirmèrent  ce  soupçon  ,  et  de  plus  le 
mélange  de  cette  scrophulaire  avec  le  séné  produisit  le  même 
effet  que  le  prétendu  yquetaya.  (J.) 

YRA1GNE,  YRAGNADO.  (Entom.)  Noms  des  araignées 
dans  les  patois  du  midi  de  la  France.  (Desm.) 

YSANGR1N.  (Mamm.)  Ancien  nom  françois  appliqué  au 
loup.  (Desm.  ) 

YSARD.  (Mamm.)  Ancien  nom  françois  de  l'antilope  cha- 
mois, encore  en  usage  dans  les  Alpes  et  dans  les  Pyrénées. 
(Desm.) 

YSON.  (Bot.  )  Aux  environs  de  Quito  et  dans  la  province 
de  Popayan  on  nomme  ainsi  le  daiea  astragalina  de  M.  Kunth, 
plante  légumineuse.  (J.  ) 

YSQUIEPATL.  (Mamm.)  Nom  mexicain  rapporté  par  les 
voyageurs  qui  ont  écrit  peu  de  temps  après  la  découverte 
de  l'Amérique,  et  qui  se  rapporte  à  des  animaux  du  genre 
Moufette.  (Desm.) 

YSTACTZONYAYAUHQUI.  (Ornith.)  Nom  mexicain  d'un 
canard   qu'il  seroit  fort  difficile  de  spécifier.  (  Ch.  D.  et  L.  ) 

YSVOS  et  STEENVOS.  (Mamm.)  Les  voyageurs  hollandois 
aux  terres  polaires  se  servent  de  ces  noms  pour  désigner 
l'isatis  ou  renard  bleu.  (Desm.  ) 

YT1BOUCA.  (Bot.)  Voyez  Yhabouha.  (J.) 

YTIC.  (Ornith.)  Nom  d'un  canard  inconnu.  (Ch.  D.  et  L.) 

YTIE.  (Ornith.)  Nom  d'un  canard  élevé  en  domesticité, 
dans  Pile  de  Luçon.  (Ch.  D.  etL.) 

YTIN.  (Bot.)  M.  Bosc  rapporte  ce  nom  comme  étant  donné 
au  chèvre-feuille  par  les  Chiliens.  (Lem.) 


*.s  YTI 

Y-TIU.  (Bot.)  La  plante  du  Chili,  citée  sous  ce  nom  par 
Feuillée,   est  le  lonicera  corymbosa  de  Linnœus.  (J.  ) 

YTMANI.  (Bot.)  Nom  arabe  de  la  belle-de-nuit,  nyctago . 
cité  par  Forskal.  (J.) 

YTTERBITE.  (Min.)  Nom  qu'on  avoit  donné  à  la  gadolinite  , 
à  cause  de  la  terra  d'Yttria,  qui  en  fait  la  base.  Voyez  Gado- 
unite.  (B.) 

"ÏTTRIA.  (Chim.)  Base  salifiable  terreuse,  que  Ton  considère 
par  analogie  comme  un  composé  d'oxigène  et  d'un  métal  par- 
ticulier que  l'on  appellcjy«rù/m. 

Propriétés  physiques. 
Elle  est  en   poussière  incolore ,   lorsqu'elle  a  été  séparée 
complètement  des  oxides  de  fer  et  de  manganèse,  pour  les- 
quels elle  a  une  grande  affinité. 

Suivant  Eckeberg,  sa  densité  est  de  4,842. 
Elle  est  insipide  et  inodore. 

Elle  est  infusible  aux  températures  les  plus  élevées  de  nos 
fourneaux. 

Propriétés  chimiques. 

Elle  est  insoluble  dans  l'eau. 

Lorsqu'elle  a  été  précipitée  d'une  de  ses  dissolutions  par 
l'ammoniaque,  elle  est  en  gelée,  et,  dans  cet  état,  elle  con- 
tient environ  o,55  d'eau. 

Les  corps  combustibles  ne  paroissent  pas  avoir  d'action  sur 
elle. 

Action  des  acides. 

Elle  forme  avec  l'acide  sulfurique  un  sel  qui  cristallise  en 
rhombes,  et  qui  exige  de  25  à  3o  parties  d'eau  chaude  pour 
être  dissous. 

Elle  forme  avec  les  acides  nitrique  et  hydrochlorique  des 
combinaisons  incristallisables  très-solubles  dans  l'eau. 

L'acétate  d'yttria  cristallise  en  prismes  carrés  terminés  en 
biseau. 

L'oxalate  d'yttria  est  insoluble. 

Tous  les  sels  d'yttria  solubles  ont  une  saveur  sucrée  et  as- 
tringente; ils  rougissent  le  tournesol  :  ils  sont  précipités  par 
les  hydrosulfates  ,  mais  le  précipité  ne  contient  pas  d'acide 
hydrosulfurique  ni  de  soufre  en  combinaison. 


YTT  2i9 

L'hydrocyanoferrate  de  potasse  et  la  noix  de  galle  préci- 
pitent l'yttria,  au  moins  quand  celte  base  est  unie  à  l'acide 
hydrochlorique. 

Les  succinates  alcalins  ne  la  précipitent  pas,  suivant  Ecke- 
berg. 

Action  des  bases  salifiables  et  des  sous-sels  alcalins. 

Lorsqu'on  la  fait  digérer  à  l'état  gélatineux  ,  dans  de  l'eau 
de  potasse  ou  dans  de  l'eau  de  soude,  une  petite  quantité  est 
dissoute;  maigre  cela  on  peut  la  précipiter  complètement  de 
ses  dissolutions  salines  au  moyen  de  la  potasse  ou  de  la  soude. 

Elle  est  très-légèrement  soluble  dans  le  sous-carbonate  de 
soude  et  d'ammoniaque,  et  dans  le  bi-carbonate  de  potasse. 

El!e  forme  un  verre  incolore,  quand  on  l'expose  au  feu 
avec  le  borax.  , 

Etat. 

L'yttria  se  trouve  dans  la  nature  : 

A  l'état  de  colombate  (tantalate  dytlria,  Berzelius,  ou  yttrO' 
tantalite)  ; 

A  l'état  de  plitorure  dyttrium  ,  uni  à  du  plhorure  de  cé- 
rium  ; 

Enfin,  à  l'état  de  silicate  dans  la  gadolinite» 

Extraction  de  l'yttria  de  la  gadolinite. 

Dans  ce  minéral  le  silicate  d'yttria  est  mêlé  de  silicate  de 
protoxide  de  fer  et  de  traces  d'alumine  et  d'oxide  de  man- 
ganèse. Il  y  a  des  échantillons  qui  contiennent  du  silicate  de 
cérium. 

(a)  On  réduit  la  gadolinite  en  poudre  fine,  et  on  la  fait 
digérer  dans  un  ballon  de  verre  avec  de  l'eau  régale  ,  en  ayant 
soin  d'agiter  pour  que  la  matière  ne  se  prenne  pas  en  gelée, 
(^uand  la  solution  est  opérée,  on  verse  la  liqueur  dans  une 
capsule  et  on  la  fait  évaporer  à  siccité. 

(h)  En  ajoutant  de  l'eau  acidulée  sur  le  résidu,  et  filtrant 
le  tout,  on  obtient  la  silice  sur  le  papier. 

(c)  On  précipite  la  liqueur  filtrée  par  l'ammoniaque  ;  on 
lave  le  précipité  dans  un  ilacon  ,  et  en  Je  faisant  digérer  dans 
l'eau  de  potasse,  oh  dissout  l'alumine,  qu'on  en  précipite  en 
suite  par  lliydrochlorate  d'ammoniaque. 


*20  Y  f^ 

(dj  L'yttria  et  l'oxide  de  fer  qui  n'ont  pas  été  dissous  par 
l'eau  de  potasse,  sont  redissous  dans  l'acide  nitrique;  pour 
les  séparer  l'un  de  l'autre,  on  peut  suivre  plusieurs  procédés. 

i.°  En  faisant  évaporer  la  solution  avec  précaution,  et  re- 
prenant le  résidu  par  l'eau,  le  nitrate  de  fer  est  décomposé, 
tandis  que  celui  d'yttria  ne  l'est  pas.  Conséquemment ,  en  trai- 
tant le  résidu  par  l'eau ,  on  dissout  le  sel  à  l'exclusion  de 
l'oxide  de  fer. 

2.0  En  versant  du  succinate  de  soude,  on  précipite  le  per- 
oxide  de  fer  à  l'exclusion  de  l'yttria.  On  peut  faire  cette  pré- 
cipitation sur  la  liqueur  que  l'on  obtient  après  avoir  ajouté 
de  l'eau  au  résidu  de  l'évaporation  (a).  • 

3.°  En  ajoutant  quelques  gouttes  d'hydrosulfate  de  potasse 
à  la  solution  des  nitrates,  le  fer  est  précipité. 

Histoire. 

En  1787,  le  capitaine  Arrhenius  découvrit  à  Ytterby,  en 
Suède,  un  minéral  d'un  noir  verdàtre,  ressemblant  à  un  verre 
volcanique,  ayant  une  pesanteur  spécifique  de  4,237.  Geyer 
décrivit  ce  minéral  en  1788;  en  1794,  Gadolin  ,  l'ayant  exa- 
miné, trouva  qu'il  contenoit  une  terre  nouvelle.  Les  chimis- 
tes firent  peu  d'attention  à  cette  découverte,  jusqu'en  1797, 
époque  où  Eckeberg  confirma  les  résultats  de  Gadolin,  et 
donna  le  nom  à'y ttria  a  la  base  salifiable  que  ce  dernier  avoit 
découverte.  En  1800,  MM.  Vauquelin  et  Klaproth  dissipèrent 
tous  les  doutes  que  l'on  pouvoil  conserver  sur  l'existence 
d'une  substance  particulière  dans  le  minéral  d'Ytterby. 

Klaproth  pensoit  que  l'yttria  établissoit  le  passage  des  terres 
aux  métaux,  parce  qu'il  la  croyoit  essentiellement  colorée, 
ainsi  que  ses  sels,  et  enfin,  parce  qu'elle  est  précipitée  par 
les  réactifs  qui  précipitent  la  plupart  des  dissolutions  métal- 
liques des  5.e,  4/  et  5.e  sections.  Sous  ce  dernier  rapport 
Klaproth  avoit  raison  de  rapprocher  l'yttria  des  oxides  mé- 
talliques; mais  il  avoit  tort  de  croire  qu'elle  s'éloignoit  des 
terres  par  sa  couleur  et  par  la  propriété  qu'il  lui  attribuoit 
de  former  des  sels  colorés  en  améthyste.  11  fut  trompé  par 
des  restes  de  manganèse  que  retenoit  l'yttria  qu'il  avoit  pré- 
parée. (Ch.) 

YTTRIUM.   (Chim.)   Corps  simple  ,  combustible,   qui  e&t 


YU 

supposé  uni  à  l'oxigène  dans  la   base  salifiable  terreuse  ap- 
pelée yttria.  (Ch.) 

YTTRO-CÉRITE.  (Min.)  C'est  un  fluate  naturel  de  cériuœ  , 
d'yttria  et  de  chaux,  qui  se  trouve  avec  les  autres  minerais 
de  cérium  à  Furbo,  près  Fahlun,  et  à  Breddbo  en  Suède. 
Voyez  Cérium.   (  B.  ) 

YTTRO-COLUMBITE.  (Mm.)  C'est  le  même  minéral  que 
I'Yttro-tantalite  ci-après.  (B.  ) 

YTTRO-TANTALITE  ou  TANTALE  OXIDE  YTTRIFÈRE. 
(  Min.  )  Voyez  Tantale.  (B.) 

YTZAIMPACTLI.  (Bot.  )  Nom  mexicain?  de  la  cévadille, 
hordum  causticum,  ou  caustic  indian  barlay  des  Anglois.  (Lem.) 
YTZCUINTE  PORZOTLI,  ou  YTZCUMBE  POTZOTLI  par 
altération.  (Mamm.)  Ce  nom  mexicain  étoit  donné,  lors  de 
la  découverte  de  l'Amérique,  à  une  race  de  petits  mammi- 
fères qu'on  dit  être  des  chiens  indigènes  du  Mexique  et  du 
Pérou,  et  qui  a  disparu  depuis. 

Ces  animaux  ,  qui  sont  sans  doute  les  mêmes  que  ceux  qui 
ont  été  désignés  sous  le  nom  d'alcos ,  avoient  la  tête  petite, 
les  oreilles  pendantes,  le  cou  court,  le  corps  épais,  le  dos 
arqué,  le  ventre  gros,  la  queue  courte  et  basse,  le  poil  blanc, 
avec  des  taches  noires. 

Fernandez,  sous  le  nom  de  michuacanens ,  fait  mention  de 
ces  animaux,  auxquels  il  faut  sans  doute  rapporter  aussi  les 
dénominations  de  chiens  du  Pérou  et  de  chiens  du  Mexique, 
que  l'on  trouve  dans  des  relations  de  quelques  voyageurs. 
(Desm.) 

YTZLEHUAYO  PATLI.  (Bot.)  L'arbre  du  Mexique  nommé 
ainsi,  selon  Hernandez,  est  regardé  par  Marcgrave  comme 
le  même  que  son  ibira  du  Brésil ,  qui  est  le  xjlopia  sericea  de 
M.Auguste  Saint- Hilaire.  (J.) 

YU-  (Bot.)  Plante  chinoise  inconnue,  dont  la  fibre  ligneuse, 
convenablement  préparée,  sert  à  fabriquer  des  étoiles  très- 
fines  et  très-belles.  (Lem.) 

YU.  (Min.)  C'est  une  pierre  célèbre  dans  l'histoire  des  cu- 
riosités de  la  Chine,  qui  est  très-estimée  dans  ce  pays,  et  re- 
cherchée avec  beaucoup  d'empressement  depuis  un  temps 
presque  immémorial.  La  couleur  dominante  de  la  vraie  pierre 
de  yu  est  le  verdàtre  ou  le  vert  poireau,  tirant  au  blanchâtre 


YUC 

au  au  vert  de  pomme.  Elle  se  trouve  en  nodules  roulées 
dans  1rs  ravins  ou  Je  lit  des  torrens. 

Malgré  sa  dureté  et  sa  ténacité,  on  en  fait  une  grande 
variété  d'nhjets  d'ornemens,  sculptés  avec  la  plus  grande  déli- 
catesse et  qui  sont  d'un  grand  prix  dans  le  pays  même. 

Les  voyageurs,  les  orientalistes,  les  naturalistes,  ont  fait 
beaucoup  de  recherches  pour  savoir  de  quelle  nature  étoit 
la  pierre  de  yu ,  et,  par  conséquent,  à  laquelle  des  espèces 
minérales  connues  des  minéralogistes  européens,  on  devoit 
la  rapporter.  M.  Abel  Remusat,  savant  profond  dans  tout 
ce  qui  tieni  à  la  langue  et  a  l'histoire  de  la  Chine ,  et  n'étant 
pas  étranger  à  la  minéralogie  ,  réunissoit  toutes  les  con- 
ditions propres  pour  arriver  à  cette  déterminaison  ;  il  nous 
paroît  qu'il  y  est  parvenu  et  qu'il  a  très-bien  prouvé  à  la 
suite  de  son  Histoire  de  la  ville  de  Khotan',  que  la  pierre 
de  yu  des  Chinois,  qu'il  écrit  iu ,  est  le  jade  que  nous  avons 
nommé  oriental  ou  néphrite.  (Voyez  Jade  néphrite,  t.  XXIV, 
page   122.) 

On  écrit  ju,  iu  et  plus  rarement  yu.  Celle  dernière  or- 
thographe paroît  être  plus  particulièrement  celle  des  An- 
glois  et   des  Allemands. 

On  a  voulu  aussi  rapporter  la  pierre  de  yu  à  la  prehnile 
compacte  ;  mais  les  caractères  principaux  de  ces  deux  pierres 
s'opposent  à  ce  rapprochement.  (B.) 

YUCA.  (Bo\ )  On  donne  ce  nom  sur  les  bords  de  l'Oréno- 
que,  suivant  M.  Kunlh  ,  à  son  janipha  Lajlingii  genre  d'eu- 
phorbiacées  ,  qui  étoit  le  Jatropha  janipha  de  Linnagus.  Le 
Manihot,  Jatropha  manihot  de  Linnaeus;  Janiplia  de  M.  Kunth, 
est  nommé  juca  dulce,  et  le  Yuquilta  de  la  Nouvelle- Anda- 
lousie, est  le  janipha  yuguilla  du  même  auteur.  (J.) 

YUCCA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylédones,  à  fleurs 
incomplètes,  de  la  famille  des  liliacées.  Juss.  (des  tulipacées , 
Dec),  de  ïhexandrie  monogynie  de  Linnaeus,  offrant  pour 
caractère  essentiel  :  Une  corolle  campanulée,  à  six  décou- 
pures droites,  profondes  .  sans  nectaire  point  de  calice  ;  six 
filamens  épaissis  à  leur  sommet,  fort  courts,  insérés  vers  la 

i  Histoire  de  la  ville  de  Khotan,  traduite  du  chinois  par  M.  Abul- 
Tîemusat,   Paris,  1820,  page  117  et  suiv. 


YUC  223 

base  de  la  corolle;  les  anthères  petites;  un  ovaire  supérieur  ; 
point  de  style;  un  stigmate  sessile,  perforé,  à  trois  sillons, 
une  capsule  oblongue,  à  trois  angles  émoussés,  à  trois  loges, 
à  trois  valves;  les  semences  nombreuses,  imbriquées  sur  un 
double  rang. 

Lés  yucca  forment  un  genre  très-naturel,  et  qui  ne  peut 
être  confondu  avec  aucun  autre  :  ils  se  rapprochent  beaucoup 
des  tulipes  par  leur  corolle  et  les  autres  caractères  de  leur 
fructification;  mais  ils  constituent  par  leur  port,  parleur 
souche  ligneuse,  par  la  forme  de  leurs  feuilles,  un  ordre 
particulier,  qui  les  lie  avec  les  aloès  ;  mais  dont  ils  diffèrent 
essentiellement  par  leur  fructification  :  ils  ont  avec  les  lis 
des  rapports  plus  naturels.  Ce  sont  de  très-belles  plantes,  le 
luxe  de  nos  jardins,  et  dont  la  nature  a  embelli  les  riches 
campagnes  de  l'Amérique.  Depuis  long-temps  nous  les  pos- 
sédons dans  nos  parterres,  où  elles  contrastent  si  agréable- 
ment avec  celles  de  nos  contrées  et  nous  dédommagent  par 
leurs  beaux  épis  chargés  de  fleurs,  des  soins  que  nous  coûte 
leur  culture.  On  les  multiplie  par  les  rejetons  pris  sur  les 
vieilles  souches  :  on  peut  aussi  les  obtenir  par  graines. 

Yucca  a  feuilles  entières:  Yucca  gloriosa,  Linn. ,  Spec; 
Barrel. ,  le.  rar. ,  tab.  1194;  Bot.  Magaz.,  tab.  1260  ;  Andr., 
Bot.  repos. ,  tab.  47  3.  Cette  plante  a  la  forme  d'un  aloès  par  la 
disposition  de  ses  feuilles  ,  rangéesautour  d'une  souchedroite, 
simple,  ligneuse,  épaisse,  haute  de  trois  ou  quatre  pieds.  Les 
feuilles  sont  dures,  fermes,  éparses,  glabres,  étalées,  très^ 
serrées,  ensiformes,  alongées,  d'un  vert  foncé,  très -aiguës 
et  même  épineuses  et  piquantes  au  sommet,  très -entières, 
coupantes  à  leurs  bords.  De  leur  centre  s'élève  un  bel  épi 
presque  paniculé ,  droit,  composé  de  fleurs  nombreuses, 
soutenues  par  des  pédoncules  simples  ou  un  peu  rameux, 
épais,  inclinés,  munis  à  leur  base  et  à  leurs  divisions  de  brac- 
tées souvent  aiguës,  un  peu  élargies,  plus  courtes  que  les 
pédoncules.  La  corolle  est  presque  aussi  grande  que  celle  du 
lis,  à  peu  près  de  la  même  forme,  pendante,  campanulée  , 
blanchejfci  dedans,  marquée  en  dehors  d'une  large  bande 
purpurine,  divisée  en  six  découpures  profondes,  ovales,  ob- 
longues,  un  peu  obtuses;  les  filamens  des  étamines  épais, 
appliqués  contre  l'ovaire,  presque  courbés  en  S  ;  les  anthères 


«4  YUC 

petites,  à  peine  plus  épaisses  que  le  sommet  des  filamens  ; 
l'ovaire  à  trois  côtés  arrondis,  surmonté  d'un  stigmate  stssile, 
épais,  perforé  au  sommet.  Le  fruit  est  une  capsule  à  trois 
loges.  Cette  plante  croit  dans  l'Amérique  septentrionale,  à 
la  Caroline  et  la  Virginie,  vers  les  côtes  maritimes.  On  la 
cultive  au  Jardin  du  Roi. 

Yucca  a  feuilles  d'aloès  :  Yucca  aloifulia,  Linn. ,  Spec.  ; 
Dec,  PI.  grass. ,  tab.  20;  Pluken.,  Almag.  ,  tab.  256,  fig.  3. 
Cette  espèce  diffère  de  la  précédente  par  ses  feuilles  plus 
étroites,  finement  rîenticulées.  Ses  souches  sont  plus  élevées, 
hautes  de  six  ou  huit  pieds  ;  ses  feuilles  nombreuses,  sessiles, 
roides,  très- rapprochées  .  étroites,  linéaires -lancéolées,  ai- 
guës et  piquantes,  d'un  vert  clair,  munies  à  leurs  bords  de 
petites  dents  calleuses.  Les  fleurs  sont  disposées  en  un  épi 
paniculé,  long  de  deux  ou  trois  pieds;  les  pédoncules  gla- 
bres, cylindriques,  chargés  de  petites  grappes  un  peu  rami- 
fiées; les  pédicelles  courbés,  munis  d'une  fleur  pendante, 
blanche  en  dedans,  un  peu  jaunâtre  en  dehors,  d'un  pourpre 
foncé  sur  le  dos,  campanulée  .  presque  aussi  grande  que  la 
tulipe;  ses  divisions  lancéolées  ,  aiguës  ,  dont  trois  alternes  plus 
larges  ;  les  autres  rétrécies  vers  leur  base.;  une  capsule  à  trois 
loges,  renfermant  des  semences  planes,  d'un  brun  noirâtre. 
Cette  plante  croît  dans  les  contrées  septentrionales  de  l'Amé- 
rique, dans  l'intérieur  des  terres  et  sur  les  bords  de  la  mer. 

Yucca  a  larges  feuilles  :  Yucca  latifolia,  Linn.,  Spec; 
Lamk. ,  lit.  gen. ,  tab.  245  ;  Dillen.,  Eltiiam.,  tab.  824  ,  fig.  417. 
Sa  souche  s'élève  à  la  hauteur  de  trois  ou  quatre  pieds  ;  elle 
est  droite,  ligneuse,  cylindrique,  garnie  de  feuilles  nom- 
breuses, très -serrées,  glabres,  verdàtres,  très- fermes,  ob- 
longues,  lancéolées,  très- rétrécies  et  pointues  au  sommet, 
roides,  piquantes,  crénelées,  très- ouvertes ,  presque  rabat- 
tues. De  leur  centre  s'élève  un  bel  épi  paniculé,  chargé  d'un 
grand  nombre  de  belles  fleurs  blanches,  campanulées  ;  les 
pédoncules  sont  médiocrement  r.  milles  ;les  pédicelles  inclinés; 
les  divisions  de  la  corolle  ovales,  lancéolées,  un  peu  obtuses, 
rétrécies  à  leurs  deux  extrémités:  les  hlamens épais,  Jj^ aire  est 
anguleux  ,  alongé  ;  le  stigmate  sessile  ,  a  trois  divisions;  chaque 
division  a  deux  lobes.  Le  fruit  est  une  capsule  presque  charnue, 
épaisse,  oblongue,  presque  à  six  angles,  à  trois  loges  ;  chaque 


YUC  2.5 

loge  divisée  par  une  cloison  très-mince;  les  semences  noi- 
râtres, placées  les  unes  au-dessus  des  autres  et  séparées  par 
une  membrane  très-mince.  Cette  espèce  croit  dans  la  Caro- 
line ,  et  dans  plusieurs  autres  contrées  de  l'Amérique  septen- 
trionale. 

Yucca  filamenteuse  :  Yucca  Ji'.amentosa  ,  Linm  ,  Spec;  Bot. 
Magaz.,  tab.  900.  Ses  souches  sont  basses  ;  ses  feuilles  toutes 
radicales  ou  inférieures  ,  nombreuses,  disposées  en  touffes 
étalées,  roides,  longues,  un  peu  élargies,  lancéolées,  vertes, 
entières,  un  peu  obtuses,  remarquables  par  les  longs  filets 
qui  se  détachent  de  leurs  bords  et  pendent  vers  la  terre.  Du 
milieu  des  feuilles  et  presque  du  collet  de  la  racine  s'élève 
un  épi,  long  de  quatre  ou  six  pieds,  droit,  un  peu  pani- 
culé,  garni  dans  toute  sa  longueur  de  belles  et  grandes  fleurs 
blanches,  à  peine  pédicellées,  à  six  divisions  conniventes  à 
leur  base,  les  filamens  épais,  à  peu  près  de  la  longueur  de 
l'ovaire.  Cette  espèce  croît  dans  les  contrées  occidentales  de 
la  Caroline  et  de  la  Virginie  ,  sur  le  bord  de  la  mer  et  dans 
l'intérieur  des  terres. 

Yucca  épineuse  :  Yucca  spinosa,  Kunth  ,  mHiimb.  etBonpî., 
ISiov.  gen.,  1  ,pag.  089.  Arbre  qui  s'élève  à  la  hauteur  d'environ 
trente  pieds,  sur  un  tronc  droit ,  et  qui  offre  le  port  de  ïyucca 
gloriosa.  Ses  feuilles  sont  planes,  coriaces,  linéaires,  striées, 
glabres,  rétrécies  au  sommet ,  vertes,  luisantes,  longues  d'en- 
viron un  pied  et  demi,  larges  de  quatre  lignes,  denticulées 
et  munies  à  leurs  bords  d'épines  jaunâtres,  ascendantes.  Ses 
fleurs  sont  disposées  en  particules.  La  corolle  est  d'un  pourpre 
orangé;  ses  divisions  sont  alongées,  un  peu  aiguës;  les  trois 
intérieures  un  peu  plus  larges;  les  étamines  sont  une  fois  plus 
courtes  que  la  corolle;  les  filamens  épais  à  leur  base;  l'ovaire 
est  trigone.  Cette  plante  croit  dans  la  Nouvelle- Espagne. 

Yucca  a  double  armure  :  Yucca  horrida  ,  Kunth  ,  loc.  cit. 
Cette  espèce  a  l'apparence  de  Yagavt.  cubensis  ;  mais  elle  en 
est  bien  différente  par  ses  fleurs  :  elle  n'a  presque  point  de 
tige.  Ses  feuilles  sont  lancéolées,  ensiformes ,  armées  à  leurs 
bords  d'épines  bifides,  à  deux  pointes  recourbées.  La  panicule 
est  très-longue,  composée  de  rameaux  alternes;  les  fleurs  sont 
pédicellées,  ternées  et  pendantes;  la  corolle  est  d'un  jaune  pâle; 
ses  divisions  sont  oblongues,  un  peu  obtuses,  longues  d'environ 
5g.  j  S 


226  YUL 

neuf  lignes;  les  trois  intérieures  un  peu  plus  larges;  les  fila- 
mens  subulés,  dilatés  à  leur  base;  l'ovaire  trigone;  un  style 
à  trois  faces,  un  peu  plus  long  que  les  étamines  ;  le  stigmate 
trifide.  Cette  plante  croît  aux  environs  de  Caracas  et  de 
Cumana.  (  Potr.) 

YU-LAN.  (Bot.)  Nom  d'un  arbre  chinois,  dont  les  mis- 
sionnaires ont  fait  mention  et  que  les  botanistes  ont  rapporté 
au  genre  Magnolier.  (Lem.) 

YU-M1.  (Bot.)  Nom  du  lychnis  grandi flora  à  la  Chine.  (Lem.) 

YUNX.  (Ornith.)  Nom  latin  du  genre  Torcol.  Voyez  ce 
mot.  (Ch.  D.  et  L.) 

YUOUILLA.  (Bot.)  Voyez  Yuca.  (J.) 

YURAC-ICHU.  (Bot.)  Nom  du  stipa  eriostachya  de  M. 
Kunfh  aux  environs  de  Quito.  Voyez  Icnn.  (  J.  ) 

YURAHUACTA,  YURAHUSSA.  (Bot.)  C'est  sous  ces  noms 
péruviens  qu'est  désigné  le  solarium  incanum  de  la  Flore  du 
Pérou:  solanum  albidum  de  M.  Dunal.  (J.  ) 

YURAHUAMUM.  (Bot.)  Nom  péruvien  du  Lygodisodea 
de  la  Flore  du  Pérou,  ou  par  abbrévation ,  Disodea  de  Per- 
soon  .  genre  de  la  famille  des  rubiacées,  voisin  du  Pœderia.  (J.) 

YURAPANGA.  (Bot.)  Nom  vulgaire  de  Vandromachiaigniaria 
de  la  Flore  équïnoxiale,  aux  environs  de  Quito.  (J.  ) 

YURI.  (Bot.)  C.  Bauliin  cite  sous  ce  nom,  d'après  le  grand 
Recueil  des  voyages,  une  espèce  de  palmier  du  Brésil,  dont 
les  fruits  sont  disposés  en  grappe  :  c'est  probablement  le 
même  qui  est  appelé  yri;  mais  l'indication  est  insuffisante 
pour  déterminer  l'espèce.  (J.) 

YU-THAU.  (Bot.)  Nom  chinois  de  l'igname  ailée,  diosco- 
rea  alata.  (  Lem.  ) 

YVIRÉ,  YWERA.  Voyez  Yga.  (J.) 

YVOIRE.  (Mamm.)  Voyez  Ivoire.  (Desm.) 

YVOUYRA.  (Bot.)  Voyez  Avoira.  (Lem.) 

YVRAIE.  (Bot.)  Voyez  Ivraie.  (J.) 

YVRAIE  DE  RAT.  (Bot.)  Voyez  Ivraie  sauvage,  à  l'article 
Ivraie.  (Lem.) 

YXTLA-OLZANATLouIZANATL.  (Ornith.)  Brissona  rap- 
porté l'oiseau  mentionné  par  Fernandez  sous  ce  nom  .  à  la 
pie  de  la  Jamaïque.  Sonninî  pense  que  c'est  de  Fétourneau  du 
Mexique  dont  il  s"agit.   (  Ch.  D.  et  L,  ) 


rZAB  "7 

Y- Y-GIN.  (Bot.)  Nom  chinois  du  coix  lacryma  ou  larmille, 
(  Lem.) 

YZARD.  (Mamm.)  Voyez  Ysaiid.  (Desm.) 

YZERHONT.  (Bof.)Nom  de  Yoleaexcelsa,  au  cap  de  Bonne- 
Espérance.  (Lem.) 

YZERLICH.  (Bot.)  Nom  turc  de  l'Harmale,  Pegamwi , 
genre  derutacées,  cité  par  Forskal.  (J.) 

YZQUAUTHLI.  (Ornith.)  Nom  brésilien  d'une  espèce  d'ai- 
gle, ou  plutôt  d'un  caracara,  que  Buffon  a  citée  comme  étant 
la  harpie  d'Amérique.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

YZQUIEPATL.  (Mamm.)  Voyez  Ïbqdepatl.  (Desm.) 

YZTAC.  (Mamm.)  Nom  que  portent  à  la  Nouvelle-Espagne 
les  mazames  ou  petites  espèces  de  cerfs  à  bois  très-courts  et 
toujours  simples,  consistant  en  une  simple  dague.  (De^m.) 

YZTACHOITZIÏZILIN.  (Ornith.)  Voyez  le  mot  Ho.tzitzil, 
synonyme  d'oiseau -mouche.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

YZTACPATLI.  (Bot.)  Hermann,  dans  son  Parad.  batav.  , 
page  46,  assimile  l'arbrisseau  du  Mexique,  décrit  et  figuré 
sous  ce  nom  par  Hernandez,  Mëxic,  pag.  25o,ason  apocinum 
mexicanum  nodosum  tuberc>sa  radice ,  et  il  est  copié  en  ce 
point  par  Burmann  père,  PL  A  fric,  pag.    33  ,  qui  regarde 

comme  congénères ,  soit  un  autre  apocinum ,  figuré  par 

lui,  t.  14,  fig.  1,  soit  un  apocinum  de  Hermann,  reporté  par 
Linnaeus  à  son  asclepias  fruticosa.  Ces  diverses  espèces  sont  re- 
marquables par  une  corolle  en  forme  de  rosette  et  un  fruit 
couvert  d'aspérités  ou  de  poils.  (J.) 

YZTACTZON-YAYAUHQUI.  (Ornith.)  Nom  du  canard 
huppé  à  la  Nouvelle-Espagne,  et  aussi  de  la  sarcelle  du 
Mexique.  Ces  noms  signifient  oiseau  à  tête  varice.  (Ch.D.  et  L.) 


z 

ZAAF.  (Bot.)  Voyez  R\mich.  (J.  ) 

ZAAG-VISCH.  (Ichthjol.)  Un  des  noms  hollandois  de  la 
Scie.  Voyez  ce  mot.  (H.  C) 

ZABATA.  (Bot.  )  Nom  arabe  de  l'initia  crithmoides  dans  la 
petite  oasis,  au  midi  de  l'Egypte,  où  M.  Cailliaud  l'a  trouvé, 
(J-) 


228  ZAB 

ZABEL,  ZABELLE  ou  ZOBEL.  (Mamm.)  Ces  dénomina- 
tions sont  appliquées  à  l'animal  que  nous  appelons  zibeline, 
par  quelques  peuplades  du  nord  de  l'Asie.  (Desm.) 

ZABLE.  (Ichthyol.)  Voyez  Tschecha.  (H.  C.) 

ZABO.  {Mamm.)  Nom  arabe  de  l'hyène  rayée.  (Desm.) 

ZABRUS.  (Enlom.)  M.  Clairville  a  désigné  sous  ce  nom 
un  genre  de  coléoptères ,  pour  y  ranger  quelques  carabes. 
(CD.) 

ZABUCAIO,  JACAPUCAIO.  (Bot.)  On  nomme  ainsi  dans 
le  Brésil,  suivant  Pison ,  et  dans  la  Guiane  ,  suivant  Aublet, 
un  arbre  rapporté  au  genre  Lecythis ,  en  françois,  Quatelé, 
et  qui  est  le  lecythis  zabucaia.  Son  fruit ,  ayant  la  forme  d'une 
marmite  munie  de  son  couvercle,  contient  des  graines  dont 
les  singes  se  nourrissent,  d'où  lui  vient  le  nom  vulgaire  de 
marmite  de  singe.  (J.) 

ZACA  ZACA.  (Bot.)  Nom  péruvien  du  Maxillaria  bicolor , 
genre  d'orchidées,  décrit  dans  la  Flore  du  Pérou  ,  dont  les 
bulbes  nombreux,  sortis  de  terre  et  serrés  les  uns  contre  les 
autres,  imitent  un  pavé  formé  de  plusieurs  pierres  rappro- 
chées :  c'est  ce  qu'exprime  le  nom  du  pays.  (  J.) 

ZACATE  CAMELOTE.  (Bot.)  Nom  de  Yoplismenus  holci- 
formis  de  la  Flore  équinoxiale  dans  le  Mexique ,  près  de  Ci- 
napecuaro.  (  J.  ) 

ZACHUM.  (Bot.)  On  a  été  long-temps  indécis  pour  déter- 
miner quel  étoit  l'arbre  de  ce  nom,  croissant  aux  environs 
de  Jéricho,  dont  les  fruits  fournissent  une  huile  médicinale 
portant  le  même  nom.  Quelques  auteurs  ont  cru  que  c'étoit 
le  chalef,  elœagnus;  mais  M.  Brocchi ,  qui  a  été  sur  les  lieux, 
a  reconnu  que  c'étoit  le  Balanites  de  Delile ,  et  il  l'a  consigné 
dans  une  lettre  imprimée,  dont  on  trouve  l'extrait  dans  le 
Bulletin  des  sciences  naturelles,  tom.  6,   pag.  070.   (J.  ) 

ZACTNTHA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  de 
la  famille  des  composées,  de  l'ordre  des  semi  -flosculeuses  , 
appartenant  à  la  syngénésie  polygamie  égale  de  Linné,  offrant 
pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  ou  involucre  caliculé, 
à  huit  foîioles,  fermées  à  leur  maturité,  à  côtes  arrondies, 
entourées  à  leur  base  de  petites  écailles  très  -  serrées.  Les 
flèvirs  teintes  semi- flosculeuses  et  hermaphrodites:  cinq  éta- 
inincs   syngénèses;   les   ovaires  surmontés   d'un   style   et    de 


deux  stigmates;  le  réceptacle  glabre  et  nu  ;  les  semences  du 
centre  couronnées  d'une  aigrette  sessile,  à  poils  courts,  sim- 
ples, légèrement  velus;  celles  de  la  circonférence  entourées 
chacune  par  une  des  folioles  du  calice  ,  devenu  coriace  , 
globuleux. 

Ce  genre,  d'abord  établi  par  Tournefort  et  Vaillant,  avoit 
été  réuni  aux  lampsanes  par  Linné.  11  en  diffère  évidemment 
en  ce  que  ses  semences  ne  sont  point  complètement  dépourvues 
d'aigrette;  il  n'y  a  que  celles  du  centre  qui  en  soient  privées: 
les  semences  du  centre  en  portent  une,  mais  courte,  sessile 
et  caduque.  Après  la  floraison,  et  pendant  la  maturité  des 
semences,  les  folioles  calicinales  deviennent  coriaces,  sillon- 
nées, destinées  à  envelopper  chacune  une  semence.  Ce  calice 
prend  alors  une  forme  globuleuse,  à  côtes  saillantes  et  ar- 
rondies. Une  seule  espèce  appartient  à  ce  genre,  qu'Allioni 
a  réuni  au  genre  Rhagadiolus. 

Zacinthe  a  verrues  :  Zacintha  verrucosa,  Gœrtn. ,  tab.  iSj  , 
fig.  7  ;  Lapsana  zacintha,  Linn. ,  Spec;  Cainer. ,  Epit.,  t.  287. 
Sa  tige  est  glabre,  rameuse,  haute  d'environ  un  pied  ou  un 
pied  et  demi ,  divisée  en  rameaux  lâches  ,  dichotomes,  striés, 
peu  feuilles.  Les  feuilles  sont  glabres;  les  radicales  amples, 
alongées,  un  peu  en  forme  de  lyre,  comme  rongées,  rétré- 
cies  vers  leur  base,  élargies  et  un  peu  aiguës  au  sommet; 
celles  de  la  tige  sont  alternes,  amplexicaules,  sessiles,  presque 
sagittées,  à  oreillettes  un  peu  découpées  et  anguleuses.  Les 
fleurs  sont  jaunes,  petites;  les  unes  terminales,  d'autres  ses- 
siles, soit  sur  les  côtés  des  rameaux,  soit  dans  leurs  bifurca- 
tions. Les  calices,  à  l'époque  de  la  maturité,  sont  ventrus, 
aplatis  en  dessus,  à  côtes  saillantes  et  arrondies.  Cette  plante 
a  reçu  le  nom  de  zacintha,  parce  qu'elle  a  été  découverte 
dans  l'île  de  Zaeinthe  ou  de  Zanthe.  On  la  trouve  également 
dans  le  Levant,  en  Provence,  en  Italie,  dans  la  Barbarie, 
aux  lieux  stériles.   (Poir. ) 

ZAD1BA.  (Bot.)  Nom  castillan  de  l'aloès  ordinaire,  cité 
par  Quer.  (  J.  ) 

ZADIC.  (Ornith.)  Selon  M-  Vieillot,  c'est  un  des  noms 
arahes  de  la  cigogne.  (Desm.) 

ZADUKA.  (Bot.)  Voyez  Xadera.   (J.) 

ZiElTEMAN.  (Bot.)  Nom  arabe  d'un  ail,  allium  dtsertorum 


5o  ZiEJ 

de  Forskal.  cité  aussi   par  lui   pour  le  hyacinihus  serotinus. 
(J.) 

Z^IJTUN.  (Bot.)  Nom  arabe  de  l'olivier,  cité  par  Forskal. 
Il  est  écrit  zaiton  ou  caiton  par  Daléchamps.  (  J.) 

ZjENZABALACHT.  (Bot.)  Forskal  cite  ce  nom  arabe  de 
l'azédarach,  melia.  Daléchamps  l'écrit  zaizalacht.  (J.) 

ZAFARAN,  ZAHAFAKAM.  (Bot.)  Noms  arabes  du  safran  , 
cités  par  Daléchamps  :  c'est,  suivant  lui,  le  zaffarano  des 
Italiens.  (J.) 

ZAFRE.  (Chim.)  Voyez  Safre.  (B.) 

ZAGA.  (Bot.)  Nom  malais,  cité  parRumph,  de  Yabruspre- 
catorius,  dont  les  graines  rouges  ont  une  tache  noire,  et  sont 
nommées  bidji-zaga.  Le  zaga-pohon  des  Malais  est  Y adenanthera 
de  Linnaeus,  dont  les  graines  lenticulaires  sont  d'un  rouge 
de  corail  :  ce  qui  l'avoit  fait  nommer  coraV.aria  parvifolia 
par  Rumph.  Un  autre  zagapohon,  nommé  aussi  aylaru  ,  co- 
raUaria latifolia  de  Rumph,  ayant  des  feuilles  plus  grandes, 
des  gousses  plus  courtes,  contenant  seulement  une  ou  deux 
graines  rouges  et  plus  grosses ,  paroît  appartenir  au  genre 
Ormosia  de  Jackson.  (  J.) 

ZAGGOUEH.   (Bot.)  Voyez  Kmddad.  (J.) 

ZAGHLYL.  (  Bot.)  Nom  arabe  d'une  renoncule  ,  ranunculus 
sceleratus  ,  suivant  Forskal  et  Delile.  (  J.) 

ZAGHLYLEH.  (Bot.)  Nom  arabe  de  l'ortie-grièche  ,  urtica 
urens ,  selon  Delile.  Forskal  la  nomme  hamscheld.  (J.  ) 

ZAGU.  (Bot. )  Le  palmier  cité  sous  ce  nom  par  C.  Bauhin 
est  le  sagoutier.  (J..) 

ZAGUENETE.  (Bo£.)Nom  galibi  d'un  palmier  de  laGuiane, 
que  Barrère  croit  être  le  palma  coccifera ,  caudice  tumido  et 
aculeato  ,  figuré  par  Plumier,  mais  non  publié.  Cette  ligure 
présente  une  tige  épineuse,  renflée  dans  son  milieu  ,  des  feuilles 
pennées  et  des  fruiis  sphériques  de  la  grosse!  r  d'une  pomme 
d'api  ,  absolument  conformes  à  celui  du  palmier  mocaya 
d'Aublet.  Il  a  aussi  beaucoup  d'affinité  avec  le  grougrou  de 
Jacquin  ,  cocos  aculeatus,  pag.  278,    t.  169.   (  J.  ) 

ZAHN-BRACHSEM,  ZAHN-BRASEM."  (ïchthyol.)  Noms 
allemands  du  denté  ordinaire.  Voyez  Denté.  (  H.  C.) 

ZAHNLOSE.  (Ichth.)  Un  des  noms  allemands  du  léiogr.uthe 
argenté.  Voyez  Léiognathe.  (  H.  C.) 


ZAL  **> 

ZAHNT.  (Ichthyol.)  Voyez  Zant.  (  H.  C.) 

ZAHR-EL-LŒIL.  (Bot.)  Nom  delà  belle-de-nuit,  nyctago  , 
dans  l'Arabie.  Cultivée  dans  les  jardins  du  Caire,  elle  y  est 
nommée  sjibb  elleil,  suivant  Forskal.  (J.  ) 

ZAHRES  ZIRR.  (Bot.)  Nom  arabe  d'un  œillet,  dianthus 
t/niflorus  de  Forskal.  (  J.  ) 

ZAINO  ou  SAINO.  (Mamm.)  Du  temps  de  d'Acosta  le  pé- 
cari étoit  ainsi  nommé  par  diverses  peuplades  de  l'Amérique 
méridionale.  (Desm.) 

ZA1TOR.  (Bot.)  Suivant  Mentzel ,  ce  nom  arabe  est  donné 
à  l'olivier,  et  son  fruit  est  nommé  zaitron.  Forskal  dit  que 
l'olivier  est  appelle  sejtum  dans  l'Egypte.  (J.) 

ZAKID.  (Ornith.)  Nom  arabe  de  la  cigogne.  (Ch.D.  et  L.) 

ZAL  ou  ZIL.  (Ornith.)  Dénomination  turque  de  la  perdrix 
grise.  (Desm.) 

ZALA.  (Bot.)  Willdenow  reporte  ce  genre  de  Loureiro  au 
Pistia  de  Linnaeus.   (J.) 

ZALACK.  (Bot.)  A  Java  on  nomme  ainsi  le  zalacaàe  Rumph, 
espèce  de  rotang,  calamus  zalacea  de  Gaertner  et  Willdenow. 
(J.) 

ZALEIA.  (Bot.)  Ce  genre,  de  Burmann,  est  la  même  plante 
que  le  trianthema  decandra  de  Linnaeus.  Voyez  aussi  Zalia. 
(J.) 

ZALIA ,  ZALEIA.  (Bot.)  Un  des  noms  grecs  anciens  d'un 
fragon ,  ruscus,  cité  par  Ruellius  et  Mentzel.  (J.) 

ZALIKO  des  Brames.  (Bot.)  C'est  le  baril  des  Malabares 
(Rhéede,  6,  t.  35),  le  rhizomorpha  cylindrica,  Linn.  ,  dont 
Adanson  fait  un  genre  sous  le  nom  de  Zaliko.  Il  y  voit 
le  Karilha  des  Portugais,  qui  est  donné  aussi  pour  le  Mail- 
elou  des  Malabares  et  le  Davrinti  des  Brames;  le  carimpana 
des  Malabares  ou  Lontarus,  Rumph;  le  Borassus ,  Linn.,  dont 
Adanson  fait  son  genre  Lontarus,  dans  la  famille  des  palmiers. 
Le  Zaliko  est  encore  le  Kariojoti .  le  Karinta  kali,  le  Karinti, 
des  Malabares,  lesquels  sont  le  Lokandi  des  Brames,  le  café, 
les  uvaria ,  le  Karinti  des  Brames;  le  Kanauga  et  YMmettea 
de  Rumph.  On  peut  voir  dans  Adanson  d'autres  s3'nonymies. 
(Lem.) 

ZALMA  ou  JALMA.  (Mamm.)  Selon  Pallas,  ces  noms  kal- 
moucks  sont  ceux  de  la  gerboise  alagtaga.  (Desm.) 


***  ZAL 

ZALOFE.  (Mamm.)  Nom  de  l'antilope  guib,  antilope  scripta , 
au  Sénégal.  (Desm.) 

ZALUZANIA.  (Bot.)  Les  plantes  décrites  sous  ce  nom  dans 
les  manuscrits  de  Commerson,  sont  des  espèces  de  Berliera, 
genre  de  rubiacées.  Sous  le  même  nom  Persoon  a  séparé 
Y  anthémis  trilobata  d'Ortéga  de  son  genre  primitif,  dont  il 
diffère  par  les  écailles  de  son  réceptacle  ou  clinanthe  non  in- 
divises, mais  trilobées.  Necker  a  aussi  séparé  quelques  mar- 
silea  io;s  le  nom  de  zaluzanskia ,  qui  rappelle  également  la 
mémoire  de  Zaluzanius  ou  Zaluziansky.  (J.) 

ZALUZANIE,  Zaluzania.  (Bot.)  Ce  genre  de  plantes,  éta- 
bli par  M.  Persoon,  en  1807,  appartient  à  l'ordre  des  Synan- 
thérées,  à  la  tribu  naturelle  des  Hélianthées,  et  à  notre  section 
des  Hélianthées -Millériées.  Voici  ses  caractères,  tels  qu'ils 
résultent  de  nos  propres  observations. 

Calathide  radiée  :  disque  multiflore ,  régulariflore,  andro- 
gyniflore  ;  couronne  unisériée  ,  ligulillore  ,  féminiflore.  Péri- 
cline  double  :  l'extérieur  à  peu  près  égal  aux  fleurs  du  disque  , 
Irès-étalé ,  presque  plan  ,  orbiculaire ,  formé  de  squames  unisé- 
riées,  à  peu  près  égales  entre  elles,  oblongues-lancéolées, 
subfoliacées,  appliquées  parla  base,  inappliquées  du  reste; 
l'intérieur  beaucoup  plus  court,  formé  de  squames  analogues 
aux  squamelles  du  clinanthe,  unisériées,  entièrement  appli- 
quées, embrassant  la  partie  inférieure  des  fleurs  de  la  cou- 
ronne, concaves,  un  peu  carénées,  courtes,  larges,  subcu- 
néiformes ,  trilobées  et  frangées  au  sommet ,  presque  membra- 
neuses ,  uninervées.  Clinanthe  conique,  élevé,  garni  de 
squamelles  tout- à -fait  analogues  aux  squames  du  péricline 
intérieur,  inférieures  aux  fleurs,  embrassantes,  concaves, 
obiongues,  élargies  de  bas  en  haut,  trilobées  et  frangées  au 
sommet,  membraneuses,  uninervées.  Fleurs  du  disque:  Ovaire 
un  peu  comprimé  bilatéralement,  obovoïde-oblong,  glabre, 
lisse,  sans  aucun  angle,  ni  cùte ,  ni  nervure,  ayant  l'aréole 
basilaire  oblique -intérieure,  et  le  sommet  arrondi ,  absolu- 
ment privé  d'aigrette.  Corolle  articulée  sur  l'ovaire,  hispide , 
à  tube  bien  distinct ,  presque  aussi  long  que  le  limbe  ,  et  for- 
mant à  sa  base  un  rebord  annulaire  qui  couvre  et  emboîte  le 
sommet  de  l'ovaire,  à  limbe  campanule,  divisé  supérieure- 
ment en  cinq  lobes  étalés,  ovales,  papilles  sur  la  face  interne. 


ZAL  *55 

Examines  à  filets  libérés  au  sommet  du  tube  de  la  corolle; 
anthères  cohérentes.  Style  à  deux  stigmatophores,  pourvus 
de  deux  bourrelets  stigmatiques ,  immédiatement  contigus, 
papilles,  et  surmontés  d'un  appendice  semi- conique,  garni  à 
sa  base  de  collecteurs  piliformes.  Fleurs  de  la  couronne  :  Ovaire 
obovoïde-oblong,  subtrigone  ,  hérissé  de  longs  poils,  privé 
d'aigrette.  Corolle  articulée  sur  l'ovaire,  à  tube  très-court, 
fendu  presque  jusqu'à  sa  base,  à  languette  grande,  très-large, 
obovale,  multinervée,  bi- trilobée  au  sommet. 

On  ne  connoit  qu'une  seule  espèce  de  ce  genre. 

Zaluzanie  trilobée:  Zaluzania  triloba,  Fers. ,  Sjn.  pi.,  tom.  2  , 
pag.  475;  Anthémis  triloba ,  Orteg. ,  Dec.  6,  pag.  72.  Cette 
plante  a  des  tiges  herbacées,  paroissant  un  peu  ligneuses  à  la 
base,  dressées,  épaisses,  cylindriques,  striées,  pubescentes , 
rameuses  ;  les  feuilles  inférieures  des  tiges  et  des  rameaux  sont 
opposées;  les  autres  sont  alternes;  toutes  ces  feuilles  sont 
grandes,  pétiolées,  pubescentes  sur  les  deux  faces;  leur  pétiole 
est  demi -cylindrique  et  canaliculé  en  dessus  ;  le  limbe  est 
subcordiforme,  profondément  bipinnatifide ,  à  divisions  et 
subdivisions  symétriques,  mais  inégales  et  irrégulières  ,  arron- 
dies, lobées,  un  peu  dentées;  les  calathides,  larges  d'environ 
dix  lignes,  sont  solitaires  au  sommet  de  pédoncules  terminaux 
et  axillaires ,  longs,  grêles,  nus,  pubescens,  et  elles  forment 
ensemble  de  petites  paniculcs  corymbiformes,  terminales, 
très-irrégulières  ;  la  couronne  est  ordinairement  composée  de 
huit  ou  neuf  fleurs  ;  les  corolles  du  disque  et  de  la  couronne 
sont  jaunes,  ainsi  que  les  anthères;  les  feuilles  et  les  calathides, 
étant  froissées,  exhalent  une  odeur  foiblement  aromatique  et 
un  peu  analogue  à  celle  des  Anthémidées. 

JNous  avons  fait  cette  description  spécifique,  et  celle  des 
caractères  génériques,  qui  la  précède,  sur  un  individu  vivant , 
cultivé  au  Jardin  du  Roi.  Cette  plante  est  vivace,  et  indigène 
au  Mexique.  Ortega  ,  qui  la  fit  connoître  en  1798,  l'attribuoit 
au  genre  Anthémis.  Mais,  en  1807  ,  M.  Persoon  a  fondé  sur  elle 
un  genre  particulier,  nommé  Zaluzania,  placé  par  l'auteur 
entre  YAcmella  et  le  Pascalia,  et  qui,  suivant  lui,  diffère  de 
Y  Anthémis,  en  ce  que  les  squamelles  du  clinanthe  ne  se  ter- 
minent pas  en  une  soie  roide,  et  que  le  péricline  n'est  point 
hémisphérique.  Selon  nous,  la  plante  dont  il  s'agit  est  étran- 


M*  ZAL 

gère  non-seulement  au  genre  Anthémis,  mais  même  à  la  tribu 
des  x\nthémidées,  et  elle  doit  être  associée  au  groupe  des 
Hélianthées-  Millériées. 

Ce  groupe  naturel  a  déjà  été  caractérisé  par  nous  dans  ce 
Dictionnaire  (  lom.  XX  ,  pag.  347),  et  nous  avons  présenté 
(toni.  XXXVIII,  pag.  17)  la  liste  alphabétique  des  genres  qui 
le  composent.  Il  nous  reste  à  exposer  le  tableau  méthodique 
de  cette  section. 

Cinquième  Section. 
Hélianthées  -  Millériées  (  Heliantheae-Millerieœ). 

Caractères  ordinaires:  Ovaires  ordinairement  épais  ou  larges, 
obovoïdes,  pointus  à  la  base,  plus  ou  moins  arrondis,  surtout 
vers  le  sommet,  arqués  en  dedans,  gibbeux,  glabres,  lisses  ou 
striés,  tantôt  comprimés  bilatéralement,  tantôt  obcomprimés, 
tantôt  trigonesou  tétragones,  le  plus  souvent  dénués  d'angles  , 
toujours  absolument  privés  d'aigrette  ,  souvent  enveloppés 
complètement  ou  incomplètement,  soit  par  les  squames  du 
péricline ,  soit  par  les  squamelles  du  clinanthe  ;  aréole  api- 
ciiaire  presque  toujours  déviée,  excentrique,  plus  ou  moins 
oblique- intérieure,  et  ordinairement  supportée  par  un  rudi- 
ment de  col  épais,  extrêmement  court,  réduit  aune  petite 
protubérance  tuberculiforme. 

I.  Millériées  vraies.  Disque  masculiflore;  couronne 
fêminittore. 
(A)  Millériées  vraies,  régulières.  Clinanthe  complètement 
et  régulièrement  garni  de  squamelles  bien  manifestes  ;  péri- 
cline parfaitement  symétrique  ou  régulier. 

1.  *  Melamfodium.  ==  Melampodium.  Lin.  (1767)  —  Gaertn. 
(1791) —  H.  Cass.  Dict.  (hic)  —  Melampodii  sp.  Lin.  (1763)  — 
Lag.  (1816)  —  R.  Brown  (1817)  —  Kunth  (1820)  —  Cargillce 
sp.  Adans.  (1763). 

2.  *  Zarabellia.  =  An?  Dy sodium.  Rich.  in  Pers.  (1807)  — 
(Non  Dyssodia.  Cav.  1802)  —  Melampodii  sp.  R.  Brown  (1817) 
—  Kunth  (182*0)  —  Dy  sodium.  H.  Cass.  (18.9)  Dict.  v.  i3. 
p.  573  (inalè)  —  Zarabellia.  H.  Cass.  Dict.  (hic)  —  (Non  Zara- 
bellia Neck. ,  quœ  Berkheja  Ehr.). 

3.  *Alcina.  =  Alcina.  Cavan.  (1791)  —  Lag.  (1816)  —  H. 


ZAL  ^35 

Cass.  Dict.  (hic)  —  ÎVedeliœ  sp.  Willd.  (i8o3)  —  An?  Dy so- 
dium. Rich.  in  Pers.  (1807)  —  Melampodii  sp.  R.  Brown  (1817) 

—  Kunth  (1820). 

4.  *  Centrospermum.  =  Melampodii  sp.  Lœfling  (1768)  — < 
Lin.  (1763)  —  R.  Brown  (1817)  —  Spreng.  (i8a6)  —  Centro- 
spermum. Kunth  (1820) —  H.  Cass.  Dict.  (hic)  —  (Non  Centro- 
spermum. Spreng.)  —  Echinodium.  Poiteau  (manuscr.  in  herbar. 
Gay). 

5.  t  Polymniastrum.  =  Polymniastrum.  Lam.  (1  796  p)  Illustr. 
tab.  712  —  H.  Cass.  Dict.  (hic). 

6.  *  Polymnia.  —  Moniliferœ  sp.  Vaill.  (1720)  — Ost-ospermi 
sp.  Lin.  (1737)  —  Polymnia.  Lin.  (1766  et  1763)  —  Gajrtn. 
(1791)  —  H.  Cass.  Dict.  (hic). 

(B)  Millériées  vraies,  irrégulières.  Clinanthe  tantôt  incom- 
plètement, irrégulièrement,  ou  imparfaitement  squamellé, 
tantôt  absolument  privé  de  squamelles  ;  péricline  ordinaire- 
ment plus  ou  moins  irrégulier. 

7.  *Pronacron.  ==  Pronacron.  H.  Cass.  (1826)  Dict.  v.  43« 
p.  37o. 

8.  *Millerfa.  =  Milleriœ  sp.  Marlyn  (1728)  —  Lin.  (  1 7 3 7 ) 

—  Gaertn.  (1791) — Milleria.  H.  Cass.  (1024)  Dict.  v.  5o.  p.  67 
et  68.  an  Hic  sola  Milleria  quinqueflora  Linnaei  admitteuda. 

9.  tMERATiA.  =  Delilia.  Spreng.  (pessimè)  Bull.  avr.  1823. 
p.  54.  —  Meratia.  H.  Cass.  (1824)  Dict.  v.  5o.  p.  65.  =  Aliud 
genus  {Lilcea)  longé  anteriùs  clarissimo  Delile  à  Bonplandio 
dicatum. 

10.  *  Elvira.  =  Milleriœ  sp.  Martyn  (1728)  —  Lin.  (1737)  — 
Gaertn.  (1791)  —  EtiHfà.  H.  Cass.  (1824)  Dict.  v.  3o.  p.  67.  = 
Milleria  biflora  Linnœi  hujus  gen  ris  typus  est. 

11.  *  Riencourtia.  =  Rïencourlia.  H.  Cass.  Bull,  mai  1818. 
p.  76.  Dict.  v.  43.  p.  371.  v.  45.  p.  466  —  Tetrantha.  Poiteau 
(manuscr.  in  herbar.  Gay). 

12.  t  Unxia.  =  Unxia.  Lin.  fil.  (1781)  —  Juss.  (1789).  ==' 
Flores  disci  masculi  ex  Jussieo  (Gen.  pi.  p.  186). 

II.  Sigesbeckiécs.  Disque  androgyniilore,  ou  quelquefois  an- 
drogyni-masculiflore;  couronne  ordinairement  féminiflore. 
quelquefois  neutriflore,  quelquefois  nulle. 
(A)  Sigesbeekiees  irrégulières.  Clinanthe  tantôt  nu,  tantôt 


^6  ZAL 

irrégulièrement  squamellé;  péricline  ordinairement  plus  oh 
moins  irrégulier. 

i3.  t  Villanova.  =  VHlanova.  Lag.  (181  G),  (non  Orteg.)  — 
Unxia.  Kunth  (1  820).  =  Flores  disci  hermaphroditi ,  interdùm 
mascuiis  intermixtis. 

14.  t  Madia.  =  Madia.  Molina  (1782)  —  Juss.  (1789)  —  H. 
Cass.  (>8».5)  Dict.  v.  34.  p.  309. 

i5.  ^Biotia.  =  An?  Madia  viscosa.  Cav.  (1794)  —  Non  Ma- 
dia, meilosa.  Jacq.  (1790)  — Biotia.  II.  Cass.  (1825)  Dict.  v.  34. 
p.  5o8. 

16.  *Sci.erocarpus.  =  Sclerocarpus.  Jacq.  (1786)  — H.  Cass. 
(1827)  Dict.  v.  48.  p.  148. 

17.  *  Enydra.  =  Ecliptœ  sp.  Swartz  (  1788)  — Enydra.  Lou- 
reiro  (1790)  —  H.  Cass.  Bull.  déc.  1817.  p.  196.  Dict.  v.  14 
(1819).  p.  553 —  Meyera.  Schreb.  (1791)  —  Swartz  (1806)  — 
R.  Brown  (1817)  —  Kunth  (1820)  —  Sobreya.  Ruiz  et  Pav. 
(1794)  —  Ecliptce  et  Cœsuliœ  sp.  Willd.  (i8o5)  —  Enydra, 
Meyera  ,  Sobreya,  et  Cœsuliœ  sp.  Pers.  (1807)  —  Cryphiosper- 
mum.  Beauv.  —  Hinpstha.  Roxb.  (ined.).  =  Nouien  genericum 
(Enydra)  anteriùs  editum,  recentiori  [Meyera)  prfeponendum. 

18.  *  Broteha.  =  Broiera.  Spreng.  (1800)  —  Pers.  (1807)  — 
H.  Cass.  (1  8^5)  Dict.  v.  84.  p.  3o4.  —  (Non  Brotera  Cav. ,  nec 
Willd.)  —  Nauenburgia.  Willd.  (1800)  —  Flaveriœ  sp.  Spreng. 
(,826). 

19.  tFLAVERfA.=  Eupatoriophalacri  sp.  Vaill.  (1720)  —  Eu- 
patorioides.  Feuillée  (1725)  —  Flaveriœ  sp.  Juss.  (1789)  —  Mil- 
leriœ  sp.  Cuvan.  (1791  et  1794)  —  WiHd.  (i8o3) —  Vermi- 
fuga.  Ruiz  et  Pav.  (1794)  —  ï'iaveria.  Pers.  (1807)  — H.  Cass. 

(1820)  Dict.  v.  17.  p.  127  —  Kunth.  (1820). 

20.  t  ?  Monactis.  =•  Munactis.  Kunth  (1820)  —  Phaethusœ 
sp.  Spreng.  (1826).  =  Genus  incertas  sedis,  affine  forsan  Ver- 
besina?  phaethusae,  et  ideô  ad  Heliantheas-Archetypas  repel- 
lendum  ? 

21.  tEpaocARPHA.  =  Eriocoma.  Kunth  (1820) —  H.  Cass. 
Dict.  v.  1».  p.  193  — (Non  Eriocoma.  Nutt.  1818)  —  Eriocar- 
pha.  H.  Cass.  Dict.  (hic).  =  An  meliùs  inter  Sclerocarpuin  et 
Enyrlram  collocanda  ? 

(B)  Sigesbeckiées  régulières.  Clinanthe  régulièrement  squa- 
mellé :  péricline  régulier. 


ZAL  237 

22.  *06tERA.  =  An?  Eleutheranthera.  Poîteau  (i8o3) —  An? 
Mclampodium  ruderale.  Swartz  (1806)  —  Oglcra.  H.  Cass.  Bull, 
févr.  1818.  p.  32.  Dict.  v.  55  (182S).  p.  445.  Dict.  v.  fî 
(1826).  p.  571  —  Chalarium.  Poiteau  (manuscr.  in  herbar.  Gay). 
=  Genus  ab  Euxenià  Chamiss.  longé  diversum. 

25.  *  Tbimeranthes.  =  Sigesberkiœ  sp.  Lhérit.  (1784)  — 
Schkuhria.  Mœnch  (1  794).  (non  Roth)  —  Trimeranthes.  H.  Cass. 
(1827)  Dict.  v.  49.  p.  1  iô. 

24.  *Sigesbeckia.  =  Sigcsbeckia.  Lin.  (1737)  —  Gaertn.  (1791) 

—  Kunth  (1820)  —  H.  Cass.  (1827)  Dict.  v.  49.  p.  1 14  —  Siges- 
beckiœ  sp.  Lin.  (1765). 

25.  t  J/Egep.ia.  =  Jœgeria.  Kunth  (1820)  —  H.  Cass.  (1822) 
Dict.  v.  24.  p.  125. 

26.  *  Gmzot[a.  =  Polymnia  abyssinica.  Lin.  fil.  (1781)  —  Ai- 
ton  (1789)  —  Parthenium  luteum.  Spreng.  (1818) —  Heliopsis 
platyglossa.  H.  Cass.  Bull.  1821.  p.  187.  Dict.  v.  24  (1822).  p. 
35 2  —  Guizotia.  H.  Cass.  Dict.  (hic). 

27.  *  Zaluzama.  =  Anthemidis.  sp.  Orteg.  (1798)  —  Zaluza- 
nia.  Pers.  (1807)  —  H.  Cass.  Dict.  (hic)  —  Acmellœ  sp.  Spreng. 
(1826). 

28.  *  Hveridella.  ==  Anlhemidis  sp.  Orteg.  (1797)  —  Hybri- 
della.  H.  Cass.  Bull.  janv.  1817.  p.  12.  Dict.  v.  22  (1821).  p.  86 

—  Acmellœ  sp.  Spreng.  (1826). 

La  section  dont  nous  venons  de  présenter  le  tableau,  a  reçu 
de  nous  le  nom  de  Millériées,  parce  que  le  genre  M  il  1er  ia  est 
le  plus  ancien  de  tous  ceux  qui  la  composent.  Un  motif  sem- 
blable nous  a  fait  donner  le  nom  de  Sigesbeckiées  à  la  seconde 
partie  de  ce  groupe  naturel. 

Plusieurs  genres  de  cette  section  n'ont  point  été  décrits  dans 
ce  Dictionnaire,  ou  ne  l'ont  été  qu'imparfaitement;  ce  qui 
nous  oblige  à  insérer  ici  les  descriptions  suivantes. 

Melampodium.  Calathide  radiée:  disque  conique  ,  multiflore, 
régularitlore ,  masculiflore  ;  couronne  unisériée.  subdécem- 
flore  ,  liguliûore,  féminiflore.  Péricline  double  :  l'extérieur 
involucri forme ,  à  peu  près  égal  à  l'intérieur,  subhémisphé- 
rique, composé  de  cinq  squames  bractéiformes,  à  peu  près 
égales  entre  elles,  unisériées,  entregrefiees  à  la  base,  persis- 
tantes, ovales,  foliacées,  munies  de  nervures  rameuses;  le 
péricline  intérieur  composé  d'environ   dix  squames  capsuli- 


=58  ZAL 

formes,  égalps,  unisériées,  libres,  attachées  par  leur  base, 
caduques,  complètement  enveloppantes,  tout-à-fait  closes  par 
la  greffe  de  leurs  bords v  ouvertes  seulement  au  sommet  par 
un  orifice  oblong,  comprimées  bilatéralement,  à  peu  près 
obuvoïdes  ou  cunéiformes,  gibbeuses  ,  coriaces,  dures,  inu- 
nies sur  les  deux  faces  latérales  de  trois  côtes  portant  des  petites 
excroissances  laminées  ,  et  couronnées  au  sommet  par  un 
énorme  appendice  simulant  une  aigrette  stéphanoïde:  cet  ap- 
pendice est  laminé,  subcartilagineux,  nervé- réticulé,  très- 
large,  ovale -cordiforme,  aigu,  très-concave,  entourant  com- 
plètement l'ouverture  apicilaire  de  la  squame,  mais  presque 
nul  sur  le  côté  intérieur  de  cette  ouverture  ,  tandis  que ,  sur 
le  côté  extérieur,  il  est  prodigieusement  élevé  et  dilaté,  et 
qu'il  semble  greffe  de  ce  même  côté,  par  la  face  externe  de 
sa  base,  sur  le  sommet  du  dos  gibbeux  delà  squame.  Clinanthe 
axiforme,  long,  peu  épais,  cylindracé,  poilu,  garni  de  squa- 
meiles  persistantes,  très-grandes,  oblongues-obovales ,  con- 
caves, embrassantes,  presque  enveloppantes,  mais  ouvertes 
d'un  bout  à  l'autre,  naviculaires,  membraneuses,  uninervées, 
presque  glabres,  surmontées  d'un  grand  appendice  étalé,  large, 
ovale,  plan,  «lenticule,  coloré.  Fleurs  du  disque:  Faux-ovaire 
très-long  (presque  aussi  long  que  lasquamelle)  ,  grêle,  sub- 
filiforme, poilu,  persistant,  ayant  l'aréole  apicilaire  entourée 
d'un  bourrelet  circulaire  saillant,  évasé,  imitant  un  rudiment 
d'aigrette  stéphanoïde.  Corolle  très-caduque  (se  détachant  du 
faux -ovaire  aussitôt  après  son  épanouissement),  à  tube  aussi 
long  que  la  partie  indivise  du  limbe,  à  limbe  divisé  supérieu*- 
rement  en  cinq  lanières  étalées,  hérissées  île  poils  au  sommet. 
Fleurs  de  la  couronne:  Ovaire  ou  fruit  étroitement  enveloppé 
par  une  squame  du  péricline  intérieur  ,  nu  seulement  au 
sommet,  comprimé  bilatéralement,  à  peu  près  obovoïde, 
glabre,  lisse,  gibbeux  vers  le  haut  sur  le  côté  extérieur, 
ayant  l'aréole  apicilaire  supportée  par  un  col  épais,  extrême- 
ment court,  inaigretté,  situé  au  sommet  du  côté  intérieur,  et 
qui  correspond  à  l'extrémité  intérieure  de  l'ouverture  oblongue 
de  la  squame.  Corolle  à  tube  très-court ,  articulé  sur  le  col  de 
l'ovaire,  à  languette  grande,  large,  elliptique  ,  presque  ronde, 
échancrée  au  sommet,  plurinervée,  poilue  en  dessous. 

Melampodium  dijj'usum,  H.  Cass.  Plante  herbacée,  annuelle, 


ZAL  23ç» 

à  racine  pivotante,  tortueuse,  fibreuse;  tige  dressée,  dicho- 
toine,  très-rameuse,  cylindrique,  parsemée  de  poils  rudes, 
à  branches  très-longues  et  très  -  étalées  ;  feuilles  opposées, 
connées  à  la  base,  comme  courtement  pétiolées,  lancéolées, 
entières  sur  les  bords,  hérissées  en  dessus  de  poils  courts  et 
roides,  garnies  en  dessous  de  longs  poils  mous,  laineux,  blan- 
châtres, et  d'une  multitude  de  petites  glandes;  la  base  de  la 
feuille  étrécie  en  une  sorte  de  pétiolecourt,  linéaire,  foliacé, 
dont  la  base  est  élargie;  calalhides  (  offrant  exactement  tous 
les  caractères  génériques  décrits  ci-dessus)  larges  d'environ 
quatre  lignes  ,  nombreuses ,  solitaires  au  sommet  de  pédoncules 
très-longs,  très-grêles,  filiformes,  très-simples,  aphylîes , 
velus,  nés  solitairement  dans  les  bifurcations  de  la  tiwp  et  des 
rameaux;  péricline  extérieur  glabre  en  dedans,  hérissé  de 
longs  poils  sur  ses  bords  et  sa  face  externe;  les  appendices  des 
squamelles  du  clinanthe  jaunes- dorés,  ainsi  que  les  corolles. 

Nous  avons  fait  cette  description  spécifique,  et  celle  des 
caractères  génériques,  qui  la  précède,  surun  échantillon  sec 
de  l'herbier  de  M.  Mérat,  où  il  n'étoit  point  nommé,  mais  où 
il  est  écrit  qu'il  a  été  recueilli  dans  l'île  de  Manille,  et  donné 
en  1825  par  M.  Busseuil. 

Le  genre  Melampodium  ,  que  M.  Brown  veut  confondre  avec 
les  Zarabellia ,  Alcina,  Centrospermiirn  ,  s'en  distingue  très-bien  , 
selon  nous,  par  quelques  caractères  importans,  notamment  par 
le  singulier  appendice  qui  couronne  chacune  des  squames  du 
péricline  intérieur  ,  et  qui  ressemble  à  une  aigrette  stépha- 
noïde.  Cet  appendice  existe  aussi ,  mais  tout  autrement  modi- 
fié, sur  les  squamelles  du  clinanthe,  qui  méritent  l'attention 
des  botanistes  philosophes,  à  cause  des  ressemblances  et  des 
différences  qu'on  doit  remarquer  entre  elles  et  les  squames 
du  péricline  intérieur.  Il  est  évident  que  chacune  de  ces 
squames  représente  exactement  une  squamelle,  dont  les  deux 
bords  libresseseroient  greffes  ensemble  pour  former  autour  de 
l'ovaire  une  gaîne  parfaitement  close;  dont  la  substance  mem- 
braneuse seroit  devenue  coriace,  épaisse  et  dure,  pour  le 
protéger  efficacement  sous  son  abri  :  dont  l'appendice  se  seroit 
converti  en  une  sorte  d'aigrette  pour  aider  à  la  dissémination  ; 
et  qui  enfin  seroit  devenue  caduque,  pour  que  cette  dissémi- 
nation pût  s'opérer.  Comment  se  fait-il  que  ces  bractées,  quand 


*4°  ZAL 

elles  accompagnent  des  fleurs  femelles,  acquièrent  des  modi- 
fications aussi  notables  et  aussi  évidemment  appropriées  à  la 
conservation  et  à  la  dissémination  des  fruits,  tandis  qu'elles 
conservent  sans  altération  leur  état  primitif,  quand  elles  ac- 
compagnent les  fleurs  mâles  ,  pour  lesquelles  ces  modifications 
seroient  inutiles  P  C'est  une  question  que  nous  adressons  à 
ceux  qui  dédaignent  et  proscrivent  la  considération  des  causes 
finales.  En  attendant  leur  réponse,  nous  ferons  remarquer 
que  chaque  fleur  mâle,  avant  son  épanouissement,  se  trouve 
env  eloppée  dans  une  squamelle  du  clinanthe;  mais  au  moment 
où  elle  va  s'épanouir  ,  son  faux-ovaire  s'alonge  prodigieusement 
pour  élever  la  corolle  au-dessus  de  la  squamelle  ;  dès-lors 
cette  corolle  s'ouvre,  les  étamines  accomplissent  leur  fonction  , 
et  aussitôt  après  elles  disparoissent  avec  la  corolle  qui  les 
porte. 

Zarabellia,  H.  Cass.  Calât  hide  radiée:  disque  pluriflore , 
régnlariflore,  masculiflore;  couronne  unisériée,  pauciflore, 
liguliflore ,  féminiflore.  Péricline  double:  l'extérieur  involu- 
criforme  ,  très-supérieur  aux  fleurs  du  disque  et  de  la  cou- 
ronne ,  composé  de  cinq  squames  bractéi formes,  étalées, 
inégales,  unisériées,  entregrelfées  à  la  base,  lancéolées,  fo- 
liacées; le  péricbne  intérieur  composé  d'environ  six  ou  sept 
squames  capsuliformes,  égales,  unisériées,  libres,  attachées 
par  le  coté  intérieur  au-dessus  de  leur  base  apparente,  com- 
plètement enveloppantes,  tout-à-fait  closes  par  la  greffe  de 
leurs  bords,  ouvertes  seulement  au  sommet,,  coriaces,  dures, 
grandes,  irrégulières,  difformes,  munies  de  rides  et  d'excrois- 
sances, comprimées  bilatéralement,  arquées  en  dedans,  gib- 
beuses  sur  le  dos  et  sous  la  base,  comme  tronquées  oblique- 
ment au  sommet ,  qui  se  prolonge  par  derrière  en  une  longue 
et  grosse  corne  conique,  subtriquètre  ;  l'ouverture  apicilaire 
de  la  squame  bordée  par  deux  petits  processus  opposés,  laté- 
raux, libres,  mais  rapprochés,  arrondis,  coriaces,  ressem- 
blant à  deux  valves  ,  et  entourant  le  sommet  de  l'ovaire  et 
la  base  de  la  corolle.  Clinanthe  petit,  convexe,  garni  de  squa- 
melles  inférieures  aux  fleurs,  oblongues,  larges,  concaves, 
embrassantes,  membraneuses,  à  sommet  élargi,  tronqué, 
frangé.  Fleurs  du  disque  :  Faux-ovaire  nul  ou  presque  nul. 
Corolle  à  quatre  ou  cinq  divisions,  terminées  chacune  par 


ZAL  241 

un  pinceau  de  poils.  Fleurs  de  la  couronne  :  Ovaire  ou  fruit 
étroitement  enveloppé  par  une  squame  du  péricline  intérieur, 
un  peu  comprimé  bilatéralement,  obovoïde,  glabre,  lisse, 
ayant  la  base  pointue,  arquée  en  dedans,  la  partie  supérieure 
très-épaisse,  arrondie,  l'aréole  apicilaire  très-oblique-inté- 
rieure, petite,  inaigrettée,  supportée  par  un  petit  col  situé  sur 
le  côté  intérieur,  et  correspondant  à  l'ouverture  de  la  squame. 
Corolle  à  tube  nul ,  à  languette  courte ,  large ,  concave  ovale- 
oblongue,  tronquée,  échancrée  ou  bilobée  au  sommet. 

Zarabellia  rhomboidea ,  H.  Cass.  (An?  Dy  sodium  divaricatum, 
Pers.,  Syn.  ph ,  tom.  2  ,  pag.  489.)  Plante  herbacée,  à  tige 
rameuse;  feuilles  opposées,  absolument  sessiles,  molles,  pu- 
bescentes  ,  un  peu  dentées  inégalement  et  irrégulièrement , 
ayant  une  partie  inférieure  plus  étroite  ,  oblongue,  échancrée 
en  cœur  à  sa  base,  et  une  partie  supérieure  plus  large,  rhom- 
boidale  ;  calathides  (offrant  exactement  tous  les  caractères 
génériques  décrits  ci-dessus)  petites,  solitaires,  pédonculées, 
situées  dans  les  bifurcations  de  la  tige  et  des  rameaux  ;  corolles 
jaunes -pâles. 

Nous  avons  fait  cette  description  ,  générique  et  spécifique  , 
sur  des  individus  vivans,  cultivés  au  Jardin  du  Roi ,  où  cette 
plante  fut  pendant  quelque  temps  anonyme ,  et  où  elle  a  été, 
depuis,  étiquetée  Dysodium  divaricatum  ,  d'après  notre  indi- 
cation. Mais  nous  avons  commis  peut-être  une  erreur ,  en  appli- 
quant ce  nom  à  la  plante  dont  il  s'agit  ;  car  M.  Persoon  attribue 
à  la  sienne  des  feuilles  pétiolées  et  presque  lisses.  Ajoutons 
que  notre  plante  n'est  point  le  Melampodium  paludosum  de  M. 
Kunth,  ni  VAlcina  ovalifolia  de  M.  Lagasca  ,  que  M.  Sprengel 
cite  l'un  et  l'autre  comme  synonymes  du  Dysodium  divaricutum. 

Quoi  qu'il  en  soit,  nous  ne  pouvions  pas  conserverie  nom 
générique  Dysodium,  parce  que  le  genre  Dyssodia  de  Cava- 
nilles  est  plus  ancien.  Nous  lui  substituons  le  nom  de  Zarabel- 
lia, vainement  appliqué  par  Necker  au  genre  Berkheya. 

En  comparant  nos  deux  descriptions  génériques  du  Melam- 
podium et  du  Zarabellia,  on  reconnoît  aisément  plusieurs  diffé- 
rences notables,  et  selon  nous  suffisantes  pour  autoriser  la 
distinction  des  deux  genres.  Bornons-nous  à  signaler  ici  deux 
caractères  distinctifs  principaux  :  1."  l'énorme  appendice  cu- 
culliforme  qui  couronne  les  squames  du  péricline  intérieur 
59.  16 


ii*  ZAL 

dans  le  Melampodium ,  se  trouve  remplacé  dans  le  Zàrahellia 
par  deux  petits  processus  à  peine  manifestes  et  fort  diiï'érens  ; 
2.0  le  faux-ovaire  des  fleurs  mâles,  très- grand  dans  le  Melam- 
podium, est  nul  ou  presque  nul  dans  le  Zarabellia. 

Dans  notre  article  Djsodium  (tom.  XIII,  pag.  573)  nous 
avions  commis  une  grave  erreur,  en  disant  que  l'ovaire  est 
presque  entièrement  greffé  avec  la  squame  qui  l'enveloppe, 
et  que  ces  deux  parties  sont  confondues  en  une  seule  masse. 

Alcina.  Calathide  radiée:  disque  inultiflore,  régulari  flore , 
masculiflore  ;  couronne  unisériée  ,  subduodécimflore  ,  liguli- 
flore  ,  féminiflore.  Péricline  double  :  l'extérieur  involucri- 
forme,  très-supérieur  à  l'intérieur  et  même  à  la  couronne, 
composé  de  cinq  squames  bractéiformes,  étalées,  égales,  uni- 
sériées,  entregreffées  à  la  base,  ovales,  foliacées;  le  péricline 
intérieur  un  peu  inférieur  aux  fleurs  du  disque,  composé 
d'environ  douze  squames  capsuliformes  ,  égales  ,  unisériées  , 
libres,  complètement  enveloppantes,  tout-à-fait  closes  par  la 
greffe  de  leurs  bords,  ouvertes  seulement  au  sommet  par  un 
trou  très -petit,  rond,  et  absolument  nu  sur  ses  bords,  co- 
riaces, épaisses,  devenant  dures  et  cornées,  comprimées  bila- 
téralement, gibbeuscs  sur  le  dos,  tronquées  obliquement  au 
sommet,  qui  est  muni  de  quelques éminences  coniques,  qu'on 
trouve  aussi  quelquefois  sur  la  partie  supérieure  du  dos.  Cli- 
nanthe  conique,  garni  de  squamelles  inférieures  aux  fleurs, 
oblongues,  concaves,  embrassantes,  membraneuses,  à  som- 
met élargi,  arrondi,  denticulé,  coloré.  Fleurs  du  disque  :  Faux- 
ovaire  très-court  et  absolument  continu  avec  la  corolle.  Co- 
rolle glabre,  à  cinq  divisions.  Anthères  entregreffées.  Style 
masculin, simple,  indivis,  à  partiesupérieure  épaisse,  pointue, 
hérissée  de  collecteurs.  Fleurs  de  la  couronne:  Ovaire  ou  fruit 
étroitement  enveloppé  par  une  squame  du  péricline  intérieur, 
comprimé  bilatéralement,  obovale,  glabre,  lisse,  arqué  en 
dedans,  ayant  la  base  étroite  et  pointue,  le  sommet  large, 
arrondi,  très-oblique-intérieur,  terminé  par  un  petit  col  char- 
nu, très-court,  très-étroit,  supportant  l'aboie  apicilaire,  qui 
est  très-petite,  inaigrettée  ,  et  qui  remplit  l'ouverture  de  la 
squame.  Corolle  à  tube  très -court,  articulé  sur  le  sommet  du 
col  de  l'ovaire;  à  languette  large,  elliptique,  entière.  Style 
féminin,  très-court,  portant  deux  stigmatophores  très-arqués 


ZAL  243 

<?n  dehors,  glabres,  à  face  intérieure  bordée  de  deux  bour- 
relets stigmatiques  distancés. 

Nous  avons  fait  cette  description  générique  sur  des  indi- 
vidus vivans  d'Alcina  perfoliata,  cultivés  au  Jardin  du  Roi. 
On  cultive  aussi  dans  le  même  jardin,  sous  le  nom  de  Dyso- 
dium  radiatum,  une  autre  espèce  d'Alcina,  qu'il  n'est  pas  inu- 
tile de  décrire  ici. 

Alcina  minor,  H.  Cass.  (An?  Djsodutm  divaricatum  ,  Pers.) 
Tige  herbacée,  haute  d'environ  un  pied  ,  dressée,  rameuse, 
épaisse,  cylindrique,  striée  ,  hérissée  de  poils;  rameaux  longs, 
divergens;  feuilles  opposées,  pétiolées,  longues  d'environ  cinq 
pouces  (y  compris  le  pétiole) ,  larges  d'environ  trois  pouces; 
pétiole  nu  inférieurement  ,  bordé  supérieurement  parla  dé- 
currence  du  limbe;  limbe  décurrent  sur  le  haut  du  pétiole, 
large,  triplinervé,  ordinairement  à  peu  près  ovale,  inégale- 
ment et  irrégulièrement  denté,  très-garni  sur  les  deux  faces 
de  poils,  qui  sont  plus  petits  et  plus  roides  sur  la  face  supé- 
rieure ;  calathides  radiées,  larges  de  six  lignes,  solitaires  au 
sommet  de  pédoncules  longs  de  deux  pouces,  grêles,  filiformes, 
nus,  nés  solitairement  à  l'extrémité  de  la  tige  et  des  branches, 
entre  deux  bourgeons  situés  dans  les  aisselles  de  deux  feuilles 
opposées,  lesquels  bourgeons  se  développent  ensuite,  de  sorte 
que  chaque  pédoncule  avec  sa  calathide  se  trouve  alors  dans 
une  bifurcation;  corolles  jaunes;  disque  composé  de  fleurs 
nombreuses,  régulières,  mâles  ;  couronne  composée  d'environ 
douze  fleurs  unisériées,  ligulées ,  femelles;  péricline  extérieur 
subhémisphérique,  inférieur  aux  fleurs  de  la  couronne,  à  peu 
près  égal  aux  fleurs  du  disque,  formé  de  cinq  bractées  égales, 
unisériées,  entregreffées  inférieurement,  libres  supérieure- 
ment, appliquées,  larges,  obovales,  foliacées;  périeline  inté- 
rieur formé  d'environ  douze  squames  capsulaires,  complète- 
ment enveloppantes,  tout-à-fait  closes  par  la  greffe  de  leurs 
bords,  ou  vertes  seulement  par  un  trou  sur  Je  sommet  organique 
des  ovaires,  pour  livrer  passage  à  leur  col ,  coriaces  foliacées, 
très-irréguliéres ,  subtrigones,  gibbeuses  à  la  base,  comme 
tronquées  au  sommet,  qui  se  prolonge  par  derrière  en  une 
lame  denticulée;  clinanthe  conique,  très-élevé,  garni  de  squa- 
melles  à  peu  près  égales  aux  fleurs,  spatulées,  ayant  la  partie 
inférieure  oblongue ,  canaliculée,  embrassante,  etla supérieure 


244  ZAL 

large,  arrondie,  colorée,  frangée  sur  les  bords;  fleurs  du 
disque  à  faux- ovaire  très-court,  épais,  obconique  ,  inaigretté, 
continu  avec  la  corolle;  à  corolle  ayant  cinq  divisions,  ter- 
minées chacune  par  un  faisceau  de  poils;  à  anthères  noirâtres, 
entregreffées  ;  à  style  indivis,  ayant  la  partie  supérieure  hé- 
rissée de  collecteurs  ;  ovaires  de  la  couronne  étroitement  enve- 
loppés parles  squames  du  péricline  intérieur,  épais,  compri- 
més bilatéralement ,  obovoïdes,  irréguliers,  arqués  en  dedans, 
gibbeux,  glabres,  presque  lisses ,  terminés  par  un  col  très- 
court,  cylindrique,  inaigretté,  portant  un  style  divisé  pres- 
que jusqu'à  sa  base  en  deux  stigmatophores  longs,  très-di- 
vergens,  très-arqués,  pourvus  de  deux  bourrelets  stigmatiques  ; 
corolles  de  la  couronne  articulées  sur  le  col  de  l'ovaire,  à  tube 
nul,  à  languette  large,  suborbiculaire ,  concave,  ordinaire- 
ment tridentée  au  sommet. 

JNous  avons  fait  cette  description  sur  des  individus  vivans  cul- 
tivés au  Jardin  du  Roi,  où  cette  plante  est  étiquetée  Dysodium 
radiatum,  avec  l'indication  qu'elle  est  annuelle  et  indigène  au 
Mexique.  C'est  peut-être  le  vrai  Dysodium  de  Richard  et  Persoon. 

Le  genre  Alcina  est,  selon  nous,  distinct  du  Melampodium 
et  du  Zarabellia ,  en  ce  que  l'ouverture  des  squames  du  pé- 
ricline intérieur  se  réduit  à  un  très-petit  trou  rond,  entière- 
ment rempli  par  le  col  ou  l'aréole  apicilaire  de  l'ovaire  ,  et 
absolument  nu  sur  ses  bords  ,  qui  ne  sont  entourés  ni  d'un 
appendice  cuculliforme,  ni  de  deux  processus  valviformes  ; 
il  diffère  en  outre  du  Melampodium,  en  ce  que  ses  faux-ovaires, 
analogues  à  ceux  du  Zarabellia,  sont  très -courts  et  continus 
avec  la  corolle. 

Centrospermum.  Péricline  double  :  l'extérieur  involucri- 
forme  ,  composé  de  cinq  squames  bractéiformes,  étalées,  à 
peu  près  égales,  unisériées,  entregreffées  à  la  base,  elliptiques- 
oblongues,  foliacées,  trinervées;  le  péricline  intérieur  com- 
posé de  squames  plus  nombreuses,  capsuliformes ,  égales, 
unisériées,  libres  ,  attachées  par  leur  base  (  qui  est  étrécie  en 
forme  de  pétiole  très-court  ),  caduques,  complètement  enve- 
loppantes, tout-à-fait  closes  par  la  greffe  de  leurs  bords, 
ouvertes  seulement  au  sommet  par  un  grand  trou  rond ,  non 
excentrique  ni  oblique,  absolument  nu  sur  ses  bords,  régu- 
lières ,   droites  ou  presque   droites,  ellipsoïdes  -  oblongues  , 


ZAL  245 

comprimées  bilatéralement ,  épaisses ,  dures ,  coriaces ,  fibreu- 
ses ,  ligneuses,  parsemées  de  glandes,  et  munies  de  plu- 
sieurs côtes  longitudinales,  très-saillantes,  régulièrement  dis- 
posées tout  autour  d'elles,  et  qui  sont  hérissées  de  longs  filets 
cylindriques  ,  pointus,  cartilagineux,  perpendiculaires  à  la 
surface  qui  les  porte,  courbés  au  sommet  (ordinairement  en 
dedans)  en  forme  de  crochet.  Clinanthe  conique  ou  subcy- 
lindracé,  garni  de  squamelles  oblongues,  subcunéiformes, 
naviculaires,  concaves  ,  embrassantes,  presque  enveloppantes, 
mais  entièrement  ouvertes  sur  le  côté  intérieur  ,  tronquées  et 
laciniées  au  sommet,  presque  membraneuses,  uninervées , 
glabriuscules.  Fleurs  du  disque:  Faux-ovaire  très-long  (aussi  long 
que  la  squamelle),  très-grêle, subfiliforme,  glabriuscule,  per- 
sistant, ayant  l'aréole  apicilaire  entourée  d'un  bourrelet  évasé. 
Corolle  très-caduque,  se  détachant  du  faux- ovaire  aussitôt 
après  son  épanouissement.  Fleurs  de  la  couronne  :  Ovaire  ou 
fruit  étroitement  enveloppé  par  une  squame  du  péricline  inté- 
rieur, droit  ou  presque  droit,  elliptique-oblong ,  comprimé 
bilatéralement,  glabre,  lisse,  à  sommet  conique. 

Nous  avons  fait  cette  description  générique  sur  un  échan- 
tillon sec,  en  mauvais  état,  recueilli  dans  la  Guiane  françoise 
par  M.  Poiteau,  et  qui  se  trouve  dans  l'herbier  de  M.  Gay,  où 
il  étoit  étiqueté  Echinodium prostratum ,  Poit.  C'est  indubitable- 
ment le  Centrospermum  xanthioides  de  M.  Kunth.  Toutes  les 
corolles,  mâles  et  femelles,  de  cet  échantillon  avoient  disparu, 
ce  qui  rend  notre  description  incomplète. 

Le  genre  Centrospermum,  comparé  aux  trois  précédens,  nous 
semble  devoir  être  essentiellement  caractérisé,  i.°  par  l'ouver- 
ture des  squames  du  péricline  intérieur,  formant  un  trou 
rond,  absolument  nu  sur  ses  bords,  comme  dans  VAlcina,  ce 
qui  le  distingue  du  Melampodium  et  du  Zarabellia;  2.0  par  ses 
faux-ovaires, semblables  à  ceux  du  Melampodium,  ce  qui  le  dis- 
tingue du  Zarabellia  et  de  VAlcina.  Mais  à  ces  deux  principaux 
caractères  distinctifs  on  peut  ajouter,  i.°  que  le  fruit  et  la 
squame  qui  l'enveloppe  ne  sont  pas  sensiblement  arqués,  mais 
droits  ou  presque  droits,  d'où  il  suit  que  leur  base  et  leur 
sommet  organiques  coïncident  à  peu  près  avec  la  base  et  le 
sommet  géométriques;  2.0  que  cette  squame  semble  être  sup- 
portée par  une  sorte  de  pétiole  très-court,   et  qu'elle  est  en- 


m  ZAL 

tièrement  garnie  d'excroissances  uniformes  ,  régulièrement 
disposées  tout  autour  d'elle ,  et  très-différentes  de  celles  qu'on 
observe  dans  les  trois  autres  genres;  3.°  enfin,  que  (d'après  la 
description  de  M.  Kunth  et  les  figures  qui  l'accompagnent), 
les  corolles  de  la  couronne  paroissent  être  fort  courtes,  pres- 
oue  tubuleuses,  et  non  étalées,  mais  dressées  ,  en  sorte  que  la 
ralathide  seroit  plutôt  discoïde  que  radiée. 

Lessquatnelles  du  clinanthe  portent  quelquefois  sur  le  dos 
de  leur  face  externe  quelques  petits  poils  rares,  épars,  qui 
nous  semblent  être  les  rudimens  presque  imperceptibles  des 
grandes  excroissances  crochues,  qui  hérissent  les  squames  du 
péricline  intérieur.  Cette  remarque  ,  jointe  à  plusieurs  autres, 
que  nous  omettons  pour  abréger,  nous  persuade  que,  malgré 
la  ressemblance  apparente  de  ces.  hameçons  avec  ceux  du  Xan- 
thium ,  leur  vraie  nature  et  leur  origine  sont  bien  différentes. 
(Voyez  notre  article  Lampourde,  tom.  XXV,  pag.  2o5.)  Quoi 
qu'il  en  soit,  nous  demandons  aux  contempteurs  des  causes 
finales,  qui  ne  peuvent  nier  l'analogie  des  squames  du  péri- 
cline et  des  squamelles  du  clinanthe,  pourquoi  ces  hameçons, 
si  favorables  à  la  conservation  et  à  la  dissémination  des  fruits  > 
se  trouvent  précisément  sur  les  squames  qui  enveloppent  les 
fruits  du  Cenirospermurn,  et  non  sur  les  squamelles  qui  enve- 
loppent ses  faux- ovaires. 

Polymniastrum.  Calathide  discoïde:  disque  multiilore,  régu- 
lariflore,  masculiflore  ;  couronne  unisériée  ,  non  radiante, 
subligulillore,  féminiflore.  Péricline  double:  l'extérieur  invo- 
lucriforme,  composé  de  cinq  squames  bractéiformes,  étalées, 
inégales,  unisériées,  longues,  linéaires-subulées,  foliacées;  le 
péricline  intérieur  composé  de  plusieurs  squames  égales,  uni- 
sériées,  appliquées,  ovales-aiguës.  Clinanthe  garni  de  squa- 
melles. Faux -ovaires  du  disque  grêles,  portant  un  style 
masculin  ,  simple  ,  indivis  ,  épaissi  au  sommet.  Ovaires  ou 
fruits  de  la  couronne  obeomprimés,  larges,  subtrigones,  gla- 
bres, lisses,  privés  d'aigrette.  Corolles  de  la  couronne  très- 
petites,  cuculliformes  ,  à  tube  velu. 

Polymniaslrum  urticœfolium.  H.Cass.  Cette  plante  a  des  feuilles 
pétiolées,  stipulées,  ressemblant  à  celles  de  l'ortie  ;  les  infé- 
rieures sont  alternes  et  les  supérieures  opposées;  les  calathides 
paroissent  disposées  à  p«u  près  en  panicule. 


ZAL  H7 

Le  genre  Polymniastrum  de  M.  de  Lamarck  ne  nous  est 
connu  que  par  la  figure  que  ce  botaniste  en  a  donnée  dans 
ses  Illustrations  (planche  712).  C'est  uniquement  d'après  cette 
figure,  peut-être  inexacte,  que  nous  avons  fait  la  description 
ci-dessus,  à  laquelle  par  conséquent  on  ne  doit  pas  accorder 
une  grande  confiance.  Ce  genre  nous  paroit  différer  du  Po- 
[ymnia  par  la  petitesse  et  la  forme  des  corolles  de  sa  couronne  , 
ainsi  que  par  la  forme  de  szs  fruits. 

Polymma.  Calathide  radiée:  disque multiflore,  régulariflore, 
masculiflore  :  couronne  unisériée,  radiante,  liguiiflore,  fémi- 
niilore.  Péricline  double:  l'extérieur  beaucoup  plus  grand, 
involucriforme  ,  crbiculaire  ,  composé  de  cinq  squames  brac- 
téiformes,  étalées  ,  inégales  ,  unisériées  ,  ovales- lancéolées  , 
foliacées  ;  le  péricline  intérieur  supérieur  aux  fleurs  du  disque, 
composé  de  plusieurs  squames  égales,  unisériées,  demi-embras- 
santes,  ovales-acuminées,  foliacées.  Clinanthe  plan  ,  garni  de 
squamelles  analogues  aux  squames  du  péricline  intérieur,  à  peu 
près  égales  aux  fleurs,  sublancéolées,  membraneuses.  Ovaires 
delà  couronne  larges,  épais,  globuleux,  comprimés  bilatéra- 
lement, glabres,  lisses,  privés  d'aigrette  et  de  nectaire,  ayant 
les  aréoles  basilaire  et  apicilaire  obliques  -  intérieures  ,  et  la 
substance  du  péricarpe  épaisse,  charnue,  cellulaire.  Faux- 
ovaires  du  disque  courts,  cylindriques,  glabres,  portant  un 
grand  nectaire  tubulé. 

Nous  avons  fait  cette  description  générique  sur  un  individu 
vivant  de  Poljmnia  uvedalia,  cultivé  au  Jardin  du  Roi. 

GuizouiA  ,  H.  Cass.  Calathide  radiée  :  disque  multiflore, 
régulariilore,  androgyniflore;  couronne  unisériée,  subduodé- 
cimtiore,  liguiiflore,  féminiflore.  Péricline  double:  l'exté- 
rieur beaucoup  plus  grand,  un  peu  supérieur  aux  fleurs  du 
disque,  subcampaniforme,  composé  de  cinq  grandes  squames 
un  peu  inégales,  unisériées,  ovales-lancéolées,  foliacées,  à 
partie  inférieure  appliquée,  à  partie  supérieure  étalée;  le  pé- 
licline  intérieur  composé  de  plusieurs  (environ  douze)  squames 
égales,  unisériées,  beaucoup  plus  courtes  et  plus  étroites  que 
celles  du  péricline  extérieur,  squamelliformes,  oblongues-obo- 
\ales,  arrondies  au  sommet,  membraneuses,  plunnervees, 
Ciliées  sur  les  bords.  Clinanthe  conique,  garni  de  squamelles 
inférieures  aux  fleurs,    embrassantes,  oblougues,  arrondies 


248  ZAL 

au  sommet,  membraneuses,  plurinervées,  ciliées,  tout-à-fait 
analogues  aux  squames  du  péricline  intérieur.  Ovaires  oblongs, 
un  peu  épaissis  de  bas  en  haut,  point  comprimés  ni  obcom- 
p rimes,  tétragones,  glabres,  lisses,  privés  d'aigrette.  Corolles 
de  la  couronne  articulées  avec  l'ovaire  ;  à  tube  court,  hérissé 
de  très-longs  poils  charnus,  subulés,  articulés;  à  languette  très- 
large,  presque  orbiculaire,  concave  ,  multinervée,  terminée 
par  trois  crénelures.  Corolles  du  disque  articulées  avecl'ovaire  ; 
à  tube  hérissé  de  longs  poils  ;  à  limbe  glabre. 

Guizotia  abyssinica ,  H.  Cass.  Cette  plante,  qui  est  laPolymnia 
abyssinica  de  Linné  fils,  a  été  décrite  par  nous  (  tom.  XXIV, 
pag.  532  )  sous  le  nom  de  Heliopsis  platyglossa.  Elle  ne  se  rap- 
porte exactement  à  aucun  des  trois  genres  (  Polymnia  ,  Parthe- 
nium,  Heliopsis)  auxquels  on  l'a  successivement  attribuée  ;  et 
nous  croyons  aujourd'hui  devoir  fonder  sur  elle  un  nouveau 
genre,  que  nous  dédions  au  célèbre  professeur  d'Histoire  de 
la  faculté  des  lettres  de  Paris,  et  qui  nous  semble  bien  placé 
dans  la  section  des  Millériées,  parmi  les  Sigesbeckiées  régu- 
lières, entre  les  deux  genres  Jœgeria  et  Zaluzania.  (H.  Cass.) 

ZALUZANSRIA.  (Bot.)  Necker  (Ad.  Pal.,  3,  Phys.  , 
3o  ,  n.°  3o5)  a  décrit  sous  ce  nom  le  marsilea  quadrifolia,  Linn. 
Dans  le  Nomenclatorbotanicus  de  Steudel  le  genre  Zaluzanslcia 
de  Necker  est  rapporté  au  Bryum,  genre  de  la  famille  des 
mousses,  ce  qui  est  une  erreur.  Willdenow  écrit  Zaluzians- 
lcia.  (  Le  m.  ) 

ZAMALC.  (Bot.)  Flacourt  cite  sous  ce  nom  une  plante 
sarmenleuse  de  Madagascar,  extrêmement  puante, recherchée 
cependant  par  les  habitans,  qui  la  mâchent  pour  guérir  les 
ulcères  des  gencives.  Leur  haleine  est  alors  insupportable. 
Les  nourrices  la  mâchent  également  pour  frotter  les  gencives 
de  leurs  enfans  à  l'époque  de  la  sortie  des  dents,  pour  apai- 
ser les  douleurs.  Cette  plante  est  peut-être  une  espèce  du/ 
genre  Pœderia,  daoun  contu  des  Malais,  également  très-fétide 
et  employée,  suivant  Runiph,  soit  à  l'intérieur,  pour  apaise/ 
les  coliques,  soit  à  l'extérieur,  pour  dissiper  les  tumeurs  in- 
flammatoires. (J.) 

ZAMAOUSE.  (Mamm.)  Nom  africain   du   bas  bubalis,  sui 
vant  le  voyageur  Denham.  (Lesson.) 

ZAMBAK..  (Bof.)  Forskal,  dans  son  FI.  œgypt.,  cite  ce  noii 


ZAM  249 

arabe  de  son  iris  sambac  et  de  Viris  sisjrinchium,  et  dans  la 
FI.  arab.  il  le  cite  également  pour  le  lis  blanc.  Dans  les  deux 
Flores  il  le  cite  encore,  d'après  Linnœus  ,  comme  nom  spé- 
cifique d'un  nyctanlhes,  qui  est  le  jasmin  d'Arabie,  en  l'écri- 
vant sambac,  comme  tous  les  auteurs.  Willdenow  le  repor- 
toit  au  Jasminum,  et  nous  en  avons  fait  un  genre  distinct  sous 
le  nom  de  Mogorium.  (J. 

ZAMBARES.  (Mamm.)  Sous  ce  nom  Gmelli-Carreri  dé- 
signe un  animal  de  l'Inde,  ayant  le  corps  d'un  bœuf  et  les 
cornes  et  les  pierls  d'un  cerf.  Ce  caractère,  tiré  de  la  forme 
des  cornes,  semble  rapporter  sans  nul  doute  cet  animal  au 
genre  des  Cerfs,  et  d'après  sa  taille  il  ne  seroit  possible  de 
le  comparer  qu'à  Phippelaphe  ou  à  l'axis,  quoique  ces  deux 
cerfs  soient  beaucoup  plus  petits  qu'un  bœuf.  (Desm.) 

ZAMBUS,  Simius  zambus.  [Mamm.)  Dans  Niereinberg,  cette 
dénomination  se  rapporte  au  maki  mongous.  (Desm.) 

ZAMER.  (Mamm.)  Nom  bébreu  de  la  giraffe.   (Desm.) 

ZAMIA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  monocolylédones,  à  fleurs 
dioïques,  de  la  famille  des  cj cadées,  delà  dioécie polyandrie 
de  Linnaeus  ,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Des  fleurs 
dioïques,  en  cône,  sans  spatlie.  Dans  les  mâles,  des  écailles 
imbriquées,  en  forme  de  bouclier,  contenant  chacune  un 
grand  nombre  d'anthères  sessiles,  à  une  loge,  à  deux  valves. 
Dans  les  fleurs  femelles,  les  écailles  de  même  forme,  ren- 
fermant deux  ovaires  sous  chaque  écaille;  les  stigmates  en 
tête;  deux  drupes,  renfermant  deux  noix  oblorigues,  fibreu- 
ses ,  monospermes;  deux  cotylédons  soudés  ensemble. 

Zamia  fl'rfuracé  :  Zamia  furfuracea ,  Ait.,  Jiort.  Kew. ,  3, 
Pag-  477;  Pluken. ,  Pbyf. ,  io3,fig.  2;  Herm.,  Parad.,  tab.  210. 
Cette  plante  a  des  souches  épaisses,  au  moins  de  la  grosseur 
de  la  tête  d'un  homme  ,  hautes  d"un  pied  ,  brunes  en  de- 
hors ,  rudes,  ridées;  elles  produisent  plusieurs  feuilles  lon- 
gues d'environ  deux  pieds,  ailées,  très-ouvertes,  composées 
de  folioles  sessiles,  la  plupart  opposées,  coriaces,  très-fermes, 
glabres,  luisantes,  lancéolées,  longues  de  trois  ou  quatre 
pouces,  larges  de  huit  lignes,  denticulées  à  leur  partie  su- 
périeure, un  peu  aiguës  au  sommet,  rctrécies  en  forme  de 
coin  à  leur  base;  la  plupart  parsemées  à  leur  face  inférieure 
d'une  poussière  un  peu  jaunâtre.  Le  pétiole  est  grêle,  can- 


950  ZAM 

nelé,  fistuleux,  {rès-glabre,  un  peu  cotonneux  à  la  base, 
armé  de  quelques  petites  pointes  éparses  ,  courtes,  épineuses. 
Cette  plante  croit  dans  l'Amérique  méridionale  :  elle  produit 
une  substance  gommeuse  et  blanchâtre. 

Zamia  des  Hotte>tots  :  Zamia  cycadis  ,  Linn.  fils,  Suppl. , 
443  ;  Cj-cas  cajfra,  Thunb.,  Act.  Vps.  ,  2,  tab.  5;  Zamia  cy- 
cadifulia,  Jacq. ,  Frugm. .  tab.  a5  et  26.  Cette  plante  est  pourvue 
d'une  racine  épaisse,  fort  grosse,  divisée  en  plusieurs  ramifi- 
cations aiongées  et  rameuses  :  elle  produit  une  souche  peu 
élevée  au-dessus  de  la  terre,  en  forme  de  grosse  bulbe  ovale, 
tomenteuse,  couverte  d'écaillés  imbriquées,  d'où  sortent  des 
feuilles  amples,  ailées,  pétiolées ,  point  épineuses  sur  le  pé- 
tiole, composées  de  deux  rangs  de  folioles  épaisses,  coriaces, 
glabres,  oblongues ,  lancéolées,  épineuses  à  leur  sommet. 
Les  fleurs  sont  dioiques;  les  mâles  disposées  en  un  cône  épais, 
ovale,  oblong  ;  celui  des  fleurs  femelles  de  même  forme, 
mais  plus  épais,  pédoncule,  long  d'environ  un  pied,  couvert 
d'écaillés  pédicellées,  imbriquées,  en  forme  de  bouclier, 
rhomboi'dales,  acuminées  à  leurs  deux  extrémités,  coriaces, 
subéreuses,  rudes,  de  couleur  brune,  munies,  à  leur  milieu 
et  aux  deux  faces,  d'une  plaque  comprimée,  et  à  leur  ex- 
trémité, d'une  lame  mince,  courbée  en  dedans.  Sous  chaque 
écaille  se  trouvent  deux  baies  accolées,  ovales,  un  peu  tri- 
gones,  glabres,  charnues,  revêtues  d'une  pellicule  mince, 
d'un  jaune  pâle  ;  elles  renferment  chacune  une  grande  semence 
ovale,  presque  globuleuse.  Cette  plante  croit  au  cap  de  lionne- 
Espérance. 

Zamia  a  fedili.es  étroites;  Zamia  angustifolia,  Jacq.,  le. 
rar. ,  5,  tab.  656.  Dans  cette  plante  les  racines  sont  fusiformes, 
longues  d'un  pied,  épaisses  d'un  pouce,  garnies  de  fibres 
charnues  et  fragiles;  elles  s'alongtnt  à  leur  collet  en  une 
souche  conique  ,  au  moins  de  la  grosseur  du  poing  ,  couvertes 
de  larges  écailles  velues  ,  imbriquées,  acuminées.  Les  feuilles  , 
lorsqu'elles  commencent  à  paroitre ,  sont  roulées  en  crosse, 
comme  celles  des  fougères;  leur  pétiole  est  long  d'environ 
quatre  pieds  ,  nu  à  sa  partie  inférieure  ,  garni  à  sa  partie  su- 
périeure de  folioles  alternes  ou  opposées,  sessiles,  linéaires, 
très-étroites,  glabres,  luisantes,  longues  au  moins  d'un  demi- 
pied,  larges  de  trois  lignes,  finement  striées,  entières,  ob~ 


ZAM  *5j 

tuses,  quelquefois  un  peu  échancrées  et  calleuses  au  sommet , 
dilatées  et  blanchâtres  à  leur  base.  Du  sommet  des  souches 
et  d'entre  les  feuilles  sortent  plusieurs  cônes,  soutenus  par 
des  pédoncules  droits,  longs  de  quatre  pouces,  roussàtres, 
munis  à  leur  base  d'écaillés  linéaires,  lancéolées,  acuminées. 
Cette  plante  croît  dans  l'île  de  Bahama. 

Zamia  a  dentsépineuses;  Zamiahorrida ,  Jacq.,  HorLSchanhr., 
3  ,  tab.  597  et  698.  Cette  espèce  a  une  souche  d'un  pied 
d'épaisseur,  haute  de  deux  pieds,  glabre,  de  forme  ovale, 
garnie  de  grosses  libres  charnues,  recouverte  d'écaillés  imbri- 
quées, qui  présentent,  en  se  détruisant,  un  paquet  de  libres 
iiiamenteuses.  Chaque  feuille  sort  de  dessous  une  lar^e  écaille 
aiguë.  Le  pétiole  est  long  de  trois  pieds,  un  peu  comprimé, 
de  l'épaisseur  du  doigt,  glabre,  privé  d'épines,  courbé  au 
sommet,  muni  de  chaque  côté  de  folioles  alternes,  sessiles, 
linéaires-lancéolées,  coriaces,  linement  striées,  aiguës,  de 
couleur  glauque,  armées  à  un  de  leurs  bords  de  plusieurs 
dents  fortes,  lancéolées,  aiguës,  très- piquantes  ;  les  folioles 
supérieures  et  inférieures  plus  courtes;  celles  du  milieu  lon- 
gues au  moins  d'un  demi-pied.  Les  fleurs  sont  dioïques;  les 
chatons  des  fleurs  femelles  oblongs,  coniques,  obtus,  longs 
d'environ  quinze  pouces,  larges  de  huit;  les  écailles  sont 
brunes,  imbriquées,  ridées  au  sommet.  Chacune  d'elles  ren- 
ferme deux  drupes  ovales,  de  couleur  écarlate ,  obtus  à 
leurs  deux  extrémités,  un  peu  triangulaires.  Cette  plante 
croit  au  cap  de  Bonne- Espérance. 

Zamia  lanugineuse ;Zamia  lanuginosa,  Jacq. ,  Fragm. ,  tab.  5o. 
Cette  plante  est  distinguée  de  la  précédente  par  sa  souche 
couverte  d'un  duvet  très- doux  au  toucher,  fort  grosse, 
ovale,  arrondie,  enveloppée  par  la  base  des  anciens  pé- 
tioles, et  par  des  écailles,  d'entre  lesquelles  sortent  des  feuilles 
ailées,  droites,  étalées,  composées  de  folioles  alternes,  ses- 
siles, roides,  coriaces,  linéaires  -  lancéolées  ,  très  -  glabres  , 
luisantes  en  dessus,  linement  striées;  les  folioles  du  milieu 
longues  de  quatre  pouces:  les  supérieures  et  inférieures  plus 
courtes;  celles  du  bas  très- entières;  les  autres  munies  d'une 
ou  de  deux  fortes  dents  saillantes,  mucronées  et  piquantes. 
Les  pétioles  sont  lanugineux  à  leur  partie  inférieure,  dé- 
pourvus d'épines,  presque  triangulaires,  relèves  en  carène", 


253  ZAM 

longs  au  moins  de  trois  pieds,  recourbés  et  piquans  à  leur 
sommet.  Cette  plante  croit  au  cap  de  Bonne-Espérance. 

Zamia  a  longi'es  feuilles;  Zamia  lonsifolia ,  Jacq. ,  Fragm. , 
tab.  39.  Sa  souche  est  fort  grosse  :  elle  a  près  d'un  pied  de  dia- 
mètre, huit  a  dix  pouces  de  haut;  elle  est  couverte  d'écaillés 
imbriquées,  fragcnens  des  anciens  pétioles:  ceux-ci  sont  glabres, 
cylindriques,  un  peu  comprimés  cà  leur  partie  supérieure, 
courbés  au  sommet,  longs  de  six  ou  sept  pouces,  de  la  gros- 
seur du  doigt  à  leur  base,  dépourvus  d'épines,  garnis  de  fo- 
lioles, au  nombre  d'environ  cinquante  de  chaque  côté,  très- 
roides,  étalées,  coriaces,  sessiles ,  la  plupart  alternes,  quel- 
ques-unes opposées,  très- entières,  finement  striées  en  des- 
sous; les  unes  obtuses,  d'autres  mucronées  au  sommet;  les 
supérieures,  ainsi  que  les  inférieures,  plus  courtes,  ellipti- 
ques, lancéolées;  celles  du  milieu  longues  au  moins  de  quatre 
pouces ,  couvertes  d'un  duvet  pulvérulent  et  fugace.  Les  fleurs 
sont  dioïques;  les  fleurs  mâles  disposées  en  un  chaton  droit, 
alongé  ,  aigu,  long  d'un  pied  et  demi,  large  d'environ  cinq 
pouces ,  de  couleur  brune.  Cette  plante  croît  au  cap  de  Bonne- 
Espérance. 

Zamia  moyenne:  Zamia  média,  Jacq.,  Hort.  Schanbr. ,  3, 
tab.  5c)7  et  398.  La  souche  de  cette  plante  est  de  la  grosseur 
du  poing,  de  couleur  brune;  il  en  sort  de  toutes  parts  de 
longues  fibres  épaisses,  charnues  ;  les  feuilles  sont  nombreuses, 
longues  de  deux  ou  quatre  pieds,  glabres,  luisantes,  ailées  r 
sans  impaire,  composées  d'un  grand  nombre  de  folioles  ob- 
longues ,  linéaires,  obtuses,  un  peu  calleuses  au  sommet, 
quelquefois  bifides,  alternes  ou  opposées,  longues  de  quatre 
ou  six  pouces,  entières,  dentées  à  leurs  bords  par  de  petites 
callosités,  principalement  vers  leur  sommet;  les  pétioles 
roides  ,  dépourvus  d'épines  ,  sortant  de  dessous  une  large 
écaille  rétrécie  en  pointe  au  sommet,  velue,  de  couleur 
brune.  Les  fleurs  sont  dioïques  ;  les  mâles  portées  à  l'extré- 
mité d'une  hampe  droite,  axillaire,  longue  d'un  à  deux  pouces, 
couverte  de  bractées  tomenteuses  et  soyeuses;  le  spadice  est 
cylindrique,  de  l'épaisseur  du  doigt,  long  de  deux  ou  quatre 
pouces,  tomenteux  ,  d'un  rouge  foncé.  Dans  les  fleurs  fe- 
melles, la  hampe  est  plus  épaisse;  le  spadice  de  la  grosseur 
du  pouce,  ou  de  celle  du  poing  quand  il  est  couvert  de  fruits, 


ZAN  253 

tomenteux,  d'un  rouge  obscur.  Les  baies  sont  rouges;  elles 
contiennent  une  pulpe  douce,  savoureuse  et  un  noyau  blan- 
châtre. Cette  plante  croit  dans  les  Indes  orientales.  (Poik.) 

ZAMOUNA.  (Bot.)  L'arbre  du  Brésil,  que  Pison  décrit  sous 
ce  nom  dans  sa  première  édition,  et  sous  celui  de  saamoura 
dans  la  seconde  ,  avoit  été  pris  par  Plukenet  pour  un  œsculus, 
parce  qu'il  a  les  feuilles  alternes  et  digitées:  mais  le  caractère 
de  tige  renflée,  couverte  d'épines,  l'avoit  fait  prendre  avec 
raison  par  Adanson  pour  un  fromager,  bornbax.  Sloane  avoit 
eu  auparavant  la  même  opinion,  et  la  même  citation  est  faite 
par  Barrére.  (  J.  ) 

ZAMR-EL-SULTAN.  (Bot.)  Nom  arabe  du  daturafastuosa, 
suivant  Delile.  (  J.  ) 

ZAMURO.  (Ornith.)  Nom  de  pays  des  vultur  urubu  et  aura  de 
l'Amérique.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

ZANCUDO.  (Entom.)  Nom  espagnol  des  cousins,  culex  pi- 
piens.  (Desm.) 

ZANCUDO.  (Ornith.)  Azara  mentionne  sous  ce  nom  Péchasse. 
(Ch.D.  et  L.) 

ZANDER.  (Ichthyol.)  Voyez  Sand-Baarsch.  (H.  C.) 

ZANGE.  (Ichtlvyol.)  Un  des  noms  allemands  de  la  Sole. 
Voyez  ce  mot.  (H.  C.  ) 

ZANICHELLIE;  Zanichellia ,  Linn.  (Bol,)  Genre  de  plantes 
znonocotylédones ,  de  la  famille  des  alismacées  ,  Juss.  ,  et  de 
la  monoécie  monandrie  ,  Linn.,  dont  le  caractère  essentiel  est 
d'avoir  des  fleurs  monoïques;  les  mâles  sans  calice  ni  corolle, 
et  pourvues  d'une  seule  étamine  à  filament  droit,  très-long, 
terminé  par  une  anthère  ovale  :  dans  les  fleurs  femelles  il  y  a 
un  calice  monophylle ,  turbiné,  à  deux  dents  à  peine  visibles  ; 
point  de  corolle;  deux  à  six  ovaires  supères,  surmontés  par 
autant  de  styles  simples,  terminés  chacun  par  un  stigmate 
pelté;  deux  à  quatre  capsules  sessiles,  relevées  en  bosse ,  à  une 
seule  loge  monosperme.  Ce  genre  ne  renferme  que  trois  espèces. 

Zanichkllie  des  marais  :  Zanichellia  palustris,  Linn.  ,  Spec, 
i375  ;  FI.  Dan.,  t.  67.  La  racine  est  annuelle;  elle  produit 
des  tiges  flottantes  dans  les  eaux,  foibles,  menues,  articulées, 
divisées  en  rameaux  nombreux,  alternes  ou  opposés,  garnis 
de  feuilles  linéaires,  alternes  dan»  la  partie  inférieure  des  tiges, 
opposées  et  presque  fasciculées  dans  la  partie  supérieure  des 


»4  ZAN 

rameanx.  Les  fleurs  sont  petites,  axillaîres  et  solitaires  ;  leurs 
anthères  sont  à  quatre  loges.  Cette  espèce  croît  clans  les  fossés 
et  dans  les  ruisseaux  en  France  et  en  Europe. 

Zamchelue  dentée;  Zanichellia  dentala ,  "Willd.,  Spec.,  4, 
p.  181,  n.°  2.  Cette  espèce  diffère  de  la  précédente,  parce 
qu'elle  est  plus  petite  dans  toutes  ses  parties  ;  parce  que  ses 
feuilles  sont  plus  courtes,  plus  étroites;  mais  surtout  parce  que 
l'anthère  est  à  deux  loges.  Cette  plante  est  indiquée  en  Italie, 
où  elle  croît  dans  les  fossés  aquatiques. 

La  Zanichellie  tubéreuse;  Zanichellia  tuberosa,  Lour. ,  FI. 
Cocliin.  ,vol.  2  ,  p.  662.  Celle-ci  paroit  devoir  appartenir  à  un 
autre  genre.  (  L.  D.) 

ZAN1PERUS.  (Bot.  )  Voyez  Juniperus  et  Genévrier.  (Lf.m.) 

ZANOE.  (Ornith.)  Nom  de  la  pie  du  Mexique  dans  sa  patrie. 
(Ch.  D.  et  L.) 

ZANONE,  Zanonia.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  incomplètes,  dioïques,  de  la  dioécir  pentandrie  de 
Linnauis,  offrant  pour  caractère  essentiel:  Des  fleurs  dioïques: 
dans  les  fleurs  mâles,  un  calice  à  trois  divisions  ;  une  corolle 
en  roue,  h  cinq  lobes:  cinq  étamines  libres;  les  anthères 
simples.  Dans  les  fleurs  femelles,  un  ovaire  inférieur;  trois 
styles  étalés,  trois  stigmates  bifides;  une  grosse  baie  alongée. 
trigone,  rétrécie  à  sa  base,  tronquée  au  sommet,  couronnée  par 
le  limbe  crtpu  du  calice,  revêtue  d'une  écorce  épaisse,  à  trois 
loges;  dans  chaque  loge  deux  semences  entourées  d'une  aile 
foliacée  ,  attachées  à  un  réceptacle  central ,  trigone  et  charnu. 

Ce  genre,  très-rapproché  du  Couratari  d'Aublet,  ne  con- 
vient qu'imparfaitement  à  la  famille  des  cucurbitacées  :  il  s'en 
éloigne  par  ses  baies  à  trois  loges,  par  le  réceptacle  central 
des  semences,  par  sa  corolle,  par  ses  étamines  libres;  il  s'en 
rapproche  par  son  port,  par  ses  tiges  grimpantes,  par  la  forme 
et  la  disposition  de  ses  feuilles,  par  ses  fruits.  Plumier  avoit 
établi,  sous  le  nom  de  Zanonia,  un  genre  particulier,  qui 
est  devenu  le  commelina  zanonia,  I.inn.  Richard  en  a  formé 
un  genre  nouveau  ,  sous  le  nom  de  Campalia  (voyez  ce  mot)  : 
c'est  le  tradescantia  zanonia  de  Swarlz. 

Zanoné  des  Indes:  Zanonia  indica,  Linn.,  Spec;  Lamk. , 
îll.  gerc.,  tab.  8ofi  ;  Penarvalli  mascula-femina,  Rhéede,  Hort. 
malab.,  8,  tab.  47  ,  48  et  49.  Cette  plante  a  des  tiges  grim- 


ZAN  255 

pantcs,  herbacées,  hautes  de  plusieurs  pieds,  divisées  en  ra- 
meaux glabres,  nombreux;,  cylindriques,  trcs-cialés,  et  qui 
s'étendent  au  loin.  Les  feuilles  sont  amples  ,  pétiolées  .  al- 
ternes,  oblongnes,  lancéolées,  échancrées  en  rteur  à  leur 
base,  glabres,  entières,  aiguës,  veinées  et  munies  de  trois 
ou  quatre  nervures  principales,  qui  partent  de  la  base  des 
feuilles.  Les  individus  mâles  sont  pourvus  de  vrilles  simples, 
situées  dans  l'aisselle  des  feuilles.  Les  fleurs  sont  dioïques, 
disposées,  tant  dans  les  individus  mâles  que  dans  les  femelles. 
en  grappes  simples,  un  peu  lâches,  axillaires.  Les  fleurs  mâles 
sont  soutenues  par  des  pédoncules  longs  d'un  demi-pouce, 
simples  dans  la  partie  supérieure  des  grappes,  à  deux  ou  quatre 
divisions  uniflores  à  leur  partie  inférieure;  les  fleurs  femelles 
sont  à  peine  pédicellées,  alternes,  distantes,  un  peu  plus 
grandes  que  les  mâles  ;  leur  calice  est  glabre,  à  cinq  divisions  , 
couronnées  par  l'ovaire;  la  corolle  en  roue,  à  cinq  découpures 
égales,  ovales,  acuminées,  réfléchies.  Le  fruit  est  une  baie 
charnue,  alongée ,  pédonculée,  en  cône  renversé,  divisée 
en  trois  loges.  Cette  plante  croît  au  Malabar  et  à  l'ile  de 
Ceilan.  Au  rapport  de  Rhéede,  ses  fruits  ont  la  saveur  et 
l'odeur  des  concombres.  (  Poir.) 

ZANONIA.  (Bot.)  Ce  nom  avoît  été  donné  primitivement 
par  Plumier  à  une  plante  qui  fut  réunie  au  Commelina  par 
Linnaeus,  transportée  ensuite  au  Tradescantia  par  Swartz  et 
Willdenow,  et  plus  récemment  rétablie  par  Richard  comme 
genre  distinct,  sous  le  nom  deCampelia,  adopté  par  M.  Kunth. 
On  n'a  pu  lui  rendre  son  premier  nom,  appliqué  par  Linnaeus 
à  un  genre  très-différent.  (J.) 

ZANT.  (Ichthyol.)  Nom  silésien  du  Sandat.  Vovez  ce  mot. 
(H.  C.) 

ZA5NT-HABHESCHI.  (Bot.)  Suivant  ForskaI,  l'immortelle 
des  ]avdins ,  gomphrena  globosa,  est  ainsi  nommée  dansl'Arabie. 
(J.) 

ZANTHENE.  (Ichthyol.)  Un  des  noms  du  sparus  argyrops 
de  Linna?us.  Voyez  Share.  (H.  C.) 

ZANTHORIZA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  polypétalées,  régulières,  de  la  famille 
des  renonculacées ,  de  la  pentandrie  polygynie  de  Linnceus  , 
offrant  pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  à  cinq  divisions 


.56  ZAN 

profondes,  étalées;  cinq  pétales  fort  petits,  en  forme  de 
glandes,  presque  à  deux  lobes  ;  cinq  ou  huit  étamines  insérées 
sur  le  réceptacle;  plusieurs  ovaires  très-  grêles ,  supérieurs, 
autant  de  styles  et  de  stigmates  ;  les  capsules  en  même  nombre, 
oblongues,  comprimées,  membraneuses,  monospermes,  pres- 
que à  deux  valves  au  sommet. 

Le  caractère  des  parties  de  la  fructification  ,  la  disposi- 
tion et  la  forme  des  feuilles  et  des  fleurs,  rapprochent  ce 
genre  des  cimicifuga;  mais  ses  capsules  ne  renferment  qu'une 
seule  semence,  tandis  que  celles  des  cimicifuga  en  contiennent 
plusieurs.  Ce  genre,  établi  par  l'Héritier,  n'est  composé  que 
d'une  seule  espèce,  que  l'on  cultive  dans  quelques  jardins, 
moins  à  cause  de  sa  beauté  que  pour  ajouter  à  nos  richesses 
végétales  une  nouvelle  plante,  dont  le  bois,  d'un  beau  jaune 
de  soufre,  pourroit  peut-être  entrer  au  nombre  de  ceux  qui 
nous  fournissent  de  belles  teintures.  Cet  arbuste  résiste  assez 
bien  a  l'action  de  l'air,  et  peut  se  conserver  en  pleine  terre; 
néanmoins  il  exige  d'être  garanti  des  grands  froids,  et  même 
il  doit  être,  pendant  sa.  jeunesse  ,  renfermé  dans  la  serre 
tempérée  durant  l'hiver. 

Zanthoriza  a  feuiu.es  de  persil  :  Zanthoriza  apiifolia,  l'Hérit., 
Stirp.,  1,  tab.  38;  Lamk. ,  III.  gen. ,  tab.  854;  Bot.  Magaz., 
tab.  1 756.  Petit  arbrisseau  peu  élevé,  qui  parvient  à  peine 
à  la  hauteur  de  deux  ou  trois  pieds,  dont  la  racine  est  grêle, 
rameuse,  de  couleur  jaune.  La  tige  est  droite,  un  peu  tor- 
tueuse, d'une  grosseur  médiocre;  son  bois  est  d'un  jaune  de 
soufre  très-vif;  son  écorce  de  couleur  cendrée,  marquée  sou- 
vent de  larges  plaques  blanchâtres.  Ses  rameaux  sont  glabres, 
cylindriques,  très-lisses  ;  ses  feuilles  éparses,  presque  fasci- 
culées,  pétiolées,  ailées  avec  une  impaire,  composées  de  cinq 
à  sept  folioles  presque  sessiles,  ovales,  opposées,  un  peu  cu- 
néiformes, d'un  vert  gui,  assez  grandes,  glabres,  plus  ou  moins 
profondément  incisées  ou  dentées,  aiguës,  rélrécies  à  leur 
base;  la  foliole  impaire  est  souvent  divisée  en  trois  lobes  ai- 
gus; les  pétioles  sont  grêles  et  longs,  un  peu  anguleux,  en- 
gainés  à  leur  base. 

Les  fleurs  sortent  d'entre  les  feuilles  vers  l'extrémité  des 
rameaux  ;  elles  sont  disposées  en  panicules  rameuses,  presque 
dès  leur  base,  composées  de  grappes  grêles,  étalées,  pendantes, 


ZAP  257 

ordinairement  plus  courtes  que  les  feuilles;  le  pédoncule 
filiforme,  cylindrique,  un  peu  pubescent,  portant  des  fleurs 
nombreuses,  fort  petites,  d'un  violet  foncé;  les  pédicelles 
munis  à  leur  base  d'une  petite  bractée  acérée.  Le  calice  divisé 
en  cinq  petites  folioles  glabres,  étroites,  lancéolées;  la  co- 
rolle Irès-petite;  les  pétales  semblables  à  cinq  petites  glandes 
pédicellées.  Le  nombre  des  étamines  et  des  pistils  est  variable, 
assez  ordinairement  de  cinq  à  huit.  Les  capsules  sont  jau- 
nâtres, petites,  membraneuses,  glabres,  s'ouvrant  en  deux 
valves  à  leur  partie  supérieure,  ne  renfermant  qu'une  seule 
semence.  Cet  arbrisseau  croit  dans  la  Caroline  et  à  la  Nou- 
velle -  Géorgie.  (  Poir.  ) 

ZANTHOXYLÉES.  {Bot.)  Le  Zanthoxylum  et  quelques  genres 
voisins,  placés  d'abord  à  la  suite  des  térébinthacées  dans  une 
section  distincte,  ont  été  reportés  plus  récemment  près  des 
rutacées,  à  cause  de  l'insertion  de  leurs  étamines,  reconnue 
hypogyne,  par  les  uns  comme  simple  section  de  cette  fa- 
mille, par  d'autres  comme  famille  différente.  Mous  avons 
adopté  la  première  opinion,  et  l'on  retrouvera  dans  ce  Dic- 
tionnaire les  zanthoxylées  comme  quatrième  section  des  ruta- 
cées, tom.  XLVI,   pag.  467.  (J.) 

ZANTHOXYLUM.  (Bot.)  Voyez  Clavalier.  (Poir.) 

ZANTHOXYLUM  de  Linné.  {Bot.)  C'est  le  Xanthoxylum  de 
Smith.  (  Lem.) 

ZANTH  URE.(Jc7if  kyoi.)  Nom  spécifique  d'un  Spare.  Voyez 
ce  mot.  (H.  C.) 

ZANZARA  ou  ZENZERA.  (Entom.)  Dénominations  ita- 
liennes du  cousin.  (Desm.) 

ZAPANA.  (Bot.)  Ce  mot,  ajouté  en  renvoi  à  la  fin  de 
l'article  Stacuytarpheta  ,  y  a  été  ajouté  par  inadvertance. 
(J.) 

ZAPANE,  Zapania.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones, 
à  fleurs  complètes,  monopétalées ,  irrégulières,  de  la  famille 
des  verbénacées ,  de  la  diandrie  monogyme  de  Linnœus,  dont 
le  caractère  essentiel  consiste  dans  un  calice  tubulé,  persis- 
tant,  à  quatre  dents;  une  corolle  tubulée;  le  limbe  à  cinq 
lobes  inégaux;  deux  étamines  fertiles;  quelquefoisdeux  autres 
stériles;  un  ovaire  supérieur;  un  style;  un  stigmate  oblique  ; 
deux  semences  oblongues,  renfermées  dans  le  fond  du  calice. 
59.  17 


253  ZAP 

Ce  genre  faisoit  d'abord  partie  des  verveines;  il  en  a  été 
séparé  d'après  le  port  du  plus  grand  nombre  des  espèces  , 
dont  le  calice  est  très-souvent  divisé  en  quatre  dents;  la 
corolle  droite,  tubulée  et  non  infundibuliforme  ou  courbée; 
deux  semences  au  lieu  de  quatre  ;  les  fleurs  disposées  en  un 
épi  qui  termine  les  rameaux,  et  souvent  enfoncées  dans  les 
fissures  d'un  axe  charnu.  (Voyez  Stachytarpheta.  ) 

Zapane  nodiflore  :  Zapania  nodijlora,  Lamk.,  Illustr.  gm., 
tab.  17,  fig.  5;  Verbena  nodijlora,  Linn.;  C.  Bauhin.  Prodr. , 
tab.  12  5.  Cette  plante  a  des  tiges  rampantes,  étalées  sur  la 
terre,  glabres,  diffuses,  presque  ligneuses,  articulées,  radi- 
cantes  à  leurs  articulations;  les  rameaux  un  peu  redressés, 
herbacés;  les  feuilles  opposées,  médiocrement  pétiolées  , 
ovales- cunéiformes,  glabres  ,  obtuses,  dentées  en  scie  à  leur 
partie  supérieure,  longues  d'un  pouce  et  plus.  Les  épis  sont 
courts,  globuleux,  placés  aux  nœuds  des  rameaux;  les  pé- 
doncules simples,  droits,  fort  longs,  terminés  par  des  fleurs 
sessiles,  ramassées  en  tête,  très -serrées,  accompagnées  de 
bractées  ovales,  aiguës.  Le  calice  est  à  quatre  dents,  divisé 
presque  en  deux  valves  à  sa  maturité.  Le  fruit  consiste  en 
deux  semences  planes ,  oblongues  ,  glabres  et  roussàtres.  Cette 
plante  croît  aux  deux  Indes,  dans  les  sols  arides. 

Zapane  a  feuilles  dest/EChas:  Zapania  stœchadifolia ,  Poir. , 
Enc.  ;  Zapania  reclinata,  Lamk.  ,  7//.;  Verbena  stœchadifolia, 
Linn.,  Spec;  Browne ,  Jam.,  tab.  5,  fig.  1  ;  Plum.,  Amer., 
tab.  3,  fig.  1.  Ses  tiges  sont  ligneuses,  un  peu  recourbées, 
longues  de  cinq  à  six  pieds ;ses  rameaux  opposés,  étalés;  ses 
feuilles  médiocrement  pétiolées,  opposées,  linéaires- lancéo- 
lées ,  aiguës,  sillonnées  obliquement,  dentées,  longues  d'en- 
viron deux  pouces ,  larges  d'un  demi-pouce  ;  les  pédoncules  en 
sont  simples,  très-longs,  axillaires  ;  ils  supportent  à  leur  som- 
met un  épi  court,  en  tête  ovale,  composé  de  fleurs  sessiles, 
de  couleur  bleue;  le  calice  est  tubulé,  à  quatre  dents;  la 
corolle  partagée  en  cinq  lobes  à  son  limbe  ;  l'ovaire  ovale  ; 
il  y  a  deux  semences  dans  le  fond  du  calice.  Cette  plante  croit 
dans  l'Amérique  méridionale. 

Zapane  de  la  Jamaïque  :  Zapania  jamaicensis ,  Lamk. ,  III. 
gen.  ;  Verbena  jamaicensis,  Linn.,  Spec;  Sloan. ,  Hist. ,  tab.  107, 
fig.  1.  Cette  espèce  a  des  tiges  médiocrement  ligneuses,  di- 


ZAP  »5g 

visées  en  rameaux  épars,  étalés,  hérissés  de  poils  courts.  Les 
feuilles  sont  opposées,  pétiolées,  ovales  ou  un  peu  oblon»ue?, 
à  nervures  simples,  latérales  et  alternes,  presque  glabres , 
quelquefois  munies  ,  sur  leurs  principales  nervures,  de  poils 
rares,  très-courts,  à  dentelures  fortes,  aiguës,  entières  un 
peu  rétrécies  en  spatule  à  leur  base  ,  obtuses,  longues  d'en- 
viron deux  pouces.  Les  fleurs  sont  disposées,  à  l'extrémité 
des  rameaux  et  des  tiges,  en  un  épi  grêle,  long  de  six  à 
neuf  pouces,  glabre,  très-simple,  un  peu  rétréci  vers  son 
sommet,  couvert  de  bractées  glabres,  imbriquées,  lancéolées, 
striées,  très-serrées,  mucronées  au  sommet,  un  peu  membra- 
neuses sur  leurs  bords.  La  corolle  est  bleuâtre.  Cette  plante 
croît  dans  les  contrées  méridionales  de  l'Amérique  ,  à  la 
Jamaïque,  à  Saint-Domingue. 

Zapane  changeante  :  Zapania  mutabilis ,  Poir. ,  Enc.  ;  Ver- 
hena  mutabilis  ,  Jacq. ,  le.  rar.,  2  ,  tab.  207  ;  Vent.,  Jard.  Malm., 
tab.  06.  Ses  tiges  sont  droites,  ligneuses,  hautes  de  six  pieds, 
un  peu  rudes,  tomenteuses ,  un  peu  blanchâtres,  presque 
cylindriques;  les  rameaux  opposés,  quadrangulaires  à  leur 
partie  supérieure  ,  velues,  principalement  dans  leur  jeunesse  ; 
les  feuilles  sont  opposées,  pétiolées,  ovales,  fort  grandes,  un 
peu  ridées,  vertes,  hérissées  à  leur  face  supérieure  de  poils 
couchés,  tomenteuses  et  un  peu  blanchâtres  en  dessous,  ai- 
guës au  sommet,  dentées  en  scie  ,  longues  de  quatre  ou  cinq; 
pouces,  larges  de  trois.  Les  fleurs  sont  disposées  en  épis  ter- 
minaux, droits,  solitaires,  longs  quelquefois  d'un  pied  et 
demi,  un  peu  velus,  couverts  de  fleurs  très-serrées,  sessiles, 
accompagnées  de  bractées  souvent  plus  courtes,  quelquefois 
au  moins  aussi  longues  que  le  calice,  concaves,  lancéolées, 
scarieuses  à  leurs  bords,  terminées  par  un  filet  sétacé.  Le 
calice  est  tubuleux,  presque  à  deux  lèvres;  l'inférieure  en- 
tière, tronquée  obliquement  ;  la  supérieure  à  trois  dents 
courtes,  aiguës.  Lacorolle,  d'abord  d'un  rouge  écarlate,  prend 
ensuite  une  couleur  de  rose.  Son  tube  est  une  fois  plus  long 
que  le  calice  ;  son  limbe  est  divisé  en  cinq  lobes  arrondis ,  iné- 
gaux. Les  semences  sont  noirâtres  et  luisantes.  Cette  plante 
croît  dans  les  contrées  méridionales  de  l'Amérique. 

Zapane  cithonelle  :  Zapania  citrodora  ,  Poir.,  Enc;  Ver- 
bena  triphjlla,  l'Hérit.,  Stirp.,  1,  tab.  11;  Alojsia  citrodora. 


26o  ZAP 

Orteg. ,  Diss.  Petit  arbuste  fort  élégant,  qui  répand  une 
odeur  de  citron  très-agréable.  Ses  tiges  sont  grêles,  cylin- 
driques, un  peu  striées,  glabres,  hautes  d'environ  deux  pieds 
et  plus,  d'un  gris  cendré  en  dehors,  jaunâtres  en  dedans, 
munies  de  rameaux  ;  la  plupart  opposés,  grêles,  étalés.  Les 
feuilles  sont  presque  verticillées,  trois  à  chaque  verticille, 
médiocrement  péfiolées,  lancéolées,  aiguës,  très-glabres, 
longues  de  deux  pouces  et  plus,  entières,  d'un  vert  gai, 
très-odorantes  ,  marquées  en  dessous  de  nervures  fines  et 
simples,  traversées  par  une  côte  saillante  d'un  blanc  jau- 
nâtre. Les  fleurs  sont  blanches  ou  légèrement  purpurines, 
petites,  nombreuses,  disposées  en  une  panicule  droite,  ter- 
minale; les  ramifications  presque  simples,  verticillées;  les 
inférieures  axillaires;  chaque  fleur  accompagnée  d'une  pe- 
tite bractée  aiguë.  Le  calice  est  tubuleux  ,  à  quatre  petites 
dents;  la  corolle  petite,  à  cinq  lobes  courts,  obtus,  égaux-,  ilya 
quatre  étamines  ;  deux  semences  nues,  fort  petites  ,  convexes 
en  dessus,  comprimées  en  dessous,  renfermées  dans  le  fond 
du  calice.  Cet  arbuste  croit  naturellement  au  Pérou  ,  d'où 
les  graines  ont  été  rapportées  par  Dombey.  Je  me  sers  de  ses 
feuilles  ,  dit  Ruffo  ,  vertes  ou  sèches,  en  guise  de  citron  , 
pour  le  punch.  J'en  fais  une  infusion  ,  qui  remplace  le  thé; 
enfin,  je  les  emploie  pour  donner  du  parfum  aux  crèmes  de 
dessert. 

Zapane  élancée  :  Zapania  virgata  ,  Poir. ,  Enc.  ;  Verhena 
virgata,  Ruiz  et  Pav. ,  Ffor.  per.,  1 ,  tab.  52,  fig.  B.  Cet  ar- 
brisseau répand  une  odeur  des  plus  agréables  :  il  s'élève  à 
la  hauteur  de  dix  ou  douze  pieds.  Ses  tiges  sont  droites,  cy- 
lindriques, très-rameuses  ;  ses  rameaux  élancés  ,  très -longs, 
cylindriques  ou  obscurément  tétragones,  étalés;  ses  feuilles 
sont  pétiolées  ,  ouvertes  ,  opposées,  ovales,  aiguës,  crénelées, 
rudes  à  leur  face  supérieure,  pubescentes  en  dessous,  vei- 
nées, ridées,  longues  de  trois  à  quatre  pouces,  larges  au 
moins  d'un  pouce  et  demi.  Les  épis  sont  grêles,  terminaux, 
axillaires,  opposés,  ordinairement  au  nombre  de  trois  dans 
chaque  aisselle,  très-simples,  formant  par  leur  ensemble  une 
panicule  étalée,  chargée  de  fleurs  sessiles,  presque  verticil- 
lées, au  nombre  de  trois  ou  six  à  chaque  verticille,  munies 
de  bractées  fort  petites,  lancéolées,  aiguës.    Le  calice  est 


ZAR  26! 

velu,  tubuleux,  profondément  bifide;  les  dents  en  sont  aiguës, 
subulées,  presque  égales;  la  corolle  est  blanche,  en  forme  de 
soucoupe;  le  tube  cylindrique,  recourbé,  un  peu  plus  long 
que  le  calice;  le  limbe  presque  à  deux  lèvres;  la  supérieure 
en  cœur  renversé;  l'inférieure  à  trois  découpures  égales;  les 
étamines  sont  didynames,  au  nombre  de  quatre;  les  anthères 
ovales,  sagittées;  le  style  est  de  la  longueur  des  étamines,  ter- 
miné par  un  stigmate  échancré  ;  il  y  a  deux  semences  lisses, 
ovales,  oblongues.  Cette  plante  croit  dans  les  grandes  forêts 
du  Pérou.  (  Poir.) 

ZAPATERO.  (Bot.)  M.  Kunth  cite  ce  nom  de  pays  dans  le 
voisinage  d'Angostura  en  Amérique  pour  son  hymenea  Jlori- 
bunda.  (J.) 

ZAPHÈNE.  (Chim.)  C'est,  suivant  Haudiquet  de  Bleur- 
cour,  la  même  chose  que  zafre ,  saphre  ou  Safre.  Voyez  ce 
dernier  mot.  (  B.  ) 

ZAPOTA,  ZAPOT1LLA.  (Bot.)  Voyez  Sapota  ,  Sapotiixier. 
(J.) 

ZAPOTL  NEGRO.  (Bot.)  Dans  les  îles  Philippines  on  donne 
ce  nom,  suivant  Camelli,  cité  par  Rai,  à  un  grand  arbre, 
qui  est  une  espèce  de  plaqueminier ,  diospyros.  (J.  ) 

ZARAA.  (Bot.)  Nom  arabe  du  cyperus  globosus  de  Forskal, 
qui,  selon  Vahl ,  est  le  cyperus  cruentus  de  Rottboll.  (J.) 

ZARABELLIA.  (Bot.)  Nom  donné  par  Necker  au  gorteria 
ciliaris.  (J.) 

ZARAGOSA.  (Bot.)  Suivant  Aublet,  les  Espagnols  de  l'A- 
mérique nomment  ainsi  le  manglier  ou  palétuvier,  rhizophora. 
(J.) 

ZARAMAGULLON.  (Ornith.)  Les  créoles  du  Paraguay 
donnent  ce  nom  aux  anhingas  et  aux  cormorans;  ce  mot,  en 
Europe,  est  appliqué  par  les  Espagnols  aux  harles.  (Ch.  D. 
et  L.) 

ZARATER.  (Ornith.)  Dans  les  vieux  livres,  l'étourneau  se 
trouve  parfois  ainsi  nommé.  Ce  mot  vient  de  l'arabe  alzarasi. 
(Ch.  D.  et  L.) 

ZARAUND,  ZARAUED.  (Bot.)  Noms  arabes  de  l'aristo- 
loche ,  cités  par  Dalécharnps.  Celui  de  zarahunt  est  mentionné 
par  Mentzel  pour  l'aristoloche  ronde.  (J. ) 

ZARCA.  (Bot.  )  Nom  arabe  du  sorbier,  cité  d'après  Avi- 


*$«  ZAR 

cenne  par  Menlzel.  Il  y  ajoute  les  noms  zaror  et  zarur,  qu'il 
cite  ailleurs  comme  appartenant  aussi  au  néflier,  mespilus  7 
que  Da'éehamps  mentionne  sous  ceux  de  zarar  ou  zarur.  (J.) 

ZARCERO.  (Mamm.)  Nom  espagnol  du  basset,  race  de 
chien  de  chasse.  (Desm.) 

ZARGANES.  (Ichthjol.)  En  Grèce  on  appelle  ainsi  le  spet 
ou  brochet  de  mer.  Voyez  Sphyrène.  (H.  C.) 

ZARIGOUEYO  et  ZARIGOUEYA.  (Mamm.)  Dénomina- 
tions que  les  Guaranis  donnent  aux  didelphes  et  desquelles 
est  dérivé  notre  mot  sarigue.  (Desm.) 

ZARITHEA.  (Bot.)  Un  des  noms  grecs  de  la  renouée,  po- 
tygonum,  cité  par  Ruellius  et  Mentzel.  (J. ) 

ZARNEB,  ZARNABUM.  [Bot.)  Rhazès  et  Avicenne,  mé- 
decins arabes,  cités  par  Rauwolf,  désignoient  sous  ces  noms 
l'arbre  que  cet  auteur  dit  encore  être  le  zurumbeth  de  Séra- 
pion  ,  Yelœagnos  ou  oleagnos  de  Théophraste,  l'arnabo  d'^ïgy- 
neta  ,  le  sassaf  des  Syriens.  C.  Bauhin  rapportoit  cette  syno~ 
nymie  à  son  $alix  syriaca........ ,  que  Gronovius,  éditeur  de 

Rauwolf,  rapporte  au  chalef  ou  olivier  de  Bohème,  elœagnus 
angustifolia.  Linnœus,  regardant  avec  Prosper  Alpin  le  calaf 
ou  ban  des  Egyptiens  comme  une  espèce  de  saule  ,  le  nommoit 
salix  œgypLiacQ,  et  l'assiiniloit  au  salix  syriaca  de  C.  Bauhin; 
mais  Willdenow,  ne  connoissant  ni  la  plante  de  Linnaeus  ni 
celle  de  Bauhin,  les  a  supprimées  dans  son  Species,  ainsi  que 
les  citations  de  Rauwolf  et  de  Gronovius.   (J.) 

ZARNEB-MOLCHI.  (Bot.)  Nom  syrien,  cité  par  Rauwolf, 
d'une  espèce  de  seseli,  qui  n'est  pas  déterminée  et  que  l'on 
trouve  aux  environs  d'Alep.  (J.) 

ZAROA.  (Bot.)  Rauwolf  et  Clusius ,  HUt.  plant.,  parlent 
d'un  arbre  de  ce  nom  qui  croit  sur  le  mont  Liban  et  donne 
un  suc  nommé  hadhadii ,  qui  est  le  lycium  verum  de  Diosco- 
ride  et  des  anciens.  C.  Bauhin  le  cite  sous  le  nom  de  lycium 
indicum  foliis  pruni ,  mentionné  aussi  par  Gronovius  ,  éditeur 
de  Rauwolf,  qui  ajoute  plusieurs  autres  citations.  Malgré 
cette  réunion  d'autorités,  on  ignore  encore  quel  est  l'arbre 
qui  fournissoit  ce  suc  également  inconnu  aux  modernes. 
Voyez  Hadhadh  et  Lycium.  (J.) 

ZAROLLE.  (Bot.)  Nom  français  donné  par  M.  Poiretau  Goo- 
benia  dans  le  Dictionnaire  encyclopédique.  Voyez  ce  mot,  (J,) 


ZEA  ■*« 

ZARUR,   ZAROR,  ZARAR.  (Bot.)  Voyez  Zarca.  (J.) 

ZARZAPARILLA.  (Bot.)  Voyez  Salsaparilla.  (J.) 

ZASANMACK.  (Malacoz.)  C'est  le  nom  du  casque  chez 
les  habitans  delà  Nouvelle-Irlande.  (Lesson.) 

ZATAR.  (Bot.)  Ce  nom  arabe  s'applique  à  une  espèce  de 
basilic.  Voyez  Zatarhendi.  (Lem.) 

ZATARHENDI.  (Bot.)  La  plante  d'Egypte,  citée  sous  ce 
nom  par  Prosper  Alpin  ,  est  le  plectranthus  crassifolius  de  Vahl, 
que  Forskal  nommoit  ocimum  zatarhendi.  Elle  est  aussi  men- 
tionnée dans  les  manuscrits  de  Lippi,  qui  dit  que  les  Arabes 
l'apportent  des  montagnes  au  Caire,  où  ils  la  vendent  sous 
le  nom  de  zatur.  Voyez  Médan.  (J.) 

ZATTO.  (Ichthyol.)  En  Lombardie  on  donne  ce  nom  à  la 
Baudroie  ou  Raie  pécheresse.  Voyez  ces  mots.  (H.  C.) 

ZAUBERFISCH.  (Ichthyol.)  Nom  allemand  de  la  sjnancée 
horrible.  Voyez  Synancée.  (H.  C.) 

ZAZA  ou  SASA.  (Omith.)  Voyez  ce  dernier  mot.  (Ch.  D. 
et  L.) 

ZDZELO.  (Omith.)  Nom  polonois  du  pipi spipolette ,  suivant 
Vieillot.  (Ch.  D.etL.) 

ZEA.  (Bol.)  C'est  V  Olyra  d'Hérodote.  Dioscoride  en  a  deux, 
l'un  à  fruit  solide  (triticummonococcum,  Linn.,  de  Delile),  et 
le  second  à  fruit  géminé  (triticum  spelta  Delili).  Théophraste 
les  dislingue  ainsi  que  Pline.  Le  Zea  de  Pline,  étoit  appelé 
seinen  (grain).  Le  Zea  de  Dioscoride,  ou  Olyra  et  Zea,  Hérod., 
comprend  les  deux  épeautres  ci-dessus.  11  en  existe  un  troisième 
(triticum  zea),  qui  pourroit  être  pris  pour  V Olyra  de  Théo- 
phraste, de  Dioscoride  et  de  Pline.  Linnœus  l'a  transporté  au 
maïs  des  Orientaux,  qui  étoit  le frumentum  indicum  ou  turci- 
cum  de  plusieurs  anciens,  le  blé  de  Turquie  de  nos  pro- 
vinces méridionales.  Voyez  Maïs.  (Lem.) 

ZËAGON1TE.  (Min.)  Ce  nom,  donné  par  l'abbé  Gismondi 
à  un  minéral  de  Capo-di-Bove,  près  Rome,  est,  dit-on,  sy- 
nonyme de  gismondin  et  d'abrazite.  C'est,  selon  les  uns  un 
wollastouite  (silicate  de  chaux);  selon  d'autres  (M.  Gmelin, 
etc.)  un  harmotome  renfermant  de  la  potasse.  (B.) 

ZÉASITE.  (Min.)  C'est  un  nom  que  M.  Engelbach-Lari- 
vière  a  donné  à  une  variété  de  silex  résinite  noir.  Voyez  Silex. 
(B.) 


264  ZEB 

ZEBET  ou  ZIBETH.  (Mamm.)  Espèce  de  mammifère  car- 
nassier ,  qui  appartient  au  genre  Civette,  Viverra.  (Desm.) 

ZEBOA.  (Erpét.)  Dans  nie  de  Néra,  près  de  Banda,  dans 
l'océan  Indien,  on  nomme  ainsi  un  serpent  qui  paroît  avoir 
de  grands  rapports  de  ressemblance  avec  le  céraste  ,  mais  qui 
est  peu  connu  des  naturalistes.  (H.  C.) 

ZÈBRE.  (Ichtliyol.)  Nom  spécifique  d'un  Chétodon  ,  d'une 
Sole  et  d'un  Acanthore.  Voyez  ces  mots.  (H.  C.) 

ZÈBRE.  (Mamm.)  Nom  d'une  espèce  de  quadrupède  du 
genre  Cheval.  Voyez  ce  mot.  (Desm.) 

ZÈBRE  ou  ANE  RAYÉ.  (Conchyl.)  Petite  espèce  de  porce- 
laine, ainsi  nommée  à  cause  des  deux  bandes  transverses  plus 
foncées  que  le  fond  dont  elle  est  ornée;  c'est  le  C.  zébra.  On 
trouve  aussi  quelquefois  ce  nom  avec  quelque  épithète  pour 
désigner  d'autres  coquilles,  comme  des  néritines,  etc.  (De  B.) 

ZÈBRE.  (Conchyl. )  Nom  vulgaire  d'une  coquille  du  genre 
Agathine  ,  remarquable  par  les  bandes  de  couleurs  vives  qui 
suivent  ses  tours  de  spire  parallèlement  les  uns  aux  autres. 
(Desm.) 

ZÉBU.  (Mamm.)  Ce  nom  appartient  à  plusieurs  races  de 
bœufs  de  l'Inde  et  de  l'Afrique  méridionale ,  caractérisées 
par  une  ou  deux  loupes  graisseuses  sur  le  garrot.  Il  y  en  a  de 
grands  et  de  très-petits,  et  l'on  distingue  parmi  eux  des  va- 
riétés cornues  et  des  variétés  sans  cornes.  (Desm.) 

ZECHSTEIN.  (Min.)  Nom  allemand,  employé  souvent  dans 
les  ouvrages  françois  de  géognosie  ,  faute  d'expression  pour 
dénommer  la  roche  calcaire  qu'il  désigne.  Les  mineurs  alle- 
mands l'appliquent  à  un  calcaire  compacte  fin ,  gris  de  fu- 
mée, à  cassure  facile,  conchoïdale,  qui  fait  partie  des  terrains 
calcaires  qu'on  désignoit  autrefois  sous  le  nom  de  calcaire 
alpin  :  c'est  un  des  membres  principaux  des  terrains  pénéens; 
il  est  supérieur  au  schiste  bitumineux.  Voyez  la  désignation 
et  la  position  de  cette  roche,  tome  LIV,  page  176.  (B. ) 

ZECORA.  (Mamm.)  Le  zèbre  est  désigné  ainsi  dans  quel- 
ques anciens  auteurs.  (Desm.) 

ZEDA.  (Ornith.)  Nom  arabe  du  milan.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

ZÉDOA1RE.  (Bot.)  On  cite  sous  ce  nom  dans  les  Matières 
médicales  deux  plantes  principales,  dont  les  racines  sont  em- 
ployées :  l'une  est  le  zedoaria  longa  de  C.  Bauhin,  que  les  bo- 


ZEE  2f,S 

tanistes  nomment  amomum  zedoaria  ;  l'autre  est  le  zedoaria 
rotunda  de  Bauhin  ;  Kœmpferia  rotunda  de  LinnœHS.  Ces  ra- 
cines sont  aromatiques,  regardées  comme  stomachiques,  et 
entrent  dans  diverses  préparations.  (J.) 

ZEDORY.  (Bot.)  C'est  sous  ce  nom  qu'est  connu  dans  la 
Hongrie  le  rubus  saxalilis ,  suivant  Clusius.  (J.  ) 

ZÉE,  Zens.    (Ichthjol.)  Voyez  Dorée.    (H.  C.  ) 

ZÉE  A  BEC;  Zeus  rostratus  ,  Mitchill.  (Ichthjol.)  Voyez 
Ahacatuia  et  Vomer.  (H.  C.  ) 

ZEE-BOïJE.  (Ichthjol.)  Un  des  noms  hollandois  du  Te'ïra. 
Voyez  ce  mot  et  Platax.  (H.  C.  ) 

ZÉE  CAPILLAIRE,  Zeus  capillaris.  (Ichthjol.)  Voyez  Aba- 
catuia  et  Vomer.  (H.  C.) 

ZEE-DRACH.  (Ichthjol.)  Nom  hollandois  du  pégase  spatule. 
Voyez  Pégase.  (H.  C.) 

ZEE-DRAKJE.  (Ichthjol.)  Nom  hollandois  du  dragon  de 
mer.  Voyez  Pégase.  (  H.  C.) 

ZEE-DUIF.  (Ichthjol.)  Un  des  noms  hollandois  du  tétrodon 
lagocéphale.  Voyez  Téta o don.  (  H.  C.) 

ZEE-DUYVEL  ou  DIABLE  DE  MER.  (Ichthjol.)  Nom  hol- 
landois de  la  Baudroie  ou  Raie  pécheresse.  (Voyez  ces  mots.) 

Les  Anglois  appellent  le  même  poisson  sea-devil.  (H.  C.  ) 

ZEE-EGEL.  (Ichthjol.)  Voyez  Steekelvarken.  (  H.  C.  ) 

ZÉE  FORGERON  ou  POISSON  SAINT-PIERRE.  (Ichthyol.) 
Voyez  Dorée.  (H.  C.) 

ZEEG.  (Mamm.)  La  chevrette,  femelle  du  chevreuil,  porte 
ce  nom  en  Hollande.  (Desm.) 

ZÉE  GAL,  Zeus  gallus.   (Ichthjol.)  Voyez  Gal.  (H.  C.) 

ZEEHOND.  (Mamm.)  Ce  nom,  qui  signifie  chien  de  mer, 
est  employé  par  les  Hollandois  pour  désigner  les  phoques. 
(Desm.) 

ZEEKATZGE.  (  Ichth.  )  Voyez  Taureau  de  mer  et  Vierhor- 
nigk.  (H.  C.) 

ZEEKOE.  (Mamm.)  Dénomination  hollandoise  appliquéeaux 
lamantins.  (Desm.) 

ZEE-LAMPREY.  (Ichthjol.)  Nom  hollandois  de  la  lamproie 
ordinaire.  Voyez  Pétromyzon.  (H.  C.) 

ZEELEEW.  (Mamm.)  Nom  hollandois  du  phoque  lion- 
marin.  11  signifie  en  effet  lion  de  mer.  (Desm.) 


*<*  ZEE 

ZEELT.  (Ichthyol.)  Nom  hollandois  de  la  (anche.  (H.  C.) 

ZEE  LUNE;  Zeus  luna,  Gmel.  {Ichthyol.)  Voyez  Chrysostose. 
(H.  C.) 

ZEE-LUYS.  {Ichthyol.)  Nom  que  les  colons  hollandois  des 
Indes  donnent  au  rémora.  Voyez  Échénéide.  (H.  C.) 

ZEELZAMER.  (Ichthyol.)  Voyez  Zee-drach.  (  H.  C) 

ZÉE  A  NAGEOIRES  SOYEUSES,  Zeus  setapinnis  ,  Mitch. 
(Ichthyol.)  Voyez  Vomer.  (H.  C.) 

ZEEPARDJE.  (  Ichthyol.)  Un  des  noms  hollandois  de  l'hip- 
pocampe ordinaire.  (H.  C.  ) 

ZÉE  QUADRILATÈRE;  Zeusquadratus,  Sloane.  (Ichthyol.) 
Voyez  Sélène.  (H.  C.) 

ZEE-REPHUHJN.  (Ichthyol.)  Voyez  Zange.  (H.  C.  ) 

ZÉE  ROYAL;  Zeus  regius,  Penn.  (Ichthyol.)  Voyez  Chry- 
sostose. (  H.  C.  ) 

ZÉE  RUSÉ  ;  Zeus  insidiator  ,  Bloch.  (Ichthyol.)  Voyez 
Poulain.  (H.  C.) 

ZÉE  SANGLIER,  Zeus  aper.  (Ichth.  )  Voyez  Capros.  (H.  C.  ) 

ZEE-SNIPPE.  (Ichthyol.)  Un  des  noms  hollandois  du  voi- 
lier. Voyez  Jstiophore.  (II.  C.) 

ZEE-SNŒCK.  (Ichthyol.)  Nom  hollandois  du  loupdemer, 
perça  labrax  de  Linna»us.  Voyez  Persè^ke.  (H.  C.  ) 

ZÉE  TACHETÉ;  Zeus  macula!  us  ,  Schn.  (Ichthyol.)  Voyez 
Mené.  (H.  C.) 

ZEETONG.  (Ichthyol.)  Les  colons  de  Surinam  appellent 
ainsi  la  Sole.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

ZEE-VHERMUIS.  (Ichthyol.)  Un  des  noms  hollandois  de 
l'aigle  de  mer.  Voyez  Mïliobate.  (H.  C.  ) 

ZÉE  VOMER  ;  Zeus  vomer  ,  Linn.  (Ichthyol.)  Voyez  Vomer. 
(H.  C.) 

ZEE-WARK.  (Mamra.)  Nom  hollandois  du  marsouin,  es- 
pèce de  cétacé  du  genre  Dauphin.  (Desm.) 

ZÉE-WTND.  (Ichthyol.)  Voyez  Lavaret.  (  H.  C.  ) 

ZEE-WOLF.  (Ichthyol.)  Nom  hollandois  de  ïanarrhiqueloup 
de  mer.  Voyez  Anarrhi^ue.  (H.  C.) 

ZEISSUGE.  (Ornithol.)  Nom  allemand  du  chardonneret. 
(Desm.) 

ZEK-FIU.  (Bot.)  Nom  d'une  espèce  d'œiUet  dans,  la  Hongrie,, 
suivant  Clusius.  (J.) 


ZEN  267 

ZELARI.  (Bot.)  M.  Poiret  a  décrit  sous  ce  nom,  dans  le 
Dictionnaire  encyclopédique,  le  genre  Gahnia,  de  la  famille 
des  Cypéracbes.  Voyez  ce  mot.    (J.) 

ZELEM.  (Bot.)  M.  Dunal,  dans  sa  Monographie  des  ano- 
nées  ou  anonacées,  cite,  d'après  Avicenne  ,  une  graine  de 
ce  nom  arabe  ,  d'une  odeur  et  d'une  saveur  très-aromatiques  t 
extrêmement  recherchée  par  les  Arabes  :  c'est,  suivant  Avi- 
cenne, une  graine  grosse,  de  la  l'orme  d'un  pois  chiche, 
jaune  en  dedans  et  blanche  en  dehors,  dont  le  nom  répon- 
doit  à  celui  de  poivre  noir.  M.  Dunal  croit  que  c'est  la  graine 
d'une  espèce  d'anona,  sans  pouvoir  déterminer  l'espèce.  On 
sait  que  le  fruit,  nommé  à  Cayenne  poivre  d'Ethiopie,  poivre 
des  noirs,  est  le  funis  musarius  de  Rumph  ;  uvaria  zeylanïca 
d'Aublet;  anona  musaria.  de  M.  Dunal,  et  que  d'autres  plantes 
delà  même  famille,  telles  que  des  xilopia  ,  ont  aussi  des  graines 
employées  comme  assaisonnemens.  (J.) 

ZELIALJROS.  (Bot.)  Un  des  noms  grecs  du  mouron,  ana- 
gallis,  cité  par  Ruellius  et  Mentzel.  (J.) 

ZELNICEFA.  (Bot.)  Suivant  Clusius,  le  mahaleb  ,  cerasus 
mahaleb,  est  ainsi  nommé  dans  la  Hongrie.  (  J.  ) 

ZELO.  (Bot.)  Nom  brame,  mentionné  par  Rhéede ,  d'une 
màcre  de  l'Inde,  trapa  bispinosa  de  Roxburg.  Le  même  est 
donnéau/coûta-pai/du  Malabar  .pisliastratiotes  , suivant  Mentzel. 
(J.) 

ZELUK.  (Ornith.)  Nom  turc  de  l'avocette  d'Europe.  (Ch.D. 
et  L.) 

ZELUS.  (Entom.)  Genre  d'insectes  hémiptères,  de  la  fa- 
mille des  zoadelges,  établi  par  Fabricius ,  pour  y  placer 
quelques  espèces  de  réduves  étrangers,  dont  le  corps  et  les 
pattes  sont  alongés,  grêles,  et  la  partie  de  la  tête  qui  s'ar- 
ticule avec  le  corselet  fort  resserrée  et  formant  une  sorte  de 
col.  La  plupart  sont  de  l'Amérique  du  sud;  quelques-unes 
de  l'Afrique  ou  des  Indes  orientales.  (CD.) 

ZEMBUL.  (Bot,)  Nom  turc  de  la  jacinthe,  cité  par  Mentzel. 

(J-) 

ZEMNI.  (Mamm.)  Mammifère  de  Tordre  des  rongeurs,  qui 
est  décrit  à  l'article  Rat-taupe.  (Desm.) 

ZENALE.  (Bot.)  Dans  le  Dictionnaire  encyclopédique  c'est 
sous  ce  nom  qu'est  décrit  le  Haioragis  de  Forster  et  de  M.  de 


268  ZEN 

Labillardière,  genre  nommé  auparavant  Cercodea  parSolander 
et  adopté  par  Gartner  et  M.  de  Lamarck,  devenu  type  de 
la   famille  des  cercodéanes.  Voyez  Cercodée.  (J.  ) 

ZENARRHËNE.  (Bot.)  Voyez  Cf.narrhène.  (J.) 

ZEN-CAMANI.  (Bot.)  Nom  brame,  cité  par  Rhéede,  de 
la  larmille   ou  larme  de  Job,  coix.  (J.) 

ZENCA-TSJADA.  (Bot.)  Voyez  Koda-tsjebi.  (  J.  ) 

ZENDEL.  (Ichtlijol.)  Ce  nom,  ou  plutôt  celui  de  zirigel, 
est  donné  à  un  poisson  de  la  famille  des  perches,  appelé 
cingle  en  frariçoïs.  (Desm.) 

ZENIGALE.  (Bot.)  Le  saule  qui,  suivant  C.  Bauhin  ,  porte 
ce  nom  aux  environs  de  Padoue,  est  le  salix  viminalis.  M. 
Poiret  le  cite  aussi  sous  celui  de  zenicule.  (J.) 

ZENIK.  (Mamrn.)  Sonnerat  a  décrit  ou  plutôt  indiqué  sous 
ce  nom  un  quadrupède  carnassier  du  cap  de  Bonne -Espé- 
rance, qui  paroit  ne  pas  être  différent  du  suricate.  (Desm.) 

ZÉNITH.  (Aslron.)  C'est  le  point  du  ciel  vers  lequel  se  di- 
rige la  verticale,  élevée  à  chaque  point  de  la  terre;  il  est 
l'opposé  du  Nadir.  Voyez  ce  mot.  (  L.  C.) 

ZENLIE  ou  KENLIE.  (Mamm.)  Le  voyageur  Kolbe  rap- 
porte ces  noms  comme  étant  employés  par  les  Hottentots  pour 
désigner  le  chacal.  (Desm.) 

ZENOBIE.  (Entom.)  C'est  le  nom  d'une  grande  phalène  de 
Surinam  ,  décrite  par  Cramer  et  par  Drury  ,  et  qui  se  trouve 
inscrite  sous  le  n.°  969,  page  2629,  du  Syslema  naturœ  de 
Gmelin  ,  tom.  1  ,  part.  5.  (  C.  D.  ) 

ZENON.  (Bot.)  Nom  hébreu  du  raifort,  cité  par  Mentzel. 

(J.) 

ZENZALAKHT.  (Bot.)  Nom  arabe  de  l'azédarach  ,  suivant 
Delile.  Il  est  écrit  zenselacht  par  Clusius,  C.  Bauhin  et  Mentzel. 
(J.) 

ZENZERA.  (Entom.)  C'est  une  des  dénominations  italiennes 
du  cousin  ordinaire,  culex  pipiens.  (Desm.) 

ZEOCRITON.  (Bot.)  La  plante  graminée  qui  portoit  ce 
nom  ancien,  avoit  été  réunie  par  Linnaeus  à  l'orge,  sous 
celui  de  hordeum  zeocriton.  Beauvois  en  a  fait  le  nom  généri- 
que des  espèces  d'orge,  telles  que  Vhordeum  distichum,  qui 
ont  dans  chaque  locuste  deux  fleurs  mâles,  jointes  à  une 
hermaphrodite;  mais  ce  genre  n'a  pas  été  adopté.  (J.) 


ZEO  2C9 

ZÉODAIRE.  (Bot.)  Voyez  K^mpkéiue.  (Lem.) 
ZÉOLITHE.  (Min.)  C'est  un  des  noms  minéralogiques  dont 
on  a  abusé  comme  de  celui  de  schorl ,  de  spath  ,  en  l'appliquant 
à  de  nombreuses  substances  qui  n'avoient  entre  elles  d'autres 
rapports  que  quelques  caractères  extérieurs  trompeurs.  Cron- 
stedt,  en  le  créant,  l'avoil  appliqué  à  un  minéral  assez  bien 
caractérisé  par  une  couleur  d'un  blanc  nacré:  une  structure 
radiée  et  la  propriété  alors  fort  remarquable  de  faire  gelée 
dans  les  acides.  La  mésofype  d'Haiiy  est  bien  la  zéolithe  de 
Cronstedt;  mais  le  premier  minéralogiste,  craignant  d'errer 
ôlus  l'application  de  ce  nom  à  l'une  des  espèces  qu'il  com- 
prenoit,  a  préféré  l'abandonner  tout-a-fait,  et  le  nom  de  zéo- 
lithe n'est  plus  employé  que  par  les  minéralogistes  qui  n'ont 
pas  voulu  adopter  la  réforme,  ou  que  pour  désigner  cette 
espèce  de  petites  familles  de  minéraux,  qui,  comme  celles 
des  pyroxènes,  des  amphiboles,  des  felspath  ,  ont  des  carac- 
tères communs.  La  synonymie  alphabétique  que  nous  allons 
présenter  des  zéolithes,  fera  connoitre  les  noms,  en  effet  très- 
noinbreux  ,  de  minéraux  tout-à-fait  différens,  auxquels  on  a 
donné  ce  nom. 

Zéolithe  bacillaire  (Nadeheolith  et  Nadelstein).  C'est  prin- 
cipalement à  la  scolésite  que  peut  s'appliquer  cette  dénomi- 
nation. 

Zéolithe  de  Brisgau.  On  avoit  pris  pour  une  variété  de 
cette  pierre  un  oxide  de  zinc  en  baguettes  déliées  et  blan- 
châtres,  qui  se  trouve  en  Brisgau.  (Voyez  Zinc) 

Zéolithe  bleue.  Le  lazulite ,  faisant  quelquefois  gelée  dans 
les  acides  et  paroissant  avoir  la  fusibilité  des  zéolithes,  a  été 
désigné  sous  ce  nom  par  de  célèbres  minéralogistes,  Romé- 
Delisle,  de  Born  ,  etc. 

Zéolithe  bronzée.  C'est  la  slilbite  brune. 

Zéolithe  du  Cap.  (Voyez  Prehnite.  ) 

Zéolithe  conglomérée.  L.  Gmelin  donne  ce  nom  à  une 
obsidienne  perlée. 

Zéolithe  cubique.  C'est  la  chabasie,  dont  le  rhomboïde, 
très-voisin  du  cube,  a  été  pris  pour  ce  solide. 

Zéolithe  dure.  Nom  donné  parDolomieu  à  l'analcime  ;  c'est 
aussi  la  variété  à  laquelle  Kirvvan  a  donné  le  nom  d'/Edelithe. 

Zéolithe  effloresceiste.  C'est  la  Laumonite.  (Voyez  ce  mot.) 


=7°  ZEO 

Zéolithe  farineuse  (Méhlzeolith,  Wern.).  Il  paroit  que  c'est 
une  mésotype  altérée. 

Zéolithe  feuilletée  de  Delaméiherie.  C'est  le  stilbite. 

Zéolithe  filamenteuse  ou  Capillaire.  C'est  une  mésotype. 

Zéolithe  d'Hellesta.  C'est  l'apophyllite  d'Hellesta  en  Ostro- 
gothie.  (Rhinmann.  ) 

Zéolithe  jaune.  C'est  la  mésotype  jaunâtre  qu'on  a  regardée 
pendant  long-temps  comme  une  espèce  particulière,  et  qu'on 
a  décrite  sous  le  nom  de  natrolite. 

Zéolithe  nacrée.  (Voyez  Stilbite.) 

Zéolithe  rouge.  C'est  la  stilbite  rouge,  distinguée  mainte- 
nant comme  espèce  sous  le  nom  de  heulandite. 

Zéolithe  siliceuse.  C'est  encore  la  variété  de  mésofype  dure, 
nommée  JEàelite  par  Kirwan.  Voyez  Mésotype,  Scolésite, Stil- 
bite, Analcine,  Apophyi.lite,  Mésolithe  ,  Mésole,  Prehnite, 
Sarcolite,  Chabasie,  Thomsonite.  (B.) 

ZEOPYRON.  (Bot.)  Voyez  Gymnotrichon.  (J.) 

ZEORA.  (Bot.)  Genre  de  la  famille  des  lichens,  établi  par 
Fries  (Syst.  orb.  veget. ,  1,  pag.  244);  il  le  caractérise  ainsi: 
Disque  des  apotheciums  céracé ,  ouvert,  enfoncé  dans  le  thal- 
lus,  dont  il  est  d'abord  recouvert;  mais  qui  bientôt  se  déchire 
et  forme  autour  du  disque  une  bordure  pulvérulente.  Le 
thallus  est  horizontal  ,  entièrement  granuleux  ou  lépreux  , 
distinct,  vert,  et  privé  de  couche  corticale;  il  se  développe 
et  s'étend  par  son  centre:  il  est  souvent  stérile.  Les  espèces 
de  ce  genre  se  plaisent  à  l'ombre ,  dans  les  lieux  les  plus  secs, 
comme  sur  les  parois  des  roches  les  plus  élevés,  d;ins  les  fentes 
des  écorces  des  arbres,  particulièrement  sur  celles  qui  sont 
exposées  au  Midi.  Comme  elles  sont  le  plus  souvent  stériles, 
elles  ont  été  prises,  la  plupart,  pour  des  lepraria. 

Ce  genre,  fait  observer  Fries,  tient  le  milieu  entre  le  par- 
melia  ,  le  lecidea  et  le  lecanora;  aussi  les  espèces  qui  en  font 
partie  en  sont-elles  retirées.  Fries,  sans  donner  de  description 
d'espèces,  se  borne  à  faire  connoître  les  groupes  qu'elles 
peuvent  composer. 

i.°  Les  Imbiucaires  ,  Imbricariœ.  Il  y  rapporte  le  parmelia 
lanuginosa,  Ach.,  en  ajoutant  que  c'est  le  byssus  lactea  des 
grottes  :  le  lecanora  teicholyta,  Ach. ,  est  aussi  de  cette  division. 

2.0  Les  Rinodines  ,   Rinodinœ.  Ici  sont  rangés  les  lecanora 


zer  m 

hœmaloma  Turneri  ,  Stonei  ;  citrina  ,  incrustons,  e.rpallens  , 
lutescens,  Ach.  ;  les  lecidea  epixantha,  lucida,  orophea,  quernea , 
Ach. ,  et  le   byssus  incaria,  Liùn.,  ou  zeora  incana,  Frics. 

5.°  Les  espèces  à  croûte  variable,  un  peu  tartreuse,  due  sans 
donteàunsol  plus  humide.  Le  lècanora coarctata,  A <>ard h  con- 
fondu par  Acharius,  tantôt  avec  les  lècanora,  tantôt  avec  les 
lecidea,  appartient  à  cette  division.  Selon  Pries,  dans  cette  es- 
pèce, le  disque  n'est  jamais  noir,  mais  rouge  dans  l'état  vivant, 
et  brun -noirâtre  à  l'état  sec.  Fries  cite  les  lècanora  tapelia , 
ocrinata,  Ach.,  et  le  lecidea  cotaria,  Acharius  ;  enfin,  les  leci- 
dea inculcata  et  pereœna,  d'Ach.,  qui  pourroient  appartenir 
à  cette  espèce;  les  lecidea  Lallavei  et  erythrocarpia  d'Acharius. 
(Lem.) 

ZEPHYANTHES.  [Bot.)  Ce  genre  ,  réuni  à  V Amaryllis  ,  cori- 
tenoit  les  amaryllis  atamasco  et  chorolema.  (Lem.) 

ZEPiAL.  (Mamm.)  M.  Bosc  dit  que  dans  le  Sennaar,  royaume 
d'Afrique,  ce  nom  est  employé  pour  désigner  une  espèce 
d'antilope.   (Desm.  ) 

ZEIiAMI.  (Bol.)  M.  Poiret  décrit  sous  ce  nom,  dans  le  Dic- 
tionnaire encyclopédique,  le  Pileanlhus  de  M.  de  Labillar- 
dière ,  genre  de  la  famille  des  myrtées.  Voyez  Pileanthcs. 
(J.) 

ZERAPHOES.  (Bot.)  Nom  sous  lequel  le  lin  étoit  connu 
sur  îes  côtes  africaines  delà  Méditerranée,  suivant  Ruellius. 
(J.) 

ZERA-PUTI.  (Bot.)  Nom  brame,  cité  par  Rhéerle,  de  deux 
coquerets  de  l'Inde, physalis  pubescens  et  physalis  minima.  (J.) 

ZERB1N.  (Bot.)  Nom  arabe  du  cèdre  du  Liban,  cité  par 
Daléchamps.  (J.) 

ZERDA.  (Mamm.)  Ce  nom,  selon  Sparrman  ,  désigne  chez 
les  Hottentots  un  petit  animal  carnassier  du  cap  de  Bonne- 
Espérance,  qu'on  a  regardé  comme  le  même  que  le  fennec  de 
Bruce,  et  qui  est  remarquable  en  effet,  ainsi  que  ce  dernier 
animal,  par  la  grandeur  de  ses  oreilles.  Il  appartient  peut-être 
au  renard  aux  longues  oreilles  de  Delalande  (canis  megalotis  , 
Desm.).  Quoi  qu'il  en  soit,  c'est  de  ce  nom  qu'a  été  formé 
celui  de  cerdo  ,  dont  Grnelin  s'est  servi  pour  désigner  ces  mam- 
mifères ,  qu'il  confondoit  dans  une  seule  espèce  du  genre 
Chien.  (Desm.) 


272  ZER 

ZERERITE.  (Min.)  C'est  le  cérium  oxidé  silicifère  rouge 
d'Haiiy.  Voyez  Cérium.  (B.) 

ZERIN.  (Min.)  C'est  la  même  chose  que  l'espèce  de  cérium 
nommé  Cerin.  Voyez  Cérium.  (  B.  ) 

ZERMOUMEAS.  (Erpét.)  On  a  appelé  ainsi  un  reptile  qui 
paroit  être  le  scinque  algire.  Voyez  Scinque.  (H.  C.  ) 

ZERUMBET.  (Bot.)  Voyez  Globbée.  (Poir.) 

ZERUMBET.  (Bot.)  Voyez  Amome  zerumbet.  (J.) 

ZERUMBET  TOMMON  BEZAAR,  Rumph. ,  Ami.,  S  ,  t.  68. 
(Bot.)  Loureiro  pense  que  ce  peut  être  le  curcuma  rotunda; 
mais  la  figure  et  la  description  ne  s'accordent  pas.  (Lf.m.) 

ZESKANTIGE  NAALD-VISCH.  (Ichthjol.  )  Nom  hollandois 
du  syngnathe  trompette.  Voyez  Syngnathe.  (H.  C.) 

ZETHE ,  Zethus.  (Entom.)  Fabricius  a  formé  sous  ce  nom 
un  genre  d'insectes  hyménoptères,  pour  y  placer  quelques 
guêpes  exotiques  d'Amérique  et  d'Afrique.  (  C.  D.  ) 

ZEUGITES.  (Bot.)  Genre  de  plantes  monocotylédones,  à 
fleurs  glumacées,  de  la  famille  des  graminées,  de  la  monoécie 
triandrie  de  Linnaeus,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Des 
fleurs  monoïques;  deux  valves  calicinales  presque  tronquées, 
à  trois  fleurs  ;  les  deux  fleurs  supérieures  mâles  et  pédicellées , 
renfermant  trois  étamines  ;  la  valve  inférieure  de  la  corolle 
presque  à  trois  dents  ;  la  supérieure  bifide  ou  bidentée;  la 
fleur  inférieure  sessile  ,  hermaphrodite;  la  valve  inférieure 
delà  corolle  naviculaire,  tronquée,  terminée  par  une  arête, 
membraneuse  à  ses  bords;  l'ovaire  échancré,  surmonté  de 
deux  styles. 

Ce  genre  avoit  été  confondu  avec  YApluda  de  Linné.  Ce 
dernier  offre  deux  épillets  biflores;  l'un  sessile,  à  fleurs  po- 
lygames; l'autre  pédicellé,  à  fleurs  mâles  ;  les  valves  calici- 
nales plus  longues  que  la  corolle;  l'inférieure  presque  tri- 
dentée  au  sommet;  les  valves  corollaires  tridentées;  l'infé- 
rieure presque  bifide.  Dans  les  épillets  polygames,  la  fleur 
inférieure  est  mâle;  la  supérieure  hermaphrodite;  la  valve  in- 
férieure du  calice  est  onguiculée  et  obtuse  au  sommet;  la  su- 
périeure presque  tridentée  ;  les  valves  de  la  corolle  sont  mem- 
braneuses ;  l'inférieure,  dans  la  fleur  hermaphrodite  ,  est  pres- 
que nulle,  représentée  par  une  arête  très-longue,  tortillée; 
les  stigmates  sont  en  pinceau:  on  doit  substituer  ce  caractère 


ZIB  273 

au  genre  Apluda  de  ce  Dictionnaire.  Il  faut,  d'après  Bcau- 
vois,  rapportera  V  Apluda  aristataetdigitata,  Linn.,  et  au  Zeu- 
gites,  le  Zeugites  americana,  "Willd.  (Poik.) 

ZELIJCHIL.  {Bot.)  Nom  arabe  du  gingembre,  amomum  zin- 
giber,  cité  par  Forskal.  (J.  ) 

ZEUZÈRE.  (Entom.)  M.  Latreille  a  indiqué  sous  ce  nom 
un  genre  de  lépidoptères,  pour  y  ranger  en  particulier  le 
cossus  du  marronier  d'Inde  ou  la  coquette  de  Geoffroy,  dont 
Réaumur  a  fait  connoître  l'histoire  dans  le  second  volume 
de  ses  Mémoires,  p.  47" ?  et  donné  la  figure,  pi.  38.  (C.  D.) 

ZEVEN.  (Bot.)  Voyez  Seylem.  (J.  ) 

ZEYL-VISfttï.  (Ichthyol.)  Voyez  Zee-Snippe.  (H.  C.  ) 

ZEYTOUN.  (Bot.)  Nom  arabe  de  l'olivier  ordinaire,  selon 
Delile.  (J.) 

ZEYTY.  (Bot.  )  Nom  arabe  du  statice  monopetala,  suivant 
Forskal.  (  J.  ) 

ZEZ1R.  (Ornith.)  Nom  hébreu  de  l'étourneau  ou  sanson- 
net. (Desm.) 

ZEZUr.A.  (Ornith.)  Dénomination  russe  du  coucou.  (Desm.) 

ZH1ERREK.  (Ornith.)  Synonyme  de  pic-vert.  Muller,  21; 
Fabricius,  pag.  io5.  (Ch.  D.  et  L.) 

ZH1NOIK..  (Entom.)  Selon  M.  Bosc  ,  ce  nom  est  celui  du  cou- 
sin ou  moustique,  en  Laponie.  (Desm.) 

ZIBELINE.  (Mamm.)  Ce  nom  est  celui  d'une  espèce  de 
petit  carnassier  du  genre  des  Martes,  qui  habite  la  Sibérie 
et  dont  la  fourrure  est  fort  estimée.  Il  est  dérivé  des  mots 
sobol,  sabel ,  sàbel,  qui ,  dans  les  idiomes  des  peuples  de  cette 
vaste  contrée,  sont  employés  pour  désigner  cet  animal.  (Desm.) 

ZIBET  ou  Z1BETH.  (Mamm.)  Ces  noms  et  celui  de  vnerra 
zibetha  de  la  nomenclature  linnéenne,  désignent  un  animal 
carnassier  digitigrade  de  l'Afrique,  à  ongles  à  demi  rétraetiles, 
et  pourvu  aux  environs  de  l'anus  d'une  poche  assez  profonde, 
où  se  rassemble  une  humeur  de  consistance  épaisse  et  très- 
odorante. 

Ces  caractères  ont  fait  placer  le  zibeth  dans  le  même  genre 
que  la  Civette.  Voyez  ce  mot.  (Desm.) 

ZIBETH1N.  (  Mamm.  )  Ce  nom  adjectif  a  été  donné  par 
Vicq-d'Azyr  à  l'ondatra  ou  rat  musqué  du  Canada  ,  sans  doute 
à  cause  de  l'odeur  qu'il  répand  et  qui  est  due,  comme  celle 
5y.  18 


274  Z1B 

du  zibeth  ,  à  une  humeur  particulière,  sécrétée  pa?  les  parois 

d'une  poche  que  l'on  trouve  près  de  l'anus  de  cet  animal. 

(Desm.) 

ZIBIB,  ZIBEBEN,  (Sot.)  Noms  de  la  vigne  chez  les  Maures, 
suivant  Rauwolf.  Lezibeben  de  l'île  de  Crête  est,  selon  Belon  , 
le  gros  raisin  de  Damas.  (J.  ) 

ZÏCKE.  (Iclitlryol.)  En  Poméranie  on  appelle  ainsi  le  Ziece 
des  Prussiens.  Voyez  ce  mot.  (  H.  C.  ) 

ZIC-ZAC.  (Entom.)  Voyez  Zig-zag.  (CD.) 

ZIDDERVISCH.  (Ichthyol.  )  Voyez  Stompviscb.  (H.  C  ) 

ZIDRAC.  (Ichth.)  Synonyme  d'HippocAMFE.  Voyez  ce  mot. 
(H.C.) 

ZIEBA.  (Ornith.)  Nom  polonois  du  pinson  ,  fringilla  cœlebs, 
(Ch.  D.  et  L.) 

ZIEGE.  (Ichthyol.)  Nom  donné  en  Prusse  au  cyprinus  cullra- 
tus  de  Bloch.  qui  appartient  à  la  section  des  ables.  (  H.  C.  ) 

ZIEGELERZ.  (Min.)  Nom  allemand,  employé  quelquefois 
dans  des  ouvrages  françois  pour  désigner  un  minerai  de 
enivre  rouge  ou  oxidulé,  mêlé  de  peroxide  de  fer  :  ce  qui 
lui  donne  la  couleur  de  brique  que  le  nom  indique.  Voyez 
Cuivre.  (  B.  ) 

Z1EGENBART.  (Bot.)  Nom  de  la  chanterelle  en  Haute-Saxe. 
Voyez  Merulius.  (Lem.) 

Z1EMNI.  (Mamm.)  Voyez  Zemni.  (Desm.) 

Z1ERIA.  (Bot.  )  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleuri? 
complètes,  polypétalées,  de  la  famille  des  rutacées ,  de  la  té* 
trandric  létragynie  de  Linnneus,  offrant  pour  caractère  essen- 
tiel :  Un  calice  à  quatre  divisions  profondes,  quatre  pétales-, 
quatre  étamines  alternes  avec  les  pétales;  les  hlamens  insérés 
chacun  sur  une  glande  ;  les  anthères  mobiles,  en  cœur  ;  quatre 
ovaires  eniourés  d'un  cercle  glanduleux;  quatre  styles  sortant 
de  l'angle  interne  des  ovaires,  réunis  à  leur  partie  supérieure, 
soutenant  un  stigmate  à  quatre  lobes  ;   quatre  capsules. 

Zieria  pileuse:  Zieria pilosa,  Rudg. ,  Trans.linn. ,  10,  tab.  îO, 
fig.  2;  Poif. ,  III.  gcn.,  suppl. ,  tab.  91  5.  Arbrisseau  dont  les 
rameaux  sont  opposés,  très-velus;  les  feuilles  pétiolées,  op- 
posées, ternées-.  les  folioles  étroites,  lancéolées,  longues  de 
trois  ou  quatre  lignes,  glabres,  à  une  seule  nervure,  ponc- 
tuées en  dessus,   pileuses  en  dessous;  les  pétioles  velus;  les 


ZIG  *75 

fleurs  solitaires,  axillaîrcs,  pédonculces;  les  pédoncules  (ou 
peut-être  de  jeunes  rameaux)  courts,  cylindriques,  cou- 
verts de  poils.  Le  calice  es;  à  quatre  divisions  profondes,  un 
peu  aiguës;  la  corolle  plus  longue  que  le  calice,  à  quatre 
pétales  ovales,  obtus;  quatre  étamines;  les  Glamens  élargis, 
placés  chacun  sur  une  glande;  les  anthères  mobiles,  en  cœur, 
à  deux  loges;  un  disque  autour  des  ovaires,  faisant  corns  avec 
le  calice,  soutenait  les  pétales,  muni  de  quatre  glandes  qui 
portent  les  étamines;  quatre  ovaires  supérieurs ,  "labres, 
connivens;  de  l'angle  interne  des  ovaires  sortent  quatre  styles 
qui  se  réunissent  à  leur  partie  supérieure  et  se  terminent  par 
un  stigmate  à  quatre  lobes  et  en  tête.  Le  fruit  consiste  en 
quatre  capsules  ovales,  hérissées,  monospermes.  Cette  plante 
croît  à  la  Nouvelle- Hollande. 

Zieria  de  Smith  :  Zieria  Smithii  ,  Bot.  M  a  gaz.  ,  tab.  i3q5  ; 
Andr. ,  Bot.  repos.,  tab.  CoG.  Cette  espèce  est  un  arbrisseau 
peu  élevé»  Ses  rameaux  sont  rougeàtres  et  glanduleux;  ses 
feuilles  opposées,  pétiolées,  composées  de  trois  folioles  ses- 
siles ,  lancéolées,  entières,  longues  d'environ  deux  pouces, 
mai  filées  d'un  grand  nombre  de  petits  points  rougeàtres,  trans- 
parens.  Les  fleurs  sontaxillaires,  disposées  en  panicules  tricho- 
totnes;  les  pédoncules  plus  courts  que  les  pétioles,  accompa- 
gnés de  bractées  lancéolées,  presque  subulées,  opposées,  per- 
sistantes; le  calice  est  velu,  à  quatre  divisions;  la  corolle  blan- 
che ;  les  pétales  sont  petits,  ovales,  aigus;  le  stigmate  est  à 
quatre  lobes  ;  il  y  a  quatre  capsules  conniventes  ;  les  semences 
sont  arillées.  Cette  plante  croît  à  la  Nouvelle-Hollande.  (Poir.) 

ZIERVOÇLIA.  {Bot.)  Necker  désignoit  sous  ce  nom  géné- 
rique une  espèce  de  cynanchum.  (  J.  ) 

ZIETENIA.  (Bot.)  Ce  genre  appartient  au  Stacliys  :  il  a  été 
établi  pour  le  stachjs  lavandulifolia.  (Po:r.) 

ZIGADENUS.  (Bot.)  Ce  genre  doit  être  réuni  au  Halo  nias. 
Voyez  ce  mot.  (Poir.) 

ZIGAR.  (Bot.)  Ruellius  cite  ce  nom  africain  au  hunion  ou 
boynion  de  Dioscoride,  qui,  suivant  la  description  rie  ce  der- 
nier, paroît  être  une  plante  ombellifère  ,  à  graines  odorantes 
et  à  feuilles  découpées  et  très-menues  :  c'est  peut-être,  d'après 
la  description,  le  bunius  ou  buni'um  de  Daléchamps;  cet  Un  sa 
bunius  de  Linnceus.  Cette  description  ne  peut  convenir  ni  à 


276  ZIG 

un  navet,  comme  quelques-uns  l'ont  dit,  ni  au  hunîum  de 
Linnaeus,  distinct  surtout  par  sa  racine  tubéreuse,  dont  Dios- 
coride  ne  fait  pas  mention.  (J.) 

ZIGERDECK.  (Bot.)  C'est  une  des  dénominations  tartarcs 
des  graines  de  la  badiane  ou  anis  étoile.  (Lëm.) 

ZIGOLO.  (  Ornith.  )  Cetti  donne  ce  nom  italien  à  un  crabier. 
(Ch.  D.  et  L.) 

ZIGORELLA.  (Ichtliyol.)  Un  des  noms  liguriens  de  la  Gi- 
belle.  Voyez  ce  mot.  (  H.  C.  ) 

ZIG-ZAG.  (Entom.  )  C'est  le  nom  que  Geoffroy  a  donné  au 
bonibyce  disparate,  ton).  2,  pag.  ii3  ,  n.°  14.  Le  zigzag 
de  Linné,  édit.  de  Gmelin,  Bonibyce,  n.°  61  ,  pag.  2430  du 
Systema  naturce ,  est  le  bois  veiné  de  Geoffroy,  tom.  2,  pag. 
124,  n.°  29.  (C.  D.) 

ZIG-ZAG.  (Conchjl. )  Nom  vulgaire  d'une  espèce  de  por- 
celaine, cyprœa  ziczac  ,  Linn.;  d'une  espèce  de  peigne,  pecten 
ziczac ;  d'une  espèce  de  trochus,T.  ziczac,  et  d'une  espèce  de 
venus,  comme  la  V.  point  d'Hongrie,  à  cause  de  la  disposi- 
tion des  traits  colorés  formant  des  angles  rentrans  et  saillans, 
qui  se  remarquent  sur  ces  coquilles.  (  De  B.) 

ZILATAT.  (Ornith.)  Espèce  de  crabier  du  genre  Héron. 
(Ch.  D.  etL.) 

ZILD.  (Ichth.  )  Nom  russe  du  hareng.  Voyez  Clupée.  (H.  C.) 

ZILF\.  (Bot.)  Nom  de  l'orme  dans  la  Hongrie,  suivant 
Mentzel.  (J.  ) 

ZILLA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à  fleurs 
complètes,  polypétalées ,  de  la  famille  des  crucifères,  de  la 
tétradynamie  siiiculeuse  de  Linnajus,  offrant  pour  caractère 
essentiel  :  Un  calice  droit,  égal  à  sa  base;  quatre  pétales  on- 
guiculés; le  limbe  entier;  six  étamines  tétradynamcs ,  sans 
dents  ;  un  ovaire  supérieur,  ovale;  un  style  conique;  une 
silique  globuleuse,  indéhiscente,  à  deux  loges,  terminée  par 
le  style  ;  une  semence  solitaire,  ovale-arrondie ,  pendante 
dans  chaque  loge;  les  cotylédons  foliacés. 

Zilla  FAUSSE-CAMÉLiNE  :  Zilla  mjagroides ,  Forsk.,  Mgypl.  , 
121  ,  et  le,  tab.  17,  fig.  A;  Dec,  Syst.  vég. ,  2,  pag.  646  ;  Bu- 
niasspinnsa,  Linn.,  Mant.,  96;  Vent.,  .Tard,  de  Malin.,  tab.  16; 
Nyagrum  spinosum ,  Lamk.,  Enc.  Plante  glabre,  un  peu  glau- 
que, presque  ligneuse.  Sa  tige  est  droite,  rameuse,  cyliudri- 


ZIN  277 

que,  haute  de  deux  pieds;  ses  rameaux  nombreux,  blan- 
châtres, très-durs,  épineux  et  dichotomes  au  sommet,  diffus, 
redressés,  feuilles  à  leur  partie  inférieure,  nus  dans  le  reste 
de  leur  longueur.  Les  feuilles  sont  éparses ,  peu  nombreuses, 
oblongues,  obtuses,  un  peu  glauques,  rétrécies  à  leur  base, 
un  peu  sinuées  ou  dentées;  les  supérieures  plus  petites,  lan- 
céolées. Les  fleurs  sont  disposées  en  grappes  droites  roides 
qui  terminent  les  rameaux  et  deviennent  piquantes  au  som- 
met, comme  des  épines;  elles  portent  latéralement  des  fleurs 
peu  nombreuses,  dont  les  pédicelles  sont  très- courts,  fili- 
formes ,  dépourvus  de  bractées.  Le  calice  est  droit,  à  quatre 
folioles  longues  de  trois  lignes  ;  la  corolle  d'un  blanc  violet; 
les  pétales  sont  oblongs,  étalés,  rétrécis  en  onglet.  Le  fruit  est 
une  petite  silique  lisse  ,  un  peu  plus  grosse  qu'un  pois,  spon- 
gieuse, à  deux  loges.  Cette  plante  croit  en  Egypte,  dans  les 
déserts.  D'après  Prosper  Alpin  ,  les  Arabes  mangent  cette 
plante  cuite  dans  l'eau.  (Poir.) 

ZJLLEH.  (Bot.)  Voyez  Oummo.  (  J.  ) 

ZILLERTHITE.  (Min.)  C'est  un  de  ces  noms  de  lieu  que 
Delamétherie  donnoit  comme  nom  spécifique  à  de  simples 
variétés  locales  de  minéraux  :  celui-ci  indique  une  actinote 
radiée  de  Zillerthal  en  Tyrol.  Voyez  Actinote.  (B.) 

ZILLO.  (Iclithyol.)  Dans  Pile  de  Rhodes  on  donne  ce  nom 
à  la  Girelle.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

Z1LVERVISCH.  (Ichth.)  Nom  hollandois  du  Vomer.  Voyez 
ce  mot.  (H.  C.  ) 

ZIMBIS  ou  SIMBOS.  (Conchjl.)  On  trouve  quelquefois  ce 
nom  dans  les  Voyages  à  la  côte  d'Angola,  pour  désigner  une 
petite  coquille  qui  sert  de  monnoie  aux  habitans,le  cjprœa 
moneta ,  autrement  nommée  cauris.   (DeB.) 

ZIMBR.  (Mamm.)  Nom  moldave  de  l'espèce  de  bœuf  sau- 
vage que  nous  désignons  par  celui  d'aurochs.  (Desm. ) 

ZIM1ECH.  (Ornith.)  Nom  du  petit  aigle  en  arabe.  (Ch.  D. 
et  L.) 

ZIMMETROSTEIN.  (Bot.)  Voyez  Tamalapatr.e.  (J.) 

ZINC.  (  Min.)  Ce  métal ,  assez  abondamment  répandu  dans 
le  sein  de  la  terre,  ne  s'est  point  encore  offert  à  l'état  natif; 
il  est  toujours  combiné  avec  d'autres  corps,  dont  il  faut 
le  séparer  par   les  procédés  métallurgiques.    Quand  l'a  ob- 


*i*  ZIN 

tenu  parfaitement  pur,  il  est  d'un  blanc  bleuâtre,  avec  l'éclat 
métallique,  lorsque  sa  surface  est  mise  depuis  peu  à  l'air  ; 
mais  il  ne  tarde  pas  à  se  ternir.  Il  a  une  texture  sensiblement 
lamelleuse  ;  il  est  ductile  et  peut  se  réduire  en  lames  assez 
minces.  Il  passe  à  la  filière  avec  plus  de  difficulté,  et  on  ne 
peut  pas  en  obtenir  de  fil  d'un  très-petit  diamètre.  Sa  pe- 
santeur spécifique  est  de  7,19,  suivant  Brisson.  On  n'est  point 
encore  parvenu  à  l'obtenir  en  cristaux  déterminables;  niais 
comme  on  a  réussi  à  le  faire  cristalliser  sous  la  figure  d'étoiles 
hexagonales  à  rayons  branchus,  il  est  probable  que  sa  forme 
est  octaédrique,  comme  celle  de  la  plupart  des  métaux  natifs. 

Le  zinc  ne  s'égrène  pas  sous  le  marteau;  pour  le  réduire 
en  poudre,  il  faut  le  chauffer  de  manière  à  le  ramollir  sans 
le  fondre  :  il  devient  alors  cassant,  et  on  peut  le  broyer  ai- 
sément dans  un  mortier.  Il  entre  en  fusion  au-dessous  de  la 
chaleur  rouge;  si  on  le  chauffe  fortement  et  presque  jusqu'au 
blanc,  il  brûle  en  répandant  une  flamme  d'une  blancheur 
éblouissante. 

Les  minerais  de  zinc  n'ont  de  commun  entre  eux  que  la 
présence  de  ce  métal,  considéré  comme  principe  caractéris- 
tique :  ils  ne  possèdent  d'ailleurs  aucune  propriété  extérieure 
qui  puisse  aisément  les  faire  reconnoitre.  Aucun  d'eux  n'a 
l'aspect  métallique,  et  leur  pesanteur  spécifique  est  toujours 
au-dessous  de  6.  Ils  sont  tous  assez  facilement  réductibles  sur 
le  charbon,  au  moyen  d'un  grillage  ménagé  et  du  carbonate 
de  soude.  Ils  répandent  sur  le  charbon  une  poussière  blanche, 
qui  entoure  le  globule  sans  lui  être  contiguë,  et  qui  se  vo- 
latilise facilement  sans  colorer  la  flamme.  Si  l'on  plonge  dans 
le  minerai  revivifié  un  fil  de  cuivre  rouge,  on  le  transforme 
immédiatement  en  laiton  reconnoissable  à  sa  couleur  jaune. 

Le  zinc  du  commerce  est  presque  toujours  allié  à  une  pe- 
tite quantité  de  plomb  et  probablement  aussi  du  métal  appelé 
cadmium,  qui  jusqu'à  présent  ne  s'est  encore  trouvé  que  dans 
les  minerais  de  zinc.  Ce  métal  a  élé  découvert  en  1817  par 
M.  Stromeyer,  de  Gœltingue,  dans  une  variété  de  calamine 
ou  de  carbonate  de  zinc,  employée  dans  certaines  pharma- 
cies d'Allemagne  en  place  de  zinc  oxidé.  On  a  reconnu  de- 
puis l'existence  de  ce  métal  dans  d'autres  minerais  de  zinc, 
savoir  :  dans  la  calamine  qui  accomoa"iie  le  cuivre  azurite7 


à  Chessy,  près  de  Lyon  (Berzelius);  dans  la  blende  de  Frei- 
berg  en  Saxe  (Chudren);  dans  le  zinc  silicate  de  Silésie 
(Hermann  et  Rodolf).  Le  cadmium  est  ductile,  d'un  blanc 
d'éfain  ;  il  a  un  vif  éclat  et  peut  recevoir  un  beau  poli  :  sa  pe- 
santeur spécifique  est  de  8^5,  d'après  M.  Slroir.eyer.  Il  est 
très- fusible  et  très  -  volatil  ;  il  n'éprouve  point  d'altération 
par  son  exposition  à  l'air  à  la  température  ordinaire;  seule- 
ment il  se  ternit  comme  le  plomb.  On  reconnoît  sa  présence 
dans  un  minerai  de  zinc,  en  traitant  celui-ci  sur  un  charbon 
à  la  flamme  de  réduction;  il  se  dépose  au  premier  coup  de 
feu  ,  à  peu  de  distance  de  la  matière  d'essai,  un  anneau 
jaune  ou  orangé  d'oxide  de  cadmium  ,  que  l'on  aperçoit  d'au- 
tant mieux  que  le  charbon  est  plus  refroidi. 

Onconnoit  sept  espèces  de  minerais  de  zinc,  savoir  :  le 
zinc  sulfuré  ou  zinc-blende,  le  zinc  oxidé  manganésifèreouzinc 
rouge,  le  zinc  silicate,  le  zinc  carbonate  ou  zinc  calamine, 
le  zinc  hydro-carbonaté  ,  le  zinc  sulfaté  et  le  zinc  aluminaté 
ou  zinc  gahnite.  Le  zinc  silicate  et  le  zinc  carbonate  ont  été 
pendant  long-temps  confondus  ensemble  sous  le  nom  com- 
mun de  calamine  (en  allemand  Calmey)  :  MM.  Berzelius  et 
Berthier  sont  les  premiers  chimistes  qui  aient  donné  des 
moyens  précis  pour  distinguer  ces  deux  substances  l'une  de 
l'autre. 

i.M  Espèce.  Zinc -Blende  ou  Zinc  sulfuré;  vulgairement 
Blende  ou  Pseudo  -  galène' .  Substance  assez  abondamment  ré- 
pandue dans  la  nature,  de  couleur  jaune  ou  brune,  tendre 
et  ordinairement  à  tissu  très-lainelleux ,  offrant  presque  tou- 
jours un  éclat  assez  vif,  joint  à  un  certain  degré  de  trans- 
parence. 

Elle  se  laisse  cliver  avec  la  plus  grande  facilité  parallèle- 
ment aux  faces  d'un  dodécaèdre  rhomdoïdal,  et  par  consé- 
quent aussi  parallèlement  à  celles  d'un  rhomboïde  obtus  de 
109°  28'  16"  et  700  3i'  44",  d'un  tétraèdre  à  triangles  isocèles, 
et  d'un  octaèdre  à  base  rectangulaire.  La  surface  des  lames 
est  très- éclatante  :  elles  ont  un  brillant  qui  se  rapproche 
tantôt  de  l'éclat  métallique  et  tantôt  du  luisant  de  la  résine. 

Elle  est  facile  à  casser;  sa  dureté  est  supérieure  à  celle  du 

1   Dodecahedral  Zincblende ,  James. 


2  8o 


ZIN 


calcaire  spafhique  et  inférieure  à  celle  de  la  fluorite.  Sa  pe- 
santenrspécihque  varie  de  4,02  à  4,07.  Sa  réfraction  estsimple. 

Lorsque  la  blende  est  pure,  elle  est  transparente:  la  cou- 
leur de  sa  masse  est  le  jaune  de  citron,  et  celle  de  la  pous- 
sière est  grise.  Les  variétés  de  couleur  brune  jouissent  tou- 
jours d'une  certaine  translucidité,  au  moins  sur  les  bords  de 
leurs  laines. 

Certaines  variétés  de  blendes,  surtout  celles  de  couleur 
jaune,  sont  très-phosphorescentes  par  frottement  dans  l'obs- 
curité; et  pour  développer  cette  propriété,  il  suffit  même 
de  les  frotter  avec  une  plume.  Selon  Berginann,  elles  s'élec- 
trisent  par  le  frottement  et  deviennent  phosphorescentes, 
même  sous  l'eau. 

La  blende  décrépite  au  chalumeau  etquelquefoisavec  force  ; 
elle  est  infusible  seule  et  même  avec  le  secours  du  borax  ; 
elle  ne  donne  par  le  grillage  qu'une  foible  odeur  d'acide  sul- 
fureux ;  mais  si  on  la  chauffe  après  l'avoir  broyée  et  hu- 
mectée d'acide  sulfurique,  elle  répand  une  forte  odeur  d'hy- 
drogène sulfuré.  Elle  est  soluble  avec  difficulté  dans  l'acide 
nitrique  :  sa  solution  donne  par  les  alcalis  un  précipité  qui 
se  redissout  lorsqu'ils  sont  en  excès. 

Composition.  =  Z11S'.  Berzemus. 


• 

ô 

y 

tT 

SJ 

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O, 

C/5 

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1 1,69 



28,64 

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3 

5 

21        . 

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8 

— 

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jfj 

9 

6 

-9 

Yar.  jaune  de   Scliarfenberg,  en 

Saxe 64  5  —      20  Bcrgmann. 

Yar.  brune  du  Cornouailles. .. .   58,5^      11,69       —      28,64    Thomson, 
Var.   rougeàlre    de    Geroldse 

en    Brisgau 62  3  5         ?.  1     •     Hecht. 

Var.  noire  de  Bowallon 52  8  —       26  Bergman». 

De   Danneniora 

M.  Children  a  reconnu  la  présence  du  cadmium  dans  la 
blende  brune  cristallisée  de  Freiberg  en  Saxe.  Celle  de  Przi- 
bram  en  Bohème  contient  accidentellement  de  l'argent,  et 
celle  de  Nagyag  de  l'argent  aurifère  et  du  plomb. 

*   Variétés  de  formes. 
Les  variétés  de  formes  régulières  de  la  blende  sont  assez 


ZIN  28i 

nombreuses:  nous  indiquerons  seulement  les  suivantes,  qui 
sont  les  plus  remarquables: 

i.°  La  Blende  primitive  ou  dodécaèdre  :  le  dodécaèdre  à  plans 
rhombes,  dont  chacun  est  incliné  de  1200  sur  ceux  qui  lui 
sont  adjacens.  Il  est  rare  de  trouver  cette  forme  en  cristaux 
nels  et  complets;  elle  est  presque  toujours  modifiée  par  des 
facettes  additionnelles. 

De  Przibrain  et  de  Ratieborziz,  en  Bohème;  deSchemnitz, 
en  Hongrie;  de  Kapnick,  en  Transylvanie;  dans  plusieurs 
mines  du  Cornouailles  et  du  Derbyshire. 

2.0  La  Tétraèdre  :  le  tétraèdre  régulier,  provenant  de  mo- 
difications hemi-symélriques,  c'est-à-dire  qui  n'ont  lieu  que 
sur  quatre  des  huit  angles  solides  composés  de  trois  plans,  et 
qui  sont  identiques  sur  le  dodécaèdre. 

De  la  mine  Goldbach  ,  près  d'Ober-Rossbach  ,  dans  le  Dil- 
lenbourg;  d'Alston-Moor,  en  Cumberland  ;  de  Kapnick,  en 
Transylvanie. 

Quelquefois  le  tétraèdre  est  trépointé  :  il  est  modifié  sur 
ses  angles  par  trois  faces  tournées  vers  les  arêtes,  en  sorte 
qu'il  se  combine  avec  les  faces  d'un  dodécaèdre  à  triangles 
isocèles.  De  la  mine  Junge  hohe  Birke ,  près  Freiberg. 

3.°  L'Octaèdre  :  l'octaèdre  régulier,  provenant  de  la  tron- 
cature des  huit  angles  solides  trièdres.  Elle  se  présente  sou- 
vent sous  la  forme  d'un  tétraèdre  épointé. 

Du  Cornouailles;  de  la  mine  Aurora,  prés  Nieder-Ross- 
bach,  dans  le  Dillenbourg;  de  Sibérie. 

4.0  La  Cubo-dodécaèdre  :  le  dodécaèdre  tronqué  sur  les  six 
angles  composés  de  quatre  plans.  Les  nouvelles  faces  pren- 
nent quelquefois  une  extension  telle  que  le  cristal  paroît 
sous  la  forme  cubique.  (De  Bournon.) 

Du  Cornouailles;  de  Kapnick,  en  Transylvanie. 

5.°  La  B  if  orme  :  c'est  la  combinaison  du  dodécaèdre  rhom- 
boïdal  et  de  l'octaèdre  régulier;  elle  se  présente  sous  l'aspect 
d'un  octaèdre  émarginé. 

De  Przibram,  en  Bohème;  de  Schemnitz,  en  Hongrie;  de 
Kapnick,  en  Transylvanie. 

6."  La  Triforme  .-  combinaison  du  dodécaèdre  rhomboïdal, 
de  l'octaèdre  régulier  et  du  cube  ;  elle  offre  l'aspect  d'un  oc- 
taèdre dont  les  angles  et  les  arêtes  sont  tronqués. 


a.8*  yAy 

De  Kapnick,   en  Transylvanie. 

7.0  La  Didodecaèdre  :  solide,  à  vingt- quatre  faces,  savoir 
douze  trapézoïdes,  qui  répondent  aux  faces  primitives,  et 
douze  triangles  isocèles  alongés,  réunis  trois  à  trois  par  leurs 
sommets,  et  deux  à  deux  parleurs  bases.  Ce  solide  provient  de 
la  combinaison  du  dodécaèdre  rhomboidal,  avec  un  dodé- 
caèdre à  triangles  isocèles. 

D'Alston-Moor,  en  Cumberland. 

M.  Mqhs  a  aussi  observé  la  combinaison  du  dodécaèdre 
rhomboïdal  avec  un  dodécaèdre  à  faces  trapézoïdales,  prove- 
nant de  modifications  bémi -symétriques,  et  que  l'on  peut 
obtenir  par  la  réduction  à  moitié  du  nombre  des  faces  d'un 
octaèdre  pyramide,  c'est-à-dire  d'un  solide  à  vingt-quatre 
faces  triangulaires,  isocèles,  que  donne  l'octaèdre  quand  il 
est  biselé  sur  toutes  ses  arêtes. 

A  Kapnick,  en  Transylvanie. 

Les  cristaux  de  blende  sont  quelquefois  maclés  par  trans- 
position :  dans  ces  groupemens  le  plan  de  jonction  est  tou- 
jours parallèle  à  l'une  des  faces  de  l'octaèdre  régulier.  On 
observe  quelquefois  la  blende  en  octaèdres  transposés  ,  comme 
ceux  du  spinclle;  en  dodécaèdres  rhomboïdaux,  pareillement 
transposés,  et  se  présentant  sous  la  forme  d'un  dodécaèdre 
composé  de  six  faces  rhombes  et  de  six  trapèzes,  sans  angles 
rentrons. 

Enfin,  la  variété  didodecaèdre  est  aussi  susceptible  d'une 
transposition  analogue  ,  qui  produit  un  nouveau  solide  , 
distinct  du  premier  par  l'assortiment  de  ses  faces.  Dans  la 
variété  didodecaèdre  simple,  à  chaque  trapézoïde  correspond 
dans  la  partie  opposée  un  autre  trapézoïde  qui  lui  est  paral- 
lèle; dans  la  variété  didodecaèdre  transposée,  c'est  une  arête 
qui  répond  à  chaque  trapézoïde,  et  se  trouve  parallèle  à 
l'une  de  ses  diagonales. 

11  est  rare  que  les  formes  des  cristaux  de  blende  soient  par- 
faitement nettes  ;  ces  cristaux  sont  en  général  peu  volumi- 
neux ;  leur  grosseur  ordinaire  ne  dépasse  guères  celle  d'un 
pois.  Cependant  il  en  est  qui  ont  plus  d'un  demi- pouce  de 
diamètre.  Us  sont  aussi  rarement  isolés  ,  mais  ils  se  groupent, 
en  forme  de  druses ,  à  la  surface  de  diverses  substances  de 
filons,  soit  pierreuses,  soit  métalliques. 


"•'-'   Variétés  principales  de  texture  et  d'aspect. 

Blende  laminaire.  Blende  spéculaire  ou  miroitante,  à 
grandes  lames  brillantes  et  diversement  entrelacées,  compo- 
sant des  masses  qui  sont  quelquefois  criblées  de  cavités. 

Blende  lamellaire.  A  petites  lames  mêlées  et  inclinées  dans 
toutes  les  directions.  Cette  variété  est  souvent  mêlée  de  cuivre 
pyriteux,  de  fer  sulfuré  et  de  galène.  Très-commune  en  Hon- 
grie. En  petites  lames  noirâtres,  avec  calcaire  spathique,  dans 
les  roches  de  la  Somma ,  au  Vésuve. 

Blende  radiée;  Strahlige  Blende ,  Werner.  En  masse  solide, 
fibreuse  et  radiée  ,  ayant  une  couleur  brunâtre  et  un  éclat 
tirant  sur  le  perlé.  A  Przibram,  en  Bohème;  à  Felsobanya,  en 
Hongrie.  M.  Breithaupt  fait  de  cette  variété  une  espèce  par- 
ticulière dans  son  Système  de  minéralogie.  Suivant  le  profes- 
seur Zippe,  elle  contient  du  cadmium. 

Blende  concrétionnée  :  Faserige  et  dichte  Blende,  Werner  ; 
Schaalenblende,  Karsten  et  Hausmann.  Blende  testacée  ou  hé- 
patique; ble-ndc  striée  et  compacte.  En  masses  mamelonnées 
ou  globuliformes  ,  à  structure  testacée  et  à  texture  fibreuse 
ou  compacte.  L'intérieur  des  mamelons  ou  des  globules  pa- 
roit  ordinairement  comme  strié  du  centre  à  la  circonférence. 
Cette  variété  est  presque  toujours  d'un  brun  rougeàtre,  et 
son  éclat  varie  du  mat  au  luisant  de  la  résine.  Les  fiagmens 
sont  opaques  ou  foiblement  translucides  sur  les  bords. 

A  Gerohlseck,  dans  un  filon  de  galène;  à  Raibcl ,  en  Ca- 
rinthie;  à  Henri-la-Chapelle,  près  d'Aix-la-Chapelle;  à  Fremy, 
en  Oisans;  dans  la  mine  de  plomb  de  Saint-Sauveur,  en  Lan- 
guedoc; dans  celle  de  Wheal-Unity,  en  Cornouailles. 

Considérée  sous  le  rapport  de  la  couleur,  la  blende  peut 
se  partager  en  trois  variétés  principales,  qui  ont  été  distin- 
guées avec  beaucoup  de  soin  par  les  minéralogistes  allemands. 

i."  La  Blende  jaune;  Gelbc  Blende,  Wern.  Transparente, 
très -lameileuse  et  très-phosphorescente.  Elle  offre  diverses 
teintes  de  jaune,  qui  varient  depuis  le  jaune  citrin  ou  vert 
jaunâtre  du  soufre  jusqu'au  jaune  miellé  ou  rougeàtre  du 
succin. 

Les  plus  beaux  groupes  de  cristaux  de  blende  appartien- 
nent à  cette  variclj  :  on  les  trouve  à  Kapnick,  en  Transylva- 


2S4  ZIN 

nie,  où  iîs  s'associent  au  fer  carbonate,  au  calcaire  brunis- 
sant, au  cuivre  gris,  au  manganèse  sulfuré  et  au  manganèse 
rose.  On  trouve  aussi  de  la  blende  jaune  à  Felsobanya ,  Nagy- 
banya  et  Schemnitz,  en  Hongrie;  à  Ratieborziz,  en  Bohème; 
à  Scharfenberg,  Schvvarzenberg  et  Riltersgriin  ,  en  Saxe;  dans 
le  Rammelsberg,  au  Harz  ;  à  Gummerud  ,  en  Norwége  ;  en 
France,  à  Baigorry,  dans  les  Pyrénées. 

2.°  La  Blende  brune;  Braune  Blende,  Wern.  Cette  variété 
est  plus  commune  que  la  précédente;  elle  forme  quelquefois 
àcs  masses  très- volumineuses  ;  elle  est  moins  transparente 
que  la  blende  jaune,  et  se  clive  avec  moins  de  facilité. 
Ses  couleurs  varient  du  brun  jaunâtre  au  brun  rougcàtre  et 
au  rouge  du  grenat.  On  la  trouve  en  cristaux,  en  masses  la- 
minaires et  en  masses  radiées  ou  fibreuses.  La  blende  brune 
de  Freiberg,  en  Saxe,  analysée  par  M.  Children ,  a  donné  du 
cadmium. 

A  Alston-Moore,  dans  le  Cumberlaml,  avec  fluorite;  dans 
les  mines  du  Derbyshire  ,  du  Northumberland  et  du  Leicester, 
en  Angleterre;  dans  celles  de  Freiberg,  en  Saxe  ;  dans  la  mine 
de  plomb  de  Chàtelaudrun,  département  des  Côtes-du-Nord , 
en  France.  La  blende  brune  s'associe  fréquemment  à  la  ba- 
rytine,  au  calcaire  spathique ,  au  fluorite  et  au  quarz. 

3.°  La  Blende  noire;  Scluvarze  Blende,  Wern.  Cette  variété 
est  plus  rare  que  la  précédente;  sa  couleur  est  tantôt  d'un 
noir  de  velours,  tantôt  d'un  noir  grisâtre  ou  rougeàtre.  Elle 
est  opaque,  ou  tout  au  plus  translucide  sur  les  bords.  On  la 
trouve,  soit  en  cristaux,  soit  en  masses  lamellaires;  elle  est 
très-mélangée  et  contient  du  fer,  du  manganèse  et  plusieurs 
autres  substances  métalliques.  Les  minéraux  qui  l'accompa- 
gnent le  plus  constamment,  sont  le  cuivre  pyriteux,  le  fer 
sulfuré,  le  fer  hydroxidé,  la  galène,  l'argent  rouge,  le  quarz 
et  le  calcaire  spathique. 

A  Freiberg,  Annaberg,  Breifcnbrunn  et  Schwarzenberg , 
en  Saxe;  dans  les  mines  de  la  Bohème,  de  la  Hongrie  et  de 
la  Sibérie. 

Gisement  et  lieux. 

La  blende  se  présente  assez  fréquemment  dans  la  nature; 
elle  est  répandue  dans  presque  toutes  les  formations,  depuis 


ZïN  285 

les  terrains  primordiaux  les  plus  anciens,  jusqu'aux  terrains  de 
sédiment  moyens;  mais  elle  n'est  jamais  assez  abondante  dans 
un  même  lieu  pour  constituer  à  elle  seule  un  véritable  gile  de 
minerais.  On  ne  la  trouve  guères  que  dans  les  liions  de  galène, 
de  fer  sulfuré,  de  cuivre  pyriteux  ,  de  cuivre  gris,  etc.,  et 
c'est  surtout  dans  les  filons  de  plomb  qu'elle  se  montre  le 
plus  communément;  elle  est  presque  inséparable  de  la  galène, 
et  comme  elle  lui  ressemble  beaucoup  par  l'éclat  brillant  de 
ses  lames,  on  l'a  quelquefois  confondue  avec  elle;  de  là  les 
noms  de  Blende  (  trompeur)  et  de  pseudo-galène ,  qui  ont  été 
donnés  à  cette  substance  par  les  anciens  minéralogistes.  Sui- 
vant quelques  auteurs,  le  nom  de  blende,  qui  veut  aussi 
dire  brillant ,  lui  auroit  été  donné  à  raison  du  vif  éclat  dont 
elle  est  douée.  Les  substances  pierreuses  qui  l'accompagnent 
le  plus  ordinairement,  sont  la  fluorite,  le  calcaire  spathique, 
le  quarz  et  la  barytine. 

Les  gisemens  de  la  blende  étant  presque  les  mêmes  que 
ceux  de  la  galène,  nous  pourrions  nous  contenter  de  ren- 
voyer à  l'article  de  ce  dernier  minerai  (tom.XVIil,  p. 74); 
cependant  nous  croyons  devoir  indiquer  ici  les  principaux 
terrains  et  lieux  où  elle  s'est  montrée  d'une  manière  remar- 
quable. 

1 .°  Dans  les  terrains  primordiaux  de  cristallisation.  La 
blende  est  assez  rare  dans  le  granité  ancien;  mais  elle  se 
montre  dans  les  filons  qui  traversent  le  gneiss,  le  micaschiste, 
les  stéaschistes  et  phyllades,  et  dans  les  couches  subordonnées 
à  ces  roches  principales.  (Girzen,  enSilésie;  Przibram,  en  Bo- 
hème; Strontian,  en  Ecosse;  Baltimore,  aux  Etats-Unis.)  Sa 
variété  lamellaire  forme  quelquefois  de  petits  amas  ou  des 
veines  irrégulières  au  milieu  du  micaschiste;  elle  est  dissé- 
minée en  grains  jaunâtres  dans  la  dolomie  du  Saint-Gothard  , 
où  elle  s'associe  à  l'arsenic  réalgar. 

2.0  Mais  c'est  surtout  dans  les  terrains  de  transition  que 
la  blende  est  le  plus  abondante.  On  la  trouve  rarement  dans 
la  s>énite  ou  dans  les  roches  qui  en  dépendent  (Scharfen- 
berg,  près  de  Meissen,  en  Saxe  ,  et  Schemnitz,  en  Hongrie), 
et  dans  les  amygdalites  de  la  même  époque  de  formation  (Dil- 
lenbourg  en  Vettéravie  )  ;  mais  beaucoup  plus  fréquemment 
dans  les   traumates,   les  schistes  argileux  et   les   roches  cal- 


236  /A^ 

caires,  qui  terminent  les  terrains  de  transition  (Derbyshiré 
et  Northumberland ,  etc.,  en  Angleterre). 

5.°  Dans  les  terrains  de  sédiment  inférieurs.  La  blende  ne 
s'y  montre  plus  que  disséminée  en  petites  parties  d:ms  1rs 
psammites  des  terrains  houillers  et  dans  la  houille  elle-même 
(Dudley,  dans  le  Staflbrdshire);  au  milieu  des  arkoses  de 
Bleiberg ,  dans  la  Roër;  dans  le  calcaire  pénéen  en  Silésic. 
La  blende  semble  s'arrêter  au  calcaire  conchylien  ,  ainsi  que 
la  galène;  cependant  on  en 'trouve  encore  quelques  traces 
dans  le  calcaire  marneux  à  gryphites,  et  jusque  dans  les  lits 
pyriteux  de  l'argile  plastique  ,  situés  à  la  base  des  terrains 
de  sédiment  supérieurs  (Auteuil.  près  Paris).  On  a  aussi  ob- 
servé la  même  substance  disséminée  en  petites  lamelles  noi- 
râtres dans  les  roches  de  la  Somma,  au  Vésuve. 

Principaux  lieux. 

Ex  France.  Poullaouen  et  Huelgoët,  dans  le  département 
du  Finistère  :  avec  la  galène,  dans  des  filons  qui  traversent 
un  schiste  argileux;  Pompéan ,  près  de  Rennes;  Chàfelau- 
drun,  département  des  Cotes-du-Nord  ,  dans  un  filon  de  ga- 
lène, avec  le  zinc  calamine  :  environs  d'Alais  ,  blende  brune , 
recouverte  d'une  substance  jaune  pulvérulente  ,  que  l'on  croit 
être  du  cadmium  oxidé  terreux;  on  cite  encore  la  même 
substance  à  Saint-Martin-le-Pin,  près  Montrond,  dans  la  Dor- 
dogne.  Mine  de  plomb  de  Saint-Sauveur,  en  Languedoc;  Bai- 
gorry,  dans  les  Pyrénées,  au  milieu  de  filons  de  fer  spathi- 
que,  qui  traversent  un  micaschiste;  Durford.  dans  le  dépar- 
tement du  Gard;  Fremy,  en  Oisans,  et  les  Chalanches;  dans 
les  Vosges,  à  Giromagny  et  Sainte-Marie-aux-mines  ;  à  Lach, 
dans  un  grès  houiller. 

Pays  allemands.  Dans  le  grand -duché  de  Bade  :  les  mines 
de  plomb  de  Wolfach  et  de  Badenweiler  ;  de  Geroldseck,  de 

Mùnsterthal  et  de  Silbererkel,  en  Brisgau Dans  le  Wester- 

wald  :  les  mines  Aurora  et  Goldbach ,  en  Dillenbourg  ;  celles 
de  Heckenbach  et  de  Landeskrone,  près  de  Willnsdorf. — 
Dans  le  Harz  :  les  mines  de  plomb  et  d'argent  de  Klausthal, 
Lautenthal,  Andreasberg  ,  Stollberg,  et  celle  de  Ramelsherg, 
près  de  Goslar.  où  la  blende  se  présente  en  concrétions  ma- 
melonnées. —  En  Bavière  :  à  Erbendorf  et  Botlenmais.  —  En 


Saxe  :  les  mines  de  Schnrfenberg ,  près  de  Meisscn  ;  de  Brei- 
tenbrunn,  Annaberg,  Schwarzenberg  et  Riltersgrùn  ,  dari3 
l'Erzgebirge;  celles  des  environs  de  Freiberg,  où  l'on  trouve 
une  blende  brune  cadniifère.  —  En  Bohème  :  à  Frzibram  , 
dans  des  liions  de  galène  qui  traversent  un  schiste  argileux  ; 
blende  rouge  et  concrétionnée;  à  Ratieborziz  et  Kuttenberg. 
—  En  Silésie  :  à  Girzen,  dans  le  micaschiste,  avec  fer  mispi- 
ckel,  fer  sulfuré  et  grenat  en  masse  ;  à  Kupferberg  et  Quer- 
bach.  —  En  Carinthie  :  les  mines  de  Raibel  et  de  Bleiberg; 
blende  fibreuse  et  concrétionnée,  avec  galène,  calcédoine  et 
calcaire  brunissant.  —  En  Hongrie  :  les  mines  de  Schemnitz  , 
de  Felsobanya  et  Nagybanya.  —  En  Transylvanie  :  celles  de 
Nagyag  et  de  Kapnick. 

Scandinavie.  En  Suède  :  la  mine  de  plomb  argentifère  de 
Sala  >  les  mines  de  Fahlun,  etc.  —  En  Norwége  :  près  de  Dram- 
men  et  Gummerud  ;  blende  lamellaire  d'un  vert  jaunâtre, 
mêlée  de  galène  et  d'ap alite  d'un  beau  bleu. 

Isles  britanniques.  En  Angleterre  :  les  mines  de  plomb  du 
Derbyshire,  du  Cumberland,  du  Cornouailles. —  En  EcoiSC: 
celles  de  Strontian  et  de  Fîle  d'Yley. 

Amérique  septentrionale.  Aux  Éta  ts-Unis  :  en  virons  de  Bal- 
timore; Hambourg  etSparta,  dans  le  New-Jersey;  Southamp- 
ton  ,  dans  le  Massachusetts;  l'erkiomen,  en  Pensylvanie.  —  Au 
Mexique  :  Tlapujahua ,  près  de  Guanaxuato. 

2/  Espèce.  Zinc  rouge1.  Zinc  oxidé  manganésifère  ;  zinc 
oxidé  ferrifére,  Hauv  ;  oxide  de  zinc  ferro-manganésien,  Beup. 
Substance  d'un  rouge  brunâtre  ou  noirâtre,  qui  se  rencontre 
aux  États-Unis  en  masses  amorphes,  ou  disséminée  sous  In 
l'orme  de  lamelles  et  de  gr;iins  dans  un  calcaire  spalhique 
grano-lamellaire.  Elle  a  souvent  une  apparence  micacée;  son 
éclat  est  vif  et  comme  diamantaire  dans  les  cassures  fraîches  ; 
mais  lorsqu'elle  a  été  exposée  à  l'air,  elle  se  ternit  et  se  re- 
couvre quelquefois  d'une  croûte  blanchâtre.  Sa  structure  est 
lamelleuse  dans  plusieurs  sens  et  mène  à  un  prisme  droit 
ihomboklal  d'environ   125°  (Haidinger). 

Elle  est  fragile  et  se  raie  aisément  avec  le  couteau  ;  la  cou- 
leur de  sa  poussière  est  le  jaune  orangé.  Sa  dureté  est  sen- 

1   Prismatisches  Zinkerz ,  Mous;  Red  zinc,  James. 


288  ZIN 

siblement  la  même  que  celle  du  fluorite.  Sa  pesanteur  spé- 
cifique est  de  5,45. 

Elle  est  opaque  ou  à  peine  translucide  sur  les  bords.  Seule 
elle  est  infusible  au  chalumeau  ;  mais  avec  le  borax  elle  donne 
un  verre  jaune  et  transparent.  Elle  est  soluble  dans  l'acide 
nitrique,  et  la  solution  précipite  en  brun  par  les  alcalis. 


Composition  =  ZnMn.  Berzelitjs. 


De  Franklin. 


Oxide 
de  zinc. 

Oxides  de 
fer  ot  mangan. 

92 

88 

8 
12 

Bruce. 
Berthier. 


Le  zinc  oxidé  rouge  a  été  observé  aux  Etats-Unis,  dans  plu- 
sieurs rainesdefer  du  comté  de  Sussex  et  du  New-Jersey,  prin- 
cipalement dans  les  mines  de  Franklin  ,  Stirling  et  Rutgers, 
et  près  de  Sparta.  Suivant  M.  Bruce,  à  qui  l'on  doit  la  con- 
noissance  de  ce  minéral,  il  est  si  abondant  aux  Etals- Unis, 
qu'il  pourroit  être  exploité  avec  avantage  pour  la  fabrication 
du  sulfate  de  zinc  ou  même  du  laiton.  Il  se  présente  en 
couches  ou  en  amas  liés  aux  syénites  des  terrains  de  transi- 
lion.  Il  est  fréquemment  disséminé  dans  un  calcaire  spathique 
lamellaire,  et  entremêlé  de  grains  et  de  cristaux  d'un  autre 
minéral  d'un  noir  de  fer,  que  l'on  a  considéré  d'abord  comme 
un  fer  oxidulé  mélangé  d'oxide  de  zinc,  mais  que  M.  Ber- 
thier a  proposé  de  nommer  franklinite ,  d'après  le  lieu  où  il 
a  été  trouvé  pour  la  première  fois.  Suivant  ce  chimiste,  la 
franklinite  seroit  une  combinaison  en  proportions  définies 
d'oxide  de  fer,  d'oxide  de  zinc  et  d'oxide  de  manganèse. 

La  franklinite  se  présente  en  grains  ou  en  cristaux  ,  qui 
paroissent  être  des  octaèdres  réguliers  ,  modifiés  sur  les  arêtes 
et  passant  soit  à  Toctaèdre  pyramide,  soit  au  dodécaèdre 
rhomboïdal.  Sa  cassure  est  imparfaitement  conchoïde:  la  cou- 
leur de  la  surface  est  le  noir  foncé  joint  à  l'éclat  métallique  ; 
celle  de  la  poussière  est  d'un  brun  foncé.  Elle  est  opaque  et 
fragile,  agit  fortement  sur  l'aiguille  aimantée,  mais  sans  ma- 
nifester le  magnétisme  polaire.  Sa  dureté  est  inférieure  à  celle 
du  quarz  et  supérieure  à  celle  du  felspath  ;  sa  pesanteur  spé- 


ZIN  289 

cifîque  est  de  5,09.  Elle  est  soluble  à  chaud  dans  l'acide  mu- 
riatique. 

Composition.  =  ZnFe2  -h  MnFe\  Berz. 
Ôxide  de  fer.  Oxide  d.-  zinc.  Oiide  de  mangan. 

c7^  17?2  15,7.  Berthier. 

La  franklinite  se  rencontre  en  grains  disséminas  avec  le 
zinc  oxidé  rouge  et  le  calcaire  spathique  dans  plusieurs  mines 
du  comté  de  Sussex,  province  de  New-Jersey,  aux  États-Unis 
principalement  dans  celles  de  Franklin  et  de  Sparta. 

5.e  Espèce.  Zinc  silicate1.  Zinc  oxidé  silicifère,  Hauy  ;  Ca- 
lamine ,  Beud.  Substance  lilhoïde.  ordinairement  blanche 
ou  jaunâtre,  tendre,  assez  pesante,  s'offrant  cristallisée  et 
fréquemment  en  masses  compactes,  concrélionmes  ou  caver- 
neuses. Cette  espèce  se  distingue  aisément  des  autres  minerais 
de  zinc  par  la  propriété  qu'elle  a  d'être  fortement  électrique 
par  la  chaleur,  et  de  se  résoudre  en  gelée  dans  les  acides, 
sans  produire  d'effervescence. 

Le  zinc  silicate  se  présente  souvent  en  cristaux  tabulaires, 
qui  dérivent  d'un  octaèdre  rectangulaire,  dans  lequel  l'inci- 
dence des  faces  d'une  pyramide  sur  les  faces  adjacentes  de  la 
pyramide  opposée  est  de  1  20"  ou  de  8o°  4'(Hauy).  L'axe  d'alon- 
gement  des  cristaux  est  parallèle  au  petit  côté  de  la  base  ,  qui 
doit  être  ainsi  placé  verticalement.  Par  une  troncature  sur  les 
plus  grandes  arêtes  de  la  même  base,  cet  octaèdrese  transforme 
en  un  prisme  droit  rhomboïdal  de  990  56'  et  8o°  4',  et  que  Ton 
peut  adopter  pour  forme  fondamentale;  les  angles  de  ce  prisme 
seroient  de  io3°  53'  et  760  7',  suivant  M.  Haidinger,  et  de 
1020  5o'  et  770  3o',  suivant  M.  Beudant.  Le  clivage  est  très-sen- 
sible parallèlement  aux  pans  de  la  forme  prismatique. Dans  les 
autres  directions  la  cassure  est  inégale  et  vitreuse.  Les  cris- 
taux sont  ordinairement  striés  longitudinalement.  Leur  sur- 
face est  très -brillante,  et  dans  certaines  variétés  de  Sibérie 
elle  est  remarquable  par  une  sorte  de  chatoiement;  quelque- 
fois leur  aspect  est  gras  et  comme  huileux.  Dans  l'état  de  pu- 
reté ils  sont  transparens  et  incolores. 

1  Galmey ,  Wern.  et  Leonb.;  Zink  Glasetz  ,  Karsteh  ;  Prismatischer 
Zïnk-Baryt ,  Mohs;  Electric  calamine ,  James. 

59.  39 


*9°  Z1N 

Le  zinc  silicate  est  facile  à  casser  et  à  pulvériser;  sa  dureté 
est  supérieure  à  celle  du  fluorite  et  inférieure  à  celle  du 
felspath.  Sa  pesanteur  spécifique  varie  de  3,38  à  3,5. 

Ses  cristaux  sont  fortement  électriques  parla  chaleur,  et  le 
sont  même  habituellement  à  la  température  ordinaire;  il  est 
phosphorescent  par  frottement. 

Sa  couleur  la  plus  ordinaire  est  le  blanc  ou  le  jaunâtre; 
elle  passe  quelquefois  au  bleu,  au  vert  et  au  brunâtre. 

Au  chalumeau  il  décrépite,  dégage  de  l'eau  et  devient  d'un 
blanc  laiteux,  sans  se  fondre;  avec  le  borax  il  se  dissout  en 
un  verre  incolore,  qui  ne  devient  laiteux  ni  par  le  flamber , 
ni  par-  le  refroidissement.  Il  est  soluble  en  gelée  dans  les  acides, 
sans  dégagement  de  gaz. 

Composition.  =  Zn3Si*  -f-  3Aq.  Berz. 


De  Wanloclibead,  en  Ecosse. 
De  Fribourg  ,  en  Brisgau  .... 
De  Rezbanya  ,  en  Hongrie  . .  . 
De  Raibel,  en  Carinthie.  . . . , 

D'Angleterre    

De  Limbourg 

De  Fribourg 


Oxide 
de  zinc. 

Si- 
lice. 

Eau. 

66 

33 

0 

33 

5o 

12 

68,3  o 

25 

4,40 

69,2  5 

3  0,7  5 

0 

75 

2  5 

0 

66 

25 

9 

64,45 

a5,  o5 

10 

Klaprotb. 

Pelletier. 

Smilhson. 

Jobn. 

Idem. 

Bertbier- 

Idem. 


La  quantité  d'eau  est  variable  dans  les  diverses  calamines, 
et  il  en  est  qui  n'en  donnent  pas  du  tout  :  telle  est  entre 
autres  la  calamine  des  États-Unis  d'Amérique. 

Variétés  de  formes. 

1.  Zinc  silicate  unitaire ,  Hauy.  L'octaèdre  primitif,  tron- 
qué sur  les  deux  arêtes  verticales  de  la  base.  Cette  forme  se 
présente,  dans  sa  position  naturelle,  sous  l'aspect  d'un  prisme 
hexaèdre  aplati,  à  sommets  dièdres ,  et  si  l'on  place  horizon- 
talement les  faces  de  troncature  ,  qui  sont  ordinairement 
dominantes,  elle  se  montre  comme  une  table  hexagonale, 
qui  auroit  été  biselée  sur  deux  bords  opposés.  Ces  cristaux 
tabulaires  sont  toujours  implantés  sur  leur  gangue  par  leur 
tranche,  c'est-à-dire  par  une  des  extrémités  du  prisme  fon- 
damental. A  Leadhills,  en  Ecosse;  à  Altenberg,  près  d'Aix- 


ZIN  2Ç," 

Îa-Chnpelle;  à  Rezbanya,  en  Hongrie;  à  Bleiberg,  en  Ca- 
rinthie. 

2.  Zinc  silicate  trapézien ,  Hauy.  Le  même  prisme  hexaèdre 
aplati,  terminé  aussi  par  des  sommets  dièdres,  mais  dont  les 
faces  ont  une  position  différente  :  elles  s'appuient  sur  les  pans 
les  plus  larges  du  prisme,  ce  qui  transforme  celui-ci  en  une 
table  rectangulaire,  biselée  sur  tous  ses  bords.  De  Rutland, 
en  Derbyshire;  de  Bleiberg,  en  Carinthie. 

Ces  cristaux  tabulaires  sont,  comme  ceux  de  la  variété  pré- 
cédente, implantés  par  leurs  tranches.  Ils  se  réunissent  sou- 
vent plusieurs  ensemble  parallèlement  à  leurs  faces  planes, 
mais  de  manière  qu'ils  divergent  un  peu  vers  l'extrémité,  et 
ils  composent  ainsi  des  groupes  flabelli formes.  A  Bleiberg.  en 
Carinthie;  dans  les  mines  de  plomb  argentifère  de  Gaziinour 
et  de  Nertschinsky ,  en  Sibérie. 

Les  cristaux  de  zinc  silicate  sont  en  général  fort  petits;  ce- 
pendant ceux  des  mines  de  la  Daourie  ont  quelquefois  jus- 
qu'à un  pouce  de  longueur. 

Variétés  de  texture. 

Zinc  silicate  lamelliforme  ;  Calamine  lamellease  de  Patrin. 
En  lames  étroites,  souvent  d'un  blanc  limpide  et  très-bril- 
lantes, quelquefois  d'un  gris  brunâtre,  éparses  ou  diverse- 
ment groupées  entre  elles,  formant  des  étoiles,  des  masses 
flabclliformes,  des  touffes  nombreuses  et  pressées  sur  la  même 
gangue.  Dans  les  mines  de  la  Daourie  et  des  monts  Altaï. 

Zinc  silicate  aciculaire.  En  aiguilles  cristallines,  d'un  blanc 
de  neige,  très-éclatantes,  formant  des  incrustations  de  l'épais- 
seur du  doigt  ou  davantage,  ou  des  masses  fibreuses  et  ra- 
diées, qui  ont  tout-à-fait  l'aspect  de  certaines  variétés  de  mé- 
sotype ou  de  scolésite.  Dans  les  mines  de  Hofsgrund,  près 
de  Fribourg,  en  Brisgau ,  avec  cuivre  malachite  et  fer  hy- 
draté :  les  masses  sphéroïdales  ont  souvent  dans  leur  centre 
un  petit  noyau  de  fer  hydraté  brunâtre.  A  Nertschinsky,  en 
Sibérie  :  en  cristaux  aciculaires  pénétrant  lq  quarz  hyalin 
limpide;  dans  la  mine  de  plomb  de  Taina.  A  Aulus,  dans 
les  Pyrénées,  sur  les  frontières  d'Espagne;  à  Katzenthal , 
dans  une  arkose  miliaire.  Cette  variété  de  zinc  silicate  est 
quelquefois  colorée  en  verdàtre  par  le  cuivre  malachite;  elle 


w  ZIN 

constitue  alors  ce  que  les  Allemands  appellent  la  mine  de  lai- 
ton et  la  mine  de  cloche  :  dans  les  monts  Altaï  et  à  Lofteskoy, 
en  Sibérie;  à  Rezbanya,  dans  le  Bannat. 

Zinc  silicate  compacte.  En  masses  amorphes,  à  texture  ter- 
reuse, ordinairement  de  couleur  jaunâtre,  et  servant  de 
gangue  à  de  petits  cristaux  de  la  même  substance.  A  Rutland  , 
en  Derbyshire  :  cette  variété  est  cadmifère,  à  la  Vieille-Mon- 
tagne, près  Limbourg,  à  une  liette  et  demie  d'Aix-la-Cha- 
pelle. 

Zinc  silicate  concrétionné.  Calamine  chatoyante  de  Patrin. 
En  masses  mamelonnées  ou  globuliformes,  à  texture  compacte 
ou  légèrement  striée,  translucides,  ayant  un  aspect  gras  ou 
chatoyant ,  et  dont  la  couleur  varie  du  blanc  laiteux  au  blond  et 
au  jaune  verdàtre.  En  stalactites  ou  grappes  composées  de  no- 
dules étranglés  dans  leur  milieu;  en  grains  plus  ou  moins  vo- 
lumineux ,  réunis  et  serrés  entre  eux ,  ou  bien  isolés  les  uns  des 
autres  et  disséminés  sur  des  stalactites  de  fer  et  de  manganèse 
hydraté.  Ces  variétés  sont  souvent  encroûtées  d'une  couche  ter- 
reuse d'un  brun  ferrugineux.  Dans  la  mine  d'argent  de  Taina, 
en  Daourie;  à  Raibel,  en  Carinthie. 

Zinc  silicate  caverneux;  vulgairement  Calamine,  Pierre  cala- 
minaire.  En  masses  pierreuses  et  amorphes,  à  texture  com- 
pacte, terreuse  ou  grenue,  souvent  cellulaires,  spongieuses 
et  comme  vermoulues,  de  couleur  de  brique  ou  de  quelque 
autre  nuance  ferrugineuse.  Ces  masses  sont  impures;  elles 
sont  fréquemment  mélangées  de  zinc  carbonate  et  d'argile  fer- 
rugineuse. Leur  dureté  et  leur  pesanteur  spécifique  varient 
par  suite  de  ces  mélanges.  La  calamine  de  Limbourg,  qui  est 
compacte,  grenue  et  jaunâtre,  et  qui  sert  de  gangue  aux  cris- 
taux de  zinc  silicate  et  de  zinc  carbonate,  est  composée, 
d'après  M.  Berthier,  de  71  parties  sur  cent  de  zinc  silicate, 
de  28  parties  de  zinc  carbonate,  et  d'une  partie  d'oxide  de  fer. 

Zinc  silicate  terreux  ;  Zinkocker,  Karsten.  En  masses  ter- 
reuses et  friables,  ternes  et  arides  au  toucher.  A  Tarnowitz 
en  Silésie. 

Le  zinc  silicate  accompagne  presque  partout  dans  la  nature 
le  zinc  carbonate  ou  zinc  calamine.  Ses  gisemens  sont  donc 
les  mêmes  que  ceux  de  cette  espèce,  et  par  conséquent  nous 
renvoyons  à  l'article  qui  la  concerne,  en  nous  bornant  à  in- 


ZIN  293 

diquer  Ici  les  lieux  où  l'on  a  observé  les  plus  belles  cristalli- 
sations de  zinc  silicate. 

En  France  :  à  Aulus,  dans  les  Pyrénées,  sur  les  frontières 
d'Espagne,  avec  la  galène.  Dans  la  mine  de  la  Vieille- Mon- 
tagne, près  de  Limbourg,  à  une  lieue  et  demie  d'Aix-la-Cha- 
pelle, sur  la  route  de  Liège.  —  Dans  les  mines  de  Hofsgrund  , 
près  Fribourg  ,  en  Brisgau  :  en  cristaux  lamelliformes  et  lim- 
pides, ou  en  incrustations  cristallines,  de  couleur  blanche  ou 
jaunâtre,  avec  cuivre  malachite  et  fer  hydraté.  —  En  Carin- 
thie  :  à  Raibel  et  Bleiberg,  près  de  Villach.  —  En  Hongrie: 
a  Rezban)'a  ;  variété  bleuâtre,  avec  plomb  molybdaté. — En 
Angleterre  :  à  Rutland  et  Wirkworth,  dans  le  Derb^shire,  et 
à  Holywell,  dans  le  Flintshire;  en  Ecosse,  à  Leadshills,  dans 
la  province  de  Lanark,  et  à  Wanlockhead  ,  dans  celle  de 
Dumfries.  —  En  Sibérie  :  dans  les  mines  de  plomb  argentifère 
de  Gazimour,  Taina,  Ildekansky,  Semenowsky,  Klitchka  et 
Nertschinsky. 

4«e  Espèce.  Zinc  calamine  ou  Zinc  carbonate'.  Cette  espèce 
a  un  aspect  lithoïde,  une  couleur  ordinairement  blanche  ou 
jaunâtre,  une  cassure  subvitreuse  :  elle  est  opaque  ou  seu- 
lement translucide.  Elle  se  distingue  de  l'espèce  précédente 
par  la  propriété  d'être  soluble  dans  l'acide  nitrique,  sans 
production  de  gelée  et  avec  effervescence,  et  de  cristalliser 
sous  des  formes  qui  dérivent  d'un  rhomboïde  obtus.  Ses  cris- 
taux, qui  sont  en  général  fort  petits,  et  les  masses  cristal- 
lines qui  leur  servent  de  support ,  ont  une  structure  sensi- 
blement lamelleuse,  qui  conduit  pour  forme  primitive  à  un 
rhomboïde  obtus  de  1070  40',  suivant  les  mesures  de  Wol- 
laston  ,  et  de  106°  3o',  suivant  M.  Phillips.  Les  faces  de  cli- 
vage sont  souvent  courbes  et  raboteuses  :  la  cassure  est  iné- 
gale et  imparfaitement  conchoïde. 

Le  zinc  calamine  est  facile  à  rayer  par  le  couteau.  Sa  pous- 
sière ,  passée  avec  frottement  sur  le  verre,  le  dépolit.  Sa  du- 
reté est  supérieure  à  celle  du  fluorite.  Sa  pesanteur  spéci- 
fique est  de  4,4. 

Son  éclat  est  vitreux  et  tire  quelquefois  sur  le  perlé.  Sa 
couleur  est  blanche,  quand  le  minéral  est  pur;  mais  elle  est 

1   Zinkspath ,  Leohh.;  Rhomhoedrischer  Zink-Baryl ,  Mohs. 


m  zin 

susceptible  de  varier  entre  le  blanc  de  lait ,  le  gris ,  le  jaune , 
le  brunâtre  ,  le  rougeàtre,  le  bleu  et  le  vert-pomme. 

Elle  ne  donne  pas  d'eau  par  la  calcination,  mais  devient 
semblable  à  un  émail  blanc.  Elle  est  soluble  avec  efferves- 
cence dans  les  acides,  tantôt  à  froid  et  tantôt  à  chaud.  Un 
papier  imbibé  de  cette  dissolution,  étant  exposé  à  la  distance 
d'environ  un  pied  d'un  brasier  ardent,  s'enflamme  spontané- 
ment. Ce  dernier  caractère  peut  aussi  convenir  au  zinc  oxidé. 


Du  Derbjsaire. 
DHolyvrell,  en 
De  Mendip-Hilli 
Des  monts  Altaï 


Composition.  ■ 

=  ZiiC\  Berz. 

Oxide 
de  zinc. 

Acide 
carbonique. 

65,20 

69 

64,80 

62,5o 

34,8o 
28 

35,20 
?6,oo 

Smithson 

intsViire 

en  bommersetsh. 

Idem. 
Idem. 
John. 

Variétés  de  formes. 

1.  Zinc  calamine  rhomboïdal.  En  rhomboïdes  aigus  de  66" 
3o',  provenant  d'une  modification  sur  les  angles  inférieurs 
du  rhomboïde  primitif.  A  Limbourg,  en  Sibérie. 

2.  Zinc  calamine  prisme.  Variété  analogue  à  celle  de  cal- 
caire spathique  qui  porte  le  même  nom.  C'est  un  prisme 
hexaèdre,  terminé  par  des  sommets  rhomboïdaux  très-obtus. 
Dans  le  Derbyshire.  A  Rezbanya ,  en  Hongrie. 

5.  Zinc  calamine  pseudomorphique.  Sous  des  formes  emprun- 
tées au  carbonate  de  chaux,  et  principalement  sous  celle  du 
dodécaèdre  méiastatiçue.  Ces  cristaux  pseudomorphes  sont 
souvent  creux  à  l'intérieur  et  peuvent  être  considérés  comme 
des  incrustations;  mais  quelquefois  ils  sont  entièrement  pleins. 
Leur  tissu  mat  et  sans  aucun  indice  de  lames  ne  permet  pas 
de  les  regarder  comme  un  produit  immédiat  de  la  cristallisa- 
tion. En  Angleterre;  en  Hongrie. 


Variétés  de  texture. 

Zinc  calamine  aciculaire.  En  masses  composées  de  libres  ou 
d'aiguilles  grossières,  qui  se  terminent  en  pointes  de  rhom- 
boïdes aigus. 


ZIN  29J 

Zinc  calamine  concrétionné.  En  concrétions  mamelonnées  et 
translucides,  dont  la  texture  est  cristalline,  et  qui  présentent 
souvent  l'aspect  de  la  calcédoine  ou  de  la  cire.  Couleurs  :  le 
jaune  verdâtre  (en  Sibérie);  le  jaune  de  miel  (mine  de 
Taina,  en  Daourie);  le  jaune  de  safran  et  le  brun  (en  So- 
mersetshire);  le  blanc  (eu  Hongrie).  Quelquefois  cette  va- 
riété est  en  petites  concrétions  distinctes ,  à  la  manière  du 
calcaire  oolithique. 

Zinc  calamine  compacte.  En  masses  compactes,  opaques, 
ayant  un  aspect  terreux,  une  cassure  terne,  granulaire  ou 
écailleuse,  une  structure  ordinairement  cariée.  Les  deux  va- 
riétés précédentes  sont  souvent  impures  ;  elles  se  mêlent  fré- 
quemment avec  le  zinc  silicate  et  différens  carbonates,  tels 
que  ceux  de  fer,  de  manganèse,  de  chaux  et  de  cuivre. 

D'après  M.  Berthier,  la  calamine  de  Limbourg  est  com- 
posée de  88  parties  de  zinc  carbonate  et  12  de  zinc  silicate. 

Variétés  par  mélange  de  substances  étrangères. 

Zinc  calamine  ferrif ère  ;  Calamine  ferrugineuse.  Elle  est  or- 
dinairement de  couleur  brune  ou  ocreuse.  Une  variété  de 
calamine  mamelonnée,  de  Taina,  en  Daourie,  contient,  d'après 
M.  Berthier  :  zinc  carbonate,  93,  et  fer  carbonate,  7.  A  la 
Vieille -Montagne,  près  d'Aix-la-Chapelle  :  calamine  brun 
rougeàtre,  avec  cristaux  rhomboïdaux  ;  dans  le  comté  de 
JeHerson,  état  de  Missoury,  aux  Etats-Unis  d'Amérique. 

Zinc  calamine  cuprifère.  Mine  naturelle  de  laiton ,  colorée 
en  bleu  ou  en  vert  par  une  quantité  plus  ou  moins  considé- 
rable de  carbonate  de  cuivre.  A  Rezbanya ,  dans  le  Bannat. 

Zinc  calamine  caàmifère.  En  cristaux  ou  en  masses  concré- 
tionnées,  dans  la  mine  de  cuivre  de  Chessy,  près  de  Lyon. 

Le  zinc  carbonate  a  deux  manières  d'être  différentes  dans 
la  nature.  Tantôt  on  le  rencontre  à  l'état  de  cristaux  ou  de 
stalactites  dans  les  filons  métallifères,  et  principalement  dans 
les  mines  de  plomb  et  de  cuivre,  coirrme  celles  de  l'Altaï  et 
de  la  Daourie ,  de  la  Carinthie  ,  de  l'Angleterre  ;  tantôt  il 
forme,  seul  ou  mêlé  avec  le  silicate  de  zinc ,  des  gîtes  parti- 
culiers, de  véritables  couches  dans  les  terrains  de  transition 
et  dans  ceux  de  sédiment,  quelquefois  de  petits  amas,  des 
nids  ou  de  simples  veines  au  milieu  de  ces  mêmes  terrains. 


*tf  ZIN 

Les  substances  qui  t'accompagnent  le  plus  ordinairement  sont 
la  galène  ,  le  cuivre  pyriteux  et  le  fer  oxidé.  Il  est  presque 
toujours  associé  au  zinc  silicate,  avec  lequel  il  se  mélange 
intimement  dans  les  variétés  compacles,  concrétionnées  et  ca- 
verneuses, qui  seules  constituent  de  grands  dépôts  et  par 
conséquent  de  véritables  mines  de  zinc.  Ce  sont  ces  variétés 
compactes  et  mélangées  qui  sont  connues  sous  le  nom  de  pierres 
calaminaires  ou  de  calamines,  et  que  l'on  exploite  en  diiï'érens 
pays,  soit  pour  en  retirer  le  métal,  soit  pour  servir  directe- 
ment à  la  fabrication  du  laiton  ,  qui  est  un  alliage  de  cuivre 
et  de  zinc.  Nous  allons  faire  connoitre  les  différens  gisemens 
de  ces  calamines  et  les  principaux  lieux  où  on  les  a  observées. 

Gisement  des  calamines. 

C'est  dans  les  terrains  primordiaux  de  sédiment,  dans  ceux 
qui  sont  formés  de  schiste  et  de  calcaire,  que  Ton  rencontre 
les  premiers  gîtes  de  calamine.  On  peut  rapporter  à  cette 
époque  de  formation  ceux  de  Bleiberg,  en  Carinthie,  de  Lini- 
bourg  et  du  duché  de  Julîers,  dans  la  Roê'r.  Dans  les  terrains 
de  sédiment  inférieurs  la  calamine  se  présente  au  milieu  des 
arkoses  (Chessy,  près  Lyon  ;  le  Katzenthal)  et  du  calcaire  pé- 
néen  ou  zechstein  (Ilefeld  ,  dans  le  Harz;  Mendip-Hills,  dans 
le  Sommersetshire;  Combecave ,  près  Figeac  ,  et  Monlalet ,  près 
d'Uzès,  en  France).  On  trouve  encore  de  la  calamine,  mais 
en  moindre  quantité,  dans  les  terrains  de  sédiment  moyens 
et  jusque  dans  les  terrains  de  sédiment  supérieurs,  où  elle  est 
rare.  On  la  cite  dans  le  bassin  parisien,  à  Passy,  aux  portes 
de  la  capitale,  où  elle  est  disséminée  entre  les  couches  du 
calcaire  grossier;  dans  la  colline  de  Viaume  ,  à  quatre  lieues 
de  Pontoise  ,  et  aux  environs  de  Marine,  dans  un  terrain  de 
transport. 

Principaux  lieux. 

En  France.  Dans  la  mine  de  plomb  de  Pierreville,  à  six 
lieues  <le  Cherbourg;  dans  les  environs  de  Bourges  et  de  Sau- 
mur;  sous  le  château  de  Montalet,  près  d'Uzès,  en  couche 
de  douze  mètres  d'épaisseur;  à  Combecave,  près  Figeac,  dé- 
partement du  Lot,  avec  galène  et  barytine;  à  Saint-Sauveur, 
département  de  la  Manche  :  calamine  translucide,  avec  ga.- 


ZIN  297 

lène,  enveloppée  d'une  matière  ocreuse.  A  Aulus,  dans  les 
Pyrénées,  avec  galène;  dans  la  mine  de  cuivre  de  Chessy, 
prés  de  Lyon.  —  En  Belgique  :  dans  les  environs  de  Philippe- 
ville,  au  village  de  Sautour. 

Dans  la  Prisse  rhénane.  Dans  le  duché  de  Juliers  :  en  couche 
distincte,  très-étendue  et  située  entre  deux  autres  couches, 
l'une  de  fer  hydraté,  l'autre  de  galène;  le  tout  enveloppé 
d'une  couche  de  sable  qui  repose  sur  un  calcaire  compacte. 
A  la  montagne  de  Mausbach ,  et  à  celle  de  Busbai  h  ,  près  de 
Stollberg,  sur  la  rive  gauche  de  la  Dente;  à  la  Vieille-Mon- 
tagne, près  d'Aix-la-Chapelle  :  en  couche  très- puissante  de 
5oo  mètres  de  longueur  et  d'une  profondeur  inconnue.  L'ex- 
ploitation de  cette  calamine  est  une  des  plus  considérables: 
selon  Baillet  elle  a  fourni  annuellement,  jusqu'en  1796,  1600 
milliers  de  calamine  au  commerce. —  A  Iserlohn  et  à  Brilon, 
dans  le  duché  de  Berg. 

Dans  les  Isles  Britanniques.  Dans  le  Sommersefshire,  à  Men- 
dip-Hills  et  Shispam  ,  près  Cross;  Allonhead,  dans  le  comté 
de  Durham  ;  Holywell ,  dans  le  Flintshire  ;  Wirkworth  et 
Rutland,  dans  le  Derbyshire;  dans  les  provinces  de  Nothing- 
ham  et  de  Leicester.  —  En  Ecosse  :  à  Wanlockhead,  comté 
de  Dumfries,  et  à  Leadhills,  dans  celui  de  Lanark. 

Dans  les  Pats  allemands.  Dans  le  grand -duché  de  Bade: 
à  Nusloch  et  Wiesloch  ,  près  de  Heidelberg;  à  Hofsgrund, 
près  de  Fribourg,  et  à  Sulzbourg,  en  Brisgau.  —  A  Tarnowitz 
et  Benthen,  en  Silésie.  — A  Faigenstein  ,  en  Tyrol.  — A  Blei- 
berg  et  Raibel,  en  Carinthie.  —  A  Sazka  et  Rezbanya,  dans 
le  Bannat,  et  à  Schemnitz,  en  Hongrie.  — A  Medziana-Gora , 
Olkutzk  et  Zawonzno  ,  en  Pologne. 

En  Espagne.  A  Alcaras ,  dans  la  Manche. 

En  Russie.  Dans  les  mines  de  plomb  de  l'Altaï  et  de  la 
Daourie,  principalement  dans  celles  de  Gazimour,  Taina, 
Ildekansky  ,  Semenowsky ,  Klitchka,  et  autres  mines  des  en- 
virons de  Nertschinsk. 

Dans  I'Amérique  septentrionale.  En  Pensylvanie ,  dans  les 
mines  de  plomb  de  Perkiomen  ,  et  de  Conestoga-Creek  ,  à 
neuf  milles  de  Lancastre;  en  Missoury,  dans  le  comté  de  Jef- 
ferson. 

5.e  Espèce.  Zinc  hydro-carbonate  :  Sous-carbonate  de  zinc, 


*9*  ZIN 

Berz.  ;  Calamine  terreuse,  James;  Zinkbliithc ,  Karst.  Cette 
substance  a  été  confondue  avec  l'espèce  précédente,  dont 
elle  diffère  par  sa  composition  :  elle  renferme  de  l'eau  en 
quantité  notable,  et,  suivant  M.  Berzelius,  l'oxide  de  zinc  et 
l'acide  carbonique  y  sont  à  l'état  de  carbonate  simple.  Aussi 
ce  minéral  est-il  plus  léger  que  le  zinc  calamine;  il  se  dissout 
plus  aisément  dans  les  acides;  enlin  ,  il  donne  de  l'eau  parla 
calcination. 

Il  est  beaucoup  moins  commun  que  le  zinc  calamine  ,  et  ne 
se  trouve  qu'en  petites  masses  compactes  et  terreuses,  en  con- 
crétions feuilletées  et  ordinairement  d'un  blanc  mat,  qui  hap- 
pent à  la  langue.  Sa  pesanteur  spécifique  est  de  3,35. 


Comp 

osition. 

Oxide 
de  zinc. 

Acide 
carbonique. 

Eau. 

De  Bleiberg 

Ibid 

7'?4 
67 

i3.5 
i3 

i5,i 
20 

Smithso 
Bertliiei 

Cette  substance  accompagne  le  zinc  calamine  dans  plu- 
sieurs de  ses  gisemens ,  principalement  dans  ceux  de  Blei- 
berg,  en  Carinthie,  et  de  Saska ,  dans  leBannat,  en  Hongrie. 

6.*  Espèce.  Zinc  sulfaté  :  Gallizinite  ,  Beud.  ;  Zink-Vitriol, 
Karst.;  vulgairement  Vitriol  blanc  et  Couperose  blanche.  Subs- 
tance saline,  blanche,  d'une  saveur  stiptique  et  un  peu  nau- 
séabonde ,  très-soluble,  qui  dégage  de  l'eau  par  la  calcination 
et  se  boursoufle,  en  donnant  une  scorie  grise.  Sa  pesanteur 
spécifique  est  de  2,1.  Ses  cristaux,  obtenus  artificiellement, 
sont  des  prismes  quadrangulaires,  terminés  par  des  pyramides 
à  quatre  faces ,  et  qui  dérivent  d'un  prisme  droit ,  à  base 
carrée,  suivant  M.  Beudant,  ou  bien  d'un  prisme  oblique  à 
base  rhombe  de  90 °  42',  suivant  M.  Mohs. 

Le  zinc  sulfaté  est  assez  rare  dans  la  nature,  et  il  paroît 
devoir  sa  naissance  à  la  décomposition  de  la  blende.  On  le 
trouve  en  aiguilles  brillantes,  blanches  ou  jaunâtres,  dans 
les  fentes  d'une  roche  schisteuse  micacée  du  département  de 
l'Aveyron  ,  en  France,  et  dans  les  mines  de  mercure  d'idria, 
en  Carniole.  Plus  ordinairement  il  forme  des  stalactites  et 
des  concrétions  à  structure  fibreuse  ,  dans  les  galeries  des 


ZIN  299 

mines  où  l'on  exploite  de  la  blende,  comme  dans  celles  du 
Rammelsberg,  près  de  Goslar,  au  Harz;  de  Spitz,  en  Autriche; 
de  Packerstollen  et  deRuden,  près  Schemnitz,  en  Hongrie; 
de  Sahlberg,  en  Suède;  de  Holywell,  dans  le  Flintshire,  en 
Angleterre.  Le  zinc  sulfaté  existe  aussi  en  petite  quantité 
dans  les  eaux  qui  circulent  au  milieu  de  ces  mines.  Suivant 
Klaproth,  le  zinc  sulfaté  du  Rammelsberg  est  composé  de: 
zinc  oxidé  ,  127,5  ;  acide  sulfurique  ,  22  ;  eau,  5o. 

Le  zinc  sulfaté  s'emploie  en  médecine  comme  astringent. 
Les  vernisseurs  s'en  servent  pour  rendre  l'huile  siccative  et 
pour  préparer  la  couleur  blanche  connue  sous  le  nom  de 
blanc  de  zinc.  On  fabrique  ce  sel  au  Rammelsberg,  près  de 
Goslar,  dans  le  Harz;  c'est  de  là  que  nous  vient  la  plus  grande 
partie  de  celui  qui  est  répandu  dans  le  commerce;  on  le  con- 
noit  sous  la  dénomination  de  vitriol  de  Goslar. 

y.e  Espèce.  Zinc  gahnite  ou  Zinc  aluminaté.  C'est  la  subs- 
tance qui  a  été  regardée  pendant  long-temps  comme  une  va- 
riété de  spinelle  mêlée  d'oxide  de  zinc.  11  en  a  été  question  à 
l'article  de  ce  minéral.  Voyez  Spinelle  zincifère.  (Delafosse.) 

ZINC.  (Chinr.)  Corps  simple,  compris  dans  la  5.e  section 
des  métaux.  (Voyez  Cori's,  tom.  X,  pag.  555.) 

11  a  porté  le  nom  de  speltre;  la  mine  de  zinc  a  d'abord  été 
appelée  cadmie ;  enfin  ,  le  nom  de  marcassite  d'or  paroit  avoir 
été  donné  par  Albert  le  grand  à  du  laiton. 

Propriétés  physiques. 

Le  zinc  est  solide,  d'un  gris  bleuâtre;  sa  cassure  présente 
une  texture  lamelleuse,  brillante  dans  quelques  parties,  et 
mate  dans  d'autres. 

Suivant  Brisson  ,  sa  pesanteur  spécifique  est  de  6,861  à  7,1. 
et  de  7, 1 905 ,  quand  il  a  été  écroui. 

Le  zinc  est  beaucoup  moins  ductile  que  le  plomb  et  l'é- 
tain  ;  on  casse  facilement  un  lingot  de  zinc  de  cinq  lignes  de 
diamètre  :  cependant,  en  le  pressant  également  et  avec  pré- 
caution, on  parvient  à  le  réduire  en  feuilles  qui  sont  souples 
et  élastiques,  mais  qui  se  cassent  si  on  les  ploie  jusqu'à  un 
certain  point.  Lorsqu'il  est  chauffé  au  degré  de  l'eau  bouil- 
lante, on  peut  le  marteler,  le  réduire  en  feuilles  minces,  le 
laminer  et  le  travailler  au  tour. 


ooo  ZIN 

Exposé  a  2o5°,  il  devient  si  cassant  qu'il  est  aisé  de  le  pul- 
vériser dans  un  mortier. 

Le  zinc  est  un  peu  ductile  à  la  filière;  d'après  Muschen- 
broeck,  un  fil  de  2  millimètres  peut  supporter  un  poids  de 
12,72  kilogr. 

Il  fond  à  36o°,  suivant  Black;  à  une  plus  haute  tempéra- 
ture il  s'évapore;  on  peut  le  sublimer  dans  des  vases  de  terre. 
Quand  il  est  refroidi  lentement,  après  avoir  été  fondu,  il 
cristallise  en  petits  faisceaux  de  prismes  quadrangulaircs , 
qui  prennent  une  couleur  irisée  ,  si  on  les  expose  encore 
chauds  à  l'action  de  l'atmosphère,  parce  qu'ils  se  recouvrent 
alors  d'une  couche  très-mince  d'oxide. 

A  la  température  ordinaire  l'air,  sec  ou  humide,  n'a  au- 
cune action  sur  le  zinc,  après  toutefois  que  sa  surface  est  lé- 
gèrement ternie  ;  c'est  pour  cela  qu'on  se  sert  des  feuilles  de 
ce  métal  pour  couvrir  les  édifices. 

Si  le  zinc  est  tenu  en  fusion  dans  un  creuset  couvert,  et 
qu'il  soit  bien  chaud,  il  brûlera  avec  une  flamme  bleue  très- 
brillante  dès  qu'il  aura  la  contact  de  l'air.  Dans  ce  cas,  une 
grande  partie  de  l'oxide  qui  se  forme ,  se  répand  dans  l'atmos- 
phère sous  la  forme  de  flocons  blancs  d'une  extrême  légèreté. 
C'est  cet  oxideque  l'on  a  appelé  nihil  album ,  lainephilosopii ique , 
fleurs  de  zinc.  11  n'est  pas  volatil;  s'il  ne  reste  pas  dans  le 
creuset,  cela  tient  à  ce  que  le  zinc,  venant  à  se  volatiliser, 
brûle  au  milieu  de  l'atmosphère  ,  et  que  le  courant  d'air 
chaud  qui  s'établit  dans  le  creuset,  entraîne  l'oxide  avec  lui, 
et,  dès  que  le  courant  d'air  s'est  refroidi,  ï'oxide  retombe  en 
flocons  blancs  comme  de  la  neige. 

Le  zinc,  terni  en  fusion  à  une  douce  température  ,  se  com- 
bine avec  Toxigène  de  l'air  et  forme  une  poudre  grise,  qui 
n'est  qu'un  mélange  de  métal  très-divisé  et  d'oxide. 

Il  n'est  pas  démontré,  ainsi  qu'on  l'a  affirmé,  que  le  zinc 
décompose  l'eau  à  froid;  mais  si  on  l'a  chauffé  au  rouge  dans 
un  tube  de  porcelaine,  et  que  l'on  y  fasse  passer  de  la  va- 
peur d'eau  ,  celle-ci  est  décomposée  avec  une  grande  rapi- 
dité. Il  se  produit  de  l'oxide  de  zinc,  et  il  se  dégage  du  gaz 
hydrogène. 

Le  zinc  brûle  dans  le  chlore  et  forme  un  chlorure  solide 
et  volatil. 


ZIN  Sol 

Il  s'unit  facilement  avec  l'iode  et  avec  le  phosphore. 

Il  ne  s'unit  directement  au  soufre  qu'en  prenant  de  grandes 
précautions;  cependant  le  sulfure  de  zinc  s'obtient  aisément 
par  des  procédés  indirects. 

Il  s'unit  à  la  plupart  des  métaux. 

11  n'est  pas  dissous  par  l'acide  sulfurique  concentré  et 
froid  ;  mais  à  l'aide  de  la  chaleur  une  portion  d'acide  est  dé- 
composée ;  il  se  dégage  de  l'acide  sulfureux ,  et  il  se  forme  du 
sulfate  de  zinc. 

L'acide  étendu  d'eau  laisse  dégager  du  gaz  hydrogène  pen- 
dant que  le  métal  se  dissout  :  si  celui-ci  contenoit  de  l'arse- 
nic, du  cuivre,  du  plomb,  ces  métaux  se  sépareroient  sous 
la  forme  d'une  poudre  noire. 

On  a  dit  que  le  gaz  hydrogène  qui  se  dégage  pendant  la 
dissolution  du  zinc  contient  un  peu  de  ce  métal ,  et  on  a  ajouté 
qu'il  le  laissoit  déposer  à  la  longue.  Cette  assertion  est  gé- 
néralement considérée  comme  une  erreur. 

Watt  a  proposé  l'emploi  de  ce  gaz  dans  plusieurs  maladies 
du  poumon;  mais  il  est  probable  que,  s'il  présente  quelque 
avantage,  cela  ne  peut  être  que  comme  gaz  hydrogène. 

Le  gaz  hydrogène  dégagé  du  zinc  est  mêlé  de  quelques 
atomes  d'hydrogène  carboné;  on  en  attribue  l'origine  au  char- 
bon qui  a  servi  à  réduire  l'oxide  de  zinc. 

L'acide  sulfureux  dissout  le  zinc  en  formant  un  hyposulfite, 
parce  que  le  métal  s'oxide  aux  dépens  d'une  portion  de  l'a- 
cide. 

L'acide  nitrique  à  12'  le  dissout  bien.  Il  se  dégage  du  gaz 
oxidule  d'azote,  mêlé  de  gaz  nitreux.  Si  l'acide  est  concentré, 
il  se  dégage  des  gaz  nitreux  et  azote,  ainsi  que  de  la  vapeur 
nitreuse. 

L'acide  hydrochlorique  le  dissout  en  dégageant  du  gaz  hy- 
drogène. 

Le  gaz  hydrochlorique  attaque  le  zinc  avec  facilité;  de 
l'hydrogène  est  mis  à  nu  et  un  chlorure  sec  est  produit. 

L'acide  phosphorique  le  dissout  en  dégageant  du  gaz  hy- 
drogène. 

En  le  fondant  avec  l'acide  phosphorique  vitreux,  on  ob- 
tient un  phosphure  métallique  et  de  l'oxide  de  zinc,  dont 
une  partie  se  combine  à  de  l'acide  phosphorique  indécomposé. 


w  Z1N 

La  potasse,  la  soude  et  surtout  l'ammoniaque,  mis  en  con- 
tact avec  le  zinc  très-divisé,  le  dissolvent  à  la  manière  des 
acides.  Ce  métal  s'oxide  aux  dépens  de  l'eau  ;  il  y  a  dégage- 
ment de  gaz  hydrogène,  et  formation  d'un  oxide  qui  reste  ea 
dissolution  dans  l'alcali. 

Oxide    de  zinc. 
Composition. 

Proust.       Gay-Lussac.        Berzelius. 

Oxigène  .  .     25  .  .  .     24,41   .  .  .  19,87 
Zinc  ....   100  ..  .  100,00  .  .  .  80, 1 5. 

Préparation. 

Il  n'y  a  qu'un  oxide  de  zinc;  on  le  prépare  dans  les  labo- 
ratoires de  produils  chimiques,  en  brûlant  le  zinc  dans  un 
creuset  alongé;  on  enlève  l'oxide  avec  une  cuiller  à  mesure 
qu'il  se  forme.  On  le  prépare  aussi  par  la  voie  humide:  on 
fait  dissoudre  le  zinc  dans  l'acide  nitrique;  on  fait  évaporer 
cette  dissolution  à  siccité  :  par  ce  moyen  on.sépare  le  fer  qui 
est  presque  toujours  contenu  dans  le  zinc.  En  reprenant  par 
l'eau  le  résidu  de  l'évaporation,  on  dissout  le  nitrate  de  zinc, 
à  l'exclusion  de  l'oxide  de  fer.  On  fait  évaporer  le  nitrate 
de  zinc  à  siccité,  puis,  en  le  faisant  chauffer  au  rouge,  on 
obtient  un  oxide  pur. 

Propriétés  physiques. 

Cet  oxide  est  blanc  :  par  la  chaleur  il  passe  au  jaune,  mais 
en  refroidissant  il  redevient  blanc.  C'est  un  phénomène  de 
phosphorescence. 

Il  est  fixe  et  inaltérable  au  feu.  On  a  cependant  dit  qu'il 
perdoit  de  l'oxigène  ,  quand  on  le  chauffoit  fortement;  mais 
ce  résultat  n'a  pas  été  vérifié. 

Propriétés  chimiques. 

L'hydrate  qu'il  forme  est  décomposé  par  une  douce  cha- 
leur. 

L'oxide  de  zinc  est  dissous  par  les  acides  sulfurique,  nitri- 
que et  hydrochlorique. 

Il  l'est  aussi  par  la  potasse,  la   soude  et  l'ammoniaque. 


ZIN  5o5 

mais  pour  obtenir  une  solution  bien  chargée,  il  faut  que 
Foxide  soit  à  l'état  d'hydrate,  et  ne  pas  opérer  à  une  tempé- 
rature trop  élevée  ;  car  si  l'on  chauffe  une  solution  concentrée 
de  cet  oxide  jusqu'à  l'ébullition,  elle  se  trouble  d'une  ma- 
nière notable. 

Les  combinaisons  alcalines  d'oxide  de  zinc  sont  susceptibles 
de  cristalliser,  surtout  celle  d'ammoniaque  :  elles  sont  décom- 
posées par  les  acides. 

Cet  oxide  est  réduit  en  sulfure,  lorsqu'on  le  distille  avec 
le  soufre.  Il  paroît  que  le  précipité  jaune,  obtenu  en  ver- 
sant un  hydrosulfate  dans  un  sel  de  zinc,  est  un  sulfure  hy- 
draté plutôt  qu'un  hydrosulfate. 

L'oxide  de  zinc  est  réduit  par  le  charbon.  Il  se  dégage  du 
gaz  oxide  de  carbone  et  de  l'acide  carbonique.  Pour  faire 
cette  réduction,  on  fait  un  mélange  de  6  parties  d'oxide  et 
de  1  partie  de  charbon  calciné  :  on  met  ce  mélange  dans  une 
cornue  de  grès  lutée,  communiquant  à  un  récipient  dans  le- 
quel on  a  mis  un  peu  d'eau,  et  on  chauffe  peu  à  peu,  jus- 
qu'au degré  qui  est  nécessaire  pour  fondre  du  cuivre-,  après 
l'opération  on  trouve  du  zinc  métallique  dans  le  col  de  la 
cornue. 

En  Angleterre  on  se  sert  d'un  procédé  analogue  à  celui-ci: 
pour  réduire  l'oxide  de  zinc  natif,  on  chauffe  le  mélange 
d'oxide  et  de  charbon  dans  des  pots  d'argile  fermés,  à  la 
partie  inférieure  desquels  il  y  a  un  tube  de  fer  qui  conduit 
le  zinc  réduit  et  fondu  dans  des  vaisseaux  qui  contiennent 
de  l'eau. 

Chlorure  de  zinc. 
Composition. 

J.  Davj. 

Chlore 5o 

Zinc 5o. 

Préparation. 

On  peut  le  préparer,  i.°en  distillant  un  mélange  de  limailLe 
de  zinc  et  de  perchlorure  de  mercure; 

2.0  En  dissolvant  le  zinc  dans  l'acide  hydrochlorique  et 
faisant   évaporer  doucement   la  dissolution   à  siccité.  M.  J. 


So4  ZIN 

Davy  prétend  que  le  chlorure  produit  par   ce  moyen  ne  se 
sublime  pas,  ainsi  que  cela  a  lieu  pour  le  précédent. 

Propriétés. 

Il  est  fusible  et  volatil  (au  moins  celui  qui  est  fait  par  le 
premier  procédé):  le  chlorure  qui  a  été  volatilisé  conserve 
de  la  mollesse  pendant  quelque  temps;  c'est  ce  qui  lui  a 
valu  la  dénomination  de  beurre  de  zinc. 

Il  est  très-déliquescent;  sa  dissolution  se  comporte  absolu- 
ment comme  celle  des  sels  de  zinc;  c'est  ce  qui  a  engagé  la 
plupart  des  chimistes  à  la  considérer  comme  un  hydrochlorate. 


Iode  . 

IODURE     DE     ZINC. 

Composition. 

Gay-Lussac. 

Zinc  . 

26,5. 

Préparation. 

Cet  iodure  peut  être  obtenu  en  chauffant  l'iode  avec  le 
zinc. 

Propriétés. 

L'iodure  de  zinc  est  incolore. 

Il  se  volatilise  aisément  et  cristallise  en  prismes  quadran- 
gulaires. 

Il  est  déliquescent,  et  conséquemment  très-soluble  dans 
l'eau.  Cette  solution  se  comporte  comme  un  hydriodate  de 
zinc. 

Sulfure  de  zinc. 

(Le  sulfure  natif  est  appelé  blende.) 
Composition. 

Soufre 53,28 

Zinc 66,72. 

Préparation. 

Le  meilleur  procédé  pour  opérer  cette  combinaison,  con- 
siste à  chauffer  d'abord  doucement,  dans  une  cornue  iutée, 
parties  égales  de  soufre  et  d'oxide  de  zinc;  d'élever  ensuite 


ZIN  3o5 

la  température  au-rouge  cerise,  afin  de  chasser  tout  le  soufre 
non  combiné.  Dans  cette  opération  une  partie  du  soufre 
enlève  l'oxigène  au  zinc,  et  l'autre  s'unit  au  métal ,  en  sorte 
que  le  résultat  est  une  combinaison  de  zinc  métallique  et  de 
soufre.  On  a  cru  faussement  pendant  long-temps  que  ce  pro- 
duit étoit  un  oxide  sulfuré. 

Deluc  a  fait  un  sulfure  en  chauffant  un  mélange  de  zinc  et 
de  soufre  recouvert  de  poussière  de  charbon.  Il  paroit  que 
c'est  la  grande  volatilité  du  métal  qui  rend  cette  opération 
difficile,  lorsqu'on  n'emploie  pas  son  oxide. 

Propriétés. 

Le  sulfure  de  zinc  est  jaune;  il  est  fixe.  Par  le  grillage 
opéré  à  une  basse  température,  il  est  converti  en  sulfate  mêlé 
d'oxide;  par  un  grillage  opéré  à  une  température  très-éle- 
vée,  il  l'est  en  acide  sulfureux  et  en  oxide. 

Il  donne  du  gaz  hydrosulfurique ,  quand  il  est  dissous  par 
l'acide  sulfurique  étendu  et  par  l'acide  hydrochlorique. 

Arsenic  et  zinc. 

Malouin  a  allié  l'arsenic  avec  le  zinc,  en  chauffant  un  mé- 
lange d'acide  arsénieux  et  de  zinc;  celui-ci  se  partage  en 
deux  portions:  l'une  désoxigène  l'acide,  et  l'autre  s'allie  à 
l'arsenic  réduit. 

Bergmann  parle  d'un  alliage  formé  de  1  partie  d'arsenic 
et  de  4  parties  de  zinc. 

Phosphore  et  zinc. 

Préparation. 

Pelletier  a  fait  le  phosphure  de  zinc  ,  en  jetant  de  petits 
morceaux  de  phosphore  sur  du  zinc  fondu;  il  est  bon  de  re- 
couvrir la  surface  du  métal  d'une  couche  de  résine  ou  de 
charbon  ,  afin  de  le  préserver  de  l'action  de  l'air. 

Propriétés. 

Le  phosphure  de  zinc  est  blanc  ;  il  a  l'éclat  métallique;  mais 
il  ressemble  plus  au  plomb  qu'au  zinc. 

Il  est  un  peu  malléable;  lorsqu'on  le  frappe,  il  répand 
l'odeur  de  phosphore. 

5c).  ao 


3o6  Z1N 

Suivant  Pelletier,  en  distillant  dans  une  cornue  de  grés, 
à  une  température  élevée,  12  parties  d'oxide  de  zinc,  12 
parties  de  verre  phosphorique  et  2  parties  de  charbon,  on 
obtient  un  sublimé  métallique  d'un  blanc  d'argent,  d'une 
cassure  vitreuse,  qui  dégage  du  phosphore  quand  on  le  chauffe 
au  chalumeau  ,  et  qui  laisse  un  globule  vitreux  ,  qui  est  trans- 
parent tant  qu'il  est  fondu;  mais  qui  devient  opaque  en  re- 
froidissant. Pelletier  regarde  ce  sublimé  comme  un  oxide 
phosphuré. 

Antimoine  et  zinc. 

L'alliage  de  ces  deux  métaux  est  dur,  cassant,  gris  d'acier; 
sa  densité  est  moindre  que  celle  des  métaux  qui  le  consti- 
tuent. 

Or  et  zinc 

Voyez  Or,  tome  XXXVI,  page  271. 

Êtain  et  zinc. 
Cet  alliage  se  fait  facilement  :  il  est  un  peu  ductile  et  sa 
densité  est  bien  supérieure  à  celle  du  zinc. 

Platine  et  zinc. 

Voyez  Platine. 

Cuivre  et  zinc. 

Cet  alliage  est  fréquemment  employé  dans  les  arts.  (Voyez 
Cuivre,  tome  XII,  page  201.) 

Fer  et  zinc. 
Le  zinc  peut  être  employé  pour  produire  une  sorte  d'éta- 
mage  sur  le  fer,  ainsi  que  Malouin  l'a   démontré. 
Il  est  difficile  d'allier  ces  métaux  par  fusion. 

Mercure  et  zinc. 
Voyez  Mercure,  tome  XXX,  page  99. 

Argent  et  zinc 
Ces  deux  métaux  s'allient  aisément;  l'alliage  est  cassant, 
d'un  blanc  bleuâtre.  W'sserberg  avance  qu'un  alliage  de  11 
parties  de  zinc  et  de  1   partie  d'argent  se  volatilise  en  vais- 
seaux clos. 


ZIN  -5o7 

Plomb  et  zinc. 
Suivant  Gmelin,  les  alliages  sont  ductiles  et  plus  durs  que 
le  plomb. 

■2  parties  de  zinc  et  1  partie  de  plomb  font  un  alliage  plus 
ductile  et  plus  dur  que  le  plomb. 

1  partie  de  zinc  et  î  partie  de  plomb  font  un  alliage  peu 
différent  du  plomb  par  la  ductilité  et  la  couleur;  mais  plus 
dur,  plus  sonore,  plus  susceptible  d'être  poli. 

Potassium  et  zinc. 
Voyez  Potassium. 

Sodium  et  zinc 
Voyez  Sodium. 

Extraction  du  zinc. 

C'est  en  chauffant  avec  du  charbon  l'oxide  de  zinc  soit 
natif,  soit  produit  par  le  grillage  du  sulfure  natif,  comme 
nous  l'avons  dit  en  parlant  de  cet  oxide  ,  qu'on  se  procure 
le  zinc  métallique. 

Usages. 
Le  zinc  à  l'état  métallique  entre  dans  la  construction  des 
piles  voltaïques;  il  supplée  le  plomb  pour  faire  des  cuves, 
des  canaux  et  des  tuyaux  propres  à  recevoir  de  l'eau,  pour 
couvrir  les  édifices.  Il  forme  avec  le  cuivre,  le  laiton  employé 
à  un  si  grand  nombre  d'usages.  Amalgamé  au  mercure  et  à 
1'étain ,  il  remplace  l'or  mussif  pour  frotter  les  coussins  des 
machines  électriques.  11  sert  dans  les  laboratoires  à  préparer 
l'hydrogène  et  l'oxide  blanc  de  zinc. 

Il  est  employé  à  l'état  de  sulfate  et  à  celui  de  sous-carbo- 
nate. 

On  avoit  proposé  d'en  fabriquer  des  casseroles  et  des  vais- 
seaux propres  à  la  cuisine;  mais  on  a  reconnu  bientôt  les 
inconvéniens  que  présenteroit  l'usage  de  ces  vases;  car  le 
zinc  est  très-attaquable  par  les  acides  foibles,  et  les  sels  qu'il 
produit  ont  une  propriété  vomitive  ou  purgative  plus  ou 
moins  prononcée. 

Histoire. 

Les  anciens  ne  paroissent  point  avoir  connu  le  zinc  à  l'état 
métallique ,  au  moins  dégagé  de  toute  combinaison  ;  mais  ils 


3o8  ZIN 

connoissoient  la  propriété  qu'a  l'oxide  de  zinc  natif,  qu'ils 
appeloient  caduiie  ,  de  former  un  alliage  jaune  avec  le  cuivre. 
Ils  connoissoient  aussi  l'oxide  de  zinc  préparé  parla  combus- 
tion; enfin,  Paracelse  est  l'écrivain  le  plus  ancien  qui  ait  parlé 
de  ce  métal  sous  le  nom  de  zinc. 

On  a  trouvé  en  1817,  dans  des  mines  de  zinc,  un  nouveau 
métal,  auquel  on  a  donné  le  nom  de  cadmium;  nous  allons 
le  faire  connoître  dans  un  article  supplémentaire.  (Ch.  ) 

Appendice  au  mot  Zinc. 

CADMIUM.  (Chim.)  Corps  simple,  qui  doit  être  compté 
dans  la  troisième  section  des  métaux  (voyez  Corps,  tome  X, 
page  5n  );  découvert,  en  1817,  par  M.  Stromeyer,  dans 
l'oxide  de  zinc  du  commerce. 

Propriétés. 

Le  cadmium  est  solide,  très- éclatant;  il  prend  un  beau 
poli  ;  sa  texture  est  compacte  .  il  cristallise  facilement  en  oc- 
taèdres, et  sa  surface  présente  des  dessins  en  feuilles  de  fou- 
gère. 

Il  est  mou,  très-flexible,  facile  à  limer  et  à  couper  au  cou- 
teau: il  peut  être  réduit  en  fils  et  en  feuilles  très-minces  ;  ce- 
pendant, s'il  est  frappé  pendant  long-temps  ,  il  s'écaille  à  i6,5H; 
sa  densité  est  de  8,6040,  et  de  8,6944  quand  il  est  écroui. 

11  fond  avant  de  rougir  et  se  volatilise  un  peu  au-dessus 
de  36o  :  sa  vapeur  est  inodore;  elle  se  condense  en  gouttes, 
qui  cristallisent  par  refroidissement. 

A  l'air  froid  il  conserve  son  brillant  comme  l'étain;  mais, 

si  on  élève  sa  température,  il  brûle  aussi  facilement  que  ce 

dernier  métal,;  il  se  change  en  un  oxide  d'un  jaune  brunâtre. 

L'iode  s'unit  aisément  au  cadmium  ,  soit  par  la  voie  sèche, 

soit  par  la  voie  humide. 

Le  soufre  s'y  unit  difficilement,  mais  il  est  facile  d'obtenir 
le  sulfure  de  cadmium  en  désoxigénant  l'oxide  par  le  soufre 
ou  en  chauffant  le  précipité  que  forme  un  hydrosulfate  al- 
calin dans  un  sel  de  cadmium. 

A  chaud  le  cadmium  s'unit  bien  au  phosphore,  ainsi  qu'à 
la  plupart  des  métaux. 

L'acide  sulfurique  foible ,  l'acide  hydrochlorique,  l'acide 


ZIN  3o9 

acétique,  le  dissolvent  lentement,  même  à  chaud;  il  se  dé- 
gage de  l'hydrogène. 

L'acide  nitrique  le  dissout  facilement  à  froid. 

OXIDE    DE    CADMIUM. 

Composition. 

Stromeyer. 

Oxigène 14, 352 

Cadmium 100,000. 

Propriétés. 

L'oxide  de  cadmium  a  une  couleur  d'un  jaune  brunâtre, 
passant  au  brun  noirâtre. 

Il  est  tout-à-fait  fixe  et  indécomposable  à  la  plus  forte  cha- 
leur blanche. 

Il  est  réduit  par  le  charbon  au-dessous  de  la  chaleur  rduge. 

Il  se  dissout  facilement  dans  le  borax  sans  le  colorer. 

Il  est  insoluble  dans  les  eaux  de  potasse  et  de  soude. 

Il  est  soluble  dans  l'ammoniaque;  cette  solution  dépose, 
par  l'évaporation ,  de  l'hydrate  de  cadmium  en  gelée. 

L'hydrate  de  cadmium  est  blanc  :  il  attire  l'acide  carboni- 
que de  l'air. 

Sels  de  cadmium. 

L'oxide  de  cadmium  forme  des  sels  qui  sont  presque  tous 
incolores,  doués  d'une  saveur  acerbe,  et  cristallisables  quand 
ils  sont  solubles  dans  l'eau. 

Les  dissolutions  de  cadmium  précipitent  de  l'hydrate  par 
les  alcalis;  l'ammoniaque  seule,  ajoutée  en  excès,  redissout 
le  précipité. 

Les  sous-carbonates  les  précipitent  en  sous-carbonate  anhy- 
dre; un  excès  de  sous-carbonate  d'ammoniaque  ne  redissout 
pas  le  précipité,  tandis  qu'il  redissout  le  sous -carbonate  de 
zinc. 

Le  sous-phosphate  de  soude  les  précipite  en  poudre,  tandis 
qu'il  précipite  les  dissolutions  de  zinc  en  paillettes  cristallines. 

L'acide  hydrosulfurique  et  les  hydrosulfates  les  précipitent 
en  jaune  ou  en  orangé;  la  facilité  avec  laquelle  ce  précipité 
se  dissout  dans  l'acide  hydrochlorique  et  sa  fixité  à  la  cha- 
leur, le  distinguent  du  sulfjire  jaune  d'arsenic. 


Ira  ZIN 

L'hydrocyanoferrate  de  potasse  les  précipite  en  blanc. 
Le  zinc  en  précipite  le  cadmium  à  l'état  métallique. 
La  noix  de  galle  n'y  produit  aucun  changement. 

Nitrate  de  cadmium. 
Composition. 

Acide 100 

Oxide ii7,58. 

100  parties  de  nitrate  sec  fixent  28,3 1  d'eau  de  cristallisa- 
tion. 

Ce  sel  est  déliquescent,  cristallisable  en  prismes  ou  aiguilles 
ordinairement  groupées  en  rayons. 


Sn 


LFATE   DE   CADMIUM. 


Composition. 

Acide 100 

Oxide. 161,120. 

100  parties  de  sulfate  sec  prennent  34,26  d'eau  de  cristal- 
lisation. 

Le  sulfate  de  cadmium  cristallise  en  gros  prismes  droits , 
rectangulaires,  transparens,  semblables  au  sulfate  de  zinc; 
ils  sont  efflorescens. 

Il  est  très-soluble  dans  l'eau. 

A  une  légère  chaleur  rouge  il  n'éprouve  aucun  change- 
ment ,  si  ce  n'est  qu'il  a  perdu  de  l'eau  à  une  température 
de  beaucoup  inférieure  à  celle-là;  chauffé  suffisamment,  il 
abandonne  de  l'acide  et  laisse  un  sous-sulfate  difficilement 
soluble  dans  l'eau,  cristallisable  en  paillettes. 


Phosphate  de 


cadmium. 


Composition. 

Acide 100 

Oxide 225,49. 

11  est  pulvérulent,  insoluble  dans  l'eau  ,  fusible,  au-dessous 
de  la  chaleur  blanche ,  en  un  verre  transparent. 


ZIN  Su 

Borate  de  cadmium. 

Composition. 

Acide 27,88 

Oxide 72,12. 

On  le  prépare  en  précipitant  le  sulfate  neutre  de  cadmium 
par  le  borax. 

Il  est  peu  soluble  dans  l'eau. 

Carbonate  de  cadmidm. 
Composition. 

Acide 100 

Oxide 292,88. 

Il  est  pulvérulent,  insoluble  dans  l'eau  et  décomposable  à 
une  température  peu  élevée. 

Acétate  de  cadmium. 
Cristallisable  en  petits  prismes  disposés  en  étoiles,  qui  sont 
assez  permanens  à  l'air  et  très-solubles  dans  l'eau. 

Tartrate  de  cadmium. 
Cristallisable  en  petites  aiguilles  molles  comme  de  la  laine 
et  à  peine  solubles  dans  l'eau. 

Oxalate  de  cadmium. 
II  est  pulvérulent  et  insoluble. 

Citrate  de  cadmium. 
Poussière  cristalline  très- peu  soluble. 

Chlorure  de  cadmium. 
Composition. 

Chlore 38,6i 

Cadmium 61,39. 

Ce  composé  cristallise  en  petits  prismes  rectangulaires  trans- 
parens  ,  qui  s'effleu rissent  facilement  par  la  chaleur. 
Il  est  très-soluble  dans  l'eau. 
Il  fond  au-dessous  de  la  chaleur  rouge,  perd  son  eau  et 


m  zin 

se  prend  par  le  refroidissement  en  une  masse  feuilletée,  trans- 
parente, d'un  éclat  nacré. 

A  une  chaleur  suffisante  il  se  sublime  en  petites  lames  mi- 
cacées, qui  se  réduisent  en  poudre  à  l'air,  ainsi  que  cela 
arrive  au  chlorure  fondu. 

IODURE   DE  CADMIUM. 

Composition. 

Iode 227,43 

Cadmium 100. 

L'iodure  de  cadmium  cristallise  en  grandes  et  belles  tables 
hexaèdres,  incolores,  transparentes,  inaltérables  à  l'air,  dont 
l'éclat  est  métallique  et  nacré. 

Cet  iodure  se  fond  facilement  et  reprend  sa  forme  pri- 
mitive par  le  refroidissement. 

Il  est  très-soluble  dans  l'eau  et  l'alcool. 
Au  feu  il  laisse  dégager  de  l'iode. 

Sulfure  de  cadmium. 
Composition. 

Soufre 28,172 

Cadmium .     100,000. 

Il  est  d'une  couleur  jaune  orangée;  par  la  chaleur  il  devient 
brun  et  ensuite  cramoisi;  en  refroidissant  il  repasse  à  sa  pre- 
mière couleur. 

Il  est  très- fixe;  il  ne  se  fond  qu'à  la  chaleur  blanche.  II 
cristallise  par  le  refroidissement  en  lames  transparentes  mi- 
cacées d'une  belle  couleur  jaune  de  citron. 

L'acide  hydrochlorique  concentré  le  dissout  même  à  froid  ; 
il  se  dégage  de  l'acide  hydrosulfurique  :  l'acide  foible  ne  le 
dissout  que  très-difficilement ,  même  à  chaud. 

Ce  sulfure  paroit  à  M.  Stromeyer  devoir  être  d'un  usage 
avantageux  dans  la  peinture,  non-seulement  comme  couleur 
jaune ,  mais  encore  comme  couleur  susceptible  de  former 
du  vert,  etc.,  par  son  mélange  avec  du  bleu  ,  etc. 

Cuivre   et  cadmium. 
Cet  alliage  est  d'un  blanc  tirant  un  peu  sur  le  jaune  clair; 


ZIN  *l3 

son  tissu  est  Iamelleux;  il  est  très -aigre  :  il  suffit  de  &  de 
cadmium  pour  rendre  le  cuivre  cassant. 

A  une  chaleur  suffisante  pour  fondre  le  cuivre  ,  le  cad- 
mium se  volatilise  entièrement;  on  ne  doit  donc  pas  trouver 
de  cadmium  dans  les  laitons  qui  sont  faits  avec  des  mines  de 
zinc  cadmifères. 

Mercure  et   cadmium. 

Composition. 

Mercure 100 

Cadmium 27,78. 

Ces  deux  corps  s'unissent  même  à  froid  ;  l'amalgame  est 
d'un  très-beau  blanc  d'argent,  grenu  ,  cristallisé  en  octaèdres. 
Il  est  dur  et  très-fragile. 
Il  est  fusible  à  75  . 

Platine  et    cadmium. 

Composition. 

Platine 100,00 

Cadmium 117,30. 

L'alliage  de  ces  métaux  est  très-blancs  sa  cassure  est  extra- 
ordinairement  fine  :  il  est  très-aigre,  difficile  à  fondre. 

Extraction  du  cadmium. 

On  dissout  les  mines  de  zinc  cadmifères  dans  de  l'acide 
sulfurique  en  excès;  on  fait  passer  un  courant  d'acide  hydro- 
sulfurique  dans  la  liqueur;  on  recueille  le  précipité,  on  le 
lave,  on  le  dissout  dans  l'acide  hydrochlorique  concentré  et 
on  fait  évaporer  la  solution  à  siccité  :  on  reprend  le  résidu 
par  l'eau.  La  dissolution  est  ordinairement  formée  de  chlo- 
rures de  zinc ,  de  cadmium  et  de  cuivre.  On  précipite  la  so- 
lution par  un  excès  de  sous-carbonate  d'ammoniaque,  le 
sous-carbonate  de  cadmium  est  précipité,  tandis  que  le  cuivre 
et  le  zinc  sont  retenus  dans  la  liqueur. 

Le  sous-carbonate  de  cadmium,  lavé,  séché,  est  réduit  en 
oxide  par  la  chaleur,  et  cet  oxide  ,  mêlé  avec  du  noir  de 
fumée,  puis  chauffé  dans  une  cornue  de  verre,  est  ramené 
à  l'état  métallique. 

Depuis  que  M.  Stromeyer  a  fait  sur  le  cadmium  les  re- 


3-4  ZIN 

cherches  que  nous  venons  d'exposer,  M.  "W.  Herapath  a  donné 
un  moyen  de  se  procurer  le  cadmium  en  plus  grande  quan- 
tité qu'on  ne  l'avoit  obtenu  du  traitement  immédiat  des  mi- 
néraux cadmifères.  Nous  avons  dit  au  mot  Zinc  qu'en  Angle- 
terre on  réduit  l'oxide  de  ce  métal  avec  du  charbon  dans  un 
pot  couvert  exactement  à  sa  partie  supérieure  et  portant  un 
tube  à  son  fond  ,  qui  va  s'ouvrir  dans  une  voûte  placée  au- 
dessous.  L'orifice  du  tube  correspond  au  dessus  d'un  vais- 
seau rempli  d'eau  ,  et  au  moyen  d'un  second  tube  mobile 
qu'on  adapte  au  premier,  et  dont  l'orifice  inférieur  vientpres- 
que  effleurer  la  surface,  le  zinc,  qui  est  volatilisé  ,  vient  s'y 
condenser  dans  du  liquide. 

Quand  l'opération  commence,  le  tube  mobile  n'est  pas 
adapté  au  premier;  on  ne  l'y  fixe  qu'à  l'époque  où  une  flamme 
brune,  qui  se  manifeste  d'abord,  est  remplacée  par  une  flamme 
bleue.  La  première  flamme  est  due  à  la  vapeur  du  cadmium, 
et  la  seconde  à  celle  du  zinc.  Les  oxides  produits  se  conden- 
sent à  la  partie  supérieure  de  la  voûte  avec  de  la  suie  et  du 
sulfure  de  cadmium.  On  enlève  cette  espèce  de  sublimé,  on 
le  dissout  dans  l'acide  hydrochlorique  ;  on  précipite  le  cad- 
mium par  le  zinc,  puis  on  le  distille  avec  du  noir  de  fumée 
ou  de  cire  dans  un  tube  de  verre. 

Le  métal  ainsi  préparé  a  une  densité  de  8,677  à  16, 5. 

M.  Herapath,  ayant  une  fois  sublimé  le  cadmium  dans  un 
tube  ouvert,  a  obtenu  de  l'oxide  en  cristaux  aciculaires  ra- 
diés, opaques,  de  couleur  pourpre. 

Histoire. 

M.  Stromeyer  ,  après  avoir  visité  les  pharmacies  du  Hanovre 
qui  sont  soumises  à  son  inspection,  eut  l'occasion  d'exami- 
ner, en  1817  ,  des  oxides  de  zinc  mêlés  d'oxide  de  cadmium. 
D'un  autre  côté,  M.  Hermann  ,  qui  fabrique  en  grand  l'oxide 
de  zinc  pour  la  médecine,  ayant  reçu  l'ordre  de  cesser  d'en 
préparer,  parce  qu'on  avoit  cru  y  reconnoître  la  présence  de 
l'acide  arsénieux,  reconnut  bientôt  que  ce  qu'on  avoit  pris 
pour  de  l'arsenic  étoit  l'oxide  d'un  nouveau  métal.  M.  Stro- 
meyer, à  qui  il  envoya  un  échantillon  de  cette  substance, 
constata  qu'elle  étoit  identique  avec  celle  qu'il  avoit  décou- 
verte. (Cu.  ) 


ZIN  *'5 

ZINDEL.  (Ichlliyol.)  Nom  suisse  de  PAfron  ,  que  nous  avons 
décrit  dans  ce  Dictionnaire  ,  tom.  IX  ,  p.  240.  (H.  C.) 

ZINGEL.  (Ichthyol.)  Nom  spécifique  d'un  poisson  du  genre 
Cingle.  Voyez  ce  mot.   (H.  C) 

ZINGIBER.  (Bot.)  Voyez  Amome  gingembre.  (J.) 
ZINKENITE.  (Mire.)  C'est  un  minerai  de  plomb  et  d'anti- 
moine ,  décrit  par  M.  Henri  Rose  ,  et  qui  est  composé  des  prin- 
cipes suivans : 

Antimoine 44,5g 

Plomb 3i,84 

Soufre 22,58 

Cuivre 0,42 

99,55. 
Il  cristallise  en  prismes  à  six  pans ,  terminés  par  une  pyr 
ramide  hexaèdre.  Sa  pesanteur  spécifique  est  de  5,5o.  Il  s'est 
trouvé  au  Wolfsberg,  près  Stollberg,  au  Harz.  (B.) 
ZINNBAARSCH.  (Ichthyol.)  Voyez  Zingel.  (H.  C) 
ZINNFISCH.  (Ichthjol.)  Nom  suisse  delà  vandoise.  (H.  C.) 
ZINNIE,  Zinnia.  (Bot.)  Ce   genre  de   plantes  appartient 
à  Tordre  des  Synanthérées,  à  la  tribu  naturelle  des  Hélian- 
thées  ,  à  notre  section  des  Hélianthées-Prototypes,  et  à  la  sous- 
section  des  Verbésinées,  dans  laquelle  nous  l'avons  placé  entre 
les  deux  genres  Sanvitalia  et  Tragoceros.  (Voyez  notre  tableau 
des  Hélianthées-Prototypes,  inséré  à  la  suite  de  l'article  Ximk- 

NÉS1E.) 

Voici  les  caractères  du  genre  Zinnia,  tels  que  nous  les 
avons  observés  sur  plusieurs  espèces. 

Calathide  radiée  :  disque  multiflore,  régulariflore,  andro- 
gyniflore;  couronne  unisériée,  liguliflore  ,  féminiflore.  Péri- 
î-line  inférieur  aux  fleurs  du  disque,  subcylindracé  ou  sub- 
hémisphérique, formé  de  squames  paucisériées  ,  imbriquées, 
appliquées  au  moins  inférieurement ,  oblongues,  larges,  ar- 
rondies au  sommet,  ordinairement  coriaces  -  membraneuses  , 
multinervées ,  ayant  la  partie  supérieure  appendiciforme , 
plus  ou  moins  distincte  de  l'inférieure  par  sa  substance ,  et 
souvent  inappliquée  ou  lâchement  appliquée.  Clinanthe  co- 
nique ou  cylindracé ,  plus  ou  moins  élevé,  garni  de  squa- 
melles  inférieures  aux  fleurs,  demi-embrassantes  ,  oblongues, 


3,6  ZIN 

submembraneuses,  ayant  le  sommet  coloré  et  denticulé  ou 
frangé,  formant  quelquefois  un  appendice  distinct.  Fleurs  du 
disque:  Ovaire  oblong ,  trés-comprimé  bilatéralement,  hispi- 
dule  ou  glabriuscule;  aigrette  formée  d'une  seule  squamel- 
lule  (quelquefois  avortée),  située  sur  le  sommet  de  l'arête 
intérieure  de  l'ovaire,  parfaitement  continue  avec  lui,  épaisse, 
triquètre,  pointue,  roide,  cornée,  barbellulée.  Corolle  arti- 
culée sur  l'ovaire  ,  à  tube  très-court,  à  limbe  très-long,  sub- 
cylindracé,  un  peu  enflé  à  sa  base,  divisé  au  sommet  en  cinq 
lanières  longues,  linéaires,  très -obtuses,  hérissées  de  longs 
poils  sur  leur  face  interne.  Etamines  à  filet  libéré  au  sommet 
du  tube  de  la  corolle;  à  anthère  ayant  l'appendice  apicilaire 
oblong,  arrondi  au  sommet,  et  les  appendices  basilaires  nuls 
ou  presque  nuls.  Style  à  deux  stigmalophorcs  divergens,  ar- 
qués en  dehors,  ayant  la  faGe  intérieure  entièrement  ou  pres- 
que entièrement  couverte  par  deux  bourrelets  stigmatiques 
papilles,  tout-à-fait  confluens  et  confondus  ensemble,  et  la 
face  extérieure  garnie  d'un  bout  à  l'autre,  ou  seulement  au 
sommet,  de  collecteurs  piliformes.  Fleurs  de  la  couronne: 
Ovaire  oblong  ou  obovale,  obcomprimé ,  pubescent ,  privé 
d'aigrette  proprement  dite.  Corolle  P  absolument  continue 
par  sa  base  avec  le  sommet  de  l'ovaire,  persistante,  devenant 
scarieuse  après  la  fleuraison,  et  faisant  fonction  d'aigrette, 
à  tube  court,  à  languette  large,  elliptique  ou  presque  obcor- 
diforme,  munie  de  nervures  ramifiées,  anastomosées,  et  bor- 
dée de  très-petites  dents  piliformes,  crochues.  Style  et  stig- 
matophores  privés  de  vrais  collecteurs,  mais  portant  souvent 
des  poils  ordinaires. 

On  connoit  sept  espèces  de  Zinnia:  ce  sont  des  plantes  amé- 
ricaines, herbacées,  annuelles,  à  feuilles  opposées,  entières, 
et  à  calathides  terminales,  solitaires,  composées  de  fleurs 
jaunes  ou  écarlates ,  rarement  violettes.  Quelques-unes  sont 
cultivées  en  Europe  pour  l'ornement  des  jardins;  et  celle 
qu'on  nomme  Z.  violacea  ou  elegans  mérite  surtout  cette  fa- 
veur, à  cause  de  la  grandeur  de  ses  calathides,  de  l'agréable 
couleur  de  ses  fleurs  ,  et  de  l'élégance  des  appendices  qui 
terminent  les  squamelles  du  clinanthe. 

Les  zinnia  présentent  à  l'observateur  attentif  quelques  par- 
ticularités dignes  de  remarque. 


ZIN  3i7 

Les  squames  du  péricline  ont  réellement  un  appendice , 
tantôt  peu  distinct ,  comme  dans  le  Z.  revoluta ,  où  il  est  par- 
faitement appliqué,  aussi  bien  que  la  squame  elle-même; 
tantôt  bien  distinct  et  très-manifeste,  comme  dans  le  Z.  vio- 
lacea,  où  il  est  réfléchi  et  foliacé,  et  dans  le  Z.  paucijlora,  où 
il  est  lâchement  appliqué,  membraneux,  concave,  tandis  que 
la  vraie  squame  est  coriace,  roide,  fermement  appliquée, 
plane. 

Dans  le  Z.  violacea  les  squamelles  du  clinanthe  sont  pres- 
que égales  aux  fleurs,  et  terminées  par  un  appendice  lancéolé, 
coloré,  frangé. 

L'ovaire  des  fleurs  du  disque  est  très-comprimé  bilatérale- 
ment, de  manière  à  offrir  deux  arêtes  saillantes,  minces,  pres- 
que aliformes,  l'une  extérieure,  l'autre  intérieure,  prolongées 
chacune  au  sommet  en  une  squamelîule;  mais  la  squamellule 
extérieure  avorte  constamment,  tandis  que  l'intérieure  (avor- 
tée aussi  dans  le  Z.  violacea)  est  ordinairement  très-grande  et 
forme  seule  l'aigrette.  Le  péricarpe  est  mince ,  flexible,  par- 
cheminé ,  submembraneux.  La  graine  a  deux  enveloppes, 
dont  l'extérieure  est  une  pellicule  membraneuse,  très-fugace, 
fauve;  l'intérieure,  que  nous  considérons  comme  un  albumen 
très-mince,  est  une  membrane  charnue,  blanchâtre  ,  presque 
transparente. 

Les  corolles  du  disque  sont  remarquables  par  leur  forme 
et  leur  structure,  suffisamment  signalées  dans  notre  descrip- 
tion. Ajoutons  seulement  ici  que  les  divisions  de  cette  corolle, 
très-arquées  en  dehors  au  moment  de  la  fécondation,  s©nt 
plus  ou  moins  arquées  en  dedans ,  soit  avant ,  soit  après  cette 
époque. 

Le  style  androgynique  du  Z.  revoluta  est  très-épaissi  à  sa. 
base  en  forme  de  bulbe  turbiné,  c'est-à-dire  conique  et 
pointu  en  dessous;  ses  stigmatophores  sont  hérissés  de  collec- 
teurs d'un  bout  à  l'autre  sur  la  face  externe.  Dans  les  Z.  mul- 
tiflora  et  verti dilata ,  les  collecteurs  n'occupent  que  la  partie 
supérieure  du  dos  des  stigmatophores;  et  dans  le  Z. violacea 
ils  couvrent  seulement  la  face  extérieure  d'un  appendice  ter- 
minal semi- conique,  dont  la  face  intérieure  est  nue  et  non 
stigmatique. 

L'ovaire  des  fleurs  de  la  couronne  est  obcomprimé,  au  lieu 


•3.8  ZllS 

d'être  comprimé  bilatéralement,  ce  qui  prouve,  comme  noi:s 
l'avons  dit  ailleurs,  que  ce  caractère,  si  important  pour  la 
classification  naturelle  des  Hélianthées,  doit  être  observé  dans 
les  fleurs  intérieures,  et  non  dans  les  extérieures,  où  il  est 
altéré  parla  pression  qu'exerce  le  péricline.  Adanson  prétend 
(Fam.  des  pi.,  tom.  2  ,  pag.  129)  que  les  ovaires  de  la  cou- 
ronne sont  stériles  :  il  est  possible  que,  dans  notre  climat, 
l'ovule  que  renferme  chacun  de  ces  ovaires  avorte  presque 
toujours  avant  de  parvenir  à  maturité;  mais  nous  pensons  que 
cela  est  accidentel,  et  que  dans  l'état  naturel  ces  ovaires  doi- 
vent être  fertiles  ,  ainsi  que  l'indique  la  constitution  des  organes. 

Les  fleurs  de  la  couronne  ont-elles  une  véritable  corolle? 
On  pourroit  en  douter,  et  considérer  peut-être  cette  préten- 
due corolle  comme  une  sorte  de  calice  ou  d'aigrette.  Quoi 
qu'il  en  soit,  elle  remplit  certainement  la  fonction  d'une  ai- 
grette, et  elle  diffère  beaucoup  des  corolles  ordinaires,  en 
ce  qu'elle  est  absolument  continue  avec  l'ovaire,  qu'elle  per- 
siste sur  lui  en  se  desséchant  sans  se  flétrir,  qu'elle  est  munie 
de  nervures  ramifiées,  anastomosées,  réticulées,  et  qu'enfin 
elle  est  bordée  de  petites  dents  crochues.  Sous  ce  rapport  au 
moins,  on  ne  peut  nier  l'affinité  du  genre  Zinnia  avec  les  San- 
vitalia  et  Tragoceros  ,  entre  lesquels  nous  l'avons  placé. 

Le  style  féminin  de  quelques  Zinnia  (revoluta,  violacea) 
imite  le  style  androgynique  des  Lactucées,  parce  qu'il  est  muni 
de  poils  :  mais  ce  ne  sont  que  des  poils  ordinaires,  comme 
ceux  qui  peuvent  se  trouver  sur  toute  autre  partie  de  la  plante; 
et  cette  anomalie  est  propre  à  démontrer  que  les  collecteurs 
sont  des  poils  d'une  nature  particulière  et  différente  de  celle 
des  autres  poils  de  la  plante.  (Voyez  nos  Opuscules  pliytologi- 
ques,  tom.  1  ,  pag.  32.)  Le  style  féminin  du  Z.  revoluta  offre 
encore  une  autre  singularité,  en  ce  que  la  face  extérieure 
des  srigmatophores  porte  dans  le  haut  cinq  ou  six  gros  corps 
à  peu  près  sphériques,   glanduliformes. 

Nous  avons  fait  connoitre  (tom.  XX,  pag.  547)  le  caractère 
de  la  section  des  Hélianthées-Coréopsidées,  et  nous  avons  pré- 
senté (tom.  XXXVIII,  pag.  17)  la  liste  alphabétique  des  genres 
qui  la  composent.  Il  nous  reste  à  exposer  le  tableau  métho- 
dique de  cette  section ,  et  nous  ne  pouvons  pas  nous  dispenser 
de  l'insérer  ici. 


Seconde  Section. 
Hélianihees-Coréopsidées  {Heliantheœ-  Coreopsidcœ). 
Caractères  ordinaires  :  Ovaire  ordinairement  tétragone,  et 
plus  ou  moins  obcomprimé,  c'est-à-dire  aplati  sur  la  face 
interne  et  sur  la  face  externe,  de  sorte  que"  le  sens  de  sa  lar- 
geur est  toujours  de  droite  à  gauche;  aigrette  tantôt  bien  ma- 
nifeste, tantôt  semi- avortée,  tantôt  nulle,  le  plus  souvent 
formée  de  deux  squamellules  opposées,  latérales  (l'une  à 
droite,  l'autre  à  gauche),  ordinairement  triquètrcs  et  con- 
tinues avec  l'ovaire. 

I.  Silphiées.  Disque  masculiflore ;  couronne  féminiflore. 

1.  *  Oswalx>a..  =  Oswalda.  H.  Cass.  Dict.  (hic). 

2.  t  Baillieria.  =  Baillieria.  Aubl.  (  1775) — Kunfh  (1820) 
—  Trixis.  Svvartz  (1788).  (non  Browne). 

3.  *  Parthenium.  =  Matricariœ  sp.  Tourn.  (  1700  )  —  Par- 
théniastrum.  Nissole  (1711  )  — Dill.  (1702)  —  Hysterophorus. 
Vaill.  (1720)  —  Adans.  (  1763)  —  Parthenium.  Lin.  (1737)  — 
Gœrtn.  (1791)  — Kunth  (1820)  —  H.  Cass.  (1825)  Dict.  v.  38. 
p.  14  —  Argyrochœla.  Cav.  (1797) — ■  Villanova.  Orteg.  (1797). 
(non  Lag.)  —  Trichospermum.  Beauv.  (ined.). 

4.  t  ?  Guardiola.  ==  Guardiola.  Bonpl.  (  1808?)  —  Kunth 
(1820)  —  H.  Cass.  (1821  )  Dict.  v.  20.  p.  12. 

5.  t  Espeletia.  =  Espeletia.  Bonpl.  (1809?)  —  H.  Cass.  (1819) 
Dict.  v.  i5.  p.  027  —  Kunth  (1820). 

6.  *  Silfhium.  =  Asterisci  sp.  Dill.  (1752)  —  Silphium.  Lin. 
(1737)  —  Gaertn.  (1791)  —  H.  Cass.  Dict.  (hic)  —  Coreopsidis 
sp.  Adans.  (1763).  =  Silphium  tetragonotheca  Geertneri,  à 
Tetragonothecà  Dillenii  longé  diversum,  à  Silphio  etiam  ali- 
quatenùs  recedit,  et  genus  proprium  forte  requirit. 

IL  Synédrellées.  Disque  androgynitlore;  couronne 
féminiflore. 

7.  t  ?  Tetragonotheca.  =  Tetragonotheca.  Dill.  (1732)  — 
Lin.  (1707)  —  l'Hérit.  (1785)  —  Bikera.  Adans.  (1763)  —  Po- 
lymniœ  sp.  Lin.  (1 774)  —  Aljmnia.  Neck.  (1791).  =  An  fructus 
obcompressi?  An  genus  référendum  ad  Millerieas,  prope  Gui- 
zotiam? 


hb  ZIN 

8.  t  ?  Mnesiteon.  =  Mnesiteon.  Rafin.  (1817).  =  An  fructus 
obcompressi  ?  an  bilateraliter  compressi?  indè  genus  incertas 
sedis. 

9.  *  Synedrella.  =  Hucacou.  Surian  (ined.)  —  Ceratocephali 
sp.  Vaill. (1720) —  Bidentis  sp.  Dill.(i7,3a) — Verbesinœ sp.  Lin. 
et  Juslcn.  (i755.)  —  Lin.  (1763)  —  Ukakou  sp.  Adans.  (1765) 

—  Synedrella.  Gaertn.  (1791)  —  Rich.in  Pers.  (1807)  —  Kunth 
(1820)  —  H.  Cass.  (1827)  Dict.  v.  5i.p.  469. 

10.  *  Chrysanthellina.  =  Chrysanthemi  sp.  Tourn.  (1700) 

—  Asteroidis  sp.  Vaill.  (1720)  —  Buphthalmi  sp.  Lin.  (1707)  — 
Anthemidis  sp.  Lin.  (1753)  —  Bidentis  sp.  Lin.  et  Elmgr.  (]  769) 

—  Verbesinœ  sp.  Lin.  (1763)  — Swartz  (1791  )  —  Chrysanthel- 
lum.  Rich.  in  Pers.  (  1807)  —  Chrysanthellina.  H.  Cass.  (1822) 
Dict.  v.  2b.  p.  591  — Collœa.  Spreng.  (  1826  ).  (Non  Collœa. 
Decand.  1825). 

1 1.  ^Neuractis.  =  Neuractis.  H.  Cass.  (1825)  Dict.  v.  54.  p. 
496. 

12.  *  Glossocardia.  =  Verbesina  boswallia.  Lin.  fil.  (1781) 

—  Glossocardia.  H.  Cass.  Bull.  sept.  1817.  P*  J38.  Dict.  v.  19. 
p.  62. 

i3.  *  Heterospermum.  =  Heterospermum.  Cavan.  (1794)  — 
Kunth  (1820)  —  H.  Cass.  (1821)  Dict.  v.  si.  p.  128. 

14.  *  Glossogyne.  =  Bidens  tenuifolia.  Labill.  (  1825)  — 
Glossogyne  seu  Gynactis.  H.  Cass.  (1827)  Dict.  v.  5i.  p.  475. 

i5.  *  Narvalina.  =  Needhamia.  H.  Cass.  (1825)  Dict.  v.  04. 
p.  335.  (  Non  JSeedhamia.  R.  Brown  ,  1810)  —  Narvalina.  H. 
Cass.  (1825)  Dict.  v.  38.  p.  17. 

1 6.  *  Georgina.  =  Dahlia,  Cavan.  (1791).  (Non  Dahlia.  Thunb. 
anteriùs  édita)  —  Georgina.  "Willd.  (  i8o3)  —  Decand.  (  1810) 

—  Kunth  (  1820)  —  H.  Cass.  Dict.  (hic)  —  Coreopsidis  sp.  H. 
Cass.  (1820)  Dict.  v.  18.  p.  441-  =  In  hortis  Europae  flores 
corona?  stériles,  sed  probabiliter  fertiles  in  patrià  mexicanà. 

III.  Coréopsidées  vraies.  Disque  androgyniflore;  couronne 
neutrillore  (rarement  nulle). 

17.  *  Coreopsis.  —  Ceratocephali  sp.  Vaill.  (1720)  — Coreop- 
sidis sp.  Lin.  —  An?  Acispermum.  Neck.  (1791)  —  Coreopsis  , 
excl.  Cor.  bidentem.  Mœnch  (1791)  —  Coreopsis.  H.  Cass.  Dict. 
v.  10  (1818;.  p.  419.  Dict.  (  hic). 


ZIN  32i 

18.  *  Caixiopsis.  =•  Coreopsidis  sp.  Nutt.  —  Calliopsis.  Rei- 
chenb.  —  Spreng.  (1826)  —  H.  Cass.  Dict.  (hic).  =  Genus  vix 
à  Coreopside  distinctum. 

39.   *  Leachia.  =  Bidentis  sp.  Martyn  (1728)  —  Dill.  (i?32) 

—  Coreopsidis  sp.  Lin. —  An?  Coreopsis.  Neck.  (1791)  — Coreop- 
soides.  Mœnch  (1794)  —  Leachia.  H.  Cass.  (182:'.)  Dict.  v.  26. 
p.  388. 

20.  f  ?  Peramibus.  =  Peramibus.  Rafin.  (1820)  —  H.  Cass. 
(  1826  )  Dict.  v.  38.  p.  416.  —  Ex  Rafin.  fructus  trigoni;  indè 
probabiliter  obcompressi. 

21.  t  ?  Heliophthalmum.  =  Helioplithalmum.  Rafin.   (1817) 

—  H.  Cass.  Dict.  v.  20  (1821).  p.  471.  Dict.  v.  46  (1827).  p. 
401.  =  An  fructus  obcompressi?  An  genus  référendum  ad 
Rudbeckieas,  ob  pappum  stephanoidem  ? 

22.  t  ?  AsriLiA.  —  Aspilia.  Pet.  Th.  (181 1)  —  H.  Cass.  (1816) 
Dict.  v.  3.  suppl.  p.  57.  =  An  fructus  obcompressi,  aut  bila- 
teraliter  compressi  ? 

23.  t  Campylotheca.  =  Bidens  micrantha.  Gaudich.  (1827. 
icon  sine  descriptione)  —  Campylotheca  seu  Dolichotheca.  H. 
Cass.  (1827)  Dict.  v.  5i.  p.  475. 

24.  *  Cosmos.  =  Cosmos.  Cavan.  (1791)  —  H.  Cass.  (  1818) 
Dict.  v.  11.  p.  4 — Kunth  (1820)  —  Coreopsidis  sp.  Jacq.  (  1793 
et  1798)  —  Juss.  (1806)  —  Cosmea.  Willd  (i8o3)  —  Spreng. 
(1826)  —  Cosmus.  Pers.  (1807). 

25.  *  Kerneria.  =  Bidentis  sp.  Lin.  (1737)  —  Adans.  (1763) 

—  Kunth  (1820)  —  Kerneria.  Mœnch  (1794)  —  H.  Cass.  Dict. 
v.  24  (  1822).  p.  397.  Dict.  v.  5i  (  1827).  p.  473.  Dict.  (hic) 

—  (Non  Kernera.  Medic. ,  nec  Willd.)  —  Coreopsidis  sp. 
Jacq.  (1798) —  Poir.  —  Ceratocephalus.  Rirh.  (1801)  in  Marthe 
Catal.  —  (Non  Ceratocephala.  Mœnch,   1794). 

26.  *  Bidens.  =  Bidentis  sp.  Tourn.  (1700)  —  Lin.  (1737)  — 
Adans.  (1763)  —  Kunth  (  1820)  —  Ceratocephali  sp.  Vaill. 
(1720)  —  Bidens,  excl.  Bid.  pilosam.  Gaertn.  (  1791) — Pluridens 
et  Edwarsia.  Neck.  (1791)  —  Bidens.  H.  Cass.  Dict.  v.  24(1822). 
p.  402.  Dict.  (hic). 

Plusieurs  genres  de  cette  section  n'ont  point  été  décrits 
dans  ce  Dictionnaire,  ou  ne  l'ont  été  qu'imparfaitement;  ce 
qui  nous  oblige  à  insérer  ici  la  description  de  quelques-uns 
et  des  remarques  sur  quelques  autres. 

5g.  21 


522  ZIN 

Oswalda,  H.  Cass.  Calathide  discoïde  :  disque  subduodé- 
cimflore,  régulariflore,  masculiflore  ;  couronne  plus  courte 
que  le  disque,  unisériée ,  interrompue,  subquinquéflore  ,  tu- 
buliflore,  féminiflore.  Péricline  inférieur  aux  fleurs,  ovoïde 
ou  hémisphérique-cylindracé,  formé  d'environ  huit  squames 
inégales,  subtrisériées,  irrégulièrement  imbriquées  ,  très-lar- 
ges, concaves,  presque  rondes,  ovales,  aiguës  au  sommet, 
plurinervées,  ayant  la  partie  inférieure  très -appliquée,  co- 
riace, et  la  partie  supérieure  plus  ou  moins  lâche  et  foliacée. 
Clinanthe  petit,  plan,  absolument  nu.  Fleurs  du  disque:  Faux- 
ovaire  long,  étroit,  linéaire,  paroissant  comprimé,  hérissé, 
surtout  au  sommet,  de  très- longs  poils  articulés;  aigrette 
nulle.  Corolle  articulée  sur  le  faux-ovaire,  caduque,  blanche, 
à  tube  court ,  bien  distinct,  à  limbe  long,  beaucoup  plus  large 
que  le  tube,  subcampanulé,  divisé  au  sommet  en  cinq  la- 
nières hérissées  de  longs  poils  sur  la  face  externe,  glabres  sur 
la  face  interne.  Étamines  à  filets  libérés  au  sommet  du  tube 
de  la  corolle;  à  anthères  entregreffées,  exsertes,  entièrement 
noirâtres,  ayant  l'apppndice  apicilaire  subcordiforme,  obtus. 
Style  masculin,  indivis,  ayant  la  partie  supérieure  exserte, 
hérissée  de  collecteurs,  à  peine  fendue  au  sommet.  Fleurs  de 
la  couronne:  Ovaire  obeomprimé,  obovale-oblong,  hérissé  sur- 
tout au  sommet  de  longs  poils  articulés ,  mais  privé  d'aigrette  ; 
fruit  mûr  obeomprimé,  large,  épais,  obovale ,  arrondi,  très- 
convexe  sur  ses  deux  faces,  subglobuleux,  glabriuscule,  lisse, 
noir,  absolument  privé  d'aigrette,  ayant  l'aréole  apicilaire 
oblique- intérieure,  et  le  sommet  un  peu  saillant  en  forme 
de  bosse  derrière  celte  aréole.  Corolle  articulée  sur  l'ovaire, 
caduque,  tubuleuse,  blanche  ,  glabre  inférieurement ,  pubes- 
cente  supérieurement,  divisée  au  sommet  ordinairement  en 
trois  lanières  divergentes,  linéaires-lancéolées.  Style  féminin, 
à  deux  stigmatophores  exserte ,  très-longs,  divergens,  arqués 
en  dehors,  glabres,  munis  de  deux  bourrelets  stigmatiques. 
Nous  avons  fait  cette  description  générique  sur  trois  ou 
quaire  échantillons  secs  de  l'herbier  de  M.  Gay ,  les  uns  re- 
cueillis dans  la  Guiane  françoise  par  M.  Poiteau,  les  autres 
provenant  d'individus  cultivés  au  Sénégal  et  originaires  de 
la  Guiane.  Ces  échantillons  sont  étiquetés  Baillieria  :  mais 
en  analysant  avec  soin  leurs  caractères  génériques,  nousavons 


ZIN  323 

reconnu  qu'ils  différoient  essentiellement  en  quelques  points 
de  ceux  qui  sont  attribués  au  Baillieria  par  Aublet,  Svvartz 
et  M.  Kunth.  En  effet,  suivant  Aublet,  la  calathide  du  Bail- 
lieria est  composée  de  quatorze  fleurs,  dont  sept  mâles  et  sept 
femelles,  toutes  à  cinq  divisions;  le  péricline  est  formé  de 
quatre  ou  cinq  squames  égales;  le  clinanthe  est  garni  de  squa- 
melles  arrondies  et  charnues  ;  enfin ,  les  fruits  sont  plats  et  ont 
un  rebord  membraneux,  qui  se  termine  par  deux  petites 
pointes.  Les  caractères  décrits  par  Swartz  s'éloignent  beau- 
coup moins  de  ceux  que  nous  avons  observés  :  cependant  il 
attribue  au  genre  TrLris  (Baillieria,  Aubl.)  le  clinanthe  garni 
de  squamelles.  Enfin,  M.  Kunth,  qui  nous  inspire  beaucoup 
plus  de  confiance  qu'Aublet  et  Swartz,  déclare  positivement 
que  son  Baillieria  barbasco  a  le  clinanthe  garni  de  squamelles 
oblongues  ,  obtuses,  un  peu  carénées,  un  peu  ciliées,  deux 
fois  plus  courtes  que  les  fleurs  mâles;  et  que  l'ovaire  des  fleurs 
femelles  (observé  à  l'époque  de  la  floraison^  est  lisse,  glabre, 
muni  au  sommet  de  deux  dents  très-petites.  Nous  pouvons 
affirmer  avec  une  parfaite  assurance ,  que  notre  plante  a  le 
clinanthe  complètement  nu ,  et  que  ses  fruits,  devenus  gla- 
bres à  la  maturité,  ne  sont  point  du  tout  bicornes  ni  échan- 
crés  au  sommet,  qui  est  au  contraire  un  peu  saillant  au  mi- 
lieu en  forme  de  bosse  derrière  l'aréole  apicilaire.  D'après 
cela,  nous  croyons  pouvoir  proposer  le  nouveau  genre  Os- 
walda,  dédié  à  la  mémoire  d'Oswald ,  philosophe  de  l'école 
écossoise.  Ce  genre  Oswalda  ,  immédiatement  voisin  du  Bail- 
lieria ,  auquel  il  ressemble  beaucoup  ,  s'en  distingue  essen- 
tiellement par  le  clinanthe  nu.  Remarquez  que  ce  caractère, 
considéré  par  tous  les  botanistes  comme  générique  ,  se  re- 
trouve également,  sans  aucune  altération  ni  modification, 
dans  les  individus  nés  spontanément  à  la  Guiane.  comme  dans 
ceux  qui  ont  été  transplantés  de  là  au  Sénégal,  où  ils  sont 
cultivés;  ce  qui  ne  permet  pas  de  supposer  que  ce  soit  l'effet 
d'une  variation  accidentelle.  L'espèce  que  nous  avons  obser- 
vée seroit  convenablement  nommée  Oswalda  bai  Hier ioides , 
parce  qu'elle  offre  toutes  les  apparences  extérieures  du  Bail- 
lieria aspera  d'Aublet.  Notre  genre  Oswalda  est  bien  placé  au 
commencement  de  la  section  des  Coréopsidées  :  car,  de  tous 
les  genres  de  cette  section,  c'est  celui  qui  a  le  plus  de  rap» 


8*4  ZIN 

ports  avec  les  Hyménopappées  ,  et  notamment  avec  le  Flores- 
tina,  qui  termine  la  section  des  Héléniées. 

Nous  sommes  aujourd'hui  persuadé  que  le  Clibadium  d'Al- 
lamand  est  immédiatement  voisin  de  notre  Oswalda,  et  que 
ces  deux  genres  ne  diffèrent  que.par  les  fruits,  drupacés  dans 
le  Clibadium ,  secs  dans  YOswalda.  • 

Silphium.  Calathide  radiée  :  disque  multiflore ,  régulari- 
flore,  masculiflore  ;  couronne  unisériée ,  liguliflore,  fémini- 
flore.  Péricline  supérieur  aux  fleurs  du  disque,  subhémisphé- 
rique, formé  de  squames  paucisériées,  obimbriquées,  larges, 
ovales-  oblongues,  obtuses,  ayant  la  partie  inférieure  appli- 
quée, coriace,  et  la  partie  supérieure  inappliquée,  foliacée, 
appendiciforme.  Clinanthe  convexe,  garni  de  squamelles  in- 
férieures aux  fleurs,  linéaires,  arrondies  au  sommet,  mem- 
braneuses. Fleurs  du  disque:  Faux- ovaire  pédonculiforme , 
long,  grêle,  cylindracé,  un  peu  obcomprimé,  entièrement 
rempli  de  tissu  cellulaire  (sans  aucune  cavité  intérieure); 
aréole  apicilaire  bordée  d'un  gros  bourrelet  cartilagineux, 
irrégulièrement  denticulé,  et  portant  au  centre  un  nectaire 
creux.  Corolle  à  tube  très-court,  à  limbe  très- long,  arqué  à 
sa  base ,  élargi  de  bas  en  haut  ,  divisé  au  sommet  en  cinq  lobes 
semi-ovales,  étalés,  hérissés  sur  la  face  interne  ou  supérieure 
de  longues  papilles  cylindriques  à  leur  base,  pointues  au  som- 
met, renflées  en  globule  au  milieu.  Etamines  à  filets  libérés 
au  sommet  du  tube  de  la  corolle;  à  anthères  noirâtres,  ayant 
l'appendice  apicilaire  court,  arrondi,  ordinairement  plus  ou 
moins  échancré  au  sommet.  Style  masculin  ,  indivis,  ayant  la 
partie  supérieure  hérissée  de  collecteurs  aculéiformes,  à  peine 
ou  point  fendue  au  sommet.  Fleurs  de  la  couronne  :  Ovaire 
très-obcomprimé ,  presque  plat,  large,  orbiculaire  ou  obo- 
vale,  glabre  et  lisse,  un  peu  échancré  au  sommet,  privé  d'ai- 
grette, mais  pourvu  sur  ses  deux  arêtes  latérales  d'une  bor- 
dure aliforme,  largement  linéaire  ,  cartilagineuse,  qui  s'élève 
un  peu  au-dessus  de  l'aréole  apicilaire.  Corolle  ligulée.  Style 
féminin ,  à  deux  stigmatophores  étrécis  en  pointe  vers  le 
sommet,  croisés  à  la  base,  arqués  en  dedans,  ayant  la  face 
extérieure  glabre,  et  la  face  intérieure  convexe  et  entière- 
ment ou  presque  entièrement  couverte  de  papilles  stigma- 
tiques. 


ZIN  325 

Nous  avons  fait  cette  description  générique  sur  des  indi- 
vidus vivans  et  cultivés  de  plusieurs  espèces  de  Sitphium,  no- 
tamment du  perfoliatum ,  que  nous  avons  pris  pour  type. 

Georgina.  Dans  notre  article  Géorgine  (tom.  XVIII,  pag. 
459)  nous  avions  cru  devoir  supprimer  ce  genre,  en  le  réu- 
nissant au  Coreopsis,  dont  il  nous  sembloit  ne  différer  par 
aucun  caractère.  En  réfléchissant  de  nouveau  sur  cette  ques- 
tion, nous  sommes  disposé  à  changer  d'avis  et  à  rétablir  le  genre 
Georgina.  Nous  persistons  pourtant  à  soutenir  que  les  bota- 
nistes sont  dans  l'erreur,  lorsqu'ils  prétendent  distinguer  les 
deux  genres  par  le  péricline  intérieur,  plécolépide  dans  le 
Georgina,  chorisolépide  dans  le  Coreopsis,  et  par  les  ovaires, 
inaigrettés  dans  le  Georgina,  surmontés  de  deux  cornes  ou 
arêtes  dans  le  Coreopsis.  Mais  la  troisième  différence,  qui  con- 
siste en  ce  que  la  couronne  de  la  calathide  seroit  féminiflore 
dans  le  Georgina,  au  lieu  d'être  neutriflore,  comme  dans  le 
Coreopsis,  nous  paroit  plus  réelle,  malgré  les  objections  très- 
graves  résultant  des  observations  de  M.  Runth  et  de  celles 
qui  nous  sont  propres.  Il  est  bien  vrai  que  toutes  les  Géor- 
gines  que  nous  avons  observées  en  grand  nombre,  soit  dans 
les  jardins  de  Paris,  soit  dans  ceux  de  quelques  départemens 
circonvoisins,  nous  ont  toujours  offert  le  style  et  son  stigmate 
mal  conformés,  imparfaits,  semi -avortés,  ou  même  tout-à- 
fait  nuls,  dans  les  fleurs  de  la  couronne,  qui  par  conséquent 
sont  stériles  et  neutres.  Mais  il  importe  de  remarquer  que 
l'ovaire  de  ces  fleurs  est  absolument  semblable  à  ceux  du 
disque,  et  qu'il  contient  comme  eux  un  ovule;  ce  qui  n'a 
jamais  lieu  dans  le  Coreopsis ,  dont  les  faux-ovaires  de  la  cou-1 
ronne  sont  constamment  privés  d'ovule.  Il  résulte  de  cette 
différence  essentielle  que  la  couronne  du  Coreopsis  ne  peut 
jamais  devenir  fertile;  tandis  que  l'on  conçoit  très-bien  que 
des  circonstances  favorables  pourroient  facilement  procurer 
aux  styles  et  aux  stigmates  de  la  couronne  du  Georgina  la 
perfection  qui  leur  manque  habituellement  dans  nos  jardins, 
et  que  dès-lors  cette  couronne  deviendroit  fertile  et  par  con- 
séquent vraiment  féniiniflore.  Plusieurs  motifs,  qu'il  seroit 
trop  long  d'exposer  ici,  nous  persuadent  que  la  fertilité  de 
la  couronne  est  l'état  naturel  des  Géorgines  qui  vivent  spon- 
tanément au  Mexique,  surtout  quand  elles  sontnées  degraines. 


3,6  ZIN 

Cokeopsis.  Ce  genre  étant  restreint  dans  les  limites  que  nous 
lui  assignons,  se  distingue  des  Georgina,  Calliopsis  et  Leachia, 
de  la  manière  suivante. 

l,°  Le  Coreopsis  se  distingue  du  Georgina  par  les  fleurs  de 
la  couronne,  qui,  dans  le  Coreopsis,  n'ont  qu'un  faux-ovaire 
privé  d'ovule  et  de  style,  et  par  conséquent  toujours  stérile; 
tandis  que  dans  le  Georgina  elles  ont  un  ovaire  très-sembla- 
ble à  celui  des  fleurs  du  disque ,  contenant  toujours  un  ovule  , 
portant  ordinairement  un  style  ,  et  probablement  fertile  dans 
l'état  naturel. 

2.°  Le  Coreopsis  se  distingue  du  Calliopsis  en  ce  que  les  lan- 
guettes de  sa  couronne  sont  elliptiques  et  terminées  au  som- 
met par  de  petites  dents  convergentes;  que  ses  ovaires  ont 
des  rudimens  d'aigrette;  que  les  fleurs  du  disque  ont  cinq 
étamines  et  la  corolle  à  cinq  divisions;  que  leurs  stigmato- 
phores  sont  surmontés  d'un  appendice  collectifère  semi- co- 
nique; qu'enfin  le   clinanthe  est  plan. 

3.°  Le  Coreopsis  se  distingue  du  Leachia  par  la  forme  de  ses 
fruits,  par  son  péricline  extérieur  chorisolépide,  c'est-à-dire 
formé  de  plusieurs  pièces  parfaitement  libres,  par  les  lan- 
guettes de  sa  couronne  elliptiques  et  munies  au  sommet  de 
petites  dents  rapprochées,  enfin  par  son  clinanthe  plan. 

Nous  devons  faire  remarquer  que  dans  les  Coreopsis  del- 
pliinifolia  et  tripteris,  nous  avons  trouvé  le  péricline  intérieur 
plécolépide,  c'est-à-dire  formé  de  squames  entregreffées  à  la 
base  ,  comme  dans  les  Leachia  et  Calliopsis  :  mais  les  pièces 
du  péricline  extérieur  sont  toujours  libres  et  même  distan- 
cées. 

Calliopsis.  Calathide.  radiée  :  disque  multiflore  ,  régulari- 
flore,  androgyniflore  ;  couronne  unisériée  ,  liguliflore,  neu- 
triflore.  Péricline  double  :  l'extérieur  beaucoup  plus  petit  % 
formé  de  .squames  subunisériées,  égales,  parfaitement  libres 
et  distinctes,  étalées,  ovales,  obtuses,  foliacées,  à  bords  mem- 
braneux; l'intérieur  supérieur  aux  fleurs  du  disque  ,  formé  de 
squames  égales,  subunisériées,  entregreffées  à  la  base,  ovales- 
lancéolées  ,  à  partie  inférieure  appliquée  ,  subcoriace ,  à  partie 
supérieure  étalée,  submembraneuse,  rayée  ou  veinée.  Cli- 
nanthe un  peu  conique,  garni  de  squamelles  inférieures  aux 
fleurs,  étroites,  linéaires,  membraneuses,  binervées.  Fleurs 


ZIN  327 

du  disque:  Ovaire  obcomprimé,  elliptique -oblong,  glabre, 
lisse  ,  privé  d'aigretfe.  Corolle  à  quatre  divisions  ovales  ,  ré- 
fléchies. Quatre  étamines.  Style  à  deux  stigmatophores ,  pri- 
vés d'appendice  au  sommet.  Fleurs  de  la  couronne  :  Faux-ovaire 
obcomprimé,  large,  obcordiforme ,  privé  d'aigrette,  d'ovule 
et  de  style.  Corolle  à  tube  court,  à  languette  large,  cunéi- 
forme, élargie  de  bas  en  haut,  découpée  au  sommet  en  trois 
ou  quatre  lobes  larges  et  arrondis,  portant  à  sa  base,  sur 
la  face  supérieure,  une  grande  tache  brune  et  comme  ve- 
loutée. 

Calliopsis  bicolor.  Plante  herbacée,  entièrement  glabre;  tige 
dressée,  haute  d'environ  trois  pieds,  cylindrique,  striée,  trés- 
ramifiée,  à  rameaux  étalés;  feuilles  opposées;  les  inférieures 
longues  d'environ  cinq  pouces,  bipinnées,  à  pétiole  canali- 
culé,  cilié  à  sa  base,  à  folioles  peu  nombreuses  (environ 
quinze) ,  longues  ,  étroites,  linéaires-lancéolées,  très-entières, 
uninervées;  les  feuilles  supérieures  graduellement  plus  pe- 
tites ;  calathides  nombreuses,  larges  d'environ  seize  lignes, 
solitaires  à  l'extrémité  des  derniers  rameaux,  qui  sont  gé- 
minés ou  ternes,  plus  ou  moins  longs,  grêles,  nus,  pédoncu- 
liformes;Ies  languettes  de  la  couronne  sont  d'un  beau  jaune, 
avec  une  grande  tache  d'un  rouge  très -foncé,  noirâtre  et 
comme  veloutée,  située  en  dessus  à  la  base;  les  corolles  du 
disque  ont  le  tube  jaune,  et  les  divisions  du  limbe  rouges;  les 
anthères  sont  noires,  le  pollen  jaune;  les  stigmatophores  sont 
jaunes,  et  analogues  à  ceux  du  Senecio  ou  de  YHelenium,  parce 
qu'ils  n'ont  point  d'appendice  terminal  colleclifére;  les  squames 
du  péricline  extérieur  ont  les  bords  rougeàtres;  celles  du  pé- 
ricline  intérieur  ont  la  partie  supérieure  rayée  de  veines 
rouges;  les  squamelles  du  clinanthe  sont  munies  de  deux  ner- 
vures rouges,  qui  sont  probablement  des  vaisseaux  propres. 

Nous  avons  fait  cette  description,  générique  et  spécifique, 
en  Juillet  1825,  sur  des  individus  vivans,  cultivés  au  Jardin  du 
Roi,  où  cette  plante  (étiquetée  depuis  Coreopsis  tinclovia)  étoit 
alors  anonyme.  A  cette  époque  nous  fûmes  tenté  d'en  faire 
un  genre  nouveau  ,  intermédiaire  au  Coreopsis  et  au  Leachia: 
mais  malgré  notre  propension  presque  invincible  pour  la 
multiplicité  des  genres,  nous  n'osâmes  pas  proposer  celui-ci , 
qui  nous  sembloit  ne  pas  se  distinguer  suffisamment  du  Co- 


5,8  ZIN 

reopsis.  Cependant,  puisque  M.  Reichenbach  a  été  plus  hardi 
que  nous  ,  et  que  son  genre  Calliopsis  a  été  adopté  par  M. 
Sprengcl,  nous  l'admettons  volontiers  comme  un  sous-genre, 
formant  une  nuance  remarquable  exactement  intermédiaire 
entre  le  vrai  Coreopsis  et  le  Leaciiia. 

En  effet .  le  Calliopsis  ressemble  au  vrai  Coreopsis  par  la  forme 
de  ses  fruits,  et  par  son  péricline  extérieur  chorisolépide  ; 
mais  il  en  diffère  par  la  forme  de  ses  languettes,  et  par  son 
clinanthe  convexe.  Il  ressemble  au  Leaciiia  par  la  forme  de 
ses  languettes,  et  par  son  clinanthe  convexe;  mais  il  en  dif- 
fère par  la  forme  de  ses  fruits,  et  par  son  péricline  extérieur 
chorisolépide.  Au  reste,  le  Calliopsis  se  distingue  tout  à  la  fois 
et  du  Coreopsis  et  du  Leaclda ,  par  ses  ovaires  absolument  pri- 
vés de  tout  vestige  d'aigrette ,  par  ses  faux-ovaires  larges  et 
obeordiformes,  par  ses  fleurs  du  disque  à  quatre  divisions  et 
à  quatre  étamines,  par  ses  stigmatophores  comme  tronqués 
au  sommet ,  c'est-à-dire  privés  d'appendice ,  par  ses  languettes 
portant  une  grande  tache  brune  et  veloutée. 

Kerneria.  Quoique  nous  ayons  déjà  décrit  plusieurs  espèces 
de  ce  genre  (tom.  XXIV,  pag.  098;  tom.  LI ,  pag.  473) ,  nous 
croyons  devoir  ajouter  ici  la  description  suivante. 

Kerneria  coreopsoides  ,  H.  Cass.  Tige  herbacée,  rameuse, 
striée,  glabriuscule;  feuilles  opposées,  un  peu  connées  à  la 
base  ,  presque  sessiles  ou  étrécies  à  la  base  en  forme  de  pétiole , 
longues  d'environ  quatre  pouces  et  demi  ,  larges  de  près  d'un 
pouce,  lancéolées,  aiguës  aux  deux  bouts,  régulièrement 
dentées  en  scie  sur  les  bords,  glabres  sur  les  deux  faces;  ra- 
meaux florifères  presque  nus  ou  ne  portant  que  quelques  pe- 
tites feuilles  alternes  ;  calathides  très-radiées,  larges  d'environ 
quinze  lignes,  solitaires  au  sommet  de  pédoncules  longs,  grêles, 
nus,  terminaux  et  axillaires,  ordinairement  alternes  et  au 
nombre  de  trois  environ  à  l'extrémité  de  la  tige  et  de  chaque 
branche;  disque  composé  de  fleurs  nombreuses,  régulières, 
hermaphrodites;  couronne  unisériée  ,  interrompue,  composée 
d'environ  cinq  fleurs  ligulées,  neutres;  les  deux  périclines  à 
peu  près  égaux  entre  eux,  ainsi  qu'aux  fleurs  du  disque; 
l'extérieur  composé  d'environ  quinze  squames  bractéiformes, 
libres,  subunisériées,  inappliquées,  à  peu  près  égales,  uni-r 
formes,  étroites,  oblongues,  presque  obtuses  au  sommet,  subi 


ZIN  329 

trinervées,  verdâtres,  ciliées  sur  les  bords;  le  péricline  inté- 
rieur formé  d'environ  douze  squames  libres,  unisériées,  appli- 
quées, larges,  ovales,  foliacées  dans  le  milieu  ,  mais  ayant  les 
bords  membraneux,  colorés,  pétaloïdcs,  jaunes;  clinanthe 
plan,  garni  de  squarnelles  inférieures  aux  fleurs,  oblongues- 
lancéolées,  membraneuses  et  colorées  sur  les  bords;  fleurs 
de  la  couronne  ayant  un  faux-ovaire  obcomprimé,  privé  d'ai- 
grette et  de  style,  et  une  corolle  articulée  sur  le  faux-ovaire, 
à  tube  court  et  large,  à  languette  très- grande,  très-large, 
elliptique,  jaune-dorée,  veloutée  en  dessus  par  de  petites 
papilles,  multinervée,  terminée  par  trois  crénelures  larges 
et  obtuses;  fleurs  du  disque  ayant  l'ovaire  obcomprimé,  ai- 
grette par  deux  squamellules  opposées,  latérales,  égales,  lon- 
gues, filiformes,  barbellées  à  rebours,  la  corolle  jaune-dorée, 
les  anthères  noirâtres,  demi-exsertes ,  dont  l'appendice  api- 
cilaire  est  muni  d'une  grosse  nervure  rouge. 

Quoique  cette  espèce  ressemble  beaucoup  à  la  Kerneria  he- 
liantlioides  (tom.  XXIV,  pag.  399),  nous  la  croyons  suffisam- 
ment distincte.  Nous  l'avons  décrite  sur  un  échantillon  sec, 
innommé,  qui  nous  fut  donné  en  1818  par  M.  Godefroy,  et 
dont  il  ignoroit  l'origine. 

Bidens.  Calathide  incouronnée,  inéqualiflore,  multiflore, 
régulariflore,  androgyniflore.  Péricline  double  :  l'extérieur 
plus  grand,  i  n  vol  u  cri  forme  ,  composé  de  bractées  foliacées, 
unisériées,  inégales,  étalées;  l'intérieur,  ou  vrai  péricline , 
cylindracé  ,  supérieur  aux  fleurs  marginales,  composé  de 
squames  unisériées,  égales,  appliquées,  ovales-oblongues, sub- 
membraneuses. Clinanthe  plan,  garni  de  squarnelles  un  peu 
supérieures  aux  fleurs,  oblongues,  submembraneuses,  analo- 
gues aux  squames  du  péricline  intérieur.  Ovaires  ou  fruits 
obeomprimés,  obovales-oblongs,  comme  tronqués  au  sommet, 
inégaux,  les  extérieurs  étant  plus  courls  et  plus  larges:  ai- 
grette composée  de  deux  ,  trois  ou  quatre  squamellules ,  égales 
ou  inégales,  situées  sur  les  arêles  du  fruit,  absolument  con- 
tinues avec  elles,  épaisses,  roides,  cornées  ,  triquètres,  amin- 
cies de  bas  en  haut,  armées  sur  les  trois  angles  de  barbelles 
aiguës,  spinuliformes,  dirigées  de  haut  en  bas.  Corolles  in- 
fundibulées,  à  tube  distinct,  à  limbe  divisé  au  sommet  en 
quatre  ou  cinq  lobes.  Étamines  à  filets  libérés  au  sommet  du 


33o  ZIN 

tube  de  la  corolle,  à  anthères  ayant  l'appendice  apicilaire 
cordiforme.  Styles  à  deux  stigmatophores  terminés  chacun 
par  un  appendice  semi-conique,  garni  de  collecteurs  à  sa  base 
et  à  son  sommet. 

Nous  avons  observé  ces  caractères  génériques  sur  plusieurs 
espèces  de  Bidens,  notamment  sur  le  B.  tripartita,  qui  est  le 
vrai  type  de  ce  genre.  Remarquez  que ,  dans  cette  plante  (et 
probablement  aussi  dans  les  autres  espèces),  les  fruits  exté- 
rieurs de  la  calathide  sont  beaucoup  plus  courts  et  plus  larges 
que  les  intérieurs.  Cette  diversité  des  fruits  dans  une  même 
calathide  confirme  ce  que  nous  avons  dit  ailleurs,  que  la  dis- 
tinction des  deux  genres  ou  sous-genres  Bidens  et  Kerneria 
doit  ê?re  fondée  sur  l'absence  ou  la  présence  d'une  couronne 
radiante,  iiguliflore,  neutriflore,  bien  manifeste,  plutôt  que 
sur  la  forme  des  fruits.  (H.  Cass.) 

ZINZANIA.  (Bot.)  Voyez  Zizania.  (Lem.) 

Z1NZIRELLA.  (Ornith.)  Le  jaseur  de  Bohème.  (Ch.  D.  et  L.) 

ZIPHIAS,  ZIPHIU3,  ZIFIUS.  (IûhthyoL)  Ces  trois  mots  de 
la  basse  latinité  ont  été  employés  comme  des  synonymes  de 
xiphias.   Voyez  Espadon.  (H.  C.  ) 

ZIPHOTHÈQUE,  ZIPHOTHECA.  (Ichthyol.)  Montagu  a 
ainsi  appelé  le  genre  Léudope  de  Gouan.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

ZIPPOR.  (Ornith.)  Nom  arabe  du  moineau  commun.  (  Ch. 
D.  et  L.) 

ZIRA-PUTI-VALLI.  (Bot.)  Nom  brame  du  ceropegia  can- 
delabrum  ,  mentionné  par  Rhéede.  (J.) 

ZïRCON.  (Min.)  Cette  espèce  minérale,  appartenant  à 
l'ancienne  classe  des  pierres,  est  formée  par  la  réunion  des 
deux  substances  minérales  connues  sous  les  dénominations 
de  jargon  ou  zircon  et  d'hyacinthe.  Le  zircon  ne  s'est  encore 
offert  dans  la  nature  qu'à  l'état  cristallin,  et  toujours  en  cris- 
taux disséminés  dans  les  roches  solides  ou  dans  les  terrains 
meubles.  Ses  cristaux,  qui  sont  en  général  d'un  petit  vo- 
lume ,  dérivent  d'un  octaèdre  à  base  carrée,  dans  lequel 
chaque  face  de  l'une  des  pyramides  est  inclinée  sur  celle  qui 
lui  est  adjacente  dans  l'autre  pyramide  de  83°  58'.  Cet  oc- 
taèdre se  sous -divise  parallèlement  à  des  plans  qui  passent 
par  l'axe  et  par  le  milieu  des  arêtes  latérales.  La  cassure  trans- 
versale est  vitreuse,  ondulée  et  éclatante. 


ZIR 


35i 


Le  zircon  est  infusible  au  chalumeau  ;  mais  il  y  perd  sa  cou- 
leur, lorsqu'il  est  coloré  en  rouge  ou  en  orangé.  Sa  dureté 
est  inférieure  à  celle  de  la  topaze,  et  supérieure  à  celle  du 
quarz.  Sa  pesanteur  spécifique  varie  de  /,,38  à  4,70. 

Il  possède  la  réfraction  double  à  un  très-haut  degré,  ce  qui 
peut  servir  à  le  distinguer  du  diamant,  dont  la  réfraction 
est  simple.  Il  a  un  éclat  ordinairement  gras,  ou  tirant  sur 
l'adamantin.  Il  est  transparent,  ou  au  moins  translucide. 

Composition.  =  Silicate  de  zircone. 


Du  zircoti  jargon  de   Ceilan.. 

—  des  Indes  orientales.... 

—  de  Norwége 

—  hjacinthe  de   Ceilan.,.. 

—  du  même 

—  d'Expaillj 


Zircono. 

Silice. 

Oxide 
de   fer. 

69 

26,5 

o,5 

64,5 

32,5 

i,5 

65 

35 

1,0 

70 

25 

o,5 

64,5 

32 

2 

55,5 

3i 

i,5 

Klaproth. 

Idem. 

Idem. 

Idem. 

Vauquelin. 

Idem. 


Variétés  de  formes. 

Considéré  sous  le  rapport  de  ses  variétés  de  formes,  le  zir- 
con offre,  indépendamment  de  l'octaèdre  primitif,  six  mo- 
difications principales,  savoir  :  des  troncatures  simples  sur  les 
arêtes  obliques,  sur  les  arêtes  horizontales  et  sur  les  angles 
latéraux,  un  bisellement  sur  les  arêtes  horizontales,  et  des 
pointemens  à  quatre  faces  sur  les  angles  latéraux  et  sur  les 
angles  des  sommets.  Ces  modifications,  combinées  entre  elles 
et  avec  l'octaèdre,  donnent  un  assez  grand  nombre  de  variétés 
de  formes,  parmi  lesquelles  nous  citerons  les  suivantes. 

1.  Le  Zircon  primitif.  En  octaèdre  symétrique,  complet 
ou  sans  modification.  A  Expailly,  près  la  ville  du  Puy-en- 
Vélay;  à  la  Somma,  au  Vésuve;  dans  les  Indes  orientales. 

2.  Le  Zircon  dodécaèdre.  Prisme  carré,  terminé  par  des 
sommets  à  quatre  faces  rhombes,  qui  s'inclinent  sur  les  arêtes 
du  prisme.  Dans  l'île  de  Ceilan ,  et  en  France. 

a.  Raccourci.  Les  faces  latérales  deviennent  des  rhombes, 
et  le  dodécaèdre  est  alors  composé  de  douze  faces  rhomboï- 
dales ,  ce  qui  lui  donne  une  certaine  ressemblance  avec  le 
dodécaèdre  du  grenat  ;  mais ,  malgré  cette  analogie  apparente , 


332  ZIR 

il  s'en  distingue  aisément  par  l'assortiment  particulier  de  ses 
faces  et  par  les  mesures  diverses  de  ses  angles. 

3.  Le  Zircon  prisme.  L'octaèdre  primitif,  dont  les  arêtes 
latérales  sont  tronquées,  ce  qui  le  transforme  en  un  prisme 
droit,  carré,  terminé  par  des  pyramides  droites  à  faces  trian- 
gulaires, inclinées  vers  les  pans.  A  l'ile  de  Ceilan  ;  dans  les 
Indes  orientales;   dans  la  Caroline  du  nord. 

4.  Le  Zircon  mocTAÈDRE.  La  variété  dodécaèdre,  dans  là- 
quelle  les  quatre  arêtes  du  prisme  sont  tronquées,  ce  qui 
donne  un  prisme  régulier  à  huit  pans.  A  Expailly ,  en  France  ; 
sur  les  bords  du  lac  llmen ,  en  Russie. 

5.  Le  Zircon  unibinaire.  La  variété  dodécaèdre ,  émargi- 
née  sur  les  arêtes  d'intersection  des  pans  avec  les  faces  des 
sommets,  ce  qui  entoure  les  bases  des  pyramides  d'un  anneau 
de  facéties  disposées  en  zigzag.  Des  bords  du  lac  llmen. 

6.  Le  Zircon  plagièdre.  La  variété  prismée,  dont  chaque 
angle  solide  latéral  est  modifié  par  deux  facettes  situées  de 
biais.  A  l'île  de  Ceilan. 

7.  Le  Zircon  équivalent.  La  variété  unibinaire  ,  dont  le 
prisme  est  à  huit  pans,  comme  dans  la  dioctaèdre.  A  Tren- 
ton ,  dans  le  New-Jersey. 

8.  Le  Zircon  soustractif.  La  variété  plagièdre,  augmentée 
de  facettes  qui  remplacent  les  bords  d'intersection  des  faces 
pyramidales  avec  les  faces  prismatiques.  A  Friederichsvârn,  en 
Norwége. 

Sous-espèces. 

1.  Zircon  jargon';  vulgairement  Jargon,  Jargon  de  Ceilan. 
Les  cristaux  de  cette  sous-espèce  ont  des  joints  naturels  peu 
sensibles;  leurs  formes  sont  presque  toujours  prismées  :  leurs 
couleurs  sont  le  gris  plus  ou  moins  blanchâtre  ou  verdàtre, 
le  blanc  jaunâtre  ,  le  vert,  le  brun  foncé,  le  rouge  et  le  bleu. 
Ces  couleurs  ne  son!  point  vives;  elles  ne  sont  ptunt  unifor- 
mément répandues  dans  la  pierre,  et  leurs  teintes  se  diversi- 
fient quelquefois  dans  le  même  échantillon.  La  transparence 
varie  depuis  la  limpidité  jusqu'à  l'opacité  presque  complète. 
Les  cristaux   de  jargon  sont  en  général  d'un  petit  volume; 


Zirkon ,  WjBMr.;  Pyramidale?  Zirkon ,  Mohs. 


ZIR  333 

cependant  ils  dépassent  ordinairement  en  grosseur  ceux  du 
zircon  hyacinthe.  Ils  ont  un  éclat  luisant,  qui  se  rapproche 
beaucoup  de  celui  du  diamant  brut.  Le  zircon  jargon  se  trouve 
disséminé  soit  en  cristaux  complets  dans  les  roches  des  ter- 
rains primordiaux  de  cristallisation,  soit  plus  ordinairement 
en  cristaux  roulés  dans  les  sables  des  rivières,  avec  des  tour- 
malines, des  corindons  télésies,  des  grenats,  du  fer  titane, 
etc.  On  a  observé  le  jargon  en  cristaux  prismes  fort  petits, 
de  couleur  grise  ou  jaunâtre  dans  les  roches  micacées  du  Saint- 
Gothard  ,  où  il  est  associé  au  fer  oligiste ,  au  titane  ruthile 
et  au  felspath  adulaire  ;  on  le  rencontre  en  cristaux  bleuâtres 
dans  les  blocs  de  la  Somma  ,  surtout  dans  ceux  qui  sont  pres- 
que entièrement  composés  de  néphéline.  On  le  trouve  en 
cristaux  roulés  dans  le  sable  stannifère  de  Piriac  ,  près  du 
Croisic  ,  en  France;  à  Ceilan  ,  dans  le  district  de  Matura  , 
partie  raéridionale  de  L'île;  dans  l'Inde,  au  milieu  des  sables 
de  la  rivière  de  Kirtna,  dans  le  district  d'Ellore,  partie  sep- 
tentrionale de  Madras;  dans  le  royaume  de  Pégu  ;  à  l'île  Saint- 
Louis,  dans  la  Sénégambie. 

Nous  rapportons  à  cette  sous-espèce  les  variétés  que  Schu- 
macher a  décrites  sous  le  nom  de  zirconite,  et  qui  sont  en 
quelque  sorte  intermédiaires  entre  le  zircon  jargon  et  le 
zircon  hyacinthe  :  leur  couleur  est  le  brun  jaunâtre  ou  rou- 
geâtre  de  la  cannelle;  elles  sont  seulement  translucides;  leurs 
cristaux  varient  de  grosseur  depuis  celle  de  la  tête  d'une 
épingle  jusqu'à  celle  d'un  tuyau  de  plume;  ils  sont  toujours 
disséminés  dans  des  roches  de  cristallisation ,  et  principale- 
ment dans  la  syénite  des  terrains  de  transition  ,  dite  sjénite 
zirconienne  ,  qui  paroit  être  leur  gîte  spécial.  Ces  cristaux  sont 
quelquefois  si  abondans,  qu'ils  forment  des  masses  à  eux 
seuls.  Les  formes  qu'ils  affectent  le  plus  ordinairement,  sont 
la  soustractive,  la  plagiédre  et  plus  rarement  la  prisrnée  et 
l'équivalente.  Leur  surface  est  souvent  lisse  et  brillante.  On 
trouve  ces  variétés  de  jargon  dans  la  syénite  de  Friederichs- 
vâ'rn  et  Laurwig ,  près  Christiania,  en  Norwége;  dans  celle 
de  l'île  de  Portusok,  sur  la  côte  occidentale  du  Groenland; 
dans  les  syénites  du  Harz  et  de  Meissen ,  en  Saxe  ;  dans  celles 
des  comtés  de  Galloway  et  de  Dumfries,  et  dans  la  syénite 
subordonnée  au  gneiss  de  Sutherland,  en  Ecosse;  enfin,  dans 


f 

534  ZIR 

celle  tl'Assouan  ,  l'ancienne  Syène ,  en  Egypte.  On  les  ren- 
contre encore  dans  certains  sables  de  l'Afrique  et  de  l'Amé- 
rique, qui  sont  tous  mélangés  de  fer  titane;  tel  est  entre 
autres  le  sable  platinifère  du  Choco,  dans  la  Nouvelle- Gre- 
nade. 

On  peut  placer  parmi  les  variétés  de  la  zirconite  les  jar- 
gons opaques  et  bruns  jaunâtres,  que  l'on  trouve  disséminés 
dans  différens  pays  dans  des  roches  granitoïdes:  tels  sont  des 
cristaux  bruns  prismatiques,  qui  ont  été  rapportés  récem- 
ment de  la  Caroline  du  nord,  en  Amérique,  ceux  que  M. 
Menge  a  découverts  dans  un  granité  à  felspath  blanc  ou  rou- 
geàtre  ,  sur  les  bords  du  lac  llmen  ,  près  de  Myask ,  gouverne- 
ment d'Orenbourg ,  en  Sibérie.  Ils  sont  souvent  enveloppés 
de  mica  noir  et  ils  sont  associés  à  la  gadolinite.  Leurs  formes 
sont  celles  des  variétés  dioctaèdre  et  unibinaire.  On  a  pareil- 
lement observé  ces  zircons  dans  le  gneiss,  à  Trenio~,  dans 
le  New-Jersey,  aux  Etats-Unis;  ils  sont  accompagnés  de  gre- 
nats et  ordinairement  engagés  dans  un  quarz  laiteux.  On  en 
trouve  aussi  dans  le  granité  aux  environs  de  Baltimore,  État 
de  Maryland;  dans  les  montagnes  de  Schooîey  ,  Etat  de  New- 
York  ,  et  à  Sharon,  dans  le  Connecticut;  à  Kangerdluarsuk  , 
au  Groenland,  avec  la  sodalite  et  l'eudyalite;  à  Finbo ,  près 
de  Fahlun ,  en  Suède,  avec  l'yttrotantaliie  et  l'albite;  dans 
une  roche  subordonnée  au  gneiss  de  Pricklerhalt ,  sur  le  ver- 
sant méridional  du  Saualpe,  en  Carinthie. 

2.  Zircon  hyacinthe;  Hyazinth ,  Wern.  Les  cristaux  qui 
se  rapportent  à  cette  sous-espèce  ,  et  dont  la  couleur  est  le 
rouge  ou  le  brun- jaunâtre  orangé,  ont  des  joints  naturels 
plus  apparens;  leurs  formes  sont  ordinairement  la  dodécaèdre, 
la  dioctaèdre  et  l'unibinaire;  plus  rarement  la  primitive.  Ces 
formes  sont  en  général  plus  nettes  que  celles  des  cristaux  de 
zircon  jargon,  quoiqu'elles  soient  souvent  arrondies  sur  leurs 
angles.  La  couleur  de  l'hyacinthe  se  perd  par  l'action  du  feu; 
il  suffit  même  d'en  exposer  un  fragment  à  la  flamme  d'une 
bougie,  pour  qu'il  se  décolore;  il  devient  alors  blanchâtre 
ou  d'un  gris  de  perle.  Les  cristaux  d'hyacinthe  ont  un  éclat 
vif  et  luisant  :  ils  jouissent  d'une  transparence  presque  com- 
plète. 

Les  zircons  hyacinthes  sont  disséminés  dans  les  basaltes  et 


ZIR  335 

les  laves  basaltiques  ,  dans  les  scories  et  dans  les  sables  des  ter- 
rains volcanisés  ,  avec  des  grains  ou  cristaux  d'autres  subs- 
tances, et  particulièrement  de  fer  titane  et  de  corindon  sa- 
phir. On  les  trouve  en  assez  grande  quantité  dans  le  sable 
volcanique  d'un  ruisseau  appelé  Riou  pezzouliou  ,  près  d'Ex- 
pailly,  village  situé  au  pied  d'une  montagne  basaltique  nom- 
mée les  Orgues  ,  à  une  demi-lieue  de  la  ville  du  Puy-en-Vélay. 
Ce  sable  renferme  des  cristaux  de  fer  titane  ,  de  spinelle  pléo- 
naste,  de  corindon  saphir,  de  grenat  almandin,  de  pyroxène 
verdàtre  et  surtout  des  cristaux  d'hyacinthe,  dont  le  volume 
dépasse  rarement  celui  d'un  gros  pois.  Le  comte  Bournon  a 
observé  ces  mêmes  hyacinthes  dans  les  basaltes  couchés  qui 
forment  la  montée  par  laquelle  on  arrive  à  la  ville  du  Puy; 
et  M.  Cordier  les  a  découvertes  dans  les  basaltes  de  la  mon- 
tagne des  Orgues  et  dans  les  scories  du  Puy-des- Amis.  Les 
hyacinthes  se  rencontrent  aussi  dans  les  sables  de  l'île  de  Cei- 
lan;  dans  un  sable  analogue  à  celui  d'Expailly,  à  Beaulieu, 
près  d'Aix  en  Provence;  dans  les  sables  de  Trzibîitz  et  Podse- 
litz,  et  de  Bilin ,  en  Bohème  ;  dans  ceux  des  environs  de  Pise 
et  de  Léonido,  dans  le  Vicentin.  On  prétend  les  avoir  obser- 
vées à  Brendola,  près  de  Vicence,  dans  une  roche  amygda- 
loïde  qui  renferme  aussi  des  cristaux  de  corindon  saphir,  et 
dans  les  basaltes  d'Espagne  et  des  environs  de  Lisbonne. 

Le  nom  d'hyacinthe  a  été  donné  par  les  modernes  à  des 
pierres  d'un  rouge  orangé,  souvent  avec  une  teinte  de  brun. 
On  peut  voir  à  l'article  Hyacinthe  les  noms  des  diverses  subs- 
tances auxquelles  les  lapidaires  appliquent  encore  cette  dé- 
nomination. On  taille  quelquefois  des  cristaux  de  zircon  hya- 
cinthe; mais  ce  sont  en  générai  de  très-petites  pierres,  dont 
on  fait  peu  usage.  La  plupart  de  celles  qui  circulent  sous  ce 
nom  dans  le  commerce,  appartiennent  à  l'espèce  de  grenat 
que  Ton  appelle  Kaneelstein  ou  Essonite. 

A  l'égard  du  nom  de  jargon,  on  le  donnoit  autrefois  aux 
pierres  sans  couleur,  qui,  après  avoir  été  taillées,  avoient 
un  faux  air  de  ressemblance  avec  le  diamant  et  pouvoient 
lui  être  substituées,  quoiqu'elles  lui  cédassent  très-sensible- 
ment en  éclat  et  en  dureté.  Les  jargons  du  commerce  appar- 
tiennent tous  à  l'espèce  du  zircon  :  leur  couleur  est  le  blanc  , 
le  jaune  et  le  vert- olive.  Ce  sont  des  pierres  de  peu  d'effet, 


536  ZIR 

d'un  éclat  gras  ou  diamantaire.  On  n'estime  que  les  variétés 
de  couleurs  foncées,  et  on  les  taille  à  degrés  ou  en  poires 
à  facettes;  on  en  fait  divers  objets  de  parure,  des  boucles 
d'oreille,  des  épingles,  des  bagues.  Il  faut  qu'elles  aient  un 
volume  assez  fort  et  une  belle  couleur  pour  être  d'un  prix 
un  peu  élevé.  Un  jargon  vert -olive  pur,  de  12  millimètres 
en  carré,  est  une  pierre  de  100  francs;  un  jaune  foncé  de 
même  dimension,  vaut  de  20  à  3o  francs.  Ce  qu'on  nomme 
jargon  d'hyacinthe,  est  un  zircon- hyacinthe  pâle  ou  presque 
sans  couleur.  (Delafosse.) 

ZJRCOJNE.  (Chim.)  Oxide  du  corps  simple  appelé  Zirco- 
nidm.  Voyez  ce  mot.  (Ch.) 

ZIRCONIUM.  (Chim.)  Corps  combustible  ,  que  nous  avons 
compris  par  analogie,  en  1818,  dans  la  première  section  des  mé- 
taux (voyez  Corps,  t.  X,  p.  5 29);  mais  en  1825,  M.  Berze- 
lius  ayant  obtenu  ce  corps  en  séparant  l'oxigène  de  la  zir- 
cone,  on  a  vu  que,  si  à  la  rigueur  on  peut  donner  au  zirco- 
nium  le  brillant  métallique  au  moyen  du  brunissoir,  ce  corps 
ne  conduit  pas  l'électricité,  par  conséquent  il  est  dépourvu 
d'une  propriété  que  tous  les  métaux  possèdent. 

Propriétés  physiques. 

Le  zirconium  est  en  poudre,  dont  les  parties  sont  réunies 
en  petites  masses  cohérentes. 

Il  est  noir  comme  le  charbon;  cependant  il  prend  un  éclat 
d'un  gris  foncé,  qu'on  peut  bien  appeler  métallique,  suivant 
M.  Berzelius. 

Il  a  paru  à  ce  chimiste  absolument  non  conducteur  de 
l'électricité. 

Le  zirconium  ne  s'altère  pas  dans  l'air  à  la  température  or- 
dinaire. 

Il  ne  s'altère  pas,  non  plus,  quand  il  est  chauffé  au  rouge 
dans  le  vide  ou  dans  l'hydrogène;  mais  dans  l'air  il  s'enflamme 
bien  au-dessous  de  la  chaleur  rouge  et  brûle  tranquillement 
en  dégageant  une  vive  lumière  :  le  résidu  est  de  la  zircone 
blanche.  Lorsqu'il  contient  du  charbon,  celui-ci  brûle  difli- 
cilement. 

Du  zirconium  qui,  rouge  de  feu,  a  été  exposé  dans  le  vide, 


ZIR  557 

et  qui  s'y  est  refroidi,  s'échauffe,  lorsqu'on  rend  brusquement 
l'air  au  récipient,  et  si  alors  on  l'expose  à  l'air,  il  prend  feu. 
Le  mélange  fie  zirconium  et  de  chlorate  rie  potasse  s'en- 
flamme par  le  choc,  mais  sans  détonation.  Si  on  le  f.iit  chauf- 
fer, ainsi  que  celui  de  nitrate  de  potasse  .  les  sels  ne  se  dé- 
composent qu'a  la  chaleur  rouge,  et  le  zirconium  paroit  peu 
altéré. 

Le  zirconium  et  le  sous -carbonate  de  potasse  entrent  en 
ignilion  foible  ;  l'acide  carbonique  est  décomposé  ,  il  se  forme 
de  la  zircone. 

Avec  le  borax  hydraté  le  zirconium  brûle  aux  dépens  de 
l'oxigène  de   l'eau. 

Il  brûle  dai;s  le  chlore  et  dans  la  vapeur  de  soufre. 

Il  se  dissout  lentement,  même  à  chaud  ,  dans  l'acide  hy- 
drochlorique  concentré;  il  se  dégage  de  l'hydrogène. 

L'acide  sulfurique  concentré  et  l'eau  régale  ne  l'attaquent 
que  difficilement. 

L'acide  hydrophtorique  le  dissout  à  froid,  en  dégageant  de 
l'hydrogène. 

11  n'est  pas  attaqué  par  une  solution  de  potasse  caustique. 

OxiGENE     ET    ZIRCONIUM. 

On  ne  connoit  qu'une  combinaison  de  l'oxigène  avec  le  zir- 
conium. 

OxiDE    DE    ZIRCONIUM  ,    ZlRCONE. 

Composition. 

Berzelius. 

Oxigène 26,314    ....      3 5 ,69 7 

Zirconium 75,686    ....    100,000» 

Préparation. 

Nous  n'en  parlerons  qu'après  avoir  examiné  les  propriétés 
de  la  zircone  et  celles  du  chlorure  et  du  sulfure  de  zirco- 
nium. 

Propriétés  physiques. 

La  zircone  est  une  base  salifîable  qu'on  n'a  obtenu  jusqu'ici 
qu'à  l'état  d'une  poudre  blanche  inodore  et  insipide,  rude  au 
toucher. 


358  '/AR 

Quand  elle  a  été  fortement  chauffée,  sa  densité  est,  dit- on, 
de  4»3oo  (la  couleur  grise  qu'elle  acquiert  quelquefois  par  la 
calcination  est  certainement  due  à  du  fer,  car  je  me  suis  as- 
suré qu'elle  ne  se  colore  pas  quand  elle  est  pure);  la  zircone 
qui  a  éprouvé  l'action  de  la  chaleur  a  une  dureté  considé- 
rable. 

Elle  ne  se  combine  pas  aux  corps  combustibles. 

Elle  est  susceptible  de  s'unir  à  l'eau.  On  obtient  cette  com- 
binaison en  précipitant  à  froid  une  solution  de  zircone  par  la 
potasse  caustique;  le  précipité  doit  être  lavé  avec  de  l'eau 
froide;  autrement  il  ne  se  redissoudroit  que  difficilement  dans 
les  acides.  Suivant  Berzelius,  l'hydrate  de  zircone  est  formé 

de  Eau 1 4,793 

Zircone.  .  .   100,000; 
par  conséquent  l'oxigène  de  la  zircone  est  le  double  de  celui 
de  l'eau. 

Cet  hydrate  chauffé  perd  son  eau,  et  présente  ensuite  un 
phénomène  d'incandescence  qui  a  été  remarqué  par  sir  Davy  , 
que  j'ai  aussi  observé  sur  de  la  zircone  parfaitement  pure. 

Cette  base  forme  des  sels  très-solubles  avec  les  acides  ni- 
trique et  hydrochlorique,  un  sel  peu  soluble  avec  l'acide 
sulfurique,  et  un  sel  presque  insoluble  avec  l'acide  phospho- 
rique. 

Les  sels  solubles  de  zircone  ont  une  saveur  acide  et  astrin- 
gente. Ils  rougissent  le  tournesol;  ils  précipitent  de  l'hydrate 
de  zircone  incolore  par  les  hydrosulfates  ;  ils  précipitent  en 
jaune-serin  par  l'hydrocyanoferrale  de  potasse;  ils  précipi- 
tent en  blanc  par  les  oxalates. 

La  zircone  est  insoluble  dans  les  eaux  de  potasse  et  de  soude, 
ainsi  que  dans  l'ammoniaque. 

Elle  est  assez  soluble  dans  le  sous-carbonate  d'ammoniaque, 
surtout  quand  elle  est  à  l'état  de  carbonate. 

Chlorure  de  zirconium. 

Ce  composé,  dont  on  doit  la  connoissance  à  M.  Berzelius, 
a  été  obtenu  par  lui  en  chauffant  doucement  le  zirconium 
dans  du  chlore. 

M.  Berzelius  n'a  pu  le  dissoudre  entièrement  dans  l'eau.  Il 
attribue  ee  résultat  à  ce  que  le  chlore  dont  il  s'étoit  servi 


ZIR  539 

contenoît  un  peu  d'oxigène,  qui  avoit  formé  de  la  zircone  : 
c'est  cette  zircone  qui  rendoit  laiteuse  l'eau  dans  laquelle  il 
avoit  mis  le  chlorure  de  zirconium. 

Sulfure  de  zirconium. 

M.  Berzelius  l'a  obtenu  en  chauffant  le  zirconium  dans  la 
vapeur  de  soufre.  11  y  eut  un  léger  dégagement  de  lumière. 

Le  sulfure  de  zirconium  est  d'un  brun  clair  ou  couleur  de 
cannelle  foncée. 

Il  ne  prend  pas  le  brillant  métallique  par  le  brunissoir. 

Il  n'éprouve  pas  de  changement  de  la  part  de  l'eau,  des 
acides  hydrochlorique,  nitrique. 

L'eau  régale  le  dissout  lentement. 

Avec  l'acide  hydrophtorique  il  dégage  de  l'acide  hydrosul- 
furique,  et  le  zirconium  est  dissous. 

11  n'est  pas  soluble  dans  l'eau  de  potasse;  mais,  fondu  avec 
la  potasse  sèche,  il  s'oxide  et  il  se  forme  du  sulfure  de  po- 
tassium. 

Carbure  de  zirconium. 

M.  Berzelius  a  observé  que,  lorsqu'on  prépare  le  zirconium 
avec  du  potassium  qui  contient  du  carbone,  on  obtient  un 
carbure  de  zirconium  qui  a  l'aspect  du  zirconium  pur. 

Ce  composé,  traité  par  l'acide  hydrophtorique,  se  dissout, 
sauf  le  carbone,  qui  reste  à  l'état  d'une  poudre  noire. 

Bouilli  dans  l'acide  hydrochlorique,  il  se  dégage  un  gaz  dont 
l'odeur  est  semblable  à  celle  du  gaz  qu'on  obtient  en  dissol- 
vant le  fer  dans  le  même  acide. 

Le  carbure  de  zirconium  chauffé  ne  donne  pas  ou  que  très- 
diiricilement,  avec  le  contact  de  l'air,  une  zircone  blanche, 
parce  qu'il  y  a  une  portion  de  carbone  qui  résiste  fortement; 
à  la  combustion. 

Extraction  de  la   zircone  et  préparation  du 
zirconium* 

i.er  Procédé. 

Je  vais  rapporter  le  procédé  au  moyen  duquel  j'ai  obtenu 
ïa  zircone  pure. 

(a)  On  expose  à  une  chaleur  rouge-cerise,  dans  un  creuset 
d'argent,  1  partie  de  zircone  réduite  en  poudre  fine  et  2  parties 


34o  ZIR 

de  potasse  à  l'alcool.  On  traite  la  masse  fondue  et  refroidie 
par  l'eau  ;  celle-ci  enlève  la  plus  grande  partie  de  la  potasse, 
avec  des  traces  de  silice  et  de  zircone. 

(/>)  î.e  résidu  indissous  par  l'eau  consiste  en  une  espèce  de 
sel  double,  formé  de  silice,  de  zircone  et  de  potasse,  mêlé 
fl'oxide  de  fer,  provenant  de  la  zfrcone  ,  et  d'oxide  d'argrnt  et 
de  cuivre,  provenant  du  creuset.  On  le  fait  dissoudre  dans 
l'acide  hydrochlorique  foible  :  on  évapore  la  solution  à  siccité, 
en  ayant  soin  de  remuer  continuellement  la  matière;  puis  on 
reprend  le  résidu  par  l'eau  acidulée  d'acide  hydrochlorique  : 
on  filtre;  la  silice  reste  sur  le  papier. 

(c)  On  fait  évaporer  très-doucement  la  liqueur  en  consis- 
tance d'extrait  mou  ;  on  la  mêle  avec  de  l'acide  hydrochlo- 
rique concentré,  de  manière  à  former  une  sorte  de  pâte  molle, 
qu'on  introduit,  vingt-quatre  heures  après  l'avoir  faite,  dans 
un  tube  de  verre  d'un  pouce  de  diamètre  et  de  5  pouces  de 
hauteur,  dont  un  des  bouts  a  été  effilé  à  la  lampe.  On  passe 
ensuite  de  l'acide  hydrochlorique  sur  la  matière  jusqu'à  ce 
que  cet  aride  ne  dissolve  plus  que  de  l'hydrochlorate  de  zir- 
cone et  du  chlorure  de  potassium;  ce  qu'on  riconnoît,  i.* 
à  ce  que  le  lavage  mêlé  à  l'eau  ne  dépose  pas  de  chlorure 
d'argent;  2.°  à  ce  qu'il  ne  se  colore  pas  par  l'acide  hydrosul- 
furique;  3.°  à  ce  que  l'hydrosulfate  d'ammoniaque  y  fait  un 
précipité  incolore. 

(d)  On  prend  l'hydrochlorate  de  zircone  ainsi  lavé;  on  le 
délaie  dans  l'eau;  on  le  filtre  dans  un  papier  préalablement 
lavé  à  l'acide  hydrochlorique.  On  précipite  la  liqueur  par 
l'ammoniaque;  on  décante  le  liquide;  on  le  remplace  par  de 
l'eau,  et  cela  plusieurs  fois;  puis  on  jette  l'hydrate  de  zir- 
cone sur  un  filtre  lavé  à  l'acide  hydrochlorique  :  on  le  laisse 
égoutter  ,  puis  on  fait  sécher  l'hydrate  à  l'air. 

Ce  procédé  est  principalement  fondé  sur  ce  qu'une  quan- 
tité d'acide  hydrochlorique  concentré  ,  insuffisante  pour  dis- 
soudre une  certaine  quantité  d'hydrochlorate  de  zircone  , 
suffit,  au  contraire,  pour  dissoudre  les  hydrochlorates  de  fer 
et  de  cuivre  qui  sont  mêlés  à  ce  dernier. 

2.e  Procédé. 
Après  la  publication  du  procédé  que  je  viens  de  décrire, 


ZIR  54i 

MM.  Dubois  et  Silveïra  ont  conseillé  de  séparer  le  peroxide 
de  fer  de  la  zircone  en  traitant  les  deux  corps,  à  l'état  d'hy- 
drate, par  l'acide  oxalique,  qui,  disent-ils,  dissout  le  fer,  à 
l'exclusion  de  la  zircone.  Je  dois  dire  qu'avant  le  travail  de 
ces  messieurs,  j'avois  essayé  le  procédé  qu'ils  ont  publié,  et 
que  j'y  avois  renoncé,  parce  que  les  résultats  qu'il  me  donna 
furent  loin  de  me  satisfaire. 

5.e  Procédé. 

M.  Berzelius  donne  le  procédé  suivant  :  on  dissout  la  zircone 
ferrugineuse  hydratée  dans  l'acide  tartrique;  on  met  un  excès 
d'ammoniaque  dans  la  liqueur:  il  ne  se  fait  pas  de  précipité. 
On  ajoute  de  l'hydrosulfate  d'ammoniaque,  qui  précipite  le 
fer;  on  lave  le  précipité;  on  évapore  la  liqueur  à  sec;  on  cal- 
cine, et  l'on  obtient  de  la  zircone  pour  résidu.  M.  Berzelius 
ajouteque  la  zircone  calcinée,  réduite  en  poudre  line,  digérée 
dans  l'acide  sulfurique  étendu  de  son  poids  d'eau,  puis  chauf- 
fée jusqu'à  ce  que  l'eau  et  l'excès  d'acide  soient  évaporés, 
se  dissout  ensuite  dans  l'eau  chaude  à  l'état  de  sulfate. 

Préparation  du  zirconium. 

On  prend  du  phtorure  de  potassium  uni  au  phtorure  de  zir- 
conium desséché;  on  le  mélange  avec  du  potassium,  qui  est 
tenu  en  fusion  dans  un  tube  de  fer  fermé  à  un  bout,  d'un 
quart  de  pouce  de  diamètre  intérieur  et  de  i{  pouce  de 
longueur.  On  adapte  un  couvercle  à  ce  tube;  on  le  renferme 
dans  un  creuset  de  platine,  et  on  chauffe  l'appareil  sur  une 
lampe  à  alcool,  à  double  courant  d'air.  La  réduction  a  lieu 
sans  ignition  ni  effervescence  ,  si  les  matières  ont  été  bien  des- 
séchées. Quand  on  juge  l'opération  terminée  ,  on  laisse  re- 
froidir le  creuset;  on  découvre  le  tube  de  fer  et  on  le  plonge 
dans  l'eau  distillée,  en  agitant  la  matière  qui  y  est  contenue. 
On  obtient  par  ce  moyen  une  poudre  noire  qui  finit  par  se  dé- 
poser. Il  se  dégage  un  peu  d'hydrogène,  et  l'eau  dissout  du 
phtorure  de  potassium  et  de  la  potasse. 

Il  arrive  ordinairement  que  la  potasse  qui  se  dissout  dans 
l'eau,  précipite  sur  la  poudre  noire  de  l'hydrate  de  zircone 
(provenant  d'une  certaine  quantité  de  phtorure  de  zirconium 
qui  n'a  pas  été  décomposée),  et  lorsqu'on  vient  à  chauffer  ce 


342  ZIR 

mélange  de  zirconïum  et  d'hydrate  de  zircone  ,  l'eau  est  dé- 
composée :  il  se  produit  de  Foxide  de  zirconium  et  il  se  dé- 
gage de  l'hydrogène. 

Pour  séparer  l'hydrate  de  zircone  du  zirconium,  on  prend 
la  poudre  noire  lavée  ;  on  la  fait  digérer  à  une  température 
de  40  à  5o  dans  de  l'acide  hydrochlorique  étendu  de  son  poids 
d'eau.  Il  se  dégage  un  peu  d'hydrogène  ;  après  trois  heures  on 
filtre  :  on  lave  le  zirconium  avec  une  solution  d'hydrochlorate 
d'ammoniaque,  puis  avec  de  l'alcool.  Enfin  on  le  fait  sécher. 

Histoire. 

La  zircone  fut  découverte  par  Klaproth ,  d'abord  dans  la 
pierre  appelée  jargon  ou  zircon ,  et  ensuite  dans  celle  qui 
porte  le  nom  (Hyacinthe  de  Ceilan.  Guyton  et  M.  Vauquelin 
trouvèrent  depuis  la  même  terre  dans  l'hyacinthe  de  France 
du  ruisseau  d'Expailly.  Le  jargon  et  l'hyacinthe  ne  font  qu'une 
seule  espèce  dans  la  Minéralogie  de  Haiiy.  En  1819,  j'ob- 
tins la  zircone  parfaitement  pure,  et  j'établis  plusieurs  de  ses 
propriétés  caractéristiques.  En  1825,  M.  Berzelius  fit  con- 
noître  le  zirconium  et  ajouta  des  faits  importans  à  l'histoire 
de  la  zircone.  (  Ch.) 

ZIRULIA.  (  Ickthyol.  )  En  Sardaigne  on  appelle  ainsi  les 
Taies.  (  H.  C.  ) 

ZISEL  ou  SOUSLIC.  (Mamm.)  Petit  quadrupède  rongeur 
de  Sibérie,  à  pelage  brun  tacheté  de  blanc  comme  par  gouttes, 
et  que  les  naturalistes  ont  pendant  long-temps  placé  parmi 
les  marmottes  ou  actomjs.  M.  Frédéric  Cuvier,  en  le  réunis- 
sant à  d'autres  espèces  de  l'Amérique  septentrionale,  nou- 
vellement connues,  en  a  forméson  genre  Spermophage.  (Desm.) 

ZISILA.  (Ornith.)  C'est  une  espèce  d'hirondelle.  (Ch.  D. 
et  L.) 

Z1TAC.  (Bot.)  Nom  d'un  guittarin,  citharexylum  ilicifolium 
de  la  Flore  équinoxiale ,  dans  le  royaume  de  Quito  et  la  vallée 
des  Cordillières.  (J.  ) 

ZITRIN  et  Z1TR1NE.  (Min.)  C'est  le  nom  synonyme  de 
citrin  et  citrine,  qu'on  a  quelquefois  donné  dans  la  minéralo- 
gie allemande  à  une  variété  jaune  du  quarz  hyalin,  princi- 
palement à  celle  qui  vient  de  Lairgorm  ,  dans  l'île  écossoise 
d'Arran.  Voyez  Quarz.  (B.) 


ZIZ  343 

ZITTER-AAL.  (Ichthyol.)  Un  des  noms  allemands  de  l'an- 
guille électrique.  Voyez  Gvmnonotk.  (H.  C.) 

ZITTERFISCH.  (Ichthyol.)  Un  des  noms  allemands  de  la 
Torpille.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.) 

ZITTERROCHEN.  (  Ichthyol.)  Voyez  Zitterfisch.  (H.C.) 

ZITZIL.  (Ornith.)  Nom  brésilien  des  colibris  :  leurs  ailes  pro- 
duisent un  bruit  qui  semble  bien  rendu  par  les  syllabes  zit- 
zil.  (Ch.  D.  et  L.) 

Z1VETTA,  ZIGUETTA,  ZUETA.  (Ornith.)  Ces  diverses  dé- 
nominations italiennes  s'appliquent  à  la  chevêche  et  au  petit 
duc,  oiseaux  du  genre  Strix  de  Linné.  (Desm.) 

ZIVOLO  ou  ZIVOLA.  (Ornith.)  Dénomination  de  l'ortolan 
dans  Olina.  (Ch.  D.  et  L.) 

ZIZANI  A.  (Bot.)  Ce  nom  ,  appliqué  anciennement  à  l'ivraie  , 
lolium  tenulentum ,  appartient  maintenant  à  un  autre  genre 
de  graminées.  (  J.  ) 

ZIZANIA.  (Bot.  )  Genre  de  plantes  monocotylédones ,  à 
fleurs  glumacées,  de  la  famille  des  graminées,  delà  monoécie 
hexandrie  de  Linnœus,  offrant  pour  caractère  essentiel  :  Des 
fleurs  monoïques;  point  de  balle  calicinale;  dans  les  fleurs 
mâles,  deux  valves  corollaires,  souvent  sans  arête;  six  éta- 
mines;  dans  les  fleurs  femelles,  les  mêmes  valves  concaves; 
l'extérieure  terminée  par  une  longue  arête;  un  style  bifide  ; 
une  semence  renfermée  dans  la  valve  intérieure. 

Zizania  aquatique  :  Zizania  aquatica,  Linn.,  Spec;  Sloan.  , 
Jam.,  1,  tab.  67.  Cette  plante  a  des  racines  blanchâtres, 
fibreuses,  un  peu  tomenteuses  ;  elles  produisent  des  tiges 
hautes  d'environ  deux  pieds,  droites  ,  lisses,  très- glabres, 
garnies  de  longues  feuilles  aiguës,  larges  de  trois  ou  quatre 
lignes,  lisses  en  dessous,  rudes  à  leur  face  supérieure,  fine- 
ment denticulées;  leur  gaîne  est  un  peu  lâche,  alongée, 
glabre,  striée,  nue  à  son  orifice,  munie  d'une  membrane 
obtuse  ,  un  peu  ovale.  Les  fleurs  sont  disposées  en  une  longue 
panicule  terminale;  les  ramifications  nombreuses ,  éparses, 
presque  simples,  redressées,  serrées  en  épi  ,  presque  sélacées; 
les  pédicelles  courts,  renflés  en  massue  au  sommet,  suppor- 
tant une  seule  fleur;  les  fleurs  mâles  sont  mélangées  avec 
les  femelles  ;  la  valve  extérieure  est  terminée  par  une  arête 
courte  clans  les  njâles ,   très-longue  et  fort  droite  dans  les 


M  ZIZ 

femelles;  chaque  fleur  est  ovale,  de  médiocre  grandeur  et 
d'un  vert  très -pâle.  Cette  plante  croit  à  la  Jamaïque,  dans 
les  terrains  inondés.  On  assure  qu'elle  est  un  excellent  man- 
ger, et  qu'on  en  fait  usage  dans  quelques  contrées  de  l'Amé- 
rique sous  le  nom  de  riz  sauvage.  Les  bestiaux  en  sont  extrê- 
mement friands,  ainsi  que  des  autres  espèces. 

Zizama  des  marais  :  Zizania  palustris,  Linn.  ,  Spee.;  Lamk. , 
lll,  gen. ,  tab.  768;  Geerln.  ,  De  fruct.  ,  tab.  82;  Schreb. , 
Gram.,  tab.  29.  Cette  plante  offre  le  port  du  zizania  aqvatica  ; 
elle  n'en  serait,  d'après  Aiton  ,  qu'une  simple  variété;  ce- 
pendant elle  parait  en  différer  par  ses  fleurs  mâles,  séparées 
des  femelles,  qui  occupent  la  partie  inférieure  et  paniculée 
des  épis.  Les  tiges  sont  dans  une  direction  oblique,  glabres, 
cylindriques,  liantes  d'environ  deux  pieds,  partagées,  dès 
leur  base,  en  deux  ou  trois  ramifications  presque  opposées. 
Les  feuilles  sont  alongées,  très-aiguës,  glabres  à  leurs  deux 
faces  ;  leur  gaine  est  longue,  striée  ,  nue  à  son  orifice.  Les  fleurs 
forment  une  longue  panicule  terminale,  fort  lâche,  étalée  à 
sa  partie  inférieure,  dont  les  ramifications,  ouvertes  horizon- 
talement.  ne  contiennent  que  des  fleurs  mâles  ,  soutenues  par 
des  pédiceiles  capillaires,  uniflores,  et  quelquefois  une  ou 
deux  fleurs  sessi les;  les  valves  sont  lâches,  grêles,  lancéolées, 
caduques;  la  valve  extérieure  est  marquée  de  cinq  nervures  et 
terminée  par  une  longue  pointe  ;  la  valve  intérieure  est  plus 
étroite,  à  trois  nervures;  il  y  a  six  filamens  courts,  capillaires; 
les  anthères  sont  pendantes,  linéaires  ,  s'ouvrant  latéralement. 

La  partie  supérieure  de  la  panicule  se  prolonge  en  un  épi 
droit,  uniquement  composé  de  fleurs  femelles,  presque  ses- 
siles,  appliquées  contre  l'axe;  la  valve  intérieure  de  la  co- 
rolle est  grande,  C3;lindrique ,  toruleuse ,  obtuse,  pileuse  au 
sommet ,  adhérente  par  ses  bords  avec  la  valve  extérieure  , 
plus  étroite,  qui  ne  s'entr'ouvre  que  pour  laisser  sortir  le 
pistil;  il  y  a  une  arête  sétacée,  rude,  droite,  alongée;  l'ovaire 
est  presque  en  cœur;  le  style  court,  bifide;  les  stigmates  sont 
plumeux  et  réfléchis;  les  semences  oblongues  ,  un  peu  cylin- 
driques, d'un  brun  noirâtre,  enveloppées  par  les  valves 
de  la  corolle.  Cette  plante  croît  aux  lieux  aquatiques,  dans 
l'Amérique  septentrionale. 

Zizania  miliacée  :   Zizania  miliacea ,    Poir.  ,    Enc.  ;   Mich. , 


ZIZ  345 

Flor.  bor.  amer.,  i  ,  pag.  74  ?  Cette  espèce  se  rapproche  beau- 
coup par  son  port  du  zizania  aqualica  :  elle  en  diffère  par 
ses  feuilles  glabres,  très-lisses,  par  la  forme  de  ses  semences, 
et  par  ses  barbes  courtes.  Ses  tiges  sont  droites,  épaisses;  ses 
feuilles  fort  longues,  aiguës,  striées,  très-lisses  à  leurs  deux 
faces  et  à  leurs  bords,  larges  de  quatre  ou  six  lignes;  la 
gaîne  est  fort  longue,  un  peu  comprimée,  nue  à  son  orifice; 
la  panicule  fort  longue,  très-ramifiée,  un  peu  serrée;  les  ra- 
meaux sont  presque  verticillés,  capillaires  ,  rameux,  sans  épi 
terminal.  Les  fleurs  mâles  sont  mélangées  avec  les  femelles; 
les  pédoncules  et  les  pédicelles  un  peu  rudes,  anguleux, 
ainsi  que  le  rachis;  les  fleurs  mâles  étroites,  presque  subu- 
lées  ;  la  valve  extérieure  est  terminée  par  une  arête  droite,  à 
peine  de  la  longueur  des  valves.  Les  fleurs  femelles  sont  plus 
courtes,  renflées;  leurs  valves  concaves,  un  peu  aristées  ; 
leurs  semences  ovales ,  luisantes.  Cette  plante  croit  dans  l'Amé- 
rique septentrionale,  dans  la  Caroline,  aux  lieux  aquati- 
ques. (Poir.) 

Z1ZEL.  (Mamm.)  Voyez  Zisel.  (Desm.) 

ZIZI.  (Ornith.)  Synonyme  de  bruant  des  haies.  Voyez  Bruant. 
(Ch.  D.  et  L.) 

ZIZIPHORA.  (Bot.)  Genre  de  plantes  dicotylédones,  à 
fleurs  complètes,  monopétalées,  irrégulières,  de  la  famille 
des  labiées,  de  la  diandrie  mono  gy  nie  de  Linnaeus,  offrant 
pour  caractère  essentiel  :  Un  calice  persistant,  long,  cylin- 
drique, hispide,  barbu  à  son  orifice,  à  cinq  dents;  la  co- 
rolle labiée;  le  tube  alongé,  le  limbe  court,  à  deux  lèvres; 
la  supérieure  réfléchie  et  entière;  l'inférieure  à  trois  lobes; 
deux  filamens  fertiles;  souvent  deux  stériles;  un  ovaire  su- 
périeur, à  quatre  lobes;  un  style;  quatre  semences  au  fond 
du  caiiee. 

Ziziphora  en  tête  :  Ziziphora  capitata ,  Linn.,  Spec;  Lamk. , 
III.  gen. ,  tab.  1 8  ,  fig.  3  ;  Pluk. ,  Almag. ,  tab.  1 64  ,  fig.  4.  Cette 
plante  a  des  racines  dures,  grêles,  presque  simples,  tor- 
tueuses ,  un  peu  fibreuses  ,  qui  produisent  une  fige  glabre ,  cy- 
lindrique, divisée,  dès  sa  base,  en  rameaux  alongés,  presque 
couchés ,  étalés  ;  les  ramifications  de  ceux-ci  sont  opposées ,  peu 
nombreuses.  Les  feuilles  sont  opposées,  médiocrement  pétio- 
lées,  ovales-laucéolées,  glabres,  entières,  un  peu  aiguës,  ré- 


346  ZIZ 

trécies  à  leur  base.  Les  fleurs  sont  fascïculées,  réunies,  à  l'ex- 
trémité des  rameaux,  en  une  tête  épaisse,  entourée  de  quatre 
grandes  bractées  en  forme  d'involucre,  sessiles,  plus  larges 
que  les  feuilles,  ovales,  un  peu  lancéolées,  légèrement  ciliées 
à  leur  contour.  Ces  fleurs  sont  sessiles,  nombreuses,  très- 
serrées;  leur  calice  est  alongé  ,  presque  cylindrique,  un  peu 
hispide,  strié,  à  cinq  dents  aiguës;  la  corolle  un  peu  plus 
longue  que  le  calice,  d*un  bleu  tendre,  un  peu  tachetée. 
Cette  plante  croît  dans  la  Syrie,  l'Arménie,  la  Sibérie.  On 
la  cultive  au  Jardin  des  plantes. 

Ziziphora  d'Espagne  :  Ziziphora  hispanica,  Linn.,  Spec; 
Lamk.,  ïll.  gen.,  tab.  18,  fig.  1.  Petite  plante,  dont  les  tiges 
sont  droites,  dures,  grêles,  un  peu  cylindriques,  hautes  de 
trois  à  six  pouces,  divisées  en  rameaux  opposés,  très- étalés, 
rougeàtres  ou  cendrés,  légèrement  pubescens  ;  les  feuilles  sont 
distantes,  opposées,  presque  sessiles,  petites,  ovales,  à  peine 
pubescentes,  nerveuses,  entières  ou  très- médiocrement  cré- 
nelées, un  peu  obtuses,  ponctuées  à  leur  face  inférieure.  Les 
fleurs  sont  réunies  presque  en  verticilles  axillaires,  peu  nom- 
breuses, à  peine  pédicellées,  formant,  par  leur  ensemble, 
une  sorte  d'épi  terminal.  Les  feuilles  ou  bractées  qui  les  ac- 
compagnent, sont  ovoides,  un  peu  arrondies,  entières,  un 
peu  plus  grandes  que  les  feuilles  ,  de  la  longueur  des  fleurs. 
Le  calice  est  hispide,  fortement  strié,  cylindrique,  à  cinq  pe- 
tites dents  aiguës;  la  corolle  est  purpurine,  à  peine  plus  longue 
que  le  calice;  le  limbe  fort  petit.  Cette  plante  croît  en  Es- 
pagne. 

Ziziphora  lancéolé  :  Ziziphora  tenuior,  Linn.,  Spec;  Lamk., 
Jll.  gcn.,  tab.  18,  fig.  2,  Moris. .  Hist.  ,  3,  §.  11,  tab.  19, 
fig.  4.  Cette  plante  a  des  racines  grêles,  très-brunes,  fibreuses, 
presque  simples.  Ses  tiges  sont  divisées,  presque  dès  leur 
base,  en  rameaux  étalés,  longs  de  six  ou  dix  pouces,  rami- 
fiés, un  peu  pubescens,  médiocrement  tétragones;  les  feuilles 
sont  distantes,  opposées,  pétiolées,  étroites,  lancéolées ,  ai- 
guës, rétrécies  à  leurs  deux  extrémités,  un  peu  ciliées,  à 
peine  longues  d'un  pouce;  les  inférieures  ovales,  obtuses. 
Les  fleurs  sont  axillaires,  verticillées ,  pédicellées,  formant 
par  leur  ensemble  un  épi  terminal,  accompagnées  de  feuilles 
florales,  opposées,  lancéolées ?  semblables  aux  autres,  mais 


ZIZ  347 

un  peu  plus  grandes  et  plus  longues  que  les  fleurs.  Le  calice 
est  grêle,  alongé,  cylindrique,  hispide,  strié,  à  cinq  dents 
courtes,  subulées;  la  corolle  est  petite  et  blanchâtre;  le  tube 
filiforme  ,  un  peu  plus  long  que  le  calice  ;  la  lèvre  supé- 
rieure entière;  l'inférieure  à  trois  lobes  arrondis;  il  y  a  deux 
étamines  fertiles  et  deux  stériles.  Cette  plante  croît  dans  la 
Syrie,  en  Barbarie,  sur  les  collines  incultes.  On  la  cultivé 
au  Jardin  du  Roi. 

Ziziphora  a  feuilles  de  thym  ;  Ziziphora  acinoides  ,  Linn.  , 
Spec.  Cette  espèce  a  le  port  du  thymus  acinos  ;  mais  elle  est 
bien  plus  grande  dans  toutes  ses  parties,  et  est  hérissée  de  poils 
blanchâtres.  Les  feuilles  sont  opposées,  médiocrement  pétio- 
lées,  ovales,  rétrécies  à  leur  base,  entières,  semblables  a 
celles  du  ziziphora  capitata  ,  terminées  par  une  pointe  courte. 
Les  fleurs  sont  axillaires ,  verticillées ,  deux  ou  quatre  dans 
chaque  aisselle;  les  inférieures  distantes;  les  supérieures  plus 
rapprochées,  médiocrement  pédicellées ,  plus  courtes  que  les 
feuilles,  formant  par  leur  ensemble  un  épi  droit,  feuiîlé, 
terminal.  Le  calice  est  tubulé,  chargé  de  poils  courts  et  rudes  ; 
les  étamines  sont  saillantes  hors  de  la  corolle.  Cette  plante 
croit  dans  la  Sibérie. 

Ziziphora  en  épi;  Ziziphora  spicata ,  Cav. ,  Hist.  nat. ,  4  , 
pag.  254.  Cette  espèce  paroît  avoir  de  grands  rapports  avec  le 
ziziphora  hispanica,  dont  elle  diffère  par  ses  fleurs  en  épis  plus 
épais,  ainsi  que  par  la  forme  de  ses  feuilles  et  de  ses  bractées. 
Ses  tiges  sont  beaucoup  plus  élevées ,  hautes  de  dix  à  dix-huit 
pouces,  divisées,  dès  leur  base,  en  un  ou  deux  rameaux  sou- 
vent aussi  longs  que  les  tiges,  garnis  de  feuilles  nerveuses;  les 
inférieures  sont  pétiolées  ;  les  supérieures  sessiles,  oblongues, 
lancéolées,  médiocrement  denticulées.  Les  fleurs  sont  axil- 
laires, disposées,  vers  l'extrémité  des  tiges,  en  un  épi  serré, 
un  peu  touffu,  imbriqué;  chaque  fleur  est  médiocrement  pé- 
dicellée  ,  munie  de  bractées  opposées,  larges,  ovales,  en- 
tières, plus  larges  que  les  feuilles  des  tiges,  ciliées  à  leurs 
bords,  aiguës  au  sommet.  Le  calice  est  tubulé,  strié,  terminé 
par  cinq  petites  dents;  la  corolle  un  peu  plus  longue  que  le 
calice.  Cette  plante  croît  en  Espagne. 

Le  rapport  de  ce  genre  avec  le  Cunila  a  embarrassé  pour 
ki  disposition  de  certaines  espèces,  que  l'on  a  placées  alter- 


348  ZIZ 

nativement  dans  l'un  et  dans  l'autre.  Les  cunila  eapitata,  ma- 
riana-pu!e<roides,  ont  été  rapportés  au  Zizip'  ora.  Le  Ziziphora 
de  Loiireirn  est  le  justicia  obscura  .  Vahl.   (PoiR.) 

ZIZIPHUS.  (Bot.)  Nom  latin  du  Jujubier.  Voyez  ce  mot.  (J.) 

ZIZOLA.  (Bot.)  Suivant  Césalpin  ,  on  nomme  ainsi  dans  la 
Toscane  le  cyperus  esculcntus ,  connu  dans  d'autres  lieux  de 
l'Italie  sous  celui  de  trasi.  (.1.) 

ZJA-RACK.  (Bot.)  Bruce  désigne  sous  ce  nom  ,  probable- 
ment persan  ,  Vasclepias  procera  ri'Aifon  et  de  AYilldenow.  (J.) 

ZJOTZHJA.  (Ichtliyol.)  Nom  qu'on  donne  au  thymalle  en 
Laponie.  Voyez  Corégone.  (H.  C.) 

ZOACANTHE.  (Bot.)  M.  Poïret  donne  ce  nom  dans  le 
Dictionnaire  encyclopédique  à  Veaoacantl.a.  Voyez  Exoacan- 

THA.    f  J.) 

ZOADELGES  ou  SANGUISUGES.  <Entom.)  C'est  ainsi  que 
nous  avons  désigné  une  famille  d'insectes  de  l'ordre  des  hé- 
miptères, dont  les  ailes  supérieures,  ordinairement  coriaces 
et  croisées,  sont  larges  comme  l'abdomen,  et  dont  les  an- 
tennes, longues,  sont  en  soie. 

Leur  nom,  emprunté  de  deux  mots  grecs,  goiov ,  des  ani- 
maux, et  de  aJVÀ^ê),  je  suce,  dénote  leurs  habitudes;  car 
toutes  les  espèces  de  cette  famille  se  nourrissent  principale- 
ment des  humeurs  des  animaux,  dont  elles  piquent  les  té- 
gumens ,  pour  en  sucer  le  sang  :  ce  qu'indique  aussi  leur 
synonyme,  tiré  du  latin,  sanguisuges  ou  suce-sang. 

Les  notes  particulières  que  nous  avons  placées  au  com- 
mencement de  cet  article,  distinguent  les  zoadelges  des  cinq 
autres  familles  du  même  ordre;  d'abord  parla  consistance 
des  ailes  supérieures,  qui  sont  à  demi  coriaces  et  croisées 
dans  l'état  de  repos,  d'avec  les  autres  hémiptères,  dits  ho- 
moptéres,  à  ailes  membraneuses  ,  d'égale  consistance  et  non 
croisées,  tels  que  les  auchénorhinques,  comme  les  cigales, 
les  metnbraces,  lesfulgores,  etc.,  et  des  phytadelges,  comme 
les  pucerons. 

Ensuite  les  élytres  larges,  ainsi  que  l'abdomen,  les  distin- 
guent de  la  famille  des  physapodes  ou  vési tarses,  tels  que  les 
thrips,  qui  ont  les  élytres  et  le  ventre  linéaires. 

Troisièmement  enfin  ,  les  antennes  longues  les  éloignent  des 
hydrocorées  ou  des  punaises  aquatiques,  comme  les  sigares, 


ZOA  349 

les  naucores  ,  les  notonectes,  les  népes  ,  les  ranatres,  qui 
ont  les  antennes  très-courîes,  semblables  à  un  petit  poil,  et 
les  pattes  postérieures  le  plus  souvent  aplaties  en  nageoires 
et  bordées  de  poils  roi  des  ,  qui  font  l'ofiice  de  raines.  11  est 
fort  remarquable  que  toutes  les  espèces  d'insectes  hémiptères 
vrais,  qui  ont  les  antennes  en  soie,  comme  les  zoadelges  et 
les  kydrocorées,  se  nourrissent  avec  les  humeurs  des  animaux; 
tandis  que  les  espèces  à  antennes  en  fil  ou  en  masse  sucent 
les  végétaux. 

Enfin,  ces  mêmes  antennes  alongées  sont  en  soie  ,  ce  qui 
les  sépare  des  rhinostomes  ou  frontirostres ,  qui  les  ont  en 
fil  ou  en  niasse,  et  dont  le  bec  est  aussi  une  sorte  de  pro- 
longement du  front,  tels  que  les  pentatomes,  les  scutellaires, 
autrement  dits  punaises  des  bois,  ainsi  que  les  acanthies,  les 
gerres  et  les  lygées ,  qui,  pour  la  plupart,  se  nourrissent  de 
la  sève  des  végétaux. 

Voyez  au  reste ,  pour  avoir  une  idée  complète  de  cet  ar- 
rangement méthodique,  l'article  général ,  où  nous  avons  traité 
des  insectes  Hémiptères. 

En  résumé,  les  zoadelges  ont  les  élytres  à  demi  coriaces, 
quand  ils  en  ont;  car  le  genre  Punaise  proprement  dit  n'en 
a  point.  Leur  bec  paroît  naître  du  front;  leurs  antennes  sont 
longues,  terminées  par  un  article  plus  grêle,  et  leurs  pattes 
sont  propres  à  marcher. 

Cette  famille  réunit  cinq  genres,  que  nous  avons  fait  re- 
présenter sous  les  cinq  premiers  numéros  de  la  57/  planche 
de  l'atlas  de  ce  Dictionnaire,  relatif  à  l'entomologie  :  ce  sont 
les  genres  Miride,  Punaise,  Réduve,  Ploière  et  Hydromètre. 

La  forme  du  corps  et  le  mode  d'insertion  du  bec  ont  servi 
à  caractériser  ces  genres. 

Dans  les  mirides  et  les  punaises  le  bec  paroit  comme"  plié 
ou  coudé  sous  la  tête  dans  l'état  de  repos,  tandis  que  cette 
sorte  de  trompe  forme  une  courbe  ou  un  arc  au  devant  de 
la  tête  dans  les  trois  autres  genres,  ainsi  que  l'indique  le  ta- 
bleau synoptique  par  lequel  nous  terminerons  cet  article  en 
le  copiant  dans  notre  Zoologie  analytique,  n."  1 65. 

M.  Latreille  n'a  point  adopté  cette  famille.  Dans  le  troi- 
sième volume  du  Règne  animal  M.  Cuvier  partage  les  hélérop- 
tères  en  deux  familles,  les  géoconscs  ou  punaises  terrestres, 


r 
55o  ZOA 

et  les  liydrocorises  ou  punaises  aquatiques,  dont  nous  avions 
fait  les  hydrocorces  :  c'est  parmi  les  géocorises  qu'il  place  nos 
zoadelges  avec  les  genres  que  nous  avions  rapprochés  sous  le 
nom  commun  de   rhinostomes. 

Le  même  auteur  ,  dans  ses  familles  naturelles  du  Règne 
animal,  pag.  419,  partage  sa  première  famille  des  géocorises 
en  cinq  tribus;  i.°  les  longilabrcs  ;  tels  que  les  scutellaires  .  les 
pentatomes ,  les  lygées  ,  les  miris ,  etc.;  2.0  les  membraneuses, 
telles  que  les  tingis,  les  arades  ,  les  punaises,  etc.;  3.°  les  nu- 
dicolles,  comme  les  zélus,  les  réduves ,  les  ploières,  etc.;  4.0 
les  oculées  .  telles  que  les  acanthies  ,  les  saldes ,  etc.  ;  5.* ,  enfin , 
les  rameuses,  comme  les  hydromètres,  les  gerres ,  ete. 

XLI.e  Famille.  Les  Sanguisuges  ou  Zoadelges. 

Hémiptères  à  élytres  demi- coriaces  ;  à  bec  paroissant  naître  du 

front;  à  antennes  longues,  terminées  par  un  article  plus  grêle; 

à  pattes  propres  à  la  marche. 

...     ,  .  (des   ailes...  4.   Ploière. 

{  linéaire..  .  .  ï 
lue;  corps j  (  pas  d'ailes.   5.  Hydromètke. 

Bec...    J  (non  linéaire 3.  Réduve. 

I  caréné,  épais 1.   miride. 

e;  corps r 

(aplati,  mince....   2.   Pukaise. 

Voyez  chacun  de  ces  noms  de  ce  genre.  (CD.) 
ZOANTHE,  Zoantha.  (Actinoz.)  Division  établie  par  M.  G. 
Cuvier,  dans  son  Tableau  des  animaux  ,  p.  653,  pour  les  es- 
pèces d'actinies  qui  sont  plus  ou  moins  atténuées  et  comme 
pédiculées  à  leur  partie  inférieure,  telles  que  les  Adiantkus 
(hydra  dianlhus,  Gmel.),  et  VA.  sociata,  hydra  sociata,  Gmel.; 
mais  que  M.  de  Lamarck.  a  restreinte  à  cette  dernière  espèce 
seulement,  qui  offre  une  sorte  de  racine  rampante  commune, 
d'où  s'élèvent  plusieurs  individus.  M.  Cuvier,  danssonRègne 
animal,  a  adopté  à  peu  près  cette  manière  de  voir,  toute- 
fois en  réunissant  à  l'espèce  type  les  alcyonium  mamillcsum , 
et  digitatum  d'EUis  et  Solander  ;  mais  il  n'a  pas  placé,  avec 
juste  raison  ,  la  séparation  que  M.  de  Lamarck  fait  de  son 
genre  Zoanihe  de  celui  des  Actinies,  celles-ci  étant  à  côté 
des  holothuries,  et  celui-là  dans  l'ordre  des  polypes  nus,  c'est- 
à-dire  aux  deux  extrémités  du  type  des  animaux  rayonnes. 
(DeB.) 


ZOE  35i 

ZOBEJDE.  (Bot.)  Nom  arabe  du  souci  des  jardins,  suivant 
Forskal.  (J.) 

ZOIiEL.  (Mamm.)   Voyez  Zaeel  et  Zibeline.  (Des m.) 

ZOBELPLEINZL.  (Ichthyol.)  Nom  usité  en  Autriche  du 
Hamburge.  Voyez  ce  mot.  (H.  C.  ) 

ZOCODON.  (Actinoz.)  M.  Bosc  rapporte  que  ce  nom  a  été 
donné  comme  générique  à  des  polypes  des  mers  de  Sicile, 
dont  le  corps  est  fixé  et  dont  la  bouche  est  grande,  campa- 
nulée  et  à   bords  entiers. 

M.  Rafinesque,  auteur  de  ce  genre  de  polype,  en  dis- 
tingue deux  espèces,  sous  les  noms  de  Z.  tubercule  et  Z.  strié. 
(Desm.) 

ZODIAQUE.  (Astron.)  C'est  la  zone  ou  bande  céleste  dans 
laquelle  sont  renfermées  les  orbites  de  la  lune  et  des  pla- 
nètes; l'EcLiniQUE  eu  occupe  le  milieu  (voyez  ce  mot).  On 
ne  donnoit  à  cette  bande  que  16  degrés  de  largeur,  tant  que 
l'on  n'a  connu  que  les  cinq  planètes  Mercure,  Vénus,  Mars, 
Jupiter  et  Saturne  ;  mais  les  planètes  découvertes  dans  ces 
derniers  temps,  et  particulièrement  P 'allas ,  qui  s'écarte  de 
plus  de  34  degrés  de  chaque  coté  de  l'écliptique  ,  obligeaient 
de  porter  cette  largeur  à  près  de  70  degrés,  si  Ton  ne  jugeoit 
pas  à  propos  de  laisser  de  côté  la  considération  du  zodiaque, 
laquelle  n'est  pas  fort  utile  maintenant.  Voyez  Système  du 
monde,  tom.  LTI,  pag.  54.  (  L.  C.) 

ZODION.  (Entom.)  M.  Latreille  nomme  ainsi  un  genre  de 
diptères,  qu'il  place  entre  les  conops  et  les  myopes,  ou  les 
stomoxes  :  ce  sont  des  conops  dont  les  ailes  sont  croisées  dans 
l'état  de  repos,  et  dont  les  antennes,  très-courtes,  se  termi- 
nent par  une  masse  ovoïde.  Le  mjopa  cinerea  de  Fabricius 
est  un  zodipn.  (  C.  D.  ) 

ZOE.  (Crust.)  Genre  de  crustacés  de  l'ordre  des  branchio- 
podes,  et  dont  nous  avons  décrit  les  caractères  dans  l'article 
Malacostracés  de  ce  Dictionnaire,  tome  XXVIII,  page  420. 
(Desm.) 

ZOÉCIES  ,  Zoecia.  (Polyp.)  Lamouroux,  dans  son  Histoire 
des  polypiers  flexibles,  a  proposé  transitoirement  ce  nom, 
pour  désigner  les  polypiers  ,  c'est-à-dire  les  corps  organisés 
sur  lesquels  sont  réunis  les  polypes.  (De  B.) 

ZOÉGÉE,  Zoegea.  (Bot.)  Voyez  Zyégée.  (H.  Cass.) 


55*  ZOE 

ZOÉNIES,  Zoenia.  (Malacoz.)  C'est  le  nom  sous  lequel  M. 
Savîgny  a  proposé  transitoirement  de  réunir  tous  les  animaux 
qu'il  a  désignés  par  la  dénomination  d'alcyons  à  double  ou- 
verture, et  qui  ne  sont  autre  chose  que  des  ascidies  agrégées. 
(DeB.) 

ZOET.  (Ornith.)  C'est  dans  Salerne  un  nom  de  chouette. 
(Ch.  D.  etL.) 

ZOG.  (Mamm.)  Nom  hollandois  de  la  femelle  du  porc. 
(  Des.m.  ) 

ZOGAF.  (Bot.)  Voyez  Sogaf.  (J.) 

ZOHADE.  (Bot.)  Menizel  cite,  d'après  Avicenne ,  ce  nom 
arabe  du  souchet,  cyperus.  (J.  ) 

Z01S1TE.  (Min.)  Variété  d'épidote,  fort  remarquable  et 
fort  distincte  par  sa  couleur  gris  de  perle  et  sa  structure  très- 
laminaire  ;  on  l'a  regardée  pendant  quelque  temps  comme  une 
espèce  particulière  qu'on  avoit  dédiée  au  baron  deZois.  Haiiy 
a  prouvé  que  ce  minéral  rlevoit  être  réuni  àl'épidote,  d'après 
son  système  cristallin.  Voyez  Epidote.  (B.) 
ZOKOR.  (Mamm.)  Voyez  Rat-taupe.  (Desm.) 
ZOLERO.  (Ichthyol.)  A  Rome  on  donne  ce  nom  au  boule- 
reau  noir.  Voyez  Gobie.  (H.  C.) 

ZOLHAFJK.  (Erpét.)  Forskal  a  donné  ce  nom  à  une  tortue 
d'Egypte  qui  doit  se  rapporter  à  la  tortue  grecque  des  auteurs. 
Voyez  Tortue.  (H.  C.  ) 

ZOMARITION.  (Bot.)  Voyez  Promorna.   (J.) 
ZOMMEYR.  (Bot.)  Les  paysans  des   environs  de  Damiette, 
dans  l'Egypte,    nomment  ainsi  le  panicum  Jluitans   de   Ratz  ; 
suivant  Delile;  Yavenafatua  porte  le  même  nom.  (J.) 

ZONARIA.  (  Bot.  )  Draparnaud  forma  sous  ce  nom  un  genre 
particulier  de  Yulva  pavonia  de  Linnaeus,  sans  savoir  que  Do- 
nati  l'avoit  déjà  établi  et  nommé  pteryçospermum  ,  et  que  c'étoit 
le  padina  d'Adanson  et  de  Palisot-Beauvois. 

Lamouroux,  en  proposant  une  nouvelle  classification  des 
algues,  rapporta  le  zonaria  à  son  genre  Dictjota;  enfin,  c'est 
à  ce  même  genre  de  Lamouroux  qu'Agardh  a  consacré  le 
nom  de  zonaria.  Ce  genre  se  trouve  décrit  dans  ce  Diction- 
naire à  l'article  Dictyota.  Nous  ajouterons  qu'Agardh  .  dans 
son  Sj'stema  algarum,  en  porte  le  nombre  des  espèces  à  trente- 
quatre,  qu'il  partage  en  six  divisions:  la  première  comprend 


ZON  353 

les  espèces  à  fronde  flabelliforme,  dont  les  dictyota  pavonia , 
squamaria  et  ciliata,  Lamx. ,  font  partie;  la  seconde,  celles 
à  fronde  dichotome  ,  parmi  lesquelles  se  trouve  le  dictyota  di- 
chotoma,  Lamx.;  la  troisième  division,  celles  à  fronde  mar- 
quée dune  nervure  peu  sensible:  elle  ne  se  compose  que 
du  dictyota  interrupta  ,  Lamx. ,  ou  zonaria  interrupta,  Agardh  , 
Spec.  alg.  et  Syst.,  dont  la  fronde  est  supérieurement  zonée , 
dichotome ,  à  segmens  linéaires  ,  dont  l'extrémité  est  arrondie, 
comme  tronquée  et  déchiquetée  sur  le  bord;  c'est  le  fucus  in- 
terruptus  ,  Turn, ,  Fuc. ,  pi.  246,  qui  croît  dans  les  mers  australes 
et  de  l'Inde. 

Dans  la  quatrième  division  sont  deux  espèces  ,  qui  pour- 
roient  ne  pas  appartenir  au  genre  :  ce  sont  Vulva  plan/alinéa, 
Roth ,  96,  et  sa  variété  décrite  par  Lyngbye  et  dont  Agardh 
fait  une  espèce  ;  ce  sont  ses  Z.  plantaginea  et  Lenuissima. 

La  cinquième  division  offre,  sous  le  nom  de  Z.Jlabelli- 
formis  ,  l'impression  d'une  plante  fossile  ,  décrite  par  M. 
Adolphe  Brongniart,  et  qui  paroit  appartenir  à  ce  genre. 

La  sixième  et  dernière  division  renferme  un  certain  nom- 
bre des  espèces  de  Lamouroux,  que  M.  Agardh  pense  qu'on 
doit  examiner  de  nouveau  avant  de  les  admettre.  Parmi  les 
trente-quatre  espèces  décrites  par  Agardh,  s'en  trouvent  plu- 
sieurs nouvelles.  Curt  Sprengel  (Syst.  veget.)  présente  le 
genre  Zonaria  réduit  à  seize  espèces,  divisées  en  deux  groupes, 
les  espèces  à  frondes  entières  et  celles  à  frondes  divisées: 
quelques  zonaria  d'Agardh  sont  rapportés  par  lui  à  Vhaliseris. 
Link  (Horœ pliys.  BeroL,  pag.  6),  paroil  restreindre  le  genre 
Zonaria  aux  seuls  Ulva  pavonia  et  squamaria  :  il  a  donné  des 
figures  de  la  première  de  ces  espèces  (Horœ  phys.  BeroL  ,  p.  6 , 
pi.  1  );  c'est  son  zonaria  pavonia.  Pries  (Syst.  orb.  veg.,  p.  328) 
présente  le  dictyota  de  Lamouroux  comme  formé,  i.°  du  zo- 
naria, Agardh  ,  Link,  qui  renferme  les  espèces  à  fronde  zo- 
née, et  le  plus  souvent  sans  côte  ;  2.0  de  Vltaliseris,  Agardh, 
ou  dictyopteris ,  Lamx.,  caractérisé  par  sa  fronde  non  zonée, 
munie  d'une  côte  et  d'une  structure  réticulaire  plus  pronon- 
cées :  il  ne  cite  point  les  espèces  qu'il  y  rapporle.  (  Lem.) 

ZONATE.  (Bot.)  Dans  le  Dictionnaire  encyclopédique  M. 
Poiret  décrit  sous  ce  nom  le  Calorophus.  Voyez  ce  mot,  tom, 
VI,  Suppl.,  ainsi  que  le  Lepyrodia  de  M.  Brown.  (  J.  ) 
59.  a3 


354  ZON 

ZONCA.  (Ornith.)  Synonyme  du  grand  duc,  strix  asio. 
(Ch.D.  et  L.) 

ZONE.  (Eritom.)  C'est  le  nom  donné  par  Geoffroy,  tom.  2, 
pag.  127  ,  n.°  36,  à  une  espèce  de  son  genre  Phalène  :  c'est 
un  bombyce.  (C.  D.) 

ZONÉCOLIN.  {Ornith.)  Voyez  les  articles  Colin  et  Perdrix. 
(Desm.) 

ZONÉE  [Feuille].  (Bot.)  Ayant  des  bandes  colorées  dispo- 
sées concentriquement;  exemple:  géranium  zonale,  etc. (Mass.) 

ZONÉPHORE.  (Ichth.)  Nom  spécifique  d'un  Spare.  Voyez 
ce  mot.  (H.  C.) 

ZONES.  (Astron.)  On  appelle  ainsi  tout  espace  compris 
entre  deux  cercles  parallèles,  sur  la  surface  d'une  sphère;  et 
en  conséquence  on  donne  ce  nom  aux  espaces  renfermés 
entre  les  tropiques,  entre  chaque  tropique  et  le  cercle  po- 
laire d'un  même  hémisphère,  et  aux  espaces  embrassés  par 
chaque  cercle  polaire.  Le  premier  de  ces  cinq  espaces  est 
partagé  en  deux  parties  égales  par  l'équateur,  et,  recevant 
toujours  à  plomb,  dans  quelques-uns  de  ses  points,  les  rayons 
du  soVil ,  est  appelé  zone  torride ,  à  cause  de  la  chaleur  qu'on 
y  ressent  :  les  anciens  la  croyoient  inhabitable  par  cette  rai- 
son. Les  espaces  compris  entre  les  tropiques  et  les  cercles  po- 
laires sont  les  zones  tempérées.  Enfin ,  les  cercles  polaires  en- 
veloppent les  zones  glaciales,  au  centre  desquelles  est  situé 
chaque  pôle.  Les  zones  tempérées,  et  encore  plus  les  zones 
glaciales,  reçoivent  obliquement  les  rayons  du  soleil  (voyez 
Système  du  monde,  tom.  LU,  pag.  8),  et  sont  par  conséquent 
beaucoup  plus  froides  en  général  que  la  zone  torride;  mais 
on  a  vu  à  l'article  Température  (  tom.  LUI ,  pag.  4),  qu'elle 
ne  dépend  pas  seulement  de  l'obliquité  des  rayons  du  soleil, 
mais  encore  de  l'élévation  du  sol.  (  L.  C.) 

ZONITE,  Zonitis.  (E.Uom.)  Nom  donné  par  Fabricius  à  un 
genre  d'insectes  coléoptères  hétéromérés  ,  de  la  famille  des 
vésicans  ou  épispastiques,  voisin  des  mylabres. 

Ce  genre  est  caractérisé  par  la  forme  des  antennes,  qui 
sont  en  fil,  à  articulations  égales  et  atteignant  au  plus  en 
longueur  la  moitié  du  corps. 

Le  nom  de  zonitis  e&t  entièrement  grec,  Zuvhii;--,  il  signifie 
entouré  de  bandes ,  zonis  cinctus. 


ZOO  555 

Les  zonîtes  diffèrent  de  tous  les  autres  vésicans  par  les  notes 
suivantes  :  d'abord  des  mylabres  et  des  cérocomcs,  dont  les 
antennes  sont  en  masse  plus  ou  moins  alongée;  ensuite  des 
méJoës,  des  dasytes,  des  anthices  et  des  lagries,  dont  les  an- 
tennes sont  formées  de  petits  articles  grenus,  comme  en  cha- 
pelet; enfin  des  cantharides ,  par  la  régularité  des  articles 
des  antennes,  et  desapales,  par  leur  longueur  respective. 

Nous  avons  fait  figurer  une  espèce  de  ce  genre,  dont  les 
mœurs  ne  nous  sont  pas  connues,  sur  la  planche  10  de  l'atlas 
de  ce  Dictionnaire,  partie  entomologique ,  sous  le  n.°  10; 
c'est  le 

Zonite  pale  ou  AFicui.E  ;  Zonitis  pallida ,  Fabr.  D'un  jaune 
pâle,  avec  la  tête,  les  antennes,  l'écusson  et  l'extrémité  de 
l'abdomen,  pâle. 

C'est  un  insecte  d'Amérique. 

On  trouve  quelques  espèces  dans  les  parties  chaudes  de 
l'Europe,  en  Espagne  et  même  au  midi  de  la  France.  La 
plupart  sont  étrangères.  (CD.) 

ZOMTE,  Zonitis.  (Conchyl.)  Genre  établi  par  Denys  de 
Montfort ,  dans  le  tome  deuxième  de  sa  Conchyliologie  systé- 
matique, pour  les  espèces  d'hélices  déprimés  ,  planorbiques, 
plus  ou  moins  largement  ombiliqués  et  à  péristome  tranchant, 
comme  l'hélice  peson  ,  H.  algira  ,  si  commun  dans  la  Provence. 
Voyez  Hélice.  (DeB.) 

ZOOCARPÉES.  (Bot.)  Nom  donné  par  M.  Bory  de  Saint- 
Vincent  cà  la  quatrième  tribu  de  sa  famille  des  arthrodiées. 
Cette  tribu  mérite,  ainsi  que  le  fait  observer  l'auteur,  toute 
l'attention  des  naturalistes.  C'est  dans  plusieurs  des  espèces 
qu'elle  renferme  qu'il  a  observé,  à  l'aide  du  microscope, 
l'état  purement  végétal  et  l'état  entièrement  animal,  se  suc- 
cédant de  l'un  à  l'autre,  dans  le  même  être  (Bory,  article 
slrthrodiées ,  Dict.  class.  ).  Trois  genres  composent  cette  tribu.- 
l' Anthophysis ,  le  Tiresias  et  le  Cadmus;  les  espèces  de  ces 
genres  ont  été  confondues  avec  les  conferves  par  les  auteurs. 

V  Anthophysis  est  caractérisépar  ses  filamens  microscopiques, 
simples  ou  divisés,  tubuleux,  produisant  par  leur  extrémité 
des  rosettes  ou  glomérules  hyalins  ,  doués  d'un  mouvement  ro- 
tatoire  ;  les  rosettes  ou  glomérules  se  détachent  bientôt  de 
leur  support,  jouissent  d'une  faculté  locomotive,  et  finissent 


( 
356  ZOO 

par  se  diviser  en  une  multitude  de  zoocarpes  ou  monades  ani- 
més. Deux  espèces  composent  ce  genre  ,  dont  une  est  le  volvox 
vegetans ,  Mull.:  elles  habitent  clans  les  eaux  douces.  Dans  l'une 
des  planches  désignées  par  le  nom  d'arthrodiées  ,  on  trouve  sous 
le  n.°  12    la  figure  de  V  anthophysis  dichotoma. 

Le  Tiresias.  Dans  ce  genre  les  filamens  sont  cylindriques,  et 
le  tube  intérieur  rempli  d'une  matière  colorante,  dans  la- 
quelle se  développent  des  corpuscules  hyalins,  et  articulés  par 
espacescarrésquiséparentdcsdissépiuiens.  Lamatièrecolorante 
finit  par  s'agglomérer  dans  chaque  article  en  une  sphère 
ou  zoocarpe  d'apparence  semblable  aux  genres  nés  des  Con- 
jugées  (  voyez  Zygnema  )  ,  et  inerte  jusqu'au  moment  où  ,  rom- 
pant l'article  par  son  développement,  et  se  mettant  en  contact 
avec  le  fluide  environnant,  elle  commence  à  se  mouvoir  en 
divers  sens,  et  finit  par  voguer  librement,  laissant  tout  brisé 
et  transparent  comme  du  verre,  le  tube  qui  l'avoit  produite. 
Les  tiresias  moniliformis  et  crispa  ,  Bory  ,  sont  figurés  dans 
les  mêmes  planches  des  arthrodiées ,  citées  plus  haut.  M.  Bory 
ramène  encore  ici  le  conferva  bipartita  ,  Dillen.  (pi.  io5),  dont 
les  conaria  podura  et  viridis ,  Mull.,  sont  les  zoocarpes. 

Le  Cadmus  a  des  filamens  cylindriques  ,  ou  peut-être  un 
peu  comprimés  ;  la  matière  colorante  du  tube  intérieur  est 
homogène,  contenue  entre  des  dissépimens  rapprochés,  for- 
mant des  articles  plus  larges  que  longs.  Cette  matière  forme 
dans  chaque  article  deux  zoocarpes,  qui,  à  une  certaine 
époque,  rompent  le  tube  extérieur  en  tous  sens,  s'échappent, 
et  nagent  en  grande  quantité  avec  des  mouvemens  très-rapides 
autour  du  tube.  Le  conferva  desiliens ,  Dillw. ,  est  un  cadmus, 
dont  les  zoocarpes  paroissent  être  à  M.  Bory  le  monas  ou 
Yenchelis  pulvisculus,  Muller.  On  voit  encore,  dans  les  plan- 
ches d'arthrodiées  déjà  citées,  une  figure  du  cadmus  sericeus, 
Bory. 

On  trouvera  dans  l'article  Arthrodiées  ,  de  M.  Bory  de  Saint- 
Vincent,  d'autres  faits  curieux  cités  sur  ces  zoocarpes,  êtres 
dont  la  multiplication  est  encore  un  problème,  malgré  les  ob- 
servations faites  par  des  naturalistes  du  premier  mérite.  (Lem.) 
ZOOCHUL.  (lchthyol.)  Nom  que  les  Kalmouks  donnent  au 
sterlet.  Voyez  Esturgeon.  (H.  C.) 

ZOOLJTHES.   (  Foss.  )   C'est  le  nom  qu'on  a  quelquefois 


ZOO  357 

donné  aux  restes  de  mammifères  qu'on  a  trouvés  à  l'état  fos- 
sile. (D.  F.) 

ZOOLOGIE  =  MAMMALOGIE'.  Le  mot  Mammalogie  ,  par 
lequel  on  entend  la  Science  des  animaux  à  mamelles,  comprend 
en  effet  dans  sa  généralité  tous  les  animaux  qui  allaitent  leurs 
petits  immédiatement  après  les  avoir  mis  au  monde  ,  ou 
plutôt  qui  les  nourrissent  au  moyen  du  liquide  sécrété  par  les 
glandes  mammaires ,  que  les  petits  obtiennent  par  la  succion. 

Le  but  de  cette  science  est  d'établir  les  rapports  que  les 
mammifères  ont  entre  eux  et  avec  la  nature  au  milieu  de  la- 
quelle ils  vivent,  et  qu'ils  modifient  comme  ils  sont  modifiés 
par  elle.  Pour  cet  effet  le  zoologiste  étudie  l'organisation  de 
ces  animaux,  les  divers  phénomènes  qu'ils  présentent  et  les 
lois  en  vertu  desquelles  ces  phénomènes  s'opèrent  ;  en  un 
mot,  tout  ce  qui  peut  lui  faire  apprécier  leurs  différences  et 
leurs  ressemblances.  Il  recherche  ensuite  les  conditions  exté- 
rieures qui  se  lient  à  leur  existence  et  l'influence  qu'elles 
exercent  sur  eux. 

Ces  divers  sujets  de  recherches  et  d'études  forment  eux- 
mêmes  ,  par  l'étendue  de  chacun  d'eux  ,  des  sciences  dis- 
tinctes; et  l'une  comme  l'autre  suffiroit  seule  à  l'esprit  le 
plus  actif  et  le  plus  étendu.  Ainsi  l'anatomie  ,  qui  recherche  la 
structure  des  parties;  la  physiologie,  qui  considère  leurs  fonc- 
tions en  elles-mêmes  et  dans  les  circonstances  extérieures  dont 
elles  dépendent;  la  psychologie  ,  qui  a  pour  but  les  actions 
dans  leurs  causes  efficientes,  ne  font  point  spécialement  l'ob- 
jet de  la  mammalogie  ;  mais  elles  en  sont  les  auxiliaires  indis- 
pensables; sans  elles  toute  la  zoologie  ne  seroit  qu'une  science 
vaine ,  plus  propre  à  exercer  les  forces  de  l'esprit  qu'à  l'é- 
clairer. 

Cependant  la  perception  de  ces  rapports,  l'appréciation  de 


i  Le  plan  de  ce  Dictionnaire  et  l'étendue  des  articles  qu'un  tel  ou- 
vrage comporte,  ne  me  permettent  ni  de  réunir  dans  celui-ci  tout  ce 
qui  fait  partie  de  la  mammalogie,  d'autres  articles  auxquels  je  ren- 
voie en  ayant  parlé,  ni  de  donner  au  tableau  systématique  des  mammi- 
fères tout  le  développement  qu'on  recherche  dans  les  traités  particuliers; 
mais  l'ouvrage  spécial  dont  cet  article  est  extrait,  paroîtra  plus  tard 
avec  les  développemens  que  demande  un  travail  de  cette  importance. 


558  £00 

l'influence  qu'exercent  les  uns  sur  les  autres,  et  sur  ce  qui 
les  entoure  ,  les  animaux  de  toute  espèce,  ne  peuvent  résul- 
ter que  de  l'intégrité  de  l'existence  de  ceux-ci ,  que  de  l'exer- 
cice de  toutes  leurs  fonctions,  c'est-à-dire  de  leur  vie.  C'est 
donc  l'animal  vivant  que  le  zoologiste  doit  étudier,  qu'il  a 
pour  objet  de  connoitre  ;  et  s'il  en  fait  un  sujet  de  recherche 
après  la  mort,  ce  n'est  que  pour  le  mieux  connoitre  dans  le 
premier  état. 

L'objet  de  la  zoologie  ainsi  déterminé  laisseroit  peu  d'am- 
biguité  dans  l'esprit,  et  celui  qui  s'occuperoit  de  cette  science 
auroit  un  but  vers  lequel  il  pourroit  tendre  sans  hésitation  ; 
toutefois  cette  connoissance,  quelque  lumineuse  qu'elle  fût, 
ne  sufîiroit  point  à  l'étude  de  la  mammalogie  et  à  son  avan- 
cement :  ce  n'est  pas  assez  d'un  but  à  atteindre,  il  faut  encore 
un  chemin  peur  y  conduire.  Tant  que  les  sciences  sont  à  leur 
origine  et  ne  se  composent  encore  que  de  faits  isolés,  il  suffit, 
pour  observer  et  décrire  exactement  ces  faits,  de  cette  droi- 
ture naturelle  à  l'esprit  qui  le  porte  à  fixer  plus  particuliè- 
rement son  attention  sur  ce  qu'il  a  intérêt  de  connoitre,  et 
de  la  manière  la  plus  convenable  à  l'objet  qu'il  se  propose, 
mais  une  fois  que  les  faits  ne  restent  plus  isolés,  et  que  leurs 
Tapports  peuvent  être  perçus  ,  une  fois  surtout  que  le  nombre 
de  ces  faits  s'est  beaucoup  accru  et  que  les  rapports  font  le 
but  principal  des  recherches,  la  simple  observation  des  phé- 
nomènes n'est  plus  suffisante  ,  et  l'une  des  premières  nécessi- 
tés des  sciences  alors  est  la  coordination  des  faits  connus, 
leur  réunion  en  un  corps,  en  un  système  qui  les  présentent 
à  l'intelligence  dans  leur  ensemble  et  suivant  leurs  relations 
les  plus  intimes.  Or,  c'est  par  la  méthode,  par  les  règles  sui- 
vant lesquelles  l'esprit  peut  procéder  et  l'ordre  s'établir,  que 
l'homme  parvient  à  s'élever  des  faits  particuliers  à  ces  sys- 
tèmes, à  ces  généralités  de  divers  ordres  qui  embrassent  la 
nature  entière  et  qui  peuvent  n'avoir  de  terme  que  celui  de 
la  nature  elle-même. 

En  ne  considérant  que  la  mammalogie ,  nous  pourrions 
nous  borner  à  ne  parler  de  la  méthode  que  relativement  à 
elle.  Cependant ,  comme  le  niammalogiste  n'a  pas  seulement 
pour  objet  la  simple  classification  des  mammifères  ,  que  sou- 
vent il  est  obligé  d'étudier  des  organes  ,  de  déterminer  des 


ZOO  359 

fonctions ,  de  rechercher  des  causes ,  quelques  réflexions  som- 
maires sur  la  méthode  appliquée  à  la  zoologie  en  général  ns 
seront  point  déplacées. 

Tous  les  rapports  naturels  des  êtres ,  tous  les  arrangemens 
réguliers ,  tous  les  systèmes  fondés  en  raison  ,  approchent  d'au- 
tant plus  de  la  perfection,  c'est-à-dire  de  la  vérité,  que  les 
laits  sont  plus  nombreux,  mieux  connus,  et  que  leur  compa- 
raison a  été  plus  exacte.  Cette  vérité  est  fondamentale  pour 
toutes  les  sciences  d'observations.  Rien,  absolument  rien,  ne 
peut  à  nos  yeux  exister,  pour  elles,  avant  les  faits;  ce  sont 
eux  seuls  qui  font  leurs  richesses,  c'est  en  eux  que  se  trou- 
vent toutes  les  vérités  qu'elles  renferment,  et  sans  eux,  quels 
que  soient  ses  efforts,  l'intelligence  ne  peut  produire  que  des 
fantômes  sans  vie,  qui  s'évanouissent  au  premier  rayon  de  lu- 
mière. 

Le  principe  fondamental  de  toutes  ces  sciences  est  donc  de 
ne  jamais  admettre  pour  vérité  que  ce  qui  résulte  de  l'ob- 
servation et  de  l'expérience ,  que  ce  qui  en  sort  légiti- 
mement par  les  divers  moyens  qui  nous  ont  été  donnés  de 
connoitre  les  êtres  et  leurs  rapports.  Toute  proposition  qui 
a  ce  caractère,  porte  le  nom  de  théorie,  et  commande  la  con- 
fiance. Au  contraire  ,  celle  qui  n'est  pas  le  résultat  de  ce 
principe  et  de  l'un  ou  l'autre  de  ces  moyens  de  connoitre  j 
qui  ne  se  renferme  pas  dans  les  faits,  mais  les  dépasse  et 
s'étend  au-delà,  est  une  hypothèse;  elle  ne  contient  pas  né- 
cessairement la  vérité ,  n'entraîne  point  la  conviction  ;  le  doute 
l'environne,  et  il  ne  se  dissipe  qu'autant  qu'elle  rentre  sous 
la  règle  commune  à  toute  théorie  et  à  toute  certitude  scien- 
tifique :  mais  cette  certitude  des  théories  ne  peut  jamais  être 
considérée  elle-même  comme  absolue;  elle  ne  l'est  que  rela- 
tivement aux  faits  qui  lui  servent  de  fondement;  car  des  faits 
nouveaux  peuvent  la  modifier  ou  la  détruire  ,  comme  ils 
pourraient  détruire  l'hypothèse. 

Considéré  d'une  manière  abstraite,  le  principe  que  nous  ve- 
nons d'exposer  ne  souffre  point  d'exception:  la  théorie  ren- 
ferme des  faits,  l'hypothèse  des  suppositions;  mais  il  n'en  est 
plus  de  même  dans  l'application  ,  et  la  foiblesse  de  l'esprit 
humain  ne  permet  pas  de  rendre  ce  principe  exclusif.  En 
effet,  les  êtres,  comme  les  phénomènes,  ne  se  présentent  or- 


36o  ZOO 

dinairement  à  nous  que  d'une  manière  fortuite ,  quelquefois 
dans  un  ordre  très-différent  de  celui  de  leurs  rapports.  S'ils 
sont  en  petit  nombre ,  ils  restent  ordinairement  isolés  ,  et 
l'esprit  se  borne  à  les  conserver  dans  son  souvenir;  si ,  au  con- 
traire ,  ils  sont  nombreux,  il  a  besoin  de  les  lier  par  des  rap- 
ports; et  si  ces  rapports  ne  sont  pas  évidemment  ceux  de  la 
nature  ,  si  tous  les  efforts  de  l'intelligence  sont  insuffisans  pour 
découvrir  ces  rapports  naturels,  si  l'imagination  est  forcée  d'a- 
jouter ce  qui  leur  manque  pour  établir  leur  union,  la  théo- 
rie ne  peut  s'établir,  et  le  secours  de  l'hypothèse  est  inévi- 
table. L'hypothèse  peut  donc  être  légitime;  mais  elle  n'est 
jamais  qu'une  présomption  ,  une  supposition ,  qui  peut  être 
plus  ou  moins  fondée,  mais  qu'on  ne  doit  jamais  s'habituer  à 
considérer  comme  une  vérité  ,  tant  qu'elle  conserve  ses  ca- 
ractères et  qu'elle  n'est  pas  rentrée  dans  la  catégorie  des 
théories  par  la  confirmation  qu'elle  a  obtenue  de  faits  nou- 
veaux. 

La  théorie,  comme  l'hypothèse,  telles  que  nous  venons  de 
les  présenter,  sont,  en  dernier  résultat,  des  propositions  gé- 
nérales qui  contiennent  tous  les  faits  connus ,  mais  ne  con- 
tiennent légitimement  qu'eux;  les  vérités  qu'elles  expriment 
ne  s'étendent  point  nécessairement  au-delà  ,  et,  comme  nous 
venons  de  le  dire,  la  seule  acquisition  d'un  fait  nouveau  peut 
les  détruire.  Cependant  plus  ces  faits  seront  nombreux,  plus 
il  sera  vraisemblable  que  les  faits  nouveaux  confirmeront  ces 
vérités,  et  dès-lors  elles  ne  sont  plus  seulement  des  consé- 
quences pour  la  science  ,  elles  deviennent  elles-mêmes  des 
principes  qui  permettent  de  conclure  les  faits  inconnus  avec 
plus  ou  moins  de  probabilité.  On  sent  toute  la  différence  qu'on 
doit  faire  entre  ces  principes,  lorsqu'ils  sont  fondés  sur  un 
petit  nombre  ou  sur  un  grand  nombre  de  faits.  Autant  ils 
méritent  de  confiance  dans  le  second  cas,  autant  ils  en  méri- 
tent peu  communément  dans  le  premier;  c'est-à-dire  qu'alors 
ils  sont  de  véritables  hypothèses,  auxquelles  on  donne  arbi- 
trairement le  nom  de  principe. 

Ce  sont  ces  sortes  de  principes  qui,  dans  les  sciences  d'ob- 
servations ,  se  distinguent  par  le  nom  de  principes  à  priori  ; 
car,  dans  ces  sciences,  il  n'y  en  a  point  d'absolument  sem- 
blables ,  c'est-à-dire  qui  ne  tirent  leur  origine  d'aucun  fait 


ZOO  36! 

antérieur:  aussi  ne  se  légitiment-ils  jamais  que  par  des  faits 
subséquens;  mais  alors  ils  se  transforment  en  principes  à  poste- 
riori ,  c'est-à-dire  qui  sont  la  juste  conséquence  des  faits  connus. 
Les  principes  à  priori  cependant ,  quoiqu'ils  soient ,  tant  qu'ils 
conservent  ce  titre  ,  toujours  des  hypothèses,  ne  sont,  pas 
plus  que  celles-ci ,  toujours  des  erreurs.  Un  seul  animal ,  une 
seule  plante,  contiennent  les  lois  de  la  vie;  mais  il  n'appar- 
tient qu'au  génie  d'induire  les  vérités  les  plus  générales  des 
faits  les  moins  nombreux  et  les  plus  particuliers,  de  décou- 
vrir sans  efforts  ces  principes  simples  et  féconds  ,  qui  sup- 
pléent les  faits,  les  annoncent,  guident  dans  leur  recherche 
et  leur  découverte  ,  et  font  en  quelque  sorte  descendre  la 
science  du  ciel ,  au  lieu  de  la  tirer  de  la  terre.  Je  n'ai  pas 
besoin  d'ajouter  que  toutes  les  hypothèses  et  tous  les  prin- 
cipes à  priori  n'ont  ni  une  aussi  noble  origine  ,  ni  d'aussi 
heureux  effets. 

Cet  abus  des  principes  à  priori,  si  grave  par  ses  effets,  et 
qu'il  seroit  par  conséquent  si  important  d'éviter,  paroitra  ce- 
pendant excusable  jusqu'à  un  certain  point,  si  l'on  considère 
que  les  rapports  des  êtres,  quoique  fondés  sur  la  nature,  ne 
nous  sont  connus  que  quand  ils  ont  été  perçus  par  l'esprit ,  qui , 
après  les  avoir  abstraits,  les  concrète  en  quelque  sorte  pour 
se  les  rendre  perceptibles.  Or,  les  faits  sont  des  êtres  com- 
plexes qui  ont  des  rapports  plus  ou  moins  nombreux  et  de 
différente  nature:  c'est  entre  leurs  diverses  qualités  ,  leurs 
divers  modes  d'existence  ,  que  ces  rapports  peuvent  être  saisis; 
et  les  sens  ne  sont  pas  toujours  immédiatement  frappés  de 
ce  qui  fait  la  ressemblance  ou  la  différence  fondamentale  des 
êtres;  ils  ne  se  forment  même  à  cette  distinction  que  par 
l'exercice  ,  et,  dans  tous  les  cas,  ils  ne  sont  que  des  instru- 
mens  passifs,  bornés  à  fournir  des  matériaux,  des  sujets,  à 
l'activité  de  l'esprit.  C'est  donc  de  cette  activité,  de  sa  force, 
de  son  étendue  ,  de  sa  rectitude ,  que  dépend  en  définitif  la 
connoissance  de  ces  rapports,  qui  font  l'objet  des  sciences. 
Mais  cette  activité  ,  comme  tout  ce  qui  est  dans  la  nature , 
a  des  formes  qui  lui  sont  essentielles  ;  elle  est  soumise  à  des 
règles  qu'elle  ne  peut  violer  impunément,  et  qui ,  dominant 
la  nature  humaine  ,  ont  été  de  tout  temps  un  objet  impor- 
tant de  recherches  pour  les  philosophes.  Celles  de  ces  règles, 


36:  ZOO 

de  ces  lois,  qui  président  à  la  perception  des  rapports  scien- 
tifiques dont  nous  cherchons  l'origine  ,  sont  principalement 
celles  du  jugement ,  de  l'induction  et  du  raisonnement. 

Or,  soit  que  l'usage  des  facultés  de  juger,  d'induire,  de 
raisonner,  présente  des  difficultés,  soit  que  ces  facultés  puis- 
sent être  exposées  à  des  altérations,  à  des  maladies,  qui  en 
vicient  l'exercice,  elles  sont  sujettes  à  de  graves  et  fréquentes 
aberrations;  de  sorte  que  si,  dans  cet  état  d'altération,  elles 
s'unissent  dans  le  travail  de  l'esprit,  ou  se  servent  d'appuis 
mutuels  pour  élever  la  pensée,  il  est  peu  de  ces  aberrations 
dont  l'homme  ne  puisse  se  rendre  coupable  ;  mais  aussi  rien 
n'égale  sa  grandeur  et  sa  puissance  quand  ces  facultés  sont 
pures,  actives  et  libres:  alors  il  crée  le  système  du  monde. 

De  tout  ceci  il  résulte  que,  s'il  n'est  pas. possible  de  juger 
définitivement  une  hypothèse  ou  un  principe  à  priori,  pour 
les  condamner  ou  les  absoudre ,  tant  que  les  règles  auxquelles 
l'esprit  humain  est  soumis  n'ont  pas  été  violées,  ils  peuvent 
l'être  dès  que  le  contraire  a  eu  lieu  ;  et,  dans  le  premier  cas, 
ils  sont  toujours  susceptibles  d'être  appréciés  à  leur  juste  va- 
leur, de  telle  sorte  qu'une  hypothèse  mérite  d'autant  moins 
d'estime,  qu'elle  contient  plus  de  suppositions,  et  que  ces  sup- 
positions sont  plus  fondamentales.  Quant  à  celles  qui,  repo- 
sant sur  un  principe  conjectural,  ont  recours  à  de  nouvelles 
conjectures,  pour  donner  l'explication  ou  établir  les  rapports 
de  chaque  fait  en  particulier,  ce  ne  sont  plus  des  hypothèses 
scientifiques;  ce  sont  des  jeux  de  l'esprit,  qui  n'ont  de  com- 
mun avec  les  sciences  que  le  sujet ,  et  qui  peuvent  occu- 
per les  loisirs  de  ceux  qui  s'en  amusent ,  mais  qu'on  ne  doit 
ni  examiner  ni  juger  sérieusement.  Les  hypothèses  où  l'arbi- 
traire domine  et  où  les  règles  de  l'esprit  sont  violées,  ne  sont 
point  rares  en  histoire  naturelle;  et,  en  faisant  l'application 
des  règles  que  nous  venons  d'indiquer,  chacun  pourra  sans 
peine  les  reconnoître,  quels  que  soient  l'éclat  ou  l'obscurité 
du  langage  sous  lequel  elles  se  déguisent. 

Ces  formes ,  auxquelles  l'activité  de  l'esprit  est  soumise , 
et  que,  dans  aucun  cas,  il  ne  peut  violer  impunément,  s'ap- 
pliquent naturellement  à  la  mammalogie ,  et  les  rapports  des 
mammifères  s'établissent  par  leurs  organes.  Or ,  comme  dans 
tous  les  faits,  dans  tous  les  êtres,  on  observe  des  circonstances 


ZOO  363 

ou  des  qualités  d'ordres  divers,  qui  tiennent  plus  ou  moins 
à  leur  essence ,  de  même  les  mammifères  nous  présentent 
des  organes,  des  fonctions,  des  qualités,  en  un  mot,  qui  diffé- 
rent beaucoup  par  l'influence  qu'ils  exercent  sur  leur  vie, 
par  la  part  qu'ils  prennent  à  leur  existence.  C'est  donc  à 
apprécier  ces  qualités  ,  à  juger  leurs  ressemblances  ,  à  in- 
duire leurs  analogies,  à  conclure  leur  nature,  que  l'esprit 
doit  employer  ses  forces  ;  et ,  comme  les  mammifères  ont 
reçu  des  destinations  très- différentes,  qu'ils  doivent  exercer 
sur  la  création  des  influences  diverses ,  que  les  uns  sont 
portés  à  se  nourrir  de  chair,  les  autres  de  végétaux,  que 
ceux-ci  doivent  vivre  dans  l'air  et  ceux-là  dans  l'eau, 
que  plusieurs  n'ont  de  recours  qu'à  la  force  pour  atteindre 
leur  proie,  tandis  que  plusieurs  autres  ne  s'aident  que  de  la 
ruse,  il  résulte  que  les  mêmes  qualités  ne  sont  pas  également 
essentielles  pour  tous  ;  que  celles  qui  ont  ce  caractère  chez 
les  uns ,  ne  l'ont  pas  chez  les  autres ,  et  réciproquement  ; 
d'où  la  nécessité  d'étudier  chaque  organe  ,  chaque  fonction  , 
par  rapport  à  l'animal  qui  les  présente,  afin  de"  pouvoir  dé- 
terminer l'ordre  de  chacun  d'eux;  autrement  on  seroit  sans 
cesse  exposé  à  comparer  des  qualités  qui  ne  sont  pas  compa- 
rables,  à  induire  sur  des  apparences  trompeuses,  à  établir 
ses  raisonnemens  sur  de  fausses  prémices. 

C'est  d'après  les  organes,  appréciés  conformément  à  ces 
principes,  que  se  coordonnent  les  mammifères  dans  lé  système 
le  plus  vrai  ,  dans  celui  de  la  nature  ,  qu'on  a  pu  à  juste 
titre  appeler  méthode  ou  système  naturel,  dès  que  sa  marche 
a  été  tracée,  quoique  la  perfection  n'y  fût  pas  atteinte  ,  par 
opposition  aux  coordinations,  aux  méthodes  ou  systèmes  ar- 
bitraires, qui  avoient  été  proposés  auparavant,  et  qu'on  put 
dès-lors  nommer  avec  raison  méthodes  artificielles.  Dans  la 
première  de  ces  méthodes,  les  mammifères  se  trouvent  réu- 
nis suivant  leurs  plus  grandes  ressemblances  ;  dans  la  seconde, 
suivant  leur  conformité  à  l'une  ou  à  l'autre  de  leurs  quali- 
tés, choisies  plutôt  de  manière  à  en  rendre  la  perception 
et  la  comparaison  faciles  qu'à  les  rendre  lumineuses  et  fé- 
condes. 

La  vérité  de  ces  principes  ne  peut  être  contestée;  mais  leur 
application  présente  de  telles  difficultés ,  qu'elle  serait  à  peu 


364  ZOO 

près  devenue  impossible,  si,  au  moyen  de  l'artifice  que  l'on 
doit  aux  méthodes  artificielles,  on  n'étoit  parvenu  à  affoiblir 
les  difficultés  ou  à  les  surmonter  même  entièrement.  En  effet, 
ces  organes  d'importance  diverse,  d'après  lesquels  les  rapports 
élevés  des  mammifères  s'établissent,  sont,  pour  la  plupart, 
des  organes  cachés,  que  rien  souvent  ne  manifeste  au  dehors, 
et  dont  on  ne  pourroit  reconnoître  l'existence  que  par  les 
secours  de  fanatomie,  c'est-à-dire  en  détruisant  pièce  à  pièce 
les  êtres  qu'on  voudroit  connoitre  et  cependant  conserver. 
Or,  pour  échapper  à  ces  graves  difficultés,  on  a  cherché  à 
découvrir  les  rapports  des  organes  internes  avec  les  organes 
externes;  et,  ce  rapport  découvert,  les  uns  sont  devenus  les 
signes  des  autres.  Ainsi  tous  les  animaux  qui  ont  des  ma- 
melles ou  qui  sont  revêtus  de  poils ,  ont  leurs  systèmes  orga- 
niques fondamentaux  semblables;  mais  c'est  à  l'observation 
seule  qu'on  doit  la  connoissance  de  ces  rapports:  leur  raison 
est  complètement  ignorée.  Aussi  est-il  de  la  plus  grande  im- 
portance de  ne  point  confondre  ces  deux  ordres  de  signes  , 
comme  on  le  fait  encore  trop  souvent,  les  signes  naturels  et 
les  signes  artificiels;  autrement  le  principe  de  la  subordina- 
tion des  caractères  seroit  abandonné,  et  l'on  retomberoit  dans 
l'arbitraire  et  l'obscurité  de  l'empirisme. 

On  s'abuseroit  cependant  étrangement  ,  si  l'on  pensoit  , 
comme  quelques  auteurs  ont  cherché  à  l'établir,  que  l'ap- 
plication de  la  méthode  naturelle  conduit  à  former,  des  êtres 
vivans,  et  par  conséquent  des  mammifères,  une  série  linéaire 
telle  ,  que  tous  les  individus  dont  elle  se  composeroit  ne  laisse- 
roient  entre  eux  que  des  intervalles  égaux ,  et  formeroient 
ainsi  un  tout  homogène  ,  dont  l'unité  seroit  détruite  par  l'ad- 
mission ou  le  retranchement  d'un  seul  individu  ou  par  sa 
simple  transposition.  Cette  idée  ,  purement  spéculative  et 
hypothétique  à  l'époque  assez  ancienne  où  elle  prit  naissance 
et  où  elle  embrassoit  toute  la  nature,  n'est  pas  devenue  plus 
vraie ,  n'a  pas  acquis  plus  de  fondement  pour  avoir  été  res- 
treinte à  quelques  branches  des  sciences  naturelles;  et,  mal- 
gré les  nombreuses  richesses  que  ces  sciences  ont  acquises, 
elle  n'a  pu  être  soutenue  qu'à  l'aide  de  suppositions  arbitraires 
ou  de  faits  mal  observés.  On  doit  même  penser  que  si  cette 
idéeparoit  encore  séduisante  à  quelques  esprits  élevés,  a  quel- 


ZOO  365 

ques  observateurs  habiles,  c'est  sans  doute  plutôt  par  l'espoir 
de  la  voir  se  réaliser  un  jour,  que  par  la  conviction  de  sa  réa- 
lité actuelle;  car  elle  ne  peut  pas  soutenir  l'examen  des  faits 
connus  aujourd'hui,  et  même  des  faits  qu'une  analogie  légi- 
time permet  de  supposer,  sous  quelque  point  de  vue  qu'on 
les  envisage. 

Mais  si  l'on  ne  peut  classer  les  mammifères  en  une  seule  et 
longue  série,  on  peut,  comme  dans  toute  méthode  philoso- 
phique où  l'on  réunit  les  idées  particulières  dans  des  idées 
générales,  et  celles-ci  dans  des  idées  plus  générales  encore, 
l'on  peut,  dis-je,  dans  la  méthode  naturelle  appliquée  à  la 
mammalogie,  grouper  les  mammifères  suivant  leurs  plus  nom- 
breuses ou  leurs  plus  importantes  ressemblances,  de  manière 
à  s'élever  de  généralités  en  généralités  à  cette  idée  de  mam- 
mifères qui  contient  tout  ce  qui  constitue  aujourd'hui  la 
science  de  ces  animaux. 

En  mammalogie  ,  les  faits  particuliers  sont ,  comme  nous 
l'avons  dit,  les  individus,  les  mammifères,  considérés  isolé- 
ment. La  réunion  des  individus  constitue  les  espèces;  celle 
des  espèces  constitue  les  genres;  celle  des  genres,  les  ordres 
ou  les  familles;  celle  des  ordres,  les  classes,  etc.;  de  telle  sorte 
que  les  individus  d'une  espèce  se  ressemblent  par  le  plus  grand 
nombre  de  leurs  qualités,  de  leurs  caractères;  les  espèces  d'un 
genre  par  des  caractères  moins  nombreux ,  mais  plus  impor- 
tais,  c'est-à-dire  par  tous  ceux  des  individus,  moins  ceux  qui 
caractérisent  ceux-ci,  etc.  Mais  nous  devons  entrer  dans  quel- 
ques détails  sur  la  formation  de  ces  groupes,  indépendamment 
de  toute  application. 

L'Individu  existe  tout  entier  en  lui-même  et  par  lui-même; 
tout  ce  qu'il  renferme  constitue  ses  qualités  :  rien  ne  peut 
lui  être  ajouté  ou  retranché  sans  le  transformer  en  un  autre 
individu;  et  ses  caractères,  pour  être  perçus,  n'ont  besoin 
que  de  sens  exercés  et  attentifs.  Il  ne  peut  jamais  y  avoir 
identité  parfaite  entre  deux  individus  ;  mais  leur  différence 
pourroit,  à  la  rigueur,  ne  consister  que  dans  la  différence 
de  place  qu'ils  occupent  dans  la  nature.  C'est  sur  l'observa- 
tion et  la  connoissance  exacte  des  individus  que  reposent  les 
vérités  de  la  science  :  les  erreurs  qu'elle  auroit  admises  se 
retrouveroient  dans  toutes  les  opérations  de  l'esprit  sur  elle, 


366  ZOO 

comme  les  erreurs  des  prémices  d'un  raisonnement  ou  des 
premiers  nombres  d'un  calcul  se  retrouvent  dans  les  résul- 
tats qu'on  en  tire.  Enfin,  c'est  de  la  réunion  des  individus  que 
se  composent  les  espèces;  mais  il  importe  de  faire  remarquer 
ici  que  ,  chez  les  mammifères,  comme  chez  tous  les  animaux 
de  hautes  classes  qui  se  perpètrent  par  la  génération,  un  in- 
dividu pourroit  être  considéré  comme  incomplet,  puisqu'il 
ne  présente  que  les  caractères  d'un  sexe,  et  qu'un  nombre, 
quelque  grand  qu'il  fût,  d'individus  d'un  seul  sexe  ne  don- 
neroit  jamais  des  caractères  suffisans  pour  fonder  complète- 
ment une  espèce. 

L'Espèce  se  compose,  comme  nous  venons  de  le  dire,  des 
individus  des  deux  sexes  qui  ont  entre  eux  le  plus  grand 
nombre  de  ressemblances,  et  se  caractérise  parles  qualités  de 
ces  individus,  abstraction  faite  de  celles  qui  leur  sont  exclusi- 
vement propres  et  qui  les  distinguent  de  tous  les  autres  in- 
dividus de  leur  espèce,  c'est-à-dire  par  les  qualités  qui  leur 
sont  communes  à  tous. 

L'espèce  n'est  donc  plus  pour  le  zoologiste  un  être  exis- 
tant par  lui-même  et  indépendamment  de  toute  autre  exis- 
tence ;  elle  est  un  être  de  raison,  le  résultat  d'une  abstraction 
formée  par  l'esprit,  qui  a  dû  séparer,  par  un  acte  spécial  , 
les  qualités  qui  sont  propres  à  tous  les  individus  de  celles  qui 
sont  particulières  à  chacun  d'eux  ;  et  elle  renferme  tout  ce 
qu'il  y  a  porté,  erreur  et  vérité,  et  tout  ce  qu'y  a  porté 
l'observation  des  individus. 

Les  Genres  ,  à  leur  tour ,  se  forment  de  la  réunion  des  es- 
pèces ,  comme  celles-ci  se  sont  formées  de  la  réunion  des 
individus;  ils  ne  sont,  comme  elles,  que  des  êtres  de  raison, 
qui  ont  pour  caractères  les  qualités  communes  aux  espèces. 
Ces  êtres  abstraits  sont ,  ainsi  que  les  espèces,  implicitement 
renfermés  dans  les  individus,  et  ils  sont  exposés  à  porter  en 
eux  d'autant  plus  de  germes  d'erreurs,  qu'ils  s'éloignent  da- 
vantage de  ce  qui  est  pour  eux  la  source  de  la  vérité.  En 
effet,  si  l'esprit  a  introduit  des  erreurs  dans  la  formation  des 
espèces,  par  une  cause  quelconque;  outre  que,  par  là,  ces 
espèces  seront  nécessairement  vicieuses,  il  pourra  encore  en 
introduire   dans  la  formation  du  genre. 

Les  Ordres  et  les  Classes  ne  ^sont  que  des  genres  plus  ou 


ZOO         _  367 

moins  éloignés.  Les  premiers  se  forment  de  la  réunion  des 
genres,  et  les  classes  de  la  réunion  des  ordres  ,  c'est-à-dire 
qu'ils  se  caractérisent  de  ce  qui  est  commun  ,  l'ordre  aux 
genres,  les  classes  aux  ordres.  Ainsi  les  causes  d'erreurs  s'aug- 
mentent proportionnellement  aux  abstractions  :  c'est  pour- 
quoi les  ordres  et  les  classes  sont  exposés  à  ne  pas  consti- 
tuer des  réunions  aussi  naturelles  que  les  espèces  et  les  genres. 
Ce  tableau  des  divisions  entre  lesquelles  se  partagent  métho- 
diquement les  mammifères,  suppose  que  ces  animaux  se  dé- 
veloppent sans  autres  influences  que  celles  qui  sont  inhérentes 
à  leur  nature  ,  qu'ils  renferment  en  eux-mêmes  et  dont  ils  ne 
sont  en  quelque  sorte  que  les  effets;  que  leurs  caractères  de 
différens  ordres  restent  les  mêmes,  et  que  tel  organe  carac- 
téristique d'une  espèce  se  retrouvera  semblable  dans  tous  les 
individus  dont  cette  espèce  se  compose ,  comme  les  organes 
caractéristiques  des  genres  se  retrouveront  les  mêmes  dans 
toutes  les  espèces  constitutives  de  ces  genres.  Il  n'en  est  point 
ainsi.  Outre  les  causes  qui  agissent  en  eux ,  tous  les  animaux 
se  développent  sous  l'influence  de  causes  qui  sont  hors  d'eux 
et  qui  ont  la  puissance  de  les  modifier  dans  des  limites  plus 
ou  moins  étendues.  Les  modifications  qu'ils  éprouvent  par  là 
tendent  ordinairement  à  les  mettre  en  harmonie  avec  les  cir- 
constances au  milieu  desquelles  ils  vivent;  et,  sous  ce  point 
de  vue,  il  est  peu  de  phénomènes  qui  méritent  à  un  plus 
haut  degré  l'attention  du  naturaliste.  Ce  sont  toujours  les 
organes  les  moins  influens  sur  la  vie  qui  sont  atteints  les  pre- 
miers de  ces  modifications  :  une  action  prolongée  des  causes 
qui  les  produisent  les  étend  sur  des  organes  d'un  ordre  supé- 
rieur; mais,  jusqu'à  ce  jour,  toutes  sont  restées  renfermées 
dans  de  fort  étroites  limites.  Les  seuls  systèmes  d'organes  sur 
lesquels  elles  aient  été  généralement  observées,  sont  ceux  qui 
caractérisent  les  espèces:  cependant  on  en  trouve  un  ou  deux 
exemples  dans  ceux  qui  caractérisent  les  genres;  mais  ces 
dernières  modifications  n'ont  guère  été  présentées  que  par  les 
animaux  les  plus  domestiques,  qui  se  sont  associés  à  l'homme 
depuis  le  plus  de  temps  et  qui  l'ont  accompagné  dans  toutes 
les  régions  du  globe ,  en  un  mot  sur  les  chiens  ;  et  les  plus  no- 
tables consistent  dans  des  déformations  profondes  de  la  tête 
et  dans  le  développement  d'un  doigt  de  plus  aux  pieds  de 


368  ZOO 

derrière.  Toutes  les  autres,  à  peu  d'exceptions  près,  ne  se 
montrent  que  sur  les  poils,  dont  elles  changent  les  couleurs, 
l'épaisseur  ou  la  finesse. 

C'est  sur  ces  phénomènes,  qui  mériteroient  si  fort  d'être 
étudiés  et  qui,  à  proprement  parler,  ne  l'ont  jamais  été,  qu'on 
s'est  fondé  pour  établir  cette  hypothèse,  que  tous  les  ani- 
maux dérivent  d'un  seul  et  même  germe ,  et  ne  sont  tels 
que  nous  les  voyons  aujourd'hui ,  ne  diffèrent  au  point  où  ils 
le  font  par  leurs  organes  et  leurs  facultés,  que  par  l'effet  du 
temps  et  des  causes  extérieures  sous  l'influence  desquelles 
leurs  générations  se  sont  développées.  Cet  exemple  seroit 
très-propre  à  montrer  jusqu'à  quelle  exagération  peuvent  en- 
traîner des  analogies  forcées  et  l'abus  des  inductions.  Quoi 
qu'il  en  soit,  ces  modifications  accidentelles  donnent  nais- 
sance, en  zoologie,  à  une  division  intermédiaire  aux  individus 
et  aux  espèces  :  c'est  celle  des  races  ou  des  variétés  ;  il  est 
peu  d'espèces  qui  n'aient  les  leurs.  Cependant  elles  ne  sont 
admises  que  lorsque  leurs  caractères  sont  fixes  et  se  perpé- 
tuent par  la  génération  ;  et  elles  acquièrent  surtout  de  l'im- 
portance chez  les  animaux  domestiques ,  qui  alors  peuvent 
être  doués  de  qualités  nouvelles,  plus  utiles  à  l'homme  que 
celles  qui  sont  propres  à  l'espèce.  C'est  ainsi  que,  dans  l'es- 
pèce du  mouton,  la  variété  désignée  sous  le  nom  de  mérinos 
est  revêtue  d'une  laine  fine,  au  lieu  du  poil  grossier  du  mou- 
flon ,  qui  peut  être  considéré  comme  présentant  le  type  de 
l'espèce  dans  toute  sa  pureté. 

Nous  avons  dit,  en  thèse  générale,  que  les  espèces  se  for- 
ment de  la  réunion  de  plusieurs  individus;  les  genres,  de  la 
réunion  de  plusieurs  espèces,  etc.  Cela  est  vrai  tant  que  la 
science,  à  son  origine,  est  encore  empirique  et  sous  les  simples 
lois  de  l'observation;  tant  qu'elle  ne  s'est  point  encore  enri- 
chie de  principes  qui  lui  soient  propres;  tant  enfin  que  le  na- 
turaliste ne  peut  encore  tirer  des  lois  générales  de  la  science 
pour  s'en  faire  un  appui  et  conclure  ce  qui  doit  être  de  ce 
qui  est,  ce  qu'il  ne  sait  pas  encore  de  ce  qu'il  sait  déjà:  mais 
il  n'en  est  plus  de  même  lorsque  des  faits  assez  nombreux  lui 
ont  permis  de  créer  ces  principes  et  de  faire  reposer  sur  eux 
ses  inductions  et  ses  raisonnemens.  Or,  dès  qu'on  est  parvenu 
à  déterminer  le  degré  d'importance  de  chaque  système  d'or- 


ZOO  5C9 

ganes,  considéré  isolément  ovi  unis  aux  autres,  ou  de  chaque 
partie  des  divers  systèmes  organiques  dont  le  corps  animal 
se  compose,  dès  qu'on  a  pu  assigner  à  chacun  d'eux  le  rang 
qu'il  doit  occuper  et  le  groupe  qu'il  est  propre  à  caraclé'- 
riser,  qu'on  s'est  assuré  de  ceux  qui  exercent  le  moins  d'in- 
fluence pour  caractériser  les  individus,  de  ceux  qui  en  exer- 
cent davantage  pour  caractériser  les  espèces  ,  de  ceux  qui  en 
exercent  davantage  encore  pour  caractériser  les  genres,  etc., 
et  qu'on  a  apprécié  les  différences  qui  accompagnent  celles 
des  sexes,  il  n'est  plus  toujours  nécessaire  d'avoir  sous  les 
yeux  plusieurs  individus  pour  en  constituer  une  espèce,  ou 
plusieurs  espèces  pour  en  constituer  un  genre  :  il  suffit  de 
faire  sur  un  seul  individu  l'application  de  ces  principes  ; 
de  reconnoitre  que  les  modifications  organiques  qu'il  pré- 
sente sont  de  la  nature  de  celles  qui  caractérisent  les  genres 
ou  les  ordres,  par  exemple,  et  que  ces  modifications  ne 
se  sont  point  encore  présentées,  pour  qu'on  soit  fondé  à 
former  un  genre  ou  un  ordre  de  ce  seul  individu  ,  pour 
qu'on  soit  même  obligé  de  le  faire,  sous  peine  d'avouer  sa 
propre  impuissance  ou  celle  de  la  science;  et  dans  ce  cas, 
nous  en  devons  la  remarque  ,  on  ne  fait  autre  chose  que 
l'application  d'un  principe  établi  à  posteriori,  d'une  théorie 
fondée  sur  des  observations  fidèles  et  des  inductions  rigou- 
reuses. 

Il  ne  faudroit  cependant  pas  croire  ,  comme  quelques  au- 
teurs l'ont  dit,  que  les  classifications  en  général  ne  sont  que 
les  fruits  de  l'arbitraire  et  de  l'artifice,  et  que  l'homme  en  es.t 
librement  le  créateur.  Elles  résultent,  au  contraire,  tellement 
des  facultés  de  notre  esprit,  que  nous  sommes  forcés,  pour 
ainsi  dire,  de  les  former.  En  effet,  les  espèces,  ainsi  que  les 
genres,  commencent  toujours  par  être  le  résultat  d'un  empi- 
risme aveugle,  d'un  acte  irréfléchi  de  notre  intelligence  ;  et 
il  ne  sauroitmêine  en  être  autrement,  car  la  réflexion  ne  crée 
rien,  elle  n'a  de  prise  que  sur  ce  qui  est  antérieur  «à  son  ac- 
tion, et  si  elle  contribue  à  nos  abstractions,  ce  n'est  qu'en 
nous  montrant  que  nous  en  sommes  capables,  et  en  nous  dé- 
voilant, dans  ce  cas,  les  procédés  de  notre  entendement:  la 
spontanéité  est  partout  dans  l'intelligence. 

Toutefois  ces  abstractions,  ces  créations  de  genres  de  diffé- 
59.  2\ 


37o  ZOO 

rens  ordres ,  c'est-à-dire  plus  ou  moins  rapprochés  des  indi- 
vidus, seroient  restreintes  dans  de  fort  étroites  limites,  si 
l'esprit  étoit  abandonné  à  cette  faculté  naturelle  qu'il  a  d'ob- 
server, de  saisir  des  rapports  et  de  les  abstraire  .  s'il  ne  s'ai- 
dait d'un  artifice  qui  double  la  puissance  de  sa  pensée,  de 
l'artifice  admirable  du  langage,  lequel,  outre  les  secours  qu'il 
en  reçoit,  lui  permet  d'associer  à  ses  propres  efforts  les  ef- 
forts de  tous  les  autres  hommes.  Le  langage  est  donc  un  élé- 
ment important  pour  les  sciences,  une  des  causes  les  plus 
puissantes  de  leur  agrandissement ,  surtout  lorsqu'il  se  dis- 
tingue par  la  précision,  la  propriété  de  rappeler  ou  de  pré- 
senter nettement  les  images  et  les  idées  de  toute  nature  à 
l'esprit,  et  d'en  rendre  les  associations  claires  et  faciles.  Une 
des  premières  observations  que  nous  ayons  à  faire  sur  ce 
sujet ,  relativement  au  point  de  vue  sous  lequel  nous  l'envi- 
sageons, c'est  que,  excepté  dans  quelques  circonstances,  pour 
l'espèce  humaine,  par  exemple,  et  pour  les  êtres  ou  les  ob- 
jets domestiques,  les  individualités  ne  reçoivent  point  de  dé- 
nominations particulières,  tant  le  besoin  des  généralités  nous 
domine,  tant  nous  avons  le  sentiment  de  leur  influence  sur  le 
mouvement  et  l'étendue  de  la  pensée  ;  et  ce  que,  dans  ce  cas, 
nous  avons  fait  naturellement  et  par  instinct  sans  doute,  la 
Taison  le  confirme  dans  le  langage  technique  de  l'histoire  na- 
turelle ,  qui  est  tout  entier  dû  à  la  réflexion;  car  le  langage 
de  cette  science,  et  conséquemment  de  la  zoologie,  a  tous  les 
caractères  généraux  du  langage  ordinaire  :  les  individus  n'y 
reçoivent  point  de  noms  propres.  Ces  noms  sont  réservés  pour 
les  espèces  et  les  genres  de  tout  ordre ,  et  ils  ont  pris  le  ca- 
ractère de  la  langue  à  laquelle  ils  se  sont  associés. 

Les  réflexions  qui  précèdent  ne  s'appliquent  pas  seulement 
-aux  êtres  complets,  mais  aussi  aux  parties  de  ces  êtres  qu'on 
n'apprend  à  discerner  et  à  faire  discerner  aux  autres  qu'à 
l'aide  du  nom  qu'on  leur  impose,  et  sans  lequel  l'esprit  ne 
s'élèveroit  même  jamais  au-delà  de  l'image  des  objets  parti- 
culiers. C'est  sur  leur  distinction  et  leur  dénomination  que 
repose  le  fondement  de  la  science  ;  c'est  d'eux  que  celle-ci 
tire  sa  véritable  richesse  :  aussi  le  vocabulaire  des  diverses 
branches  de  la  zoologie  suffiroit  presque  seul  pour  faire  appré- 
cier leur  mérite,  le  degré  de  perfection  qu'elles  ont  acquis,  et 


ZOO  %1< 

ce  qu'elles  peuvent  encore  promettre  de  succès  à  ceux  qui  s'en 
occuperont. 

Cette  disposition  naturelle  à  l'esprit  de  nommer  les  objets 
et  de  généraliser,  et  par  suite  d'appliquer  des  noms  aux  idées 
générales,  et  les  effets  admirables  de  ces  dispositions  sur  le 
développement  de  l'intelligence,  montrent  bien  tout  ce  qu'ont 
de  puéril  les  plaintes  qu'on  s'est  quelquefois  permises  sur  les 
nouveaux  noms  introduits  dans  la  science.  Les  considérant  uni- 
quement sous  le  rapport  de  la  mémoire  et  non  sous  celui  des 
idées ,  au  lieu  d'y  trouver  un  soulagement ,  on  n'y  a  trouvé 
qu'une  faîigue;  et  ce  qui  étoit  une  richesse  réelle  et  précieuse 
pour  ceux  qui  ajoutaient  du  sens  à  ce  nouveau  langage,  n'est 
devenu  qu'un  appauvrissement  pour  ceux  qui  ne  pouvoient 
le  comprendre.  Sur  ce  point,  toutes  les  règles  du  langage  or- 
dinaire conviennent  encore  à  celui  de  la  science.  Chaque 
fois  qu'une  idée  nouvelle  est  conçue,  qu'un  rapport  nouveau 
a  été  perçu;  dès  qu'ils  ne  peuvent  point  encore  être  expri- 
més avec  précision  .  i!s  légitiment  un  nom  nouveau  ,  et  d'au- 
tant plus  qu'ils  ont  une  plus  grande  importance  ,  que  leur 
influence  devra  être  plus  étendue;  et  ces  dénominations  nou- 
velles, rarement  nécessaires  pour  le  langage  commun,  vieux 
comme  la  société  ,  don  eut  être  fréquentes  pour  l'histoire  na- 
turelle, qui  est,  pour  ainsi  dire,  encore  à  son  enfance.  Les 
noms  d'espèces  se  tirent  de  la  langue  même  dans  laquelle  on 
écrit,  du  moins  communément;  et  l'usage  a  en  quelque  sorte 
consacré  l'habitude  de  tirer  du  grec  les  noms  de  genre.  La 
multiplication  inutile  des  noms  est  celle  qui  résulte  de  noms 
donnés  à  ce  qui  a  déjà  été  nommé.  Une  ignorance  excusable 
souvent  en  est  cause;  souvent  aussi  cet  abus  repose  sur  un 
système  de  dénominations  nouvelles  plus  analogiques,  et,  par 
là,  fondé  sur  un  motif  du  moins  raisonnable,  mais  inadmis- 
sible ,  parce  que  les  inconvéniens  qu'il  entraine  sont  rarement 
compensés  par  les  avantages  qu'il  présente;  mais,  dans  tous  les 
cas,  un  changement  de  nom  qui  n'est  pas  accompagné  d'un 
changement  d'idées,  quelles  que  soient  les  raisons  sur  les- 
quelles il  se  fonde,  ne  peut  jamais  être  approuvé;  et  qu'en 
peut-il  être  pour  ceux  qui  ,  en  donnant  un  nom  nouveau, 
n'ont  d'autre  objet  que  de  s'approprier  des  idées  qu'ils  n'ont 
point  eues?  Malheureusement  ces  exemples  ont  été  donnés, 


«7*  ZOO 

et  le  seront  encore  d'autant  plus  long-temps  que,  sur  cette 

matière,  les  règles  ne  seront  pas  fixées. 

En  effet,  les  zoologistes  se  partagent  sur  les  principes  de  la 
nomenclature,  et  cette  division  sert  de  prétexte  aux  abus  que 
nous  venons  de  signaler.  Les  uns  pensent  que  les  noms  signi- 
ficatifs et  qui  rappellent  les  qualités  les  plus  saillantes  de  l'être 
qu'ils  désignent,  doivent  être  préférés  a  ceux  qui  n'ont  au- 
cune signification  et  qui  ne  rappellent  les  êtres  que  par  l'asso- 
ciation qui  s'établit  dans  l'esprit  entre  ceux-ci  et  les  sons  dont 
se  compose  le  nom  qui  leur  a  été  donné,  ce  que  les  autres 
n'admettent  pas.  Ces  deux  opinions  reposent  sur  des  raisons 
qui  méritent  de  nous  arrêter  un  moment.  Il  est  certain  qu'un 
nom  dont  la  composition  retrace  à  l'esprit,  par  des  images, 
l'être  ou  la  collection  d'êtres  qu'il  désigne  ,  a  un  avantage 
très-grand  sur  celui  qui  ne  se  compose  que  de  sons  insigni- 
fians:  car,  quoiqu'il  soit  dans  notre  nature  d'oublier  l'éty- 
mologie  des  mots,  pour  ne  conserver  dans  notre  souvenir  que 
leur  association,  comme  simples  sons  articulés,  aAec  les  objets, 
il  n'en  est  pas  moins  vrai  que,  si  cette  association  échappe  à  la 
mémoire,  elle  peut  y  être  rappelée,  quand  on  se  souvient  du 
nom  par  le  sens  qu'il  porte  en  lui-même,  ou  quand  on  ne  se 
souvient  que  de  l'objet  par  l'image  des  qualités  qu'exprime 
son  nom.  Mais  l'on  conçoit  que  cet  avantage  incontestable  cesse 
en  grande  partie  dès  que  des  qualités  exprimées  par  un  nom 
ne  sont  plus  exclusives  à  un  objet,  dès  que  ces  qualités  peu- 
vent appartenir  à  plusieurs  êtres  ou  collections  d'êtres  diff'é- 
rens,  et  par  conséquent  les  rappeler  indistinctement.  Or,  si 
nous  considérons  qu'en  zoologie  les  vérités  générales  ne  se 
composent  absolument  que  de  vérités  particulières,  que  les 
espèces  sont  des  généralités  formées  des  individus,  les  genres 
des  généralités  formées  des  espèces,  etc.,  et  que,  quel  que  soit 
le  nombre  des  individus  et  des  espèces  que  nous  connoissions, 
nous  n'avons  aucune  certitude  de  connoitre  tous  ceux  qui 
existent  et  qui  un  jour  peuvent  être  connus ,  nous  serons  forcés 
d'avouer  que  nous  n'avons  non  plus  jamais  la  certitude  que 
les  qualités  que  nous  faisons  aujourd'hui  désigner  au  nom  de 
l'espèce  ou  du  genre  qui  nous  les  présente  ,  n'appartiendront 
pas  plus  tard  ta  des  espèces  ou  à  des  genres  que  nous  ne  con- 
noissons  point  encore,    et  que  par  là  nous  nous  exposons  à 


ZOO  375 

introduire  dans  la  science  une  confusion  que  les  dénomina- 
tions ont  précisément  pour  objet  d'éviter.  Les  noms  significa- 
tifs n'ont  donc  point,  en  zoologie,  l'importance  que  quelques 
auteurs  leur  attribuent  ,  et  ils  peuvent  sans  inconvénient 
n'avoir  point  cette  qualité  ,  pourvu  que  d'ailleurs  ils  soient 
propres  à  se  graver  dans  la  mémoire  et  aient  le  caractère  de 
la  langue  qui  doit  les  adopter.  D'un  autre  côté  il  y  a  une  exa- 
gération futile  à  les  proscrire  :  ils  sont  dans  la  nature,  et  c'est 
toujours  ainsi  qu'ils  sont  formés  par  elle  ;  car,  les  êtres  ne  se 
distinguant  que  par  leurs  qualités  ,  ce  n'est  que  par  leurs  qua- 
lités qu'elle  peut  les  désigner.  Mais  il  semble  qu'en  même  temps, 
elle  ait  voulu  prévenir  les  inconvéniens  de  ce  mode  de  dé- 
nomination, en  nous  donnant  la  faculté  d'associer  directement 
de  simples  articulations  sonores  à  l'image  des  objets,  de  telle 
sorte  que  tous  les  noms  prennent  définitivement  ce  carac- 
tère, ce  qui,  d'une  part,  évite  toute  confusion,  et,  de  l'autre, 
accélère,  dans  une  étonnante  mesure,  toutes  les  opérations 
de  l'esprit  appuyées  sur  le  langage. 

On  conçoit  que  ,  pour  faire  l'application  des  principes  dont 
nous  venons  de  donner  une  idée  sommaire  ,  et  principalement 
celle  de  la  méthode  à  la  mammalogie,  il  faut,  comme  nous 
l'avons  dit  plus  haut,  connoitre  les  divers  systèmes  d'organes 
dont  les  mammifères  se  composent,  et  leur  importance  relati- 
vement aux  êtres  qui  les  présentent.  C'est  pourquoi,  avant  de 
considérer  l'emploi  qu'on  a  fait  de  la  méthode  pour  la  classi- 
fication des  mammifères  ,  nous  devrions  jeter  un  coup  d'œil 
rapide  sur  ces  divers  systèmes  d'organes,  c'est-à-dire  sur  les 
systèmes  de  la  circulation,  de  la  respiration,  de  la  nutrition, 
de  la  génération,  du  mouvement  et  de  l'innervation,  autant 
du  moins  que  nous  le  permettraient  les  bornes  où  nous  de- 
vons nous  renfermer  ;  mais ,  comme  ce  travail  a  dû  être  fait 
aux  articles  respectifs  de  chacun  de  ces  systèmes  d'organes, 
nous  nous  bornons  à  y  renvoyer,  pour  éviter  une  répétition 
inutile,  et  nous  passons  immédiatement  à  la  considération  des 
mammifères,  supposant  leur  organisation  connue. 

Ces  animaux  sont  les  êtres  les  plus  compliqués  de  la  nature 
et  qui  offrent  à  notre  étude  les  organes  les  plus  variés  et  les 
phénomènes  les  plus  divers.  Mais  chaque  individu  n'arrive  que 
successivement  à  cet  état  de   complication  où  nous  pouvons 


374  ZOO 

ïe  considérer  comme  complet;  et  dès  ce  moment  il  est  sou- 
mis à  un  dépérissement  graduel  qui  le  conduit  à  la  mort.  Ces 
changemens  en  sens  opposé  sont  marqués  par  des  phases  plus 
ou  moins  nombreuses,  et  qui,  suivant  les  espèces,  varient  par 
l'époque  de  leur  apparition  ou  par  leur  importance. 

Ces  phénomènes  d'accroissement  et  de  dégradation,  qui 
font  un  des  objets  principaux  de  la  zoologie,  doivent  être 
aussi  pour  le  mammalogiste  un  sujet  important  d'observations; 
car,  indépendamment  de  toute  autre  considération,  n'ayant 
que  ce  moyen  d'apprécier  les  différences  que  l'âge  apporte 
dans  les  caractères  distinctifs  des  mammifères ,  en  le  négli- 
geant,  il  s'exposeroit  à  toute  sorte  d'erreurs;  à  créer  des  es- 
pèces monstrueuses ,  à  confondre  celles  qui  existent,  ou  à  les 
multiplier  en  les  divisant  sans  fondement,  et  à  porter  ainsi 
dans  la  science,  avec  les  vues  les  plus  élevées,  les  spéculations 
les  plus  fausses. 

Toutefois  c'est  à  l'époque  où  le  mammifère  est  arrivé  au  terme 
de  son  développement,  à  l'instant  où  il  peut  exercer  toutes 
les  influences  qui  lui  étoient  réservées  dans  l'harmonie  générale, 
que  le  naturaliste  doit  particulièrement  s'attacher.  C'est  par 
la  connoissance  des  mammifères,  à  cette  époque  de  leur  vie, 
qu'il  peut  envisager  toute  la  science  et  s'élever  a  sa  hauteur. 

Cette  époque  est,  pour  ces  animaux,  celle  où  leurs  or- 
ganes génitaux  ont  acquis  toute  leur  force  ,  toute  leur  ac- 
tivité :  c'est  alors  aussi  que  leurs  autres  fonctions  paroissent 
s'exercer  avec  le  plus  de  plénitude  et  de  vigueur;  non  pas 
qu'elles  se  soient  toutes  développées  en  même  temps;  à  cet 
égard ,  les  différences  même  sont  assez  grandes.  Ce  sont  celles 
qui  sont  essentielles  à  la  vie  qui  se  montrent  les  premières: 
celles  qui  ne  sont  essentielles  qu'au  mammifère  ne  se  mon- 
trent que  beaucoup  plus  tard;  et,  par  une  exception  bien 
digne  de  remarque,  plusieurs  des  facultés  intellectuelles  se- 
roient  plus  actives  chez  le  mammifère  avant  l'époque  du  dé- 
veloppement de  ses  forces  musculaires,  que  lorsque  cette 
époque  est  arrivée,  comme  si  les  unes  avoient  été  destinées 
à  suppléer  les  autres. 

Dans  leur  état  de  parfait  développement ,  les  mammifères 
se  présentent  sous  deux  formes  différentes,  sous  celle  de  qua- 
drupèdes et  sous  celle  de  poissons,  lesquelles  sont  constam- 


700  375 

ment  symétriques.  Chacun  eonnoit  la  première  par  nos  ani- 
maux domestiques;  le  type  de  la  seconde  se  trouve  dans  les 
baleines  et  les  cachalots.  Mais  tous  les  systèmes  organiques 
généraux  qui  sont  attachés  à  ces  formes  et  à  leurs  modifica- 
tions, et  desquelles  les  fonctions  si  diverses  de  ces  animaux 
dépendent ,  sont  les  mêmes  chez  les  uns  et  chez  les  autres. 
Ces  systèmes  généraux  ,  dont  nous  avons  parlé  précédemment, 
constituent  et  caractérisent ,  par  les  variations  de  leurs  élé- 
mens,  les  diverses  sortes  de  genres  et  d'espèces  entre  les- 
quels ces  animaux  se  partagent.  Nous  allons  brièvement 
indiquer  les  caractères  sous  lesquels  ces  variations  se  pré- 
sentent à  nous  dans  la  considération  extérieure  des  mam- 
mifères. 

La  première  de  ces  variations,  et  peut-être  la  moins  impor- 
tante, est  celle  de  la  taille.  En  effet,  rien  ne  diffère  plus  sous 
ce  rapport  que  la  baleine,  qui  atteint  jusqu'à  80  et  100  pieds 
de  longueur,  et  les  musaraignes,  ou  les  petites  souris,  qui  ont 
à  peine  quelques  lignes.  Ce  qui  frappe  ensuite,  ce  sont  les 
proportions  des  diverses  parties  du  corps.  Ici  ce  sont  des 
animaux  qui  ont  avec  l'homme  la  plus  singulière  ressem- 
blance; là  c'en  sont  qui  annoncent  la  force  et  l'agilité,  ou  la 
force  et  la  pesanteur;  plus  loin  ce  sont  des  formes  effilées  ou 
trapues,  des  membres  antérieurs  réduits  à  un  état  rudimen- 
taire  ,  tandis  que  les  postérieurs  ont  éprouvé  le  plus  grand 
développement ,  et  semblent  constituer  des  mammifères  bi- 
pèdes, etc.  Je  pourrois  multiplier  de  beaucoup  l'indication 
de  ces  apparences  extérieures,  s'il  étoit  utile  de  le  faire;  mais, 
quoiqu'elles  offrent  toujours  des  caractères  importans  et  no- 
tables, elles  ne  donnent  que  des  indications  grossières  pour 
l'établissement  des  rapports  naturels  ,  et  elles  ont  fait  com- 
mettre de  nombreuses  erreurs  aux  naturalistes  qui  se  sont  re- 
posés sur  elles.  11  n'en  est  cependant  pas  moins  vrai  que  les 
espèces  de  chaque  genre  ont  une  physionomie  commune  ; 
mais,  pour  la  saisir,  il  faut  une  expérience  des  détails  qui 
suppose  une  grande  connoissance  de  l'organisation.  Quoi  qu'il 
en  soit,  ce  point  de  vue  n'est  point  celui  que  nous  avons 
adopté.  Rentrons  donc  dans  un  ordre  de  considérations  plus 
scientifique. 

Tout  est  disposé  chez  les  animaux  pour  leur  conservation, 


3?6  ZOO 

dans  les  conditions  où  ils  sont  naturellement  placés ■:  leurs  fa- 
cultés, ou  leurs  organes,  et  leurs  besoins  ,  sont  dans  la  plus 
parfaite  harmonie  ,  et  la  connoissance  de  l'un  conduit  à  la 
connoissance  de  l'autre,  pour  ce  qui  est  du  moins  des  besoins 
ou  des  organes  fondamentaux. 

Un  des  premiers  besoins,  pour  les  mammifères .  est  de  pou- 
voir se  placer  d'eux-mêmes  dans  les  conditions  nécessaires  de 
leur  existence;  de  là  la  faculté  de  se  mouvoir  et  des  organes 
de  mouvement  appropriés  au  milieu  qu'ils  habitent.  Ainsi  les 
uns  ont  des  membres  propres  aux  mouvemens  dans  l'air  et  sur 
le  sol,  des  ailes  ou  des  pieds  (les  chauve-souris  et  les  quadru- 
pèdes), et  d'autres  aux  mouvemens  dans  l'eau,  ou  des  na- 
geoires lies  cétacés).  Un  second  besoin,  celui  delà  respiration, 
ne  pouvant  être  satisfait  que  dans  l'atmosphère  ,  nous  trouvons 
dans  l'organe  extérieur  qui  y  concourt,  les  narines,  deux  mo- 
difications fondamentales;  l'une  qui  caractérise  ceux  qui  vivent 
dans  l'air,  et  l'autre  qui  caractérise  ceux  qui  vivent  exclusi- 
vement dans  l'eau.  Chez  les  premiers,  elles  sont  toujours  si- 
tuées à  l'extrémité  antérieure  de  la  face ,  de  manière  à  s'ou- 
vrir constamment  eu  avant ,  et  chez  les  autres  à  sa  partie  pos- 
térieure ou  antérieure,  mais  de  manière  à  s'ouvrir  toujours 
du  côté  supérieur,  c'est  ce  qui  a  lieu  chez  les  cétacés  propre- 
ment dits. 

Le  besoin  de  se  nourrir,  qui  suppose  la  faculté  de  prendre 
la  nourriture,  et  le  besoin  de  se  défendre  ou  d'échapper  à 
ses  ennemis,  qui,  dans  quelques  cas,  suppose  aussi  la  faculté 
de  saisir  ceux-ci,  viennent  après  celui  de  respirer,  et  sont 
aussi  essentiels  l'un  que  l'autre  à  l'existence  de  l'animal;  aussi 
voyons-nous  les  organes  qui  sont  relatifs  à  ces  besoins,  unis 
l'un  à  l'autre  de  la  manière  la  plus  intime,  et  presque  tou- 
jours concourir  ensemble  à  les  satisfaire  :  tels  sont  surtout  les 
dents  et  les  modifications  secondaires  des  organes  du  mouve- 
ment. Les  dents  sont  incisives,  canines  ou  molaires.  Tous  les 
mammifères  ne  sont  pas  pourvus  de  ces  trois  sortes  de  dents; 
quelques-uns  en  sont  tout-à-fait  dépourvus.  Leur  forme  ,  et 
surtout  celle  des  dents  molaires,  est  toujours  relative  aux 
substances  dont  les  animaux  se  nourrissent;  et  le  mode  de 
la  mastication  des  alimens  résultant  de  la  nature  de  ceux-ci, 
l'articulation  des  mâchoires  est  elle-même  toujours  en  rap- 


ZOO  *77 

port  avec  eux.  Ainsi  les  animaux  qui  vivent  exclusivement 
de  chair  ont  des  molaires  tranchantes  et  la  mâchoire  infé- 
rieure fixement  articulée;  ceux  qui  se  nourrissent  de  subs- 
tances végétales  les  ont  aplaties  et  propres  à  broyer,  et  leur 
mâchoire  inférieure  est  articulée  de  manière  que  les  màche- 
lières  peuvent  agir  horizontalement  les  unes  contre  les  autres. 
Chez  la  plupart,  les  incisives  sont  des  organes  de  préhension 
et  de  défense  :  dans  l'un  et  l'autre  cas  nous  les  voyons  agir 
différemment,  suivant  les  animaux.  Chez  les  singes,  les  car- 
nassiers ,  les  chevaux,  etc..  elles  coupent  et  pincent  à  la 
manière  des  tenailles;  chez  les  rongeurs,  elles  divisent  à  la 
manière  des  ciseaux;  chez  l'hippopotame,  le  dugong,  etc., 
ce  sont  des  espèces  d'instrumens  au  moyen  desquels  ces  ani- 
maux arrachent  du  fond  des  eaux  les  plantes  dont  ils  se  nour- 
rissent ,  et  qu'ils  peuvent  employer  avec  de  grands  avantages 
contre  leurs  ennemis;  et  chez  les  éléphans  elles  ne  sont  que 
des  moyens  de  défense.  Enfin ,  les  canines  sont  généralement 
des  armes  offensives  ou  défensives  :  telles  sont,  entre  autres, 
celles  des  lions,  des  sangliers,  des  hippopotames,  etc.  Les  mo- 
difications secondaires  des  organes  du  mouvement  se  présen- 
tent sous  une  variété  de  formes  considérable,  et  consistent 
principalement  dans  la  proportion  relative  des  membres,  dans 
la  division  et  la  nature  de  leur  extrémité,  c'est-à-dire  dans 
le  nombre  des  doigts,  leur  forme,  leurs  ongles,  leur  mobi- 
lité, les  membranes  ou  les  tcgumens  qui  leur  sont  associés  , 
etc.  En  général,  les  quadrumanes,  les  insectivores,  les  car- 
nassiers, les  rongeurs,  les  pachydermes,  les  édentés,  sont  des 
animaux  à  plusieurs  doigts  (digités)  plus  ou  moins  libres.  Chez 
tous  les  mammifères,  le  nombre  des  doigts,  complets  ou  rudi- 
mentaires ,  ne  va  jamais  au-delà  de  cinq  à  chaque  pied ,  et 
n'est  jamais  moindre  de  trois;  lorsqu'ils  se  montrent  au  de- 
hors, ils  sont  ordinairement  armés  à  leur  extrémité  d'ongles 
plus  ou  moins  forts,  aigus  et  mobiles.  Les  solipèdes  ou  che- 
vaux ,  et  les  ruminans  ou  bisulces  ,  n'ont  qu'un  ou  deux 
doigts  complets,  lesquels  sont  tout-à-fait  enveloppés  dans 
leurs  ongles  et  à  peu  près  sans  mouvement  ;  de  là  leur  nom 
d'ongulés.  Les  doigts  des  quadrumanes  sont  des  organes  de 
préhension,  et  ils  se  servent  de  leurs  ongles  pour  se  défendre. 
Parmi  les  insectivores,  les  uns,  tels  que  les  chéiroptères, 


5?8  ZOO 

ont  leurs  membres  antérieurs  développés  en  forme  d'ailes; 
d'antres,  les  taupes,  les  chrysochlores,  etc.,  les  ont  orga- 
nisés pour  fouir;  chez  les  desmans,  les  doigts  des  membres 
postérieurs  sont  réunis  par  une  large  membrane,  qui  en  fait 
de  véritables  organes  de  natation  :  les  uns  marchent  sur  l'ex- 
trémité des  doigts  (les  digitigrades) ,  les  autres  sur  la  plante 
des  pieds  (les  plantigrades)-  et  toutes  ces  modifications  se 
retrouvent  chez,  les  carnassiers  proprement  dits,  chez  les  ron- 
geurs, e!c.  ;  mais  les  premiers  sont  les  seuls  qui  nous  présen- 
tent des  ongles  rétractiles  .  or  ces  ongles  sont  la  modification 
la  plus  remarquable  des  organes  du  mouvement,  considérés 
comme  arme  offensive  ou  défensive.  Je  ne  puis  entrer  dans 
tous  les  détails  que  demanderait  une  exposition  complète  des 
modificalions  secondaires  de  ces  organes  :  il  me  suffira  d'avoir 
ii.diquéles  principales.  J'ajouterai  seulement,  1."  que  la  queue 
doit  être  considérée  comme  pouvant  fournir  des  caractères 
de  même  ordre  que  les  membres  :  c'est  un  organe  de  mou- 
vement et  de  préhension  ;  car  elle  ne  paroît  être  utile  à 
l'animal  que  lorsqu'elle  concourt  à  ses  mouvemens;  2.0  que  , 
chez  les  ruminans  et  les  solipèdes,  la  liaison  entre  les  mo- 
difications secondaires  des  organes  du  mouvement  et  les  sys- 
tèmes de  dentition  et  de  digestion  est  telle  que,  jusqu'à  pré- 
sent, les  uns  sont  les  signes  infaillibles  des  autres:  ainsi  tous 
les  ruminans  ,  sans  exception  ,  sont  des  animaux  bisulces  , 
c'est-à-dire  à  deux  doigts  complets  enveloppés  chacun  par 
un  sabot;  et  tous  les  solipèdes  ont  Je  système  de  dentition  des 
chevaux;  5.",  enfin,  que  le  groin  du  cochon,  la  trompe  de 
l'éléphant,  sont  des  organes  de  préhension,  et  qu'il  en  est 
de  même  des  lèvres  et  de  la  langue,  surtout  chez  un  grand 
nombre  de  ruminans.  Une  foule  de  vues  plus  intéressantes 
les  unes  que  les  autres  résultent  des  modifications  de  ces 
divers  organes  et  de  leurs  rapports  avec  la  nature  des  mam- 
mifères et  leur  classification;  mais  je  dois  me  borner  à  en  in- 
diquer l'importance  par  quelques  exemples. 

C'est  encore  comme  moyen  de  défense  que  l'on  peut  con- 
sidérer les  productions  solides  dont  la  tête  de  plusieurs  ru- 
minans est  armée,  et  que  l'on  distingue  sous  les  noms  de  bois 
chez  les  cerfs,  et  de  cornes  chez  les  antilopes,  les  boucs,  les 
bueufs,  etc.,  suivant  leur  nature  intime;  le  bois  étant  de  la 


ZOO  379 

nature  des  os,  et  les  cornes  étant  de  la  nature  des  poils.  Les 
premiers,  toujours  au  nombre  de  deux,  tombent  périodique- 
ment chaque  année;  les  autres,  quelquefois  au  nombre  de 
quatre,  subsistent  durant  toute  la  vie  de  l'animal:  souvent 
ce  sont  les  mâles  seuls  qui  en  sont  pourvus.  La  forme  des  bois 
varie  suivant  les  espèces  de  cerfs,  et  il  n'en  est  pas  tout-à-fait 
de  même  pour  les  cornes.  La  girafe  fait  seule  exception  à  ces 
règles:  ses  cornes  sont  des  productions  osseuses,  comme  les 
bois  des  cerfs,  mais  qui  restent  toujours  recouvertes  parla 
peau  et  ne  tombent  point. 

Cependant  la  recherche  et  la  préhension  de  la  nourriture, 
la  poursuite  et  l'attaque  d'une  proie  ,  la  fuite  devant  l'ennemi , 
etc. ,  supposent  les  relations  de  l'animal  avec  le  monde  exté- 
rieur ;  de  là  des  organes  des  sens  ,  en  même  nombre  chez  tous 
les  mammifères,  analogues  à  ceux  de  l'homme  et  tout-à-fait 
en  harmonie  avec  les  besoins  particuliers  qu'ils  sont  destinés 
à  satisfaire.  Ici,  l'animal  vivant  au  grand  jour  a  des  yeux  for- 
més pour  recevoir  une  grande  niasse  de  lumière  sans  en  souf- 
frir; là,  devant  se  conduire  dans  l'obscurité,  ses  yeux  sont 
organisés  de  telle  sorte  que  la  plus  petite  quantité  de  lumière 
lui  suffit;  ou  même  telle  espèce,  vivant  perpétuellement  sous 
terre,  est  tout-à-fait  privée  de  la  faculté  devoir.  L'oreille  ex- 
terne, destinée  à  rassembler  les  vibrations  sonores,  est  d'au- 
tant plus  développée  et  plus  mobile  que  l'animal,  plus  timide, 
a  besoin  d'être  averti  de  plus  loin  par  le  sens  de  l'ouïe.  Sou- 
vent des  appendices  de  diverses  formes  garnissent  cet  organe; 
et,  chez  les  phoques  et  les  autres  animaux  aquatiques,  il  est 
petit,  et  a  la  faculté  de  se  ployer  de  manière  à  fermer  com- 
plètement l'entrée  du  canal  auditif.  Les  organes  de  l'odorat, 
les  différentes  parties  du  nez,  ne  nous  présentent  pas  moins 
de  modifications  que  ceux  de  la  vue  et  de  l'ouïe.  Plus  les 
surfaces  où  se  trouve  le  siège  de  ce  sens  sont  étendues,  plus  il 
a  de  force;  mais  elles  peuvent  s'étendre  en  longueur  en  pro- 
longeant le  museau,  comme  chez  les  ours  et  les  chiens,  ou  en 
se  reployant  sur  elles-mêmes,  comme  chez  les  phoques,  etc., 
qui  ont  le  museau  très-court  et  l'odorat  très-fin  ;  et  les  mam- 
mifères aquatiques  ont  la  faculté  de  fermer  et  d'ouvrir  leurs 
narines  à  volonté  :  enfin,  les  narines  sont  quelquefois  entou- 
rées par  un  organe  glanduleux  plus  ou  moin6  étendu,  nommé 


5So  zoo 

mujle,  La  langue,  où  réside  principalement  le  goût,  est  cou- 
verte de  légumens  très-divers.  Chez  les  animaux  qui  parois- 
seiit  avoir  le  plus  de  délicatesse  dans  ce  sens,  cet  organe  est 
revêtu  supérieurement  de  papilles  molles,  où  s'épanouissent 
les  nerfs  destinés  à  percevoir  les  saveurs;  chez  d'autres,  ces 
papilles  sont  revêtues  de  parties  cornées,  aiguës  chez  les  uns 
et  semblables  à  des  épines  plus  ou  moins  arrondies  chez  les 
autres,  et  peu  propres  chez  tous  à  la  faculté  de  savourer.  Mais 
le  sens  du  goût  dépend  autant  des  organes  de  l'odorat  que  de 
ses  organes  propres;  et  ce  que  ceux-ci  ne  procurent  pas  à 
l'animal,  les  autres  peuvent  le  lui  procurer.  Quelquefois  la 
lèvre  supérieure  est  divisée,  comme  celle  des  lièvres,  et  les 
joues  sont  garnies  en  dedans  ou  en  dehors  d'une  poche  formée 
par  un  repli  de  la  peau  et  où  les  animaux  renferment  leurs  ali- 
inens  superflus,  ce  qui  se  voit  chez  plusieurs  singes  et  plusieurs 
rongeurs.  Enfin,  le  toucher,  ce  sens  auquel  on  fait  jouer  un  si 
grand  rôle  chez  l'homme,  paroit,  chez  les  mammifères,  borné 
à  teir  faire  surtout  conrioître  la  présence  des  corps  et  un  petit 
nombre  seulement  de  leurs  qualités;  et  il  paroit  avoir  pour 
siège  des  parties  assez  différentes  :  les  mains  chez  les  quadru- 
manes, les  doigts  chez  les  carnassiers,  les  lèvres  chez  un  grand 
nombre  de  rnminans,  l'extrémité  de  la  trompe  chez  l'éléphant, 
et  les  poils  soyeux,  mais  surtout  les  moustaches,  chez  la  plu- 
part de  ceux  qui  en  sont  revêtus;  aussi  ces  poils  présentent, 
dans  leur  structure  et  leur  forme,  des  caractères  de  la  valeur 
de  ceux  des  sens,  dans  leurs  rapports  de  subordination. 

Si  les  sens  sont  les  moyens  que  les  mammifères  ont  reçus 
pour  les  mettre  eu  communication  avec  le  inonde  extérieur, 
la  voix  leur  a  principalement  été  donnée  pour  communiquer 
avec  leurs  semblables;  en  effet,  chaque  espèce  a  sa  voix  pro- 
pre, qui  varie  suivant  les  causes  qui  la  sollicitent.  Dans  le 
danger  elle  n'est  pas  la  même  que  dans  la  joie,  et  la  femelle, 
pressée  par  les  besoins  de  l'amour,  appelle  son  mâle  par  des 
cris  très-différens  de  ceux  qui  avertissent  ses  petits.  On  n'a 
distingué  par  des  noms  différens  qu'un  très-petit  nombre  de 
voix  d'animaux.  Le  lion  rugit,  le  cheval  hennit,  le  chien 
aboie,  le  taureau  beugle,  le  chat  miaule  ,  le  mouton  bêle, 
etc.;  et  c'est  souvent  par  des  différences  dans  la  voix  qu'on  a 
appris  à  distinguer  des  espèces. 


ZOO  58i 

En  supposant  fous  les  animaux  dans  des  conditions  telles 
que  leurs  besoins  de  se  nourrir  et  de  se  défendre  puissent  être 
satisfails  complètement ,  l'existence  individuelle  se  eonserve- 
roit  aussi  long-temps  que  la  nature  de  chaque  individu  le  corn- 
porteroit.  Ces  conditions  n'existent  nulle  part  d'une  manière 
absolue.  D'abord ,  les  animaux  herbivores,  étant  destinés  à 
servir  de  proie  aux  animaux;  carnassiers  ,  ne  peuvent  résister 
à  leurs  ennemis  qne  dans  certaines  limites,  et  l'existence  de 
ceux-ci  trouve  également  des  limites  dans  les  bornes  de  leurs 
facultés  :  de  ces  luttes  résulte  l'harmonie  que  nous  voyons 
partout  s'établir  dans  la  nature  entre  le  nombre  des  animaux. 
Ensuite  les  conditions  d'existence  sont  susceptibles  de  changer 
suivant  une  foule  de  causes  naturelles,  sousl'action  desquelles 
les  mammifères  peuvent  être  conduits  fortuitement,  et  qui 
les  feroient  succomber,  s'il  n'y  avoit  pas  été  pourvu.  Tels  sont 
les  climats,  les  saisons,  en  un  mot  lesagens  extérieurs  et  beau- 
coup d'autres  causes  encore  qui  nous  sont  inconnues.  En  effet, 
nous  voyons  certains  organes  des  mammifères  se  modifier 
conformément  aux  circonstances  qui  les  environnent,  et  se 
mettre  en  harmonie  avec  elles.  Ces  organes  sont  les  plus  super- 
ficiels, ceux  dont  la  vie  et  la  conservation  des  animaux  dé- 
pendent le  moins,  et  qui  par  conséquent  peuvent  éprouver 
des  changemens  non -seulement  sans  dangers,  mais  utilement 
pour  eux:  ces  modificalions  se  manifestent  dans  les  tégumens: 
les  poils  soyeux  et  les  poils  laineux  deviennent  plus  ou  moins 
longs,  plus  ou  moins  épais,  et  leurs  couleurs  sont  susceptibles 
de  varier  dans  de  très- grandes  limites.  Le  froid  paroit  mul- 
tiplier les  poils  et  les  rendre  plus  fins;  aussi  les  plus  belles 
fourrures  viennent-elles  du  Nord.  La  chaleur  semble  avoir  une 
action  tout-à-fait  contraire  à  celle  du  froid  ;  mais  ces  règles 
souffrent  de  nombreuses  exceptions.  Quant  à  la  couleur  des 
poils,  on  ne  connoit  point  la  cause  de  ses  divers  changemens. 
Ces  parties  tégumentaires  ou  qui  entrent  dans  le  vêtement 
des  mammifères,  constituent  les  derniers  caractères  de  ces 
animaux,  ceux  qui  établissent  leurs  derniers  rapports,  les  ca- 
ractères des  espèces  ou  des  individus,  suivant  que  les  individus 
d'une  même  espèce  sont  ou  non  restés  sous  les  mêmes  influences. 
Dans  le  premier  cas,  tous  les  individus  d'une  espèce  se  res- 
semblent par  le  pelage;  dans  le  second,  en  général,  ils  difl'è- 


582  ZOO 

rent.  Cependant  il  est  des  espèces  dont  le  pelage  varie  par  des 
causes  qui  ne  sont  pas  suffisantes  pour  faire  varier  celui  d'au- 
tres espèces ,  et  toutes  les  espèces  n'éprouvent  pas  les  mêmes 
effets  des  mêmes  causes.  Au  reste  c'est  une  des  parties  les  plus 
obscures  de  la  mammalogie  et  qui  demande  le  plus  de  re- 
cherches. Il  nous  suffira  d'en  avoir  indiqué  les  difficultés. 

Tout  ce  qui  précède  ne  regarde  que  l'existence  des  indivi- 
dus; mais,  avant  d'arriver  au  terme  de  leur  vie,  les  individus 
sont  destinés  à  se  reproduire  et  h  propager  ainsi  leurs  races 
indéfiniment.  Sous  ce  rapport,  l'individu,  chez  les  mammi- 
fères, est  double;  il  se  compose  de  deux  êtres,  l'un  qui  est 
pourvu  des  organes  mâles,  et  l'autre  des  organes  femelles;  et 
ces  organes,  ainsi  que  le  phénomène  de  la  génération,  se  pré- 
sentent sous  des  formes  et  avec  des  circonstances  très-variées. 
La  première  différence  qui  s'observe  à  cet  égard,  c'est  que 
les  femelles  du  plus  grand  nombre,  en  mettant  leurs  petits 
au  monde ,  s'en  séparent  entièrement  et  les  allaitent  dans  le 
nid  qu'elles  leur  ont  préparé  d'avance;  tandis  que  d'autres, 
les  mettant  au  monde  presque  immédiatement  après  la  fécon- 
dation, les  reçoivent  dans  une  poche  abdominale  qui  fait  l'effet 
du  nid,  et  où  ils  achèvent  de  se  développer  par  allaitement. 
Comparant  cette  poche  à  une  seconde  matrice,  on  a  donné  à 
ces  animaux  le  nom  de  didelphes.  Les  mâles  n'en  sont  point 
pourvus,  et  elle  n'est  pas  développée  au  même  degré  chez  les 
femelles  de  toutes  les  espèces  :  il  en  est  même  où  elle  ne 
consiste  qu'en  un  léger  repli;  de  telle  sorte  que  ce  caractère, 
tout  important  qu'il  est,  ne  suffit  point  pour  faire  reconnoitre 
si  tel  individu  appartient  ou  non  à  sa  famille  ou  à  son  genre: 
dans  ce  cas,  les  autres  caractères  suppléent  à  celui-là.  La 
vulve,  chez  toutes  les  femelles  des  mammifères,  est  ordinai- 
rement fort  simple,  et  cet  organe  est  quelquefois  environné 
d'une  poche  glanduleuse,  qui  s'étend  jusqu'autour  de  l'anus. 
Dans  quelques  genres,  et  principalement  ceux  des  singes,  le 
clitoris  acquiert  souvent  un  développement  qui  l'égale  à  celui 
de  la  verge;  dans  d'autres,  comme  les  taupes,  les  chrysochlo- 
res, il  contient  le  canal  de  l'urètre,  et  l'époque  du  rut  se 
marque  plus  ou  moins  chaque  mois  par  l'accumulation  du 
sang  dans  la  vulve  ou  autour  d'elle,  par  une  plus  grande  ac- 
tivité de  ses  glandes  et  par  une  véritable  menstruation.  Les 


ZOO  585 

mamelles  sont  tantôt  abdominales  et  tantôt  pectorales;  ici  elles 
se  montrent  dans  les  aines;  là  sons  les  aisselles;  et.  chez  quel- 
ques espèces,  elles  s'étendent  de  la  poitrine  à  l'extrémité  pos- 
térieure de  l'abdomen.  Chez  les  mâles,  les  mamelles  existent, 
comme  chez  les  femelles,  à  peu  d'exceptions  prés;  et  leur 
verge  se  présente  dans  deux  directions  différentes,  lorsque  cet 
organe  est  inactif.  Chez  les  uns  il  se  dirige  d'arrière  en  avant, 
comme  chez  les  chiens,  et  chez  les  autres  d'avant  en  arrière, 
comme  chez  les  chats;  mais  elle  reprend  constamment  la  pre- 
mière de  ces  directions  lorsque  l'union  des  sexes  doit  avoir 
lieu.  Quant  à  ses  formes,  elles  sont  extrêmement  variées,  et 
souvent  son  gland  est  revêtu  d'épines  et  même  de  crochets 
acérés,  qui  soumettent  les  femelles,  par  la  douleur,  aux  em- 
hrassemens  du  mâle.  Ces  formes  si  diverses  n'ont  point  été 
étudiées,  et  on  ignore  quels  sont  leurs  rapports  avec  les  or- 
ganes de  la  femelle  et  le  phénomène  de  la  fécondation.  Les 
testicules  se  montrent  quelquefois  suspendus  dans  un  scro- 
tum très-large  ou  renfermés  dans  un  scrotum  étroit,  ou  enfin 
ils  sont  tout-à-fait  cachés  dans  l'abdomen;  et  une  poche  glan- 
duleuse enveloppe  ces  parties  et  l'anus  chez  plusieurs  espèces. 
Enfin,  quand  l'époque  du  rut  est  marquée  chez  les  mâles 
comme  chez  les  femelles,  elle  s'annonce  par  des  phénomène 
particuliers:  ou  les  testicules  acquièrent  plus  de  volume,  ou 
des  sécrétions  nouvelles  s'opèrent  dans  des  appareils  glandu- 
leux jusqu'alors  inactifs,  et  dans  des  parties  très-éloignées  des 
organes  génitaux. 

En  général,  les  petites  espèces  sont  beaucoup  plus  fécondes 
que  les  grandes,  et  la  durée  de  la  gestation  varie  suivant  les 
espèces  :  aussi  les  petits  naissent-ils  à  des  degrés  de  dévelop- 
pement très-différens.  Chez  les  didelphes,  les  traces  des  mem- 
bres s'aperçoivent  à  peine;  chez  certains  rongeurs,  plusieurs 
des  sens  sont  encore  fermés,  tandis  que,  chez  les  chevaux. 
les  pachydermes,  les  ruminans,  les  petits  ont ,  en  naissant, 
le  libre  exercice  de  leurs  membres  et  de  leurs  sens.  D'après  un 
calcul  de  Buffon,  la  durée  de  l'accroissement,  depuis  le  mo- 
ment de  la  naissance  jusqu'à  celui  où  l'animal  atteint  l'âge 
adulte,  feroit  le  septième  de  la  durée  totale  de  la  vie. 

C'est  ici  que  nous  devons  dire  un  mot  des  mulets  ou  métis, 
c'est-à-dire  des  individus  qui  naissent  de  l'accouplement  d'un 


384  ZOO 

mâle  et  d'une  femelle  d'espèces  différentes.  Il  n'est  point  rare 
devoir  de  tels  produits;  mais  il  n'y  a  aucun  exemple,  parmi  les 
mammifères,  que  des  individus  libres  et  dans  la  situation  de  se 
livrer  à  leur  impulsion  naturelle  leur  aient  donné  naissance. 
Aucun  métis  n'est  provenu  que  du  mélange  d'animaux  domes- 
tiques ou  d'animaux  esclaves;  et  ces  animaux,  pour  s'unir, 
ont  dû  appartenir  à  des  espèces  d'un  même  genre ,  et  d'un 
genre  naturel.  Aucune  exception  constatée  n'a  été  apportée  à 
ces  règles.  Ainsi  on  a  eu  des  produits  du  cheval  et  de  l'àne , 
de  l'àne  et  du  zèbre,  du  cheval  et  du  zèbre,  du  loup  et  du 
chien,  du  lion  et  du  tigre,  du  bélier  et  de  la  chèvre,  du 
bison  et  de  la  vache;  et  les  mulets  se  caractérisent  par  plus 
ou  moins  de  ressemblance  avec  les  espèces  d'où  ils  provien- 
nent, sinon  que  la  faculté  de  se  reproduire  et  de  se  perpétuer 
leur  est  à  peu  près  refusée  :  en  effet ,  il  n'y  a  pas  d'exemple 
qu'une  race  de  mulets  se  soit  perpétuée  au-delà  de  la  qua- 
trième ou  cinquième  génération;  et  ordinairement  ils  sont  in- 
féconds, ce  qui  devient  aussi  le  partage  des  races  modifiées  à 
un  certain  point  par  la  domesticité.  Enfin,  on  trouve  encore 
dans  la  difficulté  des  petits  mulets  à  se  développer  et  à  atteindre 
l'âge  adulte  une  preuve  de  la  foible  source  de  vie  qu'ils  ont 
reçue  de  leurs  parens. 

Jusqu'à  présent  nous  n'avons  considéré  les  animaux  que  re- 
lativement à  leurs  organes  et  aux  fonctions  qui  leur  sont  inhé- 
rentes: mais  il  n'est  qu'un  petit  nombre  d'organes  qui  agissent 
par  leur  nature  propre  ,  et  ceux-là  seulement  qui  sont  chargés 
des  fonctions  de  la  vie  végétative  :  ceux  qui  sont  liés  à  la  vie  ani- 
male sont  en  grand  nombre  sous  l'influence  de  fonctions  d'une 
nature  toute  particulière,  dont  le  siège  n'est  point  en  eux,  mais 
dans  le  cerveau  ;  ce  sont  celles  de  l'intelligence  et  de  l'instinct , 
sanslaconnoissance  desquelles  l'animal  n'est  pas  plus  connu  que 
si  on  ignoroit  la  structure  de  ses  membres.  Je  dois  cependant 
ïn'abstenir  d'en  traiter  ici ,  les  ayant  exposées  sommairement  à 
l'article  Instinct.  Seulement  je  rappellerai  que  l'intelligence  et 
l'instinct  sont  en  raison  inverse  l'un  de  l'autre;  que  les  qua- 
drumanes, les  carnassiers/,  les  pachydermes,  etc.,  ont  beau- 
coup d'intelligence  et  peutA'instinct ,  et  que,  par  contre,  les 
rongeurs,  les  ruminans,  on!  beaucoup  d'instinct  et  peu  d'in- 
telligence. Chacun  connoit,  d'une  part,  la  finesse  du  singe  et 


ZOO  385 

la  facilité  d'éducation  du  chien  et  de  l'éléphant,  et  de  l'autre, 
l'art  machinal  des  castors  pour  se  créer  des  habitations,  celui 
des  hamsters  pour  se  creuser  des  terriers  et  se  former  des  pro- 
visions d'hiver.  En  général,  les  actions  des  mammifères  ont 
toujours  trois  objets:  se  nourrir,  se  défendre  et  se  propager  ; 
c'est  dans  ces  limites  que  leur  intelligence  et  leur  instinct 
s'exercent,  et  l'on  parvient  toujours  à  distinguer  une  de  ces 
facultés  de  l'autre,  en  ce  que  les  actions  qui  dépendent  de  la 
première  ne  supposent  jamais  d'actes  réflexifs,  tandis  que  le 
contraire  a  heu  pour  la  plupart  des  actions  qui  dépendent  de 
la  seconde. 

Une  dernière  considération  m'arrêtera:  c'est  la  distribution 
des  mammifères  sur  notre  globe.  Elle  peut  être  envisagée  sous 
deux  points  de  vue ,  sous  celui  de  l'organisation  et  sous  celui 
du  rapport  des  diverses  parties  de  la  terre.  Sous  le  premier, 
nous  ne  trouvons  point  d'espèces  naturellement  cosmopolites, 
c'est-à-dire  qui  se  soient  rencontrées  dans  les  deux  hémisphè- 
res; mais  un  assez  grand  nombre  de  genres  sont  dans  ce  cas  : 
ainsi  on  a  trouvé  à  peu  près  sur  toute  la  terre  des  chéirop- 
tères insectivores,  des  musaraignes,  des  chats,  des  chiens,  des 
martes,  des  ours,  des  phoques,  des  rats,  des  ruminans  à  bois 
et  à  cornes,  etc. ,  d'où  l'on  peut  conclure  que  les  organes  qui 
constituent  les  caractères  spécifiques  ont  pu  supporter  l'in- 
fluence de  climats  très -divers,  et  que  ces  climats  n'ont  point 
eu  d'action  sur  les  systèmes  d'organes  caractéristiques  des  gen- 
res que  nous  venons  d'indiquer  ;  circonstances  importantes 
par  les  conséquences  qui  peuvent  s'en  déduire,  soit  relative- 
ment aux  idées  d'espèces ,  soit  relativement  aux  règles  qui  doi- 
vent être  suivies  dans  l'acclimatation  des  animaux  qui  peuvent 
nous  être  utiles.  L'habitation  ,  la  patrie  de  chaque  espèce  est 
plus  ou  moins  circonscrite.  Quand  aucun  obstacle  matériel  ne 
s'y  oppose ,  elle  s'étend  plutôt  dans  le  sens  des  latitudes  que 
dans  celui  des  méridiens,  et  la  raison  en  est  simple  ;  c'est  pour- 
quoi un  grand  nombre  de  mammifères  du  nord  de  l'Europe 
se  trouve  dans  le  nord  de  l'Amérique  ,  les  glaces  établissant 
annuellement  une  communication  entre  ces  deux  continens; 
mais,  toutes  les  fois  que  les  communications  entre  deux  con- 
trées sont  interrompues  par  des  mers,  des  déserts  ou  de  grandes 
chaînes  de  montagnes,  nou^  voyons  chaque  contrée  avoir  ses 
5g.  25 


586  ZOO 

espèces  et  ses  genres  propres:  ainsi  les  singes  proprement  dits, 
le  tigre,  le  lion,  le  chacal,  la  civette,  les  éléphans,  les  rhino- 
céros, les  sangliers,  les  chevaux,  les  chameaux,  un  grand 
nombre  d'antilopes ,  etc. ,  sont  exclusivement  propres  à  l'an- 
cien inonde;  tandis  que  les  sapajous,  le  jaguar,  le  cougouar, 
les  moufettes,  les  coatis  et  les  ratons,  les  tatous,  lesdicotyles , 
les  lamas,  etc.,  sont  exclusivement  propres  à  l'Amérique  , 
quoique  habitant  sous  des  climats  à  peu  près  semblables.  Si 
l'on  en  jugeoit  par  quelques  exemples,  on  diroit  que  la  sé- 
paration des  continens  a  précédé  la  naissance  de  leurs  habi- 
tans ,  et  que  des  influences  diverses  ont  présidé  au  dévelop- 
pement de  leurs  organes  fondamentaux,  comme  on  l'a  sup- 
posé. Mais  alors  comment  expliquer  que  ces  influences  aient 
agi  sur  un  système  organique  pour  produire  les  sangliers  d'une 
part  et  les  dicotyles  de  l'autre,  sans  agir  d'une  manière  ana- 
logue sur  celui  des  chats,  par  exemple,  et  surtout  des  ta- 
pirs, qui  ne  se  présente  qu'avec  des  modifications  spécifiques 
dans  les  deux  continens.  En  général,  la  distribution  des  mam- 
mifères sur  la  surface  du  globe  donne  lieu  aux  problèmes  les 
plus  intéressans  et  les  plus  difficiles;  aussi  sont-ils  probable- 
ment les  derniers  que  parviendra  à  résoudre  la  zoologie. 

Arrivé  au  point  où  nous  pouvons  supposer  les  principes  de 
la  science  établis ,  et  avant  d'en  faire  l'application  aux  mam- 
mifères connus,  nous  allons  jeter  un  coup  d'œil  rapide  sur 
les  systèmes  de  classification  des  principaux  auteurs  de  mam- 
malogie  ;  mais  il  ne  faut  point  oublier  que  le  mérite  des 
premiers  auteurs  d'une  science  ne  doit  pas  être  mesuré  d'a- 
près les  lois  que  cette  science  a  tirées  elle-même  de  ses  pro- 
grès ,  d'après  les  règles  dont  elle  s'est  enrichie  plus  tard  :  il 
y  auroit  une  grande  injustice  dans  un  tel  jugement;  car,  où 
les  causes  n'existent  pas,  les  effets  ne  peuvent  naître.  Mais 
ce  mérite  peut  être  apprécié  relativement  à  ce  qui  faisoit  sa 
richesse  à  l'époque  où  ils  écrivirent,  et,  dans  tous  les  genres, 
comme  à  toutes  les  époques,  les  travaux  des  hommes  ayant 
été  soumis  aux  lois  de  l'intelligence,  la  violation  de  ces  lois 
a  toujours  dû  être  un  sujet  de  reproche  d'autant  plus  grave , 
qu'il  n'y  avoit  point  de  motif  d'éloges  à  leur  obéir. 

Nous  devrions  donc  examiner,  sous  ce  double  point  de  vue  , 
les  ouvrages  fondamentaux  de  la  viammalogie  ;  mais  ce  travail 


ZOO  387 

remplirent  un  livre  entier:  nous  nous  bornerons  conséquem- 
ment  à  de  simples  indications  de  dates  et  de  titres,  en  les  rap- 
portant aux  époques  caractérisées  par  la  nature  de  ces  ou- 
vrages. 

La  mammalogie  est  une  science  nouvelle,  à  proprement 
parler;  c'est-à-dire  que  son  développement  est  la  conséquence 
d'une  direction  de  l'esprit  humain  qui  n'étoit  point  suivie 
chez  les  anciens.  Us  observèrent  sans  doute  les  mammifères, 
mais  ils  le  firent  dans  des  vues  différentes  des  nôtres;  et,  si 
l'impulsion  qu'ils  donnèrent  avoit  pu  se  propager  jusqu'à  nos 
jours,  on  doit  croire  que  la  mammalogie  n'auroit  pas  pré- 
senté les  phases  que  nous  y  observons ,  et  ne  seroit  pas  arri- 
vée aux  résultats  que  nous  avons  atteints  :  un  tout  autre  en- 
chaînement de  causes  et  d'effets  auroit  eu  lieu  ;  mais  hâtons- 
nous  de  dire  qu'Aristote  ,  qui ,  dans  l'antiquité  ,  eut  la  double 
gloire  de  créer  l'histoire  naturelle  des  animaux  et  d'en  rester 
le  chef,  s'astreignit  ordinairement  à  ces  lois  de  l'intelligence 
qu'il  avoit  lui-même  en  partie  caractérisées,  et  qu'il  suivit 
encore  mieux  qu'il  ne  les  connut,  comme  font,  au  reste,  tous 
les  hommes  d'un  esprit  ferme  et  droit.  Mais  le  syllogisme  avec 
son  dogmatisme  étoit  un  germe  de  mort  dans  l'antiquité, 
comme  il  en  fut  un  depuis,  au  moyen  âge,  pour  toutes  les 
sciences  d'observation. 

Le  premier  essai  de  mammalogie  est  celui  de  Gesner'  ;  ce- 
pendant n'y  cherchons  point  encore  de  science  proprement 
dite  :  c'est  un  recueil  de  faits  classés  alphabétiquement  d'après 
leur  nom  ,  dans  la  langue  où  écrivoit  l'auteur.  Ainsi ,  point  de 
rapports  scientifiques  perçus  ni  supposés,  seulement  quelques 
rapprochemens  empiriques  grossiers,  qui  n'égalent  pas  même 
ceux  que  nous  voyons  aujourd'hui  familiers  au  vulgaire;  mais, 
par  contre  ,  tout  ce  que  l'histoire  pouvoil  offrir  à  un  érudit  du 
premier  ordre,  de  particularités  diverses,  fausses  ou  vraies, 
relatives  aux  espèces  dont  il  donnoit  la  figure  ou  dont  il  par- 
loit  :  aucune  sorte  de  critique  ne  règne  dans  l'exposition  de 
ces  faits.  La  critique  est  le  fruit  de  la  science,  et  la  science 
n'existoit  pas;  elle  commençoit. 


588  ZOO 

Aldrovande  *  ,  qui  vint  après  Gesner ,  ne  peut  guère  en- 
core être  considéré  que  comme  un  érudit  qui  appliquoit  sa 
science  a  l'histoire  naturelle.  Cependant  ses  animaux  ne  sont 
plus  classés  suivant  Tordre  alphabétique  de  leurs  noms.  Il  ad- 
met ce  qu'avoit  indiqué  Aristote  ,  et,  après  avoir  divisé  les 
mammifères  en  solipèdes,  en  bisulces  et  en  digités,  il  forme 
dans  chacun  de  ces  ordres  des  genres  plus  ou  moins  nombreux 
et  plus  ou  moins  naturels;  mais  toujours  empiriquement:  et, 
comme  il  ne  travailloit  dans  son  cabinet  que  sur  des  figures  ou 
des  descriptions,  il  est  arrivé,  paje l'empirisme,  à  des  erreurs 
auxquelles  cette  voie  n'auroit  point  conduit,  s'il  eût  travaillé 
sur  la  nature.  Pour  lui  le  rhinocéros  est  un  bisulce,  l'éléphant 
un  solipède ,  etc. 

Nous  ne  nous  arrêterons  point  aux  travaux  de  Jonston' ,  ni 
à  ceux  de  Carleton3,  ni  même  à  l'édition  du  premier,  donnée. 
en  1718  ,  par  Ruysch,  avec  des  additions;  car  le  seul  ouvrage 
de  cette  époque  où  la  science  commence  à  se  montrer,  est  le 
Synopsis  methodica  animalium  de  Rai'1,  qui  parut  en   1  6 g 5 . 

En  effet,  Rai,  nourri  d'Aristote  ,  ne  se  borne  plus  à  la 
simple  observation  matérielle  ;  il  cherche  des  causes  et  des 
rapports  généraux  dans  l'organisation.  Ainsi ,  avant  de  trai- 
ter delà  classification  des  quadrupèdes,  il  considère  ce  qu'est 
l'animal ,  le  phénomène  de  la  génération ,  les  caractères  dis- 
tinctifs  des  animaux  vivipares  et  ovipares,  leur  division;  ce 
qui  le  conduit,  comme  son  maître,  à  séparer  ceux  qui  ont 
du  sang,  et  par  ce  mot  il  entend  le  sang  rouge,  de  ceux  qui 
en  sont  dépourvus,  rangeant  parmi  les  premiers  ceux  qui 
respirent  par  des  poumons  et  qui  ont  un  cœur  à  double 
ventricule  ;  mais  ces  animaux  chez  lesquels  la  respiration  est 
complète,  sont  vivipares  ou  ovipares,  et  les  vivipares  sont 
aquatiques  (les  cétacés)  ou  terrestres  (les  quadrupèdes  pro- 
prement dits).  On  voit  qu'à  l'égard  de  ces  distinctions  gé- 
nérales la  science  a  pu  acquérir  plus  de  précision  ,  d'exacti- 
tude, par  les  travaux  qui  ont  eu  lieu  depuis,  mais  qu'aucun 
changement  fondamental  n'y  a  été  apporté. 

1  LesSolip.,en   1616;  les  Bisulc,  1621  ;  les  Digit.,  i63;. 

2  Né  en  i6o3.  Ses  Quadrumanes  parurent  en   it>">2. 

3  Né  en  1619.  Son  Onomasticon  loicon  parut  en  1668. 

4  Né  en  1628. 


ZOO  389 

Quant  à  ses  quadrupèdes ,  c'est-à-dire  à  ses  animaux  pour- 
vus de  membres,  respirant  par  des  poumons,  ayant  un  cœur 
double  et  étant  vêtus  de  poils,  il  prend  pour  leur  premier  ca- 
ractère distinctif  les  ongles  et  les  doigts,  leur  nombre,  leur 
forme ,  leur  action  plus  ou  moins  libre  ,  etc.  ;  pour  caractères 
secondaires,  la  rumination,  les  cornes  solides  ou  les  cornes 
tombantes,  les  incisives  au  nombre  de  deux  ou  en  nombre  plus 
grand:  et,  arrivé  aux  carnassiers  proprement  dits,  il  les  sub- 
divise par  la  taille  et  la  forme  de  la  tête.  Enfin,  tout  ce  qui  n'a 
pu  se  ranger  sous  ces  caractères,  forme  une  division  anomale , 
qui  se  subdivise  encore  par  les  particularités  organiques  que 
nous  venons  d'indiquer,  mais  qui  sont  dans  d'autres  rapports; 
aucune  nomenclature  méthodique  complète  n'accompagne  ces 
classifications:  si  les  genres  ont  des  noms,  la  plupart  des  es- 
pèces n'en  ont  point,  et  ils  ne  sont  désignés  que  par  une  phrase 
descriptive. 

Par  ce  seul  exposé  on  voit  combien  les  travaux  de  détails 
étaient  peu  nombreux  du  temps  de  Rai.  On  avoit  pu  recon- 
noitre  ou  plutôt  confirmer  les  caractères  sur  lesquels  reposent 
la  distinction  fondamentale  des  animaux  à  sang  chaud  et  des 
animaux  à  sang  froid ,  et  l'on  n'avoit  pu  le  faire  pour  les  qua- 
drupèdes entre  eux.  En  effet,  les  différences  d'un  ordre  élevé 
sont  toujours  plus  faciles  à  saisir  que  celles  des  ordres  inférieurs, 
bien  moins  sensibles  que  les  premières:  aussi,  dans  son  travail 
détaillé  et  purement  empirique  sur  les  quadrupèdes,  Rai  se 
borne-t-il  à  former  de  grands  genres,  qui  se  trouvent  assez  na- 
turels et  que  les  zoologistes  n'ont  guère  travaillé  depuis  qu'à 
subdiviser.  C'est  qu'en  effet  on  n'a  jamais  pu  ne  pas  saisir  du 
premier  coup  d'œil  les  rapports  intimes  qui  existent  entre  les 
solipèdes,  les  ruminans,  les  singes,  les  carnassiers,  les  ron- 
geurs, etc.,  tel  que  l'a  fait  Rai;  mais  là  n'étoit  point  encore 
la  science  proprement  dite  ;  elle  n'est  encore  chez  lui  que  dans 
sa  définition  des  quadrupèdes:  le  reste  de  son  travail  est  un 
essai,  mais  un  essai  inévitable,  par  lequel  il  falloit  passer,  et 
qui  ,  en  ouvrant  la  voie  ,  montroit  le  but. 

Linnaeus,  qui  succéda  à  Rai  dans  la  recherche  des  rapports 
des  quadrupèdes  entre  eux,  n'a  fait  qu'étendre  le  travail  de 
son  prédécesseur  par  la  considération  d'un  plus  grand  nombre 
d'organes,  en  subdivisant  toujours  davantage,  dans  les  treize 


3ç)o  ZOO 

éditions  successives  de  son  Systema  naturce1  ,  les  genres  qu'il 
trouva  établis.  Comme  Rai ,  nous  ne  le  voyons  encore  en  pos- 
session d'aucun  autre  principe  que  ceux  sur  lesquels  reposent 
les  grandes  divisions  du  règne  animal;  tous  ses  groupes  d'or- 
dres et  de  genres  sont  formés  empiriquement  et  distingués  par 
des  caractères  artificiels,  pris  à  peu  près  exclusivement,  pour 
les  ordres,  des  dents  incisives  et  des  ongles,  et  pour  les  gen- 
res, de  différentes  autres  parties  organiques,  suivant  qu'elles 
lui  étoient  présentées  fortuitement  par  ses  groupes  formés  d'a- 
vance. M 'lis  il  introduisit  dans  la  science  une  nomenclature  mé- 
thodique ,  et  ce  seul  changement  auroit  suffi  pour  immorta- 
liser son  système.  11  est  cependant  résulté  de  ce  système  que , 
les  caractères  des  genres  étant  de  nature  très-différente  ,  on  ne 
voit  ni  le  fondement  de  leur  dénomination  commune,  ni  celui 
de  leur  limitation  ;  erreur  de  logique,  qui ,  livrant  la  science 
à  l'arbitraire,  a  eu  sur  elle  les  plus  fâcheuses  conséquences.  En 
effet,  presque  tous  les  travaux  de  l'école  de  Linnseus,  en  mam- 
mafogie,  ont  été,  à  proprement  parler,  inutiles  pour  la  science, 
quand  elle  a  eu  besoin  de  connoître  réellement  les  mammi- 
fères pour  apprécier  leur  nature  et  établir  leurs  véritables 
rapports. 

Linna'us  doit  cependant  moins  que  son  système  être  accusé 
de  ce  tort:  il  connoissoit  l'objet  borné  de  ce  travail;  aussi, 
dans  ses  descriptions  particulières  de  mammifères  entre-t-il 
dans  presque  tous  les  détails  nécessaires  pour  les  faire  con- 
noître, ce  qui  n'a  pas  été  suivi  par  ses  disciples;  et  ce  système, 
à  l'époque  où  il  le  conçut,  ne  trouvoit  point  d'autres  bases 
que  celles  qu'il  lui  donna.  Malheureusement,  pendant  trente- 
deux  ans,  il  ne  put  apporter  aux  principes  sur  lesquels  il  l'a- 
voit  établi  aucun  changement  fondamental.  Son  dogmatisme 
captiva  toutes  les  intelligences  qui  ne  surent  que  marcher  sur 
ses  traces  et  l'imiter  servilement.  Mais  cette  influence  immense, 
qu'il  dut  à  beaucoup  d'autres  travaux,  et  principalement  à  son 
système  de  nomenclature,  simple  et  méthodique,  donne  la 
mesure  de  son  génie.  En  effet ,  il  fut  tellement  supérieur  à  son 
siècle,  que  ses  erreurs  mêmes  ne  peuvent  obscurcir  sa  gloire. 


i  Linnseus  naquit  en  1707.  La  première  édit.  de  son  Systema  parut  en 
1735,  et  la  dernière  en  1767, 


ZOO  59i 

L'influence  de  Linnseus  sur  la  mammalogie  ne  s'établit  en 
France  que  fort  tard  et  y  dura  peu.  Buffon ,  qui  commença  à 
publier  son  Histoire  naturelle  des  quadrupèdes  en  1749,  frappé 
principalement  de  ce  qu'il  y  avoit  d'arbitraire  dans  le  Sjstema 
naturœ  animalium  de  Linnaeus,  et  se  défiant,  peut-être  à  cause 
des  résultats  auxquels  le  naturaliste  suédois  avoit  été  conduit, 
des  rapports  qui  s'aperçoivent  entre  les  quadrupèdes  à  leur 
seule  vue ,  ne  tint  aucun  compte  de  la  considération  de  ces 
rapports  dans  la  description  successive  qu'il  donna  de  ces  ani- 
maux, et  se  borna  à  en  traiter  dans  des  discours  généraux  non 
moins  remarquables  quelquefois  par  la  profondeur  et  l'éléva- 
tion des  idées  que  par  l'éclat  et  la  noblesse  du  style.  Quant 
aux  quadrupèdes,  il  en  fit  l'histoire  et  en  donna  une  descrip- 
tion très-étendue,  ensuivant  un  ordre  purement  artificiel.  On 
sait  que  la  partie  descriptive  est  due  tout  entière  à  Daubenton, 
et  qu'elle  peut  encore  être  présentée  aujourd'hui  comme  un 
modèle  de  précision  et  d'exactitude.  La  partie  historique  con- 
tient des  erreurs  inévitables  à  une  époque  où  la  critique  n'étoit 
point  encore  assez  éclairée  pour  faire  apprécier  les  récits  des 
voyageurs,  source  principale,  mais  impure,  où  Buffon  dut 
puiser  les  élémens  de  cette  histoire,  d'ailleurs  si  attachante 
souvent  par  les  détails  philosophiques  dont  elle  est  semée.  Le 
préjugé  qui  dominoit  ce  grand  homme  dans  ses  premiers  tra- 
vaux ne  pouvoit  tenir  contre  l'expérience  ;  aussi  le  voyons- 
nous,  dans  les  derniers  volumes  de  son  ouvrage,  réunir,  entre 
autres,  tous  les  singes  dans  un  même  groupe  général,  et  y  for- 
mer ensuite  des  divisions  très-naturelles,  et  comme  l'avoit  fait 
Linnaeus  même.  Quoi  qu'il  en  soit,  Buffon  fut  d'abord  moins 
considéré  comme  naturaliste  que  comme  grand  écrivain.  Les 
descriptions  de  Daubenton ,  isolées  l'une  de  l'autre,  n'indiquant 
presque  aucun  rapport,  ne  purent  être  appréciées:  les  histoires 
seules  trouvèrent  des  juges  dans  les  admirateurs  de  l'écrivain, 
ce  qui  explique  pourquoi  l'un  fit  plutôt  naitre  des  imitateurs 
que  l'autre. 

Pendant  la  même  période,  Klein  en  Allemagne,  en  1761  , 
et  Brisson  en  France,  en  1766,  s'occupèrent  des  mammifères 
et  de  leur  classification,  de  leurs  rapports;  mais  l'un  et  l'autre 
s'écartèrent  encore  plus  de  la  nature  que  Linnseus,  et  leurs  ou- 
vrages ont  à  peine  laissé  quelques  traces.  11  faut  toutefois  ex- 


or-      .  ZOO 

cepter  de  l'oubli  les  descriptions  originales  données  par  le 
dernier ,  qui  sont  remarquables  par  l'exactitude  des  caractères 
spécifiques. 

C'est  donc  exclusivement  sous  la  direction  de  Linnasus  et 
de  Buffon  que  les  naturalistes  marchèrent  dans  cette  première 
époque  de  la  mammalogie ,  que  l'on  pourroit  à  juste  titre  dé- 
signer sous  le  nom  d'époque  empirique. 

En  effet,  d'une  part,  Erxleben  en  1777 ,  Pennant  en  1771, 
1781  et  i795,Storr  en  1780,  Boddaërt  en  1785  ,  Gmelin  en 
3788,  et  même  Vicq-d'Azyr  en  1792,  et  Blumenbach  en  1796, 
ne  firent  que  suivre  les  pas  de  Linnseus;  tandis  que,  de  l'autre, 
Allamand,  Vosmaër,  Lacépède  ,  Bernardin  de  Saint-Pierre, 
se  mirent,  mais  de  bien  loin,  pour  la  plupart,  à  la  suite 
de  Buffon  et  Daubenton.  Un  seul  homme,  Pallas  ,  esprit 
élevé  ,  jugeant  ses  maîtres,  imita  de  chacun  d'eux  ce  qu'ils 
avoient  de  bon;  et,  après  avoir  rapproché,  avec  Buffon,  par 
une  critique  judicieuse,  ce  qui  pouvoit  constituer  l'histoire 
de  ses  mammifères,  recherché,  avec  Daubenton,  les  détails 
de  leurs  organes,  nous  le  voyons  établir  leurs  rappors  naturels, 
avec  Linnaeus:  mais,  quoiqu'il  ait  pu  fonder  ses  comparaisons 
et  ses  rapprochemcns  sur  v.n  plus  grand  nombre  de  points  ,  en 
raison  de  la  connoissance  plus  étendue  qu'il  avoit  de  l'orga- 
nisation, il  est  encore  contraint,  faute  de  principes  fixes,  de 
se  livrer  à  tous  les  tatonnemens  de  l'empirisme  ,  de  ne  former, 
à  peu  d'exceptions  près,  que  des  genres  artificiels  dans  le  riche 
et  beau  travail  sur  les  rongeurs,  qu'il  publia  en  1778,  sous  le 
titre  de  Novœ  species  quadrupedum  e  glirium  ordine. 

Cependant  les  travaux  anatomiques  devenoient  nombreux  ; 
les  ressemblances  et  les  différences  des  mammifères  les  uns  avec 
les  autres  se  multiplioient  par  l'observation  ;  on  cherchoit  à  ap- 
précier la  part  de  chaque  organe  à  leur  existence  ;  l'idée  de  leur 
nature ,  comme  celle  de  la  vie,  prenoit  plus  d'étendue  et  d'exac- 
titude, et  le  principe  rationnel  sur  lequel  doit  reposer  l'établisse- 
ment des  rapports  qu'ils  ont  entre  eux,  pouvoit  être  proclamé; 
maisil  falloit  le  concevoir,  et  c'est  ceque  fit  mon  frère  dans  l'idée 
de  la  subordination  des  caractères.  Cette  idée  fait  le  caractère 
de  la  seconde  époque  de  la  zoologie ,  comme  l'empirisme  fait 
celui  de  la  première.  L'ouvrage  où  elle  a  été  exprimée  pour 
la  première  fois  et  où  l'application  en  a  été  faite ,  est  le  tableau 


ZOO  3y3 

élémentaire  de  l'Histoire  naturelle  des  animaux  que  mon  frère 
publia  en  1798.  Mais  entre  l'apparition  d'une  idée  mère  et  son 
développement  complet  l'intervalle  peut  être  grand;  et,  en 
effet,  depuis  cette  dernière  époque,  tous  les  travaux  de  zoo- 
logie ont  été  dirigés  vers  ce  but,  surtout  en  France.  En  1801  , 
M.  de  Lacépède  exposa  un  tableau  des  divisions  et  sous-divi- 
sions, ordres  et  genres  des  mammifères.  En  1804,  M.  Des- 
marest  publia  un  tableau  méthodique  des  mammifères  dans  le 
Dictionnaire  d'histoire  naturelle;  en  1806,  M.  Duméril  fit  pa- 
roilre  sa  Zoologie  analytique;  en  1816,  M.  de  Blainville  fit 
imprimer  dans  le  Nouveau  Bulletin  de  la  société  philomatique 
le  prodrome  d'une  nouvelle  distribution  systématique  du  règne 
animal;  mon  ouvrage  intitulé,  Des  dents  des  mammifères  ,  con- 
sidérées comme  caractères  zoologiques  (1825),  avoit  le  même 
objet  que  ces  différens  traités;  Les  familles  naturelles  de  M.  La- 
treille  parurent  en  1825  ;  le  tableau  de  l'Histoire  naturelle 
des  animaux  de  mon  frère  reparut  en  1817  ,  sous  le  titre  de 
Tableau  du  règne  animal ,  dont  une  troisième  édition  vient 
d'être  achevée  (1829);  M.  Temminck  a  publié,  en  1827,  à  la 
fin  du  premier  volume  de  ses  Monographies  de  mammalogie, 
un  tableau  méthodique  des  mammifères;  enfin,  M.  Duvernoy 
vient  de  terminer,  en  1828,  son  cours  des  mammifères  à  l'Aca- 
démie de  Strasbourg,  en  exposant  dans  un  tableau  les  carac- 
tères des  différens  ordres  entre  lesquels  les  mammifères  se  par- 
tagent. J'indiquerai  encore  le  Prodromus  systematis  mammalium 
et  avium  d'Illiger,  publié  à  Berlin  en  1811  ,  et  l'esquisse  du 
Système  d'histoire  naturelle  de  M.  Oken,  Paris,  1821  ,  quoi- 
qu'ils aient  plutôt  pour  objet  de  modifier  les  nomenclatures 
que  d'améliorer  la  méthode  et  d'appliquer  le  principe  de  la 
subordination  des  caractères. 

On  comprend  assez  que  ces  tableaux  méthodiques  et  gé- 
néraux de  toute  la  mammalogie  n'apportent  de  modifications 
au  système  de  classification  des  mammifères  que  dans  quel- 
ques-unes de  ses  parties,  et  que  ces  modifications  auroient 
pu  être  présentées  séparément:  aussi  plusieurs  auteurs,  en 
se  bornant  à  porter  leurs  travaux  sur  des  ordres,  des  genres 
ou  des  espèces ,  à  les  circonscrire  dans  des  subdivisions  quel- 
conques du  système  général,  ont  rendu  à  la  science  les  mêmes 
services  que  ceux  qui  ont  placé  ou  encadré  leurs  recherches 


3g4  ZOO 

dans  un  tableau  complet  des  animaux  qui  nous  occupent. 
Parmi  ces  auteurs  ,  nous  indiquerons  principalement  M. 
Geoffroy  Saint  -  Hilaire ,  qui,  un  des  premiers,  a  travaillé 
à  fonder  la  méthode  naturelle  par  ses  belles  recherches  sur  les 
didelphes,  les  chéiroptères,  les  quadrumanes,  etc.,  et  qui, 
depuis,  s'élevant  en  anatomie  à  des  considérations  d'un  autre 
ordre,  tend  encore  d'une  manière  moins  directe,  mais  non 
moins  utile  peut-être ,  à  étendre  et  à  approfondir  la  zoologie 
tout  entière. 

Chacun  des  travaux  que  nous  venons  d'indiquer  contient 
des  notions  plus  ou  moins  vraies  et  a  eu  une  influence  plus 
ou  moins  grande  sur  les  progrès  de  la  inammalogie  ;  mais  l'es- 
pace me  manque  pour  les  juger  d'après  les  principes  établis 
plus  haut  et  apprécier  les  innovations  qu'ils  contiennent,  ce 
que  chacun,  au  reste,  peut  faire,  en  se  chargeant  soi-même 
de  l'application  de  ces  principes. 

Il  est  superflu  d'ajouter  que  ces  travaux  de  mammalogie,  ces 
tentatives  diverses  faites  pour  établir  les  rapports  que  les  mam- 
mifères ont  entre  eux,  n'ont  eu  lieu  qu'à  l'aide  des  descrip- 
tions données  par  les  voyageurs  ou  les  monographes,  ou  par 
la  vue  des  animaux  mêmes,  soit  dans  les  ménageries,  soit  dans 
les  cabinets  d'histoire  naturelle  ;  et  les  descriptions  ont  suivi 
la  marche  de  la  science ,  de  sorte  que  celles  des  derniers  voya- 
geurs ou  des  derniers  monographes  sont  sans  comparaison  plus 
complètes  que  celles  des  premiers,  et  ont  même  sous  ce  rap- 
port un  tout  autre  caractère. 

Il  nous  reste  actuellement  à  exposer  le  tableau  méthodique, 
le  système  naturel  des  mammifères,  tel  que  les  divers  travaux 
dont  nous  venons  de  parler  permettent  de  le  composer;  mais 
pour  les  genres  seulement,  et  surtout  pour  ceux  dont  l'atlas 
de  ce  Dictionnaire  nous  offre  les  types  ;  et  l'antropologie  de- 
vant, à  notre  sens,  former  une  branche  spéciale  de  la  mam- 
malogie, à  cause  de  sa  nature,  de  son  étendue  et  de  ses 
difficultés ,  nous  l'envisagerons  comme  ayant  été  traitée  à  l'ar- 
ticle Homme,  et  nous  passerons  immédiatement  à  l'ordre  des 
quadrumanes. 


ZOO  395 

I.er  ORDRE. 
LES   QUADRUMANES. 

Us  ont  les  membres  antérieurs  et  les  postérieurs  terminés 
par  des  mains  à  peu  près  semblables  à  celles  de  l'homme  ,  dans 
lesquelles  le  pouce,  séparé  des  autres  doigts,  peut  leur  être 
opposé. 

Ce  sont  des  animaux  qui  se  nourrissent  de  fruits  ou  d'in- 
sectes, vivant  dans  les  forêts  et  sur  les  arbres,  où  ils  grimpent 
avec  la  plus  grande  facilité.  Ils  forment  trois  familles  :  i.°les 
singes,  ou  les  quadrumanes  de  l'ancien  monde;  2.0  les  sapa- 
jous, ou  les  quadrumanes  du  nouveau  monde,  et  les  makis, 
ou  lémuriens,  qu'on  a  aussi  désignés  par  le  nom  de  singes  à 
museau  de  renard;  lesquels  se  distinguent  les  uns  des  autres  par 
des  modifications  du  système  organique  de  l'alimentation. 

I.re  FAMILLE. 

Les  Singes. 

Tous  les  singes  ont  le  même  système  de  dentition  ,  à  de  très- 
légères  exceptions  près,  c'est-à-dire  quatre  dents  incisives 
tranchantes  à  chaque  mâchoire ,  deux  canines  fortes ,  quatre 
fausses  molaires  et  six  molaires  vraies,  dont  les  couronnes 
sont  formées  de  tubercules  mousses.  ' 

1."  GENRE. 

Les  O rangs;  Pjthecus,  Cuv. 
Leurs  sens  ont  de  grands  rapports  avec  ceux  de  l'espèce 
humaine.  Leurs  yeux,  très-rapprochés  l'un  de  l'autre,  ont  la 
pupille  ronde;  leur  nez  ne  se  montre  au  dehors  que  par  ses 
ailes  et  par  ses  narines  sans  mufle,  ouvertes  au-dessus  du  mu- 
seau, et  il  est  très-éloigné  de  la  bouche,  qui  est  presque  sans 
lèvres;  les  joues  sont  simples  et  sans  abajoues;  la  langue  est 
très-douce,  et  l'oreille  a  la  forme  de  la  nôtre.  Les  poils,  qui 
recouvrent  toutes  les  parties  du  corps,  excepté  la  face  et  l'in- 
térieur des  mains,  sont  assez  rares  principalement  aux  parties 
inférieures.  Les  membres  antérieurs  sont  très-longs,  et,  quand 
l'animal  est  debout,  ils  descendent  fort  au-dessous  des  genoux; 

l  Des  dents,  etc.,  pi.  2  à  6. 


W  ZOO 

les  postérieurs  sont  au  contraire  fort  courts;  et  dans  la  marche 
les  orangs  ne  posent  sur  le  sol  que  le  côté  externe  de  leurs 
mains  :  dans  la  marche  sur  leurs  quatre  membres,  ils  portent 
alternativement  le  train  de  devant  et  le  train  de  derrière  en 
avant  tout  entiers.  Ils  sont  sans  queue.  Les  organes  génitaux 
sont  analogues  à  ceux  de  l'homme.  Ces  animaux  paroissentêtre 
les  plus  grands  et  les  plus  forts  de  tous  les  quadrumanes.  Ils 
habitent  les  bois  et  vivent  sur  les  arbres,  où  ils  se  construi- 
sent des  retraites  et  où  la  structure  de  leurs  membres  leur 
donne  la  faculté  de  grimper  avec  la  plus  grande  facilité.  Ils  se 
nourrissent  de  fruits,  d'œufs,  qu'ils  vont  dénicher,  d'insectes 
et  peut-être  aussi  d'oiseaux.  On  n'en  connoit  encore  que  deux 
espèces,  l'orang-outang  de  Bornéo  et  peut-être  des  continens 
voisins,  et  le  chimpensé  des  parties  centrales  de  l'Afrique. 
Quelques  auteurs  ont  fait  de  chacune  de  ces  espèces  le  type 
d'un  genre ,  peut-être  avec  fondement. 

2.e  GENRE. 

Les  Gibbons;  Hilobates,  Illiger. 

Ils  diffèrent  des  orangs  par  des  fesses  calleuses  ;  du  reste 

ils  paroissent  en  avoir  les  organes  essentiels  et  les  mœurs.  On 

en  connoît  cinq  ou  six  espèces,  toutes  originaires  du  midi  de 

l'Asie. 

3.e  GENRE. 

Les  Semnopithèqces  ;  Semnopithecus ,  Fréd.  Cuv. 
Par  la  forme  de  leur  corps,  les  proportions  générales  de 
leurs  membres,  les  traits  de  leur  figure,  ces  animaux  rap- 
pellent les  gibbons  ;  mais  ils  ont,,  de  plus  qu'eux,  une  queue 
extraordinairement  longue  ,  habituellement  relevée  sur  le 
dos,  qui  semble  faciliter  leurs  sauts  en  leur  servant  de  balan- 
cier, et  leur  dernière  molaire  inférieure  est  alongée  par  un 
cinquième  tubercule  impair,  qui  la  termine  en  arrière.  Ils 
ont  les  fesses  calleuses,  mais  ils  n'ont  point  d'abajoues.  Toutes 
les  espèces  de  ce  genre  sont  de  l'Asie  méridionale ,  et  vivent 
en  grandes  troupes. 

4e  GENRE. 

Les  Guenons  ;   Cercopithecus  ,  Erxleb. 
Ce   sont  des   singes   qui  n'acquièrent  jamais  qu'une  taille 


ZOO  397 

médiocre  ,  comparativement  aux  précédens.  Leurs  propor- 
tions générales  et  la  hauteur  de  leur  train  de  derrière  annon- 
cent la  légèreté  de  leurs  mouvemens.  Ils  ont  des  abajoues, 
une  queue  longue,  relevée  sur  le  dos;  les  fesses  calleuses;  la 
dernière  molaire  d'en  bas  n'a  que  quatre  tubercules,  et  leurs 
narines  s'ouvrent  en  arrière  du  museau.  Les  guenons  sont  toutes 
originaires  d'Afrique  et  vivent  en  troupes  très-nombreuses. 
On  en  connoit  déjà  douze  ou  treize  espèces. 

5.e  GENRE. 

Les  Macaques  ;  Macacus  ,  Lacép. 

Ces  quadrumanes  se  rapprochent  dessemnopithèques,  dont 
ils  ont  les  dents;  mais  ils  sont  pourvus  d'abajoues  ,  comme  les 
guenons,  et  ils  ont  les  fesses  calleuses.  Ils  ont  les  membres 
mieux  proportionnés  que  ceux  des  précédens  pour  marcher 
à  quatre  pattes.  La  plupart  ont  la  queue  courte;  mais,  quelque 
longue  qu'elle  soit,  elle  reste  pendante  ,  excepté  à  sa  base  , 
et  ne  prend  aucune  part  à  leurs  mouvemens  :  sous  ce  rap- 
port, c'est  un  organe  rudimentaire.  Leurs  narines  ,  comme 
dans  les  genres  précédens,  s'ouvrent  en  arrière  de  l'extré- 
mité du  museau.  Toutes  les  femelles,  sans  exception  ,  à  l'é- 
poque du  rut  ,  c'est-à-dire  chaque  mois  ,  éprouvent  autour 
des  organes  génitaux  une  congestion  sanguine  qui  ,  chez  la 
plupart,  produit  dans  ces  parties  un  gonflement  monstrueux 
que  suit  ordinairement  une  véritable  menstruation.  Dans  leur 
jeunesse  ,  ils  sont  susceptibles  d'une  certaine  éducation  ,  mais 
en  avançant  en  âge ,  ils  deviennent  intraitables  par  leur  mé- 
chanceté. Ils  ne  sont  adultes  qu'à  quatre  ou  cinq  ans  ;  mais 
le  rut  se  manifeste  dès  la  deuxième  année,  et  la  gestation  est 
de  sept  mois.  Des  dix  espèces  qu'on  connoit  aujourd'hui  , 
neuf  sont  de  l'Asie  méridionale  ,  et  une  est  du  nord  de  l'Afri- 
que et  des  parties  méridionales  de  TEspagne. 

6.e  GENRE. 

Les  Cynocéphales;  Cjnocephalus ,  Cuv. 

Les   cynocéphales  sont    des   macaques    dont  la  taille   s'est 

agrandie,  et  dont  le  museau  s'est  prolongé  de  manière  que  les 

narines  s'ouvrent  à  son  extrémité  au  lieu  de  s'ouvrir  en  arrière. 

En  effet,  ces  quadrumanes  ont  le  même  système  de  dentition. 


398  ZOO 

les  mêmes  organes  du  mouvement  et  de  la  génération,  et  les 
mêmes  sens  ,  excepté  le  changement  considérable  qui  est 
survenu  à  ceux  de  l'odorat  et  du  goût  par  le  développement 
des  parties  où  ils  ont  leur  siège.  Après  les  o rangs,  ce  sont  les 
plus  grands  et  les  plus  forts  des  quadrumanes  ,  aussi  sont-ils 
des  animaux  très-dangereux  :  dans  leur  extrême  jeunesse  ils 
se  prêtent  à  quelque  éducation,  mais  en  avançant  en  âge  ils 
deviennent  intraitables  et  brutaux  jusqu'à  la  férocité.  On  en 
connoit  huit  espèces  ,  et,  comme  les  macaques,  les  uns  ont  la 
queue  longue  ,  d'autres  courte  ,  et  plusieurs  en  sont  tout-à- 
fait  privés;  mais  cet  organe  ,  étant  rudimcntaire  chez  eux  , 
n'exerce  aucune  influence  sur  leur  naturel.  Tous  les  cynocé- 
phales se  trouvent  en  Afrique  ,  excepté  un  seul ,  qui  vit,-  dit- 
on  ,  aux  Philippines. 

IL'  FAMILLE. 
Les  Sapajous. 

Ces  quadrumanes  ont  à  chaque  mâchoire  quatre  incisives 
tranchantes,  deux  canines  de  médiocre  grandeur,  trois  fausses 
molaires  et  six  ou  cinq  molaires  véritables,  dont  les  couron- 
nes sont  formées  de  tubercules  mousses,  et  dans  cette  famille 
le  caractère  des  mains  présente  quelques  modifications  :  plu- 
sieurs espèces  sont  privées  de  pouces  aux  membres  antérieurs; 
d'autres  n'en  ont  que  de  rudimentaires ,  et,  dans  un  genre, 
le  pouce  de  ces  membres  est  parallèle  aux  autres  doigts  et  ne 
leur  est  point  opposé.1 

1."  GENRE. 
Les  Alouattes  ;  Mjcetes,  Illiger. 

Ces  sapajous  se  sont  fait  remarquer  parleur  tête  pyramidale 
et  la  grosseur  de  leur  cou  due  à  un  os  hyoïde  très-renflé  et 
formant  un  tambour  osseux.  Ils  ont  la  queue  nue  à  son  ex- 
trémité inférieure  et  prenante.  Leur  voix  très-forte  et  reten- 
tissante leur  a  valu  le  nom  de  singe  hurleur  ;  elle  est  produite 
par  les  parois  élastiques  de  leur  os  hyoïde.  On  en  distingue 
cinq  ou  six  espèces,  qui  sont  peu  connues  et  originaires  du 
Brésil  et  des  contrées  voisines. 

i   Des  dcnls,  pi.   7   à  9. 


* 
ZOO  399 

S.e  GENRE. 

Les  CoaÏta  ;  Atele's ,  Geoffr. 

Ces  quadrumanes  sont  surtout  remarquables  par  leurs  mem- 
bres longs  et  grêles  et  le  peu  de  vivacité  de  leurs  mouvemens 
comparée  à  la  pétulance  des  autres  sapajous.  Ils  ont  la  tête 
ronde,  le  museau  peu  saillant,  les  narines  séparées  par  une 
large  cloison,  et  leur  queue,  nue  à  son  extrémité  inférieure, 
est  prenante.  Le  plus  grand  nombre  est  privé  de  pouce  aux: 
mains  antérieures;  quelques-uns  cependant  en  ont  un  ,  mais 
très-court  ;  et  toutes  les  espèces  connues  du  Brésil  ou  des  con- 
trées voisines,  au  nombre  de  cinq  ou  six,  ont  les  parties  su- 
périeures du  corps  noires. 

3.e  GENRE. 
Les  Lagotriches;  Lagolrix ,  Geoffr. 
Ces  quadrumanes  diffèrent  des  précédens  par  la  physio- 
nomie :  ils  ont  le  front  plus  effacé  et  le  museau  un  peu  plus 
saillant  ;  mais  ils  ont  encore  leur  queue  prenante ,  nue  en 
dessous  à  son  extrémité,  dans  un  tiers  environ  de  sa  lon- 
gueur; des  narines  séparées  par  une  large  cloison;  et  leurs 
membres,  moins  disproportionnés  que  ceux  des  atèles,  sont 
pourvus  de  pouces.  Us  servent  en  quelque  sorte  de  passage 
entre  ce  genre  et  le  suivant.  On  n'en  connoit  encore  qu'une 
ou  deux  espèces,  qui  paroissent  être  du  Pérou. 

4-e  GENRE. 

Les  Sajous  ;  Cebus ,  Erxl. 
Les  sajous  ont  la  tête  plus  arrondie  et  le  museau  moins  sail- 
lant que  les  lagotriches;  mais  ils  leur  ressemblent  par  les  or- 
ganes des  sens  et  du  mouvement,  excepté  la  queue,  qui  est 
entièrement  velue,  tout  en  restant  queue  prenante,  mais  elle 
n'est  plus  pour  eux  un  organe  du  toucher.  On  en  connoit  un 
grand  nombre  d'espèces,  qui  sont  toutes  des  contrées  chaudes 
de  l'Amérique  méridionale. 

5e  GENRE. 

Les  Saïmiri;  Callitrix ,  Geoffr. 
L'espèce  qui  constitue  ce  genre ,  de  plus  petite  taille  que 


400  ZOO 

celles  du  genre  précédent,  en  a  l'organisation,  la  physiono- 
mie et  les  mœurs;  mais  ses  couleurs  sont  plus  brillantes,  et 
elle  n'a  point  la  queue  prenante. 

6/  GENRE. 
Nocthore;  Nocthora  ,  Fréd.  Cuv. 
Animal  nocturne,  qui  s'éloigne  beaucoup,  par  ses  formes 
ramassées  et  ses  proportions  ,  des  quadrumanes  d'Amérique , 
mais  qui  se  nourrit,  comme  eux  ,  de  fruits  ,  d'insectes  et  même 
d'oiseaux.  Ses  dents  sont  semblables  à  celles  des  sajous,  si  ce 
n'est  que  les  canines  ne  dépassent  point  les  incisives.  Ses 
yeux  sont  très-grands  et  à  pupille  ronde  ;  son  nez  est  saillant, 
et  ses  narines,  ouvertes  en  dessous  autant  que  sur  les  côtés, 
sont  séparées  par  une  cloison  étroite;  sa  bouche  est  fort  grande  , 
ainsi  que  ses  oreilles,  qui  sont  arrondies.  Ses  organes  du  mou- 
vement sont  ceux  des  autres  sapajous;  mais  sa  queue  n'est  pas 
prenante,  et  le  pouce  des  mains  antérieures  est  très-peu  sé- 
paré et  très-peu  distinct  des  autres  doigts,  tous  garnis  d'ongles 
étroits  et  en  gouttière.  Les  mamelles  sont  au  nombre  de  deux 
sous  les  aisselles  ,  et  la  verge  est  cachée  dans  un  prépuce 
très-court  entre  les  deux  testicules  ;  la  vulve  est  simple.  La 
seule  espèce  de  ce  genre  qui  soit  connue  est  originaire  du 
Paraguay  et  du  Brésil. 

7.e  GENRE. 
Les  Sakis;  Pithecia,  Desm. 

Ils  se  distinguent  surtout  des  autres  sapajous  par  leurs  mo- 
laires, qui  sont  bordées  d'une  crête  saillante  à  leur  face  in- 
terne. Du  reste  ce  sont  des  quadrumanes  dont  on  connoit  très- 
peu  le  naturel.  Us  vivent  en  petites  troupes,  se  nourrissent 
de  fruits,  de  miel,  d'insectes;  et  c'est  principalement  la  nuit 
qu'ils  pourvoient  à  leurs  besoins.  Leur  tête  est  arrondie  et 
leur  face  peu  proéminente;  ils  paraissent  avoir  les  organes 
du  mouvement  des  sajous;  mais  ils  n'ont  point  la  queue  pre- 
nante. Leur  pelage,  très-touffu  sur  toutes  les  parties  de  leur 
corps,  les  fait  paraître  épais  et  trapus,  ce  qui,  joint  à  leur 
allure  assez  lente  et  à  leurs  couleurs  généralement  sombres, 
leur  donne  un  air  de  gravité  que  n'ont  point  les  sajous.  Les 
oreilles  sont  très-arrondies ,  et  les  poils  du  dessus  de  la  tête 


ZOO  4o» 

se  dirigent  en  avant  ou  sur  les  côtés,  et  non  point  en  arrière, 
comme  chez  les  sajous.  On  en  a  caractérisé  huit  à  neuf  espèces , 
qui  sont  toutes  originaires  des  parties  les  plus  chaudes  de  l'A- 
mérique méridionale. 

Plusieurs  autres  quadrumanes  américains  paroissent  se  rap- 
procher des  sakis  et  former  un  genre  distinct;  mais  ils  ne  sont 
point  assez  connus  pour  qu'on  puisse  les  caractériser.  Ce  sont 
ceux  qui  ont  été  désignés  par  les  noms  de  melanochir ,  p<rso- 
natus,  lugens,  moloch ,  torquatus,  infulatus,  etc.  Ces  animaux 
n'ont  pas  été  mieux  observés  que  les  précédens,  quant  à  leur 
naturel.  Ils  vivent  aussi  en  petites  troupes  sur  les  arbres 
des  grandes  forêts;  mais  ils  sont  diurnes.  On  les  apprivoise 
aisément,  et  ils  deviennent  alors  doux  et  confians.  Leur  œil 
est  vif;  leur  agilité  fort  grande,  et  ils  l'exercent  à  surprendre 
les  oiseaux,  dont  ils  paroissent  très-avides,  quoiqu'ils  puis- 
sent aussi  se  nourrir  de  fruits.  Leur  voix  est  forte  et  gla- 
pissante. Ils  ont  un  système  dentaire  très- particulier  et  qui 
les  rapproche  des  quadrumanes  insectivores.  Us  s'en  rappro- 
chent encore  par  leur  physionomie:  leur  front  est  déprimé 
et  leur  face  étroite  et  peu  saillante.  On  n'a  aucun  détail  sur 
leurs  principaux  organes  des  sens:  leur  oreille,  arrondie  et 
lobée  à  sa  partie  supérieure ,  est  plus  étroite  que  celle  des 
sakis,  auxquels  ils  paroissent  ressembler  tout -à -fait  par  les 
organes  du  mouvement.  Jusqu'à  présent  on  en  a  distingué  six 
à  sept  espèces,  qui  toutes  sont  originaires  du  Brésil  et  de  la 
Guiane. 

8.c  GENRE. 

Les  Ouistitis:  Hapales,  Illiger  ;  Antopithecus ,  Geoff. 

Ces  quadrumanes  forment  un  genre  qui  s'éloigne  toujours  de 
plus  en  plus  des  sajous,  en  ce  qu'il  perd  en  partie  les  carac- 
tères des  quadrumanes.  Ces  animaux  ont  la  tête  plate  ,  alongée 
en  arrière;  la  face  peu  saillante.  Les  dents  ne  sont  plus  qu'au 
nombre  de  trente-deux  :  quatre  vraies  molaires  ne  se  sont 
point  développées,  et  celles  qui  restent  sont  caractérisées,  à 
la  mâchoire  supérieure,  par  trois  tubercules,  deux  à  la  face 
externe  et  un  à  la  face  interne ,  avec  un  talon  plus  ou  moins 
5g.  26 


402  ZOO 

développé  à  la  base  de  ce  dernier,  et  à  la  mâchoire  infé- 
rieure par  quatre  tubercules  disposés  par  paires ,  avec  une 
côte  saillante  qui  réunit  les  deux  tubercules  antérieurs  .  ce 
qui  les  rend  fort  semblables  à  celles  des  sajous.  Les  organes 
des  sens  paroissent  être  les  mêmes  que  ceux  de  ces  derniers 
quadrumanes.  Il  n'en  est  point  ainsi  des  organes  du  mouve- 
ment :  la  queue  n'est  point  prenante,  et  le  pouce  des  mains 
antérieures  n'est  point  opposable  aux  autres  doigts;  le  pouce 
des  mains  postérieures  a  seul  ce  caractère ,  c'est-à-dire  qu'ils 
ne  sont  véritablement  que  pédimanes.  Ce  sont  de  petits  ani- 
maux qui  ont  le  genre  de  vie  des  écureuils  ,  mais  qui  se 
nourrissent  autant  d'insectes  que  de  fruits.  Leur  voix  consiste 
dans  un  petit  sifflement;  ils  sont  très-irritables  et  peu  suscep- 
tibles d'être  apprivoisés.  Ils  se  trouvent,  comme  les  précé- 
dens,  dans  les  régions  les  plus  chaudes  des  parties  de  l'Amé- 
rique méridionale.  On  en  a  formé  deux  groupes  par  la  con- 
sidération des  incisives  inférieures  plus  ou  moins  proclives. 

111/  FAMILLE. 
Les  Lémuriens. 

Ces  animaux  sont  ,  de  tous  les  quadrumanes  ,  ceux  qui 
s'éloignent  le  plus  du  type  commun  de  cet  ordre.  Ils  se  rap- 
prochent de  certains  carnassiers  par  leur  absence  de  front 
et  leur  museau  très-alongé,  à  l'extrémité  duquel  sont  les  na- 
rines, qu'un  mufle  bien  complet  environne.  Ils  sont  beaucoup 
plus  quadrumanes  que  les  ouistitis.  Leurs  pouces  ,  très-déve- 
loppés  ,  sont  écartés  des  autres  doigts,  et  peuvent  leur  être 
facilement  opposés  :  aussi  les  lémuriens  sont-ils  des  animaux 
essentiellement  grimpeurs  qui  font  leur  habitation  des  arbres; 
et  les  proportions  de  leur  train  de  derrière  surpassant  de 
beaucoup  celles  du  train  de  devant,  ils  ont  en  outre  une 
prodigieuse  faculté  pour  sauter.  Chez  tous  on  trouve  l'index 
du  pied  de  derrière  garni  d'un  ongle  aigu  et  relevé ,  tandis 
que  tous  les  autres  le  sont  d'ongles  plats  ;  et  dans  plusieurs 
genres  la  queue  est  longue  et  touffue ,  tandis  que  dans  d'au- 
tres elle  n'existe  point,  et  jamais  elle  n'est  prenante.  Ce  sont 
des  animaux  crépusculaires  ou  nocturnes.  Leurs  yeux,  fort 
grands,  dirigés  en  avant,   ont  la  pupille  ronde  ou  alongée  , 


ZOO  4o3 

comme  celle  des  chats,  mais  susceptible,  dans  l'un  et  l'autre 
cas,  d'une  grande  dilatation.  Leur  odorat  est  délicat,  et  c'est 
un  sens  dont  ils  font  beaucoup  plus  d'usage  que  les  espèces 
précédentes;  leur  langue  est  douce  chez  les  uns  et  rude  chez 
les  autres.  Chez  la  plupart  l'oreille  est  arrondie  et  assez  sem- 
blable à  celle  de  l'homme  ;  quelques-uns  cependant  l'ont  très- 
grande  et  membraneuse  ;  et ,  contre  ce  qui  est  le  plus  ordi- 
naire chez  les  animaux  des  régions  équatoriales,  ils  sont  re- 
vêtus d'un  pelage  très-épais,  très-fin  et  d'apparence  laineuse. 
Les  organes  génitaux  sont  dans  quelques  genres  remarquables 
par  leur  structure  compliquée. 

Les  lémuriens  sont  des  animaux  dont  la  grandeur  ne  sur- 
passe jamais  celle  d'un  chien  de  moyenne  taille  ;  ils  aiment 
la  viande;  mais,  dans  la  nature,  ils  vivent  de  fruits  et  sur- 
tout d'insectes  ,  car  leurs  dents ,  qui  sont  évidemment  for- 
mées d'après  un  plan  commun  ,  commencent  à  nous  montrer 
les  traits  caractéristiques  de  celles  des  insectivores ,  des  tu- 
bercules aigus  s'engrenant  les  uns  dans  les  autres.  De  plus  , 
leurs  canines  inférieures  sont  en  rapport  avec  la  face  interne 
des  supérieures,  au  lieu  de  passer  en  avant,  comme  dans  les 
carnassiers. 

Tous  sont  originaires  de  l'ancien  monde,  et  principalement 
de  quelques  parties  de  l'Afrique  ,  de  Madagascar  et  des  iles 
qui  l'avoisinent ,  de  Ceilan  ,  du  Bengale. 

On  en  compte  déjà  un  assez  grand  nombre  d'espèces,  qui 
ont  été  partagées  en  quatre  ou  cinq  genres. 

1."  GENRE. 

Les  Indris;  Indris,  Geoffr.  ;  Lichanotus,  Illig. 
On  ne  connoît  le  seul  animal  qui  constitue  ce  genre  que 
par  Sonnerat,  qui  le  découvrit  à  Madagascar.  Son  museau  est 
peu  alongé  ;  sa  queue  n'est  guère  qu'un  tubercule  peu  appa- 
rent. La  conque  de  l'oreille  est  assez  développée  et  s'élève  au- 
dessus  du  sommet  de  la  tête.  Sa  voix  ressemble  à  celle  d'un 
enfant  qui  pleure,  et  les  Madécasses,  dit-on,  le  dressent  pour 
la  chasse.  Le  système  dentaire  n'est  connu  que  par  les  inci- 
sives ,  les  canines  et  une  ou  deux  fausses  molaires  des  mâ- 
choires supérieure  et  inférieure.  Les  incisives  supérieures 
sont  au  nombre  de  quatre  ,  divisées  en  deux  paires ,  qu'un 


4o4  ZOO 

large  intervalle  sépare  ;  elles  sont  en  forme  de  coin,  et  cha- 
que paire  converge  avec  la  paire  opposée.  La  canine  est  une 
dent  mince  ,  large ,  courte  et  triangulaire  ;  et  il  en  est  de 
même  des  deux  fausses  molaires  ,  qui  ne  diffèrent  de  la  ca- 
nine que  par  plus  d'épaisseur  et  par  une  saillie  à  leur  base 
interne.  A  la  mâchoire  inférieure,  les  incisives,  au  nombre 
de  quatre,  sont  longues,  étroites,  tout-à-fait  couchées  en 
avant,  et  les  latérales  sont  du  double  plus  longues  que  les 
moyennes  ;  la  canine  ressemble  à  la  fausse  molaire  qui  la 
suit,  et  elles  sont  toutes  deux  semblables  ou  analogues  à  celles 
de  la  mâchoire  opposée. 

2.e  GENRE. 
Les  Makis  ;   Lemur,  Linn. 

Ces  lémuriens  à  museau  très-saillant  ont  six  incisives  à  la 
mâchoire  inférieure,  comprimées  et  couchées  en  avant;  deux 
eanines  petites  et  triangulaires;  deux  fausses  molaires  ;  la  pre- 
mière semblable  à  la  canine,  la  seconde  plus  épaisse;  les  vraies 
molaires,  au  nombre  de  trois,  vont  en  diminuant  de  gran- 
deur de  la  première  à  la  dernière,  et  toutes  présentent  deux 
tubercules  en  avant  et  une  crête  en  arrière,  qui  s'élève  en  forme 
de  tubercule  sur  le  bord  externe.  A  la  mâchoire  supérieure  ils 
ont  quatre  incisives  séparées  par  paires  et  placées  l'une  de- 
vant l'autre  ;  une  canine  longue  ,  mince  et  tranchante  en 
avant  et  en  arrière  ;  trois  fausses  molaires  à  un  seul  tuber- 
cule du  côté  externe  ,  et  à  un  talon  plus  ou  moins  étendu 
du  côté  interne;  trois  vraies  molaires,  qui  ont  toutes  deux 
tubercules  à  leur  bord  externe  et  une  crête  longitudinale 
ensuite;  mais  la  première  a  en  outre  deux  tubercules  à  son 
bord  interne  ;  la  seconde  n'en  a  plus  qu'un  ,  et  la  troisième 
en  est  privée  tout-à-fait,  de  sorte  que  ce  bord  interne  est 
chez  elle  formé  par  la  crête. 

Les  makis  sont,  de  tous  les  lémuriens  ,  ceux  qui  ont  le 
museau  le  plus  alongé ,  ce  qui  les  a  fait  quelquefois  appeler 
singes  à  museau  de  renard.  Leur  queue  est  très-longue  et  cou- 
verte d'un  poil  touffu;  et  leurs  oreilles,  qui  ne  dépassent  pas 
la  tête  ,  sont  petites,  arrondies  et  assez  semblables  à  celles  de 
l'homme.  Tous  sont  de  Madagascar  et  des  iles  voisines ,  et  l'on 
en  distingue  déjà  dix  à  douze  espèces. 


ZOO  4o5 

3.'  GENRE. 
Les  Galagos  :   Galago ,  Geoffr.  ;   Otolicnus  ,  Illig. 

Ces  animaux  diffèrent  assez  peu  des  makis  par  leur  système 
de  dentition;  ils  ont,  sans  aucune  exception  ,  le  même  nom- 
bre de  dents,  et  c'est  par  des  modifications  peu  nombreuses 
dans  les  formes  que  celles  des  premiers  se  distinguent  de  celles 
des  seconds.  Les  incisives  supérieures,  petites  et  séparées  par 
paires,  sont  placées  sur  l'arc  d'un  cercle  très-grand,  au  lieu 
d'être  placées  l'une  devant  l'autre  ;  les  canines  sont  peu  ar- 
quées et  les  deux  premières  fausses  molaires  très-simples  ; 
la  troisième  fausse  molaire  et  les  trois  vraies  molaires  ont 
leur  tubercule  interne  du  côté  postérieur  de  la  dent,  au  lieu 
de  l'avoir  du  côté  antérieur,  comme  les  makis  :  du  reste,  les 
dents  des  deux  genres  présentent  les  mêmes  saillies  et  les 
mêmes  cavités. 

Le  museau  des  galagos  est  plus  obtus  que  celui  des  makis, 
et  ils  ont  encore  de  plus  grands  yeux  ;  la  conque  de  leurs 
oreilles ,  membraneuse  et  très-développée ,  a  la  faculté  de  se 
reployer  sur  elle-même  et  de  fermer  complètement  l'orifice 
du  canal  auditif.  Ils  sont  revêtus  d'un  poil  très- fin  et  très- 
épais;  les  mamelles  sont  au  nombre  de  quatre.  C'est  tout  ce 
qu'on  connoit  de  leurs  organes  des  sens  et  de  ceux  de  la  gé- 
nération. Les  organes  du  mouvement  sont  semblables  à  ceux 
des  makis. 

Ces  quadrumanes  vivent  sur  les  arbres  à  la  manière  des 
écureuils  ,  où  ils  se  nourrissent  principalement  d'insectes. 
On  en  connoit  trois  espèces,  qui  sont  originaires  d'Afrique 
ou  de  Madagascar. 

4.e  GENRE. 

Les  Loris:  Loris,  Geoffr.;  Stenops,  Illig. 

Ils  ont ,  à  peu  de  chose  près ,  le  même  système  de  denti- 
tion que  les  galagos,  dont  ils  ne  diffèrent  que  parce  que  les 
incisives,  voisines  des  canines,  sont  infiniment  plus  petites 
que  les  moyennes  ,  et  qu'avec  l'âge  elles  tombent  souvent , 
ce  qui  fait  qu'alors  les  loris  n'en  ont  plus  que  deux  ;  en  ce 
que  les  vraies  molaires  sont  plus  étroites  à  leur  face  interne 
qu'a  leur  face  externe ,  et  que  les  fausses  molaires  sont  plus 


4o6  ZOO 

rapprochées  les  unes  des  autres,  le  museau  étant  moins  alongé. 

Les  membres  sont  trapus,  et  la  queue  est  très-courte  ou  nulle. 

Leurs  yeux  ,  très-grands,  ne  voient  que  dans  le  crépuscule; 
aussi  ont-ils  la  pupille  alongée  horizontalement:  leur  oreille  , 
courte  et  arrondie  ,  ressemble  à  celle  des  makis,  et  ils  ont  la 
langue  rude  ;  le  pelage  est  épais  et  doux.  C'est  tout  ce  qu'on 
connoit  de  leurs  sens. 

Ces  animaux,  qui  vivent  principalement  d'insectes  et  d'oi- 
seaux, ont  des  allures  assez  lentes,  quoiqu'ils  puissent,  par 
des  mouvemens  très-prompts,  saisir  la  petite  proie  qui  se 
trouve  à  leur  portée.  Ils  ont  été  fort  peu  étudiés  dans  la  na- 
ture. Toutes  les  espèces  connues  jusqu'à  ce  jour  sont  de  Java 
ou  de  Ceilan. 

5.e  GENRE. 

Les  Tarsiers;   Tarsius,  Storr. 

Ce  sont  des  animaux  moins  connus  encore  que  tous  ceux 
de  la  famille  des  lémuriens  que  nous  venons  de  décrire.  Au- 
cun n'a  été  vu  vivant  ;  néanmoins  ils  forment  un  genre  très- 
nettement  caractérisé.  Ils  ont  trente-quatre  dents;  deux  inci- 
sives inférieures  de  moins  que  les  genres  précédens;  les  deux 
incisives  moyennes  supérieures  sont  longues,  crochues  et  tout- 
à-fait  semblables  à  des  canines  ;  les  deux  externes  sont  rudi- 
mentaircs,  et  dépassent  à  peine  les  gencives  ;  la  dent  qui  vient 
ensuite,  est  une  petite  canine,  également  rudimentaire  ;  les 
trois  fausses  molaires  vont  en  augmentant  de  grandeur  de  la 
première  à  la  dernière  ;  elles  sont  formées  d'une  pointe  ex- 
terne et  d'un  talon  interne  :  Les  trois  vraies  molaires,  d'égale 
grandeur  à  peu  près,  ont  deux  pointes  externes  et  un  talon 
interne  bordé  d'une  crête.  A  la  mâchoire  inférieure,  les  deux 
incisives  moyennes  sont  rudimentaires;  les  externes  sont  lon- 
gues et  crochues,  comme  des  canines;  les  trois  dents  suivantes 
sont  à  une  seule  pointe  et  petites;  les  deux  vraies  molaires, 
qui  viennent  après,  présentent  un  tubercule  à  leur  partie 
antérieure ,  divisé  en  trois  pointes ,  et  deux  pointes  posté- 
rieures liées  au  tubercule  antérieur  par  deux  crêtes  qui  bor- 
dent, l'une  la  face  interne,  l'autre  la  face  externe.  La  der- 
nière vraie  molaire  a  .  de  pius  ,  un  [talon  à]  sa  partie  posté- 
rieure. 


ZOO  407 

De  tous  les  lémuriens,  les  tarsiers  sont  ceux  qui  ont  le 
museau  le  plus  court  ;  il  fait  à  peine  la  sixième  partie  de  la 
longueur  totale  de  la  tête.  Ses  yeux  sont  dans  le  même  cas  : 
il  n'en  est  point  qui  lésaient  proportionnellement  aussi  grands 
que  lui.  Ses  oreilles  sont  membraneuses,  fort  développées  ,  et 
dépassent  de  beaucoup  le  sommet  de  la  tête  3  mais  ce  qui 
surtout  les  caractérise .  c'est  la  longueur  extrême  de  leurs 
tarses.  Ils  sont  encore  plus  insectivores  que  les  précédens  , 
et  viennent  des  Moluques.  On  en  distingue  deux  espèces. 

IL*  ORDRE. 
Les  INSECTIVORES. 

A  l'exception  des  roussettes ,  ils  forment  un  ordre  très-na- 
turel, qui  se  lie  d'une  part  aux  quadrumanes  par  les  lému- 
riens, et  de  l'autre  aux  carnassiers  en  général,  mais  surtout 
aux  mangoustes  et  aux  suricates.  Ce  sont  de  petits  animaux  :  les 
plus  grands  ne  surpassent  guère  le  chat  domestique ,  et  leur 
vie  est  généralement  peu  active;  la  plupart  se  tiennent  cachés 
dans  des  retraites  obscures;  quelques-uns  se  creusent  des  ter- 
riers ou  se  forment  de  vastes  demeures  souterraines,  d'où  ils 
ne  sortent  que  rarement;  un  très-petit  nombre  vit  sur  les  ar- 
bres, et  tous  habituellement  se  nourrissent  de  matières  ani- 
males, mais  quelques-uns  aussi  de  fruits. 

Leurs  caractères  d'insectivores  nous  sont  donnés  par  leurs 
vraies  molaires  aux  deux  mâchoires.  Ces  dents,  dans  leur 
forme  normale,  à  la  mâchoire  supérieure,  se  composent  de 
deux  prismes  triangulaires ,  terminés  chacun  par  trois  pointes 
et  portés  sur  une  base  qui  s'étend  du  côté  interne  de  la  dent, 
et  se  termine  antérieurement  par  une  saillie  triangulaire,  et 
postérieurement  par  une  petite  pointe.  Celles  de  la  mâchoire 
inférieure  se  composent  aussi  de  deux  prismes  triangulaires, 
mais  ne  reposent  pas  sur  une  base  particulière  :  ce  sont  ces 
formes  que  l'on  retrouve,  mais  plus  ou  moins  modifiées,  dans 
toutes  les  vraies  molaires  des  insectivores.  Du  reste  rien  n'est 
plus  variable  dans  le  nombre  et  dans  les  formes  que  le  sys- 
tème de  dentition  des  insectivores,  et  surtout  que  le  nombre 
et  la  forme  de  leurs  incisives  et  de  leurs  canines  :  dans  cer- 
taines espèces,  les  incisives  prennent  un  développement  con- 


4°8  ZOO 

sidérable  et  des  formes  singulières,  tandis  que  dans  d'autres 
elles  disparaissent.  Ici  les  canines  sont  fortes  et  crochues , 
comme  celles  des  carnassiers ,  là  elles  sont  transformées  en 
fausses  molaires,  ou  sont  rudimentaires.  Enfin,  on  voit  des 
incisives  et  des  fausses  molaires  prendre  les  formes  de  ca- 
nines, et  en  remplir  les  fonctions. 

Leurs  autres  systèmes  d'organes  ne  présentent  pas  de  moin- 
dres variations  que  leur  système  dentaire.  Les  uns  sont  digi- 
tigrades et  formés  pour  la  course,  d'autres  sont  fouisseurs, 
comme  les  taupes,  ou  nageurs,  et  à  pieds  palmés,  comme  les 
desmans.  Les  cladobates  ont  les  ongles  aigus  et  propres  à 
grimper,  etc.;  mais  la  modification  la  plus  remarquable  est 
celle  où  les  mains  sont  formées  pour  le  vol. 

Les  sens  en  général  sont  peu  connus  :  l'ouïe  et  l'odorat  pa- 
raissent être  les  plus  développés  et ,  dans  quelques  genres , 
les  parties  qui  en  sont  le  siège  présentent  des  formes  et  des 
organes  accessoires  très -caractéristiques. 

Les  organes  génitaux  ne  sont  pas  moins  remarquables  que 
les  autres  par  la  variété  de  leurs  formes  et  leurs  singulières 
anomalies.  La  plus  grande  est  sans  doute  celle  des  insectivores 
didelphes,  qui  achèvent  en  quelque  sorte  la  gestation  de  leurs 
petits  dans  une  poche  extérieure  qu'on  a  comparée  à  une  se- 
conde matrice. 

On  trouve  des  insectivores  dans  toutes  les  parties  du  monde. 

I.re   FAMILLE. 

Les  Roussettes. 

Elles  sont  un  de  ces  types  isolés  de  familles  qui  ne  se  rap- 
prochent qu'imparfaitement  de  toutes  les  autres;  aussi  ne  les 
plaçons-nous  entre  les  chauve-souris  et  les  quadrumanes  que 
parce  qu'ils  se  rapprochent  des  premières  par  les  modifica- 
tions de  leurs  organes  du  mouvement,  et  que  leur  nature 
frugivore  les  éloigne  moins  des  seconds  qu'elle  ne  le  ferait 
des  genres  qui  suivent  les  chauve -souris,  et  en  cela  nous  ne 
faisons  qu'imiter  à  peu  près  ce  qui  a  été  fait  jusqu'à  présent. 

Ces  animaux ,  qui  volent  à  la  manière  des  chauve-souris  , 
au  moyen  d'une  membrane  étendue  entre  leurs  doigts,  très- 
alongée ,  et  qui  n'est  qu'un  prolongement  de  la  peau  du  dos 
ou  des  flancs,  ont  une  tête  conique,  alongée ,  qui  rappelle 


ZOO  4o9 

un  peu  la  physionomie  du  chien  ,  et  qui  leur  a  valu  la  déno- 
mination de  chien  volant.  Ils  sont  essentiellement  frugivores  , 
vivent  en  société  sur  les  arbres  ou  dans  les  lieux  cachés,  et 
passent  le  jour,  suspendus  par  leurs  pieds  de  derrière,  la 
tête  en  bas,  dans  un  repos  d'où  ils  ne  sortent  qu'au  crépus- 
cule ,  pour  satisfaire  leurs  divers  besoins.  On  leur  fait  une 
chasse  très-vive  ,  à  cause  des  dégâts  qu'ils  occasionnent  en 
détruisant  les  fruits,  et  parce  qu'ils  sont  un  aliment  délicat 
et  recherché. 

Leur  système  dentaire  se  compose  de  canines  et  de  mâche- 
lières  aux  deux  mâchoires  :  les  incisives  peuvent  manquer;  le 
nombre  desmàchelières  et  des  incisives  peut  être  variable  ;  mais 
chez  tous  leur  structure  est  la  même.  En  effet,  toutes  les  mà- 
chelièresdes  roussettes  sont  elliptiques,  plus  élevées  antérieu- 
rement que  postérieurement,  et  creusées  dans  leur  milieu  , 
d'où  résulte  une  crête  plus  ou  moins  aiguë  et  saillante  ,  suivant 
qu'elles  sont  usées  :  il  peut  même  arriver  un  moment  où  ces 
crêtes  ont  tout-à-fait  disparu  et  où  la  surface  de  la  dent  est 
parfaitement  plate.  Les  canines  sont  très-fortes,  et  les  incisives 
petites  ,  pressées  entre  les  canines  et  de  peu  d'usage. 

C'est  par  les  organes  du  mouvement  que  ces  animaux  se 
font  surtout  remarquer  à  l'extérieur.  Leurs  membres  an- 
térieurs sont  très-alongés  par  le  développement  des  avant- 
bras  et  des  phalanges.  Ils  ont  cinq  doigts;  les  deux  premiers, 
ceux  qui  répondent  au  pouce  et  à  l'index ,  et  qui  sont  plus 
courts  que  les  autres,  sont  terminés  quelquefois  par  des  ongles 
comprimés  et  crochus  ;  les  autres  doigts  sont  privés  de  ces 
ongles  et  de  leurs  phalanges.  Les  membres  postérieurs  ,  re- 
marquables aussi  par  l'alongement  de  la  cuisse  ,  ont  égale- 
ment cinq  doigts,  mais  qui  sont  courts,  de  longueur  égale  et 
tous  armés  d'ongles  forts,  comprimés  et  très-aigus,  au  moyen 
desquels  l'animal  s'accroche  aux  corps  qui  doivent  le  suppor- 
ter. La  queue,  toujours  très- courte  lorsqu'elle  existe  ,  n'est, 
chez  les  roussettes,  qu'un  organe  rudimentaire,  qui  n'exerce 
sur  elles  aucune  influence.  Ces  membres  sont  tous  enveloppés 
par  la  même  membrane ,  qui  naît  à  la  hauteur  des  épaules , 
embrasse  les  doigls  des  pieds  de  devant,  passe  immédiate- 
ment de  l'extrémité  du  dernier  de  ceux-ci  à  la  base  de  ceux 
de  derrière,  et  vient  se  rejoindre  sur  la  ligne  moyenne  pour 


4>°  ZOO 

envelopper  plus  ou  moins  complètement  la  queue,  lorsqu'elle 
existe  ;  mais  ,  en  ce  point  ,  elle  est  toujours  extrêmement 
étroite  :  il  résulte  de  là  que  cette  membrane  borde  tout  le 
corps  de  l'animal,  excepté  le  cou  et  la  tête. 

Plusieurs  des  sens  des  roussettes  sont  très-développés.  On 
ne  connoit  point  la  structure  de  leurs  yeux;  mais  leurs  oreilles, 
membraneuses  et  elliptiques,  sont  grandes,  dépassent  de  beau- 
coup la  tête,  et  sont  susceptibles  de  se  reployer  sur  elles- 
mêmes.  Les  narines ,  ouvertes  sur  les  côtés  d'un  large  mufle 
et  séparées  par  un  sillon  profond,  rappellent  celles  des  dogues. 
La  langue  est  couverte  de  papilles  cornées,  aiguës  ,  excepté 
dans  une  espèce,  et  le  corps  est  revêtu  de  poils  plus  ou  moins 
lins  et  épais,  qui  paroissent  soyeux.  Leur  cri.  dans  certains 
cas,  est,  dit-on  ,  semblable  à  celui  de  l'oie.  Les  mamelles  sont 
au  nombre  de  deux  sur  la  poitrine.  La  verge  est  dans  un 
fourreau  libre,  en  avant  des  testicules,  remarquables  par  leur 
grossetir  et  renfermés  dans  un  scrotum  très-étroit. 

Ces  animaux,  jusqu'à  présent,  ne  se  sont  encore  trouvés 
que  dans  les  régions  méridionales,  au  Bengale,  dans  l'Inde 
et  dans  les  iles  qui  en  peuplent  les  mers,  à  Madagascar  et  dans 
les  îles  voisines,  en  Egypte,  etc.,  et  l'on  croit  en  avoir  déjà 
distingué  plus  de  vingt  espèces.  Mais  ces  animaux  sont  si  im- 
parfaitement connus,  diffèrent  souvent  si  peu  l'un  de  l'autre, 
et  paroissent  éprouver  de  si  grands  changemens  dans  leurs 
couleurs  ,  en  passant  du  jeune  âge  à  l'âge  adulte,  qu'il  est  à 
craindre  que  les  espèces  n'aient  été  trop  multipliées.  Us  peu- 
vent être  divisés  en  cinq  genres. 

1er  GENRE. 

Les  Roussettes  proprement  dites;  Pteropus,  Briss. 

Elles  ont  trente-quatre  dents;  seize  supérieures  (quatre  in- 
cisives ,  deux  canines  et  dix  màchelières  consistant  en  deux 
fausses  molaires  et  en  huit  molaires  véritables)  et  dix-huit  in- 
férieures (  quatre  incisives,  deux  canines  et  douze  màchelières, 
c'est-à-dire  deux  fausses  molaires  et  dix  Arraies  molaires).  Ce 
sont  celles  qui  ont  le  museau  le  plus  alongé,  et  c'est  ce  groupe 
qui  est  le  plus  riche  en  espèces:  les  unes  ont  une  queue  * 
les  autres  en  sont  privées. 


ZOO  4>i 

g.'  GENRE. 

Les  CérHALOTES  ;  Cephalotes,  Geoffr. 

Ce  sont  des  roussettes  qui  n'ont  que  vingt-huit  dents;  deux 

incisives  et  deux  fausses  molaires  supérieures  de  moins  que 

le  genre  précédent.  On  n'en  connoit  encore  qu'une  espèce. 

3.e  GENRE. 
Les  Cynoptères  ;  Cjnopterus ,  Fréd.  Cuv. 
Ils  sont  privés,  aux  deux  mâchoires,  de  la  dernière  vraie 
molaire  des  deux  genres  précédens.  Il  paroit  en  exister  plu- 
sieurs espèces. 

4-c  GENRE. 

Les  Harpyes  ;  Harpyia  ,  Illig. 
Elles  sont  tout-à-fait  privées  d'incisives  inférieures  et  n'en 
ont  que  deux  supérieures  ;  du  reste  ,  leur  système  dentaire 
est  semblable  à  celui  des  roussettes  proprement  dites.  On  n'en 
connoit  encore  qu'une  espèce. 

5/  GENRE. 
Les  Macroglosses  ;  Macroglossus,  Fréd.  Cuv. 
Très-caractérisés  par  leur  tête  étroite  et  alongée,  comparée 
même  à  celle  des  roussettes ,  et  par  conséquent  à  celle  des 
cynoptères  et  des  céphalotes,  qui  sont  larges  et  obtuses.  De 
plus ,  ils  n'ont  point  de  fausses  molaires  anomales  ;  et ,  chez 
les  roussettes,  la  dernière  vraie  molaire  est  fort  petite  ,  tandis 
que  chez  les  macroglosses  ,  cette  dernière  dent  n'est  pas  moins 
grande  que  celles  qui  la  précèdent.  Enfin ,  suivant  Lesche- 
nault ,  ces  animaux  ont  la  faculté  d'étendre  considérablement 
la  langue;  et,  chez  eux,  cet  organe  n'est  point  recouvert  de 
papilles  aiguës ,  ce  qui  feroit  encore  une  exception  à  tout 
ce  qui  nous  a  été  offert  par  les  genres  précédens.  On  n'en 
connoit  encore  qu'une  espèce. 

11/  FAMILLE. 
Les  Chauve-souris. 

Ce  sont  de  véritables  insectivores,  qui  ne  peuvent  être  sé- 
parés des  insectivores  proprement  dits  ,  dont  ils  ne  se  dis- 
tinguent guère  que  par  les  organes  du  mouvement  ;  mais  ces 


4«  zoo 

organes  exercent  sur  leur  vie  une  telle  influence  et  les  réu- 
nissent si  intimement,  qu'ils  en  forment  une  des  familles  les 
plus  naturelles  du  règne  animal. 

Ces  chéiroptères,  par  leur  nombre ,  la  variété  de  leurs  es- 
pèces, les  caractères  singuliers  qui  les  distinguent,  forment 
dans  la  classe  des  mammifères  une  des  familles  les  plus  cu- 
rieuses à  connoitre  et  les  moins  faciles  à  étudier.  Leur  vie 
nocturne  les  soustrait  facilement  aux  recherches  et  à  l'obser- 
vation ,  et  les  modifications  organiques  qu'un  grand  nombre 
d'entre  eux  présente,  sont  sans  aucune  analogie  avec  ce  qui 
existe  chez  les  autres  mammifères. 

Tous  ceux  qui  ont  été  observés  jusqu'à  présent,  ont  le  même 
système  essentiel  de  dentition  :  deux  canines  ,  deux  fausses 
molaires  normales  et  six  vraies  molaires  à  chaque  mâchoire  , 
et  celles-ci  ont  chez  tous  les  mêmes  formes.  Les  quatre  pre- 
mières de  la  mâchoire  supérieure  ,  à  peu  près  de  même  gran- 
deur, présentent  la  forme  la  plus  pure  des  vraies  molaires 
d'insectivores  ,  celle  que  nous  avons  décrite  en  parlant  des 
caractères  de  cet  ordre.  La  dernière  molaire  ,  de  moitié  plus 
petite  que  les  autres,  semble  être  une  des  premières,  qui 
auroit  été  tronquée  obliquement  à  sa  partie  externe  et  pos- 
térieure ;  car  il  ne  lui  manque  ,  pour  n'en  point  différer,  que 
la  moitié  de  son  prisme  postérieur  et  la  petite  pointe  posté- 
rieure de  la  base.  Les  quatre  premières  vraies  molaires  de  la 
mâchoire  inférieure  sont  dans-  le  même  cas  que  celles  de  la 
mâchoire  opposée  ;  elles  présentent  la  forme  normale  de  ces 
dents  chez  les  insectivores,  et  la  dernière  vraie  molaire  a  son 
prisme  postérieur  imparfait  et  tronqué  en  arrière.  Ce  système 
organique  ne  présente  de  différences,  chez  ces  animaux,  que 
par  le  nombre  et  la  forme  de  leurs  incisives  et  de  leurs  fausses 
molaires,  et  quelquefois  par  la  forme  des  canines. 

Les  organes  du  mouvement  sont  également  les  mêmes  dans 
tout  ce  qu'ils  ont  d'essentiel.  Ils  consistent  en  membres  anté- 
rieurs très-développés,  à  l'exception  du  pouce,  dont  toutes 
les  parties  sont  revêtues  et  réunies  par  une  membrane  qui  en 
fait  de  véritables  et  de  puissantes  ailes.  Les  membres  posté- 
rieurs, bien  moins  développés,  proportionnellement,  que  les 
antérieurs,  le  sont  cependant  relativement  à  la  grandeur  du 
corps,  et  ils  sont  aussi  renfermés  dans  la  membrane  des  ailes. 


ZOO  4Ȕ 

laquelle  naît  à  l'épaule,  se  prolonge  le  long  de  l'avant-bras , 
de  l'index  et  du  second  doigt,  qui  est  le  plus  grand,  en  lais- 
sant le  pouce  libre;  passe  de  là  au  tarse,  en  enveloppant  tous 
les  autres  doigts,  en  remplissant  l'intervalle  qui  les  sépare  et 
en  s'attachant  le  long  des  flancs  ;  elle  vient  enfin  se  terminer 
à  la  queue,  qu'elle  embrasse  plus  ou  moins,  et  qui  est  plus 
ou  moins  longue.  Le  pouce  est  le  seul  doigt  des  pieds  de  de- 
vant qui  soit  onguiculé;  mais  les  cinq  doigts  des  pieds  de  der- 
rière sont  garnis  d'ongles  aigus  ,  et  ils  sont  à  peu  près  d'égale 
longueur.  On  sent  que  de  l'étendue  de  leur  membrane  et  des 
parties  des  membres  qui  en  font  la  limite  ,  dépend  l'étendue 
du  vol  de  ces  animaux.  Lorsque  l'animal  est  en  repos,  les 
dernières  phalanges  des  ailes  se  reploient  de  diverses  ma- 
nières, suivant  les  espèces  ,  et  par  la  seule  disposition  des  liga- 
mens;  tous  les  doigts  se  rapprochent  de  manière  à  ce  que  les 
ailes  enveloppent  quelquefois  le  corps  entier  de  l'animal.  La 
dernière  phalange  du  premier  doigt  étant  toujours  plus  ou 
moins  rudimentaire  et  cartilagineuse  ,  il  devient  très-difficile 
et  souvent  impossible  de  la  reconnoitre,  même  quand  elle 
existe. 

Les  organes  des  sens  sont  très-variables,  et  présentent  des 
modifications  quelquefois  singulières;  ils  donnent,  avec  les 
modifications  des  dents,  les  caractères  les  plus  propres  à  di- 
viser ces  animaux  et  à  les  réunir  en  groupes  naturels.  La 
petitesse  de  leurs  yeux  ,  cachés  quelquefois  par  les  oreilles  et 
entourés  de  longs  poils,  devoit  borner  singulièrement  leur 
vue  :  aussi  a-t-on  supposé  que  la  présence  des  corps  leur 
étoit  révélée  par  un  autre  sens,  d'autant  que  la  vivacité  de 
leurs  mouvemens  et  leur  adresse  à  éviter  tous  les  obstacles  qui 
se  trouvent  sur  leur  passage,  dans  l'obscurité,  ne  permet- 
toientpas  de  douter  qu'ils  n'en  eussent  une  très-vive  percep- 
tion. Les  expériences  de  Spallanzani  ont  confirmé  cette  con- 
jecture. Des  chauve-souris  aveuglées  se  conduisoient  avec  la 
même  aisance,  au  milieu  des  difficultés  qu'on  multiplioit  au- 
tour d'elles,  qu'elles  le  faisoient  avant  cette  mutilation;  d'où 
l'on  a  pensé  que  l'étendue  du  sens  du  toucher  et  peut-être 
celui  de  l'ouïe  suppléoient,  chez  elles,  aux  bornes  étroites  de 
celui  de  la  vue. 

Les  organes  génitaux  consistent ,  chez  les  mâles  ,  en  une 


4i4  ZOO 

verge  pendante,  sans  os  intérieur,  renfermée  dans  un  four- 
reau, et  en  testicules  fort  gros,  qui  peuvent  être,  ou  non, 
contenus  dans  un  scrotum  extérieur;  et  chez  les  femelles,  en 
un  vagin  très-simple  et  voisin  de  l'anus:  les  mamelles  sont  au 
nombre  de  deux  ou  de  quatre.  Dans  ce  dernier  cas  il  y  en  a 
deux  inguinales;  les  deux  autres  sont  toujours  pectorales. 

Toutes  les  chauve-souris  sont  insectivores  ,  et  quelques-unes 
s'attachent  aux  autres  animaux  et  en  sucent  le  sang.  Elles 
sont  crépusculaires  ou  nocturnes ,  et  passent  le  jour  cachées 
dans  des  lieux  obscurs,  ordinairement  suspendues,  la  tête  en 
bas  ,  par  les  pieds  de  derrière,  le  corps  enveloppé  dans  la 
membrane  de  leurs  ailes.  Elles  marchent  avec  peine,  et  ne 
vont  sur  le  sol  qu'en  se  traînant.  Leur  vie  est  essentiellement 
aérienne  ,  et  c'est  en  volant  qu'elles  attrapent  les  insectes  dont 
elles  se  nourrissent.  Celles  des  pays  froids  passent  l'hiver  plon- 
gées dans  un  sommeil  léthargique. 

On  les  a  divisées  en  trente  genres,  et  la  meilleure  partie 
de  ce  travail  est  due  à  M.  Geoffroy  Saint-Hilaire.  Nous  ne 
donnerons  cependant  que  ceux  dont  nous  avons  pu  constater 
les  caractères,  ou  qui  ont  été  présentés  avec  assez  de  dévelop- 
pement et  de  clarté  pour  qu'il  ne  puisse  plus  s'élever  des  doutes 
sur  leur  réalité. 

!.-    GENRE. 
Les  Vespertjxions  ;    Vespertilio ,   Linn. 

Tous  les  vespertilions  ont  quatre  incisives  supérieures  , 
pointues,  séparées  par  paires  et  rapprochées  des  canines; 
les  deux  intermaxillaires  n'étant  point  réunies  sur  la  ligne 
moyenne. 

Les  narines  sont  ouvertes  sur  les  côtés  d'un  mufle  de 
moyenne  grandeur  et  à  la  partie  inférieure  d'un  sillon  courbé 
en  g  renversée.  La  bouche,  grande  et  dépourvue  d'abajoues, 
s'ouvre  immédiatement  au-dessous  du  mufle ,  qui  se  continue 
en  une  surface  lisse  ,  jusque  sous  la  partie  moyenne  de  la 
lèvre  supérieure.  Les  oreilles  sont  plus  ou  moins  elliptiques 
et  plus  ou  moins  larges,  mais  elles  laissent  toujours  entre 
elles ,  sur  le  sommet  de  la  tête ,  un  large  intervalle.  Leur 
bord  postérieur  descend  et  s'avance  jusque  près  de  la  com- 
missure  des  lèvres,   et  son  bord  antérieur  s'arrête  vis-à-vis 


ZOO  4i5 

de  l'œil.  Le  tragUs se  présente  sous  forme  d'une  saillie  arron- 
die, plus  ou  moins  étendue  ,  et  un  oreillcn  tantôt  alongé  en 
forme  d'alêne ,  tantôt  courbé  en  croissant ,  tantôt  anguleux  , 
borde  la  partie  antérieure  du  trou  auditif.  L'œil,  très-petit, 
est  à  peu  près  à  égale  distance  de  cet  oreillon  et  de  l'extré- 
mité du  museau. 

Les  organes  du  vol  sont  fort  étendus  ;  et  lorsque  les  ailes  se 
ferment,  les  dernières  phalanges  de  tous  les  doigts  se  re- 
ploient en  dessous,  mais  de  manière  seulement  à  former  un 
crochet,  et  non  point  en  s'appliquant  sur  les  phalanges  qui 
les  précèdent.  La  membrane  interfémorale  s'étend  jusqu'au 
bout  de  la  queue  ,  fort  longue,  qu'elle  embrasse  entièrement , 
excepté  dans  une  seule  espèce,  où  celle-ci  reste  libre  dans  la 
longueur  d'une   ou  deux  lignes. 

Les  espèces  de  ce  genre  se  trouvent  dans  toutes  les  parties 
du  monde,  et  diffèrent  assez  peu  l'une  de  l'autre  par  les  cou- 
leurs, ce  qui  ajoute  aux  difficultés  que  présente  leur  étude. 

9;e  GENRE. 
Les  Oreillards;  Plecautus,  Geoffr. 

Ils  ont  les  incisives  des  vesperlilions  et  leurs  fausses  molaires, 
anomales  inférieures;  mais,  au  lieu  de  quatre  supérieures, 
ils  n'ont  que  deux  de  ces  dernières.  Ce  qui  en  outre  les  dis- 
tingue des  vespertilions,  ce  sont  leurs  oreilles,  dont  la  gran- 
deur est  considérable  relativement  à  la  tête.  Ces  oreilles,  el- 
liptiques ,  se  réunissent  vers  le  milieu  du  front  par  leur  bord 
interne,  à  la  partie  inférieure  duquel  se  trouvent  deux  .lobes  ; 
le  bord  externe  se  termine  par  un  seul  lobe,  qui  paroît  être 
le  tragus  à  l'état  rudimentaire ,  et  en  avant  du  trou  auditif 
est  un  oreillon  très-long,  plus  ou  moins  lancéolé,  tandis  qu'un 
opercule  recouvre  immédiatement  cet  orifice. 

On  en  compte  déjà  sept  à  huit  espèces,  qui  ,  comme  les 
vespertilions,  se  trouvent  dans  l'ancien  monde  et  dans  le 
nouveau. 

3.e  GENRE. 

Les  Furies  ;  Furia ,  Fréd.  Cuv. 
Nous  rapprocherons  des  vespertilions  une  espèce  de  chauve- 
souris  qui  a  des  rapports  avec  eux  parle  nombre  des  dents, 


4'6  ZOO 

mais  qui  en  diffère  par  des  caractères  assez  importuns  pour 

nous  déterminer  à  en  former  le  type  d'un  groupe   nouveau. 

Ses  incisives  supérieures  sont  au  nombre  de  quatre,  poin- 
tues et  également  espacées  dans  l'intervalle  qui  sépare  les 
canines;  les  inférieures,  lobées,  sont  au  nombre  de  six.  La 
canine  supérieure  est  bifide ,  ayant  une  pointe  vers  sa  base 
en  arrière;  l'inférieure  est  petite  et  simple.  Il  y  a  deux  fausses 
molaires  anomales  à  chaque  mâchoire.  Les  narines,  très-rap- 
prochées  l'une  de  l'autre,  s'ouvrent  en  avant  d'un  mufle  qui 
ne  consiste  que  dans  leurs  bords;  leur  orifice  est  tout-à-fait 
circulaire,  et  elles  dépassent  un  peu  les  lèvres:  celles-ci  sont 
entières  et  charnues.  La  langue ,  de  la  largeur  de  la  bouche  , 
est  couverte  de  papilles  molles.  De  fortes  verrues  se  voient 
sur  chacun  des  côtés  de  la  lèvre  supérieure  et  sous  l'extré- 
mité de  la  mâchoire  inférieure.  Les  oreilles  sont  grandes  , 
aussi  larges  que  hautes  ;  leur  bord  antérieur  ,  après  s'être 
prolongé  en  avant ,  revient  sur  lui-même  se  fixer  à  la  tête  ; 
le  bord  postérieur  se  termine  sous  l'œil  :  un  petit  tragus  naît 
sur  la  surface  interne  de  ce  bord  ,  et  un  oreillon  lancéolé , 
ayant  deux  appendices  latéraux  vers  son  milieu  ,  l'antérieur 
plus  long  que  le  postérieur,  est  porté  sur  un  pédicule,  et  est 
situé  au-devant  du  trou  auditif.  Les  yeux  sont  saillans.  Les 
organes  du  mouvement  ne  diffèrent  point  de  ceux  des  ves- 
pertilions. 

Un  trait  fort  remarquable  des  furies  est  leur  museau  élargi, 
les  parties  nasales  relevées,  le  chanfrein  comprimé,  et  toutes 
ces  parties  hérissées  de  poils  longs  et  durs. 

4-e  GENRE. 

Les  Nvcticées  ;  ISjcticeus  ,  Rafin. 

Ceux-ci  viennent  encore  se  placer  très-près  des  vesperti- 
lions.  Ils  en  diffèrent  en  ce  qu'ils  n'ont  que  deux  incisives  su- 
périeures: ces  dents  sont  écartées  l'une  de  l'autre  et  rappro- 
chées des  canines.  Leurs  incisives  inférieures,  au  nombre  de 
six  ,  sont  lobées  ;  et  ils  ont  deux  fausses  molaires  anomales  à 
l'une  et  à  l'autre  mâchoire. 

L'oreille,  courte  et  large, se  termine  à  son  bord  antérieur, 
au  point  où  il  s'unit  à  la  tête,  en  une  languette  horizontale  ; 
et  Toreillon,  courbé  en  croissant  ou  prolongé  en  alêne  plus 


ZOO  p1 

ou  moins  élargie  à  la   base  ,  s'étend  intérieurement   en  un 
héger  appendice. 

5.'  GENRE. 

Les  Scotophilles  ;  Scotophillus  ,  Leach. 

Ces  animaux,  qui  ont  beaucoup  de  rapports  avec  les  ves- 
pertilions,  s'en  distinguent  en  ce  que  leurs  incisives  latérales 
sont  bilobées,  tandis  que  les  deux  intermédiaires  ou  moyennes 
sont  simples,  ce  qui  est  le  contraire  chez  les  vespertilions. 
De  plus  ,  les  canines  supérieures  ont  une  pointe  en  arrière, 
et  les  inférieures  une  en  avant.  Ils  n'ont  point  de  fausses  mo- 
laires anomales. 

Ce  genre ,  formé  par  M.  Leach ,  ne  contient  qu'une  seule 
espèce. 

6.'  GENRE. 

Les  Cfxœnos  ;   Celano  ,   Leach. 

Ils  présentent  une  combinaison  dentaire  tout-à-fait  parti- 
culière dans  les  genres  voisins  des  vespertilions.  Ces  animaux 
ont  à  la  mâchoire  supérieure  deux  incisives  pointues  et  une 
seule  fausse  molaire  ,  qui  est  normale  ,  et  à  la  mâchoire  in- 
férieure,  quatre  incisives  et  une  seule  fausse  molaire,  qui 
est  également  normale.  Les  oreilles  sont  écartées,  latérales, 
et  leur  oreillon  est  petit. 

M.  Leach  n'en  indique  qu'une  espèce,  qu'il  ne  décrit  qu'in- 
complètement. 

7.e  GENRE. 

Les  Taphiens  ;  Taphozous ,  Geoffr. 
Ces  animaux  se  reconnoissent  d'abord  à  la  forme,  en  quel- 
que sorte  conique,  de  leur  museau;  les  narines,  très-petites 
et  très-rapprochées,  et  l'extrémité  de  la  lèvre  inférieure,  for- 
ment le  sommet  du  cône.  Ils  sont  dépourvus  d'incisives  supé- 
rieures et  en  ont  quatre  inférieures,  qui  sont  égales  et  trilo- 
bées. Leurs  fausses  molaires  anomales  sont  au  nombre  de  deux 
à  chaque  mâchoire,  et  les  canines  ont  une  base  étroite.  Les 
narines  sont  ouvertes  en  avant  d'un  très-petit  mufle  ,  qui  forme 
toute  l'épaisseur  de  la  lèvre  supérieure.  La  langue  ,  de  la  lar- 
geur des  mâchoires ,  est  garnie  à  son  extrémité  de  petites  lames 
rigides,  et  dans  tout  le  reste .  de  papilles  molles.  La  bouche 
59.  a7 


4i8  ZOO 

est  grande,  sans  abajoues,  et  la  lèvre  intérieure  se  termine 
par  deux  mamelons  nus  et  lisses,  qu'un  léger  sillon  sépare, 
et  ils  correspondent  à  un  mamelon  de  même  nature ,  qui  ter- 
mine la  lèvre  opposée.  L'œil,  de  médiocre  grandeur,  est  à 
peu  près  à  égale  distance  de  la  commissure  des  lèvres  et  du 
bord  antérieur  de  l'oreille  :  celle-ci  est  grande  ;  elle  naît  sur 
le  chanfrein ,  au  bord  de  la  cavité  circulaire  et  très-remar- 
quable qui  se  trouve  sur  cette  partie  du  museau,  et  vient  se 
terminer  un  peu  au-dessous  et  en  arrière  de  la  mâchoire  in- 
férieure par  un  bord  libre.  Au-devant  du  trou  auditif  est  un 
oreillon  en  spatule.  Chez  les  mâles  ,  on  voit  sous  la  gorge  une 
cavité  nue  ,  dont  l'orifice  transversal  est  garni  de  lèvres  mus- 
culeuses. 

Les  ailes  sont  médiocrement  grandes  ;  lorsqu'elles  se  fer- 
ment ,  la  dernière  phalange  de  l'index  et  la  seconde  du 
deuxième  doigt  se  reploient  en  dessus  de  l'aile ,  tandis  que 
la  première  phalange  de  ce  second  doigt  se  reploie  sur  la 
seconde  ;  et  la  troisième  phalange  du  troisième  doigt  se  re- 
ploie en  dessous  de  l'aile.  D'un  autre  côté,  une  membrane 
épaisse  unit  Tavant-bras  au  quatrième  doigt,  près  du  carpe, 
où  elle  forme  une  petite  poche.  La  membrane  interfémorale 
est  aussi  étendue  que  la  queue,  mais  celle-ci  n'y  est  engagée 
que  dans  sa  première  moitié;  l'autre  moitié  reste  libre  en 
dessus  de  cette  membrane. 

8.e  GENRE. 

Les  Nyctères  ;  Njycteris  ,  Geoffr. 

Ils  présentent  le  caractère  fort  singulier  d'une  fosse  longit- 
tudinale  tout  le  long  du  chanfrein ,  bordée  extérieurement 
par  un  repli  de  la  peau,  auquel  sont  attachées  deux  pièces 
de  forme  arrondie  ,  qui  recouvrent  en  partie  le  milieu  de 
cette  fosse:  c'est  à  l'extrémité  de  celle-ci  que  sont  les  narines, 
sans  aucune  espèce  d'appendice. 

Les  nyctères  ont  quatre  incisives  supérieures  lobées  et  sé- 
parées par  paires,  mais  peu  distantes  l'une  de  l'autre;  et  il 
n'y  a  point  dans  cette  mâchoire  de  fausses  molaires  anomales. 
Les  six  incisives  inférieures ,  également  lobées ,  sont  rangées 
sur  un  assez  grand  arc  de  cercle ,  et  les  fausses  molaires  ano- 


ZOO  419 

maies  sont  au  nombre  de  deux.  Les  oreilles,  très-grandes, 
ont  leurs  bords  entiers  et  très-rapprochés ,  sinon  réunis  sur 
le  front.  Un  pli  longitudinal  les  partage  en  deux  parties  iné- 
gales, et  l'oreillôn  est  court.  Les  yeux  sont  beaucoup  plus 
rapprochés  de  l'oreille  que  de  l'extrémité  du  museau.  La 
bouche  est  grande  ;  la  lèvre  supérieure  haute  et  entière  ;  l'in- 
férieure terminée  'par  trois  mamelons  nus  et  lisses,  qui  sé- 
parent un  sillon  bifurqué  supérieurement.  La  langue  ,  ar- 
rondie à  son  extrémité,  est  couverte  de  papilles  aiguës  très- 
fines. 

Les  organes  du  mouvement  sont  très-développés  ,  sans  offrir 
d'ailleurs  rien  de  particulier.  La  queue,  assez  longue  et  ter- 
minée par  un  cartilage  fourchu,  est  entièrement  enveloppée 
dans  la  membrane  interfémorale. 

On  en  compte  trois  espèces,  qui  paroissent  être  de  l'ancien 
monde. 

9.e  GENRE. 
Les  Noctjlions;  Noctilio ,  Geoffr. 

Ce  sont  des  chéiroptères  fort  remarquables  et  faciles  à  dis- 
tinguer de  tous  les  autres  parleur  museau  élevé  et  divisé  an- 
térieurement par  deux  larges  sillons  de  la  lèvre  supérieure, 
qui  en  font  un  double  bec  de  lièvre.  Ils  ont  quatre  incisives 
supérieures  ;  les  deux  moyennes  larges  et  les  deux  latérales 
rudimentaires-,  deux  inférieures,  lobées,  placées  à  côté  l'une 
de  l'autre  ,  en  avant  des  canines  :   celles-ci  se  touchent  par 
leur  base  ;  elles  sont  recourbées  et  plus  petites  que  les  ca- 
nines supérieures,  qui  sont  longues,  presque  droites  et  tran- 
chantes antérieurement.  Les  narines,  entourées  chacune  d'un 
bourrelet  assez  saillant  ,    qui   laissent    entre    eux    un   sillon , 
s'ouvrent   circulairement   sur  les   côtés  d'un   petit  mufle  nu. 
Une  saillie  triangulaire,  qui  forme  la  partie  moyenne  de  la 
lèvre  supérieure,  descend  du  mufle  sur  les  incisives,  et  deux 
sillons  profonds  la  séparent  des  parties  latérales  de  cette  même 
lèvre,   lesquelles  descendent  d'abord  verticalement  et  se  re- 
ploient ensuite  à  angle  droit,  pour  se  réunir  à  la  lèvre  infé- 
rieure. Cette  lèvre ,  très-  charnue  et  plissée  régulièrement  en 
dessous,  présente  à  sa  partie  moyenne  un  tubercule  arrondi, 
nu  et  lisse.  La  langue  est  charnue  ,  large  et  eouvei'te  de  pa- 


4*o  zoo 

pilles  molles.  L'œii  est  petit  et  plus  rapproché  de  l'oreille  que 
du  bout  du  museau.  L'oreille  est  étroite,  longue,  terminée 
en  pointe  ;  son  tragus  forme  une  petite  poche  ouverte  en 
dehors  ;  ensuite  elle  s'avance  au-delà  ,  presque  jusqu'à  la 
commissure  des  lèvres:  et  un  oreillon  petit  et  dentelé,  porté 
sur  un  pédicule,  naît  sur  le  bord  interne  du  trou  auditif. 
Le  scrotum  est  couvert  d'épines. 

Les  organes  du  vol  sont  étendus-,  la  dernière  phalange  du 
second  doigt  est  presque  aussi  longue  que  la  première,  et 
lorsque  l'aile  se  ferme,  elle  se  reploie,  ainsi  que  la  première 
du  troisième  doigt ,  sur  la  surface  interne  de  l'aile,  La  mem- 
brane interfémorale  est  très-grande  et  plus  étendue  que  la 
queue  ,  laquelle,  après  avoir  été  enveloppée  par  celte  mem- 
brane, reste  libre  dans  un  quart  environ  de  sa  longueur. 

On  en  distingue  deux  ou  trois  espèces,  qui  sont  de  l'Amé- 
rique méridionale. 

10/  GENRE. 
Les  Molosses  ;  Molossus ,   Geoffr. 
On  les  reconnoit  d'abord  à  leurs  larges  oreilles ,  couchées 
en  avant  et  aboutissant  toutes  deux  au  même  poinf.au  milieu 
du  chanfrein ,  et  à  leur  museau  large ,  obtus  et  élevé  au-des- 
sus de  la  bouche  par  l'épaisseur  de  la  lèvre  supérieure.  Ils 
n'ont  que  deux  incisives  à  chaque  mâchoire  ;  les  supérieures 
sont  aiguës,  lobées  à  leur  base,  convergentes  et  contiguës  par 
leur  extrémité;  les  inférieures  sont  rudimentaires,  bilobées 
et  situées  en  avant  des  canines,  qui,  étant  très-fortes  et  gar- 
nies d'un  tubercule  aigu  à  la  face  interne   de  leur  collet,  se 
touchent  souvent  par  leur  base.  Les  narines,  situées  à  l'ex- 
trémité du  museau  et  en  avant  de  la  bouche ,  consistent  dans 
deux  orifices  simples  et  arrondis,  environnés  chacun  par  un 
bourrelet  ,    dont  la   réunion  forme  le  mufle.   La  langue  est 
épaisse,  charnue  et  couverte  de  papilles  molles,  et  les  lèvres 
sont  épaisses  et  élevées.  Les  oreilles  ,  plus  remarquables  par 
leur  étendue   que  par  leur   élévation  ,  naissent  presque  à  la 
commissure  des  lèvres,  passent  derrière  le  canal  auditif  et 
reviennent  en  avant  se  réunir  au  milieu  du  chanfrein,  et,  de 
ce  point ,   elles  semblent  se  contenir  en   une  légère  saillie 
jusqu'à  l'extrémité  du   museau  :   un  tragus  épais  et  lenticu- 


ZOO  421 

laire  garnit  leur  base ,  et  un  rudiment  d'oreillon ,  semblable 
à  un  petit  pédicule,  se  voit  au  bord  et  en  avant  du  trou 
auditif.  Enlin ,  un  pli  profond,  qui  forme  un  bourrelet  à 
leur  face  interne,  les  partage  en  deux  parties  inégales,  d'ar- 
rière en  avant.  L'œil  est  placé  sous  le  milieu  de  la  conque  et 
tout-à-fait  caché  quand  celle-ci  se  ferme.  Des  poils,  très- 
singuliers  par  leur  forme,  ayant  leur  extrémité  dilatée  et 
recourbée  de  bas  en  haut ,  garnissent  tout  le  devant  de  la 
lèvre  supérieure.  Enfin,  on  observe  une  poche  gutturale  peu 
profonde  et  garnie  de  lèvres  musculeuses  :  elle  paroit  être 
moins  marquée  chez  les  femelles  que  chez  les  mâles;  mais  on 
ignore   si  elle  existe  dans  toutes  les  espèces. 

Les  ailes  sont  de  médiocre  étendue.  En  se  fermant ,  l'avant- 
dernière  phalange  du  second  doigt  et  la  dernière  du  troi- 
sième se  reploient  en  dessous  des  phalanges  qui  les  précèdent, 
lesquelles  se  reploient  elles-mêmes  en  dessus  de  l'aile.  La 
membrane  interfémorale  est  très-grande  et  embrasse  la  moitié 
de  la  longueur  de  la  queue  ;  les  doigts  des  pieds  qui  corres- 
pondent au  petit  doigt  et  au  pouce  ,  remarquables  par  les 
mouvemens  particuliers  dont  ils  sont  susceptibles  ,  et  beau- 
coup plus  épais  que  les  autres,  sont  garnis,  sur  leur  bord 
externe  et  en  dessous,  de  petits  poils  roides,  crochus;  tandis 
que  d'autres  poils  ,  assez  longs  et  semblables  à  des  soies,  nais- 
sent de  leur  partie  supérieure,  ainsi  que  de  celle  de  tous  les 
autres  doigts. 

Quelques  auteurs  en  ont  déjà  distingué  une  vingtaine  d'es- 
pèces, mais  en  faisant  sans  doute  quelques  doubles  emplois  ; 
car  ce  sont  des  animaux  dont  les  caractères  spécifiques  n'ont 
été  encore  qu'imparfaiîement  appréciés,  et  dont  le  pelage, 
généralement  obscur,  les  rend  fort  difficiles  à  distinguer  l'un 
de  l'autre  :  les  espèces  qui  sont  le  mieux  caractérisées,  sont 
toutes  originaires  d'Amérique. 

11.'  GENRE. 

Les  Ny  en  nom  es  ;  Njctinomus,   Geoffr. 

Ils  ont  les  caractères  des  molosses,  mais  plus  développés  , 
et  quatre  incisives  inférieures;  les  deux  moyennes  lobées;  les 
deux  externes  simples. 

On  les  trouve  dans  l'ancien  et  dans  le  nouveau  monde. 


te*  zoo 

12.f  GENRE. 
Les  Dinops  ;  Dinops  ,  Savi. 
Ces  animaux  ne  paroissent  différer  des  molosses  et.  des 
nyetinomes  que  parce  qu'ils  ont  six  incisives  à  la  mâchoire 
inférieure;  mais  ce  qui  rend  remarquable  l'espèce  sur  la- 
quelle ce  genre  a  été  fondé,  c'est  qu'elle  s'est  trouvée  en 
Italie. 

13.e  GENRE. 
Les  Myoptères  ;  Mjopteris  ,  Geoffr. 
On  n'en  connoit  encore  qu'une  espèce.  Ils  ont  deux  inci- 
sives à  chaque  mâchoire  ;  les  supérieures  pointues  et  conti- 
guè's  ,  les  inférieures  bilobées.  Les  màchelières  sont  au  nombre 
de  huit  en  haut  (deux  fausses  molaires  normales  et  six  vraies 
molaires)  et  de  dix  en  bas  (  deux  fausses  molaires  normales, 
deux  anomales  et  six  vraies  molaires  ).  Les  oreilles  sont  larges , 
isolées,  latérales,  à  petit  oreillon;  et  le  museau  ,  obtus,  n'est 
garni  d'aucun  appendice.  ' 

14e  GENRE. 
Les  Sténodermes  ;  Stenodcrma,  Geoffr. 
D'après  M.  Geoffroy,  les  incisives  sont  au  nombre  de  quatre 
à  chaque  mâchoire  ,  et  il  n'y  a  point  de  fausses  molaires  ano- 
males. 

Le  nez  est  simple,  les  oreilles  petites,  latérales  et  isolées, 
avec  un  oreillon. 

La  membrane  interfémorale  est  rudimentaire  ,  et  est  ré- 
duite à  une  bordure  des  jambes.  Il  n'y  a  point  de  queue. 

15.e  GENRE. 
Les  Mormops  ;  Mormops  ,  Leach. 
Ils  sont  singulièrement  remarquables  par  la  forme  très-ex- 
traordinaire de  leur  tûte ,  car  l'encéphale,  relevé  au-dessus 
du  museau ,  forme  avec  lui  un  angle  droit. 

i  On  n'a,  pour  établir  les  caractères  du  genre  et  de  l'espèce,  que  la 
description  très-incomplète  que  Daubenton  a  donnée  de  son  Rat  volant 
(Mém.  de  l'Acad.  des  sciences,  année  i  ?58)  ,  lequel,  depuis,  n'a  plus 
clé  vu  par  aucun   naturaliste. 


ZOO  4" 

La  mâchoire  supérieure  a  quatre  incisives  (  les  moyennes 
grandes  et  largement  échancrées  ,  les  latérales  petites  et 
simples)  et  deux  fausses  molaires  anomales.  La  mâchoire  in- 
férieure a  quatre  incisives  inférieures  égales  et  trilobées ,  et 
quatre  fausses  molaires  anomales. 

Quant  aux  autres  caractères,  M.  Leach  se  borne  à  dire  que 
la  lèvre  supérieure  est  lobée  et  crénelée;  que  l'inférieure  est 
terminée  par  trois  tubercules;  que  la  langue  est  couverte  de 
papilles  bifides  antérieurement  et  multifides  postérieurement  ; 
que  les  narines  sont  garnies  d'une  feuille  nasale  droite,  réu- 
nie aux  oreilles ,  dont  le  bord  supérieur  est  divisé  en  deux 
lobes. 

Les  organes  du  mouvement  ne  présentent  aucune  modifi- 
cation importante.  La  queue  est  entièrement  enveloppée  dans 
la  membrane  interfémorale,  et  est  plus  courte  qu'elle. 

Ce  genre  ne  contient  qu'une  seule  espèce,  qui  vient  de 
Java. 

16. '  GENRE. 

Les  Puyllosto.mes  ;  Phyllostoma ,  Geoffr. 

Ces  animaux  commencent  la  série  des  chauve-souris  dont 
les  narines  sont  environnées  et  surmontées  d'un  appendice 
membraneux  très-singulier,  en  forme  de  feuille  ou  de  bour- 
relet plus  ou  moins  compliqué,  dont  on  ne  connoît  point  en- 
core la  nature  ,  mais  qui  paroît  être  une  dépendance  du  sens 
de  l'odorat. 

Les  phyllostomes  ont  quatre  incisives  à  chaque  mâchoire  : 
à  l'inférieure  elles  sont  lobées  et  disposées  régulièrement  sur 
un  arc  de  cercle;  à  la  supérieure,  les  latérales  sont  petites  et 
rudimentaircs,  et  les  moyennes  sont  ou  bilobées  et  à  côtés 
égaux,  ou  simples,  en  ligne  droite  par  le  côté  où  elles  se 
touchent,  et  en  ligne  courbe  par  le  côté  opposé.  Les  fausses 
molaires  anomales  sont  généralement  au  nombre  de  deux. 

La  membrane  nasale,  arrondie  à  sa  partie  inférieure,  s'é- 
lève en  se  rétrécissant,  et  se  termine  en  une  pointe  plus  ou 
moins  obtuse:  deux  sillons  profonds  naissent  sur  ses  côtés,  se 
rapprochent  en  descendant,  et  se  terminent  aux  narines.  Ces 
sillons  la  partagent  en  deux  parties;  l'inférieure,  qui  a  éié 
comparée  à   un  fer  à  cheval  ,   et  la  supérieure ,  qui  l'a  été 


4'24  zoo 

à  une  feuille  lancéolée.  Enfin  ,  la  portion  moyenne  de  la 
feuille  est  plus  épaisse  et  plus  charnue  que  les  latérales,  qui 
sont  fort  rétrécies  inférieurernent  par  les  sillons  des  narines, 
d'où  résulte  que  la  partie  lancéolée  va  en  se  rétrécissant  à 
ses  deux  extrémités.  Cette  membrane  ne  tient  aux  autres  té- 
gumens  du  museau  que  par  les  parties  environnantes  des 
narines.  Les  oreilles  sont  larges,  élevées,  à  bord  postérieur 
échancré  supérieurement,  et  se  terminant  inférieurernent  en 
un  petit  lobe ,  et  à  bord  antérieur  se  reployant  inférieure- 
rnent en  dedans  de  la  conque  :  un  oreillon  ,  en  forme  de 
peigne,  garnit  le  bord  latéral  du  trou  auditif  du  côté  de  la 
tête.  Les  yeux,  de  médiocre  grandeur,  sont  à  peu  près  à 
égale  distance  de  l'oreille  et  de  l'extrémité  du  museau.  La 
bouche,  très-grande,  aie  bord  des  lèvres  mamelonné ,  et  la 
lèvre  inférieure,  à  sa  partie  moyenne,  présente  un  tuber- 
cule environné  de  tubercules  plus  petits,  qui  forment  entre 
eux  un  angle  ouvert. 

Les  organes  du  vol  sont  très-développés  :  le  troisième  doigt 
a  trois  phalanges  et  le  rudiment  d'une  quatrième;  et,  lors- 
que les  ailes  se  ferment,  les  dernières  phalanges  se  reploient 
en  dedans;  au  second  doigt,  la  dernière  sous  la  pénultième, 
et  celle-ci  sous  celle  qui  la  précède  ;  au  troisième  doigt,  les 
deux  dernières  phalanges  seules  se  replient  les  unes  sur  les 
autres.  La  membrane  interfémorale  est  courte  ,  ainsi  que  la 
queue,  lorsqu'elle  existe. 

Les  organes  génitaux  ne  présentent  rien  de  particulier. 

Nous  partagerons  les  phyllostomes  en  deux  groupes ,  carac- 
térisés par  la  forme  de  leurs  incisives  moyennes  supérieures; 
et  cette  division  se  trouve  confirmée  parla  structure  des  têtes 
osseuses. 

1."  Les  Phyllostomes  a  incisives  simples,  qui  ont  le  museau 
alongé,  et,  par  là,  le  sens  de  l'olfaction  assez  étendu.  Leurs 
incisives  moyennes  convergent  ,  se  dirigent  en  avant ,  ont 
leur  bord  inférieur  tranchant,  leur  face  postérieure  creusée 
et  leur  face  antérieure  saillante  et  arrondie. 

2.0  Les  Phyllostomes  a  incisives  lobées  ,  qui  ont  le  museau 
beaucoup  moins  alongé  que  ceux  de  la  division  précédente, 
et  conséquemment  le  sens  de  l'odorat  moins  étendu  ;  et  leurs 
incisives  moyennes ,  au  lieu  d'être  convergentes  et  projetées 


ZOO  4»5 

en  avant,  sont  parallèles  et  descendent  en    ligne  droite  sur 
la  mâchoire  inférieure. 

17.'  GENRE. 
Les  Vampires  ;    Vampirus  ,  Geoffr. 

Ce  sont  des  phyllostomes  à  incisives  supérieures  moyennes 
lobées;  à  museau  très-alongé  et  rétréci,  et  à  très-fortes  ca- 
nines, d'où  est  résultée  la  compression  des  incisives  inférieu- 
res, qui  a  forcé  les  deux  latérales  de  se  placer  en  avant  des 
deux  moyennes,  et  deux  fausses  molaires  anomales  de  plusse 
sont  développées  à  la  mâchoire  inférieure.  Les  oreilles  sont 
plus  grandes  que  celles  des  phyllostomes ,  et  l'extrémité  de  la 
lèvre  inférieure  n'a  que  deux  mamelons. 

On  n'en  connoit  encore  qu'une  seule  espèce ,  qui  est  des 
parties  les  plus  chaudes  de  l'Amérique  méridionale. 

18. e  GENRE. 
Les  Glossovhages  ;  Glossophaga ,  Geoffr. 

Ceux-ci  diffèrent  principalement  des  phyllostomes  par  leur 
langue  étroite,  fort  alongée ,  couverte  de  poils  à  sa  partie 
antérieure  et  partagée  à  son  extrémité  ou  dans  son  milieu 
par  un  sillon  longitudinal.  Le  museau  est  alongé  et  étroit,  et 
quelques  espèces  ont  les  incisives  supérieures  séparées  par 
paires ,  comme  les  vesperlilions  ;  tandis  que  d'autres  les  ont 
rapprochées  et  assez  semblables  à  celles  des  phyllostomes  à 
incisives  simples.  Les  fausses  molaires  anomales  sont  varia- 
bles. 

On  en  compte  déjà  quatre  ou  cinq  espèces  ,  qui  sont  toutes 
de  l'Amérique  méridionale. 

19.'  GENRE. 
Les  Mégadermes:  Megaderma,  Geoffr. 
Ils. n'ont  point  d'incisives  supérieures  et  en  ont  quatre  in- 
férieures lobées;  les  moyennes  placées  en  rivant  des  latérales 
par  l'effet  du  grand  développement  des  canines.  Il  n'existe  de 
fausses  molaires  anomales,  et  seulement  au  nombre  de  deux, 
qu'à  la  mâchoire  inférieure. 

^  La  feuille  du  nez  rappelle  celle  des  phyllostomes  seulement  : 
l'extrémité  inférieure  de   la  partie  supérieure  s'est  épanouie 


*2C  zoo 

et  fait  comme  l'office  d'opercule  aux  narines,  et  l'autre  ex- 
trémité varie  de  forme.  Mais  ce  qui  fait  reconnoitre  les  nié- 
gadermes  au  premier  coup  d'oeil,  c'est  qu'avec  leur  feuille 
nasale  ils  ont  des  oreilles  qui  rappellent  celles  des  oreillards 
par  leur  grandeur,  et  qui  se  réunissent  sur  le  front  par  leur 
bord  antérieur  jusqu'à  la  moitié  de  sa  hauteur  ;  elles  ont  un 
fort  grand  oreillon  lancéolé,  plus  ou  moins  simple. 

Les  organes  du  mouvement  sont  ceux  des  phyllostomes  , 
excepté  que  le  troisième  doigt  des  membres  antérieurs  n'a 
que  deux  phalanges  et  le  rudiment  d'une  troisième  ,  c'est-à- 
dire  une  de  moins  que  les  phyllostomes. 

M.  Geoffroy,  qui  a  établi  ce  genre,  en  compte  quatre  es- 
pèces, qui  sont  toutes  des  parties  chaudes  de  l'ancien  monde. 

20.'  GENRE. 
Les  Rhinolophes  ;  Rhinolophus,  Geoffr. 

Ces  animaux  se  sont  fait  remarquer ,  comme  les  phyllos- 
tomes, par  l'étendue  de  leur  membrane  nasale  et  même  par 
sa  complication  ,  qui  surpasse  encore  celle  de  ces  dernières 
chauve-souris,  et  qui  paroit  avoir  avec  le  sens  de  l'odorat  des 
rapports  plus  intimes  que  la  leur,  les  os  du  nez  ,  par  leur  dé- 
veloppement, offrant  aux  odeurs,  chez  les  uns,  un  large  ré- 
ceptacle qui  ne  s'observe  point  chez  les  autres.  Cette  mem- 
brane varie  de  structure  suivant  les  espèces. 

Ils  ont  deux  incisives  supérieures  ,  petites,  coniques,  écar- 
tées l'une  de  l'autre  et  sortant  à  peine  des  gencives.  Les  infé- 
rieures sont  au  nombre  de  quatre  et  trilobées.  La  mâchoire 
supérieure  a  deux  fausses  molaires  anomales;  l'inférieure  en 
a  quatre. 

Les  oreilles  sont  étendues  et  sans  oreillon;  mais  leur  bord 
postérieur  se  relève  en  un  lobe  large  et  arrondi  à  sa  pariie 
inférieure.  L'œil  se  trouve  situé  très-près  de  l'oreille.  Les 
lèvres  sont  entières,  mais  deux  petits  mamelons  s'observent  à 
la  partie  moyenne  de  chacune  d'elles.  La  langue  est  large  , 
épaisse  et  couverte  de  papilles  molles  très-fines. 

Les  organes  du  mouvement,  très-développés ,  sont  sembla- 
bles à  ceux  des  mégadermes.  Le  troisième  doigt  n'a  que  deux 
phalanges;  et  les  rapports  de  la  queue  avec  la  membrane 
interfémorale  ne  sont  pas  constans. 


ZOO  427 

Les  mamelles  sont  au  nombre  de  quatre  ;  deux  pectorales 
et  deux  inguinales. 

On  compte  six  espèces  de  rhinolophes,  qui  sont  toutes  de 
l'ancien  monde. 

■  1.-  GENRE. 

Les  Rhinopomes  ;  Rhinopoma ,  Geoflr. 

Ils  sont  particulièrement  remarquables  par  leur  chanfrein 
creusé  en  gouttière  ;  leurs  grandes  oreilles  réunies  sur  le 
front  et  leurs  narines  entourées  d'une  espèce  de  groin,  libre 
à  son  bord  supérieur  et  se  fermant  par  l'élasticité  de  leurs 
bords. 

Ils  ont  deux  petites  incisives  coniques  et  écartées  l'une  de 
l'autre  à  la  mâchoire  supérieure,  et  quatre  trilobées  et  pla- 
cées régulièrement  à  la  mâchoire  inférieure.  Leurs  fausses  mo- 
laires anomales  sont  au  nombre  de  deux  et  à  la  mâchoire  infé- 
rieure seulement. 

Les  oreilles,  à  peu  près  aussi  larges  que  hautes,  ont  un 
oreillon  ressemblant  à  une  feuille  lancéolée.  Le  groin  ne  se 
détache  du  museau  qu'à  sa  partie  supérieure  ,  où  il  se  termine 
à  peu  près  en  un  angle  droit,  et  les  narines  se  présentent 
comme  deux  fentes  obliques  qui  se  rapprochent  par  leur 
partie  inférieure. 

La  lèvre  supérieure  ne  descend  pas  au-delà  de  la  partie 
inférieure  du  groin  ,  et  la  lèvre  opposée  se  termine  par 
deux  mamelons  qu'un  sillon  léger  sépare.  L'œil  est  de  gran- 
deur médiocre  et  à  peu  près  à  égale  distance  de  l'oreille  et 
du  bout  du  museau. 

Les  ailes  sont  étendues  ;  mais  la  membrane  interfémorale 
est  étroite,  et  la  queue  est  en  grande  partie  libre.  Dans  le 
repos,  les  dernières  phalanges  des  quatre  doigts  se  reploient 
en  dessous,  et  le  tarse  est  sans  osselet  pour  soutenir  la  mem- 
brane. 

On  en  compte  deux  espèces. 

22/  GENRE. 
Les  Nyctophyu.es  ;  Nyctopltyllus  ,  Leach. 
Ces  animaux  présentent  une  combinaison  nouvelle  de  dents 
parmi  les  chauve-souris  à  membrane  nasale.  Ils  ont  deux  in- 


W  zoo 

cisives  supérieures  coniques,  six  inférieures,  lobées,  et  point 
de  fausses  molaires  anomales. 

M.  Lcach  ajoute  que  la  feuille  nasale  est  double:  la  posté- 
rieure plus  grande  que  l'antérieure.  11  n'en  décrit  qu'une 
espèce. 

23.e  GENRE. 

Les  Monophylles  ;  Monophyllus  ,  Leach. 

Ceux-ci  ont  à  la  mâchoire  supérieure  quatre  incisives  et 
deux  fausses  molaires  anomales  ;  les  incisives  latérales  sont 
petites;  les  moyennes  sont  plus  grandes  et  bifides.  Ils  n'ont 
point  d'incisives  à  la  mâchoire  inférieure  ,  et  ont  quatre  fausses 
molaires  anomales.  Une  feuille  nasale  simple  et  droite  sur 
le  nez. 

III.e  FAMILLE. 

Les  Insectivores  proprement  i>its. 

Ce  sont  pour  nous  des  animaux  dont  les  vraies  molaires 
sont  formées  sur  le  modèle  de  celles  des  chauve-souris,  mais 
dont  les  membres  antérieurs  n'ont  pas  la  forme  d'ailes.  Du 
reste,  les  genres  n'ont  pas  toujours  entre  eux  d'intimes  rap- 
ports :  les  modifications  qui  les  caractérisent  ne  dépendent  pas 
toutes  d'un  même  ordre  d'organes  ;  la  plupart  sont  même 
remarquables  par  les  anomalies  singulières  de  leurs  incisives 
et  de  leurs  canines,  ou  plutôt  des  dents  qui  en  prennent  la 
place. 

Le  plus  grand  nombre  se  nourrit  d'insectes,  de  petits  ani- 
maux ou  de  la  chair  d'animaux  morts.  Leur  vie  est  cachée  et 
nocturne:  ils  fouissent  pour  se  former  des  abris  ou  pour  attein- 
dre les  vers,  dont  ils  font  leur  principal  aliment.  Quelques- 
uns  font  leur  habitation  des  arbres,  mais  tous  restent  petits  : 
il  n'en  est  aucun  dont  la  taille  surpasse  celle  de  nos  chats 
domestiques  dé  grande  race. 

Nous  les  réunirons  en  deux  petites  tribus,  caractérisées  par 
les  formes  normales  ou  anomales  des  parties  antérieures  de 
leur  système  dentaire,  c'est-à-dire  de  leurs  incisives  et  de 
leurs  canines. 

Les  insectivores  à  incisives  ou  à  canines  anomales. 

Ce  sont  des  animaux  fouisseurs  qui  se  cachent  près  de  terre, 


ZOO  Aag 

sous  les  abris  que  le  hasard  leur  présente,  ou  bien  encore 
des  animaux  qui  vivent  sur  les  arbres,  à  la  manière  des  écu- 
reuils. 

Parmi  les  premiers,  les  plus  connus  sont  : 

1."    GENRE. 

Les    G  A  LÉO  PI  THÉO.  U  ES. 

Ces  animaux  appartiennent  à  Tordre  des  insectivores;  leurs 
dents  en  ont  les  caractères  généraux  :  cependant  ils  en  diffè- 
rent assez  pour  qu'il  ne  soit  pas  possible  de  les  lier  aussi  inti- 
mement aux  autres  genres  de  cet  ordre  que  ceux-ci  le  sont 
entre  eux.  Ils  ont  aussi  par  leurs  dents  quelques  rapports  avec 
les  derniers  genres  des  lémuriens  ;  aussi  les  envisageons-nous 
comme  un  type  de  sous-famille  intermédiaire  entre  ces  der- 
niers animaux  et  les  insectivores  proprement  dits,  mais  placée 
dans  un  certain  isolement  des  uns  et  des  autres;  de  telle  sorte 
que  l'induction  conduiroit  à  faire  supposer  que  des  espèces 
ou  des  genres  plus  ou  moins  nombreux  pourront  se  grouper 
autour  des  espèces  qui  sont  connues,  et  remplir  le  vide  qui 
s'aperçoit  encore  entre  elles  et  les  deux  familles  entre  lesquelles 
nous  les  plaçons.  Quoi  qu'il  en  soit,  les  galéopithèques  ont 
trente-quatre  dents.  A  la  mâchoire  supérieure,  quatre  incisi- 
ves formant  deux  paires  très-écartées;  les  deux  moyennes  de 
ces  dents  sont  à  plusieurs  dentelures  et  n'ont  qu'une  seule  ra- 
cine, comme  toutes  les  incisives;  les  deux  externes,  à  deux 
racines,  sont  semblables  en  tout  à  des  fausses  molaires  :  deux 
fausses  molaires  de  chaque  côté  viennent  ensuite  ,  et  quatre 
vraies  molaires  à  quatre  pointes  et  un  talon  à  la  face  interne. 
A  la  mâchoire  inférieure  sont  six  incisives  ;  les  quatre  moyennes 
proclives  et  découpées  comme  des  peignes;  les  deux  externes 
simplement  lobées;  deux  fausses  molaires  suivent  de  chaque 
côté,  et  quatre  molaires  vraies,  formées  antérieurement  de 
trois  pointes  disposées  en  triangle  et  postérieurement  de 
trois  pointes  sur  une  même  ligge  transversale. 

Les  membres  sont  à  peu  près  d'égale  longueur  ,  et  terminés 
par  cinq  doigts  parallèles  courts,  garnis  d'ongles  minces  et 
très-crochus;  une  membrane  enveloppe  ces  membres,  les 
doigts  et  la  queue  ,  et,  s'attachant  au  corps  et  aux  flancs,  sert 


43o  ZOO 

ù  Tanimal  de  parachute,  lorsqu'il  saute  de  haut  en  bas,  les 
membres  étendus. 

Le  museau  rappelle  celui  des  makis  :  les  yeux  sont  grands 
et  saillans;  les  oreilles  courtes  et  arrondies;  les  narines  ou- 
vertes sur  les  côtés  d'un  mufle ,  et  la  langue  douce.  Le  pelage 
est  moelleux  et  d'une  apparence  laineuse  :  il  n'y  a  point  de 
moustaches.  La  verge  est  pendante,  et  les  mamelles,  au  nom- 
bre de  deux,  sont  pectorales. 

Les  galéopithèques  sont  des  animaux  nocturnes  ou  crépus- 
culaires, qui  se  nourrissent  d'insectes  et  qui  restent  accrochés 
par  leurs  ongles  aux  arbres  pendant  le  jour,  pour  se  mettre 
en  mouvement  dès  que  le  jour  s'affoiblit.  Ce  sont  des  animaux 
qui  ne  surpassent  pas  en  grandeur  le  chat  domestique  et  qui 
se  trouvent  aux  Moluques.  On  n'en  connoît  que  quelques  es- 
pèces ,  et  même  imparfaitement. 

2.e    GENRE. 
Les  Taupes;  T"alpa,  Linn. 

Elles  sont  très-reconnoissables  à  leur  tête ,  qui  semble  im- 
médiatement attachée  au  corps  ;  à  leur  museau  alongé  en 
forme  de  boutoir,  et  surtout  à  leurs  pattes  antérieures,  cour- 
tes et  élargies,  exclusivement  formées  pour  fouir  :  aussi  mar- 
chent-elles très  -  péniblement. 

Au  premier  aspect  ,  les  taupes  semblent  avoir  des  incisives 
et  des  canines  normales.  A  la  mâchoire  supérieure,  leurs  in- 
cisives ,  tranchantes,  comme  celles  des  carnassiers,  sont  au 
nombre  de  six  ,  disposées  sur  l'arc  d'un  assez  grand  cercle  ; 
mais  leurs  canines  ont  deux  racines,  comme  les  huit  fausses 
molaires  qui  les  suivent  ;  les  vraies  molaires  sont  au  nombre 
de  six.  A  la  mâchoire  inférieure  il  y  a  huit  incisives;  huit 
fausses  molaires  et  six  vraies.  L'œil  est  d'une  petitesse  extrême 
et  recouvert  par  les  poils  ou  tout-à-fuit  caché  sous  la  peau. 
L'oreille  est  sans  conque  externe.  Le  museau  ,  prolongé  au- 
delà  des  mâchoires,  est  terminé  par  une  sorte  de  groin,  au 
milieu  duquel  sont  percées  les  narines;  et  c'est  l'odorat  qui 
constitue  le  principal  sens  de  l'animal.  La  bouche,  grande,  a 
sa  lèvre  supérieure  divisée ,  et  la  langue  est  couverte  de  pa- 
pilles molles.  Le  pelage,  de  la  douceur  du  velours,  se  com- 
pose de  poils  soyeux ,  fins  et  serrés  l'un  contre  l'autre.  Les 


ZOO  *» 

membres  antérieurs  et  postérieurs  ont  cinq  doigts,  armés  d'on- 
gles fouisseurs;  mais  les  premiers  ont  acquis  un  développe- 
ment en  largeur  qui  les  rend  en  quelque  sorte  monstrueux , 
et  sont  toujours  tournés  en  dehors  ou  en  arrière.  La  queue 
est  rudimentaire. 

Les  organes  génitaux  ont  ce  caractère  particulier  que  ,  chez 
la  femelle  ,  le  clitoris  renferme  le  conduit  de  l'urètre.  Les  ma- 
melles sont  au  nombre  de  six. 

Il  est  vraisemblable  qu'il  existe  plusieurs  espèces  de  taupes, 
mais  on  n'en  a  encore  décrit  et  distingué  que  deux,  qui  sont 
d'Europe. 

3.e  GENRE. 

Les  Scalôpes;  Scalops ,  Cuv. 

Elles  ont  l'apparence  des  taupes  par  la  brièveté  de  leurs 
membres  et  la  structure  de  ceux  de  devant,  exclusivement 
formés  pour  fouir;  mais  elles  paroissent  avoir  le  naturel  des 
desmans ,  dont  elles  se  rapprochent  encore  par  leur  trompe 
et  leurs  dents.  A  la  mâchoire  supérieure  ,  elles  ont  deux  in- 
cisives tranchantes,  semblables  à  celles  des  rongeurs;  douze 
fausses  molaires  et  six  molaires  vraies.  A  l'inférieure  se  trou- 
vent quatre  dents  qui  sont  en  rapport  avec  les  incisives  su- 
périeures, et  qu'à  cet  égard  on  pourroit  considérer  comme 
incisives;  mais  les  devix  moyennes  seules  ont  les  caractères  de 
ces  dents  :  elles  sont  petites  et  tranchantes;  les  deux  latérales, 
au  contraire,  sont  coniques  et  crochues,  presque  comme  des 
canines,  et  elles  sont  dépourvues  de  racine,  comme  les  dé- 
fenses proprement  dites.  Les  fausses  molaires  sont  au  nombre 
de  six,  ainsi  que  les  molaires  vraies. 

Les  membres  antérieurs ,  très-courts  et  fort  élargis  ,  ont 
cinq  doigts  réunis  jusqu'aux  ongles  par  la  peau  et  armés  d'on- 
gles fouisseurs.  Les  postérieurs,  moins  forts,  ont  aussi  cinq 
doigts  onguiculés,  comme  les  premiers,  et  palmés.  La  queue 
est  rudimentaire. 

L'odorat  est  le  sens  prépondérant  de  ces  animaux  :  les  na- 
rines s'étendent  fort  au-delà  des  mâchoires  et  constituent  une 
sorte  de  trompe  ;  elles  sont  environnées  d'un  mufle  ,  s'ouvrent 
au-dessus  de  la  trompe  ,  et  sont  garnies  d'une  sorte  de  sou- 
pape. L'œil  n'est  marqué  que  par  un  point  noir  presque  im- 


43*  ZOO 

perceptible  et  caché  sous  les  poils.  L'oreille  est  dans  le  même 
cas  et  sans  aucune  trace  de  conque  externe.  La  langue  est 
longue  ,  étroite  et  couverte  de  papilles  molles.  Enfin  ,  les  poils, 
tous  d'apparence  laineuse,  sont  ou  de  structure  uniforme  dans 
toute  leur  longueur,  ou  élargis  et  aplatis  à  leur  extrémité  , 
c'est-à-dire  lancéolés. 

Les  organes  génitaux  ne  sont  point  dans  une  poche  ;  mais 
le  clitoris  de  la  femelle  renferme  le  canal  de  l'urètre. 

On  n'en  connoit  encore  qu'une  seule  espèce  de  l'Amérique 
du  Nord. 

4-e  GENRE. 
Les  Condylures;  Condylura,  lllig. 

Ces  animaux  ont  de  nombreux  rapports  avec  les  scalopes  et 
les  taupes,  qu'ils  rappelleroient  sans  la  structure  singulière  de 
l'extrémité  de  leur  museau  ,  découpé  en  petites  lanières,  en  pe- 
tits tentacules,  qui  forment  deux  crêtes  rayonnées,  deux  sortes 
d'étoiles ,  autour  des  narines.  Néanmoins  leur  système  den- 
taire leur  est  particulier.  A  ia  mâchoire  supérieure  il  y  a  deux 
incisives  fortes  et  triangulaires,  une  forte  canine  ,  dix  fausses 
molaires  ,  dont  quatre  anomales  et  six  molaires  vraies.  La  mâ- 
choire inférieure  a  quatre  incisives  couchées  en  avant  et  ellip- 
tiques ,  une  très-petite  canine  ,  huit  fausses  molaires  et  six 
vraies. 

Les  organes  du  mouvement  ne  diffèrent  point  essentielle- 
ment de  ceux  des  scalopes,  si  ce  n'est  que  la  queue  des  con- 
dylures est  longue  et  forte. 

L'organe  de  l'odorat  ,  plus  développé  que  celui  d'aucun 
autre  sens,  acquiert  encore  de  l'importance  par  les  organes 
du  toucher,  qui  l'environnent.  Les  narines  sont  en  avant  des 
mâchoires  et  ouvertes  à  l'extrémité  d'un  mufle  qui  termine  un 
groin  mobile  ,  entouré  de  tentacules  ,  formant  un  cercle 
autour  de  chaque  narine. 

L'œil  est  d'une  extrême  petitesse,  mais  les  parties  environ- 
nantes sont  dépourvues  de  poils.  L'oreille  est  sans  conque,  et 
son  orifice  fort  petit.  Les  lèvres  proprement  dites  sont  sépa- 
rées des  parties  environnantes  par  un  sillon  qui  semble  former 
les  contours  d'autres  lèvres  ,  et  paroissent  être  doubles.  Le 
pelage,  fort  épais  et  très-doux,  se  compose  de  poils  uniformes 
et  de  poils  terminés  en  fer  de  lance  très-alongé. 


ZOO  433 

Les  organes  génitaux  ne  sont  point  contenus  dans  une  poche , 

et  l'urètre  est  indépendant  du  vagin  :  son  canal  a  son  orifice 

à  l'extrémité  du  clitoris. 

La  seule  espèce  connue  est  de  l'Amérique  septentrionale. 

5.e  GENRE. 
Les  Chrysochlores;   Chrisochloris,  Lacép. 

Ces  animaux  ,  qui  ont  beaucoup  de  ressemblance  avec  les 
taupes  communes  ,  mais  qui  sont  tout-à-fait  aveugles ,  nous 
présentent  leurs  vraies  molaires  modifiées  dans  un  sens  con- 
traire à  celui  des  hérissons  ,  comme  nous  le  verrons  plus  bas; 
autant  celles  de  ces  derniers  se  sont  élargies,  ont  pris  d'épais- 
seur, dans  toutes  leurs  parties  ,  autant  celles  des  autres  se  sont 
rétrécies  et  comprimées  dans  le  sens  de  la  longueur  des  mâ- 
choires :  elles  ne  sont  plus  composées  que  d'un  seul  prisme, 
au  lieu  de  deux,  dont  se  composent  les  vraies  molaires  nor- 
males des  insectivores.  La  mâchoire  supérieure  a  deux  inci- 
sives à  peu  près  coniques,  six  fausses  molaires  et  onze  molaires 
véritables,  et  la  mâchoire  inférieure  a  quatre  incisives  (les 
moyennes  très-petites,  les  latérales  beaucoup  plus  grosses), 
six  fausses  molaires  et  dix  molaires  vraies.  Il  n'y  a  point  de 
canines. 

Les  organes  du  mouvement  sont  disposés  pour  fouir:  les 
pieds  de  devant  très-courts  et  terminés  par  quatre  ongles, 
dont  deux  sont  fort  gros,  principalement  celui  du  doigt  ex- 
terne ,  qui  ressemble  à  un  sabot  ;  les  pieds  de  derrière  ont 
cinq  doigts  garnis  d'ongles  crochus ,  mais  petits.  La  queue  est 
rudimentaire. 

L'œil  est  caché  sous  la  peau  ,  et  l'orifice  de  l'oreille  est  dé- 
pourvu de  conque.  Le  museau,  très-obtus,  est  terminé  par 
un  mufle  bordé  en  arrière  d'une  petite  crête,  et  les  narines 
sont  environnées  de  lames  valvulaires.  La  langue  est  douce ,  et 
les  lèvres  sont  entières.  Les  poils  sont  en  forme  de  fer  de 
lance. 

Les  organes  génitaux  s'ouvrent,  avec  l'anus,  dans  une  poche 
dont  la  peau  est  très-plissée. 

On  n'en  connoît  qu'une  espèce,  qui  est  du  Cap. 
5q.  28 


454  ZOO 

6.e  GENRE. 
Les  Desmans;  Mygale,   Cuv. 

Ce  sont  des  animaux  remarquables  par  leur  long  museau 
en  forme  de  trompe ,  leur  queue  écailleuse ,  aplatie  sur  les 
côtés,  et  leurs  pieds  palmés. 

Ils  ont  deux  incisives  supérieures  pointues  et  triangulaires  , 
quatorze  fausses  molaires  et  six  molaires  vraies,  et  à  la  mâ- 
choire inférieure ,  huit  incisives ,  douze  fausses  molaires  et 
six  molaires  vraies. 

Les  membres,  courts,  ont  cinq  doigts  palmés,  armés  d'on- 
gles fouisseurs  ;  la  queue ,  longue  ,  est  comprimée  et  écailleuse. 

Les  yeux  sont  très-petits;  la  conque  auditive  n'existe  point; 
le  museau,  terminé  parles  narines,  dépasse  de  beaucoup  les 
mâchoires  et  jouit  d'une  grande  mobilité;  les  soies,  roides  et 
nombreuses,  garnissent  le  tour  du  museau,  et  le  pelage  est  fort 
doux. 

Ce  sont  des  animaux  dont  les  mœurs  sont  peu  connues, 
qui  se  creusent,  dans  le  voisinage  des  eaux,  des  terriers,  où 
ils  vivent  obscurément. 

On  en  connoit  deux  espèces,  l'une  de  Sibérie,  l'autre  des 
Pyrénées. 

7.e  GENRE. 

Les  Musaraignes;  Sorex ,  Linn. 

Ces  animaux  sont  faciles  à  distinguer  des  desmans  par  leur 
museau ,  qui  a  la  forme  d'un  cône  alongé ,  non  celle  d'une 
trompe,  et  qui  est  terminé  par  un  petit  mufle,  au-devant 
duquel  les  narines  sont  ouvertes  ;  leurs  membres  sont  faits 
pour  la  marche ,  et  non  pour  la  natation ,  comme  ceux 
des  desmans  ;  mais  ceux-ci  sont  dépourvus  de  conque  audi- 
tive, tandis  que  les  musaraignes  en  ont  une:  aussi  ce  ne  sont 
point  des  animaux  fouisseurs  ;  ils  vivent  dans  les  trous  des 
murailles,  sous  les  pierres,  sous  les  racines  des  plantes,  et 
n'en  sortent  qu'au  crépuscule.  Plusieurs  espèces,  si  ce  n'est 
toutes ,  vont  parfois  au  fond  des  eaux  à  la  recherche  de  cer- 
tains animaux  aquatiques. 

Ils  ont  deux  incisives  supérieures  coniques,  arquées  avec 
une  pointe  à  leur  face  interne  ;  dix  fausses  molaires  et  six 
molaires  vraies.  La  mâchoire  inférieure  a  deux  incisives  Ion- 


ZOO  435 

gués,  fortes,  coniques,  un  peu  arquées  à  leur  pointe  et  cou- 
chées presque  horizontalement  en  avant,  quatre  fausses  mo- 
laires et  six  vraies. 

Les  membres,  assez  courts,  ont  cinq  doigts  garnis  d'ongles 
coniques,  et  la  queue  est  longue  et  écailleuse. 

Les  yeux  sont  d'une  très-grande  petitesse  ,  mais  ils  ont  des 
paupières;  la  conque  de  l'oreille  est  arrondie,  large  et  garnie 
d'espèces  d'opercules;  l'une  inférieure,  propre  à  fermer  l'o- 
rifice du  conduit  auditif.  Les  narines  s'ouvrent  sur  les  côtés 
d'un  mufle  divisé  profondément  dans  son  milieu  par  un  sillon  ; 
les  lèvres  sont  simples ,  et  la  langue  est  couverte  de  papilles 
molles.  Leurs  sens  principaux  sont  l'odorat  et  l'ouïe. 

Les  organes  génitaux  s'ouvrent  dans  une  cavité  longitudinale, 
qui  leur  est  commune  avec  l'anus.  Les  mamelles,  toutes  ab- 
dominales, sont  au  nombre  de  six  ;  et,  durant  le  temps  des 
amours,  en  été,  on  observe  sur  les  flancs  de  quelques  espèces 
une  petite  bande  de  poils  roides,  qui  paroissent  communi- 
quer avec  un  système  de  glandes  particulier. 

Ces  animaux  se  trouvent  dans  toutes  les  parties  du  monde. 

En  Europe,  on  en  a  déjà  décrit  plus  de  douze  espèces; 
mais  comme  les  musaraignes  changent  de  pelage  suivant  les 
saisons ,  il  est  à  craindre  qu'on  en  ait  trop  multiplié  le  nombre. 

8.e  GENRE. 
Lés  Hérissons;  Erinaceus ,  Linn. 

Ceux-ci ,  faciles  à  reconnoître  à  leur  vêtement  d'épines 
fixées  à  la  peau  par  une  tête  qui  n'en  permet  jamais  la  chute  y 
et  par  la  facilité  qu'ils  ont  de  s'y  renfermer,  en  fléchissant  la 
tête  et  les  pattes  vers  le  ventre,  nous  présentent,  dans  leur 
système  dentaire  ,  une  modification  opposée  à  celle  que  nous 
avons  observée  dans  les  chrysochlores;  c'est-à-dire  que  le  dé- 
veloppement de  leurs  vraies  molaires  a  acquis  la  plus  grande 
extension,  et  que  leurs  tubercules  se  sont  effacés  en  partie. 

Ils  ont  six  incisives  à  la  mâchoire  supérieure;  les  moyennes 
longues ,  obtuses  et  saillantes  ;  les  autres  petites  et  rudimen- 
taires;  six  fausses  molaires  et  huit  vraies  molaires;  et  à  la  mâ- 
choire inférieure  ,  deux  incisives  semblables  aux  moyennes 
de  l'autre  mâchoire  ;  huit  fausses  molaires  et  six  vraies.  Ces 
dernières  dents ,  aux  deux  mâchoires,  de  forme  à  peu  près 


436  ZOO 

carrée,  présentent,  quand  elles  ne  sont  point  usées,  un  tu- 
bercule à  chacun  de  leurs  angles. 

Le  sens  de  l'odorat  est  le  plus  développé  par  l'alongement 
du  museau  ,  à  l'extrémité  duquel  s'ouvrent  les  narines  sur  les 
côtés  d'un  mufle.  Les  oreilles  ont  une  conque  arrondie ,  peu 
étendue;  les  yeux  sont  très-petits  ;  les  lèvres  sont  entières  et 
la  langue  couverte  de  papilles  molles.  Les  parties  supérieures 
du  corps  seules  sont  revêtues  d'épines  ;  les  inférieures  sont 
revêtues  de  poils. 

Les  membres  ont  cinq  doigts  garnis  d'ongles  fouisseurs  ,  et 
la  queue  est  rudimentaire. 

Ce  sont  des  animaux  crépusculaires  qui.  durant  le  jour  ,  se 
tiennent  cachés  au  pied  des  arbres,  sous  la  mousse,  sous  les 
pierres,  dans  les  lieux  les  plus  obscurs. 

On  en  a  distingué  nettement  deux  espèces,  l'une  d'Europe, 
l'autre  d'Egypte. 

9.'  GENRE. 

Les  Cladobates  ;  Cladolates ,  Fréd.  Cuv. 

Ils  ressemblent  extérieurement  aux  écureuils  par  leur  queue 
longue  et  touffue,  qu'ils  relèvent  sur  leur  dos,  et  présentent 
cette  singularité,  comparés  aux  autres  insectivores ,  qu'ils  vi- 
vent sur  les  arbres  et  non  point  dans  les  retraites  obscures  et 
cachées  des  hérissons  ou  des  musaraignes.  Néanmoins  ils  sont 
essentiellement  insectivores;  et  depuis  long-temps  Valentin 
en  avoit  parlé  sous  le  nom  de  toupes. 

Ils  ont  quatre  incisives  supérieures  séparées  lune  de  l'autre  , 
petites,  coniques,  obtuses  et  crochues;  huit  fausses  molaires 
et  six  vraies;  et  à  la  mâchoire  inférieure,  six  incisives  lon- 
gues, couchées  en  avant,  aplaties  et  elliptiques;  huit  fausses 
molaires  et  six  vraies. 

Leurs  sens  sont  peu  connus.  Tout  ce  qu'on  sait,  c'est  qu'ils 
ont  de  grands  yeux,  des  oreilles  peu  élevées  et  fort  larges; 
la  bouche  grande  ,  avec  une  langue  douce,  et  un  museau  très- 
alongé,  terminé  par  un  mufle,  sur  les  côtés  duquel  s'ouvrent 
les  narines.  Le  pelage  est  doux  et  épais. 

Leurs  membres  ont  cinq  doigts  armés  d'ongles  aigus,  qui  se 
relèvent  et  ne  s'usent  point  dans  la  marche  ;  leur  queue  est 
distique. 


ZOO  437 

On  en  distingue  trois  espèces,  qui  sont  des  îles  de  Sumatra 
et  de  Java.  M.  Diard ,  qui  a  formé  ce  genre,  lui  avoit  donné 
le  nom  de  sorex  glis ,  qui  a  dû  être  changé. 

Les  insectivores  à  incisives  et  à  canines  normales. 

Les  insectivores  qui  nous  restent  à  décrire  ont ,  au  con- 
traire des  précédens,  des  incisives  et  des  canines  dont  les  for- 
mes sont  normales,  Mais  ils  se  partagent  en  deux  groupes  par 
les  modifications  du  système  delà  génération  :  les  uns,  comme 
les  tenrecs,  paroissent  avoir  ce  système  semblable  à  celui  de 
la  plupart  des  mammifères;  tandis  que  les  autres ,  comme  les 
sarigues,  mettent  leurs  petits  au  monde  à  l'état  d'embryons, 
lesquels  sont  reçus  dans  une  poche  abdominale  ,  plus  ou 
moins  étendue,  où  ils  achèvent  de  se  développer. 

10.'  GENRE. 
Les  Tenrecs  ;  Centenes ,  Illig. 

Ces  animaux  ont  un  museau  conique  et  sont  recouverts 
d'épines ,  à  peu  près  comme  les  hérissons  ;  mais  ils  ne  peu- 
vent point,  comme  ceux-ci ,  s'envelopper  de  ces  épines  en  se 
roulant  en  boule.  D'ailleurs  les  dents  des  tenrecs,  pour  ap* 
partenir  au  même  système  dentaire  que  celles  des  hérissons, 
ont  des  caractères  qui  leur  sont  exclusivement  propres. 

A  la  mâchoire  supérieure  il  y  a  quatre  incisives  lobées, 
deux  fortes  canines,  deux  fausses  molaires  et  dix  vraies,  A 
l'inférieure  ,  les  incisives  sont  au  nombre  de  six  ,  couchées  en 
avant  et  bilobées;  il  y  a  deux  canines,  deux  fausses  molaires 
et  dix  vraies.  Ces  dernières  dents,  aux  deux  mâchoires,  s'é- 
cartent un  peu  des  formes  normales,  en  ce  qu'elles  se  sont  ré- 
trécies  d'avant  en  arrière  ,  et  que  leurs  tubercules  se  sont 
amoindris. 

L'odorat  paroit  être  le  sens  prédominant  des  tenrecs.  Le 
museau  dépasse  de  beaucoup  les  mâchoires  et  se  termine  par 
un  mufle,  sur  les  bords  duquel  s'ouvrent  les  narines.  La  bou- 
che est  grande;  les  lèvres  entières  et  la  langue  douce.  Les 
yeux  sont  fort  petits,  et  la  conque  auditive,  peu  étendue 
et  un  peu  échancrée  à  son  bord  postérieur,  est  d'une  grande 
simplicité  ;  mais  elle  peut  se  fermer  en  s' affaissant  sur  elle- 
même.  Les  poils  sont  plus  ou  moins  épineux,,  suivant  les  par* 


438  ZOO 

ties  du  corps  ;  et  de  longues  soies  garnissent  les  côtés  du  mu- 
seau et  des  joues,  ainsi  que  le  dessus  des  yeux,  et  sont  plus 
ou  moins  répandues,  mais  isolées,  sur  toutes  les  autres  par- 
ties du  corps. 

Les  pieds  ont  cinq  doigts  libres,  armés  d'ongles  fouisseurs; 
la  queue  est  rudimentaire. 

Les  organes  génitaux  de  la  femelle  s'ouvrent  dans  une  poche 
qui  leur  est  commune  avec  l'anus. 

On  en  compte  trois  espèces,  qui  sont  de  Madagascar;  mais 
une  seule   nous   paroit  bien   connue. 

Les  insectivores  à  poches  abdominales,  ou  didelphes,  nous 
restent  à  décrire.  Ceux  qui  nous  paroissent  se  rapprocher  le 
plus  des  tenrecs  par  leur  physionomie  générale  ,  sont  : 

11e  GENRE. 

Les  Pébamèles  ;  Perameles  ,  Geoffr. 

Ces  animaux  diffèrent  de  tous  les  autres  marsupiaux  insec- 
tivores par  l'extrême  prolongement  de  leur  museau,  la  grande 
hauteur  de  leur  train  de  derrière,  comparé  à  celui  de  devant, 
et  la  réunion  sous  un  seul  tégument  des  deux  doigts  internes 
des  pieds  de  derrière. 

Ils  ont  dix  incisives,  deux  canines,  six  fausses  molaires  nor- 
males et  huit  vraies  à  la  mâchoire  supérieure.  Les  mêmes 
nombres  se  retrouvent  à  la  mâchoire  inférieure  ,  excepté  pour 
les  incisives,  donton  ne  compte  que  six;  et  les  deux  canines 
latérales  supérieures  sont  écartées  des  moyennes,  et  sont  co- 
niques et  crochues,  au  lieu  d'être,  comme  les  autres ,  com- 
primées et  tranchantes. 

On  connoît  peu  leurs  organes  des  sens.  L'odorat  prédomine. 
Un  mufle  termine  leur  long  museau.  Les  yeux  paroissent  fort 
petits,  et  la  conque  auditive  est  peu  développée;  la  bouche 
est  grande. 

Les  pieds  antérieurs  ont  cinq  doigts  libres  (les  deux  extern 
nés  très-courts  et  rudimentaires),  armés  d'ongles  fouisseurs. 
Ceux  de  derrière  n'en  ont  que  quatre  ,  et  les  deux  internes  , 
plus  petits  que  les  autres,  sont  renfermés  sous  un  tégument 
commun  ,  de  telle  sorte  que  leurs  ongles  seuls  restent  libres. 


ZO  G  439 

La  queue,  assez  longue  ,  est  velue  et  lâcher  leur  pelage  est 
doux  et  épais;  leurs  organes  génitaux  ne  sont  point  connus 
par  leur  détail. 

Ce  sont  des  animaux  qui  se  nourrissent  de  petites  proies  et 
de  chairs  mortes,  et  dont  la  vie  obscure  se  passe  en  grande 
parlie  dans  des  terriers  qu'ils  se  creusent. 

On  n^n  connoît  encore  qu'une  espèce  ,  originaire  de  la 
Nouvelle-Hollande. 

12.c  GENRE. 

Les  Isoodons;  Isoodon,  Geoffr. 

N'étant  encore  que  très-imparfaitement  connus,  ces  ani- 
maux ne  paroissent  différer  essentiellement  des  péramèles  que 
par  le  nombre  de  quelques-unes  de  leurs  dents  ;  en  effet  ils 
n'ont  que  huit  fausses  molaires  supérieures  ,  que  huit  inci- 
sives et  que  six  vraies  molaires  inférieures. 

On  n'en  connoît  qu'une  espèce,  qui  vient  de  la  Nouvelle- 
Hollande. 

f3.e  GENRE. 
Les  Sarigues;  Didelphis,  Linn. 

Ces  animaux  diffèrent  de  tous  les  autres  insectivores  à  po- 
ches abdominales  par  leur  queue  prenante  et  par  leurs  pieds 
de  derrière  non  palmés,  et  dont  le  pouce  ,  écarté  des  autres 
doigts,  leur  est  opposable.  Ils  se  rapprochent  des  péramèles 
par  l'alongement  de  leur  museau  et  le  grand  nombre  de  leurs 
dents. 

A  la  mâchoire  supérieure  il  y  a  dix  incisives  ;  les  deux 
moyennes  cylindriques,  crochues  et  plus  longues  que  les  au- 
tres, qui  sont  tranchantes;  deux  canines,  six  fausses  molaires 
et  huit  vraies.  A  la  mâchoire  inférieure  sont  huit  incisives 
cylindriques  et  couchées  en  avant ,  deux  canines ,  six  fausses 
molaires  et  huit  vraies. 

L'odorat  est  aussi  le  sens  prédominant  des  sarigues.  Leurs 
narines,  à  l'extrémité  de  leur  long  museau,  s'ouvrent  sur  les 
côtés  d'un  large  mufle;  leurs  yeux,  petits,  sont  remarquables 
par  leur  saillie  et  leur  forme  elliptique;  leur  conque  auditive 
est  large,  arrondie  ,  susceptible  de  se  reployer  sur  elle-même, 
mais  d'une  structure  fort  simple.  La  bouche  est  grande;  les 
lèvres  simples,  et  la  langue,  frangée  à  son  extrémité,  est 


44°  ZOO 

recouverte,  dans  le  milieu  de  sa  partie  antérieure,  de  pa- 
pilles aiguës  et  cornées,  à  racines  globuleuses.  De  nombreuses 
et  longues  moustaches  environnent  le  museau  ,  garnissent  les, 
côtés  des  joues  et  surmontent  les  yeux  ;  le  pelage  ,  peu  fourni, 
se  compose  principalement  de  lpngs  poils  soyeux  ;  la  queue, 
est  nue  et  écailieuse. 

Les  membres,  généralement  courts,  ont  cinq;  doigts  armés 
d'ongles  aigus,  mais  foibles,  excepté  le  pouce  des  pieds  de 
derrière,  qui  en  est  privé,  et  qui,  comme  nous  l'avons  dit, 
n'est  point  parallèle  aux  autres  doigts,  mais  leur  est  oppo- 
sable. La  queue  est  prenante  de  dessus  en  dessous. 

Chez  le  mâle,  le  gland  de  la  verge  est  bifurqué,  et  c'est 
entre  la  bifurcation  que  se  trouve  l'orifice  du  canal  de  l'u- 
rètre.  Elle  est  située  en  arrière  des  testicules,  qui  sont  sus- 
pendus à  un  long  pédicule,  formé  par  le  scrotum.  L'anus  a 
de  chaque  côté  des  glandes  qui  sécrètent  une  matière  très- 
odorante. 

Le  vagin  des  femelles  est  simple  et  ne  présente  aucune 
modification  particulière.  Le  nombre  des  mamelles  est  très- 
variable. 

Les  sarigues  sont  des  animaux  tristes  et  lents,  qui  ne  sortent 
de  leur  retraite  qu'au  crépuscule  et  qui  vivent  principalement 
de  viandes  mortes  ou  de  foibles  animaux;  ils  montent  sur  les 
arbres  pour  surprendre  et  dénicher  les  oiseaux. 

On  en  distingue  déjà  quinze  à  dix -huit  espèces,  toutes 
d'Amérique,  mais  la  plupart  ne  sont  qu'imparfaitement  con- 
nues ;  et ,  chez  les  unes ,  les  femelles  ont  une  poche  abdominale 
spacieuse,  tandis  que,  chez  les  autres,  cette  poche  consiste 
en  un  simple  pli. 

14e  GENRE. 
Les  Chironectes;  Chironectes ,  Illig. 

Ceux-ci  ne  paroissent  différer  des  sarigues  qu'en  ce  qu'ils 
ont  les  pieds  de  derrière  palmés. 

On  n'en  connoit  encore  qu'une  espèce ,  qui  est  de  l'Amé- 
rique méridionale. 

15. c  GENRE. 

Les  Phascogales;   Phascogales ,  Temm- 

Ce  sont  des  marsupiaux  insectivores  qui  se  rapprochent  des 


ZOO  •    44i 

péramèles  et  des  sarigues  par  le  nombre  des  màchelières  , 
mais  qui  diffèrent  de  tous  deux  en  ce  qu'ils  n'ont  que  huit 
incisives  supérieures,  et  plus  particulièrement  des  seconds, 
en  ce  qu'ils  n'ont  que  six  de  ces  dents  à  la  mâchoire  infé- 
rieure et  en  ce  que  le  pouce  de  leurs  pieds  de  derrière  n'est 
point  opposable  aux  autres  doigts,  et  leur  queue  non  pré- 
hensile. 

Les  deux  incisives  moyennes  supérieures  sont  isolées,  con- 
vergentes, coniques,  pointues  et  un  peu  inclinées  en  avant  , 
trait  qui  les  rapproche  encore  des  sarigues.  Les  deux  moyennes 
inférieures ,  plus  grandes  que  les  latérales ,  sont  également 
inclinées  en  avant;  toutes  les  autres  sont  petites  ,  égales  et 
disposées  régulièrement  entre  elles. 

Du  reste  ils  ne  paroissent  point  différer  essentiellement  des 
sarigues,  et  surtout  des  dasyures,  auxquels  ils  avoient d'abord 
été  réunis. 

M.  ïemminck  forme  ce  genre  de  deux  espèces ,  mais  la 
seconde  est  douteuse, 

16. c  GENRE. 

Les  Dasyures  ;  Dasyurus  ,  Geoffr. 

Ce  sont  de  tous  les  insectivores  ceux  qui  se  rapprochent 
le  plus  des  carnassiers.  Leurs  incisives  et  leurs  canines  ne 
présentent  plus  d'anomalies  dans  leurs  formes;  et  ce  sont  là 
les  seules  différences  qu'ils  présentent,  comparés  aux  phas- 
cogales ,  qui  long-temps  ont  été  considérés  comme  des  dasyures. 

Leurs  incisives  supérieures,  au  nombre  de  huit,  et  les  in- 
férieures ,  au  nombre  de  six ,  sont  tranchantes ,  à  peu  près 
égales  et  disposées  régulièrement  entre  elles.  Ils  ont  deux  ca- 
nines crochues  et  arrondies,  quatre  fausses  molaires?  et  huit 
vraies,  à   chaque  mâchoire. 

Il  y  a  plus  d'harmonie  dans  le  développement  de  leurs  sens 
que  nous  ne  l'avons  vu  jusqu'à  présent  dans  cet  ordre.  L'o- 
dorat prédomine  cependant  encore.  Le  museau,  alongé ,  est 
terminé  par  un  mufle  large  ,  sur  les  côtés  duquel  s'ouvrent 
les  narines;  la  conque  auditive,  elliptique,  élevée,  large  et 
susceptible  de  se  reployer  tout  entière  sur  elle-même,  a,  à 
son  bord  antérieur,  une  saillie  ou  lame  carrée,  qui  semble 
tenir  lieu  de  valvule.  La  bouche ,   grande ,  a  des  lèvres  en- 


44*  ZOO 

tières  et  une  langue  couverte  de  pnpilles  molles.  L'oeil  est 
de  médiocre  grandeur  ;  et  le  pelage  e*t  épais  et  doux ,  et  de 
fortes  moustaches  garnissent  les  parties  antérieures  du  mu- 
seau. 

Les  pieds  de  devant  ont  cinq  doigts  armés  d'ongles  fouis- 
seurs; ceux  de  derrière  n'en  ont  que  quatre,  armés  de  sem- 
blables ongles.  La  queue  ne  paroit  être  d'aucun  usage  à 
l'animal. 

Les  organes  génitaux  sont  disposés  comme  chez  les  sarigues, 
mais  ils  diffèrent  beaucoup  par  la  forme  et  la  structure.  La 
verge  des  dasyures  présente  ,  entre  autres,  un  appendice  la- 
téral ,  plus  long  même  qu'elle ,  et  dont  il  est  difficile  de  dé- 
terminer la  nature. 

On  compte  encore  quatre  ou  cinq  espèces  dans  ce  genre, 
qui  toutes  sont  originaires  de  la  Nouvelle-Hollande. 

111/  ORDRE. 
Les  CARNIVORES. 

Ce  sont  des  animaux  onguiculés,  qui  se  nourrissent  plus  ou 
moins  exclusivement  de  proie  et  se  caractérisent  par  des  in- 
cisives tranchantes  ,  des  canines  coniques  et  trois  sortes  de 
màchelières,  les  fausses  molaires,  les  carnassières  et  les  tu-, 
berculeuses.  Ces  màchelières,  suivant  les  genres  ,  présentent , 
à  divers  degrés,  la  forme  normale  propre  à  chacune  d'elles, 
et  c'est  de  la  prédominance  de  l'une  ou  de  l'autre  ,  suivant 
leur  iiombre  et  leur  développement,  que  résulte  le  penchant 
plus  ou  moins  grand  qu'ont  ces  animaux  à  vivre  de  substances 
animales. 

Les  incisives  sont  à  peu  près  tranchantes  et  disposées  ré- 
gulièrement sur  un  arc  de  cercle;  les  canines  sont  coniques, 
crochues,  et  acquièrent  un  développement  plus  ou  moins 
considérable.  Les  fausses  molaires  sont  toujours  situées  après 
les  canines  et  à  la  partie  antérieure  des  mâchoires;  les  car- 
nassières viennent  immédiatement  après  les  fausses  molaires, 
et  les  tuberculeuses  occupent  la  partie  postérieure  des  mâ- 
choires, 

Les  fausses  molaires  sont  des  dents  à  couronnes  triangulaires , 
Marges,  comprimées  et  pourvues  de  deuxracines,  quand  elles 


ZOO  443 

sont  normales ,  et  d'une  seule ,  quand  elles  sont  anomales.  Les 
carnassières  supérieures,  larges,  comprimées  et  tranchantes , 
semblables,  à  l'extérieur,  à  de  grandes  fausses  molaires ,  en 
diffèrent  essentiellement  par  un  tubercule  interne  à  leur 
partie  antérieure  ;  les  inférieures  ont  leur  partie  antérieure 
tranchante ,  divisée  en  deux  pointes  triangulaires ,  et  leur 
partie  postérieure  élargie  et  obtuse.  Enfin ,  les  tuberculeuses 
sont  épaisses  ,  larges  et  couvertes  de  tubercules  obtus. 

Ces  dents  varient  pour  le  nombre  et  caractérisent  ainsi  des 
réunions  de  genres,  des  familles  fort  naturelles. 

Les  sens  présentent  un  ensemble  harmonique  qui  ne  se  ren- 
contre au  même  degré  que  dans  peu  d'autres  animaux,  quoi- 
qu'ils présentent  des  modifications  nombreuses  et  importantes, 
comme  nous  le  verrons  par  les  détails;  et  nous  pouvons  dire 
de  même  des  organes  du  mouvement  et  de  ceux  de  la  géné- 
ration. Leur  taille,  comparée  à  celle  des  mammifères  en  gé- 
néral, est  moyenne  ;  les  plus  petites  espèces  se  trouvent  dans 
le  genre  des  Mangoustes  et  dans  celui  des  Putois ,  et  les  plus 
grandes  dans  le  genre  des  Chats;  mais,  toutes  choses  égales, 
ce  sont  les  animaux  les  plus  puissans  par  la  force  musculaire 
et  peut-être  par  l'intelligence.  Aussi  les  carnivores  sont,  avec 
les  singes ,  les  animaux  dont  les  rapports  avec  la  nature  sont 
les  plus  étendus  et  qui  exercent  sur  son  économie  la  plus 
grande  influence. 

Ils  peuvent  être  partagés  en  plusieurs  groupes,  sinon  en 
familles ,  par  la  considération  du  nombre  des  incisives  ,  des 
carnassières  et  des  tuberculeuses. 

Carnivores  à  plusieurs  molaires  carnassières  aux 
deux  mâchoires. 

1."  GENRE. 

Les  Thylacines  ;   Thilacinus  ,  Temm. 

La  seule  espèce  dont  se  compose  ce  genre,  imparfaitement 
décrite  par  Harris,  avoit  été  réunie  aux  dasyures,  à  cause 
du  nombre  des  incisives.  M.  Temminck  ayant  pu  juger  de  tous 
les  caractères ,  en  a  fait ,  avec  raison ,  un  genre  nouveau  , 
sous  le  nom  de  Thylacine;  car  non-seulement  elle  n'est  point 
un  dasyure,  mais  elle  n'est  même  point  un  insectivore  :  elle 


444  ZOO 

appartient  à  l'ordre  des  carnassiers,  et  présente  un  type  en- 
tièrement nouveau.  Elle  est  jusqu'à  présent  la  seule  espèce 
pourvue  de  plus  d'une  paire  de  molaires  carnassières  et  de 
plus  de  six  incisives  supérieures. 

Les  thylacines  ont  huit  incisives  supérieures  et  six  infé- 
rieures, deux  canines  à  l'une  et  à  l'autre  mâchoire,  ainsi 
que  quatorze  mâchelières;  à  la  mâchoire  supérieure,  trois 
fausses  molaires  normales ,  trois  carnassières  et  une  petite 
tuberculeuse  ;  à  la  mâchoire  inférieure,  quatre  fausses  mo- 
laires normales  et  trois  carnassières. 

On  possède  peu  de  renseignemens  sur  les  organes  des  sens. 
La  bouche  est  grande;  les  lèvres  entières;  le  museau  fort 
alongé  :  les  narines  s'ouvrent  sur  les  côtés  d'un  mufle  assez 
étendu;  le  pelage  est  court  et  serré,  et  la  queue  ,  dit-on  ,  est 
nue  à  son  extrémité  en  dessous. 

Les  pieds  antérieurs  ont  cinq  doigts  et  les  postérieurs 
quatre  seulement;  les  uns  et  les  autres  sont  armés  d'ongles 
forts  et  peu  crochus ,  mais  fouisseurs.  La  queue  est  compri- 
mée sur  les  côtés  à  son  extrémité. 

Les  organes  génitaux  mâles  ont  la  plus  grande  analogie  avec 
ceux  des  sarigues ,  et  l'on  conjecture  qu'il  en  est  de  même 
des  organes  génitaux  femelles. 

Ce  sont  des  animaux  plus  bas  sur  pattes  que  les  chiens , 
mais  qui  leur  ressemblent  singulièrement  par  la  tête.  Ils  sont 
très-carnassiers  et  paroissent  habiter  les  creux  des  rochers  et 
chercher  des  abris  dans  les  cavités  de  toute  espèce. 

Carnivores  à  une  mâchelière  tuberculeuse  supérieure. 

Tous  les  carnivores  dont  nous  avons  encore  à  parler ,  ont 
six  incisives  à  l'une  et  à  l'autre  mâchoire ,  deux  canines  et 
deux  carnassières, 

2e  GENRE. 

Les  Chats  ;  Felis ,  Linn. 
Ce  sont  les  plus  carnassiers  de  tous  les  animaux  qui  se  nour- 
rissent de  chair  :  aucun  n'a  des  dents  plus  tranchantes ,  des 
mâchoires  plus  ramassées ,  plus  courtes ,  et  par  conséquent 
une  tête  plus  arrondie  ;  et  l'on  peut  ajouter  qu'aucun  n'est 
mieux  armé ,  si  Ton  considère  que  tous  ont  des  ongles  rétrac- 


ZOO  445 

files ,  qui  sont,  pour  le  plus  grand  nombre,  des  armes  plus 
puissantes  que  les  dents  les  plus  fortes. 

Les  deux  incisives  latérales  de  la  mâchoire  supérieure  sont 
plus  grandes  que  les  moyennes ,  et  pointues  .  au  lieu  d'être 
tranchantes  comme  celles-ci.  Les  canines,  très-fortes,  sont 
anguleuses  antérieurement  et  postérieurement.  Des  deux  faus- 
ses molaires  la  première  est  anomale;  la  carnassière  n'a  qu'un 
très-petit  tubercule  interne,  et  la  tuberculeuse  est  petite  et 
rudimentaire  inférieurement  ;  les  incisives  sont  en  forme  de 
coin;  les  canines  semblables  à  celles  de  l'autre  mâchoire, 
mais  plus  grandes.  Les  deux  fausses  molaires  sont  normales, 
ainsi  que  la  carnassière  qui  termine  la  mâchoire. 

La  brièveté  du  museau  donne  peu  d'étendue  à  l'organe  de 
l'odorat;  mais  les  narines  s'ouvrent  sur  les  côtés  d'un  large 
mufle;  les  lèvres  sont  entières,  et  la  langue  est  couverte  de 
papilles  cornées  et  crochues.  Les  yeux  ,  diurnes  ou  noc- 
turnes ,  ont  la  pupille  ronde  ou  verticale.  Les  oreilles  sont 
larges,  sans  être  élevées,  et  le  pelage  est  généralement  court 
et  serré  ;  mais  plusieurs  ont  des  crinières  quelquefois  très- 
fortes:  de  nombreuses  et  fortes  moustaches  garnissent  les  côtés 
du  museau  et  le  dessus  des  yeux.  Le  plus  grand  nombre  des 
espèces  a  la  robe  tigrée,  et  toutes  mettent  au  monde  des 
petits  portant  une  livrée;  de  sorte  que  les  espèces  qui ,  dans 
l'état  adulte,  ont  un  pelage  unicolore  ,  l'ont  tacheté  au  moins 
dans  la  première  année  de  leur  vie. 

Les  pieds  ont  cinq  doigts  (  l'interne  des  pieds  de  devant  très- 
court),  armés,  chez  le  plus  grand  nombre,  d'ongles  aigus  , 
qui  se  relèvent  et  se  cachent  naturellement  entre  les  doigts 
par  la  disposition  des  ligamens,  et  qui  par  là  ne  s'émoussent 
pas,  mais  que  l'animal  peut  mouvoir,  et  qui  deviennent  alors 
pour  lui  une  arme  puissante  et  dangereuse.  Il  en  est  cepen- 
dant dont  les  ongles  ne  se  cachent  point  entre  les  doigts  , 
s'usent  dans  la  marche;  et  quoique  l'animal  puisse  les  mou- 
voir, il  ne  peut  s'en  faire  une  arme.  Plusieurs  ont  des  queues 
très-longues  et  très-mobiles,  et  leur  marche  est  digitigrade. 

La  verge  est  dirigée  en  arrière  et  couverte  de  crochets  cor- 
nés. Le  vagin  est  fort  simple,  et  le  nombre  des  mamelles  varie. 

Les  chats  sont  des  animaux  dont  la  défiance  nuit  au  cou- 
rage :  les  plus  forts ,   ceux  qui  n'ont  aucun  ennemi  à  crain- 


446  ZOO 

dre,  n'attaquent  jamais  leur  proie  que  par  surprise,  et  ils  ne 
se  nourrissent  de  viande  morte  que  quand  ils  ne  peuvent 
point  se  procurer  de  proie  vivante.  Les  plus  petites  espèces 
la  poursuivent  jusque  sur  les  arbres. 

On  a  déjà  distingué  près  de  cinquante  espèces  de  chats  ; 
mais  il  s'en  faut  de  beaucoup  que  la  plupart  soient  établies 
sur  des  observations  rigoureuses. 

Nous  avons  divisé  les  mieux  connues  en  trois  sections  , 
comme  le  demandent  leurs  principales  modifications  orga- 
niques : 

i.°  Les  chats  à  pupilles  alongées  verticalement,  et  dont  les 
ongles  sont  rétractiles  ; 

2-°  Ceux  à  pupilles  rondes  et  à  ongles  rétractiles  ; 

3.°  Ceux  à  pupilles  rondes  et  à  ongles  non  rétractiles. 

Les  espèces  de  la  seconde  division  sont  les  plus  nombreuses. 

3.e  GENRE. 

Les  Ratêls  ;  Mellivora ,  Fréd.  Cuv. 

Ils  sont,  après  les  chats,  les  plus  carnassiers  des  animaux, 
sans  être  cependant  les  plus  dangereux  :  ils  n'ont  que  deux 
fausses  molaires  de  plus  que  les  chats:  mais  leurs  molaires 
tuberculeuses,  rudimentaires  chez  ces  derniers,  ont  pris  un 
développement  sensible;  le  tubercule  interne  de  la  carnas- 
sière supérieure  s'est  agrandi,  ainsi  que  la  partie  postérieure, 
ou  le  talon,  de  la  carnassière  inférieure;  et,  au  lieu  d'être 
digitigrades  et  armés  d'ongles  tranchans,  ils  sont  plantigrades 
et  leurs  ongles  sont  fouisseurs. 

Leurs  sens  paroissent  peu  développés.  La  brièveté  de  leur 
museau,  terminé  par  un  mufle,  restreint  l'organe  de  l'odorat; 
la  conque  auditive  est  fort  petite.  On  ne  connoit  pas  la  struc- 
ture de  leurs  yeux;  la  langue  est  garnie  de  papilles  cornées, 
comme  celle  des  chats  ,  et  la  nature  du  pelage  n'a  point  été 
observée  ;  on  sait  seulement  que  les  poils  sont  gros  et  durs. 

Les  pieds,  assez  courts,  ont  cinq  doigts  garnis  d'ongles  très- 
forts  ,  dont  l'animal  se  sert  pour  fouir  et  se  préparer  le  ter- 
rier qui  doit  faire  sa  demeure;  la  queue  est  courte. 

Les  ratels  sont  des  animaux  très-peu  connus  :  aussi  n'en 
a-t-on  encore  caractérisé  qu'une  seule  espèce,  qui  est  fort 
puante  et,  dit-on,  fort  avide  de  miel. 


ZOO  447 

4.e  GENRE. 
Les  Hiènes  ;  Hiœna ,  Storr. 

Celles-ci  ont  encore  la  molaire  tuberculeuse  rudimentaire 
des  chats  ;  mais  elles  ont  quatre  fausses  molaires  de  plus  ,  et 
toutes  leurs  dents  ont  pris  une  épaisseur  qui  rend  en  quel- 
que sorte  ces  animaux  ossifrages  autant  que  carnivores.  Ils 
sont  digitigrades  et  n'ont  que  quatre  doigts  à  chaque  pied , 
armés  d'ongles  fouisseurs. 

Leur  museau  ,  plus  alongé  que  dans  les  genres  précédens , 
donne  de  la  force  à  leur  odorat  ;  leurs  narines  sont  entourées 
d'un  très-large  mufle  ,  et  ils  ont  une  large  conque  auditive  ; 
leurs  yeux  ont  une  pupille  moitié  nocturne,  moitié  diurne, 
c'est-à-dire  qu'elle  est  circulaire  à  sa  partie  inférieure  et  alon- 
gée  à  sa  partie  supérieure.  Les  lèvres  sont  entières,  et  la  lan- 
gue est  couverte  de  papilles  aiguës  et  cornées.  Enfin  le  pelage 
est  rude,  peu  fourni,  composé  de  poils  longs,  qui  forment 
une  crinière  le  long  du  dos. 

Les  membres  sont,  comme  nous  l'avons  dit,  terminés  par 
quatre  doigts,  et  la  queue,  généralement  courte,  est  pen- 
dante. 

Les  organes  génitaux  ressemblent  beaucoup  à  ceux  des 
chiens;  mais  les  hiènes  ont  une  poche  entre  l'anus  et  la  queue, 
où  se  sécrète  une  matière  visqueuse  très-puante. 

Ce  sont  des  animaux  qui  ont  une  grande  force ,  mais  qui 
sont  timides  :  aussi  se  nourrissent-ils  principalement  de  cha- 
rognes ,  de  cadavres  ,  qu'ils  vont  déterrer  jusque  dans  les 
tombeaux.  Ils  ont  une  réputation  de  férocité  qu'ils  ne  méri- 
tent nullement:  ce  sont  des  animaux  très-faciles  à  apprivoiser. 

On  n'en  connoit  encore  que  deux  espèces,  qui  appartien- 
nent exclusivement  à  l'ancien  monde. 

5.e  GENRE. 

Les  Protèles  ;  Proteles  ,  J.  G.  Saint-Hil. 
Ces  animaux,  qui  ne  sont  encore  connus  que  par  quelques 
individus  d'une  seule  espèce,  présentent  une  des  anomalies 
les  plus  singulières  auxquelles  puisse  conduire  l'étude  des 
mammifères.  Quoiqu'ils  appartiennent  à  l'ordre  des  carnas- 
siers ,   que  les,  individus  qui   ont   présenté  leurs  caractères 


448  ZOO 

soient  à  peu  près  adultes,  qu'il  soit  permis  de  penser  qu'ils 
ont  de  grandes  analogies  avec  les  hiènes,  les  civettes  et  les 
chiens,  cependant  ils  manquent  du  caractère  principal  qui 
seroit  propre  à  faire  reconnoître  leurs  véritables  rapports* 
Leur  système  dentaire  est  en  quelque  sorte  avorté  ;  les  mâ- 
chelières  consistent,  à  la  mâchoire  supérieure,  en  trois  pe- 
tites dents  pointues ,  écartées  l'une  de  l'autre  et  tout-à-fait 
semblables  à  de  fausses  molaires,  et  en  une  dernière  dent  qui 
ressemble  à  la  tuberculeuse  des  chats;  et  à  la  mâchoire  infé- 
rieure, en  trois  dents  pointues,  ressemblant  aux  analogues 
de  la  mâchoire  opposée. 

On  n'a  aucun  détail  sur  les  organes  des  sens.  A  en  juger 
parle  genre  de  vie,  l'œil  seroit  nocturne;  l'oreille  a  une 
étendue  médiocre  :  le  museau  est  terminé  par  un  mufle  ,  eii 
avant  duquel  s'ouvrent  les  narines,  et  le  pelage  ,  long,  forme 
une  crinière  dans  toute  l'étendue  du  dos. 

Les  organes  génitaux  sont  moins  connus  encore  que  les  sens. 

Les  pieds  antérieurs  ont  cinq  doigts  ,  et  les  postérieurs 
quatre;  la  queue  est  pendante. 

Le  protèle  que  l'on  connoît  vit  dans  des  terriers  à  plusieurs 
issues ,  qu'il  se  creuse  et  d'où  il  ne  sort  que  la  nuit. 

Carnivores  à  une  mâchelière  tuberculeuse  à  chaque 
mâchoire. 

6.e  GENRE. 

Les  Putois  ;  Putorius  ,  Cuv. 

Ce  sont  les  plus  carnassiers  de  ce  groupe.  Leur  mâchelière 
tuberculeuse  supérieure  est  petite  ,  et  l'inférieure  n'est  encore 
que  rudimentaire.  Le  tubercule  interne  de  la  carnassière  d'en 
haut  n'est  pas  plus  grand  que  chez  les  chats,  et  le  talon  pos- 
térieur de  la  carnassière  d'en  bas  n'a  encore  que  peu  d'é- 
tendue; enfin,  leurs  fausses  molaires  sont  au  nombre  de  deux 
à  la  mâchoire  supérieure  ,  et  au  nombre  de  trois  à  l'infé- 
rieure. 

La  tête  est  arrondie ,  et  le  museau  ,  court ,  dépasse  sensi- 
blement la  bouche  ;  il  est  terminé  par  un  mufle  ,  qui  contient 
les  narines  :  les  oreilles,  fort  larges  et  arrondies  ,  sont  peu 
élevées;  les  yeux  sont  à  pupilles  rondes,  et  la  bouche,  sim- 


I 

ZOO  449 

pie ,  a  sa  langue  couverte  de  papilles  rudes  ;  le  pelage  est 
fourni ,  brillant  et  doux. 

Les  pieds  ont  cinq  doigts  réunis  par  une  membrane  lâche 
dans  les  trois  quarts  de  leur  langueur,  et  ils  sont  armés  d'on- 
gles aigus ,  qui  ne  touchent  point  le  sol  et  ne  s'usent  point  dans 
la  marche,  qui  est  digitigrade.  La  queue  est  longue. 

Les  organes  génitaux  sont  simples. 

Les  mamelles  sont  en  nombre  variable,  et  on  trouve  aux 
côtés  de  l'anus  des  organes  sécréteurs  d'une  matière  plus  ou 
moins  odorante  et  fétide. 

Ce  sont  des  animaux  très-sanguinaires,  qui  vaguent  au  cré- 
puscule et  durant  la  nuit,  et  font  la  chasse  aux  oiseaux  et  aux 
petits  mammifères.  On  en  trouve  dans  l'ancien  comme  dans 
le  nouveau  monde. 

7.'  GENRE. 

Les  Zorilles  ;   Zorilla,  Fréd.  Cuv. 

Ils  ont  pour  caracètres  le  tubercule  interne  de  la  carnas- 
sière supérieure  un  peu  plus  grand  que  chez  les  putois  ,  et 
des  ongles  crochus,  forts  et  propres  à  fouir. 

On  n'en  connoit  qu'une  espèce,   qui  est  du  Cap.. 

8.'  GENRE. 
Les  Martes;  Mustela,   Linn. 

Celles-ci  diffèrent  des  putois  par  un  museau  plus  alongé, 
ce  qui  concorde  avec  le  développement  de  deux  fausses  mo- 
laires de  plus  à  chaque  mâchoire,  et  par  une  langue  couverte 
de  papilles  molles.  Du  reste  ,  ces  animaux  se  ressemblent  en- 
tièrement. 

Les  martes  se  trouvent  dans  le  nouveau  monde  ,  comme 
dans  l'ancien  ,  et  les  espèces  sont  nombreuses» 

9.e  GENRE. 

Les  Gloutons  ;  Gulo  ,  Storr. 

Ces  animaux  ont  le   même   système   de  dentition  que  les 

putois  et  les  martes,  mais  ils  sont  plantigrades  et  fouisseurs. 

Et,   comme    ils   sont    moins  bien   connus   par  leurs    organes 

des  sens  que  ces  derniers  ,  nous  n'en  formerons  point  deux 

groupes,  comme  nous  avons  fait  de  ceux-ci,  qirf  ne    se  dis- 

tingiiokmt  pas  seulement  par  une  fausse  molaire  de  plus  aux 

59-  29 


45o  ZOO 

deux  mâchoires,  mais  encore  par  des  modifications  organiques 
de  quelque  importance. 

Tous  ont  le  museau  terminé  par  un  mufle,  sur  les  côtés 
duquel  s'ouvrent  les  narines,  et  les  oreilles  courtes,  mais 
larges.  Il  n'est  pas  de  même  certain  qu'ils  aient  tous  des  yeux 
à  pupille  ronde  ,  et  la  langue  couverte  de  papilles  cornées 
et  aiguës.  Les  uns  ont  le  pelage  épais  et  doux  ;  d'autres  rare 
et  dur,  ce  qui  est  l'effet  des  contrées  qu'ils  habitent. 

Leurs  pieds  ont  cinq  doigts  armés  d'ongles  forts  et  crochus, 
propres  à  fouir,  et  ils  marchent  sur  la  plante  entière  du  pied. 

Les  organes  génitaux  sont  peu  connus.  Dans  une  espèce  , 
la  verge  se  dirige  en  avant,  et  le  scrotum  est  libre  et  nu. 

Ce  sont  des  animaux  très-carnassiers,  qui  vivent  sous  des 
abris  ou  dans  des  terriers  qu'ils  se  préparent  eux-mêmes. 

On  n'en  connoit  encore  que  trois  espèces  :  deux  ont  les 
dents  des  putois  et  la  troisième  a  celles  des  martes.  Ils  sont 
d'Europe  ou  d'Amérique. 

10.e  GENRE. 
Les  Moufettes  ;  Mephitis,  Cuv. 

Ces  animaux,  dont  les  molaires  tuberculeuses,  et  principa- 
lement celles  de  la  mâchoire  supérieure  ,  acquièrent  un  dé- 
veloppement considérable  ,  commencent  à  être  beaucoup 
moins  carnassiers  que  les  précédens.  La  molaire  carnassière 
supérieure  a  aussi  perdu  de  ses  caractères  spéciaux;  son  tu- 
bercule interne  s'est  agrandi,  et,  par  là,  elle  est  devenue 
moins  tranchante  :  ces  changemens  ont  aussi  eu  lieu  à  la  car- 
nassière inférieure.  Les  fausses  molaires,  au  nombre  de  deux 
à  la  mâchoire  supérieure  et  de  trois  à  l'inférieure ,  sont  pe- 
tites, et  principalement  les  quatre  premières,  qui  sont  rudi- 
mentaires. 

Ce  sont  des  animaux  dont  les  sens  sont  médiocrement  dé- 
veloppés. Leur  museau  est  peu  prolongé  ,  quoiqu'il  dépasse 
sensiblement  les  mâchoires,  et  il  est  terminé  par  un  mufle, 
sur  les  côtés  duquel  s'ouvrent  les  narines.  L'oreille  est  arron- 
die ,  peu  élevée;  mais  son  ouverture  a  une  certaine  étendue. 
Les  yeux  paroissent  avoir  la  pupille  ronde  ;  la  langue  est  cou- 
verte de  papilles  aiguës;  le  pelage  n'est  pas  très-fourni. 


ZOO  45i 

Les  pieds  ont  cinq  doigts  garnis  d'ongles  fouisseurs,  et  la 

marche  est  plantigrade. 

Toutes  les  espèces  sont  d'Amérique  ;  mais  les  couleurs  de 

chacune  paroissent  être  si  variables ,  que  le  nombre  de  ce» 

espèces  est  encore  fort  incertain. 

11.e  GENRE. 

Les  Mydaus  ;  Mydaus ,  Fréd.  Cuv. 

Ils  diffèrent  principalement  des  moufettes  par  leur  museau 

alongé  à  la  manière  de  celui  des  blaireaux ,  qui  se  termine 

par  une  sorte  de  groin ,  au  milieu  duquel  s'ouvrent  les  narines. 

On  n'en  connoit  qu'une  espèce  ,  qui  est  des  Indes. 

12.e  GENRE. 
Les  Loutres;  Lutra,  Briss. 

Remarquables  par  leur  tète  large  et  aplatie ,  leur  corps 
écrasé,  et  surtout  leurs  pieds  largement  palmés  ,  elles  sont 
un  peu  moins  carnassières  encore  que  les  moufettes  :  sous  ce 
rapport,  elles  se  caractérisent  par  le  grand  développement 
du  tubercule  interne  de  leur  molaire  carnassière  supérieure, 
qui  embrasse  la  dent  dans  toute  sa  longueur  et  fait  plus  de 
la  moitié  de  son  épaisseur.  Les  tuberculeuses  des  deux  mâ- 
choires sont  ce  que  nous  les  avons  vues  dans  le  genre  précé- 
dent; la  carnassière  inférieure  s'est  agrandie,  en  tout  sens  , 
proportionnellement  à  celle  qui  lui  est  opposée,  et  les  fausses 
molaires  sont  au  nombre  de  trois  à  l'une  et  à  l'autre  mâchoire. 

Les  sens  ne  paroissent  point  fort  étendus:  l'odorat  est  le 
plus  actif;  le  museau,  qui  s'avance  au-delà  des  mâchoires  , 
est  terminé  par  un  mufle  ,  et  les  narines  sont  ouvertes  sur  ses 
côtés.  L'œil  est  petit;  sa  pupille  ronde,  très-rétractile ,  et  sa 
paupière  interne  est  assez  étendue  pour  recouvrir  toute  la 
cornée.  L'oreille  est  courte,  oblongue ,  simple  et  capable  de 
se  fermer  ;  la  langue  est  douce ,  et  les  lèvres  sont  entières. 

Les  organes  génitaux  ne  présentent  rien  de  très-particulier. 
La  verge  se  dirige  en  avant,  et  le  vagin  est  renfermé  en  partie 
dans  une  cavité  semi-circulaire. 

Les  pieds  ont  cinq  doigts  longs,  armés  d'ongles  courts,  et 
réunis  jusqu'à  leur  extrémité  par  une  large  et  forte  mem- 
brane ,  qui  fait  de  ces  animaux  d'excellens  nageurs. 


4^2  £00 

Les  loutres  vivent  au  bord  des  rivières  et  se  nourrissent 
principalement  de  poissons  ;  mais  on  peut  sans  peine  les  ha- 
bituer à  se  nourrir  de  substances  végétales.  Ce  sont  des  ani- 
maux intelligens.  faciles  à  apprivoiser;  et  l'on  dit  même  qu'en 
quelques  endroits  on  les  dresse  a  la  pêche ,  comme  les  chiens 
à  la  chasse. 

Ce  genre  est  si  naturel,  et  les  espèces  sont  si  peu  différentes 
l'une  de  l'autre,  qu'il  est  fort  difficile  de  les  caractériser.  Il 
s'en  trouve  dans  toutes  les  parties  du  monde. 

13.'  GENRE. 
Les  Blaireaux;   Taxus,  Geoff. 

Ceux-ci  se  distinguent  par  leurs  formes  trapues,  leur  mu- 
seau épais,  alongé  et  obtus,  et  leur  marche  plantigrade.  Ils 
terminent  la  série  des  carnassiers  à  quatre  molaires  tubercu- 
leuses et  sont  les  moins  carnassiers  de  cette  division;  car,  en 
même  temps  que  la  màchelière  tuberculeuse  supérieure  s'est 
beaucoup  agrandie,  la  carnassière  a  sensiblement  diminué: 
elle  ne  consiste  plus  guère  qu'en  une  petite  dent  triangulaire  , 
étendue  à  sa  face  interne  par  l'accroissement  du  tubercule 
propre  à  cette  partie.  La  carnassière  inférieure  est  presque 
tuberculeuse  ,  et  les  fausses  molaires  sont  au  nombre  de  deux 
à  la  mâchoire  supérieure,  et  au  nombre  de  quatre  à  l'infé- 
rieure ;  mais  la  première  de  celles-ci  est  rudimentaire  et 
disparoit  souvent  avec  l'âge. 

Excepté  le  sens  de  l'odorat,  les  autres  montrent  peu  de 
développement.  Le  museau  dépasse  de  beaucoup  les  mâchoires , 
et  les  narines  sont  enveloppées  par  un  très -large  mufle;  la 
langue  est  revêtue  de  papilles  demi-cornées  et  aiguës;  l'œil 
est  petit,  et  sa  pupille  ronde;  la  troisième  paupière  est  assez 
étendue  pour  recouvrir  enlièrement  la  cornée.  L'oreille  est 
petite  et  fort  simple.  Le  pelage  ,  très-fourni,  a  des  poils  soyeux,, 
qui  ne  se  feutrent  point. 

La  verge  se  dirige  en  arrière.  La  vulve  est  simple  ;  mais  . 
chez  le  mâle  comme  chez  la  feu  elle,  se  voit  immédiatement 
sous  la  queue  une  poche  où  se  sécrète  une  matière  particu- 
lière ,  et  l'anus  lui-même  est  ouvert  au  fond  d'une  seconde 
poche.  Les  mamelles  sont  au  nombre  de  six. 


ZOO  455 

Les  pieds  ont  cinq  doigts  réunis  par  une  membrane  étroite 
et  armés  d'ongles  fouisseurs  très-forts;  et,  comme  nous  l'avons 
dit,  ces  animaux  sont  plantigrades. 

Les  blaireaux  vivent  tristement  au  fond  des  terriers,  qu'ils 
se  creusent  et  qu'ils  garnissent  d'herbes  sèches,  ne  sortant  que 
la  nuit  pour  surprendre  les  petits  animaux  :  dans  le  besoin 
ils  se  nourrissent  de  matières  végétales.  Ce  sont  des  animaux 
qui  ne  manquent  point  d'intelligence  et  qui  s'apprivoisent 
assez  facilement. 

On  n'en  connoit  encore  que  deux  espèces;  une  en  Europe 
et  l'autre  dans  l'Amérique  du  Nord. 

Carnassiers  à  deux  tuberculeuses  à  l'une  et  à  l'autre 
mâchoire. 

14/  GENRE. 
Les  Chiens  ;   Canis ,  Linn. 

Ceux-ci  se  reconuoissent  aisément  à  leur  tête  semblable  à 
celle  du  matin  ,  à  leurs  pattes  élevées,  à  leurs  allures  légères 
et  à  leur  marche  digitigrade. 

Ce  sont  les  seuls  carnassiers,  avec  les  deux  genres  suivans , 
qui  aient  deux  molaires  tuberculeuses  aux  deux  mâchoires  ; 
mais,  quoique  ce  caractère  soit  l'indice  d'un  affoiblissement 
dans  la  faculté  de  se  nourrir  de  chair,  il  est  compensé  par 
leur  carnassière  supérieure  ,  dont  le  tubercule  interne  est 
resté  fort  petit  et  qui  a  conservé  ,  ainsi  que  la  carnassière 
inférieure,  les  formes  tranchantes  qui  les  caractérisent  chez 
les  putois  et  les  martes.  Les  fausses  molaires  sont  au  nombre 
de  trois  à  la  mâchoire  supérieure  ,  et  au  nombre  de  quatre 
à  l'inférieure;  mais  les  premières  sont  rudimentaires. 

Tous  les  sens  ont  acquis  un  développement  remarquable. 
Leur  long  museau  est  terminé  par  des  narines  que  sépare  un 
large  mufle;  leur  langue  est  fort  douce;  les  yeux,  à  pupille 
ronde  ,  sont  grands  ;  leur  conque  auditive  ,  très-développée  , 
est  fort  mobile. 

Ils  ont  généralement  un  pelage  ferme  et  peu  propre  h  for- 
mer des  fourrures. 

Ils  ont  quatre  doigts  aux  pieds  de  derrière  et  cinq  à  ceux 


454  ZOO 

de  devant,  garnis  d'ongles  fouisseurs,  et  leur  marche  est  di- 
gitigrade. 

Les  organes  génitaux  n'ont  rien  de  particulier.  La  verge  se 
dirige  en  avant,  et  les  testicules  sont  dans  un  scrotum  libre. 
La  vulve  est  simple,  et  le  nombre  des  mamelles  varie. 

Les  naturalistes  en  ont  déjà  distingué  un  grand  nombre 
d'espèces;  mais  l'existence  de  toutes  n'est  pas  à  beaucoup 
près  également  certaine.  Il  s'en  trouve  dans  toutes  les  parties 
du  monde. 

15.e  GENRE. 

Les  Renards;  Vulpes,  Fréd.  Cuv. 

Ces  animaux  ont  le  même  système  de  dentition  que  les 
chiens;  mais  ils  ont  la  tête  plus  large,  le  museau  plus  court  et 
plus  pointu,  et  leurs  pupilles  sont  étroites  et  alongées  comme 
celles  du  chat  domestique. 

Ce  sont  des  animaux  nocturnes,  qui  habitent  des  terriers  et 
Tépandent  une  fort  mauvaise  odeur.  Ceux  des  pays  froids 
donnent  une  fourrure  très-recherchée. 

Les  espèces  en  sont  nombreuses  et  répandues  dans  toutes 
les  parties  du  monde.  Ce  n'est  qu'avec  peine  qu'on  les  carac- 
térise, à  cause  que  beaucoup  d'entre  elles  changent  de  cou- 
leur suivant  les  saisons. 

U.e  GENRE. 
Les  CynhYjï-nes  ;  Oynlvyœna.  ' 

ils  ont  le  système  de  dentition  des  chiens,  mais  les  doigts 
des  hiènes,  c'est-à-dire  quatre  à  chaque  pied;  leurs  yeux  sont 
diurnes.  Ils  vivent  en  troupes  et  chassent  de  même. 

Leur  taille  est  celle  du  loup ,  et  leuTs  couleurs  consistent 
en  grandes  taches  irrégulières,  noires,  brunes,  rousses ,  blan- 
ches, qui  paroissent  varier  beaucoup  suivant  les  individus. 

M.  Temminck  (Annales  générales  des  sciences  physiques 
de  Bruxelles  ) ,  en  donne  une  description  et  une  figure  sous 
le  nom  de  hiène  peinte. 


i  M.  Brocchi  a  donné  un  nom  générique  ù  ces  animaux  que  je  ne  cou- 
rtois point. 


ZOO  455 

Carnassiers  à  deux  molaires  tuberculeuses  supèrieureà 
et  à  une  inférieure. 

17.'  GENRE. 
Les  Civettes;   Viverra,  Linn. 

Celles-ci ,  plus  carnassières  que  les  chiens,  en  apparence  , 
et  ayant  une  molaire  tuberculeuse  de  moins  à  la  mâchoire 
inférieure,  peuvent  être  cependant,  sous  ce  rapport,  assimi- 
lées à  ces  animaux,  parce  que,  d'un  autre  côté,  leurs  mo- 
laires carnassières  sont  moins  tranchantes;  et  la  grande  épais- 
seur de  ces  dents  équivaut  à  la  petite  tuberculeuse  qui  man- 
que à  ces  animaux.  Les  fausses  molaires  sont  au  nombre  de 
trois  à  la  mâchoire  supérieure,  et  de  quatre  à  l'inférieure  ; 
les  premières  rudimentaires. 

Le  museau  ,  un  peu  plus  obtus  et  moins  alongé  que  celui 
du  chien,  mais  qui  le  rappelle,  est  terminé  par  un  large 
mufle,  sur  les  côtés  duquel  sont  les  narines;  les  lèvres  sont  en- 
tières ,  et  la  langue  est  couverte  de  papilles  aiguës  et  cornées  ; 
la  pupille  est  alongée  verticalement,  et  ne  présente  plus,  à 
une  vive  lumière,  qu'une  fente  linéaire  presque  impercep- 
tible; l'oreille,  de  médiocre  grandeur,  est  arrondie  et  peu 
compliquée  dans  sa  structure.  Les  tubercules  des  pieds  sont 
nus.  Des  moustaches  longues  et  fortes  sont  placées  sur  les  côtés 
du  museau  et  des  joues,  et  au-dessus  des  yeux.  Le  pelage, 
très-fourni,  se  compose  presque  également  de  poils  soyeux  et 
de  poils  laineux  ;  il  forme  ,  le  long  du  dos,  une  sorte  de  cri- 
nière ,  que  l'animal  a  la  faculté  de  relever  dans  la  colère. 

Tous  les  pied  sont  cinq  doigts  courts  ,  forts  et  réunis  par  une 
membrane  serrée  ;  ils  sont  armés  d'ongles  obtus  :  la  marche 
est  semi-plantigrade.  La  queue  ,  longue  et  touffue  ,  n'est  point 
prenante. 

Les  organes  génitaux  mâles  se  composent  d'une  verge  di- 
rigée en  arrière;  les  femelles  ont  un  vagin  simple;  mais 
entre  ces  organes  et  l'anus  est  une  poche  proéminente,  formée 
par  deux  fortes  glandes,  qui  sécrètent  abondamment  des  ma- 
tières odorantes. 

On  ne  connoit  encore  que  deux  espèces  de  civettes,  qui 
sont  originaires  de  l'ancien  monde. 


456  ZOO 

18  e  GENRE. 

Les  Paradoxures  ;  Paradoxurus  ,  Fréd.  Cuv. 

Ils  ont  le  système  de  dentition  et  les  sens  des  civettes; 
mais  ils  sont  plantigrades,  à  ongles  demi-rétractiles,  à  doigts 
demi-palmés  ,  et  leur  queue  a  la  faculté  de  s'enrouler  sur  elle- 
même  d'une  manière  particulière  et  d'être  prenante.  La  verge 
se  dirige  en  avant,  et  ils  n'ont  point  de  poche  anale. 

19.'  GENRE. 
Les  Mangoustes;  Herpetes,  Illigcr. 
Elles  diffèrent  des  civettes  en  ce  que  leur  pupille  est  alon- 
gée   horizontalement  et  que  leur  poche  renferme  l'anus,  au 
lieu  d'être  située  entre  cet  orifice  et  les  organes  génitaux. 

Les  espèces  sont  difficiles  à  déterminer  ,  parce  que  les 
nuances  du  brun  au  gris  qui  en  séparent  plusieurs,  sont  peu 
sensibles.  Elles  sont  toutes  des  parties  chaudes  de  l'ancien 
continent. 

20.e  GENRE. 

Les  Genettes;  Genetta,  Cuv. 
Celles-ci  ont  les  ongles  presque  aussi  rétractiles  que   les 
chats;  leur  pupille  est  verticale,   et  leur  poche  anale  rudi- 
mentaire.  Toutes  sont  de  petits  animaux  à  pelage  tacheté  sur 
un  fond  clair. 

On  enconnoit  plusieurs  espèces,  qui  se  trouvent  dans  l'an- 
cien monde. 

21.e  GENRE. 

Les  Atilax;  Alilax,  Fréd.  Cuv. 

Ces  animaux,  qui  ont  toujours  été  réunis  aux  mangoustes, 
ont  pour  caractères  deux  fausses  molaires  de  moins  que  ces 
derniers  aux  deux  mâchoires;  des  doigts  entièrement  libres, 
la  verge  dirigée  en  avant  ,  et  enfin  ils  sont  privés  de  toute 
poche  anale. 

Ils  sont  en  outre  remarquables  par  la  grande  largeur  de 
leur  boite  cérébrale  et  la  brièveté  de  leur  museau. 

On  n'en  connoit  encore  qu'une  espèce ,  qui  est  de  l'ancien 
monde. 


ZOO  457 

22.e  GENRE. 
Les  Crossarques;  Crossarchus ,  Fréd.  Cuv. 

Ceux-ci  se  rapprochent  à  la  fois  des  mangoustes  et  des  su- 
ricates.  Ils  ont  la  forme  des  dents  des  premières  et  le  nombre 
de  celles  des  seconds;  ils  ont  cinq  doigts,  et  leur  marche 
est  entièrement  plantigrade;  les  yeux  sont  à  pupille  ronde. 
Enfin ,  ils  ont  une  poche  anale  très-étendue  ,  mais  qui  se  ferme 
par  une  sorte  de  sphincter;  et  c'est  dans  cette  poche  que  se 
trouve  l'anus.  La  verge  est  dirigée  en  avant. 

On  n'en  connoit  encore  qu'une  espèce ,  qui  est  d'Afrique. 

23.e  GENRE. 
Les  Suricates;  Rysœna,  Illiger. 
Ces  animaux  ont  de  nombreux  rapports  avec  les  crossar- 
ques. Comme  eux  ils  sont  plantigrades,  ont  une  poche  anale 
à  sphincter,  et  leurs  organes  des  sens  et  de  la  génération  sont 
semblables;  mais  les  suricates  n'ont,  à  chaque  pied,  que 
quatre  doigts,  qui  sont  armés  d'ongles  fouisseurs,  et  leurs 
dents  màchclières  ont  une  épaisseur  qui ,  sous  ce  rapport,  les 
éloigne  des  autres  genres  de  la  famille  des  civettes ,  et  qui , 
en  en  faisant  des  animaux  moins  carnassiers,  les  rapprochent 
des  ailures  et  des  ictides. 

Il  n'en  a  encore  été  décrit  qu'une  seule  espèce,  qui  est 
d'Afrique. 

?4.e  GENRE. 

Les  Ictides  ,  Valenc.  ;  Arctictis ,  Temm. 

Ils  montrent  encore  des  traces  du  système  de  dentition  des 
civettes  par  le  nombre  de  leurs  vraies  molaires;  mais  ces  dents 
se  rapprochent,  par  leur  épaisseur,  de  celles  des  ratons.  Ils 
ont  six  fausses  molaires  et  si  <  vraies  a  la  mâchoire  supérieure 
(la  dernière  de  celles-ci  très-petite),  six  fausses  molaires  et 
quatre  vraies  à  la  mâchoire  inférieure. 

Ce  sont  des  animaux  entièrement  plantigrades,  qui  ont,  à 
chaque  pied,  cinq  doigts  comprimés  et  fort  aigus,  et  une 
queue  fortement  prenante.  L'œil  a  la  pupille  alongée,  comme 
celui  du  chat  domestique  ;  l'oreille  est  petite  et  le  museau 
terminé  par  un  mufle. 


458  ZOO 

Il  paroit  que  ,  dans  ce  genre  ,  on  ne  doit  en  distinguer 
qu'une  espèce,  qui  est  de  l'Inde. 

25. e  GENRE. 
Les  Ailures;  Ailurus,  Fréd.  Cuv. 
Ces  animaux,  dont  on  ne  connoit  pas  exactement  le  système 
dentaire,  s'annoncent  comme  se  rapprochant  de  la  famille  des 
carnassiers  à  dents  obtuses  ,  des  ratons  et  des  ours.  Ils  ont  le 
museau  court  et  la  tête  arrondie  des  chats  ;  cinq  doigts  à  tous 
les  pieds,  armés  d'ongles  demi-rétractiles  :  leur  marche  est 
entièrement  plantigrade. 

Une  seule  espèce  forme  ce  genre.  Elle  vient  de  l'Inde. 

26.e  GENRE. 
Les  Coatis  ;  JSasua ,  Storr. 

Ceux-ci  ne  montrent  presque  plus  aucun  vestige,  dans  leurs 
dents,  des  formes  qui  caractérisent  les  molaires  carnassières. 
Leurs  fausses  molaires,  au  nombre  de  trois  de  chaque  côté  de 
la  mâchoire  supérieure  et  de  quatre  de  chaque  côté  de  l'in- 
férieure,  présentent  encore  les  caractères  de  ces  dents;  mais 
leurs  vraies  molaires  sont  devenues  tout-à-fait  tuberculeuses 
et  ne  présentent  plus  qu'une  surface  large,  garnie  de  tuber- 
cules plus  ou  moins  obtus  :  il  y  en  a  six  à  la  mâchoire  supé- 
rieure et  quatre  à  l'inférieure. 

Ce  sont  des  animaux  tout-à-fait  plantigrades,  ayant  à  cha- 
que pied  cinq  doigts  garnis  d'ongles  longs  et  forts,  propres 
à  fouir.  Leur  queue  ,  longue  et  musculeuse ,  n'est  point  pre- 
nante. 

Le  sens  qui  domine  chez  eux  est  l'odorat.  Leur  museau  se 
prolonge  fort  au-delà  des  narines,  et  sa  grande  mobilité  per- 
met à  l'animal  d'en  faire  un  usage  très-varié.  L'oreille  est  pe- 
tite ;  l'œil  a  la  pupille  ronde;  les  lèvres  sont  entières,  et  la 
langue  n'est  couverte  que  de  papilles  molles.  Le  pelage  est 
très-fourni ,  et  les  poils  soyeux,  assez  fermes,  y  dominent. 

Les  organes  génitaux  ne  présentent  rien  de  particulier.  La 
verge  se  dirige  en  avant ,  et  le  vagin  est  fort  simple. 

Ce  sont  des  animaux  très- intelligens,  qui  s'apprivoisent  ai- 
sément et  qui  s'attachent  même,  presque  comme  des  animaux 
domestiques  ,  à  la  maison  où  ils  sont  nourris. 


ZOO  45<j 

Toutes  les  espèces  sont  de  l'Amérique  méridionale;  maison 
varie  encore  sur  leur  nombre. 

27.e  GENRE. 
Les  Ratons  ;  Procyon  ,   Storr. 

Ils  ont  à  peu  près  le  système  dentaire  des  coatis,  comme  ils 
en  ont  les  organes  du  mouvement,  des  sens  et  de  la  généra- 
tion. Le  trait  qui  les  distingue  le  plus  manifestement,  c'est 
que  les  ratons  n'ont  point  le  museau  alongé  et  mobile  des 
coatis. 

Ce  sont  aussi  des  animaux  très-intelligens  et  très-faciles  $ 
apprivoiser. 

Les  deux  espèces  qui  composent  ce  genre  sont  des  parties 
moyennes  du  nouveau  monde. 

28.e  GENRE. 
Les  Ours  ;  Ursus ,  Linn. 

Ceux-ci  sont,  de  tous  les  carnassiers  bien  connus,  ceux  qui. 
par  leur  organisation,  sont  les  moins  destinés  à  vivre  de 
chair.  La  structure  de  leurs  dents,  entièrement  tuberculeuse, 
étant  beaucoup  plus  favorable  pour  broyer  ou  écraser  les 
fruits  et  les  racines,  que  pour  couper  ou  diviser  les  fibres 
alongées  des  muscles.  Ils  ont  quatre  fausses  molaires  à  chaque 
mâchoire  supérieure,  dont  trois  rudimentaires  et  deux  mo- 
laires vraies;  les  dents  de  la  mâchoire  inférieure  ne  diffèrent 
de  celles-ci  qu'en  ce  que  les  vraies  molaires  sont  au  nombre 
de  trois  de  chaque  côté. 

Ce  sont  des  animaux  fouisseurs  et  plantigrades,  qui  ne  dil- 
fèrent,  ni  par  les  sens  ni  par  les  organes  génitaux,  des  genres 
précédens. 

Tous  ont  une  très-grande  taille;  leur  vie  est  solitaire,  et  ils 
passent  les  saisons  froides  dans  une  espèce  de  sommeil  léthar- 
gique. Ils  sont  néanmoins  remarquables  par  leur  intelligence 
et  la  prudence  extrême  qui  préside  à  toutes  leurs  actions. 

Ils  sont  répandus  dans  l'ancien  et  dans  le  nouveau  monde , 
depuis  le  pôle  boréal  jusqu'aux  Indes  et  à  la  terre  des  Pafa- 
gons  ;  mais  ces  carnassiers  diffèrent  si  peu  l'un  de  l'autre  . 
que,  pour  quelques-uns,  il  est  fort  difficile  de  leS  distinguer 
spécifiquement. 


46o  Z00 

29.'  GENRE. 
Les  Arctonyx;  Arctonyx,   Fréd.  Cuv. 

L'espèce  dont  ce  genre  est  formé  n'est  point  complètement 
connue.  Elle  paroit  être  encore  moins  carnassière  que  les 
ours,-  comme  eux,  elle  est  plantigrade ,  avec  cinq  doigts  fouis- 
seurs à  chaque  pied.  Mais  son  museau  est  terminé  par  une 
sorte  de  groin,  assez  semblable  à  celui  d'un  cochon. 

Il  est  du  Bengale. 

30.'  GENRE. 
Les  Cercoleptes;  Cercoleptes,  lllig. 

L'animal  qui  constitue  à  lui  seul  ce  genre,  ne  se  lie  encore 
intimement  à  aucune  des  familles  de  la  classe  des  mammifères. 
Ses  caractères  anomaux  l'isolent  autant  des  quadrumanes  que 
des  insectivores  ou  des  carnassiers;  et,  par  leur  importance, 
ils  pourroient  être  considérés  comme  ceux  d'une  famille  nou- 
velle ,  qui  serviroit  d'intermédiaire  entre  les  quadrumanes 
frugivores  et  les  derniers  genres  des  carnassiers ,  les  ratons  et 
les  ours. 

L'animal  qui  nous  présente  le  type  de  ce  genre  a  trente- 
six  dents,  qui,  dans  l'une  et  l'autre  mâchoire,  consistent  en 
six  incisives ,  deux  canines ,  quatre  fausses  et  six  vraies  mo- 
laires. A  la  mâchoire  supérieure  ,  les  quatre  incisives  moyennes 
sont  semblables  et  en  forme  de  coin  ;  les  deux  externes  plus 
grandes  et  coupées  obliquement  du  côté  de  la  canine  :  celle- 
ci  est  conique  ,  arrondie  à  sa  face  externe  ,  aplatie  à  sa  face 
interne,  tranchante  postérieurement  et  marquée  destries  lon- 
gitudinales sur  l'une  et  l'autre  face.  Les  deux  fausses  mo- 
laires sont  petites  et  pointues  ;  les  vraies  molaires  présentent 
une  forme  circulaire ,  et  sont  environnées  d'une  crête  plus  ou 
moins  épaisse;  la  dernière  est  plus  petite  que  les  deux  autres, 
qui  sont  égales.  A  la  mâchoire  inférieure  ,  les  incisives  sont 
petites,  en  forme  de  coin  et  semblables  l'une  à  l'autre  :  les 
canines  sont  coniques,  larges  à  leur  base  et  courtes;  les  deux 
fausses  molaires  sont  pointues  et  les  vraies  molaires  ont  le 
même  caractère  que  celles  qui  leur  sont  opposées;  seulement, 
au  lieu  d'être  circulaires,  elles  sont  alongées.  Ces  dents  sont 
dans  les  rapports  ordinaires  ;  mais  les  canines  inférieures  pas- 
sent en  avant  des  supérieures,  comme  chez  les  carnassiers, 


ê 
ZOO  4d 

les  singes  et  les  sapajous,  et  non  point  dans  le  sens  contraire, 
comme  chez  les  lémuriens. 

Le  cercolepte  a  cinq  doigts  serrés  les  uns  contre  les  autres, 
armés  d'ongles  comprimés  et  crochus,  et  il  est  plantigrade. 
Sa  queue  est  prenante  ,  mais  entièrement  velue  :  c'est  un  or- 
gane du  mouvement  et  non  point  un  organe  du  toucher.  Les 
yeux  sont  grands,  à  pupille  rude,  et  ils  ne  supportent  que 
la  lumière  du  crépuscule.  Les  narines  sont  ouvertes  sur  les 
côtés  d'un  mufle  ;  la  langue  est  très-longue,  extensible  et  fort 
douce  ;  les  oreilles  sont  arrondies,  petites,  simples  et  peu 
mobiles;  le  pelage  est  épais  et  doux  sur  toutes  les  parties  du 
eorps.  Les  mamelles  sont  inguinales  et  au  nombre  de  deux. 

IV.e    ORDRE. 
Les  PHOQUES. 

Lre   FAMILLE. 

Les  Phoques  proprement  dits. 

Avec  un  corps  approchant  de  celui  des  cétacés  ou  des  pois- 
sons, ils  ont,  pour  la  plupart  du  moins,  une  tête  arrondie, 
un  museau  court,  qui  a  toujours  rappelé  ou  celle  des  chats, 
ou  celle  du  veau  au  moment  de  sa  naissance;  c'est  ce  qui  a 
fait  donner  à  plusieurs  d'entre  eux  par  quelques  voyageurs  les 
noms  de  chats  ou  de  veaux  marins,  et  ce  qui  a  sans  doute  servi 
de  fondement  à  la  fable  des  syrènes.  Ce  sont  en  effet  des  mam- 
mifères tout-à-fait  aquatiques  ,  c'est-à-dire  qui  vivent  habi- 
tuellement dans  les  eaux  ,  se  nourrissent  de  poissons  ou  de 
cétacés  et  ne  viennent  sur  le  rivage  que  pour  s'y  coucher  et 
y  dormir,  à  l'époque  de  leurs  amours  et  du  part.  Quoique  la 
respiration  aérienne  leur  soit  indispensable,  ils  peuvent  rester 
plongés  très-longtemps  sous  l'eau,  où  ils  se  meuvent  facile- 
ment à  l'aide  de  leurs  membres  antérieurs  et  postérieurs,  fa- 
çonnés en  nageoires,  mais  composés  encore  de  toutes  les  par- 
ties qui  constituent  les  membres  des  mammifères  carnassiers , 
par  exemple;  seulement  le  bras  et  l'avant-bras,  ainsi  que  la 
cuisse  et  la  jambe,  sont  extrêmement  raccourcis;  mais  ces 
membres  sont  terminés  par  cinq  doigts  réguliers,  armés  d'on- 
gles crochus  et  réunis  par  une  membrane  qui  en  fait  de  véri- 
tables rames.  Aussi  ces  animaux  ne  marchent  point  lorsqu'ils 


462  ZOO 

sont  à  terre  ;  ils  rampent  en  portant  alternativement  en  avant 
leur  train  de  devant  et  leur  train  de  derrière.  Pendant  ces 
mouvemens,  les  bras  sont  à  peu  près  inactifs,  étendus  per- 
pendiculairement au  corps,  et  les  jambes  sont  immobiles  et 
couchées  parallèlement  à  la  queue,  qui  est  très-courte. 

Les  sens,  poui  la  plupart,  paroissent  être  obtus.  Les  yeux 
sont  grands,  mais  surtout  organisés  pourvoir  dans  l'eau,  et 
les  oreilles  externes  rudimentaires.  Les  narines  se  ferment  par 
leur  élasticité  propre  et  ne  s'ouvrent  qu'à  la  volonté  de  l'ani- 
mal ;  et  l'odorat,  dans  ses  rapports  avec  le  goût,  paroît  être 
le  sens  dominant,  à  en  juger  par  la  complication  des  cornets 
du  nez.  Le  pelage  est  formé  de  poils  courts  et  roides ,  et  les 
côtés  du  museau  sont  garnis  de  moustaches  longues  et  fortes. 
Ils  ont  l'estomac  simple,  le  cœcum  court  et  les  intestins  longs, 
qui  diffèrent  assez  peu  de  grosseur. 

Leurs  dents  màchelières  sont  plus  ou  moins  tranchantes  et 
à  racines  simples  ou  multipliées,  et  toutes  se  ressemblent;  les 
canines  sont  ou  non  pourvues  de  racines ,  et  les  incisives 
sont  plus  ou  moins  nombreuses.  C'est  sur  ces  différences  sur- 
tout que  reposent  les  caractères  des  genres,  lesquels  coïnci- 
dent avec  les  différences  que  présente  la  forme  des  têtes,  et 
avec  plusieurs  autres  caractères  tirés  des  organes  des  sens 
et  de  ceux  du  mouvement. 

1."  GENRE. 
Les  Calocéphales;  Calocephalus ,  Fréd.  Cuv. 

Ils  ont  pour  type  le  phoque  commun,  et  sont  surtout  remar- 
quables par  la  grosseur  et  la  forme  arrondie  de  leur  encé- 
phale. Ces  animaux  ont  en  effet  un  cerveau  d'une  grande 
étendue,  qui  les  rapproche  des  singes,  et  une  intelligence 
tout-à-fait  conforme  à  la  structure  de  cet  organe. 

Ces  animaux  ont  à  la  mâchoire  supérieure  six  incisives, 
deux  canines  et  dix  màchelières,  et  à  l'inférieure  quatre  in- 
cisives, deux  canines  et  dix  màchelières;  et  ces  dernières 
dents,  à  l'une  et  à  l'autre  mâchoire  ,  sont  toutes  tranchantes  et 
formées  d'une  pointe  moyenne  grande,  d'une  plus  petite  anté- 
rieurement et  de  deux  également  plus  petites  postérieurement. 

Leur  membrane  interdigitale  ne  dépasse  pas  les  doigts,  qui, 
aux  membres  antérieurs,  vont  en  diminuant  graduellement 


ZOO  463 

de  longueur  de  l'interne  à  l'externe,  et,  aux  membres  pos- 
térieurs, présentent  cette  anomalie,  que  ce  sont  les  deux  ex- 
ternes qui  sont  les  plus  longs.  Leur  pupille  est  alongée  comme 
celle  du  chat  domestique  ;  les  narines  ne  se  prolongent  point 
au-delà  du  museau,  et  la  langue  est  douce  et  échancrée  à  son 
extrémité.  Les  organes  génitaux  de  la  femelle  consistent  en 
un  orifice  très-simple  :  ceux  du  mâle  sont  entièrement  cachés , 
et  les  mamelles  sont  abdominales  et  au  nombre  de  quatre. 

On  compte  huit  ou  neuf  espèces  de  calocéphales,  qui  vien- 
nent surtout  des  mers  du  Nord. 

2.e  GENRE. 
Les  Sténorhynques;  Stenorhyncus ,  Fréd.  Cuv. 

Ces  animaux  ont  le  museau  alongé ,  comparativement  à 
celui  des  calocéphales.  Ils  ont  de  chaque  côté  de  Tune  et  de 
l'autre  mâchoire  dix  màchelières;  leurs  incisives  supérieures 
et  inférieures  sont  au  nombre  de  quatre,  et  leurs  canines  au 
nombre  de  deux.  Les  premières  se  composent,  dans  leur 
partie  moyenne,  d'un  long  tubercule  arrondi,  cylindrique, 
pointu ,  recourbé  en  arrière  et  séparé  de  deux  autres  tuber- 
cules un  peu  plus  petits,  l'un  antérieur  et  l'autre  postérieur, 
par  une  profonde  échancrure.  Lespiedssont  remarquables  par 
l'extrême  petitesse  de  leurs  ongles. 

On  n'en  connoit  qu'une  espèce  et  très-imparfaitement,  qui 
paroit  originaire  des  mers  australes,  dans  le  voisinage  de* 
Malouines  et  de  la  Nouvelle-Géorgie. 

3.'  GENRE. 

Les  Pelages;  Pelagius,  Fréd.  Cuv. 

Ceux-ci  se  distinguent  par  un  museau  alongé  et  élargi  ,  un 
chanfrein  très-arqué  et  des  dents  qui  ne  se  distinguent  pas  de 
celles  des  sténorhynques  par  le  nombre,  mais  beaucoup  par 
la  forme.  Les  incisives  supérieures  sont  échancrées  transver- 
salement à  leur  extrémité,  tandis  que  les  inférieures  sont 
simples  et  tranchantes.  Les  màchelières,  coniques  et  épaisses, 
n'ont  antérieurement  et  postérieurement  que  de  petites  poin- 
tes rudimentaires. 

On  n'en  connoit  qu'une  espèce,  qui  se  trouve  dans  la  Mé- 
diterranée. 


464  ZOO 

4.e  GENRE. 
Les  Stejimatopes  ;  Stemmatopus  ,   Fréd.  Cuv. 

Ces  animaux  s'éloignent  des  genres précédens beaucoup  plus 
que  ceux-ci  ne  le  font  entre  eux.  Leur  mâchoire  supérieure  a 
quatre  incisives  ,  deux  canines  et  dix  màchelières  ,  et  l'infé- 
rieure deux  incisives,  deux  canines  et  dix  màchelières:  celles- 
ci  sont  à  racine  simple,  courte  et  large,  et  leur  couronne  , 
striée  plutôt  que  dentelée,  sort  à  peine  des  gencives.  Le  mu- 
seau est  étroit  et  obtus,  et  la  capacité  cérébrale  étendue. 

La  seule  espèce  connue  est  des  mers  du  Nord. 

5e  GENRE. 
Les  Macrorhins  ;  Macrorhinus  ,  Fréd.  Cuv. 

Ils  se  distinguent,  au  premier  aspect,  de  tous  les  autres 
phoques  par  la  trompe  alongée  et  mobile  des  mâles;  mais  ils 
ne  s'en  distinguent  pas  moins  par  la  forme  très-particulière  de 
leur  tête  et  par  la  structure  de  leurs  dents.  Celles-ci  sont  au 
nomb.-e  de  seize  à  la  mâchoire  supérieure,  quatre  incisives, 
deux  canines  et  dix  màchelières,  et  au  nombre  de  quatorze 
à  la  mâchoire  inférieure,  deux  incisives,  deux  canines  et  dix 
màchelie  es.  Les  incisives  sont  petites,  mais  crochues  comme 
des  canines:  celles-ci  sont  de  fortes  défenses  sans  racines,  et 
les  màchelières,  à  une  seule  racine,  ont  une  couronne  très- 
simple,  beaucoup  plus  petite  que  leur  racine,  et  qui  res- 
semble à  un  mamelon  sur  la  base  sphérique  qui  la  soutient. 

L'espèce  qui  compose  ce  genre  est  le  phoque  à  trompe,  qui 
habile  l'hémisphère  austral. 

6.e  GENRE. 

Les  Arctocéphale.s  ;  Arctoceplialus  ,  Fréd.  Cuv. 

Ces  animaux  ont  la  tête  plus  déprimée  qu'aucun  des  genres 
précédens  et  s'éloignent  plus  qu'aucun  autre  des  calocéphales. 
A  la  mâchoire  supérieure  ils  ont  six  incisives  (les  quatre 
moyennes  échancrées  transversalement),  deux  canines  et 
douze  màchelières,  et  k  la  mâchoire  inférieure  quatre  inci- 
sives échancrées  d'avant  en  arrière,  deux  canines  et  dix  mà- 
chelières. Les  màchelières  n'ont  qu'une  seule  racine,  et  leur 
couronne  consiste  en  un  tubercule  moyen,  garni  à  sa  base, 


ZOO  465 

en  avant  et  en  arrière,  d'un  tubercule  beaucoup  plus  petit. 
Les  oreilles  ont  une  conque  externe.  La  membrane  qui  réunit 
les  doigts  des  pieds  de  derrière  se  prolonge  au-delà  de  ceux- 
ci  sous  forme  de  lobes,  et  les  membres  antérieurs  sont  plus 
éloignés  du  cou  que  chez  les  autres  phoques. 

Le  type  de  ce  genre  est  l'ours  marin ,  qui  paroitroit  se 
trouver  dans  les  mers  boréales  comme  dans  les  mers  australes. 

7.'  GENRE. 
Les  Platyrhynques;  Platyrhyncus  ,  Fréd.  Cuv. 
Us  diffèrent  des  arctocéphales  par  des  incisives  pointues, 
des  màchelières  qui   n'ont   de  pointes  secondaires  qu'à  leur 
côté  antérieur,  une  région  cérébrale  plus  élevée  et  un  mu- 
seau plus  élargi. 

Le  lion  marin  est  le  type  de'  ce  genre,  et  paroit  aussi  se 
trouver  dans  les  deux  hémisphères. 

II.e  FAMILLE. 
LES  MORSES}   Trichecus,  Linn. 

Ceux-ci  sont  semblables  aux  phoques  par  les  organes  du 
mouvement  et  la  forme  générale  du  corps;  mais  ils  n'en  cons- 
tituent pas  moins  le  type  d'une  famille  isolée,  qui  s'éloigne 
des  phoques  par  la  place  particulière  qu'elle  paroit  occuper 
dans  l'économie  générale  de  la  nature.  En  effet,  les  morses 
ne  sont  plus  des  amphibies  carnassiers  ;  leurs  dents  màche- 
lières ,  simples  et  aplaties ,  semblent  faites  pour  briser  des 
corpsdurs,  des  coquillages,  et  leurs  canines  supérieures,  très- 
longues  et  dépassant  de  beaucoup  la  mâchoire  inférieure  , 
qu'elles  compriment,  paroissent  destinées  à  arracher  ces  corps , 
ces  coquillages,  des  points  où  ils  sont  attachés.  Ces  animaux 
se  nourriroient  donc  encore  de  chair  :  aussi  leur  canal  intes- 
tinal est  assez  semblable  à  celui  des  phoques. 

Cette  famille  ne  forme  qu'un  seul  genre,  qui  se  dislingue 
d'abord  des  phoques  par  l'extrême  largeur  du  museau  et  la  lon- 
gueur des  canines  supérieures;  mais  ce  qui  les  caractérise  sur- 
tout, est  leur  système  dentaire.  A  la  mâchoire  supérieure,  les 
incisives  sont  au  nombre  de  quatre  ;  les  deux  moyennes  rudi- 
mentaires  et  qui  tombent  avec  l'âge  ,  les  deux  latérales  larges 
5y.  00 


4C6  ZOO 

et  aplaties;  les  canines,  au  nombre  de  deux,  sont  des  dé- 
fenses, des  dents  sans  racines,  qui  croissent  pendant  toute 
la  vie  de  l'animal  et  qui  atteignent  une  fort  grande  longueur. 
Les  màchelières  sont  de  chaque  côté  au  nombre  de  quatre; 
elles  sont  larges,  aplaties,  courtes,  et  présentent  un  ou  deux 
creux  sur  la  surface  horizontale  de  leur  couronne.  A  la 
mâchoire  inférieure  paroissent  se  montrer,  dans  le  premier 
âge  ,  deux  incisives  rudimentaires,  qui  tombent  et  dont  les 
traces  disparoissent  bientôt:  il  n'y  a  point  de  canines;  mais  il 
s'y  développe  quatre  màchelières  de  forme  analogue  à  celles 
de  la  mâchoire  supérieure,  plus  étroites  et  ayant  la  partie  ho- 
rizontale de  leur  couronne  arrondie,  laquelle  correspond, 
quand  les  mâchoires  sont  fermées,  aux  creux  des  dents  qui 
leur  sont  opposées  dans  l'autre  mâchoire.  On  connoit  peu  les 
autres  parties  organiques  de  ces  animaux. 

Une  seule  espèce  de  morse  est  bien  connue  :  quelques  au- 
teurs cependant  en  distinguent  deux.  La  première  se  trouve 
dans  les  mers  du  Nord,  surtout  près  des  régions  polaires. 

V.e    ORDRE. 

LES  MARSUPIAUX  FRUGIVORES. 

Cet  ordre  fort  naturel  se  rapproche  des  insectivores  à  poche 
abdominale  ou  didelphes  par  le  système  de  la  génération ,  et 
des  péramèles  en  particulier  par  la  réunion  ,  sous  une  mem- 
brane commune,  de  deux  doigts  des  pieds  de  derrière:  mo- 
dification remarquable  en  ce  qu'elle  ne  s'est  encore  rencon- 
trée que  parmi  les  mammifères  de  la  Nouvelle-Hollande.  Du 
reste,  les  différens  genres  dont  il  se  compose  sont  insépara- 
bles, quoiqu'ils  forment  plusieurs  familles:  ils  ont  évidem- 
ment un  même  système  de  dentition,  et  leurs  différences  à 
cet  égard  ne  sont  que  d'un  ordre  subordonné.  Leurs  organes 
du  mouvement  présentent  aussi  des  caractères  importans,  et, 
sous  ce  rapport,  les  animaux  de  cette  famille  sembleraient 
de  nature  assez  peu  semblable;  mais  la  prédominance  du  sys- 
tème dentaire  sur  celui  des  organes  moteurs,  considérés  dans 
leurs  modifications  secondaires,  fait  disparoitre  cette  diili- 
eulté,  et  réduit  ces  apparences  à  leur  juste  valeur. 


ZOO  4*7 

I.re  FAMILLE. 
Les  Phalangers 

A    MEMBRES    DE    LONGUEUR    A    PEU    PRES    EGALE. 
1."   GENRE. 

Les  Pétauristes  ;  Petaurus  ,  Fréd.  Cuv. 

Ce  sont  de  petits  animaux  qui  vivent  sur  les  arbres,  dont 
ils  mangent  les  fruits  et  sur  lesquels  ils  grimpent  avec  facilité. 
Ils  ont  trente-huit  dents-,  vingt- deux  à  la  mâchoire  supé- 
rieure; six  incisives  tranchantes,  les  moyennes  plus  grandes 
que  les  latérales;  huit  fausses  molaires,  les  deux  premières 
rudimentaires,  et  huit  molaires  vraies,  formées  de  quatre  tu- 
bercules triangulaires  principaux,  séparés  par  deux  tubercules 
plus  petits.  La  mâchoire  inférieure  a  seize  dents;  deux  inci- 
sives longues,  fortes  et  proclives;  huit  fausses  molaires,  les 
deux  premières  rudimentaires  et  disparoissant  bientôt  après 
leur  apparition,  et  six  molaires  vraies,  formées  de  quatre 
tubercules  triangulaires,  disposées  par  paires,  l'une  en  avant, 
l'autre  en  arrière. 

Les  membres  antérieurs  ont  cinq  doigts  armés  d'ongles  cro- 
chus, et  il  en  est  de  même  de  ceux  de  derrière,  excepté  que 
le  pouce  est  sans  ongle  et  opposable  aux  autres  doigts,  et  que 
les  deux  doigts  qui  le  suivent  sont  réunis  sous  une  même 
membrane  et  ne  montrent  au  dehors  que  leurs  ongles.  Les 
uns  ont  une  membrane  étendue  entre  les  extrémités  anté- 
rieures et  postérieures,  les  autres  en  sont  privés.  Leur  queue 
est  prenante. 

On  connoit  peu  leurs  organes  des  sens  :  leurs  yeux  sont 
grands,  ainsi  que  leurs  oreilles;  ils  ont  le  museau  terminé  par 
un  mufle,  la  langue  douce,  le  pelage  épais  et  moelleux,  et  les 
moustaches  longues  et  fortes. 

Les  parties  génitales  se  montrent  à  l'extérieur,  chez  le  mâle, 
par  un  scrotum  suspendu  à  un  long  pédicule  et  par  une  verge 
dirigée  en  arrière;  chez  la  femelle,  par  une  vulve  simple  et 
une  poche  abdominale,  où  sont  renfermées  quatre  mamelles, 
et  où  les  petits  naissent  à  l'état  d'embryons. 

Les  petaurus  se  divisent  en  deux  sous-genres,  par  la  con- 


468  ZOO 

sidération  de  la  présence  ou  de  l'absence  de  la  membrane  des 
flancs. 

Tous  sont  originaires  de  la  Nouvelle-Hollande. 

2.e  GENRE. 

Les  Phalangers  proprement  Drrs  ;  Plialangisla ,  Fréd.  Cuv. 

Ceux-ci  diffèrent  principalement  des  pétauristes  en  ce  que 
leurs  vraies  molaires  nom  que  quatre  tubercules  et  qu'ils  ont 
des  canines  à  la  mâchoire  supérieure.  Ils  paroissent  avoir  du 
reste  beaucoup  de  ressemblance  avec  eux.  Ils  sont  des  mêmes 
contrées,  et  les  phalangers  se  partagent  aussi  en  deux  sous- 
genres  par  la  présence  ou  l'absence  de  la  membrane  des  flancs  , 
qui  réunit  les  membres  antérieurs  et  postérieurs,  et  favorise 
les  sauts  en  formant  un  parachute  à  l'animal. 

II. e  FAMILLE. 

Les  KAitGtritoos. 

A  MEMBRES  ANTERIEURS  TRES- PETITS ,  LES  POSTERIEURS  TRES- 
CRANDS  ,  ET  LA  QUEUE  FAISANT  LES  FONCTIONS  d'un  TROI- 
SIEME   MEMBRE    POSTÉRIEUR. 

1."    GENRE. 
Les  Potoroos  ;  Hjpsiprjmnus  ,  Illig. 

Ce  ne  sont  aussi  que  de  petits  animaux  de  la  taille  du 
lapin,  qui  ne  marchent  qu'avec  lenteur  à  quatre  pattes,  à 
cause  de  l'extrême  différence  qui  se  trouve  entre  la  longueur 
de  celles  de  devant  et  de  celles  de  derrière;  mais  qui ,  dres- 
sés sur  celles-ci,  sautent  avec  une  grande  vélocité,  aidés  par 
la  force  musculaire  de  leur  queue,  qui  s'appuie  sur  le  sol 
et  agit  toujours  de  concert  avec  les  membres  postérieurs. 

Leur  système  dentaire  ne  diffère  guère  de  celui  des  pha- 
langers que  par  un  moindre  nombre  de  fausses  molaires,  par 
la  première  de  ces  dents,  qui,  chez  eux,  est  longue,  com- 
primée et  en  forme  de  coin,  et  par  les  incisives  moyennes 
supérieures,  qui  sont  longues,  à  trois  faces  et  pointues. 

Les  pieds  de  devant  ont  cinq  doigts  armés  d'ongles  cro- 
chus. Ceux  de  derrière  en  ont  quatre;  l'avant-dernicr  est  le 
plus  long  et  armé  d'un  ongle  très-fort;  l'externe  est   moins 


ZOO  4% 

long,  et  ses  deux  doigts  sont  libres;  mais  les  deux  autres  sont 
réunis  sous  une  membrane  commune  jusqu'aux  ongles,  qui 
seuls  se  montrent  au  dehors.  La  queue  est  longue  et  épaisse. 

Les  yeux  sont  à  pupille  ronde,  les  oreilles  pointues  et  de 
médiocre  grandeur  ,  le  nez  entouré  d'un  mufle,  la  langue 
douce  et  le  pelage  touffu  et  moelleux. 

La  verge  est  simple ,  dirigée  en  arrière  d'un  scrotum  volu- 
mineux, suspendu  à  un  long  pédicule.  Le  vagin  est  simple, 
et  les  mamelles  sont  renfermées  dans  une  grande  poche  ven- 
trale,  où  les  petits  se  retirent  long-temps  encore  après  qu'ils 
ne  se  nourrissent  plus  exclusivement  de  lait. 

On  en  compte  deux  ou  trois  espèces,  qui  sont  de  la  Nou- 
velle-Hollande. 

2.'  GENRE. 

Les  Hai.matures;  Halmaturus ,  Fréd.  Cuv. 

Ces  animaux  diffèrent  des  potoroos  en  ce  qu'ils  n'ont  point 
de  dents  canines;  ils  sont  aussi  privés  de  mufle.  Leurs  mà- 
chelières  sont  toujours  au  nombre  de  cinq  de  chaque  côté  de 
l'une  et  de  l'autre  mâchoire,  et  la  première  est  une  fausse 
molaire  tranchante. 

On  en  connoit  plusieurs  espèces  de  l'Australasie. 

3.c  GENRE. 
Les  Macropes  ;  Macropus  ,  Fréd.  Cuv. 
Ils  sont,  comme  les  halmatures,  privés  de  canines;  mais  ils 
ont  un  mufle ,  et  leurs  màchelières  ne  sont  qu'au  nombre  de 
quatre  :  ils  n'ont  point  de  fausses  molaires. 

On  en  distingue  plusieurs  espèces  de  l'Australasie. 
Les  deux  genres  suivans  sont  anomaux. 

4.e  GENRE. 

Les  Koala,  Cuv.;  Phascolarctos ,  De  Blainv. 

Ceux-ci  paroissent  avoir  un  système  de  dentition  analogue 
à  celui  des  macropes  ;  mais  leurs  membres  sont  à  peu  près 
d'égale  grandeur,  et  la  seule  espèce  qui  constitue  ce  genre 
est  un  animal  trapu  de  la  taille  d'un  petit  lapin,  qui  est  privé 
de  queue,  ayant  aux  pieds  de  devant  cinq  doigts  armés  d'on- 
gles crochus  ,  présentant  cette  particularité  ,   que  le  pouce 


47°  ZOO 

et  le  doigt  suivant  se  séparent  des  trois  autres  et  leur  devien- 
nent opposables.  Les  pieds  de  derrière  ont  quatre  doigts  , 
deux  réunis  sous  une  membrane  commune.  Les  yeux  sont 
semblables  à  ceux  du  chat  domestique,  et  le  museau  est  ter- 
miné par  un  mufle.  Les  petits  naissent  aussi  dans  une  poche 
abdominale  à  l'état  d'embryon. 

Ils  viennent  également  de  TAustralasie. 

5e  GENRE. 

Les  Phascolomes;  Phascolomys ,  Geoff. 

Ils  forment  en  quelque  sorte  un  passage  des  didelphes  fru- 
givores avec  les  rongeurs.  En  effet,  les  phascolomes  sont  des 
animaux  trapus  et  plantigrades,  dont  les  formes  et  les  mou- 
vemens  rappellent  ceux  des  marmottes,  et  ils  n'ont  que  deux 
incisives  et  des  molaires  au  nombre  de  cinq  de  chaque  côté 
des  deux  mâchoires  ;  mais  les  incisives  ne  sont  point  dispo- 
sées pour  ronger  :  elles  sont  opposées  couronnes  à  couronnes 
par  une  face  plate  et  élargie,  de  sorte  qu'elles  sont  plus  pro- 
pres à  pincer  qu'à  couper;  et  la  mâchoire  inférieure  est  ar- 
ticulée d'une  manière  analogue  à  celle  des  carnassiers.  Les 
molaires  ont  une  couronne  à  surface  plate,  entourée  d'émail, 
partagée  en  deux  parties  égales  par  un  pli  à  leur  face  externe 
et  un  pli  à  leur  face  interne ,  excepté  la  première ,  qui  est 
simple. 

Les  pieds  ont  cinq  doigts,  les  antérieurs  armés  d'ongles 
fouisseurs.  Ils  n'ont  pas  de  queue. 

Les  yeux  sont  très-petits,  ainsi  que  les  oreilles;  un  mufle 
termine  le  museau  ;  leur  langue  est  douce  ,  et  ils  sont  revêtus 
d'un  poil  épais  et  grossier.  Leur  mode  de  génération  est  celui 
des  genres  précédens. 

On  n'en  connoit  qu'une  espèce ,  qui  vit  dans  des  terriers 
à  la  Nouvelle-Hollande  ,  près  du  port  Jackson  ,  à  l'île  Ring,  etc. 

VI."   ORDRE. 

Les  RONGEURS. 

Ces  animaux  ont  pour  caractères  communs  deux  incisives 
tranchantes  à  chaque  mâchoire ,  opposées  Tune  à  l'autre  de 


ZOO  471 

telle  sorte  que  le  tranchant  des  inférieures  agit  contre  le  bi- 
seau interne  des  supérieures,  ce  qui  en  fuit  essentiellement 
des  dents  rongeantes.  Leurs  màchelières  sont  à  surface  tritu- 
rante, et  ils  n'ont  point  de  canines.  Sous  le  rapport  de  la  den- 
tition c'est  un  ordre  très-naturel;  mais  les  animaux  qui  le 
constituent  présentent  des  modifications  organiques  et  des 
mœurs  très-diverses.  Leur  taille  ne  s'élève  jamais  au-delà  de 
celle  d'un  chien  de  race  moyenne ,  et  elle  descend  plus  bas 
encore  que  celle  de  la  souris.  Les  formes  de  leurs  corps  sont 
généralement  ramassées  ;  leur  tête  est  petite ,  leur  cou  très- 
court,  leur  museau  arrondi,  et  leur  train  de  derrière  beau- 
coup plus  élevé  que  celui  de  devant.  Les  uns  habitent  sur 
les  arbres,  les  autres  se  fouillent  des  terriers,  et,  quoique 
tous  puissent  se  nourrir  de  substances  végétales,  le  plus  grand 
nombre  est  omnivore. 

Leurs  incisives  sont  des  dents  sans  racines  et  dont  le  bulbe 
producteur  est  toujours  actif,  de  sorte  qu'elles  repoussent 
à  mesure  qu'elles  s'usent.  Les  màchelières  de  quelques  espèces 
sont  dans  le  même  cas,  et  elles  caractérisent  les  rongeurs 
essentiellement  herbivores;  celles  des  autres  sont  pourvues  de 
racines  :  une  fois  formées,  le  bulbe  qui  les  produit  s'oblitère 
et  cesse  d'être  actif.  Ces  dents  caractérisent  les  rongeurs 
omnivores;  mais  les  unes  présentent  une  structure  simple  et 
sont  uniformément  enveloppées  par  l'émail,  tandis  que  dans 
d'autres  cet  émail  pénètre  leur  intérieur,  à  cause  des  replis 
nombreux  de  leur  couronne. 

Les  sens,  excepté  celui  de  l'ouie  et  quelquefois  celui  de  la 
vue,  sont  généralement  obtus,  et  il  en  est  de  même  de  l'in- 
telligence. De  tous  les  mammifères  ce  sont  ceux  qui  ont  le 
plus  d'instinct,  qui  agissent  le  plus  machinalement. 

Les  organes  génitaux  présentent  des  variations  de  forme 
très-diverse. 

Les  intestins  sont  longs;  et  les  rongeurs  frugivores  se  dis- 
tinguent sous  ce  rapport  par  un  cœcum  aussi  volumineux 
que  l'estomac. 

Nous  les  diviserons  en  trois  sections  ,  qui  ne  sont  point 
assez  naturelles  pour  recevoir  le  nom  de  famille  ,  mais  qui 
sont  nécessaires  pour  la  facilité  de  l'étude. 


472  ZOO 

t.*   Section. 
Rongeurs  à   mâchelières  simples. 

1"  GENRE. 

Les  Aye-ayes;  Cheiromjs,  Geoffr.  de  S.  Hil. 

Ces  animaux  forment  un  de  ces  groupes  isolés  qui  n'ap- 
partiennent proprement  à  aucune  famille,  mais  qui  semblent 
intermédiaires  entre  plusieurs.  En  effet ,  ils  semblent  tenir 
au  moins  autant  des  quadrumanes  lémuriens  que  des  rongeurs, 
et  nous  les  plaçons  à  la  tête  de  ces  derniers ,  comme  nous  au- 
rions pu  les  placer  à  la  fin  des  autres;  seulement  ils  n'ont  que 
deux  incisives  à  chaque  mâchoire  et  des  mâchelières. 

Leurs  incisives  sont  semblables  à  celles  des  rongeurs,  c'est- 
à-dire  sans  racines;  mais  elles  sont  entièrement  entourées 
d'émail. 

Les  mâchelières,  au  nombre  de  quatre  de  chaque  côté  de 
la  mâchoire  supérieure,  et  de  trois  de  chaque  côté  de  l'infé- 
rieure, avoient,  dans  le  seul  individu  qui  soit  connu,  des 
couronnes  très-lisses  à  leur  surface  et  pourvues  de  fort  petites 
racines. 

Tous  les  pieds  ont  cinq  doigts,  dont  quatre  de  ceux  de  de- 
vant sont  fort  longs  et  celui  du  milieu  est  excessivement  grêle. 
Le  pouce  est  séparé  des  autres  doigts  aux  pieds  de  derrière, 
et  leur  est  opposable.  La  queue  est  longue  et  épaisse. 

On  ignore  la  structure  intime  des  sens  et  des  autres  sys- 
tèmes d'organes.  Les  yeux  sont  grands,  ainsi  que  les  oreilles. 
L'espèce  dont  on  a  les  dépouilles  est  nocturne  et  paroît  vivre 
dans  des  terriers  :  elle  est  originaire  de  Madagascar. 

2.e  GENRE. 

Les  Marmottes. 

Remarquables  par  leurs  formes  trapues,  leur  tête  large  et 
aplatie,  la  brièveté  de  leurs  membres,  ces  animaux  se  carac- 
térisent plus  particulièrement  parleurs  mâchelières,  au  nom- 
bre de  cinq  à  la  mâchoire  supérieure  et  de  quatre  à  l'infé- 
rieure. La  série  des  premières  commence  par  une  petite  dent 
à  une  seule  racine  et  ru dimen taire,:  les  autres  sont  partagées 


ZOO  4?3 

transversalement  par  trois  collines  bornées  du  côté  interne 
par  une  crête  élevée  comme  elles,  excepté  que  la  seconde 
colline  de  la  dernière  màchelière  ne  se  montre  qu'à  demi.  Les 
mâchelières  inférieures,  semblables  l'une  à  l'autre,  présen- 
tent à  leur  côté  externe  une  échancrure  large  et  de  forme 
carrée,  tandis  que  le  reste  de  leur  contour  est  bordé  d'une 
crête  mousse. 

Les  membres  antérieurs  ont  quatre  doigts,  avec  un  pouce 
rudimentaire  ,  réunis  jusqu'à  la  seconde  phalange  et  armés 
d'ongles  forts  et  crochus,  excepté  le  pouce,  dont  l'ongle  est 
plat  et  obtus.  Les  membres  postérieurs  ont  cinq  doigts  armés 
d'ongles  encore  plus  forts  que  les  premiers.  La  queue,  ru- 
dimentaire, est  fort  courte.  La  marche  est  tout-à-fait  planti- 
grade. 

L'œil  est  petit  et  sa  pupille  ronde.  Le  mufle  ne  consiste  que 
dans  l'intervalle  étroit  qui  sépare  les  narines.  La  lèvre  supé- 
rieure est  fendue;  la  langue  courte,  épaisse,  arrondie  et 
douce.  L'oreille  est  petite,  courte,  arrondie  et  d'une  struc- 
ture fort  simple.  Le  pelage  est  épais  et  doux,  et  de  fortes 
moustaches  garnissent  la  lèvre  supérieure,  les  sourcils,  les 
joues  et  le  dessous  de  la  gorge. 

Les  organes  génitaux  n'offrent  rien  de  particulier. 

Comme  on  le  sait,  les  marmottes  sont  des  animaux  fouis- 
seurs qui  passent  la  plus  grande  partie  de  leur  vie  dans  des 
terriers  artistement  préparés,  où  elles  dorment  d'un  sommeil 
léthargique  la  plus  grande  partie  de  l'hiver. 

Beaucoup  d'animaux  ont  été  décrits  comme  marmottes  ; 
cependant  on  n'en  connoit  encore  avec  assurance  qu'un  très- 
petit  nombre. 

3.c  GENRE. 
Les  Spermophiles;  Spermophillus  ,  Fréd.  Cuv. 

Ils  ne  diffèrent  que  légèrement  des  marmottes  par  la  forme 
des  dents;  mais  ils  sont  pourvus  d'abajoues.  Leur  pupille  est 
alongée  horizontalement,  et  ils  sont  moins  plantigrades  des 
membres  postérieurs  que  les  marmottes.  Du  reste  ils  vivent 
aussi  dans  des  terriers,  qu'ils  se  creusent  et  où.  ils  tombent  en 
léthargie  pendant  l'hiver;  mais  ils  sont  solitaires  et  non  so- 
ciables comme  les  marmottes. 


474  ZOO 

4e  GENRE. 

Les  Tamias;   Tamia,   Illig. 

Ceux-ci  ne  diffèrent  point  génériquement  des  marmottes 
par  les  dents,  et  se  rapprochent  beaucoup  des  spermoj.hiles 
par  les  formes  de  la  tête,  auxquels  d'ailleurs  ils  ressemblent 
encore  par  leurs  abajoues,  la  structure  de  leurs  membres,  celle 
de  leurs  sens  et  leur  vie  souterraine.  Aussi  devroient-ils  leur 
être  réunis. 

On  n'en  connoit  encore  exactement  qu'une  seule  espèce  de 
l'Asie  et  de  l'Amérique  septentrionale. 

5.e  GENRE. 

Les  Guerlinguets  ;  Macroxus ,  Fréd.  Cuv. 

Ce  sont  des  écureuils  dont  la  queue  n'est  point  distique  et 

dont  la  capacité  cérébrale   surpasse    de  beaucoup   celle  des 

écureuils  proprement  dits  et  celle  des  tamias.  Une  dépression 

très-marquée  sépare  le  crâne  d'un  museau  peu  alongé.  Enfin, 

ils  sont  remarquables  par  leurs  testicules  volumineux. 

Jl  s'en  trouve  dans  les  deux  mondes  vivant  sur  les  arbres. 

6.e  GENRE. 
Les  Écureuils  ;  Sciurus,  Linn. 
Semblables  aux  tamias  et  aux  guerlinguets  par  les  dents,  ils 
diffèrent  des  premiers  en  ce  qu'ils  sont  privés  d'abajoues  et 
ne  terrent  point;  et  des  seconds,  en  ce  que  leur  queue  est  dis- 
tique, leur  capacité  cérébrale  moins  étendue  et  leur  museau 
plus  alongé. 

Ils  vivent  sur  les  arbres,  où  ils  se  construisent  des  nids  avec 
art,  et  se  nourrissent  de  fruits. 

On  en  trouve  dans  toutes  les  parties  du  monde,  excepté  à 
la  Nouvelle-Hollande,  et  le  nombre  des  espèces  connues  est 
déjà  fort  grand. 

7.e  GENRE. 
Les  Sciuroptères;  Sciurnpterus ,  Fréd.  Cuv. 
Ce  sont  des  écureuils  dont  les  flancs  sont  garnis  d'une  mem- 
brane qui  s'étend  entre  les  membres  antérieurs  et  postérieurs  , 
auxquels  elle  est  fixée,  et  elle  se  termine  près  du  poignet  en 
un  lobe   arrondi.  Cette  membrane  s'étend  lorsque   l'animal 


ZOO  475 

saute  de  haut  en  bas;  et,  en  faisant  ainsi  l'effet  d'un  parachute, 
elle  facilite  et  augmente  l'étendue  des  sauts:  aussi  les  sciurop- 
tères sont-ils  des  animaux  d'une  légèreté  qu'on  ne  peut  com- 
parer qu'à  celle  des  oiseaux.  Ils  se  nourrissent  à  la  manière 
des  écureuils,  passent  le  jour  dans  les  trous  des  arbres,  où  ils 
font  aussi  leurs  petits,  et  ne  s'occupent  que  la  nuit  à  satisfaire 
leurs  besoins. 

On  en  distingue  deux  espèces. 

8.e  GENRE. 
Les  Ptéromvs  ;  Pteromjs ,  Fréd.  Cuv. 

Ces  animaux  avaient  été  réunis  aux  écureuils  volans  ou 
polatouches  (sciuroptères)  ;  mais  ils  en  ont  été  séparés  par 
la  considération  de  leurs  dents  màchelières,  qui  ne  diffèrent 
point  par  le  nombre  ,  mais  qui  diffèrent  par  la  forme  de  celles 
des  écureuils. 

Ces  dents  sont  couvertes  irrégulièrement  à  leur  sommet  de 
collines  ou  de  tubercules  nombreux,  qui  font  qu'elles  pré- 
sentent, dès  les  premiers  momens  de  leur  usure,  des  figures 
dessinées  par  l'émail  ,  si  nombreuses  et  si  variées,  que  leur 
description  est  impossible:  c'est  pourquoi  nous  renvoyons  au 
dessin  que  nous  en  avons  donné.1 

Les  organes  des  sens  ne  paroissent  point  différer  de  ceux 
des  écureuils,  et  il  en  est  de  mtme  de  ceux  de  la  génération. 

Les  organes  du  mouvement  ne  diffèrent  point  essentielle- 
ment de  ceux  des  sciuroptères,  excepté  que  la  queue  des 
ptéromys  n'est  point  distique:  et  la  membrane  des  flancs  se 
prolonge  en  une  pointe  saillante  près  du  poignet. 

Ce  sont  aussi  des  animaux  très- légers  dans  leurs  mouve- 
mens,  et  dont  la  vie  est  nocturne. 

Ils  sont  des  Indes  orientales  :  on  en  dislingue  deux  espèces. 

9.e  GENRE. 

Les  Loirs  ,  Mroxus. 

A  la  première  vue,  ces  animaux  rappellent  quelque  chose 

de  la  physionomie  des  écureuils:  Ils  ont  leur  museau  court  et 

fin,  leur  tête  large,   leur  queue  touffue  et  quelquefois  dis- 

1  Des  dents,  considérées  comme  caractères  ztxolqgiques,  pi.  67,  p.  \63. 


47«  ZOO 

tique  .  et  en  partie  leur  genre  de  vie;  mais  ils  ne  sont  pas 
aussi  élevés  sur  jambes;  leurs  proportions  sont  plus  lourdes. 
et  leurs  allures  moins  vives  et  moins  légères. 

Les  màchelières  des  loirs  sont  au  nombre  de  huit  à  chaque 
mâchoire,  et  toutes  sont  coupées  transversalement  par  des 
rillons  nombreux  diversement  contournés,  qui,  formant  des 
collines  étroites,  donnent  à  ces  dents  un  caractère  qu'on  ne 
retrouve  dans  aucun  autre  genre.' 

L'œil  est  grand  ;  mais  la  pupille ,  ronde ,  a  la  faculté  de  se 
contracter  à  la  lumière  en  un  point  presque  imperceptible  : 
un  petit  mufle,  partagé  par  un  sillon,  sépare  les  narines.  Ce 
sillon  est  la  continuation  de  la  fissure  qui  partage  la  lèvre 
supérieure.  La  langue  est  charnue  et  douce.  L'oreille,  ovale, 
a  son  trou  auditif  garni  d'un  bourrelet,  au-dessus  duquel  est 
une  cavité  formée  par  un  pli  rentrant  de  l'hélix.  Le  pelage 
est  épais  et  doux,  et  de  fortes  moustaches  garnissent  les  côtés 
du  museau ,  le  dessus  des  yeux  et  le  dessous  de  la  mâchoire 
inférieure. 

Les  pieds  de  devant,  comme  ceux  de  derrière,  ont  cinq 
doigls;  mais  le  pouce  des  pieds  antérieurs  est  rudimentaire 
et  garni  d'un  ongle  plat,  tandis  que  les  autres  doigts  sont 
armés  d'ongles  aigus  et  comprimés. 

La  vulve  est  à  l'extrémité  d'un  tube  qui  a  la  faculté  de  se 
plisser  longitudinalement.  La  verge  est  courte,  cylindrique 
et  terminée  par  un  gland  conique  en  forme  de  fer  de  lance. 
Les  testicules  ne  sont  point  apparens. 

Ce  sont  des  animaux  qui  vivent  dans  des  retraites  cachées, 
où  ils  se  forment  un  nid  de  mousse  et  où  ils  passent  l'hiver 
plongé  dans  un  sommeil  léthargique.  Ils  ne  pourvoient  que 
de  nuit  à  leurs  besoins.  Toutes  les  espèces  connues  ,  au 
nombre  de  quatre,  sont  de  l'ancien  monde. 

10.'  GENRE. 

Les  Rats;  Mus,  Linn. 

Ceux-ci  forment  un  genre  très-naturel  et  très-nombreux  en 

rspèces,  dont  notre  rat  commun  etle  surmulot  peuvent  faire 

connoitre  la  physionomie   générale.  Leur  tête  lourde  ,  leur 

i   Des  dents,  elc- ,  p.  164,  pi.  58. 


ZOO  '.77 

corps  alongé,  leur  queue  longue  et  écailleuse,  les  font  distin- 
guer au  premier  regard  de  la  plupart  des  autres  rougeurs. 

Jls  ont  six  màchelières  à  Tune  et  à  l'autre  mâchoire,  com- 
posées de  trois  collines,  qui  sont  elles-mêmes  formées  de  trois 
tubercules,  lorsqu'elles  sont  complètes,  ce  qui  n'a  lieu  que 
pour  la  première.  Les  deux  autres  ont  leurs  collines  anté- 
rieures et  postérieures  formées  d'un  seul  tubercule  ou  de 
deux  au  plus;  et  comme  les  tubercules  sont  peu  saillans  et 
partout  bientôt  usés,  il  arrive  un  moment  où  ces  dents  ne 
présentent  plus  que  les  restes  de  leurs  collines,  cest-à-dire 
une  surface  unie,  avec  un  ou  deux  sillons  transverses.  ' 

Les  membres  postérieurs  sont  plus  longs  que  les  antérieurs , 
et  les  uns  comme  les  autres  ont  cinq  doigts  libres,  armés 
d'ongles  épais  et  crochus,  excepté  le  pouce  des  pieds  de  de- 
vant, qui  est  rudiinentairc  et  qui  a  un  ongle  plat  et  obtus. 
La  queue  est  longue,  musculeuse  et  nue. 

L'œil  est  petit  et  à  pupille  ronde  ;  l'oreille  ,  ovale .  est  d'une 
structure  très-simple;  un  petit  mufle  entoure  les  narines;  la 
lèvre  supérieure  est  fendue,  et  la  langue  douce  et  charnue  : 
le  pelage  est  grossier,  et  de  fortes  moustaches  garnissent  les 
cotés  du  museau. 

Le  vagin  consiste  extérieurement  en  un  simple  orifice  ;  mais 
au-dessus  se  trouve  le  clitoris  imperforé  et  communiquant  à 
deux  glandes?  Les  mamelles  sont  au  nombre  de  six  de  chaque 
côté  du  corps. 

Ce  sont  des  animaux  qui  se  nourrissent  indistinctement  de 
matières  animales  ou  végétales.  Beaucoup  se  forment  des  ter- 
riers et  se  réunissent  en  troupes  ;  d'autres  vivent  solitaires  . 
quelques-uns  font  des  provisions,  et  plusieurs  sont  des  para- 
sites incommodes  et  même  dangereux  par  leur  nombre. 

11/  GENRE. 
Les  Otomys  ;  Otomys,  Fréd.  Cuv. 
Voisins  des  rats,  ils  en  diffèrent  en  ce   que   leurs  màche- 
lières, au  nombre  de  six  à  chaque  mâchoire,   se  composent 
d'un  nombre  plus   ou    moins  grand  de    lames  transversales , 
entourées  d'émail ,  réunies  par  un  ciment.2 

i  Des  dents,  etc.,  p.  166,  pi.  f»9- 
2   Ibid.  ,  p.  iG8.  pi.  60. 


478  ZOO 

Les  organes  du  mouvement  et  ceux  des  sens  ne  paroissent 
point  différer  de  ceux  des  rats. 

On  en  distingue  deux  espèces ,  du  Cap. 

12.e  GENRE. 
Les  Hamsters  ;  Cricelus,  Lacép. 

Ces  animaux  ont  des  rapports  avec  les  genres  suivans  par  les 
dents;  mais  ils  s'en  éloignent  par  d'autres  caractères  qui  les 
rapprochent  des  spermophiles.  Ils  sont  trapus;  leur  tête,  moins 
longue  et  plus  large  que  celle  des  gcrbilles,  et  les  yeux  assez 
grands,  font  que  leur  physionomie  a  de  la  ressemblance  avec 
celle  des  écureuils  de  terre  et  des  souslics. 

Ils  ont  six  molaires  à  chaque  mâchoire;  la  première  formée 
de  trois  collines  et  les  suivantes  de  deux  seulement:  mais  ces 
collines,  au  Heu  d'être  séparées  par  des  sillons  d'une  profon- 
deur à  peu  près  égale  dans  toute  leur  longueur,  ne  sont  sé- 
parées que  par  des  échancrures  sur  leurs  côtés,  et  qui  se  réu- 
nissent dans  la  ligne  moyenne;  d'où  résulte  que,  si  ces  dents 
et  celles  des  gerbilles  ont  beaucoup  de  ressemblance  lors- 
qu'elles sont  usées  profondément,  elles  en  ont  assez  peu  dans 
le  jeune  âge  et  après  les  premiers  effeis  seulement  de  la  mas- 
tication. ' 

Les  pieds  de  devant,  comme  ceux  de  derrière,  ont  cinq 
doigts  fort  épais,  courts  et  armés  d'ongles  propres  à  fouir. 
La  queue  est  rudimentaire. 

Les  yeux  ont  la  pupille  ronde;  les  oreilles,  assez  larges, 
sont  courtes,  arrondies,  et  leur  structure  est  simple.  Les  na- 
rines sont  ouvertes  sur  les  côtés  d'un  petit  mufle  ,  partagé 
dans  son  milieu  par  un  sillon.  La  lèvre  supérieure  est  divisée 
par  le  prolongement  du  sillon  du  mufle;  la  langue  est  épaisse 
et  douce,  et  de  larges  abajoues  garnissent  l'intérieur  de  la 
bouche.  Le  pelage  est  très-fourni,  et  les  côtés  du  museau  sont 
garnis  de  fortes  moustaches. 

Les  organes  génitaux  ne  présentent  rien  de  particulier. 

Ce  sont  des  animaux  qui  vivent  dans  des  terriers  à  plu- 
sieurs issues,  qu'ils  se  creusent  et  où  ils  forment  des  pro- 
visions considérables  en  toute  sorte  de  grains.  Leur  vie  est 

i  Des  dents,  etc.,  p).  61  ,  p.  169. 


ZOO  479 

solitaire,  et  ils  ne  se  recherchent  qu'à  l'époque  où  le  besoin  de 
la  reproduction  se  fait  sentir.  Ils  sont  un  lléau  pour  les  pays 
où  ils  abondent ,  par  les  pertes  qu'ils  font  éprouver  aux  cul- 
tivateurs. On  dit  que  le  terrier  du  hamster  contient  souvent 
plusieurs  boisseaux  de  blé.  Cependant  cette  espèce  passe  l'hi- 
ver plongée  dans  un  sommeil  léthargique  ,  comme  les  maiv 
mottes. 

On  n'en  connoit  exactement  qu'une  espèce. 

13/  GENRE. 

Les  Gerbii.les  ;  Gerbillus ,  Desmarest. 

-Ces  animaux  ont  de  légers  rapports  avec  les  gerboises  par 
la  longueur  de  leurs  pieds  de  derrière;  mais  ils  s'en  éloignent 
tout-à-fait  par  les  dents  :  à  cet  égard  ils  ont  beaucoup  de  res- 
semblance avec  les  hamsters. 

Leurs  màchelières  sont  au  nombre  de  trois  à  chaque  mâ- 
choire. La  première  est  formée  de  trois  collines;  la  seconde 
de  deux,  et  la  troisième,  très-petite,  de  deux  aussi  à  la  mâ- 
choire supérieure  et  d'une  seule  à  l'inférieure.  Ces  collines 
ne  sont  plus  marquées  que  par  des  échancrures  de  chaque 
côté  des  dents ,  quand  celles-ci  sont  à  demi  usées. 

Les  pieds  de  derrière  sont  beaucoup  plus  longs  que  ceux 
de  devant,  à  cause  de  la  longueur  du  tarse;  les  uns  et  les 
autres  ont  cinq  doigts  terminés  par  des  ongles  minces  et  aigus, 
excepté  le  pouce  des  pieds  de  devant,  qui  ,  étant  rudimen- 
taire ,  n'a  qu'un  petit  ongle  plat.  La  queue  est  longue  et 
velue. 

Les  yeux  sont  grands  et  à  pupille  ronde  ;  les  oreilles,  éga- 
lement grandes,  ont  une  structure  fort  simple.  Les  narines  se 
terminent  par  un  petit  mufle,  sur  les  côtés  duquel  s'ouvrent 
les  narines.  La  lèvre  supérieure  est  fendue ,  et  la  langue , 
peu  étendue  ,  est  douce.  De  fortes  moustaches  garnissent  les 
côtés  des  lèvres  et  le  dessus  des  yeux. 

Les  organes  génitaux  sont  peu  connus. 

Ils  vivent  de  grains  et  en  construisent  de  grands  magasins 
dans  des  terriers  spacieux  ,  qu'ils  se  creusent  eux-mêmes.  Ils 
restent  cachés  le  jour  et  ne  vont  que  la  nuit. 

Quatre  espèces  sont  bien  déterminées. 


48o  ZOO 

14e  GENRE. 

Les  Néotomes  ;  Neotoma ,  Say  et  Ord. 

Ceux-ci  se  rapprochent  des  gerbillcs  par  leur  système  den- 
taire et  leurs  organes  du  mouvement.  Leurs  dents  ne  diffé- 
rent guère  qu'en  ce  que,  chez  les  néotomes,  les  secondes  et 
troisièmes  màchelières  des  deux  mâchoires  sont  formées  d'une 
colline  de  plus  que  celles  des  gerbilles,  d'où  résulte  une 
échancrure  de  plus  aussi ,  lorsque  ces  dents  commencent  à 
s'user  et  que  le  sommet  des  collines  a  disparu  ;  et  à  la  mâ- 
choire supérieure,  les  échancrures  du  côté  externe  sont  beau- 
coup plus  profondes  que  celles  du  côté  interne. 

Les  membres  antérieurs  ont  cinq  doigts  ,  le  pouce  en  ru- 
diment; les  postérieurs,  quatre,  et  tous  sont  armés  d'ongles 
aigus.  La  queue  est  longue  et  velue. 

L'œil  est  grand,  ainsi  que  l'oreille,  qui  est  elliptique;  les 
narines  sont  sans  mufle ,  et  les  lèvres  sont  entières.  De  fortes 
moustaches  garnissent  les  côtés  du  museau  ,  et  le  pelage  est 
d'une  finesse  et  d'une  douceur  extrême. 

L'espèce  sur  laquelle  ce  genre  est  fondé  a  été  découverte 
dans  l'Amérique  septentrionale. 

15.'  GENRE. 
Les  Sigmodons  ;  Sigmodon ,  Say. 

C'est  encore  auprès  des  gerbilles  que  viennent  se  placer  les 
sigmodons.  Leur  système  dentaire  et  leurs  organes  du  mou- 
vement diffèrent  peu.  Quant  aux  màchelières ,  le  caractère 
des  sigmodons  consiste  en  ce  que  les  dernières  sont  aussi 
grandes  que  celles  qui  les  précèdent  immédiatement;  en  ce 
que  la  seconde  et  la  troisième  de  la  mâchoire  supérieure  ont 
deux  replis  au  côté  externe,  et  en  ce  que  la  troisième  de  la 
mâchoire  inférieure  a  un  repli  sur  chacun  de  ses  côtés;  ca- 
ractères qu'on  n'observe  ni  chez  les  gerbilles  ni  chez  les 
néotomes. 

Les  membres  antérieurs  ont  quatre  doigts,  avec  un  rudi- 
ment de  pouce  ;  les  postérieurs  en  ont  cinq  ,  et  sont  beaucoup 
plus  longs  que  les  premiers.  Les  ongles  sont  de  moyenne  gran- 
deur et  aigus.  La  queue  est  longue  et  velue. 


4 
ZOO  48i 

Les  yeux  sont  grands,  ainsi  que  les  oreilles.  Le  pelage  est 
dur  et  grossier. 

Ces  animaux  vivent  dans  des  terriers. 
On  n'en  connoit  qu'une  espèce. 

16. e  GENRE. 
Les  Hydromys  ;  Hydromys,  Geoff. 

Ayant  la  physionomie  et  le  genre  de  vie  des  rats  d'eau,  ils 
en  diffèrent  cependant  à  beaucoup  d'égards. 

Ils  n'ont  que  quatre  màchelières  à  chaque  mâchoire ,  dont 
les  couronnes  sont  divisées  en  deux  ou  trois  lobes  creusés  en 
cuiller  et  entourés  d'émail. 

Les  pieds  de  devant  ont  quatre  doigts  armés  de  petits  ongles 
pointus  et  un  rudiment  de  pouce  terminé  par  un  ongle  plat. 
Ceux  '  de  derrière  ont  cinq  doigts  réunis  jusqu'aux  ongles  , 
qui  sont  petits  et  pointus,  par  une  large  membrane,  laquelle 
en  fait  des  pieds  palmés.  La  queue  est  longue. 

Les  sens  ressemblent  à  ceux  des  rats. 

On  en  connoit  imparfaitement  deux  espèces,  qui  ont  été 
trouvées  dans  des  iles  du  canal  d'Entrecasteaux. 

17.'  GENRE. 
Les  Oryctères;  Orjcterus,   Fréd.  Cuv. 

Ceux-ci  sont  des  animaux  chez  lesquels  la  faculté  de  ron- 
ger a  été  portée  au  plus  haut  degré  par  le  développement 
des  incisives;  ils  ont  huit  molaires  à  chaque  mâchoire,  qui 
vont  en  diminuant  de  grandeur  de  la  première  à  la  dernière, 
mais  qui  ont  toutes  la  même  forme  ;  c'est-à-dire  qu'elles  sont 
composées  de  deux  collines  séparées  par  un  sillon  transver- 
sal, moins  profond  dans  son  milieu  que  sur  ses  bords:  il  en 
résulte  que,  dans  un  degré  moyen  d'usure,  la  dent  ne  pré- 
sente plus  que  deux  échancrures,  une  à  son  côté  interne, 
l'autre  à  son  côté  externe. 

Les  pieds ,  très-courts ,  ont  cinq  doigts  armés  d'ongles  fouis- 
seurs de  moyenne  force,  et  la  queue  est  courte  et  plate. 

Le  museau  est  terminé  par  une  espèce  de  groin.  L'oreille 
ne  se  montre  que  par  les  poils  qui  l'entourent  et  qui  rayon- 
nent autour  de  son  orifice.  Les  yeux  sont  très-petits;  la  lèvre 
supérieure  fendue,  et  la  langue  douce. 

5q.  ii 


*«*  zoo 

Ce  sont  des  animaux  qui  vivent  dans  de  grands  et  profonds 
terriers,  se  nourrissent  en  partie  des  racines  qu'ils  rencon- 
trent. 

Les  deux  espèces  qui  appartiennent  à  ce  genre  sont  du  cap 
de  Bonne-Espérance. 

18.'  GENRE. 

Les  Rats-taupes  ;  Spalax,  Guldenst. 

Nommés  ainsi  à  cause  de  leur  vie  souterraine ,  ils  sont  re- 
marquables par  leur  corps  cylindrique,  leur  grosse  tête,  où 
l'on  n'aperçoit  d'abord  ni  trace  d'yeux,  ni  trace  d'oreilles, 
et  la  grandeur  et  la  force  de  leurs  incisives  en  fait  des  ani- 
maux rongeurs  au  plus  haut  degré. 

Ils  ont  six  molaires  à  chaque  mâchoire  de  forme  très-irré- 
gulière,  et  dont  le  principal  caractère  consiste  en  deuxéchan- 
crures  à  leur  côté  externe  et  une  à  leur  côté  interne.' 

Leurs  doigts  sont  au  nombre  de  cinq  à  chaque  pied,  armés 
d'ongles  propres  à  fouir,  et  ils  sont  privés  de  queue  ou  n'en 
ont  qu'une  très-courte. 

2.c  Section. 
Rongeurs  à  mâchelières  composées. 
I9.e  GENRE. 
Les  Porcs-épics;  Histrix,  Linn. 
Distingués  depuis  long-temps  de  tous  les  autres  rongeurs 
par  leurs  poils  en  forme  d'épines,  ils  sont  d'assez  grands  ani- 
maux pour  cet  ordre,  qui  vivent  dans  des  terriers,  d'où  ils 
ne  sortent  qu'aux  crépuscules.  Leurs   formes  sont   épaisses, 
trapues,  et  leurs  allures  lourdes  et  embarrassées,  aussi  n'est- 
ce  guère  que  par  la  cuirasse  d'épines  dont  ils  sont  revêtus, 
qu'ils  se  défendent  contre  leurs  ennemis. 

Ils  ont  quatre  mâchelières  de  chaque  côté  des  deux  mâ- 
choires, formées  de  collines  irrégulières  qui,  à  un  certain 
degré  d'usure,  ne  font  plus  voir  que  des  dessins  formés  par 
des  rubans  d'émail,  et  présentent  des  ellipses,  des  cercles, 
etc. ,  modifiés  diversement  et  impossibles  à  décrire ,  comme 

i  Des  dents,  etc.,  p.  >-t>,  pi.  6ft. 


ZOO  485 

toutes  celles    de    cette  division  des  rongeurs  à  machelières 
composées.  ' 

La  tête  osseuse  de  ces  rongeurs  est  entre  autres  remarqua- 
ble par  son  chanfrein  très-arqué ,  et  ses  os  du  nez  représen- 
tant un  ovale  arrondi. 

Les  quatre  membres  sont  terminés  par  cinq  doigts  armés 
d'ongles  fouisseurs;  mais  le  pouce  des  pieds  de  devant  est  ex- 
trêmement court,  et  son  ongle  est  plat.  La  queue  est  rudi- 
mentaire,  et  la  marche  plantigrade. 

Les  sens  sont  obtus  :  l'œil  est  petit  et  à  pupille  ronde;  l'o- 
reille est  simple  et  de  très -peu  d'étendue;  les  narines  sont 
entourées  d'une  partie  nue,  mais  non  glanduleuse;  la  langue 
est  courte,  épaisse,  couverte  de  papilles  cornées,  et  la  lèvre 
supérieure  est  fendue.  Le  corps  en  dessus  et  sur  les  côtés  est 
couvert  d'épines  rayonnées  à  leur  intérieur ,  que  l'animal  a 
la  faculté  de  redresser  à  l'aide  des  muscles  sous-cutanés. 

La  verge  se  dirige  en  arrière;  le  vagin  est  simple,  et  les 
mamelles  sont  au  nombre  de  trois  de  chaque  côté. 

On  n'en  connoit  avec  quelque  certitude  qu'une  seule  es- 
pèce, qui  se  trouve  en  Italie. 

90.e  GENRE. 
Les  Acanthionsj  Acanthion,   Fréd.  Cuv. 

Peu  connus  encore  ,  ils  paroissent  surtout  différer  des  porcs- 
ëpics,  dont  ils  ont  les  dents,  les  poils,  les  membres  et  les 
sens,  par  les  formes  de  la  tête  ;  leur  chanfrein  étant  presque 
droit,  et  leurs  os  du  nez  présentant  la  figure  d'un  parallélo- 
gramme alongé. 

Deux  espèces  de  l'ancien  monde  s'y  rapportent. 

m."  GENRE. 

Les  Athéhures  ;  Atherurus  ,   G.  Cuv. 

Ces  animaux  ont  de  nombreux  rapports  avec  les  deux 
genres  précédens.  Le  caractère  le  plus  remarquable  qui  les 
en  distingue,  c'est  que  leur  queue  est  longue  et  terminée  par 

i    Des  dents,  etc.  ,  p.  177.  pi.  6;. 


484  ZOO 

un  faisceau  de  lanières  cornées ,  aplaties  et  étranglées  d'es- 
pace en  espace ,  de  manière  à  représenter  un  chapelet. 

Le  corps  est  couvert  d'épines. 

Des  Indes  orientales. 

22.'  GENRE. 
Les  Erkthisons  ;  Erethison ,  Fréd.  Cuv. 

Ceux-ci  diffèrent  un  peu  des  genres  précédens  par  la  forme 
des  dents,  dont  le  nombre  est  le  même  ',  et  beaucoup  par  la 
figure  de  la  tête:  mais  leurs  caractères  principaux  consistent 
dans  la  structure  de  leurs  membres  :  les  pieds  de  devant  ont 
quatre  doigts  et  ceux  de  derrière  cinq ,  tous  armés  d'ongles 
crochus  et  épais;  la  paume  et  la  plante  sont  entièrement  nues, 
et  celle-ci  est  susceptible  de  se  ployer  de  manière  à  étreindre 
les  corps,-  aussi  ces  rongeurs  vivent-ils  sur  les  arbres. 

Leurs  épines  ne  sont  pas  rayonnées  extérieurement. 

Ils  sont  de  l'Amérique  septentrionale. 

23.e    GENRE. 
Les  Sinéthères  :  Sinethere* ,  Fréd.  Cuv. 

Ils  ont  des  dents  semblables,  pour  le  nombre,  à  celles  des 
genres  précédens,  mais  un  peu  différentes  pour  la  forme.3 
Leurs  membres  ont  la  structure  de  ceux  des  éréthisons,  aussi 
vivent-ils  comme  eux  sur  les  arbres  ;  mais  ce  qui  les  carac- 
térise essentiellement,  est  leur  queue  longue  et  prenante, 
et  leur  museau  terminé  par  un  mufle  large,  arrondi,  relevé, 
qui  dépasse  de  beaucoup  les  mâchoires,  et  qui  donne  à  ces 
rongeurs  une  physionomie  toute  particulière. 

Leur  tête  est  remarquable  par  l'extrême  proéminence  de 
toutes  ses  parties  postérieures. 

Les  épines  ne  sont  point  rayonnées  intérieurement. 

On  n'en  connoît  avec  certitude  qu'une  seule  espèce,  qui  est 
de  l'Amérique  méridionale. 

i    Des  dents,  etc.,   p.  178,  pi.  68. 

2  Ce  genre  avoit  été  formé  par  feu  de  Laeépède  sous  le  nom  dp  coèn- 
dou  ;  mais  ce  nom  ayant  été  donné  à  de*  animaux  très- différens ,  nous 
avons  cru  devoir  lui  substituer  celui  de  sinéthère  pour  éviter  toute  con- 
fusion. 

3  Des  dents,  etc.,  p.  178,  pi.  68. 


ZOO  485 

?4.e  GENRE. 

Les  Sphiggures  ;  Sphiggurus,  Fréd.  Cuv. 

Ces  animaux  ressemblent  aux  synéthères  par  les  organes  de 
la  dentition,  des  sens  et  du  mouvement  ;  mais  autant  les  pre- 
miers sont  remarquables  par  la  proéminence  des  parties  pos- 
térieures de  leur  tête  ,  autant  les  sphiggures  le  sont  par  la 
dépression  de  ces  mêmes  parties,  ce  qui  établit  entre  eux  des 
différences  analogues  à  celles  que  nous  avons  observées  entre 
les  porc-épics  et  les  acanthions. 

25.e  GENRE. 

Les  Pacas  ;  Calogenys ,  Fréd.  Cuv. 

Ce  sont  des  rongeurs  à  grosse  et  large  tête ,  sans  queue ,  à 
corps  épais,  qu'on  reconnoit  d'abord  à  leur  physionomie  par- 
ticulière. Ils  ont  quatre  màchelières  de  chaque  côté  des  deux 
mâchoires,  qui  ont  une  ressemblance  générale  avec  celles  des 
porc-épics.  ' 

Leurs  membres,  très-épais,  sont  terminés  par  quatre  doigts 
complets,  armés  d'ongles  longs  et  forts,  et  par  un  cinquième 
très-petit  et  rudimentaire ,  qui  est  le  pouce  onguiculé.  La 
marche  est  semi-plantigrade.  La  queue  ne  consiste  que  dans 
un  tubercule  de  quelques  lignes  de  longueur. 

Les  sens  paroissent  être  assez  grossiers  :  l'œil  a  une  prunelle 
ronde  ;  l'oreille  est  arrondie,  peu  étendue  et  simple;  les  na- 
rines, sans  mufle,  sont  ouvertes  parallèlement  à  la  bouche; 
la  langue  est  fort  douce ,  et  une  cavité  particulière ,  formée 
par  le  jugal  extérieurement  et  par  les  muscles  des  mâchoires 
intérieurement,  se  montre  à  l'intérieur  de  chaque  joue;  une 
autre  cavité  se  trouve  à  l'extérieur,  formée  par  un  repli  de 
la  peau  ,  qui  pénètre  sous  un  renflement  extraordinaire  de  l'ar- 
cade zygomatique.  Ces  cavités  singulières  ne  paroissent  être 
d'aucune  utilité  à  l'animal.  De  fortes  moustaches  garnissent  les 
joues,  et  les  poils  du  corps  sont  durs  et  peu  fournis. 

La  verge  chez  les  mâles  est  cylindrique ,  terminée  par  un 
cône  obtus,  dont  toute  la  surface  est  couverte  par  des  papilles 

i   Des  deuts,  etc.  ,  p.  180,  pi.  69. 


486  Z00 

cornées,  plus  ou  moins  saillantes,  et  deux  crêtes  osseuses  den- 
telées et  mobiles  garnissent  le  gland  en  dessous. 

Deux  espèces  des  parties  chaudes  de  l'Amérique  méridio- 
nale forment  ce  genre. 

26.e    GENRE. 
Les  Chloromys  ;   Chloroinys  ,  Fréd.  Cuv. 

Ceux-ci  sont  remarquables  par  leur  petite  tête  fixe  et  la 
partie  postérieure  de  leur  corps,  privée  de  queue,  beaucoup 
plus  élevée  et  plus  forte  que  l'antérieure.  Leur  système  den- 
taire est  analogue  à  celui  des  Pacas.  ' 

Ils  ont  trois  doigts  aux  pieds  de  derrière  et  cinq  à  ceux  de 
devant,  mais  les  deux  externes  de  ceux-ci  sont  rudimentaires; 
tous  sont  onguiculés,  et  les  ongles  des  pieds  de  derrière  sont 
longs,  épais  et  propres  à  fouir.  La  queue  ne  consiste  qu'en 
un  très -petit  tubercule.  La  marche  est  semi-plantigrade. 

Les  sens  sont  analogues  à  ceux  des  pacas. 

La  verge  se  dirige  en  arrière  ;  le  vagin  est  dans  une  sorte 
de  poche  formée  par  les  glandes  qui  l'entourent. 

On  en  connoit  trois  ou  quatre  espèces  des  parties  chaudes 
de  l'Amérique  méridionale. 

27.e    GENRE. 
Les  Capromys  ;  Capromys  ,  Desm. 

Ils  semblent  par  leur  physionomie  avoir  des  rapports  avec 
les  chloromys  et  avec  les  rats,  mais  ils  diffèrent  des  derniers 
par  leurs  màchelières,  qui  appartiennent  aux  dents  composées: 
elles  présentent  trois  plis  d'émail  à  l'une  et  à  l'autre  mâ- 
choire, où  elles  sont  au  nombre  de  quatre  de  chaque  côté. 

Les  pieds  ont  cinq  doigts  armés  d'ongles  fouisseurs,  mais 
le  pouce  de  ceux  de  devant  est  en  rudiment.  La  marche  est 
plantigrade,  et  la  queue,  longue  et  musculeuse  ,  est  écail- 
leuse ,  comme  celle  des  rats. 

Les  sens  paroissent  assez  développés  :  l'oeil  n'est  pas  très-petit  ; 
l'oreille  a  une  étendue  médiocre  ;  les  narines  sont  environ- 
nées d'une  peau  presque  nue  et  non  d'un  mufle ,  et  terminent 
un  museau  assez  long;  la  langue  est  douce,  la  lèvre  supérieure 

i    Des  dents,  etc.,  p.  i3i  ,  pi.  70. 


zoo  m 

fendue  ;  de  fortes  moustaches  garnissent  le  museau  ,  et  un  pe- 
lage très-fourni  recouvre  le  corps. 

La  verge  se  dirige  en  arrière. 

On  n'en  connoit  encore  bien  qu'une  espèce,  qui  vient  de 
l'île  de  Cuba. 

28/  GENRE. 

Les  Castors  ;  Castor ,  Linn. 

Ce  sont  des  animaux  dont  les  allures  sont  aussi  lentes  que 
les  formes  sont  épaisses  et  lourdes.  On  les  connoît  générale- 
ment par  les  huttes  qu'ils  se  construisent  au  bord  des  rivières, 
lorsqu'ils  vivent  en  troupes. 

Leur  système  dentaire  est  analogue  à  celui  des  genres  pré- 
cédens  pour  le  nombre  et  la  forme  des  dents. 

Ils  ont  cinq  doigts  à  tous  les  pieds,  garnis  d'ongles  en  gout- 
tière, et  ceux  de  derrière  sont  palmés  jusqu'aux  ongles.  La 
queue,  aplatie  et  large,  est  couverte  de  tégumens  écailleux. 

Les  sens  sont  obtus  :  ils  n'ont  que  de  très-petits  yeux  cachés 
dans  les  poils;  des  oreilles  dont  la  conque  externe  est  peu 
étendue,  mais  qui  a  la  faculté  de  se  fermer  en  se  reployant 
sur  elle-même;  des  narines  petites,  sans  mufle,  et  susceptibles 
aussi  de  se  fermer;  une  langue  courte  et  sans  mobilité,  et  la 
lèvre  supérieure  fendue  ;  de  fortes  moustaches  garnissent  les 
côtés  du  museau,  et  un  pelage  très-épais  couvre  le  corps. 

Les  organes  génitaux  des  deux  sexes  s'ouvrent  dans  une 
poche  anale ,  et  les  glandes  qui  se  trouvent  à  la  partie  supé- 
rieure sécrètent  le  castoréum. 

On  en  trouve  dans  le  nord  et  les  parties  tempérées  des 
deux  mondes  ;  mais  on  ignore  encore  s'ils  constituent  plu- 
sieurs espèces. 

29.'  GENRE. 

Les  Myopotames  ;  Myopolamys  ,  Commerson. 

Ceux-ci  paroissent  approcher  des  castors  par  leur  physio- 
nomie et  par  les  formes  de  leurs  mâchelières.  ' 

Us  ont  l'un  et  l'autre  cinq  doigts  à  tous  les  pieds,  et  ceux 
de  derrière  sont  palmés.  Mais  les  myopotames  ont  une  queue 

i   Des  dents,  etc.,  p.  i83,  pi.  72. 


488  Z00 

longue,  de  forme  ordinaire,  et  couverte  de  poils  comme  le 
corps. 

Du  reste  ce  sont  des  animaux  qui  n'ont  encore  été  qu'im- 
parfaitement observés. 

On  n'en  connoît  qu'une  espèce,  qui  est  des  parties  chaudes 
de  l'Amérique  méridionale. 

30.e  GENRE. 
Les  Echimys  ;  Echimjs ,  Geoffr.  S.-Hil. 

Ce  sont  des  animaux  dont  les  formes  générales  rappellent 
celles  des  rats  et  un  peu  celles  des  loirs. 

Leurs  mâchelières  approchent  un  peu  de  celles  des  myo- 
potames.  ' 

Ils  ont  cinq  doigts  à  tous  les  pieds,  mais  avec  un  rudiment 
de  pouce  seulement  à  ceux  de  devant.  Ces  doigts  sont  termi- 
nés par  des  ongles  fouisseurs.  Le  pelage  est  en  grande  partie 
formé  par  des  poils  aplatis  et  épineux. 

Toutes  les  espèces  de  ce  genre ,  assez  petites ,  sont  de  l'A- 
mérique méridionale. 

31/  GENRE. 

Les  Sacomys  ;  Sacomys  ,   Fréd.  Cuv. 

Ce  sont  de  très-petits  rongeurs,  qui  approchent  des  rats  par 
leurs  apparences  extérieures,  avec  une  tête  plus  grande. 

Leurs  mâchelières,  au  nombre  de  quatre  de  chaque  côté  des 
deux  mâchoires,  ont  des  formes  compliquées  et  qui  leur  sont 
propres.1 

Les  membres  ont  chacun  cinq  doigts,  mais  les  antérieurs 
n'ont  qu'un  pouce  rudimentaire  ;  ils  sont  terminés  par  des 
ongles  crochus.  La  queue  est  longue  et  écailleuse. 

L'œil  est  de  médiocre  grandeur  et  à  pupille  ronde  ;  les 
oreilles  sont  arrondies;  le  museau  est  terminé  par  un  mufle 
sur  les  côtés  duquel  s'ouvrent  les  narines.  De  chaque  côté  de 
la  bouche,  en  dehors,  est  une  abajoue  où  l'animal  introduit 
le  superflu  de  sa  nourriture;  la  langue  est  épaisse  et  douce  ,  et 


i    Des  dents,  etc.  p.  i85,  pi.  73. 
a  Jbid. ,  p.  186,  pi.  74. 


ZOO  489 

la  lèvre  supérieure  est  entière.  Les  organes  génitaux  sont  sem- 
blables à  ceux  des  rats. 

La  seule  espèce  connue  est  originaire  de  l'Amérique  sep- 
tentrionale. 

32/  GENRE. 

Les  Marions  ;  Meriones  ,  Fréd.  Cuv. 

Ils  ont  la  physionomie  générale  des  rats,  mais  leur  train  de 
derrière  est  excessivement  élevé  en  comparaison  de  celui  de 
devant. 

Leurs  mâchelières  normales  ne  sont  qu'au  nombre  de  trois 
à  chaque  mâchoire,  seulement  une  très-petite  dent  rudimen- 
taire  se  voit  à  la  base  antérieure  de  la  première  vraie  mà- 
chelière  d'en  haut.  Leur  figure  est  compliquée  et  leur  est 
particulière.  ' 

Ils  ont  cinq  doigts  à  tous  les  pieds,  terminés  par  des  ongles 
aigus  :  mais  le  pouce  de  ceux  de  devant  n'est  qu'en  rudi- 
ment. La  queue  est  longue  et  écailleuse. 

Leurs  sens  sont  analogues  à  ceux  des  rats,  ainsi  que  les  or- 
ganes génitaux.  Ce  sont  au  reste  des  animaux  très-imparfai- 
tement connus. 

Une  seule  espèce,  qui  est  de  l'Amérique  septentrionale,  a 
été  décrite. 

33/  GENRE. 

Les  Gerboises  ;  Dipus  ,  Bodd. 

Tout  le  monde  connoit  la  physionomie  particulière  que 
ces  rongeurs  doivent  à  l'extrême  longueur  de  leurs  jambes 
de  derrière  comparées  à  celles  de  devant. 

Leurs  dents  les  rapprochent  des  mérions.* 

Ils  ont  cinq  doigts  aux  pieds  de  devant,  le  pouce  en  rudi- 
ment,  et  trois  ou  cinq  doigts  aux  pieds  de  derrière3;  tous 
les  doigts  sont  garnis  d'ongles  fouisseurs.  Leur  queue  est 
longue  et  paroit  les  soutenir,  lorsqu'ils  se  dressent  et  sautent 
sur  leurs  pieds  de  derrière. 

L'œil  est  grand,  ainsi  que  l'oreille  ;  1rs  narines  sont  sans 

1  Des   dents,  etc.,  p.  187,  pi.  7  5. 

2  Ibid.  ,  p.  189,  pi.  76. 

3  11  y  a  une  anomalie  véritable  à  rôimir  dans  un  même  genre  des 
animaux  dont  le  nombre  des  doigts  est  différent. 


*9°  ZOO 

mufle  ;  la  langue  est  douce,  et  la  lèvre  supérieure  fendue;  de 
longues  moustaches  garnissent  les  côtés  du  museau ,  et  le  pe- 
lage est  épais. 

La  verge  est  dans  un  fourreau  en  avant. 

Ce  sont  des  animaux  qui  se  cachent  dans  des  terriers  et  vivent 
de  grains  et  de  racines,  et  ils  passent  l'hiver  en  léthargie. 

Les  gerboises  sont  de  l'ancien  monde,  dans  l'Asie  centrale 
et  le  nord  de  l'Afrique. 

34e  GENRE. 
Les  Ondatras;  Fiber ,  Fréd.  Cuv. 

Ils  paraissent  avoir  quelques  rapports  de  forme  avec  les 
castors  :  ce  sont  de  grands  rongeurs,  qui  vivent  sur  le  bord 
des  eaux ,  où  ils  se  creusent  des  terriers  ou  des  espèces  de 
huttes  en  façon  de  dôme. 

Leurs  mâchelières,  au  nombre  de  trois  de  chaque  côté  des 
deux  mâchoires,  présentent  des  zigzags  à  leur  face  interne 
comme  à  leur  face  externe,  et  le  sommet  des  angles  de  Tune 
correspond  toujours  au  côté  des  angles  de  l'autre.  Ces  formes 
sont  exactement  celles  des  campagnols;  mais  les  mâchelières 
des  ondatras  ont  des  racines,  et  celles  des  campagnols  n'en 
ont  point* 

Les  pieds  ont  cinq  doigts  garnis  d'ongles  fouisseurs,  et  ceux 
de  derrière  sont  un  peu  palmés.  La  queue  est  longue,  écail- 
leuse  et  comprimée  sur  les  côtés. 

Les  yeux  sont  grands;  les  oreilles  arrondies;  un  mufle  ter- 
mine le  museau  et  la  langue  est  douce. 

L'urètre  chez  la  femelle  s'ouvre  en  avant  du  vagin,  et  la 
verge  du  mâle  se  dirige  en  arrière.  Les  glandes  anales  pro- 
duisent une  espèce  de  castoréum. 

On  n'en  connoit  qu'une  espèce,  qui  est  de  l'Amérique  sep- 
tentrionale*. 

S.6  Section. 

Rongeurs  herbivores  ou  à  mâchelières  sans  racines. 

35.e  GENRE. 
Les  Campagnols  ;  Arvicola  ,  Lacép. 
Ces  animaux  sont  remarquables  par  leur  grosse  tête ,  leur 
large  museau ,  et  leurs  épaisses  proportions. 


ZOO  491 

Ils  ont  six  mâchelières  à  chaque  mâchoire,  présentant  sur 
leurs  bords  des  zigzags,  disposés  de  manière  que  le  sommet 
de  l'angle  du  zigzag  d'un  bord  correspond  à  un  des  côtés  du 
zigzag  du  côté  opposé.  ' 

Les  pieds  de  devant  ont  quatre  doigts  avec  un  rudiment 
de  pouce  ;  ceux  de  derrière  en  ont  cinq  ,  le  pouce  très-court, 
et  tous  sont  libres  et  armés  d'ongles  longs  et  crochus  ,  propres 
à  fouir.  La  queue,  de  médiocre  longueur,  est  plus  ou  moins 
velue. 

L'œil  a  la  pupille  ronde  et  est  assez  grand  ;  le  museau  est 
terminé  par  un  petit  mufle;  l'oreille  est  courte,  arrondie, 
et  l'orifice  du  canal  auditif  est  précédé  par  un  tube  membra- 
neux, et  une  lame  arrondie  de  même  nature  se  trouve  entre 
ce  tube  et  la  partie  postérieure  de  la  conque.  La  lèvre  supé- 
rieure est  partagée  par  un  sillon,  et  la  langue,  fort  douce, 
est  élargie  et  arrondie  à  son  extrémité.  Le  pelage  est  long, 
épais  et  moelleux ,  et  de  longues  moustaches  garnissent  les 
côtés  du  museau  et  le  dessus  des  yeux. 

Les  organes  génitaux  de  la  femelle  consistent  en  un  vagin 
fort  simple ,  accompagné  d'un  clitoris  velu  qui  contient  le 
canal  de  l'urètre.  Elle  a  six  mamelles. 

Ce  sont  des  animaux  qui  vivent  dans  des  terriers  qu'ils  se 
creusent,  ou  dans  des  retraites  qu'ils  se  choisissent,  les  uns 
au  milieu  des  champs,  dont  ils  deviennent  les  fléaux,  quand 
les  circonstances  favorisent  leur  propagation,  les  autres  sur 
le  bord  des  rivières  ou  dans  les  prairies. 

Le  nombre  des  espèces  connues  est  assez  grand,  et  il  s'en 
est  trouvé  dans  le  nouveau  monde  comme  dans  l'ancien. 

36.e  GENRE. 
Les  Lemmings  ;  Lemmus  ,  G.  Cuv. 

Ceux-ci  diffèrent  des  campagnols  en  ce  qu'ils  ont  cinq  doigts 
complets  aux  pieds  de  devant,  tous  armés  d'ongles  aigus, 
propres  à  fouir,  mais  simples. 

On  n'en  connoit  qu'une  espèce  avec  certitude. 

»   Des  dénis,  etc.,  p.  i55,  pi.  52. 


49-  ZOO 

37. «  GENRE. 
Les  Cabiais;  Hjdrocherus  ,  Brisson. 

A  en  juger  parla  seule  espèce  qu'on  connoit,  ils  paroissent 
être  les  plus  grands  et  les  plus  forts  des  rongeurs.  Ils  ont  dans 
les  proportions  de  leur  corps  quelque  chose  qui  rappelle  celles 
du  cochon ,  car  la  plupart  des  anciens  voyageurs  les  désignent 
par  ce  dernier  nom;  cependant  ils  n'ont  point,  à  beaucoup 
près,  le  museau  aussi  alongé  que  celui  du  cochon. 

Leurs  dents  màchelières  sont  au  nombre  de  huit  à  chaque 
mâchoire  ,  et  sont  remarquables  par  les  caractères  qu'elles 
présentent:  les  trois  premières,  a  la  mâchoire  supérieure, 
sont  à  peu  prés  d'égale  grandeur  et  formées  de  triangles  échan- 
crés  à  la  face  externe;  la  quatrième  égale  en  longueur  les  trois 
précédentes,  et  les  surpasse  en  largeur;  elle  se  compose  en 
grande  partie  de  lames  réunies  par  la  matière  corticale.  A  la 
mâchoire  inférieure  ,  les  mêmes  différences  n'existent  point 
entre  la  grandeur  des  dents  ,  et  elles  se  composent  aussi  de 
triangles  et  de  lames  réunies  par  la  matière  corticale.  ' 

Les  pieds  de  devant  ont  quatre  doigts ,  et  ceux  de  derrière 
trois,  et  les  uns  comme  les  autres  sont  terminés  par  des  ongles 
plats  et  obtus,  et  réunis  par  une  membrane  qui  en  fait  des 
animaux  nageurs,  mais  qui  ne  s"étend  que  jusqu'à  la  moitié 
des  doigts.  Il  n'y  a  point  de  queue ,  ou  plutôt  elle  ne  se  montre 
que  par  un  petit  tubercule. 

Les  yeux  sont  grands;  les  oreilles,  arrondies  et  simples, 
sont  échancrées  à  leur  extrémité  et  de  médiocre  grandeur. 
Les  narines  sont  très-écartées  l'une  de  l'autre,  à  cause  de  la 
largeur  de  l'extrémité  du  museau ,  et  séparée  par  un  mufle. 
La  lèvre  supérieure  est  fendue  ,  et  la  langue  ,  douce  ,  est 
étroite  et  mince  à  sa  moitié  antérieure;  large  et  très-épaisse 
à  son  autre  moitié. 

Le  pelage  se  compose  de  poils  rares  assez  roides. 

Chez  la  femelle ,  la  vulve  et  l'anus  sont  renfermés  dans  la 
même  cavité  ,  et  de  chaque  côté  de  l'anus  se  trouvent  deux 
poches  glanduleuses,  sécrétant  une  matière  fort  puante.  Les 
mamelles  sont  au  nombre  de  douze. 

i  Des  dents,  etc. ,  pi.  46 ,  p.   148. 


ZOO  W 

La  verge  ,  dirigée  en  arrière,  est  cachée  dans  la  même 
poche  que  l'anus,  et  il  n'y  a  point  de  scrotum  externe. 

38.'  GENRE. 
Les  Anœmas;  Anamas,  Fréd.  Cuv. 

Ces  animaux  ,  dont  une  variété  domestique  est  nommée 
cochon  d'Inde,  sont  connus  par  cette  variété  que  chacun  a  vue, 
du  moins  quant  à  leurs  formes  générales.  Ils  sont  courts, 
trapus;  leur  tête  paroit  aussi  large  que  le  corps,  et  semble 
naître  des  épaules. 

Us  ont  huit  màchelières  à  chaque  mâchoire,  qui  présentent 
antérieurement  une  portion  en  forme  d'ellipse  alongée,  et  pos- 
térieurement une  portion  en  forme  de  cœur. 

Les  pieds  antérieurs  ont  quatre  doigts  et  les  postérieurs 
trois,  libres  et  armés  d'ongles  petits  et  crochus.  La  queue  ne 
-se  montre  que  par  un  très-court  tubercule. 

L'œil  est  de  médiocre  grandeur  et  à  pupille  ronde.  Les 
oreilles  sont  courtes,  larges,  arrondies  et  d'une  fort  simple 
structure;  les  narines  sont  sans  mufle;  la  lèvre  supérieure  est 
fendue;  la  langue  est  épaisse  et  douce,  et  l'on  trouve  sur  les 
côtés  des  joues  un  repli  semblable  à  une  abajoue  en  rudi- 
ment. Le  pelage  se  compose  de  poils  soyeux  ,  lisses  ,  mais  durs. 

Les  organes  génitaux  de  la  femelle  consistent  dans  une  pe- 
tite vulve  que  l'on  a  peine  à  voir  ,  parce  que  les  lèvres  en  sont 
toujours  collées.  Le  mâle,  sans  scrotum  externe,  a  son  pénis 
dirigé  en  arrière. 

Ces  animaux  recherchent  les  terrains  secs ,  et  passent  la 
journée  à  l'abri  des  pierres  ou  des  broussailles.  Ils  sortent  de 
leur  retraite  au  coucher  du  soleil  pour  satisfaire  leurs  besoins. 
Ce  sont  des  animaux  qui  se  conservent  plutôt  par  leur  grande 
fécondité  que  par  leur  instinct  ou  leur  intelligence. 

On  n'en  connoit  qu'une  espèce. 

39/  GENRE. 

Les  Kérodons  ;  Kérodons ,  Fréd.  Cuv. 

Quoiqu'ayant  des  proportions  moins  épaisses  que  celles  des 
cochons  d'Inde  (anœmas),  ils  rappellent  cependant  par  leurs 
formes  celles  de  ces  animaux. 


494  ZOO 

Leurs  mâchelières,  au  nombre  de  huit  à  chaque  mâchoire  , 
sont  toutes  formées  de  deux  triangles  isocèles,  réunis  par  leur 
plus  petit  côté.  ' 

Les  pieds  de  devant  ont  quatre  doigts,  et  ceux  de  derrière 
trois,  libres  et  garnis  d'ongles  plats,  obtus,  reposant  sur  un 
tubercule  très-épais,  qui  garnit  l'extrémité  de  chaque  doigt. 
La  queue  ne  consiste  qu'en  un  tubercule  à  peine  sensible. 

L'œil  est  de  médiocre  grandeur;  l'oreille  ,  arrondie,  plus 
large  que  haute ,  est  simple  de  structure  et  reployée  à  son  ex- 
trémité ;  les  narines  sont  sans  mufle  ;  la  lèvre  supérieure  est 
fendue,  et  la  langue  est  douce.  Le  pelage  est  lisse  et  doux, 
sans  mollesse. 

Ils  sont  de  l'Amérique  méridionale. 

40.e  GENRE. 
Les  Hélamys;  Hdamys,  Fréd.  Cuv. 

Ces  animaux  ont  été  comparés  aux  gerboises ,  à  cause  dé 
la  longueur  de  leurs  jambes  de  derrière  et  de  leur  manière 
de  sauter  comme  elles,  et  aux  lièvres,  à  cause  de  leurs  grandes 
oreilles  pointues.  Ils  diffèrent  des  uns  et  des  autres  par  les 
caractères  les  plus  importans. 

Leurs  mâchelières,  au  nombre  de  huit  à  chaque  mâchoire, 
ont  la  forme  d'un  cylindre  entouré  d'émail  et  divisé  en  deux 
parties  égales  par  un  repli  de  cet  émail." 

Ils  ont  quatre  doigts  aux  pieds  de  derrière,  l'externe  très- 
petit,  armés  d'ongles  épais,  droits,  pointus  et  triangulaires. 
Les  pieds,  de  devant  ont  cinq  doigts  terminés  par  des  ongles 
crochus  et  étroits.  La  queue,  épaisse,  longue  et  musculeuse, 
paroit  prendre  part  à  ses  mouvemens,  comme  celle  des  ger- 
boises et  des  kanguroos. 

Les  yeux  sont  grands;  les  oreilles  sont  longues,  étroites  et 
terminées  en  pointe  ;  les  narines  sont  sans  mufle  ;  la  langue 
est  charnue  et  douce,  et  la  lèvre  supérieure  est  entière;  mais 
elle  se  reploie  en  dedans ,  de  chaque  côté  de  la  bouche,  der- 
rière les  incisives,  de  manière  à  former  deux  petites  poches 
en  arrière  de  ces  dents. 

i  Des  dents,  etc.,  pi.  47,  p.  i5o. 
2  Ibid-  ,  pi.  49?  P-    l52- 


ZOO  495 

Le  rectum  et  les  parties  génitales  sont  renfermés  dans  une 
même  poche,  de  chaque  côté  de  laquelle  sont  deux  cavités 
glanduleuses.  Chez  la  femelle,  la  vulve  est  grande  et  le  cli- 
toris distinct:  et  l'on  trouve  une  espèce  de  poche  abdominale, 
qui  ne  contient  cependant  point  les  mamelles ,  lesquelles  sont 
pectorales  et  au  nombre  de  quatre.  Chez  le  mâle,  la  verge 
est  dirigée  en  arrière,  et  le  gland  est  verruqueux. 

Ce  sont  des  animaux  qui  vivent  dans  des  terriers  à  plu- 
sieurs issues,  qu'ils  se  creusent  eux-mêmes  et  où  ils  passent  le 
jour,  ne  s'occupant  que  la  nuit  à  pourvoir  à  leurs  besoins. 
On  n'en  connoit  qu'une  espèce. 

41  ."    GENRE. 
Les  Lièvres  ;  Lepus,  Linn. 

Ceux-ci  forment  un  genre  si  naturel,  qu'on  peut  à  peine 
distinguer  les  espèces  l'une  de  l'autre;  aussi  notre  lievre  com- 
mun donne-t-il,  à  très-peu  de  chose  près,  l'idée  de  tous  les 
autres. 

Tous  les  lièvres  ont  le  chanfrein  arqué  et  le  museau  étroit, 
de  grandes  oreilles  pointues  et  une  queue  très-courte,  et  le 
train  de  derrière  beaucoup  plus  élevé  que  celui  de  devant  ; 
mais  ce  qui  les  caractérise  principalement,  c'est  leur  système 
dentaire. 

Dans  l'état  adulte  ils  ont  à  la  mâchoire  supérieure  deux 
paires  d'incisives,  placées  l'une  derrière  l'autre,  et  trois  dans 
le  jeune  âge;  exception  qui  ne  se  rencontre  que  dans  ce  genre 
et  dans  le  suivant.  Les  antérieures  sont  partagées  inégalement 
par  un  sillon  longitudinal  plus  rapproché  de  leur  bord  interne 
que  de  leur  bord  externe.  Les  incisives  inférieures,  aunombre 
de  deux  seulement,  sont  unies  et  plates  antérieurement.  Les 
mâchelières  sont  au  nombre  de  douze  à  chaque  mâchoire , 
et  leur  forme  dérive  de  la  même  structure,  laquelle  consiste 
en  deux  ellipses  trèsralongéès  et  plus  ou  moins  irrégulières, 
entourées  d'émail  et  rapprochées  par  leur  cAtéle  plus  long,  de 
manière  à  s'unir  tellement  que  l'émail  de  chacune  d'elles  ne 
forme  plus  qu'un  seul  ruban.  Les  antérieures  et  les  posté- 
rieures sont  plus  petites  que  les  moyennes. 

Les  membres  antérieurs  ont  cinq  doigts,  garnis  d'ongles  cy- 
lindriques, épais  et  un  peu  crochus.  Les  postérieurs  n'ont  que 


te.e  zoo 

quatre  doigts,  garuis  d'ongles  semblables  aux  précédens;  et  les 
uns  comme  les  autres  sont  revêtus  de  poils  en  dessous,  ainsi 
que  la  plante  et  la  pa\ime  des  pieds.  La  queue ,  très-courte, 
est  rudimentaire. 

Les  yeux,  fort  grands,  ont  une  pupille  ovale,  dont  le  plus 
grand  diamètre  est  dans  le  sens  de  la  longueur  de  l'œil.  Les 
narines  sont  sans  mufle  et  partagées  antérieurement  par  un 
profond  repli  transversal,  qui  résulte  du  mouvement  de  la 
partie  supérieure  pour  s'abaisser  sur  l'inférieure  ;  mouvement 
très-rapide  qui  est  à  peu  près  continuel.  La  lèvre  supérieure 
est  entièrement  fendue ,  et  la  langue  ,  épaisse  et  peu  exten- 
sible, est  revêtue  de  papilles  douces.  Les  oreilles,  très-mo- 
biles, alongées  en  cornet,  sont  principalement  remarquables 
par  une  cavité  en  cul-de-sac  qui  se  trouve  immédiatement  au- 
dessus  du  trou  auditif.  Le  pelage  est  doux  et  épais;  jl  se  com- 
pose de  poils  soyeux  et  de  poils  laineux. 

La  verge  se  dirige  en  arrière ,  et  est  terminée  par  un  gland 
conique;  les  testicules,  peu  saillans ,  ont  chacun  leur  scrotum, 
et  dans  l'intervalle  qui  les  sépare  de  la  verge  est  une  cavité 
où  se  sécrète  une  matière  épaisse,  jaunâtre  et  puante.  Les  or- 
ganes femelles  n'offrent  rien  de  particulier  à  l'extérieur  ;  mais 
les  deux  cornes  de  la  matrice  ayant  chacune  un  orifice  parti- 
culier, ces  animaux  peuvent  éprouver  une  véritable  super- 
fétation. 

Le  nombre  des  espèces  distinguées  aujourd'hui  l'une  de 
l'autre,  est  de  quinze  à  dix-huit,  dans  le  nouveau  monde 
comme  dans  l'ancien. 

42.e  GENRE. 
Les  Lagomys  ;  Lagomys  ,  Cuv. 

Ils  ressemblent  aux  lièvres,  à  l'exception  que  ni  la  tête 
ni  les  oreilles  ne  sont  aussi  alongées;  et  plusieurs  d'entre  eux 
font  des  magasins  de  foin  pour  l'hiver  dans  les  retraites,  qu'ils 
se  choisissent  ordinairement  entre  les  rochers. 

On  en  distingue  trois  espèces,  toutes  originaires  de  Sibérie. 

43.e  GENRE. 
Les  Pseudostomes;  Pseudostoma ,  Say. 
Ils  ont  huit  molaires  à  chaque  mâchoire,  sans  racines;  à 


ZOO  497 

couronne  simple  et  de  forme  ovale,  excepté  les  antérieures, 
qui  sont  doubles. 

L'oreille  n'a  point  de  conque  externe.  De  fortes  abajoues, 
dont  l'ouverture  est  en  dehors,  se  trouvent  de  chaque  côté  de 
la  tête. 

Les  pieds  de  devant  ont  cinq  doigts  armés  d'ongles  fouis- 
seurs, longs  et  forts  ,  principalement  les  moyens.  Ceux  de  der- 
rière ont  cinq  doigts,  également  armés  d'ongles  fouisseurs, 
mais  bien  moins  forts  que  ceux  des  pieds  de  devant. 

On  n'en  connoit  encore  qu'une  espèce  exactement,  et  elle 
est  de  l'Amérique  septentrionale. 

VII.e  ORDRE. 
Les  ÉBENTÉS. 

Ces  animaux  forment  un  ordre  qui  n'est  pas  très -naturel, 
quoiqu'on  ne  puisse  réunir  à  un  autre  aucune  des  espèces  qui 
le  composent. 

Ces  mammifères  n'ont  guère  de  commun  qu'un  système  de 
dentition  incomplet  ,  comparé  à  celui  des  carnassiers ,  par 
exemple.  Ce  sont  surtout  les  dents  antérieures  qui  leur  man- 
quent; mais  tous  ont  des  ongles  très- forts  ,  qui  enveloppent 
l'extrémité  des  doigts,  à  la  manière  des  sabots. 

Ils  se  présentent  sous  cinq  types  très-  distincts  .-  les  tardi- 
grades,  les  dorakophores,  les  orycléropes,  les  fourmilliers  et 
les  pangolins. 

I.re  FAMILLE. 

Les  Tardigrades. 

Ces  animaux  se  font  remarquer ,  parmi  les  édentés,  parleur 
museau  court ,  leur  tête  arrondie  ,  la  longueur  de  leurs  mem- 
bres antérieurs,  comparés  aux  postérieurs,  la  largeur  de  leur 
bassin  et  l'écartement  de  leurs  cuisses. 

Leur  estomac  est  divisé  en  quatre  poches. 

Leurs  màchelières  sont  des  cylindres  coupés  obliquement  en 
avant  et  en  arrière ,  et  creusés  d'un  sillon  dans  le  sens  de  la 
longueur  des  mâchoires.  Toutes  les  dents  de  ces  animaux  sont 
dépourvues  de  racines  proprement  dites. 

Leurs  allures  ont  une  lenteur  qui  leur  a  valu  le  nom  de 
59.  32 


498  ZOO 

paresseux.  Ils  se  tiennent  sur  les  arbres,  dont  ils  mangent  les 
feuilles,  et  ne  forment  encore  que  deux  genres. 

1."  GENRE. 

Les  Bradvpes  :  Bradypus  ,  Fréd.  Cuv.  ;  Cholœpus  ,  Illig. 

Ils  ont  cinq  dents  de  chaque  côté  de  la  mâchoire  supé- 
rieure, et  quatre  seulement  à  l'inférieure.  La  première  de 
ces  dents  est  forte ,  pointue ,  et  présente  les  caractères  géné- 
raux des  canines  ;  elle  ne  peut  être  qu'une  arme  puissante  pour 
ces  animaux. 

Les  membres  sont  terminés  par  deux  doigts  réunis  par  une 
membrane  serrée  ,  et  armés  d'ongles  crochus  très-forts. 

Le  reste  de  leur  organisation  n'est  que  très-imparfaitement 
connu. 

Us  sont  des  parties  les  plus  chaudes  de  l'Amérique  méri- 
dionale. 

2.e  GENRE. 

Les  Achéus  ;  Acheus ,  Fréd.  Cuv.  ;  Bradypus ,  Illig. 

Ceux-ci  ont  le  même  nombre  de  dents  que  les  bradypes  ; 
mais  les  premières  n'ont  point  la  forme  des  canines:  elles  sont 
au  contraire  plus  petites  que  les  autres  màchelières. 

Les  doigts  de  chaque  pied  sont  au  nombre  de  trois,  mais 
les  deux  externes  sont  très-petits  et  ne  se  montrent  guère  au 
dehors  que  par  leurs  ongles. 

Les  achéus  ne  sont  pas  mieux  connus  que  les  bradypes  ,  et 
sont  aussi  de  l'Amérique  méridionale. 

II.e  FAMILLE. 

Les  Dorakophores  ou  Tatous. 

Ces  animaux  sont  particulièrement  remarquables  par  la  cui- 
rasse osseuse  dont  les  parties  supérieures  de  leur  corps  sont 
revêtues;  cuirasse  formée  sur  les  épaules  et  la  croupe  de  bou- 
cliers composés  de  petites  pièces  polygones,  et  entre  ces  deux 
boucliers  ,  des  pièces  ou  des  ceintures  mobiles  ,  lesquelles  lais- 
sent une  certaine  liberté  aux  mouvemens  de  l'épine.  Des  poils 
plus  ou  moins  nombreux  naissent  entre  les  parties  de  cette 
cuirasse  et  sur  les  parties  nues. 


ZOO  499 

Ce  sont  des  animaux  à  museau  pointu  ,  larges  de  corps  et 
bas  sur  jambes. 

Les  dents,  variables  pour  le  nombre,  sont  des  cylindres  ou 
des  lames  simples,  privées  de  racines,  et  les  doigts,  dont  le 
nombre  varie  également,  tous  armés  d'ongles  très-forts,  font 
de  tous  les  dorakophores  des  animaux  essentiellement  fouis- 
seurs. 

Ils  se  nourrissent  de  substances  végétales  et  animales. 

Les  différences  génériques  qu'ils  présentent,  consistent  dans 
les  dents  et  les  organes  du  mouvement,  et  caractérisent  quatre 
genres. 

I.er  GENRE. 

Les  Tatous  ;  Dasypus  ,  Fréd.  Cuv. 

Ils  ont  huit  màchelières  de  chaque  côté  à  la  mâchoire  su- 
périeure ,  et  une  incisive  semblable  aux  màchelières  et  placée 
près  d'elles.  La  mâchoire  inférieure  a  dix  dents  de  chaque 
côté,  semblables  entre  elles;  les  deux  premières  correspon- 
dent avec  l'incisive  de  la  mâchoire  opposée. 

Tous  les  pieds  ont  cinq  doigts ,  et  deux  de  ceux  de  devant 
sont  remarquables  par  la  grosseur  presque  monstrueuse  de 
leurs  ongles.  La  queue  est  de  médiocre  longueur,  mais  inutile 
aux  mouvemens. 

Les  sens,  excepté  l'odorat,  sont  obtus;  les  yeux  sont  très- 
petits,  et  leur  pupille  est  ronde;  la  conque  externe  de  l'oreille 
peu  étendue  ;  les  narines  sont  percées  à  l'extrémité  du  mu- 
seau ,  qui  est  nu  et  non  glanduleux.  La  langue  est  fort 
longue,  étroite  et  douce. 

La  verge,  dirigée  en  avant,  a  une  forme  cylindrique  sim- 
ple :  il  y  a  deux  mamelles  sur  la  poitrine. 

Les  tatous  sont  de  l'Amérique  méridionale. 

2.e  GENRE. 
Les  Tatusies;  Tatusia,  Fréd.  Cuv. 

Celles-ci  se  distinguent  des  tatous,  en  ce  qu'elles  n'ont  point 
de  dents  dans  les  os  intermaxillaires;  mais  le  nombre  total  de 
leurs  màchelières  est  le  même  que  celui  des  dents  des  tatous; 
et  l'on  trouve  chez  les  tatusies  des  espèces  qui  n'ont  que  quatre 


5oo  zoo 

doigts  aux  pieds  de  devant;  mais  le  doigt  de  plus  des  autres 
espèces  est  petit  et  n'influe  en  rien  sur  le  naturel  des  animaux 
qui  en  sont  pourvus. 

Ce  sont  au  reste  des  animaux  peu  connus  ,  qui  sont  tous  de 
l'Amérique  méridionale. 

3.e  GENRE. 
Les  Priodontes;  Priodontes .  Fréd.  Cuv. 

Ces  animaux  se  caractérisent  par  leurs  màchelières  ,  au 
nombre  de  vingt -cinq  de  chaque  côté  de  la  mâchoire  supé- 
rieure ,  comprimées  latéralement ,  et  au  nombre  de  vingt- 
quatre  de  chaque  côté  de  la  mâchoire  inférieure  ,  en  forme 
de  lames.  Celles-ci  sont  opposées  aux  autres  par  leur  face  ex- 
terne, et  agissent  comme  des  scies  par  le  mouvement  de  la 
mâchoire  inférieure  ,  qui ,  comme  celui  des  rongeurs ,  est  dans 
le  sens  de  la  longueur  des  mâchoires. 

Les  pieds  ont  cinq  doigts  armés  des  mêmes  ongles  que  ceux 
des  genres  précédens. 

Ce  sont  du  reste  des  animaux  peu  connus.  La  seule  espèce 
dont  se  compose  ce  genre  se  trouve  au  Paraguay. 

4-e  GENRE. 
Les  Chlamyphores  ;  Chlamyphorus  ,  Harlan. 

Ils  sont  entièrement  revêtus  de  plaques  rangées  transversa- 
lement et  toutes  mobiles,  ce  qui  ne  permet  plus  de  distinguer 
aussi  facilement  que  dans  les  espèces  précédentes  les  parties 
qui  recouvrent  les  épaules  et  la  croupe  de  celles  qui  recou- 
vrent les  parties  intermédiaires. 

Ils  n'ont  que  des  màchelières,  au  nombre  de  huit  de  chaque 
côté  des  deux  mâchoires.  Les  pieds  ont  cinq  doigts ,  et  la  queue , 
mince  ,  se  reploie  en  dessous  contre  le  corps  de  manière  à 
être  entièrement  cachée. 

La  seule  espèce  connue  vient  du  Chili. 

III.e  FAMILLE. 

Les  Oryctéropes. 

Ces  animaux,  dont  une  seule  espèce  compose  cette  famille, 
sont  bas  sur  jambes,  à  museau  très-long;  ils  vivent  dans  des 
terriers  et  se  nourrissent  principalement  de  fourmis. 


ZOO  Soi 

Leurs  caractères  principaux  consistent  dans  leurs  màche- 
lières,  au  nombre  de  sept  de  chaque  côté  de  la  mâchoire  su- 
périeure, et  au  nombre  de  six  de  chaque  côté  de  l'inférieure; 
dents  de  forme  cylindrique,  qui  par  leur  contexture  rappel- 
lent celle  du  jonc  à  canne.  Ces  dents  sont  sans  racines. 

Les  pieds  de  devant  ont  quatre  doigts  forts,  propres  à  fouir. 
et  ceux  de  derrière,  cinq.  La  queue  est  longue,  mais  sans 
utilité  apparente  pour  l'animal. 

L'espèce  dont  se  compose  cette  famille  n'est  encore  qu'assez 
peu  connue ,  et  se  trouve  à  l'extrémité  méridionale  de  l'Afrique. 

IV.e  FAMILLE.' 

Les  Myrmécophages. 

Ceux-ci  sont  remarquables  par  leur  long  museau ,  terminé 
par  une  bouche  d'une  petitesse  extrême  ;  des  mâchoires  sans 
dents;  une  langue  étroite  et  très-extensible;  des  ongles  anté- 
rieurs forts  et  tranchans  ,  toujours  fléchis  dans  le  repos. 

Ce  sont  des  animaux  revêtus  de  poils,  qui  vivent  de  four- 
mis et  qui  atteignent  ces  insectes  avec  la  langue,  en  l'intro- 
duisant dans  les  fourmilières:  ils  ne  creusent  point  de  terriers, 
et  sont  tous  de  l'Amérique  méridionale. 

l.er  GENRE. 

Les  Tamanoirs  ;  Myrmecophaga  ,  Linn. 

Ce  sont  de  grands  animaux  qui  ont  quatre  doigts  aux  pieds 

de  devant,  et  cinq  à  ceux  de  derrière;  une  longue  queue, 

lâche ,  dont  les  longs  poils  sont  disposés  en  forme  de  panache. 

2.e  GENRE. 
Les  Tamanduas  ,   Tamanduas. 
Ils  diffèrent  desprécédens  par  une  queue  prenante. 

3.e  GENRE. 

Les  Dioactyles  ,   Didactyles. 

Ils  se  distinguent  des  tamanduas  en  ce  qu'ils  n'ont  que  deux 
doigts  au  lieu  de  quatre  aux  pieds  de  devant. 


5o2  ZOO 

V.e  FAMILLE. 

Les  Lépidophores. 

Ceux-ci  ont  le  long  museau  ,  la  petite  bouche  des  myrmé- 
cophages,  et,  comme  eux,  ils  sont  absolument  privés  de 
dents.  Ils  ont  cinq  doigts  à  tous  les  pieds,  et  au  lieu  d'être 
revêtus  de  poils,  ils  le  sont  d'écaillés  fortes  et  imbriquées,  qui 
varient  de  figure  suivant  les  espèces. 

Ce  sont  des  animaux  qui,  dans  le  danger,  se  roulent  en 
boule  comme  le  hérisson  ,  et  qui  se  nourrissent  de  fourmis  à 
l'aide  de  leur  langue  longue  et  gluante. 

Ils  ne  forment  qu'un  seul  genre. 

Les  Pangolins  ;  Manis,  Linn. 
Leurs  caractères  sont   renfermés  dans  ceux  de  la  famille. 
Ses  différentes  espèces  sont  d'Afrique  et  des  Indes. 

VIII.e  ORDRE. 
LES  MONOTRÈMES. 

On  réunit ,  sans  de  bien  bonnes  raisons ,  aux  édentés  les 
singuliers  animaux  qui  forment  cet  ordre  ,  et  que  plusieurs 
naturalistes  ne  reconnoissent  même  pas  encore  comme  des 
mammifères.  En  effet,  les  monotrèmes  ne  sont  point  encore 
suffisamment  connus  pour  qu'on  puisse  assigner  leurs  rap- 
ports naturels,  et  même,  à  en  juger  par  les  formes  générales, 
par  les  apparences  extérieures,  on  seroit  tenté  de  les  rappro- 
cher des  quadrupèdes  ovipares  plutôt  que  des  quadrupèdes  à 
mamelles. 

Quoi  qu'il  en  soit,  les  monotrèmes  sont  des  animaux  de  la 
taille  d'un  grand  rat  ou  du  hérisson,  très-bas  sur  jambes,  à 
corps  épais,  qui  vivent  dans  des  terriers  qu'ils  se  creusent 
eux-mêmes.  C'est  dans  un  cloaque  analogue  à  celui  des  oi- 
seaux qu'arrivent  la  semence  et  les  excrémens.  La  matrice 
consiste  en  deux  canaux  qui  s'ouvrent  séparément  et  chacun 
dans  l'urètre  par  un  double  orifice.  Leurs  épaules  sont  sou- 
tenues par  une  seconde  clavicule  analogue  à  la  fourchette  des 
oiseaux  ,  et  des  os  marsupiaux  sont  attachés  à  leur  pubis , 
quoiqu'ils  n'aient  pas  la  poche  abdominale  des  didelphes. 
Les  uns  ont  des  dents  cornées ,  les  autres  n'en  ont  point. 


ZOO  5o5 

Leurs  pieds  ont  cinq  doigts  garnis  d'ongles  fouisseurs  longs 
et  forts,  et  les  mâles  ont  à  ceux  de  derrière  un  ergot  creux 
qui  communique  avec  une  glande  dont  la  sécrétion  est  un 
venin  dangereux. 

Leurs  yeux  sont  très-  petits  ;  ils  n'ont  point  de  conque  ex- 
terne de  l'oreille  ;  les  narines  sont  en  dessus  et  presque  à 
l'extrémité  du  bec. 

Les  uns  sont  couverts  d'épines  et  les  autres  de  poils. 

Tous  sont  de  la  Nouvelle-Hollande  ,  et  se  partagent  en  deux 
genres. 

\."  GENRE. 

Les  Echidnés;  Echidna,  Fréd.  Cuv. 
Ces  animaux  sont  privés  de  dents  et  ont  le  museau  alongé, 
grêle,  terminé  par  une  petite  bouche ,  dont  la  langue  est  ex- 
tensible comme  celle  des  fourmiliers.  Leur  palais  est  garni 
d'épines  dirigées  en  arrière.  Leurs  doigts  sont  libres  ;  ils  n'ont 
point  de  queue,  et  tout  le  dessus  de  leur  corps  est  couvert 
d'épines  comme  celui  du  hérisson.  Ils  vivent  de  fourmis.  On 
en  a  caractérisé  deux  espèces. 

2.e  GENRE. 
Les  Ornithorhynques  ;  Ornilhorhyncus ,  Blumenb. 
Ils  ont  le  museau  tout-à-fait  semblable  au  bec  d'un  canard  . 
et  leur  bouche  est  garnie  de  chaque  côté  des  deux  mâchoires 
de  deux  dents  anomales,  qui  semblent  ne  tenir  que  par  les 
gencives,  et  qu'on  diroit  formées  d'une  matière  gélatineuse, 
sèche,  compacte,  d'apparence  cornée. 

Leurs  pieds  sont  palmés;  ils  ont  une  queue  longue  et  aplatie, 
et  leur  corps  est  couvert  de  poils. 

Ils  vivent  près  des  marais  et  des  rivières.  On  en  distingue 
deux  espèces. 

lX.e    ORDRE. 

Les  PACHYDERMES. 

Ce  sont  des  mammifères  qui  ne  peuvent  se  servir  de  leurs 
pieds  que  pour  se  soutenir  et  marcher  sur  terre  ,  dont  les 
doigts  sont  immobiles  dans  des  sabots  épais,  et  qui  ne  rumi- 
nent point.  Toutes  les  autres  parties  de  leur  organisation  se 


5o4  ZOO 

présentent  sous  des  formes  diverses:  et  malgré  la  nature  et  le 
petit  nombre  de  leurs  caractères  communs ,  ils  ne  peuvent 
point  être  séparés  l'un  de  l'autre  dans  l'état  actuel  de  la 
science. 

Cet  ordre  renferme  les  mammifères  terrestres  les  plus  vo- 
lumineux ,  et  ces  animaux  ne  varient  pas  moins  par  le  na- 
turel que  par  les  organes. 

Envisagés  sous  ce  double  rapport ,  ils  forment  trois  fa- 
milles principales  :  les  pachydermes  proprement  dits,  les  pro- 
boscidiens  ou  éléphans ,  et  les  solipèdes  ou  chevaux. 

I.re  FAMILLE. 

Les  Pachydermes  proprement  dits. 

Les  animaux  de  cette  famille  forment  plusieurs  genres ,  qui 
se  distinguent  l'un  de  l'autre  par  des  caractères  de  l'ordre  le 
plus  élevé,  et  qui  n'ont  de  commun,  avec  leurs  caractères 
d'ordre,  que  de  ne-  pouvoir  être  réunis  ni  aux  éléphans,  ni 
aux  chevaux  ,  c'est-à-dire  d'être  dépourvus  d'une  trompe  ,  et 
d'avoir  plusieurs  doigts  distincts.  Ils  sont  plus  ou  moins  om- 
nivores, et  la  plupart  d'entre  eux  aiment  à  se  plonger  dans 
l'eau,  et  recherchent  à  cet  effet  le  voisinage  des  rivières. 

1."  GENRE. 

Les    Hippopotames;  Hippopotatnus ,  Linn. 

Ceux-ci  sont  de  très-gros  animaux,  à  formes  épaisses,  à  mu- 
seau large  et  aplati,  à  jambes  très-courtes,  à  naturel  grossier 
et  farouche,  qui  vivent  habituellement  dans  les  rivières,  où 
ils  se  nourrissent  de  racines  et  d'herbes  aquatiques.  Leur  es- 
tomac est  formé  de  plusieurs  divisions  ou  poches. 

Ils  ont  sept  mâchelières  de  chaque  côté  de  la  mâchoire  su- 
périeure et  six  de  chaque  côté  de  l'inférieure.  Les  quatre 
premières  d'en  haut  sont  de  faussés  molaires  coniques,  et  les 
trois  qui  suivent  sont  de  vraies  molaires,  qui  présentent  qua- 
tre pointes ,  lesquelles  en  s'usant  prennent  chacune  la  forme 
d'un  trèfle.  Les  deux  premières  mâchelières  d'en  bas  sont  des 
fausses  molaires,  et  les  quatre  vraies  molaires  suivantes  ont 
la  forme  des  analogues  de  la  mâchoire  opposée.  Chaque  mâ- 
choire a  quatre  incisives  et  deux  canines  ;  les  incisives  supé- 
rieures sont  courtes,  coniques  et  recourbées;  les  inférieures 


ZOO  5o5 

sont  longues,  cylindriques,  pointues  et  couchées  en  avant.  La 
canine  supérieure  est  droite  et  courte,  l'inférieure  est  irès- 
grosse  et  recourbée ,  et  toutes  deux  s'usent  Tune  contre  l'autre.  ' 

Les  pieds  ont  quatre  doigts  presque  égaux,  terminés  chacun 
par  un  petit  sabot ,  et  leur  queue  est  courte  et  rudimentaire. 

Les  sens  paroissent  être  peu  développés,  à  en  juger  du 
moins  par  leurs  parties  externes,  très-peu  développées  elles- 
mêmes,  et  ne  présentant  rien  autre  chose  de  caractéristique. 
Quelques  poils  très- rares  et  très- durs  s'observent  sur  leur 
corps,  et  principalement  sur  les  côtés  du  museau  et  au  bout 
de  la  queue. 

Les  organes  génitaux  sont  peu  connus. 

On  n'en  a  encore  distingué  qu'une  seule  espèce ,  qui  est 
d'Afrique. 

2.e   GENRE. 

Les  Sangliers  ;  Sus  ,  Linn. 

Ce  sont  des  animaux  de  moyenne  taille,  à  corps  alongé,  à 
jambes  courtes,  et  à  museau  très-long,  terminé  par  un  boutoir. 
Ils  sont  grossiers  et  sauvages,  sans  manquer  d'intelligence,  et 
vivent  en  troupes  dans  les  forêts,  où  ils  se  nourrissent  prin- 
cipalement de  racines  et  de  fruits  ,  quoiqu'ils  n'éprouvent 
point  de  répugnance  pour  la  nourriture  animale.  Leur  esto- 
mac est  simple. 

Us  ont  six  incisives,  deux  canines  et  quatorze  mâchelières 
à  l'une  et  à  l'autre  mâchoire.  Les  premières  sont  plus  ou 
moins  tranchantes  et  lobées,  et  couchées  en  avant.  Les  ca- 
nines sont  des  défenses  triangulaires  sans  racines,  et  qui  s'u- 
sent et  s'aiguisent  les  unes  contre  les  autres  ;  celles  d'en 
haut  ne  descendent  point  sur  la  mâchoire  inférieure,  mais  se 
relèvent  dans  le  sens  opposé.  Les  trois  premières  molaires  à  la 
mâchoire  supérieure  et  les  quatre  premières  à  l'inférieur  sont 
des  fausses  molaires,  les  suivantes  vraies  molaires  présentent 
trois  ou  quatre  tubercules  coniques  principaux ,  environnés 
de  tubercules  secondaires  qui  rendent  leur  figure  très-com- 
pliquée,  surtout  quand  la  détrition  commence.2 

Les  pieds  ont  quatre  doigts  ;  mais  les  deux  moyens  seuls 

i    Des   dents,  etc.,  p.  208,  pi.  85. 
2  Ibid. ,  p.  206 ,  pi.  84. 


5o6  £00 

portent  sur  le  sol,  les  deux  externes,  placés  derrière  les  deux 
premiers,  sont  rudimenlaires. 

De  tous  les  sens  l'odorat  est  le  plus  développé ,  et  les  na- 
rines sont  percées  au  milieu  d'un  groin,  à  l'aide  duquel  l'a- 
nimal fouille  et  soulève  la  terre.  Les  yeux  et  les  oreilles  sont 
petits  ;  la  langue  est  longue  et  douce  ,  et  le  corps  est  revêtu 
de  soies  dures,  sous  lesquelles  croît  un  poil  plus  frisé. 

Les  organes  génitaux  de  la  femelle  sont  simples.  Le  mâle 
a  une  verge  dirigée  en  avant  et  un  scrotum  extérieur.  Les 
mamelles  sont  très-nombreuses. 

On  n'en  distingue  encore  que  deux  espèces  :  l'une  qui  pa- 
roit  répandue  dans  tout  l'ancien  monde ,  l'autre  qui  paroit 
exclusive  à  l'Afrique  méridionale  et  à  Madagascar. 

3.e    GENRE. 
Les  Dicotyles  ;  Dicotyles,  G.  Cuv. 

Ces  petits  sangliers  n'ont  que  quatre  incisives  supérieures 
au  lieu  de  six,  et  douze  mâchelières  au  lieu  de  quatorze,  à 
l'une  et  à  l'autre  mâchoire.  Leur  canine  supérieure  ne  se  re- 
courbe point  en  haut.  Ils  n'ont  que  trois  doigts  aux  pieds  de 
derrière ,  un  seul  en  rudiment ,  et  ils  sont  dépourvus  de  queue. 
Enfin  ,  une  forte  glande  a  son  orifice  sur  la  croupe,  et  verse 
au  dehors  une  liqueur  fétide. 

On  en  connoît  deux  espèces,  qui  sont  de  l'Amérique  mé- 
ridionale. 

4e  GENRE. 
Les   Babiroussas. 

Ces  animaux  n'ont  que  dix  mâchelières  à  l'une  et  à  l'autre 
mâchoire  ;  leurs  incisives  sont  semblables  à  celles  des  dico- 
tyles,  et  leurs  canines,  très-longues,  sont  remarquables  en 
ce  que  les  supérieures,  se  dirigeant  en  haut,  ne  sortent  pas  en 
dehors  des  lèvres,  comme  celles  des  sangliers,  mais  percent 
la  peau,  et  ne  s'usent  point  contre  les  inférieures,  mais  au 
contraire,  croissant  toujours,  finissent  par  se  reployer  sur 
elles-mêmes  en  spirale.  Ils  ont  les  pieds  des  sangliers. 

5.e  GENRE. 
Les  Phacochœres  ;  Phacochceres ,  Fréd.  Cuv. 
Ils  ont  quelques  apparences  extérieures  avec  les  sangliers  , 


ZOO  5o7 

et  ils  leur  ressemblent  tout-à-fait  par  les  organes  du  mouve- 
ment. Les  incisives  sont  au  nombre  de  deux  à  la  mâchoire  su- 
périeure ,  et  au  nombre  de  six  à  l'inférieure ,  ou  ils  n'en  ont 
pas  du  tout;  les  canines  sont  de  puissantes  défenses,  toutes 
dirigées  en  dehors  et  en  haut,  et  sortant  de  la  bouche.  Les 
màchelières,  au  nombre  de  six  à  l'une  et  à  l'autre  mâchoire, 
sont  composées  de  tubercules  d'autant  plus  nombreux  que  les 
dents  sont  plus  grandes  ,  et  dans  l'intervalle  desquels  une 
substance  corticale  est  déposée  ,  et  ces  dents  dans  leur  ac- 
croissement se  poussent  d'arrière  en  avant. 

Ce  sont  des  animaux  moins  omnivores  que  les  sangliers, 
et  l'on  n'en  connoit  encore  que  deux  espèces,  qui  sont  d'A- 
frique. 

6.e  GENRE. 

Les  Tapirs  ,   Tapirus. 

Ceux-ci  rappellent  aussi  les  sangliers  par  leurs  formes  gé- 
nérales ,  mais  au  lieu  d'un  boutoir  ils  ont  une  petite  trompe 
mobile,  susceptible  de  s'alonger  et  de  se  raccourcir,  sans  être 
un  organe  de  préhension. 

Ils  ont  à  chaque  mâchoire  six  incisives  tranchantes  et  deux 
canines.  Leurs  màchelières  sont  au  nombre  de  quatorze  à  la 
mâchoire  supérieure  et  de  douze  à  l'inférieure,  toutes  for- 
mées, avant  la  trituration,  de  deux  collines  transverses,  sépa- 
rées par  un  simple  sillon. 

L'odorat  paroit  être  leur  sens  le  plus  actif.  Us  ont  de  pe- 
tits yeux,  des  oreilles  médiocres,  une  langue  douce,  et  leur 
pelage,  rare  dans  une  espèce,  paroit  être  plus  fourni  dans 
une  autre. 

Chez  la  femelle,  les  organes  génitaux  sont  fort  simples,  et 
les  mamelles  inguinales.  La  verge  est  dirigée  en  avant  et  le 
scrotum  est  externe. 

On  en  connoît  trois  espèces  :  une  de  l'Inde,  une  des  par- 
ties occidentales  de  l'Amérique  méridionale ,  et  l'autre  des 
parties  orientales. 

7.e  GENRE. 

Les  Damans;  Hjrax ,  Herm. 

Ce  sont  de  petits  animaux  qui  ont  été  long-temps  pris  pour 


5o8  ZOO 

des  rongeurs,  non-seulement  à  cause  du  nombre  de  leurs  in- 
cisives supérieures,  mais  encore  à  cause  de  leur  physionomie 
générale,  et  sans  doute  de  la  fourrure  épaisse  dont  ils  sont 
revêtus,  caractère  qui  semble  être  opposé  à  celui  des  pachy- 
dermes. L'estomac  est  divisé  en  deux  poches. 

Leurs  incisives  supérieures  consistent  en  deux  petites  dents 
sans  racines  et  triangulaires  ;  les  inférieures ,  au  nombre  de 
quatre ,  sont  tranchantes  ;  ils  n'ont  point  de  canines.  Les  mà- 
chelières  supérieures,  au  nombre  de  sept  de  chaque  côté, 
présentent  deux  collines  transversales,  séparées  par  un  sillon, 
excepté  du  côté  externe,  où  elles  sont  réunies;  les  inférieures, 
aussi  au  nombre  de  sept ,  sont  formées  de  deux  croissans 
transverses. 

Ils  ont  quatre  doigts  aux  pieds  de  devant  et  trois  à  ceux 
de  derrière  ;  le  doigt  interne  de  ceux-ci,  au  lieu  d'un  sabot, 
a  un  ongle  crochu. 

Leurs  yeux  sont  grands,  leurs  oreilles  larges  et  arrondies; 
un  petit  mufle  sépare  les  narines;  leur  langue  est  douce  ,  et 
leur  pelage  fin  et  épais. 

On  connoit  peu  leurs  organes  génitaux. 

On  en  a  distingué  deux  espèces  :  Tune  de  l'Afrique  septen- 
trionale et  des  contrées  voisines  de  l'Asie ,  l'autre  du  cap  de 
Bonne-Espérance. 

8.e  GENRE. 

Les  Rhinocéros;  Rhinocéros,  Linn. 

Ces  animaux,  de  la  plus  grande  taille,  à  corps  lourd  et 
trapu ,  sont  depuis  long-temps  connus  par  la  corne  ou  les  cornes 
dont  la  partie  supérieure  de  leur  museau  est  armée  :  ce  sont 
des  animaux  grossiers  ,  qui  vivent  d'herbes  et  de  jeunes 
branches.  Leur  estomac  est  simple. 

Les  incisives  supérieures,  au  nombre  de  deux  ,  sont  courtes, 
larges  et  obtuses.  Les  deux  inférieures  sont  longues,  coni- 
ques, couchées  en  avant  et  sans  racines.  Il  n'y  a  point  de  ca- 
nines, et  les  màchelières  sont  absolument  semblables  à  celles 
des  damans. 

Tous  les  pieds  ont  trois  doigts,  et  la  queue  est  courte  et 
rudimentaire. 

Les  sens  passent  pour  être  généralement  obtus.  Les  yeux 


ZOO  5ot, 

sont  petits;  les  oreilles  pointues,  de  longueur  médiocre  et 
très-mobiles;  les  narines  sans  mufle  ;  la  langue  douce,  et  quel- 
ques poils  seulement  s'aperçoivent  sur  la  peau. 

On  en  connoit  plusieurs  espèces  ,  qui  sont  toutes  des  partie^ 
méridionales  de  l'Afrique  et  de  l'Asie. 

II.?  FAMILLE. 
Les  Proboscidiens. 

Ceux-ci ,  ou  les  éléphans ,  qui  sont  les  plus  grands  mammi- 
fères terrestres,  se  distinguent  exclusivement  par  la  trompe 
longue  et  mobile  qui  termine  leur  museau ,  et  qu'ils  emploient 
également  pour  se  défendre  et  pour  saisir  les  objets.  On  sait 
que  leur  corps  est  lourd  et  épais;  mais  qu'ils  sont  susceptibles 
d'éducation  et  de  se  ployer  jusqu'à  un  certain  point  à  la  do- 
mesticité. Ils  vivent  en  troupes,  et  chaque  troupe  est  dirigée 
par  un  vieux  mâle.  Ils  n'ont  que  des  incisives  et  des  màche- 
lières.  Les  premières  consistent  en  deux  longues  défenses,  qui 
sortent  en  avant  de  la  mâchoire  supérieure  et  se  recourbent 
vers  le  haut.  Les  màchelières  se  composent  de  lames  verti- 
cales,  formées  chacune  de  substances  osseuses,  environnées 
d'émail  et  liées  par  la  substance  corticale.  Ces  màchelières  se 
succèdent  en  se  poussant  d'arrière  en  avant,  de  telle  fayon 
qu'à  mesure  qu'une  dent  s'use ,  elle  est  poussée  par  celle  qui 
vient  après,  en  sorte  que  les  éléphans  ont  tantôt  une,  tantôt 
deux  màchelières  de  chaque  côté  des  deux  mâchoires.  Les 
premières  de  ces  dents  se  composent  de  peu  de  lames,  et 
celles  qui  leur  succèdent  en  ont  toujours  davantage,  telle- 
ment qu'à  un  certain  âge  elles  en  ont  jusqu'à  vingt. 

Les  éléphans  ont  cinq  doigts  à  tous  les  pieds;  mais  ils  sont 
enveloppés  dans  des  tégumens  communs  et  ne  se  montrent 
au  dehors  que  par  leurs  ongles,  qui,  aux  pieds  de  devant, 
sont  au  nombre  de  cinq ,  mais  ne  sont  qu'au  nombre  de 
quatre,  et  même  de  trois,  à  ceux  de  derrière.  La  queue  est 
courte  et  rudimentaire. 

L'odorat  est  le  sens  le  plus  délicat  des  éléphans ,  et  ils  flai- 
rent par  leur  trompe,  à  l'extrémité  de  laquelle  s'ouvrent  les 
narines  ;  leurs  yeux  sont  petits;  leurs  oreilles  larges  ne  forment 
point  de  conques  en  avant  ;  elles  sont  appliquées  sur  les  côtés 


S'°  ZOO 

de  la  tête,  à  peu  près  comme  celles  de  l'homme  ;  leur  langue 
est  douce,  épaisse  et  très-peu  extensible,  et  quelques  poils 
seulement  s'aperçoivent  sur  les  diverses  parties  de  leur  corps. 
Les  organes  génitaux  de  la  femelle  ont  leur  orifice  à  l'ex- 
trémité d'une  sorte  de  cône  tronqué  ,  formé  par  une  exten- 
sion de  la  peau  et  suspendu  entre  les  jambes  de  derrière,  et 
ses  mamelles  sont  pectorales.  La  verge  du  niàle  est  dans  un 
fourreau,  suspendu  également  entre  ses  jambes  de  derrière, 
et  les  testicules  ne  se  montrent  point  au  dehors. 

Les  Eléphans;  Elephas  ,  Linn. 

Deux  espèces  d'éléphans  sont  connues  et  ne  forment  qu'un 
genre  ,  quoiqu'elles  diffèrent  par  plusieurs  caractères  géné- 
riques, mais  surtout  par  les  dents.  Les  eléphans  d'Asie  pré- 
sentent à  la  surface  de  leurs  màchelières,  dès  que  la  détrition 
est  commencée,  des  rubans  transverses,  ondoyans,  et  ceux 
d'Afrique  présentent  des  losanges. 

III.e  FAMILLE. 
Les  Solipèdes. 

Les  chevaux  nous  donnent  généralement  l'idée  de  ces  ani- 
maux, qui  sont  tous  légers  à  la  course,  dont  les  proportions 
annoncent  la  force  et  qui  sont  essentiellement  herbivores.  Ils 
vivent  en  troupes,  et  chaque  troupe  a  un  mâle  à  sa  tête.  Ils 
ont  six  incisives  tranchantes  à  chaque  mâchoire,  et  quelque- 
fois une  petite  canine  rudimentaire  ,  qui  manque  souvent  chez 
les  femelles.  Les  màchelières  sont  au  nombre  de  six  de  chaque 
côté  des  deux  mâchoires;  leur  forme  est  carrée,  et  elles  pré- 
sentent sur  leur  couronne,  par  les  lames  d'émail  qui  s'y  en- 
foncent, quatre  croissans,  et  en  outre,  dans  les  supérieures, 
un  petit  disque  à  leur  bord  interne. 

Les  pieds  ne  montrent  en  dehors  qu'un  seul  doigt,  terminé 
par  un  sabot  ;  mais  ils  ont  en  outre  deux  doigts  rudimentaires, 
cachés  sous  la  peau. 

Tous  les  sens  des  solipèdes  paroissent  être  délicats.  Leur  œil 
saillant  et  grand  a  la  pupille  horizontale.  L'oreille,  très-mo- 
bile, est  alongée:  les  narines  sont  sazis  mufle  et  la  langue  est 
très- douce. 


ZOO  5<i 

La  vulve  est  simple  ;  la  verge  se  dirige  en  avant;  les  testi- 
cules sont  dans  un  scrotum  extérieur,  et  les  mamelles  sont 
inguinales. 

Les  solipèdes  ne  forment  qu'un  seul  genre. 

Les  Chevaux  ;  Equus  ,  Linn. 

Leurs  caractères  se  confondent  avec  ceux  de  la  famille. 

Toutes  les  espèces  paroissent  être  originaires  du  centre  de 
l'Asie  et  des  parties  méridionales  et  centrales  de  l'Afrique. 
On  sait  que  l'àne  et  le  cheval  sont  devenus  des  animauv  do- 
mestiques ,  qui  ont  fourni  de  nombreuses  variétés  ou  races. 

X.e    ORDRE. 
LES   RUMINAKS. 

Ils  forment  un  des  ordres  les  plus  naturels  de  la  mamma- 
logie.  C'est  à  peine  si  l'on  peut  former  des  genres  de  leurs 
nombreuses  espèces.  Tous  sont  exclusivement  herbivores,  et 
s'ils  diffèrent  beaucoup  par  la  force  et  la  taille,  ils  différent 
assez  peu  par  le  naturel. 

Tous  ont  les  mêmes  màchelières  ,  c'est-à-dire  formées  de 
deux  doubles  croissans,  dont  la  convexité  est  tournée  en  de- 
dans dans  les  supérieures  et  en  dehors  dans  les  inférieures.  On 
sait  qu'ils  sont  pourvus  de  quatre  estomacs:  la  panse,  le  bon- 
net, le  feuillet  et  la  caillette,  et  qu'après  avoir  avalé  leur 
nourriture  une  première  fois,  il  lui  font  éprouver  une  se- 
conde mastication  en  la  ramenant  dans  leur  bouche,  ce  qui 
leur  a  valu  le  nom  de  ruminans. 

Leurs  pieds  ne  sont  terminés  que  par  deux  doigts,  pourvus 
chacun  d'un  sabot  ;  mais  un  ou  deux  autres  vestiges  de  doigts 
qui  se  montrent  quelquefois  au  dehors  par  des  ergots,  sont 
cachés  sous  la  peau. 

Leurs  sens  sont  assez  délicats  ;  leurs  yeux .  grands  et  saillans  , 
ont  la  pupille  horizontale  ;  les  oreilles  sont  alongées  ;  les  na- 
rines avec  ou  sans  mufle;  la  langue  douce  ou  rude,  et  le 
pelage  généralement  épais. 

Les  organes  génitaux  varient  beaucoup  pour  la  forme  ;  mais 
toutes  les  mamelles  sont  inguinales. 


5ia  ZOO 

Ils  se  partagent  en  cinq  familles,  et  se  trouvent  répandus 
dans  toutes  les  parties  de  la  terre. 

I.re  FAMILLE. 
Les  Chameaux. 

Ce  sont  de  grands  animaux  à  tête  très-alongée ,  à  hautes 
jambes  et  à  long  cou,  qui  se  distinguent  de  tous  les  autres 
ruminans  en  ce  qu'ils  ont  deux  incisives  crochues  et  deux 
canines  à  la  mâchoire  supérieure,  et  six  tranchantes  et  deux 
canines  à  l'inférieure.  Leur  sabot  a  en  dessus  la  forme  d'un 
ongle  et  la  plante  de  leurs  pieds  est  garnie  d'une  semelle 
épaisse ,  mais  flexible  ;  tous  ont  la  verge  dirigée  en  arrière 
ils  sont  sans  mufle ,  et  leur  langue  est  douce. 

1."  GENRE. 

Les  Chameaux  proprement  dits;  Camelus ,  Linn. 

Ils  ont  douze  màchelières  supérieures  et  dix  inférieures  ; 
les  premières  petites  et  crochues;  et  leur  dos  est  garni  d'une 
ou  plusieurs  bosses. 

Ils  sont  de  l'Asie  centrale  et  de  l'Afrique. 

8.«  GENRE. 

Les  Lamas;  Aucheria,  Illig. 
Ils  ne  diffèrent  des  chameaux  que  parce  qu'ils  manquent 
des  deux  premières  màchelières  crochues  de  ceux-ci ,  et  qu'ils 
n'ont  point  de  bosses.   Ils  sont   originaires  des   contrées  les 
plus  élevées  de  l'Amérique  méridionale. 

IL*  FAMILLE. 
LES  Chevrotains. 

Ils  sont,  comme  les  familles  suivantes,  absolument  privés 
d'incisives  supérieures ,  en  ont  huit  à  la  mâchoire  inférieure 
et  douze  molaires  à  l'une  et  à  l'autre  mâchoire.  Ce  qui  les 
en  distingue ,  sont  deux  longues  canines  crochues  à  la  mâ- 
choire d'en  haut,  qui  descendent  sur  la  lèvre  inférieure  et 
sortent  de  la  bouche ,  du  moins  chez  les  mâles ,  et  ils  ne  for- 
ment qu'un  seul  genre. 


ZOO  5i3 

Les  Chevrotains  proprement  dits;  Moschus,  Linn. 
Leurs  caractères  se   confondent  avec  celui  de  la  famille. 
Une  des  espèces  de  ce  genre  est  le  porte-musc.  Toutes  sont 
de  l'Asie  centrale  ou  méridionale. 

III.e    FAMILLE. 

Les   Girafes. 

Outre  leur  taille,  qu'elles  doivent  surtout  à  leurs  longues 
jambes  et  à  leur  long  cou  ,  elles  ne  diffèrent  des  chevrotains 
qu'en  ce  qu'elles  n'ont  point  de  dents  canines  à  la  mâchoire 
supérieure  et  en  ce  que  leurs  frontaux  portent  deux  éminences 
en  forme  de  cornes,  qui  ne  tombent  point  et  restent  toujours 
recouvertes  de  la  peau  :  elles  ne  forment  aussi  qu'un  genre. 

Les  Girafes;  Càmelopardalis ,  Linn. 

Leurs  caractères  se  confondent  aussi  avec  ceux  de  la  fa- 
mille. On  n'en  connoit  encore  qu'une  espèce ,  qui  est  de  l'Afri- 
que centrale  et  méridionale. 

IV.e  FAMILLE. 

Les  Cerfs. 

Ils  se  distinguent  de  tous  les  autres  ruminans  en  ce  que  les 
mâles  portent  sur  la  tête  des  productions  osseuses ,  auxquelles 
on  a  donné  le  nom  de  bois,  qui  sont  simples  ou  rameuses  et 
de  formes  très-diverses,  et  qui  tombent  et  repoussent  chaque 
année.  Les  uns  ont  des  mufles  et  d'autres  n'en  ont  pas.  Cer- 
taines espèces,  les  mâles  surtout,  ont  de  petites  canines, 
tandis  que  d'autres  en  sont  privées ,  et  néanmoins  ils  ne  sont 
encore  réunis  qu'en  un  seul  genre. 

Les  Cerfs  ;  Cervus  ,  Linn. 
Leurs  caractères  se   confondent  avec   celui  de  la  famille. 
Les  espèces  sont  répandues  sur  toutes  les  parties  de  la  terre. 

V.e  FAMILLE. 
Les  Ruminans  a  cornes  creuses. 

Ils  ont  pour  caractères  communs,  des  cornes  diversement 
figurées ,  qui  sont  une  production  de  la  peau  et  qui  semblent 

59.     '  33 


5;4  ZOO 

formées  de  poils  agglutinés  les  uns  aux  autres.  Ces  cornes  sont 
soutenues  par  un  noyau  osseux,  qui  naît  des  frontaux,  et, 
excepté  dans  une  seule  espèce  ,  elles  ne  sont  jamais  qu'au 
nombre  de  deux.  Ce  sont  des  armes  puissantes  pour  ces  ani- 
maux. 

Le  nombre  des  espèces  de  ruminans  à  cornes  creuses  est 
très-considérable  et  elles  se  présentent  sous  toutes  sortes  de 
formes,  depuis  celle  de  la  gazelle,  remarquable  par  son  élé- 
gance et  sa  légèreté,  jusqu'à  celle  du  bœuf,  remarquable 
par  sa  masse  et  son  épaisseur;  mais  entre  ces  deux  extrêmes 
se  trouvent  des  intermédiaires  si  variés,  qu'il  est  impossible 
d'employer  ce  caractère  pour  distinguer  génériquement  entre 
eux  ces  animaux,  et  il  en  est  de  même  des  cornes,  de  sorte 
que  jusqu'à  présent  il  a  été  impossible  de  former  parmi  eux 
des  groupes  génériques  nettement  caractérisés.  Communément 
on  les  partage  en  quatre  genres  :  les  antilopes,  les  chèvres, 
les  moutons  et  les  bœufs,  et  comme  les  espèces  d'antilopes 
sont  encore  en  très-grand  nombre,  on  a  essayé  de  les  subdi- 
viser par  la  forme  des  cornes;  mais  tous  ces  essais  ne  sont 
point  encore  de  nature  à  satisfaire  la  méthode  naturelle,  et 
les  naturalistes  doivent  encore  chercher  à  découvrir  quelles 
sont  les  parties  qui,  chez  ces  animaux,  sont  propres  à  carac- 
tériser les  genres. 

XI.e    ORDRE. 
Les   CÉTACÉS. 

Ils  ont  la  forme  générale  des  poissons  :  une  tête  grosse,  at- 
tachée sans  cou  à  un  corps  très-alongé  et  conique,  privé  de 
membres  postérieurs  et  terminé  par  une  nageoire  horizon- 
tale. Les  membres  antérieurs  sont  réduits  à  de  simples  na- 
geoires; aussi  ont-ils  été  long-temps  classés  parmi  les  poissons; 
mais  ils  respirent  par  des  poumons  et  ont  le  sang  chaud  ;  ils 
sont  vivipares  et  allaitent  leurs  petits  au  moyen  de  leurs  ma- 
melles, qui  sont  pectorales,  et  leur  cerveau  est  fort  déve- 
loppé :  caractères  exclusifs  des  mammifères. 

Ils  diffèrent  beaucoup  par  les  organes  de  l'alimentation  : 
les  uns  ont  les  dents  plates  et  sont  herbivores  ;  les  autres  les 
ont  coniques  et  se  nourrissent  de  poissons  ;  enfin ,  les  baleines 
sont  tout-à-fait  privées  de  dents. 


ZOO  Sis 

Leurs  sens  paroissent  être  fort  obtus ,  quoiqu'on  les  con- 
noisse  fort  peu  :  ils  ont  l'oeil  petit  ;  l'oreille  sans  conque  ex- 
terne et  n'ayant  pour  orifice  extérieur  qu'une  ouverture  pres- 
que imperceptible  ;  la  langue  épaisse  ,  douce  et  peu  mobile  : 
le  corps  nu  ,  et  les  narines  ouvertes  en  dessus  de  la  tête  ou 
du  museau. 

Ce  sont  des  animaux  peu  connus.  Dans  quelques  genres  les 
espèces  paroissent  très-nombreuses,  et  l'on  a  vu  des  baleines 
de  plus  de  cent  pieds  de  longueur.  Ils  se  partagent  naturelle- 
ment en  trois  familles. 

I.re  FAMILLE. 
Les  Cétacés  herbivores. 

Ils  ont  des  mâchelières  à  couronne  plate  ou  sillonnée.  De 
fortes  moustaches  garnissent  les  côtés  du  museau  ,  et  leurs  na- 
rines ne  leur  servent  point  à  rejeter  l'eau  qui  entre  dans  leur 
bouche  :  ils  forment  trois  genres. 

1."  GENRE. 
Les  Lamantins;  Manatus,  G.  Cuv, 

Ils  ont  dans  leur  jeunesse  deux  petites  incisives  supérieures, 
qui  tombent  dès  qu'ils  atteignent  l'âge  adulte  :  ils  sont  en- 
tièrement privés  de  canines  et  ont  seize  mâchelières  à  l'une 
et  à  l'autre  mâchoire,  qui,  par  leur  forme,  rappellent  celles 
des  tapirs,  c'est-à-dire,  qu'elles  sont  principalement  compo- 
sées de  deux  collines,  séparées  par  un  sillon  profond. 

Des  ongles  s'aperçoivent  encore  à  l'extrémité  des  nageoires 
antérieures,  et  la  nageoire  de  la  queue  est  arrondie  ;  ils  n'ont 
point  de  nageoires  dorsales. 

On  croit  en  avoir  distingué  deux  espèces,  qui  vivroient 
à  l'embouchure  des  fleuves  ;  l'une  sur  les  côtes  d'Afrique  ; 
l'autre  sur  les  côtes  de  l'Amérique  méridionale. 

2.'  GENRE. 

Les  Dugongs;  Halicon,  Ulig. 

Ils  ont  six  ou  huit  incisives  inférieures,   qui  tombent  dès 

la  première  jeunesse,  et  quatre  supérieures;  deux  qui  sont 

des  défenses  très-longues  et  droites,  et  deux  rudimentaires  , 


5i6  ZOO 

qui  ne  subsistent  pas.  L'animal  paroît  se  servir  des  premières 
pour  arracher  les  herbes,  dont  il  fait  sa  principale  nourriture. 
Ils  ont  jusqu'à  cinq  molaires  de  chaque  côté  de  Tune  et  de 
l'autre  mâchoire  ;  mais  ce  nombre  est  bientôt  réduit  à  deux 
parla  chute  des  trois  premières.  Ces  dents,  à  couronne  plate  , 
présentent  une  surface  ovale,  entourée  d'émail. 

Les  nageoires  antérieures  n'ont  point  d'ongles,  et  la  na- 
geoire caudale  est  échancrée  à  sa  partie  moyenne. 

Le  museau,  recouvrant  les  incisives  supérieures,  est  très- 
large  et  rappelle  celui  de  l'hippopotame. 

On  n'en  connoit  qu'une  espèce,  qui  est  de  la  mer  des 
Indes. 

3.e  GENRE. 

Les  Stellères;  Rytina,  Illig. 

D'après  la  connoissance  trè^-imparfaite  qu'on  en  a ,  ils  pa- 
roissent  n'avoir  de  chaque  côté  des  deux  mâchoires  qu'une 
seule  màchelière  à  couronne  plate  et  formée  de  lames  d'émail. 

On  n'en  connoit  qu'une  espèce,  qui  a  été  aperçue  près  des 
Kouriles. 

II.e  FAMILLE. 
CÉTACÉS  PISCIVORES. 

Ils  ont  des  dents  de  forme  plus  ou  moins  conique,  ordi- 
nairement aux  deux  mâchoires,  et  des  évents,  c'est-à-dire 
des  narines  formées  non  -  seulement  pour  la  respiration , 
mais  encore  pour  servir  de  conduits  à  l'eau  qui  pénètre  dans 
leur  bouche  quand  ils  saisissent  leur  nourriture ,  et  qu'ils 
doivent  rejeter. 

Ce  sont  des  animaux  dont  les  mouvemens  sont  d'une  ex- 
trême vélocité. 

Ils  se  partagent  en  plusieurs  genres. 

1."  GENRE. 

Les  Pauphins  ;  Delphinus  ,  G.  Cuv. 

Ils  ont  des  dents  tout  le  long  des  deux  mâchoires.  Le  mu- 
seau prolongé  en  une  sorte  de  bec  et  séparé  brusquement  du 
front.  Une  nageoire  dorsale.  Le  nombre  des  espèces  de  dau- 
phins est  très -grand. 


ZOO  5i7 

2.e  GENRE. 
Les  Delphinorhynques;  Delphinorhyncus ,  Blainv. 
Ils  ne  diffèrent  des  dauphins  qu'en  ce  que  leur  bec  ne  se 
sépare  point  du  front  brusquement. 

3.e  GENRE. 
Les  Marsouins;  Phocœna,  Cuv. 
Ils  sont  sans  bec  ;  leur  museau  est  court  et  uniformément 
bombé  avec  le  front  ;  ils  ont  aussi  une  nageoire  dorsale. 

4e  GENRE. 

Les  Delphinoptères  ;  DelphinopLerus ,  Lacép. 
Ce  sont  des  marsouins  sans  nageoire  dorsale. 

5.'  GENRE. 
Les  Hyperoodons ;  Hyperoodon,  Lacép. 
Ils  sont  semblables  aux  dauphins ,  mais  n'ayant  qu'un  très- 
petit  nombre  de  dents  à  la  mâchoire  inférieure. 

III.e  FAMILLE. 

Les  Narvals. 

Ils  se  distinguent  de  tous  les  autres  cétacés  par  les  deux 
longues  défenses  droites  et  pointues  qui  naissent  de  l'os  in- 
termaxillaire ;  ils  n'ont  aucune  autre  dent ,  et  ordinairement 
une  seule  de  leurs  défenses  se  développe  ;  l'autre  reste  rudi- 
mentaire. 

Ces  cétacés  ne  forment  encore  qu'un  genre. 

Les  Narvals;  Monodon,  Linn. 
Leurs  caractères  sont  renfermés  dans  ceux  de  la  famille. 
On  n'en  connoit  qu'une  espèce  du  Nord, 

IV,e  FAMILLE. 
Les  Cachalots. 

Ils  se  caractérisent  par  l'extrême  longueur  de  leur  tête  et 
par  la  grande  largeur  des  maxillaires  supérieures ,  comparées 
à  celles  des  maxillaires  inférieures. 


5i8  ZOO 

Ils  n'ont  des  dents  persistantes  qu'à  la  mâchoire  inférieure  ; 
lesquelles ,  quand  celle-ci  se  ferme ,  se  logent  dans  des  ca- 
vités correspondantes  de  la  mâchoire  opposée.  Ce  sont  eux 
qui  produisent  le  sperma  ceti,  et  cette  matière  est  contenue 
dans  la  cavité  considérable  qui  se  trouve  à  la  partie  supé- 
rieure de  leur  énorme  tête.  Ils  n'ont  point  de  nageoire  dor- 
sale. 

Ce  sont  des  animaux  très-peu  connus. 

Les  Physétères  ;  Physeteres ,  Lacép. 
Ce  sont  des  cachalots  avec  une  nageoire  dorsale. 

V.e  FAMILLE. 

Les  Baleines. 

Ce  sont  les  seuls  cétacés  à  fanons;  ils  ont  la  tête  aussi  dis- 
proportionnée que  les  cachalots ,  mais  non  par  l'effet  des  ca- 
vités, qui,  chez  ceux-ci,  renferment  le  sperma  ceuti,  que  les 
baleines  ne  produisent  pas.  Les  fanons  sont  des  lames  cornées, 
garnies  de  franges  sur  leur  bord,  qui  sont  attachées  de  chaque 
côté  de  la  mâchoire  supérieure  et  qui  ferment  la  bouche  sur 
les  côtés,  ou  plutôt  qui  y  forment  comme  une  espèce  de  peigne 
frangé,  au  travers  duquel  l'eau  peut  s'écouler  en  partie;  mais 
non  les  petits  animaux  qui  s'y  trouvent  et  dont  les  baleines 
se  nourrissent.  La  mâchoire  inférieure  est  sans  dents  ni  fanons. 
On  en  a  formé  deux  genres. 

t."  GENRE. 

Les  Baleines  proprement  dites,  Balœna ,  Linn., 
N'ont  point  de  nageoires  dorsales. 
2.e  GENRE. 
Les  Baleinoptères  ,  Balenopterus,  Lacép.. 
Ont  une  nageoire  dorsale. 

Tel  est  un  des  tableaux  méthodiques  qui  résultent  des  prin- 
cipes que  nous  avons  établis  au  commencement  de  cet  ar- 
ticle :  car  la  classification  des  mammifères  peut  différer  sui- 
vant le  degré  d'importance  que  l'on  accorde  à  tel  ou  tel  sys- 
tème d'organes,  relativement  aux  ordres  ou  aux  genres  ;  et, 


ZOO  Sl9 

comme  ce  point  est  loin  d'être  éclairci ,  et  qu'il  sera  un  sujet 
très-important  de  recherches  pour  les  naturalistes,  tant  qu'il 
restera  des  recherches  à  faire  en  zoologie ,  les  classifications 
méthodiques  des  animaux  sont  deslinées  à  éprouver  encore 
de  fréquentes  modifications;  d'autant  plus  qu'en  dernier  ré- 
sultat elles  ne  sont  qu'un  résumé  de  la  science  dans  toutes 
ses  parties. 

J'aurois  pu  m'étendre  davantage  dans  ce  tableau ,  mettre 
plus  d'opposition  entre  les  caractères  pour  les  rendre  plus 
saillans ,  et  surtout  présenter  ces  caractères  avec  plus  d'étendue 
et  peut-être  de  clarté;  mais  ayant  dû  renoncer  à  instruire  en 
détail,  je  n'ai  plus  eu  pour  objet  que  de  faire  connoitre  l'esprit 
de  la  mammalogie,  et  de  donner  un  aperçu  de  sa  méthode. 
(F.C.) 

ZOOMORPHOSE,  Zoomorphosis.  (Malacoz.)  D'Argenville 
et  quelques  auteurs  qui  ont  adopté  son  système,  ont  em- 
ployé cette  dénomination  composée ,  qui  signifie  forme  ou 
impression  des  animaux,  pour  désigner  la  partie  de  la  Zoolo- 
gie qui  traite  des  animaux  contenus  dans  les  coquilles.  On 
trouve,  en  effet,  à  la  fin  de  la  Conchyliologie  de  d'Argenville, 
un  petit  traité  de  Zoomorphose,  où  il  a  figuré  tous  les  ani- 
maux des  coquilles  qu'il  a  pu  se  procurer.  Il  en  est  même 
quelques-uns  que  nous  ne  connoissons  encore  que  d'après  ses 
figures,  généralement  assez  mauvaises.  (De  B.  ) 

ZOOMORPHYTES.  (Foss.)  Anciennement  on  donnoit  ce 
nom  aux  cailloux  ou  pierres  dont  la  forme  se  rapprochoit 
avec  celle  de  quelque  partie  de  l'homme  ou  des  animaux. 
(D.   F.) 

ZOON- VOGEL.  (Orniih.)  Nom  hollandois  du  petit  paon  des 
roses  ou  caurale.  (Ch.  D.  et  L. ) 

ZOONYCHON.  (Bot.  )  Ruellius  cite  ce  nom  synonyme  du 
Leontofodium  (voyez  ce  mot)  de  Dioscoride,  regardé  géné- 
ralement comme  une  plante  composée  ou  s vnanthère  ,filago 
ieontopodium  de  Linnaeus,  à  laquelle  la  description  de  Diosco- 
ride s'applique  assez  bien.  Comme  cependant  le  nom  Ieonto- 
podium signifie  pied  de  lion,  Brunsfelsle  donnoit  au  pes  leonis 
des  anciens;  alchimilla  des  botanistes;  en  françois,  pied-de- 
lion  :  c'est  peut-être  pour  cette  raison  qu'Adanson  rapporte  à 
ce  dernier  le  zoonickon.  (J.) 


520  200 

Z00PHAGES  (  Ornith.  ) ,  qui  vit  d'animaux,  se  dit  de 
tous  les  oiseaux  qui  se  nourrissent  de  substances  animales  vi- 
vantes, tels  que  les  oiseaux  de  proie,  ceux  qui  recherchent 
les  insectes,   etc.  (Ch.  D.  et  L.  ) 

ZOOPHTALMON.  {Bot.)  Ce  nom  grec  étoit  donné  an- 
ciennement, suivant  Ruellius  et  Mentzel ,  à  la  grande  jou- 
barbe, sempervivum  ,  qui  étoit  Yaieizoon  de  Dioscoride.  P. 
Browne  a  nommé  aussi  zoophtalmum  le  dolichos  urens  de  Lin- 
naeus,  maintenant  reporté  au  Mucuna.  Voyez  ce  mot.  (T.  ) 


K1N    DU    CINy UANTE-NEU VIEME    VOLUME. 


STRASBOURG,  de  l'imprimerie  Je  F.  G.  Levrallt,  impr.  du  Roi. 


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OUVRAGES  NOUVEAUX 

Que  l'on  trouve  chez  les  mêmes  libraires  à  Strasbourg  et  à  Paris, 
et  à  la  Librairie  Parisienne  à  Bruxelles. 


LETTRES  SUR  L'ORIENT,  écrites  pendant  le  cours  des 
années  1827  et  1828;  par  le  baron  TH.  REîVOUAJlD  UIZ 
BU3SIERRE ,  Secrétaire  d'ambassade. 

Les  Lettres  sur  l'Orient  composeront  a  vol.  in-8.°  de  teste, 
qui  ont  paru  et  qu'où  peut  acheter  séparément.  Les  originaux  des 
planches  ont  été  dessinés  d'après  nature  par  Tauteur  ;  l'exécution 
des  lithographies  est  confiée  aux  artists  les  plus  distingués  de  la 
capitale,  tels  que  MM.  Villeneuve,  Adam,  Bichebois,  Deroi, 
Sabatier,  etc.  Elles  seront  toutes  imprimées  sur  papier  rie  Chine, 
et  paraissent  en  livraisons,  chacune  de  quatre  planches  in-folio 
grand-raisin.  Le  nombre  des  livraisons  sera  de  six  à  dit  au  plus, 
il  en  a  paru  deux. 

TRAITÉ  DE  CHIMIE  MINERALE ,  VEGETALE  ET 
ANIMALE,  par  j.  J.  BERZELïUS  ;  traduit  par  A.  J.  L. 
Jourdan,  sur  les  manuscrits  inédits  de  l'auteur,  et  en  partie 
sur  la  dernière  édition  allemande.  8  fort  vol.  iu-8.°,  avec  pi. 
Les    quatre   premiers   comprendront   la    chimie    minérale  ,    les 

tomes  V  et  VI  la  Chimie  végétale,  et  les  deux  derniers  la  Chimie 

animale,  avec  un  manuel  alphabétique,  etc. 

Le   premier   volume  ,  accompagné   de    trois   planches  ,    est   en 

vente;  il  en  paraîtra  un  tous  les  mois,  et  l'ouvrage   entier  sera 

publié  dans  l'année   1829. 

TABLEAU  DES  TERRAINS  QUI  COMPOSENT  L'É- 
CORCE  DU  GLOBE ,  ou  Essai  sur  la  structure  de  la  partie 
connue  de  la  terre;  par  ALEXANDRE  BRONGNIART  ;  in-8.° 

HISTOIRE  NATURELLE  DES  POISSONS,  ouvrage  con- 
tenant plus  de  cinq  mille  espèces  de  ces  animaux,  décrites 
d'après  naliue  et  distribuées  conformément  à  leurs  rapports 
d'organisation,  avec  des  observations  sur  leur  anatomie  et  des 
recherches  criîi  q  ues  sur  leur  nomenclature  ancienne  et  moderne , 
par  M.  le  baron  CUVIER,  secrétaire  perpétuel  de  l'académie  des 
sciences,  etc.  ;  et  par  M.  VAEENC1ENNES,  aide-naturaliste  au 
Muséum  royal  d'histoire  naturelle;  i5  à  20  vol.  in-8."  ou  in-4.° 

MISE  EN  VENTE  DU  TROISIÈME  VOLUME. 

La  publication  se  fait  par  livraisons  d'un  volume  de  texte,  avec 
un  cahier  de  i5  à  20  planches  (noires  ou  coloriées),  de  trois  mois 
en  trois  mois. 


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